Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Bissonnet): La commission permanente de
l'économie et du travail reprend ses travaux. M. le secrétaire,
est-ce que vous avez des changements à apporter à cette
commission en ce qui regarde la présence des membres?
Le Secrétaire: Oui, monsieur.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voudrais noter un
changement. Il y a un nouveau président, ce matin, à qui je tiens
à souhaiter la bienvenue.
Le Président (M. Bissonnet): Je vous remercie. Je ferai
tout mon possible pour que la commission puisse finir ses travaux aujourd'hui
sur ce projet de loi.
M. de Bellefeuille: Je retire mes félicitations.
Le Président (M. Bissonnet): C'est ce que je pensais, M.
le député de Deux-Montagnes.
M. Grégoire: II me semble qu'on n'a pas applaudi de ce
côté-ci.
Le Président (M. Bissonnet): Non, je l'ai remarqué
aussi. Alors, M. le secrétaire, si vous voulez apporter les changements
en ce qui a trait à la composition des membres de cette commission.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Il n'y a qu'un
changement: Mme Harel (Maisonneuve) est remplacée par M. Gagnon
(Champlain).
Dispositions finales et transitoires
Loi sur la santé et la sécurité
du travail
Le Président (M. Bissonnet): Alors, j'appelle maintenant
l'article 517. Il est proposé par le ministre de remplacer, dans la
sixième ligne de l'article 227 de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail, édicté par l'article 517, les
mots "à défaut" par les mots "à son choix".
Il est proposé également de remplacer, dans la
première ligne de l'article 228 de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail, édicté par l'article 517, les
mots "l'article 347" par les mots "les articles 340 et 345". M. le ministre,
vous avez la parole.
M. Fréchette: M. le Président, quant aux
amendements, une brève explication. Le premier amendement est de
concordance avec celui de l'article 32 qui prévoit que le travailleur a
le choix entre la procédure de grief prévue par la convention
collective qui lui est applicable et la plainte à la commission.
Quant au deuxième amendement, il est aussi de concordance, mais
avec la suppression de l'article 347 qui prévoyait un droit d'appel
d'une décision rendue par la commission en matière de retour au
travail directement à la commission d'appel. À cause des
amendements et des changements qu'on y a apportés, cette décision
fait d'abord l'objet d'une demande de révision.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
députés qui veulent intervenir à l'article 517? Est-ce que
l'amendement apporté à l'article 517 est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Je déclare
l'amendement apporté à l'article 517 adopté.
Sur l'article 517, M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, au sujet de l'article 517,
c'est peut-être l'endroit où il faudrait soulever un
problème qu'on pourrait peut-être, à cet endroit,
régler. Il y a possibilité qu'un certain nombre de
représentants des travailleurs aillent plaider, se présentent
pour plaider des causes devant, soit le bureau de révision, soit la
commission d'appel, ou il y a d'autres mécanismes qui sont prévus
dans la loi. Ces représentants, pour la plupart, peuvent être,
pour un certain nombre, en tout cas, des travailleurs membres d'un
comité de santé et de sécurité dans leur entreprise
et ils peuvent, à un moment donné, être eux-même3
congédiés. Ils se retrouveraient, à ce moment-là,
eux-mêmes, étant congédiés, devant des instances qui
auraient à décider sur leur congédiement ou sur la mesure
disciplinaire, alors qu'ils auraient eux-mêmes été
plaideurs devant elles précédemment.
Quand quelqu'un va plaider devant un bureau de révision, devant
la commission, il
peut forcément, à certains moments, indisposer les
personnes qui l'entendent. Il n'y aurait pas une mesure qu'on pourrait prendre
pour éviter cette situation éventuelle, par exemple, demander
que, dans le cas de représentants ou de personnes ayant
déjà plaidé devant une instance d'appel ou de
révision, si eux-mêmes ont un cas personnel à faire
régler, ce soit plutôt un tribunal ad hoc ou des personnes autres
que celles devant lesquelles elles ont déjà plaidé. Vous
comprenez ce que je voudrais éviter? C'est qu'une personne, en ayant
défendu d'autres dans l'exercice de ses fonctions et ayant pu indisposer
des commissaires ou des membres du tribunal, voie son cas personnel
traité différemment lorsqu'elle se présenterait comme
individu. Il n'y a pas d'article général qu'on puisse mettre; ce
n'est pas la même chose que de dire: II ne peut s'exercer de
discrimination ou de représailles. C'est difficile, mais il faudrait
peut-être prévoir une clause où, dans de telles
circonstances, cela serait un commissaire ad hoc ou un banc n'ayant jamais eu
à traiter avec elle. Au nombre de personnes, cela devrait être
possible.
M. Fréchette: Je suis bien disposé à
analyser la suggestion qu'est en train de faire le député de
Sainte-Marie. Je vais lui faire part tout de suite des premières
réactions à la suite de sa proposition. Évidemment, il
nous réfère à des mandataires d'accidentés devant
les instances d'appel, qui sont eux-mêmes des travailleurs, comme il le
disait, souvent membres d'un comité de santé et de
sécurité dans l'entreprise, membres de l'association syndicale,
des spécialistes - on sait qu'il y en a beaucoup - en accidents du
travail. Mais il n'y a pas que les cas de congédiement ou les cas de
mesures disciplinaires qui pourraient se présenter. Prenons le cas d'un
avocat qui est cotisé à la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, qui est un habitué du bureau de
révision et de la Commission d'appel en matière de lésions
professionnelles, qui, lui aussi, aurait pu indisposer, à un moment
donné, un certain nombre de personnes; il a un accident et n'est pas
satisfait des décisions qui sont rendues quant à
l'indemnité à laquelle il peut avoir droit. Est-ce qu'il faudra
également prévoir dans la loi que ce "plaideur-là", entre
guillemets, a également droit à un banc spécial ou
à un commissaire ad hoc? Je veux dire qu'on ne pourrait pas faire une
règle particulière pour le seul phénomène dont nous
parle le député de Sainte-Marie. Il faudrait étendre le
processus à l'ensemble.
M. Bisaillon: À toute personne. M. le Président, si
le ministre me le permet...
Le Président (M. Bissonnet): Avec le consentement, M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ...j'ai donné l'exemple du
représentant syndical parce que c'est probablement ce qu'il y a de plus
fréquent, mais, effectivement, cela peut s'appliquer a d'autres
personnes. Le principe, dans le fond, c'est de dire: Chaque fois que quelqu'un
qui aurait représenté des gens devant les instances d'appel a un
cas personnel à être décidé par la commission, cela
devrait au moins être entendu par un banc qui n'a jamais traité
avec lui ou, encore, par un commissaire ad hoc ou une procédure
spéciale.
Le Président (M. Bissonnet): Oui, M. le ministre.
M. Fréchette: II y a dans - là, je parle à
partir d'un exemple qui me vient à l'esprit - le Code de
procédure civile des dispositions qui vont faire en sorte qu'un juge se
récuse ou, alors, que l'une ou l'autre des deux parties demande sa
récusation, si l'une ou l'autre des situations dont on parle se
présente devant lui. Je pense que la règle qui est
généralement suivie, c'est que le juge qui se retrouve dans cette
situation prend généralement lui-même la décision de
se récuser. Si l'une ou l'autre des parties prétend qu'il devrait
se récuser et que lui en vient à la conclusion de ne pas se
récuser, l'une ou l'autre des parties qui a cette prétention peut
formuler, sous forme de requête, une demande de récusation. Le
tribunal ou le juge qui préside ce tribunal va l'accueillir ou la
rejeter, mais la partie qui ne serait pas satisfaite du jugement qui vient
d'être rendu sur la requête en récusation pourrait se
pourvoir en appel.
Ce à quoi se réfère le député de
Sainte-Marie, c'est au principe que non seulement est-il nécessaire que
justice soit rendue, mais il faut qu'il soit apparent que justice soit rendue.
Il s'agit donc là d'une règle de justice naturelle qu'à
mon sens on n'a pas besoin d'inscrire dans la loi. Je veux dire ceci: Ou bien
un membre d'un bureau de révision ou un commissaire à la
commission d'appel va de lui-même réaliser cette situation et
prendre la décision de se récuser pour référer le
dossier à quelqu'un qui ne se retrouve pas dans cette situation ou alors
rien n'empêcherait, toujours en vertu du principe dont on vient de
parler, de la justice naturelle minimale, l'une ou l'autre des deux parties
d'en faire la demande.
M. Bisaillon: Le ministre me donnait l'exemple des tribunaux
civils. On a affaire là à des gens qui, de façon courante
et habituelle, procèdent de cette façon-là. D'abord, il y
a une coutume d'établie. Ce ne sera pas nécessairement vrai au
niveau des
bureaux de révision et même au niveau de la commission
d'appel. Ce ne seront pas toujours des gens qui ont une formation en droit, par
exemple, qui sont là. Il n'y a pas de coutume d'établie; il y a
aussi le fait que la procédure n'est pas la même; cela se fait
plus sur des bases d'équité. Je ne demande pas au ministre de
prévoir un texte où on aurait la situation décrite comme
on vient de la décrire, mais il. me semble qu'il pourrait y avoir un
texte, quitte à ce qu'on le rajoute plus tard, qui soit d'ordre
général et qui prévoie ce que le ministre vient
d'énoncer. Le texte pourrait prévoir la possibilité de
nommer des commissaires ad hoc lorsque...
M. Fréchette: La possibilité de nommer des
commissaires ad hoc existe déjà dans la loi même s'il n'est
pas référé explicitement à la situation dont parle
le député de Sainte-Marie quant à la possibilité de
nommer des commissaires ad hoc. Cette possibilité n'est pas, non plus,
limitative, dans le sens qu'une situation comme celle-là pourrait
être soulevée.
De plus, j'ajoute deux éléments, M. le Président,
si vous me le permettez. Je m'excuse de faire souvent référence
au droit commun ou au droit civil, mais il y a là des règles
générales qui peuvent s'appliquer dans les cas qui nous occupent.
Il y a toujours à l'intérieur de notre droit civil, de notre
droit commun, ce qu'on est convenu d'appeler le pouvoir de surveillance de la
Cour supérieure quand il devient apparent que la justice naturelle n'a
pas été respectée ou qu'il y a eu des accrocs aux
principes de la justice naturelle. Ce pouvoir de surveillance va continuer
d'exister.
L'autre alternative qui répondrait peut-être d'une
façon plus pratique à la préoccupation du
député de Sainte-Marie, c'est que rien n'empêcherait
d'intervenir, ou bien dans les règles de pratique ou bien dans les
règles de la preuve, parce qu'on a une disposition formelle dans le sens
que ni le bureau de révision, ni la Commission d'appel en matière
de lésions professionnelles ne sont liés par les règles de
la preuve civile ou, enfin, par les règles de la preuve en
général. Le bureau de révision et la Commission d'appel en
matière de lésions professionnelles vont devoir édicter
des règles de pratique ou des règles de la preuve. Ils ne sont
liés par aucune règle actuellement; il va bien falloir qu'ils se
fassent un cadre à un moment donné. Je verrais beaucoup plus une
disposition comme celle-là à l'intérieur de règles
de pratique ou de règles de la preuve que l'un et l'autre des deux
organismes vont devoir se donner de toute façon.
M. Bisaillon: Je comprends des commentaires du ministre qu'il est
d'accord avec le principe qui est mis de l'avant et avec le fait que cela
apparaisse quelque part, mais il dit que ce n'est pas dans la loi qu'il
faudrait le mettre.
M. Fréchette: C'est cela.
M. Bisaillon: Sauf qu'il nous indique que, si c'était lui
qui préparait les règles de pratique et les règles de la
preuve, il y mettrait ce texte-là.
M. Fréchette: Oui, oui, de toute évidence, c'est ce
que je suis en train de dire.
M. Bisaillon: Est-ce qu'on peut considérer que c'est un
mandat que vous donnez déjà à ceux qui vont
préparer les règles?
M. Fréchette: Je ne peux pas donner de mandat à des
gens qui ne sont pas encore là, sauf que si j'ai un mot à dire au
moment où ces règles de la preuve ou de pratique devront
être préparées, il est clair qu'il faudra attirer
très sérieusement l'attention là-dessus.
M. Bisaillon: Mais une commission parlementaire pourrait
dès maintenant indiquer son désir de voir une chose comme
celle-là apparaître.
M. Fréchette: Je ne vois pas d'objection à
cela.
M. Bisaillon: Est-ce qu'on ne pourrait pas interpréter
votre consentement à cela comme étant une proposition qu'on
suggère à la commission et qui pourrait être
acheminée à ceux qui édicteront les règles de la
preuve?
M. Fréchette: M. le Président, je peux, dans cette
veine, indiquer qu'il serait effectivement souhaitable que ceux qui auront
à préparer ces règles de la preuve ou ces règles de
pratique tiennent compte de la situation sur laquelle le député
de Sainte-Marie a attiré notre attention. Je réitère que
je verrais difficilement, dans la loi, une disposition dont l'objectif serait
de confirmer une règle de justice naturelle.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je voudrais faire une suggestion. À
maintes reprises, depuis le début de cette commission, le ministre a
manifesté de très bonnes intentions que nous avons
approuvées et qui n'ont pas été incorporées dans le
projet de loi. Peut-être pourrions-nous décider d'inclure dans une
annexe toutes ces bonnes intentions émises par le ministre depuis les
120 heures que la
commission siège, de les incorporer en annexe au projet de loi.
Je crois que ceux qui seront nommés pour administrer la loi seront
obligés de prendre note des bonnes intentions du ministre et cela
donnera aux tribunaux une plus grande difficulté à venir
contredire l'intention du législateur. Je proposerais qu'il y ait une
annexe contenant toutes ces bonnes intentions du ministre qui ne sont pas
imprimées dans le projet de loi.
M. Bisaillon: Après le manuel Geoffrion, cela serait le
manuel Fréchette.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article...
M. Fréchette: Je veux bien faire du droit nouveau, M. le
Président, mais il y a une espèce de limite, quand même,
qu'on ne peut pas déborder. Deuxièmement, le Journal des
débats sera toujours là. Si les gens qui doivent
interpréter les textes qui leur seront soumis veulent connaître
l'intention du législateur, ils pourront s'y référer sans
aucune restriction.
M. Grégoire: N'oubliez pas, M. le ministre, que c'est
vous, hier, qui avez nommé un cas récent où, malgré
le Journal des débats, un juge a déclaré et a
décidé: Ce n'est pas inscrit dans la loi.
M. Fréchette: Non, ce n'est pas cela que j'ai dit
hier.
M. Grégoire: Le juge s'est basé sur ce qu'il voyait
inscrit dans la loi.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 517 tel
qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: ...il me semble que cette question est
suffisamment importante pour ne pas la laisser tomber. Je comprends que le
député de Frontenac a proposé la rédaction d'une
annexe des bonnes intentions du ministre, mais on sait à quoi servent
les bonnes intentions, c'est à paver l'enfer. Pour que cela soit plus
utile, on pourrait peut-être adopter une motion. Il est permis à
la commission d'adopter une motion qu'il faudra, évidemment,
rédiger et on pourra se consulter sur le texte de la motion.
M. Bisaillon: À la fin des travaux.
M. de Bellefeuille: À la fin des travaux. J'aimerais en
donner avis maintenant.
Le Président (M. Bissonnet): Si vous avez une motion, vous
la proposerez à la fin des travaux et la commission en disposera
à ce moment.
M. de Bellefeuille: Voilà!
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 517 tel
qu'amendé est adopté? Adopté.
Article 518. Il est proposé par le ministre de remplacer
l'article par le suivant: "518. Les articles 242 à 244 de cette loi sont
remplacés par les suivants: "242. Les poursuites en vertu de la
présente loi peuvent être intentées par une association
accréditée, par la commission ou une personne qu'elle
désigne généralement ou spécialement à cette
fin ou par tout intéressé. "243. Dans les cas prévus par
le premier alinéa de l'article 236, le poursuivant signifie par la poste
au contrevenant un avis d'infraction. Cet avis constitue une
dénonciation. "243.1. L'avis d'infraction décrit l'infraction,
spécifie l'amende minimale et le montant des frais et indique au
contrevenant qu'il peut payer le montant requis dans les 30 jours à
l'endroit indiqué. Ces frais sont de 5 $. "Si le contrevenant paie le
montant requis dans le délai et à l'endroit fixés, il est
considéré comme ayant plaidé coupable. Ce paiement ne peut
cependant pas être considéré comme un aveu de
responsabilité civile. "À défaut d'un tel paiement, l'avis
d'infraction est déposé devant un juge de paix et celui-ci, s'il
est d'avis qu'il y a lieu de le faire, délivre une sommation. "243.2.
L'omission de signifier l'avis d'infraction ne peut être invoquée
à l'encontre du poursuivant et il n'est pas nécessaire
d'alléguer qu'il a été signifié ni d'en faire la
preuve. "Toutefois, le contrevenant qui, lors de la comparution, admet sa
culpabilité et prouve ensuite que l'avis d'infraction ne lui a pas
été signifié, ne peut être condamné à
payer un montant plus élevé que celui qu'il aurait
été tenu de payer en vertu de l'avis. (10 h 30) "244. Les
poursuites en vertu de la présente loi ou des règlements sont
intentées devant le tribunal et les articles 118, 121, 123 à 128,
133 à 136 et 147 du Code du travail s'appliquent."
M. le député de Viau.
M. Cusano: L'article 518.1, d'accord,
pas de commentaire.
M. Bisaillon: Les questions habituelles au ministre, M. le
Président.
M. Fréchette: M. le Président, les nouveaux
articles 242 à 243.2 de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail ont pour but d'introduire dans cette loi les
dispositions de la présente loi qui sont relatives à l'avis
d'infraction, de manière à uniformiser la procédure
préalable à la prise de poursuites pénales. Les articles
243 à 243.2 de cette loi, proposés par le présent
amendement, sont conformes aux règles qu'on retrouve normalement au
ministère de la Justice.
Par ailleurs, le nouvel article 244 vise à introduire dans la Loi
sur la santé et la sécurité du travail un renvoi
exprès à l'article 118 du Code du travail. Cet article,
modifié par l'article 468.1 du présent projet de loi, contient
une clause privative de juridiction du Tribunal du travail et habilite, par
ailleurs, un juge de paix à poser certains actes en matière de
poursuites pénales intentées devant ce tribunal. Le
présent amendement a pour but d'assurer que de tels actes puissent
être valablement posés par un juge de paix dans le cadre des
poursuites pénales intentées en vertu de la Loi sur la
santé et la sécurité du travail.
M. Bisaillon: Est-ce que cela a créé des
problèmes dans le passé?
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Fréchette: Vous me parlez de l'article 244?
M. Bisaillon: Oui.
M. Fréchette: Oui, cela a créé des
problèmes. On en a discuté, d'ailleurs, parce qu'il était
nécessaire de procéder à son adoption rapidement. Le genre
de problème que cela a soulevé, c'est le suivant: à
supposer qu'une plainte est intentée dans le district de Rimouski et
qu'il s'agit d'une plainte dont l'audition doive se tenir devant un juge du
Tribunal du travail qui ne siège qu'à Montréal ou à
Québec, le greffier de la Cour des poursuites sommaires n'avait pas dans
la loi actuelle, en tout cas, telle qu'elle est rédigée, à
la suite de deux ou trois jugements de la Cour supérieure, juridiction,
par exemple, pour procéder à l'assignation des témoins,
pour procéder à la remise d'une cause pour des motifs qu'il
jugeait valables, enfin, toute une série d'actes administratifs qui
n'ont pas de caractère judiciaire aussi important que celui de rendre
jugement. Il y a un tribunal de la Cour supérieure qui a dit: II faut
que ce soit le juge du Tribunal du travail qui procède à
l'assignation des témoins, à la remise de la cause si c'est
nécessaire, à disposer d'un certain nombre d'autres sujets que,
normalement, dans n'importe quel tribunal, le greffier est habilité
à poser. C'est la raison pour laquelle il a été
nécessaire d'introduire cet amendement.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Cela va.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'amendement
à l'article 518 est adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Je déclare
l'amendement à l'article 518 adopté. Est-ce que l'article 518,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. L'article
518.1? Il est proposé par le ministre d'ajouter, après l'article
518, l'article suivant: "518.1. L'article 249 de cette loi est modifié
par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: Le gouvernement
déduit annuellement de cette somme les montants qu'il a payés
pour les frais engagés dans l'application du chapitre XII de la Loi sur
les accidents du travail et les maladies professionnelles."
M. le député de Viau.
M. Cusano: M. le Président, sur cet article, avant que mon
collègue de Sainte-Marie ne le demande... L'article 249 de la Loi sur la
santé et la sécurité du travail est très clair, en
ce qui me concerne. Je vais le lire: "Toute somme requise pour l'application de
la présente loi et des règlements relativement à
l'inspection est prise à même les deniers accordés
annuellement à cette fin par la Législature."
Lors du dépôt des crédits, on a remarqué, M.
le Président, que l'allocation donnée par la Législature a
diminué de 79,3 %, si ma mémoire est bonne. Cela veut dire que le
montant d'environ 20 000 000 $, l'année dernière, est maintenant
réduit à 5 000 000 $. Avec l'ajout de l'article 518.1 à la
loi 42 et considérant que le ministre nous a dit que la nouvelle
commission d'appel va coûter entre 4 000 000 $ et 5 000 000 $, cela veut
dire que, à toutes fins utiles, le gouvernement ne donnera aucune
subvention à la CSST à des fins d'inspection. Je demanderais au
ministre de nous expliquer quelles étaient ses intentions lorsqu'il a
présenté ses crédits.
M. Fréchette: M. le Président, je suis
tout à fait d'accord avec le député de Viau que
l'article 249 de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail est effectivement très clair. Je voudrais simplement attirer son
attention sur le fait que la loi 42 ne propose pas d'amendement à cet
article 249 et je n'ai pas, non plus, ce matin, l'intention d'introduire
d'amendement à l'article 249. Cette intention qui est annoncée
par les crédits n'est pas un élément nouveau dans
l'ensemble du dossier de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail. Il y a quelques années, plus
précisément trois ans, le gouvernement avait également
cheminé une intention dans ce sens. À la suite de rencontres, de
discussions et d'une réévaluation de la situation, l'intention
première avait été retirée et la situation
était restée ce qu'elle a toujours été.
M. le Président, le mandat que j'ai ce matin et que j'ai toujours
eu depuis le début de l'exercice de nos travaux, c'est de faire adopter
la loi comme elle est devant nous, si c'est possible, et de ne pas
suggérer d'amendement - sauf, évidemment, ce qu'on retrouve au
deuxième paragraphe de l'article 518 à l'article 249 de la Loi
sur la santé et la sécurité du travail.
Je n'ai pas d'autres commentaires que celui-là à vous
formuler à ce stade-ci. Ce sont des crédits qui ont
été déposés hier. Le président du Conseil du
trésor, d'ailleurs, a répondu à des questions à
l'Assemblée nationale hier démontrant bien quel est l'objectif du
dépôt des crédits et, si une intention de cette nature
devait se concrétiser et devenir réalité, c'est dans le
discours sur le budget qu'on le verra. Si, à ce moment-là, il y a
des ajustements qui doivent se faire, ils se feront, mais je n'ai pas
d'instruction, de mandat, ni d'indication qu'il faille procéder
autrement dans la loi que nous sommes en train d'étudier.
M. Bisaillon: Un autre ministre en tutelle.
Le Président (Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: M. le ministre, je trouve cela difficile à
comprendre parce que, après tout, on a des crédits. L'idée
des crédits, c'est de déposer, il me semble, les
prévisions des dépenses du gouvernement pour l'année
à venir. Quand le président du Conseil du trésor
dépose ses crédits, effectivement, ce n'est pas lui qui propose
tous ces crédits; ils sont proposés par les différents
ministères et il met cela dans un livre des crédits qu'il
dépose globalement. Il y a certainement une raison pour vous de
réduire le budget de 15 000 000 $ sur 20 000 000 $. On se demande
comment tout cela va tenir debout si vous avez 5 000 000 $, selon ce que dit le
gouvernement, payés par la Législature. Il me semble que les
crédits doivent refléter quelque chose pour l'année qui
vient.
Après cela, on dit: "Le gouvernement déduit annuellement
de cette somme les montants qu'il a payés pour les frais engagés
dans l'application du chapitre XII de la Loi sur les accidents du travail et
les maladies professionnelles. " Alors, vous avez un budget de 20 000 000 $ qui
est réduit à 5 000 000 $, vous avez la nouvelle commission
d'appel qui va coûter au moins 5 000 000 $, vous avez une inspection.
Quel est le coût de l'inspection? Pouvez-vous préciser un
coût quelconque pour l'inspection?
M. Fréchette: C'est à peu près le coût
du financement qui est prévu par l'article 249 et, en chiffres plus
absolus, cela peut varier d'un montant allant de 20 000 000 $ à 23 000
000 $ annuellement.
M. Lincoln: Si on ajoute 23 000 000 $ pour l'inspection, 5 000
000 $ pour la commission d'appel à peu près, on est à 28
000 000 $ seulement avec cela et là, on a un budget de 5 000 000 $. Il
me semble qu'il y a quelque chose qui ne marche pas quelque part.
M. Fréchette: Mais je voudrais connaître un peu plus
précisément, si le député de Nelligan me le permet,
les chiffres dont il nous parle. Il nous parle de 23 000 000 $ pour
l'inspection, de 5 000 000 $ pour la commission d'appel et il a ajouté
un autre chiffre, je pense.
M. Lincoln: Je n'ai ajouté aucun autre chiffre. C'est pour
ces deux-là seulement, sans parler d'aucuns autres frais. Parce que si
vous voyez l'article 249, c'est clair: "Toute somme requise pour l'application
de la présente loi et des règlements relativement à
l'inspection est prise à même les deniers accordés
annuellement à cette fin par la Législature. " D'accord? Alors,
là, on est d'accord là-dessus, c'est très clair. Vous avez
23 000 000 $ et on a 5 000 000 $ pour la commission d'appel. Seulement pour ces
deux factures, c'est 28 000 000 $. Mais, en même temps, on se trouve
à réduire le budget de 15 000 000 $
M. Fréchette: M. le Président, pour arriver
à la conclusion ferme à laquelle arrive le député
de Nelligan, il faudrait que je propose ce matin des amendements à
l'article 249 de la loi de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail. Il me semblait avoir indiqué, aussi
clairement que cela était possible, que je ne proposais pas d'amendement
à l'article 249 de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail.
M. Lincoln: En même temps, M. le
Président, est-ce que le ministre peut nous dire alors: Quand
vous avez déposé les prévisions budgétaires, est-ce
qu'il y a une erreur de parcours quelque part qui dit pourquoi on a
réduit ces crédits d'une somme tellement importante, juste au
moment où on institue une nouvelle commission d'appel qui va demander 5
000 000 $ à elle seule?
M. Fréchette: M. le Président, c'est évident
qu'il y a eu des discussions autour de la question qu'on est en train
d'étudier ce matin. C'est très clair. Je ne peux pas ajouter
d'autres commentaires que ceux que je viens de soumettre. Ce qui est
annoncé dans le livre des crédits va ou bien se
concrétiser par le budget ou ne se concrétisera pas. Ce que je
suis en train de vous dire, c'est que, pour autant que je suis concerné,
je n'ai pas de proposition d'amendement à l'article 249. Qu'est-ce qui
va se passer d'ici au budget? Au moment où on se parle, je ne suis pas
en mesure de vous le dire.
M. Lincoln: C'est très important, M. le ministre. Puisque
cela est dans la loi et qu'on ne la change pas, à ce moment-là,
il faudra qu'il y ait une révision draconienne -est-ce que vous
êtes d'accord? - des prévisions budgétaires. Parce que, si
cela reste comme cela, que cela se concrétise ou que cela ne se
concrétise pas, mais en même temps si les prévisions sont
tellement en dehors des normes qu'on prévoit, est-ce que vous ne pensez
pas qu'on devrait réviser ces prévisions d'une façon tout
à fait draconienne? Autrement, on va avoir à puiser quelque part
pour payer ces dépenses.
M. Fréchette: Si j'avais la conviction qu'il n'est pas
nécessaire de réviser ou de réévaluer un certain
nombre de choses et qu'en même temps j'avais la conviction que ce qui
apparaît dans le livre des crédits est une décision
formelle, je vous dirais dès ce matin: On va procéder à
amender l'article 249.
M. Lincoln: En d'autres mots, M. le ministre, vous dites que, au
lieu d'avoir réduit le budget de 15 000 000 $, peut-être qu'on
aurait dû l'augmenter, logiquement. Si on est logique avec
soi-même, avec l'article 249, on aurait dû l'augmenter.
M. Fréchette: Le budget de l'inspection?
M. Lincoln: Le budget qui se trouve dans le livre des
crédits, le budget global, de toute façon; que ce soit
l'inspection, la commission d'appel, tout cela, il faudra que ce soit
payé.
M. Fréchette: De toute évidence, il va falloir que
ce soit payé, c'est sûr. M. Cusano: Oui, mais...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Viau.
M. Cusano: ...c'est qu'on veut s'assurer que le ministre, ce
matin...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Viau, je vais revenir à vous tantôt. Le député de
Sainte-Marie a demandé la parole avant vous.
M. Bisaillon: Je vais laisser compléter le
député de Viau et je reviendrai tout de suite après.
Le Président (M. Bissonnet): Avec le consentement, M. le
député de Viau. (10 h 45)
M. Cusano: Merci. Ce qu'on cherche à faire comprendre au
ministre ce matin, c'est qu'avec les crédits et l'article 518.1 vous
venez d'augmenter le fardeau pour l'employeur de quelque 22 000 000 $ à
la CSST, parce que vous avez réduit de 20 000 000 $ à 5 000 000 $
les montants de l'inspection. D'accord? Les 5 000 000 $ ne sont pas suffisants,
mais là, on arrive et on dit qu'on va soustraire de cette somme le
montant qui sera nécessaire pour l'application de la commission d'appel.
Cela veut dire qu'à toutes fins utiles, selon mon interprétation,
le gouvernement refuse de donner les moyens à la commission de faire de
l'inspection. Même s'il n'apporte pas d'amendement à l'article
249, cet article devient inapplicable. Il n'est pas appliqué. C'est ce
qu'on essaie de vous faire comprendre, M. le ministre.
M. Fréchette: Tant et aussi longtemps que l'article 249
n'est pas amendé, M. le Président, c'est cette disposition
législative qui reste en vigueur. Ni le gouvernement ni personne ne
pourra se soustraire à l'obligation de respecter la disposition
législative. Je vous dis qu'à ce stade...
M. Cusano: Oui, M. le ministre, mais, si l'inspection coûte
23 000 000 $, comment se fait-il que vous ne donniez que 5 000 000 $ pour
l'inspection? C'est ce que je ne saisis pas.
M. Fréchette: Bon! M. le Président, je vais donner
au député de Viau une réponse qui est essentiellement de
la même nature que celle qu'a donnée le président du
Conseil du trésor hier, lorsque le député de Mont-Royal,
je pense, lui a posé une question quant au financement de la
Régie de l'assurance automobile du Québec. Il a
été
indiqué hier à l'Assemblée nationale que,
dorénavant, ce serait la Régie de l'assurance automobile du
Québec qui devrait assumer, je pense, un montant de 40 000 000 $ que
jusqu'à maintenant la Régie de l'assurance-maladie assumait. La
réponse qu'a donnée le président du Conseil du
trésor a été de dire: Nous sommes en face d'un
régime d'assurance automobile et, comme dans tout régime
d'assurance de quelque nature qu'il soit, ce sont évidemment les
assurés qui doivent normalement assumer le coût occasionné
par les accidents d'automobiles qui se produisent.
Si je fais un parallèle avec le phénomène qui nous
préoccupe ce matin, cela m'oblige à remonter un peu plus avant
dans les considérations qui ont fait en sorte que cette loi a
été adoptée - en tout cas, ses principes fondamentaux - il
y a maintenant, vous le savez, plus d'une cinquantaine d'années.
Qu'est-ce qui a été à l'origine de la mise sur pied de
cette loi au tout début? Cela a été des positions
respectives des deux parties qui allaient dans le sens suivant: du
côté des employeurs, on a convenu, à l'époque, et on
a continué de convenir depuis que la loi sur la santé et la
sécurité est là, depuis qu'elle a été
améliorée, sans en être satisfaits, bien sûr, que le
régime, dans son principe de base, devait continuer de s'appliquer,
c'est-à-dire que les employeurs, par la cotisation qui leur est
imposée, vont assumer l'ensemble des coûts occasionnés par
la santé et la sécurité au sens large du terme et les
travailleurs, de leur côté, vont accepter, pour être
sûrs d'obtenir une indemnité ou une compensation, qu'elle puisse
être réduite, cette compensation, dans une certaine proportion
pour au moins obtenir un dédommagement et là, je parle
strictement en termes pécuniaires ou économiques.
Qu'à un moment donné, un gouvernement prenne la
décision de financer un des phénomènes du processus global
de la santé et de la sécurité par une loi, qui est, en
l'occurrence, la loi 17, en disant: Nous allons assumer le coût de
l'inspection, il n'y avait rien qui s'opposait à une politique comme
celle-là. Qu'un gouvernement décide, à un moment
donné, pour des motifs sur lesquels il n'est peut-être pas
nécessaire de s'attarder ici, que l'ensemble du processus de la
santé et de la sécurité, conformément aux principes
qui ont été établis lorsque la loi a été
créée, principes qui ont été acceptés par
les deux parties, qu'un gouvernement décide que l'ensemble, encore une
fois, des phénomènes de la santé et de la
sécurité doit être assumé par les employeurs, il n'y
a pas là, il me semble, sur le plan des principes, d'accroc de fond
d'aucune espèce de façon. Voilà pour la
considération générale.
Quant au problème plus pratique devant lequel nous sommes ce
matin, je vous réitère que je ne dépose pas d'amendement
à l'article 249. Il faut, de toute évidence, voir les
dispositions du budget avant de disposer de cette question.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: L'amendement qui est déposé par le
ministre à l'article 518.1 touche l'article 249. Malgré le fait
que le ministre nous dise ce matin qu'il n'a pas de mandat pour modifier
l'article 249, il a au moins le mandat de modifier ce bout-là, celui qui
est devant nous. Il n'a pas le mandat, je le comprends, de changer le reste
pour l'instant, mais il a au moins le mandat sur ce bout-là. C'est un
bout qu'on devrait au moins être capable de traiter entre nous ici,
à la commission parlementaire, en dehors du reste.
Ce que le ministre nous dit en plus, et de façon manifeste avec
un grand malaise, c'est que le gouvernement ne sait pas, au moment où on
se parle, comment cela va s'appliquer par la suite. Ce que le ministre nous dit
ce matin, visiblement mal à l'aise, c'est que l'indépendance de
la commission d'appel dont il nous a parlé n'est pas aussi claire que
cela. Les fonds de la commission d'appel seront -puisés à
même le budget de la CSST; ce n'est qu'un jeu de livres. On nous avait
pourtant dit que cette commission serait indépendante, que les
crédits de cette commission seraient étudiés dans le
budget du ministère de la Justice, alors que le coût total sera
déduit du budget de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail.
Au-delà du fait que cela change tout le discours qui a
été tenu lorsqu'on a adopté la loi de la Commission de la
santé et de la sécurité du travail, au-delà du fait
que le point majeur du gouvernement, à cette époque, était
de dire qu'il faut s'occuper de la prévention et que, plus on va
éviter des situations d'accident, plus on va les diminuer,
au-delà de ce discours, ce que le ministre nous dit aussi ce matin,
c'est que le discours a changé, que le gouvernement n'a plus l'intention
de mettre autant d'insistance à l'aspect préventif et qu'il
laisse la Commission de la santé et de la sécurité du
travail et, finalement les employeurs assumer l'ensemble de ces coûts. En
tout cas, au moment où on se parle, c'est cela, puisque c'est ce
qu'annoncent les crédits.
Au-delà de cela, il reste quand même que le gouvernement a
pris la décision de créer une nouvelle commission d'appel alors
qu'il y en avait déjà une, d'en créer une nouvelle sans
avoir l'argent pour le faire. Il faut donc présumer qu'au moment
où le ministre a apporté devant nous le projet d'une nouvelle
commission d'appel il n'avait pas l'argent pour le faire. Comme il n'avait pas
l'argent pour le faire, il a décidé de
faire payer cette commission d'appel, dès le départ,
à même les fonds de la CSST. Comme les oppositions ont
souligné que cela créait une trop grande dépendance entre
la CSST et l'organisme d'appel, le ministre nous a dit: On va sortir la
commission d'appel du contrôle de la CSST et cela va maintenant
dépendre du ministère de la Justice, ce sera étudié
à même les crédits du ministère de la Justice.
Mais que fait-il par l'article 518.1? Il fait payer le coût
totalement par la CSST. Comment va-t-on pouvoir prétendre encore que
ça n'est plus dépendant que ce n'est qu'un exercice
mathématique, un exercice comptable? Je prétends que l'article
518.1 devrait être rejeté. Si on veut une commission d'appel
vraiment indépendante, on va la faire assumer, cette commission, par le
gouvernement, à même le budget du ministère de la
Justice.
Dans le fond, je sais que le problème ne provient pas du ministre
responsable du projet de loi 42, mais il faut qu'on se rende compte qu'il y a
un problème. Il y a un problème d'orientation au niveau du
gouvernement, il y a un problème de budget au niveau du gouvernement et,
là, on essaie de racler tous les fonds de tiroirs en essayant de
continuer à faire de grands discours de principe sur la
prévention, l'importance qu'on accorde à ces sujets.
M. le Président, adopter l'article 518.1 tel quel, c'est aller
à l'encontre de toutes les discussions qu'on a eues ici sur la
commission d'appel; c'est aller à l'encontre de toutes les assurances
que le ministre nous a données quant à l'indépendance de
cette commission d'appel face à la CSST et, de surplus, c'est
pénaliser l'organisme qui s'appelle la Commission de la santé et
de la sécurité du travail, c'est pénaliser les
travailleurs qui sont touchés et c'est pénaliser les employeurs
qui participent aux coûts de fonctionnement de la CSST.
Tout ce monde-là est pénalisé actuellement par
l'article 518.1; tout ce monde-là est pénalisé par la
déduction, par la ponction que le gouvernement va faire par l'amendement
qu'il apporte à l'article 249. Même si le ministre nous dit: Je
n'ai pas le droit de toucher à l'article 249, il le touche ce matin de
cette façon-là dans le cadre du mandat qui lui a
été donné, en allant chercher, à même le
budget d'inspection... On a dit 5 000 000 $ ou 5 500 000 $, mais ce sont des
évaluations; il n'est pas sûr que ce sera 5 000 000 $ ou 5 500 000
$, ça pourrait fort bien être davantage. À mesure que cela
augmentera, c'est la CSST qui va payer et elle va payer d'une façon bien
simple, elle va payer parce qu'à mesure que cela augmentera le
gouvernement lui en versera moins. Si le gouvernement verse moins au chapitre
de l'inspection, qu'est-ce qui va se produire? Ou bien la CSST décide de
maintenir son programme d'inspection tel qu'il existe actuellement ou elle
décide de continuer à l'améliorer et elle sera
obligée d'aller chercher l'argent chez les employeurs. Mais le
gouvernement va continuer à faire des discours pour dire: C'est nous
autres qui assumons ça parce que c'est vital pour nous et que c'est
à la base de la loi 17. Mais ce sont les employeurs qui vont payer. Ou
encore les employeurs auront assez de pouvoir au niveau de la CSST pour
empêcher le développement de ce service-là ou pour le
restreindre et la Commission de la santé et de la sécurité
du travail n'aura pas d'autre choix que de restreindre ses activités
d'inspection. Et si on restreint les activités d'inspection, on revient
à la situation qu'on connaissait avant la loi 17.
C'est un article capital, M. le Président, et, en plus, c'est un
article qui trompe les membres de la commission parlementaire. C'est un article
qui berne la bonne foi qu'on a eue pendant tout le temps des travaux de cette
commission. On nous avait pourtant assuré qu'il y aurait une
indépendance et cette indépendance n'existe plus. Dis-moi qui te
paie et je vais te dire qui te contrôle. Avec cet article-là,
c'est la CSST qui va payer. Si on veut en faire un organisme
indépendant, qu'on biffe l'article 518.1, qu'on ramène ça
dans le budget du ministère de la Justice et que ce soit assumé
par le gouvernement. Et, si le gouvernement n'a pas d'argent, qu'il laisse la
Commission des affaires sociales, qui fait déjà le travail, le
continuer.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je voudrais avoir la réponse du
ministre là-dessus.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre, est-ce que
vous avez des commentaires à formuler à la suite de
l'intervention du député de Sainte-Marie?
M. Fréchette: M. le Président, je comprends qu'il y
a probablement plusieurs membres de la commission qui veulent s'exprimer
là-dessus. Si vous me le permettiez, je souhaiterais que chacun
s'exprime. Ce sont des considérations d'ordre général et
je reviendrai par la suite.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je vais aller dans le sens de mes
collègues du Parti libéral pour ce qui est de la manière
de présenter les crédits cette année. Il est bien
évident que le ministre ne veut pas discuter des crédits
immédiatement, mais il est également évident qu'on n'y
retrouve rien concernant
les sommes normalement dévolues à l'inspection. Par la
suite, le ministre a éclairci son idée, en disant: Ce seront les
employeurs, puisque ce sera la Commission de la santé et de la
sécurité du travail qui viendra payer ça.
Je suis d'accord avec l'expression du député de
Sainte-Marie. S'il faut que ce soit la Commission de la santé et de la
sécurité du travail qui se mette à payer les frais de la
Commission d'appel, l'indépendance tant recherchée tombera
là. Je veux appuyer les propos tenus par le député de
Sainte-Marie parce que je crois qu'il s'est exprimé très
clairement là-dessus.
M. Fréchette: Très clairement là-dessus,
comme d'habitude, d'ailleurs.
Le Président (M. Bissonnet): Cela va, M. le
député de Frontenac?
M. le député de Nelligan. (11 heures)
M. Lincoln: M. le Président, j'aimerais revenir sur un ou
deux points parce que je pense que le député de Sainte-Marie a
bien expliqué que cette question-là est vraiment critique. Le
ministre a dit: On ne parle que de crédits budgétaires, de
prévisions; ce ne sont pas des budgets, cela deviendra des budgets
concrets ou non. Même si ça devenait un budget concret et que les
crédits étaient révisés, comme le
député de Sainte-Marie l'a expliqué, comment est-ce que
cela peut être des budgets réalistes quand on ne sait même
pas ce que la commission d'appel va coûter? La commission d'appel peut
coûter 5 000 000 $, comme cela peut coûter 6 000 000 $, comme cela
peut coûter 7 000 000 $. Comment peut-on faire des crédits pour
l'inspection qui dépendent du coût de la commission d'appel?
Il y a aussi la question de l'indépendance de la commission
d'appel qui sera dépendante des employeurs si le coût va aux
employeurs ou à la CSST. En plus de quoi, si le coût de
l'inspection va aux employeurs, il y a eu des estimations selon lesquelles le
coût aux employeurs va augmenter de quelque chose comme 3%. Je ne sais
pas si c'est vrai. Le ministre dit: Je ne dépose pas d'amendement, mais
vous déposez un amendement à l'article 249. Si vous ajoutez
l'article 518.1, c'est certainement un amendement à l'article 249.
L'article 518.1, ce n'est pas l'article 249. L'article 249 avec l'article
518.1, ce n'est pas l'article 249. C'est l'article 249, moins une somme qui est
imprévisible.
Je voudrais citer au ministre très brièvement quelques
extraits des crédits du 10 mai 1983. Sur le même sujet, vous
répondez à mon collègue, le député de
Laurier: "M. le Président, le député de Laurier
s'étonne que les crédits soient passés de 40 000 000 $
à 20 000 000 $. C'est l'enveloppe plus globale, incluant l'inspection.
Je le comprends de s'étonner. Je le comprends parce qu'au moment
où les documents ont été imprimés il y avait
effectivement cette décision qui avait été prise, en vertu
de l'article 249 de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail, de ne plus financer le service d'inspection de la Commission de la
santé et de la sécurité du travail. Cette décision
a été réévaluée autant par le Comité
des priorités que par le gouvernement lui-même. Après cette
réévaluation, après cette analyse de l'ensemble de la
situation, il a été convenu de revenir au statu quo ante, de
respecter l'article 249 de la loi et de financer comme par les années
passées l'inspection à la Commission de la santé et de la
sécurité du travail."
Plus loin vous dites, en réponse à mon collègue:
"D'abord, il y a une loi qui fait obligation au gouvernement - c'est l'article
249 de la loi 17 - de financer l'inspection, d'une part. Deuxièmement,
il a été décidé que le gouvernement devait
continuer de contribuer purement et simplement à assumer les coûts
nécessités par l'inspection. Ce ne sont pas d'autres motifs que
ceux-là qui ont amené la réévaluation de la
situation du dossier et qui ont amené la décision, comme je viens
de vous le signaler, de respecter intégralement l'article 249 de la
loi."
En 1983, on décide, d'abord, qu'on va passer l'inspection aux
employeurs. Ensuite, on fait une réévaluation au niveau du
Conseil des ministres et du Comité des priorités qui dit: On
revient au principe de l'article 249 original, on va laisser le financement au
gouvernement. Mais ce qui m'étonne, c'est que les prévisions
budgétaires ont l'air d'indiquer qu'il y a eu un autre changement de
pensée, comme le député de Sainte-Marie le dit,
peut-être pas de la part du ministre, mais certainement du Comité
des priorités ou de certains ministres, pour qu'on ait réduit
l'inspection de 20 000 000 $ à 5 000 000 $. Est-ce qu'il y a eu
justement cette espèce de pensée qui dit: Bon, on va revoir
l'article 249, on va prendre un autre mécanisme d'inspection? Même
si on disait qu'il y a eu une erreur de parcours quelconque pour avoir
réduit les prévisions budgétaires, le fait même
d'apporter un amendement, est-ce que ce n'est pas une déviation
fondamentale au principe de l'article 249, qui contredit la politique du
gouvernement de financer l'inspection tout à fait? On ne peut pas dire
que c'est un financement quand on ne sait pas le montant de la déduction
qui va arriver.
Il me semble que, si on voulait respecter intégralement l'article
249, il faudrait aux crédits budgétaires, au budget qui va
être déposé, si on admet que l'inspection coûte 20
000 000 $, même sans compter l'inflation ou quoi que ce soit,
ajouter une somme de 5 000 000 $, 6 000 000 $, 7 000 000 $ pour la
commission d'appel. Il faudrait une révision des crédits qui va
ajouter un autre montant de 20 000 000 $ à l'inspection, si on veut
vraiment respecter l'article 249.
C'est pourquoi nous nous posons beaucoup de questions quant à
l'amendement, le 518.1, qui affecte l'article 249. Je suis tout à fait
d'accord avec mon collègue de Sainte-Marie qui dit qu'il faudrait qu'on
biffe cet amendement pour maintenir l'article 249 dans son
intégrité et aussi l'indépendance de la commission d'appel
par rapport aux employeurs et à la CSST.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Châteauguay.
Motion proposant de suspendre l'étude de
l'article 518.1
M. Dussault: M. le Président, j'ai entendu les arguments
de différents collègues de la commission. Je pense que le moins
que puisse dire un député ministériel, c'est qu'il y a
là des choses qui sèment une certaine inquiétude à
l'égard particulièrement de l'indépendance de la
commission. J'aimerais demander au ministre s'il n'accepterait pas pour le
moment de suspendre l'étude de cet article afin qu'on puisse y
réfléchir plus à fond et se faire une meilleure
idée de l'attitude à avoir face à cet article.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Peut-être que la suggestion de...
Le Président (M. Bissonnet): Le ministre veut-il
intervenir immédiatement?
M. Fréchette: Oui, je suis disposé à
répondre immédiatement à la question du
député de Châteauguay, quant à moi.
M. de Bellefeuille: Mais avant...
Le Président (M. Bissonnet): Avant, M. le
député de Deux-Montagnes, vous avez la parole.
M. de Bellefeuille: Oui, la suggestion du député de
Châteauguay sera peut-être utile. Je voudrais quand même,
avant que nous nous entendions sur une éventuelle suspension, dire ce
que je pense de cette question. Il semble que le gouvernement n'a pas les
moyens de sa politique. La rumeur prétend que les élections
auront lieu le 17 juin. Que ce soit le 17 juin ou à une autre date aussi
proche ou presque aussi proche, il est assez évident que le gouvernement
cherche à se mettre en posture électorale et qu'il a jugé
que, en termes de budget, il a autre chose à faire qu'assurer
l'autonomie de cette nouvelle commission d'appel, de ce nouveau tribunal
d'appel.
Le ministre a eu souvent à répondre à nos
observations qui allaient dans le même sens que la recommandation qui
nous a été présentée par le président de la
Commission des affaires sociales. Lorsque nous appuyions cet avis selon lequel
la responsabilité des appels devrait être laissée à
la Commission des affaires sociales, une des choses dont le ministre nous a,
à ce moment-là, assurés à maintes reprises,
c'était sa volonté d'assurer l'autonomie du nouveau tribunal
d'appel et il a ajouté des dispositions visant à assurer cette
autonomie, puisqu'elle doit relever des crédits du ministère de
la Justice. Là, cette protection est sacrifiée. Non seulement
est-elle sacrifiée, mais il est proposé que les appels soient
financés aux dépens de la prévention, ce qui va tout
à fait à l'encontre de la politique expresse du ministre qui,
pouvons-nous croire, parlait au nom du gouvernement.
Il y a vraiment là un revirement de la part du gouvernement qui
est prêt à faire des sacrifices dans la prévention, qui est
prêt à porter atteinte à l'autonomie du tribunal d'appel
purement pour des raisons budgétaires. Cela ne paraît absolument
pas acceptable et cela remet en question une bonne partie des
démonstrations que le ministre lui-même a faites. Il serait
peut-être utile de suspendre l'étude de cet article afin de
permettre au ministre de convaincre ses collègues qu'ils ne peuvent pas
le contraindre à sacrifier ainsi, partiellement, les garanties
d'autonomie du tribunal d'appel et qu'il ne peut pas, non plus, faire des
sacrifices au plan du budget de prévention.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: M. le Président, effectivement,
l'argumentation développée par les différents
collègues autour de la table de cette commission et tous les propos qui
ont été tenus autour de cette table depuis le début de
l'étude du projet de loi 42 disant que le tribunal d'appel devait
être carrément dissocié de la CSST, c'est une des
principales raisons qui m'ont permis d'accepter de former un nouveau tribunal
d'appel qui remplacerait la CAS, la Commission des affaires sociales. Cette
acceptation était fondée sur le fait qu'il y ait une nette
dissociation de la CSST.
À partir du moment où on discute de l'article en question
et que, finalement, les frais du tribunal d'appel sont assumés par le
budget de la CSST, cela crée des problèmes. Je pense qu'il y a un
vieux dicton qui dit qu'on ne mord pas la main qui nous paie. Partant de
là, je pense qu'on associe le
tribunal d'appel à la CSST et, de là, chez moi en tout
cas, naît une certaine inquiétude.
Donc, je m'associe à la proposition que faisait le
député de Châteauguay quant à la suspension de cet
article et je pense qu'il y aurait lieu de refaire peut-être une
discussion interne et de voir de quelle façon on pourrait
procéder à un nouvel amendement. Cette dissociation du tribunal
d'appel par rapport à la CSST, on nous en avait donné une
certaine garantie en mettant le ministre de la Justice responsable. Je pense
que cette responsabilité doit aller au-delà de la nomination ou
de l'examen du tribunal d'appel, mais aussi jusqu'à, probablement,
prendre à même son budget les frais qui devront être
encourus par celui-ci.
Donc, M. le Président, j'espère que le ministre va
obtempérer à notre demande de suspendre cet article afin que l'on
puisse faire une discussion qui irait dans le sens des propos dont je viens de
vous faire part.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Viau.
M. Cusano: Merci, M. le Président. Je ne reprendrai pas le
débat sur l'indépendance de la Commission des affaires sociales.
J'ai beaucoup de misère à suivre les arguments du
député de Beauharnois, parce qu'en ce qui nous concerne - je
pense qu'on l'a prouvé ici, à cette commission - la Commission
des affaires sociales est vraiment indépendante de la CSST. Je ne vois
pas quel...
M. Lavigne: La commission d'appel.
M. Cusano: Bien, c'est cela. Vous avez dit clairement que c'est
pour cela que vous favorisiez la commission d'appel, justement pour avoir plus
d'indépendance. Là, vous vous trouvez dans le pétrin parce
que c'est la CSST qui va la financer. En tout cas, vous allez faire vos
classes, vous allez certainement arriver avec des suggestions.
J'aimerais aussi, pendant que vous faites vos classes, vous rappeler vos
discours en deuxième lecture, lorsque vous nous disiez qu'à la
CSST la cotisation moyenne baissait de 2,15 $, je crois, à 2,05 $ ou de
$2,11 $, environ, à 2,05 $. Je pourrais relever vos discours, je pense
que tout le monde de ce côté nous avait dit cela. Si on fait des
calculs - je n'ai pas d'actuaire à ma disposition - justement de la
diminution de la subvention que vous allez maintenant accorder à la
CSST, si on ajoute, comme mon collègue de Nelligan l'a
démontré tout à l'heure, les 5 000 000 $ pour la
commission d'appel, cela veut dire, en réalité, que le montant de
2,05 $, sur lequel vous avez prêché, va se ramasser à 2,13
$ ou 2,14 $.
La seule raison pour laquelle je voulais évoquer cela, c'est pour
vous aider à peut-être rectifier les discours que vous aviez faits
en deuxième lecture, pour que vous soyez conséquents avec
vous-mêmes et que vous preniez les mesures nécessaires pour
rectifier cette situation.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, à cette commission,
on n'a pas fait - le ministre l'a déjà souligné - beaucoup
de procédure; il n'y a pas eu beaucoup de débats de
procédure. Une motion de suspension, c'est une motion de
procédure. Je n'ai pas d'objection à ce que l'on souscrive
à cette motion de suspension des débats, pour autant que cette
dernière permette de revenir avec quelque chose. Si c'est suspendre pour
nous empêcher, aujourd'hui ou maintenant, de faire la discussion, je
trouve qu'il y aurait d'autres moyens à utiliser pour faire cela. La
majorité ministérielle est là, elle pourrait tout
simplement battre notre position et maintenir la sienne. Si la suspension vise
cet objectif de retarder le débat, je me poserai des questions.
Entre-temps - je ne veux pas présumer et prêter d'intention
à qui que ce soit - il faudrait quand même que le ministre nous
donne l'assurance que, si on suspend cet article à la demande de
députés ministériels, c'est vraiment pour revenir avec
quelque chose qui soit différent de ce qu'on a devant nous.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, je voudrais rappeler - parce
que M. le député de Sainte-Marie était occupé
à autre chose lorsque j'ai fait mon intervention - tout simplement que
c'est sur la base d'une inquiétude, qui est née des propos des
différents députés de l'Opposition
particulièrement, que j'ai demandé qu'il y ait suspension afin
que nous puissions, de notre côté, du côté
ministériel, réfléchir plus profondément à
cette question en tenant compte des arguments qui ont été
apportés. Je pense que c'est une ouverture très positive. C'est
dans ce sens que je voudrais que cela soit pris, en tout cas. (11 h 15)
Le Président (Bissonnet): M. le député de
Châtauguay, est-ce que vous faites une motion d'amendement en proposant
la suspension de l'article 518.1?
M. Dussault: M. le Président, la forme qu'avait prise ma
demande ou mon intervention était tout simplement de demander au
ministre...
Le Président (Bissonnet): D'accord.
M. Dussault: ...d'accorder une suspension. C'est dans ce
sens.
Le Président (Bissonnet): M. le ministre.
M. Fréchette: M. le Président, je vais,
évidemment, souscrire à la demande qui est faite. Je voudrais,
cependant, avant que la motion soit adoptée, que l'on s'entende
très bien, plus particulièrement à partir des
préoccupations que le député de Sainte-Marie vient de
soulever.
Le député de Châteauguay vient de l'indiquer et le
député de Beauharnois l'a indiqué également, la
raison, la seule raison pour laquelle il nous apparaît utile, à ce
stade-ci, de suspendre la discussion de l'article 517...
Une voix: 518.
M. Fréchette: ...518, mais enfin, l'article en
discussion...
Le Président (Bissonnet): L'article 518.1.
M. Fréchette: ...c'est que nous allons vouloir ensemble,
évidemment, réfléchir sur la question, comme l'a dit le
député de Châteauguay. Je n'ai aucune espèce
d'hésitation à indiquer que les observations qui ont
été soumises par le député de Nelligan, le
député de Sainte-Marie et le député de
Deux-Montagnes contiennent, effectivement, de la matière qui doit nous
faire réfléchir, bien que je pourrais discuter passablement plus
longuement sur le seul aspect de l'autonomie. Je ne suis pas sûr que je
pourrais souscrire à toute l'argumentation développée par
le député de Deux-Montagnes et le député de
Sainte-Marie quant à cet aspect de l'autonomie de l'organisme dont on
parle. Mais, au-delà de cela, je suis tout à fait d'accord que
l'on suspende. Cependant encore une fois, il faut que l'on soit convaincu que
cette suspension est faite pour l'objectif dont on vient de parler. Si c'est
pour l'objectif dont on vient de parler, si c'est également pour
réévaluer ou préciser les objections soulevées par
les membres de l'Opposition, c'est, évidemment, aussi pour essayer de
voir si une autre formule ne pourrait pas être retenue. Je ne souscrirais
pas à une motion de suspension pour le seul plaisir d'y souscrire, pour
faire passer le temps et y revenir à une autre époque sans que,
pendant la période durant laquelle l'article a été en
suspens, on ait procédé à cette réflexion.
Le député de Sainte-Marie va, par ailleurs, convenir que
je ne peux pas lui donner, au moment où on se parle, la garantie
formelle que, de toute évidence, en toute sécurité et avec
toute la certitude qu'il souhaiterait sans doute avoir, je pourrai revenir,
effectivement, avec un amendement. Ce que je lui dis, c'est que nous sommes
disposés à évaluer la situation, nous voulons voir s'il y
a des choses qui peuvent être revues, réévaluées et,
vraisemblablement, réécrites, mais je ne peux à ce
stade-ci, encore une fois, m'engager formellement d'aucune espèce de
façon et je pense que, là-dessus, on va me comprendre.
Le Président (Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je pense, M. le Président, que mon
intervention n'était pas dans le but d'arracher un engagement formel au
ministre mais bien de voir, de vérifier, étant donné que,
comme le député de Châteauguay l'a indiqué, au
moment où il a fait son intervention, j'étais absent de la
commission, dans quel état d'esprit cela se faisait et avec quelle
orientation. Cela me satisfait et je serais prêt à souscrire
à une proposition du ministre de suspendre l'article 518.1.
Ceci étant fait, par ailleurs, M. le Président,
immédiatement après, j'aurais une suggestion de fonctionnement
à faire.
Le Président (Bissonnet): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voulais tout
simplement m'assurer que le ministre ne veut pas exclure de l'étude
qu'il va faire de la question les préoccupations qui ont
été exprimées par ses collègues du même
côté de la table que lui. Le député de
Châteauguay et le député de Beauharnois aussi ont
exprimé des inquiétudes et je pense qu'il serait bon que le
ministre en tienne compte, comme il tiendra compte des observations qui ont
été faites du côté de l'Opposition ou des
oppositions.
D'autre part, dans son intervention, le ministre a évoqué
la possibilité d'apporter un nouveau texte. Je voudrais m'assurer que,
parmi les possibilités que le ministre va étudier, il y ait le
retrait pur et simple de l'article 518.1.
M. Fréchette: Toutes les possibilités vont
être évaluées, effectivement.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui veulent intervenir sur l'article 518.1?
M. Cusano: On accepte que l'article soit suspendu.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que, M. le ministre,
vous proposez de le suspendre?
M. Fréchette: Oui, M. le Président, je propose que
l'étude de l'article 518.1 soit
suspendue.
Le Président (M. Bissonnet): II est proposé par le
ministre de suspendre l'étude de l'article 518.1. Est-ce que la motion
est adoptée?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon; M. le Président, les députés
ministériels viennent de nous informer qu'ils vont
réfléchir sur l'article 518.1. Comme le député de
Frontenac a déjà annoncé hier qu'il avait l'intention de
soulever une discussion à un article particulier qui s'en vient devant
nous et que les personnes intéressées par cette discussion sont
présentes, est-ce qu'on pourrait demander au ministre s'il ne
consentirait pas à passer immédiatement à la discussion de
l'article 530?
Des voix: Consentement.
Le Président (M. Bissonnet): II est proposé par le
député de Sainte-Marie d'étudier, après l'article
518, l'article 530. Est-ce qu'il y a un consentement?
Une voix: Et les suivants.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 530 et les
suivants, cela va. Est-ce qu'il y a un consentement, M. le ministre, MM. les
membres de la commission?
M. Fréchette: Oui, cela va, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, la proposition du
député de Sainte-Marie d'étudier maintenant l'article 530
est adoptée.
M. Fréchette: C'est plutôt à partir de
l'article 529, si le phénomène dont on parle est celui du
conjoint survivant.
M. Cusano: On peut commencer par l'article 529.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, il est proposé
par le député de Sainte-Marie de passer immédiatement
à l'étude des articles 529 et suivants. La motion est
adoptée. J'appelle maintenant l'article 529.
M. Cusano: Est-ce qu'avant de commencer le ministre pourrait nous
donner un exposé de la situation actuelle des rentes des survivants?
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre, l'article
529.
M. Fréchette: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): La commission va suspendre
ses travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 23)
(Reprise à 11 h 37)
Le Président (M. Bissonnet): La commission de
l'économie et du travail reprend l'étude du projet de loi 42. Un
peu de silence dans la salle, s'il vous plaît: Nous sommes à
l'étude de l'article 529 et je donne la parole au ministre.
Indemnisation du conjoint survivant
M. Fréchette: Alors, M. le Président, au moment de
la suspension de nos travaux, la question du député de Viau
était de connaître l'état actuel de la situation quant aux
prestations ou aux indemnités auxquelles peuvent avoir droit les
conjoints survivants et les personnes à charge. Il faut signaler, M. le
Président, qu'il y a effectivement deux catégories des conjoints
survivants qui ont ou qui n'ont pas de personnes à charge. Pour les
besoins de notre discussion, nous pourrions nous référer au
conjoint survivant d'avant 1979 et au conjoint survivant d'après
1979.
En 1985, pour le conjoint survivant qui n'a pas d'enfant et qui est de
la catégorie de ceux qu'on identifie comme étant d'avant 1979, la
rente mensuelle, à ce moment-ci, est de 412,76 $ par mois. Si le
conjoint survivant a des enfants mineurs à charge ou des enfants majeurs
qui sont aux études, il faut ajouter aux 412,76 $ dont je viens de
parler un montant de 107,35 $ par mois. Alors, encore une fois, c'est la
situation qui est faite au conjoint survivant d'avant 1979.
Les conjoints survivants d'après 1979 sont régis par le
processus suivant: ils ou elles reçoivent 55% de 90% du revenu net
retenu du travailleur au moment de son décès, ce qui, dans
l'échelle, tenant compte du salaire que réalisait le travailleur
au moment du décès, nous amène à des rentes qui
varient de 412,76 $ à 983 $ par mois.
M. de Bellefeuille: 412,76 $ et...
M. Fréchette: 983 $ par mois et là,
évidemment, on se réfère au conjoint survivant seul. Si le
conjoint survivant a des enfants, il faut ajouter au chiffre dont je viens de
parler, c'est-à-dire aux 55% de 90% du revenu net retenu, 10% du revenu
net retenu pour un premier enfant et 5% du revenu net retenu pour un
deuxième enfant. Si j'essaie maintenant de transposer cela en
termes de montant d'argent que cela peut représenter pour un
conjoint avec un enfant et là, on parle toujours, évidemment,
d'après 1979 - le minimum de la rente mensuelle est de 520,11 $ et le
maximum, de 1169 $. Deux enfants, minimum 627,46 $, maximum, 1266 $. Trois
enfants, le minimum demeure le même et le maximum atteint 1360 $. Quatre
enfants, le minimum demeure le même et le maximum est à 1454
$.
M. Lincoln: M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: ...j'aurais voulu savoir du ministre comment on peut
justifier des divergences pareilles, créer deux catégories de
gens, ceux d'avant 1979 et ceux d'après 1979. Si on prend quelqu'un, un
conjoint survivant...
Le Président (M. Bissonnet): Si vous voulez approcher
votre micro pour que les gens comprennent bien dans la salle.
M. Lincoln: Je disais, M. le Président, qu'il y a une
très grosse divergence entre les conjoints d'avant 1979 et ceux
d'après 1979. En fait, avec les chiffres que nous donne le ministre,
cette divergence me semble encore plus grande que je n'avais pensé,
parce que, si on prend le cas, par exemple, d'un conjoint survivant avec des
enfants, indépendamment du nombre d'enfants, c'est 107,35 $, n'est-ce
pas? Un enfant, deux enfants, trois enfants, quatre enfants, c'est bien cela?
Pour un survivant d'avant 1979 qui a des enfants, que ce soit un enfant, deux
enfants ou trois enfants, c'est 107,35 $...
M. Fréchette: Oui, oui.
M. Lincoln: ...globalement. Disons qu'on prend un conjoint avec
un enfant, ce que reçoit le survivant d'avant 1979 avec un enfant, c'est
519,11 $. Cela, c'est à peine égal au conjoint d'après
1979 avec un enfant qui reçoit une prestation minimale de 520,11 $.
Pourtant, dans le cas d'après 1979, la prestation maximale avec un
enfant va jusqu'à 1169 $.
Maintenant, si on prend un survivant avec quatre enfants, la
différence, quand on parle des maximums, peut aller de 519 $ à
1454 $, soit presque trois fois plus. Il me semble que, si vous regardez
n'importe quelle échelle, que ce soit avec ou sans enfant, la
différence est tellement grande que l'on crée presque une
discrimination flagrante. Est-ce que le ministre a des propositions à
faire pour rectifier le cas des gens d'avant 1979? Je suppose que nous avons
tous reçu des lettres de Mme Boutin et de son groupe, nous avons tous
parlé avec ces dames et je sais que le ministre les a
rencontrées. Avez-vous des propositions concrètes à faire
pour éliminer cette discrimination entre deux groupes de personnes? Cela
n'a pas l'air bien équitable ou logique.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Fréchette: Le député de Nelligan m'a
d'abord demandé à partir de quel phénomène on se
retrouvait avec des distinctions ou des différences dans les montants
qui sont alloués au conjoint survivant. Nous convenons que cela peut
ressembler un peu à la situation des ex-religieux, à la suite
d'une loi qui a été adoptée en 1964-1965. Cela peut
ressembler à cela un peu.
Avant 1979, ce qui était prévu par la législation,
c'est que le conjoint survivant était admissible à une rente
à partir d'un montant forfaitaire qui était fixé autant
pour le conjoint lui-même que pour le ou les enfants qui restaient des
personnes à charge. En 1979, des modifications ont été
faites pour remplacer le montant forfaitaire qui équivalait à la
rente par le phénomène de l'indemnité de remplacement du
revenu. Le phénomène a aussi été introduit dans la
Loi sur la Régie de l'assurance automobile du Québec, sauf que,
dans la Loi sur la Régie de l'assurance automobile, il y a une
déduction de la Régie des rentes alors que, dans le cas qui nous
occupe, il n'y a pas cette déduction.
Maintenant, le député de Nelligan a fait ses
constatations. Je dois lui signaler qu'à plusieurs reprises j'ai eu
l'occasion de discuter avec les intéressés. Nous avons
essayé effectivement de procéder à l'évaluation de
l'ensemble de la situation, nous avons essayé également de
suggérer des modalités nouvelles pour les personnes qui sont
touchées par cette politique et c'est la raison pour laquelle il y a
dans le projet de loi 42 des options qui sont offertes aux personnes qui sont
visées ou touchées par ces politiques et plus
particulièrement, évidemment, les personnes d'avant 1979. Ce sont
les suggestions, les propositions ou les intentions qui sont contenues dans le
projet de loi à partir des articles 529 et suivants.
Quelles pourraient être ces propositions? Elles sont de trois
natures, de trois ordres. Je vous signale que le texte de loi tel qu'il est
devant nous pour étude prévoit qu'il ne s'agit là que
d'options. Personne n'est obligé de se prévaloir de l'une ou
l'autre des trois options, mais tout le monde a le choix entre l'une ou l'autre
des trois ou, alors, il peut conserver le statu quo qui est le sien
actuellement.
La première proposition qui est faite, M. le Président,
c'est une option en vertu de
laquelle ces conjoints survivants d'avant 1979 pourraient se
prévaloir du régime prévu dans la loi 42 pour les
personnes qui deviennent des conjoints survivants au moment où la loi 42
deviendra en application, à partir d'un salaire qui ne serait pas
inférieur à 25 000 $. Qu'est-ce que cela donne plus
précisément en termes stricts de valeur pécuniaire?
Évidemment, il faudra tenir compte des âges dans chacun des cas.
Pour les besoins de la discussion on devra, de toute évidence, se
référer à des exemples ou à des cas très
précis. Je prends le cas d'une personne qui est figée de 55 ans,
qui retire actuellement une rente viagère de 412,76 $...
M. Lincoln: M. le ministre, est-ce possible pour vous de
déposer les documents afin qu'on les suive avec vous?
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que vous avez des
documents qu'on peut distribuer immédiatement?
M. Fréchette: Oui.
Le Président (M. Bissonnet): M. le secrétaire, si
vous voulez vous occuper de cela avec diligence.
M. Fréchette: II est utile de signaler, M. le
Président, que les exemples qu'on a utilisés pour bâtir les
cas sont tous élaborés à partir du fait qu'on tient pour
acquis qu'il n'y a pas de salaire du travailleur décédé
qui était inférieur à 25 000 $.
L'option que je vais vous donner tout de suite, M. le Président,
on ne la retrouve malheureusement pas dans les documents que je vous ai
transmis, mais elle est très très simple et très facile.
Il y a deux aspects, de sorte que, si je prends le temps de le dire lentement,
vous pourrez le noter facilement.
C'est l'exemple 2: 55 ans, sans enfant; c'est la page 4 du document. Si
ce conjoint survivant décidait de se prévaloir de l'option qui
est l'équivalent de ce que la loi 42 retient comme indemnité au
conjoint survivant, la rente serait de 795 $ par mois indexable pendant deux
années et payable aussi pendant deux ans - évidemment les 795 $
par mois suivant le régime que retient le projet de loi 42 sont payables
pendant deux ans - et il faudrait y ajouter un montant forfaitaire de 56 250 $
payable à l'option du bénéficiaire. C'est-à-dire
que, dès lors que le bénéficiaire aurait
décidé de retenir cette option, il pourrait immédiatement
être payé des 56 250 $ ou, alors, choisir d'être payé
de ces 56 250 $ uniquement à l'expiration des deux années pendant
lesquelles la rente de 795 $ par mois sera payée.
M. Lincoln: Excusez-moi. Est-ce que je peux vous interrompre pour
vous demander ceci: Si, par exemple, la personne attend les deux ans pour
recevoir les 56 250 $, est-ce que des intérêts seront
crédités?
M. Fréchette: Je pensais l'avoir dit. Si je ne l'ai pas
dit, c'est important de le signaler. La loi 42 prévoit que ce montant
forfaitaire, si le bénéficiaire choisit de ne le retirer
qu'à l'expiration du temps prévu pour le paiement de la rente,
est évidemment revalorisé en tenant compte de
l'intérêt prévu par le ministère du Revenu.
On fait des chiffres rapides et, en arrondissant, si vous me le
permettiez, parlons de 56 000 $. Si, par exemple, le taux
d'intérêt prévu au ministère du Revenu était
de 10%, au bout de deux ans la rente dont on parle deviendrait 66 000 $ au lieu
de 56 000 $ si le choix avait été fait de ne la retirer
qu'à l'expiration des deux années dont on parle, pendant
lesquelles la rente de 795 $ aura été payée.
Encore une fois, c'est une des trois options prévues par la loi
et c'est l'option qui est prévue pour les conjoints survivants qui
auront des réclamations à produire après que la loi 42
sera devenue en vigueur.
M. Lincoln: M. le Président, est-ce que je peux demander
au ministre si, dans sa discussion avec le groupe de personnes
intéressées qu'il a vues, cette formule a été
discutée? Est-ce que vous avez eu des réactions par rapport
à cette formule que vous venez de citer?
M. Fréchette: M. le Président, lorsque nous avons
commencé nos rencontres avec les principaux intéressés,
cette option n'avait pas été discutée. On ne parlait que
des deux autres qu'on retrouve dans les autres articles de la loi.
Je sais que plus tard cette troisième option, puisque c'est comme
cela qu'il faut l'identifier, a été aussi portée à
l'attention des personnes qui sont visées par le phénomène
de l'indemnité au conjoint survivant. Ce que je sais - et je vous parle
avec toutes les réserves qui doivent être utilisées dans de
semblables circonstances -au moment où l'on se parle en tout cas, c'est
que ni l'une ni l'autre des trois options dont on va parler ne donnerait
satisfaction aux personnes qui, depuis un bon moment et avec beaucoup
d'intensité et de ferveur, se sont impliquées dans le
dossier.
M. Lincoln: C'est le genre de compréhension que nous avons
aussi de ce côté. Est-ce que les options du ministre sont
figées dans le ciment? Je pense qu'on avait discuté de l'article
530 en principe au début. Si je me souviens bien, vous nous aviez dit
qu'il n'y avait rien de figé dans le ciment, que vous étiez
disposé à revoir toute la question. Est-ce que vous avez
décidé
maintenant d'une de ces options et qu'il n'y a pas de possibilité
d'amélioration, de changement? Avant qu'on commence à discuter
des modalités, il faudrait savoir où vous vous tenez
réellement par rapport à ces options.
M. Fréchette: M. le Président, comme je le disais
tout à l'heure, il y a au moins deux années maintenant que nous
discutons très intensément du phénomène devant
lequel nous sommes. Je dois dire que le député de Frontenac s'est
préoccupé beaucoup de ce dossier. À plusieurs occasions il
a fait des représentations, il m'a fait des représentations
très souvent. Il était très anxieux de savoir quelles
seraient les dispositions que contiendrait la loi 42. (12 heures)
Je vous dirai, M. le Président, que, pendant ces deux
années dont je viens de parler, nous avons examiné à peu
près toutes les avenues qui étaient possibles et toutes les
solutions auxquelles, économiquement, il nous apparaissait possible de
faire face. C'est à partir de ces discussions, de ces évaluations
que je dois dire au député de Nelligan que, malgré toute
notre bonne volonté, nous ne pourrions pas ajouter des crédits
additionnels à l'une ou l'autre des trois options qui seraient offertes
aux personnes concernées.
M. Lincoln: Je comprends bien. Alors, je vais laisser la chance
à mes collègues de s'exprimer, mais une dernière question.
Je comprends très clairement, M. le ministre, que la suggestion faite
dans la lettre que ce groupe vous a adressée ainsi qu'à nous, ce
n'est pas...
M. Fréchette: La suggestion qui était celle...
M. Lincoln: De maintenir.
M. Fréchette: ...d'avoir la parité avec les gens
d'après 1979. Je dois effectivement dire au député de
Nelligan que, malgré toute la bonne volonté, encore une fois, et
tout le désir que nous pourrions avoir d'établir cette
parité, économiquement, ce n'est pas possible.
M. Lincoln: Oui, je pense que j'ai situé tout à
fait concrètement la demande dans laquelle on disait: "Nous demandons
que les 600 $ par mois offerts nous soient versés notre vie durant et
indexés annuellement sans qu'aucune autre pension ne vienne en
réduire le montant." C'était cela. Là, votre
réponse est...
M. Fréchette: En fait, ce que je viens de dire au
député de Nelligan... Si vous me permettez de vous dire à
quel chiffre pourrait nous amener cette formule en termes de crédits
additionnels, c'est à quelque chose qui touche les 100 000 000 $.
Maintenant, il faut voir aussi...
M. Lincoln: Oui.
M. Fréchette: ...les deux autres options. À moins
que les députés ne souhaitent que l'on discute du régime
actuel plutôt que d'aller plus avant dans l'analyse de l'une ou l'autre
des trois options qui sont là, je ne le sais pas.
M. Grégoire: M. le Président, c'est parce que,
là, vous venez de nous apporter des exemples. Vous comprendrez que nous
n'avons pas eu le temps de les regarder et de les étudier en
détail. Je viens seulement de les avoir il y a quelques minutes.
Par contre, cela nous donne une idée de ce que pourraient vouloir
dire les articles 530.1 à 530.6. On n'a pas tous les exemples que vous
nous avez donnés, comme celui d'un montant forfaitaire qui pourrait
être accumulé pendant deux ans. On ne l'a pas dans le document que
vous nous avez distribué.
M. Fréchette: Non, je l'ai signalé, d'ailleurs,
lorsque le député de Nelligan m'en a parlé.
M. Grégoire: Vous n'avez pas de copie de cela.
M. Fréchette: II y a deux petites choses à cet
égard: 795 $ par mois indexables pendant deux ans et un montant
forfaitaire de 56 250 $ payable à l'option, avec l'intérêt
depuis l'option. L'exemple dont je viens de vous parler ne contient que ces
deux aspects.
M. Lincoln: Vous dites: Avec l'intérêt depuis
l'option ou avec l'intérêt... parce qu'à ce
moment-là, si vous dites depuis l'option...
M. Fréchette: Oui.
M. Lincoln: Je pensais vous avoir compris. Excusez-moi. Si, par
exemple, quelqu'un a 795 $ par mois au départ, si les
intérêts ne s'accumulent pas jusqu'à ce qu'on fasse
l'option, à ce moment-là, autant faire l'option dès le
départ pour les 56 000 $ et investir l'argent soi-même.
M. Grégoire: Si j'ai bien compris, il peut faire l'option
du montant forfaitaire...
M. Fréchette: C'est l'option de changer de
régime.
M. Lincoln: Ah bon!
M. Fréchette: Ce n'est pas l'option du choix du montant
forfaitaire.
M. Lincoln: Oui, d'accord.
M. Grégoire: II peut faire l'option du montant
forfaitaire, mais, pendant deux ans, recevoir 795 $ ou 775 $ par mois.
M. Fréchette: 795 $ par mois.
M. Grégoire: Mais, pendant ces deux ans, les 55 600 $
accumulent des intérêts.
Une voix: Oui, c'est cela.
M. Fréchette: C'est pour cela qu'on a parlé d'un
intérêt minimum. Je ne pense pas que l'intérêt au
ministère du Revenu soit encore à 10%. On a parlé d'un
intérêt minimum, pour les besoins de la discussion, de 10%. Si le
bénéficiaire fait le choix de ne retirer ce montant forfaitaire
qu'à l'expiration des deux années pendant lesquelles la rente de
795 $ va être payée, on ne parle plus de 56 000 $, on va parler de
66 000 $.
M. Grégoire: Ou si c'est selon la valeur des...
M. Fréchette: Et l'intérêt n'est pas taxable
en vertu des dispositions...
M. Grégoire: L'intérêt n'est pas
taxable...
M. Fréchette: En vertu des dispositions...
M. Grégoire: Est-ce que le capital est taxable?
M. Fréchette: Non plus.
M. Grégoire: Non plus. Et l'intérêt par la
suite?
M. Fréchette: Par la suite, oui.
M. Grégoire: Par la suite, il est taxable. Mais pas pour
les deux premières années.
M. Fréchette: C'est cela.
M. Grégoire: Et si c'est selon le taux courant
d'intérêt actuel - je crois qu'hier la Banque du Canada
était à 11,8% - cela augmenterait d'à peu près
3,7%, cela le porterait à environ 70 000 $.
M. Fréchette: Tenons pour acquis, si l'on veut essayer de
calculer à partir d'un taux qui serait plus précis, qu'au
ministère du Revenu, actuellement, je pense que c'est 12%.
M. Grégoire: Oui.
M. Fréchette: Alors, à 12%, pendant deux ans, sur
un capital de 56 250 $, on va atteindre tout près des 70 000 $ à
l'expiration des deux années.
M. Grégoire: La personne peut l'investir et le retirer
jusqu'à la fin de ses jours.
M. Fréchette: Pardon?
M. Grégoire: La personne peut l'investir et cela ne nuit
pas à sa prestation de la Régie des rentes et cela ne diminue pas
sa pension de vieillesse en conséquence.
M. Fréchette: D'aucune façon.
M. Lincoln: M. le Président, est-ce que je peux poser
quelques questions au ministre par rapport à l'exemple qu'il nous a
donné: 55 ans, sans enfant, 795 $, plus 56 250 $? Est-ce que vous auriez
pu nous situer un peu? Je pense que ces dames à qui je viens de parler
voudraient savoir ce qui arrive pour quelqu'un de 56 ans, avec enfants, pour
quelqu'un de 57 ans...
M. Fréchette: J'en ai d'autres exemples ici.
M. Lincoln: Donnez-nous un ou deux autres exemples pour nous
situer un peu. Je ne sais pas, mais c'est possible que vous ayez pris un
exemple qui est favorable. Est-ce qu'il y a des exemples où ce serait
600 $ ou 500 $ au lieu de 795 $?
M. Fréchette: On en a fait, effectivement, des exemples.
Mais je ne suis pas sûr que les exemples qu'on a faits vont
répondre aux questions.
M. Lincoln: Je pense qu'il y avait confusion, M. le ministre,
dans l'esprit de ces dames, d'après ce qu'elles m'ont dit au sujet des
412 $. Elles ne comprenaient pas que, lorsqu'elles faisaient l'option de la loi
42, le régime de 412 $ cessait complètement à ce
moment-là et elles étaient sur le nouveau régime où
elles avaient 795 $ plus 56 000 $ à l'âge de 55 ans.
M. Fréchette: Un montant de 795 $ pendant deux ans.
M. Lincoln: Pendant deux ans. Oui, nous sommes d'accord. Si vous
pouvez nous donner quelques autres exemples un peu différents.
M. Fréchette: Bon.
M. Grégoire: Cela est à 55 ans.
M. Fréchette: L'exemple que j'ai donné tout
à l'heure, c'est 55 ans, l'exemple no 2 que vous avez dans vos
documents.
M. Lincoln: C'est sans enfant.
M. Fréchette: 55 ans sans enfant. Voici ce que cela
donnerait à 60 ans, sans enfant.
Une voix: Quel exemple est-ce?
M. Fréchette: II n'est pas dedans, mais on en fait un
à tout hasard...
M. Lincoln: Oui, oui, d'accord.
M. Fréchette: ...à partir du fait qu'on pourrait
faire des exemples pour chacune des 1000 situations...
M. Lincoln: D'accord.
M. Fréchette: ...qui existent très
probablement.
M. Lincoln: D'accord.
M. Fréchette: Prenons l'exemple du conjoint qui a 60 ans,
sans enfant.
M. Lincoln: Oui.
M. Fréchette: Si ce conjoint prenait l'option de la loi
42, la différence qui existerait avec ce dont on a parlé tout
à l'heure, pour une personne de 55 ans...
M. Lincoln: Oui.
M. Fréchette: ...c'est que le forfaitaire, au lieu
d'être de 56 000 $, serait de 50 000 $. La rente continuerait à
795 $ par mois pendant deux années; le montant de 50 000 $ rapporterait
les intérêts dont on parlait tout à l'heure...
M. Lincoln: Oui.
M. Fréchette: ...non taxables pendant les deux
années où il serait retenu à la Commission de la
santé et de la sécurité du travail, ce qui voudrait dire
encore, je ne sais pas, 62 000 $ ou 63 000 $ après deux années.
L'exemple que je viens de donner, depuis 60 ans jusqu'à 65 ans, c'est le
même calcul. Ce sont les mêmes indemnités qui seraient
payées, à la condition, évidemment, qu'il n'y ait pas
d'enfant mineur.
M. Lincoln: Est-ce que je comprends bien que le montant de 795 $
reste le même, indépendamment de l'âge? Est-ce que ce serait
le même montant de 795 $ pour 54, 55, 56, 58 ou 60 ans et que c'est le
forfaitaire qui changerait?
M. Fréchette: Les 795 $, M. le Président, varient.
D'abord, c'est un minimum.
M. Lincoln: C'est un minimum.
M. Fréchette: C'est un minimum parce qu'on l'a fixé
à partir d'un salaire minimum de 25 000 $ que faisait le travailleur au
moment où il est décédé. Si le conjoint survivant
est en mesure d'établir que, au moment où est arrivé le
décès, le conjoint réalisait un salaire plus
élevé que 25 000 $...
M. Lincoln: Oui, ce serait plus.
M. Fréchette: Ce serait plus, évidemment.
M. Lincoln: Ce serait au moins 795 $. M. Fréchette:
C'est le minimum, 795$. M. Lincoln: D'accord.
M. Fréchette: II va être à 795 $ pendant la
première année, mais, la deuxième année...
M. Lincoln: II va être indexé.
M. Fréchette: ...comme toutes les indemnités ou les
prestations prévues par la loi, il va être revalorisé.
Alors, la deuxième année, cela pourrait être - je ne sais
pas -800 $ et un peu plus plutôt que 795 $.
M. Lincoln: D'accord. Pour la question du capital, le
forfaitaire, disons que la personne fait l'option d'après deux ans. Au
lieu de prendre le capital et d'investir en payant la taxe sur des
intérêts, si je comprends bien, pendant les deux années
où vous investissez l'argent et où vous donnez des
intérêts, les intérêts ne sont pas taxables et la
somme qui lui est remise deux ans après, 66 000 $, 60 000 $ ou quoi que
ce soit, lui est donnée sans aucune taxe sur la tranche
d'intérêts qui a été retenue par le gouvernement
à ce moment-là.
M. Fréchette: Voilà. Cela, c'est en vertu des
dispositions de la loi 42 qui spécifient expressément que toute
indemnité qui est payée en vertu des dispositions de cette loi
n'est pas taxable. Le capital, non plus, ne l'est pas. Si on faisait l'option
de retirer immédiatement les 50 000 $, il n'y aurait pas de taxation
là.
M. Lincoln: D'accord, je comprends.
M. Fréchette: Évidemment, après
l'expiration...
M. Lincoln: Les intérêts sont taxables. M.
Grégoire: M. le ministre, de 60 à...
Le Président (M. Blank): Le député de
Beauharnois a demandé la parole.
M. Grégoire: C'est uniquement pour compléter ce que
le député de Nelligan disait.
Le Président (M. Blank): D'accord.
M. Grégoire: De 60 à 64 ans, c'est 50 000 $, le
montant forfaitaire, plus deux ans d'intérêts, à 10%, cela
donne à peu près 60 000 $.
M. Lincoln: De 60 à 64? Je ne pense pas, c'est à
l'âge de 60 ans qu'il a dit.
M. Grégoire: De 60 à 64.
Une voix: De 60 à 65.
M. Grégoire: De 60 à 65 ans, le montant forfaitaire
est de 50 000 $.
M. Lincoln: 56.
M. Fréchette: 50 000 $.
M. Grégoire: 50 000 $, plus les deux ans
d'intérêts pendant lesquels elle recevrait 785 $.
M. Fréchette: 795 $.
M. Grégoire: 795 $. De 55 à 60 ans, le montant
forfaitaire est le même: 56 600 $. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Fréchette: 56 000 $, le chiffre que je vous ai
donné tout à l'heure.
M. Grégoire: De 55 à 60 ans. M.
Fréchette: C'est cela. M. Grégoire: De 50 à 55
ans.
M. Fréchette: Tenons pour acquis qu'on discute toujours
à partir d'un minimum de 25 000 $. De 50 à 55 ans, c'est 62 500
$.
M. Grégoire: 62 500 $, plus deux années
d'intérêts - ce qui fait à peu près 13 000 $ - cela
fait 75 000 $. Il y en a en bas de 50 ans aussi sur mes listes. De 45 à
50 ans, est-ce que vous l'avez aussi?
M. Fréchette: Oui, on va vous faire le calcul. Pendant
qu'on fait le calcul, il y a une chose qu'il est important de retenir. On a
fixé, pour les besoins de cette option, un salaire minimum de 25 000
$.
M. Grégoire: Oui.
M. Fréchette: Bon. Supposons que, dans l'amiante, par
exemple, en 1975, un mineur faisait 20 000 $ de salaire par année. Si
l'option était faite en vertu du phénomène dont on est en
train de parler, il faudrait tenir compte que nous avons l'obligation de
revaloriser le salaire de 20 000 $ qu'il était en 1975 à celui
que, normalement, il aurait été aujourd'hui. Ceci pourrait faire
que le salaire minimum de 25 000 $ dont on parle serait porté à
33 000 $, ce qui ferait également que la rente de 795 $ dont on parle
serait, quant à elle, portée à 983 $ par mois, si l'option
était faite de partir d'un salaire de 20 000 $ en 1975, 983 $, plus le
forfaitaire avec ses intérêts aussi. Le forfaitaire,
évidemment, serait plus élevé aussi parce qu'on tient
compte du salaire pour fixer le forfaitaire également.
M. Lincoln: M. le Président, est-ce que je peux faire une
suggestion?
M. Grégoire: Je n'ai pas tout à fait saisi. (12 h
15)
M. Fréchette: Le mineur, à Thetford, en 1975,
faisait un salaire de 20 000 $ par année. N'eût été
l'accident de travail ou la maladie professionnelle, il aurait continué
à travailler. Son salaire aurait augmenté, bien sûr.
À partir des mécanismes de la loi, on dit: Le salaire maintenant
de ce travailleur aurait été de 33 000 $ par année. Donc,
la rente va être fixée à partir d'un salaire de 33 000 $
par année. Au lieu d'être fixée à 795 $ à
partir du minimum de 25 000 $, même s'il ne faisait que 20 000 $, elle va
être, cette rente, de 983 $ par deux ans. Et comme le salaire a
augmenté aussi, le forfaitaire également va être plus
élevé.
M. Grégoire: Dans la même proportion. M.
Fréchette: 74 000 $.
M. Grégoire: Pour 55 ans.
M. Fréchette: Oui.
M. Grégoire: 74 000 $. Et s'il le garde deux ans, en
accumulant les intérêts 74 000 $ deviennent 90 000 $.
M. Fréchette: Environ 15 000 $ d'intérêts,
oui.
M. Lincoln: M. le Président, est-ce que je peux faire une
suggestion à ce stade, s'il vous plaît? M. le ministre, je voulais
vous dire que, d'après ce que j'ai pu comprendre pour leur avoir
parlé, c'est une option qui intéresse beaucoup ces dames. Ce
dossier pourrait débloquer. Je voudrais suggérer au
ministre qu'on suspende pour cinq minutes, peut-être, pour
s'assurer que cela rencontre l'assentiment du député de
Frontenac, qui s'y est intéressé particulièrement, comme
de n'importe quel député. Peut-être qu'on peut aller de
l'avant et régler cette question bien vite, parce qu'il me semble que
c'est une...
M. Fréchette: Je voudrais être bien clair, M. le
Président.
M. Grégoire: Plutôt que de suivre la suggestion du
député de Nelligan plus tût, demander...
M. Fréchette: Si le député de Frontenac me
le permettait, je ne pense pas avoir jamais dit, M. le Président, que
les personnes concernées ne comprenaient pas.
M. Lincoln: Non, non, je n'ai pas dit cela du tout, moi.
M. Fréchette: Je ne pense pas avoir dit cela.
M. Lincoln: Non, non.
M. Fréchette: Ce que j'ai dit, c'est que ni l'une ni
l'autre des trois options, aux nouvelles que j'avais - ces nouvelles ne sont
peut-être plu3 les mêmes au moment où on se parle - à
la suite d'une dernière communication entre mon bureau et leur
organisme, ne semblait, à ce moment-là, retenir l'assentiment de
ces personnes.
M. Lincoln: Ah oui, je n'ai imputé aucun blâme, M.
le ministre.
Le Président (M. Blank): Juste une affaire. On doit finir
à 12 h 30. Il reste dix minutes. On peut suspendre maintenant et vous
pourrez faire vos discussions avec...
M. Grégoire: Est-ce qu'on peut, pendant cinq minutes,
continuer à demander des renseignements et suspendre à 12 h 30?
Quand on reviendra après la période des questions, on aura le
tableau complet. Car là, le ministre est arrêté à 50
ans, de 50 ans à 55 ans. Ce sont toujours les 785 $, mais quel est le
montant forfaitaire de 50 ans à 55 ans?
M. Fréchette: On a fait tous les âges possibles.
M. Grégoire: D'accord.
M. Fréchette: Bon! Forfaitaire. Le forfaitaire, à
partir du salaire minimum de 25 000 $ dont on parle...
M. Grégoire: Oui, c'est toujours la base.
M. Fréchette: Voilà: De 40 à 44 ans... M.
Grégoire: Oui.
M. Fréchette: ...le forfaitaire est de 75 000 $...
M. Grégoire: Plus les deux ans
d'intérêts?
M. Fréchette: Toujours. M. le Président.
Toujours.
M. Grégoire: D'accord.
M. Fréchette: Avec un salaire de 33 000 $, en vertu du
phénomène dont on parlait tout à l'heure, de 40 à
44 ans, le forfaitaire passe à 99 000 $. De 45 à 49 ans: salaire
minimum, 25 000 $, la rente est de... Je m'excuse. Je parle de rente, mais
c'est le forfaitaire tout le temps. On va le comprendre avec le chiffre que je
donne. Le forfaitaire est de 68 750 $. Si le salaire revalorisé atteint
33 000 $, le forfaitaire est de 90 750 $. De 50 à 54 ans: à 25
000 $ de salaire minimum, ce sont 62 500 $ qui est le montant forfaitaire; avec
33 000 $, ce sont 82 500 $. De 55 à 59 ans, 56 250 $ et cela peut aller
jusqu'à...
M. Grégoire: Là, on les a eus.
M. Fréchette: ...74 250 $. 60 ans, 50 000 $ à 60
000 $; 61 ans, 50 000 $ à 59 400 $; 62 ans, 50 000 $...
M. Lincoln: Pardon! Vous allez un peu vite. Reprenez depui3 60
ans, s'il vous plaît, oui.
M. Fréchette: Excusez-moi. M. le Président, 60
ans...
M. Lincoln: 60 000 $ à...
M. Fréchette: 50 000 $ à 66 000 $.
M. Cusano: 66 000 $.
M. Fréchette: C'est cela. Pour 61 ans, c'est de 50 000 $
à 59 400 $. Pour 62 ans, de 50 000 $ à 52 800 $. Pour 63 ans, le
minimum et le maximum sont les mêmes à cause de l'âge; 50
000 $ peu importe le moment.
M. Grégoire: J'en ai une...
M. Fréchette: Voulez-vous les mêmes calculs quant
à la rente?
M. Lincoln: Oui, s'il vous plaît!
M. Fréchette: De 35 à 44 ans, à partir d'un
salaire minimum de 25 000 $, la rente
est de 795 $ par mois, pouvant aller jusqu'à 983 $ pendant une
période de deux années; de 45 à 54 ans, 795 $ à 983
$ pendant trois ans, pour les conjoints de 45 à 54 ans...
M. Grégoire: Cela veut dire trois ans
d'intérêts accumulés sur le forfaitaire.
M. Fréchette: Pour celles ou ceux qui sont dans les
âges dont je viens de parler...
M. Grégoire: Ah, bon!
M. Fréchette:... de 45 ans à 54 ans. De 55 à
64 ans, pendant deux ans, 795 $ à 983 $.
M. Lincoln: Pour deux ans.
M. Fréchette: Ajoutons juste un élément qui
n'est pas sans importance, il me semble. Pour le conjoint survivant qui aurait
des enfants mineurs à charge, aux indemnités dont je viens de
parler va s'additionner un montant de 250 $ par mois par enfant mineur.
J'espère que je me fais bien comprendre.
Une voix: Par-dessus cela.
M. Fréchette: Par-dessus cela.
M. Lincoln: 250 $.
M. Fréchette: Par enfant mineur.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Beauharnois.
M. Grégoire: Mineur ou aux études.
M. Fréchette: Quand l'enfant aura atteint sa
majorité, il aura droit à un capital de 9000 $. Ce sont les
dispositions de la loi.
M. Grégoire: Maintenant, après 65 ans, qu'est-ce
qui se produit? J'ai deux cas de plus de 70 ans.
M. Fréchette: II n'y a pas de changement possible dans le
cas de ces personnes.
M. Grégoire: II n'y aurait pas de changement pour
elles?
M. Fréchette: Non.
M. Grégoire: J'en ai deux.
M. Fréchette: Bien oui, mais...
M. Grégoire: J'ai deux cas qui ne sont pas couverts. Ils
continuent à recevoir 416 $.
M. Fréchette: Oui.
M. Grégoire: 412 $.
M. Fréchette: Plus la pension de sécurité de
la vieillesse, je suppose.
M. Lavigne: Au début, quand on nous a fait part des
premiers chiffres et qu'on s'est mis à comparer avant et après
1979, à première vue il me paraissait y avoir une énorme
différence et une discrimination assez importante. Avec les derniers
chiffres ou les exemples que le ministre vient de nous apporter, je n'ai pas
fait l'exercice ou le calcul, mais à première vue cette
discrimination ou cette énorme différence que je voyais au
début semble s'être minimisée, s'il en reste encore une.
J'ai l'impression qu'il n'en reste à peu près plus.
J'aimerais, si l'actuaire était en mesure de me répondre
par la voix du ministre, qu'il puisse me dire si effectivement il reste encore
une grande différence ou une discrimination entre les cas avant et
après 1979, après les derniers exemples que le ministre vient de
nous apporter. Je n'ai pas fait l'exercice, je n'ai rien chiffré, mais,
à première vue, il me paraît que c'est pas mal
réduit et même qu'il n'en reste à peu près plus.
M. Fréchette: C'est une grosse commande pour quelques
minutes.
M. Lavigne: Oui, je comprends, mais sans qu'on nous donne des
chiffres précis...
M. Fréchette: Cela peut sans doute s'évaluer.
M. Grégoire: Je voudrais poser deux questions en plus,
afin de me renseigner et d'en discuter. À l'article 529, il y a un
amendement où on dit: Supprimer dans les première et
deuxième lignes, les mots "de la section III". Alors, si je comprends
bien, cela se lirait comme suit: "Une personne qui, à la date de
l'entrée en vigueur du chapitre III". Ce serait tout le chapitre,
puisque vous enlevez "section III".
M. Fréchette: Oui. C'est une stricte concordance. C'est
cela le changement.
M. Grégoire: Vous dites ici: "A droit à une
indemnité en vertu de la Loi sur les accidents du travail (... )
à l'exception du paragraphe 2 de l'article 36 et de l'article 49. "
Est-ce qu'on pourrait savoir quel est cet article 36 et l'article 49 de
l'ancienne loi? "Du paragraphe 2 de l'article 36 et de l'article 49"; quelles
sont les exceptions qu'on apporte là?
M. Fréchette: C'est la question du remariage, M. le
Président. Il y a actuellement dans la loi une discrimination
qui fait en sorte que, lorsqu'un conjoint ou une conjointe d'un
accidenté du travail se remarie, toutes les indemnités
cessent.
M. Grégoire: Alors, là, cela ne cesserait plus.
M. Fréchette: C'est cela. Voilà, c'est cela.
M. Grégoire: Je voudrais avoir également un autre
renseignement avant midi et demi, M. le Président. On supprime l'article
530, deuxième paragraphe: "Le montant de la nouvelle rente ne peut
excéder celui de l'indemnité de remplacement du revenu
déterminé à partir du maximum annuel assurable en vertu de
l'article 65. " Or, en vertu de l'article 65, c'est 500 $ par semaine, soit 26
000 $ par année. Tantôt, vous nous disiez que le salaire
était présentement rendu à 33 000 $.
M. Fréchette: Oui, on l'a enlevé très
précisément pour avoir la possibilité de tenir compte du
salaire revalorisé.
M. Grégoire: D'accord. Il resterait seulement à
avoir le renseignement à savoir si, au-delà de 70 ans, il y a
quelque chose de prévu, au-delà de 65 ans, s'il y a quelque chose
de prévu.
M. Fréchette: II n'y a rien de prévu au-delà
de l'âge de la retraite, M. le Président.
M. Grégoire: II n'y a pas de forfaitaire, rien? C'est tout
de même un type qui est décédé d'une maladie
industrielle.
M. Fréchette: S'il était
décédé d'une autre cause...
Une voix: De sa belle mort.
M. Fréchette:... quelle serait la situation du conjoint
à 65 ans? Est-ce parce que c'est un accident du travail qu'on va faire
en sorte que l'employeur va être cotisé? Enfin, là-dessus,
j'aurais beaucoup de difficulté à...
Une voix: À ouvrir.
Le Président (M. Blank): Messieurs, je constate qu'il est
midi et demi. On ajourne sine die.
M. Grégoire: Est-ce que le ministre a quelqu'un qui serait
prêt à... Qu'on pourrait continuer...
Le Président (M. Blank): La commission va continuer
aprè3 la période des questions en Chambre, parce que cela prend
un nouvel ordre de la Chambre. En fait, vers 15 heures ou 15 h 15, on reviendra
ici.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
(Reprise à 16 h 39)
Le Président (M. Bissonnet): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux sur le projet de loi 42 et
nous en sommes, actuellement, à l'article 529.
M. Fréchette: L'article 529. 1, M. le Président.
C'est cela qu'on discutait.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 529 n'est pas
adopté.
M. Grégoire: On commence là, parce qu'il y a eu des
ajouts dans tout cela.
Le Président (M. Bissonnet): Premièrement, pour
être dans l'ordre, M. le ministre, nous allons à l'article 529
où il y a un amendement que vous faites relativement à l'article
529 comme tel, de supprimer, dans les première et deuxième
lignes, les mots "de la section III" et de remplacer, à la fin, le
numéro "530" par les mots "529. 1 ou par l'article 530".
M. Lincoln: M. le Président, est-ce que vous pouvez
demander au ministre d'identifier un petit peu - je pense qu'on est...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln:... d'accord sur tout; on a bien suivi les chiffres,
les tableaux et tout -où on retrouve ces options au sein de la loi, par
quels mécanismes cela se retrouve, pour qu'on soit bien sûr qu'on
s'entend là-dessus?
M. Fréchette: Alors, c'est de l'article 529. 1 à
l'article 529. 3, M. le Président. Ce sont les amendements qu'on
retrouve dans la liasse qui a été déposée.
Et...
M. Lincoln: C'est cela qu'on va faire maintenant.
M. Fréchette: C'est cela. Il faut aussi étudier les
articles 530. 1 à 530. 6 qui concernent le même sujet.
Le Président (M. Bissonnet): Nous allons commencer par
adopter l'amendement à l'article 529 que je viens de lire. M. le
député de Frontenac, est-ce que c'est sur l'amendement à
l'article 529 ou si c'est sur l'article 529. 1 que vous voulez intervenir?
M. Grégoire: L'amendement à l'article 529:
Supprimer, dans la première ligne, les mots "de la section III". Ce qui
veut dire que l'article 529 et l'article 530 s'appliqueraient à tout le
chapitre III et non pas seulement aux maladies pulmonaires, mais à tous
les accidents du travail. Ce serait généralisé à
l'ensemble des travailleurs et non pas seulement aux maladies pulmonaires. Les
amendements que vous apportez aux articles 529. 1 et 530, ce serait
généralisé à tout le monde.
M. Fréchette: Voilà, c'est cela.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 529 tel
qu'amendé est... Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 529 tel
qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté.
Article 529. 1: II est proposé par le ministre d'ajouter les
articles 529. 1 à 529. 3. La proposition est d'ajouter, après
l'article 529, les suivants: "529. 1. Une personne visée dans l'article
529 en tant que conjoint survivant d'un travailleur décédé
peut, si elle est âgée de moins de 65 ans, choisir de recevoir les
indemnités prévues par les articles 97, 99 et 99. 1. "Aux fins du
calcul de ces indemnités: 1° la date de l'option est
considérée la date du décès du travailleur; 2°
le revenu brut annuel d'emploi du travailleur décédé est
le plus élevé de: a) celui qu'il tirait de l'emploi qu'il
occupait à la date de son décès, revalorisé chaque
année jusqu'à la date de l'option suivant le pourcentage
déterminé conformément à la Loi sur les accidents
du travail pour chacune de ces années, jusqu'à concurrence du
maximum annuel assurable établi en vertu de l'article 65 à la
date de l'option; b) 25 000 $. "Aux fins du présent article, le montant
de 25 000 $ qui y est fixé est revalorisé conformément aux
articles 115 à 120 et le montant du revenu brut annuel qui sert de base
au calcul de l'indemnité prévue par l'article 99. 1 est
revalorisé chaque année à la date anniversaire de l'option
conformément aux articles 116 à 120. " "529. 2. Lorsqu'un
conjoint survivant fait l'option prévue par l'article 529. 1, son enfant
qui est mineur à la date de cette option et pour lequel il
reçoit, à cette date, une rente mensuelle en vertu de la Loi sur
les accidents du travail en raison du décès du travailleur a
droit, au lieu de cette rente, à l'indemnité prévue par
l'article 100. "
M. Fréchette:...
Le Président (M. Bissonnet): Ce n'est pas fini.
M. Fréchette: Excusez-moi, M. le Président. Vous
alliez bien, pourtant.
Le Président (M. Bissonnet): "529. 3. Lorsqu'un conjoint
survivant fait l'option prévue par l'article 529. 1 et qu'il y a,
à la date de cette option, un dépendant ou une personne à
charge majeur pour lequel il reçoit une rente mensuelle en vertu de la
Loi sur les accidents du travail en raison du décès du
travailleur, ce dépendant ou cette personne à charge a droit de
recevoir sa part de cette rente sous forme de rente mensuelle,
revalorisée suivant l'article 41 de cette loi. "Si la rente mensuelle
que reçoit le conjoint en vertu de la Loi sur les accidents du travail
est due en raison d'un décès survenu après le 31
décembre 1978, la part de cette personne à charge est
égale à un pourcentage de l'indemnité visée dans le
paragraphe 1 de l'article 35 de cette loi, revalorisée suivant l'article
41 de cette loi. "Ce pourcentage est égal à la différence
entre le pourcentage établi en vertu du paragraphe 2 de l'article 35 de
cette loi, selon le nombre des personnes à charge à la date de
l'option, et 55%, divisée par le nombre des personnes à charge,
autres que le conjoint, qui existent à cette date. "Ce pourcentage est
redéterminé chaque fois qu'une de ces personnes à charge,
autres que le conjoint, cesse de l'être, selon le nombre des personnes
à charge qui reste, incluant le conjoint. "
Alors, discussion générale sur les articles 529. 1, 529. 2
et 529. 3. M. le ministre.
M. Fréchette: M. le Président, si j'entreprenais de
faire des commentaires, je ne ferais, à toutes fins utiles, que
répéter ce dont on a discuté depuis ce matin.
L'article 529, essentiellement, est celui qui permet aux personnes qui
sont visées de faire l'option de retenir, conformément aux
chiffres qu'on a discutés ce matin, d'être indemnisées
à partir des nouvelles dispositions que le projet de loi 42
contiendrait. Je ne sais pas si les membres de la commission désirent
qu'on discute davantage de l'ensemble de l'article. Quant à moi, je suis
tout à fait disposé à essayer de répondre aux
questions qui pourraient m'être posées.
M. Cusano: Non, en ce qui me concerne, M. le
Président...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Viau.
M. Cusano:... je crois que le ministre a été
très clair, ce matin. Les amendements sont très clairs. Je n'ai
aucun commentaire à faire sur l'article.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: J'aurais quelques questions à poser.
Le ministre nous a remis, cet après-midi, un tableau où il est
question de la troisième option, c'est-à-dire l'option qui a
été présentée ce matin pour la première fois
à cette commission-ci, avec des chiffres, où le conjoint d'un
travailleur décédé peut faire l'option d'un montant
forfaitaire après deux ans d'indemnisation par rente mensuelle.
M. Fréchette: Deux ans ou trois ans, dans certains
cas.
M. Grégoire: Deux ans ou trois ans. Premièrement,
j'aimerais savoir pourquoi de 35 à 44 ans, c'est deux ans, de 45
à 54 ans, c'est trois ans et, de 55 à 65 ans, c'est deux ans.
Pourquoi est-ce deux ans à certaines périodes et trois ans
à d'autres?
M. Fréchette: M. le Président, le
député de Frontenac va comprendre que ce n'est pas simple. C'est
même impossible d'arriver, à partir de critères qui
auraient un caractère d'absolu, à déterminer la
période de temps pendant laquelle la rente va être
payée.
Ce qui a servi, effectivement, à déterminer que ce serait
pour une période de temps plutôt que pour une autre, c'est la
conclusion à laquelle on en est arrivé que, selon les âges
dont on vient de parler, une personne qui se retrouve seule à la suite
d'un décès causé par un accident du travail va se
retrouver dans une plus grande difficulté selon qu'elle est de tel
âge plutôt que de tel âge. C'est le seul critère qui a
été utilisé pour déterminer la période de
temps pendant laquelle la rente allait être payée. Ajoutez
à cela, bien sûr, le phénomène de l'expectative de
vie. Ce sont les motifs qui ont présidé à
déterminer la période de temps dont on parle.
M. Grégoire: Ce qui veut dire que vous présumez
que, de 35 à 45 ans, la personne dont le mari décède des
suites d'une lésion corporelle...
M. Fréchette: De 35 à 39. M. Grégoire: De 35
à 44. M. Fréchette: À 44.
M. Grégoire: Vous présumez qu'elle se retrouve dans
de moins grandes difficultés que celle qui est âgée de 45
à 54 ans.
M. Fréchette: Oui, pour, par exemple, le motif suivant: la
personne qui a atteint 44 ans ou qui est moins âgée que 44 ans, si
elle prenait la décision d'intégrer ou de
réintégrer le marché du travail, aurait probablement plus
de facilité à se trouver ou se retrouver de l'emploi que le
conjoint survivant qui est âgé de 45 à 49 ans. C'est un des
critères dont on a tenu compte.
M. Grégoire: À 54 ans.
M. Fréchette: De 50 à 54 et de 45 à 49 ans
aussi, parce que, de 45 à 49, c'est trois ans et de 50 à 54 ans,
c'est trois ans également.
M. Grégoire: Dix ans.
M. Fréchette: Voilà. C'est là un
critère dont on a tenu compte: le phénomène de
l'expectative de vie, comme je vous le disais tout à l'heure. Mais je
réitère au député de Frontenac que j'aurais
beaucoup de difficulté à identifier des critères qui
auraient, encore une fois, un caractère d'absolu. H faut bien partir de
quelque chose et le phénomène qu'on a identifié pour
déterminer la longueur ou la période de temps pendant laquelle la
rente est versée, c'est celui dont je viens de parler.
M. Grégoire: Mais y a-t-il quelque chose qui vous
obligeait à mettre certaines classes d'âge à deux ans et
d'autres à trois ans, ou si vous auriez pu les mettre toutes à
trois ans?
M. Fréchette: M. le Président, on aurait bien pu
les mettre toutes à trois ans et on aurait bien pu mettre 350 000 $ de
forfaitaire ainsi que 1000 $ par mois de mensualité. On aurait pu mettre
tout cela. C'est évident qu'on aurait pu faire tout cela. On est
obligé de procéder à partir de critères,
premièrement, d'ordre économique qui sont importants.
Deuxièmement, il faut procéder également à
partir de critères subjectifs qui font en sorte que les besoins chez les
uns ne sont pas nécessairement les mêmes chez d'autres.
M. Grégoire: Donc, vous vous êtes fixé un
budget global à attribuer pour améliorer le sort de ceux qui
étaient dans la classe des 1975 à 1979 et vous avez essayé
de le distribuer selon certains critères.
M. Fréchette: Et aussi équitablement que
c'était possible d'y arriver.
M. Grégoire: J'ai une autre question à vous poser.
Je vois ici qu'en ce qui concerne les prestations aux enfants ceux-ci ont une
rente, jusqu'à l'âge de 18 ans, de 250 $ par
mois et, rendus à 18 ans, c'est un montant forfaitaire de 9000 $
qui est remis au jeune. Si le jeune, à l'heure actuelle, fait ses
débuts à la faculté de médecine, qu'il en a pour
cinq ans à y étudier, mais qu'il a 19 ou 20 ans - il ne
reçoit plus 250 $ par mois -va-t-il recevoir ses 9000 $ quand
même?
M. Fréchette: Non, il va continuer d'être sous
l'empire de la loi actuelle.
M. Grégoire: C'est-à-dire qu'il va recevoir 104
$?
M. Fréchette: 107 $, je pense. M. Grégoire:
107 $.
M. Fréchette: 107 $, mais il nous faut tirer une ligne
quelque part. Il faut identifier des critères à partir desquels
une situation va s'appliquer ou ne s'appliquera plus. On dit: Dès que la
majorité est atteinte, la rente mensuelle cesse d'être
versée et, si la majorité est atteinte au moment où la loi
actuelle deviendra en vigueur, il y a ce forfaitaire de 9000 $ qui est
versé directement à l'enfant devenu majeur.
M. Lincoln: M. le Président, j'aurais une question
à poser.
Le Président (M. Bissonnet): Seulement une petite
minute.
M. Lincoln: Pardonï Avez-vous fini?
Le Président (M. Bissonnet): Avez-vous terminé, M.
le député?
M. Grégoire: Non, si vous voulez y aller, allez-y, j'en
poserai d'autres après.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Je voulais simplement poser une question au ministre.
Pourrait-il expliquer un peu l'impact de l'article 529. 3? J'avais compris,
d'après ces options de l'article 529, que, justement, lorsqu'un enfant
devenait majeur, il obtenait le forfaitaire et que toute mensualité
cessait. Parle-t-on des mêmes enfants ou des mêmes
critères?
M. Fréchette: À l'article 529. 3, M. le
Président, on ne se réfère pas aux enfants, on se
réfère aux autres personnes à charge qui sont celles qui
ont été identifiées dans la loi: le frère, la
soeur, le père, la mère. On a vu qu'à certains
égards elles étaient identifiées à des personnes
à charge, et elles ont droit à certaines indemnités,
également, que la loi prévoit déjà.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je vous comprends, M. le ministre, lorsque
vous dites qu'il faut tracer une ligne quelque part. Vous avez un budget. Vous
avez un montant. Vous essayez de ne pas le dépasser. Je comprends
très bien cela aussi, mais il y aura une période de quelques
années où cela ne sera pas tout à fait logique. Par
exemple, l'enfant de dix ans aura 250 $ par mois et le jeune de vingt ans, qui
sera à leur charge et étudiant à l'université, aura
107 $ par mois.
M. Fréchette: Le phénomène sur lequel vous
attirez mon attention est le même que celui sur lequel, ce matin, vous
m'avez soumis des observations. Vous me disiez, ce matin, il faudrait
peut-être penser à faire appliquer les dispositions de la loi aux
personnes qui ont 65 ans et plus. C'est sûr que, s'il fallait aller
à la limite de ce qui devrait être l'idéal pour tout le
monde, c'est ce genre de situation à laquelle il faudrait penser. Mais
on a essayé, dans les propositions qu'on retrouve là, à
partir des principes d'équité et de justice, de corriger ou
d'améliorer une situation que certaines gens vivaient. On a
l'impression, à tort ou à raison, qu'un certain bout de chemin a
été fait. Je vous signale que, quant à moi, je pourrais
très difficilement aller au-delà de ce qui est déjà
sur la table et qui est déjà proposé.
M. Grégoire: Est-ce que toutes ces sommes, qui sont
mentionnées ici, vont être indexées à chaque
année?
M. Fréchette: La loi l'oblige, M. le Président.
M. Grégoire: La loi l'oblige. M. Fréchette:
C'est cela.
M. Grégoire: Jusqu'à concurrence de 33 000 $ comme
gain.
M. Fréchette: On pourrait difficilement aller
au-delà de 33 000 $, le maximum assurable est de 33 500 $. Même
dans l'état actuel des choses, un travailleur qui fait 50 000 $ par
année n'est compensé qu'à partir d'un montant de 33 500 $,
33 000 $.
Motion proposant de verser 9000 $
à l'étudiant à charge de 18 ans
et plus
M. Grégoire: M. le Président, je vais dire au
ministre que j'aurais bien aimé proposer des amendements pour apporter
certaines améliorations en fonction de ce qui peut, jusqu'à un
certain point, me paraître illogique. Mais je pense bien que le ministre
s'est confiné dans un budget et qu'il a reçu
un mandat de rester dans cedit budget.
Mais j'aimerais quand même, pour la forme, présenter ces
amendements. Je voudrais proposer, entre autres, que dans la période
transitoire - parce que ce n'est que pour une période transitoire qui
peut durer trois ou quatre ans au maximum, après quoi la situation
redeviendra normale - tout enfant, tout jeune de 18 ans ou plus, encore aux
études et à la charge du conjoint dont le mari est mort à
la suite d'un accident du travail, puisse recevoir le montant forfaitaire de
9000 $.
M. Fréchette: M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Fréchette:... avant de discuter de la question de
fond...
Le Président (M. Bissonnet): Oui.
M. Fréchette:... je voudrais soumettre à votre
considération un article du règlement; cela aurait pu être
soulevé aussi dans une autre circonstance qu'on va se rappeler. Mais,
manifestement, la proposition que le député de Frontenac met sur
la table pourrait avoir pour effet d'augmenter ou, enfin, d'impliquer des
dépenses de crédits supplémentaires ou d'argent
supplémentaire par rapport à ce qui est prévu dans le
projet de loi. Or, il me semble, M. le Président, qu'il y a un article
de notre règlement - je ne l'ai pas en mémoire - qui
précise très clairement que ce genre de proposition ne peut
être fait que par un ministre membre du Conseil exécutif.
M. Grégoire: Oui, M. le Président. Sur la question
de règlement, en effet, il y a un règlement qui dit que seul un
ministre peut proposer des amendements ou des motions qui peuvent
entraîner des dépenses, mais des dépenses
budgétaires du gouvernement même. Or, ici, à l'heure
actuelle, nous ne sommes pas dans des dépenses budgétaires. Ce
sont des dépenses non pas du domaine public ou parapublic, mais
péripublic. C'est le budget de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail et non pas le budget du gouvernement; tout
comme si on voulait faire des propositions à Hydro-Québec en
apportant des amendements qui entraîneraient des dépenses, ce ne
serait pas sur le budget du gouvernement, qui est payé à
même les taxes, mais à même ses propres revenus.
Le règlement interdit à un simple député de
présenter une motion ou un amendement qui entraînerait des
dépenses au budget du gouvernement, mais non pas à un organisme
du gouvernement qui n'est pas financé à même les taxes des
citoyens.
Alors, quant à la question de règlement du ministre, son
objection devrait être rejetée, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Sur la recevabilité,
est-ce que votre motion est écrite? Est-ce que vous pouvez m'envoyer une
copie de votre motion?
M. Grégoire: Je peux vous l'écrire, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Avant d'en disposer et avant
de voir si votre amendement est recevable, j'aimerais avoir le texte
écrit de votre motion.
M. Grégoire: Très bien.
M. Fréchette: M. le Président, est-ce que vous me
permettriez de soumettre une argumentation additionnelle au-delà de ce
qu'on vient de dire?
Je suis prêt à suivre le député de Frontenac
dans une partie de son argumentation. C'est vrai que la Commission de la
santé et de la sécurité du travail est financée
à partir de cotisations qui sont imposées aux employeurs. Mais,
dès que la cotisation a été faite, que les sommes d'argent
sont confiées à l'administration de cette dernière, c'est
l'équivalent d'une taxe qui est perçue dans une catégorie
de contribuables qui sont, dans ce cas-ci, les employeurs. Alors, il me semble
que, par extension, par interprétation, il faut arriver à la
conclusion qu'il s'agit ici de sommes qui sont l'équivalent d'une
taxe.
Le Président (M. Bissonnet): À quel article
faites-vous l'amendement, plus précisément, M. le
député de Frontenac? Là, vous me donnez votre texte que
pour...
M. Grégoire: Ce sont les personnes à charge, M. le
Président, dans l'article 529. 3. Ajouter ceci à l'article 529.
3, après le premier paragraphe qui se lit comme suit: "Lorsqu'un
conjoint survivant fait l'option prévue par l'article 529. 1 - c'est
bien celui-là - et qu'il y a, à la date de cette option, un
dépendant ou une personne à charge majeur pour lequel il
reçoit une rente mensuelle en vertu de la Loi sur les accidents du
travail en raison du décès du travailleur, ce dépendant ou
cette personne à charge a droit de recevoir sa part de cette rente sous
forme de rente mensuelle, revalorisée suivant l'article 41 de cette loi.
" Et là, pour le montant forfaitaire, j'ajouterais mon amendement
à la suite de ce paragraphe-là.
Le Président (M. Bissonnet): Les travaux de cette
commission sont suspendus pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 2)
(Reprise à 17 h 10)
Le Président (M. Bissonnet): À l'ordre,
messieurs!
La commission de l'économie et du travail reprend ses travaux.
Pour le bénéfice du député de Frontenac, je vais
vous lire l'article 184 et je serais prêt à entendre de3
députés, s'ils veulent intervenir sur la motion du
député de Frontenac.
L'article 184 dit ceci: "Seul un ministre peut présenter une
motion visant: 1 l'engagement de fonds publics; 2 l'imposition d'une charge aux
contribuables; 3 la remise d'une dette envers l'État; 4
l'alinéation de biens appartenant à l'État. "Cette
règle ne s'applique pas à une motion n'exprimant qu'une
idée générale ou une opinion sur les matières
énumérées ci-dessus. "
Je vais relire également l'article de l'ancien règlement,
l'article 64, qui dit: "Une motion ne peut être présentée
que par un représentant du gouvernement, après recommandation du
lieutenant-gouverneur en conseil, lorsqu'elle a pour objet direct: 1.
L'exécution de travaux publics; 2. L'allocation de subventions; 3.
L'imposition d'une charge additionnelle sur les revenus publics ou sur les
contribuables; 4. La remise d'une somme due à l'État; 5. La
concession de biens appartenant à l'État; 6. L'autorisation de
consentir quelque emprunt ou obligation engageant le crédit de
l'État. "
C'est l'article 184, mais je fais référence à
l'article 64. Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Avant que vous rendiez votre
décision...
Le Président (M. Bissonnet): J'ai simplement lu l'article.
Je vais rendre ma décision mais, pour me conseiller à prendre
sagement cette décision, s'il y a d'autres députés qui
veulent intervenir, je suis prêt à les entendre.
M. de Bellefeuille: Sur la recevabilité, en fait.
Le Président (M. Bissonnet): Sur la recevabilité,
exactement.
M. de Bellefeuille: Voilà. Sur la recevabilité, M.
le Président, il me semble -je dis cela en toute humilité - qu'il
ne s'agit pas de fonds publics au sens du règlement et qu'il ne s'agit
pas de charge aux contribuables non plus. Quand on parle de charge aux
contribuables, on parle des contribuables dans leur ensemble. Il y a un nombre
très restreint de contribuables appartenant à une
catégorie très précise et c'est une contribution beaucoup
plus qu'une taxe. Cela n'apparaît pas au budget. Cet argent n'entre pas
dans le fonds consolidé de la province, que je sache.
Quant a savoir si ce sont des fonds publics, il me semble que, de la
même façon, de l'argent qui est réservé avant
même d'être perçu par la commission à une fin
très particulière qui fait en sorte qu'il ne peut servir à
rien d'autre qu'à cette fin, ce n'est pas cela, des fonds publics. Les
fonds publics sont les fonds qui sont dans le fonds consolidé de la
province et dont l'attribution dépend du gouvernement et que le
gouvernement peut utiliser conformément aux lois et aux politiques qu'il
établit. Là, ce n'est pas le cas. Le gouvernement n'a aucune
latitude en la matière.
Tout à l'heure, je ne sais pas si le ministre a dit que
c'était ou que cela ressemblait à une taxe. Bien sûr, dans
la mesure où on va chercher de l'argent auprès des employeurs,
dans le sens large du mot, on peut dire que cela ressemble à une taxe.
Je pense que, dans un sens plus technique et plus précis, ce sont des
contributions et non pas une taxe. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais invoquer
deux témoins: premièrement, le président du Conseil du
trésor et, deuxièmement, le ministre actuel du Travail, pour
démontrer que ce n'est pas pris à même les fonds publics ou
que ce n'est pas une charge aux contribuables. Lorsque je prends le
président du Conseil du trésor à témoin, hier
après-midi, lorsqu'on lui a demandé pourquoi il faisait
transférer le paiement des soins médicaux fournis en vertu des
accidents d'automobile assurés par la Régie de l'assurance
automobile de la Régie l'assurance-maladie à la Régie de
l'assurance automobile, il nous a dit: II n'est pas juste que ce soient tous
les contribuables qui paient cette taxe, mais les usagers de l'automobile. Cela
voulait donc dire que ce n'était pas une taxe aux contribuables, mais
une taxe aux automobilistes.
Quand j'ai posé la même question au ministre du Travail,
à savoir pourquoi il faisait rembourser par la Commission de la
santé et de la sécurité du travail à la
Régie de l'assurance-maladie les coûts de ceux qui sont des
accidentés du travail, on nous a dit: Ce n'est pas au public d'endosser
cela, mais à ceux qui sont assurés pour cela. Les deux ministres
nous ont bien laissé entendre hier que l'argent ne devait pas être
pris à même les fonds publics, mais à même les fonds
des usagers, et que ce n'était pas une charge aux contribuables...
Une voix: Le président n'écoute pas.
M. Grégoire: Oui, je vois que le président
n'écoute pas, oui.
Le Président (M. Bissonnet):... bien.
M. Grégoire:... mais une charge aux usagers seulement. Je
crois que ces deux témoignages sont suffisants pour démontrer que
l'amendement que je présente à l'heure actuelle n'a pas pour but
de faire faire des dépenses à même le fonds
consolidé, à même les fonds publics ou à même
les taxes, mais à même des cotisations qui sont imposées
à des usagers assurés.
Le Président (M. Bissonnet): Je suis prêt...
M. Fréchette: M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): Oui, allez- y.
M. Fréchette:... deux petites observations, si vous me le
permettez. Je ne sais pas comment on peut sortir du dilemme qu'on est en train
de se bâtir. Le député de Deux-Montagnes, appuyé en
cela par le député de Frontenac, plaide avec beaucoup
d'énergie qu'on n'est pas ici en face de fonds qui ont un
caractère public. Êtes-vous en train d'essayer de nous convaincre
que les fonds administrés par la Commission de la santé et de la
sécurité du travail sont des fonds de nature privée? Si
c'est ce que vous êtes en train d'essayer de nous faire accepter, je
devrai vous dire... Bon! Si ce ne sont pas des fonds privés, cela ne
peut être que des fonds publics. Alors, ce serait le premier paragraphe
de l'article 184 qui s'appliquerait.
Maintenant, M. le Président, quand on parle du deuxième
paragraphe, l'imposition d'une charge aux contribuables, pour souscrire
à l'argumentation des députés de Deux-Montagnes et de
Frontenac, il faudrait accepter qu'il ne s'agisse que d'une charge qui concerne
tous les contribuables et, lorsqu'il s'agirait d'imposer une charge à
une partie des contribuables du Québec, ce ne serait pas une charge
qu'on leur imposerait ou ce ne serait pas dans ces conditions que les
dispositions du règlement, plus précisément de l'article
184, s'appliqueraient. Ou ce sont des fonds publics, ou ce sont des fonds
privés, d'une part, et, deuxièmement, ce n'est pas écrit
dans le règlement que l'imposition d'une charge doit être
imputée à tous les contribuables du Québec, encore une
fois.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille:... je reconnais avec le ministre que les
fonds dont il s'agit ne sont pas purement privés. Ce sont, en quelque
sorte, des fonds mixtes. J'estime...
M. Fréchette: Ha! Ha!
M. de Bellefeuille:... qu'ils ne sont pas des fonds publics au
sens du règlement...
M. Fréchette: Ah?
M. de Bellefeuille: Ce sont des fonds qui ont un caractère
public, mais qui ne sont pas des fonds publics au sens des règles de
procédure de l'Assemblée nationale, parce que ce qui
préoccupe l'Assemblée nationale, ce sont les fonds sur lesquels
l'Exécutif a une certaine marge de manoeuvre pour les administrer. Je
répète que ce n'est pas le cas ici. Ce sont des fonds... Le mot
anglais qui me vient à l'esprit - je m'excuse, on est en Amérique
du Nord - ce sont des fonds qui sont "earmarked"; aucune latitude dans leur
utilisation. Ils doivent absolument servir seulement à cette fin.
Quant à savoir si une charge à certains contribuables est
une charge aux contribuables dans le sens du règlement, il me semble
que, là encore, le règlement évoque des charges de nature
fiscale. Est-ce que le ministre soutient que les contributions dont il s'agit
ici sont des charges fiscales? Je sais que ce n'est pas dit dans le
règlement, mais c'est ainsi qu'il me semble falloir interpréter
le règlement. Voilà, M. le Président. Vous jugerez
peut-être que vous êtes suffisamment éclairé.
Le Président (M. Bissonnet): Sur la recevabilité,
je vais recevoir la motion du député de Frontenac et je vais vous
expliquer pourquoi, M. le ministre. En ce qui a trait à l'engagement de
fonds publics, je considère que ce sont des fonds à
caractère public, mais ce ne sont pas des fonds publics au sens
général du mot en ce sens que les cotisations émanent du
domaine privé, parce que c'est une cotisation chez les employeurs. Donc,
évidemment, cela devient des fonds publics, mais pas des fonds publics
au sens du règlement.
Quant à l'imposition d'une charge aux contribuables, il s'agit
d'un prélèvement qui n'est pas généralisé
à tous les contribuables. Dans les circonstances, compte tenu que cela
ne met pas - le Conseil des ministres -directement une charge
générale sur tous les contribuables, puisque c'est une charge qui
n'est faite qu'aux employeurs et que la CSST est financée par les
employeurs, je permets la motion.
M. Fréchette: Vote? Alors, contre, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'un vote
enregistré est demandé?
M. Grégoire: Non, non, un vote nominal.
Le Président (M. Bissonnet): Vote nominal. M. le
secrétaire, si vous voulez...
M. Cusano: Est-ce qu'il y a un vote nominal?
M. Grégoire: J'aimerais savoir quelle est la position de
mes collègues de droite.
M. Fréchette: Ils le diront quand ils seront
appelés à se prononcer, probablement.
M. Lincoln: Nous voudrions savoir ce que l'amendement dit
exactement.
Le Président (M. Bissonnet): Premièrement, avant de
passer à l'amendement je voudrais régler les articles 529. 1 et
529. 2 parce que l'amendement est fait à 529. 3.
Est-ce que l'article 529. 1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 529. 2 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adapté. Le
député de Frontenac a déposé un amendement pour
modifier l'article 529. 3 pour ajouter, après "un dépendant ou
une personne à charge majeur", après le mot "majeur", les mots
"pour une période transitoire le forfaitaire de 9000 $ soit versé
pour tout étudiant à charge". C'est le texte de votre motion, M.
le député.
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Lincoln: J'aurais voulu brièvement écouter les
arguments du député de Frontenac afin de savoir exactement
où se situe...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac, voulez-vous intervenir?
M. Grégoire: La loi va entrer en vigueur dans cinq ou six
mois et, à ce moment-là, il y a des personnes qui auront des
enfants de 19 ans. Au lieu d'avoir reçu le montant forfaitaire de 9000
$, comme son frère de 18 ans le recevrait, il ne recevra que 107 $ par
mois jusqu'à la fin de ses études alors qu'un de ses
frères de 14 ans ' recevrait 250 $ par mois. Je me disais que, pendant
la période transitoire, jusqu'à temps qu'on ait
écoulé - j'ai calculé le nombre des étudiants, je
crois qu'il y en a cinq ou six - le nombre de ceux qui sont actuellement
étudiants... C'est simplement cela.
M. Fréchette: Cinq ou six étudiants?
M. Grégoire: C'est vrai qu'il y en a peut-être
d'autres dans d'autres groupes dans la province.
Une voix: Vous avez oublié les autres comtés.
M. Fréchette: II y a 121 autres comtés au
Québec.
Une voix: II n'y a pas beaucoup d'amiantose, mais il y a de la
silicose.
M. Grégoire: Ce serait pendant la période
transitoire où ceux de 19 ans auraient fini leurs études, pour
ceux de 19 ans actuellement qui auraient fini leurs études.
Le Président (M. Bissonnet): D'autres remarques sur la
proposition d'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Fréchette: Non, M. le Président.
M. Grégoire: Est-ce que je peux demander un appel des
noms?
Des voix: Un appel nominal.
Le Président (M. Bissonnet): L'appel du vote est
demandé, M. le secrétaire. Si vous voulez appeler le vote, s'il
vous plaît.
Le Secrétaire: Oui. M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)? Absent. M. Beaumier (Nicolet)? M.
Bisaillon (Sainte-Marie)? M. Bordeleau (Abitibi-Est)?
M. Bordeleau: Rejeté.
Le Secrétaire: Rejeté. M. Cusano (Viau)?
M. Cusano: Contre.
Le Secrétaire: Mme Dougherty (Jacques-Cartier)?
Absente.
M. Dussault (ChSteauguay)?
M. Dussault: Rejeté.
Le Secrétaire: M. Fortier (Outremont)? Absent.
M. Gravel (Limoilou)? Absent. M. Grégoire (Frontenac)?
M. Grégoire: Pour.
Le Secrétaire: Mme Harel (Maison-
neuve, remplacée par M. Gagnon (Champlain)?
M. Gagnon: Contre.
Le Secrétaire: M. Kehoe (Chapleau)? Absent.
M. Lavigne (Beauharnois)?
M. Lavigne: Contre.
Le Secrétaire: M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet)?
Absent.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata)? Absent.
M. Lincoln (Nelligan)?
M. Lincoln: Contre.
Le Secrétaire: M. Maciocia (Viger)?
M. Maciocia: Contre.
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)? Absent.
M. Paré (Shefford)?
M. Paré: Contre.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Chambly)? Absent.
M. Fréchette (Sherbrooke)?
M. Fréchette: Contre.
Le Secrétaire: L'amendement est rejeté par 9 voix
contre 1.
Le Président (M. Bissonnet): L'amendement du
député de Frontenac est rejeté. Article 529. 3? Est-ce que
l'article 529. 3 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je crois que j'ai une question de nature plus
générale qui serait encore dans l'ordre. Ce matin, le ministre
nous a donné des renseignements fort précieux sur lesquels
j'aimerais revenir, si c'est possible.
Selon les notes que j'ai prises, le ministre nous a dit qu'un conjoint
survivant seul touche un minimum de 412, 76 $ par mois et, au maximum, 983 $
par mois.
M. Fréchette: Le conjoint d'après 1979.
M. de Bellefeuille: D'après 1979.
Est-ce que le ministre peut nous dire -ma question est double - combien
il y a de conjoints survivants seuls dans cette catégorie? Je ne veux
pas nécessairement avoir la réponse séance tenante.
Deuxièmement, combien parmi eux, en proportion ou en chiffres absolus,
ça n'a pas d'importance à partir du moment où on a le
nombre, reçoivent 735 $ par mois et plus?
M. Fréchette: M. le Président, comme le
député de Deux-Montagnes vient de le dire lui-même, je vais
très certainement lui fournir le renseignement mais je serais un petit
peu pris de court s'il me demandait de le faire...
M. de Bellefeuille Non, il s'agit de me l'obtenir à...
M. Fréchette: Je prends note de la question. Si on l'avait
ce soir on lui transmettra; sinon, à un autre moment.
M. de Bellefeuille Voilà! Merci.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 529. 3
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 530.
Est-ce qu'il y a un amendement? Il est proposé par le ministre de
supprimer, dans les 6e et 7e lignes du premier alinéa, les mots "en
fonction du capital représentatif de cette rente" et d'ajouter dans la
deuxième ligne du paragraphe 1er, après le mot "et", les mots
"sous réserve du deuxième alinéa de l'article 530. 1. " De
remplacer le paragraphe 2e du premier alinéa par le suivant: "2°
l'option de nivellement, qui permet à cette personne de recevoir une
rente mensuelle plus élevée que sa rente actuelle jusqu'à
ce qu'elle atteigne l'âge de 65 ans et, par la suite, une rente mensuelle
moins élevée. " De supprimer Ie3 2e et 3e alinéas.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 530 tel qu'amendé e3t adopté?
M. Grégoire: Juste une seconde, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Très bien, accepté, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 530 tel
qu'amendé est adopté? Adopté.
Il est proposé par le ministre d'ajouter après l'article
530 les articles 530. 1 à 530. 6.
Je vais faire lecture de la proposition d'amendement.
M. Grégoire: M. le Président, est-ce que je peux
vous suggérer de vous exempter de faire la lecture étant
donné que, je pense bien, tout le monde ici l'a lue et personne ne l'a
comprise? Le ministre nous a donné des éclaircissements par ses
tableaux. Je suis prêt à adopter ça parce que les tableaux
sont, d'après le ministre, le reflet de ces articles 530. 1 à
530. 6. Les tableaux qui nous ont été distribués ce matin
et celui qui nous a été distribué cet après-midi
sont le reflet de 530. 1 à 530. 6. C'est cela, M. le ministre?
M. Fréchette: C'est exactement cela. C'est le reflet des
deux autres options.
M. Grégoire: Des deux autres options. Alors, là,
nous avons les tableaux pour les trois options qui se présentent,
c'est-à-dire les quatre parce que les personnes concernées
pourront choisir de rester dans le système actuel, pourront choisir le
nivellement, pourront choisir la redistribution ou pourront choisir...
M. Fréchette: Le régime de la loi 42.
M. Grégoire:... le nouveau tableau que vous noua avez
présenté cet après-midi, l'option 529. 1.
M. Fréchette: C'est cela.
M. Grégoire: Je demande la dispense de le lire parce que
c'est bien compliqué. Je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup qui le
comprennent. Il faut être actuaire ou comptable assez avancé pour
comprendre ça. Je demanderais maintenant s'il ne serait pas possible de
me réserver, du moins après avoir adopté cet
article-là, la possibilité de faire ajouter les tableaux en
annexe du projet de loi.
M. Fréchette: M. le Président, je veux bien qu'on
prenne toutes les précautions qui doivent être prises, sauf qu'il
y a quand même une forme de technique législative qu'il faut
respecter. On ne va pas commencer à introduire en annexe du projet de
loi ce que celui-ci dit très expressément. Expressément...
Je conviens avec le député de Frontenac qu'il y a des bouts
techniques qui ne sont pas simples à comprendre. Ce qu'on mettrait en
annexe ne serait que la répétition de ce qu'on retrouve dans la
loi. À moins que ce soit utile pour procéder à des
calculs... (17 h 30)
M. Grégoire: M. le Président, je veux poser une
question au ministre.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît.
M. Grégoire: Je crois comprendre d'ailleurs que ces
tableaux seront indexés et que, si on avait des indexations, il faudrait
refaire la loi à tous les ans pour y ajouter les indexations.
M. Fréchette: C'est un des éléments. M.
Grégoire: Alors, je n'insisterai pas.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Je voulais dire au député de Frontenac
que, même à l'avantage de sa cause, ce serait mauvais de mettre
des tableaux parce que, quand on établit des principes actuariels qui
vont résulter en des chiffres, ces chiffres peuvent être
bonifiés au long des années par les intérêts et
toutes sortes de considérations. Si on mettait des tableaux qui
étaient des tableaux d'exemples on serait tout le temps à les
réviser. Je pense que, du point de vue des bénéficiaires,
c'est mieux de laisser le principe établi si on est d'accord
là-dessus et laisser le principe actuariel marcher et refléter
cela dans des résultats qui seront calculés.
M. Grégoire: M. le Président, je n'insisterai pas
pour qu'ils soient placés en annexe parce que je comprends très
bien qu'à cause de la technique ce serait difficile. Une chose que je
pourrais peut-être demander, c'est: Est-ce qu'on ne pourrait pas les
annexer dans le Journal des débats de la commission?
M. Fréchette: Cela peut aller.
M. Grégoire: II n'y a pas d'objection à cela.
Alors, ils seront imprimés là. Cela sera...
M. Fréchette: Oui, cela va.
M. Grégoire:... verba volant, scripta manent.
M. Fréchette: C'est là du bel anglais!
Le Président (M. Bissonnet): Pour votre information, M. le
député de Frontenac, cela peut être en annexe du
procès-verbal mais non en annexe du Journal des débats. Il y a
déjà eu une décision d'un président de commission
à cet effet.
Une voix: Le président de l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Bissonnet): Le président de
l'Assemblée nationale.
M. Grégoire: Alors, ce sera en annexe du
procès-verbal.
Le Président (M. Bissonnet): Du procès-verbal. S'il
y a un consentement il n'y a pas de difficulté.
M. Gagnon: M. le Président, M. le ministre, cet
avant-midi, a donné ces tableaux au micro. Ils sont donc
déjà inscrits au Journal des débats.
Le Président (M. Bissonnet): D'accord, la question est
résolue.
M. Lincoln: Je pense qu'on devrait, pour qu'il y ait
clarification et qu'on s'assure de quoi on parle, annexer les tableaux que le
ministre a donnés et aussi le tableau 529. 1 parce que les dames qui
sont ici se sont basées là-dessus pour arriver à une
conclusion.
Le Président (M. Bissonnet): C'est cela. Alors, ces
tableaux seront indexés au procès-verbal dont le rapport sera
présenté à l'Assemblée nationale.
M. Fréchette: Très bien.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, est-ce qu'il y a un
consentement pour la dispense de la lecture des articles 530. 1 à 530.
6, tel que proposé par le ministre?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, au
procès-verbal, le texte y est intégralement. Est-ce que les
articles 530. 1 à 530. 6 sont adoptés?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Les articles
530. 1 à 530. 6 sont adoptés. Article 531?
M. Fréchette: On a des amendements.
Le Président (M. Bissonnet): Oui, monsieur. On y va. Il
est proposé par le ministre de remplacer, dans la deuxième ligne,
les mots "l'article 530" par les mots "l'article 524, 525, 529. 1 ou 530".
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 531 tel
qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
M. Grégoire: Une seconde, M. le Président, vous
allez vite, là. D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 531. 1
est adopté? Adopté. Article 532? Il est proposé par le
ministre de remplacer l'article 532 par le suivant...
M. Lincoln: Je pense que vous avez été un petit peu
vite, là. À l'article 531. 1...
M. Fréchette: II faut aller à l'article 532,
là.
M. Lincoln: C'est un petit peu confus. On a adopté
l'article 531, n'est-ce pas?
Le Président (M. Bissonnet): C'est l'article 531.
L'article 531. 1 n'est pas présenté. D'accord? Alors, il n'y a
pas d'article 531. 1.
M. Grégoire: Maintenant, M. le Président, je
voudrais mentionner pour ceux qui sont ici que l'amendement 531 qu'on vient
d'adopter oblige la Commission de la santé et de la
sécurité du travail à fournir l'aide et l'assistance
nécessaires non seulement à une personne qui fait l'option de
redistribution ou de nivellement, mais aussi à toute personne qui peut
faire une option prévue par les dispositions transitoires de la
présente loi. Alors, toutes les options à tous les tableaux;
chaque citoyen qui est dans la catégorie prévue par les articles
529, 530, 531 peut s'adresser à la Commission de la santé et de
la sécurité du travail et celle-ci est obligée de lui
fournir une assistance et de déterminer le montant exact qu'il recevra
en vertu de chacune des options qu'il pourrait prendre et, à ce
moment-là, il appartiendrait à chacun de prendre son option.
Dispositions transitoires
Le Président (M. Bissonnet): J'appelle l'article 532. Il
est proposé par le ministre de remplacer l'article 532 par le suivant:
"532. Le travailleur qui bénéficie d'un programme de
stabilisation économique ou de stabilisation sociale de la commission
à la date de l'entrée en vigueur de la présente loi, a
droit de continuer d'en bénéficier après cette date, aux
conditions et dans la mesure prévues par ce programme. "Le travailleur
qui a été victime d'un accident du travail avant la date de
l'entrée en vigueur de la présente loi ou qui a produit une
réclamation pour maladie professionnelle avant cette date et qui a
droit, à cette date, à une rente pour incapacité totale
temporaire en raison de cet accident ou de cette maladie a droit de
bénéficier d'un programme de stabilisation économique ou
de stabilisation sociale de la commission aux conditions et dans la mesure
prévues par ce programme. "
Y a-t-il des remarques sur l'article 532 et l'amendement? Est-ce que
l'amendement est adopté? M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: Avec l'article 532, on a fini les articles
qui concernent...
M. Fréchette: II y a seulement un renseignement
additionnel que je voudrais soumettre, M. le Président, à la
suite du dernier commentaire du député de Frontenac. Ce qu'il a
dit est tout à fait vrai, mais il ne faudrait pas que ce soit demain que
les gens se présentent à la Commission de la santé et de
la sécurité du travail pour obtenir de l'aide. Ce que je veux
dire, c'est que, lorsque la loi sera en vigueur, c'est le mécanisme qui
prévaudra, mais, demain matin, la loi ne sera pas en vigueur.
M. Grégoire: M. le Président,
là-dessus...
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! Je ne voudrais pas qu'on commence un débat sur cela,
M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: Là-dessus, je voudrais faire un
appel.
Le Président (M. Bissonnet): Sur l'article 532.
M. Grégoire: Je voudrais faire un appel au ministre sur ce
qu'il vient de dire. On a parlé de date d'entrée en vigueur. Le
ministre ne pourrait-il pas faire un effort spécial - j'entends bien
spécial - pour que les articles 529, 529. 1, 530, 531. 1 à 531. 6
et 532 puissent être mis en vigueur aussitôt après leur
adoption? Cela ne demanderait pas la création de toute une nouvelle
commission d'appel. Cela ne demanderait pas...
M. Fréchette: Ah oui! elles vont être appelables,
ces décisions! Qu'est-ce qu'une indemnité? Toutes les
définitions vont devoir être appliquées
immédiatement. C'est toute la loi qu'il faut mettre...
M. Grégoire: Attendez un peu. Oui, mais pour les trois
articles qu'on vient d'adopter?
M. Fréchette: Oui, c'est cela. Une voix: C'est
appelable. M. Grégoire: C'est appelable.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît!
M. Grégoire: Qu'est-ce qui est appelable
là-dedans?
M. Lincoln: M. le Président, je suggérerais au
député de Frontenac d'y aller un peu plus vite, dans le sens
d'adopter cela le plus vite possible.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît! Sur la
pertinence du débat, l'article 532.
M. Grégoire: Attendez un peu. Je voudrais dire au
député de Nelligan que ce n'est pas la date d'adoption qui va
compter là-dedans, j'ai tout espoir que ce soit adopté
très rapidement à présent, mais c'est la date
d'entrée en vigueur. Ce qui m'a fait peur...
M. Fréchette: II y a un article pour cela plus loin.
M. Grégoire: Je voulais parler de ces articles
spéciaux.
M. Fréchette: Oui, mais...
M. Grégoire: Vous ne pouvez pas...
M. Fréchette: Non, lorsqu'on arrivera à l'article,
on en discutera.
Le Président (M. Bissonnet): Sur la pertinence de
l'article 532, M. le député de Frontenac, avez-vous d'autres
remarques à formuler? L'amendement à l'article 532 est-il
adopté?
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 532 tel qu'amendé est adopté?
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 533?
Articles 533 et 534. Il est proposé par le ministre de remplacer les
articles 533 et 534 par le suivant: "533. Un bureau de révision
constitué en vertu de l'article 171 de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail pour examiner, entendre et décider, en
seconde instance, toute affaire ou question relative aux matières
énumérées dans le paragraphe 4 de l'article 63 de la Loi
sur les accidents du travail devient un bureau de révision
constitué en vertu du paragraphe 5 de l'article 63 de cette loi,
édicté par l'article 458, et il continue d'examiner, d'entendre
et de décider, sans reprise d'instance, toute affaire ou question
pendante devant lui à la date de l'entrée en vigueur de la
présente loi. " Y a-t-il des remarques sur le nouvel article 533?
M. Fréchette: C'est de la concordance,
M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'amendement aux
articles 533 et 534 est adopté?
M. Cusano: Adopté. M. Grégoire: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. L'article 533
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 535?
Il est proposé par le ministre de remplacer, dans la deuxième
ligne, les mots "aux règlements adoptés en vertu de cette loi"
par les mots "à ses règlements d'application". Des remarques des
députés sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Cusano: Un instant.
Le Président (M. Bissonnet): Non.
M. Cusano: Un instant.
M. Lincoln: Est-ce que le ministre peut nous expliquer,
brièvement, ce qu'il en revient?
M. Fréchette: Oui, M. le Président. Les
règlements qui ont été adoptés en vertu de la Loi
sur les accidents du travail peuvent constituer des règlements
adoptés en vertu de la présente loi, aux termes de l'article 521
du projet de loi 42. Ceci signifie qu'un même règlement peut
être à la fois un règlement adopté en vertu de la
Loi sur les accidents du travail, dans la mesure où celle-ci continue de
s'appliquer, et un règlement adopté en vertu de la
présente loi dans la mesure où il est conciliable avec celle-ci.
Une contravention à un tel règlement devra donc faire l'objet
d'une poursuite pénale en vertu de l'une ou l'autre loi, selon que cette
contravention intervient dans le cadre de l'application de l'une ou l'autre des
deux mêmes lois.
Il est donc important de ne pas déclarer d'emblée qu'une
infraction à un règlement adopté en vertu de la Loi sur
les accidents du travail est toujours poursuivie sous cette loi. C'est de la
concordance pure et simple. Tant et aussi longtemps que la Loi sur les
accidents du travail va demeurer en vigueur ou que certaines de ses
dispositions le seront également, il y a un dédoublement
d'application de réglementation.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'amendement
à l'article 535 est adopté? M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 535 tel qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 536?
Il est proposé par le ministre de remplacer, dans la première
ligne, les mots "qui était" par les mots: "que la commission
considérait comme étant".
M. Fréchette: Cet amendement, M. le Président, vise
à éviter toute querelle juridique quant à la
légalité du statut des employeurs que la commission
considère, actuellement, comme faisant partie de l'annexe B de la Loi
sur les accidents du travail.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'amendement...
Excusez-moi.
M. Fréchette: Les dispositions actuelles de cette loi ne
permettraient peut-être pas de maintenir le statut de certains employeurs
qui, historiquement, ont toujours été considérés
comme étant tenus personnellement au paiement des prestations.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Grégoire: Adopté. M. Cusano:
Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté. M. Grégoire:
Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 537?
Il est proposé par le ministre de remplacer, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, les mots "qui était" par les mots:
"qu'elle considérait comme étant".
M. Fréchette: Exactement la même remarque que celle
que je viens de faire, M. le Président.
M. Grégoire: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article
538?
M. Fréchette: II n'y a pas d'amendement, à ce que
je vois.
Le Président (M. Bissonnet): Non, pas d'amendement. Est-ce
que l'article 538 est adopté?
M. Grégoire: Un instant.
M. Lincoln: Le président commence à avoir faim!
Le Président (M. Bissonnet): Non, non, pas du tout.
M. Fréchette: M. le Président, cet article est de
concordance avec l'article 480, qui prévoit que la Loi sur
l'indemnisation des victimes d'amiantose ou de silicose dans les mines et les
carrières demeure en vigueur aux fins du traitement des
réclamations faites en vertu de cette loi avant l'entrée en
vigueur de la présente loi, et avec l'article 539 qui suit.
M. Grégoire: Mais c'est...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire:... simplement pour ceux qui sont
déjà sous traitement en vertu de l'ancienne loi.
M. Fréchette: C'est cela.
M. Grégoire: Très bien. Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 538 est
adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 539?
Est-ce qu'il y a des commentaires des députés sur cet
article?
M. Grégoire: Oui, un instant.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 539 est
adopté?
M. Grégoire: Un instant. Là, on entre...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire:... aux articles 539 et 540, dans le cas de
tous ceux qui, à un moment ou l'autre, ont été
déclarés amiantosés, après avoir subi tout le
processus devant la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, le bureau de révision, la commission
d'appel devant la Commission des affaires sociales. Ils ont été
déclarés amiantosés, ils ont quitté leur emploi,
ils ont reçu des indemnisations, ils ont été
indemnisés. Tout à coup - les médecins disent que
l'amiantose ne se guérit pas, que cela ne peut aller qu'en
régressant - on arrive et on dit: Tiens, ils ne sont plus malades, ils
n'ont plus l'amiantose. On les a appelés "les miraculés". Ils ont
été guéris subitement. Ces deux articles ont pour effet de
leur permettre de régulariser la situation, de continuer à
recevoir leur indemnisation et, pour ceux à qui elle a été
enlevée, de leur permettre de la continuer. (17 h 45)
M. Fréchette: M. le Président, je n'aurais pas
été capable de dire mieux que ce que vient de dire le
député de Frontenac.
M. Grégoire: Ceux qui ont été
déclarés amiantosés sont, de facto, reconnus et, par ceux
à qui on a enlevé l'indemnisation, elle leur sera remise.
M. Fréchette: Ceux à qui on l'a enlevée. Il
y a eu des réclamations de faites, mais je ne sais pas s'il y en a
à qui on l'a remboursée. En tout cas, c'est ce que cela veut
dire, oui.
M. Grégoire: Non, pas remboursée, mais ceux
à qui on l'a suspendue.
M. Fréchette: Voilà.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac, à une autre séance, vous aviez dit exactement la
même chose.
M. Grégoire: Oui mais, là, on arrive à
l'article.
Le Président (M. Bissonnet): Oui, mais vous avez
déjà mentionné toutes ces choses.
M. de Bellefeuille: Quand on a affaire à un miracle, M. le
Président, il faut peut-être le dire plusieurs fois pour y
croire.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article...
M. Grégoire: Cela a permis de l'amender et de le
préciser.
Le Président (M. Bissonnet):... 539 est adopté?
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 540?
Il est proposé par le ministre de remplacer le deuxième
alinéa par les suivants: "La personne qui a reçu, avant la date
de l'entrée en vigueur du chapitre III, une rente en vertu de la Loi sur
les accidents du travail par suite du décès d'un travailleur que
la commission ou son bureau de révision a reconnu
décédé en raison de l'amiantose ou de la silicose
bénéficie des droits prévus au premier alinéa. "Le
coût de la rente et de l'indemnité visées dans le premier
ou le deuxième alinéa est imputé aux employeurs de toutes
les unités. "Le présent article est déclaratoire. "
M. Grégoire: Cela veut dire que...
M. Fréchette: J'allais l'expliquer, M. le
Président, si le député de Frontenac me le permet.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Fréchette: Cet amendement a pour but de maintenir le
droit à la rente des conjoints survivants des travailleurs que la
commission a déjà reconnus décédés
d'amiantose ou de silicose. Il précise que le coût de ces
indemnités est imputé à tous les employeurs. Le
caractère déclaratoire conféré expressément
à l'article 540 vise à lui donner un effet rétroactif
indiscutable.
Le Président (M. Bissonnet): Y a-t-il des remarques sur
l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 540 tel qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Nous reprenons
l'étude de l'article 520.
M. Fréchette: Pourquoi ne pas continuer, M. le
Président?
Le Président (M. Bissonnet): Parce qu'en continuant ce
seront les dates en vigueur, etc., tandis que si on revient à 520...
À ce moment-là, on adopterait l'entrée en vigueur de la
loi et toutes ces choses. C'est un chapitre qui est distinct, à partir
de l'article 541.
M. Fréchette: Très bien.
Le Président (M. Bissonnet): D'accord?
M. Fréchette: Très bien.
Le Président (M. Bissonnet): Nous revenons à
l'article 520. Article 520?
M. Cusano: II faut le retrouver, M. le Président.
M. Fréchette: M. le Président, puis-je souligner
qu'il n'y a pas d'amendement à l'article 520? C'est simplement pour se
référer à l'actuelle loi plutôt qu'à la Loi
sur les accidents du travail. Simple concordance.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 520 est
adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 521?
Il n'y a pas d'amendement de proposé. Y a-t-il des remarques des
députés sur l'article 521? M. le ministre.
M. Fréchette: M. le Président, c'est la formule
traditionnelle que l'on retrouve toujours en semblable matière. C'est
pour assurer la continuité des règlements qui ont
été adoptés sous l'empire de la Loi sur les accidents du
travail et qui sont conciliables avec les dispositions de la présente
loi.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 521 est
adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 522?
Il est proposé par le ministre de remplacer le troisième
alinéa par le suivant: "Ces dispositions s'appliquent en outre à
la classification et à la cotisation faites pour l'année 1986 et
les années subséquentes et à l'imputation faite à
compter de la date de leur entrée en vigueur. "
Est-ce qu'il y a des remarques des députés sur
l'amendement?
M. Cusano: Cela concorde avec quoi, M. le ministre?
M. Fréchette: L'amendement ou l'article?
M. Cusano: L'article et l'amendement.
M. Fréchette: L'article précise à compter de
quelle date la présente loi s'appliquera. Il est le pendant de l'article
455 qui énonce à quels cas l'actuelle Loi sur les accidents du
travail continuera de s'appliquer.
Le Président (M. Bissonnet): Cela va, M. le
député de Viau?
M. Cusano: Oui.
Le Président (M. Bissonnet); Est-ce que l'amendement
à l'article 522 est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 522 tel qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 523?
M. le député d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: Je ne voudrais pas allonger les travaux. Vous
semblez aller assez rapidement, mais j'ai cru remarquer que les dames qui ont
participé à nos débats, cet après-midi, avaient
l'intention de s'en aller dans les prochaines minutes. Je voulais simplement
indiquer que cela fait toujours plaisir aux députés de voir qu'il
y a des gens qui suivent nos travaux et, particulièrement, de voir
qu'ils réapparaissent satisfaits, en tout cas aujourd'hui, du travail
qui s'est fait ici. La plupart du temps, ce sont surtout des critiques qu'on
reçoit, en vue d'améliorer des choses. Je pense que les dames qui
étaient ici ont eu un sourire plus facile, cet après-midi,
qu'elles ne l'avaient ce matin. C'est ce que je voulais souligner avant
qu'elles partent.
Le Président (M. Bissonnet): Je me fais le porte-parole de
tous les députés qui sont ici pour vous souhaiter une bonne
soirée.
M. Grégoire: Je voudrais souligner également qu'il
faut remercier le ministre qui a été...
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît!
Écoutez, on n'est pas pour commencer à faire un débat
à l'intérieur de cela. Nous sommes à l'article 522. Le
député d'Abitibi-Est...
M. Grégoire: Je voudrais quand même que des
remerciements soient portés au ministre qui a eu l'esprit large et
ouvert...
Le Président (M. Bissonnet): J'ai l'esprit large et
ouvert, moi aussi.
M. Grégoire:... pour permettre les amendements qui ont
été apportés.
M. Fréchette: Des applaudissements dans une commission qui
concerne la CSST, je n'ai jamais vu celai
Le Président (M. Bissonnet): Nous sommes à
l'article 522. Est-ce que l'amendement à l'article 522 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 522 tel qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 523?
Il n'y a pas d'amendement.
M. de Bellefeuille: Est-ce que le ministre pourrait juste
m'expliquer en une phrase comment... Article 523, pourquoi est-ce que cela dit:
Sauf si elle convertit sa rente en un capital, etc. ?
M. Fréchette: C'est parce qu'il y a des options. Voyez
l'article 524. Je pense que vous allez avoir là la réponse
à votre question.
M. Grégoire: Maintenant, on lui permet en vertu de
l'article 523 de faire l'option prévue à l'article 530. Est-ce
que cela comprend les articles 529. 1, 530, 530. 1 à 530. 6? Parce que
c'est dans le chapitre III. Est-ce qu'il n'y aurait pas concordance à
ajouter ces numéros?
M. Fréchette: Non.
M. Grégoire: Dans l'amendement qu'on a adopté
à l'article 530, on a enlevé...
M. Fréchette: Non, ce n'est pas le même
phénomène. L'article 530. 1 et les suivants, cela s'applique au
conjoint survivant, alors qu'ici on parle des accidentés. Le
phénomène n'est pas le même partout.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 523 est
adopté? Adopté. Article 524. Il est proposé par le
ministre de supprimer, dans la première ligne, les mots
"âgée de moins de 65 ans" et de supprimer le deuxième
alinéa de l'article 524.
M. Fréchette: On enlève la limite de 65 ans pour
faire l'option de capitaliser une rente dans le cas d'une incapacité
partielle permanente de 15% ou moins.
M. de Bellefeuille: Comment ce seuil a-t-il été
déterminé?
M. Fréchette: Actuellement, M. le Président, ce
seuil est à 10%. La décision a été prise de le
porter à 15%. Comment est-il déterminé? C'est à
partir de la préoccupation que doit avoir la Commission de la
santé et de la sécurité du travail et cela sera aussi une
décision appelable de
faire en sorte que l'on ne capitalise pas un montant total lorsque la
décision d'ainsi capitaliser pourrait créer des embêtements
d'ordre économique parce que la rente n'existerait plus. Il n'y a pas
là non plus de critères strictement absolus. On avait
jusqu'à maintenant et depuis plusieurs années un maximum
d'incapacité permanente de 10%. On dit maintenant: Peut-être bien
qu'on peut y aller jusqu'à 15%. Mais, si la possibilité
était offerte de capitaliser la totalité de la rente, par
exemple, ou 50% de la rente, il pourrait arriver toute espèce de
situations fort embarrassantes, autant pour les bénéficiaires que
pour ceux qui en dépendent. Enfin, je pense que le député
de Deux-Montagnes comprend très bien à quel mécanisme ou
phénomène je me réfère. On a déjà vu,
par exemple, des gens qui retiraient des prestations d'aide sociale et qui,
à un moment donné, ont reçu un dédommagement
à la suite d'un accident d'automobile, par exemple, de 50 000 $, 60 000
$ ou 70 000 $. Cela a pris six mois et ils n'avaient plus rien de cela. L'aide
sociale était fort réservée quant à la
nécessité de continuer à aider ces personnes qui auraient
disposé aussi rapidement d'un capital comme celui-là.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Viau.
M. Cusano: M. le Président, en se référant
au rapport annuel de la CSST, cela voudrait dire qu'il y aurait 22, 7% des
personnes qui reçoivent une rente présentement qui auraient le
droit de convertir leur rente.
M. Fréchette: Tous ceux qui ont 15% et moins.
M. Cusano: Non, 15% et moins, cela ferait 55%.
M. Fréchette: Cela peut être comme cela.
M. Cusano: Non, ma question, plus précisément, est
à savoir: Si, dès l'entrée en vigueur de la loi, tout le
monde se prévalait de cette option, quel montant cela voudrait-il dire?
Dans quelle situation se placerait la CSST? Est-ce que la CSST...
M. Fréchette: Dans une situation fort avantageuse.
M. Cusano: Avantageuse, oui.
M. Fréchette: Fort avantageuse.
M. Cusano: Non, mais au moment où ce montant serait
déboursé...
M. Fréchette: Vous voulez savoir...
M. Cusano:... à ce moment-là, je sais qu'à
long terme c'est avantageux, mais quel montant aurait-elle à verser?
M. Fréchette: C'est un peu comme la question du
député de Deux-Montagnes, tout à l'heure. Je vais
être obligé de demander qu'on évalue le chiffre que
voudrait obtenir le député de Viau. Quand on l'aura, on le lui
transmettra.
M. Cusano: Très bien.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille:... j'essaie de comprendre pourquoi il y a,
à la fin de l'article, puisqu'il n'y a plus qu'un seul alinéa,
les mots "si tous ses revenus réguliers, à l'exception de cette
rente, suffisent à ses besoins ordinaires et à ceux de ses
personnes à charge".
M. Fréchette: Cela veut essentiellement dire, M. le
Président, que la capitalisation va être possible pour une
personne qui ne se retrouverait pas en situation économique dangereuse
si la rente cessait d'être versée. L'accidenté, par
exemple, qui, après la consolidation, la réadaptation, a
réintégré son travail et qui, à partir de son
travail et le salaire que ce travail commande, est en mesure d'assurer ses
besoins essentiels et les besoins essentiels de ceux qui dépendent de
lui, c'est dans cette situation et dans ces conditions que la capitalisation
pourra être possible.
M. de Bellefeuile: C'est pour protéger les gens contre
eux-mêmes, en quelque sorte.
M. Fréchette: À toutes fins utiles, cela ressemble
à ça, oui.
M. de Bellefeuille: C'est une forme de paternalisme. Est-ce que
c'est souhaitable? Je demande cela. Il n'y a rien de partisan
là-dedans.
M. Fréchette: M. le Président, ce que vous voulez
dire, c'est qu'il ne devrait pas y avoir de réserve, d'aucune
façon, en cette matière? Quelqu'un qui déciderait de
capitaliser à 100%, la possibilité devrait lui être
offerte. C'est cela? Enfin, le député de Deux-Montagnes me
dit...
M. de Bellefeuille: Non, non. Je veux seulement que le ministre
me convainque.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, la
commission de l'économie et du travail suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise à 20 h 15)
Le Président (M. Bissonnet): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux. Nous sommes à
l'article 524. M. le ministre a la parole pour répondre au
député de Deux-Montagnes.
M. Fréchette: Juste une seconde, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Prenez votre temps, M. le
ministre, on n'est pas pressé.
M. Fréchette: M. le Président, à la
suspension de nos travaux à 18 heures...
Le Président (M. Bissonnet): Cela va, M. le ministre, vous
pouvez poursuivre.
M. Fréchette:... le député de Deux-Montagnes
me demandait si l'article 524 n'avait pas une allure un peu paternaliste.
Enfin, le choix des mots peut varier...
M. de Bellefeuille: Non, c'était à peu près
cela.
M. Fréchette: Oui. Je veux dire que peut-être bien
que je n'utiliserais pas la même expression. Mais c'est effectivement
pour protéger certaines personnes contre elles-mêmes, dans
certaines situations, à partir d'expériences très
malheureuses qui ont été vécues et qui pourraient
être vécues dans ce secteur et d'expériences qui ont
été effectivement vécues dans d'autres domaines. Si, par
exemple, M. le Président, il était possible de capitaliser
à 100% une rente d'invalidité totale et que cela donnait un
montant en capital assez substantiel et si, pour une raison ou pour une autre -
je n'essaie même pas d'identifier quelle pourrait être la raison -
le capital était complètement dépensé à
l'intérieur d'une période de six mois, que se produirait-il
précisément? Évidemment, ce
bénéficiaire-là viendrait sans doute voir les autres
services gouvernementaux qui pourraient lui permettre d'assumer ses besoins
essentiels. Malgré l'aspect, que cela puisse donner et les conclusions
auxquelles cela peut nous mener, il nous apparaît utile d'avoir cette
disposition-là, M. le Président.
En d'autres mots, M. le Président, quand la rente peut
s'assimiler à une indemnité de remplacement du revenu pour
compléter les moyens dont on a besoin pour assumer ses besoins
effectivement, dans ces cas-là, il nous semble qu'il faille
éviter de capitaliser.
M. Grégoire: C'est une matière rentable.
M. Fréchette: Tout à fait.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Viau.
M. Cusano: J'avais demandé au ministre, avant qu'on se
quitte pour le souper: Puisque le nombre des personnes pouvant se
prévaloir de l'article 524 pourrait s'évaluer à environ
55%, est-ce qu'on a fait une projection des chiffres du rapport annuel de la
CSST? Il me semble que vous m'avez dit, à ce moment-là, que vous
alliez revenir avec l'information à savoir quel...
M. Fréchette: Oui, avec l'information qui, je
l'espère, répondra aux interrogations que le député
de Viau se posent. Comme, d'ailleurs, j'en ai promis une au
député de Deux-Montagnes également.
M. Cusano: Mon inquiétude, M. le Président,
lorsqu'on arrive à l'avant-dernière ligne et à la
dernière ligne, à part l'aspect parternaliste soulevé par
le député de Deux-Montagnes, c'est que si ce montant
plaçait la commission dans une situation difficile, une situation
financière difficile, on tomberait dans l'arbitraire. Qui va
déterminer - et comment - si les revenus de la personne sont suffisants
pour ses besoins? C'est l'inquiétude que j'ai. Vous allez me dire que
c'est appelable, peut-être, mais c'est un problème que je
prévois.
M. Fréchette: M. le Président, comment est-ce
déterminé pour arriver à conclure que la rente qui est
versée peut être assimilée à du revenu? C'est
évalué à partir de la nécessité de faire un
budget pour un bénéficiaire donné. Si, pour assurer les
besoins essentiels qui sont les siens et ceux de sa famille, je donne à
tout hasard un montant de 500 $ et qu'il gagne, par exemple, un salaire de 350
$ et que la rente qu'il reçoit est l'équivalent de 50 $ par
semaine, il est peut-être important, dans un cas comme celui-là,
d'ajouter au salaire qu'il retire la rente pour lui permettre de mieux remplir
les obligations auxquelles il doit faire face. Ce n'est pas d'une autre
manière que celle-là que ce genre de situation peut être
évalué.
M. Cusano: Cela, c'est vous qui le dites. Je ne voudrais pas
reprendre les paroles du député de Frontenac, mais on ne sait pas
vraiment quelle sera l'allure des directives de la CSST pour interpréter
l'article 524.
M. Fréchette: M. le Président, je signale au
député de Viau que voici un cas où ce n'est pas par
réglementation, dont l'interprétation peut être
discrétionnaire, que ces décisions vont se prendre. C'est dans la
loi.
M. Cusano: C'est par directives.
M. Fréchette: C'est à partir des critères
qui sont dans la loi que l'évaluation sera faite.
M. Cusano: Oui, mais cela va être par directives à
l'intérieur de la CSST.
M. Fréchette: Bien non, cela ne sera pas par
directives...
M. Cusano: Cela va être par quoi?
M. Fréchette:... mais à partir des critères
qui sont dans la loi.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je ne sais pas si le député de Viau a
terminé, M. le Président?
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Viau.
M. Cusano: Pardon?
M. Bisaillon: Je demandais si le député de Viau
avait terminé.
M. Cusano: Non, je vais revenir parce que j'attends des
réponses de la part du ministre.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Quant à moi, en relisant correctement
l'article 524 et, surtout, en écoutant les explications du ministre qui
nous dit que les critères sont dans la loi de toute façon, je ne
vois vraiment pas l'utilité des deux dernières lignes de
l'article 524. Je proposerais en amendement qu'on biffe dans l'article
524...
Le Président (M. Bissonnet): Cet amendement est
déjà proposé, M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Qui a proposé cela?
Le Président (M. Bissonnet): L'amendement a
été proposé à 17 h 50...
M. Bisaillon: Alors, on est sur l'amendement...
Le Président (M. Bissonnet):... de supprimer le
deuxième alinéa.
M. Bisaillon: Non, ce n'est pas cela.
M. de Bellefeuille: Non. M. le Président, il ne s'agit pas
de supprimer le deuxième alinéa. II s'agit de supprimer les deux
dernières lignes du...
Le Président (M. Bissonnet): Du premier paragraphe. Cela
va.
M. de Bellefeuille:... premier alinéa.
Le Président (M. Bissonnet): Excusez-moi.
M. Bisaillon: Dans le premier alinéa, supprimer les deux
dernières lignes: "... si tous ses revenus réguliers, à
l'exception de cette rente, suffisent à ses besoins ordinaires et
à ceux de ses personnes à charge". Donc, mon amendement vise
à supprimer ces deux dernières lignes, le reste du texte restant
intégral.
Une voix: M. le Président. M. Bisaillon: Un
instant.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît!
M. Bisaillon: On peut demander de suspendre durant deux
minutes.
Le Président (M. Bissonnet): Non, non. Messieurs,
messieurs, s'il vous plaîtl
II est proposé par le député de Sainte-Marie de
supprimer, à la fin du premier alinéa, les mots "si tous ses
revenus réguliers, à l'exception de cette rente, suffisent
à ses besoins ordinaires et à ceux de ses personnes à
charge".
M. Bisaillon: À venir jusqu'à maintenant, les
arguments que j'ai entendus... Le député de Deux-Montagnes a
qualifié - ce sont des propos qui ont été repris par le
ministre, d'ailleurs - ces deux dernières lignes de paternalistes. Le
député de Viau a mentionné le fait qu'il pouvait se
développer de l'arbitraire à l'intérieur de cela ou une
application uniforme par des directives administratives. Le ministre a beau
dire qu'il n'y aura pas de directives administratives, qu'il y a des
critères dans la loi, il est clair que, pour l'appliquer, il y a un
jugement à exercer. Et, si ce jugement est fait à la
pièce... Est-ce qu'il sera fait à la pièce ou si on aura
des directives générales pour appliquer ces deux dernières
lignes? Rien ne nous garantit le moyen ou le mécanisme qui sera
utilisé pour en faire l'application.
Un troisième argument qu'on n'a peut-
être pas utilisé est le suivant. Il me semble que c'est
d'entrer dans la chambre à coucher du monde. On leur donne des
possibilités. Laissons-les choisir la meilleure des possibilités
pour chacun. Si quelqu'un décide que c'est préférable dans
son cas de prendre telle option, compte tenu de sa situation, il le fera. S'il
décide que la capitalisation ou le montant global est une meilleure
chose dans sa situation, il le fera aussi. Ici, on lui reconnaît une
possibilité et, ensuite, on voudrait décider à sa place.
De deux choses l'une: ou bien on ne donne pas de possibilité, ou bien on
en donne une, mais, quand on en donne une, qu'on la laisse s'exercer. Je ne
sais pas ce que craint le ministre, sauf peut-être ce qui a
été dit, c'est-à-dire que les sommes d'argent
disparaissent et qu'après cela les gens soient dans le besoin. Il me
semble que c'est d'essayer de prévoir à l'avance comment les gens
vont se comporter et c'est de limiter, pour une majorité de gens, des
cas d'exception qui peuvent se produire. Je pense qu'on va trop loin quand on
essaie de voir comment les gens vont utiliser les droits qu'on leur donne.
À ce compte-là, pourquoi ne ferait-on pas la même chose
avec le salaire? Pourquoi ne dirait-on pas: Une personne mariée qui
reçoit son salaire doit obligatoirement en laisser 50% à son
employeur pour être sûr qu'elle paie le loyer à la fin du
mois et que ses enfants ne manquent pas de nourriture durant le mois? Pourquoi
ne va-t-on pas jusque-là, un coup parti? C'est exactement ce qu'on fait
là. On veut éviter que les gens, à l'avance, soient un
jour dans le besoin. Ont-ils le droit ou n'ont-ils pas le droit? S'ils ont le
droit, laissons-les choisir, mais là, on entre dans la chambre à
coucher du monde.
Le Président (M. Bissonnet): Voulez-vous intervenir
immédiatement, M. le ministre?
M. Fréchette: Oui, rapidement. M. le Président, le
député de Sainte-Marie a soulevé deux ou trois questions
qu'on me permettra de commenter rapidement. D'abord, il dit: Par anticipation,
on va s'introduire dans la chambre à coucher des gens. Je lui dirai que
ce n'est pas par anticipation. C'est par des expériences qui ont
été vécues. Ce n'est pas par anticipation. Cela peut
être cela, mais c'est aussi à partir d'expériences qui ont
été vécues, qui ont amené à la conclusion
que des gens qui se retrouvaient, à un moment donné, avec un
montant en capital relativement substantiel en ont rapidement disposé et
se sont retrouvés dans la situation où leur revenu ne suffisait
plus à assumer les choses essentielles et nécessaires à la
vie.
Deuxièmement, il est évident que c'est une disposition qui
oblige à procéder cas par cas. C'est clair qu'il faut
procéder cas par cas. Vous ne pouvez pas établir une
réglementation ou des critères d'ordre général qui
pourraient s'appliquer, parce que chaque dossier va varier selon les
circonstances qui sont celles de la personne qui est affectée par
l'état du dossier. Il y a un certain nombre ou, enfin, il y a une chose
que j'ai de la difficulté à comprendre aussi. À supposer -
mettons, pour les besoins de la discussion - qu'à un moment donné
il se produise le danger ou la situation que l'article 524 veut prévoir,
c'est-à-dire qu'une rente ayant été capitalisée,
remise au bénéficiaire, complètement
dépensée à l'intérieur d'une période de
temps relativement courte - il n'y a plus de revenus suffisants pour
répondre aux besoins essentiels - il arrive que le
bénéficiaire doive faire appel aux autres services
gouvernementaux. Depuis le début des travaux qu'on nous dit que ce n'est
pas à l'ensemble des citoyens et des contribuables à assumer les
coûts de réparation ou d'indemnité qui sont
consécutifs à des accidents du travail. Cela, on se le fait dire
très souvent depuis que nous travaillons ici, en commission, à
l'extérieur de la commission et un peu partout.
M. Bisaillon: Deux derniers petits commentaires au ministre avant de
passer la parole à des collègues et de pouvoir revenir
éventuellement. Dans le cas, par exemple, où la commission
jugerait que c'est plus prudent, compte tenu des revenus, de ne pas capitaliser
et que c'est préférable que la personne reçoive une rente
régulièrement, il n'y a rien, même avec cette solution, qui
empêche ce que vous dites. La personne peut se retourner de bord et
emprunter sur sa rente, dépenser le montant d'argent et, après,
être aussi démunie qu'elle l'était. Admettez que c'est
possible et que, si c'est possible, vous ne réglerez pas par cette
mesure ce problème-là. 11 y a un beau risque à prendre
là-dedans. Prenez-le donci
M. Fréchette: M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Fréchette:... la situation que décrit le
député de Sainte-Marie est impossible et défendue par la
loi. Les indemnités sont incessibles et insaisissables. Vous ne pouvez
pas garantir un emprunt que vous pourriez faire en cédant
l'indemnité qui vous est consentie par la Loi sur les accidents du
travail. La loi prévoit qu'il s'agit d'une indemnité incessible
et insaisissable. (20 h 30)
M. Bisaillon: On trouvera autre chose.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je me souviens d'avoir eu connaissance de
cas, puisque plusieurs d'entre nous avons fait allusion à ce que nous
appelons les cas de comté. Je me souviens d'avoir eu connaissance du cas
d'un ancien millionnaire bénéficiaire de l'aide sociale. Cela ne
doit pas être un cas unique, c'est tout à fait concevable; il
arrive que des gens aient des malchances, il arrive que des gens n'administrent
pas convenablement leurs biens et qu'après un certain temps ils se
retrouvent bénéficiaires de l'aide sociale, bien qu'au
départ cela paraisse une éventualité peu probable.
Ce que je voudrais demander au ministre - je pense que la question est
fondamentale - c'est s'il s'agit ici d'un droit ou d'une faveur. Si c'est une
faveur qui est dispensée magnanimement par un État
généreux, il est bien sûr que le dispensateur de la faveur
peut établir un certain nombre de conditions et dire: Je ne donnerai ma
faveur qu'à tel ou tel prix. Mais j'ai l'impression que, quand on
légifère, on établit des droits et ces droits ne doivent
pas être limités par le genre de considération, je le
répète, très paternaliste qu'on trouve dans les deux
dernières lignes de l'article.
Si on donne aux gens le droit de capitaliser un avoir, il faut qu'ils
puissent juger eux-mêmes s'ils veulent exercer ce droit. Est-ce que le
fait qu'ils aient plus ou moins tant de dollars de côté provenant
d'autres revenus doit être jugé par l'État comme facteur
déterminant? Il me semble que non. Il me semble que le facteur
déterminant est la volonté de la personne qui possède ce
droit. Je crois que ce paternalisme - le mot n'est pas assez fort -n'est pas
acceptable. Il me semble que le ministre devrait consentir à retirer ces
deux lignes et accepter que les gens qui le veulent se prévalent de
leurs droits.
Le Président (M. Bissonnet); M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Un cas bien concret. On dit: S'il a une
incapacité permanente de 15 % ou moins. Les 15 % ou moins, cela ne
représente pas tellement un gros montant. Si le type gagnait 400 $ par
semaine, par exemple, cela va lui faire 240 $ par mois. Si, à cause de
tout cela, il reçoit de l'aide sociale, s'il est marié et a un
enfant, il a droit à environ 750 $, il reçoit sa rente de 240 $
et l'aide sociale diminue ses prestations d'aide sociale de 240 $. Lui, il a
tout intérêt à prendre les 15 % et les convertir en
capital. Il a le droit d'avoir 2000 $ à la banque et de recevoir ses
prestations d'aide sociale au complet.
Son voisin aurait le droit de le faire parce qu'il a de l'argent et lui,
parce qu'il n'a pas d'argent, n'aurait pas le droit de le faire. Voyez-vous
comment cela a l'air curieux? Lui, il est riche, il peut le faire, il peut le
convertir en capital mais, moi, je suis pauvre, cela pourrait m'enrichir un peu
et je ne peux pas le convertir en capital. Cela ferait deux classes de
citoyens, cela. D'ailleurs, toute cette affaire de convertir en capital, sur
toute la ligne, que ce soit pour les veuves de ceux qui sont morts d'un
accident du travail ou à la suite d'une maladie professionnelle, ce sont
des risques. Combien y en a-t-il parmi ceux-là dont le garçon de
28 ans ou de 29 ans, à un moment donné, va leur dire: Maman,
j'ouvre un commerce; tu as reçu un montant, peux-tu me prêter 40
000 $ pour m'aider à commencer? Si une mère de famille de 72 ans
ou 74 ans prête 40 000 $, il ne lui reste plus rien de sa rente.
Quant à ces rentes converties en capital, moi, je vous dis que
cela me fait un peu peur pour les prestataires. H va y en avoir un bon
pourcentage qui vont se voir offrir des plans.
Une voix: On va l'enlever? On devrait l'enlever
complètement?
M. Grégoire: Ici, moi, je l'enlèverais. Une
voix: Une rente viagère?
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Grégoire: Une rente viagère, oui, je serais un
peu plus d'accord que sur le fait de convertir...
Une voix: Ne pas permettre de forfaitaire.
M. de Bellefeuille: Là, le député parle pour
lui-même.
M. Grégoire: Je parle pour moi-même, je pense
bien.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît: M. le
député de Nelligan.
M. Grégoire: Je pense que ce serait une protection.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Grégoire: Au moins, là, on l'offre à tout
le monde alors qu'à l'article 224, ce sont des fonctionnaires qui vont
décider qui aura le droit de capitaliser ou non. Cela, c'est moins
drôle.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Fréchette: Ce que vous plaidez, c'est qu'il ne devrait
pas y avoir de capitalisation du tout. C'est cela.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Grégoire: Ce que je plaide, c'est que cela ne devrait
pas être laissé entre les mains des fonctionnaires de
décider qui va capitaliser ou non.
M. Fréchette: Oui, mais là... En tout cas!
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Grégoire: Pour tout le monde ou pour personne.
M. Lincoln: Je n'ai pas envie de retourner aux arguments qui ont
déjà été faits de façon assez convaincante
par mes collègues, mais c'est sûr que si on prend la grosse
majorité des cas, comme l'a cité mon collègue de Viau:
taux d'incapacité permanente, 10 % et moins; on parle de 33, 5 % des cas
qui... L'addition serait de 10, 1 % à 15 % pour encore 23 % des cas. On
parle de la grosse majorité dans les 56 %. Je pense que l'argument des
collègues est très convaincant. J'aurais voulu faire un
amendement: Qu'on biffe les deux dernières lignes, depuis les mots "si
tous ses revenus réguliers" jusqu'à "à charge".
M. Fréchette: L'amendement est déjà fait, M.
le Président, il est déjà proposé.
M. Lincoln: Je m'excuse. À ce moment-là, on devrait
prendre le vote.
M. Cusano: Parce qu'ils sont sur la même longueur
d'onde.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. de Bellefeuille:... intervenir encore. M. Bisaillon: Pour les
convaincre. M. Fréchette: Non, c'est déjà fait.
M. Bisaillon: Vous êtes convaincus?
M. Fréchette: C'est déjà fait. Permettez-moi
une observation. C'est vrai, ce que le député de Deux-Montagnes
dit. Il y a des gens qui ont des malchances, il y a des gens qui aident
à leur malchance aussi. Je pense qu'on va tous s'entendre pour convenir
aussi que la marque de la voiture, par exemple, ou la grosseur de la voiture,
c'est le genre de choses qu'il faut évaluer avant de prendre la
décision finale d'engager une dépense en capital de ce
côté-là.
J'attire à nouveau l'attention des membres de la commission sur
le fait que, dans les cas où la malchance arrive par l'action que peut
poser le prestataire, c'est l'État qui devra assumer les besoins
additionnels qu'il n'aura plus. Je réitère encore une fois que
ça va tout à fait à l'encontre de ce qui a
été dit jusqu'à maintenant dans cette commission
parlementaire. Des gens ont soulevé, à temps et à
contretemps, que ce ne devait pas être l'ensemble des contribuables du
Québec qui assume les besoins des accidentés du travail.
Dans ce cas-ci, avec l'amendement que je suis disposé à
accepter de toute façon, c'est très précisément ce
qui va se produire.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques?
M. Fréchette: Quand le député de
Deux-Montagnes demande si c'est une gracieuseté du prince ou si c'est un
droit, je lui dirai que c'est un droit quand les conditions prévues par
la loi existent mais, là, on fait sauter les conditions. Je suis
d'accord avec l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je prends note de l'accord du ministre. Cependant,
je veux juste faire un peu comme lui, s'il me le permet, et ajouter une phrase
pour dire que l'argument qu'on a effectivement soulevé plusieurs fois
pendant les travaux de notre commission, quant à l'imputabilité
des coûts, le ministre ne l'a pas toujours retenu. Il ne faudrait pas
qu'il nous resserve l'argument juste quand ça fait son affaire.
M. Fréchette: Voilà! Je suis prêt à
voter.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui veulent intervenir sur l'amendement du
député de Sainte-Marie? Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'amendement du ministre, de supprimer dans la
première ligne les mots "âgée de moins de 65 ans" et de
supprimer le deuxième alinéa, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'amendement est
adopté.
M. Grégoire: De quel article s'agit-il, M. le
Président?
Le Président (M. Bissonnet): C'est le même
article.
M. de Bellefeuille: 524.
Le Président (M. Bissonnet): De supprimer le
deuxième alinéa et d'enlever les mots "âgée de moins
de 65 ans" dans le premier paragraphe. Est-ce que cela vous va, M. le
député de Frontenac?
Est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. Est-ce que
l'article 524 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. À
l'article 525, il est proposé par le ministre de supprimer, dans les
première et deuxième lignes du premier alinéa, les mots
"âgée de moins de 65 ans". Des remarques sur l'amendement?
M. Bisaillon: Excusez, M. le ministre.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 525. M. le
ministre.
M. Fréchette: C'est exactement comme l'autre, sauf que
c'est la proportion de l'invalidité qui varie. Là, on dit: "Dans
le cas d'une rente qui est payée à la suite d'une
incapacité qui dépasse 15%... " Là aussi, il pourra y
avoir une capitalisation mais il faut retenir la condition dont on parlait tout
à l'heure.
M. Bisaillon: "On ne fait pas de concordance? C'est ce que vous
voulez dire?
M. Fréchette: Non, on ne fait pas de concordance parce que
ce n'est pas du tout la même situation.
M. Cusano: Cela veut dire quelqu'un qui a une incapacité de 30%,
si on comprend bien, présentement, encore là la commission pourra
décider si on lui verse le montant capitalisé, basé sur
quoi? On revient au même problème qu'à l'article 524.
M. Fréchette: M. le Président, la capitalisation se
fera si c'est utile à la réadaptation de l'accidenté. Si,
par exemple, l'accidenté envisage de s'acheter un commerce...
M. Cusano: Des débusqueuses.
M. Fréchette: Effectivement, des débusqueuses,
parce que la réadaptation a été totale après
l'achat des deux débusqueuses. Si l'accidenté, pour les fins de
sa réadaptation, a besoin de disposer d'un certain montant en capital
pour s'acheter un commerce, pour s'acheter de la machinerie, dans ces cas, il
peut y avoir une capitalisation ou du montant total de la rente à
laquelle il a droit ou d'une partie de cette rente.
Retenons ici qu'on est dans des proportions d'invalidité qui
débordent les 15%. Par exemple, dans le cas de quelqu'un qui aurait une
invalidité de 50% et qui peut assurer son existence et celle de ceux qui
dépendent de lui par le seul revenu qu'est la rente qu'il retire en
indemnité, il me semble, par exemple, que c'est absolument clair et
certain qu'il faut l'aider à se protéger, si ce sont là
les termes qu'il faut utiliser.
M. Cusano: Et ce processus est engagé par la commission et
non par l'individu.
M. Fréchette: Rien n'empêche l'individu de
l'engager. Il faut qu'il y consente.
M. Cusano: Ah! II faut qu'il y consente.
M. Fréchette: Bien oui. Le texte de la loi est assez
clair.
M. Cusano: Mais la commission peut aussi faire des pressions sur
l'individu pour qu'il y consente. On a vécu tellement
d'expériences, M. le ministre. Vous le savez aussi bien que moi. Je
préférerais que ce soit indiqué dans l'article que c'est
l'individu qui... Ici le processus, c'est lui qui en fait la demande et non la
commission qui va commencer à revoir tous les cas et dire: Mon cher
monsieur, vous pouvez vous ouvrir un petit dépanneur et on vous donne le
montant.
M. Fréchette: Ce que le député de Viau est
en train de plaider c'est qu'il ne faudrait pas capitaliser du tout.
M. Cusano: Ce n'est pas ce que je dis. C'est à la demande
de l'accidenté et non que la commission décide pour
l'accidenté.
M. Fréchette: La commission n'aura rien à voir
là-dedans.
M. Cusano: Bien oui. Ils disent: "La commission peut verser".
À aucun moment on ne dit que l'individu peut demander que le montant
soit capitalisé. Démontrez-moi cela.
M. Fréchette: Ce que j'essaie de savoir, est-ce que le
député de Viau est d'avis que la commission ne peut jouer aucun
rôle et que la seule volonté du bénéficiaire devrait
être suffisante pour capitaliser une rente même si
l'incapacité est de 50% ou 60%?
M. Cusano: Le principe de l'article 525,
cela devrait être l'individu qui en fait la demande et c'est
seulement à la demande de l'individu qu'on pourrait s'engager dans cette
capitalisation. C'est ce que je vous dis.
M. Fréchette: Très bien. Très bien.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Cusano: Et la commission pourrait décider par
après.
M. Lincoln: Pour poursuivre dans l'ordre d'idées de mon
collègue, je crois que précisément l'accent devrait mis
complètement différemment. On dit: "Si elle la commission - le
croit utile à la réadaptation de cette personne et que
celle-ci y consent". Je crois que c'est la personne qui devrait avoir le
droit d'amorcer la question. Si, par exemple, on disait quelque chose - je ne
sais pas si c'est le mot-à-mot, j'aurais voulu voir ce que les
collègues disent là-dessus - comme: "Si cette personne
établit dans une mesure raisonnable que c'est utile à sa
réadaptation", quelque chose comme cela, à ce moment on aurait pu
changer le dernier alinéa par: "Ce capital est calculé selon
l'âge de cette personne à la date de la conversion de la rente en
un capital. "
Il me semble que ce serait...
M. Fréchette: Je suis tout à fait d'accord, M. le
Président.
M. Lincoln: Je crois qu'il y a une grande différence.
À ce moment, cela permet à la personne d'amorcer la chose et il
me semble que ce serait beaucoup plus positif que d'attendre que la commission
juge si c'est utile ou non.
M. Fréchette: Je suis tout à fait d'accord, M. le
Président. Il va s'agir de s'entendre sur un texte et de permettre...
(20 h 45)
M. Lincoln: J'aurais voulu savoir ce que nos collègues
pensent...
M. Fréchette:... la capitalisation à partir d'une
demande faite par le bénéficiaire lui-même, plutôt
que par la commission.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Ce que je craindrais le plus, ce serait
que... Ce n'est pas un cas nécessairement hypothétique, mais je
le soulève comme hypothèse parce que la loi n'est pas encore en
vigueur. On dit: Celui qui reçoit, à l'heure actuelle, une rente
de plus de 15% d'incapacité permanente. Disons qu'il reçoit 40%
pour incapacité permanente en vertu d'une loi déjà
existante. On change la loi et la Commission de la santé et de la
sécurité du travail remet à un individu une somme, un
capital assez élevé pour lui permettre d'ouvrir un commerce.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît!
Messieurs, s'il vous plaît!
M. Grégoire: C'est difficile.
Le Président (M. Bissonnet): Cela dérange le
député dans son intervention. M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Avec cette somme d'argent, le type ouvre un
commerce et il fait faillite au bout d'un an. Écoutez un peu. Il va
devant les tribunaux. Il dit: Je n'ai plus l'argent, mais j'ai toujours mon
incapacité de 40%. Je veux continuer à avoir ma prime.
M. Fréchette: Ma rente.
M. Grégoire: Ma rente... Attendez un peu. Il y a des
précédents de ce genre. Le tribunal ne pourrait-il pas dire
à la Commission de la santé et de la sécurité du
travail: Vous avez remis l'argent entre les mains d'un gars qui, manifestement,
n'était pas capable d'administrer ce commerce, de le monter et de le
mener à bonnes fins et vous lui avez permis de dilapider d'un seul coup
sa rente. Il y a des précédents comme cela. Est-ce que le gars ne
pourrait pas aller devant le tribunal et dire: On m'a remis de l'argent. Si
j'ai fait faillite, c'est parce que je n'étais pas capable d'administrer
cela. Qu'on continue de me donner ma rente? Cela pourrait être une bonne
cause devant les tribunaux. S'il y avait plusieurs avocats du même
côté, s'il y avait un brillant avocat comme vous avec d'autres du
même cûté, cela pourrait faire un jugement quelconque de la
Cour supérieure.
M. Fréchette: Je suis vraiment convaincu, M. le
Président, comme le disait le député de Deux-Montagnes
tout à l'heure, que, cette fois-ci, le député de Frontenac
et ses collègues de l'Opposition circonstantielle ne sont pas de la
même opinion, mais manifestementl Mais, en plus de...
M. Bisaillon:...
M. Fréchette:... dire qu'il ne faudrait pas capitaliser,
sauf dans certaines exceptions, si le fait de remettre le capital à un
accidenté conduisait à la situation que vient de décrire
le député de Frontenac, là, il faudrait avoir dans la loi
une disposition qui permettrait de dire: J'ai manqué mon coup avec mon
capital. Mon commerce n'a
pas fonctionné. J'ai fait une faillite. Les 50 000 $ dont j'ai
disposé pour acheter ce commerce, oublions-les, n'en parlons plus.
Recommencez à payer ma rente. C'est cela?
M. Grégoire: Ce n'est pas cela que je vous ai dit, M. le
ministre.
M. Fréchette: C'est cela que j'ai compris,
malheureusement.
M. Grégoire: Le type peut arriver et plaider qu'il n'avait
pas les capacités voulues pour administrer un commerce, qu'on lui a
remis un capital entre les mains pour faire quelque chose pour lequel il
n'avait pas les capacités et le talent voulus. Il est rendu
démuni et il dit: J'ai toujours mon... Regardez bien. J'ai reçu
cela en vertu d'une loi qui a été adoptée il y a plusieurs
années et, en vertu d'une nouvelle loi, vous changez les règles
du jeu en cours de route. Je me demande si ce ne serait pas une cause pour
aller devant...
M. Fréchette: En tout cas, je ne la plaiderais pas. Je
peux vous dire cela.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: M. le ministre, pour situer un peu où on se
trouve, j'aurais voulu suggérer un amendement que je vais donner au
président, à moins que les légistes ne soient à
travailler là-dessus maintenant.
M. Fréchette: On pourrait regarder les deux textes et
choisir celui des deux qui...
M. Lincoln: Oui, j'aurais voulu qu'on remplace les mots "si elle
le croit utile à la réadaptation de cette personne et que
celle-ci y consent", par les mots "si cette personne établit de
façon raisonnable que ce capital est utile à sa
réadaptation". Ensuite, au deuxième alinéa, changer la
phrase: "Ce capital est calculé selon l'âge de cette personne
à la date où la commission lui offre de convertir... " par la
phrase: "Ce capital est calculé selon l'âge de cette personne
à la date de la conversion de sa rente en un capital. "
M. Fréchette: On va regarder ce texte et on va regarder
l'autre aussi.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Fréchette: M. le Président, pour aller dans
l'esprit de l'argumentation du député de Nelligan, la suggestion
qu'on ferait à l'article 525 ferait en sorte que l'article pourrait se
lire de la façon suivante: "La commission peut, à la demande
d'une personne qui, lors de l'entrée en vigueur du chapitre III,
reçoit une rente pour une incapacité permanente de plus de 15% en
vertu de la Loi sur les accidents du travail, verser à celle-ci tout ou
partie du capital calculé conformément à l'annexe VII, si
elle le croit utile à la réadaptation de cette personne. " Il
faut que l'initiative soit prise par le bénéficiaire et il faut
que le critère de l'utilité à la réadaption soit
également établi.
M. Lincoln: Je ne distingue pas ce que cela change de la
situation actuelle.
Une voix: À la demande de la personne.
M. Fréchette: C'est la personne qui doit amorcer la
demande. Ce n'est plus la commission.
M. Lincoln: La différence c'est que la commission garde
toujours l'option de juger si elle le croit utile ou non. Par exemple, dans le
mot-à-mot que nous avions suggéré, après
consultation avec mon collègue de Sainte-Marie, il est arrivé
à un mot-à-mot qui était plus simple que le mien et je
pense que cela va bien. Il dit: "Si cette personne démontre qu'une telle
mesure serait utile à sa réadaptation. "
M. Fréchette: M. le Président, n'importe laquelle
des formules.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Nelligan va refaire cela et cela va être exactement comme cela.
M. Lincoln: Oui.
M. Bisaillon: On peut lui montrer le texte.
Le Président (M. Bissonnet): Cela ne sera pas long, on va
vous le dire.
M. Bisaillon: On peut lui montrer notre texte, tout à coup
il noterait qu'il est bon.
Le Président (M. Bissonnet): Donnez-moi le texte.
M. Lincoln:... l'option est à la commission de juger si
c'est utile ou non.
M. Fréchette: C'est à lui de démontrer que
c'est utile. C'est lui qui a le fardeau de la preuve avec le texte que vous
nous soumettez.
M. Bisaillon: D'ailleurs, c'est ce que je pense.
Le Président (M. Bissonnet): Cela va être plus
difficile.
M. Fréchette: Cela va être plus difficile. Voici
comment cela pourrait se lire:
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît,
messieurs. M. le ministre.
M. Fréchette: "La commission peut, à la demande
d'une personne qui, lors de l'entrée en vigueur du chapitre III,
reçoit une rente pour une incapacité permanente de plus de 15% en
vertu de la Loi sur les accidents du travail, verser à celle-ci tout ou
partie du capital calculé conformément à l'annexe VII, si
cette personne démontre que cette mesure est utile à sa
réadaptation. "
M. Lincoln: M. le ministre, si on ajoutait... J'avais mis quelque
part "de façon raisonnable", c'est-à-dire qu'il ne faut pas que
ce soit... "De façon raisonnable" veut dire que cela ouvre... Ce n'est
pas quelque chose de catégorique. D'une façon raisonnable, est-ce
que cela rendrait cela plus facile pour lui de démontrer? Je ne sais
pas, je le demande.
M. Fréchette: Ce n'est pas catégorique, cela non
plus. La possibilité est là et il faut que la
démonstration soit faite.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, dans le texte que le
ministre vient de nous lire, "la commission peut", etc., on devrait enlever
"peut", selon moi, et mettre "verse" à cette personne puisque le
jugement va s'exercer à partir de la démonstration. Là, ce
que cela suppose c'est que la personne pourrait vous le démontrer et
même là il y aurait... Autrement dit, il y a deux jugements dans
le texte que vous nous avez donné. Si vous disiez la commission, etc.,
votre même texte, ou "verse" si on enlève le "peut", ou on peut
mettre "doit", mais là la démonstration doit se faire...
M. Gagnon: C'est cela, mais vous ne pouvez pas mettre "doit"; la
commission "verse".
M. Bisaillon: Non. Dans le texte on mettait "la commission peut",
même si c'est démontré...
M. Gagnon: Si on enlève "le peut", pourquoi mettre "doit"?
La commission "verse", comme vous le disiez tantôt.
M. Bisaillon: C'est ce que je pense, ce sont les avocates qui
voulaient mettre "doit".
M. Fréchette: Je vous signale que là on peut...
M. Bisaillon: Non, on verse!
M. Fréchette: On va verser effectivement. Mais là
dans certains cas, vous savez, on va se retrouver avec des montants de 150 000
$, 200 000 $ et 300 000 $.
M. Bisaillon: Oui, mais c'est en tout ou en partie.
M. Fréchette: Oui mais... En tout cas!
M. Cusano:... de la part de la commission.
M. Fréchette: Vous voyez d'ici les dangers devant lesquels
cela pourrait placer passablement de monde. Je vous dis que je suis
disposé à faire ce bout mais je ne suis pas sûr, mais loin
d'être sûr, qu'on rend service, d'abord, aux
bénéficiaires et, deuxièmement, à l'ensemble des
contribuables du Québec. Je ne suis pas sûr de cela, pas du
tout.
M. Bisaillon: M. le Président, comme le ministre nous l'a
dit, à l'article 525 ce n'est pas la même situation qu'à
l'article 524, tout le monde va convenir de cela. Il y a entre autres une
incapacité d'entrée de revenus dans l'article 525 qui n'existe
pas ou qui existe moins dans l'article 524. Sauf que ce qui préserve ou
ce qui donne une marge de sécurité c'est le "en tout ou en
partie". Même devant une bonne démonstration de l'utilité
d'une capitalisation à la réadaptation, la commission a toujours
la possibilité de verser seulement une partie de...
M. Fréchette: Là, on va risquer plus souvent qu'on
l'a risqué jusqu'à maintenant de se faire reprocher d'avoir
capitalisé des rentes pour l'achat de débusqueuses, justement. Je
veux qu'on soit bien conscient de cette situation.
M. Bisaillon: Vous reprendrez le texte du Journal des
débats à ce moment.
Le Président (M. Bissonnet): La commission suspend ses
travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 59)
(Reprise à 21 h 7)
Le Président (M. Bissonnet): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux. La parole est au
ministre.
M. Fréchette: M. le Président. La
suspension nous a permis de rediscuter de cette situation-là. Je
pense que les uns et les autres on est conscients à la fois des
objectifs que l'on veut atteindre et en même temps de certaines
réserves qu'il faut avoir à cet égard. Il y a probablement
moyen de trouver une formule qui pourrait faire en sorte que l'on rejoigne les
deux objectifs. Si les membres de la commission étaient d'accord, nous
pourrions suspendre l'adoption de cet article, quitte à avoir une
formule.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que la proposition de
suspendre l'article 525 est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. L'article 525
est maintenant suspendu. Article 526. Il est proposé par le ministre de
remplacer, dans la cinquième ligne du premier alinéa, le mot
"après" par les mots: "à compter de" et de remplacer le
paragraphe 2 du deuxième alinéa par le suivant: "2 reçoit
une rente pour incapacité totale permanente, en vertu de la Loi sur les
accidents du travail, quel que soit son âge. "
M. Fréchette: M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Fréchette: Le premier amendement a pour but de
préciser le régime juridique applicable à une personne qui
subirait une chute, une récidive ou une aggravation le jour même
de l'entrée en vigueur du chapitre III. Quant au second amendement, il
clarifie l'intention selon laquelle la personne qui subit une rechute, une
récidive ou une aggravation n'a pas droit à une indemnité
de remplacement du revenu lorsqu'elle reçoit déjà une
rente pour incapacité totale permanente. Le premier paragraphe 2°
laissait effectivement croire que cette personne n'avait pas droit à
cette indemnité lorsque sa rechute, sa récidive ou son
aggravation lui causait une atteinte permanente de 100%.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
remarques des députés sur l'amendement?
M. Cusano: Je n'ai pas de remarque pour le moment.
M. Bisaillon: J'ai une note, M. le Président, dans mon
projet de loi qui dit: "Voir l'article 455". On n'a pas fait de discussion sur
l'article 455?
M. Fréchette: On l'a faite, la discussion.
M. Bisaillon: Oui, mais on disait qu'il y avait une partie qui se
réglerait à l'article 526.
M. Fréchette: Oui, mais il me semble qu'on a tout
réglé au moment où on a fait la discussion à
l'article 425. Ce qui faisait un petit peu problème à ce
moment-là c'était la compréhension qu'on avait de
l'article 526. La discussion nous a permis de clarifier.
M. Bisaillon: D'accord.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques des députés sur l'amendement à l'article 526?
Est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 526 tel
qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): À l'article 527 il est
proposé par le ministre de supprimer le deuxième
alinéa.
M. Lincoln: Pouvez-vous nous donner des explications, M. le
ministre?
M. Fréchette: M. le Président, le deuxième
alinéa de l'article 527 indique les limites inférieures et
supérieures de l'indemnité de remplacement du revenu d'une
personne qui fait une aggravation, une rechute ou une récidive en raison
d'un accident du travail survenu sous la loi actuelle. Cette disposition
apparaît inéquitable dans la mesure où elle peut avoir pour
effet de réduire l'IRR à laquelle la personne concernée
aurait normalement droit et même, à la limite, de l'annuler si la
rente pour incapacité permanente que reçoit cette personne est
égale au salaire d'un travailleur occupant un emploi semblable à
celui qu'elle occupe lors de l'aggravation. La suppression de cet alinéa
permettra à cette personne de recevoir, après son aggravation, un
revenu comparable à celui qu'elle retirait avant.
M. Bisaillon: Ce que l'on supprime, M. le Président, c'est
le deuxième...
Le Président (M. Bissonnet): À partir de
"Cependant".
M. Fréchette: Page 119, le paragraphe...
Le Président (M. Bissonnet): Pour que
ce soit plus clair pour le Journal des débats, il s'agit de
supprimer le dernier paragraphe de l'article 527.
M. Bisaillon: Est-ce que cela permet à la personne de
retirer le revenu de la situation la plus avantageuse pour elle?
M. Fréchette: C'est très précisément
l'objectif. C'est cela.
M. Bisaillon: Et on atteint cet objectif en supprimant à
partir de "Cependant".
M. Fréchette: Voilà!
M. Bisaillon: Pourquoi, dans l'introduction du texte, ne dit-on
pas: "Aux fins du calcul de l'indemnité de remplacement du revenu d'une
personne visée... " le revenu de cette personne est...
M. Fréchette: Parce qu'on dit "ou". Voyez le premier et le
deuxième alinéas. Le premier alinéa se termine par le mot
"ou". Elle a donc le choix entre l'une ou l'autre des deux possibilités.
Je pense qu'on n'a pas besoin d'ajouter au texte.
M. Bisaillon: Oui, mais le "ou" n'est pas décidé
par la personne et on n'indique pas à celui qui choisit qu'il doit
choisir la plus avantageuse. Me comprenez-vous? Quand je lis le texte tel qu'il
reste, on dit: "Aux fins du calcul de l'indemnité de remplacement du
revenu d'une personne visée dans le premier alinéa de l'article
526, le revenu brut de cette personne est celui: "1° qu'elle tire de
l'emploi qu'elle occupe lors de la récidive, de la rechute ou de
l'aggravation; ou "2° qu'elle a tiré de tout emploi qu'elle a
exercé... " Alors, il y a un choix qui s'exerce, mais il ne s'exerce pas
par la personne. Donc, je ne suis pas sûr que cela va être le plus
avantageux.
M. Fréchette: II faudrait lire le deuxième
paragraphe jusqu'au bout: "2 qu'elle a tiré de tout emploi qu'elle a
exercé pendant les 12 mois précédant le début de
son incapacité d'exercer l'emploi qu'elle occupait habituellement, si
elle n'occupe aucun emploi lors de la récidive... "
M. Bisaillon: D'accord. Premièrement, c'est une situation
et, deuxièmement, c'est une autre situation, mais il n'y a rien qui me
dit que le revenu... On dit: Le revenu cela va être, soit
premièrement soit deuxièmement. Deuxièmement peut
être plus élevé que premièrement.
M. Fréchette: Oui.
M. Bisaillon: Ou premièrement l'est. Il y en a un des deux
qui est plus élevé. Il n'y a rien qui me dit... Ce n'est pas la
personne qui choisit. C'est la commission qui va déterminer que cela va
être premièrement ou deuxièment, ou bien, si je ne
comprends pas, qu'on m'explique.
M. Fréchette: M. le Président, convenons que le
premier alinéa s'applique à la personne qui a un emploi. Le
revenu brut de cette personne est celui qu'elle tire de l'emploi qu'elle occupe
lors de la récidive, de la rechute ou de l'aggravation. Ou si elle est
sans emploi au moment où arrive la récidive, la chute ou
l'aggravation, à ce moment-là ce sera le revenu qu'elle a
tiré de tout emploi qu'elle a exercé pendant les douze mois
précédents. Cela ne peut pas être plus élevé,
c'est conforme à la situation dans laquelle se trouve la personne au
moment où se produit la rechute, l'aggravation ou la
récidive.
M. Bisaillon: Si je disais: Le revenu brut de cette personne est
le plus avantageux des deux situations suivantes: premièrement,
deuxièmement, ce ne serait pas clair?
M. Fréchette: Non. Elle ne peut pas être dans les
deux situations en même temps. On travaille ou on ne travaille pas. (21 h
15)
M. Bisaillon: Je vous suis.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur l'amendement à l'article 527? Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Bisaillon: Un instant!
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: C'est cela, ce sont deux situations
différentes, elle travaille ou elle ne travaille pas.
M. Fréchette: C'est cela.
M. Bisaillon: Si elle travaille on va prendre
premièrement, et si elle ne travaille pas on va prendre
deuxièmement.
M. Fréchette: C'est cela.
M. Bisaillon: Mais elle peut travailler et deuxièmement
peut être plus élevé.
M. Grégoire: Non. Dans premièrement elle travaille,
elle peut gagner 10 000 $, et dans deuxièmement elle ne travaille pas,
mais les douze mois auparavant elle pouvait
gagner 12 000 $.
M. Bisaillon: Donc, il va y avoir une des deux situations qui,
pour elle, serait une situation plus avantageuse. Elle pourrait travailler.
M. Fréchette; Mais si c'est une récidive, une
rechute ou une aggravation elle a ou bien déjà reçu une
indemnité ou elle continue de recevoir une indemnité de
remplacement de revenu pour la différence qui peut exister entre les
deux phénomènes.
M. Bisaillon: D'accord.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'amendement
à l'article 527 est adopté? Adopté. Est-ce que l'article
527 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté.
À l'article 528, il n'y a pas d'amendement. Est-ce qu'il y a des
députés qui ont des remarques à l'article 528?
M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Que veut dire "en y faisant les adaptations
nécessaires"? Mutatis mutandis?
M. Cusano: On essaie de rendre la loi plus souple.
M. Bisaillon: Si je comprends bien on met une règle.
M. Fréchette: La raison pour laquelle il faut faire les
adaptations, on la retrouve à l'article 88.
M. Bisaillon: De la Loi sur les...
M. Fréchette: Non, de la loi 42. Il y a dans la loi 42 des
critères d'évaluation d'une incapacité qu'on ne retrouve
pas - des critères en termes d'expression - dans la Loi sur les
accidents du travail actuellement, comme par exemple, "a droit à une
nouvelle indemnité pour dommages corporels déterminée en
fonction du pourcentage de cette nouvelle atteinte. " Cela n'existe pas
actuellement dans la Loi sur les accidents du travail. Alors, il faudra faire
les adaptations à partir de ces critères que l'on retrouve
à l'article 88, qui sont des critères qui n'existent pas dans
l'actuelle loi.
M. Bisaillon: Est-ce une procédure habituelle ou une
formulation habituelle?
M. Fréchette: La formulation...
M. Bisaillon: Elle ne peut pas prêter à
controverse?
M. Fréchette: Non.
M. Bisaillon: De toute façon c'est appelable. Cela ne peut
pas prêter à controverse?
M. Fréchette: II me semble que non, M. le
Président. Est-ce que les termes sont très
précisément...
M. Bisaillon: On va ajouter cela.
M. Fréchette:... ceux qu'ils devraient être, mais...
On me dit qu'auparavant on disait "mutatis mutandis". Alors là, c'est
"en y faisant les adaptations nécessaires". Je ne sais pas si en
français la formule est tout à fait correcte, mais ce dont je
suis convaincu cependant, c'est qu'il faut qu'on retrouve une disposition qui
permet de faire les adaptations, et c'est tout à fait...
M. Bisaillon: On ajoute cela dans le cahier...
M. Fréchette: Dans quel cahier?
M. Bisaillon: Des interprétations que le ministre nous a
faites...
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
députés qui ont des remarques à l'article 528?
M. Fréchette: Je n'ai pas été le seul
à faire de l'interprétation, convenons-en.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 528 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article
541.
M. Grégoire: M. le Président, si vous le permettez
j'aurais un renseignement à demander au ministre.
Le Président (M. Bissonnet): Avec consentement. Est-ce
qu'il y a consentement? M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: À l'article 539, premier paragraphe,
avant-dernière ligne, je voudrais demander au ministre qu'est-ce que
c'est une "indemnité complémentaire". C'est tout ce que je
voulais avoir comme explication.
M. Fréchette: L'indemnité complémentaire
à laquelle on fait référence, c'est l'indemnité de
remplacement du revenu prévue par la loi 52. Les 90% du salaire net
prévus dans la loi 52, c'est à ça qu'on fait
référence. Dans la loi 52 on n'appelle pas cela une
"indemnité de remplacement du revenu", mais "une indemnité
complémentaire". Cela complétait effectivement le montant
forfaitaire qui était donné quand quelqu'un était
retiré de la mine. '
Le Président (M. Bissonnet): Article 541. Il est
proposé par le ministre un amendement: "Ajouter, dans la première
ligne du deuxième alinéa, après le numéro 529, le
numéro 529. 1. " Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Cusano: Un instant!
M. Fréchette: Choquez-vous pas, M. le Président,
vous faites tellement bien cela.
M. Cusano: Vous faites bien cela. M. Fréchette:
Choquez-vous pas.
M. Cusano: On pourrait continuer pendant des jours et des jours
avec un tel président.
Une voix: À vie.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Viau. Prenez tout le temps nécessaire.
M. Cusano: Non, non. Je voulais seulement avoir le temps de...
Ça va M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): L'avion n'est qu'à 10
h 30.
M. Bisaillon: Pour qu'il ne manque pas l'avion, M. le
Président, on peut ajourner tout de suite.
Le Président (M. Bissonnet): Moi, je suis ici demain.
Alors, est-ce que l'amendement à l'article 541 est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 541 tel
qu'amendé est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Article 542. H est
proposé par le ministre de remplacer, dans la cinquième ligne,
les mots "des articles 459 et 481" par les mots "de la présente loi", et
d'ajouter, à la fin, l'alinéa suivant: "Les appels visés
dans le premier alinéa, y compris ceux qui sont pendants devant la
division des accidents du travail de cette commission, sont entendus par la
division de l'indemnisation des sauveteurs et des victimes d'actes criminels.
"
M. Bisaillon: C'est l'article 542?
Le Président (M. Bissonnet): Exactement, M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Cela se lirait comment, une fois amendé?
Le Président (M. Bissonnet): Je vais vous dire cela
immédiatement. À la cinquième ligne, on remplace "des
articles 459 et 481" par "de la présente loi". On dit: "...
l'entrée en vigueur des articles de la présente loi" au lieu "des
articles 459 et 481", et on ajoute un deuxième alinéa à la
fin.
M. Bisaillon:... "avant ou à compter de la date de
l'entrée en vigueur des articles de la présente loi".
Le Président (M. Bissonnet): Exactement.
M. Bisaillon: Malgré les articles... M. le
Président, est-ce que je pourrais demander au ministre de nous expliquer
la portée de cela?
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Fréchette: Le premier amendement qui est
suggéré, le changement "des articles 459 et 481" pour les mots
"de la présente loi", est de concordance avec le nouvel article 556
qu'on retrouve à la toute fin de la loi, qui n'est pas adopté
encore, qui prévoit que la présente loi entrera en vigueur d'un
seul coup.
Par ailleurs, en vertu de l'article 128 de la Loi sur le Barreau, les
personnes qui interjettent appel devant la Commission des affaires sociales
relativement à un accident du travail ou une maladie professionnelle
régis par l'actuelle Loi sur les accidents du travail peuvent se faire
représenter par une personne autre qu'un avocat. C'est la division des
accidents du travail de cette commission qui entend de tels appels. Or, la
présente loi remplace cette division par la division de l'indemnisation
des sauveteurs et des victimes d'actes criminels et reconduit le
privilège de représentation par un non-avocat devant cette
dernière.
Le second amendement a donc pour but de conserver le droit à la
représentation par un non-avocat aux personnes qui interjettent appel
relativement à un accident du travail
ou une maladie professionnelle qui demeurent régis par l'actuelle
loi sur les accidents du travail.
M. Bisaillon: Si je lis bien l'article 542, premier paragraphe,
avec l'amendement qu'on y fait: "Malgré les articles 469 à 472...
" Qui traitent de quoi?... Cela va.
M. Fréchette: Oui.
M. Bisaillon: "Malgré les articles 469 à 472, la
Commission des affaires sociales conserve sa juridiction pour entendre tout
appel concernant le droit à une compensation, le quantum d'une
compensation et le taux de diminution de capacité de travail
interjeté, avant ou à compter de la date de l'entrée en
vigueur des articles de la présente loi, en vertu de l'article 65 de la
Loi sur les accidents du travail ou en vertu de l'article...
M. Grégoire: L'article 12 sera toujours soumis en appel
à la Commission des affaires sociales? Est-ce cela?
M. Fréchette: Pour les affaires qui ne sont pas encore
terminées, les affaires qui sont actuellement pendantes.
M. Bisaillon: Cela ne va-t-il pas à rencontre, M. le
ministre, de ce qu'on a discuté quand on a parlé de la nouvelle
commission? Ne nous aviez-vous pas dit que toutes les causes qui étaient
à la Commission des affaires sociales seraient
transférées, de même que le personnel?
M. Fréchette: C'est effectivement ce que j'ai dit au
moment où on a longuement discuté du transfert à la
Commission des affaires sociales. Le seul embêtement - et il pourrait
être de taille - est que si cette loi entre en vigueur au mois d'octobre,
de novembre ou de décembre, qu'est-ce qui arrive des causes qui
attendent leur tour à la Commission des affaires sociales? Est-ce qu'on
va suspendre l'audition de ces causes jusqu'à ce que la présente
loi soit en vigueur?
M. Bisaillon: Est-ce que le ministre est en train de me dire -
c'est une expression qu'il utilise beaucoup - que l'article 542 c'est juste
pour couvrir un trou ou une période qui pourrait être vide, pour
combler un vide, mais qu'une fois que la loi sera en vigueur, tout le bassin
des causes qui sont actuellement devant la CAS va être
transféré à la nouvelle commission d'appel?
M. Fréchette: Non, ce n'est pas ce que je suis en train de
dire au député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: C'est dommage parce que c'est cela que vous nous
aviez promis.
M. Fréchette: Est-ce que j'ai droit à une
défense pleine et entière?
M. Bisaillon: Oui. Je voudrais vous assurer qu'il y aura
même apparence de justice.
M. Fréchette: Cela m'inquiète sérieusement,
M. le Président. Écoutez, ce dont je crois me souvenir, lorsqu'on
a fait la discussion sur cela et après qu'on m'eut donné le temps
et l'occasion d'en rediscuter aux endroits où ce devait être
discuté, c'est essentiellement de la situation suivante. La
décision a été prise, au plan du principe, de
procéder effectivement au transfert de la division de la Commission des
affaires sociales qui entend les matières de réparation en
accident du travail vers la nouvelle commission d'appel. Si vous me demandez,
au plan administratif, au plan de la concrétisation d'une situation
comme celle-là quand tout cela va être réalisé, moi
ni ce soir ni demain ni la semaine prochaine, je ne serai en mesure de vous
dire quand cette échéance va se produire. Par exemple, est-ce que
les fonctionnaires qui seraient touchés par une mesure comme celle-ci
vont accepter une mutation? Par exemple, est-ce qu'il n'y aura pas un, deux,
cinq ou plusieurs d'entre eux qui diront: Non, moi, la mutation ne
m'intéresse pas?
Une autre argumentation, c'est qu'on ne peut pas, par une disposition
législative, régulariser cette situation tant et aussi longtemps
que sur le plan administratif les modalités n'auront pas
été arrêtées pour tous les intéressés,
tant qu'on n'aura pas déterminé les modalités en vertu
desquelles ce devra être fait. Pour ces motifs, je pense qu'il nous faut
conserver la juridiction de la Commission des affaires sociales tant et aussi
longtemps que toute l'opération n'aura pas été
concrétisée. (21 h 30)
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je trouve que c'est quand même un point
important parce que c'est là qu'on a la première occasion de voir
comment, effectivement, ce qui nous avait été dit pourrait se
concrétiser. Je ne dis pas que c'est nécessairement là que
cela doit se faire, mais cela nous permet au moins de savoir si cela va se
faire. Ce que je comprends des paroles du ministre c'est qu'on va partir avec
le souhait exprimé...
M. Fréchette: Pas le souhait.
M. Bisaillon:... la décision ou l'orientation - ce qui
serait plus simple, plus
vrai, l'orientation - sans avoir de garantie que la loi va le
prévoir, même dans une disposition générale.
Rappelons-nous, M. le Président, les discussions qu'on a eues
autour de la commission d'appel. Rappelons-nous aussi les interventions que
j'ai faites, une fois qu'on a eu un certain nombre de garanties du ministre. On
avait clairement indiqué qu'à partir du moment ou le ministre
avait répondu à un certain nombre d'objections qui pouvaient
s'attacher à la création d'une nouvelle commission d'appel, il
fallait reconnaître que les objections étaient moins nombreuses.
On avait fait du côté de l'Opposition un certain nombre de
demandes auxquelles le ministre avait répondu, qui étaient, je
voudrais le rappeler! nomination du président et des
vice-présidents par un autre mécanisme que celui qui était
prévu, c'est-à-dire que cela relève du ministère de
la Justice. Deuxièmement, l'autonomie financière de la commission
d'appel. Troisièmement, le transfert du personnel et des causes. Il y
avait deux ou trois autres petits... Que cela soit discuté aux
crédits du ministère de la Justice, etc.
Sur les gros points, on s'est rendu compte ce matin qu'à
l'article 518. 1, ce n'était pas aussi clair que ça. Je comprends
que c'est en suspens et que la discussion se poursuit, mais c'est la même
chose pour le cas qu'on discute actuellement. Il y a une volonté ou une
orientation prise par le gouvernement et annoncée par le ministre qui
est de dires On va effectivement tenter de faire le transfert du personnel. Si,
au plan administratif, la loi ne prévoit pas à un moment
donné que quand il sera transféré, les causes vont suivre,
qu'est-ce qui va se produire? D'abord, si cela ne se produit pas, qu'est-ce qui
arrive? De deux choses l'une. Premièrement, on n'aura pas répondu
à l'argument qui a été soulevé maintes fois par les
membres de la commission et par le juge Poirier. Qu'est-ce qui arrive lorsqu'un
même individu est pris avec une cause devant la Commission des affaires
sociales et une autre qu'il va devoir faire traiter par la commission d'appel?
Il va y avoir des dédoublements de dossiers et de démarches.
Deuxièmement, il y a fort à parier que si les causes restent
à la Commission des affaires sociales, les gens vont rester aussi. Les
gens vont rester jusqu'à épuisement du rôle qui sera
là, à la Commission des affaires sociales. Entre-temps la
nouvelle commission d'appel sera obligée de s'organiser et d'aller
chercher du personnel. On va arriver en fin de compte avec du monde de trop
quelque part. Je pense que c'est plus qu'une question de détail, c'est
une question de fond. D'abord, c'est une question de principe. Ce pourquoi on
voulait qu'il y ait un transfert, c'était aussi pour assurer que
l'expertise qui avait déjà été accumulée au
niveau de la Commission des affaires sociales soit transférée
à la nouvelle commission. En plus, on voulait aussi que le
fonctionnement soit plus équilibré. Ce n'est pas une question de
détail.
Si le ministre me dit: L'article 542, c'est juste pour combler un vide
dans le temps qui pourrait se produire, ça va. Mais est-ce qu'il va y
avoir quelque part un article à ce moment qui va nous dire qu'à
partir du moment où le transfert du personnel jugeant actuellement les
causes d'accidents du travail à la Commission des affaires sociales sera
passé à la nouvelle commission, le rôle va suivre? Si le
ministre n'est pas prêt à nous dire cela dans la loi et à
fixer le moment où cela va se faire, c'est-à-dire le moment
où le personnel va être transféré, disons-nous
clairement que cela ne se fera jamais. Si on laisse les causes là, les
gens qui sont là pour les entendre actuellement pourquoi muteraient-ils?
Le juge nous a expliqué qu'ils en avaient pour deux ans. Alors ils vont
rester là pendant deux ans. Dans deux ans, qu'est-ce qu'on va avoir? On
va avoir une nouvelle commission d'appel qui, entre-temps, va s'être
organisée, va être allée chercher le personnel que cela lui
prend et qui n'aura plus besoin après cela du personnel de la Commission
des affaires sociales. L'expertise, on l'aura perdue. Si un certain nombre sont
des fonctionnaires là-dedans, on sera, encore une fois, avec des
employés en surplus, sans affectation, et le gouvernement continuera
dans ses crédits à vouloir les réduire de 0, 9% par
année.
Présentement il y en a qui travaillent et qui veulent travailler.
Faisons-les travailler et ne nous arrangeons pas pour que dans deux ans il n'y
ait pas de travail. Ne réduisons pas les effectifs et utilisons-les.
M. Cusano: Le député de Beauharnois est d'accord
avec le député de Sainte-Marie.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que je peux avoir un
consentement pour que le député de Beauharnois me remplace pour
quelques minutes?
M. Bisaillon: Très certainement, M. le Président,
avec grand plaisir.
Le Président (M. Lavigne): On va suspendre cinq minutes,
s'il vous plaît. Suspendu pour cinq minutes.
M. Lincoln: M. le Président, avant que vous suspendiez
j'aurais un requête à faire au ministre. Vous savez, on a eu une
longue journée, on a fait beaucoup de travail. Nous, on part en avion,
on aimerait avoir le temps de nettoyer un peu nos papiers avant de partir,
serait-il possible de finir ce soir à 21 h 45 ou 21 h 50?
M. Fréchette: Dans ces conditions, aussi bien terminer
tout de suite, M. le Président.
M. Lincoln: On a fait un bon bout de chemin aujourd'hui, on ne
finira pas ce soir.
Le Président (M. Lavigne): Selon le consentement des
membres de la commission, le président est bien prêt à
terminer ici.
M. Bisaillon: Vous voulez dire, M. le Président, que c'est
suspendu sine die.
M. Fréchette: Sine die. Nonobstant toute autre
considération.
Le Président (M. Lavigne): Sine die.
M. Gagnon: Est-ce qu'on revient mardi? Mardi matin?
Le Président (M. Lavigne): Mardi matin à 10
heures?
M. Fréchette: Pas mardi matin.
M. Gagnon: Ah bon!
Une voix: On n'a pas eu d'avis.
M. Gagnon: D'accord, c'est sine die.
Le Président (M. Lavigne): Est-ce qu'on annonce qu'on
revient mardi à 10 heures ou après l'avis de la Chambre?
Une voix: II y a deux autres commissions.
M. Gagnon: Celle-ci est suspendue sine die.
Le Président (M. Lavigne): Nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 21 h 38)