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(Seize heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Dauphin): Je déclare donc la
séance de la commission de l'économie et du travail ouverte.
Hier, lors de l'ajournement de nos travaux, nous en étions rendus - vous
me corrigerez si je fais erreur - à l'annexe I, la section IV, je crois,
où le député de Sainte-Marie voulait proposer un
amendement. Juste avant d'aborder le sujet, je demanderais au secrétaire
de faire part aux membres de la commission de certains remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Il n'y a qu'un
seul remplacement. M. Pagé (Portneuf) est remplacé par M. Polak
(Sainte-Anne).
M. Polak: C'est une amélioration.
Une voix: Sensible.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
secrétaire.
M. Polak: J'accepte.
M. Bisaillon: Ne courez pas après les coups.
M. Fréchette: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Fréchette: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): Messieurs, à l'ordre! La
parole est au ministre.
Annexes (suite)
M. Fréchette: Comme vous venez de l'indiquer, M. le
Président, nous en sommes à cette annexe I, plus
précisément à la section IV, et le député de
Sainte-Marie a attiré notre attention sur la description de deux
maladies de même que des caractéristiques du genre de travail qui
y sont reliées.
La première maladie dont il nous a parlé, c'est celle que
l'on retrouve décrite, M. le Président, au paragraphe 6 de la
section IV, décrite dans le texte actuel de la façon suivante:
"Maladie causée par les vibrations d'un outil manuel"; et quant au genre
de travail, on précise qu'il s'agit d'un travail impliquant
l'utilisation d'un outil manuel qui crée des vibrations.
Alors, la suggestion que l'on pourrait faire au député de
Sainte-Marie et à l'ensemble des membres de la commission, ce serait
purement et simplement de biffer les termes "d'un outil manuel". On pourrait
dire strictement: "maladie causée par les vibrations".
M. Bisaillon: Cela a de l'allure.
M. Fréchette: Et quand on se retrouverait à la
description des genres de travail, on dirait tout simplement: un travail
impliquant des vibrations. Je vais vous remettre un texte, M. le
Président, qui reflète ce dont je viens de parler.
Le Président (M. Dauphin): Un instant, M. le ministre.
M. Fréchette: II y a des copies ici, également.
M. Grégoire: Vous prenez des risques de même.
M. Bisaillon: Toi, mêle-toi pas de cela!
Le Président (M. Dauphin): Messieurs, la proposition
d'amendement vise à remplacer le paragraphe 6 de la section IV par le
suivant: 6. Maladie causée par les vibrations: un travail impliquant des
vibrations.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'amendement est adopté.
M. le ministre.
M. Fréchette: L'autre proposition, M. le Président,
c'est la description de la maladie que l'on retrouve au paragraphe 2:
Lésion musculo-squelettique se manifestant par des signes objectifs
(bursite, tendinite, ténosynovite).
M. Bisaillon: Ténosynovite.
M. Fréchette: En tout cas, un coup d'oeil nous permettra
de voir très précisément ce dont il s'agit. Quant au genre
de travail, c'est un travail impliquant des répétitions de
mouvements ou de pressions
sur des périodes de temps prolongées. Ce que le
député de Sainte-Marie nous a suggéré, c'est
d'ajouter "secondaires à des mouvements répétés ou
des pressions répétées".
La conclusion à laquelle j'en arrive, M. le Président, si
on retenait la suggestion du député de Sainte-Marie, c'est qu'on
procéderait, par la même occasion, à limiter à
certains critères conditionnels l'existence possible de la maladie qui
est décrite. Notre prétention, à tort ou à raison -
je le signale pour qu'on puisse l'évaluer - c'est que ladescription que l'on retrouve à l'article 2, autant de la maladie
elle-même que des genres de travail, c'est moins limitatif en termes de
conditions devant exister pour que la maladie existe que ce que nous
suggère le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ...je veux juste souligner que le fait de mettre
entre parenthèses bursite, tendinite, ténosynovite, cela pouvait
porter à la limitation. C'était juste cela. Je proposais juste de
mettre un point après le mot "objectifs".
M. Fréchette: M. le Président, le BIT et l'OIT en
sont venus à la conclusion qu'à l'égard du genre de
maladies dont on parle et dans l'état actuel de la science, il n'existe
que les trois maladies qui sont identifiées ici. Cela ne peut pas
être limitatif parce que cela complète l'ensemble des maladies qui
peuvent exister à cet égard. Acte de foi?
M. Bisaillon: Acte de foi.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que vous avez un
amendement à lire, M. le ministre?
M. Fréchette: Finalement, il n'y a pas d'amendement
à l'article 2, M. le Président. C'est à l'article 6...
Le Président (M. Dauphin): ...qu'on a adopté.
M. Fréchette: C'est ça.
Le Président (M. Dauphin): Alors, nous abordons maintenant
l'annexe...
M. Bisaillon: M. le Président, toujours dans l'annexe I
à la section V, il est question des maladies, irritations et allergies
respiratoires.
M. Fréchette: Où trouve-t-on cela?
M. Bisaillon: Aux paragraphes 7 et 8. Alors, on parle
d'alvéolite allergique extrinsèque et d'asthme bronchique. Dans
le règlement actuel, les définitions sont différentes. Le
règlement actuel parle d'agent sensibilisant ou irritant, alors que dans
le texte actuel on ne parle que d'agent spécifique sensibilisant.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Fréchette: C'est vrai, M. le Président, que les
deux textes sont tels que vient de nous les décrire le
député de Sainte-Marie, mais je vais lui répéter ce
que j'ai dit è la section IV. Il nous semble que la description que l'on
retrouve dans le règlement actuel est plus limitative quant aux
conditions qui doivent exister pour qu'il y ait diagnostic de ce genre de
pathologie que ce que l'on retrouve à la section V aux nos 7 et 8,
autant dans la description de la maladie que dans les genres de travail.
M. Bisaillon: Est-ce que le règlement actuel a posé
des problèmes quant à son interprétation? (16 h 30)
M. Fréchette: Je ne serais pas en mesure, M. le
Président, de répondre dans l'affirmative ou dans la
négative à la question que pose le député de
Sainte-Marie. C'est une chose qu'on pourrait très certainement savoir.
Mais il me semble encore une fois, à la seule lecture des deux textes
devant lesquels nous sommes, que la description que l'on retrouve dans le
règlement actuel est beaucoup plus sérieusement balisée
quand, par exemple, on parle d'agents sensibilisants ou irritants reconnus.
Alors, la première obligation qui s'impose à celui qui
prétendrait être atteint de ce genre de maladie professionnelle,
c'est d'arriver à faire la preuve qu'il s'agit d'un irritant ou d'un
sensibilisant reconnu. C'est un premier fardeau de preuve. Alors que dans la
description telle qu'on la retrouve à la section V, il n'est pas
question de se référer spécifiquement à un irritant
plus qu'à un autre, ni non plus à l'obligation de faire lapreuve du caractère sensibilisant ou irritant de l'agent dont on
parle.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je voudrais faire une remarque au ministre
sur la section V, le no 1. Il y a bien des problèmes qui sont
causés par le phénomène suivant: c'est qu'un type qui
décède d'amiantose, dans bien des cas, dans un grand nombre de
cas, le verdict médical va être le suivant: c'était une
maladie cardiaque, le coeur s'est arrêté. On explique que le coeur
s'arrête justement
parce que les poumons sont tellement bourrés d'amiantose qu'ils
ne remplissent plus adéquatement leurs fonctions, qu'ils font forcer le
coeur. Quand on rend un verdict au décès, au lieu de dire
"décédé d'amiantose", on va dire "c'est un arrêt du
coeur".
Je me demande si, en définissant les maladies ici, on ne pourrait
pas inclure, dans le cas de l'amiantose, les effets secondaires de celle-ci,
lesquels sont très importants lorsqu'il s'agit d'un décès,
c'est-à-dire les effets sur le coeur. Le ministre doit être au
courant de tous ces cas qui se produisent. Il a dû y avoir des cas. C'est
quelque chose qu'on retrouve assez fréquemment.
M. Fréchette: Oui, effectivement. Il y a eu des
phénomènes nombreux de la nature de ceux dont nous parle le
député de Frontenac. Il y a un phénomène, par
ailleurs, qu'on ne doit pas perdre de vue quand on regarde la description des
maladies professionnelles que l'on retrouve en annexe de la loi. Les maladies
qui sont décrites et identifiées, avec les genres de travail qui
peuvent les occasionner, sont des maladies pour lesquelles il existe une
présomption qu'elles ont été contractées à
l'occasion du travail et qu'elles sont donc des maladies professionnelles. Dans
les autres cas comme, par exemple, le cas que soulève le
député de Frontenac, ce n'est pas parce que ce n'est pas
décrit dans l'annexe qu'il n'est pas possible de faire la preuve qu'il
s'agit effectivement d'une maladie professionnelle. La différence qu'il
y a entre les deux, c'est que, dans un cas, il y a une présomption et,
dans l'autre cas, il y a obligation de faire la preuve. Dans des cas où
la preuve serait faite qu'il s'agit d'une maladie professionnelle, il n'y a
rien qui empêcherait, à partir de ce moment-là, que l'on
ajoute à la liste qu'on retrouve ici la maladie pour laquelle la preuve
a été faite qu'il s'agit d'une maladie professionnelle.
Le Président (M. Dauphin): II n'y a pas d'autres
interventions? M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce que cela veut dire, M. le ministre, que,
à chaque fois qu'il y a un cas d'arrêt du coeur parmi ceux qui
travaillent dans ces industries, il faut les aviser d'avance et dire: Vous
êtes mieux de faire une autopsie pour constater que, peut-être,
c'est le résultat de l'amiantose? Est-ce qu'il faut faire circuler une
sorte de nouvelle parmi les ouvriers qui sont sur une base permanente dans ces
industries, c'est-à-dire que, lorsque le médecin donne à
la veuve un certificat d'arrêt du coeur - "heart attack", je ne sais pas
- il faut examiner cette situation par le moyen d'une autopsie? Comment faut-il
procéder?
M. Fréchette: M. le Président, c'est dommage qu'on
n'ait pas eu la visite du député de Sainte-Anne avant aujourd'hui
parce que c'est le genre de phénomène dont on a beaucoup
parlé. Je lui dirai que, dans l'état actuel de la loi, les
dispositions sont telles qu'elles imposent au conjoint survivant l'obligation
de faire la preuve que le décès a été causé
par une maladie professionnelle, dans ce cas-ci spécifiquement,
l'amiantose. La loi a été modifiée et fait maintenant
reposer le fardeau de la preuve sur l'employeur ou alors sur la Commission de
la santé et de la sécurité du travail, selon que c'est
l'un ou l'autre des deux qui entreprend la contestation. Je pense que, par
cette disposition, qui est tout à fait à l'inverse du
phénomène qui existe dans l'état actuel de la loi, le
problème que nous soulève le député deSainte-Anne devrait être réglé.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je voudrais ajouter une explication pour le
ministre pour savoir s'il ne trouverait pas une solution à cela. Ce qui
se produit dans la majorité des cas, c'est que celui qui est atteint
d'amiantose, qui est déclaré comme tel, qui a été
indemnisé et tout, à 20 %, supposons - c'est déjà
énorme s'il a les poumons attaqués à 20 %, c'est une
incapacité totale permanente - s'il décède deux ans
après avoir été déclaré amiantosé, le
gros problème là-dedans, c'est que le conjoint survivant n'est
pas toujours en mesure de savoir exactement quoi faire. D'abord, l'autopsie
répugne en général. Les conjoints survivants, je vous dis,
ne pensent pas à l'autopsie et cela leur répugne. Or, pour
arriver à faire la preuve, il faut une autopsie. Et la famille voit cela
d'un mauvais oeil.
Un autre point, c'est que le conjoint survivant - dans la
majorité des cas, cela fait deux ans que son mari est retiré du
milieu du travail - n'a plus l'aide du syndicat ou des agents du syndicat pour
lui indiquer toute la procédure à suivre ou les processus pour
avoir l'indemnité du conjoint survivant. C'est ie problème qui
existe pour ceux-là. C'est un double problème. L'autopsie est une
chose qui n'est pas toujours sue, qu'on ignore, qui répugne. Et le
fardeau de la preuve incombe au conjoint survivant.
M. Fréchette: Non, mais non. C'est très
précisément ce que je viens de dire au député de
Sainte-Anne.
M. Grégoire: Pour le décès?
M. Fréchette: D'abord, quand le député de
Frontenac dit que, lorsqu'un travailleur est retiré de son milieu de
travail, qu'il a été déclaré amiantosé,
qu'il est absent depuis
deux ou trois ans, n'a pas ou ne peut pas avoir recours à son
syndicat, je dois lui dire, par expérience personnelle, que les
syndicats continuent de s'occuper des gens qui ont été malades
professionnellement, même si cela fait 20 ans qu'ils sont retirés
du milieu du travail. Je vous parle à partir d'une expérience
personnelle.
Deuxièmement, je viens d'expliquer au député de
Sainte-Anne, du mieux que je pouvais - cela fait longtemps qu'on explique des
choses, mais je vais essayer de me reprendre - que, dans l'état actuel
de la loi, lorsque arrive un décès dans les circonstances que
nous explique le député de Frontenac, le fardeau de la peuve
incombe au conjoint survivant: il doit convaincre ou démontrer à
la Commission de la santé et de la sécurité du travail que
le décès est occasionné par la maladie professionnelle de
l'amiantose. Cela implique, comme l'a dit le député de Frontenac,
l'obligation de faire l'autopsie, un mécanisme qui répugne
à bien du monde, on le sait; ce qui implique également - et qui
impose à la veuve généralement, parce que, quand on parle
de conjoint dans ces cas-ci, c'est généralement la veuve - de
faire une autre série de démarches pour obtenir des
renseignements d'ordre médical que, plus sauvent qu'autrement,
jusqu'à maintenant, elle avait des difficultés
considérables à obtenir ou qu'elle n'obtenait pas du
tout.
Qu'est-ce que la loi dit maintenant, et on pourra identifier l'article
très précis du renversement de la présomption? On dit
maintenant que, lorsqu'un travailleur, après avoir été
déclaré malade professionnel, souffrant d'une maladie pulmonaire
professionnelle ou n'importe quel autre genre de maladies professionnelles,
après que le diagnostic a été posé, que les recours
d'appel ont été épuisés et que la décision
finale a confirmé l'existence d'une maladie pulmonaire professionnelle,
peu importe le délai après, s'il arrive un décès,
il y a une présomption que le décès est occasionné
par la maladie professionnelle.
M. Grégoire: Quel article?
M. Fréchette: L'article précis, de mémoire,
c'est l'article 94. C'est exactement la situation inverse. Le fardeau de la
preuve incombe maintenant à la Commission de la santé et de la
sécurité du travail. Ce qu'on dit, cependant - on va comprendre
pourquoi -c'est que, si la Commission de la santé et de la
sécurité du travail entreprenait de contester la
réclamation qui pourrait lui être transmise, à la suite de
cette présomption dont je viens de parler, et qu'elle requérait
l'autorisation de procéder à l'autopsie, cette autorisation doit
lui être donnée, à la CSST ou à l'employeur qui
déciderait de contester. L'article 94 est à cet effet.
M. Grégoire: Alors, à ce moment, la veuve est
obligée de permettre l'autopsie.
M. Fréchette: Elle aurait droit de ne pas donner
l'autorisation. À ce moment, elle ne perd pas ses droits, sauf que le
jeu de la présomption, convenez avec moi qu'il ne peut pas exister dans
des circonstances comme celles-là, parce qu'il n'y a pas de moyen de
preuve à la disposition de celui qui entreprendrait de contester, comme
il a le droit de le faire. Il n'y a aucun moyen de preuve pour renverser la
présomption. Alors, la conjointe qui dirait: Non, je ne veux pas donner
d'autorisation pour les fins d'une autopsie, personne ne pourrait lui contester
ce droit. Personne ne pourrait non plus lui contester le droit de
présenter sa réclamation, mais, dans ces circonstances, ce
conjoint serait obligé de faire la preuve des prétentions qu'il
a.
Le Président (M. Dauphin): Merci, messieurs. Est-ce que
l'annexe I telle qu'amendée est adoptée?
M. Bisaillon: Adopté. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. J'appelle
maintenant l'annexe II. Est-ce que l'annexe II est adoptée?
M. Bisaillon: Adopté sur division.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division.
J'appelle maintenant l'annexe III. Le ministre a un amendement qui se lit comme
suit: Ajouter, dans le titre de l'annexe III, après le mot
"indemnité", le mot "forfaitaire". Il n'y a pas d'intervention? Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'annexe III telle qu'amendée est adoptée?
M. Bisaillon: Sur division.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division. Je
crois qu'il y a un autre amendement présenté par le ministre qui
prévoit une nouvelle annexe, l'annexe III.I, dont je vous fais lecture:
Ajouter, après l'annexe III, l'annexe suivante: "Annexe III.l:
Indemnité temporaire au conjoint du travailleur
décédé (article 99.1)" III.l en chiffres arabes.
M. Bisaillon: En chiffres arabes.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que les membres de la
commission...
M. Fréchette: Tout à fait en haut de la
feuille.
Le Président (M. Dauphin): ...ont l'amendement?
M. Bisaillon: Je n'ai pas le texte. M. Grégoire:
Moi non plus.
Le Président (M. Dauphin): C'était dans la pile
initiale, à ce qu'on me dit.
M. Fréchette: M. le Président, c'est une annexe
qu'on est obligé d'ajouter à celle qui était
déjà là uniquement et strictement pour prévoir les
mécanismes qu'on a retenus pour le conjoint survivant qui va pouvoir,
par "phasing out", continuer de recevoir une rente pendant les périodes
de temps qui sont indiquées dans l'annexe.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté? L'amendement est adopté. J'appelle maintenant l'annexe
IV, en chiffres romains toujours.
M. Fréchette: II n'y a pas d'amendement à l'annexe
IV, M. le Président, je ne pense pas.
Le Président (M. Dauphin): Pas à notre
connaissance, M. le ministre. Est-ce que l'annexe IV est adoptée?
M. Grégoire: À l'annexe III, c'est ce que vous avez
expliqué l'autre jour. Après un an, deux ans, trois ans, deux
ans, c'est le montant forfaitaire qui est donné.
M. Fréchette: Voilà!
M. Grégoire: C'est d'accord.
M. Fréchette: Article 99.1. Est-ce que l'annexe IV est
adoptée, M. le Président?
M. Cusano: Adopté. M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): L'annexe IV est adoptée.
J'appelle maintenant l'annexe V, en chiffres romains.
M. Bisaillon: Vous dites: commission d'appel. (16 h 45)
M. Fréchette: Oui, c'est cela. J'ai un amendement ici pour
modifier cela. Voici, M. le Président. Évidemment, on a
changé le nom de la commission d'appel; on l'appelle maintenant la
Commisssion d'appel en matière de lésions professionnelles.
Le Président (M. Dauphin): Alors, il est proposé un
amendement du ministre, à l'annexe V, qui se lit comme suit: Remplacer,
dans la troisième ligne du texte de l'annexe V, les mots "santé
et de sécurité du travail" par les mots "lésions
professionnelles". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Cusano: Sur division.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division.
Est-ce que l'annexe V, telle qu'amendée, est adoptée?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
M. Cusano: Sur division.
Le Président (M. Dauphin): J'appelle l'annexe VI.
M. Fréchette: Le même genre d'amendement technique,
M. le Président. Remplacer les mots "santé et de
sécurité du travail" par les mots "lésions
professionnelles".
Le Président (M. Dauphin): Alors, proposition d'amendement
à l'annexe VI: Remplacer, dans la troisième ligne du texte de
l'annexe VI, les mots "santé et de sécurité du travail"
par les mots "lésions professionnelles". Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Cusano: Sur division.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division.
Est-ce que l'annexe VI, telle qu'amendée, est adoptée?
M. Cusano: Sur division. M. Bisaillon: Sur division.
Le Président (M. Dauphin): Sur division. J'appelle
l'annexe VII.
M. Cusano: Un commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Viau.
M. Cusano: II n'y a pas d'amendement à l'annexe VII?
M. Fréchette: Oui, il y a un amendement, M. le
Président.
M. Cusano: Ah bon!
M. Fréchette: C'est l'amendement ou la proposition de
supprimer purement et
simplement l'annexe VII. On a, hier, convenu que les articles 524 et 525
étaient abrogés, n'existaient plus. Alors, l'échelle
correspondante ne doit plus exister non plus.
M. Cusano: Un instant.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Viau.
M. Cusano: La capitalisation des rentes de moins de 100 $,
comment est-ce que cela va être fait?
M. Fréchette: C'est dans la loi actuelle.
M. Cusano; Ah bon! Est-ce qu'il y a une référence
dans la loi actuelle...
M. Fréchette: II y a une table, oui. M. Cusano:
...à la table? Oui. M. Fréchette: Oui.
M. Cusano: II y a autre chose aussi. Je pensais que cela avait
été retiré à cause des erreurs qui avaient
été faites du côté des ministériels, quand
ils s'étaient servis de cette table pour leurs discours en
deuxième lecture.
M. Fréchette: Vous avez le droit de penser ce que vous
voulez.
M. Cusano: C'est bien!
M. Bisaillon: Ils l'ont mis dans la cassette. Là, il va
falloir qu'ils l'enlèvent de celle-ci.
M. Lincoln: Ce sera pour la troisième lecture.
M. Cusano: Vous pouvez déchirer cela, mais, si vous vous
en servez, n'oubliez pas de multiplier par quatre.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement du
ministre est adopté, à l'effet de biffer l'annexe VII?
M. Bisaillon: Adopté.
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
M. Fréchette: Maintenant, M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Fréchette: ...à cause des options qu'on a
retenues pour les conjoints survivants, les trois options qui existent dans la
loi, une option qu'on appelle de redistribution, une autre de nivellement et
une troisième qui est l'option des dispositions actuelles de la loi, il
nous faut prévoir que, possiblement, des conjoints survivants opteront
pour ou bien la redistribution, ou alors pour le nivellement. Alors, il faut
prévoir les facteurs à partir desquels ces options seront
exercées. Il faut, évidemment, les annexer à la loi aussi,
dans les deux cas, ce qui ferait les annexes VIII et IX. On n'en a pas de copie
plus que cela...
M. Lincoln: On en a eu.
Le Président (M. Dauphin): On en a ici.
M. Fréchette: Ah: vous l'avez déjà!
M. Lincoln: Est-ce que je pourrais faire un commentaire?
Le Président (M. Dauphin): Oui, d'ailleurs, ce n'est pas
adopté encore. M. le député de Nelligan.
M. Lincoln: M le ministre, nous convenons que ce sont des
facteurs actuariels qui sont très techniques, etc. L'affaire, c'est que
réellement on est obligé de les accepter à leur valeur
parce qu'il nous est impossible de les vérifier. On n'a pas les
connaissances.
Qu'est-ce qui . arriverait si, par exemple... Comme vous le savez, on a
admis de mettre dans le procès-verbal tous les calculs, les exemples que
nous avons cités, que nous avons présentés aux gens qui
étaient là le jour qu'on a discuté l'article 530. Est-ce
qu'on peut tenir pour acquis que ces chiffres ont été
vérifiés à la loupe, pour correspondre exactement à
ces exemples, et qu'en acceptant cela, un jour, quand on mettra les facteurs
à côté des exemples, cela coïncidera. Parce qu'une
différence de facteurs pourrait...
M. Fréchette: M. le Président, je comprends fort
bien la préoccupation du député de Nelligan que je
partage, d'ailleurs, à cet égard. Sa question est essentiellement
de me demander si on peut avoir l'assurance que toutes les vérifications
ont été faites et que ce que l'on retrouve dans l'une et l'autre
des deux annexes correspond véritablement à la
réalité des choses. Je lui dirai, M. le Président, que
c'est très précisément à partir des critères
dont il vient de nous parler que ces évaluations ont été
faites. Elles ont été faites également à partir des
exemples qu'on a utilisés pour...
M. Lincoln: Oui, c'est cela que je voulais savoir.
M. Fréchette: C'est cela. Tout ce qui est là a
été fait à partir d'exemples qui ont été
utilisés pour des discussions qu'on a eues sur d'autres...
M. Lincoln: Ou, plutôt, les exemples ont été
faits à partir des facteurs. Une minute, M. le Président, j'ai
une autre brève question au ministre.
Le Président (M. Dauphin): Oui, M. le
député.
M. Lincoln: J'ai une autre brève question au ministre et
vous pourrez répondre aux deux ensemble. Si, par exemple, au cours de la
pratique de cette loi, il arrivait qu'on constate qu'il y a un ou plusieurs
facteurs qui, par simple erreur dactylographique ou une erreur actuarielle
quelconque, doivent être changés, quel serait le mécanisme
pour changer quelque chose comme cela? Si, par exemple, un facteur avait
été mal cité et avait causé la réduction
d'une rente, est-ce que ce serait corrigé rétroactivement?
Pouvez-vous nous dire quel est le mécanisme pour changer ces choses?
M. Fréchette: Effectivement, M. le Président, dans
la seule impression d'une loi, par exemple, il peut se glisser ce genre
d'erreur technique dont parle le député de Nelligan. À
l'annexe VIII, le premier chiffre que l'on retrouve vis-à-vis 64, dans
la colonne "âge", n'est manifestement pas 1.466, c'est 11.466.
M. le Président, ce genre de situation peut effectivement
exister. Cette situation, serait-elle causée par une erreur d'impression
ou pour n'importe quel autre motif et devrait-elle déboucher sur un
préjudice qui serait créé à quelqu'un qui a
décidé, par exemple, à partir du calcul qu'il a fait, de
se prévaloir d'une autre option, la façon de la corriger, c'est
évidemment par un amendement à la loi, parce que l'annexe fait
partie de la loi, ou bien par le phénomène du projet de loi
omnibus deux fois par année, avec effet rétroactif, ou par un
autre mécanisme législatif que j'aurais un peu de
difficulté à identifier. Mais, manifestement, sur le plan des
principes, si un préjudice était fait à quelqu'un à
cause d'une erreur de la nature de celle dont on parle, il faut,
législativement, la corriger, ce qui a déjà
été fait d'ailleurs dans quelques situations que j'ai à la
mémoire.
M. Lincoln: C'est-à-dire qu'une annexe comme celle-ci, la
seule de la loi qui ait autant de chiffres et qui soit aussi longue, avant que
la loi soit sanctionnée et imprimée, va recevoir encore plus
d'attention que les autres. Vous avez trois ou quatre chiffres et cela se
détache beaucoup plus facilement.
M. Fréchette: Je suis d'accord avec le
député de Nelligan, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Frontenac, vous avez demandé la parole.
M. Grégoire: On nous avait remis aussi, pour la
troisième des trois options en vertu de l'article 529.1, un tableau. M.
Bernier doit se rappeler ce tableau qu'il nous a remis pour la troisième
option. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu que ce tableau soit publié en
annexe?
M. Fréchette: Le tableau dont nous parle le
député de Frontenac est très précisément
celui qui a été préparé lorsque nous avons
discuté cet article de la loi au moment où nous avions des gens
qui étaient particulièrement intéressés par le
phénomène de cette troisième option, qui a
été finalement celle qu'ils ont retenue. Je signalerais au
député de Frontenac que ce tableau contient des exemples de
situations factuelles de ce que serait l'indemnité à laquelle un
conjoint aurait droit dans telle et telle situation.
Ici, dans les annexes dont on parle ou dans les autres annexes qu'on
vient d'adopter, il s'agit de l'énumération de différents
facteurs à partir desquels le calcul de l'indemnité doit
être fait. Ce n'est pas du tout la même situation qui
prévaut et le tableau qu'on pourrait introduire, dont nous parle le
député de Frontenac, on pourrait en faire tout autant qu'il
existe de cas particuliers. Je ne vois pas pourquoi il faudrait incorporer cela
à la loi.
Le Président (M. Dauphin): D'accord, est-ce que
l'amendement qui prévoit l'addition de l'annexe VIII est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
M. Fréchette: Mais, M. le Président, j'ai compris
qu'on avait fait la correction, qu'on a ajouté le 1.
M. Cusano: J'ai compris cela, oui.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement qui
prévoit l'addition de l'annexe IX est adopté? Sur division. Nous
procédons maintenant, nous faisons un retour à l'article que nous
avons suspendu hier, l'article 518.1. C'est le seul article que...
Motion d'amendement
M. Bisaillon: Avant, M. le Président, d'entreprendre
l'article 518.1, il avait été
convenu, pendant le cours de nos travaux, qu'à la fin de
l'étude des articles, je pourrais proposer l'amendement que j'ai
déjà annoncé, que le secrétaire a
déjà en main, d'ailleurs, puisqu'il s'agissait de trouver un
endroit où on pourrait l'inclure. L'amendement se lit comme suit: "Toute
association de travailleurs peut exercer tous les recours que la loi accorde
à chacun des travailleurs qu'elle représente sans avoir à
justifier d'une cession de créance de l'intéressé."
L'endroit qui me semble le meilleur pour l'inclure, ce serait
après l'article 32. Je propose donc, M. le Président, un
amendement pour inclure 32.1, dont le texte serait le suivant: "Toute
association de travailleurs peut exercer tous les recours que la loi accorde
à chacun des travailleurs qu'elle représente sans avoir à
justifier d'une cession de créance de l'intéressé."
M. le Président, je me permets de ne pas faire
d'argumentation...
Le Président (M. Dauphin): Oui, M. ledéputé.
M. Bisaillon: ...puisque l'argumentation à ce sujet a
été faite en cours de travaux, qu'on s'était
échangé de part et d'autre tous les renseignements, toutes les
données concernant l'amendement. Il s'agissait pour nous d'en reporter
l'adoption pour lui trouver un endroit dans la loi où il pourrait
s'insérer. Je calcule que les discussions sont faites et qu'on pourrait
maintenant procéder à son adoption ou à son rejet.
M. Fréchette: Bon, alors...
M. Bisaillon: Mais, je préférerais que ce soit
à son adoption.
M. Fréchette: Je suis heureux du dernier membre de phrase
du député de Sainte-Marie. Cela va m'exempter de faire de
l'argumentation. Quant à moi, M. le Président, je ne pourrais,
malheureusement, concourir à l'amendement du député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Le vote.
Le Président (M. Dauphin): Alors, le vote est
demandé.
M. Bisaillon: On pourrait peut-être, par vote nominal.
C'est rejeté sur division.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement du
député de Sainte-Marie est adopté?
M. Fréchette: Non, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): L'amen- dement est
rejeté. Nous revenons donc à l'article 518.1.
Article suspendu
M. Fréchette: À l'article 518.1, M. le
Président, la situation qui prévaut quant à la discussion
des principes que l'article contient a largement été faite aussi.
Vous vous rappelez dans quelles circonstances, à cet
égard-là, nous avons suspendu nos travaux hier. Je m'étais
engagé formellement à rediscuter de cette situation, ce que j'ai
fait, M. le Président. Je veux simplement vous signaler à ce
stade-ci que vous n'aurez pas, quant à moi, en tout cas, à vous
prononcer sur la recevabilité ou la non-recevabilité de
l'amendement proposé puisque je vous propose qu'il soit retiré
purement et simplement. (17 heures)
M. Cusano: Bravo!
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre, qui est
proposeur de l'amendement, retire son amendement, ce qu'il a le droit de
faire.
M. Bisaillon; II faut qu'il demande à la commission s'il peut
retirer son amendement; il appartenait à la commission.
M. Fréchette: M. le Président, je suis quasiment
prêt à n'importe quoi pour qu'on règle le
problème.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que les membres de la
commission acceptent de retirer l'amendement du ministre?
M. Bisaillon: M. le Président...
M. Lincoln: C'est dire, en d'autres mots, qu'on revient à
l'article 249?
M. Bisaillon: Si on ne modifie pas la loi de la CSST.
M. Fréchette: On ne touche pas à l'article 249 de
la loi 17 et on tient pour acquis que la Commission d'appel en matière
de lésions professionnelles est financée strictement et
exclusivement par le gouvernement.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, vous vous attendez bien
qu'on accueille avec intérêt la suggestion que le ministre nous
fait. Je voudrais quand même me permettre quelques courts commentaires,
premièrement, sur un énoncé que le ministre vient de faire
à savoir que n'auriez pas à vous prononcer sur la question de la
recevabilité. Je tiendrais
quand même à ce que la présidence, étant
donné que c'est une demande de directive, me rende un avis
là-dessus puisque c'était, pour moi, une question qui s'est
posée au moment où on étudiait l'article 518.1, mais qui
peut se poser à n'importe quel moment des travaux d'une commission. Je
pense que c'est une décision qu'il serait important qu'on connaisse.
Au-delà du fait et avant que vous rendiez cette décision que je
vois que vous avez en main je souligne que, peu importe ce que sera cette
décision, il serait important quand même qu'on la connaisse.
Même si cette décision devait me donner raison ou me donner tort,
il reste quand même que la démarche à laquelle le ministre
s'est engagé, hier, a été faite. Je veux quand même
souligner que les députés ministériels et le ministre ont
compris l'argumentation qui avait été développée.
Ils ont même partagé, si j'ai bien compris, l'argumentation qui
avait été développée en commission.
Il nous reste cependant à passer un message à quelqu'un
qui n'est pas ici, mais je suppose qu'il y a des mécanismes
parlementaires qui peuvent acheminer ce message; il y a aussi les
députés ministériels qui peuvent le faire. Le
président du Conseil du trésor pourra toujours revenir - c'est le
souhait qu'on exprimait hier; pas le souhait, mais l'opinion qu'on exprimait
hier - avec ce problème en le présentant officiellement. Je
voudrais peut-être lui faire passer le message qu'il aura lui-même,
à ce moment-là, à faire face à une opposition qui
reposera toujours sur la même argumentation que celle qu'on a
développée hier. Pour nous, il était important de
préciser qu'au-delà de la loi 42 il y a aussi une autre loi, qui
s'appelle la loi 17, qui contient des principes et des orientations qu'un bon
nombre de députés dans cette Chambre partagent et qu'ils ne
veulent pas voir amoindrir d'aucune façon que ce soit.
J'aurais d'autres commentaires à passer aux représentants
de la CSST que je ferai à la fin des travaux de la commission, M. le
Président.
Le Président (M. Dauphin): D'accord, M. le
député de Sainte-Marie. Effectivement... Oui, M. le
député de Châteauguay.
M. Dussault: Dans le même ordre d'idées que ce que
disait le député de Sainte-Marie, mais, en fait, d'un point de
vue tout à fait contraire, il y avait effectivement une proposition, une
motion d'amendement sur la table. Vous n'aviez pas encore rendu de
décision quant à sa recevabilité et, avant même que
vous ayez eu à rendre votre décision sur la recevabilité,
le ministre a annoncé qu'il retirait son amendement. Nous avons tous
laissé entendre implicitement que nous étions d'accord avec le
retrait de cet amendement.
Or, je ne vois pas pourquoi vous auriez à rendre une
décision de recevabilité sur un amendement qui n'existe plus. Un
président de commission doit toujours rendre des décisions quand
cela va être utile immédiatement et ce que vous demande le
député de Sainte-Marie, c'est pour des fins qui n'ont pas leur
utilité immédiatement. C'est la raison pour laquelle je pense que
vous n'avez pas, M. le Président, à rendre de décision sur
la recevabilité de la motion qui n'existe plus.
M. Bisaillon: M. le Président, je tiens à vous
souligner que ce n'est pas... Hier, ce qu'on a fait, c'est une demande de
directive; une demande de directive doit trouver réponse à un
moment ou à un autre. D'abord et avant tout, dans mon intervention,
c'était une demande de directive; dans un deuxième temps, cela a
été présenté comme une question de
règlement. Mais, dans mon intervention, je vous ai adressé
dès le départ, en vous priant de m'écouter attentivement
d'ailleurs, une demande de directive. Par la suite, d'autres
députés ont pu intervenir en en faisant une question de
règlement. Même moi, j'ai pu la traiter comme une question de
règlement sur le cas d'hier, mais, au-delà de cela, il y avait
une demande de directive, à laquelle je vais demander réponse. Si
vous ne la donnez pas maintenant, je vais la demander à
l'Assemblée nationale. Il va falloir que les parlementaires sachent
à quoi s'en tenir là-dessus, pour que le gouvernement aussi sache
à quoi s'en tenir. Si on errait complètement hier, ce sera su. Si
on avait raison, cela se saura aussi. À l'avenir, dans la
préparation de projets de loi, le gouvernement n'essaiera pas de nous en
passer des petites vîtes. Et, surtout, des collègues qui n'ont pas
affaire au dossier ne s'ingéreront pas dans le dossier des autres.
M. Dussault: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: ...mon intervention valait dans la mesure où
ce qui était en cause était effectivement une décision du
président sur la recevabilité de la motion. Si c'est autre chose
qui était en cause, j'aimerais qu'on soit en mesure d'avoir clairement
la preuve que c'était bien une demande de directive. Si, effectivement,
c'est cela, je vais me plier à cela, parce que je pense que ce serait
raisonnable aussi que cela se passe comme cela. Mais je ne suis pas sûr,
M. le Président, qu'il s'agissait d'une demande de directive. Je pense
qu'il s'agissait d'abord et avant tout d'une question de recevabilité de
la motion. Mais si c'est vrai - je ne suis pas sûr, il se peut
très bien que le député de
Sainte-Marie ait raison - si c'est le cas, si c'est une demande de
directive d'abord et avant tout, je vais me plier à cela.
Une voix: Le Journal des débats. Des voix: Ahoui!
Le Président (M. Dauphin): Maintenant, messieurs, ce que
j'ai à vous proposer, c'est ceci: Est-ce que tous les membres de la
commission consentiraient à ce qu'on interprète, effectivement,
la demande du député de Sainte-Marie comme une question de
directive? Ce qui me permettrait, à ce moment-là, de...
M. Bisaillon: Quant à moi, ce que je veux, c'est avoir une
réponse et savoir dans quel sens cela allait. Je ne veux pas
nécessairement que ce soit dit maintenant. Je veux avoir la
réponse, c'est tout ce que j'ai voulu souligner. J'accepterais
facilement... D'abord, je maintiens que je vous ai dit - je pense que cela ne
peut pas être mis en doute à partir du moment où je
maintiens - en tout début d'intervention, hier soir, en vouspriant de m'écouter - vous devez vous rappeler au moins cela - que
j'allais vous demander une directive. Donc, je maintiens que j'avais fait une
demande de directive...
Le Président (M. Dauphin): Cela...
M. Bisaillon: ...qui s'est transformée, par la suite, en
question de règlement.
Le Président (M. Dauphin): C'est vrai, c'est vrai.
M. Bisaillon: J'accepterais, pour les besoins de la cause, M. le
Président, pour qu'on ne passe pas un temps indéfini
là-dessus, que l'avis que vous aviez préparé soit
envoyé à tous les membres de la commission dans la journée
qui suit. Sauf que...
M. Dussault: M. le Président...
M. Bisaillon: ...cela n'aura pas un caractère officiel. Je
pense qu'un jour ou l'autre il faudra qu'on l'ait.
M. Dussault: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: ...brièvement, ce que j'avais compris, c'est
qu'au départ ce que le député de Sainte-Marie demandait
était, en fait, une directive. Je me rappelle très bien cela. Ce
que je veux dire, c'est qu'en cours de route, dans les minutes qui ont suivi,
cela a cessé d'être une demande de directive pour être,
effectivement, une demande de décision relativement à la
recevabilité. M. le député de Sainte-Marie nous avait dit:
Si je ne suis pas capable d'avoir la réponse ici, quant à la
recevabilité, je vais faire une demande à l'Assemblée
nationale. C'est dans cet esprit que cela s'est passé. C'est pour cela
qu'il ne m'apparaît pas, M. le Président, actuellement, que ce que
nous avons sur la table, c'est resté une demande de directive, et que
c'est bien devenu une demande de décision relativement à la
recevabilité.
Dans ce sens-là, M. le Président, si j'en avais la preuve
formelle, je ne me sentirais pas obligé de donner un consentement pour
que cela soit interprété de la façon qu'il le voulait au
départ. Mais ce serait plutôt selon l'interprétation qu'on
devait lui donner à la fin du processus qui a été
entamé par le député de Sainte-Marie. Ce n'est pas que je
veuille faire des histoires avec cela, mais je pense qu'il n'y a pas
utilité de rendre une décision quand ce n'est plus
nécessaire.
Le Président (M. Dauphin): Sur la question de
règlement, M. le député de Nelligan.
M. Lincoln: M. le Président, je ne suis pas un
procédurier, en fait je connais très peu la procédure,
mais il me semble que nous sommes tous des gens de bonne foi. Si le
député de Sainte-Marie voulait avoir une directive que vous
deviez donner de toute façon, je suis sûr que le ministre n'aura
aucune objection à ce qu'on la donne aujourd'hui et qu'on la donne par
avis ensuite. Il me semble que si cela peut servir aux fins de commissions
parlementaires futures, je ne vois rien qui puisse créer des
problèmes dans l'avenir. Tout cela pour qu'on évite de continuer
un débat de procédure qui va durer des heures et où on ne
va arriver à rien. Si le ministre est d'accord, je suis tout à
fait...
M. Fréchette: M. le Président, on me demande mon
accord. Le souvenir que j'ai de la discussion qu'on a eue hier, c'est
qu'effectivement les deux demandes ont été soumises au
président. L'intervention du député de Saint-Marie a
commencé par une demande de directive, si ma mémoire est
fidèle, et tout au cours de la discussion il a amplifié - si je
peux me permettre de m'exprimer comme cela - pour dire: Maintenant, je vous
soumets...
M. Bisaillon: En même temps que le volume.
M. Fréchette: En même temps que le volume... Je vous
soumets maintenant la question de la recevabilité de l'amendement qui
est proposé. C'est dans cette même foulée qu'il nous a
indiqué que, s'il ne
pouvait pas avoir ici une appréciation sur la question de la
recevabilité, il s'adresserait à la présidence de
l'Assemblée nationale. Je pense que cela résume assez
correctement la discussion qu'on a eue hier.
M. le Président, comme le signale le député de
Châteauguay, c'était pour les fins du règlement d'une
situation très spécifique devant laquelle nous nous retrouvions.
Cette situation devant laquelle nous étions n'existe plus
maintenant.
Je viens d'entendre le député de Sainte-Marie nous
indiquer que ce qui l'intéressait d'abord, c'était de
connaître l'opinion ou la conclusion à laquelle la
présidence en était arrivée, soit à la suite de la
demande de directive, soit à la suite de la question de la
recevabilité. Il est allé plus loin en disant: Je n'aurais pas
d'objection non plus à ce que cet avis nous soit envoyé à
chacun, par écrit, par la suite. Si j'ai bien compris l'observation du
député de Sainte-Marie à cet égard, est-ce que
-c'est la question que je pose - ce n'est pas dans l'intérêt de
tout le monde, finalement, de savoir comment a été traitée
la question par la présidence et à quelle conclusion la
présidence en arrive par le moyen dont a parlé le
député de Sainte-Marie?
M. Bisaillon: Effectivement, M. le Président, je pense que
les parlementaires pourraient recevoir l'avis. Cela ne le rend pas officiel,
mais, selon la nature de l'avis, les parlementaires pourront décider de
le rendre officiel en refaisant la demande de directive à la
présidence de l'Assemblée nationale pour l'avenir.
Le Président (M. Dauphin): À la suite des
interventions des différents députés sur la question de
règlement et si cela satisfait les membres de la commission, on va faire
envoyer l'avis immédiatement, dans les prochaines heures, a tous les
bureaux des membres de la commission.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: ...je suis très impressionné par la
sagesse de votre décision, mais est-ce que je pourrais en obtenir une
copie même si je remplace un autre membre?
Le Président (M. Dauphin): Bien sûr, aucune
objection, M. le député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Dauphin): Nous procédons
maintenant à l'adoption des titres des chapitres et des sections.
M. Cusano: Est-ce qu'on pourrait vous demander une suspension de
cinq minutes, s'il vous plaît, à ce moment-ci? Je crois que le
ministre m'avait...
M. Fréchette: Je n'ai pas d'objection à vous
voir.
Le Président (M. Dauphin): La commission suspend ses
travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise à 17 h 18)
Le Président (M. Dauphin): La commission reprend ses
travaux.
M. Fréchette: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. Le ministre, je crois
qu'avant d'adopter les titres et les sections...
Modifications techniques
M. Fréchette: M. le Président, vous me voyez avec
une liasse de documents en main - je pensais bien que j'avais terminé ce
genre d'activité. Ce qui est arrivé, M. le Président,
c'est qu'on a adopté des choses rapidement et qu'on a dû - tout le
monde s'en est rendu compte - écrire des amendements sur un coin de
table à plusieurs occasions. Ce qui nous amène, après une
reconsidération préliminaire de tout ce qui a été
fait jusqu'à maintenant, à l'obligation de soumettre quatre
petits amendements d'ordre tout à fait technique qui sont tous de
même nature et qui sont de concordance. Nous allons commencer par
193.2.
M. Cusano: II faudrait le député de Bourassa pour
nous assurer...
M. Fréchette: On a eu l'aval du député de
Bourassa. Il a examiné cela et il nous a dit que son opinion
était très claire, qu'il n'y avait pas de problème
là.
M. Bisaillon: Si son opinion était très claire, ce
n'est pas rassurant!
M. Fréchette: Ce n'est pas aimable, Guyi
Le Président (M. Dauphin): Messieurs, comme premier
amendement à l'article 193.2, je lis l'amendement qui suit: Ajouter,
dans le premier alinéa de l'article 193.2 adopté, après
les mots "paragraphes 1 à 5" les mots "du premier alinéa". Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Fréchette: Un instant!
M. Lincoln: Au lieu de l'article 199, c'est bien cela, cela dit
"paragraphes 1 à 5"? Du premier alinéa de l'article 199.
M. Fréchette: C'est cela, M. le Président. Du
premier alinéa de l'article 199.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'il y a des demandes
d'intervention sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté? M.
le député de Nelligan.
M. Lincoln: On veut vérifier 199 pour voir...
Le Président (M. Dauphin): D'accord, M. le
député.
M. Lincoln: D'accord. Adopté. Une voix:
Adopté. Le Président (M. Dauphin): Adopté.
M. Grégoire: C'est un acte de foi.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre, vous avez un
deuxième amendement, je crois?
M. Fréchette: Un deuxième amendement, exactement de
même nature, à l'article 201.
Le Président (M. Dauphin): Deuxième amendement du
ministre dont je vous fais lecture, tout en vous laissant le temps de le lire:
Ajouter, dans le premier alinéa de l'article 201 adopté tel
qu'amendé, après les mots "paragraphes 1 à 5" les mots "du
premier alinéa".
M. Cusano: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
M. Fréchette: Article 208, exactement la même chose,
M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Je fais lecture de
l'amendement: Ajouter, dans l'article 208 adopté tel qu'amendé,
après les mots "paragraphes 1 à 5" les mots "du premier
alinéa".
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté?
M. Cusano: Adopté.
M. Lincoln: Est-ce qu'il ne faudrait pas adopter l'article
amendé?
Le Président (M. Dauphin): L'article 208? Il faut
reprendre les deux autres aussi, c'est la même chose dans les deux
autres. Vous avez raison, M. le député de Nelligan. On
procède avec le troisième. Est-ce que l'article 208 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'article 201 tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. L'article 193.2
tel qu'amendé est-il adopté?
Une voix: Tout est adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté.
Une voix: C'est du verre, ce n'est pas de l'acrylique.
Le Président (M. Dauphin): Oui, M. le ministre.
M. Fréchette: M. le Président, à l'article
211, c'est la même chose.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Le quatrième amendement,
article 211...
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): ...ajouter, dans le premier
alinéa de l'article 211 adopté tel qu'amendé, après
les mots "paragraphes 1 à 5" les mots "du premier alinéa". Est-ce
que l'amendement est adopté?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'article 211 tel qu'amendé est adopté? Adopté.
Je procède maintenant à l'autre étape. Est-ce que
les titres des chapitres et des sections du projet de loi sont
adoptés?
M. Cusano: Sur division.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Cusano: Sur division.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division.
Maintenant, je crois qu'il y a entente entre les principaux groupes
parlementaires et, également, les députés
indépendants, pour qu'il y ait une discussion. Je crois qu'il y a
consentement à cet effet.
M. Fréchette: M. le Président, c'est effectivement
le sens d'une entente qui a été convenue entre les porte-parole
à la commission parlementaire. Nous avons même convenu -
là-dessus, je voudrais être bien sûr que ce que je vais dire
représente la nature de l'entente à laquelle je pense - que,
compte tenu de la situation dans laquelle nous sommes actuellement, il y aurait
cette discussion d'observation générale et que même si l'on
devait déborder 18 heures, M. le Président, on s'entendrait pour
compléter tous les travaux de la commission. Est-ce que j'ai bien
compris? C'est cela.
M. Cusano: Non, non. M. Bisaillon: C'est cela.
M. Grégoire: Non, mais je ne suis pas au courant de
l'entente.
M. Cusano: C'est qu'il y a eu une entente pour qu'on puisse
continuer au-delà de 18 heures, jusqu'à 18 h 15.
M. Fréchette: Bien, le député de
Sainte-Marie était là. Il va falloir qu'il arbitre entre nous. On
n'a pas les mêmes critères de l'entente. Je prétendais,
à tort ou à raison, que l'entente qui était intervenue
nous permettait de déborder 18 heures pour terminer complètement
les travaux de la commission. Là, on est en train de me rappeler qu'on
aurait convenu qu'on ne devait pas dépasser 18 h 15. Mais, enfin,
je...
M. Lincoln: Est-ce qu'on aurait pu convenir...
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: ...que, si on allait jusqu'à 18 h 15, cela
ferait l'affaire.
M. Bisaillon: Oui, M. le Président, je pense que pour
passer des commentaires...
M. Grégoire: ...
Le Président (M. Dauphin): Un instant, messieurs, un
à la fois. M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ...généraux sur l'exercice qu'on a
mené ensemble, il me semble que 45 minutes, cela devrait nous permettre
de le faire. On pourrait peut-être se donner une règle interne qui
nous limiterait, qui limiterait les députés à 10 minutes
d'intervention, en disant que tout le monde n'est pas obligé de les
utiliser. Cela nous permettrait de nous diriger vers 18 h 15 en permettant
à tout le monde qui veut s'exprimer de s'exprimer.
M. Grégoire: Chaque groupe, 15 minutes?
M. Bisaillon: Non, pas de groupe. Vous avez le droit à 10
minutes.
Le Président (M. Dauphin): M. le député
de... Alors, si je comprends bien - et j'aurais l'assentiment de tous les
membres de la commission - chaque membre aurait un droit de parole de 10
minutes et, évidemment, les membres ne sont pas tous obligés
d'utiliser ce droit de parole de 10 minutes.
C'est qu'on m'informe du contraire. Oui, M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: Normalement, le projet de loi, pour être
adopté, devrait avoir été l'objet d'une question de votre
part, à savoir: Est-ce que le projet de loi tel qu'amendé est
adopté? C'est une question qui va être posée. M. le
député de Sainte-Marie dit: 18 h 15. À 18 heures,
normalement, nous devrions être en mesure de quitter ici. Est-ce qu'on ne
pourrait pas, au moins, admettre qu'à 18 heures moins une minute vous
posiez la question, de façon que ceux qui voudront être
libérés de la commission sans empêcher le débat de
se faire puissent partir? Est-ce qu'on ne pourrait pas admettre qu'à 18
heures moins une minute vous posiez la question, que le débat continue
jusqu'à 18 h 15 ici, mais que les quelques personnes qui voudront ou
devront partir puissent le faire sans avoir de problème?
M. Bisaillon: M. le Président...
M. Dussault: Dans cet esprit, il y aurait consentement, M. le
Président, et cela ne dérangerait personne.
M. Bisaillon: Pour reprendre l'expression que le ministre a
utilisée souvent pendant le cours de nos travaux, est-ce que le
député est en train de me dire qu'il serait prêt à
ce que nous fassions des commentaires généraux et qu'eux soient
tous partis?
M. Dussault: J'ai dit que quelques-uns pourraient partir parce
que quelques-uns doivent partir.
M. Bisaillon: Que quelques-uns partent.
M. Tremblay: M. le Président, nous sommes très
touchés de voir que le député
de Sainte-Marie est intéressé à ce qu'on
écoute ses...
M. Bisaillon: Oui, mais toi, pour le temps que tu as passé
à cette commission, prends cela tranquille, parce que cela peut
s'étendre. On peut continuer là-dessus jusqu'à 18 heures
et se revoir demain, si vous voulez.
Le Président (M. Dauphin): Messieurs, à l'ordre;
À l'ordre! On veut juste s'entendre là.
M. Dussault: Ce que je suggérais partait d'un bon
esprit...
M. Bisaillon: ...des niaiseries de même.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, ce que je suggérais
partait d'un bon esprit. Je pense qu'on peut tous convenir de cela puisque,
selon nos règles, le vote devrait se prendre normalement avant 18 heures
pour permettre à certains de nos collègues, sans que cela
crée un problème de "minorisation", de quitter à 18
heures. Je suggère qu'à 18 heures moins une minute vous posiez la
question, ce qui n'empêchera pas que l'échange puisse se continuer
jusqu'à 18 h 15, ce que tout le monde convient de faire.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Ma question: Est-ce que vous voulez dire
qu'on prendrait le vote à 18 heures moins une?
M. Dussault: Le vote à 18 heures moins une parce qu'il
manque un vote.
M. Grégoire: Mais cela prend le consentement unanime?
M. Dussault: II manque un vote au processus actuel. Le vote est
sur le projet de loi tel qu'amendé. Cette question n'a pas encore
été posée par le président. Je demande que cette
question soit posée avant 18 heures.
M. Grégoire: Je ne consens pas à cela.
M. Dussault: Alors, on devrait le prendre immédiatement,
M. le Président, ce vote, puisque la procédure serait
complétée. Il ne manque que cela.
M. Grégoire: Est-ce qu'on a le droit de parler
là-dessus?
Le Président (M. Dauphin): Si vous me permettez,
messieurs, je vais suspendre deux minutes seulement pour m'informer, pour
savoir la portée de la décision que je vais rendre. Je suspends
deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 30)
(Reprise à 17 h 32)
Le Président (M. Dauphin): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'économie et du travail reprend ses
travaux. À la suite de certaines discussions et consultations, le mandat
de la commission, qui est la raison d'être de notre présence ici,
est effectivement de faire l'étude détaillée du projet de
loi en question. Si nous adoptons, que ce soit à 17 h 59 ou à 17
h 58, l'ensemble du projet de loi et que nous procédons au vote, on
m'informe que la commission n'aurait plus de raison, théoriquement, de
siéger.
Alors, dans les circonstances, étant donné la bonne foi de
tout le monde de se limiter à dix minutes - la presque majorité
n'utilisera pas ces dix minutes - si nous procédons
immédiatement, je prévois qu'à 18 h 15 ou 18 h 20, au plus
tard, nous aurons terminé. Je vais donc immédiatement... C'est
sûr que nous allons adopter le projet de loi dans son ensemble, mais
à la fin des discussions générales.
On commence immédiatement les discussions générales
avec? Est-ce qu'il y a une entente sur l'ordre?
M. Fréchette: Est-ce qu'il est possible qu'on entende les
collègues, M. le Président?
Conclusion des travaux
M. William Cusano M. Cusano: M. le Président...
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Viau.
M. Cusano: ...les seules remarques que je me permettrais de faire
à ce moment-ci, c'est qu'après avoir siégé pendant
quelque 130 heures et après avoir amendé un projet de loi
énormément contesté, après l'avoir bonifié,
je remarque, selon les notes du secrétaire, que nous avons un grand
total de 383 amendements à cedit projet de loi. Ces amendements, en ce
qui me concerne, ont bonifié le projet de loi.
Je dois dire à ce moment-ci que, du côté de
l'Opposition officielle, on a apprécié énormément
l'ouverture du ministre en ce qui concerne les propositions d'amendement qui
ont été faites par l'Opposition. Je voudrais remercier le
ministre aussi pour sa
patience tout au long de l'étude de ce projet de loi. À la
dernière minute - pas de sa part, mais de la part de certains
ministériels - la patience a semblé déborder, mais je
voudrais dire - je le dis en toute franchise -que je crois qu'avec le ministre
actuel du Travail, le parrain du projet de loi, il a été possible
d'améliorer un projet de loi même si on n'est pas d'accord avec sa
portée générale. S'il y avait eu un autre ministre
peut-être que la situation aurait été différente.
Cela, on l'apprécie.
J'aimerais remercier toutes les personnes de la CSST qui étaient
présentes, celles qui ont fourni des explications au ministre ainsi
qu'aux membres de l'Opposition et qui nous ont même aidés à
rédiger certains de nos amendements. C'est avec cet esprit que je quitte
cette commission bientôt: les commissions parlementaires, lorsqu'on veut
qu'elles procèdent et qu'elles puissent bonifier un projet de loi, il
est possible de le faire. Pour respecter l'entente qu'on a faite, je terminerai
en remerciant tout le monde et le secrétaire en particulier, qui a fait
un travail énorme, avec tous les amendements qu'il y avait à
rédiger. Et j'espère que d'autres amendements arriveront en
Chambre lors du dépôt du rapport pour améliorer d'autres
choses qu'on n'a pas réussi à améliorer.
En conclusion, je voudrais encore remercier le ministre pour son
ouverture d'esprit et remercier les députés indépendants
pour leur appui, spécifiquement le député de Sainte-Marie
qui a apporté une contribution considérable aux travaux de cette
commission. En terminant, le temps qu'il me reste, je le cède au
député de Sainte-Marie.
Le Président (M. Dauphin): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Guy Bisaillon
M. Bisaillon: M. le Président, on ne m'avait pas dit que
je pouvais parler tout de suite.
M. le Président, on a commencé les travaux de la
commission en novembre. Le secrétaire nous informe qu'on a près
de 130 heures de travaux au moment où on se parle, un peu plus
peut-être, 133 heures. Pour plusieurs, cela se présente comme un
record, pour d'autres, comme un exercice qui a été trop long et
pour ceux qui voudront, dans l'avenir, examiner attentivement la façon
dont cela s'est fait, cela pourra peut-être se présenter aussi
comme un travail que l'on devrait peut-être faire sur l'ensemble des
projets de loi, selon leur ampleur. Je ne dis pas qu'on devrait passer le
même nombre d'heures; selon l'ampleur des projets de loi, le nombre
d'heures va varier, mais l'intensité et l'ouverture qui ont
présidé à nos travaux devraient être
présentes au moment de l'étude des projets de loi.
Depuis 1976 que je siège dans cette Chambre, c'est
peut-être la première fois, avec deux exceptions peut-être,
la Loi sur la santé et la sécurité du travail et, si le
député de Beauharnois s'en souvient, la loi 45, où on a pu
véritablement avoir l'impression, comme parlementaires, qu'on ne nous
conviait pas à une séance d'estampillage. Je pense que c'est
important, autant pour les parlementaires ministériels que pour ceux de
l'Opposition.
Du côté ministériel, les présences ont
été variées. Il y a peut-être le
député de Beauharnois et celui de Châteauguay qui ont
été présents du début à la fin. Les autres
ont été changés au fur et à mesure du
déroulement de nos travaux. C'est important le genre de travail qu'on a
fait, autant pour les députés ministériels que pour les
députés de l'Opposition.
Ce travail ne se fait pas de la même façon mais on a pu se
rendre compte, tout au cours de nos travaux, que la présence des
députés ministériels se fait valoir de façon
différente. C'est peut-être beaucoup plus dans des discussions
internes qu'ils ont entre chacune des séances avec le ministre qu'ils
parviennent à améliorer le projet de loi. Je déplore un
peu, tout en reconnaissant la valeur de ce type de travail, que dans le domaine
parlementaire, on présente un peu des images unies, ou bien des
députés ministériels, ou bien de l'Opposition. Je trouve
que cela ne correspond pas finalement à ce qu'est vraiment la
réalité et à ce que doit être le travail du
parlementaire.
Dans le cours de ces travaux, on a eu l'occasion, je l'ai
déjà dit une fois, je pense que c'était au début
des travaux, et je vais le redire aujourd'hui au moment où les travaux
se terminent ou s'apprêtent à se terminer... Depuis 1976 j'ai
rencontré peu de ministres qui avaient non seulement l'ouverture
d'esprit et la patience mais en même temps le goût - même si
cela a pu être fastidieux à certains moments - le goût de
mener à bien non seulement un projet de loi mais de le faire en
parlementaire. C'est la première fois que je vois un ministre oublier
à certains moments qu'il est à l'exécutif pour penser
qu'il est aussi au législatif comme député et
représentant une circonscription. Avec le temps on a oublié que
notre système fait en sorte que les ministres sont d'abord et avant tout
des députés. Du côté du ministre du Travail j'ai cru
percevoir à plusieurs occasions le sens de la procédure
parlementaire et la connaissance de l'utilité du processus
parlementaire. Probablement que ce sont les fonctions qu'il a
déjà occupées dans le passé comme président
de l'Assemblée nationale qui ont fait qu'il a peut-être plus que
d'autres ministres le sens du Parlement. Pour des
parlementaires, c'est un aspect important quand on travaille sur un
projet de loi.
En terminant, je voudrais aussi parler aux fonctionnaires de la CSST qui
ont accompagné le ministre tout au long des travaux. Ils n'ont pas
toujours eu la vie facile pendant les travaux de la commission. Ils se sont
fait attaquer à certains moments comme fonctionnaires de la CSST, non
pas comme individus fonctionnaires. Je voudrais leur dire que les
fonctionnaires devraient, de toute façon, connaître le processus
parlementaire et s'attendre à passer par ces étapes du processus
parlementaire dans les règles avec lesquelles il doit se
dérouler. Il y a souvent peu de compréhension entre les processus
administratifs, les obligations de l'administration et les processus
parlementaires et les obligations des parlementaires et c'est dommage.
Ce que j'ai remarqué, à plusieurs reprises, c'est que
souvent il y a une méconnaissance du processus parlementaire et du
rôle des parlementaires. Cette méconnaissance souvent peut en tout
cas donner l'apparence de se transformer en mépris du processus
parlementaire. Quand des parlementaires se font dire par la voie des journaux,
par exemple, la date à laquelle le projet de loi va être
adopté... ou de toute façon les choses semblant
réglées, cela n'aide pas ou cela ne dispose pas un parlementaire
à accueillir les choses les yeux fermés. J'ai souvent entendu de
hauts fonctionnaires reprocher aux parlementaires de ne pas savoir bien souvent
ce qu'ils votaient. Bien savoir ce qu'on vote, cela veut dire aussi poser les
questions nécessaires et prendre le temps nécessaire. C'est l'un
ou l'autre: ou bien les députés seront constamment appelés
à voter les choses les yeux bandés ou encore on acceptera, du
côté de l'administration, de prendre le temps nécessaire au
déroulement normal de la procédure qui est prévue. Cette
procédure, quand on y pense, elle peut être longue, elle peut
être fastidieuse, elle peut parfois sembler inutile, mais en fin de
compte quand on en fait l'analyse elle donne toujours des résultats.
Le député de Viau a souligné qu'on ressort de cet
exercice, à partir d'un projet de loi qui contenait 556 articles, on
ressort de ce processus avec un projet de loi qui comporte toujours 556
articles mais qui a reçu 383 amendements. Je comprends qu'une bonne
partie de ces amendements provenait du ministre lui-même, mais cela
suppose aussi qu'entre le moment où le projet de loi a été
déposé pour l'adoption de son principe en deuxième lecture
et le moment où il est arrivé en Chambre, les travaux se sont
continués. Certains pourront prétendre qu'on aurait
peut-être dû retarder le dépôt en deuxième
lecture de deux semaines et apporter les amendements avant, mais il n'en reste
pas moins que les discussions en commission parlementaire - on s'en est rendu
compte à plusieurs reprises - ont permis de bonifier le projet de loi.
Peu importe le jugement global qu'on va porter par la suite sur le projet de
loi qui revient maintenant à l'Assemblée nationale, il n'en reste
pas moins qu'on peut dire - et je crois qu'on peut être fiers aussi
d'affirmer - que les amendements qui ont été apportés ont
amélioré le projet de loi, même si sur certains grands
principes les parlementaires peuvent ressortir insatisfaits. (17 h 45)
Même si des groupes peuvent demeurer insatisfaits de la
présentation globale, il reste que personne ne pourra nier que nos
travaux ont permis d'améliorer le projet de loi. Je ne sais pas si le
vice-président de la CSST a pensé que les travaux se
termineraient aujourd'hui, qu'on adopterait le projet de loi et qu'on
terminerait l'opération article par article, auquel cas, sûrement
il nous aurait apporté d'une part, les cassettes pour qu'on puisse les
visionner probablement et d'autre part, les coupes pour qu'on puisse parler
ensemble. On peut toujours lui souligner que s'il ne l'a pas fait aujourd'hui
il pourrait se reprendre au moment de la troisième lecture. De ce
côté-ci de la Chambre, on accepterait volontiers de visionner ces
cassettes tout en buvant l'eau que l'Assemblée nationale met à
notre disposition mais dans les coupes spéciales de la CSST.
Malgré qu'on ait amélioré beaucoup le projet de
loi, je voudrais dès maintenant indiquer aux membres de cette commission
qu'il me reste quand même une certaine déception, celle de ne pas
avoir réussi à convaincre le ministre sur au moins trois points
qui me semblaient fondamentaux. Les députés vont peut-être
se demander quelle sera maintenant ma position au moment de la troisième
lecture? Compte tenu du fait que je n'ai pas réussi à faire
comprendre au ministre qu'il lui fallait aussi améliorer non seulement
les textes qu'on a améliorés mais aussi ces trois points qu'on
jugeait fondamentaux, je me verrai quand même dans l'obligation de voter
contre le projet de loi 42 en troisième lecture. Je souligne cependant
que cela ne minimisera pas du tout ce que j'ai pu dire à la fois sur
l'action positive qui a été menée durant les travaux de
cette commission et sur l'attitude du ministre et des ministériels.
Je ne pourrais pas non plus terminer, M. le Président, sans
souligner le travail du secrétaire de la commission, qui s'est farci de
travail parce que, même quand nous avions terminé, l'équipe
du Secrétariat des commissions devait continuer à "faire les
écritures" et procéder à la rédaction du
procès-verbal de même qu'à la convocation des membres pour
les séances suivantes. Il y
a donc un travail énorme qui a été fait par le
Secrétariat des commissions et par le secrétaire
désigné de la commission.
Je voudrais aussi souligner le fait que ma participation à cette
commission a peut-être été rendue possible aussi
grâce à la compréhension de l'Opposition officielle. On a
souligné souvent pendant les travaux de cette commission qu'on n'a pas
fait beaucoup de procédures. On n'a pas non plus tenu mordicus aux
coutumes habituelles qui veulent que chaque fois qu'on arrive sur un article
c'est d'abord le ministre qui parle, ensuite l'Opposition officielle, et s'il
reste quelques pékins on leur prête volontiers la parole. Tout au
long des travaux de cette commission l'Opposition officielle n'a pas eu ce
genre d'attitude. C'était le député - peu importe
où il se trouve assis dans cette Chambre - qui avait la
possibilité de s'exprimer. Cette attitude qu'ont eue les
députés de l'Opposition officielle a facilité aussi les
travaux de la commission.
M. le Président, c'est à peu près en gros ce que
j'avais à exprimer. Sur le contenu du projet de loi on aura l'occasion
de se revoir en troisième lecture et d'exprimer les points sur lesquels
on souhaiterait des améliorations à la loi 42. Les
députés ministériels et le ministre la connaissent. Il
leur reste du temps entre le moment où on va se laisser aujourd'hui et
le moment où on procédera à la troisième lecture.
Le ministre sait sûrement qu'il existe une procédure dans notre
règlement lui permettant, au moment du dépôt du rapport de
la commission et du débat qui va suivre, de procéder à
d'autres amendements. Je lui indique tout de suite que nous accepterions
volontiers de recevoir à ce moment-là des amendements sur la
question de l'emploi, de son occupation, sur la question de la décision,
de l'application des décisions de la commission jusqu'à la
décision finale. Ce sont toutes des choses qui pourraient encore
être bonifiées et que le ministre pourrait nous déposer
avant la troisième lecture, de sorte qu'on aurait en fin de compte
peut-être un projet qu'on pourrait adopter à
l'unanimité.
M, le Président, je remercie tous les membres de cette commission
qui ont été assidus aux travaux de la commission. Je les remercie
aussi de m'avoir permis d'intervenir comme je l'ai fait. Je voudrais aussi
souligner la souplesse non seulement du ministre mais de l'ensemble des
parlementaires. Vous vous rappellerez, M. le Président, qu'à
plusieurs reprises, il nous est arrivé, à la suite des
discussions qu'on avait eues, malgré qu'un article ait été
adopté, de revenir sur cet article-là et de le bonifier. Je pense
que c'est aussi quelque chose qu'il faudrait à l'avenir encourager.
Le Président (M. Dauphin): Est-ce qu'il y a d'autres
membres qui veulent s'exprimer? M. le député de Frontenac.
M. Gilles Grégoire
M. Grégoire: M. le Président, en quelques minutes
seulement. Moi aussi je voudrais féliciter le ministre pour l'attitude
qu'il a prise au cours de l'étude de ce projet de loi. Cela n'a pas
été une question de "procédurite", cela a
été une question d'étudier le plus sérieusement
possible le projet. Le député de Sainte-Marie a prononcé
une phrase tout à l'heure que je suis content qu'il ait
prononcée, quand il a dit: "II ne devrait pas y avoir une image unie
soit du côté du parti au pouvoir, soit du côté de
l'Opposition." Je suis content qu'il ait dit cette phrase, car cela me permet
de dire que moi, je vais voter pour le projet de loi. La raison en est bien
simple c'est que, lorsque je suis venu à cette commission-ci, j'y suis
venu avec un objectif unique, même si je me suis intéressé
aux autres articles. Je suis venu avec un objectif: celui de voir à
améliorer les dispositions qui concernaient la loi 52,
c'est-à-dire la Loi sur l'indemnisation des victimes d'amiantose ou de
silicose dans les mines et les carrières.
Sur ce sujet-là, je dois dire que le ministre a été
large d'esprit. La grande majorité des amendements que je lui ai
suggérés ont été adoptés sauf un, je crois,
à l'article 29. Mais j'ai quatre déclarations tellement
affirmatives, certaines et convaincantes que l'article 29 voulait en fait dire
ce que je voulais apporter dans mes amendements, que je pense bien que
l'intention du législateur est nettement exprimée par ces quatre
déclarations sur le même point, faite à quatre occasions
différentes. Je crois que pour les victimes d'amiantose, la loi est une
nette amélioration. Cela va améliorer beaucoup la situation pour
ces personnes.
Le dernier point que je voudrais soulever c'est que je pense que cette
loi est un exemple typique d'une loi compliquée: 556 articles, de
nombreux amendements, des renvois où il faut aller voir à gauche
et à droite, c'est une loi compliquée. Quand on dit que le
citoyen est supposé connaître la loi, cette loi-là, je
pense bien qu'on ne devrait pas lui demander de la connaître au complet,
ou bien on devrait lui demander plutôt d'aller voir le Protecteur du
citoyen. Car là, le citoyen a besoin d'être protégé,
l'accidenté du travail a besoin d'être protégé
contre cette loi-là parce qu'elle est très compliquée.
Ceux qui rédigent les lois - je dois en profiter pour faire cette
remarque devraient s'acharner à les rendre le plus simple possible, pour
que ceux qui y auront affaire puissent les comprendre et puissent s'en servir.
À l'heure actuelle, les citoyens
ne seront pas capables de le faire. Cela va prendre les services
d'avocats, il va falloir qu'il y ait des avocats qui se spécialisent et
qui ne fassent que cela pour la comprendre, pour pouvoir l'interpréter
et pouvoir savoir exactement à quoi s'en tenir sur cette loi-là.
Cela va devenir une bataille entre avocats. Si je prends le cas des compagnies
minières, elles ont une association, l'Association des mines d'amiante,
cinq grosses compagnies, elles prennent le même avocat et elles le
spécialisent dans cela. Le travailleur n'a pas toujours les mêmes
moyens. Pour représenter les mines d'amiante, il y a trois syndicats
différents. Il y a la FTQ qui est dedans, il y a la CSN et il y a la
CSD, qui représentent chacune à peu près leur tiers.
L'union est moins faible du côté du travailleur que du
côté de l'employeur, où il y a l'Association des mines
d'amiante.
Alors, c'est une loi compliquée. Et je crois que les
législateurs devraient s'acharner à simplifier les lois. Cela,
c'est la grande recommandation que j'aimerais faire. Je vais voter pour parce
qu'elle améliore la situation dans le domaine auquel je me suis
intéressé, mais je crois qu'elle est compliquée. Je crois
qu'elle va entraîner des décisions des tribunaux supérieurs
sur l'interprétation de certains articles et c'est ça qui
m'inquiète le plus.
En terminant, je voudrais également féliciter le
président, le secrétaire qui a fait un travail formidable. Je
crois qu'avec l'Opposition officielle, il y a eu de la collaboration; on ne
nous a pas empêchés de remplir notre travail ici. Loin de
là; on nous a simplifié la tâche. Du côté du
pouvoir, on les a moins entendus et c'est normal. Mais, je crois que de la part
de tout le monde ici, pour en arriver jusqu'au 556ème article, les
annexes et tout ça, après 133 heures, je crois qu'il y a un
effort de fait de la part de tout le monde. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député.
M. Bisaillon: J'allais juste oublier, M. le Président, de
souligner que M. Giasson, aujourd'hui, avait mis sa cravate jaune. Il avait
ça la semaine passé, je pense, en pensant que c'était la
dernière journée. Je comprends qu'aujourd'hui il avait compris
que c'était ça. J'ai juste oublié aussi, dans tous mes
remerciements - le ministre y avait fait allusion à quelques reprises -
mes deux assesseurs pendant l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Oui, M. le
député de Nelligan,.
M. Lincoln: Moi, j'aurais voulu avoir deux minutes, mais je sais
qu'il y est 18 heures. Je ne sais pas quelle est votre procédure.
Le Président (M. Dauphin): De toute façon, il y a
consentement pour terminer après 18 heures...
M. Bisaillon: ...après 18 heures.
Le Président (M. Dauphin): ...selon l'entente de
tantôt. Je pense que personne n'a d'objections à ce que le
député de Nelligan prenne peut-être deux minutes. Ensuite
de ça, le ministre. Il n'y a personne d'autre en ce moment que le
ministre. Le député de Nelligan.
M. Clifford Lincoln
M. Lincoln: Moi, je veux prendre deux minutes. Je vais être
très bref.
Ce que je voulais dire, c'est que je suis venu à cette commission
un petit peu à contre-coeur, par sympathie pour mon collègue de
Viau. Après 130 heures qui sont parues comme 133 années parfois,
je partage le sentiment des gens de la CSST et de tous les gens qui sont venus
ici de Montréal travailler à cette commission. Je pense que
quelqu'un m'a dit, à un moment donné, que sa femme lui demandait
s'il allait déménager à Québec bientôt.
Mais, malgré toute la frustration qu'on a ressentie parfois, par
la longueur de la commission, je pense que ç'a été pour
nous de côté-ci, je suis sûr, toute une expérience
que d'être à cette commission. Après un certain temps, je
crois que l'attitude même de tous les gens de la commission, que ce soit
du côté gouvernemental ou du côté de l'Opposition, a
été telle que cela a été une commission
différente des autres que j'ai connues, moi. Cela a été
une commission beaucoup plus constructive.
Je ne veux pas m'arrêter au fond du projet de loi. Ce n'est pas
ça l'idée. Je pense que nous avons des idées dessus qui
peuvent être différentes de celles du ministre et des
ministériels mais, en même temps, je pense que le travail a
été fait dans une attitude qui sera un exemple pour les autres
commissions.
Je ne vais pas passer de louanges au ministre, parce que je suis
sûr que si je le faisais, peut-être pendant la campagne
électorale, il dirait à notre candidat libéral:
Voilà ce que vos collègues libéraux ont dit de moi, que
j'étais un gars fin, que j'étais un gars intelligent, que
j'étais gars un patient, que j'étais un gars...
Mais, pour une fois, je fais exception et je dis que si, à
l'exemple du ministre, d'autres ministres ne se prenaient pas au
sérieux, avaient une attitude plus ouverte, je pense que les travaux des
commissions fonctionneraient bien mieux. Alors, je voudrais remercier le
ministre, les gens du
côté ministériel, mes collègues de
l'Opposition, le député de Sainte-Marie et le
député de Frontenac et tous les collègues qui ont fait du
travail, ainsi que le secrétaire, M. le Président et ses
prédécesseurs, et aussi tous les membres de la CSST qui ont
montré une patience exemplaire à notre endroit, parce que je sais
ce que c'est d'entendre des gars parler toute la journée quand, vous,
vous n'avez pas le droit de répliquer. Merci.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le
député. M. le député de Beauharnois,
brièvement.
M. Laurent Lavigne
M. Lavigne: Merci, M. le Président, très
brièvement. Je ne veux pas allonger le débat; je vois que l'heure
avance et après les quelque 130 heures qu'on a passées ici
à cette commission, il ne s'agit pas de rallonger indûment. Mais,
quand même, je m'en voudrais de ne pas intervenir, au nom de mes
collègues, pour vous dire et dire à tous ceux qui auront
l'occasion d'écouter ou de lire plutôt le Journal des
débats, à quel point, malgré la longueur, j'ai aimé
l'attitude qui s'est dégagée à cette commission, autant de
la part de l'Opposition que des députés indépendants et
que de notre côté. Il y a eu une bonne entente et fondamentalement
de la recherche. On est arrivé sur plusieurs points à bonifier le
projet de loi et je suis sûr que, pour l'ensemble des travailleurs du
Québec, nous leur offrons, même si on ne peut pas leur offrir tout
ce qu'on aurait désiré de part et d'autre, une nette
amélioration par rapport au statu quo. (18 heures)
Ce qui m'a motivé et que j'ai eu à l'esprit tout au long
de l'étude de cette loi, cela a justement été dé
faire en sorte que, sur le terrain, quotidiennement, les travailleurs et les
travailleuses du Québec puissent avoir un outil qui leur permette
d'améliorer leurs conditions de vie quand il leur arrive des accidents
du travail ou des maladies professionnelles.
Je voudrais remercier particulièrement les députés
de Viau et de Nelligan qui ont été les plus assidus du
côté de l'Opposition et qui, je pense, ont très
objectivement contribué à bonifier le projet de loi. Je m'en
voudrais aussi d'oublier le député de Frontenac et le
député de Sainte-Marie, qui ont aussi fait un gros travail. Plus
particulièrement pour les amiantosés, on reconnaîtra les
interventions qu'a faites de façon assidue et acharnée le
député de Frontenac. Il y a aussi eu ici une manifestation de la
part des veuves de ces amiantosés, qui sont venues nous rencontrer lors
de nos travaux et qui ne se sont pas gênées pour manifester que le
député de Frontenac avait plaidé leur cause et que le
projet de loi, somme toute, les avantageait par rapport au statu quo. Donc, ce
sont autant de points gagnés ou améliorés et j'en remercie
tous les membres de la commission.
Je m'en voudrais, bien sûr, d'oublier à quel point la
présidence a été intermittente, tantôt un,
tantôt l'autre, mais je pense que, dans son ensemble, la
présidence a bien mené la marche de nos travaux. Elle n'a pas
été à cheval sur les principes de la procédure et
cela a allégé et facilité l'intervention de chacun. Je
pense que cela a été à notre avantage et que cela nous a
permis de travailler de façon que nos travaux se déroulent le
mieux possible.
Je voudrais aussi remercier et féliciter le secrétaire,
comme les autres l'ont fait; il a été présent à
tout moment pour nous aider à la rédaction des textes et, la nuit
comme le jour, je pense que notre secrétaire a eu à mettre la
main a la pâte. Donc, je l'en remercie. Je voudrais aussi remercier les
gens de la CSST, qui nous ont été d'un très grand apport,
parce qu'ils ont été constamment présents. Ils nous ont
particulièrement aidés quand il s'agissait de modifier les textes
ou d'apporter des amendements. Ce n'est pas toujours facile de rédiger
des textes sur le coin d'une table, mais je pense que la qualité et le
professionnalisme avec lesquels ils l'ont fait sont à souligner. C'est
sûr que j'ai eu, comme le député de Sainte-Marie l'a dit
dans son intervention, à vivre l'étude de deux autres lois, la
loi 17 et la loi 45, qui sont deux autres lois du travail. Ce sont
effectivement deux lois où cette espèce de collaboration a
été vécue, mais je pense qu'on a un cran de plus avec le
projet de loi 42. C'est particulier. L'étude de ce projet de loi s'est
déroulée dans l'harmonie comparativement à d'autres
commissions que j'ai déjà vécues. Je pense que c'est
à notre mérite à tous.
Celui qui a été le grand chef d'orchestre de tous ces
travaux, par sa patience, ses talents et par ses connaissances, c'est le
ministre. J'ai eu à travailler avec d'autres ministres, cela ne leur
enlève rien, mais je voudrais ici souligner à quel point le
ministre du Travail, M. Raynald Fréchette, a bien ordonné ces
travaux, a été patient et a su utiliser les expériences
qu'il a connues dans d'autres champs d'activité, autant comme
président de la Chambre que comme avocat pratiquant, et je pense que
toutes ces expériences qu'il a accumulées au cours de ces
années, il a su en faire profiter la commission et les travaux.
Donc, je remercie tout le monde et j'espère que, sur le terrain,
autant les patrons que les syndicats et que les travailleurs et travailleuses
s'apercevront en cours de pratique que le projet de loi 42, qui remplace la
vieille Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, a
été
pour eux une amélioration. C'est mon grand désir et c'est
ce que je souhaite. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. M. le ministre.
M. Raynald Fréchette
M. Fréchette: Vous allez convenir avec moi, M. le
Président, que c'est toujours un petit peu embarrassant que d'intervenir
à ce stade-ci des travaux de la commission parlementaire pour le simple
motif que ce qu'il y a à dire finalement a été dit par
ceux qui vous ont précédés... Pardon?
M. Bisaillon: Commencez par féliciter le ministre.
M. Fréchette: Enfin, faisons les soustractions que l'on
voudra. C'est un embarras bien sûr et deuxièmement, c'est ce genre
de félicitations dont vient de parler le député de
Sainte-Marie qui peut devenir un petit peu embarrassant aussi quand on arrive
à la conclusion comme c'est ma conclusion à moi. Si l'on doit
parler en termes de succès des travaux de cette commission, ce
succès doit retomber ou enfin être redistribué parmi tous
les membres de la commission.
Je voudrais, dès ce stade-ci, M. le Président, vous
indiquer que j'ai pris acte du désir du député de
Sainte-Marie de vouloir procéder à visionner un certain nombre de
cassettes à un moment donné et de sabler le Champagne dans des
verres qu'on a déjà vus. Je lui dis que j'ai pris acte de ce
désir et que pour moi, cela ne serait que partie remise et que rien
n'empêcherait, à partir des choses dont nous a déjà
fait part le député de Sainte-Marie, que l'on fasse
coïncider un événement avec l'autre. Enfin, on pourra revoir
et réévaluer l'ensemble de la situation.
L'autre observation que je voulais transmettre au député
de Sainte-Marie, elle n'est pas de moi. C'est essentiellement un message que je
fais ou je remplis un mandat qu'on vient de me confier. Les fonctionnaires de
la Commission de la santé et de la sécurité du travail
m'indiquent qu'après 133 heures ou 135 heures de travaux, ils ont
peut-être maintenant un tout petit mieux compris ce qu'était le
processus parlementaire. Je vous transmets l'information comme elle m'a
été transmise.
M. le Président, nous venons de franchir, il me semble, une autre
étape d'un processus qui a débuté il y a maintenant cinq
ans. Je ne ferai pas évidemment tout l'historique de la politique de la
santé et de la sécurité, mais c'est une autre étape
d'un processus qui a débuté il y a cinq ans par la publication de
ce livre blanc, par l'adoption de cette loi 17 dont on a parlé et, si le
processus parlementaire joue jusqu'à sa limite, par l'adoption
éventuelle de cette loi sur la réparation en matière de
lésions professionnelles.
Sur l'ensemble des travaux que nous sommes en train de terminer, M. le
Président, au risque de me répéter, je dois vous dire que
je partage toutes les observations qui ont été soumises autant
quant à la nature des travaux que nous avons menés, la
façon de le faire, que sur les résultats que tout cela a
donnés en termes de possibilité de bonifier la loi. Nous n'avons
pas à nous le cacher, il s'agit d'une loi qui, par sa nature même,
est génératrice de contestations. Elle est
génératrice de contestations. Que l'on me comprenne bien, je ne
suis pas en train de parler de façon péjorative. Mais quand on
évalue la culture des différents milieux à qui une loi
comme celle-là s'adresse, il est, j'aurais presque envie de dire,
quasiment normal qu'il y ait ce genre de contestation dont je viens de
parler.
C'est très précisément la raison pour laquelle je
considérais essentiel que l'on doive prendre tout le temps
nécessaire pour procéder correctement à l'étude de
cette loi. J'ai eu l'occasion de le dire à deux ou trois reprises tout
au cours de nos travaux mais en aucun temps et en aucun moment, il ne pouvait
être question de bousculer autant des individus, des associations que des
choses. Il fallait, encore une fois, prendre tout le temps qui était
nécessaire à cause de la nature même de la loi et de cette
culture dont je viens de parier. Assez curieusement, M. le Président, la
contestation, on en a été saisi par les moyens
démocratiques qui sont les nôtres, par le dépôt d'un
nombre considérable de pétitions à l'Assemblée
nationale qui venaient de syndicats, d'associations d'accidentés, de
regroupements populaires. Mais quand je vous dis que, par sa nature même,
on est en face d'un projet de loi qui est contesté, il nous faut
retenir, à ce stade-ci, pour se faire une opinion à cet
égard, que chez l'ensemble des travailleurs eux-mêmes,
l'évaluation qui en a été faite, l'appréciation qui
a été faite de la loi et sa réception n'ont pas
été les mêmes.
Vous avez vu des associations de salariés, des centrales
syndicales qui, à un moment donné, nous ont pressés
d'adopter la loi et d'autres qui indiquaient qu'il fallait procéder au
retrait pur et simple de la loi 42.
Tout ça pour arriver à la conclusion, M. le
Président, qu'en cette matière, l'unanimité, autant,
encore une fois, des gens à qui elle s'adresse qu'aux parlementaires
dans leur ensemble, bien que souhaitable, est sans doute difficile à
réaliser. Je me suis pourtant permis de rêver, à un moment
donné, M. le Président, que cette unanimité, qui aurait
été souhaitable, était en train de
se réaliser ou, enfin, qu'on faisait quotidiennement de petits
pas vers l'objectif de nous retrouver en troisième lecture, d'accord
avec une loi qui a reçu autant de modifications, autant d'amendements et
généralement, ne pas dire dans tous les cas, dans le seul et
unique objectif de la bonifier. Quoi qu'il en soit, il reste encore un
processus législatif qui doit être franchi. Peut-être bien
que cette période de temps permettra que la réflexion se fasse
jusqu'à la limite des possibilités et que l'on en vienne,
finalement, à la conclusion que peut-être bien cette loi devrait
ou pourrait recueillir l'unanimité des parlementaires.
Finalement, M. le Président, je veux, moi aussi, remercier les
participants à cette commission. Mes collègues, du
côté ministériel... Quand on me parle de patience, est-ce
que je peux vous dire qu'eux aussi ont été sérieusement et
drôlement patients pendant tout le temps qu'ont duré ces
travaux.
Je dois vous dire les choses que je pense, comme je les pense, M. le
Président, à bien des égards et à propos de
plusieurs amendements qui ont été introduits dans la loi. Si ces
collègues ministériels ne s'étaient pas impliqués
et impliqués de façon très expresse, il est probable qu'un
certain nombre d'amendements qu'on souhaitait et sur lesquels les membres de la
commission s'entendaient, n'auraient pas pu être introduits dans la loi.
Ils ont été présents, ils ont été assidus,
attentifs aux dispositions de la loi et les remarques que l'on m'a faites, au
fur et à mesure que les travaux avançaient, étaient
agréables à entendre, M. le Président, dans le sens
suivant: c'est que celui qui s'est donné la peine d'assister avec autant
d'assiduité que c'était possible aux travaux de la commission
réalisait, de jour en jour, que nous étions en train de
travailler à une loi qui allait améliorer la situation de
l'ensemble de la clientèle à qui elle s'adresse, par rapport
à l'état actuel des choses.
Évidemment, quand on entend la lecture d'une pétition et
les motifs auxquels on réfère à l'intérieur de
cette pétition sans, par la force des choses, avoir eu
l'opportunité et l'occasion d'étudier, un à un, les points
auxquels on réfère, ça nous permet moins de faire une
évaluation objective de la loi que si on a passé plusieurs heures
à l'étudier.
Mes collègues de l'Opposition aussi, M. le Président, le
député de Viau, le député de Nelligan, les autres
collègues de la formation politique de l'Opposition officielle ont
également été d'une assiduité remarquable,
particulièrement le député de Viau et le
député de Nelligan. Je dois leur dire, sans aucune
réserve, que si cette loi a été bonifiée, à
bien des égards, c'est très précisément à
cause de leur implication, des longues heures qu'ils ont dû consacrer
à la préparation des discussions que nous avons eues.
Les mêmes remarques s'adressent à ceux que j'ai
appelés, pendant la commission, les membres de l'opposition
circonstancielle, qui ont, eux aussi, été impliqués du
début à la fin de nos travaux dans ce processus parlementaire. Le
député de Frontenac, dont on a vu l'intérêt
renouvelé pour les gens de son comté qui sont
particulièrement affectés par le phénomène de la
maladie pulmonaire professionnelle qui s'appelle l'amiantose. Le
député de Sainte-Marie qui, avec ses assesseurs, nous a
aiguillonnés pendant les 135 heures et nous a permis - et je le dis
encore une fois comme je le pense -d'introduire dans cette loi des amendements
dont l'objectif et l'effet seront de la bonifier. (18 h 15)
C'est malheureux, il y a trois aspects sur lesquels, jusqu'à
maintenant en tout cas, nos esprits n'ont pas pu se rencontrer, mais pour le
reste des dispositions de la loi, cette contribution quant à moi, et je
le dis encore une fois au député de Sainte-Marie comme je le
pense, je ne l'oublierai jamais, c'est aussi simple que cela, quoi qu'il arrive
à l'un ou l'autre d'entre nous dans les mois ou les semaines qui
viennent. Pardon?
M. Bisaillon: Dans quel sens le dites-vous?
M. Fréchette: Finalement, M. le Président, je
termine là-dessus. Je suis ministre du Travail depuis deux ans et
quelque six ou sept mois maintenant. Avant d'y être, je n'avais pas
idée ou de connaissance en tout cas de ce que pouvait être un
organisme comme la Commission de la santé et de la
sécurité du travail. J'en avais évidemment quelques
renseignements; j'en avais aussi quelques informations ou quelques
connaissances, mais de façon tellement large et dans bien des cas, je
dois dire la vérité, tellement superficielle, qu'il ne m'a pas
été possible jusqu'à ce que j'y arrive de savoir
très précisément quel peut être le rôle qui
est joué par les gens qui y travaillent. Le député de
Sainte-Marie disait tout à l'heure que peut-être bien dans
certaines circonstances les fonctionnaires ont une espèce de
méconnaissance du processus du parlementarisme, mais l'inverse est
probablement vrai dans certains cas également.
Peut-être bien que plusieurs parlementaires n'ont pas, et ce n'est
pas imputer des motifs de mauvaise foi ou de quelque autre nature que ce soit,
mais n'ont pas autant que ce serait souhaitable une connaissance très
précise de ce qui se passe à l'intérieur d'un organisme
public ou parapublic, de la nature de celui de la CSST.
Souvenons-nous, M. le Président, et je pense que c'est utile de
le faire, que depuis deux ans la CSST a été sur la place publique
presque régulièrement. Tout cela a débuté par une
commission parlementaire, au mois de décembre 1982, qui a duré
cinq jours et au cours de laquelle on a fait l'évaluation, l'analyse et
la critique dans le bon sens du terme de l'administration et du fonctionnement
de la CSST. Cela a été suivi par une commission parlementaire qui
a duré onze jours, au cours de laquelle des intervenants sont venus nous
donner des opinions sur la loi 42 et celle qui se termine. Ces gens-là
ont donc été sur la sellette depuis les deux dernières
années, particulièrement. De par l'essence même de ce
qu'est la Commission de la santé et de la sécurité du
travail, ils peuvent très difficilement éviter la contestation
publique à bien des égards. Quand le législateur a choisi
d'en faire un organisme paritaire, il a en même temps pris le risque de
voir cet organisme souvent contesté. Mais pour être associé
avec les fonctionnaires de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail de façon plus intime depuis deux
années et demie, M. le Président, je suis en mesure de vous dire
qu'ils ont été d'une honnêteté et d'une
loyauté remarquables et qu'en aucune circonstance et aucun moment ils
n'ont refusé leur collaboration, autant dans la préparation de ce
projet de loi que dans l'ensemble des autres dossiers que nous avons à
mener ensemble.
Je dois leur dire mon appréciation. Je dois leur dire des
remerciements bien sentis pour leur collaboration et peut-être
pourrais-je vous faire part d'un secret, M. le Président. Quand, la
première fois, on m'a remis le projet de loi 42, j'ai dû aller
à l'école pendant quelque trois à six mois avec comme
professeur Lionel Bernier et j'imagine bien ce que cela peut être pour
des gens qui n'ont peut-être pas eu l'occasion de regarder le projet
d'aussi près que j'ai eu l'occasion de le faire, mais il a
été d'une patience remarquable avec son élève.
M. le Président je pense que je devais dire cela et je devais
publiquement faire part à ces gens-là de ce que je ressens
à leur égard, particulièrement depuis le temps que je
travaille plus intensément avec eux.
Finalement, vous-même, M. le Président, les membres du
secrétariat, le personnel de soutien qui nous a servis pendant tous ces
travaux-là doivent également être l'objet de notre
considération et de notre appréciation. Je vous remercie.
Le Président (M. Dauphin): Merci, M. le ministre. En 30
secondes à mon tour je me dois aussi de remercier et féliciter
tous les membres du personnel de la commission de l'économie et du
travail, les fonctionnaires de la CSST et vous tous, pour les 134 heures de
travaux.
Renumérotation et adoption
du projet de loi
Avant de procéder à l'adoption en entier du projet de loi
j'ai une motion de renumérotation qui s'inscrit comme suit: "Que
l'ensemble du projet de loi 42 tel qu'amendé soit
renuméroté." Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Cusano: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Bisaillon: Le vote.
Le Président (M. Dauphin): Le vote. M. le
secrétaire voulez-vous procéder au vote?
Le Secrétaire: Oui. M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
M. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamin- gue): Pour.
Le Secrétaire: M. Beaumier (Nicolet), absent. M. Bisaillon
(Sainte-Marie).
M. Bisaillon: Contre.
Le Secrétaire: M. Blouin (Rousseau), absent. M. Bordeleau
(Abitibi-Est).
M. Bordeleau: Pour.
Le Secrétaire: M. Cusano (Viau).
M. Cusano: Contre.
Le Secrétaire: Mme Dougherty (Jacques-Cartier), absente.
M. Dussault (Châteauguay).
M. Dussault: Pour.
Le Secrétaire: M. Fortier (Outremont).
M. Fortier: Contre.
Le Secrétaire: M. Gravel (Limoilou).
M. Gravel: Pour.
Le Secrétaire: M. Grégoire (Frontenac).
M. Grégoire: Pour.
Le Secrétaire: Mme Harel (Maisonneu-ve), absente. M. Kehoe
(Chapleau), absent. ' M. Lavigne (Beauharnois).
M. Lavigne: Pour.
Le Secrétaire: M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet).
M. Le Blanc: Pour.
Le Secrétaire: M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata).
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Pour.
Le Secrétaire: M. Lincoln (Nelligan). M. Lincoln:
Contre.
Le Secrétaire: M. Maciocia (Viger), absent. M. Polak
(Sainte-Anne).
M. Polak: Contre.
Le Secrétaire: M. Paré (Shefford), absent. M.
Tremblay (Chambly).
M. Tremblay: Pour.
Le Secrétaire: M. Fréchette (Sherbrooke).
M. Fréchette: Pour, M. le Président.
Le Secrétaire: Pour 10
Contre 5
Le Président (M. Dauphin): Pour 10, contre 5. La
commission de l'économie et du travail, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 24)