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(Neuf heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! MM. les députés, messieurs, dames, nous sommes
déjà en retard d'une dizaine de minutes...
Une voix: Au-delà.
Le Président (M. Audet): ...au-delà d'une dizaine
de minutes. Alors, je déclare la séance ouverte. Je
déclare la séance de la commission de l'économie et du
travail ouverte. Je vous rappelle le mandat de la commission, qui est de
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère du Tourisme pour les mois de décembre 1989 à
décembre 1991. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Bélanger (Laval-des-Rapides) est remplacé par M. Maltais
(Saguenay); Mme Dionne (Kamouraska-Témiscouata) est remplacée par
M. Bergeron (Deux-Montagnes); et M. Lafrenière (Gatineau) est
remplacé par M. Doyon (Louis-Hébert).
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, chacun d'entre vous
avez reçu une copie de l'ordre du jour de la séance
d'aujourd'hui. Est-ce que l'ordre du jour est adopté?
Des voix: Adopté.
Réponses déposées
Le Président (M. Audet): II n'y a pas de changement
à l'ordre du jour? Ça va. Alors, l'ordre du jour est
adopté. Il y avait des questions dont les réponses avaient
été laissées en suspens lors d'une dernière
rencontre. Alors, je fais le dépôt de cette liste-là. Je
vous rappelle aussi la procédure des engagements financiers. Il n'y a
pas de remarques préliminaires de prévues. Chaque membre de la
commission dispose d'un temps de parole de 20 minutes par engagement financier.
Alors, je veux souhaiter la plus cordiale bienvenue aux gens qui accompagnent
le ministre et son équipe. Je vous rappelle que si vous devez
répondre à des questions, de bien vouloir vous identifier aux
fins d'enregistrement des débats. Alors, j'appelle immédiatement
le mois de...
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Masson.
M. Blais: M. le Président, il n'y a pas de remarques
préliminaires d'aucune sorte?
Le Président (M. Audet): Aux engagements financiers, non,
il n'y a pas de remarques préliminaires de prévues. C'est
seulement aux crédits qu'il y a des remarques préliminaires.
Toutefois, vous disposez d'un temps de parole de 20 minutes par engagement
financier.
M. Biais: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, j'appelle
immédiatement le mois de décembre 1989.
M. Vallerand: M. le Président...
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Vallerand: ...vous serait-il possible de présenter les
gens qui m'accompagnent, peut-être pour le bénéfice des
gens de l'Opposition et des autres, et de mes collègues
également?
Le Président (M. Audet): Je n'ai pas d'objection. Si vous
pouviez tout simplement présenter peut-être les gens qui sont
à la table. Parce que j'ai pris connaissance de la liste des gens qui
vous accompagnent, et elle est assez importante. Alors, s'il y a des gens
toutefois qui ont à venir à la table pour répondre, ils
pourront, à ce moment-là, le faire. Si vous voulez quand
même présenter les gens qui vous accompagnent. Je sais qu'il y a
M. le sous-ministre avec vous. Il y a des gens de votre cabinet.
M. Vallerand: Alors, à mon extrême droite, pour
commencer, on présentera la relève tout à l'heure, M.
Roland Guérin, directeur général de l'administration,
à sa gauche le sous-ministre au Tourisme, M. Pigeon, et à ma
gauche Mme Maya Raie, directrice de mon cabinet.
Le Président (M. Audet): Merci beaucoup. Alors je reviens.
Nous en sommes à décembre 1989.
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M. Audet): M. le député.
M. Blais: ...j'aimerais bien présenter les gens qui
m'accompagnent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: J'ai mon recherchiste, un nouveau recherchiste dans le
domaine et moi, je tiens à
dire que je suis le nouveau critique du Tourisme. Je pensais qu'on avait
au moins le droit de dire bonjour. Vous m'avez dit non tantôt, mais vu
que M. le ministre a dit quelques mots, je suis très heureux d'avoir ce
budget et de critiquer le ministre, M. Vallerand. Je vais le faire avec le plus
de positivisme possible et dans la coopération habituelle que
l'Opposition donne au gouvernement. Mais on critiquera les choses qu'on
trouvera qui ne sont pas correctes ou qui sont douteuses.
Engagements financiers Décembre 1989
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. J'avais appelé le mois de décembre 1989.
Nous avons cinq engagements. Est-ce que vous désirez procéder
engagement par engagement, M. le député de Masson?
M. Blais: Non.
Le Président (M. Audet): ...ou s'il y a certains
engagements que vous voulez appeler.
M. Blais: Non, pour le mois de décembre, aucune
question.
Le Président (M. Audet): Les engagements de
décembre 1989 sont vérifiés. Le mois de...
Janvier 1990
M. Blais: ...janvier. Le Président (M. Audet):
...janvier 1990.
M. Blais: Janvier, oui. Janvier 1990. D'abord, M. le ministre, on
va prendre l'engagement 1, page 1 de 3. Crédits additionnels à la
Société du Palais des congrès pour paiement des
intérêts sur la dette, taxes municipales: 1 161 000 $. Je tiens
à vous dire, M. le ministre, que dans ce temps-là, vous
n'étiez pas au Tourisme et moi non plus. Cependant...
M. Vallerand: On est tellement jeunes, cher collègue.
M. Blais: Pardon?
M. Vallerand: On est tellement jeunes, cher collègue.
M. Blais: Oui.
M. Vallerand: Ça explique bien des choses.
M. Blais: Cependant, vu que nous avons 20 minutes par engagement,
je vais profiter du Palais des congrès pour vous demander... Sur le
Palais des congrès, la nouvelle politique touristique que vous
venez de mettre au point et d'une façon médiatique assez
coûteuse... Il n'y a pas eu beaucoup de reflet dans les journaux, quand
même. J'aimerais vous demander, concernant le Palais des congrès,
si cette nouvelle politique apporte un certain support. Première
question.
M. Vallerand: Un support au Palais lui-même, vous voulez
dire?
M. Blais: Oui, oui.
M. Vallerand: M. le Président, j'aimerais relever deux
affirmations relativement gratuites de la part de mon collègue, critique
de l'Opposition et député de Masson. Mais c'est rare que
ça lui arrive, alors, je les relève tout de suite parce que je
sais qu'il y en aura très peu au cours de ces discussions-là.
D'abord, que la présentation qu'on a faite de l'énoncé de
politique au Palais des congrès a été relativement
coûteuse. Ce n'est pas vrai. C'est l'une des présentations qui a
été la moins coûteuse de toutes les présentations
qui ont été faites pour déposer publiquement un
énoncé de politique, qui était une première au
ministère du Tourisme, et on pourra avancer les chiffres si M. le
député de Masson le désire.
M. Blais: Je pense...
M. Vallerand: Deuxièmement, «qu'a y a très
peu d'écho dans les journaux», je pense que c'est de faire un
reproche à nos journalistes. Bien au contraire, je pense qu'ils ont
donné un écho substantiel à l'importance de
l'énoncé de politique.
Troisièmement, pour répondre à sa question, je
dirais que le support que l'on entend donner à la Société
du Palais des congrès de Montréal s'insère à ta
fois dans l'énoncé de politique auquel M. le député
de Masson faisait allusion et, également, dans le volet
«tourisme» de l'énoncé de politique pour le
redressement durable du Grand Montréal. Donc, c'est à deux titres
qu'on vient en support à Montréal, et à deux titres qu'on
vient en support à la Société du Palais des congrès
de Montréal. Ce qui est actuellement examiné, M. le
Président, c'est qu'à l'observation même, le Palais des
congrès est déjà occupé à sa
quasi-totalité, plus de 70 % de son taux d'occupation. On
considère qu'un palais des congrès est utilisé à sa
capacité à 75 %. Donc, le président et son équipe,
de façon à prévenir les temps à venir, doivent nous
saisir d'un projet d'agrandissement qui permettrait que l'utilisation de notre
Palais des congrès à Montréal puisse
bénéficier de l'ensemble de l'augmentation du marché des
congressistes, avec une superficie et des accommodations qui nous permettent
d'être concurrentiels.
M. Blais: Bon. Ce que j'ai compris, c'est
que dans la nouvelle politique touristique, pour le Palais des
congrès non plus, il n'y a pas un sou neuf. Dans votre nouvelle
politique, il n'y a aucun sou d'ajouté pour la promotion touristique du
Québec et pour l'avancement touristique québécois. C'est
malheureux. Je sais que dans l'entente de relance du Grand Montréal, qui
couvre à peu près la moitié de la province de
Québec comme Grand Montréal, selon le gouvernement, il y a 1 000
000 $ qui seraient consacrés au tourisme de toute cette
région-là. Alors, 1 000 000 $, ce n'est pas beaucoup. On n'a pas
encore su où ça irait. Je voulais savoir s'il y en a un peu qui
irait au Palais des congrès. Ensuite... Commençons par ça,
et il y en aura d'autres là-dessus.
M. Vallerand: II s'agit, je pense, M. le Président, de
dire bien haut et bien fort que l'énoncé de politique du
ministère du Tourisme ne recherchait pas, comme ça a
été la tradition sous d'autres régimes, de faire la
démonstration de l'efficacité de son plan d'action uniquement en
ajoutant des sommes d'argent publiques. Je pense que tout le monde, y inclus le
député de Masson, connaît la situation des finances
publiques au Québec. Les efforts qu'on recherche, de concertation avec
le secteur privé, c'est non d'ajouter uniquement des sommes d'argent
publiques - c'est dans les objectifs de réalisation de politique
touristique - mais également d'associer le secteur privé.
C'était l'appel qui était fait lors de l'énoncé de
politique - M. le député de Masson était là, il le
sait très, très bien - si bien que, déjà,
concrètement - et c'est important de le souligner parce que, très
souvent, on parle de concertation avec le secteur privé et ça
devient davantage une discussion ou des intentions de bon aloi que des
réalisations concrètes... Je voudrais vous rappeler que la
concertation, la complicité entre le ministère du Tourisme du
Québec et le secteur privé, c'est une enveloppe totale de
près de 21 000 000 $, ventilée de la façon suivante: Le
ministère du Tourisme met dans ses programmes de promotion coop, de
publicité coop, à peu près 7 000 000 $; le secteur
privé met 14 000 000 $ au travers des associations touristiques
régionales, pour un total de 21 000 000 $, qui est l'équivalent
du budget total de promotion du ministère, c'est-à-dire en sus de
notre budget de promotion. C'est très significatif! Donc, ce n'est pas
une concertation, une complicité de bon aloi, c'est très
effectif.
L'énoncé de politique met l'accent sur un prolongement. M.
le député de Masson, M. le Président je m'adresse à
vous; à travers le député, je m'adresse au
président... Pour prolonger cet action-là, déjà, M.
le Président, depuis l'annonce de l'énoncé, nous avons des
ententes avec le secteur privé pour plus de 5 000 000 $. Savez-vous ce
que ça veut dire, 5 000 000 $ d'argent nouveau pour des promotions,
surtout celle-ci tournée vers la promotion de l'intra Québec, des
produits touristiques québécois? C'est 20 % de l'ensemble du
budget de promotion du ministère. C'est l'avenue que nous avons choisie.
Je sais que l'Opposition aurait préféré que ces
sommes-là soient des sommes nouvelles, venant du secteur public, mais
chez nous, ce n'est pas comme dans l'Opposition et du temps qu'ils
étaient au pouvoir - je ne les juge pas - ils ont un réflexe,
eux, de faire intervenir davantage l'État que le secteur privé.
Nous avons une philosophie différente et, d'autant plus
différente actuellement que nos finances publiques ne nous permettent
pas, je pense, de procéder de cette façon-là, aussi
généreusement parlant.
Et, deuxièmement, au niveau du million - je suis content que M.
le député de Masson le souligne - oui, un million spécial
pour la région de Montréal, pour l'accueil touristique. Et
déjà, il y a une table de concertation pour multiplier le million
dans la logique de ce que j'expliquais comme complicité avec le secteur
public. On a assis alentour de la table, la chambre de commerce de
Montréal, le Montreal Board of Trade, l'Association des hôteliers
du Grand Montréal, un ensemble d'intervenants qui se disent prêts
à ajouter au million, de sorte à donner une campagne de
publicité et d'accueil plus large que ce sur quoi on pourrait compter
avec uniquement le million gouvernemental.
M. Blais: Je suis bien d'accord qu'il peut y avoir des
concertations. Il y en a toujours eu, des promotions faites avec l'entreprise
privée et le gouvernement. Justement, dans cette
foulée-là, tous les gens du milieu qui ont été
réunis dans la Coalition de l'industrie touristique, ce sont des gens
que vous trouvez compétents, et vous l'avez dit tout en parlant au
début, dans votre préambule. Ce sont des gens qui veulent
collaborer et qui veulent que le gouvernement collabore avec eux. Ce sont des
gens d'une grande compétence. Ces gens-là, d'une grande
compétence, ont demandé avec insistance au ministre du Tourisme
depuis longtemps, et à différentes reprises, de rajouter 25 000
000 $ de promotion cette année et l'an prochain, et qu'eux feraient la
même chose. Ainsi, la création d'emplois suivrait.
Dans le domaine touristique et dans le domaine culturel, c'est deux
domaines où les investissements gouvernementaux sont des vrais
investissements et non pas des dépenses supplémentaires. Une
injection de 25 000 000 $ rapporterait une différence dans la balance
touristique de 370 000 000 $ dans un an. L'augmentation de 1 % dans
l'occupation de nos hôtels crée 1000 emplois. Ça veut donc
dire que le gouvernement, en mettant 25 000 000 $, selon des analystes,
reçoit 160 000 000 $ en retombées fiscales nouvelles. Est-ce que
le ministre refuse encore une fois? À trois ou quatre reprises, je
lui ai posé la question. Il dit que les gens qui travaillent dans
l'hôtellerie au Québec sont des gens extraordinairement
compétents; ceux qui travaillent dans le domaine privé, pour
l'avancement du tourisme, sont d'une grande compétence, sont très
collaborateurs. Quand arrive le temps, à lui, de faire sa part
monétaire pour faire gonfler les revenus fiscaux de son gouvernement et
de leur donner à eux des moyens de subsistance normaux, eh bien,
là, il se retranche sur le fait qu'il n'a pas d'argent. Ce n'est pas un
manque d'argent, c'est un manque d'initiative.
Si vous injectiez 25 000 000 $ cette année dans la promotion du
tourisme et 25 000 000 $ l'an prochain, nous aurions des fonds
supplémentaires de revenu au Québec de 160 000 000 $. Est-ce que
vous connaissez un ministre ou un ministre des Finances... Je sais bien que ce
n'est pas vous qui vous donnez votre propre budget, vous le défendez.
Mais qu'en termes galants, ces choses-là sont mises... Si vous les
mettiez un peu plus fortes, vous auriez un revenu beaucoup supérieur. Le
déficit, qui est épouvantable, qui est effarant, qui va en
descendant depuis 1985 au Québec, eh bien, il y aurait un redressement
de 1 000 000 000 $ avec ça, et on créerait 20 000 emplois. Il
faut dire que ces emplois-là, au Québec, sont les moins
coûteux, les plus productifs et ceux qui rapportent le plus à
votre ministère et, par le fait même, au gouvernement du
Québec qu'on essaie de défendre ensemble ici.
Alors, je trouve malheureux que dans votre politique, il n'y ait que la
continuation d'une collaboration avec l'entreprise privée et le
gouvernement, ce qui est de bon aloi. Mais que vous demandiez à
l'entreprise privée de faire un apport supplémentaire et que
vous, vous ne mettez aucun sou et que vous n'avez pas la permission de rajouter
des sous dans la promotion, c'est comme certains avancés, c'est quasi
oui, c'est «casino»! Et, on ne sait pas! On ne sait pas. Et au
Palais des congrès...
Une voix: Quasi oui, «casino»!
M. Blais: ...votre quasi oui, votre «casino», est-ce
que vous allez l'avoir? Est-ce que vous allez l'avoir? Va-t-H être
à Charlevoix ou va-t-il être à Montréal? Va-t-il
servir à la promotion de l'ensemble de la région de
Montréal? L'argent qui va en sortir, les bénéfices qui en
sortiraient, est-ce qu'ils seraient réinjectés dans la promotion,
ou cela pour éviter une dépense d'immobilisation pour
l'agrandissement du Palais des congrès de Montréal, au
détriment de la ville de Québec aussi? La ville de Québec
n'a pas de palais des congrès payé par l'ensemble des citoyens du
Québec comme Montréal a. Québec devrait aussi avoir sa
part. J'essaie d'être le plus galant possible, comme la présidente
de l'Association, mais je trouve que, dans vos énoncés, il manque
un peu de fibre monétaire, un peu d'esprit d'initiative et je n'en suis
pas quasiment déçu, j'en suis totalement déçu.
M. Vallerand: M. le Président, il y a de ces
déceptions, des fois, qui sont très faciles,
particulièrement en politique et, notamment, lors de commissions qui
étudient les engagements financiers. C'est donc le rôle de
l'Opposition d'exprimer son insatisfaction, de façon profonde, comme on
vient de le faire. Ça fait partie de la culture politique. On s'y
habitue, mais S faudra faire attention pour ne pas tomber dans des sophismes de
composition qui ne reflètent pas la réalité,
c'est-à-dire les gestes que le gouvernement a posés. (10
heures)
Tout d'abord, j'aimerais rappeler, M. le Président, au
député de Masson que, quand on dit qu'il n'y a pas d'argent
nouveau qui soutient l'énoncé de politique et son plan d'action,
dans l'esprit du député, il n'y en a pas parce que ce ne sont pas
des montants d'argent publics, ce n'est pas... Il nous condamne en disant qu'on
manque d'initiative. Moi, je l'accuserais de manquer d'imagination. On peut,
comme je vous l'expliquais, ajouter à l'enveloppe de promotion des
efforts de commercialisation du produit touristique québécois en
s'associant, de façon plus complice, de façon plus
immédiate, de façon plus tangible, avec le secteur privé.
C'est ce que nous avons fait et, déjà, nous avons près de
20 % de l'ensemble du budget de promotion de 20 000 000 $ qui s'apparentent,
soit dit en passant, toutes proportions gardées, au budget de promotion
de l'Ontario. Je comprends qu'il y en a qui sont tannés de faire les
comparaisons avec l'Ontario. Mais qu'est-ce que vous voulez, M. le
député de Masson, c'est notre espèce d'étalon de
valeur de référence, chaque fois qu'on veut mesurer la
performance du Québec par rapport à d'autre chose.
M. Blais: ...On fait ça quand on a
«Onta-rien».
M. Vallerand: Et même les gens de la Coalition dont vous
vous inspirez font cette comparaison. Donc, toutes proportions gardées,
je pense que nos efforts en termes de gouvernement, en termes de ressources
publiques, se comparent très, très bien avec d'autres
régions qui sont reconnues comme faisant des efforts assez
exceptionnels. Également, M. le député de Masson, vous
oubliez dans votre critique que très récemment vous en
étiez, je crois, ou sinon vous l'avez lu, parce que je pense qu'encore
une fois nos journalistes ont fait un très bon travail lorsqu'ils ont
publicise l'entente Canada-Québec sur le tourisme, 100 000 000 $,
récemment. Une somme de 100 000 000 $, ventilée de la
façon suivante...
M. Blais: On va en parier plus tard.
M. Vallerand: M. le député de Masson, vous faites
souvent référence à l'élégance.
M. Blais: Oui.
M. Vallerand: L'élégance veut également dire
façon de faire. Élégance veut dire politesse. Politesse
veut dire: Laissons à chacun des interlocuteurs le temps de faire la
démonstration de ce qu'ils avancent. Et soyez sans crainte, je vais vous
laisser le temps de faire la vôtre, sans vous interrompre.
Une somme de 100 000 000 $ - parce que vous l'avez oublié -
ventilée de la façon suivante: 60 000 000 $ pour le
développement du produit touristique d'argent nouveau; 36 000 000 $ pour
la promotion, par-dessus - encore une fois, je vous le rappelle - les montants
d'argent que le gouvernement consacre déjà à la promotion.
De 14 000 000 $ qu'il était, ce budget, il est à tout près
de 21 000 000 $; une augmentation de 6 000 000 $, argent gouvernemental. Plus
l'entente Canada-Québec, plus la complicité avec le secteur
privé qui ajoute des sommes considérables.
Pas plus tard qu'hier, M. le Président, on a convenu d'une
entente avec la brasserie Molson-O'Keefe pour faire la promotion des
destinations touristiques de toutes les régions du Québec, avec
les événements dans chacune des régions, distribuée
à 6 000 000 de personnes. Une entente qui ne coûte rien au
gouvernement, qui va afficher l'identité du ministère du
gouvernement comme promotion, qui va afficher les événements dans
les régions; un montant qu'on évalue à près de 1
000 000 $. Ça s'ajoute aux 5 000 000 $. Je pense qu'il y a des
façons créatrices, imagina-tives, qu'on peut explorer davantage,
notamment dans la conjoncture actuelle, plutôt que de toujours avoir
cette espèce de réflexe de dire: Tout ce qui est significatif
comme mesure gouvernementale, dans le cas particulier du tourisme au titre de
sa promotion, ça passe par des montants d'argent publics.
Il faut, M. le Président - et je m'adresse au
député de Masson - être un peu plus ima-ginatrf,
créatif dans les circonstances, et d'autant plus que les actions que
nous tentons de faire pour soutenir l'industrie touristique, c'est une
industrie rentable. Il n'y a pas de raison - et ça a toujours
été ce que j'ai affiché comme conviction depuis que je
suis titulaire de ce ministère-là - nous ne sommes pas là
pour subventionner gratuitement une activité qui fait ses prix et qui
fait ses profits. Bien au contraire, on est en soutenance pour créer un
climat favorable pour que le produit touristique puisse se vendre dans un
contexte concurrentiel comparatif. Et ce sont les grandes lignes directrices de
l'énoncé de politique et son plan d'action que nous avons mis de
l'avant très récemment, de concert avec l'industrie, qui a
reçu les félicitations de l'ensemble de l'industrie, par la
suite.
Également, je suis fier, et notamment de l'équipe du
ministère qui a mis cet énoncé public.
M. Blais: M. le Président. Je sais qu'il y a une entente
de 100 000 000 $ avec le fédéral. Je voulais en parler, je vais
en parler plus tard. Ça ne vaut pas grand-chose, mais il est là.
Ça ne change pas beaucoup. Mais il y a une chose que vous disiez: Le
gouvernement du Québec en a à peu près autant que
l'Ontario. De 1980 à 1990, l'Ontario a mis 202 000 000 $ et le
gouvernement du Québec, 127 000 000 $. Il y a une différence
marquée de 75 000 000 $ en faveur de l'Ontario, ce qui n'équivaut
pas à la différence de population.
Deuxièmement, vous venez de dire que les investissements faits
dans le domaine touristique sont rentables. C'est justement les gens de
l'Association touristique du Québec qui vous disent d'injecter 25 000
000 $ et qu'eux en feront autant, et que ça rapportera au gouvernement
160 000 000 $ en revenu fiscal. Et vous vous refusez à ça. C'est
ça que je ne comprends pas. D'une main, vous dites que c'est rentable
d'investir. Et vous dites: Je veux aller seulement dans l'entreprise
privée. Vous demandez à l'entreprise privée de venir
combler ce qu'on ne fait pas pour nos propres revenus. Je veux bien croire
qu'on peut faire venir, à travers le Québec... C'est très
bon... Vous avez perdu «le tour du Québec» depuis quelque
temps. On ne fait plus «le tour du Québec». On ne s'accroche
plus au Québec. Vous n'avez plus d'éléments de
fierté pour que les Québécois restent chez eux. Vous avez
tout aboli ça. Donc, vous en subissez les conséquences. Il y a
moins de Québécois qui voyagent chez eux. C'est effrayant la
différence. À 47 % les Québécois faisaient leurs
dépenses au Québec. Là on est rendu à 23 %, et si
ça continue comme ça on va descendre à 20 %.
Donc, la régie interne, vous en parliez... Vous avez pris Molson.
Complètement d'accord à prendre un commanditaire sur une
régie interne, parce qu'on peut, à travers, intra-muros, on peut
se servir d'un commanditaire. Mais je ne pense pas qu'on puisse se servir de
Coca-Cola pour aller en Chine et puis dire: Venez prendre un Coke au
Québec: Ou je ne pense pas qu'on puisse aller au Japon et puis leur
dire: Venez, Coca-Cola vous attend. Je ne pense pas qu'on puisse aller aux
États-Unis: Venez nous voir, Coca-Cola est là. Ils l'ont
déjà, Coca-Cola! Alors, il faut trouver des initiatives un peu
plus rentables que d'aller chercher un Pepsi, un Coke ou une bouteille de
bière pour attirer du monde. Et j'aimerais que l'entreprise
privée ne soit pas laissée seule pour essayer de défendre
le tourisme au Québec.
Vous avez une association exactement vouée à trouver des
moyens. Vous dites que ce sont des gens compétents. On vous demande de
mettre plus d'argent dedans. D'une main, vous dites, c'est des gens très
compétents avec qui je veux
travailler, et de l'autre main, vous dites, réponse: Ils n'auront
rien. Ça, c'était la première question. Vous n'y avez pas
répondu.
La deuxième, c'était quasi oui «casino».
Est-ce que vous les faites, vos casinos, ou si vous ne les faites pas? M. votre
premier ministre veut l'avoir à Charlevoix. Vous, vous voulez l'avoir
à Montréal. Et certainement qu'il y a des personnes qui vont
essayer de lutter pour l'avoir à Québec. Les trois auraient
raison. Mais est-ce qu'il y a une décision? Il y a six, sept mois, ou
même un an et demi, vous disiez: On est sur le point de prendre une
décision au cabinet des ministres. La, vous avez fait, vu que le
printemps est sur le point d'arriver... Encore le canard du lac Brome s'est
levé de façon un peu trop hâtive... Il ne sait pas sur
quelle eau atterrir parce que les lacs ne sont pas encore
dégelés. Est-ce que le lac de la décision - pour un quasi
oui ou un casino - elle va fondre, cette glace-là, pour qu'on sache
à quoi s'en tenir! Il faut que les gens le sachent.
J'ai deux questions. J'aimerais ça que vous répondiez
à ces deux questions-là. Et si vous le faites, je ne vous
interromprai pas.
M. Vallerand: M. le Président, si, comme le suggère
le député de Masson, je devais prendre une décision pour
décider des casinos au Québec à partir d'un lac qui est
gelé ou qui n'est pas gelé, j'ai l'impression qu'au Québec
on ne prendrait jamais de décisions parce qu'il gèle et il
dégèle. Donc, la décision sera fondée sur des
éléments dont l'image sera un peu plus solide que celle que le
député de Masson nous invite à faire.
D'abord, M. le Président, j'apprécie beaucoup le
député de Masson. C'est un type jovial, sympathique, mais je lui
suggérerais d'être un peu plus rigoureux dans ses analyses.
Ça aiderait à l'information de tout le monde. Quand on a
parlé d'enveloppe de promotion, on a donné des exemples qui
pouvaient se substituer aux efforts que vous demandez, qui sont des efforts qui
viennent uniquement des fonds publics pour enrichir l'enveloppe de promotion,
par une concertation plus intensive avec le secteur privé. Je vous ai
donné des exemples. Les chiffres que j'avance sont vérifiables,
et vous pouvez les vérifier. Je vous ai donné un exemple, et je
l'ai bien spécifié, sur la promotion des produits à
l'intérieur du Québec. Je vous inviterais également, M. le
député de Masson - je m'adresse à vous, M. le
Président, bien évidemment - à vous procurer le dernier
numéro du magazine Figaro du 15 février dernier. Vous
allez trouver une publicité du ministère du Tourisme qui
s'adresse au marché français, avec la complicité du
secteur privé, qui déjà, nous dit-on en France,
reçoit des éloges assez particuliers.
Donc, tout ça pour vous dire qu'il faut bien distinguer entre les
actions du ministère sur l'intensification de ses promotions entre
marchés internes, intra Québec, et marchés
extérieurs. Incidemment, M. le Président, j'aimerais dire au
député de Masson que, dans la publicité française
dans le Figaro, vous allez voir en bas qu'un des commanditaires qui nous
permet d'augmenter la visibilité et le nombre d'annonces qu'on va faire
dans les magazines français et la publicité française,
vous allez voir Coca-Cola. Je sais quit s'en boit en France. Il s'en boit ici
aussi, mais notre complicité avec eux nous permet de leur donner une
justification corporative pour s associer à notre publicité en
France. Donc, on ajoute à nos moyens. Je vous remercie d'avoir
souligné Coca-Cola, parce que je l'avais oublié. Non seulement
sur le marché interne, mais sur le marché externe, c'est ce qu'on
appelle être un peu créatif, Imaginatif, de saisir l'entreprise
dans le secteur touristique qui aura un intérêt à
s'associer au budget, je l'avoue, déjà mince de notre
ministère, parce qu'on ne peut pas... Le ministère ne peut pas
avoir les ressources pour financer l'ensemble des efforts de publicité
de toute l'entreprise touristique du Québec. Mais déjà, il
y a des efforts substantiels qui permettent, actuellement, de comptabiliser que
près de 20 % de l'enveloppe est déjà augmentée
uniquement à travers cette avenue-là, sans que ça
coûte un sou aux fonds publics. Vous me pariez des casinos. Je ne sais
pas si vous m'en pariez parce que, comme Mme Dupuis, vous êtes contre, et
je respecte votre point de vue si vous êtes contre...
M. Blais: On n'a jamais dit que... Point d'ordre, M. le
Président, point d'ordre.
Le Président (M. Audet): M. le député, je
vous demanderais de...
M. Blais: On n'a jamais dit qu'on était contre.
Le Président (M. Audet): Un instant, un instant. M. le
député, si vous voulez soulever une question de règlement,
vous pouvez le faire. Mais si vous jugez que vous avez été mal
cité ou interprété, vous pourrez le faire à la fin
de l'intervention du ministre.
M. Blais: Non, il faut... M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Audet): M. le député de.
Bon, allez-y sur votre question de règlement.
M. Blais: Question de règlement. Quand un
député croit qu'il est mal cité sur notre
règlement...
Le Président (M. Audet): II doit le faire à la
fin.
M. Blais: On le fait immédiatement ou à la
fin de l'intervention. Je l'ai fait immédiatement. On n'a jamais
dit qu'on était contre les casinos.
Le Président (M. Audet): Bon, O.K. M. le ministre, vous
pouvez poursuivre. Mais votre question de règlement... un instant, un
instant. Un instant. M. le député de Masson, si vous jugez, en
vertu du règlement, que vous avez été mal cité ou
mal interprété par les propos d'un autre collègue, vous
devez souligner votre question de règlement immédiatement
à la fin de l'intervention, et non pas pendant l'intervention. Parce
que, quand une personne...
M. Jolivet: C'est pour aider le ministre à ne pas faire
fausse route.
Le Président (M. Audet): Alors, M. le ministre, si vous
voulez poursuivre.
M. Vallerand: M. le ministre, M. le Président, je vous
remercie. Je remercie le député de Masson de sa franchise. Donc,
l'Opposition est pour, et je suis content de le savoir.
M. Blais: Je n'ai jamais dit qu'on était pour. Je n'ai
jamais dit qu'on était pour.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: Ne me faites pas dire des choses que je ne dis pas.
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Blais: On n'a pas dit qu'on était pour. On n'a pas dit
qu'on était contre.
M. Leclerc: Quasi oui, «casino». Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Vallerand: Quasi oui, «casino», M. le
député!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: Je vais attendre. Je vais vous laisser finir, si vous
êtes capable.
M. Vallerand: Quasi oui, quasi non. Ce que l'Opposition... ce que
je décode, M. le Président, ce que l'Opposition cherche, c'est de
savoir: Où allons-nous le mettre, ce casino? Fondamentalement, sa
préoccupation est davantage de cette nature-là. Je
répondrai à l'Opposition, M. le Président, et à mon
collègue, le député de Masson, que le gouvernement n'a pas
décidé encore, n'a pas statué sur le principe des casinos.
C'est extrêmement important, et je pense qu'il faut le rappeler.
Ça veut dire quoi? C'est que tant et aussi longtemps que le dossier des
casinos n'aura pas cheminé à travers les différents
comités ministériels que vous connaissez, ce qui est la
règle, ce qui est la tradition, tant que les comités
ministériels n'auront pas fait de recommandations au Conseil des
ministres et tant que le Conseil des ministres n'aura pas statué, il n'y
a pas de région retenue, donc, conséquemment, il n'y a pas de
région écartée.
M. Jolivet: S'il n'y a pas de cheminée, il y a de la
boucane en maudit.
M. Blais: O.K. Alors...
M. Vallerand: II peut y avoir un... Vous faites allusion au
conclave casino. Des fois, ça prend du temps.
M. Leclerc: M. le Président, en vertu de l'alternance,
s'il vous plaît. Ça fait 20 minutes, là.
Le Président (M. Audet): Oui, M. le député
de Taschereau. (10 h 15)
M. Leclerc: M. le Président. À partir du moment
où on parle de casinos, le ministre me permettra de lui demander ce
qu'il entend faire avec les fameux casinos sur les bateaux de croisière.
Il y a déjà deux ans que la SODES, que l'Association des
armateurs, que bien des intervenants touristiques, au Québec, demandent
au gouvernement d'être plus large dans son application de la loi pour
permettre minimalement que les casinos sur les bateaux de croisière
n'aient pas besoin de fermer à la hauteur de IHe d'Anticosti,
c'est-à-dire à la hauteur des eaux territoriales
québécoises. Donc, les croisières qui viennent au
Québec, et notamment à Québec, permettant aux petits
commerces de mon comté, notamment de place Royale, d'avoir une
activité économique intense pour quelques semaines pendant,
notamment, le début de l'automne.
Eh bien, il y a des armateurs et il y a des bateaux de croisière
qui ne viennent plus parce qu'ils doivent fermer leur casino deux jours avant
d'arriver à Québec. Ils doivent fermer leur casino lorsqu'ils
sont sur le Saguenay - parce qu'on sait que certaines de ces
croisières-là prennent une journée - remontent le Saguenay
pour permettre aux gens, aux passagers de bien voir ce cours d'eau fort
spectaculaire du Québec. Il y a déjà plus de deux ans
qu'on fait des pressions auprès du gouvernement pour que les casinos
puissent rester ouverts au moins jusqu'à ce que les bateaux arrivent
à Québec.
Vous savez également qu'en Colombie-Britannique, où les
casinos ne sont pas permis, les bateaux peuvent opérer des casinos dans
les eaux territoriales de la Colombie-Britannique. Donc, pour la
deuxième ou troisième fois, je voudrais savoir si le
ministère du Tourisme - et
je comprends toutes les interrelations avec le ministère du
Revenu - mais si quelqu'un à quelque part va finir par régler ce
problème-là, qui est quand même beaucoup moins complexe que
le problème des casinos au Québec: on n'a pas à choisir de
site, les casinos sont déjà sur les bateaux; on n'a pas à
opérer les casinos, ils sont déjà opérés par
les armateurs. Bref, ce que ces gens-là demandent, en échange
d'une très grosse retombée économique des 1500 ou 1600 ou
1700 passagers qui viennent dépenser à Québec et à
Montréal, on demande: Est-ce qu'on pourrait garder les casinos ouverts
au moins jusqu'à temps d'arriver à quai. Il me semble que ce
n'est pas exagéré.
M. Vallerand: M. le député de Taschereau, vous avez
raison. Je sais que ça cause problème dans plusieurs
municipalités au Québec, notamment dans la ville de
Québec, parce que vous avez beaucoup de bateaux de croisière qui
viennent avec des touristes et qui passent sans s'arrêter à
Québec à cause de cette disposition-là. La
difficulté n'est pas tellement nos interrelations avec le
ministère du Revenu ou les ministères du gouvernement du
Québec, c'est avec le gouvernement fédéral parce que les
eaux territoriales navigables, c'est canadien. Donc, c'est évident que
dans la perspective où on irait de l'avant - je dis bien dans
l'hypothèse où le gouvernement déciderait d'aller de
l'avant avec les casinos - qu'il nous faudra faire des représentations
comme on a déjà fait, mais qui seraient différentes cette
fois-ci, auprès du gouvernement fédéral, de sorte à
prendre en considération la possibilité d'alléger cette
réglementation-là, et de permettre que les casinos puissent
poursuivre leurs activités dans les eaux qui sont les eaux dans la
proximité des ports où les bateaux veulent arrêter,
notamment comme le port de Québec ou le port de Montréal.
M. Leclerc: Mais c'est en vertu de la législation
québécoise que les casinos sur les paquebots doivent fermer.
J'essaie de voir ce que le gouvernement fédéral a à dire,
puisque c'est de compétence québécoise, la Régie
des loteries et courses, là. C'est un bien nouveau
problème...
M. Vallerand: On me dit que c'est...
M. Leclerc: Ça fait deux ans que j'en parle à tout
le monde, c'est la première fois qu'on me parie du
fédéral, là.
M. Vallerand: Ah! C'est de juridiction fédérale
parce que l'activité est sur des eaux navigables, et les eaux navigables
relèvent du gouvernement fédéral.
M. Leclerc: Alors, comment peut-on m'expliquer, je ne vous
demande pas de le faire aujourd'hui, mais peut-être qu'on pourrait
m'écrire pour m'expliquer comment il se fart qu'en Colombie-Britannique
on a réussi à permettre aux bateaux de croisière de
laisser leurs casinos ouverts. C'est parce qu'il y a une compétition
entre l'Ouest et l'Est. Il y a des compagnies de croisières qui
préfèrent aller en Colombie-Britannique jusqu'en Alaska parce
qu'elles peuvent laisser leurs casinos ouverts, alors que l'Est du continent
perd des croisières. Ce n'est pas qu'elles passent devant Québec
sans arrêter, c'est que, comme ces croisières-là sont
planifiées deux ans d'avance, elles décident simplement d'en
faire moins ou de ne pas en faire dans l'Est du continent, et d'aller ailleurs
où elles peuvent laisser leurs casinos ouverts.
M. Vallerand: Je ne suis pas un expert, M. le
député de Taschereau. On va vous apporter l'explication. Mais ce
que je peux avancer, c'est que du côté de Vancouver, ce sont des
eaux internationales, tandis qu'ici ce sont des eaux à caractère
intérieur, sinon national. C'est ce qui fait la différence. Mais
on va vous apporter l'élément de réponse, là,
spécifique, eu égard à la responsabilité
fédérale au niveau de la réglementation des eaux
navigables, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur,
internes et externes.
M. Leclerc: Merci.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Masson, après ça, M. le député de Saguenay.
M. Blais: M. le Président, M. le ministre m'a dit que je
suis contre les casinos, je lui dis: Je n'ai jamais déclaré
ça. Après ça, il revient et dit: Donc, M. le
député est pour les casinos. Je lui réponds: Je n'ai
jamais déclaré ça. À ce que je sache, nous sommes
très haut dans les sondages, mais nous ne sommes pas encore au pouvoir.
Ce n'est pas à l'Opposition à décider actuellement s'il y
aura des casinos au Québec ou s'il n'y en aura pas. Alors, s'il y a
quelqu'un quelque part qui manque un peu d'échiné, ce n'est pas
l'Opposition dans ce dossier. C'est bien le gouvernement actuel. D'ailleurs, le
20 février 1992, ce n'est pas très loin, votre premier ministre a
dit: J'ai une grosse tendance pour qu'un casino soit dans Charlevoix. Il n'y a
pas longtemps, là, le 20 février. Vous nous avez dit à
votre conférence de presse il y a à peu près un mois ou un
mois et demi, à Montréal, que vous étiez sur le point
encore d'avoir une décision sur les casinos. Vous nous avez dit il y a
six mois: On est sur le point de... le cheminement est pratiquement fini, la
voiture décisionnelle a fini presque son cheminement dans les chemins
tortueux des différents ministères. Est-ce que vous avez
manqué d'essence en route? On dirait que jamais l'auto de la
décision arrive. Alors, je ne voudrais pas que vous me répondiez
que je manque de rigueur d'analyse et de rigueur intellectuelle, mais comme
dans tous les autres
dossiers, il semble y avoir un quasi oui et un quasi non. C'est quoi?
Est-ce qu'il y aura une décision de prise? Est-ce que le ministre et le
cabinet vont arrêter de lâcher des ballons à tous les trois
ou quatre mois pour dire: II y a une décision imminente qui arrive sur
les casinos. Et dès qu'arrive le moment, on voit justement la
dualité. Je ne suis pas prêt... M. Côté à
Québec dit, il est furieux: Ça n'a pas passé encore au
cabinet. Vous, vous dites: C'est sur le point, ça chemine, et ça
va aller à Montréal, probablement au Centre des congrès.
Votre premier ministre dit: Non, ça va aller chez Malenfant. Est-ce que
vous ne trouvez pas que ce problème des casinos est «mal
enfanté»?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: M. le Président, puisque le
député de Masson a des propos autodéterminants, moi, je
lui demandais bien amicalement s'il est en faveur des casinos Ça nous
aiderait peut-être, comme vous le souhaitez, à ce que la
décision, sans être précipitée, se réalise
plus rapidement. C'est tout ce que je vous demandais. Je ne vous demandais pas
de décider...
M. Blais: Je vais vous répondre.
M. Vallerand: ...non, je ne vous demandais pas de décider
en lieu du gouvernement.
M. Blais: Je vais vous répondre.
M. Vallerand: Parce que, voyez-vous, vous n'êtes pas encore
au pouvoir, et moi, je ne suis pas encore premier ministre.
M. Blais: Je vais vous répondre.
M. Vallerand: Si bien que je ne suis pas responsable de l'agenda
gouvernemental. Mais, il est bien sûr que compte tenu du fait que cette
activité, il faut l'avouer, a soulevé plusieurs interrogations,
avec raison, depuis le temps que cette idée a été remise
sur le tapis. Parce qu'on n'a rien créé, vous et moi. Ça
s'est même fait du temps que votre parti était au pouvoir. Ce
n'est pas un blâme. Donc, je ne prétends pas être le... je
ne tente pas d'avoir la paternité des casinos. J'ai repris
l'idée, pour tenter d'aider l'activité des industries
touristiques, compte tenu d'une diminution d'activité,
indépendamment de la situation conjoncturelle. Je pense qu'il faut tenir
compte de la situation conjoncturelle. Mais avant même la situation de
basse conjoncture, on se plaint, avec raison, surtout dans les grands centres,
d'une diminution d'achalandage touristique à cause d'une concurrence
internationale qui est de plus en plus vive. Et vous le savez, le tourisme ne
subit pas de barrière d'entrée. C'est la mobilité des
personnes. Les personnes sont très mobiles à l'intérieur
de l'hémisphère occi- dental de circuler comme elles veulent, et
le produit est fixe. On vient consommer le produit sur place, et non pas
à l'inverse. Si bien qu'il n'y a pas de problème de
frontières, donc une concurrence qui est extrêmement vive. Il nous
faut faire preuve d'imagination pour tenter d'avoir des produits touristiques
d'attraction qui sont suffisamment d'attraction pour concurrencer nos
marchés qui sont très près de nous, notamment celui du
marché de le Nouvelle-Angleterre ou de l'Est et Nord-est des
États-Unis, et à la rigueur de l'Europe.
J'ai pensé - et je le dis bien humblement, je l'avoue et je ne le
cacherai jamais - qu'un casino pour autant qu'il soit de
propriété publique, réglementé par un organisme
public, pour autant que les conséquences négatives ou
disfonctionnelles qu'on anticipe ne soient pas celles qu'on pourrait penser...
J'ai demandé aux principaux corps policiers, je pense que ce sont les
meilleurs juges des incidences à caractère criminalisant d'une
activité comme celle-là, dont la Sûreté du
Québec qui m'a fait des recommandations en disant: Pour autant que la
propriété est publique, c'est réglementé par vous
autres, c'est préférablement dans un édifice public,
voilà les six recommandations que nous vous faisons, et nous on ne croit
pas qu'il va y avoir une incidence sur la criminalité, qui peut menacer
la qualité du tissu social. Dans cette optique-là, j'ai
continué à mettre de l'avant cette idée-là. Je n'ai
pas - comme j'ai dit - retenu de région pour le moment. Je pense
qu'avant de retenir une région, il faut que le gouvernement fasse son
exercice, à savoir s'il veut aller de l'avant avec ce projet-là.
Cette responsabilité-là revient d'abord et avant tout au
gouvernement libéral et à son exécutif. Et, je vous l'ai
dit tout à l'heure, le dossier n'a pas encore été
étudié par ces instances-là. Il y a des étapes qui
ont été franchies, on ne peut pas se le cacher, mais je ne peux
pas vous annoncer aujourd'hui... Ce n'est pas ma capacité non plus de le
faire. Je ne suis pas responsable de l'agenda du Conseil des ministres, ni de
l'agenda gouvernemental. Mais je termine, M. le Président, en disant au
député de Masson: Si l'Opposition se montrait plus sympathique,
si l'Opposition nous appuyait, peut-être qu'on rejoindrait le voeux du
député de Masson et on arriverait à une décision
qui serait plus rapide que celle qu'on voudrait qu'elle soit.
M. Blais: Bon...
Le Président (M. Doyon): M. le député, il
reste une demi-minute pour terminer cet engagement financier. Vous pourrez
continuer la discussion sur un autre engagement, parce que je n'ai pas
l'intention d'être strict si je dois présider.
M. Blais: Je vais prendre la demi-minute pour répondre.
Ça va prendre deux minutes.
Voilà. En fait, un casino, modèle européen, sous le
joug de l'État au Québec, vous auriez des grosses chances d'avoir
l'appui de l'Opposition sur ça. Mais ce n'est pas là-dessus
qu'est la question. C'est un faux-fuyant que vous apportez. C'est qu'à
tous les deux ou trois mois, vous amenez la balloune qu'il y a une
décision en marche, et les gens sont là: Bon, le voilà le
casino! Voilà le casino! Là, vous dites: Le cheminement n'est pas
fait. Trois ou quatre mois après, vous revenez encore. Là, on est
sur le point de prendre une décision pour le casino. Il dit: Ah! Le
cheminement n'est pas fait. C'est cette tergiversation qui est vraiment le
modèle de votre gouvernement. On le voit du côté
constitutionnel. On le voit dans tous les domaines. C'est ni oui ni non. Et
c'est là-dessus. Si vous aviez une décision ferme, c'est bien
présenté, vous avez des chances, pas un casino à la Las
Vegas, mais un casino a l'européenne. Vous comprenez très bien la
différence. Il y a des grosses chances que nous vous donnions notre
appui si la présentation est belle. Avant d'avoir la décision
devant nous, puis la façon dont vous voulez en faire un casino, on ne va
vous dire oui à l'aveuglette. Mais les chances seraient très
bonnes si c'était un casino à l'européenne. Voilà
la demi-minute.
M. Vallerand: M. le Président, en conclusion, je veux
strictement dire...
Le Président (M. Doyon): Très rapidement, M. le
ministre.
M. Vallerand: ...que d'avoir un appui de cette nature-là
de la part de l'Opposition, je ne qualifie pas ça de faux-fuyant, bien
au contraire. Merci.
Le Président (M. Doyon): Merci. Il y a le
député de Saguenay qui m'a demandé la parole et ça
terminera l'étude de cet engagement, s'il y a consentement de la
commission. M. le député de Saguenay.
M. Maltais: Merci, M. le Président. M. le ministre, je
reviens à la charge encore cette année. Ça fait une
dizaine d'années que je reviens à la charge avec les ministres du
Tourisme qui se sont succédé avant vous. En région... et
je pense qu'on a une importante opportunité cette année de le
faire dans le cadre du nouveau programme de développement
régional, de la nouvelle façon dont le gouvernement du
Québec entend faire la promotion du développement
régional. Est-ce que vous envisagez de vous joindre à ce
Secrétariat permanent au développement régional pour qu'on
ait en région des représentants du ministère du
Tourisme?
Là-dessus, vous allez me dire: On a les ATR qui ne sont pas
nécessairement des créatures du ministère du Tourisme,
mais qui sont financées par le ministère du Tourisme. Mais l'ATR
ne représente pas une population. Elle représente ses
intérêts payeurs. Ce sont les gens qui ia font vivre. Bon. On sait
aussi que l'importance que votre ministère accorde aux avis sectoriels
émis par les ATR. En soi, je n'ai rien contre ça. Sauf qu'il ne
faudrait pas que, dans les régions, les avis sectoriels émis par
les ATR soient la dernière vérité. Il faudrait qu'il y ait
un système d'appel qui est prévu par les élus à
quelque part, que ce soit au niveau des MRC, au niveau des
députés, pour qu'on puisse faire des représentations
auprès de votre ministère, pour qu'il y ait un autre son de
cloche d'entendu. Si on avait en région un représentant de votre
ministère... Il y a quand même 16 régions au
Québec... Je ne sais pas combien vous avez de fonctionnaires. Mais je ne
sais pas si on peut envisager, à court terme... parce que dans la
politique de développement régional, le volet touristique a une
importance capitale. On ne peut pas passer outre. Mais on ne peut pas passer
outre non plus de ne pas avoir de représentant d'assises de votre
ministère en région. Ça fait des années que je le
demande. Je vais continuer à le demander sans doute encore pour un
nombre d'années. Mais, il est important qu'une fois par année, le
ministre soit sensibilisé à sa représentation en
région de par ses fonctionnaires, et non pas par un deuxième ou
un troisième intervenant qui est, en réalité, la
quatrième ou la cinquième roue du char.
Là-dessus, j'aimerais ça que vous me répondiez un
petit peu sur les intentions du ministère, premièrement;
deuxièmement, sur la qualité des avis sectoriels émis par
les ATR et si, pour les élus - je parle autant municipal que de
députés - il y a une autre façon de se faire entendre
à votre ministère. (10 h 30)
M. Vallerand: La représentation en région - vous
l'avez dit - elle se fait à travers le réseau des associations
touristiques régionales ou des offices de congrès,
dépendant de la région. Ce qu'on pourrait ajouter comme
représentation additionnelle s'inscrit ou pourrait s'inscrire dans la
réforme proposée en matière de développement
économique régional; en fait, la nouvelle structure qui remplace
l'OPDQ. Mais je peux vous dire qu'il n'est pas des intentions du
ministère, compte tenu de la situation financière du
gouvernement, d'une part, et compte tenu aussi de l'utilité qu'on ne
voit pas d'avoir un représentant du ministère en région.
Je pense que le substitut de représentation, le substitut à un
représentant du ministère comme tel, pourrait peut-être
être examiné à l'intérieur de la structure qui est
proposée par notre collègue, M. Picotte. Quant à l'avis
sectoriel des associations touristiques, c'est un avis, M. le
député de Saguenay. Ce n'est jamais une décision
irrévocable. L'avis sectoriel en région passe par une
consultation auprès des principaux intervenants touristiques. Je pense
que
c'est légitime de leur demander s'ils pensent que, par exemple,
telle région pourrait avoir un statut spécial au titre des heures
d'affaires parce qu'elle renferme un ensemble d'équipements touristiques
qui ne s'accommode pas des heures d'affaires usuelles. Vous savez que c'est
dans la loi. Le ministère est consulté. Mais c'est toujours le
ministère de l'Industrie et du Commerce qui prend sa décision.
Donc, ça laisse la place à d'autres instances pour faire des
représentations si jamais l'avis sectoriel du ministère
inspiré par une consultation régionale ne plaît pas
à une partie importante des intervenants de votre région.
M. Maltais: J'aimerais rajouter, M. le Président...
Le Président (M. Audet): Parce que, O. K., j'aurais
peut-être aimé qu'on finisse l'engagement 1 avant. Je sais que
c'est mon collègue qui a autorisé la question. C'est parce que
ça touche plus particulièrement l'engagement 2, M. le
député. Alors, je vais juste vérifier une chose. M. le
député de Masson, est-ce qu'on peut considérer à ce
stade-ci que l'engagement 1 de décembre 1989 est
vérifié?
M. Blais: Oui.
M. Leclerc: M. le Président...
Le Président (M. Audet): O. K. À ce
moment-là, on aurait commencé l'engagement 2. Alors, je vais vous
reconnaître, M. le député de Saguenay.
M. Leclerc:... parce que j'aurais eu une petite mise au point sur
ma question au ministre tout à l'heure. Ça faisait partie de
l'engagement 1, à moins que...
Le Président (M. Audet): C'était concernant les
casinos dans les zones territoriales...
M. Leclerc: C'est ça, oui, tout à fait.
Le Président (M. Audet):... oui, indirectement parce qu'il
y a un projet d'en placer un au Palais des congrès, mais il y a
possiblement d'autres engagements qu'on pourra retrouver un peu plus... On
pourra y revenir.
M. Leclerc: Je ne voudrais pas qu'on me remette aux calendes non
plus.
Le Président (M. Audet): C'est parce que là... Un
instant. C'est parce que, là, on a commencé l'engagement 1
où on parlait des crédits à la Société du
Palais des congrès. Alors, on a un collègue ici qui a
soulevé des ATR qu'on retrouve un peu plus bas à l'engagement 2.
J'ai demandé si l'engagement 1...
M. Leclerc: La mise au point est plus longue que celle que
j'allais faire. Vous comprenez ce que je veux dire?
Le Président (M. Audet): Non, mais écoutez, c'est
pour le déroulement des travaux. S'il y a consentement, il n'y a pas de
problème. Bon, O. K. M. le député de Saguenay va
terminer.
M. Maltais: Je regrette, c'est moi qui ai la parole, et vous
allez arrêter de me l'enlever autour de cette table-là parce qu'il
va s'arracher du poil ici certain!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: C'est moi qui ai la parole, et je la garde. Je n'ai
pas fini.
Le Président (M. Audet): Vous avez 20 minutes, M. le
député.
M. Maltais: C'est ça. Et je te garderai deux minutes,
Jean, pour ton petit casino. Dans les ententes Canada-Québec, on en a
parlé au tout début... Mais je n'avais pas la parole parce que
c'était mon honorable collègue de Masson qui l'avait. Là,
c'est moi. Dans les ententes Canada-Québec, souvent et assez
régulièrement, par exemple, au niveau des infrastructures, votre
ministère donne des avis fort importants, mais aussi n'est pas
nécessairement le payeur. Ce sont d'autres ministères qui ont la
responsabilité de s'occuper du financement. On va penser
là-dedans, par exemple, aux MLCP. On va penser, par exemple, à
l'OPDQ qui se substitue à votre ministère. Souvent, M. le
ministre, souvent, les avis sectoriels tardent à sortir de votre
ministère. Écoutez, moi, je vous dis ce que d'autres intervenants
payeurs nous disent. Je vais vous donner des exemples bien concrets.
Par exemple, dans les ententes périphériques du parc
Saguenay où votre ministère a décrété des
avis sectoriels fort importants, et qui ont permis beaucoup de constructions,
beaucoup d'infrastructures nouvelles. On nous dit - et ce n'est pas un reproche
que je vous fais, c'est une vérification que je veux savoir - parce que
moi tantôt je retourne chez nous et j'ai une rencontre avec ces
gens-là. Vous allez me donner une réponse, et je vais leur dire.
Ils nous disent souvent: Écoutez, le ministère du Tourisme,
ça lui prend un ciel d'éternité avant de nous donner un
avis sectoriel. Est-ce que c'est le cas? Si c'est le cas, y a-t-il moyen de
corriger ça? Si ce n'est pas le cas, il va falloir trouver la faute de
qui. Si ce n'est pas chez vous, c'est ailleurs que ça traîne. Mais
vous, vous allez me dire si c'est chez vous ou pas chez vous.
M. Vallerand: C'est la première fois, moi, que j'entends
une critique ou un reproche sur les délais que met le ministère
pour donner un avis
sectoriel. Maintenant, toute chose étant égale par
ailleurs, il faudrait bien distinguer entre la nature de la demande de l'avis
sectoriel et le délai. Si vous partez d'avis sectoriel visant l'entente
Canada-Québec, vous savez que cette entente-là est tributaire
d'un comité de gestion où non seulement siège le
ministère du Tourisme et d'autres ministères, ce qui a
été le cas du parc périphérique du Saguenay; par
exemple, les 10 000 000 $ qui ont été mis à sa
disponibilité, ce n'était pas une décision qui venait
uniquement du ministère du Tourisme, mais de l'ensemble des
gestionnaires de l'entente. Il est possible peut-être que dans certains
cas, compte tenu de la multiplicité des intervenants, les délais
soient plus longs. Mais quand l'avis sectoriel est demandé en fonction
de la compétence exclusive du ministère du Tourisme, jamais
depuis deux ans au ministère un intervenant, un
bénéficiaire s'est plaint - à ma connaissance, je vous dis
bien - des délais de notre ministère.
M. Maltais: Vous allez en avoir un, là, c'est moi qui me
plains. Vous avez annoncé, M. le ministre, dans mon comté en
octobre 1990, une maison du tourisme à Tadoussac. Puis, je vais vous la
conter parce que c'est un roman-fleuve. L'avis sectoriel qui doit être
donné par l'ATR ne vient pas. L'argent a été engagé
au niveau de l'OPDQ, au niveau des consensus de toutes les MRC de Blanc-Sablon
à Tadoussac, puis on a un problème, là: il n'y a pas de
décision qui se prend nulle part, là. Moi, je les rencontre
tantôt. J'ai retardé ma rencontre que je devais avoir à
midi, pour être ici ce matin, pour pouvoir donner des réponses
à ces gens-là. Je rencontre tous les préfets de la
Côte-Nord et, bien sûr, les gens concernés de Tadoussac
parce que si la décision ne se prend pas, il va y avoir une
décision qui va être prise au niveau privé. Au niveau
privé, ce n'est pas nécessairement ce qu'il y a de meilleur comme
information touristique. Mais les gens sont exaspérés par la
lenteur du dossier. Puis, je ne blâme pas uniquement votre
ministère là-dedans, ce n'est pas vrai. Il y a d'autres gens qui
n'ont pas fait leur travail, puis ils vont se le faire dire tantôt,
là. Mais là, dans le moment, je suis ici. J'aimerais savoir...
parce que c'est une décision que vous avez prise vous-même, M. le
ministre, que vous avez annoncée vous-même, vous en êtes
conscient. Après deux ans, les gens disent: Qu'est-ce qui se passe avec
ça?
M. Vallerand: M. le député, je suis content que
vous souligniez certaines de mes actions. Ce n'est pas toujours qu'on le fait,
rarement du côté de l'Opposition. Quoique mon collègue de
Masson sache le reconnaître à l'occasion.
M. Maltais: Occasionnellement.
M. Vallerand: La décision, oui, je l'ai prise. L'avis
sectoriel, M. le député, est donné. Le problème,
c'est qu'il y a un conflit entre l'ATR de votre région et la
municipalité. L'un et l'autre veulent s'arracher cette
fonction-là et peut-être moi, comme ministre du même
gouvernement, collègue, je vous inviterais peut-être à
aller faire l'arbitrage entre votre association touristique et votre
municipalité pour que finalement un des deux, ou les deux, conviennent
de prendre la responsabilité de cet office de tourisme. Le
ministère, là-dedans, a donné un avis favorable. On attend
que votre municipalité et l'association touristique de votre
région s'entendent.
M. Maltais: Alors, je suis bien heureux de vous l'entendre dire
parce que vous allez avoir, ce soir, une décision de l'arbitre.
M. Vallerand: Je reconnais en vous votre efficacité
légendaire.
M. Maltais: Merci, M. le ministre. Je cède la parole
à mon collègue de Taschereau, maintenant. Il lui reste deux
minutes et demie.
M. Leclerc: Si le président me le permet... Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Taschereau. Alors, je vous rappelle que c'est sur votre temps de parole
à vous, M. le député de Saguenay...
M. Leclerc: Tout à fait.
Le Président (M. Audet): Alors, pour vous laisser... S'il
veut revenir, B pourra le faire.
M. Leclerc: M. le ministre, la réponse que vous m'avez
transmise quant aux casinos flottants ou celle qui vous a été
suggérée m'a fait un peu hésiter tout à l'heure. Je
suis allé aux nouvelles, auprès de la SODES, et contrairement
à ce que vos gens prétendent, en Colombie-Britannique, les
casinos sont également ouverts dans les eaux intérieures. Donc,
on est dans le même pays et les bateaux sur la côte du Pacifique
ouvrent leurs casinos dans les eaux intérieures et nous, du
côté de l'Atlantique, ils sont obligés de fermer leurs
casinos dans les eaux intérieures. Donc, ça ne peut pas
être la faute du fédéral puisqu'on est sous la même
loi, dans le même pays, et que deux situations identiques sont
traitées différemment, qu'on soit dans un océan ou dans
l'autre.
Cela dit, je pense que la Colombie-Britannique cherche des façons
de laisser les armateurs ouvrir leurs casinos alors que nous, on cherche des
façons de les faire fermer. En Colombie-Britannique, ce qui m'a
été dit, c'est qu'on laisse le message aux armateurs: Ouvrez-les,
vos casinos, on ne vous achalera pas. Alors qu'ici on donne le signal: Si vous
voulez les ouvrir, vous allez avoir des pénalités; on va vous les
faire
fermer, etc. Alors, il semble que ce n'est pas un problème avec
la loi fédérale; il semble que c'est un problème
d'attitude où nous, au lieu de trouver des façons de les laisser
ouvrir, on cherche des façons de les fermer. On dépense des
millions de dollars en publicité, en promotion touristique. On a une
façon, ici, qui ne coûte rien de faire la promotion touristique.
Au contraire, on fait en sorte de provoquer des irritants qui font en sorte de
déplacer des croisières de l'Atlantique au Pacifique. Chaque
passager de ces bateaux-là dépense, en moyenne, 60 $ par escale.
Des bateaux qui ont 1400, 1500, 1600 passagers, qui débarquent à
deux pas de place Royale, à deux pas de la rue Petit-Champlain de mon
comté, où il y a plein de belles boutiques pour recevoir ces 60 $
là que les gens dépensent... Je voudrais donc que le gouvernement
trouve une façon, pas légaliste là, de laisser les casinos
de ces bateaux-là ouverts, pas à quai, pas devant Québec,
mais au moins de ne pas les bloquer à l'île d'Anticosti, comme
c'est le cas actuellement, à deux jours de Québec, et à
peu près à 1000 milles de la terre ferme. C'est ça qui n'a
pas de bon sens. À Vancouver, on les laisse ouverts à à
peu près une demi-heure de la terre ferme et nous, on les bloque deux
jours avant. On déplace des croisières. Les petits
commerçants du Vieux-Québec, de la basse-ville de Québec,
de la rue Petit-Champlain perdent 60 $ par passager lorsque les bateaux ne
viennent pas à Québec. C'est ça, le problème. Je
voudrais qu'on arrête de dire que c'est la faute du fédéral
et que, pour une fois - ça fait deux, trois ou quatre ans que ça
se parle - quelqu'un à quelque part prenne la décision et laisse
ces fameux petits casinos-là, qui dérangent personne... Ce n'est
même pas des Québécois qui sont dans ces bateaux-là.
On n'a pas un gros problème moral, ni un problème
d'éthique, encore moins un problème géographique de savoir
si on va le laisser dans Charlevoix ou à Montréal ou à
Québec. On n'a même pas à s'occuper de ça. Tout ce
qu'on doit faire, c'est de faire en sorte qu'il y ait moins d'irritants pour
les bateaux de croisière qui amènent des gens à
Québec qui dépensent 60 $ en l'espace de trois heures dans le
quartier Petit-Champlain.
M. Vallerand: M. le Président, on va le vérifier.
Je ne suis pas un expert, je l'ai dit. Il faut quand même retenir, M. le
député de Taschereau, que la Colombie-Britannique a des casinos.
C'est légal, les casinos. Est-ce que ça a amené une
réglementation qui rejoint le problème des bateaux de
croisière que vous soulevez? Je ne le sais pas. Mais on va
vérifier, et on vous reviendra pour vous en aviser.
M. Leclerc: Merci.
M. Farrah: M. le Président, si vous permettez.
Le Président (M. Audet): M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Sur le même sujet, ayant assisté à
un congrès de la SODES en remplacement du ministre, le sujet
était venu sur la table, justement, les casinos sur les bateaux en
Colombie-Britannique. Effectivement, il n'y a pas d'irritants au niveau
provincial, sauf que ce que l'on comprend, c'est que, par rapport à la
loi fédérale, il y a une tolérance. Mais ils sont dans
l'illégalité. En Colombie-Britannique, il y a une
tolérance à ce niveau-là. C'est la situation réelle
qui prévaut là-bas. Maintenant, est-ce qu'on doit l'imiter ou
pas? Ce sera à décider. Mais les casinos qui sont ouverts sur les
bateaux en territoire canadien, en Colombie-Britannique, sont dans
l'illégalité au niveau fédéral.
M. Leclerc: Mais ils sont ouverts.
M. Farrah: Oui, je suis d'accord avec vous, M. le
député.
Le Président (M. Audet): O.K. Merci. Alors, ça va.
Est-ce que l'engagement 1 est vérifié?
M. Blais: Vérifié.
Le Président (M. Audet): Vérifié. Alors, je
vous rappelle qu'on est aux engagements financiers. On a passé par les
palais des congrès pour aller aux casinos, à côté de
l'île d'Anticosti. On était un petit peu loin, peut-être,
des engagements financiers. En tout cas... Quel engagement vous voulez appeler,
le prochain, M. le député Masson?
M. Blais: Le prochain.
Le Président (M. Audet): L'engagement 2?
M. Blais: Le suivant, oui, c'est ça.
Le Président (M. Audet): L'engagement 2.
M. Blais: C'est la pourvoirie Le Rochu, M. le ministre, en vertu
du décret 1515-88 autorisant l'octroi d'un prêt pour une
durée de 15 ans, accordé sous forme de prêt sans
intérêt. Est-ce que c'est un programme norme selon les
règles, de cette façon-là, ou si le 15 ans, c'est selon la
décision du ministre?
Le Président (M. Audet): L'engagement 3, je m'excuse.
M. Vallerand: M. le Président, c'est un programme norme,
qui n'existe plus d'ailleurs.
M. Blais: Qui n'existe plus, mais c'était selon les
règles, c'était 15 ans, etc. (10 h 45)
M. Vallerand: Oui
M. Blais: À ce moment-là, les pouvoiries, elles,
prennent des réservations, c'est bien sûr. Il y a un
système d'appels pour réserver et retenir nos places. Justement,
les gens des agences de voyages et leurs réservations... Vous avez
amené une agence de réservation dans vos propos, lors de votre
conférence de presse sur la politique touristique. Cette
agence-là, qui est sur le point d'être effective, selon ce que
vous disiez, c'est une décision qui a été prise par vous,
par votre ministère, sans aucune consultation avec les agences de
voyages, les responsables de voyages et les hôtels. Il y a beaucoup
d'hôtels qui ont déjà des réseaux privés de
réservations et des agences de voyages. C'est leur boulot de faire des
réservations pour les gens. Alors, vous arrivez de façon un peu
chaotique avec un système de réservation qui planerait par-dessus
tout ça, sans s'occuper d'eux et, souvent, à leur
détriment. Ils en sont froissés.
Est-ce que depuis cette conférence de presse là, vous avez
rencontré soit M. Dumont, ou les gens de l'ACTA, ou certaines personnes
pour essayer, parce que en soi ce n'est pas mauvais. Mais, il faudrait qu'il y
ait absolument une collaboration entre les deux. Je vous demande, est-ce que
vous avez regretté d'avoir annoncé, sans les consulter, cette
chose en devenir, plutôt que de les consulter pour que ça devienne
effectif et que ce ne soit pas comme les casinos, que ça traîne
tous les trois mois.
M. Vallerand: Tout d'abord, je n'ai rien annoncé
d'effectif. La preuve c'est que ça ne l'est pas. Dans les intentions de
la création d'un central de réservations touristiques,
d'informations de réservations touristiques, il a toujours
été indiqué que les agences de voyages et les grossistes
devaient en faire partie. C'étaient des acteurs à part
entière avec tous les autres acteurs qui intervenaient dans la
création de ce central d'informations des réservations
touristiques.
Il y a des consultations qui se mènent actuellement entre les
gens de ce central, l'ACTA-Québec, et la directive qui a
été donnée par la personne qui vous parte, c'est qu'il y
aura un central de réservations et d'informations touristiques si, et
seulement si, on en arrive à une entente acceptable avec les agences de
voyages du Québec. Donc, il a toujours été indiqué,
dès le début, qu'ils devaient en faire partie. La
négociation actuellement se continue à l'effet de voir de quelle
façon, conformément à leurs intérêts, ils
pourraient en faire partie.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'engagement 3 est
vérifié.
M. Blais: Février 1990.
Février, avril, mai et juillet
Le Président (M. Audet): Février 1990
maintenant.
M. Blais: Page 2 de 3, le premier engagement en haut, là.
Nous avons ici une subvention normée. Dans le cadre de l'activité
«Promotion coopérative», aide financière pour des
campagnes publicitaires, séminaires et tournées concernant des
forfaits-voyages Québec-Ontario. 84 000 $. Premier paiement sur deux
à Kinki Nippon Tourist, Tokyo, Japon. Bon, il y en a plusieurs. J'en ai
vu plusieurs comme ça. Le suivant est pareil. Il y a des choses au
Japon, etc.
Pourquoi, et c'est peut-être très explicable, mais pour le
besoin de la cause, pourquoi est-on obligé de donner des contrats au
Japon, ou dans d'autres pays comme ça, pour faire de la publicité
et non pas le faire par nous autres mêmes? C'est certainement très
explicable, mais j'aimerais l'avoir, l'explication.
M. Vallerand: Je pense que vous la devinez déjà,
hein. Quand on fait des actions de promotion sur des marchés
étrangers, l'efficacité de l'action de promotion est tributaire
de l'agence, ou de la personne, ou de l'entreprise avec laquelle ou lequel on
s'associe sur ces marchés-là pour pouvoir être à
même de publiciser notre produit de façon efficace. Bon, c'est la
raison pour laquelle les montants d'argent ont été donnés
à ces personnes-là, sur les marchés que vous
mentionnez.
Si vous me permettez d'ouvrir une parenthèse, entre autres sur le
marché japonais. Vous savez que c'est un marché de 10 000
000/année. Les Japonais envoient à l'étranger comme
touristes - pour équilibrer leur balance des paiements qui est
excédentaire, leur balance commerciale - à peu près 10 000
000 de touristes/année. Une partie importante se rend du
côté du Pacifique, et de plus en plus on en retrouve à
l'Est, et notamment au Québec, particulièrement dans la ville de
Québec. Donc, ces actions-là s'insèrent dans notre
intention d'augmenter notre part de marché sur un marché qui est
en croissance.
M. Blais: C'est suffisant comme réponse.
Le Président (M. Audet): Alors, c'est
vérifié?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, quel engagement on appelle
maintenant?
M. Blais: Oh, un instant, soyez gentil, là. Bon, d'accord,
O.K. Le mois d'août, «oute» ou
«août», selon les régions d'où l'on
vient, 1990.
Août à décembre
Le Président (M. Audet): Août 1990. Quel
numéro, M. le député?
M. Blais: Le premier en haut.
Le Président (M. Audet): L'engagement 1.
M. Blais: Oui, c'est-à-dire la page 1 de 4, ie premier en
haut.
Le Président (M. Audet): Oui, l'engagement 1.
M. Blais: L'engagement 1. Dans le cadre du programme Promotion
coopérative, participation du ministère aux
célébrations du 350e anniversaire de Montréal afin de
défrayer le matériel et campagne publicitaire: 150 000 $ pour
Corporation des célébrations. On est complètement d'accord
que le ministère du Tourisme ait une part active à prendre dans
le 350e. J'aimerais savoir... Il y a 150 000 $ de versés là. Au
mois de novembre plus loin, on va voir qu'il y a 4 000 000 $ pour
l'année 1991-1992 et 5 000 000 $ pour 1992-1993, donc on voit un
engagement un peu plus loin de 9 000 000 $. Est-ce que les 150 000 $ qui sont
là font partie du 9 000 000 $ que le gouvernement veut mettre dedans, le
ministère du Tourisme? C'est un engagement de 9 000 000 $ ou il y a
d'autres subventions pour le 350e? C'est ça, en fait, la question.
M. Vallerand: Non, la ventilation était celle que vous
avez faite, avec la correction suivante: c'est que la première
année, on a versé 150 000 $ deux fois, 300 000 $; on a
versé, par la suite, 700 000 $ pour le premier million; la
deuxième année, comme vous avez dit, 4 000 000 $; et la
dernière année, 5 000 000 $.
M. Blais: Ce sont des engagements de la ville et probablement que
Montréal met deux fois plus ou je ne sais pas, c'est une entente avec le
gouvernement fédéral aussi ou...
M. Vallerand: Oui, 10 000 000 $ du fédéral
également, et la ville met 15 000 000 $.
M. Blais: O.K. D'accord. Vérifié.
Le Président (M. Audet): L'engagement 1...
M. Blais: Complètement d'accord, d'ailleurs.
Le Président (M. Audet): ...est vérifié.
J'aurais une question sur le même moi. L'engagement 5, concernant le
cadre du programme Aide aux associations touristiques régionales. En
vertu de quoi ces budgets-là sont-ils attribués? Sur la base de
quoi? Si on compare, par exemple, Lanaudière, Manicouagan et OCTGM: 374
000 $ de budget; je regarde comparativement à chez nous où on
sépare avec une autre région, la région de l'Outaouais, 78
150 $. Ces budgets-là sont établis sur la base de quoi?
M. Vallerand: En 1983-1984, M. le Président, la
règle établie, c'était le nombre de touristes de plus de
24 heures dans la région.
Le Président (M. Audet): Ça a toujours
été ça, ça n'a pas...
M. Vallerand: Depuis 1983 et 1984, ça n'a pas
dérogé.
Le Président (M. Audet): Ça veut dire qu'on donne
encore les budgets sur la base des touristes qu'il y avait avant l'octroi de
ces budgets-là?
M. Vallerand: Oui. C'est parce que la norme - et ce n'est pas la
nôtre, il faut le reconnaître, c'est celle de l'Opposition du temps
qu'elle était au pouvoir - nous apparaît comme étant une
norme qui est la plus équitable possible pour faire la redistribution de
ces enveloppes-là.
Le Président (M. Audet): Mais dans la mesure où il
y a, dans la plupart des régions du Québec, des sommets
socio-économiques où le gouvernement a investi de l'argent pour
doter la région d'infrastructures, qui faisaient suite soit à des
demandes d'implication du milieu pour attirer davantage une clientèle
touristique, des choses comme ça. Si je compare chez nous, moi, lors du
dernier sommet, entre autres, par exemple, on a eu des sommes assez
considérables pour développer le ski. On en a eu d'autres pour
développer le golf, les stations, par exemple Multi-air, comme on les
appelle chez nous, où on retrouve du ski de fond, toutes sortes de
choses, de l'hébergement aussi. Alors, il y a des infrastructures qui se
sont ajoutées de façon assez importante. Le tourisme a
augmenté aussi, par conséquent. Alors, on se retrouve encore avec
des problèmes de gestion assez difficiles. Dans d'autres régions,
ils n'ont peut-être pas suivi le même «trend»,
ça veut dire qu'on n'a peut-être pas ajouté d'autres
équipements. Les équipements sont restés les mêmes
parce qu'il y a des attraits touristiques naturels qui sont là. Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu, à un moment donné, de revoir cette
répartition-là ou de revoir les critères qui gèrent
cette répartition-là?
M. Vallerand: M. le Président...
Le Président (M. Audet): Ça crée des
problèmes. Ça veut dire qu'en 1983-1984, ça va faire 10
ans, là... Bien des choses ont changé.
M. Vallerand: Oui, mais il faut distinguer entre
«publicité promotion coop» et «publicité
coopérative».
Le Président (M. Audet): Oui, oui.
M. Vallerand: Ce à quoi vous faites allusion, ça
fait partie des protocoles d'entente qui sont signés avec les
associations touristiques régionales. Donc, il y a eu des augmentations
depuis 1983-1984 à ce sujet-là, à ce
titre-là...
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Vallerand: ...dépendant des performances des
associations visées.
Le Président (M. Audet): Mais vous me dites que c'est
basé sur la clientèle touristique qu'il y avait avant la
première signature de l'entente, 24 heures avant...
M. Vallerand: ...qui passe dans une région une
nuitée.
Le Président (M. Audet): Pardon?
M. Vallerand: ...qui passe 24 heures dans une région, ce
qu'on appelle une «nuitée».
Le Président (M. Audet): O.K. Ça va. L'engagement 5
est vérifié. Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le mois de
juillet 1990 qui sont inscrites dans la liste d'août 1990? Ça
va?
J'appelle quel engagement, M. le député de Masson?
M. Blais: Je me dépêche. Au mois de mars 1991, pages
1, 2, 3. Le troisième.
Janvier et mars 1991
Le Président (M. Doyon): L'engagement 3?
M. Blais: Oui, l'engagement 3 qui se lit comme suit: Le
ministère a retenu les services de M. Gilles Houde afin de promouvoir
les investissements touristiques à la Station touristique internationale
Magog-Orford, 66 000 $. Ma question est la suivante: Je n'ai rien contre
l'engagement de M. Gilles Houde que je connais depuis longtemps, et qui est
engagé par le gouvernement depuis qu'il a perdu ses élections.
Est-ce que, dans chacune de vos stations, vous avez un promoteur de ce genre ou
si M. Houde fait exception dans le décor?
Une voix: C'est une exception...
M. Blais: Non, je sais qu'il est rendu en France, mais...
M. Vallerand: On dit que, M. le député. M.
Houde a remplacé quelqu'un pour faire la promotion de la
région comme vous l'avez dit, qui avait été nommé
par vous autres en 1983-1984. Donc, le précédent a
été créé par vous autres en 1983-1984, et les
intervenants étant satisfaits du travail de prospection et de promotion
qui était fait, nous ont demandé de remplacer la personne dont le
mandat expirait au temps où on a nommé Gilles.
M. Blais: Une belle incursion. Mais je répète ma
question.
M. Vallerand: Mais je ne sais pas si la personne que vous avez
nommée était une personne qui avait perdu ses élections.
Mais...
M. Blais: Non, je reviens à la charge. Est-ce que dans
toutes vos stations touristiques, vous avez un promoteur de ce genre que vous
engagez au gouvernement? C'est ça, ma question.
M. Vallerand: C'est-à-dire que la seule exception, me
dit-on... Il y a eu l'Outaouais, mais dans les deux cas, c'est
terminé.
M. Blais: Alors, c'était une zone tampon en attendant de
lui donner autre chose. Merci.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Ce n'est pas tellement gentil pour la personne qui
avait été également nommée dans l'Outaouais.
M. Blais: Non.
M. Vallerand: Je pense que le gouvernement - M. le
Président, c'est important de le souligner - nomme des gens dont on
reconnaît la compétence et qui peuvent aider le milieu. Il serait
déplorable... et je sais que le député de Masson est un
homme assez généreux et élégant pour ne pas
qualifier aussi...
M. Blais: Je n'ai pas... Vous dites... Écoutez, je vous
trouve très gentil de façon générale, mais,
là, vous commencez à abuser de ma patience. Vous me dites que je
manque de rigueur d'analyse. Ensuite, vous me dites que je porte des jugements
sur la valeur des gens. Je n'ai pas demandé quelle était la
valeur de cet homme. Je vous ai demandé, d'abord, si dans toutes vos
stations, vous avez des gens qui avaient le même titre. C'est ça
que j'ai demandé. Je n'ai pas dit: II est compétent ou il est
incompétent. Alors, pourquoi me prêter des intentions? Vous avez
assez de misère à remettre vos dettes, ne m'en prêtez pas
à moi aussi!
M. Vallerand: M. le député, je pense qu'on se
comprend si on veut continuer à avoir un certain décorum. Mais,
moi, je vous inviterais à
arrêter de porter des jugements de valeur et dire: On a
nommé quelqu'un parce qu'il a perdu ses élections. Je pense que
vous invitez ce genre de commentaire en le faisant. Si vous ne le faisiez pas,
vous n'auriez pas la conséquence que je suis, c'est-à-dire les
remarques que je fais.
Le Président (M. Audet): Alors, l'engagement 3 est
vérifié?
M. Blais: Une dernière remarque sur l'engagement 3. Moi,
c'était vrai que M. Houde avait perdu ses élections. Mais que
j'avais porté un jugement sur sa valeur, c'était faux. C'est
ça la différence entre vos deux raisonnements. Moi, je raisonne
«rai» dans ce cas-là et, vous, c'était
«ré».
Le Président (M. Audet): O.K. L'engagement 3 est
vérifié?
M. Blais: Mai 1991, s'il vous plaît.
Avril et mai
Le Président (M. Audet): Mai 1991. Oui, quel...
M. Blais: Septième.
Le Président (M. Audet): Engagement 7.
M. Blais: Subvention Manoir Richelieu. Dans le cadre du programme
Promotion coopérative, participation du ministère afin de
défrayer une partie des coûts reliés à la promotion
touristique sur les marchés canadiens et internationaux. Subvention
Manoir Richelieu, premier versement de deux, 200 000 $. La question est la
suivante: Est-ce que le gouvernement a des versements comme ça à
des entreprises privées autres que le Manoir Richelieu pour leurs
propres promotions, si c'est ça qu'est le cas? Et s'il y en a, quelles
sont-elles?
M. Vallerand: Oui, on me dit que le cas du Japon que vous avez
souligné tout à l'heure en est un, entre autres. Ce sont des
programmes normes. On le fait avec d'autres intervenants, notamment le cas du
Japon que vous avez souligné tout à l'heure. (11 heures)
M. Blais: On demandait à quelqu'un au Japon de faire une
promotion pour le Québec au Japon. Ça va? Dans ce cas-ci, est-ce
qu'on demande au Manoir Richelieu de faire la promotion du Manoir Richelieu
à travers le monde? C'est ça?
M. Vallerand: Canadien et international. Sur le marché
canadien et international.
M. Blais: On demande au Manoir Richelieu de faire sa propre
promotion. Ce n'est pas un exemple comme le Japon. Le Japon, vous envoyez un
contrat au Japon pour vendre le Québec en général. Ce
n'est pas donner une subvention, une première partie de subvention: 200
000 $ et une deuxième en attente - elle va venir plus tard -à une
institution privée pour faire sa propre promotion. Je n'ai rien contre.
C'est dans les règles. Mais je veux savoir s'il y en a d'autres comme
ça. Ne m'amenez pas le Japon.
M. Vallerand: M. le député de Masson, je vais vous
dire, pour que vous le sachiez, que les montants d'argent pour la promotion
coopérative doivent servir à de la promotion sur des
marchés extérieurs. C'est la norme.
M. Blais: Vous croyez que vous avez répondu à ma
question?
M. Vallerand: Oui.
M. Blais: Ma question, c'est que les 200 000 $ qui sont un
premier versement d'une subvention ont été versés au
Manoir Richelieu, oui ou non?
M. Vallerand: Bon. Je vais lui dire. Ça semble être
difficile, là. Toute société, organisme admissible,
corporation et intermédiaire oeuvrant dans le secteur du tourisme,
grossiste, transporteur, solliciteur de congrès, de réunions, de
voyages, de motivation, ainsi que les associations touristiques
régionales et les organismes assimilés, les prestataires de
services touristiques, les regroupements de prestataires, de même que
toute autre société ou corporation qui désire contribuer
à la promotion touristique du Québec.
M. Blais: Ça, ça veut dire que l'entreprise
privée... Supposons que moi je me construis un hôtel à IHe
d'Anticosti. Je vais voir le gouvernement. Je vous demande 600 000 $ à
700 000 $ pour faire ma promotion à travers le monde, et vous allez me
l'accorder? Si c'est ça, c'est ce que je comprends dans cet
arrangement-là. Est-ce qu'il y en a d'autres que le Manoir Richelieu qui
ont reçu ça, sauf des organisations normales? Je parle des
entreprises privées. C'est une entreprise privée, ça.
M. Vallerand: M. le député, si vous construisez un
équipement sur le modèle ou s'ap-parentant à l'exemple que
vous citez, qui est le Manoir Richelieu, vous faites cette demande-là
pour une promotion à l'extérieur du Québec, oui à
50-50.
M. Blais: D'accord. Alors, nommez-moi d'autres institutions
privées de ce genre qui ont reçu des subventions aussi
fastueuses.
M. Vallerand: La chaîne Hôte.
M. Blais: Hôte?
M. Vallerand: Oui, qui est une chaîne
hôtelière au Québec.
M. Blais: C'est une chaîne d'institutions?
M. Vallerand: Oui. Ils ne sont pas obligés d'être
une chaîne pour être capables de faire la promotion de leur
équipement et de leurs destinations touristiques à
l'extérieur du Québec. Je pense que le Manoir Richelieu, sans
être une chaîne, est un équipement comme l'équipement
des chaînes Hôte qui fait la promotion à l'extérieur
du Québec, de sa région et de son équipement. On parle de
la famille Dufour. Même chose.
M. Blais: Je n'ai rien contre, mais j'avais absolument besoin
d'explications.
M. Vallerand: Je vous comprends très bien.
M. Blais: C'est parce que ça porte flanc à...
M. Vallerand: Pas quand les règles sont connues et que les
programmes sont normes, M. le député.
M. Blais: Si les règles sont connues, c'est n'importe qui,
qui est quelque part et qui a quelque chose de valable, on va l'aider. C'est
ça, la règle.
M. Vallerand: Non, ce n'est pas ça, la règle, M. le
député. C'est ce que je vous ai expliqué au début.
Vous avez le réflexe d'analyser les résultats positifs pour
autant que les montants d'argent viennent des fonds publics. On a une
philosophie différente. Je pense que c'est la raison pour laquelle on
est dans des formations politiques différentes également. Quand
je vous dis: Nous, on travaille davantage à voir le secteur
privé, touristique, qui est un secteur rentable - au niveau de ses
investissements, il fait un profit - on préfère s'associer avec
eux et soutenir les actions qu'ils font, plutôt que de faire l'ensemble
des actions à leur place. C'est un des modèles de cette
intention-là qui... Le programme apprêté comme
ça...
M. Blais: Ça a toujours été comme ça.
Ce n'est pas du nouveau, là. On n'invente pas un oeuf à trois
carreaux. L'oeuf est oval parei.
M. Vallerand: Si ça a toujours été comme
ça, arrêtez de vous inquiéter.
M. Blais: Ça a toujours été ça.
Ça a toujours été la participation privée et
État dans le domaine touristique. On ne vient pas d'inventer le bouton
à quatre trous.
M. Vallerand: Je l'ai même dit au début.
Arrêtez de vous inquiéter à ce moment-là.
M. Blais: Vous dites que notre formation ne pense pas ça.
On a fait la même chose. On a eu des participations avec le
privé.
M. Vallerand: Tant mieux.
M. Blais: II ne faut tout de même pas dire
d'anathèmes ici, à la «va-comme-je-te-pousse».
C'est pas comme ça qu'on... On est supposé être plus
francs que ça.
M. Vallerand: La franchise est toute là. Elle est tout
explicite.
M. Blais: Oui, oui.
M. Vallerand: Je comprends qu'il peut y avoir des interrogations.
Maintenant que j'ai donné les explications, vous continuez à
manifester de l'inquiétude.
M. Blais: J'ai accusé qui? Je vous ai demandé s'il
y en avait d'autres. Vous vous sentez au pilori?
M. Vallerand: Pas du tout, ce sont vos propos.
M. Blais: Arrêtez de répondre que vous aviez un
couteau en plein front.
M. Vallerand: Vous avez des propos insinueux. C'est rare chez
vous.
M. Blais: Pas du tout.
M. Vallerand: On les retrouve finalement.
M. Blais: Je n'ai jamais rien insinué.
M. Vallerand: Peut-être que le temps passe. Vous êtes
fatigué un peu. Je peux le comprendre.
M. Blais: Vous avez un «scrum» qui vous a
fatigué avant, vous, parce que vous n'avez pas les réponses que
vous faites d'habitude. D'habitude, vous êtes calme, doux.
M. Vallerand: Toujours.
M. Blais: Vous répondez aux questions qu'on vous pose,
vous êtes toujours là comme si vous étiez attaqué.
Je ne vous attaque pas. Ma question a été: Est-ce qu'il y a
d'autres institutions au Québec qui reçoivent une participation
de votre ministère pour faire leur propre promotion? Qu'est-ce qu'N y a
d'accusateur là-dedans?
M. Vallerand: Est-ce que je vous en ai donné?
M. Blais: Bien, vous m'avez dit: Nous autres, les
libéraux, on est brillants...
M. Vallerand: Non, non.
M. Blais: Nous autres, on participe avec l'entreprise
privée. Dans ce cas, c'est pour ça qu'il y a deux partis
politiques. Vous ne faisiez pas ça, là. Je n'ai jamais dit qu'on
ne faisait pas ça. On l'a fait nous autres aussi. Votre
«scrum» ne vous a pas fait. Vous avez pris un café qui a mal
entré, mettez du sucre dedans. Ça adoucit le verbe. Seigneur!
M. Vallerand: M. le député, que de dire que les
libéraux sont brillants, je vous remercie, c'est vrai...
M. Blais: Ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est vous.
M. Vallerand: ...mais je vous ai donné en plus des
exemples d'entreprises qu'on a encouragées.
M. Blais: Non mais c'est vrai. Je vais être poli: la
moitié des libéraux sont brillants.
M. Vallerand: Au PQ, c'est juste le tiers. M. Blais: En
général...
Le Président (M. Audet): Si on revenait, MM. les
députés, aux engagements financiers, s'il vous plaît.
M. Blais: ...du côté humain, on s'entend bien.
Le Président (M. Audet): Si on revenait aux engagements
financiers, s'il vous plaît, là.
M. Blais: On est aux engagements financiers.
Le Président (M. Audet): Alors, l'engagement 7 est-il
vérifié?
M. Blais: Oui. Je vais mettre mes gants blancs. Je ne veux pas
porter d'accusation. Je voudrais tout simplement demander une question. Si
jamais le ministre veut écouter la question que je lui pose, j'aimerais
qu'il me réponde dans le sens de la question que je lui pose.
Le Président (M. Audet): Sur quel engagement, M. le
député?
M. Blais: Je vais vous dire ça à vous aussi, tiens.
Page 6, engagement 16.
Le Président (M. Audet): Merci.
M. Vallerand: Séquentiel 6, mai, toujours en mai, c'est
ça?
Le Président (M. Audet): Dans la liste de mai, avril
1991.
M. Vallerand: Avril?
M. Blais: Renouvellement de contrat. Supplément...
M. Vallerand: Écoutez, c'est parce que je ne sais pas.
Est-ce qu'on est en mai ou en avril?
M. Blais: Vous avez la liste de mai. Ce sont les engagements
d'avril.
M. Vallerand: D'avril. O.K.
Le Président (M. Audet): Vos listes sont faites ainsi.
M. Blais: Page 6 de 7. Le premier en haut, M. le ministre. Je
demanderais aux journalistes qui vont le questionner avant le prochain
engagement financier que je vais faire avec d'être doux parce qu'il n'est
pas manoeuvrable aujourd'hui. Je ne l'ai jamais vu dans un état
pareil.
M. Vallerand: Ne faites pas de projection, M. le
député. Ça vous va mal.
Le Président (M. Audet): O.K. L'engagement 16.
M. Blais: Supplément afin de porter à 698 580 $ la
somme qui servira à la production et autres dépenses
reliées à la campagne de publicité «agrément
intra-Québec». Je suis complètement d'accord avec la
publicité intra-Québec. Je trouve ça correct, puis on veut
qu'il y en ait, de l'aide. Bon. Puis votre parti veut aussi. Je suis
complètement d'accord. Cependant, un supplément si important, 698
000 $. Je voudrais savoir d'abord quel était le contrat initial et
pourquoi arrive-t-on avec un supplément aussi élevé qui
est plus que...
M. Vallerand: Le contrat original était de 1 000 000 $, M.
le député, puis on a rajouté une somme de 500 000 $ parce
qu'on a voulu augmenter nos actions de publicité sur le marché
intra-Québec, compte tenu de la situation économique qui
prévalait à l'époque.
M. Blais: Le contrat initial était de 1 000 000 $ ou de
200 000 $?
M. Vallerand: 1 000 000 $. Ah! 200 000 $.
M. Blais: Oui.
M. Vallerand: 900 000 $, excusez. C'est près du million.
Ces 400 000 $ ont été ajoutés pour t 321 700 $. Les 400
000 $, on les a augmentés pour des...
M. Blais: II y a eu deux ajouts consécutifs...
M. Vallerand:... pour augmenter nos efforts de publicité
sur le marché québécois.
M. Blais: Mais, ce n'est pas nécessaire de changer de
groupe. C'est que le contrat était ouvert dans ce sens-là.
M. Vallerand: Oui, absolument. L'argent était
disponible.
M. Blais: Ça va bien quand vous écoutez! Hein!
Regarde donc ça!
M. Vallerand: Très bien. Ç'a toujours
été comme ça.
Le Président (M. Audet): Alors, c'est
vérifié?
M. Vallerand: Mais je vous comprends. Vous allez être
fatigué un peu...
Le Président (M. Audet): C'est
vérifié...
M. Vallerand:... toute la tâche de faire l'Opposition seul.
C'est assez difficile.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'engagement 16 est
vérifié, MM. les députés?
M. Vallerand: Je vous pardonne, M. le député.
M. Blais: Qu'est-ce que j'ai fait tout seul? Je n'ai pas
compris.
M. Vallerand: Non. Vous avez une lourde tâche, vous
êtes seul de l'Opposition à faire tout ce débat
d'opposition. Moi, je suis entouré d'une équipe. C'est plus
facile. Alors, je comprends que la tâche est lourde. Je peux comprendre
certains excès, mais ça ne vous caractérise pas. Je le dis
devant tout le monde.
M. Blais: Vous êtes bien aimable. Puis moi aussi, je vous
retourne les condoléances parce que vous êtes seul au cabinet,
ça a l'air. Il va falloir prendre une décision sur les casinos,
je vous plains beaucoup. Je sais que ça vous met irascible, ça
vous rend virulent mais quand même...
M. Vallerand: On était fait pour se comprendre, M. le
député.
M. Blais: Ah c'est donc beau!
Le Président (M. Audet): Alors, je considère que
l'engagement 16 est vérifié.
M. Blais: Oui. C'est vérifié.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
engagements dans la liste de mai 1991?
M. Blais: Non.
Le Président (M. Audet): Alors, nous...
M. Blais: Nous nous respectons.
Le Président (M. Audet): Alors, quel mois qu'on va...
M. Blais: Un instant, là. N'allez pas plus vite que le
violon. Vous manquez d'arcanson, M. le Président, ce matin... votre
archet griche. Bon. Au mois de juin 1991, l'engagement 5 s'il vous plaît.
Ça va?
Juin à octobre
M. Vallerand: Ah, merci de le souligner, M. le
député.
M. Blais: Oui, oui.
M. Vallerand: Nous en sommes très fiers, d'ailleurs. Vous
aussi.
M. Blais: Oui, oui. Voyez-vous? Je suis gentil. Je suis gentil,
là. J'arrive au tourisme, ça fait quelques mois...
M. Vallerand: Quand vous dites que vous êtes gentil, est-ce
que vous laissez supposer que vous ne l'êtes pas, des fois?
M. Blais: C'est très, très rare. C'est très,
très rare. Voulez-vous un café?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Vallerand: Oui, M. le député, sans sucre. Je
vous remercie.
M. Blais: Pour compléter notre déjeuner, parce que
tantôt, vous sembliez m'envoyer me faire cuire un oeuf. Alors, je vous
remettais un café.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: Alors, subvention, engagement 5.
M. Vallerand: Je vous ferai remarquer que mon déjeuner
avec un oeuf, je l'ai pris avec votre collègue, M. Jolivet, ce
matin.
M. Blais: Participation du ministère à la
création d'une chaire en gestion et planification du tourisme:
500 000 $, Université du Québec. J'aimerais que vous me donniez
quelques détails là-dessus. On dit que c'est 100 000 $ par
année en cinq ans. La création d'une chaire à 100 000 $
par année, c'est comme si ça prenait cinq ans à la
créer au rythme de 100 000 $ par année. Ça nous
paraît un peu curieux. J'aimerais avoir quelques explications
là-dessus, s'il vous plaît.
M. Vallerand: Oui. Les explications, vous vous en douterez,
tiennent à l'entente qu'on a convenue avec l'Université du
Québec. D'abord, il faut dire que c'est une première au
Canada...
M. Blais: Oui, oui.
M. Vallerand: ...une chaire en tourisme, et lorsque
l'Université du Québec nous a approchés, eu égard
à la création de cette chaire-là, ils nous ont fait
connaître leurs besoins, et au fur et à mesure de nos
négociations, ils nous ont dit qu'ils pouvaient... ça prenait,
pour créer cette chaire-là, 500 000 $ étalés sur la
période que vous avez mentionnée. Donc, il faut comprendre qu'il
y a des ressources de l'Université du Québec, également,
qui sont engagées là-dedans, et vient à la marge ou en
appui le 500 000 $ du ministère.
M. Blais: Est-ce que ça va venir compléter de
façon indirecte l'école d'hôtellerie et tout ça?
Est-ce que l'école d'hôtellerie serait dépendante de cette
chaire-là? Parce qu'on a toujours cherché l'Université
pour que l'école d'hôtellerie de la rue Saint-Denis, à
Montréal, ait un responsable quelque part. Est-ce que c'est là
qu'on l'a trouvé?
M. Vallerand: Non. La chaire va se tourner davantage vers la
gestion et le développement de la recherche en matière
touristique, dans le domaine du tourisme. Tandis que l'ITHQ, l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec, a déjà, avec
l'Université du Québec à Montréal,
créé un programme de spécialisation en gestion
hôtelière et restauration intérieure du baccalauréat
en tourisme. Il y a d'autres négociations qui se font, également,
pour ajouter à la spécialisation. Mais eux, la vocation est
tournée surtout vers la recherche.
M. Blais: On peut en profiter pour... Est-ce que toutes les...
Les problèmes qu'on a eus... il y avait Bruxelles, etc.. Bon, on est
venu à bout d'avoir l'Université du Québec pour
répondre à nos besoins hôteliers, ici, bon. Est-ce que les
ententes sont à peu près finalisées? Puis des
diplômes et des reconnaissances seront donnés du côté
universitaire à ceux qui se perfectionnent dans l'art
hôtelier?
M. Vallerand: Écoutez, je ne suis pas au courant. Je sais
qu'il y a eu des problèmes au niveau de la reconnaissance des
crédits de formation qui se donnent à travers le monde.
L'Université du Québec et l'Institut sont à
négocier des protocoles avec ces instituts-là. On médit
que ça va...
Le Président (M. Doyon): Oui, mais au niveau de la
spécialisation, mais la question du député, c'est de
savoir si les autres crédits obtenus ailleurs sont reconnus lorsqu'ils
arrivent dans ces cours-là? C'est ça.
M. Blais: C'est surtout reconnaître les nôtres par
une université de chez nous. C'est surtout ça qui
m'intéresse. Parce qu'on faisait reconnaître par des
universités en Europe les crédits que nous avions ici, et nos
universités ne les reconnaissaient pas.
M. Vallerand: On me dit que le baccalauréat qui existe est
maintenant reconnu.
M. Blais: Oui. Merci. C'est la question.
Le Président (M. Doyon): Donc, cet engagement est
vérifié?
M. Blais: Vérifié.
Le Président (M. Doyon): Le suivant, M. le
député.
M. Blais: II y a une chose que je voudrais dire. On en a
passé un qui regarde la RIO, vu qu'il y a un autre responsable, vous
savez. On l'a passé, mais ça ne veut pas dire qu'on ne reviendra
pas là-dessus. Je pense qu'il y a une entente, hein?
Le Président (M. Doyon): Est-ce que vous . voulez dire que
c'était dans les mois précédents?
M. Blais: Oui, oui.
Le Président (M. Doyon): Si c'est le voeu de la
commission, la présidence est prête à accepter...
M. Blais: Non, mais c'est l'entente qui est comme ça.
Le Président (M. Doyon): Très bien. M. Blais:
Madame la... Ça va?
M. Vallerand: Ce que j'avais compris, moi, c'est qu'on consacrait
la dernière demi-heure...
M. Blais: Ça va être la dernière heure, selon
les dernières circonstances. Vous avez été nerveux durant
votre «scrum», ça fait qu'on va
mettre...
M. Vallerand: Je pense que vous voyez de la nervosité
à partir de vous-même. Vous devriez arrêter de boire du
café, M. le député.
M. Blais: Bon, je ne suis pas pour faire une autre syncope,
ça fait 16 que je fais, là.
Le Président (M. Doyon): Donc, ceci termine le mois
de...
M. Blais: Ah mon Dieu, on n'a jamais dit ça!
Le Président (M. Doyon):... mai et de juin. On
était dans le mois de juin. Nous sommes donc au mois de...
M. Blais:... novembre 1991.
Le Président (M. Doyon): Nous passons juillet qui est
vérifié, août 1991 est vérifié, septembre
1991 est vérifié, de même qu'octobre 1991. Nous sommes en
novembre 1991. Quel engagement M. le député?
Novembre M. Blais: L'engagement 6, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Engagement 6. Il s'agit d'une
subvention normée de 69 750 $, dans le cadre du programme Études
de développement, participation du ministère à la
réalisation d'une étude de préfaisabilité relative
au projet d'un parc thématique du Père Noël.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: Bon, il arrive ceci, M. le Président. C'est que
j'ai regardé cet engagement-là, pas parce que je serais contre
qu'il y ait une chose de même, mais ça m'a un peu surpris.
Ça ce serait dans le comté de Saint-Jacques. Je veux bien croire
que de temps en temps on fête Noël en juillet, etc., de faire une
espèce de... Je sais que dans les Laurentides il y a le Village du
Père Noël, etc. Est-ce que ce serait un rival du Village du
Père Noël qu'on voudrait implanter, ou c'est-à-dire qu'on
fait une étude pour regarder si on pourrait faire à
proximité du grand centre montréalais une espèce de
village du Père Noël, avec des rennes et Nez rouge?
M. Vallerand: Écoutez, le but de l'étude, c'est
justement je pense de cerner ou circonscrire les interrogations que vous
soulevez. À la base de l'idée, c'est d'examiner de quelle
façon on ne pourrait pas créer à Montréal un parc
thématique qui s'inspirerait des caractéristiques de
nordicité du Québec, et de Montréal en particulier, et que
cette attraction thématique deviendrait une attraction annuelle. Il y a
plusieurs intervenants qui se sont montrés intéressés
à examiner et même à investir éventuellement si
l'idée de ce parc thématique pouvait s'avérer rentable.
L'argent qui est consacré vise justement à tenter de cerner ces
réalités-là.
M. Blais: Un parc qu'il y aurait sur l'île de
Montréal? Est-ce qu'il y a quelque chose d'avancé
là-dessus? À quel parc? Quelles sont les sommes qui seraient
investies? Voyez-vous, ça a été fait en...
M. Vallerand: C'est la raison de l'étude qu'on pourrait
appeler de préfaisabilité, justement, pour essayer de voir
qu'est-ce que ça peut être...
M. Blais: Les résultats ne sont pas encore
agrégés. Ce n'est peut-être pas...
M. Vallerand: Non. C'est toujours à l'étude.
M. Blais: Mais ça a été demandé par
qui, ça? Est-ce que c'est le ministère qui a eu l'initiative ou
si c'est la ville de Montréal ou un intervenant particulier qui a
demandé au ministère cette étude-là, ou... ?
M. Vallerand: Non, c'est un promoteur bien connu de la
région de Montréal, qui s'appelle le Groupe Promexpo, et dont le
président est M. Pierre Parent...
M. Blais: Oui, je le connais bien, ah oui.
M. Vallerand:... qui fait le Salon national de l'habitation.
C'est lui qui est l'instigateur, le créateur de cette
idée-là. Il s'est associé d'autres collaborateurs, et ils
sont venus en demande pour une aide au titre du financement de l'étude
de préfaisabilité, mais il en paye lui-même la
moitié.
M. Blais: O. K. Je me demandais, vu que c'est donné
à Groupe Promexpo, ça aurait pu être Promexpo qui fait
ça pour une autre personne, parce qu'il fait justement...
M. Vallerand: Non.
M. Blais: C'est pour lui-même. D'accord.
Le Président (M. Audet): O. K., M. le député
de Taschereau, vous avez souhaité prendre la parole.
M. Leclerc: Le député de Masson m'enlève les
mots de la bouche.
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Leclerc: Je voulais savoir comme lui qui
était le promoteur en-dessous de ça.
Le Président (M. Audet): D'accord. Alors, l'engagement 6
est vérifié?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Audet): Alors, le mois de novembre 1991
est vérifié.
M. Biais: Est-ce qu'on fait janvier 1992?
Le Président (M. Audet): Non, ça s'arrêtait
à décembre 1991.
M. Blais: Non, mais on a le temps. On le fait-u?
Une voix: On ne les a pas. M. Blais: Ça serait
fait.
Le Président (M. Audet): Alors, vous savez comme on est
transparents, M. le député. Si on les avait...
M. Biais: Juste une seconde, je vais regarder si...
M. Vallerand: On n'a pas d'objection, mais même vous avez
eu l'information jusqu'en décembre 1991.
Le Président (M. Audet): Parce que là, notre mandat
serait terminé.
M. Blais: Oui, un instant.
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Blais: Je vais regarder s'il y a quelque chose. Alors, M. le
ministre, on pourrait prendre aussi, s'il y a consentement, on pourrait prendre
janvier 1992. Il y a aussi un autre montant à la RIO, par exemple,
dedans, qui serait étudié en même temps tantôt, mais
moi personnellement, 1992, je suis prêt à les approuver, s'il y a
consentement.
Le Président (M. Audet): Mais il n'est pas inscrit
à l'ordre du jour, là.
M. Vallerand: C'est décembre 1989 à décembre
1991.
Le Président (M. Audet): Attendez un instant, là.
Attendez un instant. Alors, je vais suspendre une couple de minutes et je vous
reviens avec ça. Parce qu'on n'a pas les documents. On n'a rien ici. Je
suspends deux minutes, et on vous revient.
(Suspension de la séance à 11 h 21 )
(Reprise à 11 h 27)
Le Président (M. Audet): Messieurs, dames, si vous voulez
prendre place. La commission de l'économie et du travail va reprendre
ses travaux. Alors, il y a eu une proposition de faite ici, à l'effet
d'étudier immédiatement les engagements financiers de janvier
1992. Alors, est-ce qu'il y a consentement pour modifier l'ordre du jour, afin
d'ajouter les engagements financiers de janvier 1992?
Des voix: Consentement.
Le Président (M. Audet): Consentement. Alors, j'appelle
les engagements financiers de janvier 1992.
Janvier 1992
M. Blais: Aucune question sur janvier 1992. Mais je tiens
à faire remarquer que, dans quelques minutes, la responsable de la RIO
aura un engagement, là, de 6 000 000 $ qui se rajoute à l'autre
de 5 000 000 $ de tantôt. Voilà!
Le Président (M. Audet): Quel numéro que vous
voulez étudier, là?
M. Blais: Moi, je n'en étudie aucun. C'est... Une voix:
Ils sont vérifiés.
M. Blais: Vérifié. Mais je tiens à souligner
que dans l'ordre du jour, l'engagement... page 2, numéro 4, il y
a...
Une voix: C'est ça.
M. Blais: ...un 6 000 000 $ qui ne m'appartient pas, dont je ne
suis pas responsable. Il appartient à la députée de
Verchères qui va discuter de celui-là tantôt avec l'autre 5
000 000 $.
Le Président (M. Audet): Mais est-ce qu'elle va arriver
bientôt? Parce que là si...
M. Blais: Oui, oui.
Une voix: Oui, elle arrive.
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Audet): O.K. Alors, on va... Les
engagements de janvier 1992 sont vérifiés, sauf l'engagement
4.
M. Blais: Oui. Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Audet): On ne peut pas dire qu'ils sont
tous vérifiés.
M. Blais: Comme c'était l'autre aussi...
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. Blais: II y en a un de 5 OOO 000 $ aussi où il y a une
entente, dans les mois précédents.
Le Président (M. Audet): À quel endroit, M. le
député?
Une voix: Mai 1990. M. Blais: Mai 1990. Une voix:
Numéro 5, page 2.
Le Président (M. Audet): Alors, à ce
moment-là, est-ce qu'il y a consentement pour qu'on revienne en mai
1990? Parce que tantôt...
M. Blais: C'était une entente. L'entente a
été faite là-dessus.
Une voix: On est tous d'accord.
M. Blais: Parce qu'on est deux critiques...
Le Président (M. Audet): Oui, oui, O.K. C'est parce que je
ne suis pas au courant de l'entente, peut-être que j'étais sorti,
la!
M. Blais: Voilà!
Le Président (M. Audet): Alors, il y a mai 1990,
l'engagement numéro quoi, M. le député?
Une voix: L'engagement 5.
M. Blais: L'engagement 5, pour 5 152 000 $.
Une voix: M. le Président, pendant...
Le Président (M. Audet): Un instant, un instant.
L'engagement 5 de mai, dans la liste de juin?
Une voix: Non, liste de mai. M. Blais: Dans la liste de
mai.
Le Président (M. Audet): Dans la liste de mai 1991,
l'engagement 5. C'est dans le cadre de «Guides touristiques
régionaux», c'est ça? La liste de mai, l'engagement 5,
c'est: Office du tourisme et des congrès de la Communauté urbaine
de Québec.
M. Blais: Mai 1990, page 2-2.
M. Leclerc: M. le Président, pendant que la
députée de Verchères s'installe, est-ce que je peux poser
une question sur les engagements de janvier?
Le Président (M. Audet): De janvier? M. Leclerc:
1992.
Le Président (M. Audet): Ah oui, oui!
D'accord. Bien, ils sont vérifiés, on a
déclaré qu'ils étaient vérifiés,
tantôt. Tout le monde a dit: Oui, ils sont vérifiés.
M. Leclerc: Bien, ils étaient vérifiés. Mais
vous étiez en train de chercher des...
Le Président (M. Audet): Non, non, non, pas du tout. J'ai
dit que les engagements de janvier étaient vérifiés, sauf
l'engagement 4. C'est ce que j'ai dit, vous avez dit «d'accord».
Alors...
M. Leclerc: Tout à fait.
Le Président (M. Audet): ...si vous voulez revenir,
ça va reprendre...
M. Leclerc: Je ne vous ai pas dit «d'accord», mais
vous avez probablement entendu «d'accord» de d'autres. Mais
là, je ne veux pas enlever le temps de l'heure.
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M. Audet): M. le député de
Masson.
M. Blais: O.K. M. le Président, si c'est une question
très importante, rendu que ce n'est pas long, moi, je permettrais parce
que la...
Le Président (M. Audet): II a droit à 20 minutes,
M. le député.
M. Blais: Bien non. Si c'est très court, oui on le permet.
Il arrive ceci: c'est qu'on avait réservé une demi-heure pour la
députée de Verchères. Mais je préfère lui
donner une heure parce que les choses sont bien importantes. Il faut savoir,
entre nous, quand c'est le temps, donner le temps normal a ceux avec qui l'on
travaille. Mais si ce n'est pas long, ça va.
M. Leclerc: Tout à fait. J'ai besoin de 20 secondes, 20
secondes.
Le Président (M. Audet): Oui, mais un instant. On va
corriger une chose tout de suite, là. Pour avoir une heure sur un
engagement, il faut qu'il y ait consentement des membres de la commission parce
que vous avez droit à 20 minutes par engagement financier. Vous ne
pouvez pas dire: Je vais prendre une heure sur un engagement. Un
député a droit à 20 minutes. Chaque collègue a
droit à 20 minutes sur un
engagement financier. S'il y a consentement pour que la
députée puisse prendre une heure sur un engagement financier,
moi, je n'ai pas d'objection.
M. Blais: Ce n'est pas ça pantoute qu'on a dit.
Le Président (M. Audet): Non, mais vous dites: On
veut...
M. Blais: C'est qu'il reste une heure, et l'heure va être
faite par Mme la députée de Verchères sur la RIO.
Voilà.
Une voix: C'est ça.
M. Blais: Ça va être la commission comme moi. Je
n'ai pas pris deux heures à parler seul. J'ai laissé un peu le
ministre parler...
Le Président (M. Audet): C'est parce que, M. le
député...
M. Blais: Ça aurait peut-être été
mieux qu'il ne parle pas, mais...
Le Président (M. Audet):... vous me dites qu'il reste deux
engagements à vérifier...
M. Blais: C'est ça.
Le Président (M. Audet):... dont la députée
est responsable.
M. Blais: C'est ça.
Le Président (M. Audet): Deux engagements, deux fois 20
minutes, ça fait 40 minutes. Une heure, c'est 60 minutes. Bon, O. K.
ça va.
M. Leclerc: Est-ce que j'ai mes 20 secondes,
M. le Président?
Le Président (M. Audet): M. le député de
Taschereau allez-y. Sur quel engagement?
M. Leclerc: Merci. C'est l'engagement de janvier 1992, mais dans
le mois de décembre 1991. On parle de la subvention...
Le Président (M. Audet): Quel numéro?
M. Leclerc: Le numéro 5, la subvention de 17 290 100 $
à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec. Moi, la
question que j'ai à l'égard de cet engagement-là, c'est
à savoir quels sont les efforts d'autofinancement qui sont faits; parce
qu'on sait qu'à l'Institut il y a de la restauration ouverte au grand
public, il y a de l'hôtellerie ouverte au grand public. Alors,
j'aimerais, en 20 ou 30 secondes, avoir minimale-ment une idée de ce qui
se fait comme effort d'autofinancement pour s'assurer que ce qui est ouvert au
grand public fait au moins ses frais.
M. Vallerand: M. le Président, vous permettrez que je
demande au directeur général de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec, M. Brodeur, de répondre à
cette question.
Le Président (M. Audet): M. Brodeur.
M. Brodeur (Pierre D. ): M. le Président, le budget est
à peu près de 20 000 000 $. Nous générons 3 800 000
$ ou près de 4 000 000 $ de revenus à même l'hôtel de
42 chambres, à même les trois salles à dîner ou deux
salles à dîner séparées en trois, la
cafétéria et certains cours pour adultes et différents
contrats de consultation que l'on fait pour des organismes en dehors du
gouvernement.
M. Leclerc: La part d'autofinancement est à la hausse ou
à la baisse ces dernières années?
M. Brodeur: Elle est à la hausse, mais il faut comprendre
que nous sommes en autofinancement seulement depuis trois ans. Le budget... la
subvention, elle, a baissé depuis trois ans, et je pense qu'entre 1988
et maintenant, on a eu une baisse d'à peu près 3 000 000 $. Nous
sommes maintenant à générer nos propres revenus. Nous
n'atteindrons jamais... à moins de charger aux élèves.
C'est gratuit pour les élèves.
M. Leclerc: Merci.
Mai 1990 (suite)
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Alors l'engagement est vérifié. Alors,
selon l'entente qui est intervenue tantôt, j'appelle l'engagement 5 du
mois d'avril 1990, qui est inscrit dans la liste de mai 1990. Alors,
l'engagement 5 c'est dans le cadre de l'activité «Aide
financière à la RIO», aider financièrement la
Régie afin de couvrir les opérations courantes pour la
période s'échelonnant du 1er novembre 1989 au 31 octobre 1990. Le
montant de l'engagement est de 5 152 000 $ et le bénéficiaire est
la RIO. Alors, Mme la députée de Verchères, c'est à
vous la parole. Si vous avez des questions à poser, on vous invite
à le faire.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Membres de la
commission, je pense que le pourquoi de ma présence est connu de tous
les membres de la commission. C'est simple, c'est au sujet des dépenses
et des surplus de coûts de la RIO et des allégations qui ont fait
la manchette ces derniers jours. À cet effet, je vais tout de suite
commencer à poser la question au ministre: Qu'est-ce que le ministre
répond aux allégations qui ont été soulevées
dans le journal Le Devoir depuis quelques jours?
M. Vallerand: M. le Président, j'inviterais le
président de la RIO, M. Bibeau, à répondre aux
questions.
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça porte
directement sur l'engagement financier, Mme la députée? Je ne
veux pas intervenir dans le déroulement des travaux, mais les
engagements financiers doivent porter strictement sur l'engagement comme
tel.
Mme Dupuis: Merci.
Le Président (M. Audet): On n'est pas aux crédits
ici. Il faut être prudents là-dedans.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. On parie des finances
de la RIO. J'aimerais revenir sur ma question. Notez, M. le Président,
que la question s'adresse au ministre du Tourisme qui est responsable du
dossier de la RIO également. J'aimerais avoir d'abord une réponse
du ministre à cet effet. Qu'est-ce que le ministre répond aux
allégations soulevées par Le Devoir?
M. Vallerand: M. le Président, je pense que Mme la
députée comprend très, très bien ce qu'elle appelle
elle-même d'ailleurs des «allégations» du journal
Le Devoir. Les allégations sont, si vous me prêtez
l'expression, tournées vers la Régie des installations olympiques
qui, elle, possède son conseil d'administration, qui est une
société parapublique et possède son
président-directeur généra). Comme vous dites, les
allégations font référence à l'adjudication de
contrats et à certains dépassements en citant toujours Le
Devoir ou les allégations du Devoir. Dans cette logique, je
pense qu'il appartient, en toute honnêteté et en toute
équité, de demander au président-directeur
général de donner les explications que vous entendez avoir
à cette commission. Parce que je vous rappellerais, et je vous
ramène à la loi constitutive de la RIO et rôle du ministre,
la Régie des installations olympiques a les pouvoirs et
privilèges d'un mandataire du gouvernement. Je pense que vous savez ce
que ça veut dire. Outre ce fait, la RIO a également le pouvoir de
faire ses règlements de régie interne. Le rôle du ministre,
c'est de recevoir le rapport de son mandataire et, à la rigueur, en
vertu de la loi, d'amender ou de procéder à la répudiation
de certains de ces règlements, ce qui n'a jamais été le
cas dans... Si bien que le rôle du ministre est extrêmement
limité dans son pouvoir d'intervention. Preuve en est, Mme la
députée, qu'il fut un temps, pour des raisons de
sécurité que vous m'avez reprochées d'ailleurs
peut-être, de m'immiscer davantage que j'aurais pu le faire ou j'aurais
dû le faire en vertu de la loi à l'intérieur des
compétences administratives de la Régie.
Dans cette logique qui est également la vôtre, puisque vous
l'avez déjà invoquée, je pense, en toute
honnêteté et en toute équité et pour les meilleures
informations possibles, qu'il appartient au président de faire ces
réponses.
M. Maltais: Question de règlement, M le Président.
Je m'excuse, M. le ministre. Moi, j'aimerais bien savoir de quoi on discute.
Est-ce qu'on discute des allégations du Devoir ou d'un engagement
financier précis? Moi, Le Devoir ne m'intéresse pas. Mais
je pense que l'engagement financier précis, c'est...
M. Blais: Oh! C'est malheureux que Le Devoir ne vous
intéresse pas.
M. Maltais: Non, non, mais écoute... C'est parce que, pour
la bonne forme tout à l'heure, vous nommiez l'engagement qu'on
discutait. Là, vous avez dit: On discute du Devoir. Je voudrais
bien savoir si on parle du Devoir, je vais aller me chercher Le
Devoir; si on parle des engagements financiers, on va parler des
engagements financiers. J'aimerais, M. le Président, qu'on clarifie quel
engagement financier on discute.
Le Président (M. Audet): Bon. M. le
député..
M. Maltais: Ou si on discute du Devoir, qu'on aille
chercher M. Sioui.
Le Président (M. Audet): M. le député, vous
soulevez une question sur la pertinence. Je l'ai rappelé d'ailleurs
avant qu'on puisse commencer l'étude de ces deux engagements financiers
là. Je l'ai souligné. J'ai invité les membres de la
commission à la prudence. Si on relit l'engagement financier, on dit:
Dans le cadre de l'activité Aide financière à la RIO,
aider financièrement la Régie à couvrir les
opérations courantes pour la période s'échelonnant du 1er
novembre 1989 au 31 octobre 1990.
M. Maltais: Je suis d'accord, mais...
Le Président (M. Audet): En vertu du règlement, les
questions devraient porter sur la nature, sur le fond et la forme de
l'engagement financier.
M. Maltais: Voilà.
Le Président (M. Audet): Quand vous citez qu'on se
réfère aux allégations d'un journal d'ici - un journal
national - je suis obligé de convenir avec le député, Mme
la députée, que vos questions doivent se rapprocher davantage
de...
Mme Dupuis: M. le Président, je pense que les
allégations soulevées par Le Devoir font référence
directement aux finances de la RIO, et on est ici pour ça ce matin.
Le Président (M. Audet): Oui. On est ici pour
étudier des sommes d'argent que le ministère du Tourisme donne
à certains organismes publics ou privés ou parapublics par le
biais de...
Mme Dupuis:... la RIO.
Le Président (M. Audet):... ses programmes de transfert.
Mais quand on parle d'allégations ici, il n'y a rien qu'on retrouve
là-dedans. Si vous posez une question au ministre: C'est quoi, le
montant total qui a été donné à fa RIO? C'est
pertinent, mais si vous parlez des allégations qui ont été
faites dans Le Devoir, ce n'est pas du tout pertinent à
l'engagement qu'on a ici.
M. Jolivet: M. le Président... M. Blais: M. le
Président...
Le Président (M. Audet): Un instant. M. le
député de Laviolette avait demandé la parole avant
vous.
M. Jolivet: M. le Président, dans l'ensemble de la
discussion que nous avons ici, la RIO reçoit de la part du
ministère les sommes d'argent nécessaires pour fonctionner.
À partir de ça, ce qu'on questionne, c'est: Comment ont-ils
utilisé cet argent-là dans le contexte de l'engagement qui est
là? Alors, je pense que ça peut aller plus large que la simple
interprétation minime de l'engagement lui-même.
Le Président (M. Audet): Évidemment, ça
dépend de la façon dont la question est posée. Mais quand
on réfère à un journal, à des allégations
pour parler d'octroi de contrats, vous conviendrez avec moi que ça ne
touche pas, ça touche de très loin, là, l'engagement
ici.
M. Jolivet: M. le Président... M. le Président, ce
qu'on questionne, c'est: Quelle est l'utilisation qu'on a faite des fonds qu'on
lui a donnés? À partir de ça, il y a des
allégations qui apparaissent dans un journal, et on questionne à
partir de ça. Je pense que c'est tout à fait normal.
M. Maltais: Je suis tout à fait d'accord, M. le
Président. La seule chose que j'aimerais que le député de
Laviolette nous dise... M. le Président, on passe à l'engagement
5, le 9, le 5, et là on en discute. Il posera toutes les questions qu'il
voudra. Il citera tous les journalistes qu'il voudra, Le Devoir au
complet, ça ne me fait rien. Mais dans son préambule, je veux
qu'il parle de l'engagement 5. Après ça, on passera à
l'autre engagement. La procédure, c'est ça.
M. Jolivet: M. le Président, juste avant de
continuer...
Le Président (M. Audet): Oui
M. Jolivet:... l'article de la règle de la pertinence, si
vous voulez qu'on le regarde...
Le Président (M. Audet): Oui, je l'ai...
M. Jolivet:... une décision rendue par votre
collègue...
Le Président (M. Audet): On vient de m'en informer.
M. Jolivet: Bon!
Le Président (M. Audet): La pertinence doit
être...
M. Jolivet: On dit: «Lors de la vérification des
engagements financiers, la règle de la pertinence doit être
interprétée largement au profit du député. En
conséquence, la question du député de l'Opposition est
recevable puisqu'il existe un lien, si petit sort-il, avec l'engagement
financier vérifié par la commission. » Je pense qu'avec
ça, vous avez toute la latitude pour agir.
Le Président (M. Audet): Oui, d'accord. Ce que je veux
simplement rappeler, sans prendre trop de temps, c'est que de la façon
dont la discussion a été amorcée, on semblait vouloir ne
parler que des allégations qui avaient été faites.
M. Jolivet: Pour le moment, il faut poser les questions.
Le Président (M. Audet): Si on pose les questions,
à savoir comment l'argent a été dépensé et
de quelle façon, c'est une autre histoire.
M. Jolivet: II faut commencer par ça, au moins.
Le Président (M. Audet): O. K. Ça va. M.
Jolivet: O. K.
Le Président (M. Audet): C'est réglé.
Continuez, Mme la députée.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. J'accepte que M. le
directeur général de la RIO réponde aux questions.
Cependant, j'aimerais mentionner au ministre que je reviendrai avec d'autres
questions au ministre. Je lui rappellerai que la RIO relève directement
du ministre du Tourisme qui est responsable, également, du dossier de la
RIO. Mais je veux bien entendre M. le directeur général.
M. Bibeau (Pierre): En fait, Mme la députée, il y a
eu plusieurs allégations dans Le Devoir.
Alors, je ne sais pas si vous pourriez peut-être préciser
votre question, à savoir sur laquelle des allégations on doit
répondre, car il y en a eu toute une série. Alors, comme on va
essayer de répondre le plus précisément possible à
vos questions...
Mme Dupuis: Merci. De façon plus précise, prenons,
comme premier exemple, le contrat sans appel d'offres à des firmes
étroitement associées à M. Lefebvre, membre du conseil
d'administration, et qui siège également, je pense, sur le
comité de construction.
M. Bibeau: Exact. Ça, c'est celle de ce matin, dans Le
Devoir de ce matin.
Mme Dupuis: Oui.
M. Bibeau: Alors, si vous permettez, madame...
Mme Dupuis: Alors, comment se fait-il que dans ce cas
précis, il y a eu des contrats qui ont été accordés
sans appel d'offres?
M. Bibeau: Bon! Alors, si vous permettez, Mme Dupuis, parce
qu'évidemment, il y a beaucoup d'allégations, je me suis fait
accompagner, ce matin, par les principaux gestionnaires de la Régie qui
sont responsables, chacun dans leur domaine, de l'octroi, de la gestion et de
l'application des contrats, que ce soit au niveau de la construction où
M. Brisset est vice-président responsable, que ce soit au niveau du
Biodôme où M. Talbot est responsable, que ce soit au niveau de
l'administration où M. Payette est responsable, au niveau des affaires
publiques, de M. Privé et du marketing, de M. Lefebvre.
Alors, dans le cas précis, ça regarde la construction.
Ça regardait l'aménagement des gradins mobiles. Je crois, si vous
permettez, que M. Brisset peut vous donner les explications exactes d'abord
pour vous dire que ça n'a pas été un contrat sans appel
d'offres comme il a été mentionné. Il peut vous donner, je
crois, toutes les explications pertinentes. Si vous permettez - pour avoir le
détail de ça - M. Brisset va vous le donner, d'abord, en vous
disant que c'a été sur invitation. Mais comme c'est M. Brisset
qui a géré le contrat du début à ia fin, je pense
que c'est plus pertinent qu'il donne lui-même les informations, si vous
permettez.
Mme Dupuis: Oui, rapidement. À moins que je fasse erreur,
est-ce que, monsieur, vous siégez, vous aussi, sur ces
comités-là?
M. Bibeau: Oui, absolument.
Mme Dupuis: Vous êtes responsable de ces
comités-là en tant que directeur général de la RIO.
(11 h 45)
M. Bibeau: Je siège sur le conseil d'administration,
évidemment, sur le comité de construction également; par
contre, en fait, au niveau de la construction un peu, c'est exactement la
même chose pour le Biodôme. Au niveau du Biodôme, il y a un
comité de gestion formé paritairement de la ville de
Montréal et de la Régie des installations olympiques, qui, au
niveau de tout l'octroi des contrats, suggère ou a ia charge de l'octroi
de la gestion et de l'application des contrats. Il recommande ces
contrats-là au comité de construction, si vous voulez. Le
comité de construction, c'est une espèce de comité de
«screening» si vous voulez, pour voir exactement la pertinence des
recommandations. Ensuite le comité de construction fait ses
recommandations au conseil d'administration. Alors, c'est la même chose
pour la construction dans le stade. Tout ce qui est construction est soumis au
comité de construction, mais évidemment à partir d'avis
pertinents des gens du milieu, des gens qui connaissent ça. À
partir de là, nous faisons nos recommandations au conseil
d'administration.
Mme Dupuis: Là, vous nous décrivez, M. le directeur
général, la mécanique de fonctionnement.
M. Bibeau: Oui, mais c'est...
Mme Dupuis: Mais à la question précise - Pourquoi
un contrat sans appel d'offres? -dans le cas justement de la firme Lefebvre qui
était étroitement liée et qui même, je pense,
était partie prenante, qui s'est même permis de voter pour
l'attribution des contrats. Il semblerait là qu'il y aurait... d'abord
le sujet d'un contrat sans appel d'offres. Vous ne voyez pas qu'il y aurait
conflit d'intérêts, ou du moins apparence de conflit
d'intérêts?
M. Bibeau: Alors, si vous permettez, M. Brisset donne des
informations et vous allez possiblement avoir d'autres questions suite à
ça. Il va vous répondre. C'est important de connaître
exactement les faits réels, contrairement aux allégations qui
sont indiquées ce matin.
Le Président (M. Audet): Pour le bénéfice du
Journal des débats, M. Brisset, si vous vouliez vous
identifier?
M. Brisset (Michel): Je suis Michel Brisset. Je suis
vice-président de construction et entretien à la Régie des
installations olympiques.
Le Président (M. Audet): Merci.
M. Brisset: À l'intérieur du budget
d'aménagement du terrain de baseball, il y avait un
projet qui s'appelle «Gradins mobiles». Donc, c'est un
projet qui consiste à prendre des gradins permanents qui sont en
arrière du stade et les rendre mobiles. C'est-à-dire que
lorsqu'on a des activités de baseball dans le stade, ces
gradins-là vont être pivotants et ils vont se rendre en
arrière de la clôture de baseball de façon à ce que
les spectateurs soient plus près du jeu. À ce moment-la, pour ce
projet-là, on a fait des invitations. La procédure de la
Régie nous demande - pour ces honoraires professionnels et lorsqu'on
engage des professionnels - d'inviter cinq firmes. Alors, nous avons
invité cinq firmes de professionnels pour offrir leurs services à
la réalisation de ce projet. Il va de soi - pour ce projet - ce sont des
ingénieurs en structure qu'on a invités, parce que c'est un
projet de structures métalliques. De ces cinq firmes-là, une fois
que les firmes ont soumis leur currivilum vitae, leur av., il était
très difficile de faire un choix. Juste sur le c.v. des gens, parce que
aussi, chacun pensait une méthodologie différente pour rendre ces
gradins-là pivotants. À ce moment-là, nous avons
demandé aux firmes de faire une proposition. De quelle façon...
Donc, un projet, une proposition avec un des plans détaillés...
esquisse détaillée plutôt, de façon qu'ils puissent
nous expliquer de quelle façon ils voyaient le système, au point
de vue mécanique, pneumatique, etc. Aussi, avec ce projet-là, ils
devaient nous fournir des estimés. Parce qu'il va de soi qu'on a des
enveloppes budgétaires et on se doit de les respecter. À ce
moment-là, les firmes ont agréé et chacune des firmes nous
a remis une proposition. Donc, on a évalué cinq propositions.
Dans les cinq propositions, il y avait deux propositions qui semblaient plus
intéressantes. Plus intéressantes dans le sens... au point de vue
mécanique, électrique, pneumatique, etc., donc, facilité
d'opération; intéressantes aussi au point de vue coût.
Alors, on pourrait dire qu'il y a eu deux firmes finalistes qui
étaient la compagnie Cima Plus - la firme Cima Plus qui a
été mentionnée dans le journal - l'autre, c'était
la firme Casa Laflamme (CLA), Casa Laflamme et associés, une autre firme
d'ingénieurs-conseils en structure. Alors, on a créé
à l'intérieur de Vice-présidence construction et entretien
un comité pour évaluer techniquement les deux solutions. Il va de
soi que la solution proposée par Cima Plus était beaucoup plus
économique, plus économique dans l'ordre de grandeur -
peut-être, j'oserais dire -500 000 $ et plus, moins dispendieuse. Donc,
c'est le projet le plus économique possible. Les honoraires
étaient les moindres aussi. Parce qu'il va de soi que lorsque le projet
est moins dispendieux, les honoraires sont moindres aussi.
Alors, c'est là que j'ai fait la recommandation au comité
de construction, sans vérifier aucune allégeance politique et
aucun lien que ces firmes-là pouvaient avoir avec d'autres firmes. Je
n'ai pas vérifié ça, parce que le seul point qui
m'intéressait, c'est que le projet soit réalisable, que la
procédure utilisée ou la méthodologie utilisée pour
réaliser le projet soit la plus efficace, la plus fiable pour la
Régie, celle avec laquelle la Régie allait avoir le plus de
satisfaction. Puis - respect du budget - le meilleur coût de
réalisation qui rentrait à l'intérieur des budgets et
également honoraires moindres. Alors, j'ai fait la recommandation au
comité de construction. Le comité de construction a
accepté notre recommandation. Par la suite, c'est passé au
conseil d'administration pour être entériné. Alors, on a
suivi toutes les procédures.
Mme Dupuis: Comment se fait-il, monsieur, que M. Lefebvre
était sûrement au courant que cette firme, s'il l'a
engagée, aurait le contrat... Comment se fait-il qu'il ne s'est pas
retiré au moment du vote?
M. Brisset: Que cette firme-là... que M. Lefebvre ait
peut-être... Ce que j'ai lu ce matin sur Le Devoir, l'article du
journal Le Devoir... En ce qui me concerne, je n'étais pas au
courant qu'il allait peut-être avoir des liens, mais il est très
courant qu'on voit des firmes d'ingénieurs-conseils dans les mêmes
disciplines qui font des consortiums pour des gros projets. Mais, sur
ça, je n'étais pas au courant, puis je ne vois pas en quoi
ça va entacher notre projet. Au contraire, notre projet, ça va
être un très beau projet qui est en train d'être
réalisé à l'intérieur des budgets, à
l'intérieur des échéanciers.
Alors, pour nous autres, en ce qui me concerne, le
vice-président, j'en suis très fier.
M. Bibeau: Aussi, Mme Dupuis, comme complément, sur le
projet précis, M. Lefebvre n'a pas d'aucune façon... En fait,
effectivement, il a voté. Souvent, il y a des réunions au niveau
du conseil d'administration. Il ne se passe pas... Il ne se prend pas de vote
à main levée. Quand on voit qu'il y a consensus, c'est
enregistré comme unanime, si vous voulez. Alors, M. Lefebvre n'a fait
aucune intervention, si vous voulez, pour faciliter d'une façon
quelconque la firme Cima ou la défavoriser. On a accepté, comme
M. Brisset vient de dire, au niveau du comité de construction et du
conseil d'administration, la recommandation des gestionnaires.
Mme Dupuis: Oui, mais il y a des procédures tout de
même que tout le monde connaît, et qui sont normales devant une
situation comme celle-là. Il aurait été normal que M.
Lefebvre se retire. Là, la question s'adresse au ministre. Vous ne voyez
pas, M. le ministre, qu'il y aurait là apparence de conflit
d'intérêts?
M. Vallerand: Mme la députée, je vous renvoie aux
pouvoirs de la RIO. Au sens du Code civil, la Régie jouit des droits et
privilèges d'un
mandataire du gouvernement. En matière de responsabilité,
la RIO - en vertu de cette disposition - n'engage qu'elle-même.
C'est-à-dire qu'elle peut faire des règlements concernant
l'exercice de ses pouvoirs, sa régie interne, des règlements en
vigueur, tant qu'il n'est pas désapprouvé par le
gouvernement.
Mme Dupuis: M. le Président, il semblerait que le ministre
s'en fout royalement. Il laisse complètement tout dans les mains de la
RIO, alors qu'il est responsable de la RIO. C'est sous sa juridiction, et il
semble vouloir complètement s'en laver les mains. Alors, je passerai
à la question 2.
Le Président (M. Audet): Mme la députée, je
vous rappelle notre règlement. Il ne faut pas prêter des
intentions à un ministre ou un député ou supposer des
choses comme vous venez de le faire. Alors, je vous invite à la prudence
là-dessus.
Une voix: ...Ponce Pilate, oui.
Mme Dupuis: Sur le processus d'octroi de contrat, est-ce qu'on
peut expliquer, de façon précise, pourquoi on a changé les
règles de procédure le 28 août?
M. Bibeau: En fait, M. Payette, vice-président à
l'administration, a expliqué que les règles ont été
changées sur des points spécifiques et que ce n'était pas
en fonction du Biodôme.
M. Payette (Jean-Pierre): Jean-Pierre Payette, trésorier
et vice-président à l'administration de la RIO.
Premièrement, l'article dans Le Devoir n'est pas conforme. On n'a
pas changé les règlements de la RIO. Les règlements qu'on
a présentement sont les mêmes règlements qui étaient
là avant 1985. On administre les contrats de la même façon
que sous le régime du gouvernement du Parti québécois dans
le temps.
Des voix:... M. Payette: Oui. Des voix:...
M. Payette: II n'y a eu aucun changement, et ces
règlements sont approuvés par le gouvernement. Ce qui a
été changé au mois d'août... et ce sont des choses
qu'on soulevait depuis quelques années au niveau des directeurs de la
Régie, ce sont des détails au niveau... Il y a règle
manquante. Là, une fois que tu as fait tes appels d'offres, comment tu
choisis ton professionnel? Tu as cinq firmes. Comment tu cotes ton
professionnel? Là, il y avait des choses un peu bizarres, comme la
distance du bureau du professionnel avec la Régie. Ça vient faire
quoi dans une cote? Ce sont des détails de ce genre-là qui ont
été changés, uniquement ça. Les règlements
de base sont les mêmes. Ça, c'est très important.
Mme Dupuis: Dans un autre cas précis, M. le
Président, dans le cas...
M. Bibeau: Excusez, madame, juste un complément
d'information. C'a été changé dans le cadre de l'octroi de
deux mandats, un pour le recrutement d'une firme qui a recruté, à
toutes fins pratiques, le vice-président au marketing de la
Régie. Alors, c'était pour l'octroi d'un contrat à cette
firme-là. L'autre, c'était pour l'évaluation des cadres.
Alors, ça n'avait rien à voir avec la construction comme telle.
C'était deux appels d'offres. Une. c'était l'évaluation
des cadres, où je crois que c'est la firme Mallette qui a
été retenue, et l'autre, c'est la firme Référium
qui a été retenue pour le vice-président au marketing.
Alors, c'était dans ce cadre précis là, et ça ne
touchait pas, contrairement aux allégations du journaliste, ça ne
touchait pas à la construction.
M. Payette: J'aurais encore un point qui découle encore
des articles de journaux qu'on a depuis quelques jours. Il y a eu une liste de
contrats cités dans les journaux. On donne les deux tiers des contrats
à des gens proches du Parti libéral. Il ne faut pas oublier qu'on
administre nos contrats avec des appels d'offres, et on prend le plus bas
soumissionnaire conforme. À partir de là, les gens sont libres de
cotiser à quel parti ils voudront, selon la loi.
Mme Dupuis: Oui, mais à ce moment-là on pourrait...
Je pourrais répliquer et essayer d'avoir les explications... Comment se
fait-il que les firmes ont eu autant de dépassements?
M. Payette: II y a deux volets. Les honoraires professionnels
sont régis encore par nos règlements, mais de façon
différente, c'est-à-dire qu'on n'est pas nécessairement
obligés d'aller en appel d'offres public. Jusqu'à 50 000 $, le
conseil d'administration peut autoriser un contrat, c'est-à-dire de 50
000 $ à 1 000 000 $ le conseil d'administration peut autoriser un
contrat, et en haut de 1 000 000 $ on va au Conseil du trésor. On
procède par invitation auprès des firmes. En bas de 10 000 $,
c'est de une à trois firmes qui sont invitées, de 10 000 $
à 50 000 $, c'est de trois à cinq firmes, et plus de 50 000 $,
c'est de cinq à sept firmes. Une fois que les firmes ont
été invitées, il y a un comité qui fait la
sélection d'une firme.
Mme Dupuis: C'est toujours au plus bas soumissionnaire que
ça doit être accordé?
M. Payette: Dans le cas des honoraires professionnels, c'est le
concept de la qualité des gens, l'expertise dans le domaine. Mais
ça. ça a
toujours été et c'est normal.
Mme Dupuis: Comment se fait-il que, comme par hasard, les firmes
d'allégeance libérale ont eu plus de dépassements que les
autres firmes?
M. Bibeau: Ça, Mme la députée, je n'ai pas
vérifié, sauf que vous touchez un point quand même
essentiel. Puis ça, peut-être s'il y a matière à
scandale quelque part, c'est peut-être là. Il est très...
La direction de la Régie est très préoccupée par le
dépassement des contrats. On trouve, au niveau de la direction, que
c'est anormal qu'il y ait tant de dépassements comme vous trouvez, que
ce soit au niveau du Biodôme, que ce soit dans l'octroi
général des contrats, et que ce soit par soumission ou peu
importe.
Alors, au niveau de la Régie - la direction de la Régie -
on nous dit qu'il y a possiblement deux hypothèses. Ou c'est les appels
d'offres qui sont mal préparés par la Régie, et on oublie
de faire, d'inclure tout ce dont on a besoin et là. dans la
réalisation du mandat, on s'aperçoit qu'il y avait des choses qui
avaient été oubliées. Alors, l'entrepreneur qui a
été choisi est obligé de demander certains
dépassements. Alors, ça peut être ça. D'ailleurs,
à cet effet-là, nous avons formé un comité interne
pour évaluer, pour tout revoir notre procédure d'appels d'offres;
comment dire, parce que aussi à quelques reprises on a été
obligés de reprendre des appels d'offres. C'est très... disons
que c'est fatigant. Le conseil d'administration de la Régie est
très préoccupé par ça.
L'autre hypothèse qu'on dit, c'est que les gens soumissionnent.
Les firmes ont peut-être trouvé, sans leur prêter
d'intentions, mais elles ont peut-être trouvé un moyen de
contourner le système en étant bas, mais après en ajoutant
des addendas.
Mme Dupuis: Voilà.
M. Bibeau: Puis évidemment, quand on est pris en plein
milieu d'un contrat, c'est difficile d'arrêter. Alors, je peux vous dire
qu'il y a eu, et je présume que ça doit aussi être la
même chose pour les autres sociétés d'État,
même possiblement le gouvernement, les différents
ministères qui procèdent de la même façon doivent
avoir ce même problème-là. En tout cas, chez nous on est
fortement préoccupé par ça, et puis on veut trouver une
solution parce qu'on est entièrement d'accord avec vous qu'il y a un
problème à ce niveau-là.
Mme Dupuis: Donc, M. le directeur général, vous
admettez...
Le Président (M. Audet): Un instant, Mme la
députée, un instant. Il y le député de Saguenay qui
a demandé la parole déjà, là, depuis quelque temps.
Alors, M. le député si vous voulez...
Mme Dupuis: Je veux revenir sur ce sujet-là...
Le Président (M. Audet): Bien, en vertu de l'alternance,
madame, immédiatement lorsqu'un député lève la
main, je dois le reconnaître. À moins qu'il veuille céder
son tour et puis vous laisser parler. S'il veut le faire, je ne peux pas l'en
empêcher.
M. Maltais: C'est à moi la parole?
Le Président (M. Audet): C'est à vous, M. le
député.
M. Maltais: Je la prends. M. le président-directeur
général, est-ce que les contrats qui ont été
cités dans Le Devoir ont été accordés sans
soumission, les contrats d'honoraires professionnels?
M. Bibeau: M. Payette va vous répondre.
M. Payette: II n'y a pas de soumission, je vous l'ai
mentionné tantôt. Jusqu'à 1 000 000 $, on peut octroyer des
contrats sur invitation. Et tout ça est fonction de la valeur du
contrat. Prenons que c'est des contrats en haut de 50 000 $, donc on fait des
invitations. On choisit une firme, et les gens embarquent sur un contrat. Les
professionnels, c'est des tarifs horaires. Dans des travaux de l'ordre de 40
000 000 $ ou 50 000 000 $, on estime que les honoraires sont de telle valeur.
Mais, en cours de route - et c'est le cas dans le Biodôme - on est dans
ce qu'on appelle le «design build». On fait des plans au fur et
à mesure que les travaux avancent. Donc, il est normal que les
honoraires augmentent en cours de route.
M. Maltais: Est-ce que les contrats de réalisation des
travaux - on ne parle plus des honoraires professionnels - ont
été accordés sans soumission?
M. Payette: Non. Les contrats de réalisation de travaux
ont été en soumission et la liste de contrats que j'ai lue hier
dans Le Devoir, c'est des gens qui ont eu le contrat en étant le
plus bas soumissionnaire.
M. Maltais: Est-ce que c'est une habitude à la
Régie? Puisqu'on cite Le Devoir, je vais vous le citer, Le
Devoir du 24 avril 1985. Il aime ça citer Le Devoir. Gilles
Lesage: «Contrat sans soumission à la firme Lavalin: 120 000 000
$.»
Des voix: Ah!
M. Maltais: Ça, ce n'est pas ça? (12 heures)
M. Payette: Non, écoutez... Le contrat...
M. Maltais: Ce n'est pas bon non plus, ça. C'est Gilles
Lesage, ça, ce n'est pas un fou!
M. Payette: Oui, je vous rappellerai que le... Une voix:
C'est Le Devoir. M. Maltais: Le Devoir
M. Payette: Je vous rappellerai que le dossier de
parachèvement faisait suite à un moratoire sur le
parachèvement de la tour et du toit, un moratoire de deux ans. Il y a eu
des travaux donnés par la suite à la Société
d'énergie de la Baie James. Un concept a été
arrêté, et là on a demandé à SNC et à
Laval in - qui étaient les deux plus grosses firmes d'ingénierie
québécoises - de soumissionner. Devant les garanties que la
Régie demandait, c'est-à-dire garantie de 10 000 000 $, je
m'excuse, garantie de 10 000 000 $ si le toit ne fonctionnait pas, garantie de
10 000 000 $ pour de la climatisation, si jamais le toit ne fonctionnait pas,
ce qui faisait 20 000 000 $ de garantie, SNC s'est retirée à ce
moment-là. Lavalin est demeurée la seule. Le contrat a
été octroyé par le gouvernement.
M. Maltais: Sans soumission.
M. Payette: Bien, écoutez, c'est des invitations aux plus
grosses firmes québécoises. On avait le choix de donner à
Bechtel aux États-Unis. On ne l'a pas fait.
M. Bibeau: II en est resté une seule.
M. Maltais: II en est resté une seule. L'autre a
débarqué. Il est resté un cheval, et vous l'avez
engagé pour 120 000 000 $.
M. Payette: Bien oui.
M. Maltais: C'est correct. Merci. C'est tout ce que je voulais
savoir. Je redonne la parole à l'autre.
Le Président (M. Audet): Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président...
M. Jolivet: M. le Président, l'aventure olympique a
commencé au Parti libéral. On l'a subie, hein?
M. Maltais: On ne parle pas d'aventure, on parle de contrat.
Le Président (M. Audet): Mmes, MM. les
députés, s'il vous plaît. MM. les députés,
s'il vous plaît. S'il vous plaît. S'il vous plaît.
Une voix: 120 000 000 $ sans soumission... Mme Dupuis:
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'M vous plaît! J'ai reconnu Mme la
députée de Verchères. Mme la députée, vous
avez la parole.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. M. le
Président, le directeur général vient d'admettre que,
effectivement, il y avait un problème au niveau des dépassements
de coûts lors des contrats, un sérieux problème qu'on
retrouve d'ailleurs dans d'autres firmes aussi, de d'autres organismes aussi,
et il semblerait que ça se généralise comme manière
de faire. Je pense que ça mériterait déjà qu'on
fasse une enquête sur cette manière de faire des
dépassements de coûts. Est-ce que le ministre est prêt
à rendre publiques les grilles d'analyse, les appels d'offres, les
soumissions et les délibérations du conseil d'administration de
la RIO relativement aux contrats accordés pour la construction du
Biodôme?
M. Vallerand: M. le Président, je ne pense pas que
l'exercice d'aujourd'hui nous invite à faire le procès d'une
société d'État du gouvernement. Suite à certains
articles, suite à certaines allégations, le président vous
a donné les informations avancées par les allégations. Il
a admis qu'il y avait des dépassements à cause de
problèmes internes au titre de la rigueur des analyses de soumissions
qui sont faites. Il semble dire qu'il y a des correctifs qui ont
été apportés. De toute façon, je ne prendrai pas de
chance. Je vais l'inviter à continuer et à me faire rapport
à ce sujet-là. Mais je ne vois pas comment, à partir des
explications qu'il donne et des questions que vous posez, vous pouvez conclure
qu'il faille instituer une enquête policière ou de quelque nature
que ce soit.
Mme Dupuis: M. le ministre, M. le président-directeur
général a admis lui-même que parfois on contournait des
règles. Je pense que lorsqu'il s'agit de deniers publics, on se doit
d'être le plus transparent possible, et ce n'est pas de faire le
procès de qui que ce soit ou de quoi que ce soit de rendre publiques les
grilles d'analyse, les appels d'offres et de faire la lumière sur ce
cas-là précis. Au moment où les contribuables sont
surtaxés, je pense que le gouvernement se doit d'être transparent
tel, d'ailleurs, que le rapport Bernard du comité Bernard l'a
commandé, de faire l'efficacité et la transparence. Alors, en
vertu de quoi le ministre se refuse - et il n'y a pas là aucun
procès d'intention, et je pense que tout le monde aurait à y
gagner - de se prêter à cet exercice de
transparence, M. le ministre?
M. Vallerand: Mme la députée, je pense qu'à
ce titre-là, vous êtes un cran en arrière sinon un petit
peu en retard. Vous savez qu'à la dernière session, votre
formation politique et la nôtre avons voté un nouveau projet de
loi, en septembre 1990, qui vise à rendre conformes les
procédures d'achat des sociétés d'État et des
organismes à celles du gouvernement. Donc, à la question que vous
posez, il est prévu que ça sera connu, les critères, les
grilles, etc. Les procédures d'achat de biens et de services des
sociétés d'État et organismes seront assujetties aux
mêmes normes que celles du gouvernement et de ses ministères.
Mme Dupuis: Mais je rappellerais à M. le ministre que ce
n'est pas du tout ça que je lui ai demandé comme question, je lui
demande: Dans le cas précis de l'organisme de la RIO, devant les
manchettes des journaux présentement, je pense qu'on se doit de faire la
lumière sur ce dossier, et je lui demande s'il peut rendre publiques les
grilles d'analyses, les appels d'offres, les soumissions et les
délibérations du conseil d'administration de la RIO.
M. Vallerand: Je pense que les délibérations du
conseil d'administration de la RIO, si je lis bien les articles du Devoir,
elles sont publiques - vous pouvez toujours en faire des photocopies, on
peut vous en envoyer, mais il appert qu'elles sont publiques - je ne sais pas
quelles sont les informations additionnelles dont vous avez besoin pour tenter
d'aller plus loin dans les démonstrations que vous voulez faire. Je
pense que l'ensemble de l'information est connue. Maintenant, allez-y, des
questions que vous pouvez...
Mme Dupuis: Écoutez, on ne peut pas...
M. Vallerand: ...et que vous êtes en droit de demander ce
matin, mais n'essayez pas de me demander de créer ou de m'impliquer dans
la constitution d'un organisme qui voudra faire le procès des
allégations qui sont dans Le Devoir ce matin.
Mme Dupuis: Bien sûr qu'avec le rôle politique d'un
ministre, on ne peut pas lui demander de s'impliquer, bien sûr. Mais
est-ce que, cependant, il pourrait s'engager à déposer devant la
commission simplement des documents qui seraient susceptibles de faire la
lumière. Il s'agit de deniers publics, là. Ça, j'aimerais
bien le rappeler au ministre.
M. Vallerand: Le président m'a dit...
Mme Dupuis: Je comprends que lorsqu'on est en politique, on ne
veut pas... On peut s'impli- quer le moins possible, mais tout de
même.
M. Vallerand: C'est-à-dire qu'on va tenter, par une
expérience comme celle-ci, d'être peut-être plus transparent
que d'autres gouvernements qui nous ont précédés à
ce titre, et le président me dit qu'il est prêt à rendre
publiques les informations que vous demandez.
Le Président (M. Audet): D'accord. Je vais
reconnaître M. le député de Taschereau.
M. Leclerc: M. le Président, les fameux
dépassements - et je pense que le président de la RIO a raison de
mentionner qu'il s'agit d'un problème épineux - c'est un
problème épineux dans tous les gros travaux: la Baie James, les
routes, les ponts avec le ministère des Transports. On sait que
lorsqu'on est arrivés au pouvoir en 1985, on avait un
«case-load» de 300 000 000 $, 400 000 000 $ de réclamations
devant l'arbitrage et devant les tribunaux. Ce n'est pas quelque chose de
nouveau, les dépassements. C'est quelque chose de déplorable,
mais ce n'est pas quelque chose de nouveau. Ce n'est pas anormal qu'il y en ait
non plus. Il y a, dans le cours des grands travaux, des impondérables
qui arrivent, qui n'étaient pas prévus, et on ne peut pas
blâmer des entrepreneurs aux prises avec des millions de dollars
supplémentaires de frais de ne pas essayer de se les faire
réclamer. D'ailleurs, il y en a qui ont essayé, qui n'ont pas
réussi et qui ont «pété au fret»; ça,
c'est la première affaire.
Deuxièmement, il y a des cas aussi par le passé où
des entrepreneurs ont soumissionné en bas des coûts, se disant:
Après ça, on demandera des dépassements, ça prendra
deux, trois ans et ça sera notre profit. On s'en sortira avec ça.
Donc, c'est un problème épineux parce qu'il y a une partie de ces
dépassements-là qui peuvent être véridiques, mais
aussi des entrepreneurs peuvent être tentés d'utiliser ce
système-là pour aller chercher un contrat à plus bas prix
et se reprendre après. Sauf que les organisations publiques, les grands
travaux ont, au cours des années, prévu des mécanismes. On
sait que la Société d'énergie de la Baie James n'a pas de
clauses d'arbitrage et qu'elle se réfère automatiquement aux
tribunaux. Moi, ce que je veux savoir: À la RIO, lorsqu'il y a des
différends entre la RIO et un entrepreneur sur des dépassements,
est-ce qu'il y a une clause d'arbitrage?
M. Bibeau: En fait, au niveau de la Régie des
installations olympiques, il y a un comité qu'on appelle un
«comité de réclamations» qui est chargé
d'analyser et de faire ses recommandations au conseil d'administration.
M. Leclerc: Donc, à l'intérieur des contrats types
que vous signez avec les entrepreneurs, il n'y a pas de clause vous
référant à un arbitre
neutre pour régler ce genre de différend là? M.
Bibeau: Non.
M. Leclerc: Vous ne pensez pas que ce pourrait être une
formule... parce que je pense que la SIQ, notamment, a une clause d'arbitrage;
lorsqu'on bâtit un édifice et que l'entrepreneur envoie des
coûts supplémentaires qu'on prétend ne pas devoir, on s'en
va devant un arbitre. Enfin, il y a des experts qui s'affrontent, et on en
arrive à une décision.
M. Bibeau: Ça peut être une bonne suggestion, M. le
député. Evidemment, je dis que non, sauf des cas exceptionnels.
Par exemple, peut-être le plus célèbre dans notre cas, le
plus tristement célèbre, c'est le cas de l'arbitrage au niveau du
toit du stade qui s'est réglé, l'été dernier,
devant le Tribunal international d'arbitrage. Mais là,
évidemment, c'étaient des montants très
élevés. Mais au niveau de l'interne, on peut peut-être,
effectivement, dépasser le comité des réclamations parce
qu'évidemment, dans la réclamation, il y a toujours aussi une
négociation. C'est pour ça qu'il y a un comité
formé de gens de l'administration, de personnes du contentieux pour
étudier ça et, souvent aussi, négocier.
M. Leclerc: Mais dans le cas que vous nous mentionnez...
M. Bibeau: ...avec les intervenants.
M. Leclerc: ...c'est que les parties, d'elles-mêmes, ont
décidé de référer à un arbitre; c'est
ça?
Une voix: Non.
M. Bibeau: Non.
M. Leclerc: Ce n'était pas dans le contrat?
M. Bibeau: Non. Dans le cas du toit du stade...
M. Leclerc: C'était dans le contrat.
M. Bibeau: ...c'a été une demande de la
Régie au gouvernement du Québec d'autoriser d'aller en arbitrage,
à la suite d'une entente entre Lavalin et la Régie, les deux. On
avait accepté parce que la somme demandée par Lavalin
était de 42 000 000 $, suite au contrat clé en main de 117 000
000 $ auquel le député saguenéen faisait allusion tout
à l'heure. Alors là, c'était un montant quand même
de 42 000 000 $. Le Centre international d'arbitrage, c'est un organisme
créé par le gouvernement du Québec pour examiner ce genre
de litige. Alors, on a été devant eux autres. Concernant des
montants plus petits, comme je vous le dis, actuellement, il se fait une
espèce de négociation, si on veut, entre les gens, les
administrateurs et le contentieux de la Régie, avec...
M. Leclerc: Bien, c'est ça...
M. Bibeau: Ordinairement, on trouve un compromis.
M. Leclerc: ...qui, devant l'opinion publique, peut prêter
flanc...
M. Bibeau: Oui.
M. Leclerc: ...à la critique parce que...
M. Bibeau: C'est pour ça que je retiens votre
suggestion.
M. Leclerc: ...on est un peu juge et partie... M. Bibeau:
Oui.
M. Leclerc: ...parce qu'on négocie, mais on est aussi le
payeur.
M. Bibeau: Évidemment, on veut tirer le meilleur profit
possible pour la Régie là-dessus, face à l'entrepreneur ou
au réclamant. Mais effectivement, avoir quelqu'un de neutre dans le
dossier, ça peut peut-être être plus équitable.
M. Leclerc: Merci.
Mme Dupuis: Pour faire suite à la question du
député de Taschereau, est-ce qu'on peut connaître qui fait
partie de ce comité et avoir les documents sur les décisions qui
ont été prises par ce comité?
M. Payette: Le comité est composé du
secrétaire et chef du contentieux, du trésorier et
vice-président à l'administration et du vice-président
concerné. Si la réclamation vise la construction, c'est le
vice-président en construction; si ça vise un contrat en
marketing, c'est le vice-président au marketing.
Son fonctionnement est, au départ, de recevoir la
réclamation et de l'examiner sur le plan juridique: Est-ce que c'est
recevable?
Mme Dupuis: Donc, c'est des gens de l'interne.
M. Payette: Est-ce que c'est des éléments
contractuels? Est-ce que c'est des dépassements qui sont de la faute de
l'entrepreneur, de la faute de la Régie ou des circonstances, comme des
délais de livraison de matériaux qui ont retardé
l'entrepreneur, par exemple? Il y a une étude qui est faite de ce
côté-là, au niveau juridique. Par la suite, il y a les gens
impliqués.
autant des finances que de la construction, qui peuvent examiner les
différents domaines de la réclamation. Le comité statue et
fait une proposition au procureur de la compagnie.
Mme Dupuis: Donc, vous me dites que le comité est
formé des gens à l'interne de la Régie.
M. Payette: Oui.
Mme Dupuis: Bon! Maintenant, est-ce qu'on pourrait avoir les
documents au sujet des dépassements sur des contrats précis
évoqués dans des allégations soulevées par le
journal Le Devoir? Dans les cas précis, est-ce qu'on pourrait
avoir les décisions du comité, à ce moment-là?
M. Payette: Je pourrais...
M. Bibeau: Je m'excuse. Quand on parie des contrats, exemple, de
mémoire, Mométal, il y a eu un dépassement, exactement...
M. Talbot peut vous expliquer exactement pourquoi il y a eu ce... c'a
été quoi la justification du dépassement. Mais pour le
dépassement comme tel, il n'y a pas... Ce n'est pas le comité de
réclamation qui se penche là-dessus, c'est le
vice-président concerné qui juge s'il y a pertinence de
recommander ce dépassement-là. Alors, dans le cas précis
des allégations du Devoir, ce sont tous des dépassements
reliés au Biodôme...
Mme Dupuis: Je m'excuse si je vous arrête, M. le
président...
M. Bibeau: Oui.
Mme Dupuis: ...mais est-ce que c'est le vice-président
tout seul qui décide de la pertinence du dépassement du
coût? (12 h 15)
M. Bibeau: Bien, en fait, à partir d'un exemple, ça
peut vous aider à comprendre. Peut-être que M. Talbot qui est
responsable de la gestion du Biodôme, avec M. Bourque de la ville de
Montréal, peut vous expliquer, à partir du dépassement de
Mométal ou d'un autre, là-dessus, exactement quel a
été le processus suivi. C'est le même, de toute
façon, pour chacun des processus, pour chacun des
dépassements.
M. Talbot (Serge): Serge Talbot. Je suis consultant, responsable
de la construction du Bio-dôme pour la Régie des installations
olympiques. J'aimerais d'abord juste faire un petit préambule. La
construction du Bio-dôme s'est réalisée en, ce qu'on
appelle, les termes de construction, en «fast track». Une fois la
décision prise sur le projet, il fallait, pour l'équipe en
place...
Mme Dupuis: Je ne veux pas être impolie, mais je ne
voudrais pas avoir tout l'historique, parce qu'on n'a pas beaucoup de
temps.
M. Talbot: Non, non. Ce qui est très important, c'est que
ça met le contexte des appels d'offres. Alors, au moment où les
appels d'offres - par exemple, en structure ou tantôt je parlerai de
Mométal - se sont faits, le design définitif n'était pas
terminé. Alors, le concept «fast track», ça existe
même dans l'entreprise privée. Je dois vous dire que, par exemple,
la Place Desjardins a été faite en concept
«fast-track», Place Radio-Canada la même chose. La
façon de fonctionner dans un tel cas, quand le design n'est pas complet,
on fait des appels d'offres sur des quantités approximatives.
C'était le cas de Mométal. On avait établi, par exemple,
100 tonnes d'acier pour supporter les rochers artificiels, 100 tonnes. On
n'avait pas le «fine-tuning» de design, si on peut dire de tel ou
tel secteur...
Mme Dupuis: Je m'excuse, je me répète en disant que
je ne veux pas être impolie. Mais comment se fait-il, pour un organisme
comme la RIO qui se doit d'être professionnel, qu'on va en appel d'offres
et qu'on va en soumissions et que les plans ne sont même pas
terminés?
M. Talbot: Je suis en train de vous expliquer le concept. En
quelque sorte, quand on a des... Je pense qu'une visite vous convaincrait.
Faire des dessins de rochers artificiels avec des pochettes de plantation, avec
de l'irrigation, etc., c'est extrêmement complexe. Ça demande de
la réflexion pendant des années, je dois dire. Alors, quand on
est dans une situation comme ça, de façon à
prévenir toute exagération, nous demandons des soumissions sur
des quantités fixées à l'avance; par exemple, 100 tonnes
d'acier dans ce cas-ci. Nous demandons aussi des prix unitaires qui servent
autant pour déduction qu'addition dans le contrat. C'est très
important de retenir ceci. Dans le cas de Mométal, on avait fixé
à 100 tonnes l'acier de support des rochers artificiels. On a eu un
dépassement de 30 tonnes, par exemple, juste au niveau de l'acier.
Il y a eu aussi d'autres événements, mais je dois vous
dire que celui-ci est clair en ma mémoire. Je me souviens qu'il y a eu
un supplément de 30 tonnes accordant à l'entrepreneur, sur la
base de ses prix unitaires... Dans le cas de Mométal, non seulement il
était le plus bas pour l'ensemble des 100 tonnes, mais aussi il
était le plus bas pour le prix unitaire. Ça, on pourrait vous
fournir la preuve d'une telle chose. C'était un appel d'offres public.
L'appel d'offres sur la quantité totale approximative estimée, ii
était le plus bas. Le prix unitaire servant à déduire ou
à additionner quelque chose, c'était aussi le plus bas.
Mme Dupuis: Maintenant, moi, ce que je trouve un petit peu
anormal: comment se fait-il que ce ne soit que le vice-président? Vous
m'avez dit tantôt que ce n'était que le vice-président qui
décide de la pertinence de...
M. Bibeau: Dans le cas de M. Talbot, le cas du Biodôme -
parce que c'est là surtout qu'on regarde - là-dessus, il y a un
comité de gestion du Biodôme formé parrtairement de la
ville de Montréal et de la Régie des installations olympiques. M.
Talbot est le responsable pour la Régie des installations olympiques et
M. Pierre Bour-que, pour la ville de Montréal. Il y a un comité
de gestion du Biodôme où il y a d'autres personnes de la
Régie et d'autres techniciens de la ville de Montréal, et ce sont
eux et le comité de gestion qui recommandent au conseil
d'administration. Dans ce cas-ci, ils nous ont recommandé, en faisant la
démonstration encore un petit peu plus élaborée que M.
Talbot vient de faire, qu'ils avaient besoin de 30 tonnes de plus de
métal parce qu'ils avaient fait une approximation au départ de
100 tonnes. Ils avaient besoin de 30 tonnes de plus. Sur les prix unitaires,
ça pouvait s'expliquer. Évidemment, il fallait que tout le
métal... Par contre, nous, lorsqu'il y avait dépassement quelque
part, au niveau du conseil d'administration de la Régie, on incitait les
gens du comité de gestion du Biodôme à couper ailleurs.
Parce qu'on a une enveloppe de 49 000 000 $, près de 50 000 000 $.
Lorsqu'il y avait un dépassement quelque part, il fallait qu'il y ait
une coupure ailleurs, parce qu'il fallait toujours rentrer dans l'enveloppe des
50 000 000 $.
Le Président (M. Audet): M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Oui, merci, M. le Président. Je pense que la
question qu'il faut se poser, c'est le concept qui a été retenu.
Parce que, une fois qu'il a été retenu, on peut discuter
longtemps. Pour quelle raison a-t-il été retenu, d'une part?
Deuxièmement, est-ce que c'a été plus économique de
retenir ce concept versus un autre, à attendre que les plans
définitifs soient terminés?
M. Bibeau: Excusez, je vais rajouter même pour ma propre
compréhension. En quelle année que c'a été retenu,
ça?
M. Talbot: C'est en 1989 que se sont faites les études
préliminaires, et c'est au mois d'août 1989 que la décision
conjointe du gouvernement et de la ville de Montréal a été
annoncée publiquement à la construction du Biodôme.
Dès lors, on était dans une situation de «fast track»
si on se mettait... s'il y avait un objectif d'ouvrir ça pour le 350e
anniversaire de Montréal, c'est-à-dire juin 1992.
M. Farrah: Question d'échéancier?
M. Talbot: C'est une question d'échéancier. Il n'y
avait pas d'autre façon d'y arriver que la méthode «fast
track». Je dois vous dire, si vous me le permettez... Par exemple, on
vient de donner un exemple où il y a eu des surplus. Mais, par exemple
aussi, en ce qui concerne le béton, les prix unitaires nous ont
été extrêmement favorables. Ça nous a
rapporté des économies. Par exemple, dans le cas du béton,
un total de 740 000 $ dont dans un des contrats, il y a 140 000 $ aussi.
Justement, le fait d'avoir des prix unitaires, au lieu d'être des
additions, c'a servi comme soustraction; tant de mètres cubes de moins,
tant de tonnes d'acier de moins. Alors, il faut faire le bilan global. Il ne
faut pas regarder d'une façon...
C'est sûr que le Biodôme, son budget était de 43 000
000 $, incluant l'indexation. Aujourd'hui, on parle de 49 000 000 $. Mais on a
annoncé ces 49 000 000 $ dès décembre 1990. On s'est
adressés à la fois à la Régie et au gouvernement et
à la fois à la ville de Montréal. On leur a dit:
Écoutez, si on fait ce qu'on veut faire, on est en décembre 1990.
Il y a un rapport qui a d'ailleurs été publié à ce
moment-là. On a dit: Ça va coûter 49 000 000 $. Ça,
c'est en décembre 1990. C'a pris six mois aux deux paliers pour prendre
la décision et finalement rendre les 6 000 000 $ supplémentaires
qui étaient nécessaires. Nous, on annonçait pour dire:
Écoutez, est-ce qu'on le fait? Il est encore temps de faire des
coupures, sauf que le projet était tellement unique, tellement
extraordinaire que tous, sans exception, ont conclu qu'il valait mieux s'en
tenir au concept qui était élaboré.
M. Farrah: Alors, est-ce que vous êtes en mesure de dire ou
de savoir, si on avait pris un autre concept, s'il y aurait eu des
économies de coûts importantes?
M. Talbot: Définitivement, je pense qu'en termes de
coûts, on en serait peut-être arrivés au même point,
parce que faire un concept comme celui-là de a à z à 100
%, c'est impensable, parce que c'est extrêmement complexe et il faut
comprendre que vous faites un concept purement théorique et, subitement,
c'est bien souvent dans la réalisation que tu t'aperçois qu'il y
a une coordination qui a fait défaut. Tout est dans la
géométrie, dans l'espace, etc. Alors, vous savez comme moi que de
faire cohabiter des baleines avec des poissons, ce n'est pas bien normal. C'est
la première fois que ça se fait au monde dans le même
bassin. Faire de l'eau salée, la recycler, ce sont des choses dont il
n'y a à peu près pas d'exemple dans le monde, parce que les
bassins d'eau salée sont sur le bord de la mer
généralement. On le fabrique, nous, à l'intérieur
des terres. Donc, il fallait prendre toutes les précautions
nécessaires pour faire
quelque chose de tout à fait sûr et écologique
aussi, parce que rejeter de l'eau salée dans les égouts de
Montréal, ce n'est pas une chose souhaitable. Alors, on recycle l'eau de
mer, par exemple.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la
députée de Verchères, vous avez la parole.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Ma question s'adresse
au président-directeur général de la RIO. Concernant le
communiqué qui a déjà été émis, et je
pense à un autre cas de conflit d'intérêts: le cas de
Robert Boyd. Par communiqué, on avait dit que le choix de M. Boyd
s'expliquait, notamment, par la volonté de choisir un président
qui n'a aucun lien avec une entreprise susceptible de fournir des services
à la Régie. Et là, on apprend que M. Boyd est
vice-président, si je ne me trompe pas, d'une firme, Gendron
Lefebvre?
M. Bibeau: On me dit que M. Boyd est administrateur externe de la
firme Gendron Lefebvre, mais qu'il soit vice-président ou
administrateur, ça ne change pas le fond du débat. La firme,
lorsque M. Lefebvre, M. Claude F. Lefebvre a accepté de faire partie du
conseil d'administration de la Régie, à la recommandation du
ministre, ç'a été entendu avec - et je crois qu'il en a
discuté aussi avec le ministre - la direction de la Régie que la
firme Gendron Lefebvre ne faisait pas affaire avec la Régie. D'aucune
façon la firme, qui est une firme d'ingénierie reconnue dans la
région de Montréal... Mais c'est entendu que la firme ne pouvait
plus soumissionner ou avoir aucun contrat de la Régie.
Alors, dans ce sens-là, comme la firme Gendron Lefebvre ne peut
avoir de contrat de la Régie, M. Boyd qui a été aussi
président, exprésident de la Société
d'énergie de la Baie James, qui a été ex-président
d'Hydro-Québec, qui avait une grande expertise dans le domaine des
comités internationaux, c'est pour ça que M. Boyd a
été retenu, et la firme Gendron Lefebvre ne peut pas faire
affaire avec la Régie des installations olympiques.
Mme Dupuis: M. le président, vous dites que depuis que M.
Boyd occupe le poste, la firme
Gendron Lefebvre n'a plus eu aucun contrat de la RIO?
M. Bibeau: Pas depuis que M. Boyd occupe le poste, depuis que M.
Lefebvre occupe le poste, et je ne sais si la firme Gendron Lefebvre a eu des
contrats avant. Mais depuis que M. Claude F. Lefebvre siège au conseil
d'administration de la Régie, ce...
Mme Dupuis: Oui, mais là je ne parle pas du cas de M.
Lefebvre, je parle du cas de M.
Boyd.
M. Bibeau: Oui.
Mme Dupuis: Quand M. Boyd s'est... les affirmations et le
communiqué émis par la Régie mentionnaient qu'il voulait
comme vice-président une personne, choisir un président qui n'a
aucun lien. Donc, est-ce que M. Robert Boyd qui a des liens avec d'autres
firmes, est-ce que ces firmes-là, après la nomination de M. Boyd,
n'ont plus eu aucun contrat?
M. Bibeau: En fait, M. Boyd a des liens avec une firme qui est la
firme Gendron Lefebvre, et la firme Gendron Lefebvre n'a pas eu - je ne peux
pas dire jamais, parce que je ne sais pas dans les années soixante-dix
s'ils ont eu des contrats - mais chose qui est sûre, c'est depuis la
nomination de M. Lefebvre qui est en 1989 ou 1990, la firme Gendron Lefebvre
n'a jamais eu de contrat de la Régie des installations olympiques.
M. Vallerand: C'est une exigence que j'avais faite, Mme la
députée, à M. Lefebvre pour sa nomination, qu'il acceptait
de n'avoir aucun contrat de la Régie tant et aussi longtemps qu'il
siégeait sur le conseil d'administration.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Taschereau.
M. Leclerc: Merci, M. le Président. M. le
vice-président, tantôt, mentionnait des dépassements d'une
firme de 30 %. C'est quand même beaucoup de métal, 30 %, donc 30
tonnes de métal sur 100 tonnes. Quand il y a des dépassements
aussi significatifs qui ne sont absolument pas marginaux, est-ce que la
responsabilité des architectes ou des ingénieurs qui ont
procédé à ces calculs-là peut être mise en
cause? Ce que je veux dire, c'est que: Est-ce qu'il s'agit d'erreurs dans les
dessins, dans les plans, dans les devis qu'auraient faits des professionnels ou
est-ce qu'il s'agit de changements en cours de route dans la nature même
du projet?
M. Talbot: Non. Ce qui est arrivé, c'est que les plans
étaient incomplets, et on peut difficilement - et je devrais dire
même, c'est impossible de blâmer les professionnels à ce
niveau-là, parce que l'évolution du design passait juste devant
la construction. En quelque sorte, les lots nécessaires aux appels
d'offres venaient à peine quelques semaines, quelques mois, je devrais
dire quelques semaines avant l'appel d'offres. C'est dans cette
perspective-là que nous avions établi l'idée de faire des
appels d'offres sur des quantités approximatives et des prix unitaires.
Encore là, je vous le rappelle, il y a des grands projets qui se sont
réalisés ici au Québec de cette façon, et je dois
vous dire que
c'est aussi universellement reconnu à travers le monde. Pour des
situations où le temps est un facteur primordial.
Le Président (M. Audet): Mme la députée de
Verchères, une question très brièvement parce que
l'enveloppe de temps s'achève.
Mme Dupuis: Merci, M. le Président. Même si M. le
ministre a l'air de ne pas vouloir s'impliquer plus qu'il faut et qu'il laisse
le président-directeur général se débattre comme un
diable dans l'eau bénite, tout seul, est-ce qu'il peut me
réaffirmer qu'il est prêt à déposer les documents
que nous avons demandés? J'aimerais l'entendre de la part du
ministre.
M. Vallerand: M. le Président, je trouve curieux les
remarques de Mme la députée de Verchères à l'effet
que je reste en marge de ce débat-là, puisqu'il n'y a pas
très longtemps elle me reprochait d'être trop à
l'intérieur de ce débat-là. On s'en rappellera. Ça
été ses questions et même c'a fait l'objet de
communiqués en disant que le ministre Vallerand s'impliquait...
Le Président (M. Audet): Un instant, un instant.
M. Vallerand: ...trop dans la Régie des installations
olympiques, notamment... eu égard, c'est-à-dire, à
l'objectif de sécurité, compte tenu des problèmes qui ont
été connus. Je l'ai fait et je le referais aujourd'hui parce que
c'était la sécurité du public, et je voulais avoir toutes
les garanties au-delà des garanties que la RIO pouvait me donner dans sa
compétence, avec honnêteté, mais qui avait des objectifs
différents du gouvernement. Mais je me rappelle très bien, votre
formation politique, vous-même, m'avez décrié en disant que
je me mêlais des choses qui ne me regardaient pas, à toutes fins
pratiques.
Le Président (M. Audet): M. le ministre, si vous voulez
conclure.
M. Vallerand: Maintenant aujourd'hui que je laisse le
président-directeur général et son équipe
répondre le plus adéquatement possible, parce qu'il y a des
informations qui vous ont été données pour expliquer sa
position que je n'aurais pas pu vous donner ce matin de toute façon,
parce que la régie interne, l'ensemble de tout ce qui a entouré
ce qu'on retrouve dans le journal Le Devoir, les gens qui sont le plus
à même de l'expliquer et de défendre ça, ce sont les
gens de la Régie. Donc, c'est dans cet esprit-là, je pense, pour
éclairer tout le monde et dissiper le maximum de doutes possibles que
j'ai laissé répondre.
Donc, au contraire, je me serais attendue à ce que Mme la
députée, pour être logique avec elle-même, sauf que
c'est difficile dans certains cas, m'aurait félicité.
Le Président (M. Audet): Merci, M le ministre. Alors,
compte tenu de l'heure, je dois appeler les engagements financiers de mai 1990,
l'engagement 5. Est-ce que l'engagement 5 de mai 1990 est
vérifié?
Mme Dupuis: Vérifié.
Le Président (M. Audet): Est-ce que les engagements de
janvier 1992 sont vérifiés?
Des voix: Vérifié.
Le Président (M. Audet): Alors, je vous rappelle que les
engagements financiers de décembre 1989 à janvier 1992 du
ministère du Tourisme sont vérifiés. Le mandat de
vérifier les engagements de ce ministère pour les mois de
décembre 1989 à janvier 1992 étant accompli, la commission
de l'économie et du travail ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 31)