Journal des débats de la Commission de l'économie et du travail
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mercredi 17 mars 2021
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Vol. 45 N° 77
Étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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Derraji, Monsef
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Boutin, Joëlle
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Roy, Sylvain
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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IsaBelle, Claire
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Boutin, Joëlle
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Derraji, Monsef
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Roy, Sylvain
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Derraji, Monsef
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
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Leduc, Alexandre
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Roy, Sylvain
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Roy, Nathalie
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Leitão, Carlos J.
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Boutin, Joëlle
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Derraji, Monsef
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Leduc, Alexandre
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Roy, Sylvain
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
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Roy, Sylvain
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Leduc, Alexandre
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Boutin, Joëlle
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Derraji, Monsef
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Boutin, Joëlle
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Derraji, Monsef
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Leduc, Alexandre
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Roy, Sylvain
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Derraji, Monsef
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
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Leduc, Alexandre
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Leduc, Alexandre
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Derraji, Monsef
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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Derraji, Monsef
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Roy, Sylvain
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Boutin, Joëlle
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Birnbaum, David
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Birnbaum, David
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
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Leduc, Alexandre
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Boutin, Joëlle
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Derraji, Monsef
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Roy, Sylvain
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Boulet, Jean
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Derraji, Monsef
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IsaBelle, Claire
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Leduc, Alexandre
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Birnbaum, David
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Roy, Sylvain
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11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente-quatre minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Chassé (Châteauguay) est remplacée par
Mme Guillemette (Roberval); Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), par
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee); Mme Richard (Duplessis), par M. Roy
(Bonaventure).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous en étions à l'étude du
sujet 1.3, utilisation des technologies, et nous avions adopté
l'article 105 amendé. Alors, maintenant, nous en serions à
l'article 90. M. le ministre, à vous la parole.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Bon matin, tout le monde. L'article 90 :
L'article 313 de cette loi est
modifié par le remplacement de «fixe qu'elle détermine annuellement» par
«qu'elle détermine par règlement.»
Donc, l'article 313, tel que modifié,
se lirait comme suit :
«La commission peut augmenter la cotisation
des employeurs d'un montant qu'elle détermine par règlement pour la gestion des
dossiers qu'elle tient pour ceux-ci et dont les frais ne sont pas financés au
moyen des taux fixés en vertu des articles 304 et 304.1.»
Bien, des <commentaires, écoutez, c'est
simplement une adaptation, en tenant compte… Vous savez, on est dans une
section qui réfère aux technologies, et la commission pourrait, avec cet amendement…
M. Boulet : ...et
304.1.
Bien, des >commentaires, écoutez,
c'est simplement une adaptation, en tenant compte... vous savez, on est dans
une section qui réfère aux technologies, et la commission pourrait, avec cet amendement-là,
faire varier le montant en tenant compte… si les employeurs utilisent les
services numériques plutôt que de le faire... de communiquer par support
papier, bien, évidemment, ils vont en tenir compte.
En fait, c'est des frais administratifs.
Quand, annuellement, les employeurs reçoivent un avis de cotisation, il y a toujours
une section frais administratifs ou frais de gestion de dossier. C'est ce que
cet article-là prévoit. Actuellement, c'est un frais fixe qui est de 65 $,
alors que, là, ça permettrait à la commission de le faire varier par employeur
en tenant compte des coûts qui sont engendrés par la gestion de leurs dossiers
qui leur sont propres. Et donc, plus ils utilisent les technologies numériques,
plus il y a un impact, donc le montant du frais de gestion de dossier pourrait
varier en tenant compte de la nouvelle réalité technologique.
C'est fait de la même façon, là, un peu
partout, là, Hydro-Québec, RAMQ, la SAAQ, tous les organismes gouvernementaux
chargent aux employeurs un frais de gestion de dossier, ce qu'on appelle un
frais administratif. Voilà, c'est tout, c'est simplement le but du changement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, question
de compréhension. Donc, quand on rajoute... vous l'avez peut-être expliqué vite,
vite, puis je l'ai échappé, là, mais, quand on rajoute «qu'elle détermine par
règlement», c'est que ce n'était pas par règlement avant, donc c'était une
politique interne, c'était...
M. Boulet : C'était
annuellement puis c'était reconduit année après année, là. C'était le montant
de 65 $ qui s'appliquait uniformément à tous les employeurs, alors que,
là, ça pourra être un frais qui varie en fonction des coûts plus réels, là, par
employeur. Et donc c'est pour ça que je dis : Plus ils utiliseront les
technologies numériques, plus ça aura un impact, ils pourront bénéficier d'un
frais de gestion de dossier qui va varier en tenant compte des coûts réels.
M. Leduc : Mais ça, c'est
à déterminer dans le règlement, ce n'est pas dans le projet de loi ici que vous
voulez introduire d'autres variantes, là.
M. Boulet : Non, ce
serait déterminé par la commission, par règlement.
M. Leduc : Ça fait qu'un
autre ministre, par exemple, pourrait prendre d'autres orientations.
M. Boulet : C'est la
commission qui va le déterminer par règlement.
M. Leduc : Parfait. Ça
vous fait rire. On commence bien. C'est parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Oh! pardon, député de Nelligan.
M. Derraji : Juste par
rapport à la structure de prix, le montant, il est fixe, donc, peu importe, il
n'y a pas un changement annuel, une indexation, donc, pour les employeurs, ça
va coûter 65 $.
M. Boulet : Jusqu'à ce
jour, c'est 65 $ par année, puis ça n'a pas changé depuis plusieurs années,
alors que, là, ça permettrait à la commission d'adopter un règlement qui <considérerait
le...
M. Derraji : …
peu
importe, il n'y a pas un changement annuel, une indexation, donc, pour les
employeurs, ça va coûter 65 $.
M. Boulet : Jusqu'à ce
jour c'est 65 $ par année, puis ça n'a pas changé depuis plusieurs années,
alors que, là, ça permettrait à la commission d'adopter un règlement qui >considérerait
le niveau d'utilisation des technologies par chaque employeur et de lui charger
un frais de gestion de dossier en tenant compte de sa réalité qui lui est
propre.
M. Derraji : O.K. Et j'imagine
que ce genre de discussion va avoir lieu au sein du comité, soit au C.A. de la
CNESST ou bien au niveau du comité consultatif.
M. Boulet : Ah! tout à
fait, tout à fait.
M. Derraji : Parce que,
vous le savez, ma sensibilité, comme vous, par rapport au fardeau
administratif, au fardeau financier sur les épaules des employeurs... Ça a
l'air que ce n'est pas un gros montant, mais, si on cumule…
M. Boulet : Ah! tout à
fait.
M. Derraji : …ça pourrait
constituer quand même une bonne part de frais. Et je vois votre sourire derrière
les lignes, je sais que vous m'appuyez dans ce sens, et on a les mêmes intérêts
par rapport à ça. Donc, je tiens à vous demander, d'une manière très claire,
qu'on va prendre en considération le point de vue des utilisateurs, à savoir
les employeurs, et que ça ne constitue pas un fardeau sur eux.
• (11 h 40) •
M. Boulet : Totalement.
Il faut, comme je viens de le mentionner, que ce règlement-là… les règlements
de la commission, il faut qu'ils soient adoptés par le C.A. qui, comme vous le savez,
est paritaire.
M. Derraji : Paritaire.
M. Boulet : Et les
associations patronales sont, bien sûr, représentées.
M. Derraji : Donc, ce règlement
va passer par les procédures internes, comme à l'image de tous les règlements
de la CNESST : rédigé, comité exécutif, j'imagine…
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : …C.A., où
c'est paritaire. Si ça bloque, ça bloque, on va vous contacter pour dénouer la
situation, hein?
M. Boulet : Tout à fait.
M. Derraji : C'est bon.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Pour bien
comprendre, là, il y a deux formes de règlement. Il y a un règlement qui peut
être adopté par le ministre, mais là ce qui est ici, c'est un règlement de la
commission.
M. Boulet : Oui, c'est un
règlement de la…
M. Leduc : Est-ce que
c'est la même chose? Donc, est-ce que le règlement de la commission a la même
valeur juridique qu'un règlement d'un ministère, du ministre, par exemple?
M. Boulet : Oui. Bien, le
règlement lie la commission.
M. Leduc : Tu sais, par
exemple, quand le ministre publie un règlement, il y a 30 ou 40 jours de
consultation, il y a toute une procédure. Est-ce que la commission qui va avoir
des règlements va avoir la même procédure?
M. Boulet : Oui, c'est toujours
la même procédure, puis il y a une approbation gouvernementale ultime. Dans le
processus, là, d'adoption d'un règlement en vertu d'une disposition habilitante
d'une loi, le règlement chemine, après ça. Il est publié à la Gazette
officielle, il y a une période de 45 jours pour obtenir les mémoires
puis les consultations, puis, après ça, ça fait l'objet d'un dépôt initial au Conseil
des ministres puis, après ça, c'est republié, là. Il y a une prépublication
puis il y a une publication. Ça fait que, non, tout est en fonction de la loi
sur l'adoption des règlements.
M. Leduc : Alors, si je
comprends bien, un règlement, comme on entend par l'article 313, la
rédaction, on peut imaginer qu'elle va provenir de la commission, mais ce que
j'en déduis, c'est qu'il y a l'approbation intégrale de son contenu du ministre.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Il n'y a rien,
là, qui va être là-dedans que le ministre <va…
M. Boulet :
…l'adoption
des
règlements.
M. Leduc : Alors, si
je comprends bien, un
règlement, comme on entend par l'article 313,
la rédaction, on peut imaginer qu'elle va provenir de la commission, mais ce
que j'en déduis, c'est qu'il y a l'approbation intégrale de son contenu du
ministre.
M. Boulet : Tout à
fait.
M. Leduc : Il n'y a
rien, là, qui va être
là-dedans que le
ministre >va dire :
Bof! Ça, je suis plus ou moins d'accord, mais je laisse la commission faire son
bout de chemin. Si c'est publié, là, c'est que le ministre est d'accord avec
100 % du contenu.
M. Boulet : Tout à fait.
C'est publié à la Gazette officielle. Il y a des groupes qui font des
représentations, mais les règlements adoptés par un C.A. qui est paritaire,
comme la CNESST, dans les matières qui la concernent, en général, ça va
relativement bien.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est tout?
M. Leduc : Oui, merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 90 est adopté. Nous allons poursuivre avec le
sujet Soutien — au numéro 2 — retour au travail, les
services de réadaptation, c'est bien ça? Nous poursuivons avec cette section. M.
le ministre, oui.
M. Boulet : Avec votre
permission, une suspension de deux minutes, puis, après ça, on sera prêts. S'il
vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 43)
>
(Reprise à 11 h 54)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons, M. le ministre. Alors, tel que mentionné, nous sommes
au sujet 2, Soutien, retour au travail. Alors, M. le ministre, est-ce que
vous pouvez lire l'article 16?
M. Boulet : Oui. Merci,
Mme la Présidente.
L'article 44 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «Cet
emploi devient, aux fins de l'application de la présente loi, son emploi.»
L'article, tel que modifié, se lirait
comme suit :
«Le travailleur victime d'une lésion
professionnelle a droit à une indemnité de remplacement de revenu s'il devient
incapable d'exercer son emploi en raison de cette lésion.
«Le travailleur qui n'a plus d'emploi
lorsque se manifeste sa lésion professionnelle a droit à cette indemnité s'il
devient incapable d'exercer l'emploi qu'il occupait habituellement.» L'ajout,
donc, c'est : «Cet emploi devient, aux fins de l'application de la
présente loi, son emploi.»
Donc, ça crée comme une fiction, là, on
vient dire «son emploi» parce que… vous allez voir le sens dans la déclinaison
des articles qui suivent où on parle de réadaptation, et on réfère à «son
emploi» pour s'assurer qu'il y ait une concordance, qu'il y ait une cohésion
entre cet article-là et les autres.
Et ça me permet de dire, Mme la Présidente,
que, là, on aborde une section, le Soutien, retour au travail. C'est ici qu'on
va parler d'assignation temporaire, donc la possibilité pour un employeur
d'assigner un travail temporairement à une personne qui est victime d'une
lésion professionnelle, une assignation qui doit respecter des conditions
prévues à l'article 179 de la loi. C'est ici qu'on va venir parler de possibilité — un
changement important dans la loi — de faire... d'avoir accès à des
mesures de réadaptation avant la consolidation et la détermination d'une
atteinte permanente à l'intégrité physique ou psychique. C'est ici qu'on va
venir parler de retour progressif au travail. C'est une notion qui est
complètement nouvelle, qui découle du devoir d'accommodement, notamment, qui a
été reconnu par la Cour suprême du Canada dans l'affaire Caron.
On va parler aussi d'emploi convenable,
mais, essentiellement, on est au coeur de l'indemnisation. Et simplement se
rappeler, tous, qu'une indemnité de remplacement de revenu, c'est versé à un
travailleur dans la mesure où il ne peut pas exercer d'emploi. Et, ici, en s'assurant
de simplifier puis <d'écrire...
M. Boulet : ...
essentiellement
on est au coeur de l'indemnisation. Et simplement se rappeler, tous, qu'une
indemnité de remplacement de revenu, c'est versé à un travailleur dans la
mesure où il ne peut pas exercer d'emploi. Et, ici, en s'assurant de simplifier
puis >d'écrire «son emploi», ça nous permet, encore une fois, d'assurer
une concordance et une cohésion avec les articles qui suivent.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Député de Nelligan.
M. Derraji : Juste une
précision par rapport à l'emploi, parce que, là, on va aller dans des
définitions, surtout pour cette section. Emploi, peu importe, temps partiel,
temps plein, ou on parle du temps plein dans ce cas?
M. Boulet : Oui, c'est «son
emploi». Puis là, ici, ça réfère beaucoup... Tu sais, quand il survient une
lésion professionnelle, particulièrement ce qu'on appelle une rechute,
récidive, aggravation, souvent, les travailleurs ne sont pas en emploi. Et c'est
la raison notamment pour laquelle on réfère à l'emploi qu'il occupait habituellement.
Puis on dit... on crée la fiction juridique en disant : C'est ça, son
emploi. Oui, mais peu importe le statut, peu importe le nombre d'heures, là.
M. Derraji : Je veux
juste comprendre la fixation juridique de «son emploi». Pourquoi sentez-vous le
besoin d'ajouter cet aspect?
M. Boulet : Bien, notamment
pour éviter de répéter constamment dans les autres articles que c'est de quoi
qu'il est incapable... bien, qu'il est incapable d'exercer l'emploi qu'il
occupait habituellement, on réfère à «son emploi». C'est pour ça qu'on dit :
«Cet emploi devient, aux fins d'application de la présente loi, son emploi.»
Donc, ça simplifie.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Vous parliez des définitions de l'article 2. C'est «emploi
convenable» ou «emploi équivalent», là, auquel on fait référence?
M. Boulet : C'est «son
emploi».
M. Leduc : Oui, mais là
je suis dans l'article 2 de la loi. On parle bien de LATMP ici?
M. Boulet : Oui. On va le
rajouter plus tard, mais, dans la loi actuelle, vous avez certainement «emploi
équivalent» puis «emploi convenable», mais «emploi», on va le définir dans un
article qui va suivre.
M. Leduc : Ça n'aurait
pas été mieux de commencer par ça?
M. Boulet : Bien, on le
fait en ordre, là.
M. Leduc : Bien, c'est
parce que, là, on me demande de souscrire à quelque chose qui va venir plus
tard.
M. Boulet : Non, mais c'est
simplement par voie de référence, pour simplifier, quand on... mais on va faire
le débat, là, quand on va définir l'emploi. Ça va venir. On aurait pu me dire :
Vous auriez pu le faire au départ, mais c'est en respectant l'ordre des
articles, là.
M. Leduc : Bien, c'est ça
que je questionne. Bref, ce n'est pas la fin du monde, là, mais il me semble
que ça aurait été plus logique de définir...
M. Boulet : Peut-être. Peut-être.
M. Leduc : ...ce à quoi
on va référer, parce que, là, je ne sais même pas si je suis d'accord avec la
nouvelle définition...
• (12 heures) •
M. Boulet : Je ne suis
pas contre ça, mais ça n'a pas rapport avec le contenu de la définition ou le
sens de la définition. C'est pour fins d'assurer l'exercice des droits des
travailleurs qui n'occupent pas d'emploi au moment de la survenance de la
lésion professionnelle. On dit : C'est l'emploi qu'il occupait
habituellement puis, pour éviter de le répéter constamment, on va dire «son
emploi», <simplement.
M. Leduc : Et donc ça,
ça...
>
12 h (version révisée)
<17899
M. Boulet :
...ou le sens de la définition. C'est pour fin d'assurer l'exercice des droits
des
travailleurs qui n'occupent pas d'emploi au moment de la survenance
de la lésion
professionnelle. On dit : C'est l'emploi qu'il
occupait
habituellement. Puis, pour éviter de le répéter constamment, on
va dire «son emploi», >simplement.
M. Leduc : Et donc ça, ça
vise à corriger un réel problème? C'est-à-dire qu'il y a des gens qui n'avaient
pas d'emploi, qui n'avaient droit à rien?
M. Boulet : Oui, ça vise
à corriger... En fait, ça vise à mettre en place tout ce qui va suivre :
la réadapt avant consol, l'assignation temporaire, le retour progressif au
travail. On a besoin d'avoir un point d'ancrage, qui est son emploi, puis, au
lieu de constamment répéter, c'est ce qu'il faisait habituellement, s'il
n'occupait pas d'emploi au moment de la rechute, récidive, aggravation, par
exemple. C'est le cas classique.
M. Leduc : O.K., puis vraiment
sur le fond, là, s'il n'occupait pas d'emploi, qu'est-ce qui se passait?
M. Boulet : Il continue
de recevoir de l'indemnité, dans la mesure où il est incapable, puis c'est
l'emploi qu'il occupait habituellement. Par exemple, ça peut être l'emploi
qu'il occupait au moment de la survenance de la lésion...
M. Leduc : Donc, en
fait...
M. Boulet : ...puis qui
n'est pas nécessairement le même emploi qu'il a occupé par la suite. Il a pu
faire l'objet d'une assignation temporaire.
Là, avec les nouvelles mesures de
réadaptation, il peut occuper un autre emploi, mais, aux fins de détermination
ou de calcul de l'IRR, l'indemnité de remplacement de revenu, ce sera son
emploi qu'il occupait habituellement, c'est-à-dire celui qu'on détermine ici.
M. Leduc : Je pense que
je suis encore plus confus, là. Là, on vient corriger, avec ça, quelque chose
de théorique? Parce que, dans la pratique, ce que vous venez de me dire, c'est
qu'il y avait déjà la base de son ancien emploi comme calcul pour l'IRR.
M. Boulet : En fait, ce
n'est pas de corriger, c'est plus de créer une fiction, c'est de créer un terme
qui est simple, qui est réutilisable de façon répétitive dans les articles de
droit nouveau qui vont suivre en matière d'assignation temporaire, réadaptation,
et autres, comme j'ai mentionné. C'est juste ça.
M. Leduc : Je pose ma question
autrement : Est-ce que ça change l'état actuel des choses?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Voilà.
M. Boulet : Mais ça
permet une application simplifiée de ce qui va suivre.
M. Leduc : Parce que?
M. Boulet : Parce qu'on
réfère à «son emploi». On dit simplement...
M. Leduc : Mais c'était
implicite avant.
M. Boulet : C'est précisé.
On dit : «Cet emploi devient, aux fins de l'application de la présente
loi, son emploi.»
M. Leduc : Oui, mais, actuellement,
c'était déjà le cas. C'est ça que je comprends.
M. Boulet : Bien, ça
n'existait pas. C'est parce que ce qui suit est de droit nouveau. L'assignation
temporaire, il y a des nouvelles dispositions. La réadaptation avant
consolidation, ça n'existait pas. Le retour progressif, ça n'existait pas. Le
devoir d'accommodement, ça n'existait pas. Donc, tous ces nouveaux articles là
ont requis que nous utilisions le terme «son emploi». Donc, c'était important
de le préciser à l'article qu'on vient de lire, que c'est son...
M. Leduc : ...passé si on
n'avait pas précisé?
M. Boulet : Bien, il
aurait fallu répéter constamment que c'est l'emploi qui était... puis ça aurait
créé de la confusion.
M. Leduc : Dans les <autres...
M. Boulet : ...nouveaux
articles là
ont requis que nous utilisions le terme «son emploi».
Donc, c'était important de le préciser à l'article qu'on vient de lire, que c'est
son...
M. Leduc : ...passé si
on n'avait pas précisé?
M. Boulet : Bien, il
aurait fallu répéter constamment que c'est l'emploi qui était... puis ça aurait
créé de la confusion.
M. Leduc : Dans les
>autres articles à venir.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : O.K. Je vais peut-être
prendre une petite suspension, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 03)
(Reprise à 12 h 04)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve, avez-vous d'autres commentaires,
d'autres interventions? Non. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 16 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 27, M. le ministre, et nous aurons un amendement.
M. Boulet : Oui. Bien, il
y en a... Merci, Mme la Présidente. Là, il y en a deux, amendements, 145.1 puis
145.2, là. Il y en a un que le paragraphe demeure tel quel, mais on ne fait
qu'inverser, puis l'autre, il y a un petit changement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vais vous demander de lire d'abord l'article 27.
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Merci. Cette
loi est modifiée par le remplacement de l'intitulé de la section I du
chapitre IV et de l'article 145 par ce qui suit :
«Section I.
«Mesures de réadaptation avant la
consolidation.
«145. La commission peut, dès qu'elle
accepte une réclamation pour une lésion professionnelle et avant la
consolidation de cette lésion, accorder au travailleur des mesures de
réadaptation adaptées à son état et visant à favoriser sa réinsertion
professionnelle, dans les cas et aux conditions prévus au présent chapitre et
par règlement.
«À cette fin, la commission peut, en
collaboration avec le travailleur et l'employeur, mettre en <oeuvre...
M. Boulet : …accorder
au
travailleur des mesures de réadaptation adaptées à son état et visant à
favoriser sa réinsertion professionnelle, dans les cas et aux conditions prévus
au présent chapitre et par règlement.
«À cette fin, la commission peut, en
collaboration avec le travailleur et l'employeur, mettre en >oeuvre chez
l'employeur des mesures favorisant la réintégration du travailleur, notamment
en développant sa capacité à reprendre graduellement les tâches que comporte
son emploi.
«145.1. La commission soumet les mesures
de réadaptation prévues à l'article 145 au médecin qui a charge du
travailleur lorsqu'elle estime nécessaire qu'il détermine si la mise en œuvre
des mesures est appropriée, compte tenu de l'état de santé du travailleur.
«145.2. Lorsque la commission estime,
avant la consolidation de la lésion professionnelle d'un travailleur, que
celui-ci aura vraisemblablement droit à un plan individualisé de réadaptation
en raison de la nature et de sa lésion professionnelle, elle peut, dans un but
autre que de favoriser la réinsertion professionnelle du travailleur, accorder
à celui-ci des mesures de réadaptation requises par son état de santé, dans les
cas et aux conditions prévus au présent chapitre et par règlement.
«145.3. Les mesures de réadaptation accordées
par la commission en vertu de la présente section prennent fin à la première
des dates suivantes :
«1° la date de la consolidation de la
lésion professionnelle du travailleur;
«2° la date à laquelle les mesures sont
réalisées;
«3° la date à laquelle la commission
détermine que les mesures ne sont plus nécessaires ou appropriées.
«Malgré la consolidation de la lésion
professionnelle du travailleur, une mesure accordée par la commission en vertu
de la présente section peut être maintenue ou incluse, le cas échéant, dans le
plan individualisé de réadaptation visé à l'article 146.
«145.4. Lorsque l'employeur procède à une
assignation temporaire durant la réalisation de mesures de réadaptation prévues
à la présente section, seules celles qui compromettent cette assignation
doivent être interrompues.
«145.5. Lorsque la commission met en œuvre
des mesures en vertu du deuxième alinéa de l'article 145, l'employeur
peut choisir, conformément aux règles établies par règlement, l'une des options
prévues au deuxième alinéa de l'article 180.
«Section I.1.
«Mesures de réadaptation après la
consolidation.»
Alors, ça complète l'article 27.
Donc, je présenterais les amendements avant de donner les explications,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Parfait. Est-ce que vous voulez qu'on fonctionne comme hier, étant
donné qu'il y a plusieurs articles? Est-ce qu'on y va un après l'autre? Oui?
Parfait. Alors, M. le ministre, nous allons y aller un après l'autre, si
ça vous va.
Alors, est-ce qu'il y a des questions ou
des interventions à… section ou à l'article 145?
Des voix
: …
M. Boulet : Peut-être les
explications de 145, là…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Les explications? <D'accord…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...est-ce que vous voulez qu'on fonctionne comme hier, étant donné qu'il y a
plusieurs articles? Est-ce qu'on y va un après l'autre? Oui? Parfait. Alors,
M. le ministre, nous allons y aller un après l'autre, si ça vous va.
Alors, est-ce qu'il y a des questions
ou des interventions à… section ou à l'article 145?
Des voix
: …
M. Boulet :
Peut-être
les explications de 145, là…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Les explications? >D'accord. Oui. Bonne idée. Merci.
M. Boulet : ...si vous me
permettez. Donc, 145 vise à permettre à la commission, en collaboration avec le
travailleur et l'employeur, d'accorder des mesures de réadaptation prévues dans
la loi visant la réinsertion professionnelle chez l'employeur dès qu'elle
accepte une réclamation pour une lésion professionnelle, sous réserve de
certaines conditions prévues dans le règlement. Voilà. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, à 145, y a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Non, une suspension,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! une suspension?
M. Leduc : C'est parce
que je veux qu'on s'y retrouve, là. Il y a des amendements du ministre. Nous,
on en a aussi. Là, il y a comme un gros morceau, là.
M. Boulet : Il n'y a pas d'amendement
à 145.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Là, on y va par numéros.
M. Leduc : Oui, mais c'est
ça...
M. Boulet : C'est dans le
p.l. n° 59, ce que je viens de lire à 145. On va les
faire article par article. C'est ce que vous avez demandé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça.
M. Leduc : C'est ça. J'ai
besoin, moi, de me faire une tête sur où est-ce que j'interviens.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous voulez... Parfait.
On va donc prendre une pause.
(Suspension de la séance à 12 h 10)
(Reprise à 12 h 26)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, oui, député de Nelligan, à vous la parole.
M. Derraji : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Après discussion avec l'ensemble des collègues et le
ministre, je pense que, pour le bien de cette section qui parle des mesures de
réadaptation avant la consolidation, nous aimerions avoir des clarifications de
la part du ministre à l'ensemble des membres de cette commission pour
comprendre le bien-fondé de la réadaptation. Et, par la suite, si on a des amendements,
on va les proposer. Mais j'aimerais bien que le ministre nous explique en ses
mots — ah, toujours, il a l'art de bien expliquer en ses mots — le
bien-fondé de ces articles. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, M. le ministre.
M. Boulet : Oui. Alors,
je vais y aller aussi par article, là, puis je vais y aller le plus
sommairement possible. Donc, 145, c'est la possibilité d'accorder des mesures
de réadaptation. Puis, je dis, ce n'est pas rien que professionnelles, là,
c'est toute la batterie des mesures de réadaptation, ça peut être un
environnement à la maison pour permettre à la personne de se déplacer. Mais ces
mesures-là sont accessibles dès la survenance de la lésion professionnelle,
alors que, dans le régime actuel, on doit attendre la détermination d'une
atteinte permanente qui... consécutive à la guérison. Là, tout est disponible
avant, et ça, ça découle d'un consensus au CCTM. On veut permettre à la
personne d'éviter la chronicisation de sa lésion professionnelle pour son
intérêt et pour, bien sûr, sa famille.
Le 145.1, c'est pour permettre à la
commission de solliciter, puis mon collègue de <Nelligan…
M. Boulet : …avant, et
ça, ça découle d'un consensus au CCTM. On veut permettre à la personne d'éviter
la chronicisation de sa lésion professionnelle pour son intérêt et pour, bien
sûr, sa famille.
Le 145.1, c'est pour permettre à la
commission de solliciter, puis mon collègue de >Nelligan en parlait, l'opinion
du professionnel de la santé qui a charge du travailleur pour s'assurer que la
mise en oeuvre des mesures soit appropriée à son état de santé.
Le 145.2, c'est pour…
M. Derraji : Désolé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, député de Nelligan.
M. Derraji : Juste sur
l'opinion du professionnel. Pour moi, le professionnel de la santé... et nous
avons déjà eu cette discussion au début, le professionnel de la santé, est-ce
que c'est à la lumière de la loi n° 6? Quand on dit : «l'opinion du
professionnel de la santé», vous voulez dire «médecin traitant»?
M. Boulet : C'est le
médecin, ici, dans le cas présent.
M. Derraji : Bien là, O.K.
Bien, dans l'explication, ça marque : «opinion du…»
M. Boulet : C'est le
médecin qui a charge.
M. Derraji : O.K., qui a
charge. Parce que ce n'est pas toujours un médecin qui donne l'opinion. Il y a,
par exemple... il y a plusieurs professionnels de la santé, pensons aux
professionnels en réadaptation, ce n'est pas uniquement le médecin, c'est… Je
parle de l'explication que j'ai.
Une voix : …
M. Boulet : On va
vérifier.
M. Derraji : Oui.
Pourquoi je ramène… Pourquoi je ramène cet enjeu, Mme la Présidente, sur la
table? Parce que je me souviens, et je pense, la semaine dernière, nous avons
eu toute une discussion entre… sur les professionnels de la santé et le
médecin. Dans ce cas, si on parle d'une réadaptation, ça veut dire que ce n'est
pas uniquement le médecin qui va s'occuper de la réadaptation et le retour du
travailleur sur le lieu de travail. Le médecin traitant, oui, joue un rôle,
mais parfois il y a d'autres professionnels de la santé qui vont accompagner ce
travailleur sur le lieu de travail. Pensons à son poste de travail, ce n'est
pas le médecin traitant qui va le faire, c'est un autre professionnel de la
santé. Et c'est là où la clarification est nécessaire. Je vois le sourire du
ministre. Voilà. O.K.
M. Boulet : Et vous allez
le voir, quand on va arriver à 145.2, on va le préciser, là, que c'est le professionnel,
puis 142 va remplacer le 145.1, mais on réfère au professionnel de la santé qui
a charge.
M. Derraji :
Professionnel de la santé en charge, selon… incluant la loi n° 6.
M. Boulet : Exact. Puis
le professionnel de la santé est défini comme incluant ce qui est prévu à
l'article 6, comme on a étudié dans la gouvernance, et ça comprend l'ergo,
le physio, le pharmacien puis l'IPS.
M. Derraji : Donc, pour
le législateur, il n'y a aucune obligation de préciser le professionnel de la
santé en charge.
M. Boulet : Oui, vous
allez le voir dans l'amendement... mais je ne sais pas si je peux les déposer
tout de suite, là. Mais je vais finir mes explications, puis j'ai deux légers
amendements, là, mais ça, c'en est un des deux.
M. Derraji : Ah! ...dans
vos pensées, M. le ministre, mais vous…
M. Boulet : Non, mais
vous avez un sens de l'anticipation, collègue, hein?
M. Derraji : Oui, je
sais, je sais. Mais, bon, écoute, c'est…
M. Boulet : Vous
travaillez de façon à prédire ce que nous allons faire.
M. Derraji : Ah! bien,
écoute, je lis dans vos pensées, hein? Je ne suis pas un champion, mais bon.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On poursuit.
• (12 h 30) •
M. Boulet : Donc... mais
ça faisait quand même écho à une préoccupation que vous exprimiez, que le
professionnel de la <santé soit dans le coup. Il est dans le coup…
>
12 h 30 (version révisée)
<17923
M. Derraji :
...je sais. Mais bon,
écoute, c'est...
M. Boulet : Vous travaillez
de façon à prédire ce que nous allons faire.
M. Derraji : Ah! bien,
écoute, je lis dans vos pensées, hein? Je ne suis pas un champion, mais
bon.
RLa Présidente (Mme IsaBelle) :
On poursuit.
M. Boulet : Donc...
mais ça faisait
quand même écho à une
préoccupation que vous
exprimiez, que le professionnel de la >santé soit dans le coup. Il est
dans le coup.
145.2, celui sans amendement, là, c'est
pour permettre à la commission d'accorder des mesures de réadaptation avant la consol,
en plus de la réinsertion professionnelle quand le travailleur a besoin de
réadapt, s'il est possible de conserver... Bien, c'est ça, ça revient un peu à
la même chose.
145.3, c'est les différents moments qui
mettent fin aux mesures de réadaptation. Donc, ça permet de maintenir une
mesure malgré la survenance d'une des... Actuellement, il y avait fin des
mesures parfois, malgré la survenance d'une des situations qui est énumérée là.
Donc, on le prévoit en incluant, bien sûr... en l'incluant au plan
individualisé de réadaptation.
L'assignation temporaire, vous allez
l'apprécier encore, je pense. À 145.4, on dit que la réadapt avant la consol,
ça n'empêche pas l'assignation temporaire. Je le répète, l'assignation
temporaire, les tribunaux disent toujours : C'est une prérogative de
l'employeur. À l'époque, collègue, on disait un travail léger, mais c'est
ce qu'on appelle, dans le jargon juridique puis dans la LATMP, une assignation
temporaire. Ce n'est pas parce que tu fais de la réadapt que l'employeur ne
pourra pas te proposer une assignation temporaire, toujours en respectant les
conditions, les trois conditions qui sont prévues à 179 de la loi, et évidemment
le médecin, le médecin qui donne son accord à cette assignation-là.
Le 145.5, bon, ça, je ne sais pas si j'ai
besoin de l'expliquer, là, mais ça permet à l'employeur de choisir parmi des
options de paiement du salaire offert dans le cadre de l'assignation
temporaire, quand la commission met en oeuvre des mesures visant la réinsertion
professionnelle.
Donc, en gros, c'est les explications que
je peux donner. Ça va tout dans le sens d'il faut éviter que ça se chronicise
puis il faut éviter que le travailleur perde sa carrière à cause de son
incapacité de bénéficier du processus de réadaptation qui est prévu dans la
loi. C'est au coeur, en fait, de notre réforme en matière d'indemnisation
Puis il y avait les deux... Ça, je vais
attendre que vous me le...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, député de Nelligan. Là, nous allons poursuivre... Est-ce que nous allons
poursuivre avec chacun des articles?
M. Derraji : On s'est
dit, Mme la Présidente, qu'on va échanger avec le ministre sur l'ensemble.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vient de le faire. Maintenant, on fait quoi?
M. Derraji : Oui, oui, mais
on a encore des questions par rapport à ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! vous avez... sur l'ensemble. Parfait. O.K.
M. Derraji : Et,
j'imagine, l'ensemble des collègues ont des questions. En fait, pour aller en
bloc, le fait que le ministre nous explique... Il vient de nous dire qu'il y a
deux amendements? Ah! excellent. J'espère qu'il n'y a pas un troisième ou un
quatrième. Il y a uniquement deux, <M. le ministre?
M. Boulet :
…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...
maintenant, on fait quoi?
M. Derraji : Oui, oui,
mais on a encore des questions par rapport à ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! vous avez... sur l'ensemble. Parfait.
O.K.
M. Derraji : Et,
j'imagine, l'ensemble des collègues ont des questions. En fait, pour aller en
bloc, le fait que le ministre nous explique... Il vient de nous dire qu'il y a
deux amendements? Ah! excellent. J'espère qu'il n'y a pas un troisième ou un
quatrième. Il y a uniquement deux, >M. le ministre?
M. Boulet : …
M. Derraji : O.K., ce n'est
pas grave.
M. Boulet : ...vu qu'il y
en a deux, hein?
M. Derraji : Ce n'est pas
grave. Bon, voilà, il a deux.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on y va. Député de...
M. Derraji : Mais on va
rester sur l'essence même de ces articles. Ça ne veut pas dire qu'on ne va pas
avoir des amendements, mais le but, c'est vraiment qu'on s'entend sur le
principe. Et, par la suite, s'il y a des amendements, bien, on va les déposer...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Un après l'autre. Excellent.
M. Derraji : ...considérant
le temps qu'il nous reste dans nos interventions. C'est bon?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau.
M. Boulet : Si vous me
permettez de faire une précision, parce que, des fois, je ne fais pas une
énumération, le professionnel de la santé, c'est le médecin, l'optométriste, le
dentiste, le pharmacien, mais ce n'est pas le physio ou l'ergo, là. Ils ne sont
pas là-dedans.
M. Derraji : O.K. Bien,
merci pour la clarification.
Des voix : ...
M. Derraji : Donc, vous
êtes en train de me dire qu'en aucun cas le physio et l'ergothérapeute ne
seront impliqués dans un processus de retour au travail d'un travailleur parce
qu'ils ne sont pas mentionnés dans l'article, parce qu'ils ne sont pas des...
ils ne peuvent pas être considérés comme des professionnels de la santé. Juste,
expliquez-moi pourquoi les deux sont exclus.
M. Boulet : Bien, les
principaux acteurs... En fait, les physios puis les ergos, là... nos
conseillers en réadaptation, c'est soit des physios, soit des kinésiologues,
soit des ergothérapeutes. Donc, eux, ils mettent en place un plan
individualisé, une réadaptation auquel collaborent le travailleur, l'employeur
et le médecin, le professionnel de la santé qui a charge du travailleur. Donc,
c'est un travail de collaboration, d'équipe entre tout ce monde-là,
essentiellement.
M. Derraji : Oui. En
fait, j'ai une question par rapport à la relation. C'est... Au fait, ce que
vous essayez d'introduire, c'est une nouvelle façon de voir un retour au
travail et le fait d'éviter la chronicité... la carrière du travailleur. La
seule chose que j'aimerais, c'est qu'on s'entend sur un retour au travail
sécuritaire.
La chose que je soulève, c'est le droit à
la réadaptation... qu'après la consolidation de la lésion. Donc, est-ce que
l'atteinte, si elle est permanente ou aurait été établie... là, on ne parle pas
d'un retour au travail?
M. Boulet : Non. Mais là,
ici, on fait bénéficier le travailleur des mesures de réadaptation avant. Il y
a un continuum, en fait. Dès la survenance de son accident de travail, il peut
en bénéficier. Ultimement, au plan médical, il est ce qu'on appelle consolidé,
des fois sans atteinte permanente ni limitation fonctionnelle, des fois il y a
une atteinte permanente et des limitations fonctionnelles qui l'empêchent de
revenir à son travail, mais il y a un continuum, là.
Quand il y a détermination de l'atteinte
permanente, on va déterminer... il continue encore d'en bénéficier, là, mais il
y a détermination, ultimement, d'un emploi convenable, donc un emploi qui
respecte son atteinte permanente et ses limitations fonctionnelles, et <là...
M. Boulet :
...limitations
fonctionnelles qui l'empêchent de revenir à son travail,
mais il y a un continuum, là.
Quand il y a détermination de
l'atteinte permanente, on va déterminer... il continue encore d'en bénéficier,
là, mais il y a détermination, ultimement, d'un emploi convenable, donc un
emploi qui respecte son atteinte permanente et ses limitations fonctionnelles,
et >là on va l'accompagner dans un processus de recherche d'emploi,
comme on a discuté hier, et ça peut être ailleurs sur le marché de l'emploi, et
c'est là qu'il va profiter des services publics d'emploi.
Puis il bénéfice de ça pendant, je pense
qu'il faut que je le mentionne, pendant une période d'une année, ce qu'on
appelle l'indemnité pleine de recherche d'emploi, alors que, dans les autres provinces
au Canada, comme un rapport d'actuaires le mentionnait, dont on a parlé,
Morneau Shepell, il y a des périodes de recherche d'emploi en Ontario puis dans
les autres provinces où c'est trois mois. Je pense que c'est six mois, la
province qui s'approche le plus de nous. Mais on n'a pas touché à ça. C'est une
période qui est généreuse pour les travailleurs, travailleuses, mais, bon, on
fait une réforme pour le bénéfice des travailleurs.
Puis là, ici, ce qui est visé, c'est qu'on
les aide. En fait, on leur donne la main, on les accompagne, on répond à leurs
besoins, on respecte leur capacité de travail, puis on les ramène soit à leur
travail, soit à un travail équivalent, soit à une assignation temporaire, parce
que, ça, c'est une prérogative de l'employeur, ou un emploi convenable quand,
ultimement, il y a une atteinte puis des limitations qui sont incompatibles
avec son emploi ou un emploi équivalent.
M. Derraji : Et,
justement, et c'est là où j'ai la question, quand on parle d'une atteinte permanente
et l'atteinte permanente aurait été établi chez cet employeur, ce que vous
venez de me dire : Il y a un an pour une recherche d'emploi ailleurs. Donc
là, on ne parle pas de forcer le travailleur à revenir, l'atteinte, elle est
permanente, à moins d'une autre assignation à un autre poste de travail pour ce
travailleur à l'intérieur de l'entreprise.
M. Boulet : Ici, tout...
M. Derraji : Et c'est quoi...
en fait, parce que, le but, il ne faut pas qu'on envoie un message que... Je comprends
l'idée derrière, et surtout dans le contexte de pénurie de main-d'oeuvre et de
rareté de main-d'oeuvre, ou que ça soit les employeurs eux-mêmes... où les
travailleurs veulent revenir à leur lieu de travail, mais ils veulent
revenir... Ils ne veulent pas revenir à n'importe quel prix, parce qu'il y a un
risque sur leur santé et la chronicité de la lésion. Donc, le but, c'est
d'éviter la chronicité liée à l'exercice d'une fonction.
Ma question, c'est que, si l'atteinte,
elle est établie et elle est permanente, c'est quoi, les recours que ce
travailleur a à sa disposition? Quand je dis «recours», les moyens qu'on lui
donne pour exercer un autre travail s'il le souhaite. Parce que le but, c'est
ne pas le laisser sur le marché du travail et que, s'il veut surtout travailler
et qu'il ne travaille pas, qu'on ne puisse pas l'aider. Si c'est le fondement
du législateur, où on le trouve dans vos textes? Un. Deux, est-ce qu'il y a
moyen qu'on clarifie la relation?
M. Boulet : On n'est pas
là encore.
M. Derraji : Allez-y avec
cette question. Après...
M. Boulet : Non, mais
vous avez encore <raison...
M. Derraji : …si c'est
le fondement du législateur, où on le trouve dans vos textes? Un. Deux,
est-ce
qu'il y a moyen qu'on clarifie la relation?
M. Boulet : On n'est
pas là encore.
M. Derraji : Allez-y
avec cette
question. Après...
M. Boulet : Non, mais
vous avez encore >raison, mais vous avez encore un sens aiguisé de
l'anticipation, parce qu'on va en traiter plus tard. Là, on parle simplement de
la réadapt avant consolidation.
Et je vous rejoins quand vous dites :
Quand il y aura une atteinte permanente. Quand il y a une atteinte permanente,
il est forcément consolidé. Puis là le… Tu sais, il va y avoir un papier qui va
dire… qui va écrire l'atteinte, c'est quoi, le pourcentage, par exemple,
d'atteinte, c'est quoi, les limitations fonctionnelles. Et, quand ça devient
permanent, il bénéficie d'un accompagnement, encore une fois, des mesures de
réadaptation, mais là c'est pour identifier un emploi convenable. Puis là ça va
être de tenir compte, ce qu'on a parlé déjà, de son potentiel à lui, de ses
limitations, puis là on va l'accompagner, un, pour identifier un emploi
convenable qui va devoir offrir des perspectives intéressantes d'emploi, mais
dans un contexte…
M. Derraji : Tout ça
avant la consolidation. Donc, la CNESST…
M. Boulet : Mais ça, ça
va être après la consol.
M. Derraji : Après la
consolidation.
M. Boulet : Après la
consol.
M. Derraji : Mais là on
est dans avant la consolidation.
M. Boulet : Exact.
• (12 h 40) •
M. Derraji : Je vous
suis. Donc, c'est excellent.
Là, vous me ramenez à ma dernière question.
Donc, la CNESST, en aucun cas, ne peut pas imposer des mesures de réadaptation
avant la consolidation.
M. Boulet : Non, au
contraire, non. Avant la réadaptation, dès le jour 1 d'absence suivant la
lésion professionnelle, il y aura la possibilité d'embarquer dans un processus
de réadaptation en collaboration avec un conseiller, conseillère de la CNESST.
Bon, je le répète souvent, là, mais c'est des kinésiologues, des
ergothérapeutes, des physiothérapeutes. Évidemment, ça se fait avec le travailleur,
ça se fait avec l'employeur puis le professionnel de la santé qui a charge, et
ça, c'est avant la consol.
Et ça, c'est véritablement le consensus du
Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. On n'a pas eu l'occasion,
collègue de Bonaventure, d'en parler, mais cet article-là, c'est au coeur de…
il faut s'occuper des travailleurs avant qu'ils soient atteints d'une atteinte
permanente et avant qu'ils aient des limitations fonctionnelles qui soient
déterminées par leur professionnel de la santé. C'est ce que ça prévoit, ces
paragraphes-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions ou nous procédons… Oui?
M. Derraji : Aux professionnels
de la santé, je pense que c'est mieux de la préciser. Je sens aller, encore une
fois, deux, trois coups de plus. Ça, c'est…
M. Boulet : On est
chanceux de l'avoir, hein?
M. Derraji : Non, non,
non, mais, je vais vous dire, ça, c'est l'effet indésirable de trop jouer aux
échecs, parce que je vois toujours quatre, cinq coups, M. le ministre, avant,
oui.
M. Boulet : Ah oui? Sérieux?
M. Derraji : Ça, c'est
les effets indésirables.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : Mais, si
vous me rassurez que… Parce que je ne veux juste pas que, quand on arrive à une
situation et on a déjà déterminé les ordres professionnels qui doivent venir
dans le processus de la réadaptation, qu'on ait les mains liées que tel ordre
ne veut pas intervenir. Si vous me dites que <c'est…
M. Derraji : ...effets indésirables.
Des voix
: Ha, ha,
ha!
M. Derraji : Mais, si
vous me rassurez que… Parce que je ne veux juste pas que, quand on arrive à une
situation et on a
déjà déterminé les
ordres professionnels
qui doivent venir dans le processus de la réadaptation, qu'on ait les mains
liées que tel ordre ne veut pas intervenir. Si vous me dites que >c'est
ouvert parce qu'on ne sait pas c'est quoi, la situation, le travailleur va
faire appel à quel ordre, c'est rassurant. C'est bon, j'arrête la discussion. En
temps et lieu, vous allez le clarifier. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je reviens un
peu en arrière, à 145. Le ministre a parlé de différents types de
réadaptation... de réinsertion, pardon, de réinsertion. On fait référence à la
réinsertion professionnelle. Alors, le ministre a fait référence à différents
types de réinsertion verbalement tantôt, mais là, dans l'article, c'est
vraiment précisé «professionnelle». C'est quoi, les autres types de réinsertion
qui existent?
M. Boulet : Il y a de la
réadaptation sociale, professionnelle et physique.
M. Leduc : Donc, les deux
qui ne sont pas mentionnées, ça serait sociale et physique.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Pourquoi on ne
les mentionnerait pas?
M. Boulet : Bien, je ne
vois pas, là... Bien, c'est la réinsertion en emploi, là, qui est visée, là. C'est
la réinsertion professionnelle. En fait, c'est toutes les mesures de
réadaptation, mais qui visent la réinsertion professionnelle. Tu sais, peut-être
que je ne me suis pas bien exprimé, là, mais il y a de la réadaptation sociale,
physique et professionnelle, mais les trois visent la réinsertion
professionnelle. C'est juste le langage qui n'est pas le même. Vous comprenez?
M. Leduc : Donc, je veux
juste répéter. Il y a trois types de réadaptation, sociale, physique et
professionnelle...
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : ...qui visent
la réinsertion professionnelle.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : La différence
entre la réadaptation professionnelle et la réinsertion professionnelle, c'est
quoi?
M. Boulet : Bien, c'est
le terme qui était communément utilisé, là. La réinsertion au travail, on
appelle ça de la réinsertion professionnelle, là, pour éviter d'utiliser un
autre mot qui pourrait générer de la... Je pense, c'est clair comme ça, là.
M. Leduc : O.K. Je
comprends. Donc, dans l'article, quand on dit, juste un peu plus tôt, «accorder
au travailleur des mesures de réadaptation», là on n'a pas précisé réadaptation
physique. C'est réadaptation...
M. Boulet : Totalement,
oui.
M. Leduc : Les trois
types que vous aviez?
M. Boulet : Oui. Les
mesures de réadaptation, c'est des moyens, puis la réinsertion, c'est
l'objectif, si je peux m'exprimer ainsi.
M. Leduc : Donc,
techniquement, on pourrait rajouter «mesures de réadaptation physique, sociale
et professionnelle dans un objectif de réinsertion professionnelle».
M. Boulet : Bien, là...
M. Leduc : Ça ferait du
sens. Ça serait logique.
M. Boulet : Bien, c'est...
Là, tu sais, c'est droit aux mesures de réadaptation avant la consolidation,
là, mais c'est tout décliné plus tard, là. C'est sûr que ça fait partie d'un
ensemble. On a mis <à...
M. Leduc :
…professionnelle
dans un objectif de réinsertion professionnelle».
M. Boulet : Bien,
là...
M. Leduc : Ça ferait
du sens. Ça serait logique.
M. Boulet : Bien, c'est...
Là, tu sais, c'est droit aux mesures de réadaptation avant la consolidation,
là, mais c'est tout décliné plus tard, là. C'est sûr que ça fait partie d'un
ensemble. On a mis >à 145.2… Tu sais, on le dit même, là, les «mesures
de réadaptation requises par son état de santé, dans les cas», tu sais, tout
est prévu, là. En fait, les mesures qu'il aura besoin puis qui sont… elles sont
déterminées dans son plan individualisé de réadaptation, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On n'a pas encore déposé l'amendement, hein, à 155.2, là.
M. Leduc : Bien, c'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Le ministre ne l'a pas fait encore.
M. Boulet : 145.1 puis 145.2,
si vous me le demandez, je vais le faire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on aurait un amendement aussi à 145.1?
M. Boulet : Oui. En fait,
remplacer 145.1 de la LATMP par l'article 27 du projet de loi par le
suivant.
Donc, l'article, c'est exactement le
libellé actuel de 147.2. Donc, c'est un amendement qui vise à numéroter la
disposition de 145.2, qui devient 145.1. Et le libellé ne subit aucune, aucune
modification. C'est pour assurer la cohérence dans la structure des dispositions
de la loi, là. Ça fait que c'est une technicalité, là. Puis je n'entrerai pas
dans…
Puis 145.2…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non, non, on ne peut pas présenter deux amendements. Attendez, là. On
a un amendement à la fois.
M. Boulet : O.K. Parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors là, on a l'amendement 145.1. Est-ce que, là, vous le déposez
officiellement, M. le ministre? Parce que, là, vous l'avez lu. Donc, on va
considérer qu'il est déposé.
M. Boulet : Oui. Puis…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce qu'il y a des… Maintenant, on va y aller avec cet amendement ici,
là. On travaille sur l'amendement 145.1. Alors, député de Bonaventure, et
ensuite ça sera le député de Robert-Baldwin.
M. Roy
: Merci,
Mme la Présidente. Bon, je pense que l'enjeu, ici, là, c'est… on est
vraiment dans le concept de… où on… bon, je vais essayer de m'expliquer
clairement, là, on essaie d'éviter la chronicisation des lésions en permettant
un retour progressif des travailleurs accidentés via la réadaptation vers la
consolidation. Ça touche combien de monde, ça? C'est une question, là, mais,
quand vous parlez de chronicisation des lésions, combien d'individus, au
Québec, par année, demeurent…
M. Boulet : Qui
participent à nos mesures de réadaptation?
M. Roy
: Non, mais qui
sont… qu'on ne peut plus réintégrer à quelqu'emploi que ce soit.
M. Boulet : Ah, mon Dieu!
Je ne suis pas en mesure de dire ça, là.
M. Roy
: Parce que
l'objectif, c'est… quand vous voulez… quand vous nous parlez de réadaptation
avant consolidation, vous postulez qu'il y a danger de chronicisation. C'est ça
que je comprends. O.K.? Est-ce que ce qui est proposé ici n'est pas <trop…
M. Roy
: …quand vous
nous parlez de réadaptation avant consolidation, vous postulez qu'il y a danger
de chronicisation. C'est ça que je comprends. O.K.? Est-ce que ce qui est
proposé ici n'est pas >trop drastique pour les besoins de la cause? On
jase, là.
M. Boulet : Je n'ai pas
de chiffre précis, là, mais ça, au comité consultatif, les employeurs puis les
syndicats le revendiquent constamment. Ça n'a pas de bon sens qu'au Québec on
soit en retard au point où les travailleurs ne puissent pas bénéficier de
mesures de réadaptation avant la guérison puis l'atteinte permanente. Et le
nombre de dossiers en réadaptation, il y en a actuellement 25 000, ça fait
que c'est un nombre quand même assez imposant. C'est une bonne question.
Puis j'aimerais ça, pour le collègue de
Bonaventure puis en même temps pour le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, lui
mentionner, parce que ça fait suite à votre question, les autres articles ne
sont pas modifiés, mais la réadaptation physique, 148, n'est pas changé, puis
ça, ça a pour but d'éliminer ou d'atténuer l'incapacité physique du travailleur
puis de développer une capacité résiduelle afin de pallier les limitations
fonctionnelles. 152, c'est le contenu pour la réadaptation sociale. C'est des
services professionnels, c'est du paiement d'aide personnelle au domicile,
remboursement de frais de garde d'enfants, des coûts de travaux d'entretien
courant à domicile, là, les personnes qui ne sont pas capables de passer la
tondeuse ou autres. Puis l'autres article, c'est 166, ça, c'est la réadaptation
professionnelle. C'est faciliter la réintégration du travailleur ou dans un
emploi équivalent ou, si ça ne peut pas être fait, dans un emploi convenable,
puis ces concepts-là sont définis.
Ça fait que tout demeure intégral, mais ce
que nous discutons ce matin, là, tout l'article 27, là, tout ça, là, c'est
dans le… c'est mis à la disposition du travailleur avant… dès le début de son
absence.
• (12 h 50) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Attendez, il y a… On va terminer avec le député de Bonaventure, et
ensuite ça sera le député Robert-Baldwin.
M. Roy
: Bien,
écoutez, quand je regarde le libellé de l'amendement, «vraisemblablement,»
«elle peut,» je ne sais pas, c'est comme…
M. Boulet : Non, mais on
ne forcera pas, là.
M. Roy
: Non, mais
je comprends, là.
M. Boulet : C'est sûr,
collègue, que ça, ça se fait dans la collaboration, je vous dirais. Il n'y a
pas… Tu sais, ce n'est pas non plus coercitif, c'est fondamentalement
incitatif, là.
M. Roy
: Ce n'est
pas coercitif. Ce n'est pas obligatoire?
M. Boulet : Non, non,
mais, je veux dire, on ne forcera pas quelqu'un si ce n'est pas bénéfique à son
état de santé ou si son professionnel de la santé en vient à la conclusion que
ce n'est pas <compatible…
M. Boulet :
…coercitif, c'est fondamentalement incitatif, là.
M. Roy
: Ce n'est
pas coercitif. Ce n'est pas obligatoire?
M. Boulet : Non, non,
mais, je veux dire, on ne forcera pas quelqu'un si ce n'est pas bénéfique à son
état de santé ou si son
professionnel de la santé en vient à la
conclusion que ce n'est pas >compatible avec son état de santé.
M. Roy
: C'est bon
pour le moment. Je pense que mon collègue avait quelque chose à dire. Je
vais... Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Je pense que je suis un petit peu hors d'ordre, mais... parce que
moi, j'avais une question, pas sur l'amendement, mais j'avais une question sur
le… disons, une question préliminaire sur 145, même, avant de commencer, 145.1,
145.2, 145.3.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…aider à mieux comprendre l'amendement ou pas du tout?
M. Leitão : Moi, je pense
que ça nous aiderait à mieux comprendre l'article au complet.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Au complet, bon.
M. Leitão : Mais, écoutez,
si vous voulez qu'on revienne après les amendements…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord, vous reviendrez. Tout de suite, tout de suite après l'amendement, je
vous promets que ça sera à vous la parole.
M. Leitão : Oui, ça
risque d'être compliqué, parce que, là, déjà…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Après, vous allez partir.
M. Leitão : C'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce qu'on a le consentement de laisser parler le député de Robert-Baldwin?
Oui? Allez-y.
M. Leitão : C'est une question,
comme je l'ai dit, M. le ministre, préliminaire, une question, enfin, qui a
l'air simple mais peut-être n'est pas si simple que ça. À 145, donc, on
commence cet article en disant : «La commission peut, dès qu'elle accepte
une réclamation[...], accorder au travailleur des mesures de réadaptation». Ça,
c'est une question qui se pose souvent dans d'autres projets de loi, cette
distinction entre «peut» et «doit». Est-ce que ça serait pertinent, ici, dans
le cas de ce projet de loi et surtout de l'article 145, qu'on soit plus explicites
que cela et qu'on dise : La commission doit accorder au travailleur des
mesures de réadaptation, etc.?
M. Boulet : La seule
réponse que je vous donnerais, puis ça fait suite au commentaire que j'ai fait
au collègue de Bonaventure, c'est tout le temps «peut», puis c'était comme ça
dans le régime actuel, parce que ça doit être fait en tenant compte de l'état
de santé du travailleur puis ça doit viser à une réinsertion professionnelle.
Et, bien sûr, il faut tenir compte de cette réalité-là, parce que, si on dit
«doit» puis que le travailleur ne veut pas ou ne peut pas, ou que le professionnel
de la santé ne veut pas ou ne peut pas, ou le conseiller en réadapt dit :
Il ne veut pas ou il ne peut pas... c'est le terme qui est utilisé, là, constamment,
dans la loi.
M. Leitão : …
M. Boulet : Le pouvoir.
M. Leitão : Plusieurs projets
de loi, c'est…
M. Boulet : Ah! totalement.
M. Leitão : On dit «peut»,
mais...
M. Boulet : Puis,
d'ailleurs, pour votre bénéfice, l'assignation temporaire, l'employeur peut
assigner temporairement un travail qui est compatible avec l'état de santé du travailleur.
On n'est pas dans un régime, là, où on impose, on est dans un régime où on
s'adapte. C'est une loi qui a cette incidence-là.
M. Leitão : Oui, bien, je
terminerais avec ça, on verra plus tard, au deuxième amendement. Là, on
dit que la commission… le <nouveau…
M. Boulet : …qui est
compatible avec l'état de santé du
travailleur. On n'est pas dans un
régime, là, où on impose, on est dans un régime où on s'adapte. C'est une loi
qui a cette incidence-là.
M. Leitão : Oui, bien,
je terminerais avec ça, on verra plus tard, au deuxième
amendement.
Là, on dit que la
commission… le >nouveau 145.2, on dit :
«La commission doit, avant d'accorder…» En tout cas.
M. Boulet : Oui, bien, il
y a des fois, ça s'impose.
M. Leitão : C'est ça.
Mais je pense que ça aurait été utile ici, tout de suite en partant. Mais bon,
on ne va pas faire une longue discussion là-dessus, je vais juste mentionner
cela, que je pense que ça aurait été pertinent ici, à 145, en partant, de
parler de «la commission devrait».
M. Boulet : Oui, vous
allez voir, à 145.2, on revient là-dessus.
M. Leitão : C'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Nous poursuivons cette fois sur l'amendement. Député de… Non?
Alors, nous poursuivons sur l'amendement. Député de Bonaventure.
M. Roy
: Bien, c'est
sûr qu'on essaie de comprendre les nuances, M. le ministre. Écoutez, la
commission «peut», O.K.?
M. Boulet : …sur l'amendement?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous sommes sur l'amendement. 145.1.
M. Boulet : L'amendement,
il n'y a aucun changement de texte, là. C17899'est
juste un déplacement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est l'amendement.
M. Roy
: Non, non,
on est sur l'amendement. Excusez, là. J'étais là, là. Mais «lorsque la
commission estime», puis, avant, c'était «le travailleur [...] a droit», est-ce
que le travailleur… Le travailleur qui veut de la réadaptation puis que... si
la CNESST lui refuse, qu'est-ce qu'il gagne?
M. Boulet : Excusez-moi,
je n'ai pas bien compris.
M. Roy
: Bien,
écoutez, peut-être que ma question n'est pas pertinente non plus.
M. Boulet : Mais
peut-être que je vais vous donner un élément de réponse…
M. Roy
: Non, mais
mettons…
M. Boulet : ...mais, à
145.2, collègue, évidemment, «la commission — on le dit, là — doit,
avant d'accorder ou de mettre en oeuvre une mesure de [réadap], soumettre
celle-ci au professionnel de la santé qui a charge du travailleur». Donc, c'est
la raison pour laquelle, ici, là, il faut d'abord que ce soit approprié, adapté
à l'état du travailleur, en collaboration avec son professionnel de la santé.
Puis on dit bien, à 145.2, que le professionnel de la santé… Mon Dieu! Ça, c'est
dans mon amendement, mais ça va répondre, parce que j'ai un autre amendement à 145.2
qui va répondre à votre question.
M. Roy
: Je
cherche le lien entre les deux.
M. Boulet : Oui, oui.
M. Roy
: Parce qu'on
dirait que l'un dit le contraire de l'autre.
M. Boulet : Vous allez
voir, oui. Je pense que c'est compatible.
M. Roy
: Mais la
question, je reviens encore : Est-ce que le travailleur perd un droit?
M. Boulet : Non, au
contraire, c'est une acquisition de droit, et ça, je le répète, les
associations tant patronales que syndicales le requièrent. C'est un droit du
travailleur, il a droit à la réadaptation. Le droit à la réadaptation, c'est au
bénéfice de l'employeur, au bénéfice du régime, mais c'est un droit qui
appartient, d'abord et avant tout, au <travailleur…
M. Boulet : ...les associations
tant patronales que syndicales le requièrent. C'est un droit du travailleur, il
a droit à la réadaptation. Le droit à la réadaptation, c'est au bénéfice de l'employeur,
au bénéfice du régime, mais c'est un droit qui appartient, d'abord et avant
tout, au >travailleur. L'assignation temporaire, je vous dirais, c'est
un droit qui appartient à l'employeur, parce que le travailleur, il ne peut pas
exiger d'être assigné temporairement, il ne peut pas dire à son employeur :
Tu dois me donner un travail léger, entre guillemets, mais la réadaptation, c'est
un droit. D'ailleurs, c'est libellé comme ça dans la loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Vous pouvez poursuivre, député
de Bonaventure.
M. Roy
: Vous êtes
très généreuse, Mme la Présidente. Ce n'est pas... Je lis le 145.1 puis je ne
vois pas... je ne le vois pas, que le travailleur a droit. C'est le
discrétionnaire de la commission qui définit son droit. En tout cas... Puis,
écoutez, je ne suis pas avocat, je ne suis pas légiste, là, mais j'essaie juste
de comprendre. Mais vous me dites que... Puis je le vois, au 145.2, là, bon :
«La commission doit, avant d'accorder [et] de mettre en oeuvre une mesure de
réadaptation en vertu [...] soumettre [celui]-ci au professionnel de la santé
qui a charge du travailleur», bon. Ça, c'est clair.
M. Boulet :
...rapidement. L'article 145 de la loi, et c'est le premier article sur la
réadaptation, dit : «Le travailleur qui, en raison [d'une] lésion [...]
subit une atteinte [...] a droit, dans la mesure prévue [à la présente loi], à
la réadaptation...» C'est un droit qui est consenti aux travailleurs et c'est
dans le chapitre IV, première section, droit à la réadaptation, et c'est
un droit qui appartient aux travailleurs. Et je sais que vous voulez que je le
souligne, mais je le dis.
M. Roy
: C'est bon.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. C'est beau? Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 145.1 est...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
L'amendement, mon Dieu, bien oui. L'amendement, oui, oui, l'amendement de
l'article 145... est adopté, effectivement. Merci. Mon Dieu, j'ai faim,
comme vous, hein? J'ai hâte.
Alors, écoutez, compte tenu de l'heure,
nous suspendons les travaux à cet après-midi. Merci. Bon dîner.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h 30 (version révisée)
(Reprise à 14 h 31)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'économie et du travail reprend
ses travaux.
Alors, nous poursuivons l'étude détaillée
du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé
et de sécurité du travail.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous étions rendus à l'étude de l'article 27. Nous avions
adopté l'amendement à l'article 145.1. Est-ce que, M. le ministre, vous
voulez maintenant présenter l'amendement de l'article 145.2?
M. Boulet : Avec plaisir,
Mme la Présidente. Rebonjour, tout le monde. Donc, remplacer
l'article 145.2 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles, proposé par l'article 27 du projet de loi, par le
suivant :
«La commission doit, avant d'accorder ou
de mettre en oeuvre une mesure de réadaptation en vertu de la présente section,
soumettre celle-ci au professionnel de la santé qui a charge du travailleur,
sauf si cette mesure n'a aucun effet sur l'état de santé de ce dernier.
«Le professionnel de la santé approuve la
mesure qui lui est soumise s'il est d'avis qu'elle est appropriée à la santé du
travailleur.»
Donc, l'amendement, il est en concordance
avec le 145.1, et ça vise à élargir à <toutes…
M. Boulet : ... à la
santé du travailleur.»
Donc, l'
amendement, il est en
concordance avec le 145.1, et ça vise à élargir à >toutes les mesures de
réadaptation que la commission fait avant... bien, accorde avant la
consolidation, l'obligation qu'elle soit soumise à l'approbation du personnel… du
professionnel de la santé qui a charge du travailleur, et non plus seulement
celle qui concerne la réinsertion professionnelle de ce dernier. Cet amendement
concorde avec le précédent, prévoit également la renumérotation de cet article,
donc.
Puis ça me ramène à une précision, tu sais — je
pense que j'ai compris, après coup, mon collègue de Nelligan — oui,
dans les mesures de réadaptation, il peut y avoir des prescriptions de faire
des séances de physiothérapie ou des séances d'ergothérapie, là. Peut-être que
c'était un angle que vous vouliez couvrir par une de vos interventions, et je
pense que ça répond aussi à certains des commentaires du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
et du collègue de Bonaventure. Donc, je pense que le texte, il est simple, il
n'est pas...
(Interruption)
Des voix
: ...
M. Boulet : Est-ce que ça
vous est arrivé?
M. Derraji : Oui, plusieurs
fois. Plusieurs fois.
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je n'osais pas le dire, mais il l'a dit lui-même.
M. Derraji : Ah! ce n'est
pas grave, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je n'aurais pas osé.
M. Boulet : Ça les fait
rire un peu quand on fait...
M. Derraji : Oui, oui,
oui.
M. Boulet : Donc, je
pense que le texte parle par lui-même, il est clair, c'est large, on est toujours
dans la section réadapt, avant consol. Donc, c'est ouvert, c'est toutes les
mesures, c'est avec l'approbation du professionnel de la santé et ça ne vise
pas qu'un volet, ça vise tous les volets de la réadaptation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Bien,
en fait, ça répond en partie, je dis bien en partie, à mes questions que j'ai
posées avant la pause du midi. Je veux juste qu'on précise le professionnel de
la santé, est-ce que le... Je me rappelle qu'on a eu la discussion par rapport
à la loi, où on inclut, on limite le professionnel de la santé. Puis je ne veux
pas que demain on... face à une question d'interprétation juridique : C'est
qui, le professionnel de la santé? Le ministre, il est très au courant de ça,
et, j'en suis sûr et certain, il va nous éclairer par ses réponses. Je veux
juste ne pas laisser ça à l'arbitraire, donc, que ça soit la définition qu'on
veut donner au professionnel de la santé, surtout que le législateur a pris, je
dirais, le temps de définir ce professionnel de la santé, et on a eu la
discussion au tout début de ce projet de loi.
La crainte que j'exprime, dans le <cadre
de...
M. Derraji : ...qu'on
veut donner au professionnel de la santé, surtout que le
législateur a
pris, je dirais, le temps de définir ce professionnel de la santé, et on a eu
la discussion au tout début de ce projet de loi.
La crainte que j'exprime, dans le >cadre
de 145.2, c'est définir le professionnel de la santé si on le rattache à la loi
ou qu'on définit les intervenants qui vont approuver cette mesure. Comme ça, on
ne va pas laisser le travailleur dans un vide. Voilà.
M. Boulet : Oui. Bien, écoutez,
c'est un bon commentaire, Mme la Présidente, si vous permettez. Maintenant que
la loi n° 6 est adoptée, et est en vigueur, et
qu'elle définit le professionnel de la santé, ça nous permet de ne pas le
définir dans notre loi. Et ça inclut le médecin, le dentiste, l'optométriste et
le pharmacien, incluant le féminin, bien sûr.
M. Derraji : O.K. Donc,
tout à l'heure, on parlait de l'ergothérapeute et d'autres intervenants, que la
loi ne les considère pas comme professionnels de la santé. Ma question demeure
la même : S'il s'agit, donc, des cas où l'intervenant, il n'est pas
professionnel de la santé selon la définition de la loi, on fera quoi?
M. Boulet : Bien, c'est
des professionnels de la santé qui font le suivi. Avant, c'était limité aux
médecins, qui émettaient le papier, ce qu'on appelle l'attestation médicale
initiale, qui accompagnait le formulaire de réclamation du travailleur. C'est
les médecins qui, en vertu du Code des professions, qui ont le pouvoir
d'émettre des diagnostics et de rendre des opinions ou des décisions sur les
soins, la date de consolidation, et autres, mais évidemment, avec la loi n° 6, c'est élargi comme incluant les dentistes, les
optométristes puis les pharmaciens. Donc...
M. Derraji : Oui, oui, mais
ce n'est pas ça, l'enjeu, M. le ministre. On parle...
M. Boulet : Puis, comme
je le mentionnais un peu plus tôt, ils peuvent prescrire à des physios puis à
des ergothérapeutes, ça fait qu'ils font partie... à partir du moment où la
personne fait l'objet de traitements de physiothérapeute, bien, le
physiothérapeute est impliqué dans la bulle de réadaptation du travailleur.
M. Derraji : Oui. Bien,
parce que je veux juste comprendre une chose. Là, on parle de réadaptation. La
réadaptation, elle n'est pas liée uniquement à une... Est-ce que la
réadaptation — je retire ce que je viens de dire — est-ce
que la réadaptation est uniquement liée à une prescription, à l'opinion
médicale, ou tout intervenant?
M. Boulet : Non.
M. Derraji : O.K. Bien, si
c'est non, il y a d'autres intervenants de la santé qui seront appelés dans ce
plan de réadaptation.
M. Boulet : Bien oui,
tout à fait.
M. Derraji : O.K. Bien,
O.K, si c'est «tout à fait», on relit le texte : «La commission doit,
avant d'accorder ou de mettre en oeuvre une mesure de réadaptation», donc, on
parle de réadaptation, ce n'est pas un diagnostic médical par un professionnel
de la santé. On n'est pas dans le diagnostic, on est dans le plan de réadaptation.
M. Boulet : Oui, mais
elle le soumet «au professionnel de la santé qui a charge du travailleur», et
le professionnel de la santé qui a charge du travailleur, il peut être en
contact ou en relation avec un physiothérapeute ou un ergothérapeute.
M. Derraji : Mais on ne
fait pas <référence à...
M. Derraji : ...
médical
par un professionnel de la santé. On n'est pas dans le diagnostic, on est dans
le plan de réadaptation.
M. Boulet : Oui, mais
«elle le soumet au professionnel de la santé qui a charge du travailleur.», et
le professionnel de la santé qui a charge du travailleur, il peut être en
contact ou en relation avec un physiothérapeute ou un ergothérapeute.
M. Derraji : Mais on
ne fait pas >référence à l'ergo dans le texte.
M. Boulet : Oui, mais la
mesure de réadaptation... C'est parce que le processus médical qui mène à la
réclamation et aux versements des indemnités et tout ce qui précède — par
exemple, s'il y a un désaccord, ça va au Bureau d'évaluation médicale — c'est
dirigé par un professionnel de la santé. Ce n'est pas, par exemple, un autre
professionnel de la santé, autre que les quatre que je viens de mentionner, qui
va émettre un diagnostic puis qui va permettre à un travailleur de faire une
réclamation à la CNESST.
• (14 h 40) •
Si tu veux faire une réclamation à la
CNESST, ça prend… actuellement, c'est le médecin qui a charge, le médecin que
tu choisis, là, si c'est... et, maintenant, en raison de la loi n° 6,
ça peut être aussi un dentiste, un optométriste puis un pharmacien. Mais c'est
l'état du droit, actuellement, au Québec, là, je ne peux pas inclure… puis je
ne veux pas mésestimer quelque professionnel de la santé que ce soit, mais ce n'est
pas tous les professionnels de la santé qui peuvent émettre des diagnostics et
qui peuvent...
M. Derraji : O.K. Donc,
juste pour qu'on précise, ici, on est dans l'opinion médicale rédigée,
prononcée par un professionnel de la santé. On ne parle pas des autres
professionnels qui peuvent intervenir dans le dossier.
M. Boulet : Non, exact,
ils peuvent intervenir, mais celui dont on parle ici, c'est le professionnel de
la santé qui est requis pour faire l'attestation médicale initiale ou pour permettre
au travailleur d'intégrer son dossier de réclamation à la CNESST.
M. Derraji : O.K. C'est
bon.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Pourquoi le ministre
écrit, dans 145.2, dans son amendement, à la fin du premier paragraphe, «sauf
si cette mesure n'a aucun effet sur l'état de santé de ce dernier»?
M. Boulet : Bien, on
pense notamment à l'aide au domicile. Tu sais, si la personne a besoin… puis je
référais… puis je vais reprendre l'exemple que je donnais ce matin, si la
personne n'est pas capable de pelleter, pas capable de passer la tondeuse, si
ça n'a pas d'effet sur son état de santé, ils vont lui accorder sans
nécessairement faire toute la procédure, sans nécessairement que ce soit soumis
au professionnel de la santé… si la personne n'est pas capable ou a des
incapacités, peu importe la nature de l'incapacité. C'est un exemple que j'ai
en tête, là, il peut y en avoir d'autres, là, mais sauf si ça n'a aucun effet
sur son état de santé, donc, ça n'a pas d'incidence sur son état de santé.
M. Leduc : Parce que la
façon dont je le lis, c'est... Évidemment, il y a tout le débat, là, sur le
médecin traitant, médecin... professionnel à charge. Là, vous le ramenez,
mais... vous le ramenez, mais vous laissez une porte pour... il n'a comme pas
toute sa liberté d'action, là, <donc...
M. Boulet : ...
donc,
ça n'a pas d'incidence sur son état de santé.
M. Leduc : Parce que
la façon dont je le lis, c'est... Évidemment, il y a tout le débat, là, sur le
médecin traitant, médecin... professionnel à charge. Là, vous le ramenez,
mais... vous le ramenez, mais vous laissez une porte pour... il n'a comme pas
toute sa liberté d'action, là, >donc, «soumettre celle-ci au
professionnel de la santé qui a charge du travailleur, sauf si cette mesure n'a
aucun effet».
M. Boulet : Bien, tout à
fait. Puis on ne veut pas embourber le système de santé quand c'est pour obtenir
un service de déneigement, ou déneiger son entrée, ou passer sa tondeuse. Effectivement,
c'est l'approche : quand il n'y a pas d'impact, on y va pareil. Le
travailleur en bénéficie, de la mesure de réadaptation, il n'y a pas... ce n'est
pas pénalisant pour lui.
M. Leduc : Mais donc le
salarié l'obtient automatiquement sur demande?
M. Boulet : Absolument.
Il bénéficie, en fait, de la mesure de réadaptation, il bénéficie de la mesure
d'aide à domicile sans que nécessairement ça soit soumis au professionnel de la
santé parce que… C'est un cas, là, qui me vient à l'esprit ou qui nous vient à
l'esprit, là, où il n'y a pas d'impact sur l'état de santé du travailleur.
M. Leduc : Mais c'est
parce que c'est écrit : «La commission doit, avant d'accorder», donc,
«accorder», c'est une décision, ce n'est pas le salarié qui réclame quelque
chose puis que ça lui est donné automatiquement.
M. Boulet : Non, mais
avant d'«accorder ou de mettre en oeuvre [la] mesure de réadaptation»… Tu sais,
les travailleurs, vous le savez, en pratique, collègue, les travailleurs, ils
demandent un service x, y ou z d'aide à la personne, d'aide à domicile, d'aide
au réaménagement de son... à l'intérieur de la maison. Tu sais, il y en a qui
ont dû avoir des systèmes particuliers pour monter les marches ou pour se
déplacer. Il y a des personnes, beaucoup d'accidentés, qui ont une mobilité
réduite, et ça, ça requiert des adaptations, puis, souvent, c'est consenti
sans... Tu sais, c'est analysé par le conseiller en réadaptation, qui est un
physio, ergo ou kinésiologue. Ne perdons jamais ça de vue, c'est aussi des
professionnels de la santé, au sens très large du terme, pas au sens juridique
ou légal, mais...
Une voix : …
M. Boulet : Pardon?
C'est des intervenants.
M. Derraji : C'est
des intervenants. On ne peut pas dire «professionnels de la santé» parce que c'est
régi par la loi, mais probablement des «intervenants», parce que… oui.
M. Boulet :
«Intervenants», j'aime mieux ça, c'est encore plus précis.
M. Leduc :
...connaissance fine de la personne, là, qui fait une réclamation.
M. Boulet : Oh! mais,
mon Dieu! moi, j'ai travaillé, tu sais, j'ai vu aller des conseillers,
conseillères en réadapt puis ils connaissent...
M. Leduc : Bien là,
je ne suis pas en train de dire que c'est des imbéciles, là, on s'entend.
M. Boulet : Non,
non, non, c'est des personnes éminemment dévouées puis qui font un travail
impeccable puis essentiel à l'efficacité du régime d'indemnisation de la LATMP.
M. Leduc : O.K.
Prenons un exemple concret, parce qu'il y a quelque chose qui m'échappe encore.
La personne, elle considère qu'elle est incapable de pelleter — vous
faisiez référence à ça tantôt — dans le système actuel, elle doit
aller voir son médecin pour dire : Je suis incapable de pelleter. Le
médecin fait un billet, billet à la CNESST, fin de l'histoire. Là, ce que vous
proposez, c'est de substituer la commission au médecin.
M. Boulet : Bien,
dans le système actuel, je ne peux pas répondre, parce que c'est <purement...
M. Leduc : …pour
dire : Je suis incapable de pelleter. Le médecin fait un billet, billet à
la CNESST, fin de l'histoire. Là, ce que vous proposez, c'est de substituer la
commission au médecin.
M. Boulet : Bien, dans
le système actuel, je ne peux pas répondre parce que c'est >purement
hypothétique, il n'y en a pas, actuellement, de réadaptation avant la
consolidation puis la détermination d'une atteinte permanente. Mais, si vous
voulez y aller avec un cas dans la mesure où la loi est adoptée, bien, la
personne est suivie par son conseiller, conseillère en réadaptation, qui est un
intervenant spécialisé en la matière, et, si la personne a un besoin
particulier qui n'a aucun impact sur son état de santé, ce ne serait pas, en
vertu de la loi, une obligation de le soumettre au professionnel de la santé
qui a charge du travailleur.
M. Leduc : Mais il
pourrait le faire quand même.
M. Boulet : Il pourrait
le faire quand même et il pourrait le faire même s'il y a un doute, mais oui,
tout à fait, c'est des… je le répète, c'est des intervenants quand même
spécialisés en matière de réadaptation.
M. Leduc : Puis, s'il va
voir un intervenant puis qu'il plaide son cas, l'intervenant lui dit…
M. Boulet : Le
conseiller.
M. Leduc : Le conseiller,
plutôt, oui, lui dit : Moi, je trouve que ce n'est pas nécessaire, il peut
se revirer de bord, aller voir son médecin, obtenir un billet.
M. Boulet : Ah, mon Dieu!
Ça se fait de manière humaine, oui. C'est sûr qu'on ne peut pas tout prévoir,
chaque petit cas, dans la loi.
M. Leduc : Bien, c'est un
peu notre travail, là, M. le ministre, là.
M. Boulet : Mais, dans ce
cas-là, collègue, moi, c'est ce que je recommanderais à la personne. Si
l'intervenant dit : Non, «no way», oui, si le travailleur y croit — des
fois, ça peut être de bonne foi — il va parler à son professionnel de
la santé qui a charge, puis lui va interréagir, va interpeler le conseiller en
réadaptation, puis c'est une discussion raisonnée, là, totalement, oui, ça
devrait se faire de cette manière-là. Et le professionnel de la santé qui a
charge, s'il dit : Écoutez, pour telle et telle raison, oui, c'est une
mesure de réadaptation qui s'impose, tenant compte de sa situation, le
conseiller en réadaptation va… tu sais, ça va être intégré dans le plan
individualisé, là. C'est vraiment des plans qui tiennent compte de la personnalité
propre à chaque travailleur accidenté, hein?
M. Leduc : Oui, puis je
pense que, dans la plupart des cas, ça va bien aller.
M. Boulet : Je n'ai jamais
eu d'enjeu, oui.
M. Leduc : Évidemment,
nous, on n'est pas là pour imaginer les beaux scénarios où tout va bien, on est
là pour imaginer les scénarios où il y a des accrochages puis il y a des
failles.
M. Boulet : Mais, ceci
dit, là, ça me permet de repréciser qu'on parle de droit nouveau, puis, dans
deux ans, dans trois ans, dans un certain nombre d'années, il y a des amendements
qui vont être apportés, éventuellement. Mon collègue fait référence à vous, là,
mais ça, c'est beaucoup plus d'années, collègue, c'est dans beaucoup plus
d'années.
M. Leduc : Tout est
relatif.
M. Boulet : Non, mais
soyons sérieux, dans deux ans, il pourrait y avoir des amendements, il pourrait
y avoir huit amendements à la LATMP parce qu'on a vu que, dans l'application,
il y avait tel irritant ou tel… On ne pourra jamais tout prévoir, mais on est
dans la bonne direction, puis la façon actuelle de procéder en réadaptation ne
nous <permet pas de…
M. Boulet : …dans deux
ans, il pourrait y avoir des
amendements, il pourrait y avoir huit
amendements
à la LATMP
parce qu'on a vu que, dans
l'application, il y avait
tel irritant ou tel… On ne pourra jamais tout prévoir, mais on est dans la
bonne direction, puis la façon actuelle de procéder en réadaptation ne nous
>permet pas de croire qu'il y a des obstacles, au contraire.
Et là ce qu'on fait, c'est qu'on ramène le
processus au jour un, suivant la survenance de la lésion professionnelle, on
dit aux travailleurs, travailleuses : Vous allez dorénavant pouvoir
bénéficier de ces mesures-là au début, pas à la fin. Quand on attend à la fin… puis
tous les experts, toute la littérature va dans la même direction, plus on
attend, plus il y a de risques de chronicisation, puis on perd notre monde.
L'UTTAM — je pense qu'on peut référer à des groupes — m'en
parlait, justement, puis ils adhèrent à ce discours-là — à moins
qu'on ne se comprenne pas — tout le monde adhère : il faut
prendre en charge, il faut qu'il y ait des plans qui tiennent compte de la
réalité propre à chaque travailleur puis qu'il soit entouré de façon tout à
fait convenable le plus rapidement possible. Dans le projet de loi, on parlait
d'un retour prompt et durable. Si on veut que ce soit durable, il faut que ce
soit prompt.
M. Leduc : …«sauf si
cette mesure n'a aucun effet». «Cette mesure», c'est défini à quelque part,
«cette mesure», ou la liste de ces mesures-là qui seront susceptibles de ne pas
être obligées d'être soumises à un professionnel de la santé?
M. Boulet : C'est
vraiment du cas par cas.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : Non, il n'y a
pas de liste, ce n'est pas défini.
M. Leduc : Bien, c'est
inquiétant, ça.
• (14 h 50) •
M. Boulet : «Sauf si
cette mesure n'a aucun…» Donc, quand on applique nos lois, c'est sûr qu'il y a
un certain pouvoir d'appréciation de la part des personnes qui l'appliquent. Si
ça n'a aucun effet sur l'état de santé du travailleur, oui, bon, on pourra
avoir à l'apprécier, de la part, par exemple, du conseiller ou de la commission,
en fait, la commission représentée par le conseiller, mais, en cas de doute,
puis vous avez soulevé cet exemple-là, oui, il y aura consultation du... En
fait, il y a une obligation de soumettre au professionnel de la santé. Ça, c'est
la règle. «Sauf», c'est exceptionnel, puis, comme vous le savez, les exceptions
s'interprètent restrictivement. Ça fait qu'il y en a, c'est... La règle, c'est
l'obligation de soumettre au professionnel de la santé qui a charge.
Un autre exemple qui est intéressant,
qu'on me soumet : on ne veut pas consulter le médecin pour accorder les
frais de garde des enfants. Ça, des fois, c'est soumis. J'ai des frais de garde,
la personne n'est pas en mesure de s'occuper de la garde de ses enfants, il y a
des frais, puis c'est soumis à la CNESST. Ça, collègue, c'est un cas qui
m'apparaît clair. Actuellement, on n'obtient pas l'approbation du médecin,
maintenant, c'est le professionnel. Et, quand on va devancer, avant… Tu sais,
maintenant, la réadaptation, <c'est...
M. Boulet : …soumis à
la CNESST. Ça,
collègue, c'est un cas qui m'apparaît clair.
Actuellement,
on n'obtient pas l'approbation du médecin, m
aintenant, c'est
professionnel.
Et, quand on va devancer, avant la… Tu sais,
maintenant, la réadaptation,
>c'est dès que c'est envisageable. On ne veut pas le faire non plus puis
on veut avoir cette opportunité-là. Parce que, mettez-vous dans les bottines de
la commission, qui dit : Le travailleur nous soumet des frais de garde
d'enfant parce que le travailleur n'est pas en mesure de le faire, on va
soumettre ça au professionnel de la santé. On va engorger le système
inutilement, puis ce n'est vraiment pas nécessaire. Il y a des cas où c'est à
peu près noir ou blanc, c'est sûr, vous soumettez. Il peut y avoir 20 cas
gris, mais les cas gris, moi, je me fie à nos intervenants ou à nos
conseillers qui vont…
M. Leduc : Je trouve ça
juste un peu surprenant, parce que, sur l'autre sujet de la maternité sans
danger, vous avez voulu agir sur ce flou-là, des fois, des zones grises, puis,
sur des mêmes situations, deux médecins n'avaient pas la même approche, alors
que, là, il me semble que tout l'ingrédient est là pour qu'il y ait une zone de
flou puis que deux fonctionnaires n'appliquent pas la même règle pour une même
situation. Sur la maternité sans danger, vous avez dit : On va faire un
guide qui va, grosso modo, circonscrire ces situations-là, mais là vous ouvrez
une porte sur cette mesure. Quelle mesure? Est-ce qu'elle peut varier d'un
fonctionnaire à l'autre, d'une situation à l'autre? C'est quand même un peu
flou, là, ce qu'on met sur la table.
M. Boulet : Non, moi, ça…
Écoutez, ceci dit, avec respect, je pense que les cas dont on vous parle, c'est
assez clair. Je dis : Dans l'application des lois, il y a parfois des
zones grises, il y a un pouvoir d'appréciation qui s'exerce. On ne peut pas
prévoir chaque hypothèse, mais, en cas de doute, je vous ai donné ma réponse,
on devrait respecter l'obligation de soumettre au professionnel de la santé qui
a charge. Puis, ultimement, si jamais il y a un désaccord du travailleur, il
peut toujours contester, en vertu de 358 de la LATMP, en faisant une demande de
révision, parce que, je veux dire, on n'a pas… ce n'est pas une décision
ultime. Tout ce que la CNESST fait, c'est transformer en décision, puis c'est
révisable, ou, dans certains cas, ce sera possible d'aller directement au
Tribunal administratif du travail si on accepte l'option qu'on propose par le
p.l. n° 59.
Mais non, moi, je n'anticipe pas de… en
fait, il n'y en a pas, à moins que vous me référiez à des cas, là, tu sais, des
fois, vous le faisiez, en équité salariale ou dans d'autres projets de loi qu'on
a travaillés, moi, on ne m'a jamais parlé de cas actuels. Puis il n'y a pas de
raison que ce qu'on fait actuellement aille moins bien parce qu'on le devance,
vous comprenez? Moi, je n'ai aucune appréhension.
M. Leduc : Mme la
Présidente, je vais préparer un amendement, mais, s'il y a d'autres personnes
qui ont des questions sur 145.2, on peut les écouter avant, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien, d'abord, on est sur un amendement, là, présentement.
M. Leduc : Bien, un
sous-amendement, je voulais dire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K. Alors, un sous-amendement à l'amendement, O.K. Est-ce qu'il y a <d'autres…
M. Boulet : …
vous
comprenez? Moi, je n'ai aucune appréhension.
M. Leduc : Mme la
Présidente, je vais préparer un amendement, mais, s'il y a d'autres personnes
qui ont des questions sur 145.2, on peut les écouter avant, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien, d'abord, on est sur un amendement, là, présentement.
M. Leduc : Bien, un
sous-amendement, je voulais dire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K. Alors, un sous-amendement à l'amendement, O.K. Est-ce qu'il y a >d'autres…
M. Leduc : Oui, c'est ça,
s'il y a d'autres personnes qui veulent intervenir avant, il n'y a pas de problème.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Député de Bonaventure.
M. Roy
: Merci,
Mme la Présidente. M. le ministre, peut-être que je n'étais pas là mentalement
quand vous l'avez expliqué, là, ça fait que… la pédagogie, c'est important, bon.
On lit l'article : «La commission doit, avant d'accorder ou de mettre en
oeuvre une mesure de réadaptation en vertu de la présente section, soumettre
celle-ci au professionnel de la santé — bon — qui a charge
du travailleur, sauf si cette mesure n'a aucun effet sur l'état de santé de ce
dernier.» Qui définit ça, «sauf si cette mesure n'a aucun effet sur l'état de
santé de ce dernier»? Est-ce que c'est le professionnel de la santé ou la
commission qui définit?
M. Boulet : Non, c'est la
commission, par l'entremise de son conseiller, conseillère en réadaptation, mais
cette…
M. Roy
: …
M. Boulet : Oui, tout à
fait. Comme je l'ai expliqué tout à l'heure, tu sais, par exemple, passer la
tondeuse, déneiger l'entrée, assumer les frais de garde d'enfant. Le
conseiller, qui est un intervenant spécialisé — c'est important de
dire que c'est généralement des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des
kinésiologues — il décide que la mesure peut être accordée sans qu'on
doive nécessairement soumettre au professionnel de la santé, parce que ça n'a
pas d'incidence sur la santé du travailleur. Puis les frais de garde, je trouve
que c'est l'exemple le plus classique.
Puis je veux juste vous redire, collègue,
qu'actuellement il n'y a pas d'irritant dans l'application puis on va continuer
d'appliquer de la même manière, sauf qu'actuellement la réadaptation, ce n'est
pas possible avant l'atteinte permanente, alors que, là, ça va être possible
dès le début de l'absence. Ça fait que je pense que c'est un texte, et je le
dis avec respect à mon collègue de Bonaventure, c'est un texte de gros bon sens
aussi, à quelque part.
M. Roy
: On
cherche toujours ce qu'on n'avait pas prévu, tu sais, c'est rien que ça, le but
du jeu, là. Et puis vous me dites que ce sont des professionnels aguerris qui
vont définir si, oui ou non, on doit se référer à un professionnel de la santé.
Moi, j'aurais cru que c'était le médecin traitant qui aurait dû définir si…
M. Boulet : Non, c'est la
commission, en fait.
M. Roy
: C'est la
commission.
M. Boulet : Mais la
règle, là, collègue, c'est que tout doit obligatoirement être soumis au
professionnel de la santé qui a charge. Professionnel de la santé qui a charge,
c'est médecin, dentiste, optométriste puis pharmacien. Donc, tout doit passer
par eux autres, puis c'est la personne qui s'occupe du travailleur ou de la
travailleuse, sauf si la commission décide ou considère que ça n'a aucune
incidence sur l'état de santé du travailleur, travailleuse. Puis les cas les <plus…
M. Boulet : …
la
personne qui s'occupe du travailleur ou de la travailleuse, sauf si la
commission décide ou considère que ça n'a aucune incidence sur l'état de santé
du travailleur, travailleuse. Puis les cas les >plus patents, c'est ceux
que j'ai mentionnés, ça peut être le déneigement, le jardinage, la tondeuse,
les frais de garde, puis c'est de l'aide à domicile, je pense, de façon
générale.
Puis je pense que c'est important de
redire que, dans l'application, ça ne suscite pas d'enjeu, mais absolument pas.
Puis il n'y a pas de raison que, dans l'avenir, ça puisse… en tout cas, que ça
puisse en susciter, puis, ultimement, collègue, si le travailleur n'est pas
satisfait de ce que la commission décide : demande de révision.
M. Roy
: O.K.,
mais c'est là que je m'en venais, là, est-ce que le travailleur a un recours
par rapport à une décision que lui pourrait…
M. Boulet : Oui, en vertu
de l'article 358 de la loi, il peut faire une demande de révision, il peut
contester. Ça fait qu'il est protégé. Je pense que le coeur de ce que nous
proposons d'adopter, c'est vraiment le grand mécanisme qui permet de faire
bénéficier des travailleurs d'une réadaptation avant consol et atteinte
permanente, avant que ce soit terminé au niveau médical, avant qu'il soit guéri.
M. Roy
: O.K.
Autre question, je pense que ça a été abordé tout à l'heure, le fameux… la
description des professionnels de la santé est assez restrictive, là, puis il y
a d'autres gens qui voudraient en faire partie, puis ils sont exclus, les
chiros, entre autres.
M. Boulet : Bien, la loi n° 6 a été… je ne sais pas, je n'étais pas à la commission
parlementaire de la loi n° 6, là, je ne sais pas
qui l'était, là, mais la loi a été adoptée, est entrée en vigueur, je pense,
fin janvier ou début février, puis le concept de professionnel de la santé est
défini comme incluant les quatre corps professionnels que j'ai indiqués.
M. Roy
: Oui, mais
vous savez très bien comme moi que ce sont des négociations et un petit peu de
corporatisme. On jase, là, on est tout seuls, il n'y a personne qui nous
entend, là, mais vous savez très bien qu'à quelque part, là-dedans, il y a des
gens qui ont négocié fort. Les médecins, on s'entend-tu qu'ils sont capables de
veiller tard, là, les dentistes, etc.?
Ceci étant dit, il y a d'autres
spécialistes aussi qui pourraient avoir une place, les chiros, entre autres,
qui ne font pas partie… Tu sais, je ne sais pas, mais on peut-tu, comme, sans
exclure la loi, mais trouver une manière de formuler pour, dans des cas
exceptionnels, permettre à d'autres professionnels de faire partie des… Comprenez-vous
ce que je veux dire?
M. Boulet : Oui, puis c'est
un point intéressant. En même temps, la loi n° 6
qui a été adoptée par nos collègues modifie la LATMP, modifie le concept de
médecin qui a charge, c'est le professionnel de la santé qui a charge et c'est
limité aux quatre, là, ça fait qu'on ne révisera pas une autre loi qui n'est
pas dans notre… à moins que Mme la Présidente ait une autre opinion, mais…
• (15 heures) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…celle-ci avant.
M. Boulet : L'autre loi vient
d'être adoptée puis d'entrer en vigueur.
M. Roy
: On va
avoir la barbe longue mais qu'on ait fini.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que c'est <tout, député de Bonaventure?
M. Roy
: Bien,
c'est encore… O.K. Il n'y a aucune manière…
>
15 h (version révisée)
<17899
M. Boulet :
...à moins que
Mme la Présidente ait une autre opinion, mais...
RLa Présidente (Mme IsaBelle) :
...
M. Boulet : L'autre
loi vient d'être adoptée puis d'entrer
en vigueur.
M. Roy
: On va
avoir la barbe longue mais qu'on ait fini.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que c'est >tout, député de Bonaventure?
M. Roy
: Bien, c'est
encore un... Il y a... O.K. Il n'y a aucune manière, vous me dites, là,
d'essayer de... ou de trouver une petite place pour d'autres professionnels de
la santé qui pourraient avoir un rôle significatif pour certaines personnes.
M. Boulet : Ah! tout à
fait, oui.
M. Roy
: Bien, on
peut-tu trouver une…
M. Boulet : Il y en a
dans les mesures de réadaptation. S'il y a une prescription chez un
chiropraticien, par exemple, ou un ergothérapeute, ou un kinésiologue, ils font
partie de la dynamique. Moi, j'appelle ça une bulle de réadaptation, là, ce
qu'on appelle un PIR, là, un parcours individualisé ou un plan individualisé de
réadaptation. Il finit par y avoir quelques personnes, dont des professionnels
de la santé, au-delà de ceux qui sont dans la loi n° 6,
qui sont impliqués, ce qu'on appelle des intervenants, puis, oui, les
chiropraticiens, effectivement, puis c'est reconnu, puis les kinésiologues. Il
y en a qui sont référés à des kinésiologues, puis le kinésiologue finit par...
il s'implique dans la bulle, puis le conseiller en réadaptation de la CNESST,
il parle à toutes ces personnes-là.
M. Roy
: C'est
bon. Donc, il y a des mécanismes de réquisition de d'autres spécialistes qui ne
sont pas dans la loi. Ils ne sont pas dans le petit groupe, là, mais...
M. Boulet : Qui sont
impliqués, qui ne sont pas dans ce texte mais qui sont impliqués, je vous
dirais, dans le processus de réadaptation, soit social soit physique, soit
professionnel, là, oui, tout à fait. Puis ça peut être dans d'autres matières
que la santé, là, ça peut être, je ne sais pas, des psychologues, ça peut… tu
sais, des travailleurs sociaux, ça peut être... Tu sais, il n'y a pas que les
thérapies physiques, là, il y a des thérapies intellectuelles, ça fait que ça
implique aussi d'autres types de spécialistes, disons.
M. Roy
: Pour les
chocs post-traumatiques, ça prend des psychologues aussi.
M. Boulet : Oui, oui.
M. Roy
: C'est bon,
c'est beau. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
M. Leduc :
...sous-amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 02)
>
(Reprise à 15 h 09)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un sous-amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Est-ce
que vous voulez le lire et l'expliquer, s'il y a lieu?
M. Leduc : Certainement, Mme
la Présidente. C'est un sous-amendement qui va comme suit : Le premier alinéa
de l'article 145.2 proposé par amendement est modifié par l'insertion,
après le mot «de ce dernier», des mots «, avec son accord».
Puis il faut juste préciser, on parle, bien
sûr, de l'accord de ce dernier, qui fait référence au travailleur et non au
professionnel de la santé à charge du travailleur... qui a charge du travailleur.
La logique est un peu pour cristalliser ce
que le ministre a dit, tantôt, verbalement dans l'échange, en ce sens qu'il
faut... c'est correct de vouloir, peut-être, faciliter les procédures. On n'est
pas dans la perspective inverse, on ne veut pas mettre des bâtons dans les
roues d'une institution qui est déjà bureaucratisée, là. Je ne dis pas ça dans
un sens négatif, là, c'est une grosse machine, la CNESST, il y a beaucoup de
roulement, beaucoup de décisions à prendre. Mais, pour décider de sortir du
professionnel de la santé, de rendre effective une décision où on n'a plus
besoin du médecin à charge, du médecin traitant, nous, on trouve ça important,
même fondamental qu'il y ait l'accord du travailleur. Et là on voit...
Donc, si l'objectif réel du ministre, puis
je le crois, quand il le disait tantôt, c'est en effet que ça aille plus vite,
et ce n'est pas d'imposer, par une autre manière, des mesures ou des refus de
mesures à des salariés, à des travailleurs, bien, dans ce cas-là, je pense que
ça respecte les deux objectifs, c'est-à-dire de fonctionner plus vite sur
certains trucs, qui ne sont pas nécessairement définis, mais on comprend que ce
n'est pas les décisions fondamentales, mais, en même temps, on se protège et on
protège le travailleur en précisant qu'il faut quand même qu'il y ait son
accord pour aller plus vite là-dessus. Et on s'assure que le travailleur a son
mot à dire pour ne pas s'en faire passer une petite vite, comme on dit, que ça
ne soit pas une petite... que ça ne soit pas juste une mesure simple, mais, des
fois, ça peut être une mesure plus structurante sur sa santé.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. C'est important, quand on embarque dans un processus de
réadaptation, de ne pas le compliquer, de ne pas l'alourdir indûment. Et moi,
je pense que ça pourrait nuire à la diligence qui est voulue dans un cas comme
celui-là. Puis je redis que le travailleur qui n'est pas d'accord, il peut
toujours faire une demande de révision.
Mais je vais parler des cas ultimes.
Comment on peut demander à un travailleur qui est accidenté : Il y a-tu
une incidence sur ton état de santé? Quid? Qu'est-ce qu'on fait avec tous ceux qui
ont des traumatismes crâniens ou tous ceux qui ont des déficits intellectuels?
On va-tu lui demander : Il y a-tu un impact sur ton <état de...
M. Boulet : ...comment
on
peut demander à un travailleur qui est accidenté : Il y a-tu une incidence
sur ton état de santé? Quid? Qu'est-ce qu'on fait avec tous ceux qui ont des
traumatismes crâniens ou tous ceux qui ont des déficits intellectuels? On va-tu
lui demander : Il y a-tu un impact sur ton >état de santé si on paie
tes frais de garderie? C'est toujours des services de nature personnelle. Il y
a le risque de provoquer énormément d'insécurité chez nos travailleurs, puis
ils vont systématiquement dire : Je ne le sais pas, ou ils vont dire :
Bien, parle à mon médecin. mais ce n'est pas ça qui est voulu.
Puis j'ai l'impression que, par votre
amendement, non seulement on alourdit, mais on pénalise. Parce que je ne
m'objecte pas sur le fait que le travailleur, soit… il ait… qu'il soit présent
dans le processus. Il est omniprésent dans le processus de réadaptation, on
fait ça pour lui, ultimement. Mais lui dire : On va… Non, on ne peut pas
te donner ça… Parce qu'ils le demandent, généralement, quand il n'y a pas
d'impact sur leur état de santé. Non, bien, sais-tu, maintenant, il va falloir
que tu nous confirmes que ça n'a pas d'incidence sur ton état de santé. Puis je
le répète, puis je ne suis pas capable de donner de pourcentage, mais il y a
quand même beaucoup de travailleurs qui ont des blessures corporelles graves et
des blessures psychiques graves, tu sais, on parle des troubles de stress
post-traumatiques. Moi, je ne demanderais pas au conseiller de la CNESST :
Va vérifier avant de t'assurer de payer pour que… il y a une personne qui passe
la tondeuse ou qui s'occupe de ta maison, ou… C'est des…
C'est pour ça que je comprends que vous
êtes de bonne foi puis que vous voulez vous assurer que le travailleur soit au
centre du processus, ce à quoi j'adhère, mais il faut quand même faire
confiance à des intervenants qui mesurent puis il ne faut pas présumer de la
mauvaise foi de nos conseillers, conseillères en réadaptation, ils font ça pour
le bénéfice du travailleur. Puis donc, pour toutes ces raisons, moi, je pense
que le texte, tel qu'il est proposé, est celui qui répond le mieux aux besoins
des travailleurs dans un contexte de réadaptation. Puis je ne le dis pas rien
que… Actuellement, c'est après la consol, mais maintenant c'est avant la
consolidation. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : L'argument
principal du ministre, c'est : on veut éviter des demandes, on veut éviter
de compliquer la chose, mais il me semble que, justement, déjà ça, ce n'est pas
très simple, ce qui nous est soumis à la base. Ça fait qu'on peut avoir une
discussion sur la complication ou pas, mais on ne part pas d'un truc simple. Ne
pas donner, c'est… Ne pas donner quelque chose, ce n'est pas la même chose que
refuser. Et on a dit, tantôt, vous avez dit, en tout cas, à une question que
j'ai posée, vous avez répondu : S'il n'est pas d'accord, le travailleur,
avec ce qui lui est soumis, il peut aller voir son médecin et renverser la
décision ou la non-décision de la commission.
M. Boulet : Par la <discussion…
M. Leduc : …pas donner
quelque chose, ce n'est pas la même chose que refuser. Et on a dit, tantôt,
vous avez dit, en tout cas, à une question que j'ai posée, vous avez répondu :
S'il n'est pas d'accord, le travailleur, avec ce qui lui est soumis, il peut
aller voir son médecin et renverser la décision ou la non-décision de la
commission.
M. Boulet : Par la
>discussion, par le dialogue, il n'y a rien qui empêche ça, dans le cas
où il est capable.
M. Leduc : Mais donc ça aussi,
ça alourdit la chose, non? Puis là ce n'est pas mieux de prévoir, tout de suite,
son accord?
M. Boulet : Quand c'est
fait dans le dialogue... Là, c'est parce que ce que vous dites : Sauf si
cette mesure n'a aucun effet sur son état de santé, avec son accord, c'est que,
systématiquement, au lieu d'obligatoirement emprunter le corridor de la
soumission au professionnel de la santé, il va falloir obtenir l'accord du
travailleur.
Comme j'ai mentionné tout à l'heure, la
règle, c'est le professionnel de la santé, l'exception, c'est quand il n'y a
pas d'impact sur l'état de la santé. Puis toute l'équipe qui m'entoure, les
exemples classiques, on vous les a donnés. Et, je vous assure, ça va pénaliser
les travailleurs, ça va les insécuriser puis ça va mettre de côté, ça va
mésestimer tous ceux qui ont des problématiques de nature psychique ou
psychologique.
Je pense qu'ultimement, oui, vous dites :
Mon argument central, c'est d'alourdir, c'est un argument parmi d'autres, ce n'est
pas mon argument central. Je pense que ce que je souhaite, comme tout le monde
autour de la table, c'est qu'on ait un régime nouveau efficace puis qu'on ait
un régime nouveau qui permette un retour prompt et durable. Puis je n'ai plus d'autre
commentaire à faire, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'est parce
que vous me dites… Si le travailleur n'est pas d'accord à ce que le fonctionnaire
contourne l'obligation de présenter ça à son professionnel de la santé, vous me
dites : D'emblée, il y a deux options, il peut contester cette décision-là
ou il peut aller voir son médecin, qui, de facto, va renverser cette
décision-là.
M. Boulet : Donnez-moi un
exemple. Donnez-moi un exemple que, si on donne de quoi, puis il dit : Je
ne suis pas d'accord, passe… Ce que je dis, c'est qu'on est tous des êtres
humains, puis, dans l'application d'une loi, il y a moyen de parler. Puis, si
le travailleur dit : J'ai peur que ça… j'ai peur que ce que tu me donnes
ait un impact sur ma… Puis là je n'ai pas d'exemple, là, peut-être que vous
allez m'en donner un, concret, mais le… puis qui dit au conseiller en réadapt :
Il faudrait suivre, vérifie donc avec mon professionnel de la santé, je vous
dirais : 99,9 % des cas, à moins qu'il y ait de l'abus ou de la
mauvaise foi, le conseiller va dire : Parfait, si tu as des doutes, tu as…
Je veux dire, il y a une question d'humanité, là, dans l'application d'une loi
en matière d'indemnisation des lésions professionnelles. Je vous dis juste, c'est
le… dans le… sur le terrain, là, comment ça peut se vivre. Je ne dis pas :
Fais une demande de révision, mais, s'il y a une mesure d'adaptation, c'est
beaucoup plus large que ça. Une mesure de réadaptation, à l'égard de laquelle
tu n'es pas d'accord, ultimement, tu peux faire une <demande…
M. Boulet : ...vous dis
juste, c'est le… dans le… sur le terrain, là, comment ça peut se vivre. Je ne
dis pas : Fais une demande de révision, mais, s'il y a une mesure
d'adaptation, c'est beaucoup plus large que ça. Une mesure de réadaptation, à
l'égard de laquelle tu n'es pas d'accord, ultimement, tu peux faire une >demande
de révision puis la contester, mais bonyenne que... Moi, je ne me souviens pas
d'en avoir vu en pratique. Il y en a, je sais, mais ça ne se plaide pas, les
parties dialoguent, puis ils trouvent un terrain d'entente.
Là, tout ce qu'on vient dire, c'est que...
Puis ça, c'est un principe qu'on a reconnu, puis je suis assez fier qu'on le
reconnaisse, avant de faire de la réadaptation... Puis ça, durant les consultations
particulières, ça nous a été redit par un certain nombre de groupes. Avant, il
faut que le professionnel de la santé soit mis dans le coup, on le met dans le
coup. La seule réserve ou la seule exception, c'est s'il n'y a aucun effet sur
l'état de santé du travailleur. C'est un petit peu... Je ne veux pas qu'on ait
peur d'avoir peur, là, du travail des conseillers, puis dire : Oui, tu
auras décidé, tu l'as apprécié comme ça, mais, attends, va vérifier avec le
travailleur s'il est d'accord que tu ne consultes pas son médecin parce qu'il
n'y a pas d'impact sur ton état de santé. Donc, le déneigement de ta cour, ça
va retarder d'une journée, les frais de ta gardienne d'enfants, ça va retarder
du nombre de jours que c'est nécessaire. Quelqu'un qui, encore une fois, je le
répète, a des problèmes de nature psychologique, lui, on ne le consultera pas,
on va dire : Sauf avec l'accord du travailleur, sauf celui qui a des
problèmes psychologiques. Ultimement, là, ça ne finit plus, c'est juste ce que
je me dis. Si on veut être aussi prompts comme législateurs, il faut faire
confiance à ceux qui appliquent, c'est mon opinion. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (15 h 20) •
M. Leduc : Vous me
corrigerez si... Évidemment, j'ai des années de pratique en syndicalisme, mais
je n'ai pas votre niveau d'expertise sur la santé et sécurité au travail, mais,
quand on dit «une mesure de réadaptation», ça peut inclure un retour au
travail?
M. Boulet : Ça pourrait
inclure un retour progressif au travail, parce que le retour progressif
pourrait être accompagné d'un soutien de réadaptation, puis ça pourrait être un
retour au travail, oui, ça pourrait être accompagné de ça.
M. Leduc : Parce que,
tantôt, vous me donniez des exemples d'éléments sympathiques, là, frais de
garde, déneigement, mais un retour au travail, c'est dans une tout autre
catégorie, là. C'est une tout autre catégorie où est-ce que c'est là que le
rapport de force s'exprime souvent.
Et c'est là la question, c'est : Si
vous êtes pour accorder... puis le mot «accorder» est dit avec... est un choix
de mot très positif, là, il y en a qui pourraient utiliser le mot «imposer»,
mais on a eu le débat là-dessus hier, on ne le refera pas aujourd'hui. Mais
donc la commission accorde un retour progressif. Si le salarié n'est pas
d'accord avec ce retour <progressif, est-ce...
M. Leduc : ...
dit
avec... est un choix de mot très positif, là, il y en a qui pourraient utiliser
le mot «imposer», mais on a eu le débat là-dessus hier, on ne le refera pas
aujourd'hui. Mais donc la commission accorde un retour progressif. Si le
salarié n'est pas d'accord avec ce retour >progressif, est-ce que c'est
une mesure qui a un effet sur la santé du travailleur?
C'est parce que toute la question, c'est
le médecin traitant, la prépondérance du médecin traitant. On a eu des débats
en long et en large là-dessus. Vous nous avez entendus en partie. Là, vous le
ramenez, mais il y a comme une porte qui est ouverte. Puis nous, on ne le sait
pas, si la porte, elle est ouverte de cinq pouces ou de cinq mètres.
M. Boulet : Et je ne
comprends pas votre question. Est-ce que vous pouvez redire votre préoccupation,
s'il vous plaît?
M. Leduc : Tantôt, quand
on échangeait sur la mesure qui n'a aucun effet sur la santé, la mesure de
réadaptation, vous soumettiez des exemples que j'appelle sympathiques, obtenir
des remboursements de frais de garde, obtenir des remboursements pour pelleter
ou tondre le gazon, par exemple. Mais, si «mesure de réadaptation», ça inclut
aussi des choses comme un retour au travail, qu'il soit progressif ou pas, là,
on est dans une autre catégorie, là. Le retour au travail, c'est le noeud du problème,
c'est le noeud du rapport de force, parfois, en milieu de la santé et sécurité
au travail.
Et, si vous me dites que, là, pour un
retour au travail... Est-ce que c'est contenu, ça, dans les mesures n'ayant
aucun effet sur la santé de ce dernier? Est-ce que… En anglais, on dit un
«loophole», là, je ne me souviens pas c'est quoi, en français... Une brèche, est-ce
que la brèche, qui est ouverte par «sauf si cette mesure n'a aucun effet sur [la
santé du travail]»… est-ce quec'est...
Des voix : …
M. Leduc : Comme je le disais,
c'est-tu... Bon. On peut peut-être suspendre un instant, Mme la Présidente.
M. Boulet : C'est ce que
je vous ai mentionné tout à l'heure, là, je ne sais pas si ça répond à votre questionnement,
mais, dès qu'il y a un retour au travail, ça a un impact sur son état de santé.
Dès qu'il y a un retour progressif au travail, ça a un impact sur son état de
santé. Donc, oui, il peut bénéficier des mesures de réadaptation. Puis, oui, il
faut que ça passe obligatoirement par le professionnel de la santé qui a
charge. Je pense que je réponds précisément à votre question.
M. Leduc : Oui, exact.
Bien, on reste avec... bien, en tout cas, on reste avec l'impression qu'on ne
sait pas si, en laissant passer le «sauf si cette mesure n'a aucun effet»… Est-ce
qu'on entrouvre la porte de cinq pouces ou de cinq mètres? Ça, vous donnez des
exemples, mais ce n'est pas décrit nulle part.
M. Boulet : Je ne sais
pas si... lequel est positif et lequel est négatif, dans les deux unités de
mesure, mais je pense qu'ultimement on fait ça tous avec un but commun, c'est-à-dire
d'aider le travailleur. Puis, quand on voit les responsabilités puis le travail
quotidien, puis vous le savez, des conseillers, conseillères en réadaptation,
tout ce qu'ils font, c'est pour le bénéfice des travailleurs. Mais je vous
dirais qu'en pratique, là, la vaste, vaste majorité des cas, c'est de l'aide au
travailleur.
Puis, je le répète, je pense que deux
éléments qui m'ont été soulevés, c'est que ça risquerait d'insécuriser les
personnes que de leur demander : Ça a-tu un impact sur ton état de santé? Peut-être
d'autres arguments... Trois, c'est que ça retarderait le processus de mise en application
de la mesure de réadaptation. Puis, <trois...
M. Boulet : …
je
pense que deux éléments qui m'ont été soulevés, c'est que ça risquerait
d'insécuriser les personnes que de leur demander : Ça a-tu un impact sur
ton état de santé?
Peut-être d'autres arguments, trois. C'est que ça
retarderait le
processus de mise en
application de la mesure de
réadaptation.
Puis, >trois, ça fait… ça ne tient pas compte des personnes qui ont des
troubles psychologiques.
Moi, je vous dis, là, je suis sensible à
votre proposition, mais je trouve que c'est plus fluide, puis c'est plus facile
d'application comme c'est là, puis ça sert mieux les intérêts du travailleur.
M. Leduc : On a éclairci
une partie de la question, là, si on dit que le retour au travail n'est pas une
mesure qui a aucun effet sur la santé de ce dernier, il y a déjà une partie qui
est clarifiée.
Je vais poser ma question différemment.
Quand quelqu'un se fait embaucher, là, à la CNESST, puis il va travailler à
traiter ces demandes-là, il va être formé. Et vous allez bien lui fournir une
liste ou, dans votre formation, vous allez bien lui fournir un PowerPoint où il
y aura une série d'exemples : «Sauf si cette mesure n'a aucun effet sur»,
il va se faire informer sur qu'est-ce qui n'a aucun effet sur la santé d'un
travailleur.
M. Boulet : Je pense
qu'en pratique ça se fait simplement, naturellement. C'est généralement à la
demande du travailleur, qui dit : Je ne suis pas en mesure de lever mon
enfant — puis là, j'y vais, là, de ce que j'ai pu voir — j'ai besoin
d'une gardienne, puis c'est en raison de mon état de santé. Puis le conseiller
en réadaptation, s'il dit : C'est évident, puis il n'y a pas d'incidence,
cette mesure de réadaptation là n'a pas d'incidence sur ton état de santé, il
va assumer les frais de gardiennage. Ça, c'est un exemple classique. Mais je
pense que ça se fait naturellement, puis ce n'est pas compliqué dans
l'application, je vous dirais.
M. Leduc : O.K. Mais ça
ne répond quand même pas à ma question de : Qu'est-ce qui constitue,
exhaustivement, cette chose-là? Puis je ne suis pas sûr…
M. Boulet : Tu sais, moi,
ça m'apparaît évident, «sauf si [ça] n'a aucun effet sur l'état de santé de ce
dernier», ça veut dire qu'en lui faisant bénéficier d'une mesure x, y ou z
il n'y a pas d'impact sur son état de santé. Ce que je vois comme étant
classique, c'est les services d'aide à domicile, puis là il y a une variété de
services d'aide à domicile, sans nécessairement les définir. Et je pense que,
fondamentalement, il faut faire confiance à ceux qui appliquent, là, selon… tu
sais, pour s'assurer… Je veux dire, la chose parle par elle-même, généralement,
quand il n'y a aucun effet sur l'état de santé.
M. Leduc : C'est que,
dans le fond, dans le projet de loi, à plusieurs reprises, puis ça aussi on en
a parlé hier ou c'est la semaine dernière, à beaucoup de moments, on remet des
nouvelles fonctions puis des nouvelles charges à la commission à plusieurs
endroits du projet de loi. C'est discutable, il y en a qui apprécient, il y en
a qui apprécient moins, mais, moi, ce que je veux m'assurer, <c'est…
M. Boulet : ... santé.
M. Leduc : C'est que,
dans le fond, dans le
projet de loi, à plusieurs reprises, puis ça aussi
on en a parlé hier ou c'est la semaine dernière, à beaucoup de moments, on
remet des nouvelles fonctions puis des nouvelles charges à la commission à
plusieurs endroits du
projet de loi. C'est discutable, il y en a qui
apprécie, il y en a qui apprécie moins, mais, moi, ce que je veux m'assurer, >c'est,
quand on donne un nouveau pouvoir ou une nouvelle responsabilité à la commission,
que ce soit très clair et très circonscrit, c'est quoi, ces nouveaux
pouvoirs-là, parce que...
Je ne suis pas en train de vous annoncer
qu'il va y avoir des centaines et des centaines de problèmes, là, à cause de
cet article-là, mais je le vois puis je me dis qu'avec quatre mots on peut
s'assurer qu'il y en ait le moins possible et que la délégation de pouvoirs
qu'on est en train de faire à la CNESST soit faite avec la meilleure diligence
possible, celle des parlementaires avec qui on travaille aujourd'hui.
M. Boulet : Très rapidement,
bon, j'ai répondu souvent à ça, là. On aura les ressources pour répondre aux
besoins. Moi, je n'ai plus d'autre commentaire à faire. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions sur le sous-amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, le sous-amendement proposé est rejeté. Nous revenons à l'amendement,
l'amendement qui avait été proposé à 145.2. Y a-t-il d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention à l'amendement, nous allons procéder à la mise
aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)
M. Derraji : Désolé,
juste une question. On précise 145.2, c'est ça?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Derraji : O.K.,
désolé, moment d'inattention. Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement proposé à l'article 145.2 est adopté. Maintenant,
y a-t-il d'autres interventions pour l'article 47, autrement dit pour tous
les articles, là, 145, 145.1, 145.2, 145.3, etc., pour l'ensemble?
M. Derraji : Non, mais
on... bien, on vient de voter sur 145.2.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On vient de voter un amendement.
M. Derraji : Oui, l'amendement,
O.K., désolé. O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
L'amendement. Alors, est-ce qu'il y a d'autres... Oui, alors, on a le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Oui?
M. Leduc : …suspendre un
instant, parce qu'on va avoir un amendement à 145.5.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
145.5? D'accord. On demande donc une suspension.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 30)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 47)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, si j'ai bien compris, nous... Est-ce qu'il y a d'autres interventions
pour l'article 27? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention pour l'article 27,
nous allons procéder à la mise aux voix, donc, pour l'article 27 tel
qu'amendé.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 27, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 28. M. le ministre.
M. Boulet : Oui. Avec
votre permission, une suspension de deux minutes, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est parfait. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 15 h 54)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons. M. le ministre, nous sommes à l'article 28.
M. Boulet : Oui, merci,
Mme la Présidente. Donc :
28. L'article 146 de cette loi est
modifié :
1° par l'ajout, au début, de l'alinéa
suivant :
«Le travailleur qui, en raison de la
lésion professionnelle dont il a été victime, subit une atteinte permanente à
son intégrité physique ou psychique a droit, dans les cas et aux conditions
prévus à la présente section et par règlement, à la réadaptation.»;
2° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement de «son droit à la
réadaptation, la commission prépare et met en oeuvre, avec la collaboration du
travailleur» par «ce droit, la commission prépare et met en oeuvre, avec la
collaboration du travailleur et de l'employeur, si la participation de ce
dernier est requise»;
b) par la suppression de «physique,»;
3° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «travailleur», de «et de l'employeur, le cas échéant».
L'article 146, tel que modifié, se
lirait comme suit :
«Le travailleur qui, en raison de la
lésion professionnelle dont il a été victime, subit une atteinte permanente à
son intégrité physique ou psychique a droit, dans les cas et aux conditions
prévus à la présente section et par règlement, à la réadaptation.
«Pour assurer au travailleur l'exercice de
ce droit, la commission prépare et met en oeuvre, avec la collaboration du
travailleur et de l'employeur, si la participation de ce dernier est requise,
un plan individualisé de réadaptation qui peut comprendre, selon les besoins du
travailleur, un programme de réadaptation sociale et professionnelle.
«Ce plan peut être modifié, avec la
collaboration du travailleur et de l'employeur, le cas échéant, pour tenir
compte de circonstances nouvelles.»
Explication. Cette disposition prévoit les
critères pour déterminer le droit à la réadaptation du travailleur après la
consolidation. On a vu avant, maintenant, c'est après. Cette modification vise
à prévoir qu'en plus des mesures et des conditions prévues dans la section le
travailleur aura aussi droit aux mesures prévues par le règlement, selon les
conditions qu'il prévoirait. Il prévoit aussi que le droit à la réadaptation du
travailleur, après la consolidation de sa lésion <professionnelle…
M. Boulet : ...
avant,
maintenant, c'est après. Cette modification vise à prévoir qu'en plus des
mesures et des conditions prévues dans la section le travailleur aura aussi
droit aux mesures prévues par le règlement, selon les conditions qu'il
prévoirait. Il prévoit aussi que le droit à la réadaptation du travailleur
après la consolidation de sa lésion >professionnelle, sera mis en oeuvre
dans un plan individualisé de réadaptation, qui peut comprendre un programme de
réadaptation sociale et professionnelle, et pourra être modifié, en
collaboration avec le travailleur et l'employeur, le cas échéant, pour tenir
compte de nouvelles circonstances.
Finalement, cette disposition supprime la
notion de réadaptation physique, qui sera dorénavant incluse dans les services
de santé et les équipements adaptés.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Avez-vous d'autres explications?
M. Boulet : C'est
important que je mentionne que l'inclusion... la réadaptation physique est
maintenant incluse dans les services de santé. Ça va permettre d'assurer un
continuum de soins au travailleur avant même la consolidation de sa lésion.
Donc, le droit du travailleur va être... ne sera pas affecté. Puis l'exemple
que j'avais à vous fournir, c'est… Actuellement, l'assistance médicale
s'applique avant la consol puis la réadaptation s'applique après. Là, pour
assurer un continuum, tu sais, mettons, en assistance médicale avant consol, il
bénéficiait de physio. Il fallait interrompre puis, après ça, qu'il aille en
réadapt et qu'il bénéficie des services de physiothérapie. Là, on va les
fusionner, et ça va éviter qu'il y ait une rupture dans le continuum.
L'exemple, c'est bien ça, là. Un
travailleur reçoit des services... des soins de santé en assistance médicale,
exemple, physiothérapie. Ces soins cesseront au moment de la consolidation de
la lésion et, après avoir statué sur l'admissibilité à la réadapt, la CNESST
devra évaluer de nouveau son besoin et déterminer s'il y a lieu d'offrir de
nouveaux soins en physiothérapie qui sont de la réadaptation physique. Donc, on
fusionne les deux pour éviter l'absence de possibilité pour le travailleur de
bénéficier des services de réadaptation avant la consolidation. Alors, c'est
l'explication pratique. Et ça va assurer beaucoup plus d'efficacité, et ça va
assurer un continuum dans les services, les soins de santé dont bénéficie le
travailleur. C'est tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il, donc, des interventions? Député de Nelligan.
• (16 heures) •
M. Derraji : Juste la
notion du plan individualisé, elle a été pas mal saluée. La seule chose… Est-ce
que ce plan individualisé est prévu... est-ce que c'est prévu, un moyen de le
revoir, au cas où, une fois le plan ou le processus a été instauré entre l'employeur
et le <travailleur? Est-ce...
>
16 h (version révisée)
<17923
M. Derraji :
…il a été pas mal salué. La seule chose…
Est-ce que ce plan
individualisé est prévu…
est-ce que c'est prévu, un moyen de le revoir
au cas où, une fois Verble plan ou le
processus a été instauré entre
l'employeur et le >travailleur? Est-ce qu'il y a un moyen de… je cherche
le mot… C'est que, rendu sur le lieu de travail… parce qu'on peut l'imaginer,
mais une fois… Parce que, ce que j'aime, c'est l'implication des deux. Donc,
j'imagine que, parfois, même le syndicat serait impliqué pour les milieux
syndiqués, donc l'employeur, travailleur. Et le programme de réadaptation
sociale qui est sur la table, c'est quoi, les… pas les garanties, c'est quoi,
les recours que le travailleur ou l'employeur ont si jamais le plan ne marche
pas?
Des voix : …
M. Derraji : …là, quand
même, on parle d'atteinte permanente à son intégrité physique ou psychique,
donc c'est…
M. Boulet : En fait, il
est revu en continu. L'article 147 le dit déjà, en matière de réadapt :
«Le plan individualisé de réadaptation constitue — bon — la
décision de la commission…»
M. Derraji : Désolé, quel
article? Pas celui-là où on est maintenant, hein?
M. Boulet : Non, c'est un
autre article de la loi actuelle, mais il est révisé en continu. En fait, le
plan individualisé de réadaptation, il est adapté en continu, en tenant compte
de l'évolution de l'état du travailleur.
M. Derraji : La prochaine
fois, avant de poser une question, je vais aller deux articles plus loin pour
chercher ma réponse. C'est bon, il a répondu à ma question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, je
voudrais aller sur la référence au règlement. Alors, quand on rajoute, là, dans
l'article 146, là, vers la fin du premier nouveau paragraphe, dans le
fond, là, «dans les cas et aux conditions prévus à la présente section et par
règlement, à la réadaptation», ça fait partie d'une discussion qu'on a, là,
depuis certains temps, là, la place des règlements versus la loi. C'est quoi
l'avantage que vous voyez, vous, M. le ministre, d'y aller par règlement?
M. Boulet : Je vous dirais, là,
vous parleriez aux membres du C.A. de la CNESST… Le pouvoir réglementaire de la
CNESST, qui, bien sûr, après ça, fait l'objet du processus d'approbation
gouvernemental… mais il permet au C.A. de s'adapter à des nouvelles réalités
pour changer, pour s'assurer que les modalités — bon, ici, on parle
de réadaptation — soient compatibles avec l'évolution du marché du
travail, disons. Et ça, les membres du C.A. considèrent, puis à juste titre…
parce que c'est cette institution-là qui doit appliquer, veiller à
l'application correcte de la loi. Bien, le pouvoir réglementaire qui leur est
conféré est totalement pertinent.
M. Leduc : Vous me parlez
du C.A. de la CNESST, mais c'est un peu étrange, parce que moi, j'ai des
centrales syndicales qui ont communiqué avec moi puis qui me disent : À
tout prix, là, il faut <retirer la…
M. Boulet : ...
l'application
correcte de la loi. Bien, le pouvoir réglementaire qui leur est conféré est
totalement pertinent.
M. Leduc : Vous me
parlez du C.A. de la CNESST, mais c'est un peu étrange, parce que moi, j'ai des
centrales syndicales qui ont communiqué avec moi puis qui me disent : À
tout prix, là, il faut >retirer la référence au règlement. Donc,
visiblement, ce n'est pas une décision unanime du C.A. de la CNESST. Puis une
de leurs craintes, c'est que ça limite substantiellement l'indépendance des
tribunaux puis peut-être même l'avis du médecin traitant, dépendamment de ce
qu'il y a dans ce règlement-là. Puis c'est souvent ça, avec ce projet de loi
là, hein, on ouvre quelque chose puis on demande de signer presque un chèque en
blanc sur son contenu éventuel.
M. Boulet : Bien, ceci
dit avec respect pour les leaders syndicaux auxquels vous faites référence, ils
sont ou elles sont membres du C.A. de la CNESST, puis des règlements, à la
CNESST, il y en a, puis il y en a, je ne peux pas dire combien, de règlements
qui sont adaptés, mais c'est un C.A. qui est paritaire puis qui tient compte de
la réalité changeante du milieu du travail. Vous me demandiez : Pourquoi
le pouvoir réglementaire de la commission? C'est essentiellement pour s'adapter
au caractère évolutif, non seulement du marché, mais, ici, en tenant compte de
la santé et sécurité du travail, là, qui implique l'analyse, l'étude puis des
réflexions sur des normes, là, qui sont constamment évolutives.
M. Leduc : Parce que,
dans le fond, l'état actuel des choses est défini plus tard, là. C'est ce qu'on
va aborder à l'article suivant, à 30, dans, entre autres, dans réadaptation
physique, ou je me trompe, là, de sujet?
M. Boulet : Oui. Plus
tard, oui. La réadaptation physique intégrée dans l'assistance médicale, oui,
ça va venir plus tard.
M. Leduc : Donc, les
normes sont déjà prévues à la loi. Là, vous dites : Il faut qu'on réévalue
ces normes-là à travers un règlement.
M. Boulet : Non, non. Ah
non!, ça, je ne suis pas un partisan de ça. Quand j'ai fait mes cours de droit,
c'était bien important de comprendre qu'une loi établit des normes, une loi
établit des règles. Les règlements, c'est pour déterminer les modalités
d'application de ce qui est dans la loi. Il ne faut pas non plus, comme
parlementaires, se soustraire de notre devoir de parlementaires qui est de
faire des lois, donc, mais on ne fera pas des lois pour aller dans les
aspects... tous les petits aspects pratiques puis toutes les modalités
d'application.
D'où l'importance de confier, d'avoir des
dispositions habilitantes qui permettent à des institutions... puis c'est des
spécialistes, là, de la CNESST. En normes, en équité puis en santé-sécurité, c'est
l'institution spécialisée au Québec, et le C.A. est composé de personnes
compétentes, j'oserais dire, qui sont issues… bien, c'est presque tous les
leaders syndicaux et patronaux qui y siègent. Donc, c'est important d'avoir un
pouvoir réglementaire, parce qu'on ne pourrait pas discuter de la même façon un
règlement qu'une loi.
M. Leduc : Pourquoi ils m'écrivent,
d'abord, pour dire : Dépose un amendement pour flusher le règlement?
M. Boulet : Ah! je ne
sais pas, je ne sais pas. Ils sont venus en commission parlementaire lors des
consultations particulières. Moi, je suis à l'étape de l'étude détaillée puis
je travaille avec des collègues des <partis...
M. Boulet : …
discuter
de la même façon un règlement qu'une loi.
M. Leduc : Pourquoi
ils m'écrivent, d'abord, pour dire : Dépose un amendement pour flusher le
règlement?
M. Boulet : Ah! je ne
sais pas, je ne sais pas. Ils sont venus en commission parlementaire lors des
consultations particulières. Moi, je suis à l'étape de l'étude détaillée puis
je travaille avec des collègues des >partis d'opposition. Je sais que
vous êtes en contact avec des groupes, mais ils ont fait… ils sont venus en
consultations particulières, puis je ne me souviens pas qu'on m'ait dit :
Départissons-nous du pouvoir réglementaire de la commission. Je ne l'ai pas
entendu.
M. Leduc : Oui, mais là,
en commission, ils avaient 10 minutes, là. On ne peut pas tout couvrir, là.
M. Boulet : Oui, mais
dans les mémoires.
M. Leduc : Bien, même
chose, là, ils auraient pu vous déposer 150 pages pour couvrir tout ce
qu'il y a dans votre projet de loi.
M. Boulet : Mais je vous
dis ce que j'en pense.
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : Puis la
CNESST, c'est un organisme spécialisé, je veux dire, c'est cette
organisation-là qui applique notre loi, ça fait que c'est sûr qu'ils doivent
avoir un pouvoir réglementaire. On ne peut pas tout prévoir dans les lois. Les
modalités d'application, il faut que ça découle d'un pouvoir réglementaire.
M. Leduc : Mais moi, ce
que je comprends, là, c'est qu'en ce moment elles sont convaincues, les centrales,
qu'en passant de l'état actuel des choses vers votre proposition de règlement,
elles vont y perdre au change. Elles sont convaincues de ça.
M. Boulet : Bien, moi, je
n'ai pas de cas, je n'ai pas d'exemple de ça. Je ne vois pas en quoi l'appréhension…
M. Leduc : Mais ça ne
vous inquiète pas?
M. Boulet : Bien, pas du
tout. Je pense que… moi, je n'ai jamais eu de crainte en l'objectivité, en la
capacité et au potentiel du C.A. de la CNESST d'élaborer des règlements, puis c'est
des personnes qui consultent énormément avant d'adopter des règlements. C'est
les spécialistes, au Québec, en matière de santé-sécurité. Vous me posez la
question : Ça ne vous fait pas peur? Non. Puis je ne me souviens pas qu'un
leader syndical m'ait interpellé là-dessus, sincèrement, depuis mon
assermentation.
M. Leduc : Oui, mais il y
a 380 pages, là, dans votre projet de loi. Ils n'ont pas pu vous
interpeler sur tout ce qu'il y a dans votre projet de loi, là, ça fait que…
M. Boulet : Mais les
règles sont dans la loi. Là où on a besoin de pouvoirs réglementaires pour
déterminer les modalités ou la façon d'appliquer, il faut que la CNESST ait ce
pouvoir réglementaire là. En tout cas, je ne vois pas le commentaire que vous
me soulevez, là. Je ne sais pas c'est qui, là.
M. Leduc : Parce que ce
que je comprends, c'est que, lors de l'adoption de la loi, en 1995, le
législateur avait justement décidé d'intégrer ça dans la loi, directement, pour
ne pas que ce soit aux aléas des discussions.
M. Boulet : Je suis un
partisan de ça, puis vous m'avez constamment entendu dire… puis on a éliminé
des pouvoirs réglementaires dans d'autres projets de loi qu'on a travaillés
ensemble, souvenez-vous, Conseil de gestion de l'assurance parentale, on en a
tenu compte, on a intégré. Je suis un partisan de ça, mais là je dis simplement,
on dit simplement, tu sais, «qui subit une atteinte permanente». Puis c'était
déjà… il n'y a pas de changement à cet égard-là, il y en a déjà un, règlement
sur l'assistance médicale. Il y en a beaucoup… il y en a <combien…
M. Boulet : ...
on
dit simplement, tu sais, «qui subit une atteinte permanente». Puis c'était
déjà… il n'y a pas de changement à cet égard-là, il y en a déjà un, règlement
sur l'assistance médicale. Il y en a beaucoup… il y en a >combien?
Une
voix : …
M. Boulet : Il y a
plusieurs dizaines. Puis, je le répète, là, les leaders syndicaux, je suis en
contact à toutes les semaines avec, il n'y en a jamais un qui m'a dit... En
tout cas, bon, je ne sais pas à qui vous parlez.
M. Leduc : Oui, oui,
mais, M. le ministre, il y a 380 articles de votre projet de loi, là. Ils
sont supposés de vous avoir dit tout ce qu'ils pensent de tous vos articles,
sinon ça veut dire qu'ils sont d'accord? Franchement.
M. Boulet : Non, non,
mais, ceci dit, là, avec respect pour ceux avec qui vous communiquez, on ne
fera jamais une réforme avec l'assentiment de tout le monde. Je pense qu'il y a
beaucoup d'intérêts impliqués dans une réforme comme celle-là. La santé et
sécurité, il y a du monde de différentes allégeances, il y a des praticiens
dans une multitude de différents secteurs. Je pense qu'on a entendu les
groupes, on a fait des amendements, on en a fait d'autres en étude détaillée, mais
je pense qu'il faut être pratique, puis avancer, puis être efficace.
Puis là où il y a des pouvoirs
réglementaires qui sont indus, on pourra me dire pourquoi, là, mais, tu sais,
celui-là ne m'apparaît pas indu, là. Puis il y en a, collègue, des dizaines, de
règlements, à la CNESST, ça fait que, tu sais, il y a un pouvoir...
• (16 h 10) •
M. Leduc : Justement,
c'est ça qui est inquiétant. Comment ils vont faire pour tous les traiter, tous
les adopter? Parce qu'on le sait, là, la Vérificatrice générale, elle a soumis
que c'est long, là, à la CNESST, le travail, là, du conseil d'administration,
c'est long, pour toutes sortes de raisons. On en a même parlé à l'ouverture
ici, là, quand on a parlé de la structure, mais là on en rajoute un.
M. Boulet : Bien, on a
réglé la gouvernance, là. Je ne reviendrai pas. Je ne suis pas d'accord avec
vous. La Vérificatrice générale, là, elle nous demandait de faire ce que nous
avons fait en matière de gouvernance.
Le Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre nous a dit à maintes reprises de faire une modernisation de la
loi, qui ne sera pas parfaite, elle sera certainement perfectible. Elle ne sera
pas dans l'intérêt total de tout le monde, mais nous devons avancer pour
réduire la fréquence puis la gravité des accidents de travail au Québec puis
moderniser notre loi, s'assurer de la mettre à jour, puis notamment pour la
prévention. Puis on va en parler plus tard, mais, tu sais, la prévention, ce
n'est pas normal que ça ne vise que 25 % des travailleurs, travailleuses,
ce n'est pas normal que ça ne vise que des secteurs où les emplois étaient à
prépondérance masculine. Là, vous me faites reparler de la légitimité de la
réforme, là, mais, bon, je n'ai plus d'autre commentaire, excusez-moi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, est-ce qu'il y a d'autres questions sur l'article 28?
M. Leduc : Mme la
Présidente, je n'ai pas terminé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve, allez-y.
M. Leduc : Tu sais, le
ministre a raison de <dire...
M. Boulet : ...
masculine.
Là, vous me faites reparler de la légitimité de la réforme, là, mais, bon, je
n'ai plus d'autre commentaire, excusez-moi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, est-ce qu'il y a d'autres questions sur l'article 28?
M. Leduc : Mme la
Présidente, je n'ai pas terminé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve, allez-y.
M. Leduc : Tu sais, le
ministre a raison de >dire qu'il faut se concentrer, il faut travailler,
mais ce n'est pas nous qui avons décidé de poser un immense projet de loi, ça
fait qu'à un moment donné c'est un choix qui a été fait. On n'est pas là pour
ralentir indûment la chose, mais on a des vraies questions puis des vraies préoccupations.
Puis, je veux dire, moi, quand j'ai plusieurs centrales qui m'écrivent :
Il faut absolument que ce ne soit pas le règlement qui traite de cette question-là,
mon Dieu! bien, je prends ça au sérieux, puis je creuse la question, puis je
pose des... puis je veux voir comment ça fonctionne puis pourquoi il prend ce
chemin-là.
Ça fait que, comme le ministre l'a dit
lui-même, ça va avoir un impact majeur sur les travailleurs et les travailleuses.
Prenons le temps de bien soulever toutes les pierres pour nous assurer qu'il n'y
a pas un coin rond qui a été tourné, ou qu'on n'a pas un petit papillon, ou
qu'on n'a pas oublié quelque chose.
Je ne veux pas m'étirer éternellement sur
le règlement, mais il y a quand même quelque chose de fondamental, c'est que
plus on met... c'est toute la crainte... Puis peut-être que le ministre
constate qu'à force d'avoir des trucs où on pellette un peu par en avant, on
dit : Bien, on réglera le contenu plus tard, bien évidemment que ça génère
des craintes. Si, d'aventure, on a un règlement qui est trop pointu, trop
restreignant, bien, ça va complètement limiter le pouvoir des tribunaux. Si le
règlement devient... puis c'est quasiment le même débat qu'on a eu sur le programme
maternité sans danger, si on va écrire des petites virgules qui vont très, très
loin, bien, on finit par rendre inopérant le tribunal puis éventuellement même
inopérant le médecin traitant. Ça fait qu'on ne le sait pas, là, ce qu'il y
aura dans le règlement, puis c'est toute la question centrale du débat.
Nous, on a des craintes. Moi, j'entends
celles des centrales, qui disent : Oh là là! Ce n'est pas une bonne
nouvelle, ce n'est pas une bonne idée, on ne fait pas trop confiance à la suite
des choses pour ce qu'il y aura dans ce règlement-là. Bien, je veux dire, je
vais le remettre en question, certainement. Ça n'a pas l'air de faire
l'unanimité, là, ce chemin-là. Alors, si on a le même objectif mais qu'il y a
du monde qui dit que ce n'est pas du tout le bon chemin pour y arriver, il
faudrait peut-être se reposer la question.
M. Boulet : Ah! vous
l'avez posée, puis ça ne fera jamais l'unanimité. Je n'ai pas d'autre
commentaire, Mme la Présidente.
M. Leduc : Dans ce
cas-là, Mme la Présidente, je vais déposer un amendement, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, je présume que vous demandez une suspension.
M. Leduc : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 14)
>
(Reprise à 16 h 28)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. Député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous avez déposé un
amendement, alors je vous laisse le lire et l'expliquer s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci. C'est
très simple :
Le paragraphe 1° de l'article 28 du
projet de loi est modifié par la suppression des mots «et par règlement».
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des…
M. Leduc : Bien, je
pourrais… Oui, bien, je peux continuer un peu sur la discussion qui était en
cours. M. le ministre, tantôt, faisait référence au fait que ça n'a pas
beaucoup été soulevé dans les mémoires ou dans les audiences. On est allé
retrouver un extrait du mémoire de Katherine Lippel, une professeure qu'on
parlait tantôt sur un autre sujet. Elle dit la chose suivante :
«Modifications à la LATMP. L'indépendance du Tribunal administratif du travail
devrait être préservée. Ceci implique qu'il faut éviter l'élargissement du
pouvoir réglementaire de la CNESST, en particulier ce qui concerne les
dispositions relatives aux maladies professionnelles, au professionnel de la
santé qui a charge du travailleur, à la réadaptation professionnelle et à
l'accès aux soins.» Elle fait donc référence à la réadaptation professionnelle
à l'article 28, que nous sommes précisément en train d'étudier.
On m'a aussi fait savoir que, si ça peut
aider M. le ministre à faire évoluer sa pensée, il est tout à fait possible de
faire… peut-être loger un appel d'un président de centrale syndicale pour lui
confirmer que je n'invente pas des positions. Ce sera à voir.
• (16 h 30) •
Puis on me dit aussi, tu sais : Il
existe des politiques internes, à la CNESST. Qu'est-ce qui fait en sorte que
ces politiques internes là ne pourraient pas venir encadrer un peu la chose,
sans être aussi restrictives et contraignantes qu'un fameux règlement comme on
en discute depuis déjà quelque temps et qu'on rediscutera certainement de
nouveau dans le <cadre du projet de loi…
>
16 h 30 (version révisée)
<17935
M. Leduc :
…il existe des politiques internes à la CNESST. Qu'est-ce qui fait en sorte que
ces politiques internes là ne pourraient pas venir encadrer un peu la chose,
sans être aussi restrictif et contraignant qu'un fameux règlement comme on en
discute depuis déjà quelque temps et qu'on rediscutera certainement de nouveau
dans le >cadre du projet de loi?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est tout? Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Sur le fond,
Mme la Présidente, je suis aussi un… puis je le disais à mes collègues tout à l'heure,
je suis un partisan de la limitation du pouvoir réglementaire. Il ne faut pas
que le législateur se départisse de ses fonctions au bénéfice de l'autorité qui
a un pouvoir en vertu de dispositions habilitantes. Puis je me souviens du
propos du professeur Lippel, que je partageais.
En même temps, vous allez voir, souvent,
ça réfère à un règlement, au pouvoir réglementaire de la CNESST. Je vous dis
que moi aussi, je ne suis pas toujours confortable avec ça, mais ça réfère toujours
au même règlement sur l'assistance médicale qu'on va voir plus tard, là. Je
vous ai donné les articles, là, qui concernent ce qui va déterminer les normes
applicables en matière d'assistance médicale, mais je veux aussi vous rassurer,
là, parce qu'à des places on va dire d'autres... on va référer à ce même
pouvoir réglementaire là.
Mais, tu sais, quand on parle de
réadaptation, il y a des articles, là, 152, 153, là, qui font l'objet, plus
tard on va le voir, de peu d'amendements. Puis tout est là-dedans. La loi est
tellement détaillée, là. On réfère, pour la réadaptation sociale, à des services
professionnels d'intervention psychosociale, à des moyens pour procurer au
travailleur un domicile et un véhicule adapté, le paiement de frais d'aide
personnel, le remboursement de frais de garde, coût d'entretien courant du
domicile.
Puis pour, mon Dieu! quel autre article,
167, on réfère, pour la réadaptation professionnelle, à du recyclage, service
d'évaluation des possibilités professionnelles, à des programmes de formation
professionnelle, des services de support en recherche d'emploi, l'adaptation d'un
poste de travail, le paiement de subventions au travailleur. En fait, je
pourrais... Je ne vous lirai pas tout, là, mais on rajoute, dans nos
amendements, un retour progressif au travail. Tout est là. Puis tout ce qu'on
dit à la fin, c'est d'autres mesures. On peut en rajouter, le cas échéant, mais
c'est ce qui est prévu par règlement puis c'est toujours le même règlement sur
l'assistance médicale. Puis ça, je sais qu'il y a certains syndicats qui
peuvent être un peu plus réservés à son égard, mais il y a une série d'articles
qui concernent son contenu. Puis, déjà, dans la <loi...
M. Boulet : ...mais
c'est ce qui est prévu par règlement puis c'est
toujours le même règlement sur l'assistance médicale. Puis ça, je sais qu'il y
a certains syndicats qui peuvent être un peu plus réservés à son égard, mais il
y a une série d'articles qui concernent son contenu. Puis déjà, dans la >loi,
on définit à peu près tout ce que ça comprend.
Ça fait que le règlement auquel on fait
référence ici, on va y revenir souvent dans les articles postérieurs, mais c'est
constamment en rapport avec le règlement sur l'assistance médicale. Ça fait que
c'est le commentaire que j'avais à faire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Moi, ce qu'on
me dit, Mme la Présidente, selon les praticiens sur le terrain, c'est que,
quand il y a un règlement de la commission, c'est rarement des bonnes nouvelles
pour les travailleurs, travailleuses. C'est souvent des éléments restrictifs
qui viennent compliquer les choses pour l'accès à des droits des travailleurs, travailleuses.
C'est pour ça qu'il y a une crainte. Parce qu'encore une fois, là, on ne dit
pas que ça va nécessairement mal se terminer, ce règlement-là, on n'est pas des
devins, mais il y a une crainte suffisamment grande, basée sur l'expérience, qu'un
nouveau règlement risque d'avoir la même trajectoire que les autres règlements
de la CNESST et donc, grosso modo, de compliquer les choses, de restreindre les
choses, d'être plus contraignant en matière d'accès. Est-ce que le ministre
fait la même analyse que moi?
M. Boulet : Je vais
demander une suspension quelques minutes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 35)
(Reprise à 16 h 52)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons les discussions. Nous avons reçu un amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
M. Boulet : Ce que je
proposerais, là, puis je vous le soumets, là, dans la... en respectant la
philosophie de nos échanges, puis je pense qu'on a une relation qui est particulièrement
harmonieuse, puis j'ai même partagé avec vous que je n'étais non plus... pas un
partisan, là, de l'élargissement du pouvoir réglementaire, est-ce que vous
seriez à l'aise que nous mentionnions... parce qu'à 152 et 166 toutes les
mesures sont détaillées, puis je trouve que la loi est extrêmement complète,
précise et détaillée en ce qui concerne la réadaptation, mais que, plutôt que
de dire «dans les cas et [...] conditions prévus à la présente section et par règlement»,
je vous soumette un amendement puis qu'on limite aux cas et conditions prévus à
la présente section? Puis ils pourraient, par règlement, aller au-delà, donc,
d'autres mesures de réadaptation, juste pour rassurer les travailleurs que ce
n'est pas pour limiter l'accès, mais que le règlement de la CNESST pourrait
permettre... Tu sais, comme on s'est adaptés pour le retour progressif dans
deux ans, trois ans, il pourrait y avoir d'autres types de mesures de
réadaptation.
Donc, limiter le pouvoir réglementaire à
d'autres mesures que ce qui est prévu dans les cas et conditions prévus à la
présente section, moi, je serais prêt à aller là pour ne pas <éliminer...
M. Boulet : ... deux
ans, trois ans, il pourrait y avoir d'autres types de mesures de réadaptation.
Donc, limiter le pouvoir réglementaire
à d'autres mesures que ce qui est prévu dans les «cas et conditions prévus à la
présente section», moi, je serais prêt à aller là pour ne pas >éliminer
totalement le pouvoir d'intervention, mais bien encadrer le pouvoir
réglementaire de la CNESST, et c'est le bout de chemin que je serais en mesure
de faire. Puis vraiment je trouve que c'est pratique, là, puis c'est rassurant
pour les travailleurs.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : En fait, je
pense que je ne comprends pas tout à fait ce que vous voulez faire, là, M. le
ministre. On reste une référence au règlement, mais?
M. Boulet : C'est simple,
simple, simple, là. Tu sais, on dit ici : «a droit, dans les cas et aux
conditions prévus à la présente section et par règlement, à la réadaptation».
Donc, on dirait : «dans les cas et aux conditions prévus à la présente
section, à la réadaptation», et il pourrait y avoir d'autres mesures de
réadaptation que celle prévue à la présente section, par règlement, dans les
cas et aux conditions prévus par règlement, mais en limitant le pouvoir
réglementaire à au-delà des mesures qui sont dans la loi. Ça fait qu'on aurait
tout. On a tout, déjà, dans la loi, jusqu'au retour progressif. Vous allez
voir, là, la liste à 152 puis 166. Si, dans deux ans, quatre ans, six ans, on a
besoin, en raison de l'évolution du marché du travail, d'intégrer une nouvelle
mesure de réadaptation qui va au-delà de ce qui est prévu dans la loi, là le
pouvoir réglementaire pourrait s'exercer. C'est l'amendement que je pourrais
vous soumettre.
M. Leduc : Juste une
question. D'un point de vue technique, comment on peut fonctionner? Est-ce
qu'il faut... Est-ce qu'on peut mettre sur table mon amendement, recevoir
celui...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Là, on a déjà un amendement. Alors, c'est soit qu'on dit que vous le retirez,
soit qu'on le suspend pour étudier l'amendement du ministre ou on le vote. Il y
a trois possibilités.
M. Leduc : Bien, moi, je
serais tout à fait disposé à le suspendre, de recevoir celui du ministre, qu'on
le regarde quelques instants puis qu'on... Parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K. Alors, est-ce qu'on a le consentement pour...
M. Boulet :
...intéressant pour la suite des choses, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Mais avant je veux... Oui, O.K., oui, député.
M. Derraji : Je peux
intervenir sur l'amendement?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, député de Nelligan, pardon.
M. Derraji : Non, mais, en
fait, c'est une très... Parce que cette discussion de fond va s'appliquer sur
plusieurs autres articles. Et je remercie le ministre par rapport à son
ouverture, parce que nous avons, l'ensemble des collègues, exprimé, et aussi le
ministre, la problématique des règlements. Surtout, oui, je l'accorde, on
réforme une loi, ça fait longtemps qu'elle n'a pas été réformée, mais il faut
l'encadrer davantage au début, et non pas laisser des zones d'ombre parce que
probablement on va éviter d'atteindre le résultat escompté.
Donc, si l'amendement proposé par le
ministre remplit l'ensemble de ce qu'on saisit, bien, ça va s'appliquer aussi
pour d'autres articles où on va limiter, on va laisser le pouvoir du législateur,
qui va primer sur la notion du règlement et éviter d'autres interprétations.
M. Boulet : Oui,
absolument.
M. Derraji : Donc, je
pense que...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, j'ai le consentement pour suspendre l'amendement déposé par le
député d'Hochelaga-Maisonneuve. Parfait.
Est-ce que, maintenant, le <nouvel...
M. Derraji : ...bien,
ça
va s'appliquer aussi pour d'autres articles où on va limiter, on va laisser le
pouvoir du législateur qui va primer sur la notion du règlement et éviter
d'autres interprétations.
M. Boulet : Oui,
absolument.
M. Derraji : Donc, je
pense que...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, j'ai le consentement pour suspendre l'amendement déposé par le
député d'Hochelaga-Maisonneuve. Parfait.
Est-ce que, maintenant, le >nouvel
amendement, M. le ministre, est prêt?
M. Boulet : Je vais être
contraint de vous demander encore une suspension, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
17 h (version révisée)
(Reprise à 17 h 11)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre vient de déposer un amendement. Alors, je vous invite à
le lire, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui. Donc,
article 28, ça réfère à l'article 146 de la LATMP. Remplacer le
paragraphe 1° de l'article 28 du projet de loi par le suivant :
1° Par l'ajout, au début, des alinéas
suivants :
«Le travailleur qui, en raison de la
lésion professionnelle dont il a été victime, subit une atteinte permanente à
son intégrité physique ou psychique a droit, dans les cas et aux conditions
prévus à la présente section, à la réadaptation.
«Le travailleur a également droit à
d'autres mesures de réadaptation dans les cas et [...] conditions que peut
prévoir un règlement.»
Donc, je pense que ça répond bien… ce n'est
pas… ça répond bien à nos attentes. On confirme le pouvoir de la <loi…
M. Boulet : ...le travailleur
a également droit à d'autres mesures de réadaptation dans les cas et conditions
que peut prévoir un règlement.»
Donc, je pense que ça répond bien… ce
n'est pas… ça répond bien à nos attentes. On confirme le pouvoir de la >loi.
Les mesures de réadaptation, on va le voir un peu plus loin, sont toutes,
toutes, toutes définies, là, il y a plusieurs paragraphes. Si, par exemple, il
y a d'autres mesures de réadaptation auxquelles pourrait bénéficier le
travailleur, dans le temps, donc, ça permet d'adapter ou à la réadaptation
d'évoluer, donc, en confirmant le pouvoir réglementaire de la commission.
Donc, je pense que ça, c'est un compromis
puis c'est une limitation considérable du pouvoir réglementaire de la CNESST, puis
ça évite d'enlever ou ça évite, par des conditions, de limiter.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Question de
compréhension, Mme la Présidente. Donc, les choses qui sont déjà prévues dans
la loi, qu'on va réviser plus tard, ne pourront pas faire l'objet d'un
règlement, de modifications ou de précisions par un règlement. Les sujets
seront comme verrouillés par la loi, en quelque sorte?
M. Boulet : On le dit
clairement : «Le travailleur a également droit à d'autres mesures de
réadaptation, dans les cas et aux conditions que peut prévoir un règlement.»
Effectivement, il est... vous allez voir, le programme de réadaptation sociale,
c'est prévu, interventions psychosociales, frais d'aide personnelle, frais de
garde d'enfants...
M. Derraji : ...
M. Boulet : Oui, tout à
fait, programmes de formation. Mais ce qui est important, cher collègue, c'est
que c'est la loi…. La loi est primaire puis le règlement n'est là que pour
compléter, le cas échéant. Voilà. Moi, comme juriste, je suis parfaitement à
l'aise avec ça. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je veux
vraiment être vraiment bien certain de comprendre. Donc, le règlement ne pourra
pas venir encadrer ou préciser des notions ou des angles d'un sujet déjà dans
la loi, ça serait un sujet complètement différent.
M. Boulet : ...là, non.
Je réponds à votre question. Pour les mesures qui sont énumérées, la loi, elle
est complète en soi. Donc, il ne pourrait pas y avoir un règlement sur les
mesures qui sont dans la loi, c'est d'autres mesures de réadaptation. Puis vous
allez voir, puis j'ai donné l'exemple, là, parce que c'est hyperdélimité, là :
programmes de formation, adaptation d'un poste de travail, frais pour explorer
un marché d'emploi. On a rajouté, tu sais, à des services de recherche
d'emploi, puis on a rajouté, simplement, «soutien», comme on a déjà discuté, «des
services de soutien en recherche <d'emploi, dans la...
M. Boulet : ...
c'est
hyperdélimité, là : programmes de formation, adaptation d'un poste de
travail, frais pour explorer un marché d'emploi. On a rajouté, tu sais, à des
services de recherche d'emploi, puis on a rajouté, simplement, «soutien», comme
on a déjà discuté, des services de soutien en recherche >d'emploi», dans
la loi. Puis on a rajouté, à 9° : «un retour progressif au travail», donc
c'est dans la loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Leduc : Et donc, pour
une mesure déjà prévue par la loi, on ne pourrait pas venir dire par règlement :
Voici de nouveaux critères?
M. Boulet : Bien, ma
réponse, c'est non. Moi, je lis le libellé de l'article, puis ça m'apparaît
assez clair. Le pouvoir réglementaire est là pour ajouter d'autres mesures de réadaptation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Député de Nelligan.
M. Derraji : Donc, l'interprétation
que la personne, qui va voir les mesures de réadaptation, que... Si, par oubli
ou par inattention, par l'évolution des mesures de réadaptation, ils ne sont
pas là, le règlement peut venir ajouter d'autres mesures de réadaptation. Donc,
ce n'est pas exclusif à ce qu'on va trouver dans la loi. Donc, la CNESST, à la
lumière de ce qu'il existe dans les articles qu'on va voir par la suite, peut,
par règlement, venir bonifier ce qui existe dans la loi et non pas exclure ce
qui existe dans la loi. Il n'a pas le droit, le règlement, d'exclure quelque
chose dans la loi, mais plutôt bonifier. Donc, l'interprétation que vous donnez
à la rédaction de cet amendement, c'est venir bonifier les mesures de réadaptation.
Est-ce que c'est...
M. Boulet : C'est très,
très bien exprimé. Je n'ai rien, rien à ajouter.
M. Derraji : Bien, je
voulais juste comprendre, ce n'est pas pour...
M. Boulet : Non, c'est très,
très clair, puis vous le dites de façon très précise.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, moi,
j'avais peut-être des interrogations sur la formulation, mais, comme le ministre
me connaît, j'aime ça le faire parler et qu'il envoie des signaux très clairs
sur l'intention du législateur. Et, si jamais c'est contesté, bien, on pourrait
aller fouiller dans les procès-verbaux du 17 mars 2021 et clarifier les
intentions du législateur. Donc, je pense que c'est un compromis intéressant, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Député de Bonaventure.
M. Roy
: Bien, écoutez,
je pense, ça revient un peu à la discussion qu'on a eue tout à l'heure, là, de
faire référence au document en question. Donc, je ne veux pas répéter ce que
les collègues ont dit, mais il faut vraiment que je comprenne l'ensemble de ce qu'il
y a là-dedans, pour ne pas se faire ramasser après, là.
O.K. «Dans les cas et aux conditions
prévus à la présente section.» je sais que moi, j'avais un amendement où on
voulait retirer tout ce bout-là, là. Puis c'était : «a droit à la réadaptation»,
point. Mais, <«dans les cas...
M. Roy
: ...
O.K.
«Dans les cas et aux conditions prévus à la présente section.» je sais que moi,
j'avais un
amendement où on voulait retirer tout ce bout-là, là. Puis
c'était : «a droit à la
réadaptation», point. Mais, >«dans
les cas et aux conditions prévues à la présente section», peut-être, <me...
>de me rappeler, là, les conditions prévues à la présente section, on
les voit où, là.
M. Boulet : Vous allez
toutes les voir dans ce qui suit. Puis j'ai parlé de 152 puis 166, parce que c'est
tout bien décrit, les mesures de réadaptation sont bien identifiées, on va le
voir plus tard. Mais votre question est pertinente, on va les identifier plus
tard puis on va en rajouter, en cas de besoin, mais il y en a qui ont été
rajoutées déjà. Et les conditions, bien, c'est prévu… tout dans la section, là,
aussi.
M. Roy
: Vous
comprenez que c'est un petit chèque en blanc qu'on vous donne, là, parce qu'on
ne les a pas vues, nous, encore, les conditions prévues à la présente section.
M. Boulet : Non, le
chèque n'est pas en blanc.
M. Roy
: Non, non,
non, mais on jase, là, vous comprenez? Tu sais, j'essaie de... O.K. Puis :
«Le travailleur a également droit à d'autres mesures de réadaptation, dans le
cas et aux conditions que peut prévoir un règlement.» Donc, c'est en dehors
des…
M. Boulet : ...au-delà
des mesures prévues. Exact.
M. Roy
: Puis, ça,
on ne les voit pas dans le libellé : «Le travailleur a également droit à
d'autres mesures de réadaptation, dans les cas et aux conditions [qui peuvent
être prévues par] un règlement.»
M. Boulet : Exact.
M. Roy
: Là, «que
peut prévoir» ou «qui peuvent être prévues»?
M. Boulet : Bien, c'est
parce que ce n'est pas une obligation, là.
M. Roy
: «Que peut
prévoir un règlement.»
M. Boulet : À des
mesures... «A également droit à d'autres mesures dans les cas [...] aux
conditions que peut prévoir un règlement», parce que...
M. Roy
: Le cas
échéant.
M. Boulet : Exact. Mais
«que peut prévoir un règlement», c'est complet en soi, là, parce qu'il n'y aura
pas nécessairement d'autres règlements, là, à moins qu'on attende un autre 40 ans,
mais je sais qu'il va y avoir d'autres ministres qui vont vouloir s'impliquer
dans...
M. Roy
: Ah! vous
pouvez être certain que ça n'arrêtera pas.
M. Boulet : Vous avez un
fardeau, hein?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'amendement? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (17 h 20) •
M. Leduc : Un dernier
truc, Mme la Présidente. Je voulais juste dire que, là, on le reçoit, on le
comprend. Moi, je suis suffisamment à l'aise pour voter pour aujourd'hui, mais
je me réservais quand même le droit… Parce que, tantôt, on évoquait, à micro
fermé, que, là, peut-être que ça serait ce modèle-là qu'on appliquerait pour
tous les autres endroits du projet de loi où est-ce qu'il y a des règlements.
Ça fait que je veux juste dire que je vais voter pour aujourd'hui, mais je me
réserve le droit de réétudier, de revoir... Tu sais, sur les maladies
professionnelles, est-ce que je suis déjà d'emblée convaincu que c'est ça qu'il
faut faire? Je ne le sais pas. Ça fait que je ne voulais pas qu'on interprète
mon vote pour, aujourd'hui, comme c'est beau, c'est fini, toute la question
réglementaire dans le reste du projet de loi. On ira au cas par cas.
M. Boulet : Je suis tout
à fait d'accord. Puis vous allez le revoir, le libellé. L'idée que j'ai eue, c'était
de m'inspirer d'un libellé qu'on avait dans d'autres dispositions, mais ce
n'est pas ma prétention de dire qu'on va être tous d'accord à chaque fois, là.
Ça sera à tenir compte de la réalité spécifique à chaque article. Je comprends
très bien ce que vous dites. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, il n'y a plus d'autre intervention? Nous allons donc procéder à
la mise aux <voix…
M. Boulet : …
dans
d'autres dispositions, mais ce n'est pas ma prétention de dire qu'on va être
tous d'accord à chaque fois, là. Ça sera à tenir compte de la réalité
spécifique à chaque article. Je comprends très bien ce que vous dites. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, il n'y a plus d'autre intervention? Nous allons donc procéder à
la mise aux >voix de l'amendement.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement proposé par le ministre est adopté. Nous avions
aussi un amendement suspendu du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Vous faites
quoi avec votre amendement? On l'avait suspendu. Est-ce que tout le monde est
d'accord pour qu'on le rouvre et qu'il…
M. Leduc : Non, non, on
peut le retirer, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous allez le retirer?
M. Leduc : Oui, merci
beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on a le consentement de tout le monde pour le retirer? Parfait.
Alors, il est retiré. Nous revenons à l'article 28. Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 28 tel qu'amendé?
Une voix
: …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, alors, député de… Oupelaïe! Député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme
la Présidente. Je suis à ma première rencontre sur ce beau projet de loi.
J'aimerais avoir quelques clarifications sur le deuxième paragraphe où… tel
qu'amendé, se lirait comme tel : «Pour assurer au travailleur l'exercice [...]
ce droit, la commission prépare et met en oeuvre, avec la collaboration du
travailleur et de l'employeur, si la participation de ce dernier est requise,
un plan individualisé de réadaptation…» J'aimerais avoir des clarifications et
des précisions sur quelque chose.
Dans un premier temps, évidemment, on
parle de «ce dernier», c'est-à-dire l'employeur. De quel critère est basée
cette discrétion, qui réside au sein de la commission, j'imagine, pour décider
que, oui, l'implication de l'employeur était importante? Est-ce qu'il y a un
processus par lequel l'employeur en question propose sa participation? Est-ce
que le travailleur a son intervention à faire?
Bon, je n'ai pas, tout de suite, un
exemple en tête, mais je peux imaginer plusieurs circonstances où l'employé en
question ou, pire, quelqu'un dans une situation vulnérable ne serait pas à
l'aise, même, d'avoir recours à ses droits et poursuivre son action, son
intervention devant la commission, ou, pour une raison ou une autre, peut-être
de bonne foi, ou autres, serait mal à l'aise, ou ses intérêts seraient
compromis, ou ça ne serait pas pertinent, de son point de vue, de se trouver
devant son employeur dans une <telle…
M. Birnbaum : …
intervention
devant la commission, ou, pour une raison ou une autre, peut-être de bonne foi,
ou autres, serait mal à l'aise, ou ses intérêts seraient compromis, ou ça ne
serait pas pertinent, de son point de vue, de se trouver devant son employeur
dans une >telle délibération. Alors, est-ce que je peux comprendre un
petit mieux comment ce mécanisme est sensé de fonctionner?
M. Boulet : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Donc, c'est… en fait, je pense que le fond de votre question,
c'est quand on dit : «...avec la collaboration du travailleur et de
l'employeur, si la participation de ce dernier est requise...» Bien, il y a beaucoup
d'exemples, là, comme les services d'aide personnelle. Je vous dirais : À
peu près tout ce qui est de nature personnelle aux travailleurs ne requiert pas
la participation de l'employeur, bon, frais de garde, aide personnelle, un
véhicule adapté, un domicile qui respecte la mobilité réduite du travailleur.
Plus fondamental, si on a à déterminer un emploi convenable, tu sais, si le
travailleur est… ne peut plus, en raison de son état physique ou psychique,
refaire son emploi ou un emploi équivalent chez son employeur, on va
l'accompagner pour réintégrer le marché de l'emploi, dans un emploi convenable,
c'est-à-dire qui respecte sa capacité résiduelle de travail. Et, dans ces
cas-là, c'est tout le temps les cas où la participation de l'employeur n'est
pas requise, là, puis, en pratique, ça ne génère pas d'irritant. Est-ce que ça
répond à votre question?
M. Birnbaum : Oui, merci.
Mais, Mme la Présidente, j'aimerais m'assurer que le travailleur est dûment
protégé et impliqué dans ce processus-là. Parce que le ministre m'énumère une
liste de choses où je peux m'imaginer, en toute objectivité, que, oui,
l'employeur n'a pas besoin d'être là. Par contre, l'autre côté de médaille, y en
a-t-il, des circonstances, où l'employeur aurait ses propres intérêts
financiers, personnels… un employé qu'il n'aime pas? On chercher à protéger,
bon, l'employeur aussi, mais le travailleur. Oui, et je sais que l'intention
de… c'est l'intention du ministre et, bon, du législateur. Est-ce qu'on…
Comment on est assurés, comme je dis, qu'il n'y a aucune difficulté du sens
dont je parle? Et, s'il y a la moindre discrétion là-dedans, comment est
protégé l'employé contre la comparution ou la convocation de l'employeur dans
les circonstances où ça peut atteindre, en quelque part, les droits et libertés
de l'employé?
M. Boulet : Oui. Il y a
un article, 358, de la loi sur les accidents de travail, maladies
professionnelles, qui prévoit que toutes les décisions de la commission peuvent
faire l'objet d'une <demande de…
M. Birnbaum : …
de
l'employeur dans les circonstances où ça peut atteindre, en quelque part, les
droits et libertés de l'employé?
M. Boulet : Oui. Il y
a un article, 358, de la loi sur les accidents de travail, maladies
professionnelles, qui prévoit que toutes les décisions de la commission peuvent
faire l'objet d'une >demande de révision, et donc ce n'est jamais final.
Et ultimement le travailleur peut aller au Tribunal administratif du travail,
il y a peu de cas, là, mais il peut contester, il peut exprimer un désaccord.
Et, bien sûr, en amont, bien, il collabore, puis sa collaboration est prévue,
ça doit se faire avec le travailleur, ça fait que… Mais il y a la possibilité
d'être en désaccord puis il y a la possibilité, même, de contester la décision
de la commission.
M. Birnbaum : Je veux
juste m'assurer que j'ai compris cette dernière précision. Il y a lieu à
contester les décisions, tout se consent, j'imagine, mais y a-t-il lieu à
contester la décision, bon, intérimaire, peut-être, mais la décision, dans ce
cas-là, de CNESST de convoquer l'employé? Y a-t-il un mécanisme? Comme je dis,
j'ai de la difficulté à vous proposer un exemple tout de suite, mais est-ce que
l'employé est dans une situation qu'il risque de trouver compromettante envers
ses propres droits d'avoir l'employeur… de convoquer? Y a-t-il un mécanisme
pour le protéger?
M. Boulet : Si je
comprends bien, bien, la décision qui concerne le travailleur en matière de
réadaptation, l'employeur en a aussi une copie. Puis les deux collaborent,
donc, à toutes les mesures de réadaptation, qui sont, je rappelle à mon
collègue, dans ce qu'on appelle un plan individualisé de réadaptation, donc qui
tient compte de sa réalité, qui lui est propre.
M. Birnbaum : Si je peux
juste poursuivre, parce que le… Bien, ça risque d'être plus qu'un détail. Je
comprends que l'élaboration du plan individualisé de réadaptation risque
d'impliquer l'employeur aussi. Et ce qui serait décidé, il y a un processus
d'appel, si l'employé n'est… le travailleur n'est pas content, mais là je parle
de la décision qui est décrite ici comme décision, pas discrétionnaire, mais,
en quelque part, est-ce que ça peut l'être? On parle de si ce dernier est
requis, mais là on n'élabore pas.
Moi, je parle d'une situation où un
travailleur dirait que : De ma lecture, la participation de ce dernier,
c'est-à-dire l'employeur, n'est pas requise, et même sa participation risque
d'atteindre mes droits, en quelque part. Est-ce qu'il a des recours?
• (17 h 30) •
M. Boulet : Ah mon Dieu!
Non, non, mais, dans la mesure où l'employeur a un intérêt, je ne pense pas, si
je vous comprends bien, qu'un salarié ou un travailleur puisse dire : Je
ne veux pas qu'il soit <impliqué. Je pense que, si ça concerne…
>
17 h 30 (version révisée)
<15371
M. Birnbaum :
…et même sa participation risque d'atteindre à mes droits, en
quelque
part.
Est-ce qu'il a des recours?
M. Boulet : Oh mon Dieu!
Non, mais, dans la mesure où l'employeur a un
intérêt, je ne pense pas,
si je vous comprends bien, qu'un salarié ou un travailleur puisse dire :
Je ne veux pas qu'il soit >impliqué. Je pense que, si ça concerne le
milieu de travail ou la réintégration dans son emploi, ou un emploi équivalent,
ou l'exercice du devoir d'accommodement de l'employeur, ou un retour progressif
au travail, ou… comme je disais tout à l'heure, je ne pense pas que… mais je
comprends ce que vous dites, mais je ne suis pas capable de m'imaginer un cas
où l'employeur a un intérêt puis le salarié, il dit : Je ne veux pas que
l'employeur s'implique là-dedans. En pratique, collègue, ça se fait de manière
très coopérative, là.
Puis est-ce qu'il y a des travailleurs qui
peuvent dire : Non, je ne veux pas que l'employeur… Non, je pense que,
dans les cas de soutien personnel, l'employeur, sa participation n'est pas
requise. Les cas, tout à l'heure, que je vous mentionnais, de retour dans un
emploi ailleurs, chez un autre employeur dans le marché de l'emploi, c'est
aussi des cas, mais, non, je pense que c'est participatif, là, puis ça se fait tout
le monde ensemble.
M. Birnbaum : Si je peux,
Mme la Présidente, j'apprécie les précisions… juste que, dans un premier temps,
ce n'est pas moi l'avocat, mais on rédige des lois pour protéger des gens
contre la mauvaise foi, alors je ne vais pas juste être satisfait par la réponse
qu'en général ça se fait en bonne et due forme. J'en conviens.
Ce n'est pas moi, comme je dis, l'avocat,
est-ce que… et je suis conscient du libellé, qu'il ne suggère pas que c'est un
pouvoir, ici, discrétionnaire. Et on parle, et j'accepte ça, en… je lis ça
comme il faut, que, si ce dernier est requis, qu'il a l'air d'un constat
déclaratif, bon, en quelque part objectif… Alors, j'accepte ça, et là, en bonne
foi, je demande aux avocats, bon, M. le ministre, entre autres, s'il n'y a
aucune nécessité d'élaborer sur les critères, les circonstances impliqués dans
ces conditions-là, que ce soit requis… Si c'est très clair et on n'a pas le
moindre souci que les droits du travailleur peuvent être atteints, comme je
dis, par la décision de la commission de…
M. Boulet : Faire
participer l'employeur.
M. Birnbaum : …faire
participer l'employeur, de juger que sa participation est requise, si on me dit
qu'il n'y a rien de discrétionnaire là-dedans, c'est en bonne et due forme et c'est
bien normal, et on est <confiants…
M. Boulet : …Faire
participer l'employeur.
M. Birnbaum : …faire
participer l'employeur, de juger que sa participation est requise, si on me dit
qu'il n'y a rien de discrétionnaire
là-dedans, c'est en bonne et due
forme et c'est bien normal, et on est >confiants que ça ne risque
aucunement d'atteindre les droits du travailleur, je crois que je serais
satisfait. Est-ce qu'on peut me donner ce constat-là?
M. Boulet : Moi, je vous
rassure à cet égard-là puis je réitère qu'ultimement, si une décision affecte
les droits du travailleur, il pourra en demander la révision à la direction de
la révision administrative. Mais, ceci dit avec respect, le nombre de cas où un
travailleur dirait : Mes droits sont affectés en raison de la
participation de l'employeur sont très, très limités, là, puis je ne suis pas
capable de m'imaginer un cas, là, mais je vous rassure, collègue.
M. Birnbaum : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien. Alors, y a-t-il d'autres interventions? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Alors, l'article 28,
toujours, biffe un mot, biffe le mot «physique» dans le deuxième paragraphe…
«un programme de réadaptation physique, sociale et professionnelle». On a parlé
tantôt de ces trois volets de réadaptation, mais là on le biffe.
Puis là, quand on va voir les
explications, c'est que, plus loin, en fait, à l'article 30, il y a trois
articles de la loi, les articles 148, 149 et 150, qui sont complètement
supprimés. Donc, tout le volet, là, réadaptation physique, ça disparaît. Et,
dans les explications de l'article 30, on nous invite à aller voir plus
loin, aux articles 51 et 57 du projet de loi, qui nous disent : Ce
n'est pas grave, parce que c'est de la concordance, et la notion de
réadaptation physique sera dorénavant incluse dans les services de santé et les
équipements adaptés prévus aux articles, blablabla. Ouf! Qu'est-ce qu'il se
passe, M. le ministre?
M. Boulet : Je vous l'ai
expliqué. Je vais le réexpliquer, là, je vais essayer de le faire simplement.
Dans l'état actuel, il y a… avant la conso, avant l'atteinte permanente, tu
n'as pas accès à la réadapt. Ça fait que tu as droit à des services
d'assistance médicale, puis si, par exemple, dans tes services d'assistance
médicale, je donne l'exemple classique, tu avais droit à des séances de
physiothérapie, quand tu devenais consolidé, mettons, avec atteinte permanente
et limitations fonctionnelles, ça te donnait ouverture à la réadaptation. Mais,
comme ce n'était pas la même affaire, il fallait mettre fin à la
physiothérapie, après ça, admettre le travailleur en réadaptation, confirmer
son droit à la réadaptation et, après ça, élaborer le plan <individualisé…
M. Boulet : …ça te
donnait ouverture à la réadaptation. Mais, comme ce n'était pas la
même
affaire, il fallait mettre fin à la physiothérapie, après ça, admettre le
travailleur
en réadaptation, confirmer son droit à la réadaptation et, après ça, élaborer
le plan >individualisé de réadaptation, puis là prévoir les services de
physiothérapie avec l'aide du conseiller en réadaptation.
Donc, un autre des bénéfices pratiques de
la réforme, c'est de permettre un continuum. Donc, il n'y aura plus assistance
médicale et réadaptation physique, tout ça est fusionné ensemble, moi, c'est ma
façon de bien l'illustrer, c'est fusionné puis ça va faire partie de la même…
du même continuum du début à la fin. Donc, avant et après consolidation, la
personne va pouvoir bénéficier des services, ce qu'on appelle des services de
santé, et tout ça va être intégré ensemble, et ça va faire partie d'articles — là,
je ne suis pas capable de dire les articles précis, là, mais c'est confirmé — et
il n'y a perte d'aucun droit pour les salariés en matière de réadaptation
physique.
C'est plus une question de concordance, en
tenant compte qu'avant il n'y avait pas de réadaptation avant l'atteinte
permanente… avant consolidation avec atteinte permanente. Là, il y en a, ça
fait qu'au lieu de dédoubler et de nuire au travailleur parce qu'il y avait une
rupture… quand je parle de continuum, c'est pour éviter qu'il y ait une rupture
des séances de physiothérapie à la fin de l'assistance médicale et reprise au
début de la réadaptation. Je ne sais pas si vous me suivez, là, mais c'étaient
deux blocs administratifs distincts qui étaient gérés à leur façon. Maintenant,
la réadaptation physique est intégrée dans l'assistance médicale, ce qu'on
appelle les services de santé. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Merci pour les explications. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Vous avez tout
compris, vous, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien, ce n'est pas si pire, ce n'est pas si pire. Ça, c'est…
M. Leduc : Je ne dis pas
que vous êtes un mauvais pédagogue, M. le ministre. C'est très complexe, on
peut le reconnaître.
M. Boulet : Ah! tout à
fait, tout à fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
J'aimerais juste apporter une précision, M. le ministre. Quand vous utilisez,
des fois, le terme ou le mot «conso», ça veut dire consolidation?
M. Boulet : Oui, désolé.
Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Des fois, vous le mettez en abrégé, alors…
M. Boulet : Oui. Le terme
est long. Mais je suis désolé, oui, consolidation.
M. Leduc : Parfait.
Qu'est-ce qui, dans 148, 149, 150, là, je parle, mettons, du langage, du texte,
là… est-ce qu'il y a des concepts, dans 148, 149, 150, qui sont textuellement
repris dans le nouveau 189? Parce que, quand on dit que c'est réintégré,
ça… Est-ce qu'il y a des… est-ce qu'on parle de concepts qu'on reprend, des
extraits de ces articles-là qu'on met plus loin?
M. Boulet : Je ne
comprends pas trop, là, mais 148, 149, c'est le but de la <réadaptation…
M. Leduc : ...c'est
réintégré, ça… Est-ce qu'il y a des… est-ce qu'on parle de concepts qu'on
reprend, des extraits de ces articles-là qu'on met plus loin?
M. Boulet : Je ne
comprends pas trop, là, mais 148, 149, c'est le but de la >réadaptation,
contenu du programme.
M. Leduc : Mais on
supprime trois articles, ici, là. En supprimant le mot «physique» dans l'article
qu'on est… en cours, là, 28, on vient rendre effectif ce qui s'en vient à 30,
qui est la suppression de trois articles, en fait, de la section Réadaptation
physique, mais on nous dit : C'est des choses qui sont partie prenante du
nouvel article 189, qui s'en vient aussi plus tard.
M. Boulet : Ils sont
repris... peut-être me donner les articles... mais ils sont repris plus tard,
puis je peux peut-être vous donner les articles précis, là.
M. Leduc : Ça m'aiderait
peut-être à comprendre, oui, Mme la Présidente.
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 40)
(Reprise à 17 h 41)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons reprendre. Nous pouvons reprendre. M. le ministre, à vous la
parole.
M. Boulet : En fait, collègue,
les libellés ne sont pas repris textuellement, mais ils sont intégrés dans
l'assistance médicale, puis c'est pour ça qu'on appelle ça services de santé ou
soins de santé. Mais moi, je vous dis, là, là-dessus, là, si vous êtes rassuré
par l'utilisation de nouveau du concept de réadaptation physique, moi, je n'ai
pas de problème, là. Tu sais, on a fusionné assistance médicale avec
réadaptation physique parce qu'il y a de la réadaptation avant et après la
consolidation, mais si, pour fins de précision, vous voulez qu'on reprenne le
terme «réadaptation physique», moi, je n'aurai aucun problème, pour rassurer
les salariés qui sont visés. Et ça, ça va être repris plus tard, puis je vous le
dis tout de suite, là, d'avance, moi, je serai réceptif à ça quand on étudiera
les articles qui reprennent le contenu de la réadaptation physique, ce que ça
implique.
M. Leduc : O.K. Est-ce
que ça veut dire qu'on pourra maintenir 148, 149, 150?
M. Boulet : Non, mais on
pourra le rajouter à l'article 51 — je pense que c'est
l'article 51.
M. Leduc : Ah! prendre
des éléments de <texte...
M. Boulet : …qui
reprennent le contenu de la réadaptation physique, ce que ça implique.
M. Leduc : O.K..
Est-ce que ça veut dire qu'on pourra maintenir 148, 149, 150?
M. Boulet : Non, mais
on pourra le rajouter à l'article 51, je pense que c'est
l'article 51.
M. Leduc : Ah! prendre
des éléments de >texte puis le remettre plus tard. O.K.
M. Boulet : Puis
reprendre, dire que c'est la réadaptation physique.
M. Leduc : Bien, dans tous les
cas, si je comprends bien, c'est qu'on peut… vous êtes… seriez ouvert que, là,
à 28, on retire le fait de biffer «physique».
M. Boulet : Non, non,
non. Ça serait plutôt — parce que ça a été fusionné avec santé,
assistance médicale, à l'article… je pense que c'est 51, où on réfère à
l'assistance médicale — qu'on reprenne le concept de réadaptation
physique là. Parce que c'est le seul réadaptation qui est affecté par ça, tu
sais, c'est l'assistance médicale. La physiothérapie est l'exemple classique, mais
on pourra référer, à 51, à réadaptation physique, pour fins de clarté.
M. Leduc : Puis pourquoi,
là, on pourrait le faire là-bas mais pas dans cet article-là, dans l'article en
cours, je veux dire?
M. Boulet : Bien, parce
qu'il n'y en a plus, de réadaptation physique, c'est fusionné, c'est intégré.
Quand on fusionne deux choses, on les intègre les unes dans l'autre, quand
deux compagnies fusionnent, il en ressort une entité, puis l'entité qui a
été conservée, c'est l'assistance médicale. Puis c'est plus logique que ce soit
comme ça, mais je serai ouvert, en temps opportun, à le reprendre, le concept.
M. Leduc : Me
laissez-vous deux, trois minutes pour réfléchir à ça, une légère suspension?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 43)
>
(Reprise à 17 h 51)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, c'est à vous la parole.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, pour faire suite à nos discussions, dans la mesure où le
mot «physique» est rayé de l'article 146, on va s'assurer, pour les
raisons que je mentionnais un peu plus tôt, pour rassurer les travailleurs… on
va réintégrer le <concept...
M. Boulet : ...dans la
mesure où le mot «physique» est rayé de l'article 146, on va s'assurer,
pour les raisons que je mentionnais un peu plus tôt, pour rassurer les
travailleurs… on va réintégrer le >concept à l'article 51 du projet
de loi n° 59 et on va référer spécifiquement à la réadaptation physique,
pour éviter que, s'il y a des décisions de jurisprudence qui réfèrent à ce
concept-là, que ces décisions-là soient perdues et pour rassurer aussi sur ce
que j'expliquais un peu plus tôt.
Parce qu'il n'y avait pas de réadaptation
avant la consolidation, il y avait plutôt de l'assistance médicale, et il y
avait une rupture de services. Parce que quelqu'un pouvait bénéficier de
services de physiothérapie sous le chapeau de l'assistance médicale, là. Il
était consolidé avec atteinte permanente et limitation fonctionnelle permanente,
et là il était... on confirmait son droit à la réadaptation, puis là on faisait
un plan individualisé de réadaptation avec un conseiller, et, comme il n'était
plus sous l'assistance médicale, bien, il y avait rupture des services de
physiothérapie puis il y avait reprise sous le chapeau de la réadaptation.
Donc, pour éviter ça, on a fusionné réadaptation
puis assistance médicale, et c'est pour ça que ça se retrouve dans un autre article
et que c'est biffé à 146, mais, comme j'expliquais au collègue, on va s'assurer
de reprendre le concept au moment opportun, quand on sera rendus à l'étude
détaillée de 51, puis je vais déposer un amendement à ce moment-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Moi, je suis
prêt à jouer dans ce film-là, je veux juste bien comprendre. Est-ce que ce que
le ministre se propose de faire avec son éventuel amendement puis, donc, avec
le reste des études d'articles qui sont en cours, est-ce que ça veut dire que
le droit... ce qu'on appelle le droit à l'assistance médicale ou le droit à la réadaptation
physique va être encore possible après la consolidation?
M. Boulet : Oui, oui. Ça
ne sera pas limité à avant. Si c'est requis puis c'est prévu dans son plan
individualisé de réadaptation, il n'y a pas d'empêchement à ce qu'il puisse en
bénéficier, même après la consolidation.
M. Leduc : Parce que c'était
une des craintes de faire disparaître, là, ces articles-là.
M. Boulet : Ah! mais là
je le dis, c'est... les mesures de réadaptation qui vont être prévues, non, ça
va être possible après la consolidation.
M. Leduc : Bien, coudon,
on va jouer dans ce film-là. On va attendre de voir l'amendement quand on sera
rendus là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres questions ou des interventions à l'article 28?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 28 tel qu'amendé.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
<Abstention…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention.
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du
groupe parlementaire formant le
gouvernement,
Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de
l'opposition officielle,
M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
>Abstention. Donc, l'article 28, tel qu'amendé, a été adopté. Nous
poursuivons, M. le ministre, avec l'article 31.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
31. L'article 152 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «peut comprendre notamment» par «comprend»;
2° par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
«6° d'autres mesures de réadaptation, dans
les cas et aux conditions prévus par règlement.»
L'article 152, tel que modifié, se
lirait comme suit :
«Un programme de
réadaptation sociale comprend :
«1° des services
professionnels d'intervention psychosociale;
«2° la mise en oeuvre de
moyens pour procurer au travailleur un domicile et un véhicule adaptés à sa
capacité résiduelle;
«3° le paiement de frais
d'aide personnelle à domicile;
«4° le remboursement de
frais de garde d'enfants;
«5° le remboursement du coût
des travaux d'entretien courant du domicile;
«6° — c'est
le libellé qui m'avait inspiré tout à l'heure — d'autres mesures de
réadaptation, dans les cas et aux conditions prévus par règlement.»
Explication. Bien, ça vise à délimiter le
programme de réadaptation sociale, puis il est proposé de modifier 152 pour
permettre, bon, de prévoir des mesures supplémentaires, vraiment
supplémentaires, de réadaptation sociale.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Voilà, essentiellement,
c'est mes explications.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan.
M. Derraji : On est bien
dans l'article 152, c'est ça?
Une voix
: Oui.
M. Derraji : Désolé,
encore une fois, je vous pose la question. Là, on fait une énumération de six
éléments. Et les six éléments sont introduits par «comprend». Pourquoi on peut
dire : «peut comprendre notamment» ou «peut comprendre»? Parce que «comprend»,
ça veut dire que tout le plan de réadaptation sociale, c'est les six points, or
que, dans certains cas, on peut avoir, 1°, 2°, 3°, 6°, donc, il «peut comprendre».
Quand je lis «un programme de réadaptation sociale comprend», je pense que les
éléments prévus ne seront pas systématiquement applicables à toutes les
situations, ou bien je me trompe dans la lecture.
M. Boulet : Non, mais je
comprends très bien, mais ça revient au débat, collègue, qu'on a eu, tu sais. Avant,
c'était marqué «peut comprendre notamment», donc, ce n'était pas limitatif puis
ça laissait place à un pouvoir discrétionnaire qui pouvait aller au-delà de ça,
alors que, là, on dit clairement que <ça…
M. Boulet : …
Avant,
c'était marqué «peut comprendre notamment», donc, ce n'était pas limitatif puis
ça laissait place à un pouvoir
discrétionnaire qui pouvait aller au-delà
de ça, alors que, là, on dit clairement que >ça comprend. Puis c'est ça,
la réadaptation sociale, puis, s'il y en a d'autres, mesures, bien, il y aura
le règlement pour d'autres mesures additionnelles, comme on a fait le débat un
peu plus tôt, en tenant compte de l'évolution du marché du travail. Mais ça
vient limiter parce que «peut comprendre notamment», collègue, ça veut dire :
Il y a ça, ça, ça, mais ce n'est pas limitatif, ça peut comprendre bien
d'autres affaires puis ça laisse la patinoire ouverte pour tout le monde.
Ça fait que je pense que c'est bien
encadré comme ça. Puis ça délimite, je pense que ça respecte aussi la
philosophie de nos discussions de délimiter le champ d'action de la CNESST.
M. Derraji : Bien…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, vous pouvez continuer.
M. Derraji : Je comprends
la façon avec laquelle le ministre répond sur l'interprétation de cet article,
mais la question demeure la même. Les éléments prévus, les six énumérés, ne
seront pas systématiquement applicables à toute situation. On les voit, il y a
six éléments, et les six éléments, probablement, sera, pour un travailleur,
d'avoir des services professionnels d'intervention psychosociale et probablement
paiement de frais d'aide personnelle à domicile. Quand je dis «comprend», ça
veut dire : J'ai tout le package, j'ai tous les six, or que ce n'est pas
le cas.
Dans un monde idéal, peut-être, mais un travailleur
va avoir besoin de la mise en oeuvre de moyens pour procurer au travailleur un
domicile et un véhicule adaptés à sa capacité résiduelle, mais ce n'est pas
tous les gens qui vont solliciter ce programme de réadaptation sociale. Donc,
c'est pour cela que je dis : Probablement, c'est plus facile de mettre «un
programme de réadaptation sociale peut comprendre notamment les éléments
énumérés», ou un des éléments, ou l'ensemble des éléments. Quand je lis «comprend»,
ça veut dire que c'est les six, les six éléments qui sont dans le programme de réadaptation
sociale.
M. Boulet : Bien, je
comprends, mais, en même temps, ce n'est pas le cas, «comprend»… Tu sais, il y
a un plan individualisé de réadaptation qui prévoit les mesures de réadaptation
applicables au cas particulier du travailleur, et ça peut être seulement l'aide
personnelle, ça peut seulement être la garde d'enfants, seulement des services
de professionnels d'intervention psychosociale. Le mot «comprend» ne veut pas
dire que ça comprend nécessairement toutes et chacune des mesures, mais ça
comprend et ça limite à ça, alors que le «notamment» pouvait laisser ouverture
à d'autres mesures, 8°, 9° et 10°, qui ne sont pas dans la loi.
• (18 heures) •
M. Derraji : Mais je n'ai
pas dit «notamment», je n'ai pas dit… La <différence entre «peut
comprendre un de ces éléments», on précise que c'est un ou deux…
>
18 h (version révisée)
<17899
M. Boulet :
…des mesures, mais ça comprend et ça limite à ça, alors que le «notamment»
pouvait laisser ouverture à d'autres mesures, 8
°, 9
° et 10
°,
qui ne sont pas dans la loi.
M. Derraji : Mais je
n'ai pas dit «notamment», je n'ai pas dit. La >différence entre «peut
comprendre» un de ces éléments, on précise que c'est un, ou deux, ou trois. Je
ne parle pas de sept ou huit. Parce que, vous avez raison, quand je dis le
«notamment», ça veut dire que je laisse la porte ouverte à d'autres éléments.
Ce que j'essaie de préciser, et je peux
vous proposer un amendement, «peut comprendre un des six éléments», parce que
vous énumérez les six éléments. Quand je dis «comprend», c'est comme j'ai
un package, genre, j'ai un buffet, même si ce n'est pas le cas, là, j'ai les
six mesures et je vais magasiner les six mesures. C'est quoi, votre…
M. Boulet : Mais,
là-dessus, collègue, là, je suis d'accord.
M. Derraji : O.K. Bien…
M. Boulet : Si vous
voulez qu'on écrive «peut comprendre», moi, je n'ai aucun problème. On le
changera, de…
M. Derraji : Bien... Et
je peux même, si vous le jugez pertinent… les six énumérés, donc on le précise davantage,
si ça fait votre affaire. Mais c'est juste, moi, le «comprend» qui…
M. Boulet : La seule
affaire, c'est qu'on me dit qu'il y a une convention de rédaction. Ceci dit,
les conventions de rédaction, on dit «comprend», mais, à la limite, si c'est
écrit «peut comprendre»… Mais je le dis…
M. Derraji : Vous me
connaissez, je n'aime pas m'obstiner sur les mots, je parle du principe.
M. Boulet : Mais vous
avez raison sur le fond.
M. Derraji : J'ai un panier
qui comprend ça, comprend… c'est ça, panier de réadaptation sociale.
M. Boulet : Vous avez
raison.
M. Derraji : J'ai les
six. Je ne dis pas «notamment», parce que «notamment», vous avez raison,
j'ouvre la porte à autre chose.
M. Boulet : Je vous
comprends bien.
M. Derraji : Ce que je
vous propose : «peut comprendre les six». Si le législateur pense que la
convention de rédaction… Je ne suis pas un expert dans la convention de
rédaction. «Peut comprendre les six éléments énumérés»…
M. Boulet : Il y a
peut-être une autre façon de se rassurer sans amender. On dit : «d'autres
mesures de réadaptation», donc ce n'est pas nécessairement tout le package
global. Puis c'est sûr que, dans l'application, on ne donnera pas des frais de
garde d'enfant à quelqu'un qui n'a pas d'enfant. Mais, en tout cas, je peux
vous rassurer, là, que ce n'est pas nécessairement la globalité.
Mais je comprends ce que vous me dites.
Est-ce que ça pourrait… Est-ce qu'un travailleur pourrait dire : Bon, moi,
on dit : «Ça comprend», donc je vais y aller avec 1°, 2°, 3°, 4°, 5°,
donnez-moi ça?
M. Derraji : Bien, en
fait, je vous comprends, mais mettez-vous à la place de quelqu'un qui va
interpréter la loi. Il n'est pas avec nous.
M. Boulet : Mais ce n'est
pas une interprétation qui tient la route, là, devant un tribunal.
M. Derraji : Bien, exact.
Mais, si on peut dire : Bien, écoute, «ce panier»... bien, je n'aime pas
le mot «panier» parce que ce n'est pas un panier, «programme de réadaptation
sociale peut comprendre les éléments», moi, je pense qu'on… Ça a été déjà dans
la loi avant. Je comprends le «notamment», ça laisse une place à
l'interprétation, mais je pense <que…
M. Derraji : …mais,
si
on peut dire : Bien, écoute, «ce panier»... bien, je n'aime pas le mot
«panier» parce que ce n'est pas un panier, «programme de réadaptation sociale
peut comprendre les éléments», moi, je pense qu'on… Ça a été déjà dans la loi
avant. Je comprends le «notamment», ça laisse une place à l'interprétation,
mais je pense >que c'est plus logique, à mon avis, le mot «peut
comprendre» que «comprend». Vous avez votre convention de rédaction, mais ça
laisse plus place à l'interprétation qu'autre chose.
Une
voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons… Oui, merci. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 04)
(Reprise à 18 h 05)
M. Boulet : Mme la
Présidente, c'est important, ce qui a été soulevé par le collègue de Nelligan,
parce que, moi, ça m'a permis de faire une nuance que je ne faisais pas dans ma
tête. On ne pourrait pas mettre «peut comprendre» parce que le programme de
réadaptation, il réfère au package de ce que la CNESST offre, alors que le plan
individualisé de réadaptation, lui, il est spécifique à chacune de ces
mesures-là.
Donc, le programme de réadaptation sociale
de la loi comprend tous ces services-là, puis le plan individualisé qui tient
compte de la réalité et l'état de santé d'un travailleur, lui, le plan, bien,
il tient compte des mesures dont il a véritablement besoin, que ce soit ici, au
plan social, c'est en fonction de ses particularités et ses besoins. Ça fait qu'il
<faudrait…
M. Boulet : ...qui tient
compte de la réalité et l'état de santé d'un travailleur, lui, le plan, bien,
il tient compte des mesures dont il a véritablement besoin, que ce soit ici, au
plan social, c'est en fonction de ses particularités et ses besoins. Ça fait qu'il
>faudrait... c'est pour cette... Puis moi, je découvre l'importance de
cette nuance-là suite à votre intervention. Ça fait que je souhaite qu'on
maintienne ce qui est proposé. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Député de Nelligan.
M. Boulet : C'est l'offre
de service, dans le fond.
M. Derraji : Oui, oui,
mais... Merci de préciser que c'est l'offre de service, mais c'est quoi, le
problème qu'on avait avec «peut comprendre notamment» d'avant et le «comprend»
maintenant?
M. Boulet : Ah! ça, c'est
une bonne question.
M. Derraji : Ah! oui,
oui. Parce que, là, j'aimerais bien que vous allez avoir des arguments solides
pour dire pourquoi on a enlevé le «notamment».
M. Boulet : Oui, mais on
a l'ajout de «autres» à la fin, d'autres mesures, mais, à la limite, là, «peut
comprendre»... Avant, on disait «peut comprendre notamment». Vous, vous dites :
On devrait enlever seulement «notamment».
M. Derraji : Oui, mais
parce que votre deuxième explication m'a ramené beaucoup d'autres points
d'interrogation dans ma tête. Parce que, si on dit que c'est l'offre globale, c'est
l'offre de services, bien, si c'est l'offre de services, je pense que c'est
mieux de rester avec «peut comprendre», à mon avis.
M. Boulet : La seule
réserve que j'ai, là, c'est le risque qu'un travailleur puisse penser que «peut
comprendre», ce n'est pas nécessairement tout qui peut être éventuellement
intégré dans son plan individualisé de réadaptation. On atteint la même fin. C'est
une affaire de sémantique. Puis je pense qu'en incluant «d'autres mesures», je
pense que ça conforte le travailleur qui bénéficie d'une offre de services.
Puis j'ai beaucoup de respect, là, parce
que votre proposition me fait vraiment réfléchir. Puis ce n'est pas un gros
article, là, mais, quand même, dans la sémantique, si tu dis : Mon offre
de services, ça comprend a, b, c, d, e, ce n'est pas : Mon offre de
service «peut comprendre», parce qu'il n'y a pas de discrétion. La loi nous
dit... puis comme parlementaires, on dit : <Non...
M. Boulet : ...ce
n'est
pas un gros article, là, mais, quand même, dans la sémantique, si tu dis :
Mon offre de services, ça comprend a, b, c, d, e, ce n'est pas : Mon offre
de service «peut comprendre», parce qu'il n'y a pas de discrétion. La loi nous
dit... puis comme parlementaires, on dit : >Non, c'est dans le
panier de services, c'est dans l'offre de services. Ça fait que c'est, selon
moi, préférable de maintenir ça.
M. Derraji : Oui. Je veux
juste vous expliquer un peu la logique derrière cela, et vous allez me
comprendre, j'en suis sûr et certain. Quand je lis l'article, les éléments
prévus, et vous êtes d'accord aussi, qu'ils ne seront pas systématiquement
applicables à toutes les situations, ça va être très rare, c'est quelques cas,
et c'est là où, moi, l'offre de services, au lieu de dire que ton offre de
services de réadaptation comprend ça, c'est là où, moi, le «peut comprendre»,
en tant que travailleur ou même en tant qu'employeur, c'est encore... Quand
vous avez dit «l'offre de services», et c'est rare que j'essaie de m'obstiner
sur des mots, là, vous me connaissez très bien, mais l'élément central, c'est
que les éléments que j'ai devant moi ne seront pas systématiquement applicables
à toutes les situations, quelques cas où on va avoir 1°, 2°, 3°, quelques cas 3°,
4°, 5°, 6°, probablement un cas ou quelques cas de 1° à 6°. Et c'est de là où
moi, je vous propose le... ajouter «peut comprendre», et non pas «comprendre»,
parce que ce n'est pas une offre de services où c'est tout ça que le
travailleur met... parce que c'est aussi... l'employeur est intéressé, les
employeurs sont intéressés par l'offre de... le programme de réadaptation
sociale.
• (18 h 10) •
Donc, c'est ça, l'idée que... c'est pour
cela, je vous ai dit : Je ne pense pas qu'avant... probablement, le
«notamment», on peut avoir une discussion, mais je ne pense pas que les
personnes qui ont rédigé la première version, ils ont mis «peut comprendre
notamment» en ajoutant les cinq. Ils se sont trompés. Cette loi a été utilisée
depuis plusieurs années. Je comprends qu'on la bonifie aujourd'hui, mais, pour
moi, pour ne pas laisser d'autres interprétations, le «peut comprendre» me
paraît plus logique justement pour éviter l'effet systémique... systématique
plutôt, pas systémique, l'effet systématique de l'utilisation de l'offre de
services.
M. Boulet : Pour moi, ça
a peu d'impact, là, mais peut-être entendre les commentaires des autres collègues,
puis on essaiera de...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Sur la
question réglementaire, parce qu'on introduit, dans le fond, une référence
encore à un règlement, là, au sixième paragraphe : «D'autres mesures de
réadaptation, dans les cas et aux conditions prévus par règlement.» D'abord,
juste pour comprendre, c'est-tu le même règlement qu'on a modifié tantôt?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Ça, c'est un
autre?
M. Boulet : C'est ce que
je vous ai dit tout à l'heure, collègue. Pour l'autre cas, tout à l'heure, je
me suis inspiré de libellés qu'on avait utilisés, notamment ici, pour limiter
le pouvoir réglementaire de la CNESST et pour <s'assurer...
M. Leduc : …le même
règlement qu'on a modifié tantôt?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Ça, c'est
un autre?
M. Boulet : C'est ce
que je vous ai dit tout à l'heure, collègue. Pour l'autre cas, tout à l'heure,
je me suis inspiré de libellés qu'on avait utilisés, notamment ici, pour
limiter le pouvoir réglementaire de la CNESST et pour >s'assurer de la
plénitude de l'exercice des pouvoirs des parlementaires. Donc, c'est dans la
loi. Puis, s'il y a autre chose, en tenant compte de l'évolution du marché de
l'emploi, c'est pour… la raison pour laquelle c'est exactement le même libellé,
ça assure une cohérence, puis ça assure de délimiter le champ d'action de la
CNESST, et de confirmer que c'est dans la loi que se retrouvent… Ici, on parle
des mesures de réadaptation.
M. Leduc : Donc, en
dehors des cinq items qui sont là, tout ce qui sort de ça pourra être
prévu par le règlement. Mais là on revient…
M. Boulet : Oui, puis on
a vu, avec les années d'application de la loi, que c'était ça, pour la
réadaptation sociale. Vous allez voir que, pour la réadaptation
professionnelle, ce qui s'est développé beaucoup dans le marché de l'emploi,
c'est le concept de retour progressif. Ça n'existait pas il y a un certain
nombre d'années, je n'oserais pas dire depuis combien d'années, mais c'est
depuis, notamment, la reconnaissance du devoir d'accommodement découlant de la
Charte des droits et libertés de la personne puis de différentes lois en
matière du travail. Ce concept-là, il s'est développé, puis maintenant on l'a
intégré. Ça fait que c'est simplement ça. Mais la loi est complète en soi.
M. Leduc : Mais, en ce
qui a trait au caractère limitatif qu'on pourrait venir mettre avec une
référence au règlement, il y a quand même des vrais enjeux. Parce que ce qu'on
m'indique, puis avec raison, c'est qu'on vient, encore une fois, limiter le
pouvoir d'intervention du TAT, du tribunal. Puis on me donne des exemples. Par
exemple, des acquisitions ou des adaptations d'équipement de loisir, que le
tribunal accorde assez fréquemment, même la CNESST, semble-t-il, en tout cas,
le tribunal, lui, l'accorde, mais ce n'est pas prévu, puis il l'accorde à cause
du «notamment», parce que la porte ouvre, ici, «notamment», à d'autres... pour d'autres
choses qui ne sont pas nécessairement nominalement précisées.
Et, quand, tantôt, je faisais référence à
Katherine Lippel et à sa demande de restreindre les pouvoirs réglementaires de
la CNESST, elle faisait référence précisément à cet article-là aussi.
Est-ce que, par exemple, dans les
politiques de la commission sur les normes, l'équité salariale, santé et
sécurité au travail, il n'y a pas déjà des choses qui peuvent venir un peu
préciser? Parce qu'il y a, dans le fond, deux chemins qu'on peut prendre.
On peut prendre le chemin des politiques, puis ça, il y en a des dizaines et
des dizaines sur le site de la CNESST. Je suis allé voir, tantôt, sur la
réadaptation, 15 politiques, 15 politiques qu'on peut télécharger, je
ne sais pas ça fait combien de pages, mais il doit y en avoir quand même
beaucoup. Et là on vient de parler de plein de sortes de… toutes sortes de
sujets, d'adaptation de domicile, véhicule, poste de travail et recyclage, bon,
vous en avez nommé quelques-unes tantôt vous-même. Mais le fait que ça soit une
politique vient un peu orienter la manière dont la CNESST traite ces
dossiers-là, puis ça, c'est correct, mais permet à une décision d'être
contestée et d'être interprétée <différemment…
M. Leduc : ...domicile,
véhicule, poste de travail et recyclage, bon, vous en avez nommé quelques-unes
tantôt vous-même. Mais le fait que ça soit une politique vient un peu orienter
la manière dont la CNESST traite ces dossiers-là, puis ça, c'est correct, mais
permet à une décision d'être contestée et d'être interprétée >différemment
par un tribunal.
Tandis que, si on vient verrouiller ça par
un règlement, le tribunal a les mains attachées, il ne pourra pas sortir de ce
qui est écrit nominalement dans le règlement. Et c'est, encore une fois, cette
idée-là de refermer des portes qui nous inquiète, parce que, concrètement, ça
risque de faire en sorte qu'il y a des salariés qui avaient accès à, par
exemple, comme je le disais tantôt, des équipements de loisirs adaptés ou autres
choses, qu'ils n'y auront plus accès à cause de cette façon-là de procéder.
M. Boulet : Donc, ce que
vous me dites, c'est que... si vous me permettez, Mme la Présidente, c'est qu'il
y a des décisions de jurisprudence qui conféraient des mesures de réadaptation
sociales qui n'étaient pas prévues dans la loi en utilisant le concept de «notamment».
Est-ce que c'est ce que vous me dites?
M. Leduc : C'est ma
compréhension, oui.
M. Boulet : O.K. Il
faudrait que je me renseigne. Je ne connais pas ces décisions de jurisprudence
là. Je ne sais pas qui vous alimente, là, mais...
M. Leduc : La main
invisible du marché, M. le ministre.
M. Boulet : Saluons nos
partenaires de l'UTTAM. Non, mais je comprends, mais peut-être. Puis je ne
connais pas l'état de cette jurisprudence-là, donc, qui confère à des
travailleurs des mesures de réadaptation sociale, ici, en se basant sur le
«notamment». C'est ce qu'on vous dit, c'est ce que vous êtes en train de lire.
M. Leduc : C'est la
question, donc, du «notamment», parce que, visiblement, on veut fermer
certaines portes. Exactement lesquelles? Là, visiblement, on a peut-être un peu
de trucs à creuser pour bien comprendre lesquelles on ferme, mais semble-t-il
que ça peut fermer des portes. De ce que je comprends, c'est que ce n'étaient
pas nécessairement des portes qui étaient désirées d'être fermées de votre
part.
M. Boulet :
Malheureusement, pas à ma connaissance. Je pense que c'est assez clair. C'est
une offre de services qui est là depuis des années, qui est appliquée, qui est
respectueuse des besoins en matière de réadaptation sociale des travailleurs. Puis,
quand on dit «frais d'aide personnelle à domicile», selon moi, c'est un concept
qui est assez englobant. Puis, quand on parle de moyens pour procurer au
travailleur un domicile adapté, c'est un concept assez large et assez englobant.
Tu n'as pas besoin du «notamment». Le véhicule adapté à sa capacité résiduelle,
encore une fois, on ne dira pas : C'est la poignée de porte, ou on ne dira
pas : C'est le moyen pour une personne à mobilité réduite pour monter les
escaliers. C'est là qu'on ne peut pas aller dans l'infini détail. Puis j'ai... Encore
une fois, peut-être, mais je ne connais pas cette jurisprudence-là qui dirait :
On n'a pas... ce n'est pas compris dans 1°, 2°, 3°, 4°, <mettons...
M. Boulet : ...pour
une
personne à mobilité réduite pour monter les escaliers. C'est là qu'on ne peut
pas aller dans l'infini détail. Puis j'ai... Encore une fois, peut-être, mais
je ne connais cette jurisprudence-là qui dirait : On n'a pas... ce n'est
pas compris dans 1°, 2°, 3°, 4°, >mettons, 1°, 2°, 3°, 4°, 5°, mais,
grâce au «notamment»...
Tu sais, l'autre affaire, le coût des
travaux d'entretien courant du domicile, on ne parle pas du gazon, on ne parle pas
du déneigement, on ne parle pas de la toiture ou peu importe, là. L'entretien...
les travaux d'entretien courant du domicile, ça peut référer à beaucoup de
choses.
Mais bon, encore une fois, je ne le sais
pas. Puis des décisions de jurisprudence, il y en a de toutes les dimensions,
là.
M. Leduc : Oui. Est-ce
qu'on ne peut pas s'imaginer de faire confiance, en fait, au tribunal pour
recevoir, apprécier, et déterminer, discriminer si ce qu'on lui propose à
travers le «notamment» a du sens ou pas? Parce que, dans le fond, ce qu'on
vient faire en l'abrogeant puis en rajoutant le règlement, est-ce qu'on vient
lui empêcher, le tribunal, de faire ce travail-là?
M. Boulet : Non, parce
que ça vient dire c'est quoi, l'offre de services, c'est quoi qu'on peut
proposer aux travailleurs. Tu sais, si tu fais affaire avec un bureau de
comptable, il va te proposer une offre de services juricomptabilité, vérification,
tenue de livres, consultation en santé et sécurité du travail, mais ça ne veut
pas dire que tu prends tout, mais c'est son offre de services, c'est comme ça
qu'il faut le voir.
Puis, oui, «peut comprendre» ou
«comprend», pour moi, ça a la même signification. Mais ce qu'il faut bien
comprendre, c'est que ça réfère à un programme de réadaptation sociale. Le plan
individualisé de réadaptation, lui, il est spécifique aux travailleurs. Ça fait
qu'encore une fois... Puis je ne peux pas revoir tout l'état de la
jurisprudence, mais, sur ce que vous me dites, moi, je me fie à vous, là, mais
ça ne m'apparaît pas nécessaire.
• (18 h 20) •
M. Leduc : Écoutez, j'en
ai une sous les yeux qui dit la chose suivante, là, je ne l'ai pas lue au
complet, bien sûr, mais « l'article 158 de la loi prévoit ce que peut
comprendre un programme de réadaptation sociale, mais cette liste n'est pas
exhaustive». Puis, après ça, il y a toutes sortes de choses.
Est-ce qu'on pourrait s'entendre peut-être
de suspendre l'étude de l'article pour faire juste un rapide tour de la
question jurisprudentielle du «notamment»... je comprends que ce n'était pas
votre intention de retirer les possibilités de se faire payer ou rembourser
certains équipements ou autres... le temps qu'on fasse, bien sûr, le tour de la
question puis qu'on s'assure que ce n'était pas votre intention? Parce que, là,
ce qu'on me souligne, c'est qu'il y a peut-être des conséquences moins
agréables.
M. Boulet : Je ne veux
simplement pas que ça devienne une habitude. Parce que c'est sûr que, quand on
réforme un régime, on tient compte de l'état de la jurisprudence, puis parfois
on corrige le tir, parfois on entérine l'état de la jurisprudence pour éviter
les débats, la judiciarisation, parfois on prend une orientation. Je ne
voudrais pas qu'on se mette constamment à suspendre <pour...
M. Boulet : ...on
tient
compte de l'état de la jurisprudence, puis parfois on corrige le tir, parfois
on entérine l'état de la jurisprudence pour éviter les débats, la
judiciarisation, parfois on prend une orientation. Je ne voudrais pas qu'on se
mette constamment à suspendre >pour vérifier l'état de la jurisprudence,
parce qu'il y a des décisions qui sont prises, quand on élabore un projet de
loi, il y a des consultations particulières qu'on a entendues, il y a des amendements,
mais... on en aurait pour... on en aurait pour des mois à vérifier l'état de la
jurisprudence. Puis, sur la notion de partage de coûts, sur la notion de
handicap, sur tous les concepts, on pourrait faire des suspensions puis
vérifier l'état de la jurisprudence.
Ceci dit, c'est sûr qu'avec l'heure
avancée on n'ira pas beaucoup plus loin que cet article-là, puis vous allez
pouvoir...
M. Leduc : ...ce que je
veux dire par suspension, ce n'est pas qu'on ne fait plus rien en attendant, là.
C'est qu'on le met sur table, on continue, puis, vous, ça vous laisse le temps
de le regarder. Puis demain, par exemple, on peut le continuer.
M. Boulet : Oui, mais je
ne voudrais pas qu'on répète cette... suspendre et vérifier l'état du droit
puis... parce qu'on ne finira pas. Puis, à un moment donné, quand on est un
législateur, puis vous en êtes un, il faut prendre des décisions, puis c'est
nous qui déterminons comment ça va se faire dans l'avenir.
M. Leduc : Mais je
m'engage à ne pas abuser de cette suggestion, M. le ministre.
M. Boulet : Vous vous
engagez, oui...
M. Leduc : À ne pas
abuser.
M. Boulet : ...qu'une
fois n'est pas coutume, puis une fois... Oui?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il reste encore du temps, et je pense qu'il y avait le député de D'Arcy-McGee
qui voulait parler.
M. Birnbaum : Merci, Mme
la Présidente... pardon. Mais on cherche, évidemment, à assurer, à nous assurer
que le libellé est clair, et l'intention du législateur est bien exprimée, et évidemment,
plus important, que l'équité pour les employeurs et les travailleurs soit
respectée.
Si on revient à notre débat sémantique, je
comprends, quelque part, la réticence du ministre d'inclure le mot «peut», parce
que la liste n'est pas facultative, la liste est déclaratoire, est là. Par
contre, il faut la précision aussi, et de dire «comprend notamment», ce n'est
pas un fait. Comme a dit mon collègue de Nelligan, la plupart des plans, si
j'ai bien compris, n'auraient pas ces six éléments là-dedans. Alors, de dire
«comprend», ce n'est pas tout à fait précis.
N'y a-t-il pas lieu peut-être de dire quelque
chose comme «comprend notamment un ou plusieurs des éléments qui suivent»? Est-ce
que ce n'est pas ça, l'intention du législateur, de dire «comprend notamment un
ou plusieurs des éléments qui suivent»? Je comprends le sens du mot «notamment»,
parce que ce n'est pas exhaustif non plus, ces six choses-là, et on veut
laisser la possibilité d'avoir le meilleur plan individuel de réadaptation
possible. En même temps, il faut que ça soit précis. Et ce n'est pas les six...
ces plans-là ne vont pas comprendre les six éléments. Alors, ce n'est pas
«comprend» <déclaratif...
M. Birnbaum :
…possibilité d'avoir le meilleur plan individuel de réadaptation possible.
En
même temps, il faut que ça soit précis. Et ce n'est pas les six... ces plans-là
ne vont pas comprendre les six éléments. Alors, ce n'est pas «comprend» >déclaratif,
il faut une façon de préciser l'affaire. En tout cas, je vous propose «comprend
notamment un ou plusieurs des éléments qui suivent», quelque chose de même.
M. Boulet : Oui, je comprends,
mais, en même temps, je comprends, c'est un peu… mais les offres de services
des bureaux de professionnels sont toutes, en général, rédigées de cette
manière-là, notre offre de services comprend a, b, c, d, e, et c'est cette
approche-là qu'on a adoptée. Mais je comprends très bien ce que vous me dites
puis... je comprends.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…d'autres interventions? Député de Nelligan.
M. Derraji : Donc, du
moment que le ministre comprend très bien, il peut comprendre que je peux
ajouter «peut comprendre» au début de l'article. Mais là il reste un peu de
temps, donc on peut déposer l'amendement. Vous allez absolument l'accepter, et
on va voter l'article.
M. Boulet : C'est parce
que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve…
M. Derraji : On va voir
un accomplissement aujourd'hui.
M. Boulet : Bien non, on
en a adopté d'autres, là. Mais le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve voulait
suspendre, là, parce qu'il ne sera pas d'accord avec cet amendement-là de toute
façon, là. Ça fait que… Parce que lui, il veut garder «notamment».
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? C'est ce que vous voulez
savoir, M. le ministre. Est-ce qu'il y a… Moi, j'aimerais savoir, d'abord, s'il
y a d'autres interventions sur l'article qu'on a en avant de nous, là. Je
comprends qu'on a demandé une suspension, je comprends qu'on veut faire peut-être
un amendement. Est-ce que, là… Parce que, si on suspend, on va suspendre
jusqu'à demain… jusqu'à?
La
Secrétaire : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, c'est…
La Secrétaire
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien, on n'a pas d'amendement en cours.
La Secrétaire : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, oui, c'est de suspendre l'article. Oui, oui, je suis d'accord. Oui, oui, c'est
l'article. Mais, entre vous puis moi, on pourrait entreprendre un autre article
aussi. Il reste quatre minutes. Je suis d'accord.
Est-ce qu'on est d'accord, d'abord, pour
suspendre l'article seulement?
Une voix : Ça va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui? O.K. Alors, est-ce que, M. le ministre, c'est ce que vous désirez, vous?
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, on va… Oui, député de Bonaventure, vous voulez prendre la parole? Ah!
député de Bonaventure, oui.
M. Roy
: Bien,
sur… j'aurais une petite réflexion, là. Je vais essayer de comprendre moi
aussi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K.
M. Roy
: Bien,
j'attends que le ministre ait terminé.
Des
voix :
<...
Des voix : >...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 18 h 27)
18 h 30 (version révisée)
(Reprise à 18 h 30)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je vous remercie de votre collaboration.
Et, compte tenu de l'heure, bien, la
commission ajourne ses travaux sine die. Bonne soirée à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 18 h 31)