Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente des Finances
Crédits du ministère des Finances
Séance du jeudi 18 juin 1970
(Onze heures deux minutes)
M. HOUDE (Limoilou): (président de la commission permanente des
Finances): A l'ordre, messieurs!
M. CARDINAL: Je m'en tiendrai pour le moment aux questions de politique
générale, en remerciant le premier ministre de venir nous voir
pendant quelques minutes pour ces fins-lâ. Disons tout de suite que nous
pourrions retenir le poste 1 uniquement pour faire rapport en Chambre et avoir
débat s'il y a lieu, sur quelques sujets qui peuvent se présenter
sur la question des finances.
M. BOURASSA: D'accord.
M. CARDINAL: Si le premier ministre est d'accord, ceci sera
déjà rétabli. Le poste 1 sera adopté sous
réserve...
M. BOURASSA: C'est la tradition, je suppose?
M. CARDINAL: C'est la tradition, cela se fait à toutes les
commissions.
M. BOURASSA: D'accord.
M. CARDINAL: On ne l'adopte pas, on le dit.
M. BOURASSA: D'accord.
Petits épargnants
M. CARDINAL: Le poste 1 est donc réservé, si le premier
ministre est d'accord. Les questions générales seraient les
suivantes, M. le Président, M. le premier ministre et ministre des
Finances. Au temps où le premier ministre était tout simplement
député de Mercier, il s'était fort intéressé
à ce que le Québec émette des titres pour petits
épargnants. Il y avait eu d'ailleurs des débats qui sont
rapportés dans le journal des Débats, au mois de juin 1969, si je
ne me trompe, avec M. Dozois, alors ministre des Finances. Est-ce que le
premier ministre aujourd'hui peut ou désire nous énoncer une
politique en cette matière pour faciliter l'épargne chez les gens
qui ont peu de revenus mais qui pourraient quand même le faire
grâce à des titres ad hoc.
M. BOURASSA: J'avais discuté de plusieurs questions sur ce sujet
d'encourager l'épargne-salaire. Je demeure convaincu de ce que j'ai dit.
Malheureusement, après quelques semaines de pouvoir, je ne pouvais pas
en annoncer l'application. Il y a quand même certaines études
à compléter afin de pouvoir connaître l'impact réel
des mesures à prendre, par exemple, le coût que cela peut
comporter au niveau du revenu. J'avais notamment suggéré qu'il y
ait certaines exemptions fiscales qui soient accordées pour encourager
les gens à épargner. Il faut quand même calculer le
coût de ces exemptions fiscales, et il était impossible de le
faire avant la présentation du budget, aujourd'hui, étant
donné que l'on ne pouvait pas présenter un budget du revenu
réaliste sans connaître le coût de ces exemptions fiscales.
Je demeure convaincu de l'opportunité de telles mesures pour encourager
les Québécois à épargner.
M. CARDINAL: Est-ce que le premier ministre peut nous dire, vu qu'il
persiste dans sa bonne intention, et même s'il n'est pas en mesure de le
faire aujourd'hui et on le comprend d'autant plus que le discours du
budget n'est pas encore lu et débattu en Chambre que, d'ici une
période de moins d'une année, il sera en mesure, après
étude avec ses hauts fonctionnaires, de présenter
véritablement une politique? Je m'en tiens à une politique et non
aux techniques de titres, qui pourraient être spéciaux, qui
pourraient être des titres de petites coupures, des titres de genre
billets du Trésor. Je ne pose pas cette question de façon
précise mais je discute simplement de la nature d'une politique et je
souhaite que le premier ministre persiste dans le désir d'appliquer une
telle politique au gouvernement du Québec.
M. BOURASSA: Certainement, parce qu'on sait que le gros problème
du Québec, c'est actuellement de produire des fonds d'investissement et
cela se fait par l'épargne. On ne peut pas se fier uniquement au capital
étranger; il faut se fier quand même au capital
québécois qui est substantiel. Déjà, avec ce que
l'on a fait avec les caisses populaires et l'idée qui avait
été proposée par l'ancien gouvernement, c'est un pas en
avant.
J'ai déjà demandé aux hauts fonctionnaires de
commencer cette étude pour que l'on puisse envisager des mesures
concrètes, aussi rapidement que possible.
M. CARDINAL: En passant, je remercie le premier ministre de dire que
l'ancien gouvernement avait posé un geste important et excellent.
M. BOURASSA: Je n'ai jamais été mesquin vis-à-vis
de l'ancien gouvernement, ni vls-à-vis de l'ancien ministre de
l'Education qui a été mon meilleur professeur quand J'ai
été à la faculté de droit.
Investissements étrangers
M. CARDINAL: Vous voulez que je dise que vous étiez le premier de
la classe. M. le Président, pour être sérieux le premier
ministre vient d'évoquer un autre problème: Est-ce que le
gouvernement actuel a l'intention, dans le domaine des investissements
étrangers, d'avoir une politique qui, ou bien en facilite
l'entrée, ou bien, au contraire, en contrôle l'entrée, ou,
d'une autre façon, en contrôle la proportion, par rapport aux
intérêts qu'on pourrait appeler indigènes, qu'ils soient
québécois ou qu'ils soient canadiens?
M. BOURASSA: Voilà une question très pertinente. Mon
attitude est la suivante: nous avons besoin d'investissements étrangers
ou d'Investissements tout court. Cela suppose les investissements
étrangers. Ce n'est peut-être pas le temps, au Québec, de
multiplier les restrictions vis-à-vis du capital étranger. Dans
certains secteurs clés qui sont étroitement reliés
à l'exercice du pouvoir politique je pense aux crédits,
à l'énergie la présence québécoise
est importante. Mais, dans d'autres secteurs, j'ai déjà
donné mon opinion, par exemple, au sujet du cas Vachon. Des fonds
québécois ont investi $15 millions chez Vachon, alors qu'ils
auraient pu l'investir ailleurs, étant donné qu'il y avait une
entreprise américaine qui était prête à acheter la
maison Vachon. Je ne pense pas que la nature de l'entreprise Vachon ait des
liens avec l'exercice du pouvoir politique. Tant mieux si l'on pouvait
empêcher que toutes ces entreprises passent à des mains
américaines. Je ne pourrais pas être plus satisfait que nous ayons
suffisamment de fonds au Québec pour posséder toutes ces
entreprises, Il reste que nous n'en avons pas assez, loin de là.
L'ancien ministre de l'Education est au courant probablement de
l'étude qu'a faite M. McPherson, pour le Conseil supérieur de
l'éducation. On disait jusqu'à quel point il fallait augmenter
les investissements au Québec pour avoir un niveau de chômage
tolérable. Je pense qu'il faudrait les augmenter à $6 milliards
ou $7 milliards. Ce qui est invraisemblable. Cela veut dire que l'objectif
n'est pas facile à atteindre.
Vis-à-vis du capital étranger, dans la mesure où
certains secteurs clés fondamentaux restent, ou ont une présence
québécoise, ce n'est pas le temps de multiplier les restrictions
pour les autres capitaux.
M. CARDINAL: Est-ce que je pourrais spécifier ma question? Je
crois que le premier ministre a très bien compris, mais dans sa
réponse, il n'a pas donné cette nuance importante. Lorsqu'on
parle d'investissements étrangers, on peut considérer, d'une
part, la vente de ce qui existe déjà entre les mains de
Québécois, à des étrangers, ou tout simplement de
nouveaux investissements étrangers. Ce n'est pas tout à fait la
même chose.
Souvent dans le passé, quel qu'ait été le
gouvernement sur la sellette, on l'a attaqué, parce que, en même
temps, d'une part, il laissait entrer ici des capitaux étrangers qui
achetaient des choses déjà existantes et que, d'autre part, il
n'allait pas assez chercher d'argent à l'extérieur. Il y a une
espèce de paradoxe, ou de dilemme dans cette affaire. Le premier
ministre pourrait-il nous dire, lorsqu'il parle d'investissements
étrangers, s'il fait bien cette distinction entre l'acquisition par des
étrangers de sociétés commerciales, financières,
industrielles ou de services ou autres déjà existants,
déjà en la possession de gens qui sont des
Québécois, où il y a déjà des capitaux
québécois qui sont investis, et la venue, sous quelque forme que
ce soit, mais autre que l'acquisition de ce qui existe déjà, de
capitaux étrangers?
M. BOURASSA: La distinction est très importante, et je suis
d'accord avec le député de Ba-got. Il est
préférable qu'on ait de nouveaux investissements, que ce soit
dans le secteur minier ou dans le secteur secondaire. Je prends l'exemple de
l'IBM. Je pense que personne ne va s'opposer à un tel investissement.
Nous nous rendons tous compte que ça coûte un peu cher,
évidemment, $6 millions pour $21 millions, mais il reste que nous
n'avions pas le choix, c'est une entreprise qui est dans un secteur où
la croissance économique est la plus rapide. Par ailleurs, que des
investisseurs viennent acheter nos entreprises, c'est clair que c'est moins
souhaitable, clairement moins souhaitable, sauf que, peut-être, les fonds
qui sont donnés aux Québécois pourraient être
réinvestis au Québec. Mais si les fonds donnés aux
Québécois, par exemple, par les acheteurs, sont investis aux
Etats-Unis ou à l'extérieur du Québec, je suis
entièrement d'accord avec l'ancien ministre de l'Education que ces
investissements ne sont pas souhaitables.
M. CARDINAL: Est-ce que, en conclusion,
pour ne pas rester purement dans la théorie, le premier ministre
a l'intention, durant son règne, sous son nouveau régime,
d'énoncer quand même une politique dans ce domaine des
investissements étrangers?
M. BOURASSA: Vous avez une étude qui a été faite
pour le gouvernement fédéral, vous avez le rapport Watkins; je
pense que le gouvernement fédéral doit prendre certaines mesures
là-dessus. Comme notre règne sera vraisemblablement assez long,
il est clair que je puis assurer le député de Bagot que nous
aurons certainement l'occasion d'émettre une politique sur les
investissements étrangers au Québec.
M. CARDINAL; Je ne me fierais pas là-dessus, M. le
Président. En 1960, cela a duré seulement deux ans avant que nous
recommencions, et le résultat a pu être autre.
M. BOURASSA: On peut tirer les leçons du passé.
M. ROY (Beauce): M. le Président, le premier ministre parle du
capital étranger; pourrait-il nous dire dans quelle proportion il y a un
transfert de capital net à l'étranger lorsqu'il se fait des
investissements étrangers? Prenons le cas, par exemple, du
développement des chutes Churchill. Quand la British Newfoundland, je
crois, a fait des investissements dans la région de Terre-Neuve, dans la
région du Labrador il y a eu une émission d'obligations de $500
millions qui a été faite au Canada.
Ces obligations ont été achetées par les compagnies
d'assurance et les sociétés de fiducie canadiennes. Alors,
à ce moment-là, est-ce que c'est réellement du capital
étranger?
M. BOURASSA: Je pense que Churchill Falls a été
financés aux Etats-Unis, à ma connaissance. On a essayé de
financer ce projet au Canada, mais cela a créé certains
problèmes. Si je suis bien informé, la majeure partie du
financement obligataire a été faite aux Etats-Unis.
M. ROY (Beauce): Jean-Jacques Servan-Schreiber, dans son livre, Le
défi américain, démystifiait le mythe du capital
étranger en disant que les investissements américains en Europe
se faisaient, ni plus ni moins, par un transfert net de 10% à 15% de
capital qui partait des Etats-Unis et qui entrait en Europe. Et il continuait,
dans son étude, en disant que 55% du financement américain en
Europe était fait par les institutions locales et que des
dégrèvements fiscaux des subventions gouvernementales
repré- sentaient environ 30%, alors qu'il y avait seulement un transfert
net de 15%. Alors, dans le Québec, actuellement, est-ce qu'il y a une
étude de faite à ce sujet, afin de savoir dans quelle proportion
il y a un transfert net de capitaux, lorsqu'on parle d'investissements
étrangers?
M. BOURASSA: J'ai consulté certaines études, notamment une
thèse qui a été rédigée par un de mes amis,
au MIT, sur tout l'impact des investissements étrangers au
Québec. Nous avons certains chiffres, mais cela ne change pas la
réalité. Nous avons absolument besoin de capitaux
étrangers pour créer le nombre d'emplois dont nous avons besoin,
surtout pour les toutes prochaines années.
M. CARDINAL: M. le premier ministre, la question du député
de Beauce nous amène à apporter une autre distinction. Lorsqu'on
parle d'investissements étrangers, il faudrait se comprendre.
M. BOURASSA: Le portefeuille est direct.
M. CARDINAL: Dès qu'on parle d'investissements, il y a des
choses, que l'on investit à titre de propriétaire, et d'autres
que l'on investit à titre de créancier. Le résultat n'est
pas le même. La durée de l'investissement n'est pas la même.
Le rendement ne se calcule pas de la même façon. Ce sont deux
sortes de capitaux différents. Et le résultat économique
n'est pas du tout le même, parce que, à un moment donné, il
pourrait arriver que l'étranger, ou bien possède
véritablement un Etat non pas le gouvernement, mais tout ce qui
est force vive dans cet Etat ou bien soit le créancier de cet
Etat, et les résultats, même sociaux ou socio-économiques
peuvent être alors très différents, même les
influences sur le gouvernement peuvent être différentes. Alors,
quand on parle de politique d'investissements étrangers...
M. BOURASSA: Est-ce que vous parlez par expérience?
M. CARDINAL: Si le premier ministre veut m'amener sur ce terrain
glissant, nous allons pouvoir rappeler certains événements qui se
sont passés pendant la campagne électorale, et parler des
investissements étrangers réels ou apparents, ou des dispositions
d'investissements québécois ou autres.
M. BOURASSA: Dans des camions?
M. CARDINAL: Oui, je ne poserai pas de
questions pour savoir s'il y a une enquête ou pas, elle a
déjà été posée. Mais revenons aux
investissements étrangers. De quoi parle exactement le premier ministre
lorsqu'il dit que nous avons besoin de capitaux? Est-ce qu'il parle de capitaux
prêtés ou de capitaux, que j'appellerais placés,
pour...
M. BOURASSA: Les capitaux prêtés, pour simplifier, ce sont
les emprunts que nous faisons à New York et sur le marché
allemand, ou ailleurs, ou à la Caisse de dépôt
quoique là ce soit local et les capitaux directs, ce sont les
investissements de IBM, pour donner un exemple plus récent, que tout le
monde va comprendre. Nous avons besoin des deux, mais à mon avis, nous
avons plus besoin d'investissements directs dans le secteur secondaire, parce
que c'est là que l'on crée des emplois. On me disait que dans le
cas de IBM, 700 emplois directs ont donné 2,000 emplois indirects. Quant
aux capitaux de portefeuille, les emprunts que nous faisons, nous avons
toujours la Caisse de dépôt, nous avons les épargnes des
Québécois, mais les besoins d'emprunts, ces années-ci,
sont tellement élevés que nous ne pouvons pas nous limiter au
marché québécois comme tel.
Les effets des emprunts sont évidemment différents de ceux
des investissements directs. Que des investisseurs américains
détiennent des obligations du Québec, cela ne leur donne
je pense bien aucun pouvoir, de quelque nature que ce soit, pour
influencer la politique québécoise. Le seul pouvoir qu'ils ont,
c'est de refuser d'en acheter d'autres.
M. CARDINAL: Est-ce que le pouvoir existe au niveau des maisons de
courtage? Est-ce que le gouvernement du Québec a une politique ancienne
ou nouvelle à ce sujet pour le choix des courtiers, qui peuvent
l'expérience du passé, que ce soit celle que nous avons connue
à Montréal, à Québec ou à d'autres
gouvernements, l'indique si ces messieurs, en certaines circonstances,
ne sont pas contents, ils peuvent jouer des tours fort embarrassants à
des Etats principaux ou délégués. Est-ce que le
gouvernement du Québec, dans ce domaine, a une politique précise
sur le choix des maisons de courtage pour son propre financement?
M. BOURASSA: Là-dessus, si on réfère aux
expériences passées je ne veux pas tomber dans la
partisanerie, ce n'est pas mon intention de le faire, ce matin, hier nous avons
eu l'occasion de le faire un peu lors- que nous avons exercé le
pouvoir je ne sais pas s'il y a eu des pressions auparavant, parce que
j'étais absent du gouvernement on a pu légiférer
sur la Société générale de financement, sur la
Caisse de dépôt, sur la Société d'exploration
minière, sur toutes ces mesures, sans que ces pressions soient
décisives ou déterminantes, dans la mesure où elles ont
existé. Mais je ne sais pas ce qui est arrivé sous votre
gouvernement, parce que tout cela se fait d'une façon assez clandestine
et occulte. Je vous donne trois ou quatre exemples, l'étatisation de
l'Hydro-Québec est le quatrième, qui démontre, que lorsque
les libéraux ont été au pouvoir, s'il y a eu des
pressions, elle n'ont pas porté fruit.
M. CARDINAL: Cela n'était pas ma question. Le premier ministre
est presque tombé dans un guet-apens. Il se réfère
à la déclaration de M. Parizeau. n se rappelle que M. Parizeau
parlait des deux régimes et non pas seulement d'un et que ma question
n'était pas du tout partisane.
M. BOURASSA: Je suis d'accord. C'est pour cela que je veux éviter
de tomber de ce côté. Il reste que, si vous lisez la
déclaration qu'afaite le candidat défait dans Ahunstic, les
exemples qu'il donne portent sur la gestion de l'Union Nationale. Il reste que
lorsque l'on parle de changer moi, je suis ouvert à tous les
changements qui peuvent améliorer l'efficacité du régime
c'est quand même facile de dire: Si on a deux soumissions, on va
pouvoir faire un choix. Comme je le disais au cours d'une conférence de
presse, avec deux soumissions, s'il y a un groupe qui se défile quelque
temps avant leur ouverture et que l'autre l'apprenne, parce que tout se sait
dans ce milieu-là, il existe alors une marge de manoeuvre
considérable pour augmenter le prix.
C'est de ça qu'il faut tenir compte. Sur papier, on peut faire
toutes sortes de belles propositions, mais en pratique, ça peut
coûter plus cher & la province. C'est ça que j'examine
présentement, afin de pouvoir donner au gouvernement
québécois les outils les plus efficaces possible.
M. RUSSELL: En somme, 11 n'y a pas eu de changement dans la partie
budgétaire.
M. BOURASSA: Le changement des hommes, ça peut être
important.
M. RUSSELL: Le changement d'un homme peut-être.
M. BOURASSA: Non, des gouvernants.
M. CARDINAL: Vous gardez les mêmes fonctionnaires?
M.BOURASSA: Evidemment.
M. RUSSELL: Les mêmes courtiers?
M. BOURASSA: Les mêmes courtiers, il n'y en a pas tellement, de
toute manière.
M. RUSSELL: II n'y a pas de changement.
M. BOURASSA: Pour le moment, il y a toute la question du rôle de
la Caisse de dépôt qui pourrait servir de leader.
M. CLOUTIER: Si je comprends bien le premier ministre, il n'a pas pour
le moment l'intention de changer le système qui était en vigueur
et il se propose de garder la même coordination qui se faisait entre tous
les ministères par l'intermédiaire du ministère des
Finances pour les émissions d'obligations, que ce soit de
l'Hydro-Québec de la province ou des différents
ministères, comme le ministère de la Santé, le
ministère de la Famille, le ministère de l'Education?
M. BOURASSA: Nous sommes ouverts à toute réforme qui peut
améliorer le système, mais, avant de faire ces réformes,
11 faut examiner leur impact.
M. CLOUTER: Mais le premier ministre vient de dire qu'il se rend compte
que d'autres systèmes peuvent comporter des avantages mais aussi de
sérieux inconvénients dont 11 faut tenir compte...
M.BOURASSA: Justement.
M. CLOUTIER: ... dans l'élaboration d'une politique nouvelle.
M. BOURASSA: D'une politique nouvelle. M. LE PRESIDENT: Oui.
M. JORON: Ma question s'adresse au premier ministre. Je voudrais revenir
sur la question des investissements directs qui, comme on le sait,
spécialement dans le secteur secondaire, sont vitales dans une optique
de croissance économique qui comporte cependant des conséquences
considérables, investissements étrangers directs dans ce secteur,
dans la me- sure où cela confère un contrôle on l'a
souligné tout à l'heure important sur la vie
économique du Québec. Je prends simplement, à titre
d'exemple, le cas d'IBM, qui annonce un investissement de $21 millions, dont $6
millions sont des subventions des différents ordres de gouvernement, ce
qui représente un investissement net de la société IBM de
$15 millions.
On sait aussi, historiquement, lorsque l'on suit le développement
d'une entreprise qui vient s'installer dans un nouveau territoire, comment,
à la longue, se financent ces entreprises. En partie, c'est vrai que les
$15 millions représentent à 100% un apport de capital
étranger, mais il sera vrai aussi, par les lignes de crédit
bancaire qu'ouvriront les banques à la société IBM, par
exemple, qu'en grande partie, la société en question va aussi se
financer et, éventuellement, en majeure partie, à partir de
l'épargne québécoise, de l'épargne
déposée dans les banques.
Dans la mesure peut-être où la société IBM
empruntera sous forme d'obligations dans le marché local, elle se
financera aussi par de l'épargne locale. Si bien que l'on enarrive,
quand une société devient mûre, au phénomène
suivant: la majeure partie de l'épargne qui aura serviil faudrait
aussi ajouter les profits retenus, les profits réinvestis par les
opérations entreprises dans le territoire québécois, par
exemple si bien que l'essentiel de l'épargne qui s'est
trouvée à financer cette entreprise est de l'épargne
locale, bien qu'au départ, l'investissement, sous forme
d'équité, soit à 100% étranger. De ce fait, le
contrôle reste à 100% dans des mains étrangères
malgré que ce soit de l'épargne locale qui, en grande partie, ait
financé l'entreprise. Ma question est donc la suivante : Est-ce que le
gouvernement a une politique de participation de l'Etat québécois
ou de la société québécoise, sous quelque forme que
ce soit, une politique qui viserait à assurer la présence
québécoise dans tous les investissements directs au point de vue
de l'équité, je parle du capital-action? Est-ce que le
gouvernement entrevoit cette possibilité?
M. BOURASSA: Je n'ai pas d'objection de principe à un rôle
très important de l'Etat, mais il faut avoir les fonds.
Déjà, nous avons une demi-douzaine d'outils: il y a SOQUIP, qui a
été créée par l'ancien gouvernement, il y a SOQUEM,
et les autres dont J'ai parlé tantôt. On s'aperçoit que
nous sommes obligés quand même de leur donner des fonds
ralativement modestes, $11/2 million par année. Forcément, avec
les problèmes ou les échéances sociales, dans le domaine
de l'éducation, dans le domaine de la santé,
les fonds qui demeurent disponibles sont assez limités.
Personnellement, j'ai l'intention de les augmenter dans toute la mesure
du possible. Mais ce qui est actuellement prioritaire c'est une
discussion que J'ai eue à de très nombreuses reprises, notamment,
et beaucoup de personnes parmi les milieux des jeunes ont une inquiétude
que tout le monde partage, et qui n'est pas limitée au Parti
québécois ce qui est actuellement prioritaire, je le
répète, c'est de faire travailler les jeunes au Québec et
non pas de les instruire pour qu'ils aillent travailler à
l'extérieur. Et si on met des fonds, si on fait du « buy-back,
» vous me permettrez cette expression si on rachète
les entreprises...
M. JORON: C'est du « buy-in ».
M. BOURASSA: Oui mais disons que nous allons parler
français et nous allons nous entendre on rachète des
entreprises ou si on investit dans ces entreprises-là alors qu'il y
aurait du capital étranger disponible, cela fait des sommes de moins
pour créer de nouveaux emplois. Il y a tout le rôle du capital
privé lui-même. Je pense que le député de Gouin fait
partie d'une entreprise. C'est ADANAC? Non? Je m'excuse, parce que je sais
qu'ADANAC avait fait des investissements à l'extérieur du
Québec.
M. JORON: Non, depuis le 23 février.
M. BOURASSA: Ce que dit le député de Gouin reprend un peu
ce qu'a dit le député de Beauce.
M. JORON: Non, mais voyez-vous la possibilité? Il y a une
épargne qui est contrôlée par l'Etat dans le moment
je pense à la Caisse de dépôt qui sert à faire du
financement par obligations, qui finance en grande partie surtout l'Etat et les
commission scolaires, etc Est-ce qu'il y aurait possibilité de
détourner l'accent, sous ces formes d'investissements publics, d'une
sorte d'investissements qui est du prêt hypothécaire ou
obligataire, à une forme de participation directe ou capitale des
entreprises?
M. BOURASSA: J'en ai discuté avec le président de la
Caisse de dépôt. C'est clair. lisez le rapport annuel de la Caisse
de dépôt qui a été déposé vendredi
dernier. Vous allez voir qu'il y a une progression dans les investissements
dans les secteurs secondaires. Je pense qu'ils ont 16% de leur
portefeuille.
M. CARDINAL: M. le Président, le premier ministre veut-il
esquiver en quelque sorte la question? Je ne pense pas qu'il le veuille, parce
qu'il répond habituellement.
Est-ce qu'il veut dire ou bien que ce sont des hypothèses de
travail tout a fait candides, ou bien qu'il ne veut pas reprendre certains
projets de l'ancien ministre des Finances qui auraient augmenté
justement la participation de l'Etat québécois dans le domaine
des industries, tout particulièrement des industries de pointe? Parce
que ce serait en quelque sorte faire du socialisme ce que certaines
institutions ont craint il y a quelques mois par certaines institutions?
Ou bien parce que l'Etat du Québec, devant dépenser beaucoup pour
l'éducation, la santé et les services sociaux en
général, n'a plus les moyens d'investir dans ce domaine et que la
priorité demeure encore à ces dépenses et qu'on remplace
ce manque d'argent par des investissements étrangers et qu'on fait une
politique de ceci? Ou bien parce qu'on n'a pas encore eu suffisamment le temps
d'étudier la situation pour établir une politique qui soit
précise et dont les raisons et les critères seraient plus
valables que le simple fait de dire que l'Etat du Québec n'a pas
suffisamment d'argent?
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai déjà
exprimé mon point de vue personnel là-dessus dans un article de
la revue Maintenant de septembre 1967. Je n'ai pas changé d'avis depuis
ce temps-là sur l'importance...
M. CARDINAL: Est-ce qu'on pourrait le déposer à la
commission pour que tous les membres...
M. BOURASSA; C'est dans toutes les bibliothèques. Je n'ai pas
changé d'avis depuis ce temps. Mais, comme vous disiez, il y a deux
raisons: ou c'est par principe... Or, ce n'est pas par principe.
M. CARDINAL: Ah bon!
M. BOURASSA: Ce n'est certainement pas par principe. Mais avant
d'investir, par exemple, dans la Société générale
de financement, il faut examiner la situation. Je ne veux pas donner davantage
de détails à ce stade-ci.
M. CARDINAL: Pourtant le gouvernement d'avant 1966 avait fait des
projets assez mirobolants avec la SGF. A ce moment-là, je n'ai jamais
entendu le premier ministre du temps dire que l'Etat du Québec n'aurait
pas assez d'argent pour investir plus que $1.5 million par année.
M. BOURASSA: Non, non! Ce n'est pas ce que je disais. Je disais qu'il
fallait davantage investir dans l'économie, étant donné
qu'on avait un fossé qui se creusait, c'est-à-dire qu'on formait
des gens et qu'il n'y avait pas d'emploi pour eux. D'ailleurs, tout le monde
était d'accord là-dessus. Mais, actuellement, avec toutes les
dépenses pratiquement incompressibles dans le domaine de
l'éducation et de la santé, qui se chiffrent à 75%, je
pense, de l'ensemble des dépenses, la marge de manoeuvre du gouvernement
québécois est très étroite. Il est prêt
à investir. Même ces jours-ci, je m'attelle à discuter avec
des hauts fonctionnaires pour débloquer certains projets dans le domaine
du rôle de l'Etat dans l'économie. Mais il reste que nos moyens
sont limités et ils le sont non parce que nous ne voulons pas en mettre,
mais parce que nous n'en n'avons pas.
M. CARDINAL: Cela va donc être difficle de faire une
société prospère à partir d'une situation
semblable.
M. BOURASSA: Cela ne fait qu'un mois que nous sommes au pouvoir et il y
a déjà un changement sensible et notable, je pense, au niveau de
l'administration.
M. CARDINAL: Le premier ministre semble dire que le fait d'instruire les
gens, de les garder en santé et de leur donner un minimum vital, que ces
trois fins, si elles sont atteintes, mettent un Etat presque en faillite.
M. BOURASSA: Comment? Je n'ai jamais dit que j'avais l'intention...
M. ROY (Beauce): Je m'excuse, je ne voudrais pas prolonger le
débat, mais, tout à l'heure, nous discutions d'une chose et
j'aimerais y revenir. Le premier ministre ne croit pas que l'investissement de
capital étranger, que la quantité des capitaux qui changent, de
frontière soit seulement le capital de contrôle et non pas le
capital d'investissement, comme le mentionnait tout à l'heure le
député de Gouin, et comme le disait également le
député de Bagot. Nous avons réellement cette impression,
M. le premier ministre. C'est le capital de contrôle seulement qui est
transféré alors que le financement se fait à
l'intérieur même de la province.
M. BOURASSA: Je ne peux pas être d'accord avec le
député, étant donné que seulement
l'Hydro-Québec, je pense, a pour $1 milliard de titres obligataires
détenus par des Améri- cains. Je pense que c'est ça, la
dette de l'Hydro-Québec. La dette est de $2 milliards et la
moitié, je pense, est détenue par des investisseurs
américains. Ce n'est donc pas seulement le capital de contrôle, il
y a également le capital obligataire. Il y a Churchill Falls où,
comme je vous le disais tantôt, il y a...
M. CARDINAL: ... quatre cents millions de dollars américains.
M. BOURASSA: Oui, environ un demi-milliard, $450 millions...
Je vois que l'ancien ministre est toujours précis comme
d'habitude. Ces $450 millions sont détenus par des investisseurs
américains. Il y a donc du capital de portefeuille.
M. ROY (Beauce): Je comprends, M. le premier ministre; ce que f ai voulu
dire, je n'ai pas voulu parler des emprunts, j'ai voulu parler des
investissements qu'on fait dans l'industrie.
M. BOURASSA: D'accord!
M. ROY (Beauce): C'est pour ça qu'il y a une importante
distinction à faire à ce moment, parce que ce n'est pas du tout
la même chose. Lorsqu'on fait un emprunt, le centre de décision
demeure dans le Québec, mais lorsqu'on fait venir des investissements
d'ailleurs et que les investisseurs prennent le contrôle majoritaire des
actions d'une compagnie, il est évident qu'à ce moment, le centre
de décision ne nous appartient pas. C'est un peu le sens de ma
question.
M. BOURASSA: D'accord!
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny, s'il vous
plaît.
Investissements régionaux
M. CLOUTER (Montmagny): M. le Président, sur le même sujet,
le premier ministre vient d'énoncer une politique générale
dans le domaine des investissements. On a fait allusion aussi à la
Société générale de financements. Est-ce que le
premier ministre a l'intention, au fur et à mesure que cette
politique va s'élaborer, va se préciser et va se traduire dans
des mesures ou dans des politiques gouvernementales de tenir compte de
certains secteurs spéciaux pour le développement du Québec
secteurs qu'il pourrait dès maintenant nous préciser
et aussi de prendre en
considération le développement régional? On sait
que c'est là un critère important dans le développement
d'une politique d'investissements.
M. BOURASSA: Le développement à croissance
économique passe par le développement régional. C'est
clair que pour obtenir un meilleur équilibre, on doit tenir compte des
possibilités régionales, et il y en a. On sait que Québec
est un centre portuaire, un centre administratif, que des investissements ont
été faits dans le domaine de la recherche. Le Lac-Saint-Jean peut
devenir un centre pour les industries d'exportation ou d'exploitation
forestière et minière, à cause de ce que l'on a
découvert, par exemple, au lac Albanel. Dans toutes les régions,
il y a des possibilités de développement et on va certainement en
tenir compte.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le degré de participation du
Québec pourrait varier suivant ces critères d'implantation
régionale ou selon les secteurs? Est-ce que la participation du
gouvernement pourrait être plus importante?
M. BOURASSA: Evidemment. D'ailleurs, c'était la politique de
l'ancien gouvernement, quoique je la trouvais un peu rigide, à cause des
lois. J'ai l'intention, quant à moi, de la rendre plus flexible afin que
le gouvernement puisse davantage s'orienter vers le développement
national.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela m'amène à vous poser une
autre question. Le gouvernement fédéral on le sait
énonce une politique et des programmes quant aux zones
désignées. Est-ce que le premier ministre et son gouvernement ont
l'intention, dans le domaine des zones désignées, de faire valoir
les arguments et certaines priorités du Québec?
M. BOURASSA: Oui,' il faut collaborer avec le gouvernement
fédéral dans ce secteur-là, parce que, et ce n'est
peut-être pas mauvais tout cela est à repenser que
le gouvernement fédéral ait certains pouvoirs dans ce domaine,
étant donné que si les provinces ont tous les pouvoirs, nous
allons concurrencer entre nous. Et si nous concurrençons avec
l'Ontario... on ne gagne jamais à concurrencer avec l'Ontario parce que,
comme je le disais à M. Ro-barts, les Ontariens ont une taxe de vente de
5%, nous en avons une de 8%. Us n'ont qu'à hausser leur taxe de vente
à 6% et cela leur rapporte $100 millions de plus pour développer
l'économie et ils ont encore à ce moment-là une taxe de
25% inférieure à la nôtre. C'est inutile, nous allons
toujours entrer en concurrence directe avec l'Ontario. Alors que si le
gouvernement fédéral peut compléter, avec des fonds,
l'action des gouvernements provinciaux, tout en nous donnant la priorité
dans le développement régional, nous pouvons peut-être
rattraper le niveau des cotes de prospérité de nos voisins.
Réforme fiscale
M. CARDINAL: M. le Président, je ne sais pas si mes
collègues veulent continuer dans le même sujet. Le premier
ministre, dans sa réponse, vient d'aborder, par la bande, un sujet, qui
est peut-être aussi important que celui qu'on vient de discuter et sur
lequel, malheureusement, on ne pourra pas s'étendre pendant des heures.
En comparant l'Ontario et le Québec, il a parlé de la
fiscalité.
Est-ce que le gouvernement actuel a l'intention de poursuivre certaines
des politiques que le gouvernement précédent avait
annoncées, c'est-à-dire de faire une véritable
réforme fiscale? Si vous me le permettez, je vais exprimer ma question
un peu plus longuement pour qu'elle soit claire et qu'elle ait toutes les
charpentes nécessaires.
Actuellement, l'impôt, entre le gouvernement central et chacun des
11 gouvernements provinciaux, est fondé sur une notion qui est
peut-être juridique, qui est peut-être économique, les gens
ne s'entendent pas à ce sujet-là de différences
entre l'impôt direct et l'impôt indirect. Le gouvernement central
perçoit tous les impôts indirects en même temps que les
impôts directs. Avec le résultat qu'au cours des deux
dernières guerres, le gouvernement central a, ou bien emprunté
des droits d'imposition, ou bien il les a pris et les a tous conservés.
La distinction entre impôt direct et impôt indirect est devenue
fort farfelue parce que ce n'est plus, en fait, qu'une question technique de
perception. Et le plus bel exemple est le paquet de cigarettes où il y
a, à la fois, des impôts directs et des impôts indirects
perçus de façons différentes mais avec le même
résultat économique. C'est-à-dire que la base actuellement
de distinctions entre les pouvoirs, central d'une part, et régionaux, en
parlant des provinces d'autre part, me par aft dépassée par la
vie économique actuelle et même par l'aspect juridique et
constitutionnel.
Est-ce que, premièrement, le gouvernement actuel a l'intention de
continuer les démarches avec Ottawa pour que la répartition des
pouvoirs fiscaux se fasse sur de nouvelles bases plus réalistes, parce
que celles de 1867 se
rattachaient aux chemins de fer, aux hôtels, enfin aux choses qui
existaient, à ce moment-là, avec le peu de pouvoir ou de dettes
qu'avaient les Etats provinciaux qui s'étaient réunis?
Deuxième question, est-ce que, dans le Québec même,
on a l'intention de faire une réforme fiscale véritable, non
seulement d'ajouter de nouvelles exemptions d'impôt sur le revenu ou de
faire disparaître les droits successoraux ou de réformer les
impôts qui sont de nature indirecte, même si on les perçoit
par une technique directe, de façon que Québec puisse
concurrencer d'autres gouvernements, qu'ils soient des gouvernements voisins ou
un gouvernement central, sans être embarrassé par des structurer
désuètes et qui, de toute façon, n'embarrassent plus
personne, à cause des lois qui permettent de procéder autrement
pour percevoir tout genre d'impôts? Ceci donne, en fait et en droit, une
grande souplesse à un gouvernement qui voudrait entreprendre seul ou
avec la collaboration du gouvernement fédéral une
véritable réforme de son système fiscal, en abolissant,
par exemple, la taxe foncière scolaire, etc. On peut laisser aller son
imagination, les possibilités me paraissent énormes et
J'espère que le premier ministre pourra me donner une réponse
précise à cette question.
M. BOURASSA: Je vais donner une réponse précise au
ministre sur sa première question, mais sans détailler pour des
raisons qu'il va comprendre. A la troisième avant-dernière page
de mon discours du budget de ce soir...
M. CARDINAL: Je comprends bien que ceci...
M. BOURASSA: ... il va y avoir une citation qui va faire plaisir au
député de Bagot sur les relations fiscales avec le gouvernement
fédéral.
M. CARDINAL: Je vais rester sur mon appétit jusque là.
M. BOURASSA: Quant à la réforme fiscale, disons que c'est
un domaine où le député de Bagot et moi-même avons
passé plusieurs années et que nous connaissons assez bien. Je
suis d'accord pour la faire aussi rapidement que possible. Mais vous faites des
suggestions, par exemple, sur la taxe foncière scolaire. Même
lorsque j'étais dans l'Opposition, je n'ai Jamais réclamé
l'abolition de la taxe foncière scolaire, parce que je me disais: La
somme est quand même trop importante. Je voyais à la page 13 du
programme du Parti québécois, que l'on y proposait l'abolition de
la taxe foncière scolaire...
M. CARDINAL: $455 millions.
M. BOURASSA: ... je me demandais où le Parti
québécois était pour trouver les fonds pour remplacer ces
$455 millions. On proposait en plus, l'abolition de la taxe de vente à
la même page 13 du programme du Parti québécois. Cela
faisait $1 milliard de réduction de taxes qui étaient
proposée.
M. CARDINAL: Est-ce que le premier ministre veut dire qu'il n'est pas
prêt...
M. BOURASSA: Oui.
M. CARDINAL: ... à poursuivre cette politique qui avait
été entreprise de réduction, de gel des impôts?
M. BOURASSA: Oui, surtout pour les particuliers, parce que pour les
compagnies, c'est déductible. Disons que c'est une façon d'aller
chercher de l'argent indirectement du gouvernement fédéral, parce
que c'est déductible des profits imposables, mais, pour les
particuliers, il est clair que le niveau actuel des impôts est devenu
intolérable. Si ce n'étaient des contraintes financières
du gouvernement, il faudrait absolument les baisser, du moins dès ce
budget-ci, mais il reste que nous devons quand même tenir compte des
sommes importantes impliquées.
M. CARDINAL: Sans dévoiler le discours de ce soir...
M. BOURASSA: Je n'ai pas d'objection...
M. CARDINAL: ... les députés savent que ce n'est pas
possible. A moins que le premier ministre veuille me faire des confidences,
j'irai m'enfermer avec les fonctionnaires et les journalistes cet
après-midi. Est-ce que, quand même, sans dévoiler ce qui
sera dit ce soir, le député répond oui à la
question que le nouveau gouvernement est prêt au moins, à
étudier une véritable...
M. BOURASSA: Ah oui!
M. CARDINAL: ... réforme fiscale et non pas des rajustements
à partir de tant de points, qui donnent tant de millions, parce qu'on a
tant de besoins.
M. BOURASSA: D'accord, sauf qu'à la question du rapport Carter,
même si nous étions indépendants, il faudrait tenir compte
de ce qui se fait dans les autres provinces ou à d'autres niveaux de
gouvernement.
M. CARDINAL: Bien...
M. BOURASSA: II y a des mesures que nous pouvons prendre, d'accord.
M. CARDINAL: Le premier ministre admettra que ce qu'il vient d'affirmer
est vrai avec beaucoup de nuances, parce qu'un pays voisin, qui s'appelle les
Etats-Unis, a certainement autant d'Importance vis-à-vis de nous que
l'Ontario et 11 y a des différences fiscales énormes entre le
Québec et les Etats-Unis dans certains domaines. Cela n'a pas
empêché ces deux pays que sont le Canada et les Etats-Unis...
M. BOURASSA: Ce n'est pas la même monnaie.
M. CARDINAL: D'accord. C'est pourquoi Je dis qu'il faudrait apporter une
nuance, parce que vous dites: Si nous étions séparés... Il
faudrait savoir si nous avons la même monnaie, les mêmes
impôts, etc. A partir d'hypothèses de travail...
M. BOURASSA: Nous proposons la même monnaie, pour ceux qui parlent
de séparation.
M. CARDINAL: Je ne suis plus du tout le premier ministre, c'est pourquoi
je ne suis pas tout à fait d'accord, mais 11 nous dit oui que...
M. BOURASSA: Non, mais c'est clair. Ce que je veux dire, c'est que je ne
pense pas qu'on puisse envisager un Québec entouré de
frontières. Si nous ne le pouvons pas, cela veut dire que les
impôts doivent être comparables. S'il y a 10 cents de
différence à un paquet de cigarettes, 11 va y avoir une tendance
à frauder le fisc, à s'approvisionner de cigarettes à
l'extérieur des frontières québécoises. Même
chose pour la boisson.
M. CARDINAL: Cela existe déjà. C'est commencé sur
une vaste échelle.
M. BOURASSA : Cela existe déjà. Alors, imaginez-vous, si
vous augmentez l'écartl
M. CARDINAL: Justement, si on ne pouvait plus faire ces comparaisons, le
système serait-il tellement différent qu'il n'y aurait plus ces
possibilités de fraude qui sont évidentes aux contribuables? On
pourrait peut-être concevoir que nous avons un système original,
qui facilite l'accroissement économique, qui permette non pas le plein
emploi parce qu'il ne faut quand même pas rêver mais
un maximum possible d'emploi. On parlait tantôt du rapport: C'est
justement MacPherson qui indique une impossibilité réelle d'un
niveau de plein emploi. Je n'exige donc pas du gouvernement actuel des choses
qu'aucun gouvernement, dans aucun pays, ne peut réaliser, ce n'est pas
facile...
M. BOURASSA: D'accord, mais je pense au cas de la taxe sur la valeur
ajoutée, qui pourrait être une formule originale de taxation. Mais
avec le système de succursales que nous avons au Canada, ce serait assez
difficile, par exemple, si telle succursale avait tel système de
taxation et si telle succursale avait tel autre...
M. CARDINAL: II y a des sociétés américaines qui
ont des succursales au Canada, en France, au Mexique...
M. BOURASSA : Mais il y a une tendance à l'uniformisation. Par
exemple, en France, le Marché commun a décidé d'adapter la
taxe à la valeur ajoutée dans tous les pays. Plus ces pays vont
aller vers une fiscalité uniforme, plus ils vont aller vers le
fédéralisme, au néo-fédéralisme, parce qu'il
va venir un moment où disons...
M. CARDINAL: Un fédéralisme d'Etat souverain?
M. BOURASSA: Oh! je ne sais pas quelle sorte de
fédéralisme.
M. JORON: Je voudrais poser une question au ministre des Finances,
l'honorable premier ministre, quant à la philosophie qui le guide dans
sa conception de la fiscalité globalement. Je vais être d'accord
avec lui que le fardeau fiscal global imposé aux Québécois
ne peut substantiellement être différent de celui qui pèse
sur nos voisins, étant donné le degré d'intégration
des économies de ces territoires. Par contre, à
l'intérieur du territoire du Québec, des modifications
substantielles peuvent être apportées à qui porte ce
fardeau fiscal. Je voulais savoir si le gouvernement s'est
préoccupé des incidences sociales de certaines formes de taxe. Et
pour illustrer et répondre en même temps et pour éclairer
la compréhension de l'honorable ministre des Finances sur quelques
propositions fiscales du Parti québécois...
M. BOURASSA: Pourquoi m'appelez-vous honorable, vous qui avez
refusé de prêter le serment à la reine?
M. JORON: Je peux vous appeler monsieur,
si vous voulez... Sur la taxe de vente, dans le programme du Parti
québécois, nous proposons non pas d'enrayer la taxe de vente, de
l'enrayer sur les objets de nécessité vitale, mais de la faire
porter sur les objets de luxe. Si bien que le montant global de la taxe de
vente resterait le même et que les gens qui la porteraient ne seraient
pas les mêmes. De la même façon pour l'impôt foncier
scolaire, si nous proposons de l'abolir, c'est pour le reporter peut-être
en partie sur l'impôt sur le revenu, qui serait accru d'autant de
façon à faire porter le fardeau de l'éducation non
seulement par les petits propriétaires fonciers mais par l'ensemble des
usagers de l'éducation.
M. BOURASSA: Vous n'avez pas dit cela dans votre programme, nous
allons en parler de toute manière mais il n'y était pas
dit que vous vouliez avoir le même montant sur les objets de luxe.
M. JORON: Comment établir le montant sur les objets de
nécessité vitale par rapport aux objets de luxe pour les
petits...
M. BOURASSA: Ce sont des choses que l'on dit dans l'Opposition.
Définissez les objets de luxe. On ne peut pas trouver $500,000,000 sur
les manteaux de fourrure et les bijoux.
M. JORON: Je me demande justement c'est la question que je vous
pose si vous vous êtes penché sur la possibilité je
veux savoir quelle est la philosophie qui vous inspire lorsque vous faites une
structure de taxation, si vous avez tenu compte de ces incidences sociales
considérables.
M. BOURASSA: Ce que nos proposons dans le programme du parti, c'est que
ce soit progressif, parce que, l'abolition portant sur $500,000,000, qu'est-ce
qu'un bien nécessaire? Un réfrigérateur, c'est un bien
nécessaire. Si vous éliminez tous ces biens, il reste les
manteaux de fourrure, les bijoux et des choses comme ça. Cela ne veut
rien dire. Cela dépend. Comment appliquer ça de toute
manière? Ce que nous proposons, c'est d'introduire la
progressivité dans la taxation indirecte, afin d'avoir un système
plus équitable...
M. CARDINAL: Introduire la progressivité dans la taxation
indirecte?
M. BOURASSA: C'est comme à la taxe de vente...
M. CARDINAL: Dans la taxe indirecte perçue directement, par
exemple?
M. BOURASSA: Là, nous tombons dans le légalisme. Sur les
biens de luxe ou de semi-luxe, que nous pourrions définir, cela pourrait
être 10%, et sur des biens considérés comme essentiels,
cela pourrait être 3%. Je pense que vous êtes d'accord avec
ça comme première mesure. Lorsque nous pourrions abolir toutes
les taxes...
M. JORON: Vous considérez à l'heure actuelle comme...
M. BOURASSA: ... avec nos amis du Crédit social, pardon!
M. JORON: Vous avez considéré cette
possibilité-là?
M. BOURASSA: Non seulement, nous l'avons considérée, mais
nous l'avons inscrite à notre programme.
M. CARDINAL: M. le Président, cela sera très court. Ceci
c'est très beau, en théorie, que nous soyons dans l'Opposition ou
dans le gouvernement, mais je cite de mémoire, et je peux me
tromper.
Il y a deux pour cent et quelque chose de la population qui a des
revenus imposables, actuellement, par l'impôt sur le revenu, qui
dépassent $10,000 par année. La productivité au
Québec...
M. BOURASSA: Un peu plus que 2%.
M. CARDINAL: Disons 2.8% près de 3%.
M. BOURASSA: n me semble que c'était 7% ou 8% avec
l'inflation.
M. CARDINAL: Mettez-en même 10%. M. BOURASSA: Je suis
d'accord.
M. CARDINAL: C'est que, à ce moment-là, à la
limite, vous n'avez plus qu'une certaine partie très mince de la
population...
M. BOURASSA: Cela répond à la deuxième question du
député de Gouin.
M. CARDINAL: Cela répond aux deux.
M. BOURASSA: Non, le député de Gouin disait: On va
transférer l'impôt foncier sur l'im-
pôt sur le revenu. Mais comme le souligne fort pertinemment le
député de Bagot, on va ainsi mettre $300 ou $400 millions sur 10%
de la population. Il vient un moment où le fardeau fiscal constitue une
incitation à s'en aller.
M. CARDINAL: II va arriver que seul le député va se
plaindre de l'impôt dans son comté, le ministre des Terres et
Forêts.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le premier ministre semble faire un point
important de la politique du gouvernement concernant la réforme de la
fiscalité. Est-ce qu'il y a de nouveaux mécanismes qui ont
été mis en place, au ministère des Finances,
récemment, pour poursuivre ces études déjà
commencées? Est-ce qu'elles vont s'inspirer davantage du rapport
Bélanger ou des rapports du gouvernement fédéral? Le
rapport Bélanger est-il encore d'actualité?
M. CARDINAL: IL a été publié en 1965. Il y a
peut-être certaines mesures sur les 166 qui sont devenues
désuètes. Mais il y a encore plusieurs mesures, un très
bon nombre de mesures...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a de nouveaux mécanismes
mis en place pour des études concernant la réforme de la
fiscalité qui vont se traduire en nouvelles législations
bientôt?
M.BOURASSA: II s'agissait de faire un budget de consolidation, si je
puis dire. Il fallait présenter le budget dans un mois, parce que, si
nous avions attendu à l'automne pour présenter le budget, toutes
sortes de rumeurs auraient circulé; Quelle est la situation
financière du Québec? Ça va bien, ça va mal... Cela
aurait pu compliquer la tâche du gouvernement pour emprunter. Notre but
était donc de présenter un budget. Cela n'a pas été
facile. Je vais m'expli-quer ce soir, là-dessus. Mais quant aux
réformes radicales, on ne pouvait pas s'y attendre. Un budget
après trois semaines...
M. CLOUTIER (Montmagny): Ma question suivante va rejoindre un peu
l'observation du député de Gouin. Il a parlé des
implications sociales de la politique fiscale. Nous avions été
assez attentifs aux répercussions dans le domaine social, surtout dans
le domaine de la famille, des politiques fiscales. A certains moments, nous
avions même associé entre elles certaines réformes de la
politique fiscale. Est-ce toujours l'intention du gouvernement d'apporter une
grande attention et que...
M. BOURASSA: C'est une suggestion que j'avais faite.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... les ministères concernés, en
particulier le ministère de la Famille et du Bien-Etre social, soient
associés très étroitement aux réformes de la
fiscalité?
M. BOURASSA: Le 11 décembre 1966, j'avais fait un discours
suggérant de remplacer les exemptions de $300 par les allocations
familiales. Le gouvernement du temps, dans le budget suivant, avait
adopté cette politique, que J'avais suggérée, pour tenir
compte des implications sociales de la fiscalité.
M. CARDINAL: Cela montre comment le gouvernement était
objectif.
M. BOURASSA: A quelques reprises.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gouin.
M. ROY (Beauce): M. le premier ministre m'a ouvert une porte...
M. BOURASSA: Une petite taquinerie, pour ne pas alourdir le
débat.
M. ROY (Beauce): Est-ce le gouvernement croit que le financement et le
développement de la province peut se faire uniquement par la
fiscalité, comme c'est le cas à l'heure actuelle? En somme, on
est uniquement basé sur la fiscalité pour administrer la
province. A chaque fois qu'on contracte un emprunt, on augmente la dette
publique et, lorsqu'on augmente la dette publique, on augmente le coût
des intérêts, le service de la dette. A ce moment-là, on
grève davantage le budget. Est-ce que le gouvernement croit être
capable de continuer, dans l'avenir, à administrer uniquement avec les
revenus de la fiscalité?
M. BOURASSA: Je sais que le Crédit social a certaines
théories à ce sujet, mais elles n'ont pas encore subi
l'épreuve de la pratique. En Alberta et en Colombie-Britannique, il y a,
un gouvernement créditiste de nom seulement. Je comprends qu'on n'a pas
de taxe de vente en Alberta, mais on connaît la raison: ce n'est pas
parce que le gouvernement est créditiste, mais tout simplement parce
qu'on a des ressources naturelles extrêmement rentables. Je ne sais pas
comment on peut éviter d'emprunter comme on le fait. Il n'existe pas de
formules magiques dans ce domaine. C'est clair que
je suis d'accord avec le député, quand il dit que les
charges sont considérables, qu'elles s'accroissent avec les taux
d'intérêt de 8% ou 9%. C'est le cas de tous les gouvernements, de
tous les Etats je parle des Etats américains de tous les
commerces. Je ne pense pas que M. Caouette, dans son garage, à
Rouyn-Noranda, fasse des prêts sans intérêts.
M. ROY (Beauce): Je ne voudrais pas engager un débat
là-dessus, M. le Président, ni prolonger la discussion, mais je
pense que le premier ministre n'a pas répondu directement à ma
question. On a parlé de la Colombie-Britannique et de l'Alberta. Il
reste tout de même qu'il y a certains principes que l'Alberta et la
Colombie-Britannique ont mis en application. C'est justement celui de mettre en
valeur les ressources naturelles au profit des gens de la province en exigeant
des redevances tréfonciè-res. Qu'on ne vienne pas me dire qu'il
n'y a pas de ressources naturelles dans la province de Québec! On dira
peut-être qu'il y a de l'huile en Alberta. D'accord, il y a des
forêts en Colombie-Britannique. Il reste tout de même un fait,
c'est que l'Alberta et la Colombie-Britannique sont tout de même des
provinces beaucoup plus petites que la province de Québec et qui sont en
train de nous faire la barbe, à l'heure actuelle. La dette publique,
nous a coûté $126 millions l'année dernière. Vous
êtes au courant, le premier ministre est également au courant que,
dans le temps de l'ancien gouvernement libéral, on a emprunté
tout de même $100 millions en Colombie-Britannique. Je suis bien
d'accord, moi, qu'il peut y avoir des missions pour aller étudier en
Europe, en France, en Allemagne.
M. KENNEDY: Ce sont les circonstances qui ont permis à la
Colombie-Britannique de prêter cet argent-là.
M. ROY (Beauce): Oui, mais les circonstances ne sont pas
changées, on n'a pas fait de magie. On a préparé une
législation. On a pris une attitude. On a assumé ses
responsabilités. Pour quelle raison, dans la province de Québec,
M. le premier ministre, n'y aurait-il pas possibilité d'élaborer
une politique visant, justement, à ce que nos ressources naturelles nous
rapportent quelque chose?
M. BOURASSA: Nous avons créé certaines choses, nous, avec
SOQUEM. L'ancien gouvernement a créé SOQUIP, pour faire de la
recherche pétrolière. Nous n'en avons pas trouvé
tellement, encore. Texaco s'est unie à l'Hydro-
Québec. Nous n'en avons pas trouvé, alors qu'en Alberta on
en a trouvé considérablement. C'est la différence. C'est
qu'eux peuvent imposer des redevances tréfoncières, mais, dans le
domaine minier, la concurrence avec les provinces voisines est telle qu'on ne
peut pas ambitionner sur le rendement. Elles exigent une rentabilité.
Voyez ce que les compagnies minières font actuellement. J'en rencontre
tous les jours, de ce temps-ci, des gens qui veulent investir dans ce secteur,
mais il y a le problème du livre blanc. Le livre blanc, cela veut dire
la rentabilité des entreprises dans ce secteur. C'est pour cela qu'on ne
peut pas faire de miracle. C'est facile de comparer l'Alberta et la province de
Québec, parce qu'on a, tous les deux, des richesses naturelles, mais
elles ne sont pas du même ordre. Ce ne sont pas les mêmes richesses
naturelles.
M. ROY (Beauce): Elles ne sont pas du même ordre, M. le premier
ministre, mais nous sommes également au courant que, dans le
pétrole, il y a certainement de la concurrence. Quand on regarde le
pétrole qui existe en Amérique latine, au
Vénézuéla, quand on regarde le pétrole qu'il y a en
Moyen-Orient et en Extrême-Orient, il y en a partout.
M.BOURASSA: Nous n'en avons pas au Québec.
M. ROY (Beauce): C'est un domaine extrêmement compétitif.
Non, nous n'avons peut-être pas de pétrole, mais nous avons autre
chose.
M. BOURASSA: Comme?
M. ROY (Beauce): Nous avons du minerai de fer.
M. BOURASSA: Alors, qu'est-ce que vous voulez faire?
M. ROY (Beauce): Nous avons des mines d'or. Notre minerai de fer,
actuellement, je pense qu'on le donne tout simplement aux étrangers.
Nous avons tout simplement des hommes, à l'heure actuelle, qui
travaillent dans les carrières pour tâcher de l'extraire et nous
l'envoyons transformer à l'étranger. Après cela, nous le
rachetons, et à quel prix?
M. BOURASSA: La transformation au Québec, nous sommes d'accord
là-dessus. Mais que voudriez-vous? Que nous décuplions les droits
miniers?
M. ROY (Beauce): Décupler les droits mi-
niers! Quand le Vénézuéla, je pense, a vendu son
minerai de fer au taux de $0.27 la tonne et que le Québec a vendu le
sien $0.01/2 la tonne, 11 y a tout de même une différence de 54
fols.
M. BOURASSA; Oui, mais 11 n'y a pas un gouvernement, quel qu'il soit,
qui ne veut pas augmenter ses revenus provenant des richesses naturelles. Mais
il faut qu'il soit responsable, qu'il se rende compte, par exemple, que s'il
décuple les droits miniers, ceux qui investissent peuvent décider
d'aller ailleurs. On trouve tous les mois de nouvelles ressources, de nouveaux
gisements. Ils peuvent décider d'aller ailleurs. C'est une question de
bon sens.
M. ROY (Beauce): Oui, ils peuvent décider d'aller ailleurs, c'est
exact. Il y a aussi un autre point sur lequel Je voudrais parler. C'est que le
crédit de la province; actuellement, c'est tout de même une chose
qui existe. Pour quelle raison le gouvernement provincial ne prendrait-il pas
des dispositions pour être en mesure d'utiliser le crédit de la
province directement, au lieu de laisser les étrangers venir utiliser ce
crédit à notre place, d'Investir et de prendre le contrôle
des centres de décision? C'est tout de même un domaine, je pense
où le gouvernement aurait intérêt à faire des
études à ce sujet. Le gouvernement aurait certainement
intérêt et Je pense que ce serait dans
l'Intérêt de la population à voir ce qui pourrait
être fait là dedans. Je pense qu'avec la fiscalité, nous ne
nous en allons pas vers le progrès. Tout le monde se plaint,
également, que la fiscalité a atteint un point de saturation tel
que nous ne sommes plus capables de concurrencer le marché
international. Il va certainement falloir regarder d'une façon ou d'une
autre, que nous le voulions ou non, vers d'autres sources de financement.
M. BOURASSA: A l'occasion du débat sur le discours du budget, le
député de Beauce pourra faire toutes les propositions qui lui
paraissent pertinentes sur cette question.
M. ROY (Beauce): Je vais en profiter. M. LE PRESIDENT: Le
député de Bagot. Emprunts
M. CARDINAL: Je ne suis certainement pas d'accord avec les suggestions
que fait ou ferait le député de Beauce dans ce domaine, mais Je
suis d'accord avec le député de Beauce que le premier ministre
n'a pas répondu à la question et je la pose autrement.
Malgré que le discours du budget ne soit pas encore connu et
malgré le secret qui, traditionnellement, l'entoure, le premier ministre
peut-il nous dire si le gouvernement est capable d'énoncer une politique
quant au mode d'emprunt, aux taux d'L-térêts et au montant
prévu qui devra être emprunté au cours du présent
exercice budgétaire?
M. BOURASSA: Je ne sais pas. L'ancien ministre sait que je ne suis pas
particulièrement attaché aux traditions et je ne vois pas comment
je pourrais...
M. CARDINAL: Je ne demande pas qu'on brise la tradition, je suis
très respectueux.
M. BOURASSA: Si je vous donne les chiffres des emprunts... On peut
peut-être les donner? Non? Mon sous-ministre trouve que...
M. CARDINAL: Je vais attendre.
M. BOURASSA: Disons qu'à 3 heures vous pourrez retrouver les
journalistes, quoique vous ne pourrez pas sortir avant 8 heures.
M. CARDINAL: De toute façon, nous aurons deux occasions, vu qu'on
a réservé le poste 1.
M. BOURASSA: Oui, et il y a le discours du budget à la
Chambre...
M. CARDINAL: On pourra revenir à la Chambre et il y aura le
discours du budget.
M. BOURASSA: ... et le débat sur le discours du budget...
M. CARDINAL: J'accepte que le premier ministre ne réponde pas
actuellement, vu qu' il est lié par un discours qui ne doit pas
être divulgué avant ce soir.
M. BOURASSA: Disons que les emprunts vont être moins
élevés que l'an dernier, pour ce qui a trait au gouvernement du
Québec et à l'Hydro-Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le premier ministre ne peut pas nous
révéler les chiffres à ce moment-ci. Il peut tout de
même nous faire des considérations sur les difficultés
d'emprunter, soit sur le marché local, soit sur les marchés
internationaux. Le premier ministre pourrait-il, à ce moment-ci, nous
donner un peu les...?
M. BOURASSA: Bien, quant aux difficultés,
il est clair que, durant le mois de juin et durant une partie du mois de
mai, ce n'était pas le temps d'aller emprunter à New York avec la
dégringolade de la Bourse. Il y a le marché européen, il y
a la Caisse de dépôt, il y a le marché canadien. Il s'agit
de jouer sur ces différents marchés pour trouver les montants
d'emprunts qui sont substantiels, avec 1'Hydro-Québec on sait ce
que l'Hydro-Québec doit emprunter les municipalités, les
hôpitaux, les CEGEP et les universités.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur les marchés internationaux, du
côté allemand, là où, durant la dernière
année financière, des emprunts importants ont été
contractés, est-ce qu'il y a encore des possibilités?
M. BOURASSA: Les possibilités du côté du
marché allemand sont moins réelles ou moins attrayantes qu'elles
l'étaient il y a quelques années à cause de la
réévaluation du mark qui a, disons, incité les Allemands
à moins exporter de capitaux. Mais il reste encore d'autres
possibilités.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'ilya d'autres marchés qui
pourraient s'ouvrir à brève échéance? Je pense en
particulier au Japon où il y a eu déjà des sondages de
faits?
M. BOURASSA: Nous poursuivons les sondages.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous sommes dans le pétrole.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, si vous êtes d'accord, vous me
permettez de revenir...
M. CARDINAL: Oui, je remercie tout de suite le premier ministre vu qu'il
devait rester trois minutes et que ça fait une heure...
M. BOURASSA: Mais c'est tellement intéressant de discuter avec le
député de Bagot.
M. CARDINAL: Ah, qu'il est gentill Ce en quoi il suit les traces, dans
les derniers temps, de son prédécesseur qui, lui, ne s'est assagi
qu'à la fin de sa carrière.
M. BOURASSA: Alors, moi, c'est au début.
M. CARDINAL: C'est ça. Je ne sais ce que l'avenir nous
réserve.
Coupures au budget
M. CARDINAL: Je donne suite à l'un des sujets: Le premier
ministre ne croit-il pas, en matière de finance je lui parle en
tant que ministre des Finances que les coupures que nous avons
jusqu'à présent vues dans divers ministères nous
n'avons pas pu encore voir les autres, parce qu'on ne nous les a pas encore
soumises, malheureusement ...
M. BOURASSA: Oui...
M. CARDINAL: En passant, ce serait intéressant de les avoir le
plus tôt possible, surtout pour les ministères importants en
chiffres comme ceux de l'Education, de la Santé, du Bien-Etre social,
enfin j'en fais la suggestion...
M. BOURASSA: Le livre est prêt et il a une couverture rouge.
M. CARDINAL: Cest magnifique. Ah oui! Vous allez vite pour changer tout
ça, on s'en rend compte.
M. BOURASSA: Ah, ces changements!
M. CARDINAL: Les Anglais sont arrivés en ville.
Si vous permettez, M. le Président, je vais redevenir
sérieux. Le premier ministre et ministre des Finances ne croient-ils pas
que certaines de ces coupures qu'on a vues dans le passé ne sont pas des
coupures que/appellerais de bouts de chandelle, quand on enlève $25,000
là, $10,000 là, $15,000 là, et qu'on laisse d'autres
montants de $5,000 ou $10,000 à travers? On peut prendre des exemples
même dans le budget du ministère des Finances où, par
exemple, la voiture...
M. BOURASSA: Un voyage là, un autre voyage de ces
ministères...
M. CARDINAL: ... est-ce que ce sont, d'une part, des coupures de bouts
de chandelle ou de véritables coupures? Au moment où le ministre
a annoncé qu'il n'y aurait pas de nouvelles taxes publiquement,
en dehors de la Chambre d'ailleurs au moment où le ministre vient
de dire, il y a quelques minutes, que les emprunts seront diminués,
est-ce qu'on ne fait pas un budget d'austérité...
M. BOURASSA: ... productif...
M. CARDINAL: ... qui viendra nuire à l'économie du
Québec?
M. BOURASSA: Non, M. le Président, si nous avons réduit
les emprunts et ce n'est pas tellement que nous les avons réduits
c'est que...
M. CARDINAL: Faites attention, vous allez finir par
révéler des secrets et c'est vous-même qui allez
contrevenir aux règles.
M. BOURASSA: ... le problème est qu'il fallait équilibrer
le budget aux comptes ordinaires. Nous n'avions pas le choix, l'ancien ministre
va se rendre compte ce soir du trou qu'on a trouvé. Il devait
probablement avoir des doutes. Je vois l'expert, l'ancien ministre des Travaux
publics, qui était ministre d'Etat aux Finances, je pense, durant un
certain temps, qui du moins s'intéressait à ces questions. On m'a
dit beaucoup de bien de l'ancien ministre à ce sujet. Il reste qu'il
fallait combler ce trou et je veux dire qu'il y a une façon de le
combler. Il y a les $100 millions que je suis allé chercher à
Ottawa, je veux dire à Winnipeg. Il y avait aussi qu'il fallait faire
des coupures.
M. CARDINAL: On en discutera plus tard de ces $100 millions.
M. BOURASSA: On peut discuter des $100 millions, si vous voulez.
M. RUSSELL: Les gens de l'Ouest ont raison de dire que le Canada, c'est
Winnipeg.
M. BOURASSA: Je suis prêt à aller à Winnipeg
n'importe quand, si je reviens avec $100 millions, à chaque fois.
M. CARDINAL: Pourquoi n'y allez-vous pas une fois par semaine?
Même s'il fallait augmenter le budget des dépenses de voyage.
M. BOURASSA: Ce seraient des dépenses... M. LE PRESIDENT:
Excusez, s'il vous plaît.
M. ROY (Beauce): M. le Président, est-ce qu'on pourrait demander
au premier ministre si, lorsqu'il est revenu de Winnipeg, il s'est fait
escorter par des camions de la Brinks? Pour $100 millions...
M. LE PRESIDENT: Question hors d'ordre.
M. CARDINAL: A la dernière question, je ne sais pas si on peut y
répondre, parce que dans ce budget d'austérité, qui semble
un budget de non-austérité c'est un peu comme l'histoire
des $100 millions, il y en a peut-être $200 millions aussi est-ce
qu'il y a des montants périmés déjà prévus
qui permettraient non seulement d'éviter de nouvelles taxes, mais de
diminuer des impôts?
M. BOURASSA: Des crédits périmés, on en a tenu
compte, par exemple, dans le cas de la recherche industrielle. Physiquement,
nous ne pouvons pas dépenser le montant. Le montant a été
donné, hier, par le ministre de l'Industrie et du Commerce, nous ne le
pouvions pas... Alors, pourquoi inscrire le montant?
M. CARDINAL: Est-ce qu'on a fait attention, dans les budgets de chacun
des ministères, de ne pas prévoir de crédits
périmés?
M. BOURASSA: Non, il y aura des crédits
périmés.
M. RUSSELL: n y en aura combien?
M. BOURASSA: Il faudrait que j'entre dans trop de détails, des
budgets supplémentaires...
M. CARDINAL: Non, ce n'est pas cela. Vous êtes en train de faire
comme un de vos ministres, vous êtes en train de nous prouver que vous
prévoyez prélever des impôts pour des sommes qui ne seront
pas utilisées, de façon à mieux équilibrer le
budget.
M. BOURASSA: Vous allez être surpris de voir ce que nous ferons
avec les crédits...
M. CARDINAL: Vous ne répondez pas à ma question.
M. BOURASSA: ... périmés. Vous allez voir ça.
M. LE PRESIDENT: Vous allez excuser le premier ministre, étant
donné qu'il va... une dernière question.
M. JORON: Si vous voulez attendre deux secondes...
M. BOURASSA: Avec plaisir.
Investissements directs
M. JORON: ... j'aurais une brève question au sujet des
investissements directs que nous avons abordés tout & l'heure. Le
premier ministre a un souci de créer des emplois, on a parlé de
100,000 emplois nouveaux. Avec les coupures actuelles dans différents
ministères, on congédie
des cuisiniers ici, des garçons d'ascenseur là, c'est
peut-être rendu à 500...
M. BOURASSA: Non, les garçons d'ascenseur ont été
reclassifiés ailleurs.
M. JORON: Bon d'accord!
M. BOURASSA: Est-ce que le député retire ses paroles?
M. JORON: D'accord. S'ils ont été reclassifiés
ailleurs, je retire mes paroles, M. Bourassa. Le problàme est de
susciter, de créer des entreprises nouvelles, nous sommes d'accord
là-dessus. Finalement, il y a deuxfaçons principales de s'y
prendre: soit que l'Etat du Québec suscite lui-même les
investissements nouveaux, c'est-à-dire en y participant dès le
départ et en invitant des sociétés
étrangères à se joindre à lui, mais que le
Québec lui-même soit le déclencheur du projet en y
participant, autant à son capital qu'à sa structure. Ou bien,
l'autre politique, que j'appellerais une politique de charme. Il s'agit de
faire du «lobbying» auprès des entreprises
étrangères et d'attendre leur bonne volonté, leur bonne
disposition, d'attendre que la manne tombe.
Puisque, tout à l'heure, le premier ministre m'a répondu
que l'Etat québécois était très limité dans
ses fonds qu'il pouvait engager directement au financement d'entreprises
nouvelles, il me semble donc logique de conclure que le succès de la
politique de développement économique du gouvernement actuel est
lié à la possibilité de la part du premier ministre de
charmer les entreprises, son succès est lié directement à
son charme.
Est-ce que le premier ministre voudrait m'éclairer sur cette
contradiction apparente et peut-être revenir je ne parlais pas au
sujet du charme, excusez-moi sur sa déclaration de tout à
l'heure, quant à la possibilité pour l'Etat du Québec de
participer directement au financement des entreprises.
M.BOURASSA: Dans toute la mesure du possible. Mais j'ai signalé,
durant la campagne électorale, le cas des caisses populaires. Je crois
que le député propose une association... Non seulement je ne me
suis pas opposé à cela, mais je suis prêt à
encourager les caisses populaires, ou même le gouvernement, à
s'associer...
M. JORON: Aux autres institutions financières.
M. BOURASSA: ... également, l'Hydro-Qué- bec s'est
associée avec Texaco. On profite d'une loi ou du savoir-faire des
grandes entreprises, tout en ayant le contrôle direct. Cela, avec le
capital. Je suis entièrement d'accord avec le député
là-dessus. Charme ou pas charme.
M. RUSSELL: Vous n'êtes pas contre les actes qui ont
été posés par l'ancien gouvernement?
M. BOURASSA: Pas tous. Alors, je m'excuse...
Commission des engagements financiers
M. RUSSELL: Avant que vous partiez, il y a une question sur laquelle on
devrait revenir et tenter de la régler, c'est la Commission des
engagements financiers.
M.BOURASSA: Oui.
M. RUSSEL: Elle va siéger, vous l'avez affirmé, quand?
Est-ce qu'on continue comme par le passé, ouyaura-t-il des changements,
le troisième jeudi...?
M. BOURASSA: Même chose qu'avant.
M. RUSSELL: ... l'information nous sera envoyée quinze jours
d'avance.
M. BOURASSA: On va suivre exactement la même procédure.
UNE VOIX: Cinq jours ouvrables d'avance..
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, excusez le premier ministre. Nous
allons continuer avec le ministre de la Fonction publique.
M. CARDINAL: Si le président est d'accord ainsi que le ministre
d'Etat aux Finances, en même temps ministre de la Fonction publique et
député de Jean-Talon, on pourrait suspendre nos travaux à
12 h 30 et, comme on l'a dit en Chambre, à cause des
événements de ce soir, nous les reprendrions, si besoin est,
demain matin, au moment où la Chambre le décidera.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 1. Poste 1.
Traitements et indemnités
M. RUSSELL: Vous aviez l'an dernier à cet article $1,171,000.
Est-ce que ce montant a été totalement dépensé,
épuisé?
M. ROY (Beauce): Je remarque qu'il y a une augmentation de 10%, et il y
a une diminution dans le montant alloué pour le salaire.
M. CARDINAL: On a posé une question. Est-ce que le montant pour
l'an dernier a été entièrement utilisé ou non? IL
peut y avoir une apparence, le ministre pourrait nous répondre
probablement.
M. GARNEAU: II y a eu $1,030,000 de dépensés sur le
montant de $1,171,000 de prévu à l'article « traitements et
indemnités ».
M. CARDINAL: II y avait donc des postes vacants et des gens nouveaux qui
seraient engagés au cours de l'exercice?
M. GARNEAU: Les postes prévus passent de 153 à 169 parce
que le bureau du personnel, qui relevait autrefois de la Trésorerie, a
été intégré pour l'ensemble du ministère des
Finances. Cela veut dire qu'aux postes d'administration en
général, il y a un accroissement de 153 à 169.
M. RUSSELL: Et les crédits sont là? M. GARNEAU: Oui,
oui.
M. RUSSELL: Les crédits ont été
transférés. Est-ce qu'il y a assez de fonds?
M. GARNEAU: Les crédits ont été
transférés, sauf... vous vous rappelez la façon dont le
budget avait été conçu. Le montant inscrit dans les
crédits était celui établi selon le bordereau de paie du
mois de février, Je crois, et l'accroissement du personnel était
prévu au poste 6...
M. RUSSELL: C'est ça.
M. GARNEAU: ... du budget des Finances dans un fonds global,
alors...
M. RUSSELL: Ce qui veut dire que le montant de $1,146,000 pourrait payer
169 postes.
M. GARNEAU: ... 153. Il y en a 169 parce qu'il y a eu des transferts.
Excusez.
M. RUSSELL: 169.
M. CARDINAL: Est-ce que le ministre aurait objection Je ne
demande pas de réponse immédiate de distribuer aux membres
de la commission les noms des postes et les traitements des membres du cabinet
du ministre des Finances?
M. GARNEAU: Non, pas du cabinet.
M. CARDINAL: Du ministre des Finances.
M. GARNEAU: Du ministre des Finances.
M. CARDINAL: Je ne sais pas, comme ministre des Finances il y a le
premier ministre et il y a un ministre d'Etat
M. GARNEAU: Actuellement, il n'y a pas de ministre des Finances.
M. CARDINAL: Alors, c'est le ministre d'Etat qui a un cabinet au
ministère des Finances.
M. GARNEAU: C'est ça. J'aurai un secrétaire particulier et
une secrétaire. Je ne pense pas que les transferts ont été
faits. Evidemment, il y avait le personnel de l'ancien ministre d'Etat aux
Finances. Les détenteurs des postes ne sont pas remplacés, ils
sont prévus, ils étaient au budget. Il y a aussi, comme Je le
disais tout à l'heure, une secrétaire, sténodactylo, Mme
Laplante, qui a été mutée d'un service au ministère
des Finances, au cabinet du ministre d'Etat aux Finances et un
secrétaire particulier, M. Lagueux.
M. CARDINAL: Monsieur?
M. GARNEAU: M. Lagueux.
M. CARDINAL: Quel est son salaire?
M. GARNEAU: Le traitement est de $9,000 mais des tractations sont en
cours, Je ne...
M. CARDINAL: C'est un secrétaire parti- -culler...
M. GARNEAU: Un secrétaire particulier adjoint.
M. CARDINAL: Merci.
M. RUSSELL: Les 169 postes ne sont pas occupés dans le
moment?
M. GARNEAU: Les 179.
M. RUSSELL: Si Je comprends bien, le montant de $1,146,700 porte sur 169
postes. Avant de remplir les dix autres postes, vous êtes obligés
d'aller au poste 6.
M. GARNEAU: Je m'excuse, tout à l'heure, je prenais l'indication
sur la situation réelle dans les documents qui m'ont été
transmis par le comptable, mais à la page 84, vous avez parfaitement
raison, c'est cela que je voulais dire tout à l'heure. C'est qu'eux vont
être pris à même leur réserve.
M. RUSSELL: Ce sont les petits postes additionnels?
M. GARNEAU: De 169 à 179...
M. RUSSELL: Mais les crédits pour cela sont au poste 6?
M. CARDINAL : Le poste 6? Nous ne sommes pas rendus là, mais
comme vous le reliez, vous avez un montant de $7 millions qui était
prévu et qui est porté c'est une grosse augmentation au
budget à $17 millions, c'est-à-dire que vous l'augmentez
de $10 millions. Cela porte sur plusieurs coupures faites dans d'autres
budgets.
M. GARNEAU: Je vais vous expliquer un peu la situation. Est-ce que vous
voulez qu'on procède immédiatement pour les deux en m e m e
temps?
M. CARDINAL: C'est à la discrétion du ministre. Peut-on
faire cela dans une commission? Si le ministre veut discuter en même
temps l'article 1, du poste budgétaire 1, et le poste 6, je suis
entièrement d'accord. On pourrait vider le sujet.
M. GARNEAU: Ce qui est arrivé, c'est que le montant prévu
était de $7 millions, c'est-à-dire qu'il y avait un montant de
$6,295,000 qui était déjà engagé et qui
était le dépassement pour le personnel en place et inscrit au
bordereau au 1er avril. J'ai mentionné tout à l'heure que
l'évaluation avait été inscrite dans les crédits
basés sur le bordereau de paye de février. Au premier avril, il y
avait déjà $6,295,000 qui ont dû être puisés
à même la réserve de $7 millions pour du personnel en
place. Là-dessus, un montant a été emprunté au
fonds de réserve, au poste 5, ce qui laissait une diminution du montant
de $7 millions de $538,000. Il y a eu aussi des erreurs. La grande partie des
$6 millions dont j'ai parlé tout à l'heure était due
à des erreurs de calcul dans l'addition du bordereau du ministère
de la Justice, ce qui a grevé dès le départ le montant de
$7 millions de $2,632,000. En plus de cela, il y avait les crédits
nécessaires pour le person- nel mis en fonction durant la période
du 1er avril au 14 mai. Ceci totalisait $5,263,000, ce qui voulait dire qu'il y
avait déjà un déficit à la réserve globale
qui avait été prévue à $7 millions. Il y avait
aussi du personnel pour lequel des listes d'éligibilité avaient
été émises et qui attendait qu'on ait les crédits
pour entrer en fonction. Or ce personnel pour lequel des listes
d'éligibilité avaient été émises par la
Commission de la Fonction publique totalisait un montant de $2,993,000. C'est
donc dire qu'il y avait des gens qui étalent en place et que les
ministères ne pouvaient pas les payer parce qu'il n'y avait pas de
crédits. Or, on ne pouvait pas faire de virement de crédits,
parce qu'il n'y avait plus de fonds au poste 6. Il aurait fallu accroître
le poste 6, d'abord pour couvrir le personnel engagé...
M. CARDINAL: C'est-à-dire, que si vous permettez, plutôt
que d'avoir un budget supplémentaire, comme le budget n'était pas
adopté, on a accru le montant de $10 millions? Est-ce que ces $10
millions vont être suffisants pour couvrir tout l'exercice?
M. GARNEAU: En fait, sur les $10 millions, il nous reste $2,783,000 pour
l'engagement de nouveau personnel, à part de tous ceux qui sont en place
et pour lesquels les listes d'éligibilité avaient
été émises dans tout le gouvernement. Evidemment, il va y
avoir une répartition de faite entre les ministères, car l'on se
rend compte qu'il est extrêmement difficile d'administrer une
réserve globale, parce que le premier arrivé est le premier
servi. Comme on ne peut pas savoir quels seront les besoins éventuels,
disons, si un ministère a retardé d'un mois pour présenter
un programme d'embauche, à ce moment-là, il se verrait
pénaliser, il ne resterait plus de fonds à la réserve
globale. Nous allons tenter, au cours des prochaines semaines, d'approuver un
programme d'embauche pour tous les ministères et ceux-ci vont devoir se
répartir le reste des $2,783,000.
M. CARDINAL: D'accord!
M. RUSSELL: Dans la même tradition, lorsqu'il y a des fonds
disponibles, est-ce qu'on se sent obligé d'engager du personnel,
même si on n'en a pas besoin?
M. GARNEAU: II y a des complications des deux côtés. Si on
laisse la réserve globale, il y a des programmes gouvernementaux, des
programmes de ministères qui devraient être retardés, parce
qu'ils manqueraient de personnel
et qu'on n'aurait pas les crédits. A ce moment-là, cela
prendrait un budget supplémentaire pour régler un problème
particulier. Je pense que cela enlève aux ministères la
possibilité d'établir une programmation à plus long terme
alors qu'ils savent que, par exemple, au mois de février, l'an prochain,
ils vont devoir commencer à mettre en application tel programme et
qu'ils peuvent le prévoir.
M. CARDINAL: Si le ministre me permet, il y a quand même deux
choses, n y a d'abord le fait qu'il existe déjà ce que
j'appellerai une banque de fonctionnaires mutés de divers
ministères.C'est une réserve qui n'a pas été,
à toutes fins utiles, utilisée et qui pourrait l'être et
dont la liste a d'ailleurs été déposée ou sera
déposée à l'occasion du débat concernant les
crédits du ministère de la Fonction publique.
M. GARNEAU: Elle était prête, hier, et je...
M. CARDINAL: Je ne demande pas que ce soit déposé devant
cette commission. Cela le sera à la Chambre et apparaîtra au
journal des Débats. Il y a une deuxième règle qui doit
encore exister et qui veut que, s'il y a des mutations de fonctionnaires, quels
qu'ils soient, d'un ministère à un autre, ce soit le
ministère qui mute qui continue à assumer pour le reste de
l'exercice le salaire de ce fonctionnaire, tant qu'un nouveau budget n'est pas
présenté. Alors, ici, quand vous parlez d'une
réserve...
M. GARNEAU: On m'informe que les crédits ne suivent pas toujours
les employés.
M. CARDINAL: C'est exact. C'est ce que je viens de dire. Ils demeurent
à la charge du ministère où ils étaient.
M. GARNEAU: Alors il y a une possibilité, d'ailleurs...
M. CARDINAL: II y a deux possibilités. Il y a la
réserve...
M. GARNEAU: Pour la réserve...
M. CARDINAL: ... et il y a les mutations. Et il y en a une
troisième...
M. GARNEAU: J'en ai causé avec le ministre de l'Education, parce
que le gros du contingent vient de là. Il n'y aurait absolument pas
d'objection, si on réussit à les intégrer, parce que cela
dépend aussi de la qualification des personnes qui sont requises dans
les ministères.
Si la qualification des surnuméraires dont on parle peut
répondre, par exemple, au programme du ministère du Travail dans
certains domaines, le ministre de l'Education n'a aucune objection à ce
que ces personnes soient intégrées et apportent leurs
crédits avec elles.
M. CARDINAL: Justement, à ce sujet, il y a un cas précis.
Si nous parlons du ministère de l'Education, lors de
l'intégration des écoles de métiers, de certaines
écoles professionnelles et d'écoles d'Etat, d'écoles
normales, par exemple, il y a eu des enseignants je ne parle pas des
concierges, des femmes de ménages et autres, il y a eu, dis-je,
un certain nombre d'enseignants qui n'ont jamais été
intégrés, qui sont demeurés dans cette réserve et
qui ont des qualifications qui pourraient être utilisées au
ministère de l'Education.
M. GARNEAU: Mais il y a aussi des femmes de ménage et des
concierges...
M. CARDINAL: J'admets ça.
M. GARNEAU: Je n'ai pas dit ça en faisant un reproche à
l'ancien ministre de l'Education. Evidemment, la politique nouvelle l'exigeait
et je pense que c'était normal aussi. On ne pouvait quand même pas
mettre toutes ces personnes-là dans la rue du jour au lendemain. C'est
un problème qu'a connu l'ancien ministre de l'Education et auquel on
veut accorder le plus d'attention possible.
M. CARDINAL: Je suis heureux que le ministre le souligne parce que,
l'ancien ministre de l'Education, dans le cas de toutes les personnes qu'il ne
pouvait plus utiliser, leur a garanti l'emploi, le salaire et la
permanence.
M. GARNEAU: Oui, parce que ces gens-là avaient cette
garantie.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre dit que, dans cette somme
additionnelle de $10 millions, il va attendre d'avoir reçu les demandes
de tous les ministères avant de faire une appropriation à chacun
des ministères. Est-ce que, déjà, il y a des
critères qui ont été établis?
M. GARNEAU: Oui, le Conseil de la trésorerie a formé un
comité il y a deux semaines, c'est un représentant de la
Commission de la Fonction publique, M. McGee, qui est en charge des effectifs.
Le responsable du budget, est M. Langlois. Ils ont préparé un
rapport qui sera soumis à la prochaine réunion du Conseil de la
trésorerie pour faire la répartition.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je suppose que, dans cette répartition,
on tiendra compte aussi de l'importance des ministères, de la
priorité des programmes et des programmes qui étaient
déjà élaborés.
M. GARNEAU: Assurément.
M. RUSSELL: Le personnel existe encore, est-ce qu'il a
été...
M. GARNEAU: Vous voulez dire tous les surnuméraires, ceux qu'on
appelle les surnuméraires?
M. RUSSELL: Oui.
M. GARNEAU: Oui, il existe encore et...
M. RUSSELL: Combien y en a-t-il qui n'ont pas encore été
placés?
M. CARDINAL: De toute façon, la liste va être
déposée...
M. GARNEAU: Je pense que pour les professeurs dont vous parliez tout
à l'heure, le comité qui était dirigé par M.
Léopold Garant...
M. CARDINAL: II y a un comité spécial?
M. GARNEAU: Oui, je pense qu'il y reste 31 personnes...
M. CARDINAL: II en reste peu.
M. GARNEAU: II faut escompter qu'il y a quelques-uns des professeurs qui
ont été reclassés et qui avaient une option. Ils pouvaient
exercer une option au bout d'un an, s'ils n'aimaient pas l'endroit où
ils travaillaient ou/ni ils avaient été mutés et ils
pouvaient revenir. On m'a informé qu'il y en aurait un certain nombre
qui exerceraient cette option.
M. CARDINAL: n y a particulièrement le cas de ceux qui
étaient mariés, où les deux conjoints étaient en
même temps enseignants et ne voulaient pas être
intégrés à des endroits différents. Je ne sais pas,
sauf erreur, si ça avait été négocié pour se
marier, mais...
M. GARNEAU: C'est un fait que ce nombre-là, que j'ai
évalué de mémoire, je pense, à 31 enseignants, sera
peut-être un peu plus élevé parce qu'il y en a qui
exerceront leur option dans le sens inverse. Quant aux autres, la liste va
être déposée. Je ne me rappelle pas leur nombre mais je
pense qu'il y en a 400, quelque chose comme cela, quelque 300 ou 400 qui
restent.
UNE VOIX: Je suis d'accord avec vous.
M. LE PRESIDENT: Cet article n'est pas adopté non plus?
M. CARDINAL: L'article 1 du poste 1 est suspendu, mais disons que nous
avons terminé. Quant à nous, l'article 1 est terminé.
Frais de voyage
M. RUSSELL: « L'article » frais de voyage » a
été augmenté de $4,000. Est-ce parce que vous avez
manqué d'argent l'an dernier?
UNE VOIX: Un instant, je vais vous dire ça.
M. RUSSELL: Quels montants ont été dépensés
l'année dernière?
M. GARNEAU: $21,662. Nous demanderons $22,000.
M. RUSSELL: Non, $24,000. M. GARNEAU: Pardon, $24,000.
M. RUSSELL: Vous ne prenez pas de chance.
M. GARNEAU: C'est $24,000. Il y a aussi le transfert du bureau du
personnel de la Trésorerie à l'administration
générale.
M. RUSSELL: Sont-ils plus dépensiers que les autres à la
Trésorerie?
M. GARNEAU: Pardon?
Frais de bureau
UNE VOIX: Les articles 2 et 3 sont adoptés?
M. CARDINAL: Alors, à l'article 3, êtes-vous d'accord?
M. GARNEAU: Le sous-ministre m'informe qu'il va essayer dans toute la
limite du possible...
M. CARDINAL: Ah oui!
M. LE PRESIDENT: L'article 3, s'il vous plaît?
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Vous êtes d'accord?
M. CARDINAL: Oui.
Matériel, articles de bureau
M. LE PRESIDENT: L'article 4?
M. CARDINAL: D'accord.
Traitement électronique des
données
M. LE PRESIDENT: L'article 5?
UNE VOIX: Oui.
M. CARDINAL: Il y a une diminution ici?
M. CLOUTIER (Montmagny) M. le Président, à l'article 5, le
ministre peut-il nous dire si tous les centres satellites prévus
fonctionnent? IL y en avait cinq, combien y en a-t-il actuellement, qui
fonctionnent?
M. GARNEAU: Il va y avoir tout à l'heure un article sur le
traitement électronique des données, uniquement pour l'imputation
à l'administration.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'Imputation à l'administration,
d'accord.
M. GARNEAU: On va voir l'article tout à l'heure lorsqu'on va
discuter...
Automobiles
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a $5,000 pour les automobiles. Les
automobiles sont-elles toutes transférées au ministère des
Travaux publics?
M. GARNEAU: Elles ont été transférées au
garage du ministère des Travaux publics. Evidemment, dans mon cas...
M. RUSSELL: Est-ce que l'on a transféré les chauffeurs et
tout le personnel en même temps?
M. GARNEAU: Non, je ne sais pas s'il y avait autant de chauffeurs qu'il
y avait de voitures?
En ce qui me concerne, j'ai pris le chauffeur du ministre de la Fonction
publique, qui était de Montréal et qui n'était pas
intéressé à venir à
Québec. Il était sur une base temporaire, cela ne faisait
qu'un mois; évidemment, je l'ai remplacé. Mais, au
Ministère des Finances, où sont les chauffeurs?
M. CARDINAL: Si je comprends bien, on n'en a plus besoin... A moins que
le ministre ait une voiture comme ministre d'Etat et une autre comme ministre
de la Fonction publique.
M. GARNEAU: Ils vont apparemment être transférés au
ministère de la Voirie.
M. CARDINAL: Ces $5,000 seront donc des crédits
périmés?
M. GARNEAU: S'ils partent avec ces crédits, non. A part
ça, il y a une autre chose aussi. A cet article-là, le
ministère a décidé d'acheter une camionnette pour
transporter des boîtes de chèques, pour la conciliation qui va se
faire d'un endroit à l'autre.
M. RUSSELL: Pourquoi pas les Travaux publics?
M. GARNEAU: Vu que c'est trop permanent, les Travaux publics ne peuvent
pas assurer ce service-là. A chaque jour, il y a des milliers de
chèques qui doivent être transportés. On m'a
informé...
M. RUSSELL: Je ne suis pas responsable de l'administration, mais je ne
suis pas d'accord. Si les Travaux publics ne peuvent pas s'en charger, c'est
parce qu'ils ne veulent pas.
M. GARNEAU: Le sous-ministre m'a informé qu'il avait fait
plusieurs demandes à ce sujet, mais que cela créait toujours des
complications. On devait les faire transporter d'une autre façon... Cela
compliquait le travail, surtout dû au fait que l'on va déplacer le
bureau de la conciliation. Il ne sera plus au centre de traitement
électronique des données.
M. RUSSELL: Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas plus difficile
pour les Travaux publics d'avoir une camionnette...
M. GARNEAU: En permanence aux Finances.
M. RUSSELL: ... en permanence aux Finances, mais contrôlée
là, parce qu'on a tout le personnel pour contrôler.
M. GARNEAU: L'expérience du passé a démontré
à M. Grondin que ce n'était pas praticable et j'ai accepté
sa suggestion.
M. RUSSELL: A chaque fois qu'on a voulu coopérer, tout a
marché. Quand il n'y a plus eu de coopération, cela n'a pas
marché. Ce n'est souvent pas au niveau dessous-ministres...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît, on demande de parler
un peu plus fort.
M. CARDINAL: II s'agit de parler dans le micro, tout simplement.
M. GARNEAU: Je comprends le point de vue de M. Russell. Il soutient que
même si c'est un emploi à la journée longue, cela pourrait
être assuré par les Travaux publics. Mais en se basant sur
l'expérience et sur la nécessité d'un travail quotidien,
qui est extrêmement exigeant, nous avons décidé de faire
comme d'autres ministères et de prendre cette camionnette. De toute
façon, au point de vue du coût gouvernemental, c'est la même
chose, étant donné que les Travaux publics auraient dû en
affecter une, en permanence, pour ce travail qui, apparemment...
M. RUSSELL: On peut exercer un contrôle comme dans d'autres
domaines.
M. GARNEAU: ... nécessite de la disponibilité. On verra ce
qui se produira. Peut-être que cela va assurer un meilleur service au
niveau de la manipulation des chèques au ministère des Finances
et cela aussi est important.
M. RUSSELL: Pour d'autres secteurs, ne serait-ce pas plus efficace que
chaque ministère s'occupe de son affaire? Ainsi on pourrait abolir
complètement le ministère des Travaux publics.
M. GARNEAU: M. Grondin ajoute que la demande a été faite,
comme je l'ai mentionné tout à l'heure, mais les Travaux publics
ont refusé de donner ce service.
M. RUSSELL : Parce qu'ils jugent que ce n'est pas nécessaire.
M. GARNEAU: Evidemment, il y a des chèques à transporter.
H faut bien qu'ils soient manipulés, qu'ils soient
vérifiés. Il y a 12 millions de chèques, par année,
apparemment, qui doivent être transportés d'un endroit à un
autre.
M. RUSSELL: M. le Président, nous avons eu cette
expérience à certaines reprises, au ministère des Travaux
publics. Lorsqu'on adit que les Travaux publics ne pouvaient pas
répondre à temps plein, nous avons fait faire une analyse du
transport en tenant une camionnette à temps plein. Nous nous sommes
aperçus, à la suite de l'analyse, que 25% à 30% du temps
était utilisé pour les fins du ministère. La plupart du
temps, en plus de cela, elle était utilisée pour du personnel qui
n'avait pas de raison d'être transporté et pour d'autres fins.
M. GARNEAU: En camionnette?
M. RUSSELL: Avec les camionnettes. Et c'est là que le
ministère des Travaux publics a souvent dit non. On ne le fait pas
à temps plein, parce que ce n'est pas nécessaire. C'est là
que les autres ministères, ont réussi à convaincre leurs
officiers supérieurs qu'ils devraient avoir leurs propres camionnettes,
pour leurs propres services.
M. GARNEAU: C'est ce qu'ils ont réussi à faire.
M. RUSSELL: C'est ce qu'ils ont réussi à faire. Je
m'inscris donc en faux contre cette pratique. Je trouve qu'on devrait prendre
des moyens pour tenter de contrôler cette hémorragie qui va se
continuer, si on répond à cette demande . Je maintiens donc que
le montant de $5,000 devrait être enlevé du budget, qu'il n'est
pas nécessaire, parce que le ministre des Finances, qui est le premier
ministre, a son chauffeur, a son auto; le ministre d'Etat aux Finances a quand
même une auto, comme ministre de la Fonction publique. Donc, on n'a pas
besoin de $5,000...
M. GARNEAU: II faudrait que l'auto que j'utiliserai soit
Incorporée au ministère des Finances, parce que l'auto...
M. RUSSELL: A la Fonction publique.
M. GARNEAU: Non, je suis justement dans une situation assez cocasse.
J'ai une voiture mais elle est encore soit au ministère des Travaux
publics soit à celui des Affaires municipales. Lorsque j'ai
été questionné à la commission de la Fonction
publique, j'ai dit que le transfert était en voie de s'effectuer, mais
que le transfert des plaques, des papiers, une fois fait, la voiture serait
Inscrite comme relevant du ministère des Finances.
M. RUSSELL: Dans ce cas-là, M. le Président,
j'étais Ici lorsque le ministre s'est laissé voter un montant
pour l'automobile au ministère de la Fonction publique.
M. GARNEAU: Je sals, mais vous vous rappelez la réponse que
j'avais donnée à ce moment-là. J'ai dit que je ne pouvais
pas prévoir pour l'avenir, et comme le montant avait d'ailleurs
été réduit à $3,000, la raison pour laquelle on
l'avait maintenu était double: D'abord que le budget avait
été Imprimé ce qui n'est peut-être pas une
raison suffisante mais aussi parce qu'il pouvait y avoir
éventuellement au cours de l'année des remaniements
ministériels qui pourraient peut-être impliquer des changements,
ce qui veut dire qu'à ce moment-là...
M. CARDINAL: II y en a d'autres qui attendent d'être
ministres.
M. GARNEAU: Tout le monde attend, même le député de
Bagot.
M. CARDINAL: Je n'ai pas d'espoir pour quelques années.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'article 5 est accepté?
M. CARDINAL: D'accord, l'article 6 aussi.
Honoraires
M. LE PRESIDENT: L'article 6 est accepté. L'article 7?
M. CARDINAL: D'accord.
Frais de services bancaires
M. LE PRESIDENT: Accepté. L'article 8?
M. ROY (Beauce): M. le Président, je me permets une question.
C'est que là-dedans, je comprends qu'il doit y avoir de
l'échange, on parle aussi de l'échange sur devises. Je m'excuse,
c'est l'article 9, j'y reviendrai tout à l'heure.
M. CLOUTIER (Montmagny): Voici, c'est commencé depuis deux ans. A
ce moment-là, au journal des Débats des années
antérieures, on rapporte une discussion entre le premier ministre
actuel, l'ancien ministre des Finances, M. Lesage, et M. Dozois sur le
coût des services bancaires. C'était une nouvelle politique
apportée par les banques. Alors, de ce côté-là, je
pense bien qu'il n'y a pas d'espoir de réduction, sauf si la politique
était changée. Quant au montant demandé de $750,000,
est-ce que vous prévoyez qu'il peut y avoir une autre entente?
M. GARNEAU: Les officiers du ministère sont en
négociations avec les banques à ce sujet et tout n'est pas encore
réglé. Si l'entente intervenait, tout le montant qui est
prévu au budget ne serait pas dépensé. Mais comme on ne
sait pas si l'entente sera conclue...
M. CARDINAL: Admettons, M. le Président, que le montant est
très important, $750,000, les trois quarts d'un million. Avec ce montant
que les banques ont avec le gouvernement, comme client très important,
qui se répercute d'ailleurs, non seulement au niveau du ministère
des Finances mais de tous les ministères et de toutes les régies,
offices, sous-offices et commissions scolaires, etc., qui sont encore les
mêmes clients des banques, on ne peut que souhaiter que les
négociations se poursuivent et que ce montant-là, qui va
bientôt atteindre le million, si l'on continue à bien servir les
banques, disparaisse du budget et qu'on revienne...
M. GARNEAU: Compte tenu des propos que tenait tout à l'heure le
député de Montmagny, ce sont là les arguments que les
hauts fonctionnaires du ministère font valoir dans leurs
négociations.
M. CARDINAL: Surtout, si on regarde les profits des banques
actuellement.
M. GARNEAU: Je suis parfaitement d'accord avec le député
de Bagot. Cela me ferait plaisir de pouvoir compter sur des crédits
périmés importants à cet endroit-là.
M. RUSSELL: Les $250,000 ne veulent pas nécessairement dire
seulement l'augmentation des charges des banques, le volume?
M. GARNEAU: L'augmentation du volume. Cela a coûté $650,000
l'an passé.
M. CARDINAL: Cela a dépassé le budget. M. LE PRESIDENT:
Adopté?
Change sur les devises étrangères
M. ROY (Beauce): Article 9. Est-ce que l'on a tenu compte...
M. GARNEAU: Est-ce qu'il y a des questions à poser sur l'article
9.
M. ROY (Beauce): C'est une question sur l'article 9, M. le
Président. Est-ce que l'on a tenu
compte du fait que l'escompte soit complètement aboli, ou
presque, entre le dollar américain et le dollar canadien? Parce que
l'année dernière, il y avait tout de même un crédit
de $80,000 et, cette année, on demande un crédit additionnel.
M. CARDINAL: Je pense, M. le Président, que ce n'est pas
ça ici. Si je ne me trompe, ici, ce sont simplement les achats qui
viennent vers le gouvernement.
M. GARNEAU: Ce sont les achats faits par le gouvernement. Disons que le
gouvernement doit acheter des choses aux Etats-Unis, parce qu'on ne peut pas
les acheter au Québec ou au Canada. A ce moment-là, le taux de
change entre le dollar canadien et le dollar américain sur ces achats
est inscrit à l'article 9 du poste 1. Evidemment le taux peut
varier.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est le service de la dette qu'on
retrouve...
M. GARNEAU: C'est ça. On va trouver un autre article... Il est
assez difficile de prévoir car, actuellement, le taux est flottant. Tant
qu'il ne sera pas fixé... Evidemment on aurait pu peut-être
diminuer l'impact de cet article budgétaire, mais on aurait
peut-être été mal pris au cours de l'année, si, du
fait que le taux est flottant, ça augmentait. A part ça, il y a
l'élément de volume des achats, qui est peut-être
susceptible de varier.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, s'il n'y a pas d'autre
question...
M. CARDINAL: Dans ce cas, s'il n'y a pas d'autre question, pourrait-on
réserver l'article 1, selon la tradition, pour la Chambre...
M. GARNEAU: Oui.
M. CARDINAL: ... et ajourner au bon plaisir de la Chambre?
M. GARNEAU: D'accord!
M. LE PRESIDENT: D'accord!
M. GARNEAU: II est bien possible que ce soit demain, mais on va voir si
la Loi de la Législature est appelée.
M. CARDINAL: Nous verrons. (Fin de la séance: 12 h 33)
Séance du vendredi 19 juin 1970
(Dix heures quarante-six)
M. HOUDE (Limoilou): (président de la commission permanente des
Finances): A l'ordre, messieurs! Poste S-l.
UNE VOIX: D'accord
Assurance collective de garantie
M. CARDINAL: Cela est statutaire, M. le Président, on ne le
débat pas, sauf s'il y a des questions qui peuvent être
posées.
M. RUSSELL: Une augmentation considérable.
M. GARNEAU: Assurance collective de garantie pour tous les niveaux de
fonctionnaires. $32,000 à $48,000.
UNE VOIX: Donc, ce n'est pas trop.
UNE VOIX: Quelle est la dépense dans cet article?
M. GARNEAU: L'an passé elle a été de $56,924.
M. RUSSELL: Que cela a coûté? Vous réduisez à
$48,500?
M. GARNEAU: Les prévisions établies par M. Faure, le
contrôleur des assurances, sont de $48,500.
M. CARDINAL: Si je comprends bien, M. le Président, c'est
simplement la prime que doit payer le gouvernement pour donner un cautionnement
à certains employés qui, en vertu de la loi, doivent être
cautionnés. Par conséquent, le montant de cette prime
était établi en fonction du montant total du cautionnement, de la
limite.
M. GARNEAU: M. Faure, dans son évaluation, dit que la prime
provisionnelle annuelle serait de $47,000, la prime minimum annuelle serait de
$21,000 et la prime maximum serait de $75,000, alors il l'a établie
entre les deux, à peu près.
M. CARDINAL: II pourrait arriver, comme l'an passé, que le budget
soit dépassé ou qu'il ne soit pas employé.
M. GARNEAU: C'est Juste. Parce que c'est statutaire.
M. CARDINAL: Oui d'accord.
M. RUSSELL: On ne pourrait pas l'adopter?
M. LE PRESIDENT: S-2.
Assurance collective sur la vie des
fonctionnaires
M. CARDINAL: J'ajoute la même chose, parce qu'il y a aussi une
différence importante, soit $150,000...
M. GARNEAU: Cest le nombre d'employés. Ce sont les conventions
collectives. Elles ont augmenté de $986,122.
M. CARDINAL: On peut établir le chiffre plus
précisément cette année, parce que, l'an passé, les
employés ont eu cette option de s'inscrire ou de ne pas s'inscrire au
plan. Probablement que la dépense a été plus
élevée que prévue, parce que le résultat a
dépassé les espérances de la société
d'assurance. Cest peut-être la raison pour laquelle le montant est
accru.
M. GARNEAU: C'est encore là l'évaluation que fait
l'Auditeur. Voulez-vous que je lise la lettre qui établit ses
prévisions?
M. CARDINAL: Résumez-la si vous pouvez.
M. GARNEAU: « J'ai bien reçu votre lettre du 11 novembre
dans laquelle vous faites... Les chiffres que vous fournissez correspondent,
à quelque mille dollars près, à l'estimé que
j'avais moi-même préparé. Comme nous en avons convenu au
téléphone, je crois qu'il serait raisonnable de prévoir au
budget une somme de $2,450,000... Est-ce cela?
M. CARDINAL: Non, c'est l'autre, c'est S-2.
M. RUSSELL: S-2, c'est la somme de $950,000 que vous demandez.
M. CARDINAL: C'est probablement l'assurance-maladie, tandis que le
premier, c'est l'assurance-vie.
M. GARNEAU: « Pour ce qui est de l'ancien plan d'assurance
gratuite encore en vigueur pour les fonctionnaires et les ouvriers, f ai
préparé un historique du coût de cette assurance depuis
1962-1963 et vous en envoie une copie pour vos dossiers. Il est assez difficile
de prévoir, 18 mois d'avance, quelles seront les réclamations en
vertu de cette police, mais il semble qu'on pourrait estimer que le compte des
assurances arrivera approximativement a $1 million, dont il faut déduire
la contribution des fonctionnaires à l'assurance additionnelle et les
charges aux commissions à budget autonome. J'estime donc qu'il faudrait
prévoir une somme de $950,000 sous ce titre pour le budget 1970/71.
»
M. CARDINAL: Me permettez-vous?Ce n'est pas une prime, c'est la somme
que le gouvernement serait appelé à verser s'il y avait des
décès ou des invalidités. Cest l'ancien régime,
avant que le régime actuel ne soit instauré.
M. RUSSELL: Il s'élimine graduellement.
M. CARDINAL: II disparaîtrait avec les gens Je m'excuse de
dire cela vis-à-vis de ceux qui nous entourent, il y en a
peut-être qui dépendent...
M. LE PRESIDENT: M. Cloutier.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais une question à ce sujet. La
question vaut aussi pour 2. Est-ce que cela passe par la Mutuelle des
fonctionnaires ou si le gouvernement traite directement avec les
compagnies?
M. GARNEAU: Vous parlez de l'assurance collective? Vous parlez de
S-2?
M. CLOUTIER (Montmagny): La question vaut pour S-l et S-2 aussi.
M. GARNEAU: Bien, pour la partie que nous venons de voir, ce ne sont pas
des primes comme l'a dit le député de Bagot. Alors elle vaudrait
aussi le poste 2 et pour S-2.
M. CLOUTIER (Montmagny): La question... Autres assurances
collectives
M. GARNEAU: Si vous voulez, je peux vous donner le détail. La
sûreté du Québec fait elle-même son assurance. Les
professionnels et les cadres sont à la Mutuelle des Services de
santé du Québec. Les fonctionnaires et ouvriers sont à la
Croix Bleue. Les professeurs de l'Etat du Québec sont à la
Mutuelle SSQ. Les agents de la paix ont pour compagnie l'Economie; pour les
conseillers juridiques, les compagnies n'étaient pas encore
déterminées au moment où ces prévisions ont
été établies.
Pour ce qui est de l'assurance-vie, elle est répartie entre cinq
compagnies canadiennes-françaises. Le groupe, c'est l'Assurance-vie
Desjardins qui, suivant l'entente, réparti les risques.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si je me souviens bien, des soumissions avaient
été demandées. 11 y avait cinq compagnies et la plus basse
des soumissions était celle des Caisses populaires Desjardins et les
autres compagnies avaient accepté le taux le plus bas, celui de
l'Assurance-vie Desjardins; la proportion avait été d'un
cinquième à chacune des compagnies.
M. LE PRESIDENT: Ce poste S-2 est-il accepté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Au poste S-2, étant donné que
l'on y est rendu la prime est bi-mensuelle, je crois?
M. GARNEAU: La prime est en 26 versements. Elle couvre certains
avantages tels que pour la maladie, l'hospitalisation. L'assurance-maladie est
répartie sur 26 paies.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur 26 paies. Quel est le montant de la prime?
Je ne sais pas si les chiffres ont été modifiés. Si ce
sont les chiffres de l'an dernier qui valent pour cette année, alors, si
je me souviens bien, c'était $3 ou environ $3.15 par quinze jours.
M. GARNEAU: La protection familiale est de $3.25 par 15 jours et la
protection individuelle, $1.35 selon les plans. Je parlais pour la
Sûreté du Québec, les cadres, les professionnels. Les
fonctionnaires et ouvriers, c'est la même chose, $3.25 pour le plan
familial. Pour les professeurs de l'Etat du Québec, sur un plan
individuel, c'est $1.04. Les agents de la paix, $3.25 et $1.32. Les conseillers
juridiques, $3.25 et$1.35. C'est sensiblement la même chose. Probablement
qu'en ce qui regarde les policiers, il y a des risques additionnels, mais la
prime est à $3.25 sur le plan familial.
M. LE PRESIDENT; Poste 3.
Contribution au Régime de rentes
M. GARNEAU: C'est la contribution de l'employeur au régime de
rentes du Québec.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Poste 4.
Provision au bénéfice des
fonctionnaires
M. GARNEAU: Provision pour payer aux fonctionnaires régis par la
commission de la Fonction publique, ainsi qu'aux membres de la
Sûreté du Québec, émargeant au budget des
dépenses de la province, des indemnités pour vacances et des
gratifications en espèces pour congés de maladie, à leur
départ, etc.
M. CARDINAL: M. le Président, est-ce que cela signifierait que
les employés qui ne prennent pas leurs congés de maladie, qui ne
prennent pas leurs vacances, peuvent les accumuler pour les employer à
un moment donné ou les monnayer en fin de carrière? Est-ce que
c'est une réserve pour ceux qui voudraient exercer cette option? Par
conséquent, elle est aléatoire, c'est le calcul...
M. GARNEAU: C'est pour l'ensemble du gouvernement.
M. CARDINAL: Est-ce qu'on peut demander s'il existe un moyen de
contrôler justement ces jours de congé, que ce soit pour maladie,
congé social ou autres, pour les divers fonctionnaires du Québec
et quel est-il s'il existe un contrôle?
M. GARNEAU: Celui que je connaissais à l'Assemblée
nationale quand j'avais le personnel de l'Opposition, c'est qu'il y avait le
personnel clérical qui pointait et le personnel de cadre pour lequel on
établissait une feuille de contrôle de présence tous les
mois. Il y avait quelqu'un qui était responsable de prendre les
présences que l'on transmettait au chef d'administration qui en tenait
une fiche dans le dossier de l'employé...
M. CARDINAL: D'accord, mais j'irai plus loin que ceci. Il ne s'agit pas
de brimer en quoique ce soit les fonctionnaires, mais ce montant-là est
assez élevé et, par expérience, dans le passé, au
ministère où j'étais, je sais qu'il est arrivé que
des employés puissent partir ayant devant eux presque une année,
parfois au-delà d'une année de salaires sans être au
gouvernement. Ceci est normal et prévu par la convention; c'est humain,
et je suis entièrement d'accord...
M. GARNEAU: J'ajouterai, M. le Président, qu'il y en a qui ont
des congés d'un an et demi. Ils sont payés et, au moment oft ils
prennent
leurs congés, ils ont droit à des congés de maladie
durant le temps qu'ils sont payés pour accumuler... Ils sont
considérés comme étant encore à l'emploi...
M. CARDINAL: Ma question est la suivante, est-ce qu'il existe dans les
bureaux de tous les ministères un contrôle comme il en existe un
à l'Assemblée nationale?
M. GARNEAU: Tous les bureaux de personnel de chaque ministère ont
cette responsabilité.
M. CARDINAL: Alors cela dépend de chacun des bureaux de personnel
de chacun des ministères. Il n'y a pas d'uniformisation.
M. GARNEAU: C'est cela. Evidemment selon les directives qui sont
envoyées à chaque chef de personnel. Pour vérifier et
contrôler les entrées et les sorties d'une partie du personnel
nous nous référons au système des horloges pointeuses.
Mais encore là comment tout contrôler? Comment s'assurer que les
employés ne pointent que leur propre carte? C'est toujours une
difficulté.
M. CARDINAL: Ce système d'horloge pointeuse n'est pas un
système idéal parce que les gens perdent peut-être autant
de temps à attendre à l'horloge que le congé qu'ils
accumulent au bout d'une période.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4, adopté. Poste 5.
Provision pour augmenter tout crédit
M. GARNEAU: Provision pour augmenter tout crédit. C'est une
réserve chaque année, c'est un fonds de secours. D'ailleurs il y
a déjà eu de puisé dans ce' montant, comme je l'ai
indiqué hier, un montant pour le poste suivant.
M. CLOUTIER (Montmagny): A ce poste, il y a déjà eu une
discussion dans les années antérieures à l'effet que ces
prévisions, je crois, devraient être couvertes par un budget
supplémentaire. C'est une suggestion qui avait été faite
par le premier ministre actuel, l'an dernier ou il y a deux ans, une discussion
entre M. Dozois...
M. CARDINAL: C'est au mois de juin 1969. M. CLOUTIER (Montmagny): C'est
ça! il ne semblait pas y avoir unanimité à ce
moment-la.
M. GARNEAU: Cela dépend probablement de l'ampleur des montants.
Lorsqu'il s'agit, d'un montant de $5,000, $8,000 ou $10,000... Evidemment,
c'est une question qui serait à discuter. Je vais en causer avec le
ministre des Finances.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela avait fait l'objet d'une discussion assez
élaborée sur la possibilité de rendre plus statutaires ces
montants et de les couvrir avant la fin de l'exercice financier pendant le
budget supplémentaire afin que la Chambre puisse savoir exactement quels
ont été les emprunts sur ce poste budgétaire.
M. GARNEAU: Une autre possibilité serait de diminuer le
pourcentage, de plafonner ces possibilités de transfert. La question est
de savoir si l'actuel ministre des Finances va donner suite aux suggestions
qu'il faisait l'an dernier. Si je comprends bien, c'est votre question?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est pour cela qu'on relit les budgets des
années antérieures?
M. CARDINAL: Parce qu'après les questions on pourrait devenir
plus général.
M. GARNEAU: Je n'en ai pas posées...
M. CARDINAL: Dans tous les cas où il y a des prévisions
statutaires... On le disait tantôt dans la lettre d'un
vérificateur, il est difficile, 18 mois d'avance, d'établir ce
que sera le résultat de calculs actuariels, par exemple, où quels
seront les emprunts de la province, ou combien d'employés
décéderont, etc. Alors, le député de Mercier, avait
lui-même suggéré que, dans ces cas-là, pour que la
Chambre soit vraiment au courant de ce qui s'est passé et non pas de ce
qui pourrait théoriquement arriver, même si des experts peuvent
calculer assez juste l'expérience passée a montré
qu'on était toujours en dessus ou en dessous s'il n'y aurait pas
lieu d'adopter plus tôt un budget spécial en cours d'exercice avec
des chiffres plus précis.
M. GARNEAU: Pour réajuster les statutaires, voulez-vous dire?
M. CARDINAL: Oui.
M. GARNEAU: Quoique ce ne soit pas nécessaire que les statutaires
soient votés, si je comprends bien.
M. CARDINAL: Non, mais ils le sont quand même...
M. GARNEAU: Ils sont indiqués... Peut-être pour en informer
la Chambre plus tôt, parce que cela est voté...
M. RUSSELL: Pour nous permettre de poser des questions à ce
sujet.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce, s'il vous
plaît.
M. ROY (Beauce): Je remarque, M. le Président, qu'il y a une
différence de près de $1 million entre les crédits
demandés cette année, comparativement à ceux
demandés l'année dernière. Y a-t-il des raisons
particulières à cela? L'année dernière ils
étaient au montant de $646,400, et cette année, on demande $1.5
million?
M. GARNEAU: C'était le même montant. Parce que le fonds de
secours d'habitude est renfloué par des budgets supplémentaires,
et 11 ne l'a pas été. Voilà ce qu'on m'indique. C'est la
raison qui explique les $645,400.
M. ROY (Beauce): Ce serait donc pour éviter que des budgets
supplémentaires soient demandés à cet article?
M. GARNEAU: Quand on fait un budget supplémentaire, il arrive
assez fréquemment qu'on renfloue le fonds de secours. Le fonds de
secours existe pour combler, si vous lisez le texte qui est là. A un
article du budget d'un des ministères, 11 arrive par exemple une chose
un peu spéciale et on a besoin, soit de $10,000, $15,000, $25,000,
$30,000 de plus, au lieud'être obligé de procéder par
budget supplémentaire si on n'est pas en période de
sessions ou de passer par mandat spécial, le ministère des
Finances, par la Trésorerie, est autorisé à faire un
virement de l'article 5 du ministère des Finances, à n'importe
quel autre article de l'Assemblée nationale.
M. RUSSELL: C'est un prêt. M. GARNEAU: Oui, c'est cela.
M. CARDINAL: D'accord, mais au moment où l'on fait un budget
d'austérité, ceci devient d'autant plus important parce que c'est
facile de couper sur un budget. D'ailleurs un budget ne donne pas d'argent,
mais des prévisions seulement. Et si on augmente le fonds de secours,
alors qu'on coupe les articles ici et là à travers les budgets,
on pourrait toujours passer à travers la situation sans rien dire.
M. GARNEAU: Je vous dis qu'il reste à peu près $700,000.
Alors, on ne pourra pas, sans présenter un budget supplémentaire
pour renflouer le fonds de secours, dépasser de beaucoup les sommes qui
ont été prévues dans les articles...
M. CARDINAL: Je ne dépasserai pas la pensée du ministre,
je ne dirai pas qu'il nous promet d'avance un budget supplémentaire.
M. GARNEAU: Non, non, je ne veux pas... Provision pour augmenter les
traitements M. LE PRESIDENT: Est-ce le poste 6...
M. CARDINAL: Le poste 6, quant à moi, est déjà
discuté...
M. GARNEAU: H avait été accepté avec 1, qui avait
été retenu...
M. CARDINAL: Le poste 6, nous pouvons l'accepter purement et
simplement.
Contribution à la taxe scolaire sur les
fermes
M. LE PRESIDENT: Poste 7?
M. GARNEAU: II concerne la contribution à la taxe scolaire sur
les fermes.
M. CARDINAL: Ce sont les 35% versés aux cultivateurs.
C'est-à-dire que le ministère de l'Education, recevant le rapport
des secrétaires-trésoriers des commissions scolaires, le transmet
aux Finances qui, elles, font les versements. Est-ce que la politique du
gouvernement, cette année, sera l'une des deux suivantes parce
que les deux ont déjà été employées dans le
passé soit d'envoyer au secrétaire-trésorier qui,
lui, en fait la distribution, un montant pour toutes les commissions scolaires
données; soit de faire la distribution directement aux
intéressés?
M. GARNEAU: C'est la première façon qui sera suivie. La
contribution sera envoyée aux
commissions scolaires. Mais une lettre a été
envoyée aux cultivateurs, les avisant que la commission scolaire a
reçu le montant et qu'ils peuvent en demander le remboursement
auprès de leur commission scolaire.
Le cultivateur est informé du moment où le versement est
effectué, ce qui veut dire que, s'il y a un retard, le cultivateur sait
qui est responsable, et 11 peut faire des pressions auprès de la
direction de la commission scolaire.
M. CARDINAL: Laquelle lui répondra qu'elle n'a pas reçu le
chèque!
M. GARNEAU: L'avis part en même temps que le chèque,
à ce qu'on m'informe. Espérons qu'il n'y aura pas de
mélange de lettres.
M. CARDINAL: Vous n'avez pas la chance d'avoir l'expérience d'un
comté rural et de savoir ce qu'est ce subside de 35% qui, d'après
tout le monde, arrive toujours en retard, peu importe à qui la
faute.
M. GARNEAU: II y en a qui aiment ça, gagner quelques Jours, je
suppose.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Relativement à la contribution à la taxe
scolaire, est-ce que tous les cultivateurs sont éligibles à cette
subvention ou s'il y a des catégories de cultivateurs seulement qui y
sont habilités?
M. CARDINAL: C'est statutaire. C'est en vertu d'une loi qui avait
été adoptée par notre gouvernement et ça s'applique
à tous les cultivateurs bona fide, quelle que soit la région du
Québec.
M. GARNEAU: La détermination d'un cultivateur dans la loi
je n'ai pas le texte, je ne sais pas comment elle a été
établie est-elle la même que celle au niveau des
municipalités 9
M. CARDINAL: Cela vient du ministère, mais ce n'est pas la
même que celle pour fins municipales.
M. GARNEAU: Ah bon!
M. ROY (Beauce): On n'exige pas pour terminer ma question
que la ferme soit exploitée?
M. GARNEAU: C'est le ministère de l'Edu- cation qui
établit les normes m'informe-t-on pour savoir qui est
reconnu comme cultivateur.
M. CARDINAL: C'est exact.
M. GARNEAU: Je pense que ce serait une excellente question;
peut-être le député de Bagot peut-il donner la
réponse? Sinon, on pourrait peut-être la poser lors de
l'étude des crédits de l'Education.
M. CARDINAL: On peut y revenir lors de la discussion des crédits
du ministère de l'Education, parce que c'est une des discussions qui
peuvent y avoir lieu. La question du député de Beauce est
intéressante, parce qu'en fait il existe au ministère des
Affaires municipales certaines règles concernant les terres en culture,
comme 11 en existe au ministère de l'Education, normes établies
par le ministère. Présentement, ces normes ne sont pas les
mêmes pour des fins différentes à travers des
ministères différents. Le gouvernement devrait donc se pencher
sur ce problème. Il en avait même été question lors
des débats sur le projet de loi 62, de façon qu'il y ait
uniformisation sur la définition de ce qu'est un cultivateur.
M. GARNEAU: Je sais qu'il y a des discussions assez importantes
là-dessus, par exemple lorsqu'on rencontre les gens de l'Union
catholique des cultivateurs et que l'on commence à discuter sur le
revenu des cultivateurs. Il y en a qui disent: Cela n'a pas de bon sens. Je
pense que, dans certains secteurs, on considère que $50 de revenus de la
ferme, d'une exploitation agricole quelconque, classifient un cultivateur...
J'ai assisté à plusieurs discussions... L'an dernier, les
dépenses de ce poste ont été de $5,592,000.
M. CARDINAL: Ce ne sont pas de véritables dépenses, c'est
purement un déplacement d'argent. Il y a un montant qui entre à
la commission scolaire, qui perçoit des impôts, parce que la
condition pour que le cultivateur reçoive la prime de 35%...
M. GARNEAU: ... c'est qu'il aitpayé...
M. CARDINAL: ... entièrement sa taxe scolaire. Le
ministère de l'Education donne une commande au ministère des
Finances. On pourrait aussi bien dire que la déduction se fait à
la source, il s'agit simplement d'un déplacement d'argent. La loi avait
été faite autrement, les normes ont été
établies autrement. La seule suggestion que je pourrais faire au
ministre
des Finances serait que ceci soit étudié dans le cadre
d'une réforme générale comme on l'a dit lors de la
discussion au sujet du poste 1 de la taxation foncière pour fins
scolaires.
M. GARNEAU: Hier, le discours du budget contenait certains
éléments sur la réforme fiscale; cela complique
certainement l'administration que d'être obligé de procéder
de cette façon. Si l'abattement était fait directement lors de la
perception, cela éviterait une foule de normes administratives.
M. CARDINAL: Je pense que les fonctionnaires des Finances savent
nous étions rendus à 1298 commissions scolaires que
ça crée un problème; les secrétaires ne font pas
tous leur rapport en même temps.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avec la disparité des évaluations
municipales, du rôle d'évaluation municipale qui sert pour fins de
taxation scolaire, il peut aussi se produire, dans ce domaine, des
disparités dans l'encaissement des revenus pour chacun des cultivateurs
individuellement.
Est-ce que le ministre pense qu'il pourrait associer ce
problème-là ça relève de l'Education, Je le
comprends, d'après la démonstration que vient d'en faire le
député de Bagot au problème de toute
l'uniformisation des rôles d'évaluation dans la province?
Actuellement, il y a des inégalités, il y a des rôles
d'évaluation dans certaines des commissions scolaires qui seront
regroupées, à l'élémentaire. Cela comportera,
évidemment, la normalisation des rôles.
M. GARNEAU: Le ministère de l'Education, depuis plusieurs
années, sous les deux régimes qui nous ont
précédés, a poursuivi cette normalisation des rôles
d'évaluation sur le plan scolaire. Les évaluations, si ma
connaissance est exacte, aux commissions scolaires, sont basées sur
l'effort de taxation sur le plan local, ce qui a amené un certain
équilibre dans les rôles d'évaluation. Est-ce qu'il reste
beaucoup de municipalités scolaires qui n'ont pas subi cette revision
complète sur leur rôle d'évaluation?
M. CARDINAL: Ce sont deux choses très techniques, ce que je
pourrais appeler la normalisation et l'égalisation ou
l'équalisation, comme vous voudrez l'appeler, ce n'est pas la même
chose. Partir de critères uniformes pour avoir une même
évaluation partout, c'est déjà une chose;
l'égalité des taux ensuite, c'en est une autre. La correspondance
entre l'évaluation pour fins scolaires et pour fins muni- cipales en est
une autre. Enfin, ce qui a été fait au ministère de
l'Education a été une normalisation de rôles existants
où il n'y avait pas eu d'uniformité dans les critères
d'évaluation. Le ministère vient considérer qu'il y a un
certain facteur d'augmentation d'évaluation d'une paroisse ou d'une
municipalité donnée par rapport à une autre. Ce n'est pas
l'égalité des rôles.
M. GARNEAU: C'est l'effort fiscal.
M. CARDINAL: ... ce sont des pondérations qui permettent une
certaine égalité, mais qui, en pratique, crééent
des difficultés entre les régionales et les commissions scolaires
locales qui chevauchent sur diverses municipalités, surtout dans les
régions rurales, lorsqu'il y a la municipalité de village et la
municipalité de paroisse qui habituellement ne sont pas du tout
égales quant à l'évaluation et aux taux.
M. GARNEAU: Mais, à la question du député de
Montmagny, en fait je ne sais pas si je suis bien dans le sens des
activités du ministère de l'Education pour les cinq ou six
dernières années, on a voulu passer plutôt par
l'équilibre sur l'effort fiscal plutôt que sur la normalisation
des rôles d'évaluation...
M. CARDINAL: Ce n'était pas notre rôle, c'était le
rôle du ministère des Affaires municipales.
M. GARNEAU: Des Affaires municipales. Mais, encore là, je pense
que c'est une action qui est certainement souhaitable.
M. CARDINAL: C'est une action dont le leadership devrait venir du
ministère des Finances à travers les divers ministères.
Lorsque, dans le discours du budget, hier, on parle de permettre à des
municipalités d'imposer des universités ou des collèges
d'enseignement général et professionnel par une supposée
taxe foncière qui est un per capita, je n'ai pas encore vu la loi qui
viendra rendre ceci pratique, mais j'ai peur je le mentionne simplement
en passant que cela rende encore plus difficile toute cette question de
l'impôt foncier tant pour fins scolaires que pour fins municipales
plutôt que le rendre plus facile. C'est ajouter un système aux
deux qui existent déjà.
M. GARNEAU: En attendant que l'on ait trouvé des normes
d'évaluation assez valables entre les deux, c'est en attendant d'avoir
un système d'évaluation complet pour ces maisons-là que
nous avons proposé la taxation per capita pour fins d'évaluation
foncière.
M. CARDINAL: Je m'absente une minute.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il serait exact de dire que, si les
commissions scolaires locales étaient regroupées, à ce
moment-là il y aurait uniformisation des rôles? Ce qui se fait
actuellement parce que les commissions scolaires sont regroupées au
niveau du secondaire par les régionales. Est-ce qu'il serait exact de
dire que ça faciliterait l'uniformisation des rôles et rendrait
plus équitable la contribution versée par le gouvernement
à chacun des cultivateurs?
Il y a deux paliers, disons qu'au palier secondaire, là où
les commissions scolaires sont regroupées sur le plan régional,
il y a nécessairement uniformisation des rôles pour fins de
cotisation à la régionale. Sur le plan des commissions scolaires
locales, ce regroupement est en train de se faire.
M. GARNEAU: Vous voulez parler du primaire et du secondaire? Bon, je
comprends.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au niveau primaire, le regroupement se fait
actuellement, et évidemment chacune des commissions scolaires
perçoit un taux de taxes de ses contribuables, cultivateurs et
non-cultivateurs, taux de taxes qui est approuvé selon les
critères donnés par le député de Bagot. Je crois
qu'il est exact de dire que le regroupement des comis-sions scolaires au plan
local, au niveau primaire, va faciliter l'uniformisation et
l'égalisation des rôles d'évaluation et rendra plus
équivalente cette contribution qui est versée aux
cultivateurs.
M. GARNEAU: Pour autant que le cultivateur est reconnu suivant les
normes établies par le ministère de l'Education, cela va
certainement aider, c'est évident.
Je pense que cela serait un des avantages. Ce serait certainement plus
profitable s'il y avait une meilleure comparaison entre...
M. CARDINAL: Le ministère de l'Education a-t-il l'intention de
continuer le regroupement et d'adopter une loi qui avait été
promise par l'ancien gouvernement?
M. GARNEAU: Je pense qu'il y aurait des choses intéressantes
à dire là-dessus.
M. RUSSELL: II ne me paraît pas raisonnable, d'après la
déclaration d'hier soir, qu'on veuille taxer les écoles à
$25 par élève pour avoir une taxe foncière d'ici à
ce qu'une loi soit passée.
M. GARNEAU: On a établi des normes d'évaluation de ces
maisons d'enseignement. C'est assez difficile...
M. RUSSELL: Les deux ne se comparent pas d'abord. Premièrement,
parce que vous avez des écoles où les édifices sont d'une
valeur raisonnable. Il y a d'autres CEGEP qui occupent des locaux très
luxueux ou très immenses mais ou il y a peu de logement à
l'intérieur. Cela va coûter les yeux de la tête parce que,
si l'on veut être raisonnable et si on veut faire une évaluation
raisonnable de la valeur de la bâtisse, certaines écoles
coûteront deux ou trois fois plus qu'une construction normale moyenne
dans certaines municipalités. Je ne vois pas du tout où est la
relation et de quelle façon on va le faire.
M. GARNEAU: Vous voulez dire: Comment allons-nous faire
l'évaluation pour fins d'imposition foncière?
M. RUSSELL: Oui, dans les deux cas. Actuellement, vous voulez taxer les
élèves. Cest clair.
M. GARNEAU: C'est-à-dire, au lieu de taxer sur une base
foncière, on va évaluer.
M. RUSSELL: Actuellement, plutôt que de taxer la bâtisse,
vous allez taxer l'élève.
M. GARNEAU: C'est-à-dire que l'on va taxer la bâtisse en
proportion du nombre d'élèves qui fréquentent cette
bâtisse-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la municipalité.
M. RUSSELL: La municipalité va imposer une taxe sur le nombre
d'élèves. Ce n'est pas une taxe foncière.
M. GARNEAU: Jusqu'à ce qu'il y ait des normes d'établies,
cela va tenir lieu de taxe foncière.
M. CARDINAL: Si j'ai le loisir, je reviendrai à cette
subtilité en réponse au discours du budget, si j'en ai
l'occasion. Enfin, si l'on retourne à toute la théorie fiscale
concernant les impôts per capita, les impôts de service, c'est
quelque chose d'assez étrange qui était proposé hier soir.
C'est le moins que je puisse dire pour le moment. Et je ne pense pas que ce
soit une question que l'on puisse traverser ou épuiser
ce matin, à moins que ces crédits-la ne prennent plusieurs
jours à passer. Je ne voudrais pas éviter cette discussion ici,
je suis le premier à vouloir le faire.
M. GARNEAU: Vous ne voulez pas donner de primeur sur votre exposé
en Chambre.
M. CARDINAL: Cest exactement comme le premier ministre hier qui ne
répondait pas à mes questions parce qu'il n'avait pas encore
prononcé son discours.
M. GARNEAU: C'est le droit des députés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour ajouter a l'argumentation qu'invoquera le
député de Bagot...
M. GARNEAU: Attention, vous allez lui couper sa primeur!
M. CARDINAL: J'aurai certainement des suggestions de la part du
député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais obtenir d'autres renseignements du
ministre. Cela pourra peut-être servir au député de Ba-got
dans son argumentation. Si je comprends bien, la municipalité va retirer
le produit de ce nouvel impôt foncier. Est-ce que la municipalité
va garder exclusivement pour elle le produit de cet impôt foncier
à $25 par élève ? Ou va-t-il y avoir une
répartition sur une base régionale? Je prends un exemple, un
CEGEP en particulier, La Pocatière qui couvre tout le territoire de la
côte sud, plusieurs comtés. Etant situé dans la ville de La
Pocatière, la municipalité de La Pocatière va lever
à $25 par élève un impôt foncier. Quelle va
être l'utilisation que va faire la ville de La Pocatiere de ces sommes
dans son budget? Est-ce qu'il va y avoir une répartition comme pour la
taxe de vente? Dans ce cas, le produit est réparti sur une base à
trois niveaux en prenant une proportion du rendement provincial, rendement
régional et rendement local, est-ce qu'il va y avoir une de ces formes
de répartition?
M. GARNEAU: Je pense, M. le Président, qu'il va falloir attendre
le projet de loi pour donner ces réponses-là au
député de Montmagny. Le but de l'exercice, comme l'a dit le
premier ministre hier, c'est d'essayer de récupérer d'Ottawa une
partie des sommes qui peuvent être assez importantes, parce que, dans le
fond, ce n'est pas une charge réelle parce que le gouvernement du
Québec et le gouvernement d'Ottawa vont combler au niveau des
dépenses les commissions scolaires. Mais, pour la redistribution,
j'aimerais autant attendre que le projet de loi soit déposé pour
mieux expliquer les façons.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une autre question, M. le Président.
Est-ce que le ministre pourrait nous donner une Idée des sommes que ce
nouvel impôt représente et des sommes qui pourront être
récupérées du gouvernement central?
M. GARNEAU: Tout dépend du nombre d'élèves. Je n'ai
pas les statistiques en mémoire. S'il y a 1,000 élèves, ce
sera 25 fois 1,000. S'il y en a 10,000... Je n'ai pas les statistiques qui me
permettraient de donner au député de Montmagny les chiffres
précis.
M. CARDINAL: Je pourrais peut-être aider le ministre de deux
façons. Si on donne cette permission aux municipalités d'Imposer
ce genre d'Impôt dont 50% seraient remboursés par le Québec
aux institutions d'éducation parce qu'elles recevraient ceci en
subventions et que les autres 50% viendraient du fédéral pour
être donnés au gouvernement du Québec qui, lui, les
conserverait à titre de sommes, dues par le fédéral, pour
fins d'éducation postsecondaire, cela ne s'appliquerait qu'au niveau qui
dépasse la douzième année ou l'équivalent. J'ai
l'impression, à première vue et le ministre pourrait
vérifier les chiffres que cela pourrait éventuellement
donner un montant provenant du fédéral, qui serait d'environ
$1,500,000.
M. GARNEAU: Bien, c'est basé à peu près sur 120,000
de population.
M. CARDINAL: On fera les calculs.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 7, adopté. Poste 8. Le
député de Montmagny.
Subventions en guise d'impôt municipal
M. CLOUTIER (Montmagny)': Sur ce problème de l'impôt
foncier municipal, est-ce que l'évaluation est fournie par chacune des
municipalités en cause? Est-ce qu'elle est l'objet de corrections de la
part du ministère des Finances? Evidemment, 11 y a des édifices
gouvernementaux qui sont évalués selon des critères
différents par les municipalités.
M. GARNEAU: C'est la municipalité qui fournit
l'évaluation, qui envoie le compte, qui est ensuite
vérifié par le service technique du ministère.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministère des Travaux publics
intervient, J'imagine, pour vérifier l'évaluation?
M. GARNEAU: Au point de vue de l'évaluation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Donc, le ministère des Travaux publics
intervient?
M. GARNEAU: C'est cela. C'est ce dont on m'informe.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour porter un jugement sur l'évaluation
fournie par la municipalité?
M. GARNEAU: Sur l'évaluation. Oui.
M. RUSSELL: C'est le ministère des Travaux publics qui a fait
l'évaluation de toutes les bâtisses qui appartiennent au
gouvernement dans la province. La liste a été transmise au
ministère des Finances et les municipalités avaient le droit de
critiquer, d'accepter ou de refuser.
M. GARNEAU: A chaque année, 11 y a vérification de la
valeur de ces immeubles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et, si Je comprends bien, si
l'évaluation de la municipalité est plus élevée que
celle des Travaux publics, vous prenez l'évaluation de la
municipalité?
M. GARNEAU: C'est le chiffre des Travaux publics que l'on prend, mais en
général c'est le plus bas des deux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le plus bas des deux?
M. GARNEAU: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si la municipalité a une
évaluation scientifique qui peut facilement être confrontée
avec celle des Travaux publics, est-ce qu'à ce moment-là vous ne
donnez pas le bénéfice du doute à la
municipalité?
M. GARNEAU: C'est le ministère des Travaux publics qui, pour le
gouvernement, agit comme juge et on m'informe que c'est toujours celle des
Travaux publics ou le plus bas chiffre.
Si les Travaux publics arrivaient plus haut, on prendrait celle de la
municipalité et, en cas de conflit, c'est le ministère des
Travaux publics qui tranche la question.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je demanderais au ministre de vérifier
cette question. Les réponses qui ont été données
l'an dernier, à l'étude des crédits, ne sont pas
semblables à celles que le ministre me donne en ce moment.
On donnait le bénéfice du doute à la
municipalité, dans le cas où l'évaluation de la
municipalité était plus élevée que celle du
ministère des Travaux publics.
M. GARNEAU: Mon sous-ministre dit qu'il va vérifier l'exactitude
des propos que j'ai tenus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas pour en faire un débat.
M. GARNEAU: Non, non, je comprends parfaitement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cest parce que les municipalités, dans
leur budget de l'année, veulent compter sur des recettes; ça fait
partie du budget de la municipalité C'est pour ça que Je veux
déterminer le plus exactement possible les critères
observés par le ministère des Finances.
M. GARNEAU: II semble bien qu'il y a vérification annuelle et, il
ne semble pas, d'après ces indications, que ça crée des
problèmes puisque les municipalités...
M. LE PRESIDENT: Le député de Shefford?
M. RUSSELL: Pour l'information de la commission, la pratique qui s'est
appliquée dans le passé, c'est qu'un comité technique
formé au ministère des Travaux publics a fait cette
évaluation. Dans chacun des cas, lorsqu'il visite la
municipalité, ce comité vérifie avec la
municipalité pour être certain qu'il n'y ait pas de conflit
à la base. Cette liste, lorsqu'il y a eu entente c'est une
évaluation technique que fait le comité est transmise au
ministère des Finances pour vérification, compilation et
paiement.
M. GARNEAU: Dans l'évaluation, il n'y a presque pas de
difficulté, parce que ça arrive assez près, il me
semble.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais une autre question.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les villes reviennent chaque année
régulièrement et en particulier la ville de Québec
devant la Législature, demander le pouvoir d'imposer les
hôpitaux. Ce pouvoir leur a toujours été refusé
jusqu'à maintenant. Est-ce que le ministre, même s'il n'y a pas
longtemps qu'il est en fonction, a déjà eu l'occasion de discuter
ce problème? Et si pareille demande était faite, est-ce qu'elle
serait accordée aux municipalités?
M. GARNEAU: Je voudrais répondre au député de
Montmagny que j'ai discuté de la question avec le maire de Québec
à quelques reprises. Cest bien compréhensible, avec les
difficultés financières que connaît la ville de
Québec. Pour ma part là, je parle en mon nom personnel
je suis disposé à discuter de cette question très
sérieusement, parce que, en fait, la ville de Québec comprend
dans ses limites territoriales plusieurs hôpitaux et institutions
publiques et ne retire pas de ces immeubles les mêmes revenus qu'elle
retirerait si ces immeubles appartenaient à l'entreprise
privée.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CARDINAL: Si vous me le permettez, je voudrais simplement donner un
avis au ministre. C'est toujours difficile pour un ministre de parler en son
nom personnel, en commission. Il est sans cesse ministre, pendant tout le temps
qu'il est assermenté.
M. GARNEAU: Je veux dire au député de Montmagny que je
pense que sa question est pertinente. Elle n'a pas encore fait l'objet de
discussions ministérielles et c'est pour cela que j'ai pris soin de dire
que je parlais en mon nom personnel. Mais moi, personnellement, je vois la
chose d'un oeil très favorable, je suis prêt à en discuter
et même à m'en faire le défenseur.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parlant à titre personnel, je dirai au
ministre que, du temps où j'assumais les responsabilités de
ministre de la Santé, j'avais imposé comme condition qu'il y ait
un critère qui soit respecté, si on acceptait cette demande des
municipalités. Cest que, l'hôpital ayant une vocation
régionale, le produit de l'impôt foncier soit réparti sur
une base ré- gionale. On comprend que les hôpitaux de la ville de
Québec desservent un vaste territoire par leur vocation. A mon sens, il
serait injuste que le produit de la taxe venant des hôpitaux ne soit
réservé qu'aux seules fins de l'administration de la ville de
Québec, même si ces édifices publics occasionnent des
déboursés additionnels à la ville pour les services
qu'elle doit installer, et qui sont des services plus considérables.
Cétait une condition. Je crois que, si on finit par accepter cette
demande des municipalités, ce critère de répartition sur
une base régionale même chose que pour les CEGEP doit être
respecté.
M. GARNEAU: Si je comprends bien les propos du député de
Montmagny, c'est un peu la même politique que l'on suggère
lorsqu'on parle de l'établissement de parcs industriels sur une base
régionale, et de la répartition, sur le plan municipal, du
produit de ces taxes-là, pour éviter qu'il y ait une concurrence
entre des municipalités. Je pense que la suggestion du
député de Montmagny est très pertinente.
M. LE PRESIDENT: Accepté. Poste 9. Le député de
Beauce.
Honoraires, dépenses diverses
M. ROY (Beauce): Honoraires, dépenses diverses ou
imprévues. Quels sont les montants qu'on demande pour honoraires et ceux
pour dépenses diverses ou imprévues? Je remarque que le montant
demandé est trois fois supérieur à celui de l'année
dernière.
M. GARNEAU: Il a été réduit de $800,000. Les
nouveaux crédits totalisent $373,000. Il y a d'abord la Commission
d'enquête sur le commerce des boissons alcooliques.
M. ROY (Beauce): Je me permets de préciser, je ne faisais pas de
comparaison avec l'autre livre qu'on nous avait remis, mais bien avec les
prévisions de l'année dernière, qui étaient de
$122,200, alors que cette année on demande $373,000. C'est dans ce
sens-là que j'ai dit que c'était augmenté trois fois.
M. GARNEAU: La partie principale de l'augmentation provient du fait que
le ministère des Finances veut faire des inspections dans les organismes
subventionnées, inspections plus fréquentes, pour aller
vérifier si ces organismes, qui sont autonomes dans leur administration
financière, s'il y a une gestion qui est potable
ou si le gouvernement ne verse pas des subventions dans des paniers
percés. C'est dans ce sens-là que l'augmentation est
prévue. Il y a également un autre montant de $68,000 prévu
pour la Commission d'enquête sur le commerce des boissons alcooliques,
qui doit compléter son rapport cette année.
M. CARDINAL: C'est la commission Bélanger.
M. GARNEAU: C'est ça. Et un montant de $15,000. Comme le
système de paie retarde... Un employé qui entre en fonction le
1er juillet avec toutes les procédures, ça peut prendre assez de
temps, 1 mois et demi ou deux mois avant qu'il ne soit payé, que tout
soit entré au système mécanographique. Alors, un montant
de $15,000 est prévu pour couvrir la différence entre les deux,
si je comprends bien.
M. CARDINAL: C'est pour faire une avance.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. CARDINAL: Souvent ça prend 3 mois.
M. GARNEAU: Cela prend 2 ou 3 mois, il y a des gens qui aiment bien
recevoir leur chèque le plus tôt possible, il y en a qui en ont
besoin.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre croit que c'est trop long 3 mois,
pour mettre en place un système pour la paie d'un employé? Cette
question est venue souvent devant nous et je trouvais que 5 semaines
c'était un temps raisonnable.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi de me répéter, mais je
voudrais que vous leviez la main pour vous donner le droit de parole.
M. RUSSELL: M. le Président, Je le ferai.
M. GARNEAU: On m'informe qu'afin d'accélérer il y a un
nouveau processus qui a été commencé il y a quelques mois
pour changer tout le service de la paie. Lorsque tout sera
mécanographié, cela devrait prendre moins que deux mois. Je
comprends que c'est un problème, dans tous les ministères et dans
toutes les administrations, on fait le même reproche. Mais avec le
nouveau système mécanographique, ça devrait raccourcir la
période d'attente pour le premier chèque. Espérons que les
espoirs de tout le monde seront comblés.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le ministre prévoit organiser quelque
chose de façon à permettre au gouvernement d'être capable
de payer ses employés régulièrement comme on le fait dans
l'entreprise privée? Dans l'entreprise privée, si nous prenions 2
ou 3 mois pour payer nos employés, vous savez combien resteraient
à notre emploi? Je trouve tout simplement que ce n'est pas normal. Nous
rencontrons à diverses occasions des gens qui viennent se plaindre, ce
n'est absolument pas normal de payer des employés 2 ou 3 mois
après qu'ils ont commencé à travailler.
Il devrait y avoir un système pratique, rapide, en attendant que
le système mécanographique soit en place. Je pense qu'il y aurait
lieu, M. le Président, de faire quelque chose dans ce sens-là et
ce serait à l'avantage du gouvernement de le faire.
M. GARNEAU: Le député de Beauce a certainement raison.
L'entreprise publique a des contrôles que l'entreprise privée n'a
pas. Voilà un aspect de la question. On ne doit pas être
excusé complètement pour cela. Par contre, cela peut,
peut-être, être un peu plus difficile pour les employés de
l'Etat que pour les employés de l'entreprise privée. Mais il faut
dire aussi que c'est plus difficile de sortir d'une entreprise publique que de
sortir d'une entreprise privée. Alors, il y a des avantages et des
inconvénients. De toute façon, je suis parfaitement d'accord avec
le député de Beauce; il faut tenter de raccourcir cette
période. Comme je le disais tout à l'heure, en réponse
à une autre question, le gouvernement précédent avait
commencé des changements au sujet de l'émission des
chèques de paie, ces changements se poursuivent et, lorsque le tout sera
complètement mécanographié, on espère que cette
période sera raccourcie.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Je le souhaite ardemment. J'ai remarqué, lors de
mon entrée au Parlement de Québec, que pour avoir une
secrétaire... De la demande d'emploi, à la Fonction publique,
jusqu'à la réception de son premier chèque de paie, il y a
34 formules différentes à remplir. Je pense qu'il y a beaucoup
trop de « red tape », pour employer une expression anglaise.
M. GARNEAU: C'est ce que l'on essaie de corriger. Le service du
personnel du ministère des Finances exerce l'opération
témoin, puis cela va s'étendre dans tous les ministères.
Mais 11 faut que toutes les indications et les nouvelles formules soient
transmises au chef du person-
nel et c'est une question de temps avant que la période de paie
soit raccourcie. Parfois, il y a aussi une question de hasard. Lorsque votre
secrétaire, ou une autre employée, entre par exemple, le 12, elle
pourra être payée beaucoup plus rapidement que si elle entre le
13. Parce que la demande de paie de quinze jours se fait assez longtemps
d'avance. Parfois une seule journée peut retarder de deux ou trois
semaines, la réception du premier chèque. Je ne sais pas si le
cas que vous avez à l'esprit est celui qui est arrivé. Mais c'est
certainement une situation anormale. Les changements qui ont été
amorcés l'ont été dans le but de corriger cette situation.
On espère qu'ils apporteront les résultats prévus.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je ne sais pas si le
député a terminé, à ce sujet. Le ministre a dit il
y a un instant, que pour ces sommes d'argent, il y avait des
vérifications auprès des institutions subventionnées par
le gouvernement. J'imagine qu'il s'agit en l'occurrence de gros
ministères qui donnent beaucoup de subventions, entre autres,
l'Education, les Affaires municipales, la Santé et le Bien-Etre...
Est-ce que le travail sera fait exclusivement par le ministère des
Finances ce travail de vérification ou s'il s'ajoute aux
vérifications déjà faites dans ces Institutions, par
exemple...
M. GARNEAU: Par les comptables agréés.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... les institutions de Bien-être, par
les ministères eux-mêmes? Les ministères font
déjà une vérification auprès des institutions
subventionnées. Est-ce que ces sommes d'argent comportent des
vérifications additionnelles menées par le ministère des
Finances?
M. GARNEAU: Dans certains cas cela peut être des
vérifications additionnelles, dans d'autre cas, ce sont surtout des
vérifications qui n'ont pas été faites ou pour
suppléer à celles qui n'ont pas été faites
suffisamment en profondeur. Le programme était prévu pour plus
que cela, je crois, mais il y a eu une diminution. C'est une expérience
témoin que nous voulons tenter.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand les ministères sont bien
équipés pour faire cette vérification, est-ce que ce sont
d'abord les ministères qui la font auprès des institutions
subventionnées?
M. GARNEAU: Oui, M le Président.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministère des Finances ou
le ministère de la Fonction publique ont un réservoir de
comptables, de vérificateurs je ne parle pas de ceux de
l'Auditeur de la province qui sont, si on peut employer l'expression,
polyvalents et qui peuvent être utilisés pour vérifier
auprès de différentes institutions?
M. GARNEAU: Il y aura deux types d'honoraires. Il y aura des honoraires
versés à des fonctionnaires et il y aura aussi des honoraires
versés à des bureaux de comptables, sur le plan régional,
pour faire une certaine vérification additionnelle que le
ministère des Finances pourrait exiger.
M. LE PRESIDENT: Poste 9 accepté? Le député de
Bagot.
M. CARDINAL: Sur le même sujet, ce n'est pas une critique, c'est
une remarque que je fais au sujet de ce qui vient d'être dit pour la
vérification et le contrôle. Il existe déjà dans le
mécanisme de plusieurs lois, des moyens de contrôle des sommes
déboursées par l'Etat. Il existe, en plus l'Auditeur ou le
vérificateur de la province qui, lui aussi, vient vérifier, il
existe dans chacun des ministères aussi certains organismes de
contrôle. D'ailleurs, si je ne me trompe, le ministère des
Finances a, dans chacun des ministères, des officiers, un ou plusieurs,
selon l'importance du ministère. Il existe au sein même du
ministère des Finances un groupe que j'appellerai de contrôle. Et
je vois d'ailleurs derrière le ministre certaines des personnes, et je
voudrais bien qu'elles ne prennent pas en mauvaise part ce que je vais
dire.
Il m'est arrivé à moi-même par exemple de recevoir
du gouvernement un chèque de $0.25. Il m'est arrivé
moi-même, quand je suis arrivé au gouvernement, il y a
bientôt près de trois ans, d'être, comme les employés
d'ailleurs, même si J'étais ministre, trois mois sans recevoir de
salaire, avant que le nouveau système ne soit établi. Lorsqu'il a
été établi par l'exécutif de l'Assemblée
nationale, il y a eu un progrès marqué.
Le danger que je vois dans tout ceci, c'est qu'on en vienne à
faire du contrôle pour du contrôle et que le contrôle soit
rendu tellement loin dans les détails que ce que l'on gagne en
contrôle, on le débourse et au-delà des sommes qui sont
elles-mêmes contrôlées dans certains domaines. Le
député de Beauce disait tantôt qu'il faut 34 formules pour
engager une secrétaire.
Je suis bien heureux d'apprendre que c'est rendu à 34,
c'était 42 quand Je suis arrivé. Alors, il y a déjà
là un progrès. Mais quand on pense qu'il faut que ce soit un
ministre qui signe pour engager un chauffeur; nous sommes encore dans un
système, qui ne doit pas être désuet, parce que c'est un
système public et qu'il doit y avoir un contrôle plus
sévère.
Je me demande si le ministère des Finances ne devrait pas
s'appliquer Justement à assouplir tout en contrôlant, de
façon que, dans chacun des ministères, cela ne soit pas si long
avant de pouvoir débourser les deniers de l'Etat, indépendamment
de tout problème de caisse. Il y a beaucoup de plaintes parmi la
population pour des paiements de salaire, des paiements de professionnels ou
d'hommes de métiers à tous les niveaux, pour des gens qui ont
été expropriés. Les gens qui ont des réserves
peuvent supporter ces périodes qui peuvent s'établir pour un
chèque de paye à un maximum, disons, de trois mois pour
être raisonnable ce ne sont pas tous les cas et pour des
gens expropriés un maximum qui peut dépasser, pour autant que le
maximum peut être dépassé, plusieurs années.
Je me demande Justement si le ministère des Finances ne devrait
pas, tout en établissant des moyens de contrôle, établir
des éléments de souplesse dans le système, établir
des moyens de rembourser plus rapidement les citoyens qui sont débiteurs
de l'Etat, qui eux, souvent sont de petites gens et qui n'ont pas les moyens de
s'autofinancer.
M. GARNEAU: Je suis favorable aux énoncés de principe que
vient de faire le député de Bagot. Je pense que la
Trésorerie, autant que l'ensemble du ministère des Finances,
devrait consacrer plus d'efforts à l'établissement de normes et
ensuite voir si les normes ont été respectées plutôt
que de vérifier et de revérifier les dépenses après
coup. J'ai devant moi le député de Shefford qui a assisté
probablement au Conseil de la trésorerie pendant plusieurs
années, cela devient à un moment donné assez fastidieux de
passer des heures i analyser des comptes pour lesquels on demande un paiement.
Je pense que ce serait peut-être plus rentable. Cela s'est fait avant
1966. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu, en suivant la ligne de
pensée du député de Bagot, d'établir des normes et
de contrôler nos normes plutôt que de contrôler chaque geste
administratif, ce qui, peut-être, accélérerait les
paiements, tout en assurant un contrôle peut-être aussi efficace,
certainement plus rentable sur le plan administratif. Dans l'entreprise
privée, cela va un peu plus vite que dans l'entreprise
gouvernementale.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): En passant par le ministre, Je voudrais
demander au sous-ministre s'il y a encore des problèmes de caisse.
M. GARNEAU: Il dit qu'il y en a toujours, lui.
M. LE PRESIDENT: Poste 9, adopté.
Régimes de retraite
Poste 10. Alors, article 1.
Adopté.
Article 2.
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3. Le député de Bagot.
M. CARDINAL: J'aurais une question. Même le budget refait,
à «frais de bureau», alors que les traitements, les frais de
voyage sont sensiblement les mêmes, les frais de bureau sont plus que
doublés. Est-ce qu'il y a une raison particulière?
M. GARNEAU: C'est parce que les paiements des pensions sont
effectués deux fois par mois, à tous les quatorze jours, comme la
paie des employés. Ce système est commencé depuis Janvier.
Cela augmente un peu les frais. Il y a donc 13,000 pensions à $0.06,
deux fois par mois, pour l'envoi des chèques par la poste.
M. CARDINAL: C'est un exemple de ce qu'on vient de dire.
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté. Article 3.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5. M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 6. Le député de
Bagot.
M. CARDINAL: A l'article 6, on passe de $59,000 à $5,500. Je me
réjouis d'une coupure semblable mais il y aurait certainement une
explication derrière un chiffre qui est réduit de dix fois son
montant.
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'y a pas eu de coupure, M. le
Président...
M. CARDINAL: On ne parle pas de coupure par le gouvernement actuel.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. GARNEAU: II y a eu une commission qui a été
formée pour étudier les régimes de retraite des policiers
de la ville de Montréal, et le rapport sera terminé cette
année. C'est pour cela qu'il y a une diminution. Le rapport étant
complété ou sur le point de l'être, il n'y a pas lieu de
prévoir des montants aussi élevés que l'an
passé.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CARDINAL: Si le ministre me permettait, comme il vient de parler de
caisse de retraite et que cet article revient en plusieurs endroits pour des
fins diverses, je poserais tout de suite une question qui pourrait aussi venir
plus tard. Est-ce que, de la même façon que nous avons
étudié le régime de retraite des policiers nous allons
continuer à étudier le régime de retraite des enseignants
à qui on a promis une loi dans ce domaine, il y a déjà
plus d'une session, à la suite des conventions collectives qui ont
été signées?
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. GARNEAU: Nous souhaitons passer cette législation avant
l'ajournement pour l'automne, dans le sens que le député de Bagot
connaît bien, par suite de la recommandation ou même à
l'acceptation de principe qui avait été donnée dans la
convention collective et correspondant aux...
M. CARDINAL: Et aux travaux qui ont été effectués
au ministère de l'Education et au ministère des Finances.
M. GARNEAU: Cest cela. Et le ministère des Finances avait aussi
d'autres suggestions a faire, des raisons de concordance. Ce projet de loi sera
présenté à cette première partie de la session.
M. CARDINAL: Merci.
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste budgétaire 10 est
adopté.
M. CARDINAL: D'accord. M. LE PRESIDENT: Statutaire 3. Régime de
retraite des fonctionnaires
M. CARDINAL: Avant, il y a statutaire 2. Statutaire 2, on
considère que c'est fait puisque nous sommes rendus à...
M. LE PRESIDENT: Oui, statutaire 2 a été adopté.
Statutaire 3.
M. CARDINAL: Statutaire 3.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Dans le régime de retraite des fonctionnaires,
est-ce que le ministre pourrait nous dire a quel endroit, par qui le fonds de
retraite des fonctionnaires est-il administré?
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. GARNEAU: II est administré par le ministère des
Finances.
M. ROY (Beauce): Oui, mais tout de même l'argent est en
dépôt quelque part.
M. GARNEAU: Non, c'est au fonds consolidé. Il n'y a pas de
réserve actuarielle sur le régime. C'est un « pay as you go
» le plus élémentaire. Les deux régimes, celui des
fonctionnaires et celui des instituteurs des enseignants également.
M. CARDINAL: Cest voté chaque année, c'est comme vous
dites un « pay as you go » c'est-à-dire que le gouvernement
s'assure lui-même.
M. GARNEAU: Cest cela.
M. ROY (Beauce): Alors il n'y a aucun dépôt dans aucune
institution financière à ce sujet?
M. GARNEAU: Non.
Régime de retraite des enseignants
M. LE PRESIDENT: Alors, statutaire 3, adopté. Statutaire 4.
UNE VOIX: C'est la même chose.
M. CARDINAL: Oui, d'accord, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 11.
Pensions de la commission des accidents du
travail
M. GARNEAU: Cela est une vieille histoire... Le gouvernement a
déjà eu, à un moment donné, un bureau de
reconstruction économique. Il y a eu des fonctionnaires qui y ont
travaillé et le bureau, évidemment, n'existe plus mais les
fonctionnaires ont acquis des droits de pension. Et vous voyez que le montant
qu'il reste est de $6,500. Alors, j'imagine que d'ici un certain nombre
d'années cela disparaîtra.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
UNE VOIX: Ne soyez pas cyniquesl
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 12.
Curatelle publique M. CARDINAL: Il y a des postes...
M. RUSSELL: Est-ce que les 93 postes sont comblés?
M. LE PRESIDENT: Article 1. Le député de Shefford.
M. RUSSELL: Est-ce que les 93 postes ont été
comblés?
M. GARNEAU: II y a 80 postes sur 94 de comblés.
M. RUSSELL: Est-ce que les crédits demandés couvrent les
93 postes ou simplement ceux qui existent actuellement?
M. GARNEAU: Ceux qui existaient le 4 février. Cela fait encore
partie des $17 millions au lieu des $7 millions, ce qu'on a
expliqué...
M. RUSSELL: ... à l'article 6.
M. GARNEAU: A l'article 6.
M. RUSSELL: Un montant de $488,000 a été voté l'an
dernier; est-ce qu'il a été totalement dépensé?
M. GARNEAU: Il y a eu $467,216.05 de dépensés.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article no 1 est-il adopté?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article no 2 est-il adopté?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article no 3?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article no 4?
M. ROY (Beauce): J'aurais une question, M. le Président. J'aurais
probablement pu la poser tout à l'heure...
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Je pourrais peut-être la poser plus tard? Pour le
matériel, les articles de bureau, de quelle façon le gouvernement
procède-t-il relativement a la dépréciation des articles
de bureau? Les articles de bureau sont-ils calculés à «
dépenses »?
M. GARNEAU: Il n'y a pas de dépréciation, ce sont des
dépenses ordinaires.
M. ROY (Beauce): Des dépenses ordinaires. Aucune
dépréciation n'est repartie sur une période de cinq ans ou
de dix ans? C'est toujours payé comme ça?
M. GARNEAU: Absolument.
M. ROY (Beauce): Parfait. Merci.
M. LE PRESIDENT: L'article 4 est-il adopté?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: L'article 5?
M. CARDINAL: A l'article 5, M. le Président,...
M. LE PRESIDENT: C'est une question?
M. CARDINAL: J'ai l'impression que, à un article tantôt, on
a passé de $51,500 dont j'ignore la partie qui a
été dépensée d'ailleurs à $4,200.
Quelle est l'explication, quelles sont ces dépenses qui sont
disparues?
M. GARNEAU: Autrefois on percevait des intérêts sur les
placements faits par la curatelle et qui étaient remboursés. Il y
avait une entrée et une sortie. Ils sont maintenant versés
directement dans le compte du client.
M. LE PRESIDENT: Le poste 12 est-il accepté?
M. CARDINAL: D'accord.
Conseil de la trésorerie
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire no 13, article 1.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Shefford..
M. RUSSELL: ... même question que pour le nombre des
employés que la curatelle. Est-ce que les 742 postes sont
comblés?
M. GARNEAU: Il y a 657 postes de comblés par des employés
réguliers et 31 postes par des occasionnels. Dans l'accroissement du
personnel, il y a 8 postes pour la Commission des engagements financiers. On
m'informe qu'au point de vue du travail de bureau, c'est une chose assez
importante, parce qu'il y a beaucoup de documents à préparer.
Moi, je ne voyais les documents que quand ils arrivaient, autrefois, mais je
sais qu'il y avait un travail considérable à faire. On a
également prévu et là, je vais peut-être
faire sourire le député de Bagot cinq analystes pour aller
faire des analyses sur place avant que les subventions soient versées,
pour aller voir l'état financier des entreprises ou des organismes qui
demandent des subventions, pour savoir si la demande de subvention est bien
fondée, etc. Alors peut-être ce genre de vérifications
sera-t-il encore plus rentable ou plus efficace que la vérification
après coup. Encore là, c'est une expérience, comme tout
à l'heure. C'étaient deux opérations pilotes qui avaient
d'ailleurs été prévues par l'ancien gouvernement et que
l'on a conservées dans la politique administrative au niveau du
ministère des Finances.
M. RUSSELL: Si je comprends bien...
M. LE PRESIDENT: Le député de Shefford.
M. RUSSELL: ... en considérant les temporaires comme remplissant
des postes, vous avez encore, malgré tout ça, 94 postes à
combler?
M. GARNEAU: Pour les occasionnels, il resterait à peu près
90 postes à combler. Il y a 40 nouveaux postes à combler, dont 13
dont J'ai donné des précisions tout à l'heure, et il y a
des postes vacants. Cela fait 90 en tout.
M. RUSSELL: C'est surprenant que ça marche à la
Trésorerie, s'il manque tant de personnel que ça.
M. GARNEAU: Je sais que...
M. RUSSELL: Ce sont eux qui ont la responsabilité de
vérifier les dépenses.
M. GARNEAU: ... on voit beaucoup de demandes de temps
supplémentaire, à peu près dans tous les services de la
Trésorerie, parce qu'ils manquent de personnel. Je ne sais pas s'ils
vérifient trop...
M. CARDINAL: Ce sont des gens qui font du temps supplémentaire
pour vérifier le temps supplémentaire.
M. GARNEAU: Je pense qu'ils font un travail plus utile que
ça.
M. RUSSELL: A quel niveau sont les postes vacants?
M. GARNEAU: 84 fonctionnaires, c'est-à-dire personnel de bureau,
25 professionnels, des comptables agréés, je suppose, et 7
adjoints aux cadres supérieurs. Les occasionnels actuellement
travaillent surtout pour remplacer ou en attendant que des fonctionnaires
permanents soient engagés & la suite des concours de la Fonction
publique.
M. LE PRESIDENT: L'article 1 est-il adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): ', M. le Prési-
dent, une question générale, étant donné
qu'il s'agit là d'un organisme de gestion centrale du gouvernement, l'un
des plus importants, est-ce que le ministre pourrait nous dire si le rapport
Mlneau suggère des modifications assez importantes aux structures du
fonctionnement du Conseil de la trésorerie?
M. GARNEAU: Pour répondre bien franchement au
député de Montmagny, la première tranche du rapport a
été remise au ministre des Finances. Depuis notre assermentation,
le 12 mai, on m'a confié une tâche qui n'est certainement pas
facile, c'est de trouver le moyen de s'entendre avec les ministères pour
diminuer les dépenses de $60 et quelques millions. Je n'ai pas
personnellement rencontré M. Mlneau et n'ai pas encore lu la
première tranche de ce rapport, qui est d'ailleurs entre les mains du
ministre des Finances. J'ai rencontré le groupe MOBEQ, par contre, parce
que c'était peut-être encore un peu plus urgent pour certaines
décisions qui devaient se prendre. Je compte personnellement le faire et
en discuter avec le ministre des Finances le plus tôt possible, mais on
me dit, pour en avoir causé avec lui, qu'il y a d'excellentes
suggestions.
Mais globalement, l'idée a été traduite par le
premier ministre hier soir, lorsqu'il a dit qu'on voulait, aussitôt que
la première tranche aurait été bien analysée et que
les deux autres rapports qui doivent être complétés nous
seront transmis, voir ce qu'on peut mettre en application maintenant avant de
poursuivre l'étude. Cela va expliquer plus tard, pourquoi les honoraires
ont été abaissés à ce chapitre-là. Nous ne
voulons pas imiter la Commission Glassco qui a soumis un rapport d'un pied et
demi d'épais sans qu'il est extrêmement difficile de mettre en
application. Nous procéderons par étapes, plutôt, tentant
de réaliser ce qui est possible au niveau des structures de
l'exécutif et, par la suite, s'il y a lieu, poursuivre les
études. A ce moment-là peut-être que l'équipe des
fonctionnaires pourra le faire, sinon, nous pourrons continuer de
bénéficier de la compétence de M. Mlneau pour un certain
nombre d'autres travaux. Globalement, c'est ce que je peux répondre au
député de Montmagny actuellement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une seule autre question, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre d'Etat aux Finances se
verra confier cette tâche d'analyser le rapport Mineau et de traduire en
mesures législatives ou administratives les principales recommandations
du rapport?
M. GARNEAU: Je ne voudrais pas présumer des décisions que
va prendre le ministre des Finances, mais il y a tout lieu de croire que
j'aurai un rôle à jouer dans ce domaine.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CARDINAL: Justement le ministre vient d'alléguer sa
référence au rapport de la Commission Glassco au gouvernement
fédéral, rapport qui avait été rendu public.
Ma question est la suivante: Est-ce que le ministre des Finances ou le
gouvernement a l'intention de rendre public ce rapport au fur et à
mesure qu'il en recevra des tranches?
M. GARNEAU: M. le Président, Je ne suis pas en mesure de
répondre par un oui ou par un non. J'en causerai avec le premier
ministre et avec le ministre des Finances et, peut-être, pourra-t-i1
lui-même donner une réponse en Chambre à ce sujet.
M. CARDINAL: Est-ce que nous pourrions suggérer fortement...
M. GARNEAU: Qu'il soit rendu public?
M. CARDINAL: ... au ministre que, comme les autres rapports, il soit
rendu public?
M. GARNEAU: Je prends note de la suggestion. Je ne sais pas s'il y
aurait des raisons particulières pour qu'il soit rendu public. Comme je
n'en al pas pris connaissance, je ne peux pas porter de jugement, mais, en
principe, je ne suis certainement pas opposé à cela.
M. CARDINAL: Alors, je poserai la question en Chambre.
M. GARNEAU: C'est cela, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3?
M. CARDINAL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4? M. CARDINAL:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5? L'honorable
député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a de nouveaux programmes, parce
qu'il y a eu une augmentation?
M. GARNEAU: En fait, c'est tout le travail de MOBEQ qui commencera
à être mis en application. La mécanisation des
opérations comptables et budgétaires entrera graduellement en
application. Evidemment, cela implique une utilisation beaucoup plus
poussée du centre de traitement électronique des données.
Toute la comptabilité gouvernementale, graduellement, passera par le
système électronique. C'est pour cela qu'il y a une augmentation
sensible à ce poste.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 6?
UNE VOIX; Adopté.
M. LE PRESIDENT; Adopté.
M. CARDINAL: Poste budgétaire 13, adopté, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 13, adopté. Poste
budgétaire 14: Service de l'informatique, article 1.
Service de l'Informatique
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, au poste
budgétaire 14, Je voudrais reposer la question que J'ai formulée
audébutde l'étude des prévisions budgétaires, sur
les centres satellites et l'activité du centre des données. Quel
est le nombre de centres en activité? Quels ministères sont
pourvus d'un centre?
M. GARNEAU: L'Education, les Finances, les Transports et les
Communications et le Revenu, comme ministères, ont des machines
électroniques, des genres de cerveaux électroniques.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministère de la Famille et
du Bien-Etre social sera compris dans cette liste?
M. GARNEAU: Le transfert des machines n'est pas encore fait. Les
opérations se font au centre de traitement électronique des
données et le ministère est imputé des coûts.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce sont des machines qui vont
être transférées du centre principal des Finances au
ministère de la Famille et du Bien-Etre social?
M. GARNEAU: Elles sont payées par le ministère de la
Famille et du Bien-Etre social, mais elles sont logées physiquement au
centre de traitement électronique des données.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 1, adopté?
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 2, adopté. L'article 3?
Adopté.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 4, adopté? Adopté.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 5, adopté? Adopté. Poste
budgétaire 15, article 1.
Bureau de l'Audition
M. RUSSELL: L'article 1, c'est la même question, 11 y a 145 postes
indiqués. Est-ce qu'ils sont tous comblés?
M. GARNEAU: II y en a 141 de comblés.
M. RUSSELL: Et les crédits demandés sont pour 145.
M. GARNEAU: On m'informe qu'il y aura probablement possibilité de
compléter le personnel sans passer par la réserve, parce que les
engagements se font lentement Iil y a un manque de main-d'oeuvre
qualifiée et le recrutement est difficile. Alors, l'Auditeur dit que, le
recrutement se faisant lentement, il ne se rendra probablement pas au nombre de
145, au cours de l'année.
M. RUSSELL: Ce sont les mêmes problèmes qu'à la
Trésorerie.
M. GARNEAU: IL semble que oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 1, adopté? Le
député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une question d'ordre
général. Je voudrais souligner à l'attention de la
commission la collaboration très étroite qui a existé
entre le bureau de l'Auditeur et le ministère de la Famille et du
Bien-être social, que je dirigeais, dans les nombreuses enquêtes et
vérifications qui ont été faites. Je voudrais noter,
cependant, que nous avons discuté, à certains moments, de la
transmission des documents de vérification. Il semble bien que les
autorités du ministère de la Famille, en l'occurrence le
sous-ministre, et l'Auditeur de la province se sont entendus sur un mode de
transmission des documents. Ceux qui recevraient ces documents parce
qu'il est important que, dans chacun des ministères, il soit
donné suite aux recommandations du bureau de l'Auditeur je parle
pour les autres ministères, je ne sais pas si une telle discussion a
été faite avec les autres ministères mais je crois
qu'il aurait lieu de rationaliser la transmission des documents de
vérification du bureau de l'Auditeur aux différents
ministères afin qu'il y ait coordination et qu'une autre suite soit
donnée aux travaux importants qui sont faits par cet organisme.
M. GARNEAU: On m'informe qu'il a déjà été de
tradition que l'Auditeur envoie au premier ministre une copie de tous ses
rapports concernant tous les ministères. Cette coutume a
été suspendue au cours des années. En ce qui me concerne,
il n'y a pas d'objection à transmettre des copies de tous ces rapports
au bureau du premier ministre qui pourrait en aviser...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre en reçoit un exemplaire,
mais, étant donné ses nombreuses obligations, il n'a pas toujours
le temps d'apporter tout le temps voulu à tous les dossiers. Il est
important, dans le ministère même, que certains officiers
supérieurs responsables soient sur une liste automatique de
réception des rapports de vérification je pense, en
particulier, aux sous-ministres, aux sous-ministres adjoints responsables de
certaines sections du ministère afin qu'il y ait dans chaque
endroit, dans chaque ministère une sorte de mécanisme, un
comité spécial qui puisse donner suite aux recommandations de
l'Auditeur.
M. GARNEAU: L'Auditeur m'informe que cette politique est
généralement suivie. C'est-à-dire que les rapports sont
envoyés aux sous-ministres. Même, sous l'autorité de
l'ancien ministre, M. Marier, le sous-ministre du Bien-Etre social, avait
organisé un comité de travail pour analyser les rapports de
l'Auditeur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, c'est pour ça que je le souligne,
parce que ce comité, à la suite de la rencontre entre l'Auditeur
et le sous-ministre, a très bien fonctionné et les documents ont
reçu toute l'attention qu'ils devaient mériter à partir du
moment où ce mécanisme a été mis en place et cette
discussion a été faite. C'est pour ça que je me demande si
l'Auditeur ne pourrait pas étendre ce mécanisme à tous les
ministères afin qu'il s'assure que ses recommandations soient suivies au
fur et à mesure de la production des rapports.
M. GARNEAU: Vous invitez les ministères à créer le
comité que vous aviez mis sur pied?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. GARNEAU: L'Auditeur me souligne que, lorsqu'il fait des
recommandations et que ces recommandations sont suivies, il n'a pas vu la
nécessité de pousser plus loin l'analyse au niveau des
ministères. Lorsque les recommandations ne sont pas suivies, ce serait
peut-être une suggestion qu'il pourrait formuler.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. Article 2, adopté.
Article 3, adopté. Article 4, adopté. Il reste S-5. Le
député de Bagot.
Régie de la Place des Arts
M. CARDINAL: S-5. C'est encore en vertu d'une loi que le gouvernement du
Québec participe aux dépenses de la Régie de la Place des
Arts. Ma question est double; premièrement quelle est la durée
des obligations du gouvernement du Québec vis-à-vis de cette
Régie de la Place des Arts? Est-ce que c'est sans limite, d'une
façon permanente, pour une durée limitée ou
illimitée?
Est-ce que c'est dans le fond une subvention indirecte de la ville de
Montréal en matière culturelle? Le montant en est plus
élevé encore cette année. Il est de $1,400,000
comparativement à $1 million et quelques dollars l'année
dernière. Est-ce que le ministre pourrait nous donner des explications
sur cette subvention payée par le gouvernement du Québec
à la Régie de la Place des Arts et aussi sur la
durée de cette obligation?
M. GARNEAU: A moins que la loi ne soit amendée, le gouvernement
du Québec va continuer à verser à la Place des Arts les
subventions que l'on verse actuellement.
M. CARDINAL: La raison de l'accroissement?
M. GARNEAU: H y a deux aspects dans la subvention. Le gouvernement du
Québec et la ville de Montréal contribuent à 50% chacun
dans les dépenses d'intérêts pour deux émissions
d'obligations et du remboursement du capital et, deuxièmement, a 50%
également, dans le déficit des activités de Place des
Arts. Ce qui totalise le montant de $1,400,000 prévu pour l'année
1970/71.
M. CARDINAL: M. le Président, si je comprends bien, que les
dépenses soient de nature de l'intérêt ou de nature du
principal, toutes les dépenses sont considérées comme des
dépenses ordinaires au budget du Québec?
M. GARNEAU: C'est réparti 50/50 entre la ville de Montréal
et le gouvernement du Québec.
M. CARDINAL: C'est une façon de dire, comme un verre à
moitié plein, à moitié vide. C'est ce que j'ai
appelé tantôt une subvention indirecte de la ville de
Montréal. Est-ce qu'il y a une subvention semblable au Grand
Théâtre de Québec?
M. GARNEAU: Le projet de loi ne prévoit pas de participation de
la ville de Québec au Grand Théâtre. Cela va être
payé par le gouvernement du Québec.
M. CARDINAL: Lors du projet de loi.
M. GARNEAU: Lors de l'analyse des projets de loi. Il semble que le
député de Chicoutimi aurait des choses à dire.
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste S-5 est adopté. On revient, je
crois, au poste 1.
M. GARNEAU: On le garde pour la Chambre. Les déboursés
extrabudgétaires. Page 203, il y a l'amortissement...
Déboursés
extrabudgétaires
M. RUSSELL: A 83, vous avez SIDBEC et la Société
générale de financement.
M. GARNEAU: Oui, mais ce sont là les déboursés
extrabudgétaires. Ce sont les $12 millions qui sont versés
à SIDBEC en vertu de la loi. C'est $60 millions pour cinq ans alors $12
millions par année. C'est la même chose pour la
Société générale de financement.
M. ROY (Beauçe): M. le Président, j'aurais une question
là-dessus. Est-ce une subvention qui a été consentie
à la société SIDBEC ou si c'est un prêt? C'est un
prêt selon des actions?
M. GARNEAU: Ce sont des actions que le gouvernement détient dans
le capital-actions de SIDBEC.
M. ROY (Beauce): Ce sont des actions. Maintenant, est-ce que ce montant
est un montant nouveau ou un montant qui...
M. GARNEAU: C'est un montant qui sera versé au cours de
l'année 1970/71, ce sont $12 millions par année pendant cinq
ans.
M. ROY (Beauce): Maintenant, si c'est un prêt, à quelles
conditions le prêt a-t-il été fait?
M. GARNEAU: Ce n'est pas un prêt, ce sont des actions.
M. ROY (Beauce): La même chose pour la Société
générale de financement?
M. GARNEAU: C'est cela. Pour SIDBEC, elles sont placées à
même les crédits du ministère des Finances. C'est le
ministre des Finances qui est le détenteur en quelque sorte, au nom du
gouvernement, des actions de SIDBEC.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): En ce qui a trait à la Société
générale de financement, c'est la même chose?
M. GARNEAU: C'est la même chose.
M. ROY (Beauce): C'est également pour cinq ans?
M. GARNEAU: Non, ce n'est pas pour cinq ans. C'est la partie qu'il reste
à payer dans l'engagement. C'est un nouveau montant qui a
été ajouté. Il y a eu $1 million de versés et il y
avait eu $10 millions d'ajoutés. Il y a eu $1 million de versés
au mois de mars et le reste sera versé au cours de la présente
année fiscale.
M. ROY (Beauce): Pour la Société générale de
financement, M. le Président, ce sont également des actions.
M. GARNEAU: Ce sont des actions en garantie.
M. ROY (Beauce): Ce sont des actions. Serait-il dans l'ordre de poser
une autre question, à savoir quels sont les montants qui peuvent
être investis par le gouvernement du Québec dans la
Société générale de financement? Le montant
total?
M. GARNEAU: Quel est le montant total d'investissements? On va faire la
recherche pour avoir le montant précis. Je pourrais peut-être
demander au député de Beauce de réserver sa question. On
va lui répondre aussitôt qu'on va retrouver le chiffre
précis.
M. ROY (Beauce): Très bien, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article SI.
Service de la dette
M. GARNEAU: A la page 200, le service de la dette...
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CARDINAL: M. le Président, je n'ai pas de question au sujet du
service de la dette ou des amortissements.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le député
de Beauce avait formulé une question sur les frais de change sur devises
étrangères.
M. GARNEAU: Vous avez ça à l'article 6.
M. CLOUTIER (Montmagny): C est peut-être le moment pour lui de
poser sa question. C'est ici au bas de la page. Je ne sais pas si le
député de Beauce veut poser sa question.
M. GARNEAU: Page 201, article 6.
M. ROY (Beauce): Je remercie le député de Montmagny, M. le
Président, il est prévu $1,867,400 comme change sur devises
étrangères. Ce sont surtout les frais de change entre le dollar
canadien et le dollar américain?
M. GARNEAU: Le deutschmark aussi et le franc. Bien, nous n'en n'avons
plus... oui.
M. ROY (Beauce): Etant donné que le taux de change est flottant
et que le taux actuel de change est a peu pris égal...
M. GARNEAU: II n'est pas égal, c'est $0.96, $0.97? Le
sous-ministre m'informe que c'est $0.95 1/2 aujourd'hui... Il était
à $0.95.6 hier.
M. ROY (Beauce): Tout de même, disons que le gouvernement n'est
pas obligé de dépenser tout le montant.
M. GARNEAU: Nous ne sommes pas obligés de dépenser tout ce
montant, mais, encore là, Je donne un peu la même réponse
que j'ai donnée l'autre jour. Evidemment, nous aurions pu le couper.
Nous avons d'ailleurs discuté pour voir s'il y avait lieu de diminuer
cette charge, mais, le taux étant flottant, nous aurions
évidemment pu nous tromper. Si le taux de change remonte à peu
près autour de $0.92 ou $0.93 parce que cela fluctue au
moment ou nous allons rembourser des dettes, à ce moment-là, nous
aurons été un peu mal pris dans nos prévisions. C'est pour
ça qu'il n'a pas été changé. Au moment où
les premières estimations ont été préparées,
le taux de change n'était pas flottant. Evidemment, cela se fait
toujours avec beaucoup de...
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot
M. CARDINAL: M. le Président, pourrais-je faire une suggestion
pour hâter les travaux? Il est presque midi vingt. Nous avons
décidé de finir à midi trente.
Je suggérerais, si les députés à cette table
sont d'accord ainsi que le ministre et le président, que les postes qui
se trouvent aux chapitres « Service de la dette » et «
Amortissement » pages 199 à 203, soient examinés et
adoptés en bloc et non pas chacun séparément.
M. RUSSELL: D'accord, M. le Président.
M. GARNEAU: Et pour répondre à la question que le
député de Beauce posait tout à l'heure au sujet de SGF, on
m'informe que c'est $20 millions en tout, lorsque les $9 millions seront
complètement versés.
UNE VOIX: II y a deux tranches de $10 millions.
M. GARNEAU: II y a deux tranches de $10 millions.
M. ROY (Beauce): Merci, monsieur.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, relativement aux articles
mentionnés aux pages 199, 200 et 201, il sera possible à ce
moment-là, lors de l'adoption des crédits demandés
à ces articles, de pouvoir faire des interventions en Chambre et de
faire des commentaires?
M. GARNEAU: Evidemment, là...
M. RUSSELL: ... il y a possibilité de se faire entendre.
M. GARNEAU: II y a possibilité de discussions en Chambre puisque
nous avons réservé l'article 1 de l'ensemble des crédits
du ministère pour en parler. S'il y a des questions, s'il y a des
observations générales, vous pouvez les faire également
dans votre intervention en réponse au discours du budget.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Disons que j'ai beaucoup d'interventions et
d'observations à faire relativement à ce qu'on appelle le «
service de la dette ».
UNE VOIX: D'accord.
M. CARDINAL: Alors, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot...
M. GARNEAU: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. GARNEAU: Je ne sais pas si c'est l'intention du député
de Beauce de faire une intervention ou de poser des questions. Si c'est son
intention de reposer des questions précises lors de l'analyse des
crédits en Chambre, il voudra bien être assez aimable de m'en
aviser pour que je puisse demander la collaboration des hauts fonctionnaires,
parce que vous comprendrez qu'on n'a pas une mémoire électronique
et qu'il y a bien des avis qu'il faudra demander. Alors s'il le fait sous forme
d'intervention globale, je n'ai pas objection à ce qu'il ne me le dise
pas, mais s'il a l'intention de me poser des questions précises qu'il ne
peut pas poser aujourd'hui, j'ai- merais qu'il puisse m'en aviser pour que je
puisse demander au sous-ministre d'être présent lors de la
discussion,
M. ROY (Beauce): M. le Président, je pense bien que les
interventions que je vais faire seront des interventions concernant
l'orientation, des observations globales plutôt que des observations de
détail.
M. GARNEAU: Oui.
M. ROY (Beauce): Mais, toutefois, si j'avais des demandes de
renseignements de détails, j'en aviserai le ministre.
M. GARNEAU: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté?
M. CARDINAL: M. le Président, pour que le député de
Beauce ne soit pas pris dans la procédure, et qu'à un moment
donné il se croie frustré de n'avoir pu s'exprimer tel ne
fut pas mon désir en faisant ma suggestion tantôt je lui
soulignerai qu'il y a deux occasions où il peut le faire. Au moment du
rapport du président en Chambre sur les travaux de notre commission, il
peut se lever et faire ses commentaires; il peut réserver aussi son
temps pour faire un discours d'une demi-heure en réponse au discours du
ministre des Finances.
M. RUSSELL: M. le Président, je vous pose une question; Le
montant de $12 millions prévu l'an dernier pour les obligations
d'épargne a été suffisant dans l'entrée de
remboursement, ou est-il dépassé?
M. GARNEAU: Vous parlez des obligations d'épargne du
Québec?
M. RUSSELL: Du Québec, m. TETLEY: ... l'an prochain. M. GARNEAU:
A quel poste? M. RUSSELL: Au poste 5-1. UNE VOIX: Dette obligataire. M.
RUSSELL: $12 millions... ?
M. GARNEAU: Ce qui est arrivé c'est que le sous-ministre, M.
Goyette, qui a tous les détails, a été demandé au
téléphone. C'est un câble venant de Paris, alors c'est ce
qui explique son absence.
II aurait pu le donner de mémoire. Vous n'avez pas pu le
retracer?
M. RUSSELL: Peut-être que le sous-ministre pourrait me le donner
plus tard.
M. GARNEAU: Je pourrais vous le donner. M. Cazavan pourrait vous
rappeler.
M. RUSSELL: S'il pouvait me le donner, je l'aurais pour plus tard en
Chambre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CARDINAL: A moins que d'autres députés n'aient de
questions, je voudrais remercier le président d'avoir dirigé ces
débats avec ordre; remercier le premier ministre qui est venu convertir
trois minutes en une heure avec nous et remercier le ministre d'Etat aux
Finances qui s'est prêté calmement à cet exercice qui sera
certainement excellent pour lui apprendre l'expérience de ce
ministère, difficile et important.
M. GARNEAU: Je dirais au député de Bagot, en ajoutant
également mes remerciements pour vous, M. le Président, pour tous
les membres et également pour les hauts fonctionnaires qui m'ont
assisté, que j'étais allé à une école
difficile il y a quelques Jours et que cela m'a certainement servi pour ces
crédits. Je vous remercie de votre collaboration.
M. LE PRESIDENT: Moi, en tant que président, je remercie les
membres du comité qui m'ont beaucoup facilité la tâche.
Le député de Beauce veut adresser la parole.
M. ROY (Beauce): Je fais miennes les remarques et les
félicitations qu'a faites le député de Bagot.
M. LE PRESIDENT: Merci, l'assemblée est levée.
(Fin de la séance: 12 h 24)