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Commission permanente des Finances
Bill 23 Loi modifiant le Régime de
retraite des enseignants
Bill 24 Loi modifiant le Régime de
retraite des fonctionnaires
Séance du mardi 14 juillet 1970
(Quatorze heures douze minutes)
M. HOUDE (Limoilou): (président de la commission permanente des
Finances): A l'ordre, messieurs! Nous étudions la Loi modifiant le
Régime de retraite des enseignants.
Régime de retraite des enseignants
M. GARNEAU: Alors l'article 1 du Régime de retraite des
enseignants est modifié en ajoutant, après le paragraphe e, le
suivant: f) "enfant à charge" signifie tout enfant, quelle que soit sa
filiation, qui dépend d'une autre personne pour sa subsistance." En
fait, c'est la définition qui a été adoptée l'an
dernier pour le Régime de retraite des fonctionnaires, en ce qui regarde
la définition des mots "enfant à charge".
M. MASSE (Montcalm): Adopté.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 2.
M. GARNEAU: L'article 2 de ladite loi est modifié: a) en
remplaçant, dans la quatrième ligne du paragraphe d), le mot
"mentale" par ce qui suit: "mentale: ou": b) en ajoutant, après le
paragraphe d), le suivant: "e) qui a au moins trende-deux ans de service et
cinquante-cinq ans d'âge."
Age de la retraite
M. MASSE (Montcalm): Je pense, M. le Président, que l'article 2,
quant à nous, est une amélioration à la loi
précédente. La loi actuelle, celle qui a cours, donne 35 ans de
service ou 62 ans d'âge, et 58 ans d'âge pour les femmes. Je pense
que c'est une amélioration que de donner cette possibilité de
prendre sa retraite après 32 ans de service et 55 ans d'âge, ou
prendre sa retraite après 22 ans de service, 55 ans d'âge pour les
hommes et 50 ans d'âge pour les femmes, moyennant une réduction
actuarielle d'un demi par mois. Je crois que c'est nettement une
amélioration qui a été demandée à plusieurs
reprises par les organismes, particulièrement par le comité
consultatif qui avait été crée par une loi
antérieure, formé des représentants des enseignants et du
gouvernement, par ses différents ministères. Quant à nous,
je suis parfaitement d'accord pour adopter cet article.
M. GARNEAU: D'ailleurs, c'est une concordance aussi, comme le soulignait
le député, avec le Régime de retraite des
fonctionnaires.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 2, adopté. Article
3?
Montant de la pension
M. GARNEAU: En fait, l'article 3 reproduit, dans la loi du Régime
de retraite des enseignants, ce qui était déjà
prévu par l'article 20, chapitre 15, des lois de 1969. Quand on avait
modifié le régime de retraite des fonctionnaires, on avait
déjà prévu un article pour donner le pendant dans la loi
du régime de retraite des enseignants, pour que l'article soit bien
intégré dans le projet de loi, pour qu'il y ait unité. Il
s'agit tout simplement de reproduire les articles 3a) et 3b) qui étaient
déjà en vigueur dans le texte législatif.
M. MASSE (Montcalm): En passant, bien que ce ne soit pas
nécessairement à cet article-là, est-ce que le ministre a
l'intention de publier certaines brochures ou plaquettes d'information à
l'intention des enseignants, afin que ceux-ci soient au courant des
possibilités, des avantages et des restrictions de la loi? Je pense bien
que tout le monde va tomber d'accord que ces questions-là sont assez
techniques. Il arrive, à quelques reprises, que des commettants qui
auraient droit à la loi à cause de leur non-connaissance de la
loi, ne peuvent bénéficier de ce que l'Etat leur reconnaît
comme avantages. Je crois que ce serait aussi bien dans l'intérêt
de l'Etat, qui reconnaît ces avantages-là, que des gens qui y ont
droit, que d'avoir une bonne publicité auprès de chaque
enseignant lorsqu'il prend sa retraite. Qu'on leur envoie une brochure et qu'on
leur donne toute l'information voulue.
M. GARNEAU: Le texte de 1965, amendé en 1967 et amendé
à nouveau l'an dernier par le biais du régime de retraite des
fonctionnaires amènera une nouvelle modification de la loi; je pense que
c'est une chose qui peut se faire facilement.
M. MASSE (Montcalm): Oui, évidemment... M. GARNEAU: C'est
très complexe.
M. MASSE (Montcalm): ... c'est bien de tout placer cela dans la
même loi et de l'envoyer aux gens; mais, je crois qu'il y aurait lieu
d'avoir une brochure d'explications un peu moins techniques pour que la
personne qui est moins informée des méandres de tous ces
problèmes de loi puisse bénéficier des avantages de la
loi.
M. GARNEAU: C'est une suggestion qui m'apparait fort valable et nous
verrons quelles
seront les disponibilités de crédits pour cette
année, sinon pour l'an prochain. Parce que tout cela est complexe pour
quelqu'un qui n'aurait pas analysé la loi. Il serait bon de la
vulgariser en un texte...
M. MASSE (Montcalm): Parce que cela ne sert à rien de passer la
législation si les bénéficiaires ne peuvent en profiter
à cause de leur ignorance de la loi.
Quant à moi, je suis d'accord pour adopter l'article 3.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): L'article 3a) et 3b), adopté.
Article 4.
M. GARNEAU: Encore là, c'est une disposition qui permet
d'améliorer le régime, de faire disparaître les allocations
sociales...
M. MASSE (Montcalm): C'est-à-dire de laisser le minimum,
même si les personnes ont droit à des allocations pour...
M. GARNEAU: C'est cela.
M. MASSE (Montcalm): ... d'autres pensions: allocations aux
aveugles...
M. GARNEAU: Parce que, dans l'ancien régime, une allocation
d'aide sociale était soustraite du minimum.
M. MASSE (Montcalm): C'était soustrait du minimum.
M. GARNEAU: C'est cela. Maintenant, le minimum demeurera, même
s'ils ont une allocation au chapitre des mères nécessiteuses, par
exemple.
M. MASSE (Montcalm): Si le ministre est d'accord, nous pourrions nous
entendre sur la procédure suivante: discuter les articles, article par
article, et, avec son accord, je réserverais les points négatifs
de la loi, c'est-à-dire ce qui n'est pas dans la loi, au dernier
article. Autrement, nous serions obligés de tenir de longues discussions
à chaque article.
M. GARNEAU: D'accord.
M. MASSE (Montcalm): Article 4, adopté.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 5.
Maternité
M. MASSE (Montcalm): Je pense que l'article 5 est aussi une
amélioration. La loi actuelle prévoit qu'à chacun de ses
accouchements, la femme voit diminuer son dossier d'état de service
d'autant de jours que ceux utilisés pour fins de maternité. Et le
Parlement permettrait, par le bill 23, à une femme mariée de
s'absenter pour fins de maternité sans pour autant être
pénalisée pour ses années de service, puisqu'elle pourrait
jouir de 90 jours d'absence pour chaque accouchement. C'est là une bonne
intention du législateur, cela fait partie d'une politique sociale bien
comprise. Quant à moi, je suis d'accord pour adopter cet article. C'est
un principe très sain.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Adopté. Article 6.
M. MASSE (Montcalm): Je crois que l'article 6 et les suivants sont des
articles de concordance.
M. GARNEAU: C'est cela. Parce qu'on a ajouté un alinéa
à l'article 5, ce qui fait que, dans l'article 6, le "deuxième"
n'est plus le "dernier". C'est tout simplement pour faire la concordance.
M. MASSE (Montcalm): D'accord pour l'article 6.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 6, adopté. Article
7.
Versements
M. GARNEAU: En fait, c'est de pouvoir verser la pension en 26 versements
au lieu de douze. C'est déjà fait par une décision
administrative. Cela facilite la préparation du budget personnel des
retraités. D'ailleurs, administrativement, c'est fait tous les quinze
jours, c'est-à-dire en 26 versements. H s'agissait de légaliser
cette pratique, étant donné que, chez les fonctionnaires, cela se
fait aussi en 26 versements.
M. MASSE (Montcalm): Adopté.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 8.
Demi-pensions
M. MASSE (Montcalm): Les articles 8, 9, 10 et 25 concernent la question
des demi-pensions.
M. GARNEAU: Surtout la possibilité de verser aux enfants des
veufs invalides des retraités, 10 p.c. jusqu'à concurrence de
quatre enfants, soit 40 p.c.
M. MASSE (Montcalm): D'accord pour les articles 8 et 9.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 8, adopté. Article 9,
adopté.
M. MASSE (Montcalm): L'article 10 de la loi actuelle permettait ou
décrétait que la veuve ne reçoit que la demi-pension et,
si elle décède, ses enfants se partagent cette demi-pension. Les
enfants devaient être âgés de moins de 18 ans. L'article 10
du projet de loi 23 permet maintenant à la veuve d'un enseignant
d'obtenir la demi-pension à laquelle aurait eu droit l'enseignant, plus
10 p.c. de cette dite pension pour chacun de ses enfants au-dessous de 18 ans,
et même au-dessous de 21 ans s'ils sont aux études. Cependant,
dans ce dernier cas, le maximum est de 40 p.c. de la pension. C'est nettement
une amélioration à la loi actuelle.
L'article 10 a) c'est un peu le même principe, sauf que cette
fois-ci c'est pour le veuf...
M. GARNEAU: C'est l'inverse.
M. MASSE (Montcalm): C'est l'inverse, c'est pour le veuf, l'invalide.
Quant à moi, je crois que c'est de l'amélioration et 10 a), je
suis parfaitement d'accord pour les adopter.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Articles 10 et 10 a)
adoptés.
M. MASSE (Montcalm): L'article 9...
M. GARNEAU: Vous référez à l'article 9
plutôt. Evidemment les articles 10 a), il ne faudrait pas se tromper.
M. MASSE (Montcalm): L'article 9, c'est cela. "Ladite loi est
modifiée en insérant après l'article 10, le suivant:"
M. GARNEAU: C'est l'inverse. Alors, on va à l'article 11.
M. MASSE (Montcalm): A l'article 11, la loi actuelle
décrétait que la demi-pension est partagée entre les
enfants de moins de 18 ans, tandis que l'article 11 actuel permettra que la
veuve d'un enseignant décédé ait les mêmes
bénéfices qu'en 10 a), c'est-à-dire 20 p.c. par enfant de
moins de 18 ans ou de moins de 21 ans, s'il est aux études avec un
maximum de 80 p.c. de la pension.
Encore là c'est de l'amélioration.
M. GARNEAU: C'est déjà donné aux
fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Cela a été demandé, cela
existe dans la Loi des fonctionnaires. Je suis parfaitement d'accord
là-dessus.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 11 adopté. Article
12.
M. MASSE (Montcalm): L'article 12, c'est un article de concordance.
M. GARNEAU: C'est pour ajouter les bénéfices à
demi-pension, c'est tout simplement de la concordance.
M. MASSE (Montcalm): II y a de 11 à 13.
M. GARNEAU: La description est telle qu'à 10, 10 a) et 11.
M. MASSE (Montcalm): L'article 13 est également un article de
concordance.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 12 adopté. Article 13
adopté.
M. GARNEAU: Concordance, en ce qui regarde la possibilité de
payer la moitié de la pension des bénéfices aux enfants
orphelins.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 14.
M. MASSE (Montcalm): A l'article .14, si le total des
bénéfices versés à un enseignant sont
inférieurs aux contributions qui avaient été
versées par cet enseignant, la différence est payée
à l'enseignant...
M. GARNEAU: A la succession.
M. MASSE (Montcalm): A la succession me semble tout à fait
logique.
M. GARNEAU: C'était déjà accordé aux
fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Article de concordance, par rapport aux autres
lois.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 14, adopté. Article
15.
M. MASSE (Montcalm): L'article 15 est également de concordance
avec une loi qui existait déjà...
M. GARNEAU: L'article 16 de...
M. MASSE (Montcalm): ... on l'insère dans les statuts pour les
enseignants. D'accord.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 15, adopté. Article
16.
M. MASSE (Montcalm): Egalement de concordance, adopté.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 16, adopté. Article
17.
Congés sans solde
M. MASSE (Montcalm): L'article 17, au sujet des congés sans
solde, avec la loi actuelle,
cette permission n'était accordée que pour poursuivre des
études spécialisées. Le projet de loi actuel permettra
à un enseignant de compter pour fin d'années de service au
régime des absences suivantes: a) s'il est en congé sans solde,
ou b) s'il poursuit des études spécialisées. J'aurais une
question à poser au ministre: Quand il définit congé sans
solde, il se réfère à quel règlement ou à
quel article de la loi pour cette définition?
M. GARNEAU: C'est le ministre de l'Education qui va déterminer si
les raisons demandées pour le congé sans solde sont valables.
C'est sur cela que l'on va se baser.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez de vous poser la question: Sur
quoi va se baser le ministre, sur la définition par la convention
collective, ou sur un règlement qui serait adopté à cette
fin? Est-ce que vous comprenez que le pouvoir discrétionnaire dans ces
matières devrait être limité le plus possible?
M. GARNEAU: Actuellement, la façon dont l'article est
prévu dans son application, est tout simplement la suivante:
l'enseignant demandera un congé sans solde à l'employeur qui
décidera s'il y a lieu de l'accorder ou non. Il est difficile de
prévoir, dans une réglementation, les raisons qui pourraient
motiver un congé sans solde. Le motif peut être pour aller
travailler à la permanence de la CEQ ou d'autres raisons. Il serait
très difficile, je pense, d'évaluer, dans une
réglementation, tous les cas. Il faudra que l'interprétation du
règlement soit laissée à la discrétion de
quelqu'un, étant donné qu'il va y avoir une très grande
variété de cas.
M. MASSE (Montcalm): Mais je pense que l'outil que nous avons
présentement qui n'est pas le plus adéquat, mais tout au moins
celui que nous avons, c'est la convention collective entre les enseignants du
secteur public et l'Etat. Cette convention collective prévoit, dans ses
définitions, et dans ses articles, ce qu'est un congé sans solde
aux fins de traitements et je pense qu'il y aurait avantage à se
rattacher à ce seul texte que nous avons, déjà
négocié, entre les enseignants et l'Etat par les commissions
scolaires. Je pense que cela enlèverait ce danger d'un pouvoir
discrétionnaire qui, dans ce domaine-là comme ailleurs, est
toujours un peu malsain.
M. GARNEAU: Cela devient une décision un peu odieuse qui est
laissée au ministre, de dire non, surtout dans certains cas. Il est
évident que la définition à laquelle réfère
le député de Montcalm peut servir de base. Il se peut qu'il y ait
des cas particuliers qui méritent une attention spéciale. Je
pense par exemple à des cas... Je crois que dans ce temps-là il y
avait 80 p.c. des types qui faisaient une analyse spéciale pour les fins
du ministère de l'Education ce travail avait commencé
durant le temps de l'administration précédente sur le
rôle joué par les structures régionales au ministère
de l'Education. Dans le cas auquel je réfère, il avait
déjà 80 p.c. de son salaire, ce serait différent.
Il est certain que la définition va servir de guide, j'ai
l'impression qu'il serait peut-être difficile de vouloir englober tous
les cas aux fins du régime de retraite.
M. MASSE (Montcalm): D'ailleurs la convention collective ne
prévoit pas tous les cas. Elle prévoit un mécanisme et
elle prévoit des critères. Je suis bien d'accord avec le ministre
qu'on ne peut pas prévoir d'avance tous les cas possibles de
congés sans solde. Mais vous conviendrez avec moi qu'il faut limiter le
pouvoir discrétionnaire du ministre sur cette question-là. Si
l'individu a reçu, de sa commission scolaire, selon la convention
collective, un congé sans solde, je pense que presque automatiquement,
il devrait y avoir un règlement ou quelque chose d'automatique au sujet
de la retraite.
M. GARNEAU: Au sujet de la convention collective, est-ce qu'il n'y a pas
l'approbation du ministre de l'Education quand même?
M. MASSE (Montcalm): II y a approbation du ministre pour le moins en ce
qui concerne les enseignants étrangers. Et là-dessus, je pense
qu'il y aurait même intérêt pour enfin pour le
ministre des Affaires intergouvernementales tout au moins d'avoir cette
clause au sujet des enseignants qui sont envoyés par le gouvernement
canadien sans l'autorisation du ministre de l'Education. C'est un peu dans ce
sens-là que la convention collective avait été
signée afin que le ministre de l'Education du Québec soit pour le
moins informé et donne son accord à un enseignant qui va donner
le fruit de ses connaissances dans d'autres pays. Je pense que d'évoquer
indirectement cette possibilité du droit au fonds de pension, c'est un
instrument de vente du Québec auprès des autres pays et c'est
également il ne faut pas se le cacher un instrument de
pression auprès des enseignants qui voudraient aller à l'encontre
des politiques définies par le ministère de l'Education en
matière de coopération avec l'étranger. Je ne veux pas que
l'on se lance dans un grand débat sur ce sujet. J'en reviens au principe
même de faire en sorte que ce droit à la pension soit connu des
enseignants, donc attaché à certaines réglementations et
certaines conventions existantes entre le ministère de l'Education, ou
le ministre ou les commissions scolaires et les enseignants.
M. GARNEAU: Le député de Montcalm parlait de vulgariser le
contenu de la loi, ce serait certainement un point sur lequel il y
aurait avantage à faire connaître les détails ou les
possibilités qu'offre cette loi des pensions. Evidemment, compte tenu du
fait que les gens en congé sans solde doivent rembourser, doivent payer
la partie...
M. MASSE (Montcalm): Doivent payer la partie de leur contribution au
régime de retraite, c'est évident.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. LESSARD: Est-ce qu'ils paient strictement la partie de leur
contribution? Par exemple, un enseignant qui va travailler comme syndicaliste
à la Corporation des enseignants du Québec, est-ce qu'on...
M. GARNEAU: Là, il y a un problème un peu spécial.
On ne limite pas la portée d'interprétation. Ils gardent,
d'après la Loi de l'instruction publique, leur titre d'enseignant mais
là, pour fins de retraite, il y a une interprétation
différente qui a été donnée par ceux qui ont la
responsabilité d'administrer le régime, et la CEQ. A la demande
d'ailleurs du président de la CEQ nous avons demandé au
ministère de la Justice d'expliciter dans un texte,
l'interprétation que les juristes donnent de la loi selon
l'interprétation juridique, la CEQ pourra alors contester ou non cette
interprétation, pour savoir si la CEQ doit payer les 5 p.c. qui sont la
part de l'employeur ou si elle ne doit pas les payer.
M. LESSARD: Actuellement...
M. GARNEAU: Actuellement, le gouvernement réclame cette
contribution de 5 p.c. et, sur le plan juridique, il a été
convenu avec le président de la CEQ qu'on demanderait une
interprétation juridique officielle, ce qui n'avait jamais
été fait jusqu'à maintenant. Disons que si
l'interprétation des juristes donne raison à la CEQ, le
problème va tomber et on ne demandera pas le remboursement; s'il donne
raison à la politique suivie jusqu'à maintenant de demander le
remboursement, la CEQ pourra contester cette interprétation de la loi et
après ça une décision pourra être prise afin de
savoir s'il y a lieu de l'amender ou non.
M. LESSARD: Alors, actuellement, ce problème est devant les
tribunaux...
M. GARNEAU: Pas devant les tribunaux, c'est-à-dire que ce sont
les juristes du ministère de la Justice qui étudient la question.
Ils vont transmettre une opinion juridique.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a un principe quelconque?
M. GARNEAU: M. Grondin m'informe qu'il a reçu justement
l'interprétation et qu'elle confirme que la CEQ doit payer les 5 p.c.
qui sont la partie de l'employeur.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre est au courant que la partie de
l'employeur, dans nos commissions scolaires régionales, ce n'est pas 5
p.c, c'est-à-dire que ce que l'on paie c'est 3...
M. GARNEAU: La première partie de votre remarque?
M. LESSARD: Est-ce que le ministre sait sur quels principes on se base
pour exiger de la CEQ, de la Corporation des enseignants du Québec ces 5
p.c. alors qu'au niveau des commissions scolaires régionales, on ne
l'exige pas? D y a un problème de distinction.
M. GARNEAU: Il y a une différence entre la commission scolaire et
la CEQ. Les commissions scolaires sont des organismes subventionné
directement par l'Etat alors que la CEQ ne l'est pas. Si on force les
commissions scolaires à les payer, ça veut dire que c'est le
gouvernement qui va les payer pour qu'elles nous remboursent. Evidemment,
à la CEQ il y a des gens qui sont là depuis plusieurs
années et qui sont considérés à toutes fins
pratiques, même s'ils gardent, d'après la Loi de l'instruction
publique, leur statut d'enseignant, ils sont des fonctionnaires, à
toutes fins pratiques, de la CEQ et je pense que le problème est
différent.
M. MASSE (Montcalm): Avec les autres régimes de retraite, par
exemple celui des fonctionnaires, à propos des permanents qui sont
d'anciens fonctionnaires en congé sans solde pour la CSN ou les agents
de la paix ou d'autres organismes, est-ce que l'Etat contribue à leur
fonds de pension ou si c'est le CSN qui paie?
M. GARNEAU: Le syndicat rembourse le plein salaire de l'employé
au gouvernement.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'appliquer la
même politique que les différentes centrales syndicales pour ce
qui est de cette question de la retenue?
M. GARNEAU: II y a quand même une distinction qu'il faudrait
faire, parce que les gens qui vont à la CEQ sont détachés
pour des raisons différentes des fonctionnaires qui sont
détachés pour administrer directement une convention collective.
Je pense qu'il y a quand même une distinction qu'il faudrait faire.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais la convention collective avec les
enseignants permet à un certain nombre d'enseignants d'obtenir un
congé sans solde pour oeuvrer à la centrale syndicale même,
la CEQ, ou au niveau de la région, ou de certaines commissions scolaires
régionales.
Et du côté des conventions collectives pour les
fonctionnaires, c'est un peu le même principe.
M. GARNEAU: On m'informe que jusqu'à maintenant, les 5 p.c. de
l'employeur n'étaient pas versés en ce qui regarde les
fonctionnaires en congé sans solde pour fins d'administration et selon
la convention collective.
Comme le salaire est remboursé c'est ce que je disais tout
à l'heure à 100 p.c. par le syndicat, le gouvernement
demeure en quelque sorte l'employeur et la partie de l'employeur est
versée automatiquement. C'est la distinction avec la CEQ. A la CEQ, les
gens sont payés directement par la corporation et leur salaire n'est pas
remboursé au gouvernement. C'est pour cela que la retenue...
M. LESSARD: M. le Président, je suis d'accord que, dans certaines
régions, et aussi au niveau de la corporation des enseignants, ce
système-là existe. C'est-à-dire que si un enseignant
devient, pendant une période d'un an ou de deux ans, président de
son syndicat, il reçoit le salaire directement de la commission scolaire
et le syndicat rembourse à la commission scolaire.
M. GARNEAU: Cela revient au même.
M. LESSARD: Ceci est laissé à l'initiative des commissions
scolaires de telle façon qu'actuellement certainescommissions scolaires
n'aiment pas ce système et commencent à le critiquer. Ce qui veut
dire que, dans ces circonstances, on reviendrait au même système
qu'au niveau de la Corporation des enseignants du Québec. Si ce
système peut se faire pour les fonctionnaires du gouvernement, pourquoi
ne pourrait-on pas demander aux commissions scolaires de continuer le
système tel qu'il se pratique actuellement?
M. GARNEAU: Je suis d'accord avec le député de Saguenay
là-dessus. Jusqu'à maintenant, c'était laissé
à la discrétion des commissions scolaires qui ont joué le
jeu assez loyalement. S'il y a des cas particuliers qui se présentent,
je suis complètement d'accord avec lui qu'il y aurait lieu de maintenir
la tradition ou la politique qui est généralement suivie, ce qui
permet à des enseignants de jouer plus facilement le rôle que leur
syndicat leur demande de jouer sur le plan régional.
M. LESSARD: II arrive quand même un problème. Si les
enseignants ne sont pas assurés pendant qu'ils sont en congé sans
solde de pouvoir racheter leur pension, cela crée des problèmes
au niveau...
M. GARNEAU: Je suis complètement d'accord avec vous.
M. MASSE (Montcalm): Je pense qu'il y aurait lieu quand même
d'envisager d'avoir un système identique devant les différents
fonds de pension des centrales syndicales. Certaines ont tel système,
d'autres ont d'autres systèmes. C'est déjà assez
compliqué comme cela. Je pense qu'on devrait avoir le même
système partout, quitte à aller négocier avec les
représentants des syndicats. Certains ont des pseudo-droits, d'autres
ont des droits réels. Dans l'intérêt de tout le monde y
compris celui de l'Etat, on devrait avoir une politique uniforme. Le ministre
pourrait placer ce problème dans son bagage pour les futures
négociations et préconiser un plan...
M. GARNEAU: D'ailleurs, les hauts fonctionnaires du ministère de
l'Education qui m'entourent en ont pris note. Je suis d'accord. Je maintiens
toutefois une distinction entre les professeurs qui sont détachés
pour aller en permanence à la CEQ, et qui accomplissent des fonctions
autres que celles de l'application d'une convention collective, et les
professeurs auxquels référait tout à l'heure le
député de Saguenay qui, sur une base régionale, agissent
comme agents syndicaux pour représenter les intérêts de
leur syndicat. Je pense qu'il y a une distinction qu'il faut maintenir entre
ces deux...
M. MASSE (Montcalm): II y a également la possibilité que
quelqu'un soit à l'emploi de la CEQ et n'ait jamais été
dans l'enseignement.
M. GARNEAU: Le problème ne se pose pas pour ceux-là.
M. LESSARD: Je m'excuse, je suis arrivé en retard. Je ne sais pas
si on en a parlé tout à l'heure. L'honorable député
posait la question d'uniformiser les régimes de retraite...
A l'article 5 du bill, je crois que, lorsqu'un enseignant reçoit
par exemple une allocation sociale ou une pension de vieillesse, son
régime de retraite se trouve automatiquement baissé, alors que ce
n'est pas le cas pour les fonctionnaires.
UNE VOIX: Je crois.
M. GARNEAU: C'est-à-dire, ce que le projet de loi fait, c'est
que, pour fins de minimum de pension, on enlève les allocations sociales
qui peuvent être versées, mais on maintient ce qui existait, les
pensions de vieillesse et le Régime général de rentes. Il
ne faut quand même pas mélanger complètement le programme
de retraite, de pension, et les politiques sociales. Evidemment, le minimum a
été levé à $1,044, avec les bénéfices
d'accroissement de 2 p.c, ce qui est l'indexation, indépendamment de
l'indexation des régimes, tel qu'établi par le Régime de
rentes du Québec. Il ne faut quand même pas mêler
complètement les deux. C'est pour ça
qu'on a quand même enlevé les allocations sociales, mais on
a maintenu et le régime de retraite et le plan de pension du Canada et
le régime de rentes.
M. LESSARD: Si vous me permettez, on dit, par exemple je ne sais
pas si je peux référer à un autre bill, c'est dans le bill
24 que quand un bénéficiaire profite de la Loi
d'assistance aux personnes âgées, de la Loi des allocations aux
aveugles ou de la Loi de l'aide aux invalides, sa pension n'est pas
réduite. D'accord?
M. GARNEAU: II faut prendre garde de ne pas vous tromper, quand vous
parlez du régime. Il faudrait peut-être parler du régime de
sécurité de vieillesse, qui est la pension de vieillesse
payée par le gouvernement canadien, avec d'autres formes d'assistance
pour les personnes qui n'ont pas encore atteint l'âge pour
bénéficier du régime de sécurité de
vieillesse. A ce moment-là, il peut y avoir des allocations qui sont
versées en vertu du régime d'assistance publique ou d'autres lois
spéciales à ces personnes-là, mais là, ce qu'on
retient, c'est uniquement le Régime de rentes du Québec et le
Régime de sécurité de vieillesse qui est versé par
le fédéral. Toutes les autres allocations sociales versées
par le gouvernement du Québec sous différentes lois vont pouvoir
être maintenues sans que ça affecte le minimum que le
Régime de retraite des enseignants permet de verser à ces
retraités-là.
M. LESSARD: Je m'excuse, M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): On pourrait peut-être demander aux gens du
crédit social ce qu'ils en pensent. Compte tenu qu'il y a des
intérêts, ils pourraient peut-être nous expliquer face
à la Banque du Canada ce que ça donnerait, mais comme il n'y a
pas de représentant du crédit social ils sont
peut-être en train d'étudier ça il y en a un, il
pourrait peut-être nous donner sa pensée profonde ou sa
philosophie face à cette question de...
M. GARNEAU: Je pense qu'on ne pourrait pas poser de questions à
des députés en cette Chambre; s'il veut intervenir, il est
libre.
M. MASSE (Montcalm): C'est parce que ça nous aiderait
peut-être à comprendre leur système. M. le
Président, les articles...
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 17, adopté?
M. MASSE (Montcalm): Adopté.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 18.
M. MASSE (Montcalm): Les articles 18, 20, 21 et 27, c'est de la
concordance, et l'article 19 corrige une erreur...
M. GARNEAU: C'est ça.
M. MASSE (Montcalm): ... d'une loi précédente. Je pense
qu'on peut les adopter sans trop de discussion.
M. GARNEAU: A l'article 19, les références
n'étaient pas les bonnes.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 22.
M. MASSE (Montcalm): L'article 22 permet à un enseignant qui a
été député à l'Assemblée nationale et
qui n'a pas droit à une pension de député de faire compter
pour les fins du régime de retraite des enseignants les années
pendant lesquelles il a été député, en versant 5
p.c. de son indemnité de député ou de son salaire.
M. GARNEAU: C'est parce que vous référez à
l'article 25 où...
M. MASSE (Montcalm): En ma qualité d'enseignant et de
député, je ne suis pas contre.
M. GARNEAU: Nous sommes rendus à l'article 22 et vous parlez de
l'article 25. C'est ça, l'article 22.
M. MASSE (Montcalm): L'article 22, pardon.
M. GARNEAU: Oui.
M. MASSE (Montcalm): Cela permet de faire le joint entre les deux.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Alors article 22, adopté.
Article 23.
M. MASSE (Montcalm): Article 23, c'est un article de concordance.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 24.
Régime différé
M. GARNEAU: Le régime de retraite des enseignants est
entré en vigueur en 1965. Avant ça, les enseignants
étaient régis par le régime de retraite de la
huitième partie de la Loi de l'instruction publique, qui donnait droit
à des pensions de retraite uniquement après vingt années
de service. Comme le régime actuel le permet après dix ans, on va
permettre, par cet article-là, aux personnes qui ont enseigné
et
dont la pension était régie suivant la huitième
partie de la Loi de l'instruction publique, de pouvoir bénéficier
d'une retraite après dix ans de service. Les personnes qui auront
demandé le remboursement de leurs contributions parce que,
d'après la loi telle qu'elle existait, ils n'y avaient pas droit,
pourront remettre les contributions qu'ils se sont fait rembourser et
bénéficier de la loi.
M. LESSARD: Ceci s'applique seulement aux personnes qui peuvent
bénéficier d'un régime différé,
c'est-à-dire...
M. GARNEAU: Non, ils n'avaient pas droit...
M.LESSARD: ... du système qui existait avant 1965.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. LESSARD: Maintenant, ceux qui sont sous le système de
1965...
M. GARNEAU: Ils l'ont déjà après dix ans de
service.
M. LESSARD: Vous savez que, dans le système d'avant 1965, les
religieux ne pouvaient pas faire partie du régime de retraite. Pour ces
personnes qui veulent racheter leur pension, est-ce possible de le faire?
M. GARNEAU: C'est une autre question qu'on n'a pas voulu aborder dans ce
projet de loi, parce que cela implique des sommes considérables. 12,500
enseignants pourraient y toucher, à un titre ou à un autre, se
rapprochant ainsi du cas souligné par le député de
Saguenay. Alors, l'évaluation actuarielle du coût de ces
bénéfices-là représenterait environ $400 millions.
Vous comprenez que c'est une décision qui mérite une attention
particulière, une analyse très poussée, et les analyses
faites jusqu'ici ne nous permettent pas, ne nous ont pas encore permis de
pouvoir retenir cette demande formulée par la CEQ dans le présent
projet de loi, à cause du coût. D'ailleurs, les analyses ne sont
pas assez élaborées pour conclure immédiatement.
M. LESSARD: Le ministre a-t-il prévu la possibilité...
étant donné que beaucoup de ces enseignants ont
délaissé l'enseignement... ces enseignants-là peuvent-ils
maintenant savoir qu'il est possible de...
M. GARNEAU: Ce n'est pas possible encore. Vous voulez parler du texte,
tel que décrit à l'article 24?
M. LESSARD: Oui.
M. GARNEAU: Apparemment, il y aurait environ 150 à 175 personnes
qui pourraient être touchées. Evidemment, ces personnes seront
avisées de leurs possibilités, et on offrira la chance à
toutes celles qui ont demandé leur remboursement, on leur offrira la
possibilité de remettre leur contribution et de pouvoir
bénéficier de cette pension lorsque le temps sera venu.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, nous nous sommes entendus
il y a quelques instants au sujet de la procédure pour réserver
le dernier article et pouvoir discuter. Car là-dessus le projet de loi
est muet. H est à signaler qu'il est muet sur cette question de rachat
d'années d'enseignement pour les religieux et religieuses, ainsi que les
anciens religieux et religieuses. Je sais pertinemment qu'il est très
difficile d'estimer le coût de cette demande. Le ministre nous a fait
part de $400 millions, je crois que la dette actuarielle estimée est
d'à peu près $460 millions, donc un peu plus que le montant qu'il
nous donnait.
M. GARNEAU: A peu près $460 millions.
M. MASSE (Montcalm): Il y a à peu près 12,500 religieux et
anciens religieux. Leurs contributions estimées seraient de $14
millions, et la dette actuarielle estimée est de $460 millions.
M. GARNEAU: Mais, comme il y aurait des contributions de $60 millions,
si on les calcule d'après les normes de salaires qu'ils avaient, il
resterait une dette actuarielle de $400 millions.
M. MASSE (Montcalm): La contribution a été estimée,
je m'excuse, elle serait à peu près de $14 millions.
M. GARNEAU: II y a eu des ajustements depuis que le rapport...
M. MASSE (Montcalm): De toute façon, cela prouve qu'il est
extrêmement difficile d'évaluer cela. Tous les facteurs
utilisés sont imprécis, la population impliquée, ainsi que
la moyenne d'âge, ne sont que des estimations, sans qu'il nous soit
possible d'en faire un échantillonnage, à moins que des actuaires
procèdent à une étude précise. Par contre, il y
aurait peut-être...
M. GARNEAU: Je m'aperçois que le député de Montcalm
travaille presque avec les mêmes rapports que...
M. MASSE (Montcalm): Bien oui, on avait travaillé sur les
mêmes problèmes, alors c'est normal qu'on ait les mêmes
rapports. Il y aurait peut-être lieu de retenir une suggestion.
M. GARNEAU: Quoique dans l'Opposition, $400 millions c'est moins pesant
qu'au pouvoir.
M. MASSE (Montcalm): Je pense, M. le Président, de toute
façon, c'est ni l'Opposition, ni le pouvoir qui supporte les $400
millions. Ce sont les contribuables qui le paient.
M. GARNEAU: Et la décision?
M. MASSE (Montcalm): Evidemment, c'est le gouvernement qui s'en vante,
mais c'est le contribuable qui paie. Il y a quand même une clause, on
pourrait faire revivre une clause, une clause qui existait avant 1965,
stipulant que la personne pouvait racheter immédiatement, jusqu'à
un maximum de dix années antérieures, qu'elle pouvait ensuite
racheter une année antérieure chaque fois qu'elle avait
complété une année de service actif. Si cette
modalité était appliquée, les estimations pourraient
être réduites de 25 p.c. Je ne fais cela qu'à titre de
suggestion, cela ne règle pas pour autant cette question des religieux
et religieuses qui ont donné leur part dans l'enseignement, à
l'époque où il n'y avait pas de tels régimes et, je pense
que le ministre devrait nous donner la garantie qu'il approfondira ce
problème quitte à...
M. GARNEAU: On n'a pas éliminé la possibilité de
trouver une solution à ce problème-là. En
considérant le laps de temps que nous avons eu pour préparer la
législation, compte tenu des implications financières, une
proposition de rachat des années antérieures aurait pu
représenter sur la plan actuariel... On a voulu retarder, au moins, pour
permettre une étude plus approfondie.
M. MASSE (Montcalm): Nous retenons l'idée du ministre, son
intention de poursuivre une étude et on espère qu'il sera en
mesure, à la prochaine session, de nous apporter une
législation...
M. GARNEAU: Si on avait pu retarder à l'automne la passation de
cette loi-là, on aurait peut-être pu avoir une solution,
même si elle n'était pas parfaite.
La loi actuelle a été demandée avec beaucoup
d'insistance, surtout pour que les gens ne soient pas obligés de
reprendre une année scolaire alors qu'il ne leur manque que quelques
jours de travail. C'est pour cette raison que nous l'avons passée
immédiatement à cette session-ci.
M. MASSE (Montcalm): D'accord, à moins qu'il n'y ait d'autres
remarques sur la question des religieux...
UNE VOIX: Non.
M. MASSE (Montcalm): II y a le problème, que j'aimerais apporter
là, de la possibilité d'une participation des années
d'enseignement pour les enseignants du secteur privé, pour ceux qui
passent du secteur privé au secteur public par exemple. Il y a toute la
question de ceux qui enseignent dans des institutions indépendantes, le
sous-paragraphe 4 du paragraphe de l'article 1 de la loi actuelle permet, si le
ministre s'en souvient, à une institution indépendante de
demander une reconnaissance au lieutenant-gouverneur en conseil afin que ses
enseignants puissent participer au régime de retraite. Cette
procédure est bonne en soi, mais elle n'est peut-être pas
suffisante et peut être quelquefois la cause d'injustice pour un bon
nombre d'enseignants.
On sait que le personnel enseignant compte un bon pourcentage
d'institutrices. Les jeunes institutrices sont quelquefois peu
intéressées à contribuer au fonds de pension croyant
qu'elles se marieront bientôt, et, de toute façon, qu'elles ne
feront pas carrière dans l'enseignement. Si une institution
indépendante veut procéder de façon démocratique
avant de demander sa reconnaissance aux fins d'application du présent
régime de loi, il est possible et même probable qu'elle s'en
tienne à l'opinion de la majorité de ces enseignants. Dans
certains cas, si la décision majoritaire est contre la demande de
reconnaissance ou, si d'autre part, les autorités administratives de
l'institution n'acceptent pas de faire cette demande, tous les enseignants
sont, par le fait même privés du droit de participer au
Régime de retraite des enseignants.
Or, il existe un bon nombre d'institutions spécialisées
responsables de l'éducation de groupes d'élèves, comme par
exemple les sous-doués, les orphelins, les élèves
d'écoles d'initiation au travail et d'autres institutions qui ont
été, jusqu'à maintenant, à peu près
exclusivement sous le contrôle d'institutions religieuses. Le
gouvernement se contentait de leur verser des subventions pour les fins
qu'elles poursuivaient. Les professeurs de ces institutions devraient avoir le
droit d'obtenir individuellement la permission de participer au Régime
de retraite des enseignants. Le droit collectif, par l'entremise de la
reconnaissance de l'institution, peut quelquefois, comme je l'ai dit tout
à l'heure, créer une situation d'injustice. C'est pourquoi il y
aurait peut-être lieu d'étudier la possibilité d'un
amendement qui permettrait à des enseignants, dans ces institutions, de
faire individuellement leur demande d'inscription au régime de retraite
même si, collectivement, les autres ne le désirent pas.
M. GARNEAU: Et si l'institution à laquelle ils appartiennent ne
bénéficie pas des avantages de la Loi sur l'enseignement
privé?
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre pourrait nous donner une
lueur d'espoir?
M. GARNEAU: C'est assez difficile de pouvoir porter un jugement
rapidement et de
répondre par un oui ou par un non; mais, telle que
formulée, la proposition du député de Montcalm
m'apparaît intéressante, et il y aurait certainement lieu de
pousser un peu plus loin pour savoir quelle serait l'implication sur le plan
administratif. Cela voudrait dire, par exemple, que, dans une institution
privée, si sur sept professeurs il y en a trois qui adhèrent
individuellement au régime et qui y auraient droit en vertu des lois, il
faudrait s'assurer d'avoir la part de la contribution de l'employeur et...
M. LESSARD: C'est justement là que se pose le
problème...
M. GARNEAU: Je voudrais souligner que, sur le plan des régimes de
retraite du secteur je ne sais pas si on pourrait considérer
ça comme du secteur parapublic quoique c'est directement relié
à l'enseignement actuellement, le ministère de la Fonction
publique a reçu le mandat de faire des analyses justement pour tenter
d'avoir des propositions assez précises en ce qui regarde les
régimes de retraite du secteur parapublic, régimes qui n'exitent
pas ou qui sont en période de gestation sur une base privée. Il
faudra uniformiser le plus possible, par exemple, dans le secteur parapublic.
Cela pourra peut-être être couvert par ça aussi.
M. LESSARD: Actuellement, ces enseignants qui sont dans le secteur
privé et qui reviennent au secteur public ne peuvent pas participer ou
racheter certaines années d'enseignement.
M. GARNEAU: Dans la situation actuelle...
M. MASSE (Montcalm): C'est prévu en partie par la loi des
fonctionnaires.
M. GARNEAU: Ils ne peuvent pas actuellement...
M. LESSARD: Cela veut donc dire qu'on a un certain groupe
d'enseignants...
M. GARNEAU: A moins qu'ils n'aient acquis ces droits avant 1965.
M. LESSARD: Alors, on a un certain groupe d'enseignants qui, pour une
raison ou l'autre, font quand même le même travail que certains
enseignants du Québec qui sont dans l'entreprise publique, mais ils ne
peuvent pas profiter d'un système de pension.
M. GARNEAU: Vous parlez d'enseignants dans les institutions
privées.
M. LESSARD: D'autant plus, comme vous le souligniez tout à
l'heure, pour ma part, je ne crois pas, dans les circonstances actuelles,
puisqu'on demande à la partie patronale de fournir sa part, ce n'est
certainement pas l'institution elle-même qui va demander au gouvernement
que ses enseignants puissent profiter d'un système de pension. Ceci pose
certains problèmes de ce côté-là. C'est pour
ça qu'il faudrait absolument...
M. GARNEAU: E reste que les institutions sérieuses ont avantage
à avoir des bénéfices marginaux qui leur permettent de
conserver leur personnel.
M. MASSE (Montcalm): Je pense qu'il y aurait tout de même lieu de
permettre à l'enseignant, comme individu, puisqu'il devrait avoir des
droits plus ou moins égaux devant l'Etat, comme enseignant, qu'il
enseigne dans une institution privée ou publique, il est de la
même profession. Si on lui permettait, individuellement, de faire la
demande et que cette demande soit acceptée, quitte à obliger
l'institution à fournir la cotisation comme...
M. GARNEAU: Cela demanderait des amendements au projet de loi. Je suis
prêt à retenir la suggestion.
M. MASSE (Montcalm): Oui, je suis d'accord que cela demande des
amendements, mais la suggestion que nous faisons est que...
M. GARNEAU: C'est une suggestion...
M. MASSE (Montcalm): Je suis d'accord qu'il serait difficile pour le
ministre d'accepter tout de suite les amendements sans en connaître les
implications financières. Par contre, dans une prochaine
législation, qu'il nous laisse entrevoir, pour la prochaine session, de
nous apporter un amendement de cette sorte.
M. GARNEAU: Je retiens la suggestion.
M. MASSE (Montcalm): D'accord. En ce qui concerne les autres endroits
où le bill est muet, entre autres, il est muet sur la question du rachat
pour les années d'enseignement dans les autres provinces. Je pense que
certaines législations reconnaissent, dans certains domaines, cette
possibilité de l'assurance-maladie, ou des choses semblables, d'avoir
des équivalences ou des droits si on travaille, ou oeuvre, dans une
autre province. Je pense qu'il y aurait peut-être lieu également
que le ministre se penche sur ce problème et que, dans sa prochaine
législation, il nous apporte une réponse.
M. GARNEAU: Ce sont les ententes de réciprocité entre les
provinces, et on m'informe qu'une troisième réunion est
prévue au mois d'octobre. Si on l'accorde aux enseignants qui viennent
des autres provinces, on attend la réciprocité, voilà ce
qui se négocie.
M. MASSE (Montcalm): Oui, je suis d'accord qu'il y ait une
réciprocité, mais cela aiderait le ministre à
négocier sa réciprocité si la loi lui permettait de donner
cette possibilité.
M. GARNEAU: II est difficile pour nous de permettre cela par la loi, si
nous n'avons pas les mêmes avantages pour nos instituteurs qui iraient
enseigner ailleurs.
M. MASSE (Montcalm): Alors, on va laisser négocier le
ministre...
M. GARNEAU: Aussitôt que les négociations seront
terminées, automatiquement ils pourront bénéficier des
avantages de la loi telle qu'elle est.
M. MASSE (Montcalm): Je suis bien heureux de voir que le gouvernement
prend bonne note de cette question. Il y a aussi tout le problème qui a
un peu été soulevé tout à l'heure concernant la
diminution de la pension de l'enseignant, lors de l'éligibilité
à la pension de vieillesse. Ce sont deux choses qui devraient être
considérées comme distinctes l'une de l'autre. Le droit de
l'enseignant à sa pension est un droit qui découle d'un
système de lois, d'un système de sécurité à
l'intérieur de sa profession, et tous les autres domaines (pension de
vieillesse, allocation d'aveugle ou autre) sont en vertu d'autres principes de
législation. On est un peu malvenu de déduire l'un de l'autre
parce qu'à partir de là, il ne sert à rien d'avoir eu
droit à une pension en vertu d'un système et droit à une
pension en vertu d'un autre système puis de se voir, comme individu,
diminuer l'un de l'autre. Je pense que c'est assez difficile à
accepter.
M. GARNEAU: Le député de Montcalm conviendra que le
minimum de $1,044 n'est pas un droit qui a été acquis en vertu de
contributions dans...
M. MASSE (Montcalm): C'est le minimum qui a été
accordé...
M. GARNEAU: II a été accordé...
M. MASSE (Montcalm): ... à l'intérieur de tout le
système, ou si peu.
M. GARNEAU: En fait, c'est une façon de corriger le fait que les
enseignants ont reçu des traitements très bas, et nous avons
essayé de compenser au niveau de la pension. Mais, il ne faudrait pas
étendre ce principe jusqu'à faire du Régime de retraite
des enseignants une loi qui soit strictement une loi sociale ou des allocations
qui devraient être versées en vertu d'autres lois sociales.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais si l'Etat a reconnu que, pendant un
certain nombre d'années, les enseignants du Québec, pour des
raisons sur lesquelles nous n'avons pas à revenir, ont été
moins payés peut-être qu'ils auraient dû l'être, je
pense que nous sommes d'accord avec la reconnaissance de ce fait et qu'on
accorde un minimum de pension, même s'il n'y a pas eu contributions
à cet effet.
L'Etat reconnaît également un système de pension de
vieillesse l'Etat en général je pense qu'il est
donc assez difficile d'accepter de déduire l'un de l'autre. Le ministre
a raison de dire qu'il n'y a pas eu contributions pour cette pension. Mais on a
reconnu que, même s'il n'y a pas eu contributions, le minimum devrait
être donné. Il est donné, n'en parlons plus. Mais, par
d'autres articles de la loi, on déduit l'un de l'autre. De toute
façon, ce ne sont pas des montants d'argent qui renverseront l'optimisme
du gouvernement actuel dans sa façon de résoudre les
problèmes économiques. D y aurait peut-être lieu
nous n'attendons pas une réponse immédiate du ministre à
ce sujet ni un amendement à sa présente loi mais il
vaudrait la peine d'étudier les raisons de ce problème.
M. GARNEAU: On corrige en quelque sorte, en partie au moins, en
éliminant les sommes versées en vertu d'autres lois sociales. On
les élimine des $1,044 de telle sorte que les $1,044 sont devenus $1,068
et plus. Ils se trouvent garantis, peu importe si les retraités
reçoivent $50 par mois, par exemple, à titre de mères
nécessiteuses, aux aveugles, aux infirmes ou d'autres
bénéfices sociaux que des lois pourraient leur donner.
Cela va s'additionner aux $1,068. On a franchi cette
étape-là dans le présent projet de loi. Cela
coûterait à peu près $600,000 de plus à l'Etat, si
on retranchait dans le présent projet de loi la partie soustraite due au
régime de sécurité de vieillesse du gouvernement
central.
M. MASSE (Montcalm): Oui, c'est une clientèle qui, par
définition même, est en voie de disparition. Je pense qu'il ne
faudrait pas trop attendre avant de donner son accord parce qu'il n'y en aura
plus.
M. GARNEAU: D y a quand même une amélioration dans le
présent projet de loi.
M. MASSE (Montcalm): D'accord, il y a une amélioration. On pose
le problème d'une clientèle qui est en voie de disparition. On
demande au gouvernement de faire un peu moins d'études et d'agir un peu
plus rapidement...
M. GARNEAU: Oui.
M. LESSARD: M. le Président, vous dites que c'est une
clientèle extrêmement réduite. Est-ce que, dans le bill,
les enseignants qui sont encore dans l'enseignement ne verront pas eux
aussi la réduction de leur pension, du fait qu'ils vont recevoir
une allocation de vieillesse?
M. GARNEAU: A ce moment-là, ils auront acheté
réellement la pension à laquelle ils auront droit en vertu du
régime de retraite. Tandis que, dans le cas auquel on
référait tout à l'heure, il s'agit des personnes qui n'ont
pas contribué pour avoir $600. Peut-être que, si on se basait sur
leur contribution, ils auraient $200, $300 par année de prestations,
alors que le projet de loi leur donne droit à $1,068.
M. LESSARD: Ce que je ne comprends pas, c'est que...
M. GARNEAU: Les autres personnes ne seront pas
pénalisées.
M. LESSARD: Les autres personnes ne seront pas
pénalisées?
M. GARNEAU: Parce que c'est un régime auquel ils ont
contribué, c'est-à-dire qu'ils ont acheté cette
pension-là. Dans l'autre cas, ils ne l'ont pas achetée. Le
gouvernement a décidé, compte tenu de certaines
considérations, des bas salaires, etc, qu'on leur donnait quand
même le minimum, qui n'est peut-être pas tellement
élevé, mais au moins c'est un minimum qui est valable. Autrefois,
jusqu'à ce que ce projet de loi soit adopté, des $1,044 ou des
$1,068, on soustrayait les $50 par mois qu'ils pouvaient recevoir en
allocations sociales. Maintenant, on ne les soustraira plus. On va continuer
à soustraire les pensions de sécurité de vieillesse et le
Régime de rentes du Québec si jamais ils ne
bénéficient, mais on ne soustraira pas les autres. C'est une
amélioration. Ce n'est pas parfait, maison reste dans le cadre d'un
régime de pension et non pas...
M. LESSARD: Nous touchons ici justement des enseignants qui, pendant
nombre d'années, ont reçu des salaires très minimes et ont
fait bénéficié l'Etat de leur travail, alors qu'ils
recevaient des salaires très peu élevés, étant
donné que c'était avant le développement du syndicalisme.
Ces enseignants ont le droit de vivre d'une façon normale et
satisfaisante.
M. GARNEAU: C'est pour cela que nous avons donné un minimum.
M. LESSARD: II semble qu'on pourrait aller plus loin en reconnaissant le
fait...
M. GARNEAU: II faut quand même être prudent pour ne pas
commettre des injustices en voulant aider certaines classes de la population.
Il y a toute une partie de travailleurs québécois qui ont
contribué également au développement de l'économie
québécoise et qui n'ont droit à aucun régime de
retraite. Il ne faut quand même pas exagérer dans le cas des
enseignants, parce qu'ils étaient des employés de l'Etat, du
moins c'était sur la base des commissions scolaires. On a voulu corriger
cette injustice. Je comprends que le régime n'est pas parfait, mais
c'est déjà une amélioration sensible.
M. MASSE (Montcalm): M. le ministre, je voudrais vous poser une question
qui ne relève pas du débat en cours. H me semble terminé.
Les enseignants qui sont détenteurs d'une bourse à 80 p.c. ou
d'un congé sans solde à 50 p.c, sont-ils imposés, pour
fins de contribution à ce régime, sur le montant de la bourse, ou
du demi-solde, ou bien selon le salaire qui était gagné
l'année précédente?
M. GARNEAU: Le salaire gagné l'année
précédente.
M. MASSE(Montcalm): Le salaire gagné l'année
précédente. Maintenant, j'aurais une dernière remarque
avant d'adopter...
M. GARNEAU: ... l'article 27.
M. MASSE (Montcalm): A l'article 27, il va y avoir des amendements
à cause des dates.
M. GARNEAU: Parce qu'on pensait que le projet de loi pourrait être
étudié avant le 1er juillet.
M. MASSE (Montcalm): Il y a tout le problème qui a
été soulevé à maintes reprises par les
représentants des syndicats, plus particulièrement la CEQ,
concernant leur participation à l'administration de leur régime
de retraite. Le système a été amélioré il y
a quelques années. On a créé un comité consultatif
où il y a des représentants du ministère des Finances, des
représentants du ministère de l'Education et des
représentants de la CEQ. Il reste le problème de l'administration
même du régime de retraite. Ce comité est consultatif. Ce
problème a été soulevé à maintes reprises.
J'aimerais entendre la philosophie du ministre sur cette question.
M. GARNEAU: J'imagine que, s'il continuait la lecture du rapport qu'il a
en main, il pourrait savoir assez bien quelle est l'orientation que le
gouvernement prend. Je pense que c'est une question beaucoup plus
administrative.
M. MASSE (Montcalm): C'est l'orientation de l'administration.
M. GARNEAU: C'est beaucoup plus administratif, d'ailleurs la
décision prise. Evidemment, si on fait une analyse à long terme
du coût actuariel du régime, on s'aperçoit qu'il est
nettement déficitaire. D'une part, il y a le fait
qu'il est nettement déficitaire et que l'Etat contribue
directement à payer le déficit. L'expérience de l'ancienne
commission administrative du régime, avant 1965, est loin de favoriser
la mise en place d'une telle commission. Evidemment cela a créé
des problèmes considérables, et je pense que le système,
tel qu'il fonctionne présentement avec l'existence du comité
consultatif, permet une participation des enseignants jusqu'à un certain
point dans l'analyse des cas particuliers, mais, sur le plan administratif, il
est beaucoup plus logique, étant donné qu'il est
administré aussi parallèlement avec celui des fonctionnaires,
ça permet une plus grande uniformité.
M. MASSE (Montcalm): Il est évident que le comité
consultatif est mieux que pas de comité du tout. Au moins les
représentants, tant du ministère de l'Education que de la CEQ,
sont au moins consultés avant les décisions du ministère
des Finances. C'est quand même au moins une amélioration du
système. Il n'y a pas que les dirigeants de la CEQ qui peuvent se
plaindre des décisions du ministère des Finances, il y a aussi le
ministère de l'Education qui a des intérêts.
M. GARNEAU: Je n'ai jamais entendu une plainte du ministère de
l'Education concernant...
M. MASSE (Montcalm): Le ministre est bien jeune alors dans
l'administration du fonds de pension. Je pense qu'il va en entendre à un
moment donné.
Mais il reste qu'il y a un certain nombre de dangers, et cette question
est soulevée régulièrement. Disons que, sans
préconiser d'amendements à la loi actuelle, je pense que le
ministre doit, avant d'accepter un amendement, se pencher sur le
problème et l'étudier sérieusement. Ce que je lui
demanderais c'est d'étudier, dans les mois qui vont venir, cette
possibilité d'une participation autre que consultative des
enseignants.
M. GARNEAU: C'est une des questions qui a été
étudiée avant la présentation de cette loi, et nous ne
l'avons pas retenue. Dans les amendements à venir, à moins qu'il
y ait des changements considérables, il ne faudrait pas que le
député de Montcalm s'attende à voir cette
suggestion-là contenue dans un projet de loi à l'automne.
M. MASSE (Montcalm): Mais puisque le gouvernement fait nombre
d'études à ce qu'on a vu...
M. GARNEAU: Celle-là a été étudiée et
elle a été complétée.
M. MASSE (Montcalm): Régulièrement, chaque ministre vient
nous répéter qu'il est en train d'étudier son
problème, est-ce que le ministre de la Fonction publique pourrait au
moins poursuivre son étude dans ce cas-là?
M. GARNEAU: Je pense que, dans ce cas-là, l'étude a
été menée avec beaucoup de
célérité.
M. LESSARD: Quand même, lorsque le ministre nous fait remarquer
que le fonds est déficitaire comme tout à l'heure, probablement
qu'il l'est déficitaire; mais il reste quand même que la
participation de l'employeur n'existe pas dans ce fonds de pension
contrairement à des... C'est-à-dire qu'il existe en ce sens que
vous administrez vous mêmes le système sans charger de montant,
mais je me demande, si on disait à l'employeur de fournir la même
participation que l'employé, si ça ne permettrait pas d'avoir des
pensions supérieures.
M. GARNEAU: Non, au contraire.
M. LESSARD: Je ne crois pas que le coût d'administration soit
aussi fort que ça.
M. GARNEAU: Au contraire, si on avait un régime 5 p.c. 5
p.c, 10 p.c. sur une base actuarielle véritable, jamais on ne pourrait
donner les bénéfices contenus dans la loi. C'est pour ça
que, lorsqu'on parle à long terme, le déficit actuariel du
régime, tant celui des fonctionnaires que celui des enseignants, est
très considérable. On évalue à peu près
entre 14 p.c et 16 p.c. le coût de l'application d'un régime de
pension tel que contenu dans les lois telles qu'elles existent.
M. LESSARD: Alors j'accepte la réponse du ministre. Maintenant je
ne sais pas, au cours de la discussion avant que je n'arrive, si on a
parlé du problème des enseignants qui, par suite des accords
franco-québécois, vont enseigner à l'extérieur,
est-ce que ces enseignants-là peuvent participer ou racheter leurs fonds
de pension?
M. GARNEAU: Vous voulez dire les gens qui vont enseigner en Afrique
pendant un certain nombre d'années?
M. LESSARD: Oui, c'est ça.
M. GARNEAU: Cela a été discuté. Cela fait partie
des congés sans solde. Cela a été discuté
avant.
M. LESSARD: Alors. Très bien. Merci.
M. MASSE (Montcalm): Alors quant à moi, les articles 24 et 25,
adoptés.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 24, adopté. Article
25, adopté.
M. MASSE (Montcalm): Les amendements, est-ce que le ministre pourra nous
fournir...
M. GARNEAU: C'est à l'article 27. L'article 27 se lisait: "Les
articles 6 et 19 ont effet à compter du 12 août 1967, et l'article
18 à compter du 1er juillet." Alors l'article 27 se lirait comme suit:
"Les articles 6 et 19 ont effet à compter du 12 août 1967 et les
articles 2, 5 et 18 à compter du 1er juillet 1970."
M. MASSE (Montcalm): D'accord.
M. GARNEAU: Cette suggestion est faite d'accord, après avoir
été vérifiée au point de vue juridique, et les
articles 2 et 5 du bill 23 ont été rédigés en
escomptant que la loi serait sanctionnée avant le 1er juillet. Comme on
a dépassé le 1er juillet, il faut faire des articles de
concordance.
M. MASSE (Montcalm): D'accord, adoptés.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Articles 26, 27 et 28,
adoptés. Le bill 24 maintenant, article 1.
Régime de retraite des fonctionnaires
M. MASSE (Montcalm): Je pense, M. le Président, que, en soi, sur
les divers articles, il n'y aurait peut-être pas tellement de remarques
à faire. Encore une fois, c'est beaucoup plus ce qui n'existe pas dans
la loi qui pourrait faire l'objet de discussions que ce qui existe. Il y a
particulièrement une question qui a été relevée
à maintes reprises et qui concerne la participation à part
égale de l'employeur à la contribution de ce régime de
retraite des fonctionnaires.
Situation financière
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais entendre le ministre, parce que, si on
prend la liste annuelle des recettes et des déboursés du
régime de retraite des fonctionnaires, on réalise par exemple
qu'en 42/43, la contribution était d'environ $948,000, et que le
paiement des pensions était de $308,000. De toute façon, il
restait un solde de $599,000. Si on étudie toute la liste de ces
contributions, année par année, on réalise que, dans la
quasi-totalité des cas, un solde est favorable au gouvernement, sauf
pour l'année 62/63. Je m'explique difficilement pourquoi il y a un
déficit de $128,000 en 62/63; je ne sais pas si le gouvernement
élu cette année-là avait mis tellement de gens à la
retraite qu'il y a eu un négatif dans sa balance.
Il reste qu'au total, à l'exception de cette
année-là, c'est toujours très favorable au gouvernement,
et on réalise que les contributions, depuis 1942, ont totalisé
$75,939,633.58; que les remboursements de contributions, pour des gens qui ne
se sont pas rendus à l'âge de la retraite, étaient de
$11,952,726.58. Le paiement des pensions, pour l'ensemble des fonctionnaires
mis à la retraite depuis 1942, totali- sait $49,834,667.05; ceci laisse
un solde au gouvernement, dans ses coffres, de $14,280,824.33. De là ma
question au ministre: N'y aurait-il pas lieu, devant ces chiffres, d'envisager
une contribution à part égale de l'employeur? Je ne pose pas ma
question au ministre des Finances, mais à celui de la Fonction
publique.
M. GARNEAU: II est difficile de dissocier les deux, parce qu'il y a la
responsabilité sur le plan financier. Sur une base de recettes et de
déboursés, le député de Montcalm a raison, mais si
on analyse, par exemple, les obligations du gouvernement à long terme,
face à ce régime-là, il constaterait que je n'ai
pas les chiffres devant moi, je ne sais pas si vous les avez il est
nettement déficitaire à long terme pour le gouvernement.
M. MASSE (Montcalm): Mais on a quand même des chiffres depuis 1942
à 1967, c'est quand même...
M. GARNEAU: II faut bien penser que les contributions qui sont
perçues par l'Etat à 5 p.c. sont basées sur des salaires
assez élevés et que, lorsqu'on payait des pensions à
partir de 1942, c'était sur des salaires relativement bas. La moyenne
des cinq meilleures années, basée disons, sur les salaires de
1943, 1944, 1945, est nettement plus basse que les pensions qu'on aura à
verser, compte tenu des salaires actuels. Les recettes sont plus fortes, parce
que les salaires ont augmenté, mais une bonne partie des pensions sont
payées en regard des anciens salaires, qui étaient relativement
bas. Sur la base de recettes et de déboursés, il est clair que ce
que le député de Montcalm mentionne est vrai, mais, d'un autre
côté, sur une base d'actuariat, le régime est
déficitaire.
M. MASSE (Montcalm): Vous admettrez avec nous qu'il est difficile
d'argumenter sur un document que nous n'avons pas. Le ministre laisse entendre
que, sur une étude à longue portée, l'Etat serait
déficitaire. Je veux bien admettre qu'il a raison; par contre, je n'ai
pas la documentation. Tout ce que j'ai, c'est que, sur l'ensemble, depuis 1942,
la balance est favorable.
Je ne sais pas si les représentants des fonctionnaires, si les
spécialistes ont en main cette projection du ministre de la Fonction
publique, s'ils ne l'ont pas, il serait intéressant qu'ils
possèdent cette projection que possède le ministre de la Fonction
publique pour faire un jugement et même faire une contre-étude sur
les données du ministre de la Fonction publique. Je pense qu'à
partir de là, tout le monde travaillerait à armes égales.
L'enployeur est en même temps le législateur dans ce
domaine-là, il est difficile de dissocier ces rôles.
M. GARNEAU: Les discussions n'ont pas été
tellement fortes parce que du côté syndical,
évidemment, les gens ont l'expérience des régimes de
retraite sur la base privée. Ils se rendent compte qu'à 5 p.c,
compte tenu des bénéfices qui sont contenus dans la loi, c'est un
coût très peu élevé. Les pressions n'ont pas
été fortes du côté syndical pour demander d'ajouter
des bénéfices additionnels, parce que ce serait profitable pour
l'Etat d'administrer le régime tel qu'il existe. Mais des analyses
sommaires montrent qu'à long terme le régime est
déficitaire et d'une façon substantielle. Mais il n'y a pas eu de
réelles études approfondies pour savoir si le régime est
déficitaire de $325 millions ou de $275 millions. Compte tenu du fait
qu'il est déficitaire, si l'on l'établissait sur une base
actuarielle, il faudrait augmenter les contributions.
M. MASSE (Montcalm): Mais le ministre vient de dire que c'est quand
même sur une base d'étude préliminaire, très
sommaire, cette question-là. Sans vouloir engager un débat
très long sur cette question, il serait peut-être dans
l'intérêt autant de l'Etat que des fonctionnaires que le ministre
accepte la formation d'une espèce de comité d'étude entre
les représentants des syndicats et les représentants du
ministère des Finances qui ont la responsabilité de
l'administration de ça pour pousser plus loin cette recherche et voir
s'il...
M. GARNEAU: ... s'il y a lieu d'augmenter la contribution, ce que le
député de Montcalm voudrait...
M. MASSE (Montcalm): Non, s'il y a lieu de préconiser un
changement dans le système. Soit que l'Etat accepte...
M. GARNEAU: Parce que le député de Montcalm aimerait que
les contributions des fonctionnaires soient accrues?
M. MASSE (Montcalm): Je pense que ce que le député de
Montcalm aimerait, avant de pouvoir se prononcer sur cette question-là,
c'est que l'étude soit faite de façon non plus sommaire mais
approfondie.
M. GARNEAU: Quand je parlais d'une analyse sommaire, tout à
l'heure, ce ne sont pas des analyses faites par des gens qui n'ont aucune
connaissance des systèmes, le sous-ministre me dit qu'il y a eu deux
groupes d'actuaires différents qui d'une façon sans aller
dans le détail ont analysé le régime et ils ont
conclu qu'il était déficitaire à long terme. Si on veut en
faire une analyse très poussée pour établir de combien il
faudrait augmenter les pensions, blague à part, c'est la conclusion
à laquelle on va être obligé d'en arriver. Il n'y a pas
lieu de dépenser des sommes d'argent pour se faire dire ce que l'on sait
déjà, disons, à 5 p.c. ou 10 p.c. près.A moins que
l'Etat n'ait l'intention d'aug- menter les contributions d'une façon
bien précise pour être en mesure de dire: On l'augmente de 1 p.c.
ou de 1 1/2 p.c.
M. MASSE (Montcalm): Disons que ça ne me fait quand même
pas partie, tout cela, des secrets de l'Etat, qui ne doivent pas être
révélés.
M. GARNEAU: Ce n'est pas une question de secret.
M. MASSE (Montcalm): II serait peut-être intéressant,
autant pour l'Etat que pour le dirigeants des syndicats de fonctionnaires de
participer un peu à cette étude-là pour voir où est
l'avenir dans ce domaine-là de sorte qu'ils pourront formuler d'autres
demandes...
Secteur parapublic
M. GARNEAU: J'ai mentionné, tout à l'heure, au
député de Montcalm et aux autres membres de ce comité, que
le ministère de la Fonction publique va aller beaucoup plus loin que
ça au niveau des régimes de retraite. En fait, il va revoir
l'ensemble des régimes de retraite du secteur public et parapublic en
plaçant la priorité sur le secteur parapublic qui ne
bénéficie pas dans bien des domaines de régimes de
retraite.
M. MASSE (Montcalm): La loi actuelle corrige certaines lacunes.
M. GARNEAU: Cela pourrait aller, éventuellement jusqu'à un
nouveau régime de retraite pour les fonctionnaires. Des études
ont été entreprises. En fait, le conseil des ministres a
approuvé en principe, il y a deux ou trois semaines, que de telles
études soient faites par les fonctionnaires et ça va nous servir
au niveau des négociations. Parce que dans le secteur hospitalier, par
exemple, dans le secteur des CEGEP, personnel de soutien, il n'y a pas de
régime de retraite. Certains groupes, évidemment, en voyant la
nécessité d'avoir une sécurité sur ce plan, ont
commencé l'analyse de plans privés, sur une base sectonielle ou
sur une base d'institution. Il en coûterait plus cher d'administrer de
cette façon, compte tenu de la nécessité d'avoir de
l'uniformité, parce que l'Etat va contribuer à 50 p.c. pour ces
régimes-là. Il y a un comité qui a été mis
en place et je pense bien qu'on sera en mesure d'avoir des propositions assez
précises en vue des négociations qui s'en viennent pour l'an
prochain.
M. BURNS: Justement, M. le Président, si je comprends bien, les
fonctionnaires doivent être en négociation bientôt,
dans...
M. GARNEAU: A partir du mois de février.
M. BURNS: Fin de l'automne, début de l'hiver, il est possible,
à ce moment-là, que les
fonctionnaires je ne sais pas moi, mais peut-être que vous
le savez vont vous arriver avec des demandes particulières au
cours des négociations, en matière de régime de retraite.
J'abonde justement dans le sens du député de Montcalm.
M. GARNEAU: Je suis prêt à discuter. L'étude est
commencée, nous en sommes à la première étape au
cours de ces mois-ci. Mais il n'y a rien qui pourrait empêcher de
demander aux actuaires qui seront éventuellement embauchés pour
faire le calcul actuariel de ces plans d'établir exactement quel est le
déficit à long terme du régime de retraite des
fonctionnaires actuels.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a reçu une lettre de
recommandation de son collègue le député d'Outremont
concernant l'engagement des actuaires?
M. GARNEAU: Non, il s'est spécialisé dans les
photographes!
M. MASSE (Montcalm): II s'est spécialisé dans les
photographes... C'est bien cela! Il y a une répartition des
responsabilités dans ce domaine...
M. GARNEAU: C'est cela.
M. MASSE (Montcalm): ... entre les membres du gouvernement.
M. GARNEAU: Puisque le député de Montcalm ne veut pas
avoir la responsabilité...
M. MASSE (Montcalm): Je vois que l'efficacité rentable du premier
ministre se rend jusque là.
M. GARNEAU: C'est cela. Contribution
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, puisque nous en sommes
à ces demandes additionnelles, nous pourrions peut-être vider
cette question avant d'aborder la loi article par article? Puisque le faire
maintenant ou tout à l'heure, nous serons obligés d'y
revenir.
Il y a une demande qui a été formulée à
plusieurs reprises par les fonctionnaires j'aimerais connaître
l'opinion du ministre à ce sujet sur la pension d'un
employé qui devrait être fixée à 2 1/2 p.c. du
traitement moyen des cinq meilleures annés.
M. GARNEAU: Au lieu de 2 p.c?
M. MASSE (Montcalm): C'est probablement...
M. GARNEAU: Les enseignants le demandaient également; ce sont
surtout les enseignants qui l'ont demandé.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais le fonctionnaires le demandent
également. Est-ce que le ministre aurait une lueur d'espoir dans ce
domaine?
M. GARNEAU: Encore là, c'est une question de coût. Depuis
que je suis en fonction, j'ai surtout reçu des demandes des enseignants;
nous ne l'avons pas retenu du côté des enseignants à cause
du coût que cela représentait. Il faudrait qu'à ce moment,
soit les enseignants, soit les fonctionnaires et les syndicats qui les
représentent acceptent que leur contribution soit augmentée. Ce
serait une question de donnant-donnant. Il s'agit d'administrer un
régime, et cela se calcule exactement, le coût des
bénéfices que le régime doit donner. Alors, si on demande
de donner 75 p.c. au lieu de 70 p.c. du salaire des trois dernières
annés, ou la moyenne des cinq meilleures annés, il faut qu'il y
ait une contribution équivalente et c'est cela qui est en cause. Si les
employés et leur syndicat étaient disposés à
accroître leur contribution, les négociations pourraient
certainement avoir lieu.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre en fait dans son esprit un
objet de négociations? C'est que ces questions devraient être
soumises au niveau des négociations de la convention collective...
M. GARNEAU: II est évident que c'est un bénéfice
marginal important étant donné...
M. MASSE (Montcalm): ... des fonctionnaires.
M. GARNEAU: ... que l'Etat contribuerait également. Au lieu
d'être 5 p.c. de la part de l'employé, 5 p.c. de la part de
l'employeur, ce serait 6 p.c. de la part de l'employé, 6 p.c. de la part
de l'employeur. C'est une question de bénéfice marginal qui est
très importante.
M. MASSE (Montcalm): II y a une autre demande qui est faite à
plusieurs reprises: soit celle qu'après la cessation du service ou de sa
participation au régime de retraite, tout fonctionnaire féminin
qui y a droit peut, à sa demande, avant l'âge normal de la
retraite, demander au gouvernement un paiement partiel de la pension
différée, le versement d'un montant ne dépassant pas 25
p.c. de la valeur actuelle de la rente.
M. GARNEAU: Personnellement, depuis que je suis en fonction, je n'ai pas
reçu une telle demande. Je ne sais pas si cela existait dans les
dossiers. On m'informe que le sous-comité qui
avait analysé les amendements éventuels apportés au
régime de retraite des fonctionnaires l'an dernier avait discuté
de cette question que le député de Montcalm soulève et
que, d'un commun accord, du côté du gouvernement et du
côté des syndicats, il avait été
décidé de reporter cette question à plus tard. Il n'y
avait eu aucune suggestion...
M. MASSE (Montcalm): J'attire l'attention du ministre sur cette question
et il y aurait lieu d'approfondir ce problème en vue de la prochaine
négociation.
Pilotes d'avion
M. MASSE (Montcalm): Dans un autre domaine, une demande formulée
et qui existe d'ailleurs concerne l'accord d'un crédit de dix
années de service aux pilotes d'aéronefs, et de réduire
à 50 ans le droit à la retraite pour cette catégorie de
fonctionnaires qui travaillent uniquement dans le domaine des avions, aussi
bien au ministère des Terres et Forêts qu'au ministère des
Transports. Cela existe dans certains domaines. C'est vrai que cela en fait
peut-être une catégorie privilégiée par rapport aux
autres fonctionnaires, mais à cause des responsabilités qu'ils
ont, je crois qu'il y aurait lieu pour le ministre de se pencher sur ce
problème et de faire une étude des autres régimes aussi,
dans les autres gouvernements, que ce soit à Ottawa, au
Nouveau-Brunswick ou ailleurs, et s'il y a lieu d'en faire une catégorie
plus ou moins privilégiée par rapport aux autres types de
fonctionnaires qui n'ont pas les mêmes responsabilités au point de
vue de leur travail.
M. GARNEAU: Je prends en note la suggestion du député de
Montcalm, je comprends que les pilotes d'avion n'ont pas la même
durée, probablement...
M. MASSE (Montcalm): C'est parce qu'ils sont pris, à un moment
donné, entre les règlements du ministère des Transports
d'Ottawa et les règlements de la mise en pension ou au droit à la
retraite du Québec, de sorte qu'il y a jeu entre les deux. Alors, il y
aurait peut-être lieu, pour le ministère de la Fonction publique
ou le législateur, d'amender, soit ses règlements, soit sa
législation pour permettre à ces gens de recouvrir ces deux
parties de leurs responsabilités envers le ministère des
Transports d'Ottawa, d'une part, et le droit à la retraite, d'autre
part.
M. GARNEAU: Alors, dans ce cas concernant les pilotes d'avion,
évidemment la réforme, les améliorations au régime
de retraite des fonctionnaires ont été apportées l'an
dernier Cette année, cela a été plutôt des articles
de concordance, étant donné qu'on amendait par exemple le
bénéfice de l'aide sociale, que l'on retranchait du minimum, etc.
M. Grondin, qui est responsable de l'application du régime, m'informe
que, l'an dernier, avant la présentation du projet de loi qui est devenu
le chapitre 15 des lois de 1969, il y avait eu un comité de
représentants des fonctionnaires et des gens intéressés du
côté de la partie patronale. Us ont étudié cette
question-là, et cela n'avait pas été retenu, parce qu'il y
avait dans l'air la possibilité de la création d'une
société de la couronne qui, éventuellement,
peut-être, achèterait, je pense que c'était dans le temps
Nordair et Québecair, et compte tenu de cette
possibilité-là, on n'avait pas retenu cette idée. On avait
décidé d'attendre que cette question soit
réglée.
M. MASSE (Montcalm): Mais la régie n'ayant pas été
formée, la suggestion pourrait être retenue de nouveau.
M. GARNEAU: Justement, on pourrait revenir à nouveau; mais, comme
je le mentionne aux membres du comité, les amendements, en fait le bill
24, ce sont beaucoup plus des amendements de concordance, comme' on peut le
voir. D'ailleurs vous l'avez constaté. Ce n'est pas une réforme
du régime, et je n'ai pas objection à ce que cette
question-là soit reprise et amenée dans un nouveau projet de loi,
aucunement...
Remise d'intérêts
M. MASSE (Montcalm): II y a l'autre problème d'un employé
qui démissionne ou qui est destitué, ou d'un employé dont
la charge est abolie, ou d'un employé contraint par quelque
infirmité corporelle ou mentale de quitter le service avant le temps
où une pension peut lui être accordée, les sommes qui lui
ont été retenues sur son traitement, lui sont remises. Est-ce que
cela serait possible de lui remettre avec un intérêt?
M. GARNEAU: Avant dix ans de service?
M. MASSE (Montcalm): Oui. Parce que, à plusieurs reprises, dans
le projet de loi 24, il est question de cela. Normalement, c'est toujours sans
intérêt, sauf...
M. GARNEAU: Partout dans le projet de loi, là où l'Etat
rembourse les contributions, il le fait toujours sans intérêt, et
c'est pour des raisons de coût...
M. MASSE (Montcalm): Si vous me le permettez, dans l'autre projet de loi
de tout à l'heure, le projet 23, le régime de retraite des
enseignants, lorsqu'on demande...
M. GARNEAU: L'article 25.
M. MASSE (Montcalm): Lorsque vous de-
mandez... Il est dit: "Si l'enseignant en fait la demande...
M. GARNEAU: 5 p.c. d'intérêt.
M. MASSE (Montcalm): ... dans son avis précité, est
payable avec un intérêt au taux de 5 p.c. l'an.
M. GARNEAU: C'est une question de coût.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais lorsque le contribuable, qu'il soit
enseignant ou fonctionnaire, est appelé à verser un montant pour
racheter ses pensions, on lui demande 5 p.c. d'intérêt. Lorsque
c'est l'inverse, lorsque c'est l'Etat qui remet au fonctionnaire ou à
l'enseignant, un montant qu'il avait versé pendant un certain nombre
d'années, c'est sans intérêt. Or, je sais bien qu'il y a
des frais d'administration des fonds de pension, vous avez des fonctionnaires
à payer, vous avez divers...
M. GARNEAU: Le coût du régime.
M. MASSE (Montcalm): Le coût du régime. Il y a des montants
à payer. Mais je pense que l'Etat, par contre, bénéficie
d'intérêts sur ces montants-là. Je sais bien que le
gouvernement ne place pas cela sur une tablette pendant tout le temps, ces
millions, les $14 millions de tout à l'heure. Je pense que sous une
forme ou sous une autre, l'Etat bénéficie
d'intérêts. Alors un certain pourcentage de ces
intérêts-là pourrait être calculé comme frais
d'administration des fonds de pension. La différence entre ce que lui
coûte l'administration des fonds de pension et ce que lui a
rapporté ce montant, je pense qu'il y aurait une certaine justice
à remettre aux contribuables ce solde d'intérêts. Disons
qu'on peut fixer cela à 4 p.c. 2 p.c. 3 1/2 p.c, enfin il y aurait quand
même une forme d'étude à faire, parce que le gouvernement
étudie beaucoup; il pourrait au moins étudier cela aussi pour en
arriver à une certaine justice envers le contribuable.
M. GARNEAU: Il ne faut pas dissocier le coût de l'administration
du coût du régime. Lorsque le député de Montcalm
parle du coût de l'administration des fonctionnaires à payer, il
faut y inclure également les bénéfices que la loi permet
de verser. Si on analyse cela sur une base de coût global, on
s'aperçoit que les bénéficiaires ou les participants au
régime de retraite des fonctionnaires ont un régime qui ne leur
coûte pas tellement cher, à comparer avec des régimes qui
donneraient les mêmes bénéfices, dans des plans
privés. Ce qui veut dire que, compte tenu de l'ensemble du coût,
pas uniquement du coût administratif, les fonctionnaires ou les
participants à ce régime sont plus avantagés de ne pas
recevoir un intérêt de 5 p.c. que d'être obligés de
payer un peu plus cher, pour avoir droit à des bénéfices.
Ce sont des coûts qui se calculent. Si on décide de rembourser les
contributions avec un taux de 7 p.c, sur une base actuarielle, il faut en tenir
compte dans l'évaluation du coût.
M. MASSE (Montcalm): Personne ne parle de 7 p.c, on s'entendrait sur un
montant...
M. GARNEAU: Si l'Etat rembourse $100,000 à 4 p.c, c'est un
coût qui est imputable à l'ensemble du régime et cela fait
partie de la même argumentation que je développais tout à
l'heure, à savoir si on doit accorder des bénéfices
additionnels comme le député de Montcalm mentionnait tout
à l'heure, soit 2 1/2 p.c, personnellement, nous n'aurions pas
d'objection à l'analyser, mais il faudrait, parallèlement,
analyser une augmentation du coût des frais de participation des
fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Dans les analyses du ministre, il pourrait
également tenir compte du même problème, sauf pour la
succession, dans le cas de cet employé de tout à l'heure qui, au
moment où il démissionnait ou était destitué, est
décédé. Il y aurait lieu de faire la même
étude concernant cette catégorie de gens.
Cause d'invalidité
M. MASSE (Montcalm): Il y a un autre problème qui est
soulevé, celui de l'employé qui a droit à sa retraite pour
cause d'invalidité. Le gouvernement doit lui verser une pension, c'est
évident. Mais trop souvent cette pension retarde
énormément de plusieurs mois. Le ministre devrait étudier
cette possibilité d'obliger l'administration à verser à
cet individu la pension...
M. GARNEAU: C'est le délai pour obtenir la preuve
d'invalidité. Lorsque vous décidez de verser une pension
d'invalide à un fonctionnaire, en égard à la pension
à laquelle il a droit, c'est un coût très
élevé. Si on s'aperçoit, au bout de deux ans, qu'il a
obtenu sa pension à cause de mauvaises analyses sur le plan
médical ou de rapports non complets, et que peu de temps après,
le type réintègre le marché du travail, dans le secteur
privé, à ce moment-là, je pense qu'au point de vue
d'administration du plan, ce serait assez embarrassant.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que la chose qui peut être
faite...
M. GARNEAU: Ce qu'on peut faire, c'est peut-être d'activer
l'obtention du dossier faisant la preuve de l'invalidité. Je pense que
le député de Montcalm a certainement recontré des gens qui
administrent je connais d'une façon plus particulière
l'assurance-vie Desjardins où on a des bénéfices qui sont
versés pour des personnes invalides qui ont fait des emprunts
hypothécai-
res et je sais jusqu'à quel point dans des cas
précis, il est difficile d'obtenir la preuve d'invalidité totale.
Si cela prend deux mois pour obtenir le rapport médical, le
régime de retraite ne peut pas verser ce régime de pension
d'invalide s'il n'a pas le dossier complet. Ce qu'on peut espérer c'est
que du côté médical, peut-être qu'avec
l'assurance-maladie, les médecins pourront accélérer
leur...
M. MASSE (Montcalm): Je suggérerais au ministre d'étudier
cette question. Et également, il y a ceux qui sont mis à la
retraite automatiquement, à partir d'un certain âge, il n'y a pas
de certificat d'invalidié, l'administration n'a rien d'autre à
attendre.
M. GARNEAU: Depuis un an je dois même louanger
l'administration précédente les administrateurs du
régime sont en avance, de telle sorte que toutes les formalités
sont faites à l'avance, et lorsque le type prend sa retraite, il peut
recevoir sans délai, les chèques auxquels il a droit.
M. MASSE (Montcalm): De toute façon, le ministre sait fort bien
que tout ce problème est présentement étudié en vue
de l'intégration des divers systèmes de paie de toutes sortes du
gouvernement.
M. GARNEAU: Tout doit être intégré.
M. MASSE (Montcalm): M. Grondin fait d'ailleurs partie de ces
équipes de travail et je pense que cela a déjà
porté fruit comme le ministre disait on a
déjà accéléré ce paiement de la retraite,
mais disons que tout ce travail n'est pas encore terminé.
M. GARNEAU: Les congés de préretraite aident
énormément aussi, avec les banques de congés de maladie,
il arrive...
Pension à une veuve
M. MASSE (Montcalm): Présentement cela aide
énormément le gouvernement à régler certains de ses
problèmes avec quelques hauts fonctionnaires aussi. D y a une autre
demande qui fut formulée par les représentants des fonctionnaires
à diverses reprises et j'aimerais attirer l'attention du ministre
là-dessus que le montant minimum de toute pension versée à
une veuve...
M. GARNEAU: Est-ce que le député de Montcalm a des cas
précis auxquels il réfère? Je n'en ai pas
été témoin, sauf qu'il y a un type... C'est une question
d'invalidité, je n'en ai pas vu d'autres.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que le député de Jean-Talon,
étant ministre de la
Fonction publique, devrait être plus au courant que je le suis de
ces déplacements, de ces mutations dans le haut personnel de l'Etat.
M. GARNEAU: Vous voulez dire des mises à la retraite
anticipée, c'est parce que je n'en connais pas, c'est cela que...
M. BURNS: Ce ne sont pas des mises à la retraite, ce sont des
mises à la tablette.
M. GARNEAU: A la tablette, ah bon! Mais là, il n'y a pas de
pension qui est versée.
M. MASSE (Montcalm): De toute façon, pour en revenir à la
demande formulée, le montant minimum de toute pension versée
à une veuve qui a un ou des enfants âgés de moins de 18 ans
pourrait être de 37 1/2 p.c. du traitement moyen des cinq meilleures
années de service de son époux.
Il y a déjà dans le projet de loi que l'on a
étudié tout à l'heure, concernant lés enseignants,
certaines améliorations qui ont été apportées pour
ce qui est de ces problèmes d'une veuve qui a encore des enfants de
moins de 18 ans aux études. Est-ce que le ministre pourrait nous faire
part de ses intentions à venir dans ce domaine-là, ou même,
de ses remarques qu'il pourrait formuler concernant ces 37 1/2 p.c. du
traitement moyen des cinq meilleures années?
M. GARNEAU: Vous vous basez sur les demi-pensions qui sont
versées, au lieu de 35 p.c, ce serait 37 1/2 p.c?
M. MASSE (Montcalm): C'est le montant minimum d'une pension qui pourrait
être versée à une veuve qui a un ou des enfants
âgés de moins de 18 ans. Elle pourrait être, ou devrait
être, aux dires des représentants des fonctionnaires, de 37 1/2
p.c. du traitement moyen des cinq meilleures années.
M. GARNEAU: Actuellement, ces veuves reçoivent la demi-pension
plus 10 p.c. par enfant. Si vous ajoutez disons 70 p.c. du traitement, la
moitié est 35 p.c. plus 40 p.c, c'est plus que 37 1/2 p.c. qu'elles
reçoivent.
M. MASSE (Montcalm): D'après le ministre le système actuel
est supérieur au système...
M. GARNEAU: C'est parce que cela peut aller jusqu'à 35 p.c. et 70
p.c.
M. MASSE (Montcalm) : Je suis convaincu que les fonctionnaires vont
être très heureux d'apprendre cela.
M. GARNEAU: Quoi? Cela existe, non? La moitié de 70 p.c. plus 10
p.c. par enfant,
possibilité d'aller jusqu'à quatre enfants, 40 p.c. plus
35 p.c, cela fait 75 p.c.
M. MASSE (Montcalm): Le dernier problème que l'on pourrait
soulever avant d'entreprendre l'étude, article par article, c'est toute
la question, qui est fort complexe, et sur laquelle maints hauts fonctionnaires
se sont penchés, qui soulève encore des problèmes, c'est
la reconnaissance des employés irrégulièrement
nommés comme tels dans l'administration, face aux
bénéfices qu'ils auraient du Régime de retraite des
fonctionnaires, vu qu'ils contribuent quand même à ce dernier
régime.
M. GARNEAU: II restait quatre ou cinq cas et parmi les... D'abord en ce
qui concerne tous les fonctionnaires qui sont régis par une convention
collective, les problèmes ont été réglés, ou
du moins, ils l'étaient au moment...
M. MASSE (Montcalm): Ils l'ont été par
arrêtés en conseil.
M. GARNEAU: Je pense que c'est le notaire Perrin qui avait
été nommé par l'ancienne administration...
M. MASSE (Montcalm): Pour faire l'étude de ces cas-là.
M. GARNEAU: ... pour faire une étude. Et les deux parties, la
partie syndicale et la partie gouvernementale, avaient reconnu ou,
reconnaissaient par anticipation, la décision du notaire Perrin comme
étant finale. Alors, sur ce plan-là, au niveau des
syndiqués, c'est réglé. Au niveau des personnes non
syndicables, il y avait cinq ou six cas qui demeuraient en suspens et le
notaire Perrin a été nommé, par arrêté en
conseil, suivant la même formule qui avait été
utilisée par l'ancienne administration pour les syndiqués, de
telle sorte que ces cas-là seront analysés incessamment et une
décision finale sera rendue.
Age de la retraite
M. MASSE (Montcalm): Je pense bien que, dans ce domaine-là, tout
le monde agit de bonne foi et cherche à trouver des solutions.
Jusqu'à maintenant, on a tenté de couvrir le plus de champs
d'activités possible, mais, face au Régime de retraite des
fonctionnaires, il arrive fréquemment que ces gens-là soient,
j'emploie l'expression non pas au sens péjoratif, mis à pied
à 65 ans alors qu'ils pourraient se rendre jusqu'à 68 ans ou 70
ans. Il semble que cela cause, pour un certain nombre d'individus, des
problèmes qui ne sont pas couverts par les autres arrêtés
en conseil puisque ce champ-là n'a pas encore été
suffisamment étudié.
Ce que je demanderais au ministre, ce n'est pas d'apporter des
amendements à la loi actuel- le. Puisque le problème est
très complexe, il faudrait étudier avec les représentants
des fonctionnaires qui appliquent le régime de retraite et voir s'il n'y
aurait pas lieu, dans ce domaine-là comme ailleurs, soit par
arrêtés en conseil, ou par amendements à la loi à la
prochaine session, qu'ils aient les mêmes droits, sans aucun
désavantage, que les autres fonctionnaires.
M. GARNEAU: Je ne saisis pas bien les cas auxquels réfère
le député de Montcalm. Au début de ses remarques, il
parlait des fonctionnaires qui avaient été
régulièrement nommés d'après la Loi de la fonction
publique. En ce qui concerne la régularité de leur nomination, je
crois que, pour les syndiqués, cela a été fait l'an
dernier; et pour les non-syndiqués les cas qui restaient en
suspens cela se fait. Mais ces gens n'étaient pas affectés
en ce qui concerne le régime de retraite, parce que ce n'est
qu'après que nous avons réalisé que, juridiquement, il
manquait une formalité pour que ces personnes aient été
nommées légalement. Le plan de pension ne les affectait pas du
tout. C'est pour cela que je me permets de demander au député de
Montcalm à quel groupe de fonctionnaires il pense. Est-ce aux
fonctionnaires qui demandent des prolongations d'emploi?
M. MASSE (Montcalm): II semblerait que cela se soit produit à
diverses reprises. Ce n'est pas une accusation que je porte contre le
présent gouvernement. C'est un problème comme je disais
tout à l'heure que tout le monde tente de régler de bonne
foi. Il semblerait, m'a-t-on rapporté, qu'un certain nombre de
fonctionnaires atteignant l'âge de 65 ans soient mis à la retraite
sans qu'ils puissent pour autant, comme d'autres fonctionnaires, avoir une
prolongation. Je crois qu'il y aurait lieu je n'ai pas de conclusion
à apporter à cette question, je ne fais que soulever le
problème de faire une étude un peu plus poussée de
cette question par les services de M. Grondin, quite à rencontrer les
dirigeants des syndicats dans ce domaine.
M. GARNEAU: Jusqu'à précent, j'ai proposé une
réglementation qui a été approuvée par le conseil
des ministres, en ce qui concerne les demandes de prolongation.
M. MASSE (Montcalm): De prolongation.
M. GARNEAU: Une personne qui a atteint l'âge de la retraite
prendra automatiquement sa retraite, à moins que la fonction qu'il
occupe à l'intérieur du ministère qui l'emploie par
exemple si c'est un spécialiste dans une discipline où il n'est
pas facile de trouver un remplaçant, ou s'il y a un problème dont
l'étude n'est pas complétée et qui demanderait
peut-être sept à huit mois pour être
complétée, un travail bien particulier sauf s'il y a des
condition très
spéciales qui militent en faveur du maintien ou de la
prolongation pendant un certain nombre de mois de cet employé, la
règle générale est qu'il est mis à la retraite.
M. MASSE (Montcalm): Je suis parfaitement d'accord pour qu'il y ait une
règle générale qui s'applique à tout le monde,
parce qu'au fond cela devient assez subjectif...
M. GARNEAU: ... difficile...
M. MASSE (Montcalm): ... que de recommander que tel fonctionnaire
obtienne une prolongation et que d'autres ne l'obtiennent pas.
M. GARNEAU: Ce sont ces choses que...
M. MASSE (Montcalm): Mais il y aura toujours des cas de
flottement...
M. GARNEAU: Ah oui!
M. MASSE (Montcalm): ... où il est peut-être dans
l'intérêt de l'Etat d'accorder un an, deux ans, trois ans de
prolongation à tel fonctionnaire.
M. GARNEAU: Le problème se présente moins souvent
maintenant qu'il ne se présentait autrefois, parce qu'il y avait des
gens qui avaient de très petites pensions. Aujourd'hui, le régime
a été amélioré, et les gens qui sont mis à
leur retraite bénéficient tout de même d'un revenu qui leur
permet de vivre plus aisément qu'autrefois.
Audition des intéressés
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, permettez-moi de faire une
suggestion. Ce n'est pas une recommandation à la commission. Je ne sais
pas si le ministre a eu l'occasion de rencontrer les représentatns des
syndicats de fonctionnaires puisque cette loi s'applique aussi bien au
syndicat des fonctionnaires qu'à celui des agents de la paix, au
syndicat des professionnels et des autres pour que ceux-ci lui fassent
part de leurs doléances, de leurs recommandations, des situations qu'on
a vues et des autres qui pourraient survenir. Il serait peut-être dans
l'intérêt de tout le monde de reporter l'étude ou
l'adoption de cette loi à un peu plus tard, pour que la commission
puisse recevoir des représentants de ces divers syndicats, pour que
ceux-ci nous fassent part de la situation telle qu'ils la voient, qu'on entende
leurs remarques, et qu'on reporte l'adoption du projet de loi à la
session d'automne. Parce que je ne pense pas qu'il y ait dans ce projet de loi
des choses qui soient urgentes.
M. GARNEAU: II y a la question des alloca- tions sociales qui
créerait un curieux embarras si on n'approuvait pas ce texte
législatif. Les fonctionnaires qui bénéficient d'un
minimun de retraite, et qui, d'un autre côté, reçoivent des
allocations sociales, verraient leurs allocations sociales soustraites de leur
minimum et, sur ce plan, je pense que cela serait injuste. D'un autre
côté, je voudrais redire au député de Montcalm que
j'ai rencontré les représentants des syndicats des
fonctionnaires, les représentants des syndicats des agents de la paix;
j'ai également rencontré trois ou quatre autres groupes qui
s'occupent de l'intérêt des cadres, cadres qui ne sont pas encore
syndiqués.
Le ministre du Travail avait fait des commentaires en Chambre
là-dessus, l'autre jour. Je dois avouer que ces représentants des
syndicats, M. Breuleux, entre autres, qui représente le plus gros
groupe, ne m'ont fait aucune remarque concernant le régime de retraite,
parce que j'ai compris que le Régime de retraite des fonctionnaires,
ayant été amendé en profondeur l'an dernier, n'avait
pas...
M. BURNS: Est-ce que le ministre est bien assuré que M. Breuleux
aurait eu le temps de vous les faire?
M. GARNEAU: II a eu le temps de me faire d'autres remarques. Les
enseignants, de leur côté, avaient des suggestions
précises. D'ailleurs, leur mémoire du mois de mai 1968 les
mentionnait et ils m'ont parlé de leurs demandes. Du côté
du fonctionnarisme, je n'ai pas eu malgré le fait que j'aie
rencontré les représentants des syndicats de demandes
concernant le régime de retraite. Je le comprends, parce que le
régime ayant été modifié suffisamment en profondeur
l'an dernier, ce qu'on présente cette année, ce sont surtout des
articles de concordance. Et même s'il devait y avoir des amendements plus
importants, soit au cours de la partie de la session de l'automne ou l'an
prochain, à la suite des négociations collectives, on pourrait
toujours le faire. Mais je pense que ce serait malheureux qu'on n'approuve pas
ce projet de loi-là, parce que tous ceux qui bénéficient
du minimum vont voir les allocations sociales qu'ils reçoivent
soustraites de ce minimum. Ce serait vraiment dommage que...
M. MASSE (Montcalm): Compte tenu, disons, des anciens
députés, qui pourront bénéficier de certains
avantages...
M. BURNS: C'est l'amendement Michaud, ça.
M. MASSE (Montcalm): Pardon!
M. BURNS: C'est l'amendement Michaud.
M. GARNEAU: Les députés d'avant 1958.
M. MASSE (Montcalm): Compte tenu du positif qu'il y a dans la loi, je
n'aurais pas d'objection à approuver le projet de loi, mais rien ne nous
empêcherait de demander au Parlement la permission qui nous serait
certainement accordée de siéger entre les deux sessions
pour entendre les diverses parties faire part de leurs intentions, ce qui
permettra peut-être aux législateurs de mieux se préparer
en vue d'une législation automnale.
M. GARNEAU: Je fais confiance aux représentants des syndicats;
ils vont certainement faire valoir leur point de vue à la table des
négociations.
M. MASSE (Montcalm): Mais qu'est-ce qui empêcherait que ce point
de vue-là soit formulé aux législateurs, puisque, en fin
de compte, ce n'est pas une convention collective qui est signée entre
l'Etat et les employés, ce sont, au contraire, des modifications
à un système législatif. En fin de compte, c'est aux
législateurs à être bien informés des demandes des
diverses parties. Je ne vois pas en quoi cela serait négatif que de
profiter d'une ou de deux journées de nos vacances...
M. GARNEAU: Ce n'est pas négatif du tout, la suggestion du
député de Montcalm, mais je suis un peu surpris de sa
proposition. En fait, on pourrait faire siéger toutes les commissions
sur cette base et demander aux différents groupes
intéressés de venir déposer.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je ne pense pas que ce soit
noyer le poisson, ce n'est pas une façon tellement positive de
régler le problème.
M. BURNS: Je pense que s'il y a un cas où on doit demander aux
personnes concernées de venir se faire entendre, c'en est un. Il me
semble qu'ils auraient des demandes éventuellement.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, la meilleure façon
de le savoir, c'est peut-être de faire siéger la commission. S'il
n'y a pas de problème, on va ajourner tout de suite et tout le monde
sera heureux. Si, par contre...
M. GARNEAU: Le député de Montcalm voudrait se faire verser
son allocation de $50?
M. MASSE (Montcalm): Je pense, M. le Président, que je dois vous
inviter à demander au ministre, si vous me le permettez, de retirer
ça.
M. GARNEAU: Sous forme de boutade, M. le Président,
jusqu'à $25.
M. MASSE (Montcalm): De retirer tout le reste. Je pense que ce n'est pas
une façon de régler ça. La question est quand même
sérieuse. C'est au législateur à étudier les
projets de loi, à apporter son accord ou son désaccord à
la législation présentée. Le ministre nous a fait part
à plusieurs reprises qu'il entendait apporter des modifications aussi
bien au régime des enseignants qu'au régime de retraite des
fonctionnaires. Je ne vois pas ce qu'il pourrait y avoir de négatif ou
pour le gouvernement ou pour les groupes syndiqués ou pour les
parlementaires à prendre une ou deux journées des vacances
parlementaires pour discuter de ce problème qui est très
technique, qui est très complexe je suis bien d'accord avec le
ministre . Mais, peut-être à cause de ces raisons-là,
cela pourrait-il être intéressant pour tout le monde d'approfondir
cette question et d'être mieux préparé à accepter
cette législation.
M. GARNEAU: Je voudrais que le député de Montcalm
comprenne que je n'ai pas d'objection de principe, mais il faut tenir compte du
fait que les représentants des employés affiliés au
Syndicat des fonctionnaires n'ont pas soulevé de problème de ce
côté, n'ont pas demandé à être entendus. Je
les ai rencontrés, ils ont soulevé d'autres problèmes qui
se rapportent à l'application de là convention collective ou aux
conditions de travail, mais ils n'ont soulevé aucun problème
quant au régime de retraite.
Pour ma part, je suis bien prêt à demander que la
commission siège, mais j'imagine que, si les syndicats ou d'autres
groupes ont des points de vue à soulever, ils vont au moins en informer
le ministre, et, après cela, on pourra les faire siéger en
commission.
M. MASSE (Montcalm): Les fonctionnaires sont comme les électeurs
du député. Ils ont de la difficulté à le rejoindre!
Il est inaccessible!
M. GARNEAU: Les électeurs n'ont pas du tout de difficulté
à me rejoindre. Mon bureau est ouvert. Si le député
était un électeur de Jean-Talon, il verrait comment les gens sont
bien reçus.
M. MASSE (Montcalm): Si j'étais électeur de Jean-Talon,
nous n'aurions peut-être pas le même député! Je
retiens quand même l'accord du ministre à faire siéger une
commission.
M. GARNEAU: C'est-à-dire qu'en principe je n'ai pas d'objection,
mais là, je ne vois pas à quoi correspondrait...
M. MASSE (Montcalm): Alors, nous pourrions peut-être nous entendre
sur le fait suivant: disons que le ministre nous donne son accord, qu'il est
favorable à ce que la commission siège, sous réserve qu'il
y ait des témoignages.
M. GARNEAU: S'il y a des témoignages, si les représentants
des syndicats font part, soit au
ministre de la Fonction publique ou au ministre des Finances, de leur
désir de présenter un mémoire quelconque ou de faire part
de leur point de vue, ou de leurs griefs, ou de leurs recommandations
concernant les régimes de retraite, je ne suis certainement pas...
M. MASSE (Montcalm) : Oui, mais vous admettrez que vous placez les
syndicats dans une position assez odieuse.
M. GARNEAU: Il n'y a rien d'odieux à demander qu'une commission
siège.
M. MASSE (Montcalm): Vous êtes d'accord que la commission
siège, à la condition qu'ils le demandent. Je crois que le
rôle du législateur est d'annoncer que la commission siège
à telle date, pour telle fin, soit entendre les représentants des
fonctionnaires ou des enseignants qui ont des remarques à formuler
concernant leur régime de retraite, pour éclairer le
législateur. Puis, la séance est fixée à telle
date, telle heure, dans tel endroit, selon les formules habituelles.
M. GARNEAU : Je comprends parfaitement le point de vue du
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Et s'il n'y a pas de témoignages, il n'y a
pas de témoignages.
M. GARNEAU: Mais, sur ce principe-là, on pourrait convoquer
toutes les commissions.
M. MASSE (Montcalm): Je ne vois pas ce qu'il y aurait de négatif
à convoquer toutes les commissions. Mais, là, nous discutons de
celle-ci.
M. GARNEAU: Oui, je comprends, mais je ne vois pas la
nécessité.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, ce n'est pas au ministre
à voir la nécessité, c'est aux représentants des
groupes intéressés à nous faire valoir si, oui ou non, ils
sont intéressés.
M. GARNEAU: Justement, s'ils nous font valoir qu'ils sont
intéressés, nous pourrons alors faire siéger la
commission.
M. MASSE (Montcalm): II faudrait quand même faire une demande
à la Chambre pour que la commission puisse siéger, afin
d'entendre les représentants des divers syndicats de fonctionnaires, et,
tant qu'à y être, les représentants des enseignants
concernant les régimes de retraite applicables à ces gens. S'il y
a des demandes par ces groupes, formulées auprès des
représentants de l'Assemblée nationale, la commission
siégera. Je serais parfaitement d'accord là-dessus. S'il n'y a
pas de demandes, la commission n'a pas à siéger. Mais pour que la
demande soit faite, et puisque la Chambre ajourne dans les jours qui viennent,
il faut quand même avoir la permission.
M. GARNEAU: La commission pourrait siéger n'importe quel temps,
lors de la reprise des travaux.
M. MASSE (Montcalm) : Le ministre nous laisse entendre qu'il va apporter
des modifications à la prochaine session.
M. GARNEAU: Je n'ai pas dit que j'apporterais sûrement des
amendements à la prochaine session. J'ai dit: II n'y a rien qui nous
empêche d'approuver le projet de loi, et s'il y a des demandes pressantes
et fondées, il n 'y a rien qui empêchera de présenter une
nouvelle loi, soit à l'automne, soit au printemps prochain. Il n'y a pas
d'urgence. Il ne faut pas partir du principe qu'il y a des choses à
régler, alors que personne n'en a parlé.
M. MASSE (Montcalm): Je ne pars pas du principe qu'il y a urgence. Tout
ce que j'essaie de faire admettre au ministre, c'est l'intérêt
qu'il y a pour les législateurs, pour les représentants des
groupes intéressés, à faire siéger une commission
pour entendre les parties. C'est tout. Je ne rejetterais pas la suggestion du
ministre de reporter ce travail à la reprise automnale. Je n'ai
absolument pas d'objection. Sauf, qu'il faudrait que cette séance, s'il
y a lieu, se tienne avant de nous présenter une prochaine
législation.
M. GARNEAU: Je n'ai pas d'objection à cette
suggestion-là.
M. MASSE (Montcalm): Bon, d'accord.
M. GARNEAU: D'ailleurs, comme je l'ai mentionné, il y aura des
études, des analyses qui seront faites au niveau du ministère de
la Fonction publique en ce qui regarde le secteur parapublic. A ce
moment-là, lorsque les études seront plus avancées, ce
sera peut-être l'occasion de convoquer les parties
intéressées à venir déposer devant cette
commission. Je n'ai pas d'objection. Mais, il ne faudrait quand même pas
prendre les devants, étant donné que les syndicats, du moins
à ma connaissance, n'ont pas soulevé jusqu'à maintenant de
problèmes de ce côté, et je les ai rencontrés. S'ils
en ont, nous pourrons faire siéger la commission.
M. MASSE (Montcalm): Donc, le ministre était d'accord, tout
à l'heure, pour faire un programme d'information.
M. GARNEAU: Oui, je suis d'accord.
M. MASSE (Montcalm): Cela pourrait faire partie de l'information, que de
permettre aux
législateurs d'être bien au courant des avantages, des
inconvénients des systèmes.
M. GARNEAU: Dans le sens qu'on vient de dire, je suis d'accord. Cela
revient à mon point de départ.
M. BURNS: Avant d'entreprendre l'étude des articles, juste une
question d'ordre général. Est-ce que le ministre est d'accord
avec le principe que le gouvernement, dans ce domaine des pensions, devrait
il ne l'est pas être le meneur ou donner l'exemple au
secteur privé, en ce sens qu'il devrait déployer tous les efforts
pour avoir...
M. GARNEAU: Je pense que...
M. BURNS: Non, je ne pense pas qu'il le soit déjà.
M. GARNEAU: Au point de vue des coûts, si on compare les
coûts aux bénéfices qui sont donnés.
M. BURNS: Si vous regardez, entre autres, M. le Président, le
régime de retraite des fonctionnaires de la ville de Montréal, je
pense qu'il est sensiblement supérieur à celui-ci.
M. GARNEAU: A quel coût est-il?
M. BURNS: II est à 8 p.c. au total. Il y a des
technicités. C'est la ville qui subventionne le fonds.
M. GARNEAU: Oui, justement. Je pense qu'il y a eu des
problèmes...
M. BURNS: Oui, je suis bien d'accord là-dessus. Mais il reste
quand même que, comme résultat...
M. GARNEAU: Au lieu de verser la quote-part de la ville, on a voulu
donner des obligations de la ville en garantie. Evidemment, cela crée
des problèmes. D'ailleurs, il y a eu un comité de formé
par l'ancien gouvernement à ce sujet. Nous n'avons pas encore
reçu le rapport des actuaires du régime de rentes
supplémentaires, alors...
M. BURNS: De toute façon, le ministre est d'accord avec le
principe que le gouvernement devrait donner le ton dans...
M. GARNEAU: Je pense que oui et je pense qu'on le donne actuellement,
peu importe les partis qui ont formé le gouvernement. Je pense que les
régimes de retraite se sont améliorés d'année en
année et, si on compare le coût avec les bénéfices
que les gens peuvent retirer du régime, je pense qu'on donne le
leadership de ce côté-là.
M. MASSE (Montcalm): Avant d'étudier le projet article par
article, nous pourrions peut-être demander au représentant du
crédit social s'il veut nous faire part de quelque chose dans ce
domaine.
M. GARNEAU: Le député de Montcalm est très
intéressé...
M. MASSE (Montcalm) : Je pense que chaque représentant des partis
de l'Opposition devrait exprimer sa philosophie profonde, face au régime
de retraite, que ce soient les fonctionnaires ou les enseignants. Je pense
qu'il y a suffisamment de millions d'impliqués, avec ou sans
intérêts, pour que les représentants du crédit
social nous fassent part de leur attitude d'avant-garde, s'il y a lieu, dans ce
domaine-là.
UNE VOIX: C'est sa liberté...
M. GUAY : Disons que je me réjouis de voir de quelle façon
le débat est mené par le député de Montcalm qui
connaît assez bien un programme qui a été sans doute
commencé par son parti et qui a, en même temps, la
possibilité de toucher les points défaillants du programme. Dans
le moment, je me contente d'apprendre les choses que j'ai besoin d'apprendre.
Et, en temps et lieu, je ferai connaître notre politique au
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez de remercier le
représentant du crédit social de ses remarques concernant la
façon de mener le débat. Quant à nous, M. le
Président, nous sommes prêts à discuter.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 1.
Montant minimum
UNE VOIX: La personnalité du député de Montcalm lui
a valu quelques fleurs...
M. GARNEAU: L'article 1 prévoit que le minimum ne sera pas
affectée par les lois d'aide sociale. L'article 1 touche la
première partie du régime de rentes, celle d'avant 1942, et je
pense que l'article 2 va toucher l'article 9 du projet de loi de la
deuxième section.
M. MASSE (Montcalm): Ce sont les mêmes articles que pour les
enseignants, sauf que vous ajoutez la Régie des alcools du Québec
comme personnel régi par la loi, ainsi que vous en faites une
possibilité pour la Régie de l'assurance-maladie du
Québec. Je crois que cela est tout à fait normal. D'ailleurs, le
ministre nous a fait part, à l'occasion de l'étude de l'autre
projet de loi, de ses intentions pour ce qui est des autres organismes
parapublics.
M. GARNEAU: Dans le cas de la Régie des alcools, cela corrige une
situation de fait. Depuis 1969, les employés étaient
déjà inclus, ils les payaient, mais cela avait été
oublié dans le texte législatif. On l'a ajouté.
M. BURNS: C'est précisément la question que je me posais.
Ils étaient déjà inclus.
M. GARNEAU: De fait, ils étaient déjà inclus.
M. BURNS: Alors, il n'est pas question de l'obligation de racheter des
années.
M. GARNEAU: Non, ce n'est pas du droit nouveau. Légalement, c'est
la première fois que cette disposition est incluse dans le texte, mais
ils ont toujours été considérés comme tels. Cela
avait été un oubli. C'est pour corriger cette anomalie.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a l'intention de faire
entrer à l'intérieur de ce régime les autres
fonctionnaires du secteur parapublic qui ne sont pas régis, comme ceux
de l'Hydro-Québec ou d'autres organismes?
M. GARNEAU: L'Hydro-Québec bénéficie de son propre
régime de retraite, mais dans le reste du secteur parapublic, les
hôpitaux par exemple, les CEGEP, le personnel de soutien dans les
commissions scolaires, tous ces employés vont être touchés
par l'analyse dont j'ai parlé tout à l'heure, qui tendrait
à uniformiser.
Je ne veux pas conclure avant que les études aient
été faites. Il y aura certainement lieu de proposer un
régime. Est-ce que ce régime-là sera complètement
sur une base actuarielle et que tous les nouveaux fonctionnaires, à
partir de 1971 et 1972, y seront incorporés? Je ne veux pas
présumer des conclusions de l'étude mais, pour ce qui est du
secteur parapublic, les hôpitaux, le personnel de soutien dans les
commissions scolaires, dans les CEGEP, peut-être dans les agences de
bien-être également, je pense qu'il y a tout près de
150,000 à 175,000 personnes qui pourraient être touchées
par ce nouveau régime-là.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre...
M. GARNEAU: C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, on n'a pas
touché à Rexfor.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a l'impression que sa
majesté va être d'accord avec son projet de loi, puisque, dans son
préambule, il nous dit que sa majesté est de l'avis et du
consentement de l'Assemblée nationale... Vous avez approché sa
majesté à l'occasion de voyage?
M. GARNEAU: Sa majesté est toujours d'accord. Oui, je l'ai
rencontrée lors de son voyage.
M. MASSE (Montcalm): Sera-t-elle d'accord ou si vous lui envoyez cela
sans lui en avoir dit mot?
M. GARNEAU: On lui en a parlé quand elle est venue. En 1962 ou
1963?
M. MASSE (Montcalm): C'est malheureusement l'habitude du Parti
libéral de...
M. GARNEAU: Article 1, article 2, c'est la même chose.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Adopté.
M. GARNEAU: La deuxième partie, la Loi des fonctionnaires.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Adopté. Article 3,
adopté.
M. MASSE (Montcalm): Les articles 1 et 3, cela va ensemble et les
articles 2 et 9, également.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 4.
Assurance-maladie
M. GARNEAU: Les articles 4 et 5, c'est pour ajouter l'assurance-maladie.
Parce que les employés des régies qui s'autofinancent participent
à leur régime mais, s'il y a un déficit, ils placent en
fidéicommis un montant d'argent. C'est pour ajouter la régie de
l'assurance-maladie qui se finance aux autres régies qui avaient
à contribuer.
M. MASSE (Montcalm): D'accord. M. BURNS: C'est à l'article 5. M.
GARNEAU: Article 6.
Députés
M. MASSE (Montcalm): On précise les conditions auxquelles un
fonctionnaire, qui a déjà été député
mais qui n'a pas droit à une pension de député, peut faire
compter aux fins de sa pension de fonctionnaire, les années pendant
lesquelles il a été député.
M. GARNEAU: C'est le deuxième paragraphe... En fait, c'est la
concordance avec l'article 22 du bill 23 que l'on vient d'adopter pour
permettre au député de racheter sa pension avant le 1er janvier
1958, alors qu'il n'y avait
pas de régime de retraite des députés, alors on
leur permet de racheter...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y en a beaucoup de
députés qui sont fonctionnaires, des députés
d'avant 1958?
M. GARNEAU: II y a quatre ou cinq noms qui seraient touchés
apparemment.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que cela s'appliquerait à ceux qui
étaient députés au gouvernement fédéral?
M. GARNEAU: Non.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison y a-t-il une distinction? Est-ce
que vous ne croyez pas...
M. GARNEAU: H n'y a pas eu d'entente entre le Régime de retraite
des députés fédéraux et le Régime de
retraite des députés du Québec pour les transferts. Et le
régime de retraite du Québec, tel que conçu, ne permet pas
de donner les avantages à des personnes qui ont oeuvré dans
d'autres juridictions.
M. MASSE (Montcalm): Selon le principe que les deux soient
députés à un Parlement ou à un autre, ils sont
quand même...
M. GARNEAU: Vous voulez parler des députés qui auraient pu
être...
M. MASSE (Montcalm): ... qui auraient été
députés au gouvernement fédéral avant 1958...
M. GARNEAU: Avant 1958.
M. MASSE (Montcalm): C'est cela, et qui deviendraient fonctionnaires au
gouvernement du Québec. Il y en a peut-être. Je ne sais pas. Je
n'ai pas de cas, mais je pense que le principe d'équité devrait
s'appliquer aux deux et qu'il y aurait peut-être lieu d'étudier ce
problème-là et d'apporter des amendements à un prochain
projet de loi.
M. GARNEAU: Je pense que le député de Montcalm
réfère au cas de députés qui auraient
siégé à Ottawa mais qui ne bénéficieraient
pas du Régime de retraite de la Chambre des communes. Parce que s'ils
retirent déjà une retraite comme député
fédéral, je pense, par exemple, à M. Lesage qui
bénéficiait d'un régime de retraite des
députés de la Chambre des communes et qui continuait à
retirer ses bénéfices à Québec...
M. MASSE (Montcalm) : C'est exactement cela....
M. GARNEAU: S'ils retirent des prestations, il ne faudrait pas qu'ils
bénéficient des deux régimes.
M. MASSE (Montcalm): Je demanderais, sur le même article, qu'un
député du Parlement d'Ottawa qui n'a pas droit à une
pension de député, puisse faire compter, aux fins de sa pension
de fonctionnaire, les années pendant lesquelles il a été
député; c'est-à-dire le même article 6, mais
précisant que cela s'applique autant à ceux de l'Assemblée
nationale du Québec qu'à ceux de la Chambre des communes
d'Ottawa. Je veux dire que, selon le principe, les deux ont été
des députés et ils devraient avoir les mêmes droits.
Sur tout ce qui pourrait être fait à ce moment-ci, je sais
bien que cela ne sert à rien d'apporter un amendement, il n'y a
peut-être pas de cas...
M. GARNEAU: Ce serait évidemment...
M. MASSE (Montcalm): II s'agirait de faire un inventaire et de voir si
cela peut être appliqué...
M. GARNEAU: En principe, je n'aurais aucune objection.
M. MASSE (Montcalm): ... pour donner la même justice aux deux.
M. GARNEAU: Juridiquement, il faudrait apporter une attention un peu
spéciale à la rédaction du texte et voir quelles sont les
implications. On pourrait retenir la suggestion du député de
Montcalm...
M. MASSE (Montcalm): Les fonctionnaires qui sont ici présent
pourraient étudier cette question-là et voir s'il y a lieu
d'apporter...
M. GARNEAU: C'est cela, ils pourraient apporter un amendement. En
principe, je n'ai pas d'objection.
M. MASSE (Montcalm): Cela prouvera que je n'ai rien contre Ottawa,
voyez-vous!
M. GARNEAU: Parce que les gens sont revenus à Québec?
M. BURNS: Le député de Montcalm parle pour lui-même,
cela n'implique pas tout le reste de l'Opposition.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas nécessairement l'acceptation du
système.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 6, accepté?
M. MASSE (Montcalm): Adopté.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 7.
M. BURNS: Est-ce que je pourrais avoir, M. le Président, de la
part du ministre, des explications sur le fonctionnement technique de cet
article-là?
Fonctionnaires de l'enseignement
M. GARNEAU: Ce qui est arrivé, c'est qu'en 1942, quand la loi du
Régime de retraite des fonctionnaires a été mise en
vigueur, il reste quatorze cas, en tout cas, en cause, de personnes qui, au
lieu d'adhérer au Régime de retraite des fonctionnaires, ont
décidé de maintenair leurs contributions à ce
système, "Régime de rentes viagères du Canada." Alors, ils
avaient le droit, ils avaient l'option, ils pouvaient exercer leur option. Avec
les années, il est arrivé que des bénéfices
additionnels ont été ajoutés au Régime de retraite
des fonctionnaires. Ces gens-là étaient considérés
comme des serviteurs du gouvernement, entre autres, il y a l'imprimeur du
Québec, M. Lefebvre, qui est dans ce groupe-là, et d'autres, qui
avaient exercé leur option comme on leur en donnait le droit. Mais
maintenant, ils s'aperçoivent qu'il y aurait plus d'avantages dans le
Régime de retraite des fonctionnaires.
Avant ça, il y avait une impossibilité de
transférer les fonds parce que la loi fédérale ne le
permettait pas, mais maintenant la loi fédérale le permet. Et
comme cette loi était administrée par le ministère du
Travail, l'entente de réciprocité ne jouait pas. Comme il y a eu
un amendement à la loi fédérale permettant le transfert,
ces 14 personnes, dont M. François-Albert Angers, M. Lefebvre...
Avez-vous la liste? Ces gens peuvent maintenant bénéficier de
l'option, et le transfert est possible pour autant qu'ils peuvent
bénéficier d'un autre régime de rentes identique. Alors,
comme ils vont pouvoir bénéficier du Régime de rentes des
fonctionnaires du Québec, on leur donne la possibilité d'exercer
cette option.
M. BURNS: C'est le fonctionnaire qui exerce son option, si je comprends
bien...
M. GARNEAU: C'est ça!
M. BURNS: ... de là, Ottawa verse les contributions.
M. GARNEAU: On verse les contributions qui ont été
accumulées.
M. MASSE (Montcalm): M. François-Albert Angers. A quel titre
était-t-il au fédéral?
M. GARNEAU: II était aux Hautes études, dans
l'enseignement spécialisé...
M. MASSE (Montcalm): Les enseignants des Hautes études
participent à ce régime de retraite.
M. GARNEAU: Ils participent au régime de retraite.
M. MASSE (Montcalm): Mais les enseignants de Polytechnique
également?
M. GARNEAU: Non, c'est à l'Université de
Montréal.
M. MASSE (Montcalm): II y a uniquement, à l'université de
Montréal, les HEC qui sont couvertes par ce régime de
retraite.
M. GARNEAU: Puis, je pense bien que maintenant ils doivent avoir un
nouveau régime de rentes.
M. MASSE (Montcalm): Ah bon!
M. GARNEAU: Ce sont tout simplement les anciens professeurs qui en
bénéficiaient. Alors c'est pour permettre de régulariser
ces quatorze cas. Evidemment, ces gens sont des fonctionnaires du
Québec. Ils ont contribué à 5 p.c, et le gouvernement
fédéral va rembourser les contributions et de l'employé et
de l'employeur.
M. MASSE (Montcalm): D'accord!
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Article 7. Adopté. Article
8.
M. MASSE (Montcalm): A l'article 8, c'est pour permettre aux
fonctionnaires qui ont déjà été dans l'enseignement
et qui travaillent pour le gouvernement de racheter leurs années pour
fins de pension.
M. GARNEAU: C'est ça!
M. MASSE (Montcalm): Alors, quant à moi, adopté.
M. BURNS: Adopté également.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Adopté. Article 9.
M. GARNEAU: Une dizaine de personnes.
M. MASSE (Montcalm): L'article 9 on l'a vu tout à l'heure avec
l'article 2.
M. GARNEAU: C'est ça. C'est pour régulariser une situation
de fait.
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Adopté. Article 10.
M. GARNEAU: La loi entre en vigueur le jour de sa sanction...
M. BURNS: C'est simplement quant à la Régie de
l'assurance-maladie que le tout est retardé.
M. GARNEAU: C'est ça! Ce qui est arrivé, c'est que, dans
la Régie de l'assurance-maladie, le cas s'applique dans la plupart des
nouvelles régies pour permettre le recrutement plus facile. Bien souvent
il y a des fonctions spéciales, on doit recruter en masse; on donne une
possibilité de recruter directement sans passer par toutes les
formalités de la Loi de la Fonction publique qui pourrait, dans certains
cas, retarder. On a agi comme ça dans le cas de Loto-Québec, dans
le cas de la Régie de l'assurance-maladie. Lorsqu'ils vont tomber sous
le coup de la Loi de la Fonction publique, ils vont commencer à
être couverts par le régime de retraite.
M. BURNS: D'accord!
M. LE PRESIDENT (Houde, Limoilou): Alors, je remercie les membres de la
commission de la façon objective dont ils ont discuté.
M. MASSE (Montcalm): Merci, M. le Président.
(Fin de la séance: 16 h 5)