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(Dix heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des finances et des comptes publics se réunit pour
poursuivre l'étude article par article de la loi 11, Loi modifiant
certaines dispositions législatives pour donner suite à la
politique budgétaire du gouvernement pour l'exercice 1981-1982.
Les membres de cette commission sont: M. Blais (Terrebonne), M. Bourbeau
(Laporte), M. Fréchette (Sherbrooke) en remplacement de M. de Belleval
(Charlesbourg)...
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, à la place de M. Bourbeau
(Laporte) mettez donc M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys).
Le Président (M. Gagnon): M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys) à la place de M. Bourbeau (Laporte), M. Forget
(Saint-Laurent)...
Mme Lavoie-Roux: Qui est-ce qui doit venir...
Le Président (M. Gagnon): Regardez, je vais finir de les
mentionner et on remplacera ceux qui doivent être remplacés. M.
French (Westmount), M. Gagnon (Champlain), M. Lachance (Bellechasse), M. Guay
(Taschereau), M. Lincoln (Nelligan), M. Paquette (Rosemont), M. Parizeau
(L'Assomption).
Les intervenants sont: M. Assad (Papineau), M. Fallu (Groulx), Mme
Lachapelle (Dorion), M. Lafrenière (Ungava), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Pagé (Portneuf), M. Ryan
(Argenteuil), M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce).
Est-ce que le rapporteur de cette commission a été
nommé? Il a été nommé? Qui est rapporteur?
Une voix: M. Blais (Terrebonne).
Le Président (M. Gagnon): M. Blais (Terrebonne) est
rapporteur de cette commission.
Vous aviez des remplacements à faire?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je pourrais remplacer M. Scowen... il
est intervenant?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous permettriez, par exception,
étant donné qu'il s'agit d'une loi omnibus, il se peut qu'il y
ait des gens qui ne soient pas rendus et qui aient à s'occuper d'une
partie et qu'à ce moment-là... il n'en viendra pas plus que le
nombre prévu de toute façon...
Le Président (M. Gagnon): On me dit qu'il y avait
déjà entente à cette commission pour qu'un certain nombre
de personnes puissent, des deux côtés, le faire au fur et à
mesure de l'étude des articles.
La parole est au ministre, M. Parizeau.
M. Parizeau: M. le Président, je suqgérerais,
à la suite de conversations qui ont été tenues entre les
intéressés, que nous commencions ce matin par les articles qui
ont trait aux modifications apportées à la Loi sur l'aide
sociale, c'est-à-dire les articles 37 à 43, ensuite que nous
voyions les articles qui ont trait à l'enseignement privé et nous
terminerions avec les articles qui ont trait aux lois fiscales proprement
dites.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, M. le ministre, j'ai eu une petite
distraction.
M. Parizeau: Je suggérais simplement qu'on commence par
les amendements aux lois sociales, articles 37 à 43, ensuite,
l'enseignement privé et on terminerait les travaux de la commission par
les derniers articles fiscaux qui n'ont pas encore été
adoptés.
Le Président (M. Gagnon): Si ceci est adopté, M. le
ministre des Finances.
M. Parizeau: Je laisserais, à partir de l'article 37, la
discussion de ces articles à mon collègue, le ministre du
Travail.
Modifications à la Loi sur l'aide
sociale
M. Marois: À l'article 37, je crois qu'il y a un texte
amendé qui a été déposé. Je
présumé que les membres de la commission, l'ont en main. Non? Je
m'en excuse, c'est purement une erreur technique, comme vous le verrez. On
remplace l'expression "de jour"
par l'expression "à temps complet". Quand on lit l'article 7 de
la Loi sur l'aide sociale, l'expression "de jour" apparaît à deux
liqnes, alors que l'amendement proposé ne le changeait qu'à une
seule liqne.
Mme Lavoie-Roux: C'est l'article 37 de... voyons, je viens de le
perdre.
M. Marois: L'article 37 qui modifie l'article 7.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi une minute.
M. Marois: Je vous en prie.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, est-ce que vous
pourriez lire le nouvel amendement?
M. Marois: Le texte se lirait comme suit: "L'article 7 de la Loi
sur l'aide sociale (LRQ, chapitre A-16) est modifié par le remplacement,
à la deuxième et à la troisième ligne, des mots "de
jour" par les mots "à temps complet".
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet article sera
adopté.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, je n'ai pas l'article...
M. Marois: ...7 de la Loi sur l'aide sociale?
Mme Lavoie-Roux: ...bon.
M. Marois: C'est l'article 7 de la Loi sur l'aidé
sociale...
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, si je l'avais eu avant...
M. Marois: ...qui prévoit les cas où l'aide sociale
ne peut pas être accordée à une personne qui est aux
études. L'expression consacrée depuis 1969 dans la loi
était l'expression "une personne seule ou une famille dont un adulte
fréquente de jour", de jour, dans le sens de temps complet. Il y avait
confusion avec la loi qui réglemente les prêts et bourses, qui
détermine l'admissibilité et l'inadmissibilité; cette loi
utilise l'expression "à temps partiel". Donc, on comprend bien la
philosophie. Il va de soi qu'aujourd'hui, dans les faits, vous avez des gens
qui sont aux études à temps complet, pas nécessairement de
jour. Pour éviter qu'il y ait confusion et afin que les choses soient
bien claires, qu'il y ait un régime d'aide sociale qui est là
pour des fins bien précises... Quand quelqu'un est dans le besoin et
n'est pas admissible au régime de prêts et bourses et si, par
ailleurs, il remplit toutes les autres conditions, il peut être
admissible à l'aide sociale. Il est évident que si par ailleurs,
une personne est admissible au régime des prêts et bourses, c'est
le régime des prêts et bourses qui prévaut, d'où la
confusion qui venait dans la pratique, à cause de l'expression "de
jour".
Mme Lavoie-Roux: Par les mots "à temps complet", est-ce
que cela exclut, à ce moment, les gens qui seraient à temps
partiel?
M. Marois: La fréquentation à temps partiel, c'est
celle qui rend l'étudiant inadmissible aux prêts et bourses du
ministère de l'Éducation et, par le fait même, maintient le
droit à l'aide sociale, si la personne est dans une situation
financière qui justifie son droit d'obtenir l'aide sociale.
Mme Lavoie-Roux: C'est soit l'un soit l'autre?
M. Marois: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. (10 h 30)
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 37 tel
qu'amendé est adopté. Article 38.
M. le ministre.
M. Marois: L'article 38 se lit comme suit: "L'article 12 de cette
loi est modifié par la suppression du troisième alinéa..."
Je m'excuse, j'ai lu le mauvais article. "L'article 10 de la Loi sur l'aide
sociale est modifié par l'addition, à la fin, des mots
"conformément aux règlements".
L'article 10 de la Loi sur l'aide sociale, c'est l'article qui
prévoit la continuation de l'aide pour réadaptation.
Mme Lavoie-Roux: Selon les règlements. M. Marois:
C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je veux poser une
question; on peut l'aborder ici ou on peut l'aborder à la fin des
articles. Je pense que cela ne change rien. La Loi sur l'aide sociale
prévoit que les règlements sont publiés dans la Gazette
officielle et qu'ils entrent en vigueur la journée même, ce qui
veut dire que les règlements ne sont pas soumis au public d'une certaine
façon, ne font pas l'objet de...
M. Marois: Une première publication.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas de prépublication. Quand
vous regardez un peu plus loin tous les points que cela comporte, par exemple -
il aurait fallu que je le relise hier soir - particulièrement à
l'article 31, etc., ce sont beaucoup de modalités qui peuvent
créer des problèmes. Y a-t-il possibilité que vous
envisagiez une prépublication?
M. Marois: Effectivement, je ne l'exclus pas, non pas dans le
cadre de cette loi-ci, puisqu'il s'agit de corriger un certain nombre de
choses, d'éviter l'accumulation de trop-payés qui implique que,
par la suite, on doive adopter, comme on le fait aujourd'hui, des politiques
pour prévoir les façons de percevoir de façon correcte les
trop payés, mais je ne l'exclus absolument pas dans le cadre de la
réforme du régime de l'aide sociale. J'espère pouvoir
présenter une réforme à l'automne, mais je ne l'exclus pas
du tout, parce que cela me paraît se défendre. Sur cela, vous avez
raison.
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. le Président, à ce
moment-là, je voudrais simplement faire remarquer au président
que cette loi-ci entre en vigueur la journée de son adoption...
M. Marois: Oui.
Mme Lavoie-Roux: ... et les règlements la journée
de leur publication. Vous vous souviendrez que, l'an dernier, même avec
la meilleure volonté du monde dans ce domaine... Quand on émet
des règlements ou quand on prépare des règlements, il y a
tellement de possibilités qu'on peut exclure -non pas, comme je le
disais tout à l'heure, par mauvaise volonté - et que, finalement,
c'est seulement dans la pratique... Je pense que c'est un peu à cause de
cela qu'en partie ont eu lieu les problèmes auxquels l'aide sociale a eu
à faire face l'été dernier, la façon brusque, pour
ne pas utiliser de terme plus dur, dont cela s'est fait. Même si vous
avez la bonne volonté de dire: À l'automne, je ne l'exclus pas
dans une réforme plus globale de l'aide sociale, c'est que ceci sera en
vigueur demain matin ou la semaine prochaine. Je ne sais pas si vous allez
éviter les problèmes qu'on n'a pas pu éviter en août
dernier.
M. Marois: II y a une certaine façon -je pense bien qu'on
n'arrivera pas à la perfection absolue - une façon d'y arriver...
Ce qu'on fait là, c'est de préciser que c'est
déterminé par règlement. La loi est adoptée et cela
suppose forcément qu'il y a par la suite un règlement. Avant de
publier les règlements, il est certain qu'il y a possibilité,
dans une certaine mesure, de s'assurer que les choses se font correctement et
que les gens sont avisés dans un délai donné. On ne fait
pas entrer les mesures le lendemain matin. Donc en d'autres termes, qu'il y ait
un échéancier de tracé, que les mesures soient
échelonnées dans le temps quant à leur entrée en
vigueur, il n'en reste pas moins, qu'éventuellement, il faudra -moi, je
retiens votre suggestion - dans la perspective d'une réforme plus en
profondeur du régime, vraisemblablement retenir une suggestion comme
celle que vous faites.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je me demande si,
à ce moment-ci, le ministre des Finances pourrait nous dire quels sont
les montants d'argent qui ont été récupérés
durant l'année dernière par la récupération du
trop-perçu de l'aide sociale? Est-ce qu'il y a quelques millions?
M. Parizeau: M. le Président, je n'ai pas les chiffres
avec moi ici, je pense que le ministre du Travail les a. Il y a eu tellement de
changements dans l'application de cette politique que l'objectif initial a
été corrigé vers la baisse à plusieurs reprises.
Est-ce qu'on a...
M. Marois: Ce que je puis donner, c'est un ordre de grandeur. Il
y a eu effectivement une mesure qui a été en application à
peine un mois, au mois d'août, cela représente 800 000 $ et ces
800 000 $ ont été remis par la suite aux
bénéficiaires. On se souviendra des ajustements - j'avance, je
recule et le reste - cela a donné ce résultat, mais cela vous
donne un ordre de grandeur sur une période d'un mois.
Mme Lavoie-Roux: Mais à une commission
plénière où se trouvait le ministre des Finances - ce
n'était pas le ministre des Finances qui avait .donné
l'information c'était le ministre des Affaires sociales de ce
temps-là - on avait parlé d'un ordre de grandeur, je vous le
donne sous réserve, on avait pensé aller chercher 20 000 000 $
à 40 000 000 $ plus les perceptions alimentaires, c'était de
l'ordre de combien, à peu près cela...
M. Parizeau: Y compris les perceptions alimentaires?
Mme Lavoie-Roux: ...oui, y compris, et il avait dit à ce
moment-là qu'on était rendu à 10 000 000 $ ou 12 000 000 $
alors cela me semble un peu des fantaisies du ministre du temps. Je le
relèverai, parce que vous me dites que c'est à peu près
annulé.
M. Marois: Entendons-nous bien. Sur la mesure précise
adoptée le ou vers le...
M. Parizeau: 20 juillet, je crois.
M. Marois: ... mi-juillet, si ma mémoire
est bonne...
Mme Lavoie-Roux: Cela a débuté au milieu
d'août.
M. Marois: Le 1er juillet, si ma mémoire est bonne, sur
une chose très précise qui était de tenter de percevoir
les trop-payés. Et dans certains cas - mais je vous donne cela sous
réserve cependant -c'était non seulement les nouveaux
trop-payés, mais une tentative de récupérer d'anciens
trop-payés.
Sur ce point précis - je ne parle pas du reste - s'applique
l'ordre de grandeur que je viens d'évoquer de 800 000 $. Cela ne
contredit pas nécessairement d'autres chiffres qui auraient pu
être mentionnés par ailleurs. Cela dépend ce qu'on inclut
là-dedans.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il serait possible d'avoir ces
chiffres d'une façon précise? Il n'y a pas de mystère
là-dedans.
M. Marois: Oui. D'ailleurs, Mme la députée m'a fait
un certain nombre de demandes lors de l'examen des crédits. On va vous
communiquer les données précises. J'en prends bonne note.
Mme Lavoie-Roux: Je trouve cela intéressant de savoir,
dans le concret, ce que cela donne. C'est la même chose pour les
perceptions alimentaires. Est-ce qu'il y a eu un certain résultat M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministe des Finances.
M. Parizeau: II a fallu d'abord passer la loi. Cela était
un peu différent, parce qu'il fallait d'abord passer une loi, mettre une
structure en place. Les bureaux sont ouverts depuis le début
janvier.
Mme Lavoie-Roux: Six mois à peu près, oui.
M. Parizeau: Et pendant un bon nombre de semaines, ces bureaux
ont été complètement inondés de demandes et,
à toutes fins utiles, ont ouvert des dossiers. Où est-ce qu'ils
en sont maintenant après avoir ouvert les dossiers dans la
récupération? On pourrait avoir le renseignement assez rapidement
et le fournir probablement dans le courant de la journée.
Mme Lavoie-Roux: Merci beaucoup.
Le Président (M. Gagnon): L'article 38 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
Article 39.
Mme Lavoie-Roux: C'est dans la Loi des perceptions alimentaires,
j'imagine.
M. Marois: L'article 12 de la Loi sur l'aide sociale est
modifié... L'article 12, c'est dans les cas de refus, suspension et
réduction.
Le troisième alinéa...
Mme Lavoie-Roux: ... accepter un plan de relèvement.
M. Marois: Le troisième alinéa de l'article 12 qui
serait supprimé dit ceci: "Le ministre détermine,
conformément au règlement, les modalités d'application du
présent article. Et c'est l'article qui prévoit les cas de refus,
de suspension et de réduction. Or, par un amendement - on le verra un
peu plus loin - à l'article 42, paragraphe j, on précise les
modalités de cet article, donc, il n'y a plus lieu en conséquence
de maintenir ce dernier paragraphe. C'est un amendement de concordance qui vise
à supprimer les mots "et le ministre détermine
conformément aux règlements", et le reste, puisque les
modalités d'application seront maintenant prévues à
l'article 42, paragraphe j du présent projet de loi qui est un
amendement qui vient plus loin.
M. Lincoln: II y a déjà en plus, abandon sans
raison suffisante, c'est cela que vous parlez.
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. Marois: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): L'article 39 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 40?
M. Marois: M. le Président, il faudra introduire, je
m'excuse, mais après examen, un article 39.1 qui se lirait comme suit,
on va vous soumettre le texte. Alors, ajouter après l'article 39 du
projet de loi no 11, l'article suivant, 39.1 - je lis - L'article 13.1 de cette
loi édicté par l'article 18 de la Loi pour favoriser la
perception des pensions alimentaire (1980, chapitre 21), est modifié par
le remplacement du premier alinéa par le suivant: - donc, ce serait un
nouvel article - 13.1. Lorsque l'aide sociale est versée au
créancier d'une pension alimentaire avant ou après qu'une telle
pension lui ait été accordée par jugement, le ministre est
de plein droit, jusqu'à concurrence de l'aide
qu'il verse et des montants dûs par le débiteur,
subrogé au droit du créancier à moins que celui-ci ne
choisisse d'exercer lui-même son recours.
En d'autres termes, cet article de la loi permet au ministre de faire
exécuter un jugement qui comporte une ordonnance en pension alimentaire,
si le débiteur bénéficiaire d'aide sociale ne
désire pas pour une raison quelconque exercer lui-même les recours
que lui permet la loi. Et on sait que cela peut se présenter dans bon
nombre de cas dans les faits pour toutes sortes de raisons. Or, il
s'avère que plusieurs bénéficiaires refusent, ou
négligent, ou ne veulent pas pour toutes sortes de raisons exercer leur
droit pour obtenir un jugement comportant une telle ordonnance en pension
alimentaire et demeurent à la charge de l'Etat, à l'aide sociale
qui doit assumer à ce moment-là la totalité des frais de
subsistance suivant les besoins reconnus par l'aide sociale, alors que, dans un
certain nombre de cas, il y a des conjoints qui, pour une raison ou pour une
autre, n'assument pas leurs obligations alimentaires et qui, pourtant, en ont
les moyens. La présente modification permettra au ministre d'être
subrogé aux droits du bénéficiaire pour l'obtention d'un
jugement comportant une ordonnance en pension alimentaire pour ainsi diminuer
les coûts que l'État doit assumer au chapitre de l'aide
sociale.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce n'était pas
déjà prévu dans la loi 18? C'est la loi 18, la Loi sur les
perceptions alimentaires? C'était déjà prévu?
M. Marois: Oui, c'est exact, mais l'amendement vient ici ajouter
une chose, parce que c'était uniquement dans les cas où il y
avait déjà un jugement de rendu alors qu'ici on élargit le
portée de la loi.
Mme Lavoie-Roux: À l'heure actuelle, est-ce que le
ministre...
M. Marois: Ici, on peut donc intervenir avant le jugement, en
vertu de l'obligation alimentaire.
Mme Lavoie-Roux: Depuis que la loi 18 est votée - parce
que ca existe même depuis avant ça, le droit du ministre d'agir
comme subrogé pour un individu - est-ce que ce droit du ministre a
été exercé? Car, dans les faits, ce droit n'était
pas exercé. (10 h 45)
M. Marois: Ce qu'on explique, dans un premier temps, c'est qu'on
a d'abord laissé les choses jouer par elles-mêmes,
c'est-à-dire tenté de voir dans quelle mesure les citoyens ou les
citoyennes qui avaient droit à de telles pensions allaient y recourir,
faire leur démarche eux-mêmes. On en est au point où on
peut avoir une bonne idée de ceux et de celles qui, pour toutes sortes
de raisons comme je l'ai évoqué tantôt,
préfèrent ou ne peuvent pas ou ne veulent pas le faire. Nous en
sommes rendus à l'étape où il serait possible de
procéder par subrogation.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais attirer
l'attention du ministre sur le fait que parmi les raisons pour lesquelles
-comme le plus souvent il s'aqit de femmes -elles n'interviennent pas
elles-mêmes pour réclamer leur pension alimentaire et qu'un
jugement ait été rendu ou n'a pas été rendu, il y a
celle que, dans bien des cas, elles jugent que ceci - il peut y avoir un
élément de négligence, enfin, il peut y avoir
différents éléments au plan de la démarche à
entreprendre - le fait de revenir recrée souvent des conflits
très importants, soit entre les deux conjoints, soit entre le
père et les enfants, la mère et les enfants. Enfin, tout ceci
remet en branle, si je puis dire, l'état de crise qu'elles ont dû
subir au moment de la séparation. À ce moment-ci, je comprends
bien gue le ministre s'attribue même un pouvoir supplémentaire. Au
plan de l'administration, je suis d'accord avec le ministre. Je ne sais pas si
on peut parler de pouvoir, mais appelons cela un pouvoir supplémentaire.
Autrefois, il n'agissait gue là où il y avait un jugement de
rendu; maintenant, il va intervenir pour qu'un jugement soit rendu. C'est bien
ce que le ministre a expliqué?
M. Marois: M. le Président, justement, Mme la
députée a parfaitement raison en décrivant la situation.
C'est justement pour éviter ce que vous venez d'évoquer - vous
avez fait état de rappel ou de retour sur certains "traumatismes"; dans
certains cas, ça peut être un peu, beaucoup, passionnément,
pas du tout, ça varie selon les cas. Il n'y a pas de règle
absolue là-dedans, mais, justement à cause de ca, il y aurait un
autre moyen plus facile, mais je crois qu'il pourrait nous mener dans une
situation complètement inéquitable. On pourrait invoquer
l'article 12 de la Loi sur l'aide sociale pour refuser de verser des
prestations d'aide sociale à un requérant qui refuserait ou
négligerait d'exercer son recours devant les tribunaux. On est certain
gue, dans ce cas-là, c'est le "traumatisme" passionnément.
On choisit l'option d'agir pour le compte du bénéficiaire
qui, dans un bon nombre de cas - on pourrait étaler toute une
série de raisons - et plus que souvent pour des raisons très
valables... Il n'y a pas un député qui n'ait pas eu de cas de ce
genre dans son bureau, des menaces, par exemple, de l'ex-conjoint. Est-ce qu'on
va utiliser le pouvoir de l'article 12? Dans d'autres cas, il y a crainte de
l'appareil judiciaire. Ceux et
celles qui ont eu l'occasion de plaider des cas comme ceux-là,
quand les gens ont à se présenter devant le tribunal, savent
qu'il y a une crainte qui est là, ça fait partie de ce que
j'appelle un peu, beaucoup, passionnément, "les traumatismes". Dans
certains cas, c'est l'assurance d'un revenu qaranti qui vient de l'aide
sociale, on se laisse flotter et baigner avec pendant qu'un conjoint
quelconque, dans un pourcentage relativement important de cas, n'assume pas son
obligation alimentaire qui est pourtant une obligation bel et bien inscrite
dans notre droit civil.
Nous préférons donc plutôt choisir l'option qui
permet la subrogation et qui atténue considérablement, me
semble-t-il, les problèmes dont on vient justement de parler.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, une dernière
question, c'est un droit plus étendu que le minsitre acquiert, il
était déjà dans la loi, il ne l'exerce pas ou il ne
l'exercera pas nécessairement.
M. Marois: Cet article "permet" au ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Je voudrais poser une question pour fins pratiques au
ministre. Le ministre exerce ses droits de subrogation, à moins que le
créancier ne les exerce lui-même. Au point de vue pratique,
qu'est-ce qui se passe vraiment? Est-ce que vous attendez un écrit
quelconque, une lettre du créancier renonçant à ses droits
de subrogation avant de vous embarquer ou bien?
M. Marois: La procédure est la suivante. Dans un premier
temps, on informe la personne - le citoyen ou la citoyenne que cela concerne -
des droits qu'elle a, des moyens de faire valoir ses droits, notamment en
passant par l'aide juridique. Si, après un temps donné, on
s'aperçoit que la personne n'exerce pas ses droits, l'article en
question permet au ministre de poser les gestes en conséquence.
M. Lincoln: Après avoir notifié la personne que
vous exercez le droit de subrogation en son nom, sans doute?
M. Marois: Oui, dans tous les cas.
Le Président (M. Gagnon): L'article 39.1 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. M. le ministre du
Travail.
M. Marois: Le texte est là, M. le Président, c'est:
"L'article 13.2 de cette loi édicté par l'article 18 de la Loi
pour favoriser la perception des pensions alimentaires (1980, chapitre 21), est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
"Toutefois, le percepteur des pensions alimentaires ou le protonotaire du
district où la saisie est effectuée doit, sur demande, verser au
ministre les montants qu'il perçoit, lorsque ces derniers
représentent des arrérages de pension alimentaire dus pour une
période où le bénéficiaire recevait de l'aide
sociale."
Le Président (M. Gagnon): L'article 40 est-il
adopté?
Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Tout ce que je peux souhaiter, je comprends
qu'il doit, quand le ministre le demande, mais le ministre ou son
délégué peut toujours, j'espère, exercer un
jugement. Ce n'est pas une chose automatique, parce qu'il y a des "ou bien" de
situations qu'on ne peut pas décrire ici et qu'on ne peut
peut-être même pas imaqiner nous-mêmes. Autant je pense qu'il
y avait des mesures qui s'imposaient au plan administratif, autant je pense
qu'il faut savoir les utiliser d'une façon qui respecte les qens et qui
tienne vraiment compte des réalités, sans, en disant ceci, ouvrir
une porte à toute espèce de laisser faire.
M. Marois: C'est cela. Dans cette approche qui doit
forcément être équilibrée, qui doit impliquer aussi
que les uns et les autres exercent leur jugement précisément
à cause d'états de faits - ce n'est pas nécessaire de
commencer à les étaler - il s'avère nécessaire que
les percepteurs de pensions alimentaires puissent être, le cas
échéant, autorisés de plein droit à déduire
des sommes perçues à titre d'arréraqes de pensions
alimentaires.
Le Président (M. Gagnon): L'article 40 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 41? M. le ministre.
M. Marois: L'article 41 - on a le texte devant nous - qui modifie
l'article 25 de la Loi sur l'aide sociale. Le remplacement du deuxième
alinéa, comme on le fait présentement, de l'article 25, permet de
préciser, ce qui n'est pas le cas dans le texte actuel de l'article 25
de la Loi sur l'aide sociale, quelles sont les sommes reçues sans droit
- il s'agit de ce paragraphe qui précise les sommes qui sont
reçues sans droit - de prévoir que les modalités et les
délais
de remboursement seront prévus par règlement, et
autoriser, le cas échéant, la facturation
d'intérêts.
Il est ajouté au troisième alinéa que les montants
dus à l'aide sociale peuvent être recouvrés à
même les remboursements dus par le ministère du Revenu.
L'ajout d'un quatrième alinéa, c'est pour permettre, par
règlement - cela me paraît extrêmement important, j'attire
l'attention des membres de la commission sur ce point - de dispenser une
personne du remboursement d'un trop-payé lorsque ses revenus sont
inférieurs au revenu admissible à l'aide sociale.
Le Président (M. Gagnon): L'article 41...
Mme Lavoie-Roux: Un instant, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Dans le paragraphe, c'est: "l'aide est
utilisée à des fins autres que celles pour lesquelles elle a
été accordée", j'imagine que c'est déterminé
par règlement, parce que c'est très large. Les deux premiers
paragraphes a) et b), c'est très clair, le paragraphe c), c'est beaucoup
plus...
M. Marois: Prenons un exemple très concret: Une personne
qui demande 100 $ pour un besoin spécial de transport, qui ne l'utilise
pas à cette fin. Voilà un exemple concret.
Mme Lavoie-Roux: Cela existait dans la loi avant de toute
façon. Dans quelle mesure était-ce utilisé? C'était
déjà assez difficile de recouvrer les montants impliqués
dans les paragraphes a) et b). Je me demande si le paragraphe c) a souvent
été utilisé.
M. Marois: Très rarement.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 41 est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 42. M. le ministre du
Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu.
M. Marois: L'article 31. Cet article vient modifier certains
paragraphes du pouvoir réglementaire. C'est l'article 31 de la Loi sur
l'aide sociale. Il vient modifier le paragraphe b qui concerne la valeur des
biens dont dispose une famille ou une personne seule. Le paragraphe h, c'est
purement un amendement de concordance. Au paragraphe h, on dit
"conformément à l'article 9", il faut dire "conformément
à l'article 11", parce que l'article a été amendé.
On modifie aussi le paragraphe j. Je l'ai évoqué tout à
l'heure, lorsqu'on a parlé du pouvoir, lorsqu'on a retiré le
pouvoir dont disposait le ministre. J'ai dit: On amendera l'article tout
à l'heure". Je faisais référence à cet article 42
paragraphe j. On amende aussi les paragraphes, r, s, en ajoutant deux
sous-paraqraphes s.l) et s.2).
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, en fait, c'est tout
l'article 48 qui se trouve modifié finalement, touchant les
règlements de l'application de la Loi sur l'aide sociale.
M. Marois: Tout l'article...
Mme Lavoie-Roux: L'article 48 de la Loi sur l'aide sociale qui
comporte la section VII sur les règlements.
M. Marois: Oui, c'est le nouvel article 31. On ne touche pas tout
l'article 31.
Mme Lavoie-Roux: Juste quelques-uns des paragraphes.
J'attire votre attention en particulier sur la troisième ligne,
la phrase "ainsi que la mesure dans laquelle les biens visés dans
l'article 23 comptent dans les déterminations de cette valeur." Quand
vous retournez à l'article 23 de la Loi sur l'aide sociale, c'est quand
on fait le calcul, évidemment, des biens d'une personne et que tous les
biens cédés ou transportés par une personne qui a
demandé de l'aide sociale ou par une personne qui est membre d'une
famille pour laquelle l'aide sociale a été demandée dans
les trois années précédant la date de la demande, sont
présumés avoir été cédés ou
transportés dans le but de rendre cette personne ou cette famille
admissible à l'aide sociale pour des bénéfices plus
élevés que ceux qui auraient autrement été
accordés. Cela vient, si je peux m'exprimer ainsi repêcher le
contenu de l'article 23. À ce moment-là, pour déterminer
si les gens ont du trop-percu ou doivent faire des remboursements, etc., on se
réfère à l'article 23 qui a une espèce de fait de
rétroactivité qui s'étend sur une période de trois
ans et qui touche les biens que la personne qui a fait une demande d'aide
sociale a cédés. Est-ce qu'à un moment donné dans
une demande de remboursement de trop perçu on ira faire des calculs, qui
remonteront à des périodes antérieures à trois ans,
des biens qu'on aura cédés ou qu'on aura disposés. Si je
comprends bien le langage qui est là, je me demande si c'est parce que
le travail n'a pas été bien fait la première fois, quand
on a
accordé l'aide sociale, ou que tout à coup on
réalise que durant les trois années antérieures on a
laissé passer la demande de l'aide sociale et que, dans une demande de
remboursement, on fait une espèce de retour en arrière sur ce qui
pourrait fort bien être des erreurs administratives. Je me demande s'il
est sage de faire cette référence, dans le fond. Le travail
aurait dû être fait la journée où une personne fait
pour la première fois, enfin devient récipiendaire ou
bénéficiaire de l'aide sociale. (11 heures)
M. Marois: Ce qu'on m'explique dans la pratique, c'est ceci,
d'où la nécessité de clarifier le texte, comme c'est fait
présentement. C'est uniquement dans des cas exceptionnels que cet
article s'applique dans les cas de trop-payé. Quand je dis exceptionnel,
ce que l'on mentionne comme cas, c'est carrément le cas où une
personne, clairement, consciemment a caché un ou plusieurs faits
concernant des biens cédés. C'est uniquement dans ces
cas-là, alors c'est tout à fait exceptionnel. Il est surtout
important, par ailleurs, à l'opposé, pour l'admissibilité
à l'aide, c'est surtout là que cela joue. Alors le pouvoir
réglementaire permet actuellement de déterminer ou
d'établir la valeur des biens dont dispose une famille ou une personne
seule au-delà de laquelle est exclue de l'aide sociale, la façon
d'en établir le montant.
La présente modification permet d'ajouter à ce pouvoir
réglementaire celui d'établir la mesure dans laquelle les biens
qui sont visés à l'article 23 de la loi, comptent dans la
détermination de cette valeur, si la présomption de cet article
n'est pas renversée. Donc, cela permettra de déterminer dans
quelle mesure la valeur du bien cédé pourra ou ne pourra pas
être diminuée pour chaque mois écoulé entre la date
de la cession et la date de la demande d'aide sociale. C'est exceptionnel que
cela sert dans les cas de trop-payé, sauf par exemple des cas que je
tenterai d'illustrer. C'est surtout dans les cas d'admissibilité.
Mme Lavoie-Roux: Dans les cas d'admissibilité, je l'admets
fort bien. Dans les autres cas de trop-payé ou de remboursement de
trop-percu, à moins d'un cas flagrant de fraude, vous savez que ce ne
sont pas des gens - il faut bien le dire au point de départ - qui
flottent. Je ne parlerai pas de millions - dans des milliers de dollars.
Peut-être y a-t-il eu à ce moment-là des tours de passe
passe pour couvrir certaines choses, mais souvent ceux qui en sont l'objet sont
des gens avec une famille, pris avec des problèmes. Mais, moi je dis que
c'est au point de départ que la personne n'a pas fait son boulot.
M. Marois: Je mentionnais que cela jouait surtout et c'est
là que cela va jouer, dans les cas d'admissibilité. Dans les cas
de trop-payé, il faut bien voir que, comme il y a une présomption
établie par la loi, à plus forte raison - et cela ne fait que
confirmer ce que j'évoquais tantôt - il faut que ce soit
carrément les cas de déclarations frauduleuses: quelqu'un a
carrément, clairement caché un fait concernant des biens
cédés. Alors, il faut en faire la preuve et cela ne peut pas
être fait sur un coin de table, cela ne résisterait pas.
Mme Lavoie-Roux: Est-il arrivé que des personnes
âgées - je ne sais pas dans quelle mesure - aient
cédé leurs biens à leurs enfants? À ce
moment-là, est-ce que vous feriez un retour en arrière? Vous le
laissez courir tout simplement?
M. Marois: Ce qu'on me dit, c'est que dans ces cas-là, on
laisse courir, sauf carrément le cas de fraude. Et hélas, cela
arrive.
Mme Lavoie-Roux: S'il a cédé 500 000 $ à ses
enfants.
M. Marois: II ne faudrait surtout pas véhiculer à
nouveau et alimenter l'image qu'à l'aide sociale, on a affaire à
des gens qui fraudent, etc. Je ne veux surtout pas. Je fais attention et je
nous invite, chacun et chacune d'entre nous, à faire attention. Mais il
faut quand même que la loi le prévoie. Il arrive
exceptionnellement, hélas, que carrément, des gens font une
déclaration frauduleuse. Cela peut être, dans certains cas, des
biens cédés pour un montant relativement important.
Ce sont ces cas-là qu'il faut prévoir. Le
législateur, s'il n'assumait pas ses responsabilités, à ce
moment-là, ne prenait pas les mesures pour bloquer les cas qui doivent
l'être, en toute justice, ou alors pour faire en sorte que ne
s'accumulent plus, ne se développent plus, pour l'avenir, autant de cas
de trop-payés, comme cela s'est fait par le passé, ce que
rappelle à nouveau le Vérificateur général dans son
rapport, cela fait que des sommes d'argent qui, normalement devraient
être là pour aider des gens qui en ont besoin - et on sait bien
que dans certains cas, c'est à peine suffisant pour les aider à
subvenir à leurs besoins -d'autres s'en approprient illégalement.
Ce n'est pas correct.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le ministre nous invite
à ne pas faire de déploiement sur cette question. Je pense gue le
souci qu'on montre, c'est qu'il n'y ait pas trop de zèle non plus, qu'il
y ait un zèle qui soit juste, équitable. Vous savez qu'il y a des
milliers de délégués qui travaillent au nom du ministre
dans ce domaine. Et c'est bien
plus là que j'ai des craintes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, dans le même ordre
d'idées, dans le cas où il y aurait des trop-payés
à des bénéficiaires de l'aide sociale, les causes
évidemment peuvent être multiples. L'une d'entre elles, c'est
justement le fait que la machine administrative de l'aide sociale est complexe.
Il peut se produire des erreurs administratives. Il s'en est produit dans le
passé.
Quels sont les recours qui existent lorsqu'un bénéficiaire
de l'aide sociale prétend que le trop-payé est dû à
des erreurs administratives?
M. Marois: Sur la question des erreurs administratives comme
telles - je suis content que la question soit posée parce que cela
permet de clarifier ce point - qui ne sont vraiment pas des erreurs
inhérentes à des qestes posés, contraires à un
programme, à une loi, à un règlement, de la part de
citoyens ou de citoyennes qui ont besoin d'une aide, dans le cas de l'erreur
administrative, le règlement est très clair. Ce n'est pas
remboursable. Et s'il arrivait -pour reprendre l'expression de Mme la
députée - que la machine ou les délégués du
ministre tentaient d'obtenir remboursement, une personne - et en
général ce point du règlement est bien connu - n'a
qu'à se présenter et formuler ia demande de révision et va
obtenir de facto, satisfaction. C'est l'article 8.03 du règlement:
"Aucun remboursement n'est exigible d'une personne qui n'a pas manqué
à ses obligations au sens de la loi ou du présent
règlement et à gui l'aide a été versée en
raison d'une erreur qui ne lui incombe pas." L'article est très
clair.
Mme Lavoie-Roux: II faut bien dire, M. le Président, que
très souvent il y a beaucoup de bénéficiaires qui sont des
personnes qui ont de la difficulté à se mobiliser pour... Quand
on dit: Je fais un recours contre le qouvernement, cela apparaît comme
cela aux gens et c'est cela dans les faits aussi, il faut passablement
d'initiative.
M. Marois: Dans la pratique maintenant, les agents donnent un
coup de main aux bénéficiaires gui croient avoir
été lésés pour les aider à mettre en marche
le processus de révision ou d'appel. C'est légitime, si la
décision est fondée, elle est fondée, si la
décision n'est pas correcte, je ne vois pas pourquoi les gens n'auraient
pas le droit de faire valoir leur point de vue.
Le Président (M. Gagnon): L'article 42 est-il
adopté madame la députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Un instant M. le Président. Dans le
paragraphe j c'était justement ce que je recherchais tout à
l'heure pour dire au ministre que c'est très important que les
règlements soient publiés, parce que lorsqu'on parle des
règlements touchant les conditions et les mesures pour lesquelles l'aide
sociale est refusée, discontinuée, suspendue en tenant de
l'âge, de l'attitude au travail, qu'il y a déjà eu refus ou
abandon; enfin, il y a beaucoup, beaucoup de conditions qui entrent
là-dedans et qui peuvent... ce serait intéressant que certains
groupes aient la chance de faire leur représentation. Mai? le ministre
m'a dit qu'à l'automne probablement ceci serait publié.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, j'ai justement une question
sur le paragraphe s. Parmi les pouvoirs réglementaires fiqure le mode de
remboursement de l'aide sociale. Le montant minimum des versements
réclamés... Est-ce que j'interprète bien en disant que le
montant minimum est celui qui fait obligation d'égal au niveau du
bénéficiaire. Je veux dire le montant qui est indiqué
comme paiement mensuel, et est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de définir
aussi - j'imagine cela va être au niveau des règlements, je vais
retomber sur la même remarque que la députée de L'Acadie -
je pense que ce sont des règlements extrêmement
délicats.
M. Marois: Cependant pour y arriver pour pouvoir établir
un minimum légal, c'est-à-dire, dans le sens de contraignant pour
répondre à la question, les modifications qui sont
apportées par le présent amendement vont permettre de faire des
distinctions; le pouvoir réglementaire actuel est limité à
la détermination des modalités de remboursements qui peuvent
être exiqés, c'est-à-dire, la façon dont les
remboursements doivent s'effectuer. La modification qui est proposée va
nous donner le pouvoir de réglementer en permettant de déterminer
un remboursement minimum et qui ne soit pas nécessairement le
même, variant selon les clientèles, par exemple, des jeunes, des
personnes en situation d'hébergement, des familles, des personnes
seules, des personnes aptes au travail. Dans certains cas il sera donc facile,
d'établir un remboursement mensuel de 10 $; dans d'autres cas, il sera
possible d'établir un remboursement mensuel de 25 $. Il sera donc
possible de faire varier selon la situation des divers types de
clientèles. Comme on le sait, l'aide sociale a évolué
énormément depuis cinq, six ans en
particulier, de sorte que tant que l'article reste tel qu'il est, il
permet de déterminer la façon dont les remboursements doivent
s'effectuer. Mais cela ne donne pas pour autant une base juridique valable,
légale, permettant d'introduire les nuances qu'il faut introduire dans
la réalité pour tenir compte de celle-ci et des besoins
réels des gens, et de leur capacité d'assumer des obligations, et
le cas échéant, des remboursements. Cela portera sur ce qui est
convenu d'appeler les nouveaux trop-payés. Je pense qu'il ne faut pas se
faire trop d'illusion sur les trop-payés depuis cinq, six, sept, huit
ans, mais cela concerne les nouveaux trop-payés.
Donc, en d'autres termes, deux types de train de mesures: d'une part une
certain nombre de train de mesures, comme on l'a vu, qui tendent à
réduire, a freiner, la croissance de trop-payés, à
éviter de créer de nouveaux trop-payés autant que faire se
peut; et d'autre part, une méthode beaucoup plus souple, beaucoup plus
juste, me semble-t-il, quand il y a des nouveaux trop-payés à
partir d'une date qui sera déterminée en donnant avis avec un
délai raisonnable aux bénéficiaires de pouvoir ajuster les
montants selon les types de clientèle. (11 h 15)
M. Paquette: Je pense que le pouvoir réglementaire qui est
demandé ici a pour but d'assouplir, d'adapter davantage à la
condition des bénéficiaires les remboursements. En ce qui
concerne l'article s.2 ma première question...
Avant je voudrais faire un commentaire, je partage l'opinion de la
députée de L'Acadie et ces règlements sont
extrêmement délicats. Justement dans la mesure où on veut
les rendre plus humains et mieux adaptés aux
bénéficiaires, ils vont nécessairement devenir plus
complexes, et j'espère qu'à un moment donné, au niveau de
la réforme parlementaire, on aura cette commission parlementaire sur la
législation déléguée, justement pour des
règlements comme celui-là qui sont extrêmement
délicats et qui touchent à des problèmes humains
extrêmement difficiles parfois.
En ce qui concerne l'article s.2 est-ce que le ministre pourrait nous
dire les cas qu'il a à l'esprit qui pourraient faire partie d'un
éventuel règlement concernant l'exemption du remboursement du
capital ou de l'intérêt?
M. Marois: En fait, honnêtement, spontanément, je
n'ai pas de cas gui me viennent à l'esprit. Ce qu'on pense, et on le
voit parce que c'est dans la foulée de s.l et s.2, c'est de faire en
sorte, contrairement au pouvoir réglementaire actuel, d'introduire toute
une gamme de possibilités qui tiennent compte, encore une fois, d'une
situation gui est très changeante d'une clientèle à
l'autre, non seulement d'une clientèle à l'autre mais d'une
année à l'autre. On voit là, encore une fois, une
évolution extrêmement, importante du type même de
clientèle qui est à l'aide sociale depuis un certain nombre
d'années. Alors, ça permettra, le cas échéant,
c'est un pouvoir qui est là, gui supposera un règlement - je n'ai
pas spontanément de cas à l'esprit - mais au moment où on
a introduit ces nuances il nous semblait important d'introduire l'ensemble de
ces possibilités-là.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: J'abonde dans le même sens que le
député de Rosemont et la députée de L'Acadie. Par
exemple, vous prenez s.l, où l'on parle du taux d'intérêt.
Il me semble que si on n'établit pas certains critères de
réglementation... Je comprends le sens des changements gui voudraient
rendre plus souple l'application de la loi. Le fait est que vous avez plusieurs
agents gui vont déterminer ces règlements par rapport à
des individus. Par exemple, les taux d'intérêt fluctuent tous les
jours, ils sont très très hauts, est-ce qu'un dira: Bien! nous,
on va appliquer le taux d'intérêt courant; un autre dira: Ron! on
va... Mais c'est ca qu'on ne sait pas. Cela pourrait créer des
injustices ou deux poids, deux mesures. Il me semble qu'il faudrait dans toutes
ces choses adopter des critères où les qens sentiront qu'il y a
une espèce de justice égale gui se fait. Je réalise tout
à fait que c'est ça le sens de l'intervention mais tout de
même, là, ça dépendra peut-être de
l'application par les fonctionnaires gui verront la chose chacun
peut-être à sa façon.
M. Marois: Je comprends très bien, M. le Président,
le sens de l'intervention du député de Nelligan. Il doit
être très clair que cet amendement-là étant
adopté, le pouvoir d'établir un taux n'est pas un pouvoir
discrétionnaire entre les mains de tel ou tel agent gui peut le
déterminer, de tel type dans tel coin à tel bureau local et gue
ce soit un autre taux d'intérêt ailleurs dans un autre bureau
local ou régional, qui varie même d'une réqion à
l'autre. Je pense que la loi ne permet absolument pas ça. Ce serait
absolument illégal, contraire à la loi. Donc, c'est un
règlement qui détermine le taux. C'est donc, à ce
moment-là, un taux, dans les cas où il doit s'appliquer, qui est
uniforme pour tout le monde. Il n'y aurait pas de variations de taux parce que,
le député a parfaitement raison, ce serait injuste.
Dans la pratique, présentement, avant qu'un taux ne soit
imposé, il y a trois avis qui sont envoyés aux
bénéficiaires. L'intérêt ne s'applique jamais avant
le troisième avis
et par la suite c'est le taux d'intérêt du ministère
du Revenu qui s'applique. C'est comme ça que les choses se passent dans
les faits présentement.
Le Président (M. Gagnon): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense que cet article
termine ou à peu près l'aide sociale.
M. Marois: II reste deux articles, 43 et 44.
Mme Lavoie-Roux: Mais avant d'adopter le paragraphe 2...
M. Marois: Je m'excuse.
Mme Lavoie-Roux: ...je pense qu'on comprend les objectifs qui
sont poursuivis par le gouvernement. Il y a une réalité à
laquelle nous devons souscrire nous aussi, comme responsables de
l'administration publique, mais, encore une fois, je demande au ministre de
prépublier les règlements, première chose;
deuxièmement, dans la mesure où c'est possible, qu'on laisse le
moins de discrétionnaire possible dans l'application des
règlements. Je regarde le s.l, le s.2, les conditions dans lesquelles un
intérêt est exigé, je ne parle pas du taux, les cas et les
circonstances dans lesquels une personne seule ou une famille est
dispensée d'un remboursement de capital ou d'intérêt. C'est
un peu ça le dilemme de l'application de la Loi sur l'aide sociale.
D'une part, on veut que son application soit la plus humaine, la plus flexible
possible, pour tenir compte de toutes les circonstances possibles, mais il ne
faut pas non plus que ça ouvre des portes à certaines formes
d'intimidation. Comme le ministre le disait tout à l'heure, il ne faut
pas non plus - j'étais d'accord avec ça - créer
l'impression que tout le monde fraude l'aide sociale. Je ne voudrais pas non
plus créer l'impression que tous les agents de l'aide sociale se
permettent certaines formes d'intimidation. On l'a vu, on en entend parler,
est-ce toujours fondé ou non, ce n'est pas de notre ressort de faire ce
genre d'enquête, mais il y a eu des cas d'intimidation au plan sexuel,
des choses comme ça, ou d'autres types d'intimidation.
C'est pour ça que c'est important que ces règlements et
leur application soient examinés avec la plus grande circonspection
possible, parce que le rappel de leurs responsabilités aux gens qui ont
charge de l'application de la loi me paraît extrêmement important
pour que la Loi sur l'aide sociale s'applique de la façon la plus juste
et dans le plus grand respect des personnes qui doivent y avoir recours.
En ce qui me concerne, l'article 42 est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Article 42, adopté.
Article 43. M. le ministre.
M. Marois: II s'agit d'un amendement à l'article 74 de la
Loi sur l'assurance automobile. Je ne sais pas si j'ai besoin d'en expliquer le
sens, je pense que l'article paraît très clair...
Mme Lavoie-Roux: Non, non, c'est ça, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 43 est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Parizeau: M. le Président, je pense qu'on peut laisser
l'article 44 pour la fin de nos travaux.
Le Président (M. Gagnon): Suivant l'entente, on retourne
à l'article 32.
M. Parizeau: L'article 32, M. le Président, c'est
ça.
Le Président (M. Gagnon): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si vous voulez me le
permettre, je vais aller chercher mon collègue qui a la
responsabilité du dossier.
Le Président (M. Gagnon): On peut suspendre pour cinq
minutes?
M. Parizeau: On peut suspendre pour cinq minutes.
Le Président (M. Gagnon): Pour qu'on puisse prendre un peu
d'air.
La commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 24)
(Reprise de la séance à 11 h 31)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Modifications à la Loi sur l'enseignement
privé
J'appelle l'article 32.
M. le ministre de l'Éducation.
M. Laurin: Je pense qu'avant d'aborder l'article 32, je vais
faire état des conclusions qui s'étaient dégagées
de la commission parlementaire où nous avons reçu des
représentants de l'enseignement privé. Lors
de cette commission, aussi bien les représentants de l'Opposition
que les représentants des associations qui sont venues présenter
des mémoires ont accepté le principe que les compressions
touchent aussi bien le secteur privé que le secteur public.
Tout le monde s'est entendu que c'était un effort collectif
auquel devraient participer tous les secteurs de l'éducation. Cependant,
lors des présentations, il s'est avéré, surtout à
la suite des représentations qui nous ont été faites par
l'Association des collèges du Québec, que certains
problèmes pouvaient se poser, particulièrement dans le champ de
l'enseignement professionnel. Aussi bien l'Association des collèges du
Québec que le collège Marie-Victorin nous ont fait valoir que les
compressions affectaient d'une façon plus marquée et possiblement
périlleuse le secteur de l'enseiqnement professionnel et, en
particulier, les collèges professionnels qui dispensaient l'enseignement
de certaines techniques lourdes, comme, par exemple, les techniques biologiques
ou arts et lettres.
Il y avait aussi un problème de conciliation de chiffres sur
laquelle il y a eu une longue discussion entre le ministre des Finances et les
représentants de l'ACQ. En conclusion, le parti ministériel
s'était engagé à revoir la situation à la suite de
rencontres avec les représentants de l'Association des collèges
du Québec et le collège Marie-Victorin. Le mandat donné
à nos fonctionnaires était double: premièrement, effectuer
une conciliation entre les chiffres qui apparaissaient aux crédits, en
somme ce que l'Assemblée nationale pouvait voter, et,
deuxièmement, la capacité des institutions de dépenser les
crédits qui avaient été votés; et,
deuxièmement, réviser les normes budgétaires consenties
à certains collèges professionnels qui dispensent un certain type
de techniques.
À la suite de cette réunion de la commission
parlementaire, les rencontres ont eu lieu effectivement. Nous avons pu
concilier les chiffres qui apparaissent dans le projet de loi et les chiffres
que nous avait présentés l'Association des collèges du
Québec. On s'est rendu compte, par exemple, que l'Association des
collèges du Québec ne représentait pas toutes les
institutions DIP, qui dispensent de l'enseignement professionnel. Il y avait
donc là une différence de clientèle qui pouvait justifier
la difficulté de conciliation des chiffres. Après les
explications nécessaires qui ont été données de
part et d'autre, il est apparu que les chiffres concordaient, à la
satisfaction de l'association aussi bien que du ministère. Donc, les
crédits qui sont votés sont effectivement ceux qui seront
versés, et les collèges pourront les dépenser comme cela
est normal.
En ce qui concerne cependant les collèges d'enseignement
professionnel qui dispensent l'enseignement de certaines techniques, il a fallu
négocier plus longuement. Il est apparu effectivement que les normes
budgétaires qui apparaissent au projet de loi pouvaient comprimer, d'une
façon plus marquée, la dispensation de certains types
d'enseignement, comme par exemple les techniques biologiques, les techniques
humaines et arts et lettres et que cette compression plus marquée
pouvait rendre plus difficile la situation de certains collèges qui
s'étaient plus ou moins spécialisés dans la dispensation
de ces enseignements.
Nous avons donc fait le tour de la question et l'Association des
collèges du Québec et plus particulièrement le
collège Marie-Victorin nous ont demandé de faire un effort
additionnel afin que les compressions soient diminuées et que les normes
budgétaires inscrites au projet de loi soient supérieures
à celles qui y apparaissent, particulièrement lorsqu'il s'agit
des trois techniques que je viens de mentionner.
Nous avons étudié la question. J'ai rencontré le
ministre des Finances. Nous avons échangé nos vues. Il appert que
nous pouvons faire un effort additionnel afin que les compressions touchent
également tous les secteurs de l'enseignement privé, d'une
façon adéquate et convenable.
Nous avons donc décidé d'effectuer un ajout de 1 500 000 $
au budget qui apparaît au volet 9 de l'enseignement privé dans les
crédits du ministère de l'Éducation. Cette ajout de 1 500
000 $ permettra d'élever les normes qui apparaissent au projet de loi.
Par exemple, il permettra de porter de 3419 $ à 4215 $...
Mme Lavoie-Roux: Quel article, M. le ministre?
M. Laurin: L'article 32.14. Il permettra de porter de 3419 $
à 4215 $ les normes qui apparaissent au projet de loi pour la
dispensation de l'enseignement en techniques biologiques; il permettra de
porter de 2535 $ à 3125 $ les crédits votés pour les
enseignements que dispensent les collèges en techniques humaines et il
permettra de porter de 2859 $ à 3342 $ les crédits versés
aux collèqes qui dispensent un enseignement professionnel en arts et
lettres. Cet ajout de 1 500 000 $ fera l'objet d'un budget
supplémentaire à l'automne, ce qui ne cause aucune
difficulté, puisque les subventions ne sont pas versées
intégralement au début de l'année, mais elles sont
échelonnées en cours d'année.
L'article reste tel quel, sauf que nous proposons un amendement à
1, 3 et 5. Le texte vous sera distribué tout à l'heure.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je voudrais tout d'abord
reconnaître avec le gouvernement que l'exercice que nous avons fait jeudi
soir dernier n'a pas été inutile. Nous avons dû arracher
cette commission parlementaire au gouvernement. Nous aurions
préféré qu'une plus grande consultation, une plus large
consultation soit faite, mais quand même, les quelques heures que nous
avons passées avec les représentants des institutions
concernées ont quand même permis au ministre de l'Éducation
et au ministre des Finances de se rendre compte des conséquences
concrètes, directes et immédiates des coupures qui sont
proposées par le projet de loi 11.
J'aurais quand même des questions sur l'à-propos de chacun
de ces montants, parce qu'il faut avouer que c'est l'article 32 sous-paragraphe
14.1 qui fait problème. On a décidé de changer le
système et, au lieu de subventionner sur la base du coût moyen
pour l'année précédente dans le secteur public, on
décide de changer de base, on établit un montant fixe. C'est donc
notre devoir de demander au gouvernement comment chacun des chiffres a
été établi, sur quelle base, quel calcul lui a permis
d'arriver à écrire dans les projets de loi, proposer 950 $ au
niveau de la maternelle, 1000 $ au niveau primaire, etc. Ce serait la
première question que je voudrais poser au ministre et en
deuxième lieu, naturellement, les calculs qui ont été
faits pour changer les montants qui apparaissent aux paragraphes 1, 3 et 5,
comme il vient de l'expliquer.
M. Laurin: Le système n'est pas aussi bouleversé ou
transformé que le député le pense. En
réalité, la façon dont nous avons effectué ces
compressions, c'est que nous avons calculé combien nous devrions verser
aux institutions du secteur privé si nous nous basions, selon les
procédures habituelles, sur le coût moyen de l'enseignement public
de même catégorie de l'année précédente. Nous
avons vu que ceci donnait une certaine augmentation et nous avons dit, comme il
est juste que les deux secteurs portent le poids du ralentissement de la
croissance, nous avons dit que ce montant devait être comprimé de
10 000 000 $. Après ce premier exercice, nous avons effectué
à l'intérieur de cette masse de 10 000 000 $ des compressions
pour chacune des catégories de l'enseignement privé et,
là, nous nous sommes basés sur les montants effectivement
versés dans les années précédentes et surtout au
cours de l'année 1979-1980. Par exemple en 1979-1980, nous avons
versé tant de dollars aux maternelles, tant de dollars à
l'enseignement privé...
M. Lalonde: Combien de dollars aux maternelles?
M. Laurin: ...du secteur primaire et secondaire, tant de dollars
à l'enseignement privé du secteur collégial
régulier et tant de dollars à l'enseignement privé des
collèges professionnels, et les montants sont différents selon
les techniques - ces cinq subdivisions existent déjà depuis un
certain nombre d'années au secteur privé - car l'article 14 de
l'ancienne loi disait bien qu'il fallait que le gouvernement verse 80% de ce
qu'il versait l'année précédente à l'enseignement
public pour des enseignements de même catéqorie, et le
professionnel constitue une catégorie différente de
l'enseiqnement réqulier.
Donc, nous nous sommes basés sur les montants effectivement
versés dans les années antérieures, à ces diverses
catégories d'enseignement, et nous avons fait porter les compressions
sur chacune de ces catégories, et c'est comme cela que nous sommes
arrivés, en effectuant le montant des compressions, à ces
chiffres de 950 $ au niveau de la maternelle, 1400 $ au niveau primaire, 2000 $
au niveau secondaire et 2630 $ pour l'enseignement général et
pour l'enseignement professionnel.
Pourquoi la différence était-elle plus marquée au
niveau professionnel? Pour la raison suivante: d'abord, il faut dire que
même si les institutions privées doivent nous soumettre chaque
année des états financiers, il n'y avait pas obligation
d'analyser ces états financiers en détail, puisgue la
façon de subventionner les institutions privées était
basée, non pas sur l'analyse des états financiers, mais sur le
coût moyen de l'enseignement public de même catégorie, des
années précédentes. Il n'était donc pas
nécessaire de procéder à l'analyse de ces états
financiers pour calculer le montant des subventions. (11 h 45)
Mais à la suite de ces compressions et des représentations
qui nous ont été faites, nous avons analysé les
états financiers et nous nous sommes rendu compte que les subventions
versées antérieurement pour l'enseiqnement professionnel, prises
en bloc, dans l'ensemble, n'étaient supérieures que de 13 $
à ce que nous versions à l'enseignement collégial
régulier.
Nous nous sommes rendu compte aussi que même si, en se basant sur
le coût moyen de l'enseignement professionnel, nous versions
effectivement entre 500 $ et 1000 $ de plus par tête que ce que nous
versions pour l'enseignement collégial régulier, en
réalité, l'analyse des états financiers nous l'a
révélé, le coût per capita de l'enseignement
professionnel dans les collèges gui le dispensaient n'était que
de 309 $ supérieur au coût de l'enseignement collégial
régulier.
Donc, il devenait évident que les subventions que nous avions
versées dans le
passé, pour l'enseignement colléqial professionnel,
était supérieures au coût per capita. Il devenait donc
naturel que dans les compressions, nous faisions porter un poids plus
marqué dans les compressions à l'enseignement collégial
professionnel qu'à l'enseignement colléqial régulier.
Cela demeure vrai, évidemment, quand on fait des statistiques
d'ensemble, basées sur des moyennes, mais ce que nous a
révélé la commission parlementaire, c'est qu'il y a quand
même une grande disparité à l'intérieur des divers
collèges. La moyenne ne reflète pas la situation exacte qui
prévaut dans l'un ou l'autre d'entre eux. Et c'est ainsi que nous nous
sommes rendu compte que dans certains collèges, dont le collège
Marie-Victorin qui est venu nous faire des représentations, que dans
cette institution, l'enseignement collégial professionnel coûtait
plus cher que le 309 $ qui est la moyenne, en vertu de deux facteurs:
premièrement, le choix que le collèqe Marie Victorin avait fait
de certains enseignements professionnels qu'il dispensait et
deuxièmement, en raison du nombre assez élevé
d'élèves à qui on dispense l'enseignement professionnel
par rapport au nombre d'élèves à gui on dispense
l'enseiqnement collégial régulier.
C'est ce gue la rencontre nous a permis d'élucider entre nous et
c'est ce qui nous permet aujourd'hui d'apporter un ajustement qui va profiter,
qui va bénéficier à ceux des collèges qui
dispensaient une part importante de leur enseignement au professionnel et
particulièrement dans les techniques que je viens de mentionner.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, deux questions. La semaine
dernière, j'avais demandé au ministre quel pouvait être
l'impact moyen sur l'augmentation des frais de scolarité, en supposant
gue les institutions privées maintiennent leur volume d'activité,
maintiennent le niveau de services actuels, et en tenant compte de
l'augmentation des prix.
On m'avait répondu que, per capita, cela variait entre 80 $ et
100 $ à peu près, dépendant des niveaux, maternelle,
primaire, secondaire, collégial, qénéral et qu'au
colléqial professionnel, les chiffres étaient assez
considérables. Cela pouvait mener pratiquement à une augmentation
du double des frais de scolarité, pour maintenir le même volume
d'activité.
Avec l'amendement qui est proposé, est-ce qu'on pourrait nous
donner une nouvelle évaluation?
M. Laurin: Cela va diminuer du tiers la charge supportée
par ce collège.
M. Paquette: C'est le double moins le tiers.
M. Laurin: Cela va diminuer du tiers. Donc, il n'y aura pas
besoin d'augmenter autant les frais de scolarité.
M. Paquette: D'accord. Deuxième question: sur les chiffres
attribués à chacune des options professionnelles, par exemple,
dans les techniques biologiques, on passe de 3419 $ à 4215 $, est-ce
qu'on a évalué par rapport à l'ancienne base de calcul,
par rapport au coût moyen? Est-ce que cela représente pour ces
options, pour ces techniques, 80%, 76%, 75% du coût moyen de
l'enseignement public? Quelle est la proportion par rapport à
l'enseignement public dans le cas de ces options professionnelles? Si on n'a
pas les chiffres tout de suite, on pourra peut-être nous les
fournir...
M. Laurin: Évidemment, l'enseignement professionnel public
coûte beaucoup plus cher gue l'enseignement collégial
professionnel dispensé dans les institutions privées. D'abord,
parce que le nombre des options est plus grand, surtout parce que le ratio
maître-élèves est beaucoup plus élevé dans le
secteur public, alors gue le ratio maître-élèves dans
certaines techniques dispensées dans l'enseignement public est de 1,1
sur 7, un professeur par sept élèves. Nous, nous savons que dans
l'enseignement privé, dans les collèges professionnels, le ratio
maître-élèves est souvent beaucoup plus élevé
gue cela, ça peut même aller jusqu'à un professeur par
quatorze.
Donc, il est évident gue les collèges privés, en
vertu de leur autonomie de gestion, de la liberté qu'ils ont d'arranger
leur situation comme ils l'entendent, non obligés de suivre les
conventions collectives, faisaient des économies considérables
à cet égard, et c'est la raison pour laguelle je disais tout
à l'heure que, pris en bloc, l'enseiqnement professionnel y compris les
institutions RFS ou les institutions DIP ne dépensait gue 13 $ de plus
gue ce gu'on dépensait pour l'enseignement collégial
régulier.
Il y a même des enseignements professionnels qui coûtent
moins cher que l'enseignement régulier. Je pense, par exemple, aux
technigues de secrétariat. Les chiffres que nous avons montrent que ces
institutions dépensent, même au collégial privé,
moins pour l'enseignement professionnel en technique de secrétariat que
les collèges réquliers. C'est probablement la raison pour
laquelle, quand on prend simplement le cas des collèges qui dispensent
à la fois l'enseignement régulier et l'enseignement
professionnel, il n'y avait qu'une différence moyenne de 309 $ entre
le
coût per capita de l'enseiqnement professionnel et celui de
l'enseignement régulier, alors que le gouvernement depuis plusieurs
années leur envoie des subventions basées sur le coût moyen
de l'enseignement professionnel public, subventions gui s'étageaient
selon les institutions entre 500 $ et 1000 $.
Donc, si nous avons fait porter davantage sur le professionnel
collégial les compressions, c'était un peu pour réparer
les anomalies du passé. C'est une position que je continuer d'estimer
juste et que nos interlocuteurs de la fin de semaine estiment juste
également. Grâce à ces nouvelles règles de
financement, la situation va devenir beaucoup plus claire, parce gue justement
nous saurons maintenant gue l'argent gue nous versons pour l'enseignement des
technigues biologiques va correspondre bien davantage au coût
réel, aux institutions. C'est peut-être pour cette raison gue la
différence entre les 309 $ de moyenne et les moyennes des subventions
que le gouvernement a versées ont permis à un certain nombre
d'institutions de faire glisser la différence entre ces subventions pour
l'administration générale des institutions permettant
peut-être ainsi des immobilisations gu'elles n'auraient pu se payer
autrement, permettant ainsi des améliorations qu'elles n'auraient pu se
payer autrement.
Avec cette nouvelle loi, le grand avantage est de clarifier la situation
et de permettre au gouvernement de savoir pourguoi il paie et d'une
façon beaucoup plus adéquate par rapport aux besoins
exprimés. Cela est un des avantages secondaires de la loi et de cette
opération compression que nous avons dû mener.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: À la guestion que j'ai posée qui
était plus précise, le ministre a expliqué la formule,
disons, gui a permis d'en arriver à ces chiffres. Maintenant, je ne veux
pas paraître pointilleux, mais, pour une rare fois dans une loi, on
demande au législateur de légiférer sur des chiffres, et
je pense gue le minimum auquel les députés ont droit, des deux
côtés de la table, c'est de s'assurer - c'est un devoir en fait
plus qu'un droit - que ces chiffres sont bien réels, ont un certain
à-propos au moins. C'est pourquoi je vais demander - on me dit gu'on
ajourne à midi, on va sûrement revenir guelque part aujourd'hui,
je ne sais pas si c'est cet après-midi ou ce soir - qu'on se
prépare à nous donner les calculs qui ont été
faits, avec les chiffres. Par exemple, le coût moyen de 1979-1980, parce
gue c'est bien 1979-1980 que vous avez pris et non pas 1980-1981. M. Laurin:
Extrapolé.
M. Lalonde: Comment, extrapolé? Est-ce gue vous avez
ajouté un pourcentage sur 1979-1980? Quel est ce
pourcentage-là?
M. Laurin: C'est-à-dire gue, comme nous sommes à la
fin de l'exercice, nous avons déjà une idée très
exacte de ce que nous avons versé aux institutions d'enseignement
privé. Il y a peut-être des ajustements de dernière heure
à faire, c'est pourguoi je ne peux présenter de chiffres finaux,
mais, déjà, nous savons à 97% ce gue nous avons
versé à toutes les catégories, à toutes les
institutions privées de diverses catégories. Bien sûr, nous
avons pris comme base officielle 1979-1980 mais nous avons ajusté cela
par rapport aux sommes que nous avons effectivement versées au cours de
1980-1981. Donc, il n'y a pas beaucoup de marge d'inconnu.
M. Lalonde: Ce gue vous avez versé en 1980-1981,
c'est-à-dire l'exercice qui se termine au point de vue scolaire, ce sont
des chiffres basés sur le coût moyen de 1979-1980. Donc, si vous
utilisez les versements de 1980-1981, effectivement, vous utilisez le
coût moyen de 1979-1980. Alors, ma question était de savoir si
c'était...
M. Laurin: Non, M. le Président, ajustés à
1980-1981.
M. Lalonde: Alors, vous avez ajouté un pourcentage?
M. Laurin: Bien sûr.
M. Lalonde: Alors, c'est ce que je voulais poser comme question:
Quel est ce pourcentage?
M. Laurin: 9,6%
M. Lalonde: 9,6%. J'aimerais donc avoir ce coût moyen
ajusté de 1980-1981 pour chacun des secteurs et la méthode de
calcul qui fait que, à un moment donné, à la ligne du bas
- "bottom line" - c'est 950 $. Qu'est-ce que vous avez multiplié,
qu'est-ce que vous avez divisé, par quoi et par combien? C'est ce gue
j'aimerais que vous nous expliquiez pour qu'on soit sûrs, qu'on soit
d'accord ou non, que le montant de base de 950 $ au niveau de la maternelle
représente quelque chose de concret qu'on peut expliquer au gens
à qui on doit faire rapport, rendre compte, c'est-à-dire nos
électeurs.
M. Laurin: Je n'ai pas le coût moyen du public au moment
où on se parle pour chacun des niveaux d'enseignement mais,
même si je l'avais, je pourrais vous dire que nous avons pris le
coût moyen de 1979-1980, ajusté à l'aide des sommes que
nous avons effectivement versées en 1980-1981 et que c'est sur la base
de ces chiffres, représentant les sommes effectivement versées,
que nous avons effectué des compressions totalisant 10 000 000 $.
M. Lalonde: Maintenant, ce que je voudrais simplement, c'est que,
lorsque le ministre a inscrit ces chiffres dans le projet de loi, avant que
ça aille à l'impression ou au Conseil des ministres, il y a
quelqu'un à côté de lui, soit son sous-ministre ou un
directeur général ou je ne sais qui, qui a dit: Voici comment on
en est arrivé à ces chiffres-là. Il a fait un calcul,
probablement qu'il y a une feuille sur laquelle ces calculs-là ont
été faits. On aimerait savoir, voir ça, comment vous
êtes arrivés à ça. On veut essayer de
comprendre.
M. Laurin: Oui. Je vais vous fournir ces chiffres-là mais
même une fois que je vous les aurai fournis, il demeure que je viens de
vous expliquer la formule qui a été suivie in memoriam, celle que
nous faisons depuis que la loi no 56 a été adoptée. Nous
avons suivi exactement les mêmes procédures, à partir des
chiffres que nous avons, à partir des sommes que nous avons
effectivement versées, et c'est à partir de cette somme que nous
avons dit: Bon, cette somme, nous allons la diminuer de 10 000 000 $ et le
montant des compressions portera sur chacun des niveaux d'enseignement.
M. Lalonde: On tentera de vous suivre dans cette
démonstration cet après-midi ou ce soir.
Le Président (M. Gagnon): Merci beaucoup. La commission
des finances et des comptes publics... Oui, M. le ministre des Finances?
Pensions alimentaires
M. Parizeau: Avant, M. le Président, que vous concluiez,
est-ce que je pourrais donner une réponse à une question que la
députée de L'Acadie m'avait posée plus tôt dans le
courant de l'avant-midi? C'est ça, n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: Oui, sur la perception des pensions
alimentaires. (12 heures)
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le ministre des
Finances.
M. Parizeau: Merci M. le Président. Alors, les premiers
résultats quant à l'impact sur les finances publiques de ce
nouveau mécanisme de perception des pensions alimentaires sont les
suivants: on calcule qu'à l'heure actuelle, depuis le début de
l'année, puisque cela a commencé au tout début de janvier,
il se paierait environ 500 000 $ de moins d'aide sociale à des femmes
qui bénéficiaient de l'aide sociale parce que les pensions
alimentaires n'étaient pas payées.
Le premier impact que l'on voit déjà pour les premiers
mois d'opération, c'est 500 000 $ d'aide sociale de moins parce que les
pensions alimentaires ont commencé à être payées
à la suite de l'intervention des services en question.
Mme Lavoie-Roux: Vous avez dit le premier mois ou pour les six
mois écoulés?
M. Parizeau: Pour les six mois écoulés...
Mme Lavoie-Roux: Disons les quatre mois.
M. Parizeau: Les cinq mois, parce que j'ai l'impression...
Mme Lavoie-Roux: Cinq mois, 500 000 $; 100 000 $ par mois.
M. Parizeau: ... que les chiffres qu'on m'a donnés, c'est
probablement fin mai plutôt que juin.
Mme Lavoie-Roux: Ce serait environ 100 000 $ par mois. Cela peut
être différent, je comprends que ce n'est pas...
M. Parizeau: Cela n'a pas atteint un rythme de croisière.
Mais, au total, probablement...
Mme Lavoie-Roux: ...pour cinq mois, ce serait 500 000 $.
M. Parizeau: ...début juin ou fin mai, cela fait à
peu près 500 000 $.
Mme Lavoie-Roux: Merci beaucoup, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): Si cette commission accepte de
rester encore une minute, le ministre de l'Éducation aurait une
dernière remarque.
Enseignement privé (suite)
M. Laurin: M. le Président, quand nous avons
imprimé le texte de loi, nous avons omis d'y inclure un amendement qui
avait été adopté par l'Assemblée nationale en 1979.
C'est le deuxième paragraphe. "Toutefois, lorsqu'une institution de
niveau collégial dispense un programme d'étude réparti sur
un nombre impair de session, la
subvention visée dans le premier alinéa est réduite
de moitié et elle est versée pour chaque élève
inscrit à temps plein à ce programme le 20 septembre et pour
chaque élève inscrit à temps plein à ce programme
le 31 janvier de la même année scolaire."
Il est important de réintroduire ce paragraphe parce qu'au
début on dit: "L'article 14 est maintenant remplacé par les
suivants..." Donc, il faut ajouter ce que l'Assemblée nationale avait
adopté en 1979. Nous n'entendons pas changer ce texte.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait le faire distribuer
à la reprise?
M. Laurin: II a été distribué.
Le Président (M. Gagnon): La commission des finances et
des comptes publics ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 03)
(Reprise de la séance à 16 h 06)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Mesdames et messieurs, la commission des finances et des comptes publics
reprend ses travaux pour étudier le projet de loi no 11, Loi modifiant
certaines dispositions législatives pour donner suite à la
politigue budgétaire du gouvernement pour l'exercice 1981-1982.
Les membres de la commission pour aujourd'hui sont: M. Blais
(Terrebonne), M. Bourbeau (Laporte) remplacé par M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), M. de Belleval (Charlesbourg) remplacé par M.
Fréchette (Sherbrooke), M. Forget (Saint-Laurent) remplacé par
Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. French (Westmount) remplacé par M. Cusano
(Viau), M. Gagnon (Champlain), M. Grégoire (Frontenac) remplacé
par M. Laurin (Bourget), M. Guay (Taschereau), M. Lincoln (Nelligan)
remplacé par Mme Dougherty (Jacques-Cartier), M. Paquette (Rosemont), M.
Parizeau (L'Assomption).
Les intervenants sont: M. Assad (Papineau), M. Fallu (Groulx), M.
Lachance (Bellechasse), Mme Lachapelle (Dorion), M. Lafrenière (Ungava),
M. Lévesgue
(Kamouraska-Témiscouata), M. Pagé
(Portneuf), M. Ryan (Argenteuil), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce).
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Compte tenu de tous ces remplacements
nécessaires à cause du caractère omnibus de la loi, est-ce
qu'on pourrait avoir le consentement au cas où il y aurait d'autres
intervenants qui voudraient remplacer les intervenants actuellement ici.
Des voix: Oui, oui, bien sûr.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, je ne vois pas qu'il y
ait de problème.
M. Parizeau: Et vice versa. M. Lalonde: Et vice versa,
oui.
Le Président (M. Bordeleau): Je pense qu'à la
suspension de ses travaux ce matin, la commission en était à
l'article 32. Est-ce bien ça? Oui, c'est ça. On repart donc de
là et j'appelle l'article 32.
Une voix: II me semble que la parole était au
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Bien, j'avais posé des questions, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, alors, allez-y, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Le ministre nous a annoncé des changements aux
montants de base concernant l'enseignement collégial professionnel.
Maintenant, je lui ai demandé de nous expliguer, parce que c'est une loi
qui nous invite, comme législateurs, à légiférer
sur des chiffres, non pas seulement la formule gui a été
utilisée pour en arriver à ces montants-là, mais de nous
faire ce calcul pour que l'on comprenne à compter du principe sur lequel
il s'est fondé jusqu'aux montants de 950 $ pour la maternelle, 1400 $ au
niveau primaire, etc.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Laurin: En 1979-1980, le coût moyen observé au
secteur public, y inclus la valeur locative, était de 5597 $ pour le
secondaire qénéral.
M. Lalonde: Pour le secondaire.
M. Laurin: Cela je le crois, répond à une des
questions que vous m'avez posées. En 1980-1981, on a
dépensé 183 700 000 $ en tout pendant l'année
financière pour l'ensemble du secteur privé. Évidemment,
comme la loi dit que ce montant de dépenses est fixé par rapport
à 80% du coût de l'enseignement public pour des écoles de
même catégorie pour l'année précédente,
ça veut dire gue les 183 700 000 $ incluent 80% de toutes les
dépenses qui ont été faites l'année
précédente. C'est la première chose. Ces 183 000 000 $ ont
été dépensés
en ajustant, d'une façon différente selon les niveaux
d'enseiqnement, les montants dévolus à chaque secteur, comme, par
exemple, en 1979-1980, on a versé 600 800 $ aux maternelles, DIP; 23 200
$ aux RFS, pour un montant total de 624 000 $; pour le primaire, on a
versé 8 916 100 $ aux DIP, 1 756 400 $ aux RFS, pour un montant total de
10 672 500 $; au secondaire général, on a versé 107 694
600 $ pour les institutions DIP et 3 749 200 $ pour les RFS, pour un montant
total de 111 443 800 $; on a versé 1 801 300 $ aux institutions du
secondaire professionnel DIP et 1 775 500 $ aux institutions du secondaire
professionnel RFS, pour un montant total de 3 576 800 $. Donc, total pour le
secondaire, 115 020 600 $. Pour l'enfance inadaptée, on a versé
en 1979-1980, 1 840 300 $ et, après ajustements aux ententes - j'ai
parlé d'ententes avec le MEQ, avec le MAS - 1 083 400 $, pour un montant
total de 2 923 400 $.
M. Lalonde: Excusez-moi, le dernier chiffre, c'est...
M. Laurin: 1 083 100 $, pour un montant total de 2 923 400 $. Le
grand total pour maternelles, primaire, secondaire, enfance inadaptée
devient ainsi 129 240 500 $. Pour le collégial, nous avons versé
22 166 100 $ pour les institutions DIP et rien pour les RFS, parce qu'il n'y en
a pas. Pour le collégial professionnel, nous avons versé 445 500
$ pour les institutions DIP, ce sont les techniques biologiques.
M. Lalonde: On arrive dans les détails de 1, 2, 3, 4,
5...
M. Laurin: Oui, c'est cela. On a versé 1 326 500 $ pour
les institutions collégiales professionnelles, groupe 2, DIP, et rien
aux RFS, parce qu'il n'y a pas d'enseignement là-dedans. On a
versé 3 164 100 $ au collégial professionnel DIP groupe 3,
c'est-à-dire technigues humaines, rien pour les RFS, il n'y en a pas. On
a versé 1 734 500 $ pour les institutions collégiales
professionnelles, groupe 4, DIP, et 3 964 500 $ aux RFS, ce sont les techniques
administratives.
M. Lalonde: 3 964 000 $?
M. Laurin: 3 964 500 $ pour un total de 5 699 000 $ pour ce
groupe 4. On a versé 3 299 500 $ pour les institutions
collégiales professionnelles DIP, groupe 5, ce sont les techniques arts
et lettres, et 893 100 $ pour les institutions de même type, RFS, ce qui
fait pour le grand total du collégial professionnel, 14 827 700 $ et,
pour le total de l'enseignement collégial régulier, 36 993 800 $.
On a versé aussi quelques sommes pour l'enseiqnement colléqial
adulte, mais ce ne sont pas des grosses sommes, elles ne sont pas très
importantes; c'est 454 100 $. C'est en se basant sur le coût moyen
1978-1979 qu'on a dépensé cela en 1979-1980, et c'est en indexant
cela selon la Loi sur l'enseignement privé, c'est-à-dire en
prenant 80% du coût moyen de 1979-1980 qu'on a ensuite pu dépenser
183 700 000 $ pour 1980-1981. (16 h 15)
Mais pour bien illustrer ce que je disais ce matin, qu'on n'a pas
changé complètement le système, en 1980-1981, c'est
à partir de ces catégories qu'on a dépensé des
sommes à peu près équivalentes. Je vais vous donner
seulement les gros chiffres cette fois. Pour les maternelles, alors qu'on avait
dépensé 624 000 $ en 1979-1980, on a dépensé 799
000 $ en 1980-1981. Alors qu'on avait dépensé 115 020 600 $ pour
le secondaire en 1979-1980, on a dépensé 127 520 300 $ en
1980-1981. Alors qu'on avait versé pour le collégial
général, en 1979-1980, 22 166 100 $, on a versé 24 911 500
$ en 1980-1981. Alors qu'on avait versé 14 827 700 $ pour le
collégial professionnel en 1979-1980, on a versé 16 905 900 $ en
1980-1981, et la même chose à peu près pour les
adultes.
Par la suite, quand on a fait notre revue de programme, au mois
d'août, on s'est dit: Qu'est-ce qu'on peut attendre comme augmentation du
coût moyen qui va nous aider à calculer ce qu'on aurait
versé en 1981-1982? À l'aide des indices que nous avicns, on a
dit que, ce serait 9,3%.
M. Lalonde: 9,3%.
M. Laurin: ... pour l'ensemble du secteur, ce qui nous amenait
à 199 000 000 $. La décision a été prise de faire
participer le secteur privé à la compression, au ralentissement
de la croissance dans les autres secteurs. Ce ralentissement, cette compression
a été fixée à 10 000 000 $. On a baissé de
199 000 000 $ à 189 000 000 î, et les 189 000 000 $ ont
été répartis à partir des niveaux et des
catégories de dépenses que je viens d'énoncer, de
façon, par exemple, que chaque secteur voie ses crédits augmenter
de 4,6%. Pour le professionnel, au contraire, cela se manifestait par une
coupure en chiffres absolus de 3 000 000 $, mais en pourcentage, il se trouvait
à recevoir moins que ce gu'on avait versé en 1980-1981. J'en ai
donné la raison ce matin. C'est parce que l'analyse des états
financiers nous a montré que l'ensemble du collégial
régulier et professionnel montrait que les institutions ne
dépensaient que 13 $ de plus que pour l'enseignement collégial
régulier pris en bloc, RFS-DIP et, si on prenait comme point de
comparaison, uniquement l'enseignement collégial régulier et
professionnel donné dans
des institutions DIP, cette fois, cela ne coûtait aux institutions
collégiales que 309 $ de plus pour le professionnel par rapport au
régulier. Par contre, nous, nous savons que nous versions au cours des
années précédentes des sommes beaucoup plus
considérables que celles-là pour l'enseignement collégial
professionnel. Pour vous en donner un exemple, en 1980-1981 les sommes que je
viens de vous énoncer se traduisent par un taux per capita pour la
maternelle de 1005 $; pour le primaire DIP, 1441 $; pour le primaire RFS, 1080
$, secondaire général DIP, 2077 $.
M. Lalonde: 2 077 $ pour secondaire général
DIP.
M. Laurin: Secondaire qénéral RFS, 1559 $;
collégial général DIP, 2694 $; collégial
général RFS, 2021 $. Maintenant, quand on passe au secteur
collégial professionnel en 1980-1981, on a versé pour le groupe
un, c'est-à-dire les techniques biologiques, 4497 $, c'est-à-dire
2821 $ de plus que ce que l'on donnait aux institutions du collégial
DIP. On versait pour le qroupe 200, les techniques physiques, per capita 3436
$; c'est 814 $ de plus que le montant per capita pour le collégial
régulier. 3234 $ pour le qroupe 300, les techniques humaines, ce qui
veut dire 413 $ de plus que le taux per capita versé pour le
collégial régulier. On versait pour le groupe 400, techniques
administratives, 2901 $, c'est-à-dire 80 $ de plus que le taux per
capita du colléqial régulier.
M. Lalonde: Le taux per capita du collégial
régulier, voulez-vous le rappeler?
M. Laurin: 2694 $ en 1980-1981. J'ai pris 2821 $, ce qu'on a
versé en 1980-1981. En fait, les chiffres sont plus gros que cela parce
qu'en 1980-1981 c'était 2694 $. Donc, ajoutez 127 $ à chacun des
chiffres que je viens de mentionner.
M. Lalonde: Pourquoi 127 $?
M. Laurin: Parce que c'est la différence entre 2694 $
qu'on a versés en 1980-1981 et 2821 $ qu'on se trouverait à
verser avant ajustement en 1981-1982. En fait, je vous ai donné les bons
chiffres, parce que les chiffres que je viens de dire, 4497 $ et 3436 $ se
réfèrent à l'année 1980-1981, mais au lieu de vous
dire 2821 $ j'aurais dû dire 2694 $. Donc, il faut ajouter 127 $ à
chacune des sommes que j'ai mentionnées. Alors, au lieu d'être
1600 $ de plus, cela devrait être 1727 $ de plus que le taux
régulier du collégial; cela devrait être 941 $; cela
devrait être 540 $ pour le groupe trois, cela devrait être 207 $
pour le groupe quatre et, pour le groupe cinq, 3 648 $, c'est-à-dire 858
$ de plus.
Il devenait donc évident pour nous que nous avions versé
au colléqial professionnel des subventions per capita qui
dépassaient de loin le coût qu'avait engendré pour ces
institutions la dispensation de l'enseignement professionnel. Assez
logiquement, on s'est dit: II est normal qu'on fasse absorber le qros du
coût de la compression par ces institutions. Et c'est la raison pour
laquelle les compressions ont été plus lourdes dans ce
secteur.
Mais, comme je le disais aussi ce matin, même si cela vaut pour
l'ensemble, cela peut mettre en difficulté certaines institutions. Si
par exemple, une institution comme le collèqe Mario-Victorin dispense de
l'enseignement professionnel à 47% de ses élèves et ne
compte que 53% d'élèves au général...
M. Lalonde: C'est à peu près la proportion.
M. Laurin: Oui. Évidemment, cela va les faire souffrir
beaucoup plus que certaines autres institutions comme Brébeuf où
80% des étudiants étudient au qénéral et 20%
à peine étudient au professionnel. Le but de l'ajustement de ce
matin, c'est de rajuster les normes inscrites dans la loi pour
privilégier des techniques lourdes, qui coûtent cher et qui sont
dispensées d'une façon privilégiée, pourrais-je
dire, dans trois ou quatre institutions.
Exemple: Marie-Victorin a 1311 élèves au
général. Mais il y a 699 élèves en technique
humaine, il y a 78 élèves en technique administrative et il y a
358 élèves en technique arts et lettres.
Un autre exemple: Notre-Dame-de-Foy a 529 élèves au
général, a 55 élèves en technique physique, a 241
élèves en technique humaine et a 237 élèves en
techniques arts et lettres.
M. Lalonde: C'est à peu près la même
proportion qu'à Marie-Victorin, général et
professionnel.
M. Laurin: Oui. Donc, en rétablissant les normes pour
trois catégories d'enseignement, on se trouve indirectement à
venir en aide à celles qui en ont vraiment besoin et qui avaient
été trop frappées ou trop pénalisées par nos
calculs généraux qui demeurent justes, si l'on compare
effectivement ce que coûtait l'enseignement professionnel à ces
collèges, par rapport aux subventions qu'on leur versait.
M. Lalonde: Comment se fait-il que le gouvernement n'ait pas fait
d'assimilation?
M. Laurin: II faut dire que la Loi de l'enseignement privé
était faite de telle
façon que le gouvernement était obligé de verser
des montants par rapport au coût moyen de l'enseignement privé de
l'année précédente.
M. Lalonde: L'enseignement public.
M. Parizeau: Oui, l'enseignement public de l'année
précédente. Il nous envoyait leurs états financiers. Mais
on n'avait pas, à toutes fins utiles, besoin de les analyser d'une
façon fouillée, comme on le fait pour les rapport financiers des
hôpitaux ou des commissions scolaires.
Donc, c'est à la suite des compressions que nous avons
rencontré ces institutions et ces associations, gu'on leur a
demandé leurs états financiers. Et c'est là qu'on a
découvert que depuis plusieurs années, on versait, en subventions
per capita, à l'enseignement collégial professionnel, des sommes
qui dépassaient de très très loin le coût
engendré par l'enseignement dispensé.
M. Lalonde: Je vais essayer de récapituler, parce que le
ministre nous a donné un tas de chiffres.
Revenons aux totaux. Vous arrivez à 199 000 000 $. Vous en
enlevez 10 000 000 $. Il en reste 189 000 000 $. Vous comparez cela...
M. Laurin: Avec les ajustements d'aujourd'hui, ce ne sera plus 10
000 000 $, cela va être 8 500 000 $.
M. Lalonde: Cela fait 190 500 000 $, qui se comparent à
183 000 700 effectivement reçus en 1980-1981?
M. Laurin: C'est cela, ce montant est reconduit pour chacune des
catégories d'institutions, ce qu'on leur donnait, avec la compression
qu'on leur impose, sauf pour le professionnel qui est un cas unique. En fait,
toutes les autres catégories au niveau de l'enseignement vont participer
à la compression de la même façon. (16 h 30)
M. Lalonde: Le coût moyen de 1979-1980 ayant
été augmenté par 9,3...
M. Laurin: C'est ça, ça aurait donné telle
somme. 199.
M. Lalonde: C'est-à-dire donne 199.
M. Laurin: Aurait donné 199. C'est 9,6, excusez-moi.
M. Lalonde: 9,6, c'est ce que vous aviez dit ce matin.
Le coût moyen de 1979-1980 dans le public a donné en
1980-1981, pour tout le secteur privé...
M. Laurin: 167 000 213 $.
M. Lalonde: Écoutez, vous m'avez donné 183 700 000
$
M. Laurin: Non, les sommes effectivement versées en
1979-1980 ont été de 167 000 213 $. En 1980-1981...
M. Lalonde: Ce n'est pas ça que je voulais dire. Si vous
voulez me laisser me retrouver... En 1979-1980 vous avez un coût moyen
établi dans le public, ce qui vous permet de donner en 1980-1981 au
privé un montant total de 183 700 000 $.
M. Laurin: C'est ca.
M. Lalonde: Ce qui équivaut à 80% et 60% pour
les...
M. Laurin: C'est ca.
M. Lalonde: Vous dites: On prend ces 183 700 000 $ et pour
1981-1982 ça devient 190 500 000 $.
M. Laurin: Estimations.
M. Lalonde: En fait ce n'est plus une estimation parce que...
M. Laurin: Oui, estimations, parce que les états
financiers du secteur public pour 1980-1981, on ne les a pas encore, on les
aura seulement dans quatre ou cinq mois. Donc, il faut bien procéder par
estimation, par extrapolation.
M. Lalonde: Mais ne nous avez-vous pas dit ce matin que vous
étiez sûr à peu près à 97% des montants
versés pour l'année 1980-1981?
M. Laurin: À l'aide des versements que nous faisons, on
commence à savoir à peu près ce qu'on leur a versé,
à quelque pourcentage près.
M. Lalonde: À guel montant avez-vous appliqué les
9,6%?
M. Laurin: À l'ensemble.
M. Lalonde: Mais à quel montant?
M. Laurin: À 183 000 000 $.
M. Lalonde: À 183 000 000 $ et ca devient...
M. Laurin: 199 000 000 $.
M. Lalonde: Donc, l'augmentation est inférieure à
9,6% puisqu'on arrive à 190 000 000 $.
Étant donné que l'augmentation dans les secteurs primaire
et secondaire publics, collégial aussi en fait, est d'un montant
d'à peu près 14% ou 15% dépendant des secteurs - je n'ai
pas les chiffres ici - le secteur privé se trouve à augmenter
moins que le secteur public.
M. Laurin: II faut dire que depuis plusieurs années,
pendant que vous étiez là comme depuis que nous sommes là,
nous défalquons du coût moyen un certain nombre de dépenses
que n'a pas à assumer le secteur privé.
M. Lalonde: On reviendra aux dépenses propres - c'est ce
que vous dites à la fin de l'article - à l'enseignement
public.
M. Laurin: C'est ça.
M. Lalonde: II reste que pour 1981-1982, malgré les
coupures, il y a une augmentation - vous avez expliqué pourquoi, les
conventions collectives et tout ça - dans le secteur public d'autour de
15%. Est-ce exact?
M. Laurin: Non, je ne me rappelle pas avoir jamais dit ça.
J'ai dit au contraire qu'il y aurait une augmentation, mais que la plus grande
partie de cette augmentation était due aux conventions collectives.
M. Lalonde: Oui, mais quel est le pourcentage
général?
M. Laurin: Je ne me rappelle plus le chiffre que j'ai
donné dans le temps. C'est-à-dire qu'il y aurait deux chiffres
à donner, avant compression et après compression.
M. Lalonde: Après compression.
M. Laurin: Après compression il y a 10,3%.
M. Lalonde: 10,3% alors que l'augmentation pour le secteur
privé, après compression, est de 8 500 000 $ et moins de
10,3%.
M. Laurin: Bien, parce qu'au secteur public il y a beaucoup de
dépenses qu'on est obligé de faire qu'on ne fait pas dans le
secteur privé. Je pense par exemple à tous les programmes
spéciaux que nous faisons dans l'enseignement public, les programmes
pour les clientèles économiquement défavorisées,
par exemple, les projets d'innovation pédagogique,
d'expérimentation pédagogique. Je pourrais énumérer
un très grand nombre de programmes. À ce moment-là, quand
on soustrait de 10,5% tous ces programmes qui ne relèvent que du public,
on voit que les 10,5% ont fondu énormément, et c'est ce qui
explique d'ailleurs les réactions des commissions scolaires.
M. Lalonde: Quel est le montant de dépenses propres
à l'enseignement public que vous avez calculé pour 1980-1981, si
vous voulez?
M. Laurin: Je ne pourrais pas vous en donner la liste exacte et
définitive.
M. Lalonde: Mais il doit être établi, parce que,
quand vous faites vos subventions à l'enseignement privé, vous
l'enlevez. Alors il doit être établi quelque part. Je demande le
montant total.
M. Laurin: Je ne pourrais pas vous le donner pour le moment, mais
je sais que cela comprend un bon nombre de sujets, ceux que j'ai
mentionnés, des coûts relatifs au transport aussi qui sont loin
d'être les mêmes au privé qu'au public.
Le Président (M.. Bordeleau): M. le ministre des Finances,
aviez-vous quelque chose à ajouter sur le sujet?.
M. Parizeau: Oui, M. le Président, j'aimerais simplement
ajouter là-dessus qu'il y a une autre raison pour laquelle le rythme des
dépenses des commissions scolaires, tel qu'inscrit aux crédits,
augmente de façon très rapide depuis deux ans. C'est le mode de
paiement que nous faisons aux commissions scolaires du coût de
l'année scolaire elle-même. Nous fonctionnons sur une base de
70-15-15 dans le jargon, c'est-à-dire 70% des dépenses
estimées de l'année, 15% des dépenses de l'année
précédente et 15% des dépenses de la deuxième
année antérieure. Or, il faut se rappeler que nous avons
procédé à une réforme fiscale municipale qui a
consisté à remplacer un montant important de taxes
foncières perçues par les commissions scolaires par un montant de
subventions. Nous en sommes donc au dernier 15 dans la formule 70-15-15, qui
reflète une situation où la taxe foncière scolaire
existait encore. Cela va donner, pendant trois ans environ, un rythme
d'augmentation des crédits pour les commissions scolaires qui est
soufflé à cause de la disparition de la taxe foncière
normalisée. C'est la dernière année, remarquez bien,
1981-1982 va être la dernière année où l'impact va
se faire sentir sur le plan des crédits. En 1982-1983, on va revenir
à quelque chose de plus normal. Cela ne se substitue pas à ce qui
vient d'être dit. Cela s'ajoute, tout simplement.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Oui, mais à ce moment-là,
cela touche à la formule qui était employée
jusqu'à maintenant pour établir le coût moyen tel
qu'exprimé dans la Loi actuelle sur l'enseignement privé, le
coût moyen du secteur public. Est-ce que ce coût moyen était
basé seulement sur les subventions du gouvernement ou si cela tenait
compte des revenus autonomes des commissions scolaires?
M. Parizeau: C'était le coût moyen. J'essaie
seulement d'établir la distinction entre le coût moyen et les
crédits moyens, si on peut parler de crédits moyens par
tête. Je veux dire que le livre des crédits ne correspond pas,
à cause du mécanisme de paiement, au coût moyen. Le
coût moyen, c'est le coût moyen de l'élève, alors
que...
M. Lalonde: Le coût moyen non pas au gouvernement, le
coût moyen aux commissions scolaires.
M. Parizeau: C'est cela, le coût total.
M. Lalonde: Qu'on ait remplacé la taxe foncière par
une subvention, cela ne change pas le coût moyen.
M. Parizeau: Cela ne change pas le coût moyen, mais cela
change les crédits moyens et c'est pour cette raison qu'on ne peut pas
se servir de l'augmentation en pourcentage des crédits comme indication,
comme reflet exact de l'augmentation du coût moyen. C'est ce que je
voulais dire. Le livre des crédits, à cet égard, n'est pas
une transcription exacte ou même approximative du coût moyen par
élève.
M. Lalonde: Ma question devrait donc être
différente, à savoir alors quelle est l'augmentation du
coût moyen estimé en 1981-1982 par rapport à 1980-1981.
M. Parizeau: C'est cela, le critère correct.
M. Lalonde: Je pose la question au ministre des Finances ou au
ministre du Revenu. Je ne sais pas s'il le sait.
M. Parizeau: Ou au ministre de l'Éducation.
M. Lalonde: Excusez-moi! Est-ce que j'ai dit du Revenu?
M. Parizeau: Oui.
M. Lalonde: Je voulais vous intéresser à la
question.
Le Président (M. Bordeleau): Avez-vous une réponse,
M. le ministre de l'Éducation?
M. Laurin: Quelle était la question?
Des voix: Ah! Ah!
Le Président (M. Bordeleau): Si vous voulez bien reprendre
au début?
M. Lalonde: M. le Président, je sais que le ministre de
l'Éducation était à recevoir des avis sûrement bien
fondés de son directeur général. Le ministre des Finances
a bien expliqué qu'on ne peut pas se fonder du tout sur les
crédits proposés ou votés par l'Assemblée nationale
en ce qui concerne le secteur public et de les comparer à ceux des
années précédentes, parce que la fiscalité
municipale a changé l'implication du gouvernement dans le coût de
l'enseignement. Ma question est: Quelle est l'augmentation du coût moyen
estimé des secteurs primaire et secondaire - prenons ces deux-là
- en 1981-1982 par rapport à celui de 1980-1981?
Autrement dit, je veux savoir ceci. Nous sommes d'accord pour qu'on
fasse supporter par tous les secteurs le fardeau des coupures, puisqu'il y a
coupures, même si on n'est pas d'accord avec la façon dont elles
sont distribuées. Dans l'ensemble, la question pertinente, c'est: Est-ce
que l'article 32 de la loi 11 reflète le même fardeau à
l'enseignement privé qu'à l'enseignement public, un fardeau
équivalent en proportion? Si je prends le taux d'augmentation des
crédits, ce n'est pas comparable. Maintenant, on me dit qu'on ne peut
pas prendre les crédits parce que ça ne reflète pas
nécessairement le coût moyen. Ce que je voudrais savoir, c'est si
le coût moyen des secteurs comparables est augmenté de 3% ou
4%.
M. Laurin: C'est pour ça, M. le Président, que la
meilleure méthode, c'était de partir des chègues, de
partir de ce qu'on avait effectivement versé depuis que la loi existe,
ce qui augmente chaque année. À partir du moment où on a
en main les chiffres de 1979-1980, il est facile, en suivant les mêmes
méthodes et les mêmes procédures que les années
dernières, avec l'augmentation qu'amène l'indexation ou
l'augmentation des dépenses, de prévoir ce qu'on aurait
dépensé. On sait, par exemple, de combien de pourcentage on a
augmenté le budget de l'enseignement privé à partir de
1968, 1969, 1970, 1971, 1972, 1973 et ainsi de suite. En 1979-1980, on sait de
quelle façon cela a augmenté en 1980-1981, c'est ce qui nous
permettait de deviner à peu près exactement, compte tenu de nos
procédures, que, lorsqu'on a fait la revue des programmes au mois
d'août, en 1981-1982, ce serait probablement autour de 9%. C'est
ça qui nous a permis d'arriver à notre chiffre de 99. Quand on a
enlevé les 10 000 000 $, on a réparti la compression exactement
de la même façon qu'on avait toujours procédé pour
payer ces montants aux divers niveaux,
aux diverses catégories d'institutions. Donc, on savait qu'on ne
pouvait pas se tromper, avec cette exception pour le professionnel,
évidemment.
M. Lalonde: C'est ça, l'exception a confirmé la
règle. Je pense que vous avez fait un certain nombre d'erreurs; enfin,
on en a trouvé une en ce qui concerne le professionnel. On en a
trouvé au moins une et, si on avait eu le temps d'aller plus loin, on en
aurait peut-être vu d'autres. Prenons le chiffre de 950 $, qui est le
"bottom line", le résultat final de votre calcul, et remontons la
colonne des calculs pour voir comment on a trouvé ce chiffre de 950 $
pour la maternelle. C'est sûrement le résultat d'une division,
pour commencer; ensuite, on verra les additions et les soustractions. C'est
probablement un per capita. Par quoi on multiplie 950 $ pour arriver au chiffre
que vous avez?
M. Laurin: Nous savons qu'en 1980-1981, on a donné, pour
les maternelles, 799 300 $.
M. Lalonde: Combien y avait-il d'élèves dans le
temps?
M. Laurin: Je ne pourrais pas vous le dire. C'était 795
à peu près.
M. Lalonde: II y avait 795 élèves. Si on multiplie
le nombre d'élèves par... (16 h 45)
M. Laurin: Non, c'est-à-dire qu'on prévoyait pour
1981-1982, dans les maternelles, 795 élèves.
M. Lalonde: Est-ce que c'est moins ou plus que ce que vous avez
actuellement?
M. Laurin: C'est sensiblement pareil, je pense.
M. Lalonde: La même chose que ce qu'il y a dans le
secteur...
M. Laurin: Oui.
M. Lalonde: Vous avez simplement répondu à la
clientèle.
M. Laurin: En somme, ils ont tant de places et ils admettent tant
d'élèves.
M. Lalonde: Alors, 795 élèves multiplié par
950 $, ça donne quoi? C'est le coût moyen per capita, c'est
ça? Vous n'avez pas votre machine à calculer? Est-ce que vous
comprenez le sens de ma question?
M. Laurin: Pour arriver à 950 $, on est parti de 755 000 $
qu'on a estimé après compression, plus la valeur locative de 80
041 $ et on a divisé par le nombre d'élèves, 795. C'est la
même méthode qu'on a suivie pour tout.
M. Lalonde: Maintenant, la valeur locative, est-ce que vous
l'avez établie de la même façon qu'elle a été
établie il y a une dizaine d'années?
M. Laurin: Pardon?
M. Lalonde: La valeur locative?
M. Laurin: La valeur locative varie, évidemment, selon les
institutions.
M. Lalonde: Les critères, les modalités sont les
mêmes?
M. Laurin: Oui, c'est selon une formule qui a été
révisée en 1971 et, depuis ce temps-là, on se sert
exactement de la même.
M. Lalonde: Est-elle réaliste?
M. Laurin: Là, on se trouve, avec le nouveau
système, à améliorer la formule parce qu'avant ça
on payait 80% de la valeur locative, et avec le nouveau système, on se
trouve à payer 100% de la valeur locative. Ce qui fait, par exemple,
qu'on va verser effectivement, en vertu d'un autre acticle de la loi, plus que
950 $. En ajoutant la valeur locative de 101 $ pour chaque élève,
ceci va nous amener à verser aux maternelles, pour chaque
élève, 1051 $ et non pas 950 $. À ce titre-là,
c'est une amélioration. L'augmentation globale, cependant, qu'on va
consentir aux maternelles, c'est 4,6%, comme je le disais tout à
l'heure.
M. Lalonde: Alors, vous avez simplement divisé le montant
de 799 000 $?
M. Laurin: 755 000 $ plus 80 000 $, la valeur locative, par le
nombre d'élèves et ça nous donne 950 $.
M. Lalonde: Mais, 755 000 $, vous l'avez trouvé comment?
En prenant ce qui a été dépensé pour les
maternelles dans le secteur?
M. Laurin: Non. Ce sont les compressions. J'ai dit tout à
l'heure qu'on s'était rendu à 199 000 000 $. On avait soustrait
10 000 000 $ qui était le montant de la compression qu'on avait
décidé. Puis on a réparti les 189 000 000 $ selon les
mêmes procédures et formules qu'on avait appliquées dans le
passé.
M. Lalonde: Quelles sont ces procédures et ces
formules?
M. Laurin: Bien, je vous l'ai dit. Depuis plusieurs
années, nous savons qu'aux maternelles, chaque année, nous
augmentons selon l'augmentation naturelle du coût moyen de l'enseignement
public. Nous avons fait la même chose cette année, mais nous
l'avons fait après avoir calculé la part des compressions
qu'absorberait chaque niveau ou chaque catégorie d'enseignement.
M. Lalonde: Oui, mais il y a une chose que je comprends mal. Vous
revenez à 199 000 000 $. On a compris un peu quelle est la formule. Je
veux savoir comment vous avez distribué ces 199 000 000 $ ou, enfin, 190
000 000 $ maintenant. Parce qu'il faut quand même qu'il y ait des
données, absolues.
M. Laurin: On les a répartis de la même façon
et selon la même formule et la même procédure que nous avons
toujours suivies dans le passé, mais avec 10 000 000 $ en moins.
M. Lalonde: Quelle est-elle cette formule? C'est ça que je
veux savoir.
M. Laurin: C'est basé sur le coût moyen des
maternelles publiques divisé par 80%.
M. Lalonde: Bon, alors, quel était ce coût moyen des
maternelles publiques? C'est 600 000 $ que vous m'avez donné au
début?
Il y avait un 600 800 $ pour les DIP et 23 000 $...
M. Laurin: En 1980-1981, c'était de 1155 $.
M. Lalonde: Cela, c'est le coût moyen?
M. Laurin: Oui, le coût moyen de la maternelle publique en
1980-1981. Plus la valeur locative de 101 $, multiplié par 0,8, qui est
le coût moyen de l'enseignement public, ce qui donne 1005 $, et c'est
effectivement ce qu'on a versé en 1980-1981.
M. Lalonde: 1005 $. M. Laurin: 1005 $.
M. Lalonde: Et vous dites que vous allez verser 950 $.
M. Laurin: On va verser 950 $ plus la valeur locative au complet
cette fois, 101 $, ce qui va faire 1051 $, soit une augmentation de 4,6%.
M. Lalonde: Ah bon! C'est à cela que vous êtes
arrivé pour tous les secteurs.
M. Laurin: Tous les niveaux, toutes les catégories, sauf
pour le professionnel.
M. Lalonde: Vous avez entendu les objections du collégial
professionnel. Vous avez compris rapidement qu'il y avait une situation
pratigue injuste à cet égard.
Une Voix: C'est un cas d'espèce.
M. Lalonde: Un cas d'espèce. Il y a un autre cas
d'espèce qui a été porté à votre attention:
il s'agit des écoles spécialisées à
l'élémentaire. Il y a eu une démonstration qui est assez
claire. En particulier, 11 écoles privées qui sont
littéralement un service public parce qu'elles remplissent un rôle
qui n'est pas entièrement assumé par le secteur public sont
menacées. Je pense qu'on doit croire les personnes qui sont venues faire
la démonstration de leur disparition à court terme. Est-ce que le
ministre a l'intention de changer les chiffres ou d'assumer autrement le
coût de fonctionnement de ces écoles?
M. Laurin: Non, M. le Président. Il y a 11 institutions
qui acceptent .1591 élèves dont la totalité, sauf 397,
sont payés à la pleine valeur par le gouvernement en vertu
d'ententes, de contrats d'association passés avec les commissions
scolaires. Pour 1104 élèves, le coût de ces
élèves est payé à 100% par le gouvernement. Il
reste 397 élèves qui sont payés selon la méthode
que je viens de dire, à 80% anciennement, et à 76% maintenant.
Pour ces personnes, les frais de scolarité n'ont pas bougé depuis
plusieurs années. C'est 150 $. Évidemment, on peut penser que ces
institutions peuvent élever, pour un aussi petit nombre
d'élèves, les frais de scolarité sans que cela ne mette en
danger l'école. Cependant, nous avons rencontré à quelques
reprises ces institutions. On veut leur proposer quelque chose qui
réqlerait leur problème d'une façon définitive et
beaucoup plus complète que n'importe quelle formule. Par exemple, la
signature de véritables ententes avec les commissions scolaires ou avec
les institutions sociales, parce que au fond, pourquoi y a-t-il des parents qui
vont directement à ces écoles, alors que ce sont des enfants
qu'on scolarise aussi? On pourrait donc en arriver à signer de
véritables ententes d'associations complètes entre le secteur
scolaire, le secteur social et ces écoles. C'est ce que nous sommes en
train de discuter actuellement. Je ppnse que la solution qu'on leur propose est
bien meilleure.
M. Lalonde: Ce que j'aimerais que le ministre nous explique,
c'est la différence d'opinion... Je pense que c'est vrai quand vous
dites que vous leur payez la pleine valeur, à 100%, mais ils sont venus
nous dire que cela ne représentait pas le coût à 100%.
M. Laurin: Peut-être parce que leurs frais de
scolarité ne sont pas assez élevés. Ils n'ont pas
bougé depuis plusieurs années. C'est en vertu de leur
philosophie.
M. Lalonde: Est-ce que vous acceptez leur proposition qu'on
retrouve à la paqe 11 du mémoire qu'ils nous ont
présenté, que je cite: "Contrairement à ce que vous pouvez
imaginer - c'est nous autres, tout le monde -80% de l'ensemble de notre
clientèle provient de milieux défavorisés et
socio-économiquement faibles?" Est-ce que le taux de frais de
scolarité, qui est assez bas, à 150 $ - on n'en retrouve pas
beaucoup dans les écoles actuellement - ne serait justement pas
justifié par ce facteur?
M. Laurin: On peut faire une hypothèse. Si ces parents, au
lieu de répondre probablement à la publicité ou à
des conseils d'amis, s'adressaient aux commissions scolaires plutôt que
directement à l'école, il est bien possible que le nombre
d'enfants ayant à payer des frais de scolarité serait moindre,
parce que les commissions scolaires, que je sache, n'ont jamais refusé
de référer à ces institutions spécialisées
des élèves en difficulté dont elles ne peuvent pas
elles-mêmes assumer la responsabilité.
Par ailleurs, les institutions privées sont totalement autonomes.
On ne peut pas se substituer à elles pour la gestion de leurs affaires.
On peut leur donner des conseils comme cela, mais elles ne sont pas
obligées de les suivre. Il y a donc peut-être
nécessité d'un dialogue qui amènerait une progression de
la pensée dans d'autres directions, et c'est ce que nous avons
commencé à faire avec elles.
Mme Dougherty: J'ai deux ou trois questions à poser.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: À part un collège qui s'occupe de
cours professionnels et à part l'éducation
spécialisée, pourquoi a-t-on abandonné le système
de pourcentage de 80%? Vous avez parlé de cours qui ne s'appliquent pas
au secteur privé et tout cela, mais les 80% sont déjà
reconnus dans cela, n'est-ce pas? C'est la raison de donner 80% et non pas
100%.
M. Laurin: On ne l'a pas abandonné complètement,
comme je le disais ce matin, vous le voyez bien par la démonstration que
nous venons de faire, nous nous en sommes servis beaucoup quand même pour
en arriver aux normes inscrites dans le projet de loi, mais il reste que, pour
effectuer rapidement les compressions que nous étions obliqés de
faire, il n'y avait pas beaucoup d'autres façons que celle que nous
avons choisie pour y arriver rapidement, d'une part. C'est la première
raison.
La deuxième raison, c'est que la méthode même du
coût moyen fait de moins en moins l'affaire des institutions
privées. Chaque année, il y a des discussions, des
échanqes difficiles à cet éqard, parce que les
institutions privées n'aiment pas tellement, à l'usage, cette
méthode du coût moyen, parce qu'on ne peut pas établir une
équivalence complète entre le coût de l'enseignement public
et le coût de l'enseignement privé. Il y a tellement de services
maintenant que dispense le secteur public et que ne dispense pas le secteur
privé. Il y a tellement de différences, des différences de
plus en plus marquées, entre le secteur public et le secteur
privé, ce qui fait que cette méthode du coût moyen est
dénoncée - le mot n'est pas trop fort - par un bon nombre
d'institutions.
Avec cette nouvelle façon, cela veut dire que, dans les
années qui suivent, les méthodes de calcul seront beaucoup plus
faciles puisque, l'enseignement privé étant maintenant à
la remorque du secteur public, toutes les augmentations que connaîtra le
secteur public se répercuteront dans la même année dans le
secteur privé. C'est pour ces deux raisons car, avec les années,
le gouvernement précédent, aussi bien que le nôtre, a
été obligé, comme je le disais tout à l'heure, de
défalquer du coût moyen un nombre de plus en plus grand de
paramètres qui, au début, avaient été inclus dans
la loi. J'ai parlé des programmes spéciaux; j'aurais pu parler du
transport, des dépenses inadmissibles, des agents de
développement pédagogique, du plan de développement des
langues, des conseillers en loisir et sport, des intérêts sur
emprunts temporaires pour immobilisation, etc. C'est une méthode qui
devenait de plus en plus difficile.
Le Président (M. Bordeleau): Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Je ne suis pas convaincue, je crois que le
système de pourcentage est beaucoup plus juste et beaucoup plus
acceptable, même si les coûts couvrent des choses
différentes.
En parlant des écoles spécialisées, vous avez
parlé d'un nouveau système de subvention. Êtes-vous en
train de négocier un nouveau système?
M. Laurin: Avec les écoles pour l'enfance en
difficulté d'adaptation. (17 heures)
Mme Dougherty: Oui. Si je comprends bien, la loi 11 ne touche pas
vraiment ces institutions.
M. Laurin: Non, indirectement...
Mme Dougherty: Sauf ceux qui n'ont pas d'entente avec les
commissions scolaires. Est-ce que c'est vrai?
M. Laurin: Cela ne touche pas cela, l'article 20 demeure tel
quel.
Mme Dougherty: Vous avez mentionné qu'il y a 397 enfants
dans ces institutions qui ne sont pas à 100%... Quel pourcentage,
à l'heure actuelle, reçoivent ces instutions pour ces
enfants?
M. Laurin: 100%.
Mme Dougherty: Non, non.
M. Laurin: C'est-à-dire le coût réel, nous,
nous pensons que dans le secteur public, ces élèves en
difficulté d'adaptation -parce qu'il y en a aussi dans le secteur public
- nous coûtent à peu près 8000 $ chaque année et,
par entente, ce que nous versons à ces institutions c'est le coût
que nous coûtent dans le public ces élèves.
Mme Dougherty: Ceux pour lesquels il y a des ententes, 100% du
coût réel selon leurs difficultés, des enfants
arriérés ou perturbés, les coûts réels du
système public, maitenant les autres, quel est le pourcentage du montant
versé pour eux maintenant.
M. Laurin: Les 397 sont subventionnés à 100% moins
le 150 $ de frais de scolarité.
Mme Dougherty: À 100% moins les frais de scolarité.
Est-ce que dans la loi des écoles privées, le pourcentage pour
ces enfants est établi dans la loi?
M. Laurin: Non, ce n'est pas déterminé. L'article
20 dit: "si elle est déclarée d'intérêt public ou
reconnue pour fins de subvention, une institution qui donne l'enseignement pour
l'enfance inadaptée au niveau préscolaire,
élémentaire, secondaire ou collégial reçoit,
nonobstant les articles 14 et 17 pour chaque année scolaire, une
subvention par élève déterminée par
rèqlement du gouvernement après consultation de la
commission".
Mme Dougherty: Donc, la décision de 100% moins 150 $
payé par les parents est une décision arbitraire selon quoi,
selon des discussions par règlement?
M. Laurin: C'est cela, par règlement.
Mme Dougherty: Et le règlement n'a jamais
changé?
M. Laurin: Là nous rencontrons les institutions et sommes
en train de négocier une nouvelle formule qui les avantagera et nous
espérons que nous progresserons dans ce sens parce que je suis convaincu
qu'on devrait subventionner à 100% ces écoles pour tous les
élèves qu'elles reçoivent.
Mme Dougherty: Si je comprends bien le mémoire
présenté par les institutions privées préscolaire,
élémentaire, elles ont mal compris la situation vis-à-vis
de ces institutions?
M. Laurin: Je ne sais pas, je ne peux pas me substituer à
elles, de toute façon, nous avons l'impression que ces écoles
fonctionnent bien, reçoivent des subventions qui leur permettent
d'assumer leurs responsabilités. Ce dont nous ne sommes pas satisfaits,
c'est justement cette catégorie d'élèves qui est à
part et pour lesquels nous leur suggérons une nouvelle formule qui va
amener à plus ou moins long terme à faire assumer par
l'État la totalité des frais.
Mme Dougherty: Est-ce que le ministre ou ses représentants
ont essayé de clarifier cette situation...
M. Laurin: Oui, nous essayons et allons continuer d'essayer.
Mme Dougherty: ...depuis le dépôt de la loi 11?
M. Laurin: Non, nous ne les avons pas rencontrées depuis
qu'elles ont présenté leur mémoire; les conversations dont
je parle ont été tenues avant, mais nous prévoyons les
rencontrer à nouveau pour continuer les échanges que nous avons
commencés.
Mme Dougherty: Donc, nous pouvons les assurer qu'elles seront
subventionnées à 100%, sauf les enfants...
M. Laurin: Cela va dépendre du résultat de nos
échanges, mais nous souhaiterions que la formule en ce qui les concerne
soit modifiée.
M. Lalonde: Maintenant si vous le permettez, si le
député le permet. Le ministre a semblé soulever la
question des enfants qui ne sont pas référés par les
commissions scolaires, qui sont admis directement par les écoles, soit
par suite de publicité, comme il le disait. Est-ce que la solution que
le ministre préconise serait d'empêcher cette admission libre ou
s'il va forcer les écoles privées à n'accepter que les
enfants référés par les commissions scolaires?
M. Laurin: Non, j'ai émis un voeu général.
Mais, évidemment, il y a encore matière à discussion. Ces
écoles ont leurs caractéristiques et elles sont libres. Ce
n'est
que des discussions que nous aurons que pourront naître des
hypothèses de décision qui seront valables pour elles.
M. Lalonde: Pour faire suite à la question de la
députée de Jacques-Cartier, en conclusion de son mémoire,
l'Association des institutions de niveaux préscolaire et
élémentaire du Québec, qui représente onze de ces
écoles spéciales, conclut de la façon suivante:
"Après six ans d'espoir d'un énoncé de politique sur
l'enseiqnement privé, nous étions en droit d'attendre une
véritable consultation."
Est-ce que le ministre, par ce qu'il vient de nous dire, s'enqage
à faire cette consultation au moins pour ces écoles? Et,
deuxièmement, à faire en sorte qu'elles ne disparaissent pas,
l'une ou l'autre qui seraient menacées?
M. Laurin: Oui, M. le Président.
M. Lalonde: C'est cet enqaqement qui nous importe beaucoup. Et
tout en tenant compte du caractère souliqné par le
mémoire, à savoir que 80% de l'ensemble de leur clientèle
provient de milieux défavorisés et socio-économiquement
faibles.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va, M. le
député de Marquerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Le député de Viau avait...
Le Président (M. Bordeleau): Une autre question
après la sienne. Alors, M. le député de Viau.
M. Cusano: M. le ministre, lorsque vous dites que vous
établissez à environ 8000 $ le coût réel d'un enfant
"trainable mentally handicapped" ou n'importe quelle autre
catégorie...
M. Laurin: Je prends la moyenne.
M. Cusano: Vous prenez la moyenne. Est-ce qu'il y a une
pondération? Prenons une commission scolaire qui peut avoir un total de
120 000 élèves et, parmi ces élèves, il y a 2% ou
de 3% de cette catégorie. Les coûts généraux qui
sont des services communs, dans un sens, quand on parle de la conciergerie,
d'une bibliothèque, etc.. Il me semble qu'il faudrait faire un petit
ajustement, qu'on ne peut pas prendre le coût de 200 élèves
parmi 100 000 et appliquer ce même coût dans une institution
où vous allez n'avoir que 200 000.
M. Laurin: Justement, je pense que cela devrait les favoriser. Si
nous payons à 100% le coût de ces élèves, cela doit
impliquer aussi des dépenses dans le calcul des 8000 $ en moyenne. Cela
doit inclure des frais administratifs qui peuvent profiter à
l'administration générale de l'école.
Je peux ajouter un autre élément. L'an dernier, en
1980-1981, le primaire-secondaire, au ministère de l'Éducation, a
déboursé 6 448 270 $ pour ces élèves. En 1981-1982,
nous prévoyons dépenser ... Le montant de 8000 $ c'est en
moyenne. Mais, pour ces enfants, la moyenne est de 6448,27 $ par
élève. Cette année, le coût per capita va être
de 6679 $. Multipliez cela par 1100 élèves, cela fait quand
même des sommes considérables...
M. Cusano: Oui, mais ma question...
M. Laurin: ...d'où l'avantage, évidemment, dont
bénéficie l'école pour les élèves pour
lesquels le coût de l'enseignement est subventionné totalement par
le ministère.
M. Cusano: Peut-être me suis-je mal exprimé. Lorsque
vous prenez une classe dans une école, "the trainable mentally
handicapped", cette classe, ce nombre d'élèves coûte un
certain montant. Mais, en même temps, il reçoit des avantages des
autres services de l'école même, que ce soient le gymnase, la
bibliothèque, la conciergerie ou les visites éducatives. S'il y a
un groupe d'élèves d'une cinquième année qui s'en
va en voyage et qu'il y a cinq ou six places, on peut inclure ceux de cette
classe. Alors, lorsqu'on prend ces enfants et qu'on les déconcentre dans
une école, il me semble - expliquez-moi le contraire - que les
coûts devraient être plus élevés. Lorsque vous avez
mentionné le coût réel, je le soulignais, mais pas par
après, parce que je pensais que c'était le coût réel
de l'institution même. Comme je l'ai mentionné hier, lorsque vous
prenez à la CECM le secteur anqlophone et que vous avez quatre
psychologues pour une population de 24 000 élèves, il me semble
que, dans certaines institutions, spécialement celles pour les enfants
inadaptés, il faut probablement en avoir quatre pour 240. Alors, votre
coût réel n'est pas tout à fait réel.
M. Laurin: Évidemment, cela doit dépendre, d'une
institution à l'autre. C'est une hypothèse qui a
été...
M. Cusano: ...parce que ce sont des faits précis, M. le
ministre.
M. Laurin: En somme, ce que vous suggérez, c'est
que...
M. Cusano: Je trouverais très acceptable...
M. Laurin: ...le ministère de l'Éducation donne
plus que le coût réel. C'est cela que
vous suggérez?
M. Cusano: Non, c'est parce que si on commence à
moyenner... Écoutez! En faisant la moyenne, on arrive toujours à
tomber... Si le ministère est prêt à accepter le coût
réel de ces institutions, je crois que là il n'y aura aucune
plainte. Mais lorsque vous englobez tous les services et que vous faites une
moyenne, il me semble que...
M. Laurin: On peut introduire cette dimension dans la discussion
que nous aurons avec eux, mais, pour le moment, vous admettrez avec moi que
pour les élèves dont le coût est payé par le
ministère, ce sont quand même des sommes importantes.
M. Cusano: Oui, je peux réaliser que ce sont des sommes
importantes, M. le ministre, mais je pense qu'il faut donner une autre
définition au mot "réel". Je crois que ce coût, dans le
secteur public, réparti sur des centaines et des centaines de milliers
d'élèves, n'est pas le même que le coût qui va
être absorbé par l'institution même avec 200 ou 250
élèves.
M. Laurin: Je crois quand même que cela demande à
être étudié de près et il va falloir y mettre le
temps et faire les enquêtes nécessaires.
M. Cusano: Est-ce que...
M. Laurin: Pour le moment, je trouve votre idée
intéressante, mais, pour moi, c'est une hypothèse que nous allons
tenter de vérifier.
M. Cusano: Tenter de vérifier, cela n'aide pas le cas de
ces institutions qui sont...
M. Laurin: Je pense que si on veut arriver à une
discussion fructueuse et à des résultats valables, il faut
toujours que cela soit basé sur des faits. Nous allons tenter de les
connaître, de les vérifier. Dans les discussions que nous aurons
avec eux, ce sera sûrement un des éléments de la
discussion.
M. Cusano: Je veux revenir, seulement pour précision, aux
397 élèves dont vous parlez. Vous avez bien dit que les services
que reçoivent ces 397 élèves sont aussi disponibles dans
le secteur public et sur une distance normale?
M. Laurin: Pas toujours pour les mêmes catégories de
handicaps. J'ai dit simplement que, dans le secteur public, il y a aussi une
population croissante de handicapés lourds. Mais je sais que le secteur
public ne peut pas encore assumer l'enseiqnement pour toutes les
catéqories de handicapés.
M. Cusano: Oui, mais si le secteur public ne peut pas assumer
tous ces services, pourquoi la différence dans les subventions?
M. Laurin: Encore une fois, nous payons pour ces
handicapés ce que nous payons dans le secteur public, mais
peut-être qu'il n'y a pas encore assez d'espace ou le personnel
professionnel voulu dans le secteur public pour s'occuper de tous ceux qui en
ont besoin. Ce sont ceux-là habituellement qui s'en vont dans les
institutions privées. (17 h 15)
M. Cusano: Vous avez mentionné tout à l'heure -
corrigez-moi si j'ai mal compris -qu'il y a des parents qui sont obligés
de débourser des frais de 150 $. Les enfants de ces parents sont dans
quelle catégorie?
M. Laurin: II y a tellement de variétés de
handicaps que je ne pourrais pas vous les énumérer toutes
ici.
M. Cusano: Mais la raison pour laquelle les parents doivent
débourser les 150 $, c'est parce que, si je comprends bien, ces services
seraient disponibles dans le secteur public.
M. Laurin: Non, au contraire. J'ai dit que le secteur public ne
se sent pas en mesure, actuellement, d'assumer l'enseignement de toutes les
catégories de handicapés et de toutes les clientèles.
M. Cusano: Si ces parents n'ont pas le moyen de payer ces 150 $,
que font-ils avec leurs enfants?
M. Laurin: Ah! ça, je ne le sais pas. Comme je vous l'ai
dit tout à l'heure, peut-être que c'est un manque d'information de
la part de ces parents. Ils s'adressent peut-être à l'école
spécialisée au lieu de se référer à la
commission scolaire ou à une agence de service social.
M. Cusano: D'accord, je peux comprendre gue les parents ne sont
pas au courant de tous les services offerts dans la province, mais est-ce que
les gens du ministère peuvent me dire si les services exigés par
ces enfants sont disponibles dans le secteur public?
M. Laurin: Je ne pense pas. Je pense qu'il y a certains de ces
handicapés qui sont traités, par exemple, par Peter Hall; il y a
une certaine catégorie de ces handicapés qui peuvent être
traités aussi dans le secteur public, mais il y a peut-être une
question de disponibilité, d'espace. On ne peut peut-être pas tous
les prendre. Il y a plusieurs hypothèses qu'on peut faire.
M. Cusano: Oui, mais si on ne peut pas les prendre, si les
parents sont obligés de les
envoyer là, n'ont-ils pas le droit d'avoir la subvention
totale?
M. Laurin: Bien, ils ne sont peut-être pas obligés.
Vous dites qu'ils sont obligés de les envoyer là...
M. Cusano: S'ils doivent partir de Pointe-aux-Trembles...
M. Laurin: C'est possible, c'est une hypothèse que vous
faites.
M. Cusano: ... pour aller à LaSalle...
M. Laurin: II y a peut-être de ces handicapés qui,
s'ils s'étaient adressés à la commission scolaire au lieu
de s'adresser directement à l'école, il y en a peut-être un
certain nombre qui auraient pu être pris.
M. Cusano: Est-ce qu'on pourrait avoir un rapport?
M. Laurin: Bien non, là, vous me demandez d'aller faire
des enquêtes dans la vie privée des citoyens, je ne peux pas vous
donner de réponses à toutes ces questions.
M. Cusano: II s'agit de demander aux écoles d'où
viennent ces enfants et de faire une comparaison...
M. Laurin: Je ne peux pas me substituer à l'initiative
personnelle des parents.
M. Cusano: ... pour voir si ces services sont dispensés
ailleurs. C'est tout, je ne demande pas une investigation dans la vie
privée des gens.
M. Laurin: Tout ce que je sais, c'est qu'ils pourraient aller
directement aux commissions scolaires, mais plusieurs ne le font pas.
M. Cusano: Mme la député de Jacques-Cartier m'a
simplement montré quelque chose ici qui est très
intéressant. Si on prend l'école Mirian Home et si on fait une
comparaison avec tout le iéseau anglophone de la CECM, il y a quatre
psychologues à Mirian Home et quatre psychologues à la CECM.
M. Laurin: Je vous rappelle aussi que, dans le secteur public
où on s'occupe des handicapés lourds, il y a des psychologues et
des travailleuses sociales aussi.
M. Cusano: Je m'excuse, il y a seulement quatre psychologues dans
le secteur anglophone de la CECM, M. le ministre. Quatre et je peux vous les
nommer. Il n'y en a pas d'autres.
M. Laurin: Dans les écoles qui s'occupent des
handicapés lourds?
M. Cusano: Les handicapés sont dispersés dans les
écoles. Quand je parle de quatre...
M. Laurin: Peut-être que le secteur anglophone ne compte
pas, dans le secteur public, de secteurs où on s'occupe des
handicapés lourds alors que, dans le secteur francophone, je peux vous
dire...
M. Cusano: Je voulais seulement faire la comparaison parce qu'on
parlait...
M. Laurin: Je connais mieux le secteur francophone et il y a
beaucoup d'endroits où on s'occupe des handicapés lourds.
Là, vous allez retrouver des psychologues, des travailleurs sociaux et
des orthopédagogues.
M. Cusano: En même proportion?
M. Laurin: Le ratio est beaucoup plus bas et cela permet
justement, à cause de ce ratio, des subventions per capita aussi
élevées que celles que je vous donne par comparaison avec
l'élève moyen qui coûte au ministère 3000 $; une
différence de 3600 $ permet sûrement d'engager beaucoup plus
d'enseignants et aussi beaucoup plus de personnel non enseignant. Mais, comme
je vous l'ai dit, peut-être que, dans le secteur anglophone, il n'y a pas
d'école publique pour handicapés lourds.
M. Cusano: Non, ils se sont intégrés où ils
ont pu!
M. Laurin: C'est aussi une hypothèse que je fais, je ne le
sais pas.
M. Cusano: Oui, j'allais faire le commentaire.
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que le nouvel article
32 est adopté?
M. Lalonde: M. le Président j'ai des questions à
poser.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Concernant le programme 400, je crois qu'il n'y a pas
de changement. Est-ce que le ministre a fait les calculs sur les
conséquences de ces coupures - je parle du collégial
professionnel naturellement - sur les frais de scolarité qui devraient
être payés par les élèves ou leurs parents?
L'Association des collèges a fait un certain nombre de chiffres sur les
montants de base qui étaient contenus au projet de loi. Je n'ai pas
refait les chiffres en fonction de
l'amendement, mais prenons le secteur 400. J'aimerais savoir si le
ministre a fait faire des projections des conséquences de ces
coupures-là sur les frais de scolarité que les parents devront
payer.
M. Laurin: Le secteur 400 est celui qui, d'après les
états financiers des institutions qu'on a analysés, coûte
le moins cher. On peut même dire qu'il coûtait moins cher que
l'enseignement collégial régulier. Donc, même s'il ne
connaît qu'une légère augmentation, ça
m'étonnerait beaucoup que ça oblige les institutions à
augmenter les frais de scolarité.
M. Lalonde: Vous vous souvenez, M. le ministre, que jeudi soir
dernier un des mémoires les plus étoffés était
justement celui préparé par l'Association des collèges du
Québec. D'ailleurs, c'est à la suite de cette présentation
que le ministre a eu des consultations qui l'ont amené à changer
de façon assez considérable, par rapport aux chiffres que nous
avions auparavant, les montants de base qu'il proposait pour les programmes
100, 300 et 500.
En ce qui concerne ces nouveaux montants, je n'ai pas eu le temps de
faire le calcul parce qu'on n'a reçu ça que ce midi, mais pour
donner un exemple, tout d'abord, le ministre est d'accord, je pense, qu'en
fonction du nouvel article 14.4 les frais de scolarité ne pourront pas
être supérieurs à 50% du montant de la subvention. On prend
donc le quatrièmement, c'est 2273 $, les frais de scolarité ne
pourraient pas être de plus de 1137 $. Or, d'après les calculs
faits par l'Association des collèges, au collège de Lévis,
pour ce programme 400, les frais de scolarité qu'il devrait exiger
seraient de 1598 $, soit une augmentation de 115%. Au Collège
Marie-Victorin, pour ce même programme, une augmentation de 118%,
à 1576 $. Au collège Notre-Dame-de-Foy, une augmentation de 125%,
à 1532 $. Au collège Saint-Georges, une augmentation de 157%,
à 1367 $. C'est là que c'était le moins cher, 530 $ par
élève jusqu'à maintenant. Au Collège Notre-Dame
où on exige actuellement 700 $, une augmentation de 122% à 1554
$.
Si le ministre a bien suivi les chiffres que je viens de mentionner qui
m'ont été proposés par l'Association des collèqes,
tous ces montants de frais de scolarité, 1598 $, 1576 $, etc., sont de
beaucoup supérieurs aux montants permis par l'article 14.4 et je ne fais
pas de commentaire sur l'à-propos ou même sur la
possibilité pour ces élèves-là de payer pour
l'année courante, à moins qu'on n'admette que les collèges
fassent des déficits énormes.
Quel calcul le ministre a-t-il fait pour conclure que les frais de
scolarité ne pourraient pas être supérieurs à 50% du
montant de la subvention qu'il propose?
M. Laurin: Je répète d'abord ce que j'ai dit, c'est
que, parmi toutes les techniques enseignées dans les collèges,
les techniques administratives sont celles qui coûtent le moins cher. En
fait, elles se situent léqèrement au-dessus ou
légèrement en dessous de la subvention qui sera versée
pour le collégial régulier. Deuxièmement, dans les
collèges qui donnent l'enseignement professionnel, il y a très
peu d'élèves inscrits aux techniques administratives, soit 400.
Il y en a 78 à Lévis, 166 à Saint-Georges-de-Beauce; il
n'y en a pas à Notre-Dame-de-Foy et, à Marie-Victorin, il n'y en
a que 78. Évidemment, si on fait porter tous les frais de
scolarité sur une catégorie de l'enseignement, on va être
obligé d'augmenter considérablement les frais de scolarité
de ce groupe pour épargner les autres. Il reste qu'à la
lumière des chiffres que nous avons, aussi bien en ce qui concerne les
clientèles qu'en ce qui concerne le coût de l'enseignement des
techniques administratives, ce serait très étonnant qu'on soit
obligé d'augmenter à ce point les frais de scolarité.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre s'est imposé - il me
semble évident qu'il l'ait fait un calcul des coûts qu'il propose
en fonction des coûts qu'il connaît dans les collèges, qu'il
semble connaître, des frais de scolarité qu'il connaît
aussi? Est-ce que le ministère a fait une projection?
M. Laurin: Quand nous savons, par exemple, que le coût per
capita des techniques administratives est de 2284 $ et que, cette année,
on va donner 2273 $, plus la valeur locative, c'est supérieur à
ce qu'on versait.
M. Lalonde: Alors, vous mettez en doute les chiffres...
M. Laurin: Donc, ce serait bien étonnant qu'on doive
augmenter à ce point les frais de scolarité. À part
ça, ce sont peut-être les coûts, aussi, que doivent encourir
les parents des élèves qui choisissent d'inscrire les enfants au
collège privé.
M. Lalonde: On ne reviendra pas sur la discussion de fond
à savoir si on doit faire de l'enseignement privé la chasse
gardée d'une petite élite plus fortunée.
M. Laurin: De toute façon, il ne me paraît pas
encore nécessaire d'augmenter la norme prévue pour l'enseignement
des techniques administratives.
M. Lalonde: Ma question était la
suivante: Est-ce que le gouvernement s'est imposé ce calcul?
Est-ce qu'il a fait des projections pour savoir ce qui était possible,
ce que la clientèle moyenne peut...
M. Laurin: Si vous multipliez les chiffres que je viens de vous
donner, 78 au collège de Lévis, 78 à Marie-Victorin, 166
à Saint-Georges - ce sont les seuls cas - par 2273 $ plus la valeur
locative de chacune de ces institutions, je ne vois pas pourquoi ces
élèves pourraient être en difficulté en ce qui
concerne les frais de scolarité. Je ne vois pas pourquoi l'institution
serait obligée d'augmenter ses frais de scolarité d'une
façon sensible.
M. Lalonde: J'aurais une autre question, M. le Président.
Il s'agit du texte que l'on retrouve à la fin de l'article 14.1: "Le
gouvernement modifie ces montants annuellement avant le 1er mai en les ajustant
aux variations du montant des subventions versées durant la même
année pour un même niveau..." etc. Les deux questions qui me
viennent à l'esprit, ce sont: Variation par rapport à quoi? Par
rapport à l'année antérieure?
M. Laurin: Le 30 septembre de chaque année, nous saurons
maintenant ce que nous devons verser aux commissions scolaires ou aux
collèges. Le gouvernement modifiera, pour les institutions
privées, les montants qu'on leur a versés cette année en
fonction de l'augmentation que connaîtra le secteur public.
M. Lalonde: C'est pour la même année. Comment
pouvez-vous faire ça avant le 1er mai? C'est pour la même
année, ce n'est plus pour...
M. Laurin: C'est pour la même année que pour le
secteur public.
M. Lalonde: Je vois que le gouvernement modifie ces montants.
Admettons qu'en 1984, le gouvernement décide que 2273 $ pour les
techniques administratives, ce n'est pas assez ou c'est trop. La variation, si
je comprends bien, peut aller par en haut ou par en bas. Mais il modifie ces
montants et, avant le 1er mai, c'est-à-dire au mois d'avril, il dit:
Maintenant ça va être 2150 $ parce qu'il faut que je les
ajuste aux variations du montant de subventions versées cette
année, en 1984, pour le même niveau aux commissions scolaires,
etc., aux collèges d'enseignement général et
professionnel. Alors, comment allez-vous savoir avant le 1er mai ce que
ça va coûter durant cette année-là?
M. Laurin: Bien on le sait.
Habituellement, il y a des prévisions de clientèle.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre des Finances.
M. Parizeau: Les commissions scolaires ayant maintenant des
enveloppes fermées, c'est beaucoup plus facile qu'autrefois. Autrefois,
on avait le coût final trois ou quatre ans après. Mais,
maintenant, l'enveloppe est faite. Les commissions scolaires reçoivent
des enveloppes fermées, ces enveloppes leur sont communiquées -
il y a une question de date. C'est en mars? - en mars, n'est-ce pas? Chaque
commission scolaire reçoit son enveloppe fermée en mars et cette
enveloppe est basée sur un certain nombre de règles
budgétaires comportant, je ne sais pas, les ajustements dus aux
conventions collectives, le coefficient d'indexation pour autres
dépenses, autres coûts, etc. Il y a un certain nombre de
règles budgétaires qui sont établies et qui permettent de
définir, pour chaque commission scolaire, une enveloppe fermée
ajustable une seule fois, c'est-à-dire le 30 septembre de l'année
qui suit lorsqu'on compte les élèves effectivement inscrits et
que l'on corrige l'enveloppe en conséquence.
Cela n'affectera pas le mode de calcul pour les institutions
privées, parce que si on a fait une enveloppe pour 20 000
élèves dans une commission scolaire, en fonction de ce chiffre de
20 000 qu'on croit être le bon, peut-être qu'effectivement le 30
septembre on constatera qu'ils n'étaient pas 20 000 mais 20 501 et
là il y a pour l'institution publique en question, la commission
scolaire publique en question, un ajustement pour 501 élèves.
L'enveloppe fermée, établie et transmise à la
commission scolaire en mars, nous permet maintenant d'être capables de
satisfaire à la condition qui apparaît dans la loi.
M. Lalonde: Là, on a des montants per capita
précis: 2273 $ pour le niveau IV. Est-ce qu'avant le 1er mai de chaque
année le gouvernement va avoir une détermination semblable, pas
identique, je veux dire une détermination per capita pour le même
niveau d'enseignement dans le secteur public? Comment établissez-vous ce
per capita à chaque année?
M. Parizeau: Puisque la commission scolaire reçoit en mars
une enveloppe qui est fermée pour toute l'année sauf l'ajustement
dont je parlais au 30 septembre mais qui est mécanique, il faut bien
qu'on puisse dès le mois de mars avoir l'ensemble de ces critères
dans l'établissement des règles budgétaires, autrement on
ne pourrait jamais leur dire quel va être le montant de leur
enveloppe.
M. Lalonde: Vers quelle période de l'année
faites-vous ça?
M. Parizeau: Dans la mesure où ça part dans les
commissions scolaires... C'est plutôt fin mars début avril, sauf
erreur. Cela veut donc dire que normalement tous les critères doivent
être disponibles en février ou au début mars.
M. Lalonde: Et vous établissez ces critères en
fonction, j'imagine...
M. Parizeau: Un instant. Je m'excuse, M. le Président, je
viens de dire une grosse bêtise parce que le livre des crédits est
normalement envoyé à l'imprimerie, enfin, en situation normale -
cette année c'est un peu anormal en ce sens que le discours du budget
avait lieu le 10 mars - mettons que le livre des crédits, en situation
normale, doit être déposé et le douzième
provisionnel voté avant le 31 mars. C'est ce que dit la loi. Donc,
habituellement, on doit déposer ça entre le 25 et le 27 mars,
dépendant un peu des jours de session de la Chambre. Ceci veut donc dire
que le livre des crédits doit être envoyé à
l'imprimerie, sauf erreur, je peux me tromper d'une semaine ou deux,
probablement dans la troisième semaine de février. Cela veut donc
dire qu'au milieu de février on connaît ces
données-là.
M. Lalonde: Et ces données sont fondées sur un
autre tas de données, j'imagine, qui doivent avoir un rapport direct
avec les coûts concrets. Autrement dit, soit l'indexation des conventions
collectives, enfin, des choses comme ça?
M. Parizeau: L'indexation du coût de l'énergie,
l'indexation des coûts non salariaux mais autres que l'énergie.
Enfin, il y a l'établissement de toute une série de
critères pour déterminer ces enveloppes, qui sont d'ailleurs
longuement discutés pendant l'automne puis, au cours de l'hiver,
à un moment donné on arrête cette série de balises,
de critères. C'est à partir de ces critères que l'on monte
les enveloppes des commissions scolaires.
M. Lalonde: Là, vous avez un chiffre par tête de
pipe pour chaque secteur...
M. Parizeau: On a un chiffre. M. Lalonde: ...chaque
niveau.
M. Parizeau: Remarquez qu'en pratique, ça ne fonctionne
pas tout à fait ainsi, on n'établit pas ça sur une base de
tête de pipe, mais de l'établir ensuite aux fins d'appliquer cet
article sur une base de tête de pipe, ca veut simplement dire de faire
une règle de trois.
M. Lalonde: Multiplié par le nombre de
M. Parizeau: C'est ca.
M. Lalonde: ...per capita, 20 000, comme vous disiez.
M. Parizeau: C'est ca.
M. Lalonde: De sorte que vous êtes en mesure, avant le 1er
mai, de dire aux institutions privées, cette année, ça va
être tant par tête.
M. Parizeau: Normalement, oui.
M. Lalonde: Maintenant, il est question de dépenses
propres à l'enseignement public qui sont enlevées du coût
en ce qui concerne les institutions privées.
M. Laurin: Nous en avons déjà une bonne
idée, à la suite de l'expérience des dernières
années où il est devenu évident qu'il y a certaines
dépenses que doit faire le secteur public qui lui sont propres, que ne
doit pas faire le secteur privé. J'en ai mentionné plusieurs
depuis le début de notre discussion, il y a tous les programmes
spéciaux et il y en a de plus en plus au fur et à mesure que le
ministère ajoute des programmes. Il y a aussi des coûts relatifs
au transport et à l'organisation du transport. Certains agents
travaillent dans les commissions scolaires, que n'ont pas les institutions
privées. Il y a plusieurs paramètres que nous connaissons
très bien et il y a moyen de savoir quand le public a des services que
le privé n'a pas.
Évidemment, on va tenir compte de ca.
M. Lalonde: Est-ce que vous pouvez en donner une
nomenclature?
M. Laurin: J'en ai donné plusieurs, déjà, il
y a les allocation supplémentaires pour les services spécifiques,
ca dépend des programmes que le ministère ajoute chaque
année. Il y a l'animation passe-partout, il y a les maternelles maisons,
il y a le plan d'enseignement des langues, il y a des conseillers pour
l'éducation physique, des conseillers pour les loisirs, il y a les
intérêts sur emprunts temporaires pour l'immobilisation, ainsi de
suite. Il y en a plusieurs, mais ça vous donne une bonne idée
de...
M. Parizeau: II faut ajouter aussi une chose - je m'excuse, M. le
Président - qui vient d'être ajoutée, parce que c'est
relativement récent, ça découle de la
dernière convention collective, mais il y a le coût
réel de la sécurité d'emploi avec la cause des 50
kilomètres qui ne s'applique absolument pas dans le secteur
privé. Ce serait absurde de transposer ça, c'est un
système complètement distinct. C'est nouveau. Certains des
éléments dont parlait le ministre de l'Éducation ont un
certain âge, mais celui-là... et il est évident que de
convention collective en convention collective, on va voir apparaître
constamment des écarts de ce genre, des types de dépenses gui
appartenaient à un réseau gui n'appartiennent pas à
l'autre.
M. Laurin: II y a aussi la participation des commissions
scolaires au réseau d'informatique...
M. Parizeau: Oui.
M. Lalonde: Je voudrais revenir à ce que j'ai dit tout
à l'heure, sur la question des variations, est-ce que ça ne
serait pas plus clair si on disait, "en les ajustant aux variations du montant
des subventions versées par élève." En fait, on compare
des pommes et des oranges.
M. Laurin: Cela finit toujours par être par
élève, c'est impossible.
M. Lalonde: Oui, mais est-ce que la loi ne doit pas être
aussi claire que possible?
M. Laurin: Le législateur ne doit pas mettre de mots de
trop.
M. Lalonde: II y en a déjà assez de trop
là-dedans, M. le Président, est-ce que ça ne serait pas
plus clair, les variations par rapport à l'année
précédente, pour être sûr qu'il n'y aura pas de
variations à l'intérieur de l'année?
M. Laurin: C'est bien clair, "durant la même année,
en les ajustant aux variations du montant des subventions versées durant
la même année, pour un même niveau."
Le Président (M. Bordeleau): Est-ce que ça va?
Mme Dougherty: J'ai une autre question sur les variations. Je
vais parler anglais pour être précise. One of the reasons that the
minister gave us for the changing of the system from the percentage system to
the actual dollar system is because we would then be able to tell the people
exactly the amount, they would not have to wait to know about this 80%, which
was always calculated afterwards. In other words, there was a lag, there was an
uncertainty. Now, we have a system of closed budget that has been explained by
the minister of Finance for the school boards. So the reason for changing the
system - if that is one of the reasons - is gone, because we now know, with a
closed budget, what 80% is, and so. 80% in March or whenever, when the school
boards get their budgetary rules, can be immediately calculated for the private
sector in the same way. So that reason is not valid anymore. There is something
that just does not mix here.
The other reason - other than wantinq to be current, in terms of the
cost, rather than always this delay - that has been qiven us is that the real
cost in private education does not relate directly to the real cost in public
education because of all these different "conventions collectives" and all the
different ways in which things are orqanized; there are a lot of non applicable
costs. On the other hand, let us say we bought that, in order to defend the
amounts that have been arrived at here, the actual dollars in Bill 11, the
Minister has related those dollars to the average cost in the public sector.
You cannot play it both ways, either the average cost in the public sector is
relevant in calculating these figures, or it is not. Now, the last part of the
argument which ties both of those contradictions together, in my view, is that
if we were to look at the thing as a percentage, these actual figures as
percentages, I may be wrong, but I understood the Minister of Education to be
saying that these, in fact, are not far off from the old 80% figures that were
allowed in the private bill. Are we dealinq with percentages or are we dealing
with some figure that is relevant? What is this figure relevant to?
I come back to my original guestion: Why have we abandoned the
percentage formula? I think that the percentage formula, even though there were
some holes in it, was the closest thing to something that was perceived as
being just. If you feel that those percentages do not relate appropriately to
the real cost, why did you not just change the percentage and then vary it year
by year, in relation to the cuts that are imposed on the public sector? It
seems to me that it would have been perceived as a much fairer deal because
these people have told us over and over again, the other night, that if they
had been subjected to the same kinds of cuts, in proportion, as the public
sector, they would have seen that as a fair deal. But the way it has come out,
they see that they are getting hit much harder.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre des
Finances.
M. Parizeau: Je vais répondre à la première
partie de la question ou de la préoccupation de la députée
de Jacques-Cartier et mon collègue de l'Éducation
continuera. Les 80% commençaient, au fur et à mesure que
la structure des coûts s'écartait, à créer des
problèmes sérieux de définition du dénominateur.
80% de quoi? Pendant bien des années, des ajustements ont
été faits au dénominateur pour calculer les 80%, mais pas
trop fréquemment, toutes les quelques années, quand quelque chose
apparaissait. On a la perspective d'avoir à faire des changements de cet
ordre de plus en plus fréquemment. Si on modifie le pourcentage en
gardant la même base, il faut un amendement chaque année pour
redéfinir le pourcentage. Si on garde le pourcentage constant, il
faudrait un amendement à la loi chaque année pour
redéfinir ce qui entre dans le dénominateur et ce qui est
enlevé. (17 h 45)
Par analogie, on se trouve exactement dans la situation où on
était placé à l'égard des municipalités avec
la taxe de vente. Elles avaient 25% de la taxe de vente, deux points sur huit.
Quand on ne changeait pas l'assiette de la taxe de vente, qu'elle était
à peu près constante - il faut dire qu'avec des ajustements
mineurs, elle a été constante pendant bien des années -
cela ne posait pas de problème, les 25%, mais quand on s'est mis
à enlever, comme gouvernement, les vêtements, les chaussures, les
meubles, ceci et autre chose, les 2% finissaient par n'avoir plus aucune
espèce de signification. Pendant un an, par des calculs
compliqués, on a dit: On va vous rendre les 25%, comme si la base
n'était pas changée. Cela va pour un an, mais comme on faisait
des changements littéralement tous les ans, on n'avait pas d'autre choix
que de sortir du pourcentage. C'est un peu ce qui se passe ici. On sort du
pourcentage, parce que - on l'a vu à l'occasion de la dernière
convention collective, cela frappe comme un coup de poing dans le front - il y
a de tels écarts maintenant dans la structure des coûts et du
fonctionnement que les 80%, on ne sait plus très bien 80% de guoi,
à moins de changer la loi tous les ans...
Mme Dougherty: Parce qu'il y a quelque chose qui change.
M. Parizeau: Effectivement. Je vais vous en donner un exemple. Je
vais revenir sur cette question de la sécurité d'emploi. Dans un
premier temps, au cours d'une première année d'application, les
enseignants mis en disponibilité ne circulent pas, mais on a
enlevé 50% de l'enveloppe qu'il y avait pour la suppléance de
façon que des enseignants qui ne circulent pas encore mais qui sont en
disponibilité puissent faire de la suppléance sans coût
additionnel pour la commission scolaire.
La deuxième année, se mettent en circulation dans la zone
de cinquante kilomètres ceux qui ont été mis en
disponibilité une première année. Ils ne sont pas
très nombreux. Ceux de la deuxième année de mise en
disponibilité se mettront en circulation la troisième
année de la convention collective et, après cela, on va
négocier une autre convention. Comment voulez-vous que, transmis dans
les institutions privées, on dise 80% de cela? D'abord, dans les
institutions privées, cela ne s'applique pas et, d'autre part, comme
l'impact en termes de coûts est différent d'une année
à l'autre, on s'en va littéralement, on irait chaque année
vers des amendements à la Loi sur les institutions privées
disant: Pour cette année, les 80% continuent de s'appliquer, mais on
enlève ceci, cela, cela et cela, ou bien encore on dirait: Sur la
même base, le pourcentage tombe de 80% à 76%. C'est pour
éviter cela qu'on a cherché à établir une nouvelle
base, en dollars, correspondant à la situation telle qu'on la voit
maintenant et en disant: Le mécanisme d'indexation de cette nouvelle
base, voici ce qu'il est. Cela ne paraît pas tout à fait
incohérent.
M. Lalonde: Est-ce que vous ne gardez pas le même
problème? En fait, en parlant des dépenses propres à
l'enseignement, vous allez être obliqé d'ajuster cela chaque
année, d'enlever toutes vos dépenses concernant la
sécurité d'emploi, la mobilité. Vous avez la même
situation.
M. Parizeau: Sauf qu'on introduit dans le texte de loi la notion
de dépenses propres.
Le Président (M. Gagnon): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'aurais une question. Je reviens au
mémoire des écoles préscolaires. On parle encore des
institutions pour enfants handicapés. C'est leur impression, selon ce
mémoire, qu'à toutes fins utiles, vous avez gelé les
ratios maître-élèves. Cela leur cause des problèmes,
parce que quelques-unes de ces institutions, je ne sais pas si ce sont toutes
ces institutions, ont créé des fondations pour se donner des
fonds supplémentaires. Selon ce mémoire, elles ont l'idée
qu'elles n'ont pas le droit maintenant de verser des fonds
supplémentaires pour du personnel supplémentaire dont elles
auraient besoin, à leur avis. Est-ce ce que c'est vrai?
M. Laurin: Je ne le crois pas.
M. Parizeau: Je vais laisser le ministre de
l'Éducation...
Mme Dougherty: Comment vont-elles... M. Laurin: II n'y a
rien qui interdit à
une institution privée, un peu comme avec le niveau de taxation
de 0,25 $ les 100 $ ou de 6% de l'enveloppe globale - c'est un droit -
d'injecter dans une commission scolaire des frais additionnels. Pour la
même raison, je ne vois pas pourquoi une institution privée ne
pourrait pas aller piger dans sa fondation pour ajouter aux services qu'elle
dispense aux élèves. Cela se fait partout, même dans les
collèges d'enseignement public, aux universités également.
Selon moi, c'est une appréhension qui ne se justifie pas.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 32 sera
adopté?
M. Lalonde: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur subdivison.
L'article 33.
M. Laurin: Le deuxième alinéa qu'on avait
oublié.
M. Lalonde: II y a un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): C'est vrai. Alors, l'amendement
que vous avez distribué cet avant-midi. L'amendement à l'article
32 sera adopté?
M. Lalonde: Excusez-moi, sur l'amendement qu'on a reçu,
c'est écrit l'article 32 comme étant l'article 31, je ne sais
pas.
M. Laurin: C'est l'article 32.
Le Président (M. Gagnon): L'article 32. L'amendement
à l'article 32 est adopté?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Et l'article 32 est
adopté. Si je comprends bien, l'amendement devient le nouvel article 32.
Adopté sur division. L'article 33.
M. Lalonde: Excusez-moi. Il y a quelques chose qui ne fonctionne
pas.
M. Parizeau: M. le Président, je pense que je comprends
les problèmes soulevés.
M. Lalonde: Je comprends que ce paragraphe a été
ajouté à votre amendement pour remettre un paragraphe qui avait
été enlevé par erreur, mais il semble que cet amendement
comprend tous les autres articles. Vous amendez tous...
M. Laurin: Le 17 aussi, pour la même raison.
M. Lalonde: Vous amendez tous les articles?
M. Laurin: Non, on l'ajoute deux fois et cela s'applique pour les
institutions déclarées d'intérêt public, pour les
DIP, mais cela s'applique aussi, le deuxième alinéa de l'article
14 s'applique dans les mêmes circonstances aux calculs de cette
subvention. Tout le reste du texte est absolument identique au texte qui
apparaît dans le projet de loi.
M. Lalonde: Moi, j'étais rendu à 14 et 14.1, tel
que modifié par l'amendement de cet après-midi. À 14.2,
j'aurais...
M. Parizeau: Si le député de
Marguerite-Bourgeoys me le permet, on a deux amendements à
approuver, si je comprends bien...
M. Lalonde: II y en a deux.
M. Parizeau: ...il n'y en a pas un seulement. Il y a un
amendement qui introduit un paragraphe qui avait sauté et, d'autre part,
un deuxième amendement sur les taux de 14.1, sur trois taux de 14.1.
C'est cela.
M. Lalonde: Oui, mais le ministre a choisi comme amendement de
fournir un nouveau texte complet.
M. Laurin: Mais c'est la même chose. Exactement la
même chose. On s'entend.
M. Lalonde: C'est complet.
Le Président (M. Gagnon): ... qui parle de l'article 17 de
la loi, c'est l'amendement à l'article 32, cela devient le nouvel
article 32.
M. Laurin: Donc, on répare l'oubli; après le
premier paragraphe, on ajoute "toutefois".
M. Lalonde: J'aurais une autre question sur 14.2, c'est la
question de la valeur locative, parce que c'est une espèce de
formulation qui permet au ministre de déterminer la valeur locative
selon un formulaire. J'aimerais savoir s'il a ce formulaire. Est-ce qu'il
pourrait nous le communiquer?
M. Laurin: Oui, en voilà un exemplaire.
M. Lalonde: C'est un nouveau formulaire?
M. Laurin: Non, c'est le même, aucun changement.
M. Lalonde: Vous conservez le même formulaire qui est
actuellement en vigueur pour déterminer la valeur locative.
M. Laurin: Exactement.
M. Lalonde: On m'a dit qu'il y avait des chiffres qui sont
plutôt dépassés, si on se transporte en 1971 à
comparer avec 1981.
M. Laurin: Évidemment, la valeur locative n'a pas
changé depuis un certain temps; c'est un problème qu'on pourrait
qarder pour l'avenir et étudier pour voir s'il n'y aurait pas lieu de
changer la valeur locative. Pour le moment, nous appliquons ce qui était
en vigueur l'an dernier. On détermine la valeur locative selon les
mêmes façons, les mêmes procédures et on laisse le
même montant.
M. Lalonde: Mais vous savez que vous nous demandez
littéralement de légiférer dans la finance-fiction, pour
employer une expression chère au ministre des Finances.
M. Laurin: En fait, si la loi n'avait pas été
amendée, on aurait gardé la même valeur locative cette
année.
M. Lalonde: Pour la construction, oui. Je comprends.
C'était une décision gouvernementale. Et là, vous dites
aux législateurs: Adoptons le montant de la valeur locative aujourd'hui,
en 1981, suivant ce formulaire-ci qui parle de coûts de construction qui
sont complètement dépassés au pied carré. Je n'ai
pas eu le temps de l'examiner parce que je viens de l'avoir.
M. Laurin: Dans l'avenir, on verra s'il y a lieu
d'améliorer la loi à ce chapitre.
M. Lalonde: Je ne trouve pas cela sérieux du tout. Pas
trop sérieux.
M. Laurin: II n'y a aucun changement pour le moment.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement à
l'article 32 qui, en fait, devient le nouvel article 32, est adopté sur
division?
M. Lalonde: Non. Il me reste seulement une autre question. Les
50%, comment les avez-vous établis? 50% de frais de scolarité
admissibles.
M. Laurin: Jusqu'ici, c'était 30%. M. Lalonde:
Oui.
M. Laurin: Étant donné que le taux d'augmentation
est moindre, 4,6%, étant donné que c'était fixé par
la loi à pas plus que 30%, nous permettons maintenant aux institutions
d'auqmenter les frais de scolarité si elles le veulent.
M. Lalonde: Adopté sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division.
L'article 32 est adopté sur division. J'appelle l'article 33.
M. Laurin: À l'article 33, c'est la même chose, mais
adapté pour les écoles reconnues pour fins de subventions.
M. Lalonde: Est-ce que les montants de 17.1 sont
équivalents aux 60% plutôt qu'aux 80%?
M. Laurin: Finalement, on se trouvera à verser des
subventions qui correspondent à peu près à 56%.
M. Lalonde: Alors, vous avez enlevé, là aussi, les
4% sur les 60%.
M. Laurin: C'est cela. Pour le reste, c'est identique.
Le Président (M. Gagnon):
L'amendement à l'article 33 est-il adopté?
M. Lalonde: II y a une chose...
M. Laurin: Le petit ajout, le deuxième alinéa de
l'article 14, s'applique dans les mêmes circonstances au calcul de cette
subvention. On l'avait oublié.
M. Lalonde: Vous n'avez pas changé les montants de
base?
M. Laurin: On n'a pas changé les montants de base.
M. Lalonde: Pour quelle raison?
M. Laurin: Parce que la plupart des écoles reconnues pour
fins de subventions donnent un enseignement de techniques administratives et
que ce sont toutes, pour la plupart, d'une façon indirecte, des
collèges ou des écoles à but lucratif.
M. Lalonde: Qui sont concentrées au niveau 200?
M. Laurin: Au niveau 400. M. Lalonde: Au niveau 400. M.
Laurin: Et 200.
M. Lalonde: Et 200. Vous croyez que le caractère lucratif
vous permet de les forcer à trouver d'autres moyens de retrouver une
rentabilité déjà difficile.
M. Laurin: J'en suis convaincu, M. le Président.
M. Lalonde: Ah bon.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement à
l'article 33 est adopté?
M. Lalonde: En fait, l'article 33 est remplacé par
l'amendement.
Le Président (M. Gagnon): Par le nouvel article 33.
M. Lalonde: Oui, adopté sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division. Le
nouvel article 33 est adopté sur division. Article 34?
M. Lalonde: Je ne sais pas de quoi il s'agit à l'article
34.
M. Laurin: C'est un amendement de concordance.
M. Lalonde: C'est que le premier alinéa de l'article 21,
qui se lisait comme suit: "Dans le calcul du coût moyen visé..."
naturellement, n'est plus nécessaire.
Article 34, adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 34 est
adopté.
M. Laurin: L'article 35 est aussi un amendement de
concordance.
Le Président (M. Gagnon): Comme il est 18 heures, cette
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise de la séance à 20 h 11)
Le Président (M. Bordel eau): À l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des finances et des comptes publics reprend donc
l'étude du projet de loi no 11. À la suspension, nous en
étions à l'article 35, je crois, l'article 34 ayant
été adopté. C'est bien cela?
M. Laurin: C'est un amendement de concordance, M. le
Président...
Le Président (M. Bordeleau): À 35?
M. Laurin: ...qui touche les frais de scolarité. C'est
pour remplacer les anciens articles 14 et 17 de la loi par 14.4 et 17.4 qui
touchent les nouveaux frais de scolarité permis.
Le Président (M. Bordeleau): À 35, est-ce que cela
va? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Quel est l'effet de cet amendement, M. le
ministre?
M. Laurin: Cela permettra aux institutions
déclarées d'intérêt public, dans un cas, et
reconnues pour fins de subvention, dans l'autre, de porter, si elles le
veulent, les frais de scolarité au-delà des 30% contenus dans les
termes de l'article 14.
Une voix: ...
M. Laurin: Jusqu'à 50%.
M. Lalonde: Oui, il y a sûrement une question de
rédaction, parce qu'on parle de l'article 21.1 et j'ai ici la loi, en
fait, un texte intitulé "Loi et règlements sur l'enseignement
privé" de l'Éditeur officiel, daté de septembre 1981, et
je ne trouve pas l'article 21.1. Il y a un deuxième alinéa
à l'article 21, mais on ne le décrit pas comme étant
21.1.
M. Laurin: Oui, mais je pense que c'est une erreur. C'est
l'article 21.
M. Lalonde: C'est l'article 21? M. Laurin: Oui, c'est 21.
Une voix: II n'y aurait pas de 21.1? M. Laurin: Non.
M. Lalonde: Cela devrait être, à ce
moment-là, l'article 21...
M. Laurin: C'est cela.
M. Lalonde: ...en remplaçant dans la première ligne
du deuxième alinéa et non pas du premier.
M. Laurin: Oui, c'est cela, du deuxième alinéa.
Vous avez raison.
Le Président (M. Bordeleau): Ah, bon! Du deuxième
alinéa. Cela veut dire que l'article 35 se lirait comme suit...
M. Laurin: Merci beaucoup, M. le député.
M. Lalonde: À moins qu'il n'y ait une consolidation que je
ne connaisse pas, mais celle que j'ai...
M. Laurin: Non, non, vous avez raison. M. Lalonde: On
enlève le .1...
M. Laurin: Oui et on remplace "premier" par
"deuxième".
M. Lalonde: "Premier" par "deuxième". Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Je voudrais seulement le
relire. À l'article 35, on dirait: "L'article 21 de cette loi est
modifié en remplaçant, dans la première ligne du
deuxième alinéa...
M. Laurin: C'est cela.
Le Président (M. Bordeleau): ...les chiffres 14, 17 par
les chiffres 14.4, 17.4."
M. Laurin: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté?
M. Lalonde: Adopté sur division, toujours.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté, tel
qu'amendé, sur division. Article 36.
M. Laurin: C'est pour l'enseignement aux adultes.
Évidemment, il s'agit de clientèles beaucoup moindres. Il n'y a
de prévu que 637 adultes dans les institutions DIP et 109 dans les
institutions reconnues pour fins de subvention. L'an dernier, nous avons
versé 479 023 $ aux institutions DIP avec une augmentation de 4,6%, soit
la même que celle qui était calculée pour tous les autres
secteurs. Cela irait à 501 155 $. C'est la même chose pour celles
RFS. L'an dernier, on leur a donné 61 477 $. Une augmentation de 4,6%
donne 64 317 $ et, ramené per capita, cela donne 785 $ pour les
institutions DIP et 590 $ pour celles RFS. (20 h 15)
M. Lalonde: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Bordeleau): Article 36 adopté sur
division. L'article 37 a déjà été
adopté.
M. Lalonde: Oui.
Modifications à la Loi sur les
impôts
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on revient à
l'article 15.
M. Lalonde: Le ministre du Revenu est notre interlocuteur.
Le Président (M. Bordeleau): Avec le ministre du Revenu,
effectivement, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Est-ce qu'il
y a des questions à l'article 15?
M. Lalonde: Je ne sais pas, j'avais eu une vision.
Le Président (M. Bordeleau): Bonjour, M. le ministre.
M. Lalonde: J'attends des explications de la part du ministre du
Revenu sur l'article 15, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre du Revenu.
M. Fréchette: M. le Président, l'actuel article
1143 de la Loi sur les impôts a pour but d'exonérer de la taxe sur
le capital une corporation exonérée de l'impôt en vertu des
articles 980 à 996 ou 998 comme, par exemple, certains corps publics,
des organismes de charité ou encore des associations de bienfaisance, et
aussi une corporation visée à l'article 851.25 qui peut
être une corporation dont les biens sont réputés être
les biens d'une fiducie non testamentaire. Toutefois, les corporations qui, en
vertu de l'article 192 - il s'agit ici des corporations qui exploitent une
entreprise à titre de mandataire du gouvernement - ne sont pas
exonérées de l'impôt sur le revenu, ne sont pas
exonérées non plus de la taxe sur le capital. De même, une
corporation qui est un organisme de charité ou qui est visée
à l'article 851.25 et qui est exonérée en vertu de
l'article 1143 doit payer la taxe sur le capital versé qui se rapporte
à l'entreprise qu'elle exerce.
La première modification qui est proposée au premier
alinéa de l'article 1143, c'est d'ordre technique et elle consiste
à référer à l'article 998.1 de la Loi sur les
impôts.
La deuxième modification proposée a pour but d'assujettir
à la taxe sur le capital certaines sociétés d'État
à caractère industriel ou commercial ainsi que leurs filiales qui
sont entièrement possédées.
Le nom des sociétés ainsi assujetties apparaîtra au
rèqlement sur les impôts. Il en sera ainsi des filiales qu'elles
possèdent entièrement.
Maintenant, le paragraphe 2 de l'article 15 du projet de loi
prévoit une disposition transitoire guant à l'application du
premier alinéa de l'article 1143 tel que modifié. Lorsqu'une
corporation se voit retirer l'exonération de la taxe sur le capital dont
elle bénéficiait en vertu de l'article 1143 et que son
année d'imposition se termine après le 30 juin 1981, elle ne
devra payer qu'une partie de la taxe sur son capital versé, tel que
déterminé aux articles 1132 et 1134 de la Loi sur les
impôts. Cette partie sera égale au produit de la multiplication de
la taxe déterminée par les articles 1132 et 1134 de la loi par la
proportion que représente, par rapport à 365 jours, le
nombre de jours dans l'année d'imposition qui suivent le 30 juin
1981.
C'est l'essentiel, M. le Président, des explications qui
accompagnent l'article 15 du projet de loi qui est devant nous.
Maintenant, si le député de Marguerite-Bourgeoys le croit
utile, je peux lui signaler le nom des sociétés actuellement
assujetties ou qui seront assujetties par règlement de l'impôt, ce
sont: Hydro-Québec, la Société des loteries et courses du
Québec, la Raffinerie de sucre du Québec, la
Société des alcools, la Société de cartographie, la
Société de développement de la Baie James, SIDBEC, la
Société générale de financement, la
Société nationale de l'amiante, la Société
québécoise d'exploration minière, la Société
québécoise d'initiatives agro-alimentaires, la
Société québécoise d'initiatives
pétrolières et REXFOR.
M. Lalonde: Ce sont toutes les corporations de la couronne...
M. Fréchette: Voilà. À caractère
public, oui.
M. Lalonde: ...du gouvernement.
M. Fréchette: C'est cela, M. le Président.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre peut expliquer le changement
concret avec la situation actuelle?
M. Fréchette: Dans l'état actuel des choses, ces
sociétés, auxquelles on vient de référer, toutes
à caractère public, ne sont pas taxables sur le capital. La
modification fondamentale est cette taxe sur le capital, effectivement.
M. Lalonde: Est-ce que cela veut dire que maintenant elles
seraient assujetties à cette taxe?
M. Fréchette: Effectivement, c'est ce que cela veut
dire.
M. Lalonde: Très bien.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Bordeleau): Article 15,
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Article
16.
M. Fréchette: À l'article 16, je vous donne
rapidement des explications. Le premier alinéa de l'article 1207 de la
Loi sur les impôts prévoit que lorsqu'un particulier prête
un bien à une personne qui lui est liée ou aliène un bien
à une telle personne en contre partie d'une promesse par cette personne
de payer une somme d'argent à une date future, avec ou sans
intérêt, la valeur de cette promesse doit être
escomptée au taux prescrit pour déterminer s'il y a don. Le
deuxième alinéa de l'article 1207 de la Loi sur les impôts
prévoit que, lorsqu'il s'agit d'une promesse de payer une somme d'argent
sur demande, le montant du don doit être calculé chaque
année et être égal à l'excédent de
l'intérêt annuel calculé au taux prescrit sur le montant
impayé à la fin de l'année sur l'intérêt
annuel payable en vertu de cette promesse.
Le changement proposé est le suivant: Le nouvel article 1207.1 de
la Loi sur les impôts, introduit par le paragraphe 1 de l'article 16 du
projet de loi, a pour but de rendre inopérantes les dispositions de
l'article 1207 de la Loi sur les impôts à l'égard d'un
particulier qui prête un bien à une corporation ou l'aliène
en sa faveur alors qu'il lui est lié et qu'il est propriétaire
d'au moins 90% du capital-actions de la corporation et à l'éqard
d'un particulier qui est membre d'un groupe dont les membres satisfont à
certaines conditions énumérées au nouvel article 1207.2 de
la Loi sur les impôts, lequel est introduit par le paragraphe 1 de
l'article 16 du présent projet de loi.
C'est précisément dans l'optique de certaines situations
qui existent actuellement où une personne physique faisait un don
à une personne morale dont il était, à toutes fins utiles,
le propriétaire et ce don était taxé. L'objectif du projet
de loi est justement de faire disparaître cette obligation dans le cas
précis décrit par la loi, c'est-à-dire dans le cas
où il y a détention d'actions dans une proportion de 90%.
M. Lalonde: Étant donné que c'est une modification
qui pourrait s'avérer utile, surtout dans le cas des petites et moyennes
entreprises...
M. Fréchette: C'est surtout dans ces cas-là.
M. Lalonde: ... nous sommes d'accord avec cette modification et
nous adoptons l'article 16.
Le Président (M. Bordeleau): Article 16, adopté.
Article 17.
M. Fréchette: À l'article 17, la modification
proposée s'explique de la façon suivante. L'article 4 de la Loi
sur les stimulants fiscaux au développement industriel prévoit
qu'une corporation peut
choisir, pour une année d'imposition, que le ministre du Revenu
dépose au fonds de relance industrielle pour son compte 50% de son
dépôt autrement payable pour cette année. La modification
proposée par l'article 17 du projet de loi a pour but de ne plus
permettre à une corporation, pour toute année d'imposition se
terminant après le 30 juin 1981, de faire un tel choix. En fait, c'est
la fin du proqramme qui existait.
M. Lalonde: Je comprends que c'est l'abolition du fonds de
relance industrielle.
M. Fréchette: Oui.
M. Lalonde: Mais je voudrais demander au ministre quel est
l'en-cours des dépôts actuels.
M. Fréchette: Sous réserve de vérifier plus
à fond l'exactitude du renseiqnement que je vais fournir au
député de Marguerite-Bourgeoys, ce serait une somme variant entre
10 000 000 $ et 20 000 000 $; mais là, il faut vérifier de plus
près et, dès que la vérification sera faite, nous pourrons
transmettre l'information au député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Bon. Quand allez-vous nous transmettre cette
information?
M. Fréchette: Écoûtez, je ne sais pas, je
pense que, dans les heures qui viennent...
M. Lalonde: Est-ce que l'ordre de qrandeur est établi?
M. Fréchette: Entre 10 et 20.
M. Lalonde: Comment les entreprises ont-elles réaqi depuis
cette annonce?
M. Fréchette: II semble qu'effectivement, M. le
Président, il n'y ait eu aucune réaction particulière,
aucune nouvelle particulière qui soit venue des corporations qui sont
touchées par cette disposition. C'est à cause du taux
d'impôt, qui est très bas avec les...
M. Lalonde: Avec les amendements.
M. Fréchette: C'est ça.
M. Lalonde: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18. M. le ministre.
M. Lalonde: En fait, ça concerne la même chose.
M. Fréchette: L'article 18? Oui. C'est ça, c'est la
façon de sortir l'argent. C'est la modalité en quelque sorte, la
façon de retirer ce qui est déjà là. Le retrait va
se faire plus rapidement que la loi le prévoyait auparavant. Ce sera 50%
du montant qui est là. C'est la modalité prévue pour
réaliser l'article 17 qu'on vient d'adopter.
M. Lalonde: Mais pourquoi cette date? La date du 10 mars, c'est
à cause de la date du budget.
M. Fréchette: De la lecture du budget. M. Lalonde:
Très bien. Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 18 est
adopté. J'appelle l'article 19. M. le ministre.
M. Fréchette: Je ne sais pas si le député de
Marguerite-Bourgeoys désire que je donne les notes que j'ai ici. Je vais
simplement lui donner le motif pour lequel la modification est faite. Cette
modification est de concordance avec l'article 18 du présent projet et a
pour but de limiter à 50% de la dépense admissible l'ensemble des
retraits pouvant être faits du fonds lorsque le certificat est
émis après le 10 mars 1981.
Cependant, lorsque le certificat relatif à une dépense
admissible est émis avant le 11 mars 1981, la limite demeure à
25%. Avant la date du budget, la situation qui existait demeure ce qu'elle
était et, après le budqet, elle est conforme aux amendements qui
sont apportés à la loi.
C'est, en fait, de la concordance avec l'article 18 qu'on vient
d'adopter.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 19 est-il
adopté?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 19 est
adopté sur division. J'appelle l'article 20. M. le ministre.
Modifications à la Loi
sur le remboursement
d'impôts fonciers
M. Fréchette: L'article 19 de la Loi sur le remboursement
d'impôts fonciers prévoit que le ministre du Revenu doit faire le
remboursement de l'impôt foncier à la personne qui en fait la
demande. De plus, cet article prévoit que l'article 1052 de la Loi sur
les impôts s'applique, c'est-à-dire que le ministre doit verser un
intérêt sur un tel remboursement lorsque celui-ci est
effectué après la plus tardive des dates suivantes: le jour
où l'excédent de l'impôt a été payé,
ou alors le jour auquel ou avant lequel la déclaration fiscale qui a
fait l'objet du
paiement d'impôt devait être produite, ou, finalement, le
jour où le contribuable a produit cette déclaration.
La modification proposée supprime la référence
à l'article 1052 de la Loi sur les impôts et a pour effet de
relever le ministre de l'obligation de payer un intérêt sur un tel
remboursement.
L'article 21 du projet de loi introduit dans la loi... Je m'excuse.
C'est ça l'explication et je vous résume le motif qui sous-tend
cette proposition d'amendement. C'est que le RIF ou le remboursement
d'impôts fonciers nous apparaît être essentiellement une
allocation de nature sociale et il nous apparaît aussi évident
dans ces circonstances-là que le gouvernement ne devrait pas avoir
à payer d'impôt sur une allocation qui retourne à un
contribuable qui a la nature d'une allocation sociale. C'est la raison pour
laquelle le projet de loi propose qu'il n'y ait pas d'intérêt
à payer sur l'impôt foncier, sauf dans le cas de l'article 21 qui
prévoit que lorsqu'il y aurait opposition, par exemple, de la part d'un
contribuable qui a droit à un remboursement d'impôts fonciers, un
contribuable qui prétendrait qu'il n'aurait pas eu le montant auquel il
aurait effectivement droit et qui ferait opposition au montant qu'il a
reçu, et que cette opposition continuerait jusqu'en appel à la
Cour provinciale, comme la Loi sur les impôts le prévoit, aurait
droit à un intérêt dans ce cas. (20 h 30)
Lorsque, toute chose étant normale, il n'y a ni opposition, ni
contestation d'ordre judiciaire, notre prétention, c'est qu'il ne
devrait pas y avoir d'intérêt payé à cause, encore
une fois, de la nature d'ordre social de la mesure. Dans la très forte
proportion des cas, il s'agit toujours de montants relativement minimes.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 20 est
adopté. Article 21.
M. Lalonde: Je pense que les explications qui ont
été données à l'article 20...
Le Président (M. Bordeleau): comprenaient également
l'article 21.
M. Fréchette: C'est ça, ils vont l'un avec
l'autre.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): L'article 21 est
adopté. À l'article 22, nous avons un amendement.
Modifications à la Loi sur le ministère
du Revenu
M. Fréchette: À l'article 22, il y a un
amendement.
M. Lalonde: Est-ce qu'on a décidé d'être
généreux à l'égard des contribuables?
M. Fréchette: M. le Président, cet article 22
s'appuie sur les motifs suivants: L'article 30 de la Loi sur le
ministère du Revenu détermine qu'un intérêt est
payable au taux fixé par l'article 28 de cette loi lorsqu'un
remboursement est effectué ou que le montant d'un remboursement est
affecté à un autre paiement qui doit être fait en vertu
d'une loi fiscale.
La première modification qui est proposée, telle qu'elle a
été remplacée en deuxième lecture, a pour but de
prévoir qu'un intérêt sera également versé
sur tout remboursement qui sera affecté, conformément au
deuxième alinéa de l'article 31 de la Loi sur le ministère
du Revenu, proposé par l'article 23 du présent projet de loi, tel
que remplacé en deuxième lecture, à un paiement qui doit
être fait au gouvernement en vertu d'une loi autre qu'une loi fiscale. On
peut donner un exemple de cela, un remboursement d'aide sociale payé en
trop, des trop-payés, finalement.
La deuxième modifiation proposée, toujours telle que
remplacée en deuxième lecture, a pour but de rendre
inopérantes les dispositions de l'article 1052 de la Loi sur les
impôts en ce qui concerne la période pour laquelle un
intérêt doit être payé lorsqu'un remboursement est
effectué en vertu de l'une des lois suivantes: Loi concernant
l'impôt sur la vente en détail, Loi concernant l'impôt sur
le tabac, Loi concernant la taxe sur les repas et l'hôtellerie, Loi sur
les licences, Loi concernant la taxe sur les télécommunications,
Loi concernant la taxe sur les carburants, Loi concernant la taxe sur la
publicité électronique. En ce qui concerne ces lois, la
période pour laquelle un intérêt devra être
payé se terminera le jour du remboursement ou de l'affectation et
commencera, dans le cas d'une demande de remboursement, le 61e jour
après cette demande et, dans le cas d'un remboursement sans demande
établi par avis de cotisation, à la date de cet avis.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer
exactement quelles sont les dispositions de l'article 22 qui sont
changées par le nouvel article 22? On nous a proposé un nouveau
texte que j'ai reçu il y a à peine quelques minutes, et je n'ai
pas eu le temps d'établir la comparaison.
M. Fréchette: M. le Président, si le
député de Marguerite-Bourgeoys n'avait pas
d'objection, je demanderais à un de mes collaborateurs...
M. Lalonde: Je vous en prie, à votre guise.
M. Fréchette: ... de lui donner les explications qu'il
demande.
M. Lalonde: Cela apparaîtra sous votre nom au journal des
Débats.
M. Fréchette: Enfin, écoutez...
Le Président (M. Bordeleau): Ce sera au nom du
ministre.
M. Fréchette: À la quatrième ligne de
l'article 30, on se trouve à remplacer le mot "transmet" par le mot
"affecte", et ensuite, on enlève aussi la référence
à un ministre ou à un orqanisme du gouvernement par "fait par le
créancier du ministère".
M. Lalonde: II affecte le montant d'un tel remboursement, non pas
à un ministère mais à un autre paiement qui doit
être fait par le créancier du ministère. Maintenant on a
enlevé les mots "ou à un organisme du gouvernement".
M. Fréchette: Le principe, c'était que c'est une
loi fiscale. L'article 30 va traiter seulement des affectations avec d'autres
lois fiscales alors que l'article 31 va traiter des affectations avec des lois
autres que fiscales.
En fait, il faut voir l'article 22 pratiquement ensemble avec l'article
23 parce que le changement de base est fait dans l'article 23 qui change le
système existant où il n'y a compensation qu'entre les lois
fiscales, entre dettes fiscales et créances fiscales. L'article 23, si
je puis en parler, prévoit que dorénavant il y aura, suivant les
modalités indiquées dans l'article, des compensations entre les
lois fiscales, donc des dettes fiscales, et des créances
découlant d'autres lois.
M. Lalonde: Excusez. Continuez.
M. Fréchette: C'est pourquoi on a ajouté ici
à l'amendement: "il affecte le montant d'un tel remboursement à
un autre paiement qui doit être fait par le créancier du
ministère." Cela avait été oublié dans le projet de
loi tel qu'on l'a devant nous, ce qui enlevait un pouvoir que le
ministère avait déjà d'exercer cette espèce de
compensation. Alors, c'est pour éviter d'échapper à cette
possibilité que l'article a finalement été amendé.
À vrai dire, si c'est possible, il faudrait pratiquement lire l'article
23, d'abord parce que ça va l'un avec l'autre.
M. Lalonde: Je suis d'accord qu'on discute 22 et 23 en même
temps, si vous voulez, s'ils sont ensemble. Ici, à 22, dans le texte qui
a été soumis à l'Assemblée nationale, on disait:
"II transmet le montant d'un tel remboursement..." On change ça par: "II
affecte le montant d'un tel remboursement - non pas à un
ministère, parce qu'il s'aqit d'une affectation, mais on dit - à
un autre paiement qui doit être fait par le créancier du
ministère" alors qu'ici on disait, dans le texte original: "à un
ministère ou à un organisme du gouvernement".
M. Fréchette: Bon, eh bien, alors?
M. Lalonde: Alors, je voudrais savoir pourquoi. Je ne sais pas,
il y a sûrement une haute technicité là-dedans que je ne
comprends pas.
M. Fréchette: II y a deux articles différents qui
couvrent, je pense, la situation que vient de décrire le
député de Marguerite-Bourgeoys. Si je le comprends bien, et on me
reprendra si je fais erreur, l'article 30 ne fait référence
qu'à des lois d'ordre strictement fiscal, qu'à des redevances au
ministère du Revenu, point. Quelqu'un, par exemple, qui à titre
de mandataire devrait un montant...
M. Lalonde: Taxe de vente ou quelgue chose comme ca, oui.
M. Fréchette: C'est ca.
M. Lalonde: Pourrait avoir compensation.
M. Fréchette: ...et qui, par ailleurs, serait
créancier du ministère du Revenu d'un certain montant provenant
de n'importe guelle autre disposition de la loi, le ministère veut faire
la compensation entre les deux. Et l'autre article, 21...
M. Lalonde: 31.
M. Fréchette: 31, oui. Ce serait de pouvoir exercer cette
même compensation, mais, au lieu de la limiter à
l'intérieur du ministère, c'est le ministère avec les
autres organismes. C'est ça?
M. Lalonde: Alors, si je comprends bien, on va faire la
compensation non seulement en fonction des lois fiscales, mais aussi en
fonction de toute autre loi, de toute autre redevance, si le contribuable est
débiteur à l'égard d'un organisme du gouvernement. C'est
peut-être pour ça qu'on a enlevé le mot "orqanisme" ici,
dans 30. On le retrouve dans 31. À ce moment-là, il peut y avoir
compensation.
M. Fréchette: À la demande du ministère qui
est intéressé au remboursement. En fait, comme le dit l'article
23: "... peut être affecté dorénavant au paiement de tout
montant dont cette personne est débitrice envers le gouvernement en
vertu d'une loi autre qu'une loi fiscale."
M. Lalonde: Je pense qu'on peut comprendre la logique de ces deux
articles, à savoir que si quelqu'un est créancier du gouvernement
en vertu de la loi fiscale...
M. Fréchette: La loi fiscale, oui.
M. Lalonde: ...et, d'autre part, est débiteur du
gouvernement en vertu d'autres lois, il y ait compensation. Je pense que
ça ne crée pas de problème. La seule question qui se pose
est dans quelle mesure la confidentialité du ministère du Revenu,
qui est quand même essentielle dans notre système juridique, est
protégée.
M. Fréchette: Vous vous référez
évidemment à l'article 69 de la Loi du ministère du
Revenu?
M. Lalonde: L'article 69 est peut-être un peu plus
précis, mais dans l'ensemble...
M. Fréchette: Sous réserve de l'article 69... le
texte amendé qu'on propose prévoit justement une disposition en
deuxième page, je ne sais pas si vous l'avez?
M. Lalonde: Je l'ai, oui.
Le Président (M. Bordeleau): Article 23.
M. Fréchette: Oui, c'est ça. Sous réserve de
l'article 69.
M. Lalonde: Où est-ce, ça, sous réserve?
M. Fréchette: C'est l'article 22, je m'excuse. Je vous ai
dit l'article 23, c'est l'article 22.
M. Lalonde: Non, c'est l'article 23. Une voix: Article 23,
deuxième page.
M. Lalonde: "Sous réserve - on étudie les articles
22 et 23 ensemble - de l'article 69", se retrouve dans un deuxième
alinéa du nouvel article 31. Je me demande si la protection est
complète.
M. Fréchette: La protection de la
confidentialité?
M. Lalonde: Oui.
M. Fréchette: Si on lit, dans son entier, la disposition
qu'il y a là, il me semble que oui. Le ministère ne peut quand
même pas proposer une disposition dans sa propre loi qui irait à
l'encontre d'une disposition de cette même loi. On a l'impression que de
la façon dont c'est libellé, la confidentialité
prévue à l'article 69 est protégée. Peut-être
bien que le député de Marguerite-Bourgeoys a en tête un
exemple précis d'un cas où, effectivement, cette
confidentialité ne serait pas respectée. S'il en avait un, je
serais heureux de l'entendre.
M. Lalonde: En fait, je n'ai pas d'exemple et je me dis qu'il est
possible que dans les communications qui sont nécessaires dans le
nouveau contexte, entre les ministères et les organismes, d'une part, et
le ministère du Revenu, d'autre part, il est possible que cette
confidentialité soit mise à l'épreuve. Je lis le
deuxième alinéa de l'amendement qui nous est proposé. On
dit: "Sous réserve de l'article 69, un règlement visé dans
le deuxième alinéa"... j'imagine qu'on parle du deuxième
alinéa, parce que le premier alinéa qu'on retrouve à
l'article 31 est effectivement, dans la loi, le deuxième
alinéa... "Sous réserve de l'article 69, un règlement
visé dans le deuxième alinéa peut prévoir les
conditions et les modalités des opérations de l'affectation
prévue par le même alinéa, dont notamment le mode de
communication au ministère du Revenu des données comptables
nécessaires, ainsi que l'ordre dans lequel l'imputation des montants
visés dans le programme b) du troisième alinéa doit
être affectée."
Je me demande dans quelle mesure il peut y avoir compensation, parce que
pour avoir compensation, il faut qu'il y ait information entre les organismes
et les ministères, d'un côté, et le ministère du
Revenu, de l'autre, sans qu'il y ait accroc à cette
confidentialité.
M. Fréchette: Mais je pense, M. le Président, que
les informations dont on parle ne peuvent venir qu'à sens unique,
c'est-à-dire qu'elles ne peuvent venir que de l'organisme
créancier requérant. Ce n'est pas le ministère du Revenu
qui va fournir à l'organisme gouvernemental requérant ou au
ministère requérant des informations pour lui dire que tel
individu lui doit telle somme et qu'on doit de l'argent et gu'on va payer.
C'est l'organisme concerné ou le ministère concerné qui va
venir nous donner à nous de l'information qui nous informera - je
m'excuse de la redondance qu'effectivement il y a une redevance. Cela va nous
permettre, de la façon dont le texte est rédigé, d'exercer
cette compensation sans déborder le cadre juridique très strict
de l'article 69. (20 h 45)
M. Lalonde: Autrement dit, ce n'est pas le ministère du
Revenu qui va se porter volontaire à l'égard des autres
ministères en disant: Écoutez, je dois 1000 $ à M. Untel.
Est-ce qu'il vous doit de l'argent? J'aimerais avoir la réponse
enregistrée du ministre.
M. Fréchette: C'est précisément cela. Je me
suis peut-être mal expliqué tout à l'heure.
M. Lalonde: Non, j'ai compris, mais je voudrais que vous
l'explicitiez d'une façon très concrète pour que les gens
comprennent. Au contraire, ce seraient des organismes qui s'adresseraient au
ministère du Revenu disant ceci: M. Untel ou la compagnie Unetelle nous
doit 10 000 $ en redevances de toutes sortes - parce qu'on déborde le
cadre des droits fiscaux. Si vous devez des montants à cette personne,
sachez qu'il y a une date de fixée au niveau du gouvernement et faites
compensation.
M. Fréchette: Oui, c'est précisément
cela.
M. Lalonde: Cet organisme et ce ministère ne sauront pas,
n'auront pas communication du contenu du dossier.
M. Fréchette: D'aucun des renseignements qui
déborderaient les cadres des restrictions très précises de
l'article 69, de la confidentialité.
M. Lalonde: Je prends la parole du ministre, et ces deux articles
sont adoptés.
Le Président (M. Bordeleau): Le nouvel article 22 tel que
rédigé...
M. Lalonde: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Bordeleau): C'est un nouvel article au
complet. Le nouvel article 22 est adopté. Le nouvel article 23, c'est la
même chose, adopté.
M. Lalonde: On arrive dans le tabac. M. Fréchette:
On va s'allumer.
Modifications à la Loi
concernant l'impôt sur
la vente en détail
Le Président (M. Bordeleau): Article 24.
M. Fréchette: C'est pour exclure les encarts
publicitaires.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre du Revenu.
M. Fréchette: M. le Président, essentiellement,
l'article 24 donne deux définitions qui n'étaient pas
déjà contenues dans la loi, soit celle de l'encart publicitaire,
d'une part, et celle des fournitures de classe, d'autre part, pour ensuite
exempter ces deux domaines. Il a été nécessaire de
procéder à ces amendements. Dans le cas de l'encart publicitaire,
je pense que c'était pour donner suite à une déclaration
ministérielle qui avait été faite par le ministre des
Finances avec effet déclaratoire. La déclaration a
été faite au mois de décembre 1980. Il avait alors
annoncé que la loi serait amendée pour exclure l'encart
publicitaire et lui donner une définition. C'est pour donner suite
à cette déclaration du ministre des Finances que l'amendement est
proposé.
M. Lalonde: Si je comprends bien, pour les fournitures de
classe...
M. Fréchette: Dans la loi, auparavant, il n'y avait aucune
définition des fournitures de classe.
M. Lalonde: Cela va pour l'article 24. M. Fréchette:
Cela va pour l'article 24.
Le Président (M. Bordeleau): Article 24, adopté.
Article 25.
M. Fréchette: L'article 25 a pour seul effet
d'élargir les exemptions de taxes... Il y a surtout le paragraphe lj qui
donne des précisions plus détaillées que ce qui existait
auparavant. Ce serait devenu nécessaire à la suite de certaines
représentations qui avaient été faites par les principaux
intéressés. Toujours à ce paragraphe lj, vous avez vu
qu'il y est expressément indiqué que les pièces de
rechange sont maintenant exemptées, alors qu'autrefois il était
bien difficile de savoir... Elles ne l'étaient pas du tout,
effectivement.
M. Lalonde: Au nom des pêcheurs, nous sommes d'accord.
M. Fréchette: Oui.
M. Lalonde: Pour le paragraphe 2, c'est une autre série
d'exemptions, je pense.
M. Fréchette: Voilà, c'est cela. La chaussure est
portée à 125 $, de 100 $ que c'était auparavant.
Il faudrait faire attention aussi, M. le Président, il y a un
amendement.
Le Président (M. Bordeleau): À l'article 25,
deuxième paragraphe.
M. Fréchette: II faudrait lire le 11 mars 1981 au lieu du
1er janvier 1981.
Je lirais l'article tel qu'il devrait se
lire.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Fréchette: Le présent article, dans la mesure
où il édicte le paragraphe j de l'article 17 de la Loi concernant
l'impôt sur la vente en détail, a effet depuis le 1er janvier 1981
et, dans la mesure où il édicte le sous-paragraphe iii du
paragraphe ad de cet article 17, il a effet à compter du 11 mars 1981.
Il est déclaratoire dans la mesure où il soustrait dans le
paragraphe t de cet article 17 la vente d'encarts publicitaires et de
l'impôt prévue par cette loi.
M. Lalonde: M. le Président, si je parlais chinois, je
trouverais cela très clair. Comme je ne suis que bilingue, je n'ai rien
compris du tout.
M. Fréchette: Je suggère au député de
Marguerite-Bourgeoys de... Allez-y, bien sûr.
Voici ce qui se produit. Il y a des mesures qui entrent en vigueur le
1er janvier qui font suite à la déclaration ministérielle
du mois de décembre 1980.
M. Lalonde: Lesquelles mesures?
M. Fréchette: Ce sont celles concernant les navires et les
articles de pêche. Elles entrent en vigueur le 1er janvier.
M. Lalonde: Qu'on a vues tout à l'heure à l'article
précédent.
M. Frechette: C'est cela. Il y a des mesures déclaratoires
sur les encarts publicitaires qui avaient aussi été
annoncées dans la déclaration ministérielle de
décembre 1980. C'est déclaratoire. Pour les autres mesures, elles
entrent en vigueur à la date du discours sur le budget, soit le 11 mars
1981. Cela concerne les chaussures. Il y a trois dates d'entrée en
vigueur, c'est pourquoi cela fait un peu compliqué.
Mais c'est de la vertu partout. C'est cela, strictement.
M. Lalonde: J'aimerais avoir la vertu de comprendre. Heureusement
que les électeurs ne sont pas condamnés à lire ces
lois.
M. Fréchette: Même les avocats s'y perdent, M. le
Président.
M. Lalonde: Oui, les avocats sont payés pour se perdre.
Mais les pauvres législateurs que nous sommes ont de la
difficulté à retrouver leur chat dans tout ce... En tout cas, ce
n'est pas du verbiage, je suis sûr que les conseillers du ministre ont
écrit ce texte d'une façon très rigoureuse. Il faut croire
le ministre qui nous dit qu'il s'agit simplement de date d'entrée en
vigueur. En ce qui concerne le paragraphe j , les articles de pêche, les
bateaux, etc., c'est le 1er janvier 1981. En ce qui concerne les encarts
publicitaires, c'est le 11 mars...
M. Fréchette: Déclaratoire.
M. Lalonde: Déclaratoire, qu'est-ce que cela veut
dire?
M. Fréchette: Cela veut dire rétroactivement depuis
toujours.
M. Lalonde: C'est rétroactif.
M. Fréchette: C'est cela, exact.
Rétroactif pour donner un avantage, pour éviter d'aller
percevoir.
C'est que, dans la pratique, ils n'ont jamais été
taxés. Ils n'étaient pas exemptés mais il n'y a pas eu de
contrôle de fait. C'était passablement nébuleux. Pour
clarifier la situation et éviter des cotisations, cela s'imposait de
fonctionner comme cela.
M. Lalonde: Vous dites que cela clarifie la situation.
M. Fréchette: C'est un fait que cela clarifie
effectivement. Tous les gens du milieu... Les gens qui sont dans le domaine de
l'impression...
M. Lalonde: Grâce à eux, M. le Président,
cela clarifie la situation, j'en suis convaincu. J'adopte sans plus de
guestions les articles concernés.
Le Président (M. Bordeleau): Article 25, adopté,
tel qu'amendé.
M. Fréchette: L'article 25, je comprends que c'est tel
qu'amendé.
Modifications à la Loi
concernant l'impôt sur
le tabac
Le Président (M. Bordeleau): Oui, tel qu'amendé. Il
reste l'article 26.
M. Fréchette: Le tabac, M. le Président.
Le texte est par lui-même...
M. Lalonde: Oui, le texte est très clair, M. le
Président. Je viens d'éteindre ma dernière cigarette,
j'espère.
Le Président (M.. Bordeleau): Cela va pour 26?
M. Lalonde: Cela va pour 26. Tant pis pour les fumeurs.
M. Fréchette: Tant pis pour nous, alors.
Le Président (M. Bordeleau): Le 26 est adopté. Il
nous reste l'article 44, la mise en vigueur le jour de la sanction.
M. Lalonde: 27, 28 et 29 sont adoptés?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
explications sur l'article 44? Il nous reste cinq minutes.
Une voix: La consigne c'est la consigne.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, l'article 44 est
adopté.
M. Lalonde: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bordeleau): Le projet de loi no 11, qui
est la Loi modifiant certaines dispositions législatives pour donner
suite à la politique budgétaire du gouvernement pour l'exercice
1981-1982, est donc adopté avec ses amendements...
M. Lalonde: Et toutes ses divisions que nous avons
indiquées.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, ce sera fait. Je demanderai au
rapporteur de la commission de faire rapport à l'Assemblée
nationale. La commission parlementaire des finances et des comptes publics
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 20 h 57)