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Commission permanente des finances, des comptes
publics et du revenu
Etude des crédits du ministère du
Revenu
Séance du mercredi 3 avril 1974
( Dix heures quarante minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
La commission des finances, des comptes publics et du revenu commence ce
matin l'étude des crédits du ministère du Revenu. Pour la
séance d'aujourd'hui, M. Léger, de Lafontaine, remplace M.
Bédard, du comté de Chicoutimi; M. Saint-Hilaire, de Rimouski,
remplace M. Garneau, de Jean-Talon; M. Larivière, de
Pontiac-Témiscamingue remplace M. Levesque, de Bonaventure, et M.
Malouin, de Drummond, remplace M. Parent, de Hull.
J'aimerais suggérer le nom de M. Déom, du comté de
Laporte, comme rapporteur. Est-ce que c'est agréé?
M. MORIN: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT: J'inviterais maintenant l'honorable ministre à nous
présenter ses principaux collaborateurs, avant de faire ses remarques
habituelles.
M. HARVEY (Jonquière): D'abord, à ma gauche, mon
sous-ministre, M. André Gauvin; M. Lucien Mercier; M. Giguère, M.
Dompierre; M. André Saint-Charles, sous-ministre adjoint à
l'opération; M. Jean-Paul Poulin, directeur général du
personnel, et M. Paul-Emile Moreau, sous-ministre adjoint à la
vérification et directeur des enquêtes spéciales.
M. SAINT-HILAIRE: II n'est pas gros, mais il a de bons "bouncers"!
Renseignements sur les activités du
ministère
M. HARVEY (Jonquière): L'an dernier, au moment de la discussion
de nos crédits, les membres de l'Opposition avaient signalé la
difficulté qu'ils avaient dans leur tâche quotidienne à
entrer en communication avec les bonnes personnes, dans les différents
services du ministère. Alors, afin de faciliter autant la discussion
d'aujourd'hui et comme fiche de référence, j'ai fait
préparer un petit fascicule dans lequel on retrouve des renseignements
qui seront de nature à aider considérablement les membres de la
Chambre. Il comprend huit sections, soit les lois administrées par le
ministère; le mandat et l'organisation; les organigrammes; les
différents bureaux; la liste de tous les cadres supérieurs; les
systèmes en voie de déve- loppement; les publications, ainsi que
les bureaux provisoires de renseignements mis à la disposition des
contribuables durant la période de pointe, soit les mois de mars et
avril de chaque année. Je ferai remarquer que, sur le dernier point,
à chaque année, en fonction des besoins de la population, des
bureaux provisoires sont ajoutés. Exemple, cette année, nous en
avons actuellement 33, à part les bureaux régionaux de
Montréal, de Québec et Sherbrooke et également un bureau
de renseignements aux stations de métro Berri-Demontigny.
M. MORIN: L'Opposition remercie le ministre. Peut-être ce document
répondra-t-il à un certain nombre de questions que je
m'apprêtais à lui poser?
M. HARVEY (Jonquière): II y a un point qui va certainement
être soulevé nous en discuterons tout à l'heure
concernant les statistiques fiscales. Nous ferons le point où les
travaux sont rendus présentement, afin d'éclairer les membres de
la loyale Opposition, les membres de cette commission également.
M. le Président, si vous n'avez pas d'objection, afin d'avoir une
discussion puisque les débats sont enregistrés
qu'on pourra lire avec intérêt et une discussion qui ne
chevauchera pas d'un programme à l'autre, nous commencerions
l'étude des crédits par le programme no 3, le programme no 2 et
nous aurions la grande discussion sur l'administration du ministère au
programme 1. Et voici pourquoi: Le programme 3 est simplement le remboursement
à certains travailleurs autonomes d'une partie de leurs contributions au
régime de rentes du Québec. C'est la contribution que nous payons
à la place des célibataires dont le salaire est inférieur
à $2,500 et des personnes mariées...
M. MORIN: M. le Président, puis-je me permettre d'interrompre le
ministre une seconde?
Je n'ai pas d'objection à ce que nous commencions par le dernier
programme, pour remonter vers le premier, qui est certainement le plus
important, mais est-ce qu'on ne pourrait pas, avant de ce faire, avoir une
discussion d'ordre général sur les politiques du
ministère?
M. HARVEY (Jonquière): Je suis bien d'accord.
M. MORIN: Une discussion qui pourrait englober l'ensemble des trois
programmes et tous les éléments, si le ministre n'y voit pas
d'objection. C'est ce qui s'est fait dans le passé. Il y a toujours eu
une discussion générale, avant de passer à chaque
programme.
M. HARVEY (Jonquière): Si je faisais cette suggestion, c'est bien
simple, c'est parce que le programme no 2, quand bien même nous en
discuterions toute la matinée, est un programme qui nous lie à
une formule...
M. MORIN: Je sais.
M. HARVEY (Jonquière): ... au dernier recensement du gouvernement
fédéral pour les populations, à une formule 50-40-10 et le
programme no 3 est un montant estimé à partir des montants que
nous avons déboursés l'an dernier et le no 3 est par voie de
statut. C'est pour cela que je demandais cela. Cela revient au même. Si
vous ne voulez pas l'accepter, on ira après la discussion au programme
1.
M. LEGER: M. le Président, juste un mot. C'est sûr qu'il se
pourrait que le programme 3 passe en premier, mais au départ,
normalement, il y a une série de questions générales, de
discussions générales qui, par la suite, ne reviennent pas dans
les différents programmes. On l'a réglé au
début.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. MORIN : Je pense que le ministre n'a pas d'objection. Il n'a pas
d'objection, cela est sûr.
M. HARVEY (Jonquière): Non.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, si vous n'avez pas d'objection, je
vais demander à l'honorable ministre de faire les remarques
préliminaires habituelles que nous faisons lors de l'étude des
crédits. Après quoi, je céderai la parole au chef de
l'Opposition officielle et après quoi nous discuterons de la marche
à suivre dans l'étude de ces crédits.
Est-ce que vous êtes d'accord?
M. MORIN: Volontiers.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
Remarques préliminaires
M. HARVEY (Jonquière): Comme vous le savez, M. le
Président, la tâche principale du ministère du Revenu est
de percevoir les montants qui sont dus à l'Etat par les
différents contribuables et mandataires du ministère en vertu des
lois fiscales. Le ministère se fixe comme objectif d'assurer un
rendement optimum de ses lois, d'accorder aux contribuables, les mandataires,
un traitement uniforme et équitable, d'informer également autant
les mandataires que les contribuables d'une manière telle qu'il leur
soit possible de mieux se conformer aux exigences des lois fiscales et, de
plus, nous devons travailler de toutes nos forces à décourager
l'évasion et la fraude fiscales.
Le mandat du ministère du Revenu s'exerce sur une base
d'organisation de quatre éléments de travail, soit la perception
ou opération, vérification, soutien technique et direction ainsi
que les soutiens administratifs.
Bien sûr, le ministère du Revenu n'est pas le
ministère qui établit la politique fiscale du gouvernement. Il
faut bien avoir à l'esprit, au moment où débute
l'étude de ces crédits, qu'il est inutile avec le
ministère du Revenu de discuter des questions de fond ou modifications
aux lois fiscales.
Ce débat peut avoir lieu au cours de la discussion de
l'étude des crédits du ministère des Finances, puisque le
ministère du Revenu, en plus d'être l'outil de perception du
gouvernement du Québec, est le conseiller auprès du
ministère des Finances et les projections de revenus que nous
établissons d'une année à l'autre sont remises au
ministère des Finances qui, lui, partant d'indices à
caractère purement économique, établit de façon
définitive les projections de revenus d'une année à
l'autre.
C'est donc dire qu'un débat de fond sur des questions
d'amendement aux lois fiscales ou d'indexation de revenus ne sont pas des
sujets à discuter au moment de l'étude des crédits du
ministère du Revenu qui consiste en trois programmes: Un qui nous permet
d'administrer le ministère, le deuxième, de redistribuer aux
municipalités du Québec une partie de la taxe de vente, selon une
formule bien établie, et le troisième, de rembourser à la
place de certains travailleurs une partie de leurs contributions au
régime de rentes du Québec.
Ce sont les remarques que j'avais à faire au début de
l'étude des crédits.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le chef de l'Opposition officielle.
M.MORIN: M. le Président, j'entends bien que le ministre n'aime
guère répondre aux questions de fond sur la politique fiscale
puisque le rôle de son ministère se confine à être
l'outil de perception du gouvernement et du ministre des Finances pour
l'entrée des fonds prévus pour la législation.
Ce n'en est pas moins un rôle fort important puisque cette
perception des impôts peut se faire selon toutes sortes de
modalités. Elle peut être juste ou injuste. Elle peut être
faite d'une façon égale pour tous ou d'une façon
discriminatoire, par exemple, à l'endroit de certaines compagnies ou de
certaines personnes. Elle peut être faite d'une manière humaine ou
d'une façon tracassière, enfin, selon des modalités qui ne
peuvent certainement pas laisser les députés, à plus forte
raison ceux de l'Opposition, indifférents.
Le point essentiel que j'aimerais relever dans ces remarques
préliminaires est celui de l'égalité des contribuables
devant les lois fiscales. Si vous n'avez pas, à la base, comme fondement
de tout votre régime fiscal, l'égalité des contribuables,
eh bien, la population perd vite confiance dans le rôle social de l'Etat
et cette remise en question de l'Etat dont on est témoin dans certains
secteurs de la population commence toujours par l'opinion que se fait un
citoyen de
l'équité du régime fiscal. Si le citoyen croit
qu'on le vole, il risque, lui aussi, de voler l'Etat. Si un citoyen croit qu'on
le vole, il risque d'être un moins bon citoyen.
Donc, il y a un certain nombre de dangers représentés par
des cas que j'aurai l'occasion de soulever un peu plus tard et au sujet
desquels j'aimerais interroger le ministre et ses collaborateurs.
Permettez-moi de faire allusion au rapport du protecteur du citoyen
à l'endroit du ministère du Revenu. Je me permets de vous donner
lecture d'un extrait du paragraphe 227 du rapport du Protecteur du citoyen,
lequel se trouve en page 146. "Au ministère du Revenu, les plaintes sont
encore aussi nombreuses. Il est manifeste, répétons-le, que, dans
l'exercice de ses responsabilités, le ministère agit de
façon stricte et rigide. Ses interprétations sont limitatives,
ses méthodes d'application rigoureuses et sévères. Mais il
est normal qu'il en soit ainsi pourvu que tous soient traités sur le
même pied et qu'on accorde aux gens sans défense et plus
vulnérables la même considération qu'à ceux en
mesure de faire valoir leurs intérêts avec plus de force. Quelques
erreurs manifestes d'appréciation des faits, des retards indus et
inexcusables de remboursement de trop-perçus, des délais
injustifiés dans la considération d'opposition à des
cotisations, voilà sur quoi portaient la plupart des plaintes qui
parurent vraiment fondées."
J'aimerais demander au ministre, compte tenu de ce rapport de
l'ombudsman...
M. HARVEY (Jonquière): Le chef de l'Opposition vient de faire une
affirmation contenue dans le rapport. Est-ce que je pourrais lui demander de me
donner le nombre de plaintes? C'est dedans.
M. MORIN: Les plaintes sont contenues aux pages 146 et suivantes du
rapport. En ce qui concerne son secteur, cela commence à la page 151. Ce
sont les plaintes S-236 à S-246, du moins dans les pages qui ont
été reproduites pour le dossier.
M. HARVEY (Jonquière): Si j'ai bonne mémoire, je pense que
le chiffre est de 247 sur 2,800,000 contribuables.
M. MORIN: Oui, je ne les ai pas toutes ici. D'ailleurs, je ne suis pas
en train de faire le procès du ministère. Je voudrais que le
ministre me comprenne bien. Je veux tout simplement souligner un certain nombre
de problèmes, voir ce que le ministre en dit et que nous ayons la
discussion la plus intelligente possible sur la question.
S'il se révèle, à la suite des réponses du
ministre, que la plupart de ces plaintes n'étaient pas fondées ou
qu'il a vu à redresser la situation, l'Opposition s'en déclarera
tout à fait satisfaite.
Compte tenu de tout cela et compte tenu du fait aussi que le discours
inaugural ne contient, pour ainsi dire, rien, en tout cas aucun projet de
réforme en profondeur à l'égard du ministère du
Revenu, est-ce que le ministre pourrait nous dire si, néanmoins, il ne
se propose pas de soumettre des projets à l'Assemblée en vue
d'améliorer la perception des impôts? Quelles sont les intentions
du ministère, d'une manière très générale,
dans l'avenir prévisible?
M. HARVEY (Jonquière): D'abord, il y aura, dans la
deuxième partie de la session, les modifications aux lois fiscales
annoncées dans le discours du budget. J'ai un exemple précis
à l'esprit: la redistribution d'une partie du produit de la taxe sur les
repas et l'hôtellerie affectant les villes de Montréal, Laval et
Québec va nécessiter une loi; l'augmentation, également,
des exemptions aux aveugles et aux personnes handicapées, en un mot,
tout ce qui a été annoncé dans le discours du budget qui
nécessite des modifications à nos lois fiscales. Durant
l'intersession, nous préparerons les textes législatifs pour
apporter des amendements à la reprise de la session à
l'automne.
En ce qui concerne la réforme fiscale elle-même, il est
bien sûr qu'à la suite de son application depuis janvier 1972,
nous aurons des amendements mineurs à apporter à la suite
d'expériences vécues. Cette loi et la réglementation s'y
attachant nous amènent, mois après mois, des cas nouveaux qui
deviennent des cas généraux et qui nécessitent des
amendements pour un meilleur traitement à l'endroit des entreprises ou
des contribuables concernés.
Nous n'avons pas besoin de légiférer pour améliorer
nos méthodes de traitement des paiements des lois fiscales. La
mécanisation au ministère du Revenu, comme dans toute autre
entreprise qui décide de mécaniser ses opérations, a
connu, au cours des premières années, des années
difficiles. Mais au service du développement et de la recherche, nos
programmes sont expérimentés et un système manuel est
maintenu jusqu'au moment où nous sommes assurés d'avoir un
système qui répond aux objectifs qu'on s'est fixés au
départ. Ce que le chef de l'Opposition signalait tout à l'heure,
les plaintes reçues chez le Protecteur du citoyen, bien sûr, il y
en avait qui étaient fondées, mais imaginez, dans un monstre
administratif qui traite des tonnes et des tonnes de documents à une
période de pointe qu'on peut situer entre le mois de février et
le mois de juillet, pour le courrier important et volumineux qui peut entrer,
je pense qu'on peut considérer, tout en tentant de redresser les
situations, comme relatif le nombre de plaintes qui se sont rendues au
Protecteur du citoyen. C'est donc dire que, dans l'ensemble, les contribuables
qui avaient des choses à reprocher au ministère du Revenu se sont
adressés soit à nos services administratifs ou encore au cabinet
du ministre et des réponses satisfaisantes leur ont été
données
dans des délais raisonnables. Il est bien sûr que nous
tentons par tous les moyens, et Dieu sait comment cela peut coûter une
opération mécanisée, avec les disponibilités
financières que nous avons, de mécaniser davantage nos
opérations pour empêcher également la fraude fiscale par ce
qu'on appelle les "matching programs" afin d'être capables de
vérifier de plus en plus ceux qui ne sont pas déduits à la
source, autant les petits commerces que les grandes entreprises, qui sont
vérifiés d'une façon adéquate et traités
d'une façon uniforme et équitable.
M. MORIN: M. le Président, le ministre, dans la première
partie de sa réponse, m'a surtout parlé des aspects qui
intéressent les finances et moins le revenu.
La question que je lui posais au début, je n'ai pas le sentiment
d'avoir obtenu vraiment une réponse très précise, portait
davantage sur la perception...
Est-ce que vous avez des projets d'ordre législatif ou
réglementaire pour améliorer la perception?
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, j'allais terminer
en disant au chef de l'Opposition que la perception au ministère du
Revenu, nous la faisons en vertu des lois votées par l'Assemblée
nationale. Dans ces lois, si le chef de l'Opposition les regarde, regarde le
code fiscal, tous sont égaux devant la loi, gros, moyens et petits. Vu
que nous voulons atteindre une certaine équité et traiter les
contribuables uniformément, nous avons demandé un plus grand
nombre de postes aux effectifs, pour être capables, dans certaines
opérations, dans certaines parties, de diminuer les délais qui
causent, à mon sens, préjudice à certains contribuables.
Je donne l'exemple d'un contribuable qui a droit à un remboursement
d'impôt: quel que soit le montant, une période d'attente trop
longue de 60, de 90 ou de 120 jours est pour lui une période vraiment
difficile et il a matière à grief dès le départ.
C'est uniquement par l'addition d'un plus grand nombre de postes à
l'effectif que nous pourrons, dans certaines parties de notre opération,
diminuer ce délai afin de donner plus de satisfaction aux gens. Quant
à la perception elle-même, à notre système de
vérification et à notre système de perception, les
méthodes les plus modernes de perception sont additionnées aux
nôtres pour autant que nos lois le permettent. Je peux vous dire que,
malgré que dans l'ensemble non seulement du Québec, du Canada ou
du continent nord-américain, on dise que le crédit est difficile,
vous n'avez qu'à vérifier l'entrée des revenus en fonction
des prévisions qui ont été faites et vous vous apercevrez
que, sans mettre de gens en prison, d'une façon intelligente et
ordonnée, sans bousculer les gens, nous voyons à ce que soit
payé à César ce qui revient à César.
M. MORIN: Nous reviendrons peut-être là- dessus un peu plus
tard, avec le rapport du vérificateur général, M. le
Président. Mais avant de tomber dans des détails aussi
précis, j'aimerais encore poser quelques questions d'ordre
général. La suivante, M. le ministre, aurait trait au
comité consultatif du ministère du Revenu, qui, si je ne m'abuse,
a été créé par l'un de ses
prédécesseurs, qui devait être M. Kierans, puisque ce
comité a été créé en 1965, je crois.
M. HARVEY (Jonquière): Comité consultatif?
M. MORIN: Comité consultatif... M. HARVEY (Jonquière):
D'accord.
M. MORIN: C'est cela, du ministère du Revenu.
En 1971, le ministre a déclaré que ce comité
consultatif serait appelé à jouer un rôle de plus en plus
important, à titre de consultant auprès du ministre du Revenu.
C'était à l'issue d'une réunion du comité à
Québec et je tire ce renseignement du Soleil, le 12 juillet 1971. Est-ce
que ce comité existe toujours, M. le ministre?
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. MORIN : Combien de réunions a-t-il eues par année
depuis sa fondation ou, en tout cas, depuis que le ministre est en
exercice?
M. HARVEY (Jonquière): D'abord, le comité existe toujours.
Il est composé de huit membres. Les membres étaient, à ce
moment-là, M. Lucien Belair, Me Raymond Décary, Me René
Amyot, M. Jean Cousineau, M. Charles McLaughlin, M. Charles-E. Pelletier, M.
Albert Poissant et M. Heward Stikeman.
M. MORIN: C'était en 1971?
M. HARVEY (Jonquière): En 1971.
M. MORIN: Et en 1974?
M. HARVEY (Jonquière): Une des raisons pour lesquelles le
comité consultatif comme tel, les huit membres ne se sont pas
réunis de façon régulière en 1971 et au
début de 1972, c'est que deux ou trois membres du comité
consultatif ont fait partie de l'équipe d'experts que nous avons
engagés pour préparer la réforme fiscale et bâtir le
texte du code fiscal que nous avons adopté à l'Assemblée
nationale, que nous avons fait voter par l'Assemblée nationale.
Ces gens, comme ils ont un contact régulier, ont
été constamment consultés parce que leurs
représentants, travaillant pour nous à titre de consultants
à l'occasion de la réforme fiscale, ont amené les opinions
de notre comité consultatif. Nous avons l'intention de le
réformer parce que quatre des membres de notre comité
siègent actuellement au niveau d'un comité similaire au
gouvernement du Canada. Alors, des mesures sont présentement à
l'étude afin de pouvoir avoir une reprise des activités au cours
de l'année 1974/75 de notre comité consultatif que nous avons
l'intention de modifier et d'élargir la représentativité
à l'intérieur de ce comité consultatif.
Les études sont en cours. Mon sous-ministre m'informait, il y a
une quinzaine de jours, qu'il s'attendait d'être en mesure de me
présenter ces recommandations pour approbation d'ici le début du
mois de juin, afin de faire siéger de nouveau
régulièrement le comité consultatif. L'unique raison qui a
empêché les réunions régulières, c'est la
présence de plusieurs membres du comité consultatif sur notre
équipe de rédaction comme consultants à l'occasion de la
réforme fiscale. Immédiatement après, nous avons eu
à bâtir les règlements qui faisaient place aux droits
qu'avait le ministère du Revenu de cotiser, par arrêté en
conseil, les compagnies extractives, ce qui n'est plus le cas.
Nous devons cotiser par avis de cotisation et non par
arrêté en conseil. Le président également, M. Lucien
Belair, étant à sa retraite, Me Raymond Décary a
été nomme juge par le gouvernement du Canada à la cour de
l'Echiquier. Ce sont des raisons qui nous ont empêchés de
réunir le comité qui, enfin, aurait eu exactement la même
discussion ou présenté les mêmes recommandaitons qu'il nous
a présentées sur des textes pour approbation à l'occasion
de la préparation du texte de la réforme fiscale et des
règlements qui sont venus s'ajouter et qui se sont terminés, ces
règlements, effectivement autour du 14 ou du 15 décembre 1973 et
que nous avons approuvés à une des dernières
réunions, avant la date limite qui était le 31 décembre
1973. Ce sont les explications que j'ai à donner au chef de
l'Opposition.
M. MORIN: M. le Président, le ministre nous apprend qu'il va
reconstituer ce comité et je le crois volontiers. Est-ce que je ne
pourrais pas lui demander, cependant, au sujet de la composition de l'ancien
comité, combien il y avait de représentants des entreprises sur
ce comité?
M. HARVEY (Jonquière): Premièrement, il s'agissait de M.
Charles McLaughlin de CIL.
M. MORIN: Et les autres membres représentaient quels groupes de
citoyens, en gros, ou quelles classes sociales?
M. HARVEY (Jonquière): Le Barreau était
représenté par des avocats se spécialisant en droit
fiscal. L'ordre des comptables agréés par la présence de
M. Albert Poissant, trois représentants. Les exécutifs en
taxation, les grandes associations nationales étaient
représentés également à l'intérieur du
comité. Mais c'est une faiblesse, mon sous-ministre me faisait remarquer
qu'au comité consultatif, en plus de ces gens, les études qu'ils
sont en train de faire, tendent à élargir la
représentativité et également les domaines à
couvrir devant la complexité des lois de la taxe à la
consommation. Je devrais avoir ces recommandations d'ici le mois de juin pour
être capable de réformer le comité consultatif et avoir des
réunions de façon plus régulière. Il est bien
certain qu'à l'occasion de la réforme fiscale, c'était
prévisible.
Le seul moyen d'éviter d'être blâmés de ne pas
l'avoir réuni ou de l'informer de certaines choses nous-mêmes, qui
étaient en voie de discussion avant d'être acceptées soit
par le comité de législation ou par le conseil des ministres,
c'était de prendre des membres disponibles de ce comité, les
engager comme consultants puisque nous avions besoin d'experts.
M. MORIN: D'accord! Je n'ai pas cherché noise au ministre sur ce
plan. Ce à quoi je m'intéresse davantage, c'est l'avenir.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord!
M. MORIN: Je me réjouis d'entendre le ministre parler d'une plus
grande représentativité de ce comité consultatif.
M. HARVEY (Jonquière): C'est l'objectif.
M. MORIN: Dans cet esprit, est-ce qu'il ne serait pas opportun qu'on
voie arriver parmi les membres de ce comité des gens qui
représenteraient, par exemple, les associations de consommateurs?
M. HARVEY (Jonquière): C'est une chose possible. Je n'y verrais
pas d'objection, mais avant de me prononcer d'une façon
catégorique, je vais attendre le rapport du sous-ministre et de ses
collaborateurs pour être capable, par la suite, d'introduire... Je
l'apporterai comme suggestion. J'examinerai la suggestion faite par le chef de
l'Opposition.
M. MORIN: Ou encore peut-être même, puisque je crois qu'ils
paient des impôts eux aussi, les représentants des syndicats. Ce
ne serait pas de l'ordre du possible, cela?
M. HARVEY (Jonquière): Quand on parle de
représentativité adéquate, il est bien sûr que nous
avons à faire le tour des gens représentant des groupes dans la
société. J'ai assez confiance en mes collaborateurs pour,
dès le départ, ne pas douter que les suggestions qui sont faites
par le chef de l'Opposition sont déjà dans l'éventail des
possibilités parmi les groupes auxquels on songe. Maintenant, la
décision finale...
M. SAINT-HILAIRE: Est-ce qu'effectivement, les syndicats paient des
impôts en tant que syndicats?
M. HARVEY (Jonquière): En tant que syndicats, non.
M. MORIN: Est-ce que l'Association des comptables ou le Barreau paient
des impôts en tant que Barreau ou Association des comptables? Je ne le
pense pas moi non plus. Mais, les avocats, les comptables paient des
impôts et les syndiqués de même, les travailleurs de
même.
M. MERCIER: Je voudrais souligner simplement une remarque de M.
Déom, comme il l'a mentionné, c'est à titre d'experts
qu'ils sont là.
M. MORIN: Mais c'est un comité consultatif et il y a des tas de
gens peut-être parmi les syndiqués, M. le Président, qui
sont experts sur ce que leur coûte l'impôt chaque année. Il
n'y a pas que les comptables qui nécessairement...Je ne dis pas qu'il ne
faut pas des comptables et qu'il ne faut pas des juristes. Bien sûr. Mais
peut-être que le ministre, dans son ancien comité consultatif
avait trop limité l'éventail des gens qui auraient pu lui donner
de fort bons conseils.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais dire au chef de l'Opposition que
je ne mets aucunement en doute la compétence de ceux qui sont encore
là ou qui ont été nommés, mais je dois lui dire que
j'ai hérité d'un comité composé de huit personnes
connaissant la fiscalité d'une façon exceptionnelle. Et je ne
suis pas celui qui a formé le comité.
M. MORIN: Très bien. Je ne cherche pas noise au ministre
là-dessus.
M. HARVEY (Jonquière): Je dois dire que dès le
départ, si j'avais eu à former un comité consultatif pour
une première fois, je l'aurais formé probablement avec les
mêmes personnes et de la même manière parce que, si on fait
un recul, au Québec, sur nos lois fiscales à l'exception des
taxes de vente, nous avons eu à bâtir de toutes pièces une
loi qui est notre loi et qui a fait l'éloge de tous ceux qui, en
fiscalité, s'y connaissent. Alors, cela a pris pour cela des gens qui
connaissaient la technique législative des textes de lois fiscales. Ce
n'est pas, entre vous et moi, un comité purement consultatif susceptible
de nous aider à diminuer le fardeau financier de certains contribuables.
Ce n'est pas un comité semblable qui aurait été je
dis avant la réforme fiscale le meilleur comité
consultatif que le ministère aurait pu avoir. Mais au moment où
on se parle, avec une réforme fiscale qui, de plus en plus, pour
éviter de tracasser les contribuables, est autonome, mais se colle le
plus possible à la loi fiscale de nos voisins, le Nouveau-Brunswick et
l'Ontario et aux lois fiscales du gouvernement du Canada, il est bien sûr
que la base étant solide maintenant, le comité consultatif aurait
avantage à avoir un éventail plus grand dans sa
représentation au point de vue du territoire, du milieu rural et du
milieu de la consommation.
Je dis au chef de l'Opposition que les suggestions qu'il fait n'arrivent
pas dans l'oreille d'un sourd. Nous allons examiner la meilleure façon
d'avoir un comité consultatif susceptible de nous aider et le
réunir de façon plus régulière, étant
donné que cela a été impossible pendant la réforme
fiscale et la préparation des règlements.
M. MORIN : Je me réjouis des intentions du ministre, M. le
Président; est-ce qu'il pourrait nous donner une idée de la
période vers laquelle le nouveau comité va être
constitué?
M. HARVEY (Jonquière): J'attends mes recommandations d'ici le
début du mois de juin et j'ai l'intention de l'annoncer vers la fin du
mois de juin.
M. MORIN: Est-ce que ce comité sera appelé à faire
des rapports, j'entends est-ce que nous pourrons prendre connaissance de ces
rapports, est-ce qu'ils seront rendus publics?
M. HARVEY (Jonquière): Jusqu'à maintenant, l'ancien
comité faisait des rapports à caractère confidentiel pour
la direction du ministère.
M. MORIN: Est-ce que c'est l'intention du ministre de conserver ce
caractère confidentiel?
M. HARVEY (Jonquière): Avant d'en arriver à prendre une
telle décision, j'imagine que je regarderai la teneur des rapports et je
préciserai le mandat. C'est bien important, parce que les lois fiscales
en vertu d'un article que le chef de l'Opposition connaît bien... Il ne
faudrait pas que, par le biais du comité consultatif du revenu, je fasse
en sorte que la loi organique du ministère du Revenu ne soit pas
respectée. C'est assez délicat eh fiscalité; il s'agira de
préciser le mandat et ce sont des choses que je regarderai très
attentivement avec les meilleurs conseillers possibles pour éviter de me
tromper dans la décision que je prendrai.
M. MORIN: Est-ce que j'ai bien compris le ministre? Ce n'est pas une
réponse de principe qu'il me donne? En somme, il me dit: Je regarderai
chaque rapport pour voir s'il peut, oui ou non, être rendu public. Ce
serait une décision sur chaque rapport?
M. HARVEY (Jonquière): Non, non, avant de préciser le
mandat, on peut réformer le comité; ça va se faire en deux
temps. Je réforme le comité consultatif, je le réunis au
cours de la présente année fiscale, à deux, trois ou
quatre reprises.
M. MORIN: Deux fois, ce serait bien.
M. HARVEY (Jonquière): Quand je reviendrai ici pour la discussion
des crédits, la prochaine fois, ça veut dire d'ici les prochains
crédits, je serai en mesure de dire au chef de l'Opposition, à la
suite des réunions qu'a tenues le comité consultatif: J'en viens
à la conclusion qu'il y a avantage ou qu'il n'y a pas avantage à
rendre le rapport public. Et je vous donnerai les raisons pour lesquelles je ne
le fais pas ou je le fais. Mais ça veut dire que la première
étape, présente année fiscale, j'attends le rapport pour
modifier la représentativité, je fais siéger le
comité une, deux ou trois fois, si c'est possible, avant de revenir
devant la commission permanente pour l'étude des crédits et je
vous dirai à ce moment-là la suite des rapports que j'aurai eus
d'eux, s'il y a avantage à rendre publics les rapports du comité
consultatif. Est-ce que ça répond bien au chef de
l'Opposition?
M. MORIN: Oui, je pense que nous pourrons passer à autre chose,
M. le Président, avec votre permission.
LE PRESIDENT (M. Picard): Voici, messieurs. La coutume veut que
lorsqu'un collaborateur du ministre est appelé à donner une
réponse, bien souvent c'est une réponse à caractère
technique, ses paroles sont enregistrées au journal des Débats au
nom du ministre. Est-ce que les membres de la commission sont consentants
à ce que l'on maintienne cette coutume?
M. MORIN: Volontiers.
LE PRESIDENT (M. Picard): Au sujet de la procédure à
suivre pour l'étude de ces crédits, les règlements de la
commission prévoient que les membres de la commission doivent adopter
chacun des programmes contenus dans le budget d'un ministère
nommé. Nous pouvons faire une discussion, programme par programme, ou
vous pouvez faire une discussion globale, étant donné qu'il n'y a
que trois programmes dans ce ministère. Je suggère que nous
procédions par programmes, ce qui permettra de limiter la discussion;
autrement nous allons chevaucher d'un programme à l'autre et
l'étude des crédits devient quasiment interminable.
M. MORIN: M. le Président, j'en avais terminé avec le
comité consultatif, mais j'avais encore des questions d'ordre
général à poser au ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les questions d'ordre général,
habituellement, peuvent être posées à
l'élément 1 du premier programme que l'on étudie, que ce
soit le programme 3, 2 ou 1; à l'élément 1, vous pouvez
poser des questions à caractère général.
C'est la coutume lors de l'étude des crédits.
M. MORIN: J'y consens, c'est bien.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous êtes consentants
à procéder de cette façon?
Maintenant, l'honorable ministre a suggéré tantôt
que nous commencions par le programme 3 pour ensuite en venir au programme 1 et
finalement discuter et étudier le programme 2. Est-ce que vous
êtes consentants à procéder de cette façon?
J'ai l'accord de tout le monde?
Alors, le programme 3. Pour l'information des membres de la commission
qui n'ont pas eu l'occasion d'étudier les crédits, ce que nous
étudions apparaît à la page de droite et vous avez la
ventilation de ces crédits sur la page de gauche.
Remboursements au régime de rentes du
Québec
M. MORIN: M. le Président, l'Opposition n'aurait, à vrai
dire, qu'une question à poser au sujet du programme 3. Est-ce que le
ministre pourrait me dire quel genre de travailleurs, décrits comme
étant autonomes, sont visés par ce programme?
M. HARVEY (Jonquière): Ce programme s'inscrit dans le cadre du
régime de protection du revenu et, par travailleur autonome, on entend
celui qui ne gagne pas $2,500, qui est célibataire et $5,000, celui qui
n'est pas salarié. Cela comprend des cultivateurs, des
propriétaires de petites entreprises. C'est pour cela que l'on emploie
l'expression "travailleur autonome".
M. LEGER: M. le Président, le ministre pourrait me
répondre, est-ce qu'au régime des rentes, la perception est
administrée par le ministère du Revenu? Est-ce qu'il y a aussi
une relation avec le remboursement régulier d'une personne qui
reçoit sa rente d'invalidité?
M. HARVEY (Jonquière): Tout ce que l'on fournit à la
direction de la Régie des rentes, c'est la preuve qu'il y a eu des
contributions perçues au cours d'une telle année et
l'admissibilité est établie à partir des renseignements
que nous donnons puisque nous avons un mandat de la Régie des rentes du
Québec et également de la Régie d'assurance-maladie pour
percevoir afin d'éviter d'avoir des équipes de perception
à trois reprises.
Nous économisons des sommes considérables à ces
organismes paragouvernementaux et, en même temps, cela nous permet
également de diminuer nos propres coûts de vérification et
de perception.
M. LEGER: L'admissibilité d'une personne à recevoir une
rente d'invalidité, est-ce que c'est une contribution minimum de cinq
ans?
M. HARVEY (Jonquière): C'est purement le
domaine de la régie qui le détermine. Tout ce qu'elle
obtient de nous, ce sont les renseignements et souvent des renseignements
additionnels pour être capable de bâtir le registre des gains de
l'individu concerné ou des individus concernés.
M. LEGER: Autrement dit, une personne qui réclame de la
Régie des rentes ses versements de rentes d'invalidité, quel que
soit l'âge, si la Régie des rentes dit que cela demande une
contribution de cinq ans, ils ne font que vérifier auprès de
votre ministère pour savoir si cette personne a contribué cinq
ans et, avec cette réponse, ils peuvent dire: Oui, vous y avez droit
selon les autres normes?
M. HARVEY (Jonquière): Nous, ayant un fichier de l'individu,
depuis des années, depuis qu'il est au travail, en autant qu'il s'est
conformé aux lois fiscales et surtout s'il a été un
employé qui a contribué au régime contributif et à
la déduction à la source, les renseignements que nous donnons,
à ce moment-là, à la demande souvent de l'individu
lui-même, puisqu'il demande d'avoir des prestations pour établir
un statut d'éligibilité, il est sûr et certain que c'est la
régie, elle-même, qui a l'autorité de déterminer le
statut de l'individu à la suite des renseignements que l'on a.
M. LEGER: Est-ce que le ministre est au courant, ou un fonctionnaire, si
c'est cinq ans? Je voyais tantôt, en arrière, quelqu'un qui
disait: Non. Est-ce que quelqu'un est au courant?
M. HARVEY (Jonquière): Je pense que c'est trois ans. Le
sous-ministre adjoint à la vérification me fait part que c'est
trois ans.
M. LEGER: Trois ans. Est-ce que toute personne qui paye de l'impôt
est enregistrée sur un ordinateur quelconque, permettant de retracer
tous les citoyens qui payent de l'impôt?
Est-ce que c'est sur ordinateur?
M. HARVEY (Jonquière): On a un fichier des individus, un fichier
des entreprises. Je réponds oui, à la question.
M. LEGER: La question que je posais, c'est dans le but de faire une
certaine relation avec le recensement annuel de la liste électorale
permanente. Le système d'impôt aurait sur ordinateur ceux qui sont
susceptibles de payer de l'impôt, mais il n'aurait pas tous les citoyens,
il n'aurait que ceux que l'impôt provincial touche.
M. HARVEY (Jonquière): Les employeurs, au Québec, nous
fournissent les listes de leurs employés en vertu des programmes de
déduction à la source. On a Un fichier central pour les
individus, un fichier confidentiel, une fiche pour chaque individu. Il est bien
sûr que notre fichier, si on en prenait un, pour voir s'il y a une
différence entre les listes électorales, il y en aurait une
certainement parce qu'il y a des gens là-dedans qui ont droit de vote et
qui n'ont jamais travaillé de leur vie ou qui ont eu des gains seulement
durant la saison d'été et qui souvent n'ont pas été
déduits, ont fait un travail qui ne les a pas appelés à
présenter un rapport d'impôt. Cela n'a aucune relation avec les
listes électorales. Quand bien même on voudrait introduire un
système pour nous aider à repérer certains individus qui
se sauvent de faire des rapports pendant quelques années, on les
poursuit de façon régulière et, avant de le faire, on
avise de produire leur rapport, selon une méthode bien établie
avec des délais avant le premier, le deuxième et troisième
avis, ceux qui ne produisent pas de rapport tel que le veut la loi organique du
ministère.
M. LEGER: Ce n'est pas uniquement quand une personne produit son premier
rapport d'impôt que vous réalisez qu'il y avait cinq ou six ans
qu'elle ne l'avait pas fait. Vous avez des méthodes pour aller
vérifier quels sont ceux qui n'ont pas produit de rapport d'impôt
depuis un bon nombre d'années.
M. HARVEY (Jonquière): Oui.
M. MORIN: Sur le programme 3, c'est tout ce que l'Opposition a à
dire, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous pourriez peut-être profiter de
l'étude de ce premier élément. Il y a seulement un
élément au programme 3. Si vous avez des questions d'ordre
général, il ne faudrait pas que ces questions touchent le
programme 2 qui parle de la redistribution aux municipalités. Au
programme 1, vous avez aussi ce dont le député de Lafontaine
parlait tantôt, les méthodes de perception. Je l'ai laissé
continuer, mais il reste tout de même que les méthodes de
perception sont à l'élément 1 du programme 1. Si vous avez
des questions à caractère général qui ne touchent
pas la perception, la vérification, le soutien technique et la direction
et soutien administratif de l'administration fiscale, à ce
moment-là, je pourrais permettre n'importe quelle question, à ce
stade-ci.
M.MORIN: Sur le programme 3, à ce stade-ci.
LE PRESIDENT (M. Picard): A ce stade-ci.
M. MORIN: Ah bon! Dans ce cas, vous voulez dire avant de passer au
programme 2, si je comprends?
LE PRESIDENT (M. Picard): Avant de passer au programme. Vous aviez dit
tantôt le programme 1, avant le programme 2?
M. MORIN: On a commencé par le programme 3, si j'ai bien
compris.
M. HARVEY (Jonquière): On a commencé au programme 3. On a
fini la discussion sur le programme 3. On revient au programme 2.
LE PRESIDENT (M. Picard): Oui.
M. HARVEY: (Jonquière): Le programme 3 est adopté?
M. LEGER: Non, c'est parce qu'on a dit tantôt que les questions
générales devraient être faites au programme 3.
LE PRESIDENT (M. Picard): Au programme 1, élément 1.
Voyez-vous, habituellement on étudie les programmes par ordre
numérique. La procédure habituelle à suivre, à
moins que vous décidiez de la changer, c'est que lorsqu'on étudie
l'élément 1 du programme 1, à ce moment-là, les
questions à caractère général sont
posées.
M. HARVEY (Jonquière): On va le respecter. On vient de le faire.
J'ai répondu à une question du député le
Lafontaine. Très bien. S'il en vient d'autres, on les
référera au programme 1, élément 1. On va au
programme 2.
M.MORIN: Je n'ai pas d'objection à ce que...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 3, adopté. Programme 2:
Redistribution aux municipalités d'une partie du produit de la taxe de
vente.
Redistribution aux municipalités d'une partie
du produit de la taxe de vente
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, pour le programme
2, il s'agit de la redistribution aux municipalités d'une partie du
produit de la taxe de vente. Cette redistribution consiste à remettre,
à titre de compensation aux municipalités, le quart, soit 2 p.c.
du produit de l'impôt sur la vente en détail. Chaque
municipalité reçoit donc 50 p.c. du quart de la taxe
perçue dans son territoire, 40 p.c. du quart de la taxe perçue
dans sa région économique proportionnellement à sa
population et, troisièmement, 10 p.c. d'équilibre, 10 p.c. du
quart de la taxe perçue dans l'ensemble des régions
économiques, proportionnellement à sa population.
Toutefois, chaque municipalité doit recevoir pour chaque exercice
financier un montant égal à celui qu'elle a reçu pour
l'exercice financier 1964/65, mais ne dépassant pas une fois et demie le
montant reçu pour l'exercice financier précédent.
M. MORIN: M. le Président, je ne sais pas si ma mémoire
serait prise en défaut, mais il y a quelques années, je
n'étais pas à cette Chambre à ce moment-là, on
avait parlé de créer un comité d'étude sur la
révision de la formule de répartition de la taxe de vente entre
les gouvernements municipaux et le gouvernement du Québec. Qu'est-il
advenu de ce comité d'étude? Est-ce qu'il a fait rapport? Est-ce
qu'il existe toujours? Est-ce qu'il a été créé?
M. HARVEY (Jonquière): Le comité a été
créé. Il a présenté à trois ou quatre
reprises des rapports, examiné des formules soumises par des
intéressés, des groupes de municipalités, l'Union des
municipalités du Québec également. Aucune des formules
suggérées, après étude, ne s'est
avérée une formule qui serait supérieure à celle
que nous avons présentement. Ce comité interministériel a
fait rapport au ministre des Finances, qui était celui qui avait
créé ce comité, disant qu'il est toujours disposé
à poursuivre son travail devant n'importe quelle autre formule qui
pourrait être suggérée. Mais aucune ne s'est
avérée supérieure à celle que nous avons
présentement pour continuer l'objectif qui est visé dans ce
programme, soit de diminuer le fardeau fiscal des municipalités, parce
que si on avait appliqué certaines formules qui nous étaient
proposées, un très grand nombre de municipalités auraient
vu leur revenu diminuer.
M. MORIN: Oui; M. le Président, si j'ai bien compris,
c'était un comité interministériel, c'est-à-dire un
comité de fonctionnaires?
M. HARVEY (Jonquière): Composé de représentants des
Affaires municipales, du ministère des Finances, du ministère du
Revenu et du ministère de l'Industrie et du Commerce, et de l'Education
aussi parce que cela l'affectait également.
M. MORIN: Si j'ai bien saisi le ministre, ce comité
interministériel a rencontré un certain nombre de groupes
extérieurs au gouvernement.
M. HARVEY (Jonquière): Le président du comité
interministériel était M. Arthur Tremblay, qui avait
été sous-ministre de l'Education et qui est maintenant
sous-ministre aux Affaires intergouvernementales.
M. MORIN: C'est ce comité interministériel qui a soumis
des rapports et qui a fait des propositions pour améliorer la formule de
répartition, c'est bien cela? Qui a jugé que ces formules
étaient inacceptables? C'est le comité ou le ministre?
M. HARVEY (Jonquière): Mon sous-ministre qui faisait partie du
comité me dit que cela s'est fait mathématiquement. Ces gens
faisaient des calculs au fur et à mesure qu'une formule nouvelle
était étudiée pour en arriver à des
conclusions. Ils ont fait des rapports progressifs au ministre des
Finances qui avait formé ce comité. C'était en vue de la
première conférence provinciale-municipale qui a
été tenue, si je me souviens bien, il y a deux ans à
Québec. Si une des formules suggérées, après
étude, s'était avérée meilleure au point de vue
mathématique, au point de vue de l'amélioration de revenu, elle
aurait été proposée. C'est pour cela qu'à ce
moment-là le ministre des Finances avait tout simplement annoncé
que les études se poursuivaient. Il avait invité tous ceux qui,
ayant fait des études eux-mêmes sur des formules nouvelles, ne les
avaient pas expédiées à le faire. Le comité a
continué par la suite à étudier d'autres formules
suggérées pour en arriver à la conclusion qu'aucune
formule étudiée, soumise, ne s'est avérée meilleure
que celle que nous avons présentement.
M. MORIN: Meilleure du point de vue des municipalités ou
meilleure du point de vue du gouvernement ?
M. HARVEY (Jonquière): Des municipalités, parce que du
gouvernement... Les formules étudiées étaient en vue d'en
arriver à l'objectif d'aider davantage les municipalités.
M.MORIN: Compte tenu du coût pour le gouvernement, tout de
même. Est-ce que ce comité...
M. HARVEY (Jonquière): Ce qu'on donne à une
municipalité, on est obligé de l'enlever à l'autre, si on
regarde bien la formule de distribution.
Bien sûr, dans les faits réels de l'application de la
formule que nous utilisons, il nous arrive, par l'identification précise
de certains mandataires dont les commerces sont situés à tel
endroit, d'avoir à corriger des situations. Mais toutes les fois que
nous le faisons, on l'enlève à un pour le donner à
l'autre. Ce n'est pas une grosse répartition.
M. MORIN: Je saisis cela.
M. HARVEY (Jonquière): Celui qui l'a eu a souvent
dépensé l'argent. C'est pour ça qu'on travaille pour
essayer d'éviter les erreurs.
M. MORIN: Est-ce que le ministre a l'intention de réunir à
nouveau ce comité interministériel? Est-ce que c'est un
comité plus ou moins permanent ou s'il est épisodique?
M. HARVEY (Jonquière): Au ministère, nous poursuivons nos
études avec nos propres fonctionnaires, mais comme la
responsabilité d'apporter des modifications dans la redistribution
appartiendra au ministère des Finances, j'imagine que le ministre des
Finances doit aussi avoir une équipe qui continue d'examiner les
formules ou d'étudier ce grand problème de redistribution, d'une
partie du produit de la taxe de vente. Chez nous, on le fait et notre
équipe est toujours à l'oeuvre au fur et à mesure que nous
avons des normes dans ce sens. Mais le comité comme tel,
dépendant du ministère des Finances, n'a pas siégé
depuis l'an dernier.
M. SAINT-HILAIRE: Est-ce que, effectivement, le ministère a
déjà eu des plaintes de la part de certaines municipalités
concernant cette redistribution?
M. HARVEY (Jonquière): Oui. La grande plainte, on peut
l'établir comme suit: les villes de banlieue, comme Lauzon,
Lévis, Charlesbourg, et, à Montréal, celles que le chef de
l'Opposition connaît bien et le député de Lafontaine
également, prétendent que leurs citoyens vont acheter dans la
grande ville ou vont acheter dans les centres commerciaux à
proximité des grandes villes et qu'elles perdent un montant
considérable sur la première partie, soit 50 p.c. du quart de la
taxe de vente. Mais ceux qui ont étudié la formule, autant chez
nous comme aux Finances et le comité interministériel, en sont
venus à la conclusion, après avoir fait les exercices au point de
vue mathématique, que les 10 p.c, d'abord les 40 p.c. de redistribution
à partir de la région économique et les 10 p.c.
d'équilibre en vertu du revenu sur la base de la province, constituent
l'équité pour ces municipalités.
M. SAINT-HILAIRE: Remarquez bien que je suis parfaitement d'accord,
étant dans une ville principale, mais il reste un fait, je pense que si
on voulait changer la formule, les centres urbains s'opposeraient probablement
encore plus que les villes-dortoirs, pour la simple et bonne raison que ceux
qui vivent dans les villes-dortoirs, non seulement viennent acheter dans la
ville mère, mais utilisent les services de la ville mère; en
plus, ils viennent souvent travailler dans la ville mère et ça,
ils l'oublient. Je pense que, dans l'ensemble, la majorité des
municipalités sont beaucoup plus satisfaites du système actuel
qu'elles ne désirent qu'un changement de système. Je pense que
c'est la majorité des municipalités, à l'exception des
villes-dortoirs, comme vous le dites. Je ne verrais pas pourquoi on
commencerait à réétudier et à
réétudier ad vitam aeternam, amen, une distribution qui, à
l'heure actuelle, fait sensiblement l'affaire de 80 p.c. ou 85 p.c. des
municipalités, ça ne fera jamais l'affaire à 100 p.c.
M. HARVEY (Jonquière): La garantie qui est donnée
également d'avoir des revenus au moins égaux à ceux de
1964/65 et qui ne dépassent pas une fois et demie le revenu de
l'année précédente constitue pour ces petites
municipalités la garantie que leurs revenus en provenance de la
redistribution de la taxe de vente sont sauvegardés.
M. SAINT-HILAIRE: De plus, cela empêche les villes-dortoirs de
vivre au crochet des villes mères.
M. HARVEY (Jonquière): Vous êtes mieux placé que moi
pour le savoir, M. le député de Rimouski. Moi, je n'ai jamais eu
l'honneur d'être maire de ma ville.
M. LAFONTAINE: M. le Président, concernant le chiffre de $197
millions en 1973 à $225 millions, cela représente une
augmentation, la même que l'ensemble du budget qui est de un peu plus de
14 p. c?
M. HARVEY (Jonquière): C'est l'augmentation du revenu du produit
de la taxe de vente.
M. LAFONTAINE: C'est donc dire que ce n'est pas à cet endroit que
vous auriez inscrit d'une façon précise les $20 millions que le
discours du budget promettait aux municipalités en provenance de la taxe
sur les hôpitaux et les repas? A quelle place apparaissent, dans votre
budget, ces fameux $20 millions à redistribuer aux
municipalités?
M. HARVEY (Jonquière): II n'apparaissent pas dans notre budget
parce que, pour la première année, nous allons donner des
montants basés sur des projections que nous établissons à
partir des revenus réels de repas et d'hôtellerie.
De plus, je l'ai dit au chef de l'Opposition tout à l'heure, il
va falloir légiférer pour amender la loi dans le sens qu'a
indiqué le ministre des Finances lors du discours de son budget.
Entre-temps, nous allons faire comme pour la redistribution de la taxe de vente
au cours des années 1964/65, nous allons payer deux fois par mois
d'avance, des paiements bimensuels, avec des paiements d'équilibre,
d'ajustement sur la fin de la période fiscale, quand nos chiffres seront
déterminés de façon définitive.
M. LEGER: Vous dites que vous êtes quand même limité
à un projet de loi qui devrait le faire.
M. HARVEY (Jonquière): Nous n'avons pas le droit de le faire
présentement.
UNE VOLX: On ne peut pas présumer. C'est une décision de
l'Assemblée nationale.
M. LEGER: Mais comment allez-vous être capable de leur distribuer
cela immédiatement? Est-ce que vous voulez dire que vous allez
être retardé pour leur remettre cet argent tant que la loi n'est
pas adoptée et tant qu'il n'y aura pas de crédits de
votés? Mais ces crédits vont être des crédits
supplémentaires, parce qu'ils ne sont pas inclus déjà dans
votre projet.
M. HARVEY (Jonquière): Pour la première année,
est-ce que c'est pris à même le fonds? Comme les crédits ne
sont pas votés et que c'est annoncé dans le budget, j'imagine
que, la première année, les fonds seront pris à même
le fonds consolidé du revenu en raison du fait que notre programme
précis de redistribution est à déterminer. Tout ce qu'on
peut dire c'est qu'on a pu déterminer un montant de revenu à
partir de nos encaissements. Il s'agit pour nous maintenant de bâtir le
programme, selon les mandataires localisés, en vertu de cette loi
concernant les repas et l'hôtellerie, dans les villes identifiées
dans le discours du budget. Alors, il y a du travail administratif à
faire. Il y a un programme à bâtir avant d'arriver et de vous
mettre dans un article budgétaire le montant précis à
redistribuer.
Alors, il est possible que nous ne soyons pas capables de commencer
à verser des montants avant l'amendement à la loi. C'est une
chose qui est possible. Mais nos équipes, depuis le discours du budget,
travaillent à préparer les paiements qui seront des paiements
anticipés en vertu du programme à bâtir. Cela nous prend un
mandat pour payer également.
M. LEGER: Je prends hypothétiquement qu'en juin vous adoptez une
loi sur ces remboursements de la taxe sur l'hôtellerie et les repas.
Combien de temps après les villes peuvent-elles s'attendre de recevoir
les premiers versements?
M. HARVEY (Jonquière): Dès que nous recevons le mandat.
Quelques semaines après.
M. LEGER: Quelques semaines après?
M. HARVEY (Jonquière): Oui, parce que les premiers montants
qu'elles vont recevoir seront des montants approximatifs, comme nous faisons
présentement, en vertu d'un programme que nous sommes en train de
préciser, en vertu des mandataires dont l'établissement est
localisé dans un des endroits identifiés dans les villes
mentionnées: Laval, Montréal et Québec. Prenez pour la
taxe de vente. L'an dernier, si nous avons distribué $1 million à
une ville, on fait des paiements bimensuels de $50,000, il y a 27 paiements qui
se font au lieu de 26. Il y en a un qui vient s'ajuster, un paiement
d'ajustement, et quand on a trop payé, naturellement on en envoie moins
l'année suivante. On s'ajuste. Il y a un paiement d'ajustement.
Alors, pour celui-là, au départ, ce sera un montant
approximatif et, dès que notre programme sera bâti de façon
à pouvoir identifier les sommes qu'on doit réellement aux villes
concernées, ce sera corrigé et dès le prochain budget, on
identifiera les montants affectés d'après le mandat que nous
aurons reçu de distribuer une partie du produit de la taxe sur les repas
et l'hôtellerie.
M. LEGER: Selon le travail administratif et préparatoire qui se
fait actuellement, quand le
ministre prévoit-il que cette loi va être
déposée?
M. HARVEY (Jonquière): A la reprise de la session à
l'automne.
M. LEGER: C'est donc dire qu'il n'y aura pas de versement aux
municipalités avant l'automne?
M. HARVEY (Jonquière): Non, je ne pense pas.
M. LEGER: Une autre question que je voulais poser au ministre. Quelle
est la méthode de contrôle concernant la vérification dans
les restaurants et dans les magasins de la taxe de 2 p.c?
M. HARVEY (Jonquière): Voulez-vous, nous discuterons cet article
au programme 1, élément 1 parce que c'est...
M. LEGER : Cela revient à des crédits statutaires.
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que, ici, je redistribue
uniquement une partie du produit de la taxe de vente et, depuis nos nouvelles
structures qui datent de quelques années, notre secteur de la
vérification s'occupe de tout ce qui s'appelle lois fiscales, y compris
les taxes à la consommation, on pourra avoir cette discussion dans
quelques minutes. Ce sera plus cohérent.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'autres questions au programme 2?
M. HARVEY (Jonquière): L'augmentation à $225 millions est
tout simplement due au taux de croissance du programme.
M. MORIN: En ce qui nous concerne, nous avons terminé pour le
programme 2, M. le Président.
Administration fiscale
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 2. Adopté. Le programme 1,
élément 1: Perception.
M. MORIN: Vous voulez procéder en commençant par
l'élément 1 et non pas comme nous avons procédé
jusqu'ici en remontant du bas vers le haut. C'est bien cela?
LE PRESIDENT (M. Picard): On va commencer par l'élément
1.
M. MORIN: Je le veux bien, M. le Président, je n'ai pas
d'objection.
M. HARVEY (Jonquière): La grande discussion, la voilà,
c'est ce que cela veut dire.
Sociétés
pétrolières
M. MORIN: M. le Président, j'aurais plusieurs questions à
poser de façon générale. La première serait
peut-être celle qui intéresse l'impôt sur les
sociétés pétrolières.
Dans une déclaration qui a été émise au
début du mois de mars, il n'y a pas encore tout à fait un mois,
à la suite de l'annonce par la Société Radio-Canada qu'une
seule des grandes sociétés pétrolières a
versé des impôts sur ses profits réalisés au
Québec, le Parti québécois avait dénoncé
cette situation et avait demandé des éclaircissements. Il semble
bien que les grandes sociétés pétrolières
ridiculisent littéralement le fisc, le trésor
québécois, et alourdissent indûment de la sorte le fardeau
qui est déjà très lourd pour l'ensemble des contribuables
québécois. Aux yeux de l'Opposition, cette situation constitue,
nous l'avons déjà dit d'ailleurs publiquement un véritable
scandale.
Ma première question est la suivante? Est-ce que le ministre peut
confirmer ce fait ou peut-il le nier?
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, d'abord le chef de
l'Opposition s'est basé sur une nouvelle à Radio-Canada. A ce que
sache, si j'étais l'auteur, celui qui aurait donné une telle
nouvelle, j'aurais dû immédiatement donner ma démission. Je
réponds tout simplement que toutes les compagnies, que ce soient des
compagnies pétrolières, des compagnies extractives, des
compagnies tout court, multinationales, nationales ou
québécoises, elles sont, au ministère du Revenu, toutes
assujetties, toutes sujettes à l'impôt sur leurs profits et
l'impôt sur capital. Tout renseignement concernant une compagnie
donnée ou un secteur donné pouvant permettre d'identifier des
choses qui sont purement confidentielles, je ne peux pas avoir une discussion
sur un sujet qui vise un secteur particulier, comme celui que vient
d'identifier le chef de l'Opposition. On pourrait, à partir d'une
nouvelle de Radio-Canada ou en provenance d'un poste privé de radio ou
de télévision, commencer un débat où on ne peut pas
se défendre, exactement comme cela a été le cas dans
l'élection partielle du comté de Duplessis où un gars que
vous connaissez bien, un type que vous connaissez bien, M. Parizeau, a
tenté de commencer un grand débat sur Iron Ore. Mais
malheureusement...
M. MORIN: M. le ministre, vous avez l'occasion, si vous le voulez,
d'éclaircir la situation.
M. HARVEY (Jonquière): ... tout ce que l'on aurait pu donner pour
démolir les faussetés que l'on avait pu lire dans les journaux de
quartier, là-bas, on ne pouvait pas, en raison de
l'impossibilité, d'après notre loi, de l'obligation, surtout que
nous avons dans cette loi, de garder comme confidentiel tout renseignement,
à moins d'avoir la permission des intéressés et ce sont
eux-mêmes, dans ce temps-là, qui reçoivent
la recommandation de notre part de se défendre. C'est exactement
comme si, injustement, un citoyen attaquait le chef de l'Opposition comme
individu au point de vue de ses propres impôts. Je devrais avoir la
même attitude à l'endroit de celui qui affirmerait n'importe quoi
à votre endroit, en raison de la loi qui me force à respecter la
confidentialité.
M. MORIN: D'accord, mais avec mon consentement, vous pourriez publier
les chiffres de façon que je puisse me justifier, si tel était le
cas.
M. HARVEY (Jonquière): Voici. Pour être capable de donner
une information convenable aux contribuables, il a été
décidé, par le premier ministre et le conseil des ministres, de
former un comité dont le président, afin de bien respecter la loi
du ministère, est le sous-ministre du Revenu.
M. MORIN: Est-ce que c'est le comité annoncé dans le
discours du budget, le comité interministériel?
M. HARVEY (Jonquière): C'est cela. La présidence de ce
comité étant détenue par le sous-ministre du Revenu qui
connaît bien l'implication des lois fiscales, il a commencé le
travail. Ils ont tenu, si je me souviens bien, trois ou quatre réunions.
Il y a quatre réunions qui ont été tenues et, partant du
rapport que nous recevrons de ce comité, des informations seront
données à la population, de manière à respecter la
loi sur les renseignements qui doivent être confidentiels et donner ceux
qui sont de nature à faire de la lumière dans un secteur
où des gens affirment n'importe quoi.
L'autre jour, j'ai assisté à une réunion de
consommateurs et puis, on a affirmé, partant d'un profit, toutes sortes
de choses. J'ai vérifié le bilan de cette compagnie. Avoir
été un de ses actionnaires, pour chaque dollar que j'aurais eu
comme action dans cette compagnie, j'aurais eu quatre cents de profit pour l'an
dernier, alors que, dans une caisse populaire, on est capable d'en avoir
davantage, dans une caisse d'entraide, près de dix cents. Cela faisait
beau dans la discussion, mais quand on faisait l'analyse complète d'un
dollar investi en risque, cela faisait quatre cents de profit pour chaque
dollar. Il faut éviter toutes ces choses-là.
M. MORIN: M. le Président, j'entends bien que le ministre ne peut
peut-être pas rendre publics les montants d'impôt payés par
chaque société. Je comprends, mais s'il ne peut pas donner des
détails individuels sur chacune des grandes sociétés
intéressées au domaine pétrolier, est-ce qu'il ne pourrait
pas nous mettre au courant des montants globaux qui ont été
payés? Je ne parle pas d'identifier qui que ce soit. Je pense que les
Québécois ont le droit d'avoir une idée, au moins, des
montants globaux et puis aussi d'avoir une idée des données qui
permettent d'établir les revenus nets imposables réalisés
au Québec par l'ensemble des sociétés.
M. HARVEY (Jonquière): C'est tout le travail que nous avons
confié à ce comité, mentionné dans le discours
inaugural, pour être en mesure de donner une information
adéquate.
M. MORIN: Vous voulez dire que vous n'avez pas les renseignements en ce
moment?
M. HARVEY (Jonquière): Nous les avons. M. MORIN: Vous les
avez?
M. HARVEY (Jonquière): Le comité est en train de
travailler à partir de documents sur lesquels le sous-ministre juge que
la confidentialité est respectée, et c'est lui qui bâtit,
qui sépare les documents qui sont analysés par ce
comité.
M. MORIN: M. le Président, je veux bien qu'on ait formé un
comité interministériel chargé d'étudier le
régime fiscal des sociétés pétrolières et
j'imagine que cela intéresse l'avenir. Ce que je demande au ministre
intéresse le passé et le présent. Il me dit qu'il a les
renseignements. Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas, entouré
comme il l'est, avec les gens compétents qu'il a autour de lui, nous
donner au moins une idée des montants globaux qui sont en cause. C'est
bien l'endroit où le faire, ce comité-ci, n'est-ce pas? Je
pense... Oui...
M. HARVEY (Jonquière): Vous pensez? Moi, je pense qu'avec la loi
organique du ministère, il n'y a pas d'endroit au Québec
où j'ai le droit de donner des renseignements qu'on m'oblige, par la
loi, à garder confidentiels. Je respecte l'opinion du chef de
l'Opposition, mais je ne partage pas cette opinion.
M. MORIN: Je ne vous ai pas demandé des résultats
particuliers sur chacune des compagnies.
M. HARVEY (Jonquière): J'ai bien compris votre question et,
dès le départ, de la source que vous avez donnée, vous
avez dit: A Radio-Canada, on a annoncé, bla-bla-bla... Partant de cela,
pour être capable de corriger, s'il y a lieu de la corriger, une
législation fiscale affectant les compagnies pétrolières,
quel était le meilleur moyen, pour un gouvernement, de corriger une
situation, si la situation était anormale? C'était d'asseoir,
avec la personne la plus susceptible de respecter tout ce qui doit être
respecté dans une loi, qui s'appelle la loi organique du
ministère du Revenu, le sous-ministre, comme président de ce
comité, et d'étudier la question sous toutes ses facettes.
On nous dit que quatre réunions ont déjà eu lieu
depuis qu'il a été formé, non pas depuis
qu'il a été annoncé, mais depuis qu'il a
été formé.
M. MORIN: D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Ce comité fera rapport.
M. MORIN: Je félicite le ministre, mais ce n'est pas cela. Le
ministre a affirmé que toutes les compagnies nationales,
multinationales, pétrolières ou autres, paient des impôts
tant sur leurs bénéfices que de l'impôt sur le capital.
M. HARVEY (Jonquière): Sur le capital.
M. MORIN: D'accord, c'est une affirmation globale. Je lui demande
maintenant de nous donner un renseignement supplémentaire, parce que
c'est une affirmation qu'il lance comme cela et qui contredit ce que nous avons
pu voir dans les media.
Moi, en tant que chef de l'Opposition, bien que j'aie une confiance
mesurée, mais certaine dans le ministre, il n'y a pas de raison pour
laquelle je croirais une affirmation globale de sa part plus qu'une affirmation
qui vient d'un médium d'information. Il me dit que toutes ces compagnies
ont payé des impôts. Je lui dis: Bon, respectons la
confidentialité qui est due à chacune des compagnies
imposées, mais que le ministre nous donne un montant global provenant
des compagnies pétrolières. Qu'il nous donne une idée au
moins.
M. HARVEY (Jonquière): Je ferai remarquer au chef de l'Opposition
que je n'ai jamais dit ici, ce matin, à cette commission, que toutes les
compagnies avaient payé des impôts. J'ai dit que toutes les
compagnies...
M. MORIN: Sont assujetties.
M. HARVEY (Jonquière): ... toute compagnie est assujettie
à l'impôt sur ses profits et sur le capital.
M. MORIN: Ah bon!
M. HARVEY (Jonquière): C'est ce que j'ai dit et je le
répète.
M. MORIN: Je pose une autre question, M. le Président, avant que
nous suspendions la séance. Est-ce que toutes les compagnies ont
payé des impôts? C'est une chose que d'être assujetti et
c'est une chose que d'en payer.
M. HARVEY (Jonquière): Ma réponse est simple. Pour
être capable de discuter d'un dossier d'impôt, que ce soit une
compagnie, un individu ou un mandataire du ministère du Revenu, pour
autant que je suis concerné, si la personne qui veut avoir le
renseignement n'a pas produit un écrit et que je ne suis pas convaincu
que c'est bien un écrit réel de la part de
l'intéressé, demandant des renseignements le concernant, ma
réponse est: Je ne suis pas capable de vous les donner.
M. LEGER: La question n'est pas là.
M. HARVEY (Jonquière): Un instant. Quand, moi-même, j'ai eu
à traiter de demandes concernant des concitoyens qui voulaient que je
m'occupe de leur cas avant même que je ne sois député, je
me souviens d'avoir été dans l'obligation de retourner dans ma
région et d'obtenir des mandats des personnes qui voulaient que je
discute de leur dossier. Partant de la loi qui existe, c'est dommage, mais tant
qu'elle ne sera pas changée et je ne serai probablement jamais
l'auteur de cette modification à apporter je respecterai cette
loi telle qu'elle a été adoptée par l'Assemblée
nationale.
M. MORIN: M. le Président, si je comprends bien le ministre,
après avoir laissé entendre que les journalistes ont menti, il
est incapable de répondre à la question directe que je lui pose.
Est-il exact qu'une seule compagnie pétrolière ait payé
des impôts au Québec durant l'année dernière?
M. HARVEY (Jonquière): A la première partie de la question
posée par le chef de l'Opposition, je réponds que c'est une
affirmation. Je n'ai jamais accusé les journalistes d'avoir menti.
M. MORIN: Vous avez réclamé leur démission, il y a
un instant. Vous avez dit: A la suite d'une information comme cela, le
journaliste aurait dû démissionner.
M. HARVEY (Jonquière): Non.
M. BACON: II a dit: J'aurais dû, comme ministre,
démissionner.
M. HARVEY (Jonquière): J'ai dit que si j'avais donné une
information semblable à un ou à des journalistes, j'aurais
été dans l'obligation de démissionner, moi.
M. MORIN: Ah! Oui. D'accord.
M. HARVEY (Jonquière): Le journaliste a eu une source. Un
journaliste qui annonce quelque chose a une source. Sa source est
sacrée. Mais je peux vous dire qu'au ministère du Revenu, pour
être capable de donner une information qui aurait l'impact et l'allure de
celle qui a été donnée à Radio-Canada, cela ne peut
pas se donner dans un rapport qui constituerait une fuite. Cela demanderait
l'examen individuel de chacun des dossiers de ces grandes compagnies, en raison
du genre de commerce qu'elles ont.
M. MORIN: Est-ce que je peux poser encore quelques questions au
ministre? Il faut quand
même aller au fond et c'est le moment, c'est l'endroit pour le
faire.
Le ministre n'est donc pas en mesure, si je comprends bien, soit de
confirmer, soit de nier ce qui a été dénoncé dans
la presse.
M. HARVEY (Jonquière): Je n'ai pas le droit de le faire.
M. MORIN: Est-ce que le ministre peut nous dire si les compagnies
pétrolières ont déclaré des profits au
Québec durant l'année dernière? C'est une question
générale. Encore une fois, je ne l'interroge pas du tout sur une
compagnie en particulier. J'aurais pu le faire, mais, à dessein, j'ai
évité de lui parler d'Imperial Oil, de Shell Canada, de Gulf Oil,
de Texaco, de Petrofina. Je lui pose des questions qui sont d'ordre
général.
Si le ministre n'est pas capable de nous répondre, de nous donner
des renseignements précis là-dessus, je me demande à quoi
sert cette commission.
M. LEGER: Je me disais, pendant que le ministre était en train de
parler, que la loi le lie à ne pas divulguer des renseignements sur une
entreprise tant qu'elle n'a pas accepté de le faire. La question n'est
pas pour une entreprise particulière. C'est un secteur complet qui a une
incidence sur tous les contribuables québécois. Si le ministre
dit qu'il veut corriger une situation parce qu'il y a un comité
formé là-dessus, c'est donc dire qu'il y a des problèmes
à la question. Les contribuables ont le droit de savoir, dans un secteur
particulier qui est celui du pétrole où les compagnies et les
citoyens ont payé, payent une augmentation du pétrole la
loi ne dit pas un secteur, elle parle d'une compagnie, d'une entreprise
particulière si le secteur des compagnies de pétrole a
payé de l'impôt l'année dernière. C'est la question.
Le ministre n'est pas lié par la loi pour cela.
M. MERCIER: M. le Président, est-ce qu'on pourrait proposer
l'ajournement?
M. LEGER: Oui, la question est embarrassante, je comprends.
LE PRESIDENT (M. Picard): Il est midi, messieurs, on en avait
convenu.
M. MORIN: M. le Président, j'aurais seulement une chose à
dire. Nous allons reprendre la séance plus tard aujourd'hui?
LE PRESIDENT (M. Picard): Non, pas aujourd'hui. Je regrette.
Aujourd'hui, il n'y a qu'une commission qui siège. Lorsque
l'Assemblée nationale siège, une seule commission peut
siéger. Je crois que c'est celle des affaires sociales.
M. MORIN: Alors, quand allons-nous siéger?
LE PRESIDENT (M. Picard): Justement, il y aura probablement un ordre de
la Chambre cet après-midi, vers quatre heures, fixant la prochaine
réunion de cette commission à dix heures demain matin.
M. MORIN: Est-ce que, dans l'intervalle, le ministre ne pourrait pas
réfléchir plus avant sur cette question, parce que je crois qu'il
aurait bien tort de ne pas répondre à nos questions? Je crois
même qu'il se ferait plus de tort que de bien. Il n'a rien à
perdre à éclairer les Québécois sur cette affaire.
Nous sommes disposés, en tant qu'Opposition, à attendre
jusqu'à demain matin pour obtenir la réponse.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais donner la réponse tout de
suite au chef de l'Opposition. J'ai tout à gagner aussi à
être conscient que j'ai une loi à respecter en vertu du serment
que j'ai donné lorsque j'ai été assermenté ministre
du Revenu.
M. MORIN: Oui, parfaitement.
M. HARVEY (Jonquière): Si on regarde les revenus fiscaux, quand
nous les établissons et que nous marquons capital et places d'affaires,
que nous regroupons deux secteurs pour mieux respecter notre loi, que nous
voyons pétrole et téléphone, pour mieux respecter notre
loi, je dis au chef de l'Opposition que sur les questions qu'il a posées
ce matin, la nouvelle qui avait été donnée par
Radio-Canada inquiétait certains citoyens, c'est sûr. Or, devant
cet impact créé dans la population, le premier ministre a
décidé de créer un comité interministériel,
de façon à faire avancer un travail pour être capable de
modifier, s'il y a lieu, la loi ou donner de l'information en vertu de notre
loi; et le sous-ministre du Revenu ayant une très grande
expérience dans l'application et dans le respect de la
confidentialité autant dans le domaine fédéral que dans le
domaine provincial, en raison de son expérience personnelle, je pense
que c'est avoir agi de la façon la plus positive qu'un gouvernement
responsable pouvait le faire.
M. MORIN: M. le Président, puis-je conseiller très
respectueusement au ministre de consulter ses conseillers juridiques? Ils vont
peut-être lui dire que, s'il est tenu à la confidentialité
en ce qui concerne les personnes physiques et morales, il n'est pas tenu
à la confidentialité quand l'Opposition lui demande ce que tel
secteur de l'économie a rapporté au point de vue de
l'impôt. Vouloir invoquer la confidentialité pour refuser de
répondre à une question comme celle-là, c'est
détourner les fins de la loi, c'est jouer sur les mots.
M. HARVEY (Jonquière): En tout cas, le chef de l'Opposition
consultera ceux qu'il voudra. Je vais consulter ceux que je voudrai. A la
prochaine réunion, vous continuerez.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 5)