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Commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu
Etude du projet de loi no 49
Loi pourvoyant au financement
des programmes de santé
Séance du mercredi 30 juin 1976
(Douze heures)
M. Brisson (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des finances, des comptes publics et du revenu
se réunit afin d'étudier le projet de loi no 49, Loi pourvoyant
au financement des programmes de santé. Maintenant, les changements des
membres sont: M. QuenneviIle (Joliette) remplace M. Berthiaume (Laprairie); M.
Caron (Verdun) remplace M. Malépart (Sainte-Marie); M. Lecours
(Frontenac) remplace M. Mercier (Bellechasse); M. Charron (Saint-Jacques)
remplace M. Morin (Sauvé); M. Kennedy (Châteauguay) remplace M.
Vallières (Richmond). Oui, M. le ministre.
M. Quenneville: Je ferai remarquer que c'est
Joliette-Montcalm...
Le Président (M. Brisson): Joliette-Montcalm.
M. Quenneville: ... parce que je ne voudrais pas que les gens de
Montcalm soient orphelins.
Le Président (M. Brisson): Alors, je m'excuse, j'ajoute
Montcalm. On me suggère de nommer M. Zoël Saindon comme rapporteur
de cette commission. Accepté. Article 1? Le ministre du Revenu.
M. Quenneville: M. le Président, avant de commencer
l'étude de ce projet de loi, pourvoyant au financement des programmes de
santé, vous me permettrez de présenter les hauts fonctionnaires
du ministère qui m'accompagnent ce matin et qui nous aideront dans
l'étude de ce projet de loi. On sait que ce projet de loi constitue en
quelque sorte un réaménagement de la section 9 de la Loi de
l'assurance-maladie 1970, chapitre 37, qui prévoit un taux de
contribution de 1,5% pour le financement des programmes de santé. Il
crée aussi un fonds spécial auquel seront versés les 7/15
des contributions perçues en vertu de la Loi pourvoyant au financement
des services de santé, et prévoit également des
dispositions de transition aux fins de l'application de la loi pour
l'année 1976. A ma droite, M. Gauvin, sous-ministre en titre; M.
Fontaine, sous-ministre adjoint à la législation; M. Dupont, chef
de service de l'interprétation, déduction à la source des
services sociaux.
M. Charron: II n'y a personne de la Régie de
l'assurance-maladie avec vous ce matin?
M. Quenneville: Non. D'ailleurs, cela ne touche pas
l'assurance-maladie.
M. Charron: Pardon?
M. Quenneville: Le chapitre 9 de la Loi de l'assurance-maladie
est une loi du revenu.
M. Charron: Oui. Ce n'est pas sur cet angle que je vous posais la
question. C'est qu'il est évident que, comme nous avons à
discuter de l'état actuel du Régime de l'assurance-maladie...
Nous verrons en temps et lieu.
Le Président (M. Brisson): Article 1, adopté?
M. Charron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Article 2?
M. Charron: J'aimerais avoir comme document, s'il est possible de
le déposer, afin d'avoir une compréhension encore plus exacte de
la portée de l'article 2, une copie des tables de déductions qui
ont été fournies à l'employeur pour cette partie de la
contribution.
M. Quenneville: Voici, je dépose le guide pour la
déduction à la source concernant l'impôt sur le revenu et
le financement des programmes de santé du Québec.
M. Charron: Merci. Est-ce que l'on a fait un tableau du rendement
par tranche de revenus, comme on le fait habituellement, soit au fonds du 8/15
ou au fonds du 7/15, mais on en reparlera tantôt, enfin au fonds total
d'augmentation d'impôt dans cette loi pour examiner quelle
catégorie de travailleurs contribueront le plus? Je pense, par exemple,
combien les salariés de $7000 à $8500 se trouveront à
donner sur le montant total perçu en vertu de cette loi? Combien les
$8500 à $10 000? Habituellement, on a ce genre de tableau. Je voudrais
savoir si les projections sont faites.
M. Quenneville: M. le Président, ce tableau, qui est
demandé par le député de Saint-Jacques, a
été fait par le ministère des Finances et nous ne l'avons
pas en notre possession.
M. Charron: II a sûrement été fait, puisqu'on
a fixé le montant total de revenu qui...
M. Quenneville: C'est ça.
M. Charron: Est-ce que le ministre peut quand même indiquer
à la commission... Le ministre est au courant que beaucoup d'objections
ont été portées, en deuxième lecture, à ce
projet de loi par le fait que certains membres de l'Assemblée ont
affirmé qu'une catégorie particulière de travailleurs,
c'est-à-dire ceux situés dans une source de revenu bien
délimitée, sont effectivement, de par leur nombre et de par
l'imposition qui s'applique à eux lorsqu'ils sont inférieurs au
plafond, les plus directement visés par le projet de loi. Si on dit, par
exemple, que la loi rapportera au fonds consolidé $350 millions
supplémentaires, il serait important, pour le public, de savoir, de ces
$350 millions,
quel pourcentage viendra de la catégorie de travailleurs, par
exemple, inférieurs à $9000 par année de revenu, quel
pourcentage de ceux qui sont déjà au plafond ou supérieurs
au plafond, si vous voulez, en termes de revenu, donc à peu près
non touchés si ce n'est par la hausse du plafond lui-même.
Il me semble que cette...
M. Quenneville: Cela relève encore, nécessairement,
du ministère des Finances, et nous ne sommes pas en mesure de pouvoir
déposer ce document.
M. Charron: II me semble quand même, M. le Président
je ne veux pas faire un débat de procédure que pour
l'information du public, la portée réelle de ce tableau peut
être faite. Je disposerais de cet article si je pouvais avoir un
consentement du ministre à l'effet que... Plus tard dans la
journée, parce que vraisemblablement, nous terminons aujourd'hui. ... le
rapport de la commission par le député d'Argenteuil sera fait
à l'Assemblée et qu'on y greffera ce tableau. Je suis convaincu
que ce tableau existe, iet il serait important de connaître, comme je
l'ai dit, qui, des contribuables québécois, se trouve à
participer le plus à ce fonds.
M. Quenneville: M. le Président, je présume,
n'est-ce pas, que cet exercice a été fait dans le but d'arriver
aux estimations budgétaires, mais, d'un autre côté, vu que
ça n'a pas été fait au ministère du Revenu, je
présume une présomption de ma part que cela a
dû être fait aux Finances au préalable. Maintenant, de
là à dire qu'un tableau, tel que vous exigez, synthèse,
existe, il faudrait que je m'enquière de cette possibilité. D'un
autre côté, je ne peux sûrement pas certifier que ça
existe comme tel.
M. Charron: Est-ce que je peux quand même assurer, pour
tous les membres de la commission, qu'on s'informera de cela, et
peut-être que le tableau n'est pas aussi détaillé que celui
que je souhaiterais avoir, mais je suis convaincu que pareil calcul a
été fait, comme vous dites, pour arriver aux estimations
budgétaires, que cela sera greffé au rapport de la
commission?
M. Quenneville: M. le Président, on s'en-querra
auprès du ministère des Finances, et si le tableau est
disponible, nous le grefferons au rapport de la commission.
Le Président (M. Brisson): Article 2 adopté?
M. Charron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Article 3?
M. Charron: II y a un amendement.
M. Quenneville: M. le Président, il y a un amendement
à l'article 3. L'article 3 de la loi pour- voyant au financement des
programmes de santé est modifié a) par le remplacement, dans la
deuxième ligne, du deuxième alinéa de la version anglaise
du mot "one", par le mot "a"; b) par le remplacement, dans la cinquième
ligne, du deuxième alinéa de la version agnlaise, du mot "one",
par le mot "the".
M. Charron: M. le Président, je suis content que le
ministre apporte cet amendement, car j'aurais bondi d'indignation de voir que
la langue des communications aériennes au Canada était aussi peu
respectée par le gouvernement du Québec. Maintenant que la
correction est apportée, je m'en réjouis au nom des tenants de la
langue officielle du pays.
Le Président (M. Brisson): L'amendement est adopté?
L'article 3 est adopté tel qu'amendé. Article 4.
M. Quenneville: A l'article 4, M. le Président, il y a un
amendement. L'article 4 de la loi pourvoyant au financement des programmes de
santé est modifié par le remplacement, dans la troisième
ligne, du paragraphe a) de la version anglaise des chiffres et des mots "64 to
64b)" par ce qui suit: "2 and 3".
M. Charron: Troisième ligne du paragraphe a). M.
Quenneville: C'est cela. Troisième ligne... M. Charron:
D'accord. M. Quenneville: Petit a).
Le Président (M. Brisson): L'amendement est
adopté?
M. Charron: Oui.
Le Président (M. Brisson): Article 4. Adopté?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 5.
Adopté?
M. Charron: Attendez un peu. A combien évalue-t-on la
contribution totale des employeurs en vertu de cet article?
M. Quenneville: Le montant approximatif est de $225 millions.
M. Charron: Annuellement ou pour l'année en cours, pour
l'année financière dont nous parlons? Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 6.
M. Quenneville: II y a un amendement: "L'article 6 de la loi
pourvoyant au financement des programmes de santé est modifié: a)
par le rem-
placement, dans les troisième et quatrième lignes de la
version anglaise, du mot "taxation" par le mot "tax"; b) par le remplacement,
dans la cinquième ligne de la version anglaise, du mot "them" par le mot
"payments".
M. Charron: Je ne suis pas familier avec les lois fiscales. C'est
même la première fois que j'en étudie une. Quelle est la
portée de cet article 6 et le sens de cette exemption, en fin de compte,
qui est contenue dans l'article 6?
M. Quenneville: On ne voulait pas exiger que ceux qui n'ont pas
de versement trimestriel à faire sous la Loi de l'impôt soient
obligés d'en faire en vertu de cette loi. C'est le but de cet article
6.
M. Charron: Ce sont ceux qui ne sont pas obligés de
faire...
M. Quennville: Ce sont ceux qui ont moins de $400 à payer
pour l'année, pour qu'ils ne soient pas obligés de faire des
versements trimestriels $400 en impôt et ceux qui ont un
impôt à payer de moins de $400 pour l'année ne sont pas
obligés de faire des versements trimestriels.
M. Charron: Donc, la catégorie de citoyens qui sont
au-dessus du plancher...
M. Quenneville: ...de $400 d'impôt à payer doivent
faire des versements trimestriels.
M. Charron: ...inférieur à $400.
M. Quenneville: ...inférieur à $400. Oui,
justement. Ceux qui n'ont pas $400 d'impôt à payer ne doivent pas
faire de versements trimestriels.
M. Charron: Y a-t-il beaucoup de citoyens dans cette
catégorie juste au-dessus du plancher qui...?
M. Quenneville: Les travailleurs autonomes et, en plus, il y a
les salariés dont la rémunération en salaire est
inférieure à 75% ou lorsque la rémunération en
salaire est supérieure à 75% de leur revenu total, ils n'ont pas
de versements trimestriels à faire.
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 6 adopté tel
qu'amendé. Article 7.
M. Quenneville: II y a un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Un amendement, oui.
M. Quenneville: "L'article 7 de la Loi pourvoyant au financement
des programmes de santé est modifié par le remplacement du
premier alinéa de la version anglaise par le suivant: "7. The Minister
shall remit to the Quebec Health Insurance Board, established by the Quebec
Health Insurance Board Act (1969, chapter 53), at least once a month, 8/15 of
the aggreagate of the contributions which he must collect under this act and of
the interest and penalties, after deducting the refunds relating thereto and
taking account of the agreements that the Minister may make with the Quebec
Health Insurance Board, and remit 7/15 of the said aggregate to the hospital
services fund established by Division V."
Le Président (M. Brisson): II y en a une en
français aussi.
M. Quenneville: II y en a une en français: L'article 7 de
la Loi pourvoyant au financement des programmes de santé est
modifié par le remplacement du premier alinéa de la version
française par le suivant: "Le ministre remet au moins mensuellement
à la Régie de l'assurance-maladie du Québec,
instituée par la Loi de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec (1969, chapitre 53), 8/15 de l'ensemble des contributions qu'il
est tenu de percevoir en vertu de la présente loi ainsi que des
intérêts et pénalités, déduction faite des
remboursements s'y rapportant, compte tenu des ententes que le ministre peut
faire avec la Régie de l'assurance-maladie du Québec, et remet au
moins mensuellement les 7/15 dudit ensemble au fonds des services hospitaliers
institué par la section V".
M. Charron: J'aimerais avoir des explications, M. le
Président, à cet article, sur le dernier alinéa de
l'article 7 qui parle des frais de perception déterminés par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Selon les chiffres précédemment
fournis par le fonctionnement de la Régie de l'assurance-maladie, en
1973/74, les frais de perception avaient été de l'ordre de $5 049
061, soit 1,9% des revenus perçus, en 1974/75, c'était 1,76% des
revenus perçus et, en 1975/76, 1,6% des revenus perçus. Les frais
de perception en vertu de cette nouvelle loi sont évalués
à quel pourcentage maintenant?
M. Quenneville: M. le Président, le pourcentage est de
1,5%.
M. Charron: Ils ont été évalués de
cette façon.
M. Quenneville: C'est cela. C'est une entente, M. le
Président.
M. Charron: L'entente est déjà
rédigée, elle est déjà faite avec la Régie
de l'assurance-maladie.
M. Quenneville: Oui, M. le Président.
M. Charron: C'est 1,5% des 8/15 ou des 15/15?
M. Quenneville: Des 8/15.
M. Charron: De ce qui est remis à la Régie de
l'assurance-maladie. Et de ce qui sera remis au fonds dont nous
parlerons tout à l'heure de...
M. Quenneville: II n'y a pas de frais, M. le
Président.
M. Charron: Lors du moment de la perception, la division 8/15,
7/15 n'existe pas, ni pour l'employé, ni pour l'employeur. Tout le monde
s'en "sacre" un peu, en fin de compte, de ce qui arrive avec le montant. Je
sais que, sur ma paie, hier, j'en parlais d'ailleurs avec le
député de Trois-Rivières hier après-midi, c'est
environ $23 qu'on m'a enlevé. 8/15 de cette somme s'en ira à la
Régie de l'assurance-maladie et 7/15 se dirigera vers le fonds
créé en vertu de cela. 1,5% de ce que je contribue sera retenu
par le ministère du Revenu pour frais de perception.
M. Quenneville: Sur les 8/15.
M. Charron: Sur les 8/15. C'est donc la Régie de
l'assurance-maladie qui paie les frais de perception également pour le
ministère des Finances.
M. Quenneville: En fait, cette entente pour les frais de
perception existe depuis le commencement de la Régie de
l'assurance-maladie; le ministère du Revenu percevait des contributions
en son nom et les versait à la régie. Il y avait des frais
d'administration vu que c'est une régie autonome et c'est normal qu'on
en exige parce qu'elle-même serait obligée de s'équiper en
conséquence pour le faire et cela lui coûterait peut-être
plus cher.
Par le passé, jusqu'à l'an dernier, je crois que nous
avions une entente qui était basée plutôt sur les
opérations, le coût des opérations, mais, d'un autre
côté, dans une réorganisation qu'ils ont faite au
ministère, c'était assez difficile, c'était très
aléatoire pour déterminer, par exemple, telle fonction, combien
c'était pour coûter, pour percevoir les contributions face aux
impôts, etc. L'an passé, il y a eu des discussions
là-dessus et il a été entendu que... Il y a eu un
changement également dans la présentation des crédits, on
ne pouvait plus réclamer les frais d'administration en déduction
de nos revenus. Il y a eu une discussion avec la régie et,
dorénavant, ce serait 1,5%, et c'est en fonction d'un
arrêté en conseil.
C'est la situation qui existe présentement, est-ce que ça
va changer, je ne le sais pas. Mais, d'un autre côté, c'est
toujours sur les 8/15, autrement dit, la Régie de l'assurance-maladie
devrait normalement recevoir à peu près la même chose
qu'elle aurait reçu normalement.
M. Charron: Ce qui se produit, c'est que si auparavant la
régie remboursait au ministère du Revenu un pourcentage x, pour
frais de perception, elle devait le faire, parce que tout ce qui était
perçu sous l'étiquette Régie de l'assurance-maladie du
Québec lui était effectivement revenu. Autrement dit, elle payait
pour ce qu'elle recevait.
En vertu de cette loi, elle va continuer à payer Je coût,
mais elle ne recevra que 8/15 de la somme perçue en son nom.
M. Kennedy: Elle ne payera pas plus.
M. Charron: Normalement, elle ne devrait payer désormais
que 8/15 des frais de perception.
M. Kennedy: Oui, mais elle ne payera pas plus, c'est le
même ouvrage, la dernière année en 1975/76, c'était
1,6.
M. Charron: Oui, mais c'est toujours aux alentours de $5
millions. J'ai donné le pourcentage tantôt, les frais de
perception en 1973/74, $5 050 000, 1974/75, $5 700 000 et en 1975/76, $5 700
000 encore à peu près. Cette année, ce sera encore $5 700
000 aux alentours, les frais de perception.
M. Quenneville: II y a 1,5% qui provient d'une estimation de ce
que ça coûtera pour percevoir les contributions en vertu du
présent projet de loi, soit peut-être $500 millions. Cela
coûtera 1,5% du tout, donc 1,5% des 8/15 qui seront remis à la
régie.
M. Charron: Oui. Mais avant, la régie avait tout de ce qui
était perçu en son nom. Prenons une comparaison, M. le
Président, si je demande au ministre du Revenu de percevoir une somme en
mon nom, il me remet totalement la somme qu'il perçoit en mon nom. Je le
paye pour avoir fait la "job" que je n'ai pas faite. Mais, si le ministre du
Revenu perçoit une somme en mon nom, m'en remet les 8/15 et en remet les
7/15 au député de Trois-Rivières, que c'est à moi
seul de payer les frais de perception désormais, il serait
légitime que je me retourne vers le député de
Trois-Rivières et que je lui dise: Nous allons nous partager, dans la
même proportion que nous nous sommes partagés les revenus, les
frais de perception encourus par cette entente.
Là, il n'est pas inexact de dire que la Régie de
l'assurance-maladie va payer des frais de perception que, normalement, le
ministère des Finances devrait payer. Si les députés
veulent dire que le montant n'augmentera pas, il pourrait diminuer, c'est
ça la différence.
M. Quenneville: Tout l'excédent sera assimilé ou
encore absorbé par le gouvernement, le ministère du Revenu, tout
l'excédent des 8/15 sera absorbé par le ministère du
Revenu.
M. Charron: Allez-vous demander 1,5% à la régie sur
les 8/15 ou les 15/15?
M. Quenneville: Sur les 8/15, sur les montants qu'on verse.
M. Charron: Sur les montants que vous versez. Et les frais de
perception pour le fonds?
M. Quenneville: C'est le gouvernement. Il n'y a pas de
distribution, c'est le fonds consolidé qui paye. Ce sont les
crédits du ministère du Revenu qui prévoient ça.
C'est une administration normale d'un ministère.
M. Charron: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Les deux amendements à
l'article 7 sont adoptés?
M. Saindon: M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Excusez, le
député d'Argenteuil.
M. Saindon: Je me pose une question ici, sur le 1,5% des
cotisations prélevées sur le salaire des salariés, il en
reste, suite à ce nouveau projet de loi, 8/15% à la régie,
si je comprends bien. Maintenant, ce 1,5% qui est prélevé l'est
pour satisfaire les besoins de la régie. Je comprends mal qu'il y en ait
7/15 qui lui soient enlevés et soient remis au ministère du
Revenu pour être attribués ou dépensés d'une
façon différente. C'est ce que je ne comprends pas. Si je
comprends le français, ces 7/15 peuvent aussi bien être
dépensés pour un CLSC. C'est un service hospitalier.
M. Quenneville: M. le Président, la loi prévoit que
les 7/15 du montant iront au fonds des services hospitaliers institués
par la section V.
M. Saindon: Je comprends.
M. Quenneville: On ne peut pas dire que ces 7/15 demeurent au
ministère du Revenu.
M. Saindon: Non, mais c'est justement, il s'en va dans des
services hospitaliers.
M. Quenneville: C'est cela.
M. Saindon: Originalement, ce 1,5 n'était pas
prélevé pour aller dans des services hospitaliers. Il
était prélevé pour des services de santé. Il y a
une différence.
M. Quenneville: Avant l'amendement, le taux de contribution
était de 0.8% et non pas de 1,5%.
M. Saindon: Le député de Saint-Jacques avait raison
tout à l'heure. Il a soulevé un bon point. Il n'y a rien qui nous
dit que ces 7/15 ne seront pas dépensés pour des CLSC et Dieu
sait que des CLSC, on n'en a pas besoin et qu'on en a en masse. Le petit nombre
dont on avait besoin, on les a.
Cela peut tout aussi bien être dépensé là
qu'autrement et cet argent n'avait pas été prélevé
pour cela. Cela peut aller pour des garderies, cela peut aller pour n'importe
quoi.
M. Quenneville: M. le Président, il y a quand même
une différence entre le 1,5%, représentant les frais de
perception, et le 1,5% représentant la contribution. Ce n'est pas la
même chose.
En fait, les opérations demeurent les mêmes pour nous.
C'est de percevoir 1,5% ou 8/15 et de...
M. Charron: La question du député
d'Argenteuil...
M. Quenneville: II y avait quand même confusion.
M. Charron: II y avait quand même confusion, mais la
question du député d'Argenteuil rejoint le principe de cette loi
dont nous avons discuté amplement, et c'est peut-être l'article 8,
M. le Président, si vous nous permettez de les discuter tous les deux
ensemble, parce que 8/15 et 7/15, on peut prendre cela de front...
Tout allait à la Régie de l'assurance-maladie. Maintenant,
8/15 seulement de la somme vous sera remis, et 7/15 sera remis dans un fonds
spécial qui s'appelle fonds des services hospitaliers.
La question du député d'Argenteuil, celle que j'ai
posée et celle que d'autres ont posée aussi, c'est: A quoi
servira ce fonds des services hospitaliers?
M. Quenneville: A l'article 8, le dernier paragraphe, on lit: "Le
ministre des Finances dispose de ce fonds conformément aux directives
que lui donne le ministre des Affaires sociales".
M. Charron: Toute la question est là. J'ai posé la
question. Le total prévu est de $350 millions. 7/15, vous l'avez
probablement déjà fait...
M. Quenneville: $300 millions étaient prévus.
M. Charron: Sur une base annuelle, c'est $360 millions, $367
millions, tel que c'est dit dans le budget.
M. Quenneville: C'est cela.
M. Charron: Les 7/15 de $367 millions, cela fait à peu
près $170 millions. Un peu moins que la moitié, donc, $170
millions sur $367 millions.
Pour rejoindre l'intervention du député d'Argenteuil, en
vertu de l'article 8, il y a $170 millions qui vont être remis au
ministère des Finances, dans ce qui s'appelle un fonds de services
hospitaliers. Si le député lit avec moi le dernier paragraphe:
"Le ministre des Finances ne pourra en disposer que conformément aux
directives que lui donne le ministre des Affaires sociales".
Quelles seraient les limitations d'intervention du ministre des Affaires
sociales? C'est, je pense, la question du député. Le ministre des
Affaires sociales donne comme directive d'utiliser une partie de ces sommes
pour quels services, pour quels développements de services, à
quel endroit?
M. Quenneville: Le deuxième paragraphe dit bien: "Ce
fonds, affecté exclusivement au financement des services hospitaliers".
S'il s'en sert pour d'autres fins, il va contre la loi. C'est
illégal.
M. Charron: Oui, mais le terme est vague à souhait,
"financement des services hospitaliers". J'aurais aimé cela que le
ministre des Affaires sociales soit présent. Il peut arriver que des
centres hospitaliers il y en a déjà 31 dans le
Québec qui fonctionnent avec des départements de santé
communautaire que le ministre a gelés... Quand
on a eu une discussion à l'étude des crédits du
ministère des Affaires sociales, il m'a dit que, pour des raisons
financières, c'était gelé.
Il n'y aura pas d'autres départements de santé
communautaire de créés que les 31 centres hospitaliers qui en
ont. Il y a déjà des centres hospitaliers qui ont émis des
demandes pour en avoir, dans des régions d'ailleurs où des CLSC
n'existent pas et où ce sont les hôpitaux qui ont pris cette
vocation de ce qui s'appelle les services communautaires de santé.
Est-ce que le ministre pourra, en vertu du dernier alinéa de
l'article 8, via le ministre des Finances, prendre à même les $170
millions telle somme que vous allez remettre à l'hôpital de
Rivière-du-Loup, par exemple? L'hôpital de Rivière-du-Loup,
à partir de cette somme, pourra créer des départements de
santé communautaire. Est-ce qu'il pourra dire qu'à partir de ces
sommes que vous donnerez à l'hôpital
Saint-Charles-Borromée, par exemple, vous pourrez faire de
l'immobilisation, de la construction, vous pourrez établir trois
étages supplémentaires? Est-ce que cela veut dire qu'à
partir de cette somme il peut octroyer la conversion de certains hôpitaux
comme l'hôpital Pasteur de Montréal en centres pour malades
chroniques?
Ce dont nous nous inquiétons tout en sachant que cela demeure
dans les services hospitaliers, c'est l'utilisation de ces sommes et à
quelles fins. Est-ce que c'est l'amélioration des services existants, le
développement de services nouveaux? Est-ce que cela peut aller
jusqu'à l'immobilisation et à la construction? C'est quoi? Que
sont les limites?
M. Quenneville: M. le Président, au cours de son
intervention en deuxième lecture, le ministre des Affaires sociales a
justement parlé de l'extension des soins hospitaliers de certains
services. Il n'a pas parlé d'immobilisation, pour le moment. Il
prévoit créer, à même ce fonds, de nouveaux
services, de nouvellles couvertures, naturellement, qui seront payés par
ce fonds spécial des services hospitaliers. Il n'a pas parlé du
tout d'immobilisation à ce moment.
M. Saindon: C'est juste. A ce moment, cela peut payer autre chose
que des services de santé. Un service hospitalier et un service de
santé, il y a quand même une différence entre les deux.
M. Charron: Oui, en effet.
M. Saindon: Comme je le vois, ce ne seront pas des services de
santé, ce seront des services hospitaliers, ce qui veut dire une
garderie, ce qui veut dire n'importe quoi dans ce genre de service.
Originalement, c'est là où j'en suis, c'est sur le
principe, ce n'était pas cela qui était censé être
le principe et cela fausse le principe que le cotisant ou le cotisé
plutôt a toujours eu à l'esprit jusqu'à aujourd'hui.
M. Quenneville: M. le Président, je pense que si on se
réfère au discours sur le budget, il est très bien
indiqué que la contribution servira à financer une partie de
l'assurance-hospitalisation. Je pense que la réponse est là. La
loi d'ailleurs répète exactement la même chose, à
l'article 8.
On lit: "Afin de pourvoir au financement des programmes
d'hospitalisation..."
M. Saindon: L'article 6, ce n'est pas un programme
d'hospitalisation?
M. Quenneville: Je ne le crois pas.
M. Saindon: II n'y a rien qui me dit que cela ne servira pas pour
une garderie ou un CLSC.
M. Quenneville: Ce ne peut pas être pour un CLSC. Je ferai
remarquer au député d'Argenteuil que les CLSC ne sont
sûrement pas considérés comme un programme
d'hospitalisation.
M. Saindon: Non, c'est sûr que ce ne l'est pas.
M. Quenneville: Ce ne sera pas affecté à ces
choses. Ce sera affecté...
M. Saindon: C'est un service hospitalier.
M. Quenneville: ... à l'assurance-hospitalisation, aux
programmes d'hospitalisation.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Laporte.
M. Déom: M. le Président, sur le même
sujet...
Le Président (M. Brisson): Parlez donc dans le micro, s'il
vous plaît.
M. Déom: Excusez-moi. Je demanderais au ministre si ce
terme "services hospitaliers" n'est pas défini quelque part. Il n'est
pas défini dans la Loi sur les services de santé. Je ne sais pas
s'il est défini ailleurs, parce que cela me semble un terme très
vague.
M. Charron: C'est cela.
M. Bacon: M. le Président, c'est dans la même veine.
C'est pour empêcher de dire au lieu de "compte de services hospitaliers".
Pourquoi n'avez-vous pas tout simplement dit, "versés dans les fonds de
l'assurance-hospitalisation" et que ce soit utilisé dans le même
compte que l'assurance...
M. Quenneville: M. le Président, je pense que la loi,
naturellement, qui crée ce fonds, la loi 54, en parle justement, c'est
une loi pour créer le fonds des services hospitaliers.
M. Bacon: Dans mes livres, vous le faites pour rien votre fonds.
Envoyez-le directement au fonds d'assurance-hospitalisation, il n'y aura pas de
problème.
M. Quenneville: Quelle différence va-t-il y avoir?
M. Bacon: Pourquoi faites-vous un fonds?
M. Charron: Sauf qu'il n'y a pas de fonds pour
l'assurance-hospitalisation, c'est le revenu consolidé.
M. Quenneville: A l'intérieur, il y a un fonds
spécial, à l'intérieur du fonds consolidé. C'est la
loi no 54 qui le prévoit.
M. Charron: La loi 54 prévoit la contribution obligatoire
du Québec en vertu de l'entente fédérale-provinciale sur
l'hospitalisation. Mais, elle ne détermine pas un fonds gelé.
M. Quenneville: Oui.
M. Charron: II n'y a aucun endroit dans le budget qui
délimite quelle somme le Québec met cette année dans
l'assurance-hospitalisation. Comme le dit le député de
Trois-Rivières, si pareille délimitation est faite, on la
trouverait dans l'étude des crédits, on verrait
assurance-hospitalisation: X; vous pourriez faire un fonds; on le mettrait
là.
M. Quenneville: Pas 54.
M. Charron: II n'y a pas de loi.
M. Quenneville: Je m'excuse, il n'y a pas de loi.
M. Charron: Maudit! On n'a pas le livre des crédits ici?
Le gros livre des crédits.
M. Quenneville: II est créé par la loi
actuelle.
M. Charron: II n'y a pas moyen. Cela fait trois ans que je fais
les crédits des Affaires sociales pour l'Opposition officielle. J'ai
toujours posé la question: Combien le Québec paie-t-il pour
l'assurance-hospitalisation? Il n'y a pas de programme comme tel, qui s'appelle
l'assurance-hospitalisation. Vous ne pouvez lire cela et voir le bout, parce
que l'assurance-hospitalisation comporte les services hospitaliers normaux, les
services de soins prolongés, qui sont tous des programmes
différents au ministère des Affaires sociales.
M. Saindon: II y a des programmes différents dans le
même service, par exemple.
M. Charron: Oui, mais on ne peut le savoir comme on peut le
savoir pour d'autres affaires, mettons...
M. Bacon: II y a la construction des routes, on sait combien cela
coûte.
M. Charron: II y a cela cette année, on ne sait pas
combien coûte l'assurance-hospitalisation. La seule loi
d'assurance-hospitalisation, c'est une loi qui parle en termes de pourcentage
de contribution fédérale, de contribution provinciale, des
coûts totaux. Par exemple, à l'article soins prolongés, on
n'est pas capable de savoir ce qui est versé en vertu de
l'assurance-hospitalisation et ce qui est versé en vertu d'autres
ententes avec les hôpitaux. Si pareils fonds étaient aussi
précisément identifiés, le député de
Trois-Rivières serait tout à fait justifié de dire: Si
vous voulez que cela serve aux hôpitaux, mettez-le à
l'assurance-hospitalisation. Sauf que l'assurance-hospitalisation,
actuellement, c'est le fonds consolidé. Quand on dit qu'on verse cela au
fonds des services hospitaliers, c'est dire qu'on le remet au fonds
consolidé.
Cela n'a pas d'allure de penser que les hôpitaux vont être
en partie administrés par le fonds consolidé et en partie
administrés par un fonds spécial recueilli en vertu de
l'article...
M. Saindon: La différence, c'est que cela vient du...
Le Président (M. Brisson): Le ministre du Revenu.
M. Quenneville: Je ferai remarquer au député de
Saint-Jacques que l'assurance-hospitalisation n'existe plus. Ce sont des
programmes d'hospitalisation. C'est très bien indiqué ici.
Qu'est-ce que vous entendez par assurance-hospitalisation? C'est un programme
qui existait autrefois.
M. Charron: C'est l'entente fédérale-provinciale
sur le coût de l'hospitalisation.
M. Quenneville: C'est une autre affaire. C'est un
programme...
M. Charron: Le mot le dit.
M. Quenneville: ... conjoint. Ce n'est plus
l'assurance-hospitalisation telle qu'elle était nommément connue
autrefois.
M. Charron: L'assurance-hospitalisation, c'est ce qui permet
à un citoyen qui est hospitalisé, par exemple, dans une salle
commune avec six lits les médecins sont encore plus au courant
que moi de cette affaire-là de ne pas payer "une maudite cent"
pour être à l'hôpital alors qu'avant 1961, il fallait payer
une chambre.
M. Quenneville: Le service.
M. Charron: Si tu demandes une chambre à deux, le
Québec en paie une partie, mais, comme tu as demandé le
privilège un petit peu supplémentaire d'être à deux,
tu as une cote à ajouter. Su tu demandes une chambre privée, la
cote est plus grosse. Tout le monde est familier avec cela. Cela existe. Le
Québec paie chaque jour, pour chaque patient qui est dans un
hôpital...
M. Quenneville: Là, cela devient de
l'assurance-hospitalisation.
M. Charron: Bon. Au centre hospitalier.
M. Quenneville: Ce n'est pas le programme tel que...
M. Charron: Combien cela coûte-t-il au Québec,
chaque jour, pour payer l'hospitaliation? On ne parle même pas des soins
de santé, on ne parle pas des salaires aux infirmières, ni aux
aides-ménagères, ni aux buandières. Tous les jours, tous
les mois, l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, par
exemple, dit: J'ai eu 350 malades, j'ai eu 350 lits d'occupés. Parce
qu'il y en avait 200 dans des salles de 6, il y en avait 125 dans des salles de
4 et il y en avait, mettons, 50 dans des salles de 2, avec le barème du
ministère, il exige du ministère un remboursement en vertu de
telle somme. Là, on sait de quoi on parle, cela existe encore
aujourd'hui; tous les mois, les hôpitaux sont obligés de dire
quels lits ont été occupés et, en vertu de la
qualité des Jits ils ont le droit de percevoir du fonds consolidé
une somme...
M. Bacon: Un per diem.
M. Charron: Un per diem, voilà, en vertu de cela.
Actuellement, ils sont payés à partir d'un fonds consolidé
général, c'est-à-dire à partir du budget
voté au ministère des Affaires sociales.
Désormais c'est là l'ambiguïté
soulevée par le député d'Argenteuil une partie de
cela sera payée par le fonds consolidé, comme on le fait depuis
quinze ans maintenant au Québec, pour l'assurance-hospitalisation.
M. Bacon: Comme le fonds du service hospitalisation.
M. Charron: Une autre partie sera faite en vertu de ce fonds. La
question que soulevait également le député de Laporte
tantôt, à cause du vague du terme de services hospitaliers, c'est:
Qu'est-ce qui sera payé par le fonds consolidé? Qu'est-ce qui
sera payé en vertu de ce fonds? On ne le sait pas encore.
M. Quenneville: A tout événement, je pense bien que
ces questions auraient dû être posées au moment de
l'étude des crédits des Affaires sociales.
M. Charron: Bien, je vous demande bien pardon!
M. Quenneville: En vertu...
M. Charron: Je l'avais posée, cette question. Lorsqu'on a
fait l'étude des crédits du ministère des Affaires
sociales, le ministre des Affaires sociales m'a même dit que la
cotisation de l'assurance-maladie ne serait pas augmentée cette
année.
M. Quenneville: Je m'excuse, M. le Président. Le
député de Saint-Jacques parlait tantôt justement du per
diem. Je pense bien que toutes ces questions relèvent du
ministère des Affaires sociales.
M. Charron: On crée un fonds spécial pour les
services hospitaliers.
M. Quenneville: Exactement.
M. Charron: Je vous dis: J'ai voté au nom de l'Opposition,
et d'autres membres de la commission y étaient également sans
doute, à trois programmes différents dans le ministère des
Affaires sociales où on me disait que les services d'hospitalisation se
trouvaient couverts par ce budget. Je les ai votés après avoir
posé un certain nombre de questions sur le per diem et sur d'autres
affaires. Là, on vient me dire, aujourd'hui, qu'en plus des sommes que
j'ai votées il y aura un fonds spécial des services hospitaliers.
Je me demande, comme tous les autres députés, à quoi il va
servir celui-là," puisqu'on a déjà voté le fonds
des hôpitaux.
M. Quenneville: II va servir justement à défrayer
une partie de l'assurance-hospitalisation.
M. Charron: Quelle partie? C'est cela que je veux savoir.
M. Quenneville: Quelle partie! Il y aura $300 millions pour cette
année.
M. Charron: Ils vont faire quoi avec cela? J'ai
déjà voté les sommes pour payer le per diem
d'hospitalisation.
M. Quenneville: Voyons, qu'est-ce qu'ils vont faire avec
cela?
M. Charron: Je sais que ce n'est pas le ministère du
Revenu qui va déterminer cela. Je sais que c'est le ministre des
Affaires sociales qui pourrait me répondre. Pourquoi un fonds
spécial quand on a déjà voté toutes les sommes dans
le fonds consolidé? Pourquoi? C'est toute l'ambiguïté qui a
fait que...
Le Président (M. Brisson): Le député
d'Argenteuil.
M. Quenneville: M. le Président... M. Saindon: Vous
permettez? M. Quenneville: Excusez-moi.
M. Saindon: M. le Président, l'aspect financier du
problème, je pense que je le comprends très bien. D'ailleurs je
ne voudrais pas soulever une polémique, ce n'est pas là-dessus
que j'en suis du tout, j'en suis tout simplement sur le principe que des
montants prélevés sous l'égide de l'assurance-maladie sont
dépensés sous l'égide de
l'assurance-hospitatisation. C'est seulement cela. Pour moi, c'est un
principe. L'aspect financier, je m'en contre-fiche.
M. Charron: Mais, le principe...
M. Quenneville: M. te Président, si vous me permettez
d'apporter une réponse au député de Saint-Jacques et
peut-être en même temps au député d'Argenteuil. La
raison de la création de ce fonds spécial à
l'intérieur du fonds consolidé veut tout simplement que ces fonds
soient affectés exclusivement à l'assurance-hospitalisation, aux
programmes d'hospitalisation, purement et simplement. Cela ne peut pas servir
à d'autres fins. Autrement, si cela tombait dans le fonds
consolidé, sans avoir un fonds spécial, cela pourrait être
affecté à la voirie, à n'importe quoi.
M. Charron: C'est exactement cela qui va se produire.
M. Quenneville: Pas du tout. On a un fonds spécial qui ne
peut pas servir à d'autres fins que celles indiquées à
l'article 8.
M. Charron: Ce n'est pas celui-là qui va être
utilisé. Regardez bien...
M. Saindon: M. le Président, je pense que le
député de Saint-Jacques m'a mal interprété
tantôt. Je suis convaincu que ces montants ne seront pas
dépensés à la voirie ou ailleurs.
M. Charron: D'accord.
M. Quenneville: Bien non, impossible.
M. Saindon: D'un autre côté, les montants qui
étaient prélevés sous l'égide de
l'assurance-maladie, aujourd'hui, une partie ou 7/8 s'en vont à
l'assurance-hospitalisation, ce qui veut dire qu'au lieu d'être
dépensée pour de la maladie, cette partie peut aller pour des
garderies, peut aller pour différentes choses comme cela. C'est cela que
je ne comprends pas. C'est là le problème.
M. Charron: M. le Président, si vous me permettez. Il y a
les deux choses, je le dis à l'intention du député
d'Argenteuil sans acrimonie aucune, cela a été les deux points
fondamentaux d'objections que j'avais. Si c'est pour de l'assurance-maladie,
d'accord, augmentez la cotisation de l'assurance-maladie, mais si c'est pour
l'assurance-hospitalisation, comme l'assurance-hospitalisation est payée
depuis quinze ans par le fonds consolidé, augmentez le fonds
consolidé et n'augmentez pas la Régie de l'assurance-maladie.
C'est cela que j'ai soutenu comme premier principe de mon objection à ce
projet de loi. Le deuxième, c'est pour rejoindre l'argumentation. Je
n'ai aucun doute, quant à moi, que le fonds spécial
créé en vertu du service hospitalier, va être
utilisé dans les hôpitaux.
Je vous dis que les hôpitaux, de toute façon, au
Québec, ça coûte $1,4 milliard par année. Je n'ai
donc pas de questions à savoir si vous allez utiliser les $300 millions
dans les hôpitaux. Je vous dis, par exemple, que les $1,4 milliard sont
déjà votés dans le fonds consolidé. En m'assurant
que les $300 millions vont être utilisés, vous libérez des
sommes dans le fonds consolidé comme tel. C'est là qu'on a eu
toute l'argumentation du camouflage de cette taxe. C'est qu'en libérant
des sommes dans le fonds consolidé, ces sommes libérées,
pourront être utilisées, comme le dit le député,
pour les garderies ou pour autre chose. C'est ça que... Autrement, on se
retrouve avec $1,4 milliard déjà votés dans le fonds
consolidé, plus cette somme supplémentaire. C'est sûr que,
l'année prochaine, lorsqu'on se retrouvera à l'étude des
crédits et que je demanderai, par exemple si je suis là
au ministre des Finances: A quoi avez-vous utilisé les $300
millions du fonds des services hospitaliers? Il va arriver et me dire: Je jure
que je les ai utilisés en vertu de la loi, c'est-à-dire que c'est
affecté exclusivement... Pas de problème, ça coûte
déjà $1,4 milliard.
Quand je vais demander au ministre des Affaires sociales: Qu'est-ce que
vous avez fait avec les $1,4 milliard votés l'année
dernière pour l'assurance-hospitalisation, étant donné
qu'il y a déjà $300 millions d'utilisés... Il y a $300
millions de libres entre les mains maintenant. Parce que le ministère en
a un pour combler. Il est évident que, par exemple, par entente, le
ministère des Affaires sociales va pouvoir dire maintenant que le fonds
des services hospitaliers va servir à couvrir les deux premiers jours
d'hospitalisation de tous les malades au Québec. Cela peut être
l'entente. Tu es certain de le dépenser, dans ce cas. Tout le monde
entre pour deux jours, au moins, à l'hôpital. Mais ça se
trouve à libérer des sommes ailleurs dans le fonds
consolidé qui le sont par arrêté en conseil. On pourra
dire: Ecoutez donc! On avait voté $1,4 milliard pour les hôpitaux.
On n'a pas besoin de tant que ça cette année, étant
donné qu'on a un fonds spécial maintenant. Il y a $300 millions
de libérés qui peuvent être utilisés à autre
chose.
C'est ça qui s'appelle un camouflage. Ecoutez! C'est
évident, comme si le ministre de la Voirie arrivait demain matin et
disait: $1,5 milliard pour la construction de routes. Il arriverait ensuite
avec une taxe spéciale, un fonds spécial au ministère des
Finances de $400 millions pour la construction de routes...
M. Quenneville: II va...
M. Charron: II va faire que les $400 millions vont être
dépensés, c'est bien certain. Cela prend $1,5 milliard par
année pour le faire.
M. Saindon: Une somme de $400 millions pour les ponts?
M. Charron: Mais lui, il a $400 millions de libres pour faire des
ponts, par exemple, s'il le veut,
parce qu'il a un fonds pour cela. C'est exactement ça. Je ne
partage pas les... Je n'irais pas jusque là dans mon accord avec le
député d'Argenteuil pour dire que s'il utilise les $400 millions
pour les CLSC, je n'aurai peut-être les objections que connaît le
député d'Argenteuil, mais ne nous en tenons pas à des
détails.
Tout ce que je veux savoir, comme principe, c'est qu'il y a
désormais, dans le fonds consolidé, $300 millions flottants,
parce qu'il y a $300 millions de prévus à
l'assurance-hospitalisation dans un fonds spécial désormais. Le
ministre des Affaires sociales, maintenant qu'il nous a fait voter, il y a un
mois et demi, $1,4 milliard pour les hôpitaux, a maintenant besoin de
$1,1 milliard puisqu'il y a désormais un fonds spécial qui va
être utilisé dans les hôpitaux, et il va pouvoir utiliser
les $300 millions où il veut.
C'est le principe des vases communicants. Ce n'est que ça,
à moins qu'on me dise c'est ça que j'ai invité le
ministre des Affaires sociales à faire en Chambre que c'est
désormais $1,7 milliard que ça lui prend. Donc, les $1,4 milliard
que je lui ai votés ne sont pas suffisants. Cela lui prend un fonds
spécial de $300 millions en plus de ça pour
l'assurance-hospitalisation. A ce moment-là, moi, je suis parfaitement
justifié, comme n'importe quel député, de demander ce
qu'il va en faire.
M. Quenneville: M. le Président, au cours de son
intervention en deuxième lecture, le ministre des Affaires sociales a
parlé de l'augmentation des coûts d'hospitalisation, de
l'augmentation, naturellement, cette année, en raison des
négociations, des salaires, et, en plus de ça, de l'augmentation
aussi, encore une fois, des services à l'intérieur des
hôpitaux.
M. Charron: C'est...
M. Quenneville: C'est justement. Le ministre, à ce
moment-là, définira et expliquera l'augmentation de $300 millions
et, effectivement, lorsqu'il y aura un budget supplémentaire, il n'aura
peut-être pas besoin de faire voter $300 millions de plus.
M. Charron: Mais le ministre du Revenu, qui est lui-même
médecin à temps partiel, sait très bien...
M. Quenneville: Pas du tout.
M. Charron: ... que les hôpitaux fonctionnent actuellement
avec des budgets restreints. C'est tout ce que cela a apporté. Il n'y a
aucun développement de services nouveaux de fait. Toutes les contraintes
sont imposées sur les hôpitaux. Ai-je besoin de mentionner tout
cela?
Il y a un budget supplémentaire de voté et, en même
temps, on restreint les services. Il y a un flottement inexplicable et, encore
une fois, inexpliqué.
M. Quennevilte: Je conçois que cette année il y a
eu une diminution des services, mais c'est jus- tement peut-être pour
pouvoir réinstaller ces services que les $300 millions sont là.
C'est une justification justement que vous donnez là. Le fait qu'on a
été obligé de faire des coupures à
l'intérieur des prévisions budgétaires des
différents centres hospitaliers confirme justement l'importance d'avoir
des montants supplémentaires pour réinstaller ou augmenter de
nouveau les budgets des différents centres hospitaliers. Cela leur
permet de donner les mêmes services qu'auparavant.
M. Charron: Il faut dire aux centres hospitaliers que leur budget
sera augmenté à partir du fonds spécial. C'est cela qui
n'a pas été fait.
M. Quenneville: On ne peut quand même pas l'annoncer avant
que cela ne soit voté.
M. Charron: Voyez-vous dans quelle situation nous sommes? Les
Québécois sont exactement dans la situation où ils
apprendraient... Et je prends l'exemple du député d'Argenteuil,
l'augmentation de la cotisation de la Régie de l'assurance-maladie comme
telle-, qui est à la base... Les Québécois sont exactement
comme s'ils venaient d'apprendre que le billet d'autobus, au lieu d'être
à $0.50, est doublé. Il est porté à $1 pour le
service du transport, mais ils apprennent en même temps qu'il n'y aura
plus d'autobus le samedi et le dimanche, qu'il n'y aura pas de service
après minuit. Tout le monde ne comprend rien.
On paie plus pour des services de santé et, en même temps,
on restreint, on coupe partout.
M. Quenneville: C'est justement parce que les services
coûtent plus cher et cela se comprend facilement.
M. Charron: Mais rien n'a été prouvé pour
cela. On dit que la Régie de l'assurance-maladie n'en avait pas
besoin.
M. Quenneville: Je pense que, dans l'esprit du
député de Saint-Jacques, il y a une confusion entre
l'assurance-maladie et l'assurance-hospitalisation.
M. Charron: II n'y a pas de confusion.
M. Quenneville: II n'est pas question d'augmenter la contribution
à l'assurance-maladie.
M. Charron: II reste que, sur la perception, comme l'a dit le
député d'Argenteuil, c'est la Régie de l'assurance-maladie
qui porte tout le blâme de l'augmentation.
M. Quenneville: Pas du tout.
M. Charron: Ce n'est pas mon impôt qui a augmenté
sur ma paie ce mois-ci, c'est ma cotisation à la Régie de
l'assurance-maladie qui a augmenté.
M. Quenneville: L'augmentation est pour les services de
santé. Cela n'a rien à voir avec l'assurance-maladie qui reste la
même qu'auparavant.
M. Charron: II y a deux choses... M. Déom: M. le
Président...
Le Président (M. Brisson): Le député de
Laporte.
M. Déom: Pourvu que le ministre des Affaires sociales
accepte de construire sur la rive sud un deuxième hôpital avec ce
fonds, je suis entièrement d'accord.
M. Charron: Mais voilà, et combien d'autres exemples que
je pourrais donner. Pourvu que le ministre des Affaires sociales se serve de ce
fonds pour améliorer le service d'urgence dans les 30 centres
hospitaliers de Montréal. Pourvu que le ministre des Affaires sociales
se serve de ce fonds pour construire des hôpitaux pour malades chroniques
dont le Québec manque grandement. Pourvu que le ministre des Affaires
sociales... On ne sait pas à quoi va servir cette somme. Autrement dit,
c'est l'exemple que je donnais tantôt. Les Québécois paient
plus et viennent de se faire doubler la cotisation de l'assurance-maladie mais
on ne sait pas pourquoi. On ne sait pas à quoi cela va servir.
M. Quenneville: Je répète encore une fois, pour
l'information du député de Saint-Jacques, que le ministre des
Affaires sociales, dans son intervention, a justement très bien
expliqué ce à quoi serviraient ces fonds. Vous n'avez qu'à
relire le journal des Débats.
Le Président (M. Brisson): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: Je comprends que ces sommes d'argent sont
dépensées pour de la maladie, autres choses appelons cela
pour la maladie, si on veut et que les coûts augmentent sans
cesse, que, de jour en jour, de mois en mois, cela coûte toujours plus
cher, mais il y aurait une autre façon et je pense que le ministre le
sait. Il y a une autre façon de prélever des fonds aussi. Prenez
un hôpital de 60 lits adultes avec 20 lits de pédiatrie et de
pouponnière, ce qui revient à l'équivalent de 60 lits
adultes, avec un personnel, par exemple, de 147, plus ou moins. Est-ce logique,
un hôpital administré par un personnel de 147 pour 60 lits?
A ce moment, je me pose des questions. Je comprends que c'est
peut-être pas de notre ressort aujourd'hui, mais il reste quand
même que c'est une situation qui devrait être corrigée, qui
sauverait énormément d'argent au Conseil du trésor.
M. Quenneville: M. le Président, je transmettrai au
ministère des Affaires sociales la suggestion du député
d'Argenteuil.
M. Déom: C'est bien, c'est très bien.
Félicitations.
M. Saindon: C'est exactement pour cela que je l'ai dit.
Le Président (M. Brisson): Article 7 adopté tel
qu'amendé? Article 8? Adopté.
M. Quenneville: Oui, M. le Président.
M. Charron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Article 9? Adopté?
M. Charron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Article 10?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 11?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 12?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 13?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 14?
M. Charron: Aussi.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 15?
M. Quenneville: II y a un amendement, M. le Président.
L'article 15 de la Loi pourvoyant au financement des programmes de
santé est modifié par le remplacement, dans la cinquième
ligne du paragraphe e) de la version française, des mots "de
santé" par le mot "hospitaliers".
M. Charron: D'accord.
Le Président (M. Brisson): Amendement adopté.
Article 15 adopté tel qu'amendé.
M. Charron: Oui.
Le Président (M. Brisson): Article 16?
M. Charron: Aussi.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 17?
M. Charron: Aussi, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Donc, la
commission a adopté en entier le projet de loi no 49 avec
amendements.
M. Quenneville: M. le Président, je voudrais remercier les
membres de la commission et vous aussi, M. le Président, pour le tact
dont vous avez fait preuve au cours de l'étude de cette loi. Je voudrais
remercier aussi les fonctionnaires du ministère ainsi que les
représentants de l'Assemblée nationale qui ont fait un excellent
travail au cours de ce débat.
Le Président (M. Brisson): Alors, la commission suspend
ses travaux à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 58)