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Commission permanente de la fonction publique
Etude des crédits du ministère de la
Fonction publique
Séance du mardi 6 mai 1975
(Dix heures vingt-huit minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente de la
fonction publique): A l'ordre, messieurs! La commission de la fonction
publique reprend ce matin l'étude des crédits du
ministère. Dans la composition de la commission, M. Brown remplace M.
Garneau et M. Massicotte remplace M. Pagé.
La semaine dernière, nous en étions toujours aux remarques
d'ordre préliminaire, puisque, tel que convenu, la discussion porte
surtout sur des sujets d'ordre général. J'invite donc le
député de Maisonneuve à prendre la parole.
Code d'éthique de la fonction publique
M. Burns: Merci, M. le Président. Je pense que nous en
étions au code d'éthique, la semaine dernière, et plus
particulièrement à l'article 10. J'aimerais que le ministre me
rassure sur la façon dont il veut appliquer cet article 10: "Les membres
de la fonction publique doivent faire preuve de réserve". C'est vrai que
le ministre, à deux ou trois reprises, m'a rappelé qu'il
n'était pas avocat, qu'il n'était que comptable, ce qui
déjà...
M. Parent (Hull): N'est pas une disgrâce.
M. Burns: Bien non; c'est vous qui avez dit: Je ne suis que
comptable. J'ai toujours pensé que les comptables étaient des
gens qui avaient au moins un sens pratique assez extraordinaire, sinon fiscal.
"En dehors des heures de service c'est ce qu'on lit à l'article
10 le membre de la fonction publique doit faire preuve de la
réserve qu'impose son rang dans la hiérarchie." Moi, j'ai
toujours pensé que ces expressions du style dans un délai
raisonnable, avec les pouvoirs normaux que comporte la fonction, etc., tout
cela est une porte ouverte à l'ambiguïté. Je me demande
comment vous avez envisagé d'appliquer ce fait que les membres de la
fonction publique doivent faire preuve de réserve. Est-ce que vous vous
êtes penché sur ce problème?
M. Parent (Hull): Je pense avoir dit, lors de la dernière
séance, que nous n'avions pas donné d'interprétation
encore au règlement. C'est notre intention de faire une revue du code
d'éthique en lui-même et d'émettre des directives
concernant l'interprétation pour clarifier les points qui pourraient
être ambigus.
M. Burns: C'est-à-dire que vous allez faire un autre
règlement...
M. Parent (Hull): Non.
M. Burns: ...pour interpréter le règlement?
M. Parent (Hull): C'est-à-dire que,
l'interprétation doit être donnée à chaque
règlement qui est fait. Si je comprends bien la discussion que poursuit
le député de Maisonneuve, il voudrait savoir en quels cas cela
pourrait s'appliquer.
M. Burns: C'est cela. La réserve... M. Parent (Hull):
Par l'interprétation...
M. Burns: ...par rapport à la hiérarchie de son
rang, je vous dis que cela me pose de sérieux problèmes.
M. Parent (Hull): Par l'interprétation, je pense qu'on
pourra donner la signification exacte de la portée de ce
règlement.
M. Burns: Qui va donner cette interprétation? M. Parent
(Hull): Nous allons la préparer. M. Burns: Qui?
M. Parent (Hull): Le ministère de la Fonction
publique.
M. Burns: Le ministère de la Fonction publique. Mais cela
va être imposé comme cela aux fonctionnaires sans qu'ils aient la
possibilité d'en discuter?
M. Parent (Hull): Je n'ai pas d'objection à discuter non
plus avec le Syndicat des fonctionnaires. Je n'ai pas d'objection du tout. Si
on veut donner une interprétation, je pense bien qu'à ce
moment-là il va y avoir consultation. Je ne vois pas d'objection
à ce qu'il y ait de la consultation.
M. Burns: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de clarifier le
règlement plutôt que de donner une interprétation?
M. Parent (Hull): Oui. Il y a des changements à apporter.
Je pense qu'on a convenu, l'autre jour, qu'il y avait au moins un article qui
devait être changé.
M. Burns: Est-ce que ce serait un autre article qui pourrait
être changé?
M. Parent (Hull): Oui, c'est ce que je viens de dire. Je me suis
engagé à ce que nous revoyions le règlement et qu'au
même moment où nous allons le revoir, nous en fassions
l'interprétation.
M. Burns: D'accord. J'ai quelques autres questions, M. le
Président, ce ne sera pas tellement long. Je pense qu'on pourra, en ce
qui me concerne en tout cas je ne parle pas pour mes collègues
libérer la commission d'ici une heure.
Ce sont des questions de détail. Cela vous fait plaisir, M. le
Président, je vois votre large sourire. Evidemment, s'il y a quorum
pendant tout ce temps.
M. Parent (Hull): II n'y a pas de hockey.
M. Burns: Si vous comptez comme moi... Disons que j'ai mal
compté, M. le Président. Selon le rapport cela c'est une
question de détail, mais aussi bien s'en débarrasser tout de
suite, puis cela va aller vite après cela de la Commission de la
fonction publique du 3 décembre 1973, il y avait 5,165 postes vacants,
soit 13.8% des postes, dont 1,287 professionnels. On a eu une discussion sur le
problème des professionnels plus tôt et cela m'intéresse,
si possible, d'avoir, si le ministère en a, des données plus
récentes et surtout les causes peut-être de ces postes vacants,
particulièrement dans le domaine des professionnels.
Peut-être que le ministre voudra revenir sur une discussion ou
ramener les mêmes arguments que ceux qu'on a eus dans une discussion
antérieure. Disons que la grande question que je me pose, c'est, dans le
fond, a savoir si le recrutement se fait de façon intelligente, à
moins que ç'ait changé depuis. C'est le dernier rapport que nous
avons pu consulter sur ce point.
Il remonte quand même au 3 décembre I973. Peut-être
que la situation a changé depuis. Si elle a changé, je vais m'en
réjouir avec tout le monde.
M. Parent (Hull): Si je regarde les données, les postes
comblés au 27 février I975, sont de 49,394, sur des effectifs
autorisés de 55,686. Or, je sais qu'au niveau des cadres il y a 200
postes vacants. Au niveau des professionnels, cela doit se tenir entre 1,200 et
1,500.
M. Burns: C'est la même ou à peu près la
même proportion, en chiffres absolus, que le rapport de 1973; à
peu près 5,000 personnes.
M. Parent (Hull): Oui. M. Burns: Et même plus.
M. Parent (Hull): Oui. Mais le nombre d'employés
permanents autorisés que j'ai donné; 55,686, puis, en date du 27
février 1975, il y en a 49,394 qui sont comblés.
M. Burns: Sur 55,686. M. Parent (Hull): C'est
ça.
M. Burns: Mais, ce que je veux savoir, c'est comment il se fait
qu'encore une fois on ait, en un peu moins de deux ans, en fait en un an
près, encore environ 5,000 de postes vacants? Est-ce que l'organisme,
qui s'occupe de combler les postes fait véritablement son travail?
Est-ce tout simplement qu'on se fait autoriser des postes dans divers
ministères pour plus qu'on en a besoin? Si c'est ça, on va
réexaminer un certain nombre de choses.
M. Parent (Hull): D'abord, il y a plusieurs questions qui se
posent à l'intérieur. D'abord, les concours sont toujours en
évolution. La commission n'agit qu'au moment où elle a des
demandes des ministères d'organiser des concours, comme l'a fait
remarquer le président de la commission. Il arrive souvent que sur les
fins d'années budgétaires, les ministères attendent, avant
de préparer des concours pour les postes vacants, de connaître le
budget de l'année suivante. Si le nombre de postes autorisés est
le même, s'il y a eu des augmentations selon les besoins, à ce
moment-là, on donne les commandes.
Il y a l'autre aspect également, que j'ai souligné au
cours de séances antérieures, c'est la difficulté de
recrutement que nous retrouvons au niveau professionnel. C'est là que
nous avons le plus de postes vacants. Nous avons des difficultés de
recrutement également dans le domaine des employés de
secrétariat, à l'extérieur de Québec. Nous avons de
la difficulté à recruter à Montréal, dans la
région de l'Outaouais, sur la Côte-Nord.
M. Burns: Mais la discussion, que nous avions eue relativement
aux professionnels, se tenait beaucoup plus au niveau des principes.
Il y avait même une question que le ministre soulevait, à
savoir s'il était bon qu'on prenne dans la fonction publique toutes les
spécialités qu'un certain nombre de professionnels peuvent
remplir pour le gouvernement.
Je mets de côté cette discussion que nous avons
déjà eue, mais, s'il y a difficulté de recrutement, comme
vient de le dire le ministre, qu'est-ce qui est fait, qu'est-ce qui est
envisagé c'est tout probablement, une question basée sur
la loi de l'offre et de la demande soit dans les présentes
négociations ou autrement, pour changer cette situation pour que
véritablement on puisse attirer des professionnels dans la fonction
publique?
M. Parent (Hull): Je pense que le problème n'est pas
unique au gouvernement; il s'applique, d'ailleurs, également à
l'entreprise privée, au niveau du recrutement des cadres et des
professionnels.
M. Burns: C'est drôle que l'Hydro-Québec n'a pas de
difficulté à recruter des ingénieurs. Avez-vous
remarqué ça?
M. Parent (Hull): Les bureaux de l'entreprise
privée...
M. Burns: La ville de Montréal n'a pas de
difficulté à recruter des ingénieurs.
M. Parent (Hull): Elle a de la difficulté, je peux vous le
dire. En tout cas, je sais que, dans le coin de l'Outaouais, on a de la
difficulté. On est à la recherche continuellement
d'employés au niveau professionnel et on a de la difficulté
à faire du recrutement, beaucoup de difficulté.
M. Burns: Moi, je vous suggère très
sérieuse-
ment de vous informer auprès de la ville de Montréal et
auprès de la CUM et de l'Hydro-Québec et de leur demander comment
eux peuvent avoir des corps d'ingénieurs de l'ordre de 400 à 500
personnes.
Peut-être aussi que, dans ces organismes-là on satisfait
plus le désir de prenons le cas des ingénieurs
faire un travail carrément professionnel et de faire autre chose que de
gratter du papier et, une fois que le dossier est prêt, de le transmettre
à quelqu'un de l'extérieur. C'est peut-être ça; je
ne le sais pas, moi. En tout cas, je vous lance ça comme une
possibilité.
M. Parent (Hull): Le fait de prendre l'Hydro-Québec comme
point de comparaison, à mon avis, ce n'est pas un point dont on doit se
servir. La différence qu'il y a entre les salaires payés à
l'Hydro-Québec et au gouvernement va jusqu'à 15%.
M. Burns: En faveur de l'Hydro-Québec?
M. Parent (Hull): Non, en faveur des employés. Il y a un
écart entre le salaire payé aux employés de
l'Hydro-Québec et à ceux du gouvernement.
M. Burns: C'est ce que je veux dire. Le pourcentage est favorable
aux employés de l'Hydro-Québec?
M. Parent (Hull): Oui.
M. Burns: Alors, c'est un élément, peut-être
que vous devriez...
M. Parent (Hull): Oui, je comprends mais, à la
dernière convention collective, l'écart ne s'est pas amoindri
entre le salaire payé à l'Hydro-Québec et le salaire
payé au gouvernement, au moment où les conventions collectives
ont été signées.
Il reste un problème majeur, à mon avis, qu'il nous faut
résoudre. Nous avons reçu, la semaine dernière le
dépôt du projet de convention collective du syndicat des
professionnels du gouvernement. Il nous a été
déposé mardi dernier. A l'intérieur des demandes, je suis
bien convaincu que nous pourrons résoudre, en grande partie, le
problème des professionnels au sein du gouvernement.
Mais on remarquera également que, sur la fin d'une convention
c'est un point vital, dont il faut tenir compte ce n'est pas le
moment de faire du recrutement au niveau professionnel, parce qu'on attend de
voir les conditions qui vont exister avant de poser sa candidature.
M. Burns: Mais en 1973, ce n'était pas la fin d'une
convention.
M. Parent (Hull): Non.
M. Burns: C'était même au début d'une
convention.
M. Parent (Hull): Vous avez, par ailleurs, le
phénomène suivant; je pense que je ne l'ai pas caché,
l'autre jour, en disant que nous n'étions pas concurrentiels. Je pense
que ce n'est pas une faute de l'admettre, nous ne sommes pas
concurrentiels.
M. Burns: A part de l'admettre c'est ma question
qu'avez-vous l'intention de faire pour changer la situation?
M. Parent (Hull): Nous négocions une convention
collective; elle expire le 30 juin. Nous allons négocier cette
convention collective; nous allons tenter au moins de nous approcher du domaine
concurrentiel pour faire du recrutement.
M. Burns: Une autre question pour laquelle nous devrons revenir
l'année prochaine, j'imagine, encore une fois.
Dans un autre domaine, M. le Président, l'année
dernière, concernant l'opération intégration, il restait
environ 3,000 employés de gérance et 300 employés
syndiqués à intégrer.
Si je me rappelle bien, c'est tiré de l'étude des
crédits de l'année dernière. Cette opération
intégration devait être terminée le 9 juin 1974. Toujours
selon les informations qu'on retrouve au journal des Débats, le 22
février dernier, cependant, il y avait 200 fonctionnaires du
ministère de la Justice qui n'avaient pas encore été
intégrés.
M. Parent (Hull): Ceux-là sont réglés. M.
Burns: Bon, c'est réglé depuis quand?
M. Parent (Hull): A la fin de 1974, sur les chiffres que j'avais
donnés l'an dernier, 2,170 étaient intégrés.
M. Burns: Des 3,000?
M. Parent (Hull): Oui, et il reste, au niveau des fonctionnaires
et ouvriers, 200 cas qui ne sont pas encore réglés.
M. Burns: Et les 200 du ministère de la Justice, vous me
dites que c'est réglé?
M. Parent (Hull): Oui, les bureaux d'enregistrement, c'est tout
réglé, les greffes, les agents de la paix, les agents de
maîtrise du personnel de bureau, techniciens et assimiliés et
personnel de maîtrise des ouvriers. Tout cela est intégré
au 31 décembre.
M. Burns: Alors, il reste à peu près 200 cas dans
l'ensemble de la fonction publique?
M. Parent (Hull): II y a 200 cas de fonctionnaires et ouvriers
qui ne sont pas réglés.
M. Burns: Bon. Est-ce que vous êtes en mesure de me dire
combien il y a de griefs actuellement qui sont encore actifs, si on peut dire,
si on peut utiliser l'expression, relativement à
l'intégration?
M. Parent (Hull): Environ une vingtaine d'arbitrages qui
concernent 200 griefs.
M. Burns: Une vingtaine d'arbitrages qui concernent 200
griefs?
M. Parent (Hull): Ce sont des groupes. M. Burns: Des
griefs collectifs?
M. Parent (Hull): Collectifs, oui. Pour les ouvriers, l'arbitrage
a commencé il y a environ un mois. Il y a environ 200 cas chez les
ouvriers mais, là aussi, encore, ce sont des groupes. Les séances
d'arbitrage sont commencées depuis un mois.
M. Burns: Qui est-ce qui occupe pour le gouvernement dans ces
cas-là?
M. Parent (Hull): Ce sont les procureurs des différents
ministères qui sont impliqués.
M. Burns: A l'emploi des ministères? M. Parent (Hull):
Employés du ministère. M. Burns: A l'emploi du
ministère.
M. Parent (Hull): Oui, même chose pour le syndicat.
M. Burns: Et chez les professionnels, est-ce qu'il y a aussi des
cas?
M. Parent (Hull): II n'y a pas eu d'intégration chez les
professionnels, excepté pour les actuaires, où
l'intégration n'est pas terminée.
M. Burns: Et, encore là, ce sont des avocats du
ministère qui représentent...
M. Parent (Hull): Oui, c'est la même procédure qui
est suivie.
M. Burns: ...le gouvernement?
M. Parent (Hull): II n'y a pas de gens de l'extérieur.
M. Burns: Bon. Autre question, M. le ministre. Il semble
en tous cas si on se fie aux lettres que nous recevons, aux contacts que nous
pouvons avoir comme membres de l'Assemblée nationale qu'entre la
date d'entrée en fonction et la réception de la première
paye pour un employé, il y a un délai absolument aberrant. C'est
vrai pour le nouvel employé qui s'en va dans un emploi permanent; c'est
même vrai, c'est encore plus vrai dans le cas des employés
occasionnels. Je connais des cas où un employé occasionnel a
été obligé de travailler pendant six mois avant de
recevoir un chèque de paye. C'est absolument aberrant. Pendant cette
période, cette personne ne travaillant pour quiconque d'autre, comment
est-elle en mesure de s'attendre à vivre? Je vous cite le cas
peut-être le plus flagrant, celui des occasionnels, mais comment
l'employé permanent qui s'engage dans une carrière dans la
fonction publique peut-il avoir confiance en ce nouvel employeur qui retarde sa
paye? Il ne travaille pas simplement par plaisir, cet employé, il est
là pour gagner sa vie. Je connais des gens qui ont été
obligés de s'endetter parce qu'ils entraient dans la fonction publique,
car ils avaient une famille à faire vivre et ils avaient, autrefois, un
emploi régulier.
Est-ce que ce problème vous préoccupe et,
deuxièmement, qu'est-ce qu'on fait pour le régler? J'aimerais
aussi en même temps que vous me disiez quel est à peu près
le délai actuel pour un employé permanent entre le moment de son
embauchage, le début de son emploi et la date de sa première
paye?
M. Parent (Hull): Je pense, M. le Président, qu'il est
opportun de dire qu'il y a une grande faiblesse de ce
côté-là. A qui la faute? Même si le système de
paye intégré est au ministère de la Fonction publique, il
faut concevoir que les données pour l'informatique doivent nous parvenir
par les ministères.
En général, la première paye devra être
donnée au bout de 45 jours. C'est un délai, à mon sens,
qui est intolérable. Nous faisons des efforts particuliers de ce
côté. Nous avons mis sur pied, il y a plusieurs mois, un
comité conjoint du ministère de la Fonction publique et du
Conseil du trésor pour modifier la technologie et également prend
re les mesures nécessaires auprès des directeurs de personnel de
chacun des ministères pour nous assurer de la cueillette des
données et nous permettre d'accélérer le processus de
paye. Mais, là-dessus, je reconnais que c'est lent.
M. Burns: Actuellement, vous me dites que le délai moyen
c'est 45 jours.
M. Parent (Hull): Quarante-cinq jours.
M. Burns: Mais qu'est-ce qui empêche qu'un employé
soit payé deux semaines, trois semaines ou même un mois, j'irais
même jusqu'à un mois, après son début de travail?
Vous vous cachez, je ne le dis pas méchamment, vous vous protégez
par le système d'informatique, alors que le système
d'informatique est mis en place soi-disant pour hâter les
procédures. Il y a quelque chose d'absolument incompréhensible
là-dedans. Vous l'admettrez, M. le Président.
M. Parent (Hull): Je suis bien d'accord et je suis très
conscient du problème qui nous est posé. Nous avons des
difficultés avec certains ministères à obtenir les
renseignements, non pas parce qu'il y a négligence. Mais vous
procédez aujourd'hui à l'engagement d'une employée sur la
Côte-Nord ou en Abitibi ou en Gaspésie ou dans l'Outaouais ou
à Montréal. Un processus est suivi pour donner la date du
commencement de l'engagement, fournir les données; s'il arrive que les
données sont incomplètes, il y a rejet par l'informatique.
Les délais sont trop longs, la procédure suivie jusqu'ici
est inacceptable. C'est la raison pour laquelle, le ministère en
étant tellement conscient, M.
Vandal, qui s'occupe des systèmes intégrés à
la fonction publique, a suggéré au Conseil du trésor
d'avoir un comité conjoint pour tenterde modifier la technologie,
modifier peut-être les modes d'engagement, le processus de cueillette des
données, pour nous permettre de donner la première paye au moins
dans 30 jours.
L'idéal qu'on recherche, c'est 30 jours, parce qu'on comprendra
que, dans le système de paye intégré la paye est faite
quinze jours a l'avance. Alors, il est certain qu'à ce moment-là
on ne peut pas payer au bout de deux semaines comme l'entreprise privée
pourrait le faire. Ce que nous recherchons, c'est d'établi run
système qui nous permettrait, au bout de 30 jours, à la
deuxième paye, d'être en mesure de faire remise à
l'employé de son dû.
Au service de paye intégré, depuis l'arrivée de M.
Vandal, nous avons réduit les délais de 15 à 11 jours pour
l'informatique, ce qui nous permet d'accélérer le processus.
M. Burns: II reste encore du monde qui n'est pas payé au
bout de trois mois, quatre mois, cinq mois, six mois.
M. Parent (Hull): Oui; en attendant que nous puissions apporter
les correctifs, les ministères ont la latitude de verser un acompte par
une petite caisse, jusqu'àun pourcentage de 70%. Il y a des
ministères qui ne le font pas, même s'ils ont le privilège
de le faire. C'est là que nous avons de la difficulté. On
conviendraque, si le ministère comme tel a le service chez lui, peut
faire la fabrication et l'émission des chèques, il reste que nous
fonctionnons selon les données qu'on reçoit.
Si on ne reçoit pas du ministère concerné l'avis de
nomination, il est difficile qu'il soit intégré au
système.
M. Burns: Est-ce que ce ne serait pas quelque chose, si ce sont
les ministères qui posent des problèmes quant à
l'application d'une meilleure formule, que vous auriez l'obligation morale,
à toutes fins pratiques, de soulever au conseil des ministres? Dans le
fond, n'est-ce pas au niveau du conseil des ministres qu'on doit se
préoccuper de cela et non pas simplement au niveau de chaque
ministère, à gauche et à droite? C'est un
phénomène absolument incroyable...
M. Parent (Hull): On comprendra que le conseil...
M. Burns: ... que le plus gros employeur du Québec soit le
plus mal organisé pour les premières paies de ses nouveaux
employés. Il me semble que c'est quelque chose qui est d'une importance
telle que vous devriez même en faire l'objet d'une discussion au conseil
des ministres. Si, à ce moment-là, le conseil des ministres est
d'accord, il me semble que chaque ministère devrait recevoir, de son
chef, des ordres précis, surtout les supérieurs immédiats.
J'ai bien l'impression que c'est eux autres qui disent: Ce n'est pas grave, ils
seront payés quand ça arrivera, c'est de l'argent en banque. Mais
en attendant, c'est quelqu'un qui attend.
M. le ministre, coupez-moi ma paie une semaine ou un mois et je vais
avoir des complications maudites. Je me mets dans la peau de la personne qui,
surtout, avait un emploi antérieur et qui avait l'habitude de recevoir
de l'argent régulièrement pour faire face à ses
obligations. C'est un problème sérieux, ce n'est pas un
problème qu'on peut rejeter comme cela.
M. Parent (Hull): Je n'ai pas l'impression qu'on le rejette non
plus. Nous avons mis sur pied, au ministère de la Fonction publique,
depuis l'arrivée de M. Vandal, un comité des usagers justement
pour nous permettre d'améliorer les conditions. Même s'il en
était question au conseil des ministres, il faut bien comprendre que le
mécanisme que nous avons mis sur pied l'a été avec le
Conseil du trésor. Le Conseil du trésor, c'est un comité
du conseil des ministres où siègent des ministres du cabinet.
Nous sommes très sensibles au problème, c'est nous qui l'avons
soulevé au Conseil du trésor.
M. Burns: Si vous avez des difficultés avec certains
ministères, l'endroit pour en discuter ne serait-il pas au conseil des
ministres?
M. Parent (Hull): II n'y a pas d'objection à en discuter
au conseil des ministres. J'ai bien l'impression que nous sommes tous
conscients du phénomène parce qu'un jour ou l'autre les ministres
sont préoccupés parce qu'ils reçoivent des plaintes
à l'effet que dans tel ministère un employé n'a pas
reçu son chèque de paie. Il reste qu'en ce qui nous concerne ce
sont des mesures pratiques que nous voulons mettre de l'avant et c'est pourquoi
nous avons mis sur pied ces groupes de travail pour nous permettre
d'améliorer la gestion. Qu'il en soit question au conseil des ministres,
j'en conviens, mais que nous prenions les mesures appropriées, je pense
que c'est beaucoup plus l'indice de ce que nous voulons accomplir,
c'est-à-dire apporter les améliorations qui s'imposent. S'il y a,
à ce moment-là, des ministères récalcitrants, il
n'y a aucun doute que ce sera soulevé au conseil des ministres et je
m'en ferai le porte-parole sûrement parce que nous voulons
améliorer cette gestion.
Nous voulons atteindre l'objectif, d'ici les prochains six mois, qu'un
employé puisse être payé dans les trente jours de son
entrée en fonction.
M. Burns: Y a-t-il des ministères, plus que d'autres, qui
vous posent des problèmes particuliers?
M. Parent (Hull): Oui, il y a des ministères qui causent
des problèmes, mais c'est à cause de l'étendue de leurs
services. On peut donner, par exemple, la Justice qui est un problème
assez complexe, mais là, on ne peut pas dire que c'est un
ministère qui est récalcitrant. Au ministère de la
Justice, je pense qu'il y a 10,000 ou 11,000 em-
ployés répartis dans les bureaux d'enregistrement, dans
les greffes...
M. Burns: Les cas de six mois que je vous citais tout à
l'heure viennent justement du ministère de la Justice à
Montréal. Ce n'est pas à Saint-Glin-Glin, c'est à
Montréal.
M. Parent (Hull): Oui.
M. Burns: II y a des gens qui travaillent au ministère de
la Justice depuis cinq ou six mois et ils n'ont pas reçu de paie.
M. Parent (Hull): C'est le ministère avec lequel nous
avons le plus de difficultés.
M. Burns: Oui, mais...
M. Parent (Hull): C'est le ministère qui est le plus lent
à payer.
M. Burns: Oui, mais pourquoi? Je ne comprends pas cela. Si vous
me dites que le greffier, à Fort Chimo, a des problèmes à
recevoir sa première paie, je vais comprendre qu'il y a peut-être
des problèmes de communication, mais en plein Montréal ou en
plein Québec...
M. Parent (Hull): C'est le ministère qui débalance
notre moyenne. Si ce n'était du ministère de la Justice, notre
moyenne de paiement serait dans les trente jours. Du fait qu'eux sont dans les
90 jours, cela débalance notre moyenne qui est de 45 jours.
M. Burns: Ils sont plus que dans les 90 jours, je vous
l'assure.
M. Parent (Hull): En moyenne, c'est 90 jours; il peut y avoir des
cas d'exception. La moyenne est de 90 jours pour le paiement, d'après
les rapports que nous avons.
M. Burns: Je connais un bureau, à Montréal,
où, d'une part, les occasionnels sont en majorité
Deuxièmement, je connais même le cas d'un employé
qui a décidé de quitter et il a dit: C'est bien de valeur, je ne
suis pas capable d'attendre; je vais aller travailler ailleurs.
M. Parent (Hull): II y a des améliorations qu'il faut
apporter, je suis conscient de ça. Vous soulevez ce problème.
Nous avons eu le problème tous les ans, depuis quelques années,
des étudiants. Cette année, nous avons pris les devants et nous
sommes persuadés que les étudiants, cette année, ne seront
pas payés à la fin, au moment où ils vont quitter leur
emploi, mais durant leur emploi.
Ce sont des méthodes qu'il faut adopter à ce
moment-là. Il faut pénétrer à l'intérieur du
problème pour savoir quelles sont les situations qui se posent et
qu'est-ce qui empêche de les corriger.
Or, le comité, qui est sur pied actuellement, étudie
justement le phénomène au ministère de la Justice pour
prendre les moyens qui s'imposent pour corriger cette situation. Nous en sommes
conscients. Nous avons le rapport de chacun des ministères dans le
groupe de travail du Conseil du trésor et du ministère. Nous
avons le rapport de chacun des ministères de la période de temps
qu'on prend pour payer les employés. Nous l'avons déjà en
main. Nous savons où sont les problèmes et, maintenant, nous
essayons de les résoudre. Le placement étudiant en était
un. Celui-là, nous avons réussi, je pense, à le
maîtriser. Nous réussirons à le maîtriser au cours
des prochains mois pour nous assurer que les étudiants seront
payés en cours de route.
Nous avons des équipes du comité qui sont
déjà au ministère de la Justice pour voir les
méthodes qu'il faudrait modifier pour accélérer ce
processus.
M. Burns: D'après vous, cela va prendre combien de temps
avant que le problème soit réglé?
M. Parent (Hull): Bien, je suis convaincu que, d'ici à
l'automne, nous aurons résolu le problème de la paie.
M. Burns: D'accord. Le ministre des Finances, le 9 avril dernier,
annonçait un programme de formation accéléré pour
les cadres supérieurs.
M. Parent (Hull): On a parlé de ça l'autre
jour.
Plan accéléré de
carrière
M. Burns: Oui. Mais j'aimerais, tout simplement, que vous me
donniez, de façon très succincte et de façon très
résumée, les grandes lignes du programme et les candidats qui
seront choisis pour les années 1975 et 1976. C'est la seule question que
j'ai à vous poser là-dessus. On en a parlé à
l'occasion d'une autre discussion. Je sais que vous en avez parlé dans
votre déclaration d'introduction.
M. Parent (Hull): Bon. Le plan accéléré de
carrière comprend les éléments suivants: le plan
individuel s'étendrait sur une période de quatre ou cinq ans.
L'hypothèse est, en fait, que le candidat, indépendamment de sa
classification au moment où il s'engage, serait en mesure d'atteindre,
au terme de cette période, le niveau d'administrateur.
Les étapes qui sont prévues: assignation dans un poste
d'administration régionale des ministères ou organismes en dehors
de Québec et de Montréal; assignation dans un poste d'autres
administrations provinciales, fédérales ou municipales;
assignation dans un stage de formation en administration publique, soit
à l'Ecole nationale d'administration publique, soit dans le cadre de
programmes spéciaux du gouvernement fédéral ou d'autres
institutions; assignation dans un organisme central du gouvernement du
Québec dans un poste de travail axé sur la gestion, gestion
de
personnel, gestion financière et autres gestions administratives;
assignation dans un poste de l'entreprise privée; assignation dans une
entreprise paragouvernementale; assignation dans un poste administratif du
réseau des secteurs des affaires sociales ou de l'éducation;
affectation à un projet de recherche spécifique; affectation
à un projet spécifique d'intervention dans le ministère
d'origine; assignation spéciale soumise par le candidat et
acceptée par le jury.
Quatre de ces étapes seraient obligatoires, au choix du jury
après discussion avec le candidat. Le choix des candidats et leur
évaluation au cours de programmes se feraient selon les critères
et les procédures.
Conditions d'admissibilité. L'expérience: hommes, cinq
à huit ans d'expérience dans la fonction publique; femmes, trois
à huit ans d'expérience dans la fonction publique; trois à
six ans dans la fonction publique si expérience antérieure.
L'âge minimum, hommes, 27 ans; femmes, 25 ans. Discrimination.
L'âge maximum, 35 ans.
Classification minimum exigée: professionnel classe II ou
classification équivalente à agent de maîtrise. Les
critères de sélection: qualité de la formation
professionnelle; appréciation du rendement passé et
présent dans l'exécution des tâches; évaluation des
potentialités de développement comme gestionnaire
supérieur de la fonction publique.
Procédures de sélection. Chaque année, en mars, en
juin pour 1975, chaque sous-chef des ministères ou organismes, dont le
personnel est assujetti à la Loi de la fonction publique, devrait
fournir le dossier d'un candidat au moins. Ces dossiers seraient établis
en fonction des critères mentionnés en B et devraient être
accompagnés d'une lettre d'évaluation du sous-chef.
Tout employé admissible pourrait aussi prendre l'initiative de
soumettre, par écrit, une demande de candidature à son sous-chef,
exposant les motifs à l'appui.
Il enverrait copie de cette demande au président du jury qui en
accuserait réception seulement, sauf cas exceptionnel. De son
côté, le sous-chef établirait alors le dossier, soumettrait
une demande formelle au jury en lui faisant parvenir une lettre
d'évaluation de l'employé.
Sont membres ex officio du jury qui est formé: le
secrétaire général du Conseil exécutif, le
secrétaire du Conseil du trésor, le président de la
Commission de la fonction publique, le sous-ministre de la Fonction publique.
Les membres nommés par le Conseil du trésor pour la phase de mise
en oeuvre du programme sont trois sous-chefs et une personne de
l'extérieur de la fonction publique. Le jury ferait la sélection
en deux étapes. Première, examen des dossiers, première
élimination; deuxième, entrevues avec les candidats.
Après ça, il y a la procédure
d'évaluation.
M. Burns: Cela va, d'après vous, viser combien de
fonctionnaires?
M. Parent (Hull): Une vingtaine.
C'est un programme spécial, comme expérience.
M. Burns: Etes-vous capable de mettre une date sur le moment
où les candidats seront choisis, ou est-ce que c'est fait,
peut-être?
M. Parent (Hull): On parle de juin: dix en juin cette
année et dix l'an prochain. C'est un programme pour vingt personnes.
M. Burns: Toujours relativement aux cadres et à leur
formation, j'aurais peut-être une autre question. Le Bureau de recherche
sur la rémunération, qui a été créé
le 25 juillet I973, par l'arrêté en conseil no 2773, entreprenait,
en novembre I973, une étude sur les conditions de travail et la
rémunération des cadres et de la gérance
intermédiaire.
L'an dernier, vous nous disiez, M. le ministre, qu'on était rendu
au stade de la cueillette des données. Etes-vous en mesure de nous dire
si l'étude est terminée, si des recommandations ont
été faites, s'il y aura dépôt de ces
recommandations?
M. Parent (Hull): C'est-à-dire que le comité qui
était sur pied l'an dernier avait pour mandat d'étudier les
bénéfices marginaux des cadres et de proposer des plans pour
l'assurance collective, le régime de retraite.
M. Burns: Je pense que c'était plus large que cela, M. le
ministre. De par ce que vous nous disiez l'année dernière,
c'était sur les conditions de travail et de rémunération.
Ce n'était pas seulement sur les bénéfices.
M. Parent (Hull): La première phase a été
complétée et le rapport m'a été remis. Sur
l'assurance collective, cela a été fait, le rapport a
été déposé, c'est entré en vigueur en I974.
Sur le régime de retraite, le rapport a été
déposé le 31 décembre I974 et, immédiatement
après, j'ai confié à un comité composé de M.
Gérin, M. Gauvin, M. Yves Martin, M. Fernand Rousseau et M. Gilles
Néron comme secrétaire, de nous préparer une politique
générale de cadres englobant le document qu'on nous avait remis
sur le régime de retraite.
Le mandat du comité qui a été confié par
arrêté en conseil est d'étudier les facteurs et les
conditions qui seraient susceptibles d'améliorer le rendement, la
stabilité et la motivation des cadres de la Fonction publique ainsi que
les moyens qui favoriseraient l'utilisation optimale de ces ressources,
vérifier si les conditions de travail et de rémunération
des cadres supérieurs de la Fonction publique se comparent à
celles offertes aux cadres supérieurs des grandes entreprises,
arrêter un ensemble de politiques et de pratiques de gestion des cadres
permettant au gouvernement d'atteindre ses objectifs.
J'ai demandé au comité de me remettre un rapport
d'étapes préliminaires au 1er juin sur l'orientation qu'il entend
suivre et les études qu'il entreprendra pour la question de la
rémunération
autre que les bénéfices marginaux et sur une politique
globale de cadres.
Le comité doit me remettre son rapport d'étapes
préliminaires le 1er juin sur son orientation et compléter le
rapport pour le 1er octobre.
M. Burns: Maintenant, une dernière question. Est-ce que
les rapports que vous avez déjà, vous êtes prêt
à nous en faire parvenir une copie?
M. Parent (Hull): Je n'ai pas jugé opportun jusqu'ici de
rendre publics ces documents parce que le mandat que j'ai confié au
comité, en vertu de l'arrêté en conseil, a pour effet
d'englober une politique globale de rémunération comprenant les
bénéfices marginaux, c'est-à-dire le nouveau régime
de retraite qui pourrait être proposé aux cadres, mais ne
comprenant pas les cadres de la fonction publique simplement, mais les cadres
du réseau de l'éducation et des affaires sociales.
M. Burns: Alors, vous n'avez pas l'intention de déposer ce
rapport?
M. Parent (Hull): Pas immédiatement.
M. Burns: Est-ce qu'il y aura un rapport global à un
moment donné qui pourrait être fait à même les
différents rapports...
M. Parent (Hull): Oui, c'est le mandat... M. Burns: ...qui
sont déjà soumis?
M. Parent (Hull): ...qui est déjà donné au
comité.
M. Burns: Est-ce que ce rapport global pourra être
déposé à ce moment-là?
M. Parent (Hull): Bien, je ne puis m'engager encore sur une
question semblable. Il y a eu des consultations au niveau des sous-chefs; il y
aura consultations au niveau des cadres. Je ne pense pas qu'actuellement il
soit d'intérêt de dire que je le déposerai. S'il y a
consultations au niveau des cadres, comme je l'anticipe, il est
inévitable qu'ensuite nous puissions le rendre public. Mais je ne
pourrais pas rendre publique une chose qui n'aurait pas été
discutée. Dans les étapes à suivre, il y aura la
consultation. A ce moment, quand le rapport et les recommandations seront
déposés, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le rendre
public.
M. Burns: Quant aux recommandations actuelles, est-ce qu'il y a
eu des suites de données dans l'immédiat?
M. Parent (Hull): Pas sur le régime de retraite. Il y a eu
des suites sur le régime d'assurance collective et l'assurance-salaire,
mais il n'y a pas de suites de données sur le régime de
retraite.
M. Burns: Quant à l'autre partie du rapport.
Une dernière question, M. le ministre, avant qu'on aborde les
programmes les uns après les autres. Le Barreau et la Chambre des
notaires, vers la mi-novembre, ont demandé à leurs membres
fonctionnaires -il y a même eu mise en demeure, je pense de
voir à respecter, sous peine de sanctions, un règlement qui les
oblige à travailler dans des locaux fermés. Comme tout le monde
le sait, il y a plusieurs bureaux dans la fonction publique qui ne sont pas
fermés, où des membres de la Chambre des notaires ou des membres
du Barreau ont à travailler. Si mes informations sont exactes, le
conseil des ministres n'a pas l'intention de donner suite à ces
demandes.
J'aimerais savoir, d'une part, s'il y a eu des négociations avec
les deux corporations professionnelles en question pour que les avocats
fonctionnaires ne soient pas pénalisés ou que les notaires
fonctionnaires ne soient pas pénalisés à cause de la
décision du gouvernement. Le coeur du problème, semble-t-il,
c'est cela: d'une part, vous avez des gens qui sont membres de ces deux ordres,
notaires ou avocats, à qui on dit: Vous devez travailler dans un local
fermé, dans un bureau fermé et, d'autre part, vous avez le
conseil des ministres qui est leur employeur, qui les emploie, sans aucun doute
en grande partie parce qu'ils sont membres de ces deux ordres, qui prend une
décision contraire à l'ordre qui les régit.
Alors, vous avez des gens, là... Non, je me pose la question tout
simplement, à savoir si des gens ne seront pas pénalisés
par leur ordre à cause d'une décision de leur employeur. C'est
cela la question.
M. Parent (Hull): Je serais surpris, d'abord, qu'il y ait
pénalité imposée de la part du Barreau et de la Chambre
des notaires à l'endroit d'une politique gouvernementale...
M. Burns: Ah! oui?
M. Parent (Hull): Oui. Le gouvernement décide de ses
politiques d'aménagement de bureaux, que ce soit un aménagement
conventionnel ou un aménagement paysager. Pour autant, il
n'empêche pas le respect du secret professionnel, car si le gouvernement
maintient sa décision sur l'aménagement paysager, il n'en demeure
pas moins que là où il y a de l'aménagement paysager, il y
a des bureaux de préparés pour les entrevues s'il y a du travail
à faire dans le secret. C'est une question, à mon sens,
d'aménagement de bureaux. Il est vrai, peut-être, que notre
aménagement paysager n'est pas conforme aux règles de
l'aménagement paysager; c'est une des questions qu'il faut regarder.
Le fait d'avoir un bureau fermé n'est pas simplement, à
mon avis, une question de savoir que le secret va être conservé ou
préservé.
Si on remarque l'aménagement paysager qu'il y a dans les bureaux
du gouvernement fédéral à Ottawa, au ministère du
Revenu et dans d'autres ministères que j'ai eu l'occasion de visiter,
quand il y a des discussions avec un individu on retient une des salles
situées dans les coins qui servent
de bureaux d'entrevue. A ce moment-là, le secret est retenu.
Je pense que c'est une guerre d'usure...
M. Burns: Est-ce que vous avez eu des discussions avec les deux
corps professionnels en question?
M. Parent (Hull): II y a eu des discussions de la part des
conseillers juridiques et notaires sur le fait qu'on veut avoir des bureaux
fermés; quel que soit le travail qu'on accomplit, cela prend un bureau
fermé. Il est évident que, si cette question se poursuit, cela
nécessitera du gouvernement un changement d'orientation dans
l'aménagement de ses nouveaux édifices. Ou bien on retient le
principe de l'aménagement paysager, ou bien on retourne au régime
des aménagements conventionnels.
Il demeure un fait; parmi les conseillers juridiques, il y en a cinq, de
l'Education, qui ont présenté un grief qui ont eu gain de cause.
Ils ont eu des bureaux conventionnels. Il y a d'autres causes pendantes
actuellement devant le tribunal d'arbitrage, pour lesquelles jugement n'a pas
été rendu. Suivant la sentence qui sera rendue, je pense que le
gouvernement devra s'orienter dans un sens ou dans l'autre.
M. Burns: Très bien, alors, M. le Président; je
suis prêt à aborder le programme 1.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Beauce-Nord.
M. Sylvain: M. le Président, avant de passer à
l'étude des programmes, j'aimerais demander par votre entremise au
ministre si le cas des employés de la Régie des loyers, quant
à leur statut dans la fonction publique, lui a été
déféré. Je le demande, parce que j'ai déjà
fait une intervention au niveau de la commission parlementaire de la justice au
ministre de la Justice, suite aux doléances des employés de la
Régie des loyers. Ces employés, après des années,
ne trouvaient pas d'accès possible à la permanence et, en
conséquence, aux avantages de ceux qui étaient des permanents de
la fonction publique.
M. Parent (Hull): Je pense qu'il faudrait au moins concevoir une
chose. Ou bien le gouvernement se branche, ou bien le ministère de la
Fonction publique n'est pas en mesure d'agir et de respecter sa loi. La loi de
la régie des loyers est une loi qui est votée annuellement. Il ne
peut donc être question de permanence dans la fonction publique.
M. Burns: Nous la critiquons depuis 1970. Une Voix: Bien
avant cela.
M. Parent (Hull): Seulement les gestes que j'ai
posés,...
M. Burns: Moi depuis 1970.
M. Parent (Hull): ... dans les derniers mois ont
été à l'effet de procéder à
l'intégration pro forma à la fonction publique des
employés de la Régie des loyers. J'ai communiqué à
mon collègue le ministre de la Justice une directive, en ce sens qu'on
devrait immédiatement procéder à une intégration
pro forma, advenant que l'Assemblée nationale vote une loi pour
déterminer que la Régie des loyers sera à l'avenir un
organisme du gouvernement. Mais, tant et aussi longtemps que la loi sera
votée sur une base annuelle, il ne peut être question
d'intégrer dans la fonction publique les employés de la
Régie des loyers.
M. Sylvain: On semble être sur un pied et sur l'autre; je
comprends que c'est une loi qui est votée annuellement. Mais est-ce
qu'à un moment donné il n'y a pas à considérer,
pour les employés de la Régie des loyers, qu'il y en a qui sont
des fonctionnaires ou que leur travail, en fin de compte, est devenu un travail
quasi de spécialistes? Mais on les fait passer d'année en
année d'une loi à une autre, avec de nouvelles normes, de
nouvelles conditions. Déjà, à la fin d'avril 1975, les
employés de la Régie des loyers, sur le boulevard Charest,
revenaient à la charge en vous adressant une lettre, cette fois-ci en
voulant avoir l'avantage des 6% qui étaient donnés aux permanents
de la fonction publique, autant sur les avantages sociaux que les congés
statutaires.
Il y a des personnes qui, à ma connaissance, sont là
depuis cinq, six, sept et huit ans et qui ont encore un statut d'occasionnel.
Oeuvrant dans ce même milieu depuis des années, ils sont devenus
des gens nécessaires au fonctionnement de la Régie des loyers ou
de l'arbitrage des loyers ou de cette application de la Loi pour favoriser la
conciliation entre propriétaires et locataires. A mon sens, ils ont
raison de se plaindre et fortement. C'est dans ce sens-là que j'achemine
cette question ici, à la commission, ce matin.
A ma connaissance, depuis un an et demi, c'est la quatrième fois
que je reviens sur la question du statut particulier où sont
gardés les employés de la Régie des loyers, et puis il n'y
a pas de réponse. Je comprends la réponse du ministre, en ce sens
qu'ils sont des fonctionnaires qui ont à appliquer une loi qui,
annuellement, est votée et il n'y a pas de stabilité. C'est assez
difficile d'arriver à une stabilité au niveau de la fonction,
mais quelle est la démarche concrète et la démarche, dans
les plus brefs délais, que le ministère pourrait faire
vis-à-vis de ces employés? Si l'Assemblée nationale revote
cette loi de conciliation cette année, est-ce qu'on laissera dans le
même état ou dans le même cas particulier les
employés de la Régie des loyers? Ce n'est pas le cas du gars de
la voirie ou de la femme qui va travailler deux ou trois mois d'une
période particulière; c'est le cas de gens qui ont six, sept et
huit années de service au niveau du gouvernement.
M. Burns: Moi, je suggérerais au député de
Beauce-Nord de voter avec nous autres quand le projet de loi reviendra une
deuxième fois, une
nième fois, en fait. Ce serait peut-être une bonne chose
que vous examiniez autre chose que la ligne de parti et que vous examiniez
aussi les arguments de l'Opposition...
M. Sylvain: Je ne soumets pas un problème...
M. Burns: ...qui sont exactement des arguments de cet ordre, mais
beaucoup plus vastes, parce que nous, ce que nous demandons, c'est la
permanence de la loi depuis 1970, en tout cas.
M. Sylvain: Je ne soumets pas un problème politique parce
que dans les 20 noms de la liste des gens qui m'ont écrit il y en
a 20 de la Régie des loyers il n'y en a aucun que je
connaisse.
M. Burns: Le problème de base, c'est que la loi soit
permanente.
M. Sylvain: Je me demande, après les
représentations que ces gens-là m'ont faites je suis bien
heureux, à part cela, qu'ils les fassent de temps en temps à un
député libéral, pas juste à un député
du Parti québécois quel statut la fonction publique
devrait leur donner. Je demande de considérer aussi les années
que ces gens ont eu à travailler, à appliquer des lois qui sont
annuellement revotées à l'Assemblée nationale sous
d'autres formes.
Je demande, particulièrement au ministre de la Fonction publique,
en collaboration avec le ministre de la Justice, d'essayer de régler ce
problème une fois pour toutes.
M. Parent (Hull): Je pense que nous avons déjà pris
les mesures nécessaires, même s'il n'y a pas de loi permanente et
qu'ils ne peuvent pas être intégrés à la fonction
publique comme telle, il n'en demeure pas moins que les directives que j'ai
transmises au ministère de la Justice, à l'effet que ces
employés devraient être intégrés de façon pro
forma, vont assurer aux employés qui sont là depuis quelques
années d'être classés comme s'ils étaient dans la
fonction publique, c'est-à-dire selon leur scolarité, leur
expérience pour déterminer leur classement et l'échelon
qui leur serait attribué s'ils étaient dans la fonction
publique.
L'autre élément que nous sommes à discuter
actuellement avec le ministère de la Justice, c'est le fait qu'il s'agit
là d'occasionnels sur une base annuelle. Le règlement a
prévu deux volets, c'est-à-dire les occasionnels dont l'emploi ne
doit pas durer plus de six mois et l'autre catégorie dont les emplois
sont basés sur des programmes. La Régie des loyers, à mon
avis, est un programme; cela veut donc dire que les employés de la
Régie des loyers, tant qu'il n'y aura pas de loi permanente, jouiront
des privilèges de la fonction publique comme tels, en regard de leur
classement, leur rémunération. En vertu du règlement des
occasionnels, comme il s'agit là d'un programme, ils auront droit aux
10%, ils auront droit aux 4% de vacances et ils auront droit à
l'indexation. Mais ce n'est qu'à compter de la date d'entrée en
vigueur du règlement, c'est-à-dire le 18 mars dernier; c'est
depuis que nous sommes en discussion avec le ministère de la Justice
pour attribuer à ces employés les bénéfices
prévus par le règlement des occasionnels.
M. Sylvain: Dernière question, M. le Président.
Est-ce que vous pouvez assurer les employés de la Régie des
loyers du règlement de leur dossier dans un délai qui ne soit pas
aussi long que ceux que nous avons eus depuis l'an dernier?
M. Parent (Hull): En ce qui nous concerne, sur l'application du
règlement que nous venons de faire et les discussions qui se
poursuivent, je n'ai pas l'impression que cela durera tellement longtemps avant
que le règlement définitif soit établi.
Je demeure persuadé que ces employés pourront
bénéficier du règlement des occasionnels à compter
du 18 mars mais pas antérieurement; que dans l'intégration pro
forma, qui est en cours, ils pourront recevoir les salaires qui sont
équivalents à une fonction similaire dans la fonction publique;
et qu'ils pourront bénéficier, à ce moment-là, des
avantages qui sont donnés aux employés permanents. La seule
distinction qu'il y aura, c'est qu'ils n'auront pas la permanence tant qu'il
n'y aura pas de loi qui va définir que cet organisme vit sous une
permanence.
Gestion du personnel
Le Président (M. Gratton): Programme I, gestion du
personnel et aménagement des conditions de travail dans les secteurs de
la Fonction publique et du péripublic. Ce programme sera-t-il
adopté? Programme I, adopté?
M. Burns: Non, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Maisonneuve.
M. Burns: Lors de l'étude des crédits 1973/74...
Une Voix: II a retrouvé son sourire.
M. Burns: Bien oui, j'ai bon caractère malgré tout!
Un caractère d'Irlandais, c'est toujours un bon caractère.
Une Voix: ...Ce n'est pas ce qu'on nous disait à
l'école, dans le temps.
M. Burns: Arrêtez, je vais vous lancer des roches.
Vous avez annoncé, lors de l'étude des crédits de
1973/74, qu'une étude était en cours sur les causes qui affectent
le rendement des employés de la Fonction publique.
Lors de l'étude des crédits 1974/75 là, je
vous cite, par bribes, évidemment vous disiez que l'étude
n'était pas complétée, qu'il y a eu un
rapport de constatations, que la question prioritaire était la
monotonie. Je vous en ai parlé d'ailleurs au début, lors de nos
discussions. Vous disiez: "Nous attendions les recommandations, mais il faut
bien comprendre que chaque ministère est encore libre d'agir."
Vous avez récidivé lors d'une allocution que vous
prononciez devant les membres du club Rotary du Québec, le 30 juillet.
Vous disiez: "J'ai demandé que l'emphase soit mise sur
l'amélioration de la qualité du rendement des
fonctionnaires."
Cette étude, apparemment, était préparée
sous la direction de M. Réjean Langlois. J'aimerais savoir si, à
ce moment-ci, elle est complétée, et si des recommandations ont
été faites.
M. Parent (Hull): Le rapport a été
déposé le 9 décembre. Immédiatement les
recommandations contenues au rapport ont été mises en vigueur,
particulièrement là où le problème était le
plus aigu et c'était à la Régie des rentes. Il y a eu de
nouveaux corps d'emploi de créés pour l'enrichissement de la
tâche. Et l'expérience, que nous vivons jusqu'ici, a
démontré le bien-fondé des recommandations que nous avons
eues et de leur mise en application.
M. Burns: Est-ce que c'était...
M. Parent (Hull): C'était particulièrement ce
problème en ce qui regarde les opérateurs de perforatrices. Or,
c'est une étude...
M. Burns: Particulièrement dans ce domaine.
M. Parent (Hull): Oui. C'est une étude, jusqu'à
présent, qui a eu pour effet d'apporter de nouveaux corps d'emploi pour
modifier...
M. Burns: Ce n'est pas une étude globale... M. Parent
(Hull): Non, non.
M. Burns: ... sur le rendement des fonctionnaires en
général.
M. Parent (Hull): Non.
M. Burns: Est-ce que vous avez objection à la rendre
publique, cette documentation ou de rendre public ce rapport?
M. Parent (Hull): Pas d'objection.
M. Burns: II y a moyen que les membres de la commission en aient
une copie.
M. Parent (Hull): Oui, oui.
M. Burns: Je vous en fais la demande, M. le ministre.
M. Parent (Hull): Nous allons prendre note et déposer.
M. Burns: M. le ministre, toujours c'est ma
dernière question sur La gestion du personnel, au programme I, il
y a une phrase qui revient constamment, vous l'avez dite d'ailleurs à
quelques reprises depuis l'étude des crédits. La phrase qui vous
revient le plus souvent, c'est que le ministère de la Fonction publique
n'est qu'un conseil et qu'il ne peut agir d'autorité auprès des
autres ministères. Evidemment, cela pose un problème au point de
vue de la coordination de l'amélioration du personnel ou du
rendement.
Evidemment, il y a un comité interministériel, je pense
bien, ou un comité consultatif qui a été
créé en septembre I973, au sein du Conseil du trésor qui,
soi-disant, se rencontre tous les jeudis. Avant de poser le problème
globalement parce que le problème est là, vous êtes
obligé de le reconnaître, M. le ministre; le fait que vous ne
soyez que conseil au ministère de la Fonction publique et que vous
n'ayez aucune autorité sur les autres ministères au point de vue
de la gestion du personnel, cela pose un sérieux problème.
Comme question préliminaire, je demande: Est-ce que ce
comité du Conseil du trésor se réunit toujours, est-ce
qu'il y a des résultats concrets qu'on est en mesure de démontrer
à la suite de la formation de ce comité consultatif?
M. Parent (Hull): Disons que le comité n'a pas vécu
longtemps.
M. Burns: II n'a pas vécu?
M. Parent (Hull): II n'a pas vécu.
M. Burns: II n'a pas survécu à quoi?
M. Parent (Hull): II a été aboli et les
fonctionnaires qui étaient attachés au Conseil du trésor
qui s'occupaient de la gestion, de la coordination sont disparus. M. Lessard a
été nommé à l'Ecole nationale d'administration
publique comme directeur. Ce comité consultatif, qui réunissait
les directeurs de personnel, a été aboli.
M. Burns: En somme, cela n'a pas donné de résultats
concrets?
M. Parent (Hull): Non, il a été remplacé par
le comité interministériel des politiques de personnel qui est
représenté comité que je préside d'ailleurs
maintenant par les grands réseaux, fonction publique et
parapublique, Affaires sociales et Education.
Maintenant, il existe, au niveau de la Commission de la fonction
publique, un comité...
M. Burns: Excusez, ce comité interministériel est
formé depuis quand? Depuis le décès de l'autre
comité?
M. Parent (Hull): Au mois d'août dernier, oui. M. Burns:
Au mois d'août I974? M. Parent (Hull): Oui.
M. Burns: Alors, je vous repose la même question à
l'endroit du comité interministériel: Est-ce qu'il y a des
résultats concrets qui sont sortis de ce comité?
M. Parent (Hull): Bien, nous avons sûrement du concret. Le
comité, jusqu'à la fin d'avril, se réunissait toutes les
deux semaines; à compter de demain, il se réunit sur une base
hebdomadaire.
M. Burns: II n'y a pas dans les faits de recommandations qui sont
sorties de ce comité qui ont été mises en application?
M. Parent (Hull): Pas encore.
M. Burns: Dans le fond, M. le ministre, c'est ma question: Est-ce
que le gouvernement se penche sur ce problème que votre ministère
n'est qu'un conseil et qu'il n'a pas de véritable autorité?
Est-ce qu'on n'envisage pas une solution globale au problème que
j'oserais avancer en disant qu'il s'agirait peut-être qu'il y ait une
certaine permettez-moi le mot unicité dans
l'administration du personnel de la fonction publique pour que votre
ministère obtienne de plus grands pouvoirs? Est-ce que cela fait l'objet
de vos préoccupations immédiates et est-ce que cela fait, sans
vous demander de dévoiler les secrets du conseil des ministres, l'objet
de la préoccupation de vos collègues?
M. Parent (Hull): D'une façon...
M. Burns: Ou bien si on est encore rendu au stade où
chacun veut garder sa petite popote à lui tout seul et...
M. Parent (Hull): D'une façon...
M. Burns: ... et au détriment de la collectivité
québécoise?
M. Parent (Hull): D'une façon régulière, je
suis préoccupé de cette question. Avec l'appui du Conseil du
trésor, le ministère de la Fonction publique va remplir davantage
son rôle puisque les structures administratives des ministères
doivent être approuvées par le Conseil du trésor qui, lui,
avant de les approuver, les réfère au ministère de la
Fonction publique. Nous sommes actuellement à faire deux expertises, une
à la curatelle publique, l'autre à la Commission administrative
des régimes de retraite, sur ces éléments qui pourraient
être vitaux dans la gestion du personnel des différents
ministères.
Je dois dire qu'à l'intérieur de ce groupe de travail que
nous avons actuellement et avec la collaboration du conseil il n'y a aucune
réticence dans les ministères.
M. Burns: Mais, est-ce qu'on n'envisage pas de faire un
véritable pas en avant, de donner au ministère de la Fonction
publique les pouvoirs nécessaires pour qu'il soit véritablement
ce qu'il avait été conçu à l'origine,
c'est-à-dire un véritable service de gestion du personnel, avec
autorité sur les autres ministères?
M. Parent (Hull): Si on regarde la loi elle-même de 1969,
je n'ai pas l'impression qu'elle a donné des pouvoirs semblables.
M. Burns: Non, non, je le sais bien, mais je vous dis que tout le
monde l'avait conçu comme ça.
M. Parent (Hull): Oui.
M. Burns: Et tout le monde avait envisagé cette naissance
de la Commission de la fonction publique et du ministère de la Fonction
publique, surtout, comme une espèce de service de gestion du personnel
qui pourrait avoir autorité éventuellement. Je sais bien qu'il ne
l'a pas par la loi.
M. Parent (Hull): A mon avis, il devrait en être ainsi. Il
y a des étapes à franchir avant d'en arriver là. Nous
essayons de franchir ces étapes par les moyens...
M. Burns: Quelles sont ces étapes?
M. Parent (Hull): Si nous voulons en arriver à
établir d'une façon positive un ministère
centralisé, il devient évident qu'il faudra amender la loi. Mais,
avant de le faire, je pense qu'il était préférable que
nous fassions les tentatives qui s'imposent pour nous permettre d'en arriver,
même si la loi ne le permet pas d'une façon expresse, quand
même à des éléments de solution. Notre loi
constitutive dit que le ministère de la Fonction publique est un
ministère-conseil. Il est arrivé des accidents de parcours, si on
veut.
M. Burns: Vous êtes d'accord qu'il reste un
ministère conseil?
M. Parent (Hull): II peut être conseil; à mon avis,
ça peut se faire de cette façon-là, avec la collaboration
des autres ministères. Par ailleurs, je suis convaincu qu'il nous
faudrait des pouvoirs additionnels si nous voulons vraiment jouer le rôle
d'un ministère de gestion du personnel. Mais, avant d'en arriver
à conclure qu'il faudrait modifier la loi de fond en comble, j'ai
l'impression que les programmes que nous avons mis de l'avant vont nous
démontrer s'il y a lieu d'en arriver à cette solution. Mais je
demeure convaincu que nous pouvons possiblement réussir, sans amender de
fond en comble cette Loi de la fonction publique, par une collaboration avec
les ministères.
M. Burns: A quel moment pensez-vous être en mesure d'en
arriver à ces conclusions?
M. Parent (Hull): C'est une question hypothétique.
M. Burns: Ce n'est pas hypothétique. Je vous
demande le moment, une date, une opinion de votre part.
M. Parent (Hull): Si je vous donne des dates, vous allez me
revenir l'an prochain en ne disant, si ce n'est pas fait, que je vous avais
donné une date.
M. Burns: Oui, comme sur bien des questions que j'ai
posées. Je suis convaincu que, l'année prochaine, je vais vous
engueuler là-dessus, parce qu'il n'y aura rien eu de fait.
M. Parent (Hull): II y a beaucoup de travail qui se fait.
L'équipe est changée presque au complet au ministère. Il y
a un enthousiasme qui déborde. Il y a des progrès
considérables.
M. Burns: Un enthousiasme de tortue. M. Parent (Hull):
Non, non, pas de tortue.
M. Burns: C'est débordant comme une tortue qui est en
quatrième vitesse.
M. Parent (Hull): Non, ce n'est pas un bulldozer non plus, mais
ce n'est pas une tortue. Il y a des progrès qui se font par l'organisme
de contrôle qui est le Conseil du trésor. Il est inévitable
que nous pouvons réaliser énormément à
l'intérieur de ce cadre-là. C'est pourquoi je pense que la
tentative valait la peine d'être faite.
M. Burns: Mais vous n'êtes pas en mesure de dire à
quel moment approximatif vous pensez, vous, être en mesure de
décider si la solution définitive n'est pas un amendement
à votre loi constitutive. Il n'y a pas d'approximation,
d'échéancier, que vous vous êtes fait?
M. Parent (Hull): J'ai un échéancier, mais je m'en
voudrais de le dévoiler, sur la stratégie qui est à
suivre.
M. Burns: Je ne vous demande pas votre stratégie; ce
serait vraiment naïf de ma part de penser que j'aurais une réponse
là-dessus. Je vous demande, tout simplement, quand vous pensez
être en mesure de porter un jugement de valeur sur l'une ou l'autre des
deux solutions envisagées.
M. Parent (Hull): On pourra porter un jugement de valeur, j'en ai
bien l'impression, d'ici à l'automne. Nous serons en mesure de porter un
jugement de valeur également sur les moyens d'arriver à une
solution définitive.
M. Burns: Cela répond à ma question. En ce qui me
concerne, M. le Président, je suis prêt à adopter le
programme 1.
Le Président (M. Gratton): Programme 1, adopté.
Programme 2, recherche sur la rémunération.
M. Burns: J'ai posé des questions.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Programme 3,
régimes de retraite et autres contributions à titre d'employeur
et de mandataire. Adopté. Programme 4, Commission de la fonction
publique.
Commission de la fonction publique
M. Burns: Commission de la fonction publique, M. le
Président, deux brèves questions. On a parlé, je pense,
des problèmes des femmes, si vous voulez, dans l'ensemble de la fonction
publique. Il est rumeur qu'à la Commission de la fonction publique on
assigne ou on nomme une femme. Déjà, je pense que vous avez fait
des pas. Le ministre nous a dit, au cours de discussions antérieures,
que, déjà, pour les comités, pour les jurys qui sont
formés par la Commission de la fonction publique, il y a, en
règle générale, au moins une femme, ce sur quoi je suis
entièrement d'accord.
J'aimerais savoir si la rumeur à l'effet qu'une femme soit
nommée éventuellement à la Commission de la fonction
publique est fondée, tout en vous disant que je serais
entièrement d'accord si cette rumeur était fondée et si
elle se matérialisait. C'est en rapport avec les problèmes dont
nous avons discutés et, justement, avec le fait peut-être de
rendre les femmes de plus en plus présentes dans la fonction publique et
peut-être permanentes dans la fonction publique.
M. Parent (Hull): II n'y a pas d'homme plus
intéressé à ce que la femme joue un rôle de plus en
plus essentiel dans la fonction publique.
M. Burns: Est-ce que vous envisagez de nommer une femme à
la Commission de la fonction publique? Là, je ne vous parle plus de
rumeur; je pose une question directe.
M. Parent (Hull): Si ce n'était que de mon chef, une femme
serait nommée.
M. Burns: C'est-à-dire que vous, comme ministre de la
Fonction publique, vous voulez qu'une femme soit nommée à la
Commission de la fonction publique?
M. Parent (Hull): Je crois que ce sont mes intentions.
M. Burns: Vous croyez ou bien ce sont vos intentions? Je ne vous
demande pas de me raconter vos rêves, là.
M. Parent (Hull): Ce seraient des rêves de jeunesse.
M. Burns: Non, parce que, M. le ministre, soyons sérieux,
c'est à ce stade-ci, à l'étude des crédits que je
peux demander au ministre ses intentions. Si je vous posais cette question en
Chambre, comme la suivante que je vais vous poser, vous me diriez: Je n'ai pas
l'intention de vous
exposer mes projets, etc., puis vous auriez possiblement raison, suivant
la façon dont la question est posée. Mais là, à
l'étude de vos crédits, je vous demande c'est une question
de politique de votre ministère si c'est votre intention à
court terme de nommer une femme à la Commission de la fonction
publique.
M. Parent (Hull): C'est mon intention de recommander une
femme.
M. Burns: A court terme?
M. Parent (Hull): A court terme.
M. Burns: Deuxième question, je ne l'ai pas vu, mais on
m'a informé que votre ministère avait émis un
communiqué, la semaine dernière, annonçant la
démission de M. Yvon Saindon comme président de la Commission de
la fonction publique. C'est exact?
M. Parent (Hull): J'ai émis un communiqué,
vendredi, annonçant la nomination de M. Raymond Gérin comme
président de la commission.
M. Burns: Donc, M. Yvon Saindon n'est plus président de la
Commission de la fonction publique?
M. Parent (Hull): Non.
M. Burns: Jusque-là on s'entend. L'autre jour, toujours la
semaine dernière, je pense que c'est mercredi, lorsque je vous ai
posé la question en Chambre, me basant sur une nouvelle qui paraissait
dans le Journal de Québec, sous la signature de Normand Girard, vous
avez refusé de me répondre. Est-ce que la décision
était prise à ce moment-là?
Si M. Gérin a été nommé président de
la Fonction publique, il fallait que M. Saindon ne soit plus là. Je ne
connais pas de Commission de la fonction publique avec deux présidents
en même temps. Pouvez-vous nous dire à quelle date M. Gérin
a été nommé?
M. Cadleux: Cela fait trop longtemps, il ne s'en souvient
pas.
M. Parent (Hull): M. Gérin a été
nommé... La recommandation que j'ai signée a été
faite mardi dernier.
M. Burns: Mardi dernier. Il a été nommé
quand? Par le conseil des ministres le lendemain?
M. Parent (Hull): II y a eu une séance spéciale du
conseil des ministres mardi. L'arrêté a été
signé par le lieutenant-gouverneur mercredi après-midi.
M. Burns: Pourquoi m'avez-vous répondu que vous ne vouliez
pas me donner une réponse lorsque je vous ai posé la question
à l'Assemblée nationale?
M. Parent (Hull): Parce que l'arrêté, à ce
moment-là, n'était pas signé par le
lieutenant-gouverneur.
M. Burns: II a été signé quand? Je vais
être obligé de vous demander l'heure.
M. Parent (Hull): Mercredi après-midi. M. Burns: A
quelle heure?
M. Parent (Hull): Au moment où vous m'avez posé la
question, je ne pouvais pas le rendre public.
M. Burns: Ce n'était pas signé au moment où
je vous ai posé la question?
M. Parent (Hull): Ce n'était pas signé.
M. Burns: Est-ce que M. Saindon a démissionné de
ses fonctions?
M. Parent (Hull): M. Saindon m'a remis sa démission.
M. Burns: Est-ce que la démission de M. Saindon a
été remise à la demande du gouvernement?
M. Parent (Hull): M. Saindon a démissionné de son
propre chef. Il m'a demandé une rencontre, j'ai accepté de le
rencontrer.
M. Burns: A quel moment, cela? Quelle date?
M. Parent (Hull): J'ai rencontré M. Saindon, une
première fois, le 23 avril...
M. Burns: Oui.
M. Parent (Hull): ... et c'est le 29, au matin, qu'il est venu me
porter sa démission.
M. Burns: Vous l'avez rencontré à sa demande?
M. Parent (Hull): Oui, comme je rencontre le président
d'une façon régulière.
M. Burns: Et vous me dites que ce n'est pas à la demande
du gouvernement que cette démission a été remise.
M. Parent (Hull): II faut dire que M. Saindon m'avait
déjà demandé, au mois d'octobre dernier, d'être
relevé de ses fonctions. Il voulait faire un virage dans sa vie; il est
encore, je pense, extrêmement jeune 42 ou 43 ans et il
m'avait fait part, à ce moment-là, qu'il était à la
commission depuis déjà 19 ans et qu'il aimerait bien s'aventurer
dans une autre carrière. Je lui avais demandé de garder son poste
et que nous discuterions des possibilités qu'il y aurait pour lui de
prendre une nouvelle orientation.
Depuis deux mois, il m'avait souligné avec
plus d'à-propos son intention de partir de la commission.
M. Burns: Depuis son témoignage, en particulier, devant la
commission.
M. Parent (Hull): Je n'ai pas l'impression que son
témoignage ait pu être le moment de sa décision parce que
si je me réfère à une lettre des trois commissaires, en
date du 21 janvier, je n'ai pas l'impression que c'est ce qui l'a forcé
ou ce qui l'a amené à prendre cette décision. Si je puis
donner lecture d'une lettre des trois commissaires, on verra bien que ce n'est
sûrement pas à la suite de ce témoignage qu'il a pris cette
décision.
Le 21 janvier, on écrit à M. Saindon en lui disant ceci:
"M. Yvon Bergeron, présentement affecté au
Poste-à-la-Baleine pour le compte du ministère des Richesses
naturelles et autrefois coor-donnateur du recrutement de la baie James, a
témoigné devant nous, en public, aujourd'hui même, ce 21
janvier 1975. M. Bergeron a fait état de certains faits sur le
système de recrutement qu'il gérait. "Nous avons le sentiment que
M. Bergeron est un homme compétent et honnête. Nous nous en
remettons à votre bienveillance et à votre sens de la justice
pour que vous fassiez en sorte que cet homme ne soit pas d'objet de
représailles de la part de tierces personnes suite aux
révélations qu'il a faites. "Nous savons que vous seriez, comme
nous, très malheureux si la carrière de M. Bergeron, qui est un
père de famille, devait souffrir de l'acte de franchise qu'il a
posé envers la commission et le public en général.
"Veuillez agréer, M. le Président, l'assurance de nos meilleurs
sentiments. "Vos tous dévoués, juge en chef Robert Cliche, Me
Brian Mulroney, M. Guy Chevrette."
M. Burns: Est-ce qu'on peut avoir une copie de cette lettre?
M. Parent (Hull): Je n'ai pas objection à la
déposer.
M. Burns: D'accord. M. Saindon demeure dans la fonction publique,
à la suite de sa démission comme président de la
commission?
M. Parent (Hull): Pour le moment, il occupe la fonction de
conseiller-cadre au ministère de la Fonction publique et une autre
affectation lui sera donnée prochainement.
M. Burns: Quand vous dites qu'une "autre affection... affectation
je m'excuse du lapsus lui sera donnée bientôt",
est-ce que déjà cette affectation est décidée ou
bien s'il n'y a rien de décidé de ce côté?
M. Parent (Hull): Je dois le rencontrer incessamment pour
discuter avec lui d'une nouvelle affectation.
M. Cadieux: J'avais cru comprendre que le député de
Maisonneuve n'avait pas d'affection pour M. Saindon.
M. Burns: Je n'ai pas de désaffection non plus pour
l'individu.
M. le Président, en ce qui me concerne, je veux tout simplement
prendre l'occasion de féliciter M. Gérin de sa nomination
à la présidence de la fonction publique, lui souhaiter la
meilleure chance possible dans cette fonction difficile à exercer et lui
demander, au nom au moins de l'Opposition j'espère que le
gouvernement en fera autant de se tenir à l'abri de toute
ingérence, qu'elle vienne de M. Paul Desrochers ou d'ailleurs. Je pense
que M. Gérin a justement une carrière derrière lui qui
peut nous laisser croire qu'on peut mettre toute la confiance voulue dans
l'exercice de cette fonction délicate, difficile et sujette,
normalement, à des pressions politiques.
Je lui souhaite en tout cas la meilleure chance possible en ce nouveau
poste.
M. Parent (Hull): M. le Président, je voudrais dire que
j'ai été très heureux de recommander à mes
collègues du cabinet la nomination de M. Raymond Gérin, qui est
un excellent serviteur, un homme dévoué, compétent et
très honnête.
J'ai eu l'occasion de connaître M. Gérin à mon
arrivée au ministère de la Fonction publique. Il en a
été la cheville ouvrière. Il a été celui qui
m'a dirigé dans ce ministère que je ne connaissais pas tellement,
et l'expérience que j'ai pu acquérir au sein de ce
ministère est due sûrement au travail qu'il a accompli et aux
informations qu'il m'a fournies.
Je sais avec quelle habileté il peut diriger cette commission. Je
connais sa compétence. C'est la raison pour laquelle j'ai
été très fier de le recommander auprès de mes
collègues du cabinet pour qu'il assume cette fonction exténuante
et délicate de président de la Commission de la fonction
publique.
Nous nous sommes entendus, comme je l'avais fait antérieurement,
avec le président démissionnaire à l'effet que, de ma
part, il pouvait compter sur mon entière collaboration et ma
non-intervention. Ses décisions, même si nous lui faisons des
demandes, et les décisions de la commission seront celles que nous
respecterons. C'est dans les mêmes termes que je continuerai à
agir avec le nouveau président de la commission comme avec celui qui
était là précédemment.
Si on peut faire des reproches, comme vient de le. faire le
député de Maisonneuve, à l'ancien président, je ne
puis partager ce point de vue. M. Saindon a été un excellent
serviteur. Il a peut-être eu un accident de parcours. Mais, quand
même, il demeure à mes yeux un homme crédible, un homme
compétent et un homme qui a servi la province.
M. Burns: Je ne veux pas reprendre tout le débat qui a
tourné autour de ça, mais si j'attache tellement d'importance
à, disons, l'imperméabilité politique du président
de la Commission de la fonction publique, c'est principalement parce que je
tiens cette fonction en haut respect.
Elle doit être véritablement détenue par quelqu'un
dont la crédibilité est à l'épreuve de tout et
c'est dans ce sens-là que je faisais mes re-
marques et c'est dans ce sens-là également que je lui
souhaite bonne chance. Je n'ai même pas à offrir ma collaboration
au président de la Commission de la fonction publique, je pense bien
qu'un simple député n'a pas à l'offrir. Mais si je pouvais
l'offrir, je le ferais parce que je suis conscient justement des
difficultés que comporte ce poste-là. Comme simple citoyen
je ne parle pas comme membre de l'Assemblée nationale je
considère que la crédibilité d'un président de la
Commission de la fonction publique, c'est justement celle d'être
au-dessus de toutes les pressions dont il peut être l'objet. Cela, nous
savons qu'il peut en être l'objet.
J'espère que ça servira de leçon non pas au
nouveau président, parce que je n'entretiens pas de crainte de ce
côté-là j'espère que ça servira de
leçon aux gens qui sont tentés d'user de ces pressions-là
à l'endroit d'une fonction tellement importante et tellement
délicate, comme vous le disiez et comme je l'ai dit tout à
l'heure.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, le programme 4 est
adopté et cela complète l'étude des crédits du
ministère de la Fonction publique.
J'aimerais remercier le ministre et les membres de la commission de leur
assiduité, du sérieux des discussions et j'ajourne ainsi la
commission sine die.
M. Parent (Hull): M. le Président, est-ce qu'il me serait
permis de vous remercier et de profiter de l'occasion pour dire combien je suis
redevable à mon personnel, les fonctionnaires, qui m'assistent dans ma
tâche quotidienne, de la responsabilité de la fonction publique.
Je peux remercier également mon collègue de l'Opposition pour son
amabilité et le sérieux des questions qu'il a su poser au cours
de l'étude de ces crédits.
M. Burns: Je remercie le ministre également d'avoir
apporté des réponses aux questions que j'ai posées.
Le Président (M. Gratton): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 58)