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(Seize heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de la fonction publique est réunie pour
étudier article par article le projet de loi no 12, Loi modifiant la Loi
sur la fonction publique.
Les membres de la commission: M. Assad (Papineau), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Tremblay (Chambly)
remplaçant M. Blais (Terrebonne), M. Cusano (Viau), M. Gauthier
(Roberval). M. Gravel (Limoilou), Mme LeBlanc-Bantey
(Îles-de-la-Madeleine), M. Marquis (Matapédia) remplaçant
M. Le May (Gaspé), M. Martel (Richelieu), M. Polak (Sainte-Anne). Les
intervenants: Mme Bacon (Chomedey), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M.
Charbonneau (Verchères), M. de Belleval (Charlesbourg), M. Dubois
(Huntingdon), M. Gratton (Gatineau), M. Marquis (Matapédia), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce), M. Tremblay (Chambly). Il y a deux membres parmi
les intervenants...
Est-ce qu'il y a un rapporteur? M. le député de
Limoilou.
Mme la ministre, si vous avez des commentaires préliminaires,
vous pouvez y aller.
Remarques préliminaires Mme Denise
LeBlanc-Bantey
Mme LeBlanc-Bantey: Cela va être très bref,
d'ailleurs, parce que la deuxième lecture est tellement fraîche
que j'imagine que tout le monde en garde les objectifs à l'esprit. Il
s'agit d'amender la loi 50 sur la fonction publique pour viser trois objectifs
principaux. Bien sûr, de nous permettre de mettre en application le
programme d'égalité des chances en ce qui concerne les femmes,
les communautés culturelles et les personnes handicapées; ce sont
des politiques gouvernementales qui ont déjà été
annoncées. D'autre part, d'accroître l'efficacité de
l'office et lui permettre de faire son travail avec des coûts
d'énergie et des coûts d'argent. Troisième objectif:
inclure dans la loi des dispositions qui ont déjà
été signées avec le Syndicat des professionnels lors de la
convention collective.
M. le Président, j'aimerais d'abord vous demander votre
tolérance tout de suite et la tolérance de tous mes
collègues masculins de la commission quant aux règles de
procédure.
C'est évidemment ma première commission parlementaire en
tant que ministre chargée d'un projet de loi.
Je ne sais pas, est-ce que vous lisez les articles?
Le Président (M. Boucher): Disons que si l'Opposition a
des commentaires préliminaires... M. le député de Papineau
ou M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, j'imagine que nous sommes
à l'article 1.
Le Président (M. Boucher): On n'a pas commencé
encore. J'appellerai l'article 1 si vous n'avez pas de commentaires
préliminaires.
M. Polak: J'ai des commentaires sur l'article 1.
Le Président (M. Boucher): Je peux appeler l'article 1
immédiatement?
M. Polak: Oui.
Étude article par article
Le Président (M. Boucher): L'article 1.
Programme de redressement d'emploi
Mme LeBlanc-Bantey: II s'agit d'ajouter, à l'article 1, un
nouveau pouvoir au ministre de la Fonction publique ou à la ministre
à la Fonction publique. Les préjugés sexistes et le
vocabulaire sont tenaces, même les femmes les utilisent. Il s'agit
d'ajouter un nouveau pouvoir au ministre qui consiste à élaborer
et à proposer au gouvernement "des mesures visant à assurer
l'égalité en emploi notamment par des programmes de redressement
d'emploi". À mon avis, l'ajout est explicite en lui-même et ne
mérite pas d'explications supplémentaires.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je suis tout à fait
d'accord avec le principe d'assurer l'égalité de l'emploi.
Maintenant, parce que je suis avocat, je me fie plutôt sur un texte clair
que sur de grands principes. Vous avez parlé des handicapés, des
femmes et des groupes minoritaires, ce matin, et je pense
qu'il faut l'inscrire, par exemple, en ajoutant les mots "comme par
exemple" et mentionner les catégories. Les gens ont le droit de savoir
ce que veut dire "assurer l'égalité". Cela peut dire beaucoup.
Cela peut dire pas beaucoup. Une déclaration ministérielle, cela
lie jusqu'à un certain point. Quand on parle du texte de la loi, vous
êtes pour ce principe. Je dis respectueusement qu'on devrait inscrire
cela et je pense que tout le monde est d'accord avec le principe, justement
pour donner un peu plus de clarté au texte lui-même.
Le Président (M. Boucher): Est-ce une motion, M. le
député de Sainte-Anne?
M. Polak: Oui, je suis prêt à faire une motion,
à dire: On prend l'article la, on ajoute, après les mots
"redressement d'emploi", "comme par exemple les catégories de
handicapés, de femmes et les groupes minoritaires."
Le Président (M. Boucher): La motion est pour ajouter
après le mot "d'emploi", les mots...
M. Polak: ..."comme par exemple...
Le Président (M. Boucher): ..."comme par exemple"...
M. Polak: ...les catégories de personnes
handicapées, les femmes et les groupes minoritaires."
Le Président (M. Boucher): Sur la motion, Mme la
ministre.
Mme LeBlanc-Bantey: Je partage les préoccupations du
député de...
M. Polak: Sainte-Anne.
Mme LeBlanc-Bantey: ...Sainte-Anne, d'autant plus que c'est la
première réflexion qui m'est venue moi aussi à l'esprit
à la lecture de cet énoncé. Justement, je pensais qu'il
était peut-être préférable de mentionner les
clientèles directement visées. Par ailleurs, l'explication qu'on
m'a fournie et à laquelle je me suis rendue, c'est qu'en mentionnant des
clientèles spécifiques, entre autres les femmes, les
communautés culturelles et les personnes handicapées, cela nous
empêcherait dans l'avenir, peut-être, de faire des programmes de
redressement d'emploi s'il y avait une volonté gouvernementale, entre
autres, en ce qui concerne, pour prendre un exemple que tout le monde
connaît, les autochtones, les personnes retraitées ou d'autres
personnes qui devraient, en mesure d'équité,
bénéficier des programmes de redressement d'emploi.
En fait, la seule raison pour laquelle, jusqu'à maintenant, on ne
l'a pas mentionné spécifiquement, c'était pour
éviter de se couler dans le béton, autrement dit, si on devait
dans quelques mois ou éventuellement réagir en fonction de
clientèles différentes.
M. Polak: C'est justement pour cette raison, M. le
Président, que j'ai mentionné les mots "comme par exemple", parce
que ce sont les catégories qui sont mentionnées jusqu'à
maintenant. Elles sont plus importantes. Je sais qu'il y a d'autres
catégories, mais rien n'empêche, avec les mots "comme par
exemple", de viser d'autres catégories plus tard. Je voudrais bien voir
dans la loi, spécifiquement, ces trois catégories. Je suis
même prêt à changer l'amendement pour qu'on commence avec la
femme au lieu des handicapés...
Mme LeBlanc-Bantey: On devrait quand même le faire en
termes d'importance numérique. Effectivement, ce serait une excellente
idée. On pourrait peut-être... Est-ce que si on ajoute "notamment
les femmes...
M. Polak: Oui, je suis...
Mme LeBlanc-Bantey: ...les communautés culturelles et les
personnes handicapées..."
M. Polak: ...prêt à accepter, parce que cela ne vous
empêche pas plus tard... (16 h 45)
Mme LeBlanc-Bantey: Est-ce que ça devient limitatif,
à ce moment-là? C'est la question que je me pose.
M. Polak: Ce'Ia ne devient pas limitatif. Notamment, ça
veut dire particulièrement, ou vous pouvez dire "par exemple", c'est
comme vous voulez, pour indiquer qu'on pense maintenant sérieusement
à ces trois catégories, quitte à ajouter plus tard
d'autres catégories, il n'y a aucun problème de ce
côté-là.
Mme LeBlanc-Bantey: On peut suspendre et essayer de trouver une
rédaction qui répondrait à votre objectif et qui nous
permettrait peut-être d'être le moins limitatif possible.
M. Polak: Je suis parfaitement d'accord.
Le Président (M. Boucher): Nous suspendons l'article 1.
Article 2.
Mme LeBlanc-Bantey: Nous allons essayer de trouver une
formulation...
M. Assad: À l'article 1, je voudrais vous poser une
question. Vous avez
évidemment le pouvoir de préparer des programmes de
redressement. Pouvez-vous me donner un exemple de ces programmes, de quelle
façon vous allez atteindre votre objectif, c'est-à-dire
l'égalité des chances en emploi?
Mme LeBlanc-Bantey: On peut décider qu'on va continuer de
faire confiance aux gestionnaires et, au lieu de faire des programmes de
redressement d'emplois spécifiques, vous verrez, à l'article 67,
qu'on parle de rangement par niveau. Alors, au lieu de réserver
spécifiquement des concours à des clientèles
visées, on peut procéder selon l'ordre du rangement des niveaux.
On expliquera tout à l'heure en quoi ça consiste. Par contre, si
nous trouvons que les moyens ne nous permettent pas d'en arriver à un
objectif précis assez rapidement, on peut décider, en vertu de
ces pouvoirs, de réserver spécifiquement certains types de
concours à des clientèles particulières, certains types de
concours de postes de cadres, par exemple, où on pourrait dire: Ce poste
est réservé à une femme ou est réservé
à un membre d'une communauté culturelle ou à une personne
handicapée. Par ailleurs, ce n'est pas défini dans le moment,
ça reste à définir par réglementation du
ministre.
M. Assad: Dans votre politigue d'égalité d'emploi,
j'espère que vous aurez un mécanisme d'évaluation. Je
crois que, dans le passé, non seulement au ministère de la
Fonction publique, mais dans la plupart des ministères - c'est une
question que j'ai soulevée dans d'autres débats - on a
constaté un manque de mécanisme d'évaluation. À un
moment donné, vous voudrez savoir vous-même si votre programme va
atteindre ses objectifs. Très souvent, après des années
d'application de certains programmes, on trouve que l'effet contraire se
produit. Peut-être est-il trop tôt, remarquez bien.
Mme LeBlanc-Bantey: L'Office du recrutement a déjà
un système de statistiques sur les concours qui sont ouverts dans la
fonction publique. Ces statistiques permettent justement de déterminer
tout le détail des catégories de personnes qui participent
à tel type de concours, quelles sont les personnes qui sont retenues
quels sont les critères généraux qui servent à
l'embauche de ces gens ou les raisons pour lesquelles certaines personnes
n'auraient pas été retenues. Il y a eu des analyses
concrètes de faites.
La preuve, c'est qu'il y a déjà des tableaux qui nous sont
fournis par l'Office du recrutement qui indiquent que, sur tel type de
concours, par exemple, d'adjoints aux cadres supérieurs, on a eu tant
d'hommes qui ont postulé le poste, tant de femmes, quel pourcentage
d'hommes a été déclaré admissible, ainsi que le
pourcentage de femmes. Cela nous permet déjà de prendre
connaissance de données précises et peut-être, à
partir de ce moment, de vérifier dans quel ministère les choses
avanceraient plus rapidement par rapport à tel autre.
M. Assad: C'est ce que je vous ai dit. Je suis certain que vous
voulez atteindre vos objectifs dans tous les ministères et les
organismes gouvernementaux. De toute façon, je crois que je vais revenir
sur cette question de l'évaluation au moment de l'étude des
crédits du ministère, parce que je trouve que c'est un point qui
est souvent négligé. C'est un outil très important pour
des gestionnaires, parce que je suis certain que vous fonctionnez par
objectifs.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous avez parfaitement raison.
Le Président (M. Boucher): On a suspendu l'article 1.
Article 2?
Changement de grade
Mme LeBlanc-Bantey: À l'article 2, on introduit les mots
"changement de grade" dans l'article 29 de la loi actuelle par concordance avec
l'article 77 dans lequel on donne un droit d'appel sur l'examen de changement
de grade. C'est la Commission de la fonction publique qui entend et
décide de ce recours. C'est un article de concordance pour faire suite
à la négociation avec les professionnels.
Le Président (M. Boucher): L'article 2 est-il
adopté?
M. Assad: Non. Je voudrais savoir, pour ce chanqement de grade,
si cela ne vient pas à l'encontre de la convention collective.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est justement le contraire, c'est pour
faire suite à la négociation qui a eu lieu avec les
professionnels. C'est une définition technique, si je comprends bien,
qui enlève toute notion de concours au changement de grade.
M. Assad: La notion de concours est enlevée,
là.
Mme LeBlanc-Bantey: Exactement pour le grade. On enlève la
notion de concours pour grade pour permettre à un employé qui est
à tel poste, par exemple, suivant son plan de carrière,
d'accéder automatiquement à un grade supérieur si,
évidemment, il suit le processus d'examen, etc. C'est pour faire suite
directement à la convention collective des professionnels.
M. Assad: Pour les recours en matière de changement de
grade, qui s'occupait d'entendre ces recours auparavant?
Mme LeBlanc-Bantey: C'était la Commission de la fonction
publique, en vertu de l'article 77. Cela s'appelait avancement de classe, au
lieu de changement de grade; c'est extrêmement technique.
M. Assad: D'accord. Maintenant le pouvoir d'entendre les recours
va rester à la commission?
Mme LeBlanc-Bantey: C'est un article pour habiliter juridiquement
le changement de termes, si vous voulez.
Le Président (M. Boucher): Article 2, adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 3.
Le rôle de POffice de recrutement
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 3 modifie l'article 50 en enlevant
dans le paragraphe a) actuel le mot "reclassement", parce qu'il n'y a pas lieu
de réglementer en matière de sélection au reclassement,
car ce mouvement consistant en un changement de classe d'emploi de même
niveau, il n'y a pas lieu à sélection.
À b), on introduit le pouvoir de réglementation en
matière de tenue des examens de changement de grade. C'est pour donner
suite à un engagement du gouvernement de confier à l'Office de
recrutement la responsabilité de la normalisation des examens de
changement de grade. Cet engagement, effectivement, était prévu
à la lettre d'intention no 1 annexée à la convention
collective des professionnels en 1979-1982.
À c), on enlève, dans le paragraphe b) actuel, le mot
"reclassement" pour le même motif qu'il a été
proposé de l'enlever au paragraphe a). Ici, il y a un amendement
à proposer.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on pourrait avoir le
texte de l'amendement, s'il vous plaît?
Mme LeBlanc-Bantey: On s'excuse de ne pas avoir pu remettre le
texte de l'amendement à l'Opposition, mais, compte tenu du fait que la
commission parlementaire a eu lieu plus vite que prévu...
L'amendement que nous apporterions au paragraphe c) est pour
répondre aux voeux des professionnels qui s'inquiétaient du fait
qu'en remettant ce pouvoir à l'office on pouvait rendre un pouvoir non
négociable, alors on ajoute: "Conformément à un
règlement du ministre de la Fonction publique, on a une convention
collective de travail".
M. Assad: C'est l'amendement que vous voulez apporter. En
d'autres mots...
Mme LeBlanc-Bantey: L'amendement que nous apportons, c'est
"conformément à un règlement du ministre de la Fonction
publique ou à une convention collective de travail".
M. Assad: En d'autres mots, le danger de ce pouvoir qui
changerait de mains... Je crois que le syndicat des fonctionnaires...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est que l'office, en vertu de l'article
116, n'est pas tenu, si je comprends bien, par la convention collective...
M. Assad: Exactement.
Mme LeBlanc-Bantey: ...signée entre le ministère
et, entre autres, dans le cas particulier, les professionnels. À ce
moment-là, c'est une mesure de sécurité même si on
peut compter pour le moment sur la bonne foi du président de l'office
qui n'aurait pas intérêt à aller à l'encontre des
règlements de la convention collective. Mais c'est une mesure de
sécurité pour...
M. Assad: Ils ont été satisfaits de votre
changement?
Mme LeBlanc-Bantey: On vient justement de l'apporter. On
espère bien que ce sera à la satisfaction du syndicat des
professionnels. Mais comme vous savez fort bien, ce matin, personne
n'était prévenu que la commission parlementaire siégerait
aussi rapidement. De toute façon, à l'occasion de la prise en
considération du rapport, on pourra toujours vérifier.
M. Assad: Leur inquiétude, comme on l'a mentionné,
c'est que l'office n'est pas tenu à la convention collective et ils
trouveraient qu'ils ne pourraient pas négocier leur position en vertu
de...
Mme LeBlanc-Bantey: II me semble qu'en le mettant là c'est
très clair que justement l'office sera tenu de procéder au
placement des fonctionnaires mis en disponibilité au sens de l'article
60 conformément à un règlement du ministre de la Fonction
publique ou à une convention collective de travail. Cela nous
apparaît, en tout cas, comme mesure de prudence, suffisant pour le moment
et on espère que tout le monde en conviendra.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté? Adopté.
M. Assad: Non, je voulais savoir pour d).
Mme LeBlanc-Bantey: II y a d), je pense.
M. Assad: d) "de mettre en oeuvre les mécanismes
facilitant la mutation des fonctionnaires." C'est un autre pouvoir qui passe du
ministère de la Fonction publique à l'office.
Mme LeBlanc-Bantey: À cause de certaines compressions
budgétaires, selon la pratique actuelle, les fonctionnaires sont mis en
disponibilité auprès du ministère.
M. Assad: D'accord.
Mme LeBlanc-Bantey: Cependant, l'office, en vertu de ses
compétences et de son efficacité, est actuellement beaucoup mieux
placé pour voir au placement des surnuméraires à
l'intérieur de la machine gouvernementale parce qu'ils sont en
même temps au courant de la demande des autres ministères. Ils
connaissent et ils ont en main tous les mécanismes de recrutement, de
reclassement, de mutation, etc. alors que le ministère, actuellement,
n'a pas les mêmes facilités de gestion administrative et
d'efficacité à cet égard.
M. Assad: En vertu de la convention collective, des ententes ou
des articles concernant la mutation, maintenant que le pouvoir n'est plus dans
les mains de l'office, ils ne sont pas sujets à ces articles.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous parlez de d) spécifiquement?
M. Assad: Oui.
Mme LeBlanc-Bantey: Justement, à d), l'office n'a que le
pouvoir de mettre en oeuvre les mécanismes facilitant la mutation des
fonctionnaires. On ne parle que de mécanismes.
M. Assad: Seulement?
Mme LeBlanc-Bantey: Seulement. La normalisation appartient encore
au ministre.
M. Assad: L'article d) n'apporte pas de restrictions aux
fonctionnaires? Comment dirais-je? Est-ce qu'il n'y aura pas de restrictions de
champ, de matières de négociation?
Mme LeBlanc-Bantey: Non, on me dit que c'est simplement pour
mettre des outils à la disposition du ministre.
M. Assad: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 3, adopté tel
qu'amendé. Article 4.
M. Polak: À l'article 4, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
Mme LeBlanc-Bantey: Est-ce que je l'explique d'abord?
M. Polak: Oui.
Mme LeBlanc-Bantey: Afin de se conformer à l'engagement
pris à l'occasion du renouvellement de la convention collective avec le
Syndicat de professionnels du gouvernement du Québec, l'article 51 est
modifié afin que la normalisation et la tenue des examens de changement
de grade ne soient pas déléguées aux ministères ou
organismes, bien que cette responsabilité puisse être
déléguée aux fonctionnaires de l'office.
Les explications sont les suivantes: Au cours des négociations,
les représentants patronaux se sont opposés à laisser
entre les mains des gestionnaires des ministères ou organismes le
changement de grade, argumentant que l'office a toute l'expérience
requise pour la normalisation et la tenue des examens. En présence de
cette argumentation, les représentants syndicaux ont exigé que
cette responsabilité de la normalisation et de la tenue des examens
puisse être entièrement assumée par l'office sans
possibilité d'une délégation aux ministères ou
organismes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne. (17 heures)
M. Polak: J'avais justement une guestion sur l'article 51 parce
qu'on parle de "déléguer à un de ses fonctionnaires". Que
veut dire "fonctionnaire"? Théoriquement, chaque employé qui
travaille a l'office est un fonctionnaire. Moi, je voudrais voir plutôt
fonctionnaire dirigeant. Il faudrait une sorte de contrôle. On ne peut
pas dire à n'importe quel fonctionnaire: Vous aurez le droit d'appliquer
l'article 50b qui va tout de même très loin parce qu'on est
chargé "de procéder, conformément à la
présente loi et à ses règlements." Donc, il y a un
énorme
champ d'activité là-dedans. Est-ce qu'il ne faut pas
réduire le sens du mot fonctionnaire? Qu'est-ce que cela veut dire
"fonctionnaire"?
Mme LeBlanc-Bantey: En fait, l'explication est la suivante. C'est
que, par exemple, les prochains examens de changement de grade chez les
professionnels seront de l'ordre, semble-t-il, de 2000. L'office n'est
composé que de trois membres. Vous comprenez bien que le rythme et la
rapidité seraient assez lents dans les circonstances. C'est pour
permettre finalement au président de l'office de faire ce travail avec
le plus d'efficacité et plus de rapidité possible.
M. Polak: Combien de fonctionnaires y a-t-il à l'office?
J'imagine que tous ceux qui travaillent à l'office ou qui sont
attachés à l'office sont des fonctionnaires. Combien à peu
près?
Mme LeBlanc-Bantey: L'office du recrutement est composé de
260 fonctionnaires et, sur l'ensemble des 260 fonctionnaires, il y a à
peu près 50 professionnels spécialisés en matière
de sélection. L'office lui-même, dans le sens juridique, est
composé de trois membres. C'est évident que les trois membres ne
tiennent pas les concours eux-mêmes, mais nous sommes responsables de
l'organisation des concours et nous déléguons à certains
de nos employés la coordination et l'organisation de concours selon des
spécialités, selon que ce sont des biologistes, des
ingénieurs, des agents culturels, etc.
M. Polak: Mais ne faudrait-il pas limiter le mot "fonctionnaire"
en indiquant de quelque manière que ce sont tout de même des
personnes spécialisées? Vous nous avez parlé de 260
personnes. Théoriquement, le mot "fonctionnaire" n'a aucune restriciton.
On pourrait prendre n'importe qui de ces personnes-là. Je crois que
l'intention est plutôt de se servir - je suis bien d'accord avec cela -
de professionnels. Il faut limiter le mot "fonctionnaire". Je ne sais pas
exactement de quelle manière, mais il faut l'indiquer clairement.
Mme LeBlanc-Bantey: Les principes de délégation,
c'est que, même si on délègue, on en demeure responsable.
C'est la responsabilité de l'office, en l'occurrence du
président. Je signe des protocoles de délégation ou des
actes de délégation où je nomme les personnes. Je ne peux
pas déléguer autrement. Ce n'est pas délégué
verbalement. Il y a des réunions de l'office et nous signons des
protocoles de délégation, des actes de délégation
qui désignent M. X ou M. Y comme responsable, madame ou une personne qui
est responsable de telle ou telle chose.
M. Polak: Les mots "acte de délégation", c'est bien
décrit dans la deuxième partie de l'article, c'est bien couvert.
Mais dans la première partie de l'article tel qu'il se lit, il n'y a pas
de limitation des mots "acte de délégation" là-dedans.
Dans la deuxième partie, on le retrouve. Je suis content de cela.
Mme LeBlanc-Bantey: Si je peux ajouter une explication, c'est
très difficile de limiter le sens du mot "fonctionnaire" autrement que
de dire: Les employés de l'office. Un processus de concours comprend,
par exemple, la compilation des gens qui ont soumis leur candidature. Cela peut
être un employé du niveau d'agent de bureau qui fait la
compilation, mais c'est une partie intégrante du concours.
L'ensemble des employés de l'office a, à un moment
donné, à compter des points ou à aviser les gens de leurs
résultats. Cela fait partie du processus. Techniquement, si on disait:
Les employés de tel niveau peuvent avoir une délégation,
il faudrait que les lettres qui sont envoyées pour donner les
résultats soient faites par le président de l'office ou un autre.
Ce qu'il faut retenir, c'est que lorsque l'office délègue un
geste, on en demeure responsable. Si des choses se produisent qui ne sont pas
exactes, la personne qui va être blâmée sera le
président de l'office ou l'office.
M. Polak: Je posais la question aussi pour la protection des
autres fonctionnaires de l'office. Est-ce qu'on ne pourrait pas ajouter, aux
mots "de ses fonctionnaires", "tel qu'indiqué dans l'acte de
délégation"? Cela ne couvre-t-il pas le cas? Vous l'avez
mentionné spécifiquement dans la deuxième partie de
l'article - je suis très heureux de ca - mais pas dans la
première partie. Tel qu'on le lit, cela peut être n'importe qui.
Je sais que ce n'est pas votre intention, mais je le dis aussi pour vous
protéger des critiques par la suite. Si on pouvait ajouter, par exemple,
les mots "tel qu'indiqué dans l'acte de délégation", cela
couvre le cas.
Il faut bien comprendre, Mme la ministre, que je ne suis pas ici pour
être difficile. Je suis ici pour le bien de tout le monde et
peut-être clarifier certains points et fortifier le...
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne parle que de votre collaboration depuis
ce matin. Je n'ai pas encore parlé de notre collaboration.
M. Polak: Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne, je voudrais vous signaler
tout simplement qu'en commission, lorsqu'on propose une motion, il
s'agit de la mettre par écrit et de la présenter au
président, étant donné que chaque fois, cette motion doit
être adoptée et apparaître au rapport du secrétariat.
C'est simplement pour vous souligner ce règlement. Si vous faites une
motion, vous mentionnez sur un bout de papier ce que vous voulez ajouter ou
retrancher et...
M. Polak: Si quelqu'un veut bien me donner un bout de papier et
une plume.
Le Président (M. Boucher): ...on adopte la motion par la
suite.
Mme LeBlanc-Bantey: Si on disait, par exemple...
M. Polak: Êtes-vous très formel au point de vue
d'une motion?
Le Président (M. Boucher): II y a des motions qui sont
telles que rédigées. Elles doivent être acceptées
par le président avant de... Elles peuvent être rejetées au
départ.
M. Polak: Si vous me donnez 30 secondes, je vais faire une motion
pour ajouter quelque chose à l'article 51.
Mme LeBlanc-Bantey: Si on disait: "L'office peut
déléguer par un écrit l'exercice à un de ses
fonctionnaires..." ou quelque chose de semblable, cela irait?
M. Polak: Parfait! si le président accepte ce texte que je
suis en train de composer. Je suis d'accord avec cela. Voulez-vous me
répéter ce que vous avez dit?
Mme LeBlanc-Bantey: Cela se lirait comme suit: "L'office peut
déléguer par un écrit à un de ses fonctionnaires
l'exercice d'une fonction visée au paragraphe b) de l'article 50."
Voulez-vous que je répète?
M. Polak: Non, c'est parfait. Mme LeBlanc-Bantey: Cela
va?
M. Polak: Je fais la motion à la fin de l'article...
Le Président (M. Boucher): Si vous retirez votre motion,
la ministre pourra en faire une autre motion.
M. Polak: Parfait.
Le Président (M. Boucher): Motion d'amendement, Mme la
ministre?
M. Polak: Je suis bien d'accord avec ça.
Mme LeBlanc-Bantey: Je propose un amendement à l'article
51, modifié par l'article 4 du projet de loi, qui se lirait comme suit:
"L'office peut déléguer par un écrit à un de ses
fonctionnaires l'exercice d'une fonction visée au paragraphe b) de
l'article 50". Est-ce que ça va?
Le Président (M. Boucher): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Polak: Quant à moi, oui.
Mme LeBlanc-Bantey: Adopté. À l'article 5...
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à l'article 4?
M. Assad: Est-ce qu'on est à l'article 4 ou à
l'article 5?
Le Président (M. Boucher): L'article 4 est adopté
tel qu'amendé. Article 5.
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 60 est modifié: a) en
reformulant la première phrase de l'article, parce que, jusqu'à
présent, selon l'interprétation de la loi actuelle, le Conseil du
trésor était tenu de déterminer les effectifs par classe,
ce qui n'est pas conforme à la réalité ni souhaitable; b)
en éliminant l'obligation de muter les surnuméraires au
ministère de la Fonction publique avec leurs postes et crédits,
comme je l'ai dit tout à l'heure, parce que la mutation au
ministère de la Fonction publique du personnel mis en
disponibilité constituait une procédure lourde et inefficace sans
justification, car l'office peut procéder au placement même si les
employés visés demeurent dans leur ministère d'origine. De
plus, comme il n'y a plus de mutation, les dispositions relatives à
l'article 1 du Code du travail deviennent inutiles. c) en confiant par
concordance le pouvoir d'attribuer un nouveau classement à l'office
plutôt qu'au ministre, et cela par concordance avec la modification de
confier le placement à l'office plutôt qu'au ministre de la
Fonction publique.
C'est très jargonneux. J'ai souvent dit, depuis trois semaines,
qu'on avait toujours l'impression, au ministère de la Fonction publique,
avec tous ces termes techniques, d'être en train de créer une
formule d'alchimie très mystérieuse. Nous espérons devenir
moins obscurs avec le temps.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau, vous avez la parole.
M. Assad: Les personnes qui sont mises
en disponibilité - ce sera auprès de l'office maintenant,
comme on le voit - si elles sont transférées à un autre
organisme où elles sont non syndiquées, que leur arrive-t-il?
Mme LeBlanc-Bantey: Est-ce que vous voulez répéter
votre question, s'il vous plaît?
M. Assad: Ceux qui sont mis en disponibilité, s'ils sont
affectés à un autre organisme où ils sont non syndicables,
qu'arrive-t-il?
Mme LeBlanc-Bantey: S'ils deviennent non syndicables, ça
reste la même chose.
M. Assad: J'imagine que le syndicat va peut-être se
retourner et dire: On ne peut plus les représenter.
Mme LeBlanc-Bantey: Les employés qui sont mis en
disponibilité demeurent dans leur ministère d'oriqine. Mais quand
vient le moment pour l'office de les replacer dans un autre ministère ou
dans un autre organisme, ils vont être syndicables ou non syndicables,
selon que le poste auquel ils vont accéder est syndicable ou non.
Exemple: s'il y a des employés en surplus au ministère du Revenu
où ces employés sont syndicables, et si, par hasard, ils
étaient mutés à des postes disponibles vacants, soit
à la Commission de la fonction publique où, par la loi, ils sont
non syndicables, les employés deviendraient non syndicables. C'est comme
n'importe quelle autre mutation.
M. Assad: Ah! bon.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres questions sur
l'article 5?
M. Assad: Non, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 6?
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 6 modifie l'article 61 de la
façon suivante, au premier alinéa: L'ancien alinéa
accordait au ministre le pouvoir de fixer par règlement la
classification des emplois. La nouvelle rédaction permet au ministre de
fixer en plus par règlement la classification des titulaires.
Comme la notion de grade introduite à la demande du Syndicat de
professionnels du gouvernement du Québec au cours des dernières
négociations se réfère à des niveaux de
compétence des titulaires plutôt qu'à des niveaux d'emploi
et que cette notion de grade doit être introduite dans les
règlements de classification des professionnels, le ministre doit
posséder le pouvoir de fixer par règlement la classification des
titulaires.
Au deuxième alinéa, l'ancienne rédaction
prévoyait la détermination des conditions d'admission à
chaque classe d'emploi. La nouvelle rédaction ajoute la notion de grade
pour fin de concordance. (17 h 15)
Le troisième alinéa est nouveau par rapport à
l'ancienne loi. Il permet à l'office de choisir, à
l'intérieur du cadre de chacun des règlements de classification,
les conditions d'admission les plus susceptibles de répondre aux besoins
exprimés par l'administration. Cette nouvelle responsabilité
confiée à l'Office de recrutement évitera des frustrations
inutiles a des candidats éventuels non adéquatement
préparés pour exercer les fonctions faisant l'objet des concours,
réduira les coûts et les délais reliés au processus
de sélection déjà lourd pour satisfaire aux prescriptions
de la règle du mérite.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a des questions
à l'article 6? Adopté?
M. Assad: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 7.
Recrutement, nominations et promotions
Mme LeBlanc-Bantey: La modification envisagée à
l'article 67 vise à introduire un nouveau mode de rangement des
candidats déclarés aptes par l'office, dans les cas
déterminés par règlement de la ministre, en application
des programmes de redressement.
Ce nouveau mode de rangement serait par niveau au lieu de l'ordre
numérique strictement séquentiel, tel que nous l'impose
l'application intégrale de la règle de la sélection au
mérite.
C'est que la rigidité de la règle de sélection au
mérite a empêché que l'office puisse songer à ranger
les candidats déclarés aptes à la suite d'un concours
selon la méthode utilisée, entre autres, soit par les
institutions d'enseignement, soit par niveau ou strate; ça revient
à ce qu'on disait tout à l'heure.
La Commission de la fonction publique est allée jusqu'à
signaler à l'office que son règlement devait prévoir des
normes spécifiques pour effectuer le rangement dans les cas
d'égalité, signifiant par là que la règle de la
séleciton au mérite imposait nécessairement un rangement
par ordre numérique strictement séquentiel.
Or, il est arrivé souvent que des femmes soient classées
deuxième ou troisième, lors d'un concours et l'on peut
aisément prétendre que les épreuves de sélection ne
sont pas à ce point valides qu'elles permettent d'affirmer avec
certitude que la candidate qui est deuxième ou
troisième est moins apte que le candidat qui est premier.
L'amendement proposé à l'article 67 permettra que l'office
puisse, dans un programme de redressement d'emploi, ranger les candidats par
niveau.
Est-ce que ça vous fait plaisir, M. le député de
Saint-Henri?
M. Polak: Quant à moi, c'est excellent.
Mme LeBlanc-Bantey: Évidemment on vise ici les
communautés culturelles et les personnes handicapées bien
sûr aussi.
Le Président (M. Boucher): L'article 7 est-il
adopté?
M. Assad: Une minute, je veux...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Assad: Au sujet du concours dont on parlait, à
l'article 7, quand quelqu'un a un droit d'appel auprès de la commission,
ce n'est pas une forme de restriction au droit d'appel?
Mme LeBlanc-Bantey: De quelle façon? Voudriez-vous
expliciter davantage? Vous voulez dire dans les concours de promotion, par
exemple, où il y a droit d'appel? Jusqu'à maintenant, il y a
seulement un concours de promotion qui a un droit d'appel.
M. Assad: Oui.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous voulez dire que ça peut
être une restriction dans la mesure où, si on détermine que
c'est une femme, un membre d'une communauté culturelle ou un
handicapé qu'on vise spécifiquement dans tel type de concours, un
candidat masculin, par exemple, son droit d'appel deviendrait sans effet parce
que, effectivement, la loi prévoit qu'on peut privilégier des
catégories par rapport à d'autres?
M. Assad: Mais disons qu'on ne veut pas...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est ce qui vous inquiète?
M. Assad: Non, c'est que... C'est plus une question pour... Vous
allez assurer l'impartialité de votre concours.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous savez, c'est toujours très
subjectif...
M. Assad: Oui.
Mme LeBlanc-Bantey: ...la règle au mérite.
Même en voulant encadrer tout ce qui est encadrable et en voulant
éviter tous les réflexes humains, quand il y a un jury de
sélection, il est clair et net, à mon avis, que les membres qui
font partie de ce jury, à cause de leur valeur, à cause de leur
formation, à cause d'un paquet de facteurs, se définissent,
malgré eux-mêmes, un profil de candidat ou de candidate. Alors, il
est bien sûr qu'on ne peut jamais assurer entièrement
l'impartialité.
C'est dans ce contexte que nous, les femmes - les membres des
communautés culturelles et les personnes handicapées pourraient
en dire autant - prétendons que, quand une femme arrive peut-être
deuxième ou troisième à un concours, cela n'est
peut-être pas justement parce qu'elle est moins compétente que la
personne qui arrive première à cause des valeurs que
véhiculent, malgré eux-mêmes, les membres du jury de
sélection. On ne sera jamais totalement à l'abri de
réflexes humains et de valeurs humaines parce que dans la gestion du
personnel, la gestion des ressources humaines, le mot le dit, cela reste
toujours un peu aléatoire dans ce sens-là. Mais, en tout cas,
pour permettre de les mettre en application et que nos programmes de
redressement d'emploi aient des effets concrets, on prévoit cette mesure
de sécurité pour éviter que ces valeurs viennent jouer
à l'encontre des objectifs qui sont visés par le gouvernement et
par l'Opposition aussi, si j'ai bien compris ce matin.
M. Assad: J'imagine que la plupart des gens qui veulent avoir un
droit d'appel se basent non pas sur l'impartialité, mais ils trouvent
que peut-être, effectivement, ils ont été, pas exactement
victimes, mais que cela n'était pas impartial envers leur...
Mme LeBlanc-Bantey: À l'expérience, la plupart des
appels que nous avons eus touchent surtout soit l'admissibilité, une
décision de l'office, à savoir que la personne n'était pas
admissible à un concours, soi le processus lui-même qui aurait
été entaché d'irrégularités ou
d'illégalités, à savoir que le jury n'a pas pris tout le
soin nécessaire pour préparer des questions d'avance,
établir le scénario de l'entrevue, à savoir s'il n'avait
pas préparé des réponses attendues et s'il s'est un peu
servi de son pif pour juger des réponses, etc. C'est très rare -
je pense qu'il y a eu deux cas, de mémoire - qu'une personne en a
appelé de la décision parce qu'elle prétendait qu'elle
devait être première au lieu de deuxième ou
troisième, car la commission n'a pas le pouvoir de se substituer au
jugement du jury. Ce qu'elle fait, elle s'assure que le processus a
été régulier et fait selon les règles d'alors et a
donné une chance égale à tous les candidats.
Le Président (M. Boucher): L'article 7 est-il
adopté?
M. Assad: ...
Le Président (M. Boucher): L'article 8?
Mme LeBlanc-Bantey: L'article 8 modifie l'article 68: a) en
reformulant le premier alinéa pour référer à une
personne qui peut être admise plutôt qu'à une personne qui
peut être nommée ou promue. Le fait que l'article 68
précise qu'une personne qui peut être nommée ou promue
à une classe d'emploi doit être admise à un concours tenu
pour cette classe d'emploi a été interprété comme
ne permettant pas d'admettre un fonctionnaire appartenant déjà
à cette classe d'emploi à un tel concours puisqu'il ne pourrait
ni y être nommé, ni y être promu; b) en permettant à
l'office de réserver l'admissibilité à des concours de
recrutement sur une base géoqraphique à des catégories de
personnes visées par les programmes de redressement d'emploi, à
des fins de recrutement auprès d'institutions d'enseignement; c) en
permettant au ministre de la Fonction publique de déterminer par
règlement la tenue de concours de promotion réservés sur
une base géographique et sur la base d'entité administrative.
Les explications sont les suivantes. La règle de
l'accessibilité de la population aux emplois de la fonction publique qui
y est prévue reliée au fait qu'à l'article 61 les
conditions d'admission, ne pouvant être déterminées qu'en
fonction d'une classe d'emploi, ont été
interprétées de façon à empêcher que
l'admission à des concours puisse être limitée à des
zones géographiques, à des régions administratives, par
exemple, à des entités administratives, à un
ministère ou un organisme, par exemple, ou encore à des
catégories de personnes, finissants de collège ou
d'université, personnes visées par des programmes
d'égalité en emploi.
Dans son rapport annuel 1979-1980, aux pages 14 et 15, l'Office de
recrutement signale également les mêmes contraintes que lui impose
l'article 68. Des concours ont attiré parfois quelques milliers de
candidats parce qu'on ne pouvait limiter l'admissibilité sur une base
géographique en fonction des caractéristiques de la
main-d'oeuvre. Il lui faut également admettre les candidats qui ne
possèdent pas soit la formation, soit l'expérience requises pour
les emplois en concours puisque ces candidats satisfont aux conditions
d'admission à la classe d'emploi faisant l'objet de concours.
C'est ce que j'expliquais ce matin. Par exemple, pourquoi ouvrir un
poste d'agent de bureau dans tout le Québec si on en a besoin d'un
à Blanc-Sablon, aux Îles-de-la-Madeleine ou dans le comté
de Saint-Henri? On peut facilement imaginer dans certains bassins qu'il y a des
clientèles, et des postes peuvent se combler rapidement, sans
problème, avec les gens concernés.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je vois un certain danger dans cette restriction. Quand
je lis l'article, il est dit au deuxième paragraphe: "Toutefois,
l'office peut déterminer par règlement des zones
géographiques et les critères d'appartenance à ces zones
pour qu'une personne soit admissible à un concours." En d'autres termes,
cela veut dire qu'on prend un bassin, un certain territoire, et ceux qui sont
en dehors de ce territoire ne peuvent pas postuler tel emploi.
Qu'est-ce qui arrive dans le cas où, par exemple, on a besoin
d'un candidat, de quelqu'un qui a une certaine expérience, qu'on ne
trouve peut-être pas dans un bassin, mais qu'on trouve en quantité
dans un autre bassin? Je ne vois pas l'exception qui permette cela dans
l'article. Cela peut donc réduire le niveau de compétence.
Mme LeBlanc-Bantey: II peut déterminer, il n'est pas
obligé.
M. Polak: C'est une réponse faible.
Mme LeBlanc-Bantey: Peut-être, mais...
M. Polak: J'aimerais entendre l'expert là-dessus.
Mme LeBlanc-Bantey: D'accord, on vous le concède. On n'est
pas contestataire, aujourd'hui.
Disons que le principe général est de suivre la
réalité du marché en matière de recrutement comme
les compagnies font, comme General Motors fait. Si elle veut recruter un
manoeuvre, elle sort rarement de la localité où elle est
située; si elle cherche un ouvrier spécialisé, elle va
peut-être étendre son bassin de recrutement à une plus
grande région pour s'assurer de trouver un ouvrier de métier
qualifié pour le poste qu'elle a à combler. Jusqu'à
présent, si on cherche des professionnels d'expérience, on
annonce dans les journaux dans toute la province.
Par ailleurs, si on prend l'esprit de la loi actuelle, elle nous aurait
obligés, si on a besoin d'un ouvrier à Blanc-Sablon, de
l'annoncer à l'échelle du Québec, ce qui est
irréaliste et amène des coûts considérables de
sélection et de tri des candidatures, en plus de la difficulté de
sélectionner le meilleur quand les conditions d'admission sont
très minimales.
Disons que l'office doit déterminer par règlement les
zones géographiques. Ces règlements doivent avoir un
préavis de la Commission de la fonction publique, qui surveille le
principe du mérite, et doivent ensuite être approuvés par
le Conseil du trésor, ce qui donne une certaine garantie que l'office ne
deviendra pas trop discrétionnaire ou égoïste pour
restreindre les bassins au point d'avoir deux ou trois candidats par concours,
pour avoir moins de travail ou pour que les choses soient moins
compliquées. L'esprit de l'office est de se coller a la
réalité du marché en matière de recrutement et de
s'adresser à des bassins qui correspondent à la
réalité du marché du travail.
M. Polak: La réponse n'est pas tout à fait... Je
comprends très bien l'idée. Si on cherche de la main-d'oeuvre
d'un niveau pas trop spécialisé, on ne veut quand même pas
que 5000 personnes se présentent. Je comprends cela. D'un autre
côté, il y a un danger là-dedans. (17 h 30)
Quand on applique la règle des zones géographiques, cela
veut dire que, même cette main-d'oeuvre-là tant dans la zone
géographique que dans un comté voisin, peut-être pas du
même comté, n'aurait pas de chance d'obtenir d'emploi dans le
comté qui a eu, disons, le cadeau ou un bon investissement; je ne crois
pas. Je vois un danger là-dedans. De plus, l'autre danger encore, c'est
qu'il y a justement l'affaire des experts.
Je vais donner un exemple concret. Quand je faisais partie de
l'exécutif du Conseil scolaire de l'île de Montréal, on
cherchait un nouveau directeur général. C'est tout de même
un poste assez important; une grande expertise est requise. Donc, à un
moment donné, on avait décidé de restreindre ceux qui
peuvent soumettre leur candidature à l'île de Montréal
parce que nous voulions un candidat qui connaît les problèmes de
l'île de Montréal. Après discussion, on a
décidé d'aller plus loin que ça parce que cela ne se peut
pas qu'on trouve une autre personne très qualifiée comme, par
exemple, le député ici qui était bien
spécialisé dans le domaine de l'éducation avant qu'il soit
élu député et qui devrait être capable, à un
moment donné, de faire une demande pour un tel emploi.
L'affaire de l'expertise n'est pas couverte. Donc, cela ne me satisfait
pas totalement. La remarque générale que je fais, c'est que,
même si on parle de main-d'oeuvre, je comprends très bien la
restriction ou l'avantage de cela au point de vue de l'efficacité: on ne
veut pas avoir 25 000 personnes qui soumettent leur candidature. Mais, tout de
même, cela peut amener des abus aussi. Y a-t-il moyen de rectifier cela
pour que ce soit plus équitable?
Mme LeBlanc-Bantey: En ce qui concerne les postes de
professionnels et les postes de cadres, jusqu'à maintenant, nous n'avons
jamais diffusé dans un territoire plus petit que la province. Cela a
toujours été une diffusion provinciale des avis de concours. Le
problème ne se situe pas à ce niveau. Il se situe au niveau des
emplois de bureau et des emplois d'ouvriers. C'est là qu'est le gros du
problème, quoique, dans certains domaines professionnels, j'avoue qu'on
a déjà eu 1200 appliquants pour un poste de professionnel
à Montréal, ce qui est très dispendieux en termes de
sélection pour combler un poste.
Je pense que les préoccupations du député de
Saint-Henri sont peut-être louables, mais par ailleurs, on devrait
être capable de fonctionner avec bon sens.
M. Polak: Oui, mais le bon sens, cela ne s'interprète pas
toujours de la même manière, voyez-vous.
Mme LeBlanc-Bantey: Cela fait partie de la démocratie,
monsieur, et c'est de bon aloi.
M. Polak: Je veux vous dire que personnellement, en lisant le
texte, j'ai beaucoup d'appréhension. J'aimerais y voir peut-être
incluse une sauvegarde réelle parce que, de la manière dont c'est
rédigé, "l'office peut déterminer par
règlement".
Mme LeBlanc-Bantey: Mais un règlement qui est soumis au
Conseil du trésor. Le Conseil du trésor demande l'avis à
la commission et ce règlement, si mes connaissances sont exactes,
retourne à l'Assemblée nationale, l'avis du règlement.
M. Polak: L'avis, mais l'Assemblée nationale ne peut pas
changer un règlement.
Mme LeBlanc-Bantey: Elle ne peut pas changer les
règlements, mais je crois qu'il y a suffisamment de précautions
prises pour que, justement, nous puissions justifier les règlements que
nous aurions adoptés pour favoriser l'efficacité de la gestion du
personnel.
M. Polak: Gouverner par règlements, c'est très
souvent très dangereux. J'ai encore les deux problèmes. Cela peut
amener à des abus sur le plan général. En outre, l'affaire
de l'expertise requise, pour moi, c'est tout à fait primordial. Si, pour
une certaine fonction, on a besoin d'un expert, il faut que l'expert ait une
chance de demander et d'obtenir l'emploi même s'il ne demeure pas
dans la zone géographique. Cela n'a pas été
stipulé. Il faut donc se fier sur la bonne volonté de l'office.
Pour moi, cette protection-là ne va pas assez loin, voyez-vous.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous avez un
amendement à proposer?
M. Polak: Non, parce je ne crois pas que cela va résoudre
le problème.
M. Assad: En d'autres mots, à un moment donné,
l'office pourra dire: On va limiter l'admissibilité
géographiquement. Ce pourrait être autant l'Outaouais que la
Gaspésie et ces coins-là. Qui va avoir le dernier mot pour
décider si on devrait limiter l'admissibilité par
région?
Mme LeBlanc-Bantey: C'est l'office par règlement.
M. Assad: L'office lui-même.
Mme LeBlanc-Bantey: Un organisme indépendant dont les
membres seraient nommés par l'Assemblée nationale.
M. Assad: Pardon?
Mme LeBlanc-Bantey: L'office est un organisme indépendant
de même que la commission dont les membres sont nommés par les
deux tiers de l'Assemblée nationale. On fait confiance à nos
gestionnaires ou bien on ne leur fait pas confiance.
M. Assad: D'accord, mais c'est toujours nous qui allons dicter
les critères selon lesquels ils travaillent.
Mme LeBlanc-Bantey: Effectivement. On fonctionne toujours en
fonction de réalités précises...
M. Assad: Évidemment, il y a toujours la
possibilité...
Mme LeBlanc-Bantey: ...et on n'a pas intérêt...
M. Assad: Oui, d'accord, des abus, il y en a toujours.
Mme LeBlanc-Bantey: ... pour des postes d'expert, par exemple, en
énergie nucléaire, à limiter le bassin à
Blanc-Sablon ou aux Îles-de-la-Madeleine.
M. Assad: Non, non, je le sais.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est une question de bon sens.
M. Assad: Oui, oui.
Mme LeBlanc-Bantey: Pour que vous n'ayez pas une fausse
impression, les règlements de l'office en cette matière vont
être des règlements pour des types de postes et non pas pour des
types en particulier.
M. Assad: Non, des types de postes.
Mme LeBlanc-Bantey: Cela ne pourrait pas être
décidé d'avance. Par exemple, on pourrait dire que pour des
postes d'agent de bureau, le bassin sera la région où se trouve
le poste vacant.
M. Assad: D'accord.
Mme LeBlanc-Bantey: Cela ne peut pas être arrangé
d'avance. Ce sera un règlement fait au début et qui s'appliquera
tout le temps.
M. Assad: D'accord.
Mme LeBlanc-Bantey: Montréal a peur que les régions
ne prennent le pas.
M. Polak: Quand on parle de zone géographique, de bassin,
qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce une circonscription territoriale ou
est-ce que c'est très grand? Est-ce la Côte-Nord? Est-ce
l'Outaouais.
Mme LeBlanc-Bantey: Cela peut être, par exemple...
M. Polak: II faut sans doute que les administrateurs de l'office
aient des idées là-dessus déjà. Plus le bassin sera
grand, plus je serai capable de l'accepter. Plus le bassin sera restreint, plus
j'aurai d'objections. Avez-vous des idées là-dessus entre vous
autres? Vous en avez déjà discuté sans doute?
Mme LeBlanc-Bantey: Cela pourrait être par régions
administratives qui sont déjà déterminées.
Si on parle de l'expérience de la diffusion de nos avis,
jusqu'à maintenant, quand il s'agit d'un emploi d'ouvrier non
spécialisé, c'est dans la localité où se trouve le
poste. S'il y a un garage de voirie à Drummondville et qu'il a besoin
d'un manoeuvre, c'est la zone de Drummondville et on annonce dans la zone de
Drummondville. Si c'est un poste de technicien, cela va au niveau de la
région administrative, une des neuf régions administratives qui
correspond à ce que le gouvernement a déjà
décidé comme réqion administrative. Si c'est un poste de
professionnel, c'est provincial. Si c'est un poste de cadre, c'est
provincial.
Pour l'expérience chez les professionnels, cela pourrait arriver
qu'on apporte certaines restrictions, sauf qu'avec le recrutement
universitaire, le problème ne se
poserait probablement pas, mais en gros, c'est cela.
Il y a un exemple concret que j'ai vécu dernièrement en
tant que députée. Je me sens d'autant plus à l'aise d'en
parler que ce n'est pas moi qui avais travaillé les amendements, mais
bien mon prédécesseur et je les endosse parfaitement. Nous avons
un poste d'agent de bureau aux Îles-de-la-Madeleine qui a
été comblé par quelqu'un de Rimouski, alors qu'on peut
très bien supposer qu'on aurait pu, dans le bassin de population,
trouver un agent de bureau et non pas faire venir quelqu'un de Rimouski - cela
aurait pu être de Montréal - qui, dans six mois ou un an, risque
de s'ennuyer de sa belle-mère ou de sa famille. Dans le fond, c'est pour
nous permettre de fonctionner avec intelligence et bon sens. Encore une fois,
M. le député de Saint-Henri, il y a des gros morceaux de bon sens
où on s'entend, peu importe la partisanerie.
M. Polak: Sainte-Anne. Vous êtes très
préoccupée par Saint-Henri. Sainte-Anne, c'est bien meilleur.
Pour la femme, oui.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, compte tenu des
conversations que je viens d'entendre, tout en comprenant ce qui a
été formulé par le député de Sainte-Anne,
pour ne pas éterniser plus longuement le débat, il me semble que
si le texte ne convient pas comme tel à l'Opposition et qu'elle n'a pas
d'amendement de façon formelle à présenter, on pourrait
adopter tout simplement sur division l'article et passer au suivant.
Le Président (M. Boucher): Adopté sur division,
article 8?
M. Polak: Cela me donnera au moins la chance, s'il y a des abus
plus tard, de rappeler que je vous l'aurai dit.
Le Président (M. Boucher): Article 9.
Mme LeBlanc-Bantey: À l'article 9, il y a aussi un
amendement: Cette loi est modifiée par le remplacement de l'article 77
par le suivant: À l'occasion d'un concours de promotion ou d'un examen
de changement de grade, le candidat qui estime que la procédure de
vérification de l'admissibilité des candidats ou la
procédure de sélection ont été entachées
d'une irrégularité ou d'une illégalité a droit d'en
appeler à la commission. Et dans le texte que vous avez, c'est dans les
quinze jours.
Nous amendons pour dire: "Dans les trente jours de l'expédition
d'un avis l'informant qu'il n'est pas admissible au concours ou à
l'examen de changement de grade ou l'informant des résultats de
ceux-ci." L'amendement est apporté à la suite d'une suggestion
que nous faisait le syndicat des fonctionnaires pour protéger, encore
une fois, les gens des régions éloignées qui peuvent
être, à l'occasion, embrumées pendant quatre, cinq jours ou
une semaine, pour ne pas qu'à cause des délais ils ne puissent
pas se prévaloir de ce droit. Comme, généralement, au
pire, la brume peut durer une semaine ou dix jours, on pense que, là, on
protège tout le monde.
Le Président (M. Boucher):
L'amendement est-il adopté?
M. Assad: Une minute.
Le Président (M. Boucher): Trente jours au lieu de quinze
jours.
Mme LeBlanc-Bantey: Trente jours au lieu de quinze jours, pour
protéger les gens...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Papineau.
M. Assad: Justement, ce changement de quinze à trente
jours, c'est ça qui était le problème dans le
passé, il y en a qui trouvaient que, dans quinze jours, il n'y avait pas
possibilité de...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est cela. Alors là, ce sera trente
jours.
Le Président (M. Boucher): L'article 9 est-il
adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 10.
Mme LeBlanc-Bantey: On introduit par concordance les mots
"changement de grade" à l'article 79: II faudra communiquer les
changements de grade à la commission, à l'office, au ministre et
au contrôleur, comme on le fait déjà pour la nomination et
la promotion. Cela va?
Le Président (M. Boucher): L'article 10 est adopté.
Article 11. Adopté?
Mme LeBlanc-Bantey: À l'article 11...
Le Président (M. Boucher): À l'article 11, il
faudrait...
Mme LeBlanc-Bantey: II n'est pas adopté?
Le Président (M. Boucher): Non, il n'est pas
adopté.
Mme la ministre.
Mme LeBlanc-Bantey: À la demande de mon collègue du
ministère du Travail, on a un nouvel article qui se lirait comme suit.
On s'excuse, on n'a pas eu le temps, encore une fois, de présenter les
amendements, les circonstances ne s'y prêtaient pas. Je vais lire
l'article et je demanderai à mon collègue d'en expliquer la
nécessité. L'article se lirait comme suit: "Les personnes qui,
depuis le 1er janvier 1981, ont été désignées par
résolution de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail comme inspecteurs de sécurité
en construction deviennent sans autre formalité des fonctionnaires, au
sens de la Loi sur la fonction publique, à l'emploi de la Commission de
la santé et de la sécurité du travail."
L'article 11 sera renuméroté 12.
Le Président (M. Boucher): C'est un nouvel article.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est un nouvel article.
M. Marois: M. le Président, je voudrais d'abord remercier
ma collègue et tous les membres de cette commission. Je voudrais
également nous excuser d'arriver en aussi dernière minute. Cela
fait plusieurs mois qu'on travaille à des hypothèses, et je vais
expliquer un peu le contexte. Il s'agit au fond de régler un
problème technique qui se pose pour rendre opérationnelle une
volonté déjà arrêtée non seulement du
gouvernement, mais de l'Assemblée nationale qui a adopté, comme
on le sait, la loi 17 qui est la Loi sur la santé et la
sécurité du travail.
On se souviendra que la loi 17 a intégré tous les services
d'inspection qui étaient tout émiettés dans le milieu de
travail, ce qui faisait qu'il y avait un inspecteur du ministère de la
prévention qui sortait et il arrivait un inspecteur du ministère
du Travail sans prévenir l'autre, un inspecteur de l'OCQ arrivait
à travers tout cela, et le reste. L'ensemble des services d'inspection a
été regroupé et intégré à la
Commission québécoise de la santé et de la
sécurité du travail créée par la loi. L'article
177, suivi des articles 179 à 184 et suivants, précise les
pouvoirs qu'ont maintenant en vertu de la loi 17, les inspecteurs, pouvoirs qui
ont été accrus, par exemple le pouvoir de procéder
à la suspension de certains travaux pour faire corriger des choses, et
le reste. Cela voulait dire l'intégration, donc, d'inspecteurs provenant
du ministère du Travail, d'inspecteurs provenant du ministère de
l'Environnement et de divers coins de l'administration, et d'inspecteurs
provenant de l'Office de la construction du Québec. Cela n'a posé
aucun problème administratif pour les ministères du gouvernement
puisque ces gens étaient déjà dans la fonction
publique.
Dans le cas de l'Office de la construction du Québec, les membres
et les inspecteurs, en fait, 46 de l'Office de la construction du
Québec, ont été affectés sur la base d'une entente
administrative intervenue en décembre 1980 pour préparer
l'entrée en vigueur de tout le nouveau service intégré au
1er janvier dernier, entente administrative intervenue entre l'Office de la
construction et la Commission de la santé et de la
sécurité du travail. Seulement, il est ressorti très
clairement qu'étant donné que les 46 inspecteurs de l'Office de
la construction et les 18 qui ont été engagés comme
contractuels par la Commission de la santé et de la
sécurité du travail n'étaient pas de la fonction publique,
ils ne pouvaient pas exercer les pouvoirs qui leur sont dévolus par la
loi. Cela cause des problèmes sur les chantiers de construction, bien
sûr, quand un inspecteur ne peut faire que des recommandations, mais ne
peut pas exercer tous les pouvoirs qui sont prévus par la loi.
Il s'agit donc, par l'amendement qui est proposé, de faire en
sorte que les 46 inspecteurs de l'Office de la construction, qui sont, par
résolution, désignés déjà comme étant
des inspecteurs sécurité-construction, et les 18 qui sont
présentement à la commission, mais comme contractuels
désignés inspecteurs sécurité-construction puissent
être intégrés dans la fonction publique. C'est ce que
prévoit l'article 11 qui est proposé comme amendement au
présent projet de loi et qui permettrait enfin de régler un
problème qui n'a pas pu être réglé sur le plan
administratif et qui doit l'être par le biais législatif.
Voilà le sens de l'amendement qui est devant nous. (17 h 45)
M. Assad: Évidemment, cela arrive à la
dernière minute, M. le ministre. Vous avez mentionné le nombre de
74 ou de 64.
M. Marois: 64.
M. Assad: De quelle façon ces personnes ont-elles
été embauchées? Il n'y a pas eu de concours effectivement,
parce qu'elles ne sont pas dans la fonction publique.
M. Marois: Bien sûr, quand il s'agit de la fonction
publique, si on parle du ministère, les inspecteurs qui étaient
au ministère du Travail ou qui étaient au ministère de
l'Environnement, pour ne mentionner que ces deux, forcément
étaient déjà là, dans les services d'inspection. En
ce qui concerne l'Office de la construction, par les lois, par les
règlements, il a ses propres procédures. Les inspecteurs qui sont
présentement à l'Office de la construction ne sont pas
engagés en vertu de la Loi sur la
fonction publique, mais ils sont là. Et forcément, dans
l'économie générale de toute la discussion de la loi, la
volonté a toujours été très claire de faire en
sorte qu'ils soient intégrés. Il y a déjà eu
d'ailleurs des ententes convenues antérieurement à ce sujet.
Forcément, au point de départ de la mise en place, puisque les
services d'inspection, selon la loi 17, sont entrés en vigueur le 1er
janvier dernier, il a fallu procéder aussi à l'embauche. Alors,
ce sont donc les 46 dont je viens de parler, de l'Office de la construction,
à qui il faut reconnaître les pouvoirs de la Loi sur la fonction
publique, donc les intégrer à la fonction publique - ce que vise
le présent article - plus les 18 qui ont été
engagés comme contractuels pour démarrer le processus. Il fallait
quand même assurer la sécurité sur les chantiers de
construction et que forcément ils ne pouvaient pas l'être par le
biais de la fonction publique. Il s'agit donc de les intégrer dans le
bloc des 64. Ces gens ont été bien désignés par
résolution de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail qui les désigne bien
spécifiquement comme des inspecteurs de
sécurité-construction.
Encore une fois, il s'agit d'un moyen technique permettant d'actualiser
sur une base juridique ce qui était la volonté. Il va de soi, je
pense, que les parlementaires comprendront. Encore une fois, c'est vrai, et je
m'en excuse à nouveau qu'on arrive tardivement avec ça; il n'est
pas toujours facile de régler des problèmes, même si,
à première vue, on peut penser que c'est possible de les
régler sur le plan administratif. Cela a été largement
examiné par nos prédécesseurs réciproques, aussi
bien au ministère de la Fonction publique qu'au ministère du
Travail. Il n'a pas été possible de le faire. Il est apparu que
le seul moyen était celui qui est présentement proposé. Il
va aussi de soi que les inspecteurs concernés attendent ça pour
ne pas laisser passer l'été sur les chantiers de construction
sans utiliser les pouvoirs qui leurs sont accordés par la loi. Sinon,
ils n'ont qu'un pouvoir de recommandation. Étant donné que
là ça va prendre un caractère d'urgence, si on ne retenait
pas cette solution technique, il va de soi qu'on perpétuerait une
situation qui pourrait devenir extrêmement délicate sur les
chantiers de construction et on sait que c'est un des secteurs où les
taux d'accidents sont parmi les plus élevés au Québec.
M. Assad: M. le ministre, si je comprends bien, ces 64
employés qui sont en fonction n'ont pas subi de concours. Donc, vu qu'on
va les incorporer dans la fonction publique et qu'il n'est pas question de
concours, on va les intégrer directement à la fonction
publique?
M. Marois: C'est exact, puisque c'est déjà le
métier qu'ils font, qu'ils sont qualifiés pour le faire et qu'ils
ont l'expérience pour le faire aussi. Sinon, on risquerait de mettre ces
gens dans une situation où ils pourraient perdre leur emploi, parce que,
forcément, quand on ouvre un concours, ça peut arriver. Je pense
que ça ne serait pas correct.
Nos prédécesseurs réciproques - et c'est purement
une question d'équité - ont pris des engagements envers ces gens
et je pense que c'est normal.
M. Assad: Vous avez sans doute vu venir ce problème depuis
quelques mois. Je ne crois pas qu'il y ait de piège ou une chose du
genre, mais je ne comprends pas que ça surgisse à la
dernière minute. Est-ce que vous avez été saisis du
problème au cours des dernières semaines seulement?
M. Marois: Non, nous n'avons pas été saisis du
problème dans les dernières semaines, puisque - comme je l'ai
évoqué, mais je peux peut-être développer un peu
plus, - l'ensemble du transfert, de l'intégration des inspecteurs s'est
fait pour le 1er janvier dernier, pour que, à partir de cette date, on
puisse démarrer l'ensemble des opérations d'inspection.
On a toujours pensé qu'il était possible de régler
ce genre de problème d'intégration à la fonction publique
par voie administrative. Effectivement, de bonne foi, aussi bien les
fonctionnaires qui ont travaillé pendant plusieurs mois sur le
problème que les hommes et les femmes politiques qui ont
été aussi impliqués, les dirigeants des divers offices
aussi ont tous travaillé de bonne foi, pensant qu'il était
possible en toute honnêteté de régler le problème
par le biais administratif. Or, il s'avère que ça n'est pas
possible et que la seule façon d'y arriver c'est l'engagement qu'on a
pris. D'ailleurs, c'est dans ce sens que j'évoquais tout à
l'heure une entente survenue le 23 décembre 1980 ayant donné les
garanties à ces gens qu'ils ne se retrouveraient pas devant rien puisque
qu'ils ont l'expérience - ce sont des qens qualifiés pour
l'affaire - qu'ils seraient intégrés, qu'ils auraient leur
sécurité d'emploi et qu'ils continueraient à apporter leur
contribution dans le domaine de la sécurité sur les chantiers de
construction. Or, il s'est avéré, tout le monde ayant mis
l'imagination tant et plus au pouvoir sur le plan administratif sur les
derniers milles -j'avoue que c'est venu dans les derniers milles, cette
dimension - que ce n'était pas possible de le faire sur le plan
administratif; donc, il fallait, par voie législative, procéder
dans le sens qui est mentionné par l'amendement qui nous est soumis.
Le Président (M. Boucher): M. le député
de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je voudrais souligner, M. le Président,
trois aspects de l'amendement qui nous est présenté à
partir des questions du député de Papineau. Il y a trois types de
problèmes ou d'interrogations qui sont soulevées par le
député de Papineau. La première, c'est le moment; la
deuxième, la question du concours; la troisième, le pourquoi. Je
pense que quant au pourquoi, le ministre a bien expliqué que la loi 17
ayant déjà été votée par l'Assemblée
nationale, la Commission de la santé et de la sécurité du
travail existe de par la volonté de l'Assemblée nationale. Elle
doit fonctionner selon les modalités que la loi a prévues et que
l'Assemblée nationale a voulues. Or, actuellement, un certain nombre de
personnes qui travaillent au niveau de la santé et de la
sécurité du travail n'ont pas les mêmes pouvoirs que les
autres parce qu'elles ne sont pas couvertes par la Loi sur la fonction
publique. Il me semble clair que si on veut qu'elles répondent aux
exigences que l'Assemblée nationale leur a données dans la loi 17
il faut qu'on leur permette d'avoir le statut ou la possibilité de
l'exercer.
Quant au moment, le fait de prendre conscience d'un problème ne
nous amène pas nécessairement, à chaque fois, à
penser immédiatement à la solution législative. Ce n'est
pas parce que je prends conscience qu'il y a un problème
qu'immédiatement je vais commencer à penser à un
amendement à la loi. On n'en finirait plus. On passerait notre temps
à adopter des amendements pour régler des problèmes
particuliers. On tente plutôt de trouver des solutions qui seront d'ordre
administratif. Or, dans ce cas, je ne pense pas me tromper en rappelant aux
députés qu'il y a eu un conflit à l'Office de construction
du Québec et qu'au coeur de ce conflit il y avait aussi le
problème de gens qui sont des inspecteurs sur les chantiers de
construction à qui on avait promis de régler le problème
de leur sécurité.
Quant au concours, puisque cela semble un peu chatouiller le
député de Papineau, à bon droit là,
peut-être, il y a un paquet de fonctionnaires qui sont aujourd'hui
couverts par la Loi sur la fonction publique qui n'ont jamais été
soumis à un concours, puisque les concours n'existaient pas avant 1960.
Or, les gens qui ont été engagés à l'Office de la
construction du Québec sont des gens qui sont dans le milieu depuis de
nombreuses années, qui font ce travail depuis de nombreuses
années, qui ont l'expérience du milieu et qui ont
été engagés à partir de normes ou de règles
qui existaient alors pour exécuter ce genre de travail.
Il me semble que ça ne devrait pas nous poser de problèmes
de cet ordre ou de ce type et qu'on pourrait rapidement, pour respecter
l'engagement qu'on a pris autrefois devant ces employés de l'Office de
la construction du Québec, pour respecter aussi le désir de
l'Assemblée nationale de faire appliquer la loi 17 dans toutes ses
dimensions et avec tous les pouvoirs que ça prend, voter cet amendement
pour permettre au moins à ces 64 personnes, qui travaillent de
façon spécifique dans le milieu de la construction, d'être
opérationnelles et efficaces.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je vois le bien-fondé, je veux savoir, quand ces
gens seront intégrés à la fonction publique, est-ce que
cela va changer leur rémunération? Est-ce qu'ils seront
rémunérés de la même manière qu'auparavant ou
s'il y a un changement?
M. Marois: C'est-à-dire que selon les procédures...
Là, au besoin, je vais me faire aider par les techniciens qui sont
derrière parce que, des fois, c'est d'une complexité! Je
comprends qu'une fois cette étape franchie, qui marque clairement la
volonté législative et, en conséquence, accorde clairement
les pouvoirs d'inspecteur conformément à la loi 17, on
procède, d'une part, par règlements de classification ou
d'intégration, comme on dit dans le jargon, et puis c'est à ce
moment-là que sont déterminées à la fois les
conditions d'admission et les conditions de rémunération pour que
cela se fasse de façon équitable et correcte.
Je me permets une parenthèse. Cela va peut-être rappeler un
souvenir au député de Papineau. C'est le genre d'opération
qui arrive parfois, pas souvent, parce que ce n'est jamais facile, ce genre de
choses. Et, comme un de mes collègues l'évoquait tantôt, on
cherche d'abord à trouver les moyens administratifs pour y arriver. On
se souviendra de l'opération intégration - cela date de quelques
années - des professeurs de l'enseignement spécialisé -
peut-être que ça va rappeler quelque chose au député
de Papineau - intégrés dans les commissions scolaires alors qu'il
avait fallu procéder de la même façon. Cela arrive parfois.
Je m'excuse, j'ai allongé un peu, mais c'était pour
répondre à votre question. Donc, cela se fait en vertu des
règles établies déjà.
M. Assad: En d'autres mots, ce n'est pas un
précédent?
M. Marois: Non.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous avez donné l'exemple, si je
comprends bien.
M. Polak: Je comprends que ces gens ont des droits acquis qui
doivent être intégrés pour être en mesure d'exercer
cette
fonction d'inspecteur, etc. Donc, je ne voudrais pas qu'il y ait une
réduction de ceux qui travaillent maintenant, il ne faudrait
peut-être pas non plus une grande augmentation. Je pense que le statu quo
devrait être retenu.
M. Marois: Oui, évidemment, ce genre de choses dans ce
genre d'intégration n'a jamais été figé dans la loi
quand on l'a faite. C'est beaucoup plus relié au règlement
d'intégration et aux conditions d'admission et de
rémunération, parce qu'il faut tenir compte d'un certain nombre
de choses. Par exemple, une automobile que quelqu'un possède pourra
être compensée par X centaines ou milliers de dollars de
rémunération. En plus, il y a un élément
extrêmement important - on peut appeler cela bénéfice
marginal, appelons-le comme on voudra, ce n'est quand même pas un
détail - c'est le fait de la sécurité d'emploi
inhérente à la fonction publique. Ce n'est jamais un
détail, dans ce genre d'évaluation. C'est pour cette raison que
j'utiliserais le mot équitable qui implique forcément des
discussions et une considération de l'ensemble des divers aspects et des
divers éléments des conditions de travail.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Marois: Je voudrais, M. le Président, remercier les
membres de la commission.
Le Président (M. Boucher): Avant d'adopter l'article 11,
renuméroté 12, il faudrait revenir à l'article 1. a)
où le député de Sainte-Anne avait proposé une
motion d'amendement en vue d'ajouter, après "redressement d'emploi", les
mots "notamment les femmes, les personnes handicapées et les groupes
minoritaires". Est-ce que vous avez préparé la formulation?
M. Polak: Je pourrais même ajouter, pour enlever la peur
qui pourrait exister ou le doute, les mots "notamment et sans restreindre la
généralité de ce qui précède," pour vraiment
indiquer que tout ce qu'on recherche, c'est ce que le ministre a
mentionné ce matin. Je suis certain que, demain, vous aurez beaucoup de
publicité sur ce que vous avez fait pour la femme, les handicapés
et les groupes minoritaires en l'inscrivant dans la loi. Mais évidemment
sous réserve de ne pas restreindre la généralité du
principe. Donc, s'il y a d'autres catégories, vous pourrez les inclure
après. Si vous voulez formuler ça à votre manière,
si votre amendement a plus de chances de passer parce que c'est votre
amendement, je suis tout à fait d'accord.
(18 heures)
Mme LeBlanc-Bantey: II a autant de chances de passer si c'est le
vôtre, d'autant plus qu'on est totalement d'accord avec la
précaution que vous ajoutez. La seule chose, tout à l'heure, que
je disais, c'est que ceci se lisait mal: Notamment par des programmes de
redressement d'emploi des femmes, des communautés culturelles, des
personnes handicapées. C'est une guestion de formulation. Votre
amendement est-il tout prêt? Est-ce que vous voulez nous le lire?
M. Polak: Oui, ici, ce que j'ai écrit, M. le
Président, voulez-vous que je vous le lise?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Anne, je l'ai ici. Vous proposiez d'ajouter au paragraphe a) de l'article
1, après les mots "redressement d'emploi", les mots "notamment les
femmes, les personnes handicapées et les groupes minoritaires".
C'était la proposition d'amendement que vous aviez fait.
M. Polak: Maintenant, pour avoir un texte meilleur, après
"redressement d'emploi," parce qu'il faut viser...
M. Bissaillon: Lisez le nouvel article.
M. Polak: II faut dire visant, par exemple, et sans restreindre
la généralité de ce qui précède, pour vous
couvrir, les femmes - je commence avec les femmes -les personnes
handicapées et les groupes minoritaires.
Mme LeBlanc-Bantey: Je suggère qu'on le fasse par ordre
d'importance numérique, les femmes, les communautés culturelles
et les personnes handicapées.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne, pourriez-vous me donner le texte de votre amendement tel que
reformulé? J'en ai un ici qui ne correspond pas du tout.
M. Polak: Excusez-moi. Donc, en ajoutant, suite aux mots
"redressement d'emploi" dans l'article la, "visant, par exemple, et sans
restreindre la généralité de ce qui précède,
les femmes, les groupes minoritaires, les personnes handicapées."
Mme LeBlanc-Bantey: Au lieu de dire les groupes minoritaires,
est-ce qu'on pourrait dire les communautés culturelles puisqu'il s'agit
de la définition même du plan d'action du gouvernement? Les
membres des communautés culturelles. Les membres des communautés
culturelles et les personnes handicapées.
M. Polak: Les membres des
communautés culturelles et les personnes handicapées.
Le Président (M. Boucher): Alors, pour la clarification du
journal des débats, l'amendement du député de Sainte-Anne
se lirait comme suit: ajouter après les mots "redressement
d'emploi"...
M. Bissaillon: M. le Président, est-ce que je pourrais
vous demander, après avoir lu l'amendement, de nous lire l'article tel
qu'il se présenterait au complet par la suite?
Le Président (M. Boucher): Oui, on le relira. Ajouter,
après les mots "redressement d'emploi", les mots "visant, par exemple et
sans restreindre la généralité de ce qui
précède, les femmes, les membres des communautés
culturelles et les personnes handicapées." L'article se lirait comme
suit: "La Loi sur la fonction publique (L.R.Q., chapitre F-3.1) est
modifiée par le remplacement du paragraphe a de l'article 8 par les
paragraphes suivants: a) d'élaborer et de proposer au gouvernement des
mesures visant à assurer l'égalité en emploi, notamment
par des programmes de redressement d'emploi visant, par exemple, et sans
restreindre la généralité de ce qui précède,
les femmes, les membres des communautés culturelles et les personnes
handicapées. a-1) d'élaborer et d'appliquer une politique de
développement des ressources humaines et notamment d'établir et
d'administrer des programmes de perfectionnement."
Cet amendement est-il adopté?
Mme LeBlanc-Bantey: Adopté.
M. Polak: Est-ce qu'on peut l'appeler désormais la loi...
lui donner votre nom et le mien ensemble?
Mme LeBlanc-Bantey: Cela me fait bien de la peine, mais vous
allez devoir attendre votre tour.
M. Polak: On travaille bien ici.
Mme LeBlanc-Bantey: M. le Président, je voudrais
remercier... Est-ce que c'est le moment?
Le Président (M. Boucher): Un instant, s'il vous
plaît, on va finir la cuisine. L'article 1 est-il adopté tel
qu'amendé?
M. Polak: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 11
renuméroté 12 est-il adopté?
M. BisaiUon: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi no 12, Loi
modifiant la Loi sur la fonction publique, est donc adopté tel
qu'amendé. Je prierais le rapporteur d'en faire rapport à
l'Assemblée nationale au nom des membres de la commission.
Mme la ministre, vous avez des conclusions?
Mme LeBlanc-Bantey: Un tout petit mot pour remercier tous mes
collègues et les membres de l'Opposition pour l'excellente collaboration
dont ils ont fait preuve toute la journée. C'est la preuve, encore une
fois, de ce que nous avons bien pressenti de ce côté-ci, soit que
tout le monde conçoit la nécessité de rétablir
l'équilibre entre différents groupes dans notre
société; évidemment, cela vise les clientèles dont
on a discuté toute la journée. Je pensais effectivement que les
membres de l'Opposition seraient d'accord et seraient en harmonie de
pensée avec nous sur ce sujet et je suis très heureuse de
constater qu'effectivement mes espoirs étaient fondés. Alors,
merci infiniment, nous espérons que nous arriverons à travailler
toujours dans la même harmonie.
Le Président (M. Boucher): Merci. La commission de la
fonction publique ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 06)