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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'habitation et de la protection du consommateur
se réunit afin d'étudier programme par programme les
crédits budgétaires 1982-1983.
Les membres de cette commission sont: M. Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Bisaillon (Sainte-Marie) remplacé par M.
Paré (Shefford), MM. Blank (Saint-Louis), Ciaccia (Mont-Royal),
Dupré (Saint-Hyacinthe), Gravel (Limoilou), M. Guay (Taschereau)
remplacé par M. Blais (Terrebonne), Mmes Harel (Maisonneuve), Lachapelle
(Dorion), MM. Mathieu (Beauce-Sud), Tardif (Crémazie).
Les intervenants sont: Mme Bacon (Chomedey), M. Blais (Terrebonne)
remplacé par M. Guay (Taschereau), MM. Bordeleau (Abitibi-Est), Dean
(Prévost), Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M.
Maciocia (Viger), M. Paré (Shefford) remplacé par M. Bisaillon
(Sainte-Marie) et M. Sirros (Laurier).
Société d'habitation du
Québec
Lorsque nous avons ajourné nos travaux hier, nous en
étions au programme 2 et la parole était au député
de Mont-Royal.
M. le député.
M. Ciaccia: M. le Président. Je vais attendre que le
président de la Société d'habitation du Québec...
On peut commencer?
Sur le dossier Paul Martin et les règlements hors cours, je
voudrais poser quelques questions. Lors de l'étude des crédits de
l'année dernière, nous avions discuté du règlement
hors cours intervenu entre Paul Martin Inc. et la Société
d'habitation du Québec. Le président, à ce
moment-là, nous avait longuement expliqué comment ce
règlement était intervenu pendant la campagne électorale
de 1981. Alors, juste pour resituer le débat, il suffit de se rappeler
que...
M. Tardif: ... rapport.
M. Ciaccia: C'est votre conclusion à vous, je n'ai pas
tiré de conclusion, j'ai juste constaté un fait. Pour resituer le
débat, il suffit de se rappeler que la Société
d'habitation du Québec poursuivait Paul
Martin Inc. pour 1 371 371 $, montant qui fut réduit par la suite
à 904 050 $ dans les dossiers Cap-des-Rosiers, Moisie,
Rivière-Bleue, Rivière-au-Renard, Sainte-Anne-des-Monts et
Gaspé-York. Paul Martin Inc., de son côté, poursuivait la
Société d'habitation du Québec pour un montant de 430 204
$ qui fut porté par la suite à 726 316 $ relativement aux
dossiers Sainte-Anne-des-Monts, Rimouski et Giffard. Le règlement hors
cours est que Paul Martin Inc. paie à la Société
d'habitation du Québec 230 000 $ au lieu de 904 050 $ de la
réclamation initiale. Quant à la Société
d'habitation du Québec, elle paie 200 000 $ à Paul Martin Inc.,
au lieu de 430 204 $ de la réclamation initiale. En somme, Paul Martin
Inc., paie 30 000 $ à la Société d'habitation du
Québec.
Dans le sommaire analytique des coûts des travaux et
déboursés encourus pour les réparations majeures au 31
juillet 1981 inclus dans le rapport de M. Angers, en date du 3 février
1982, nous retrouvons dans la colonne règlement hors cour, concernant
les dossiers de Paul Martin Inc., les articles suivants: Gaspé-York: 20
526 $; Cap-des-Rosiers: rien; Rivière-au-Renard: rien;
Sainte-Anne-des-Monts: rien; Rivière-Bleue: rien; Moisie: rien; pour un
total de 20 526 $.
Est-ce que vous pourriez nous expliquer comment on peut concilier les
déclarations de M. Couture, l'ancien président, du 11 juin 1981,
soit 30 000 $ et la colonne 7 du sommaire inclus dans le sommaire de M. Angers,
soit 20 564 $? Où est passée la différence de 9500 $?
M. Tardif: M. le Président, je laisse la parole au
président de la société sur ces questions
précises.
M. le Président, si vous n'avez pas d'objection, je prends note
de la demande du député. Nous allons regarder cela et nous
fournirons à M. Tardif une réponse qu'il vous transmettra.
M. Ciaccia: Très bien.
M. Tardif: Étant donné qu'il s'agit de faits et
d'interventions juridiques, j'aime mieux m'en tenir à la
réalité.
M. Ciaccia: Très bien. Je pourrai continuer à poser
d'autres questions, si ce sont des chiffres que vous n'avez pas,
peut-être que vous pourriez nous les fournir plus
tard.
Au cours de cette même commission, nous avions parlé d'un
règlement hors cour intervenu dans le dossier Montmagny,
c'est-à-dire chacun payant ses frais. Pourtant, dans le rapport de M.
Angers, à la colonne 7, il est indiqué au règlement hors
cour: 12 168 $. Nous voulons savoir d'où vient ce montant.
M. Tardif: C'est noté.
M. Ciaccia: C'est noté. En ce qui concerne le dossier de
l'Office municipal d'habitation de Chandler, à la colonne 7, on indique
un montant de 27 643 $ au titre du règlement hors cour. Pourtant le
document no 15 remis au député à la commission
parlementaire du 11 décembre 1980, il est indiqué dans ce
document, signé par Me Louise Caron: Pas d'action, pas de recours
possible.
On voudrait savoir la réalité. S'il n'y a pas de recours
possible, comment peut-on obtenir un règlement hors cour?
M. Tardif: C'est noté également, M. le
Président.
M. Ciaccia: Dans le dossier de l'Office municipal d'habitation de
Sainte-Croix de Lotbinière, selon le document no 15, l'Office municipal
d'habitation poursuit pour 210 546 $. Dans le rapport de M. Angers, il existe
un règlement hors cour au montant de 25 000 $.
M. Tardif: Si j'ai bien compris, le député de
Mont-Royal dit que, dans le cas de Sainte-Croix-de-Lotbinière, il s'agit
de l'Office municipal d'habitation et non pas de la Société
d'habitation - bien d'accord - qui poursuit...
M. Ciaccia: C'est un dossier de l'Office municipal d'habitation
et il y a eu un règlement hors cour au montant de 25 489 $. Alors, on
voudrait savoir comment on est venu à établir ce quantum...
M. Tardif: C'est noté, M. le Président.
M. Ciaccia: ... et à quelle date le règlement a eu
lieu. D'accord?
Dans le dossier de Saint-Germain-de-Grantham, pour une poursuite de 10
000 $, on a un règlement hors cour de 2610 $. Alors, je voudrais savoir,
pour celui-là aussi, comment on en est venu à ce quantum et
à quelle date le règlement a eu lieu.
Relativement au dossier de Hauterive, selon le document no 15, il y a
une poursuite de la Société d'habitation du Québec contre
Miga Construction au montant de 609 793 $ et une action de Miga contre la
société de 87 464 $ serait indiquée. Le rapport de M.
Angers indique un règlement hors cour de 51 767 $. Alors, nous voudrions
avoir des explications, les conciliations et la date du règlement.
Également, dans le dossier de Bienville, le document no 15
indique une poursuite de 741 000 $, le rapport de M. Angers indique un
règlement hors cour de 23 000 $.
M. Tardif: C'est à quel endroit, cela?
M. Ciaccia: Bienville; poursuite 741 000 $, règlement hors
cour, 23 000 $. Alors, les explications et la date du règlement. Depuis
la production du rapport de M. Angers, est-ce qu'il y a eu d'autres
règlements hors cour? Et, si oui, pourriez-vous nous dire lesquels, nous
donner les détails et les dates?
Finalement, lors de la commission parlementaire du 11 juin 1981, il
était question de poursuites de 6 000 000 $ de la Société
d'habitation du Québec contre les entrepreneurs. Alors, nous voudrions
savoir combien a été récupéré par rapport au
montant réclamé, combien il reste de poursuites devant les
tribunaux et pour quel montant. Nous voudrions avoir les détails sur ces
procédures et les explications sur les montants qui ont
été récupérés. J'ai seulement deux autres
dossiers. Vous pourriez peut-être en prendre note. Parallèlement
au dossier de la division des réparations majeures, nous avons
évoqué à l'occasion le dossier de la
préfabrication, qui est mieux connu sous le nom de dossier
Duroc-Saramac.
M. Tardif: M. le Président, le dossier de la
préfabrication lourde englobait 2000 logements et impliquait
certainement une vingtaine d'entreprises. Une de ces entreprises pour un projet
ou peut-être... Donc, il n'y a pas adéquation entre
préfabrication et le dossier Duroc-Saramac; il ne faudrait pas
confondre.
M. Ciaccia: Je pense que le dossier Duroc-Saramac, si ce
n'était pas le seul dossier, n'était pas dans le dossier des
réparations majeures.
M. Tardif: C'est tout à fait juste. Ce n'est pas dans le
dossier des réparations majeures.
M. Ciaccia: Ce n'était pas le seul dossier.
M. Tardif: Ce n'est pas le dossier préfabrication. Il y a
eu 2000 logements faits en préfabrication. Un des entrepreneurs a
été, à un moment donné, cette firme.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre peut nous dire où est
rendu le litige opposant les compagnies Duroc et Saramac à la
Société
d'habitation du Québec?
M. Tardif: Je laisse le président dire quelques mots.
Les indications que nous avons, c'est que, premièrement, il y a
eu une action de prise par les entrepreneurs en question. Le ministère
de la Justice a été saisi de l'affaire. Il y a une équipe
qui a été constituée pour défendre les
intérêts du gouvernement là-dessus.
M. Ciaccia: Y a-t-il eu des poursuites intentées dans ces
dossiers par le ministère de la Justice?
M. Tardif: Les actions qui ont été portées
à notre connaissance venaient de la partie adverse, mais de notre
côté, à ma connaissance...
M. Ciaccia: Vous ne savez pas s'il y a des tractations hors cours
qui se dérouleraient présentement?
M. Tardif: C'est le processus normal de la compréhension
du dossier avec la partie adverse qui se produit présentement.
M. Ciaccia: Est-ce que d'autres ministères que le
ministère de l'Habitation sont intervenus dans ce dossier?
M. Tardif: Certainement pas depuis que je suis là.
M. Ciaccia: À votre connaissance, le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme n'est pas intervenu dans le
dossier?
M. Tardif: Pas depuis que nous avons été saisis du
dossier.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre -pour les fins du
débat, ça démontre que c'est vous qui avez répondu;
en effet, c'est M. Angers qui a répondu - est-ce que le ministre est au
courant si le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme est
intervenu?
M. Tardif: Absolument pas, M. le Président.
M. Ciaccia: II n'est pas intervenu ou vous n'êtes pas au
courant, il faudrait se comprendre.
M. Tardif: Je veux dire que je n'ai été saisi
d'aucune intervention du ministère. Pour moi, le dossier en est rendu
à un stade de règlement, enfin de justice, d'audition et cela
suit son cours.
Le dossier est vraiment entre les mains du ministère de la
Justice.
M. Ciaccia: Est-ce possible, M. le ministre, que le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme ait versé
une subvention à la compagnie Saramac ou à son président,
M. Marcel Croteau, pendant que se déroulaient les négociations
entre la Société d'habitation du Québec et Saramac sur les
litiges qui les opposent depuis quelques années?
M. Tardif: Aucun idée, M. le Président.
M. Ciaccia: Le dernier dossier, c'est le litige Cap Construction
et Société d'habitation du Québec.
Depuis cinq ou six ans, la compagnie Cap Construction du
Cap-de-la-Madeleine est opposée à la Société
d'habitation du Québec et on m'informe que, depuis deux ans, Cap
Construction risque d'être mise en faillite car elle n'avait plus de
liquidité et de marge de manoeuvre puisque la société ne
payait pas, contestant les comptes de diverses manières.
Selon certaines informations et échos que nous avons obtenus, la
Société d'habitation du Québec aurait
négocié dernièrement un règlement hors-cour, un
règlement, me dit-on, qui est très désavantageux pour Cap
Construction. Cette dernière n'avait pas le choix car c'était le
règlement hors-cour ou la faillite.
De quelle nature est le règlement intervenu entre la
société et la compagnie Cap Construction et quand le
règlement est-il intervenu?
M. le Président, je n'ai plus de questions sur le dossier de la
Société d'habitation.
M. Tardif: Rapidement, M. le Président, il me fera plaisir
de fournir à l'Opposition tous les renseignements demandés sur
ces dossiers. Puisque hier le député de Mont-Royal a cité
le rapport Gilbert qui faisait état des lacunes avec lesquelles certains
des immeubles avaient été construits à l'époque et
disait justement, dans l'une de ses recommandations, que ceci allait donner
lieu, sans aucun doute, à des poursuites nombreuses, le fait est, M. le
Président, que les offices municipaux d'habitation ont intenté
des poursuites sur ces vices de construction et sur ces taudis flambant neufs
réalisés par nos prédécesseurs. Ces poursuites
traînent dans le paysage depuis un certain temps et maintenant les
travaux de réparation ont été effectués, les
poursuites se règlent les unes après les autres; mais je
comprends que les gens de l'Opposition veuillent savoir, en tant que
responsables de ces vices de construction, comment ces dossiers, dont ils
étaient finalement à l'origine, ont été
réglés. Il me fera plaisir de leur dire.
Habitations à loyers modiques
M. Ciaccia: Faites ça. Je continue le programme de la
société d'habitation, mais c'est maintenant sur les HLM. En
février dernier, le gouvernement décrétait une hausse
générale des loyers des locataires des HLM. Les loyers de base
sont haussés en moyenne de 16 $ par mois. À ce moment, il faut
ajouter 15 $ par mois pour l'électricité et les frais de
services, ce qui fait environ 32 $ par mois pour quelqu'un qui paie son loyer
qui est de 109 $. Quelqu'un qui payait 109 $ par mois, se voit augmenté
de 32 $ si on inclut les 16 $ d'augmentation du gouvernement plus les 15 $ pour
l'électricité et les frais de services. Cela représente
une hausse d'au moins 30%. Est-ce que le ministre est d'accord avec les
chiffres que je viens de donner?
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Est-ce que vous pourriez nous expliquer les
augmentations qui ont eu lieu dans les HLM?
M. Tardif: M. le Président, la nouvelle échelle
prévoit un loyer, comme c'était le cas auparavant, basé
sur 25% du revenu de l'année civile précédente, ce qui,
à toutes fins utiles, veut dire à peu près 22% du revenu
de l'année courante. Déjà les locataires des HLM, sauf les
assités sociaux, payaient l'électricité, de sorte que dans
le cas des - on va prendre les deux cas - non assités sociaux, la
nouvelle échelle est donc 25% du revenu brut de l'année
précédente, auxquels il faut ajouter la charge de
l'électricité qui était cependant déjà
là sauf qu'elle est maintenant tarifée selon la taille des
immeubles. Lorsqu'il y a un compteur dans chaque pièce, le
problème ne se pose pas, mais lorsqu'il y a un compteur unique pour tout
l'immeuble, le problème du partage de la charge se pose.
Deuxièmement, les gens, comme je l'ai dit, payaient
déjà l'électricité dans ces immeubles. Il s'agit
ici du coût de l'électricité domestique et non pas du
chauffage qui, lui, est inclus, puisque ce loyer inclut le logement, le
réfrigérateur, la cuisinière, les taxes, le chauffage et
le stationnement extérieur, s'il y en a un. Or, le point important
à noter ici - je reviendrai sur le cas des assistés sociaux -
c'est que l'augmentation du fardeau de ces personnes ne peut excéder
pour la première année 1% du relèvement du loyer et, pour
les années subséquentes, 2%. C'est-à-dire que, pour une
personne qui consacrait, par exemple, 18% de son revenu à se loger avant
l'augmentation, si la nouvelle échelle dit que c'est 25% , le loyer
n'augmentera pas immédiatement à 25%; il va augmenter la
première année de 1%, soit à 19% de son revenu, et ainsi
de suite.
Dans le cas des assistés sociaux, le député de
Mont-Royal le sait peut-être ou il ne le sait peut-être pas, les
assistés sociaux vivant dans les HLM payaient un loyer fixe de 70 $ par
mois depuis 1972 incidemment. Ces derniers recevaient dans leurs prestations
d'aide sociale 15 $ de moins que le même assisté social... Je
m'excuse, je comprends que le député de Mont-Royal veuille
consulter, mais...
M. Ciaccia: Non, non, j'écoute.
M. Tardif: II recevait 15 $ de moins sur son chèque de
prestation d'aide sociale que le même assisté social vivant
à l'extérieur avant. D'accord? Si bien qu'en
réalité l'augmentation, même dans le cas des
assistés sociaux, ne porte que sur le loyer et non pas sur
l'électricité puisque maintenant ils reçoivent 15 $ de
plus du bien-être social, ce qu'ils ne recevaient pas auparavant. Ceci
couvre les frais d'électricité, disons, à 95% près,
puisque la charge minimale pour l'électricité est de 17 $, plus 2
$ par pièce. (10 h 30)
S'ils reçoivent 15 $ maintenant de plus en prestation d'aide
sociale, cela couvre, encore une fois, 95% de l'augmentation. Donc, ce qu'il
est bien important de noter, c'est qu'en réalité, même s'il
y a une nouvelle charge pour l'électricité ici, celle-ci est
annulée ou est compensée dans le cas des assistés sociaux
par le fait qu'ils reçoivent cette prestation. Il n'y a plus cette
déduction de 15 $ comme il y avait avant. Je ne sais pas si cela
répond au député.
M. Ciaccia: Vous parlez des hausses moyennes; vous dites 1%.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Est-ce qu'on reçoit des plaintes qui ne
semblent pas refléter votre hausse moyenne. Est-ce qu'il y a des cas
individuels où c'est possible que ce ne soit pas la hausse moyenne qui
s'applique, mais qu'il aient été augmentés beaucoup plus
que d'autres?
M. Tardif: C'est possible, M. le Président, mais pas pour
la personne locataire elle-même. C'est possible lorsqu'il y a d'autres
revenus dans l'immeuble. Prenons, par exemple, une personne qui vit dans un HLM
à titre de locataire, mettons une vieille dame n'ayant que sa pension de
vieillesse; elle avait un loyer en fonction de ce revenu. Dans le cas
hypothétique - le député me demande s'il existe des cas,
je vous dis oui -où sa fille, infirmière, gagnant 30 000 $ par
année viendrait vivre dans le logement avec elle, le nouveau
règlement va prendre en
compte le revenu également de l'infirmière. Le loyer de la
mère va rester à 25% de son revenu à elle, mais on va
prendre en compte le deuxième, le troisième et le
quatrième revenu s'il en est. En fait, on prend deux revenus seulement,
les autres payant un forfaitaire basé sur le prix d'une chambre.
Maintenant, on nous a fait valoir que ce n'est pas tellement sur la
prise en compte du deuxième revenu que le problème se pose, mais
sur celui des dépendants, c'est-à-dire, donc, des enfants encore
aux études, mais ayant un statut de dépendants néanmoins.
C'est là que cela pouvait être difficile. Présentement,
j'ai reçu des représentations de l'Association des locataires. Je
les ai rencontrés une première fois, je devais le faire une
deuxième fois, mais malheureusement la maladie m'a empêché
d'être présent au rendez-vous. Néanmoins, j'ai
demandé qu'on les rencontre, qu'on étudie chacun de ces cas en
vue d'y apporter une solution très rapide avant l'entrée en
vigueur de la nouvelle échelle. Je voudrais faire remarquer au
député de Mont-Royal que le nouveau règlement est
entré en vigueur le 1er mars et s'appliquera pour les baux à
compter du 1er juillet. Si on peut corriger ces conséquences qui ne sont
souhaitées par personne, disons, dans le cas de plusieurs enfants
dépendants, surtout d'âge scolaire, collégial et
universitaire, on veut le faire.
M. Ciaccia: Oui, parce qu'on reçoit beaucoup de plaintes
et ces gens ne comprennent pas pourquoi ils reçoivent des hausses qui,
d'après eux, semblent être un peu trop élevées,
tenant compte de leur condition particulière.
M. Tardif: Je suis tout à fait d'accord, mais, encore une
fois, je voudrais qu'on fasse la distinction entre le loyer de base pour le
locataire lui-même et les forfaitaires pour les autres personnes
étant là. C'est surtout cette partie qui pose des
problèmes avec raison. Je me suis engagé auprès des
locataires à y apporter des correctifs et à le faire très
rapidement avant que la nouvelle échelle prenne effet
littéralement, donc le 1er juillet.
M. Ciaccia: En juillet 1981, la Société
d'habitation du Québec a produit un profil socio-économique des
locataires de logements publics au Québec, lequel semble
révéler que 81% des ménages dans les HLM ont un revenu
inférieur à 7000 $. Est-ce que le ministre pourrait nous
transmettre une copie du profil socio-économique des locataires de
logements publics au Québec?
M. Tardif: M. le Président, il s'agit d'une étude
interne faite à la société. En principe, il ne devrait pas
y avoir d'objection. J'imagine, cependant, que, si le député de
Mont-Royal y fait allusion, c'est qu'il possède sans doute
déjà le document. Néanmoins...
M. Ciaccia: Non, non, je ne le possède pas. Je vous
citerais des faits du document et je vous poserais des questions... C'est parce
qu'on ne l'a pas et on voudrait avoir l'information pertinente.
M. Tardif: II s'agit d'une étude interne; donc,
personnellement...
M. Ciaccia: Pourquoi vous...
M. Tardif: ... j'ai vu une première version à
l'époque, mais qui était un brouillon, je n'ai même pas vu
la version finale.
M. Ciaccia: Ne nous prêtez pas toujours des mauvaises
intentions; quelquefois, vous savez...
M. Tardif: Non, non, c'est de bonne guerre. Un service de
recherche, c'est fait pour cela, n'est-ce pas?
M. Ciaccia: Je pense que les associations de locataires l'ont,
mais nous ne l'avons pas; on voudrait en prendre connaissance.
M. Tardif: Je pense même que les associations de
locataires... Cela circule dans les OMH présentement. D'accord, c'est
une étude interne. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, c'est une
étude interne qu'on a faite conjointement avec la SCHL.
M. Ciaccia: Maintenant, dans la construction des HLM...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: ... combien de projets sont en train d'être
construits pour l'année prenant fin?
M. Tardif: Je pense qu'on a déjà... On va donner
ça à l'unité près.
M. Ciaccia: Je voudrais seulement porter à l'attention du
ministre quatre projets qu'il a annoncés. Il a annoncé 144
logements: sur la 1ère avenue, à Québec, fin des travaux
pour juin 1982; 56 logements sur la rue des Cèdres, à
Québec, dans le comté de Vanier, pour novembre 1981; 44 logements
à Sorel, pour janvier 1982, et 24 logements à Sherbrooke, pour
décembre 1981. Je ne sais pas si le ministre lit tous les
communiqués de presse qui émanent de son ministère, mais
chacun des communiqués commence par les mots suivants: Ces 144 logements
viendront
s'ajouter aux quelques 20 000 logements. Alors, même quand
c'était 56 ou 44 logements, vous aviez un communiqué de presse un
peu standard qui ne correspondait pas exactement au projet comme tel.
M. Tardif: On en fait tellement qu'on n'a pas le temps de mettre
les chiffres à jour. Les chiffres s'accumulent et s'accumulent; c'est
cela, M. le Président...
M. Ciaccia: J'espère que ce n'est pas comme cela que vous
faites vos 20 000 logements.
M. Tardif: L'Opposition, en l'espace de 8 ans, en a fait 19 000.
En l'espace de 4 ans, on en a fait 20 000. On a doublé le rythme de
production. Mais si cela intéresse le député d'avoir des
chiffres précis, il y avait, au 31 mars 1982, en construction, 2415
logements répartis dans 80 projets. Vous voulez avoir la liste, on va
vous la donner.
M. Ciaccia: En construction M. Tardif: En
construction.
M. Ciaccia: Pas seulement en planification.
M. Tardif: Non, non. La pelletée de terre est faite.
M. Ciaccia: La pelletée de terre est faite, mais pas
seulement cela. Quelquefois, la pelletée de terre est faite et vous
continuez deux ans après.
M. Tardif: Non, non. En construction.
M. Ciaccia: D'accord.
M. Tardif: Si on avait un...
M. Ciaccia: Les travailleurs sont sur les lieux...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Les entrepreneurs généraux et tous les
hommes sont sur les lieux.
M. Tardif: C'est en plein cela. 2718... Est-ce qu'il y en a dans
le comté de Chapleau?
M. Ciaccia: Vous m'avez dit 2415. M. Tardif: 2415, je
m'excuse.
M. Ciaccia: Cela représente combien de projets?
M. Tardif: C'est réparti dans 80 projets. Le
député de Mont-Royal devrait com- prendre que 2415 divisé
par 80 projets, ça nous donne une moyenne de 30 logements par projet.
Cela veut donc dire dans 80 villes différentes. Il n'y a pas beaucoup
d'entrepreneurs qui ont des chantiers ainsi répartis dans 80
municipalités différentes avec ce que cela implique comme
déplacement, etc.
Deuxièmement, juste pour l'information du député,
toujours au 31 mars, il y avait 18 projets qui en étaient à
l'étape des soumissions publiques, donc soumissions publiées,
pour 331 logements. D'accord?
M. Ciaccia: Est-ce que cela est en plus?
M. Tardif: Oui, oui, en plus. Oui, les autres sont en
construction. S'ils sont en construction, c'est qu'on est allé en appel
d'offres. Donc, c'est fini. Ceci est l'étape de la construction,
l'étape finale. L'autre étape avant, c'est l'étape des
soumissions publiques. 18 projets et 331 logements, on peut vous donner la
liste, si cela vous intéresse.
Vous me demandez si Dorion est là-dedans? Je ne le sais pas.
M. Ciaccia: Ce n'est pas nécessaire de nous lire toute la
liste maintenant, mais si vous pouviez nous fournir la liste des...
M. Tardif: On ne l'a pas ici, d'habitude c'était toujours
annexé au rapport. En voie de réalisation, construction...
M. Ciaccia: Pendant que vous regardez cette liste, est-ce que le
ministre pourrait nous fournir la liste des 20 000 HLM construits depuis
1977?
M. Tardif: Certainement, en n'importe quel temps.
M. Ciaccia: Et dans chaque cas, pourriez-vous nous donner la date
d'octroi des contrats, l'estimation, le coût de réalisation, le
montant initialement autorisé par le CT, le numéro du CT, le
montant final autorisé par le CT et le numéro du CT correspondant
à ce montant final?
M. Tardif: Oui, le député de Mont-Royal comprendra
qu'étant donné le très grand nombre de logements et le
grand nombre de détails demandés, ça va exiger des
recherches; je vais d'abord m'enquérir si c'est déjà
disponible en tout ou en partie dans les documents publics, auquel cas je le
référerai à ces documents, à un rapport annuel de
la Société ou ailleurs. Nous ne ferons pas des compilations pour
le plaisir d'en faire, mais tout ce qui est disponible facilement, je vais le
faire.
M. Ciaccia: Les montants autorisés n'apparaîtraient
pas dans les...
M. Tardif: Les montants autorisés dans la mesure où
cela excède 1 000 000 $ il y a un décret, il y a un
arrêté en conseil.
M. Ciaccia: Mais, cela n'apparaîtrait pas dans les...
M. Tardif: Dans quoi?
M. Ciaccia: Dans les rapports publics, je ne pense pas.
M. Tardif: Dans les rapports publics, non.
Deuxièmement, je continue, parce que ce n'est pas tout. Le
député m'a demandé combien il y avait de constructions, je
lui ai dit 2415, en appel d'offres 331 logements. À l'étape dite
des plans et devis, donc contrats avec des professionnels choisis de
façon impartiale par Rosalie, et non pas parce que ce sont des amis du
régime, 1545 logements, 45 projets d'habitation; à
l'étape...
M. Ciaccia: Rosalie n'a pu empêcher les problèmes
que la SHQ a eus durant les deux dernières années.
M. Tardif: Elle n'existait pas à ce moment-là. Les
entrepreneurs qui font les réparations ont été choisis en
fonction des mêmes critères que vous utilisiez pour choisir tout
le monde. Plans et devis en préparation, 1545.
Je voudrais faire une petite remarque là-dessus. Elle ne sera pas
désobligeante du tout à l'endroit du député. C'est
peut-être bien intéressant de savoir cela. Dans les 24 mois qui
ont suivi l'ouverture de Rosalie, la société d'habitation, qui
est une grosse consommatrice de services professionnels d'architectes,
d'ingénieurs en mécanique et en structure, et arpenteurs avait
passé, si ma mémoire est bonne, plus de 600 commandes à
Rosalie pour des professionnels. Ce qui est intéressant de savoir, c'est
que 75% des professionnels retenus par Rosalie, dont le nom était sorti,
n'avaient jamais eu un seul contrat du gouvernement avant. C'est un hasard,
c'était toujours le même petit 25% qui se partageaient le
gâteau. 75% des professionnels choisis par Rosalie n'avaient jamais eu un
contrat du gouvernement avant. Je pense qu'il est peut-être bon que ce
soit consigné au journal des Débats pour que cela se sache.
Alors, fermons cette parenthèse pour en revenir maintenant
à l'étape dite des terrains et programmes. Il y a 2182 logements
à cette étape pour 105 projets. Terrains et programmes, cela veut
dire que ce sont les tractations avec la municipalité, l'Office
municipal, quant au type de projet, sa taille, sa hauteur, selon le gabarit,
l'emplacement, le choix du terrain, et c'est une étape beaucoup plus
longue qu'on le pense, celle des tractations avec les municipalités et
le club de l'âge d'or et les gens. Je pourrais en dire long sur
l'énorme querelle à Maniwaki présentement; il y en a eu,
il y a quelque temps de cela, à Beauharnois notamment, parce que chacun
a son idée quant à l'emplacement de cet immeuble important au
coeur du village... pardon?
M. Kehoe: À Gatineau.
M. Tardif: À Gatineau aussi. Généralement
l'attitude du ministère à cet égard, c'est d'offrir ses
bons offices de conciliation et de dire aux gens: De grâce, entendez-vous
donc, il y a tellement d'autres endroits où je pourrais aller
construire, où la demande est comme cela, entendez-vous, et on reviendra
lorsque vous vous serez entendus; c'est surtout une l'attitude, de
conciliation.
Finalement, il y a 631 logements, pour 26 projets où cette
phase-là n'est pas amorcée, c'est-à-dire celle du choix de
terrain et autre pour toutes sortes de raisons; bref, nous avons
présentement en tout et partout, si je fais la somme maintenant de tout
cela, c'est-à-dire à l'étude, terrains et programmes,
plans et devis, étape de soumissions et construction, cela
représente, dans ce qu'on appelle le moulin, 285 projets d'habitation
dans 285 municipalités différentes pour 7583 logements. C'est ce
qui est en marche, avec cette répartition que j'ai donnée
tantôt. Je ne sais pas si cela répond de façon
complète au député. (10 h 45)
M. Ciaccia: Vous allez nous fournir la liste des projets.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre pourrait nous fournir aussi la
liste des comptes payables par la Société d'habitation du
Québec, excédant 120 jours, mais moins d'un an, la liste d'un an
à deux ans, la liste des comptes payables de deux ans à trois ans
et la liste de trois ans et plus?
M. Tardif: Je ne sais pas si c'est sérieux comme question;
je ne dis pas non, je ne dis pas oui. Je vais simplement voir ce que cela
représente comme somme de travail. Si cela m'apparaît raisonnable,
cela me fera plaisir. Si cela m'apparaît déraisonnable, je le
dirai au député et je lui dirai pourquoi on ne lui fournit pas.
Je vais regarder, je ne dis pas non. Je vais voir ce que cela implique.
M. Ciaccia: C'est sérieux comme question. Je voudrais
assurer le ministre qu'on ne pose pas ces questions strictement pour donner
plus de travail au ministère. On
préférerait que le ministère passe plus
d'activités dans des domaines plus constructifs. On a nos raisons pour
les poser. Comme Opposition, nous avons la responsabilité de regarder
comment les sociétés du gouvernement sont gérées,
comment ces comptes sont dus, et de demander une comptabilité au
gouvernement.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, je n'ai dit
ni non ni oui. J'ai dit que j'allais voir ce que cela impliquait...
M. Ciaccia: Très bien.
M. Tardif: ... avant de m'engager. Je tiens à ce que ce
soit consigné que je ne prends aucun engagement si ce n'est de regarder
ce que cela implique.
M. Ciaccia: Nous voudrions aussi avoir la liste des
créances contestées par la Société d'habitation du
Québec et à quels projets se rapportent ces créances. Quel
est le déficit cumulatif dû à l'exploitation des HLM?
Est-ce que vous avez des chiffres?
M. Tardif: Le déficit cumulatif, qu'est-ce que vous voulez
dire par là?
M. Ciaccia: Tous les ans, vous avez donné des subventions
pour chaque unité. Chaque édifice, chaque projet ne se paie pas
par lui-même. Ce sont des subventions du gouvernement. Est-ce que vous
comptabilisez les déficits année par année seulement?
Cette année, il y a un chiffre de 140 000 000 $.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Est-ce que vous gardez une comptabilité
cumulative?
M. Tardif: Non, pas plus que le député de
Mont-Royal, quand il aura entièrement payé sa maison dans vingt
ans, s'il lui reste vingt ans d'hypothèques à payer, n'aura fait
la somme de la totalité des versements qu'il a faits sur sa maison,
parce qu'il pourrait se rendre compte qu'elle lui a coûté 500 000
$.
M. Ciaccia: Oui, mais je ne gère pas des fonds publics
pour payer ma maison. Vous, vous gérez des fonds publics. Je ne pense
pas que vous puissiez faire la même comparaison.
M. Tardif: M. le Président, les versements se
comptabilisent, sauf qu'il est évident que les dépenses
d'exploitation, d'amortissement du capital et des intérêts... Si
vous voulez me demander, si on a emprunté, par exemple, sur un immeuble,
il y a X années, 1 000 000 $ de la SCHL à 10%
d'intérêt, ce qu'on lui aura remis au bout de 50 ans pour
rembourser cela, je peux vous le dire effectivement, si c'est cela que vous
voulez savoir.
M. Ciaccia: Non, ce n'est pas cela que je veux savoir.
M. Tardif: Le déficit d'exploitation est
composé...
M. Ciaccia: De plus que cela.
M. Tardif: ... à au-delà de 50% ou 60% de
remboursement de capital et d'intérêt.
M. Ciaccia: Non, je fais une distinction entre le capital,
l'hypothèque - parce que la bâtisse demeure et l'hypothèque
est garantie par l'édifice - et les dépenses d'exploitation parce
que c'est l'exploitation qui est déficitaire tous les ans.
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia: Vous ne pouvez pas la récupérer. Avec
l'inflation, si vous construisez une bâtisse de 2 000 000 $ en 1979, avec
une hypothèque de 1 800 000 $ ou de 2 000 000 $, au bout de vingt ans,
votre bâtisse est toute payée, mais elle ne vaut pas zéro;
elle peut valoir, à ce moment, 4 000 000 $. Vous avez un actif. Je ne
parle pas des remboursements strictement d'hypothèques; je parle du
déficit d'exploitation.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, le
député...
M. Ciaccia: Cela peut inclure les intérêts, cela
peut inclure les paiements.
M. Tardif: Là on pourrait faire une querelle de termes. Je
pense qu'il est inapproprié de parler comme on le fait de déficit
d'exploitation et de dire que cette année, par exemple, aux
crédits que nous votons, il y a un montant de 145 000 000 $ au titre du
déficit d'exploitation.
C'est, je pense, une extension indue du terme "déficit" parce
qu'il y a là-dedans, en effet, la part d'amortissement du capital et les
intérêts.
Il y a, évidemment, les frais d'administration. J'ai un certain
nombre de chiffres ici. On sait qu'en 1981, par exemple, les coûts,
disons, d'amortissement, capital et intérêts,
représentaient, j'ai tout à l'heure entre 50% et 60%, mais en
fait c'est 52%. En gros, les dépenses mensuelles, si cela peut
intéresser le député, en 1981, les dépenses totales
pour la moyenne, l'ensemble du parc immobilier - il faut bien comprendre que
les logements construits cette année coûtent infiniment plus cher
que ceux construits il y a quinze ans - 368,38 $ par
mois en moyenne, moyenne québécoise. M. Ciaccia:
368 $ et?
M. Tardif: Et 38. Oublions les cents. 368 $.
M. Ciaccia: Très bien.
M. Tardif: La dépense totale, par logement par mois. Les
revenus des locataires, 108 $. D'accord?
M. Ciaccia: Dans les dépenses totales de 368 $, est-ce que
vous incluez le paiement du capital et des intérêts?
M. Tardif: Oui, oui. Mais je vais donner tout à l'heure la
ventilation de ce montant. D'accord? Alors donc, dépenses totales pour
chaque logement en moyenne, incluant les anciens et les nouveaux: 368 $ par
mois; les revenus: 108 $. Donc, cela laisse ce qu'on appelle ici, je pense,
improprement un déficit d'exploitation de 259 $ par mois.
Ce déficit d'exploitation de 259 $ par mois comprend
évidemment la partie d'amortissement, capital et intérêts,
de 191 $, en moyenne toujours. En réalité, si je voulais avoir
l'ensemble des dépenses...
M. Ciaccia: Selon vous, c'est 259 $. M. Tardif: C'est
cela. M. Ciaccia: La perte...
M. Tardif: Les taxes: 16 $ par logement par mois. 16,40 $. Cela
intéressera peut-être le député de Mont-Royal de
savoir qu'en 1971 les taxes représentaient 28,90 $ par logement. En
1981, c'est 16,04 $. Je lui laisse cela à mijoter aussi. Je parle en
dollars absolus, je ne parle pas en dollars relatifs. D'accord? En dollars
absolus, 28 $ par logement en 1971, 16 $ par logement en 1981.
M. Ciaccia: L'unifamilial...
M. Tardif: L'abolition des surtaxes sur le territoire de la
communauté n'est évidemment pas étrangère à
une certaine diminution.
M. Ciaccia: Oui. Les propriétaires de maisons
unifamiliales aimeraient cela si le même phénomène se
produisait pour eux-mêmes.
M. Tardif: Et c'est cela d'ailleurs. Je ne sais pas pourquoi le
député me pose toutes ces questions. À la page 93 du
cahier qu'on lui a obligeamment remis, il a tout cela.
M. Ciaccia: Oui. Non, mais je vous ai demandé du
cumulatif, c'est vous qui me donnez tous les détails.
M. Tardif: Ah, bon. D'accord.
M. Ciaccia: Moi, je vous ai demandé si vous aviez le
cumulatif...
M. Tardif: Parce qu'il a tout cela dans son cahier.
M. Ciaccia: Oui. Mais je vous ai demandé si vous aviez le
déficit cumulatif dû à l'exploitation des HLM. Je le sais,
le déficit de cette année, c'est dans...
M. Tardif: Non, non. Mais là c'est plus que cette
année. On donne de 1971 à maintenant, d'accord, par postes, de
sorte que...
M. Ciaccia: Vous ne me démontrez pas dans vos
crédits un déficit global depuis, par exemple, l'opération
HLM.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, comme je
disais au député, si je me suis acheté une maison de 50
000 $ à 19% d'intérêt cette année, que je donne 5000
$ comptant et que j'aie 45 000 $ d'hypothèque, il y a de fortes chances
que dans 25 ans j'aurai payé quelque chose comme 200 000 $ pour ma
maison. En gros, de 200 000 $ à 250 000 $. Et, encore, je n'utilise pas
ces nouvelles formules qu'on propose de montants fixes et de reports de cela
sur le capital, parce que là, je vais payer 500 000 $. C'est une
façon de comptabiliser.
M. Ciaccia: Une autre question sur les HLM. Le 4 décembre
1981, des représentants de la Société d'habitation du
Québec et de votre ministère ont rencontré les
représentants de l'Association des architectes en pratique privée
du Québec relativement aux problèmes vécus par les membres
de cette association avec la SHQ. Quels étaient les griefs de cette
association?
M. Tardif: Je vais peut-être laisser le président
parce que... La rencontre a eu lieu entre le président de la
société et les architectes; alors, je vais le laisser
peut-être faire état de ce qui... Quels étaient leurs
griefs et qu'est-ce qui s'est produit? La rencontre à laquelle vous
faites référence est sans doute celle de décembre à
laquelle participaient M. Meunier, qui est sous-ministre chez M. Tardif, et M.
Claude Plante, qui était chef de cabinet.
Architecte de profession.
Oui, architecte de profession. Les architectes de pratique privée
semblaient manifester certains griefs, tous reliés,
semble-t-il, aux types de transactions qu'ils avaient pu avoir avec la
société d'habitation. On les a écoutés comme il se
devait. On a examiné plusieurs de leurs suggestions et on leur a
indiqué qu'on tenterait de clarifier le processus de communication entre
les architectes et la société.
Le grief principal indiquait qu'il semblait y avoir deux ou trois
interlocuteurs pour un seul bureau d'architectes. C'était un des griefs
majeurs. À l'époque, on était en discussion avec le
Conseil du trésor sur le nouveau plan d'organisation. On leur avait
indiqué qu'il était possible que le nouvel interlocuteur puisse
être la direction des contrats. Comme la direction a été
mise sur pied, de fait, l'interlocuteur unique sera le directeur des contrats
ou le personnel mandaté à cette fin pour toutes les
matières de nature contractuelle.
Autre type de grief qu'ils ont indiqué, celui-ci portait sur les
contrats eux-mêmes, les différentes dispositions des contrats en
vigueur à la Société d'habitation. Nous n'avons pas
convenu, mais nous leur avons indiqué que nous procéderions, de
concert avec des précisions qu'ils pourraient nous apporter, à
une révision des différents formulaires de contrats, mais dans le
cadre des règlements gouvernementaux.
Substantiellement, je pense bien que c'était là... Et en
plus, certains délais dans les paiements.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y avait des griefs quant aux paiements
qui étaient dus?
M. Tardif: Quant à l'interprétation de certaines
dispositions de la réglementation, de fait, il y en avait et cette
réglementation est toujours susceptible de provoquer des
difficultés d'interprétation. Ce n'est pas nouveau. On avait un
phénomène analogue au ministère des Travaux publics
à l'époque, quand j'étais là, et c'est bien
évident que ce sont des relations de nature contractuelle et il peut y
avoir des difficultés.
M. Ciaccia: Les délais qu'il aurait pu y avoir dans les
paiements, c'étaient des délais de quelques mois, quelques
années?
M. Tardif: C'est-à-dire que, quand la matière est
litigieuse et donne lieu à des poursuites, c'est de nature à
être plus long. Et cela m'amène peut-être à vous
donner une réponse sibylline, mais plus le dossier est clair, plus la
réclamation est bien faite, plus ça va vite, c'est évident
et...
Si ça peut, M. le Président... Je peux apporter un
élément d'information additionnel. C'est que, pour une de mes
premières sorties après une période de convalescence, la
semaine dernière, j'allais rencontrer l'Association des architectes
privés au chic Mount Stephen Club à
Montréal pour leur parler de différents projets. Ils
m'avaient invité et justement le président de l'association se
plaisait à souligner comment les rapports avec la société,
la visite qu'ils avaient eue avait été constructive et que les
problèmes soulevés, voilà...
M. Ciaccia: Ils ont été améliorés
depuis l'arrivée du nouveau président.
M. Tardif: Alors, je tiens à souligner que, de part et
d'autre, il semblerait que les relations soient meilleures.
Le fait de ne pas avoir de grief ne devrait pas être, de
façon générale, la mesure d'une efficacité ou de la
défense des intérêts du gouvernement. Le fait qu'il n'y a
pas de grief sur un dossier ou qu'il n'y en a pas du tout sur l'ensemble des
dossiers ne devrait pas être le seul élément de mesure de
la bonne administration. (11 heures)
M. Ciaccia: Non cela dépend aussi de la nature...
M. Tardif: Parce que des fois il faut tenir son bout.
M. Ciaccia: Cela dépend de la nature du grief, je suis
d'accord avec vous.
M. Tardif: II faut tenir son bout des fois.
M. Ciaccia: C'est possible de n'avoir jamais de grief mais
à quel prix? Cela dépend aussi de la nature, c'est pour cela que
je vous ai demandé le genre de griefs qu'ils avaient.
M. Tardif: Ces gens-là, d'une façon
générale, se sont dits heureux du climat qui s'est
instauré et surtout que, malgré tout ce qu'ils entretenaient
à l'endroit de Rosalie, ils espéraient que le boulier pourrait
peut-être les favoriser davantage. Ils disaient: Au moins, on n'est plus
obligé de payer pour avoir des contrats. Cela, pour eux, c'est
important.
M. Ciaccia: Voilà une affirmation gratuite. Je ne veux pas
refaire le débat des engagements financiers mais je demanderais au
ministre de lire le journal des Débats pour voir ce qui se passe chez
Rosalie. Plus spécialement, qu'il demande à son collègue
de l'Environnement pour voir ce qui se passe.
Le Président (M. Laplante): On m'annonce que l'on est
prêt à adopter le programme no 2.
Élément 1, adopté; élément 2,
adopté; élément 3, adopté; élément 4,
adopté; élément 5, adopté; élément 6,
adopté. Programme 2, adopté.
Conciliation entre locataires et
propriétaires
J'appelle le programme no 3: Conciliation entre locataires et
propriétaires. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président. Je vais présenter aux
membres de cette commission le nouveau président de la Régie du
logement, M. Jean-Guy Houde. Je le prierais de bien vouloir venir prendre place
pas très loin d'ici. Si les membres de la commission n'ont pas
d'objection, je n'aurai pas de préambule à faire.
Avant qu'ils nous quittent, je voudrais remercier M. Angers, les membres
de la Société d'habitation du Québec et le personnel qui
ont été à notre disposition hier et aujourd'hui.
M. Ciaccia: Je voudrais remercier moi aussi M. Angers.
L'atmosphère est de beaucoup meilleure dans les questions qu'on pose et
les réponses qu'on reçoit.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre. Programme
3.
M. Tardif: Je n'ai pas de commentaire. Des questions, s'il y en
a?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Pas de commentaire, vous non
plus?
M. Ciaccia: Oui, oui. J'ai quelques questions sur la
régie.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Ciaccia: Je pense qu'on a déjà fait part au
ministre de ce que nous pensons des conditions actuelles de la Régie du
logement. Nous avons fait des suggestions en vue d'une refonte pour
améliorer la régie.
Le ministre avait déclaré à l'Assemblée
nationale qu'il avait confié au nouveau président de la
Régie du logement le rôle de faire des recommandations sur les
moyens législatifs pour apporter les correctifs voulus. Est-ce que le
président de la Régie du logement a terminé son examen
demandé par le ministre? Si oui, est-ce qu'on pourrait avoir les
constatations du président?
M. Tardif: D'abord, maintenant qu'il est ici avec nous, je vous
présente M. Jean-Guy Houde, le nouveau président de la
Régie du logement. J'aimerais demander si on a objection
également à ce qu'il puisse répondre aux questions des
membres de cette commission.
Cependant, je voudrais préciser qu'il ne faudrait pas être
injuste puisque M. Houde est maintenant à la régie depuis le 15
mars. On comprendra que l'exercice financier se terminant le 31 mars,
techniquement, il ne pourrait témoigner que pour quinze jours
d'administration. Je pense que cela ne serait pas correct de demander au
président, après un si court laps de temps, de fournir des
renseignements sur ces orientations majeures dont j'ai parlé
tantôt, puisque présentement il est en train de procéder
à cette analyse. Je ne sais pas à quel moment, M. le
président, vous envisagez être en mesure de me remettre un tel
document?
D'ici à quelques semaines, M. le ministre, je compte vous
présenter un énoncé d'objectifs à poursuivre au
cours de l'exercice 1982-1983. Parmi ces objectifs, il y a à la fois le
problème administratif de la régie et il y a la question de la
loi où la démarche ne fait, effectivement, que commencer. Il
n'aurait pas été sage, je pense, de ma part de faire autre chose,
en quatre ou cinq semaines, que de prendre connaissance des difficultés.
Ce seront les deux grandes lignes de force de notre action, mais il est
évident qu'au plan législatif, si la régie doit y
participer, il y a d'autres intervenants en cause, parce qu'on pose des
problèmes de principe.
M. Ciaccia: M. le Président, ce n'était pas mon
intention d'embarrasser le nouveau président. Je suis conscient qu'il
est entré en fonction dernièrement. Je voulais seulement demander
au ministre de donner suite à la réponse qu'il nous avait fournie
à l'Assemblée nationale, lui demander s'il avait reçu ce
rapport et quelles étaient les premières constatations du
président.
Je dois rappeler au ministre qu'il avait déclaré en
décembre 1981 qu'il était prêt à déposer un
projet de loi substantiel sur la Régie du logement. Je voudrais demander
au ministre pourquoi il a changé d'avis. Je comprends les
difficultés de la décision de la Cour suprême, mais
pourquoi avez-vous changé d'avis? Si vous vous rappelez, à cette
époque, on avait demandé s'il y aurait une commission
parlementaire. On nous a dit que c'étaient seulement des changements
techniques à la loi et que ce n'était pas nécessaire
d'avoir une commission parlementaire pour entendre les intervenants. On a dit:
Nous allons déposer un projet de loi avec des changements substantiels,
et à ce moment le leader parlementaire n'avait pas écarté
la possibilité d'une commission parlementaire. Je voulais demander ce
qui a amené le ministre à changer d'idée.
M. Tardif: D'abord, l'idée d'une refonte majeure de cette
loi, je pense, n'a de source que dans l'esprit du député de
Mont-Royal.
C'est peut-être ce qu'on appelle du "wishful thinking" de sa part,
de penser que cette loi a un besoin de refonte majeure. La réforme, M.
le Président, a eu lieu avec la loi 107 et je pense qu'il n'est pas
question de revenir là-dessus.
Il y avait un magma législatif informe qui s'était
superposé en des couches de sédimentation dans lesquelles
même un avocat chevronné pouvait difficilement se retrouver
parfois; depuis 1951, cette loi a été reconduite d'année
en année, de 1951 à 1980. On a refondu tout cela, on a
clarifié, rajeuni et rafraîchi. Je pense qu'on a une bonne loi
dont l'Ontario s'est inspiré et dont plusieurs autres provinces ont
également l'intention de s'inspirer. Je pense que, fondamentalement, on
a une bonne loi qui est là pour rester et il n'est pas question de
modifier cela.
On peut me demander: Est-ce qu'il est pensable, dans certaines de ses
modalités d'application, certaines de ses articulations, de faire en
sorte que les gens puissent se prendre en charge un peu plus eux-mêmes,
moins s'en remettre au jugement d'un tiers, ce tiers fût-il la
Régie du logement? Dans quelle mesure peut-on amener les parties
à mieux s'entendre? Je pense que tout cela fait partie des
assouplissements qui peuvent être introduits dans la loi.
Mais, encore une fois, n'en déplaise au député de
Mont-Royal, il y a au-delà de 1 000 000 de locataires au Québec,
que cela lui plaise ou pas, que cela nous plaise ou pas - ce ne sont pas des
raisons d'idéologie - et le problème du logement au Québec
va passer, pendant plusieurs années encore, par un problème de
relations entre propriétaires et locataires. Qu'il y ait des relations
exacerbées présentement en raison de phénomènes
comme les taux d'intérêt, comme la renégociation des taux
d'intérêt des hypothèques qui font que les
propriétaires se sentent serrés et tassés et que,
lorsqu'ils veulent demander des réajustements de loyer peut-être
plus substantiels qu'en d'autres époques, cela cause des
problèmes, je dis que c'est normal. Le discours n'est pas celui
extrême des ligues de propriétaires dont se fait l'écho
très souvent le député de Mont-Royal, d'ailleurs -
à l'extrême-droite - ni des associations...
M. Ciaccia: M. le Président, je vais arrêter cela
tout de suite.
M. Tardif: Non, il veut une réponse.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je ne me suis fait l'écho de personne. J'ai
représenté les locataires, j'ai représenté les
citoyens du Québec. Je ne veux pas me faire imputer de motifs et me
faire dire des mensonges publics par le député de
Crémazie. Comprenez-vous?
M. Tardif: Je suis bien heureux, M. le Président, que le
député de Mont-Royal...
M. Ciaccia: Vous faites exprès pour essayer d'envenimer
les discussions de ce matin...
M. Tardif: Je suis bien heureux...
M. Ciaccia: ... pour refuser de discuter. Si vous pouviez
arrêter pour un instant. On va discuter et je vous poserai des questions
très précises.
M. Tardif: M. le Président, le député de
Mont-Royal a une façon insidieuse de poser des questions, mais il va
avoir des réponses claires.
M. Ciaccia: Qui a soulevé en Chambre le cas des 12
locataires?
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Ce n'est pas vous, M. le ministre, c'est moi qui l'ai
soulevé.
Le Président (M. Laplante): Aussitôt que les
réponses du ministre seront données...
M. Ciaccia: Je n'accepte pas ce genre de tactique.
Le Président (M. Laplante): ... je vous donnerai la
parole, M. le député de Mont-Royal. Si vous avez des corrections
à faire à ce moment, vous les ferez.
M. Ciaccia: Cela va être trop tard.
M. Tardif: Si le député de Mont-Royal me dit qu'il
n'est pas un type d'extrême-droite, comme certains membres qui
représentent certaines ligues de propriétaires, je le crois, il
me le dit. Je demande à la commission de le noter au journal des
Débats, car je lui demanderai de s'en souvenir dans certains discours
qu'il fera par la suite.
Cela dit, entre ces deux extrêmes, c'est-à-dire les ligues
de propriétaires, d'un bord, et certaines associations de locataires,
à l'autre bout, je dis que ces extrêmes ne représentent pas
la majorité des gens qui, eux, cherchent véritablement un terrain
d'entente à l'amiable. Le rôle du gouvernement n'est pas de
prendre partie pour les uns ou pour les autres, ni pour les
propriétaires, ni pour les locataires, mais c'est de faire en sorte
qu'il y ait une certaine équité, qu'un minimum de règles
du
jeu soient déterminées, ce qui est le cas avec la loi 107
et que, pour le reste, les parties puissent négocier à
l'intérieur de ces règles du jeu, moyennant qu'ils les
respectent. C'est cela le but, M. le Président. Cela ne changera
pas.
Si le député de Mont-Royal veut savoir s'il va y avoir une
refonte majeure de la loi, je lui dis non.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous terminé votre
réponse?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Ciaccia: Ce qu'on cherche, c'est d'harmoniser les relations
entre les locataires et les propriétaires, c'est cela que je cherche. En
qualifiant les ligues des propriétaires d'extrême-droite, est-ce
que cela veut dire que le ministre va qualifier les associations de locataires
d'extrême-gauche?
M. Tardif: Pour certaines d'entre elles, oui, M. le
Président, sans conteste.
M. Ciaccia: Ce n'est pas en qualifiant ces différents
groupes qu'on va harmoniser. Vous envenimez le débat. Quand vous dites
que c'est dans mon esprit qu'existe un besoin de refonte de la loi,
permettez-moi de vous citer les débats de l'Assemblée nationale.
J'ai demandé à M. Charron, le député de
Saint-Jacques, le leader parlementaire à ce moment, s'il devait
convoquer une commission parlementaire. Il m'a répondu ce qui suit, et
je cite: "J'ai vérifié à nouveau, parce que la question du
député - je le dis encore - a un certain bien-fondé, le
contenu de la loi. Mais les amendements qui sont contenus dans la Loi
instituant la Régie du logement, la loi no 41, sont - on pourrait
argumenter là-dessus et je suis certain que le député le
fera - à mes yeux, des amendements techniques qui ne changent pas le
cadre de la loi créant la Régie du logement et, en
conséquence, ne nécessitent pas et ne justifieraient pas une
convocation "at large" à nouveau sur cette question." (11 h 15)
Je continue, je cite encore le leader parlementaire; il dit ceci: "J'ai
consulté le ministre de l'Habitation, il m'informe toutefois qu'un
projet de loi plus substantiel sur la Régie du logement qui, disons, ne
serait pas que des ajustements techniques, mais qui, après un an et
demi, deux ans presque de fonctionnement, apporterait des modifications..." Je
répète le mot "substantiel", et je cite toujours le leader
parlementaire qui cite le ministre: "... peut toujours être
déposé quelque part au printemps pour être adopté
à l'automne. À ce moment-là sur des modifications
substantielles, nous serions disposés très normalement à
rouvrir une période de consultations, mais pas sur la loi no 41."
Alors, M. le Président, le ministre va me laisser finir.
Énervez-vous pas, il ne nous reste pas grand temps. Si on n'est pas
capable de terminer les crédits ce matin, il va falloir qu'on revienne.
On est prêts, nous, à faire notre possible pour les adopter dans
les six heures qu'on a prévues, mais c'est moins que les dix heures que
les règlements nous donnent. Alors, je voudrais essayer de
procéder le plus vite possible, mais jusqu'à un certain
point.
Alors, ce n'était pas une création de mon imagination, la
question de changement substantiel. C'est le leader du gouvernement
après vous avoir consulté. Alors soit qu'il ne vous a pas
consulté, ce dont je douterais fort parce que je ne pense pas qu'il
aurait fait une telle déclaration, ou bien vous avez changé
d'idée. Ceci étant dit... Non je n'ai pas fini...
M. Tardif: II veut une réponse à cela.
M. Ciaccia: Je n'ai pas fini, vous répondrez
après.
M. Tardif: M. le Président...
M. Ciaccia: Un instant, M. le Président, je demande mon
droit de parole. Vous répondrez après.
Le Président (M. Laplante): À l'ordre! M. le
député de Mont-Royal va poser ses questions et après cela,
M. le ministre, vous répondrez.
M. Ciaccia: On n'est pas d'accord sur l'interprétation du
ministre quant au fonctionnement de la loi que la loi no 107 a
remplacée. Il y avait un contrôle des loyers; nous reconnaissons
la nécessité d'avoir une régie, nous reconnaissons la
nécessité, à ce moment-ci et même dans un avenir
prévisible, d'avoir un contrôle sur les loyers, et nous constatons
qu'il y avait beaucoup moins de contestations entre les deux groupes,
locataires et propriétaires, avant la loi no 107 qu'il n'y en a
maintenant. En plus de cela, nous avons le jugement sur la
constitutionnalité et nous croyons que vraiment il aurait
été préférable d'apporter des modifications
à la loi pour aider et pour harmoniser les relations entre les
propriétaires et les locataires. Le fait qu'il y a 1 000 000 de
locataires, si le chiffre est exact, les relations entre ceux qui contestent
sont très difficiles et cela n'aide pas à obtenir un climat
acceptable entre ces deux groupements. Et, je le répète, ce n'est
pas en leur donnant des noms qu'on va aider à harmoniser les
relations.
Est-ce que le ministre ou le président de la régie
pourrait nous expliquer les délais
dans le nombre de causes qui ont été
présentées à la régie? On remarque ici,
d'après le cahier qui a été fourni, Rapport
d'activité, 1er octobre 1980 au 31 mars 1981, qu'au mois d'octobre 1980,
par exemple, il y avait 6000 causes qui ont été reçues, et
104 ont été traitées; dans le mois de novembre, 7600 ont
été reçues, 2000 ont été traitées; je
ne donnerai pas les chiffres mois par mois, mais il semblerait qu'une cause sur
trois ou quatre sont entendues. Est-ce qu'on pourrait avoir le nombre de causes
en suspens, maintenant?
M. Tardif: Ce que citait le député, pourrait-il le
citer à nouveau? Quelle période, quel mois?
M. Ciaccia: Oui, c'est le document que vous nous avez fourni,
gouvernement du Québec, Régie du logement; le document va
d'octobre à mars 1981.
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia: 6070 pour le mois d'octobre.
M. Tardif: À quelle page? M. Ciaccia: À la
page 77. M. Tardif: Bien.
M. Ciaccia: Le 16 octobre, le ministre avait émis un
communiqué qui disait notamment ceci: "Compte tenu du délai
nécessaire à la formation de ces nouveaux régisseurs - il
parlait des nouveaux régisseurs qui avaient été
engagés - ces derniers entendront leurs premières causes au
début de novembre. Cette addition de régisseurs permettra
à la Régie du logement d'entendre en moyenne 3000 causes par
semaine en plus des 1000 causes référées aux
régisseurs permanents. À ce rythme, la régie espère
que d'ici six mois - à partir du 16 octobre 1981 - toutes les causes
accumulées au cours des derniers mois auront été entendues
tout en absorbant celles qui s'inscriront au cours de la même
période." Le communiqué indique bien six mois. Cela aurait
mené à la mi-avril ou au début de mai.
Est-ce que le ministre pourrait nous donner un bilan des causes soumises
à la régie? Quelle était la situation au 1er juin 1981, au
30 novembre 1981 et au 1er mai 1982? Est-ce que les espoirs que vous aviez
communiqués se sont réalisés?
M. Tardif: M. le Président, le député de
Mont-Royal dit que je m'étais engagé à une refonte
majeure. Lorsque je lui demande d'en faire la preuve, il me sort une citation
en réponse à une question en vertu de l'article 34 de notre
règlement, à la suite de laquelle le leader dit ceci: "À
propos du projet de loi 41, il s'agit d'amendements de nature technique, il n'y
aura pas de commission parlementaire. Cependant, je crois savoir du ministre -
effectivement, nous nous étions parlé - qu'il pourrait y avoir un
projet de loi plus substantiel ultérieurement." Un projet de loi plus
substantiel n'égale pas, sauf dans l'esprit du député de
Mont-Royal, une refonte totale et majeure du projet de loi. Un projet de loi
plus substantiel à la loi 41 qui ne comportait qu'une dizaine
d'articles, cela pourrait être un projet qui touche 50 ou 60 articles et
qui vient moduler, ajuster, mais qui ne change pas les orientations. Je sais ce
que le député de Mont-Royal veut. C'est un changement total, une
refonte de la loi.
M. Ciaccia: Je ne veux pas changer nécessairement les
orientations. Je vous demande pourquoi vous n'avez pas déposé, au
printemps, ce projet plus substantiel. On est rendu à la fin de mai.
M. Tardif: Premièrement, je veux faire la distinction. Le
député de Mont-Royal parle d'une refonte majeure, nous parlons
d'un projet de loi plus substantiel qui, s'il était
présenté, serait soumis à la commission. Lorsqu'il sera
prêt, il sera déposé. Je ne donne aucune date au
député de Mont-Royal. Lorsque je serai prêt, je
déposerai un projet de loi. S'il est substantiel au point d'exiger une
commission, il me fera plaisir d'en tenir une. Point à la ligne.
M. Ciaccia: On a eu de mauvais renseignements au mois de
décembre dernier.
M. Tardif: C'est une très bonne réponse du leader,
à savoir que quand un projet de loi comporte plus que strictement des
amendements techniques, il y a une commission. C'est ce que cela voulait dire.
Le député de Mont-Royal a fait du millage là-dessus.
M. Ciaccia: Nous sommes au printemps, et nous n'avons pas eu de
projet de loi plus substantiel.
M. Tardif: C'est cela. Vous ne l'aurez pas tout de suite non
plus. Deuxièmement, le député de Mont-Royal dit...
M. Ciaccia: Au nom de tous les locataires, merci.
M. Tardif: II me fait plaisir d'entendre le député
de Mont-Royal prendre la défense des locataires, je n'étais pas
habitué à cela.
M. Ciaccia: Oui, et pour la copropriété, si on
n'avait pas pris la défense des
locataires, il y en aurait eu beaucoup plus qui auraient
été expulsés de leur propriété.
M. Tardif: Bien oui!
M. Ciaccia: C'est parce qu'on a pris cette défense qu'on
vous a obligé à introduire un projet de loi mettant fin à
cette expulsion, spécialement pour les personnes âgées. Ne
faites pas...
M. Tardif: Le député de Mont-Royal n'aimait pas
cela tout à l'heure quand je l'interrompais. Je vous demanderais, M. le
Président, de le rappeler à l'ordre.
M. Ciaccia: Soyez plus honnête dans vos
réponses.
M. Tardif: Deuxièmement, le député de
Mont-Royal dit: La loi 107 a amené beaucoup plus de contestations
qu'avant, parce que, selon lui, avant cela, il n'y en avait pas ou presque pas.
La loi 107 en a amené beaucoup plus, sauf qu'à ce moment,
l'analyse honnête du dossier va nous indiquer que pour des choses qui
sont comparables, les chiffres sont les mêmes, avec la nouvelle loi ou
l'ancienne. Non seulement cela, mais en 1977 - en 1977, ce n'était quand
même pas la Loi sur la Régie du logement -prenons juste une chose,
les causes de fixation de loyers. Savez-vous combien il y en a eu en 1977? 35
200. En 1978, cela est tombé à 25 700. En 1979, 23 000. En 1980,
23 600. En 1981, 26 000.
M. le Président, cela fait quatre ans, avec ou sans loi 107, que
les causes de fixation sont au même niveau. S'il y a une chose, c'est en
1977 qu'on a atteint le plafond ou le sommet de 35 000 causes.
C'est donc dire, parce qu'on compare des choses comparables - je
comprends que le député de Mont-Royal, c'est là lui
demander un effort difficile...
M. Ciaccia: Cela a monté à 51 000 après.
M. Tardif: M. le Président, pour l'année 1981,
encore une fois prenons des périodes comparables, seulement 26 000
causes de fixation de loyers. Il faut comparer des choses comparables.
M. Ciaccia: Je parle des délais, cela ne change pas les
délais.
Le Président (M. Laplante); Vous ne pouvez pas continuer
comme cela.
M. Tardif: M. le Président, s'il vous plaît, il m'a
posé une question sur les causes, je voudrais y répondre.
Ce que je vais admettre volontiers, ce qu'il devrait savoir puisqu'il
est avocat de profession, c'est que la nouvelle Régie du logement entend
aujourd'hui des causes, des matières ou des objets qui auparavant
étaient justiciables devant un autre tribunal. Il devrait savoir cela
par sa profession. Ces matières qui étaient justiciables
ailleurs, c'est ce qui allait avant à la Cour des petites
créances et à la Cour provinciale.
Nous nous avons envoyé cela à la régie, M. le
Président, de façon que les gens aient des recours plus faciles,
plus distribués dans le paysage, plus simples d'accès et, dans le
cas de la Cour provinciale, dans le cas de poursuites également,
beaucoup moins coûteux.
M. le Président, c'est donc dire que c'est un transfert de
compétence - certains diraient un transfert de juridiction mais je
préfère un transfert de compétence - de la Cour des
petites créances et de la Cour provinciale à la Régie du
logement.
En 1981, il y a eu 42 000 de ces causes, qui auparavant seraient
allées ailleurs, qui sont allées là. Le
député dit qu'il y a plus de chicanes. Bien non, les chicanes ne
se règlent pas à la même place. C'est cela la
différence.
Troisièmement, il y a du droit nouveau qui n'existait pas avant
et n'était jugé ni à la Régie du logement ni
à la Cour des petites créances ni à la Cour provinciale.
Qu'est-ce que le droit nouveau? C'est l'article 573 de la loi 57 sur la
fiscalité municipale qui a donné un recours, une fois, à
des locataires à Montréal. Une fois. Or, pour ces recours, on est
rendu à combien? 45 000 demandes.
M. Ciaccia: Combien de ces causes ont-elles été
réglées par la régie?
M. Tardif: Je vais donner ces chiffres tout à l'heure au
député. Ce ne sera pas long.
M. le Président, 45 000 demandes ont été
formulées par les locataires; si on évalue à environ 100
000 le nombre de locataires sur l'île de Montréal, c'est environ 1
sur 2.
Ce qui est important, c'est la distribution dans le temps. Cela est
relié à la notion des délais du député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Vous aviez donné 1 000 000.
M. Tardif: Au Québec. L'ensemble au Québec.
À Montréal, le nombre de locataires c'est combien?
Environ 600 000.
M. Ciaccia: C'est 600 000.
M. Tardif: C'est 600 000. Je m'excuse.
M. Ciaccia: Ce n'est pas 100 000. Ce
n'est pas 1 sur 2.
M. Tardif: Est-ce qu'on prend toute la région de la rive
sud, Laval aussi?
Oui, cela recoupe toute la région de Laval.
C'est toute la rive sud, Laval. On pourrait parler beaucoup plus
peut-être de 500 000.
M. Ciaccia: Ce n'est pas 1 sur 2.
M. Tardif: Non, non. Je m'excuse là-dessus.
M. Dupré: II y a juste Montréal qui est visé
par l'article.
M. Tardif: Non, non. L'article 573, c'est toute l'île de
Montréal.
M. Ciaccia: Toute l'île.
M. Tardif: L'île. Mais à deux niveaux, parce qu'il y
avait des surtaxes pour la ville de Montréal et pour la
communauté.
M. Ciaccia: C'est toute l'île.
M. Tardif: Ce qu'il est important de savoir, M. le
Président, c'est ceci. Cela touche au coeur même des
délais. Les gens avaient 24 mois après l'entrée en vigueur
de la loi 57 pour porter plainte, pour demander un réajustement s'ils
n'avaient pas réussi à s'entendre avec le propriétaire. 24
mois.
La loi a été adoptée le 21 décembre 1979.
Ils avaient donc jusqu'au 20 décembre 1981. Or, M. le Président,
pendant les 20 premiers mois, il est entré 14 000 demandes en vertu de
l'article 573. Pendant les quatre derniers mois, septembre, octobre, novembre,
décembre 1981, il en est rentré 30 000 grâce, je pense,
à l'activité d'un parti politique à Montréal, le
RCM pour ne pas le nommer, qui s'est activé, a fait du
porte-à-porte et a fait signer les gens presque... C'est son droit,
c'est de bonne guerre; ils sont en politique et je n'ai rien à dire
contre cela. Mais on comprendra qu'il est entré 30 000 demandes en
quatre mois.
M. Ciaccia: Vous dites que c'est 30 000 demandes, en 1981?
M. Tardif: Septembre, octobre, novembre, décembre, juste
les quatre derniers mois avant la date limite.
M. Ciaccia: Mais le chiffre que je vous ai donné de 51
000, c'était jusqu'au mois de mars.
M. Tardif: Je vais y arriver.
M. Ciaccia: Même à ce moment-là...
M. Tardif: Ce que je veux souligner, d'une part... Non, mais je
vais répondre à l'argumentation du député qui dit
qu'il y a plus de chicanes qu'avant. Si c'est pour des choses qui
étaient identiques dans les lois et comparables, il n'y a pas plus de
chicanes qu'avant. Il y a des chicanes qui étaient jugées
ailleurs et qui, maintenant, sont jugées là, et ça ne fait
pas plus de chicanes, tout simplement. Il y a aussi du droit nouveau qui est
l'article 573 qui, lui, est un recours exceptionnel, non récurrent, une
fois dans le temps, et qui est arrivé en bloc, provoquant un
embouteillage, et c'est normal.
Deuxièmement, j'arrive à la question des délais. Le
député dit: "Comment se fait-il qu'il y ait des délais?"
Le député devrait savoir - je pense qu'il le sait - que le nombre
de plaintes n'est pas réparti également dans l'année, que
70% des baux au Québec se renouvellent le 1er juillet de chaque
année qu'il y a encore un certain nombre de baux qui se renouvellent le
1er mai selon l'ancienne tradition et que les autres, c'est réparti
à peu près également. Mais 70% des baux se terminent le
1er juillet. Cela veut donc dire qu'en vertu des règlements, qui sont
les mêmes qu'anciennement - la nouvelle loi n'a rien changé -
d'abord, un propriétaire doit envoyer son avis d'augmentation entre le
sixième et le troisième mois avant la fin du bail, entre le 1er
janvier et le 31 mars.
S'ils ne s'entendent pas au cours de cette période, que
pensez-vous qu'il se produit entre le 1er avril et le 30 juin? C'est un volume
de demandes à la régie d'un coup. C'est ce qui fait, si on
regarde le volume de demandes à la régie, sa distribution
mensuelle... Est-ce qu'on a ça, le tableau indiquant la distribution
mensuelle? Oui, on a ça ici. Prenons, ici, l'année 1981-1982; 1er
avril 1981, 15 257 demandes, mai 9000, juin 5000, juillet 4000, août
4000, septembre 4000, octobre 4000, novembre 5000. Donc, on joue dans à
peu près 4000 à 5000 demandes par mois pour ces mois. Puis, tout
à coup, arrivent les mois de février et mars; là,
ça monte à 10 000 et 19 000. Ce que je veux souligner à
l'intention du député, c'est qu'au-delà des demandes
régulières pour toutes les autres formes de litiges,
difficultés de vivre les uns au-dessus des autres, le locataire d'en
haut qui fait du bruit, et ça, c'est à longueur d'année,
il y a des périodes de pointe liées au cycle de renouvellement
des baux, qui amènent pendant certaines périodes de
l'année un "input", des intrants plus considérables que les
extrants qui sont les causes jugées.
M. Ciaccia: Je vous avais demandé la situation au 1er juin
1981; peut-être que vous ne l'avez pas devant vous.
M. Tardif: Au 1er juin 1981, oui, je
l'ai.
M. Ciaccia: Du 30 novembre 1981 au 1er mai 1982.
M. Tardif: La situation au 1er juin 1981, solde à traiter,
43 674.
M. Ciaccia: Au 30 novembre 1981?
M. Tardif: Oui. Le 30 novembre 1981, solde à traiter, 36
900.
M. Ciaccia: Et le 1er mai 1982? (11 h 30)
M. Tardif: Mai 1982...
M. Ciaccia: Quels sont les chiffres?
M. Tardif: On peut vous les donner au 31 mars.
M. Ciaccia: Les chiffres les plus récents.
M. Tardif: Bon, on a remonté à 42 390. M.
Ciaccia: Bon.
M. Tardif: Les chiffres que je vous donne, cela exclut l'article
573.
M. Ciaccia: Ce sont seulement les chiffres de...
M. Tardif: Pour toutes les autres matières, sauf l'article
573.
M. Ciaccia: Sauf l'article 573.
Je veux bien. Écoutez, M. le ministre, avez-vous les chiffres
pour ajouter l'article 573 là-dessus?
M. Tardif: À quelle date? Les mêmes dates?
M. Ciaccia: Les mêmes dates, s'il vous plaît.
M. Tardif: Alors au 30 juin dernier, 11 800.
M. Ciaccia: 11 800. Novembre 1981? M. Tardif: Mois de
novembre, 18 200. M. Ciaccia: Et mars? M. Tardif: Au 31 mars, 41
585.
M. Ciaccia: 41 585. Alors, au mois de mars, selon les chiffres
les plus récents, il vous reste 42 000 causes à traiter.
M. Tardif: C'est cela, c'est cela.
M. Ciaccia: Sur les loyers et sur tous les autres...
M. Tardif: C'est ça.
M. Ciaccia: II vous en reste 41 000.
M. Tardif: C'est ça.
M. Ciaccia: Alors, cela fait un total d'à peu près
82 000 causes en suspens.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Bon. Il me semble, je veux bien faire toutes les
nuances possibles pour dire: Écoutez, c'est vrai qu'il y a des mois
où il y a plus de causes qui entrent. La loi 57 en amène. Je suis
parfaitement conscient qu'en changeant la juridiction de la Cour provinciale
à la Cour supérieure à la loi 107, il y avait un fardeau
additionnel, mais vous auriez dû le savoir. Vous saviez, quand vous avez
fait la loi 57, qu'il allait y avoir plus de causes, qu'il allait y avoir plus
de litiges qui, au lieu d'aller à la Cour supérieure ou à
la Cour provinciale, iraient maintenant à la Régie du logement.
Honnêtement, je ne pense pas, M. le ministre, que vous nous ayez
donné une explication acceptable pour justifier qu'il y ait 82 000
causes en suspens devant la Régie du logement. Je trouve que c'est
absolument aberrant, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Je ne
blâme pas le nouveau président. Ou vous ne leur avez pas
donné les structures, les organismes nécessaires. Comment
pouvez-vous justifier cela? Vous nous avez dit, le 16 octobre: Dans six mois,
toutes les causes accumulées au cours des derniers mois auront
été entendues. Vous l'avez dit vous-même, c'est public. Je
peux vous référer et vous donner une copie de votre
communiqué de presse: Toutes les causes accumulées au cours des
derniers mois auront été entendues, tout en absorbant celles qui
s'inscriront au cours de la même période. Non seulement vous
étiez pour faire le "backlog", les amener à jour, mais toutes les
nouvelles causes, vous étiez pour les absorber. C'est cela que vous avez
justifié, c'est pour cette raison que vous avez engagé 34
nouveaux régisseurs; non seulement ils ne sont pas à jour, mais
c'est pire, parce qu'à un certain moment, il y avait en suspens
seulement 50 000 causes. On dirait que la situation empire.
Est-ce que vous pourriez nous donner, premièrement, une
explication? Est-ce que vous pourriez nous dire ce que vous allez faire de ces
82 000 causes? Vous avez donné des droits aux personnes, cela va, par la
loi 107. On peut être d'accord ou pas d'accord sur la formulation de la
loi 107, mais le fait est qu'ils ont des droits. Je crois que le délai
dans la justice, "justice delayed"...
M. Tardif: "Justice denied".
M. Ciaccia: C'est la justice niée. Qu'allez-vous
faire?
M. Tardif: Ce souci du député de Mont-Royal et
avocat de profession pour une justice expéditive et
accélérée l'honore. D'autant plus que j'ai longtemps
prêché cela quand j'étais en criminologie; cela me
surprenait beaucoup que des causes puissent prendre cinq ans, six ans, sept
ans, huit ans, neuf ans, dix ans à être entendues. Je n'ai jamais
compris cela moi non plus. Ceci dit, ici, on ne parle pas de délai en
termes d'années, on parle de délai en termes de mois. Donc, c'est
vrai qu'il y a eu un embouteillage ici, à cause notamment de
l'introduction massive de 45 000 causes reliées à l'article 573.
On a donné un recours exceptionnel aux locataires en demandant aux gens
de s'entendre entre eux idéalement. Certains l'ont fait et d'autres ne
l'ont pas fait. Bref, il y a eu 45 000 causes qui sont arrivées tout
d'un coup.
Deuxièmement, le député de Mont-Royal, je voudrais
seulement attirer son attention - il le sait d'ailleurs - sur le fait que les
45 000 causes, en vertu de l'article 573, ont ceci de particulier qu'elles
s'appliquent à des immeubles locatifs de plusieurs logements, en
moyennne quinze logements par immeuble. Une audition règle en moyenne
quinze causes. Il faut donc parler de 3000 auditions pour environ 42 000 causes
à entendre. Je veux dire que c'est une donnée qu'il faut aussi
avoir présente à l'esprit, celle qu'une audition, encore une
fois, couvre un immeuble en entier. Comme, dans mon comté, il y avait un
immeuble de 166 logements, cela a pris deux auditions -les 166 locataires
n'avaient pas fait une demande de rajustement, mais peut-être 80 d'entre
eux - pour régler 80 causes.
M. Ciaccia: ... sur les autres aspects.
M. Tardif: J'y arrive. Il y a une autre donnée aussi
importante. Je voudrais aussi le préciser. Auparavant, la Commission des
loyers et la Régie des loyers étaient formées
d'administrateurs, c'est-à-dire d'avocats qui, sur une base ad hoc,
entendaient les causes une journée ou deux par semaine. La nouvelle
Régie du logement a voulu constituer un corps de magistrats capables
d'abord de se familiariser avec la question sociale des logements, avec ce
droit nouveau, capables d'accorder à ces relations
propriétaires-locataires une attention que l'ancien système
d'avocats à la pièce ne permettait pas.
J'aimerais souligner au député de Mont-Royal qu'on a
constaté que ce plus grand souci des régisseurs d'entendre les
parties a amené un dédoublement du temps d'audition.
On constatait qu'à l'ancienne régie, en moyenne de moins
de 15 minutes, les choses étaient expédiées. On constate
que maintenant, c'est à peu près une demi-heure, le temps qu'on
consacre à l'audition des parties. C'est bien sûr que, si on veut
améliorer la qualité du service à la clientèle,
qu'on a aussi ces événements conjoncturels de demandes plus
grandes et qu'on consacre plus de temps tout simplement pour entendre les gens,
il y aura ces délais.
Cela dit, j'admets qu'il y a un problème, j'admets que nous
entendons prendre tous les moyens pour le régler. Ce qui inclut
l'incitation aux parties de faire ces règlements à l'amiable. On
sait que dans le domaine de l'automobile - je termine là-dessus - les
agents de la sécurité routière, depuis des années,
invitent les parties lorsqu'elles sont victimes d'un accident, à faire
un constat à l'amiable, à s'échanger les renseignements
quant à leur nom, leur adresse, leur compagnie d'assurances, etc., et
qu'ils ne courent pas sur les lieux de tous les accidents, parce qu'ils ne
peuvent tout simplement pas le faire. Je pense qu'il nous faut, à la
régie, trouver une telle façon de travailler, afin d'amener les
parties à s'entendre facilement.
La méthode de fixation est simple, connue et peut facilement
être programmée. Je ne vois pas de raison pour laquelle nous ne
pourrions pas décentraliser sa gestion encore plus qu'elle ne l'est
maintenant. On a créé six bureaux. Auparavant tout le monde
devait aller au palais de justice, dans ce grand temple de la justice, rue
Notre-Dame...
M. Ciaccia: Cela prenait moins de temps, vous avez
créé six bureaux et il y a 42 000 causes.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, je n'ai pas
interrompu le député de Mont-Royal.
Maintenant, il y a cinq bureaux dans l'île de Montréal, un
à Laval et un à Longueuil. Si nous devions avoir plus d'endroits
où les gens peuvent aller, si c'était une solution, il faudrait
également l'envisager. Tout cela pour dire que nous allons trouver une
solution à ce problème d'embouteillage - c'est la mission
spécifique du nouveau président - y compris, au besoin, non
seulement des mesures administratives mais également des mesures,
d'ailleurs certaines ont été prises, comme l'embauche de 34
régisseurs surnuméraires qui entendent les causes. Maintenant que
le robinet de l'article 573 est fermé, il y a ce retard à
liquider et les autres causes le seront normalement. Alors, il me fera plaisir
d'informer périodiquement le député de Mont-Royal de la
façon dont ce surplus est liquidé avec le temps.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions...
M. Ciaccia: J'aurais juste deux ou trois autres petites
questions, qui prendraient peut-être quatre ou cinq minutes.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Ciaccia: Avez-vous le nombre de causes qui ont
été réglées selon la loi 57, et combien l'ont
été par la régie amenant une diminution de loyer?
M. Tardif: C'est de l'ordre de 6000, au moment où on se
parle.
M. Ciaccia: 6000.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Le ticket modérateur, M. le
Président...
M. Tardif: Ce sont les frais judiciaires dont veut parler le
député de Mont-Royal. (11 h 45)
M. Ciaccia: Non, vous l'appelez le ticket modérateur. Si
vous voulez appeler cela des frais judiciaires, ce sont des frais
judiciaires.
M. Tardif: C'était prévu dans la loi pour laquelle
son parti a voté. C'était le député de
Notre-Dame-de-Grâce qui était le porte-parole officiel, à
l'époque.
M. Ciaccia: Vous pouvez essayer de vous justifier par tous les
moyens possibles, M. le ministre, mais le fait demeure que...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: ... vous avez un engorgement qui augmente de plus en
plus; au lieu de s'améliorer, la situation empire. Le fait que le Parti
libéral ait voté en faveur de la loi, je pense que cela n'a rien
à faire avec l'engorgement qui existe. C'est votre administration. Vous
ne faites rien, vous faites des promesses. Vous nous dites que des choses vont
arriver et elles n'arrivent pas. Plus vous ouvrez de bureaux, plus il y a de
délais. C'est difficile de comprendre le genre d'administration que vous
avez à la régie. Est-ce que le ministre peut nous dire combien de
causes ont été inscrites depuis le 1er avril 1982 à la
régie?
M. Tardif: Je m'excuse?
M. Ciaccia: Combien de causes ont été inscrites
à la régie depuis le 1er avril?
M. Tardif: Je ne le sais pas.
M. Ciaccia: Dans la loi, il y avait la possibilité
d'imposer des frais judiciaires, mais j'ai l'impression que le gouvernement, se
voyant dans une situation où le nombre de causes augmentait - et le
nombre de celles en suspens continue d'augmenter - plutôt que de corriger
le problème et de dire: On va prendre les moyens pour faire entendre les
causes, a imposé ces frais judiciaires pour décourager d'une
façon les locataires à recourir à la régie. C'est
la seule conclusion qu'on peut donner.
M. Tardif: II est vrai que, pour une chicane autour de 2 $, le
locataire aurait intérêt à s'entendre avec son proprio,
parce que cela va lui coûter 20 $ pour venir à la régie.
C'est vrai. En ce sens, si cela a des effets d'incitatifs, c'est vrai que c'est
voulu.
M. Ciaccia: Je pense que vous exagérez. Je ne pense pas
que les locataires vont à la régie pour des montants de 2 $.
M. Tardif: Est-ce que je peux donner le chiffre que m'a
demandé le député?
M. Ciaccia: Oui, s'il vous plaît.
M. Tardif: En avril 1982, 15 904 causes, alors qu'en 1981 il y en
avait eu 16 200; donc, c'est du même ordre de grandeur.
M. Ciaccia: Excusez-moi. Est-ce que vous pouvez me donner les
chiffres encore?
M. Tardif: En avril 1982, 15 904 causes et, en avril 1981, 16
200; même chose, donc, à toutes fins utiles. Je voudrais apporter
une correction ici.
M. Ciaccia: Alors, le ticket modérateur a-t-il atteint son
objectif de restreindre l'accès?
M. Tardif: II ne s'applique pas aux causes de fixation.
M. Ciaccia: Alors, il n'a pas atteint son objectif de restreindre
l'accès à la régie.
M. Tardif: Ce que le député appelle le ticket
modérateur ne s'applique pas aux causes de fixation, il s'applique aux
autres matières. Je ne voudrais pas avoir induit cette commission en
erreur tantôt. Le président de la régie me donne des
chiffres. J'ai dit qu'il y a quelque 40 000 causes en vertu de l'article 573
qui sont là dans le moulin, qu'il faut régler et qu'à
chaque audition on en règle 15 du coup. Deuxièmement, il y a
actuellement 20 000 causes d'entrées pour les loyers de 1982. Ces causes
ne peuvent pas être entendues maintenant parce que tous les dossiers
ne
sont pas entrés. Est-ce qu'on se comprend? C'est-à-dire
que, si les gens ont fait une demande en février, mars et avril, les
propriétaires devront remplir les formules RN-1 etc., etc. Donc, ces
causes ne peuvent pas, même si on le voulait, être entendues
maintenant. Il reste donc 20 000 causes de l'année dernière,
autres que celles en vertu de l'article 573, à régler. Cela c'est
quatre mois de délai. Il faudrait ramener les choses à leur juste
proportion. Pour les quelque 20 000 causes qui restent à part celles qui
sont entrées, il faudra quatre mois d'auditions.
M. Ciaccia: Les chiffres que vous nous avez donnés
étaient qu'au 31 mars il y avait 42 000 causes.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Vous nous dites que sur ces 42 000, au 31 mars, 20
000 sont pour l'année courante.
M. Tardif: Oui, c'est cela.
M. Ciaccia: Non, je ne pense pas que ce soit cela.
M. Tardif: Pas complètement; il y en a qui sont
rentrées en avril.
M. Ciaccia: Combien sur 42 000 sont pour l'année
courante?
M. Tardif: Je ne pourrais pas vous le dire comme cela; est-ce
qu'on a le chiffre d'avril?
M. Ciaccia: Non, je ne pense pas que le ministre devrait jeter
ansi des chiffres, 20 000 pour l'année courante, et il en reste
seulement 20 000. Votre président a bien dit...
M. Tardif: En date d'aujourd'hui.
M. Ciaccia: Oui, mais votre président vient de nous dire
qu'il ne le sait pas. Ne m'induisez pas en erreur.
M. Tardif: Vous le faites tout seul.
M. Ciaccia: Je voudrais bien avoir confiance dans les chiffres
que vous nous donnez.
M. Tardif: Non, c'est plutôt mon erreur, due à une
inexpérience relative; effectivement, c'est en très grande partie
ou en quasi-totalité des chiffres au 31 mars, c'est-à-dire qu'il
reste environ l'équivalent de quatre mois d'auditions, tel que le
ministre vient de le dire.
M. Ciaccia: Sur les 42 000 causes. M. Tardif: Sur les 42
000.
M. Ciaccia: Elles vont être toutes entendues dans les
quatre prochains mois?
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: 20 000 seront entendues dans les quatre prochains
mois?
M. Tardif: Si on a un rythme d'environ 5000 causes par mois en
dehors des périodes de pointe, ça nous permet de tirer la
conclusion qu'on a environ un délai de quatre mois en moyenne;
évidemment, il y a des causes qui dépassent les quatre mois; il y
en a pour qui c'est moins, mais en moyenne ça représente à
peu près quatre mois de volume en dehors de la période de
pointe.
M. Ciaccia: Alors, vous dites aux gens que, s'ils inscrivent une
cause à la régie, dans les quatre mois ils vont se faire
entendre.
M. Tardif: Au moment où on se parle, en moyenne c'est
à peu près vrai; c'est évident que c'est une moyenne, et
il y a des cas qui débordent les quatre mois.
M. Ciaccia: Les plaintes que nous recevons, cela vient souvent
des locataires parce qu'ils ont des... On ne parle pas de la loi 57 parce que
pour cela on en reçoit beaucoup. Il y a des causes pendantes, il y a des
délais de huit, neuf, dix mois. Alors, vous nous dites que ce ne sera
plus huit, neuf, mois; pour toutes les causes qui sont inscrites en dehors des
causes sur la loi 57, le délai maximum...
M. Tardif: Le délai moyen au moment où nous en
sommes.
M. Ciaccia: ... c'est à peu près quatre mois.
M. Tardif: Ce qui laisse, évidemment, un certain nombre de
causes qui vont déborder ce délai moyen; cela est la situation au
moment où je vous parle. À Montréal, surtout, il y a eu un
rattrapage substantiel. Il n'y a pas tellement longtemps, ce que vous dites
était vrai, il y avait un grand nombre de causes qui avaient six, sept,
huit mois de retard; c'est l'exception, maintenant, dans une grande partie des
cas.
M. Ciaccia: Dans combien de temps prévoyez-vous disposer
des 42 000 causes en suspens au 31 mars?
M. Tardif: II y a une opération... Pour l'article 573?
M. Ciaccia: Non, pas l'article 573, les 42 000 sur les autres
sujets, les autres litiges qui étaient en suspens le 31 mars.
M. Tardif: II y a à Montréal, où se pose
principalement le problème, une opération de rattrapage dont le
but est de ramener aux environs de 15 000 causes, disons au 31 décembre,
les causes qui demeuraient en suspens. Je ne suis pas en mesure d'en
évaluer présentement le caractère réaliste; j'ai
demandé d'ailleurs une analyse de la situation quant à
l'évolution de cette opération de rattrapage. Je pourrais
répondre à cette question du député probablement
d'ici quelques semaines.
Au moment où je vous parle, l'opération est assez bien
entreprise mais avec un léger retard, un léger
décalage.
M. Ciaccia: M. le ministre, est-ce que vous pourriez nous dire -
on parlait du ticket modérateur - sur combien de causes on a
imposé un ticket modérateur? Vous dites qu'il y en a certaines
pour lesquels ça ne s'applique pas; alors, sur combien?
M. Tardif: M. le Président, les frais judiciaires de 20 $
sont imposables à compter du 1er avril pour toutes les matières,
sauf la fixation.
Deuxièmement, ce qui est intéressant, c'est que ces frais
judiciaires, on ne veut tellement pas faire d'argent avec qu'ils sont remis aux
parties si elles s'entendent avant l'audition; alors, c'est une mesure assez
exceptionnelle, on les remet aux parties avant l'audition si elles s'entendent.
Cela fait partie des moyens incitatifs visant à une entente à
l'amiable.
Il y a un autre point à souligner en ce qui concerne ces
frais-là. Une cause à la Cour provinciale coûtait au bas
mot 500 $; un avocat et les frais judiciaires, tout cela devait coûter au
bas mot 500 $? Maintenant, ça coûte à peu près 20 $
de frais à la régie.
Combien de causes ont été instituées? Si on
considère que l'année dernière il y a eu à la
régie un peu plus de 100 000 causes, qu'il y avait 25 000 causes de
fixation et que celles-ci sont exclues, ça pourrait s'appliquer à
75% des matières; donc, 75 000 causes, je donne cela comme ordre de
grandeur.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas les chiffres exacts.
M. Tardif: Non, je vous dis, l'année dernière, 100
000 causes, 25 000 causes de fixation, donc 25% seraient exclues des frais
comme tels présentement, et ce n'est pas exclu ad vitam eternam, c'est
exclu parce qu'il s'agit de trouver des modalités d'application. L'autre
partie serait 75%.
M. Ciaccia: Une dernière question, M. le Président.
Le 27 janvier 1981, la régie a demandé à M. Pierre Allard
d'analyser le rôle et les structures des divers intervenants dans le
domaine de l'habitation. Est-ce que c'est possible d'avoir une copie de cette
analyse?
M. Tardif: On va faire regarder cela, M. le Président, et
si c'est possible, il me fera plaisir de la remettre.
M. Ciaccia: Je n'ai pas le montant devant moi, mais on parlait de
connaissance des structures des intervenants, une étude sur la
connaissance. Est-ce que vous pourriez nous dire en quoi la connaissance des
structures des intervenants permet à la régie de mieux jouer son
rôle de conciliateur? C'est à la page 1 du no 8, première
section. Pierre Allard a analysé le rôle et les structures des
divers intervenants dans le domaine de l'habitation.
M. Tardif: M. le Président, la Régie du logement,
parmi son mandat, a trois fonctions, si on relit sa loi: une fonction
adjudicative, évidemment, une fonction d'information du public de ses
droits, de ses obligations, et une fonction de conciliation. Reliée
à toutes ces fonctions, il y en a une qui sous-tend un peu tout cela,
qui est celle de recherche et d'étude. Or, elle reçoit des
représentations des locataires, des propriétaires, des
constructeurs d'habitation, des financiers. Les propriétaires de maisons
neuves ou les constructeurs disent: Notre structure de financement, notre
structure organisationnelle fait que nous bâtissons des immeubles, nous
les gardons deux ans, nous les vendons subséquemment à un autre
type d'entreprises qui, elles, les exploitent. C'est la raison pour laquelle,
notamment, on a justifié cette espèce d'exemption de cinq ans
pour les maisons neuves, à cause de ces modalités du
marché et de la structure financière et organisationnelle entre
l'industrie de la construction et celle des propriétaires fonciers,
surtout des professionnels et autres, qui voulaient bénéficier
des MURB. Tout cela pour dire qu'on va obtenir cette étude.
C'était beaucoup plus dans ce sens, celui de connaître les
règles de fonctionnement des principaux intervenants dans le domaine du
logement.
M. Ciaccia: Vous allez nous fournir une copie de
l'étude?
M. Tardif: Si c'est possible, je vais faire sortir cela.
M. Ciaccia: À la page 3 du no 8, dans le même
document, à la firme Michaud Sign Enr., vous avez octroyé deux
contrats
relativement à 200 affiches intitulées Frais judiciaires.
Dans un contrat vous dites: conception et réalisation de 200 affiches
intitulées Frais judiciaires, 1600 $; dans un autre contrat:
réédition et correction des 200 affiches Frais judiciaires.
À qui étaient imputées les erreurs pour ce contrat
additionnel? Si cela avait été une correction qui devait
être faite par Michaud Sign... On aurait dû les payer pour corriqer
leurs propres erreurs?
M. Tardif: M. le Président, pour ce qui est des frais
judiciaires, j'ai dit tantôt qu'ils ne s'appliquaient pas pour les causes
de fixation. Également, en sont exempts les bénéficiaires
d'aide sociale. La première version du projet parlait d'exemptions non
pas des bénéficiaires de l'aide sociale, mais des personnes
bénéficiaires de l'aide juridique. Le règlement,
après consultation avec le ministère de la Justice, étant
donné que, pour se faire déclarer admissible à l'aide
juridique, il faut toujours ouvrir un dossier... C'est multiplier la paperasse
inutilement, parce que le but, c'était d'exempter, faire faire le
circuit par la Justice... Cela a donc été une modification au
règlement pour dire exactement bénéficiaires d'aide
sociale, sans passer par ce visa de l'aide juridique. Il semblerait que le
service des communications ait travaillé sur une version originale du
règlement, donc des mesures ont dû être prises en
conséquence. (12 heures)
Le Président (M. Laplante): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Je vous remercie, M. le Président. Je suis en
fait habituellement membre de la commission parlementaire mais à cause
des débats sur la loi 46, j'ai été obligée de ne
pas être présente hier.
Sur la question de la Régie du logement, je veux d'abord dire que
dans Maisonneuve, environ 92% de l'ensemble de mes concitoyens sont locataires.
C'est donc dire que dans un comté du bas de la ville comme le mien, le
volume de plaintes que je reçois est assez considérable. Je vous
dirais que depuis février, il y a environ 325 personnes qui se sont
adressées à mon bureau pour faire valoir les difficultés -
soit en tant que propriétaires ou locataires - qu'elles avaient dans le
contexte économique actuel.
La première chose qui est évidente, c'est que c'est une
augmentation de loyer sans précédent qui certainement a un effet
sur le volume des causes devant la régie. On a pu, en fait, voir que des
locataires étaient parfois victimes de hausse de 50 à 60%. Il n'y
a peut-être pas de mouvement de Taxe-Action comme dans le West Island
parce qu'il y a la régie et qu'il y a un organisme régulateur. Il
reste que cela a certainement avivé de beaucoup une espèce
d'antagonisme entre les locataires et les propriétaires.
Il y a deux principales questions, en fait, que je veux vous adresser.
La première traitera de la responsabilité de la régie
à l'égard de la conciliation et de l'information du public.
Compte tenu de tout ce volume d'appels à mon bureau, j'ai
été obligée d'organiser onze, exactement onze
soirées d'information, très ouvertes, à l'intention des
locataires et des propriétaires du quartier. Cela a été
beaucoup suivi par les gens qui sont venus très nombreux. Je me suis
rendu compte que la régie devrait organiser de telles soirées
d'information. Souvent, au cours de la même assemblée, se
retrouvaient un propriétaire et un locataire du même triplex. Il
s'est trouvé qu'il y a eu des règlements sur place.
Avant d'utiliser toutes les procédures, vu leur lourdeur - je
fais référence aux services qu'il peut y avoir dans le domaine
des difficultés conjugales, les nouveaux services qui sont offerts dans
le cas de demandes de divorce - pourquoi la régie n'aurait-elle pas
systématiquement, particulièrement dans les quartiers du bas de
la ville où il y a un pourcentage extrêmement considérable
de locataires, des séances d'information qui axeraient cette information
sur la possibilité de s'entendre dans un règlement quasi hors
régie? C'est là ma première question.
Voici la deuxième. J'ai apporté avec moi des avis
d'audition. C'est un problème assez grave présentement du fait
des délais. J'ai, par exemple, huit décisions qui ont
été prises à la régie à la suite de
dépât après six, sept et huit mois. C'étaient des
demandes d'éviction à cause de non-paiement. Ce sont
évidemment des propriétaires qui m'ont remis ces avis et qui
m'ont fait valoir le préjudice qu'ils ont connu. Les délais ont
fait que des montants de 1295 $, 290 $, 475 $, 980 $, 79,50 $, 446 $, 302 $
n'ont pas été recouvrés parce que les locataires ont
décampé la veille ou l'avant-veille des auditions, mais compte
tenu des délais, cela a occasionné évidemment des pertes
considérables.
J'interviens à ce moment-ci parce que ça peut aussi,
à moyen terme porter préjudice aux locataires vu que les
propriétaires ont, à ce moment-là, le réflexe
d'écarter parfois les locataires qui sont à très faible
revenu ou d'écarter les locataires qui sont bénéficiaires
d'aide sociale parce qu'ils ont connu des expériences malheureuses. Je
me demande s'il ne serait pas opportun que la régie examine en
priorité les cas d'éviction. Je sais très bien qu'il y a
eu des assesseurs qui ont été engagés, mais pourquoi ne
pas considérer comme prioritaires les cas d'éviction à
défaut de paiement? Sinon, il s'installe une espèce de
règle qui fait que le locataire
peut se soustraire au paiement de son loyer pendant plusieurs mois et
quitter. Cela introduit finalement dans les règles de confiance entre
locataires et propriétaires certainement un préjudice pour tout
le monde.
M. Tardif: La députée de Maisonneuve a fait
état de onze séances de conciliation organisées dans son
comté. Je dois dire que la régie y va chaque fois que des
groupements sociaux (CLSC, clubs de l'âge d'or, regroupements de
propriétaires, regroupements de locataires) demandent à voir sur
place un conseiller de la régie. Donc, celle-ci y va, les rencontre et
je pense, de fait, qu'il y a eu onze rencontres dans le seul comté de
Maisonneuve. Je pense que, dans ma propre circonscription, il y a eu cinq ou
six de ces réunions qui étaient annoncées dans les
journaux. Cela se tenait dans les sous-sols d'église. C'étaient
des séances d'information comme ça. Cela, c'est de la
conciliation collective.
Deuxièmement, on essaie de faire de la conciliation individuelle
de la façon suivante. Il est bien évident que ça ne se
fait pas par un contact face à face, que ça se fait par
écrit. C'est là qu'on a mis à la disposition des parties,
dans les cas de fixation, notamment, des formules de précalcul leur
permettant facilement de dire: Écoutez, compte tenu des
représentations qu'on a reçues, compte tenu du programme dans
l'ordinateur, compte tenu de un, deux, trois, quatre, voilà quelle
serait raisonnablement l'augmentation qui serait accordée, toutes choses
étant égales par ailleurs, si les règles de la
régie étaient appliquées. Ceci n'est pas un jugement, ce
n'est pas une décision de la régie, mais on vous dit en gros ce
que cela donnerait sur la foi des renseignements que nous avons.
Je voudrais quand même préciser -parce qu'il y a des
avocats qui ont dit: Mais, c'est terrible, la règle audi alteram partem
n'est pas respectée; on n'a pas entendu l'autre partie, etc., - qu'il ne
s'agit pas d'une audition; il s'agit d'une mesure administrative, d'un service
qu'on rend aux parties. Celles qui veulent avoir une audition en bonne et due
forme.. En matière de fixation, notamment - c'est
précisément ce que j'appelle de la conciliation individuelle -le
prix est déterminé en fonction de trois séries de
facteurs. Le premier, ce sont des indices statistiques: indices d'augmentation
des coûts du chauffage, des matériaux de construction, de
l'électricité, du mazout, du gaz naturel. Entre vous et moi, on
n'a même pas besoin du propriétaire pour nous fournir ces
données. La régie, de toute façon, est branchée sur
Hydro-Québec, sur Esso-Imperial, Shell Canada, Gaz Métropolitain.
Elle calcule ces indices et ce que le propriétaire nous dit, c'est la
quantité d'huile ou de mazout qu'il a consommée l'année
dernière et c'est la régie qui applique l'indice avec sa
méthode.
Il y a une deuxième série de données -c'est
sûr qu'elle est fournie par le propriétaire, mais, là
aussi, il a très peu de contrôle lui-même - ce sont les
taxes et les assurances. Cela se vérifie à l'hôtel de ville
pour les taxes et, pour les assurances, bien, il y a une facture et une police
d'assurance. Donc, deux séries de facteurs où la partie
aléatoire est plutôt restreinte. L'autre où elle est plus
grave ou plus grande, c'est celle qui est reliée à l'entretien
des lieux, aux réparations et à la qualité, à la
dégradation ou pas de la qualité. Là, il peut y avoir
place à interprétation et, évidemment, c'est là que
l'une des parties peut dire: Bien, mon logement s'est
détérioré. Le propriétaire dit: Bien non, moi, j'ai
réparé la fenêtre, j'ai investi tant d'argent. C'est
là que, bon... C'est bien sûr que, dans une formule écrite,
on ne peut pas entrer dans tous ces détails. On ne réglera jamais
le cas du propriétaire qui dit: Mon locataire, c'est un paresseux, il ne
travaille pas. Pendant que moi, je tonds mon gazon, il est assis sur le balcon,
il boit sa petite bière et il me jette sa cendre sur la tête.
Bien, je m'excuse, mais ce sont des choses que je me suis fait dire. Et
le locataire dit: Mon propriétaire ne veut rien faire, tout se
dégrade, il ne fait rien pour entretenir les lieux, il ne chauffe pas
l'hiver, etc., etc. J'exprime les deux extrêmes, c'est caricatural mais
ce sont des cas réels qu'on m'a cités.
Donc, conciliation collective, assemblées et essais d'approche
individualisée, d'autre part. Entre ces deux approches, encore une fois,
on essaie de remplir l'autre fonction qui est celle de liquider les causes en
attente.
J'arrive à la deuxième question de la
députée de Maisonneuve, les défauts de paiement. Elle a
tout à fait raison, la députée de Maisonneuve. J'ai
été saisi de certains cas, parce que j'en ai aussi, dans mon
comté, des gens qui sont venus me voir en me disant: Non seulement vous
êtes mon député, mais vous êtes le ministre
responsable de cet organisme. C'est sûr que ces causes, comme les autres,
ont subi des délais. Ce que j'ai fait, il y a un certain nombre de mois,
fut de demander à la Régie du logement la possibilité de
créer, à tout le moins dans les grands centres urbains - je pense
à Montréal en particulier, qui fournit 70% des causes de la
régie - un rôle spécial d'audition de ces matières
pour faire en sorte que le tout soit jugé, entendu, décidé
en dedans de trois mois. Il faut penser aux délais d'appel qu'il faut
respecter. Les citoyens ont des droits d'appel, des droits légaux. Donc,
viser cet objectif et possiblement permettre aux greffiers spéciaux dont
la création a été prévue par la loi 41
d'exercer à cet égard une partie des fonctions, puisque
les greffiers spéciaux pourront, en cas d'absence d'une des parties,
juger ex parte. Donc, possibilité d'accélération du
processus en confiant les causes aux greffiers qui pourront les entendre ex
parte, rendre des décisions. Cela accélérerait le
processus. C'est une des premières choses avant les grands changements
plus substantiels.
M. Ciaccia: Cela c'est un des changements substantiels qu'on
approuverait. Cela fait partie des changements substantiels.
M. Tardif: Avant les changements plus substantiels à la
loi comme telle, j'ai demandé à la Régie du logement de me
soumettre une procédure accélérée pour les causes
de non-paiement; je ne suis pas certain qu'il faille nécessairement des
amendements législatifs, je pense qu'il s'agit de mesures
administratives. Mais, si besoin était et si l'Opposition me dit qu'elle
serait prête à passer cela sur le bras, même si notre
procédure prévoit des délais entre le dépôt,
etc., si c'était nécessaire pour introduire cela, je tiens compte
de l'offre de l'Opposition de collaborer sur ce plan.
M. Ciaccia: Déposez votre loi et on va l'examiner.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: Vous avez dit: les greffiers spéciaux
"pourront".
M. Tardif: Oui.
M. Dupré: On a légiféré au mois de
décembre. Quand? Cela est ma première question. J'aurai un
commentaire par la suite. "Pourront" exercer les fonctions. Est-ce que cela
veut dire qu'ils n'ont pas encore commencé? Quand vont-ils commencer
à exercer ces fonctions? Je crois que c'est très important, vu
qu'ils devront déterminer le montant de retenues de loyer, des
sommes...
M. Tardif: Le montant de quoi?
M. Dupré: Le montant de dépôt de loyer.
Présentement la personne peut déposer 300 $ par mois.
M. Tardif: On me dit qu'ils devraient commencer à exercer
leurs fonctions au début de juin.
M. Dupré: Deuxièmement, les formules dont vous avez
fait mention tantôt, vous dites que cela accélère et que
cela aide peut-être à diminuer le nombre des causes. Par contre,
je crois que cela favorise nettement le propriétaire parce qu'il n'y a
pas de justification. Le propriétaire marque les chiffres qu'il veut
bien mettre. Vu que cela est sur une formule de la Régie du logement,
cela incite un peu les locataires à accepter des chiffres qui n'ont pas
été contrôlés. Je pense que c'est nettement
défavorable pour le locataire. Il peut avoir demandé une
augmentation de 45 $ et avec les chiffres que le propriétaire va lui
fournir, si cela revient à 40 $, le locataire va dire: Je n'irai pas
à la Régie du logement pour 5 $. Je pense que cette formule donne
peut-être la chance d'accélérer mais qu'elle est nettement
défavorable pour le locataire. (12 h 15)
M. Tardif: L'important, c'est que la formule soit clairement
identifiée, qu'il soit clairement dit également qu'il s'agit
là d'une analyse mathématique comptable faite à partir des
données fournies, mais la Régie du logement ou le service de
conciliation - c'est ce que je disais tantôt - à l'égard de
certains chiffres comme les facteurs d'augmentation de l'essence, du
pétrole, de l'électricité, des matériaux de
construction, de la main-d'oeuvre, utilise des indices qui ne se basent pas du
tout, qui ne proviennent pas du propriétaire, mais de ces organismes et
de ces indices statistiques, Statistique Canada et autres organismes. Sur le
plan des taxes municipales et autres, il est quand même possible d'avoir
des données vérifiables.
Donc, M. le Président, il y a des données plus facilement
contestables, même dans les formules de précalculs, comme ceux
reliés, je l'ai dit tantôt, à la qualité du logement
et à la dégradation des lieux ou à l'amélioration
de la qualité, selon le cas; c'est plus contestable et il y a l'autre
partie qui l'est beaucoup moins. Donc, ce qu'il faudrait penser, c'est que la
formule de calcul - j'ai demandé aussi cela à la régie il
y a quelque temps et son nouveau président en a été saisi
- c'est que la formule de précalcul de la régie, au lieu de
donner un seul facteur d'augmentation, donne une fourchette, en disant:
Voilà pour la partie, ce qu'on appellerait les frais
généraux fixes, si vous voulez, et la partie reliée
à la qualité. C'est là que vous avez peut-être plus
de marge de manoeuvre pour la discussion entre les parties.
Je suis tout à fait conscient que c'est sûr que l'audition
formelle d'un régisseur entendant les parties, c'est peut-être la
façon d'en arriver à la plus grande justice, mais je ne suis pas
certain que les gens cherchent la justice; je pense qu'ils cherchent un
règlement honorable. La justice, on va laisser cela aux juristes;
d'accord? Personnellement, je pense que les gens cherchent un règlement
honorable et, s'ils
sont convaincus que ce qui leur est présenté est
raisonnable, je pense qu'il faut qu'ils s'entendent.
Le Président (M. Laplante): Mme la députée
de Dorion. Une dernière question.
Mme Lachapelle: Pour faire suite à ce que ma
collègue de Maisonneuve disait au sujet de l'éviction des
locataires, naturellement, à cause des très grands délais
à régler ces dossiers, les propriétaires sont de plus en
plus réticents à louer à des gens à faible revenu
ou à des gens qui reçoivent des prestations de l'aide sociale.
Maintenant, les propriétaires, en tout cas quelques-uns de mon
comté, m'ont fait savoir que, maintenant, avant de louer à ces
gens-là, ils vont leur poser comme condition qu'il y ait un
endosseur.
M. le ministre, j'aimerais savoir si les endosseurs seront tenus ou si
le témoin qui aura signé le bail sera tenu de payer le loyer, si
le locataire refuse.
Finalement, c'est un peu la liste noire. Ils vont leur louer quand
même, à condition que quelqu'un se rende responsable.
M. Tardif: Mme la députée de Dorion, je n'ai pas
à donner un avis juridique sur la valeur de cet endossement qui pourrait
être... Ce qui est prévu sur un bail, c'est la signature d'un
témoin. Il y a un locataire, c'est le signataire du bail. On pourrait
sûrement demander aux avocats, mais on m'informe à la régie
qu'aucune cause semblable n'a été portée à son
attention à ce jour. Puisque la députée de Dorion a
débouché sur la question des listes noires, c'est un petit jeu
qui se joue à deux. Les listes noires de propriétaires, si elles
commencent à circuler et à contenir des renseignements à
l'endroit d'un certain nombre de locataires... D'ailleurs, il faudra
peut-être que l'Office de la protection du consommateur - je vais mettre
mon chapeau du ministre responsable de la protection du consommateur - se
demande si... Enfin, il y a ce qu'on voit dans la loi. Est-ce que le locataire
ne devrait pas avoir accès à cela comme à sa fiche de
crédit, par exemple, comme la Loi sur la protection du consommateur le
prévoit? Parce qu'on sait que, présentement, tous et chacun
d'entre nous qui possédons des cartes de crédit et autres, nous
sommes fichés, catalogués, le crédit évalué,
nous avons le droit de consulter cela. Très peu de gens le savent,
j'aimerais que les médias d'information répètent que les
gens ont droit de consulter leur fiche de crédit.
M. Ciaccia: C'est quelque chose de légal qui existe, mais
une liste noire, c'est une chose en dessous de la table. Comment allez-vous
vous battre à l'aide de la loi pour cela?
M. Tardif: C'est quelque chose de légal, mais, à
partir du moment...
M. Ciaccia: C'est une bien bonne question.
M. Tardif: Je pense qu'une liste qui contiendrait les locataires
qu'on appellerait une liste noire - encore faudrait-il savoir ce qu'elle
contient et voir si elle ne constitue pas une forme de discrimination couverte
en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne du
Québec, puisque c'est celle-là qui compte et non pas
l'autre... Deuxièmement, il faudrait voir si, sur le plan de la
protection du consommateur, il n'y a pas des mesures qui s'imposent. À
ce moment-là, quelle est la solution ou la contrepartie à cette
action collective de la part des propriétaires? C'est peut-être
une collectivisation des locataires plutôt qu'une négociation
collective des baux. On peut en venir à cela. Si c'est cela, je n'ai
aucune espèce d'objection. C'est d'ailleurs permis par la loi 107; cette
loi 107, tellement décriée par certains, on aurait
intérêt à la relire, elle contient beaucoup de choses.
Le Président (M. Laplante): Je dois dire, M. le ministre,
que c'est une opinion juridique que vous ne pouvez donner.
M. Tardif: Non, mais je peux assurer cependant que je prendrai
toutes les mesures, comme membre du gouvernement et ministre responsable
à la Protection du consommateur, pour m'assurer qu'il n'y ait pas de
discrimination et de mesures injustes qui seront prises à l'endroit des
locataires par les propriétaires, par ces méthodes.
Le Président (M. Laplante): Le programme 3 est
adopté.
M. Ciaccia: Avant d'adopter le programme 3, je voudrais demander
une directive et le consentement de la commission. Mon collègue, le
député de Chapleau, voudrait poser un certain nombre de questions
sur la protection du consommateur. Est-ce qu'on pourrait avoir le consentement
de la commission pour siéger après 12 h 30 pour essayer de
terminer?
M. Tardif: Cela veut dire combien de temps?
M. Ciaccia: Quinze à vingt minutes.
M. Tardif: Donc, on ajournerait à 12 h 45 au lieu de 12 h
30?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que cela...
M. Tardif: Tout à fait disposé, M. le
Président.
M. Ciaccia: II y a un autre bref commentaire que je voudrais
faire sur le programme 3 avant de l'adopter. M. le ministre, vous venez d'avoir
deux exemples de ce que j'appelle les problèmes causés par la loi
107, qui amènent des conflits entre locataires et propriétaires.
La liste noire n'est pas déposée à la Banque Nationale,
où vous pouvez protéger le locataire. Je pense que la solution
est celle que nous avons suggérée, au début, c'est
d'apporter des correctifs dans l'administration de la loi no 107 afin que les
listes noires n'existent pas. Les listes noires n'existaient pas avec le
contrôle des loyers sous l'ancienne loi et là, vous voyez comment
cela vient envenimer les relations entre locataires et propriétaires,
à tel point que c'est le locataire qui est vraiment affecté. Sous
le prétexte de protéger le locataire par la loi no 107, vous lui
causez des préjudices et il ne reçoit pas de protection. Je pense
que cela confirme qu'on devrait apporter des correctifs à la loi no
107.
Le Président (M. Laplante): D'accord, allez-y.
M. Tardif: M. le Président, tout ce que je veux dire,
c'est que, moi aussi, je remercie la députée de Maisonneuve, la
députée de Dorion et le député de Saint-Hyacinthe
d'avoir attiré mon attention sur les problèmes concrets
vécus par eux dans leur comté, même si j'en avais
été saisi également. Au lieu de demander une refonte
générale de la loi, parce qu'il fallait dire quelque chose,
j'aurais souhaité que le député de Mont-Royal m'apporte ce
type de contribution mais il a droit à sa contribution; elle est
consignée au journal des Débats.
M. Ciaccia: Un instant, M. le Président. Si j'avais
apporté le genre...
Le Président (M. Laplante): II ne faudrait pas soulever un
débat là-dessus, non plus.
M. Ciaccia: Non, pas un débat, mais je voudrais faire la
remarque suivante: Si j'avais apporté le genre de...
M. Dupré: Question de règlement.
Le Président (M. Laplante): Question de règlement,
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: On nous a demandé quinze minutes de plus;
qu'on ne les prenne pas pour faire des discussions semblables. Vous avez
demandé quinze minutes de plus pour passer à l'autre
programme.
Le Président (M. Laplante): C'est ce que j'essaie de faire
valoir, mais la commission est maîtresse de ses travaux.
M. Ciaccia: Sur cette question de règlement, je ne pense
pas qu'on peut laisser certains...
M. Dupré: Sans cela, on va retirer notre accord pour les
quinze minutes.
M. Ciaccia: Vous retirerez votre accord pour les quinze minutes;
on va ajourner à 12 h 30 et on va revenir à un autre moment. On
essaie de coopérer.
Je voudrais seulement signaler au ministre que, si, moi, j'avais
apporté le genre de situation que la députée de
Maisonneuve a apportée, la première accusation que j'aurais eue
du ministre -vous l'avez portée depuis le commencement de cette
commission - c'est que je veux protéger les propriétaires, que je
ne prends pas les intérêts des locataires. C'est pour cette raison
que je n'ai pas soulevé le cas spécifique que la
députée de Maisonneuve a apporté. Mais je ne vous ai pas
vu faire ce genre d'accusation à la députée de Maisonneuve
et à juste titre, parce que cela aurait été une accusation
mal fondée. Mais si moi, j'avais apporté cet exemple-là,
au lieu de donner la réponse que vous avez donnée à la
députée de Maisonneuve, vous auriez commencé à
m'attaquer personnellement en disant que moi, je voulais protéger les
propriétaires. C'est pour cela que je ne l'ai pas dit et je ne n'accepte
pas les critiques et les reproches que vous nous faites.
M. Tardif: Bien, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle le
programme 4, protection du consommateur. Des remarques, M. le ministre?
Protection du consommateur
M. Tardif: Pas de remarques préliminaires si ce n'est pour
dire que le président de l'Office de la protection du consommateur M.
Moreau, est ici avec nous; également, la vice-présidente, Mme
Monique Bernatchez-Tardif, et le personnel de l'office, pour répondre
aux questions de l'Opposition.
Je voudrais simplement dire en guise d'introduction, pour faire notre
propre réclame, que l'Office de la protection du consommateur est cet
organisme qui a
l'insigne honneur d'éditer un des meilleurs vendeurs au
Québec, après les revues Actualité et Châtelaine,
puisque son tirage atteint 170 000 exemplaires en français par mois en
abonnements et à peu 10 000 vendus en kiosque, donc 180 000,
après un peu plus d'un an d'existence. C'est remarquable.
Évidemment, mon objectif serait de faire en sorte que peut-être,
pour la prochaine commission - mais là je mets vraiment le
président sur la sellette - il devienne le meilleur vendeur au
Québec sur le plan des revues.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: On peut féliciter le ministre de cela. Par
contre...
M. Tardif: Elle existe en anglais aussi, je m'excuse, Protect
yourself, pour le député de Chapleau.
Les victimes de la MIUF
M. Kehoe: Oui, j'ai eu l'occasion de la lire. Il nous reste
quinze minutes pour discuter d'un programme d'une très grande
importance. Je vais me limiter à la question des victimes de la MIUF,
qui est un problème d'une importance capitale. Depuis que vous avez
annoncé le programme au mois de novembre 1981, nous avons entendu
seulement des critiques sévères de ce programme. Vous allez nous
dire sans doute comme toujours que c'est la faute du fédéral, qui
a approuvé la MIUF en question, et c'est vrai. Je reconnais ce fait. On
reconnaît qu'il y a une agence gouvernementale provinciale qui l'a
approuvée aussi. Donc, il s'agit d'un problème d'importance pour
la santé et il y a un problème de réparations pour la
maison elle-même.
Des critiques s'adressent au ministre; les critères et les
dédales administratifs font en sorte qu'il s'agit tout simplement d'un
semblant de programme, que c'est un écran de fumée et que le
programme n'est applicable qu'à très peu de personnes.
D'ailleurs, on va donner tout à l'heure, par certaines questions,
le nombre de personnes qui ont pu bénéficier de ce programme
jusqu'ici. Les critiques sont tellement sévères qu'au mois de
mars de cette année, les fonctionnaires de votre ministère ont
décidé de faire la grève pour revendiquer certains droits
pour les victimes. Que je sache, jusqu'ici, il n'y a pas eu de changements aux
différents critères malgré les pressions des victimes,
malgré les pressions des éditoriaux dans la province de
Québec et même malgré les grèves faites par vos
fonctionnaires.
Je pense que la deuxième critique qu'on peut faire, c'est sur le
rôle de l'Office de la protection du consommateur dans ce dossier. On va
en parler et poser quelques questions tout à l'heure. (12 h 30)
Pour commencer, M. le ministre, j'aimerais poser la question
fondamentale. Depuis l'entrée en vigueur du programme en question,
est-ce que vous avez fait des changements aux critères à
l'administration, au nombre d'appels, au nombre de médecins qui sont
disponibles, au nombre de fonctionnaires pour rendre le programme efficace?
Cela fait en sorte que c'est un fiasco complet. Est-ce que vous prévoyez
faire des changements fondamentaux dans votre approche du programme?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Chapleau, est-ce que vous auriez objection, parce qu'il y a d'autres
députés qui ont demandé la parole, à poser votre
série de questions pour que le ministre puisse répondre en bloc
aux questions, pour essayer de donner la chance...
M. Tardif: Cela dépend, M. le Président, s'il a
l'intention...
M. Kehoe: II y a plusieurs questions.
M. Tardif: S'il a l'intention de faire chaque fois un tel
discours moi aussi, je vais en faire un, on va se rendre à quinze
minutes et il n'y aura pas de réponse. S'il veut des questions
précises: Combien de gens ont été aidés, pour
combien d'argent, à quel endroit? je vais lui donner tout cela.
M. Kehoe: Non, mais c'est un peu...
M. Tardif: Si c'est un discours qu'il veut, je vais lui en faire
un.
M. Kehoe: Pour commencer, M. le ministre, je veux savoir,
globalement, ce que vous allez faire avec un programme qui ne marche pas.
M. Ciaccia: Question de règlement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal, question de règlement.
M. Ciaccia: Je crois que le député de Chapleau a le
droit de poser une question très spécifique, mais il a fait un
petit préambule. Je ne pense pas que vous devriez prendre cette
attitude.
M. Tardif: Non, non. C'est parce qu'il a suivi le mauvais exemple
du député de Mont-Royal depuis deux jours. C'est cela.
M. Ciaccia: Si vous pouviez répondre...
Donnez le bon exemple. Répondez vite et clair. Comme cela,
ça ira plus vite pour les questions.
M. Tardif: Oui. M. le Président, le député
de Chapleau dit: Je comprends que vous allez mettre cela sur la faute du
fédéral. Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
L'organisme en question, à moins d'être complètement
aveugle, s'appelle l'Office général de normes, c'est un organisme
fédéral qui a approuvé ce produit. Le député
de Chapleau dit qu'un organisme québécois l'a approuvé; il
y a un organisme québécois qui l'a inclus dans la liste des
matériaux approuvés par cet organisme fédéral.
M. Kehoe: Ce n'est pas le...
M. Tardif: Exactement comme la SCHL le fait aussi. La SCHL, dans
son cahier de matériaux approuvés, a mis la MIUF, comme l'ont
fait plusieurs autres organismes et ministères, et c'est vrai dans
toutes les provinces. J'ai rencontré les ministres de toutes les
provinces; eux aussi l'ont approuvée vu qu'on paie déjà
cet organisme fédéral qui fait des tests sur les
matériaux...
M. Kehoe: Un moment, je ne parle pas de la
responsabilité...
M. Tardif: Je vais y arriver.
M. Kehoe: Je parle de votre programme et on va partir...
M. Tardif: Très bien, je vais y arriver.
M. Kehoe: ... sur toute la question de la
responsabilité.
M. Tardif: Je vais y arriver. Tout ça pour dire qu'on paie
déjà avec nos taxes un organisme fédéral qui est
censé faire des tests pour valider les produits. Mettons qu'il se soit
trompé et qu'il ait approuvé un produit
prématurément, des pressions que l'on imagine, que l'on sait.
Qu'est-ce qu'on a fait? On dit: C'est votre responsabilité,
occupez-vous-en. C'est clair.
M. Kehoe: Enlevez votre programme d'abord, si ça ne marche
pas.
M. Tardif: Qu'est-ce qu'on fait, nous? M. Kehoe: Rien.
M. Tardif: C'est faux. Notre rôle consiste, en vertu des
programmes, du devoir qui nous incombe sur le plan de la santé, sur le
plan médical, à soigner les gens, à déterminer la
cause des maladies. C'est par ce biais-là que nous sommes intervenus
dans le dossier. J'ai dit cela à un dénommé André
Ouellet lors de la conférence des ministres qui se tenait ici à
Québec. Il me disait: Écoutez, il faut attendre, M. le ministre,
ces gens - en parlant des fabricants de MIUF -ne sont pas des criminels. Je lui
avais répondu et c'était public: Écoutez, M. Ouellet, je
regrette; puisque vous prenez l'exemple du Code criminel, même quand
quelqu'un est assailli criminellement en recevant un coup sur la tête, on
le soigne d'abord, on laisse la police faire son enquête et on laisse les
tribunaux départager les responsabilités. Ce devrait être
la même chose dans le cas de la MIUF.
Alors, on a mis sur pied un bureau de dépannage pour savoir
combien des 26 000 ménages dont la maison qui avait été
isolée à la MIUF, avaient des parents ou des connaissances qui
étaient malades? Pour ces personnes, on a mis sur pied un protocole
d'examen, on a formé des médecins dans les DSC avec l'aide du
département de santé communautaire. Ce que le
député de Chapleau appelle un semblant de programme, bien, il y a
8000 appels qui ont été reçus au bureau de ce
dépannage et ces 8000 personnes ont reçu un protocole d'examen,
ont été dirigées vers des médecins
compétents, formés spécialement pour le dépistage
des maladies pouvant résulter de la présence de MIUF ou de
problèmes respiratoires. La symptomatologie très
détaillée, le protocole très détaillé qui a
été élaboré à cette occasion, c'est une
mesure véritable qui a été prise, ce n'est pas un semblant
de programme. De ces 8200 personnes qui ont appelé, 4574 s'étant
plaintes de problèmes de santé, 55% ont été
référées à ces départements de santé
communautaire et nous avons reçu de ces départements les
protocoles d'examens médicaux complets dans 3222 cas. Ce ne sont pas des
semblants de cas, c'est du vrai monde qui a été vu et
examiné. Laissez-moi finir. Vous avez fait des affirmations que tout
cela, c'était un écran de fumée. On va y arriver. 3222
personnes examinées et rapports reçus; 1352 personnes
examinées et rapports à recevoir. Donc, 4500 personnes ayant subi
un examen des pieds à la tête, complet. Ce n'est pas un semblant
d'examen qu'ils ont eu, cela se vérifie!
M. Kehoe: Qu'est-ce que vous avez fait après? C'est
à cela que je veux en venir.
M. Ciaccia: Ils n'ont pas besoin de vous pour aller chez le
médecin!
M. Kehoe: C'est facile de les envoyer chez le médecin.
Qu'est-ce que cela donne?
M. Ciaccia: Ils n'ont pas besoin du ministre de l'Habitation.
M. Tardif: On continue là, M. le Président, pour
dire que ces examens médicaux nous ont révélé que,
dans 4,4% des cas, aucun symptôme n'était décelé;
dans 1168 cas, des symptômes légers étaient notés,
c'est-à-dire dans 36,8% des cas; des symptômes dits
modérés dans 44% et des symptômes graves dans 474 cas ou
14%. Ce sont donc ces dossiers de problèmes graves qui ont
été référés, dans un deuxième temps,
à la Société d'habitation du Québec; aux termes du
programme, 284 dossiers ont été transmis à la
Société d'habitation du Québec. Il y avait deux conditions
pour être aidé sur le plan du relogement en attendant que la
santé s'améliore et que des mesures correctrices soient prises
par Ottawa. Incidemment, le programme fédéral de remise en
état des logements n'est toujours pas opérationnel. En attendant
cela, 284 familles se sont adressées à la Société
d'habitation du Québec.
Je m'excuse, je voudrais continuer. Vous avez posé une question
vous allez avoir la réponse complète.
M. Kehoe: Mais cela prend du temps!
M. Tardif: Non, non. C'est très complet.
M. Kehoe: C'est parce que vous voulez avoir des questions
précises. C'est à cela que je veux en venir. J'en ai des
questions précises. Je les ai toutes.
M. Tardif: Vous avez posé une question en disant qu'il n'y
avait pas de programme, qu'il n'y avait rien de fait. Je vous dis ce qu'il y a
de fait.
M. le Président, j'achève, ce ne sera pas long. 284 cas
ont été référés à la
Société d'habitation du Québec. Il y avait deux
critères pour recevoir l'aide au relogement, qui pouvait atteindre
jusqu'à 400 $ par mois. C'était, d'une part, d'être malade
assez gravement, selon les examens médicaux et, deuxièmement, que
les tests de concentration de mousse d'urée-formol dans les maisons
indiquent qu'on dépassait la norme de un dixième de partie par
million. Il y avait aussi dans le programme un petit paragraphe qui disait que,
lorsque la norme est inférieure et qu'il y a des symptômes graves,
un comité d'experts pourra néanmoins permettre le relogement. Le
député m'a dit: Avez-vous modifié votre programme? Je dis:
Oui, on l'a modifié sur ce plan en ne tenant plus compte de la norme de
un dixième de partie par million. Dès qu'il y a des
symptômes graves, on reloge les gens, moyennant qu'il y a présence
de MIUF. On ne s'occupe pas du degré de concentration.
Des 284 personnes dont les dossiers qui ont été
acheminés à la SHQ, un certain nombre nous ont dit: On ne veut
pas quitter notre logement, on veut se loger chez nous et on veut que notre
maison soit réparée. On a dit: Adressez-vous à ceux qui
sont responsables de vos problèmes et là, c'est le programme
fédéral que M. Ouellet a annoncé, mais il n'est pas
opérationnel encore.
Deuxièmement, il y a des gens qui nous ont dit: On a
communiqué avec les offices municipaux d'habitation pour reloger ces
personnes. Lorsqu'il y a de la place, elles sont relogées là,
mais, la plupart du temps, il n'y a pas de place, il y a très peu de
logements vacants dans les OMH. On a donc dit à ces gens: Trouvez-vous
un logement.
M. Kehoe: En effet! Avec un bail!
M. Tardif: On leur a dit: Trouvez-vous un logement. C'est
cela.
M. Kehoe: Où est-ce qu'on peut trouver cela pour six
mois?
M. Tardif: Trouvez-vous un logement et nous allons assumer l'aide
pour ce qui excédera 25% de votre revenu jusqu'à concurrence de
400 $.
M. Kehoe: C'est justement le point, M. le ministre, je ne veux
pas vous interrompre.
M. Tardif: Voilà, M. le Président, quand le
député de Chapleau parle de semblants de programmes, il ne sait
pas ce dont il parle.
M. Kehoe: Mais, le résultat, le "bottom line" comme on
dit, c'est quoi? Sur 8210 appels reçus, je note qu'il y en a 284 qui
sont référés à la SHQ. Sur cela, il y en a 59 non
admissibles, il y a 45 dossiers incomplets, il y a 180 dossiers traités.
Je pose la question au ministre, combien de personnes, sur les 8210 appels
reçus, ont eu de l'aide financière?
M. Tardif: M. le Président, seulement 200 ou 180 en ont
demandé. C'est cela que le député doit savoir pour l'aide
au relogement.
M. Kehoe: C'est parce qu'elles n'étaient pas admissibles.
Vos critères sont trop sévères.
M. Tardif: Si elles ne sont pas malades...
M. Kehoe: Ils sont trop sévères et ils sont trop
limités.
M. Tardif: C'est cela, c'est un programme d'aide au relogement
pour les personnes malades.
M. Kehoe: C'est justement cela, la
critique qu'on fait. Vos critères sont tellement
sévères qu'il y a peu de personnes qui sont admissibles.
C'est cela le "bottom line", la question que je pose, 8200...
M. Tardif: M. le Président...
M. Kehoe: Laissez-moi poser la question avant de commencer
à répondre. Sur 8210, il y a 16 personnes qui ont reçu des
chèques. Comment expliquez-vous cela? Vous parlez de votre programme qui
est opérationnel. Vous avez fait beaucoup d'examens médicaux, on
le reconnaît, mais l'aide donnée à ces personnes, c'est
combien?
M. Tardif: M. le Président, actuellement, le
député confond tout. Je suis parti des appels reçus, 8210,
parce qu'il y a des gens qui on dit: Je pense que ma maison est isolée
à la MIUF; en tout cas, il y a de la mousse, cela ressemble à de
la MIUF. Pourriez-vous me dire si cela en est vraiment?
M. Kehoe: Oublions ceux-là...
M. Tardif: Je veux dire, il ne faut pas charrier...
M. Kehoe: Vous non plus...
M. Tardif: II y a ceux qui disent: J'ai fait isoler ma maison et
il y a de la mousse blanche. Est-ce que c'est dangereux? Jusqu'à ceux
qui, effectivement, se sont avérés atteints de symptômes
graves de l'avis des médecins, et on s'est fié à l'avis
des médecins. On a offert de reloger ces gens-là;
présentement il y a 64 ménages qui ont accepté
d'être relogés, il y en a déjà 13, d'ailleurs, qui
ont regagné leur domicile après avoir pris eux-mêmes les
mesures correctrices devant le temps que prenait le fédéral
à corriger. Et, incidemment, les dossiers ou les demandes de relogement
diminuent d'autant que le beau temps revient. Je souligne cela, parce que c'est
important. Je ne voudrais pas faire de démagogie sur le dos des pauvres
gens qui sont "poignés" avec ce problème, à la suite de
l'incurie...
M. Kehoe: II ne faut pas les aider non plus!
M. Tardif: ... de vos grands frères à Ottawa. Ce
qu'il est important de noter, c'est qu'on a constaté que la ventilation
était extrêmement importante. Très souvent, la pose de la
MIUF, la mousse isolante d'urée-formol, il y a un an ou deux,
c'était accompagné de mesures visant à calfeutrer les
fenêtres, poser des coupe-froid, bref à refaire la fenestration,
ce qui a réduit d'autant la ventilation naturelle et normale. C'est
normal, on isolait, on ne voulait pas faire sortir la chaleur et faire entrer
d'air frais. Maintenant que le beau temps revient et qu'on ouvre les
fenêtres, les problèmes diminuent d'autant.
M. Kehoe: C'est le beau temps qui va régler le
problème.
M. Tardif: M. le Président, le début...
M. Kehoe: M. le ministre, si vous me permettez...
M. Blais: Le problème d'Ottawa, pas le problème du
Québec.
M. Tardif: Le député de Chapleau,
manifestement...
M. Blais: ... commission parlementaire.
M. Tardif: ... a suivi un très mauvais exemple. Lui qui
vient d'arriver en Chambre, de personnages...
M. Kehoe: Cela ne change pas le programme, cela n'apporte aucune
aide jusqu'à maintenant...
M. Tardif: On aide les gens qui sont malades, et ils ne sont plus
malades.
M. Kehoe: Si vous me le permettez, M. le ministre...
M. Ciaccia: II y a des malades qui sont encore malades, M. le
ministre.
M. Kehoe: En 1981-1982, la société a
subventionné 16 ménages pour un montant de 9004 $; c'est cela
votre programme, le "bottom line" de votre programme...
M. Tardif: C'est quoi le "bottom"? M. Kehoe: Si vous me
permettez... M. Tardif: Comment appelez-vous cela?
M. Kehoe: ... en 1981-1982, la société a
subventionné 16 ménages, pour un montant de 9004 $, et vous
prévoyez, pour l'année qui s'en vient, 194 nouveaux
bénéficiaires, pour un montant de 324 000 $. C'est sur un nombre
total de quelque 8000 demandes. Autrement dit, tout ce que vous faites avec
votre programme, vous les faites examiner par des médecins. À
Laval, il y a quatre médecins qui travaillent une demi-journée
par semaine chacun pour la population de la deuxième ville en importance
de la province de Québec. Vous apportez une certaine aide
médicale à ces personnes. (12 h 45)
Tout ce que fait l'Office de la protection du consommateur, c'est de
dire: Allez voir un avocat. De votre côté, vous dites: Allez voir
un médecin, et l'Office de la protection du consommateur dit: Allez voir
un avocat. C'est le même sujet pour les deux. M. le ministre - il ne
reste pas grand temps - ce sont les critiques de base qu'on veut faire à
votre programme. Premièrement, cela n'aide pas beaucoup de monde.
Deuxièmement, la contribution de l'Office de la protection du
consommateur jusqu'à aujourd'hui, je dis respectueusement que c'est
très limité, sinon inexistant. Il y a des études et toutes
sortes de... Dernièrement, l'Office a mandaté un avocat pour
faire une étude du dossier. Depuis le mois d'avril, l'avocat en question
a été mandaté. Le problème est d'avoir des causes
types, le problème est d'avoir des aides techniques pour faire avancer
les dossiers des 26 000 personnes dans la province de Québec qui sont
aux prises avec le problème. Je pose la question: Pourquoi l'Office de
la protection du consommateur n'a-t-il pas apporté une contribution plus
substantielle?
M. Ciaccia: On aime mieux prendre des actions, faire plus de
procédure.
M. Kehoe: À défaut de prendre des actions, au moins
fournir l'aide technique et préparer un dossier pour les victimes
sérieuses d'un problème.
M. Tardif: M. le Président, en date du 7 mai - on me remet
le rapport - ce sont 216 familles qui ont reçu l'aide au relogement.
Quand le député dit qu'en date du 31 mars, il y avait 16
familles, il faut bien se rendre compte d'une chose; c'est qu'on dit aux gens:
D'accord, vous êtes admissibles, vous pouvez vous reloger; trouvez-vous
un logement et on assumera l'écart, ce qui excédera 25% de votre
revenu, jusqu'à concurrence de 400 $ par mois. Les gens se trouvent un
logement -cela peut prendre du temps - ils paient leur loyer et ils nous
envoient la facture avec une copie du bail et une copie du chèque qu'ils
ont fait; ce n'est qu'après cela qu'on paie. Encore une fois, je ne sais
pas à quel jeu jouent les députés de l'Opposition; enfin,
ils jouent le jeu de l'Opposition...
M. Kehoe: C'est pour vous montrer que vous ne faites rien.
M. Tardif: ... dans nos règles traditionnelles. Ils
confondent la date des engagements financiers avec les mesures prises. Il y a
216 ménages; il est assez révélateur que, dans le
mémoire qui avait été soumis au Conseil des ministres pour
l'établissement de ce programme, il avait été
établi que les familles pouvant potentiellement avoir besoin d'aide
étaient au taux de plus ou moins 1%, compte tenu de ce qui
s'était passé dans les autres provinces comme étant des
problèmes graves et compte tenu de ce qui s'était passé
aux États-Unis. Avec 26 000 familles, si on en a aidé 216, on
n'est pas tellement loin de la marge de 1%, c'est-à-dire des gens qui
présentent des problèmes graves de santé.
Encore une fois, ces problèmes s'amenuisent avec la venue du beau
temps. J'espère que le fédéral va effectivement faire
commencer son programme de mesures...
M. Kehoe: Encore le fédéral pour régler le
problème.
M. Tardif: Non, je dis que j'espère qu'il va faire
commencer son programme de mesures correctrices. J'espère que le
député de Chapleau ne prendra pas la mauvaise habitude, lui qui
vient d'arriver dans cette Chambre, d'avoir cette espèce d'aveuglement,
celui de ne pas reconnaître un problème là où il
existe, là où il est.
M. Kehoe: On reconnaît le problème. C'est la
solution qu'on veut.
M. Tardif: Le problème est justement chez le niveau de
gouvernement qui est responsable de ce merdier qu'est le dossier de la MIUF.
Là-dessus, à moins que le député de Chapleau n'ait
d'autres questions, nous avons pris toutes les mesures, nous allons soigner nos
contribuables; non seulement cela, je vais même envoyer la facture
à M. Ouellet et cela ne sera pas un semblant de facture, je l'ai dit et
je le répète.
Le Président (M. Laplante): Mme la députée
de Dorion.
M. Kehoe: Une deuxième question, juste pour terminer. Je
n'ai pas eu de réponse à l'autre question, quant au rôle de
l'Office de la protection du consommateur dans cela. Pourquoi ne s'est-il pas
impliqué plus tôt? Pourquoi ne participe-t-il pas? Pourquoi ne
prépare-t-il pas un dossier type?
M. Tardif: Pour la question des causes types, deux choses: sur le
plan juridique, le Québec a déposé un projet de loi en
Chambre...
M. Kehoe: Bien...
M. Tardif: ... bien non, mais c'est important cela... repoussant
les délais de prescription...
M. Kehoe: C'est très bien, c'est très bien.
M. Tardif: ... qui font qu'en vertu du seul écoulement du
temps, les gens auraient perdu leur recours, premièrement;
deuxièmement, à l'origine, c'était le barreau qui
s'était impliqué, en tenant une réunion de plusieurs
intervenants, en disant: Nous allons monter des causes types ou des dossiers.
On sait qu'il y a eu la possibilité d'utiliser un recours collectif,
mais que cela ne s'applique pas, vu la multiplicité des
défendeurs dans le dossier. Un recours collectif peut s'utiliser
lorsqu'il y a un défendeur et plusieurs requérants, demandeurs;
dans ce cas, cela ne s'appliquait pas. Donc, l'utilisation du moyen des causes
types, devant le fait que le barreau, finalement, ne semble pas avoir
joué ce rôle, effectivement, j'ai demandé à l'office
de se charger activement de prendre le relais, là où le barreau
l'a laissé ou semble vouloir le laisser, et d'aller de l'avant avec
l'établissement non pas d'une cause type, mais de plusieurs causes
types, selon qu'il s'agit d'un type de produit plutôt qu'un type
d'immeuble, d'un type de pose, etc., parce qu'il semblerait qu'il faut en
monter plusieurs.
Le Président (M. Laplante): Mme la députée
de Dorion.
Mme Lachapelle: C'est une...
M. Tardif: Pour l'établissement de ces causes types,
oui.
Les studios de santé
Mme Lachapelle: M. le Président, c'est une question d'un
tout autre ordre, mais qui touche directement l'Office de la protection du
consommateur. Je sais, pour avoir lu le rapport annuel, que plusieurs
enquêtes ont été menées concernant les studios de
santé; par la suite, plusieurs accusations ont été
portées. J'aimerais vous adresser quelques questions concernant le cas
du studio Silhouette. Est-il qu'il y aurait eu un fonds de
déposé, soit par une compagnie d'assurance ou par Silhouette pour
venir en aide aux victimes?
Deuxième petite question, combien de jugements favorables ont
été rendus? Combien seront assujettis à des amendes?
Une dernière, M. le ministre, puisque nous y sommes.
M. Tardif: Oui.
Mme Lachapelle: Combien de plaintes, je sais que vous avez
environ 150 000 plaintes à l'office annuellement, sont reliées
directement aux activités de l'office?
M. Tardif: M. le Président, je vais laisser le
président donner certaines précisions. Ce qu'il est important de
savoir, c'est que les agences de recouvrement, les studios de santé, un
certain nombre d'organismes doivent faire l'objet de permis de la part de
l'Office de la protection du consommateur. Cela inclut d'ailleurs les
commerçants itinérants, les prêteurs d'argent, les studios
de santé, les agences de recouvrement et les agents de voyages, ils
doivent donc déposer un montant, un cautionnement qui pourra être
utilisé lorsqu'il n'y a pas prestation de services comme prévu au
contrat.
Or, dans le cas des studios de santé, on me dit que le montant du
cautionnement est de l'ordre de 40 000 $. Je laisse maintenant au
président le soin particulier de dire s'il y a eu des jugements de
rendus dans ces causes.
Les cautionnements totalisent une somme de 40 000 $.
Présentement, il y a des réclamations de consommateurs qui ont
passé l'étape des tribunaux; nous commençons, à
peine à recevoir des jugements. Évidemment, nous devons d'abord
recevoir les jugements, les faire parvenir à la compagnie d'assurances
afin qu'elle acquitte les jugements. Jusqu'à maintenant, nous sommes au
stade des décisions devant les tribunaux dans les cas individuels.
Le Président (M. Laplante): Excusez si cela
m'intéresse, vous n'avez pas répondu à une question
qu'elle a posée.
Mme Lachapelle: La deuxième, combien de jugements
favorables, et combien sont assujettis à des amendes? Comment feront-ils
pour payer finalement?
M. Tardif: Les jugements pourraient peut-être totaliser une
somme de 100 000 $. Est-ce que cela répond à votre question?
Mme Lachapelle: Oui.
M. Tardif: La troisième partie de la question, c'est
combien de plaintes ont été reçues par l'Office de la
protection du consommateur en cours d'année combien relevaient de sa
compétence et pas. Or, le nombre de plaintes a été de 154
290, donc des citoyens qui ont formulé une plainte quelconque à
l'Office de la protection du consommateur. De cela, 91 000 entraient dans un
domaine de la compétence de l'Office de la protection du consommateur,
et 62 000 n'y entraient pas; et touchaient donc d'autres objets. Il peut
intéresser les membres de cette commission de savoir que ces deux objets
qui ne sont pas de la compétence de l'office sont le domaine de
l'immobilier et le domaine des assurances.
En gros, parmi les questions que les gens posent le plus souvent... ceux
qui n'ont pas lu les toutes petites clauses de certains
contrats d'assurance et autres pensaient qu'ils étaient couverts,
tout à coup, ils se rendent compte qu'ils ne le sont pas. Voilà
en gros, je ne sais pas si cela répond.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le programme 4 sera
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le programme 5 est-il aussi
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): La qualification
professionnelle, vous en avez parlé un peu dans le programme 3,
adopté?
M. Ciaccia: On allait...
Le Président (M. Laplante): Quelques remarques.
M. Ciaccia: On aurait voulu, si on avait eu plus de temps, faire
ressortir quelques chiffres sur la question de la Régie de la
construction, malheureusement le temps s'écoule.
Le Président (M. Laplante): Merci de votre
coopération.
M. Ciaccia: On va coopérer, on va adopter le
programme.
Le Président (M. Laplante): La commission de l'habitation
et de la protection du consommateur a terminé l'étude de ses
crédits pour 1982-1983. Je prierais le rapporteur de faire rapport
à l'Assemblée nationale. Les travaux sont ajournés sine
die. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 56)