Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Douze heures deux minutes)
Le Président (M. Laplante): La commission permanente de
l'habitation et de la protection du consommateur se réunit afin
d'étudier article par article le projet de loi no 82, Loi visant
à promouvoir la construction domiciliaire.
Les membres de cette commission sont: M. Bélanger
(Mégantic-Compton); M. Bisaillon (Sainte-Marie) est remplacé par
M. Paré (Shefford); M. Blank (Saint-Louis) est remplacé par M.
O'Gallagher (Robert Baldwin); M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Dupré
(Saint-Hyacinthe); M. Gravel (Limoilou) est remplacé par M.
Lafrenière (Ungava); M. Guay (Taschereau); Mme Harel (Maisonneuve) est
remplacée par M. Lavigne (Beauharnois); Mme Lachapelle (Dorion); M.
Mathieu (Beauce-Sud) est remplacé par M. Middlemiss (Pontiac); M. Tardif
(Crémazie).
Les intervenants sont: Mme Bacon (Chomedey); M. Blais (Terrebonne); M.
Bordeleau (Abitibi-Est); M. Dean (Prévost); Mme Lavoie-Roux (L'Acadie);
M. Maciocia (Viger); M. Sirros (Laurier).
Un rapporteur s'il vous plaît. Est-ce que quelqu'un est
proposé?
Mme Lachapelle: M. Dupré (Saint-Hyacinthe).
Une voix: Le député fait bien cela.
Le Président (M. Laplante): M. Dupré
(Saint-Hyacinthe). D'accord?
M. Ciaccia: ... si cela avait été la
députée de Dorion, mais nous n'avons pas d'objection que ce soit
le député de Saint-Hyacinthe.
Une voix: Est-ce qu'il y a des honoraires rattachés
à...
Une voix: II faudrait demander au président.
Le Président (M. Laplante): Avant d'appeler l'article 1,
M. le ministre, avez-vous quelques brefs commentaires à faire?
M. Tardif: Je ne vois pas la subtilité. M. le
Président, je pense que les commentaires qu'il y avait à faire,
de nature globale, sur le programme ont été faits pas plus tard
qu'hier, en deuxième lecture. Il m'apparaît inutile de les
répéter, à moins que l'Opposition insiste. Je pense qu'on
peut commencer l'étude du projet de loi article par article,
carré.
Une voix: Carré ou oval?
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le
député de...
M. Ciaccia: Non seulement nous n'insistons pas pour que vous
répétiez ce que vous avez dit hier, mais si vous pouviez...
Une voix: En retirer. M. Ciaccia: ...en retirer.
M. Tardif: M. le Président, si le député de
Mont-Royal, est prêt à retirer les trois quarts de ce qu'il a dit,
je suis prêt à retirer le quart de ce que j'ai dit.
M. Ciaccia: Ce serait kif-kif.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal avez-vous de brefs commentaires à faire?
M. Ciaccia: Non, M. le Président. Je suis d'accord pour
commencer l'article 1.
Salariés et employeurs de la
construction
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
1 du projet de loi no 82. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je vais faire distribuer
à l'instant même des papillons. Je vais dire tout de suite au
député de Mont-Royal que ces papillons sont le résultat
des dernières négociations avec les différentes parties
à ce programme, dans la mesure où le projet de loi se veut
habilitant et veut refléter le consensus. Donc les parties qui ont
été soulignées sont celles...
Une voix: C'est seulement sur la vôtre que c'est
souligné.
M. Tardif: Ce n'est pas souligné pour tout le monde?
Le Président (M. Laplante): Oui. C'est pour les fins du
journal des Débats. Votre amendement devient l'amendement officiel.
M. Tardif: Tout le monde en a une comme cela. En principe, les
parties soulignées sont celles qui diffèrent par rapport au
nouveau texte. Le premier texte, à l'article 1, faisait état, M.
le Président, de la majorité des associations patronales
visées à l'article 17 des statuts et règlements de
l'Association des entrepreneurs en construction du Québec.
Ce que l'on fait maintenant: à la demande des associations, on
les énumère comme telles. On retrouve cette
énumération, je pourrai donner lecture, si c'est
nécessaire, de tout l'article. Mais, à l'article 1, il est
proposé de remplacer les deux premiers alinéas par les suivants:
"1 À la demande des associations de salariés de la construction
représentatives à un degré de plus de 50%, selon la Loi
sur les relations du travail dans l'industrie de la construction (L.R.Q.,
chapitre R-20) et de la majorité des associations patronales, soit la
Fédération de la construction du Québec, l'Association de
la construction de Montréal et du Québec, l'Association
provinciale des constructeurs d'habitation du Québec, la Corporation des
maîtres électriciens du Québec, la Corporation des
maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec et
l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec,
le gouvernement peut, par règlement, prescrire, dans les cas, aux
conditions et selon les modalités qu'il détermine, une
contribution des employeurs et des salariés au sens de cette loi, en vue
de financer un fonds pour favoriser la construction domiciliaire..."
Plutôt que le mot "programme" qui est changé, M. le
Président. "Cette contribution est établie sur la base des
travaux régis par la Loi sur les relations du travail dans l'industrie
de la construction et en fonction des heures travaillées par les
salariés. Dans le cas des salariés, cette contribution peut aussi
être prise sur les contributions ou les cotisations - le mot
"cotisations" a été ajouté - à leur régime
supplémentaire de rentes prévues dans le décret relatif
à l'industrie de la construction adopté en vertu du chapitre VI
de cette loi".
Voilà, M. le Président, hormis pour l'ajout du mot
"cotisations", de la substitution du mot "fonds" au mot "programme" et de la
nomenclature, essentiellement, l'article reste le même.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre a des ententes fermes,
complètes et écrites avec ces associations patronales?
M. Tardif: Non M. le Président, sauf que des lettres sont
entrées et nous sont acheminées aujourd'hui même. Il y a eu
une rencontre hier matin avec la Corporation des maîtres
électriciens, dont d'ailleurs certains des représentants sont ici
dans la salle - le président est M. Deschênes que ça me
fait plaisir de saluer - et également des représentants de
la...
Une voix: L'Association de la construction de Montréal et
la Fédération de la construction du Québec.
M. Tardif: Merci. Donc deux autres associations patronales,
l'Association de la construction de Montréal et la
Fédération de la construction du Québec. Essentiellement,
leurs représentations ou un bon nombre des amendements que nous verrons
ont été donnés pour tenir compte de leurs
représentations. Par exemple, dans le cas des électriciens, une
des demandes avait trait à la possibilité que les fabricants
installateurs de matériaux soient inclus, donc on verra tantôt
qu'il y a un amendement dans ce sens.
Le gros des représentations, je suis aussi bien d'en faire
état globalement ici, est de deux choses. C'est de dire: Le projet de
loi devrait donner une ouverture, tout en reconnaissant que la priorité
doit être sur une relance de la construction domiciliaire, à une
possibilité qu'advenant des surplus de fonds, notamment, soit parce que
les entrées auront été plus grandes que prévu, soit
parce que les taux d'intérêt auront baissé, que la demande
de logements aura été moins forte, bref, au moins ces trois
facteurs-là et d'autres, une partie de ces fonds puisse être
utilisée pour de la construction autre que domiciliaire. C'est une
demande des entrepreneurs qui font autre chose que du domiciliaire. Donc, on
donne l'ouverture dans la loi à cela. Alors en gros, c'est cela.
M. Ciaccia: Vous nous dites que vous allez apporter des
amendements à la loi pour spécifier...
M. Tardif: Oui, c'est cela.
M. Ciaccia: ...que sur les 50 000 000 $ ou les 25 000 000 $, si
ces sommes ne sont pas utilisées complètement pour le programme
domiciliaire, il y a un surplus, il n'ira pas au gouvernement dans le
fonds...
M. Tardif: C'est exactement cela, M. le Président.
M. Ciaccia: ...consolidé, mais il va être
utilisé pour des fins de construction...
M. Tardif: C'est exactement cela.
M. Ciaccia: ...et vous allez inclure cet amendement dans la
loi.
M. Tardif: Oui, c'est cela.
M. Ciaccia: Très bien. Est-ce que l'Association des
constructeurs de routes et grands travaux du Québec qui vous avait fait
parvenir une résolution de son conseil d'administration a changé
ses positions?
M. Tardif: À propos de quoi?
M. Ciaccia: Qu'elle était...
M. Tardif: Non, non...
M. Ciaccia: Elle semblait être contre...
M. Tardif: Sur les six associations patronales, l'Association des
entrepreneurs de routes et grands travaux que j'ai vue hier, avec les autres
d'ailleurs, avait deux sortes de réserves. D'abord, à propos de
l'organisme sans but lucratif, elle s'imaginait que nous allions créer
une superstructure de fonctionnaires et de bureaucrates. Or, M. le
Président, l'organisme en question sera formé des
représentants que chacune des associations va nous désigner, qui
siégeront bénévolement. C'est le ministère qui
fournira le support matériel: secrétariat, logistique et autres.
Donc, cela a répondu à leur question et ils nous ont dit:
D'accord. Il n'y aura pas un sou du fonds qui ira...
Une voix: Pas payé.
M. Tardif: ...pour des fins d'administration. Cela a
répondu à leur question. La deuxième a été
de dire: cela nous profitera beaucoup moins à nous, les entrepreneurs de
routes et de grands travaux. C'est une façon de voir. Je conçois
que c'est peut-être vrai, plus vrai pour eux que pour d'autres. Mais d'un
autre côté, encore une fois, la construction domiciliaire
entraîne la construction de routes, de trottoirs, de rues, de
réseaux d'égout et d'aqueduc, et, c'est un effort concerté
de relance. Si la majorité des entrepreneurs collabore, il y aura
d'autant plus d'ouvertures de ce côté-là. De la part d'une
association, qui tire la majorité de ses revenus de contrats de
l'État du Québec et des municipalités, je m'attends
qu'elle collabore et je souhaiterais qu'elle revise ses positions. Je maintiens
que ces entrepreneurs seront dans la loi comme les autres.
M. Ciaccia: Mais aujourd'hui leur position n'a pas
changé...
M. Tardif: Non, pas à ma connaissance...
M. Ciaccia: La position qu'il vous ont envoyée le 14
juin.
M. Tardif: Non, pas à ma connaissance. Le président
est parti hier en disant qu'en effet, maintenant qu'il aurait à bien
réfléchir; il disait qu'il n'était pas tout seul et qu'il
devait consulter. Mais...
M. Ciaccia: Les cinq autres associations, quand aurez-vous la
documentation par écrit qu'elles acceptent et qu'elles font partie du
programme?
M. Tardif: La Fédération de la construction du
Québec qui est entrée ce matin, M. le Président... "Pour
faire suite à votre rencontre du 17 juin 1982, à laquelle
participait également votre confrère du ministère des
Finances, il me fait plaisir par la présente de vous faire part que...
Il va sans dire que les précisions que vous avez apportées au
cours de cette rencontre, quant à des modalités auxquelles vous
avez accepté de souscrire, nous ont permis d'accorder cet appui
considérant qu'une partie des sommes ainsi perçues pourrait
être éventuellement accordée à des constructions
d'autres secteurs.
Une voix: Des représentants sont présents.
M. Tardif: Pardon?
Une voix: Certains sont présents.
M. Tardif: Ils sont ici présents également dans la
salle. Je salue donc la Fédération de la construction du
Québec. "Considérant que la gestion du programme sera
effectuée sans frais..." C'est à dire que ce ne sera pas pris
à même le fonds, mais à même les crédits du
ministère, la gestion comme telle. "Considérant que seuls les
entrepreneurs dûment licenciés de même que leurs
salariés seront habilités à effectuer de tels travaux;
Considérant que les contributions ne seront perçues que pour les
contrats futurs - cela était une autre des conditions - nous vous
réitérons l'appui de la Fédération de la
construction du Québec à ce projet de loi." Voilà. C'est
signé: M. Claude Rodrigue, président. Je m'excuse si j'en fais
lecture en même temps à la commission, mais...
M. Ciaccia: Est-ce que c'est possible d'avoir des copies de ces
acceptations?
M. Tardif: Je n'ai pas d'objection, M. le Président. Celle
des maîtres électriciens, je pense que vous l'avez
déjà si j'ai...
M. Ciaccia: Bien les maîtres électriciens...
M. Tardif: Du 16 juin. C'est cela?
M. Ciaccia: Du 16 juin.
M. Tardif: Bon c'est cela. Mais qui mettaient leurs conditions.
Il faut aller lire le dernier paragraphe qui dit: "Dans
l'éventualité où les modifications législatives et
réglementaires ci-haut décrites seraient apportées par le
gouvernement, la Corporations des maîtres électriciens accorderait
son appui à la Loi visant à promouvoir la construction". Je vous
ferai la démonstration tantôt que les amendements
législatifs sont inclus effectivement. D'accord? (12 h 15)
Dans le cas de l'Association de la construction de Montréal et du
Québec: "Tel que convenu, j'ai exposé au conseil d'administration
de l'Association de la construction de Montréal et du Québec les
grandes lignes du plan de relance de la construction domiciliaire, tel
qu'annoncé par le gouvernement en conférence de presse le mardi,
8 juin 1982. Malgré une certaine réticence de la part de
quelques-uns, l'association ne peut, par la majorité des membres du
conseil, que se déclarer d'accord avec le principe de la relance
projetée." Celle-ci est datée du 15 juin. "Toujours selon le
conseil d'administration de l'ACMQ, cependant, il faut - et nous vous l'avions
déjà souligné lors des discussions préliminaires -
réserver notre accord sur les modalités d'application du plan,
modalités qui doivent faire, ces jours-ci, l'objet d'un projet de loi.
Ainsi, il nous semblerait valable que les contributions des entrepreneurs au
fonds ne s'appliquent qu'à compter d'une date future
prédéterminée." C'est pour ne pas couvrir les contrats
déjà soumissionnés. "C'est là une mesure
d'équité minimale que nous réclamons au nom des nombreuses
entreprises que nous représentons et qui n'ont souvent rien, ou presque,
à faire de près ou de loin avec la construction domiciliaire.
Évidemment que nous nous attendons à ce que le projet de loi
précise également la durée maximale de ce plan et la
façon dont seront administrés les fonds. Je me permets,
d'ailleurs, M. le ministre, de vous rappeler la remarque que vous avez faite en
présence de M. le ministre des Finances à l'effet que le
gouvernement du Québec devrait voir à ce que toute l'industrie de
la construction et non seulement le secteur de l'habitation puisse profiter du
plan de relance". Là aussi, cette ouverture a été mise
dans la loi pour permettre ceci à un moment donné. "Nous sommes
convaincus, M. le ministre, que vous prendrez en bonne part les remarques qui
précèdent et nous vous prions d'agréer l'expression de nos
sentiments les plus distingués."
Il y a celle de l'APCHQ que nous avons reçue, mais qui n'est pas
ici. Il y a les plombiers également que nous attendions.
M. Ciaccia: Est-ce possible de faire des photocopies et
peut-être de nous les distribuer?
M. Tardif: Je n'ai pas d'objection, M. le Président. Vous
avez déjà celle de la
Corporation des maîtres électriciens du Québec, si
je comprends bien.
M. Ciaccia: Oui et j'ai aussi la résolution de
l'Association...
M. Tardif: De?
M. Ciaccia: ...des constructeurs de routes et grands travaux du
Québec.
M. Tardif: Ce que je ne comprends pas, c'est que c'est une des
seules que nous n'avons pas reçues, M. le Président. L'Opposition
l'a reçue avant, mais nous ne l'avons pas reçue. C'est
peut-être bien symptomatique.
M. Ciaccia: C'est adressé à vous le 14 juin.
M. Tardif: Oui mais si vous regardez comme il faut, je pense que
c'est adressé à l'édifice J.
M. Ciaccia: Comment savez-vous que vous ne l'avez pas
reçue si c'est écrit cela dessus?
M. Tardif: Parce que le président me l'a dit hier. Sauf
que nous ne l'avons pas reçue encore. Lui l'a envoyée.
M. Ciaccia: Je vous assure que je ne l'ai pas volée.
M. Tardif: Lui l'a envoyée, mais nous, nous ne l'avons pas
reçue.
M. Ciaccia: Je n'ai pas été la chercher à
l'édifice J.
M. Tardif: Je tiens à revoir mes originaux, M. le
Président. Je voudrais faire faire des photocopies.
Le Président (M. Laplante): Par le secrétaire de la
commission; c'est pour cela que je voulais l'avoir.
M. Ciaccia: Maintenant, dans l'article 1, vous dites que "le
gouvernement peut, par règlement, prescrire..."
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez un projet de
règlement?
M. Tardif: Non, M. le Président, mais je me suis
engagé auprès des associations à leur soumettre le projet
de règlement avant qu'il soit déposé au Conseil des
ministres pour approbation. On comprendra que, compte tenu que certaines de ces
exigences nous ont été formulées hier après-midi,
non, le règlement n'est pas prêt. Mais, encore une fois, cet
engagement est là, il suffit de consulter les associations avant
l'adoption du règlement, pour que le règlement soit aussi le
résultat d'un accord.
M. Ciaccia: Quelle protection y aura-t-il pour ces associations
que, en cours de route, vous ne changerez pas les règlements? Est-ce un
engagement que vous prenez que le règlement reflétera exactement
ce que les associations veulent?
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: Parce qu'il y avait une certaine crainte
exprimée. Elles ne voulaient pas donner au gouvernement un chèque
en blanc pour dire: Aujourd'hui, on est d'accord sur certains principes, alors
que, de la façon dont la loi est rédigée, vous pourriez
changer les règlements.
M. Tardif: II y a différentes façons, M. le
Président. Je pense que le passé est garant de l'avenir. La
meilleure preuve, c'est que ce projet de loi a été fait
après consultation et que vous aurez des papillons, justement, pour
tenir compte de cette consultation. Deuxièmement, nous avons
préparé un projet de recueil de lettres patentes où
siégeront ces représentants. Ce projet a aussi été
soumis aux gens qui nous feront des commentaires. Ils ne nous ont pas encore
fait tenir leurs commentaires, mais cela leur a été remis.
La fonction première de cet organisme est d'être le chien
de garde de la bonne gestion et de la bonne marche du programme. À
partir du moment où ils contribuent au fonds, cela m'apparaît
normal qu'ils veuillent s'assurer que les fonds vont bien aux fins pour
lesquelles ils ont été fournis. Donc, je pense que c'est
là la meilleure garantie.
M. Ciaccia: J'aurais une autre question. Sur le fonds de pension,
vous avez une contribution des employeurs et des salariés. Quant aux
salariés, la contribution peut être prise sur les contributions
ou, comme vous venez de le changer dans votre amendement, sur les cotisations
à leur régime supplémentaire de rentes. Ne trouvez-vous
pas qu'il y a ici un danger? C'est une chose de dire que vous allez être
cotisé, que c'est un programme à court terme, des
bénéfices à court terme. N'y a-t-il pas un danger, quand
vous leur donnez le droit de toucher leur fonds de retraite? Parce que c'est
quelque chose qui viendra plus tard, cela peut avoir des effets à long
terme.
M. Tardif: II y a deux choses, M. le Président. Les
consultations ont été faites auprès des centrales
syndicales FTQ, CSN, CSD et du Conseil des métiers de la construction
sur ce plan avec les représentants de la CARR qui administre les
régimes de retraite, et les représentants de la Caisse de
dépôt, de façon à s'assurer que, sur le plan
actuariel, justement, il n'y ait pas ce type de difficulté.
Ce que nous disons, nous, c'est que la contribution pourrait venir de
l'un ou de l'autre, moyennant que, sur le plan actuariel, ça ne pose pas
le type de problème mentionné. Les avis que nous avons, c'est
qu'effectivement ça ne présente pas de difficultés de
puiser ainsi, pour une partie, somme toute, limitée, en tout ou en
partie, dans des montants qui seraient autrement affectés au
régime de retraite.
M. Ciaccia: Vous dites que cela ne pose pas de difficultés
techniques, mais cela réduira le fonds de retraite. Cela ne pose pas de
difficultés au point de vue technique. Ils peuvent le calculer...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: S'il y a moins de contributions, plus tard ils seront
payés moins cher. C'est cela que je dis, ce sont des
bénéfices à long terme qui sont affectés. Est-ce
que vous avez fait des études sur les conséquences possibles de
réduire les cotisations? Quels seront les effets pour la pension d'un
individu? Disons qu'aujourd'hui il donnera 12,5 cents l'heure, mais en fin de
compte, combien de moins recevra-t-il de son fonds de retraite?
M. Tardif: M. le Président, il faut bien se rendre compte
qu'actuellement les ouvriers mettent 60 cents l'heure dans leur fonds de
retraite. Une contribution de 12,5 cents pour les fins de la relance
représente une contribution de 20% pour la période ici en
question, ce qui, sur la vie de travail d'un ouvrier, n'est pas un impact
majeur comme tel, à supposer qu'il n'y ait aucun effort en vue de
renflouer cette contribution à un moment donné de la part des
ouvriers. Nous disons qu'à la demande des représentants des
salariés, leur contribution pourrra venir de l'une ou de l'autre
façon, M. le Président. Nous avons, en tout cas, l'assurance que,
dans toute la mesure du possible, c'est peut-être sur la base horaire que
nous en viendrons très rapidement plutôt qu'à partir de
cette soupape, mais nous avons demandé qu'elle soit mise dans la loi. On
a consulté, encore une fois, les gens de
la CARR, cela semblait acceptable sur le plan technique et actuariel.
Donc, nous l'avons permis.
M. Ciaccia: Je comprends que sur le plan technique et actuariel
ce soit acceptable, mais quelle garantie avez-vous que cela ne pénalise
pas les travailleurs, à long terme? Votre programme est sur une base de
quatre ans, alors cela veut dire que pendant quatre années il y aura une
réduction à leur fonds de retraite, cela veut dire, en fin de
compte, qu'il y aura une réduction à leur pension.
M. Tardif: À moins, encore une fois, qu'il y ait
renflouement.
M. Ciaccia: Est-ce que c'est judicieux, de la part du
gouvernement, de permettre une telle option? Vous avez consulté les
dirigeants de ces différents syndicats, mais est-ce qu'eux ont
consulté la base de leur association? Quelquefois une personne peut
être tentée d'accepter une réduction à court terme
parce que c'est alléchant que la paye, à la fin de la semaine, ne
soit pas changée, alors elle va accepter cette contribution. Mais plus
tard, quand viendra le temps de prendre son fonds de pension, elle regrettera
amèrement d'avoir réduit sa contribution, spécialement,
dans le contexte des fonds de retraite.
M. Tardif: M. le Président...
M. Ciaccia: Pourquoi le gouvernement...
M. Tardif: Les centrales syndicales...
M. Ciaccia: ...a-t-il accepté cette option?
M. Tardif: Les centrales syndicales ont consulté leurs
instances et elles ont choisi délibérément de faire
travailler les travailleurs de la construction de cette façon là,
quitte à ce que cette possibilité qu'évoque le
député de Mont-Royal, entre avoir des milliers de travailleurs de
la construction qui ne travaillent pas, donc, avoir possiblement cet
inconvénient qui se reflète, ou bien dans le "take home pay"
comme tel ou bien de cette façon-là... enfin, ils ont voulu
garder ouverte cette possibilité, cela leur a semblé un choix
préférable à la situation dramatique dans laquelle se
trouvent présentement l'industrie de la construction et les travailleurs
de la construction. C'est un choix qu'ils ont fait et je pense que je le
comprends.
M. Bélanger: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic.
M. Bélanger: Si j'ai bien compris, M. le Président,
le manque de contribution de 20% des travailleurs de la construction, qui
pourrait durer tout le temps du programme, soit quatre années, advenant
que nous ayons une élection au Québec et que le Parti
libéral soit porté au pouvoir et qu'on replace l'économie,
les travailleurs, ayant beaucoup de travail, pourront recontribuer à
renflouer leur fonds de retraite et recevoir, en fin de compte, la même
pension qu'ils auraient obtenue.
M. Tardif: C'est une possibilité. M. Bélanger:
Formidable.
M. Tardif: De la même manière, M. le
Président, que si le nombre d'heures travaillées augmente, s'il y
a une reprise de la construction, cela aidera.
M. Bélanger: II faut porter le gouvernement libéral
au pouvoir.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que nous avons...
M. Tardif: Cela, c'est bien des...
M. Ciaccia: Puisque le programme est rétroactif au 24 ou
au 25 mai...
M. Tardif: II n'y a pas de date de précisée ici, M.
le Président, ce sera par décret ou par règlement que nous
le préciserons.
M. Ciaccia: Mais est-ce que lors de la conférence de
presse, vous n'avez pas dit que cela commençait... les maisons du...
M. Tardif: Le soir du discours sur le budget.
M. Ciaccia: Est-ce que la contribution sera
rétroactive?
M. Tardif: Non, M. le Président, parce que, en
réalité, nous n'avons pas besoin d'argent tellement avant la fin
de l'année pour payer à partir des paiements
hypothécaires. Pour la date prédéterminée, il faut
s'entendre par règlement avec les associations et avec l'OCQ.
M. Ciaccia: Comment le troisième alinéa
s'appliquera-t-il s'il s'agit d'une contribution à même le fonds
de retraite? Que voulez-vous dire par là?
M. Tardif: Bien, à l'heure actuelle, c'est l'OCQ qui
prélève les diverses contributions pour les vacances, la retraite
et autres.
M. Ciaccia: Est-ce que l'OCQ le versera? Est-ce que l'OCQ...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Maintenant, elle prélève le fonds de
retraite?
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Est-ce qu'elle va le verser à l'office?
M. Tardif: C'est cela. Elle est habilitée à faire
cela. On le voit un peu plus loin. S'il s'agit d'une contribution horaire, mais
s'il ne s'agit pas d'une contribution horaire...
Une voix: C'est une contribution, aussi.
M. Ciaccia: II faudrait alors modifier, parce que vous dites:
L'employeur retient alors la contribution, ce ne sera plus l'employeur qui
retiendra cette contribution. C'est juste pour clarifier.
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: Vous dites: L'employeur retient alors la contribution
du salarié sur son salaire et la remet à l'Office de la
construction du Québec. Dans le cas du fonds de retraite...
Une voix: C'est exactement le même mécanisme.
M. Tardif: C'est cela qu'il fait actuellement pour le
mécanisme des fonds de retraite.
M. Ciaccia: L'employeur retiendra alors la contribution du
salarié qui inclut la contribution au fonds de retraite.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton, avez-vous quelque chose à...
M. Bélanger: Non, d'accord ça va.
Le Président (M. Laplante): D'accord? L'amendement de M.
le ministre par le papillon a-t-il été adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Tardif: Bon, M. le Président, l'article 2. Je n'ai pas
de commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Pas de commentaires. M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Est-ce que pour éviter toute
ambiguïté, il faudrait dire spécifiquement "L'Office de la
construction du Québec"?
M. Tardif: Messieurs les légistes, est-ce qu'il serait
nécessaire à l'article 2 de préciser qu'il s'agit bien de
l'Office de la construction du Québec?
Des voix: Non.
M. Tardif: On vient d'en parler à l'article 1, il me
semble que...
M. Ciaccia: Adopté. Pas de commentaires.
Le Président (M. Laplante): Pas de commentaires. L'article
2 est adopté. J'appelle l'article 3.
M. Tardif: M. le Président, avant l'article 3, il y a un
papillon qui devient deux nouveaux articles, 2.1 et 2.2, qui résultent
de l'effort pour formuler la demande des électriciens notamment.
Le Président (M. Laplante): Ce sont deux nouveaux
articles.
M. Tardif: C'est cela, deux nouveaux articles.
Le Président (M. Laplante): On fera la numérotation
en dernier lieu. (12 h 30)
M. Tardif: Je lis donc, M. le Président, article 2.1 et
2.2 nouveaux. Évidemment, il y aura une demande afin de
renuméroter tout le projet, M. le Président. On dit ceci:
Ajoutez, après l'article 2, les suivants: "article 2.1: À la
demande des parties contractantes à un décret adopté en
vertu de la Loi sur les décrets de convention collective (L.R.Q.,
chapitre D-2) qui régit des activités reliées à la
fabrication ou à l'installation de matériaux ou d'assemblage de
matériaux de construction, le gouvernement peut, par règlement,
prescrire dans les cas, aux conditions et selon les modalités qu'il
détermine, une contribution des employeurs et des salariés
régis par ce décret en vue de financer le fonds pour favoriser la
construction domiciliaire. "Cette contribution est établie sur la base
des travaux régis par le décret et en fonction des heures
travaillées par les salariés.
"L'employeur retient alors la contribution des salariés sur son
salaire et la remet au comité paritaire, avec sa contribution, en
même temps que son rapport mensuel." "Article 2.2: Le comité
paritaire a, pour la perception des contributions des salariés et des
employeurs, les mêmes pouvoirs que prévoit la Loi sur les
décrets de convention collective pour la perception d'un
prélèvement visé à l'article 22 de cette loi."
Donc, il s'agit essentiellement, M. le Président, d'essayer par
cette ouverture de faire en sorte qu'à un moment donné, la
fabrication ou l'assemblage de matériaux de construction puisse aussi
faire partie de ceux qui contribuent à la relance.
M. Bélanger: Non, c'est parce que ce sont uniquement ceux
qui sont prescrits par le décret, donc, ce sont des travailleurs de la
construction.
M. Tardif: Parce que, sans cela...
M. Bélanger: Cela se limite... Je suis fier parce que cela
se limite à ceux qui sont inscrits dans le décret, cela fait mon
bonheur.
M. Tardif: Cela va, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le nouvel article
2.1...
M. Tardif: Est-ce que l'on peut, même si cela
dépassait une heure ou une heure et quart, terminer cela?
M. Ciaccia: Je n'ai pas d'objection; nous verrons où nous
serons rendus et, si nous avons presque fini, nous continuerons.
Le Président (M. Laplante): Le nouvel article 2.1
présenté par le ministre sera-t-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 2.2. Le
nouvel article aussi.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 3 du projet de loi, mais qui sera renuméroté.
M. Tardif: M. le Président, là aussi, la
consultation a porté fruit...
M. Ciaccia: C'est presque une réimpression de la loi.
M. Tardif: M. le Président, quand on soumet la loi
à un groupe de personnes, il est normal qu'elle se bonifie. À
l'article 3, il est proposé de remplacer le premier alinéa par le
suivant: "Le gouvernement désigne un organisme sans but lucratif pour
administrer et distribuer, dans les cas, aux conditions et selon les
modalités qu'il détermine, un fonds pour favoriser la
construction domiciliaire."
Deuxièmement, insérer, à la fin, l'alinéa
suivant: "Si, à la fin d'un exercice financier, les prévisions
des contributions au fonds sont supérieures aux engagements financiers
d'un organisme, le gouvernement peut, à la demande d'une association
d'employeurs ou de salariés ou d'une partie contractante à un
décret, autoriser l'organisme à utiliser les sommes provenant de
cette association ou partie contractante pour favoriser la construction autre
que domiciliaire."
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton. Excusez-moi, M. le député de
Mégantic-Compton; après lui, ce sera à vous, Madame.
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Ici, nous
voyons - je suis fier de voir le papillon, d'ailleurs - on dit "administrer et
distribuer". Le mot "distribuer", je présume, veut dire distribuer le
fonds qui a été constitué pour réduire les taux
d'intérêt. La façon dont cela se fera, c'est très
intéressant. Est-ce que ce sera de façon mensuelle? Actuellement,
on sait qu'on peut escompter le taux d'intérêt,
c'est-à-dire que l'on peut obtenir une hypothèque de 50 000 $
à 19%, calculer la différence entre 13,5% et donner un montant
forfaitaire immédiatement pour avoir une hypothèque ferme de
trois ans à 13,5%. Est-ce que c'est de cette façon-là
qu'on va distribuer ces fonds ou est-ce que ce seront des fonds qui seront
distribués mensuellement? Est-ce que ces fonds seront distribués
à l'institution prêteuse ou à l'acheteur? Ce sont mille et
une choses qu'il faut connaître.
M. Tardif: M. le Président, j'aimerais bien
répondre au député de Mégantic-Compton, mais nous
sommes encore en pleine négociation avec les banques et les institutions
financières. Au moment précis où nous nous parlons, il y a
des rencontres avec les gens des Finances et avec les banques; vous avez
dû voir les journaux comme moi ce matin. Ces négociations portent
non seulement sur la participation, mais aussi sur les modalités,
évidemment. Vous comprendrez que, les banques se posant encore un
certain nombre de questions sur le principe de participer, nous n'en sommes pas
encore tout à fait aux modalités en ce qui les concerne. Tout ce
que je peux vous dire, c'est qu'il me fera plaisir de vous informer dès
que ces
modalités seront connues.
Mais, encore une fois, le principe, l'idée fondamentale que l'on
a, c'est d'avoir le moins de "red tape" possible, de suivre les pratiques
bancaires actuelles. Le citoyen, actuellement, sans l'aide d'un programme, que
fait-il lorsqu'il veut s'acheter une maison? Il va à sa banque ou
à sa caisse populaire et il dit qu'il veut emprunter tant d'argent;
ensuite, on fait son étude de crédit. On veut faire en sorte que
cela suive la même filière. D'accord?
Le Président (M. Laplante): Mme la députée
de Dorion.
Mme Lachapelle: M. le Président, j'aimerais poser une
question au ministre pour ma compréhension du projet de loi. À
l'article 3, dans le premier alinéa, quand vous dites "désigne un
organisme", est-ce que vous vous êtes déjà
arrêté sur un organisme existant ou s'il s'agira d'en créer
un autre?
M. Tardif: II s'agit d'un organisme nouveau, formé des
divers intervenants qui contribuent à la relance, soit directement
financièrement, soit indirectement par le fait qu'ils pourront, dans le
cas des municipalités par exemple, réduire les contributions. Je
pourrai donner des explications tantôt à l'article... Enfin, on
peut en parler maintenant. L'article dit: "Le gouvernement désigne un
organisme sans but lucratif..." Ce qui est prévu, M. le
Président, c'est un organisme qui serait formé de trois
représentants des travailleurs de la construction, de trois
représentants des employeurs dans la construction, de trois
représentants du gouvernement, de deux représentants des
institutions financières -nous voyons tout de suite les banques, le
mouvement coopératif ou les caisses - de deux des municipalités,
l'UMQ et l'UCCQ ayant chacune un représentant; d'un représentant
des ordres professionnels regroupés et d'un représentant
socio-économique complètement extérieur et étranger
à tous ces groupes, ce qui donne un conseil d'administration de quinze
personnes.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Tardif: Encore là, je voudrais juste préciser
une chose. Cette hypothèse a été soumise aux
différents partenaires: les quatre centrales syndicales, les six
associations patronales, les deux unions de municipalités etc., pour
leurs commentaires et nous les attendons.
Le Président (M. Laplante): Cela répond à
votre question? M. le député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Je vais
revenir encore à la charge sur la redistribution de ce fonds-là.
Nous savons que le gouvernement est tenté d'assurer sa présence
le plus souvent possible dans les foyers avec la fleur de lis; donc, on est
porté à envoyer le chèque à l'acheteur au lieu de
l'envoyer à l'institution prêteuse. Je mets le ministre en garde
contre un certain danger. Si cette ristourne, cette compensation de 13,5%
à 19% est envoyée directement à l'acheteur, l'institution
prêteuse devra tenir compte du critère d'admissibilité, du
ratio comme on l'appelle, du revenu de l'acheteur en fonction de 19%; c'est un
danger. J'espère que, cette fois-ci, on l'enverra directement à
l'institution prêteuse.
M. Tardif: Mais, un instant, M. le Président. M. le
député de Mégantic-Compton, si je vous disais que, dans le
cas du programme d'aide à l'accession à la
propriété, c'est ce que nous avons demandé aux banques et
c'est ce qu'elles n'ont pas voulu nous accorder. On aurait voulu faire un seul
chèque à l'ensemble des caisses populaires Desjardins, sauf que,
pour des raisons d'informatique et de programme -cela me dépasse parce
que j'ai l'impression que la machine doit être au service de l'homme et
non l'inverse - il semblerait qu'elles préféraient cela. Donc, je
suis tout à fait ouvert à cela même si effectivement, sur
le plan politique, la présence d'une fleur de lis pourrait
contrebalancer la publicité éhontée de la feuille
d'érable. Je n'ai rien contre cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Vous avez dit que les représentants de cet
organisme ne seraient pas payés.
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Ils ne recevraient pas de rémunération.
Est-ce que vous pourriez ajouter: Cet organisme est composé
majoritairement de représentants bénévoles?
M. Tardif: Bien, M. le Président...
M. Ciaccia: Cela va vous aider parce qu'après, si
quelqu'un veut se faire payer, vous pourrez dire: Regardez, la loi dit
"bénévoles".
M. Tardif: Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
M. Ciaccia: D'accord.
M. Tardif: Je pense bien que tous ces
gens ont consacré bien plus d'efforts et d'énergie,
même pour venir étudier le projet, alors qu'ils se sont
déplacés à leur frais, M. le Président. Ils sont
ici présentement et ils ont passé des jours, des heures... Vous
feriez mieux d'avoir une autre formulation que cela.
M. Ciaccia: Oui, c'est vrai. Ils ne sont pas des
bénévoles puisqu'ils sont payés par leur organisme.
M. Tardif: Oui...
M. Ciaccia: Les représentants ne seront pas
rémunérés par l'organisme.
M. Tardif: M. le Président, les lettres patentes sont
émises en vertu de la partie III de la Loi sur les compagnies, pour les
organismes sans but lucratif.
M. Ciaccia: Cela ne fait rien. Même à la partie III,
les membres d'un organisme peuvent être payés. C'est l'organisme
qui est sans but lucratif. Oui, les employés, les administrateurs
peuvent être payés, le directeur général peut
être payé, cela se fait tous les jours.
M. Tardif: Bon d'accord. Nous allons demander aux gens de trouver
une formulation, parce que...
M. Ciaccia: Trouver une formulation pour les représentants
qui ne seront pas rémunérés par l'office.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Nous allons suspendre
l'article... excusez.
M. Tardif: Je ne suis pas sûr que ce soit à
l'article 3, M. le Président, non? Oui, excusez-moi, vous avez
raison.
M. Ciaccia: II y a un autre point que je voudrais soulever. Dans
votre amendement, au deuxième alinéa, vous dites: "Le
gouvernement peut, à la demande d'une association..." Cela veut dire
qu'il y aurait une discrétion, "le gouvernement peut, à la
demande..." S'il peut, il ne peut pas, aussi. Il faudrait une obligation, de la
part du gouvernement. Est-ce qu'on pourrait changer le mot "peut" par
"doit"?
M. Tardif: M. le Président, non, je ne crois pas que la
loi soit ainsi contraignante. Ce que nous avions prévu, dans le cas,
notamment, de la requête pour l'émission des lettres patentes,
c'est que lors de la dissolution de la corporation, les fonds puissent
être versés pour des fins d'habitation domiciliaire à but
non lucratif.
Maintenant, à la place, pour qu'ils puissent servir à des
fins autres que domiciliaires, nous disons: "...à la demande d'une
association d'employeurs...". Il y en a six, M. le Président. Je ne vois
pas pourquoi, à la demande d'une en particulier, le gouvernement "doit".
Il faudrait aussi qu'il écoute les autres et qu'à un moment
donné il puisse...
M. Ciaccia: Le but de mon amendement n'était pas qu'une
puisse le faire au détriment des autres. Il n'y a pas d'obligation de la
part du gouvernement de s'assurer que cet argent sera utilisé pour ces
fins. C'est de cela que je voudrais m'assurer. Qu'il y ait une obligation, de
la part du gouvernement, d'utiliser les fonds qui sont perçus
d'après ce programme pour la construction d'autres projets que
domiciliaires.
M. Tardif: Ce qui est important, c'est que tous les fonds
aillent... M. le Président, encore là, je voudrais juste m'en
assurer. Les lettres patentes prévoient ce qu'il advient des sommes,
advenant une dissolution de la corporation. Il me semble que c'est dans les
lettres patentes qu'il peut être dit que toute somme résiduelle,
non utilisée pour les fins ou bien d'habitation ou bien prévue
à l'alinéa 2, devra servir à la construction.
M. Ciaccia: Vous pourriez l'utiliser pour des HLM aussi.
M. Tardif: Ce serait de la construction sans but lucratif,
techniquement.
M. Ciaccia: C'est l'intention.
M. Tardif: Mais non, ce n'est pas l'intention. Vous me posez la
question si cela pourrait...
M. Ciaccia: Oui mais je...
M. Tardif: De la construction sans but lucratif. Je veux bien
essayer de préciser dans les lettres patentes, mais dire, dans la loi:
"Le gouvernement peut, à la demande d'une association d'employeurs...",
on pourrait imaginer que la contribution pourrait servir à des fins,
encore une fois, pour lesquelles d'autres associations pourraient avoir
d'autres vues. Tout ce que je veux vous dire ici, c'est que, ce qui est
important, c'est que les fonds servent à faire travailler les
travailleurs et les employeurs de la construction et non pas à un titre
donné. Je pense que c'est cela l'idée.
M. Ciaccia: Je comprends le problème. S'il y a trois
associations avec trois différents projets, vous vous gardez le pouvoir
de prendre la décision. Je comprends
que, si on met seulement: "... doit, à la demande d'une
association...", cela peut créer des conflits s'il y a trois
associations. Mais, où est l'obligation de la part du gouvernement que
ces sommes soient utilisées pour des fins de construction et non pas
pour les fins des programmes du gouvernement?
M. Tardif: Parce que les fonds ne sont pas gérés
par le gouvernement, ils sont gérés par l'organisme sans but
lucratif et les lettres patentes dictent que ces fonds ne peuvent servir
qu'à de la construction. Ces fonds ne sont pas gérés par
le gouvernement, ils sont gérés par l'organisme. Le gouvernement
a trois membres sur quinze au sein de cet organisme. C'est cela la
garantie.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, je reviens à
la charge pour une troisième fois. C'est extrêmement important,
vous devriez insister, M. le ministre, pour que la remise en réduction
d'intérêt soit faite à la banque. Je vais vous expliquer
pourquoi.
M. Tardif: Je ne demande pas mieux.
M. Bélanger: Dans le cas de l'accession à la
propriété, vous m'avez dit que les banques ont dit ne pas vouloir
toucher à cela. C'est évident, les banques, elles, se servent du
critère du taux du marché, qui est aujourd'hui de 19%, pour
accréditer ou accepter un acheteur. Cela veut donc dire que vous venez
d'éliminer la classe de 25 000 $ à 35 000 $ de revenu annuel.
Vous venez de l'éliminer et elle est majoritaire à peu
près à 70%. Ce sont ces gens qui vont acheter des maisons. Et la
banque, ne recevant pas le chèque, se base sur le revenu annuel de
l'acheteur sans tenir compte de cette fameuse subvention.
M. Tardif: Je ne demande pas mieux, M. le Président, et je
considérerais avec beaucoup de regret que nous ne puissions pas,
justement, faire en sorte que cette aide soit prise en compte lors de
l'établissement du crédit et je vais tout faire pour qu'il en
soit ainsi.
M. Bélanger: C'est évident que la banque qui veut
protéger son investissement se dit: Nous allons accepter, en quelque
sorte, seulement ceux qui sont capables de se qualifier sans avoir l'aide de ce
programme-là pour qu'après trois ans, lorsque le programme
tombera, nous soyons assurés de ne pas reprendre la maison. Je pense
qu'il faudra que les banques s'impliquent davantage. Une maison, c'est une
valeur sûre.
M. Tardif: Puissent-elles vous entendre!
M. Bélanger: Alors, il faudra qu'elles s'impliquent
davantage. C'est pour cela que j'insiste énormément pour que ce
soit versé aux banques. À ce moment-là, l'Association
provinciale des constructeurs, l'association de la... toutes les associations
pourront faire des représentations.
M. Tardif: Pour nous, cela simplifie les choses et nous avons
d'autres moyens de nous rappeler au bon souvenir des gens.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je comprends qu'on ne peut pas dire: "Le gouvernement
doit...", parce que cela pourrait créer des conflits dans les demandes.
Les lettres patentes, M. le ministre, pourraient être changées par
le gouvernement. La seule chose dont on veut s'assurer...
M. Tardif: Non, généralement, c'est à la
demande de l'organisme.
M. Ciaccia: Dans les lettres patentes, il y aura une stipulation
suivant laquelle cet argent doit être utilisé pour des fins de
construction autres que les constructions du gouvernement.
M. Tardif: C'est-à-dire que ce qui est prévu, M. le
Président, actuellement dans la loi, c'est que cela doit servir,
premièrement, à de la construction domiciliaire;
deuxièmement - moyennant le deuxième paragraphe ou le
troisième alinéa, ce qui deviendra le troisième
alinéa de l'article 3 -cela peut servir à de la construction
autre que domiciliaire, troisièmement, ce que les lettres patentes
prévoient, c'est ce que toutes les lettres patentes d'organismes sans
but lucratif prévoient. Qu'arrive-t-il en cas de dissolution de la
corporation? Ce que l'on dit, ce qui est important, c'est que cela serve
à des fins de construction, sans restrictions quant au type:
coopératif, privé, public et autres. Que cela serve à
faire travailler des gens.
M. Ciaccia: Je voudrais vous demander très clairement:
Est-ce que ces fonds peuvent être utilisés pour de la construction
de HLM?
M. Tardif: M. le Président, à des fins de
construction; je n'exclus rien, y compris la propriété
privée dans le comté de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Non. Mais les HLM, vous
voyez que cet argent-là, c'est aux différents
programmes...
M. Tardif: La réponse, c'est oui, M. le Président,
cela pourrait servir théoriquement à cela, ou à une
coopérative d'habitation privée. Ce n'est pas un programme
social, c'est un programme de création d'emplois pour faire travailler
les gens. C'est là la différence entre les deux.
M. Ciaccia: Voici ce que je voulais dire. La raison pour laquelle
j'ai demandé cela, c'est que pour les HLM, c'est le gouvernement qui
doit fournir des fonds.
M. Tardif: C'est vrai. C'est cela.
M. Ciaccia: Je ne pense pas que l'intention de cela était
de créer un fonds pour donner de l'argent au gouvernement pour
construire des HLM.
M. Tardif: C'est tout à fait exact. C'est exclu.
M. Ciaccia: Vous venez de vous contredire. Si c'est exclu,
dites-le.
M. Tardif: Mais non, je n'ai pas d'article. Vous me demandez si
j'ai un article dans les lettres patentes qui dit que cela pourrait servir
à bâtir n'importe quoi sauf des HLM et je vous dis non, il n'y a
pas d'article comme ça. J'ai l'impression que les quinze membres qui
siégeront au conseil d'administration, les trois représentants
des entrepreneurs, des salariés, des banques etc., ce sont des gens qui
diront à un moment donné qu'il serait préférable
que les fonds résiduels soient imputables à telles fins.
M. Bélanger: Cela vous prend des gens pour vous
calmer.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que les amendements de
M. le ministre à l'article 3 seront adoptés.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais...
M. Ciaccia: Adopté avec réticence.
M. Tardif: Juste une seconde M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Tardif: Je voudrais que... Cela va où?... Attendez un
peu. D'accord. M. le Président, nous allons procéder
méthodiquement, si vous le voulez bien.
Le papillon que j'ai apporté remplace le premier alinéa de
l'article 3. Cela va?
Le Président (M. Laplante): C'est cela.
M. Tardif: Très bien. Est-ce que vous voulez demander si
celui-là est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Tardif: Bon. Au deuxième alinéa actuel de
l'article 3, M. le Président, il me fait plaisir de donner suite
à la suggestion du député de Mont-Royal. Il pourrait
être amendé de la façon suivante: "Cet organisme est
composé majoritairement de représentants des organismes qui
contribuent à la relance de la construction domiciliaire. Les membres du
conseil d'administration de cet organisme ne sont pas
rémunérés."
M. Ciaccia: Très bien.
M. Tardif: Au lieu de dire qu'ils sont
bénévoles.
Le Président (M. Laplante): "Les membres du...
M. Tardif: "Les membres du conseil d'administration de cet
organisme ne sont pas rémunérés."
M. Ciaccia: Nous allons revenir à 15 heures.
M. Tardif: Nous allons être obligés de revenir
à 15 heures. Nous n'avons pas le choix. Est-ce qu'on peut au moins finir
l'article 3, M. le Président?
À l'article 3, donc, le dernier alinéa, cela va.
D'accord?
Le Président (M. Laplante): Les amendements de l'article 3
sont tous adoptés. Est-ce que l'article 3 sera adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci. Les travaux sont...
M. Bélanger: Avant de suspendre M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui
Monsieur.
M. Bélanger: Je crois que nous avons eu ordre de
l'Assemblée nationale de venir siéger seulement jusqu'à 15
heures. Cela veut donc dire que si nous voulons reprendre à 15
heures...
Le Président (M. Laplante): Non,
écoutez, cela c'est mon travail et je vais vous dire ce que je
vais faire...
M. Bélanger: Je veux juste que vous nous rassuriez.
Le Président (M. Laplante): Je vais vous dire ce que je
vais faire. Je suis obligé, en vertu du règlement, d'ajourner
sine die. Mais si le leader veut nous donner un autre ordre à 15 heures,
il le pourra, avec le consentement des deux partis.
M. Bélanger: C'était le but de mon
intervention.
Le Président (M. Laplante): Mon devoir, c'est d'ajourner
sine die à ce moment-ci.
(Suspension de la séance à 12 h 54)
(Reprise de la séance à 15 h 10)
Le Président (M. Laplante): La commission permanente de
l'habitation et de la protection du consommateur se réunit afin
d'étudier article par article le projet de loi no 82, Loi visant
à promouvoir la construction domiciliaire.
Les membres de cette commission sont: M. Bélanger
(Mégantic-Compton); M. Bisaillon (Sainte-Marie) remplacé par M.
Paré (Shefford); M. Blank (Saint-Louis) remplacé par M.
O'Gallagher (Robert Baldwin); M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Dupré
(Saint-Hyacinthe); M. Gravel (Limoilou) remplacé par M.
Lafrenière (Ungava); M. Guay (Taschereau); Mme Harel (Maisonneuve)
remplacée par M. Lavigne (Beauharnois); Mme Lachapelle (Dorion); M.
Mathieu (Beauce-Sud) remplacé par M. Middlemiss (Pontiac); M. Tardif
(Crémazie).
Les intervenants sont: Mme Bacon (Chomedey), M. Blais (Terrebonne), M.
Bordeleau (Abitibi-Est), M. Dean (Prévost), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie),
M. Maciocia (Viger), M. Sirros (Laurier).
Lorsque nous avions ajourné nos travaux, nous avions
adopté l'article 3. Maintenant, j'appelle l'article 4. M. le ministre,
l'article 4.
M. Tardif: M. le Président, concernant l'article 4, un
papillon a été distribué, qui se veut en concordance - je
m'excuse s'il ne l'a pas été, mais il l'est présentement -
avec l'article que nous avons adopté à 2.1 et 2.2. Donc ajouter
essentiellement que, dans les cas où c'est le comité paritaire
qui est l'organisme désigné, on le prévoit dans l'article
4. C'est strictement de concordance avec l'article 2.1 que nous avons
adopté.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante):
Amendement adopté. Le nouvel article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Tardif: II y a l'article 4.1.
Le Président (M. Laplante): Vous avez l'ajout d'un
article.
M. Tardif: L'article 4.1, M. le Président, nous parvient
du ministère des Finances à la suite de tractations qu'ils ont
présentement avec les Institutions financières et il se lit comme
suit. Il est proposé d'ajouter après l'article 4 le suivant: "4.1
Le gouvernement garantit les besoins de liquidité de l'organisme
désigné en vertu de l'article 3 pour lui permettre d'assurer
l'exécution de ses obligations envers les prêteurs
hypothécaires."
Une voix: C'est bon, cela.
M. Ciaccia: Est-ce que vous voulez ajouter des commentaires?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal, c'est à vous.
M. Ciaccia: Adopté.
M. Tardif: Adopté.
M. Bélanger: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: ... j'aurais préféré
faire un petit commentaire. On dit ici: "... ses obligations envers les
prêteurs hypothécaires." Cela veut donc dire que ce sont à
peu près les demandes que j'ai formulées ce matin pour que ces
remboursements soient faits aux prêteurs hypothécaires. Ici, on
dit dans l'article "d'assurer l'exécution de ses obligations envers les
prêteurs hypothécaires". On peut donc présumer que...
M. Tardif: ... que cela donne ouverture à ce que le
député de Mégantic-Compton mentionnait ce matin; pour peu
que la plomberie soit arrimée correctement, effectivement, cela pourrait
avoir cet effet-là.
M. Bélanger: Merci.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Adopté.
M. Ciaccia: L'effet de l'article, c'est l'obligation envers les
prêteurs hypothécaires. Cela ne veut pas dire que le chèque
ira là
directement; il peut aller à l'individu. M. Tardif: C'est
cela. M. Ciaccia: II peut y avoir les deux.
M. Tardif: C'est pour cela que j'ai dit que cela pouvait donner
ouverture à cela. C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Le nouvel article 4.1 est
adopté. J'appelle l'article 5.
M. Ciaccia: Le ministre pourrait-il nous dire s'il y a un
changement à l'article 5?
M. Tardif: Oui, il y en a un, M. le Président. D'abord, il
y a un amendement de concordance puisqu'il s'agit des "règlements
visés à la présente section", d'une part, plutôt que
de "ces règlements" d'une façon générale.
Deuxièmement, au sujet des cotisations, il se pourrait que, même
si la publication dans la Gazette officielle a lieu le 25 juin, par exemple, il
soit préférable de décréter que cela sera effectif
le 1er juillet, de façon à avoir une différence entre les
deux uniquement.
M. Ciaccia: Quand le règlement sera-t-il en vigueur?
M. Tardif: Le plus tôt possible. Présentement, elles
sont en rédaction. Diverses copies de règlements sont en voie de
préparation et l'objectif est de faire en sorte qu'elles soient soumises
incessamment, d'abord, pour la consultation des partenaires et,
deuxièmement, pour l'approbation du Conseil des ministres.
M. Ciaccia: Avez-vous une idée de la date approximative,
le 1er juillet, le 1er septembre?
M- Tardif: Bien avant le 1er septembre, M. le Président.
L'objectif c'est de faire en sorte que tout soit terminé, en place avant
même le début des vacances de la construction.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Dans le même sens, M. le
Président, je voudrais savoir si l'élaboration des
modalités de ce programme est rendue à 90% à 80%, ou si
cela vient à peine de débuter?
M. Tardif: Non, il y a eu beaucoup de travail de fait, mais vous
comprendrez que le gros des modalités a trait aux négociations
avec les institutions financières puisque l'on souhaite que ces
institutions soient le canal privilégié par lequel tout passe.
C'est relié à ces négociations qui ont lieu
présentement entre le ministère des Finances et lesdites
institutions. Tout ce que je peux dire au député de
Mégantic-Compton, c'est que je souhaite - enfin il a lu les journaux
comme moi ce matin, il a vu que des progrès sensibles semblent se
produire du côté des institutions financières - je souhaite
qu'avant même que la fin de semaine commence, on ait, au moins au niveau
des principes, réglé tout cela pour s'attaquer à la
plomberie.
M. Ciaccia: M. le Président, quelle garantie pouvons-nous
avoir aujourd'hui que nous n'aurons pas la même situation que dans votre
programme d'accès à la propriété? Nous avions
adopté la loi, je crois, au mois de juin. Nous connaissions les grandes
lignes au mois de juin, mais quand nous nous sommes réunis en commission
parlementaire pour le règlement, il y avait des changements que nous
considérions assez substantiels. Quelle garantie avons-nous aujourd'hui
qu'il n'y aura pas de changements au programme que vous avez annoncé
dans la réglementation que vous allez publier dans la Gazette
officielle?
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse, la mise au point
du programme d'aide à l'accès à la
propriété, ne comportait pas tellement des changements mais
surtout de la formulation des diverses conditions. Par exemple, il s'agissait
de préciser que c'était accessible aux ménages qui
n'avaient jamais été propriétaires, et que c'était
accessible aux ménages qui avaient un enfant de moins de douze ans. Le
problème se posait au niveau du statut des ménages; est-ce qu'on
allait accepter les ménages de droit ou de fait, les ménages
séparés de droit légalement ou séparés de
fait? Donc, un tas de définitions qui n'entrent pas... Il y avait la
question également de la densité, de la superficie des terrains.
Aucun de ces paramètres n'est présent ici. Donc, moins il y a de
conditions, moins c'est long d'essayer de les formuler par des termes
réglementaires.
M. Ciaccia: Je voudrais ajouter, M. le Président, le
changement de la contribution du gouvernement au taux d'intérêt
dans la réglementation.
M. Tardif: La bonification, oui, M. le Président. Pour
augmenter la contribution gouvernementale, oui c'est vrai. Mais les taux
d'intérêt ayant augmenté...
M. Ciaccia: Pour vous, elle a été augmentée,
mais notre analyse démontrait qu'elle avait été
réduite. En tout cas, il y a eu un changement.
M. Tardif: Le programme, tel qu'annoncé, prévoyait
4000 $ de subvention; celui qui a été publié en
prévoit 5500 $. C'est 1500 $ de plus, M. le Président.
M. Ciaccia: II prévoyait 0,5%, 10%,10% et vous avez
donné 0, 1/3, 2/3. Alors il y a eu un changement. Nous ne jouerons pas
avec les chiffres, mais il y a eu un changement. Je ne voudrais pas que nous
ayons à faire face à la même situation dans ce cas-ci.
M. Tardif: C'est annoncé dans ce cas-là, M. le
Président, 13,5%, 3 ans.
M. Ciaccia: 13,5%, trois ans.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 5 sera
adopté tel qu'amendé, tel que le papillon?
Des voix: Adopté. Les corporations
professionnelles
Le Président (M. Laplante): Merci. Article 6.
M. O'Gallagher: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: À l'article 6, concernant la contribution
des corporations professionnelles...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Robert Baldwin, il y a un amendement à l'article 6 que nous allons vous
donner.
M. Tardif: À l'article 6, M. le Président, sur le
papillon qui vous est distribué présentement, on voit, par la
partie qui est soulignée, que les mots "ces corporations
professionnelles" sont changés par "cette corporation professionnelle",
de façon qu'il n'y ait pas d'ambiguïté possible à
l'effet qu'un seul ordre professionnel pourrait faire en sorte que les tarifs
des autres soient affectés. C'est cela le but ici. Les demandes
affectant...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Les corporations à qui j'en ai
parlé sont toutes favorables à ce projet de relance de
l'industrie de la construction, nous nous en doutons. Elles sont toujours un
peu perplexes au sujet de cette conscription dans une corvée sur
laquelle elles n'ont pas été consultées à ce jour.
Pour plusieurs raisons. D'abord, pourquoi seulement les ordres professionnels
et non pas la chambre d'immeuble? Si vous prenez le cas des notaires ou des
arpenteurs-géomètres, l'agent d'immeubles va chercher des frais
d'honoraires qui sont supérieurs à ceux pris par les
arpenteurs-géomètres. Surtout que le montant fixé par les
arpenteurs-géomètres est peut-être équivalent
à celui fixé par les notaires. Deuxièmement, la
contribution de ces corps professionnels est assez minime. Je vais vous dire
que, dans le cas des arpenteurs-géomètres, pour une maison
isolée, à partir de la subdivision, du piquetage, du certificat,
on parle, dans la région de Montréal, d'environ 675 $ et à
Québec, peut-être parce qu'il y a moins de volume, cela touchera
près de 900 $. Vu que les tarifs des arpenteurs-géomètres
n'ont pas été augmentés depuis 1973, c'est peut-être
aussi le cas chez les notaires, on se demande quel sera le montant de notre
contribution à cette corvée.
M. Ciaccia: Est-ce que c'est une corvée forcée?
Est-ce vrai, ce que dit mon collègue?
M. Tardif: M. le Président, je voudrais préciser
une chose. Contrairement à ce qu'affirmait le député de
Robert Baldwin, les architectes, les ingénieurs, les
arpenteurs-géomètres et les notaires, par le truchement de leur
ordre professionnel, ont été vus et consultés. Je
comprends qu'il y a aussi, à l'intérieur des associations, des
notaires et des architectes également. Mais ils ont effectivement
été consultés.
Deuxièmement, pourquoi ne voit-on pas le mot "architecte" ici?
C'est qu'il n'y a pas de tarif minimal prévu pour les membres de l'Ordre
des architectes, alors que c'est le cas pour les notaires, les
ingénieurs et les arpenteurs-géomètres.
Troisièmement, en ce qui concerne les agents d'immeubles et tout
en reconnaissant ce que vient de dire le député de Robert Baldwin
en ce qui concerne l'importance des honoraires qui peuvent être
perçus dans le cas d'un agent immobilier, encore là, c'est la
même situation. Ils seront invités à voir ce qui peut
être fait de ce côté-là. Mais, dans leur cas, il n'y
a pas, à ma connaissance, de tarif minimal de prescrit. Pardon? On
m'informe également de l'autre caveat, c'est que, dans le cas des
maisons neuves, il y a très peu de recours à l'agent d'immeuble
comme tel. Mais l'organisme sans but lucratif mis sur pied pour les fins de
promouvoir ce programme aura toute la latitude voulue pour recueillir toutes
les contributions, y compris celle du député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: En plus de cela, M. le Président, je ne
sais pas si le ministre a eu l'occasion de consulter un communiqué
préparé par les
arpenteurs-géomètres-conseils; moi, j'en ai reçu une copie
ce matin. Cela a été préparé seulement hier soir.
Ils donnent leurs commentaires qui se résume à dire qu'ils sont
prêts à contribuer à cette relance de la construction, mais
à quelques conditions. Elles sont les suivantes: premièrement,
que les tarifs d'honoraires soient actualisés à aujourd'hui, car
le tarif des arpenteurs-géomètres date d'un arrêté
en conseil de 1973. L'Ordre des arpenteurs-géomètres n'a pas le
pouvoir d'augmenter ses propres tarifs d'honoraires et il faudrait que cela
soit fait par le Conseil des ministres. C'est la première condition.
Deuxièmement, que les contributions en forme de retranchements
d'honoraires soient remises au propriétaire et non pas à
l'aménageur. Ce serait peut-être un montant maximal de 100 $ par
maison qui serait remis directement à un propriétaire et non pas
à un promoteur de tout un projet de lotissement.
Troisièmement, c'est une condition que je vous pose
moi-même. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais le
ministère de l'Énergie et des Ressources a mis des frais de
lotissement imposables sur chaque subdivision. Cela a été mis en
vigueur seulement depuis le mois de mai de cette année. Les frais
montent à un maximum de 25 $ par lot. Donc, celui qui veut se
bâtir, aujourd'hui, sera obligé, pour cadastrer son terrain, de
payer les frais de 25 $ au ministère de l'Énergie et des
Ressources pour défrayer le coût de ce genre de service. Pour 50
000 maisons, cela pourrait représenter, pour une période de trois
ou quatre ans, 1 250 000 $. Cela va au crédit du ministère de
l'Énergie et des Ressources. Je vous propose très fortement de
faire des démarches auprès du ministère de
l'Énergie et des Ressources pour enlever ces frais additionnels qui ne
font qu'ajouter d'autres frais sur le coût de la construction que l'on
connaît depuis longtemps.
M. Tardif: M. le Président, je prends bonne note de ces
remarques. Je voudrais quand même commenter un certain nombre d'entre
elles.
D'abord, quant à la question du député de Robert
Baldwin, savoir que les arpenteurs-géomètres voudraient que l'on
profite de l'occasion de la relance pour revoir leur tarif d'honoraires qui n'a
pas été révisé depuis un certain temps, je ne peux
pas prendre d'engagement ici au nom de mon collègue, le ministre de
l'Éducation, responsable de l'Office des professions. Tout ce que je
peux dire, c'est que je conçois que c'est peut-être de bonne
guerre de la part des arpenteurs-géomètres de dire: Si nous
sommes pour contribuer, nous aimerions bien qu'en même temps le
gouvernement se penche sur un de nos problèmes. D'autres groupes ne se
sont pas gênés pour le faire. Je pense, encore une fois, que dans
un processus de négociation, lorsque nous avons rencontré les
différents intervenants tant syndicaux que patronaux, chacun en a
profité pour dire: Écoutez, moi j'ai un vieux contentieux avec le
ministère du Travail ou un vieux contentieux ici que j'aimerais bien que
vous regardiez. Dans ce sens-là, la concertation a déjà
produit des résultats positifs.
Deuxièmement. Le député dit que nous devrions
remettre cela au propriétaire plutôt qu'au promoteur. Je pense que
la mécanique comme telle n'est pas dans la loi, elle sera
déterminée par voie de réglementation. Nous voyons ici que
c'est: "À la demande de l'Ordre des arpenteurs-géomètres,
de la Chambre des notaires du Québec ou de l'Ordre des ingénieurs
du Québec, le gouvernement peut, par règlement, dans les cas, aux
conditions et selon les modalités qu'il détermine..." Or, si, de
l'avis unanime de l'organisme des arpenteurs-géomètres, par
exemple, qui va, en quelque sorte, faire le suivi de ce programme, cela devrait
prendre la forme que mentionne le député, il m'apparaît que
ce serait un élément, très certainement, à
considérer.
Troisièmement. Pour ce qui est des frais d'arpentage, le
député dit que c'est, somme toute, minime, soit quelque 500 $ ou
600 $, je pense que c'est le chiffre que vous avez cité...
M. O'Gallagher: Dans la région de Montréal, pour
une maison isolée, cela varie de 675 $ à...
M. Tardif: Sauf que dans le cas de la copropriété,
l'établissement d'un cadastrage vertical s'avère une
opération pas mal plus coûteuse que cela. Etant donné que
dans les milieux densément bâtis des centre-ville justement, la
copropriété pourrait amener une contribution significative, tout
ce que je veux dire dans ces cas-là, M. le Président, c'est que
ce sera à la demande des ordres. Nous allons nous entendre avec ces
ordres.
Je voudrais, en terminant, corriger une coquille. On m'apprend
qu'à l'article 6 que l'on vient de distribuer, l'appellation correcte de
l'ordre des arpenteurs-géomètres c'est "Ordre des
arpenteurs-géomètres du Québec". Il faudrait ajouter les
mots "du Québec" après "arpenteurs-géomètres".
M. O'Gallagher: M. le Président, en terminant, je voudrais
remettre au ministre une copie d'un communiqué des
Arpenteurs-géomètres-conseils du Québec qui ont fait
quelques remarques là-dessus. Je ne sais pas si vous l'avez lu...
M. Tardif: Ce n'est pas entré encore. (15 h 30)
M. O'Gallagher: ... mais je vais profiter
de l'occasion pour vous le remettre.
Deuxièmement, je voudrais signaler que, dans ce programme, il y a
seulement les arpenteurs-géomètres et les notaires qui sont
vraiment affectés. Les architectes, eux, je ne vois pas de quelle
façon ils sont affectés, car, en général, les
maisons de 60 000 $ sont faites par des dessinateurs et non pas par des
architectes. Dans ma carrière, j'ai vu très peu de maisons de 60
000 $ où il y avait un architecte d'impliqué.
Deuxièmement, les ingénieurs-conseils ne seront pas, non
plus, très affectés par cela. Les services municipaux,
normalement, sont donnés par les municipalités dans les
régions de Montréal et de Québec. Une bonne partie de ce
programme sera sur des terrains où il y a déjà des
services. Alors, les deux ordres ou associations avec lesquels vous devriez
entrer en consultation étroite prochainement sont les
arpenteurs-géomètres-conseils et les notaires, surtout.
M. Tardif: M. le Président, je prends bonne note, encore
une fois, des remarques du député de Robert Baldwin. Je veux tout
simplement dire à propos des architectes qu'il a été
question que leur contribution soit dans le domaine de la création,
c'est-à-dire de concevoir, pour les zones densement peuplées que
peuvent être les centre-ville, des prototypes d'habitations qui soient
autre chose que des tours en hauteur et de l'habitation unifamiliale, puisqu'il
n'y a pas de place pour en faire. Je pense que la contribution des architectes
sous forme de plans modèles ou de plans types peut être
drôlement significative. Dans ce sens-là, ils nous ont
assurés de leur collaboration.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Ciaccia: Est-ce que les ordres professionnels ont
indiqué au ministre à quoi ils étaient prêts
à contribuer dans la réduction de leurs tarifs?
M. Tardif: Non, M. le Président. C'est la raison,
d'ailleurs, pour laquelle l'article 6 est libellé tel qu'il l'est. Les
ordres nous ont dit: Nous ne savons pas, jusqu'à maintenant, si nous
allons permettre à chacun de nos membres, individuellement, d'offrir un
tarif inférieur à celui prescrit par règlement dans le cas
d'une maison neuve ou bien si nous allons l'établir pour l'ensemble des
membres de la profession. Cela reste à établir avec chacun des
ordres concernés.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'amendement...
M. Ciaccia: Excusez-moi. Il n'y a pas d'engagement formel et
l'article leur permet de le faire s'ils veulent le faire.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'amendement du
ministre, qui a été amendé de nouveau en ajoutant,
à la première ligne de son papillon, "du Québec", sera
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 6 tel
qu'amendé est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 7.
M. Tardif: M. le Président, avant de passer à
l'article 7, pour être tout à fait dans les formes, sous le
chapitre III, il faudrait ajouter le titre Les municipalités, parce
qu'en dessous de chaque chapitre, il y a un titre. Voyez, en dessous du
chapitre I, on trouve Les salariés et les employeurs de la construction,
au chapitre II, on trouve Les corporations professionnelles; au chapitre III,
ce serait Les municipalités comme titre, entre le chapitre III et la
section I. Faisons bien les choses ou ne les faisons pas.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre aurait une idée des
coûts que pourrait représenter cet article pour une
municipalité?
M. Tardif: À quel article êtes-vous? M. Ciaccia:
Nous parlons de l'article 7? M. Tardif: Non, non.
Le Président (M. Laplante): Ce que j'aimerais faire
adopter, c'est d'ajouter les mots "Les municipalités" après le
chapitre III.
M. Ciaccia: Adopté.
Fonds de subvention
Le Président (M. Laplante): Maintenant, j'appelle
l'article 7. Là, nous pouvons parler dessus.
M. Tardif: À l'article 7, M. le Président, on parle
de "constituer un fonds de subvention pour promouvoir la construction ou la
rénovation domiciliaires". D'abord, c'est à la demande des
municipalités que le mot "rénovation" a été
ajouté là. D'autre part... Non, je n'ai pas idée, M. le
Président, pour la simple raison que cela dépendra; il y a des
municipalités
qui en constitueront et d'autres n'en constitueront pas, certaines
seront plus généreuses que d'autres. Je prends l'exemple de la
ville de Montréal qui, dans le cadre de son opération de 10 000
logements, offre une subvention de 2000 $ par logement. C'est à la
discrétion des municipalités qui voudront le faire ou ne pas le
faire et à quelles conditions.
M. Ciaccia: Ce sont des subventions que les
municipalités... Vous leur donnez le droit, autrement dit, dans cet
article, d'emprunter pour créer un fonds de subvention.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Elles auront le droit d'emprunter de l'argent pour
créer un fonds de subvention. La question que je me pose est qu'elles
vont emprunter à des coûts de financement pas mal
élevés pour permettre les subventions à 13,5%. C'est une
chose de dire que la municipalité peut donner des subventions si elle
perçoit des taxes ou des surplus des contribuables, et c'est une autre
chose de dire que vous allez emprunter pour créer ces fonds de
subvention. Est-ce que vous avez fait cette distinction?
M. Tardif: Les municipalités n'empruntent pas au taux
hypothécaire, elles empruntent au taux des obligations qui est
généralement pas mal inférieur à cela.
Premièrement.
M. Ciaccia: Ils sont inférieurs, mais ils sont assez
élevés aussi. Ils sont à 16,5%.
M. Tardif: D'accord. Deuxièmement, dans le cas des
municipalités, on en connatt un certain nombre au Québec qui ont
une assez grande quantité de terrains viabilisés et qui se
retrouvent avec des rues complètes où les égouts et
l'aqueduc sont installés. On peut se demander si ce ne serait pas
profitable pour la municipalité d'avoir, pour supporter ces
coûts-là, un certain nombre d'immeubles derrière. Ici, on
donne un pouvoir habilitant, évidemment le tout sujet aux règles
de financement des municipalités, d'approbation de la commission
municipale, etc.
M. Ciaccia: Le seul commentaire que je voudrais faire, M. le
Président, c'est qu'encore une fois, nous n'avons pas fait les
ajustements nécessaires quant à la taxation municipale. Vous vous
souvenez de la motion que nous avons faite à l'Assemblée
nationale - qui a été amendée légèrement,
mais pour laquelle le gouvernement a voté - sur le système
d'évaluation, pour effectuer certaines modifications? Ici, on ajoute
encore au fardeau fiscal, spécialement dans le secteur domiciliaire.
M. Tardif: Non, M. le Président. Une municipalité
qui ne veut pas, qui n'a pas les moyens, qui ne peut pas et qui
préfère garder le statu quo, le fait.
M. Ciaccia: Cela ne règle pas le problème de la
taxation municipale, en tout cas.
M. Tardif: Cela ne règle pas le problème de
l'évaluation municipale.
M. Ciaccia: De l'évaluation, oui.
M. Tardif: Ce n'est pas la même chose que la
taxation...
M. Ciaccia: De l'évaluation.
M. Tardif: ...puisque l'ensemble des taxes municipales
résulte de deux facteurs: premièrement, une évaluation qui
est une opération technique et, deuxièmement, un taux de taxation
qui est une opération politique. M. le Président, ce que l'on
fait ici n'est pas de régler le problème technique de
l'évaluation et particulièrement de l'évalution des
immeubles autres que résidentiels. Cela j'en conviens, M. le
Président, mais ce n'est plus mon mandat.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, nous venons
d'établir que les municipalités peuvent constituer un fonds pour
subventionner la construction domiciliaire au moyen même d'emprunts. Je
veux être assuré que ces emprunts-là doivent être
approuvés par le ministère des Affaires municipales et que l'on
tiendra compte de l'endettement de chacune des municipalités.
M. Tardif: On va y arriver, M. le Président, lorsque nous
parlerons de l'article 9.
M. Bélanger: Ah! Comme vous pouvez le voir, je suis
toujours en avance, moi.
Le Président (M. Laplante): D'accord. L'article 7 est
adopté?
Si les machines vous nuisent en arrière, nous serons
obligés de fermer les fenêtres. Vous me ferez signe.
J'appelle l'article 8. L'article 8. Vous voulez les
fenêtres...
M. Tardif: C'est tout simplement l'article qui prévoit que
ce programme de subvention doit être adopté par règlement
municipal. Ce n'est donc pas discrétionnaire, une fois le
règlement adopté, il faut un
règlement en bonne et due forme.
M. Ciaccia: Est-ce que le programme aura la même
durée que celui du gouvernement, soit trois ans après le 31 mars
1984?
M. Tardif: Chose certaine, c'est un pouvoir habilitant, et comme
tel, il pourra être moins grand, mais certainement pas plus grand ou plus
long que celui prévu dans la loi. Une municipalité pourrait dire:
Nous, nous allons marcher un an, pour voir comment cela fonctionne, et
après cela, y voir. Cela ne pourrait pas aller au-delà de ce que
la loi prévoit.
Le Président (M. Laplante): L'article 8 est
adopté?
M. Ciaccia: L'article ne le dit pas. Adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci. J'appelle l'article
9.
M. Tardif: L'article 9, M. le Président, je pense que nous
l'avons distribué ici. Justement pour répondre, en partie,
d'avance aux voeux du député de Mégantic-Compton.
L'article 9 a été reformulé de façon à le
rendre conforme aux pratiques en vigueur actuellement en ce qui concerne les
emprunts municipaux, et je lis: L'article 9 du projet de loi no 82 est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant: "9.
Un règlement adopté aux fins de l'article 7 ou en vertu de
l'article 8 ne requiert que l'approbation du ministre des Affaires municipales
et de la Commission municipale du Québec." Ce qui est la
procédure usuelle des règlements d'emprunt dans le monde
municipal.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 9 est adopté
tel qu'amendé par le papillon du ministre. J'appelle la section II,
Réserve foncière, article 10. M. le ministre.
Réserve foncière
M. Tardif: Je n'ai pas de commentaire, M. le Président,
c'est explicite.
Le Président (M. Laplante): Pas de commentaire. Article
10. Pas de commentaire. Adopté. J'appelle l'article 11.
M. Tardif: Avant l'article 11, M. le Président, il y a un
article 10.1 qui est un peu de concordance avec l'article 9 que nous venons
d'adopter. L'article 10.1, je le lis: Le projet de loi no 82 est modifié
par l'insertion, après l'article 10, du suivant: "10.1. Un
règlement d'emprunt adopté par la municipalité pour
acquérir un immeuble aux fins de l'article 10 ne requiert que
l'approbation du ministre des Affaires municipales et de la Commission
municipale du Québec. Ce règlement entre en vigueur
conformément à la loi qui régit la municipalité."
C'est donc de concordance avec l'autre que nous avons adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté tel que
modifié. J'appelle l'article 12.
M. Tardif: Article 11.
Le Président (M. Laplante): Article 11, je m'excuse.
L'article 10.1 est un nouvel article. C'est évident.
M. Ciaccia: Vous avez entendu la députée de Dorion,
M. le Président?
Le Président (M. Laplante): Oui, j'ai bien compris cela.
C'est une réserve. L'article 11.
M. Ciaccia: Dans l'article 11, pourquoi le deuxième
alinéa? Pourquoi faire un cadeau? C'est cela que vous demandez. Pourquoi
donner le droit de faire un cadeau au gouvernement, à un
ministère ou à un organisme?
M. Tardif: M. le Président, l'article 11 reprend, à
peu près mot à mot, les dispositions que l'on retouve
présentement dans les lois, dans les bills privés, les chartes
privées d'une quinzaine de municipalités au Québec
auxquelles ce pouvoir a été donné au cours des
dernières années. Les villes de Montréal, de
Québec, de Longueuil, d'Anjou, de Chicoutimi, de Hull, récemment
de Val-d'Or, à la commission des affaires municipales, ont eu ainsi ce
pouvoir de céder des terrains, soit faire du compte à compte avec
le gouvernement en quelque sorte, un résidu d'expropriation du
ministère des Transports à la municipalité ou des choses
comme cela, d'une part, et également pour les corporations scolaires,
parce que l'inverse est vrai. Les immeubles excédentaires des
commissions scolaires peuvent être cédés aux
municipalités pour un dollar et autres bonnes considérations.
Généralement, cette souplesse a été demandée
par le monde municipal d'une façon générale, le
ministère l'a accordée par bill privé à une
quinzaine de villes au Québec parmi les plus importantes. On me dit
qu'on s'apprêterait à l'étendre dans la Loi sur les
cités et villes et le Code municipal, mais, en attendant, ici, pour les
fins de la relance, il nous semblait important de l'insérer.
M. Ciaccia: Je peux comprendre que, dans les cas que vous m'avez
cités, c'étaient les chartes permanentes...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: ...un pouvoir permanent...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: ...mais ici vous avez un programme temporaire.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Quelle est la justification pour avoir une telle
clause dans un programme temporaire pour que les municipalités donnent
un cadeau au gouvernement, à un ministère ou à un
organisme?
M. Tardif: M. le Président, ce qu'il faut bien comprendre,
c'est que c'est lié à la poursuite du programme de construction
domiciliaire et qu'une municipalité peut opter, justement, après
avoir obtenu une école de la commission scolaire pour un dollar et
autres considérations, peut demander à la Société
d'habitation du Québec de faire des HLM à cette
école-là. Ce que l'on veut, c'est que toute la latitude voulue
puisse être possible pour du logement public, des coopératives
d'habitation, notamment. Évidemment, dans le cas de l'autre
alinéa, c'est de les offrir à l'entreprise privée,
moyennant que ce soit par soumissions publiques ou par enchère.
Le Président (M. Laplante): Adopté, l'article
11?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 12. (15 h 45)
M. Bélanger: Adopté, M. le Président.
Droit de mutation
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 13. M. le député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président. Nous savons que,
présentement, ce droit de mutation est facultatif, c'est-à-dire
que certaines municipalités seulement s'en prévalent. J'aurais
préféré, si nous voulons vraiment relancer la
construction, qu'on dise que, dorénavant, pour un laps de temps, les
municipalités ne seront plus autorisées à percevoir une
taxe de mutation.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais simplement faire
remarquer au député de Mégantic-Compton que ce droit de
percevoir des taxes sur les mutations immobilières faisait partie du
discours sur le budget du ministre des Finances de l'époque, M. Raymond
Garneau, en 1976, je m'excuse...
M. Bélanger: Non, non, cela me fait plaisir, allez.
M. Tardif: ...en 1976. Mais c'est moi qui ai eu à piloter
cette loi qui exécutait, en quelque sorte, le discours sur le budget du
ministre des Finances. Cette taxe sur les mutations immobilières est de
trois dixièmes pour cent jusqu'à concurrence de 50 000 $, je
pense, et de six dixièmes pour cent au-delà de ce montant. Cela
représente donc une somme pas très importante. C'est vrai que
l'inscription des propriétés et des transactions cause à
la municipalité des écritures et des opérations. Je ne
pourrais pas vous dire parmi les plus de 1500 municipalités lesquelles
se sont prévalues de ce pouvoir. Ce que nous disons ici, c'est que
même si elles s'en sont prévalues dans le cas des maisons neuves,
elles pourront y renoncer en tout ou en partie. Donc c'est déjà
un pas dans la direction souhaitée par le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Je peux vous dire une chose, M. le
Président, la plupart s'en sont prévalues, parce que le
gouvernement a cessé de donner des subventions aux municipalités
dès 1976. Donc à peu près toutes les municipalités
s'en prévalent.
M. Tardif: C'est vrai que le gouvernement a cessé cette
attitude paternaliste qui consistait à donner des subventions aux
municipalités. À la place, il paie ses taxes sur ses immeubles et
seulement cela vaut 300 000 000 $ par année aux municipalités.
Deuxièmement, il fournit aux municipalités les revenus provenant
des taxes d'Hydro-Québec de l'ordre de 3% par année; seulement
cela représente presque 80 000 000 $ par année aux
municipalités.
M. Bélanger: Rappelez-le à l'ordre.
M. Ciaccia: Nous allons être ici toute la fin de
semaine.
M. Tardif: Vous m'avez ouvert la porte, M. le Président,
l'occasion était trop belle.
M. Ciaccia: Est-ce que cette mesure s'applique à toutes
les maisons neuves ou seulement celles construites après le 25 mai? Il y
un certain nombre de maisons qui ont été construites...
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: ...qui ne sont pas vendues.
M. Tardif: Selon ce que prescrira le règlement de la
municipalité, M. le Président.
M. Ciaccia: Alors, ils peuvent l'appliquer à des maisons
neuves.
M. Tardif: C'est un pouvoir habilitant.
M. Ciaccia: Non seulement... Votre programme ne s'applique pas
aux maisons neuves qui ont été construites avant le 25 mai.
M. Tardif: Non, M. le Président.
M. Ciaccia: Avez-vous le nombre de ces maisons qui sont
impliquées?
M. Tardif: Sur réserve d'inventaire, M. le
Président, précisément cet inventaire des maisons neuves
construites et non vendues ou non occupées présentement, cela
varie selon les estimations que nous avons eues entre 1000 et 1500...? On me
dit que c'est à peu près un maximum de 1200 dont peut-être
la moitié seulement serait en bas du 60 000 $ tel que prévu dans
le programme. Ce que je préférerais de beaucoup regarder, c'est
de voir dans quelle mesure celle-ci pourrait être admissible au programme
d'aide à l'accession à la propriété qui existait
avant la date du discours sur le budget.
Le Président (M. Laplante): D'accord, l'article 13 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Dispositions diverses et transitoires
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 14. M. le
ministre.
M. Ciaccia: Pourquoi la nécessité de cet
article?
M. Tardif: C'est que, justement, comme il s'agit de mesures
spéciales, temporaires, ponctuelles qui vont, à certains
égards, à l'encontre de l'économie du droit municipal et
des lois sur les relations du travail, c'est cette espèce d'article qui
dit que, nonobstant ce que disent les lois, il est possible de faire ce qui est
là.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Tardif: À l'article 15, M. le Président, un
papillon a été distribué. L'article 15 se lit comme suit:
Remplacer l'article 15 par le suivant: "15. La présente loi cesse
d'avoir effet le 1er juillet 1986, excepté les articles 3 et 4.1 qui
cessent d'avoir effet le 1er septembre 1987. "Cependant, le gouvernement peut,
par proclamation, fixer une date de cessation d'effet antérieure pour
l'un ou plusieurs des articles de la présente loi; cette proclamation
doit être publiée à la Gazette officielle du Québec
au moins trente jours avant la date qui y est fixée."
Pourquoi cette prolongation, M. le Président, de un an et trois
mois dans le cas des articles 3 et 4.1? C'est que la disposition des biens de
l'organisme en question pourrait prendre un certain temps et, compte tenu du
fait que, pour une maison qui serait construite en fin de programme comme
telle, les versements durent trois ans, c'est pour se laisser une marge
suffisante là.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'amendement à
l'article 15 est adopté. Nouvel article 15 adopté. Article
16?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 17?
M. Tardif: L'article 17, pour l'information des membres de la
commission, reprend à peu près textuellement les dispositions
actuelles de la Loi sur les cités et villes qui, par exemple, dans les
cas de reprise de possession pour non-paiement de taxes, disent que ces
immeubles doivent être vendus dans l'année qui suit, sauf s'il y a
demande au ministre des Affaires municipales pour les conserver. C'est une
réplique quasi textuelle de la Loi sur les cités et villes.
Le Président (M. Laplante): Adopté, article 17?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 18.
M. Bélanger: Cela, M. le Président, ce n'est pas
rassurant, mais on va l'accepter.
M. Tardif: Je ne proposerai plus que vous soyez le critique
officiel de l'Opposition en matière d'habitation.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 19.
M. Ciaccia: M. le Président, est-ce que
le ministre peut justifier l'inclusion de cet article dans une loi
visant à promouvoir la construction domiciliaire? Quelle est la
nécessité de l'article 19? Est-ce le droit d'association des
travailleurs de la construction que vous ne voulez pas protéger, que
vous voulez brimer?
M. Tardif: M. le Président, je pense que le
député de Mont-Royal le sait pertinemment, c'est une disposition
que l'on retrouve dans toutes les lois, qui dit qui est chargé de
l'application de cette loi-là, de sorte que, quand il voudra poser une
question en Chambre, il saura à quel ministre s'adresser. Par rapport
à l'article 18? Je m'excuse, je pensais qu'il parlait de l'article
18.
M. Ciaccia: II se sentait coupable, il fallait qu'il justifie sa
position.
M. Tardif: Je pensais que c'était en rapport avec
l'article 18.
M. Ciaccia: Heureusement qu'on ne peut pas effacer le journal des
Débats!
Uhe voix: On corrigera le rapport.
M. Tardif: M. le Président, étant donné
qu'une certaine charte a été adoptée ayant des
prétentions de s'appliquer sur le territoire du Québec, le
gouvernement du Québec a décidé que cet article allait se
retrouver dorénavant dans toutes les lois.
Le Président (M. Laplante): Adopté? M. Ciaccia: Sur
division.
Le Président (M. Laplante): Sur division.
Adopté.
M. Ciaccia: Je ne demanderai pas un vote.
Le Président (M. Laplante): Article 20? Une voix:
Adopté.
M. Ciaccia: Seulement un échéancier de la mise en
application du programme. La construction ne se fait pas aujourd'hui, ils
attendent le programme. Quel est l'échéancier?
M. Tardif: Je ne peux pas en donner un au député,
M. le Président, étant donné qu'il s'agit là d'une
oeuvre de concertation. Tout ce que je peux lui dire, par exemple, c'est que,
depuis que nous nous sommes vus ce matin, je viens de recevoir un
télégramme. Cela va peut-être l'intéresser, car il
m'avait demandé si j'avais reçu de la correspondance des
différents partenaires. M. le Président, je fais lecture du
télégramme que j'ai reçu: "Plan de relance de la
construction. M. le ministre, nous vous faisons parvenir la déclaration
officielle, au nom des travailleurs de la construction, de notre engagement de
participer au plan de relance de la construction domiciliaire. Tous les
travailleurs de la construction participeront au financement de la relance
économique. Les associations de salariés de la construction, soit
la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers
de la construction (international), la CSN-Construction, dans leurs instances
respectives, ont accepté de participer financièrement à la
relance de la construction domiciliaire. "La contribution des travailleurs de
la construction sera de 12 500 000 $ par année et pour quatre ans, soit
l'équivalent de celle des entrepreneurs, et se fera selon un
prélèvement de 12,5 cents sur leur contribution au régime
de retraite. Les associations syndicales reconnaissent que cet effort des
travailleurs de la construction est essentiel à la relance
économique au Québec et veilleront à ce que les
travailleurs et les consommateurs soient bien protégés par ce
programme, que les efforts des partenaires soient équitables et que tous
ceux qui profiteront directement du programme soient éventuellement
appelés à y contribuer. "Les associations syndicales rappellent
que leur contribution et celle des employeurs de la construction
s'élèveront à - là ce n'est pas très clair,
M. le Président, mais le chiffre 100 000 000 $ est clair - et celle du
gouvernement sera de l'ordre de 270 000 000 $ et plus, si le taux
d'intérêt hypothécaire augmente. Ce programme qui consiste,
pour les travailleurs de la construction, à prendre à leur charge
le coût d'un abaissement de 1% du taux hypothécaire aurait des
retombées importantes dans ce secteur, soit environ 32 000 000 d'heures
travaillées, une masse salariale supplémentaire de près de
500 000 000 $ et des bénéfices marginaux de près de 70 000
000 $." Et cela continue. "La CSD, quant à elle, appuie le programme de
relance et favorise la participation financière de ses membres. Elle
fera connaître sa position officielle en juillet, après
consultation de ses instances." C'est signé Jean Lavallée,
président de la FTQ-Construction; Maurice Pouliot, directeur
général du Conseil provincial des métiers de la
construction (international); Yvon Leclerc, président de la
CSN-Construction.
Le Président (M. Laplante): Merci. Sur ce, je
prierais...
M. Lavigne: C'est un beau texte pour un beau spectacle.
Le Président (M. Laplante): Je prierais le
rapporteur...
M. Ciaccia: C'est un spectacle. On voudrait que ce soit plus
concret parce que jusqu'à maintenant nous avons eu des spectacles.
Une voix: Assez de publicité, au travail.
Le Président (M. Laplante): ...de faire rapport à
l'Assemblée nationale que le projet de loi 82, Loi visant à
promouvoir la construction domiciliaire, a été adopté avec
amendements. Avez-vous des commentaires? M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, puisque ce programme
vise essentiellement à relancer la construction, est-ce que le
gouvernement, ce gouvernement qui est spécialiste dans la
publicité, entend le publiciser?
M. Tardif: M. le Président, nonobstant les remarques du
député de Mont-Royal hier soir, quant à ce qu'il a
appelé le spectacle du salon rouge de la semaine dernière, je
peux vous assurer que tous ceux qui contribuent à ce fonds de relance,
les travailleurs de la construction, les entrepreneurs de la construction, les
institutions financières et, évidemment, le gouvernement, se sont
engagés à faire le maximum pour en faire la promotion, y compris
les ordres professionnels qui ont aussi évoqué l'hypothèse
qu'une des formes que pourrait prendre leur contribution serait justement la
diffusion, la publicisation de ce programme. Donc, sur ce plan-là, vous
pouvez compter sur cet effort qui sera fait.
Deuxième élément, M. le Président,
j'écoutais le député de Mont-Royal dire: Pouvez-vous nous
donner un échéancier le plus rapidement possible? Je dirais
qu'une des premières étapes, sans fixer toutes les étapes,
c'est l'adoption en troisième lecture. Je ne sais pas s'il est
concevable que l'on puisse, par exemple, procéder à l'adoption en
troisième lecture, procéder dès ce soir à
l'acheminement des lettres patentes, bref, essayer d'accélérer le
processus. Dans la mesure où le consentement de l'ensemble des membres
de l'Assemblée nationale est requis pour cette troisième lecture,
on peut effectivement envisager que cela se fasse lundi, comme on pourrait
envisager que cela se fasse aujourd'hui. Alors, M. le Président, je le
soumets respectueusement, attendu que...
M. Ciaccia: On veut donner l'impression que vraiment nous faisons
les affaires vite et qu'on est prêt. Ils ne sont pas prêts, ils
nous annoncent le programme au compte-gouttes, ils font une annonce dans le
discours sur le budget, ils font une autre annonce en Chambre, ils font un
autre spectacle au salon rouge. Le tout n'est pas concrétisé.
Même maintenant, nous vous demandons des faits spécifiques, vous
ne les avez pas et vous voulez créer l'impression que vous avez besoin
du projet de loi ce soir. Écoutez, attendre à lundi pour
l'adoption en troisième lecture, cela ne retardera pas. Vous venez de
nous lire un télégramme qui dit qu'ils consulteront leurs membres
au mois de juillet.
M. Tardif: M. le Président...
M. Ciaccia: Pensez-vous que s'ils ont la troisième lecture
ce soir, ils consulteront leurs membres demain matin? Cela ne retardera rien.
Nous pouvons vous assurer d'une chose, vous allez avoir le consentement sur la
troisième lecture, sur le dépôt du rapport de la
commission. Nous voulons faire certains commentaires. Nous voulons donner la
chance aux députés, soit du côté ministériel
ou du côté de l'Opposition, de faire certains commentaires en
troisième lecture. C'est pour cette raison que nous allons
suggérer que vous attendiez à lundi pour la troisième
lecture. Cela ne retardera aucunement le programme parce que je vous assure
qu'il n'est pas prêt à être mis en application. Vous pouvez
procéder avec vos lettres patentes, cela ne dérangera rien. (16
heures)
M. Tardif: M. le Président, je voulais tout simplement
souligner que c'était une des possibilités.
Premièrement.
Deuxièmement. Lorsque le député de Mont-Royal dit:
Vous venez de nous lire un télégramme où on nous dit que
cela ne sera prêt qu'en juillet dans le cas d'un syndicat, je voudrais
faire remarquer au député de Mont-Royal que la FTQ-Construction,
la CSN et le Conseil des métiers de la construction regroupent plus de
85% des employés de la construction et que la loi dit 50% plus un. Avec
85%, il y a donc l'appui suffisant, au sens même du projet de loi que
nous venons d'adopter article par article, pour justement procéder avec
le programme.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas, aujourd'hui, les institutions
financières, vous êtes encore en discussion. Nous vous avons
demandé les modalités, vous ne les avez pas, toutes les
modalités...
M. Tardif: 13,5% pendant trois ans, M. le Président.
M. Ciaccia: Ce n'est pas assez de dire cela. Si quelqu'un vient
aujourd'hui et veut faire une demande pour un prêt, allez-vous être
capable de le lui donner?
M. Tardif: M. le Président...
M. Ciaccia: Allez-vous être capable de le lui donner?
M. Tardif: ...nous pourrons certainement lui dire qu'au moment
où son premier paiement hypothécaire deviendra dû, nous
assumerons les intérêts là-dessus.
M. Ciaccia: Vous n'êtes pas capable de le lui donner
aujourd'hui et personne n'ira construire une maison sur ce genre de
représentation.
M. Tardif: Non, le projet de loi n'est pas adopté.
M. Ciaccia: Même quand il sera adopté, vous ne
pourrez pas le faire. Même lundi, vous ne pourriez pas le faire.
N'essayez pas de nous faire accroire des faussetés.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton. C'est à vous. Ensuite, ce sera au tour de la
députée de Dorion.
M. Bélanger: Merci M. le Président. J'espère
que le ministre fera des représentations auprès de son
collègue, le ministre du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, pour que les inspecteurs de l'OCQ, qui ont
une faim terrible parce qu'il n'y avait pas de travailleurs de la construction
- ils vont ressembler à des maringouins au printemps et courir
après ces travailleurs-là - pour qu'ils soient un peu plus
tolérants, surtout dans le domiciliaire, pour qu'ils soient conscients
que, pour construire un bungalow, nous n'avons pas besoin des mêmes
mesures de sécurité que pour construire un édifice de 30
étages. Egalement pour qu'ils assouplissent, sinon
dérèglementent le fameux règlement de placement qui
interdit aux gens qui ont une carte de qualification dans leur poche de gagner
leur vie.
Je compte sur le ministre de l'Habitation pour faire ces remarques,
parce que je les ai faites à plusieurs reprises et on ne semble pas
m'écouter.
Le Président (M. Laplante): Dernière intervention.
Mme la députée de Dorion.
Mme Lachapelle: M. le Président, tout à l'heure,
nous parlions de programme, alors j'aimerais féliciter le ministre pour
son beau programme.
M. Tardif: Merci.
Mme Lachapelle: Aussi j'aimerais remercier tous les
partenaires...
M. Bélanger: Le programme de tous les intervenants.
M. Tardif: De l'ensemble des intervenants.
Mme Lachapelle: C'est pour cela aussi que je voudrais remercier
tous les partenaires qui s'associent avec le gouvernement du Parti
québécois, en l'occurrence. Je pense que cela va relancer la
construction et que cela va permettre à nos travailleurs de la
construction d'obtenir plus de 80 000 emplois directs et indirects
créés par ce beau programme.
M. Tardif: M. le Président, si vous me permettez...
Le Président (M. Laplante): Sur ce, les travaux...
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse. Comme il est de
coutume de demander, à la fin de l'étude d'un projet article par
article où il y a eu des changements, la renumérotation du
projet, je présume que c'était déjà fait.
Le Président (M. Laplante): Merci. Sur ce, les travaux
sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 16 h 03)