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(Quinze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions se réunit avec le mandat de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 20, Loi portant réforme au Code civil du Québec du droit des
personnes, des successions et des biens. Est-ce que je dois donner la
nomenclature des membres de la commission? Non, ce n'est pas nécessaire?
M. le secrétaire, vous avez un remplaçant.
Le Secrétaire: Oui. M. Levesque (Bonaventure) est
remplacé par M. Leduc (Saint-Laurent).
Le Président (M. Gagnon): Avant d'entreprendre
l'étude article par article, je sais qu'on a déjà
discuté ensemble de la possibilité, comme c'est un projet de loi
assez volumineux de quelque mille articles, de former une sous-commission de
notre commission pour être capable de libérer un certain nombre de
députés et, probablement, de faire l'étude plus
rapidement. M. le ministre, est-ce que vous voulez prendre la parole
là-dessus?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, j'aurais un certain
nombre de propos préliminaires qui situent un peu notre démarche
à l'égard du projet de loi 20, dans le contexte de la
réforme, ce qui me prendrait à peu près dix minutes.
Évidemment, je crois qu'il serait judicieux, utile et efficace de
procéder par voie de sous-commission. Je crois que, compte tenu de
l'ampleur de ce projet de loi, de son caractère extrêmement
technique, même s'il y a là des choses fondamentales puisque c'est
le Code civil, et de son envergure, retenir toute la commission autour d'un
seul projet de loi pendant des semaines serait, je pense, ralentir les travaux
normaux de la Chambre.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais poser seulement une
question au ministre. Est-ce que le ministre va se faire remplacer au cours de
cette étude en sous-commission parlementaire ou est-ce qu'il entend
être toujours présent?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, j'entends être
présent pour un certain nombre de choses, c'est bien évident. Par
ailleurs, je pensais qu'il serait utile qu'un ou deux de mes collègues
du Comité de législation qui se sont intéressés
à ces questions puissent, à l'occasion, prendre le siège
ministériel au cours de l'étude article par article, à
moins qu'il n'y ait un adjoint parlementaire qui suive exclusivement ce
dossier.
M. Marx: D'après ce que je comprends, le premier ministre
n'a pas l'intention de nommer un adjoint parlementaire au ministre de la
Justice. C'est malheureux mais ce sont les faits, je pense. En sous-commission,
est-ce que nous aurons toujours un ministre qui sera présent?
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire que, de deux choses
l'une, en sous-commission, il y aurait toujours la présence du ministre
de la Justice ou d'un des deux ou trois membres du Comité de
législation qui ont suivi ce projet particulièrement depuis
quelques années, ou encore d'un adjoint parlementaire, le cas
échéant.
M. Marx: J'ai deux ou trois questions sur la
procédure.
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais seulement qu'on
s'entende avant. J'avais ouvert le débat sur la possibilité de
former une sous-commission. Par contre, si j'ai bien compris ce que M. le
ministre a dit, il soulignait qu'il aurait à faire des remarques
préliminaires en ce qui concerne le projet de loi avant d'entreprendre
cette discussion. Est-ce que vous tenez à faire vos remarques
préliminaires tout de suite?
M. Johnson (Anjou): Oui, si mes collègues n'ont pas
d'objection. Oui?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on peut passer aux
remarques préliminaires du ministre et du représentant de
l'Opposition et revenir, par la suite, à la possibilité de former
une sous-commission? Ça va? M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Pierre-Marc
Johnson
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je voudrais
d'emblée remercier les collègues qui ont fait des commentaires
lors des étapes
antérieures aux travaux de notre commission ou de notre
éventuelle sous-commission autour du projet de loi 20, surtout nos
collègues de ce côté-ci qui, malgré le fait que leur
métier ne les amenait pas à faire du droit tous les jours, s'y
sont intéressés suffisamment pour nous éclairer sur un
certain nombre de projets et, évidemment, nos collègues de
l'Opposition, qu'ils soient membres de la Chambre des notaires ou du Barreau,
qui nous ont apporté des commentaires très judicieux et
très pertinents lors de l'audition des mémoires.
Je voudrais, d'abord, répondre 6 deux ordres de
préoccupations qui ont été soulevées jusqu'à
maintenant. D'abord certaines qui sont formelles, d'autres qui sont un peu plus
substantielles. J'ai noté, par exemple, que, pour certains, le mode
d'adoption du Code civil soulève encore des difficultés, et cela,
malgré de nombreuses explications qui ont été
données. Sans vouloir insister de façon additionnelle, je
voudrais, pour reprendre les termes mêmes du député de
D'Arcy McGee, insister sur le fait que le Code civil n'est pas l'apanage des
seuls spécialistes et qu'il est nécessaire de prendre le temps et
les moyens requis pour éviter les risques d'erreur et
d'incohérence. J'ajouterai aussi qu'il faut prendre le temps et les
moyens pour bien identifier et évaluer les insuffisances du droit
actuel, les difficultés de son application, les attentes, les besoins
des personnes, les différents moyens pour remédier aux
problèmes et aussi pour construire, car c'est effectivement ce qu'il
faut faire ici, un code qui soit d'une facture civiliste tout en étant
simple, cohérent et, autant que possible, complet. Il faut le prendre,
ce temps. Le rapport de l'Office de révision du Code civil
déposé devant l'Assemblée en 1978 est le fruit, comme on
le sait, d'un travail extrêmement important et remarquable. Comme il
avait été prévu, lorsque l'Assemblée avait
décidé de la révision du Code civil, ce rapport sert de
base à la préparation du projet de loi d'adoption d'un Code civil
nouveau. Dire que le gouvernement n'en tient pas compte serait ignorer, je
crois, que ce rapport, comme le voulait effectivement la loi, constitue la base
de nos travaux et qu'il fonde nombre de dispositions qui sont proposées
dans le projet de loi.
Quant à l'adoption du code par étapes, j'aurais pu aussi,
comme le critique de l'Opposition, et pour satisfaire mes préoccupations
compte tenu de ma formation juridique, souhaiter avoir devant moi, un jour, un
code tout à fait nouveau, complet et neuf. Mais c'était bien
avant d'être confronté avec la tâche législative.
Depuis, je suis de plus en plus convaincu que l'adoption par étapes
d'une législation de cette envergure est nécessaire et
souhaitable, en raison même des objectifs poursuivis. Je vous dirai que
le principal bienfait de cette méthode aura été de mieux
desservir nos concitoyennes et concitoyens qui bénéficient, il
faut bien le voir maintenant, depuis déjà cinq ans, de la
réforme du droit de la famille. Lorsque les travaux de cette
réforme seront terminés, le code comptera donc neuf livres
différents. Il traitera d'au moins une soixantaine d'institutions et de
contrats. Lorsqu'on examine les questions en jeu, leur importance pour la
population, leurs répercussions sur les personnes, les manières
de fonctionner ou de faire certaines affaires dans la société, la
nécessité à tout prix d'une adoption rapide cède le
pas, je crois, aux avantages qu'apporte une discussion centrée autour
d'un certain nombre de thèmes, qu'un projet de loi d'une ampleur
relative comme celui-ci permet de circonscrire, par opposition à
l'adoption en bloc de neuf livres. (15 h 45)
Cette façon de procéder à la réforme du code
n'est d'ailleurs pas exclusive au Québec puisque c'est celle suivie par
les législateurs qui ont entrepris la réforme du droit. Il est
certain que cette manière présente le désavantage de
requérir des lois d'application développées et une
adaptation continue de la communauté juridique. Mais le problème
serait-il résolu d'autant en adoptant des parties, puis en attendant le
tout pour le mettre en vigueur? La suggestion peut être séduisante
mais elle ne tient peut-être pas compte du fait que nous voulons
répondre à des besoins des citoyens. L'adoption par
étapes, outre qu'elle requiert l'adoption de lois d'application,
nécessite une grande vigilance pour éviter les erreurs et les
incohérences. Cette loi d'application, comme la loi de réforme,
oblige d'ailleurs à un travail de précision, à un examen
extrêmement minutieux du corpus législatif. Ceci et le fait que
cette législation est intimement liée et dépendante du
projet de réforme même expliquent le délai qui intervient
entre le dépôt du projet de réforme et celui de la loi
d'application. Le projet de loi devrait néanmoins être disponible
sous peu.
Quant aux préoccupations plus substantielles qui ont
été exprimées, j'ai déjà assuré mes
collègues de leur prise en considération. Je ne voudrais pas
entrer dans le détail de ces questions qui feront l'objet d'une
discussion très poussée lors des travaux de la sous-commission,
à la lumière, d'ailleurs, des volumes de commentaires, titre par
titre et article par article, que j'ai eu l'occasion de transmettre au
Secrétariat des commissions et qui ont sans doute été
consultés par un certain nombre de collègues. Je voudrais,
cependant, indiquer que nous sommes ouverts à toute proposition qui
bonifierait le projet, puisque notre objectif est de faire que le Code civil
réponde aux attentes, aux valeurs et aux besoins de la
société.
Je voudrais rappeler que, tant en matière de droit des personnes,
des successions que des biens, nous avons été guidés dans
l'élaboration de nos propositions par un souci de respecter les
personnes et leurs droits, d'équilibrer les droits et les obligations
des intéressés, et par la nécessité de
réformer certaines institutions afin qu'elles répondent mieux
à cette situation et aux situations d'aujourd'hui.
Le projet traite de questions délicates. Mes collègues en
ont mentionné plusieurs: le consentement aux soins de santé, le
respect de la vie privée, le régime de protection des majeurs.
Sur ces questions, nombre de nuances peuvent être exprimées, mais
il ne faut pas perdre de vue que la loi doit être respectueuse de toutes
les valeurs de la société, qu'elle doit l'être aussi des
formes d'organisation familiale et tenir compte des ressources sociales.
En matière de droit des successions, deux grandes questions ont
été posées. Elles sont au coeur du projet. Comment
protéger la famille immédiate du défunt et, jusqu'à
quel point, faut-il instituer une réserve héréditaire ou
laisser survivre l'obligation alimentaire, ou prévoir un autre mode?
Nous nous sommes penchés sur ces questions avec beaucoup d'attention.
Nous en avons discuté très longuement lors de nombreuses
séances de comité à différents niveaux, jusqu'au
Conseil des ministres, avant de faire la proposition qui a été
déposée dans le projet de loi 20. Nous voulons bien la rediscuter
mais, encore une fois, nous ne devons pas oublier que la solution retenue devra
être souple et équitable pour le conjoint et les enfants. La
même attitude doit prévaloir lorsqu'il s'agit de déterminer
la part du conjoint survivant dans la dévolution. Il ne faudrait pas
oublier d'ailleurs que les affections présumées que la loi dicte
peuvent viser des conjoints jeunes ou plus âgés, ayant peu ou
beaucoup de biens, ainsi que des conjoints divorcés et remariés,
et des enfants nés de mariages ou d'unions de fait antérieurs au
décès.
Enfin, en matière de droit des biens, je retiens certaines
interrogations sur le détail de plusieurs institutions. Je constate que,
par nos débats, la copropriété divise sera au coeur des
préoccupations de la commission. Là encore, je voudrais rappeler
que, malgré l'attachement de certains au droit actuel et à la
notion de propriété individuelle absolue, il ne faudrait pas
oublier que la copropriété divise a connu un essor très
important ces dernières années et que notre expérience est
suffisante pour pouvoir identifier les difficultés et leur apporter
certaines solutions. Il ne faudrait pas oublier non plus que la
copropriété est une modalité de la propriété
qui nous met en présence de divers intérêts. D'une part,
nous avons certes à protéger les intérêts du
propriétaire individuel, mais sa propriété n'existe
qu'intégrée à d'autres qui forment une communauté.
Doit-il pouvoir bloquer une majorité affirmée ou ne doit-on pas
viser à établir un mode de fontionnement qui respecte toutes les
propriétés individuelles et qui ne mettra pas en péril les
droits des autres copropriétaires? D'autre part, nous avons à
considérer les droits et intérêts des promoteurs et
investisseurs, mais aussi ceux des copropriétaires qui ont le droit de
prendre la maîtrise de leur immeuble. Ici encore, il faut établir
une règle qui tienne compte de ces intérêts en
présence.
Je note enfin qu'on nous reproche de ne pas légiférer dans
le domaine de la multipropriété. Je sais que certains voudraient
une législation précise sur cette question, mais encore
faudrait-il savoir précisément quels sont nos besoins et
où surgissent les difficultés. Sont-elles vraiment dans
l'organisation du droit des biens ou faut-il ajouter à la
copropriété divise ou indivise, au droit d'usage ou d'usufruit,
tous utilisés, une autre modalité? Ne serait-ce pas plutôt
dans la vente de ces droits que résideraient les véritables
difficultés? Nous examinerons ces questions. Nous ne voulons pas
improviser de dispositions législatives tant que les problèmes ne
seront pas mieux identifiés, car comme l'indiquait un juriste
célèbre, René Houin, le législateur ne peut se
permettre les fantaisies de la doctrine.
Pour terminer, M. le Président, il convient peut-être de
citer cette phrase de Félix Moreau, dite à l'occasion du
centenaire du Code civil français en 1804, alors qu'on s'interrogeait
déjà sur sa révision: "Le Code civil français est
si célèbre et sa révision, une entreprise si importante
que le Parlement ne saurait rester indifférent." Je crois, M. le
Président, que le travail soigneux et assidu effectué depuis 1976
à l'égard de la réforme du Code civil constitue la
meilleure preuve de l'intérêt réel que nous y apportons.
J'espère que nous pourrons compter sur la collaboration des membres de
la commission ou de la sous-commission en vue de faciliter l'étude
détaillée des quelque 1200 articles que comporte ce projet de loi
portant sur la réforme du 'droit des personnes, des successions et des
biens. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Herbert Marx
M. Marx: Merci, M. le Président. J'aimerais tout de suite
assurer les membres de la commission que l'Opposition va collaborer
entièrement avec la commission pour terminer ce travail. Nous sommes
tout à fait d'accord. Il faut dire aussi que le
Code civil est une institution qui est - comment puis-je dire? - non
partisane. Il n'y a pas de question de politique partisane quoiqu'il pourrait y
avoir des questions de politique. Donc, nous sommes prêts à
collaborer.
En ce qui concerne nos remarques préliminaires, j'aimerais
référer les membres de la commission au discours que l'Opposition
a fait en deuxième lecture et qui se trouve dans le Journal des
débats du 13 mars 1985. Je ne vois pas la nécessité de
rapporter tout ce que j'ai dit et tout ce que mes collègues ont
déjà dit. Je pense que celui qui consulte le Journal des
débats en ce qui a trait à cette commission pourrait bien aller
voir le Journal des débats de la Chambre à la date que j'ai
mentionnée, le cas échéant.
Cependant, j'ai trois ou quatre questions à poser au ministre,
que je trouve importantes. Premièrement, est-ce que nous allons entendre
le Barreau et la Chambre des notaires?
Organisation des travaux
M. Johnson (Anjou): Nous leur faisons l'offre de venir
présenter leur point de vue sur différents aspects. Il reste
à mettre en forme leur participation. Est-ce que nous devrions, à
la commission, entendre les deux groupes sur l'ensemble des chapitres ou est-ce
que nous demanderions à la Chambre des notaires et au Barreau qui, je
sais, ont créé des comités - je pense que même, dans
un des cas, il y avait quelqu'un qui était désigné de
façon permanente, au Barreau ou à la Chambre des notaires -
d'être présents lors de nos travaux et peut-être de nous
faire part de leurs préoccupations au début de chacun des livres?
Peut-être que cela serait plus intéressant de le faire en ces
termes; au moment où nous arriverons sur les biens, le Barreau et la
Chambre des notaires viendraient nous parler des biens, ensuite des successions
et des personnes, ou inversement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voulais intervenir sur ce point-ci.
Il est bien évident que, face à une loi aussi fondamentale que le
Code civil, on devrait avoir le plus de ressources possible. Je ne vous cache
pas que cela me fait peur d'étudier le Code civil,
particulièrement quand on a trois livres; alors qu'à
l'université on doit mettre peut-être deux ans d'étude pour
parvenir à assimiler cela, à comprendre l'économie du Code
civil, ici je ne sais pas combien de séances ou combien d'heures on va
prendre pour l'étude de ce code. Je ne vous cache pas que je suis
inquiet. À mon sens, pour faire une étude, je dirais,
intelligente, il faudra avoir des personnes-ressources. Quand on pense que
l'ORCC, l'Office de révision du Code civil, a mis exactement 20 ans pour
étudier le Code civil, nous, est-ce qu'on va mettre, je ne sais pas, un
mois, un mois et demi? Il faut bien comprendre que le projet de loi 20 est tout
de même différent de ce qu'avait été le premier
projet, le projet 106, si on regarde seulement le livre des personnes. Or, il y
a tout de même des choses qui ont été changées.
Je voudrais peut-être avoir ces organismes ou avoir - je ne sais
pas si c'est possible - des personnes qui faisaient partie des comités
de ces deux grands organismes pour étudier le Code civil, qui pourraient
peut-être assister ou prendre part à nos
délibérations, je dirais d'une façon assez informelle, de
façon qu'on puisse échanger des idées avec ces personnes
qui se sont penchées sur les problèmes soulevés par
l'étude du Code civil qui, je le répète, est une loi
fondamentale. Chaque article, c'est un principe. Il ne s'agit pas
d'étudier un projet de loi sectoriel. On intervient ici sur le projet de
loi en deuxième lecture, c'est un coup d'oeil jeté sur le projet
de loi seulement, alors que, lorsqu'on va l'étudier article par article,
cela veut dire qu'à chaque fois, chaque article étant un
principe, on devra s'y arrêter.
Je m'inquiétais de la formule. Je ne vous le cache pas, è
mon sens, c'est tellement spécial, le Code civil, qu'on devrait
peut-être déroger aux règles habituelles et adopter, je ne
sais pas... C'est surtout de cela que je voulais discuter, quelle serait la
formule adoptée. Je ne sais pas si cela conviendrait aux
députés et au ministre de l'autre côté de la table
d'établir la meilleure formule possible. Je le répète, ce
n'est pas du tout la même chose que lorsqu'on étudie un projet de
loi sectoriel.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Jean-Talon.
M. Rivest: C'est dans la même veine que le
député de Saint-Laurent et un peu dans le sens de l'ouverture
qu'il a faite. Surtout au niveau d'une formule de sous-commission, est-ce qu'il
serait impensable, au lieu d'avoir le mémoire général du
Barreau, etc., et qu'on nous lise cela - de toute façon, comme il y a
tellement de chapitres... En sous-commission en particulier, peut-être
que cela s'y prêterait plus, étant donné la formule, que,
par exemple - il ne s'agit pas de multiplier les organismes - la Chambre des
notaires et le Barreau - en tout cas, peut-être ces deux seuls - soient
associés directement aux travaux de la commission, quitte à ce
qu'on revienne après cela, s'il y a des orientations de fond ou tout
cela, à la commission en tant que telle. Mais, si c'est une
sous-commission, que le Barreau et la Chambre des notaires puissent
préparer leur mémoire à partir du texte, bien sûr,
et qu'au besoin, dans les échanges des membres de la
sous-commission, qu'on s'arrête et qu'on dise: Messieurs, mesdames
de la Chambre des notaires, qu'est-ce que vous en pensez? et qu'on discute
d'une façon informelle. Est-ce que cela alourdirait les travaux de la
sous-commission ou le processus? Je ne sais pas ce que le ministre ou les gens
du ministère de la Justice en pensent, si c'est saugrenu comme
idée, mais la démarche générale, je pense, du
député de Saint-Laurent, c'est d'associer le Barreau et la
Chambre des notaires à nos travaux, étant donné leur
caractère très spécial.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, j'ai pris bonne note
des peurs, inquiétudes, appréhensions, craintes et
anxiétés du député de Saint-Laurent. Je dois vous
dire que je pense qu'il ne faut pas s'en faire. Je comprends qu'il veut qu'on
soit prudent. C'est un travail énorme, mais ce n'est pas parce que cela
a pris 20 ans à l'Office de révision du Code civil que cela veut
dire qu'il faut que cela prenne 20 ans au Parlement. (16 heures)
Je pense que le gros des débats qu'il y avait à faire
autour de ces enjeux, sur le plan des techniques, des approches, surtout quand
on sait comment l'office fonctionnait, avec une très grande ventilation
de la réflexion, des colloques, des conférences publiques... Cela
a été une tâche absolument considérable et beaucoup
de concepts ont été raffinés, ont d'ailleurs fait l'objet
de publications dans les revues juridiques spécialisées depuis 20
ans, et ce n'est pas vrai qu'on va recommencer cela. On a cependant un
rôle à jouer ici dans la mesure où on considère que
c'est le Parlement qui doit adopter le Code civil et non pas une commission
désignée. Je mettrais donc un bémol tout en retenant la
prudence et en reconnaissant le caractère considérable du travail
qu'on a devant nous.
Deuxièmement, quant à y associer quelqu'un, je crois qu'il
y a là deux choses; d'abord, en termes de ressources. Dans le cas du
droit de la famille - il y a un précédent, si je ne me trompe
pas, peut-être que le député de Jean-Talon s'en souviendra
- je crois que le ministère de la Justice avait non pas
dégagé quelqu'un, mais accepté d'assumer les honoraires
d'un juriste qui travaillait strictement avec l'Opposition. De ce
côté, si vous voulez trouver un permanent, quelqu'un, dans les
universités ou ailleurs, particulièrement intéressé
aux questions de droit civil qui touchent cela, nous serions ouverts à
l'idée de vous fournir cette ressource comme consultant
d'arrière-ban au niveau de la commission. Je comprends très bien
que cela puisse se poser en termes d'expertise. On a en général
de bons recherchistes, même si cela ne paraît pas beaucoup pendant
les période de questions, mais les travaux, au niveau des commissions,
démontrent que l'Opposition a de bons recherchistes.
M. Marx: Le ministre parle-t-il de nos recherchistes ou de ses
recherchistes?
M. Rivest: Ce n'est pas clair.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce sont les députés qui
préparent les questions.
M. Johnson (Anjou): Non, je parlais des vôtres, le "on"
excluant la personne qui parle, n'est-ce pas?
M. Marx: On voit surtout cela dans les réponses du
ministre.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! La parole est
au ministre.
M. Johnson (Anjou): Du côté libéral, du
côté de l'Opposition, on a sûrement de bons recherchistes,
mais je comprends que vous n'ayez pas quelqu'un qui ait suivi, disons, à
temps plein, parce que c'est de cela qu'on parle... De ce côté,
nous serions prêts à envisager cela, les modalités pouvant
être réglées avec le ministère de la Justice
bientôt. Nous sommes donc ouverts à cela.
Quant à associer la Chambre des notaires et le Barreau afin
qu'ils viennent nous présenter des commentaires, moi, je verrais
plutôt qu'ils viennent nous en présenter au début de chacun
des titres, parce que, si on leur demande de le faire pour l'ensemble, cela
risque... Les trois titres séparés, qu'ils nous fassent trois
présentations. Je pense que cela vaudrait la peine. Cependant, je serais
plutôt hésitant à ce que la sous-commission, qui,
finalement, pourra se retrouver avec deux députés de chaque
côté et peut-être même un de chaque côté,
à certaines occasions, s'adjoigne un plus grand nombre de personnes
qu'il y a de députés. De ce côté-là, je peux
vous assurer, d'une part, que nous sommes prêts à offrir à
la Chambre des notaires et au Barreau de nous faire trois présentations,
donc une sur chacun des titres. D'autre part, s'ils le veulent, nous acceptons
qu'ils soient présents et, si, à l'occasion, nous croyons que
nous devons leur demander d'intervenir sur un certain nombre de choses, nous le
ferons avec plaisir, mais je pense qu'il faut que cette initiative soit celle
de la commission. D'autant plus que, dans le cas du Barreau et de la Chambre
des notaires, à qui nous accordons cette possibilité de revenir
nous voir, et non pas aux quatorze ou onze autres groupes, il faut bien voir
qu'ils ont, eux, des intérêts et une certaine vision des choses
-et on l'a d'ailleurs vu, il y avait des différences de point de vue
importantes entre ces deux organismes, mais aussi entre
ces deux organismes et beaucoup d'autres groupes. Je verrais qu'on
puisse ventiler un peu la commission, sûrement, mais pas une association
en termes de travail législatif. Je serais plutôt hésitant
à cela. On n'est pas rendu là encore dans la réforme des
institutions.
Le Président (M. Gagnon): Juste un instant! En faites-vous
une proposition, M. le ministre, pour que cela soit consigné au
procès-verb al?
M. Johnson (Anjou): Oui. Alors, la proposition serait,
premièrement, que nous puissions permettre au Barreau et à la
Chambre des notaires d'être entendus à chacun des titres, aux
titres des biens, des personnes et des successions; deuxièmement, que le
ministère de la Justice voie à faire les démarches
nécessaires auprès de l'Opposition pour lui faciliter la
tâche dans le recrutement et le paiement de la rémunération
de quelqu'un qui serait là à temps plein, de son
côté, pendant nos travaux.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Oui, c'est accepté.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Marx: Oui, on est prêt à accepter cette
proposition.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cette personne qu'on pourrait
s'adjoindre, ce serait une personne qui serait choisie par l'Opposition ou bien
par...
M. Johnson (Anjou): Oui, oui, absolument.
M. Leduc (Saint-Laurent): Remarquez bien, quand on dit: une
personne pour l'Opposition, j'ai quasiment des objections parce que je me dis
que c'est surtout pour la commission. Je ne veux absolument pas qu'il y ait de
partisanerie lors de l'étude de ce projet de loi.
M. Johnson (Anjou): Qu'on se comprenne bien. Je suis conscient
que, devant, un projet de loi de cette ampleur... Vous avez remarqué que
m'accompagnent un certain nombre de spécialistes de ces questions du
ministère de la Justice. Chacune et chacun d'entre eux et d'entre elles
y ont mis, je n'ose pas calculer le nombre d'heures depuis 1976. Donc, je
considère que le ministre de la Justice est fort bien doté en
termes de ressources humaines pour défendre ce projet de loi. Je
comprendrais que l'Opposition veuille...
M. Rivest: Vos collaborateurs sont bien dotés de
ministre.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'autant plus qu'il y a un notaire, ce
qui ne nuit pas du tout.
Une voix: Deux notaires.
M. Leduc (Saint-Laurent): Deux notaires?
M. Johnson (Anjou): II y a même deux notaires dans notre
groupe.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est encore mieux. J'ai toujours dit
que c'étaient les notaires qui connaissaient le Code civil.
Le Président (M. Gagnon): Pour être très
clair, M. le ministre, lorsque vous parlez de chacun des titres, est-ce que ce
sont les trois grands titres? Est-ce que vous voulez les mentionner?
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Le droit des personnes, le droit
des biens, le droit des successions.
Le Président (M. Gagnon): Voilà!
M. Marx: C'est-à-dire que nous pouvons avoir un expert
pour chacun des titres. Cela peut être...
M. Johnson (Anjou): J'ai dit des titres? Ce sont les trois
livres, pardon.
M. Marx: Ce sont les trois livres.
Le Président (M. Gagnon): Ce sont les trois livres. Bon,
voilà!
M. Marx: C'est possible que nous essayions d'avoir un expert pour
chacun des trois livres parce qu'un expert en personnes, ce n'est
peut-être pas un expert en successions.
M. Johnson (Anjou): Je n'ai pas d'objection, à la
condition... En tout cas, quant aux conditions que cela représente, on
peut discuter de cela.
M. Marx: On va s'entendre. D'accord, il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Cette
proposition est-elle acceptée? M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Si je comprends bien,
maintenant, nous acceptons...
M. Marx: Non, non.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Marx: J'ai une deuxième et une troisième
questions.
Le Président (M. Gagnon): Oui, c'est vrai, vous aviez
mentionné trois questions.
M. Marx: Ma deuxième, ce n'est pas vraiment une question,
c'est plutôt une demande. J'aimerais que le ministre accepte qu'au
début de chaque article lui ou son substitut, le ministre qui va le
remplacer -son remplaçant, plutôt fasse - comment dirais-je? - une
déclaration ou nous fournisse une explication de l'article en question.
Je pense que c'est important pour l'histoire législative du code et cela
pourra aider à l'interprétation du code, le cas
échéant. Je veux juste m'assurer, avant qu'on ne fasse
l'étude de chaque article, qu'on aura une explication la plus
complète possible pour que les gens qui vont consulter le Journal des
débats aient une bonne idée de ce qu'on a voulu faire.
M. Rivest: Pas un discours, une note explicative.
Le Président (M. Gagnon): Avant chaque article?
M. Marx: Oui, c'est cela, avant chaque article. Cela peut
être - je ne sais pas, ce sera au ministre de décider - un, deux,
trois ou quatre paragraphes. Cela dépend comment il voit cela.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Je suis en train de me
demander si on ne serait pas mieux de tourner cela en séance de travail
parce qu'actuellement tout est enregistré. Donc, il faut la mener comme
une commission parlementaire et ne pas parler plusieurs en même
temps.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais je pense que cela vaut la peine, M.
le Président.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Je suis sûr qu'en l'an 2084, quand on
sera en train de le refaire, on lira avec plaisir les propos de nos
collègues.
M. Rivest: Quand vous allez revenir au pouvoir.
Une voix: Au moins, vous prévoyez une défaite.
Le Président (M. Gagnon): À la question du
député de D'Arcy McGee, M. le ministre a la parole.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, nous avons fait
parvenir des notes explicatives. Je ne pense pas qu'il faille verser les notes
explicatives officiellement au Journal des débats, pour toutes sortes de
raisons. Ces notes explicatives, encore une fois, ont été faites
pour faciliter notre travail et c'est vraiment un instrument de travail que ces
notes explicatives, et rien d'autre. Donc, je serais non seulement
hésitant, mais je n'accepterais pas qu'on verse l'ensemble du cahier des
notes explicatives au dossier de la commission. Elles seront disponibles de
part et d'autre, elles seront dans les archives à un moment
donné, un jour, mais pas au Journal des débats.
M. Rivest: Au jugement du ministre, selon les notes explicatives
qui ont été préparées par le ministre et ses
collaborateurs, le ministre, à l'occasion, pourra indiquer tel article,
lorsque cela lui paraîtra...
M. Johnson (Anjou): Voilà. Alors, plutôt que de
m'engager ici même à dire: À chaque article, oui, je ferai
un sommaire, etc., je dirai que, pour l'essentiel, les députés
peuvent être assurés qu'on ne se contentera pas d'un rôle
absolument passif où on dit: Est-ce que vous avez des questions? Il
s'agit, évidemment, d'expliquer au fur et à mesure le processus
mais, de là à dire que c'est à chaque article, je pense
qu'il faudrait faire l'effort maximum, cependant, pour...
M. Marx: Pour tous les projets de loi qu'on étudie en
commission parlementaire, le ministre a toujours donné une explication
assez complète. Même le ministre actuel de la Justice, quand on a
fait l'étude d'un projet de loi, a toujours donné une explication
assez complète; c'est nécessaire pour l'Opposition et c'est
nécessaire pour les gens qui vont essayer de comprendre la portée
de la loi.
M. Johnson (Anjou): Je comprends la préoccupation du
député et, pour l'essentiel, je pense qu'on y
répondra.
M. Marx: Parfait!
Le Président (M. Gagnon): Troisième question.
M. Marx: Troisième question. Je pense que c'est
très important que, dès maintenant, le ministre nous dise quand
il entend mettre en vigueur ce projet de loi. C'est-à-dire que, comme je
comprends les choses, le projet de loi 20 ne sera pas en vigueur à la
fin du mois de juin et il ne sera pas en vigueur au début de
juillet.
Pour mettre en vigueur ce projet de loi, cela prendrait un autre projet
de loi, une loi d'application qui n'est pas devant l'Assemblée
nationale, à ce moment-ci. Il y a des gens qui se demandent s'ils
doivent se préparer en fonction de la mise en vigueur du projet de loi
20 d'ici quelques mois, ou non. Donc, peut-être que le ministre aimerait
prendre la décision de mettre cette loi en vigueur, disons, le 1er
juillet 1986 ou à une date fixe qui pourrait être en 1986
ou...
M. Johnson (Anjou): La perspective, compte tenu de la loi
d'application, est... La loi d'application ne peut pas être
complétée tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas fait tout
notre boulot ici, puisqu'une loi d'application présuppose une minutie et
un "fine tuning" - pour reprendre l'expression anglaise - extrêmement
exigeants. Donc, cela implique un certain délai pour la loi
d'application: disons l'automne. En gros, on pourra, dès que pour
l'essentiel ce sera prêt, en faire part pour que les gens aient une
perspective; mais elle ne pourra être complétée que lorsque
nous aurons terminé nos travaux sur la loi 20. Je crois que la
perspective raisonnable, dans ce contexte, c'est la mise en vigueur au 1er
janvier 1987.
M. Marx: 1987?
M. Johnson (Anjou): Oui. C'est-à-dire, en présumant
qu'il y a l'adoption de la loi d'application à l'automne, donnons une
perspective... Je préfère dire: 1er janvier 1987, et qu'on
constate, quelque part en octobre ou novembre, que cela peut être
prêt pour juillet 1986. Je préfère dire: 1er janvier 1987,
à ce stade-ci.
M. Marx: On peut dire que, pour la rentrée des
étudiants aux facultés de droit en septembre 1986, ce sera
prêt.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: Je vois les problèmes et les difficultés.
Beaucoup de notaires, d'avocats et de professeurs de droit me demandent: Est-ce
que la loi 20 est en vigueur? Est-ce qu'elle sera en vigueur bientôt?
Étant donné l'échiquier politique, c'est possible qu'on
ait des élections à l'automne, au moins au printemps...
M. Johnson (Anjou): Printemps suivant.
M. Marx: ...et cela va...
Une voix: Cela va être quand, les élections?
M. Johnson (Anjou): Au printemps, au mois de juin... 1986.
M. Rivest: Pourquoi en faites-vous, des élections?
M. Marx: Cela va nous empêcher de siéger en tant que
commission aussi...
Une voix: À quelle date au juste? Une voix:Le 7 juin 1986.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de D'Arcy McGee, vous avez toujours la
parole.
M. Rivest: Vous avez droit jusqu'au 14 juillet.
Le Président (M. Gagnon): Mais le député de
Jean-Talon n'a pas la parole présentement.
M. Marx: Étant donné l'échiquier politique,
peut-être que ce serait difficile pour la commission ou la
sous-commission de siéger pendant un mois ou deux, soit à
l'automne ou au printemps. Donc, je comprends que ce sera au début de
l'été 1986, probablement. Si on peut le faire...
M. Johnson (Anjou): Si on peut procéder avec
célérité d'ici le mois de novembre disons, y compris la
loi d'application, on peut ne pas écarter que la mise en vigueur
pourrait se faire dans le courant de l'année 1986. Je pense que c'est
beaucoup plus prudent d'envisager 1987.
Deuxièmement, nous aurons une copie de l'avant-projet - je dis
bien l'avant-projet - de la loi d'application pour une prochaine séance
de la sous-commission. Oui. Encore une fois, c'est un avant-avant-projet.
M. Marx: Donc, on va essayer d'adopter le projet de loi 20
aussitôt que possible, quitte à prévoir une date pour la
mise vigueur une fois qu'on aura la loi d'application devant la Chambre.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: Si quelqu'un me le demande, je pourrais bien dire que,
cette année, il n'est pas question que ce soit en vigueur avant
1986.
M. Johnson (Anjou): C'est clair.
M. Marx: C'est clair, au moins pour
cette année. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Maintenant, avant de parler de
la formation d'une sous-commission, compte tenu du fait qu'on a
décidé d'inviter la Chambre des notaires et le Barreau sur le
premier livre, il serait important qu'on connaisse la date pour que la
commission puisse envoyer les invitations. Je parle du premier
échéancier.
M. Johnson (Anjou): Autour du 15.
Une voix: Est-ce qu'ils sont prêts? On ne le sait pas.
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire qu'ils ont
été avisés informellement. Ils ont manifesté leur
intérêt et je suis convaincu que, pour l'essentiel, ils sont
prêts, depuis le temps qu'ils travaillent là-dessus.
Évidemment, je comprends qu'il faut passer par la procédure
formelle mais disons, M. le Président, qu'on pense que les premiers
travaux de la sous-commission pourraient commencer quelque part après le
15 ou le 18 - dans ce coin-là - au mois de mai.
Le Président (M. Gagnon): Autour du 15 mai.
M. Johnson (Anjou): Autour du 15 mai. Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Est-ce qu'on revient
sur la proposition qui n'a pas encore été faite mais qui va
être faite formellement, je présume?
Motion proposant la formation d'une
sous-commission
M. Rivest: Sur la sous-commission, je pense, M. le ministre et
les collègues... Je pense qu'on a un accord de principe de former une
sous-commission. Maintenant, la procédure, j'avoue que...
Le Président (M. Gagnon): Cela prend une motion. C'est
vous qui la faites, je pense.
M. Rivest: Qui est-ce qui la fait? Est-ce que c'est le
président qui la fait?
Le Président (M. Gagnon): Effectivement. D'abord, je fais
motion - et la commission semble être d'accord avec cette motion - de
former une sous-commission. Cette motion...
M. Rivest: Avant que vous fassiez la motion, M. le
Président, je pense qu'on s'était entendu - on peut s'entendre,
évidemment, sur le nombre de membres formels -pour permettre aux
députés, membres de la commission, et même, peut-être
éventuellement, à quelques députés de
l'Assemblée nationale qui ne sont pas nécessairement membres de
la commission des institutions, de s'associer à l'un ou l'autre des
aspects des travaux, sur la base, je pense - d'après ma conversation
avec le secrétaire - d'une demande faite au commencement de chacune des
séances de la sous-commission.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. L'article 131 le
prévoit: "Exceptionnellement, lorsqu'une commission exécute un
mandat confié par l'Assemblée, un de ses membres peut être
remplacé pour la durée d'une séance. La commission doit en
être informée dès le début de la séance."
Donc, c'est prévu par notre règlement. Alors, il s'agirait de
savoir de combien de membres...
M. Rivest: Nous, on pense à deux de chaque
côté.
Le Président (M. Gagnon): Deux de chaque
côté?
M. Rivest: Quitte à ce qu'ils soient remplacés.
Une voix: C'est mieux deux que un.
M. Johnson (Anjou): Ce qui n'empêche pas qu'il puisse y en
avoir trois et quatre pour certaines discussions. C'est ça?
M. Rivest: Non, c'est certain.
M. Johnson (Anjou): Cela va. Est-ce qu'il faut désigner
les membres?
Le Président (M. Gagnon): Oui, il faut les
désigner.
M. Rivest: En ce qui nous concerne, je propose le
député de D'Arcy McGee et le député de
Saint-Laurent.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
D'Arcy McGee et le député de Saint-Laurent. Et du
côté du gouvernement?
M. Johnson (Anjou): Le ministre de la Justice et le leader du
gouvernement pour les fins de... Encore une fois, c'est pour des fins
formelles.
Le Président (M. Gagnon): Et pour présider, est-ce
qu'il faut que ce soit inclus dans la proposition?
M. Rivest: Est-ce que les ministres ont le droit? Il n'y a pas de
problèmes à ce que ce soient les ministres qui soient membres
d'une sous-commission, avec notre réforme?
M. Johnson (Anjou): ...M. Bédard, de
Chicoutimi.
Le Président (M. Gagnon): Ce qui veut dire que je
présiderai la sous-commission? Voilà!
Une voix: On souhaite cela.
M. Rivest: Nous aurions grande espérancei Pauvre petit
gars!
Le Président (M. Gagnon): Mais aussi avec la
possibilité de me faire remplacer de temps è autre, je
présume?
M. Marx: Les débats en sous-commission seront
enregistrés aussi? Il le faut, pour cette commission!
M. Johnson (Anjou): J'espère. Je comprends!
Le Président (M. Gagnon): Oui. C'est un mandat de
l'Assemblée nationale.
Un instant. La motion se lirait donc comme suit: "Que la commission des
institutions confie à une sous-commission composée du
député de D'Arcy McGee, du député de Saint-Laurent,
du ministre de la Justice et du leader du gouvernement le mandat de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi no 20, Loi portant réforme au Code civil du Québec du droit
des personnes, des successions et des biens, et que ladite sous-commission soit
présidée par le député de Champlain, M. Gagnon."
Êtes-vous d'accord avec cela?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): C'est adopté.
M. Marx: J'aimerais dire que, lors de la deuxième lecture,
l'Opposition a suggéré qu'il y ait une commission ad hoc ou une
sous-commission pour faire l'étude de ce projet de loi, parce que cela
prendrait beaucoup de temps pour faire adopter 1200 articles. Je pense qu'il
faut faire le...
Une voix: C'est grâce à nos recherchistes!
M. Marx: Il faut faire le travail aussitôt que possible.
Nous étions même prêts à siéger aux mois de
février et mars, mais nous n'avons pas été
appelés.
M. Rivest: A cause de l'inertie du gouvernement!
Le Président (M. Gagnon): La commission des institutions
ajourne donc ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 22)