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(Onze heures quarante et une minutes)
Le Président (M. Gagnon): La commission des institutions
se réunit avec le mandat de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 48, Loi modifiant diverses
dispositions législatives. Nous n'avons pas de remplacement, je pense,
M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Non, il n'y a pas de remplacement
annoncé, M. le Président.
M. Johnson (Anjou): Pas pour le moment. Peut-être en cours
de route.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee, vous demandez la parole?
Projet de loi 48
M. Marx: Oui. Vous savez, M. le Président, qu'il s'agit
d'un projet de loi omnibus dit gouvernemental. J'aimerais demander au ministre
d'expliquer chaque article, le cas échéant, que cela soit fait
par lui ou par les fonctionnaires des ministères qui s'identifient. Je
veux que ce soit clair et qu'on sache ce que l'on fait.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Sûrement, M. le Président, je
ferai part de chacun des articles avec une brève note. Les gens des
services juridiques de la plupart des ministères impliqués seront
là et pourront répondre à des questions
spécifiques.
Le Président (M. Gagnon): On m'a dit de commencer par les
articles 15 à 18, 24 à 27.
M. Johnson (Anjou): La suggestion que je ferais, M. le
Président, c'est de faire les quatre lois qui touchent le secteur de
l'éducation: la Loi sur l'accréditation et le financement des
associations d'élèves ou d'étudiants, articles 15, 16, 17
et 18; la Loi sur les collèges d'enseignement général et
professionnel, articles 24, 25, 26 et 27; la Loi favorisant le
développement scientifique et technologique du Québec, article
35; la Loi sur les prêts et bourses, articles 51.1 à 51.9.
D'accord?
Le Président (M. Gagnon): Cela va.
M. Johnson (Anjou): Et on a des papillons dans certains cas, M.
le Président. Est-ce qu'on peut commencer par l'article 15?
Loi sur l'accréditation et le
financement des associations
d'élèves ou d'étudiants
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 15.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, il s'agit ici de la
Loi sur l'accréditation et le financement des associations
d'élèves ou d'étudiants. La modification vise à
prolonger la période pour la tenue du scrutin de façon à
favoriser une plus grande accessibilité à
l'accréditation.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a des questions
concernant l'article 15? Est-ce que l'article 15 est adopté? M. le
député de D'Arcy McGee?
M. Marx: Je suis en train de lire la note supplémentaire
dans le cahier. D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Marx: Le député d'Argenteuil est d'accord avec
ces modifications.
Le Président (M. Gagnon): L'article 15 est
adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 16, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): L'article 16 est-il
adopté?
M. Johnson (Anjou): Concordance.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 17?
M. Johnson (Anjou): Concordance également.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 18?
M. Johnson (Anjou): 18, c'est la prolongation du délai
d'appel quant aux décisions de l'agent d'accréditation.
M. Marx: De combien de jours? De 15 à 45 jours?
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est cela. M. Marx:
D'accord.
Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel
Le Président (M. Gagnon): Adopté? L'article 18 est
adopté. J'appelle les articles 24 à 27. Article 24?
M. Johnson (Anjou): II touche la Loi sur les collèges
d'enseignement général et professionnel. Il s'agit d'abroger les
paragraphes g et i pour transférer ces pouvoirs habilitants au
ministre.
Le Président (M. Gagnon): Cela va, article 24?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Pour les transférer de qui au
ministre?
M. Johnson (Anjou): Du gouvernement au ministre.
Le Président (M. Gagnon): L'article 24 est-il
adopté?
M. Marx: Oui, M. le Président. J'aimerais juste dire que
nous avons contacté le député d'Argenteuil, le critique de
l'Opposition en matière d'éducation, et il est d'accord avec les
modifications aux articles 24 et 25.
Le Président (M. Gagnon): Donc, l'article 24 est
adopté.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je ne veux pas du tout retarder les travaux
de la commission, mais je veux noter en passant qu'il y a une procédure
tout à fait nouvelle qui est en train de s'instaurer dans les travaux de
la commission alors qu'un député intervient par
député interposé.
M. Marx: Non, M. le Président, je vais expliquer...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: ...la procédure. C'est que, lorsque le
député de Chicoutimi était ministre de la Justice, il a
trouvé et je l'ai trouvé aussi que c'est vraiment impossible
d'être au courant de tout ce qui se trouve dans un projet de loi omnibus
gouvernemental. Donc nous nous sommes entendus que ce serait possible pour
l'Opposition de faire venir les ministres en question quand il s'agit d'une
disposition substantielle. J'ai fait des commentaires pour que cela soit
écrit dans le Journal des débats que j'ai consulté le
député de l'Opposition concerné et que j'ai son accord
pour adopter les modifications prévues dans le projet de loi. Autrefois,
nous avons eu des erreurs qui se sont glissées dans ces projets de loi
et j'ai pris toutes les mesures possibles pour éviter que ce soit moi
qui fasse l'erreur.
M. de Bellefeuille: C'est d'accord.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez le droit, M. le
député de D'Arcy McGee, à vos commentaires.
M. Johnson (Anjou): Je présume que le député
de Deux-Montagnes, M. le Président, se consulte lui-même
plutôt que de consulter un autre critique.
M. de Bellefeuille: Ah non! Je con... M. Johnson (Anjou):
Je crois que...
M. de Bellefeuille: Je consulte mes collègues, M. le
Président, et il pourrait même m'arriver de faire état de
l'avis...
M. Johnson (Anjou): ...en matière d'éducation, ce
n'est pas vous?
M. de Bellefeuille: ...d'un de mes collègues
indépendants.
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Une bonne chose, avant de
prendre la parole, ce serait peut-être de consulter le président,
par exemple, parce que lorsqu'on parle deux ou trois en même temps...
M. Johnson (Anjou): Excellent. Très bonne idée.
Le Président (M. Gagnon): ...c'est assez difficile
à enregistrer. Oui, M. le député de...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, vous avez notre
appui.
M. Marx: M. le Président, je savais que les
indépendants ont un vis-à-vis au premier ministre, mais je ne
savais pas qu'ils ont un
critique pour chaque dossier. Est-ce que...
Le Président (M. Gagnon): Cela va. Nous allons revenir
à l'article 24.
M. Johnson (Anjou): M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): L'article 24 est adopté
si j'ai bien compris.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 25 est-il
adopté?
M. Marx: Que le ministre...
M. Johnson (Anjou): II s'agit de ou enfin dans la même
perspective... Même si la technique est différente, c'est une
habilitation au ministre à adopter des règlements sur les
conditions de travail des membres du personnel qui cependant ici ne sont pas
des membres d'associations accréditées.
Le Président (M. Gagnon): L'article 25 est-il
adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Qu'est-ce qui arrive.
M. de Bellefeuille: Quorum.
M. Johnson (Anjou): Vote ou quorum.
Le Président (M. Gagnon): L'article 26 est-il
adopté?
M. Johnson (Anjou): L'article 26... M. Marx: II s'agit
d'une concordance. M. Johnson (Anjou): Une concordance. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 27
est-il adopté?
M. Johnson (Anjou): C'est l'abrogation de l'article 23 de la loi,
lequel est devenu caduc depuis les modifications apportées en 1978 au
Code du travail quant aux négociations des secteurs public et
parapublic.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela va?
Adopté?
M. Johnson (Anjou): Si on veut, c'est une concordance
législative.
M. Marx: Adopté.
Loi favorisant le développement scientifique et
technologique du Québec
Le Président (M. Gagnon): Article 35? M. Johnson
(Anjou): Où en est-on?
Le Président (M. Gagnon): Article 35.
M. Johnson (Anjou): II faut passer à travers l'article 31
qui est un peu long.
M. le Président, l'article 35, qui touche à la Loi sur le
développement scientifique et technologique du Québec, vise
à autoriser le Fonds pour la formation des chercheurs et l'aide à
la recherche à octroyer des bourses de perfectionnement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela va pour
l'article 35?
M. Marx: Oui, notre porte-parole l'a autorisé aussi, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 35 est
adopté.
M. de Bellefeuille: Je me demande, M. le Président,
si...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: ...je devrais demander la suspension de cet
article pour me permettre d'aller consulter mon collègue de
Rosemont.
M. Marx: Sûrement, sûrement. Oui, M. le
Président. L'Opposition est d'accord.
M. de Bellefeuille: Non, je ne fais pas cette demande pour le
moment, M. le Président.
Loi sur l'enseignement primaire et secondaire
public
Le Président (M. Gagnon): Article 72?
M. Johnson (Anjou): L'article 72, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Johnson (Anjou): II touche l'article 51.1 sur les prêts
et bourses... Pardon, l'article 51.
Le Président (M. Gagnon): C'est parce que j'avais
l'article 72.
Loi sur les prêts et bourses aux
étudiants
M. Johnson (Anjou): Article 51.1, Loi sur les prêts et
bourses aux étudiants. Nous
avons d'abord un projet d'amendement, M. le Président. La
modification que nous apportons par l'amendement est dans le cahier.
L'amendement ou le papillon que nous apportons au projet de loi a pour objet de
permettre que soit délivré un certificat de prêt à
un étudiant sans tenir compte de ses ressources ou de celles de ses
parents, pour autant que l'étudiant paie lui-même
l'intérêt sur le prêt pendant ses études et que le
certificat soit émis pour l'achat de matériel. Actuellement, on
doit, dans tous les cas, tenir compte des ressources de l'étudiant et de
ses parents.
En pratique, M. le Président, ce que cet amendement peut faire,
c'est de permettre cet achat par voie de prêts consentis aux
étudiants sur lesquels ils paieraient de l'intérêt,
notamment pour financer l'achat de matériel comme, par exemple, des
ordinateurs.
M. Marx: Oui, notre porte-parole...
M. Johnson (Anjou): L'amendement est-il adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): Le nouvel article 51.1?
M. Johnson (Anjou): Oui, l'amendement, d'abord, et l'article
ensuite. Cela va?
M. Marx: ...a vu cet amendement avant qu'il soit
déposé.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
51 est adopté. C'est cela? Le nouvel article 51.. C'est cela que je
comprends?
M. Johnson (Anjou): Le nouvel article 51, cela va?
Le Président (M. Gagnon): 51.1, adopté.
M. Johnson (Anjou): C'est 51.1. À l'article 51.2, M. le
Président, la modification qui est proposée a pour effet de
permettre que l'étudiant qui a obtenu un prêt en vertu de la loi
et qui retourne aux études secondaires après des études
postsecondaires pour lesquelles il a obtenu un prêt puisse
bénéficier de la période d'exemption de paiement des
intérêts et du remboursement de capital tant qu'il poursuit ses
études secondaires à temps complet.
Une voix: Est-ce qu'on peut suspendre une seconde?
Le Président (M. Gagnon): Oui. Les travaux sont
suspendus.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
(Reprise à 11 h 54)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions reprend ses travaux. Nous en
étions à l'article 51.2. M. le député de
Deux-Montagnes.
M. Johnson (Anjou): II se peut qu'on fasse des études
postsecondaires dans un secteur d'activité et que, dans un but de
perfectionnement ou de changement, on retourne au secondaire, dans un secteur
spécialisé.
M. de Bellefeuille: Pour compléter le
général, le compléter au secondaire.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Moi, j'avais plutôt
l'impression que cela était limité au collégial, mais,
effectivement, il y en a au niveau secondaire. Des gens peuvent avoir un
diplôme postsecondaire dans un domaine très
spécialisé et retourner, malgré tout, au secondaire pour
compléter la formation générale dans le but, par exemple,
d'aller chercher autre chose...
M. de Bellefeuille: Ou pour faire une autre formation
professionnelle?
M. Johnson (Anjou): ...ou faire une autre formation
professionnelle.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? L'article 51.2 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 51.3.
M. Johnson (Anjou): La modification a pour objet de permettre au
ministre d'annuler un certificat de prêt ou une bourse, ou de modifier le
montant de la bourse accordée à un étudiant s'il se
produit des changements dans sa situation. La modification proposée a
également pour objet d'obliger l'étudiant à rembourser
tout montant de bourse auquel il n'a pas droit et à déclarer tout
changement de situation qui serait survenu depuis qu'il a fait sa demande
d'aide. L'article 8, actuellement, se retrouve par le fait même
abrogé.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 51.3 est
adopté. J'appelle l'article 51.4.
M. Johnson (Anjou): Tout comme le ministre a déjà
le pouvoir de reconnaître, aux conditions qu'il détermine, les
institutions d'enseignement où un étudiant peut s'inscrire et les cours d'études qu'il
peut y suivre pour bénéficier de la loi, le ministre, par
la modification proposée ici, pourra établir la liste du
matériel qui peut faire l'objet d'un prêt et des catégories
d'étudiants qui peuvent en bénéficier. Pensez aux
ordinateurs, encore une fois.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 51.3 est-il
adopté? M. le député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je voudrais faire observer à la
commission qu'il y a pas mal de substance dans ces amendements et qu'il aurait
valu la peine d'en faire une loi plutôt que de glisser cela dans un
omnibus. Je ne veux pas citer l'article du règlement, mais l'article du
règlement est assez clair sur le contenu qui est indiqué pour des
projets de loi omnibus. Ce sont des projets de loi qui apportent des
changements secondaires, des changements de concordance, enfin, des retouches
techniques.
J'ai l'impression que, pour les étudiants, les modifications que
nous sommes en train d'apporter aux lois sont significatives et substantielles.
Je ne veux pas revenir en arrière, mais il y en a une en particulier qui
m'a frappé comme étant particulièrement significative,
permettant à des étudiants l'accès à des
prêts, alors qu'auparavant ce n'était pas le cas pour certains
étudiants. Il me semble que cela aurait dû faire partie d'un
projet de loi en soi présenté par le ministre compétent,
suivant tout le cheminement normal d'un projet de loi.
M. Johnson (Anjou): J'ai droit à vingt minutes,
maintenant.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee. Ensuite, M. le ministre...
M. Marx: Le ministre a droit à vingt minutes et il va
parler après moi. Je ne prendrai pas vingt minutes.
Le Président (M. Gagnon): II a droit à vingt
minutes sur chaque intervention, non?
M. Marx: J'aimerais souligner, M. le Président, qu'en
deuxième lecture j'ai fait un long discours sur cette question, à
savoir qu'on a vraiment faussé, à l'Assemblée nationale,
les projets de loi omnibus qui sont supposés être des
modifications techniques, des corrections à la traduction ou à la
grammaire, et ainsi de suite. Depuis quelques années, peut-être
sept, huit, neuf ou même dix ans, je ne me souviens pas de la date exacte
où on a commencé à...
M. Johnson (Anjou): 1975.
M. Marx: Le ministre dit 1975. Je n'étais pas ici, je
n'étais même pas membre du Parti libéral du
Québec.
M. Johnson (Anjou): C'était à une époque
où vous étiez libre.
M. Marx: Étant donné que le ministre et
moi-même sommes pour la meilleure législation possible, il faut
reconnaître que la façon dont on procède maintenant n'est
pas la meilleure; ce n'est même pas permis par le règlement. J'ai
fait un discours et j'ai demandé qu'on scinde un projet de loi, mais,
comme les ministériels ont encore une légère
majorité, ils ont gagné le vote et on n'a pas le choix. Autour de
cette table, c'est la même chose. Le ministre peut imposer sa
volonté par le biais d'un vote. Je pense qu'il est trop tard pour faire
des modifications dans cette façon de légiférer avec ce
gouvernement. Cela en prendrait un autre et une autre volonté.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, rapidement sur la
préoccupation du député de Deux-Montagnes. C'est vrai que,
dans le fond, les articles 51.1 et suivants sont de nature substantive.
Cependant, je l'avais dit au moment de la deuxième lecture que certaines
des modifications se rapportaient à des questions de fond dont la
nature, cependant, ne justifiait pas la présentation d'un projet de loi
distinct dans la mesure où leur nombre, la technique qui est
utilisée a priori... Elles auraient peut-être pu justifier un
projet de loi, je ne le sais pas, au mois de février, mais, dans la
mesure où un certain nombre de décisions sont prises en cours de
route dans l'évolution de ces dossiers, il nous apparaît
souhaitable, d'autant plus que l'année scolaire s'en vient, d'adopter
des dispositions en temps utile pour permettre un plus grand accès
à nos étudiants à des modes de financement
d'activités qui relèvent, par exemple, des exigences des
technologies nouvelles au niveau universitaire, plus les corrections de
situations qui ont leur importance.
Quant aux propos du député de D'Arcy McGee, M. le
Président, oui, j'entends son discours omnibus pour la nième
fois. Je comprends ses préoccupations. Elles me touchent, mais à
satiété, M. le Président, à
satiété:
M. Marx: Oui, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: ...il faut que je répète la même
chose 55 fois avant que le gouverne-
ment fasse l'amélioration, prenne une décision. Pour
nommer un adjoint parlementaire au ministre de la Justice, cela m'a pris quinze
interventions à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee, comme vous avez eu l'occasion déjà de dire cela,
est-ce qu'on pourrait... M. le député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: ...la bonne humeur du ministre, ce matin,
fait plaisir à voir. Il est gentil avec nous. Il n'a pas dit: ad
nauseam, il a dit: à satiété. Il y a une nuance
précieuse.
M. Johnson (Anjou): Une est latine, l'autre est
française.
M. de Bellefeuille: Oui, mais il y a une nuance dans le sens
aussi, M. le Président.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas grec, comme certains le
pensent.
M. de Bellefeuille: Quant aux observations du
député de D'Arcy McGee, je ne sais pas si elles font partie d'un
discours omnibus, mais, quant à moi, je ne serais pas porté
à croire que ce sera nécessairement mieux sous un éventuel
autre gouvernement, parce que les ministres ont tendance à se
ressembler, dans certains comportements, d'un gouvernement à l'autre.
J'aime mieux poser la question au fur et à mesure, chaque fois que j'en
ai la chance. (12 heures)
Comme le député d'Argenteuil, collègue
éminent du député de D'Arcy McGee, m'a déjà
reproché de façon plus ou moins explicite d'avoir un peu de vague
dans mes remarques, je voudrais préciser certaines choses, M. le
Président. Je voudrais d'abord préciser qu'il s'agit de l'article
258 de nos règles de procédure qui dit: "Le gouvernement peut
présenter un projet de loi ayant pour seul objet d'apporter plusieurs
modifications de nature mineure, technique, corrective ou de concordance
à des lois relevant de la compétence de plus d'une
commission."
M. le Président, il est patent - le ministre l'a d'ailleurs
reconnu - que ce que nous étudions dans le moment ne répond pas
à cette description. À présent, les explications du
ministre sont, bien sûr, assez convaincantes en ce sens que les
étudiants vont pouvoir se prévaloir de ces avantages plus vite
que s'il fallait attendre une éventuelle autre session. Je me souviens
dans le passé de m'être réjoui de certains changements
apportés à des lois parce que cela réglait des
problèmes. Ce que nous avons fait l'autre jour avec Mme la ministre de
la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, et
déléguée à la Condition féminine, Mme la
députée de La Peltrie, c'était une chose substantielle
pour certaines catégories de travailleurs retraités, des choses
qui vont faciliter l'application de la loi 20, donc des choses tout à
fait importantes. Je me réjouis que ce soit fait, mais j'aurais
préféré que le gouvernement manifeste plus de
prévoyance, qu'il organise mieux les travaux de la Chambre et qu'il
organise mieux le menu législatif, et que ces questions substantielles
soient présentées de façon autonome et non pas dans une
loi omnibus.
Je voudrais aussi préciser que ce qui m'a frappé comme
changement substantiel du point de vue des étudiants, c'est en
particulier le 51.1 qui permet à un étudiant qui paie
lui-même l'intérêt sur le prêt pendant ses
études d'avoir accès au prêt sans égard aux
ressources de l'étudiant ni aux ressources de ses parents. Cela, je
crois que c'est un changement particulièrement significatif et important
pour un bon nombre d'étudiants. Je suis très heureux que le
gouvernement ait proposé ce changement et que la commission l'ait
adopté. Tout ceci pour que soit bien clair le sens de mon intervention:
ce n'est pas pour reprocher au gouvernement de proposer le changement, c'est
plutôt pour reprocher au gouvernement de faire des changements
substantiels au moyen d'une loi omnibus. Cela a déjà mis le
gouvernement dans l'eau chaude, dans le passé. Je ne sais pas si le
député de D'Arcy McGee a rappelé l'histoire: Apportez
vous-même votre bouteille de vin au restaurant ou...
M. Marx: Ou le bail emphytéotique.
M. de Bellefeuille: ...le bail emphythéotique, ou le
changement apporté en pleine nuit au statut d'un député
qui se trouvait à ce moment-là dans une institution
carcérale, ce qui n'était pas très régulier comme
procédé. Cela s'est fait dans une loi omnibus aussi. Alors,
voilà, c'est tout ce que j'avais à dire là-dessus, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: M. le Président, je suis tout à fait
d'accord avec le député de Deux-Montagnes. J'aimerais juste
ajouter que la réponse du ministre serait plutôt une excuse qu'un
raisonnement, parce qu'il a dit: La nature de ces changements ne justifie pas
des projets de loi particuliers. En deuxième lecture, j'ai bien dit que
j'avais vérifié les statuts de l'Ontario depuis cinq ans,
juste
pour voir ce que l'on fait dans une autre juridiction qui est semblable
à la nôtre.
En Ontario, il y a des lois séparées, des lois
particulières, même si c'est juste le changement d'un mot... S'il
s'agit d'une modification substantielle, on a pris l'habitude de
légiférer par projet de loi particulier. Si cela peut se faire en
Ontario, au gouvernement fédéral, dans d'autres juridictions en
Amérique du Nord, sans parler du reste du monde, je pense que cela
pourrait se faire au Québec, étant donné qu'on a
déjà légiféré de cette façon à
l'Assemblée nationale autrefois. Je pense, comme le député
de Deux-Montagnes l'a dit, que c'est une exagération dans nos projets de
loi omnibus. Durant cette session-ci, nous avons un projet de loi omnibus sur
le transport, un projet de loi omnibus sur la fiscalité, un projet de
loi omnibus sur les affaires sociales, un projet de loi omnibus sur la justice,
un projet de loi omnibus gouvernemental, un projet de loi omnibus municipal.
À la fin du régime, ce sera un projet de loi omnibus par session
qui va encadrer tous les projets de loi, voilà! Le ministre est plus ou
moins d'accord.
Non, mais vous comprenez ce que je veux dire, M. le Président. Je
ne fais pas une critique de ce ministre de la Justice parce qu'il est
arrivé au ministère de la Justice il y a seulement un an et demi.
Comme il est ministre de beaucoup d'autres domaines, il a d'autres
problèmes et ce n'est pas un problème qu'il a eu la
possibilité d'attaquer tout de suite. Je pense, en terminant, que le
ministre a fait un aveu en disant que, vraiment, ce sont des modifications
substantielles. Je pense qu'il faut faire une modification à la
façon de légiférer, mais c'est pour un autre jour et un
autre gouvernement.
Le Président (M. Gagnon): Je vous ferai remarquer que cela
ferait l'objet d'un beau discours de deuxième lecture, une loi
omnibus.
M. Marx: Ou de troisième lecture.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 51.4 est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 51.5 est-il
adopté? M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Oui, ça va? Enfin, il s'agit de
modifications qui ont pour objet de permettre au gouvernement de
déterminer par règlement le taux de base de la méthode de
calcul de l'intérêt payable par le gouvernement ou
l'étudiant sur les prêts, ou, encore, dans certains cas, de fixer
directement le taux d'intérêt dans le règlement.
Au deuxième paragraphe, la modification a pour effet de
prévoir dans le règlement les formules que le ministre peut
établir et les renseignements qu'il peut exiger.
Au troisième paragraphe, il s'agit d'accorder au gouvernement le
pouvoir de déterminer par règlement le nombre de sessions
d'études pendant lesquelles un étudiant peut obtenir un
certificat de prêt ou une bourse. La modification permettra de tenir
compte plus facilement et plus rapidement des conditions réelles et
changeantes de la poursuite des études. La modification autorise
également le gouvernement à déterminer, par
règlement toujours, les délais pour la production de documents et
ceux au-delà desquels une aide financière peut être
refusée ou le montant d'aide diminué.
Le Président (M. Gagnon): L'article 51.5 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 51.6.
M. Johnson (Anjou): C'est terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): C'est fait?
M. Marx: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Marx: Puis-je suggérer qu'on passe à l'article
62, parce que le député... On peut le faire si...
M. Johnson (Anjou): L'article 62, c'est sur...
M. Marx: Parce qu'il a une question...
M. de Bellefeuille: À quel article, M. le
Président?
Une voix: L'article 62.
M. Marx: Parce que le député de Papineau a une
question à poser. '
Le Président (M. Gagnon): Moi, j'ai ici l'article 72.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, on va aborder...
C'est le chapitre de la...
M. Marx: L'article 62.3
M. Johnson (Anjou): Oui, mais c'est le chapitre sur
l'environnement. C'est ça?
M. Assad: Non, non.
M. Marx: C'est la Loi sur le Service des achats du gouvernement,
l'article 62.3.
M. Johnson (Anjou): Article 62.3.
M. de Bellefeuille: Article 62.3, qui est un papillon.
M. Johnson (Anjou): Ah bon! Oui, le papillon 62.3.
Écoutez, M. le Président, je n'ai pas d'objection.
M. Marx: On va passer à l'étude de
celui-là.
Le Président (M. Gagnon): De l'article 62.3?
M. Johnson (Anjou): Alors, l'article 62.3, M. le
Président, si c'est possible.
Le Président (M. Gagnon): Oui, mais je n'ai pas... Est-ce
que vous avez l'amendement, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, je n'ai pas l'amendement.
Loi sur le Service des achats du gouvernement
M. Johnson (Anjou): On va vous remettre ça tout de suite.
Alors, M. le Président, il s'agirait, dans les papillons, de l'article
62.5 à cause d'une renumérotation. Sur vos documents, c'est
l'article 62.3 parce qu'il va y avoir d'autres papillons qu'on va
introduire.
Le Président (M. Gagnon): Merci.
M. Johnson (Anjou): L'article 62.5 vise essentiellement à
clarifier le rôle du directeur des achats quant à l'achat, la
location et l'aliénation de biens meubles. Il vise également
à permettre à un ministère de procéder
lui-même à l'achat, la location ou l'aliénation de biens
meubles. Les conditions de cette autorisation sont déterminées
par règlement du gouvernement ou du Conseil du trésor. Le
directeur général des achats devra exécuter tout autre
mandat que lui confiera le gouvernement.
M. Assad: Ce n'était pas son rôle auparavant, de
toute façon?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Papineau.
M. Johnson (Anjou): Voulez-vous que je réponde comme
cela?
M. Assad: Oui.
M. Johnson (Anjou): Oui, effectivement, c'était le mandat
du directeur des achats. Il fallait, cependant, introduire des
précisions dans la mesure où, avec la création de la
Société immobilière du Québec, nous lui avions
également donné ce mandat, dont le but n'était pas de
faire de la Société immobilière du Québec un
acheteur d'effacés, de chaises et de fournitures gouvernementales, mais,
dans ses transactions, la Société immobilière peut
être appelée à acheter des immeubles contenant des meubles,
à disposer d'un immeuble contenant des meubles. Il fallait donc, nous,
modifier en conséquence et préciser le rôle du directeur
des achats pour qu'il y ait le moins de confusion possible entre les deux. La
façon de concilier ce qui, en apparence, semble un mandat concurrent se
fera, justement, par la voie d'un pouvoir de réglementation qui
encadrera spécifiquement les attributions du directeur des achats.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? M. Assad: Cela
va.
Le Président (M. Gagnon): L'article 62.5 est-il
adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 72?
M. Johnson (Anjou): Article 72, M. le Président.
Une voix: Article 54.
M. Johnson (Anjou): Dites où vous voulez qu'on aille.
Article 54?
Loi sur la qualité de l'environnement
Le Président (M. Gagnon): Article 54.
M. Johnson (Anjou): On commence l'environnement, M. le
Président. D'abord, la modification à l'article 54 qui est
proposée vise à préciser la définition de
"déchets", pour y ajouter, nommément, la notion de "gaz". L'ajout
ajustera cette définition à celle de "contaminant" qui est
à l'article 1, au paragraphe 5, et qui comprend toute matière
solide, liquide ou gazeuse.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je me demande si le ministre de
l'Environnement aurait la grâce de se joindre à nous pour
l'étude des articles relatifs à la Loi sur la qualité
de
l'environnement.
M. Johnson (Anjou): Je ne crois pas, M. le Président,
qu'il ait été prévu que le ministre soit présent,
bien que la règle veut qu'il le soit, parce qu'on n'a pas
été avisé qu'il y aurait des questions spécifiques.
On tente de rendre disponibles les ministres sectoriels, et on l'a fait,
d'ailleurs, dans le cas de quatre autres ministres.
M. de Bellefeuille: Oui, effectivement, il y a eu...
M. Johnson (Anjou): Cependant, quand nous établissons
notre calendrier - je ne sais pas si on peut dire "cédule" - nous tenons
compte des demandes faites par les députés et, comme nous
n'avions pas de demande en matière d'environnement, tant de l'Opposition
ou de quelque député que ce soit, nous n'avons pas demandé
au ministre de se présenter. C'est moi qui défendrai donc ses
textes. Je suis cependant accompagné d'un représentant des
services juridiques du ministère.
M. de Bellefeuille: Du ministère de? M. Johnson
(Anjou): De l'Environnement.
M. de Bellefeuille: ...de l'Environnement.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. de Bellefeuille: Merci, M. le Président.
M. Marx: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Sur ces modifications en ce qui concerne les lois sur
l'environnement, notre porte-parole, la députée de Chomedey, a
fait un discours important en deuxième lecture. Elle a dit, à ce
moment, qu'elle n'était pas d'accord avec tous les détails des
modifications, mais, que voulez-vous, nous sommes dans un système
parlementaire où le gouvernement a la majorité encore pour
quelques mois, quelques semaines, et on n'a le choix que de les adopter. On va
les prendre un par un.
Le Président (M. Gagnon): L'article 54 est-il
adopté?
M. Marx: Oui. Est-ce que le ministre a donné
l'explication?
M. Johnson (Anjou): Oui. M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Article 54, adopté.
L'article 55 est-il adopté?
M. Johnson (Anjou): L'article énonce le pouvoir du
sous-ministre d'émettre des ordonnances pour assurer la qualité
de l'eau et la gestion des eaux usées. L'exercice de ce pouvoir est
sujet à appel devant la Commission municipale du Québec. La
modification proposée a pour but d'enlever la mention que les
ordonnances prévues à cet article sont émises
conformément aux modalités prévues par règlement du
gouvernement. De fait, aucun règlement n'existe à ce sujet, bien
que ce pouvoir soit dans la loi depuis 1972.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté? M. le
député de Deux-Montagnes. (12 h 15)
M. de Bellefeuille: Oui. Le gouvernement ne s'est pas
prévalu de son pouvoir de réglementation en la matière.
C'est cela?
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. de Bellefeuille: Maintenant, il y renonce. Ou est-ce que le
pouvoir de réglementation demeure?
M. Johnson (Anjou): II précise, effectivement. Il n'y
renonce pas, il précise, cependant, que... C'est cela. On enlève
ce renvoi à la modalité...
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Johnson (Anjou): ...de règlement, comme c'est le cas
pour les autres ordonnances.
M. de Bellefeuille: Et on...
M. Johnson (Anjou): Les autres ordonnances ne sont pas soumises
à la modalité de règlement.
M. de Bellefeuille: ...indique, pour employer un mot à la
mode, certaines balises...
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est cela.
M. de Bellefeuille: ...pouvoirs du sous-ministre, appel à
la Commission municipale...
M. Johnson (Anjou): C'est cela. L'appel à la Commission
municipale...
M. de Bellefeuille: ...existait déjà?
M. Johnson (Anjou): ...a évidemment un but de protection
des droits des citoyens.
M. de Bellefeuille: II existait déjà.
M. Johnson (Anjou): L'appel n'existe que depuis 1978 dans le cas
des ordonnances. Il n'existait pas en 1960.
M. de Bellefeuille: Merci.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que l'article 55 est adopté, M.
le Président?
Le Président (M. Gagnon): L'article 55, est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 56?
M. Johnson (Anjou): Alors, il énonce qu'un terrain, qui a
été utilisé comme lieu d'élimination de
déchets, ne peut être utilisé à des fins de
construction pendant une période de 25 ans, sans la permission
écrite du sous-ministre. La modification qui est proposée vise
à préciser la portée de la permission écrite du
sous-ministre, en énonçant que celui-ci peut imposer des
conditions, notamment le dépôt d'une garantie, lorsqu'il donne une
permission en vertu de cet article.
M. Marx: Adopté.
M. de Bellefeuille: Est-ce que cela veut dire... Vous êtes
un peu pressé, M. le député de D'Arcy McGee, je
cherche...
M. Marx: Je ne suis pas pressé, je suis
préparé!
M. de Bellefeuille: II est presque aussi méchant que son
collègue d'Argenteuil.
M. Johnson (Anjou): C'est pour cela que vous voulez que je lise
tous les commentaires.
M. de Bellefeuille: Ah! Les députés de Fabre et de
Duplessis souhaitent intervenir, M. le Président. Je leur céderai
volontiers la parole.
M. Perron: C'est une décision unilatérale du
député de Deux-Montagnes, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que votre intervention
est terminée, M. le député de Deux-Montagnes?
M. de Bellefeuille: Non, elle n'est même pas
commencée, M. le Président. Je voudrais savoir ce qui arrive
après les 25 ans? Est-ce à dire que quelqu'un peut acheter un
terrain et y faire des constructions sans être même informé
que ce terrain a été utilisé comme lieu
d'élimination des déchets?
M. Johnson (Anjou): Est-ce à dire que...
M. de Bellefeuille: S'il y a plus de 25 ans qui se sont
écoulés?
M. Johnson (Anjou): Oui. C'est-à-dire que ce qu'on vise
par l'article, c'est d'imposer une période minimale de, comment
dirais-je, presque de "transhumance" du dépotoir avant de permettre
l'érection de constructions à des fins d'habitation. Maintenant,
il peut y avoir des exceptions, mais on dit... En d'autres termes, la
règle est celle-ci: Aucune construction sur un dépotoir dans les
25 ans qui suivent la fermeture du dépotoir, sauf sur permission
spéciale du sous-ministre.
M. de Bellefeuille: Mais, du point de vue technique et
scientifique, est-on assuré que, après 25 ans, le terrain est
devenu sécuritaire aux fins de la construction?
M. Johnson (Anjou): Je regrette de ne pouvoir répondre de
façon précise à la question du député. Je
dirai que l'objet de la modification que nous introduisons par le projet de loi
ne change rien quant à l'introduction des 25 ans, etc. Ce n'est que la
modalité que nous changeons. Je présume que cette question, on y
a déjà répondu au moment où le droit substantif a
été... De plus, je regrette, je ne connais pas la
réponse.
M. de Bellefeuille: Merci.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 56 est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 57.
M. Johnson (Anjou): Ah, M. le Président, bonjourl
Le Président (M. Dussault): Bonjour, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Vous avez bien changé depuis un quart
d'heure! II s'agit de l'insertion d'un nouvel article...
Une voix: ...une seule présidence.
M. Johnson (Anjou): ...dans la section sur la gestion des
déchets, pour obliger toute personne ou municipalité à
fournir au sous-ministre, sur demande, une analyse de déchets qu'elle
produit ou qu'elle possède, conformément aux conditions et
modalités qui peuvent être prévues dans la demande. Cet
ajout a pour but d'améliorer la gestion des déchets en permettant
au ministre de connaître la nature des déchets qui sont
produits.
M. de Bellefeuille: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 57 est
adopté. Adopté. J'appelle l'article 58.
M. Johnson (Anjou): Nous avons un papillon à l'article
58.
Le Président (M. Dussault): À l'article 58?
M. Johnson (Anjou): Oui, à 58.
Le Président (M. Dussault): II s'agit de remplacer le
paragraphe 2 du projet de loi à l'article 58 par le suivant: "2 par
l'addition après le paragraphe...
M. de Bellefeuille: II y a double papillon. C'est ça?
M. Johnson (Anjou): II y a celui que vous avez et qu'on
considère comme étant, à toutes fins utiles, comme
intégré. Il y a un papillon qui s'ajoute au reste.
M. de Bellefeuille: II y en a un nouveau.
Le Président (M. Dussault): "...par l'addition
après le paragraphe o du premier alinéa des suivants: "p)
autoriser le sous-ministre à soustraire un déchet produit par une
personne ou une municipalité auquel s'applique un règlement
adopté en vertu du présent article si celui-ci estime, dans les
cas déterminés par règlement, que ce déchet ne
devrait pas y être soumis. "q) autoriser le sous-ministre, dans les cas
qu'il détermine, à faire des ententes en matière de
dépôt ou d'entreposage de déchets dangereux, qui
prévalent sur les règlements adoptés en vertu de la
présente loi, sauf les règlements adoptés en vertu des
articles 31.9 et 205. "B) Remplacer, dans la première ligne de
l'alinéa introduit par le paragraphe 3 la lettre "p" par la lettre "q".
C'était donc la modification.
M. Johnson (Anjou): Je pourrais peut-être faire d'abord un
commentaire sur le papillon qu'on vient d'apporter ici. Il s'agit simplement
d'habiliter le gouvernement à autoriser le sous-ministre à
soustraire d'un règlement sur les déchets, un déchet qui
est produit par une personne dans certains cas. Je vous donne un exemple: le
règlement peut prévoir, par exemple, que les boues
résiduaires, contenant du cyanure ou des choses de cette nature, sont
toxiques et, donc, doivent être soumises à un ensemble de
contraintes quant à leur disposition. 11 peut arriver que le
procédé technique utilisé par le créateur du
déchet, en fait, détoxifie, avant que cela ne devienne un
déchet, l'objet qui est visé par le règlement. Il s'agit
donc, à ce moment, d'autoriser le sous-ministre à faire en sorte
qu'on ne considère pas le produit final comme étant soumis aux
règles de disposition des déchets des produits, puisque c'est
dans une classe de produits considérés techniquement comme
toxiques, alors qu'on sait qu'il ne l'est plus, mais après
vérification.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: La députée de Chomedey, la porte-parole de
l'Opposition en matière d'environnement, a étudié cet
amendement. Elle n'est pas tout à fait d'accord et, donc, on va
l'adopter sur division.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Est-ce que nous pourrions connaître la
nature des réserves de Mme la députée de Chomedey?
M. Johnson: Pourquoi n'est-elle pas d'accord?
M. Marx: Oui, c'est cela, je comprends.
M. de Bellefeuille: Parce que, M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Le ministre a expliqué...
M. Marx: Ce n'est pas la réserve successorale.
Le Président (M. Dussault): Oui, vous avez la parole.
M. de Bellefeuille: Merci. Le ministre a expliqué que,
dans certains cas, le sous-ministre dont il s'agit ici pourrait autoriser...
pourrait considérer certains déchets comme n'étant plus
toxiques à cause des procédés utilisés par le
producteur du déchet. Mais lorsque, supposons, dans un cas, ce sont
d'autres personnes que les personnes qui occupent ces fonctions actuellement,
est-ce que cela pourrait en même temps, involontairement, autoriser le
sous-ministre à exempter en quelque sorte un pollueur de
l'application de la loi à la suite de pressions, de
représentations faites par le pollueur relativement au coût des
procédés techniques par lequel le déchet dangereux
perdrait sa toxicité?
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas un jugement purement arbitraire.
Le règlement prévoit lui-même des balises et impose,
à celui qui demande l'exemption, de faire la démonstration qu'il
n'est pas polluant.
M. de Bellefeuille: Donc, au-delà de cela, il n'y a
pas...
M. Johnson (Anjou): En d'autres termes, il y a un jugement...
M. de Bellefeuille: ...de discrétion de donnée au
sous-ministre.
M. Johnson (Anjou): C'est cela, c'est-à-dire qu'il y a une
discrétion quant au fait qu'on apprécie, à toutes fins
utiles, la démonstration qui est faite.
M. de Bellefeuille: Oui, mais la démonstration doit
être faite.
M. Johnson (Anjou): Mais la démonstration doit être
faite.
M. de Bellefeuille: La démonstration de
non-rentabilité ne pourrait pas en tenir lieu.
M. Johnson (Anjou): Non, non. C'est une démonstration du
caractère non dangereux, si on veut, et non pas une démonstration
de non-rentabilité.
M. de Bellefeuille: Merci.
M. Marx: M. le député de Deux-Montagnes attend ma
réponse.
M. de Bellefeuille: Oui, oui, bien sûr. M. Marx: II
est bien poli.
M. de Bellefeuille: Je suis suspendu à vos lèvres,
M. le député.
M. Marx: On m'a signalé que la députée de
Chomedey considère que la rédaction est large et que le pouvoir
est discrétionnaire. Elle y voit certains dangers, vu que les balises
sont mal définies. Donc, on va l'adopter sur division.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que cela vaut sur
l'amendement?
M. Marx: Sur division, oui.
Le Président (M. Dussault): Donc, l'amendement est
adopté sur division.
M. Johnson (Anjou): Quant à l'article, M. le
Président...
M. Marx: Est-ce que le député de Deux-Montagnes est
pour ou contre?
M. de Bellefeuille: Ouf:
M. Johnson (Anjou): II n'y a pas d'appel nominal.
M. de Bellefeuille: Je n'ai pas demandé d'appel nominal,
non. C'est sur division, effectivement.
M. Marx: Est-ce qu'il est d'accord avec la division ou est-ce
qu'il est d'accord...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je pense que le
député de D'Arcy McGee...
Une voix: Est trop curieux.
M. Johnson (Anjou): ...devrait savoir qu'en
général, les...
M. de Bellefeuille: II veut un vote nominal.
M. Johnson (Anjou): ...questions sont posées au
gouvernement. Que je sa,che, le député de Deux-Montagnes...
M. de Bellefeuille: Cela ne me gêne pas. De m'opposer au
gouvernement, cela ne me gêne pas.
M. Johnson (Anjou): ...ne prétend pas représenter
le gouvernement.
M. de Bellefeuille: Voter avec les libéraux, cela ne me
gêne pas. Voter contre les libéraux, cela ne me gène pas
non plus. J'ai même voté...
M. Johnson (Anjou): Vous êtes un homme pas
gêné, quoi.
M. de Bellefeuille: ...plusieurs fois avec le gouvernement.
Voilà!
M. Johnson (Anjou): En fait, c'est un homme pas
gêné.
M. de Bellefeuille: Bon. C'est adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Ceci dit, l'article 58, tel
qu'amendé, est adopté...
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Dussault): ...sur division.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Dussault): J'appelle maintenant l'article
59.
M. Johnson (Anjou): Alors, l'article 106 crée une
infraction pour le non-respect de certaines dispositions de la loi. La
modification qui est proposée est de concordance.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 59 est donc
adopté? Adopté. J'appelle l'article 60.
M. Johnson (Anjou): II s'agit d'enlever le mot "toxiques"
à cet article, comme dans le cas de la modification à l'article
70, paragraphe n. Il s'agit d'une modification de concordance.
M. de Bellefeuille: Adopté. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): Un instant, parce qu'il y a
beaucoup d'écritures à faire.
M. de Bellefeuille: On va trop vite, M. le Président?
M. Marx: C'était l'article 60, adopté.
Le Président (M. Dussault): C'était 60. L'article
60 est adopté. Nous avons encore d'autres articles à la suite.
L'article 60 est appelé. Je m'excuse, l'article 61 est
appelé.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, l'article...
Le Président (M. Dussault): L'article 61.
M. Johnson (Anjou): ...61?
Le Président (M. Dussault): Oui.
M. Johnson (Anjou): Oui. Alors, c'est un article qui donne droit
à toute personne d'obtenir du ministère de l'Environnement une
copie de tous renseignements existants sur la quantité, la
qualité et la concentration de contaminants qui proviennent d'une source
de contamination. La modification qui est proposée prévoit que ce
droit d'accès est limité par les restrictions prévues
è l'article 28 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels, c'est-à-dire
les renseignements ayant des incidences sur l'administration de la justice et
de la sécurité publique.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: ...cet article n'est pas très
sympathique parce qu'on utilise la Loi sur l'accès - comment
l'appelle-t-on? -aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels, non pas pour élargir l'accès aux
renseignements, mais pour le restreindre. Parce qu'on permet aux
détenteurs de ces renseignements d'invoquer d'éventuelles
incidences sur l'administration de la justice ou sur la sécurité
publique, d'invoquer cela comme prétexte pour refuser l'accès, ce
qui est ennuyeux parce que... Si on veut dire que cela nuirait à
l'exercice de la justice, cela peut paraître justifiable. D'autre part,
la notion de sécurité publique, je ne sais pas si elle est
définie clairement dans la loi. Cela me paraît un peu vague, un
peu vaste, un peu large. Je n'aime pas voir cette loi d'accès
utilisée pour restreindre l'accès. (12 h 30)
M. Johnson (Anjou): Dans le fond, essentiellement, c'est parce
qu'on se réfère à un chapitre qui traite, dans la loi
originale, de l'accès à l'information, un chapitre qui porte sur
la justice et la sécurité publique. Or, on ne modifie que les
dispositions qui touchent à l'administration de la justice. On ne touche
pas aux dispositions relatives à la sécurité publique.
Simplement, dans le commentaire que je fais, c'est que je me
réfère à cette section de la loi sur l'accès
à l'information qui est la section IV: Renseignements ayant des
incidences sur l'administration de la justice et de la sécurité
publique. Le droit substantif que nous touchons ici est celui de l'article 28,
en matière de justice, et nous ne touchons pas l'article 29 qui, lui,
dispose des questions de sécurité publique. On peut se comprendre
quant à cela. On ne touche pas à la section sur la
sécurité publique; même si, dans mon commentaire, je dis
qu'on touche à cette section de la loi, on ne touche pas à cet
article de la loi.
Dans le cas de l'administration de la justice, cependant, la
nécessité d'introduire une réserve au droit
d'accès, pour des motifs qui sont liés à l'administration
de la justice, est apparue de façon manifeste, récemment, dans
certaines causes où, par exemple, le gouvernement, le Procureur
général ou d'autres seraient en train de poursuivre quelqu'un
qu'on allègue être un pollueur en vertu des dispositions
pénales de la Loi sur l'environnement ou en vertu de dispositions qui
demandent à un juge de faire une ordonnance de faire ou de ne pas faire.
Si une personne autre demandait à avoir accès à certains
des documents qui sont mis en preuve et qui sont essentiels dans la preuve, la
seule diffusion de ces renseignements pourrait nous mettre dans une position
où la défense invoquerait qu'elle n'a pas droit et qu'elle n'a
pas eu droit à un procès impartial et qu'elle n'a pas
bénéficié des conditions
qui sont considérées comme essentielles pour
l'administration de la justice, notamment les conditions de justice naturelle
qu'on retrouve dans la jurisprudence. Il s'agit de nous assurer que la
présomption d'innocence qui est à la base de notre système
judiciaire, non seulement ne soit pas compromise, ce qui doit être une
préoccupation de l'administration de la justice, mais, également,
que l'apparence même d'une infraction à ce principe de la
présomption d'innocence par la seule diffusion de documents ne donne pas
lieu à une défense qui, à toutes fins utiles, pourrait
amener le rejet de causes pour un motif qui n'est pas le motif substantif.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, l'explication du
ministre, pour ce qui est de l'administration de la justice, me paraît
claire bien que je ne sois pas juriste, mais son explication sur la
sécurité publique me paraît moins claire. Pourquoi en
a-t-il parlé si nous ne touchons pas, ici, à cette question?
M. Johnson (Anjou): Parce que, dans mon commentaire, je me
réfère au chapitre sur la sécurité publique. Dans
la loi, vous remarquerez qu'on dit à l'article 61: "Le présent
article s'applique sous réserve des restrictions aux droits
d'accès prévues à l'article 28 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels." Or, l'article 28 ne touche que la dimension de
l'administration de la justice et, dans le commentaire où j'expliquais
quelle était la nature de l'article 61 du projet de loi omnibus, je me
suis référé au chapitre où se trouve l'article 28.
Or, ce chapitre traite également, à son article 29, des questions
de sécurité publique, mais nous ne touchons pas à ces
dispositions.
Le Président (M. Dussault): L'article 61 est-il
adopté?
M. Johnson (Anjou): Peut-être que je ne devrais pas faire
de commentaire car, s'il faut préciser les lois, cela exclurait les
débats.
M. Marx: M. le Président, la députée de
Chomedey a fait connaître ses réserves en ce qui concerne cet
article lors de la deuxième lecture et on a fait... Adopté...
M. Johnson (Anjou): Adopté. Je pensais que le
critique...
M. Marx: Adopté sous les réserves de la
députée.
Le Président (M. Dussault): L'article 61 est adopté
sur division. J'appelle l'article 62.
M. de Bellefeuille: Je n'exigerai pas du député de
D'Arcy McGee qu'il nous indique s'il est pour ou contre.
M. Johnson (Anjou): L'article a pour but d'étendre un
pouvoir déjà dévolu au ministre de l'Environnement, soit
celui d'accréditer un laboratoire pour faire des analyses qui peuvent
être requises pour l'application de la loi et de ses
règlements.
Loi sur la Société
québécoise d'assainissement des eaux
Le Président (M. Dussault): Adopté.
Nous passerions maintenant, selon la méthode qui est
établie depuis le début, à l'article 68.
M. Johnson (Anjou): Excusez-moi.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): L'article 68, M. le Président, qui me
permettrait de terminer la section sur l'environnement...
Le Président (M. Dussault): C'est l'article que j'avais
appelé, M. le ministre!
M. Johnson (Anjou): Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Je vous avais
deviné.
M. Johnson (Anjou): La loi sur la Société
québécoise d'assainissement des eaux, la SQAE, permet à
cette société d'exécuter ou de financer des travaux
d'assainissement pour les besoins des municipalités. Or, les bandes
indiennes, notamment les bandes cries et les bandes naskapies, qui
résident sur des terres de la catégorie 1A au sens de la
Convention de la Baie James, ne sont pas constituées en
municipalités au sens de la loi de la Société
québécoise d'assainissement des eaux et ne peuvent donc pas, en
principe, participer au programme d'assainissement des eaux administré
par la société. Par ailleurs, la convention qui a
été conclue avec les Cris et les Naskapis du Québec a
comme principe sous-jacent que toutes les lois du Québec leur sont
applicables sous réserve des dérogations qui leur sont
particulières. De fait, il n'y a aucune raison qui justifie l'exclusion
des autochtones de l'application de la loi qui est précitée
puisque l'assainissement des eaux concernent l'ensemble du territoire du
Québec, indépendamment du mode d'administration locale de ceux
qui y résident.
Les bandes indiennes ou autochtones, devrais-je dire, devraient donc
bénéficier des avantages qui sont offerts par cette loi.
Mentionnons enfin que la communauté inuit est déjà
couverte par la Loi sur la Société québécoise
d'assainissement des eaux par le biais de la Loi sur les villages nordiques et
l'Administration régionale Kativik au chapitre V-6.1 des lois refondues.
Les modifications qui sont apportées à la définition de
"municipalité" visent donc à y inclure les bandes indiennes afin
de leur permettre de bénéficier de la loi. Voilà.
M. Marx: Adopté.
M. de Bellefeuille: On a tout compris.
Le Président (M. Dussault): Adopté. L'article 68
est adopté. J'appelle l'article... Oui, M. le ministre.
Loi sur l'Institut québécois de
recherche sur la culture
M. Johnson (Anjou): Nous appellerions l'article 38.1, M. le
Président, par voie d'amendement.
Le Président (M. Dussault): L'article 38.1 est
appelé.
M. de Bellefeuille: C'est un nouveau papillon.
Le Président (M. Dussault): Ce serait donc un nouvel
article.
M. Johnson (Anjou): Les articles 38.1 à 38.13 - je veux
juste calmer vos appréhensions par anticipation - il s'agit du
même amendement à tous les articles.
Une voix: II y a donc un seul amendement qui irait des articles
38.1 à 38.13.
M. Johnson (Anjou): Oui. En fait, il s'agit d'amendements qui
sont tous de concordance les uns avec les autres. La seule disposition
substantive - si on peut appeler cela substantif - la seule disposition
visée est de modifier les fonctions de président et de directeur
général par la fonction de président-directeur
général dans nos vastes opérations de rationalisation. M.
le Président, vous avez là un exemple de la rationalisation en
pleine action.
M. Marx: Est-ce que cela a été pensé
à la dernière minute, parce que le ministre vient avec
l'amendement à la dernière minute ou est-ce que cela a
été pensé avant et oublié. On parle de grandes
réformes. J'espère que cela n'a pas été fait sur le
coup, que cela a été bien pensé!
M. Johnson (Anjou): À travers tout le reste, je sais que
mon collègue le ministre des Affaires culturelles est un homme
extrêmement actif, extrêmement occupé, qui a fait de grandes
choses, notamment pour la grande région montréalaise comme
partout au Québec et que, effectivement, les travaux du comité de
législation et un ensemble d'autres impératifs ont fait en sorte
que c'est venu un peu plus tard. Cependant, cela a pu être
intégré quand même suffisamment tôt pour que je l'aie
ici. C'est à la suite d'une rencontre entre le ministre et le
président de l'institut.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, il s'agit
d'amendements à la même loi, chaque fois?
M. Johnson (Anjou): II s'agit du même amendement à
la même loi.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Johnson (Anjou): Dans le cas des articles 38.1 à
38.13...
Le Président (M. Dussault): Pour les articles 38.2
à 38.13, cela devient une question de condordance.
M. Johnson (Anjou): Voilà, exactement. Alors,
est-ce...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait nous dire pourquoi on veut unifier ces deux fonctions?
M. Johnson (Anjou): Pour l'essentiel, l'Institut
québécois de la recherche sur la culture est administré,
comme on le sait, par un conseil d'administration dont les membres, qui sont au
nombre de neuf comprennent un président, sont nommés par le
gouvernement. Il y a également un directeur général qui,
lui aussi, est nommé par le gouvernement. Nous croyons qu'une structure
administrative qui reposerait sur un directeur général
nommé par un gouvernement amène une absence de souplesse pour
l'institut, compte tenu de ses mandats et de ses activités et que de
nommer un président-directeur général a plus
d'utilité et correspond mieux à ce type de structure. Ce n'est
pas un organisme énorme, comme on le sait, mais il est extrêmement
important dans ce qu'il produit. Je pense notamment au récent
traité sous la direction conjointe de Fernand Dumont et de Jacques
Dufresne sur l'anthropologie médicale, qui est une somme
considérable et l'une des plus remarquables qui aient été
produites dans ce domaine en Occident depuis de nombreuses années. Il
reste qu'il apparaît préférable au
ministre des Affaires culturelles et au gouvernement de faire en sorte
qu'il y ait là un président-directeur général.
M. de Bellefeuille: M. le Président, est-ce que...
M. Johnson (Anjou): Finalement, c'est peut-être un jugement
subjectif.
M. de Bellefeuille: Oui. Est-ce qu'un de ces deux postes est
actuellement vacant?
M. Johnson (Anjou): Non, les deux postes sont remplis, en ce
moment.
M. de Bellefeuille: II y a quelqu'un qui va se trouver
privé de son job par suite de l'adoption d'une loi?
M. Johnson (Anjou): Ce qu'on introduit ici, c'est que celui ou
celle qui est nommé président est nommé
président-directeur général, mais, par la suite, il est
fort possible que le président-directeur général veuille
faire nommer une personne au niveau administratif; mais cela relèvera de
la responsabilité du conseil d'administration, plutôt que du
gouvernement qui nomme aux deux paliers.
Deuxièmement, cette disposition n'entrera en vigueur que sur
proclamation. Je présume que s'il y a des difficultés de la
nature du désintéressement de quelqu'un qui aura
été à contrat, ces choses seront réglées
dans ce cadre-là, comme elles le sont normalement, alors que finalement
les responsabilités civiles sont respectées.
M. Marx: Adopté. M. le député de
Deux-Montagnes.
Le Président (M. Dussault): Je comprends qu'on m'exempte
de faire la lecture de chacun de ces articles, étant donné que ce
sont tous des amendements à la Loi sur l'Institut
québécois de recherche sur la culture. Il s'agit des articles
38.1 à 38.13. Tous ces amendements sont-ils adoptés?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Maintenant, M.
le ministre, j'appelle quel article?
M. Marx: Pardon!
M. Perron: Je suis comme le député de D'Arcy McGee,
je suis bien informé. D'ailleurs, on a le même cahier. (12 h
45)
M. Johnson (Anjou): L'article 29, M. le Président.
Loi sur la consultation populaire
Le Président (M. Dussault): L'article 29 est
appelé.
M. Johnson (Anjou): Pour l'essentiel, nous avons des
représentants, le Directeur général des élections
est avec nous. Pour l'essentiel, M. le Président, les dispositions qu'on
retrouve à partir de l'article 29, ce sont des dispositions qui sont
authentiquement de nature purement corrective. Je pense qu'il y a des questions
aussi qui touchent la version anglaise, si je ne me trompe pas. Il y a des
problèmes sérieux de concordance, de qualité des textes
anglais. Nous corrigeons une série de ces choses. Il faudra cependant
une adoption individuelle, article par article. Il s'agit, dans le cas de
l'article 29, d'une erreur de terminologie dans le texte anglais. Cela va?
M. Marx: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 29 est
adopté. J'appelle quel article, M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): Article 30. Il s'agit de permettre au
Directeur général des élections de faire une version
spéciale des règlements électoraux adoptés en vertu
de l'article 482 de la Loi électorale. Les règlements qui sont
adoptés en vertu de l'article 482 sont le règlement sur le tarif
de la rémunération et des frais des membres du personnel
électoral et le règlement sur le tarif des frais pour un nouveau
dépouillement.
Le Président (M. Dussault): L'article 30 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 31. Si je comprends bien, il y a les articles 31 et 32.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je me souviens que le gouvernement avait
annoncé son intention de présenter des modifications importantes
à la Loi sur la consultation populaire de façon à pouvoir
tenir des référendums plus vite.
M. Johnson (Anjou): Des initiatives populaires?
M. de Bellefeuille: Oui, de façon à
permettre des initiatives populaires peut-être, mais surtout de
façon à pouvoir faire des référendums dans une
mécanique plus simple que celle qui est prévue par la loi.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas dans le projet de loi
omnibus.
M. de Bellefeuille: Ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici, mais
puisque nous en sommes à cela, M. le Président, est-ce que nous
pouvons demander au ministre si cette intention qu'il avait et qui, sauf
erreur, a été mentionnée dans un discours inaugural -je ne
me souviens pas lequel - si cette intention se trouve aujourd'hui dans les
limbes ou si elle est toujours présente dans l'esprit du gouvernement,
si l'on suppose que le gouvernement n'en a qu'un?
M. Johnson (Anjou): Qu'il en ait, il n'y a pas de doute.
M. de Bellefeuille: Oui, et le ministre en particulier,
beaucoup.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je
référerai la question, avec plaisir, au ministre
délégué à la Réforme électorale.
M. de Bellefeuille: Non, on ne peut pas suspendre puisque ces
articles ne font pas cela.
M. Johnson (Anjou): On ne peut suspendre que les propos du
député.
M. de Bellefeuille: Est-ce que vous pouvez vous engager à
nous apporter une réponse?
M. Marx: M. le Président, étant donné que
c'est le premier ministre lui-même qui a fait la promesse, peut-on faire
venir le premier ministre pour répondre à ces questions?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je crois qu'il y a un
ministre qui, en vertu de la Loi sur l'exécutif, a des attributions
quant à la réforme électorale et parlementaire. Il s'agit
en l'occurrence du député de Chicoutimi...
M. Marx: Vice-premier ministre.
M. Johnson (Anjou): ...leader et vice-premier ministre.
M. Marx: On va faire venir le vice-premier ministre.
M. Johnson (Anjou): Si je comprends bien, le député
aura une question principale, demain, à la période des
questions.
M. Marx: Le projet de loi sur un point...
M. de Bellefeuille: M. le Président, la période des
questions, selon le règlement et la tradition, est
réservée à des questions d'actualité, n'est-ce pas?
La question que je pose n'est pas particulièrement d'actualité et
le ministre pourrait parfaitement me prier de l'inscrire au feuilleton, ce qui
voudrait dire que je perdrais mon temps, étant donné que la
session tire à sa fin. Alors, j'aimerais mieux que le ministre qui est
devant nous -on en a un ici qui est devant nous -j'aimerais mieux que
celui-là s'engage, devant la commission, à nous apporter une
réponse d'ici à la fin de la présente séance de la
commission.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais souligner que le
vice-premier ministre du Québec, le député de Chicoutimi,
est aussi le leader du gouvernement. Étant donné...
M. Johnson (Anjou): Sous l'article 34, peut-être, l'ancien
article 34.
M. Marx: Mais je n'ai pas terminé, M. le
Président.
M. Johnson (Anjou): Pardon.
M. Marx: Étant donné qu'il est leader, il est
toujours au parlement et je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'il
vienne, à quinze heures, nous expliquer et expliquer au
député de Deux-Montagnes le bien-fondé de cet article. Je
pense qu'en ce Parlement on a la responsabilité ministérielle et
on veut permettre au ministre d'être responsable.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je suis très
heureux d'entendre les préoccupations de mes collègues. Je dis
cependant que ces articles ne traitent ni du discours inaugural, ni des
référendums d'initiative populaire, ni de la réduction des
délais entre la période du dépôt d'une question
référendaire et la mise aux voix pour la population. La question
du député de Deux-Montagnes porte précisément sur
cela. Je ne vois pas pourquoi, à l'occasion de l'étude article
par article, on demanderait au ministre délégué à
la Réforme électorale et parlementaire de venir ici parler d'un
article qui ne touche pas la question, bien qu'il touche la même loi et
des préoccupations de cette nature du député de
Deux-Montagnes. Ceci dit, M. le Président, je me ferai un plaisir de
transmettre la question au vice-premier ministre qui, j'en suis sûr,
pourra avoir une occasion, d'ici à la fin de la session, de
répondre, si la question lui est
posée, par exemple en question principale demain, ou encore
peut-être en vertu même de l'ancien article 34. M. le
Président, si vous vouliez m'aider...
M. de Bellefeuille: Si vous me le permettez, M. le
Président...
M. Johnson (Anjou): Ce dont nous parle le député,
c'est des travaux de la Chambre.
M. de Bellefeuille: Si vous me le permettez, l'actuel
président de l'Assemblée nationale s'est montré assez
strict sur ces questions et n'autorise que les questions portant sur des
matières inscrites au feuilleton de la Chambre.
Le Président (M. Dussault): Messieurs, je voudrais...
M. de Bellefeuille: Pour conclure...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Deux-Montagnes, avant de vous laisser continuer, je voudrais vous rappeler que
le mandat de cette commission est d'étudier le projet de loi article par
article, ce qui veut dire le contenu des articles qui sont dans le projet de
loi. J'ai toléré un certain temps que vous posiez des questions,
mais il faudrait maintenant revenir à l'article 31 en tant que tel. Vous
avez la parole, M. le député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Merci, M. le Président. Je suis
sûr que la commission ne veut pas rester la patte en l'air. Le ministre
nous a dit qu'il allait, avec plaisir, en parler au ministre responsable de ces
questions. Je serai tout à fait content lorsque le ministre nous aura
dit que, non seulement il en parlera au ministre compétent, mais qu'il
nous informera, aujourd'hui, plus tard durant la séance, du
résultat de sa conversation avec le ministre, même si le
résultat est que l'autre ministre ne veut pas nous répondre.
Quelle que soit la réponse...
Le Président (M. Dussault): Ce qui n'est quand même
pas une obligation pour le ministre relativement à notre mandat. Mais
nous avons pris note...
M. de Bellefeuille: Par bonne volonté, le ministre
pourrait fort bien, puisqu'il a dit qu'il en parlerait au ministre, nous dire
qu'aujourd'hui, plus tard, il va nous dire ce qu'en dit son
collègue.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, le
député de Deux-Montagnes, comme mes collègues autour de
cette table de part et d'autre, sait très bien que ma bonne
volonté est présente depuis trois mois pour répondre
à toute question qu'on voudrait bien m'adresser en Chambre. Le
problème est qu'on ne m'en pose pas, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui?
M. de Bellefeuille: Le ministre a mauvaise grâce de me dire
celai Je lui en ai posé!
M. Johnson (Anjou): C'est vrai!
M. de Bellefeuille: Bon! Je répète au ministre, qui
était peut-être distrait au moment où j'ai fait cette
observation, que je ne peux poser au gouvernement cette question durant la
période des questions puisque le Président va me signaler qu'elle
n'est pas d'actualité.
M. Perron: Est-ce qu'on ne pourrait pas revenir au projet de loi,
s'il vous plaît'.
Le Président (M. Dussault): Si vous me le demandez, M. le
député de Duplessis, c'est avec plaisir que je vous dis qu'il
faut revenir à l'article 31...
M. Marx: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
D'Arcy McGee, sur l'article 31.
M. Marx: M. le Président, en vertu d'une entente que nous
avons avec le gouvernement, avec le ministre de la Justice, si on veut, pour un
article ou un autre, faire venir le ministre responsable, nous avons l'entente
que nous pouvons exiger sa présence. Si le député de
Deux-Montagnes veut exiger la présence ici...
M. de Bellefeuille: Même pas!
M. Marx: ...du vice-premier ministre du Québec, je pense
que cela fait partie de notre entente et je laisse au député de
Deux-Montagnes de décider comment il veut qu'on réponde à
sa question.
Le Président (M. Dussault): II vient de nous dire que ce
n'est pas le cas.
M. de Bellefeuille: M. le Président, ce sera le cas...
M. Marx: Ce n'est pas le cas, donc au moins....
M. de Bellefeuille: ...ce sera le cas si le ministre ne
répond pas...
M. Marx: Exact.
M. de Bellefeuille: ...favorablement à la demande que je
lui ai faite, qui est beaucoup plus simple.
M. Marx: C'est cela.
M. de Beliefeuille: C'est beaucoup plus simple pour le
gouvernement de demander au ministre d'en parler à un autre ministre et
de nous faire rapport plus tard aujourd'hui, que d'exiger la présence de
l'autre ministre.
M. Johnson (Anjou): À ma connaissance, encore une fois, et
je ne veux pas qu'on s'éternise sur des débats de
procédure, je comprends que le député de Deux-Montagnes a
des préoccupations quant à savoir si le gouvernement a des
intentions particulières de déposer un projet de loi modifiant
substantiellement la Loi sur la consultation populaire. Je crois que je peux
comprendre cela. Mais je ne crois pas que vous ayez ici le véhicule ou
le bon ministre à qui vous adresser, et que même si le
vice-premier ministre venait ici, compte tenu de ses attributions en
matière de réforme électorale, je ne crois pas que le
véhicule de cette commission, è l'occasion de l'étude de
ce projet de loi, soit le véhicule à privilégier. Il reste
la possibilité pour le député... je pourrais dire que le
député aura eu l'occasion depuis de nombreuses semaines, puisque
cela le préoccupe beaucoup, semble-t-il, ou d'inscrire sa question au
feuilleton ou de poser une question en Chambre ou d'intervenir en vertu des
dispositions de l'article 34 - je ne connais pas la nouvelle
numérotation - même de déclencher un minidébat sur
cette question, de déposer une motion, de faire des motions sans
préavis et même de faire des conférences de presse, ce qui
est quelque chose que le député connaît bien. Je ne pense
pas qu'on puisse se servir de ces préoccupations du député
de Deux-Montagnes pour paralyser les travaux de notre commission, qui a un
mandat spécifique: celui de disposer des projets de loi 47, 48 et 57. Je
dis simplement au député que je me ferai un devoir de transmettre
sa préoccupation au ministre responsable du dossier. Ce que je ferai,
sans doute, d'ici la fin de la journée ou enfin, d'ici 24 heures, en ce
19 juin de l'an de grâce mil neuf cent quatre-vingt-cinq.
Le Président (M. Dussault): Maintenant, sur l'article 31,
y a-t-il des interventions?
M. Johnson (Anjou): Il s'agit d'une modification qui vise
à effectuer à l'article 10 un changement qui n'avait pas
été fait antérieurement. Le texte de 10 de la Loi
électorale se lit, comme on le sait, puisque vous l'avez devant vous...
Le texte qui est proposé amène une modification qui vise à
supprimer à l'article 205 la référence à l'article
226, puisque ce dernier ne s'applique pas lors d'une consultation populaire.
À ma connaissance, dans le cas de l'Opposition officielle, dans le cas
du député indépendant de Deux-Montagnes, je ne sais pas
comment cela s'applique là, mais l'Opposition officielle, je crois,
participe à un comité mixte...
Une voix: Conseil consultatif.
M. Johnson (Anjou): ...le Conseil consultatif sur la Loi
électorale, et les informations que j'ai sont à savoir que le
représentant de l'Opposition officielle est d'accord avec l'ensemble de
ces dispositions.
M. Marx: C'est ça. Nous sommes prêts à voter
après les explications.
M. Johnson (Anjou): Qui sont essentiellement de nature
technique.
Le Président (M. Dussault): L'article 31 est
adopté.
M. Johnson (Anjou): Donc, adopté, M. le Président.
L'article 31 au complet, étant donné qu'il a une vingtaine de
paragraphes, même plus, 18, je crois. Pardon?
Le Président (M. Dussault): Dix-huitièmement.
M. Johnson (Anjou): Dix-huitièmement. C'est ça.
Le Président (M. Dussault): Nous appelons maintenant
l'article 32.
M. Johnson (Anjou): C'est la même chose, mais applicable au
texte anglais. L'article 32 jusqu'à dix-huitièmement,
dix-neuvièmement par contre... Pourquoi en a-ton un de plus? À
cause des techniques de rédaction? Je ne sais pas pourquoi.
Le Président (M. Dussault): Donc, l'article 32 est
aussi...
M. Marx: II s'agit d'articles qui doivent être
modifiés dans un projet de loi omnibus. Finalement, on trouve des
corrections techniques.
M. Johnson (Anjou): Voilà.
Le Président (M. Dussault): L'article 32 est
adopté. Adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 62.5... 62.2 et 62.3, pardon. On a
fait 62.5 tout à l'heure, je pense.
Le Président (M. Dussault): L'article 62.3. Vous avez un
papillon à cet effet. (13 heures)
M. Johnson (Anjou): Le papillon a été soumis. Nos
excuses...
Le Président (M. Dussault): Je suspends pour quelques
secondes.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): On me dit que peut-être
on serait intéressé à continuer... Il en reste peu.
M. Marx: Est-ce qu'on peut terminer... Non?
M. de Bellefeuille: Terminer quoi?
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on pourrait terminer la section
électorale pour permettre de libérer les fonctionnaires? Il reste
en fait deux ou trois articles, je crois.
M. Marx: Pour aider les fonctionnaires, je suis toujours
prêt.
Le Président (M. Dussault): Alors, nous poursuivons les
travaux. Il y a consentement pour continuer les travaux pour la partie qui
concerne la loi électorale.
Loi sur la représentation
électorale
Alors, l'article 62.3 est appelé. Il s'agit des articles 62.3 et
62.4 qui apparaissent sur le même papillon. Je le lis:
Les articles 62.3 et 62.4: insérer après l'article
62.2...
M. Marx: Ce n'est pas nécessaire de le lire; on a un
papillon.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas nécessaire de le lire, on
a tout le temps.
Le Président (M. Dussault): Alors, on m'exempte de faire
la lecture.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, le commentaire sur
l'article 62.3 est: En vertu des nouvelles dispositions de la loi
électorale, il n'y a plus de révision qu'en période
électorale. Le recensement annuel n'est donc plus suivi d'une
révision, ce qui permet de sauver environ 8 000 000 $ à 9 000 000
$ au Trésor québécois. En conséquence, le
recensement qui suit l'adoption d'une nouvelle carte électorale ne
devrait pas être suivi d'une révision, d'où l'amendement
qui est proposé.
M. Marx: C'est une explication brillante. Adopté.
Le Président (M. Dussault): Donc, les articles 62.3 et
62.4 sont adoptés.
M. le ministre, toujours à ce chapitre, y a-t-il d'autres
papillons?
M. Johnson (Anjou): La loi électorale, articles 78 du
projet de loi jusqu'à l'article 117. Mais, encore une fois, on est dans
des modifications on ne peut plus correctives.
Loi électorale
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 78 est
appelé.
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 78 est
adopté?
M. Johnson (Anjou): C'est une erreur de traduction. La
modification a pour but d'ajouter au texte anglais de l'article 24 la
référence aux aides du directeur du scrutin qui a
été omise lors de la traduction du texte français.
M. Marx: Ce sont des modifications qui trouvent leur raison
d'être dans le projet de loi omnibus.
Le Président (M. Dussault): L'article 78 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 79.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 80.
M. Marx: Ce sont les mêmes modifications.
Adopté.
M. Johnson (Anjou): "In the order". M. Marx: C'est
cela.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 80 est
adopté. J'appelle l'article 81.
M. Johnson (Anjou): L'article 80.1, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 80.1.
M. Johnson (Anjou): Alors, sur celui-là je vais me
permettre d'être plus exhaustif dans le commentaire, étant
donné qu'on vient de l'apporter en papillon.
L'article 102 de la loi électorale stipule...
M. de Bellefeuille: Est-ce qu'on pourait avoir un texte de
cela?
M. Johnson (Anjou): ...que la liste
électorale que l'on retrouve dans les bureaux de
dépôt lors de la révision des listes électorales est
la liste imprimée. Or, cette liste ne comprend ni la profession ni
l'âge des électeurs. Aux fins de la révision, il nous
apparaît nécessaire que les personnes qui agissent dans les
bureaux de dépôt aient une liste qui comprend toutes les
informations relatives à l'électeur et qui sont disponibles
publiquement.
L'amendement suggère donc que la liste utilisée dans les
bureaux de dépôt soit une copie qui est certifiée conforme
de la liste électorale.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 80.1 est
adopté. J'appelle l'article 81.
M. Johnson (Anjou): Terminologie. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Dussault}: L'article 81 est
adopté. J'appelle l'article 82.
M. Johnson (Anjou): C'est la version anglaise.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 82 est
adopté. J'appelle l'article 83.
M. Johnson (Anjou): Suppression d'un alinéa et
introduction d'un autre article.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 83 est
adopté. J'appelle l'article 84.
M. Marx: C'est une précision?
M. Johnson (Anjou): C'est une précision quant à
l'ambiguïté qui subsistait au sujet des demandes qui peuvent
être faites par un parent ou par un conjoint.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 84 est
adopté. Il y a un papillon pour 84.1.
M. Johnson (Anjou): Je présente le papillon, M. le
Président. L'article 59 de la Loi électorale mentionne qu'une
personne qui désire exercer son droit de vote doit posséder la
qualité d'électeur le jour du scrutin et être inscrite sur
la liste électorale de la section de vote où elle a son domicile
le jour de la prise du décret. On voit tout de suite le genre de
problème que cela pose. La loi distingue donc la qualité
d'électeur de l'inscription sur la liste électorale.
Par ailleurs, l'article 109 mentionne que l'électeur peut
demander la radiation d'une personne qui est inscrite sur la liste
électorale si elle constate qu'elle n'a pas la qualité
d'électeur. Vous me voyez venir! Cela signifie donc qu'une personne ne
pourrait demander la radiation d'un électeur qui aurait
déménagé et qui ne remplirait plus les conditions
mentionnées à l'article 59 puisque la condition relative au
domicile n'est pas une condition pour être électeur en vertu del'article 54.
M. Marx: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Cela aurait pu être écrit par un
ordinateur, je pense.
Le Président (M. Dussault): L'article 84.1 est
adopté. J'appelle l'article 85.
M. Johnson (Anjou): Erreur de renvoi corrigée.
M. Marx: Corrigé.
Le Président (M. Dussault): L'article 85 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 86.
M. Johnson (Anjou): Terminologie, versions française et
anglaise.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 86 est
adopté. J'appelle l'article 87.
M. Johnson (Anjou): Même chose.
Le Président (M. Dussault): L'article 87 est...
M. Marx: Comment, même chose? C'est une erreur de
traduction, oui.
M. Johnson (Anjou): C'est ça, c'est une erreur de
traduction.
M. Marx: C'est une erreur de traduction. Oui, adopté.
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
Le Président (M. Dussault): L'article 87 est
adopté. J'appelle l'article 88.
M. Marx: C'est une erreur de traduction.
Le Président (M. Dussault): C'est une erreur de
traduction.
M. Johnson (Anjou): C'est un petit peu plus compliqué. Ah
non, c'est une correction d'une erreur de traduction là-aussi.
Le Président (M. Dussault): L'article 88 est
adopté.
M. Johnson (Anjou): Article 88.1.
Le Président (M. Dussault): II y a un papillon pour
l'article 88.1. L'article 88.1 est appelé.
M. Johnson (Anjou): II s'agit d'une concordance avec l'amendement
qui est proposé à l'article 109.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 88.1 est
adopté. J'appelle l'article 89.
M. Johnson (Anjou): C'est une correction d'une erreur de
traduction.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 89 est
adopté. J'appelle l'article 90.
M. Johnson (Anjou): II s'agit d'une modification qui vise
à ajouter l'article 124 aux articles qui sont applicables aux
commissions de la révision rurale. L'article 124 précise les
documents que le directeur du scrutin doit remettre aux réviseurs au
plus tard, la veille du début des travaux.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 90 est
adopté. J'appelle l'article 91.
M. Johnson (Anjou): C'est une correction de terminologie dans la
version anglaise.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 91 est
adopté. J'appelle l'article 92.
M. Johnson (Anjou): Idem. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 92 est
adopté. J'appelle l'article 93.
M. Johnson (Anjou): Idem. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 93 est
adopté. J'appelle l'article 94.
M. Johnson (Anjou): Concordance anglais-français.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 94 est
adopté. Il y a un nouvel article, l'article 94.1, un papillon du
ministre.
M. Johnson (Anjou): II s'agit là-aussi d'une série
d'erreurs de terminologie dans le texte anglais.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 94.1 est
adopté. J'appelle l'article 95.
M. Johnson (Anjou): Même chose.
M. Marx: Erreur de terminologie dans le texte anglais. C'est
ça?
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
Le Président (M. Dussault): L'article 95 est
adopté. J'appelle l'article 96.
M. Johnson (Anjou): Même chose.
Le Président (M. Dussault): L'article 96 est
adopté. J'appelle l'article 97.
M. Johnson (Anjou): Faute de français à
corriger.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 97 est
adopté. J'appelle l'article 98.
M. Johnson (Anjou): Erreur de terminologie.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 98
M. Johnson (Anjou): M. le Président, si vous permettez que
je revienne en arrière pour être sûr, pour les fins du
Journal des débats qu'il n'y a pas de confusion. Quand j'ai dit à
l'article 97: "Faute de français à corriger", il reste que, sur
la substance, cela change beaucoup de choses. La modification, en fait,
à l'article 97 vise bien à préciser que le candidat ou son
représentant dans un bureau de vote peuvent assister au
dépouillement du scrutin alors qu'il s'agissait ici de corriger une
faute de français. Sauf que chaque candidat n'ayant droit qu'à un
seul représentant au sens de la Loi électorale, l'utilisation du
mot "leurs" au pluriel était donc une faute de français.
M. Marx: Mais c'était une faute de français avec
des répercussions importantes.
M. Johnson (Anjou): Voilà! II aurait pu y avoir des
répercussions importantes. Article 98, adopté, je crois, M. le
Président?
Le Président (M. Dussault): L'article 98 est
adopté. J'appelle l'article 99.
M. Johnson (Anjou): II s'agit d'indiquer dans le texte
français que l'avis donné par un juge lors d'une demande d'un
nouveau dépouillement doit l'être par écrit.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 99 est
adopté. J'appelle l'article 100.
M. Johnson (Anjou): Précision dans la terminologie
anglaise du texte.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 100 est
adopté. J'appelle l'article 101.
M. Johnson (Anjou): Modification qui vise à
préciser le pouvoir accordé au Directeur général
des élections.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 101 est
adopté. J'appelle l'article 102.
M. Johnson (Anjou): II s'agit de reformuler le texte pour qu'il
soit plus compréhensible.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 102 est
adopté. J'appelle l'article 103.
M. Johnson (Anjou): Correction d'erreur de traduction.
Le Président (M. Dussault): L'article 103 est
adopté. J'appelle l'article 104.
M. Johnson (Anjou): Compréhension du texte.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 104 est
adopté. J'appelle l'article 105.
M. Johnson (Anjou): II s'agit de prévoir ce qui arrive
dans le cas du retrait d'une autorisation qui fait suite au décès
d'un candidat indépendant. La loi...
M. de Bellefeuille: Cela me touche de près!
M. Johnson (Anjou): ...ne prévoyait pas ce qui arrivait
dans le cas du décès d'un candidat indépendant.
M. de Bellefeuille: Mais oui, je vous remercie d'y avoir
pensé.
Le Président (M. Dussault): Annoncez-vous que vous
êtes un candidat indépendant, M. le député, à
la prochaine élection?
M. de Bellefeuille: C'est déjà annoncé; je
serai candidat indépendant.
M. Marx: Espérons que ce ne sera pas nécessaire
d'utiliser cet article.
M. de Bellefeuille: Merci.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 105.
M. Johnson (Anjou): Erreur de traduction...
Le Président (M. Dussault): L'article 105 a
été appelé; j'appelle donc l'article 106.
M. Johnson (Anjou): . Erreur de traduction.
Le Président (M. Dussault): L'article 106 est
adopté; j'appelle l'article 107.
M. Johnson (Anjou): Même chose.
Le Président (M. Dussault): L'article 107 est
adopté. J'appelle l'article 108.
M. Marx: Adopté. Je m'excuse.
M. Johnson (Anjou): Oui, en fait, si vous voulez, cela vaut
peut-être la peine de souligner...
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): J'ai une modification qui vise à ne
pas laisser d'interprétation trop compliquée sur le sens des mots
utilisés dans l'article. Le Directeur général des
élections devra rendre publics et accessibles les rapports financiers de
toutes les entités autorisées, au plus tard 30 jours après
l'expiration du délai accordé pour leur production, soit, au plus
tard, le 1er mai de chaque année et non pas seulement durant les 30
jours qui suivent la première année.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 108 est
adopté?
M. de Bellefeuille: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 109.
M. Marx: Finalement, le ministre se mouille!
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas cela. Je me fais mouiller.
M. Marx: Oui, il a renversé un verre d'eau et il se
mouille maintenant.
M. Johnson (Anjou): Je me suis fait mouiller, si on veut
être précis.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dussault): Je suspends pour quelques
secondes.
M. Johnson (Anjou): Oui...
M. de Bellefeuille: Vous auriez pu suspendre, M. le
Président, un peu plus tôt.
M. Johnson (Anjou): ...il faudrait suspendre les nouvelles
procédures.
M. Marx: On veut qu'il fasse cela avec le dossier...
M. Johnson (Anjou): Je donne bien plus d'autorité au
personnel de la commission que je pensais, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Bien oui, mais...
M. Marx: On veut qu'il fasse cela avec le dossier sur les
prisons.
M. Johnson (Anjou): D'accord, cela va.
Le Président (M. Dussault): Vous avez vu l'autorité
morale qu'a le président. C'est dommage; cela ne sera jamais reconnu
formellement.
Nous reprenons les travaux. Nous sommes à l'article 109, qui est
appelé.
M. Johnson (Anjou): Traduction.
Le Président (M. Dussault): L'article 109 est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 110.
M. Johnson (Anjou): Oubli d'un mot. Le mot, cela va être
important pour le député de D'Arcy McGee. On avait oublié
de traduire le mot "télévision".
M. Marx: Bon, voilà! Le ministre ne sait pas, M. le
Président, que j'ai déjà eu l'occasion de traduire
beaucoup de textes. Je peux lui donner des textes pour lui démontrer
l'importance de la traduction de l'anglais au français.
Le Président (M. Dussault): Et vous n'avez jamais
oublié le mot "télévision".
M. Marx: Je ne sais pas pourquoi il fait cette allusion, mais, de
toute façon, on va le laisser passer.
M. Johnson (Anjou): Peut-être que le député
est amateur de télévision.
M. Marx: Parce que le ministre n'aime pas que je le critique
à la télévision; il préfère que ce soit dans
les journaux.
Le Président (M. Dussault): C'est un penchant qu'il vous
connaissait, M. le député. L'article 110 est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 111.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, juste pour les fins
de notre édification a tous, il s'agit ici de supression...
M. de Bellefeuille: De tautologie.
M. Johnson (Anjou): De tautologie.
M. de Bellefeuille: Comme c'est beau.
M. Johnson (Anjou): Et personne ne doit se sentir visé, M.
le Président. En effet, il est suffisant d'utiliser les mots "au plus
tard le" ou les mots "dans les", alors qu'il est répétitif de
dire "au plus tard dans les". (13 h 15)
M. de Bellefeuille: Voilà!
M. Johnson (Anjou): L'amendement vise donc à supprimer les
mots "au plus tard".
M. de Bellefeuille: Molière peut dormir en paix.
M. Johnson (Anjou): Voilà!
Le Président (M. Dussault): L'article 111 est
adopté.
M. Johnson (Anjou): Et Racine.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 112.
M. Johnson (Anjou): II s'agit de préciser que le rapport
de dépenses électorales doit comporter toutes les dépenses
électorales
engagées par l'agent officiel d'un candidat lors d'une campagne
électorale.
M. Marx: J'espère que le président est satisfait de
cet article.
M. Johnson (Anjou): Cela semblait implicite, mais...
M. Marx: Le président de la commission a droit de parole
aussi, mais je sais qu'il sera très satisfait de cet article.
Le Président (M. Dussault): Oui, effectivement, le
président est très satisfait.
M. Johnson (Anjou): Oui, cela éviterait de déposer
un projet de loi, s'il avait cela.
Le Président (M. Dussault): Donc, nous avons adopté
l'article 112.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 113.
M. Johnson (Anjou): Modification qui vise à corriger une
erreur de traduction.
Le Président (M. Dussault): L'article 113 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 114, qui fait l'objet d'un papillon.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais le papillon...
Le Président (M. Dussault): Est-ce que ce papillon ne
devrait pas être 113.1 à ce moment? Il y a déjà un
article 114.
M. Johnson (Anjou): L'article 114, M. le Président. On
remplacerait... C'est parce qu'on est sur un tableau et c'est un truc de
formule.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Ah boni D'accord. Je
reprends.
M. de Bellefeuille: C'est "mensuel" qui est remplacé par
"manuel".
Le Président (M. Dussault): Je vais donc commencer par
appeler l'article 114 comme tel et cet article vient amender l'article 114.
D'accord.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il des
interventions?
M. Johnson (Anjou): On n'est pas obligé d'en faire
lecture, tout est là. L'amendement et l'article sont adoptés, M.
le Président.
Le Président (M. Dussault): D'accord. L'article 114 tel
qu'amendé est adopté.
M. Marx: C'est parce que le secrétaire de la commission a
une copie de ce...
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article...
M. Johnson (Anjou): 115. Il y a un autre papillon.
M. Marx: 115.
Le Président (M. Dussault): C'est cela. Il
n'apparaît pas de numéro 115 dans le...
Une voix: Oui, dans le haut.
Le Président (M. Dussault): Ah! dans le haut,
d'accord.
M. de Bellefeuille: Oui, en haut, à la page 36.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 115 et il
y a un amendement à l'article 115.
M. Johnson (Anjou): Pierre-A. Larrivée, M. le
Président, sur l'annexe de l'article 116. Jusqu'en 1978, le candidat
indépendant inscrit sur le modèle dans la loi s'appelait
Pierre-A. de Bellefeuille.
M. de Bellefeuille: C'est exact, M. le Président.
M. Johnson (Anjou): Dison qu'il n'y a peut-être pas de
risque...
M. de Bellefeuille: J'en ai gardé le meilleur
souvenir.
Le Président (M. Dussault): . Mais vous avez pris de
l'avance sur notre étude, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Pardon?
Le Président (M. Dussault): Si je ne me trompe, nous
sommes à l'article 115...
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse.
Le Président (M. Dussault): ...qui est l'objet d'un
amendement.
M. Johnson (Anjou): L'amendement est
au cahier, M. le Président. Je pense que vous l'avez dit.
Le Président (M. Dussault): C'est un papillon.
M. Johnson (Anjou): Adopté?
Le Président (M. Dussault): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Johnson (Anjou): M. de Bellefeuille est arrivé.
Le Président (M. Dussault): II s'agit de remplacer dans la
case 22 de l'article 115 le mot "mensuel" par le mot "manuel".
M. de Bellefeuille: Mais, puisque le ministre soulève la
question, c'était le cas en 1976, n'est-ce pas, M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. de Bellefeuille: Bon! Et mon adversaire libéral dans le
comté de Deux-Montagnes, M. Jean-Paul L'Allier, avait demandé au
- à l'époque, c'était le président
général des élections - président de faire la
modification au moins dans le comté de Deux-Montagnes...
M. Johnson (Anjou): Pour ne pas faire de publicité
gratuite.
M. de Bellefeuille: ...C'est cela, c'est cela. La modification
avait été faite sans que je m'y oppose, vous voyez quelle
grandeur d'âme j'ai manifestée en la matière.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Nous revenons donc à
cet amendement. L'amendement à l'article 115 est-il adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté, M. le Président.
Article 115?
Le Président (M. Dussault): L'article 115 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 116.
M. Marx: J'aurais un commentaire à faire sur l'article
116.
Le Président (M. Dussault): Oui.
M. Marx: Pourquoi les noms de famille et les prénoms qu'on
donne ne reflètent- ils pas les noms de notre population pluraliste? Ce
sont toujours des noms francophones.
M. Johnson (Anjou): On a J. C. Bureau. M. Marx: Je ne vois
pas la blague. M. Johnson (Anjou): J. C. Bureau!
M. Marx: Ce n'est pas J. C, c'est Jean-Charles... It's not
J....
M. Johnson (Anjou): Excusez-moi.
D'accord. Mais, c'est comme cela qu'il se fait appeler dans le...
M. Marx: On peut lire en anglais, J. Charles, mais je pense que
cela ne serait pas bon parce que cela démontrerait que c'est quelqu'un
qui est "bisexuel" et je ne pense pas que ce soit ce qu'on ait voulu signaler
ici. Pourquoi pas des noms autres que des noms canadiens-français? Je
suis très sérieux. Pourquoi pas Robert Martin, qui ferait
l'affaire de tout le monde?
M. Johnson (Anjou): Oui, Robert Martin ou Marc Johnson.
M. Marx: Marc Johnson avec un c ou un k à la fin?
M. de Bellefeuille: On pourrait mettre Karl Marx!
M. Marx: Non... Je pense que ce serait boni Ce serait parfait. Je
pense que c'est une suggestion qu'on pourrait retenir. Je pense que, dans tous
les documents qu'on reçoit, on pourrait penser qu'il y a uniquement des
noms canadiens-français au Québec. Je pense que ce serait bon de
varier cela de temps en temps, d'avoir un Jean-Pierre Chung, pour
démontrer qu'il y a d'autres noms que des noms canadiens-français
traditionnels au Québec. Je pense que c'est toujours comme cela dans
tous les documents. Le ministre de la Justice, qui veille à
l'application de la Charte des droits et libertés de la personne,
devrait signaler cela au gouvernement.
M. Johnson (Anjou): Comme préoccupation, M. le
Président, je ne pense pas qu'il faille faire plus de blagues que celles
qui ont été faites jusqu'à maintenant là-dessus,
mais je dirai que je ne pense pas que la Charte des droits et libertés
de la personne prévoie le droit à être inscrit dans les
formulaires bidons de la loi électorale. Quand même, il ne
faudrait pas exagérer. Ceci dit, c'est vrai que j'ai remarqué moi
aussi - le député attire notre attention là-dessus - qu'il
est très rare qu'on utilise d'autres noms que des noms francophones bien
que de nombreux
noms francophones au Québec sont des adaptations, à
travers les âges, de noms d'autres origines. Je pense par exemple aux
Rodrigue, qui étaient des Rodriguez, qui étaient originaires du
Portugal, de la Corse ou de l'Italie, qui se sont installés dans le bas
du fleuve. Je pense ici aux Lenoir, qui étaient des Stark allemands.
Peut-être que Larivée est une traduction de M. Beckon, Stark,
Schwarz...
Une voix: Stark...
Une voix: Non, Schwarz.
M. Marx: Oui. M. le Président, je pense que le ministre a
mal compris le sens de mon intervention en ce qui concerne la charte. Si le
ministre, si le gouvernement -ce n'est pas le ministre - instaurait des
programmes d'accès è l'égalité en ce qui concerne
les minorités ethniques, on se trouverait avec plus de gens des
minorités ethniques dans les ministères qui vont porter ces
questions à l'attention de leurs collègues et des directeurs, des
sous-ministres, et ainsi de suite et on serait plus sensible à cela.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
M. Marx: On va voir l'an prochain, si on...
Le Président (M. Dussault): L'article 116, qui n'a rien
à voir avec cela, est adopté. L'article 116 étant
adopté, j'appelle donc l'article 117.
M. Johnson (Anjou): Une correction d'erreur de terminologie dans
la version anglaise.
Le Président (M. Dussault): L'article 117 est
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): C'est fini, 117. Terminé pour la Loi
électorale.
Le Président (M. Dussault): Je pense que cela met fin
à la section que nous avions prévu étudier avant d'aller
dîner.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, voilà. Nous
avons terminé.
M. Marx: J'aimerais remercier les fonctionnaires pour avoir
enduré...
Le Président (M. Dussault): Comme cela ne termine pas
l'étude de la loi, il y a donc suspension des travaux de la commission
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 24)
(Reprise à 15 h 25)
Le Président (M. Gagnon): La commission des institutions
se réunit avec le mandat d'étudier article par article le projet
de loi 48, Loi modifiant diverses dispositions législatives. On me dit
qu'on revient à l'article 1, est-ce exact?
M. Johnson (Anjou): Pardon?
Le Président (M. Gagnon): On revient à l'article 1
de la loi?
M. Johnson (Anjou): Oui, M. le Président.
Code civil du Bas-Canada (suite)
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 a déjà
été adopté. Est-ce que la commission est consentente
à rouvrir l'article 1?
M. Johnson (Anjou): Si je comprends bien, le député
voulait les commentaires, c'est cela?
M. Marx: Oui, je pense que ce serait utile, surtout pour cet
article.
M. Johnson (Anjou): D'accord. M. le Président, cet article
vient modifier le Code civil.
L'article 1651.4 du Code civil du Bas-Canada est modifié par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "Tout avis
écrit qui ne respecte pas les exigences du premier alinéa quant
à l'adresse ou à la langue est inopposable au destinataire, sauf
si la personne qui a donné l'avis démontre au tribunal que le
destinataire n'a subi aucun préjudice du fait qu'une de ces exigences
n'a pas été respectée."
Cette modification a pour but de prévoir que si un avis
écrit ne respecte pas les dispositions de l'article 1651.4 relativement
à l'adresse ou à la langue, elles seront inopposables au
destinataire, à moins que la personne qui a donné l'avis
démontre que le destinataire n'a subi aucun préjudice du fait du
non-respect de l'une de ces exigences.
La jurisprudence de la régie au sujet de la langue des avis n'est
pas uniforme. Certains des régisseurs considèrent que l'article
1651.4 du Code civil, en vertu duquel tout avis doit être
rédigé dans la langue du bail, constitue une disposition d'ordre
public, compte tenu de l'article 1664 du même code, qui stipule que l'on
ne peut déroger à cette obligation. Il conclut à la
nullité absolue de l'avis qui n'est pas donné dans la même
langue que celle du bail. Le locateur dont l'avis est fautif peut ainsi perdre
son droit à une augmentation ou le locataire peut être contraint
de subir une hausse abusive.
Devant le préjudice qui en résulte, d'autres
régisseurs ont toutefois estimé contraire à l'esprit des
lois applicables et à
la Charte de la langue française le fait d'invalider un avis
rédigé en français. Certains ont aussi
considéré valide un avis donné dans une langue autre que
celle du bail quand ils estimaient qu'il n'en résultait pas de
préjudice pour la partie adverse.
Un jugement récent de la Cour provinciale s'inscrit dans la
même optique. Selon le jugement, "la prohibition n'étant que
relative; l'acte, s'il n'est pas rédigé conformément
à la loi, n'est pas nul de nullité absolue, il n'est
qu'annulable."
L'article 1651.4 du Code civil exige de plus que l'avis soit
donné à l'adresse indiquée au bail ou à une
nouvelle adresse portée à la connaissance de l'autre partie
après la conclusion du bail. Sanctionner par la nullité absolue
le défaut de rencontrer cette exigence ou celle visant la langue de
l'avis ne paraît pas approprié.
À noter également que la Loi sur la protection du
consommateur (L.R.Q., chapitre P-40.1) contient, à ces articles 26 et
268, des dispositions qui traitent de la langue des contrats et de celle des
avis donnés par un commerçant, avis qui doivent être dans
la même langue que le contrat. Suivant le troisième alinéa
de l'article 271, le tribunal accueille la demande du consommateur "sauf si le
commerçant démontre que le consommateur n'a subi aucun
préjudice", si l'exigence de la langue n'a pas été
observée. La loi laisse ainsi au tribunal la possibilité
d'apprécier la situation sur la base non pas d'un critère de pure
forme, mais des conséquences entraînées par son
inobservation.
Cette souplesse rejoint un large courant de jurisprudence dont celle des
tribunaux supérieurs, où on décèle de plus en plus
de réticence à priver les citoyens de droits pour manquement de
forme. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: M. le Président, on est pour l'adoption de cet
article. J'ai juste une question. Pourquoi cette modification n'est-elle pas
mise dans le projet de loi omnibus-justice? Je pense qu'il y a eu
peut-être des difficultés techniques, mais, au moins, quand
même! (15 h 30)
M. Johnson (Anjou): Pourquoi dans l'omnibus-justice plutôt
que dans l'omnibus gouvernemental? Je m'excuse. C'est pour deux raisons.
Essentiellement, c'est venu par le cheminement concomitant de la Loi sur le
bâtiment avec la nôtre, les préoccupations du ministre, la
conciliation de tout cela et, deuxièmement, le fait que c'est celui qui
vous parle qui pilote les deux et qui en a la responsabilité.
Peut-être, en fait, qu'on aurait pu le mettre dans le projet de loi
omnibus sur la justice dans la mesure où cela touchait au Code civil, je
n'en disconviens pas.
M. Marx: Mettez-vous dans la situation des avocats. Ils vont voir
qu'il y a une loi omnibus sur la justice, ils vont regarder dedans et ils ne
vont pas penser... C'est une autre difficulté. C'est adopté de
toute façon.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
1 est adopté. L'article 1 tel que réamendé est-il
adopté?
M. Marx: Oui. Loi sur l'Administration régionale
crie
M. Johnson (Anjou): Article 19, M. le Président. Il s'agit
essentiellement...
M. Marx: Article 19?
M. Johnson (Anjou): Oui. Nous entreprenons ici une série
de modifications de concordance qui touchent le ministère du Conseil
exécutif. Il s'agit de modifications qui font suite à la nouvelle
réalité institutionnelle qui est contenue dans les deux
décrets gouvernementaux concernant le secrétariat du Conseil
exécutif pour les affaires canadiennes et le ministère des
Relations internationales. Les modifications visent donc è faire les
changements d'appellation du ministère des Affaires
intergouvernementales, à ajouter la mention de l'article 3.12 de la Loi
sur le ministère du Conseil exécutif. L'article 111 doit tenir
compte tant de l'article 21 de la Loi sur le ministère des Relations
internationales que de l'article 3.12 de la Loi sur le ministère du
Conseil exécutif car il vise à la fois les ententes
internationales et les ententes intergouvernementales. C'est essentiellement de
la concordance à la suite de la scission des deux ministères.
M. Marx: C'est bien possible que, l'an prochain, on soit
appelé à renverser...
M. Johnson (Anjou): J'en doute fort, pour toutes sortes de
raisons.
M. Marx: Vous pensez que M. Bourassa gardera un tel
ministère, c'est cela? Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 19 est adopté.
Article 20?
M. Johnson (Anjou): C'est de la concordance qui fait suite
à ce nouveau partage que j'évoquais.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 20
est adopté. Article 21?
Loi sur le Barreau
M. Johnson (Anjou): Sur la Loi sur le Barreau, il s'agit de
corrections d'erreurs d'imprimerie dans le texte anglais.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 22, M. le
ministre?
M. Johnson (Anjou): Incidemment, l'article qu'on modifie,
l'article 21... L'article 41 de la Loi sur le Barreau disait: "Within ten years
after a by-law of a section is adopted, the secretary of such section shall
send a certified copy to the Executive Director". Ils ont mis "ten years" au
lieu de "ten days". Disons que les gens ne se sentaient pas pressés.
M. Marx: Qu'est-ce qu'ils ont appliqué? La version
anglaise ou la version française?
M. Johnson (Anjou): C'est pour cela que c'est tellement plus
simple d'appliquer la version française.
M. Marx: Ils ont appliqué la version française
parce que, dans la Loi d'interprétation, il y a cet article.
M. Johnson (Anjou): On sait cela.
M. Marx: C'est un cas d'interprétation et si ce n'est pas
une question d'interprétation, c'est une question de contradiction
flagrante. On va laisser cela aux juges, M. le ministre.
Charte de la langue française
Le Président (M. Gagnon): Article 22?
M. Johnson (Anjou): Même chose, c'est de la concordance
avec les changements au Conseil exécutif.
M. Marx: Adopté.
Code municipal du Québec
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 23?
M. Marx: En voici un autre. À l'article 23, on a une
modification au Code municipal du Québec et nous avons un projet de loi
omnibus municipal.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: On aurait dû mettre cela dans le projet de loi
omnibus municipal.
M. Johnson (Anjou): Disons que, dans ce cas - tout en comprenant
que ce n'est pas sans cohérence, ce qu'affirme le député -
je dirais que cela faisait partie du processus de révision des lois
quant aux problèmes de traduction. Ces choses, c'est le
ministère, c'est la commission de refonte qui le fait.
M. Marx: D'accord.
Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal
Le Président (M. Gagnon): L'article 23 est adopté.
Article 28?
M. Johnson (Anjou): L'article 28, pardon, concerne la
Communauté urbaine de Montréal. C'est une modification qui fait
suite au nouveau partage entre le Conseil exécutif et le
ministère des Relations internationales.
M. Marx: En voilà un autre qui aurait dû être
dans le projet de loi omnibus municipal.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais disons que c'est plus à
partir de la Loi sur l'Exécutif. C'est parce que la question,
habituellement, se pose pour les organismes dans le cas des relations
internationales et des affaires canadiennes. Elle se pose au moment où
le pouvoir exécutif doit intervenir. Le pouvoir exécutif est
censé avoir une bonne connaissance de ses propres pouvoirs
constituants.
M. Marx: Adopté.
Loi approuvant la Convention de la Baie James et du
Nord québécois
Le Président (M. Gagnon): L'article 28 est adopté.
Article 33?
M. Johnson (Anjou): C'est la révision du texte
anglais.
M. Marx: Adopté.
Loi approuvant la Convention du Nord-Est
québécois
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 34?
M. Johnson (Anjou): Article 33, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 33 est fait.
M. Johnson (Anjou): Pardon!
Le Président (M. Gagnon): Article 34?
M. Johnson (Anjou): C'est de concordance également.
M. Marx: Adopté.
Loi favorisant la libération conditionnelle des
détenus
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 39?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Même chose. Le Président (M.
Gagnon): Adopté? M. Marx: Oui.
Loi sur le ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration
Le Président (M. Gagnon): Article 41?
M. Johnson (Anjou): Loi sur les mines, le mot... Pardon!
M. Marx: 40.
Le Président (M. Gagnon): Article 41.
M. Johnson (Anjou): Même chose.
M. Marx: Qu'est-ce qui arrive avec l'article 40?
M. Johnson (Anjou): On avait adopté l'article 40.
Le Président (M. Gagnon): II a été
adopté?
M. Marx: D'accord. L'article 41, ce sont les communautés
culturelles. D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Est-ce que l'article 41
est adopté?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Oui. Article 43. Le Président (M.
Gagnon): Article 43? M. Johnson (Anjou): Même chose.
M. Marx: Adopté. . . .
Loi de police
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 51?
M. Johnson (Anjou): Adopté. Même chose.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 51 est
adopté?
M. Marx: La Loi de police. Oui, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 52?
M. Johnson (Anjou): On a fait les articles 51.1, etc.? C'est
fait?
Le Président (M. Gagnon): Je ne le vois pas.
M. Johnson (Anjou): On a fait les articles 51.1 et suivants.
Le Président (M. Gagnon): Oui, effectivement,
jusqu'à l'article 51.5.
Loi sur les produits laitiers et leurs
succédanés
M. Johnson (Anjou): Article 52, M. le Président, le
ministère de l'Agriculture. Il s'agit d'une modification qui vise
à préciser que la vente du lait à un prix supérieur
à celui établi par la régie doit également
être défendu, comme c'est le cas actuellement pour la vente
à un prix inférieur.
Le Président (M. Gagnon): L'article 52 est-il
adopté?
M. Marx: Oui, nous avons eu l'avis du député de
Maskinongé qui est d'accord et, donc...
Le Président (M. Gagnon): II est adopté.
M. Marx: ...nous sommes d'accord.
Le Président (M. Gagnon): Article 53?
M. Johnson (Anjou): Dans le même sens, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Marx: Adopté. Est-ce qu'on...
Le Président (M. Gagnon): Oui?
M. Marx: ...lit la note? Non? C'est une note de deux pages. Pas
besoin? Est-ce que...
Loi sur la Régie du logement
M. Johnson (Anjou): Article 62.1, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): J'ai l'article 63. Article
62.1?
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est un amendement.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Marx: Quel article?
Le Président (M. Gagnon): L'article 62.1.
M. Johnson (Anjou): L'article 62.1 est un amendement qui vise
à soustraire l'obligation de signifier à la Régie du
logement une inscription qui est en appel. Cette obligation pouvait être
source de difficultés pour l'appelant s'il n'était pas
conseillé par un avocat puisqu'en omettant de signifier l'appel, le
dossier n'était pas transmis à la Cour provinciale et, de ce
fait, la cause ne pouvait procéder. Désormais, ce sera au
greffier de la Cour provinciale, qui en expédiera copie à la
régie, qui pourra alors transmettre la copie de son dossier à la
cour. 11 faut noter, par ailleurs, que l'autre partie qui forme un appel
incident serait également, par voie de conséquence,
libérée de la même obligation.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: D'accord, adopté. Oui, cela va.
Le Président (M. Gagnon): L'article 62.1 est-il
adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté. Article 63.
Loi sur la Société de
développement des Naskapis
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 63?
M. Johnson (Anjou): Bon, Conseil exécutif à
nouveau.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Marx: L'article 63... Une voix: L'article 63.
M. Marx: Un instant, M. le Président! Adopté.
Loi sur la Société de
développement industriel du Québec
M. Johnson (Anjou): Société de développement
industriel, concordance avec l'article qui suit qui, lui, a pour but de
remplacer l'interdiction prévue par l'article 38 pour les membres de la
société par la clause traditionnelle relative aux conflits
d'intérêts.
Le Président (M. Gagnon): L'article 63 est adopté.
Article 64.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 64 est-il
adopté?
M. Marx: L'article 64... D'accord. On me dit que le
député de Laporte est d'accord. Donc...
Le Président (M. Gagnon): II est adopté. M.
Marx: ...on l'adopte.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 66? M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): Oui, l'article 66, M. le Président,
Conseil exécutif, de concordance...
Une voix: L'article 65?
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le ministre,
l'article 65?
M. Johnson (Anjou): L'article 65.1, M. le Président,
ou...
Le Président (M. Gagnon): Article 65?
M. Johnson (Anjou): L'article 65 est-il adopté?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 65 est
adopté?
M. Johnson (Anjou): Je viens d'en faire lecture, M. le
Président. Je me demande si on a un problème de concordance dans
nos textes.
Le Président (M. Gagnon): Peut-être.
M. Johnson (Anjou): J'ai dit: La modification a pour but de
remplacer l'interdiction qui est prévue à l'article 38 pour les
membres de la Société de développement industriel par la
clause traditionnelle relative aux conflits d'intérêts. Cela,
c'est l'article 65.
Une voix: L'article 64.
Le Président (M. Gagnon): C'est à l'article 64?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, l'article 65 dans
votre projet, je veux juste être sûr que cela correspond. Il
modifie l'article 39.1 de la SDI, c'est bien cela?
Une voix: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): Parfait; Alors, je pensais qu'on avait
adopté l'article 65, M. le Président. C'est fait?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 65 est
adopté?
M. Marx: Oui.
Loi sur la Société des loteries et
courses
M. Johnson (Anjou): Là, on introduirait un amendement
à l'article 65.1, M. le Président, à la Loi sur la
Société des loteries et courses du Québec, l'article 16 de
la Loi sur la Société des loteries et courses du Québec.
Elle peut également offrir, moyennant considération, des services
de consultation et de mise en oeuvre dans les domaines de sa
compétence.
La modification qui est proposée à la loi constitutive de
Loto-Québec vise à permettre à cet organisme de dispenser
des services de consultants et de mise en oeuvre dans les domaines de sa
compétence en pratique, principalement à l'étranger, M. le
Président. Au cours des dernières années, en effet,
Loto-Québec a été sollicitée de plus en plus
souvent pour mettre son expertise à la disposition d'organismes de
loteries dans divers pays pour le démarrage de nouveaux systèmes
de loterie, pour l'amélioration de systèmes déjà
existants. La multiplicité de ces demandes et l'importance que
pourraient prendre certains mandats, non seulement en termes de ressources
humaines et physiques à mobiliser, mais aussi en termes d'occasions
d'affaires pour les fournisseurs du Québec justifient que
Loto-Québec soit investie d'un tel pouvoir.
Ce faisant, Loto-Québec pourra exporter avec profit son expertise
à l'étranger, diversifier et approfondir encore davantage sa
connaissance du domaine des jeux de hasard et d'argent, et, enfin, contribuer
à l'ouverture d'occasions d'affaires additionnelles pour un certain
nombre d'entreprises du Québec. À titre d'information, parmi les
sociétés qui ont, au cours des six derniers mois,
sollicité les services de Loto-Québec, il faut mentionner la
Colombie, l'Espagne, l'Irlande, le Sri Lanka, le Sénégal et le
Zaïre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: On va leur apprendre à parier, c'est cela? Mais
en parlant avec le député de Vaudreuil-Soulanges, qui est bien
connu par le ministre...
M. Johnson (Anjou): C'est un homme remarquable, d'ailleurs.
M. Marx: ...de la Justice, ce dernier est d'accord avec
l'amendement et on va l'adopter.
M. Johnson (Anjou): Vous m'en voyez très heureux.
Le Président (M. Gagnon): Donc, l'article 65.1 est
adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 66, M. le Président.
Loi sur la Société du parc industriel et
commercial aéroportuaire de Mirabel
Le Président (M. Gagnon): L'article 66.
M. Johnson (Anjou): La Société du parc industriel
et commercial aéroportuaire de Mirabel. Concordance avec les
modifications.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté, l'article 66.
Loi sur la Société Makivik
M. Johnson (Anjou): L'article 67, Loi sur la
Société Makivik...
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
Loi sur la Société
québécoise d'initiatives pétrolières
M. Johnson (Anjou): ...la même chose. L'article 68.1, M. le
Président; on a déjà adopté l'article 68.
Le Président (M. Gagnon): L'article 68.1, oui. M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): SOQUIP, initiatives
pétrolières, même chose. Non, pardonl Une modification qui
vise à élargir le champ de compétence de SOQUIP en lui
permettant d'assembler et de fabriquer des appareils ou des équipements
qui sont requis pour ses besoins et d'en faire le commerce, ainsi qu'à
lui permettre d'agir comme conseiller.
Le Président (M. Gagnon): L'article 68.1 est-il
adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 69. M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): Alors, il s'agit de retirer, M. le
Président, par amendement les dispositions touchant le transport par
taxi qui
se retrouvent dans l'autre projet de loi omnibus.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement...
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: ...j'aimerais féliciter le ministre de la
Justice...
M. Johnson (Anjou): Ah!
M. Marx: ...pour avoir finalement compris comment il faut
légiférer. Cela m'a pris quinze interventions, aujourd'hui.
Finalement, il a retiré l'article, il l'a mis dans un autre projet de
loi omnibus. J'aimerais le féliciter. C'est la première occasion
que j'ai...
M. Johnson (Anjou): C'est vraiment un moment historique, M. le
Président.
M. Marx: ...de le féliciter, parce que c'est la seule
chose d'envergure qu'il a faite depuis quelques mois.
Le Président (M. Gagnon): Je présume que M. le
député de D'Arcy McGee va refaire cela à
l'Assemblée nationale.
M. Marx: Oui, par motion non annoncée.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
69 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article...
M. Marx: C'est retiré.
Le Président (M. Gagnon): Voilà! L'article est
retiré.
M. Marx: L'article 70 aussi est retiré?
M. Johnson (Anjou): L'article 70, c'est la même chose, M.
le Président.
M. Marx: Très bon.
M. Johnson (Anjou): L'article 71, cela va, M. le
Président? L'amendement pour retirer... (15 h 45)
Le Président (M. Gagnon): L'article 70?
M. Johnson (Anjou): ...l'article 71... Pardon!
Le Président (M. Gagnon): Un instant, s'il vous
plaît! L'article 70 est retiré. C'est un amendement?
M. Johnson (Anjou): C'est cela. C'est la même chose pour
l'article 70, les articles 69 et 70. On vous fait travailler vite, n'est-ce
pas?
Loi sur les villages cris et le village
naskapi
Le Président (M. Gagnon): L'article 71?
M. Johnson (Anjou): L'article 71 maintenant, M. le
Président, les villages cris et le village naskapi, concordance avec les
modifications au Conseil exécutif.
M. Marx: Adopté.
Loi sur l'enseignement primaire et secondaire public
(suite)
Le Président (M. Gagnon): L'article 71 est adopté.
L'article 72?
M. Johnson (Anjou): L'article 72: enseignement primaire et
secondaire public, M. le Président, erreur de traduction à
corriger.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 72 est adopté.
L'article 73?
Loi modifiant la Loi sur les valeurs
mobilières
M. Johnson (Anjou): À l'article 73, nous avons un
amendement, M. le Président. L'amendement a pour effet de remplacer dans
la troisième ligne les mots "du dernier alinéa" par les mots "de
l'article 47.1". C'est un amendement de nature technique.
M. Marx: C'est une erreur d'impression.
M. Johnson (Anjou): C'est une erreur d'impression.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet amendement
à l'article 73 est adopté?
M. Marx: Oui. Le député de
Notre-Dame-de-Grâce est d'accord avec cet amendement.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Est-ce que
l'article 73 tel qu'amendé est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 74?
M. Marx: Cela fait déjà trois fois maintenant.
Loi modifiant diverses
dispositions législatives
en matière de relations du travail
M. Johnson (Anjou): L'article 74: erreur d'imprimerie et le
ministre responsable des questions en matière de relations du travail
est sans doute d'accord aussi.
Le Président (M. Gagnon): L'article 74 est-il
adopté?
M. Marx: J'espère qu'il est tout à fait d'accord.
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 75?
M. Marx: L'article 75, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Les articles 75, 76 et 77 seraient
retirés du projet de loi par voie d'amendements, étant
donné que les corrections... Ce sont des articles qui touchaient
essentiellement des corrections de nature technique ou d'impression dans les
projets de loi visés et que cela a déjà été
fait par un autre véhicule dans les lois annuelles par l'Office de
révision.
M. Marx: Par l'Office de révision, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): Un instant!
L'amendement à l'article 75 est-il adopté?
M. Marx: Retiré, oui.
Le Président (M. Gagnon): D'accord, mais l'amendement qui
demande de le retirer?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'amendement
à l'article 76 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Et l'amendement
à l'article 77 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): C'est la même chose.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 78.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, on fait un gros saut,
on s'en va à l'article 118.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Gagnon): L'article 118. M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, à l'article
118, il s'agit de dispositions où, encore une fois, par concordance avec
les changements au Conseil exécutif, on modifie une série de
lois: la Loi sur l'Institut québécois de recherche sur la
culture, la Loi sur le ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, la Loi sur le ministère des Affaires
sociales, la Loi sur le ministère du Commerce extérieur, la Loi
sur le ministère du Revenu, la Loi sur la santé et la
sécurité du travail, la Loi sur les transports.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 118 est
adopté? M. le député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Un instant, M. le Président! Je veux juste
revoir... C'est cela, adopté.
M. Johnson (Anjou): Sauf qu'on a pu les regrouper à cet
endroit.
M. Marx: Parfait! Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article
120?
M. Johnson (Anjou): L'article 119.1, M. le Président. Nous
avons donc un amendement.
M. Marx: L'article 119, est-ce qu'il a été
adopté?
M. Johnson (Anjou): Oui, on l'a adopté ce matin... l'autre
soir.
Le Président (M. Gagnon): L'article 119.1.
M. Johnson (Anjou): À l'article 119.1, M. le
Président, il y a une modification qui vise à permettre notamment
aux meuniers de continuer jusqu'au 31 décembre 1985 à poser des
actes qui relèveraient autrement du champ d'exercice
réservé exclusivement aux pharmaciens. Alors, il s'agit ici de la
préparation des aliments médicamentés qui pourra continuer
jusqu'au 31 décembre 1985, pourvu qu'on se conforme aux normes
prévues au Recueil des notices sur les substances
médicatrices.
M. Marx: M. le Président, le député de
Saint-Laurent ici...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Une seule question. Quand on dit qu'il
faut se conformer au chapitre II...
M. Johnson (Anjou): Quel article, s'il vous plaît?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Laurent, vous aviez...
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord. Je voudrais avoir des
explications sur le dernière partie de l'article, quand on dit
"...pourvu qu'elles se conforment aux normes prévues au Recueil des
notices sur les substances médicatrices", qu'est-ce que cela veut dire:
"qu'elles se conforment?"
M. Johnson (Anjou): Cela veut dire que, s'il y a un
problème, il y a quelqu'un qui va constater qu'il n'y a pas de
conformité. D'abord, cela impose une obligation par définition:
"pourvu qu'elles". Deuxièmement, cela soumet ces personnes à la
sanction du non-respect des dispositions du règlement et de la loi dont
découle ce règlement.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est une loi, le Recueil des notices
sur les substances médicatrices? J'ai essayé de trouver cela.
M. Johnson (Anjou): Non, c'est un recueil qui est issu des
pouvoirs qui sont accordés, si je me souviens bien, au ministre de
l'Agriculture.
M. Leduc (Saint-Laurent): D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Voilà, l'article 119.1
est adopté. Article 119.2?
M. Johnson (Anjou): L'article 119.2, par voie d'amendement, M. le
Président, c'est une disposition qui vise à permettre la tenue
d'un vote d'adhésion syndicale au cours du mois de novembre 1985 et
à assurer que les négociations débutent normalement, dans
l'industrie de la construction, en 1986.
Le Président (M. Gagnon): M. le député.
M. Marx: M. le Président, il serait nécessaire de
suspendre cet article pour avoir l'avis de notre porte-parole en matière
de relations du travail, le député de Portneuf. On va essayer
d'avoir son avis sur cet article aussitôt que possible.
M. Johnson (Anjou): Sûrement. Vous pourrez lui rappeler
qu'il y a eu un précédent là-dessus, il y a trois ans, je
pense.
Le Président (M. Gagnon): L'article 119.2 est
suspendu?
Une voix: Oui.
M. Johnson (Anjou): 1983, chapitre XIII, projet de loi 27. Ah
oui! De renommée mémoire.
Le Président (M. Gagnon): Voilà, l'article 119.2
est suspendu. Article 120?
M. Marx: L'article 120, M. le Président, est totalement
inacceptable, et je vais vous expliquer pourquoi. L'article 120 prévoit,
et je cite: "La présente loi a effet indépendamment des
dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de
1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du Recueil des lois du
Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982." Fin de la citation.
C'est inacceptable pour deux raisons: parce que nous pensons que les
Québécois doivent bénéficier de toute la protection
possible en ce qui concerne leurs droits et libertés et,
deuxièmement, parce que la Cour d'appel a jugé qu'un tel article
était inconstitutionnel. Troisièmement, si vous voulez, c'est que
le premier ministre du Canada, M. Brian Mulroney, a dit qu'il veut que la
charte canadienne ait préséance sur la charte
québécoise, c'est-à-dire qu'il n'est pas tout à
fait d'accord avec notre ministre de la Justice, mais le premier . ministre du
Canada est tout à fait d'accord pour protéger le mieux possible
les droits de tous les Québécois. Voilà pourquoi on est
contre. Je vois que le ministre a une réaction.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Marx: J'espère qu'il va se défendre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je pense que nous
avons eu, à plusieurs reprises, l'occasion d'entendre le
député de D'Arcy McGee nous faire la déclinaison des
raisons pour lesquelles il met en doute la souveraineté du Parlement du
Québec à l'égard des droits et libertés et qu'il
lui préfère la rigidité de l'interprétation
judiciaire dans l'évolution des droits et libertés.
Je trouve cependant un peu regrettable - je sais que ce n'est pas
à cause de son absence de maîtrise de la langue française,
car il la maîtrise fort bien - je trouve cependant regrettable que le
député de D'Arcy McGee, à nouveau, d'une façon peu
nuancée, laisse entendre qu'il y a plus de protection sous la Charte
canadienne des droits et libertés, alors que le mode de protection qui
est accordé sous la charte des droits et libertés du Canada est
simplement différent. L'avis du juge Buck de la Cour d'appel des
États-Unis, l'avis récent de Me Thompson, d'Ottawa, publié
dans le Globe
and Mail, l'avis d'un nombre de juristes extrêmement importants
est que, dans le but de rechercher une plus grande protection des droits et
libertés, en voulant judiciariser des choses aussi fondamentales que les
droits et libertés qu'on revoit dans la charte des droits
québécoise ou dans les articles 2 et 7 à 15 de la charte
fédérale, enfin, de la charte constitutionnelle, qu'à
vouloir, qu'à s'imaginer qu'on fera connaître au droit une plus
grande étendue en privilégiant le processus de judiciarisation et
d'interprétation par les plus hautes instances judiciaires, on risque
peut-être, au contraire, de les restreindre.
Deuxièmement, ces experts, ces juristes sont également
d'avis qu'ils ne voient pas pourquoi, en démocratie, on soustrairait au
domaine de l'intervention démocratique, c'est-à-dire des
Parlements, des personnes élues, responsables devant la population tous
les quatre ans, des domaines que les législateurs, à l'origine,
et l'histoire même de notre démocratie ont voulu réserver
effectivement aux élus du peuple.
Troisièmement, je rappellerai que, si j'acceptais même
l'argument des avantages de la constitutionnalisation des droits et
libertés sur le plan canadien, force m'est de constater que le jour
où les tribunaux rendront des décisions qui restreignent les
droits et libertés, le Québec sera dans une position où il
devra obtenir le consentement d'une majorité de provinces du Canada
anglais pour améliorer la situation des droits et libertés au
Canada, que le Québec, malgré le fait qu'il possède des
institutions démocratiques, malgré le fait qu'il ait choisi que
ce soient ses élus qui fassent prédominer les droits et
libertés sur ses lois, est dans une situation minoritaire.
Cinquièmement...
M. Marx: Ce n'est pas correct, ce que vous dites.
M. Johnson (Anjou): ...dans des circonstances comme
celles-là, M. le Président...
M. Marx: Ce n'est pas correct.
M. Johnson (Anjou): ...cinquièmement, le facteur temps et
dynamique de l'évolution des droits et libertés est
extrêmement contraignant dans le contexte de l'utilisation du droit
constitutionnel canadien, tel qu'il existe sur le plan de la constitution
canadienne, et non pas de l'évolution des institutions
constitutionnelles québécoises internes.
Je m'explique. Le jour où les tribunaux rendront une
décision qui restreint les droits et libertés, non seulement
devrons-nous convaincre une majorité au Canada anglais qui peut
différer, pour toutes sortes de raisons de nature culturelle au sens le
plus large du terme, d'opinion avec nous, mais nous devrons nous soumettre
à un long processus de relations fédérales-provinciales
pour nous amener éventuellement, après des épreuves de
jurisprudence répétées devant la Cour suprême, nous
devrons nous soumettre à un long processus pour aller chercher ce
consentement d'une majorité de provinces canadiennes. C'est pour cela,
M. le Président, que non seulement le gouvernement du Québec,
dans sa position constitutionnelle, réclame qu'en matière de
droits et libertés à l'égard des lois
québécoises ce soient les élus du peuple
québécois qui décident, mais également c'est pour
cela qu'on retrouve dans les dispositions de l'ensemble de nos lois ces
dispositions transitoires et finales qui visent, conformément à
l'article 33 de l'Acte constitutionnel de 1982, à soustraire les lois
québécoises à l'application des articles 2 et 7 à
15 de la Loi constitutionnelle de 1982.
Septièmement, nous sommes en appel du jugement rendu par la Cour
d'appel récemment autour de ces questions. Nous serons en appel devant
la Cour suprême.
M. Marx: M. le Président, la dernière fois que j'ai
entendu un tel discours, c'était celui du premier ministre du Manitoba,
M. Sterling Lyon, mais il faut substituer ,dans le discours du ministre de la
Justice les mots "Canada anglais" pour "Canada français" ou le
Québec. C'était le même discours avec cette nuance. Le
ministre pense-t-il que ce sera possible de convaincre M. Mulroney de donner
préséance, de permettre au Québec de se soustraire
totalement de la charte canadienne, sauf les articles 3 à 5?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je ne veux pas
spéculer sur...
M. Marx: Je pense qu'il a dit non.
M. Johnson (Anjou): ...ce qui arrivera. Je ne crois pas que le
premier ministre du Canada se soit exprimé dans les termes selon
lesquels le député a prétendu le citer. (16 heures)
M. Marx: II l'a dit. C'est dans les journaux.
M. Johnson (Anjou): M. Mulroney est un homme, semble-t-il, plus
nuancé que le député de D'Arcy McGee. Nous saurons
à quoi nous en tenir un peu plus tard.
M. Marx: D'accord. On va attendre les réflexions des deux
premiers ministres sur cette question, le cas échéant.
M. Johnson (Anjou): Ce qui est fondamental, autour de cette
question, puisque le député de D'Arcy McGee me
donne l'occasion d'en parler, c'est que le Québec, non seulement
n'a jamais accepté, au moment du rapatriement en novembre 1981, l'accord
d'Ottawa, dans la nuit de 1981, mais que la Charte canadienne qui
prétend défendre les droits et libertés des personnes a
été imposé dans cet accord constitutionnel sans jamais
qu'il en soit question au mois d'avril entre les premiers ministres des
provinces. L'entente à laquelle le Québec avait accepté de
souscrire en avril 1981 ne faisait état aucunement de l'intervention de
la majorité canadienne à l'égard de l'évolution des
droits et libertés du Québec. Cette entente intervenue en
novembre 1981 l'a été sans le consentement des
représentants du Québec, a été faite dans le dos du
Québec. Et de défendre les droits et libertés comme l'a
fait le premier ministre d'alors, Pierre-Elliott Trudeau, par un tel processus
de maquignonnage, est fondamentalement inspiré par une vision que je
dirais de l'époque de la décolonisation des années
cinquante.
M. Trudeau écrivait, alors, abondamment dans des revues que,
fondamentalement, ce peuple canadien français disait-il - ce peuple
maintenant québécois était incapable à même
ses institutions de garantir les droits et libertés et qu'il nous
fallait la sécurité de la majorité anglaise de la Cour
suprême pour faire évoluer nos droits et libertés sur notre
territoire. Cette conception qui voulait que le Québec soit incapable de
s'occuper des droits et libertés et qui a prévalu dans certains
milieux fédéralistes, que je respecte par ailleurs sur d'autres
points, qui ont droit et qui ont des opinions légitimes en
matière de droits et libertés, mais cette conception qui
s'imagine que notre société est incapable de s'occuper de droits
et libertés est une conception qui, quant à moi, est
étriquée, une conception passéiste, une conception qui, en
fin de compte, découle d'une perception de notre peuple, qui n'est ni
généreuse ni juste.
M. Marx: Je suis d'accord avec le ministre si M. Trudeau ou une
autre personne a dit cela, je suis d'accord avec le ministre. Mais je suis
sûr que le ministre a lu l'article de M. Jacques-Yvan Morin publié
dans le McGill Law Journal où il propose une charte constitutionnelle
pour le Canada. Je pense qu'on ne peut pas attribuer à Me Morin,
maintenant professeur à la Faculté de droit de
l'Université de Montréal, les mêmes motifs qu'on peut
imputer à M. Trudeau. C'était bon pour M. Morin il y a 20 ans, 25
ans. C'est bon pour son étudiant aujourd'hui. Pas pour tous ses
étudiants, mais pour certains de ses étudiants. Adopté sur
division.
M. Johnson (Anjou): Encore eut-il fallu que le Québec, par
ses institutions démocratiques, y consente.
M. Marx: Je souligne que M. Morin était d'accord.
M. Johnson (Anjou): On ne bafoue pas les institutions
démocratiques...
M. Marx: Cela est une autre question. Mais vous n'êtes pas
pour...
M. Johnson (Anjou): Nous faisons partie de ces deux douzaines de
pays au monde qui ont des institutions démocratiques. De
prétendre faire évoluer les droits et libertés
individuelles en démocratie par l'utilisation du subterfuge qui a
été utilisé par le premier ministre du Canada en 1981,
c'est, à mon avis, démontrer un cynisme incroyable et,finalement, un mépris pour ce que sont les institutions
démocratiques québécoises.
M. Marx: Mais le Parti libéral du Québec, il faut
le rappeler, était et continue d'être contre les moyens
utilisés. Mais, sur le fond, est-ce que le ministre est d'accord avec
son ancien collègue au Conseil des ministres, que ce serait souhaitable
d'avoir une charte constitutionnelle des droits pour le Canada?
Quand j'ai fait le débat avec M. Morin à
l'Université de Montréal, il y a deux ans, je lui ai posé
la question: Pourquoi est-ce que vous êtes contre la charte
constitutionnelle? Sa réponse a été: Parce que cela touche
les droits linguistiques. J'ai dit: Abstraction faite des droits linguistiques
à l'article 23. Sa réponse était: Tout la charte, c'est
les droits linguistiques. Il n'y avait pas eu beaucoup d'applaudissements pour
cette déclaration.
Les étudiants en droit ont compris que la charte, ce n'est pas
seulement les droits linguistiques. On va adopter cela sur division.
Le Président (M. Gagnon): L'article 120 est adopté
sur division.
M. Johnson (Anjou): II reste deux articles, je pense, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Nous avons un article ...initiative personnelle, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse; je vais juste
terminer. L'article 121 est aussi adopté. Il y a un amendement à
121, cela va. M. le député de Vachon.
M. Marx: ...l'article 119.2; on peut adopter 119.2.
Le Président (M. Gagnon): Oui. L'article
119.2. est adopté?
M. Marx: Oui, M. le Président, nous avons contacté
notre porte-parole en matière des relations du travail et il est
d'accord. Donc, adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 119.2 est
adopté.
M. Marx: ...laisser cela, ici. Je pense que ce serait utile de
garder cela pour une couple de mois dans mon bureau. S'il y a une erreur...
Qu'est-ce qu'il veut amender?
Le Président (M. Gagnon): Article 121. Cela va? M. le
ministre, à l'article 121, vous avez un amendement?
M. Marx: Un amendement...
M. Johnson (Anjou): Article 121, M. le Président. Il
s'agit d'aspects rétroactifs dans la législation. Je pense qu'il
mérite donc des explications. D'abord le commentaire sur l'amendement.
La rétroactivité au 29 mai 1985 de certains articles de la Loi
sur la qualité de l'environnement est requise, afin de donner effet
à certaines dispositions du règlement sur les déchets
dangereux adoptées par décret du gouvernement le 29 mai dernier.
Les modifications proposées rendent l'article 62.2 rétroactif au
1er janvier 1984, c'est-à-dire, à la date d'entrée en
vigueur de la loi qui favorise la retraite anticipée en
améliorant la rente au conjoint survivant.
Quant aux trois autres, M. le Président, c'est l'entrée en
vigueur au 5 mars 1984 des décrets qui instaurent le nouveau partage de
responsabilités entre le MRI et le secrétariat aux Affaires
intergouvernementales canadiennes. L'article 74, lui, rétroagit au 21
décembre 1984, date de l'entrée en vigueur de la Loi qui modifie
diverses dispositions législatives en matière de relations du
travail, et la modification de l'article 14, ainsi que celle relative à
la Loi sur la consultation populaire et la Loi électorale, ont effet
depuis le 13 mars 1985 qui est la date d'entrée en vigueur de ces
articles en vertu de la loi.
M. Marx: Est-ce qu'on compte prendre ces modifications, une
à la fois? Supposons que l'on commence avec 19, 20, 22, 28, est-ce qu'on
devrait les...
M. Johnson (Anjou): Alors, les articles 19 et 20, c'est le
Conseil exécutif.
M. Marx: ...isoler en groupes?
M. Johnson (Anjou): D'accord. Alors, les articles 19, 20, 22, 28,
33, 34, 39, 41, 43, 51, 63, 66, 67, 71 et 118, il s'agit des articles qui
touchent l'ensemble des modifica- tions de concordance à la suite de la
création du MRI et du secrétariat aux Affaires
intergouvernementales canadiennes. En fait, il s'agit de faire
rétroagir, par exemple, les autorisations nécessaires ou les
signatures d'entente, etc., certaines ayant été signées
par le ministre des Relations internationales, d'autres par le ministre
responsable du secrétariat, en l'occurrence, votre serviteur.
Il s'agit ici, essentiellement, de bien parfaire le travail de
concordance, les ministères ayant fonctionné sur la base du
décret. Alors il s'agit maintenant de faire rétroagir la
validité de ces signatures en vertu de la loi. D'accord?
M. Marx: D'accord. Ensuite?
M. Johnson (Anjou): Ensuite, en matière de relations du
travail, l'article 74, c'était une modification technique.
M. Marx: ...fait pour les erreurs.
M. Johnson (Anjou): Pour l'article 74, M. le Président, on
modifie l'article 31 de la loi qui modifie diverses dispositions
législatives en matière de relations du travail. L'article 31
disait: Le paragraphe 8° de l'article 15 de la présente loi n'a pas
pour effet d'invalider les règlements déjà adoptés
en vertu du paragraphe g du deuxième alinéa de l'article 22 de la
Loi sur les décrets de convention collective. Or, il y avait une erreur
technique. Il aurait fallu dire h plutôt que g. On fait rétroagir
cette correction de nature technique à la date d'adoption de la
disposition initiale que l'on vient corriger.
M. Marx: Est-ce qu'il y avait des décisions de prises en
vertu de cet article? Est-ce qu'il y a des litiges en cours?
Légiférer rétroactivement, pour moi, il faut que j'aie
toute l'information.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je tenterai d'obtenir
du ministère du Travail l'assurance qu'il n'y a pas de litispendances ou
il y aura une modification au texte pour s'assurer que l'on n'affecte pas les
causes pendantes pour éviter ce que je sais très bien que le
député veut voir éviter. On pourrait peut-être
présenter cela sous forme... Je ne sais pas si le député
accepterait qu'on l'adopte sous condition suspensive.
M. Marx: Non.
M. Johnson (Anjou): Ou qu'on l'adopte sous condition
résolutoire, c'est-à-dire qu'au moment de la troisième
lecture, si je n'ai pas fourni au député les réponses
satisfaisantes, que cet article de rétroactivité au 21
décembre 1984 saute au
moment de la troisième lecture.
M. Marx: Si le ministre veut adopter cet article sous une clause
suspensive qui...
M. Johnson (Anjou): Non, résolutoire.
M. Marx: Résolutoire, qu'on adopte l'article sur division
et, si le ministre trouve qu'il n'a pas toute l'information nécessaire,
qu'il modifie cet article en troisième lecture.
M. Johnson (Anjou): Je comprends qu'en troisième lecture,
au moment de la prise en considération du rapport de la commission, je
mentionnerais que, sous la forme technique qui sera nécessaire, on fera
sauter la partie qui dit: L'article 74, depuis décembre 1984.
D'accord?
M. Marx: C'est cela, mais l'Opposition est prête à
adopter cet article sur division. M. le ministre, les autres articles 14, 29
à 32, 78 à 117?
M. Johnson (Anjou): Ces articles sont relatifs à la Loi
sur la consultation populaire et la Loi électorale et ils ont effet
depuis le 13 mars 1985, qui est en fait la date d'entrée en vigueur de
ces articles.
Je demanderai que les mêmes vérifications soient faites.
Pour l'essentiel, l'ensemble de ces dispositions qui sont venues modifier la
loi de décembre 1984, entrée en vigueur le 13 mars dernier, a
comporté des modifications de nature technique, on l'a vu. Traduction
anglais-français, sauf qu'il y a, je pense, notamment, des dispositions
qui disent que toutes les dépenses doivent figurer dans le rapport. Il y
a eu quatre élections partielles. Il faudrait s'assurer qu'on ne met
pas, dans une situation d'illégalité, des personnes qui,
autrement, auraient- interprété la loi autrement. Sous
réserve de cette remarque concernant leur applicabilité pendant
les élections partielles, je pense qu'on pourrait prendre la même
façon pour l'adopter.
M. Marx: C'est-à-dire que, sur l'ensemble de cet article,
étant donné qu'on n'a pas eu assez d'informations, cela peut
être adopté sur division. C'est le ministre qui a ce fardeau de
responsabilité.
M. Johnson (Anjou): En effet. J'en avise nos fonctionnaires. On
fait toutes les démarches nécessaires.
M. Marx: Quelle est la sanction, M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): La sanction?
M. Marx: Si je vous induis en erreur.
M. Johnson (Anjou): Vous savez que les sanctions sont brutales,
n'est-ce pas? On soupire.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
121 est adopté sur division. L'article 121 tel qu'amendé est
adopté sur division. L'article 122? Il y a un amendement à
l'article 122. L'article 122?
M. Johnson (Anjou): À l'article 122, il s'agit de
l'entrée en vigueur de la loi. Il prévoit l'entrée en
vigueur de la loi au jour de sa sanction. Je suis sûr que les
députés vont en être extrêmement heureux. Cependant,
nous faisons un amendement qui vise à énumérer certains
articles qui, eux, entreront en vigueur à une date fixée par
proclamation, notamment, les articles 24, 25 et 26 qui modifient les articles
18, 19 de la Loi sur les collèges d'enseignement général
et professionnel, en matière d'accréditation. Le passage du
pouvoir de réglementation du Conseil des ministres au ministre de
l'Éducation en matière de conditions de travail. Il s'agit
essentiellement de s'organiser techniquement pour y arriver. Et 38.1 à
38.13 qui concernent l'Institut québécois de la recherche sur la
culture, de la réorganisation qu'il faut y faire. D'accord?
M. Marx: C'est une grande amélioration sur la Loi sur les
coroners. Accepté.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement à
l'article 122 est adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 122, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Les titres de la loi et il y a
quoi à part cela? Voilà. Les titres de la loi sont-ils
adoptés?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Cela prendrait une motion, M. le
ministre, pour renuméroter le projet de loi.
M. Johnson (Anjou): Je fais motion, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi sera
renuméroté. C'est adopté. Le projet de loi 48, Loi
modifiant diverses dispositions législatives est-il adopté?
M. Marx: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Avec amendements.
Le Président (M- Gagnon): Avec amendements. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Juste une chose. J'aimerais donner un avertissement au
ministre maintenant que, quand il fait des discours et dit que l'Opposition a
voté unanimement... non, que la loi a été adoptée
d'une façon unanime, le ministre devra vérifier et tenir compte
des articles qui ont été adoptés sur division. L'autre
jour, par exemple, le ministre a dit que l'Assemblée nationale a
dérogé à la charte québécoise 18 fois et
que, sauf une fois, l'Opposition était d'accord. Est-ce que le ministre
a vérifié les 17 autres fois pour vérifier si l'Opposition
était vraiment d'accord en ce qui a trait à l'étude
article par article de ces projets de loi?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, l'Assemblée
nationale, que je sache, adopte les projets de loi en première,
deuxième ou troisième lecture ou maintenant, comme on le dit, en
dépôt, en considération du principe et considération
des détails...
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): ...et ce sont ces votes auxquels nous nous
référons quand nous parlons de l'Assemblée nationale car,
autrement, M. le Président, on ferait le décompte chaque fois de
chaque intervention de chaque député sur chaque article, ce qui
serait, premièrement, une drôle de façon de se
référer à la législation et,
deuxièmement...
M. Marx: M. le Président...
M. Johnson (Anjou): ...M. le Président, je peux simplement
assurer le député que, de la même façon que je
voudrais bien considérer, même s'il vote pour un projet de loi en
deuxième ou troisième lecture, qu'il faut maintenant que j'aille
voir chacun des articles pour savoir s'il a voté sur division, je me
ferai un devoir, M. le Président, de rappeler au député,
chaque fois qu'il prétendra qu'il a voté pour une mesure, mais
qu'il s'est référé à l'accord de l'un de ses
collègues plutôt qu'au sien, que cela n'aura pas été
son geste mais celui de son collègue comme il l'a fait tout au cours de
l'adoption...
M. Marx: Mais, ce n'est pas la même chose...
M. Johnson (Anjou): ...des articles ici.
M. Marx: ...parce que les références que le
ministre a fait dans son discours, c'est...
Le Président (M. Gagnon): Mais, si vous me le
permettez...
M. Marx: ...au retrait de la charte québécoise sur
les lois québécoises. Ce n'est pas la même chose et il le
sait. Je vois cela par son sourire.
Le Président (M. Gagnon): Alors, la... M. Marx: Ce
n'est pas la même chose.
Le Président (M. Gagnon): La commission des institutions
suspend ses travaux pour quelques instants.
M. Marx: C'est de la démagogie. (Suspension de la
séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 30)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Marx: II y a toujours la Loi sur les coroners.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Alors, la commission des institutions...
M. Marx: Attentionl Avant qu'on siège, quand la
sous-commission va-t-elle siéger?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on pourra
régler cela après?
M. Marx: La sous-commission; non.
Le Président (M. Gagnon): Bon, alors, on suspend.
(Suspension de la séance à 16 h 31)
(Reprise à 16 h 33)
Projet de loi 47
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions se réunit aux fins
d'étudier, article par article, le projet de loi 47, Loi modifiant
diverses dispositions législatives concernant l'administration de la
justice.
Une voix: Parfait!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, le ministre n'a pas
fait parvenir aux membres de la commission des institutions le cahier contenant
ses commentaires sur les divers
articles du projet de loi 47. Non seulement le cahier n'a pas
été distribué, mais je viens, pendant la brève
suspension, de le réclamer auprès des collaborateurs du ministre
qui me disent qu'il n'est pas disponible, ici, en cette salle. On me dit que
quatre exemplaires ont été envoyés à l'Opposition
officielle, ce qui ne m'est d'aucun secours, et le représentant de
l'Opposition officielle, M. le député de D'Arcy McGee, à
qui j'en ai parlé, me dit qu'il ne l'a pas, non plus.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, si vous me le
permettez les usages, les règles et les procédures que nous
suivons veulent, effectivement, que nous rendions disponibles les cahiers de
notes pour les projets de loi omnibus gouvernementaux, mais non pas pour un
projet de loi omnibus sur la justice. Cela ne s'est jamais fait. Maintenant,
est-ce que cela devrait se faire éventuellement? Je pense que c'est un
débat intéressant, mais disons que je veux simplement dire au
député qu'on ne l'a privé de rien en ce sens. On le fait
pour un projet de loi omnibus gouvernemental, mais non pas pour un projet de
loi omnibus sur la justice. D'accord?
Loi sur l'aide juridique
Le Président (M. Gagnon): À l'article 1, est-ce que
vous avez des remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je pense, pour
l'essentiel, que j'ai...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous suspendons pour une minute ou deux.
(Suspension de la séance à 16 h 35)
(Reprise à 16 h 36)
Le Président (M. Gagnon): La commission reprend ses
travaux. Nous en étions à l'article 1.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je dois dire que,
pour l'essentiel, j'ai évoqué, lors de la prise en
considération du principe, la nature des dispositions qu'on retrouve
dans notre projet de loi omnibus sur la justice cette année. J'ajoute
qu'il y aura quatorze papillons.
Des voix: Ah!
M. Johnson (Anjou): Cependant, sur les quatorze papillons, il y
en a cinq de nature technique, trois de concordance et les autres touchent des
choses que j'avais annoncées au moment de la deuxième lecture:
nomination de juges à la Cour supérieure à Québec,
nomination d'un juge à la Cour provinciale et un article sur
l'entrée en vigueur.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: On peut commencer l'étude de ce projet de loi, M.
le Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. de BellefeuiIle: II n'y a pas de commentaire du ministre sur
l'article 1?
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous des commentaires sur
l'article 1?
M. Johnson (Anjou): Sur l'article même? Ah bon! Je pensais
qu'on était aux commentaires généraux. Sur l'article
même? Oui. La modification proposée à l'article 81 de la
Loi sur l'aide juridique prévoit qu'une procédure peut être
établie concernant le règlement des différends qui
surviennent entre les organismes d'aide juridique et les professionnels qui
agissent dans le cadre du régime d'aide juridique.
Pour l'essentiel, cela fait suite à un jugement de la Cour
supérieure qui avait déclaré ultra vires une
procédure de règlement de différends qui était
contenue dans une entente négociée entre le Barreau et le
ministère. Il faut que le ministère ait une disposition
habilitante pour le faire.
M. Marx: Quel sera l'effet de cet article?
M. Johnson (Anjou): Cela va permettre que l'aide juridique ait la
compétence pour négocier avec le Barreau des ententes sur des
différends concernant les honoraires.
M. Marx: Est-ce que le ministre peut m'expliquer comment il se
fait qu'à l'article 1 - le titre avant l'article 1 est la Loi sur l'aide
juridique - on ait un amendement à la Loi sur l'aide juridique et que,
dans les dispositions transitoires et finales, à l'article 49, il y ait
un autre article qui touche la Loi sur l'aide juridique?
M. Johnson (Anjou): Comme il s'agit d'une disposition
transitoire, elle n'est pas intégrée à la Loi sur l'aide
juridique.
M. Marx: Comme c'est mis à la fin,
cela a l'air d'être un article sans effet important, mais, en le
lisant, on ne sait pas de quels droits on pourrait dépouiller certaines
personnes.
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire qu'on ne dépouille
pas les gens de droits. Qu'on se comprenne bien: la seule personne qui aurait
pu se sentir dépouillée de ses droits là-dedans, c'est le
ministère de la Justice. On a convenu, par entente avec le Barreau, de
régler un certain nombre de différends qui découlaient de
l'aide juridique. Le sous-ministre a peut-être des choses à dire
là-dessus. Je peux lui demander d'approcher.
M. Marx: En lisant l'article 49, M. le Président, je pense
qu'il est évident que le législateur, au moins le simple
député, ne sait pas pourquoi il vote.
M. Johnson (Anjou): Mais je ne suis pas sûr de comprendre
la préoccupation du député, M. le Président. C'est
une question de technique législative, non?
M. Marx: II y a cela, premièrement, parce que, si on
regroupe les dispositions touchant une loi, pourquoi ne pas mettre cela au
début? C'est peut-être moins important...
M. Johnson (Anjou): Non, mais c'est parce que c'est toujours dans
les mesures transitoires. Enfin!
M. Marx: C'est cela. Peut-être que cela c'est moins...
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Oui, mais, M. le ministre, supposons que quelqu'un a un
problème avec la Loi sur l'aide juridique. Il va aller chercher dans la
Loi sur l'aide juridique et tous ses amendements. Et, voici, il y a l'article
49 qui touche la Loi sur l'aide juridique. Il ne va jamais trouver cela,
même en sachant que c'est le projet de loi 47, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant l'administration de la justice. On
peut même, cette année, avoir deux lois qui portent le même
titre. Donc...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, si vous me le
permettez, je pense que le député de D'Arcy McGee
reconnaîtra avec moi qu'un avocat qui consulterait un projet de loi
omnibus et qui ne regarderait pas les dispositions transitoires aurait comme
des petits problèmes sur le plan professionnel.
M. Marx: Non, mais, M. le ministre, ce n'est pas cela le
problème. Le problème, c'est qu'un avocat qui consulte la Loi sur
l'aide juridique va chercher les amendements qui touchent la Loi sur l'aide
juridique. S'il veut voir s'il y a des amendements à une loi, que ce
soit la Loi sur l'aide juridique ou une autre loi, il ne va pas regarder toutes
les dispositions transitoires dans tous les projets de loi omnibus, parce que
cela ne finirait jamais.
M. Johnson (Anjou): Non, sauf que si, M. le Président,
j'étais dans un cabinet de consultation juridique et si j'avais un
problème de la nature de celui que le député soumet, je
regarderais le projet de loi omnibus et je me rendrais compte qu'il y a
là des dispositions qui concernent la Loi sur l'aide juridique. Mon
premier réflexe, appris à l'université, en
troisième année, et après deux jours de cléricature
dans un bureau d'avocat, m'amènerait aussi à aller voir les
dispositions finales et transitoires pour savoir s'il y a, dans les
dispositions finales et transitoires, des dispositions qui s'appliquent
à la loi et aux modifications à la loi que je suis en train de
consulter. Ne pas faire cela, je pense que ce serait faire preuve d'un certain
oubli quant à ce qu'on apprend à l'école, à la
Faculté de droit et dans les bureaux quand on fait une
cléricature.
M. Marx: M. le Président, peut-être que j'ai
été clerc plus longtemps que le ministre, mais si c'était
moi qu'on appelait à faire cette vérification, je prendrais la
Loi sur l'aide juridique telle que mise à jour.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Dans la Loi sur l'aide juridique telle que mise à
jour, on ne trouverait pas les dispositions transitoires et finales de ce
projet de loi. Sur feuilles mobiles, les députés reçoivent
des lois mises à jour, mais les dispositions transitoires et
finales...
M. Johnson (Anjou): Mais il y a une référence,
cependant, sur ces feuilles mobiles, à la disposition dont s'est
inspirée l'impression. La référence va être, par
définition, à un projet de loi omnibus, si c'est une loi du mois
de décembre ou une loi du mois de juin.
M. Marx: Oui, mais les dispositions...
M. Johnson (Anjou): Je pense qu'il faut aller à la
référence et voir les dispositions.
M. Marx: C'est-à-dire que, chaque fois qu'une loi est
modifiée par un projet de loi omnibus, si je vois cela dans les Lois
refondues du Québec sur feuilles mobiles ou dans les "hard covers",
est-ce que je dois vérifier les dispositions transitoires et finales de
chaque projet de loi auquel on fait référence,
c'est-à-dire des lois omnibus?
M. Johnson (Anjou): Je pense que c'est plus prudent et c'est
toujours comme cela que cela a été conçu. Chaque fois
qu'on fait un projet de loi omnibus - il va continuer d'en exister; un jour,
peut-être que le Seigneur fera que le député en pilote - si
je comprends ce que suggère le député...
M. Marx: Ce sera plus clair que cela, M. le ministre, parce que
ce sera à temps plein.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que l'article 1 est adopté, M.
le Président?
M. Marx: Non, on écoute.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je ne veux pas
faire de drame avec cela.
M. Marx: Mais, mettez l'article 49 après...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, si je comprends bien
la suggestion du député de D'Arcy McGee - je suis content de voir
que nos légistes sont là - c'est que, dorénavant, il veut
que, dans les projets de loi omnibus, les dispositions modifiant des lois
soient regroupées de façon telle que même les dispositions
transitoires s'appliquant à chacune des lois soient dans le chapitre de
la modification de la loi. Voilà. (16 h 45)
M. Marx: Je pense que ce sera plus...
M. Johnson (Anjou): Je lui pose le problème suivant: il
arrive que des dispositions finales et transitoires s'appliquent à
plusieurs des chapitres du projet de loi omnibus. Si nous avons une disposition
transitoire qui s'applique à plus de deux chapitres ou à plus de
deux sections, est-ce que cela veut dire qu'on va être obligé de
la répéter?
M. Marx: Donnez-moi un exemple.
M. Johnson (Anjou): Je ne l'ai pas ici, mais je dis que c'est
déjà arrivé dans des lois omnibus. Quand on fait les
dispositions finales, par exemple, les dispositions touchant l'entrée en
vigueur...
M. Marx: C'est différent.
M. Johnson (Anjou): ...les dispositions touchant 2, 7 à
15, est-ce que cela veut dire qu'on va les répéter et qu'on
refera le débat de 2, 7 à 15 chaque fois qu'on finit une loi?
M. de Bellefeuille: M. le Président, les dispositions
touchant la Loi constitutionnelle de 1982...
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. de BellefeuiUe: ...(annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre
II du Recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982),
par exemple.
M. Johnson (Anjou): II faudrait la répéter, si je
comprends bien. C'est cela, c'est dans les dispositions finales et
transitoires. Si je suivais la cohérence et la technique que
suggère le député - je veux bien qu'on en discute,
peut-être dans un autre forum, à un moment donné - on
répète cela. Par exemple, on amende la Loi sur l'aide juridique,
on met des dispositions transitoires, on met celle-là là.
Ensuite, on amende la Loi sur le Barreau, on le met là aussi. Je dis: On
le met une fois à la fin.
M. Marx: M. le Président, je ne veux pas faire un
débat sur toute la technique législative et faire des
améliorations, parce que je pense qu'il y a beaucoup...
M. Johnson (Anjou): Vous ne voulez pas faire
d'améliorations?
M. Marx: ...de choses que l'on fait très bien. Je ne veux
pas corriger ce qui est déjà très bien fait, mais ce que
j'aimerais proposer est assez simple, c'est d'ajouter 49 à 1.1. Cela ne
ferait pas de tort à qui que ce soit et, quand quelqu'un va avoir les
amendements à la Loi sur l'aide juridique, il va voir cela tout de
suite. C'est plus logique.
Une voix: Êtes-vous satisfait?
M. de Bellefeuille: Non, pas vraiment. Et Dieu sait que je suis
facile à satisfairel
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Pendant que nos deux avocats
préférés se concertent, il me semble que ce que dit le
député de D'Arcy McGee n'est pas sot. Effectivement, l'article 49
ne semble avoir trait qu'à la Loi sur l'aide juridique.
M. Johnson (Anjou): Cependant, c'est un article de droit qui ne
sera pas refondu au moment de la refonte des lois, parce que c'est du droit
transitoire; d'où la technique qui vise à isoler ce qui n'a pas
un caractère permanent et substantif du reste qui est transitoire.
Il y a une logique là-dedans aussi, mais je comprends que la
logique du point de vue de celui qui consulte, cela lui fait une consultation
de moins. On doit tenir, cependant, pour acquis qu'un avocat qui fait son
métier sait qu'il faut qu'il aille consulter les dispositions
transitoires. Par ailleurs, l'autre logique, c'est celle du
caractère
permanent des dispositions législatives et ce que nous faisons
à l'article 1, c'est du droit permanent. Donc, cela va être dans
la refonte des lois, alors que les dispositions transitoires, par
définition, c'est du droit temporaire. Donc, il ne sera pas refondu.
M. Marx: L'article 49 serait temporaire pour combien de
temps?
M. Johnson (Anjou): II valide le passé et dit que cela ne
s'applique pas aux causes pendantes en Cour supérieure.
M. Marx: Donc, cela peut être...
M. Johnson (Anjou): Dans la mesure où il valide le
passé au moment où on fait la refonte des lois, l'article 1 est
permanent. L'objet de la disposition transitoire, c'est seulement la validation
du passé.
M. Marx: Et, pour les causes pendantes, cela peut être cinq
ans, six ans.
M. Johnson (Anjou): Oui, sauf que la référence est
toujours là.
M. de Bellefeuille: M. le Président, bien que j'aie
reconnu le bien-fondé d'au moins une partie des observations de notre
collègue de D'Arcy McGee, il me semble que la réponse à ce
problème se trouve dans l'informatisation.
M. Johnson (Anjou): C'est ce qu'on est en train de faire,
d'ailleurs.
M. de Bellefeuille: II me semble que, de plus en plus, les
études juridiques seront informatisées et que le problème,
par conséquent, se posera de façon totalement différente
ou ne se posera pas.
M. Johnson (Anjou): D'ailleurs, c'est en voie d'être fait.
Déjà, le ministère est un fournisseur de données et
de références; les bureaux sont déjà "on line"; les
coûts diminueront avec le temps au fur et à mesure que les Apple
vont coûter moins cher.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Marx: Est-ce que le Barreau est d'accord? Est-ce que la
Chambre des notaires est d'accord avec cet article?
M. Johnson (Anjou): Je pourrai vous confirmer cela dans quelques
minutes quand le sous-ministre arrivera.
M. Marx: Confirmer.
M. Johnson (Anjou): Je sais qu'il a fait les consultations avec
le Barreau à ce sujet. Il en rendra compte lui-même.
M. Marx: Est-ce que le ministre a l'intention de toucher les
barèmes en ce qui concerne l'aide juridique? Je pose la question en
attendant le sous-ministre.
M. Johnson (Anjou): C'est en discussion.
M. Marx: J'ai beaucoup de demandes en ce qui concerne les
barèmes.
M. Johnson (Anjou): Le problème essentiel concernant les
barèmes, on le sait, c'est qu'il y a un choix budgétaire qui aété fait il y a trois ans qui a fait que l'évolution
des barèmes n'a pas été aussi vite que l'inflation, ce qui
a eu un effet de distorsion important quant à l'accessibilité des
couples avec dépendants par opposition aux célibataires, enfin,
aux personnes sans dépendants, quel que soit leur statut. Le
résultat, c'est que nous avons une proportion, je crois, de l'ordre de
quelque 40 % des personnes célibataires admissibles, qui constitue le
bassin théoriquement admissible, alors que nous n'avons que 20 % des
personnes mariées avec enfants qui sont admissibles. Il faut, sans
s'imaginer qu'on va augmenter les barèmes de façon
indéfinie... Les coûts de l'aide juridique sont déjà
considérables. On parle de 30 000 000 $ par année.
M. Marx: Le coût, maintenant, c'est 60 000 000 $ pour
l'aide juridique, je pense.
M. Johnson (Anjou): Oui, une partie qui est partageable avec le
RAPC(?) et tout cela.
M. Marx: C'est cela. Le fédéral apporte une
contribution importante.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: M. le ministre, j'aimerais vous lire une lettre d'un
avocat qui va rester innommé.
M. de Bellefeuille: Qui va rester? M. Marx:
Innommé.
M. de Bellefeuille: Innommé. Innommable.
Une voix: Donc, c'est anonyme.
M. Marx: C'est donc anonyme. Je cite sa lettre: "II m'est
même arrivé récemment d'être dans la position
suivante de recevoir un client qui, suivant les critères
d'admissibilité, n'aurait pas dû être admis aux services de
l'aide juridique. Or, ce client
recevait une allocation de retour au travail qui lui était
versée par l'aide sociale et son conjoint recevait également une
allocation d'aide sociale. En faisant le total de ces deux allocations, les
clients n'étaient pas admissibles aux services de l'aide juridique. Ils
étaient, pourtant, prestataires tous deux de l'aide sociale."
J'en ai un autre...
M. Johnson (Anjou): Êtes-vous bien sûr de leur
statut?
M. Marx: Je lis ce que l'avocat en question...
M. Johnson (Anjou): Je comprends qu'on le résume ainsi,
mais...
M. Marx: Les deux étaient bénéficiaires de
l'aide sociale.
M. Johnson (Anjou): Mais les deux étaient
bénéficiaires de l'aide sociale, è titre de conjoints de
fait ou à titre d'unité familiale, les deux étant
considérés comme célibataires?
M. Marx: Conjoints. Cela veut dire homme et femme.
M. Johnson (Anjou): Avec ou sans enfants? Effectivement, je
disais qu'il y avait cette distorsion qui a été introduite
à cause de l'absence d'évolution du "différentiel" entre
les personnes mariées et celles qui ne le sont pas.
M. Marx: Ici, on lit dans le bulletin de l'aide juridique, qui a
été publié sous le volume 10, no 3, mars 1985...
M. Johnson (Anjou): Écoutezl Si le député
obtient le consentement du signataire de la lettre, Me... - j'ai vu ceia sur
son papier à lettres - s'il veut nous en envoyer une copie, on va voir.
C'est peut-être un cas qui est admissible en vertu des dispositions
exceptionnelles. Il faudrait le vérifier.
M. Marx: À qui vais-je l'envoyer?
M. Johnson (Anjou): Envoyez cela à mon bureau, aux soins
de mon chef de cabinet.
M. Marx: Oui, parce que je ne vais pas mentionner le nom de
l'avocat.
M. Johnson (Anjou): Le député de D'Arcy McGee sait
que je réponds à toutes ses lettres. J'en signe au moins deux par
semaine de ce temps-ci.
M. Marx: Vous êtes encore...
M. Johnson (Anjou): II faut dire que j'ai passé un mois ou
deux sans en signer.
M. Marx: Vous êtes beaucoup en arrière encore.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Mais j'admets que l'actuel ministre de la Justice est
plus efficace que beaucoup d'autres ministres, peut-être l'un des plus
efficaces au Conseil des ministres. Je l'admets volontiers.
J'ai d'autres cas comme celui-là en ce qui concerne les
barèmes, mais j'ai contacté le président de la Commission
des services juridiques. En fait, qu'est-ce que le ministre veut faire? Peut-il
nous le résumer en deux ou trois mots, deux ou trois phrases?
M. Johnson (Anjou): Essentiellement, ce qu'on vise, c'est
à corriger cette distorsion introduite par l'évolution de
l'inflation et la non-évolution des barèmes à
l'égard des couples avec enfants.
M. Marx: À l'égard des couples avec enfants.
M. Johnson (Anjou): En particulier.
M. Marx: Mais pas pour des célibataires, par exemple, pour
des gens qui sont en séparation. J'ai le cas de quelqu'un maintenant -
le président de la commission connaît bien le cas - qui est
séparé de sa femme et sa femme a la garde de l'enfant. Il gagne
300 $ par semaine, 235 $ net. Il donne 46 $ pour son enfant, donc, il reste
avec 189 $ par semaine. Sa femme habite au sous-sol d'un appartement
propriété de sa mère; donc, probablement qu'elle ne paie
pas de loyer. Elle a l'enfant. Elle a une aide sociale assez substantielle. Le
mari me dit: Elle cohabite avec quelqu'un qui travaille. C'est impossible de le
vérifier. Elle a droit à l'aide juridique. Lui n'a droit à
rien. Maintenant, il veut voir son enfant. Elle dit: Le dimanche, cela ne fait
pas mon affaire. Ce sera samedi. Il y a un ordre de la cour. Il vient le
samedi. Elle ne veut pas lui donner l'enfant. Il doit prendre un bref d'habeas
corpus. Cela coûte 800 $. Il doit payer cela avec ses 189 $ par semaine.
Elle a droit à l'aide juridique. Elle est prête à
traîner son mari devant les cours pendant des mois. L'an dernier, le
monsieur avait des factures d'avocat de 3000 $ à 4000 $ pour
l'année.
Je trouve qu'il y a une injustice quelque part et, comme on dit en
anglais: "He is falling between the cracks" dans le système. Je
soulève le problème et je pense qu'il serait bon de se pencher
sur cette question comme sur beaucoup d'autres.
M. Johnson (Anjou): On est très penchés sur la
question. Certains prétendent qu'on en est même
courbés.
M. de Bellefeuille: Relevez-vous un peu.
M. Marx: J'ai commencé à lire ceci dans le bulletin
de la Commission de l'aide juridique. C'est juste trois lignes. Je cite: "Un
ajustement des critères d'admissibilité devient impératif
si l'on ne veut pas que l'aide juridique, à l'instar d'une peau de
chagrin, rende des services juridiques à de moins en moins de personnes
dans le besoin." Problème.
M. Johnson (Anjou): Problème. Comme vous allez abolir la
taxe sur les assurances, je ne sais pas comment vous envisagez l'aide
juridique.
M. Marx: Ne faites pas de politique sur le dos...
M. de Bellefeuille: Je ne suis pas sûr. Il ne faudrait
peut-être pas trop compter sur l'actuel gouvernement pour revenir
à la raison là-dessus.
M. Marx: Je pense que le ministre convient que c'est un
problème assez sérieux. Il faut prendre...
M. Johnson (Anjou): C'est un problème sérieux,
c'est clair. C'est l'évolution des coûts de l'aide juridique qui
est absolument phénoménale, d'autant plus que la conjoncture
économique défavorable a créé un appel de services
dans les régimes de prestations comme dans les régimes de
services pour ceux qui sont à bas revenu.
M. Marx: Le problème - et l'erreur n'a peut-être pas
été commise par ce gouvernement ou par le gouvernement
précédent -c'est qu'on a donné l'impression à tout
le monde que l'aide juridique, c'est un service pour tout le monde et pas
seulement pour les gens qui sont dans le besoin. Surtout au début, tout
le monde pensait avoir droit à l'aide juridique. Espérons que le
ministre va prendre sa décision avant la fin du mandat de ce
gouvernement.
M. Johnson (Anjou): Le sous-ministre, Me Jacoby, m'accompagne. Je
pense qu'il va répondre à la question du député au
sujet de ce que pense le Barreau de l'article 1.
M. Jacoby (Daniel): Sur cette modification, le Barreau est tout
à fait d'accord. On a eu une réunion sur la question pour la
majorité des dispositions qui sont dans le bill omnibus. Sur cette
question spécifique, il a donné son accord.
Le Président (M. Dussault): L'article 1 est-il
adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 2. (17 heures)
Loi sur le Barreau
M. Johnson (Anjou): La modification proposée à 5 de
la Loi sur le Barreau fait suite à une demande du Barreau. Elle vise
à actualiser la dénomination de deux sections locales du Barreau,
soit celui du Bas-Saint-Laurent, qui devient celui du
Bas-Saint-Lau-rent-Gaspésie, et le Barreau du Saguenay, qui devient
celui du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Le Président (M. Dussault): Cet article 2 est-il
adopté?
M. Marx: Nous sommes d'accord, oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3 qui comporte une annexe.
M. Johnson (Anjou): II s'agit d'une modification qui vise
à mettre à jour les limites territoriales des sections du Barreau
qui comprennent un ou plusieurs districts judiciaires. La liste des districts
judiciaires qui est comprise dans chaque section n'avait pas été
révisée depuis 1975. On tient compte de Mégantic
là-dedans.
Le Président (M. Dussault): J'aurais dû dire: qui
constitue une annexe.
M. Johnson (Anjou): On tient compte du nouveau district qu'on
crée et des nouvelles appellations. Évidemment, le Barreau est
d'accord avec la modification.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Cet article est adopté.
J'appelle l'article 4.
Code de procédure civile
M. Johnson (Anjou): Concordance avec l'article 14, paragraphe 7 ,
du projet de loi qui modifie la Loi sur la division territoriale pour
créer le district judiciaire de Mégantic.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Johnson (Anjou): La modification proposée a pour objet
de préciser le lieu où la signification d'actes de
procédure au
Procureur général du Québec doit être
effectuée.
M. Marx: J'ai quelques questions sur l'article 6 qui modifie
l'article 95. On est à 5, je m'excuse. "La signification au Procureur
général se fait au bureau du directeur général du
contentieux à Montréal ou à Québec, en s'adressant
à une personne ayant la garde de ce bureau." Oui, c'est bon.
Le Président (M. Dussault): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Johnson (Anjou): L'article 95 proposé a un double
objet. En premier lieu, il vise à préciser clairement les
questions qui doivent faire l'objet d'un avis au Procureur
général et, en second lieu, il fixe les modalités de
l'avis, notamment quant au contenu de celui-ci et du délai de
signification au Procureur général.
M. Marx: En deuxième lecture, j'ai soulevé le
problème du Procureur général, c'est-à-dire si cela
inclut le Procureur général du Canada. "Sauf si le Procureur
général", est-ce que ce sont les deux? Cela a fait l'objet d'un
commentaire par le professeur Réginald Savoie dans la revue Le Barreau,
commentaire sur un arrêt de la Cour d'appel.
M. Johnson (Anjou): Gagnon et Vallières.
M. Marx: Je pense que c'est cela. C'est pourquoi je pose la
question ici. Est-ce qu'il serait utile de le préciser le cas
échéant? Je ne sais pas quelle est la politique que le ministre
veut suivre.
M. Johnson (Anjou): Dans la cause de Gagnon-Vallières,
est-ce qu'on n'avait pas laissé entendre qu'il n'y avait peut-être
pas une nécessité d'aviser le Procureur général du
Canada? Cela dit, nous, ce qu'on fait essentiellement, c'est qu'on conserve le
statu quo de 1880. On ne le modifie pas. La portée, dans le fond, de
l'article, on ne modifie pas cette dimension; par exemple, la
nécessité qu'un avis soit donné au Procureur
général lorsqu'est soulevée l'invalidité
constitutionnelle d'une loi ou l'invalidité administrative, le
caractère ultra vires d'un règlement; deuxièmement, le
caractère inopérant d'une loi du Québec qui vient en
conflit avec une loi fédérale qui porte sur le même sujet;
par exemple, les dispositions du Code civil relatives à l'âge
minimal pour contracter mariage deviendraient inopérantes si le
Parlement fédéral légiférait en cette
matière ou dérogatoires à une loiprépondérante comme la Charte des droits et libertés
de la personne ou, encore, la charte canadienne, si elle est invoquée
contre une loi du Québec; l'inapplicabilité constitutionnelle
d'une loi québécoise dans un domaine d'attribution
fédérale, de compétence fédérale, et
même, en l'absence d'une loi fédérale, par exemple, le Code
du travail québécois qui ne s'applique pas aux employés
d'une entreprise impliquée dans un domaine de compétence
fédérale, comme Bell Canada
II est à souligner qu'en pareil cas le Code du travail n'est pas
invalide pour autant. Les avis qui sont...
M. Marx: Allez-y, M. le ministre, c'est très
intéressant.
M. Johnson (Anjou): ...donnés au Procureur
général en ce moment sont plutôt imprécis. Ils sont
rarement accompagnés, à part cela, de la procédure
pertinente. Cela devient extrêmement difficile, aux bureaux des
procureurs chargés de représenter le Procureur
général, d'établir clairement quels sont les
problèmes soulevés ou les positions qu'on va adopter. Dans bien
des cas, c'est une source de délais, de confusion, etc.
La modification proposée exige que l'avis indique d'une
façon précise la prétention et les moyens sur lesquels est
fondée la demande, et que l'avis soit accompagné d'une copie des
actes, évidemment, des procédures qui sont en cause.
Quant au délai de signification au Procureur
général, l'avis en ce moment doit être signifié au
moins dix jours avant la date de l'audition. C'est un délai
extrêmement court, surtout quand on pense à l'utilisation qui est
faite des chartes, québécoise ou canadienne, etc. Nous
prolongeons donc le délai à 30 jours. La magistrature et le
Barreau ont été consultés et y ont donné leur
accord.
M. Marx: Le premier problème que j'ai posé, c'est
que, lorsqu'on dit: "Sauf si le Procureur général" on ne sait pas
si cela inclut le Procureur général du Canada. "Un avis
conformément au présent article, une disposition d'une loi du
Québec ou du Canada." Je pense que le Procureur général du
Canada a un intérêt, si une de ses lois est attaquée devant
les tribunaux, quoique le Québec a un certain intérêt, mais
moindre peut-être. Supposons que c'est la Loi sur l'impôt
fédérale, franchement, le Québec n'a pas
intérêt à intervenir, quoique le Québec va recevoir
un avis. Si l'avis n'est pas donné, les gens qui plaident cette cause
vont avoir des problèmes. Mais est-ce nécessaire de donner un tel
avis au Procureur général du Canada?
M. Johnson (Anjou): C'est nous qui appliquons les lois, il faut
bien le voir...
M. Marx: C'est sûr.
M. Johnson (Anjou): ...par exemple, en matière
criminelle.
M. Marx: Oui, c'est cela. Au criminel, il n'y a aucun
problème, mais nous sommes dans le code de procédure civile; les
dispositions criminelles sont dans le Code criminel.
Mais, en matière civile, pour que le gouvernement
fédéral puisse agir...
M. Johnson (Anjou): C'est une disposition de droit
statutaire.
M. Marx: Oui, mais cela veut dire que, pour que le gouvernement
fédéral prévoie une telle disposition, il faut que ce soit
inscrit dans chaque loi fédérale, j'imagine, parce qu'il n'y a
pas de Code de procédure fédéral.
Oui, le sous-ministre a dit qu'on peut adopter une loi
particulière.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Est-ce que c'est valide? Parce qu'on touche la
procédure civile. Est-ce que ce serait souhaitable - je pose la question
au ministre - de préciser en disant: Sauf si le Procureur
général du Québec et du Canada?
M. Johnson (Anjou): D'une part, on n'a pas eu de demande du
Procureur général du Canada à cet effet. On va lui faire
une demande et on va écouter ce qu'il a à nous dire.
M. Marx: Le prochain projet de loi omnibus.
M. Johnson (Anjou): Ou le prochain ministre.
M. Marx: Je soulève le problème.
M. Johnson (Anjou): Le prochain Procureur général
du Canada.
M. Marx: D'accord. On laisse cela comme cela. Le commentaire du
professeur Savoie reste.
M. Johnson (Anjou): Voilà.
M. Marx: La question est encore ouverte.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 6 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Johnson (Anjou): De concordance.
M. Marx: Un instant, M. le Président. J'ai une autre
question. On augmente le nombre de jours de dix à trente. Je comprends
que dix, c'est court mais trente, cela retarde quelqu'un. Trente, cela fait
long. Trois semaines, cela devrait être assez ou vingt jours.
M. Johnson (Anjou): Je peux vous dire qu'on considère que
c'est tout à fait raisonnable. À plusieurs reprises, j'ai eu
l'occasion d'avoir des discussions avec les avocats plaideurs dans un certain
nombre de dossiers de droit constitutionnel depuis un an et demi et il y a des
choses absolument énormes comme travail qui sont exigées
là-dedans.
M. Marx: C'est sûr.
M. Johnson (Anjou): Je dois vous dire que, dans bien des cas, un
mois ce n'est pas trop. Cependant, je dois dire qu'on n'est pas les seuls
à trouver cela raisonnable, le Barreau et la magistrature sont d'accord
avec nous.
M. Marx: Le Barreau est d'accord avec cela?
M. Johnson (Anjou): Oui. Le Barreau et la magistrature, les deux,
sont d'accord avec cela.
M. Marx: L'Opposition aussi.
Le Président (M. Dussault): Alors, c'était
adopté.
M. Marx: Étant donné ces explications.
Le Président (M. Dussault): Cela demeure adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Johnson (Anjou): De concordance avec l'article 9, M. le
Président. Cette disposition fixe les conditions d'obtention du
certificat de défaut de comparaître d'un défendeur
étranger, lorsqu'il est impossible d'obtenir la preuve de signification
d'une procédure introductive d'instance.
Le Président (M. Dussault): Alors, cet article...
M. Marx: Je tiens pour acquis que le Barreau et la magistrature
ont été consultés sur ces articles et que les deux sont
d'accord.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Oui? Adopté.
Le Président (M. Dussault): Donc, l'article est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Johnson (Anjou): Avant de continuer, M. le Président,
je voudrais dire que j'ai eu l'occasion de rencontrer l'ex-bâtonnier et
l'actuel bâtonnier qui m'ont dit leur satisfaction du fonctionnement du
comité Barreau-Justice-Magistrature ou Magistrature-Barreau-Justice.
M. Marx: Parfait.
Le Président (M. Dussault): Article 8?
M. Johnson (Anjou): Cette fois-ci, on fixe les conditions
d'obtention du certificat du défaut de plaider dans les mêmes
circonstances.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Johnson (Anjou): L'article 198.1 proposé est de droit
nouveau. Il précise à quelles conditions un tribunal
québécois pourra rendre un jugement par défaut contre un
défendeur étranger, même en l'absence de rapport de
signification, lorsqu'une procédure introductive d'instance
émanant du Québec a été transmise à
l'étranger pour y être signifiée selon l'un des modes admis
par le droit de cet État étranger.
Par exemple, le demandeur qui, au Québec, voudra obtenir un
jugement par défaut contre un défendeur étranger devra
démontrer au tribunal québécois, premièrement, que
la procédure introductive d'instance a été transmise dans
l'État étranger pour y être signifiée selon l'un des
modes admis par cet État; deuxièmement, que, malgré des
efforts raisonnables auprès des autorités compétentes de
l'État étranger pour l'obtenir, aucun rapport de signification
n'a pu être obtenu; troisièmement, qu'il s'est
écoulé au moins six mois depuis la date de la transmission de la
demande de signification.
M. Marx: Adopté. M. le Président...
Le Président (M. Dussault): L'article 9 est-il
adopté?
M. Marx: Oui. M. le Président... Le Président
(M. Dussault): Oui.
M. Marx: ...je demande qu'on suspende les travaux pour aller
entendre les députés d'Orford et de Saint-Louis et qu'on reprenne
à 20 heures.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Nous suspendons les
travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 13)
(Reprise à 20 h 18)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente des institutions reprend ses travaux
concernant le projet de loi 47, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant l'administration de la justice. Nous
étions rendus à l'article 10, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): L'article 484.1 qui a été
proposé est du droit nouveau et permet la rétractation de
jugement pour le défendeur étranger dans l'année qui suit
le jugement.
M. Marx: Pour le défendeur étranger.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Marx: Adopté. Oui.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 11.
M. Johnson (Anjou): II s'agit d'établir qu'un jugement par
défaut rendu contre un défendeur étranger ne peut faire
l'objet d'un permission spéciale d'appeler, une fois
écoulés les délais normaux d'appel. Le motif d'exclusion
intrigue peut-être mon collègue. En vertu de l'article 523 du Code
de procédure actuel, la Cour d'appel peut accorder une permission
spéciale d'appeler, même après l'expiration de délai
normal de 30 jours, si la partie démontre qu'elle n'a pu agir plus
tôt ou qu'il ne s'est pas écoulé plus de six mois depuis le
jugement. Il semble inutile, en matière de signification internationale,
de prévoir deux recours distincts, soit la rétractation et
l'appel... Pardon?
M. Marx: Allez-y!
M. Johnson (Anjou): ...à toutes fins utiles, pour
permettre à la partie condamnée par défaut d'être
relevée de son défaut et d'obtenir la réouverture du
dossier. Puisque la partie qui est condamnée par défaut pourra
obtenir la rétractation dans les douze mois du jugement, il nous
apparaît inutile de la faire bénéficier de six mois
additionnels, non pas de la faire bénéficier de six mois
additionnels, mais la période de six mois qui est prévue dans le
cas des jugements
domestiques, après les 30 jours du délai d'appel, est
évidemment incluse dans les douze mois.
M. Marx: Pourquoi le ministre a-t-il proposé ces articles
à ce moment-ci? Y avait-il un problème spécifique? Y
avait-il des jugements ou des injustices?
M. Johnson (Anjou): C'est pour faire suite à la Convention
internationale de La Haye.
M. Marx: La Convention de La Haye.
M. Johnson (Anjou): C'est La Haye, c'est bien cela? Le Canada va
ratifier la Convention de La Haye bientôt. C'est pour s'harmoniser avec
la Convention de La Haye. Par exemple, à l'article 16 de la convention,
on prévoit des mesures analogues à celle-là. On dit:
"Lorsqu'un acte introductif d'instance ou un acte équivalent a dû
être transmis à l'étranger aux fins de signification ou de
notification selon les dispositions de la convention et qu'une décision
a été rendue contre le défendeur qui n'a pas comparu, le
juge a la faculté de relever le défendeur de la forclusion
résultant de l'expiration des délais de recours si les conditions
suivantes sont réunies: premièrement, le défendeur, sans
qu'il y ait eu faute de sa part, n'a pas eu connaissance, en temps utile, de
l'acte en question; deuxièmement, les moyens du défendeur
n'apparaissent pas dénués de tout fondement. La demande tendant
au relevé de la forclusion est irrecevable si elle n'est pas
formée dans un délai raisonnable à partir du moment
où le défendeur a eu connaissance de la décision. "Chaque
État contractant a la faculté de déclarer que cette
demande est irrecevable si elle est formée après l'expiration
d'un délai qu'il précisera dans sa déclaration, pourvu que
ce délai ne soit pas inférieur à un an à compter du
prononcé de la décision."
On s'enligne, finalement, sur ce qui risque d'être la norme sur le
plan international.
M. Marx: Donc, c'est une année après la
signification du jugement. C'est cela?
M. Johnson (Anjou): Une année après le
prononcé de la décision.
M. Marx: Le prononcé, pas la signification.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: C'est cela. Parce qu'on ne trouve peut-être pas
cela. Juste une question en passant; est-ce que le Québec était
présent à la délégation canadienne lors de ces
discussions?
M. Johnson (Anjou): II faudrait que je le demande à mes
fonctionnaires; moi, je n'y étais pas. Il s'agit de la Convention de La
Haye de 1965...
M. Marx: On n'a pas agi vite.
M. Johnson (Anjou): ...qui a donné lieu à des
réunions, mais je pense que le consensus sur le plan canadien est
intervenu assez récemment lors des conférences
fédérales-provinciales qui se multiplient.
M. Marx: On n'agit pas vite au Québec, mais
peut-être que nous sommes plus vites que les autres.
M. Johnson (Anjou): Nous sommes probablement plus rapides que la
plupart des autres.
Le Président (M. Gagnon): Adopté, l'article 11?
M. Marx: Oui, mais je pense qu'il serait utile de connaître
le fondement.
Le Président (M. Gagnon): L'article 12?
M. Johnson (Anjou): La modification proposée
prévoit que la durée d'une injonction provisoire n'est pas
limitée à dix jours lorsque les parties y consentent.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Johnson (Anjou): Cela nous vient, entre autres, d'une demande
qui a été formulée assez précisément par le
juge en chef de la Cour supérieure, le juge Gold. On sait que le code,
actuellement, prévoit que, en cas d'urgence, un juge de la Cour
supérieure peut émettre une injonction pour une période de
dix jours. Il s'avère que, par exemple, en droit du travail - ce qui
n'est pas nécessairement le meilleur des exemples - l'audition des
parties ne peut pas être tenue dans les dix jours. Plusieurs fois,
l'injonction provisoire peut être obtenue, du consentement des parties,
pour la durée, en fait, de l'injonction, alors qu'en ce moment elles
sont obligées de la renouveler.
On évite ceci dans le fond. Le juge Gold nous donnait un exemple.
Dans un cas, il y a eu 35 renouvellements pour la même injonction sur un
an, 350 jours. Alors, il a dit: Dans la mesure où les parties y
consentent, on peut faire en sorte qu'elle puisse s'appliquer jusqu'à ce
que les parties viennent se faire entendre, au fond.
M. Marx: Je comprends, oui. Consentement, oui. Il y a le
consentement, c'est parfait.
Le Président (M. Gagnon): Adopté? M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 12 est adopté.
M. le député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Parce que nous sommes dans le Code de procédure
civile et que je connais le souci du ministre de toujours humaniser la justice
davantage, j'aimerais...
M. Johnson (Anjou): Vous savez, on gagne même des prix
orange au ministère de la Justice.
M. Marx: Oui, mais j'aimerais souligner ici...
M. Johnson (Anjou): Alors que le reste du gouvernement, au grand
complet, a eu le prix citron.
M. Marx: Oui, mais, M. le Président, j'aimerais souligner,
tout de suite, que j'ai parlé au ministre délégué
aux Relations avec les citoyens et il m'a expliqué que l'orange
n'était pas pour le ministre; c'était pour le
ministère.
M. Johnson (Anjou): C'est vrai et j'en suis très fier.
M. Marx: Je pense qu'il y a une distinction. C'était un
prix orange pour les fonctionnaires. Il ne m'a pas dit quel fruit il donnerait
au ministre.
M. Johnson (Anjou): Une corbeille au grand complet, une
mannel
M. Marx: II ne m'a pas demandé de suggérer le fruit
que je donnerais au ministre non plus.
M. Payne: Le ministre est patient. Mais les manchettes, dans les
journaux, étaient fausses.
M. Johnson (Anjou): Vous accusez la presse. Répétez
cela, pour voir, pour le Journal des débats...
M. Marx: Je n'ai pas dit quel journal.
M. Johnson (Anjou): ...vos accusations, en l'absence des
journalistes. Vous n'avez pas honte?
M. Marx: Ils nous écoutent, parce qu'ils savent que c'est
un débat très important qui se fait a cette commission.
Le Président (M. Gagnon): J'ai envie de vous accorder un
prix orange si on adopte les deux lois qu'on a devant nous le plus rapidement
possible.
M. Marx: On va le faire pour vous, M. le Président. Comme
on est sur le Code de procédure civile, avant de proposer un amendement,
j'aimerais connaître l'avis du ministre. Le ministre se souvient sans
doute du cas de M. Rayca, je pense, à Saint-Hubert. On a saisi sa maison
pour une dette impayée de 300 $. Est-ce que le ministre a des
propositions à nous formuler en ce qui concerne ce problème?
M. Johnson (Anjou): Je pense avoir écrit au
député. Ce n'est pas le député qui m'a écrit
là-dessus. Je pense que c'est le président du Congrès
polonais du Canada.
M. Marx: Le Congrès polonais. Il m'a écrit aussi.
Chaque fois qu'on vous écrit, on m'envoie une copie pour faire le
suivi.
M. Johnson (Anjou): Vous avez remarqué que la
réciproque n'est pas vraie. J'ai eu l'occasion d'écrire au
président du Congrès polonais juif, du Congrès polonais du
Canada, je m'excuse, je pensais au congrès juif. Bon, j'ai fait faire le
tour du dossier par le bureau du sous-ministre, je crois. J'ai pris
connaissance d'un long rapport qui expliquait les tenants et les aboutissants.
Disons que les torts n'étaient pas tous du même côté
dans cette affaire.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Si je pouvais intervenir là-dessus. C'est une
discussion très intéressante, parce que c'est un de mes
électeurs. Je connais M. Rayca. Je l'ai visité à plusieurs
reprises. Ce ne serait pas pertinent que j'intervienne sur les détails
de son dossier, mais j'ai rencontré les deux parties au litige, un
monsieur qui habitait è côté, qui avait deux enfants,
quelqu'un qui était l'objet de beaucoup de préjugés de la
part de M. Rayca d'après ses dires. J'étais très au
courant avant que cela n'arrive devant les journaux. En même temps, j'ai
rencontré Mme Adam, qui était son avocat pour la cause, un avocat
amateur, pas membre du Barreau, mais quelqu'un qui a décidé
d'adopter sa cause; elle est venue me voir. Je peux vous dire que, comme
député, j'ai été tout à fait abasourdi de
voir la manière dont la presse anglophone, particulièrement, a
fait en sorte de vouloir mettre en évidence une "sob story", en
première page avec couleurs et tout cela.
M. Rayca lui-même, je pense qu'il avait besoin d'aide. Il a
reçu de l'aide juridique. Je pense que la situation s'est
réglée à l'amiable, tranquillement. Ce qui est assez
néfaste dans l'histoire, c'est que la communauté "at large" a
décidé de créer une
espèce de fonds populaire, dont il n'avait pas vraiment besoin.
Je ne voudrais pas entrer dans le détail parce qu'il y a un certain
élément de confiance, mais je suis bien content que cela se soit
réglé à l'amiable comme cela l'a été. Mais
en aucune manière, comme député, je ne recommanderais au
Procureur ou au législateur d'intervenir de quelque manière que
ce soit, parce que je pense que tous les torts n'étaient pas du tout du
côté de ceux qui voulaient chercher justice auprès de M.
Rayca.
M. Marx: Je conviens avec le député de Vachon qu'il
ne faut pas intervenir législativement dans ce cas, mais il y a un
principe ici. Le principe, c'est qu'on peut saisir votre maison pour une dette
impayée de 10 $, de 20 $, de 300 $ et le ministre a bien dit qu'il avait
demandé au bureau du sous-ministre de faire un rapport sur ce sujet.
Puis-je demander au ministre de me faire parvenir une copie de ce rapport? Cela
va m'aider dans mes propres recherches et cela va peut-être me permettre
de faire une proposition plus pertinente, bien sûr, pour humaniser
davantage la justice. Est-ce que je peux avoir ce rapport ou est-ce que c'est
secret? Normalement, je trouve que le ministre est pas mal ouvert. (20 h
30)
M. Johnson (Anjou): Mais pas là-dessus.
M. Marx: Pas là-dessus. D'accord, je travaillerais seul
dans mon bureau et j'étofferai cela seul.
M. Johnson (Anjou): Utilisez les coupures de journaux.
M. Payne: Venez dans Vachon et on va se parler.
M. Marx: Je pense que c'est une mauvaise décision, M. le
ministre.
M. Johnson (Anjou): Non, mais, là-dessus, je
préférerais qu'un rapport comme celui qui m'a été
fait ne soit pas accessible.
M. Marx: Mais c'est tellement difficile pour les
députés à cette commission de faire leur travail sans
avoir accès à certains documents.
M. Johnson (Anjou): Peut-être que je pourrais envoyer une
copie de la lettre au président du Congrès polonais du Canada,
dans laquelle je ramasse certains des éléments du rapport.
M. Marx: Sans prolonger le débat, parce qu'il faut
terminer le projet de loi, je peux assurer le ministre qu'il y a quelque chose
à faire dans ce cas et je vais lui proposer certaines voies d'ici la fin
de l'été.
M. Johnson (Anjou): Excellent!
M. Marx: Ce sera probablement lundi matin, à 11
heures.
M. Johnson (Anjou): Excellent.
Le Président (M. Gagnon): L'article reste adopté?
L'article 14?
Loi sur la division territoriale
M. Johnson (Anjou): L'article 13 est de concordance avec le
prochain, en fait, M. le Président, c'est-à-dire qu'il y a un
amendement à l'article 14, amendement essentiellement d'ordre technique,
qui tient compte du changement de nom de certaines municipalités. C'est
l'amendement au paragraphe 2 . Ensuite, l'amendement au paragraphe 3 corrige
une erreur d'impression et, au paragraphe 4 , il s'agit d'un amendement
technique qui tient également compte du changement de nom des
municipalités. Est-ce que les trois amendements sont adoptés, M.
le Président?
Le Président (M. Gagnon): L'amendement - parce qu'il n'y
en a qu'un - à l'article 14 est-il adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 14, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 15?
M. Johnson (Anjou): Je n'ai pas eu l'occasion, M. le
Président, de dire combien j'étais heureux de constater qu'on
règle enfin cette question du district de Mégantic, une demande
de longue date de cette région, grâce au travail de gens à
la fois de mon cabinet et du ministère, et à l'implication
évidente de certains avocats de la communauté qui ont très
bien travaillé et qui ont bien collaboré avec nous.
Article 14,7°, M. le Président, pour Mégantic. Enfin,
je dis cela pour les fins du Journal des débats. L'article 14, c'est la
description des districts judiciaires. C'est un peu long comme article; c'est
long de décrire le territoire. Article 15, amendement d'ordre technique
strictement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement à
l'article 15 est adopté?
M. Marx: Je lis assez attentivement l'article, parce que je ne
veux pas que le ministre - comment dirai-je - ferme des bureaux d'enregistement
quelque part, par erreur.
M. Johnson (Anjou): Par accident? Non. On ne fera pas cela par
accident, je vous le promets.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
15 est adopté et l'article 15, tel qu'amendé, est adopté.
Article 16?
M. Johnson (Anjou): Modification de concordance avec l'article 30
du projet de loi, qui abroge l'article 41 de Loi sur la recherche des causes et
circonstances de décès. Je présume qu'on en discutera
rendu là, comme c'est un amendement de concordance.
M. Marx: C'est cela, on va suspendre cela, M. le
Président.
M. Johnson (Anjou): Vous voulez le suspendre? Parfait!
Le Président (M. Gagnon): L'article 16 est suspendu?
M. Marx: Oui, juste pour faire...
Le Président (M. Gagnon): Article 17?
Loi sur la probation et sur les établissements
de détention
M. Johnson (Anjou): Concordance avec l'article 18 sur le
rôle des intervenants qui assistent les tribunaux en matière de
travaux communautaires.
M. Marx: Je trouve que ces articles 17 à 19 sont vraiment
des articles de fond plus qu'une correction technique. J'aimerais demander au
ministre quel est le pourcentage des détenus dans les prisons
québécoises qui sont encore là pour des raisons de
non-paiement d'amendes. Je peux avoir mes statistiques semi-annuelles. Je pense
que le secrétaire de cette commission a déjà
demandé au ministre certaines informations qu'on n'a pas reçues.
Le ministre ou le sous-ministre m'a offert, lors de l'étude des
crédits, certains documents qu'on n'a pas encore reçus. Est-ce
que j'ai raison?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, on a...
M. Marx: Ah oui! À propos des délais dans les cours
à Montréal, j'ai demandé des relevés du palais de
justice, le taux d'occupation et les délais aussi à la Cour
supérieure, à la Cour provinciale et ainsi de suite, parce que,
le cas échéant, j'aimerais féliciter le ministère
pour des améliorations.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, effectivement, il y a
un article récent qui a été publié dans le journal
La Presse sous la signature de M. Dubuc, je crois, qui affirme que 47 % des
pensionnaires des institutions s'y trouvent pour refus d'acquitter des
contraventions de la route. Pour être plus exact, nos statistiques nous
disent que 47 % des personnes dont il est fait mention, cela recouvre
l'ensemble des délits de circulation. Vous pouvez avoir là-dedans
des conduites dangereuses, des conduites en état
d'ébriété, etc.
M. Marx: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas pour refus de payer l'amende. La
ventilation pour refus de payer l'amende, je ne l'ai pas ici à ma
disposition, mais je pourrais peut-être la donner au député
demain, lors de la troisième lecture. Je vais tenter de l'obtenir.
M. Marx: Est-ce que je peux avoir une copie de ce document que le
ministre a maintenant?
M. Johnson (Anjou): Non, enfin, le document, c'est une note que
je me suis fait faire à partir de l'éditorial de M. Dubuc. Je ne
pense pas que vous ayez accès, en vertu de la loi sur l'accès aux
documents, à des documents de cabinet.
M. Marx: Non, non, je ne veux pas des documents qui...
M. Johnson (Anjou): Non, non, ce n'est pas une série de
statistiques, c'est une note que j'ai fait compiler à partir de
l'article de M. Dubuc, étant donné que je trouvais cela
particulièrement effarant, ce que j'y lisais, et cela m'a un peu
rassuré de me rendre compte que... M. Dubuc était sûrement
de bonne foi, parce qu'il cite des statistiques qui lui étaient
disponibles à ce moment-là, mais qui ont l'inconvénient 1)
de dater de façon importante et 2) d'être ou mal
interprétées ou mal présentées, de telle sorte
qu'il a été un peu pris, malgré sa bonne foi,
là-dedans. Par exemple, quand il affirme que 47 % des pensionnaires des
institutions s'y trouvent pour refus d'acquitter les contraventions, ce n'est
pas exact.
M. Marx: Est-ce que le ministre a des statistiques mensuelles
dans ce domaine? Parce que, s'il a des statistiques mensuelles, j'aimerais les
avoir. Au lieu de citer au mois de juin ou juillet des statistiques qui ont
été publiées en novembre ou en décembre et
d'être accusé d'avoir publié de mauvaises statistiques,
j'aimerais avoir les statistiques mensuelles.
M. Johnson (Anjou): On les a aux deux trimestres en ce moment.
Cela s'est fait à
la mitaine longtemps et c'est en train d'être informatisé
au ministère.
M. Marx: Oui, puis-je avoir cela?
M. Johnson (Anjou): Quand ce sera informatisé, avec
plaisir.
M. Marx: Non, puis-je avoir des statistiques trimestrielles?
Quand ce sera informatisé, nous serons au pouvoir, ce sera facile de les
avoir.
M. Johnson (Anjou): Je peux faire l'impossible pour vous les
fournir avec plaisir. On fera comme j'ai fait la dernière fois lors des
crédits, je pense, puis on enverra cela au secrétariat.
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Avec plaisir.
M. Marx: Oui, s'il vous plaît! Est-ce qu'on peut prendre
note de cela, M. le secrétaire, juste pour rappeler au ministre qu'on
aimerait avoir des statistiques en matière correctionnelle? Tout ce qui
va dans le rapport annuel, c'est trimestriel; peut-être peut-on avoir
cela à la commission de façon trimestrielle pour que les chiffres
que l'on cite ne datent pas et que l'on ne soit pas accusés d'avoir
cité des statistiques qui datent.
Le Président (M. Gagnon): L'article 17 est-il
adopté?
M. Marx: Merci, M. le ministre. Cela va rendre plus facile...
Le Président (M. Gagnon): L'article 17 est-il
adopté?
M. Marx: Juste une minute. Avant de faire l'adoption de cet
article, est-ce que vous avez des statistiques sur le nombre de détenus
qui sont encore en prison pour le non-paiement d'amendes aujourd'hui ou
hier?
M. Johnson (Anjou): On ne les a pas à notre disposition ce
soir, mais on les a au ministère.
M. Marx: Oui?
M. Johnson (Anjou): On vous les fera parvenir.
M. Marx: On va nous fournir cela, d'accord.
M. Johnson (Anjou): Avec plaisir.
M. Marx: Est-ce que c'est en bas de 50 %? D'accord, parfait. Cela
a beaucoup diminué, je pense, depuis que le gouvernement a adopté
le projet de loi que nous avons proposé, nous de l'Opposition.
Le Président (M. Gagnon): L'article 17 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Les travaux compensatoires. Cela va bien.
Vous n'en parlez pas, mais cela va bien.
M. Marx: Je parle de cela à beaucoup de monde.
M. Johnson (Anjou): Moi, je les écoute.
M. Marx: Qui surveille les travaux communautaires à
Montréal?
M. Johnson (Anjou): L'agent de probation.
M. Marx: Bon, il surveille. Mais, qui est le responsable à
Montréal?
M. Johnson (Anjou): C'est le ministère.
M. Marx: Oui, mais au ministère est-ce qu'on a
donné un contrat à quelqu'un d'autre? Est-ce que c'est à
un M. Sauvé qu'on a donné un contrat, au YMCA, entre autres?
M. Johnson (Anjou): Oui, il y a des ressources communautaires.
C'est-à-dire, nous autres, c'est la Direction générale de
la probation à Montréal qui fait affaires... Je m'excuse. Il y a
les ressources communautaires qui sont abondantes. Cela inclut des
hôpitaux, des YMCA.
M. Marx: Non, c'est plus que cela. Non, le ministre n'est pas au
courant que...
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire que peut-être je
n'ai pas bien saisi.
M. Marx: Oui, c'est ça. Je pense qu'à
Montréal le contrat a été donné pour coordonner
tout cela. Est-ce que cela a été donné au YMCA ou à
quelqu'un qui est du YMCA?
M. Johnson (Anjou): Pour coordonner l'ensemble des
activités?
M. Marx: C'est ça, à Montréal; parce qu'il y
a l'entrée, il faut les placer. Où est-ce que cela se fait
à Montréal?
M. Johnson (Anjou): Le sous-ministre me dit que la coordination
générale reste entre les mains de la Direction
générale de...
M. Marx: C'est sûr.
M. Johnson (Anjou): ...la probation à Montréal,
mais que le YMCA est un des intervenants importants. Peut-être qu'il en
coordonne une partie, je ne le sais pas.
M. Marx: C'est pour l'île de Montréal, je pense.
M. Johnson (Anjou): Toute l'île? Cela m'étonnerai
t.
M. Marx: Presque. Une partie de l'île? Est-ce que tout cela
fonctionne bien? Oui? Il n'y a pas de problème. Bon. Parce que le YMCA,
c'est un excellent programme qu'il a dans le bas de la ville. Si on peut
trouver d'autres lieux pour avoir le même programme...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
M. Marx: L'article 17 est adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 17, oui, on l'avait
adopté.
M. Marx: Oui, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Marx: Est-ce que le ministre va nous l'expliquer?
M. Johnson (Anjou): Je peux vous expliquer cela longuement parce
que l'article comprend tout le programme, dans le fond. Il s'agit
d'officialiser les programmes de travaux communautaires par cela. Les
ordonnances dont on parle correspondent à une mesure de substitution
à l'incarcération, c'est-à-dire qu'elles s'appliquent
lorsque le tribunal juge à propos d'y recourir plutôt que
d'imposer une peine d'emprisonnement. Cela s'applique à une personne
majeure reconnue coupable d'une infraction criminelle ou pénale et qui
consent - et qui consent - en vue d'assurer sa réhabilitation à
effectuer gratuitement des travaux au bénéfice de la
communauté. Le contrevenant doit répondre aux critères
d'admissibilité qui sont prévus par règlement. La
participation des ressources communautaires est, évidemment, essentielle
puisque c'est là qu'on fait faire le boulot. L'agent de probation est
tenu, d'une part, d'assister le tribunal et, deuxièmement, d'effectuer,
en collaboration avec les ressources, la supervision et de prendre la
responsabilité, finalement, du contrevenant face à l'appareil de
l'administration de la justice.
Les critères d'admissibilité, finalement, ce sont des
préoccupations en termes de sécurité publique, de chances
de réhabilita- tion, d'un mode de vie qui n'est pas très
relié à une criminalité poussée, etc., pour des
raisons de sécurité. Du côté des ressources
communautaires, les critères d'admissibilité sont centrés
autour d'une certaine notion de permanence, finalement, l'objectif étant
de faire affaires aussi avec des organismes à but non lucratif qui
donnent des services directs à la communauté.
Les limites quant au nombre d'heures des travaux, je présume que
cela intéresse le député. (20 h 45)
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Le tribunal va fixer dans son ordonnance,
dans les limites qui sont établies par règlement, le nombre
d'heures des travaux qui sont à effectuer et le délai de leur
réalisation. Les limites maximale et minimale sont probablement
fixées à 20 et 180 heures.
M. Marx: Mais c'est dans la loi originale?
M. Johnson (Anjou): Non, je ne le pense pas. Non, ce n'est pas
dans la loi.
M. Marx: Les travaux compensatoires, la loi...
M. Johnson (Anjou): C'est sous forme de directive administrative.
Maintenant, on parle d'un règlement.
M. Marx: Oui, c'est cela. M. Johnson (Anjou): Ahbon!
M. Marx: Ce sont les travaux compensatoires.
M. Johnson (Anjou): Et non pas communautaires.
M. Marx: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: Allez-y, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): La nature des travaux communautaires, c'est
extrêmement varié: assister des personnes âgées,
distribution des repas à domicile, aide-cuisinier dans des
cafétérias d'établissements des réseaux, etc. Le
ministère est extrêmement présent dans ces choses, comme on
le sait, depuis 1977 par les expériences pilotes et, en 1980, le
programme a été étendu à l'ensemble du
Québec. L'objectif, évidemment, de rendre officiel le programme,
c'est de consacrer et de préserver des acquis du programme. La
magistrature a, évidemment, un pouvoir discrétionnaire
quant au fait qu'elle veuille recourir ou non au programme. Du
côté des intervenants, la loi actuelle prévoit que la Loi
sur les accidents du travail s'applique aux justiciables qui exécutent
des travaux communautaires dans le cadre d'une ordonnance du tribunal.
L'officialisation des programmes de travaux communautaires a fait l'objet de
consultations auprès des organismes communautaires et de la
magistrature.
Disons que c'est un endroit où l'idée qu'on se fait de la
justice habituellement -je devrais dire la caricature qu'on fait, à
l'occasion, de la justice - est loin de s'appliquer. C'est vraiment un lieu de
collaboration assez exceptionnelle entre la couronne, parfois les ressources
techniques comme les psychologues, les travailleurs sociaux qui oeuvrent
auprès de nos tribunaux, les agents de probation, la ressource
communautaire elle-même, le juge, par définition, l'avocat de la
défense. Je dois dire que j'ai été sensibilisé une
des premières fois à cela alors que j'étais au
ministère des Affaires sociales par un ancien confrère du Barreau
qui fait beaucoup de droit criminel à Montréal. Non,
j'étais au ministère du Travail à l'époque, donc,
à peu près en 1978. Il m'a téléphoné et il
m'a dit: J'ai un jeune qui vient d'être pris pour consommation de
cocaïne; il est un peu mal pris; ce n'est pas un méchant
garçon. Il me demandait de lui identifier un organisme communautaire
pour lequel il travaillait. Je pense que le travail des avocats de la
défense là-dedans, notamment à Montréal, a permis
de sensibiliser l'ensemble de l'appareil de la justice à cela et je
crois que le ministère de la Justice a relativement bien réussi,
a répondu à ces attentes des milieux de la défense.
Voilà. L'article 19?
M. Marx: J'ai des questions, mais je veux les garder pour
après l'article 19. D'accord, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Alors, l'article 19 est
adopté?
M. Marx: Non, c'est l'article 18.
Le Président (M. Gagnon): L'article 18, je m'excuse. Non,
l'article 18 est adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 18 est adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 18 est adopté.
On est rendu à l'article 19.
M. Johnson (Anjou): L'article 19, maintenant?
M. Marx: Oui, parce que le ministre...
M. Johnson (Anjou): II s'agit ici du pouvoir
réglementaire, M. le Président.
M. Payne: On vient de parler de l'article 18.
M. Marx: Oui, mais il a donné les explications
après qu'on l'eut adopté.
M. Johnson (Anjou): C'est cela, on l'avait adopté juste
avant.
Le Président (M. Gagnon): Effectivement, mais je me rends
compte qu'on parlait quand même sur un article qui était
adopté.
M. Payne: Ah, vous l'expliquez après!
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Johnson (Anjou): Le pouvoir de réglementation.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Marx: J'ai deux questions à poser en fonction de ces
modifications à la Loi sur la probation et sur les établissements
de détention. Premièrement, en vertu du Code criminel, il y a un
certain nombre de personnes qui sont dans les prisons québécoises
à cause d'infractions...
M. Johnson (Anjou): Fédérales.
M. Marx: Fédérales, oui. Est-ce que le
ministère de la Justice du Québec demande au
fédéral de faire certaines réformes pour qu'il y ait moins
de gens dans nos prisons pour des infractions contre les biens, non des
infractions contre la propriété? Est-ce qu'on a une politique
qu'on essaie de faire valoir au niveau fédéral? Nous avons la
responsabilité de l'administration de la justice et il faut essayer
d'influencer le fédéral pour qu'il agisse en fonction de nos
politiques globales, si nous en avons.
M. Johnson (Anjou): Je dois dire que, à la
conférence des procureurs généraux l'an dernier -
c'était, je pense, au printemps -j'ai eu l'occasion de rencontrer mes
collègues des autres provinces, ainsi que le Solliciteur
général du Canada qui était là à
l'époque, qui était venu faire un tour. La tendance était,
à ce moment, de dire: Pourquoi procéder dès maintenant
avec la réforme du Code criminel? J'ai plaidé, ainsi que mon
collègue Roland Penner du Manitoba, sur la nécessité de
continuer la réforme du Code criminel. C'est dans le cadre de ces
travaux de la Commission de révision du Code criminel que nous faisons
valoir, notamment
au chapitre du "sentencing", notre point de vue.
M. Marx: Roland Penner, c'est un bon Procureur
général.
M. Johnson (Anjou): Un Procureur général
remarquable.
M. Marx: Ce serait bon pour le ministre de suivre certaines de
ses politiques en matière des femmes battues, par exemple. Des choses
intéressantes se sont faites au Manitoba.
En ce qui concerne les prisons, est-ce que le ministre, étant
donné que le taux d'incarcération diminue au Québec -
c'est d'ailleurs à cause des politiques qu'on a instaurées - a
toujours l'intention de construire ces trois prisons: Sherbrooke,
Trois-Rivières et LaSalle?
M. Johnson (Anjou): Je pense qu'on aura d'autres occasions d'en
parler, M. le Président.
M. Marx: Le ministre ne veut pas... Cela me surprend que le
ministre ne profite pas de l'opportunité d'expliquer sa politique en
matière de construction des prisons; il hésite.
M. Johnson (Anjou): En effet, je ne suis pas d'un
tempéramment à sauter sur les opportunités du
député, ni sur d'autres.
M. Marx: C'est juste une question d'information. Est-ce que le
ministre est au courant que son sous-ministre associé...
M. Johnson (Anjou): Au criminel ou à la
détention?
M. Marx: À la détention.
M. Johnson (Anjou): M. Diamant.
M. Marx: II n'est pas ici aujourd'hui.
M. Johnson (Anjou): II n'est pas ici. Cela ne veut pas dire que
vous pouvez dire n'importe quoi, mais...
M. Marx: Non. Je pense qu'il a fait un discours - je n'y ai pas
assisté personnellement, mais j'ai lu le résumé - qui
était très bon et très intéressant. Il a dit qu'un
des problèmes au ministère, c'est qu'il y a des prisons qu'on
veut fermer, qui n'ont pas de raison d'exister. On ne peut pas les fermer parce
que la ville en question ne veut pas qu'on les ferme à cause...
M. Johnson (Anjou): Des emplois.
M. Marx: ...des emplois et des rebondissements
économiques. Est-ce que le ministre a un plan de rechange, dans le sens
de fermer une prison et d'ouvrir je ne sais quoi?
M. Johnson (Anjou): Entre vous et moi, je trouve absurde, tout en
comprenant les préoccupations de certains députés, qu'on
veuille garder une prison ouverte parce qu'on veut garder les "jobs".
M. Marx: Moi aussi, je trouve cela tout à fait...
M. Johnson (Anjou): À la rigueur, on peut comprendre que
des gens en construisent, comme à Sept-Îles ou à
Baie-Comeau, je crois, pour 30 000 000 $ pour créer de l'emploi.
M. Marx: À Drummondville.
M. Johnson (Anjou): II y en a une qui a été
annoncée ce matin.
M. Marx: Une a été annoncée ce matin.
M. Johnson (Anjou): Dans le comté de Manicouagan, une
prison fédérale. À Port-Cartier?
Une voix: Oui.
M. Johnson (Anjou): Une prison fédérale à
Port-Cartier de 30 000 000 $ pour 250 détenus. Cela va donner de
l'emploi. Je ne suis pas sûr... Quand on pense à l'ouverture de
prisons comme lieux privilégiés de la création d'emplois
dans une société comme la nôtre, je veux bien que le
ministère de la Justice fasse son effort pour la création
d'emplois, mais cela m'apparaît plutôt accessoire.
Effectivement, la question qu'il pose s'est posée dans le
concret. Je me souviens très bien, qu'en Gaspésie, entre autres,
où finalement on aurait eu tendance à dire: On va fermer la
prison, il y a eu des pressions très fortes du milieu pour ne pas la
fermer.
M. Marx: Je pense que c'était à Matane.
M. Johnson (Anjou): Cela m'a amené à me poser des
questions sur l'ensemble des données qui amènent le
ministère à vouloir faire des immobilisations dans ce domaine.
Dans une période de contractions budgétaires comme celle qu'on
connaît et qu'on va continuer de connaître et que tout gouvernement
élu n'importe quand entre l'automne 1985 et 1986 devra continuer
d'endurer, on se pose des questions parce qu'on sait très bien que, si
l'on va dépenser 50 000 000 $, 60 000 000 $ ou 70 000 000 $ pour
construire des prisons, les gens qui disent
qu'ils ont besoin de centres d'accueil et d'hôpitaux peuvent se
poser de sérieuses questions. J'ai fait faire un inventaire des besoins
au ministère et j'y ai consacré un certain temps. J'ai
consulté une ou deux personnes qui sont dans ce domaine, mais pas du
ministère. La revue que j'en ai faite, c'est peut-être que nos
besoins sont un peu moins grands que nos appétits de
bâtisseurs.
M. Marx: Je félicite le ministre pour en être
arrivé à cette conclusion deux ans après l'Opposition.
Votre prédécesseur a trouvé beaucoup plus difficile
d'arriver à cette conclusion et je crois que cela est très bon;
honnêtement. Cela va de soi que le député au pouvoir doit
être plus prudent que le député de l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): Cela paraît:
M. Marx: Pas tout à fait. Cela ne paraît pas, mais
je comprends que le ministre est nouveau et qu'il est là depuis un an
seulement. Cela veut dire que c'est possible qu'on ne construise pas trois
prisons. Est-ce cela? Le ministre a répondu que c'est possible.
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire que l'ensemble des
immobilisations du ministère en matière carcérale couvrait
l'ensemble du territoire du Québec et à peu près toutes
les régions administratives sauf deux, que ce soit dans la
rénovation, dans l'agrandissement ou dans la construction de nouveaux
établissements. Je peux vous dire que, sur le plan
québécois, dans l'ensemble on peut diminuer de façon
considérable les perspectives établies par le ministère il
y a deux ans. Est-ce que cela veut dire que c'est à
Trois-Rivières qu'on va couper un projet, à LaSalle ou ailleurs?
Cela est autre chose. Cependant, je me permets, au cas où, la
démocratie nous réservant parfois des surprises, le
député aurait à considérer ces dossiers...
M. Marx: Je les considère maintenant.
M. Johnson (Anjou): ...à un autre titre que critique de
l'Opposition, d'attirer son attention sur le fait que ça remet en cause
le principe de l'autosuffisance régionale sur laquelle le
ministère a bâti beaucoup de son activité dans ce
domaine.
M. Marx: Oui, d'accord.
M. Johnson (Anjou): Si l'on regarde les chiffres globalement au
Québec, on se rend compte qu'on a peut-être un peu moins besoin
d'endroits où bâtir des prisons que ce que l'on prévoyait
il y a deux ou trois ans. On se rend compte de cela pour toutes sortes de
raisons: le succès des travaux communautaires, la diminution de la
criminalité dans bien des cas, les changements dans le "sentencing" et
aussi le fait que l'appareil statistique du ministère se raffine quelque
peu. Il faut dire que c'est un appareil statistique qui n'était pas
particulièrement un modèle comparé à certains
organismes centraux. Sauf qu'à partir du moment où on a dit cela
et que la machine qui génère ces projets cherchait
l'autosuffisance régionale - évidemment, quand on veut
s'autosuffire régionalement, il faut bien trouver des besoins à
combler -alors qu'ici on arrive à la conclusion qu'au Québec on a
peut-être besoin de 25 %, 30 % ou même 50 % de moins de place dans
les prisons que ce que le ministère avait projeté il y a deux
ans, quelles qu'en soient les raisons, c'est: Où va-t-on les faire? Le
jour où on décide de l'endroit, c'est: Est-ce que, oui ou non, on
a de l'autosuffisance régionale? Là, cela va remettre ça
en question et on vous arrive avec des arguments de toute nature. C'est
très difficile parce que le ministère, comme la plupart des
autres ministères, pendant des années s'est bâti une
approche dans ce domaine qui présupposait le caractère
illimité des ressources. Les ressources nous ont amenés à
nous poser des questions à l'égard de l'utilisation des
ressources, mais aussi des questions de fond, exactement comme celles
qu'évoque le député de D'Arcy McGee. (21 heures)
M. Marx: Si on attaque ce problème sur le fond, comme on
l'a fait d'une certaine manière ici où, je dirais on est
peut-être un peu en avance sur les autres provinces canadiennes et
sûrement sur beaucoup d'États américains, je pense que le
taux de détenus a diminué, c'est évident.
J'ai participé à une conférence pour
l'Assemblée nationale dans l'État du Wisconsin et le
problème des États américains, un des problèmes les
plus aigus, c'est le coût de construction de nouvelles prisons. C'est
partout aux États-Unis, notamment en Californie et en Floride.
Juste pour y revenir, je trouve qu'il y a encore trop de personnes en
prison pour ce que je qualifierais de délits mineurs, des délits
contre les biens et non pas contre la personne. Si on prend tous les
délits contre les biens, si ces personnes ne purgeaient pas leur
sentence en prison, il serait possible de fermer beaucoup de cellules, sans
parler des institutions. Je comprends ce que le ministre a dit de
l'autosuffisance régionale, parce que j'entends cela en commission
parlementaire depuis quelques années maintenant et cela m'a
frappé. Quelqu'un qui a une sentence de vingt-trois mois, on va
l'envoyer normalement soit à la prison de Bordeaux ou à
Orsainville, même s'il vient de Trois-Rivières ou de
Sherbrooke.
M. Johnson (Anjou): Non, cela dépend.
M. Marx: Bien, c'est difficile de purger vingt-trois mois
à Sherbrooke; à Trois-Rivières, ce serait très
difficile...
M. Johnson (Anjou): À Hull, cela doit être moins
dur.
M. Marx: Dans les petites prisons, je veux dire. On ne peut pas
avoir une installation comme Bordeaux ou Orsainville dans chacune des
régions québécoises, cela n'a pas de bon sens. Supposons
que, pour les fins de la discussion, on ferme Trois-Rivières, parce que,
la dernière fois où j'ai été là, il y avait
vingt-sept détenus. Supposons donc qu'on ferme Trois-Rivières, si
vraiment il faut transférer des détenus dans un
établissement quelconque, on peut en mettre un certain nombre, s'il y a
de la place, à Bordeaux. Cela coûterait moins cher de payer le
transport des parents qui veulent visiter les détenus, le cas
échéant, que d'avoir un établissement à
Trois-Rivières, parce qu'on veut avoir une autosuffisance
régionale. De toute façon, il y a le téléphone.
Comprenez-vous ce que je veux dire?
Le Président (M. Gagnon): Avant de vous laisser la parole,
M. le ministre, c'est parce que le député de Vachon avait
à intervenir, je pense, sur le même sujet.
M. Johnson (Anjou): Ah bon!
M. Payne: C'est parce que je voulais juste participer un peu
à la conversation, au dialogue entre les deux qui dure depuis une
dizaine de minutes, mais ce serait plutôt sur les travaux
communautaires.
Le Président (M. Gagnon): Après la réponse
du ministre, vous aurez la parole.
M. Marx: Après la réponse du ministre.
Écoutez le ministre.
M. Johnson (Anjou): D'abord, il y a, évidemment, les
visites de la famille et tout cela. Quand on regarde le profil des personnes
qui sont détenues, on se rend compte qu'une forte proportion d'entre eux
-je dis d'entre eux, parce qu'il y a peu de femmes détenues -
premièrement, sont jeunes; deuxièmement, ils sont de milieux
socio-économiques très marginaux, souvent issus de familles qui
vivent de sécurité sociale d'une façon ou d'une autre, de
chômage ou d'aide sociale.
On voit tout de suite que prendre le métro ou l'autobus pour se
rendre à la prison aller voir son enfant, cela se fait même si on
est à l'aide sociale. C'est un petit peu plus compliqué de partir
de Montréal, par exemple, et de se rendre à Waterloo. Il faut
avoir cela à l'esprit. Est-ce qu'il n'y aurait pas une façon
simple de l'organiser dans le fond? Si on est pour économiser des
millions en termes d'immobilisations, qu'on mette sur pied une espèce de
service du genre "shuttle" qui part de Berri-Demontigny tous les jours et qui
s'en va à Waterloo à telles heures pour des gens qui veulent
aller visiter leurs parents. Ce n'est pas inconcevable.
Deuxièmement, dans le cas des avocats, c'est plus
compliqué. À l'occasion de quelques visites que j'ai faites de
prisons, dont celle de Bordeaux... Je ne sais pas si le député y
est allé récemment, je sais qu'il y est déjà
allé. Est-ce qu'il est déjà allé à Bordeaux,
le député de D'Arcy McGee?
M. Marx: Quelques fois, quand j'en ai eu la demande. Le
Protecteur du citoyen y est allé dernièrement. Je n'y suis donc
pas retourné.
M. Johnson (Anjou): D'abord, il faut voir que ce n'est pas gai,
Bordeaux. C'est dur, c'est vieillot; c'est une atmosphère qui n'est
pas... En tout cas, on a de la difficulté à concevoir qu'il y a
de la réhabilitation qui se fait là. Il faut avoir à
l'esprit, cependant, que beaucoup des personnes qui sont
incarcérées le sont alors qu'elles sont sujettes à de
multiples accusations et qu'elles peuvent être appelées dans une
autre cause, dans un autre procès, pour complicité ou autrement,
recevoir la visite de leur avocat.
Dans le cas d'une ville comme Montréal, sortir les gens de
Bordeaux pour les mettre ailleurs, c'est le problème de l'accès
à leur avocat. On peut peut-être se ramasser au palais de justice
de Montréal six fois en l'espace d'un mois et demi pour aller
témoigner, etc. C'est un problème pratique et je ne suis pas
sûr que les avocats vont vouloir prendre le "shuttle" qui part de
Berri-Demontigny.
M. Marx: Je comprends que, dans chaque région où il
y a une Cour supérieure ou une Cour provinciale, où il y a des
procès au criminel, il faut avoir des cellules pour le procès.
Quand, par exemple, j'ai visité Waterloo et Granby, l'autre jour; au
palais à Granby, il y a un certain nombre de cellules pour les
procès. Mais je ne veux pas continuer cette conversation, parce qu'on a
les...
M. Johnson (Anjou): Je veux juste terminer sur le taux de la
population carcérale, à partir des statistiques du Conseil de
l'Europe, qui datent de décembre 1983. Ce n'est pas tout à fait
récent, cela fait quand même deux ans. Au Québec, on a 47
personnes en prison par 100 000 habitants. Si je prends des pays comme
l'Autriche, c'est 114; la Belgique, c'est 53; le Danemark, c'est 63; la France,
c'est 67; la République fédérale d'Allemagne, c'est
102.
M. Marx: Est-ce que, pour nous, cela inclut le
fédéral aussi?
M. Johnson (Anjou): Le fédéral aussi.
M. Marx: On est en bas du Danemark; non, je ne le pense pas.
M. Johnson (Anjou): Je crois que oui. Attendez, je veux juste
être sûr.
M. Marx: Le chiffre global pour le Canada, c'est le plus haut
taux d'incarcération après les États-Unis.
M. Johnson (Anjou): Le chiffre global du taux
d'incarcération pour le Canada...
M. Marx: Mais c'est dans les chiffres qui sont rendus publics par
le fédéral, et par son service de statistique.
M. Johnson (Anjou): ...si on compare le taux pour 10 000 adultes,
de province à province, le Québec est le troisième au
Canada.
M. Marx: Le troisième...
M. Johnson (Anjou): Le troisième plus bas.
M. Marx: Mais on a des statistiques de... C'est quoi, l'organisme
fédéral?
M. Johnson (Anjou): Statistique Canada?
M. Marx: Non, le Centre canadien des statistiques juridiques.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon.
M. Marx: Je veux juste terminer sur les prisons et le
député de Vachon va parler des... Mais je retiens de cette
discussion, que j'ai trouvée très intéressante... C'est
une des seules qu'on ait eues sur cette question d'une façon sereine
depuis quelques années maintenant. Avant que le ministre actuel soit
ministre de la Justice, je trouvais très difficile d'aborder cette
question. J'ai conclus que le ministre a fait une réflexion, mais que sa
politique finale n'est pas encore définie, parce qu'il n'a pas
terminé sa réflexion et ses études. Mais on ne va pas
construire de nouvelles prisons tout de suite parce qu'on voit que le taux
d'incarcération est en train de diminuer pour toutes sortes de raisons,
à cause des politiques instaurées par le gouvernement et aussi
à cause du fait que nous avons moins de jeunes et que les gens de 90 ans
ne commettent pas trop d'infractions criminelles. Je trouve cela très
intéressant. On va suivre le progrès de ce dossier avec beaucoup
d'intérêt.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Si on voulait revenir quelques secondes sur les travaux
communautaires, je ne sais pas si...
Le Président (M. Gagnon): Oui, cela va.
M. Payne: Je sais que quelqu'un qui fait des travaux
communautaires fait l'objet d'une ordonnance d'un tribunal, c'est sûr. Si
je comprends bien, le programme est volontaire. C'est, un des critères
d'application.
M. Johnson (Anjou): Le juge demande d'abord: Êtes-vous
d'accord?
M. Payne: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): Si je vous offre d'aller faire des travaux
communautaires, seriez-vous d'accord?
M. Payne: C'est cela. M. Johnson (Anjou): Bon!
M. Payne: Suivant cela, il y a un certain nombre de
critères d'admissibilité, j'imagine, selon les directives
administratives.
M. Johnson (Anjou): La violence.
M. Payne: C'est cela. La dangerosité du sujet. Mais est-ce
que la personne a la possibilité a posteriori de demander son
admissibilité dans le programme ou de revenir devant le tribunal pour
chercher une ordonnance différente de ce qui a été
décrété au début?
M. Johnson (Anjou): Non. S'il est déjà
incarcéré, je ne le pense pas. C'est la sentence.
M. Payne: Donc, il n'y a effectivement pas un appel sur
l'ordonnance, sur la sentence?
M. Johnson (Anjou): Au moment de rendre la sentence, le juge dit:
Seriez-vous d'accord pour faire des travaux communautaires, sur la base
évidemment, des données qu'il a quant à
l'admissibilité de la personne. Son admissibilité est en fonction
de sa dangerosité, de ses chances de réhabilitation, de la
disponibilité de la ressource communautaire, de la sensibilité du
juge aussi à ces questions. Si le citoyen condamné dit: Oui, je
suis d'accord, à ce moment-là, il émet une ordonnance.
L'ordonnance spécifie le nombre d'heures qui devront être faites,
l'officier de probation qui sera responsable, la nécessité de se
rapporter à celui, etc., et
cette ordonnance doit être suivie par la personne qui est
condamnée.
M. Payne: Je comprends très bien cela. Justement, ma
question tient à ceci: A posteriori, la personne peut-elle, par exemple,
après une période de réflexion, dire: Je voudrais bien me
réhabiliter, je voudrais remettre en question ma décision?
M. Johnson (Anjou): Ah bon, c'est cela, en d'autres termes, mais,
une fois...
M. Payne: Est-ce que le règlement est suffisamment
flexible?
M. Johnson (Anjou): Non, je ne le pense pas. Une fois qu'il a
dit: Non, je ne veux pas accepter les travaux communautaires et qu'on l'envoie
à Bordeaux, il reste à Bordeaux pour y purger sa sentence.
M. Payne: Mais il me semble que cela va contre l'évolution
de l'esprit... Comment dit-on cela?
M. Johnson (Anjou): La volonté de
réhabilitation.
M. Payne: La volonté du sujet.
M. Johnson (Anjou): Mais le programme qui va s'appliquer une fois
que l'individu est derrière les barreaux, ce sera plus la
libération conditionnelle et ses conditions.
M. Payne: Justement, après une certaine
période.
M. Johnson (Anjou): Et s'il est admissible après avoir
purgé le tiers de sa sentence et être passé devant la
Commission des libérations conditionnelles qui elle-même est
extrêmement préoccupée par cela. D'ailleurs, les gens qu'on
y nomme sont en général extrêmement
préoccupés par ces questions de réhabilitation. Ils ont
contribué de façon considérable à faire
évoluer le système depuis plusieurs années. Une sentence
est finale; une sentence qui est donnée est donnée. Le
système judiciaire fonctionne comme cela.
M. Marx: Je veux seulement poser une question...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon n'a pas terminé.
M. Marx: ...au député de Vachon. D'accord.
Le Président (M. Gagnon): C'est parce que je sens qu'il
n'a pas eu la chance de s'exprimer complètement. M. le
député de Vachon, est-ce que cela va? Oui.
M. Payne: Oui, je me suis bien expliqué. Ce que je voulais
indiquer, c'est que si, effectivement, on constate que l'ordonnance est
absolue, peut-être qu'il y aurait une manière selon laquelle, dans
l'application de cette ordonnance, il y aurait une possibilité de
réviser les modalités d'exécution de l'ordonnance pour
faire en sorte...
M. Johnson (Anjou): II faut bien se comprendre. Quand on parle
d'ordonnance, on parle de ce qui s'applique dans le cas des sentences
communautaires. Donc, la question ne se pose pas. Si l'individu dit: Oui, je
suis prêt à faire des travaux communautaires, je lui dis: Parfaitl
Vous allez faire 125 heures dans les huit prochaines semaines. Votre agent de
probation, c'est M. Untel ou Mme Unetelle. Rapportez-vous tous les jeudis soir.
Il fixe un certain nombre de conditions, comme vous n'avez pas le droit de
parler à votre beau-frère que vous avez battu, etc.
Là, l'individu part et fait des travaux communautaires.
Normalement, il ne revient pas devant le juge. S'il ne respecte pas
l'ordonnance, il peut revenir devant le juge pour bris d'ordonnance.
L'alternative, c'est que l'individu dise: Non merci, je n'en veux pas de
travaux communautaires. Le juge dit: Très bien, monsieur, vous allez
à Bordeaux pendant huit mois et demi. Alors, voilà, il s'en va
à Bordeaux pour huit mois et demi et c'est fini. Une fois entré
à Bordeaux, s'il trouve que ce n'est pas exactement ce qu'il pensait que
cela pouvait être...
M. Payne: Le Loews-La Cité! (21 h 15)
M. Johnson (Anjou): ...là, il ne peut plus changer
d'idée. Le système est fait de telle façon qu'une sentence
- je ne parle pas d'une ordonnance - en vertu du Code criminel qui est rendue,
elle est rendue. Elle a un caractère définitif et concluant. Ce
qui arrive, cependant, à l'individu, c'est qu'après avoir
purgé le tiers de sa sentence il devient admissible aux
libérations conditionnelles. Et les libérations conditionnelles,
à ce moment, peuvent lui trouver un cadre, finalement, de liberté
dans des conditions de surveillance, dans des conditions de limitation de
l'exercice de cette liberté qui vont dans le sens de la
réhabilitation habituelle.
M. Payne: Je ne suis pas habilité pour discuter des
aspects légaux de la situation, mais je soulève tout simplement
la préoccupation que j'ai en vertu du principe de l'évolution de
l'esprit et le principe de l'influence communautaire qui s'exercent normalement
dans une prison. Si quelqu'un se met, suivant une ordonnance d'un tribunal, aux
travaux communautaires, présumément un des effets indirects,
c'est qu'il va influencer positivement ses collègues.
M. Johnson (Anjou): II va aux travaux communautaires. Il ne va
pas en prison. Il n'y aura pas de collègues.
M. Payne: II n'a pas de contacts avec d'autres
détenus?
M. Johnson (Anjou): Absolument pas. Il va peut-être en
avoir, oui, dans la même institution, à l'occasion, ou dans la
même ressource communautaire. Il faut peut-être que je revienne
à quelques éléments de base que je n'avais pas dits et je
comprends, si le député ne connaît pas le programme, qu'il
pose la question. Une fois que l'individu a accepté de subir une
ordonnance de travaux communautaires, ce n'est pas la liberté ou
l'ordonnance communautaire, c'est la prison ou l'ordonnance communautaire. Si
c'est l'ordonnance communautaire, il va coucher chez lui, chez son
beau-frère ou je ne sais pas quoi. Il a un agent de probation et il ne
voit jamais les murs d'une prison.
M. Payne: D'accord.
M. Johnson (Anjou): II s'en va chez son agent de probation qui le
présente, par exemple, au YMCA dans le cas du West Island à
Montréal et du centre-ville, qui dit: Voici, nous avons un programme de
popote roulante et c'est cinq fois par semaine.
M. Payne: Donc, il est sous la tutelle exclusive de son agent de
probation.
M. Johnson (Anjou): II est sous la tutelle de l'agent de
probation. Voilà! Il est en liberté, mais dans des conditions
qu'a énumérées le juge dans son rapport.
M. Payne: Une autre question. Est-ce qu'il a toute la protection
de la Loi sur la santé et la sécurité du travail?
M. Johnson (Anjou): Dans le cas de la santé et de la
sécurité du travail, la loi le couvre.
M. Marx: Je pense qu'on a eu un amendement, il y a un an ou
deux.
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
M. Marx: Les travaux communautaires, c'est en vertu du Code
criminel, les travaux compensatoires, c'est en vertu de notre loi.
M. Johnson (Anjou): Du droit pénal provincial.
M. Marx: C'est ça. J'ai lu dans les journaux, hier ou
avant-hier, qu'il y a moins de demandes de libération conditionnelle au
Québec qu'autrefois. Les demandes ont diminué. Est-ce que le
ministre a fait une étude sur cette question?
M. Johnson (Anjou): Je n'ai pas les chiffres présentement,
malheureusement.
M. Marx: C'était dans les journaux hier ou avant-hier.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais je ne les ai pas présents
è l'esprit. Je me souviens d'avoir vu cela quand on a fait les
crédits et cela fait déjà quelques semaines. C'est
drôle, moi, en tout cas, dans les chiffres que j'ai vus au moment de la
préparation des crédits, je n'ai pas vu de chiffres significatifs
qui auraient attiré mon attention.
M. Marx: Juste pour terminer, je pense qu'il faut avoir une
politique pour incarcérer le moins de monde possible et essayer de
trouver d'autres instruments de contrôle, le cas échéant.
Je pense qu'on a fait un peu de progrès au Québec depuis quelques
années; depuis 1965 ou 1966, depuis les années soixante, on a
fait beaucoup de progrès et on va essayer de continuer.
Le Président (M. Gagnon): L'article 20 est-il
adopté?
M. Marx: Soit que ce soit le gouvernement... Non. L'article
19.
Le Président (M. Gagnon): Ce que je vous ferais remarquer,
c'est...
M. Marx: L'article 19 est adopté.
Le Président (M. Gagnon): On adopte l'article et
après cela on le discute. C'est un peu embêtant.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Là on vient de discuter
l'article 19 et il a été adopté.
M. Marx: Oui, mais le ministre a des commentaires.
M. Johnson (Anjou): C'est simplement pour dire que, quand on a
commencé les travaux communautaires, on avait la première
année 163 cas et, en 1984, l'an dernier, c'est-à-dire à
peine quatre ans après, on est rendu à 902 cas. On a une
augmentation de 20 % par année.
M. Marx: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): L'article 20?
M. Johnson (Anjou): L'article 20?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Johnson (Anjou): Je présume qu'on va le suspendre avec
le 16?
Le Président (M. Gagnon): Articles 20 et 21 suspendus.
M. Marx: Articles 20 et 21.
Le Président (M. Gagnon): Article 22?
Loi sur la protection des personnes et des biens en
cas de sinistre
M. Marx: L'article 22, c'est la Loi sur la protection des
personnes et des biens en cas de sinistre.
M. Johnson (Anjou): ...la protection civile. En fait, c'est une
modification qui a pour objet de préciser que le rôle du Bureau de
la protection civile en matière de sauvetage peut également viser
des biens dans la mesure où la sécurité d'une personne est
menacée.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 23?
M. Johnson (Anjou): Ce sont les pouvoirs du bureau en
matière de sauvetage parce qu'on définit, comme je l'ai dit en
deuxième lecture, la notion de sauvetage de façon plus
précise pour permettre le recrutement de bénévoles,
d'indemniser les personnes, de leur accorder la protection des lois, etc.
Le Président (M. Gagnon): L'article 23 est-il
adopté?
M. Marx: Adopté. Oui.
Le Président (M. Gagnon): Article 24?
M. Johnson (Anjou): Concordance avec l'article 22.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 24 est adopté.
Article 25?
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse. On a un amendement à
l'article 25. Supprimer l'article 25.
Le Président (M. Gagnon): L'article 25 est
supprimé?
M. Marx: Pourquoi est-ce supprimé? Est-ce que le ministre
peut nous expliquer pourquoi?
M. Johnson (Anjou): Dans le fond, on supprime l'article 25...
M. Marx: Oui, c'est...
M. Johnson (Anjou): ...parce que la loi 42 règle ce
problème.
M. Marx: La loi 42...
M. Johnson (Anjou): Santé et sécurité du
travail. Accidents du travail et maladies professionnelles. Alors, dans le
fond, c'est un article qui visait è couvrir des personnes...
M. Marx: Bon, d'accord. Je comprends.
M. Johnson (Anjou): ...qui sont des
bénévoles...
M. Marx: Qui peuvent avoir...
M. Johnson (Anjou): ...qui participent à des sauvetages
pour des fins d'accidents du travail.
M. Marx: C'est cela. Qui peuvent avoir un accident de
travail.
M. Johnson (Anjou): C'est réglé par la loi 42.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Alors, l'amendement à
l'article 25 est adopté, c'est-à-dire que l'article 25 est
supprimé.
M. Johnson (Anjou): L'article 26, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Article 26?
M. Johnson (Anjou): Concordance avec l'article 22.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 26 est adopté.
Article 27?
M. Johnson (Anjou): Article 27. Il y a un amendement. On remplace
l'article 27 de telle sorte qu'on propose d'accorder au bénévole
la protection qui est conférée par la Loi visant à
favoriser le civisme lorsqu'il participe à un sauvetage ou à un
cours de formation en sauvetage.
M. Marx: Quelle est la couverture dans cette loi sur le
civisme?
M. Johnson (Anjou): On renvoie à la Loi sur les accidents
du travail. Cela permet aussi un dédommagement et je pense que cela
permet aussi la protection contre le congédiement, etc. Aussi, il y a
les gens qui
participent à un sauvetage et à qui on remet, comme
on l'a fait il y a quelques jours, la médaille du civisme du
Québec.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
27 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Article 28?
M. Johnson (Anjou): Il s'agit d'accorder aux municipalités
le pouvoir de mettre sur pied un service de protection civile.
Le Président (M. Gagnon): L'article 28 est-il
adopté?
M. Marx: Mais comment fait-on maintenant? Il y a des
municipalités qui ont des services de protection civile?
M. Johnson (Anjou): Non.
M. Marx: Ah oui! La ville de Côte-Saint-Luc a un tel
système, qui est bien connu partout en province.
M. Johnson (Anjou): Elles n'ont pas le pouvoir de le faire.
M. Marx: Pardon?
M. Johnson (Anjou): Elles n'ont pas le pouvoir de le faire. Elles
se servent de quelques articles de la loi des municipalités ou de je ne
sais pas quoi. Comment passent-elles cela à la Commission municipale?
Par le service de police ou le service d'incendie.
M. Marx: Mais, elle n'a pas de service de police.
M. Johnson (Anjou): Par le service d'incendie probablement. Alors
là, on leur donne un pouvoir spécifique. Mais c'est
peut-être...
M. Marx: Supposons que...
M. Johnson (Anjou): C'est peut-être leurs pouvoirs en
matière de santé publique aussi. Là, on leur donne le
pouvoir vraiment de...
M. Marx: À Côte-Saint-Luc, c'est possible que ce
soit un service qui ne fait pas partie des services de la ville, mais que la
ville subventionne. Supposons un article tel que 28. On modifie l'article. On
ajoute l'article 46.1. Comment fait-on la diffusion d'un tel article
auprès des villes et des villages?
M. Johnson (Anjou): Ce sont les unions elles-mêmes qui
l'ont demandé, entre autres.
M. Marx: L'Union des municipalités?
M. Johnson (Anjou): C'est le ministère des Affaires
municipales qui va la faire...
M. Marx: Qui va le faire dans son bulletin...
M. Johnson (Anjou): ...dans son bulletin. Je pense qu'il a un
mensuel ou je ne sais pas?
M. Marx: Dans son bulletin, oui. Parce que cela est très
important. D'accord. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 28 est adopté.
Article 29?
M. Johnson (Anjou): Article 29. Concordance avec l'article
22.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 29 est adopté.
Article 30?
Loi sur la recherche des causes et des circonstances
des décès
M. Marx: Oui, je pense qu'on commence...
M. Johnson (Anjou): Loi sur la recherche des causes et des
circonstances des décès.
M. Marx: C'est la Loi sur les coroners que j'ai eu l'occasion de
commenter souvent.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Marx: Je pense que ce serait utile que le ministre nous
explique clairement pourquoi la loi adoptée en 1983 n'est pas encore en
vigueur et quels sont les problèmes qu'il veut contrecarrer par les
amendements proposés aux articles 30 et suivants. Je pense que, si le
ministre nous brosse un tableau général, cela va nous permettre
d'adopter ces articles assez rapidement.
M. Johnson (Anjou): Essentiellement, la nouvelle loi sur...
M. Marx: Juste un moment, M. le Président. J'aimerais
souligner, pour le
Journal des débats, que la loi originale sur les coroners n'a pas
été adoptée par le
député d'Anjou depuis qu'il est ministre de la Justice.
C'est le député de Chicoutimi qui était ministre de la
Justice à l'époque et, s'il y a des corrections à faire,
ce n'est pas à cause d'erreurs du député d'Anjou. Il peut
se sentir libre de parler maintenant.
M. Johnson (Anjou): La Loi sur la recherche des causes et des
circonstances des décès devrait, un fois qu'on a adopté
cela, être mise en vigueur plus facilement. Ce qui nous a retenus
jusqu'à maintenant, je dirais, au-delà de la friction
administrative qu'on retrouve souvent dans ces choses, compte tenu des
priorités qui y seront accordées, des disponibilités
budgétaires, etc., ce sont essentiellement deux choses qui ont
joué: d'une part, des problèmes sur le plan de l'organisation
proprement dite. La loi étant un changement considérable par
rapport à l'ancienne loi - le député le sait - elle
présuppose que les intervenants, dorénavant, auront une formation
différente dans bien des cas, des rôles différents. Il
s'agit de changer des habitudes, de donner une orientation et une direction, ce
que j'appellerais même une philosophie de gestion, en même temps
qu'une façon d'opérationnaliser la loi pour qu'elle fournisse les
services qu'on attend d'elle. Tout cela, dans un contexte... C'est un peu
difficile d'expliquer aux gens pourquoi on va mettre 8 000 000 $ de plus chez
le coroner pendant que - je ne sais pas - le collègue du
député crie parce qu'il trouve qu'on manque d'argent à
l'hôpital de Cowansville. C'est une contrainte réelle sur le plan
financier.
On s'est rendu compte que dans la loi on visait trois situations et une
chose que l'on voulait régler. Il y avait trois situations qu'on visait
quant aux mécanismes extrêmement lourds en matière de
constatation par le coroner du décès des personnes qui seront
incinérées; la même chose pour les personnes
décédées en centre d'accueil, ainsi que pour les personnes
décédées hors Québec. La loi imposait une
intervention du coroner dans tous ces cas et on parlait littéralement de
dizaines de milliers de cas par année. Or, de deux choses l'une: ou on
fait le boulot, et on le fait vraiment comme la loi le prévoyait, ou on
comprend qu'en pratique cela va poser un problème sérieux et
qu'on va faire ce qui s'est souvent fait chez le coroner, du "rubber-stamping"
de ce qui vient des propriétaires de salons funéraires ou des
personnes qui viennent des centres d'accueil.
On a décidé de modifier la loi en conséquence et de
dire que, dans ces cas, dans la mesure où un médecin a
constaté le décès, par définition... Ces personnes
y sont tenues, si elles considèrent qu'il y a un environnement suspect
au décès d'une personne, que ce soit en centre d'accueil ou pour
les personnes qui seront incinérées. De toute façon, si
quelqu'un pense qu'il y a des circonstances suspectes, il doit aviser le
coroner et, à ce moment-là, il pourra intervenir. C'est un peu
une espèce de notion de contrôle a priori obligatoire avant qu'on
en dispose ou de capacité pour le coroner d'intervenir, si on l'alerte.
On a plutôt retenu la notion que le coroner devra intervenir si on
l'alerte. (21 h 30)
M. Marx: Quels sont les inconvénients d'une telle
politique législative proposée par le ministre?
M. Johnson (Anjou): L'inconvénient, évidemment,
c'est que cela ne répond pas -et, en ce sens, c'est un changement par
rapport au projet de loi initial qui avait été adopté -
à cette espèce de préoccupation qu'avaient eue ses
concepteurs, à l'époque, de dire: II faut qu'il y ait une
espèce de paix pour tous ceux qui savent qu'un cadavre va
disparaître par incinération, par exemple, pour être
sûr qu'on n'aura pas de surprise après. On ne fait pas
d'exhumation des cendres. C'est un peu difficile. D'habitude, elles sont
dispersées ou placées dans une urne au-dessus d'un foyer. C'est
un peu difficile de reconstituer le corpus dans les circonstances.
M. Marx: Si le ministre, en mettant son chapeau de
médecin...
M. Johnson (Anjou): Sauf qu'il faut quand même trouver le
reste des inconvénients. Il y a de plus en plus de personnes qui, au
Québec, mourant dans des circonstances absolument naturelles - et je
dirais inévitables, cela nous guette tous -dont le décès
est constaté par un médecin, sont ensuite envoyées chez
l'entrepreneur de pompes funèbres qui verra à disposer du corps
par incinération. La loi, telle qu'elle existait, présupposait
qu'il y avait une intervention directe du coroner là-dedans.
M. Marx: Chaque fois?
M. Johnson (Anjou): Oui. Si on prend, par exemple, les centres
d'accueil, la vraie façon de répondre à la
préoccupation initiale serait d'avoir l'autopsie obligatoire. Cela, je
pense que c'est un contrat sur le plan social. Pour avoir travaillé dans
des hôpitaux pendant quelques années, je peux vous dire qu'il
m'est arrivé à quelques reprises de plaider avec les familles
pour qu'on nous autorise à faire l'autopsie. Est-ce que vous nous voyez,
30 secondes, imposer une autopsie obligatoire par voie législative?
Enfin, si le député pense qu'il pourrait le faire, je lui
souhaiterais bonne chance.
M. Marx: Est-ce qu'on aurait la place dans les
hôpitaux?
M. Johnson (Anjou): D'une part, il faut bien voir les
coûts. Les honoraires d'un pathologiste, pour une autopsie
complète, cela doit aller chercher dans les 100 $ et plus, plutôt
350 $ l'heure._ II y a 11 000 corps incinérés par année.
À 350 $ pour les honoraires d'autopsie, cela commence à faire
beaucoup d'argent, alors qu'on sait qu'il y a une fraction de ces cas qui sont
susceptibles d'intéresser le coroner pour des fins criminelles.
Le Président (M. Payne): Est-ce que j'ai le droit
d'intervenir?
M. Marx: Oui, vous en avez le droit, M. le Président.
Le Président (M. Payne): Juste en supprimant l'avis du
coroner, vous avez des économies considérables quand même,
j'imagine,
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est cela. Tout cela va nous permettre
de réduire de façon importante..
Le Président (M. Payne): Du point de vue
administratif?
M. Johnson (Anjou): ...les coûts qui étaient
anticipés.
Le Président (M. Payne): Les frais professionnels?
M. Johnson (Anjou): Je pense que c'est près de 500 000
$.
Le Président (M. Payne): Pour les frais
professionnels?
M. Johnson (Anjou): Au total, c'est 1 200 000 $, dont 510 000 $,
un demi-million sur l'incinération; dans le cas des hors Québec,
de 40 000 $ à 50 000 $; dans le cas des centres d'accueil, 50 000 $;
dans le cas des salles d'audience, on va épargner un tiers de million et
on va s'autofinancer par des tarifications dans certaines choses pour à
peu près 80 000 $ et, sur les autopsies, 150 000 $.
M. Marx: On va arriver aux coûts dans une minute. Quant aux
problèmes d'incinération, je comprends le souci des concepteurs
de la loi, telle que nous l'avons adoptée il y a un an et demi. Comment
est-ce qu'on va s'assurer que ce n'est pas une mort suspecte ou que ce n'est
pas, par exemple... Je vais attendre que le ministre termine sa petite
conversation.
M. Johnson (Anjou): Peut-être que le Dr Grenier, qui est
coroner en chef depuis quelques semaines maintenant, pourrait nous entretenir
de la procédure qui est suivie dans le cas de l'incinération.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Payne): Dr Grenier.
M. Grenier (Jean): En cas d'incinération, de la
façon dont c'était prévu, le coroner aurait dû
intervenir à chaque occasion ou chaque fois. Dans 99 % et
peut-être plus des cas, il serait intervenu sans cause, simplement parce
qu'il y avait eu incinération. Les résultats de la politique:
pour éviter quelque inconvénient, on envisage une meilleure
approche auprès de l'ensemble des médecins traitants pour bien
leur faire comprendre qu'à l'avenir, en signant un certificat de
décès, ils autorisent implicitement l'incinération dans
les 36 heures. Sachant cela, il n'y a à peu près pas de raison,
sauf collusion, et ce n'est pas totalement impensable, que le certificat de
décès soit signé sans que le coroner soit averti, si le
médecin a le moindre doute. C'est justement l'orientation de la nouvelle
loi d'impliquer les médecins afin de donner avis au coroner chaque fois
qu'il y a un soupçon ou un doute.
M. Marx: C'est l'orientation des modifications?
M. Grenier: De la loi originale et des modifications.
M. Marx: Ce n'est pas seulement dans le cas de morts suspectes;
cela peut avoir aussi des incidences civiles. Cela peut être
qualifié de suicide; donc les héritiers ne
bénéficient pas de la police d'assurance. Si le corps est
incinéré, on ne peut...
M. Grenier: Mais tous les cas de morts violentes sont
nécessairement rapportés au coroner; donc, à ce moment,
cela ne s'applique pas.
M. Marx: Si le médecin soupçonne qu'il s'agit d'un
suicide, le coroner intervient tout de suite.
M. Grenier: C'est automatique. M. Marx: C'est
automatique.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. L'obligation est faite au
médecin en vertu de la loi adoptée il y a un an et demi.
M. Marx: Je ne veux pas mentionner le cas pour le Journal des
débats, mais le ministre connaît ce cas-ci, sans en mentionner le
nom. Il devrait le reconnaître, il s'agit d'une personne qui nous
écrit assez souvent.
Je lui soumets cela et je peux lui écrire concernant ce cas. Il
s'agit d'un cas où on a conclu à un suicide, mais les
héritiers pensent que ce n'était pas un suicide. Donc, ils n'ont
pas bénéficié de la police d'assurance du défunt,
puisqu'on en était venu à la conclusion qu'il s'agissait d'un
suicide. Dans un tel cas, l'incinération serait défendue. Est-ce
que vous dites? Supposons que les policiers concluent que c'était un
suicide. Les personnes n'auront pas la permission de faire incinérer le
cadavre.
M. Johnson (Anjou): Cela ne veut pas dire qu'ils ne pourront pas
être incinérés, éventuellement. Cela va
déclencher l'intervention du coroner. Si on conclut qu'il y a mort
violente - un suicide, par définition, est une mort violente - ou
suspecte - dans les deux cas, la loi prévoit l'obligation d'avertir le
coroner - à ce moment, le coroner intervient, fait son enquête et
peut émettre une ordonnance disant qu'on peut disposer du cadavre.
M. Marx: Dans le cas que je viens de vous citer, étant
donné que le cadavre n'a pas été incinéré,
on peut l'exhumer et, le cas échéant, faire un examen
médical pathologique.
M. Johnson (Anjou): Qui parfois peut éclairer.
M. Marx: Cela peut parfois éclairer. J'aimerais que le
ministre regarde ce cas d'une personne de qui je reçois des lettres et
des appels téléphoniques au moins une fois par semaine.
Dans les autres provinces - je n'ai pas mon tableau comparatif en ce qui
concerne le coroner - qu'est-ce qu'on fait? Est-ce que c'est le système
qu'on veut instaurer ici? Est-ce que cela prend un certificat du coroner?
M. Grenier: M. le Président, il y a des provinces qui ont
adopté un système de "medical examiner".
M. Marx: C'est cela.
M. Grenier: Dans ces trois provinces, l'intervention du coroner
est limitée à du "rubber-stamping", à toutes fins utiles,
malgré leur refonte, dans le cas d'incinération.
M. Marx: Comme c'est le cas aujourd'hui au Québec.
M. Grenier: Comme c'est un peu le cas ici aujourd'hui.
M. Marx: Oui.
M. Grenier: En Angleterre, où on faisait encore, il y a
une dizaine d'années, une autopsie dans le cas de toute
incinération, on a maintenant fait un "about turn" complet et on ne fait
ni intervention du coroner, ni autopsie dans le cas d'incinération.
M. Marx: En Ontario? C'est le "medical examiner"?
M. Grenier: Je ne peux pas vous répondre pour l'Ontario.
Au Nouveau-Brunswick, il y a intervention du coroner.
M. Marx: Chaque fois? M. Grenier: Chaque fois.
M. Johnson (Anjou): Une moins grande population.
M. Marx: Non, non, moins grande population, moins d'argent.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Grenier: Écoutez, il y a quatre coroners pour faire le
travail.
M. Marx: J'avoue qu'il m'est difficile d'évaluer tout cela
sur le coup, mais 11 000 incinérations, c'est beaucoup au Québec.
Cela me surprend comme chiffre.
M. Johnson (Anjou): Encore une fois, j'ai eu l'occasion...
M. Marx: Autrefois, on ne faisait pas d'incinérations, ou
presque pas, au Québec.
M. Johnson (Anjou): C'est cela, et cela semble aller en
augmentant. J'ai eu l'occasion d'échanger assez longuement
là-dessus avec une personne qui, à l'époque, était
légiste au ministère; elle était responsable des
études qui ont mené au projet de loi. J'ai eu une longue
discussion avec elle au moment où on a pensé à faire ces
amendements. La conclusion à laquelle j'en suis arrivé
après en avoir discuté avec les collègues au Comité
de législation, c'est que, pour vraiment répondre à la
préoccupation qu'il y avait dans la loi originale, il faudrait penser
à l'autopsie obligatoire, à l'autopsie automatique dans le cas
d'incinération. Cela est drôle, mais cela m'apparaît...
M. Grenier: C'est ce que les Anglais faisaient, M. le le
ministre, jusqu'à il y a une dizaine d'années et qu'ils ont
complètement abandonné.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. On écarte la notion
d'autopsie obligatoire pas seulement pour des raisons financières,
mais,
finalement, pour ceci: Est-ce que, oui ou non, on pense que,
socialement, on va imposer la notion d'autopsie obligatoire alors qu'on sait
que dans 99 % et plus des cas il n'y a pas utilité? C'est une question
de balance des inconvénients. Si on avait vraiment voulu répondre
à l'objectif initial, la solution, c'était l'autopsie
obligatoire. Or, cette solution est écartée en Angleterre et je
pense qu'elle doit être écartée ici pour toutes sortes de
raisons.
M. Marx: Juste une dernière question sur cette
matière. Supposons que quelqu'un n'accepte pas le verdict du coroner et
aimerait le contester pour quelque raison que ce soit, à cause d'une
police d'assurance, par exemple, est-ce que ce serait possible pour cette
personne d'empêcher l'incinération du cadavre? Comprenez-vous ce
que je veux dire?
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: S'il y a enquête de la police et que le service de
police conclut que c'était un suicide, mais que les personnes
affectées pensent autrement et aimeraient conserver la preuve,
même si la preuve...
M. Johnson (Anjou): II y a deux choses: on pourrait le faire par
règlement, en établissant dans le règlement - on a un
pouvoir de réglementation - que, dans certaines circonstances, sur
requête, par exemple, le coroner interdit qu'il y ait
incinération.
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): On pourrait le faire par règlement.
L'alternative, c'est aussi de laisser aller les mécanismes de droit
commun habituels.
M. Marx: Cela coûte cher.
M. Johnson (Anjou): Quelqu'un va devant la Cour
supérieure, s'il pense, s'il a des motifs de croire que... Enfin, je
suis sûr qu'on va trouver un juge quelque part qui va trouver une
façon de raisonner cela pour l'interdire. Effectivement, ce n'est
peut-être pas la solution la plus expéditive. (21 h 45)
M. Marx: Mais, si le ministre lit la lettre que je viens de lui
donner, il verra pourquoi j'ai soulevé cette question, parce qu'ici une
personne conteste la décision policière. Je pense que c'est le
service de police d'une ville qui a décidé que c'était un
suicide. La personne conteste cette décision. S'il y a
incinération du cadavre, le cas finit là. Pensez à
cela.
J'ai deux questions très précises, pour revenir sur le
coût et le personnel. Si je comprends bien, le coût de la loi
actuelle est d'environ 2 000 200 $...
M. Johnson (Anjou): C'est 2 200 000 $.
M. Marx: ...2 200 000 $. Le coût anticipé...
M. Johnson (Anjou): Anticipé initialement.
M. Marx: ...c'était 6 000 000 $...
M. Johnson (Anjou): 6 200 000 $.
M. Marx: 6 200 000 $.
M. Johnson (Anjou): On ramène cela à 4 800 000 $ au
total.
M. Marx: 4 800 000 $. Cela a déjà augmenté
depuis l'étude des crédits.
M. Johnson (Anjou): Qu'est-ce qu'on avait dit à
l'étude des crédits?
M. Marx: On avait dit 4 200 000 $.
M. Johnson (Anjou): On est à 4 800 000 $.
M. Marx: Maintenant, mes chiffres étaient...
M. Johnson (Anjou): C'est à cause des loyers.
M. Marx: À cause des loyers?
M. Johnson (Anjou): Ce n'était pas inclus dans les
budgets, mais la nouvelle politique de la Société
immobilière fait qu'on l'inclut dans nos budgets.
M. Marx: Le personnel actuel?
Le Président (M. Payne): Dr Grenier.
M. Grenier: Actuellement, il y a 33 personnes.
M. Marx: Combien? 33 personnes? À temps pleini?
M. Grenier: À temps plein.
M. Marx: Le projet anticipé?
M. Grenier: 54.
M. Marx: Le projet qu'on aura?
M. Grenier: Ce sera 54 à temps plein.
M. Johnson (Anjou): En ce moment, c'est 33...
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): ...et on anticipe 54.
M. Marx: Mais le projet qu'on aura?
M. Johnson (Anjou): Vous voulez dire si on n'avait pas fait les
modifications, cela aurait été combien de personnes?
M. Grenier: Au niveau des postes, c'est deux de moins.
M. Marx: Deux de moins, cela n'est pas...
M. Grenier: Les coûts n'étaient pas principalement
au niveau du personnel permanent, en rapport avec les incinérations.
Cela aurait touché surtout du personnel à temps partiel. Les
coûts sont plus élevés que ce que représentent deux
postes, mais cela diminue de deux postes permanents.
M. Marx: D'accord. Mais quels sont ces 21 postes?
M. Grenier: La différence entre 33 et 54?
M. Marx: Oui, c'est cela.
M. Grenier: M. le Président, il y a d'abord un coroner en
chef et deux adjoints. Cela fait tout de suite plus trois.
M. Marx: On a nommé un adjoint. Est-ce qu'on va en nommer
deux?
M. Johnson (Anjou): Oui. M. Marx: Êtes-vous
sûr?
M. Johnson (Anjou): II devrait y avoir un autre adjoint.
M. Marx: C'est sûr qu'on va le nommer?
M. Johnson (Anjou): Cela devrait.
M. Marx: Parce que, souvent, dans la loi, on met deux...
M. Johnson (Anjou): L'objectif est d'en nommer un
deuxième.
M. Marx: Parce qu'on a besoin de deux adjoints?
M. Johnson (Anjou): Oui. Je laisserai le Dr Grenier vous
expliquer cela. Il a d'excellentes raisons.
M. Marx: Je sais qu'on peut nous expliquer pourquoi on en a
besoin de deux, trois ou quatre...
M. Johnson (Anjou): II y a d'abord le coroner en chef, et le
coroner en chef va être obligé de s'occuper, d'une part, de la
responsabilité de la gestion de la loi, d'établir les objectifs,
la mise en oeuvre, etc.; donc, des rôles de gestion importants.
Deuxièmement, il y a toute la dimension juridique et la dimension plus
proprement scientifique. On voudrait que les deux coroners en chef adjoints
correspondent à ces deux dimensions. Le coroner en chef adjoint de
Montréal, qui a été nommé, Me Crépin, qui
est mon ancien chef de cabinet, est une avocate d'expérience. Elle a
fait une carrière dans la fonction publique et elle connaît aussi
bien la gestion; elle est habituée à faire du "crisis
management".
M. Marx: II y en a beaucoup.
M. Johnson (Anjou): II y en a beaucoup. Deuxièmement,
normalement, l'autre coroner en chef adjoint devrait, lui, plutôt avoir
une formation scientifique. Je rappelle, par ailleurs, qu'il y a toute la
dimension de prévention, et j'ai eu l'occasion de le dire lors de
l'étude des crédits. Il nous apparaît important que le
bureau du coroner soit un aiguilleur, notamment dans les questions de
sécurité routière, pour le ministère de la Justice.
On sait les problèmes, les tragédies humaines que
représentent les accidents routiers, les coûts énormes que
cela implique pour l'État...
M. Marx: Ne comptez pas sur les coroners pour régler ce
problème.
M. Johnson (Anjou): Oui, mais je sais que le Dr Grenier, comme
coroner en chef, compte tenu de sa formation et de ses attributions
antérieures, est très préocccupé par les questions
épidémiologiques d'une façon générale,
notamment par les questions de sécurité routière,
étant l'ancien directeur des services médicaux de la Régie
de l'assurance automobile du Québec.
M. Marx: Oui, mais ce n'est pas...
M. Johnson (Anjou): Je présume qu'on aura là des
études extrêmement intéressantes et un point de vue
extrêmement intéressant quant aux réflexions, notamment,
dans le secteur de la sécurité routière.
M. Marx: Je suis sûr qu'il a la compétence, mais la
juridiction... Le problème des routes, il faut attaquer cela. Si on voit
ce qu'on fait dans d'autres juridictions autour de nous, au Vermont, à
New York, en Ontario, on touche l'âge...
M. Johnson (Anjou): De la conduite
automobile. Ah! pour l'accès aux débits de boisson.
M. Marx: ...de la conduite automobile pour l'accès aux
débits de boisson. Au Vermont, cela n'a pas été
adopté, ils vont y revenir. Cela veut dire que le coroner a
sûrement un rôle, mais le rôle relève plutôt du
ministre de la Justice autant que du ministre des Transports.
M. Johnson (Anjou): Je pense que le ministère de la
Justice va être aux prises avec des études intéressantes.
Le coroner va constater la catastrophe tous les ans: il va se mettre à
spéculer sur les raisons de la catastrophe et il va peut-être
faire des recommandations. Je trouve que c'est une chose très saine.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Payne): Est-ce qu'on peut disposer de
l'article 30?
M. Marx: On va disposer de tous ces amendements assez vite une
fois qu'on aura cette information. On comprend ce que le ministre veut faire
maintenant, les problèmes qu'il a rencontrés, les
problèmes qu'on trouve dans la loi originale. Maintenant, quel est
l'objectif ou le but global de ces modifications?
M. Johnson (Anjou): Le but global, c'est de mettre en oeuvre la
loi le plus rapidement possible. L'essentiel du travail de mise en place, de
planification et de programmation a été fait, les amendements
législatifs viennent régler des problèmes qu'on
anticipait. Il s'agira ensuite de mettre en vigueur les articles de la loi une
fois qu'on aura recruté tout notre personnel et qu'on l'aura
entraîné une fois qu'on aura fait un certain nombre de choses,
qu'on aura mis au point des formulaires, etc.
M. Marx: Quand sera-t-elle en vigueur?
M. Johnson (Anjou): J'ai eu une bonne discussion avec le Dr
Grenier là-dessus depuis qu'il est arrivé.
M. Marx: Est-ce que ce sera ce gouvernement qui va la mettre en
vigueur?
M. Johnson (Anjou): Cela devrait.
M. Marx: Cela devrait. Les élections en 1990, non?
M. Johnson (Anjou): Au printemps 1986.
M. Marx: Au printemps 1986. Ma dernière question. Lors de
l'étude des crédits, j'ai demandé au ministre de mettre en
vigueur certains articles en ce qui concerne la télévision...
M. Johnson (Anjou): De l'avis du ministère, ce
n'était pas possible de le faire.
M. Marx: Aux crédits, l'avis était que
c'était possible. Le ministre lui-même a dit: C'est possible.
M. Johnson (Anjou): J'ai dit: Cela pourrait être
intéressant, je vais le regarder et j'ai demandé à mes
fonctionnaires de me fournir une opinion là-dessus et ils m'ont dit que
ce n'était pas possible.
M. Marx: Sur le coup, on l'a dit, parce que j'ai cité les
propos du ministre. J'accepte cet avis du ministre, mais, étant
donné qu'on va faire des amendements, est-ce que ce serait possible,
maintenant, parce que toute la loi serait là telle qu'on la veut, de
mettre en vigueur ces articles plus vite que toute la loi? Je pose ma question
d'une autre façon. Si c'est possible, est-ce que le ministre serait
prêt à le faire?
M. Johnson (Anjou): Si c'est possible, oui, pour interdire...
M. Marx: Pour interdire les prises de photos, la
télévision lors des enquêtes du coroner.
M. Johnson (Anjou): Une ordonnance de non-publication et
tout.
M. Marx: C'est tout cela. Je pense que c'est terrible de voir les
gens condamnés à la télévision. Je pense que tout
le monde est d'accord avec cela. Je ne vais pas demander au ministre de
préparer un avis pour savoir comment on peut mettre la loi en vigueur.
Si c'est possible, peut-être puis-je demander au coroner en chef de
prendre cela en considération? Peut-être peut-il voir s'il y a
possibilité de mettre fin aux abus qui se passent à
Montréal une fois par semaine? Cela s'est passé il y a quelques
jours: un couple était condamné pour la mort de leur enfant, et
c'était en pleine télévision. On a vu tout le monde. Je
trouve qu'il y a un "miscarriage of justice" évident et, si c'est
possible, je vous laisse avec cela.
Quand est-ce que la loi sera en vigueur? On n'a pas répondu
à cette question.
M. Johnson (Anjou): Je n'ai pas de date. Sûrement à
l'automne.
M. Marx: Sûrement à l'automne.
M. Johnson (Anjou): Sûrement.
M. Marx: Combien va-t-on engager de
coroners auxiliaires?
M. Johnson (Anjou): Je dirais deux, M. le Président.
M. Marx: Deux pour toute la province?
M. Grenier: Oui, on va commencer avec deux.
M. Johnson (Anjou): On va commencer avec deux.
M. Grenier: Éventuellement, on pourrait en avoir besoin
d'autant qu'il y de centres d'accueil en présumant une distance pas plus
grande que une heure de route, c'est-à-dire qu'on pourrait aller
jusqu'à 30.
M. Marx: Est-ce que sera des coroners auxiliaires qui seront
payés à l'acte?
M. Grenier: Exactement.
M. Marx: M. le Président, je suis heureux d'apprendre
qu'on va commencer avec deux au lieu de commencer avec 100.
M. Payne: Ce sera des gens qui auront, présumément,
une formation paramédicale ou des gens de la communauté?
M. Johnson (Anjou): Des infirmières et des infirmiers.
Le Président (M. Gagnon): L'article 30 est-il
adopté?
M. Payne: Et les économies, peut-être que cela m'a
échappé, c'était combien?
M. Johnson (Anjou): Un demi-million. M. Payne: Par
année?
M. Marx: Cela va arrêter mes interventions sur la Loi sur
les coroners.
Articles en suspens
M. Johnson (Anjou): On peut revenir aux articles que nous avions
suspendus qui étaient reliés à ça et nous pourrions
adopter cela d'un seul coup. Il y avait l'article 16. Est-ce que l'article 16
est adopté, M. le Président?
Loi sur les inhumations et les exhumations
Le Président (M. Gagnon): L'article 16 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Marx: Le ministre peut-il l'expliquer? Nous allons l'adopter
une fois que nous aurons eu l'explication.
M. Johnson (Anjou): L'article 16, c'est une modification de
concordance avec ce qu'on va voir plus tard.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 16 est adopté.
J'appelle l'article 20.
Loi sur la protection de la santé
publique
M. Johnson (Anjou): C'est une concordance également.
L'article 31 du projet de loi ajoute l'article 44.1 à la Loi sur la
recherche des causes et des circonstances des décès. L'article
prévoit que les avis au coroner, lors du décès dans un
centre d'accueil et lors de l'entrée au Québec du cadavre d'une
personne décédée hors du Québec, peuvent
également être donnés à un coroner auxiliaire qui
procédera alors à l'investigation.
La modification à l'article 47 de la Loi sur la protection de la
santé publique précise qu'en pareil cas la déclaration de
décès est faite non pas par le coroner, "mais par le coroner
auxiliaire.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 20 est adopté.
J'appelle l'article 21.
M. Johnson (Anjou): C'est la même chose pour la
concordance. L'article 52 est scindé en deux alinéas pour tenir
compte du fait qu'une investigation pourra être tenue par un coroner
auxiliaire lors de l'entrée au Québec du cadavre d'une personne
décédée hors Québec.
Le premier alinéa de l'article 52 précise que ce sera
alors le coroner auxiliaire qui autorisera l'entrée du cadavre au
Québec. Le transport du cadavre hors Québec demeure soumis
à l'autorisation du coroner auxiliaire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
M. Marx: Pour être coroner auxiliaire, sera-t-il
nécessaire d'avoir eu une formation juridique?
M. Johnson (Anjou): Non, pas nécessairement.
M. Marx: Non, c'est modifié maintenant.
M. Johnson (Anjou): Non.
M. Marx: Pour être coroner, il faut avoir une formation
juridique dans la loi.
M. Johnson (Anjou): Pour les enquêtes seulement.
M. Marx: C'est seulement pour les enquêtes.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: C'est seulement pour les enquêtes, le ministre a
raison.
Le Président (M. Gagnon): L'article 30? Cet article est-il
adopté?
Loi sur la recherche des
causes et des circonstances
des décès (suite)
M. Johnson (Anjou): C'est l'abrogation, dans le cas de
l'incinération, des dispositions imperatives
Le Président (M. Gagnon): L'article 30 était
déjà adopté?
M. Payne: II n'est pas adopté?
M. Johnson (Anjou): Non, on avait discuté à partir
de l'article 30, mais on ne l'avait pas adopté.
M. Payne: C'était une discussion
générale.
Le Président (M. Gagnon): L'article 30 est
adopté.
M. Johnson (Anjou): On a parlé des motifs de l'abrogation
tout à l'heure.
M. Marx: L'article 30, ce n'est pas... Vous devez prendre la loi
en général.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): L'article 41 de la loi.
M. Johnson (Anjou): C'est l'abrogation de l'article 41 de la loi
qui disait: "Le directeur des funérailles chargé de faireincinérer un cadavre doit en aviser préalablement un
coroner."
M. Payne: On en a discuté tout à l'heure.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article 31.
M. Johnson (Anjou): C'est une modifica- tion de concordance avec
l'article 34 qui crée la fonction de coroner auxiliaire. L'article
prévoit que les avis qui doivent être donnés au coroner,
lors du décès dans un centre d'accueil ou lors du transport au
Québec du cadavre d'une personne décédée hors du
Québec, peuvent être donnés à un coroner auxiliaire,
sauf s'il y a doute sur les causes et les circonstances du
décès.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 31 est adopté.
J'appelle l'article 32.
M. Johnson (Anjou): L'article 32 est de concordance avec
l'article 34 du projet de loi qu'on pourra voir un peu plus loin.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 32 est adopté.
J'appelle l'article 33.
M. Johnson (Anjou): C'est une concordance avec l'article 34. (22
heures)
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 33 est adopté.
Article 34?
M. Johnson (Anjou): L'article 34. Donc, les articles 103.1
à 103.6 proposés prévoient la nomination de coroners
auxiliaires, précisent leurs pouvoirs, notamment celui de
procéder à des investigations dans certains cas.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce adopté?
M. Marx: Bien, il faut l'adopter... C'est-à-dire que
l'article 34 englobe les articles 103.1 à 103.6. On peut les
prendre...
M. Johnson (Anjou): On peut les prendre un après
l'autre.
M. Marx: On peut les prendre un après l'autre, ce serait
utile.
Le Président (M. Gagnon): D'accord. Article 103.1?
M. Johnson (Anjou): C'est la nomination des coroners auxiliaires
à temps partiel.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 103.2?
M. Johnson (Anjou): L'article 103.2. En vertu de la Loi sur la
recherche des causes et des circonstances des décès,
lorsqu'une
personne décède dans un centre d'accueil ou lorsqu'il
s'agit de transporter au Québec le cadavre d'une personne
décédée hors Québec, un avis doit être
donné au coroner qui doit procéder à une investigation. On
dénombre chaque année environ 2700 décès dans un
centre d'accueil, 700 cadavres transportés au Québec. La plupart
de ces cas n'entraîneront qu'une intervention purement mécanique
du coroner et ne feront pas appel à des connaissances médicales.
Dans les cas de décès en centre d'accueil, le médecin aura
dressé le constat de décès en établissant les
causes et les circonstances du décès. Le coroner, en pareil cas,
ne fera que confirmer les informations consignées au dossier
médical.
Quant au transport au Québec du cadavre d'une personne
décédée hors Québec, un coroner du lieu du
décès aura déjà procédé à une
investigation et le rôle du coroner québécois se limitera
à établir l'identité de la personne
décédée et à vérifier le rapport du coroner
du lieu du décès. Ces tâches pourraient être
accomplies par des coroners auxiliaires qui, sans être médecins,
posséderaient une formation paramédicale.
M. Marx: On peut l'adopter. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 33.2 est
adopté. Excusez! l'article 103.2.
M. Marx: Entre parenthèses, M. le Président, si
c'est un décès qui a lieu dans une prison, ce sera un coroner qui
va faire une investigation, pas un coroner auxiliaire.
M. Johnson (Anjou): C'est exact.
M. Marx: D'accord. Et ce sera quelqu'un avec...
Le Président (M. Gagnon): Article 103.3?
M. Johnson (Anjou): Disons, les articles 103.3 à
103.6...
M. Marx: Je m'excuse! Si c'est un coroner qui fait une telle
investigation lors d'un décès dans une prison, ce serait
quelqu'un avec une formation juridique? Pas nécessairement?
Une voix: Pour une enquête.
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire si c'est l'enquête,
mais, si c'est l'investigation, pas nécessairement. Cela peut-être
en général...
M. Marx: Je ne me souviens pas. Pour un décès dans
une prison, ce n'est pas une enquête, c'est une investigation?
M. Johnson (Anjou): C'est une investigation, c'est ça.
M. Marx: C'est une enquête si c'est nécessaire et si
c'est autorisé par le coroner en chef.
M. Johnson (Anjou): Voilà.
M. Marx: Est-ce que le coroner en chef peut
déléguer ses pouvoirs d'autoriser des enquêtes?
M. Grenier: En cas extraordinaire seulement.
M. Marx: Supposons que le coroner en chef est en vacances en
Floride.
M. Grenier: Oui, un des adjoints peut le remplacer. C'est
prévu dans la loi.
M. Marx: II sera remplacé par un de ses adjoints. C'est
dans la loi.
M. Grenier: C'est dans la loi. M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 103.3 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): À l'article 103.6, M. le
Président, en fait, c'est la limitation des pouvoirs des coroners
auxiliaires. Les pouvoirs des coroners auxiliaires ne sont pas aussi
étendus que ceux des coroners. Leurs pouvoirs sont strictement
limités à ceux de consulter le dossier médical et les
autres documents pertinents, de procéder à un examen externe du
cadavre, de délivrer une autorisation écrite d'inhumation ou
d'incinération du cadavre. Ils ne pourront tenir d'enquête,
pénétrer en tout lieu, effectuer des saisies, prendre possession
du cadavre, ni ordonner une autopsie ou une expertise. De plus, ils devront
déférer à un coroner tout cas présentant une
difficulté particulière ou soulevant des doutes quant aux causes
et aux circonstances du. décès.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Les articles 103.3 à
103.6 sont adoptés...
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): ...103.4, 103.5, 103.6 sont
adoptés. L'article 34 est-il adopté?
M. Marx: Combien de coroners prévoit-on avoir au
Québec? Combien de coroners à
temps plein?
M. Grenier: Quatorze coroners investigateurs, donc à
formation médicale, et quatre, c'est-à-dire moins que maintenant,
à formation juridique.
M. Marx: Quatorze coroners à formation médicale et
quatre à formation juridique. Maintenant, des coroners juridiques, on en
a quatre?
M. Grenier: II y en a cinq présentement.
M. Marx: Cinq, un à Hull, deux à Montréal,
un à Québec?
M. Grenier: Deux à Québec.
M. Marx: On en a cinq,--donc on va en avoir quatre pour des
enquêtes et quatorze à formation médicale. Combien en
a-t-on maintenant?
M. Grenier: Un.
M. Marx: On en a juste un. Des coroners avec une formation
médicale, aujourd'hui, on en a seulement un.
M. Grenier: Voilà.
M. Marx: On va en avoir quatorze.
Le Président (M. Gagnon): L'article 34 est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): C'est ce qui comprenait les
articles que j'ai énumérés tantôt. Article 35?
M. Johnson (Anjou): C'est, M. le Président, un amendement
qui est de nature technique, qui vise à corriger une erreur
d'impression.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que que l'amendement
à l'article 35 est adopté?
M. Marx: Est-ce que le ministre peut expliquer...
M. Johnson (Anjou): L'article 35 ou l'amendement?
M. Marx: Oui, juste expliquer...
M. Johnson (Anjou): L'amendement d'abord. Est-ce que l'amendement
est accepté? C'est juste une erreur d'impression.
M. Marx: D'accord, adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est
adopté.
M. Johnson (Anjou): D'accord. À l'article 35
lui-même, une fois amendé, les modifications proposées ont
pour objet de permettre au coroner d'autoriser une personne qu'il
désigne à s'adresser à un juge de la Cour des sessions de
la paix pour obtenir l'arrestation d'un témoin à la condition que
cette personne ait des motifs raisonnables et probables de croire que le
témoin ne se présentera pas à l'enquête du
coroner.
M. Marx: Juste une minute...
M. Johnson (Anjou): Dans le fond, ce qu'on fait, c'est qu'on
introduit la notion voulant que le coroner puisse autoriser une personne
à s'adresser à un juge de la Cour des sessions pour
émettre ce qu'on appelait avant le mandat du coroner, alors que la loi
actuelle et la loi non en vigueur prévoient, à toutes fins
utiles, que le coroner peut faire en sorte que les policiers, par exemple,
d'une façon systématique, procèdent aux arrestations,
etc.
Maintenant, la loi qu'on vient amender, elle, qui n'est pas en vigueur
et qui le sera à l'automne, prévoyait que c'est le coroner
lui-même qui devait aller faire la demande devant le juge de la Cour
supérieure, ce qui est un peu problématique, parce que, par la
suite, le même "client" du coroner peut se retrouver devant le même
juge de la Cour supérieure, alors que lui-même est un peu. juge et
partie. En fait, dans un tel cas, une personne pourrait contester la
juridiction du coroner, etc., alors on va lui permettre de désigner une
personne pour que cette personne s'adresse à la Cour supérieure
pour obtenir une arrestation. Ce sera un juge des sessions, pardon!
M. Marx: Donc, tout ce qu'on change ici, c'est qu'on permet
à quelqu'un, autre que le coroner, de demander le...
M. Johnson (Anjou): Mais cette personne doit y être
expressément autorisée par le coroner.
M. Marx: Qui est-ce que ce serait, normalement, cette personne?
Un policier?
M. Johnson (Anjou): Un policier, un avocat ou un membre du bureau
du coroner.
M. Marx: Un membre du bureau du coroner, un fonctionnaire au
bureau du coroner, c'est cela. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 35 est adopté.
Article 36? Il y a un amendement à l'article 36?
M. Johnson (Anjou): Oui, strictement d'ordre technique
également.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
36 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): II est adopté.
M. Johnson (Anjou): D'accord, erreur d'impression.
Le Président (M. Gagnon): L'article 36, tel
qu'amendé?
M. Johnson (Anjou): L'article 36, tel qu'amendé, c'est un
article de concordance.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 37?
M. Johnson (Anjou): Concordance. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 37 est adopté.
Article 38?
M. Johnson (Anjou): Concordance. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 38 est adopté.
Article 39?
M. Johnson (Anjou): Concordance. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 39 est adopté.
Article 40?
Loi sur les tribunaux judiciaires
M. Johnson (Anjou): Il y a un amendement qui est de concordance
avec l'amendement proposé à l'article 43 du projet de loi qui
prévoit la nomination d'un juge additionnel à la Cour
supérieure du district judiciaire de Québec. On est sorti des
coroners. Essentiellement, à Québec, d'abord...
M. Marx: Mais sur l'ensemble...
M. Johnson (Anjou): II y aura nomination d'un juge de la Cour
supérieure pour la Côte-Nord. Deuxièmement...
M. Marx: Pourquoi pour la Côte-Nord? M. Johnson (Anjou):
Parce qu'il y a un problème. Le juge en chef nous en a fait la
demande bien avant le 4 septembre. C'est le juge en chef associé de la
Cour supérieure à Québec qui nous a fait cette demande. Je
pense que cela a commencé l'été dernier ou quelque chose
comme cela. On a évalué cela et, effectivement, il y a un volume
qui le justifie.
M. Marx: Je ne vais pas discuter...
M. Johnson (Anjou): Par ailleurs, on en veut un... Le juge en
chef associé, le juge Côté, à Québec, nous a
expliqué que le volume était tel qu'il avait besoin d'un juge de
plus è Québec. Les représentations du juge Gold, à
cet effet, ont appuyé les représentations du juge en chef
associé.
M. Marx: Est-ce que le ministre a une étude sur le
rendement des juges? Parce que j'ai déjà rappelé au
ministre - je pense que je lui ai donné copie d'un article qui a paru
dans Le National du Barreau canadien, écrit par un ancien sous-ministre
de la Justice, Me René Dussault, sur cette question. Si on lit
l'article, on conclura qu'on a trop de juges au Québec par rapport
à l'Ontario.
Je ne dirais pas que la conclusion est qu'on en a trop à la Cour
supérieure, mais on a trop de juges dans l'ensemble. C'est la
troisième année que je demande au ministre s'il a lu cela. C'est
le deuxième ministre; j'espère que le troisième l'aura
lu.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je retiendrai du
commentaire du député que, si jamais il occupe les banquettes
ministérielles, à la première nomination de juges que
ferait ce gouvernement, je lui rappellerai les longs propos du
député au sujet du nombre de juges.
M. Marx: Mais, mon intervention, M. le Président, vise
à savoir si le ministre comprend le problème, s'il a fait
l'étude des dossiers comme il faut, s'il a des études sur cette
question et, finalement, si je peux avoir copie de ces études.
M. Johnson (Anjou): La solution à cette
problématique, une fois qu'on l'aura cernée de façon
satisfaisante et adéquate, on la verra dans l'éventuelle
unification des tribunaux du Québec.
M. Marx: Est-ce que la loi sur l'unification des tribunaux
viendra avant la fin de la session? Non.
M. Johnson (Anjou): Non, on ne pourra pas la déposer
avant.
M. Marx: Cela avait été promis par le
prédécesseur du ministre pendant trois ans. À chaque
conférence qu'il a donnée, il a fait la
manchette avec l'unification des tribunaux au Québec. Il n'a pas
changé de discours, il a toujours fait la manchette. Je peux fournir aux
membres de la commission des coupures de presse de chacune de ses
conférences sur cette question. Est-ce que le ministre a une
étude sur cette question des juges? S'il en a une, j'aimerais...
M. Johnson (Anjou): J'ai des données, pas une étude
particulière. J'ai une série de données. Je dois dire que
je ne suis pas très satisfait de ce que j'ai comme
évaluation.
M. Marx: Vous n'êtes pas satisfait de l'évaluation
que vous avez?
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
40 est-il adopté?
M. Johnson (Anjou): Je considère que les données
que j'ai ne sont pas suffisantes pour porter un jugement définitif et
surtout pas pour préconiser des solutions.
M. Marx: D'accord. Je pense que c'est inutile de poursuivre cette
conversation ce soir ou cette nuit.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
40 est-il adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 40, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 41?
M. Johnson (Anjou): De concordance.
M. Marx: À l'article 40, on va avoir 132 juges avec la
modification, c'est cela?
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: Combien en a-t-on maintenant?
M. Johnson (Anjou): En ce moment?
Une voix: 127.
M. Johnson (Anjou): 127.
M. Marx: Depuis que le député d'Anjou est ministre
de la Justice, combien a-t-on ajouté de juges de la Cour
supérieure?
M. Johnson (Anjou): Six ou sept? En juin 1984, on a ajouté
six postes à Montréal.
M. Marx: En juin 1984, six à Montréal, oui.
M. Johnson (Anjou): En décembre 1984, un poste à
Montréal.
M. Marx: Un à Montréal, oui. Et, aujourd'hui, cinq
autres.
M. Johnson (Anjou): Trois à Montréal, un à
Québec et un à Sept-Îles.
M. Marx: C'est pour juin 1985. Donc, on a ajouté dix juges
depuis un an à la Cour supérieure. Est-ce que le ministre a
l'intention d'en nommer d'autres cette année?
M. Johnson (Anjou): Non. C'est-à-dire que ce n'est pas moi
qui nomme les juges de la Cour supérieure, on les réclame,
cependant.
M. Marx: C'est cela, pour permettre la nomination.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Mais, étant donné que l'on permet,
j'imagine que le ministre a une entente avec le ministre fédéral
de la Justice qui va les nommer.
M. Johnson (Anjou): Oui, oui. M. Marx: On a l'espoir.
M. Johnson (Anjou): Oui, oui. Le ministre fédéral
devrait les nommer bientôt.
M. Marx: Cela fera même plaisir au gouvernement Mulroney de
les nommer.
M. Johnson (Anjou): C'est possible.
M. Marx: Le ministre sait que l'Opposition libérale a
réclamé que ce soit le Québec qui nomme ses juges de la
Cour supérieure.
M. Johnson (Anjou): Oui, en s'inspirant des propositions
constitutionnelles du gouvernement du Québec. Je l'ai
remarqué.
M. Marx: Non, en s'inspirant du livre beige du Parti
libéral de 1980.
M. Johnson (Anjou): Mais, pour nous, le projet sur la
souveraineté-association incluait cela et il était pas mal
antérieur au livre beige. (22 h 15)
M. Marx: Cela incluait tout.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 41 est
adopté? Est-ce que vous adoptez l'article 41?
M. Johnson (Anjou): Oui, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 42?
M. Johnson (Anjou): Article 42? Concordance concernant le
rattachement des districts judiciaires.
M. Marx: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 42 adopté.
À l'article 43, vous avez un amendement, M. le ministre?
M. Johnson (Anjou): L'amendement qui est proposé porte de
28 à 29 le nombre de juges de la Cour supérieure du district
judiciaire de Québec.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Johnson (Anjou): Article 43?
Le Président (M. Gagnon): L'article 43, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Marx: Est-ce que le ministre peut expliquer?
M. Johnson (Anjou): En fait, ces modifications fixent à 82
le nombre de juges à la Cour supérieure du district judiciaire de
Montréal. Les motifs sont notamment une nouvelle procédure
d'inscription des causes qui a augmenté la juridiction...
Écoutez, le juge Gold dit qu'il peut continuer de réduire
les délais à la cadence où il le fait si on fait
ça.
M. Marx: II peut réduire...
M. Johnson (Anjou): II peut réduire les délais
à la cadence qu'il a réussi à imprimer à la Cour
supérieure de Montréal si on lui facilite la tâche. J'ai
tendance à écouter le juge Gold quand il me parle en ces termes,
parce que je trouve que le juge en chef a livré la marchandise de
façon remarquable concernant la réduction des délais dans
la région de Montréal.
M. Marx: J'ai demandé la compilation de ces délais
pour les mois de 1985. J'ai eu des promesses, mais je n'ai jamais eu... Le
ministre n'a pas livré la marchandise, pas comme le juge la livre.
M. Johnson (Anjou): Je peux vous dire qu'empiriquement cela a
été constaté par les avocats. Deuxièmement, il y a
déjà dans le cas des causes... Si je me souviens bien, je n'ai
pas les chiffres ici, je pense que c'est dans le cas des causes de trois jours,
qu'on a réduit les délais, depuis les amendements du mois de juin
l'an dernier, de presque 40 % dans ces causes de trois jours. Cela étant
dit, cependant, le juge Gold commence à faire une compilation en
fonction des nouvelles règles de pratique, parce qu'on avait
prévu qu'il y aurait de nouvelles règles de pratique. On aura un
vrai tableau quelque part au milieu de l'automne. On commencera à avoir
un tableau significatif pour la deuxième session, c'est-à-dire de
janvier à juin.
M. Marx: Si c'est une "rosy picture", est-ce que le ministre veut
s'engager à rendre publiques ou demander au responsable du palais de
justice de rendre publiques les chartes qu'il envoie au ministère chaque
mois? Pourquoi garde-t-on cela secret? C'est ce que je ne comprends pas.
M. Johnson (Anjou): C'est parce qu'il y a un problème avec
l'appareillage statistique. Je pense que c'est un secret de polichinelle. Mais
on va être bien équipé et à l'automne on va avoir
des chiffres où on pourra comparer des oranges avec des oranges et des
citrons avec des citrons.
M. Marx: Un instant. Est-ce que j'ai raison de dire que chaque
mois le responsable du palais de justice de Montréal dresse un tableau
concernant les délais? Je vois que le sous-ministre dit: Oui. Est-ce
qu'on pourrait rendre publiques ces statistiques chaque mois, dès que
cela...
M. Johnson (Anjou): Le sous-ministre me dit oui, alors cela doit
être bon.
M. Marx: Vous avez un bon sous-rninistre, M. le ministre. La
transparence. Je pense que oui.
M. Johnson (Anjou): À partir de l'automne, d'accord?
M. Marx: À partir de quel mois?
M. Johnson (Anjou): Une fois qu'on aura compilé la
première partie et tout cela, à la fin de l'automne. L'automne,
c'est jusqu'au 22 décembre.
M. Marx: Non, mais l'automne. Donnez-moi le mois au moins, M. le
ministre, pour que je puisse...
M. Johnson (Anjou): Je ne peux pas vous donner un mois.
M. Marx: Disons le 1er octobre.
M. Johnson (Anjou): Le 22 décembre. Je vais mettre la date
la plus lointaine. Vous serez heureux parce qu'on va le faire avant. L'automne,
ça dure jusqu'au 22 décembre.
Le Président (M. Gagnon): 21 décembre. M.
Johnson (Anjou): 21 décembre.
M. Marx: Est-ce que je peux avoir les chiffres pour le mois de
décembre en janvier? Est-ce que c'est ce que le ministre veut me dire?
Au plus tard en janvier 1986, si nous sommes encore dans l'Opposition, cela
sera possible d'avoir du gouvernement ces statistiques?
M. Johnson (Anjou): Je peux vous dire que, à mon avis,
oui, je le souhaite...
M. Marx: C'est compliqué.
M. Johnson (Anjou): ...et le seul problème que j'y vois
pourrait être un problème de nature technique. Il n'y a que des
problèmes de nature technique qui nous empêcheraient de le
faire.
M. Marx: Mais le responsable envoie ces chiffres à
Québec...
M. Johnson (Anjou): Voilà.
M. Marx: ...est-ce que c'est impossible de nous en faire un
photocopie?
M. Johnson (Anjou): Avec plaisir.
M. Marx: Avec plaisir.
M. Johnson (Anjou): Avec plaisir.
M. Marx: Au plus tard à compter de janvier.
M. Johnson (Anjou): Avec une photocopieuse et avec plaisir...
M. Marx: Au plus tard à compter de janvier 1986. C'est
cela?
M. Johnson (Anjou): Normalement oui, n'est-ce pas? Oui, pas de
problème.
M. Marx: Pas de problème. D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 44 est
adopté.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais souligner comme c'est
difficile d'avoir ces statistiques. Je les ai eues par hasard en 1983 et j'ai
mis beaucoup de pression sur le gouvernement pour faire des modifications afin
d'agir vraiment en ce qui concerne ces délais. Quand je fais cela, je
pense que cela aide le ministre à prendre les mesures
nécessaires. Je ne comprends pas comment cela pourrait être
tellement difficile d'avoir des statistiques qui ne font de mal à
personne. Cela a pris trois ans pour avoir la promesse du ministre de la
Justice d'obtenir ces statistiques. Je trouve qu'il y a quelque chose qui ne
fonctionne pas dans notre système démocratique où tout est
supposé être ouvert. Je téléphone à un
fonctionnaire et il ne veut pas me fournir les statistiques. Il a besoin de la
permission de je ne sais pas qui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 44 est-il
adopté?
M. Marx: Je vois que le président est d'accord avec
moi...
Le Président (M. Gagnon): Ha! Ha! Ha!
M. Marx: ...parce qu'il a, j'imagine, les mêmes
problèmes.
Le Président (M. Gagnon): Je serais d'accord pour adopter
la loi au plus vite parce que je pense qu'on en a une autre à adopter
après.
M. Johnson (Anjou): Oui, l'autre, c'est quatre articles. Ce n'est
pas long.
M. Marx: Ce n'est pas la question de les adopter, c'est de les
bien "s" adopter.
Le Président (M. Gagnon): Non, non. Je vous comprends, M.
le député de D'Arcy McGee.
M. Johnson (Anjou): C'est une liaison mal "t"à propos.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Marx: C'est une liaison?
M. Johnson (Anjou): Mal "t"à propos.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 44 est
adopté?
M. Marx: Ha! Ha! Ha! Oui.
Le Président (M. Gagnon): Voilà.
M. Johnson (Anjou): Article 43, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Article 44. Il est
adopté.
M. Johnson (Anjou): Pardon! Article 44. Avec plaisir.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Article 45?
M. Johnson (Anjou): Article 45.
Le Président (M. Gagnon): Excusez. Est-ce que j'avais fait
adopter l'article 43, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui. Avec l'amendement.
Le Président (M. Gagnon): Oui, il a été
adopté tel qu'amendé. Nous sommes rendus à l'article
45.
M. Johnson (Anjou): L'article 43 avec amendement. Nous sommes
rendus à l'article 44.
Le Président (M. Gagnon): À l'article 45.
M. Johnson (Anjou): Article 45?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Johnson (Anjou): Article 45...
M. Marx: Mais que fait l'article 44?
M. Johnson (Anjou): C'est de la concordance.
M. Marx: D'accord. Article 45.
M. Johnson (Anjou): Les articles 68.5 à 68.9
proposés prévoient l'établissement de juridictions
concurrentes à la suite de la création du district judiciaire de
Mégantic. D'accord?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Cela va. Est-ce que vous voulez
qu'on les prenne un par un?
M. Marx: Un par un, cela sera plus...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 68.5 est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 68.6?
M. Marx: Adopté. Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 68.6 est
adopté. Article 68.7?
M. Marx: Adopté. Est-ce que le ministre a des commentaires
de plus à faire sur ces articles?
M. Johnson (Anjou): J'ai évoqué les motifs de
l'établissement de la juridiction en deuxième lecture.
Essentiellement, c'est l'espèce de système de chevauchement qui
exige des consentements des parties, une incertitude quant à la
juridiction. Le fait d'établir les juridictions, et des juridictions
concurrentes aussi dans le cas de Mégantic pour ceux qui sont plus
près du secteur de la Beauce par opposition à Sherbrooke, va
permettre d'être beaucoup plus précis. On a une carte ici, qui est
difficile à transcrire au Journal des débats, mais qui, pour
l'essentiel... Ce qui est en vert - je vais vous le montrer - c'est
Mégantic. Ce qui est en jaune et noir, ce sont les districts judiciaires
et ce qui est en rouge, ce sont les circonscriptions électorales. Vous
allez voir qu'on ne fait pas de politique avec cela.
M. Marx: Non, c'est...
M. Johnson (Anjou): C'est l'heure...
M. Marx: Je pense que c'est une carte qui prédit l'avenir:
il n'y a pas de bleu. Ha! Ha! Ha!
M. Johnson (Anjou): Avez-vous remarqué que les traits
rouges ne mènent nulle part?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Gagnon): II a dit: Avez-vous
remarqué que les traits rouges ne mènent nulle part?
M. Johnson (Anjou): Avez-vous remarqué que les traits
rouges ne mènent nulle part?
M. Marx: Le ministre lit la carte d'une façon
différente de la mienne. Bon, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Les articles 68.8 et 68.9
sont-ils adoptés tous les deux?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 45 est-il
adopté?
Une voix: 44.
Le Président (M. Gagnon): Excusez-moi, c'est l'article 45.
À 45, ce sont les articles que nous venons d'énumérer.
M. Johnson (Anjou): L'article 46, ce sont les deux juges à
la Cour des sessions à Sherbrooke. L'augmentation du volume
considérable...
M. Marx: D'accord, adopté. M. Johnson (Anjou):
D'accord?
Le Président (M. Gagnon): On a dit que l'article 45
était adopté, n'est-ce pas?
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 46?
M. Johnson (Anjou): L'article 46 est-il adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): Oui, ce ne sera pas long.
M. Marx: On a plus de juges, mais la population n'augmente pas.
C'est une population vieillissante qui n'augmente pas et on nomme plus de
juges!
M. Johnson (Anjou): Oui, je ne sais pas ce qui se passe dans
cette région, mais on a un volume étonnant.
Le Président (M. Gagnon): L'article 46 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté: Article 47?
L'amendement è l'article 47 est-il adopté?
M. Marx: L'amendement à l'article 47? Un instant.
M. Johnson (Anjou): À l'article 47, l'amendement est-il
adopté, M. le Président? Il s'agit d'avoir un juge de plus
à la Cour provinciale de Joliette où le fardeau est devenu
très grand, compte tenu notamment de la quasi-absence d'un juge pour des
raisons de maladie. C'est notre ancien collègue de Joliette, M.
Majeau.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
47 est-il adopté, M. le député de D'Arcy McGee? Oui?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 47, tel
qu'amendé, est-il adopté? Oui? Article 48?
M. Marx: Adopté.
M. Johnson (Anjou): Concordance.
Le Président (M. Gagnon): L'article 48 est-il
adopté?
M. Marx: L'article 48 fait partie du "beau risque".
Le Président (M. Gagnon): À l'article 49, il y a un
amendement.
Dispositions transitoires et finales
M. Johnson (Anjou): À l'article 49, il y a un amendement
qui a pour objet de bien circonscrire l'objet de la validation des dispositions
d'un règlement qui est adopté conformément à
l'article 81 de la Loi sur l'aide juridique et relatives à la
procédure de règlement des différends et aux
matières qui peuvent en être l'objet.
M. Marx: Un instant, M. le ministre. L'article 49...
M. Johnson (Anjou): Amendement.
M. Marx: Oui, mais avant d'arriver à l'article 49 j'ai
juste une question parce que je ne pensais pas qu'on en avait terminé
avec les tribunaux.
Sur les tribunaux, est-ce que le ministre a amélioré la
situation des juges au palais de justice de Montréal? Autrement dit,
est-ce qu'ils ont l'équipement et le personnel nécessaires pour
vraiment faire un travail efficace? Il y a un an ou deux, c'était
très mauvais.
M. Johnson (Anjou): Je peux vous dire que cela va mieux, dans la
mesure où...
M. Marx: "Penny wise" et "dollar foolish".
M. Johnson (Anjou): Oui, mais...
M. Marx: II y avait beaucoup de cela.
M. Johnson (Anjou): De façon générale, la
dernière fois que j'ai eu l'occasion de parler au juge Gold...
M. Marx: II n'y avait pas trop de problèmes?
M. Johnson (Anjou): Non, il n'y avait pas...
M. Marx: Cela s'est amélioré un peu?
M. Johnson (Anjou): Oui, je pense que le climat est meilleur
qu'il était et, du côté de la Cour provinciale et de la
Cour des sessions, cela va relativement bien. Comme vous le savez, on vient de
nommer le juge en chef de la Cour des sessions, à Montréal.
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Le juge Guérin.
M. Marx: Notre ancien professeur.
M. Johnson (Anjou): Notre ancien professeur à tous, ancien
chancelier de l'Université de Montréal, président de
Radio-
Québec et membre de la Société internationale de
criminologie; c'est une remarquable nomination, vous en conviendrez.
M. Marx: Oui, j'en conviens. Sur cette question, le ministre a
dit qu'il n'a pas assez de données en ce qui concerne le nombre de juges
au Québec, etc. Est-ce que le ministre a demandé des
études - je sais qu'il ne fonctionnera pas sans avoir des études
- sur le problème que j'ai soulevé souvent, de donner plus de
pouvoirs aux juges pour administrer les palais de justice? Ce n'est pas
nécessaire à Granby ou dans les petits palais, mais, à
Montréal, c'est quelque chose à envisager. Je vois que le
ministre est d'accord. (22 h 30)
M. Johnson (Anjou): Oui. C'est-à-dire que cela fait un an
et demi que j'en parle à chaque fois que je rencontre les juges. Cela va
finir par aboutir un jour. Dans le cas de la Cour supérieure, en tout
cas, à Montréal, le nettoyage des causes que voulait faire le
juge en chef est en bonne voie de se faire. Je pense que, quand cela fera deux
ans, deux ans et demi, il va y avoir un rythme de croisière plus
intéressant et on pourra penser en ces termes.
M. Marx: L'Opposition l'a beaucoup aidé dans sa
tâche, et le gouvernement aussi.
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est sûr. C'est bien connu.
L'Opposition a tellement de moyens que c'est pour cela qu'elle veut aller au
pouvoir. Dans le cas de la Cour provinciale, de la Cour des sessions et du
Tribunal de la jeunesse - qui n'est pas dans le palais de justice - je pense
que la réponse va venir en même temps que l'unification
éventuelle des tribunaux.
Si on avait introduit cela il y a sept, huit ou dix ans, probablement
que cela se serait fait sans grand problème, mais dans la mesure
où on veut introduire la notion d'une certaine gestion des ressources
par la magistrature elle-même, alors qu'on a vécu des
époques de compressions budgétaires, elle va nous expliquer
pendant un petit bout de temps encore qu'elle veut les ressources, mais aussi
qu'elle veut le niveau qu'elle aurait eu s'il n'y avait jamais eu de
compressions budgétaires, et on sait que cela n'est pas possible.
M. Marx: Si je comprends bien, M. le Président, le
ministre a expliqué ou a voulu expliquer que les juges refusent,
à ce moment, d'accepter la gestion des ressources.
M. Johnson (Anjou): C'est-à-dire que la dernière
fois que j'ai parlé de cela vraiment formellement avec des juges,
notamment à la Cour supérieure, j'ai dit: Écoutez,
à un moment donné, on va vous transférer les budgets. Vous
pouvez vous engager trois gestionnaires et on va envoyer le vérificateur
des comptes une fois par année et tout cela. Ils ont dit: Oui, mais tout
cela, c'est peut-être un peu beaucoup; on n'en demande pas tant. Mais, si
jamais vous faites cela, on veut être sûr qu'on aura le niveau de
ressources indexé à ce qu'il était en 1981.
M. Marx: En 1980.
M. Johnson (Anjou): En 1980, mais indexé. Cela veut dire
quelques millions de dollars, qui ne courent pas les rues ou qui pourraient
être imprimés en argent de Monopoly...
M. Marx: On s'attend plutôt à ce que les juges
coupent les dépenses.
M. Johnson (Anjou): Je ne vois pas pourquoi l'efficience... Je
pense que l'efficience de la magistrature - enfin, je ne devrais pas dire la
magistrature - de ce qui entoure la magistrature... C'est un endroit où
il peut se passer des choses comme ailleurs. Le ministère de la Justice
a augmenté son efficience dans beaucoup de secteurs, tout en augmentant
le service aux citoyens. Encore une fois, sans faire de blague sur l'histoire
du prix Orange, c'est un bel exemple, finalement, d'organiser les ressources
pour répondre aux besoins des citoyens en même temps, que ce soit
pertinent et que notre personnel soit motivé à le faire. Je dois
vous dire aussi que j'ai le plaisir de remettre, deux ou trois fois par
année, des primes à l'initiative à des fonctionnaires du
ministère. Les derniers à qui j'en ai remis ont fait des
découvertes absolument remarquables, notamment pour ce qui est de
l'informatique, afin d'accélérer la transmission des documents
aux justiciables, pour accélérer la mise au rôle des causes
en matière du code de la route. Le dernier prix que j'ai remis
était de 11 000 $ à un de nos fonctionnaires. Il a fait une
découverte remarquable qui va nous faire épargner 350 000 $ sur
trois ans et qui, en plus de cela, va accélérer de façon
considérable la transmission des documents aux parties. Alors, ce sont
des efforts de motivation. Et je ne vois pas pourquoi cela ne se ferait pas -
cette motivation et cette efficience - dans le personnel qui entoure
immédiatement les juges.
M. Marx: D'accord.
M. Johnson (Anjou): Mais cela va prendre plus de temps, c'est
normal.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
49 est-il adopté?
M. Marx: II faut nous expliquer l'article 49. S'il y a quelque
chose...
M. Johnson (Anjou): D'accord. L'amendement qu'on introduit fait
que, plutôt que de dire que les ententes qu'on a conclues avec le Barreau
depuis 1975 sont réputées valides, on va affirmer, par
l'amendement, qu'elles ne peuvent être invalidées pour le motif
que la loi ne permettait pas d'adopter par règlement de telles
dispositions antérieurement. D'accord?
M. Marx: Pas tout de suite, parce que cela prendra...
M. Johnson (Anjou): Cela permettra à quelqu'un, par
exemple, de contester, mais pour un autre motif que celui qui avait
été invoqué initialement, un motif substantiel, par
exemple.
M. Marx: J'ai une certaine incertitude en ce qui concerne
l'article 49. J'ai une certaine méfiance. Sur division...
M. Johnson (Anjou): On adopte l'amendement et l'article sur
division.
M. Marx: Ce qu'on fait dans cet article n'est pas tout à
fait clair.
M. Johnson (Anjou): Bon. Dans l'affaire Kronstrom, qui a fait
l'objet d'un jugement de la Cour supérieure en décembre 1984, la
Cour supérieure est venue nous expliquer qu'on n'avait pas le droit de
conclure avec le Barreau une entente concernant les problèmes
d'honoraires à l'Aide juridique parce qu'on n'avait pas de pouvoir
habilitant. Or, on le fait depuis 1975. Une personne considérait qu'elle
avait été lésée par la technique qu'on a
utilisée.
M. Marx: Un avocat.
M. Johnson (Anjou): D'accord, un avocat, en l'occurence. Il
était insatisfait du règlement qu'on avait conclu avec le
Barreau. Il a obtenu l'annulation, en Cour supérieure, en invoquant le
fait que nous n'avions pas le droit de conclure avec le Barreau de telles
ententes. Ce que nous disons c'est que les causes pendantes restent et que, par
ailleurs, on peut conclure des ententes avec le Barreau; et le fait qu'on
valide rétroactivement les ententes depuis 1975 ne peut pas être
.invoqué pour invalider le contenu. Mais, si quelqu'un trouve autre
chose, un principe de justice naturelle, une fraude, un dol, ce qu'on voudra,
il pourra toujours l'invoquer. Ce n'est pas le fait qu'on n'avait pas de
disposition habilitante dans la loi qui devrait invalider de tels
règlements.
M. Marx: Mais quelqu'un qui a institué une action contre
la validité de ce règlement aujourd'hui garderait ses droits.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Quelqu'un qui le fait demain...
M. Johnson (Anjou): "Le présent article ne s'applique pas
a une cause pendante."
M. Marx: Mais est-ce qu'il y a beaucoup...
M. Johnson (Anjou): Ah! Je m'excuse. Ce qu'on insère ici
comme date, c'est la présentation du projet de loi. Donc, quelqu'un qui
aurait inscrit une cause au lendemain du dépôt du projet de loi
subirait les effets de la loi.
M. Marx: C'est cela, après le 15 mai. On a fait face
à un tel problème à la commission des affaires municipales
avec certains recours. Bon, on va l'adopter... Je ne veux pas retarder les
travaux de la commission mais j'ai une certaine méfiance à
l'égard de tels articles. Est-ce que le Barreau souhaite
l'amendement?
M. Johnson (Anjou): II est d'accord? Oui.
M. Marx: Bon, adopté sur division.
Le Président (M. Gagnon): Article 49, adopté sur
division.
Une voix: Article 50?
Le Président (M. Gagnon): Article 50?
M. Marx: 50, est-ce qu'on l'adopte encore?
M. Johnson (Anjou): Oui, M. le Président.
M. Marx: Non, mais je laisse... 50, sur l'exclusion de la charte
fédérale...
Le Président (M. Gagnon): C'est adopté sur
division, l'article 50? Adopté.
M. Marx: Oui. Je vais répondre au discours du ministre de
cet après-midi vers le mois de septembre.
M. Johnson (Anjou): Très bien.
M. Marx: Dans une longue "épice".
M. Johnson (Anjou): Épître. Les épices, c'est
le sel que vous mettez dans vos propos.
M. Marx: Ah! Dans un long épître que
je vais écrire au ministre de la Justice et publier dans un
journal reconnu.
M. Johnson (Anjou): À l'article 51, M. le
Président, nous avons un amendement qui a pour objet de faire entrer en
vigueur certaines dispositions du projet de loi lors de la sanction, ou soit le
1er septembre prochain.
M. Marx: Je vais vous dire, M. le Président - cela prend
une lecture de quinze minutes pour comprendre cette mise en vigueur - qu'on
l'adopte.
Le Président (M. Gagnon): Adopté? M. Johnson
(Anjou): Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est
adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article aussi, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Et l'article 51, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Johnson (Anjou): Renumérotation, M. le
Président? Je ferais une motion pour déplacer le titre "Loi sur
la recherche des causes et des circonstances des décès",
comprenant les articles 30 à 39, après l'article 48 du projet de
loi. Je fais également motion que le projet de loi 47 soit
renuméroté afin de tenir compte des amendements introduits.
M. Marx: Ce n'était pas si difficile cela. Cela prend deux
minutes. Adopté.
M. Johnson (Anjou): La motion de renumérotation et de
changement de titre.
Le Président (M. Gagnon): La motion de
renumérotation est adoptée. Vous aviez une autre motion pour
changer un titre?
M. Johnson (Anjou): Elles sont toutes les deux là. La
première, c'est le déplacement d'un titre.
Le Président (M. Gagnon): Donc, les deux motions sont
incluses dans la même et sont adoptées.
M. Johnson (Anjou): Merci.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi 47, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant l'administration
de la justice, est adopté tel qu'amendé. Le titre du projet de
loi est-il adopté? Il est adopté. On suspend nos travaux pour
deux minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 41)
(Reprise à 22 h 50)
Projet de loi 57
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions se réunit pour
étudier article par article le projet de loi 57, Loi portant abrogation
de lois et dispositions législatives omises lors des refontes de 1888,
1909, 1925, 1941, et 1964. L'article 1. M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, au moment d'aborder
l'article 1, j'évoque d'abord le fait que nous avons quelques papillons
sur cette loi de quatre articles, mais comportant une longue annexe. Ces
papillons sont de nature technique et accessoire. Certains touchent l'annexe
aussi.
M. Allaire (Jean): II y a deux papillons de fond et six papillons
de forme.
M. Johnson (Anjou): Alors, deux papillons de fond, six papillons
de forme. Les deux papillons de fond concernent...
M. Allaire: Le premier papillon de fond concerne l'article 4.
Remarques préliminaires
M. Johnson (Anjou): Alors, au moment d'aborder l'article 1, M. le
Président, je pourrais peut-être laisser la parole à Me
Allaire, du ministère, qui va décrire un peu ce qu'est le corpus
visé...
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): ...sur le plan législatif, ce qui en
restera après la loi et ce qui restera à déblayer,
même une fois le projet de loi adopté.
Le Président (M. Gagnon): Me Allaire.
M. Allaire: Écoutez, le corpus législatif,
actuellement, comporte environ 9000 lois en vigueur; là-dessus, il y a
environ 1500 lois publiques qui ont été omises par les refontes
successives depuis 1888. Les lois refondues de 1977 comportent environ 450 lois
publiques. Il faut ajouter à cela plus ou moins de 7000 lois à
caractère privé. Finalement, il y aurait encore, comme je le
disais tout à l'heure, environ 400 à 500 lois qui n'apparaissent
pas dans l'annexe et qui sont des lois qui ont été omises par les
refontes successives, depuis 1888, mais pour lesquelles on n'a pas eu l'accord
des ministères pour les abroger.
En fait, globalement, le corpus législatif comporte environ 9000
lois publiques ou à caractère privé. Alors, le projet 57
vise l'abrogation de tout près de
1400 lois entières, en plus de 2000 articles et d'un certain
nombre d'annexés et de préambules qui avaient été
omis par les refontes depuis 1888.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
D'Arcy McGee.
M. Marx: Oui. Je comprends que nous avons environ 450 lois
publiques. Ce...
M. Allaire: Refondues.
M. Marx: Refondues, c'est cela, c'est évident. Mais ce qui
m'intéresse, ce sont les lois publiques; les lois privées, on ne
peut pas en tenir compte dans nos discussions. Mais les lois publiques dans les
lois refondues du Québec, c'est 450. Je comprends aussi qu'il y a
environ 500 autres lois qu'on n'abroge pas à ce moment-ci parce que les
ministères n'étaient pas encore d'accord pour les abroger, pour
une raison ou pour une autre. Combien d'autres lois publiques y a-t-il,
à part ces lois qu'on a mentionnées?
M. Allaire: II n'y a pas d'autres lois publiques, c'est
complet.
M. Marx: II n'y a pas d'autres lois publiques, c'est complet.
M. Allaire: En fait, cela fait un corpus d'à peu
près 2000 lois publiques.
M. Marx: II va rester 450 lois dans les Lois refondues du
Québec et 500 lois publiques qu'on n'abrogera pas durant cette
session.
M. Allaire: Il y a 500 lois publiques, mais là-dessus il y
en a à peu près 50 % qui sont des lois entières et, pour
l'autre 50 %, seulement quelques articles ont été omis. Le reste
de la loi a été refondu ou abrogé.
M. Marx: Maintenant, j'ai la réponse que je cherche depuis
deux jours. On connaît les 450 lois publiques. D'accord? C'est dans les
Lois refondues du Québec. Est-ce que le ministère pourrait
dresser une liste des 500 autres lois qu'on n'abroge pas? Donc, on va avoir le
corpus?
Une voix: C'est possible. M. Marx: C'est possible? M.
Johnson (Anjou): Sûrement.
M. Marx: Si on peut le faire, on va avoir une liste des lois en
vigueur au Québec, comme cela existe dans d'autres États. Je
pense que cela sera un outil assez utile.
M. Johnson (Anjou): C'est le but qu'on recherche. Ce que je
comprends de la suggestion du député de D'Arcy McGee, c'est qu'on
n'attende pas l'effet du projet de loi 57 et qu'au moins, de façon
temporaire, on dresse une liste, d'une part, des 450 lois qu'on sait être
en vigueur...
M. Marx: C'est déjà...
M. Johnson (Anjou): ...et, d'autre part, des 500 qui, elles, sont
susceptibles, en totalité ou en partie, de connaître des
abrogations. Mais, au moins, qu'on l'ait et qu'on identifie de quoi il s'agit
sur la liste par des astérisques ou un système de
numérotation relativement simple.
M. Marx: On peut faire la liste des 500.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: S'il y en a quelques-unes qui sont
désuètes, la personne qui veut les invoquer va s'en rendre compte
à un moment donné.
M. Johnson (Anjou): Cela va se manifester.
M. Marx: Pardon?
M. Johnson (Anjou): D'accord.
M. Marx: Elle va se rendre compte qu'il...
M. Johnson (Anjou): Cela va se manifester.
M. Marx: C'est cela. Cela va se manifester lors d'une...
M. Johnson (Anjou): C'est cela. M. Marx: Je pense que ce
serait...
M. Johnson (Anjou): D'accord. Pour l'automne ou est-ce que vous
voulez cela avant?
M. Marx: S'il s'agit du travail que le ministre fera
lui-même, avec ses deux mains, ce serait pour demain. Étant
donné qu'il s'agit de fonctionnaires, je donnerai un délai plus
raisonnable. Pour quand est-ce? Est-ce que cette liste est prête? Deux
mois. Deux ou trois mois. Est-ce que c'est sur ordinateur?
M. Johnson (Anjou): Disons au mois de septembre?
M. Marx: Ce serait excellent.
M. Johnson (Anjou): D'accord? M. Marx: Comment cela
va...
M. Johnson (Anjou): Pour l'ouverture des cours.
M. Marx: Comment cela sera-t-il imprimé?
M. Johnson (Anjou): Normalement, vous allez avoir un "print-out"
ordinateur, mais...
M. Marx: Ce sera imprimé...
M. Johnson (Anjou): On peut obtenir...
M. Allaire: Cela peut être imprimé sur format
dactylographe, tout simplement.
M. Marx: D'accord. Ce serait excellent.
M. Johnson (Anjou): Format 8 1/2 X 11 ou 8 1/2 X 14?
M. Marx: Je laisse le choix au ministre parce que je veux qu'il
prenne les grandes décisions. Je laisse les grandes décisions au
ministre.
M. Johnson (Anjou): Non, non, mais nous...
M. Marx: Est-ce que ce sera par ordre alphabétique ou par
année?
M. Allaire: Par année. M. Marx: Par
année.
M. Payne: Comme le rapport financier du Parti libéral.
M. Marx: Est-ce que le ministre envisage d'imprimer, è la
fin des lois adoptées durant la session, chaque année, par
l'Assemblée nationale, une liste des lois, comme dans les volumes
sessionnels du Parlement fédéral ou de l'Ontario?
M. Johnson (Anjou): En principe, on voulait attendre d'avoir fini
le boulot entrepris par cela...
M. Marx: Une fois fini...
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Une fois fini, je pense
que...
M. Marx: Est-ce que c'est dans les plans?
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: C'est dans les plans?
M. Johnson (Anjou): C'est ce que cela implique une fois qu'on a
fait l'épuration. D'accord?
M. Marx: C'est ce que j'ai compris. Avec cette information, je
suis assuré qu'on est sur la bonne piste.
Le Président (M. Gagnon): Maintenant, je voudrais vous
suggérer... Êtes-vous prêt è procéder?
M. Marx: Je veux juste dire, M. le Président, que
l'Opposition se fie aux propos du ministre en ce qui concerne la
désuétude de ces lois et de ces articles.
M. Johnson (Anjou): Oui, absolument.
M. Marx: L'Opposition n'a pas fait la recherche étant
donné nos ressources limitées.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Dieu merci! (23 heures)
M. Marx: De plus, je n'ai pas voulu demander au ministre de payer
les frais d'un expert pour aider l'Opposition dans ce domaine, étant
donné que ses experts ont déjà fait le travail. On va se
fier aux propos du ministre et au projet de loi tel quel. Je prends ces
précautions parce que, s'il y a des erreurs qui se glissent d'ici
septembre ou par la suite, ce sera la faute du ministre. Je veux que ce soit
bien clair, ce ne sera pas la faute de l'Opposition.
M. Johnson (Anjou): C'est bien connu. M. le Président,
l'article 1 de la loi...
Étude détaillée
Le Président (M. Gagnon): Juste avant, comme il y a quatre
articles, mais qu'il y a des papillons à l'annexe, j'ai l'intention
d'appeler les articles 1 à 4 avec les amendements aux articles. Il
faudra adopter les amendements à l'annexe un à un pour, par la
suite, adopter l'annexe telle qu'amendée.
M. Johnson (Anjou): Parfait!
M. Marx: Excellent!
Le Président (M. Gagnon): Article 1?
M. Johnson (Anjou): À l'article 1, M. le Président,
on dit que les lois et dispositions législatives contenues dans l'annexe
sont abrogées.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 est-il
adopté?
M. Marx: D'accord, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 2?
M. Johnson (Anjou): L'article 2 dit que les articles
d'entrée en vigueur des lois énumérées dans les
tableaux des abrogations des statuts refondus de 1941 et de 1964 sont
également abrogés.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 2 est
adopté.
M. Marx: Pas l'article 3 dans ce projet de loi...
Le Président (M. Gagnon): Article 3?
M. Marx: C'est une honte d'exempter de la charte canadienne... Je
veux que le ministre prenne la décision de ne pas inclure cet article
parce qu'ici c'est ridicule. Ici, honnêtement, c'est ridicule. C'est pire
que dans la loi sur la raffinerie de sucre que la Cour d'appel a
mentionnée.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, est-ce que l'article
3 est adopté?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Marx: Non.
M. Johnson (Anjou): Sur division.
Le Président (M. Gagnon): On va demander le vote.
Adopté sur division.
M. Marx: Sur division.
M. Johnson (Anjou): L'article 4, M. le Président.
M. Marx: En passant, est-ce que le ministre a lu le jugement de
la Cour d'appel du Québec sur la validité de la loi 62?
M. Johnson (Anjou): M. le Président, le jugement de la
Cour d'appel, dont j'ai fait parvenir copie au député à
son pupitre en Chambre...
M. Marx: À sa demande.
M. Johnson (Anjou): ...è sa demande, avec plaisir, a
été lu par celui qui vous parle avec intérêt.
M. Marx: C'est très drôle à entendre.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
4 est-il adopté?
M. Johnson (Anjou): L'objet de l'amendement, c'est que, dans la
mesure où la loi entre en vigueur le 1er juillet, si, par ailleurs,
d'ici ce temps, on veut pouvoir émettre des décrets, le cas
échéant, pour retirer certaines dispositions des effets de la
promulgation, il faudrait que la loi soit en vigueur pour qu'on émette
les décrets. On voit le problème technique, enfin,
théorique qui se pose.
L'objet de l'amendement qu'on propose, je pense qu'en lisant
l'amendement, on le dit bien clairement: "La présente loi entre en
vigueur le jour de sa sanction, sauf les articles 1 et 2, qui entreront en
vigueur le 1er juillet 1986." On fait entrer en vigueur le pouvoir de l'article
4 le plus rapidement possible, de telle sorte que, s'il y a des citoyens qui
viennent nous expliquer qu'une loi ne doit pas être abrogée, on va
émettre le décret pour l'envoyer à la commission des
institutions. Pour émettre le décret, il faut avoir une
disposition habilitante. Donc, il faut que la loi entre en vigueur, mais pas
les articles 1 et 2 qui, eux, abrogent l'ensemble des lois; ils n'entreront en
vigueur que le 1er juillet et ce, en fonction du mécanisme prévu
à l'article 4.
M. Marx: L'article 3 qui fait exception de la charte canadienne
entre en vigueur tout de suite, mais il n'aura pas d'effet.
M. Johnson (Anjou): Oui, il entre en vigueur en même temps.
D'ailleurs, M. le Président, si on continue de présenter des
projets de loi aussi limpides, aussi clairs, aussi simples et aussi
réduits, on va finir par adopter juste un article qui dira que
les-dispositions de la charte constitutionnelle ne s'appliquent pas.
M. Marx: On ne fera pas d'autres commentaires sur cela. Supposons
que l'article 4 tel que rédigé...
M. Johnson (Anjou): Entrait en vigueur?
M. Marx: L'article tel que rédigé, sans
l'amendement, ce ne serait pas bon comme ça? Ce serait plus
difficile?
M. Johnson (Anjou): On me disait qu'il y a une discussion,
probablement au huitième degré du raffinement juridique, mais,
dans la mesure où cette loi a comme objet d'abroger d'autres lois et
qu'on veut retirer des effets de l'abrogation par décret certaines
autres lois, est-ce qu'il n'est pas mieux de prévoir que le pouvoir
d'émettre le décret entre en vigueur maintenant? Cela
m'apparaît raisonnable. C'est plus "sécure", disons.
M. Marx: Remplacer le premier alinéa par le suivant; cela,
on le sait. Remplacer, dans les première et deuxième lignes du
deuxième alinéa, les mots "l'entrée en vigueur..." par "le
1er juillet"... Je veux juste
relire cela pour être satisfait.
M. Johnson (Anjou): Très bien.
M. Marx: Cela me satisfait, après les explications du
ministre et que je l'ai lu moi-même.
Le Président (M. Gagnon): Merci. L'amendement à
l'article 4 est-il adopté et l'article 4, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Voilà.
M. Johnson (Anjou): Est-ce qu'on a adopté les articles 1,
2, 3 et 4?
Le Président (M. Gagnon): Oui, les quatre articles sont
adoptés.
M. Johnson (Anjou): Donc, on va aux annexes, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): On va aux annexes.
M. Johnson (Anjou): Les papillons aux annexes. Le premier, c'est
à la page 4.
Le Président (M. Gagnon): Page 4. J'appelle l'annexe 31
Vict., 1867-1868. Est-ce comme cela que je dois faire, M. le
secrétaire?
M. Johnson (Anjou): Oui, il s'agit d'ajouter, entre les chapitres
5 et 9, le chapitre 7, Acte concernant l'interprétation des statuts de
cette province, article 10, et vous en avez le texte.
Le Président (M. Gagnon): Voilà. Cet amendement
est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Deuxième amendement.
J'appelle l'annexe 18...
M. Johnson (Anjou): À la page 80 de l'annexe.
Le Président (M. Gagnon): ...Geo. V, 1928.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. Geo. V, Geo. I et Geo. V.
Chapitre 76: supprimer le "a" après le chiffre "2".
Le Président (M. Gagnon): Alors, c'est adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Voilà.
M. Johnson (Anjou): Page 81.
Le Président (M. Gagnon): Quelle page, avez-vous dit? Geo.
V?
M. Allaire: À la page 80, chapitre 76 de 1928.
M. Johnson (Anjou): À la page 80.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? L'annexe 18 Geo. V,
1928... C'est la même chose?
Une voix: Vous avez pris mon double.
M. Johnson (Anjou): Page 81, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Ah, excusez! Annexe 19 Geo. V,
1929. À la page 81, avez-vous dit?
M. Johnson (Anjou): C'est ça.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il est
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est
adopté?
M. Johnson (Anjou): L'autre, c'est à la page 95, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): L'annexe 1 Ed. VIII, c'est
ça? 1936. Est-ce qu'il est adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Quelle page
avez-vous dit?
M. Johnson (Anjou): Celui-là, c'est à la page 95;
le prochain est à la page 124, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Page 124, l'annexe 9 Geo. V,
1945. Est-ce que c'est adopté?
M. Johnson (Anjou): Geo. VI.
Le Président (M. Gagnon): Excusez, vous avez raison.
Adopté.
M. Johnson (Anjou): Page 127.
Le Président (M. Gagnon): Ce n'est pas 123?
M. Johnson (Anjou): Le dernier, c'était 124; maintenant,
c'est 127. Annexe 9 Geo. VI, 1945, chapitre 21, c'est à la page 124.
Le Président (M. Gagnon): L'annexe 10 Geo. VI, 1946, c'est
adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté. M. le Président, c'est
à la page 127.
Le Président (M. Gagnon): 127.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Ensuite, à la page
171.
Le Président (M. Gagnon): 171, l'annexe 8-9 Eliz. II,
1959-1960. Est-ce adopté?
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Gagnon): Cela termine, je pense.
M. Johnson (Anjou): Cela termine, M. le Président. On
n'est pas obligé de renuméroter, à part cela.
Une voix: ...l'annexe.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'annexe du projet de
loi 57, telle qu'amendée, est adoptée?
Une voix: Oui.
M. Marx: M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de D'Arcy McGee.
M. Marx: Avant qu'on ne termine..
M. Johnson (Anjou): Non, mais c'est parce qu'il faut qu'on adopte
tout le projet.
M. Marx: Oui, c'est sûr qu'on va adopter tout le projet.
J'aimerais juste rappeler au secrétaire de la commission d'écrire
au ministre pour qu'on s'assure d'avoir la liste des lois, tel que promis, le
1er septembre. Je pense que le ministre a fait trois promesses
aujourd'hui...
M. Johnson (Anjou): Des engagements, pas des promesses. Je ne
suis pas un rouge. Nous, on prend des engagements.
M. Marx: Des engagements. Cela va. J'imagine qu'un engagement
vaut une promesse.
M. Johnson (Anjou): Plus.
M. Marx: Plus, je suis bien heureux de parler en termes
d'engagements. Le ministre a pris trois engagements, un concernant la liste des
lois, l'autre concernant les délais à la Cour supérieure,
en janvier 1986...
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: ...et pas avant, et le troisième...
M. Johnson (Anjou): Cela devait être important.
M. Marx: ...les statistiques correctionnelles.
M. Johnson (Anjou): Je m'en souviens.
M. Marx: D'accord. Donc, je demande au président...
M. Johnson (Anjou): ...de me faire une note là-dessus.
Sûrement, avec plaisir, on va la recevoir avec plaisir. Aux soins du
ministre de la Justice.
M. Marx: Et de suivre cela, le cas échéant, semaine
après semaine, pour être sûr qu'on reçoive ces
documents.
M. Johnson (Anjou): Avec plaisir.
Le Président (M. Gagnon): Le président de la
commission reçoit votre demande.
M. Marx: Merci.
M. Johnson (Anjou): M. le Président est-ce que le projet
de loi...
Le Président (M. Gagnon): Oui. Est-ce que le projet de loi
57, Loi portant abrogation de lois et dispositions législatives omises
lors des refontes de 1888, 1909, 1925, 19(?) et 1964, est adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): On n'a pas autre chose? La
commission ajourne donc ses travaux sine die. J'ai oublié de faire
adopter... Y a-t-il autre chose, le titre? Il est adopté au complet?
M. Marx: Adopté au complet, oui.
Le Président (M. Gagnon): Alors, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 10)