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Commission permanente de l'Immigration
Crédits du ministère de
l'Immigration
Séance du vendredi 26 juin 1970.
(Douze heures quarante-trois minutes)
M. SPRINGATE (président de la commission permanente de
l'Immigration): A l'ordre, messieurs!
M. LAPORTE: Nous allons permettre à la commission de commencer
son travail avec le proviso suivant ou la restriction suivante que, si des
membres de l'une ou l'autre opposition qui n'est pas représentée
actuellement arrivent et qu'ils aient des questions à poser sur un des
articles que nous pourrios avoir adoptés, nous leur permettions de poser
des questions. Cela vous convient?
M. LEGER: Très bien.
M. LE PRESIDENT (SPRINGATE): A quelle page?
M. LESSARD: Page 89.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 1, article l.Page 90.
M. LESSARD: Est-ce ici, M. le Président, que le ministre pourrait
nous donner un énoncé général de la politique du
ministère?
Politique générale
M. LAPORTE: Le ministre n'a pas l'intention de donner un
énoncé général de la politique du ministère
avant qu'il n'ait une politique générale. Il est en train, avec
les officiers de son ministère et avec le nouveau chef de cabinet, M.
René Gagnon, qui est entré en fonctions il y a une dizaine de
jours, de revoir toute la politique du ministère. Pour l'instant, je me
contenterai d'affirmer qu'ayant été, en quelque sorte,
l'initiateur de cette politique d'immigration, lorsque j'étais ministre
des Affaires culturelles, nous avions créé une direction
générale de l'immigration. Ayant aujourd'hui l'honneur de revenir
à des fonctions qui m'avaient paru, à l'époque,
très importantes, j'ai l'intention de faire l'impossible pour donner
à ce ministère et à la politique de l'immigration une
expansion aussi considérable que les besoins le demandent et que les
possibilités financières du Québec le permettront.
M. LESSARD: Etant donné que vous dites que vous avez
créé la direction générale de l'immigration, il y a
certaines choses qui sont actuellement en place. Est-ce que nous pourrions
savoir lesquelles?
M. LAPORTE: Voici un résumé de l'organigramme du
ministère. Vous avez les services administratifs: la direction
générale de l'établissement; la direction
générale de l'adaptation; la direction générale des
groupes ethniques et la direction générale de l'information.
Avec les services administratifs, vous avez les cinq points d'ancrage
essentiels du ministère de l'Immigration. Nous allons recruter des
immigrants. Nous aidons à leur établissement, nous prenons les
moyens pour que leur adaptation se fasse dans les meilleures conditions
possibles.
Nous entretenons avec les groupes ethniques des relations permanentes,
sous forme de présence, de subventions, d'encouragement à la
préservation de certaines de leurs valeurs ethniques, et nous avons un
service d'information pour tenir le public au courant des choses que nous
faisons.
M. CROISETIERE: M. le Président...
M. LAPORTE: Je m'excuse, nous avons fait avant votre arrivée une
déclaration à l'effet que si vous aviez des questions à
poser sur des choses qui auraient pu être adoptées, vous auriez pu
les poser, mais ce n'est pas le cas, nous commençons.
M. CROISETIERE: Très bien, merci.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais demander au ministre de
l'Immigration si son ministère a le pouvoir de choisir les immigrants
qui vont venir s'installer au Québec ou s'il n'a que le pouvoir, une
fois que ces nouveaux venus sont arrivés au Québec, de les
encourager à devenir des Québécois à part
entière avec les droits et les obligations que ça demande.
M. LAPORTE: Le ministère n'a pas actuellement le pouvoir de
choisir; il a le droit d'encourager ou de contribuer au recrutement, en
collaboration avec les autorités fédérales.
M. CROISETIERE: Est-ce que je pourrais poser une question au ministre
concernant le rôle qu'il a l'intention de donner, les directives
générales ou l'orientation qu'il aimerait donner au
ministère?
M. LAPORTE: J'ai répondu, il y a quelques minutes, que cette
politique générale est en voie de préparation. J'ai
l'intention, vers la fin de l'été, peut-être
immédiatement après la fête du Travail, de tenir à
Montréal, ou à Québec, une très importante
conférence de presse. A cette occasion, je révélerai
quelles sont, à mon avis, les politiques qui devraient être celles
du ministère de l'Immigration.
M. LESSARD: Cela veut donc dire, selon ce que l'honorable ministre vient
de me dire tout à l'heure, que les critères de choix ne sont pas
déterminés par le ministère québécois? Cela
veut donc dire que les critères de choix des immigrants doivent
être ceux du gouvernement fédéral? Il n'appartient donc pas
au Québec de déterminer une politique en ce sens-là? Il
appartient simplement au Québec de recevoir des immigrants et de
créer des conditions telles qu'ils se sentiront bien chez nous.
M. LAPORTE: Disons que je n'ai pas besoin de souligner au
député que l'immigration est l'un des deux sujets qui en vertu de
la constitution du Canada, sont de juridiction conjointe. Vous avez, d'une
part, l'agriculture et, d'autre part, l'immigration. Nous avons le droit
d'être présents, effectivement nous le sommes; à un endroit
au moins, nous avons le droit d'être présents. Nous avons le droit
de renseigner les gens sur ce qu'est le Québec, le pays où ils
vont venir s'installer, de leur expliquer ce que nous attendons d'eux et, une
fois qu'ils sont bien au courant de la situation, nous devons passer, pour leur
acceptation ou leur accréditation, par les services
fédéraux.
M. LESSARD: Sur le même sujet est-ce qu'il y a quand même
possibilité pour le ministère d'avoir un certain droit
auprès du gouvernement fédéral ou sinon un droit, du moins
un privilège pour influencer le ministère fédéral
de l'Immigration sur les critères de choix?
M. LAPORTE: Disons que nous avons actuellement et cela devra se
développer dans toute la mesure où nous croyons à
l'importance de l'immigration des relations très amicales avec le
gouvernement fédéral. Ceci date d'avant le gouvernement actuel;
au niveau du ministère de l'Immigration et de sa contrepartie
fédérale, il existe actuellement une collaboration très
encourageante pour l'avenir. Cette collaboration peut se développer,
j'en suis convaincu, jusqu'au point où, un jour, nous pourrons
être consultés et où nous pourrons avoir droit au chapitre
quant à la détermination des critères.
Cela n'est pas une chose facile. Vous êtes membre d'un parti
où l'on a fréquemment souligné les complications que peut
créer un régime politique dans lequel il y a deux gouvernements.
Vous avez été je ne voudrais pas déclencher un
débat sur ça assez négligents à souligner
les avantages du système. Disons que c'est là un des
inconvénients avec lesquels nous devons vivre, celui qu'il y a deux
ministères qui s'occupent d'immigration; c'est par la collaboration
entre l'un et l'autre qu'il sera possible d'atteindre des résultats
intéressants.
M. LEGER: M. le Président, étant donné que, dans la
province de Québec, nous n'avons plus la revanche des berceaux, est-ce
qu'il y aurait possibilité, dans la politique qu'entend mener votre
ministre, d'avoir la revanche de l'immigration? Ce serait, autrement dit, de
trouver, avec le gouvernement fédéral, une sorte de compensation,
une sorte de rattrapage, par le nombre d'immigrants venant des pays latins,
avec une proportion plus grande que les 30 p.c. que nous représentons
à travers le Canada. Ceci aiderait à rattraper au Québec,
la quantité d'immigrants qui pourront s'assimiler d'une façon
automatique et naturelle à la nation québécoise.
M. LAPORTE: La réponse, c'est oui.
M. LEGER: C'est un oui très vague. De quelle politique
voulez-vous parler?
M. LAPORTE: C'est un oui peut-être vague, mais c'est oui. Je vous
ai dit qu'au début de septembre... Autrement dit, je ne voudrais pas
être dans la position de ce monsieur... Je veux vous répondre que
si je vous en dis plus, je vais vous en dire plus que je n'en sais. Etant
donné que je n'ai pas, ni aucun de mes collègues, la science
infuse, je vais d'abord assimiler ce que c'est que le ministère de
l'Immigration, en partant des conceptions que j'en avais lorsque j'ai
créé la direction générale de l'immigration au
ministère des Affaires culturelles. Je suis en train de faire
l'inventaire. Une fois l'inventaire terminé, je saurai quel est l'actif,
je saurai s'il y a un passif. C'est en partant de là que nous allons
bâtir une politique qui sera peut-être celle acceptée dans
le passé. Je ne porte pas de jugement, je suis en train de faire
l'inventaire. Le bilan ne pourra être publié qu'une fois
l'inventaire terminé.
M. LEGER: M. le Président, le ministre a parlé de
s'assimiler au problème. Le problème est réellement un
problème d'assimilation. Même si le ministre n'a pas la science
infuse, je pense qu'il doit être très conscient de ce
problème majeur que nous avons. Je me demande comment il se fait que, ce
matin, il ne puisse pas nous donner plus de détails sur un commencement
de politique pour essayer de créer un rattrapage de ce
côté-là. Il me semble que ce n'est pas...
M. LAPORTE: Dans le domaine de politique, c'est votre humble serviteur
qui, après avoir entendu pendant 25 ans des discours du genre de celui
que vous êtes en train de me faire, et qui était basé sur
des choses absolument raisonnables, a décidé, au lieu de parler,
d'agir. J'ai créé une direction générale de
l'immigration, c'est ce qui s'est fait de plus fort dans toute l'histoire du
Québec pour nous permettre de faire ce rattrapage en matière
d'immigration. J'ai l'intention de continuer.
M. LEGER: M. le Président, connaissant le
dynamisme du ministre, je suis certain qu'il a certainement
trouvé un commencement de solution au problème à
l'intérieur du carcan fédéral dans lequel nous sommes. Le
ministre disait tantôt que c'est un problème complexe que le Parti
québécois avait souligné durant la campagne
électorale. S'il a décidé de lancer et de promouvoir ce
ministère, il avait certainement certaines idées de ce
côté-là. Soyez assuré de notre entière
collaboration pour tout ce qui touchera le rattrapage pour le problème
que nous avons vécu depuis les 25 dernières années
où il a écouté des discours comme le mien.
M. LAPORTE: Je vous remercie de votre collaboration et je l'accepte.
M. CROISETIERE: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre. Puisqu'il parlait tantôt d'un inventaire de son
ministère, est-ce qu'il pourrait nous indiquer la représentation
de fonctionnaires dans son ministère, autant à l'intérieur
qu'à l'extérieur du Québec, ou à l'extérieur
du Canada, en France ou dans d'autres pays?
M. LAPORTE: L'effectif, au 29 janvier 1969, était de 93 postes;
au 20 mai 1969, il est monté à 100. L'effectif approuvé le
23 janvier 1970 était de 140 postes; l'effectif autorisé
actuellement est le même. Il y a 107 postes occupés actuellement
sur 140 et 33 sont vacants. Aux services administratifs, vous avez 45 postes,
40 sont occupés, 5 sont vacants. A la direction générale
de l'établissement, vous avez 50 postes, 42 sont occupés, 8 sont
vacants. A la direction générale de l'adaptation vous avez 35
postes, 20 sont occupés, 15 sont vacants. A la direction
générale des groupes etchniques, vous avez 10 postes, 5 sont
occupés, 5 sont vacants.
M. CROISETIERE: Est-ce que le ministre a l'intention de combler les
postes vacants dans un avenir rapproché?
M. LAPORTE: Nous procédons actuellement au recrutement d'un
certain nombre de fonctionnaires. Us passent tous par la Commission de la
Fonction publique et nous sont référés après
concours. Nous avons bon espoir que, d'ici la fin de l'année, nous
pourrons combler la majorité des postes encore vacants.
M. LESSARD: Le ministre pourrait-il nous dire, outre le bill 63, s'il a
actuellement en tête certains moyens pour inciter les nouveaux immigrants
qui viendront s'installer chez nous à adopter la langue de la
majorité au Québec?
M. LAPORTE: Oui. Nous avons précisément dans ce domaine un
dossier assez important à l'étude; l'on me permettra d'en
communiquer la teneur bientôt: Un de mes collègues du conseil des
ministres me préviendra, si la Chambre est encore en session, ce que je
n'espère pas pour nous tous. Dès que la Chambre sera de nouveau
en session, si le document n'a pas été rendu public, je
m'empresserai de communiquer à la Chambre le détail de ces
politiques qui doivent être faites, vous vous l'imaginez, en
collaboration avec les ministères de l'Education et des Affaires
culturelles.
M. LEGER: M. le Président, sur la même question, est-ce
que, dans cette politique qu'il va nous présenter bientôt,
étant donné qu'il y a un rapport très étroit avec
Ottawa, c'est l'intention du ministère de faire passer des examens de
français aux immigrants avant de leur accorder leur citoyenneté
canadienne?
M. LAPORTE: M. le Président, l'on me permettra de ne pas
révéler la politique à la pièce. Ce que je ne veux
pas dire directement, en donnant mes raisons, je serais reconnaissant à
mon collègue de ne pas tenter de me le faire dire indirectement. Les
pièces diverses de cette politique seront toutes annoncées en
même temps.
M. LE PRESIDENT: Article 1.
Administration
M. LAPORTE: Traitements et indemnités: $307,300 et $314,800. Il y
avait 39 postes, on en a porté le nombre à 43. Vous avez le
détail de ce service. Je peux bien vous dire de quoi il s'agit, si vous
le désirez. C'est l'administration du bureau.
M. CROISETIERE: C'est l'administration.
M. LAPORTE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LAPORTE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 2?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3?
M. CROISETIERE: Le ministre pourrait-il nous indiquer, ce qui a trait
à la publicité, grosso modo, la publicité du
ministère de l'Immigration concernant...
M. LAPORTE: Est-ce que l'on pourrait réserver ce poste? Oui, je
pense que c'est au poste 5 que nous pouvons parler d'information.
M. LE PRESIDENT: C'est le poste no 5. M. LAPORTE: II y a une direction
générale
de l'information. On pourra en parler à ce moment-là, si
vous voulez.
M. CROISETIERE: D'accord. M. LAPORTE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 3 est-il adopté?
M. LAPORTE: Poste budgétaire 1, article 3 Poste budgétaire
1, article 4 Poste budgétaire 1, article 5 Poste budgétaire 1,
article 6 Poste budgétaire 1, article 7
M. LESSARD: A l'article 3, il y a une diminution assez
considérable en 1969, disons de 50 p.c, proportionnellement, de $10,000
à $5,000. Est-ce que l'on aurait diminué les services dans ce
sens-là?
M. LAPORTE: Non, c'est un ministère qui est né l'an
passé. Son premier budget a été un budget global de $1
million. On a dû d'abord répartir à peu près la
dépense comme elle a été faite. Deuxièmement, comme
il y avait de l'équipement à acheter l'an dernier pour un
ministère neuf, cette année évidemment c'est moins
considérable.
M. LESSARD: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article est-il adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 4 est-il adopté?
M. LESSARD: Adopté.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 5 est-il adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 6 est-il adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 7 est-il adopté?
M. LEGER: M. le Président.
M. CROISETIERE: Aux réceptions...
M. LEGER: Aux réceptions, il y a une petite augmentation. Est-ce
dans le but d'offrir une réception très joyeuse aux immigrants
qui arriveront ou si ce sont les fonctionnaires qui vont en profiter?
M. LAPORTE: Ce ne seront pas nécessairement des fonctionnaires.
Il est possible que ce soient des fonctionnaires. Nous avons de plus en plus de
relations avec les consulats. C'est une chose qui se développe. Pour des
raisons faciles à comprendre, puisque Montréal est le centre
d'arrivée de la plupart des immigrants et que c'est là que sont
la plupart des organismes de groupes ethniques, nous avons établi le
ministère à Montréal. Les relations avec les consulats
sont de plus en plus étroites. Nous devons assister à un certain
nombre de réceptions; nous devons également donner certaines
réceptions, si nous voulons que soient fructueuses ces relations dont le
député parlait tout à l'heure, avec des gens de
l'extérieur, dans les milieux les plus susceptibles de nous fournir une
immigration assimilable au Canada français ou au Québec
français. Nous devons donc augmenter les crédits de l'article 7
pour faciliter les contacts avec les divers consulats.
M. GAUTHIER: M. le ministre, est-ce que vous pourriez nous dire quel est
le mécanisme exact de l'immigration actuelle? Est-ce que l'immigrant,
celui qui désire immigrer au Canada ou, d'une façon plus
spécifique, dans la province de Québec, le fait-il via les
ambassades du Canada? A l'étranger, en France, par exemple est-ce que
les représentants de la province de Québec, comme tels ont
déjà une rencontre au préalable avant que celui...?
M. LAPORTE: A Paris, en France, il existe un bureau de l'immigration du
Québec, il y a cinq ou six employés dans ce bureau-là. On
reçoit, me dit-on je n'y suis pas encore allé,
peut-être que je n'irai pas cette année, je ne le sais pas
de plus en plus de candidats. On leur fait l'oreille, on leur dit de quoi il
s'agit, dans quel genre de pays ils vont s'installer. On leur dit que la
province de Québec est un pays bilingue mais à très grande
majorité francophone et le reste. Lorsque le candidat est disposé
à émigrer ou à immigrer de France vers le Québec,
c'est par l'ambassade du Canada que nous devons nécessairement passer.
C'est à ce niveau je le disais tout à l'heure qu'il
existe une collaboration extrêmement agréable.
Peu de candidats ou aucun candidat que nous ayons
suggérés, me dit-on, ont été refusés. Ils
deviennent des candidats privilégiés, si vous voulez.
M. GAUTHIER: Mais, par l'expérience que le ministère peut
avoir jusqu'ici, est-ce que ça arrive que les immigrants ou celui qui a
envie d'immigrer s'adresse directement à la maison du Québec ou
s'il a toujours ou à peu près dans la majorité des cas,
passé auparavant par l'ambassade?
M. LAPORTE : Je ne peux pas vous donner de statistiques mais pour celui
qui veut immigrer, il faut bien imaginer que de la même façon que
nous sommes un peu perdus dans la politique de la France, quand on pense
à la politique américaine, on est un peu perdu; pour eux, la
maison d'immigration du Québec, l'ambassade du Canada, le premier bureau
qu'ils voient, qu'ils connaissent ou celui qu'ils trouvent le premier, ils
s'adressent à celui-là.
Nous faisons directement, en France, une propagande, de la
publicité pour attirer dans nos bureaux des candidats. Mais qu'ils
s'adressent à l'un ou à l'autre, je ne saurais me prononcer.
Notre objectif, c'est que de plus en plus de Français se servent de nos
bureaux et, avec la collaboration du gouvernement du Canada, on va les faire
immigrer ici compte tenu des possibilités économiques et des
besoins de la France. La France n'est pas un pays, actuellement, qui laisse
partir facilement ses citoyens. C'est un pays qui attire
particulièrement des Italiens, des Espagnols, c'est un pays
d'immigration qui reçoit. Vous savez qu'actuellement il existe
mes statistiques remontent à quelques années à
l'ONU des pays qui s'inscrivent comme pays d'émigration d'où les
gens partent, comme la Hollande qui doit chaque année voir 60,000 ou
65,000 de ses citoyens quitter le pays parce qu'ils ne peuvent pas les
garder.
C'est organisé de façon absolument scientifique. Ils
apprennent la langue du pays. Vous avez des pays d'immigration, comme la
France, qui eux, demandent des immigrants.
La France, actuellement, est inscrite sur la liste des pays
d'immigration. Il n'est pas facile, mais l'on me dit c'est sur ces
choses-là que je ne veux pas me prononcer tout de suite que la
France, actuellement, quant au Québec et au Canada, serait en voie de
modifier ses politiques afin de faciliter le départ des citoyens
français qui veulent venir s'établir chez nous.
M. LEGER: M, le Président, en rapport avec la même
question, M. le ministre nous a parlé de la maison du Québec
à Paris. Est-ce qu'il y a, peut-être pas des maisons mais des
ententes avec les pays latins comme l'Italie ou l'Espagne ou d'autres pays de
langue latine? Je veux dire des contacts établis par le Québec et
non pas par Ottawa pour amener ces gens-là. Quand elles sont
arrivées ici au comité de réception, est-ce que l'on leur
présente, à ces personnes qui parlent une autre langue que le
français mais pour qui le français est quand même
très facile à apprendre, la possibilité de les diriger
ailleurs qu'à Montréal, c'est-à-dire dans le reste de la
province où elles seront dans un milieu de travail francophone et,
où il y aurait moins de chance qu'elles soient assimilées dans un
milieu de travail comme Montréal où c'est pas mal l'anglais qui
prédomine?
M. LAPORTE: Le député a saisi toute la complexité
du problème. Vous avez un problème ethnique. Ces gens-là,
d'où qu'ils viennent, n'immigrent pas de Pologne ou d'Espagne, d'Italie
ou de France, pour venir contribuer au développement ethnique de l'un ou
de l'autre groupe. Ce n'est pas, disons, la raison fondamentale de leur
départ; 99.9 de ces gens-là partent pour des raisons
économiques. Si nous savons créer au Québec un climat
économique susceptible de permettre à ces gens-là de se
développer économiquement de façon normale en langue
française, vous allez les attirer. La complexité du
problème c'est que vous avez tout le problème de
l'économie du Québec, tout le problème de la politique de
main-d'oeuvre. Il est normal que nous songions à diriger une partie de
ces immigrants vers l'extérieur de Montréal. Mais, si vous avez
déjà au Lac Saint-Jean, ou dans l'Estrie ou dans l'Outaouais un
surplus de main-d'oeuvre, est-ce que vous allez aller créer de nouveaux
candidats pour le Bien-Etre social? Vous avez un problème qui se discute
très bien sur les tréteaux politiques je l'ai fait
qui s'analyse rapidement dans un éditorial de journal je l'ai
fait. Mais quand vous devez le régler de façon pratique, c'est
infiniment complexe. Ce qui me permet de dire que les assemblées
politiques ou les discours nous aident, parce que c'est un aiguillon; que les
éditorialistes, les éditoriaux contribuent également
à éveiller chez le ministre ou chez la population un état
d'urgence dans ce domaine-là. Cela rend service.
Quand on vient pour le régler, vous avez déjà
quatre ou cinq ministères, quand on parle d'immigration ou d'immigrants,
vous avez immédiatement une réunion ministérielle
où vous avez le ministre du Bien-Etre social, le ministre de la
Santé, le ministre des Affaires culturelles, le ministre de l'Education
et évidemment, le ministre du Travail. Vous voyez la complexité
de cette question-là.
M. LEGER: A la suite de cette question-là, je suis convaincu que
le ministre actuel est conscient que n'en déplaise au premier
ministre actuel nous n'avons au Québec pas tous les leviers
fiscaux et économiques pour établir cette régionalisation
de l'économie dans le Québec, pour ouvrir d'autres centres
d'attraction. Je pense que ce dont le Parti québécois parlait
dans ses réunions, justement soit d'aller chercher le plus possible, si
ce n'est la totalité de nos ressources pour établir ça,
à ce moment-là on travaille peut-être avec des voeux pieux
et on en fait des discours, mais on n'a pas les moyens.
M. LAPORTE: C'est le défi que nous avons à relever. Je ne
me servirai pas des leviers que nous n'avons pas, mais comptez sur moi pour me
servir à fond de ceux que nous avons. Je pense que cela va être
plus positif que d'essayer de détruire les quelques uns qui nous
restent.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: C'est une question d'interprétation. M. le ministre,
vous parliez tout à l'heure de faire en sorte, justement, que
l'immigration soit en relation avec le milieu du travail. H est certain, par
exemple, que si dans certaines régions du Québec vous envoyez des
personnes qui sont plus ou moins qualifiées, à ce
moment-là, ces personnes-là vont enlever du travail à
d'autres personnes qui pourraient être journaliers, chauffeurs de taxi ou
autres.
Ce qui nous ramène justement, à la question que je posais
tout à l'heure, aux fameux critères. On a beau avoir une
direction générale de l'établissement, on a beau avoir une
direction générale de l'adaptation, ce n'est pas nous qui
déterminons les critères au sujet des immigrants. Si par exemple,
ces critères-là ne sont pas déterminés en relation
avec le milieu du travail québécois, si par exemple, il
appartient au gouvernement fédéral de dire quels sont vos besoins
au sujet des immigrants au Québec, je me demande vraiment ce que l'on
peut faire.
On va tenter sans doute de les établir et tantôt de les
adopter mais si ce n'est pas nous qui déterminons qui doit venir et
selon quels critères, à ce moment-là, on en fait ce qu'on
en fait depuis des années, des gens qui viennent prendre la place
d'autres personnes ou des gens qui viennent chômer ou des gens qui
viennent recevoir de l'assistance sociale.
M. LAPORTE: Bien amicalement, je vous répondrai que sur ce
point-là, vous avez raison. Il s'agit de trouver une solution. Ce matin,
nous nous disons: Nous ne participons pas à l'établissement de
critères, d'accord. Je trouve que c'est plus facile de convaincre le
gouvernement fédéral, et ça se fait, à condition
qu'on s'y attelle, c'est plus facile de convaincre le gouvernement
fédéral de nous donner voix au chapitre quant aux critères
que d'essayer de démolir le pays et d'en bâtir un autre pour que
nous ayons droit aux critères. Je trouve ça plus facile, je
trouve ça plus efficace.
M. LEGER: Pourquoi? Je pense que durant les quatre années
d'efforts gigantesques que le ministre actuel va faire pour obtenir des
résultats, il serait peut-être plus prêt en 1974 à
réaliser que c'est peut-être impossible avec les moyens qu'il a
actuellement.
M. LAPORTE: Nous en reparlerons en 1974, monsieur. Je ne serai pas
éternel en politique. Je vais déployer tout ce que j'ai
d'énergie jusqu'à la dernière goutte pour tâcher
d'infirmer la thèse que vous avez défendue très
normalement et avec talent, pour infirmer la thèse qu'il est impossible
de réussir économiquement et culturellement à
l'intérieur du Canada. Cela va être le dernier geste politique que
je ferai dans ma vie peut-être, mais d'ici là je vais lui donner
toute mon énergie, vous pouvez en être sûr.
M. LEGER: M. le Président, je pense que, de notre
côté, nous allons tenter de confirmer la thèse durant ces
quatre années pour que le Québec, en 1974, ne perde pas
subitement...
M. LAPORTE: Ce qui ne vous empêche pas...
M. LESSARD: Le ministre change souvent d'idée.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que...
M. LAPORTE: M. le Président, comme je n'ai pas l'habitude de me
laisser attaquer sans que l'on me dise comment et pourquoi, je vais inviter le
député bien calmement à me dire sur quoi j'ai
changé d'idée et quand? Je vais lui laisser les cinq prochaines
minutes.
M. LESSARD: M. le Président, on sait que l'honorable ministre a
défendu différentes thèses.
M. LAPORTE: Exemple.
M. LESSARD: Exemple, les Etats associés. L'honorable ministre a
fait quantité de déclarations visant à démontrer
que la seule possibilité pour le développement du Québec,
c'étaient les Etats associés.
M. LAPORTE: Pouvez-vous me dire quand et où s'il vous
plaît?
M. LESSARD: Je n'ai pas actuellement le dossier en main.
M. LAPORTE: Etant donné que je ne vous lâcherai pas...
M. LESSARD: Disons, que M. le ministre, on va voir...
M. LAPORTE: Disons que ce n'est peut-être pas vrai.
M. LESSARD: On pourra reprendre en temps et lieu cette discussion.
M. LAPORTE : Quand vous ne serez pas prêt à discuter, ne
commencez rien, parce que je ne vous lâcherai pas.
M. LESSARD: Vous avez eu quantité de doctrines économiques
et fédéralistes. Exemple, les Etats associés,
exemple...
M. LAPORTE: Cela sera à établir, encore une fois.
M. LESSARD: En fait, vous avez fait des affirmations dans ce
sens-là, qu'on aura l'occasion de sortir en temps et lieu.
M. LAPORTE: D'accord.
M. LESSARD: Le fédéralisme à la Paul
Gérin-Lajoie, le fédéralisme coopératif. Nous en
sommes à un fédéralisme rentable de telle façon que
l'on sait plus ou moins ce que c'est que le fédéralisme de
l'honorable ministre.
M. LAPORTE: Est-ce que je dois imaginer que votre pensée,
même sur le séparatisme, c'est quelque chose de figé et que
vous renoncez à toute évolution, que vos cheveux vont grisonner,
que votre visage va se transformer, mais que toute votre pensée est
figée à l'âge de 25 ans et que ça ne bougera plus.
Je vous plains.
M. LESSARD: L'honorable ministre vient d'affirmer qu'il défendra,
jusqu'à la fin de sa carrière politique, cette thèse,
c'est-à-dire la possibilité de se développer à
l'intérieur de la confédération canadienne. L'on constate
justement que l'honorable ministre a eu quantité de thèses
à ce sujet-là...
M. LAPORTE: C'est ça!
M. LESSARD: Je suis bien d'accord pour évoluer. Mais justement,
nous voulons savoir, nous, de ce côté de la Chambre, vers
où se dirigent l'honorable ministre et le gouvernement
québécois.
M. LAPORTE: Comme un médecin qui essaie de faire son travail, je
vais suggérer peut-être plusieurs sortes de médicaments et
de traitements avant de suggérer au patient de se faire amputer une
jambe ou les deux. Vous pouvez être sûr de ça. Nous
pourrions peut-être revenir à l'immigration.
UNE VOIX: Poste 1, adopté.
M. LEGER: II ne faudrait quand même pas que le malade soit mort et
absolument assimilé avant de...
M. LAPORTE: Poste 2: Direction générale de
l'établissement.
Direction de l'établissement
M. LE PRESIDENT: Article no 1.
M. CROISETIERE: Est-ce qu'on pourrait connaître les traitements ou
salaires?
M. LAPORTE: Je vais vous les donner.
M. CROISETIERE: Vous avez une augmentation de personnel?
M. LAPORTE: La direction générale de
l'établissement a pour fonction: de favoriser l'établissement au
Québec d'immigrants susceptibles de contribuer à son
développement et de participer à son progrès;
d'étudier les données disponibles sur les besoins de
main-d'oeuvre dans chacune des régions économiques; d'effectuer
les études ou recherches sur les moyens à mettre en oeuvre pour
intéresser des personnes à s'établir au Québec; de
renseigner les personnes qui veulent immigrer, sur le Québec;
d'établir et maintenir un service d'assistance aux immigrants
chargé de les accueillir dès leur arrivée au
Québec.
M. GAUTHIER: Dans ce domaine, est-ce que vous pourriez nous dire en
aussi peu de mots que possible, quel est le rôle exact des fameux
comités d'accueil? Premièrement, est-ce que ce sont des personnes
polyvalentes, autrement dit qui s'intéressent à
l'éducation, au travail, au bien-être et à d'autres
domaines? Est-ce que les immigrants qui sont accueillis ici au Québec
sont suivis longtemps après leur arrivée? En aussi peu de mots
que possible.
M. LAPORTE: Les immigrants sont d'abord accueillis au Québec par
ce service et vous avez les deux autres grandes directions qui s'occupent de
les suivre. Vous savez, un des grands problèmes de l'immigrant, de
quelque pays que ce soit, ce sont les premiers jours. Disons que c'est un
déracinement. Ensuite, la difficulté de se trouver du travail, la
maladie, pas de services. Nous avons vu certaines injustices, de la
discrimination; nous avons donc créé chez nous la loi nous
le permet le poste de commissaire général à
l'immigration. C'est l'ombudsman des immigrants, si vous voulez. Vous avez
l'accueil; ensuite, s'il est traité injustement, il y a actuellement
1,000 ou 1,500 dossiers qui ont été ouverts et qui sont ou
réglés ou en voie de l'être. Il y a le commissaire
général qui s'occupe des plaintes qui peuvent être
formulées par un immigrant dans n'importe quel domaine, s'il a
été traité injustement, s'il y a discrimination, s'il ne
peut pas se trouver du travail, s'il trouve que ce n'est pas juste, etc.
Vous avez ensuite deux autres services qui continuent le travail
commencé par la direction générale de
l'établissement, où nous allons les chercher. Il y a la direction
générale de l'adaptation qui s'occupe, en convainquant
l'immigrant de toutes sortes de manières, que tout en préservant
nous devrions les premiers reconnaître la valeur de ça,
nous, en tant que Canadiens français sa langue et sa culture, ici
au Québec, il devrait adopter nos habitudes, notre culture à
nous, la langue et la culture de la majorité.
M. GAUTHIER: Avez-vous l'impression, d'a-
près les rapports que vous avez en main, que l'immigrant qui a
décidé de venir s'implanter au Québec, a, en
général, l'air satisfait ou s'il a l'impression qu'il est
arrivé ici sous de fausses représentations, qu'il est
déçu?
M. LAPORTE: L'immigrant, historiquement, est arrivé au
Québec sous de fausses représentations. C'est le reproche
fondamental que je ferais au gouvernement fédéral. C'est que
l'immigrant arrivait ici sans aucune préparation. Il y avait deux
choses. En débarquant du bateau sur le premier trottoir sur lequel il
marchait, il ramassait de l'argent à la poignée de l'or. Et
deuxièmement, c'était un pays unilingue. La première
révélation que j'ai eue de ce problème-là,
problème pratique, je parlais des Hollandais tout à l'heure qui
doivent exporter quelques milliers de gens chaque année, ils donnent
à l'immigrant des cours sur la langue de son pays d'adoption. On nous a
dit en Hollande car je suis allé visiter ce pays, j'étais
journaliste à l'époque Si on nous avait dit ou
demandé de donner à une partie des immigrants hollandais des
cours de langue française, nous l'aurions fait, nous n'avons aucune
objection. Mais cela n'a pas été fait. Alors, l'immigrant est
arrivé ici sous de fausses représentations. C'est donc notre
fonction essentielle de lui dire: La liberté existe au Canada, vous
pourrez opter, mais vous allez dans un pays qui s'appelle Canada, dans une
province qui s'appelle Québec, où c'est particulier.
C'est une province où la majorité des citoyens est de
langue française et nous comptons que vous allez faire telle ou telle
chose. Il arrive ici prévenu et sachant ce qui l'attend. Est-ce qu'en
1970 ce climat de fausse représentation existe encore? Je dirais que
c'est un domaine où il y a une grande amélioration. L'immigrant
qui vient au Québec, comme l'immigrant qui vient au Canada est
certainement, dans une proportion importante, insatisfait. La meilleure preuve,
c'est que pour la majorité d'entre eux encore, leur venue au Canada
n'est qu'un tremplin pour passer aux Etats-Unis.
M. GAUTHIER: Cela a l'air paradoxal de demander ça, mais est-ce
que les quelques cas de ceux qui sont réellement mécontents, qui
veulent retourner, c'est encore le ministère qui s'en occupe?
M. CROISETIERE: Du rapatriement.
M. LAPORTE: Non, nous n'avons pas de service de rapatriement.
M. LEGER: Devant cette affirmation du ministre, que j'accepte, de cette
fausse représentation...
M. LAPORTE: Je m'attendais à ce que vous l'acceptiez,
d'ailleurs.
M. LEGER: ... il faut admettre que si c'est le gouvernement d'Ottawa qui
s'occupe, en général dans les pays d'Europe ou d'ailleurs,
d'inciter les immigrants à venir s'établir au pays, cela ne
favorise pas le Québec. A première vue, même si la personne
ne sait pas que c'est un pays bilingue, quand elle voit qu'il y a 70 p.c.
d'anglophones et 30 p.c. de francophones, elle n'est pas au départ
intéressée à venir s'établir au Québec. A
moins que l'Etat du Québec lui-même ne s'occupe de faire son
propre recrutement et ne choisisse d'avance les immigrants qu'il désire
avoir sur son territoire. A ce moment-là, l'immigrant vient s'installer
dans un Etat québécois francophone, à majorité
francophone. A ce moment-là, avec les pouvoirs actuels, on ne peut pas
le faire...
M. LAPORTE : Ce n'est pas pour faire de la voirie qu'on a
créé un ministère de l'Immigration. C'est pour s'occuper
de ces problèmes-là.
M. LEGER: Est-ce que le ministère ne peut pas lui-même
à travers le ministère...
M. LAPORTE: Vous voudriez donc, ce matin, nous dire qu'on ne peut pas,
nous les pauvres Québécois prisonniers... Nous le faisons, nous
avons six gars à Paris qui font ça seulement ça. Ils sont
payés par vous pour faire ça. Qu'on ne me dise pas qu'on ne peut
pas le faire, on le fait.
M. LEGER: Je ne parle pas...
M. LAPORTE: Et quand on amène des immigrants au gouvernement
fédéral, au méchant gouvernement fédéral, le
pas bon, il nous les passe tout le temps sans discussion ou presque. C'est une
collaboration qui permet d'atteindre les fins que nous voulons, c'est une
amélioration et il faut que cette amélioration-là en
vienne au point où il y aura une collaboration si étroite, que
nous aurons voix au chapitre plus que nous ne l'avons actuellement. C'est
l'objectif à atteindre.
M. LEGER: M. le ministre est très habile à prendre la
partie de mon affirmation qui fait son affaire. Mais je ne parlais pas de
Paris. C'est certain que naturellement les gens de Paris sont
intéressés à venir s'installer au Québec. Je parle
des autres pays de...
M. LAPORTE: Encore une fois, je regrette, mais ce n'est pas la
vérité. Je vais vous envoyer à Saint-Boniface, à
Sainte-Rose du Manitoba...
M. LEGER: J'y ai vécu pendant trois mois.
M. LAPORTE: Bon, est-ce que c'est un fait, oui ou non que les
Français il y a une colonie française, là
alors que les nôtres qui avaient été élevés
dans le milieu ont conservé leur
langue française dans une proportion que nous aimerions
meilleure, que la colonie française s'est anglicisée très
rapidement?
M. LEGER: Je suis parfaitement d'accord. Mais la
génération qui suit, celle de notre âge ou un peu plus
âgée, parle anglais 24 heures par jour.
M.LAPORTE: Mais c'est à cause de la résistance qui
existait chez ceux de la région qu'on appelait des "buffalos" de
l'Ouest; ceux qui sont là, des nôtres, leur résistance
était plus grande que celle des Français pour qui la vocation ou
le patriotisme n'existe pas. Quand ils arrivent ici disons que je les
comprends et ça fait partie de notre responsabilité ils
veulent gagner honorablement leur vie. Quand ils se rendent compte que c'est
chez les Anglais que c'est le plus facile... Je pourrais vous nommer des amis
français de la cave au grenier, des Français de France.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait savoir qui est le directeur
général de l'établissement?
M. LAPORTE: Le directeur général de l'établissement
c'est M. L. Allard, ce doit être pour Louis.
UNE VOIX: Léon.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté.
M. LAPORTE: Article 2: Frais de voyage. Là je voudrais bien
expliquer aussi à mes collègues ce que signifie cette somme de
$346,300. Lorsque le ministère a été créé,
on a donné une somme globale de $1 million, sans aucun poste; alors
cette année, on a constaté qu'on a dépensé $346,000
est-ce que c'est pour frais de voyage...
M. CROISETIERE: Ils les ont...
M. LAPORTE: ... j'ai demandé à mes fonctionnaires, ils ont
dit: C'est à peu près impossible.
On a réparti cette somme et c'est pour ça que vous ne
voyez aucun poste à la direction générale de
l'établissement. Cette année, on sait que, pour la
première fois, on fait voter $25,000; c'est à peu près la
somme qui a été nécessaire l'an dernier. On ne peut
malheureusement pas préciser parce que c'est un ministère
neuf.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de bureau.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4.
M. CROISETIERE: Adopté. L'automobile, c'est une,...
M. LAPORTE: Je n'ai aucune idée.
M. CROISETIERE: Parce qu'il y en avait une.
M. LAPORTE: C'est probablement une camionnette, pour aller accueillir
les gens...
M. CROISETIERE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté.
M. CROISETIERE: Frais de représentation, c'est sensiblement la
même chose.
M. LAPORTE: Sensiblement. M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2, adopté. Poste 3,
Direction générale de l'adaptation.
Direction de l'adaptation
M. LESSARD: Je remarque ici une augmentation du personnel de 10 à
34.
M. LAPORTE: Oui.
M. LESSARD: A la suite d'une diminution du budget, c'est que
probablement étant donné que le budget...
M. LAPORTE: Une autre explication que j'ai donnée sur d'autres
budgets, c'est que les effectifs ont été gelés au 1er
février 1970 à 10. Cela représentait $52,900. On augmente
cette année et on dit: On va créer au ministère des
Finances un fonds général de $7 millions qui vient d'être
porté à $17 millions et c'est dans ce fonds que vous puiserez les
crédits pour payer votre personnel supplémentaire. Nous aurons
donc cette année ce fonds général et, l'an prochain, les
crédits seront normalement inscrits à chaque poste.
M. LESSARD: Qui est responsable de la direction générale
de l'adaptation? Si je demande ça au ministre, c'est que je me rappelle
qu'il y avait eu à ce sujet une discussion à propos d'une
certaine personne qui était responsable d'une commission ou d'une
direction à l'intérieur du ministère et cette
personne-là avait été transférée je
manque quand même d'informations, parce que c'est assez loin...
M. LAPORTE: M. Allard s'appelle Laurent. M. LESSARD: Laurent Allard.
M. LAPORTE: Et la deuxième personne qui est en charge de
ça, c'est M. Gino Silicani, directeur général
adjoint...
M. LEGER: Pour l'établissement?
M. LAPORTE: De l'adaptation. M. Gino Silicani.
M. LEGER: Est-ce que je peux demander si M. Silicani, je présume
qu'il est parfait bilingue, parle très bien le français!
M. LAPORTE: II est bilingue, c'est français et italien, mais
c'est bilingue.
M. LESSARD: Est-ce qu'il n'y a pas eu des expériences de faites
au cours des années passées, sur justement l'adaptation des
immigrants, les cours qu'on a donnés, certains cours qui ont
été donnés sur le milieu québécois. Il me
semble qu'il y avait une expérience pilote qui s'est tenue dans ce
sens-là, si c'est le cas, quel est le résultat?
M. LAPORTE: Oui, il y a eu des expériences dans des maternelles,
des jeunes d'âge préscolaire, avec la collaboration du
ministère de la Famille et du Bien-être social.
M. LESSARD: Mais chez les personnes plus âgées?
M. LAPORTE: Oui, il y a eu également le financement de cours pour
de jeunes Portugais à l'école Notre-Dame-des-Petits. Ce sont des
expériences toutes petites actuellement, que j'appellerais des
expériences pilotes et nous avons des classes d'accueil, qui sont
financées partiellement par le ministère de l'Education, qui a un
budget légèrement plus élevé que le nôtre.
Ces classes d'accueil, nous nous proposons de les continuer. H y a eu des cours
de langues qui sont donnés à temps partiel.
M. CROISETIERE: Cela, on verra. M. LESSARD: De la publicité.
M. CROISETIERE: Article 1, adopté. Article 2, adopté.
Articles de bureau, $5,000, adopté. Article 4: Matériel,
adopté. Article 5, $300,000: Divers programmes.
M. LEGER: Est-ce que ça sert pour la publicité?
M. LAPORTE: Si le collègue me permettait de répondre
franchement, je n'en ai pas la moindre idée.
Je vais demander la liste de ces programmes, et je la ferai distribuer
aux membres de cette commission, jeudi quand nous nous reverrons.
M. LEGER: Je voudrais demander au ministre, c'est sûr pour que les
immigrants qui arrivent, tous ces programmes d'adaptation, d'étude de
langue, d'étude des moeurs du Québec, sont très importants
et je pense que, probablement, dans la perspective que le français
devienne la langue de travail, que c'est dans ce milieu-là en
réalité, dans le quotidien, que les immigrants pourront
réellement se servir de ce qu'ils auront appris et non pas l'oublier,
parce qu'ils ne s'en serviront pas, étant dans un milieu de travail
anglophone. C'est dans cet esprit-là...
M.LAPORTE: M. le Président, le français est la langue de
travail à l'usine, ou alors il est inutile de penser à quoi que
ce soit.
M. LEGER: Nous sommes parfaitement d'accord là-dessus.
M. CROISETIERE: Article 5, adopté.
M. PICARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si, parmi les
divers programmes dont il est question à l'article 5, il y aurait
possibilité de suivre l'immigrant pendant quelques années
après son arrivée au Canada et plus particulièrement
après qu'il a passé ses cinq premières années, qui
lui permettent à ce moment-là d'obtenir sa citoyenneté
canadienne? Nous avons eu à déplorer, au cours de la
dernière campagne électorale, le fait que de très nombreux
immigrants étaient au Canada depuis 6, 7, 8, 10, 11 ou 15 ans, et qu'ils
n'avaient pas encore obtenu leur citoyenneté, tout simplement parce
qu'ils ne savaient plus où s'adresser. Alors, je pense que ça
devrait faire partie de l'adaptation aux coutumes du pays, en premier lieu de
s'assurer qu'ils soient des citoyens à part entière.
M. LAPORTE: Je suis bien d'accord.
M. PICARD: Je me demande s'il n'y aurait pas possibilité, pour le
ministère de l'Immigration, de suivre ces immigrants, après les
premières cinq années pour leur faciliter l'obtention deleur
citoyenneté canadienne. Et ça probablement en collaboration avec
les autorités fédérales.
M. LAPORTE: D'accord. Quand nous investissons dans un immigrant et que
ça se termine par sa citoyenneté, vous avez bien raison.
M. LEGER: Je reconnais l'intervention du député d'Olier,
circonscription dans laquelle il y a eu des problèmes, à
Saint-Léonard, dans votre comté, quand il réclame le droit
de ces immigrants de devenir citoyens canadiens. Je reviens à la
question de tout à l'heure que je posais au ministre: Est-ce qu'avec
cette coopération fédérale-provinciale, dont il nous
parlait tout à
l'heure, nous pouvons exiger que ces nouveaux Québécois,
Canadiens, Italiens, passent un certain examen de français avant
d'obtenir justement leur citoyenneté canadienne?
M. LAPORTE: C'est toute la politique des langues et très
bientôt le bill 62 et le bill 63 avec la collaboration des Affaires
culturelles seront réexaminés. C'est toute la politique des
langues, qui, avec le problème économique est à la base de
tout le reste. J'ai, sur cette question, fait de nombreuses
déclarations, je n'ai pas l'intention d'en retirer un seul mot. Nous
aurons très bientôt, au Conseil des ministres, l'occasion de
continuer les études déjà entreprises; nous n'aurions pas
intérêt à faire venir des immigrants pour augmenter les
effectifs d'autres groupes ethniques, malgré toute l'amitié qu'on
peut avoir pour d'autres groupes ethniques.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je pourrais demander au
ministre s'il est bien d'accord au sujet de cette intervention auprès du
gouvernement fédéral pour que les immigrants, Italiens ou autres,
avant d'obtenir leur droit de citoyenneté, aient quand même
passé un examen de français, une des deux langues officielles
actuellement au Canada?
M. LAPORTE: Cela me paraît très raisonnable.
M. LE PRESIDENT: L'article 5 est adopté?
M. CROISETIERE: Adopté.
Article 6, Cours de langues aux immigrants, est-ce que le ministre
pourrait nous apporter un bref exposé?
M. LESSARD: Quelle langue?
M. LAPORTE: Trois cents classes de cours à temps partiel, dont
cent à la Commission des écoles catholiques de Montréal et
trois à la Commission des écoles catholiques de Québec. En
ajoutant à ces classes actuellement en activité les
prévisions de septembre, cela donne le chiffre que nous avons devant
nous.
M. LESSARD: Est-ce que je pourrais savoir quelle langue est
enseignée aux immigrants?
M. LAPORTE: La langue française et nous également
pour ceux à qui cela peut plaire et c'est très populaire
donnons également à leurs enfants des cours dans la langue
d'origine. Ils apprennent le polonais; s'ils veulent apprendre l'anglais,
évidemment ils l'apprennent, mais ils apprennent également le
français.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a un choix pour l'immigrant qui va à
ces cours de langues parce qu'on marque "langues" au pluriel de
suivre des cours en anglais ou en français?
M. LAPORTE: Oui, sûrement ce choix existe et c'est toute cette
politique-là qui est à revoir.
M. LESSARD: Le choix existe, c'est donc dire qu'une certaine partie des
immigrants suit des cours en anglais alors qu'une autre partie peut suivre des
cours en français. Parce que je me rappelle, en parlant de ces cours,
qu'un certain nombre d'immigrants avaient protesté du fait qu'ils
recevaient des cours en français, alors qu'ils devaient vivre au
Québec en anglais. Cela veut donc dire: Est-ce qu'on leur impose
l'enseignement de la langue française ou bien s'ils sont libres de
l'adopter ou d'adopter la langue anglaise?
M. LAPORTE: La deuxième partie de votre phrase est la bonne
réponse.
M. LEGER: M. le Président,...
M. CROISETIERE: C'est totalement payé par le gouvernement
fédéral?
M. LAPORTE: Je n'osais pas le souligner devant nos deux
collègues, mais il fallait le dire très discrètement. Sur
$3,600,000 nous recevons $3,600,000 du gouvernement du Canada.
M. CROISETIERE: Je pose la question, M. le ministre.
M. LEGER: C'est $3,600,000 perçus à même les taxes
du Québec, envoyés au gouvernement fédéral et qui
nous reviennent ici. S'il n'y a pas une politique ferme du Québec pour
obliger étant donné que c'est un service qu'on donne aux
immigrants qui arrivent au Québec de leur enseigner le
français et peut-être leur langue maternelle, celle de leur pays
d'origine, je vois à ce moment-là une façon indirecte
d'assimiler, grâce à nos deniers, avec notre coopération,
des immigrants qui choisiront, eux, la langue de leur choix, et à ce
moment-là augmenteront le nombre de Québécois anglophones
à notre détriment. Je pense qu'il devrait y avoir une politique
ferme, étant donné que c'est un cadeau que nous donnons aux
immigrants c'est nous qui le payons et nous ne devrions pas payer
à notre détriment, nous, Québécois
francophones.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. CADIEUX: Mais, M. le Président, comment peut-on obtenir ces
$3,600,000 qui ne proviennent que de contributions de citoyens du
Québec, du gouvernement du Canada?
M. LESSARD: A ce sujet, je voudrais dire d'ailleurs le ministre
revient très souvent sur ça que lorsqu'un parle de
$3,600,000 qui nous viennent du fédéral, nous avons l'impression
à un moment que c'est un cadeau qu'on
reçoit du gouvernement fédéral. Le ministre vient
de nous dire, tout à l'heure, que nous sommes toujours à
l'intérieur du système fédé-ratif et qu'il se
battrait pour faire valoir ce système-là, sa valeur; je trouve
ça un peu ridicule de toujours le souligner, parce que nous nous battons
pour un autre système. Le fait est que ça vient du gouvernement
fédéral. Enfin, on comprend qu'il y ait une distribution dans
l'ensemble du Canada de ces subventions, de ces sources; maintenant, il reste
que c'est à partir de ce que les citoyens québécois paient
aussi au gouvernement fédéral. Ce sont tout simplement nos taxes
qui nous reviennent selon des procédures normales. Cela fait
passablement d'années qu'on paie pour le bilinguisme et nous n'avons
jamais été payés par le gouvernement
fédéral.
M. LAPORTE: On est payé pour $3,600,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 4.
Direction des groupes ethniques
M. LAPORTE: Direction générale des groupes ethniques. Vous
avez M. Jacques Larivière, qui en est le directeur général
et vous avez six employés actuellement. Cela peut augmenter, il y a un
poste vacant et onze postes sont prévus. Les autres seront
comblés dans le courant de l'année.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 1.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4.
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5.
M. LEGER: M. le Président, pour quelle sorte de participation aux
manifestations ethniques ces $100,000 vont-ils être attribués?
M. LAPORTE : Nous participons, dans un très grand nombre de cas
sous forme de subventions pour les rendre possibles. Une présence du
ministre ou de l'un de ses représen- tants à chaque fois que
c'est possible. Il y a ici une liste des subventions, il y en a pour $73,670
qui ont été donnés l'an dernier. Je peux vous
donner...
M. LEGER: Quelques exemples. M. LAPORTE: Les principales, oui.
M. CROISETIERE: Vous avez des subventions de $20,000, à l'article
6.
M. LAPORTE: C'est à part, cela nous permet d'en donner un petit
peu plus...
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait savoir, M. le ministre, quel genre de
manifestations et est-ce que ces manifestations-là prennent quand
même une certaine ampleur, pour faire valoir une certaine richesse de ces
groupes ethniques-là?
M. LAPORTE: Je vais vous donner ça.
M. LESSARD: Ou si c'est simplement entre eux qu'ils se font des
réunions?
M. LAPORTE: Cela prend surtout la forme de manifestations annuelles,
folkloriques.
M. LESSARD: Tel que la fête d'un pays.
M. LAPORTE: Spectacles espagnols, portugais et sud-américains,
chinois.
M. LESSARD: A l'occasion de la fête du pays?
M. LAPORTE : Ce sont trois spectacles qui ont été
présentés au cours de la saison. D'abord à la
Bibliothèque nationale, l'ancienne bibliothèque Saint-Sulpice,
à Montréal et ces trois spectacles ont ensuite été
présentés à quelques endroits du Québec. Il y a eu
une tournée régionale de ces trois spectacles qui a
été organisée afin de familiariser un peu plus nos
Québécois avec le folklore d'autres pays. Nous avons cette
année en préparation un spectacle qui illustrerait la culture des
Québécois originaires du Proche-Orient: les Libanais, les
Syriens, les Armémiens, les Egyptiens. Chacun sait évidemment que
les Libanais sont des candidats très rentables pour la culture
française. C'est un des derniers pays où la culture
française est encore prépondérante au Moyen-Orient. Le
deuxième spectacle mettrait en vedette, au début de l'hiver, les
Italiens. C'est le groupe, quant au nombre, qui est le plus imposant chez les
immigrants au Canada. Le troisième spectacle présenterait les
Hongrois ou les Allemands. Alors, on espère avoir le
théâtre de la Cité du Havre, ensuite faire voyager. Vous
voyez le genre de collaboration ou d'aide. Nous donnons ensuite des
subventions.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 6. Le ministre vient de donner les
explications.
UNE VOIX: Adopté.
M. CROISETIERE: Poste 5, Direction générale de
l'information, il est statutaire?
Direction de l'information
M. LAPORTE: Direction générale de l'information. Le
directeur est M. Jean Desraspes. Relations publiques auprès des groupes
ethniques, relations auprès des média d'information, mise sur
pied de l'audio-visuel. Nous faisons faire des imprimés, nous avons des
plaquettes, des dépliants, nous avons un bulletin mensuel destiné
aux groupes ethniques. Nous avons ce qu'ils appellent ici des publi-reportages
sur les principaux vous avez des titres qu'ils ont déjà
utilisés groupes ethniques au Québec: L'immigration et
l'économie, L'immigration et la culture, Qui sont les immigrants?
Interviews d'immigrants célèbres, Les Québécois et
les immigrants. Ce sont des plaquettes que nous voulons diffuser autant chez
les immigrants que parmi les gens du Québec.
UNE VOIX: Adopté.
M. GAUTHIER: Avant de terminer, M. le ministre, juste pour badiner ou
pour être sérieux, me rappelant une question du
député de Chambly au ministre des Affaires municipales, l'an
dernier; sans aller jusqu'à oser de demander votre emploi du temps, je
peux vous demander, vous, dont on connaît la capacité de travail,
comment vous partagez votre travail entre l'Immigration et le Travail?
M. LAPORTE: Je suis généralement le lundi et le vendredi
au ministère de l'Immigration à Montréal. Je suis au
ministère du Travail les mardi, mercredi et jeudi à
Québec. Sans comp- ter tout mon temps à l'Assemblée
nationale quand elle siège. Mais, en dehors des sessions, je suis
toujours à l'Immigration, le lundi avant-midi; je tâche de faire
un peu de bureau dans mon comté le lundi après-midi; le vendredi
je suis à l'Immigration et le reste de la semaine je suis à
Québec au ministère du Travail.
M. LESSARD: Avant de terminer, je pense que...
UNE VOIX: Que faites-vous dans vos temps libres?
M. LAPORTE: Je travaille.
M. LE PRESIDENT: Articles 5 et 6 sont adoptés.
M. LESSARD: Pour notre part, nous tenons à remercier le ministre
de sa collaboration et de plus, on constate que lorsqu'il y a collaboration de
part et d'autre, les travaux sont beaucoup plus
accélérés.
M. LEGER: Est-ce que je peux me permettre de souhaiter à M. le
ministre de ne pas dépenser jusqu'à la dernière goutte,
dans l'optique fédérale, de s'en garder un peu quand
l'évolution lui aura permis de réaliser que c'est peut-être
possible par un Québec souverain et qu'on a besoin du reste de son
énergie pour nous aider...
M. LAPORTE: Laissez-moi dépenser toute ma sueur et laissez-moi
mon sang. Je remercie également mes collègues. Disons que j'ai
l'intention, cet après-midi, à la fin de la séance, de
dire toute mon appréciation pour la collaboration que nous avons eue,
qui est remarquable, depuis le début de cette session. Je me permets de
vous le dire privément, mais ne le répétez pas pour tout
de suite, je voudrais que ce soit neuf quand je le dirai cet après-midi.
Merci.
M. LE PRESIDENT: La séance est levée.
(Fin de la séance 13 h 45)