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Commission permanente de l'Industrie et du
Commerce
Crédits du ministère de l'Industrie et
du Commerce
Séance du mardi 7 juillet 1970
(Dix-sept heures sept minutes)
M. BACON (président de la commission permanente de l'Industrie et
du Commerce): A l'ordre, messieurs!
M. LE PRESIDENT (Bacon): Poste budgétaire 1.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre a une déclaration à
faire au début ou bien s'il préférerait que nous le
questionnions lorsque nous passerons aux différents articles?
M. LEVESQUE: Si on veut procéder à l'étude des
crédits, je suis prêt à répondre aux questions.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre pourrait nous dire les grands
changements qu'il a apportés au ministère de l'Industrie et du
Commerce.
Changements au ministère
M. LEVESQUE: Disons que ce ministère m'est assez familier, parce
que j'ai eu l'occasion de le diriger de 1962 à 1966. Evidemment, en y
revenant, je trouve des modifications à l'organigramme et je trouve des
additions, comme le service général des achats, qui est
arrivé au ministère pendant mon absence. Il y a eu un changement
également dans les directions. Autrefois, il y avait la direction de
l'expansion industrielle qui comprenait, d'un côté, les "commodity
officers", les conseillers industriels, et, d'un autre, les
délégués régionaux, la direction du
développement régional. D y avait une autre direction qui
s'occupait du commerce, la direction du commerce. Il y avait une autre
direction qui était celle des statistiques, et une autre qui
était celle des recherches économiques.
Je vois qu'on a fait un changement à l'intérieur, on a
regroupé autrement ces services. Le Bureau de la statistique demeure une
direction séparée. La direction générale des
pêcheries demeure également une direction séparée.
Mais on a divisé en deux grandes directions générales la
première direction générale de l'économie
industrielle. Sous ce titre on retrouve la direction des entreprises
manufacturières, qui est justement celle des "commodity officers" dont
je parlais il y a un instant, des conseillers industriels, et il y a
également là la direction des études économiques et
l'administration du fonds de développement industriel.
De l'autre, à la direction générale du
développement industriel et commercial, cela comporte la direction des
services extérieurs, nos conseillers économiques à
l'étranger, la direction du développement régional et la
direction du commerce, toutes sous le grand titre de la direction
générale du développement industriel et commercial.
Il s'agit là d'un changement dans l'organigramme, disons que,
dans le champ, cela veut dire qu'on a confié au bureau de
Montréal certaines responsabilités et, à celui de
Québec, d'autres.
Pour être un peu plus précis, on a donné au bureau
de Montréal plus de responsabilités dans le domaine de la
promotion et, à celui de Québec, on a confié plutôt
le "ground work", une équipe de soutien, au point de vue de
statistiques, au point de vue de recherches économiques, au point de vue
d'études dans le secteur manufacturier, ainsi que l'administration du
fonds de développement industriel. Cela a été placé
à Québec.
Disons que l'on a fait une division différente mais on retrouve
en gros les services qu'il y avaient là, plus ceux qui j'ai
mentionnés qui étaient ajoutés depuis.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre a constaté, depuis que le
service des achats est à son ministère, qu'il y a une
amélioration remarquable!
M. LEVESQUE: Je ne suis pas encore à même de porter un
jugement là-dessus. C'est peut-être là, au service des
achats, que mon action a le moins porté présentement. Durant les
quelques semaines où j'ai pu me renseigner sur les diverses
activités du ministère, tout en continuant d'administrer le
ministère et on sait quel boulot il y a là je n'ai
pas encore eu le temps réellement d'évaluer ce que peut apporter
au ministère le service général des achats.
Lorsque j'étais au ministère de l'Industrie et du Commerce
dans le passé, j'avais étudié avec mes officiers,
l'opportunité d'amener le service général des achats au
ministère de l'Industrie et du Commerce pour tâcher de rapprocher
ce service de notre service de normalisation au ministère de l'Industrie
et du Commerce afin de favoriser les manufacturiers québécois et
de constituer une sorte d'atout additionnel pour ceux qui travaillent dans le
champ de la promotion industrielle.
Produits du Québec
M. DEMERS: Est-ce que le ministre va accepter qu'il y ait une
prédominance pour les produits québécois, dans un
pourcentage de 10 p.c. ou 15 p.c, comparativement à un produit
fabriqué à l'étranger? Est-ce que vous êtes pour la
plus basse soumission ou bien si vous êtes pour le produit
québécois?
M. LEVESQUE: Je sais que, dans le passé, nous avions, avec
l'Hydro-Québec en particulier, établi certaines normes en vertu
desquelles nous préconisions une certaine préférence qui
se traduisait par un pourcentage de 10 p.c. pour les produits
québécois et un 5 p.c. pour les produits canadiens. Il y a une
différence qui favorisait les produits canadiens et davantage les
produits québécois relativement aux produits
étrangers.
Après 1966, je l'entendais d'ailleurs de la bouche du premier
ministre en Chambre ce matin, l'ancien premier ministre, M. Johnson, avait fait
certaines réserves vis-à-vis de cette politique qu'il y avait des
moyens de contourner.
M. BERTRAND: Elle a été appliquée dans toute la
mesure du possible, mais en faire une règle absolue, c'est très
difficile parce qu'il y a beaucoup d'éléments qui entrent en
ligne de compte. C'est un objectif à poursuivre que de favoriser les
produits québécois, mais c'est parfois une arme à deux
tranchants.
M. LEVESQUE: Vous avez, par exemple, les compagnies multinationales qui
sont au Québec et qui ont des investissements considérables au
Québec mais qui ne produisent pas exactement tel ou tel article. Si on
suit cette politique d'une façon aveugle, on défavorise ceux qui
investissent au Québec parce que nous ne pouvons pas tout produire au
Québec. Disons, il y a IBM qui vient de s'établir à
Bromont...
M.BERTRAND: Vous avez le même cas avec une industrie, dont je peux
donner le nom, qui est bien connue au Québec, Moore Business Forms; elle
a une industrie dans la Beauce, il y en a une chez nous, à Cowansville,
et, par contre, une autre industrie en Ontario. Il arrive que Moore Business
Forms soumissionne ici à Québec, et son produit vient d'Ontario.
Par contre, Moore Business Forms soumissionne également en Ontario, et
son produit vient du Québec. Cela crée un conflit, c'est un
problème extrêmement difficile.
C'est une industrie qui fournit de l'emploi à des centaines de
Québécois par ses deux succursales au Québec.
M. LEVESQUE: En effet, il est très difficile d'avoir une
règle rigide. Disons qu'en principe, nous voulons avoir une politique
qui favorise autant que possible surtout ceux qui investissent au
Québec, une politique pas tellement attachée au produit
lui-même qu'à la participation réelle de l'entreprise ici
au Québec, à l'effort de l'entreprise plutôt qu'au produit
lui-même.
M. RUSSELL: Je pense que cette mesure peut s'appliquer dans certains
domaines où nous avons un produit complètement fait au
Québec, une industrie qui est au Québec et qui est en
concurrence avec une industrie qui produit directement aux Etats-Unis, et qui
exporte ou qui fait du "dumping" ici.
M. LEVESQUE: D'ailleurs, cette politique n'est pas unique au
Québec...
M. BERTRAND: Elle s'applique en Ontario.
M. LEVESQUE : Elle est peut-être appliquée ailleurs sans
discours ou sans politique écrite. Je pense bien que chaque province,
chaque Etat et chaque pays a une politique de ce genre.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Poste 1...
Administration
M. RUSSELL: Le ministre peut-il nous informer des changements qu'il y
aura à cette direction, chez ses officiers supérieurs?
M. LEVESQUE: Le seul changement jusqu'à maintenant est celui du
sous-ministre, annoncé il y a quelque temps. Tous les autres officiers
sont en poste.
M. RUSSELL: M. Letendre?
M. LEVESQUE: M. Robert Letendre a été remplacé par
M. Robert de Coster, qui était président de la Régie des
rentes.
M. RUSSELL: M. Letendre a accepté un poste ailleurs?
M. LEVESQUE: J'ai discuté avec M. Letendre. Il sera
affecté à un autre poste sous peu. Il sera certainement en mesure
de rendre de bons services à la province dans ses nouvelles
fonctions.
M. DEMERS: Est-ce que vos 112 postes sont tous remplis?
M. LEVESQUE: Non, au 17 juin 1970, il y avait 21 postes vacants, 5 de
professionnels et 16 emplois de bureau.
M. DEMERS: Est-ce que cela s'inscrit dans le cadre des
délégués régionaux?
M. LEVESQUE: Non.
M. DEMERS: C'est tout simplement dans le personnel de votre
administration.
M. LEVESQUE: Les conseillers économiques, on les retrouve au
poste 3.
M. DEMERS: Direction générale de l'économie
industrielle.
M. LEVESQUE: Non, c'est le poste 4: Direction générale du
développement industriel et commercial.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Article 2, adopté.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 3: frais de voyage.
M. DEMERS: Vous avez prévu une augmentation?
M. LEVESQUE: Cela concorde normalement avec l'augmentation des effectifs
acceptés, soit de 107 à 112.
M. RUSSELL: Ce n'est pas nécessairement le cas ici; les effectifs
sont acceptés, mais les crédits n'y sont pas.
M. LEVESQUE: Encore la même réponse; les crédits
sont au ministère des Finances.
M. DEMERS: C'est bon, on a un ministre qui la sait, cette
réponse.
M. RUSSELL: Le montant de $24,000 de l'an dernier a été
totalement épuisé?
M. LEVESQUE: Aux dépenses de l'an dernier, concernant les frais
de voyage, on réellement dépensé $25,200 au 31 mars
1970.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 4: Frais de bureau, adopté.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 5:
M. DEMERS: Augmentation de personnel, augmentation de matériel,
je suppose?
M. LEVESQUE: C'est exact.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Article 6?
M. LEVESQUE: Même chose.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté.
M. DEMERS: Pour la publicité, avez-vous l'intention de mettre
l'accent dans certains secteurs particuliers? Ou bien voulez-vous continuer la
politique établie?
M. LEVESQUE: On remarquera que le chiffre est sensiblement le même
que l'an dernier. Il était, en 69/70, de $83,200. Il est, cette
année, de $83,000. Voici un détail: rapport du ministère,
$4,500, pour information; Québec terre d'entreprises, versions italienne
et allemande, $30,000. Et il y a, pour les pêcheries un rapport annuel,
$3,500; actualités marines, $6,000; travaux sur les pêcheries du
Québec, $7,000; album sur les poissons du Québec, $3,000;
dépliants à l'intention des pêcheurs, $4,000; publications
de développement régional, $25,000; pour un total de $83,000.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Article 7.
Conseil général de l'industrie
M. LEVESQUE: Sous ce titre d'information, on retrouve le Conseil
général de l'industrie. Ce conseil a été
formé par l'ancien gouvernement et comprend une cinquantaine de chefs
d'entreprises parmi les plus prestigieux de la province, et ceux-ci jouent un
rôle consultatif auprès du ministre de l'Industrie et du
Commerce.
M. TETREAULT: Ils reçoivent une rémunération?
M. LEVESQUE: Voici la façon dont ce budget est réparti.
Pour un total de $149,200, il y a les traitements et indemnités,
$115,000; parce qu'il faut comprendre que nous payons le directeur
général et son service clérical. Le directeur
général est M. Paul Ouimet et son bureau avec son personnel de
soutien porte les traitements et indemnités à $115,000.
UNE VOIX: Est-ce qu'il y a des jetons de présence?
M. LEVESQUE: Non, il n'y a pas de jetons de présence, pour
répondre à la question du député. Frais de voyage,
$17,200; frais de bureau, $4,000; matériel et articles de bureau,
impressions et abonnements, $5,000; honoraires, $4,000, et autres
dépenses, $4,000, pour un total de $149,200.
M. TETREAULT: Pour le montant de $115,000 que vous avez cité pour
M. Ouimet et ses employés, combien y a-t-il d'employés?
M. LEVESQUE: II y a un directeur général, comme je le
mentionnais tout à l'heure, M. Paul Ouimet, ensuite un directeur de
relations publiques, un chargé de recherches, un chef recher-chiste, une
secrétaire, une sténodactylo et un adjoint au directeur.
M. TETREAULT: Ce qui fait dix employés pour $115,000 de
traitements.
M. LEVESQUE: Sept employés. Cela était
au 1er avril 1970. Si vous voulez avoir les traitements en
détail, je peux vous les donner.
M. TETREAULT: Ce n'est pas nécessaire. M. LE PRESIDENT (Bacon):
Adopté. UNE VOIX: Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre est satisfait
de la rentabilité du travail fait par ce comité?
M. LEVESQUE: Je n'ai eu l'occasion de rencontrer le conseil qu'une fois,
et c'était à l'occasion du dépôt d'un rapport, la
production d'un rapport préparé par des économistes sur la
situation économique du Québec, la stratégie de
développement du Québec. Et ce conseil ne se réunit pas
plus souvent que, disons une fois par deux mois à peu près. Vous
comprendrez qu'il est assez difficile de réunir ces gens-là.
M. DEMERS: Ce ne sont pas tous des bénéficiaires de la Loi
Lacombe.
UNE VOIX: Ds ne sont pas tous bénéficiaires du Bien-Etre
social.
M. LEVESQUE: Non. Ds sont tous des présidents de grandes
compagnies et ils doivent prévoir dans leur calendrier cette
réunion à laquelle ils semblent attacher beaucoup d'importance.
Je suis convaincu et il n'y a aucun doute dans mon esprit que la
présence de ces gens-là et les conseils qu'ils peuvent donner au
ministre de l'Industrie et du Commerce sont extrêmement valables. Que ce
soit par le truchement du Conseil général de l'Industrie ou
autrement je n'ai pas encore vu fonctionner suffisamment le conseil pour
porter un jugement mais disons que la qualité des gens qui en
font partie est assez impressionnante.
M. RUSSELL: M. Ouimet, qui travaille d'une façon permanente peut,
en tout temps, contacter n'importe quel de ses membres et obtenir les
informations dont il a besoin, pour obtenir leur coopération...
M. LEVESQUE : Absolument. Ils peuvent former un comité
particulier, par exemple, pour telle ou telle mission. M. Ouimet a les
coudées franches, il a une certaine liberté d'action.
M. RUSSELL: en somme, les conseils qu'il donne vont autant à M.
Ouimet qu'au ministre pour le développement économique de la
province, je pense.
M. LEVESQUE: C'est cela!
M. RUSSELL: Est-ce que les résultats que l'on peut obtenir
jusqu'à maintenant indiquent que c'était là une bonne
politique que de former un tel comité?
M. LEVESQUE: Je ne suis pas à même présentement de
porter un jugement sur la formule elle-même, je répète, et,
je l'ai dit d'ailleurs au Conseil général de l'industrie
réuni à Montrai, à Place Ville-Marie, que j'étais
très heureux, à titre de ministre de l'Industrie et du Commerce,
d'arriver et de voir réunis dans une même salle, des hommes aussi
influents, des hommes qui étaient prêts à contribuer au
développement économique du Québec et qui s'en faisaient
un devoir. J'étais très heureux de voir que j'aurais, comme
interlocuteurs, des hommes aussi près de l'industrie, aussi
compétents et aussi conscients de l'importance de donner un essor
économique valable au Québec.
M. RUSSELL: Sans en faire une question raciale, quel est le pourcentage
de Canadiens français, ou d'Anglo-Saxons, qui font partie du
comité?
M. LEVESQUE: Je peux, pour l'information du député, donner
la liste des membres du conseil. Voici quelques noms, du moins cela
peut-être...
M. DEMERS: Le nombre est de 40?
M. LEVESQUE: II y a plusieurs arrêtés ministériels
qui ont porté le nombre, à un moment donné, de 45 à
50 et plus.
M. DEMERS: C'est géographiquement distribué?
M. LEVESQUE: Voici un exemple: Jean-Jacques Beauchemin, président
de Sullico Mines, Montréal; Claude Beaubien, vice-président de
l'Alcan; Laurent Beaudoin, président de Bonbardier; Wilbrod
Bhérer, président de Canadien Vickers; Charles Bronfman,
président de Seagram's; Paul Chapdelaine, président de la
Compagnie des Ciments du Saint-Laurent; André Charron,
vice-président de J.-L. Lévesque et L.G. Beaubien Limitée,
de Montréal; Pierre Côté, président de la Laiterie
Laval limitée; Raymond Crépault, président de Radio
diffusion Mutuelle de Montréal; Roger DeSerres, président de
Orner DeSerres Ltée; Paul Desmarais, président de Power
Corporation; Roland Désourdy, de Désourdy Construction; Gabriel
Gilbert, président du Soleil, de Québec; Conrad Harrigton,
président du Royal Trust; Claude Hébert, président du
Service administratif canadien d'outre-mer, Montréal; Louis
Hébert, président de la Banque canadienne nationale; Guy Hudon,
vice-président de Morgan, Ostiguy et Hudon; Robert Jussaume,
président du Trust général du Canada; F.R. Kearns,
président de Canadair; Taylor Kennedy, président de Canada
Cernent; Peter Kilburn, président de Green-
shields Inc.; E.F. King, président de Dominion Textiles; A.
Labrecque, vice-président de Price Company Ltd; Paul Langlais,
président de Paul Langlais inc.; Louis Lapointe, président de la
Compagnie Miron limitée; Léo Lavoie, président de la
Banque provinciale; Marc Leclerc, président des Laiteries Leclerc inc.
Peter McEntyre, vice-président de Commercial Trust Company Ltd; W.A.
McLaughlin, président de la Banque Royale du Canada; Booths MacLeod,
Lynn, MacLeod Metallurgy Limited, Thetford-Mines; Donald McRobie,
président de Cock-field, Brown & Co. Ltd; Paul Murdock,
président des Entreprises Murdock de Chicoutimi; Paul Paré,
vice-président d'Imperial Tobacco; Gérard Plourde,
président de United Auto Parts Inc, Lucien Rolland, président de
la Compagnie de papier Rolland; Arnold Steinberg, président de
Steinberg's Limitée; Antoine Turmel, président de Denault
Limitée, à Sherbrooke; Jean-Paul Tardif, président de
Prêts et Revenu, Québec; René Thomas, président de
Collet Frères Ltee de Montréal; Henri Vallée,
président de MLW-Worthington Ltd, de Montréal; Lome C. Webster,
président des Fonds Adanac Inc. de Montréal; W.J. Bennett,
président de Iron Ore Company of Canada; Robert Scrivener,
président de la Compagnie de téléphone Bell du Canada;
Arnold Hart, président du conseil d'administration de la Banque de
Montréal; N.C. Crump, président du conseil du Pacifique Canadien;
James Tooley, président de Nordair; M. Hartland de Montarville Molson,
président du conseil d'administration des Industries Molson, et j'en
passe.
Alors, vous voyez, d'après cette liste, la qualité des
gens qui en font partie et je pense qu'ils représentent pas mal tous les
secteurs de l'industrie, des activités économiques du
Québec. Cette liste n'est pas limitative; elle prévoit qu'il peut
y avoir d'autres membres, d'après le dernier arrêté en
conseil.
UNE VOIX: Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, une simple question. Est-ce que les
gens de ce comité, qui se réunissent en conseil avec le ministre
sont confiants dans l'avenir économique du Québec?
M. LEVESQUE: Leur présence indique leur intérêt dans
l'avenir économique du Québec. Ils font partie de cet avenir
économique, parce que l'avenir du Québec est leur avenir, c'est
étroitement lié. S'ils font de bonnes affaires, le Québec
en profitera. Us sont intéressés à ce que le Québec
se développe. Ils sont intéressés à ce qu'il y ait
un essor économique important au Québec. Je crois que c'est leur
intérêt et le nôtre. Sans être identifiés, ils
sont assez prêts, à divers points de vue.
M. DEMERS: Est-ce que c'est adopté?
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Article 8.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 9.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 10.
M. DEMERS: Bon. Osaka.
M. LEVESQUE: Osaka, oui.
M. DEMERS: ... c'est plus que le montant prévu l'an dernier.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Poste budgétaire 2: Pavillon du
Québec à l'Exposition universelle d'Osaka, Japon.
Pavillon du Québec à Osaka
M. DEMERS: Combien coûtera le tout à Osaka?
M. LEVESQUE: J'ai eu l'occasion, comme vous le savez, de faire un
rapport en Chambre je crois que c'est justement ce matin...
M. DEMERS: ... c'était très bien.
M. LEVESQUE: ... de la délégation qui s'est
récemment rendue au Japon pour la journée du Québec
à Osaka. Pour répondre plus précisément à la
question du député de Saint-Maurice, je vais faire part à
la commission du dernier arrêté en conseil c'est le
dernier, parce qu'il y a eu plusieurs arrêtés ministériels:
novembre 1967, février 1968, juillet 1968 celui du 21 janvier
1970 donne les chiffres suivants: construction: $1,047,000; exhibits: $500,000;
audio-visuel: $154,000; honoraires professionnels: $324,000; opérations
du pavillon: $1,600,000; contingence: $100,000, pour un sous-total de
$3,725,000. Il y a aussi un montant prévu pour la démolition,
mais j'ai confiance, à la suite du dernier voyage que nous avons fait,
qu'il y aura peut-être lieu de diminuer cette somme du moins je
l'espère c'est une somme que nous avons fixée à
$100,000, mais nous espérons pouvoir négocier la vente de ces
actifs. Nous n'en sommes pas sûrs encore; de toute façon,
l'arrêté ministériel prévoyait un montant de
$100,000, pour un grand total de $3,825,000.
M. DEMERS: Est-ce l'opinion du ministre que cela vaut le capital qui est
investi là, au point de vue du prestige?
M. LEVESQUE: Je crois que tous les membres de la
délégation ont été fiers du Québec lors de
la visite que nous avons faite à l'exposi-
tion d'Osaka. Nous croyons que notre pavillon se compare avantageusement
à plusieurs des autres pavillons. D'ailleurs, les visiteurs ont
été très nombreux au pavillon du Québec.
M. DEMERS: Et la discothèque?
M. LEVESQUE: La discothèque peut avoir créé un
certain malaise à un moment donné, mais finalement il semble que
cela se soit traduit par une publicité pour le Québec. Le
Québec a peut-être été plus connu par sa
discothèque, par la publicité que cela a apporté!
Finalement la discothèque semble acceptée aujourd'hui.
M. ROY (Lévis): Les Québécois ont des choses que
d'autres n'ont pas!
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETREAULT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si le montant de
$811,500 est une tranche ou une partie...
M. LEVESQUE: Oui, les chiffres que j'ai donnés constituent un
ensemble. Il y a eu déjà des montants votés, dans les
années précédentes, par la Chambre, et ceci est une autre
tranche, presque la dernière. Il reste la démolition, s'il y a
lieu.
M. TETREAULT: Avec ces $811,500, on peut dire qu'il y a $3,725,000 de
payés actuellement. Il reste la démolition pour $100,000.
M. DEMERS: Le budget, cette année, ne pouvait pas être
engagé, il n'était pas voté.
M. LEVESQUE: Cela représente une des dernières tranches,
il y a peut-être encore la démolition. Mais jusqu'à
maintenant, incluant les $811,500 que nous vous demandons de voter, cela ferait
un total de $3,725,000, comme le mentionnait le député. Cela
n'arrivera pas juste à un cent près. Ce sont des
prévisions, une autorisation de payer par arrêté
ministériel. Il est difficile de savoir exactement le coût
d'exploitation du pavillon. Mais nous sommes autorisés à aller
jusque là. Il faudrait revenir devant la Chambre pour obtenir d'autre
argent, si c'était nécessaire, mais nous ne le prévoyons
pas.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté? UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Poste budgétaire 3, article 1.
Economie industrielle
M. TETREAULT: Article 1: Traitements et indemnités, on remarque
une augmentation de 138 à 160 employés, avec un budget de
$1,229,200. Qu'est-ce que cela comporte exactement?
M. LEVESQUE : Encore là, il faut faire la même mise au
point. Il y avait 138 postes qui étaient acceptés dans le budget
69/70 et, dans la préparation du budget 70/71, les effectifs ont
été portés à 160. Mais le chiffre de $1,229,200 ne
représente pas les sommes nécessaires correspondant à
l'augmentation des effectifs. C'est toujours la même règle, je ne
sais pas si le député était ici tout à l'heure aux
Affaires intergouvernementales, mais je pense l'avoir reconnu et j'ai dit
à ce moment-là des choses qu'il faut répéter
pratiquement à tous les articles des traitements et indemnités.
C'est que le surplus est au ministère des Finances et il faut justifier
chaque fois, il faut faire la demande au ministère des Finances,
même si les effectifs sont approuvés pour 160, pour le surplus qui
dépasse les $1,229,200 qui sont le bordereau de paie du 2 février
1970, il faut demander au ministère des Finances les deniers
nécessaires, si on veut prendre à même les effectifs
acceptés.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre pourrait nous définir ce qu'est
exactement la direction générale de l'économie
industrielle, ce que cela comprend?
M. LEVESQUE: Cela comprend: le bureau de normalisation, la direction des
entreprises manufacturières, l'administration du fonds de
développement industriel et la direction des études
économiques. Et tout cela est centralisé à Québec
même.
M. RUSSELL: Laquelle de ces directions prend une expansion pouvant
nécessiter une augmentation du personnel allant de 138 à 160.
M. LEVESQUE: La direction des entreprises manufacturières.
M. RUSSELL: De ces 160 postes combien sont comblés
actuellement?
M. LEVESQUE: Le 17 juin 1970, il y avait 31 postes vacants. Et
c'était comme suit: un administrateur, un chef de service, un directeur
des entreprises manufacturières, deux chefs de service, biens de
consommation, produits mécaniques et électriques, deux
spécialistes en science physique, trois agents de recherche, quatorze
agents de développement industriel ou ingénieurs, un auxiliaire
en recherche et information et six employés de secrétariat.
M. RUSSELL: Vous parlez de 31 postes vacants, est-ce que l'on parle de
160 ou de 138?
M. LEVESQUE: C'est sur 160.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. TETREAULT: A l'article 2: Frais de voyage...
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETREAULT: On remarque une légère augmentation
d'environ $20,000, est-ce que cela compense pour l'augmentation
d'employés?
M. LEVESQUE: C'est cela. J'aime autant le dire tout de suite pour les
cas à venir, c'est qu'ici, on ne va pas chercher au ministère des
Finances. L'augmentation paraît réellement, ici.
M. DEMERS: C'est un budget supplémentaire?
M. LEVESQUE: Non, cela parait réellement. Les $110,000 sont
suffisants, apparemment, du moins, pour faire face au total des effectifs. Ce
sont dans les traitements qu'il faut aller au ministère des Finances. Si
le ministère des Finances ne nous donne pas l'argent pour engager nos
effectifs additionnels, nous ne dépasserons pas l'augmentation
mentionnée.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté, l'article 2?
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 3?
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): L'article 4?
M. DEMERS: Augmentation sensible, M. le ministre, l'on passe de $17,000
à $54,000?
M. LEVESQUE: En matériel et articles de bureau, impressions et
abonnements?
M. DEMERS: C'est cela. Cela fait plusieurs années qu'il ne s'en
est pas acheté? Vous avez frappé un vendeur?
M. RUSSELL: Qui est le vendeur que vous avez frappé?
M. LEVESQUE: Voici l'explication: la direction des entreprises
manufacturières n'existait pas à Québec, elle était
à Montréal. Lorsque nous avons refait cet organigramme et que
nous avons ramené complètement le service de la direction des
entreprises manufacturières, à Québec, nous n'avions pas
d'articles de bureau, matériel, etc. C'est une direction nouvelle et il
faut l'équiper. C'est ce qui explique la différence entre $17,000
et $54,000.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): L'article 5?
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): L'article 6?
M. DEMERS: Vous diminuez, on adopte.
M. LE PRESIDENT (Bacon): L'article 7?
M. DEMERS: Dans les autres dépenses, il y a toutes les
autres?
M. LEVESQUE: Oui. Autres dépenses. Autrefois, on disait
dépenses diverses et imprévues. C'est difficile de faire la liste
des imprévus mais tout de même on a ici des contributions à
des associations: $100, normalisation; frais de réception, $600;
contributions aux associations, $1,200; pour un total de $1,800,
coordonna-teurs de l'ODEQ ou Office de développement du Québec,
indemnités de frais de représentation, $1,200;
déménagements par suite de mutations, $4,500 qu'il faut
prévoir; frais de réception, $300.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté.
M. TETREAULT: M. le Président, on remarque ici "contribution du
gouvernement du Canada et imputations", qu'est-ce que cela comprend?
M. LEVESQUE: C'est parce qu'à la Direction générale
de l'économie industrielle, nous avons des gens qui sont
incorporés à l'Office de développement de l'Est du
Québec, et cet office est financé et par le gouvernement
fédéral et par le gouvernement provincial en vertu de l'entente
qui a donné suite aux études du BAEQ, une entente
fédérale-provinciale signée au mois de mai 1968 à
Rimouski et qui prévoit une contribution fédérale dans la
mise à exécution du plan de développement de l'Est du
Québec.
M. TETREAULT: C'est cela qui a suscité une augmentation de
$43,800?
M. LEVESQUE: S'il y a une augmentation, c'est que la réalisation
du plan va un peu plus rapidement...
M. DEMERS: Moins lentement.
M. LEVESQUE: Je pense que le député de Saint-Maurice vient
d'émettre une excellente suggestion. C'est exactement dans nos vues.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Poste 4.
M. DEMERS: Direction générale du développement
industriel.
Développement industriel
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: J'aimerais savoir ce que comprend exactement la direction
générale du développement industriel?
M. LEVESQUE: Cette direction est centralisée plutôt
à Montréal, comme je le disais il y a quelques instants, elle
comprend la direction des services extérieurs on a parlé
de cela tout à l'heure aux Affaires intergouvernementales il y
avait des conseillers économiques en poste un peu partout à
l'étranger. C'est la direction des services extérieurs. Il y a
également le Conseil d'expansion industrielle de Montréal, la
direction du développement régional, cela comprend les
délégués régionaux un peu partout dans toutes les
parties de la province, et la direction du commerce. Ce sont ces quatre
directions qui sont sous la tutelle de la direction générale du
développement industriel et commercial.
M. DEMERS: Est-ce que j'ai bien compris que vos
délégués industriels à l'étranger seraient
inclus dans cet article-là?
M. LEVESQUE: La direction des services extérieurs.
M. DEMERS: Est-ce que vous pourriez nous nommer les différentes
délégations industrielles à l'étranger, s'il vous
plaît?
M. LEVESQUE: Oui, New York, Londres, Paris...
M. DEMERS: A New York, qui a remplacé le directeur
général?
M. LEVESQUE: C'est encore un poste vacant, mais cela ne relève
pas du ministère de l'Industrie et du Commerce, mais du ministère
des Affaires intergouvernementales.
M. DEMERS: Cela relève de vous.
M. LEVESQUE: Oui.
M. DEMERS: Vous vous en parlerez!
M. LEVESQUE: Nous avons ici, à cet ar- ticle-là, la
direction des services extérieurs, seulement les conseillers
économiques qui sont rattachés aux maisons comme, par exemple, le
ministère des Affaires culturelles peut avoir à Paris un
conseiller culturel, le ministère de l'Immigration peut avoir
également des conseillers en immigration à Paris ou ailleurs.
M. DEMERS: C'est une compénétration des Affaires
intergouvernementales où entrent d'autres ministères?
M. LEVESQUE: C'est cela. La responsabilité des maisons à
l'étranger est assumée par le ministère des Affaires
intergouvernementales. Mais dans les spécialités, chaque
ministère peut affecter un ou deux conseillers selon l'activité
que l'on veut poursuivre à tel ou tel endroit. Nous avons des
conseillers économiques à New York, Londres et Paris et
également à Chicago, Los Angeles, Boston, Dallas, Milan,
Düsseldorf, et Osaka.
M. DEMERS: C'est bien.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETREAULT: Vous avez parlé de régions. Quelles sont ces
régions-là?
M. LEVESQUE: Ce sont les dix régions administratives. J'ai ici,
par exemple, une liste des bureaux; Chicoutimi, New
Carlisle-Rimous-ki-Rivière-du-Loup, Québec-Montmagny, Rouyn,
Hauterive, Saint-Lambert-Saint-Jérôme, Joliette-Rawdon,
Sherbrooke, Hull,
Trois-RivièresVictoriavilleBécancour, où nous
avons des délégués en poste.
M. DEMERS: Est-ce que tous vos postes sont remplis? Je sais que dans la
Mauricie ce fut long à en trouver un, et laborieux.
M. LEVESQUE: II vient d'y avoir une vacance à Hull, parce qu'il y
a eu une promotion, mais il semble que tous les postes soient remplis.
M. TETREAULT: L'objet premier de ces directeurs régionaux, ou les
représentants, est-ce pour promouvoir l'industrie de cette
région?
M. LEVESQUE: D'abord, ils font des inventaires, ils font des
études économiques dans leur territoire, ils rencontrent les
industriels, ils parlent de leurs projets d'expansion, ils rencontrent les gens
qui ont des projets d'investissements pour la région, et en même
temps ils cherchent à intéresser les gens de l'extérieur
à investir dans la région. Ils deviennent, autrement dit, le
ministère pour la région. Ils sont des gens consacrés au
développement économique de la région. Ils ont des
rapports, évidem-
ment, avec les ministères. Ils ont accès à tous les
services du ministère. Et ils ont même des conférences
régulières avec d'autres fonctionnaires, dans d'autres directions
du ministère, et ils ont également des rencontres avec nos
conseillers économiques à l'étranger.
Autrement dit, ils ont accès à tous les services du
ministère où qu'ils se trouvent. Et le tout, en fonction du
développement économique de la région où ils sont
présents.
M. DEMERS: Et vous êtes certain que ces gens sont essentiels dans
une région?
M. LEVESQUE: Absolument.
M. DEMERS: Tout gravite autour de ces hommes. J'ai vécu cela,
moi, d'une façon intensive dans la Mauricie. Nous en avons
été privés pendant quelques mois et nous étions
désamorcés. Je crois que c'est essentiel. Tout
développement industriel sérieux doit se faire en partant du
commissaire industriel de la cité, en collaboration avec ces gens.
M. LEVESQUE: Et eux-mêmes doivent, justement, collaborer avec les
agents économiques qu'il y a sur leur territoire.
M. DEMERS: Et je suis d'avis qu'on doit fournir tous les moyens à
ces hommes, pour qu'ils aient le personnel clérical qu'il faut, parce
que le développement d'une région est conditionné par
l'efficacité de ces personnes.
M. TETREAULT: Selon les déclarations du député,
est-ce que vous êtes certain qu'il en existe un dans le Nord-Ouest
québécois?
M. DEMERS: Dans Rouyn-Noranda.
M. LEVESQUE: C'est M. Janeteau, à Rouyn-Noranda.
M. DEMERS: II y a de tout à Rouyn-Noranda.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais demander au ministre si,
dans les possibilités que le représentant du ministère de
l'Industrie et du Commerce a, dans un domaine particulier, pour obtenir des
investissements de l'étranger, il doit, dans bien des cas,
coopérer et demander la participation du gouvernement
fédéral. Est-ce que, actuellement, il y a des rencontres
régulières entre le représentant de l'Industrie et du
Commerce du fédéral et celui du provincial?
M. LEVESQUE: IL y a une coopération continuelle entre le
gouvernement du Québec et celui d'ottawa. Le ministère de
l'Industrie et du
Commerce du Québec et les ministères
fédéraux concernés.
Il y a, par exemple, en particulier, le ministère de l'Industrie
et du Commerce à Ottawa. Il y a également le ministère du
Développement régional, autrement dit celui de M. Pepin et celui
de M. Marchand. Les responsables du gouvernement du Québec et ceux
d'Ottawa se rencontrent régulièrement. Ceux qui viennent ici par
exemple pour être aidés, pour avoir une assistance
financière, nous les aidons à préparer leur dossier,
même lorsqu'il s'agit de bénéficier par exemple du bill
C-202 à Ottawa. Il y a une collaboration constante de ce
côté-là. Et quant aux ministres, j'ai déjà
rencontré à diverses reprises, les deux ministres en question,
justement pour qu'il y ait plus de coordination et que nos efforts puissent
être encore plus efficaces dans le domaine du développement
industriel...
M. LEGER: M. le Président, le ministre semble avoir saisi la
nuance que je voulais apporter. C'est le fait que, quand un ministre de
l'Industrie et du Commerce du Québec est à l'étranger et
qu'il veut susciter l'investissement de grosses compagnies européennes
ou américaines, il n'a pas en main tous les pouvoirs pour permettre
d'affirmer à l'investisseur éventuel qu'il aura toutes les
possibilités, par exemple dans le domaine du transport et de la
navigation, pour que la marchandise arrive ici. A ce moment-là, est-ce
qu'il y a une participation simultanée des deux ministères quand
on rencontre une compagnie?
M. LEVESQUE: C'est une excellente question, et je ne crains pas de dire
que, dans le passé et même dans un passé très
récent, je n'ai jamais hésité à avoir recours
à la collaboration des services fédéraux. Encore
récemment, lorsque nous sommes allés au Japon, j'en ai
profité avec la délégation pour susciter des rencontres
avec des industriels japonais. Justement dans cette optique, j'ai eu recours
à l'ambassade du Canada à Tokyo, et on m'a fourni tous les
conseillers économiques à ma demande. Ils nous ont
accompagnés souvent là où nous croyions avoir besoin de
leurs services et nous nous sommes assurés de la collaboration d'Ottawa,
des ministres concernés et du personnel en poste à Osaka. Nous
avons fait la même chose en Italie lorsque nous avons ouvert la maison du
Québec à Milan. J'ai fait la même chose, je me rappelle,
lorsque j'étais ministre de l'Industrie et du Commerce, à
plusieurs reprises. Je n'ai jamais hésité à appeler le
ministre du Commerce, le ministre des Affaires étrangères, et on
m'a toujours fourni l'appui que je demandais.
Lorsque nous avions à répondre à des objections ou
lorsque certains services nous étaient demandés, nous avions
immédiatement à la main les gens qui pouvaient appuyer notre
action.
M. LEGER: M. le Président, je pose une dernière question,
car je ne veux pas prendre trop le temps de la commission. Quand, dans le
même ordre d'idée, il y a dans le programme du gouvernement
fédéral, des priorités qui ne sont pas les mêmes que
les priorités du Québec, dans le domaine de l'investissement,
à ce moment-là, n'y a-t-il pas parfois des difficultés
pour l'investissement de ces compagnies au Québec?
M. LEVESQUE: Je n'ai pas été à même de
constater encore de ces divergences. Je ne le crois pas. Prenons la politique
du bill 23; prenons le tableau que j'ai ici et qui indique les régions
où le Québec apporte son aide. De l'aide a été
apportée dans la province, particulièrement en dehors de
Montréal, grâce au bill 23. Il y avait deux zones: l'une a
reçu une aide prévue de 25 p. c, et l'autre une aide pouvant
aller jusqu'à 40 p. c. A un moment donné, Ottawa est
arrivé avec son bill C-202, qui couvre encore un peu plus de terrain que
nous n'en couvrions.
A ce moment-là, il n'y a pas contradiction. Ce qui arrive, c'est
que le Québec a moins à payer, parce que c'est le gouvernement
fédéral qui paiera davantage. Mais nous aidons ces gens à
profiter des avantages du bill C-202. Es viennent nous voir, de toute
façon, et nous les aidons à préparer leur dossier pour
récupérer tout ce qu'il y a moyen de récupérer
d'Ottawa.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 1, adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, on a augmenté l'effectif de
façon assez importante. Est-ce que ces 137 postes ont été
comblés?
M. LEVESQUE: Au 17 juin 1970, il y avait 37 postes vacants: Un adjoint
aux cadres, cinq conseillers économiques, 17 agents de
développement industriel, un auxiliaire en information et 13
employés de secrétariat.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté? UNE VOIX: Adopté. M. LE
PRESIDENT (Bacon): Article 2? M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Article 3?
Article 3, adopté. Article 4.
M. RUSSELL: Pour la publicité, passez-vous toujours par l'Office
d'information et de publicité?
M. LEVESQUE: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 5, adopté?
M. TETREAULT: Article 6: Expositions, missions commerciales et
industrielles. A titre d'information, est-ce que l'exposition d'Osaka fait
partie de cet article ou si elle est complètement
séparée?
M. LEVESQUE: Ici, ce sont des expositions qui ne sont pas de nature
d'une exposition universelle ou internationale. Ce sont des expositions
régionales, ce sont des participations à des expositions dans
certaines villes. Voici par exemple une liste que j'ai ici: National
Association of Men's Sportswear, Buyer Show, International Food Industry Show,
à Détroit; National Furniture Mart, à New York; le Salon
international des composants électroniques, à Paris; Snow Show,
à New York; International Leather Goods Show, à New York. Les
missions sont des missions commerciales du genre de meuble, de vêtements,
d'alimentation... dans tous ces domaines, nous favorisons certaines missions
commerciales, à l'étranger.
M. TETREAULT: Ces expositions montrent-elles seulement des produits
québécois?
M. LEVESQUE: Oui, seulement des produits de fabricants
québécois.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. M. DEMERS: C'est mieux.
M. LEGER: L'année dernière, l'ancien ministre de
l'Industrie et du Commerce, qui représentait le comté de
Lafontaine, avait publié un journal de 64 pages donnant en photographies
et en textes, tous les développements économiques du comté
de Lafontaine. Est-ce qu'un journal de cette envergure est payé par
l'Office d'information et de publicité du Québec?
M. LEVESQUE: C'est la première nouvelle quant à moi. Mais
on me dit que cela n'a pas été payé par le
ministère.
M. DEMERS: Je pense que l'ancien ministre était capable de payer
sa publicité.
M. RUSSELL: Pour corriger une situation. Il y a des journaux, comme
celui-là, dans toutes les régions, chez nous j'ai la même
chose. Ce sont les industries qui payent l'annonce dans le journal et qui
aident à la publication du journal. C'est un journal d'expansion
industrielle pour la région, que ce soit la Voix de l'Est, etc. Le
député est toujours invité à donner un montant pour
la publicité à cette occasion, une annonce...
M. DEMERS: On pourrait terminer cet article.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 6, adopté. Article 7.
M. TETREAULT: Le pavillon du Québec à Terre des Hommes:
$400,000; est-ce là la contribution de la province pour le pavillon du
Québec?
M. LEVESQUE: Le pavillon du Québec à Terre des Hommes; on
exploite ce pavillon présentement à Montréal.
M. TETREAULT: II est complètement exploité par le
gouvernement?
M. LEVESQUE: Oui.
M.E PRESIDENT (Bacon): Article 7, adopté.
M. DEMERS: M. le ministre, est-ce qu'il y aurait une entente qui est
quasi statutaire sur l'exploitation du pavillon, à Terre des Hommes, ou
bien si cela revient automatiquement chaque année? Est-ce qu'il y a
chaque année un nouvel arrêté ministériel?
M. LEVESQUE: Non, il n'y a pas d'engagement de nature permanente.
M. DEMERS: II y avait eu une guerre il y a deux ans. Cette année,
cela a passé en douce.
M. LEVESQUE: On s'habitue à tout.
M. LE PRESIDENT (Bacon): L'article 7 est adopté?
M. DEMERS: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): L'article 8?
M. DEMERS: Elles ont doublé, vos autres dépenses?
M. LEVESQUE: Voici les détails des $14,700.
M. DEMERS: On sent que cela double. M. LEVESQUE: J'en prends note.
M. LE PRESIDENT (Bacon): J'annonce l'ajournement à 8 h ce
soir.
M. DEMERS: 8 h 15 s'il vous plaît.
M. LE PRESIDENT (Bacon): L'ajournement à 8 h 15 ce soir.
Reprise de la séance à 20 h 17
M. LE PRESIDENT (Bacon): A l'ordre, messieurs! Poste 5.
Service général des achats
M. DEMERS: Comment cela s'intitule-t-il?
M. LE PRESIDENT (Bacon): Service général des achats.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a des changements prévus au service
général des achats, ou si le ministre maintient ce qu'il a dit
cet après-midi du fait qu'il n'a pas eu le temps de...
M. LEVESQUE: Exactement, le député de Shefford, ancien
ministre des Travaux publics, a très bien compris les remarques que j'ai
faites cet après-midi.
M. RUSSELL: Le ministre a espérance d'approcher les achats
prochainement et d'instaurer sa nouvelle conception des achats?
M. LEVESQUE: Je n'ai pas raison de croire, à l'heure actuelle,
qu'il y ait des changements à faire. S'il y a des changements, des
modifications qui s'imposent, j'y verrai dans le temps. Présentement, il
n'y a pas lieu de croire qu'il y ait des modifications urgentes qui
s'imposent.
M. TETREAULT: M. le Président, dans les achats, est-ce que l'on
traite de l'affaire en général? Non, donnée par
donnée? Très bien.
M. LEVESQUE: Si le député a des questions d'ordre
général...
M. TETREAULT: Je voulais savoir ce que ce secteur comprenait.
M. LEVESQUE: Alors, dans les structures, il y a eu un changement majeur
qui a été apporté par l'arrêté en conseil
4214, le 23 décembre 1969. Et cet arrêté en conseil
transférait le contrôle du service général des
achats du premier ministre au ministre de l'Industrie et du Commerce,
c'était en 1969. L'entrée en vigueur de cet arrêté
fut amorcée en janvier 1970, et l'intégration est maintenant en
cours. Cela intéresserait probablement le député de savoir
qu'une analyse du travail, réalisée du 1er avril 1969 au 31 mars
1970 par le service lui-même, indique que le service
général des achats a émis en commande 41,686 dossiers
comparativement à 41,927 au 31 mars 1969, et que 46,208 confirmations
furent analysées comparativement à 33,823 pour une période
équivalente l'année précédente, soit une
augmentation de 37 p.c. pour une même période.
Une analyse basée sur le nombre de commandes transigées,
de transactions complétées,
toujours pour la même période, indique que le service a
émis, au 31 mars 1970, 36,139 commandes pour $49,596,000, dont 1,696
d'une valeur de $21,741,000 en soumissions publiques et a analysé en
confirmation 43,362 transactions faites par les officiers des ministères
pour un total de $6,804,000. Le total des transactions est de 79,501 pour un
total de $56,400,000. Il nous est maintenant possible d'analyser le nombre et
la valeur des achats négociés par le service
général des achats pour chaque ministère comparativement
aux achats qui furent faits par le même ministère. Ceci nous
permettra de rendre le service général des achats plus effectif
et de déceler les domaines problèmes. En conclusion, les
opérations du service se sont maintenues approximativement au même
niveau que celui de l'an passé au point de vue de la quantité de
travail. La valeur totale des achats pour 68/69 était de $56,000,000
comparativement à $56,400,000 en 69/70.
M. LEGER: M. le Président, quand vous parlez de $56,000,000, ce
sont les achats que le gouvernement a faits. Je ne les vois pas dans votre
bilan ici. Vous pouvez m'expliquer où se trouve ce montant?
M. LEVESQUE: Ils sont faits pour chaque ministère selon les
réquisitions des ministères. Il y a un pourvoyeur dans chaque
ministère qui voit aux besoins de chaque ministère, qui fait
connaître ces besoins-là. Le service général des
achats s'occupe de faire l'achat.
M. LEGER: le service des achats dépend de votre
ministère?
M. LEVESQUE: Pardon?
M. LEGER: le service général des achats...
M. LEVESQUE: Oui, c'est cela.
M. LEGER: ... du gouvernement dépend de votre ministère.
Même s'il achète des choses pour d'autres ministères.
M. LEVESQUE: C'est cela. Et ce que nous demandons, c'est d'approuver les
crédits nécessaires à la marche du service tout
simplement, et non pas les achats eux-mêmes.
M. PICARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si le service des
achats a continué sa politique de préparation de devis? Où
en sommes-nous présentement dans cette politique, dans la
préparation de devis pour différents articles achetés par
le service général des achats?
M. LEVESQUE: Evidemment c'est au service de normalisation du
ministère que se préparent les devis.
Ces devis, cela fait plusieurs années qu'ils sont
préparés, d'ailleurs, par le ministère de l'Industrie et
du Commerce.
M. PICARD: En collaboration avec le service des achats. Je comprends
cela. Excepté que, l'an dernier, si ma mémoire est fidèle,
le service des achats dépendait alors du Conseil exécutif. Il
était obligé, à ce moment-là, de consulter le
ministère de l'Industrie et du Commerce en vue de la préparation
des devis.
M. LEVESQUE: C'est ça!
M. PICARD: Si ma mémoire est fidèle, à la suite
d'une question, on a dit qu'à ce moment-là on avait environ 500
devis différents pour des catégories d'articles. J'ai toujours
pensé que c'était pratiquement une goutte d'eau dans
l'océan, si on compare cela aux devis qu'il y a à Ottawa
où ce qu'on pourrait appeler le "Switch Catalogue" comprend quelque
chose comme à peu près 30,000 devis différents. Je suis
d'accord qu'il y en a qui datent peut-être de 1895 et qui n'ont pas
été remis à jour.
M. LEVESQUE: Le député a raison de souligner cela, parce
que c'est un service relativement récent au ministère. Nous
convenons que nous avons beaucoup de chemin à parcourir encore.
M. PICARD: Justement, c'est la question que je pose. L'an dernier, vous
n'aviez que 500 devis qu'on pourrait dire à caractère
général pour un article donné, alors qu'à Ottawa il
y en a 30,000. Si cela a pris quatre ans pour en faire 500, avec
l'évolution extrêmement rapide de la technologie aujourd'hui, on
ne sera jamais capable de prendre le dessus dans ce domaine-là. N'y
aurait-il pas lieu d'établir une politique de préparation des
devis?
M. LEVESQUE: D'ailleurs, le fait que le service général
des achats soit maintenant ramené au ministère va probablement
accentuer le besoin de hâter le travail au service de normalisation. J'ai
ici quelques notes qu'on me permettra de lire tout simplement. Depuis 1966
cela réfère à l'évolution du bureau
le bureau de normalisation s'est développé à un rythme
plus lent que celui prévu au début. Malgré tout, le
personnel qui, en 66/67, comptait huit personnes, en compte maintenant
dis-huit. Ingénieurs, techniciens, secrétaires, etc. et un
coopérant français. La qualité des documents produits
s'améliore constamment, vu la spécialité de chacun des
membres et l'expérience de normali-sateur que chacun acquiert. Il ne
faut pas oublier non plus la collaboration plus grande des grands
consommateurs, des professionnels et des fabricants. Toutes ces causes
permettent d'avoir des documents répondant mieux aux besoins des
consommateurs et aux possibilités
de nos fabricants. A la spécification d'achat, activité
principale du début, le bureau a ajouté la norme industrielle
à la demande de l'industrie du Québec.
C'est une note que j'avais sur l'évolution du bureau. Je suis
conscient du besoin d'accélérer le travail du bureau de
normalisation afin de coïncider avec l'importance des achats du
Québec. Maintenant, je dois répéter ce que je disais cet
après-midi, que le service général des achats est le
domaine que je n'ai pas encore eu le temps d'approfondir, depuis mon
arrivée au ministère.
M. PICARD: Dans un autre domaine, est-ce que le ministre pourrait nous
dire s'il y a une politique établie pour les achats du gouvernement? Je
parle à ce moment-là de tous les ministères, je dirais
mêmes des organismes paragouvernementaux, je pense aux achats faits par
tous les hôpitaux, les institutions d'enseignement, et vous nous arrivez
avec un chiffre. Je ne fais pas une critique. La situation est la même
depuis des années! Le service général des achats
n'achète que pour $56 millions, et je pense que je ne me trompe pas
beaucoup en estimant avoir au-delà de $900 millions annuellement pour
les achats du gouvernement. S'il y avait possibilité d'avoir les achats
de tous les ministères, placés sur ordinateurs,
éventuellement, nous pourrions savoir exactement ce que le gouvernement
achète dans une année fiscale, une année
financière. Et, à ce moment-là, nous pourrions approcher
les manufacturiers, les producteurs, les fournisseurs et leur faire part qu'au
cours d'une année le gouvernement achète, 25,000 dactylos soit
par le service général des achats, soit par les ministères
des Travaux publics, de l'Education, de la Santé et du Bien-Etre, et
qu'on dise à cette compagnie: Messieurs, vous avez une usine en Ontario,
nous avons besoin besoin de 25,000 dactylos par année, venez vous
établir au Québec.
Nous pourrons parler dans ce sens que lorsque nous aurons, à un
moment donné, centralisé tous les achats du gouvernement dans un
ministère ou du moins qu'on sache à l'aide d'ordinateurs, quels
sont au cours d'une année financière du gouvernement, les besoins
pour des articles donnés.
M. LEVESQUE: Et puis...
M. PICARD : Cela, nous ramène, M. le ministre...
M. LEVESQUE: Non, non, on peut répondre immédiatement
qu'il faut bien distinguer entre les achats faits par le gouvernement et les
achats effectués par des institutions qui sont subventionnées par
le gouvernement. Lorsque nous parlons du service des achats, ce sont les achats
faits directement par le gouvernement et par ses ministères; lorsque
nous parlons d'un chiffre supérieur comme celui mentionné par le
député, on parle à ce moment-là des achats
effectués souvent par des corporations qui ont une certaine autonomie
dans les achats et qui sont cependant subventionnés par l'Etat.
Y aurait-il lieu, pour le gouvernement, d'insister sur la politique
d'achat de ces institutions-là, pour les intégrer? A ce
moment-là, il s'agit d'une politique complètement nouvelle qui,
sans doute, peut être intéressante mais qui devrait faire l'objet
d'une étude plus approfondie par le gouvernement.
M. PICARD: Je pense, M. le Président, qu'on ne doit pas se poser
cette question-là indéfiniment. On l'a fait, dans le cas de la
politique salariale, tant pour les professeurs, et le gouvernement est
peut-être sur le point, actuellement, de prendre la responsabilité
du paiement des salaires des professeurs! Et pourtant, les commissions
scolaires ont une certaine autonomie. Je me dis que, dans le cas d'achats
effectués par des organismes paragouvernementaux, surtout dans les cas
où les subventions, comme on en a fréquemment dans les cas
d'hôpitaux, s'élèvent à 70 p. c, 75 p. c. ou 90 p.
c. du budget total de l'institution, je ne vois pas pourquoi on ne s'adressait
pas au service général des achats dans le cas des achats.
Vous allez me permettre de développer mon idée.
D'après les chiffres qu'on a eus l'an dernier, il y avait environ 108
entrepôts, au service général des achats, à travers
la province. Des entrepôts qui entreposent quoi? C'est ce que j'aimerais
savoir! Et je me dis qu'il y aurait lieu d'établir des entrepôts
pour entreposer des choses, non seulement du gravier et du sable, parce qu'on
inclut dans ces entrepôts, ceux du ministère de la Voirie, qu'on
ait des entrepôts où on pourrait entreposer des chaises, des
tables, des pupitres et que l'on fournisse, à chaque ministère,
directement de l'entrepôt, mais à la suite d'une
réquisition faite par le ministère concerné, les
marchandises dont il a besoin.
Et cela est appliqué sur le plan gouvernemental, c'est ce qui se
pratique tous les jours, dans le commerce. Vous n'avez jamais entendu parler
d'une entreprise comme Steinberg's commander du jus de tomates Libby's de
l'Ontario, quelque part, et faire livrer ces caisses de jus de tomates
directement dans les magasins Steinberg's. Des camions ou wagons de jus de
tomates se rendront à l'entrepôt; de l'entrepôt on en fera
la distribution dans les succursales.
Alors, je pense qu'il y aurait lieu de mettre sur pied au gouvernement
une série d'entrepôts et cela nous permettrait d'effectuer notre
distribution sur une base régionale et probablement, de faire nos achats
sur une base régionale, et cela répondrait en même temps
à la politique préconisée par le Parti libéral,
à l'effet que nous devons décentraliser les achats dans la
province.
M. BOURASSA: Pour répondre aux propos
du député d'Olier, il a d'excellentes suggestions qui sont
faites. Je dois dire que le gouvernement a déjà commencé
à les considérer, notamment au Conseil de la trésorerie.
Le député est au courant que ça ne fait pas tellement de
temps qu'on a pu commencer à envisager ces politiques-là, mais il
peut être assuré que les remarques qu'il a faites sont tout
à fait pertinentes, que le pouvoir d'achat du gouvernement et des
organismes parapublics est rendu tel qu'il peut devenir un moyen d'action
important pour la relance économique et pour la décentralisation.
Il n'y a pas le moindre doute que nous sommes en accord dans le parti.
D'ailleurs, nous sommes du même parti.
M. PICARD: C'est pour ça que j'hésite à poser des
questions.
M. BOURASSA: Pas du tout, je vous encourage à le faire.
M. PICARD: Cela fait tellement longtemps que je crie après ces
choses-là. Maintenant que mon parti est au pouvoir...
M. BOURASSA: Je peux assurer le député d'Olier...
Là, il y a un nouveau gouvernement, je comprends que, durant les quatre
années, de 1966 à 1970, ces frustrations étaient
légitimes, mais la situation maintenant est changée.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais savoir du premier
ministre s'il a l'intention de poursuivre à fond ce qui a
été recommandé par un de ses collègues, que le
gouvernement aille dans le commerce à l'extrême, pour prendre le
contrôle de tous les achats, petits comme gros. Actuellement, il y a
seulement une partie des achats qui sont faits par le service des achats. Vous
parliez de machines à écrire tout à l'heure, chacun des
ministères achète ses machines à écrire, etc. Il
n'y a qu'une partie des achats qui sont faits par le service des achats.
Si on veut pousser plus loin cette politique et organiser des
entrepôts dans les 108 comtés de la province, est-ce que le
premier ministre favorise cette politique? Est-ce qu'il veut réellement
un peu comme le système de Steinberg's ou d'autres magasins
à rayons organiser ce système-là à tous les
niveaux du gouvernement pour avoir un contrôle absolu? il pourra
peut-être aussi pousser plus loin et entrer dans la fabrication.
M. BOURASSA: Je prends note des remarques du député de
Shefford.
M. RUSSELL: Je veux savoir quelle est sa philosophie.
M. BOURASSA: Je viens de l'énoncer. Le député
était certainement distrait.
M. DEMERS: II y aurait la fabrication des médicaments aussi.
M. GAGNON: Disons pour le service des achats, je me rappelle qu'en 1968,
M. Johnson avait dit que cela représentait une dépense d'environ
$90 à $100 millions. Est-ce que le ministre prévoit que, l'an
prochain, le rapport du ministère de l'Industrie et du Commerce traitera
du sujet pour savoir le progrès accompli relativement aux politiques
mises de l'avant par le député d'Olier et expliquées
davantage par le premier ministre, et pour voir si les ministères ont
très bien collaboré à la réussite et à la
mise en marche de cette politique?
M. LEVESQUE: II s'agit là d'une politique qui dépasse
celle du ministère de l'Industrie et du Commerce comme tel. C'est
d'ailleurs pour ça que le premier ministre a énoncé son
intérêt dans la proposition du député d'Olier parce
que ça concerne tous les ministères du gouvernement et parce que
les subventions sont données par divers ministères à
diverses institutions. Si ces subventions-là sont accompagnées de
certaines conditions, quant à la coordination des achats. Ce serait une
nouvelle politique, une politique gouvernementale qui sans doute sera mise en
place lorsque ce sera possible et lorsque le gouvernement l'aura
décidé.
M. RUSSELL: II pourrait peut-être, à ce moment-là,
former le ministère des Achats?
M. BOURASSA: On est contre la multiplication des ministères, vous
savez que l'austérité...
M. GAGNON: Vous voulez en faire disparaître?
M. LEGER: M. le Président, la question s'adresse au ministre.
Probablement que c'est le premier ministre qui va y répondre. Je reviens
à la question que je posais ce matin en Chambre et à laquelle le
premier ministre répondait qu'il se pourrait, par le service des achats
du gouvernement, que l'on puisse, par des primes d'achat, aider les industries
qui veulent améliorer l'usage du français dans leurs entreprises.
Est-ce que le ministre des Affaires culturelles coopérerait ou a
commencé à préparer une façon de participer avec
votre ministère au niveau du service des achats?
M.BOURASSA: Je vais répondre à cette
question-là...
M. LEGER: C'est ce que je prévoyais.
M. BOURASSA: ... parce que le ministre a été absent
pendant 15 jours. Nous avons eu un débat ce matin. Je crois que c'est
vous qui avez posé les questions là-dessus, si ma mémoire
est bonne. J'ai eu l'occasion de répondre au député. J'ai
même répondu à trois reprises à cette
question-là. Durant la conférence de presse de vendredi, en
réponse à une question d'un journaliste, j'ai émis
l'opinion qu'il pouvait y avoir intérêt a étudier la
possibilité de se servir
du pouvoir d'achat de la province et des organismes parapublics pour
accélérer la mise en application d'une politique de langue au
Québec.
M. LEGER: Est-ce que le premier ministre pourrait me répondre
là-dessus? De quelle façon? Il a dit qu'il voulait étudier
la situation, que cela pourrait être un avantage. Ce matin, cela n'a pas
été tellement clair, du moins pas dans mon esprit.
M. BOURASSA: Cela a été clair pour moi.
M. LEGER: A celui qui répond à la question, oui, mais pas
à celui qui l'écoute.
Mais est-ce que vous pourriez me répondre quand même?
M. BOURASSA: Je vous ai répondu quatre fois, je peux vous
répondre une cinquième fois.
M. LEGER: J'espère que cette fois-là, ce sera très
clair. Voici la question que je pose. Si le premier ministre, par le service
des achats, a acheté dans certaines entreprises, disons des automobiles,
est-ce qu'il va acheter plus d'automobiles qu'il n'en achèterait dans
cette entreprise-là, ou est-ce qu'il va payer plus cher? On disait, dans
votre présentation, dans la réponse que vous avez donnée
aux journalistes, que cela pourrait aller jusqu'à 10 p.c. Est-ce que ces
10p.c. c'est 10 p.c. de plus d'achat ou si vous êtes prêt à
payer 10 p.c. plus cher pour donner de cette façon-là une prime
à la compagnie comme récompense d'avoir permis au français
de devenir la langue de travail?
M. BOURASSA: II y a différentes hypothèses. La distinction
que pose le député est tout à fait justifiée.
Est-ce que nous nous servons de notre politique d'achat sans pour cela
favoriser les entreprises qui appliquent notre politique de langue,
indépendamment du coût? Si, par exemple, on a l'entreprise A et
l'entreprise B et que, dans un cas il y a tout le problème de la
détermination j'en ai parlé également à la
conférence de presse et les journalistes l'ont rapporté dans les
journaux comment arriver à prouver que, dans une telle
entreprise, au niveau des cadres, le français est la langue de travail?
Il va falloir trouver des critères. Mettons que nous sommes d'accord
avec l'objectif, il va falloir trouver des critères. S'ils nous disent:
Pour nous, c'est le français, la langue de travail, il va falloir
vérifier. Imaginez, il y a des problèmes d'application
considérables. C'est pour cela que j'émets l'idée comme
une possibilité. Et le député a raison de faire la
distinction entre simplement favoriser les entreprises qui appliquent une
politique de langues conforme à celle du gouvernement sans que cela
coûte plus cher et l'autre aspect de les favoriser en étant
prêt à payer plus cher. Il y a deux aspects tout à fait
différents de la question et disons que l'on doit remercier le
député de les mettre en relief. C'est cela qui sera
étudié et par le gouvernement et par la commission Gendron.
Est-ce que j'ai répondu à la satisfaction du
député?
M. LEGER: Oui, parce que si, ce matin, vous m'aviez répondu que
c'était en payant plus cher, je trouvais que ce n'était pas juste
de faire payer, par les taxes mêmes des contribuables, un montant pour
favoriser cela.
Mais si c'est parce qu'on va favoriser par nos achats une entreprise qui
se soumet à l'attitude générale que le gouvernement veut
qu'elle ait, à ce moment-là, je trouve que cela a plus de bon
sens.
M. BOURASSA: Ce sont l'une et l'autre des hypothèses dont j'ai
parlé et qui restent à étudier. Vous voyez comment, quand
on discute d'une façon sereine, positive, constructive, on clarifie la
situation. Le député de Shefford n'a pas l'air trop
sûr.
M. RUSSELL: Je comprends très bien l'impasse de laquelle peut
sortir le premier ministre mais je ne vois pas tellement la façon dont
il va appliquer cette politique.
M. BOURASSA: Non, j'ai admis que ce n'était pas ce qu'il y avait
de plus facile à appliquer, c'est évident. Je veux dire que nous
sommes prêts; c'est peut-être là qu'est la différence
avec l'ancien gouvernement, quoique je ne veuille pas faire de partisanerie
politique...
M. DEMERS: Non, vous n'en faites jamais, d'accord...
M. RUSSELL: Même si c'est son faible, il n'en fait pas assez.
M. DEMERS: Vous n'en faites pas assez, c'est ça qui vous fait
tort.
M. BOURASSA: Adopté!
M. DEMERS: Est-ce qu'à l'article 1, il y a une diminution?
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETREAUTL: 158 employés, d'accord, mais avec une diminution de
$104,000. Est-ce que cela a été une reclassification?
UNE VOIX: Une baisse de salaire.
M. LEVESQUE: Encore là, c'est la même explication que nous
avions donnée. Les $960,500 représentent la liste de paie au 2
février 1970. Il y avait des postes vacants à ce
moment-là, il y avait aussi des gens qui avaient
été engagés au cours de l'année, il n'y
avait donc pas les douze douzièmes de leur salaire de payés.
M. TETREAUTL: Les 158 postes sont-ils comblés?
M. LEVESQUE: Non, il y a encore 43 postes vacants, 15 de professionnels
et 28 pour des employés de bureau.
M. RUSSELL: C'est-à-dire que le montant d'un million voté
l'an dernier n'avait pas été dépensé!
M. LEVESQUE: C'est exactement ou à peu près la même
situation que lorsque le service nous a été
transféré.
M. RUSSELL: Le montant de $1,064,000 de l'an dernier n'a pas
été dépensé?
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Sous-article 2 : Frais de
voyage, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 3: Frais de bureau, adopté.
Sous-article 4: Matériel, articles de bureau, impressions et
abonnements.
M. LEGER: Pourrais-je, M. le Président, avoir des explications
sur l'augmentation qu'il y a ici?
M. LEVESQUE: Les besoins apparaissant à cet article sont de
l'ordre de $70,000 et se détaillent comme suit: Livres et abonnements,
$3,500; équipement de bureau, $11,500; impressions et autre papeterie,
$46,400; articles de bureau, $8,000; achat d'uniformes, $500; achat d'une
caméra, $100.
M. LEGER: Non, mais ma question porte sur la différence. De quoi
avez-vous eu besoin qui n'était pas nécessaire l'année
dernière?
UNE VOIX: II y a $30,000...
M. LEVESQUE: C'est l'année où les commandes pour
impressions et autre papeterie arrivent à terme. On commande pour deux
ou trois ans à la fois et cette année...
M. DEMERS: Vous avez un magasin, il est installé, votre
magasin.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Sous-article 5 : Traitement
électronique des données, adopté. Sous-article 6:
Véhicules moteurs, entretien et opération, adopté?
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: (Bacon): Article 2: Entrepôt: matériel,
articles de bureau et autres, adopté? Article 2, adopté. Poste
budgétaire no 6: Bureau de la statistique du Québec.
Bureau de la statistique
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a encore un bureau de la statistique
parallèle? Je crois qu'il y en a un au ministère de l'Education
et qu'il y en a un au ministère du Commerce. Je voudrais être
informé là-dessus.
M. LEVESQUE: II y a des ministères qui, traditionnellement, ont
gardé au moins des cellules de statistiques, d'informatique, pensant que
cela pouvait servir plus rapidement...
M. DEMERS: II n'y aurait pas moyen qu'un matin ça se rende tout
chez vous, ça?
M. LEVESQUE: Evidemment c'est l'idéal.
M. BOURASSA: Nous aurions aimé le trouver là, quand nous
avons pris le pouvoir...
M. GAGNON: Parce que c'est dur, quoi? M. DEMERS: Vous comprenez...
M. BOURASSA: Non, non, mais je trouve la question, curieuse, parce que
j'ai posé l'an dernier la question que vient de poser le
député de Saint-Maurice. Il y a un dédoublement qui se
fait. J'avais posé la question pour le ministère de l'Education,
je ne sais pas si le député a lu les débats de l'an
dernier...
M. DEMERS: Oui, et je vous avais donc trouvé fatigant. C'est
vrai. Vous avez donc changé !
M. BOURASSA: C'est pour cela que vous reposez les mêmes
questions.
M. DEMERS: Quelle amélioration cette année! Les
mêmes questions.
M. BOURASSA: Continuez à lire, comme cela!
M. GAGNON: C'est pour savoir s'il va avoir les mêmes
réponses.
M. DEMERS: Je trouve que la question était pertinente et je
voudrais savoir exactement s'il y a possibilité de s'orienter dans le
sens que le nouveau premier ministre... dans le temps, il n'était
même pas chef de l'Opposition...
M. BOURASSA: Je suis monté vite, n'est-ce pas?
M. DEMERS: Vous êtes à la veille de redoubler des
années.
M. LEVESQUE: J'en prends bonne note. M. DEMERS: C'est bien,
continuez!
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 1, adopté. Article 2,
adopté. Article 3, adopté. Article 4, adopté. Article
5.
M. DEMERS: Traitement électronique des données.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Article 6, adopté.
M. DEMERS: Adopté.
Direction des pêcheries
M. LE PRESIDENT (Bacon): Poste 7: Direction générale des
pêcheries.
M. TETREAULT: Au poste 7, M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous expliquer, en règle générale, je pose
toujours la même question ce que cela comprend?
UNE VOIX: Les poissons.
M. TETREAULT: Ce secteur ne relève pas du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche?
M. LEVESQUE: Autrefois, il y avait un ministère de la Chasse et
la Pêcheries. Il y avait là, réunies, et la pêche
sportive et la pêche commerciale. En 1962, au mois de décembre, la
partie commerciale des pêcheries du ministère a été
transportée au ministère de l'Industrie et du Commerce. Ce
ministère a donc juridiction sur les pêcheries commerciales au
Québec. Et cette direction générale des pêcheries
comprend la direction de la recherche, la direction de l'économique et
la direction des services techniques. Et ceci comprend des opérations de
pêche qui ont surtout cours en Gaspésie, aux Iles-de-la-Madeleine
et sur la Côte-Nord. La direction générale voit, en
particulier, au bien-être des pêcheurs, à l'aide technique
apportée aux pêcheurs, à l'assistance financière
pour l'achat de bateaux et d'équipements de pêche; elle voit
également au financement des bateaux de pêche, à
l'assistance sur les intérêts payés pour l'achat
d'agrès de pêche; elle voit également aux recherches afin
de trouver de nouvelles espèces, d'aider les pêcheurs à se
diriger vers des fonds plus profitables; elle voit également à
des recherches d'ordre biologique; elle voit aussi à la protection,
c'est-à-dire à la conservation des bancs de pêche, des
fonds de pêche, afin que ces richesses renouvelables ne soient pas
épuisées. Autrement dit, cette direction s'occupe des
pêcheurs, s'occupe de leurs activités et s'occupe d'assurer la
pérennité de la faune sous-marine.
M. TETREAULT: La pollution de l'eau tou-che-t-elle la direction
générale des pêcheries, ou bien si elle relève d'un
autre ministère?
M. LEVESQUE: Il y a là justement, et particulièrement
depuis quelque temps, un accent qui porte sur la pollution. En particulier,
nous avons constamment surveillé les bancs de crustacés, comme
les coques, les moules, etc et de temps à autre, nous fermons certains
secteurs à la pêche lorsqu'il y a indication de pollution, afin de
protéger le consommateur et de voir à ce qu'il n'y ait pas de
pêche qui serait de nature à fournir des poissons impropres
à la consommation. De plus, nous sommes très conscients
présentement d'une pollution qui n'était pas à l'ordre du
jour il y a quelques années, mais qui est, de plus en plus, imminente.
Il y a cependant eu des améliorations particulièrement dans ce
qui est déversé, soit dans le fleuve ou dans le golfe, par
exemple, la venue de services d'aqueduc et d'égout et de systèmes
de filtration.
Nous avons essayé dans d'autres ministères, avec l'aide
des municipalités, à réduire le degré de pollution.
Mais, de plus en plus, cette question de pollution, si elle est très
importante dans les villes, lorsqu'on parle de la pollution de l'air, de la
pollution des eaux, même dans les endroits mentionnés, la
Gaspésie, les Iles-de-la-Madeleine et la Côte-Nord,
déjà nous voyons aussi l'importance de faire la lutte à la
pollution.
M. TETREAULT: Les petites municipalités et les villages qui
jettent leurs déchets à l'état naturel dans les eaux, le
cas relève-t-il de votre ministère ou bien si cela concerne le
ministère des Affaires municipales?
M. LEVESQUE: Non, c'est le ministère de la Santé, et
d'autres ministères aussi, parce qu'il y a une coordination qui se fait
entre le ministère de la Santé et le ministère des
Affaires municipales et d'autres ministères. Depuis quelques
années, il y a eu énormément de travaux d'aqueduc et
d'égout dans ces territoires; et là où il n'existait pas
du tout de réseau d'aqueduc et d'égout, aujourd'hui presque
chaque municipalité a un réseau d'aqueduc et d'égout et un
système de filtration.
M. GAGNON: Est-ce que au niveau des pêcheries le ministre
envisage, au cours de l'année, de nouvelles politiques?
M. LEVESQUE: Oui, au cours de l'étude, on verra des sommes
attribuées...
M. GAGNON: Au fur et à mesure.
M. LEVESQUE: Oui. M. GAGNON: Très bien.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Est-ce que l'extension des limites territoriales pour la
pêcherie tombe sous ce poste-là?
M. LEVESQUE: Evidemment, c'est de la compétence du gouvernement
canadien, mais il y a régulièrement des pourparlers entre le
gouvernement fédéral et le gouvernement provincial à ce
sujet.
M. LATULIPPE: La politique du gouvernement sur cette question des douze
milles comme limites des eaux...
M. LEVESQUE: Sur le plateau continental, les permis sont
accordés, c'est-à-dire les droits et juridictions sont retenus
par la province.
M. LEGER: Est-ce dans ce poste aussi que vous incluez les prestations ou
les subventions données aux pêcheurs qui sont dans le commerce de
la pêche et qui ne peuvent pas travailler...
M. LEVESQUE: II nous faudrait passer par les divers articles du budget,
et nous aurons l'occasion sans doute...
M. LEGER: Mais c'est dans le poste budgétaire 7.
M. LEVESQUE: Oui, évidemment.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 1, adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, il y a eu un transfert
d'administration des frigos et d'autres bâtisses qui relevaient du
ministère des Travaux publics et qui sont revenus au ministère de
l'Industrie et du Commerce?
M. LEVESQUE: Oui, en effet.
M. RUSSELL: Les crédits ont été voté au
ministère des Travaux publics conditionnellement à la
liberté de poser des questions ici parce qu'on n'avait pas reçu
l'information qu'on désirait.
M. LEVESQUE: D'accord, mais je m'imagine bien que celui qui pose les
questions sait mieux les réponses. Parce que c'est lui qui en avait
l'administration. Et nous, nous l'avons seulement depuis cette semaine.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense bien que celui...
M. LEVESQUE: Mais je n'ai pas d'objection.
M. RUSSELL: ... qui est à la droite du ministre est parfaitement
au courant...
M. LEVESQUE: Nous essaierons de répondre.
M. RUSSELL: II avait accès à la correspondance, il y avait
des copies de lettre à chaque action qui se posait...
M. LEVESQUE: Disons, pour éclairer nos amis qui se demandent ce
dont on parle, qu'en plus des services mentionnés tout à l'heure
pour les pêcheurs, il y avait le système de la
réfrigération. Plusieurs entrepôts frigorifiques dans les
territoires mentionnés en Gaspésie, sur la Côte-Nord et aux
Iles-de-la-Madeleine, étaient à la disposition des pêcheurs
pour l'entreprosa-ge et la congélation de leurs produits. Or, tout ce
système de réfrigération tombait sous le ministère
de l'Industrie et du Commerce, sous la direction des pêcheries. Et on a
jugé opportun, il y a à peu près deux ans, de
transférer ce service ainsi que le service de construction
d'entrepôts au ministère des Travaux publics; mais nous avons
jugé opportun, il y a quelques semaines de ramener, comme
c'était, ce service à la direction générale des
pêcheries.
Je réponds à l'ancien ministre des Travaux publics que
c'est lui qui avait cette responsabilité-là depuis deux ans, et
il pose des questions justement à un ministre qui arrive et à un
sous-ministre qui a été privé de l'administration de ce
secteur pendant deux ans. Mais je n'ai pas d'objection cependant, je crois
avoir suffisamment de...
M. RUSSELL: Je répondrai aux remarques du ministre, lorsqu'il dit
qu'un sous-ministre a été privé de l'administration. Il
était intégré à l'administration des
pêcheries, il était parfaitement au courant, il assistait aux
réunions, et je pense bien que toute la correspondance quitte
à faire venir les dossiers ici peut indiquer qu'à chaque
fois qu'une directive était donnée dans ce domaine, il
était informé et même participait à ces directives,
aux décisions qui étaient prises dans ce domaine.
M. LEVESQUE: Evidemment, le sous-ministre ici comme on le sait
n'a pas le droit de parole. Disons que s'il en était
informé, il avait perdu l'autorité de décision sur cette
partie de la direction des pêcheries.
M. LACROIX: Si vous me le permettez, M. le Président, on a eu
à se plaindre énormément du transfert de l'administration
des entrepôts frigorifiques du ministère de l'Industrie et du
Commerce au ministère des Travaux publics. Et je suis très
heureux que tout ce qui concerne les pêcheries commerciales ait
été retourné au
ministère de l'Industrie et du Commerce. Je conçois
très bien que le ministère des Travaux publics soit appelé
à la construction ou à la réparation des entrepôts
frigorifiques ou des autres installations nécessaires pour les
pêcheries, mais je crois qu'en ce qui concerne l'administration des
pêcheries elles-mêmes, l'autorité doit revenir au
ministère de l'Industrie et du Commerce. Je pense que ce sera beaucoup
plus efficace. Lorsqu'on parlait de la boëtte, par exemple, aux
employés du ministère des Travaux publics, je vous assure qu'ils
étaient mêlés. Ils ne savaient pas de quoi il s'agissait.
Quant à nos pêcheurs, ils ne savaient pas exactement à qui
s'adresser et, cette année, encore la semaine dernière, il y a
des pêcheurs qui n'ont pas pu aller pêcher le homard alors
que c'est un produit de luxe à $0.85 la livre payés au
pêcheur sur le quai parce que le ministère des Travaux
publics n'a pas entreposé suffisamment de boëtte pour permettre aux
pêcheurs de pouvoir mettre les appâts nécessaires dans leur
cage pour pêcher le homard.
En ce qui concerne la construction, la réparation des
entrepôts, je suis d'accord à ce que cela se fasse par les Travaux
publics. Mais, en ce qui concerne l'administration, je crois que cela devrait
relever du ministère de l'Industrie et du Commerce. On a comblé
une lacune qui nous nuisait énormément, particulièrement
aux pêcheurs des Iles-de-la-Madeleine.
M. RUSSELL: Je pourrais, à la suite de l'énoncé du
député des Iles-de-la-Madeleine, poser deux questions au
ministre. Premièrement, quel est le nouveau personnel qui a
été engagé pour prendre l'administration des
pêcheries, en ce qui regarde ce domaine bien particulier qui vient
d'être mentionné, et quelle est la quantité de
pêcheurs qui n'ont pas pu pêcher à cause du manque de
boëtte ou de la négligence administrative du ministère des
Travaux publics?
M. LEVESQUE: Je dirai simplement que c'est en train de se faire.
L'opération n'est pas encore complétée, même si
l'arrêté ministériel est passé. On comprend que le
retour du service implique que les fonctionnaires affectés à ce
service reviennent au ministère de l'Industrie et du Commerce. Or, au
ministère des Travaux publics, on m'informe que ce n'était pas
considéré comme une unité; ce n'était
considéré comme le service de la réfrigération, le
service de la construction qui sont des unités. Lors-qu'est venu le
temps de les transférer aux Travaux publics, cela a été
une affaire de rien. Mais, une fois rendus au ministère des Travaux
publics, ils ont été intégrés dans divers services.
Justement à cause de l'organigramme, de l'organisation différente
du ministère des Travaux publics. Pour les rapatrier, c'est plus
difficile. Il faut s'entendre avec chaque directeur de service pour
détacher une personne ici, une autre personne là.
L'opération est en train de se compléter. C'est ce dont on
m'informe et ce sont les mêmes officiers qui servaient l'ancien ministre
des Travaux publics qui nous disent cela. Quant à la question de la
boëtte à laquelle réfère le député des
Iles-de-la-Madeleine, j'ai eu la même expérience dans mon
comté au cours de la récente campagne électorale.
J'ai été arrêté, en route, par des
pêcheurs de homard qui s'étaient réunis pour protester
vigoureusement contre la politique de la boëtte. J'en fais rapport bien
calmement, bien sereinement et je crois que c'était
inévitable...
M. DEMERS: Cela ne vous faisait par tort dans le temps!
M. LEVESQUE: Non, non.
M. RUSSELL: II est bien facile de blâmer gratuitement, mais
l'année avant le transfert, j'ai eu la même constatation, lors
d'un voyage aux Iles-de-la-Madeleine, on critiquait contre la boëtte.
Bagage de raisons pour lesquelles on critiquait contre la boëtte! Ce n'est
pas parce que c'était aux Travaux publics, c'étaient exactement
les mêmes officiers qui avaient la même administration et les
mêmes responsabilités.
M. LEVESQUE: Nous pourrions discuter toute la journée sur
l'opportunité, que ce soit d'un ministère ou d'un autre, qui
dirige tel ou tel service. C'est notre impression à nous, les
députés du territoire...
M. DEMERS: La boëtte.
M. LEVESQUE: Il en est de même pour ceux qui ont affaire aux
pêcheurs, ceux qui sont dans le milieu. Je crois même que le
député de Gaspé-Nord, serait d'accord avec moi, parce
qu'il doit avoir les mêmes problèmes que le député
des Iles-de-la-Madeleine, que le député de Gaspé-Sud et le
député de Duplessis. Nous avons cru, du moins, j'ai cru qu'il
était opportun que ce soit le même ministère qui dirige
l'ensemble de l'opération des pêcheries.
M. RUSSELL: Je ne m'oppose pas du tout à cette opinion du
ministre, qu'il rapatrie chez lui ce qu'il avait déjà, et qu'il
l'administre. Pas du tout. Ce n'est pas là, la raison...
M. LEVESQUE: Ce n'est pas parce qu'il manque de travail.
M. RUSSELL: Là n'est pas la question. La question c'est de
pouvoir discuter de la nouvelle politique ou de la nouvelle orientation dans ce
domaine que veut donner le ministre. C'est pour cette raison que, lors de la
discussion des crédits des Travaux publics, on a mis une réserve
songeant qu'on pourrait en discuter ici. Le ministre n'était pas
prêt à discuter à ce
moment-là. Il disait que c'était transféré,
qu'il ne s'en était pas occupé et qu'il préférait
qu'on en discute lors de la commission de l'Industrie et du Commerce. Ce n'est
pas une question de travail. On a voté les crédits sur cette
réserve et on veut repasser certaines questions pour savoir quelle
nouvelle orientation le ministre entend poursuivre.
M. GAGNON: Puisque nous en sommes aux entrepôts frigorigiques,
simplement une question pour vider le problème. On sait qu'à
partir de 1967, le ministère des Travaux publics, sur recommandation des
officiers du ministère de l'Industrie et du Commerce, avait fait la
fermeture d'entrepôts frigorifiques, division des pêcheries. Moi,
je m'étais farouchement opposé à cela. Je crois qu'un
officier du ministère, M. Pelletier, pourrait le dire. Je l'avais fait
venir dans mon comté. Il pourrait dire l'attitude que j'avais prise, non
pas qu'il n'y ait pas dans les cas très particuliers, d'entrepôts
frigorifiques qu'il ne soit pas nécessaire de fermer. Mais j'aimerais
savoir quelle politique le ministre envisage au cours de la présente
année. S'il envisage la fermeture d'autres entrepôts ou s'il veut
garder le statu quo actuel.
M. LEVESQUE: Le service de la construction et le service des
édifices et le service de la réfrigération nous arrivent
cette semaine ou la semaine prochaine... Laissez-moi répondre, s'il vous
plaît... Le transfert est en train de s'effectuer et quant à moi,
le député connaît évidemment ma réaction aux
mêmes politiques et je n'ai pas l'intention, présentement, de
procéder à la fermeture d'entrepôts frigorifiques, à
moins, comme le député le mentionne, que ce soit justifié
et réellement justifié.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre vient d'annoncer quelque
chose en disant que cela va se transférer. Je voudrais lui laisser
savoir que les démolitions faites par les Travaux publics se faisaient
à la suite des recommandations des officiers responsables de la division
des pêcheries commerciales qui sont intégrées à
l'Industrie et au Commerce. Donc, il devrait être en position, ce soir,
de dire si oui ou non, il y a d'autres recommandations, quel est le nombre de
démolitions recommandé? Peut-être ne pourra-t-il pas
répondre combien il y en a eu de démolis par les Travaux publics?
Il peut savoir le nombre qu'il a recommandé parce que, pour la partie
commerciale, l'opération relève d'eux. Les Travaux publics
agissaient sous leurs directives et sous leurs ordres. On ne construisait pas
de nouveaux entrepôts, pas plus qu'on en démolissait, sans avoir
leur consentement.
M. LEVESQUE: L'ancien ministre n'est pas complètement au courant
des difficultés sérieuses de communications qui existaient entre
le ministère des Travaux publics et le ministère de l'Industrie
et du Commerce à un certain niveau. Et j'ai eu l'expérience,
comme député, d'être renvoyé de Caiphe à
Pilate, et le ministère des Travaux publics, d'ailleurs, ne
démolissait pas, il fermait tout simplement, et on a encore tous ces
édifices qui rappellent durement cette poli-tique-là. Je ne dis
pas que, dans plusieurs cas, ce n'était pas justifié. Dans
certains cas, j'ai des réserves. J'en ai eu des réserves et j'en
ai encore! Je crois qu'il est difficile à ce moment-ci d'accepter que ce
soit uniquement le ministère de l'Industrie et du Commerce qui ait
été seul responsable de cette fermeture car il y avait des
conseillers, auprès du ministre des Travaux publics, qui étaient
supposés être des spécialistes dans le domaine des
pêcheries et qui influençaient fortement les décisions
prises par le ministre des Travaux publics du temps. Il ne faudrait pas
confondre ces conseillers et le ministère de l'Industrie et du Commerce.
Mais je ne voudrais pas m'engager dans une chicane de famille, dans un
gouvernement qui n'était pas le nôtre. Je n'ai pas l'intention de
pousser davantage cette inquisition qui serait de nature à ne faire que
des chicanes stériles qui n'ont plus aujourd'hui leur raison
d'être.
M. RUSSELL: Non, M. le Président, il ne faudrait pas que le
ministre se serve de cela pour éviter de répondre à des
questions auxquelles il aura à répondre à savoir quelle
est l'orientation qu'il a l'intention de donner à cette politique qui
existait au ministère.
M. LEVESQUE: Mais quant à l'orientation, je crois que j'ai
répondu au député de Gaspé-Nord, et j'ai
répondu dans le sens des remarques qu'il avait lui même
formulées.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 1, adopté.
Administration
M. LACROIX: M. le président, j'aurais auparavant quelques
observations à faire sur la pêche hauturière comme sur la
pêche côtière, en ce qui concerne particulièrement
les Iles-de-la-Madeleine. Est-ce que je pourrais les faire immédiatement
et par la suite on pourrait passer à l'adoption des crédits plus
rapidement?
M. LEVESQUE: C'est ce que je me demande. A un moment donné,
j'aurai à répondre à des choses qui vont toucher aux
Iles-de-la-Madeleine et...
M. LACROIX: Je voudrais parler, par exemple, de subvention pour la
construction de bateaux de 35 à 45 pieds...
M. LEVESQUE: Toutes ces choses-là vont revenir. Ce serait
peut-être une répétition. Si le député veut
attendre et peut-être garder pour la fin les remarques où il ne
sera pas intervenu, où il n'y aura pas eu de réponses aux
questions qui le préoccupent, on pourrait garder un article
théorique.
M. LACROIX: Parfait. Très bien.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté.
M. LEVESQUE: De toute façon, que l'on garde l'article 1, on peut
toujours revenir à cet article-là pour l'administration
générale.
M. LACROIX: Je voudrais faire seulement quelques remarques, au fur et
à mesure de la discussion...
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté. Sous-article 3, adopté. Sous-article 4, adopté.
Article 2: Direction de la recherche...
Recherche
M. RUSSELL: Combien de postes à combler?
M. LEVESQUE: Poste budgétaire 7, article 2, sous-article 1.
Postes vacants, le 17 juin 1970, 20: cadre, 1; professionnels, 4;
clérical, 15. Il s'agit d'un directeur de recherche, un
spécialiste en science physique, deux biologistes, un
bibliothécaire, un technicien en équipement électrique et
mécanique, un technicien en arts appliqués et graphiques, six
techniciens de laboratoire, un magasinier, un agent de bureau et cinq
employés de secrétariat.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre voudrait dire
combien il y a de postes où il se fait de la recherche dans les
pêcheries?
M. LEVESQUE : Dans cet article de la direction de la recherche, il y a
trois services: le service de la biologie, le service de la technologie, le
service de la pêche expérimentale...
M. DEMERS: Combien avez-vous de biologistes à votre emploi? On me
dit qu'il en manque deux ou quatre. Il ne faudrait pas qu'il en manque
plusieurs.
M. LEVESQUE: Six biologistes.
M. DEMERS: Où sont-ils? A Québec?
M. LEVESQUE: A Québec, oui. A l'aquarium.
M. DEMERS: Là, vous aviez...
M. LEVESQUE: ... et à ville Duberger.
M. DEMERS: Il en manquerait deux, d'après les...
M. LEVESQUE: II en manquerait deux...
M. DEMERS: II y en une foule qui viennent de terminer à
l'université.
M. LEVESQUE: II faut dire que le recrutement n'est pas toujours
facile.
M. RUSSELL: M. le Président, il n'y a pas de recherches qui se
font ailleurs en province?
M. LEVESQUE: Oui, en tout, d'après les détails que je
viens de donner, cela veut dire qu'il y a cinq professionnels à recruter
dans ce service.
M. LEGER: M. le Président, le montant de $525,000 est pour les 79
postes incluant même les postes vacants, ou pour les 59, étant
donné qu'il vous en manque vingt?
M. LEVESQUE: Ces $525,300 sont encore des salaires, des bordereaux de
paie du 2 février 1970 et, pour les postes additionnels, il faut
recourir au poste 6 du ministère des Finances.
M. RUSSELL: Quel était le nombre de postes au mois de
février? Vous avez une diminution d'effectifs. Non pas une
augmentation.
M. LEVESQUE: La raison est que les effectifs étaient de 82 mais
12 postes ont été supprimés, pour baisser le nombre
à 70. Car ces postes ont été transférés
à l'ODEQ, l'Office de développement de l'Est du Québec,
qui en a absorbé douze.
M. LEGER: M. le Président, vous l'avez peut-être
expliqué avant que j'arrive cet après-midi, mais quand vous dites
que les chiffres sont datés du 2 février...
M. LEVESQUE: Oui, j'ai expliqué tout cela cet après-midi
très longuement, au moins deux ou trois fois, n'est-ce pas?
M. LEGER: Je ne veux pas que vous reveniez là-dessus, mais quand
même, seulement sur le principe...
M. LEVESQUE: Non, non. Je vais le répéter en deux mots. A
un moment donné, l'ancienne administration a décidé, pour
le budget 70/71...
M. LEGER: L'ancienne administration?
M. LEVESQUE: Oui. On a décidé de geler les sommes
affectées au paiement des traite-
merits, à ce qui était payé au bordereau du 2
février 1970. L'ensemble des sommes additionnelles nécessaires
pour payer les effectifs additionnels, dans tous les ministères, a
été placé au ministère des Finances.
UNE VOIX: Une réserve.
M. LEVESQUE: Une réserve. Et lorsque nous voulons, même
avec des effectifs approuvés, engager d'autres personnes, nous nous
adressons au ministère des Finances pour cette partie des deniers qui
ont été placés là, en réserve.
M. LEGER: Si on compare les chiffres de 1970/1971, ils ne comprennent
pas une année complète, au point de vue budgétaire, tandis
que les chiffres à côté, ceux de 69/70, représentent
une année complète.
M. LEVESQUE: Oui, c'est cela!
M. LEGER: Alors, tout au long de cette lecture là...
M. LEVESQUE: C'est seulement pour les traitements.
M. LEGER: Seulement pour les traitements. Quand même, cela donne
des chiffres qui sont incomplets ici, parce que pour les compléter il
faut les données du ministère des Finances. Le total du budget
ici est inférieur à celui réel...
M. LEVESQUE: C'est cela!
M. LEGER: ... mais il est compensé par la partie à
administrer.
M. LEVESQUE: Exactement.
M. LEGER: Alors, comment peut-on vérifier...
M. LEVESQUE: Vous trouverez cela au budget du ministère des
Finances, article 6, à la page 82. De sorte que la somme totale des
crédits demandés à la Chambre est exact. Mais ce montant
de $17 millions, qui apparaît au budget des Finances, poste 6, doit
être réparti dans tous les ministères à l'article
des traitements.
M. LEGER: Uniquement au plan politique, il est pas mal difficile pour
chacun des ministères dont on étudie les crédits, de
vérifier si dans $17 millions il y a tout ce qu'il faut, ou s'il n'y
aurait pas matière à un budget supplémentaire au cours de
l'année?
M. LEVESQUE: Oui, mais il y a probablement une raison qui a amené
le gouvernement à faire cela, c'est peut-être parce qu'il voulait
avoir un meilleur contrôle sur...
M. LEGER: ... ou un meilleur budget à présenter à
la population.
M. LEVESQUE: Non, les $17 millions se trouvent là, de toute
façon...
M. LEGER: Oui, mais rien ne prouve qu'il ne pourrait pas lui en manquer,
au cours de l'année.
M. LEVESQUE: L'ancienne administration avait mis $7 millions comme
réserve, et nous, après avoir fait une nouvelle étude de
la situation évidemment nous arrivions plus tard et nous avions
une meilleure vue des choses à ce moment-là lorsque nous
avons préparé le budget, le livre rouge, nous nous sommes
aperçus que la réserve n'était pas suffisante. C'est
pourquoi nous l'avons portée de $7 millions à $17 millions.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député d'Abitibi-Est.
M. LEVESQUE : Nous saurons, à la fin de l'année, si
c'est...
M. DEMERS: Cela peut éviter la demande d'un budget
supplémentaire. Ce n'est pas mal.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député d'Abitibi-Est.
M. DEMERS: Cela donne une qualité administrative.
M. LEVESQUE: On verra.
M. RUSSELL: Pour l'information de la commission, la raison est
très simple. C'est qu'il y avait du personnel dans d'autres
ministères qui n'était pas utilisé, et les Finances
voulaient s'assurer, une fois pour toutes, qu'à chaque fois qu'un poste
devait être comblé qu'on n'avait pas à l'intérieur
du gouvernement, dans d'autres ministères, une personne qui aurait eu
les qualifications pour ce poste qu'on payait déjà.
M. LEVESQUE: C'est ça.
M. RUSSELL: Voilà la raison pure et simple. Ce n'était pas
dans le but de brimer qui que ce soit, mais dant le but de tenter de
régler une question qui tramait depuis deux ou trois ans et qu'on avait
de la difficulté à régler.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETREAULT: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
nous dire si, dans la direction de la recherche, traitements et salaires, il y
a des étudiants qui sont engagés dans ce domaine-là pour
les travaux d'été, soit aux Iles-de-la-Madeleine, en
Gaspésie, ou sur la Côte-Nord?
M. LEVESQUE: Pour l'été 1970, à cet article nous
avons 9 étudiants.
M. TETREAULT: Sont-ils strictement en biologie, en pêche
expérimentale ou en...
M. LEVESQUE: En sciences.
M. GAGNON: Est-ce que les endroits où l'on fait la recherche et
les expériences sont tous situés en Gaspésie ou aux
Iles-de-la-Madeleine ou s'il y en a également au niveau
universitaire?
M. LEVESQUE : II y en a également au niveau universitaire et il y
en a sur les lieux de pêche.
M. RUSSELL: II y a combien de postes en Gaspésie où l'on
fait de la recherche?
M. LEVESQUE: II y a Grande-Rivière, c'est le seul poste. Mais la
recherche se fait surtout en mer. Mais le poste à terre est
Grande-Rivière.
M. RUSSELL: Grande-Rivière, un poste.
M. LACROIX: Est-ce que le gouvernement a l'intention de maintenir les
services du laboratoire de Gros-Cap aux Iles-de-la-Madeleine?
M. LEVESQUE: La réponse que je dois donner au
député est non. Mais disons que c'est une réponse qui est
donnée par un ministre qui n'est là que depuis deux mois.
M. GAGNON: Est-ce qu'elle ne cause aucun préjudice au
député?
M. LACROIX: Je crois que le laboratoire de Gros-Cap a rendu d'immenses
services aux pêcheries. Il ne faut pas oublier que les
Iles-de-la-Madeleine auraient dû être considérées
depuis longtemps comme le coeur des pêcheries commerciales de la province
de Québec. Malheureusement ou heureusement pour la Gaspésie, les
ministres des pêcheries sont toujours venus de là, et on a investi
davantage dans les pêcheries en Gaspésie qu'on ne l'a fait aux
Iles-de-la-Madeleine. Qu'on le veuille ou non la plus grande partie des
pêcheries commerciales de la province de Québec proviennent des
Iles-de-la-Madeleine. Et je pense que le laboratoire de Gros-Cap pourrait
rendre de très grands services et pourrait nous aider
énormément à trouver de nouvelles espèces de
poisson à exploiter et pourrait aider nos pêcheurs à
demeurer au travail pendant une période plus longue de l'année,
parce qu'actuellement la faiblesse de notre structure aux Iles-de-la-Madeleine,
c'est le fait que nos pêcheurs ne sont pas suffisamment longtemps au
travail. Ils travaillent deux mois, les pêcheurs de homard travaillent du
10 mai au 10 juillet et par la suite ils sont dix mois à attendre
l'autre saison.
M. GAGNON: Mais le député, étant whip, il commence
à être pesant!
M. LACROIX: Je devais passer le fouet un peu plus, mais j'avais
habitué le ministre à dire oui. Est-ce que le ministère
entend poursuivre les recherches en ce qui concerne les crevettes, les
pétoncles, le crabe-araignée, aux alentours des
Iles-de-la-Madeleine?
M. LEVESQUE: Comme par le passé, le ministère des
Pêches et Forêts du Canada a contribué financièrement
à l'exécution de projets de recherche relatifs aux pêches
du Québec. Parmi les travaux exécutés pour remplir ce
programme, on peut citer l'inventaire des coques du golfe Saint-Laurent qui se
poursuit depuis 1966 et a déjà englobé la plus grande
partie du territoire. On a trouvé des bancs de coques d'importance
appréciable et déjà une exploitation sur une plus grande
échelle serait rentable.
Le service de recherche en biologie a travaillé à mettre
au point un véhicule porteur d'instruments électroniques, pour la
détection du poisson, qui serait toué par un
hélicoptère. Ce procédé permettrait de couvrir de
grandes étendues en peu de temps et de signaler aux pêcheurs la
position des principales concentrations de poisson.
On a poursuivi des essais avec des chaluts propres à capturer de
la morue, lorsqu'elle est entre deux eaux, ou encore le hareng, lorsqu'il est
en surface. Le service de technologie industrielle a continué ses
expériences sur l'épuration des coques, et les résultats
sont très encourageants; aussi, il a mis au point une chaîne de
production mécanisée pour la préparation des crevettes.
Elle est déjà en usage et elle contribue à baisser les
coûts de production et la médiocrité du produit.
D'importantes explorations ont été entreprises pour
découvrir de nouvelles espèces de poisson et de nouveaux lieux de
pêche. Les résultats de ces expériences contribueront
à augmenter le revenu du pêcheur et de l'industrie en
général. On en voit d'ailleurs déjà le
résultat avec l'accroissement de captures de pétoncles, de
crevettes et de crabes. Et d'ailleurs, pour le député des
Iles-de-la-Madeleine, je suis sûr que si dans le secteur de la biologie
elle-même, je ne peux pas lui donner une réponse affirmative, dans
les domaines de la technologie et de la pêche expérimentale, nous
avons l'intention de continuer et même d'accentuer notre travail aux
Iles-de-la-Madeleine. Je suis d'accord avec lui que les Iles-de-la-Madeleine
sont le coeur des pêcheries au Québec. Elles sont situées
à un endroit des plus stratégiques pour la pêche au
Québec.
M. LACROIX: Je remercie le ministre de sa grande compréhension de
nos problèmes. J'espère que cela aidera à les
résoudre.
M. LEVESQUE: Et j'aimerais compléter simplement par quelque chose
de très précis que je
retrouve ici dans une demande adressée au contrôleur au
Conseil de la Trésorerie, par le service de la recherche en biologie. On
fera un inventaire des crevettes aux Iles-de-la-Madelei-ne.
M. DEMERS: C'est bon. M. LACROIX: Délicieux.
M. DEMERS: II faut poser des questions, autrement on doit
répondre.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 1, adopté.
M. DEMERS: Oui, cela serait bon; il n'y a pas d'objection.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Sous-article 3.
adopté.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 4.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 5.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 6.
M. LEGER: Seulement une petite explication, peut-être.
M. LEVESQUE: Cela, c'est le poste budgétaire 7, article 2,
sous-article 6.
M. DEMERS: ... C'est le renouvellement de la paperasse.
M. LEVESQUE: II s'agit des conséquences d'une augmentation des
activités, dans ce secteur.
M. LEGER: C'est clair.
M. DEMERS: Avec une diminution de salaire, d'accord.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 6, adopté.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 7, adopté.
M. DEMERS: C'est votre meilleur.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 8, adopté?
M. GAGNON: Un instant! Alors il s'agit, je crois, des bateaux qui
servent à la surveillance, les bateaux des gardes-pêche?
M. LEVESQUE: Non, pas dans la recherche. Cela viendra un peu plus tard
dans les services techniques.
M. RUSSELL: ... Ce sont les bateaux qui font de la recherche?
M. LEVESQUE: C'est cela.
M. GAGNON: Qui servent...
M. LEVESQUE: Qui servent à la recherche.
M. RUSSELL: Qui servent à la recherche.
UNE VOIX: Ce sont des bateaux ambulants, des laboratoires ambulants.
UNE VOIX: Navigants.
UNE VOIX: Combien en avez-vous?
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 8, adopté.
UNE VOIX: II y a combien de bateaux?
M. LEVESQUE: II y a deux bateaux attachés à la station de
biologie de Grande-Rivière.
M. RUSSELL: De Grande-Rivière, deux bateaux. Est-ce qu'il y a des
camions qui servent aussi à la recherche?
M. LEVESQUE: II y a un petit camion à Grande-Rivière.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 8, adopté?
M. LEVESQUE: Et à l'aquarium de Québec, on fait le
transport de l'eau salée.
UNE VOIX: De l'eau salée. M. LEVESQUE: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté. Sous-article 9.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Adopté.
M. LEGER: M. le Président, la subvention du gouvernement est
beaucoup plus forte. Pour quelle raison, cette année, le grand
frère est si généreux?
M. LEVESQUE: Cela fait partie de l'entente
fédérale-provinciale qui a été signée
en 1968, qui donnait suite aux études du BAEQ, le tout en vertu du Plan
d'aménagement de l'Est du Québec.
M. LEGER: Le ministre dit en 1968, et il n'apparaît pas en
1969.
M. DEMERS: Non, c'était...
M. LEGER: Cela commençait en 1970?
M. LEVESQUE: C'est commencé. Vous avez ici $382,000 mais le
montant était moins fort parce que l'exécution du plan
était moins...
M. DEMERS: Forte.
M. LEVESQUE: ...forte.
M. DEMERS: J'aime mieux ne pas répéter.
M. LEVESQUE: Je me fiais sur le député de Saint-Maurice
qui m'avait aidé à trouver le qualificatif, cet
après-midi.
M. DEMERS: Je vous avais sauvé en ne vous faisant pas de
compliment.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Article 3; Direction de
l'économique.
Economique
M. TETREAULT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire ce que comprend
cette direction de l'économique?
M. GAGNON: Cela se rattache un peu à la direction de la
recherche.
M. LEVESQUE: II s'agit là de l'aide aux pêcheurs pour la
construction des bateaux, l'assistance par exemple que nous apportons aux
pêcheurs pour l'achat d'équipements, l'achat de bateaux... Cela
concerne aussi des prêts que nous faisons aux pêcheurs pour la
construction des bateaux, pour paiement d'intérêt sur l'achat
d'équipements...
M. DEMERS: A quel taux prêtez-vous? Sans intérêt?
M. LEVESQUE: Pour les bateaux de pêche, sans
intérêt.
M. DEMERS: C'est comme le crédit social. Vous l'avez
précédé.
M. TETREAULT: Vous avez coupé la parole du député
de Saint-Maurice qui a dit avec un sourire aux lèvres: Sans
intérêt. Et vous l'avez approuvé.
M. LEVESQUE: Voici un cas où c'est sans intérêt.
M. DEMERS: Je vous ferais remarquer que c'est pour les poissons.
M. TETREAULT: C'est pour l'achat de bateaux.
M. LATULIPPE: Vous parliez de prêts tout à l'heure, mais
ces prêts ne sont pas à même le budget de l'Industrie et du
Commerce?
M. LEVESQUE: Ces prêts pour la construction de bateaux, on le
retrouve dans une loi spéciale. Ils n'apparaissent pas au budget, ils
sont statutaires, ils ne sont pas au budget chaque année et ils
représentent une somme de $3 millions, au maximum, qui est mise à
la disposition des pêcheurs pour les prêts qui leur sont
accordés pour la construction et même la réparation de
bateaux.
M. DEMERS: Est-ce que ce montant a été augmenté
depuis votre dernier terme au ministère de l'Industrie et du
Commerce?
M. LEVESQUE: Je sais que j'avais augmenté à deux ou trois
reprises par amendement à la législation, les sommes mises
à la disposition des pêcheurs et je crois que nous étions
rendus à $2 millions lorsque j'ai quitté. La somme a
été portée à $3 millions.
M. DEMERS: Donc, $1 million par quatre ans.
M. LEVESQUE: C'est cela.
M. GAGNON: Cette année, il n'y a pas de nouvelle politique qui
s'applique là-dedans.
M. LEVESQUE: II y a eu un ralentissement dans la construction des
bateaux de pêche et il y a certainement lieu de ne pas trop laisser
vieillir la flotte. Nous commençons à songer au remplacement ou
à l'addition de certaines unités.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a plusieurs bateaux qui demeurent sur les
quais cette année, qui ne sont pas allés à la
pêche?
M. LEVESQUE: Non, très peu, il n'y aurait que trois bateaux qui
auraient été mis au rancart.
M. RUSSELL: Dans la région de la Gaspésie?
M. LEVESQUE: En Gaspésie. Et d'ailleurs, si on veut en avoir une
idée, peut-être que cela intéresserait la commission. Il y
a dans cette flotte de pêche, des gaspésiennes, des cordiers,
des côtiers madelinots, un mytiliculteur, huit cordiers, 40
gaspésiennes, 53 chalutiers de bois de 60 pieds, 21 chalutiers de bois
de 65 pieds, 14 chalutiers d'aciers de 82 pieds, 7 chalutiers de bois de 87
pieds, 6 chalutiers "seineurs" de 89 pieds, un "seineur" de 100 pieds, 3
chalutiers d'acier de 129 pieds et 3 chalutiers d'acier de 166 pieds.
Evidemment, ces chiffres ne tiennent pas compte des unités dans la
pêche côtière mais dans la pêche hauturière,
c'est-à-dire la pêche en haute mer.
Pour ces unités qui ont été financées par le
gouvernement du Québec, il serait peut-être bon de rappeler que le
coût de ces chalutiers a été de $22,114,442.42, que les
subsides ont été de l'ordre de $8,821,333.11. Cela vient du
fédéral. Le versement initial par les usagers du bateau, les
propriétaires, est de $1,379,748.05. Le prêt initial
effectué par le ministère de l'Industrie et du Commerce,
$11,885,762.01. Les prêts additionnels consentis au cours des
activités pour réparations, etc., $2,026,948.27, et les
remboursements par le pêcheur, $4,161,310.16, radiés des livres
$250,320.56, et un solde au 31 mars 1970 dû au gouvernement par les
pêcheurs, $9,500,879.56.
M. DEMBES: Le montant radié était une mauvaise
créance?
M. LEVESQUE: Oui, $250,000.
M. DEMERS: Sur une période de combien d'années?
M. LEVESQUE: Sur une période de près de vingt ans.
M. GAGNON : Le ministre a mentionné tout à l'heure qu'il
envisageait la possibilité de remplacer des unités. On sait que
le gouvernement fédéral participait par des subventions à
la construction de ces unités et que, le printemps dernier, il a
annoncé une nouvelle politique, c'est-à-dire, suivant
l'expression de mon collègue de gauche: le grand frère voulait
mettre fin à sa politique de subsides pour la construction de bateaux.
Est-ce que le gouvernement fédéral est revenu sur sa
décision ou s'il a changé sa politique par une autre politique
plus avantageuse ou du moins, aussi avantageuse pour les pêcheurs?
M. LEVESQUE: II avait enlevé les subsides de $35 millions pour
les bateaux de bois et il vient de les remettre. Quant à nous, nous
avons l'intention... Autrefois, c'était 50 p. c; nous étudions
sérieusement de donner un subside additionnel pour nous rendre à
50 p. c.
M. GAGNON: Cela a failli être désastreux, les chantiers de
construction en Gaspésie!
M. LEVESQUE: Les chantiers de construc- tion ont fermé, et la
flotte a vieilli. Présentement, nous savons qu'il y a là un
problème économique à double portée,
c'est-à-dire celui qui est constitué par la fermeture des
chantiers eux-mêmes et il y a celui du vieillissement de la flotte.
M. TETREAULT: Est-ce que ces chantiers sont situés en
Gaspésie?
M. LEVESQUE: II y en a un pour bateaux d'acier à
Paspébiac, il y en a un pour bateaux de bois à Gaspé.
M. GAGNON: Concernant les bateaux d'acier, je crois que
l'expérience qui a été tentée ne s'est pas
avérée fructueuse puisqu'il y en avait deux à
Rivière-au-Renard; je crois que le ministère s'en est
départi, il les a vendus. Il y avait Charle Fox et...
M. LEVESQUE: Le ministère a consenti à ce que les
pêcheurs unis revendent ces bateaux-là. Si mes renseignements sont
exacts, la grande difficulté que l'on a c'est l'équipage, c'est
d'avoir des hommes d'équipage sur ces navires.
M. GAGNON : II y a eu des difficultés, car le coût de la
construction est assez considérable.
M. LEVESQUE: Oui, nous voyons, dans plusieurs havres de pêche,
particulièrement à Paspébiac où on voit
d'énormes bateaux venant de la compagnie Fishery Products à
Terre-Neuve, et ils sembler s'en tirer. Dans les ports de pêche des
Maritimes, vous avez de ces gros bateaux, et ils semblent faire l'affaire. Il
est difficile de trouver en Gaspésie, en particulier, des gens pour
manoeuvrer...
M. GAGNON : Je crois même que le ministère envisageait une
politique, c'est-à-dire d'expérimenter des équipages afin
de faire des...
M. LEVESQUE: Je sais qu'à Paspébiac il y a eu des
Portugais qui sont venus en assez grand nombre, à un moment
donné, un équipage complet, mais il y a eu des difficultés
et ils sont repartis.
M. GAGNON: Est-ce que le chantier de Paspébiac construit encore
actuellement des bateaux?
M. LEVESQUE: Non les travaux sont suspendus.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Olier.
M. PICARD : Le ministre a mentionné tout à l'heure qu'il y
avait un montant d'un peu plus de $9 millions qui était dû par les
pêcheurs au gouvernement. De quelle façon ces montants sont-ils
remboursés? Est-ce qu'ils portent intérêt?
M. LEVESQUE: A même les prises.
M. PICARD : Est-ce que ces prêts portent intérêt?
M. LEVESQUE: Non.
M. PICARD: II n'y a aucun intérêt là-dessus? Et
c'est à même les prises?
M. LEVESQUE: C'est à même les prises. Seulement, pour
être plus exact, il y a des cas où il y a de
l'intérêt; mais ce sont des unités qui appartiennent
à des compagnies privées, le gouvernement ne paie alors qu'une
partie des intérêts. C'est la règle
générale.
M. PICARD : Vous avez mentionné tantôt les Pêcheurs
unis. H me semble que c'est un nom que l'on voit assez souvent. N'est-ce pas un
genre de coopérative? Est-ce qu'ils ont des bateaux du gouvernement, ces
gens-là?
M. LEVESQUE: En général, ce sont les pêcheurs
eux-mêmes qui ont les bateaux. Il y a eu le cas mentionné par le
député de Gaspé-Nord, celui de deux bateaux, mais les
Pêcheurs unis ont revendu ces bateaux-là. En
général, ce sont les pêcheurs eux-mêmes, membres de
syndicats à qui appartiennent les bateaux. Cela ne veut pas dire que
l'on ne se dirige pas vers la propriété par les institutions
elles-mêmes. Disons, que la plupart de ces bateaux, pour le moment...
M. PICARD : Lorsque vous dites institutions, référez-vous
aux coopératives?
M. LEVESQUE: On conçoit difficilement que les bateaux d'un
certain tonnage aient un propriétaire unique, qui puisse avoir un bateau
de $1 million ou de $1 1/2 million.
M. PICARD: Oui, je comprends...
M. LEVESQUE: Mais les bateaux, qui sont présentement la
propriété de la plupart des pêcheurs qui travaillent pour
les Pêcheurs unis de Québec, appartiennent aux pêcheurs
eux-mêmes.
M. PICARD: D'un autre côté, personnellement, je ne
conçois pas que le gouvernement fasse des prêts sans
intérêt à des corporations qui ne sont pas à but non
lucratif.
M. LEVESQUE: Je comprends les remarques du député, mais il
faut tenir compte que, les pêcheries sont un domaine très
spécial où il y a un profit extrêmement marginal et
où il y a des difficultés souvent insurmontables. Dans presque
tous les pays du monde où il y a des pêcheries, ces
pêcheries sont fortement subventionnées par l'Etat.
M. DEMERS: On a le choix entre le bien-être social ou cela. On est
mieux de faire travailler les gens.
M. GAGNON: Evidemment, si le gouvernement exige des
intérêts, à ce moment-là, les corporations, que ce
soient les pêcheurs ou d'autres, vont aller vers le gouvernement et vont
dire: Donnez-nous des subventions ou nous allons fermer.
M. LEVESQUE: D'ailleurs, le gouvernement, ces dernières
années, a dû donner même des subsides directs à des
institutions ou corporations, pour qu'elles ne ferment pas leurs portes et pour
leur permettre de passer à travers une période où le
marché était tombé. Présentement, le marché
a repris et il y a beaucoup plus d'optimisme du côté des
pêcheries. Le prix du poisson a considérablement augmenté
sur les marchés américains. Il y a même une
possibilité qu'ils puissent voler de leurs propres ailes. D'ailleurs, on
remarquera aux subventions, plus loin dans l'étude des crédits du
ministère, qu'il y a une diminution sensible des subventions faites
directement aux institutions, aux corporations. Elles sont presque rendues
à néant cette année, justement parce que la situation
économique est devenue plus favorable.
M. DEMERS: Adopté.
M. LACROIX: Un instant, s'il vous plaît. En ce qui concerne la
pêche hauturière, naturellement aux Iles-de-la-Madeleine en
particulier, le nombre d'unités de pêche a diminué. Pour
approvisionner les usines de transformation de poisson en quantité
suffisante et pour permettre de fonctionner à plein rendement ou au
maximum, il nous faut ajouter des unités de pêche et surtout en
ajouter de plus grandes. Comme le ministre le mentionnait tout à
l'heure, c'est impensable, des unités de pêche de $1 million et de
$1 1/2 million; ce n'est pas un individu qui les acquiert personnellement. Ce
doit être l'entreprise qui achète ou fait construire ces
chalutiers-là. J'espère que le ministère encouragera la
construction de nouvelles unités.
Autrement, nos travailleurs sont réduits à travailler deux
ou trois jours par semaine parce que l'approvisionnement en poisson est
insuffisant. Aujourd'hui, comme le poisson se fait plus rare dans le golfe, il
faut se rendre plus loin le chercher, et je pense qu'il faudrait songer
à des unités plus considérables et qui pourraient demeurer
plus longtemps en pêche. J'espère que très bientôt le
gouvernement adoptera des mesures qui permettront aux compagnies, soit la
compagnie Gorton Pew aux Iles-de-la-Madeleine ou la Coopérative centrale
des pêcheurs, de pouvoir acquérir d'autres unités de
pêche. En ce qui concerne les pêcheurs côtiers...
M. LEVESQUE: Justement, pendant que le
député des Iles-de-la-Madeleine soulève cette
question-là, j'aime autant y répondre immédiatement et
l'assurer que cela a fait l'objet de nos préoccupations et que j'ai le
plaisir de lui dire que nous venons d'approuver la construction de deux navires
de plus d'un million de dollars chacun, qui seront aux Iles-de-la-Madeleine et
dont la construction va commencer incessamment. Et nous avons fait, pour ce
cas-là, ce que je mentionnais que nous envisagions sérieusement,
c'est-à-dire que nous avons porté le subside de 35 p.c. à
50 p.c. Le subside fédéral est de 35 p.c. présentement, et
nous comblons la différence pour rejoindre les 50 p.c. qui
étaient autrefois payés par le gouvernement
fédéral; nous le faisons sur ces deux unités-là
afin de permettre à ces compagnies de pouvoir faire construire ses
bateaux. Or, nous allons non pas seulement financer la partie du bateau que
nous avons coutume de financer mais en plus nous allons verser au chantier qui
construira ces bateaux 15 p.c. du montant du navire, alors que le
fédéral paiera au chantier 35 p.c.
M. LACROIX: La population des Iles-de-la-Madeleine apprendra
certainement avec grand plaisir cette bonne nouvelle, et je tiens à
remercier le ministre. Et passons aux pêcheurs côtiers. Les bateaux
de pêche côtière...
M. DEMERS: Avez-vous autre chose à demander encore? Vous allez
ruiner le peuple.
M. LACROIX: Dya des unités de pêche de 18 pieds à 40
pieds, le gouvernement paie une subvention de $12 le pied de quille, alors que,
pour les unités de 40 à 45 pieds, le gouvernement donne une
subvention de 25 p.c. du coût de la construction. Est-ce qu'il n'y aurait
pas possibilité que la mesure qui est adoptée pour les bateaux de
40 à 45 pieds soit appliquée également aux unités
de pêche de 35 pieds à 45 pieds? Parce qu'on va faire des
expériences avec le chalut-boeuf très prochainement, et ça
s'applique très bien aux bateaux de 35 pieds. Le coût de
production est beaucoup moins élevé qu'un bateau de 40 pieds et
plus, et la subvention à $12 le pied de quille pour le bateau de 35
à 40 pieds est loin d'être suffisante. Je crois que le
ministère devrait envisager la possibilité de porter sa
contribution à au moins 25 p.c. du coût de la construction.
M. LEVESQUE: Eh bien! Nous avons ici un arrêté
ministériel qui nous guide présentemeni dans nos mesures
d'assistance l'arrêté ministériel no 1528 et
nous avons l'intention d'y apporter certaines modifications. J'espère
que ce sera dans le sens des suggestions très cons-tructives que vient
de nous faire le député des Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: En ce qui concerne les crédits maritimes...
M. DEMERS: Il aimerait le savoir ce soir, parce qu'il s'en va aux Iles
demain!
M. GAGNON : Sur le même sujet. Je sais que l'année
dernière, lorsque je suis allé au congrès des
Pêcheurs unis, on s'est plaint que pour les bateaux compris dans la
longueur de 45 à 55 pieds, on ne pouvait pas bénéficier
des subventions pour la construction des bateaux. Ce n'était pas 35
à 45 pieds, c'était 45 à 55...
M. LACROIX: C'est de 35 à 45 pieds qu'il n'y a rien.
M. GAGNON: Non, au-delà de 55 pieds, ils sont
considérés comme chalutiers ou gaspésien-nes ou cordiers
et ils reçoivent des subventions; moins que cela, ils reçoivent
des subventions, mais il y a un trou de 10 ou 15 pieds où l'on n'accorde
aucune subvention à ceux qui construisent ces bateaux. Il n'y a aucun
doute qu'il y avait des préjudices de causés à ces
pêcheurs...
M. DEMERS: II devait y avoir une raison à cette politique.
M. LEVESQUE: On mentionne que la rentabilité de ces bateaux a
été mise en doute et qu'on a préféré ne pas
encourager la construction de ces bateaux. Je suis prêt à
reprendre l'étude de cette question si le député a
certaines représentations à faire.
M. GAGNON: Je sais que j'avais dit aux Pêcheurs unis
l'année dernière qu'on étudierait le problème.
M. LACROIX: Mais quand on parle de bateaux de 35 à 45 pieds qui
ne sont pas rentables, il faut bien situer le problème. Ils ne sont pas
rentables en Gaspésie parce que la pêche côtière tend
à disparaître de plus en plus. Mais aux Des-de-la-Madeleine, la
pêche côtière...
M. LEVESQUE: Non, ce n'est pas le bateau qu'a mentionné le
député. Le député de Gaspé-Nord, si j'ai
bien compris, parlait de bateaux de 45 pieds et plus.
M. GAGNON: De 45 à 55 pieds.
M. LEVESQUE: Tandis que le député des Iles-de-la-Madeleine
parle de 45 pieds et moins.
M. LACROIX: Oui.
M. LEVESQUE: C'est pour cela que ce ne sont pas des politiques
semblables qui s'appliquent aux deux sortes de bateaux.
M. LACROIX: II y a la subvention fédérale... En ce qui
concerne le crédit maritime...
M. LEVESQUE: La pêche polyvalente aux Iles est rentable.
M. LACROIX: Certainement.
M. LEVESQUE: Ce n'est pas du tout du genre d'opération dont parle
le député de Gaspé-Nord. Dans les deux cas, je suis
prêt à étudier la question.
M. LACROIX: Maintenant, dans le cas du crédit maritime, si je
comprends bien, le gouvernement avec votre ministère aurait l'intention
d'effectuer certains changements, en particulier en ce qui concerne le
prêt maritime pour les pêcheurs côtiers. Jusqu'à
aujourd'hui, la politique des gouvernements est d'établir un maximum de
prêt de $6,000 qui doit être remboursé sur une
période de temps maximum de cinq ans. Et je crois qu'actuellement,
à cause du côut plus élevé des unités de
pêche, ce maximum devrait être plus élevé. Quant aux
remboursements, on ne devrait pas obliger le pêcheur à un
remboursement fixe alors que ses revenus sont toujours aléatoires, parce
qu'à un moment donné le temps est favorable et le poisson est
absent; une autre année, le poisson est présent mais le temps ne
permet pas d'aller à la pêche. Je pense que, pour les
pêcheurs côtiers, on devrait leur permettre de rembourser de la
même façon que le pêcheur hauturier, c'est-à-dire
à tant pour cent de la valeur des captures plus un montant que le
ministère pourrait retenir, soit 6 p.c. pour l'administration du bateau
en prévision des réparations majeures à être
effectuées subséquemment.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il envisage de prendre des
mesures dans ce sens dans un avenir prochain?
M. LEVESQUE: Mes officiers m'informent que cette question est
présentement à l'étude et que d'ici deux mois une
décision devrait être prise.
M. LACROIX: Merci.
M. DEMERS: Cela va pour ce soir, le député des
Iles-de-la-Madeleine? Vous avez quasiment...
M. LACROIX: Est-ce que ce serait le temps de vous parler des
"plate-freezer"? M. le Président, est-ce que je pourrais demander au
ministre si c'est le bon article pour parler des "plate-freezer"?
M. DEMERS: Oui, dégelez donc!
M. LACROIX: Actuellement, par exemple, pour la compagnie...
M. LEVESQUE: C'est justement cela, la réfrigération et les
articles étaient probablement au ministère des Travaux publics
dans l'étude de ces crédits-ci. Alors, allez-y.
M. LACROIX: C'est parce que, présentement, nous avons des
"plate-freezer" aux usines de transformation de poisson, soit celle de la
Coopérative centrale, la Gorton Pew compagnie à Havre-Aubert et
celle de Cap-aux-Meules, et il y en avait également à l'usine de
transformation de la compagnie Grindstone Fisheries à
Grande-Entrée. Il reste qu'actuellement, à cause des
opérations, soit dans le domaine du homard et dans le domaine des
pétoncles, les compagnies comme Maritime Packers à Havre-Aubert
et comme J.W. Delaney Limitée à Havre-aux-Mai-sons et
éventuellement peut-être la Coopérative du Gros-Cap
également, auraient besoin de "plate-freezer" pour leur permettre
d'opérer de façon plus raisonnable et plus rentable.
Actuellement, la Maritime Packers, par exemple, utilise les mêmes
"plate-freezers" que ceux de lompagnie Gorton Pew et, naturellement, quand
l'usine de la compagnie Gorton Pew fonctionne, à ce moment-là, la
compagnie Maritime Packers n'a pu utiliser le "plate-freezers" qu'après
que la compagnie Gorton Pew eut satisfait ses propres besoins.
Quand on pense que cette anée, du 10 mai au 10 juillet, la
compagnie Maritime Parkers employait 360 personnes et qu'elle aurait eu grand
avantage à bénéficier des services d'un "plate-freezer" ou
même de deux unités, je pense que le gouvernement devrait
envisager la possibilité d'accorder à ces entreprises, soit
à Maritime Parkers, ou à J.W. Delaney Limitée...
M. LEVESQUE: Est-ce que c'étaient des poissons de fonds?
M. LACROIX: Le homard, le pétoncle, la même chose que la
coopérative centrale qui a obtenu les avantages d'un "plate-freezer"
à Havre-aux-Maisons. Et je pense que ce qui est bon pour la
coopérative devrait être bon également pour l'entreprise
privée, comme tout ce qui est bon pour l'entreprise privée
devrait être bon également pour la coopérative! Le
gouvernement devrait immédiatement prendre les mesures
nécessaires pour qu'à la prochaine saison de pêche, dans
des entreprises comme Maritime Parkers, la Coopérative du Gros-Cap, J.W.
Delaney Limitée, même Cape Lobsters à Grande-Entrée,
puissent bénéficier de ces services, parce que cela permet
à nos ouvriers de travailler dans des usines et pendant une
période plus prolongée.
M. LEVESQUE: Présentement, je ne suis pas prêt à
m'engager dans cette direction parce que je n'ai réellement pas eu
l'occasion et mes officiers non plus d'étudier ces points
précis, d'autant plus que le service de la réfrigération
nous arrive cette semaine. Après l'étude de cette question et
à la lumière des disponibilités
budgétaires, car je ne suis pas au courant de ce que nous
pourrons faire avec les disponibilités qui nous seront transmises par le
ministère des Travaux publics mais enfin, disons que je retiendrai cette
suggestion.
M. LACROIX: J'aurai l'occasion de présenter un mémoire au
ministère à ce sujet.
M. RUSSELL: M. le Président, en ce qui concerne les frigos,
est-ce que le ministre a l'intention d'appliquer la même politique qui
s'applique dans d'autres provinces? C'est-à-dire que certains
producteurs, qui ont l'utilisation d'un frigo pour leur propre service,
deviennent propriétaires et exploitants du frigo plutôt que
d'avoir des employés du ministère qui vont exploiter les
frigos.
M. LEVESQUE : Si le ministre réfère à des cas
particuliers, moi, j'en ai en vue, je n'ai pas l'intention de changer ou de
modifier la politique actuelle, à moins qu'on me prouve, comme deux et
deux font quatre, que cela n'affecterait pas dangeureusement la
rentabilité de l'entreprise. Je ne connais pas personnellement,
d'entreprise qui, présentement, utilise au Québec les
facilités d'entreposage ou de réfrigération et qui
pourrait, dans les circonstances présentes, reprendre
l'exploitation.
D'ailleurs, et je sais que le ministre a dû faire la
même chose lorsqu'il avait cette responsabilité nous avons
fait mieux que cela, mais pas seulement dans le domaine de la pêche. Nous
avons offert à des entreprises agricoles qui cherchaient un service de
réfrigération, de rouvrir l'entrepôt plutôt que de le
fermer. Nous l'avons fait là où cela n'était pas
absolument nécessaire pour les pêcheries c'était
devenu moins nécessaire mais là où il y avait
peut-être une nécessité d'entreposage, dans le domaine
agricole. Nous avons fait des offres comme cela. Mais cela a toujours
été refusé.
M. RUSSELL: Refusé pour la simple raison que cela leur
coûtait meilleur marché de le...
M. LEVESQUE: ... de le faire faire.
M. RUSSELL: ... c'est entendu, plutôt que de le faire
eux-mêmes. Mais il y a une chose, c'est la rentabilité. Et,
à la suite de discussions, je pense qu'il a été
prouvé à des producteurs que c'était beaucoup plus
rentable et ils pouvaient se donner un meilleur service, quitte au gouvernement
à donner une subvention équivalant peut-être à un
montant d'exploitation pour des services qu'ils pourraient rendre à
d'autres petits pêcheurs, si c'était nécessaire.
Mais je n'ai pas l'intention de rejeter complètement la
suggestion et sans retour. Pour le moment, je n'ai pas l'intention de
procéder à de telles modifications avant d'être
assuré, d'une façon convenable et raisonnable, que la rentabi-
lité de l'usine n'en souffrira pas. Je crois que, dans tout cela, il ne
faut pas oublier que nous vivons, nous, des régions des pêcheries,
dans une économie extrêmement marginale. Peut-être, cette
année, est-il possible de faire telle chose, mais on devrait
peut-être ramasser les pots cassés dans deux ou trois ans. Je
serais porté à être extrêmement prudent.
M. LACROIX: On ne peut qu'essayer de poursuivre l'évolution
actuelle du marché du poisson. A l'heure actuelle, la situation s'est
améliorée, depuis un an, mais nous avons connu une situation
quasi désastreuse pendant plusieurs années, et le gouvernement a
été obligé d'intervenir assez massivement à l'aide
de ses subventions. Autrement, l'industrie aurait tout abandonné et
fermé ses portes.
M. RUSSELL: Cela n'affecte en rien l'industrie, outre que ça rend
l'exploitation beaucoup plus flexible. La plupart des producteurs ont des
techniciens sur place et ils les gardent pour leur propre service. Ils
pourraient faire l'autre service plutôt que de nous forcer à une
duplication de techniciens, comme cela arrive dans bien des cas.
M. LEVESQUE: Je connais un cas qui correspond à ce que dit le
député présentement. Le président d'une compagnie,
entre autres, me disait récemment qu'il serait en faveur de prendre tout
l'ensemble, mais il s'agit là d'une compagnie aux reins solides et qui
est prête à accepter l'intégration.
M. RUSSELL: Je pense que, globalement, les gens avaient accepté
l'idée. Il y avait même un cas particulier où le tout
était à peu près complété. Les autres
avaient aussi accepté. Je ne sais pas s'ils vont reculer maintenant
qu'il y a eu un changement. Je sais qu'à part un, ils avaient
accepté de bon gré, c'est peut-être une des compagnies
auxquelles réfère 'e ministre. Je sais qu'il y en avait d'autres
qui acceptaient avec un peu de réticence.
M. LEVESQUE: Celle qui acceptait de bon gré a
réitéré son intention, mais il y a toujours de petites
conditions, il faudrait, avant le transfert, réparer telle chose, faire
telle et telle modification. Il ne faut pas, en dernier ressort, que ça
devienne un cadeau coûteux pour le gouvernement.
M. RUSSELL: Je donnerai toujours un cadeau de grec à quelqu'un
qui veut ramasser les problèmes et payer après. Les cadeaux qui
avaient été offerts, c'étaient des cadeaux de grec.
M. LEVESQUE: Je prends bonne note des suggestions du
député.
M. RUSSELL: C'est un peu comme certaines opérations dont on a
été témoin et qui coûtaient énormément
cher. Lorsque c'est devenu leur responsabilité, cela devenait meilleur
marché.
M. LACROIX: Quand ces compagnies sont en difficulté, elles
connaissent le chemin du Parlement...
M. GAGNON: Elles connaissent le bureau du ministre.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 1, adopté. Sous-article 2,
adopté. Sous-article 3, adopté. Sous-article 4, adopté.
Sous-article 5.
M. DEMERS: L'augmentation est appréciable.
M. RUSSELL: Est-ce que les négociations qui ont été
entreprises à la fin de l'année fiscale 69/70 prévoient un
coût additionnel reporté au présent exercice financier?
M. LEVESQUE: On prévoit la remise au marché de cinq ou
huit bateaux, qu'il faudra remettre en bon état avant la revente
à des pêcheurs.
M. RUSSELL: Ce sont les réparations des bateaux.
M. LEVESQUE: Matériaux, fournitures, approvisionnement. En fait,
ce sont des réparations de bateaux.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le sous-article 5 est-il adopté?
M. DEMERS: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Le sous-article 6?
M. DEMERS: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): A l'article 4: Direction des services
techniques. Le député d'Abitibi-Est.
Services techniques
M. TETREAULT: A l'article de la direction des services techniques, le
ministre pourrait-il nous dire, vu l'état précaire des
pêcheries, si c'est dans ce service ou à ce sujet-là que
les bateaux vont rechercher d'autres bancs de poissons ou si c'est une autre
recherche complètement séparée de ça?
M. LEVESQUE: Nous en avons parlé il y a quelques minutes, c'est
au domaine de la recherche. Cela s'appelle la direction des servi- ces
techniques mais, autrefois, on appelait ça le service de la
protection.
M. TETREAULT: Ce n'était pas le bon terme.
M. LEVESQUE: C'est mon sous-ministre qui a décidé
ça, ou, je ne sais pas...
M. RUSSELL: On pourrait peut-être aller au ministère des
Affaires culturelles pour trouver un terme précis.
M. LEVESQUE: C'est le service de la protection; ce sont les
gardes-pêche qui surveillent l'application des lois de la
pêche.
M. TETREAULT: C'est un bon terme pour tout embrouiller.
M. LEVESQUE: Pour ce soir, on l'appelera le service de la
protection.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 1, adopté?
M. LEVESQUE: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article, 2 adopté?
M. LEVESQUE: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 3, adopté?
M. DEMERS: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 4, adopté?
M. DEMERS: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 4, adopté?
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, adopté?
M. DEMERS: Oui.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 6, adopté?
M. GAGNON: II s'agit de bateaux que le ministère possède
pour exercer la surveillance afin que les règlements et les lois du
ministère soient observés et également pour empêcher
les chalutiers de pénétrer dans certaines zones qui appartiennent
aux pêcheurs côtiers.
M. LEVESQUE: C'est ça.
M. GAGNON: Je ne sais pas si le ministre est au courant, mais j'ai
appris par les journaux, il y a quelque temps, que le député
fédéral de Gaspé avait fait part que le ministère
envisageait
la possibilité, avec la collaboration du gouvernement du
Québec, que le gouvernement fédéral fasse à lui
seul la surveillance de ces eaux territoriales. Je ne sais pas s'il y a eu des
discussions, et, s'il y en a eu, à quel point elles sont rendues.
M. LEVESOUE: Voici une excellente question. Cela vient de m'être
présenté il y a quelques jours.
On a parlé au ministère de l'opportunité de
transférer le service de la protection à un service
fédéral correspondant, particulièrement à cause de
la possibilité du gouvernement fédéral de pouvoir avoir
une protection plus efficace sur les eaux qui sont plus éloignées
du rivage.
M. DEMERS: Au point de vue constitutionnel, cela relève de
qui?
M. LEVESQUE: Cela relève du gouvernement fédéral.
Les pêches relèvent toutes du gouvernement fédéral,
excepté, depuis 1922, l'administration des pêches qui a
été remise à la province, seulement pour le Québec.
Je ne suis pas prêt à m'engager tout de suite là-dedans.
J'ai préféré qu'une étude sérieuse soit
faite et je conçois qu'il y ait des avantages. Il faut toujours penser
aux pêcheurs mais, d'un autre côté, j'aimerais avoir
l'occasion de l'étudier tant au ministère de l'Industrie et du
Commerce qu'au ministère des Affaires intergouvernementales.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Sous-article 6, adopté. Sous-article 7,
adopté. Poste budgétaire 8: Honoraires...
Honoraires
M. LEVESQUE: De qui? M. DEMERS: Les honoraires.
M. LEVESQUE: Ce sont des experts vérificateurs pour les
Pêcheurs unis du Québec, pour Saint Lawrence Products; ce sont des
gens qui reçoivent des subsides du gouvernement. Nous avons un
vérificateur sur place. Justement parce que nous donnons des subsides,
nous voulons être bien au courant des opérations.
M. RUSSELL: C'est une politique qui a été instaurée
depuis un an ou un an et demi?
M. LEVESQUE: Mais surtout depuis qu'il y a eu des subsides importants de
versés.
M. RUSSELL: Est-ce que vous allez continuer la politique des subsides
maintenant que le marché s'améliore?
M. LEVESQUE : Maintenant que le marché s'améliore, les
subsides diminuent de beaucoup, mais nous gardons encore pour un an un
vérificateur sur place parce qu'il y a encore un peu de subsides.
M. RUSSELL: C'étaient des subsides conditionnels. C'est pourquoi
il y aura un vérificateur pour surveiller l'exploitation même?
M. LEVESQUE: Exact. Et les frais d'inspection et de surveillance pour la
construction et la réparation de bateaux, c'est Lloyds Register of
Shipping.
M. GAGNON: La contribution du gouvernement du Canada est presque le
triple de celle de l'année dernière. A quoi attribuer cette
augmentation considérable?
M. LEVESQUE: C'est encore l'ODEQ qui fournit ses contributions; c'est
par le truchement de l'ODEQ.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Poste budgétaire 8, adopté. Poste
9?
Autres subventions
M. DEMERS: Quelles étaient les autres subventions?
M. LEVESQUE: C'est en grande majorité les primes aux
investissements, le bill 23 et tous les bills qui ont été
votés pour aider l'industrie manufacturière. S'ils suivent
certaines normes, ils ont droit à certaines...
M. DEMERS: Nous sommes sortis de la pêche.
M. LEVESQUE: Nous sommes sortis de la pêche.
M. RUSSELL: M. le Président, pour éviter une discussion
là-dessus, le ministre s'engagerait-il à déposer le nombre
de demandes de prêts qui ont été reçues et le
montant qui a été prêté.
M. LEVESQUE: Cela, c'est à l'Office du crédit
industriel.
M. RUSSELL: Oui.
M. LEVESQUE: Au poste 10... nous avons un tableau à ce sujet.
M. DEMERS: M. le ministre, le détail...
M. LEVESQUE: Je vais répondre d'abord à la question du
député de Shefford, si vous me le permettez.
M. DEMERS: D'accord!
M. LEVESQUE: Au poste 10, celui de l'Office du crédit industriel,
il faudrait déposer un tableau. Le directeur de l'Office du
crédit industriel est justement ici. Il faudrait faire une photocopie
pour les membres de la commission, en donnant le nombre de prêts. Il y a
d'ailleurs un rapport qui vient de m'être soumis et qui, ces jours
prochains, sera imprimé. J'ai présentement lerapport. Il devait
être remis avant le 30 juin. Pour les opérations se terminant le
31 mars 1970, il m'a été remis. Il est présentement sous
presse. J'espère qu'avant la fin de la session l'imprimeur nous le
remettra. Il comprend tous ces tableaux.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on pourra avoir un tableau du poste 9
également?
M. LEVESQUE: Au poste 9, il s'agit de primes à
l'investissement.
M. RUSSELL: C'est ça. M. DEMERS: C'est ça.
M. LEVESQUE: Le voici tout de suite, ce n'est pas long. Montant des
déboursés de l'exercice 68/69, aucun. Montant des
déboursés de l'exercice 69/70 ce qui nous intéresse
plus particulièrement 60 versements, déboursés de
$2,034,313.80, plus un montant en cours de $102,999.16 à être
imputé aux déboursés d'exercice pour un total de
$2,137,312.96.
M. DEMERS: Adopté.
M. LEVESQUE: C'est tout ce qui a été
déboursé.
M. RUSSELL: C'est-à-dire que le montant qui a été
voté n'a pas été dépensé au complet, et,
comme pour cette année, c'est une prévision...
M. LEVESQUE: II est possible qu'avec l'application du bill C-202 du
gouvernement fédéral, cela diminue encore.
M. RUSSELL: Des engagements sont déjà pris, je
pense...
M. LEVESQUE: Cela n'affectera peut-être pas l'exercice en cours,
parce que les engagements sont pris et que les déboursés se
continueront pendant deux ou trois ans encore.
M. DEMERS: Cela dépendra des zones économiques aussi.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Poste 9, adopté.
M. LEVESQUE: Poste 9. M. DEMERS: C'est adopté.
M. LEVESQUE: Poste 10.
Office du crédit industriel
M. DEMERS: Adopté.
M. RUSSELL: On aura le dépôt des tableaux que le ministre
pourra nous donner.
M. LEVESQUE: Vous allez avoir, avant la fin de la session, le rapport
complet de l'Office. Il est sous presse présentement, et le ministre
doit le déposer à la première occasion en Chambre. Je n'ai
pas l'intention de déposer un manuscrit, j'aimerais mieux, comme on fait
d'habitude, déposé le rapport imprimé!
M. LEGER: Est-ce que cela veut dire qu'il sera déposé
avant une dizaine de jours?
M. LEVESQUE: Bien, je ne sais pas quand sera la fin de la session. C'est
vous qui savez cela.
M. RUSSELL: Nous allons attendre le rapport pour finir la session.
M. LEVESQUE: Nous allons nous dépêcher. M. JORON:
Demain.
M. LEVESQUE: II nous reste la Société du parc industriel,
les autres sont adoptés.
Société du parc industriel
M. TETREAULT: Qu'est-ce que cela comprend au poste 11 :
Société du parc industriel?
M. LEVESQUE: Ce sont les terrains de Bécancour qui ont
été achetés par cette société qui a
été formée en vue de la création d'un parc
industriel. Cela remonte à la question d'une sidérurgie...
M. DEMERS: C'est dans le temps de SIDBEC.
M. LEVESQUE: ... qui devait s'établir là.
M. DEMERS: Cela avait été bâti sur papier par un
type qui est aujourd'hui à Marine Industries.
M. TETREAULT: A Marine Industries.
M. LEVESQUE: En vertu de la loi créant la Société
du parc industriel du centre du Québec, les terrains ont
été achetés par la société.
Présentement il y a des travaux d'infrastructure qui sont en marche et
qui devront se poursuivre activement cette année, d'autant plus qu'il y
a une industrie importante qui s'y établit. Nous avons des candidats
sérieux et nous croyons qu'il y aura un développement
intéressant à
Bécancour. Nous allons poursuivre nos efforts pour attirer
d'autres industries. Il y en a une présentement qui s'y établit.
Mais je dis que c'est certain quand cela s'établit. Il y a Glaver-bell
qui est rendue et qui est en train de s'établir. La construction est
commencée et c'est un investissement de $16 millions. Nous avons des
candidats sérieux pour des investissements encore plus
considérables. Disons que, pour le moment, je ne suis pas à
même de donner d'autres détails.
M. DEMERS: Nous avons des zones économiques spéciales,
dans notre région, M. le ministre. Il serait peut-être bon
d'orienter le surplus que vous aurez à Bécancour chez nous.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a une question qui
m'intéresse. J'aimerais savoir, au sujet de la venue à Bromont de
IBM, si c'était récent ou si cela datait de quelques mois?
M. LEVESQUE: Si c'était?
M. RUSSELL: Si c'est arrivé tout d'un coup, la venue de IBM.
M. LEVESQUE. Pour moi, c'est arrivé pas mal vite !
M. RUSSELL: Mais c'est un travail qui se faisait depuis quelques mois,
je présume.
M. LEVESQUE: Oui, j'ai toute raison de le croire.
M. RUSSELL: Toute raison de croire! Vous n'êtes pas certain si
c'était cela?
M. LEVESQUE: Disons que, dans le travail de promotion industrielle, il y
a tellement de facteurs. Je n'ai jamais voulu m'attribuer, et je sais que
l'ancien gouvernement ne veut pas, non plus, s'attribuer directement et
uniquement toutes les implantations industrielles. Il s'agit d'un ensemble de
facteurs.
M. RUSSELL: On peut se réjouir de les avoir.
M. LEVESQUE: On peut se réjouir.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Est-ce que le poste budgétaire 11 est
adopté?
M. DEMERS: Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, on conserve toujours le poste
budgétaire 1 pour discussion en Chambre?
M. LE PRESIDENT (Bacon): Tous les postes budgétaires sont
adoptés, sauf le poste budgétaire 1.
UNE VOIX: Les postes 12 et 13.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Un instant. Le poste 12: Indemnités aux
accidentés ou leurs dépendants et soins médicaux, cela est
entendu.
Indemnités aux accidentés
M. LEVESQUE: Quelle page?
M. LE PRESIDENT (Bacon): Les postes 12 et 13, adoptés?
M. DEMERS: Oui.
M. LEVESQUE: M. le Président, je vous remercie et je remercie mes
collègues de leur coopération et de l'intérêt qu'ils
ont manifesté pour le ministère que je dirige. Je compte sur leur
appui au cours de l'année pour pouvoir me décharger de ces
responsabilités.
M. DEMERS: On remercie le ministre de ces bonnes informations. Il a
éclairé notre lanterne sur certains facteurs où, dans
d'autres ministères, nous n'avons pu obtenir d'explication, tels que les
traitements et indemnités.
M. LEVESQUE: Je remercie le député de Saint-Maurice qui a
collaboré dans l'étude des crédits des deux
ministères le ministère des Affaires
intergouvernementales, le ministère de l'Industrie et du Commerce
et j'en profite pour rendre aux fonctionnaires de ces ministères le
témoignage qu'il vient de me rendre. Franchement, c'est grâce
à eux que j'ai pu apporter des renseignements qui m'ont valu ces
témoignages.
M. GAGNON: II y a quelque chose qui se passe entre le
député de Saint-Maurice et le ministre.
M. LE PRESIDENT (Bacon): Terminé.
(Fin de la séance: 22 h 11)