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(Quinze heures dix minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'industrie, du commerce et du tourisme commence ses
travaux aux fins d'étudier la loi 2, Loi sur la Société du
Palais des congrès de Montréal.
Sont membres de cette commission: M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Biron (Lotbinière), M. Dean
(Prévost), M. de Belleval (Charlesbourg), M. Fortier (Outremont); M.
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) qui remplace M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges);
M. Lavigne (Beauharnois), M. Maciocia (Viger), M. Paré (Shefford), M.
Payne (Vachon) et M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce).
Intervenants: M. Beaumier (Nicolet), M. Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Champagne (Mille-Îles), M. Dubois
(Huntingdon), M. Grégoire (Frontenac), M. Rocheleau (Hull), M. Rodrigue
(Vimont) et M. Vaillancourt (Orford).
Je demanderais à la commission de se nommer un rapporteur. M. le
député de Shefford?
Une voix: Moi, je propose Roger Paré (Shefford).
Le Président (M. Gagnon): Roger Paré,
député de Shefford. Cette motion sera-t-elle adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Merci beaucoup. Je laisse
immédiatement la parole au ministre.
Remarques préliminaires M. Rodrigue
Biron
M. Biron: M. le Président, les explications ne seront pas
très longues. Je crois que cela a été discuté la
semaine dernière à l'Assemblée nationale. J'ai
essayé d'apporter des réponses à peu près à
toutes les questions que j'ai pu noter du député de Viger, en
particulier, et du député de Notre-Dame-de-Grâce. La Loi
sur la Société du Palais des congrès de Montréal
vise à créer la Société du Palais des
congrès de Montréal qui verra à l'administration et
à l'exploitation du Palais des congrès de Montréal.
Nous avons voulu prévoir le mécanisme d'administration le
plus souple et le plus efficace possible surtout pour les premières
années, car c'est important, comme je l'ai dit la semaine
dernière, d'emplir au maximum de sa capacité le Palais des
congrès de Montréal afin que les retombées
économiques servent à la fois à la grande région de
Montréal et aussi à toutes les régions du Québec.
Le Palais des congrès sera un monument qui ne sera pas passif. Nous
voulons un monument actif dans la vie économique et touristique de
Montréal, en particulier.
M. le Président, à moins qu'il n'y ait des questions
d'intérêt général avant de commencer l'étude,
je suggérerais qu'on commence l'étude article par article de ce
projet de loi.
Le Président (M. Gagnon): Merci beaucoup, M. le ministre.
M. le député de Viger.
M. Maciocia: J'ai posé des questions à
l'Assemblée nationale au moment de la deuxième lecture du projet
de loi et je pense que je pourrais poser les mêmes questions. Le ministre
pourrait nous répondre. En faisant l'étude article par article;
je pourrai vous poser les mêmes questions à ce
moment-là.
Constitution et composition de la
société
Le Président (M. Gagnon): Merci beaucoup. Nous
commençons l'étude article par article. J'appelle l'article
1.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 2.
M. Lalonde: Excusez-moi si je vais trop vite. Si M. le ministre a
des discours à chaque article, il peut les faire, mais il y a des
articles qui ne posent pas de problème.
M. Biron: Non, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Le Président (M. Gagnon): L'article 2 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté. M. Maciocia: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 3.
M. Lalonde: II y a seulement une guestion. Comment le ministre
peut-il expliquer le deuxième paragraphe: "Les biens de la
société - on parle de la nouvelle Société du Palais
des congrès de Montréal -font partie du domaine public, mais
l'exécution de ses obligations peut être poursuivie sur ces
biens."
M. Biron: L'article 3, dans le fond, c'est pour permettre
à la ville de Montréal et à la Communauté urbaine
de Montréal de percevoir des taxes foncières municipales ou
scolaires puisgue, en vertu d'une loi adoptée en 1979, je crois, est
exempt de toute taxe foncière municipale ou scolaire un immeuble
appartenant à la couronne du chef du gouvernement. On a voulu concevoir
l'article 3 pour que la bâtisse n'appartienne pas directement à la
couronne, mais que la société soit un mandataire de la couronne.
Si elle est un mandataire, la ville de Montréal et la CUM pourront
percevoir des taxes municipales. (15 h 15)
M. Lalonde: Cela donne une bonne explication du premier
alinéa, la société est un mandataire, pourquoi un
mandataire, mais ma question concerne le deuxième alinéa. On dit
que les biens de la société font partie du domaine public, mais
que l'exécution des obligations de la société pe ça
exclut que ce soit poursuivi sur les autres biens du domaine public?
M. Biron: C'est une opinion juridigue que vous me demandez
là, mais je sais que...
M. Lalonde: Donc, les obligations de la...
M. Biron: Cela force le conseil d'administration à
gérer la société d'une bonne façon; autrement, la
société pourrait être poursuivie.
M. Lalonde: Je comprends. Les créanciers de la
société pourront-ils poursuivre la société sur ses
biens seulement ou sur les biens du domaine public, puisque les biens de la
société font partie du domaine public?
M. Biron: Sur les biens de la société
seulement.
M. Lalonde: On pourrait, parce qu'à chaque fois qu'on
crée une loi, qu'on étudie une loi qui crée une
société, nationale ou pas... D'ailleurs, ce serait
peut-être une question qu'on pourrait poser au nouveau ministre
péquiste: Pourquoi pas la Société nationale du Palais des
congrès de Montréal? C'est dans la tradition depuis cinq ans.
M. Biron: Est-ce que vous en faites un amendement?
M. Lalonde: La société nationale. La question que
je pose... C'est peut-être le néo-péquisme que
représente le néo-ministre. Chaque fois qu'on étudie des
lois qui créent une société, on se pose toujours les
mêmes questions et on n'a pas toujours les mêmes réponses.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelle loi a servi de modèle
pour rédiger la loi qui nous occupe, la loi no 2?
M. Biron: C'est semblable à la loi qui a constitué
la Société de développement immobilier du Québec,
la SODEVIQ.
M. Lalonde: En quelle année a-t-elle été
adoptée?
M. Biron: En 1971.
M. Lalonde: Parce qu'il y en a eu d'autres depuis ce
temps-là. Il y a eu des changements dans la rédaction. Enfin.
M. Payne: C'était bien ca, le projet de loi qui a
été parrainé par la formation qui est maintenant
l'Opposition sur la société facilitant la construction,
l'ameublement et la planification pour, si je ne m'abuse, le complexe
Desjardins.
Le Président (M. Gagnon): D'accord? Alors, l'article 3 est
adopté. Article 4.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 4, adopté.
Article 5.
M. Lalonde: Là, il y a des changements. Peut-être
que le député de Viger aurait une de ces questions, justement,
qui a été posée lors de la deuxième lecture:
Pourquoi le gouvernement nomme-t-il tous les membres? Pourquoi ne pas
inclure... Excusez-moi, allez-y donc.
M. Maciocia: Je pense que directement la première question
à poser c'est sur la nécessité d'avoir un président
et un directeur
général. Pourquoi avoir deux personnes différentes
en tant que président et directeur général de la
société?
M. Biron: M. le député, je vais vous donner la
réponse que je vous ai donnée à l'Assemblée
nationale. C'est que pour les premières années de l'existence de
la société nous croyons que nous aurons besoin d'une personne
à temps plein pour faire la promotion à l'extérieur du
Palais des congrès de Montréal, c'est-à-dire amener le
plus de congrès et le plus rapidement possible.
Habituellement, ces congrès de cette envergure sont prévus
de cinq à huit ans d'avance. Mais on a commencé il n'y a pas tout
à fait un an à faire la promotion du Palais des congrès de
Montréal, puisqu'on commençait à savoir la date exacte
où le palais serait prêt. Nous sommes en retard sur les autres
centres de congrès de cette importance. Or, nous croyons que pendant les
premières années, au moins trois ans, d'existence de la
société il nous faudra redoubler d'efforts au point de vue de la
promotion à l'extérieur. En même temps, c'est le
début de l'administration du Palais des congrès et nous
prévoyons aussi qu'il y aura un peu plus de problèmes dans
l'administration quotidienne, la restauration, l'équipement
nécessaire. On a cru que pour les premières années, au
moins, nous aurions besoin d'une personne à temps plein, qui sera
probablement le président, qui fera la promotion de congrès, du
Palais des congrès de Montréal, et l'autre personne, qui sera le
directeur général, verra à l'administration quotidienne du
palais, avec tout ce que cela implique de problèmes pour les
premières années.
M. Maciocia: Si je comprends...
M. Biron: Cela laisse quand même de la latitude; si vous
voyez au même article, le gouvernement peut toutefois - à la fin
complètement, quatrième paragraphe ou cinquième -
désigner une même personne pour agir à titre de
président et de directeur général de la
société.
Alors, éventuellement, nous croyons que ce sera possible que ce
soit la même personne qui occupe les deux emplois. Mais, au début,
ce serait peut-être retarder le développement du palais.
M. Maciocia: Est-ce que vous ne pensez pas qu'il puisse y avoir
des conflits entre les deux personnes, à ce moment, entre le
président et le directeur général?
M. Biron: Partout où il y a deux personnes au lieu d'une,
il y a toujours des conflits.
M. Maciocia: Justement pour éviter cela, ne serait-il pas
préférable de...
M. Biron: Mais, d'un autre côté, je crois que c'est
le prix à payer pour remplir le plus rapidement possible le Palais des
congrès.
Pour Montréal, pour le Québec, c'est sûr que si
théoriquement, en 1983, le palais est "booké" ou vendu au
possible, au maximum, les retombées économiques seront beaucoup
plus fortes.
M. Maciocia: Je pense qu'on est déjà pas mal en
retard sur la promotion.
M. Biron: C'est d'ailleurs pour cela, M. le député,
que nous voulons mettre les bouchées doubles au cours des prochaines
années.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Je ne sais plus lequel a demandé la parole le premier.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Moi, je pense que le député de Vachon
voulait ajouter quelque chose....
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Brièvement, M. le Président, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys et M. le député de
Viger. C'est que, s'il faut toucher à la question de promotion, il ne
faut pas oublier qu'il ne s'aqit pas ici de la création, cela ne
commence pas demain matin, c'est déjà en marche le projet du
Palais des congrès, maintenant depuis plusieurs années. La
promotion va très bon train.
La preuve de ça - ça pourrait être
intéressant pour le procès-verbal - c'est que nous sommes
déjà, M. le ministre, si je ne m'abuse, "bookés", comme on
dit en bon français, pour les trois prochaines années. On en a
cinq de prévus pour 1983; il y a un promoteur à plein titre qui
travaille là-dessus actuellement. Ce qu'on fait, on remet au
gouvernement de plein titre, sous forme de société d'État,
cette entreprise dont la construction est déjà en marche. Mais
les Travaux publics ont déjà embauché leur propre
promoteur.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: II y a des choses qui sont un peu intrigantes
là-dedans. On nous demande de créer une nouvelle
société pour pouvoir faire la promotion. Le ministre nous dit que
ça prend deux personnes, un président et un directeur
général, parce
qu'on aura besoin de promotion et, là, le député de
Vachon vient de nous dire que ca va très bien, que, même sans
nouvelle société, on a fait une promotion tellement formidable
que c'est "booké" pour les trois prochaines années.
Je voudrais, cependant, savoir du ministre - naturellement, j'aime bien
entendre le député de Vachon, mais il n'est pas ministre dans la
mesure où ce qu'il dit n'engage pas le gouvernement - pourquoi on fait
une société séparée si les Travaux publics font si
bien la promotion,
M. Biron: C'est à peu près ce qu'a dit le
député de Vachon. Dans le fond, ca va très bien pour le
moment, je crois qu'il y a 32 congrès de prévus. Ce sont des
congrès d'importance, mais il est sûr que le Palais des
congrès n'est pas rempli à pleine capacité pour toutes les
prochaines années, à 365 jours par année
théoriquement, même si, à 80% de 365 jours, nous sommes
très heureux. Alors, il y a encore beaucoup de travail à faire de
ce côté.
M. Lalonde: Combien de congrès est-ce que ca prend pour
dire qu'on a occupé le palais à temps plein ou à peu
près, que ce soit à 85% ou 90%? Combien de congrès par
année et est-ce que ce sont des congrès d'une semaine, de trois
jours? Cela veut dire quoi, 50 ou 60 congrès?
M. Biron: II y a beaucoup de différence entre certains
congrès ou certaines expositions de machinerie. On pourrait faire des
expositions de machinerie agricole - c'est un exemple - qui pourraient durer
pendant deux semaines. Alors, c'est sûr que ça prend moins de
congrès si, pendant deux semaines, c'est rempli pour un seul
congrès ou une seule exposition. Mais, règle
générale, les congrès ou ces expositions ont une moyenne
de quatre jours; certains congrès, c'est deux jours; d'autres, une
semaine.
M. Lalonde: En moyenne, c'est quatre jours; il y a 365 jours,
ça veut donc dire à peu près 90 congrès par
année.
M. Biron: 70 congrès par années. Avec les
entrées et sorties, il y a toujours un peu de perte de temps à
travers tout ça, les fêtes, etc.
M. Lalonde: Les 32 prochains congrès déjà
engagés, c'est pour quelle année?
M. Biron: C'est au cours des trois prochaines années.
M. Lalonde: Cela, vous l'avez dit, mais est-ce que c'est 30 la
première année et deux pour les deux autres? Comment cela
fonctionne-t-il?
M. Biron: Je ne puis vous dire aujourd'hui combien il y a en a
pour chaque année.
M. Lalonde: On peut donc calculer que, pour les trois prochaines
années, de 1983 à 1985 inclusivement, vous avez 128 jours
d'occupés sur environ 1000. Je ne sais pas dans quelle mesure on peut
dire que cela va très bien, étant donné qu'on sait que
cela doit s'engager longtemps d'avance. Je pense que je pourrais trouver des
citations du ministre dans son discours de deuxième lecture ou, enfin,
dans la documentation que j'ai vue, à savoir que c'est de trois à
huit ans d'avance qu'il faut que certains congrès s'engagent, les gros
congrès.
M. Payne: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon.
M. Payne: On est à l'article qui concerne le conseil
d'administration, on est un peu en dehors du sujet. Cependant, cela a
été soulevé lors du discours du député de
Notre-Dame-de-Grâce, l'année dernière, au mois d'octobre,
et par d'autres intervenants quand on a discuté l'état du
dossier. C'est simplement pour soulever le point que ce n'est pas normal que
l'entreprise telle quelle ne soit pas ouverte à tous ceux qui seraient
intéressés à tenir un congrès à
Montréal. En termes de "booking", comme on dit, à ma
connaissance, il n'y aurait pas de "booking" formel, c'est plutôt une
option.
M. Lalonde: Ah bon! II n'y a pas d'engagements de congrès.
Ce sont des prévisions sérieuses, des gens qui sont prêts
à venir, mais on n'a pas pris d'engagements, d'après ce que je
comprends.
M. Payne: Je fais référence au débat de
l'année dernière, au mois d'octobre. De mémoire,
c'était plutôt que toutes les démarches étaient
prises pour intéresser les parties. Mais en termes de "booking", je ne
peux pas formellement, parce que ce n'est pas dans mon domaine, m'engager
là-dessus.
M. Lalonde: Mais j'aimerais entendre le ministre
là-dessus.
M. Payne: Mais je rappelle, M. le Président, que ma
question était une question de règlement sur l'article 5 qu'on
discute, le conseil d'administration.
M. Lalonde: Écoutez! M. le Président, sur la
question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je ne sais pas dans quelle mesure le
député de Vachon veut soulever une question de règlement
ici et qu'on soit un peu guindé sur le règlement. Je ferai
remarquer, à vous, M. le Président, que c'est lui-même qui
a commencé à parler de "booking", comme il dit, de
congrès, de bonnes prévisions, de promotions. Le ministre
lui-même nous a dit...
M. Payne: C'était plutôt le député de
Viger...
M. Lalonde: ...qu'on créait un poste de président
séparé de celui du directeur général à cause
de la promotion, je pense que je suis tout à fait dans l'ordre.
Maintenant, j'aimerais entendre le ministre répondre aux questions
soulevées par l'intervention du député de Vachon. Est-ce
que c'est 32 congrès qu'il nous annonce avec tambour et trompette?
Est-ce qu'ils sont engagés ou si ce sont 'iimplement de sérieuses
prévisions?
M. Biron: M. le Président, la Société du
Palais des congrès ne pouvait s'engager puisqu'elle n'existait pas. Elle
existera à compter de l'adoption de ce projet de loi. Or, pour les 32
congrès que j'ai mentionnés tout à l'heure, les ententes
sont faites entre le représentant du ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme et le mandataire en vue de négocier la venue
à Montréal de ces congrès. Les ententes seront
complétées légalement lorsque la Société du
Palais des congrès sera constituée, c'est-à-dire lorsque
le conseil d'administration sera nommé, le président et le
directeur général.
M. Lalonde: Je comprends cela, M. le Président. C'est un
détail technique; on ne pouvait pas engager la Société du
Palais des congrès avant qu'elle existe. Mais est-ce que les 32
congrès, ou les 32 organismes se sont engagées, eux? Autrement
dit, si la société est créée, tout ce qu'on a
à faire c'est d'exercer des options et les 32 sont obligés de
venir?
M. Biron: Certaines options sont signées entre les
représentants de ces congrès et le représentant du
ministère. D'autres ne sont pas encore signées.
M. Lalonde: Dans quelle proportion? M. Biron: Je ne peux
vous dire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article...
M. Lalonde: J'ai d'autres questions. Le député de
Viger aurait une question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger. (15 h 30)
M. Maciocia: J'ai une question très simple. Est-ce que
vous avez, M. le ministre, des études sérieuses qui vous
indiquent, disons, dans les cinq années subséquentes de la mise
en marche du Palais des congrès, combien de temps par année ou
dans les cinq années serait occupé dans ce Palais des
congrès? Vous avez dit dans votre discours que cela prend huit ans au
minimum pour pour avoir à Montréal des engagements de
congrès, et on est déjà en 1981. De mars 1983 à
1988, est-ce que vous avez vraiment des études sérieuses pour
dire combien de temps ce Palais des congrès va être occupé
par année?
M. Biron: Oui, j'ai dit de trois à huit ans pour la
programmation de ces congrès. Ce qu'on a comme budget, c'est pour d'ici
cinq ans, obtenir le maximum de rentabilité du Palais des
congrès. Or, c'est sûr que les premières années,
étant donné que nous ne faisons que commencer à faire de
la promotion, ce ne sera pas plein à 80%, il s'en faut. Mais nous
prévoyons qu'après cinq ans de fonctionnement, normalement, nous
devrions atteindre un taux d'occupation qui se rapprocherait de 70% ou 80%.
M. Maciocia: Étant donné, si je prends votre
réponse, que cela prend de trois à huit ans, cela veut dire - on
est en 1981 - qu'on va tomber en 1984 avec le minimum de trois ans.
Pourriez-vous nous dire, pour la première année de
fonctionnement, à quel pourcentage le Palais des congrès est
actuellement occupé, étant donné qu'on a plus de
possibilités après au moins trois ans?
M. Biron: Nous prévoyons que la première
année il y aura environ 25% d'occupation.
M. Lalonde: Est-ce fondé sur une étude? Le
député de Viger vous demandait si vous aviez fait une
étude de marché. Des études de marché, cela se
fait.
M. Biron: Les études de marché ont
été faites par les représentants du ministère en se
basant sur ce qui est arrivé dans les autres centres de congrès
de la même importance.
M. Lalonde: Oui, mais cela donne quoi, les études? 25% la
première année, quel pourcentage la deuxième?
M. Biron: 25% la première année en espérant
atteindre un taux d'occupation d'environ 70% à 80% la cinquième
année de fonctionnement.
M. Lalonde: C'est ce qui est prévu dans
vos études?
M. Biron: Oui.
M. Lalonde: Avez-vous déposé ces études
à l'Assemblée nationale?
M. Biron: Je ne crois pas qu'il y ait aucune étude ce
genre de déposée.
M. Lalonde: Avez-vous objection à les rendre publiques,
ces études...
M. Maciocia: Est-ce qu'on pourrait en avoir une copie?
M. Lalonde: ... tel que vous l'avez demandé souvent
lorsque vous étiez dans l'Opposition?
M. Biron: Je reçois votre demande. Il faudrait que je
reqarde ce qu'il y a dans l'étude.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viqer.
M. Maciocia: Si vous le permettez, M. le Président,
étant donné que...
M. Biron: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Lalonde: J'ai un tas de questions -on s'en va dans
l'exploitation - qui vont devenir pertinentes à l'article 12 ou 18, je
pense. J'aimerais savoir qui sera le président que vous avez en
tête de nommer.
M. Biron: Des démarches ont été faites et il
n'y a pas de décision définitive de prise.
M. Lalonde: Pour le directeur général, y en a-t-il
une?
M. Biron: La même chose, la même réponse pour
le président, le vice-président, le directeur
général ou les membres du conseil d'administration. Nous devrons
- la loi nous y oblige - consulter les organismes représentatifs du
milieu avant de procéder aux nominations pour au moins cinq des membres
du conseil d'administration.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Ma première question, ce serait: Est-ce que
le président et le directeur général vont être
choisis par concours ou si c'est le gouvernement qui va les choisir, comme
ça, à sa discrétion sans qu'il y ait possibilité
que des gens très compétents puissent participer, être
élus en tant que président ou directeur
général?
M. Biron: Nous suivrons la tradition de ce qui se fait dans les
sociétés d'État.
M. Maciocia: Étant donné que je suis nouveau, M. le
ministre, est-ce que je pourrais savoir ce qu'est la tradition?
M. Biron: Des consultations, mais pas de concours.
M. Maciocia: Pas de concours. Au paragraphe 3 de l'article 5, on
dit justement: "après consultation des organismes
représentatifs". Pouvez-vous nous dire qui sont les organismes
représentatifs pour vous?
M. Biron: La ville de Montréal, la Communauté
urbaine de Montréal, l'Association des hôtels du grand
Montréal, l'Association des restaurateurs, les associations touristiques
régionales - parce que nous entendons aussi nommer un ou deux
représentants des régions du Québec - tous ceux et celles
qui sont intéressés à la fois au développement
économique de l'agglomération de Montréal et de
l'industrie touristique dans cette région.
M. Maciocia: Prévoyez-vous aussi de contacter des
transporteurs?
M. Biron: Oui, des transporteurs.
M. Maciocia: Je pense que c'est très important, les lignes
aériennes ou d'autres domaines dans lesquels...
M. Biron: Des transporteurs, des représentants d'agences
de voyage, tous ceux et celles qui sont intéressés dans
l'industrie touristique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: L'industrie touristique est sûrement
favorisée par un tel immeuble, mais ce ne sont pas directement les
touristes qui sont les premiers clients, ce sont les associations
d'activité économique dans le sens le plus large. Par exemple, on
parlait d'une exposition de deux semaines, de la foire internationale de
quelque chose ou de quelque autre chose, que ce soit le Salon de l'auto, le
Salon nautique ou quelque chose comme ça, ce n'est pas du tourisme
directement, c'est de l'économie. Ce sont de grandes industries, au
fond. Est-ce que vous allez avoir des représentants des grandes
industries à votre conseil?
M. Biron: Au cours des consultations, il y avait aussi des
organismes comme COPEM
qui étaient consultés, la Chambre de commerce, le Board of
Trade ou le Conseil du patronat. Ces gens aussi seront consultés.
Le Président (M. Gagnon): L'article 5 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté, M. le Président. M.
Maciocia: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 6.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 6 est-il
adopté?
M. Maciocia: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 7.
M. Lalonde: À l'article 7, j'ai justement une question
parce que le ministre disait tout à l'heure que la fonction du
président, surtout dans un premier terme, ce serait plutôt de
faire la promotion de l'institution elle-même plutôt que de
l'administration. Tout ce qu'on voit à l'article 7, c'est qu'il
préside les réunions du conseil, voit à son fonctionnement
- le "son", j'imagine que c'est pour le conseil et non pour la
société -et assume toutes les autres fonctions. Il semble que la
fonction la plus importante ne soit pas inscrite dans la loi, celle de
promotion qui est, d'après le ministre, la raison d'être de
créer deux fonctions séparées, celle du président
et celle du directeur général. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
d'être plus précis dans la loi?
M. Biron: La loi prévoit les autres fonctions qui lui
seront assignées par règlement de la société.
Justement, à travers ces autres fonctions, il y aura une fonction de
représentation, mais la loi va durer plus longtemps que les
premières années et si, éventuellement, le gouvernement
décide que c'est la même personne qui occupe à la fois les
fonctions de président et de directeur général, la
société va continuer, bien sûr, l'administration
régulière du Palais des congrès.
M. Lalonde: Je soulevais cela justement parce que ça
semblait tellement important qu'on aurait au moins dû le mettre dans la
loi dans un premier temps. Le ministre nous dit que ce sera prévu par
règlement de la société. Ce sont des fonctions qui lui
seront dévolues par règlement de la société. Ce
n'est pas la meilleure façon, mais je n'ai pas d'amendement à
proposer, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 7 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 8. Adopté?
M. Lalonde: Adopté. M. Maciocia: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Article 9. Est-il
adopté.
M. Lalonde: Quel est le montant de la rétribution que vous
vous proposez d'accorder au président?
M. Biron: Ce n'est pas décidé, M. le
Président.
M. Lalonde: L'ordre de grandeur?
M. Biron: Lorsque les attributions exactes du président
seront définies selon les personnes normalement qualifiées entre
lesquelles nous aurons le choix, la rémunération sera
fixée, comme d'habitude, par le gouvernement.
M. Lalonde: Le ministre aura des recommandations à faire,
à ce moment-là. Il me dit présentement qu'on est en train
de...
M. Biron: Ce ne sera pas le salaire minimum.
M. Lalonde: Ce ne sont pas des blagues que je veux avoir, mais
des choses sérieuses.
M. Biron: II faut s'attendre que, dans cet ordre de grandeur...
M. le Président, ce sont habituellement les salaires
réservés aux personnes qui peuvent remplir cette tâche.
M. Lalonde: Je comprends, mais soyez donc un peu plus
précis, comme lorsque vous étiez dans l'Opposition, vous posiez
des questions et vous vouliez avoir des réponses précises. Comme
ministre actuellement, vous nous proposez une loi, vous l'avez défendue
à l'Assemblée nationale. Vous nous dites ce que le
président va faire. Vous savez ce qu'il va faire, vous avez même
fait des démarches actuellement, dont vous n'avez pas fait rapport
à la commission parlementaire et vous ne semblez pas prêt à
le faire, pour trouver un président, un directeur général
et d'autres membres du conseil. Pouvez-vous me dire quel est l'ordre de
grandeur du salaire que vous avez en tête pour rétribuer le
président? Est-ce que c'est entre 10 000 $ et 15 000 $ par année?
Est-ce que c'est plus que ça?
M. Biron: En fonction d'un président à temps plein
qui s'occupera de la promotion, c'est dans le cadre des salaires habituellement
dévolus à des sous-ministres ou à des sous-ministres
associés ou adjoints.
M. Lalonde: Cela va chercher quoi à peu près?
M. Biron: Habituellement, dans l'ordre de grandeur de 55 000 $
à 60 000 $.
Le Président (M. Gagnon): L'article 9 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 10?
M. Maciocia: J'aurais une question à poser au ministre.
À l'article 10, vous dites: "Chacun des membres du conseil
d'administration demeure en fonction malgré l'expiration de son mandat
jusqu'à ce qu'il ait été remplacé ou nommé
à nouveau." S'il y a démission ou, disons, lors de l'expiration
du mandat, est-ce que c'est toujours le gouvernement qui va remplacer cette
personne ou si ce sera plutôt le conseil d'administration?
M. Biron: Non. Le successeur sera nommé de la même
façon que celui qu'il remplace.
M. Maciocia: Vous voulez dire par le gouvernement?
M. Biron: Par le gouvernement. Si c'est une personne qui a
été nommée après consultation, le gouvernement
devra consulter les organismes du milieu.
M. Lalonde: La seule obscurité qu'il y a dans le premier
alinéa du paragraphe 10, c'est quand on dit "malgré l'expiration
de son mandat". On sait qu'un mandat peut expirer de diverses façons,
soit par le décès, soit par le temps, soit par la
démission. La loi dit qu'il va demeurer en fonction malgré sa
démission. Je ne pense pas que ce soit ça qu'on ait voulu
prévoir. C'est que, s'il a été nommé pour deux ans,
par exemple, que les deux années sont écoulées et qu'il
n'a pas encore été renommé ou remplacé, il peut
agir encore comme membre du conseil. Mais s'il y a démission, il ne fait
aucun doute qu'il ne demeure pas en fonction.
M. Payne: C'est quelque chose qui est tout à fait normal
dans toutes les lois; la loi 21, par exemple, concernant les conseils
d'administration des collèges a quelque chose de semblable. C'est
simplement pour assurer la continuité du mandat d'un conseil
d'administration. C'est tout à fait normal dans toutes les lois que j'ai
vues depuis des années qu'il reste en fonction jusqu'au moment où
son remplaçant est nommé par le gouvernement.
M. Lalonde: Cela prouve simplement une chose, M. le
Président, c'est qu'on perpétue des obscurités dans toutes
les lois qu'on adopte. Maintenant, est-ce que le ministre pourrait me dire si
la demande que je lui ai faite est reçue, à savoir de
préciser cet article-là à l'égard de la
démission?
M. Biron: C'est ce qui existe un peu dans toutes les autres lois,
M. le député.
M. Lalonde: Oui, ça, on vient de nous le dire.
M. Payne: Je puis être plus précis pour
l'édification du député de Marguerite-Bourgeoys. Je
réfère à des lois qu'eux ont adoptées à
l'époque. Par exemple, s'il y a une élection, on ne veut pas que
la société en question ou le conseil d'administration soit
figé dans le ciment à cause du fait qu'il ne peut pas continuer.
S'il y a une élection, la personne demeure en poste jusqu'au moment
où elle sera renommée par le gouvernement.
M. Lalonde: C'est ce que j'ai dit tout à l'heure. Cela va
très bien si ce n'est pas une démission, si c'est strictement le
fait qu'il n'a pas été renommé après l'expiration
de son mandat de deux ans, si c'est seulement à cause du temps. S'il n'a
pas été remplacé au bout de deux ans, à la fin de
son mandat, il peut continuer à siéger et à agir. Mais
s'il a démissionné, il ne peut pas demeurer en fonction. C'est
pour ça que je me demandais s'il était possible de faire une
petite amélioration. Vous savez, M. le nouveau député, que
tout ce qui a été fait dans le passé n'était pas
parfait nécessairement. À un moment donné, au bout de
quelques années, on s'aperçoit qu'on a laissé passer des
coquilles ou des situations qui ne sont pas claires. (15 h 45)
M. Biron: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: M. le député de Marguerite-Bourgeoys, je
crois que c'est très clair. On dit: "Chacun des membres du conseil
d'administration demeure en fonction malgré l'expiration de son
mandat."
Or, c'est compris que si le membre démissionne en cours de route,
il n'est pas rendu à l'expiration de son mandat. Il a remis...
M. Lalonde: II expire au moment de sa démission. C'est ce
que je veux dire.
M. Biron: Dans le fond, ce que nous voulons, c'est que si le
membre est nommé pour deux ans et que la renomination survient au bout
de deux ans et deux mois, il continue de demeurer membre du conseil
d'administration pendant quelques mois, à l'expiration de son mandat,
tant et aussi longtemps qu'il n'est pas renommé ou qu'un successeur n'a
pas été choisi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: On a très bien compris, seulement il peut
démissionner au bout de six mois. Qu'est-ce que vous allez faire
après six mois? Si on pouvait à l'intérieur de l'article
de la loi faire une distinction, préciser en cas de démission ou
quoi.
M. Lalonde: En fait, c'est peut-être une question de...
M. Maciocia: C'est juste une question de...
M. Lalonde: La confusion vient du sens du mot "expiration". Je
vois par le deuxième alinéa que l'expiration de mandat,
d'après le ministre ou celui qui propose le projet, cela ne couvre que
l'expiration par le temps, ce qui n'est pas nécessairement vrai, mais
c'est ainsi que vous l'avez conçu.
Moi, je n'en fais pas une bataille. Si c'est ainsi que vous voulez que
ce soit interprété, on verra si les tribunaux sont d'accord avec
vous.
Alors, j'adopterais l'article 10.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Shefford m'a demandé la parole.
M. Paré: Je pense que le député vient de
répondre de lui-même. Cela dit bien "malgré l'expiration de
son mandat", donc c'est clair, il n'y a pas de confusion, c'est juste si les
deux ans sont passés et qu'il n'a pas été renommé.
L'article dit cela seulement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Savez-vous la différence entre un mandat et
une période de temps?
Il y a une différence entre un mandat et une période de
temps. Si on dit l'expiration de la période de temps, à ce
moment, c'est seulement le temps, mais si c'est l'expiration du mandat, le
mandat peut expirer par la démission du mandataire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Dans ce cas-ci comme dans toutes les autres lois,
j'ai l'impression que quand on parle de l'expiration de son mandat, on veut
dire la période de temps.
M. Lalonde: Si c'est cela que vous pensez, tant mieux pour vous,
et bonne chance en cour.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 10 sera
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 11. Est-ce que l'article
11 sera adopté?
M. Lalonde: Un instant, M. le Président, on va commencer
par le lire. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 12.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Est-ce qu'on s'est inspiré des
rédactions les plus récentes? Je sais que depuis quelques
années on a fait un effort pour préciser les cas de conflits
d'intérêts et de comportement. Si c'est des rédactions
assez récentes, il me paraît assez bien couvrir les situations
à peu près les plus...
M. Biron: C'est exactement ce que nous avons fait, M. le
Président. Nous nous sommes inspirés des lois les plus
récentes dans le domaine, celles de SOQUEM et de SOQUIP en
particulier.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 12 sera
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 13.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 14.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Est-ce que les employés de nos régies
ne sont pas soumis à la Loi de la fonction publique quant à leur
embauche et la gestion de leur emploi, alors qu'ici vous sortez
complètement de la Loi de la fonction publique et vous les nommez, vous
les rémunérez suivant "les normes et barèmes et en
fonction du plan d'effectifs établis par règlement?" À ce
moment, cela va être complètement différent de la
fonction
publique.
M. Biron: M. le Président, c'est la même forme que
les autres sociétés d'État. Celle-ci n'est pas une
régie, c'est une société d'État. Si vous prenez un
organisme qui est relié directement au gouvernement, comme la
Société de développement industriel, il est régi
par la Loi de la fonction publique.
M. Lalonde: Le ministre pourrait-il nous dire pourquoi on a
décidé de traiter cette nouvelle société comme, on
pourrait dire, la Société générale de financement
ou SIDBEC, plutôt qu'une régie comme la Société de
développement immobilier?
M. Biron: D'une façon ou d'une autre, les barèmes
des salaires des employés sont préparés par la
société, mais négociés avec le Conseil du
trésor et approuvés par décret. D'une façon ou
d'une autre, c'est le gouvernement qui décide.
M. Lalonde: C'est le gouvernement, mais, dans la fonction
publique, il est assujetti à d'autres contraintes. Voulez-vous me dire
si ca va coûter moins cher de cette façon ou si ça va
coûter plus cher?
M. Biron: C'est une société, donc comme une
compagnie, c'est une question de permanence des employés a
l'intérieur de cette entreprise.
M. Lalonde: Voulez-vous être un peu moins sibyllin et nous
dire si ca va être moins permanent ou plus permanent.
M. Biron: Non, c'est moins.
M. Lalonde: Est-ce que vous voulez dire que vous ne donnerez pas
la sécurité d'emploi?
M. Biron: La sécurité d'emploi à
l'intérieur de cette société d'État, ce sera la
même chose qu'à la Société générale de
financement ou à SIDBEC ou à la Société des
alcools. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas une sécurité
d'emploi, mais ca n'intervient pas dans la fonction publique.
Le Président (M- Gagnon): L'article 14 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 15?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 15, adopté.
Article 16?
M. le député de Viger.
M. Maciocia: M. le ministre, est-ce que c'est logique - je ne
sais pas et je vous pose la question - qu'on nomme les représentants,
disons le directeur général, le président, les membres de
l'exécutif, etc., avant de connaître les rèqlements de la
société? Est-ce qu'on a déjà les règlements
de cette société?
M. Biron: C'est standard avec les autres sociétés
habituelles, il faut que les gens soient là pour adopter des
règlements. C'est un peu comme le règlement no 1 d'une
compagnie.
M. Maciocia: Excusez-moi si je vous pose la question, mais
étant donné que les règlements doivent être
approuvés par le gouvernement, que ce n'est pas la société
qui les approuve, on devrait, d'après moi, connaître les
règlements avant de nommer le président, le directeur
général et les membres du conseil d'administration.
M. Biron: Le député s'est
référé à l'autre article, l'article 15 que nous
venons d'adopter et qui dit que la société peut adopter un
règlement concernant l'exercice de ses pouvoirs et sa régie
interne. Ce qu'on ne veut pas, c'est que la société adopte
n'importe quels règlements, sans que le gouvernement ait eu à
approuver ces rèqlements.
Une fois que la société a adopté les
règlements, ces règlements ne sont pas en vigueur tant et aussi
longtemps que le gouvernement ne les a pas approuvés.
M. Maciocia: Mais est-ce que...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: ... vous ne pensez pas que du moment où vous
nommez le président, le directeur général et le conseil
d'administration, ces gens doivent déjà connaître les
règlements de la société?
M. Biron: Ces gens vont faire les règlements de la
société, mais d'une façon ou d'une autre...
M. Maciocia: Ils vont les faire ou ils vont les
connaître?
M. Biron: ... ils ne peuvent pas faire n'importe quels
règlements puisque les règlements doivent être
approuvés par le gouvernement.
M. Maciocia: Oui, mais...
M. Lalonde: Mais ce n'est pas une réponse à la
question. La question est: Est-ce qu'il ne serait pas logique que le
gouvernement fasse son lit avec la société, mais
société assujettie à l'approbation du gouvernement, avant
de proposer une fonction, soit un président, soit un directeur
général et lui dire: Voici le cadre dans lequel vous allez
travailler? Tandis que là, vous l'engagez - à moins que ce ne
soit pas ça que vous vouliez faire - et ensuite vous lui dites: Faites
vos projets de règlements, mais on n'est pas sûr de les accepter,
ça va dépendre du gouvernement.
M. Biron: Ce sont des normes de base, c'est traditionnel dans
toutes les sociétés; une compagnie privée n'a pas de
règlements avant de nommer les administrateurs, ce sont les
administrateurs qui font les règlements, les règlements sont
adoptés après ça par les actionnaires. C'est exactement la
même chose.
M. Lalonde: C'est-à-dire que les conseils d'administration
adoptent les règlements, mais la fonction de président à
temps plein, c'est autre chose que simple membre du conseil
d'administration.
J'aurais une autre question. Le ministre était très
loquace autrefois sur la transparence des sociétés d'État
et sur la nécessité, par exemple, d'avoir des commissions
parlementaires où les députés pourraient avoir quelque
chose à dire sur l'orientation des sociétés et même
sur leur administration. Ici, arrive l'adoption des règlements qui est
soumise à l'approbation du gouvernement et on ne voit pas du tout
l'Assemblée nationale là-dedans. Est-ce que, conformément
à ses demandes répétées d'autrefois, le ministre
pourrait nous assurer que ces règlements, avant d'être
approuvés par le gouvernement, seraient soit publiés, comme c'est
le cas pour plusieurs lois, soit soumis à une commission parlementaire?
Vous me direz que ce sont des règlements de base pour le fonctionnement
quotidien, mais cela nous intéresse parce que c'est en fonction de ces
règlements, ensuite, que les sociétés d'État s'en
vont et ne reviennent plus nous voir. Elles font à peu près ce
qu'elles veulent.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lalonde: Est-ce qu'elles sont soumises aux...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Biron: À l'article 22, certains règlements
sont... Lorsque le gouvernement fait des règlements, il est tenu de les
publier dans la Gazette officielle. Ce qu'on entend par les règlements
de la société, ici, ce sont des règlements
généraux, l'administration.
M. Lalonde: Écoutez! Votre article 22, au deuxième
alinéa...
M. Biron: À cet article, si, éventuellement,
puisque cela se discute beaucoup, on institue une commission parlementaire
permanente des sociétés d'État, cela pourrait être
facilement déposé à cette commission.
M. Lalonde: Vous m'en voyez ravi, M. le ministre, mais j'aimerais
que ce soit dans la loi parce que vous et moi pourrons être ailleurs au
moment où cela se présentera. Alors, pourquoi ne pas dire que les
règlements de la société entrent en vigueur sur
approbation du gouvernement après -vous avez des conseillers qui
pourraient faire cela rapidement - après avoir été
déposés à l'Assemblée nationale, soumis à
une commission parlementaire ou publiés dans la Gazette officielle?
Quoique personne ne lise la Gazette officielle.
M. Biron: M. le député de Marguerite-Bourgeoys, je
peux prendre l'engagement de publier ou de déposer à
l'Assemblée nationale, en même temps que les états
financiers de l'entreprise, chaque année, tel que prévu à
l'article 27, les règlements de la société, mais je ne
voudrais pas aujourd'hui l'écrire dans la loi pour établir un
précédent. Lorsque la commission parlementaire des
sociétés d'État va se pencher sur tout le problème
de la "transparence" des sociétés d'État, personnellement,
je ne verrais pas du tout d'inconvénient à l'inscrire dans la
loi, mais aujourd'hui, je ne puis accepter votre demande. (16 heures)
M. Lalonde: Vous me décevez beaucoup, M. le ministre.
J'espérais que votre arrivée au Conseil des ministres allait nous
permettre de constater une bouffée d'air frais dans les
sociétés d'État, de la transparence, et que vous pourriez
mettre votre pied à terre immédiatement et dire: Oui, cela va se
faire. Vous êtes ministre, vous savez. Vous pouvez le proposer ici et le
faire adopter et, justement, faire un précédent. Il est temps
qu'on fasse des précédents dans l'administration de nos
sociétés d'État. Il me semble que ce serait tout à
fait conforme, en tout cas, à ce que vous disiez. On saura maintenant
dans l'avenir qu'il ne faudrait pas trop compter sur vos attitudes
antérieures, à moins que vous ne fassiez preuve de logique et que
vous disiez: C'est vrai, c'est un cas auquel je n'avais pas pensé et, au
nom de la transparence, même les règlements seront publiés
parce que, vous savez, ce sont ces règlements qui sont appliqués
tous les jours. C'est avec cela que les gens s'en vont
administrer nos millions après, les millions de tout le monde.
Raison de plus qu'ils soient non seulement approuvés par le
gouvernement, je suis parfaitement d'accord, mais soumis à la population
en général par le biais d'une commission parlementaire ou
publiés dans la Gazette officielle - si vous aimez mieux, ailleurs -
avant d'être approuvés.
M. Biron: M. le député, vous me voyez
déçu de votre déception, mais j'ai dit tout à
l'heure que je m'engageais personnellement, en tout cas, à
déposer devant l'Assemblée nationale tous les règlements
de cette société. Je vous encourage à continuer à
faire vos représentations. Quant à moi, j'ai toujours cru que les
sociétés d'État devraient être transparentes,
c'est-à-dire répondre véritablement devant leurs
actionnaires qui sont représentés par les députés
à l'Assemblée nationale. Je me suis engagé tout à
l'heure, et j'entends respecter mes engagements, à déposer devant
l'Assemblée nationale les règlements de la
société.
M. Lalonde: M. le Président, si vous me le permettez.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ...un engagement personnel, d'un ministre, vous
savez, cela vaut à peu près le papier sur lequel c'est
écrit, parce que cela n'engage pas le gouvernement, premièrement.
Deuxièmement, le ministre peut ne plus être là au moment
où l'action requise doit être faite. Donc, je regrette, ce n'est
pas à cause que c'est vous, mais cela ne vaut rien. Ces engagements
doivent être dans la loi. Deuxièmement, si vous déposez les
règlements une fois par année une fois qu'ils sont
adoptés, il est trop tard pour faire valoir nos points de vue, le point
de vue des parlementaires là-dessus. C'est avant qu'ils soient
adoptés que la consultation doit être faite. Quant à votre
encouragement à continuer nos représentations, M. le ministre,
c'est possible que cela vienne de bonne part, mais je vous assure que je trouve
cela un petit peu prétentieux et illogique. Vous avez fait des
représentations pendant un bout de temps. Vous avez décidé
de traverser, de virer votre capot de bord pour essayer de faire vos
représentations et vous ne parlez pas le même langage.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Si j'ai bien compris, M. le ministre, vous voulez
dire que vous allez déposer les règlements devant
l'Assemblée nationale avant l'adoption par le gouvernement.
M. Lalonde: Une fois par année.
M. Biron: Après si vous voulez que ce soit efficace;
autrement, l'entreprise, cela va devenir un Parlement et il n'y a rien qui va
se décider. Si vous voulez que l'entreprise fonctionne efficacement,
elle doit fonctionner comme une entreprise bien gérée. Et
particulièrement venant de l'Opposition officielle, votre attitude me
surprend parce que vous dites quelque chose une journée et, par vos
interventions, ici, vous nous proposez le contraire. Vous vantez souvent les
mérites de l'entreprise privée comme étant très
dynamique et efficace, plus efficace que l'entreprise d'État. Ce qu'on
veut faire dans cette loi, c'est garder le même dynamisme que vous
reconnaissez à l'entreprise privée, que je reconnais et que le
gouvernement reconnaît, c'est garder le même dynamisme qu'on
reconnaît tous comme ça à l'entreprise privée, mais
faire en sorte de respecter les véritables actionnaires, les
véritables propriétaires de la société
d'État, c'est-à-dire la population du Québec.
Ce sera le conseil d'administration qui acceptera, qui adoptera des
règlements. Le conseil d'administration soumettra ces règlements
au gouvernement qui, lui, les entérinera ou les refusera, s'il le veut.
Et ces règlements seront publiés, parce que j'en ai pris
l'engagement, en même temps que les rapports financiers annuels de cette
société. Donc, on agit avec beaucoup de transparence, beaucoup
plus que l'entreprise privée, mais on garde, en même temps, le
dynamisme que vous-même, vous reconnaissez à l'entreprise
privée.
M. Lalonde: Oui, mais il ne faut pas parler deux langages en
même temps. Ce n'est pas l'entreprise privée. Le gouvernement a
décidé de garder le Palais des congrès, de l'administrer
lui-même. Donc, c'est une entreprise publique. Comment voulez-vous dire:
On fait comme l'entreprise privée, on ne soumettra pas cela à
l'Assemblée natinale. Vous-même, lorsque vous étiez
député d'Opposition, vous avez maintes fois réclamé
que l'Assemblée nationale soit consultée dans l'orientation... Je
ne parle pas des décisions quotidiennes. Vous savez très bien -
et si vous ne le savez pas, vous allez l'apprendre - qu'un règlement
n'est pas adopté tous les jours par une société, qu'elle
soit une société privée ou une société
publique. C'est adopté - surtout ces règlements - au
début. Il y a peut-être un amendement une fois par année ou
peut-être moins. Je ne vois pas quelle est la logique dans votre refus de
soumettre à l'Assemblée nationale qui représente la
population actionnaire, comme vous dites, ce que les règlements seront.
C'est bien simple. Je ne vois pas pourquoi vous vous entêtez.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viqer.
M. Maciocia: Deuxièmement, si j'ai bien compris votre
explication, tout à l'heure, vous avez dit que le conseil
d'administration de la société va adopter les règlements
et, après, il va les soumettre au gouvernement pour adoption. Entre les
deux, au moment où le conseil d'administration de la
société, d'après vos explications, va adopter les
règlements, ne pourrait-il pas les soumettre à l'Assemblée
nationale ou à une commission parlementaire pour discussion et
après, le gouvernement pourra les adopter ou non.
M. Biron: Non, M. le Président, je ne peux...
M. Maciocia: Je doute très fort, de toute façon,
que ce soit le conseil d'administration de la société qui va
adopter les règlements, parce que la loi dit clairement que les
règlements de la société entrent en vigueur après
approbation par le gouvernement. Je doute un peu vraiment que ce soit le
conseil d'administration qui va les proposer.
M. Biron: Je ne peux accepter, M. le Président, la demande
du député de Viger.
M. Lalonde: On saura, M. le Président, à l'avenir,
jusqu'à quel point on ne peut pas compter sur les anciens discours du
ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Shefford.
M. Paré: De toute façon, M. le Président, je
ne pense pas que la demande de l'Opposition entrerait dans l'article 16, mais
plutôt dans la section IV, comptes et rapports. Donc, je pense, à
ce moment-là, qu'on peut adopter l'article 16 sans tenir compte de la
demande de l'Opposition.
M. Lalonde: Le député veut-il dire qu'il va appuyer
ma demande, de soumettre tous les règlements à l'Assemblée
nationale, si je la fais à l'article 22 plutôt qu'à
l'article 16? Tant mieux. Je verrai.
M. Paré: Non, parce que, pour commencer, je ne pense pas
que ce soit le moment ici de changer tous les rapports de toutes les
sociétés d'État. Ce sera quand on fera une commission
parlementaire qui va discuter des rapports des autres sociétés.
Ce qu'on est en train de faire aujourd'hui, c'est de s'entendre sur le Palais
des congrès et non pas de changer le mode de fonctionnement de toutes
les sociétés d'État. Donc, je pense qu'il y aura un autre
moment où on pourra discuter de cela.
M. Lalonde: M. !e Président, seulement pour la bonne
compréhension du débat, ce que je demandais, ce n'était
pas du faire un amendement qui affecterait toutes les sociétés
d'État, mais de commencer ici par une première, un
précédent, dans Se sens de ce que l'ancien chef de l'Union
Nationale a réclamé depuis quatre ans, à savoir qu'on
injecte un peu plus de transparence. Ici, la société peut adopter
un rèqlement concernant l'exercice de ses pouvoirs. Avec quel argent
exerce-t-elle ses pouvoirs? Avec l'argent de tout le monde. Elle va être
financée par les taxes. Et sa régie interne, comment se
comporte-t-elle dans l'administration? Se comporte-t-elle de façon
à contrôler comme il le faut les sommes d'argent? Et ces
règlements sont-ils tellement importants qu'il faut qu'ils soient
approuvés par le gouvernement? Si c'étaient seulement des
guestions de fonctionnement, à savoir à quelle heure elle ouvre
ou ferme Ses portes, cela n'aurait pas à être approuvé par
le gouvernement. Mais est-ce tellement important que le gouvernement dise: Cela
entrera en vigueur seulement lorsque j'aurai dit oui. En toute logique, je dis
au ministre: Faites preuve de transparence. On va commencer par cette
société. On fera les amendements ailleurs une autre fois, mais
là, cela m'est refusé. C'est cela. Le député est-il
d'accord que l'Assemblée nationale... Lui, il est député.
Il n'est pas ministre. Comme moi, il est seulement député. On lui
communique seulement ce qui arrive à l'Assemblée nationale ou aux
commissions parlementaires qui sont des excroissances de l'Assemblée
nationale. N'est-il pas intéressé à savoir d'avance, avant
que ce soit, approuvé par le gouvernement, comment cette
société va fonctionner? S'il n'est pas intéressé,
on saura où il se situe. Moi, je lui donnais la chance d'être
intéressé.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon.
M. Payne: Pour moi, il n'y a pas de discussion là-dessus.
À moins que je ne m'abuse, tous les règlements adoptés par
le Conseil des ministres, tous les décrets sont de l'information
publique.
M. Lalonde: Après, pas avant.
M. Payne: Bien sûr, mais la question sur laquelle nous
devons nous pencher aujourd'hui, celle qui est sur la table, c'est de savoir si
on a va les déposer - c'est la question du député de Viger
- à la fin de l'année financière. Vous avez compris que
c'était avant et vous avez changé d'idée, maintenant c'est
après.
M. Maciocia: J'ai dit seulement que si les règlements sont
adoptés par le conseil
d'administration de la société, j'endosse... M. Payne:
Si vous voulez arrêter...
M. Maciocia: Avant l'approbation du gouvernement, si on pouvait
connaître, nous, à l'Assemblée nationale, que ce soit
à l'Assemblée nationale ou en commission parlementaire, ces
règlements avant que le gouvernement les adopte.
M. Payne: Bref, votre question...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, il ne faudrait pas
que ça devienne un dialogue entre vous deux. J'aimerais qu'on demande la
parole, s'il vous plaît, pour qu'on puisse contrôler un peu mieux
les travaux de la commission. Est-ce que vous avez terminé, M. le
député de Viqer? M. le député de Vachon, si j'ai
bien compris, vous aviez demandé la parole.
M. Payne: C'était simplement pour souligner le fait que la
voie royale arrêtait les travaux de l'Assemblée nationale. Si vous
voulez proposer à l'Assemblée nationale un débat
concernant tous les règlements de régie interne de nos
sociétés d'État... n'est bien cela le sens de la question,
c'était bien cela que j'avais compris. La réponse du ministre,
c'est non.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: On doit comprendre que les députés
ministériels sont parfaitement d'accord avec le ministre, qu'ils ne
veulent absolument rien savoir de ce qui va se passer dans ces
sociétés, qu'ils ne sont pas intéressés à
revoir les règlements proposés au gouvernement et
considèrent donc leurs fonctions de député comme des
"rubber stamps" du gouvernement?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: Je ne voudrais pas que le député de
Marguerite-Bourgeoys charrie trop. Tout à l'heure, j'ai pris
l'engagement de déposer, en même temps que les rapports annuels de
la Société du Palais des congrès de Montréal, les
règlements qui seront adoptés dans le cours de
l'année.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 16 sera
adopté?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Sur division. Article 17.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 18.
Objets et pouvoirs de la société
M. Biron: M. le Président, à l'article 18, tel que
je me suis engagé à la fois devant l'Assemblée nationale
lorsque j'ai présenté le projet de loi, je voudrais
présenter... C'est à l'article 19? Je regrette, M. le
Président, c'est pour l'autre article.
M. Lalonde: À l'article 18, M. le Président, on
arrive au coeur de la loi parce que ce sont les objets de la
société: administrer le Palais des congrès,
élaborer des projets de développement ou d'exploitation, exercer
les commerces, etc. Il y a beaucoup de questions qui sont soulevées.
Peut-être que le ministre, qui nous annonçait un amendement
à l'article 19, pourrait nous dire s'il s'agit d'un amendement gui
inscrit le secteur privé dans l'exploitation. Je ne sais pas si
ça va à l'article 19 ou à l'article 18, mais on a
sûrement des questions à poser, justement, sur le discours de
deuxième lecture du ministre qui, pendant de longues minutes, faisait
des promesses d'impliquer le secteur privé. Il a même dit qu'avant
de déposer la loi, il avait appelé un tel, telle ou telle
association, telle organisation. Encore là, c'est une assurance
limitée de collaboration. Pourquoi ne met-il pas ici, a l'article 18,
une structure d'administration et d'exploitation en collaboration avec le
secteur privé?
M. Biron: M. le Président, pour l'information du
député de Marquerite-Bourgeoys, un peu en parlant des articles 19
et 20, l'article 20 dit: "La société peut s'associer ou
contracter avec toute personne pour la réalisation de ses objets", ce
qui laisse la latitude à la société de s'associer ou de
contracter avec d'autres entreprises du secteur privé en particulier ou
même de la Communauté urbaine de Montréal ou de la ville de
Montréal pour réaliser ses objets, c'est-à-dire
administrer et exploiter le Palais des congrès, élaborer des
projets de développement et exercer les commerces et autres
activités. (16 h 15)
À l'article 19, je voudrais tout à l'heure
présenter un amendement qui va permettre aussi à la
société de louer ou d'acquérir, seule ou avec d'autres,
les biens meubles et immeubles dont la Société de
développement immobilier du Québec est propriétaire. Parce
que, à l'heure actuelle, le Palais des congrès est construit par
la Société de développement immobilier du Québec,
donc SODEVIQ, pour le compte du gouvernement du Québec par le ministre
des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
Ce n'était pas explicitement présenté dans la loi,
ce "partnership" avec d'autres entreprises du secteur privé, de la ville
de Montréal, de la CUM ou d'autres.
Si on amende l'article 19, avec la présence de l'article 20, la
société peut fonctionner demain matin seule, c'est-à-dire
avec le gouvernement seul à 100% dans la société. Si au
cours des jours, des semaines, des mois ou des années, nous avons des
gens du secteur privé ou de la ville de Montréal qui seraient
intéressés à venir s'associer au gouvernement du
Québec dans l'exploitation ou l'administration du Palais des
congrès, la loi nous permettra d'aller dans ce sens. Nous n'avons pas
voulu retarder l'exploitation du Palais des congrès - il est
déjà même un peu tard et il y a beaucoup de travail
à faire immédiatement - mais nous voulons garder la latitude
nécessaire pour nous permettre d'accepter des partenaires du secteur
privé au sein de l'administration et de l'exploitation du Palais des
congrès de Montréal.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'aurais deux questions. Premièrement, est-ce
que le ministre pourrait nous distribuer l'amendement immédiatement
afin...
M. Biron: Certainement.
M. Lalonde: ... qu'on puisse savoir à peu près dans
quel sens ça va? Deuxièmement, si les membres de la commission et
le président le permettent, on peut peut-être discuter globalement
18, 19 et 20 ensemble parce qu'on parle de la même chose.
Alors, l'amendement, c'est seulement pour ajouter les mots "seul ou avec
d'autres".
M. Biron: C'est ça. Légalement, ça nous
permet de le faire.
M. Lalonde: Bon. J'aurais deux questions. D'abord, 20, c'est un
article usuel. On donne le pouvoir à une société de
s'associer et de faire des contrats et c'est tout à fait normal. Il
m'apparaît que, 20 existant, l'amendement devient de moins en moins
nécessaire de toute façon parce que le fait de louer ou
d'acquérir avec d'autres, tel quel, d'après 19, elle peut le
faire seule. Alors, les mots qui sont ajoutés c'est "avec d'autres".
À 20, on dit qu'elle "peut s'associer ou contracter avec toute personne
pour la réalisation de ses objets". Un de ses objets, c'est justement
d'administrer, de louer, d'acquérir, etc., c'est de faire tout ce qui
est dans 18 et 19. C'est de la sémantique peut-être, mais il me
semble que ça n'ajoute pas grand-chose. J'aimerais savoir quand
même du ministre quels sont ses projets actuellement d'association avec
l'entreprise privée pour la réalisation des objets, que ce soit
simplement l'administration ou l'exploitation ou, de façon plus
précise, la location ou l'acquisition. Est-ce qu'il y a des projets plus
précis que simplement des voeux de bonne humeur et rien de plus?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: M. le Président, en arrivant au
ministère, après avoir fait le tour un peu du ministère et
des différentes sociétés d'État, j'ai aussi
étudié ce projet de loi. J'ai rencontré les principaux
responsables du développement économique et touristique municipal
de Montréal, en particulier les gens de COPEM, les gens de CIDEM, la
ville de Montréal, la Communauté urbaine de Montréal,
l'Association des grands hôtels, des restaurateurs et je leur ai fait
part de l'ouverture du gouvernement du Québec en vue de s'associer, si
eux le croyaient utile, dans l'exploitation, l'administration, la location ou
l'achat du Palais des congrès de Montréal.
Bien sûr, il est trop tôt aujourd'hui pour leur demander de
nous donner une réponse. Cela fait à peu près deux ou
trois semaines. Une telle décision ne peut se prendre à
l'emporte-pièce, C'est pour cette raison que j'ai voulu présenter
le projet de loi avec beaucoup de flexibilité. Si les gens du secteur
privé veulent venir avec nous administrer, exploiter, louer ou acheter
le Palais des congrès, il y a toute l'ouverture nécessaire. S'ils
croient qu'ils doivent attendre un an, deux ans ou trois ans même, il y
aura toujours l'ouverture nécessaire dans la loi pour le faire.
À l'heure actuelle, le gouvernement a fait les premiers pas et
nous attendons des réponses de partenaires éventuels. Mais
j'ajoute, pour le député de Marguerite-Bourgeoys, que, quand
même, pour moi il est un peu tôt, il est trop tôt pour
attendre des réponses définitives formelles. Il faut permettre
à ces gens de prendre une décision éclairée. Cela
se fera au cours des prochains mois.
M. Lalonde: Je ne m'attendais pas, M. le Président,
à un contrat signé sur la table, naturellement. Mais j'aimerais
savoir quelle formule le ministre favorise. Est-ce qu'il favorise une
colocation, une copropriété? Quelles sont les conditions qu'il
offre à l'entreprise privée? Est-ce que c'est d'acheter au
coût de construction? Quel engagement aussi demande, au point de vue du
financement, la Trésorerie?
M. Biron: M. le Président, il n'y a aucune
négociation d'entreprise. Donc, il est trop tôt aujourd'hui pour
dire exactement dans quelle direction nous irons ou ce que nous voulons ou les
buts que nous allons atteindre finalement après le résultat des
négociations.
Il est assez tôt quand même pour faire une ouverture de
principe, en disant ce que le gouvernement est prêt à accepter,
c'est-à-dire une association avec d'autres gens, du municipal ou du
secteur privé, dans ce sens. Lorsque des gens seront
intéressés, nous déciderons, avec eux, le meilleur moyen
d'exploiter au maximum le Palais de congrès, afin que le Québec
profite des retombées maximales de la présence à
Montréal de cet immeuble.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Mais guand même, M. le ministre, si le secteur
privé vous demandait de guelle façon il pourrait entrer en
collaboration avec le gouvernement pour l'exploitation ou le
développement du Palais des congrès, vous devrez avoir
déjà un projet à soumettre au secteur privé ou au
secteur municipal. C'est ce qu'on voudrait savoir, aujourd'hui, sur guelle base
vous allez entamer des négociations si, demain matin, le secteur
privé ou le secteur municipal arrivait et disait: On est
intéressé. Il faudrait savoir sur quelle base.
M. Biron: Avant de voir des gens intéressés, je
crois qu'il n'est pas bon d'entreprendre des négociations sur la place
publigue. Il est bon d'abord de faire une déclaration de principe,
d'ajuster la loi en conséquence pour prouver notre ouverture et,
ensuite, des gens du secteur privé ou du secteur de Montréal, gui
vont en profiter le plus, la ville de Montréal, pourraient être
intéressés à certaines conditions. Ces conditions seront
négociées de part et d'autre et l'Assemblée nationale en
sera informée.
M. Lalonde: Est-ce qu'elle sera informée avant que ce soit
signé? C'est important, cela.
M. Biron: Si vous voulez, nous allons commencer à
négocier avant. Je n'ai pas l'intention de négocier d'association
sur la place publique avant même que nous ayons des partenaires
possibles. Je ne crois pas que les partenaires possibles seront
intéressés à venir avec nous si nous néqocions
constamment sur la place publique.
Alors, dans ce sens, nous voulons agir comme le ferait une entreprise
bien gérée.
M. Lalonde: Je comprends, mais M. le Président,
avant...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je comprends qu'on ne peut pas négocier sur la
place publique, c'est évident. Mais une fois que c'est signé,
bon, il y a un accord et, de part et d'autre, on est prêt à signer
tel document. Est-ce que -c'est important, cela va affecter l'administration du
Palais des congrès pendant longtemps - le ministre ne pourrait pas
prendre un engagement personnel, puisgu'il semble que ce soit la seule chose
qu'on puisse obtenir, de soumettre cet accord, avant qu'il devienne
contractuel, contraignant pour le gouvernement, qu'il devienne un engagement du
gouvernement, de soumettre le tout à une commission parlementaire? Cela
ne prend que quelques jours, convoquer une commission parlementaire.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: M. le Président, je vais prendre le même
engagement gue tout à l'heure, c'est d'informer l'Assemblée
nationale aussitôt que nous en serons venus à des décisions
d'entente mutuelle avec des partenaires éventuels.
M. Lalonde: Après le contrat ou avant?
M. Maciocia: Après la signature du contrat?
M. Lalonde: Autrement dit, est-ce que ça sera tout
simplement une parade devant l'Assemblée nationale ou si
l'Assemblée nationale ou les commissions parlementaires pourront
vraiment dire: Vous devriez peut-être changer ceci ou cela?
M. Biron: Après la signature.
M. Lalonde: C'est décevant! M. le ministre, vous
êtes décevant, laissez-moi le dire et le répéter!
J'ai encore aux oreilles l'écho de vos discours; vous avez beaucoup
changé, M. le ministre.
M. Maciocia: Est-ce que c'est ca la transparence? Je vous pose la
question, M. le ministre.
M. Biron: Oui, M. le député. M. Maciocia:
Merci.
M. Lalonde: C'est ça que vous aviez en tête comme
transparence, ce n'était pas fort!
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article...
M. Lalonde: J'ai une autre question sur l'article 18, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Le ministre disait, lors de son discours de
deuxième lecture, qu'il fallait adopter des politiques tarifaires, que
c'était urgent parce que les organismes qui seraient prêts
à utiliser le Palais des congrès demandent communication de ces
politiques tarifaires de base, relativement à la location des salles.
Est-ce qu'une telle politique a été élaborée?
M. Biron: Cette politique est en cours d'élaboration
présentement et ce seront les membres du conseil d'administration qui
prendront la décision.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Je m'excuse, mais je pense que le
député de Vachon était avant moi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon.
M. Payne: C'est que j'allais intervenir sur les propos du
ministre touchant la transparence avec une illustration bien simple.
Voulez-vous que l'Assemblée nationale devienne l'interlocuteur avec
l'entreprise privée en pleine discussion, en pleine négociation?
Je peux vous donner beaucoup d'exemples de tous les gouvernements du
passé ou du gouvernement actuel. On ne le peut pas. On risque souvent de
compromettre des discussions très délicates avec une
troisième partie en faisant part publiquement de ses propositions. Cela
ne se fait pas et je doute beaucoup que n'importe quel gouvernement le ferait.
Ce n'est pas une question de transparence, c'est une question de confiance. Si
vous, M. le député de Viger, vous êtes prêt à
soumettre, par exemple - à titre d'illustration - tous vos propos comme
homme d'affaires, ça risque d'au moins préjuger le
résultat des discussions.
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais une question de
règlement parce qu'on a été mal cité.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, sur une question de règlement.
M. Lalonde: J'ai insisté, à chaque fois que j'ai
soulevé cette question depuis quelques minutes, sur le fait qu'il s'agit
d'un accord paraphé. On ne va pas voir l'Assemblée nationale
pendant les discussions; c'est l'enfance de l'art, comme on dit, que ça
ne se fait pas. Mais une fois que c'est paraphé, que l'entreprise qui
est prête à s'associer au gouvernement a conclu, a
décidé qu'elle était prête à accepter tel
accord et que le gouvernement ou la société est prêt
à accepter ce même accord, qu'il y ait une clause stipulant que
c'est soumis à l'Assemblée nationale, ça n'engage
personne. Cela ne prend tout de même pas un doctorat en droit pour
comprendre qu'on ne négocie pas en public. C'est négocié,
c'est entendu, c'est réglé, sauf que ça ne peut pas
engager le gouvernement avant que l'Assemblée nationale soit
informée, qu'elle ait le temps de dire: Vous êtes en train de nous
vendre tout rond, vous êtes en train de faire des choses pas correctes.
Si vous préférez la prendre après; comme vous voulez M. le
député.
M. Maciocia: Mais c'était exactement la réponse. Je
vois que depuis quelques questions le député de Vachon a beaucoup
de difficulté à les comprendre. Je ne sais pas pourquoi. Est-ce
parce qu'on s'explique mal, ou quoi? Je ne sais pas. Il comprend mal, parce
que, à un certain moment a dit: On ne veut pas avoir des discussions
publiques, les discussions c'est le gouvernement qui va les entamer avec le
secteur privé, mais c'est avant la signature qu'on voudrait que
l'Assemblée nationale soit mise au courant; quand le contrat est
déjà établi entre les deux parties, mais avant la
signature. (16 h 30)
M. Biron: M. le Président, sur ce même sujet, je
rappellerai au député de Viger et au député de
Marguerite-Bourgeoys que le premier ministre a demandé au
député de Trois-Rivières d'élaborer un plan de
participation plus grande des députés de l'Assemblée
nationale aux travaux et à la vie même de l'Assemblée. Or,
il y aura peut-être des représentations de leur part à
faire au député de Trois-Rivières, mais je ne voudrais pas
ici, à même l'étude d'un projet de loi, établir des
précédents. Je crois que le député de
Trois-Rivières est parfaitement compétent dans son domaine pour
faire les suggestions nécessaires au gouvernement pour
l'amélioration de la vie à l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ...je suis prêt à accepter l'apologie du
nouveau ministre à l'endroit de celui qui a failli être son
collègue, mais cela n'est quand même pas satisfaisant. Tout le
monde sait que tous les gouvernements, l'un après l'autre, ont
tenté d'améliorer le sort des pauvres députés,
surtout les députés ministériels dont la participation
n'est pas favorisée par le système actuel, dans les débats
je veux dire. C'est peut-être de bonne foi que le ministre faisait
référence au fait que le député de
Trois-Rivières est en train d'étudier la réforme
parlementaire. C'est presque ridicule, M. le ministre. Pensez-vous que pendant
qu'on fait une loi, on va mettre dans la loi que cela va dépendre de ce
que le député de Trois-Rivières va faire? Quand le
député de Trois-Rivières aura réussi - il a tout
notre concours, je l'ai vu personnellement et j'espère qu'il va
réussir -à ce moment-là, on pourra dire: Écoutez!
On va faire ce qu'il faut dans la structure parlementaire pour favoriser la
participation des députés. On n'a pas besoin de changer les lois.
Mais tant que cela n'existe pas, notre seule garantie, c'est la loi. Ce ne sont
pas des voeux pieux.
M. Biron: Je n'ai pas l'intention de négocier à la
pièce la réforme parlementaire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 18 sera
adopté?
M. Maciocia: J'ai une autre question au ministre.
Le Président (M. Gagnon): Une autre question, M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Je vous l'ai même posée à
l'Assemblée nationale au moment de la deuxième lecture du projet
de loi. Étant donné que l'ancien ministre des Travaux publics et
de l'Approvisionnement, Mme Ouellette, avait prévu, quand on a
discuté de la Société du Palais des congrès de
Montréal, un déficit annuel de 500 000 $, je vous ai posé
la question à l'Assemblée nationale: Est-ce que vous
prévoyez encore un déficit annuel de 500 000 $ ou si ce montant a
été révisé depuis? Quel déficit
prévoyez-vous actuellement pour la première année de
fonctionnement et pour les cinq premières années de
fonctionnement?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: Les chiffres ne sont pas terminés, M. le
Président, quant à la prévision du surplus ou du
déficit, mais c'est sûr que, tant et aussi longtemps qu'on n'aura
pas atteint un taux d'occupation supérieur à 50%, il y aura un
déficit. En fonction du travail ou du succès que pourra avoir le
conseil d'administration de la société, le déficit sera
moindre ou même cela pourrait être un profit. Il reste que, pour la
première année de fonctionnement, il y a un déficit
prévu d'au-delà de 1 000 000 $. Cela dépasse 1 000 000 $
parce qu'on compte au-delà de 2 000 000 $ de taxes à la ville de
Montréal et à la Communauté urbaine de
Montréal.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Vous voulez dire que c'est un déficit
approximatif de 3 000 000 $ la première année?
M. Biron: Non, la société va payer ses taxes
à compter de la première année de fonctionnement.
M. Maciocia: Mais c'est cela: 2 000 000 $ de taxes, plus 1 000
000 $
M. Biron: Disons 1 500 000 $ de déficit, une fois que les
taxes seront payées.
M. Maciocia: Une fois les taxes payées. Vous nous avez dit
tout à l'heure, si j'ai bien compris, que pour la première
année de fonctionnement, vous prévoyez une occupation maximale de
25% du Palais des congrès de Montréal. Vous voulez dire que vous
avez fait ce calcul de 1 000 000 $ de déficit en prévoyant
seulement 25% d'occupation.
M. Biron: M. le Président, je veux juste corriger. Je
m'excuse, les chiffres que j'ai donnés au député tout
à l'heure, c'est sans compter les taxes. Donc, 1 500 000 $ plus 2 000
000 $ de taxes.
M. Maciocia: Cela veut dire 3 500 000 $ la première
année du déficit.
M. Biron: Exact.
M. Maciocia: Pour les cinq premières années, vous
devez sûrement avoir une étude, avec vos collaborateurs ou
à l'intérieur du ministère, une projection sur les cinq
prochaines années. Pouvez-vous me dire, pour les cinq premières
années, quel serait le déficit du Palais des congrès de
Montréal?
M. Biron: Si nous comptons un revenu au Québec des taxes
municipales, les cinq prochaines années devront apporter un revenu
d'environ 2 000 000 $, un surplus, en comptant ce que cela apportera au
Québec, les taxes, qui sont d'environ 7 500 000 $. Cela veut dire que le
déficit net sera de 5 500 000 $, en fonction d'un taux d'occupation qui
pourra atteindre 70% la cinquième année.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Si je comprends bien, M. le ministre, vous avez dit
tout à l'heure que vous prévoyiez un déficit de 3 500 000
$, la première année, et pour les cinq premières
années, 5 500 000 $. Cela veut dire que pour les quatre...
M. Lalonde: La cinquième année, cela, ou les cinq
années?
M. Maciocia: Moi, je vous ai posé la question pour les
cinq années. Pas la cinquième année.
M. Biron: On prévoit un déficit, pour la
première année, de 1 500 000 $.
M. Maciocia: Plus 2 000 000 $ de taxes. Pour la
société, c'est 3 500 000 $. Pour les quatre autres années,
vous prévoyez un déficit de combien?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: Si vous voulez noter, M. le député, je
vais vous donner les chiffres. Je m'excuse, j'avais une ligne qui comptait
aussi des revenus d'impôts générés. Déficit
d'exploitation, la première année, 2,2, la deuxième
année, 1,9, la troisième, 1,5, la quatrième 1,2, la
cinquième, 0,8. Nous prévoyons des revenus d'impôts
générés par les congressistes sur les cinq années
d'au-delà de 30 000 000 $ plus les taxes municipales, sur les cinq
années, de 7 500 000 $.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Si j'ai bien compris, M. le Président, vous
voulez dire 2 200 000 $, la première année, 1 900 000 $, la
deuxième, 1 500 000 $, la troisième, mais à ces montants,
il faut ajouter les taxes foncières. C'est cela?
M. Biron: Non, monsieur. Attendez un peu.
M. Maciocia: Là, je ne vous suis plus.
M. Biron: M. le Président, je vais faire vérifier
si les taxes sont ou non là-dedans. Le rapport que j'ai ici n'est pas
vraiment clair à ce point de vue.
M. Maciocia: Les taxes ne sont pas comprises.
M. Biron: Je peux vous dire, par exemple, que j'ai 30 000 000 $
de revenus d'impôt produits par les congressistes, les frais
d'exploitation.
M. Maciocia: Oui.
M. Biron: Je peux vous dire qu'il y a 7 500 000 $ de taxes.
M. Lalonde: Oui, vous l'avez dit tout à l'heure.
D'ailleurs, 7 500 000 $, c'est à la ville de Montréal.
M. Biron: C'est cela.
M. Lalonde: Maintenant, si on me permet...
M. Maciocia: Oui.
M. Lalonde: ...30 000 000 $ d'impôt au gouvernement du
Québec, ce sont des impôts qui sont payés, ce sont des
taxes de vente ou quoi? Comment calculez-vous vos 30 000 000 $? Les
congressistes ne paient pas d'impôt sur le revenu.
M. Biron: Tous les impôts qui sont
générés par la présence à Montréal du
Palais des congrès.
M. Lalonde: Oui, c'est cela. Je vous demande le détail.
Vous arrivez à 30 000 000 $ pendant cinq ans. Vous aviez dit dans votre
discours de deuxième lecture: "Nous prévoyons quand même
que la première année d'exploitation au complet nous apportera
des retombées directes d'environ 44 000 000 $." Première
année...
M. Biron: Oui.
M. Lalonde: ...des retombées directes d'environ 44 000 000
$. Pouvez-vous me donner les détails de ces 44 000 000 $? Je comprends
que les taxes municipales sont comprises dedans, j'imagine.
M. Biron: C'est cela.
M. Lalonde: Voilà 1 500 000 $.
M. Biron: Lorsqu'on parle de retombées directes, ce sera
des sommes d'argent que les congressistes vont dépenser à
Montréal.
M. Lalonde: C'est 25% de la capacité d'occupation
ou...
M. Biron: 25%.
M. Lalonde: J'aimerais avoir des détails là-dessus.
Comment pouvez-vous arriver à 44 000 000 $? Vous avez fait des calculs,
j'imagine, pour arriver à 44 000 000 $?
M. Biron: Oui, M. le député, des calculs ont
été faits.
M. Lalonde: J'aimerais avoir des
détails. Qu'est-ce que c'est, au juste? Combien d'hôtels
là-dedans? Combien de repas, d'achats ou autre chose? C'est fondé
sur combien de jours d'occupation?
M. Biron: Je ne peux pas vous dire combien il y a d'hôtels
à ce jour. Je n'ai pas le rapport détaillé pour la demande
que fait le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Mais écoutez, c'est important; Vous avez
sûrement des rapports qui vous permettent de répondre. Vous avez
dit cela. Vous avez pris la peine de le dire vous-même devant toute la
population...
M. Biron: Oui.
M. Lalonde: ...et les caméras de la
télévision. C'est important, 44 000 000 $. Cela frappe les gens.
Je suis prêt à vous croire. Cela m'impressionne aussi, 44 000 000
$ de retombées directes. C'est, d'après ce que vous dites, ce qui
est dépensé par les congressistes. Ce sont des chiffres qu'on
vous a donnés, j'imagine, qu'on a faits pour vous. Serait-il possible de
les obtenir d'ici quelques minutes. Si c'est sur une base de 25% d'occupation,
cela veut dire à peu près 90 jours. 90 jours et 44 000 000 $.
Divisez cela même par 100 jours, cela vous donne 440 000 $ par jour.
Est-ce bien le calcul que vous avez fait?
M. Biron: Je vais avoir des chiffres dans quelques minutes.
M. Lalonde: D'accord.
Un peu plus loin, vous avez dit: "Nous prévoyons aussi que la
première année complète d'activité apportera au
gouvernement du Québec et à la ville de Montréal 11 000
000 $ de retombées fiscales dont 2 500 000 $... Je pensais que
c'était 1 500 000 $, mais ce sont 2 500 000 $ par année? Vous
avez dit 7 500 000 $ pour cinq ans. Cela ne peut pas être 2 500 000 $ par
année. J'avais calculé 1 500 000 $.
M. Biron: 1 500 000 $ par année.
M. Lalonde: Mais vous avez dit tout à l'heure: que les
taxes municipales auraient été de 7 500 000 $ pour cinq ans.
M. Biron: C'est cela.
M. Lalonde: Ce sont 1 500 000 $ ou 2 500 000 $?
M. Biron: 1 500 000 $ divisé... 7 500 000 $.
M. Lalonde: Vous avez dit: "...dont 2 500 000 $ à la ville
de Montréal." Vous avez 1 000 000 $ de trop ici.
M. Biron: M. le Président, j'ai demandé justement
d'avoir des informations. Je regrette de ne pas répondre tout de
suite.
M. Lalonde: Donc, si on enlève 2 500 000 $ ou 1 500 000 $
de 11 000 000 $, cela veut dire que pour la première année de
retombées fiscales pour le gouvernement du Québec seulement, ce
serait aux environs de 9 000 000 $ ou 10 000 000 $. Pourrais-je avoir la base
de calcul aussi, parce qu'à ce moment-là on ne parle plus de
dépenses directes. Ce ne sont pas des chambres d'hôtel. C'est la
taxe sur les repas, la taxe de vente sur les objets qui n'en sont pas exempts.
Ce n'est plus une taxe sur les chambres d'hôtel, il n'y en a plus.
J'aimerais avoir le calcul que quelqu'un a dû faire pour vous.
(16 h 45)
M. Marquis: Le salaire des employés peut-être?
M. Lalonde: Le salaire des employés, c'est un revenu
fiscal, d'après le député? Le salaire des employés
est payé aux employés.
M. Marquis: L'impôt que l'employé paiera sur son
salaire.
M. Lavigne: Si cela crée x emplois.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, 11 faudrait
demander le droit de parole, s'il vous plaît.
M. Lalonde: C'est possible. Peut-être que le
député a la réponse, mais j'aimerais que le ministre la
donne puisque c'est lui qui a fait les calculs.
M. Biron: M. le député, je n'ai malheureusement pas
tous les détails. Tout ce qu'on me confirme, c'est que le bilan
économique, tel que prévu par les gens du ministère, nous
donne un effet direct de 44 000 000 $ considérant les dépenses
des congressistes, les dépenses des associations. C'est tout ce que la
société va dépenser durant sa première année
d'exploitation à Montréal.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, quand vous avez vu cela avant
de venir à l'Assemblée nationale pour nous demander d'adopter
cette loi, je suis convaincu que la première chose que vous avez faite a
été de demander aux fonctionnaires de vous donner des
précisions là-dessus. Vous n'avez tout de même pas pris
cela pour du "cash", comme on dit; 44 000 000 $, c'est fort. Je suis convaincu
que vous êtes allé examiner en détail d'où venaient
ces 44 000 000 $. Tout ce que je
vous demande, c'est de nous permettre de faire ce que vous avez
sûrement fait à votre ministère, avoir des détails
là-dessus.
M. Biron: Je répète au député que ce
sont 44 000 000 $ projetés qui seront dépensés à
Montréal, par les congressistes au cours de la première
année complète d'exploitation.
M. Lalonde: M. le Président, puisque le ministre n'a pas
cru bon de poser la question à ses fonctionnaires sur les détails
de ces 44 000 000 $, est-ce que je pourrais lui demander s'il s'est au moins
enquis à savoir qui a fait cette étude?
M. Biron: M. le Président, ce sont les gens du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Lalonde: Oui au ministère?
M. Biron: Ce sont des gens du ministère.
M. Lalonde: Je comprends, mais c'est gros, le ministère.
Il y en a des bons, il y en a de moins bons; il y en a qui connaissent
ça, il y en a qui ne connaissent pas ça. Est-ce que le ministre a
demandé qui avait fait cela pour savoir s'il pouvait se fier à
ces chiffres sans même poser une seule question?
M. Biron: D'habitude, je puis me fier aux chiffres qui sont
fournis par les officiers du ministère.
M. Lalonde: J'espère.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Mais vous ne pouvez pas les justifier, M. le
ministre. Comment se fait-il que vous ne puissiez pas les justifier? Pourtant,
je vous ai posé ces questions mercredi dernier, ça veut dire que
ça fait six jours. Si vous m'écoutez, M. le ministre, ça
fait six jours que je vous ai posé ces mêmes questions à
l'Assemblée nationale. Je pense que vous avez eu tout le temps pour vous
renseigner auprès des fonctionnaires du ministère de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme pour avoir une réponse. Mercredi, à 21
heures, je vous ai posé ces questions. Vous m'avez confirmé les
premiers chiffres, ça veut dire qu'au cours de la première
année d'exploitation le déficit serait de 3 500 000 $, vous
l'avez admis tout à l'heure.
Est-ce que vous pourrez me répondre encore suite à la
question que vous a posée le député de
Marguerite-Bourgeoys? Les 7 500 000 $ dont vous avez parlé tout à
l'heure comprennent-ils les taxes à la ville de Montréal, oui ou
non? Autrement, il n'y aurait pas de déficit. Vous avez parlé
tout à l'heure de 7 500 000 $ de taxes à la ville de
Montréal. Si ça comprend cela, ce sont seulement les taxes
à la ville de Montréal.
M. Biron: Non, ça n'inclut pas les taxes à la ville
de Montréal, c'est toujours ce que je vous ai dit, M. le
député.
M. Maciocia: Non, vous avez dit que vous ne le saviez pas tout
à l'heure. C'est ce que j'ai cru comprendre.
M. Biron: Je m'excuse, j'ai vérifié, j'ai cru vous
dire tout à l'heure que ça comprenait les taxes à la ville
de Montréal.
M. Maciocia: Si je comprends bien, ça veut dire que, pour
les cinq premières années, il y a une prévision de 15 000
000 $ de déficit pour la Société du Palais des
congrès de Montréal. C'est cela? 7 600 000 $ plus 7 500 000 $,
ça fait 15 100 000 $.
M. Biron: Vous avez raison, M. le député. Je dois
ajouter quand même que c'est un déficit d'opération du
Palais des congrès, mais la collectivité québécoise
va percevoir, elle, des taxes, soit au nom de la ville de Montréal, soit
au nom du Québec, et c'est là tout à l'heure que je vous
disais le montant de 30 000 000 $.
M. Lalonde: Comment sont constitués ces 30 000 000 $?
C'est constitué de quoi, les 30 000 000 $?
M. Biron: De taxes sur les repas, les impôts, tout ce que
ça comporte.
M. Lalonde: Mais vous n'êtes pas capable de donner des
détails.
M. Biron: Je n'ai pas l'intention d'aller dans les détails
à l'heure actuelle. Je crois que si on commence à aller dans les
détails on ne finira jamais.
M. Maciocia: M. le Président. Si j'ai bien compris, vous
avez dit tout à l'heure que vous n'aviez pas ces
détails-là. Pendant qu'on poursuit l'étude du projet de
loi, pourriez-vous envoyer l'un de vos fonctionnaires - vous connaissez
sûrement la personne qui a préparé ce projet de 44 000 000
$, que tout à l'heure le député de Marguerite-Bourgeoys
vous a demandé, vous connaissez sûrement cette personne -pendant
qu'on continue l'étude du projet chercher les détails de ces 44
000 000 $?
M. Biron: C'est une extrapolation, M. le député, de
ce qui sera fait à Montréal au
cours des prochaines années, puisque je vous ai dit que les gens
ne font que commencer, à la Société du Palais des
congrès, à la fois à préparer les études
préliminaires et aussi voir à amener au Québec le plus de
congrès possible. Je n'ai pas en main aujourd'hui toutes les
études préliminaires et tous les détails, et je n'ai pas
l'intention non plus de les déposer à l'heure actuelle.
M. Lalonde: Combien de congressistes attendez-vous la
première année? C'est un chiffre que vos fonctionnaires
pourraient vous donner tout de suite?
M. Biron: On prévoyait un taux d'occupation de 25%.
M. Lalonde: C'est combien de congressistes, ça?
M. Biron: Je ne puis vous dire le nombre de congressistes.
M. Lalonde: Ça m'aurait permis de diviser 44 000 000 $ par
un nombre, mais là, je n'ai rien.
M. Maciocia: Mais non. M. le ministre, vous avez dit tout
à l'heure qu'il y avait déjà des engagements ou des
contrats quasiment signés de 32 organismes pour les trois
premières années. Pourriez-vous nous dire combien il y en a la
première année, combien la deuxième et combien la
troisième?
M. Biron: Non, M. le député. Je ne peux pas. Le
rapport que j'ai, c'est qu'on a 32 congrès déjà, dont les
dates sont protégées, au cours des trois premières
années.
M. Maciocia: Pourriez-vous nous donner les dates?
M. Biron: Non M. le député.
M. Maciocia: Avec les dates, on va savoir quelle
année.
M. Biron: Mon, M. le député.
M. Maciocia: Mais, est-ce que vous les avez?
M. Biron: Je ne peux vous donner de dates, M. le
député.
M. Maciocia: Est-ce que vous les avez, M. le ministre?
M. Biron: M. le député, j'ai un rapport qui me dit
que nous avons 32 congrès de protégés, à ce jour,
pour les trois premières années de fonctionnement.
M. Lalonde: Projetés ou protégés?
Le Président (M. Gagnon): Sur une question de
règlement, M. le député de Vachon.
M. Payne: Oui, c'est tout simplement pour rappeler au
président que nous sommes en train de discuter l'article 18 qui parle du
principe, des objets de la société. On ne peut pas prévoir
avec certitude les retombées économiques - avec certitude, je le
souligne - tout de suite. J'en appelle au règlement pour que nous
puissions discuter le principe: quels sont les buts, les objets,
l'administration, l'exploitation, l'élaboration des projets, et ainsi de
suite.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
règlement. D'abord elle est un peu tardive, ça fait trois quarts
d'heure qu'on discute de ça, c'est un bel effort de la part du
député de Vachon pour tenter de sortir le ministre de l'embarras.
Mais il reste qu'on parle de chiffres donnés par le ministre
lui-même, qui parlait du principe, en deuxième lecture. Là,
nous en sommes à l'étude article par article. On a le droit de
lui poser des questions sur ce qu'il a dit à l'Assemblée
nationale. Si, au moins, on savait combien de congressistes vont venir la
première année. Ça impressionne les gens, se faire dire
ça, 44 000 000 $. Ça va bien. Je suis convaincu que quelqu'un l'a
faite de bonne foi, cette étude-là. Mais, il me semble que le
premier devoir du ministre, lorsqu'on étudie une loi article par
article, c'est de donner des réponses aux députés de
l'Opposition. Est-ce que ces réponses-là, M. le ministre, vous
pouvez les obtenir de votre ministère?
M. Biron: Je peux les obtenir. M. le Président, je peux
obtenir les réponses que je veux, je peux obtenir tout le rapport
détaillé. À l'heure actuelle, qu'il me suffise de dire au
député de Marguerite-Bourgeoys que jusqu'à maintenant tous
les rapports qui m'ont été fournis par mes fonctionnaires sont
des rapports excellents.
M. Lalonde: Sur quelle base vous fondez-vous pour dire cela?
M. Biron: Sur la base de six semaines au ministère.
M. Lalonde: Bon, ils sont tellement excellents que vous n'avez
pas posé de questions à savoir s'ils sont excellents, si je
comprends bien. Les 44 000 000 $, vous n'avez pas posé de questions pour
savoir d'où cela venait.
M. Biron: Le député pourrait facilement prendre une
petite machine à calculer et calculer rapidement ce que cela donne.
M. Lalonde: J'ai la machine à calculer, M. le ministre,
mais donnez-moi les chiffres. Les 44 000 000 $, il faut diviser cela par
quoi?
M. Blank: Par quoi?
Le Président (M. Gagnon): Excusez-moi, M. le
député de Saint-Louis, vous n'êtes ni membre ni intervenant
à la commission. La parole est au député de
Marquerite-Bourgeoys.
M. Blank: Je suis le secrétaire du député,
je veux faire le calcul. Je cherche les chiffres.
Le Président (M. Gagnon): Vous n'avez pas droit de parole
à la commission actuellement.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que si on remettait
l'étude du projet de loi, article par article à 24 heures - cela
va nous prendre une demi-heure pour finir tout cela une fois qu'on aura les
réponses - le ministre pourrait obtenir les réponses et nous les
donner demain après-midi?
M. Biron: M. le Président, j'ai dit tout à l'heure
que je n'entendais pas déposer toutes les études qui ont
été faites au ministère sur le Palais des
congrès.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre comprend bien quand je parle?
Je vais parler plus clairement. Est-ce que le ministre pourrait avoir les
réponses dans 24 heures? Si oui, accepterait-il qu'on remette
l'étude de ces articles à 24 heures? Il pourra nous communiquer
les réponses, et, à ce moment, je l'assure que l'Opposition ne
fera pas d'opposition systématique. Il nous reste à peu
près une demi-heure d'étude, vous le savez très bien. Une
fois que les articles 19 et 20 seront adoptés, il ne reste à peu
près rien, ce sont des choses techniques.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: Je crains, M. le Président, que le
député ne comprenne pas. Je voudrais lui expliquer encore une
fois très clairement...
M. Lalonde: C'est vrai que je ne comprends pas.
M. Biron: Cela lui prend du temps à comprendre
aujourd'hui. Habituellement, il est plus brillant que cela. Je vais lui
expliquer très clairement que je n'entends pas déposer toutes les
études faites au ministère sur le Palais des congrès de
Montréal.
M. Lalonde: C'est votre réponse. M. Biron: Oui.
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais aimé
éviter un affrontement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: C'est la première fois que la nouvelle recrue
du Parti québécois défend un dossier, simple, d'ailleurs,
mais là je pense qu'il a une attitude provocante à l'égard
non seulement de l'Opposition, mais même de l'institution qu'est la
commission parlementaire. Nous lui demandons simplement des chiffres qu'il a
lui-même invoqués à l'Assemblée nationale, comment
ces chiffres ont été calculés et il ne veut pas nous
répondre. Je ne lui demande pas de déposer des rapports, quoique
par son passé... J'entends encore l'écho de ses discours quand il
était chef de la défunte Union Nationale et il me semble qu'il
réclamait beaucoup plus de transparence que ce qu'il en témoigne
ici aujourd'hui.
Un gars qui change de parti a le droit de changer d'idée, mais on
saura au moins que ce qu'il disait autrefois il n'en est plus conscient.
Maintenant, il y a une chose, par exemple, M. le ministre, que vous ne savez
peut-être pas, c'est que votre devoir, c'est de répondre à
l'Assemblée nationale. Lorsqu'on vous demande comment un calcul est fait
et que vous dites que vous ne le savez pas, on vous croit. Quand vous dites que
vous pouvez le savoir demain, on vous croit aussi. Tout ce qu'on vous propose,
parce qu'on a d'autres travaux à faire et qu'à partir de demain,
on va être bousculé jusqu'à minuit et plus le soir...
Même à cela, je pense que c'est assez sérieux quand on
parle de 44 000 000 $, de 30 000 000 $ et de 11 000 000 $ et quand on voit dans
le rapport du Vérificateur général qui a été
déposé vendredi dernier - vous allez en entendre parler cette
semaine - jusqu'à quel point on manque de contrôle dans les
dépenses du gouvernement dans ce gouvernement et l'ancien gouvernement
qui a précédé celui-ci. Le minimum qu'on pourrait faire
quand on est ministre, c'est de respecter les membres de l'Assemblée
nationale qui vous posent des questions et dire: Les réponses, si je ne
peux pas les avoir aujourd'hui, je vais les avoir demain. On vous donne la
chance de nous les donner demain. Si vous me forcez à le faire, je vais
proposer une motion d'ajournement de la commission parlementaire et on
reviendra
demain.
Il me semble que l'enfance de l'art ce serait que vous disiez: Oui, je
vais les avoir ces chiffres et je vais vous les communiquer. Je suis convaincu
que même les députés ministériels ont honte de vous
actuellement. Ils ont le droit d'avoir ces chiffres autant que nous.
M. Lavigne: II ne faudrait pas présumer ce qu'on
ressent...
M. Lalonde: Vous en êtes fiers. Parlez.
M. Lavigne: Vous n'avez pas a accuser ou à coller des
étiquettes sur les députés ministériels. (17
heures)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: C'est la répartie que je voulais faire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez des choses
à ajouter, M. le ministre?
M. Biron: Pas de réponse, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 18 sera
adopté?
M. Lalonde: Non, M. le Président, il ne sera pas
adopté, parce que j'aimerais poser une question au ministre. Dans la
même lancée de chiffres, le soir de son discours en
deuxième lecture, il a dit: "Nous prévoyons qu'après
quatre ans, nous pourrions atteindre environ 125 000 000 $..." Il faut que je
lise la phrase précédente pour pouvoir la comprendre, donc je
répète celle que j'ai déjà dite et je cite le
ministre: "Nous prévoyons quand même que la première
année d'exploitation au complet nous apportera des retombées
directes d'environ 44 000 000 $. Nous prévoyons qu'après quatre
ans, nous pourrions atteindre environ 125 000 000 $."
Le ministre ne connaît peut-être pas la réponse aux
44 000 000 $, mais est-ce qu'il connaîtrait la réponse aux 125 000
000 $? Sur quoi est-ce basé? Sur combien de congressistes?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: M. le Président, je comprends le
député de Marguerite-Bourgeoys qui n'est pas trop habitué
et qui n'était pas trop habitué à compter lorsqu'il
était au pouvoir avec le Parti libéral, mais s'il y a une petite
calculatrice l'autre côté, il aurait pu facilement faire le calcul
pour les 44 000 000 $ de retombées économiques directes. Cela
aurait été très facile à voir.
M. Lalonde: On divise 44 000 000 $ par combien de
congressistes?
M. Biron: On nous dit que les congressistes dépensent en
moyenne 100 $ par jour, lorsqu'ils vont à un congrès.
M. Payne: Deux fois plus que le touriste.
M. Biron: 100 $ par jour lorsqu'ils sont en congrès. Et si
vous voulez voir le taux d'occupation d'à peu près 25% que je
vous ai mentionné tout à l'heure, vous allez facilement calculer
qu'un congressiste, qui vient avec son épouse, à
Montréal... Si on dit qu'il y a en moyenne 3000 personnes par jour qui
viennent à des congrès - et c'est peut-être très
conservateur - pendant trois ou quatre jours, on arrive à des
dépenses entre 40 000 000 $ et 50 000 000 S.
M. Lalonde: Pourquoi ne nous avez-vous pas dit cela tout à
l'heure?
M. Biron: Parce que j'ai fait le calcul pour vous, M. le
député, vous ne semblez pas savoir compter.
M. Lalonde: Je vous ai demandé des chiffres et c'est la
première fois que vous me dites que c'est sur une base de 100 $,
pourquoi ne le dites-vous pas? Ne vous cachez pas derrière
l'arrogance.
M. Biron: M. le Président, tout simplement parce que j'ai
fait le calcul et c'est un calcul élémentaire à faire,
alors je voudrais au moins dire au député, qui possède une
petite calculatrice, qu'il aurait facilement pu le faire.
M. Lalonde: Ne cachez pas votre ignorance derrière
l'arrogance. Vous n'avez pas dit, tout à l'heure, que c'était
basé sur 100 $ par jour et tout le monde en est témoin ici,
même ceux qui ne sont pas très fiers de vous. Avec 100 $, cela se
fait très bien; cela veut dire qu'il y a 444 000 personnes-jours de
congrès que vous prévoyez pour la première année,
c'est 44 000 000 $ divisés pas 100 $. À un taux d'occupation de
25% pendant 365 jours, mais est-ce en nombre de jours ou en nombre de
congressistes, j'aimerais que le ministre nous le dise?
M. Biron: En nombre de jours.
M. Lalonde: En nombre de jours. Alors ça veut dire 90
jours à peu près. Même à 100 jours, ça veut
dire qu'il y aurait une moyenne de 4400 congressistes par jour, vous
avez dit 3000; qui se trompe?
M. Biron: Non, j'ai dit qu'il est rare qu'un congressiste vienne
seul, habituellement, il vient avec sa femme, qui ne fait pas
nécessairement partie du congrès.
M. Lalonde: Mais elles étaient comprises dans vos
3000.
M. Biron: Non, j'ai ajouté les femmes en plus. Ce sont des
personnes qui viennent quand même à Montréal et qui
dépensent de l'argent.
M. Lalonde: En moyenne, vous prévoyez pour la
première année, que vos congrès, chaque jour d'occupation,
vont amener 3000 congressistes, plus famille.
M. Biron: C'est ça.
M. Lalonde: Vous êtes sûr de cela, vous. Si vous
voulez vous assurer auprès de vos fonctionnaires.
M. Biron: M. le député, j'ai fait un calcul rapide
en partant de la base que chaque congressiste dépense habituellement 100
$ par jour assez facilement, ce que les gens du milieu savent. Avec les 44 000
000 $, vous arrivez à peu près au chiffre que je viens de vous
donner.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Est-ce que je pourrais vous demander, M. le ministre,
puisque vous avez accès à l'information - cela fait six semaines
que vous êtes ministre, vous n'avez peut-être pas l'information
personnellement - combien de congrès existent au monde où il y a
3000 congressistes par jour?
M. Biron: Je ne peux pas vous le dire, M. le
Président.
M. Lalonde: Est-ce que je peux vous demander - peut-être
que vous pourrez le demander à vos fonctionnaires - la moyenne? Parce
qu'il y a des congrès de 100, 500, 1000, 3000, peut-être 10 000
personnes; il y en a quelques-uns de très considérables. On en a
eu à Montréal, récemment, et même à
Québec... Pensez-vous que 3000 congressistes par congrès, c'est
en moyenne?
M. Biron: II y aura certainement des jours où il y en aura
plus que cela. On a vu, dernièrement, les Lions qui étaient
à Québec, je crois, avec 8000 ou 10 000. Le député
a raison. On a vu aussi des expositions. Je pense à l'exposition du
meuble en particulier qui attire chaque jour au moins 10 000 personnes.
M. Lalonde: Un instant! Faites la distinction entre...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, on va permettre au ministre de
continuer.
M. Lalonde: Oui, d'accord. Allez-y.
M. Biron: Lorsqu'on dit des congrès, ce ne seront pas
exclusivement des congrès. Je l'ai dit tout à l'heure et
j'espère que le député de Marguerite-Bourgeoys a bien
compris. J'ai dit qu'il y aurait des congrès et des expositions. Ce
Palais des congrès sera occupé à condition d'avoir aussi
des expositions, certains genres d'expositions qui, de toute façon, ne
pouvaient venir à Montréal auparavant. C'est là que, dans
le fond, notre taux d'occupation va être rentable, si on réussit
à avoir assez d'expositions de toutes sortes, en plus des
congrès.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'ai une précision à demander au
ministre. Quand il dit qu'une personne dépense 100 $ par jour, il parle
de congressiste. Pour arriver aux 44 000 000 $ la première année,
à 25% d'occupation, j'ai besoin de 3000 congressistes par jour
d'occupation, enfin de 4400 congressistes par jour d'occupation. Pourrait-il
nous dire si les 100 $ comprennent madame ou monsieur, le conjoint?
Possiblement que 100 $, ce n'est pas suffisant pour un couple quand on
connaît le prix des chambres d'hôtel, le transport, les repas, etc.
Donc, c'est par personne. Cela ne comprend pas tous les Montréalais de
l'agglomération montréalaise et même des régions
avoisinantes qui vont aller voir le salon de l'auto où ils vont
dépenser 3 $ d'admission. Donc, ce sont des congressistes qu'on parle.
Est-il sûr qu'il va y avoir en moyenne 3000 congressistes pour chacun des
congrès lors de la première année?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: M. le Président, je ne vais pas signer une
entente ou un chèque au député de
Marguerite-Bourgeoys...
M. Lalonde: Non, surtout pas.
M. Biron: ...mais les chiffress qu'on nous donne, c'est qu'il y
aura 3000 congressistes ou environ, d'après les chiffres des 44 000 000
$, la première année, qui viendront à Montréal.
C'est sûr que s'il y a
un salon de l'auto, un salon de l'aéronautique, un salon
nautique, il y a beaucoup de gens qui vont venir de l'extérieur, de
partout, pas nécessairement parce qu'il y aura un congrès, mais
parce qu'il y aura un salon. Cela peut durer pendant sept jours. Alors, il y
aura beaucoup de gens qui vont passer dans une journée, des gens de
l'extérieur du Québec qui viendront à Montréal pour
ces événements.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Étantt donné que le ministre nous
parle actuellement de 3000 congressistes par jour pendant 90 jours ou 100 jours
dès la première année, étant donné qu'il
nous a dit tout à l'heure qu'un congrès se prépare au
moins trois ans d'avance, étant donné qu'on est en 1981 et que le
Palais des congrès ouvre en 1983, cela veut dire dans deux ans, est-ce
qu'il peut nous dire actuellement, étant donné qu'il nous a
donné ces chiffres-là, combien de congrès il y aura
à Montréal, au Palais des congrès de Montréal, la
première année d'exploitation du Palais de congrès de
Montréal?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: Je n'ai pas de chiffres précis, M. le
Président, jusqu'à maintenant. On attend d'avoir les taux et que
tout soit fixé par le conseil d'administration avant d'annoncer le
nombre exact de congrès qui sont déjà confirmés ou
qui pourraient être confirmés maintenant. Tout ce qu'on attend, ce
sont des barèmes, des taux. On pourra après cela commencer
à faire des réservations pour être confirmées.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Comment pouvez-vous justifier les 44 000 000 $, les
3000 congressistes par jour avec 100 $ par jour de dépenses chacun pour
arriver aux fameux 44 000 000 $ sans savoir et n'ayant aucune
possibilité d'en ajouter en 1983, sans savoir combien de congressistes
ou d'organismes viendront à Montréal la première
année d'exploitation du Palais des congrès?
M. Biron: Les chiffres extrapolés, M. le Président,
sont de 25% de taux d'occupation pour la première année. Ce n'est
pas beaucoup, je crois, mais on espère atteindre ces 25%. Si les 25%
sont atteints, cela donnera 44 000 000 $ de retombées sur
Montréal.
M. Maciocia: Mais est-ce que ces 25% sont déjà
acquis?
M. Biron: Non, M. le Président.
M. Maciocia: Cela veut dire que c'est seulement une projection,
25%.
M. Biron: Tant et aussi longtemps que cela ne sera pas
confirmé par écrit, ce seront toujours des projections, M. le
député vient de comprendre.
M. Maciocia: La question que je veux poser est: Est-ce qu'il y a
des organismes que vous connaissez déjà qui vont venir pour leur
congrès à Montréal en 1983 étant donné gue
vous avez dit tout à l'heure qu'on n'aura pas de congrès, les
congressistes ne seront jamais à Montréal, il faut faire des
réservations au moins trois ans d'avance. C'est cela que vous avez dit
tout à l'heure. Il n'y en aura plus d'après votre raisonnement en
1983. Alors, automatiquement vous devriez savoir combien d'organismes et
même pour combien de personnes chaque organisme a déjà
réservé pour 1983?
M. Biron: Ce n'est pas confirmé, M. le Président,
parce que nous attendons de connaître les taux exacts avant de confirmer
tous les congrès qui sont en liste pour 1983, 1984, 1985 et ainsi de
suite.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Shefford.
M. Paré: M. le Président, moi je comprends
l'Opposition d'être un peu nerveuse là-dessus, surtout le
député de Marguerite-Bourgeoys, après l'expérience
olympique qu'ils ont vécue. Je comprends très bien qu'ils veulent
être prudents sauf que de ce qu'on parle présentement, ce sont des
estimations quand même faites par des fonctionnaires que, moi en tout
cas, je suis prêt à reconnaître qu'ils devraient être
compétents. Je me dis: Au moins, il y a des estimations. On ne
commencera pas à donner le nombre de personnes qui vont être
là le 22 décembre 1983. Il faut commencer par constituer la
société, envoyer le président qui est un promoteur
chercher justement les congrès. On sait d'avance qu'il y en a au moins
32 qui sont presque sûrs. Au moins, on a des garanties. On va avoir une
équipe qui justement va se mettre en branle et aller chercher les
congrès. On ne pourra pas dire tout de suite: II va y en avoir combien
tel jour et il va y en avoir combien telle année immédiatement,
tant, justement, que ce qu'on est en train de créer, l'organisme, n'aura
pas commencé son boulot.
On sait d'avance que c'est commené. C'est déjà
quelque chose. Au moins, nous autres, on a quelque chose de solide. Ce sont des
estimations. Il est évident que cela a été fait avec les
chiffres selon l'expérience
vécue ailleurs, selon le potentiel qu'on peut aller chercher. Je
pense qu'on ne peut pas donner des chiffres plus précis que ça.
Je ne pense pas qu'on fasse une baloune olympique avec ça, nous
autres.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, il y a un autre
député qui avait demandé la parole. M. le
député de Vachon.
M. Payne: Moi, je ne comprends pas la proposition du
député de Viger. Est-ce que vous connaissez des amis qui ont fait
des réservations pour un hôtel trois ans d'avance? Ce n'est pas
comme cela que cela marche avec un congrès. Avec un congrès, tu
prends une option sur un endroit. Si le club des Lions, par exemple, vient ici,
pendant une semaine, il y a une option faite par eux pour leur organisation.
Les individus, en ce qui concerne les hôtels, font cela beaucoup plus
tard après que cela est devenu officiel, que l'entente est
parafée, signée et ratifiée. Donc, il n'y a pas moyen de
savoir formellement, exactement, combien de congressistes viendront d'ici trois
ans parce qu'il s'agit là d'une option personnelle à moins que je
ne connaisse rien dans le tourisme du tout. À moins que vous puissiez
suggérer les noms des organismes là où les
réservations sont déjà confirmées. Ce n'est pas
comme cela que cela fonctionne.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger, après M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Maciocia: Si je comprends bien, - je réponds aux deux
députés en même temps -je n'ai pas demandé combien
il y aura de congressistes à Montréal le 22 décembre. Je
n'ai jamais posé de question semblable. J'ai seulement demandé
combien d'organismes il y aura en 1983 à ce moment-là, mais pour
répondre au député de Vachon exactement, ce sont des
options. On ne peut jamais savoir combien de congressistes il y aura. C'est
vrai. Ils vont le faire après. C'est très bien, mais quand on a
une option, on a une date et avec la date, on peut savoir en quelle
année va tomber cette date. L'option, c'est quand? C'est le 20
décembre 1983. Si on a cette date, avec 32 options, on connaît
même les dates de ces 32 options. Peut-on savoir combien il y en a au
cours de la première année de fonctionnement?
M. Payne: Vous avez déjà eu votre réponse du
ministre.
M. Maciocia: Pourquoi "Non, on ne l'a pas eu". Il dit qu'il ne le
sait pas.
M. Lalonde: II dit qu'il ne Se sait pas.
M. Maciocia: II ne le sait pas. Le savez-vous? Si vous le savez,
on aimerait avoir une réponse de votre part,
M. Payne: II dit qu'il n'est pas en mesure de savoir quels sont
les congrès.
M. Maciocia: II ne sait pas ies dates non plus.
M. Payne: À l'heure actuelle, il ne le sait pas, parce
qu'ils sont en train de négocier.
Le Président (M. Gagnon): Un instant, je vous prie! Il
faudrait tout de même demander le droit de parole pour qu'on puisse
s'entendre, comme je le répétais tantôt. Maintenant, je
crois que la parole est au député de Viger.
M. Maciocia: C'est exactement cela. Je répète la
même chose. Le député de Vachon ne comprend probablement
pas quand on lui pose la question...
M. Payne: Je comprends très bien.
M. Maciocia: ...au ministre ou à d'autres.
M. Payne: Parle en italien, si tu veux. M. Lalonde: À
l'ordre, M. le Président:
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous demandé la
parole, M. le député de Vachon?
M. Payne; Non.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Les nouveaux députés, lorsqu'ils
sentent leur ministre mal pris, entonnent un vieux refrain qu'on a entendu ici
depuis quelques années, à savoir, les Olympiques. Surtout quand
c'est, par malheur, le député de Marguerite-Bourgeoys qui pose
les questions. Vous me permettrez...
M. Payne: La Société des alcools...
M. Lalonde: ...de les informer de la réponse que j'ai
répétée à l'Assemblée nationale. Ils l'ont
tellement entendue d'ailleurs que même vos collègues
péquistes ne veulent plus en entendre parler. Le rapport Malouf,
après une enquête de trois ans, une centaine de témoins,
des tonnes de documents, un rapport fait par trois personnes
indépendantes, a dit que celui qui vous parle et le comité qu'il
dirigeait avait fait un excellent travail. Je peux vous
donner la page. Le gouvernement est tellement satisfait de ce rapport
qu'il a même nommé, il y a quelques mois, comme contrôleur
des finances de tout le gouvernement, un des membres de mon comité.
Alors, si vous voulez, on va parler du sujet qui nous occupe.
Je viens d'apprendre, M. le Président, que l'étude des
crédits du ministère va être faite bientôt. Ce n'est
pas passé encore. Ce qu'on va faire, on va passer à autre chose
et on va demander au ministre - il est capable de le faire, j'en suis convaincu
- d'aller s'informer et on lui posera des questions aux crédits du
ministère, parce qu'on est intéressé d'en avoir les
réponses. Compte tenu...
Le Président (M. Gagnon): L'article 18 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: ...de cette chance qui nous est donnée d'avoir
les réponses dans quelques jours et la chance surtout au ministre de
s'informer, nous allons adopter l'article 18, si vous le voulez bien.
Le Président (M. Gagnon): L'article 18 est adopté.
Avant d'adopter l'article 19, je dois déclarer recevable l'amendement de
M. le ministre. L'amendement à l'article 19 sera-t-il adopté?
M. Lalonde: Aussi inutile qu'il soit, oui, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 19 tel
qu'amendé...
M. Biron: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: ...c'est important de noter cet amendement, parce que
l'article 18 permet à la société d'administrer et
d'exploiter le Palais des congrès, mais ne lui permet pas de l'acheter
ou de le louer. Si nos partenaires éventuels veulent participer à
l'administration, bien sûr, il va falloir qu'ils participent aussi
à la location ou à l'achat du Palais des congrès et c'est
dans ce sens qu'on a voulu corriger l'article 19 pour nous permettre cette
latitude.
Le Président (M. Gagnon): L'article 19 tel
qu'amendé...
M. Lalonde: C'est l'amendement que vous voulez...
M. Biron: L'amendement.
Le Président (M. Gagnon): Oui, mais l'amendement, on a
déjà dit qu'il avait été adopté.
M. Lalonde: Je pensais qu'on avait été interrompu
par le ministre.
Le Président (M. Gagnon): Ah bon! Je répète:
L'amendement à l'article 19 est-il adopté?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Et l'article 19, tel
qu'amendé...
M. Lalonde: Non. À l'article 19, j'aurais des questions
à poser.
J'aimerais que le ministre nous donne -et s'il n'a pas les
réponses, qu'il nous le dise tout de suite, qu'il aille les chercher et
on lui posera des questions le 12 - les coûts du Palais des
congrès. Originellement, il y a quelques années, même s'il
n'y avait pas de contraintes dans le temps, on a pris tout son temps. La
décision politique a été prise en mai 1977, ç'a
pris tout le temps qu'il a fallu, on est en 1981, quatre ans plus tard, et on
est encore aux fondations. Malgré tout cela, il semble que les
coûts aient souffert d'une certaine inflation. Est-ce que le ministre
peut nous dire s'il pourra, le 12, lors de l'étude des crédits,
nous donner des réponses plus précises que celles qu'il donne
dans son discours de deuxième lecture, à savoir que le coût
final du Palais des congrès se situerait quelque part autour de 84 000
000 $. M. le député de Viger disait: "Est-il vrai que cela
pourrait friser ou même dépasser les 100 000 000 $?"
Il y a eu quand même, sans contrainte de temps - on n'a pas
été obligé de travailler 24 heures par jour - et dans les
conditions des plus favorables, une augmentation de coût quand même
assez considérable de 60 000 000 $ à 85 000 000 $ à peu
près. Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a des assurances,
actuellement, d'un coût final et est-ce que ça va tout comprendre,
y compris les équipements de cuisine? C'est important, ça
coûte cher pour nourrir des milliers de congressistes. D'après ce
que j'ai entendu dire, les 84 000 000 $ ne comprennent pas tout le palais
équipé, terminé. Je lui demande, s'il a les
réponses, de nous les donner maintenant, sinon, de nous les fournir le
12 juin.
M. Biron: M. le Président, je me réfère au
discours du ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement à
l'Assemblée nationale le soir de la présentation du projet de
loi. Le ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement, responsable de
la construction du Palais des congrès, nous a dit qu'il y avait eu 60
000 000 $ prévus en novembre 1977 comme coût total incluant
l'aménagement, l'ameublement et l'équipement divers, et
que ces 60 000 000 $ actualisés en 1983 seraient 81 000 000 $. Le
ministre des Travaux publics nous a donné l'assurance que le coût
du Palais des congrès ne dépasserait pas les 60 000 000 $ de
1977, donc actualisés à 81 000 000 $ en 1983.
M. Lalonde: Pour vous, il n'y a pas d'augmentation de coût,
ce sont des actualisations...
M. Biron: Oui, l'augmentation de coût est due à
l'inflation...
M. Lalonde: C'est-y beau!
M. Biron: ... l'inflation est due au gouvernement
fédéral, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Ah, sûrement! Savez-vous que vous êtes
devenu un bon péquiste assez rapidement, vous avez pris le vocabulaire
et tout, ça va bien.
M. Biron: Si le premier ministre fédéral voulait
s'occuper de ses affaires, ça nous coûterait peut-être moins
cher.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vachon.
M. Payne: II charrie, lui, c'est inscrit automatiquement. Il
était question l'autre jour, même en Chambre, que les coûts
implicites étaient inscrits dans le contrat pour fins d'inflation. C'est
bien clair.
M. Lalonde: C'est bien commode.
M. Payne: Non, c'est nous qui avons introduit cela, ce n'est pas
vous.
M. Lalonde: C'est bien commode. C'est drôle qu'en 1977
personne ne nous a parlé d'actualisation de coût.
Le Président (M. Gagnon): Le député de Viger
avait demandé la parole.
M. Payne: Avec les Jeux olympiques, il n'y avait pas...
M. Lalonde: II y avait de l'inflation dans ce temps-là,
mais ce n'était pas la faute de l'inflation, d'après vous.
M. Payne: II y avait de l'inflation, mais il n'y avait rien de ce
que nous avons fait.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Biron: M. le Président, pour l'information du
député de Viger et du député de
Marguerite-Bourgeoys, le plus gros montant pour la construction, bien
sûr, c'est la construction elle-même, le contrat qui a
été accordé à Janin Construction le 31 octobre 1980
pour 56 867 000 $. Ce coût est fixe. Donc, il n'y a pas d'inflation sur
ce coût, on sait que c'est le plus gros montant. Quant aux autres
montants d'équipement, nous avons prévu les dollars de 1982 ou
1983, tout dépend de l'année de l'achat.
M. Maciocia: Si j'ai bien compris tout à l'heure, M. le
ministre, vous avez dit qu'il n'y avait pas eu d'augmentation de coût
pour les travaux. L'augmentation de 60 000 000 $ à 81 000 000 $, c'est
seulement le coût de l'inflation. C'est ce que vous avez dit tout
à l'heure?
M. Biron: C'est exact, M. le député.
M. Maciocia: C'est exact. Comme cela, vous pouvez nous
confirmer...
M. Biron: De novembre 1977 à janvier 1983, ou la date de
complétion.
M. Maciocia: C'est ça. Vous pouvez nous confirmer
aujourd'hui que le coût total du Palais des congrès de
Montréal ne dépassera pas les 81 000 000 $
M. Biron: Ce sont les chiffres que j'ai reçus de mon
collègue des Travaux publics.
M. Maciocia: Est-ce que vous pouvez les entériner
ou...
M. Biron: Ce sont les mêmes chiffres que le ministre des
Travaux publics vous a d'ailleurs donnés personnellement à
l'Assemblée nationale la semaine dernière.
M. Maciocia: Comme ça, vous nous le confirmez.
M. Biron: Ce sont les chiffres que j'ai reçus.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 19, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 20.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 21.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 22.
M. Lalonde: M. le Président, peut-être que le
ministre pourra convenir de rafraîchir un peu sa transparence qui en a
pris tout un coup aujourd'hui en injectant dans le deuxième
aliéna une disposition que l'on retrouve dans beaucoup de lois, à
savoir, et je lis le deuxième alinéa tel quel actuellement: "Tout
rèqlement adopté en vertu du présent article entre en
vigueur à la date de sa publication à la Gazette officielle du
Québec ou à toute date ultérieure qui y est fixée."
La raison pour laquelle ça peut être à toute date
ultérieure qui est fixée, est de deux ordres: premièrement
c'est parce qu'on ne veut pas que les règlements entrent en vigueur
maintenant, on n'est pas prêts à les administrer, ou
deuxièmement, parce qu'on veut consulter, voir la réaction des
gens et revenir avec des amendements ou une confirmation plus tard.
N'y aurait-il pas lieu de prévoir - je suis sûr que vos
légistes ont les textes tout prêts pour ça - une
disposition qu'on retrouve dans d'autres lois, à savoir qu'il y aurait
une première publication dans la Gazette officielle et un délai,
généralement de trente jours - il y en a un déjà
qui est allé jusqu'à 90 jours - de consultation et ensuite une
confirmation par un décret, avec ou sans amendements.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: Je dirais au député que c'est beaucoup
plus la gestion gouvernementale et, en particulier, le Conseil du trésor
qui devra intervenir pour toutes dépenses importantes. Ça regarde
surtout la gestion interne et l'intervention du Conseil du trésor.
M. Lalonde: Et ça ne nous regarde pas, nous autres les
députés. Excusez-nous d'avoir demandé...
M. Biron: Bien, c'est-à-dire que ça vous regarde en
tant que députés, mais ça regarde beaucoup plus
l'administration interne de surveillance des achats en particulier. Le Conseil
du trésor ou le gouvernement pourrait soumettre la société
à l'achat chez-nous, parce que vous ne vous opposerez pas a ça.
C'est dans ce sens-là.
M. Lalonde: C'est dans ce sens-là. C'est seulement
ça. Alors, si on fait autre chose que l'achat chez-nous on pourra vous
chicaner.
M. Biron: Je vous donne un exemple, en tout cas.
M. Lalonde: Ah bon! c'est seulement un exemple.
Savez-vous une chose, M. le ministre?
Vous vous êtes gâté bien vite! Savez-vous ce que
ça fait un Conseil du trésor? Ça peut faire des erreurs
aussi. Lisez le rapport du Vérificateur général qui a
été déposé vendredi. Vous allez voir jusqu'à
quel point le Conseil du trésor peut faire des erreurs. Combien il peut
y avoir de centaines de millions qui sont dépensés, qui sont
gaspillés. On parle même de gaspillage en toutes lettres dans le
rapport du vérificateur. Pas parce que c'est un gouvernement
péquiste, ou un autre. Parce que la nature des choses est comme ca, dans
la grosse machine. C'est pour ça que les petits députés
modestes tentent de temps en temps...
M. Payne: C'est nous autres, ça?
M. Lalonde: Non, non, vous autres, vous êtes de grands
députés! ... Les modestes de l'Opposition, les méchants,
parfois ils osent élever la voix puis, faisant preuve d'une
témérité épouvantable, vous demandent, s'il vous
plaît, de nous montrer les choses avant de les passer. Même si
c'est marqué "Conseil du trésor", ça commence à
nous impressionner de moins en moins. Est-ce que vous ne devriez pas faire un
retour en arrière mentalement, de quelques mois, et vous souvenir de vos
jours d'oppositon? Vous auriez aimé avoir communication de ces choses
qui concernent la gestion, parce que c'est là que les piastres se
dépensent et se gaspillent. Il me semble que vous vous souvenez de
ça? Pourquoi devrions-nous donner un blanc-seing au Conseil du
trésor? C'est justement ce que la loi nous demande de ne pas faire. Le
Conseil du trésor, c'est pour le gouvernement, puis les
députés sont là pour surveiller le gouvernement, y compris
le Conseil du trésor. (17 h 30)
Votre réponse est tout à fait insatisfaisante. Moi, je ne
demande même pas que ce soit donné aux députés, ou
à l'Assemblée nationale, ou en commission parlementaire - vous
avez l'air tellement rébarbatif à cela que je n'oserai plus vous
en parler d'ici au moins 6 heures.
Les publications dans la Gazette officielle, c'est un système qui
existe, c'est un système qui a fait ses preuves, bonnes ou pas bonnes.
Tout le monde ne lit pas la Gazette officielle. Je suis sûr que le
ministre n'en a pas fait sa lecture de chevet mais, quand même, c'est
là pour servir si les gens veulent s'en servir. Il y en a qui lisent
cela systématiquement, dans des organismes, dans des groupes, que ce
soit la chambre de commerce ou bien un syndicat ou une
fédération, ils lisent cela et ils s'aperçoivent de ce que
le gouvernement est en train de faire. C'est à ce moment qu'il s'agit de
lever les drapeaux rouges et de dire: Un instant, là, vous êtes en
train de faire des erreurs. Ils écrivent. C'est la communication.
Si vous le communiquez seulement une fois que c'est fait, on n'a plus
raison de faire notre travail, sauf de constater les pots cassés dans
les rapports du Vérificateur général, après
coup.
Je ne vous demande pas de faire un miracle, ni même un
précédent, M. le ministre. Vous ne vous ferez pas taper sur les
doigts par vos collègues. Cela s'est déjà fait.
M. Biron: M. le député, je vous donne la même
raison que je vous donnais tout à l'heure lors de notre discussion sur
un article précédent. Je n'ai pas l'intention aujourd'hui de
changer les règlements de l'Assemblée nationale ou de ses
commissions. Si à travers toute cette étude il y a une commission
qui étudie d'avance les règlements des sociétés
d'État, j'en serais très heureux. À l'heure actuelle, il
s'agit que le gouvernement puisse faire des règlements et pour s'assurer
toute la transparence nécessaire que ces règlements soient
publiés dans la Gazette officielle. Les députés ont
l'occasion d'en discuter, soit a l'Assemblée nationale, soit aux
différentes commissions parlementaires.
M. Lalonde: M. le Président, si on entend un coq chanter,
immédiatement le ministre se reconnaîtra. Cela fait trois fois
qu'il trahit ce pourquoi il a travaillé, la transparence.
M. Biron: Avez-vous remarqué que vous n'avez pas entendu
le coq chanter.
M. Lalonde: Cela peut se faire autrement, M. le ministre. Les
coqs aujourd'hui ne chantent pas de la même façon.
Le Président (M. Gagnon): L'article 22 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division.
L'article 23 sera-t-il adopté?
Garantie gouvernementale
M. Maciocia: On aurait des questions à poser au ministre
sur l'article 23.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Vous dites à l'article 23 que le gouvernement
peut s'engager, aux conditions qu'il détermine, à combler les
besoins de liquidité de la société de manière
à lui permettre d'assurer, à échéance...
Pourriez-vous nous dire sur quelles conditions le gouvernement s'engagera
à combler les besoins de liquidité de la société ou
de lui prêter de l'argent?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: C'est en faisant surveiller par le Conseil du
trésor, dans le fond, chacune des dépenses et par les officiers
responsables de la société, mais le gouvernement avancera de
l'argent, comblera les besoins de liquidité de la société
sur demande.
Jusqu'à maintenant, si vous remarquez, il n'y a pas de dotation
dans cette société, donc il n'y a pas de capital-actions. Le
gouvernement en a voulu ainsi parce qu'étant donné l'ouverture
qu'on a voulu manifester envers d'autres partenaires éventuels nous
avons décidé d'attendre de connaître d'autres partenaires,
afin de s'entendre avec eux sur société à capital-actions,
ou à être formée, ou ainsi de suite.
Or, tant et aussi longtemps que la société du Palais des
congrès existera telle quelle, le gouvernement comblera les
déficits annuels.
M. Maciocia: Sous quelles conditions, sous quelle forme?
M. Biron: Le paiement de transfert à la
société et lesdits paiements pourront être
étudiés lors de l'étude des crédits du
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
M. Maciocia: Vous voulez dire qu'à ce moment la
société du Palais des congrès de
Montréal ne remboursera pas le gouvernement?
M. Biron: Oui, ce seront des avances que le gouvernement fera
à la société. Si la société fait des profits
la troisième, quatrième ou cinquième année, les
sommes d'argent seront versées au fonds consolidé du
Québec.
Le Président (M. Gagnon): Article 20? M. Maciocia:
M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Viger.
M. Maciocia: Dans le deuxième alinéa vous dites:
"Autoriser le ministre des Finances à avancer à la
société tout montant jugé nécessaire pour
l'exécution de la présente loi, à un taux
d'intérêt, pour un laps de temps et aux conditions que
détermine le gouvernement." Vous en avez quand même fait une
étude; d'après vous, quand et comment, la société
va-t-elle rembourser le gouvernement?
M. Biron: Lorsque la société fera des surplus, M.
le Président. D'ailleurs je crois que les articles 24 et 25 sont
reliés à 23, dans ce cas. C'est qu'à 24 les sommes
requises pour l'application de l'article 23 sont prises à même le
fonds consolidé du revenu et, à 25, c'est que lorsqu'il y aura
des surplus, les sommes reçues de la société seront
versées au fonds consolidé du revenu. Si la société
et son conseil d'administration font un bon travail ou sont plus chanceux, nous
pourrions peut-être la cinquième année commencer à
faire du profit et même avant si possible.
M. Maciocia: Mais on a vu, tout à l'heure, que pour les
cinq premières années, la Société du Palais des
congrès de Montréal va avoir un déficit de 15 000 000 $;
vous l'avez admis vous-même tout à l'heure. Avez-vous une
projection quant au nombre d'années écoulées avant que la
Société du Palais des congrès de Montréal fasse des
profits, afin de rembourser le gouvernement?
M. Biron: Non.
M. Maciocia: Vous ne l'avez pas.
M. Biron: Les projections que nous avons présentement sont
pour cinq ans. Or, c'est sûr qu'au bout de cinq ans, si le taux
d'occupation est plus élevé qu'on a prévu -on a
essayé de le prévoir au minimum - il y aura un surplus.
Le Président (M. Gagnon): L'article 23 est-il
adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 24?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 25?
M. Lalonde: Adopté.
Comptes et rapports
Le Président (M. Gagnon): Article 26?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 27?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 28?
M. Lalonde: Là, j'aurais une dernière demande
à faire et j'espère avoir un peu plus de succès. "Les
livres et comptes de la société sont vérifiés
chaque année et chaque fois que le décrète le gouvernement
par le
Vérificateur général ou par un vérificateur
désigné par le gouvernement." Pourquoi avoir prévu un
vérificateur nommé par le gouvernement, alors que le
Vérificateur général, lui, relève de
l'Assemblée nationale? Son indépendance est
protégée par les lois.
Je sais que généralement les comptables
agréés font du bon travail, ils ont une conscience
professionnelle généralement très bonne. Il y a peu de
causes concernant leur compétence ou leur intégrité devant
nos tribunaux; mais il reste que ce sont des gens qui sont payés par
l'organisme pour qui ils font le travail. Alors que le Vérificateur
général, lui, est protégé contre toute tentative,
toute possibilité d'accroc. On voit, dans le rapport du
vérificateur, son opinion sur la vérification, sur les
états financiers des sociétés d'État, vous pouvez
le relire à chaque année. Pourquoi avoir ouvert une porte qui
m'apparaît dangereuse? Si on disait: Ou par un vérificateur
désigné par le Vérificateur général. S'il a
trop d'ouvrage, s'il a besoin d'aide, qu'il désigne quelqu'un. Comme il
l'a fait lors du fameux trou de 500 000 000 $, le Vérificateur
général a dû avoir recours à des
vérificateurs indépendants de l'entreprise privée pour
aller faire des études, des examens, des enquêtes même
auprès de certaines commissions scolaires. Mais en ce qui concerne des
vérificateurs désignés par le gouvernement, moi, je
m'oppose complètement à cette ouverture que l'on fait.
Autant le Vérificateur général ne peut pas
vérifier autre chose que ce qui est le gouvernement et ses organismes,
autant on devrait éviter que ce soit nos vérificateurs, à
moins qu'ils relèvent directement du Vérificateur
général, qui aillent faire la vérification des livres et
des états financiers de la société ou d'un organisme comme
celui-là. Je le demande au ministre. Ce n'est pas un gros changement. Ce
n'est pas un précédent, au contraire, cela serait peut-être
le précédent. Cela existe peut-être dans des
sociétés, je ne le sais pas, mais j'espère que non; je
serais surpris. Mais de biffer les mots "ou par un vérificateur
désigné par le gouvernement", à ce moment-là, sa
transparence ne serait pas complètement occise.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous en faites une
motion?
M. Lalonde: Je vais voir. Si le ministre est d'accord, on n'aura
pas besoin de faire une motion, sinon j'en ferai une motion.
M. Biron: Je n'ai pas besoin de rappeler, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: ...au député de Marguerite-Bourgeoys les
soirées agréables qu'on a passées ici en cette salle,
l'automne dernier ou l'hiver dernier, à l'étude de la loi de
SOQUIP et de SOQUEM.
M. Lalonde: Je n'étais pas là.
M. Biron: Vous n'étiez pas là.
M. Lalonde: Non.
M. Biron: Qui était ici à votre place?
M. Lalonde: Je n'étais pas là et si j'avais
été là... Vous avez mis cela dans la loi de SOQUIP et de
SOQUEM.
M. Biron: Non. M. Lalonde: Non.
M. Biron: J'ai demandé justement de faire sortir les lois
de SOQUIP et de SOQUEM. Je me rends partiellement à la demande du
député de Marguerite-Bourgeoys. J'avais demandé de faire
la même chose que nous avions faite dans la loi de SOQUIP et de SOQUEM.
Alors, le petit changement, M. le Président, que je pourrais proposer,
ce serait: "Les livres et comptes de la société sont
vérifiés chaque année et chaque fois que le
décrète le gouvernement par le Vérificateur
général; ce dernier peut toutefois, à la demande de la
société, désigner un autre vérificateur. Le rapport
du Vérificateur général ou du vérificateur qu'il a
désigné doit accompagner le rapport annuel de la
société."
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre a terminé? Avez-vous
terminé?
M. Biron: Cela serait conforme avec d'autres
sociétés d'État et je sais que, l'automne dernier - je
croyais que vous étiez à cette commission parlementaire -
après beaucoup de discussions, nous nous étions entendus sur
cette forme. Étant donné que la fin de l'année fiscale de
cette société, c'est le 31 mars, que c'est la fin de
l'année du gouvernement et la fin de l'année de la plupart ou de
toutes nos sociétés d'État, sauf erreur, nous n'avions pas
voulu surcharger indûment le Vérificateur général.
Nous avons voulu dire que si le Vérificateur général a le
temps nécessaire et les effectifs nécessaires, il fera le
travail. S'il n'a pas le temps ou s'il n'a pas les effectifs
nécessaires, il pourra, à la demande de la société
ou du gouvernement, engager un vérificateur externe. Cela permet aux
firmes privées de vérificateurs d'être disponibles et de
travailler pour le gouvernement et cela donne la sécurité
nécessaire au Vérificateur général.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait
répéter...
Le Président (M. Gagnon): Pourriez-vous justement, M. le
ministre, relire l'amendement? Peut-être en avez-vous une copie?
M. Biron: Oui. "Les livres et comptes de la société
sont vérifiés chaque année et chaque fois que le
décrète le gouvernement par le Vérificateur
général;...
M. Lalonde: Jusque-là, cela va bien. C'est la même
chose.
M. Biron: ...ce dernier peut toutefois, à la demande de la
société, désigner un autre vérificateur." Est-ce
que cela va? "Le rapport du Vérificateur général ou du
vérificateur qu'il a désigné doit accompagner le rapport
annuel de la société."
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'ai deux questions. Une qui est simplement de
rédaction, la première. Disons le rapport du Vérificateur
général ou de celui qu'il a désigné. Est-ce bien
nécessaire parce qu'on avait jusqu'à maintenant que le rapport du
vérificateur doit accompagner... Cela désigne l'un ou l'autre. En
fait, je ne sais pas pourquoi on le change.
M. Biron: Je ne sais pas pourquoi, c'était ici le rapport
du Vérificateur général. C'était dans les deux lois
de SOQUEM. (17 h 45)
M. Lalonde: Ah bon! vous copiez simplement SOQUEM. Maintenant, ce
qui est un peu plus sérieux, essentiellement votre amendement se compose
des mots suivants: Ce dernier peut toutefois, à la demande de la
société, désigner un autre vérificateur. Est-ce que
les mots "à la demande de la société" sont bien
nécessaires? Par exemple, si la société ne le demande pas,
mais que le Vérificateur général est surchargé et
complètement bousculé par la fin de l'année
financière, de l'exercice financier du gouvernement le 31 mars et qu'il
désire désigner un autre vérificateur pour faire la
vérification des livres de la société, il ne pourrait pas
le faire parce que la société ne l'avait pas demandé?
Pourquoi ne pas dire simplement: Ce dernier peut toutefois désigner un
autre vérificateur? En fait, on pourrait même le mettre un peu
plus
français.
M. Lavigne: Après approbation de la
société.
M. Lalonde: Jamais de la vie. C'est justement ça.
Écoutez, le député a sûrement eu un lapsus. Il faut
justement que la société ne soit pas d'accord. Le
vérificateur, c'est celui qui va sortir toutes les bibittes qu'il y a
dans les affaires... Il faut surtout qu'elle ne soit pas d'accord.
M. Lavigne: Ici, c'est quand même différent de ce
qu'il y a là.
M. Lalonde: C'est différent parce qu'à un moment
donné, le vérificateur, c'est le policier, c'est lui qui va dire:
Écoutez, vous faites ça de travers. C'est rempli dans le rapport
du Vérificateur général pour le gouvernement de
l'année 1979-1980; vous devriez lire cela, M. le député,
vous seriez édifié. C'est épouvantable. En tout cas, on en
reparlera à l'Assemblée nationale demain et les jours qui vont
suivre. Donc, il ne faut pas qu'il y ait d'accord avec la
société. C'est pour cela, d'ailleurs, que je m'étais
opposé à ce qui existe actuellement: ou par un
vérificateur désigné par le gouvernement. Il ne faut pas
que ce soit le gouvernement non plus. Vous savez que la fonction de
Vérificateur général est créée par une loi,
la Loi de l'administration financière et elle fait relever le
Vérificateur général de l'Assemblée nationale
justement pour qu'il n'y ait pas influence du gouvernement. Même le
salaire du Vérificateur général, je pense qu'il est
déterminé par l'Assemblée nationale. Cela prend les deux
tiers, je pense, pour le nommer. Je ne sais pas si c'est la même chose
pour son salaire. En tout cas, c'est un peu comme l'ombudsman ou le
président de la Commission des droits. Il faut qu'il soit absolument
indépendant.
Je m'oppose à ce qu'il soit désigné par le
gouvernement. Le ministre répond: Je suis d'accord, mais on va le faire
désigner par le Vérificateur qénéral, je suis
parfaitement d'accord. Mais seulement à la demande de la
société. Je veux dire, si la société ne le demande
pas et que le Vérificateur général est
débordé. Il y a un personnel assez considérable, mais il y
a beaucoup à faire et la fin de l'année financière de la
société correspond à celle du gouvernement, le 31 mars.
Peut-être qu'il voudrait confier cela à quelqu'un d'autre. Si la
société ne le demande pas, à ce moment, il ne peut pas
nommer un autre vérificateur et peut-être que la
vérification ne sera pas faite adéquatement.
M. Biron: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Biron: ... je vais accepter: ce dernier peut toutefois
désigner un autre vérificateur.
M. Maciocia: Ou autrement, mis encore en français par le
Vérificateur général ou par un vérificateur
désigné par ce dernier.
M. Lalonde: En meilleur français, oui. Ou par un autre
vérificateur désigné par ce dernier.
M. Maciocia: Parce que "ce dernier" désiqne le
Vérificateur général.
M. Lalonde: Oui, c'est peut-être mieux, plus
exceptionnel.
M. Biron: C'est mieux comme cela. Autrement, cela veut dire que
le gouvernement pourrait peut-être désigner un autre... Si vous
voulez l'accepter, "ce dernier peut toutefois désigner un autre
vérificateur". Cela oblige le Vérificateur général
lui-même à prendre la décision.
M. Lalonde: Premièrement et deuxièmement, cela
décrit la situation comme plus exceptionnelle. La règle
générale, c'est le Vérificateur
général...
M. Biron: Oui.
M. Lalonde: ...exceptionnellement, un autre.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, pourriez-vous
relire l'article, parce que je n'ai pas le...
M. Biron: Oui, je vous en ai donné une copie, ce qui n'est
pas biffé en haut. Enlève: "à la demande de la
société". On enlève "à la demande de la
société".
Le Président (M. Gagnon): Ah bon! On enlève de
l'article 22, "à la demande de la société". C'est
cela?
M. Biron: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Et le texte se lirait comme
suit...
M. Lalonde: L'article 28, oui.
Le Président (M. Gagnon): Pardon?
M. Lalonde: C'est l'article 28, pas 22.
Le Président (M. Gagnon): Excusez-moi, c'est parce
que...
M. Maciocia: Oui, c'est cela. M. Lalonde: Excusez-moi.
Le Président (M. Gagnon): C'est l'article 28, vous avez
raison. Je prenais le texte qu'on m'avait donné.
Le texte serait celui-ci: "Les livres et comptes de la
société sont vérifiés chaque année et chaque
fois que le décrète le gouvernement par le Vérificateur
général; ce dernier peut toutefois désigner un autre
vérificateur. Le rapport du Vérificateur général ou
du vérificateur qu'il a désigné doit accompagner le
rapport annuel de la société." Cet article 28 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 29.
M. Lalonde: Adopté.
M. Biron: M. le député, lorsque vos membres ont du
bon sens, on vous accepte rapidement.
Le Président (M. Gagnon): L'article 29 est
adopté.
M. Lalonde: II prend le tour vite, lui. C'est
épouvantable. Il ne sera pas endurable dans quelques mois. En tout
cas!
Le Président (M. Gagnon): L'article 29 est adopté?
Article 30.
Dispositions finales
M. Lalonde: Je n'en suis pas sûr. Cela va dépendre
du prochain remaniement, M. le Président. Pour l'instant, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 30 est adopté.
Article 31.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 31 est adopté.
La loi no 2, Loi sur la Société du Palais des congrès de
Montréal est adoptée telle qu'amendée.
Je prierais le rapporteur de la commission...
M. Biron: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le ministre.
M. Biron: ...avant de terminer les travaux de cette commission,
je voudrais vous remercier d'abord d'avoir présidé cette
commission aujourd'hui et remercier mes collègues du gouvernement de
m'avoir aidé à faire passer en commission parlementaire ma
première loi. Je remercie aussi mes collègues de l'Opposition
officielle pour avoir accepté aujourd'hui, un lundi, de donner cette
journée à l'adoption du projet de loi de la Société
du Palais des congrès de Montréal. Je les remercie de leur
collaboration et de leur délicatesse à l'occasion de cette
première loi pour moi. Je crois que tous ensemble, des deux
côtés de la Chambre, ce qu'on espère obtenir le plus
rapidement possible, ce sont des retombées économiques qui vont
aider les femmes et les hommes du Québec à profiter pleinement de
la présence à Montréal du Palais des congrès.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger, avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Maciocia: On n'a rien à ajouter.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Étant donné que c'est dans l'ordre des
choses, je vous remercie, M. le Président. Je remercie mon
collègue, M. le député de Viger. C'est la première
fois. C'est le baptême du feu. Il n'a peut-être pas
été trop impressionné, mais en tout cas, le ministre sera
sûrement mieux. C'est un projet de loi qui était relativement
facile, quoiqu'il soulevait certains points importants. Les retombées
économiques que le ministre souhaite, nous les souhaitons, mais nous ne
savons pas encore combien, on le saura vendredi prochain.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi étant
adopté, je prierais le rapporteur de la commission, le
député de Shefford, de faire rapport à l'Assemblée
nationale.
La commission permanente de l'industrie, du commerce et du tourisme
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 52)