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Commission permanente
de l'Industrie et du Commerce,
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
Etude des crédits du ministère du
Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche
Séance du ieudi 11 mai 1972
(Dix heures dix minutes)
M. GIASSON (président de la commission permanente de l'industrie
et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A l'ordre,
messieurs!
Il serait dans l'ordre de nommer un rapporteur à notre
commission. Est-ce que vous avez une suggestion à faire?
M. LACROIX: M. Théberge pourrait être le rapporteur.
M. LE PRESIDENT: Le député de Témiscamingue est
proposé comme rapporteur de ladite commission. Est-ce que cela fait
l'unanimité?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Verchères.
Remarques préliminaires
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je pense qu'il serait à
propos de faire quelques commentaires au début de l'étude des
crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Comme vous le savez, à la mi-février, le premier
ministre m'a confié la responsabilité des ministères de
l'Industrie et du Commerce et du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
mais, pour aborder plusieurs des problèmes, il m'avait assigné M.
Simard comme ministre d'Etat aux deux ministères. Ce dernier s'est vu
confier des responsabilités particulières en ce qui touchait
l'ensemble du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Des liens ont été prévus entre ces deux ministères
et des discussions que nous aurions souhaité plus fréquentes,
mais que des événements ont un peu retardées au cours des
derniers mois, devront se continuer.
Je tiens à faire remarquer que le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche participe au groupe économique qui
relie tous les ministères à vocation économique, et
qu'ainsi il nous est permis d'analyser la portée de certains dossiers
particuliers qui peuvent avoir des incidences sur d'autres
ministères.
Conformément à l'esprit de nos lois, je voudrais ce matin
transmettre la responsabilité directe de défendre les
crédits à celui qui, depuis les derniers mois, a suivi le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche de plus
près que je n'ai pu le faire moi-même, ayant consacré une
très forte proportion de toutes mes énergies au ministère
de l'Industrie et du Commerce.
Je pense que, comme ce fut le cas l'an dernier, le député
de Richelieu n'avait pas l'intention de présenter une étude
générale, mais de commencer plutôt article par article et
d'y avoir des discussions. Si les membres de l'Opposition veulent avoir des
commentaires d'ordre général sur la vocation de ce
ministère, ses responsabilités et les changements d'orientation,
nous sommes quand même tout à fait disposés à
discuter ces points. Nous pouvons aussi, selon ce que les députés
préfèrent, procéder article par article tout au cours de
l'étude des crédits.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que vous auriez objection
à ce qu'on puisse, comme dans les autres ministères, poser des
questions d'ordre très général, au départ, quitte
à arriver à des questions particulières aux articles? Il y
a des liens entre les questions qui nous permettraient d'attendre d'un article
à l'autre, alors qu'au début, cela pourrait être mis
ensemble.
M. LE PRESIDENT: Non seulement je n'y ai pas d'objection, comme
président, mais il m'ap-paraît peut-être, pour la bonne
progression des travaux, très valable, dès le début, de
voir toutes les généralités à l'intérieur
des problèmes qui peuvent concerner le ministère en cause.
Après, lorsque le tour d'horizon aura été
complété, ce sera beaucoup plus rapide de procéder article
par article.
Est-ce que la commission accepterait que des fonctionnaires puissent
répondre?
M. PAUL: Non.
M. LE PRESIDENT: Vous n'acceptez pas.
M. PAUL: Non. Je sais que cela se fait, M. le Président, dans
d'autres commissions. D'ailleurs, c'est tellement peu décent que, si
vous vous référez au règlement actuel, il faut demander la
permission et le consentement majoritaire de la commission pour permettre
à un député de parler. Les fonctionnaires sont nombreux
ici. Ils sont certainement capables de donner des réponses au
ministre.
M. SAINT-PIERRE: II n'y a pas de problème.
M. LE PRESIDENT: Si tous les membres assignés à la
commission n'acceptent pas unanimement, le règlement prévoit
qu'on ne peut l'accepter à la commission. Le ministre répondra,
quitte à consulter ses fonctionnaires. A l'ordre! Nous continuons.
M. PAUL: M. le Président, je comprends parfaitement le point de
vue du ministre responsable du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le
député de Verchères, qui cumule deux
ministères, soit celui de l'Industrie et du Commerce et celui du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Le ministre dit: C'est un
ministère à vocation économique. Veuillez croire que c'est
un enrichissement d'abord pour le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche de voir arriver le ministre de l'Industrie et du Commerce et
le député de Richelieu comme responsable.
Je suis sûr que cela a été un soulagement pour les
fonctionnaires du ministère quand ils ont appris le départ du
député de Marguerite-Bourgeoys.
Je dis, M. le Président, que ce ministère est à
vocation économique, à caractère économique. C'est
discutable, si l'on tient compte de ce qui se produit, par exemple, dans les
territoires qui sont devenus des parcs accessibles au public, pour l'exercice
du sport de la pêche et de la chasse.
Dans le parc Mastigouche, par suite d'une lettre adressée au
propriétaire des parcs, par le sous-ministre M. Béland, au nom du
ministère, seulement à Saint-Alexis-des-Monts, il y a 40 nouveaux
chômeurs.
J'espère que le ministère, cette année je
dis cette année mettra de côté la partisanerie
politique aveugle et qu'il va s'occuper d'abord de donner de l'ouvrage à
ceux qui étaient à l'emploi des clubs privés. Je ne
discute pas la valeur de la politique du ministère, je passe des
remarques sur les conséquences de son application. J'espère que
le ministère, cette année, se penchera sur le sort de ces gens
qui avaient déjà un emploi et qu'on n'ira pas chercher, par le
canal du patroneux du comté, des bons serviteurs du Parti
libéral, comme la chose s'est faite d'une façon scandaleuse
l'été dernier et j'aurai l'occasion de revenir là-dessus.
Je demande aux fonctionnaires de se préparer d'avance à
répondre aux questions que j'aurai à poser sur l'administration
du parc de Mastigouche.
Le ministre, député de Richelieu, pourrait-il faire des
commentaires au sujet de ce que nous avons appris, par la voie des journaux?
Dès ses premières déclarations publiques, il aurait
mentionné qu'il fallait partir à zéro au ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Alors, j'aimerais que je
pourrais faire une motion pour détails, comme c'est prévu en
droit le ministre nous précise la portée ou l'explication
du mot zéro. Si ça s'applique à son
prédécesseur immédiat, je dis qu'il a raison, en ce qui a
trait à la politique générale du ministère.
Peut-être le ministre a-t-il été mal cité, mais
j'aimerais qu'il nie, confirme ou explique cette déclaration que les
journalistes lui ont prêtée.
Je ne suis pas spécialiste en tourisme. Il y a un de mes
collègues, le député de Gaspé-Nord, qui aurait des
commentaires à faire pour faire connaître les vues du parti
Unité-Québec. En terminant, je reprocherai au ministre titulaire,
le député de Verchères, de n'avoir pas prévu ce
matin un exposé général de la politique de son
ministère. Je ne lui en fais pas un reproche trop soutenu. Je comprends
les difficultés qu'il connaît et surtout les
événements qui se déroulent. C'est tellement bon pour la
venue de nouvelles industries au Québec! Ce matin, la voix des journaux
nous apprend qu'au Manitoba on parle d'une guerre civile au Québec.
C'est excellent pour la venue de nouveaux capitaux au Québec et je
comprends les difficultés que connaît le ministre titulaire de
l'Industrie et du Commerce. C'est pourquoi je ne fais qu'effleurer ce sujet.
Mais, par contre, le ministre ne devrait pas laisser l'impression aux
députés qu'ils ne connaissent pas le rôle, la vocation du
ministère. Ce que nous voulons connaître, c'est la politique du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le rôle
qu'il doit jouer dans l'économie du Québec. Tous nous
l'apprécions, tous nous le souhaitons et nous sommes assurés que
ce ministère peut jouer un grand rôle dans l'économie du
Québec. Alors, avec votre permission, M. le Président,
très brièvement, le député de Gaspé-Nord
aurait des remarques additionnelles à faire sur le sujet.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: D'abord, je féliciterai le nouveau titulaire du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ainsi que son
assistant. J'aurais aimé, avant tout, avant de discuter des
crédits, que le rapport du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche soit déposé. Le ministre d'Etat nous fait part
que ce rapport pourrait être déposé la semaine prochaine.
C'est parce que ça donne une meilleure vue d'ensemble sur les
activités de l'année passée et ça permet de mieux
s'orienter sur le futur.
A tout événement, dans les circonstances, on ne peut pas
demander plus que le ministre est capable de donner.
Je considère que c'est une erreur que le gouvernement a faite en
prenant le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et
en le dirigeant à l'Industrie et au Commerce. Je comprends, comme l'a
dit mon collègue, le député de Maskinongé, que
c'était possiblement pour donner congé à un ministre qui
devait certainement perturber le climat à l'intérieur du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Mais, tout de
même, je crois que c'est un ministère.
M. SAINT-PIERRE: Le député me permettrait-il une
précision?
M. GAGNON: Allez-y.
M. SAINT-PIERRE: Suivant ses paroles, on a l'impression que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a
été fondu avec le ministère de l'Industrie et du Commerce,
qu'on a transposé des directions générales ou des
responsabilités. En fait, il n'y a aucun lien direct qui regroupe ces
ministères dans le
moment, sauf le groupe économique qui touche d'autres
ministères à vocation économique, sinon le fait que c'est
le même titulaire dans les deux cas. Plus que cela, je dirai que c'est un
peu l'inverse dans certains cas. Par exemple, l'aquarium, pour ne citer qu'un
cas d'espèce, qui relevait avant de l'Industrie et du Commerce, sera
maintenant, d'ici quelques jours les processus sont engagés
transféré comme, il me semble, cela devait se faire, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Il y a d'autres types d'aménagement qui ont été...
C'est simplement une correction parce que, dans vos propos, je sentais que vous
reprochiez c'est votre droit au gouvernement d'avoir mis les deux
ministères ensemble. Il n'en n'est pas question. Ce sont deux
structures.
M. GAGNON: Mais, comme principe, un ministre sera responsable.
Aujourd'hui, je comprends qu'il y a un ministre d'Etat accroché
principalement au Tourisme, à la Chasse et à la Pêche.
Qu'en sera-t-il dans deux ans, quatre ans ou six ans? Il est à craindre
que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
connaisse les mêmes perturbations que le Haut-Commissariat aux loisirs et
aux sports a connues. A un moment donné, on se le passe à gauche
et à droite pendant X années et on sait que ça rend
très mal à l'aise les officiers d'un ministère, ça
travaille très mal. Il y a un manque de coordination, de planification,
d'idées pour bien manoeuvrer à l'intérieur d'un
ministère et je crois qu'il aurait été beaucoup plus sage
de fusionner ou d'annexer le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche je vais laisser faire le tourisme, j'en parlerai tout
à l'heure au ministère des Terres et Forêts qui, il
me semble, serait marié d'une façon beaucoup plus
complète, parce qu'on connaît le fonctionnement du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ainsi que celui
des Terres et Forêts. En ce qui a trait au tourisme, moi j'aurais bien
vu, je pense, que la section touristique soit transférée à
l'Industrie et au Commerce, que le Haut-Commissariat aux sports et aux loisirs
au lieu d'être baladé quatre ou cinq fois, comme on l'a vu,
alors que le ministre Cloutier envoyait des lettres en son nom même si le
responsable, M. Houde, n'avait pas encore démissionné, ça
laissait voir qu'il allait démissionner aurait été
réinstallé au ministère de la Chasse et de la Pêche.
A ce moment-là, je pense qu'on aurait fait quelque chose de bien parce
que, ne l'oublions pas, le travail, c'est la principale activité dans un
pays et le loisir sera également la principale activité parce
qu'on considère que, d'ici X années, il y aura peut-être
trois ou quatre jours de loisirs pour la population.
A mon avis, je pense que c'est un recul. J'aurais bien vu le ministre
d'Etat totalement responsable et nommé ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. Je crois qu'il se serait bien acquitté de
sa tâche, avec dévouement.
Cela aurait empêché la personne d'agir sous le titre d'une
autre et l'on sait que, même si c'est un ministre d'Etat, lorsqu'on n'a
pas de responsabilité à l'intérieur d'un budget, à
l'intérieur d'une administration, il faut attendre que le ministre en
titre autorise, qu'il donne ses directives. Quand on sait que l'Industrie et le
Commerce a tant à faire dans le climat actuel et dans les circonstances
actuelles, je crains qu'avec tout ça l'appareil va être
paralysé et qu'on accusera peut-être le ministre d'Etat alors que
ce ne sera peut-être pas le ministre responsable. Ce seront ses
activités trop nombreuses qui paralyseront ce secteur extrêmement
important de l'économie qu'est le tourisme, la chasse et la
pêche.
Je crois que le ministre qui a des responsabilités, qui a
beaucoup de travail et beaucoup de chats à fouetter ne pourra tout de
même pas négliger... Je verrais bien, je ne sais pas si ça
peut se faire, que le conseil des ministres délègue des pouvoirs
supplémentaires au ministre d'Etat, que tous les officiers ici soient
à l'intérieur d'une structure je ne dis plus un
ministère, je dis une structure de l'Industrie et Commerce, Chasse et
Pêche mais toujours chapeautée par une autorité qui
décide, lui donne des pouvoirs plus grands et qu'il puisse dire au
sous-ministre ou aux autres officiers lorsqu'il les rencontre: J'ai pouvoir de
décision. L'activité du ministère n'en souffrira pas, ni
son économie et nous allons donner tout l'élan possible à
ce ministère qui ne possède pas encore tellement de
crédits supplémentaires.
On sait que sous la direction de celui que j'ai servi, M. Loubier, avec
le peu de crédits qu'il avait à sa disposition, ce
ministère était extrêmement actif. Il a «lis des
organismes sur pied, le Haut-Commissariat aux sports et aux loisirs, il a mis
sur pieds des directions générales qui n'existaient pas. Pour la
première fois, grâce au ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, la province de Québec, en 1969, ou en 1970, si ma
mémoire est bonne, se classait comme la première parmi toutes les
provinces du Canada, pour l'économie touristique.
Cela voulait dire qu'avec peu d'argent, le ministre, avec la
clarté de vision qu'on lui connaît, ses activités, avait
réussi à faire connaître au Québec ce que jamais
personne n'aurait pu penser, surtout passer devant l'Ontario. Au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, mes remarques
générales sont en ce sens. Encore une fois, l'année
prochaine, ce sera beaucoup plus sévère si le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche connaissait un recul ou si son
état était stagnant, à cause de la condition qu'on lui a
fait subir en le balladant dans un autre ministère et en lui enlevant
toute autorité décisive d'un ministre en particulier.
M. LE PRESIDENT: Le ministre désire-t-il donner la
réplique ou si nous laissons les représentants des partis
continuer?
Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je veux aussi féliciter le
député de Richelieu et le député de
Verchères de leurs nouvelles responsabilités, sans cependant
blâmer le ministre précédent qui a quant même fait
des efforts considérables, je pense, pour tenter de développer le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Certains
problèmes particuliers se sont posés. Il ne s'agit pas pour nous,
cette année, de regarder en arrière mais d'essayer de savoir ce
que sera le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
dans les années à venir. J'ai eu l'occasion, l'an dernier,
d'exposer, au nom du Parti québécois, la politique de ce parti
à l'égard du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Quant à nous, nous regrettons que ce ministère soit
actuellement intégré à l'intérieur du
ministère de l'Industrie et du Commerce. Nous proposions, l'an dernier,
un ministère des loisirs à l'intérieur duquel les
activités touristiques auraient pu être
intégrées.
Cependant, le gouvernement cette année peut-être
manquait-il de ministres qui pouvaient être véritablement
responsables de ce ministère, peut-être manquait-il de ministres
compétents a décidé d'intégrer ce
ministère à l'Industrie et au Commerce. Nous allons discuter des
crédits. Je voudrais bien que le ministre, tout à l'heure, en
réponse à l'exposé général, nous
précise quels seront les changements, les grandes politiques du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche cette
année. Concernant, par exemple, l'Opération accessibilité,
les clubs privés, va-t-on continuer la politique qu'avait entreprise Mme
Kirkland-Casgrain? Quels ont été les résultats de cette
politique? Je voudrais bien aussi que le ministre nous dise ce qu'il entend
faire du livre blanc qui avait été commencé, semble-t-il,
au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche l'an
dernier. Mme Kirkland-Casgrain nous avait annoncé qu'un livre blanc
devait être déposé au cours de l'automne dernier.
Malheureusement, nous n'avons encore reçu aucune nouvelle de ce livre
blanc. Ce livre blanc s'imposerait véritablement. Il est important que
l'on précise la politique en ce qui concerne les clubs privés,
l'accessibilité au territoire, les rivières à saumon. Il
est extrêmement important que l'on sache exactement dans quelle direction
a décidé d'aller le gouvernement libéral actuel en ce
domaine. Le livre blanc dont nous avait parlé Mme Casgrain, l'an
dernier, contrairement à la direction du tourisme, était, un
livre blanc qui touchait plus particulièrement la chasse et la
pêche alors que nous savons qu'il existe, à l'intérieur du
ministère, un livre blanc qui, malheureusement, ne semble pas avoir
été mis en application, sur le tourisme. Nous aurons l'occasion
d'en discuter.
Cette fois, c'était véritablement, pour la première
fois, un livre blanc concernant la chasse et la pêche. Encore là,
je déplore que ce livre blanc ait été, soit
arrêté ou soit, encore une fois, mis aux tablettes, comme ce fut
le cas de nombreuses études faites au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, dans le passé.
Je regrette aussi, M. le Président, et pour ma part, je trouve
ça un peu anormal, qu'on puisse discuter des crédits, sans avoir
le rapport. Le rapport nous permet, â nous, membres de cette commission,
et en particulier de l'Opposition, de voir exactement comment sont
réalisées les politiques qui nous avaient été
annoncées, l'an dernier. Cela nous permet de vérifier le travail
du ministère et si les politiques qu'on nous annonçait ont
été véritablement réalisées. Aujourd'hui, on
discute, sans avoir au moins une vue générale du travail du
ministère, depuis l'an dernier.
Etant donné que nous n'avons pas le dépôt du livre
blanc, j'espère que le ministre va faire le bilan de ce qui s'est fait
l'an dernier et de ce qu'il entend faire cette année. Quelle est la
nouvelle conception pour lui du ministère? Quelles sont les
priorités? A-t-il l'intention de continuer, comme je le demandais tout
à l'heure, les politiques envisagées par l'ex-ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche? S'il n'a pas l'intention de le
faire, pourquoi? Quelles sont les raisons qui empêcheraient que ces
politiques se réalisent?
Je comprends, M. le Président, comme le soulignait tout à
l'heure le député de Maskinongé, que l'Opération
accessibilité ait pu poser certains problèmes. C'était la
première année que cela se faisait. Cela s'est fait dans un temps
assez court. Je ne pense pas, pour ma part et je l'ai
précisé l'an dernier qu'il faille arrêter cette
opération. D faut la continuer. De toute façon, nous sommes
à un point de non-retour. De plus en plus, comme le disait le ministre,
lors de la discussion du projet de loi 288, nous sommes dans l'obligation de
préparer des espaces verts pour la population. Cette population exige de
plus en plus d'avoir accès à ses richesses naturelles et d'avoir
accès à son territoire. C'est un point de non-retour, il faut
absolument arrêter cette politique de cession de territoires à des
individus, cette politique que je qualifiais, l'an dernier, de
moyenâgeuse et qui devrait disparaître le plus tôt possible.
Il est certain qu'elle doit disparaître, selon une certaine
échéance, pour autant que nous soyons assurés de pouvoir
assumer la responsabilité de la sauvegarde de la faune sur ces
territoires. Il faut tenir compte de certains problèmes particuliers et
du fait que le budget du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, m'apparaît, encore cette année, un budget
passablement insatisfaisant, par suite des revenus considérables que
nous apporte l'investissement dans ce secteur. Dans une conférence que
donnait M. Robert Prévost, sous-ministre adjoint au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, l'an dernier, il annonçait
que les revenus de l'industrie touristique dépasseraient ou ont
dépassé le milliard de dollars en 1971. C'est une preuve que ce
ministère est vraiment un ministère à vocation
économique et que l'investis-
sement fait dans ce secteur peut être un investissement
créateur d'emplois, un investissement qui peut nous apporter des devises
considérables de pays étrangers. II ne faut plus laisser le
développement de ce ministère au hasard. Il faut prévoir
des politiques. Il faut établir des priorités. Nous
espérons que le ministre nous précisera ces priorités,
dans un exposé général. Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais faire miennes les paroles
du député de Saguenay. J'aimerais qu'à la fin de mon
exposé le ministre puisse répondre à quelques questions,
concernant les revenus directs du ministère. Combien le ministère
a-t-il de revenus provenant de permis de chasse, de permis de pêche, de
locations des territoires privés, de locations des territoires
commerciaux, de la taxe de vente sur des instruments de chasse et
pêche?
Quand on aura ces chiffres, on pourra tenir compte de ce que le
sous-ministre Prévost avait dit: C'est un ministère qui, bien
organisé, pourrait apporter des revenus et c'est un des rares
ministères qui sont rentables, en ce sens que les sommes investies
permettent des retombées économiques tellement importantes pour
le Québec."
Un autre point, M. le Président. Je pense que le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche devrait, au plus tôt, voir
son budget augmenté, pour permettre un accroissement du nombre de
gardes-chasse et de gardes-pêche. Le territoire de l'Ontario, qui est
plus petit que celui du Québec, même s'il y a une population
supérieure, compte au-delà de 800 gardes-chasse et
gardes-pêche, alors que cette année, chez nous, je pense qu'on en
a 529. On en a moins que l'année dernière, pour un travail aussi
important.
Je pense qu'il devrait y avoir un lien entre le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et le ministère des Terres
et Forêts, parce qu'il y a des gardes forestiers dans l'autre
ministère qui pourraient aussi, si on leur donnait un titre d'agents
spéciaux, remplir des responsabilités vis-à-vis de la loi
concernant lé braconnage, concernant l'inspection des véhicules,
concernant les abus que peuvent faire certains braconniers, comme ouvrir des
clôtures, laisser sortir les animaux. Il y a une quantité
d'infractions qui se font et que nos gardes-chasse et gardes-pêche ne
peuvent pas maîtriser, parce qu'ils ne sont pas assez nombreux et aussi
qu'ils ne sont pas assez bien équipés. Il n'y a même pas
d'avions ou d'hélicoptères au service des gardes-chasse et des
gardes-pêche. On est obligé d'en louer parfois. Ils pourraient
faire un meilleur travail pour sauvegarder la faune s'ils étaient mieux
équipés.
De plus, je pense que, si on pouvait permettre que les gardiens de
terrains privés, protégés actuellement par des locataires,
soient des gardes-chasse et des gardes-pêche du gouvernement, il y aurait
une meilleure surveillance, selon les intérêts et une politique
gouvernementale, dans ces territoires.
Je voudrais faire remarquer que dans le territoire du
Nouveau-Québec, qui se développera probablement davantage, nous
n'avons que trois gardes-chasse et gardes-pêche. C'est un territoire qui
est pratiquement aussi vaste qu'une grande partie de l'Europe. Je pense qu'il
faudrait repenser au nombre des gardes-chasse et des gardes-pêche dans ce
domaine-là. D'un autre côté, je voudrais faire remarquer
qu'il n'y a aucune surveillance actuellement pour les chasseurs et les
pêcheurs venant en avion, soit des autres provinces, soit des Etats-Unis
ou d'ailleurs. Je pense qu'il faudrait légiférer dans ce domaine,
pour obliger tout chasseur et pêcheur étranger qui vient au
Québec d'avoir un point d'arrêt, au Québec, afin de, non
seulement surveiller à leur retour le résultat de leur chasse ou
de leur pêche, s'ils ont dépassé la limite ou s'ils ont
vidé des lacs, mais aussi pour permettre qu'aucun avion étranger
puisse aller dans nos territoires, sans être accompagné d'un
pilote québécois, qui, lui, présent sur place, pourrait
surveiller le travail et empêcher ces étrangers de venir dilapider
nos richesses.
De plus, M. le Président, je voudrais faire remarquer le
problème des pourvoyeurs. Est-ce que le ministère a l'intention
d'augmenter le nombre de pourvoyeurs? Parce qu'ils remplissent un rôle
important. Peut-être que, pour les aider, on pourrait penser à
avoir un fonds pour les prêts à long terme, à bas
intérêt, pour les aider à agir et ainsi à
développer des territoires d'une façon plus rationnelle.
Est-ce que le ministère a pensé aussi à une
augmentation de publicité pour attirer les pêcheurs du
Québec? C'est bien beau de toujours penser de faire de la
publicité pour les pêcheurs qui viennent d'autres pays, mais
a-t-on pensé à nos pêcheurs québécois, qui
sont très nombreux si je ne m'abuse? Je pense qu'il y a un an ou deux,
il y avait près de 1.5 million de permis de chasse et de pêche au
Québec. Cette année, j'ai demandé au ministre de me le
dire. Mais il y a tellement de gens qui veulent faire de la chasse et de la
pêche et on n'a pas de système convenable de publicité pour
permettre aux Québécois de savoir où aller avec toutes les
facilités que ceci peut leur accorder quand ils sont bien
renseignés.
Enfin, je veux demander au ministre, quelle est son intention, quelle
est la politique du gouvernement face à un projet de loi qui viendrait
du gouvernement fédéral. Ce n'est pas la première fois que
le fédéral envahit des domaines qui touchent directement le
Québec, mais j'en arrive au fameux bill C-36. Je pense que c'est un
député de l'île de Montréal qui avait proposé
un projet de loi demandant au gouvernement fédéral de
légiférer pour l'obligation d'un permis pour les armes à
feu incluant
les fusils de chasse. A ce moment-là, quelle est la position du
gouvernement sur ces sujets? J'ai posé plusieurs questions.
Peut-être le ministre pourrait-il me donner la réponse à
tous ces points d'interrogation.
M. GAGNON: Simplement une remarque. J'ai remarqué que mes deux
collègues péquistes ont donné une vue
générale de tous les différents services. Nous, nous ne
l'avons pas fait. L'expérience que j'ai, c'est qu'à la suite
d'informations que le ministre donne en cours de route, nous sommes
portés à récidiver. J'ai voulu essayer d'écourter
le plus possible, quitte à revenir sur chaque service, à faire
des suggestions ou demander des informations.
M. PAUL: M. le Président, avant que le ministre ne
réponde, je voudrais lui poser une question savoureuse. Est-ce qu'il
peut nous donner la garantie qu'avant que nous ayons terminé
l'étude des crédits, il sera encore ministre responsable du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, à la suite du remaniement
ministériel qui découlera de l'annonce officielle de la
démission de MM. Castonguay et L'Allier aujourd'hui même?
M. GAGNON: Je crois que c'est en train de s'arranger.
M. PAUL: Non, ce ne sont pas les dernières nouvelles que je viens
d'avoir.
M. SAINT-PIERRE: Vous me surprenez, vous êtes dans les rumeurs,
j'ai toujours pensé que vous étiez intéressé aux
faits.
M. PAUL: Les faits vont découler de la rumeur.
M. SAINT-PIERRE: Les faits vont découler... on va attendre.
M. PAUL: Le ministre n'est pas obligé de parler mais il sait
très bien ce dont je veux parler.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, peut-être en
réponse aux questions qui ont été soulevées,
vais-je faire mienne la suggestion du député de Gaspé-Nord
et m'attaquer aux plans les plus généraux. Peut-être, sur
le plan des crédits particuliers, pourrait-on resoulever les question et
répondre à certaines questions plus spécifiques, bien
qu'il y en ait certaines auxquelles je voudrais répondre. La
première que je voudrais mentionner résulte d'une
préoccupation fort légitime. Le double mandat qu'on m'a
confié pouvait ralentir l'administration du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Je dois dire que suivant les
dispositions d'amendement qui avaient été votées sur la
Loi de l'Exécutif, l'an dernier, par arrêté en conseil, une
délégation plus spécifique avait été faite
au député de Richelieu. De la sorte, toute l'administration
courante de ce ministère, que ce soit la signature d'engagements, de
C.T., la promotion de personnel jusqu'à un certain niveau, est
entièrement entre les mains du député de Richelieu. Je ne
pense pas qu'on puisse m'accu-ser d'avoir causé des retards. C'est dans
les très grandes lignes qu'il peut y avoir eu des discussions mais non
pas pour causer des retards.
Le député de Gaspé-Nord a soulevé des
changements de structures possibles et Dieu sait que, dans certains milieux, on
m'accuse moi-même d'avoir beaucoup d'imagination, de faire des
changements de structures. Il en a suggéré quelques-uns
spécifiquement. C'est un véritable jeu, peut-être, de
revoir certaines affinités qui, historiquement, ont été
séparées. On penserait immédiatement à la division
de la pêche commerciale au ministère de l'Industrie et du
Commerce, qui est très près de ce ministère. On pense
à mille et un secteurs qu'on pourrait regrouper. C'est un fait que, si
on prend l'exemple de nos amis de l'Ontario, on retrouve là un peu la
suggestion que vous avez mentionnée, un ministère de l'Industrie
et du Tourisme, bien qu'encore là il y ait des gens qui trouvent que ce
n'est pas une formule parfaite et qu'en centralisant trop on perd
peut-être la particularité d'une certaine industrie qui peut
être différente de l'autre. Tout cela pour dire que les questions
que le député a soulevées, nous les avons soulevées
nous-mêmes. Il y a eu plusieurs discussions à ce sujet et il n'est
pas impossible qu'il y ait effectivement des changements lorsqu'on le jugera
à propos. Je pense que cela doit quand même s'insérer dans
un contexte assez global. C'est donc dire que ce me semblerait une erreur,
personnellement, pour moi-même de déplacer la division des
pêches commerciales de l'Industrie et du Commerce au ministère du
Tourisme immédiatement si on n'a pas la certitude que, dans trois mois,
ce déplacement s'insère dans quelque chose de logique. Sans cela,
on pourrait se retrouver avec l'obligation de la ramener à son premier
ministère.
Il y a effectivement, au niveau du premier ministre et au niveau
d'autres ministres, des discussions actuellement. Ce n'est pas impossible qu'il
y ait des changements. Certaines des suggestions que vous avez soulevées
ont été envisagées. Je pense toutefois qu'on voudrait les
insérer dans un contexte plus global de réforme administrative,
de réforme pour ceux qui en ont été de
l'organisation même du cabinet dans son fonctionnement, dans
l'étude des problèmes qui se multiplient avec les années,
que souvent il faudrait se trouver des mécanismes nouveaux pour tenter
un tamisage de certains des problèmes.
Je n'en dirai pas plus long. Je regrette, effectivement, que le rapport
annuel du ministère ne soit pas disponible, coïncidence de dates.
Je pense bien que c'est difficile d'agencer tout ceci ensemble, sans compter
d'ailleurs que l'étude des crédits devait débuter la
semaine
prochaine. Cela a été ramené à cette semaine
un peu à la dernière minute. Je le regrette.
Ce que je peux suggérer, cependant et cela répondra
à d'autres questions c'est de rendre disponible à tous les
députés le sommaire des programmes visés, avec beaucoup de
réserve, puisque c'est un document préliminaire, mais qui pourra
peut-être servir à comprendre le raisonnement, le sommaire des
éléments de programme dans le cadre de la
budgétisation.
Je ne sais pas si les officiers pourraient tenter d'en obtenir des
copies. Je dis sous toutes réserves que c'est un document très
préliminaire qui n'a pas eu l'approbation du Conseil du trésor et
qui n'a pas eu l'approbation du conseil des ministres. Mais je pense que, dans
ses grandes lignes, il dégage des grands programmes à
l'intérieur du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et il permet peut-être de comprendre dans quel sens nous nous
orientons. Cela explique d'ailleurs une des questions qui ont été
soulevées sur un présumé livre blanc; on demande le
dépôt de ce livre blanc. Je me dois de mentionner qu'effectivement
il n'y a pas eu de livre blanc de terminé et qui pourrait être sur
des tablettes. Il y a eu des travaux préliminaires qui avaient
été amorcés, peut-être même lorsque le
ministère était dirigé par le chef de
l'Unité-Québec pour toucher le fond de certains de ces
problèmes de tourisme, de chasse et de pêche. Les travaux
préliminaires ont été arrêtés lorsque le
gouvernement, dans un contexte très général, a mis de
l'avant la programmation des budgets par programme, puisque là, il y a
une certaine incompatibilité entre travailler à un livre blanc
qui veut dire ce qu'on va faire et travailler en parallèle avec une
budgétisation par programme où là, par une
méthodologie un peu particulière, on tente de définir des
programmes, des objectifs, des moyens de les atteindre. C'est donc dire que le
livre blanc comme tel est un peu suspendu. Mais les travaux se sont poursuivis
et ils sont même accélérés dans tout le secteur de
la budgétisation. Le programme, dont on va vous donner une copie
tantôt, doit être approuvé la semaine prochaine par le
Conseil du trésor. Ce sera un des premiers ministères où
les travaux auront été approuvés.
D'ailleurs, en parcourant très rapidement ce budget-programme, on
voit cette vue d'ensemble du ministère. Il n'y a rien de sensationnel;
je pense que, d'un parti à l'autre, on se rend compte des mêmes
difficultés. Il s'agit, évidemment, de remplir les
priorités. Les ressources ne sont jamais limitées. Je pense que
je serais le premier à me cacher de vouloir dire qu'on demande des
crédits additionnels et qu'on tente d'avoir une part toujours plus
grande du gâteau, des ressources de l'Etat. Je pense que nous sommes
suffisamment responsables pour dire dès le départ que nous ne
croyons pas au Père Noël et que, deuxièmement, il faut
établir un équilibre entre nos ressources et nos besoins. Et cela
implique un ordre de priorités.
M. PAUL: Vous ne croyez pas, M. le ministre, qu'avec la future Banque du
Québec, ça pourrait résoudre le problème?
M. SAINT-PIERRE: Malheureusement, il n'y a pas de représentant
du...
M. PAUL : Je ne parle pas de la Banque du Canada, je parle de la Banque
du Québec.
M. SAINT-PIERRE: II faudrait inviter les représentants absents ce
matin pour avoir des éclaircissements.
Dans ses grandes lignes, M. le Président... Evidemment, on
retrouve tout dans le secteur du tourisme; on retrouve effectivement quatre
programmes. Promotion du tourisme ou sollicitation de la clientèle
où chaque année on tente, à la lumière de ce qui
s'est passé antérieurement, de faire des corrections, d'apporter
des améliorations. Pour répondre à une question qui a
été soulevée: Cette année, une de nos modifications
si on peut appeler ça ainsi est que, dans la promotion du
tourisme, un effort accru sera donné au tourisme
intra-québécois. C'est-à-dire qu'on a tenté
d'identifier les régions et qu'un programme particulier doit être
annoncé, d'ailleurs, dans les prochains jours dans ce secteur. L'objet
de ce programme est évident: accroître le tourisme au
Québec pour avoir des bénéfices économiques. Je
dois dire que, compte tenu des revenus que nous obtenons de l'industrie
touristique, le Québec dépense deux fois plus que l'Ontario. Des
chiffres encore récents étaient publiés pour montrer que
la participation du Québec est le double de celle de l'Ontario en
fonction des revenus obtenus. Mais nous croyons quand même que c'est un
secteur fort important' à développer. Les éléments
du programme, en plus d'une sollicitation auprès d'une clientèle
additionnelle, sont l'analyse de certains sondages pour savoir pourquoi les
gens pourraient être déçus d'être venus au
Québec ou ce qui pourrait les attirer, ou pour tenter de voir les
habitudes d'un consommateur qui modifie dans son profil, qui a peut-être
un plus grand pouvoir d'achat. Tout cela se poursuit pour tenter de
l'améliorer. Il y eu des campagnes de publicité. Enfin, les
programmes ont été modifiés pour tenter de dégager
une plus grande efficacité.
En fonction de cela, une fois qu'on a attiré la clientèle,
il y a un deuxième programme qui pourrait s'intituler Services aux
touristes, et qui inclut la facilité de déplacement et le
séjour des touristes. Et là, il y a toute une série de
mesures que le ministère a tenté de mettre de l'avant qui vont
autant des programmes d'accueil et d'information qu'au contrôle
général du gîte et de la table pour tenter des
améliorations, puisque c'est un facteur important pour que les touristes
reviennent, une exploitation supplétive de l'hébergement et de la
restauration. Dans certains cas, le ministère, lorsqu'il y avait lacune
du secteur privé, a dû intervenir par lui-même. Et
finalement, à l'occasion, un réseau de cam-
ping axé, évidemment, sur le réseau de camping du
secteur privé.
Un troisième programme pour nous permettre, sur le plan
touristique, d'améliorer était, évidemment, la formation
professionnelle, c'est-à-dire former et perfectionner une main-d'oeuvre
qualifiée dans le domaine du tourisme, de l'hôtellerie et de la
restauration.
Inutile de mentionner les efforts qui auraient pu être faits
directement par l'Institut de tourisme, mais d'autres efforts ont
été faits directement chez les restaurateurs et les
hôteliers pour améliorer la qualité de leur main-d'oeuvre,
pour permettre des cours de recyclage qui accroîtraient le niveau et qui,
en même temps, créeraient un séjour plus agréable
pour le touriste lui-même.
Finalement, un quatrième secteur: gestion interne et soutien pour
l'ensemble de ces programmes. M. le Président, si nous laissons de
côté ce secteur du tourisme, un deuxième secteur dans le
domaine des ressources naturelles touche la faune. Très
brièvement, et on pourrait y revenir plus tard.
Un cinquième programme du ministère est le maintien et
l'amélioration des ressources fauniques, c'est-à-dire de toutes
les ressources de la faune: maintenir sur l'ensemble du territoire
québécois une faune en équilibre écologique avec
son milieu, différents programmes qui sont nécessaires pour la
protection du gibier, la protection de la faune en général
les éléments de ce programme ont été tant sur le
plan de la recherche que sur le plan des inventaires, pour tâter le pouls
de cet équilibre l'amélioration de l'habitat pour la faune
et la propagation des espèces. Enfin, les mesures additionnelles que
l'Etat devait prendre pour s'assurer cet équilibre.
Un sixième programme dans le secteur de la faune touchait la
protection de la faune, c'est-à-dire exercer un contrôle de
l'exploitation des ressources fauniques par les chasseurs et les
pêcheurs. C'est toute la gamme des programmes qui visent, justement, par
des gardes-chasse, des gardes-pêche à maintenir... Les
éléments de ce programme touchent autant la réglementation
elle-même que la surveillance de cette réglementation,
l'éducation du public ou même, dans certains cas, la location de
territoires.
Je termine, M. le Président, en parlant, évidemment, d'un
autre secteur: les parcs et les réserves. Nous avons là trois
programmes. Nous avons, en un premier temps, la conservation des ressources qui
vise essentiellement l'établissement d'un réseau
intégré de parcs et de réserves, qui vise à
préserver des espaces verts pour les générations
présentes et futures du territoire québécois. Alors,
essentiellement, contrôle de l'occupation du territoire, contrôle
de l'utilisation des ressources du milieu et développement de ce
réseau provincial de parcs que nous avons eu l'occasion d'esquisser
brièvement dans la discussion du dernier projet de loi.
Ensuite, exploitation à des fins récréatives de
parcs et réserves provinciaux, mettant à la disposition du public
des facilités récréatives variées dans les parcs et
réserves.Au cours de la dernière année, nous avons
complété un programme important qui visait à doter la
partie du nord du Saint-Laurent de quatre parcs additionnels et on
pourra toucher les problèmes qui auraient pu être soulevés
là-bas qui étaient situés près de grandes
agglomérations urbaines, pour permettre au public
québécois, et non au public étranger, d'utiliser les
espaces verts. Ces parcs étaient: Papineau, Labelle, Joliette et
Mastigouche. Ce sera également dans les efforts du ministère de
tenter d'avoir d'autres espaces verts, des parcs peut-être plus petits
que d'autres que nous avons pu avoir, mais situés près des grands
centres et qui permettraient à des zones urbaines comme Montréal
et Québec d'avoir accès à ceux-ci.
Finalement, un dernier programme, le onzième qui était
dans le secteur des loisirs et des sports, touchait une foule de mesures visant
la récréation de plein air en milieu para-urbain.
Je pense, brièvement, que ceci donne les éléments
du programme du ministère. Dès qu'on en aura fait la
reproduction, on pourra vous transmettre ces éléments de
programme et on pourra les discuter tout au long de l'étude des
crédits.
On me demandait tantôt quels étaient les revenus
prévisibles pour les permis de chasse sportive, les permis de
pêche sportive, enfin les revenus de toutes sortes du ministère.
En 71/72, ces revenus se sont établis à $3,649,000
approximativement. En 72/73 on prévoit des revenus de $4,062,000. On
demandait également...
M. LEGER: Est-ce le total...
M. SAINT-PIERRE: Le total.
M. LEGER: ... ou seulement les permis?
M. SAINT-PIERRE: Non. Le total de tous les revenus. Le total des permis
de chasse et pêche sportives.
M. LEGER: Cela ne touche pas les locations de territoires commerciaux et
privés?
M. SAINT-PIERRE: Non. Je vous le donne. La location de territoires a
rapporté dans les deux ans les mêmes montants, soit : pour la
chasse, $290,000 et pour la pêche, $370,000. Pour un total de...
M. LEGER: Pour les territoires privés ou...?
M. SAINT-PIERRE: Privés. Location de territoires de chasse et
location de territoires de pêche. Privés et commerciaux.
L'ensemble des revenus, si l'on parle de l'admission... Par exemple,
l'admission au jardin zoologique, les
permis de ligne de trappe, les permis de pêche commerciale, les
terrains de camping, tout cela donne un montant total de $5,494,000.
D'ailleurs, si cela peut vous intéresser directement, on pourrait
vous donner une copie de ces détails.
M. LEGER: Est-ce que vous avez dans cela le nombre de permis de chasse
et le nombre de permis de pêche pour 1971-1972?
M. SAINT-PIERRE: Les chiffres sont disponibles, on peut les obtenir. Ce
qui vous intéresse, c'est le nombre de permis de chasse?
M. LEGER: Le nombre de permis de chasse et de pêche.
M. SAINT-PIERRE: En 1971-1972. M. LEGER: Le nombre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Je cède la parole au
député de Richelieu.
M. SIMARD (Richelieu): Pour ce qui est du document de travail pour les
onze programmes à venir, nous n'aimerions pas le distribuer. C'est la
seule copie que nous ayons. Elle est utilisée par le sous-ministre ici.
Dans le courant de l'avant-midi nous allons vous fournir le programme, tel
quel, parce qu'il y a plusieurs notes du sous-ministre inscrites à la
main. Alors si vous voulez attendre un peu plus tard, nous allons vous
distribuer toute la liste et la série des programmes que nous avons au
ministère.
M. LE PRESIDENT: Si on me permet une remarque pour fins d'inscription au
journal des Débats, je ne l'ai pas signalé d'ailleurs au
début des travaux. Les remplacements pour les membres officiels de la
commission se sont faits comme suit: M. Saindon remplace M. Cornellier retenu
à une autre commission, M. Lessard remplace M. Joron, M. Paul remplace
M. Russell. Pour ce qui est du représentant du Ralliement
créditiste, personne n'est encore arrivé. Le nom de M.
Tétrault apparaît comme membre officiel. Je présume que,
s'il devait être remplacé par un de ses collègues, la
commission acceptera volontiers le nom qu'on nous désignera. Je
cède la parole au député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, le ministre est cachottier. On lui
reprochait au début de ne pas nous faire connaître la projection
de son ministère. Dans ses remarques en réponse aux
différents points soulevés par les membres de l'Opposition, il
vient de nous faire part d'une politique de sagesse, d'efficacité. Nous
sommes heureux de constater que le changement à la tête du
ministère amène déjà des réactions
favorables. Je félicite le ministre responsable et le ministre titulaire
chargé de l'administration.
Cette politique va répondre à un besoin et à une
nécessité surtout quand on considère cette politique
envisagée par le ministère de faire de la publicité
intraquébécoise.
Cela m'a toujours chicoté de regarder à la
télévision la publicité qui était faite
spécialement par les provinces de la Nouvelle-Ecosse, du
Nouveau-Brunswick et de l'Ontario alors que Québec était
silencieux. Rien n'était fait pour inviter les Québécois
à prendre leurs vacances au Québec avant d'aller à
l'étranger. Je suis sûr que cette politique que le
ministère entend mener s'avérera avantageuse pour les
Québécois et surtout pour les revenus que pourra apporter la
participation des Québécois à la vie en plein air au
Québec.
J'ai noté cette remarque du ministre à l'effet qu'aucun
livre blanc n'avait été préparé au
ministère. C'était plutôt l'envisagement de certaines
politiques. Quand on parle d'un livre blanc, on parle de quelqu'un qui est
chargé de le rédiger, de le consulter, de le planifier. Cela fait
contraste d'entendre aujourd'hui la logique du ministre, la précision,
l'objectivité de ses remarques avec toute la chanson qui nous avait
été récitée l'an dernier à l'occasion de
l'étude des crédits. Aussitôt que nous voulions aller en
profondeur dans certains postes du ministère, on nous disait : Attendez
notre livre blanc. J'aime mieux un programme d'action pratique comme celui que
nous a mentionné le ministre titulaire du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche que les grandes planifications et ce que nous mentionnait le
ministre et député de Marguerite-Bourgeoys.
M. le Président, je voudrais poser deux questions au ministre
dans le cadre de cette discussion générale. Est-ce que le
ministère envisage l'ensemencement de lacs propices à la
pêche mais qui sont vides? Le ministre a parlé tout à
l'heure du territoire du parc de Mastigouche. Il m'excusera si je m'y
réfère plus souvent. Je sais qu'il y a une centaine de lacs dans
ce territoire qui ne sont plus ensemencés, qui sont vides.
Je sais également que le ministre d'Etat connaît bien cette
région et que beaucoup de lacs pourraient être avantageusement
ensemencés. Ils sont plus faciles d'accès que certains autres qui
sont devenus d'accessibilité publique.
Je comprends que le ministère envisage et j'espère
que c'est terminé ou sur le point de l'être la construction
d'une grande pisciculture. L'an dernier, nous avions reproché en quelque
sorte au ministre de vouloir, avec ce projet, porter concurrence à
l'industrie privée. Le ministre nous avait répondu que, si la
pisciculture du gouvernement ne suffisait pas, on ferait appel à
l'industrie privée pour compléter l'ensemencement
nécessaire des lacs.
Il ne faut pas oublier qu'il y a du carnage qui se fait actuellement sur
les territoires, dans les parcs. Et je rejoins une opinion exprimée, je
crois que c'est celle du député de Lafontaine, quand il a
parlé de manque de personnel dans
les territoires. Il est malheureux de le signaler mais je sais que le
problème a été porté à la connaissance
spécialement de M. Brown, à l'effet que le manque de surveillance
fait que de nombreux pêcheurs sur le territoire, dans un parc
donné, sur un lac bien précis, se livrent à la
pêche. Lorsqu'ils ont atteint leur quota de quinze et qu'ils est à
bonne heure dans la journée, on ne se cache pas pour prendre les plus
petits de ces poissons et de les jeter à l'eau ou de les laisser dans la
forêt. Le ministère devrait demander une enquête
précise je présume que ça peut être la
même chose dans les autres parcs sur les trouvailles de poissons
en pourriture ou abandonnés par des pêcheurs parce qu'ils
espéraient des captures plus grosses que celles qu'ils avaient faites.
Je crois, M. le Président, que c'est une obligation pour le
ministère d'avoir le nombre d'agents suffisant pour éviter un tel
carnage.
Ce n'est pas spécifique à une région. C'est cet
appétit, peut-être normal pour un pêcheur, d'espérer
de grosses captures. Il arrive malheureusement que ce soit au détriment
de la faune. S'il y a beaucoup de lacs qui sont vides actuellement, M. le
Président, cela en est une cause.
Je voudrais que le ministre nous mentionne, nous parle des
activités de la pisciculture du ministère. J'aimerais
également que le ministre nous parle de l'efficacité de
l'école de l'hôtellerie qui a été
aménagée par le ministère et qui était un organisme
nécessaire, qui s'imposait. J'aimerais que le ministre nous fasse part
des réalisations, à ce jour, de cette école
d'hôtellerie. Du même coup, j'aimerais savoir également du
ministre s'il a l'intention de libérer d'autres territoires qui sont
actuellement sous bail privé.
Je sais que le ministère a fait un pas de géant
jusqu'à maintenant dans ce domaine, mais beaucoup de lacs sont encore
sous bail. Dans le but de rendre accessible tout le territoire du
Québec, non pas au détriment de certaines gens seulement,
j'aimerais que le ministre nous fasse part de la politique du
ministère.
En ce qui a trait, M. le Président, à la deuxième
phase de l'aménagement du territoire, de l'accessibilité aux
territoires, j'espère que le ministre disposera des fonds
nécessaires pour indemniser ceux qui ont été
expropriés de leurs immeubles. Dans le parc de la Mastigouche, on parle
d'un déboursé approximatif de $5,500,000. Cela ne comprend qu'un
territoire, $5,500,000, ça résulte d'un article paru dans le
journal le Nouvelliste, en date du 10 mai 1972.
Je sais que le sous-ministre Béland a fait parvenir des lettres
aux propriétaires de chalet. Rien de précis ne figure dans ce
texte de lettre, si ce n'est que c'est la politique du ministère qui
sera appliquée pour l'année qui débute. Je ne lui en fait
pas de reproche, mais je voudrais que le ministre nous informe du montant total
requis pour compenser ces expropriations d'immeubles qui appartiennent à
des gens qui, à l'époque, de bonne foi, ont construit, dans
certains cas, des chalets d'une certaine importance.
Je voudrais donc que le ministre nous fasse part de la planification de
son ministère, s'il prévoit qu'il disposera des fonds
nécessaires pour indemniser ceux qui ont été victimes de
cette expropriation de la part du gouvernement en vue de favoriser
l'accès au territoire.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour répondre
à la première partie de la question, il est bien sûr que
nos biologistes étudient, à l'heure actuelle, afin de
connaître la population des différents lacs. Je sais,
personnellement, surtout dans la région que vous mentionnez, qu'il y a
plusieurs lacs, à l'heure actuelle, qui...
M. PAUL: II y a d'excellentes piscicultures aussi.
M. SIMARD (Richelieu): Oui, justement. Vous êtes aussi au courant
que nous avons la pisciculture de Saint-Faustin, celle de Coati-cook et celle
du lac des Ecorces. Celle du lac des Ecorces, à elle seule, a une
production annuelle d'un million de truites. C'est bien sûr l'intention
du ministère de se servir de ces produits, de ces piscicultures pour
repeupler les lacs qui, malheureusement, ont subi une diminution énorme
de population de poissons depuis quelques années.
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permettrait une sous-question
à ce sujet? Est-ce que le ministère entend, concernant les
piscicultures, comme le disait le député de Maskinongé
tantôt, permettre, dans un avenir rapproché, la commercialisation
de la truite mouchetée? Justement, les piscicultures actuelles qui
avaient, auparavant, comme clientèle, les propriétaires des
territoires de clubs privés de chasse et de pêche, en ont perdu un
peu et même beaucoup. Le potentiel de vente de ces poissons manque.
Uniquement pour ensemencer des lacs, c'est bon. Mais est-ce qu'un jour ou
l'autre, nous aurons une possibilité de commercialisation de la truite
mouchetée? Il y a deux exemples là-dessus. Premièrement,
c'est que la truite qu'on mange ici au Québec, et vendue
commercialement, vient de pays étrangers comme le Danemark, les pays
Scandinaves. Et, d'un autre côté, quand il se fait du braconnage
et que des gens vendent de la truite mouchetée et qu'ils sont pris, ils
disent: Ce n'est pas de la truite mouchetée des lacs ou des
rivières, c'est de l'omble provenant de la truite de l'Atlantique. On ne
peut réellement pas le prouver. A ce moment-là, s'il y avait une
possibilité de commercialiser le poisson, c'est-à-dire la truite
mouchetée au Québec, les piscicultures pourraient vivre d'une
façon beaucoup plus rationnelle.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président,
c'est bien sûr que nous faisons des efforts dans ce secteur avec
la collaboration de la Fédération de la faune au Québec.
Je dois vous dire qu'au moment où je vous parle, ce projet est à
l'étude. Comme vous le souligniez si bien, cela pose certains
problèmes. Comment différencier, par exemple, un genre de truite
d'un autre et d'où provient, justement, ce poisson? Je dois vous dire
que ce projet est à l'étude à l'heure actuelle.
M. LEGER: Vous pensez, dans un avenir rapproché,
légiférer dans ce domaine?
M. SIMARD (Richelieu): Oui. D'ailleurs, je vais vous dire que, pour la
truite de mer et pour la truite arc-en-ciel c'est déjà
permis.
M. PAUL: M. le Président, en parlant de pisciculture, est-ce que
le ministre peut nous dire vous comprendrez que j'ai un faible pour le
poisson de Maskinongé...
UNE VOIX: Pour le maskinongé.
M. PAUL: II y avait une pisciculture, je crois, à Lachine,
où on a tenté de faire l'élevage du maskinongé.
Cela ne s'est pas avéré rentable. Je ne sais pas si c'est
à cause du climat, parce que le climat naturel du maskinongé est
au lac Maskinongé à Saint-Gabriel-de-Brandon. Je suis bien
à l'aise pour en parler: ce n'est pas dans mon comté.
C'était mon ancien comté fédéral mais,
actuellement, ce n'est pas mon comté provincial. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire si, dans les vues du ministère, il aurait l'intention
de donner suite à ce projet de l'établissement d'une petite
pisciculture pour le maskinongé à Saint-Grabriel-de-Brandon, dans
le comté de Berthier?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je crois que la
pisciculture en question est fermée.
M. PAUL: Ah!
M. SIMARD (Richelieu): ... où l'élevage du
maskinongé se fait d'une façon régulière.
Alors, pour ce qui est de la région que vous mentionnez...
M.PAUL: Est-ce que ce serait seulement d'une façon
régulière ou si c'est d'une façon productive
également?
M. SIMARD (Richelieu): D'une façon productive.
M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, le ministre parlait, tantôt, de
la formation professionnelle dans le projet qu'il nous a soumis, main-d'oeuvre
en hôtellerie, etc., même publicité pour créer un
tourisme intraprovincial. Est-ce que la politique de tourisme du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche permettrait,
justement, de créer une vocation régionale pour attirer les gens
dans chaque région? Je vous donne un exemple. Prenez la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean où, régulièrement, vous avez le
festival des bleuets; vous avez la traversée du Lac-Saint-Jean; vous
avez les tournois de motoneiges à Chibougamau; vous avez des concours
cyclistes; vous avez d'autres projets régionaux comme à
Rivière-du-Loup, les jeux d'été, etc. Est-ce que le
ministère entend établir une politique de tourisme qui
créerait, justement, une attraction régionale avec des projets
particuliers selon les possibilités de chaque région?
M. SAINT-PIERRE: Vous avez commencé votre question en parlant de
formation professionnelle. Cela n'a rien à voir...
M. LEGER: Je veux dire qu'à l'occasion de la formation
professionnelle, vous avez parlé de main-d'oeuvre en
hôtellerie...
M. SAINT-PIERRE: Vous voulez dire, je ne sais pas, comme la Mauricie,
avoir le festival western et les bleuets...
M. LEGER: Je veux dire par là qu'au niveau du tourisme...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LEGER: ... si on veut attirer des gens dans les régions...
M. PAUL: Pas les jeux d'hiver.
M. LEGER: ... il faut qu'il y ait une publicité coordonnée
provenant, justement, de ce que chaque région peut fournir d'attractions
touristiques. Et je donnais des exemples, comme cela, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, à Rimouski et ailleurs. Actuellement, est-ce
qu'il y a une politique gouvernementale dans ce domaine, qui permet au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche de faire
ressortir, en publicité, les vocations régionales pour permettre
un afflux de touristes à l'intérieur du Québec?
M. SAINT-PIERRE: Je pensais que vous en aviez pris connaissance. Mais
nous pouvons peut-être obtenir les brochures du tourisme. Il y a des
brochures, par région, qui, justement, tentent de mettre en valeur, le
plus possible, ce que la région a à offrir, tant sur le plan de
sites naturels que de types organisés. Sur le plan de la
publicité, je les ai déjà vues moi-même, vous en
avez par région. Si on prend le Saguenay-Lac-Saint-Jean, je suis certain
qu'on mentionne qu'il y a un festival de bleuets à l'été,
que
l'hiver, il y a un festival qui veut nous retourner dans le
siècle passé, avec toutes les douceurs de l'époque. Comme
dans d'autres régions, on va retrouver la même chose.
M. LESSARD: M. le Président...
M. LEGER : Je veux dire une publicité axée
là-dessus. Une brochure, c'est bien. C'est un départ.
M. SAINT-PIERRE: Ah! vous voulez dire comme publicité
intraquébécoise?
M. LEGER: Oui.
M. LESSARD: Nous en avons discuté un peu l'an dernier. Il ne
semblait pas que ce soit, à ce moment-là, une priorité du
ministère. Je suis d'accord avec le ministre qu'il y a, actuellement,
quelque chose qui se fait au niveau du ministère, c'est-à-dire
qu'on coordonne des activités. On reçoit, par exemple, certaines
brochures qui nous démontrent qu'il y a une coordination des
activités au niveau régional et au niveau provincial.
Mais, malheureusement, je pense que ce n'est pas assez.
C'est-à-dire que ce sont quelques individus qui reçoivent ces
brochures, contrairement à ce qu'on voit dans certains journaux,
Perspectives, le journal Le Soleil, où il y a une certaine
publicité touristique pour les pays étrangers. Chez nous, on voit
que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ne fait
presque pas de publicité en ce qui concerne le territoire
québécois et les régions du Québec. Il me semble
que notre dépense pour la publicité je pense qu'elle a
été de $600,000 cette année contrairement à
ce que certains ont pensé, a été très fructueuse.
Mais cela a été fait à l'extérieur, plutôt
pour faire venir les gens de l'extérieur vers le Québec. Mais il
y a quand même un fort pourcentage de Québécois qui vont
passer leurs vacances à l'extérieur parce qu'ils ne connaissent
pas vraiment les régions du Québec. Je sais qu'on peut s'adresser
au ministère pour se faire préparer un genre de programme pour
passer des vacances au niveau du Québec. Mais très peu de gens le
savent. Je demanderais, justement, au ministre de le rendre public
véritablement, non seulement avec des brochures.
M. SAINT-PIERRE: Je vais laisser le député de Richelieu
répondre.
M. LESSARD: D'accord.
M. SAINT-PIERRE: Mais à la blague, c'est qu'on se fiait au
député qui nous parle depuis longtemps et qui représente
le plus beau comté de la province. On se dit: Ce sont les
députés qui vont faire la publicité de leur
région.
M. LEGER: Donnez-nous de la publicité et nous allons la
faire.
M. GAGNON: Si j'ai bien compris...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Je tiens pour acquis que les
membres de la commission accepteront la voix, je ne dirais pas de
l'indépendance, mais d'un indépendant. Je cède la parole
au député de Montcalm qui l'a demandée depuis quelques
minutes.
M. MASSE (Montcalm): II ne faut pas trop faire allusion à cela ce
matin, avec tout ce qu'il y a dans les journaux.
M. LESSARD: II faudrait quand même diminuer les questions, parce
qu'il semble qu'on fait quantité de commentaires et on laisse
très peu la parole au ministre. Le député de Montcalm
pourra revenir.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, si vous permettez, je
vais répondre à la question du député.
M. LE PRESIDENT: La réponse aux questions du député
de Saguenay par le député de Richelieu, et le
député de Montcalm suivra.
M. SIMARD (Richelieu): Pour répondre au député de
Saguenay tout à l'heure, on a fait mention du programme de
publicité intraquébécoise. Nous nous rendons compte nous
aussi, qu'il y a énormément de Canadiens, de
Québécois, qui, à chaque année, on ne sait trop
pourquoi, se déplacent vers certaines régions comme par exemple
Old Orchard ou Hampton Beach, etc. C'est bien sûr qu'à la
lumière de tout ça nous avons constaté que justement les
gens du Québec ne connaissaient peut-être pas assez le
Québec.
C'est exactement dans cette perspective-là que nous avons
institué ce programme intraqué-bécois. Et comme ce
programme sera rendu public vers le 15 ou le 16, je crois qu'il serait un peu
tôt pour moi, franchement, de le rendre public autour de cette table,
ici, ce matin.
Si le député de Saguenay veut être assez patient
pour attendre encore une dizaine de jours, vous allez voir de quelle
façon nous allons quand même essayer de garder nos
Québécois à l'intérieur du Québec.
M. LESSARD: Je suis d'accord avec le ministre, je pense qu'il est
important de développer une politique, mais je voudrais bien que la
réponse que nous donne le ministre aujourd'hui ne soit pas la même
réponse que nous a donnée l'ex-ministre qui nous disait toujours:
Voici, dans quelques mois nous allons présenter le livre blanc.
J'espère que cette année les réponses que nous donne le
ministre vont véritablement se réaliser.
M. SIMARD (Richelieu): Je dois informer le député qu'il y
aura conférence de presse le 15. Si c'est assez comme information.
M. GAGNON: Tout simplement pour avoir d'autres explications du
député de Saguenay. Est-ce qu'il veut mentionner les jeux comme
il y en a eus l'année dernière à Rivière-du-Loup,
à savoir que le ministère par sa publicité, quinze jours
ou trois semaines d'avance, ferait une publicité à travers toute
la province par les postes de radio ou de télévision disant que
tel événement va se passer à tel endroit et motiver alors,
et conditionner les Québécois? Je crois que ça rejoint un
peu l'idée du député. Parce que ces organismes-là
ne sont pas tous en mesure de dépenser peut-être des milliers de
dollars.
Mais que ce soit le ministère qui le fasse, à l'occasion
d'un événement type au Québec, quitte un peu plus tard
à le faire à un autre endroit, ça conditionne
énormément les gens et ça permet de garder l'argent chez
nous.
M. LESSARD: On constate quand même que ces
événements-là, bien souvent, à l'intérieur
du Québec, par région, ne correspondent pas exactement aux
mêmes dates. Alors, c'est une question de coordination. Même que le
ministère intervienne auprès des régions pour
étant donné qu'il connaît au niveau provincial l'ensemble
des événements qui doivent normalement se dérouler
annuellement mieux planifier leurs dates par rapport à d'autres
événements de l'année qui peuvent se faire dans d'autres
régions du Québec, de telle façon qu'on ait un genre de
tourisme annuel et qu'on n'ait pas quelques régions qui vont se
concurrencer les unes les autres, soit à cause de carnavals d'hiver, de
carnavals d'été ou d'autres activités.
On sait que la traversée du lac Saint-Jean est quand même
quelque chose de très bien connu au Québec et ça se passe
à telle date précise. On sait, par exemple, que dans la
région de Hull il y a la course de canots qui est encore un
événement d'importance.
Il y a des événements secondaires, mais il y en a qui sont
très importants au Québec et qui nous permettraient
véritablement d'amener les gens du Québec à visiter leurs
régions, de façon annuelle, et non pas seulement pendant
certaines vacances précises, pendant une certaine époque de
l'année.
M. LEGER: Ceci permettrait de coordonner aussi l'hôtellerie.
Autrement dit, dans ces régions, il y a des hôtels, qui ne peuvent
pas survivre parce qu'ils n'ont pas les revenus suffisants. Si c'est
coordonné, ces régions pourraient avoir le personnel voulu et
recevoir les touristes dans des hôtels qui sont prêts à
donner le service voulu. Parce que le domaine de l'hôtellerie est quand
même une conséquence d'une publicité concernant la vocation
régionale.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): J'aurais quatre points. Je pense que je vais les
exposer tous les quatre et le ministre pourra répondre à
chacun.
L'organigramme traditionnel de la répartition des
responsabilités des pouvoirs publics au Québec est basé
sur des secteurs d'activité de l'administration et non pas des secteurs
d'activité des hommes québécois comme tels. De sorte que
le ministère que vous représentez recouvre jusqu'à un
certain point des domaines d'administration qui relèvent d'autres
ministères, particulièrement dans le domaine du tourisme, un peu
moins dans le domaine de la chasse et de la pêche, et surtout dans le
domaine d'une politique de plein air.
On sait traditionnellement la difficulté que les secteurs de
plein air ont à coordonner leurs activités. Comment le ministre
a-t-il résolu ce problème jusqu'à maintenant ou comment
entend-il le résoudre? Est-ce qu'il existe des comités de
coordination avec le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux sports et aux
loisirs, le ministère du Tourisme, le ministère des Affaires
culturelles?
Qui a le leadership dans ces ministères pour
l'établissement d'une politique de plein air? Comment cette coordination
se fait-elle? On pourra y revenir après votre réponse, mais c'est
le premier problème.
Deuxièmement, à l'intérieur de la politique de
plein air du gouvernement du Québec, il y a l'utilisation des parcs
provinciaux. Quelle distinction de politique d'utilisation faites-vous entre
les parcs provinciaux d'une part et les parcs dits nationaux d'autre part,
établie particulièrement par le ministère du Nord canadien
à Ottawa et également tous les autres secteurs administrés
par ce ministère qui sont plus ou moins des parcs régionaux
basés sur l'histoire ou sur des faits militaires?
Est-ce qu'il y a au ministère du Tourisme une volonté, je
ne dirais pas d'usurpation des pouvoirs fédéraux
là-dedans, mais au moins de coordination? Parce qu'au bout, c'est quand
même le même citoyen face à des parcs différents.
S'il y a une politique d'utilisation des parcs provinciaux qui est autre
chose qu'uniquement de réserves de nature, est-ce que le ministre a
publié ou entend publier un document d'orientation quant à
l'utilisation de ces parcs-là? Traditionnellement, je ne connais pas de
véritable politique autre que ce qui est inscrit dans la loi qui dit que
le gouvernement du Québec peut se faire des réserves. Pour le
citoyen, est-ce qu'il y a nettement une différence entre un parc
fédéral et un parc provincial? Et si oui, est-ce que, dans les
techniques d'aménagement des parcs que ce soit celui du parc des
Laurentides ou du parc de la Montagne tremblante ou des autres ça
se voit dans les types d'aménagement et d'utilisation de ces parcs?
Troisièmement, ça recouvre un peu les questions qui ont
été posées tout à l'heure, mais
dans un autre sens, c'est l'aménagement des Laurentides. On sait
qu'en l'an 2000 la région de Montréal aura pratiquement
doublé au point de vue de population et approchera presque les cinq
à sept millions de population.
La région des Laurentides, sur le plan d'aménagement du
territoire, est certainement une des rares zones dans l'Occident où,
à proximité d'une grande métropole, il y a encore une zone
de verdure. Cette zone de verdure me semble actuellement se développer
dans l'anarchie la plus totale. La couronne possède des terres qui ne
sont pas encore cédées. Il y a un immense parc, celui de la
Montagne tremblante et des parcs régionaux à l'intérieur
de ça. Il y a une multitude de municipalités qui ne
possèdent aucun règlement de zonage, aucun règlement de
construction.
L'entreprise privée tente d'exploiter des campings, des
remontées mécaniques pour les stations de ski. Il y a un
potentiel d'hôtellerie et de restauration, mais il n'y a aucune
espèce de plan d'aménagement pour conserver cette zone de verdure
pour les générations à venir. C'est dans ce sens-là
que, depuis quelque temps, j'ai préconisé l'établissement
d'une zone verte qui ne serait pas un parc comme tel, mais qui serait une
délimitation sur l'ensemble du territoire québécois
à l'intérieur d'une politique d'aménagement. Et là
le ministère du Tourisme a réellement une responsabilité
première, qui serait celle de définir l'utilisation de ce
territoire-là et d'en assurer son aménagement. Il le ferait soit
en se servant des institutions en place, les municipalités, en
préconisant des types de règlement de construction, en voyant
à toute la question de la pollution et du contrôle de la
pollution, en ayant une politique peut-être différente quant
à l'utilisation des terres de la couronne dans ce territoire
plutôt qu'ailleurs dans la province. Ce serait peut-être aussi par
des subventions à l'entreprise privée pour les remontées
mécaniques. Dans ce sens-là, je crois personnellement que
l'établissement de la montagne Sainte-Anne est pour l'ensemble de la
politique québécoise, je ne dirais pas une faillite, mais un
accroc incroyable à ce que devrait être une politique
d'aménagement.
Quand on constate qu'un gouvernement n'a pas plus de possibilités
matérielles ou financières qu'il en a d'investir au même
endroit des millions de dollars, si cet argent avait été
placé dans une caisse de prêts sans intérêt à
l'entreprise privée des stations de plein air, on aurait pu
développer des dizaines et des dizaines de remontées
mécaniques et servir à 100 p.c. la population
québécoise plutôt que d'investir directement à un
endroit qui ne sert, somme toute, que quelques centaines de milliers de
québécois, au point de vue régional.
Je reviens donc à l'idée principale. Une politique
d'aménagement des Laurentides, est-ce que le ministère croit
qu'il y a intérêt à le faire? Et si oui, qu'attend-il pour
résoudre ce problème-là?
Il y a, quatrièmement, un domaine peut-être un peu plus
particulier, qui est la lutte traditionnelle entre les biologistes du
ministère et les agents de conservation, quant à la lutte contre
les espèces je n'ai pas les termes techniques
négatives: les prédateurs comme vous dites, les loups et les
coyotes. Il y a une lutte sourde qui existe depuis des années, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et les
pots sont payés par la population entre les techniques
préconisées par les biologistes et la tradition des agents de
conservation qui, à maintes reprises, s'est exprimée dans les
journaux ou dans des conversations privées. Je pense que tous les
députés ici en ont entendu parler. Il y a une lutte à ce
sujet. On ne peut pas savoir qui a raison ou qui a tort mais on sait une chose,
c'est que les loups du moins quant à mo i, dans ma région,
le comté de Montcalm ne sont jamais descendus aussi bas dans le
pays développé. Quand on est rendu à avoir des loups
à Saint-Jacques-de-Montcalm et que c'est régulier, la population
peut commencer à se poser des questions.
Je ne mets pas en doute la capacité des biologistes. Je ne
connais pas scientifiquement ce problème mais je sais une chose c'est
qu'il n'y avait pas de loups à Saint-Jacques. Il y en avait, dans le
temps, il y a 300 ans, mais il n'y en avait pas il y a 30 ans. C'est rendu
qu'il y en a à Saint-Calixte et un peu partout. Le ministre, devrait, je
ne dis pas arbitrer entre les deux tendances, mais nous informer de ce qu'il
entend faire quant à cela.
M. LEGER: Le député de Saguenay en a frappé un avec
son automobile.
M. MASSE (Montcalm): Si le député de Saguenay en a
frappé un avec son automobile, je ne peux pas témoigner de cela.
Je ne peux pas témoigner que j'en ai vu mais des gens de confiance me
rapportent qu'ils en ont vu.
M. LESSARD: Je n'ai malheureusement pas été capable
d'envoyer le compte au ministère.
M. MASSE (Montcalm): Voilà les quatre points pour lesquels
j'aimerais, de la part du ministre, avoir des réponses
concrètes.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, le député
de Montcalm a posé une infinité de questions.
M. MASSE (Montcalm): Je l'avais dit au départ.
M. SIMARD (Richelieu): Elles se résument à quatre, si vous
voulez, plus les sous-questions. Ce qui me touche, c'est la lutte qui est
sensée exister entre les biologistes et d'autres fonctionnaires de notre
ministère. J'ai des informations. Je peux vous dire que,
personnellement, j'en ai aussi entendu parler. Après une petite
enquête
que nous avons faite, je crois que cela vient tout simplement de
l'imagination de certains journalistes qui, depuis quelques années,
prennent ce sujet et en font un tas de manchettes.
M. PAUL: C'est d'autant plus vrai depuis que l'ancien ministre a
quitté le ministère.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je ne pourrais
sûrement pas répondre à cette question.
M. PAUL: Vous n'avez pas besoin de répondre. Je parle pour
vous.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre accepterait-il le témoignage de
certains des employés de son ministère ici, à cette table,
qui pourraient nous donner leur version des faits?
Vous laissez entendre que c'est le fait de l'imagination des
journalistes. Je veux bien que les journalistes aient beaucoup d'imagination
mais je ne suis pas certain qu'il y ait seulement l'imagination des
journalistes dans ce problème.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, si vous me le permettez,
peut-être que M. Moisan pourrait répondre à la question du
député.
M. MASSE (Montcalm): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Je note une chose. C'est qu'il y avait eu une
dissidence, ce matin, au départ. Est-ce qu'on revient sur la solution
prise?
M. SIMARD (Richelieu): C'est pour cela que je demande la permission au
président.
M. PAUL: M. le Président, pour me montrer bon prince,
considérant que les deux ministres je ne leur en fait pas un
reproche, je ne dirai pas qu'ils ne connaissent pas leur ministère
ne sont pas encore complètement informés, et pour la bonne
intelligence de nos travaux, je serais prêt à donner mon
consentement pour que M. Moisan réponde.
M. LE PRESIDENT: Devant la largesse de vues du député de
Maskinongé, on va accepter que les fonctionnaires viennent à la
table.
M. SIMARD (Richelieu): Je vais essayer d'être bref. D'abord, il ne
faudrait pas croire que les biologistes ne sont pas au courant du fait qu'il y
a un problème avec les loups. Lorsque vous parlez de loups dans les
villages, à Montcalm, c'est un autre truc qui est arrivé depuis
une vingtaine d'années, au Québec, seulement, c'est le coyote. Le
coyote, lui, est à la bordure de la forêt. Le contrôle du
coyote, c'est une autre histoire que le contrôle du loup. Nous allons
essayer de les considérer séparément.
Le premier point à souligner, c'est le fait que s'il y a eu un
problème de loups très aigu, cet hiver, il ne faut pas s'imaginer
que ces loups sont arrivés par génération
spontanée, pendant l'été. Ils étaient là
l'hiver dernier aussi, et ils étaient là il y a deux ans. On n'a
pas eu de problème, à ce moment-là, parce que les
conditions de neige étaient très différentes.
Cette année, le problème a été très
localisé dans le nord de Montréal.
Il a coincide avec deux tempêtes de neige très fortes, dans
l'espace d'une semaine, avec une pluie considérable une journée
plus tard. Cela a créé des conditions idéales pour la
prédation par le loup.
A ce moment-là, le chevreuil, en particulier, est pris. Il ne
peut plus circuler. Il est pris dans cette neige très épaisse,
croûteuse, tandis que les loups, eux, peuvent courir très
facilement sur la croûte. Ce qui est arrivé.
Je veux revenir au conflit dont parlent les journalistes, entre les
biologistes et les agents de conservation. On ne peut pas parler de conflit. On
peut peut-être parler d'un malentendu temporaire. Il est maintenant
réglé. La nouvelle politique du contrôle des
prédateurs, je l'ai préconisée moi-même, je l'ai
proposée au ministère à mon arrivée, est
très simple. Le contrôle des prédateurs doit se faire
uniquement dans les endroits où il est jugé nécessaire par
le service de la faune.
Autrefois, pendant les dernières années, la façon
de procéder était, pour les agents de conservation, de se
promener chacun avec un petit sac de strychnine dans leurs poches. Nous, cela
nous fait peur.
M. MASSE (Montcalm): Cela fait peur...
M. SIMARD (Richelieu): Oui. Cela fait peur à beaucoup de monde.
On a jugé que le contrôle des prédateurs n'était pas
nécessaire dans toute la province mais qu'il devait se faire localement
et temporairement, là où le besoin se faisait sentir.
IL n'y a aucun doute dans notre esprit, et dans l'esprit des
biologistes, que le contrôle était nécessaire, cette
année, dans le nord de Montréal. La politique, comme elle a
été présentée est que le service de la faune doit
approuver, à un moment donné, un contrôle dans une
région. Alors, ce contrôle est fait avec la collaboration de tous
les agents de conservation. C'est là que cela a manqué un peu,
dans nos activités. Les agents de conservation ont mal compris que les
biologistes, ayant pris le contrôle du loup entre leurs mains, ils
n'avaient plus rien à y voir.
Encore une fois, cela a été corrigé par des
contacts entre les services. Nous espérons que la situation ne se
reproduira plus.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé-Sud.
M. FORTIER: M. le Président, je voudrais parler un peu de la
région de la Gaspésie.
L'industrie touristique est certainement appelée à relever
l'économie de cette région. Il y a deux problèmes qui
semblent...
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse, M. le Président. On n'a pas
fini de répondre à la question et j'en aurais une sur ce point
spécifique.
Est-ce que, dans la question des loups, il y a intérêt
à chercher leur disparition totale ou, au contraire, s'il y a une
espèce d'équilibre écologique à garder entre le
loup, le chevreuil et le chasseur?
M. SIMARD (Richelieu): Je dois dire humblement, comme biologiste, que la
disparition de n'importe quelle espèce est répugnante pour un
biologiste. On ne peut pas s'imaginer qu'on doit viser à l'extermination
d'une espèce.
D faut peut-être savoir que les biologistes du Québec et de
l'Ontario, actuellement, ont des problèmes. Le loup, en Amérique
du Nord, est maintenant déclaré une espèce en danger
d'extinction. Nous, cela nous fait rire ici. Mais vous savez qu'il se
développe dans la population, actuellement, une autre tendance qui va
complètement à l'inverse de ce qu'on avait auparavant. Les gens
voient des valeurs différentes dans les animaux, maintenant. Au lieu
d'avoir 200,000 ou 300,000 chasseurs, dans quelques années, on aura des
millions de gens qui voudront aller voir des animaux et les garder. Il y a une
tendance, actuellement, antichasse.
Nous, notre peur, ce n'est pas qu'il n'y ait plus de gibier, c'est qu'on
ne puisse plus chasser, dans quelques années, à cause de la
pression du public, qui est contre ceux qui tuent des animaux.
Pour vous donner un exemple, cette année, dans le cas du loup, on
a eu des protestations qui venaient de très peu de journalistes, en
passant. Le public n'a pas réellement embarqué dans le truc. On a
tenté de leur expliquer. Il y a un "outfitter" du Michigan qui a
annoncé, au mois de novembre, dans des journaux américains, une
chasse au loup en motoneige, dans la réserve Kipawa ou dans la
région de Kipawa.
Nous avons reçu plus de 1,000 lettres de toute l'Amérique
du Nord, protestant contre cette histoire, nous traitant de toutes sortes de
choses parce qu'on laissait faire des choses semblables au Québec. On
leur a tous répondu leur disant que, contrairement à ce qu'ils
pensaient, le Québec était loin d'être en retard, qu'il ne
permettait pas ce genre de choses. En fait, nous avons défendu à
ce bonhomme d'organiser son excursion. Cela montre quand même que ces
gens protestaient parce que les loups étaient pour être
tués.
M. MASSE (Montcalm): C'est comme les Viet-Congs.
M. SIMARD (Richelieu): Je voulais terminer en disant que la politique du
contrôle des prédateurs s'est complétée cette
année par une entente avec le ministère de l'Agriculture. Nous
considérons le contrôle des prédateurs, parce que nous
voulons contrôler les prédateurs, il n'y a aucun doute, en deux
phases. Il y a les loups qui agissent sur la faune sauvage, qui font les
ravages de chevreuil en particulier et aussi il y a des animaux domestiques qui
subissent assez de dommages actuellement à cause du coyote qui, lui,
n'est pas en pleine forêt.
C'était un problème qui nous était posé. On
l'a posé au ministère de l'Agriculture auquel on a soumis un
projet d'entente. Cette année on a une entente avec le ministère
de l'Agriculture. Chaque fois qu'il y a une plainte d'un cultivateur qui a eu
des dommages, surtout dans les régions où il y a de
l'élevage de moutons, la plainte nous est transmise. Nos gens, dans les
districts, vont voir si c'est motivé ou non, si c'est justifié.
Si c'est justifié, nous employons un trappeur local payé par le
ministère de l'Agriculture mais supervisé par notre service. Il
est employé occasionnellement, c'est-à-dire pendant la
période de contrôle, pas tellement pour prendre lui-même les
animaux, mais pour montrer aux gens comment se débarrasser des animaux
qui y sont.
On pense que c'est mieux de montrer au cultivateur à s'aider
lui-même que de faire le travail complètement quand lui nous
regarde faire. Alors c'est la nouvelle politique du contrôle.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a pas d'autres questions sur les loups? Je
ne sais pas s'il y en a d'autres.
M. LE PRESIDENT: Oui, la parole est au député de
Lafontaine.
M. LEGER: J'ai posé au début quatre questions au ministre
et je n'ai pas eu de réponse. Je résume en quelques mots les
questions que j'avais posées, pour avoir des réponses
précises.
M. SAINT-PIERRE: II était convenu de les reprendre à
l'étude article par article. D me semblait que celles auxquelles je n'ai
pas répondu étaient de nature très particulières.
Il y a moyen de trouver un article...
M. MASSE (Montcalm): Moi, il m'en reste trois sur les quatre que j'ai
posées également.
M. GAGNON: Je voudrais enchaîner sur ce que le biologiste vient de
dire. La plupart des députés n'étaient pas ici en 1965,
où le député Lafontaine a livré une bataille sur le
problème des loups qui ravageaient le comté de Labelle. On
s'apercevait qu'il existait, je dirai une divergence d'opinion entre les
gardes-chasse et les biologistes. Et ici, à la table, les biologistes
avaient fait part qu'il n'y avait pas lieu de procéder à des
mesures pour régulariser l'accroissement du loup, parce que la
nature
pourvoyait à toutes ces choses. C'était le
député de Bonaventure qui était ministre du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. En 1966, le
ministère de l'Agriculture a remis en vigueur les mesures de favoriser
par une prime l'abattage du loup. Pendant quatre ans, le tout semble avoir
apporté une certaine régularisation parce qu'il n'y a pas eu de
dommages. J'entendais tout à l'heure le biologiste qui parlait de la
situation l'hiver, des conditions atmosphériques, cela existe tous les
hivers.
Tous les hivers vous avez des temps doux. Tous les hivers vous avez des
pluies. Tous les hivers des croûtes de neige plus ou moins
considérables se forment. En Gaspésie c'est ça. Le climat
se répète à peu près continuellement sauf des cas
d'exception. A ce moment-là, les animaux tels que le chevreuil, et
même l'orignal, se prêtent à certains moments beaucoup plus
facilement soit aux braconniers ou soit à d'autres espèces
d'animaux qui les détruisent. Il faut et c'est essentiel, cela a
été prouvé ici à cette table depuis 1965, que le
ministère régularise, fasse une sélection dans les animaux
qui ont tendance à détruire le chevreuil. La formule disant
qu'elle s'équilibre par l'état de la nature ne peut pas entrer en
ligne de compte parce qu'il n'y a pas assez de chevreuils par rapport au nombre
de loups ou les loups se reproduisent beaucoup plus facilement que les
chevreuils. Je me rappelle trop ce qui s'était dit en 1965. On le
trouvera au journal des Débats. Je dirai que les biologistes ne
l'admettaient pas, mais avec le temps ça semble... Il y avait bataille
avec les gardes-chasse. Les gardes-chasse disaient qu'il faudrait prendre des
mesures pour abattre le loup d'une façon appréciable pour pouvoir
avoir le contrôle. Pendant quatre ans, c'est ce qu'on a fait. En 1970 on
enlève la prime et en 1972 le même problème qu'en 1965
revient.
M. SIMARD (Richelieu): En 1965, si je me souviens bien, il était
question de donner ou non, une prime. C'était le sujet. Je ne pense pas
que les biologistes s'opposaient à un contrôle total. Les
biologistes prétendaient et prétendent encore, et ce, avec tous
les autres en Amérique du Nord, que la prime n'est pas un moyen efficace
de contrôle. Et si vous avez remarqué, dans mon court
exposé, je n'ai jamais mentionné l'équilibre de la nature,
parce qu'il arrive que je ne suis pas convaincu que c'est un argument. Je pense
que ce n'en est pas un argument valable.
M. GAGNON: Vous admettez tout de même que deux collègues
s'en référaient.
M. SIMARD (Richelieu): L'équilibre de la nature on utilise
couramment l'exemple de l'île Royale dans le lac Supérieur
on utilise des exemples de ce genre-là qui ne s'appliquent absolument
pas ici. Ici, il y a de la chasse. On a l'homme, en plus, qui a
dérangé l'équilibre de la nature.
Alors, ce que je veux répéter, c'est que nous croyons que
le contrôle des prédateurs est nécessaire et nous allons
continuer à le faire. Nous allons sûrement être beaucoup
plus efficaces l'an prochain que nous l'avons été cette
année. Et nous allons faire deux sortes de contrôle
c'est-à-dire un contrôle prophylactique et un contrôle avant
la saison critique parce qu'il y a des saisons critiques. Ce n'est pas toujours
pareil. Et, en passant, j'aimerais souligner qu'on ne peut pas facilement
ça paraît beaucoup trop simpliste expliquer la
diminution du chevreuil par la présence du loup. D'abord, il y a des
régions comme la Gaspésie où il n'y a pas un loup, il n'y
en a jamais eu, et le chevreuil a diminué quand même.
Actuellement il y a une diminution remarquable du chevreuil au
Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Ecosse, dans le Maine, en Ontario et au
Québec; et l'Ontario et le Québec sont les seules à avoir
des loups. On attribue cette diminution du chevreuil aux conditions de
précipitation de neige qu'on a eues. On a eu deux mauvais hivers dans
les trois dernières années. Et c'est suffisant pour expliquer la
diminution qu'on a eue.
UNE VOIX: Est-ce un manque de nourriture?
M. SIMARD (Richelieu): L'abondance de neige qui empêche le
chevreuil de se déplacer et d'aller se nourrir provoque une
mortalité massive et aussi une très mauvaise reproduction.
M. FORTIER: J'ai une question qui se rapproche un peu de celle du
député de Montcalm, est-ce qu'en Gaspésie ce que l'on
appelle les lynx, ou les chats sauvages, ne sont pas une cause de la
disparition du chevreuil?
M. SIMARD (Richelieu): Le lynx est un cas spécial. Il est bien
connu que le lynx subit un cycle très fort qui suit le cycle du
lièvre. Or, il arrive que l'automne dernier ceux qui chassent le
savent ç'a été une année extraordinaire de
lièvres et on peut s'attendre qu'il y ait beaucoup de lynx. Mais on a
consulté, on a eu une réunion la semaine dernière avec les
biologistes des districts et les agents de conservation, et il n'y a aucune
espèce de plaintes de déprédation par le lynx en
Gaspésie bien qu'il y ait beaucoup de lynx, mais il y a tellement de
lièvres à manger que ça n'y paraît plus.
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais revenir à la première des
trois autres questions concernant la coordination des politiques dans les
différents secteurs, particulièrement en ce qui touche le plein
air. Pour résumer, on sait qu'il y a beaucoup de ministères et
beaucoup d'offices, de régies qui doivent avoir des politiques de plein
air. Quand je parle de régies je parle de l'Hydro-Québec.
Est-ce que le ministère du Tourisme a le
leadership de la politique de plein air? Si oui, quels instruments il
s'est donné pour coordonner sa politique?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour répondre
à la question du député de Montcalm, à l'heure
actuelle, nous nous fions sur le document du PPBS qui propose même toutes
sortes de mesures justement pour coordonner enfin... comme nous le disions tout
à l'heure, vous n'étiez pas présent, quand on a
parlé par exemple du rôle du Haut-Commissariat des sports, par
exemple, nous sommes très conscients et je crois que ce document qu'on
appelle le PPBS offre certaines solutions. De plus, au ministère, nous
l'étudions et nous le considérons d'une façon très
sérieuse.
M. LESSARD: A ce sujet, on a parlé tout à l'heure un peu
de nouvelles structures mais actuellement il y a quand même conflit entre
certains ministères. Il y a quand même des juridictions dans le
loisir, parce que, quand même, le tourisme, la chasse et la pêche
c'est du loisir. Il y a des juridictions qui se divisent entre le
Haut-Commissariat des sports et le ministère du Tourisme. J'ai appris
que tout ce qui concernait l'aménagement des terrains de camping
maintenant relevait du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports.
Pourquoi? Est-ce qu'on envisage une autre structure d'un
ministère des loisirs à l'intérieur duquel ou d'un
ministère de la culture, mais de la culture dans un sens très
général serait intégré l'ensemble des
fonctions des loisirs à la fois du ministère du Tourisme et
à la fois du Haut-Commissariat? Je pense que c'est très
important. Actuellement, on est en train d'aménager des auberges de
jeunesse, d'un côté, avec le Haut-Commissariat. D'un autre
côté, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche avait autrefois le contrôle des terrains de camping.
J'ai l'impression qu'il y a très peu de coordination entre chacun
de ces ministères, de même qu'il y a très peu de
coordination entre ces ministères-là j'y reviendrai et le
gouvernement fédéral qui commence, de plus en plus, à
prendre des juridictions dans le domaine du tourisme. Je comprends que les
programmes du PPBS vont peut-être accorder une certaine réponse
à cela. Mais je ne pense pas que si chacun des ministères, le
Haut-Commissariat et le ministère du Tourisme préparent chacun
leur programme, on arrivera à une meilleure coordination. Il faut
absolument que l'on sache, au niveau du gouvernement, qui est
véritablement le leader, le responsable du développement
touristique au Québec. Qu'on arrête de se faire concurrence avec
chacun son budget.
On a dit tantôt que le ministère du Tourisme n'a pas assez
de budget. Peut-être que, si on réussissait à coordonner au
moins le budget de plusieurs ministères qui oeuvrent dans le domaine du
tourisme, on pourrait avoir une action beaucoup plus efficace au lieu de se
concurrencer continuellement.
M.PAUL: M. le Président, sur ce point-là, à moins
que l'honorable ministre ait une réponse à donner...
M. SIMARD (Richelieu): Si vous permettez, M. le Président, c'est
quand même le Conseil du trésor qui est responsable. A un moment
donné, s'il s'aperçoit qu'il y a chevauchement, par exemple, de
deux programmes qui seraient connexes ou qui iraient à l'encontre l'un
de l'autre, je crois que le Conseil du trésor, avant de donner son
acceptation, aurait un mot à dire aux ministères
concernés.
M. LESSARD: Dans le système du PPBS.
M. MASSE (Montcalm): Cela ne sera pas du leadership. Là, c'est un
système d'arbitrage, ce sont les comptables qui arbitrent, mais ce n'est
pas l'arbitrage qui donne le leadership. Il y a une distinction entre ce dont
on parle et le type de réponse du ministre. Le ministre répond en
disant qu'il n'y a pas dédoublement parce qu'il y a des programmes, donc
des enveloppes. Ce n'est pas de cela que l'on parle, on demande qui a le
leadership dans l'élaboration des politiques de tourisme,
particulièrement de plein air, et ensuite, s'il y a de la coordination
entre les secteurs responsables de l'application de ces politiques. Si oui,
quel type de comité est-ce et où est-ce que cela accroche? Il y a
manifestement un accrochage quelque part, puisque vous répondez que les
comptables arbitrent. J'ai bien confiance aux comptables, mais dans la
comptabilité, pas dans le plein air.
M. SIMARD (Richelieu): D'accord, mais il y a quand même un trait
d'union qui existe entre notre ministère et le Haut- Commissariat.
M. MASSE (Montcalm): C'est quoi, le trait d'union? C'est cela qu'on veut
savoir.
M. SIMARD (Richelieu): II y a quand même une communication
constante.
M. MASSE (Montcalm): Par téléphone, par lettre ou par
comité?
M. SIMARD (Richelieu): Par les trois moyens, si vous voulez.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a un comité précis qui existe
pour coordonner les activités du Haut-Commissariat.
M. SIMARD (Richelieu): Pour en revenir à ce que vous disiez tout
à l'heure, pour ce qui est des terrains de camping, etc., ils ont
été cédés par arrêté en conseil, au
Haut-Commissariat. Je dois vous dire que c'est en révision. Il n'y a pas
encore, au moment où je vous parle, de décision
prise à savoir si c'est le Haut-Commissariat qui va garder la
responsabilité des terrains de camping ou si cela va revenir au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Enfin, on n'a
pas encore de réponse.
M. LESSARD: C'est là que cela devient important. C'est dans ce
sens-là qu'on a demandé des détails à l'ancien
ministre, l'an dernier, et discuté passablement de cette coordination.
Il devient important que le ministre définisse dans le plus bref
délai possible une politique générale concernant le
développement des loisirs. Je comprends qu'on tente de donner, pour
satisfaire certaines critiques, quelques pouvoirs supplémentaires au
Haut-Commissariat, mais cela ne règle pas du tout le problème du
tourisme au Québec qui est partagé actuellement entre trois
secteurs. On sait que même le ministère de la Voirie est
responsable de certains secteurs, de stations d'arrêt.
Il faut absolument on vit le problème, on est quand
même à l'ère du tourisme et des loisirs que le
gouvernement du Québec se préoccupe d'avoir un organisme unique
qui va véritablement assurer un leadership là-dedans, y compris,
en particulier dans la recherche. On y reviendra tout à l'heure. C'est
extrêmement important de se pencher sur les problèmes du tourisme
et de savoir comment on va le développer.
Comme je le disais l'an dernier, on a quand même une région
qui est très vaste, dont la population n'est pas tellement forte et qui
peut devenir, en Amérique du Nord, l'une des régions les plus
importantes au point de vue du tourisme. Je disais l'an dernier, par exemple
que c'était beau couper du bois et faire le développement des
richesses forestières mais notre bois peut devenir, dans l'avenir, plus
important debout que coupé, avec là diminution du coût du
transport, avec l'échange continuel que nous avons actuellement entre
l'Europe et le Québec, et les Etats-Unis en particulier, nous avons
quand même une population, qui n'est pas loin de nous, de 80 millions
d'habitants.
Quand on pense qu'annuellement il y a 60,000 chasseurs du Québec
qui vont chasser dans le Maine, je m'interroge. Comment cela se fait-il? On a
quand même un territoire extrêmement vaste et riche en ce qui
concerne la faune et les ressources cynégétiques et halieutiques.
Il faut absolument penser à un organisme et à une coordination
dans ce sens-là.
M. SIMARD (Richelieu): Je suis bien d'accord avec le
député. Il est bien sûr qu'en principe...
M. LESSARD : L'an passé, le ministre nous avait dit la même
chose.
M. SIMARD (Richelieu): On est à réorganiser tout cela et
il est un peu tôt pour moi... D'ailleurs, vous avez réalisé
qu'au Haut-
Commissariat des loisirs et des sports, cela ne va pas trop bien. D y a
bien des gens qui se posent des questions surtout sur les bases de plein air,
etc. C'est cet organisme-là qui est responsable. Je l'ai dit tout
à l'heure et je ne voudrais pas me répéter plusieurs fois
à ce sujet-là.
Nous sommes à travailler, justement, avec le programme du PPBS,
pour en arriver à quelque chose de positif. Lorsqu'il sera temps qu'on
prenne action là-dessus, je serai l'un des premiers à pousser ce
programme parce que je me rends compte, moi aussi, qu'il y a peut-être un
manque de coordination.
M. LESSARD: Cela ne va pas bien.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas la faute du ministre qui est
là. Cela fait cinq ans que les ministres se succèdent à ce
ministère-là et dans les autres ministères sectoriels.
Cela fait cinq ans que la bataille est ouverte pour savoir qui va être
responsable de l'application de la politique de sport, de loisir, de plein air,
enfin, de tout ce qui touche cela. Il y a aussi une autre bataille qui dure
depuis cinq ans dans le Québec, ce que devrait être la politique
des loisirs. Il y a eu des colloques, des réunions, des livres, des
discours; il y a tout eu. Le résultat? On n'a jamais, été
dans l'anarchie comme on l'est actuellement.
Les confédérations de sports ou de loisirs ne savent plus
où donner de la tête, on est à couteaux tirés dans
les services des ministères, au nom du principe de l'autonomie des
ministères, avec tout ce que cela comporte de luttes et de conflits de
personnalité. Vous ne résoudrez pas ce problème-là
uniquement par le PPBS, ce n'est pas l'argument miracle. C'est un
problème de comptabilité et de gestion administrative. Ce n'est
pas cela qui donne des politiques au gouvernement. La preuve est que ce sont
les mêmes systèmes qui s'appliquent dans les hôpitaux. C'est
une technique administrative, quant à moi.
Le problème, c'est de savoir qui a la responsabilité
et quand il va la prendre, s'il y en a un qui en est chargé
d'élaborer la politique de plein air au Québec? Ensuite,
on se donnera des instruments. On a déposé un document de
travail, au mois de décembre, en première lecture, un projet de
loi pour les loisirs et les sports. Techniquement, on n'a peut-être pas
le droit d'en parler, mais il semble qu'il ne soit pas accepté parce
qu'encore là les gens ne s'entendent pas. Là-dedans, vous donniez
des pouvoirs de coordination au Haut-Commissariat. Il ne faut pas que vous
veniez plaider que vous allez les avoir et l'autre aussi. Si tout le monde a
les pouvoirs de coordination, personne ne les a et on tourne en rond.
M. LE PRESIDENT: Je pense que les membres accepteraient une
réponse du député de Bonaventure.
M. PAUL: Pour autant qu'il va décliner ses nom, adresse,
profession.
M. MASSE (Montcalm): On va accepter sa présence, mais pas sa
réponse.
M. LEVESQUE: Non, c'est simplement une intervention très courte
que je veux faire. Lorsqu'on semble indiquer que le PPBS n'est qu'une fonction
comptable, j'ai eu personnellement l'expérience récemment,
lorsqu'on a commencé à étudier un programme dans ce
cadre-là, et je me suis aperçu qu'il y avait des morceaux qui
manquaient au programme et qui se trouvaient dans un autre ministère.
C'est là un des avantages du système, de ce qu'on appelle le
PPBS. Ce n'est pas seulement d'avoir une fonction administrative purement
budgétaire, mais d'identifier des secteurs qui ne se trouvent pas
à leur place. Je crois bien que mon collègue, lorsqu'il parlait
du système PPBS songeait en particulier au travail qui doit être
fait, lorsqu'on étudie un programme, d'identifier plusieurs
éléments.
C'est l'ensemble des éléments du programme qui fait qu'on
s'aperçoit que tel ou tel élément ne se trouve pas
à sa place. C'est simplement dans ce sens-là qu'on peut dire que
cet exercice-là nous permettra probablement de réunir certaines
activités qui se trouvent un peu dispersées dans des
ministères différents, à l'heure actuelle.
M. MASSE (Montcalm): Nous ne nous contredisons pas. Votre réponse
et la façon dont je l'ai interprétée... Je ne veux pas
reprendre exactement le même terme, mais c'est quand même une
technique pour arriver à comprendre que les morceaux ne sont
peut-être pas tous au même endroit. En passant, j'espère que
le ministre va l'appliquer aux Affaires intergouvernementales. Ce sera
peut-être un début de politique pour le gouvernement
vis-à-vis d'Ottawa. A un moment donné, il va comprendre que les
morceaux ne sont peut-être pas tous au bon endroit. Cela va
peut-être aider à résoudre les problèmes d'hier
soir, entre autres.
M. LEVESQUE: Et peut-être nous réserverons-nous une
intéressante discussion un peu plus tard.
UNE VOIX: Je pense qu'on va l'avoir.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait poser une question au vice-premier
ministre? Combien de ministères appliquent actuellement le programme
PPBS? Le ministère des Terres et Forêts? Le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche?
M. LEVESQUE: II y en a plusieurs, présentement, qui font
l'exercice et presque tous vont y passer au cours de l'année en vue du
budget de 73/74. Ce sont les renseignements que j'ai obtenus. Quant au
ministère où je suis plus impliqué, je sais que cela se
fait. J'ai dû moi-même me soumettre à cette discipline. Je
me suis aperçu, en le faisant, qu'on comprenait beaucoup mieux le
programme et l'ensemble des éléments qui en font partie. On
s'aperçoit ce fut mon expérience que certains
morceaux n'étaient pas...
M. MASSE (Montcalm): A Ottawa.
M. LEVESQUE: Non. Vous y revenez toujours.
M. MASSE (Montcalm): Cette politique-là s'applique partout si
elle est si bonne.
M. LEVESQUE: On dirait que vous êtes traumatisé par
cela.
M. MASSE (Montcalm): Je ne suis pas traumatisé; je veux vous
donner des pouvoirs.
M. LEVESQUE: Je parle des morceaux qui sont dans un autre
ministère du gouvernement du Québec. Je laisse de
côté les considérations probablement très
intéressantes que voudrait apporter dans la discussion le
député de Montcalm.
M. GAGNON: Pour une autre commission.
M. LEVESQUE: Mais, on peut peut-être se reprendre.
M. PAUL: Le ministre des Affaires sociales va s'en charger.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si, à
l'intérieur du gouvernement, actuellement, il y a un comité
quelconque qui se penche sur l'élaboration d'une politique de
développement culturel? Et quand je pense au développement
culturel, je ne pense pas essentiellement à ce qu'on entend
généralement par culture, soit les arts. Je veux dire un
développement culturel physique, une politique de plein air; je pense
que cela entre dans la culture. Les loisirs entrent dans la culture. D'autant
plus que c'est peut-être important: comme le soulignait le ministre, il y
a des problèmes au Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs
et aux sports. Il y a des problèmes actuellement au ministère des
Affaires culturelles et on entend de plus en plus de rumeurs selon lesquelles
le ministère des Affaires culturelles serait intégré,
peut-être, au ministère de l'Education. Il serait justement temps,
étant donné qu'il n'y a peut-être pas de jalousie d'un
ministère à l'autre, que chaque ministère ne veut pas
nécessairement conserver sa propre juridiction, à ce moment-ci de
penser véritablement à une politique de développement des
loisirs, tant les loisirs qu'on appelle actuellement la culture que les loisirs
de plein air. C'est justement la
réponse que nous donne le ministre concernant le PPBS; il ne
donne pas une réponse aux questions que nous posons, parce que nous,
nous nous demandons qui assure véritablement le leadership au niveau du
développement touristique. Je comprends que le PPBS va peut-être
nous dire de quelle façon nous serons capables de coordonner les
activités. Il va peut-être aussi répondre, dans quelque
temps, à la question qu'on pose, c'est-à-dire: Comment avez-vous
l'intention de regrouper les activités touristiques et comment avez-vous
l'intention de reprendre, à un ministère, des choses qui
devraient actuellement relever du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche? Est-ce qu'actuellement, il y a un comité qui se
penche sur ce problème-là et qui va parce que ça
fait quand même longtemps qu'on en parle enfin accoucher d'une
véritable politique des loisirs au Québec?
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que le ministre...
M. LESSARD: Oui. Mais, j'aimerais bien entendre le ministre, même
si le député de Maskinongé a des questions.
M. MASSE (Montcalm): Seulement une remarque sur l'exposé du
député de Saguenay. Depuis deux ans, je pense que les ministres
des différents secteurs concernés ont eu suffisamment le temps
d'épouser les luttes intestines de l'administration pour ne plus
être capables d'appliquer une politique générale. Est-ce
que c'est le problème?
M. LEVESQUE: Absolument pas. D'ailleurs ceux qui connaissent la
situation interne trouveraient, en écoutant le député de
Montcalm, qu'il fait peut-être preuve d'une bonne mémoire pour une
période qu'il a connue lui-même mais je puis l'assurer que,
présentement, ce n'est pas le cas. D'ailleurs, le député
de Saguenay a souligné un élément qui m'a frappé.
C'est qu'il est possible, vu qu'il n'y a pas de ces animosités je
pense que c'est lui qui a souligné cela il y a quelques instants...
M. MASSE (Montcalm): C'est parce qu'il n'a pas lu les journaux ce
matin.
M. LESSARD : Ce que je voulais dire, M. le ministre, c'étaient
des animosités sectorielles.
M. LEVESQUE: C'est cela.
M. LESSARD: Actuellement, nous savons que les ministères veulent
conserver autant que possible ce qu'ils ont.
M. LEVESQUE: J'ai toujours été en faveur du
décloisonnement des ministères et je crois que,
l'expérience que nous vivons présentement, c'est que nous nous
acheminons régulièrement vers ce décloisonnement par la
création de comités interministériels.
Présentement, par exemple, j'ai quitté le groupe
ministériel des questions économiques qui siège
présentement et M. Saint-Pierre vient de retourner au comité
qu'il préside. On voyait là les représentants des divers
ministères, ministres et hauts fonctionnaires. C'est un exercice que
nous répétons le plus souvent possible et dans le plus de
domaines possible dans ce sens-là et dans le sens également des
remarques du député de Montcalm. Il dit qu'il faudrait essayer,
par des comités... Nous parlons d'un point particulier qui a
été jusqu'à maintenant considéré comme
délicat, comme il le disait, depuis quelques années. Ce n'est pas
un secret.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a pas de secret, tout le monde le sait.
M. LEVESQUE: Mais je laisserais le ministre en parler, s'il veut le
faire. Je veux toutefois dire qu'en politique générale nous
n'avons aucune difficulté. La seule chose, c'est qu'il y a une multitude
de problèmes dans l'administration et il n'est pas toujours facile
d'avoir tout le monde. Nous serions continuellement en comité s'il
fallait arriver à la perfection au point de vue des communications.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a un malaise en
général mais des ententes sur des cas particuliers?
M. LEVESQUE: C'est justement le contraire.
M. MASSE (Montcalm): Le contraire.
M. LEVESQUE: II y a une entente générale, mais s'il y a
lacune dans des cas particuliers, c'est le manque de temps tout simplement.
Mais je ne voudrais pas entrer dans le cas particulier qui concerne le
ministère dont les crédits sont présentement à
l'étude.
M. SIMARD (Richelieu): Si vous me le permettez, M. le Président,
je veux ajouter quelque chose à ce que mon collègue vient de
souligner au sujet de ce comité. Je dois dire que notre ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche en fait partie. Je dois aussi
souligner qu'à l'intérieur même du ministère il faut
se rendre compte que nous sommes responsables du tourisme au Québec.
Nous avons des fonctionnaires qui sont responsables du tourisme, comme tel, au
sein du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Ils
étudient ce n'est peut-être pas par définition un
comité, comme tel, à l'intérieur de notre ministère
ce que nous devons amener avec le PPBS et aussi, d'après toutes
les informations que nous rece-
vons des autres ministères qui s'occupent, comme le disait
tantôt le député de Montcalm, d'en arriver à une
coordination à un moment donné. Je crois qu'au moment où
nous nous parlons, la définition du loisir n'a jamais été
tranchée comme telle. Où s'arrête le loisir? Par exemple,
la chasse peut être considérée comme un loisir, la
pêche aussi et le camping également. Il s'agit, à un
certain moment, d'arriver avec une définition et de procéder
à la coordination de tout ce que nous pouvons appeler loisir, plein air,
chasse, pêche, tourisme. Je crois que cela doit faire partie d'un tout,
excepté que cela ne se fait pas du jour au lendemain.
M. PAUL : M. le Président, dans cette planification dont vient de
nous parler le ministre dans le domaine du loisir, et qui,
nécessairement, comprend le camping, est-ce que le ministre peut nous
dire s'il y a des négociations qui existent entre son ministère
et le ministère des Terres et Forêts pour l'aménagement de
terrains de camping?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, on me dit que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est le seul
responsable des aménagements de terrains de camping excepté pour
un terrain de camping qui a été aménagé par le
ministère de la Voirie.
M. PAUL: A quel endroit?
M. SIMARD (Richelieu): Je crois que c'est le parc des Voltigeurs.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait demander à ses hauts
fonctionnaires d'entrer en communication avec le ministère des Terres et
Forêts aux fins de connaître en détail le projet
d'aménagement du lac Taureau, à la fine pointe de ce lac, car on
projette d'aménager un terrain de camping. Et, si ça
intéresse le ministre, je lui montrerai le projet du ministère
dans tous ses détails.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, on m'informe que c'est un
programme conjoint avec...
M. PAUL: Dont l'initiative est laissée au ministère des
Terres et Forêts.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je ne crois pas qu'il
s'agisse d'un terrain de camping comme on l'entend par la définition
d'un terrain de camping. C'est tout simplement, si vous voulez, une zone de
plein air et le maître d'oeuvre, à ce qu'on me dit, c'est notre
ministère. On le joue ensemble en collaboration très
étroite.
M. PAUL: Alors j'apporterai cet après-midi en Chambre, pendant la
période des questions le ministre n'est pas questionné
souvent le document que j'ai du ministère des Terres et
Forêts et il verra si c'est tout simplement l'aménagement d'un
terrain de plein air.
M. SIMARD (Richelieu): On me dit que ce n'est pas un terrain de camping
comme tel. Il faudrait peut-être voir... En tout cas, je pourrai
m'informer entre-temps. Est-ce que vous pouvez me donner des...
M. PAUL: Si ce n'est pas un terrain de camping, c'est quoi?
M. LE PRESIDENT: Si le député de Gaspé-Sud permet,
le député de Saguenay...
M. PAUL: J'ai posé une question. Si ce n'est pas un terrain de
camping, c'est quoi? Je voudrais avoir une réponse.
M. MASSE (Montcalm): Remarquez que j'ai toujours deux autres questions
auxquelles je n'ai pas eu de réponse; la politique des parcs et
deuxièmement l'aménagement des Laurentides.
M. PAUL: M. Masse, dans le but de vous être personnellement
agréable, et je suis sûr que vous allez consentir à
m'être personnellement agréable, est-ce que vous donneriez la
chance au ministre de répondre à ma question?
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais durant le temps qu'il
réfléchissait, je voulais remémorer au président
qu'il restait encore deux autres débats sur la table.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je vais me
répéter, c'est que le terrain appartient aux Terres et
Forêts mais nous, nous sommes responsables de l'aménagement et
enfin, c'est comme je le disais aussi...
M. PAUL: Vous aménagerez quoi cette année?
M. SIMARD (Richelieu): D'abord l'accès...
M. PAUL: C'est déjà tout aménagé. De toute
façon, je vais renseigner le ministre avec le document que j'ai en
main.
M. SIMARD (Richelieu): Très bien.
M. GAUTHIER: M. le Président, le ministre nous dit
qu'actuellement le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche a la responsabilité complète de l'aménagement
des terrains de camping ainsi que la supervision des terrains de camping au
Québec.
M. SIMARD (Richelieu): La supervision des terrains de camping au
Québec.
M. GAUTHIER: Comment, M. le Président, expliquer
l'arrêté en conseil no 2772 du 2
février 1972 qui dit qu'il a été ordonné,
sur la proposition du premier ministre, que sous l'autorité de l'article
7 de la Loi de l'exécutif les fonctions et les responsabilités
attribuées au ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
relativement aux terrains de camping et de caravaning, en vertu de la Loi de
l'hôtellerie, soient transférées au Haut-Commissariat
à la jeunesse aux loisirs et aux sports sous l'autorité du
ministre de l'Education dont relève cet organisme.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je crois que j'ai
répondu à cette question tout à l'heure. J'ai dit que cet
arrêté en conseil qui transférait les pouvoirs
administratifs des terrains de camping au Haut-Commissariat a été
retenu, je crois, une journée ou deux.
M.LESSARD: C'est un arrêté en conseil
arrêté.
M. SIMARD (Richelieu): Un arrêté en conseil
arrêté, si vous voulez.
M. PAUL: Vous voulez dire que le lieutenant-gouverneur ne l'avait pas
signé?
M.GAGNON: Les ministres l'ont refusé au conseil des
ministres?
M. SIMARD (Richelieu): Non, c'est-à-dire qu'il a
été soumis à une révision.
M. PAUL: II a été retenu. Application retenue.
M. MASSE (Montcalm): En ce moment, est-ce qu'il est accepté?
M. SIMARD (Richelieu): Justement, il a été
révisé parce que le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux
loisirs et aux sports n'était pas tout à fait prêt à
recevoir...
UNE VOIX: Mais il est où...
M. SIMARD (Richelieu): Disons, je l'ai dit tout à l'heure...
Pardon? C'est le ministère de l'Education.
M. LESSARD: Est-ce que ce n'était pas pour satisfaire certains
qui demandaient de donner quelques petits pouvoirs au Haut-Commissariat? Dans
la loi 278, ça correspond un peu à ça, la seule chose
qu'on ajoutait au Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports, c'étaient les terrains de camping. Alors cette loi-là ne
correspond plus à grand-chose, disons qu'on n'a pas le droit de revenir,
on y reviendra losqu'on la discutera. Mais si réellement on a retenu
l'arrêté en conseil, ça veut donc dire que les nouveaux
pouvoirs qu'on donnait au Haut-Commissariat...
M. LE PRESIDENT: II s'agit de spéculation à ce moment-ci
de la part du député de Saguenay. Je donne la parole au
député de Gaspé-Sud.
M. FORTIER: M. le Président, je veux souligner à
l'attention du ministre qu'en ce qui concerne l'industrie touristique, avec le
nombre croissant de touristes, il va falloir tout de même, au moyen de la
promotion et de la publicité, essayer de faire un certain effort pour
que les gens au lieu de prendre leurs vacances, par exemple, au mois de
juillet alors que tous les hôtels sont remplis, et qu'ils ne peuvent
suffire à la demande soient invités à
étendre les mois de vacances sur une période de quatre mois.
Cette mesure aiderait énormément l'industrie touristique en
Gaspésie. Parce que maintenant les gens ont un mois pour faire de
l'argent et ne peuvent pas suffire à la demande. Alors, c'est ma
première demande: A l'aide d'une publicité bien ordonnée,
on pourrait peut-être prolonger les vacances durant une période de
quatre mois, ce qui satisferait ceux qui s'occupent de l'industrie
touristique.
Deuxièmement, les gens que j'ai rencontrés qui s'occupent
de l'industrie touristique semblent avoir certaines difficultés à
trouver l'argent nécessaire pour agrandir ou améliorer leurs
hôtels, leurs motels. Il y aurait peut-être lieu que le
ministère du Tourisme, avec un autre ministère, fasse les
démarches nécessaires pour donner à ces gens des moyens
d'améliorer leur commerce. Cela serait très important dans les
régions à vocation touristique, comme par exemple la
Gaspésie et aussi d'autres secteurs de la province.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous pensez à un crédit
touristique comme tel ou...?
M. FORTIER: Je crois que ce serait très important d'en arriver
à un crédit touristique pour aider ceux qui oeuvrent dans
l'industrie touristique, .ceux qui ont par exemple un commerce d'hôtel,
de motel et même de restaurant à la portée des touristes.
Oui?
M. LESSARD: D'ailleurs, on devrait annoncer une loi dans ce
sens-là.
M. MASSE (Montcalm): Quels crédits touristiques...
M. FORTIER: Oui, mais je vais revenir, je souligne cette question en
général. Je veux soumettre un autre point au ministre. Dans nos
régions, comme à Gaspé, l'aménagement du parc
Forillon va amener certainement un nombre considérable de touristes
d'ailleurs pour ma part, j'y crois fermement va relever
l'industrie touristique en Gaspésie. Il serait très important que
le ministère du Tourisme fasse auprès du ministère de
l'Education certaines
recommandations, par exemple, au CEGEP de Gaspé où il y
aurait des cours de donnés en hôtellerie et en services
auxiliaires à l'hôtellerie. Cela fait partie des remarques d'ordre
général sur lesquelles je voulais attirer l'attention du
ministère.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je voudrais
répondre au député pour dire que le projet du
crédit touristique est maintenant â l'étude conjointement
avec le ministère de l'Industrie et du Commerce, un peu dans le sens du
bill 21 qui a formé la Société de développement
industriel.
M. GAGNON: Simplement pour...
M. LE PRESIDENT: Je pense qu'il y a un autre élément de
réponse qu'attend le député de Gaspé-Sud.
M. FORTIER: Deuxièmement, il y a possibilité de faire une
publicité, comme on l'a dit, au point de vue de la promotion touristique
pour que les périodes de vacances soient prolongées soit pendant
les mois de juin, juillet, août et septembre. Parce que vous savez, il y
a une concentration de touristes au mois de juillet, tout le monde arrive en
même temps. Regardons l'an passé, les gens de la construction ont
donné les vacances à tous leurs employés...
M. GAGNON: Evidemment, il y a un phénomène...
M. FORTIER: Je demande tout simplement au ministre si, par une bonne
publicité, il n'y aurait pas lieu et ceci rendra
énormément plus viable l'industrie touristique
d'étendre les périodes de vacances ou de voyages en
Gaspésie sur au moins quatre mois, et non pas un mois.
M. GAGNON: Avant que le ministre ne donne la réponse, je crois
qu'il y a un phénomène qui va toujours demeurer au niveau
touristique, c'est que d'une façon presque générale, non
seulement au Québec, mais mondialement, ce sont les familles qui
prennent des vacances touristiques. A ce moment-là, on situe le contexte
touristique en fonction des vacances des écoliers. On les commence
à la fin de juin ou au début de juillet pour les terminer
à la reprise des classes. On ne pourra pas empêcher ça,
surtout pour des régions comme la Gaspésie. Il y a
peut-être eu, l'année dernière, les décrets de la
construction. Je comprends que le ministère du Travail agit de cette
façon pour éviter des pertes énormes aux chantiers de la
construction. A un moment donné, c'étaient les
électriciens ou les plombiers qui allaient en vacances, trois semaines
ou un mois après, c'étaient les menuisiers, et les chantiers de
la construction pendant deux ou trois mois, vacillaient
considérablement. Cela occasionnait des pertes sur les chantiers et dans
plusieurs cas les constructeurs prévoyaient des faillites. Je crois que
le crédit touristique répondrait peut-être d'une
façon convenable à cet état de choses. En Gaspésie,
dans le passé, cela ne s'est pas passé comme ça. Dans les
régions comme la Gaspésie, il faudrait que les gens qui
accueillent le touriste pensent à faire de la construction pour une
période de trois mois. Les gens qui accueillaient les touristes
construisaient des motels qu'ils croyaient pouvoir exploiter durant douze mois
comme ici à Québec. Le coût d'un motel pouvait être
dans sa construction de $4,000, $5,000 ou $6,000. Le propriétaire se
voyait alors acculé à la faillite.
Il faut que le ministère du Tourisme, par une publicité
bien orchestrée, dise aux gens qui veulent investir dans des
régions comme la nôtre: Essayez d'investir dans de la construction
qui va servir durant une période d'environ trois mois. L'investissement,
à mon avis, ne doit jamais dépasser $2,500 par unité.
C'est pour ça que, dans l'établissement d'un crédit
touristique, le ministère devrait faire une publicité et avoir
des normes qui permettraient de dire aux gens: Vous avez une saison touristique
de trois mois. Nous croyons qu'elle va le demeurer très longtemps du
fait que les familles étant moins nombreuses peuvent prendre leurs
vacances avec leurs enfants, c'est établi et ça va
s'établir d'une façon totale. Actuellement, 90 p.c. des gens qui
prennent leurs vacances le font avec leur famille. L'investissement de votre
unité touristique ne doit pas dépasser $2,500 ou $3,000. Si vous
le faites d'une façon plus considérable, vous risquez la
faillite. Si le ministère, avec son crédit touristique, avec des
normes, avec une publicité, pouvait convaincre les gens qui veulent
investir, informer la population, on pourrait alors répondre d'une
façon convenable à l'accueil touristique. Il faudrait aussi que
le ministère du Tourisme ait des consultations au niveau du
ministère du Travail pour connaître, dans les décrets de la
construction, de quelle façon on peut ajuster ça. Est-ce qu'on
peut prendre une section de métiers de la construction, prévoir
qu'elle va avoir ses vacances à une période donnée et une
autre section de la construction dans une autre période donnée?
Je crois qu'il pourrait y avoir des consultations au niveau des deux
ministères.
M. FORTIER: Est-ce que le député de Gaspé-Nord
pourrait me permettre une question? Est-ce que nous convenons, ici, les gens de
la Gaspésie, que si on pouvait avoir une période touristique de
quatre mois, ce serait très bien?
M. GAGNON: Ce serait merveilleux. On pourrait aller plus loin que
ça, je pense.
M. LESSARD: M. le Président. D'accord, actuellement, les vacances
sont planifiées en fonction des vacances scolaires. Mais ce n'est
pas, je crois, une situation impossible à changer. On fait
actuellement des études en Europe. J'espère qu'ici on se penche
sur le problème pour tenter de planifier, d'étaler les vacances
sur une période annuelle. Et je rejoins là, le
député de Gaspé-Nord. Je pense qu'il est possible, en
coordination avec le ministère de l'Education et avec le
ministère du Travail, de penser à étaler les vacances sur
une période annuelle. Pensons quand même qu'il y a quatre
périodes annuelles de vacances scolaires. Au lieu de concentrer
strictement les vacances scolaires autour des mois de juin et juillet, il
serait peut-être possible d'étendre ça sur une
période de douze mois. Il se fait des études en Europe,
actuellement, dans ce sens-là.
Il faudrait absolument chez nous empêcher qu'il y ait, à
une période de l'année, afflux de touristes. En juillet, je pense
à la Gaspésie, les hôtels sont, à ce
moment-là, trop petits et ne sont pas capables de recevoir tous les
touristes. Pendant les dix ou neuf autres mois, plus rien ne s'y passe. Ces
gens, obligés d'investir des capitaux assez considérables, ne
profitent essentiellement que d'un mois ou deux mois par année. La
Gaspésie, même l'hiver, est très belle à voir. Ce
serait possible, en parlant de coordination, pour autant qu'on tente de
coordonner le travail du ministère de l'Education ou le travail du
ministère du Travail avec le problème de la construction et le
ministère du Tourisme. C'est une chose qui pourrait se faire assez vite,
M. le Président, pour autant qu'on s'y penche. Avec le nombre de jours
de vacances scolaires actuellement, il est possible de les étaler sur
une période annuelle. De cette façon on pourra penser à
des vacances, non pas à une seule période de l'année mais
bien à quatre ou cinq périodes de l'année.
M. FORTIER: M. le Président, avant de terminer, voici la
troisième question que j'ai posée. Est-ce qu'on ne pourrait pas
essayer, avec le ministère de l'Education, d'avoir des cours
d'hôtellerie au CEGEP de Gaspé? Comme député, j'ai
quelquefois des problèmes. Nous avons des hôtels du gouvernement
en Gaspésie et ce sont des étudiants de d'autres endroits qui
viennent y travailler. Je comprends que de temps à autre il y a des gens
qui s'y opposent. Si des cours d'hôtellerie étaient donnés
dans le secteur strictement touristique l'été, ils pourraient
profiter de tous les avantages provenant de l'aménagement du parc
Forillon et ainsi de suite. Je suis bien intéressé à ce
qu'on fasse l'impossible pour que de tels cours soient donnés en
Gaspésie.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je voudrais informer le
député que, l'an passé, nous avons commencé
à donner des cours d'hôtellerie à Fort Prével. On me
dit aussi que plusieurs étudiants viennent de la région de la
Gaspésie étudier à Montréal à l'Institut de
l'hôtellerie...
M. FORTIER: J'espère...
M. SIMARD (Richelieu): ... qui vont y revenir nécessairement.
M. MASSE (Montcalm): Avant d'ajourner puisqu'il reste cinq minutes, je
voudrais revenir sur la question de l'étalement. Je reviendrai à
mes deux autres questions car je tiens à avoir les réponses sur
la politique d'utilisation des parcs et, deuxièmement, sur
l'aménagement des Laurentides. C'est important pour la région de
Montréal et j'y reviendrai.
Sur la question de l'étalement des vacances, il ne faudrait pas
oublier non plus que ce n'est pas uniquement le problème de la
Gaspésie, c'est un problème annuel. Il y a l'utilisation des
investissements en matière de plein air d'hiver. Il y a le mont
Sainte-Anne et il y en a beaucoup. Cela va également dans toute la
politique d'utilisation du chômage cyclique dans ces régions. On a
offert à de nombreux endroits des primes de vacances entre certains mois
où il y a moins de monde en vacances. C'est-à-dire que toute
personne qui prend ses vacances, à titre d'hypothèse, entre le
1er novembre et le 1er avril, en avril, en période de chômage
cyclique important, peut avoir une prime d'une semaine en plus. Cela se fait
à certains endroits. Dans une politique antichômage par
utilisation rationnelle de nos investissements, ce serait certainement
intéressant. Cela aussi peut jouer en Gaspésie. Des politiques de
plein air d'hiver, il y en a aussi en Gaspésie. Ce n'est pas impossible,
cela existe en certains endroits.
M. PAUL: M. le Président, puis-je vous signaler qu'il est midi et
demi?
M. LE PRESIDENT: On me signale qu'il est midi trente. La commission
ajourne ses travaux sine die. Voici pourquoi: II doit y avoir cet
après-midi la commission des richesses naturelles et il faudrait,
semble-t-il, qu'une des commissions qui siègent présentement
cesse de fonctionner pour la journée. Donc, c'est pourquoi j'ai dit sine
die en attendant l'ordre du jour qui sera adopté à la Chambre. Le
leader nous déterminera quelle sera la commission qui ne pourra terminer
ses travaux cet après-midi.
M. PAUL : II y aura seulement deux commissions cet après-midi, M.
le Président, travail et main-d'oeuvre, et les richesses naturelles, par
conséquent, on n'a pas raison de ne pas siéger ici. Si on veut
faire bouger le gouvernement c'est le temps.
M. LESSARD: M. le Président, je suis d'accord qu'il faut le faire
bouger mais la commission des richesses naturelles est aussi fort importante.
Est-ce que la Chambre va siéger en même temps? Non, la Chambre ne
siégera pas.
Personnellement, je me rallierais à la décision
du président étant donné l'importance de la
commission des richesses naturelles.
M. LE PRESIDENT: Je maintiens ma déclaration, quitte à ce
que l'ordre du jour nous redonne le programme des travaux de
l'après-midi.
M. PAUL: Je vais vous donner la première période et je
prendrai la deuxième, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Si on prend la philosophie du député
de Maskinongé, un gouvernement qui bouge est un gouvernement qui
siège.
M. PAUL: Pas nécessairement. Mais si, à nos
séances, on peut le faire agir, c'est déjà beaucoup.
(Fin de la séance à 12 h 25 )
Reprise de la séance à 16 h 10
M. GIASSON (président de la commission permanente de l'industrie
et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A l'ordre,
messieurs!
La commission poursuit ses travaux. Sauf erreur, au moment de suspendre,
le député de Montcalm attendait toujours une ou deux
réponses de la part du ministre, à la suite des questions qu'il
avait posées au début de son intervention.
M. MASSE (Montcalm): D'accord. J'aimerais savoir si le ministre de
l'Industrie et du Commerce doit assister à la commission, aujourd'hui?
De toute façon, ce sont des questions concernant la planification et la
coordination entre son ministère et le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche. Est-ce que M. Saint-Pierre doit revenir?
M. SIMARD (Richelieu): J'ai communiqué tout à l'heure avec
le ministre de l'Industrie et du Commerce. Il m'a dit que, peut-être,
dans le courant de l'après-midi, il pourrait venir. Maintenant, il m'a
dit qu'il était occupé à un autre projet extrêmement
important, à son bureau.
M. MASSE (Montcalm): D'accord. Nous allons quand même vous poser
des questions.
M. SIMARD (Richelieu): Je ne puis vous dire à quelle heure il va
venir.
M. MASSE (Montcalm): Je vais reposer ma question. Je vais tenter de
donner les explications voulues. Le ministre pourra répondre. Nous avons
soulevé deux questions qui sont restées sur le tapis: la
politique des parcs et la question d'aménagement dans les
Laurentides.
Reprenons la première et je retiendrai la deuxième pour
plus tard.
La politique des parcs. Actuellement, sur le territoire
québécois, le gouvernement fédéral, de diverses
façons, s'est implanté, soit dans les parcs dits nationaux ou
soit dans les parcs régionaux, conséquence
d'événements historiques particulièrement. Le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche administre,
depuis des années, depuis des dizaines et des dizaines d'années,
une partie du territoire qu'il a érigé en parcs d'utilisation
pour fins provinciales.
A cela se sont ajoutées il y a quelques années, des
réserves dans le domaine de la chasse et de la pêche. Cela s'est
concrétisé il y a un an et demi par l'entrée massive du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche dans
l'aménagement de parcs pour fins de pêche particulièrement,
à la suite des décisions qui ont été prises par
votre prédécesseur.
La situation vous est suffisamment familière pour que je n'aie
pas besoin de la compléter plus que cela. Il semble qu'il y ait,
à l'intérieur
de cela, une certaine confusion. Peut-être le gouvernement du
Québec n'a-t-il pas suffisamment défini l'utilisation qu'il veut
faire de ces réserves qu'il s'est données à travers
l'histoire. Peut-être n'a-t-il pas suffisamment fait la distinction entre
le pourquoi de ces parcs, par rapport aux parcs dits nationaux du gouvernement
fédéral.
Si le gouvernement, et particulièrement le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, a une politique il serait bon d'en
prendre connaissance de façon rationnelle, pour qu'on puisse en discuter
comme tel. Il peut être intéressant, à la commission,
d'étudier l'aménagement d'un parc pour savoir combien a
coûté la porte d'arche, etc. Avant de passer cela, il faut d'abord
savoir à quoi servent les parcs et, après cela, on saura s'il
faut mettre des portes d'arche dedans et comment les faire.
Pour vous donner un exemple, il serait intéressant d'avoir les
chiffres pour l'an dernier de la politique de "déclubisation", je ne
sais pas comment vous appeler cela. Cela a coûté tant de millions
de dollars au ministère. Combien y a-t-il eu de pêcheurs en plus
qui ont acheté leur permis de pêche? C'est un indice pour savoir
si oui ou non cela répondait à un besoin. Le nombre total des
permis vendus l'an dernier, par rapport aux années
précédentes, moins le taux d'augmentation de la population et
l'indice de la richesse, va vous donner un nombre réel de surcroît
de pêcheurs qui ont été amenés à ce sport, ou
à fréquenter ces parcs parce que cela a eu lieu.
Le montant total de l'investissement, ou le coût de ce programme,
divisé par le nombre de pêcheurs supplémentaires, donnera
combien nous a coûté chaque pêcheur au Québec.
Peut-être que, finalement, ce pêcheur nous coûte plus cher
que toutes les subventions données pour fins de recherche aux gens de
l'Université de Montréal. A ce moment-là, il faudrait
peut-être se demander si l'utilisation de notre richesse collective est
bien placée. C'est un type de questions. Il y en a beaucoup d'autres qui
pourraient être posées. Mais, à l'intérieur de ce
que j'appelle l'utilisation rationnelle de nos espaces verts, jusqu'à
quel point n'y a-t-il pas un degré de confusion, actuellement?
Si le ministre peut y répondre, nous pourrons après cela
poser d'autres questions de cet ordre.
M. SIMARD (Richelieu): Le député de Montcalm sait
très bien que, pour ce qui est de la politique des parcs nationaux, le
gouvernement fédéral, par la Commission des parcs nationaux, la
fixe par sa loi. Il serait peut-être bon, aussi, de noter que la vocation
des parcs nationaux n'est pas la même que la vocation des parcs
provinciaux.
M. MASSE (Montcalm): Pourriez-vous nous l'expliquer, pour que nous
comprenions bien la différence entre les deux?
M. SIMARD (Richelieu): Dans les parcs nationaux, il n'y a pas de chasse,
il n'y a pas d'exploitation de forêt. Il y a de la pêche
occasionnellement, mais elle est très limitée en comparaison de
la pêche et du taux de prises qu'on offre dans les parcs provinciaux.
C'est plutôt une dimension touristique et de conservation en
totalité. Tandis que dans les parcs du Québec, nous avons la
chasse contrôlée; nous donnons des permis de chasse et des permis
de pêche et il est possible qu'il y ait des coupes de bois et de
l'exploitation minière. Il n'y a pas de restriction comme telle à
imposer pour les parcs nationaux.
M. MASSE (Montcalm): Alors, une sous-question: Quelle différence
faites-vous entre les réserves et les parcs?
M. SIMARD (Richelieu): Au Québec? M. MASSE (Montcalm): Oui.
M. SIMARD (Richelieu): Au Québec, les parcs et les
réserves, c'est la même chose.
M. MASSE (Montcalm): C'est la même chose. Alors, pourquoi y a-t-il
deux catégories?
M. GAGNON: Je crois qu'il doit y avoir une différence. Les parcs
demandent des investissements très considérables. Quand vous
parlez de l'établissement d'un parc provincial, c'est là qu'il y
a une chose dangereuse pour le public. Si vous parlez de l'établissement
de parcs provinciaux, cela suppose, pour la population, des investissements
considérables. A ce moment-là, il est dangereux que le
gouvernement, le ministère, décide d'ouvrir des parcs provinciaux
en nombre considérable et qu'il n'y ait à peu près pas
d'investissements. On devrait appeler ces endroits-là plutôt des
campings ou des réserves avec des campings qui y sont établis. Et
qu'il n'y ait pas une participation de la population qui, à ce
moment-là, se décourage, qui a, je dirais des commentaires
très désagréables envers le gouvernement, parce qu'on lui
a parlé d'un parc provincial. Et un parc provincial, tel qu'il y en a
d'établis raisonnablement, exige des investissements de millions et de
millions de dollars. Et là, le ministère, sous des pressions
politiques ou autres, est obligé de faire face à la situation et
d'éparpiller les sommes. Cela ne donne pas grand-chose. Je crois que,
lorsque le gouvernement parle de l'ouverture d'un parc, il doit prévoir,
par une planification et une organisation, des sommes qui seront investies dans
un laps de cinq ou dix ans et dire: Dans une période, une
décennie, on investira dans tel parc, telle somme d'argent. Sans quoi,
il est mieux de dire à la population: Ce n'est pas un parc, c'est un
camping ou c'est une réserve. Je suppose qu'une réserve est
quelque chose qui est fait pour protéger la faune; on a pas le droit d'y
chasser. Qu'il y ait, en somme, des réserves pour pouvoir fournir les
autres endroits où il y
a de la chasse et où il peut y avoir un peu d'investissements au
niveau camping, où les gens seraient accueillis. Mais lorsqu'on parle
d'un parc provincial, c'est beaucoup plus qu'une réserve, c'est beaucoup
plus qu'un camping. Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche doit faire des distinctions et il doit bien programmer et planifier
en fonction de l'établissement et dire: Un parc, cela demande des
investissements d'une somme considérable; des réserves et des
campings, beaucoup moins. Parce qu'on laisse les gens sur leur appétit.
Vous subissez des pressions qui vous obligent à éparpiller des
sommes et, au bout de cela, il n'y a jamais grand-chose.
M. SIMARD (Richelieu): II y a plusieurs définitions de parcs.
Parc, c'est un mot, quand même, qui couvre beaucoup. On peut dire: Parc
national, parc municipal...
M. GAGNON: Parc industriel.
M. SIMARD (Richelieu): ... parc industriel. Enfin, le terme parc peut
s'appliquer à toutes sortes de parcs. Parce que même dans
certaines provinces une plage peut s'appeler un parc.
M. GAGNON: Ah non! Il y a une différence.
M. SIMARD (Richelieu): Lorsqu'on parle ici des parcs, au Québec,
ou des réserves... Je crois que la seule différence avec la
réserve, c'est que le parc est créé en vertu d'une loi
tandis qu'une réserve peut être créée en vertu d'un
arrêté en conseil.
M. MASSE (Montcalm): Si c'est la seule différence qui existe,
pourquoi les législateurs qui vous ont précédés
ont-ils, dans leur sagesse, institué un tel système?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, on m'informe qu'il n'y a
pas de loi-cadre, en fait, qui régit les parcs.
M. MASSE (Montcalm): Mais, il y a des lois spécifiques pour
chacun des parcs. En tout cas, pour le parc de la Montagne tremblante, c'est
une loi qui régit ce parc, une loi d'environ 1800.
M. SIMARD (Richelieu): Oui.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: A moins que le ministre ait une réponse à donner
au député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Ma question est globale au sujet des politiques
dans le domaine des parcs; c'est à l'intérieur de cela. Mais, ce
que j'essaie de trouver, c'est le filon d'intelligence du gouvernement dans sa
politique d'aména- gement d'une partie de notre territoire. Je cherche.
Si vous voulez m'aider à le trouver, je n'ai pas d'objection. Si l'on ne
trouve pas de filon, on va peut-être trouver une veine.
M. SIMARD (Richelieu): Si vous voulez, M. le Président, pour
essayer d'éclairer la situation. La réserve est
créée par arrêté en conseil. Après
exploitation d'une réserve pendant un temps donné ou une
période de temps, à ce moment-là, avec tous les
aménagements que cela amène, cela devient un parc.
M. MASSE (Montcalm): Et là, vous avez adopté une loi?
M. SIMARD (Richelieu): Exactement.
M. MASSE (Montcalm): Combien de temps, dans le territoire des
Laurentides, le parc est-il demeuré réservé avant que vous
n'adoptiez une loi?
M. SIMARD (Richelieu): Tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas de
loi-cadre pour les parcs, je pense que ce sera assez difficile d'établir
les réserves en vertu des mêmes lois que les parcs, à
l'heure actuelle.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous entendez adopter une loi-cadre
bientôt?
M. SIMARD (Richelieu): Je sais que c'est à l'étude
à l'heure actuelle. Vous dire exactement quand serait peut-être
difficile...
M. MASSE (Montcalm): Qui est responsable de l'étude de cette
loi-cadre?
M. SIMARD (Richelieu): ... parce qu'on doit tout de même
créer un parallèle assez étroit avec le ministère
des Terres et Forêts et celui des Richesses naturelles.
M. MASSE (Montcalm): Alors, il y a un comité, actuellement,
réunissant le ministère des Terres et Forêts et le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, pour
préparer la rédaction d'une loi-cadre. Qui est responsable du
comité?
M. SIMARD (Richelieu): II y a des rencontres régulières au
niveau des sous-ministres à ce sujet-là.
M. MASSE (Montcalm): D'accord. Mais revenons au principe premier. Les
parcs fédéraux ou les parcs nationaux, d'après votre
explication, doivent surtout servir à la conservation de la nature pour
les générations futures, tandis que les parcs provinciaux servent
à une multitude d'exploitations: forestière, minière,
touristique, à la chasse et à la pêche. Est-ce que le
ministre a l'intention d'arrêter les exploitations forestières
dans les parcs provinciaux sous peu ou s'il entend continuer cette
politique-là?
M. SIMARD (Richelieu): Dans certaines parties des parcs. A ce
moment-là, cette politique est acceptée par notre
ministère, en collaboration avec celui des Terres et Forêts.
M. LESSARD : Dans certaines parties des parcs. Est-ce que vous parlez en
particulier des endroits où il y a des ravages d'orignaux? Actuellement,
on est en train de vider certains territoires. On constate que les compagnies
forestières ne se préoccupent pas du tout de la loi
gouvernementale de ce côté-là. Elles coupent le bois,
ravage ou non. Cela présente certains problèmes dans des
régions.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez des réponses positives
de la part des compagnies forestières, de même que l'aide, au
sujet de ces demandes? Est-ce que vous avez formulé des demandes
récemment?
M. SIMARD (Richelieu): Je vais répondre au député
qu'il y a beaucoup de collaboration qui se fait et que beaucoup de rencontres
se sont effectuées régulièrement, depuis à peu
près une période de douze à treize mois, par l'entremise
du ministère des Terres et Forêts.
M. MASSE (Montcalm): Les parcs fédéraux servent pour la
conservation de la nature. Les citoyens qui s'y rendent le font uniquement
comme touristes, c'est-à-dire qu'ils ont peu d'activité en soi,
autres que ce qui touche directement la conservation de la nature, les
sentiers, des cliniques de connaissance de la nature ou des choses
semblables.
Quant aux parcs provinciaux, leur utilisation est plus
régulière. Je dirais même qu'elle est plus fonctionnelle;
c'est-à-dire qu'on les utilise pour le sport. Par rapport au montant des
investissements du fédéral, sur des parcs à utilisation
minimale par les citoyens, puisque ce n'est pas leur objet premier, par rapport
aux investissements faits par le gouvernement provincial pour une utilisation
maximale par le citoyen... Vous ne trouvez pas que si l'on compare les deux
types d'investissements. Uniquement à titre d'exemple: $12 millions sur
la fine pointe du parc Forillon, à l'autre bout de la province de
Québec, par rapport à ce que vous investissez à la porte
même de la ville de Montréal, où demeure le bassin de la
population; $2 millions. Je ne sais pas quel est votre budget, quelques
centaines de mille dollars d'habitude, au point de vue de l'aménagement.
Vous ne trouvez pas qu'il y a un décalage tellement énorme que
cela devient risible pour le citoyen comme tel?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, en termes de
démobilisation, dans les parcs que le député mentionne,
dans la région immédiate de Montréal, c'est qu'il y aura
un montant approximatif de $9 millions de dépensé.
M. MASSE (Montcalm): Oui. Mais dans un parc spécifique, comme le
parc du Mont-Tremblant qui est le plus vieux bientôt, il aura 100
ans pratiquement rien n'a été investi et c'est celui qui
doit servir au premier titre, là où le bassin de population est
de deux millions. Si le gouvernement veut avoir une politique sociale
d'utilisation des espaces verts par la population qui en a le plus besoin,
celle des quartiers populaires, s'il a accepté les efforts que le
gouvernement fédéral fait pour la fine pointe de la
Gaspésie, là où les ouvriers des quartiers populaires de
Montréal ne peuvent se rendre qu'une fois par année je veux
dire quand il y a une grève dans la construction alors qu'ils
peuvent se rendre toutes les fins de semaine, été comme hiver,
dans le parc du Mont-Tremblant qui est un territoire immense et
sous-développé...? Si le gouvernement veut se donner une
politique sociale pour que les espaces verts servent d'abord aux
Québécois, à ceux qui en ont le plus besoin, à ceux
qui n'ont pas de chalet là où ils demeurent, c'est le premier
parc où des millions devraient être dépensés dans un
plan rationnel, avec un système de transport entre les centres
populaires de Montréal et l'espace à utiliser. Ne croit-il pas
que c'est là que l'effort devrait porter? Il me dit: $9 millions. Mais
il englobe là-dedans tout ce qu'il y a dans la région de
Montréal. Je parle spécifiquement d'un endroit. Est-ce que cela
ne serait pas une politique sociale? Est-ce que cela ne serait même pas
plus important que de faire de la démagogie? Nous allons annuler les
clubs des riches et les Américains, mais cela ne donne rien de plus au
bonhomme du quartier populaire, si ce n'est pas aménagé de
façon rationnelle.
M. SIMARD (Richelieu): II faut toujours nous rendre compte que les
dispositions pécuniaires dont nous disposons dans notre budget ne nous
permettent pas d'aller...
M. MASSE (Montcalm): M. le ministre, pour demander un budget, il faut
d'abord avoir une politique. Ce que j'essaie de vous faire dire, c'est la
politique que vous avez face à la société. Et quand vous
aurez une politique... Si vous l'avez, dites-la nous. Que demande-t-elle, cette
politique, comme investissement en millions? Deuxièmement, connaissant
ce que cela coûte d'aménagement, qu'avez-vous demandé au
Conseil du trésor par rapport à ce qu'il vous a donné?
C'est beau de me dire: Nous n'avons peut-être pas suffisamment d'argent
mais si nous savions au moins quelle politique vous entendez suivre, nous
pourrions peut-être vous appuyer. C'est ce que j'essaie de vous dire:
Quelle est votre politique sociale en fonction de l'utilisation des parcs
provinciaux?
M. LESSARD: II y a une autre chose aussi. Vous dites: C'est une question
de budget. Mais
on est allé chercher pour la Gaspésie, pour le parc
Forillon, $10 ou $12 millions. On va aller chercher prochainement pour le parc
de la Mauricie environ $12 à $15 millions. Et on nous a dit que le choix
des emplacements avait été fait en collaboration avec le
gouvernement provincial. C'est là, M. le Président, qu'il faut
absolument je ne discute pas des choix que le gouvernement
établisse une politique de certaines priorités. S'il est plus
urgent pour le gouvernement québécois d'investir dans les
environs de régions où il y a une population très forte,
il faut que le gouvernement se décide et établisse une politique
dans ce sens-là. Et si cette politique avait été
établie, il appartenait, à ce moment-là, au gouvernement
provincial d'exiger que les $12 millions, par exemple, pour le parc Forillon
si c'est le cas, si vous avez une politique et que les $15
millions pour le parc de la Mauricie soient "virés" vis-à-vis des
investissements ou des immobilisations dans cette région-là. Par
contre, si vous établissez une autre politique, soit celle d'essayer
d'investir dans des régions plus éloignées et qui sont aux
prises avec un certain sous-développement économique, encore
là, c'est à vous de faire le choix. Si l'on veut avoir une
politique bien intégrée et si l'on veut savoir si l'utilisation
des budgets, des moyens financiers se fait de façon rationnelle
on ne peut pas, comme cela, éparpiller à travers le Québec
des petits montants un peu partout il faudra, avec le petit budget que
vous avez, décider d'abord des priorités d'aménagement
touristique et décider à quel endroit on va, et investir des
sommes. Il s'agit essentiellement d'une politique de choix. Je ne discuterai
pas la politique telle que prônée par le député de
Montcalm. Il prône une certaine politique. Mais le gouvernement doit
cependant nous dire et c'est ce que nous voulons et demandons depuis ce
matin s'il a des priorités d'établies. Est-ce qu'il a une
politique de ce côté-là?
Cela devient de plus en plus important. Les régions du
Québec, Témiscouata, Côte-Nord, l'Abitibi commencent
à exiger et à demander partout des parcs nationaux. Elles voient
la manne qui vient et prévoient des investissements considérables
et des créations d'emplois. Mais si le gouvernement n'a pas de
politique, les priorités seront déterminées par le
gouvernement fédéral. Je suis assuré, tant au niveau du
budget du gouvernement québécois, que si le ministère dit:
Voici, nous avons une politique bien établie il peut faire augmenter son
budget par rapport au budget actuel, en exigeant du Conseil du trésor
des montants supplémentaires. Il peut aussi, par exemple, influencer
peut-être l'établissement de parcs nationaux et exiger un retour,
le fameux "opting out", pour lequel on s'est battu, en ce qui concerne certains
secteurs dans le passé. Ceci pour demander au gouvernement
fédéral: Voici, nous avons, nous, des priorités concernant
l'implantation de parcs et nous demandons, étant donné qu'il faut
que nos priorités soient respectées, que cet argent nous soit
plutôt versé en compensation quitte à aménager des
espaces verts, mais selon les priorités déterminées par le
gouvernement provincial.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, tout à l'heure
j'ai quand même très bien établi la différence qu'il
y a entre un parc national et un parc provincial. Nous avons
procédé à la phase 1 de l'Opération
accessibilité. Nous avons ouvert quatre nouveaux parcs qui justement
sont très accessibles. Ils desservent une région où la
population est très dense. Cela a été un des facteurs
très importants qui a incité notre ministère à
ouvrir ces quatre nouveaux parcs afin d'y donner l'accessibilité aux
gens des communautés urbaines à très haute population.
M. MASSE (Montcalm): Cette accessibilité revient aux permis de
pêche de tout à l'heure. Je pense qu'on peut essayer de
l'évaluer de différentes façons, mais quels sont les
chiffres?
M. SIMARD (Richelieu): On peut seulement vous donner les chiffres pour
ce qui est de l'Opération accessibilité.
M. MASSE (Montcalm): Non, je ne demande pas le nombre de personnes qui
sont allées à la pêche. Je veux savoir l'augmentation des
permis de pêche pour l'ensemble du territoire québécois par
rapport à l'année antérieure, moins le coût de
l'augmentation de la population. C'est là qu'on voit si
réellement il y a eu, au fond, plus de pêcheurs au Québec.
La politique d'accessibilité, quand bien même vous me diriez que
les gens ont pêché, s'il n'y a pas eu plus de demandes de permis,
ce sont les mêmes qui sont allés pêcher ailleurs. Il n'y a
pas eu augmentation de citoyens.
UNE VOIX: Même s'ils ont un permis, ils ne sont pas obligés
de pêcher.
M. GAGNON: Si je comprends bien ce que les députés de
Saguenay et de Montcalm veulent dire, c'est peut-être ce que le ministre
a dit, il y a environ trois semaines, un mois, à savoir que son
ministère partait à zéro. Evidemment, ce n'était
peut-être pas un certificat de compétence pour son
prédécesseur, mais c'est peut-être la pensée de mes
deux collègues. Elle rejoint la déclaration du ministre, qui
disait que le ministère était à zéro. Je ne partage
peut-être pas l'opinion du ministre, mais il est bon de le relater.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, j'aimerais bien, ici,
rectifier les faits. D'abord, j'ai été très mal
interprété. Je n'ai jamais dit que j'avais pris le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche dans un
état tellement pitoyable, que je l'avais pris à zéro.
Enfin, ce n'est pas ça du tout.
M. MASSE (Montcalm): Vous l'avez pris à quel degré?
M. SIMARD (Richelieu): D'abord, comme vous venez si bien de le
souligner, j'ai quand même réalisé en arrivant au
ministère que mon prédécesseur avait fait un très
bon boulot. Ce serait aussi de sous-estimer les qualifications des
fonctionnaires du ministère.
M. LESSARD: On ne sous-estime pas, on veut savoir s'il y en a. Il n'y a
pas de direction de la planification, il y a par contre un service de la
recherche, nous en discuterons tout à l'heure.
M. MASSE (Montcalm): Combien il y a eu de pêcheurs de plus l'an
dernier? Elle n'est pas compliquée la question. Vous avez les permis.
Vous savez le nombre de gens qui en ont demandés. Combien y en a-t-il
eus de plus?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, on m'informe que la
compilation n'a pu être terminée ou enfin n'est pas à jour,
à cause de la grève et du déménagement du
ministère qui a eu lieu la semaine passée.
M. MASSE (Montcalm): Je parle des permis de l'an dernier dont les
dernières acquisitions se sont terminées au moins, ça n'a
pas dépassé le 1er octobre. Cela va faire bientôt neuf mois
puis vous ne savez pas le nombre de gens qui ont acheté des permis?
M. SIMARD (Richelieu): Je dirai au député de Montcalm que
ça se termine le 31 mars.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais la majorité des pêcheurs ont
acheté leur permis entre le 1er avril et le 1er octobre de l'an
dernier.
M. SIMARD (Richelieu): Je dois dire au député de Montcalm,
qu'en pourcentage, il y a à peu près entre 5 p.c. et 6 p.c.
d'augmentation.
M. MASSE (Montcalm): Si vous enlevez l'augmentation normale, soit 5 p.c.
ou 6 p.c, de la clientèle par l'augmentation de la population, cela vous
fait une augmentation nette de combien?
M. LE PRESIDENT: Si je comprends bien, vous désirez savoir si
l'augmentation habituelle a été dépassée au cours
du dernier exercice?
M. MASSE (Montcalm): Ce que je veux savoir, et je l'ai dit ce matin,
c'est qu'on nous a dit qu'il y avait eu une politique d'accessibilité en
"déclubant"? Quand bien même on me dirait le nombre de gens qui
sont allés à la pêche dans ces nouveaux territoires,
ça ne réglera rien; ce que je désire savoir, c'est
l'augmentation nette de vente de permis de pêche. C'est comme ça
qu'on va savoir que l'ensemble des millions ont produit tant de pêcheurs
de plus et combien chaque pêcheur a coûté à la
province, dans cette politique d'accessibilité. C'est là qu'on va
savoir si la politique a été bonne ou si elle ne l'a pas
été.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je crois qu'il ne faut
pas se baser là-dessus; c'est donner une très mauvaise
statistique que de se baser uniquement sur le nombre de permis vendus. Il faut
surtout se baser sur le nombre de jours de pêche par individu.
M. MASSE (Montcalm): On a fait une politique d'accessibilité
parce qu'on prétendait que, pour le citoyen québécois
moyen, il était difficile d'aller à la pêche parce que cela
coûtait trop cher et que c'était entièrement
"clubé". On n'a pas fait cette politique parce que les gens qui
étaient déjà pêcheurs ne pêchaient pas assez
de jours mais parce qu'il y a des citoyens qui auraient aimé aller
à la pêche et qui ne pouvaient pas y aller. C'est pour ça
qu'on a fait cette politique. Je demande, un an et demi ou deux ans
après, une chose bien innocente et bien simple: Combien y a-t-il eu de
pêcheurs de plus? On va alors savoir si la politique a répondu
à l'objectif, parce que l'objectif était d'augmenter la chance
des Québécois de devenir des pêcheurs et d'utiliser la
nature à cette fin.
M. LESSARD : Combien y avait-il de pêcheurs en 1970?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, selon les statistiques
que j'ai ici, en 1970, il y a eu 49,923 pêcheurs. A la chasse, on a
eu...
M. MASSE (Montcalm): Occupons-nous seulement de la pêche, on a
assez de problèmes comme ça.
M. SIMARD (Richelieu): C'est 4,790.
M. MASSE (Montcalm): En 1971, combien y a-t-il eu de pêcheurs?
M. SIMARD (Richelieu): On n'a pas encore la compilation de ces
statistiques.
M. MASSE (Montcalm): II y a eu une augmentation d'à peu
près 5 p.c. Cela fait une augmentation brute de combien, à peu
près?
M. SIMARD (Richelieu): Donnez-nous une chance de calculer.
M. LESSARD: Vous n'avez pas encore les chiffres établis, cela
veut donc dire que le rapport...
M. PAUL: II n'est pas encore à l'impression.
M. LESSARD: ... il n'est certainement pas encore sous presse. M. le
Président, le ministre
va prendre conscience d'une chose. Quand nous n'avons pas le rapport des
ministères, il est extrêmement difficile de discuter tant pour le
ministre que pour les membres de l'Opposition. Le rapport nous permet de voir
ce qui s'est fait au cours de l'année et de faire une compilation de
chiffres. Je comprends qu'on est pressé et c'est toujours le cas, on est
toujours pressé quand les crédits arrivent, il me semble que
c'est une chose normale et que les partis de l'Opposition devraient exiger
qu'on ne puisse discuter des crédits des ministères tant et aussi
longtemps qu'on n'a pas les rapports. Cela économiserait
énormément de temps. On nous dit bien souvent: Vous perdez du
temps aux commissions. Je comprends. C'est qu'on n'a pas les instruments
nécessaires entre les mains pour étudier les ministères.
L'an passé, cela a été exactement la même chose,
nous avons reçu le rapport après la discussion des
crédits. Cette chose m'apparaît anormale.
M. GAGNON: II est évident que, quand les rapports sont
déposés, cela simplifie beaucoup la discussion. On y
réfère pour des statistiques et cela ne crée pas de
problèmes vis-à-vis du ministre comme cela en crée cet
après-midi. Le ministre n'est tout de même pas une institution de
statistiques.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, il faut tout de
même que le député de Saguenay comprenne que, même si
le rapport avait été déposé avant, le nombre de
permis de pêche inclus dans le rapport aurait montré exactement le
nombre de permis de pêche de l'année passée et non pas de
cette année.
M. MASSE (Montcalm): Vous avez quand même des rapports mensuels.
Vous voyez le taux d'augmentation. Vous ne me ferez pas croire que les permis
de pêche sont surtout demandés au mois de février et au
mois de mars.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, si vous me permettez je
vais donner quelques statistiques à partir de 1960, des permis de
pêche des résidants du Québec. En 1960, il y en a eu
258,201 permis, je ne donnerai pas toutes les années, je vais sauter
à 1964, 316,638; en 1966: 341,900; en 1968: 397,177; en 1969: 439,717,
en 1970: 430,695. Pour 1971, étant donné que la compilation de la
fin de mars n'est pas encore complétée, nous avons un chiffre
incomplet de 434,600.
M. PAUL: Votre dernier rapport, c'était en gros?
M. SIMARD (Richelieu): C'était 430,000.
M. MASSE (Montcalm): 430,000, et l'an d'avant 439,000.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, j'aimerais faire
remarquer au député de Maskinongé que le chiffre de
434,600 n'est pas complet.
M. PAUL: II n'est pas complet, mais je ne pense pas que vous ayez
émis beaucoup de permis de pêche après la saison!
M. SIMARD (Richelieu): Je comprends bien le député,
excepté qu'il y a une compilation...
M.PAUL: Vous comprenez aussi là-dessus ceux qui vont à la
pêche l'hiver.
Vous admettrez que, de plus en plus, c'est un sport qui devient
populaire. Vous avez, entre autres la pêche aux petits poissons des
chenaux qui connaît un accroissement de participants. Les statistiques
que vous nous donnez, avec le capital investi, ne nous émeuvent pas
beaucoup quant à l'intérêt que vous avez pu créer ou
l'accessibilité que vous avez pu donner à la population en
général de fréquenter les parcs.
M. MASSE (Montcalm): Le député de Maskinongé a
parfaitement raison. Quand on regarde les chiffres, en 1969, en moyenne 439,000
pêcheurs; en 1971, vous êtes rendus à 434,000; mettons-les
à 439,000. Si l'on déduit de cela une augmentation de la
population, vous avez fait une politique qui visait à augmenter,
à permettre à un plus grand nombre de Québécois d'y
aller un plus grand nombre de jours. Pas au même Québécois
qui, déjà, pouvait y aller, mais à celui qui ne pouvait
pas y aller. C'est celui-là qu'on devrait retrouver dans l'augmentation
des permis. Et l'augmentation du nombre de pêcheurs divisée par
l'augmentation des millions qu'a coûté votre politique, c'est
là qu'on peut savoir combien chaque nouveau pêcheur a
coûté au Québec. A un moment donné, on peut se
demander sur le plan rationnel, compte tenu de nos ressources
budgétaires, compte tenu de la façon dont les allocations doivent
être faites... C'est là qu'on va s'apercevoir, par rapport
à un certain nombre de groupes subventionnés au Québec
la recherche, qu'elle soit médicale ou industrielle, ou dans
d'autres secteurs d'activités finalement, c'est une politique qui
a coûté très cher pour ce qu'elle a donné. Ce n'est
peut-être pas une utilisation rationnelle de nos ressources, compte tenu
qu'il y avait déjà des parcs sous-équipés. Il
aurait peut-être fallu bien équiper les parcs que nous avions,
avant d'aller nous mettre le nez ailleurs, sous prétexte de permettre
une grande accessibilité qu'on ne retrouve plus dans les chiffres
aujourd'hui. C'est ce que j'essaie de faire dire au gouvernement.
M. LESSARD: M. le Président, étant donné qu'on
discute de l'Opération accessibilité, pour ma part, j'ai bien des
questions concernant, précisément, cette opération. Disons
qu'on va s'en tenir à la question générale. Mais, je ne
voudrais pas que, lorsque nous arriverons à la discussion sur les parcs,
nous soyons dans
l'impossibilité de pouvoir poser des questions précises en
ce qui concerne cette opération.
M. PAUL: Et votre humble collègue a également quelques
questions.
M. MASSE (Montcalm): On en est uniquement à la question des
principes, pour l'instant.
M. PAUL: C'est une politique...
M. LE PRESIDENT: Dois-je comprendre que les membres de la commission
voudraient vider toutes ces questions touchant l'accessibilité,
immédiatement, avant qu'on passe à...
M. MASSE (Montcalm): Je pense que nous sommes mieux de rester au nom des
principes, parce que les questions que les députés ont à
poser, je pense, portent sur des faits précis: dans tel parc, concernant
une gestion de personnel ou des achats.
M. LE PRESIDENT: Pour la présidence, est-ce que je dois
comprendre que vous voulez épuiser tout ce sujet ou mettre une
réserve pour y revenir lors de l'appel des articles?
M. LESSARD: Non, je mettais simplement une réserve pour que,
lorsque nous aurons à discuter au niveau de la division
générale des parcs, nous puissions discuter beaucoup plus en
détail cette opération. D'accord?
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je voudrais quand
même souligner au député de Montcalm que les statistiques
que je lui ai données sont uniquement pour les permis de pêche,
les permis de résidants. Maintenant, doivent s'ajouter à
ça les permis de non-résidants. Et là, on parle uniquement
de pêche.
M. MASSE (Montcalm): Probablement que la moyenne doit être la
même. Deuxièmement, dans la politique, vous visiez les
résidants et non pas les non-résidants.
M. SIMARD (Richelieu): Est-ce que le député de Montcalm
voudrait avoir des statistiques sur les permis de non-résidants?
M. MASSE (Montcalm): Cela ne dérange rien dans le débat en
question actuellement, parce que ce sont les résidants qui
étaient visés par la politique d'accessibilité et non les
Américains ou les gens de l'Ontario.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, est-ce que le
député de Montcalm voudrait avoir des éclaircissements sur
l'accessibilité, non seulement à la pêche dont nous parlons
ici, mais aussi à la chasse?
M. MASSE (Montcalm): C'est déjà suffisamment
compliqué avec la pêche. Je pense que nous sommes mieux de vider
cette question. Si vous voulez vider la question de la chasse en plus...
M. PAUL : Avec la création de parcs, vous avez limité et
restreint le droit de chasse. Je ne pense pas que les statistiques que veut
nous donner le ministre soient bien intéressantes. Exemple: dans le parc
de la Mastigouche, on tuait à peu près 80 orignaux par
année. Cette année, il n'en n'ont pas tué un seul, parce
que c'était dans un parc. Alors, je pense que les statistiques que
pourrait donner le ministre ne joueraient pas en sa faveur, quant aux avantages
de l'accessibilité du territoire dans ce sport particulier qu'est la
chasse.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a quelque chose à
répondre au député de Maskinongé?
M. LE PRESIDENT: II ne s'agit pas d'une question; il s'agit d'un
commentaire.
M. SIMARD (Richelieu): J'aimerais, tout simplement, mentionner au
député de Maskinongé que je ne voudrais pas parler
uniquement de Dorion. Il y a des permis de chasse qui sont donnés pour
toutes sortes de gibier.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): J'essaie de faire comprendre au ministre qu'il y a
une différence entre l'action quotidienne de son ministère et
cette action-là qui ferait suite à une volonté
déterminée, après avoir défini une politique
d'utilisation rationnelle de nos espaces verts.
Le gouvernement fédéral dépense des millions de
dollars actuellement au Québec et je ne l'accusera pas de faire
de la politique partisane uniquement pour la conservation, pour les
générations futures, d'espaces verts.
Ce que je plaide, ce n'est pas qu'il ne faut pas conserver des espaces
verts pour les générations futures, mais c'est l'utilisation
rationnelle pour les générations actuelles d'autres parties de
notre territoire, particulièrement dans les bassins populeux.
Les bassins populeux, c'est la région de Montréal. Le
gouvernement actuel a lancé, il y a deux ans, une politique
d'accessibilité. On a vu, par les rapports que le ministre a pu nous
donner actuellement, que ça n'a pas répondu à ce
qu'attendait le gouvernement de cette politi-que-là. C'est
peut-être qu'on n'a pas utilisé le bon moyen.
Est-ce que le ministre actuel a l'intention de se doter d'une politique
pour une meilleure utilisation de ces espaces verts qui sont sous sa
régie actuellement? Quelle sera cette politi-
que? Combien coûtera-t-elle? Et quel est son calendrier?
S'il répond qu'il n'y en a pas de politique d'utilisation par le
gouvernement provincial des espaces verts pour fins récréatives
multiples, on finira là et on passera à autre chose. S'il y en a,
qu'il le dise.
M. SIMARD (Richelieu): Je crois que le député de Montcalm
essaie de juger le succès de l'accessibilité uniquement par le
nombre de permis de pêche ou de chasse. Le député ne
devrait pas établir sa philosophie comme telle. J'ai certaines
statistiques ici et je peux dire aussi au député que ce ne sont
pas seulement des gens qui sont intéressés à la
pêche ou à la chasse qui ont droit à
l'accessibilité.
Je dois lui dire qu'en 1971, les auberges, camps de pêche et parcs
ont connu un taux d'occupation sans précédent. Près de
1,800,000 personnes ont fréquenté les parcs, soit 200,000 de plus
qu'en 1970, pour une augmentation de 12.5 p.c.
M. PAUL: Cette augmentation ne résulte aucunement de la politique
d'accessibilité du territoire, quand vous parlez d'hébergement,
parce que, dans aucun territoire décrété comme parc, vous
n'aviez les installations touristiques pour loger ces personnes et les
recevoir. Ne parlez pas de services d'hôtellerie quand ils sont
obligés d'entrer dans le parc à huit heures le matin et d'en
sortir à dix heures, le soir.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre est en train de nous prouver que c'est
là où il n'avait pas de politique qu'il y a eu un
succès.
M. SIMARD (Richelieu): C'est le total de la fréquentation,
à toutes fins utiles.
M. MASSE (Montcalm): Mais votre politique d'accessibilité
touchait principalement la question de la pêche. Le député
de Maskinongé a raison. Ce n'était pas une politique
d'accessibilité. Il n'y avait pas d'auberge de jeunesse dans ces
territoires-là, il n'y avait pas de camping, pas de tir au pigeon.
C'était principalement une question de pêche. Qu'on ne vienne
pas-nous plaider que cela a été un grand succès, avec les
chiffres qu'on nous a donnés!
M. SIMARD (Richelieu): Dans les 200,000 que je viens de lui donner comme
statistiques, il existe quand même 49,923 pêcheurs de plus, pour la
première année.
M. MASSE (Montcalm): Si ces pêcheurs y allaient de toute
façon, à la pêche, ce n'est pas pour eux une plus grande
accessibilité.
M. PAUL: Quelle a été l'augmentation du nombre de
pêcheurs avant la politique d'accessibilité, en 1969?
M. SIMARD (Richelieu): Pour répondre au député de
Maskinongé, antérieurement, cela se faisait dans des clubs
privés. Malheureusement, ces statistiques-là n'existent pas.
M. PAUL: Cela n'existe pas? Je ne connais pas de gens qui pouvaient
aller à la pêche dans un club privé sans avoir un permis.
Vous avez donné des chiffres à partir de 1960. Vous avez
commencé par 221,000. Donnez-nous donc les chiffres pour 1962-1963 et
arrêtez à 1969.
M. MASSE (Montcalm): Ce que le ministre est en train de nous prouver,
c'est qu'il avait raison quand il s'opposait à la politique
d'accessibilité de son collègue.
Somme toute, on est en train de faire la preuve qu'il y a presque eu
moins de pêcheurs avec la nouvelle politique qu'il y en avait avec celle
que le ministre actuel favorisait.
M. PAUL: Un instant, pour être honnête envers le ministre,
je ne voudrais pas que nos remarques soient interprétées comme un
blâme à son endroit, personnellement. C'est la politique que vous
appliquez, celle dont vous avez hérité.
Comme je le connais, intelligent et homme d'affaires, il était
probablement contre cette politique.
M. LESSARD: M. le Président, je ne voudrais pas non plus que ces
questions que nous posons au ministre puissent démontrer que nous nous
opposons à l'Opération accessibilité aux territoires; au
contraire, je crois qu'il faut absolument, avec l'augmentation des
pêcheurs et l'augmentation des loisirs, que les territoires soient
libérés. Ce que nous sommes en train de démontrer au
ministre, c'est qu'avant de s'engager dans une opération comme
celle-là, il faut se baser sur certaines études. L'an dernier, le
ministre du temps nous avait dit que, lorsqu'il était arrivé au
ministère, il y avait énormément de plans épars au
point de vue de l'aménagement des parcs, mais aucun plan d'ensemble au
niveau de la province.
Le ministre nous a dit aussi qu'à partir du moment qu'il a
constaté qu'il fallait absolument ouvrir de nouveaux territoires, il a
alors demandé à ses techniciens, qui étaient dans les
différentes régions de la province, de lui faire parvenir des
renseignements et par la suite, un rapport a été
présenté, lequel permettait d'établir cette politique
d'accessibilité. Je résume l'intervention du ministre quand il
nous parlait du plan d'ensemble. Le ministre nous avait dit aussi que cette
Opération accessibilité était basée sur trois
phases. J'espère que le ministre nous dira, tout à l'heure,
à quelle phase il en est rendu actuellement et quelles seront les
deuxième et troisième phases.
Le ministre d'alors nous avait dit aussi que ses fonctionnaires
étaient à préparer un docu-
ment de travail qui devait être déposé dans les mois
â venir. On disait même: Les députés de
l'Assemblée nationale pourront savoir, dans leur région
particulière, quels sont les besoins, les disponibilités et
l'inventaire des richesses; ils pourront savoir un peu où se dirige
notre ministère dans leur région. Ce qu'on veut savoir, c'est
justement si ce plan... D'abord, on constate qu'il n'y avait vraiment pas de
plan d'ensemble. Même s'il y a eu énormément de
problèmes qui se sont posés dans cette opération,
justement parce que ce n'est pas venu selon un plan d'ensemble, quand le
ministre a commencé à préparer un plan d'ensemble il
semble, tel qu'on nous l'a dit ce matin, que l'on ait mis cette décision
du ministre au rancart, c'est-à-dire le livre blanc ou la politique
générale du ministère concernant l'accessibilité
des territoires de chasse ou de pêche, concernant, par exemple,
l'ouverture de nouvelles régions. On en a quatre actuellement; quelles
seront les prochaines régions qui seront ouvertes au public? Il faut
quand même le prévoir. Nous avons de plus en plus de
contestations, par exemple, concernant les rivières à saumon.
Est-ce que le ministère a des politiques d'établies dans ce
sens-là?
L'an dernier, chaque fois que l'on posait des questions au sujet de ces
problèmes, le ministre nous disait: Je ne peux pas répondre parce
qu'il y a un livre blanc, il y a une politique générale qui sera
divulguée. Là, on n'a plus de politique générale et
nous voudrions bien savoir si le ministre a l'intention d'en élaborer
une. Ce n'est pas le PPBS qui va régler le problème de
planification du ministère. Je comprends que cela va imposer des
programmes, mais ce n'est pas strictement... On va établir des
programmes à partir d'un programme global et c'est important de le
savoir. C'est important que le ministère en soit conscient.
M. PAUL: M. le Président, j'abonde dans les remarques de mon
collègue, le député de Saguenay. J'aurais voulu que vous
soyez présent, l'an dernier, quand nous avons étudié les
crédits du ministère. Le ministre était parti dans la
haute planification, à un tel point que nous regardions avec beaucoup
d'intérêt la réaction des fonctionnaires qui se disaient?
Franchement, nous allons avoir le plus gros ministère que jamais la
confédération n'a connu dans aucune autre province.
Mais on s'aperçoit que cela n'a même pas été
l'accouchement d'une souris. On ne retrouve rien. Peut-être parce que le
ministre n'avait que de mauvais plans et que les fonctionnaires n'ont pas voulu
adhérer à cette planification.
Ce que nous voulons savoir, c'est la raison pour laquelle la politique
du ministre n'a pas été appliquée ou
réalisée, si ce n'est qu'en grandes déclarations de bonnes
intentions qui, en fait, n'ont pas permis à la population du
Québec une accessibilité du territoire, comme le prônait et
le rêvait le ministre. Quelles sont les raisons pour lesquelles
l'accessibilité n'a pas été plus marquée?
Tout à l'heure, j'ai demandé au ministre certains
renseignements quant au nombre de permis de pêche émis pour
l'année 1968 et pour l'année 1969. On lui a soufflé qu'on
n'avait pas ces statistiques. Le ministre avait donc commencé par nous
les donner à compter de l'année 1960. Le ministre pourrait-il
nous dire le nombre de permis de pêche qui furent émis en 1969,
par exemple, et en 1970? Cela nous permettra de juger, à ce
moment-là, quelle a été l'efficacité et la
rentabilité de cette politique d'accessibilité au territoire.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, étant
donné, vous le comprendrez comme moi, qu'il y a à peine quelques
mois que je suis rendu...
M. PAUL: Encore une fois, j'ai trop d'estime et de considération
pour le député de Richelieu. Ce n'est pas contre lui
personnellement que...
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, étant donné
que le sous-ministre en titre, qui est à ma gauche, a vécu, si
vous voulez, la situation pendant toutes ces dernières années, et
que vous mettez en question cette certaine politique ronflante, enfin je ne me
souviens plus du qualificatif que vous avez employé, alors avec votre
permission et la permission du président, j'aimerais laisser la parole
à mon sous-ministre, afin qu'il donne certains éclaircissements
là-dessus.
M. PAUL: C'est un homme compétent, M. le Président. Nous
avons hâte de l'entendre.
M. SIMARD (Richelieu): Merci, M. le Président.
La politique qui avait été annoncée l'an dernier
pour le ministère, la politique d'accessibilité, s'est
effectivement faite selon le programme. C'était un programme triennal,
c'est-à-dire réparti sur trois ans.
M. PAUL: Quant à la reprise des lacs. Quant au
dépouillement des clubs privés.
M. SIMARD (Richelieu): Quant à la création des nouveaux
parcs, soit ceux de Joliette, Mastigouche, Labelle et Papineau.
Les chiffres que demandait le député, tout à
l'heure, concernant les permis de pêche, sont les suivants: en 1968,
à des domiciliés du Québec, il s'est vendu 397,177 permis.
En 1969, 439,717 permis. La vente totale des permis, pour l'année qui
vient de se terminer le 31 mars, n'est pas compilée. La raison pour
laquelle elle n'est pas compilée, c'est que nous vendons nos permis par
l'intermédiaire d'environ 4,000 dépositaires au Québec, un
peu partout.
Des permis de pêche se vendent, comme on l'a mentionné tout
à l'heure, pour la pêche à travers la glace, jusqu'au 31
mars. Alors on ne peut pas faire de comparaison avec 1968 ou 1969 et 1970 parce
qu'effectivement les gens qui ont acheté des permis ou les nouveaux
pêcheurs, qui sont allés dans les nouveaux parcs, l'ont fait
durant la saison 1971.
M. PAUL: Est-ce que vous avez, M le ministre, des statistiques quant au
nombre de permis émis depuis le 1er mars 1971 à aller, je ne sais
pas, jusqu'au 15 janvier ou 15 février 1972?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, ce sont les statistiques qu'on a
données tout à l'heure.
M. PAUL : On a parlé d'une augmentation de 49,000. Le ministre a
dit, tout à l'heure, qu'il y avait eu 49,000 permis de plus en 1971.
M. MASSE (Montcalm): II y a eu dans une seule année, de 1968
à 1969, une augmentation de 12 p.c...
M. PAUL: Sans politique d'accessibilité.
M. MASSE (Montcalm): ... sans politique. Alors quelques années
plus tard, compte tenu de l'augmentation de la population, on devrait avoir une
augmentation plus forte.
M. PAUL: II y a eu une augmentation de 42,000 permis entre 1968 et
1969.
M. SIMARD (Richelieu): Et en 1970, il y en a 430,695. Il y a une baisse.
Les derniers chiffres qu'on avait, c'est-à-dire le retour des permis des
dépositaires était de 434,600.
M. PAUL: Est-ce que le ministre conviendra qu'avec sa politique
d'accessibilité au territoire, il y a eu une diminution inexplicable de
l'émission des permis? Entre 1968 et 1969, il y a eu une augmentation de
42,000 permis, soit 12p.c. et, suivant les chiffres qu'il nous donne pour
l'année 1970, avec les chiffres incomplets pour l'année 1971, je
l'admets, il n'y a que 4,000 permis additionnels pour cette période de
dix mois, si l'on compare à 42,000 nouveaux permis pour l'année
1969. Alors, quelle a été l'efficacité ou la
rentabilité, quels ont été les avantages, pour les
Québécois, de cette politique d'accessibilité au
territoire?
M. SIMARD (Richelieu): Si on étudie uniquement la question de la
vente des permis, je ferai remarquer au député qu'on doit se
baser sur le chiffre de 1970, qui est de 430,695, contre 434,600, chiffre qui
est incomplet.
M. PAUL: Oui.
M. SIMARD (Richelieu): Effectivement, les pêcheurs qui ont
fréquenté le territoire l'ont fréquenté durant la
saison de pêche 1971.
M.PAUL: Mais en 1969, est-ce que le ministre conviendra que le nombre de
permis émis a été de 439,717 et qu'il est par
conséquent supérieur, malgré qu'à cette
époque-là il n'y avait pas de politique d'accessibilité au
territoire?
M. MASSE (Montcalm): Cela devrait quand même se retrouver dans la
vente des permis à un moment donné, cette politique
d'accessibilité.
M. SIMARD (Richelieu): Je ne crois pas qu'on doive se baser uniquement
sur la question de la vente des permis. Il y a beaucoup plus que ça.
M. MASSE (Montcalm): Pourquoi est-ce que l'indice...
M. PAUL: Que le ministre nous parle donc du nombre de jours
pêche-homme, là vous allez nous donner une réponse.
M. SIMARD (Richelieu): Le nombre de jours pêche-homme dans les
parcs, je l'ai donné tout à l'heure.
M. FORTIER: M. le Président, en parlant du même sujet, pour
qu'on se comprenne bien, avec la nouvelle loi d'accessibilité à
la pêche, supposons que vous avez un permis de pêche et que vous
avez plusieurs lacs, le même pêcheur peut aller pêcher
plusieurs fois avec le même permis de pêche. Bien oui.
M. MASSE (Montcalm): Oui, d'accord.
M. PAUL: Pour être honnête envers eux, j'ai demandé
le nombre de jours de pêche.
M. SIMARD (Richelieu): Le nombre de jours de pêche pour
l'été dernier a été de 49,923. Pour les jours de
chasse, c'est 4,790.
M. LESSARD: Par rapport à l'année
précédente?
M. SIMARD (Richelieu): C'est pour l'an dernier. C'était la
première année. On ne peut pas faire de comparaison avec les
années précédentes.
M. PAUL: D'accord. Vous n'aviez pas le nombre de jours de pêche
pour les autres années?
M. SIMARD (Richelieu): Non, on parle toujours des nouveaux parcs, de
Joliette...
M. PAUL: Quand le ministre nous dit qu'il y en a eu 49,000 de plus en
1971, sa réponse est incomplète. On ne peut pas dire qu'il y a eu
49,000 jours de pêche de plus, parce qu'avant vous n'aviez pas les
statistiques.
M. SIMARD (Richelieu): II y a eu 49,923
personnes qui ont fréquenté le territoire l'an
dernier.
M. MASSE (Montcalm): II y a quand même des statistiques qui
existent là. Quand il y avait des clubs privés, il y avait des
jours de pêche dans ces parcs. Est-ce que vous avez ces statistiques?
M. SIMARD (Richelieu): Non, nous ne les avons pas.
M. MASSE (Montcalm): Vous pourriez les compiler quand même, vous
avez les rapports.
M. SIMARD (Richelieu): C'est que les clubs soumettent des rapports. Il y
a peut-être possibilité de les relever.
M. MASSE (Montcalm): Vous allez admettre que l'équipe de
recherche qui vérifie si les politiques portent réellement les
fruits qu'on en attend devrait déjà avoir calculé qu'en
1969, dans ce même territoire sous bail, il y a tant de jours de
pêche, et que dans le même territoire devenu parc, il y en a eu
tant. C'est l'augmentation entre les deux qui est un indice. Ces chiffres
devraient déjà être disponibles.
M. PAUL: Cela compte, le nombre de permis qui furent émis en
1971. Il y a une nette diminution par rapport à l'année 1969 et
la politique d'accessibilité au territoire, qui a connu sa
première phase l'an dernier et qui va connaître sa deuxième
phase cette année, suivant une lettre qui a été
adressée par M. le sous-ministre Béland.
Cela va coûter cher au ministère pour ne pas donner plus
d'accessibilité aux Québécois.
M. SIMARD (Richelieu): Mais je crois que la comparaison devrait se
faire, si on compare la vente des permis, entre les saisons 1970 et 1971.
M. PAUL: ... Ce ne sera pas honnête. Excusez si j'emploie le mot
honnête, ce ne sera pas juste parce que le prix des permis a
augmenté en 1970. L'assurance est devenue à la charge du
ministère, comparativement à autrefois alors que l'assurance
était émise par la compagnie Royal Insurance.
M. SIMARD (Richelieu): Le coût du permis n'a pas varié.
Le coût du permis a été augmenté de $1.10
à $3.25. Le coût de l'assurance, que ce soit le gouvernement qui
supporte l'assurance ou une compagnie privée, n'a pas changé.
M. PAUL: Dans les revenus provenant de la vente des permis, il faudra
déduire $1.10 à chaque permis émis pour connaître le
véritable bénéfice, le bénéfice net du
ministère.
M. LE PRESIDENT: Avec l'approbation des membres de la commission, je
donnerai la parole au député de Lévis.
M. ROY (Lévis): M. le Président, j'ai écouté
depuis un bon moment la discussion des deux côtés. Je me demande
si le gouvernement actuel ou les fonctionnaires peuvent se fier aux rapports
faits par les clubs de pêche. On vous le dira. Je peux le faire
moi-même, je fais partie d'un club de pêche et j'en suis
très satisfait. Je n'ai pas honte de le dire parce que si tous les gens
de cette Chambre payaient le même prix que moi pour faire partie du club,
ils pourraient y aller et ils n'auraient pas besoin d'être
gênés. Maintenant, on a des rapports...
M. MASSE (Montcalm): Combien ça coûte? M. ROY
(Lévis): ... à faire...
M. PAUL: Dites-vous ça à tous vos créditis-tes qui
assistent à vos assemblées?
M. ROY (Lévis): Oui. Je n'ai pas honte de ce que je fais dans mon
comté, c'est pour ça que j'ai été élu.
M. PAUL : ... Ils ne devaient pas le savoir, M. Roy.
M. LESSARD: ... payer ce montant-là, il n'y a pas de Banque du
Canada.
M. ROY (Lévis): Nous avons des gardiens de pêche à
qui nous ne pouvons pas demander plus que ce qu'ils sont capables de faire. Le
gouvernement, cherche, de plus en plus à enlever les clubs privés
pour les rendre accessibles à la population. Dans les circonstances,
plus on rend de parcs ou de clubs accessibles à la population, moins
nous aurons de pêcheurs. La personne qui prend un permis de pêche
et dépense $100 ou $125 pour aller dans un club, dans un territoire
donné et qui ne prend pas un poisson, l'année suivante elle ne
prend pas de permis de pêche et dépense moins d'argent. Je suis
allé moi aussi dans d'autres clubs de pêche qui étaient
accessibles à la population. J'ai payé $14 par jour pour avoir
droit au chalet et on m'a envoyé sur des lacs où je n'ai pas pris
un poisson. Mais pour prendre du poisson, il fallait que je retourne au
même club de pêche. Je ne dis pas que c'était sous la
juridiction de l'Union nationale ou du Parti libéral, je n'ai
accusé personne j'ai été obligé de m'engager un
guide et marcher une heure et quart à pied et pêcher dans un canot
d'écorce avec le guide qui m'a coûté $10 pour aller prendre
du poisson pour faire ma pêche. C'est ça l'accessibilité
aux clubs de pêche.
Nous sommes en train, dans la province de Québec, de vider tous
nos clubs. Dans quelques années, si nous continuons, il n'y aura plus de
pêche dans la province de Québec.
M. LESSARD: M. le Président, je pense que le député
de Lévis...
M. ROY (Lévis): Est hors d'ordre.
M. LESSARD: ... tente de relier la pauvreté des lacs avec
l'accessibilité des lacs au public. Je regrette mais ce n'est pas
exactement le cas. J'ai connu, moi aussi, des clubs privés qui ont
été vidés par leurs propriétaires. Le
problème qui se pose au Québec est justement la surveillance.
Nous aurons l'occasion d'en parler au niveau de la conservation tout à
l'heure. Nous vivons, chez nous, des expériences avec les
réserves de chasse et de pêche, celle de Hauterive-Baie-Comeau et
celle de Forestville. Cela fait passablement d'années que ces
territoires sont accessibles. Si le député de Lévis veut
faire une belle pêche nous allons lui en faire faire une et il ne
marchera pas trop longtemps. Peut-être que, malheureusement, là,
où l'opération s'est faite a-t-on décidé de la
faire quand les lacs ont été vidés. Ils n'ont pas
été vidés par la population mais peut-être par les
propriétaires de ces clubs privés.
Aussi, lorsqu'on fait une Opération accessibilité comme
celle-là, il faut aussi avoir les instruments nécessaires,
prévoir des politiques de conservation, des politiques aussi de
régénération...
M. PAUL: D'ensemencement.
M. LESSARD: ... d'ensemencement, c'est important. Il faut aussi avoir
des biologistes, puis on va avoir à en discuter J'ai l'impression que le
ministère a très peu de biologistes par rapport aux
véritables besoins qu'on a au Québec. Il se fait très peu
d'études sur le poisson dans nos lacs. La même chose pour la
chasse. Comment déterminer, par exemple, que dans telle région le
lièvre sera chassé de telle date à telle date? C'est
à la suite d'études qu'on fait cela. Comment déterminer,
par exemple, que dans telle région on va défendre la pêche
ou la chasse, si on n'a pas d'études précises concernant les
ressources halieutiques et cynégétiques? On va être
obligé de revenir sur cela tout à l'heure. Je ne voudrais pas que
le ministre croie que le fait qu'on lui pose des questions concernant
l'Opération accessibilité soit un blâme ou un reproche et
qu'on s'oppose à ce que le gouvernement actuel se dirige de plus en plus
vers l'accessibilité du territoire.
Je pense que, lorsque des territoires se vident dans des régions,
c'est parce que la population est écoeurée et tannée
d'avoir des ressources et de ne pas être capable d'en profiter. Les clubs
privés, dans le passé, étaient peut-être
acceptables, mais, avec l'évolution de la société dans
laquelle on vit actuellement, avec le développement des loisirs, il
m'apparaît juste et normal que le type qui gagne $2,000, $3,500 ou $4,000
ait la possibilité de pêcher aussi bien que celui qui peut, comme
le disait le député de
Lévis tout à l'heure, se permettre d'être membre
d'un club privé.
Je revenais sur cela, simplement par quelques commentaires. Il est
possible d'avoir une véritable politique d'accessibilité du
territoire et, en même temps, de pouvoir avoir des politiques de
conservation de la faune au Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, sans pousser plus avant
toute cette question, vous me permettrez de conclure, à la
lumière de ce qu'on a entendu depuis quelques minutes, que la politique
d'accessibilité mise de l'avant par le gouvernement, peut-être de
façon trop précipitée, ne semble pas avoir apporté
les résultats auxquels vous étiez en droit de vous attendre.
Cette politique visait manifestement, à moins que je ne me trompe
totalement, à augmenter le nombre de Québécois
pêcheurs. Les chiffres que vous nous avez donnés ne nous
permettent pas de conclure que cette augmentation a été
manifeste, étant donné l'investissement que vous avez fait
là-dedans.
Deuxièmement, vous avez cherché à augmenter, pour
chacun des pêcheurs, son nombre de jours de pêche. Les
résultats que vous nous avez donnés sont qu'il y en a eu environ
49,000 dans les parcs. Ne sachant pas ce qu'il y a eu dans le temps où
c'étaient des clubs, vous nous permettez de conclure que ce n'est
certainement pas 49,000 face à zéro. Il y avait quand même
quelque chose. Si on tient compte de tout ce qu'a coûté cette
politique, ce n'est pas un résultat extraordinaire.
Nous ne mettons pas en doute qu'il y ait lieu d'avoir une plus grande
accessibilité aux lacs pour les pêcheurs. Ce que nous mettons en
doute, c'est que les moyens pris par le gouvernement, peut-être de
façon trop précipitée, n'ont pas apporté les
résultats auxquels ont était en droit de s'attendre. C'est le
ministre qui va porter la responsabilité de cette politique devant la
population; ce ne sont pas les fonctionnaires, MM. X ou Y, qui avaient
moussé cette affaire ou qui ont essayé de la mettre sur pied, qui
sont au bâton. C'est le ministre lui-même. Puisqu'il n'était
pas là, à l'époque, il serait juste et sage de sa part de
faire une vérification non pas verbale, mais réelle de ce qu'a
coûté, de ce qu'a donné comme résultat la politique.
Ensuite, il pourrait apporter les correctifs nécessaires.
En tout cas, dans ma région, il y a le parc Joliette, et je peux
vous assurer en toute honnêteté que je n'ai entendu que des
critiques. J'aimerais bien pouvoir témoigner du contraire, mais je n'ai
entendu que des critiques devant cette chose-là. Premièrement,
à cause de la délimitation du territoire, on est en train
d'encercler une zone de développement touristique dans d'immenses parcs
et les gens sont obligés de construire des lacs artificiels et des
chalets dans des champs. L'accessibilité, si c'est vrai pour les
pêcheurs, c'est aussi vrai pour l'ensemble des familles qui veulent se
bâtir des chalets. Il y a des lacs, dans ce territoire, qui ne serviront
jamais à des fins rationnelles de pêche, particulièrement
le lac Cartier le lac Tellier, qui sont des lacs immenses qui serviraient
beaucoup mieux à des fins récréatives en
général, comme la voile, le bateau et tout cela, qu'à
être réservés uniquement à la pêche.
Je pense qu'il y a eu dans notre coin erreur quant à la
délimitation du territoire pour une fin globale de villégiature
des citoyens québécois.
Deuxièmement, l'accessibilité est très difficile
à cause du nombre d'heures limitées pendant lesquelles on peut
aller à la pêche. De telle heure à telle heure, parce que
c'est rendu que les pêcheurs doivent avoir les mêmes heures que les
fonctionnaires, puis les fonctionnaires n'ont peut-être pas les
mêmes heures que les poissons, résultat, c'est que le
pêcheur qui passe par l'horaire du fonctionnaire pour aller chercher le
poisson, à un moment donné, il est
déséquilibré. H y a aussi ce problème
d'accessibilité au point de vue de l'horaire.
Troisièmement, il y a le problème de savoir où
aller â la pêche. C'est beau de dire que les lacs sont accessibles,
qu'il y a des territoires immenses, mais le citoyen ordinaire, avant ça
était peut-être obligé d'aller à un club de
pêche privé, mais il connaissait toujours quelqu'un qui avait un
club de pêche privé et, quand il partait, c'était pour une
longue fin de semaine et il savait où aller à la pêche.
Là, aussi surprenant que ça puisse paraître, les gens ne
savent pas où aller à la pêche dans ce parc. Les cartes
routières sont plus ou moins détaillées, les indications
sont plus ou moins fermes, puis il y a aussi tout le problème des
réservations des chaloupes dans ces parcs qui est compliqué
j'ai moi-même fait l'expérience de façon
incroyable. Il faut sortir du parc, en réserver une autre, etc. Il y a
tout ce phénomène qui joue.
Je pense que ce serait sage de la part du ministre, non pas de
façon partisane pour défendre la politique de l'ancien ministre
parce qu'il était de la même couleur que nous au point de vue
politique, ça ne règle absolument rien au point de vue des
problèmes, mais le ministre est nouveau dans ce ministère, depuis
quelques années il y a une politique qu'on a tenté d'implanter,
il y a eu certains succès, on est d'accord avec le principe de la
politique, à cause des modalités, vous n'avez peut-être pas
eu les résultats voulus. Il serait donc sage de votre part et
dans votre intérêt et l'intérêt du Québec
d'étudier sérieusement et objectivement le résultat
de cela et d'apporter les correctifs voulus et non pas tout simplement dire:
C'est l'ancien ministre qui a fait ça, il était de mon parti,
donc c'est bon, puis tous ceux qui ne sont pas d'accord sont des idiots.
Je pense que ce n'est pas de cette façon qu'on va régler
le problème; et je connais trop l'indépendance si vous me
passez ce terme-là du ministre devant la partisanerie pour douter
qu'il soit capable d'apporter une étude objective et sérieuse
dans cette affaire, et de ne pas craindre de faire part aux membres de la
Chambre qu'il y a eu des erreurs, que ces erreurs sont corrigées. Si ces
erreurs vous obligent à des changements de personnel dans votre
administration, ne craignez pas de le faire. Parce que la peau d'un
fonctionnaire, c'est important, mais ce n'est pas plus important que la peau
d'un Québécois. Si vous craignez, à un moment
donné, de vous faire fustiger parce que vous avez déplacé
de hauts fonctionnaires dans votre ministère, pensez que votre peau est
aussi bonne que la leur. Ne craignez pas de le faire pour le bien de tout le
monde.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, sur quelques remarques faites par le
député de Montcalm au sujet des difficultés de location de
chaloupes, je voudrais vous apporter des faits précis. Si le ministre
veut avoir des noms, je lui en donnerai.
Voici ce qui se passait dans le parc de la Mastigouche. Il y avait des
employés occasionnels ou saisonniers. C'est une petite caste politique
qui a été mise en place par les influences du candidat
libéral défait dans le comté, un dénommé
Yvon Picotte. J'espère que les bonnes relations de ce M. Picotte avec le
secrétaire particulier du ministre de l'Education de l'époque, M.
Bernard Loiselle, ne seront pas maintenues encore au détriment des
intérêts des Québécois, amateurs de pêche.
Ce qui arrivait, c'est que lorsqu'un citoyen demandait la permission
pour aller à la pêche et qui était inconnu, on lui faisait
réponse, lorsque la demande était présentée 48
heures à l'avance: On n'a plus de réservation. Tout est plein.
Tout est loué. Il arrivait même que des gens, dans les
comtés de Maskinongé, de Berthier ou de Trois-Rivières,
demandaient d'aller à la pêche. S'ils étaient
recommandés par le candidat libéral, à n'importe quelle
heure et à n'importe quel jour et s'ils étaient
recommandés par le candidat libéral défait de Berthier,
à n'importe quelle heure et à n'importe quel jour, il y avait une
chaloupe et de meilleurs lacs pour ces petits amis politiques. A un tel point
que les gens qui allaient à la pêche une fois et qui revenaient
bredouilles parce qu'on les avait dirigés dans des lacs à peu
près vides, ce n'étaient pas des propagandistes pour la politique
de l'accessibilité du territoire.
J'inviterais le ministre responsable cette année à faire
un ménage au parc Mastigouche. Peut-être, à ce
moment-là, aurez-vous une fréquentation sportive plus nombreuse
et qui, surtout, sera plus satisfaite de la fréquentation du territoire?
Ce contrôle politique partisan l'a été au grand scandale de
la population, surtout
de Saint-Alexis, du comté de Maskinongé et des
comtés avoisinants comme Berthier, Trois-Rivières et
Saint-Maurice. J'ai même fait l'expérience d'appeler de
l'extérieur du comté pour avoir une chaloupe. On m'a
répondu qu'il n'y avait pas de chaloupe. Le vendredi après-midi,
pour le lendemain matin, un supposé libéral à ma demande a
appelé. On lui a dit: Certainement que vous pouvez avoir une chaloupe. A
quel lac voulez-vous aller?
Je crois, M. le Président, qu'à ce moment-là ce
n'est pas une politique qui peut être rentable avec la planification du
ministère. J'aimerais que M. le sous-ministre fasse enquête. Je
peux lui donner des noms, je peux lui donner des dates. J'ai beaucoup d'autres
petites nouvelles au sujet de l'administration du parc Mastigouche. Je ne
blâme pas les hauts fonctionnaires du ministère. S'ils ont peur
que Rémi Paul ou Guy Gauthier ou Marcel Masse ou Lucien Lessard ou des
députés de l'Opposition fassent du patronage avec cela, ce n'est
pas notre intention. Mais, nous ne permettrons pas qu'il s'en fasse au
détriment du bon renom du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche et de l'efficacité administrative des hauts
fonctionnaires en place qui, eux, sont sincères et honnêtes.
M. LESSARD: Avez-vous une réponse?
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, si vous voulez répliquer.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, j'ai bien compris
certaines affirmations du député de Maskinongé.
M. PAUL: Vous pouvez consulter M. Lafontaine, vous le connaissez bien et
il va vous confirmer ces faits.
M. SIMARD (Richelieu): J'aimerais aussi que vous me fournissiez les noms
et justement...
M. PAUL: Voulez-vous que je les donne au journal des Débats?
M. SIMARD (Richelieu): Non, ce ne serait peut-être pas
nécessaire. Excepté que je voudrais dire à tous les
députés qui sont autour.de cette table qu'en tant que ministre
responsable de ce ministère, je suis accessible...
M. PAUL: On fonde de grands espoirs sur l'honnêteté du
ministre actuel.
M. SIMARD (Richelieu): ... alors que s'il vient à se
passer...
M. PAUL: Il est bien moins partisan que son prédécesseur
et il est bien plus logique.
M. CADIEUX: M. le Président, ce n'est pas un dialogue. La parole
est au ministre malgré tout le respect que j'ai pour le
député.
M. LE PRESIDENT: La parole est au ministre.
M. SIMARD (Richelieu): Alors, je suis accessible enfin à toutes
les suggestions, notamment celles du député de Montcalm aussi,
celles du député de Maskinongé. Maintenant, je crois qu'en
principe nous sommes tous d'accord sur l'accessibilité. Je crois que ce
n'est pas là la question.
M. MASSE (Montcalm): ... les modalités, cela fait partie
des...
M. SIMARD (Richelieu): Si vous voulez me laisser terminer.
M. MASSE (Montcalm): Allez-y.
M. SIMARD (Richelieu): Nous vivons à l'heure actuelle, au moment
où on discute, un programme d'accessibilité qui commence. Ce qui
veut dire qu'on est rendu à peu près à 40 p.c, si vous
voulez, du programme d'accessibilité. J'ai essayé tout à
l'heure de donner des statistiques. J'ai dit qu'elles n'étaient pas
complètes. Alors, je crois qu'en toute sincérité, il est
difficile de porter un jugement final à savoir si le programme
d'accessibilité comme tel, tel qu'il a été
rédigé, sera rentable ou pas à l'heure où on se
parle. Il faut tout de même attendre. On va voir à la phase II
peut-être qu'au milieu de la phase II, la phase III. Enfin il y a
certaines modalités qui ne sont pas des lois. A la lumière de
plusieurs informations que certains députés pourraient me donner,
s'il y a possibilité de changer quelque chose, qui pourrait
améliorer, ce n'est pas la Bible, ça.
M. PAUL: Est-ce que le ministre en veut une suggestion
immédiatement, s'il me permet?
M. SIMARD (Richelieu): Sûrement.
M. PAUL: Qu'il prenne donc tous les employés des clubs
privés qui étaient au travail l'automne dernier et au travail
depuis deux ans. Vous avez des gens d'expérience, vous avez des agents
de la paix, vous avez un personnel qualifié. Ce ne sont pas des
braconniers. Comme principe, acceptez-les donc, quelle que soit leur
activité politique. Vous allez avoir des créditistes, des
péquistes, des libéraux, des conservateurs, des uquistes.
M. MASSE (Montcalm): Puis des indépendants.
M. PAUL: Ils ne sont pas assez nombreux, chez nous à
Saint-Alexis.
M. MASSE (Montcalm): Si on regarde les statistiques, ils sont 46 p.c.
actuellement.
M. SIMARD (Richelieu): A moins que le député de Montcalm
veuille venir travailler à notre ministère.
M. PAUL: C'est une suggestion que je fais au ministre.
M. CADIEUX: Qu'est-ce que vous faite de la fonction publique?
M. PAUL: Qu'il écrive à la
secrétaire-tréso-rière de la municipalité, au
secrétaire-trésorier de la commission scolaire pour obtenir des
renseignements complètement dépolitisés, parce qu'il y a
le sort de ces employés-là aussi sur lequel il faut se pencher. A
Saint-Charles-de-Mandeville, dans le comté de Berthier, c'est le
même problème. Ce ne sont pas des fonctionnaires qui
relèvent de la fonction publique, vous savez que ce sont des
employés saisonniers.
M. SIMARD (Richelieu): D'accord.
M. PAUL: Je ne veux non plus attaquer en aucune façon le
responsable du parc, l'an dernier, parce qu'il a marché de peur. On le
faisait marcher de nuit. Si vous voulez le confesser, il va vous faire part des
petits voyages qu'il a été obligé de faire et des
pressions qu'il a subies. Parce qu'on le menaçait de le cri... je ne le
dirai pas, de le "criquer" dehors. Pourquoi? Parce qu'il subissait l'influence
du patroneux et de petits organisateurs politiques du milieu. Cet
homme-là, malgré tout, a fait un excellent travail et chapeau bas
devant la bataille qu'il a dû mener; il était cerné de
toutes parts quelquefois et trop souvent, il a été obligé
de capituler.
M. GAGNON: Vous pouvez en parler aussi au député du
comté de Maskinongé, M. Yvon Picotte.
M. CADIEUX: Aux amis. M. PAUL: Oui, c'est ça.
M. GAGNON: Député de Maskinongé à
l'Assemblée nationale.
M. LESSARD: M. le Président, je voudrais...
M. LE PRESIDENT: Le député de Lévis, s'il vous
plaît, maintenant.
M. ROY (Lévis): M. le Président, tantôt on ne m'a
pas laissé tout à fait finir mon intervention, parce que le
député de Saguenay a cru bon d'embarquer...
Je reviens aux parcs. Vous savez que, quand un parc est pris par le
gouvernement, accepté par le gouvernement, c'est un employé du
gouvernement qui en est le responsable, un employé du gouvernement qui
fait partie de la fonction publique et qui fait partie d'une union quelconque,
et il faut des raisons assez graves pour le mettre dehors. Mais vous arrivez
avec un employé qui fait partie d'un club privé, il n'est pas
syndiqué. Contrairement à ce qu'on a dit tout à l'heure,
que ce sont les propriétaires de clubs privés qui allaient vider
leur club, c'est faux. Je peux vous dire qu'un gars qui appartient à une
propriété n'est pas intéressé à la
défaire. Il est intéressé à aller pêcher, il
est intéressé à amener des amis pêcher, il est
intéressé à leur faire prendre du poisson, mais la
quantité qu'ils doivent prendre, pas plus. Quand vous êtes douze,
quinze ou vingt dans un club privé, vous avez quinze gars qui sont des
policiers pour voir à ce que leur club ne se fasse pas vider par des
gens qu'ils amènent à la pêche. On est obligé
d'avoir un surveillant qu'on engage et qu'on paie, suivant le salaire. Ce
gars-là sait que s'il ne fait pas son ouvrage et laisse braconner nos
lacs, il est dehors demain matin. C'est justement là le problème
du gouvernement, parce qu'il y avait beaucoup d'employés payés
probablement à des bons salaires, je pourrais le prouver, c'est parce
que c'est toujours avec les $10... Ce que je voulais vous dire tout à
l'heure, c'est que le gars qui n'a pas d'argent dans ses poches et qui veut
aller pêcher pour $3 ne prend rien. C'est pour ça que le nombre
des permis baisse. Le gars qui a $100 dans ses poches ou $200 donne $10 au
gardien je ne veux impliquer personne et il en prend du poisson.
Le gars qui a de l'argent est capable d'en prendre. Je suis allé, je
peux vous nommer la place. Ce n'était pas dans le temps du Parti
libéral.
M. MASSE (Montcalm): Vous avez payé $10?
M. ROY (Lévis): C'était dans le temps de l'Union
nationale.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez payé le gardien?
M. ROY (Lévis): J'ai payé $10 pour un guide, je n'ai pas
payé $10 pour acheter un guide, d'accord, pour me faire guider, dans le
temps de l'Union nationale, et j'ai été dans le Parc national. Je
reviens à mon affaire de tantôt, tant que je n'ai pas donné
$10 à un guide pour me faire conduire sur un lac, les lacs où
j'aurais pu aller avec mon auto étaient bloqués. On avait
versé des voyages de gravelle, c'était un groupe
d'étudiants qui étaient là, je n'en veux pas aux
étudiants qui avaient le contrôle de ce club. Ils avaient
vidé des voyages de gravelle, on ne pouvait pas y aller à pied.
On ne pouvait pas y aller en auto. Il fallait donc se faire guider. C'est
justement là que je trouve que tant et aussi longtemps que le
gouvernement va prendre les clubs à sa disposition, tant et aussi
longtemps et de moins en moins nous aurons de pêche dans la province de
Québec et nos lacs seront vidés, contrairement à ce que
disait le député de Saguenay.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Je suis en partie d'accord avec le député de
Lévis lorsqu'il dit que tant et aussi longtemps que le gouvernement
prendra complètement tout en main... J'ai ici une suggestion à
faire au ministre. Je pense que l'Opération accessibilité
deviendra un succès lorsqu'on réussira vraiment à
intégrer la population dans cette opération. Je pense que le jour
où le gouvernement prend tout en main, cela devient vis-à-vis de
la population un peu comme de gros clubs privés de type
gouvernemental.
Malheureusement, M. le Président, il y a des régions
où il y a actuellement accessibilité de territoires. Il y a des
régions où il y a des associations de chasse et de pêche,
où il se fait un très beau travail. Je pense à ma
région où il y en a deux actuellement et cela commence à
être passablement une réussite. Pourquoi? Parce que la population
se sent directement impliquée. La population est obligée de
participer si elle veut véritablement avoir une association
dynamique.
Malheureusement, le ministère ne l'aide pas du tout. On est
obligé de faire des travaux grâce au bénévolat, au
travail de la population. Pendant ce temps-là, je vois, par exemple,
dans la réserve de Port-Cartier, Sept-Iles, des $150,000 qui sont
dépensés et on cherche où sont les résultats.
Qu'on établisse une politique pour au moins tenter de
créer des associations qui sont d'accord, de grands clubs privés
mais de grands clubs privés où tout le monde peut avoir
accès, il s'agit de payer. A Forestville, par exemple, on paie $20, et
nous avons accès à cette association de telle façon que ce
n'est pas une question d'argent; les personnes de la région et
même des personnes de l'extérieur ont accès à ce
territoire.
Mais je me rappelle que lorsque j'étais à Forestville, que
le club privé appartenait à l'Anglo Canadian Pulp et que
seulement un certain nombre d'employés de cette compagnie pouvaient
aller pêcher sur ce territoire, on vivait à ce moment-là du
braconnage. On constatait que les camps étaient enfoncés, parce
que la population réalisait que ces ressources ne lui appartenaient pas
et que cela était sous bail.
M. LACROIX: Vous n'avez pas payé d'amende pour le transport
illégal de fusil?
M.LESSARD: J'ai déjà eu l'occasion d'expliquer au
député des Iles-de-la-Madeleine dans quelles circonstances ceci
s'était passé. C'est justement parce que le ministre de
l'époque n'avait pas pris ses responsabilités et avait
appliqué une politique que personne ne connaissait et qui avait
été acceptée en 1969. Soudainement, on a
décidé, sans informer la population d'appliquer une politique et
c'est grâce au député du comté de Saguenay si la
politique a été connue par la population.
M. CADIEUX: Si vous vous êtes fait pren- dre, c'est parce que vous
étiez contre les lois. Vous étiez déjà
déclaré braconnier.
M. LACROIX: M. le Président, l'Assemblée nationale a le
droit de faire des lois.
M. MASSE (Montcalm): Pourrions-nous revenir au débat?
M. LESSARD: II est important aussi que la population connaisse ces lois.
De toute façon, je continue. Cela allait bien, lorsque nous n'avions pas
la présence des deux députés plus ou moins sérieux
que nous avons devant nous.
M. CADIEUX: Je ne me suis jamais fait arrêter.
M. LACROLX: II est difficile de garder notre sérieux devant de
l'infantilisme comme vous en affichez.
M. SIMARD (Richelieu): A ma connaissance, il y a certaines associations
je ne voudrais pas parler de l'association de votre région dont
vous parliez tantôt certains dossiers l'indiquent
qu'après un certain temps, sont quasiment devenues des clubs
privés.
M. LESSARD: Je suis d'accord avec le ministre.
M. SIMARD (Richelieu): II faut quand même qu'il y ait de la part
du gouvernement une certaine surveillance.
M. LESSARD: D'accord. Ce que je veux absolument et c'est dans ce
sens que je me dirigeais c'est qu'il soit au moins possible de prendre
des initiatives, car il y a des régions où il est impossible de
fonder des associations. Il y a d'autres régions où c'est
possible d'amener la population à fonder une association mais pour
autant que cela soit supervisé par le ministère. Je suis
complètement d'accord. Mais quand on crée des réserves, on
enlève complètement à la population l'administration de
ces territoires. Il y a peut-être un juste milieu vers lequel on peut se
diriger.
Cependant, ce que nous constatons, c'est que là où
ça fonctionne bien... Le sous-ministre m'a déjà dit que ce
n'est pas bon partout, des associations. Il y a eu des échecs, je suis
complètement d'accord. S'il y en a eu des échecs, c'est
peut-être parce qu'il n'y a pas eu la participation du gouvernement non
plus. Elles ont peut-être eu très peu d'aide du gouvernement. On a
un budget en fait, une année on en a demandé. A ce
moment-là le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, M.
Loubier, avait annoncé au Château Frontenac aux présidents
d'associations toute une politique d'aide aux associations de chasse et de
pêche. Malheureusement, cela ne s'est pas concrétisé.
Peut-être de ce côté, le gouvernement
pourrait établir au moins des possibilités d'aider
financièrement ces associations, tout en contrôlant, en
supervisant et en exigeant des rapports de ces associations. Tout à
l'heure, M. le Président, je ne voudrais pas m'y étendre, le
député de Maskinongé soulignait le patronage qui a
créé des problèmes dans différentes réserves
qui ont été ouvertes au public. Je voudrais demander au ministre
quelle était la politique d'emploi sur ces territoires. On a
été obligé d'engager un certain nombre de personnes pour
pouvoir faire la surveillance, être responsables de barrières.
Est-ce que la politique d'emploi avait été établie par le
ministère ou était-elle tout simplement sujette à
certaines propositions qui étaient faites par certains
députés, comme on le disait, ou certains patro-neux.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour répondre
à la question...
M. CADIEUX: Vous avez payé $400 d'amende.
M. LESSARD: C'est $307.50.
M. CADIEUX: C'est parce que vous étiez coupable.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je voudrais dire au
député du Saguenay que cette organisation a justement
été créée d'une façon très
temporaire. Nous étions au début de la phase I. Il a fallu
procéder et cela va se concrétiser à mesure que nous
allons avancer.
M. LESSARD: La procédure était-elle de demander au
député du comté de fournir une certaine liste?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je dois répondre
au député de Saguenay qu'il n'a jamais été
question, enfin je n'ai jamais eu vent, de certaines de ces questions.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que cela aurait été normal de
le faire comme ça d'après vous? Evidemment, dans Richelieu il n'y
a pas de parc, on ne vous a rien demandé. Est-ce que vous auriez
trouvé cela normal comme ministre du Tourisme de demander aux
députés de comtés qui entourent les parcs de fournir des
listes pour engager des gens? Trouvez-vous ça normal?
M. SIMARD (Richelieu): La philosophie du programme
d'accessibilité est, d'après moi, apolitique. Alors, c'est pour
tous les gens du Québec.
M. MASSE (Montcalm): Donc, un ministre qui fait cela, est, à
votre idée, un ministre à condamner parce que ce n'est pas
l'intérêt public qui est protégé, dans un sens.
Vous condamnez ça?
M. LESSARD: Comme adjoint du ministre?
M. SIMARD (Richelieu): Je ne sais pas si je devrais le condamner,
ça me prendrait des preuves.
M. MASSE (Montcalm): Si on vous fournit des preuves, vous allez
condamner?
M. SIMARD (Richelieu): Je n'ai absolument pas, M. le
Président...
M. PAUL : Vous n'allez pas vous occuper de politique.
M. SIMARD (Richelieu): Je n'ai absolument pas à me prononcer sur
les politiques de n'importe quel collègue, député ou
ministre.
M. LESSARD: Comme adjoint du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, vous n'avez pas été consulté ou vous n'avez
pas eu connaissance de la façon dont se faisait l'emploi? Vous
étiez adjoint du ministre du Tourisme.
M. SIMARD (Richelieu): Je n'ai jamais été adjoint.
M. LESSARD: Vous avez été remplaçant.
M. SIMARD (Richelieu): J'ai eu le ministère par intérim
à quelques reprises.
M. LESSARD: Puisque le ministre demande des preuves, est-ce qu'il serait
normal que le député du comté établisse, par
exemple, un certain nombre de noms? On y retrouve le premier choix,
deuxième choix, troisième choix. Il y a des signes à
côté, qu'on ne comprend malheureusement pas.
M. CADIEUX: On prend quelque chose qu'on comprend.
M. LESSARD: II s'agit du député Jean-Guy Larivière
qui était le conseiller pour les subventions.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, j'ai demandé, je
crois avoir répondu...
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm avait
demandé la parole, je lui cède la parole.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je n'ai pas demandé
la parole pour discuter de cette affaire. Tout à l'heure, j'ai
posé la question pour demander au ministre si une politique semblable de
recommandation était une politique à condamner. Il m'a
laissé entendre que c'était une politique à condamner
à condition qu'on lui fournisse les preuves. Voici que le
député de Saguenay fournit les preuves, j'attends que le ministre
condamne son prédé-
cesseur comme ayant utilisé des moyens qui ne sont pas dans
l'intérêt public. Après cela je poserai d'autres
questions.
M. LE PRESIDENT: A ce moment-là, je donne la parole au
député de Gaspé-Nord qui me l'a demandé.
M. LESSARD: Est-ce que le député de Maskinongé me
permet encore...
M. PAUL: Je vous écoute avec beaucoup d'intérêt.
M. MASSE (Montcalm): Lorsqu'on écoute le député de
Saguenay, on est ébahi de voir qu'il y a eu des choses semblables qui
auraient dû être condamnées, en tout cas qui seront
condamnées par le ministre actuel.
M. LACROIX: Est-ce que le député de Montcalm, le
député de Maskinongé et le député de
Gaspé-Nord ont recommandé des libéraux dans le temps
qu'ils étaient au pouvoir?
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je n'ai jamais fait de
recommandation de cette sorte.
M. PAUL: Ah oui! Et ils ont voté pour nous aux dernières
élections!
M. LACROIX: Vous en avez acheté? M. PAUL: Ah non! Pardon!
Pardon!
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, moi, j'attends la
condamnation.
M. PAUL: Je ferai remarquer que c'étaient seulement des
libéraux intelligents, que ce n'étaient jamais des rouges que je
recommandais, les libéraux, je respecte ça.
M. LACROIX: Vous devez avoir eu beaucoup de difficulté à
les reconnaître!
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député de Gaspé-Nord
se prévaut de sa...
M. PAUL: M. le Président, est-ce que je pourrais demander au
député des Iles-de-la-Madeleine d'aller voir à mon bureau
si je suis là? Pendant ce temps-là, on va travailler.
M. LACROIX: A venir jusqu'à présent, c'est le
député de Saguenay qui travaille et qui n'est pas capable d'en
finir.
M. LE PRESIDENT: J'avais reconnu le député de
Gaspé-Nord.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre va condamner son
prédécesseur?
M. LE PRESIDENT: J'avais reconnu le député de
Gaspé-Nord, je vais vous donner l'occasion d'y revenir.
M. GAGNON: Concernant la politique du ministère sur la
libéralisation des territoires, je crois qu'il faudrait être
pragmatique et je pense que je suis assez bien placé, puisque je n'ai
jamais fait partie de clubs ni de chasse, ni de pêche et que je n'en fais
pas partie actuellement. Mais je crois qu'il faut voir le problème d'une
façon pragmatique et d'une façon régionale. Je prends le
problème dans la région de Montréal, de Québec ou
dans les régions où il y a des villes considérables,
où il y a une population de pêcheurs qui a besoin d'utiliser des
lacs. A ce moment-là, il est possible que le ministère envisage
une politique d'accessibilité aux lacs de façon à ne pas
frustrer la population. Mais si je prends d'autres territoires comme la
Gaspésie, par exemple, où les chemins en forêt sont
extrêmement nombreux et conduisent à une multitude de lacs,
lorsque le ministère intervient pour faire l'annulation d'un bail, il y
a deux choses à voir: d'abord, s'il sert le public et,
deuxièmement, s'il est capable de prendre la relève d'une
façon efficace, parce que le territoire qui sera gardé par le
ministère sera trois fois et quatre fois plus dispendieux que s'il
était gardé par un club privé. A certains moments j'irai
même jusqu'à dire que les clubs privés font peut-être
un peu les mercenaires vis-à-vis de leur gardien qui est placé
là trois, quatre ou cinq mois, qui ne sort à peu près
jamais, qui est en fonction 24 heures par jour. J'ai connu, du temps où
j'étais au ministère, des clubs qui ont été abolis.
Or, un très petit nombre de braconniers ont cet instinct, parfois, de
destruction, et lorsqu'ils voient à un moment donné qu'un
territoire devient libre, ils vont le vider, le saccager et le mettre à
feu et à sang. J'ai connu ça quand j'étais au
ministère. Je crois que le ministère n'aidait pas
nécessairement la cause lorsque, d'une façon théorique, il
posait des gestes d'annulation de bail de territoire ou de lac. C'est pour
cette raison que le ministère doit avoir une politique extrêmement
objective, qu'il ne doit pas se laisser emporter par l'enthousiasme de vouloir
servir l'ensemble de la communauté du Québec. On sait qu'au
Québec il y a un lac par trois individus il y a environ deux
millions de lacs au Québec mais il doit voir à ce que la
surveillance soit bien effectuée, si on sert bien la cause du public et
si, à ce moment-là, on est convaincu que le lac sera bien
protégé, parce que, sans cela, et dans de nombreux cas, on n'a
pas servi la cause de la pêche, on a servi la cause des braconniers. Il
peut arriver dans certains cas que des propriétaires de lacs abusent.
D'ailleurs, dans la rédaction des baux, lorsque le ministère en a
la preuve, il est obligé de quitter ce club en tant que colocataire.
Mais, dans la majorité des cas, jamais. Les propriétaires sont
assez respectueux le sous-ministre est là pour le dire, les
hauts
fonctionnaires aussi des lois et des règlements. Ils font
leur possible pour bien exercer une surveillance totale, s'ils sont 20, 25, 30,
40, 50, tous apportent une collaboration très efficace à la
surveillance à exercer.
Dans le territoire que je connais, qui est assez vaste, assez grand, je
dirai qu'on fait un travail tout simplement merveilleux, que les lacs sont
extrêmement bien empoissonnés et que le club des "outfitters" a
une politique très large depuis quelques années pour accepter le
public, lui donner l'accès aux lacs et que le coût n'en est pas
plus considérable que si c'était le gouvernement qui en prenait
la charge.
Je voulais faire cette remarque très objective et en fonction de
la réalité que j'ai vue et connue.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm. Je permettrai au
député de Saguenay de revenir.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, tout â l'heure le
ministre nous demandait des suggestions. Vous me permettrez de lui faire
celle-ci à titre d'hypothèse. Je ne crois pas que
l'administration publique appartienne uniquement aux fonctionnaires, c'est
à l'ensemble des Québécois. Un des problèmes qui
semblent être soulevés dans toute cette politique
d'accessibilité, c'est l'intégration des utilisateurs, donc des
Québécois, au système que vous êtes en train de
mettre sur pied. Comme il y a aussi des intérêts
économiques dans ces réserves-là pour la population qui
entoure les réserves, et non pas uniquement des intérêts
sportifs, pour quelle raison, n'y aurait-il pas pour chaque parc ou chaque
réserve, quand même importante là, une espèce de
conseil consultatif formé de représentants des
municipalités qui entourent la réserve ou le parc, des
représentants délégués par la municipalité,
des représentants des organisations socio-économiques de la
région et des associations de sportifs, des fédérations et
autres?
Ce conseil consultatif formé par règlements, donc ayant
une certaine représentativité, a un certain rôle à
jouer, soit dans des recommandations au ministre quant à
l'amélioration du secteur ou toute autre politique. Ceci garantirait
deux choses. D'une part, une plus grande participation des citoyens autour de
cela à la conservation de leurs richesses et qui leur apporte une
rentabilité économique dans leur territoire et qui est là
pour servir sur le plan sportif. De plus, ceci garantirait aussi au ministre
que les politiques qu'il entend appliquer sont bien appliquées par les
gens dans le champ au lieu de donner des ordres en haut à Québec
et, à un certain moment, s'apercevoir à la commission des
crédits que ce n'est pas du tout ce qui s'est passé dans tel parc
ou telle réserve.
Je le fais à titre de suggestion. Cela pourrait être
utilisé ou étudié par le ministère. Et si c'est une
façon d'intégrer la population à la gestion de ce qui lui
appartient, somme toute, et non pas uniquement quelqu'un engagé par la
fonction publique, cela pourrait améliorer le système.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Je voulais tout simplement, tantôt, ajouter ceci. Le
ministre m'avait demandé des preuves. Comme il s'agit de documents
personnels et confidentiels, je lui dirai de s'adresser à ses deux
collègues, Jean-Guy Lari-vière, membre de l'Assemblée
nationale, et Mark Assad, qui ont fait ces recommandations.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé-Sud.
M. FORTIER: M. le Président, pour rejoindre un peu le
député de Gaspé-Nord, je demande au ministre s'il pourrait
demander à ses officiers de réviser un peu les permis, les baux
qui étaient donnés à certains pêcheurs et chasseurs
dans le comté de Gaspé-Sud et dont le seul loisir était
d'avoir un petit lac, très loin à l'intérieur de la
région, non accessible. Ils étaient les propres gardiens de
territoire et, à la suite de certaines recommandations, ont perdu leur
baux. C'était leur seul moyen de se divertir en fin de semaine. Ils se
faisaient une gloire d'avoir un petit coin pour pêcher et, à
l'automne, aller chasser. Je me demande s'il n'y aurait pas tout de même
moyen de réviser le cas de ceux qui ont perdu leurs baux. S'ils
n'avaient pas les moyens d'avoir des gardiens payés à temps
plein, ils se faisaient les gardiens de ce territoire. Je suis absolument pour
qu'on donne à la population des grands centres le moyen de faire de la
pêche sportive ou d'avoir des territoires de chasse, de leur rendre ces
territoires accessibles. Je pense bien que le gouvernement, comme on l'a dit
tantôt, voulait rendre accessible aux résidants du Québec
le moyen de pêcher et de faire la chasse. Mais dans certains territoires,
où il n'y avait vraiment aucun moyen pour les gens ne connaissant pas le
territoire de se rendre là pour pêcher ou chasser, je demanderais
au nom des citoyens de Gaspé-Sud qu'on fasse une petite révision
des baux qui ont été annulés et de voir si,
réellement, ce territoire serait accessible à toute la
population.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: Je me demande si le ministère ne pourrait pas envisager,
dans l'aménagement des parcs, des îlots de terrain je ne
parle pas d'îlots de mer pour permettre aux gens d'ériger
des tentes ou coucher dans des roulottes on va prendre un travailleur de
Shawinigan parce que, je pense bien, à ce moment-là, cela
permettra aux gens de bénéficier véritable-
ment d'une détente de fin de semaine. Autrement, ils sont
obligés de monter à pleine vitesse dans le territoire du parc et
d'en redescendre pour l'heure fixée. Or, s'il leur était permis,
sous surveillance, de coucher dans le territoire du parc, je crois qu'à
ce moment-là ce serait un moyen d'attirer davantage les amateurs de
pêche, parce qu'ils pourraient jouir d'un certain repos au lieu
d'être soumis à une tension constante, d'abord la hâte de
s'y rendre et aussi l'appréhension de ne pas arriver à temps
à la barrière et de s'exposer à payer une amende.
Je suis heureux d'apprendre de la bouche du ministre qu'on veut accepter
de faciliter le logement touristique dans ce sens-là. Si cela se
réalise, je crois que les pêcheurs en seront satisfaits et cela
sera peut-être un moyen d'attirer davantage la gent sportive dans ces
territoires.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je tiens à vous
faire remarquer que l'heure de l'ajournement approche et que si ce
n'était que la première partie de ma première question, il
me reste les autres parties de cette première question au sujet de
l'utilisation multidiscipli-naire des parcs. La pêche n'étant
qu'un secteur, il reste tous les autres domaines, la chasse, la motoneige, le
camping. On pourrait les voir ce soir. Il reste toujours la deuxième
question concernant l'aménagement d'une zone verte dans les Laurentides.
On aura l'occasion de reprendre la discussion ce soir, n'est-ce pas, M. le
Président? C'est huit heures ce soir?
M. LE PRESIDENT: Huit heures ce soir, oui.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'on peut considérer qu'il est six
heures?
M. PAUL: Voici, si vous permettez, je voudrais tout simplement donner
plus de précisions sur un document dont j'ai parlé ce matin. Je
suis sûr que les sous-ministres en prennent connaissance pour la
première fois. C'est un document qui est un projet d'aménagement
récréatif et touristique du lac Taureau, réservoir de la
Mattawin, déposé pour le ministre des Terres et Forêts du
Québec selon les directives du service de l'arpentage et de la
géodésie. C'est un excellent rapport. D'ailleurs il y a une carte
qui est reproduite dans le rapport du ministère des Terres et
Forêts à la page 43. C'est un excellent rapport qui est
préparé par M. Jacques Poulin, arpenteur-géomètre
de Poulin et Rowen dont les services ont été retenus par le
ministère des Terres et Forêts. J'inviterais les sous-ministres
à prendre connaissance des recommandations qui figurent à la
section III spécialement aux pages 3-3, et 3-18, surtout. C'est avec
regret que j'ai constaté l'ignorance totale de l'existen- ce d'un
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche dans le
gouvernement du Québec. C'est l'aménagement d'un territoire. On
parle de territoire réservé pour des aires de pique-nique, des
sites pour grandes et petites roulottes, l'aménagement de plages, de
parcs et terrains de jeux, tout cela sur la Pointe-Fine du lac Taureau. Alors,
j'inviterais les hauts fonctionnaires à se procurer cet excellent
document que les députés ont obtenus grâce à une
générosité du ministère des Terres et Forêts.
Ce document a été remis à mon collègue, le
député Berthier, et à moi-même parce que nous sommes
touchés par la politique du ministère des Terres et Forêts
pour l'aménagement touristique de la Pointe-Fine du lac Taureau. Alors,
je suis sûr que dans cette planification dont nous parlait ce matin le
ministre, il verra à consulter le ministère des Terres et
Forêts pour que de proprio motu il ne devienne pas lui aussi un agent
touristique. C'est le rôle du ministère que cela se fasse en
collaboration avec le ministère des Terres et Forêts, puisque
c'est lui qui a vu à l'aménagement ou à l'utilisation de
ce territoire comme site touristique. Le ministère du Tourisme devrait
utiliser ce rapport pour essayer de l'appliquer dans un délai
donné, soit sur une période de trois ou cinq ans mais que le
ministère du Tourisme garde l'initiative de la réalisation de
tous ces projets dont on parle dans cet excellent rapport.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Je voudrais aussi souligner, au ministre, dans le même
sens que par suite d'une visite que j'ai faite dans Témiscouata, j'ai
constaté que le ministère des Terres et Forêts était
en train d'aménager, lui aussi, un centre de villégiature dans
cette région. C'est justement ce qu'on demandait ce matin au ministre:
Qui était le leader, qui était le coordonnateur? On arrive avec
deux ministères qui font des travaux d'aménagement de centres de
villégiature, il m'apparaît que c'est illogique.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Pour une autre information aux sous-ministres dans
le comté de Montcalm, au lac Ouareau, le ministère des Terres et
Forêts, est en train également de préparer un plan pour une
division de l'eau pour fins de villégiature, des choses semblables. La
difficulté n'est pas tout à fait dans le genre de celle du
député de Maskinongé. Mais, il reste que, pour la
population, à un moment donné il est difficile de savoir
réellement qui sont les responsables de la politique de plein air. C'est
dans ce sens que je donne l'exemple.
Les répartitions actuellement, tant sur le plan législatif
que sur le plan de la réglementation, font que personne n'a le
leadership de l'aménagement de la politique de plein air.
C'est ce qui cause des problèmes. Le gouvernement dit souvent que
nos ressources sont limitées. Une façon de mieux utiliser ces
ressources est peut-être une division plus rationnelle des
responsabilités des administrations.
M. LE PRESIDENT: Tout à l'heure... oui, M. le ministre.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, avant de terminer,
j'aimerais mentionner, pour le journal des Débats, à tous les
députés qui ont fourni des suggestions et des recommandations,
spécialement au député de Montcalm et au
député de Maskinongé, que leurs questions pertinentes ne
sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. J'entreprendrai, à la
première heure, une conciliation des données afin de pouvoir
évaluer, dans son ensemble, la politique à suivre. Je vous
remercie de vos suggestions.
M. PAUL: M. le Président, je voudrais à ce stade-ci de
l'étude des crédits du ministère, mettre en garde le
ministre. On a eu de bonnes déclarations d'intentions comme ça.
Des déclarations pieuses l'an dernier, nous en avons eu en masse, assez
pour faire un rosaire. Faites-nous-en moins, agissez dans
l'intérêt des Québécois et nous serons heureux de
vous voir de passage à ce ministère.
M. LE PRESIDENT: Sur la proposition faite il y a quelques minutes par le
député de Montcalm, la commission suspend ses travaux
jusqu'à huit heures ce soir.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
Reprise de la séance à 20 h 15
M. GIASSON (président de la commission de l'industrie et du
commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A l'ordre,
messieurs!
M. PAUL: M. le ministre, je ne voudrais pas être
désagréable. Quant à moi, j'aurais peut-être fait le
tour d'horizon qui me permettrait maintenant de passer à l'étude
des différents articles du ministère. Mais avant, je voudrais
demander au ministre quelle est la politique de son ministère quant
à l'aménagement, dans la région qui a été
commandée par l'un de vos prédécesseurs, qui a
été préparée par Gauthier, Poulin, Thériault
et Associés, ingénieurs-conseils de Québec et qui
prévoyait l'aménagement d'un parc touristique dans cette
région qui comprend les comtés de Brome, Mégantic et
Wolfe. Cela répondrait à un besoin. Tout d'abord, il y a des lacs
extrêmement poissonneux et riches à cet endroit. Il y en a, M. le
Président, qui ne semblent pas me croire, qui esquissent un sourire
inquisiteur, alors, que c'est la vérité. Il s'agit d'avoir
circulé dans ces régions, pour constater que la population
désire l'aménagement d'un parc à cet endroit. D'autant
plus que, malheureusement, il y a là des mines de cuivre qui sont sur le
point de fermer. Il semblerait que le seul créateur ou animateur de
l'économie dans cette région serait justement
l'aménagement de ce parc, parc que l'on dit nécessaire au
développement d'une partie des Cantons de l'Est. Le conseil
régional de cette région a analysé toutes les
implications. Dans cette étude, ils en sont venus à la conclusion
qu'il y avait quatre zones très intéressantes: les zones de
Magog, Orford, Aylmer, Saint-François, Brome, Sutton, Mégantic et
une particulière que l'on pourrait appeler la zone des trois lacs.
Il semble que les implications touristiques seraient très
intéressantes. Justement, on viendrait pallier une économie
anémiée par suite de la fermeture graduelle des
différentes mines de cuivre à cet endroit. Je sais que le
ministère a dû normalement recevoir un rapport de toute cette
étude qui a été faite par le conseil régional des
Cantons de l'Est, où l'on parle, entre autres, de la
complémentalité de l'industrie du tourisme.
Il s'agit de vous rappeler la présence, dans ce milieu, du mont
Mégantic et du lac Mégantic, pour nous rendre compte que cette
région, dans son état actuel, est peu accessible au tourisme.
Mais elle présenterait certainement des attraits forts
intéressants et qui viendraient sans vouloir me
répéter pallier une situation économique, dans ce
milieu, plus qu'anémiée, ou sur la voie de le devenir en raison
de la fermeture de certaines industries existantes.
Il faudrait, M. le Président, envisager un développement.
On me répondra que le ministère ne dispose pas des fonds
nécessaires pour aménager tous ces parcs qui sont
désirés par la
population. Mais il y a peut-être un coin du Québec
où l'on devrait s'attarder ou s'arrêter d'une façon toute
particulière pour tâcher de présenter un attrait
touristique dans une région très intéressante de la
province et qui est située dans cette partie du territoire des Cantons
de l'Est. Alors, j'aimerais que le ministre, à la suite des
renseignements qui lui ont été transmis par ses conseillers,
puisse nous faire voir quelque peu la politique qu'envisage le ministère
par rapport à l'aménagement, le développement de ce parc,
dans cette région d'Aylmer-Saint-François.
M. LE PRESIDENT: La parole est à l'honorable ministre.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour répondre
à la question du député de Maskinongé, on m'informe
qu'il y a des pourparlers qui ont été faits effectivement au
ministère, mais que cela est arrivé tout dernièrement, il
y a à peine une semaine ou deux, qu'il n'y a pas eu de demande
officielle comme telle et qu'il y a eu aussi des pourparlers qui ont
été commencés avec le ministère des Terres et
Forêts. On m'informe aussi qu'à l'intérieur du parc que M.
le député vient de décrire, semblerait-il, il y aurait
énormément de propriétés privées dont les
évaluations sont assez élevées. Alors, je me demande si le
député peut nous laisser quelque temps pour savoir si le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ne pourrait pas
continuer ces négociations, à savoir quelle sera la politique du
ministère envers ce parc en question.
M. PAUL: Maintenant, si j'ai bien retenu les propos du ministre, il nous
signale qu'aucune demande n'a été présentée.
M. SIMARD (Richelieu): Demande officielle.
M. PAUL: Demande officielle. Est-ce que le ministre désirerait
que les demandes des différents corps intermédiaires, conseils de
comté, corporations municipales, chambres de commerce, clubs Richelieu,
ACEF viennent inonder son bureau, pour que l'on considère cette demande
de la population qui est peut-être silencieuse, mais qui désire
énormément l'aménagement de ce parc? Je retiens
également ces paroles encourageantes du ministre. J'espère que ce
n'est pas pour nous chloroformer comme le faisait l'autre ministre, son
prédécesseur. J'espère que le ministre, dans les propos
qu'il tient ce soir, manifeste réellement l'intention de ses
fonctionnaires de se pencher sur les avantages de l'aménagement d'un
parc dans cette région. Je ne ferai pas le reproche au ministre
d'être prudent. Quand on est le moindrement averti en affaires, on
pèse ses paroles, on ne se lance pas dans la projection du livre blanc;
on reste les pieds sur terre et on signale justement toutes les implications
que peuvent présenter la réalisation d'un projet. Je comprends
facilement que le ministère soit débordé de demandes,
parce que, de plus en plus, il semble que, dans les régions
économiquement faibles, on pense que la seule planche de salut va
devenir le tourisme. Ayant visité vous permettrez que je vous
annonce cela, M. le ministre les différents coins de la province,
à l'occasion de rencontres dans des journées d'étude avec
mes collègues de l'Unité-Québec, nous avons
consulté la population. Et sans faire aucune allusion politique
méchante ou de propagande, pour le moment, je vous signalerai que ce
problème touristique a été soulevé dans toutes les
régions. Je ne sais si les gens se font une fausse conception des
avantages économiques que peut entraîner le tourisme, mais c'est
des quatre coins de la province que l'on désire, on souhaite, on croit,
voir dans l'aménagement touristique, le palliatif nécessaire
à cette économie. Soit en raison des difficultés que
connaissent les usines de pâtes et papier par exemple, soit à
cause, dans la région des Cantons de l'Est, de la concurrence de plus en
plus marquée sur le marché international de l'amiante, parce que
la Russie est devenue un des gros producteurs d'amiante.
Dans cette région, on voit comme seule planche de salut le
tourisme. C'est la même chose pour la région de l'Outaouais, c'est
la même chose pour la région de l'Abitibi. Je n'oserais pas parler
de la région du Témiscamingue parce que je sais que cette
région a un représentant à l'Assemblée nationale
qui a l'avantage d'agir comme adjoint parlementaire au Tourisme.
Je suis sûr que le digne représentant de cette
région est très bien placé pour faire part au ministre des
besoins touristiques qui peuvent exister dans ce beau comté de la
province.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je voudrais simplement
ajouter quelque chose aux propos du député de Maskinongé.
Ce pourquoi nous entreprenons un dialogue assez serré avec le
ministère des Terres et Forêts, c'est qu'à
l'intérieur du parc que vous mentionnez, il y a une superficie de 48
milles carrés boisés dont le ministère des Terres et
Forêts est responsable à l'heure actuelle. Je crois que c'est une
question à mon sens extrêmement importante et, avant de
procéder à une étude sérieuse, la première
des choses, il faut savoir si on peut s'accaparer ces 48 milles carrés
qui sont à l'intérieur du parc mentionné.
M.PAUL: De toute façon, ce n'est pas une cause
désespérée.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, j'espère bien que
non.
M. PAUL: Bon, je vais m'en aller dans un coin plus rapproché
qu'on appelle la belle
région de la Mauricie, un territoire dont les attraits
touristiques sont fantastiques; je veux parler de l'aménagement des
chutes de Saint-Ursule. Le ministre, votre prédécesseur, dans un
moment d'énergie ramassée, avait déclaré en pleine
Chambre â l'occasion de l'étude des crédits, elle
était encore toute fraîchement promue à ce poste du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, vers le 10 ou
le 11 juillet 1970, qu'il y aurait un montant d'argent de l'ordre de $100,000
qui serait dépensé dans cette région. Il devait servir
à compléter les travaux déjà commencés dans
ce territoire de mon comté, travaux qui étaient
désirés, tant par la population locale que par des associations
régionales.
Parmi celles-ci ce n'est peut-être pas une bonne
référence que je vous donne là mais qu'est-ce que vous
voulez il y avait la Société Saint-Jean-Baptiste de la
région de Trois-Rivières. Elle a peut-être un peu plus de
valeur, c'est peut-être parce que François-Albert Angers n'en fait
pas partie, ni Claude Ryan, le pape du journalisme.
D y a donc dans la région de la Mauricie, M. le Président,
dans mon comté, un projet touristique qui a été
paralysé à un moment donné. Mais c'est une des bonnes
choses, une des rares qu'a faites le ministre du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche de l'époque, lorsqu'on a arrêté les travaux
à la suite encore là de fausses
représentations je vais être généreux en
employant ce terme parce qu'on voulait tronquer royalement les chiffres.
Il y avait des travaux de l'ordre de $15,000 à $16,000 dont
l'aménagement avait été prévu. Par le jeu du
mécanisme de soumissions en circuit fermé, on était rendu
à $40,000 et $45,000. A ce moment-là, j'ai félicité
les hauts fonctionnaires qui ont dit: On ne joue pas comme ça et on ne
dépense pas impunément les deniers publics.
Je pense que je n'aurais pas dû féliciter le ministre de
cette clairvoyance, et surtout d'avoir accepté la voix des hommes
d'expérience, soit celle de ses hauts fonctionnaires. Je comprends que
son choix pouvait varier d'une semaine à l'autre, d'une lune à
l'autre, et que celui qui aujourd'hui était son confident dans
l'administration devenait tout de suite celui qu'elle devait mettre à
l'écart pour jeter son dévolu, son estime et sa
considération sur un autre à l'intérieur du même
service.
Toujours est-il que, pour cette fois, elle a suivi les sages conseils
qui lui furent donnés par ses fonctionnaires et je n'ai pas en 1971 eu
les travaux. Si les fonctionnaires sont les mêmes, c'est parce que c'est
la marque d'un bon fonctionnaire d'avoir une continuité de
pensée, quel que soit le ministre titulaire, quelle que soit
l'allégeance politique du ministre. Et quand on a d'excellents
planificateurs, on tâche de réaliser les planifications
arrêtées et surtout de continuer les travaux déjà
entrepris.
Je voudrais donc savoir si le ministre a cette année l'intention
d'avoir une toute petite pensée pour les chutes de Sainte-Ursule.
S'il ne connaît pas cet excellent coin de notre région, je
l'inviterai avec fanfares, trompettes et majorettes, s'il le désire,
dans cette belle région de mon comté, afin qu'il constate de visu
la nécessité de continuer l'aménagement des chutes de
Sainte-Ursule. M. le ministre, je me tais et je veux boire vos paroles.
M. SIMARD (Richelieu): M. le député, je sais très
bien qu'il y a eu un début d'aménagement qui a été
fait. On m'informe qu'il y a des négociations en marche dans le cadre de
TARDA et que c'est en suspens à l'heure actuelle. Mes fonctionnaires
m'avisent...
M. PAUL: C'est en suspens ou paralysé?
M. SIMARD (Richelieu): Ce n'est pas paralysé.
M. PAUL: Bon, très bien.
M. SIMARD (Richelieu): Je dois vous dire, M. le député,
que c'est tout simplement une question de temps mais que notre ministère
continue à étudier l'affaire.
M. PAUL: Est-ce que vous voulez des demandes officielles? Je peux vous
envoyer des résolutions de toutes les paroisses du comté, du
conseil de comté, des différents corps intermédiaires.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, étant donné
que c'est déjà prévu dans le programme de TARDA et que
l'aménagement est déjà commencé, je ne crois
pas...
M. PAUL : Je vous offre cela pour collaborer avec vous.
M. SIMARD (Richelieu): Je vous comprends très bien.
M. PAUL: C'est encore une bonne promesse, il y a encore un peu
d'espoir.
M. SIMARD (Richelieu): Je ne voudrais pas que le député de
Maskinongé vive d'espoir. Ce n'est pas mon rôle ici, en
défendant les crédits, de faire aussi des promesses.
M. PAUL: De ne pas les défendre mais de les présenter.
M. SIMARD (Richelieu): De les présenter, je m'excuse. Je dois
dire au député que je prends bonne note de ses demandes.
M. PAUL: Vous vous apercevrez que j'ai une bonne mémoire.
M. SIMARD (Richelieu): Je ne doute pas que le député de
Maskinongé ait une bonne mémoire.
M. PAUL: A l'occasion, je vous le rappellerai. Parce que je vais
m'empresser de faire parvenir une copie du journal des Débats à
tous les maires de mon comté. Enfin, ils diront: Un Simard qui
connaît quelque chose, qui connaît les besoins de la population et
ce sera tout à l'honneur du ministre. A l'avance, je le remercie au nom
de la population pour l'intérêt particulier qu'il apportera
à la solution de ce problème et surtout à la
réalisation du projet.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions des
députés membres de l'Opposition?
M. GAUTHIER: Nous avons parlé de parcs cet après-midi.
J'aimerais dire quelques mots sur deux parcs. Premièrement, le parc
Mastigouche.
Le ministre a dur recevoir ou recevra sous peu une demande formelle de
la corporation municipale de Saint-Charles-de-Mandeville qui est
particulièrement lésée, si on peut parler de
"lésage", par la création du parc Mastigouche. Il faut comprendre
que Saint-Charles-de-Mandeville vivait d'une grande partie des revenus de
l'implantation du club Mastigouche à Saint-Charles-de-Mandeville. Le
club Mastigouche, comme tel, avait toujours établi comme politique de ne
pas avoir une trop belle route d'aménagement pour se rendre au club
Mastigouche. A l'heure actuelle, il ne semble pas exister de voie
d'accès pour Saint-Charles-de-Mandeville, une voie d'accès
normale, carossable pour le parc. Premièrement, c'est une demande de la
corporation municipale de Saint-Charles-de-Mandeville. Deuxièmement, la
même corporation demande aussi l'établissement d'un poste
d'accueil à Saint-Charles-de-Mandeville.
Une autre question, j'avais pris connaissance vers 1969, si je ne me
trompe pas, d'un plan d'aménagement décennal du parc
Mont-Tremblant. J'aimerais savoir du ministre si, à l'heure actuelle, on
continue selon l'échéancier qui avait été
établi à ce moment là. Deuxièmement, j'aimerais
connaître les travaux qui doivent être effectués cette
année, si on s'en tient à cet échéancier. Je
voudrais rappeler au ministre aussi que, l'an dernier, j'avais mentionné
à son prédécesseur que nous, du nord du comté de
Berthier, nous vivions un peu dans l'arrière-cour du parc
Mont-Tremblant. En effet la seule voie d'accès et la plus proche, pour
nous, est par Saint-Guillaume-Nord dans le comté de Joliette.
Jusqu'à l'an dernier, il ne s'est à peu près rien fait
dans ce coin comme aménagement. Je voudrais savoir du ministre ce qui
sera fait d'une façon assez prochaine pour développer le parc du
Mont-Tremblant, particulièrement dans cette région.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour répondre au
député, je dois dire que, premièrement, le projet est en
cours pour la construction d'une route d'accès de Saint-Char- les au
parc Mastigouche. On me dit que probablement cette route sera
complétée cette année. Pour la deuxième partie de
la question, le poste d'accueil sera installé dès cette
année à Saint-Charles.
M. GAUTHIER: J'en suis très heureux. Voici mon autre question sur
le plan décennal d'aménagement du parc du Mont-Tremblant.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, ça fait partie du
plan d'accessibilité. On procède actuellement à
l'accomplissement du programme dont vous parlez.
M. GAUTHIER: Est-ce que vous pouvez réellement confirmer d'une
façon bien précise s'il se fera quelque chose, dès cette
année, comme aménagement via Saint-Guillaume-Nord, par exemple,
au nord du comté de Joliette? Il y a quelques années, j'avais
pris connaissance de ce fameux plan d'aménagement, plan décennal,
mais cela semblait planifier pour se faire à Saint-Donat, Labelle et ces
coins-là.
M. SIMARD (Richelieu): La partie nord du parc du Mont-Tremblant sera
développée et aussi une section de la partie est.
M. GAUTHIER: J'ai entendu mentionner le dépôt
Cyprès. C'est justement la partie où il m'intéresserait de
savoir s'il y a quelque chose qui s'y fera cette année?
M. SIMARD (Richelieu): On me dit qu'il y a des travaux en cours à
l'heure actuelle.
M. GAUTHIER: J'en suis heureux.
M. PAUL: Vu le temps et en vue d'être personnellement
agréables au ministre, nous sommes prêts à procéder
à l'étude des différents articles.
M. LE PRESIDENT: Article 1: Administration, sous-article...
Administration Services administratifs
M. PAUL: A moins que le ralliement crédi-tiste n'ait des
remarques ou des questions à poser. Je crois que mon collègue,
député de Gaspé-Nord a des questions pour la
catégorie 5, sous-article 1?
M. GAGNON: D'abord à l'article 1, la catégorie 1, soit:
Traitements, salaires et allocations, on voit une augmentation de $225,000. Il
y aura 8 employés de plus. A ce moment-là l'augmentation se situe
à $250,000. Le ministre pourrait-il brièvement nous donner des
explications?
M. SIMARD (Richelieu): Excusez-moi, M. le Président, avec
l'acceptation des députés autour de cette table, est-ce que je
pourrais avoir leur assentiment pour que mon sous-ministre procède le
plus rapidement possible?
M. PAUL: On va faire cela vite, sans impact.
M. SIMARD (Richelieu): Alors à la catégorie 1, il s'agit
d'une augmentation prévue pour la mise sur pied d'un service
général de la gestion au sein du ministère.
M. GAGNON: Cela n'existait pas?
M. SIMARD (Richelieu): Cela n'existait pas comme tel. Le service du
personnel existait déjà mais le service de la gestion n'existait
pas. Ce sont de nouveaux postes prévus au sein du service
général de la gestion.
M. GAGNON : C'est cela qui augmente de 8 personnes?
M. SIMARD (Richelieu): C'est ce qui augmente de 8 personnes et c'est ce
qui augmente les crédits aussi.
M. GAGNON: D'un quart de million?
M. SIMARD (Richelieu): De $218,000. Il y a une augmentation de $100,000
qui va à la gestion et l'autre augmentation va au service de
l'informatique.
M. GAGNON: Ah bon! Si on veut passer à la catégorie 6
concernant...
M. PAUL: Je comprends, mon cher collègue, que de 1 à 6
vous êtes à tout adopter globalement.
M. LE PRESIDENT: Je tiens pour acquis que les catégories 1, 2, 3,
4, 5 seraient adoptées?
M.PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 6.
M. GAGNON: La catégorie 6. Le ministère des Travaux
publics et de la Voirie qui fait la location. Il a pris à peu
près tout en charge. A cette catégorie, il y a une augmentation
de $54,000. Un officier pourrait-il expliquer la cause de l'augmentation?
M. SIMARD (Richelieu): C'est la location de temps d'ordinateurs au
ministère de l'Education pour la division de l'informatique. Le
ministère de l'Education a son service d'informatique et les appareils
voulus. On a tout simplement un appareil qui se branche sur celui du
ministère de l'Education. On est obligé de lui payer le temps
qu'on prend.
M. GAGNON: Vous êtes obligé de payer un loyer au
ministère de l'Education.
En ce qui me concerne pour l'article 1...
M. LE PRESIDENT: La catégorie 6. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 7?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 8?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 11? M. GAGNON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Service de la recherche.
Service de la recherche
M. PAUL: Au complet, M. le Président.
M.GAGNON: Non, un instant. Il y aurait une explication peut-être
à la catégorie 4. Cette année: Services professionnels,
administratifs et autres: $41,500, soit une diminution de $250,000. Je ne sais
pas s'il y aurait des explications à donner parce que c'est un service
assez important.
M. SIMARD (Richelieu): C'est une étude sur la
Rivière-du-Nord et Sainte-Scholastique qui a été
terminée et qui était payée par le fédéral.
Cette étude va être déposée demain à deux
heures au bureau du ministre.
M.GAGNON: Alors, c'est ce qui explique qu'au bas de la page, on voit,
pour 71/72: Contribution fédérale, $215,000, et pour 72/73, il
n'y a rien.
M. SIMARD (Richelieu): C'est cela. Il n'y a pas d'autres questions?
M. LE PRESIDENT: Les catégories 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 13 sont
adoptées?
M. GAGNON: Bien.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 1.
Direction générale de la chasse et de la
pêche
Administration
M. GAGNON: C'est cela: Direction générale de la chasse.
Cela concerne exactement quoi? C'est un service qui n'est pas tellement...
M. SIMARD (Richelieu): Cela concerne tout simplement le directeur
général de la chasse et de la pêche, le Dr Corbeil, sa
secrétaire, ses frais de voyage et les frais de bureau.
M.GAGNON: Et vous en faites un article spécial à
l'intérieur du budget.
M. SIMARD (Richelieu): C'est-à-dire que c'est l'article de la
direction générale de la chasse et de la pêche que vous
allez trouver à l'article 2, le service de l'aménagement qui est
compris dans la direction générale de la chasse et de la
pêche, le jardin zoologique et finalement le service de la
conservation.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 1, 3, 7, adoptées?
M. GAGNON: Adopté. Moi, je n'ai aucune autre question.
Service de l'aménagement de la faune
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Service de l'aménagement de la
faune. Catégorie 1 : Traitements, salaires et allocations.
M. GAGNON: Adopté, pour ma part. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 3.
M. GAGNON: Services de transport et de communication, il y a une
augmentation de $40,000. Disons que c'est une augmentation probablement normale
pour ce qui s'applique aux transports et communications.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4. M. GAGNON:
Catégories 4, 5, 6, Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GAGNON: On pourrait peut-être aller à 7, concernant
l'augmentation dans les fournitures et approvisionnements. D'abord, cela
concerne l'approvisionnement de papeterie, de tout ce dont un bureau peut avoir
besoin au ministère?
M. PAUL: Est-ce qu'on va trop vite pour vous autres?
M. SIMARD (Richelieu): Absolument pas, messieurs.
M. GAGNON: Peut-être que, sur autre chose, on va accrocher plus
longtemps, mais ce sont des questions de détail.
M. SIMARD (Richelieu): Cela comprend l'achat de géniteurs par la
division des stations piscicoles, cela comprend l'achat de nourriture pour les
stations piscicoles, l'huile à chauffage, différents
produits.
M. GAGNON: Ah bon! C'est une augmentation courante.
M. SIMARD (Richelieu): L'augmentation est attribuable au fait que nous
avons la pisciculture du lac des Ecorces où nos frais augmentent de
même que...
M. PAUL: Vous n'avez pas parlé de rivière, vous avez
parlé du lac.
M. SIMARD (Richelieu): De la pisciculture du lac des Ecorces.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7. Adopté. Catégorie
8.
M. GAGNON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 10. Adopté.
M. GAGNON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 15.
M. GAGNON: Catégorie: Imputations: $200,400 pour 72/73, quelles
sont ces différences entre 72/73 au niveau des imputations. A quoi les
attribuez-vous?
M. SIMARD (Richelieu): Les $73,000 venaient de l'ODEQ seulement, l'an
dernier. Cette année une contribution de $130,000 par TARDA et de
$70,000 par l'ODEQ, ce qui fait $200,400.
M. GAGNON: Alors vous faites une différence entre ARDA et
ODEQ?
M. SIMARD (Richelieu): Oui...
M. GAGNON: Parce que ce sont les autres secteurs de la province qui
s'appliquent alors que l'ODEQ s'applique à la région du
Bas-du-Fleuve et de la Gaspésie.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Jardin zoologique de Québec.
Jardin zoologique de Québec
M. PAUL: II me fait plaisir de saluer à cette catégorie
l'arrivée du député des Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: C'est une gentillesse que j'apprécie
énormément.
M. PAUL: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Un instant, je donne la parole au député
de Frontenac.
M. LACROIX: J'attends toujours le pot après!
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Frontenac.
M. LATULIPPE: C'est parce qu'il y a un problème particulier dans
mon comté, en ce qui concerne justement les zoos. Il y a un particulier
qui a commencé à aménager un zoo et il a
déjà passablement d'argent d'investi. L'ancien ministre lui avait
promis par lettre un permis parce qu'il garde quelques animaux. Il va sans dire
que c'est limité à une quinzaine de bêtes. Avec les
changements de réglementation, il s'en voit imposer cinq. Je me
demandais de quelle façon on réussirait â concilier la
situation, parce qu'on aimerait avoir un avenir touristique. S'il y avait
possibilité d'avoir une certaine approche dans ce sens-là?
M. SIMARD (Richelieu): Dois-je comprendre, M. le député,
que le type ne détient pas encore son permis pour garder des animaux
sauvages en captivité?
M. LATULIPPE: II l'avait. Il y avait une espèce de
tolérance jusque-là. Il n'a pas de permis.
M. SIMARD (Richelieu): Pour le moment, toutes les personnes qui gardent
des animaux sauvages en captivité sont dans la même situation.
Nous sommes en train de revoir les normes pour la garde d'animaux en
captivité et, dès que les normes seront complétées,
nous allons procéder à l'émission de permis.
M. LATULIPPE: Est-ce que le ministre peut nous assurer qu'il n'y aura
pas d'amende d'imposée...
M. SIMARD: C'est déjà fait. Le service de la conservation
est déjà au courant.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 1: Traitements,
salaires et allocations.
M.GAGNON: De 1 à 11, je n'ai pas de questions à poser. En
somme, c'est un service qui est là depuis longtemps et qu'on
connaît très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté, de 1 à 11? Sous-article 4:
Service de la conservation de la faune, catégorie 1.
Service de la conservation de la faune
M.GAGNON: Oui, traitements, salaires et allocations. D'ailleurs, on
s'aperçoit qu'il y avait 549 personnes l'année dernière,
ça diminue de 20. Ce sont ce qu'on appelle des gardes-chasse.
M. SIMARD: C'est le service des gardes-chasse, oui.
M. GAGNON: Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que ça accroche
un peu, parce qu'on devrait augmenter le nombre de gardes-chasse. Il diminue de
20, ça représente presque deux comtés. Quelles sont les
raisons d'une diminution aussi considérable?
M. SIMARD: Vous allez trouver la même diminution aux traitements
à d'autres articles des crédits de budget. Il s'agit d'une
révision de nos effectifs qui a été faite par le
ministère de la Fonction publique. En fait, ce n'est pas
nécessairement du personnel qui était en place, c'étaient
des postes. D y a certains postes qui ont été coupés. Je
ne suis pas familier dans les détails, mais il y a là-dedans du
personnel administratif, pas nécessairement des agents de
conservation.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut me dire si les employés
occasionnels des parcs entrent dans cette catégorie ou si ce sont
simplement des employés permanents du ministère qui
relèvent de la Fonction publique?
M. SIMARD: Ce sont des employés, ce sont les agents de
conservation plus le personnel de bureau, soit à Québec et dans
les districts et, à l'occasion, des employés occasionnels dans le
temps de la saison de la chasse, pour donner un coup de main aux agents de
conservation. Ce ne sont pas des employés des parcs.
M. GAGNON: Au niveau des agents de la conservation, est-ce que le
ministre pourrait nous dire quel était le nombre d'employés, au
31 décembre 1971? Quelle est l'augmentation prévue pour
l'année en cours? Dans quel territoire la pénurie de personnel se
fait-elle le plus sentir? J'imagine d'abord, au niveau de la pénurie de
personnel, que c'est dans toute la province, mais on aimerait connaître
l'opinion du sous-ministre.
M. SIMARD: C'est 494 agents de conservation.
M. GAGNON: Qu'il y avait au 31 décembre 1971? De combien
prévoyez-vous augmenter le personnel au cours de l'année?
M. SIMARD: On pourrait l'augmenter de 27.
M. GAGNON: Vous pourriez l'augmenter de 27?
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire si, dans ces chiffres de
$3,818,400, il tient compte de l'enveloppe globale des augmentations que le
gouvernement est disposé à accorder à ses employés?
Le ministre des Finances ou de la Fonction publique a parlé, à un
certain moment, d'un montant de $59 millions. Est-ce que vous avez
préparé vos évaluations en prévision de cette
convention collective, de ce montant de $59 millions?
M. SIMARD: Ce n'est pas compris dans le budget de notre
ministère.
M. PAUL: Ce n'est pas compris.
M. SIMARD: Je présume qu'il s'agit d'une enveloppe qui se trouve
au ministère des Finances.
M. LE PRESIDENT: En vertu des procédures, le président n'a
pas le droit de participer à la discussion.
M. PAUL: Vous avez des questions?
M. LE PRESIDENT: J'aurais une question. Est-ce que vous me permettriez
de la poser? C'est simplement pour noter que, dans mon comté, les
effectifs de garde-chasse sont réduits a un seul homme, par suite de
mutations à des fonctions plus élevées des gardes-chasse
qu'on avait dans le territoire. Nous avons une assez bonne faune dans le haut
du comté de L'Islet et, du côté des oiseaux migrateurs,
c'est très fort dans le bas. Avec une baisse d'effectifs, il
m'apparaîtrait que cette réduction n'est pas de nature à
améliorer les faiblesses réelles de mon comté du
côté des agents de protection.
M. LATULIPPE: Je pourrais faire à peu près la même
affirmation en ce qui concerne les secteurs de Beauce et de Frontenac qui sont
encore relativement boisés en bordure de la grande forêt du
Maine.
Par contre, je pense qu'on a moins d'agents que la section de Sherbrooke
qui est beaucoup moins boisée. Peut-être qu'il y a plus de
braconnage mais j'en douterais fort parce que nos gens sont relativement
spécialisés dans le domaine. En fait, nous n'avons que deux
gardes-chasse alors que dans le secteur de la Beauce, pour à peu
près le même territoire, il y en aurait 16 apparemment.
Peut-être que je me trompe, mais s'il y avait moyen d'augmenter un peu
l'effectif, ce serait certainement de nature à améliorer la
situation au niveau de la chasse et de la pêche, en plus d'attirer
également plus de touristes dans notre région.
M. GAGNON: A la catégorie 1, on s'aperçoit qu'il y a une
diminution de $58,000 alors qu'on prévoit le même effectif et que,
même dans ce service de transport et de communication, par rapport
à l'année dernière, il y a une diminution de $117,000.
M. SIMARD (Richelieu): Cela s'explique par le fait que nous avons fourni
des véhicules à nos agents de conservation. Automatiquement, les
dépenses, les frais de voyage baissent et on va peut-être trouver
plus loin une augmentation...
M. GAGNON: Dans les frais de voyages.
M. SIMARD (Richelieu): ... dans l'entretien des véhicules.
M. LE PRESIDENT: Le député de Chauveau.
M. HARVEY (Chauveau): Puisque nous faisons un tour d'horizon, M. le
Président, pourquoi ne pas nous rendre à
l'extrémité ouest du beau grand comté de Chauveau,
c'est-à-dire au lac Edouard? Vous vous rappelez qu'il y a quelques
années il y avait là en permanence un garde-chasse. Et
maintenant, il y a vacance. Ce poste-là n'a pas été
décrété comme étant vacant. Il y a une riche faune
à sauvegarder dans cette région et il se produit, je puis
l'affirmer par des affidavits, du braconnage si l'expression peut
être acceptable éhonté. Il m'apparaît
important de le mentionner ici à la commission parlementaire afin que,
si on ne décide pas d'affecter un poste permanent dans ce
secteur-là, tout au moins, que les personnes mandatées pour faire
la surveillance de ce territoire-là aient l'oeil ouvert et aussi l'ouie
sensible à cet appel que je fais, ici, à la commission
parlementaire.
M. SIMARD (Richelieu): Monsieur...
M. PAUL: M. le Président, la situation que décrit le
député de Chauveau peut se répéter à
quelques autres exemplaires à travers le Québec. Avec ma courte
expérience de parlementaire, quatorze ans, la situation a
été mentionnée à quelques reprises
déjà par d'autres députés qui n'attendaient
cependant pas que l'étude des crédits pour signaler une carence
ou une déficience qui existait dans leur comté. Mais je suis
sûr que le ministre tiendra compte des remarques du député
de Chauveau ou de certains autres qui ont également le même
problème.
M. HARVEY (Chauveau): Si vous permettez, je devrais ajouter que je ne
l'utilise pas en opportuniste pour lancer ça comme ça, parce que
j'ai eu l'occasion d'en discuter et aussi d'envoyer à plusieurs reprises
des représentations pour demander qu'il y ait au moins une personne
affectée à ce poste-là. Evidemment, ça peut
peut-être renchérir ce que vous dites, la commission parlementaire
n'a pas été pour moi le seul endroit où il y a
requête dénonçant ce problème qui m'apparaft
sérieux. Mais c'est également précédé de
nombreuses requêtes dans ce sens-là.
M. PAUL: Je n'ai jamais voulu insinuer ça pour faire un tel
reproche à mon collègue que je suis heureux de saluer cependant
comme étant de passage avec nous aujourd'hui.
M. HARVEY (Chauveau): Certainement, je pourrais peut-être vous
donner des nouvelles de la baie James et de l'Hydro-Québec, j'en arrive
tout juste. Je viens de laisser la commission parlementaire.
M. PAUL: M. le Président, je n'ai pas dit que le
député ne travaillait pas.
M. HARVEY (Chauveau): II travaille trop.
M. PAUL: J'ai dit que j'étais heureux de saluer son passage parmi
nous aujourd'hui. Depuis ce matin que nous travaillons et c'est seulement ce
soir qu'il arrive avec nous. Alors, je ne dis rien de mal.
M. HARVEY (Chauveau): Merci, M. le Président.
M. SIMARD (Richelieu): J'ai déjà discuté du
problème avec le député de Chauveau et je prends en bonne
considération ses remarques.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 1, 2 et 3 seraient
adoptées?
M. LEDUC: Adopté, M. le Président. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 4. M. LEDUC: Adopté.
M. GAGNON: Jusqu'à 10, je n'ai pas d'objection.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 4, 5, 6, 7, 8,10 et 14 seraient
adoptées?
M. GAGNON: Catégorie 14: Remboursements. Est-ce que ce sont des
remboursements effectués par le gouvernement fédéral et
à quelle catégorie cet argent serait-il appliqué?
M. SIMARD (Richelieu): Ce sont des primes d'assurance payées par
les détenteurs de permis de chasse et de pêche, en vertu de la Loi
modifiant la loi de la conservation de la faune, sanctionnée le 30 juin
1971.
M. GAGNON: La somme de $711,000.
M. SIMARD (Richelieu): Oui, elle a dépassé les
prévisions.
M. GAGNON: Et l'année dernière, il y en avait eu pour
$500,000.
M. SIMARD (Richelieu): C'est ça.
M. GAGNON: Est-ce parce que la vente des permis a été plus
considérable ou si c'est parce que le montant sollicité
était plus élevé?
M. SIMARD (Richelieu): Oui... M. GAGNON: Les prévisions... M.
SIMARD (Richelieu): C'est ça. M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. GAGNON: Si les prévisions n'entrent pas, il va falloir aller
au ministre des Finances pour... les chèques.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 14. Adopté. Article 3:
Direction générale des parcs.
Direction générale des parcs
M. LATULIPPE: M. le Président, j'aurais une question à
poser.
Faisant suite au travail qu'avait déjà amorcé le
chef de l'Opposition, relativement au développement du parc Frontenac
qui touchait à trois ou quatre comtés dans les Cantons de l'Est,
surtout aux comtés de Mégantic, Wolfe et... Est-ce que ça
été discuté?
M. PAUL: ... capable de lire ça.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé a soumis
à l'attention du ministre...
M. LATULIPPE: Alors, je verrai les Débats.
M. LE PRESIDENT: ... les problèmes ou les besoins qui existaient
du côté de ces projets de parcs. J'inviterais le
député de Frontenac à revoir le journal des
Débats.
M. LATULIPPE: Je relirai le journal, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: II constatera que le point a été
largement commenté. Il notera aussi la bonne disposition du ministre,
face à la demande du député de Maskinongé, à
l'endroit de ce comté du Québec.
M. GAGNON: Au niveau de la direction générale des parcs,
on sait qu'il y a eu des changements. Qui aurait remplacé le Dr Lemieux
à ce service?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, il faut dire que le Dr
Lemieux, jusqu'à maintenant, n'a pas été
remplacé.
M. GAGNON : II n'a pas été remplacé.
M. SIMARD (Richelieu): II n'a pas été remplacé.
M. GAGNON : A ce moment-ci, tout de même, il y a une personne
responsable, même si elle n'en a pas le titre. Qui est responsable du
service?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, c'est maintenant un
sous-ministre adjoint qui, par intérim, prend la direction.
M. GAGNON: Et le sous-ministre adjoint qui est responsable du service de
la direction générale, comment s'appelle-t-il?
M. SIMARD (Richelieu): C'est M. Gabriel Béland.
M. GAGNON: M. Béland, bon.
Quant au service général des parcs, je ne sais pas si le
ministre ou peut-être le sous-ministre adjoint pourrait expliquer si,
cette année, on y prévoit une certaine restructuration, savoir la
mise en place de nouveaux services ou de modifications au service ou, du moins,
s'il y a des politiques d'envisagées à même les
crédits que nous adoptons pour l'année 72/73.
M. SIMARD (Richelieu): Pour la restructuration, elle s'est
déjà effectuée en 1971. La direction
générale des parcs comportait autrefois cinq services dont
certains étaient très restreints. Et pour des raisons
d'efficacité, ces cinq services ont été regroupés
effectivement en deux services. L'un s'appelle le service du
développement et l'autre, le service de l'exploitation. Au point de vue
de la restructuration, c'est effectivement fait.
Quant aux programmes, les programmes d'exploitation avec les extensions
qui ont déjà été exposées dans les
débats antérieurs, je crois que c'est suffisamment clair. Et, au
chapitre de l'article 8 du budget du ministère, en ce qui concerne les
immobilisations, peut-être qu'à ce moment-là nous pourrions
définir quelle est l'orientation que la direction générale
des parcs donne à ces investissements au cours de l'année
72/73.
Est-ce que ça répondrait à votre question?
M. GAGNON: Oui, on va y revenir plus tard. D'ailleurs, on a
mentionné tout à l'heure que le Dr Lemieux n'avait pas
été remplacé. Est-ce qu'il a donné sa
démission au ministère ou s'il a eu une mutation?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, on m'informe que le Dr
Lemieux fait encore partie du ministère et qu'il représente le
ministère au sein de la Commission d'aménagement de
Montréal.
M. GAGNON: Est-ce que le ministère est appelé à
fournir aussi des sommes d'argent au sein de cette commission ou si, plus tard,
il sera appelé à contribuer financièrement à
l'élaboration de plans que cette commission pourrait avoir. Parce que,
si le ministère a déjà un officier aussi important
à l'intérieur de la commission, c'est en prévision de
quoi?
M. SIMARD (Richelieu): En fait, on parle de la CDRM?
M. GAGNON: Oui.
M. SIMARD (Richelieu): C'est lui qui se trouve à agir comme
interloculeur pour le ministère dans le cadre du CDRM, de
l'aéroport de Sainte-Scholastique, enfin de toutes les zones
spéciales.
M. GAGNON: Le ministère y participe avec la collaboration
d'autres ministères également, le ministère des Affaires
municipales?
M. SIMARD (Richelieu): C'est ça.
M. GAGNON: Vous avez une présence à l'intérieur de
ça.
M. SIMARD (Richelieu): Exactement.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1: Administration.
Administration
M. PAUL: Je regrette, M. le Président. J'attendais la
présence des députés du Parti québécois
mais, comme ils brillent par leur absence, alors, je vais poser des questions.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire combien de nouveaux emplois ont
été créés par suite de l'aménagement des
quatre parcs, dont deux en particulier, Mastigouche et Joliette?
M. SIMARD (Richelieu): II y a eu 243 emplois permanents qui ont
été créés pour les quatre parcs.
M. PAUL: Combien y a-t-il eu d'emplois qui ont été
perdus?
M. SIMARD (Richelieu): J'imagine que vous vous référez aux
employés des anciens clubs privés.
M. PAUL: Oui.
M. SIMARD (Richelieu): Nous n'avons pas d'inventaire
détaillé des emplois que fournissaient les anciens clubs
privés.
M. PAUL: Je vais vous les donner pour le parc Mastigouche. Vous avez
fait perdre 119 emplois. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé cet
après-midi au ministre de considérer la nécessité
d'embaucher d'abord ceux qui ont perdu leur emploi. Je crois que ce personnel
devrait recevoir une attention particulière de la part du
ministère par suite de la mise en application d'une politique. Seulement
pour le club Ouabiti et le club Nodamat, par suite de la mise en application de
la deuxième phase, neuf emplois ont été perdus. Je
pourrais vous signaler également qu'il y a 32 emplois au club
Saint-Bernard...
M. SIMARD (Richelieu): II y a 243 emplois permanents. Maintenant, les
emplois que vous mentionnez sont des emplois saisonniers.
M. PAUL: Alors, comment se fait le recrutement?
M. SIMARD (Richelieu): C'est la politique du ministère de donner
la priorité à l'embauchage des gardiens...
M. PAUL: Je souhaite que vous le fassiez, vous. Ce n'est pas ce que
faisait votre prédécesseur.
M. SIMARD (Richelieu): Je prends note de votre question.
M. PAUL: Pourriez-vous nous dire comment s'est fait le recrutement de
ces 243 personnes?
M. SIMARD (Richelieu): Nous pourrions d'abord apporter une
précision à la première question. Dans le cas du parc
Mastigouche, l'exploitation du parc lui-même a donné lieu à
la mise en place de 48 emplois. La conservation de la faune a entrafné
la création de dix emplois et le service de l'aménagement de la
faune six emplois, pour un total de 64. Il y a eu, en outre des emplois
saisonniers prolongés, c'est-à-dire de la période de mai
jusqu'aux neiges, pour des travaux d'aménagement du parc, donc du
personnel qui n'est pas lié à l'exploitation mais à des
travaux physiques d'aménagement, pour 47 autres employés, pour un
total de 111, dans le parc Mastigouche. Le recrutement de ce personnel s'est
fait selon la nature des postes et des emplois, de diverses façons. Tous
les emplois liés à la conservation et à
l'aménagement de la faune sont attribués, comme il s'agit de
personnel professionnel ou de fonctionnaires permanents, selon le
système de la Commission de la fonction publique. Pour les parcs, il y a
eu des emplois accordés après concours, mais comme il fallait
commencer l'exploitation dès le début de la saison, il y a eu une
bonne proportion des emplois qui n'ont été accordés
qu'à titre occasionnel au cours de la saison 1971.
M. PAUL: D'où venait ce personnel?
M. SIMARD (Richelieu): D'une façon générale, nous
avons tenté de toujours employer, en particulier dans le cas du parc
Mastigouche, et c'est également vrai pour les autres, du personnel
provenant des localités environnantes.
M. PAUL: Comment se faisait le recrutement de ce personnel?
M. SIMARD (Richelieu): Sur cette question particulière, je n'ai
pas été mêlé directement à l'engagement.
M. PAUL: Qui y a été mêlé?
M. SIMARD (Richelieu): Le surintendant du parc, entre autres, en a
certainement engagé.
M. PAUL: De qui prenait-il ses ordres?
M. SIMARD (Richelieu): Je vous donne de l'information technique sur le
nombre d'emplois, la politique de l'emploi.
M. PAUL: Je veux avoir l'information pratique.
M. SIMARD (Richelieu): C'est selon des procédés bien
normaux.
M. PAUL: Vous-même avez donné des ordres, M. Béland.
Si vous ne vous en rappelez pas on peut vous aider à vous en rappeler
(1).
M. SIMARD (Richelieu): En aucune occasion.
M. PAUL: Très bien. Nous aurons des documents.
M. SIMARD (Richelieu): J'aimerais bien les avoir tout de suite
étant donné que cela met en cause...
M. PAUL: Ah! Cela vous met en cause. Cela va vous mettre en cause plus
que ça tout à l'heure. Si vous avez fait exécuter les
ordres du ministre, je vous félicite.
M. SIMARD (Richelieu): Je n'ai aucune idée de ce à quoi le
député de Maskinongé se réfère.
M. PAUL: Je vais vous y référer tantôt. Vous ne
jouerez pas avec moi et avec les membres de la commission comme vous avez
joué avec les membres des clubs privés. A commencer par
l'expropriation du terrain. Cela a été ridicule. Quand vous avez
voulu exproprier le chemin du syndicat forestier, vous vous en rappelez. Vous
m'avez appelé. Je vous ai dit: II va y avoir une barrière
à partir de minuit demain soir. Vous ne vous en rappelez pas? Je vous ai
prévenu. Je vous ai envoyé un télégramme. La
barrière a été mise. Vous avez pris des procédures
d'expropriation pour offrir un montant de $17,000, montant qui a
été majoré par la suite à $130,000. C'est
sérieux votre affaire. Sur cela, vous ne pouvez pas dire que je ne vous
ai pas appelé. Vous m'avez appelé et vous m'avez supplié
dans l'après-midi. J'ai dit: Cela fait assez longtemps que les
Lafrenière font les singes à Québec avec vous. La
barrière va se mettre demain soir à minuit. Elle a
été placée à minuit. A ce moment-là vous
avez changé la politique du ministère. Vous ne chargiez pas le
prix de la chaloupe soit de $4.32 par jour parce qu'ils étaient
obligés de payer un passage de $3. Vous avez créé ce
trouble avec le syndicat forestier. Essayez donc de dire que ce n'est pas vrai
ce que je vous dis, si vous avez le moindrement d'honneur. J'attends votre
réponse. Si vous voulez avoir des faits précis, je vais vous en
donner.
(1) Note de l'éditeur
Cette répartie de M. Paul et quelques-unes des
suivantes
s'adressent personnellement au sous-ministre,
M. Béland, dont les paroles sont
attribuées au ministre, M. Simard.
M. SIMARD (Richelieu): Je ne sais pas, M. le Président, si c'est
dans l'ordre que je réponde à ces questions.
M. PAUL: Oui, répondez! On vous pose une question. Vous avez
voulu faire le singe tout à l'heure. Répondez, c'est le
temps.
M. SIMARD (Richelieu): J'aimerais savoir en quoi mon intervention qui
tendait à vous fournir une information...
M. PAUL: M. le Président, à partir de ce moment je
m'oppose à ce que ce sous-ministre réponde. Il ne mérite
même pas le titre qu'il porte. S'il est ici pour répondre aux
questions, qu'il y réponde. Sinon, qu'il se la ferme et qu'il laisse
parler les hommes respectables comme d'autres chefs de service au
ministère. Quant à moi, je m'oppose à ce qu'un individu de
cet acabit réponde aux questions à l'avenir.
Je vais quand même poser mes questions. Cela peut être long,
mais ce le sera. On va dire ce qui s'est passé au parc Mastigouche. J'ai
envoyé, un jour, un télégramme au ministre. Je l'ai
d'abord envoyé à M. Brown. J'ai jugé que c'était
l'homme responsable et de valeur au ministère à ce
moment-là. J'ai envoyé un télégramme le 23
août 1971 quant à la façon dont les travaux étaient
exécutés. On va y revenir tout à l'heure. "Regrette
façon scandaleuse dont sont dépensés deniers publics dans
parc Mastigouche, situation intolérable à cause protection petits
amis politiques, argent gaspillé considérant travaux
exécutés à ce jour, prière corriger situation."
M. le sous-ministre, vous avez eu la délicatesse et je vous en
remercie de répondre à mon télégramme.
"Reçois copie du télégramme adressé à M.
Brown très surpris de votre révélation
désirerait vous rencontrer à cet effet pour obtenir des
informations, serai à mon bureau du parlement, pièce 201-A
à 13 h 30 demain, mercredi, 25 août." J'y suis allé et le
ministre était parti. J'étais parti de Louiseville. Et vous, vous
m'aviez répondu. "Votre télégramme, 23 août,
concernant parc Mastigouche transmis au ministre responsable, Paul-A. Brown,
sous-ministre Tourisme, Chasse et Pêche." D'autres ont joué des
petits jeux dans l'aménagement du parc de Mastigouche. J'ai posé
la question suivante: Comment se fait l'engagement du personnel? S'il y a
quelqu'un de responsable à ce ministère qu'il me
réponde.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président,...
M. LE PRESIDENT: II y a quelques moments le fonctionnaire, soit le
sous-ministre, M. Béland, a donné une réponse sur les
méthodes d'engagement du personnel. Je ne sais pas s'il est allé
au bout?
M. PAUL: Je ne crois pas la réponse qu'il a donnée parce
qu'il est trop versatile. Il est trop caméléon. Je ne veux avoir
une réponse que d'un homme responsable.
M. LE PRESIDENT: Du moins pour la partie où la réponse
semblait porter...
M. PAUL: Je n'ai aucune foi en la réponse que peut donner cette
tête-là.
M. SIMARD (Richelieu): L'importance...
M. PAUL: Retirez-vous de la table. M. le Président, j'ai dit
qu'il n'avait pas le droit de parler.
On peut peut-être jouer les propriétaires de lacs mais on
ne jouera pas les députés qui veulent jouer un rôle de
coopération avec quelque service et quelque ministère que ce
soit.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, j'aimerais donner
l'information suivante au député de Maskinongé. Il faut
faire la distinction entre deux postes, c'est-à-dire ceux qui ont
été engagés comme occasionnels... Est-ce que c'est pour
ces postes que vous posez votre question?
M. PAUL: Oui. Je peux vous donner les noms si vous ne les avez pas. Ce
que je ne sais pas c'est le mode, la voie de recommandation. Est-ce qu'on s'est
adressé au bureau d'assurance-chômage, au bureau de placement et
de main-d'oeuvre? Est-ce qu'on s'est adressé au bureau de placement
provincial?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, si le
député de Maskinongé avait des informations
peut-être pourrait-il me les communiquer.
M. PAUL: Je peux vous donner les noms à tout hasard. Au poste
d'accueil, il y avait une demoiselle Luce Plante, fille d'Athanase Plante; il y
avait M. Jacques Goudreault; il y avait un dénommé Saint-Onge,
dont je n'ai pas le prénom; il y avait un monsieur Gérard Juneau;
il y avait une demoiselle Ginette Goudreault, c'est la soeur de Jacques; France
Picard, fille de Gérard Picard. Qui a fait ces recommandations? A qui
s'est-on adressé pour les engager, sur la base de quelle
compétence?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je me trouve dans une
impasse. Il n'y a personne ici présent qui y était à ce
moment-là. Je ne sais pas comment la chose s'est déroulée.
Pour moi et mes fonctionnaires aussi, on ne semble pas trouver la
réponse ou la façon dont l'engagement de ces différentes
personnes a été effectué.
M. GAGNON: II manque une personne ici qui aurait pu faire cela, c'est le
ministre. Tous les autres officiers y sont, sauf l'ancien ministre.
M. PAUL: Est-ce que M. Falardeau, surintendant du parc, est ici?
Est-ce que le ministre ou un sous-ministre responsable ou un
fonctionnaire peut me dire qui a engagé le chef des patrouilleurs, M.
Jacques Goudreault? A la suite de quel concours? Sur la recommandation de qui?
A quel salaire? Quand a-t-il débuté? Quand a-t-il
terminé?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, on m'avise que ce
monsieur en question a été engagé â un poste
surnuméraire. Le concours n'est pas...
M. PAUL: Qui l'a recommandé?
A quel organisme de placement le ministère s'est adressé?
Si ce n'est pas à un organisme de placement, à quelle personne
a-t-on eu recours pour avoir ce nom-là?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, c'est à peu
près la même réponse que je viens de vous donner.
Franchement, on manque sûrement de renseignements â ce
sujet-là. Il m'est difficile de vous répondre.
M. PAUL: Je vais continuer.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'au moins le ministre peut faire une recherche
et donner une réponse au député de Maskinongé
éventuellement?
M. SIMARD (Richelieu): Je pourrais sûrement donner une
réponse au député de Maskinongé.
M. LE PRESIDENT: Je comprends que...
M. PAUL: Je n'ai pas fait cette demande-là. J'ai beaucoup de
sous-questions encore.
M. LE PRESIDENT: Cela va suivre.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait nous dire sur la recommandation
de qui, de quel organisme de placement ou sur la recommandation de quelle
personne, MM. les patrouilleurs Jean-Paul Domaine, Viatime Plante,
Fèréol Armstrong, Roger Gélinas, Arthur Morin,
Gérard Morin, Maurice Clément, Ange-Albert Frappier, Richard
Frappier, Etienne Boulanger et Réal Bergeron ont été
engagés? Combien parmi eux travaillaient dans des territoires pour des
clubs privés?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je peux vous dire que
nous allons faire des recherches à ce sujet et que nous
répondrons en temps et lieu au député de
Maskinongé.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait nous dire de quelle
façon, à quelles conditions et par qui a été
engagé le contremaître du parc je ne parle pas du
surintendant M. Paul Picard, père de Mlle France Picard dont j'ai
mentionné le nom tout à l'heure? Quel était son salaire?
Quelle était son autorité? Est-ce que le ministre pourrait faire
des vérifications afin de confirmer ou de nier l'information que je lui
donne, à l'effet que le même Paul Picard, contremaître des
travaux du parc Mastigouche fait affaires sous le nom et la raison sociale de
Picard et Frères enrg., à Saint-Alexis-des-Monts et que c'est lui
qui voyait à louer la machinerie nécessaire à
l'exécution des travaux, alors qu'il louait sa propre machinerie dont,
entre autres, trois grattes, plusieurs camions? Est-ce que c'est le même
Paul Picard qui a vu à l'engagement de son frère Ephrem Picard,
à l'engagement de son frère Réal Picard et à
l'engagement de son neveu Réjean Picard?
M. KENNEDY: L'esprit de famille! M. GAGNON: Une grande famille.
M. PAUL: Une grande famille. C'est pour cela que je voudrais savoir qui
connaissait cette belle famille de chez nous, quel organisme de placement l'a
recommandée. Je veux savoir s'il y avait des concours, des examens,
même sommaires, qui étaient passés par ces hommes pour leur
admission. Est-ce que le ministre est en mesure...
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, c'est la même
réponse que je vous ai donnée tantôt. Ce sont des
surnuméraires et occasionnels...
M. PAUL: Je sais tout cela, M. le ministre, je connais cela. Si vous
êtes allé au lac à l'Eau claire et au lac Carolus, vous
savez qu'on y a fait des travaux. Je voudrais savoir qui a engagé ce
personnel. Je voudrais savoir si l'engagement de ce personnel a
été fait à la suite d'une recommandation de M. Yvon
Picotte, député de Maskinongé, Assemblée nationale,
Hôtel du gouvernement, Québec, comme le reconnaissait à ce
titre M. Bernard Loiselle, secrétaire particulier du ministre de
l'Education en date du 24 novembre 1971, dans une lettre qu'il adressait
à M. Yvon Picotte, député de Maskinongé, avec le
caractère personnel et confidentiel.
Vous pouvez voir l'importance de mon comté puisque nous sommes
deux députés dans ce comté-là.
UNE VOIX: C'est incroyable, mais vrai.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le ministre peut véritablement
répondre aux nombreuses questions formulées par le
député de Maskinongé? S'il ne le peut pas, peut-il faire
de la recherche pour être en mesure de donner suite à ces
questions?
M. PAUL: Est-ce que le ministre est en
mesure de me dire pour quelle raison le surintendant du parc a
été remplacé par un dénommé Bellemare, pour
l'année qui commence?
M. GAGNON: A la suite des questions du député de
Maskinongé, on comprend mieux le pourquoi du changement du
titulaire.
M. PAUL: Est-ce qu'il y aurait possibilité de savoir de
l'honorable ministre ou d'un de ses fonctionnaires compétents
à ce moment-là je ne parle pas du sous-ministre Béland
à la suite de quoi et comment s'est fait l'engagement de M.
Bellemare, celui que l'on désigne comme surintendant du parc? Un
instant. Au cas où il aurait passé un concours à la
Commission de la fonction publique, est-ce qu'il y aurait possibilité
d'avoir une copie de l'avis public et de la tenue d'un tel concours? Est-ce
qu'il y aurait possibilité de connaître le nombre de participants
à ce concours, de qui le même dénommé Paul Bellemare
prendra ses ordres et s'il continue à exploiter son commerce de marchand
d'huile à Shawinigan?
M. SIMARD (Richelieu): M. Bellemare a effectivement passé un
concours à la Commission de la fonction publique.
M. PAUL : Est-ce qu'il y aurait possibilité de savoir la date de
la tenue de ce concours et de produire les renseignements que j'ai
demandés au sujet de l'annonce de ce concours et ainsi de suite? Est-ce
qu'il y aurait possibilité de savoir du ministre quel a
été le montant total de l'argent dépensé dans le
parc Mastigouche à même le budget 71/72?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour ce qui est du budget
d'immobilisation, la somme totale dépensée est de $767,000.
M. PAUL: Nous allons procéder à l'éventail de ces
travaux. Est-ce que le ministre pourrait nous dire le coût de
construction de deux colonnes en bois qui sont à l'entrée du parc
Mastigouche? J'aime autant vous dire, M. le ministre vous allez
peut-être trouver mes questions ridicules que quand tout ça
sera fini, je vais vous demander d'inviter le ministre de la Justice à
mener une enquête sérieuse sur la dépense des fonds publics
qui s'est faite à cet endroit-là. J'aime autant vous faire
connaître dès le début le pourquoi de toutes mes questions
et la demande que je ferai; sinon, j'aurai un autre endroit pour le faire.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, est-ce que le
député aimerait les avoir, j'ai quand même
différents détails ici que je pourrais souligner?
M. PAUL: Oui, allez-y donc!
M. SIMARD (Richelieu): Alors, le réseau routier entretenu et
amélioré, c'est sur 116 milles.
M. PAUL: Pardon?
M. SIMARD (Richelieu): 116 milles.
M. PAUL: Voulez-vous dire que tous les chemins représentent une
longueur totale de 116 milles ou si vous voulez dire qu'on a travaillé
dans 116 milles de chemin?
M. SIMARD (Richelieu): Effectivement, M. le député, on a
travaillé sur 116 milles de route.
M. PAUL: Voulez-vous dire qu'on a circulé sur une route de 116
milles ou si on a fait des travaux d'amélioration de chemins sur une
longueur de 116 milles?
M. SIMARD (Richelieu): C'est de l'entretien et de
l'amélioration...
M. PAUL: Ah! Combien pour l'amélioration et combien pour
l'entretien?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, nous ne possédons
pas ces détails.
M. PAUL: Je vais vous aider à avoir des détails, je vais
vous donner certains renseignements qui vous permettront d'aller plus vite que
vos renseignements que je veux obtenir auprès de vos fonctionnaires.
Tout d'abord, on a procédé à la construction d'un chemin
d'environ trois milles nous allons dire quatre milles, pour être
très libéral, pour être personnellement agréable au
ministre aux abords de la Pembina. On a également
réparé un chemin forestier pour aller du chemin public de la
Domtar au petit lac Noir, chemin qui a été gravelé sur une
distance d'un demi-mille.
On a gravelé le chemin de la Domtar sur une distance d'au plus
deux milles. Les mesures que je vous fournis ont été prises par
des hommes de métier qui ont suivi durant tout l'été les
travaux qui se faisaient. On a gravelé vers le lac des Iles et le lac
Ouabiti sur une distance d'un demi-mille. On a réparé le chemin
de la Croche près du territoire du lac des Iles sur une distance
maximale de trois milles.
Nous avons passé une gratte sur le chemin du lac Sorcier en
même temps qu'on a... Sorcier, oui; ce n'est pas moi. Ce sont
peut-être ceux qui rôdent autour du ministre des Institutions
financières, les requins de la finance mais ce n'est pas moi.
M. TETLEY: Peut-être faut-il que le ministère fasse
enquête.
M. PAUL: Oui, tâchez d'aboutir, on a hâte que la plaie
aboutisse. Surtout dans cette compagnie américaine, alors que le
ministre a
publié un bulletin au mois d'août. Vous le savez! Ce devait
être un placement excellent, c'était toute une innovation, mais il
a fait perdre des millions de dollars aux citoyens du Québec.
Voulez-vous parler de cette enquête-là, de la déclaration
que vous avez faite le 24 août l'année passée?
M. TETLEY: De quelle enquête parlez-vous?
M. PAUL: Parlons de choses sérieuses; si vous ne connaissez rien,
ne vous mêlez pas de ça.
Est-ce que le ministre pourrait également nous renseigner au
sujet des travaux qui ont été faits près du lac des Iles,
toujours par le contremaître Paul Picard, dont les frères sont
spécialisés, qui sont détenteurs exclusifs de travaux
forestiers de la compagnie Domtar et qui ont fait aménager un chemin
pour des besoins touristiques, alors que le but premier de ce chemin-là
était pour faire sortir le bois qu'on a fait aux abords du lac des
Iles?
Est-ce que le ministre pourrait nous donner le coût approximatif
d'un mille de chemin de bois tout en le référant à
l'estimation qui a été faite du chemin du Syndicat forestier
qu'on a évalué à $6,000 le mille?
Est-ce que le ministre pourrait confirmer ou infirmer l'information que
je lui donne, à l'effet que sur tout le territoire du parc de la
Mastigouche, les pêcheurs circulaient sur un chemin aménagé
par la compagnie Domtar et que les travaux de terrassement, de chemin, ont
été pour une longueur maximum de quinze milles?
Est-ce que le ministre pourrait nous dire qui avait donné au
contremaître général du parc, M. Paul Picard,
l'entière discrétion de louer la machinerie nécessaire
à ces travaux alors que la presque totalité de la machinerie
appartenait à Paul Picard et frères, à Picard Enr., nom et
raison sociale sous lesquels fait affaires Paul Picard?
Est-ce que le ministre pourrait nous donner l'utilité de la
construction d'une tour en haut de la côte de la Pimbina? Il s'agit d'une
tour de quarante pieds, en bois. Au cas où on voudrait nous dire que
c'était pour surveiller les feux de forêts, je vous dirai que la
St-Maurice Forest Protection n'a seulement plus de tour à cet
endroit-là parce que le territoire est surveillé par des avions.
C'est une tour de quarante pieds, en plein bois; il n'y a pas de lac autour. Je
voudrais savoir l'utilité et le coût de construction de cette
tour.
En même temps, je voudrais demander au ministre, officiellement,
d'inviter son collègue, le ministre de la Justice, à tenir une
enquête sérieuse sur la dépense d'une somme qui nous a
été mentionnée comme étant d'un peu plus de
$700,000 dans le territoire du parc Mastigouche, alors que je vous ai
résumé à 80 p.c. près les travaux qui ont
été réalisés en aménagement.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je prends bonne note de
tous les détails que le député de Maskinongé vient
de nous fournir. Il est bien sûr que nous allons faire des recherches et
que nous allons prendre soin de répondre à chacune de ses
questions.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait nous dire comment il va
répondre et quand?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, disons que nous allons
essayer, enfin...
M. PAUL: Non, quand je dis quand, je ne veux pas presser le ministre ni
les hauts fonctionnaires...
M. SIMARD (Richelieu): Le plus tôt possible...
M. PAUL: Je comprends parfaitement, mais je voudrais savoir quand.
Est-ce que ce sera avant l'ajournement d'été?
M. SIMARD (Richelieu): Ce sera fait le plus rapidement possible,
sûrement avant l'ajournement d'été.
M. PAUL: Est-ce que le ministre, par la même occasion, serait en
mesure de nous dire ce soir quel organisme de placement on va consulter pour
l'engagement du personnel de l'année qui débute? Toujours pour ce
qui a trait au personnel saisonnier.
M. SIMARD (Richelieu): Je prends cela en bonne note. Il est sûr
qu'il y a eu énormément de questions qui ont été
posées, énormément de noms qui ont été
mentionnés par le député.
M. PAUL: S'il y a eu énormément de questions qui ont
été posées, il y a également
énormément de questions qui se posent dans la région.
M. SIMARD (Richelieu): Je comprends très bien le
député de Maskinongé. Je vais essayer, autant que
possible, avec l'aide de mes hauts fonctionnaires, de trouver des
réponses aux questions que le député de Maskinongé
a bien voulu nous poser ce soir.
M. PAUL: Là, je vous pose une question simple. Comment allez-vous
procéder pour l'engagement du personnel saisonnier? Qui allez-vous
consulter? A l'avance, je vous demande de ne pas me consulter, parce que je ne
veux pas me salir les doigts. Excepté que je veux que vous consultiez
les organismes responsables comme les bureaux de placement, le bureau
fédéral nous ne sommes pas encore en territoire
étranger à mon point de vue quand nous vivons dans le
Québec et que nous faisons affaires avec Ottawa et le bureau de
placement provincial.
M. SIMARD (Richelieu): Exactement, M. le député.
M. PAUL: Est-ce que vous allez le faire?
M. SIMARD (Richelieu): Je crois que c'est la voie normale, le
procédé normal.
M. PAUL: Est-ce que ceux qui sont au travail actuellement ont
été engagés de cette façon?
M. SIMARD (Richelieu): Je ne peux pas répondre à la
question. Je l'ai répété tantôt au
début...
M. PAUL: II y en a qui sont au travail depuis le début de la
saison. Il n'y a pas longtemps, les lacs ne sont pas encore calés. Il y
a encore un pied et demi ou deux pieds de neige dans le territoire du parc,
mais il y en a qui sont au travail. Ils travaillent à quoi? Je ne le
sais pas.
M. SIMARD (Richelieu): L'embauche vient à peine de commencer, si
elle est commencée.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si c'est la politique
de son ministère, comme accueil dans un parc, d'entrer dans le parc le
matin à 8 heures pour être reçu par huit patrouilleurs?
M. SIMARD (Richelieu): Est-ce que vous pourriez préciser votre
question?
M. PAUL: Quand nous arrivions à la pêche, dans le parc, ils
étaient huit pour nous recevoir. Quand nous sortions, ils étaient
encore huit pour nous inspecter. Ce n'était pas grave, parce que j'ai
toujours été soucieux de l'observance des lois, d'autant plus
qu'avec la "gang" qu'il y avait là, il est inutile de vous dire que nous
faisions bien attention de ne pas dépasser... Nous aimions mieux en
avoir trois de moins qu'un de trop. Vous pouvez en être sûr.
M. SIMARD (Richelieu): Est-ce que vous pourriez me localiser la
barrière?
M. PAUL: Je parle toujours du parc Mastigouche, à la
barrière, à la fin de la route 44, que l'on appelle la route 44,
mais qui est le chemin des Pins rouges. C'est là où on a
construit deux colonnes à l'entrée du parc, un peu en bas du lac
Lafond où votre prédécesseur est allé taquiner la
truite. Je pense qu'elle était en compagnie de M. Brown, l'an dernier,
à l'occasion de l'ouverture. C'est un peu en bas, au sud du prolongement
de la route 44, le chemin des Pins rouges, parce que, lorsque nous allons au
lac à l'Eau claire, nous n'y allons pas par le même chemin, nous
passons par le Saint-Alexis, mais quand nous allons au lac des Pins rouges,
nous passons à droite du lac Goudreau. Est-ce que le ministre est bien
localisé?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, M. le député.
M. PAUL: Très bien. En même temps, je voudrais que le
ministre m'informe, quand il aura tous ses renseignements, s'il a l'intention
d'inviter son collègue, le ministre de la Justice, à tenir
l'enquête ou s'il préfère que j'en fasse une question
officielle en Chambre avec un débat approprié autour de tous ces
événements qui se sont déroulés dans le parc
Mastigouche?
M. SIMARD (Richelieu): A la suite des recherches et de l'enquête
que nous allons faire nous-mêmes, au sein de notre
ministère...
M. PAUL: C'est normal.
M. SIMARD (Richelieu): ... je déciderai à ce
moment-là si je dois communiquer avec le ministre de la Justice, et je
communiquerai à ce moment-là avec le député de
Maskinongé.
M. PAUL: Et j'aimerais que vous informiez aussi les membres de la
commission.
M. SIMARD (Richelieu): Avec plaisir, M. le Président.
M. GAUTHIER: M. le Président, parlant des voies d'accès du
parc Mastigouche. Il y a quelques années, des gens de Saint-Zénon
auraient aménagé une route privée qui était alors
à péage. Elle partait vaguement du lac à Poisson dans la
municipalité de Saint-Zénon vers ce qui est aujourd'hui le parc
Mastigouche. La rumeur voudrait que le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche se soit chargé l'été dernier
de l'entretien de cette route.
J'aimerais savoir si c'est exact, si cette route-là a
été achetée, si elle a été payée, si
elle est considérée comme publique. Deuxièmement,
j'aimerais savoir aussi si c'est l'intention du ministère du Tourisme de
prendre sous sa responsabilité l'entretien de la route normale publique
qui part de Saint-Ignace-du-Lac en allant justement vers le territoire du club
Mastigouche, via le lac Bouteille et autres. Il y aurait un petit bout de
chemin qui est réellement public et dont l'entretien laisse fort
à désirer, alors que, semble-t-il, le ministère aurait
pris à son entretien cette route qu'on dit alors privée.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, on m'informe que le
chemin mentionné par le député a été
effectivement acheté par le ministère du Tourisme et selon
l'évaluation du ministère de la Voirie. Alors, c'est bien
sûr qu'à ce moment-là c'est le ministère qui doit
entretenir son chemin.
M. GAUTHIER: Et quant à l'autre bout de chemin dont je parle,
partant de Saint-Ignace-du-Lac en allant vers le même carrefour, chemin
public, il appartenait à la Consolidated Bathurst
dans le temps, et qui descend tout le long de la Mattawin, on me dit
qu'il y en a un petit bout de cette route qui n'est pas entretenu ou à
peu près.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, le bout de chemin auquel
le député fait allusion, c'est que nous ne sommes pas
propriétaires effectivement de ce bout...
M. GAUTHIER: Oui.
M. SIMARD (Richelieu): ... alors il n'a pas été question
que le ministère l'entretienne l'an passé.
M. GAUTHIER: Ce que je comprends mal, c'est que le ministère
n'est pas propriétaire, pas plus que tout le chemin qui descend le long
de la Mattawin, en fait ça appartient à qui? Cela appartient
à la Consolidated Bathurst, je suppose? Pourquoi ne vous en
êtes-vous pas porté acquéreur alors que vous vous seriez
porté acquéreur de l'autre?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, est-ce que c'est le
chemin qui conduit au lac Boutet ou au lac Tremblay?
M. GAUTHIER: Oui.
M. SIMARD (Richelieu): Alors, M. le Président, on m'informe qu'il
est question de faire le tour par le lac Ouabiti étant donné que
ça coûte pas mal moins cher d'entretien.
M. PAUL: Pardon?
M.GAUTHIER: Mais, M. le ministre, je voudrais tout de même vous
faire comprendre, par exemple, pour les gens de Saint-Michel-des-Saints qui
voudraient se rendre là, qui anciennement s'en allaient au barrage du
lac Taureau, ne faisaient tout de même pas le tour par
Saint-Zénon, ils passaient par Saint-Ignace-du-Lac et là ils
suivaient. Si ce n'est pas entretenu, on va faire le tour pour aller par
où? On va revenir sur nos chemins. Cela semble illogique à
première vue.
M. SIMARD (Richelieu): On va regarder ça.
M. PAUL: Est-ce que le ministre a dit qu'il se proposait de rendre
accessible le territoire du lac Bouteille par le chemin du lac Ouabiti? Vers le
lac Bouteille.
M. SIMARD (Richelieu): Non, non, vers les lacs Aubry et du Cap, c'est
tout près du chemin de Saint-Ignace dont on parle.
M. PAUL: Mais par Saint-Alexis-des-Monts?
M. SIMARD (Richelieu): Non, en passant par Saint-Zénon,
contournant par le Nodomat, le Ouabiti et là on arrive dans le secteur
où on a six lacs ensemble où on offre un certain potentiel.
L'autre chemin entre le lac Tremblay et l'autre, le lac du Cap...
M. GAUTHIER: Mais tout de même en partant de Saint-Ignace du-Lac
en allant à la fourche dont on parle, de Saint-Zénon, il n'y a
tout de même pas long, il y a peut-être deux milles au plus, je ne
sais pas s'il y a ça. Et puis, il reste tout de même illogique que
les gens de Saint-Ignace-du-Lac ou ceux de Saint-Michel soient obligés
de revenir sur leur chemin pour venir passer par Saint-Zénon.
M. SIMARD (Richelieu): Du lac Tremblay au chemin, au raccordement du
chemin qui va au lac du Cap et du lac Aubry, dont il est ici mention, il y a
une distance minimum qui sépare d'au moins cinq milles et sur ces cinq
milles de route, il n'y a aucun lac en bordure.
Plutôt que de réparer la route qui est en très
mauvaise condition, on circule présentement seulement avec un
véhicule tout-terrain ou à quatre roues motrices. Nous croyons,
après un premier examen, qu'il serait beaucoup plus facile, compte tenu
du potentiel de pêche qui existe à partir des lacs Ouabiti,
Moineau, Aubry et du Cap, ainsi que les six autres lacs adjacents à un
secteur où il pourrait y avoir un bassin et, à ce
moment-là, ce serait beaucoup moins onéreux de réparer la
route déjà existante que de réparer cinq milles sur
lesquels, à part de circuler, on n'offre aucune activité de
pêche intéressante.
M. GAUTHIER: Tout de même, quand vous dites que ça circule
seulement avec des quatre roues motrices, il faut comprendre qu'il n'y a pas si
longtemps on passait là avec des automobiles de promenade. Probablement
qu'à peu de frais il y aurait possibilité de rendre cette route
relativement carrossable.
M. SIMARD (Richelieu): Je crois que c'est l'état du chemin qui
avait intéressé le chemin des Clubs, comme nous l'appelons,
à être construit quand la compagnie de papier a cessé
l'entretien de la route.
M. GAUTHIER: M. Simard, vous connaissez bien le territoire.
Jusqu'à il y a deux ans, la route normale pour aller au lac Ouabiti
était par Saint-Michel ou Saint-Zénon. Avant que la Domtar
prolonge son chemin, il n'y avait pas d'accès au club Ouabiti, au lac
Mitchell. Ce que le député mentionne, c'est qu'à venir
jusqu'à il y a deux ans, il y avait un chemin passablement carrossable.
L'entretien ne serait pas absolument onéreux pour permettre aux gens de
Saint-Michel et de Lac-Ignace de se rendre à ce territoire-là
plutôt que de faire dix milles vers Saint-Zénon pour ensuite
prendre la route Champagne et remonter vers ce territoire.
M. SIMARD (Richelieu): Au premier examen, il n'y a pas eu de
décision totale de prise. Il y a eu un examen sur carte
géographique et il semblait que ce serait intéressant de
prolonger le chemin par le lac Ouabiti et le lac Moineau. Quand il y aura
examen sur le terrain, peut-être que nous réviserons notre
idée et qu'on atteindra en passant par le lac Tremblay pour donner un
accès par Saint-Michel. Il n'y a rien de concret encore, ce sont
seulement dss projections qui sont préparées.
M. GAUTHIER: La route de Saint-Zénon, que vous appelez la route
des Clubs, qui a été expropriée par le ministère
selon une évaluation par le ministère de la Voirie en fait, a
été payée combien et à qui?
M. SIMARD (Richelieu): Est-ce le chemin Champagne et Raymond?
M. GAUTHIER: C'est ça.
M. SIMARD (Richelieu): C'est $76,000.
M. GAUTHIER: Pour quelle longueur?
M. SIMARD (Richelieu): Pour 8.8 milles exactement. Ce chemin-là
avait été autorisé en 1964 ou 1965 par un
arrêté en conseil du ministère des Terres et Forêts
après que la compagnie Consolidated eut résilié ses droits
sur la route en question.
M. GAUTHIER: Dans un tout autre domaine, est-ce l'intention du
ministère du Tourisme de laisser refermer cette route-là qui
descendait tout le long de la Mattawin et qui allait jusqu'à
Saint-Roch-de-Mékinac?
M. SIMARD (Richelieu): Disons que cette route-là demanderait des
sommes énormes pour être refaite. Nous gardons à
l'idée qu'il serait peut-être plus intéressant de prolonger
le chemin de ceinture, dont on parlait tout à l'heure, qui est en haut
du lac aux Sables, sur la concession forestière du Syndicat forestier,
qui donnerait un accès à la Mattawin pour venir rejoindre le
secteur de la Mattawin. Mais si en partant de Saint-Michel, pour refaire cette
route-là, cela représente entre $16,000 et $20,000, à ce
moment-là compte tenu de la route et des difficultés du terrain,
ce serait très onéreux en considérant que nous offririons
comme facilité de pêche du brochet et peut-être un
très beau paysage sur la Mattawin. Cela peut être
intéressant dans un deuxième temps, mais, pour l'immédiat,
le but visé est de permettre aux gens de pêcher en ouvrant les
plus grands secteurs.
M. GAUTHIER: Tout de même, comme projection
éloignée, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'envisager la
possibilité d'utiliser éventuellement une route qui est
construite en haut de
Saint-Michel-des-Saints et qui va vers un développement qu'on
disait minier dans le temps, et qui ne s'est pas réalisé, ou
encore une route qui irait utiliser les routes de la Consolidated Bathurst qui
se rendrait au moins jusqu'à la rivière du Milieu et possiblement
en bas du barrage Taureau puisqu'on m'a dit, la semaine dernière ou il y
a quinze jours, au ministère des Terres et Forêts qu'on
envisageait sérieusement la possibilité d'empêcher le
flottage du bois en obligeant la Consolidated Bathurst à aller
déverser son bois en bas du barrage Taureau. Et rendu au barrage
Taureau, ce serait tout de même un parcours qui serait utilisable au
point de vue touristique.
M. SIMARD (Richelieu): Le potentiel du barrage Taureau est retenu parce
que ç'a été un des premiers lacs auxquels il y a eu un
accès où on a fait une rampe de lancement pour tout genre
d'embarcations, où il y a un stationnement qui a été fait
l'an dernier.
M.GAUTHIER: Ainsi vous êtes au courant du projet dont on
parlait?
M. SIMARD (Richelieu): Au point de vue d'accès au lac, c'est
seulement une jetée pour tout genre d'embarcations, pour le
propriétaire d'embarcations, compte tenu que le lac Taureau offre
énormément de potentiel récréatif, que ce soit la
voile ou le bateau-moteur et même la pêche, à certaines
saisons évidemment.
M. PAUL: Cet après-midi, j'ai parlé de la Pointe fine du
lac Taureau, est-ce que vous avez pu, de mémoire situer les lieux?
M. SIMARD (Richelieu): Géographiquement, je situe très
bien le réservoir Taureau, mais je ne le connaissais pas ni la partie de
ce lac qui portait ce nom.
M. GAGNON: M. le Président, je ne voudrais pas récidiver,
mais très brièvement, je vais revenir sur une suggestion qu'a
faite le député de Maskinongé concernant les emplois
à temps partiel, surtout lorsqu'il existe des bureaux de placement du
gouvernement provincial. Le ministère du Travail a tout de même
établi des bureaux de placement et même celui qui les a
établis ne s'en sert pas. Bien sûr, quand j'ai
écouté le député de Maskinongé, j'ai
été stupéfait du patronage qui s'était fait dans
son comté. Il semble que cela a été une gangrène
considérable. Dans Gaspé-Nord cela a brassé
considérablement, quoique moins. Le député libéral,
M. Therrien, disait que le ministre du temps, le député de
Marguerite-Bourgeoys l'écoutait aveuglément. Il était
même allé jusqu'à donner des instructions au gérant
du parc. Certains ministres disaient: Seigneur, délivrez-moi de
Therrien! Et des secrétaires de ministres appelaient des amis pour dire:
Que faire pour le sortir de mon bureau? Tout de même,
si le ministre se servait des bureaux de placement provincial, cela
éviterait bien de la discussion autour de la table. Cela permmettrait
l'utilisation des bureaux de placement provincial. Le ministre pigera dans la
liste que le bureau provincial lui fournira.
Moi, quand j'étais ministre aux Terres et Forêts les
employés qui y sont sont en fonction depuis 1960 très
souvent je leur disais: Allez donc au bureau du ministère de la
Main-d'oeuvre du Québec, la machinerie, tout y est. Tranquillement, si
nous faisons tous notre part comme cela, nous allons pouvoir faire
l'éducation et ne pas laisser croire aux gens que le patronage est un
instrument pour assommer tout le monde. Quand je dis cela, je sais qu'il y a
des officiers du ministère qui m'écoutent ici et qui savent ce
que je veux dire.
M. PAUL : Est-ce qu'il y aurait possibilité dans la collection de
questions que je vous ai posées de me fournir le montant payé en
machinerie à Picard et frères enrg., de
Saint-Alexis-des-Monts?
M. SIMARD (Richelieu): ... de location.
M. PAUL: ... Qui avait charge de louer de la machinerie sur ce
territoire?
M. SIMARD (Richelieu): Qui avait charge de louer la machinerie?
M.PAUL: C'est cela.
M. GAGNON: ... part pour cinq minutes, on va terminer les questions.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montclam): Vous voulez les prendre en note, c'est cela?
M. le Président, je ne voudrais pas faire de réquisitoire.
Je ne me sens pas dans un prétoire. Ne serait-ce que dans la
région des Laurentides, il s'est passé également des
choses un peu étranges. Je demanderais au ministre quant à
faire un inventaire de son ministère de jeter un coup d'oeil de ce
côté-là aussi. J'aimerais m'en tenir, non pas à des
cas particuliers mais à des politiques générales. Je
voudrais revenir à ce qu'on avait discuté cet après-midi,
l'aménagement des Laurentides. C'est très important. Ce n'est pas
parce que c'est une politique de portée générale qu'elle
doit être pour autant négligée, au contraire. Je vais
uniquement résumer le problème. J'aimerais que le ministre ou son
sous-ministre disent ce qui peut être fait.
La région de Montréal comprend 50 p.c. du potentiel humain
du Québec. Il y a actuellement, massivement, des interventions du
gouvernement fédéral et du gouvernement provincial dans
l'aménagement du territoire. On n'a qu'à penser à
l'immense aéroport de Sainte-Scholastique et toute la zone actuellement
coordonnée par SATRA. Mais toutes ces politiques actuellement, se
terminent, à toutes fins pratiques, à Saint-Jérôme
et à Lachute. Je pense que c'est cela. L'arrière-pays qu'on
appelle les Laurentides est quand même l'endroit où d'ici quelques
années, d'ici dix, douze ou quinze ans, l'homme moyen de Montréal
passera au moins trois jours par semaine. On a même l'impression,
d'après des études qui ont été faites, que ce
serait même là qu'il demeurerait, quitte à avoir un
appartement à Montréal pour travailler, l'inverse de ce qu'on
connaît depuis 30 ans. Le développement dans cette région
se fait de façon anarchique, dans le sens qu'il n'est pas
coordonné. Il n'y a aucune politique de réserve de zones de
verdure dont la quasi-totalité appartient encore au gouvernement.
Pourquoi les laisser aller et ensuite les racheter?
Il y a toutes les questions de construction, les règlements de
construction par les municipalités qui ne demanderaient rien de mieux
que de se faire proposer une norme type de construction de chalet comprenant
tout ce qui est pollution, soit la question des égouts, des services
sanitaires. Les municipalités ne demanderaient rien de moins que de
jouer ce jeu de la planification de l'aménagement de leur territoire.
Qui doit prendre l'initiative de cela? C'est évident que vous allez me
répondre que ce n'est pas nécessairement dans les pouvoirs de
votre ministère. Mais, qui va s'en occuper? Est-ce qu'on va attendre que
le ministère de l'Expansion régionale d'Ottawa décide de
faire un plan? Est-ce qu'on va attendre que ce soit l'Office de la
planification? Est-ce qu'on va attendre que ce soit le ministère des
Terres et Forêts sous prétexte qu'il possède une partie du
territoire? Est-ce qu'on va attendre que ce soit le ministère des
Affaires municipales sous prétexte qu'il possède le pouvoir sur
l'organisation de la collectivité? Est-ce qu'on va attendre que, est-ce
qu'on va attendre que...?
Le ministère, pour la première fois de son histoire,
ferait oeuvre d'avenir en déterminant que, dans cette zone, pour au
moins un an, il y aurait peut-être à faire une expérience
pilote d'aménagement par le ministère. Cela ne coûterait
peut-être pas aussi cher qu'on ne le croit. Le plan d'aménagement
étant fait, les municipalités ayant joué le jeu de
l'aménagement, il serait peut-être possible au ministère,
si vous le voulez dans un fédéralisme rentable ou ingrat, comme
l'a dit le premier ministre, cet après-midi, de négocier avec le
ministère de l'Expansion régionale des sommes pour le financement
de l'infrastructure. L'économie de cette région est
nécessairement le tourisme. Je ne pense pas nécessaire que le
ministère de l'Expansion régionale puisse vous dire qu'il n'est
pas possible dans ses lois à Ottawa d'aider à un financement pour
l'aménagement de ce territoire. La vocation de ce territoire est le
plein air.
Or, actuellement, le drame qui se produit est
que toutes les subventions que ce soit du ministère de
l'Industrie et du Commerce du Québec, que ce soit l'Expansion
régionale â Ottawa, ne tiennent pas compte du fait que c'est une
zone qui devrait être décrétée verte. N'importe qui
peut aller s'établir dans cette région, subventionné par
le gouvernement et aller polluer le secteur. Pour empêcher l'expansion de
plein air de ce secteur, je pense qu'il ne faudrait pas attendre qu'on soit
rendu trop loin dans ce désordre d'aménagement, pour passer
â l'attaque. De tous les ministères à Québec, pour
ma part, malgré la non-confiance que beaucoup de députés
ont pour le ministère du Tourisme de la Chasse et de la Pêche,
pour diverses raisons, je pense et je plaide que c'est à vous de le
faire. Mais prenez-le, le leadership! N'attendez pas que tout le monde accapare
cette responsabilité pour être mis, encore une fois, devant des
faits accomplis. Le ministère des Terres et Forêts dira: Voici ma
politique d'aménagement des terres de la couronne. Ou les autres
ministères le feront. C'est â vous de prendre ce leadership. A mon
avis, c'est une politique importante qui, au moins pour le plan
d'aménagement, ne coûterait pas des millions. Pour une fois, on
aurait un secteur rationnel. C'est celui qui est le plus près des
milieux urbains. C'est ce qui est important dans cette idée. J'aimerais
que le ministre nous parle de ce sujet.
M. SIMARD (Richelieu): Est-ce que le député de Montcalm a
bien dit tout à l'heure que cette zone dépasse, si vous
voulez...
M. MASSE (Montcalm): A mon avis, la zone verte...
M. SIMARD (Richelieu): ... les études qui sont faites à
l'heure actuelle par SATRA...
M. MASSE (Montcalm): Oui. Vous pourriez avoir des fonds. En tout cas,
donnez-moi votre place pendant quelques minutes, vous pourriez avoir des fonds.
Vous pourriez aller les chercher au ministère de l'Expansion
régionale, comme conséquence d'aménagement de
l'aéroport de Sainte-Scholastique. Ce ministère a de l'argent, il
ne sait plus qu'en faire.
M. SIMARD (Richelieu): ... je pose la question.
M. MASSE (Montcalm): Vous pourriez faire financer toute votre
étude d'aménagement par le gouvernement fédéral via
l'Expansion régionale. Votre bon ami Jean Marchand, surtout en
période électorale, est encore plus large qu'à l'habitude.
D'autant plus que, dans cette région, ce sera une façon de faire
oublier la question de la Macaza.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je retiens cette
suggestion du député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): J'espère que vous allez faire plus que la
retenir.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1...
M. SIMARD (Richelieu): Excusez-moi, je pourrais même ajouter, M.
le Président que je la retiens comme valable.
M. MASSE (Montcalm): Maintenant, le parc du Mont-Tremblant comme tel,
indépendamment de ce que devra être la région, qu'est-ce
qui s'y est fait l'année dernière? Vous n'avez pas les
chiffres?
M. SIMARD (Richelieu): Est-ce que le député voudrait avoir
les chiffres?
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais savoir, l'année dernière,
compte tenu du budget que vous aviez, quels ont été vos
programmes d'aménagement à l'intérieur du parc?
Deuxièmement, cette année, qu'allez-vous faire? Il y a
au-delà de 100,000 personnes qui sont allées dans le parc ou qui
se proposent d'y aller. C'est une question d'intérêt public pour
laquelle on aurait le droit... ce ne sont pas des puces que je cherche, c'est
simplement l'information pour connaître vos désirs.
M. SIMARD (Richelieu): L'an dernier, on a complété le parc
du Mont-Tremblant, les deux terrains de camping du lac Lajoie et du lac Monroe.
Celui du lac Lajoie a été ouvert à la mi-août et
celui du lac Monroe le sera à l'ouverture de la saison, cette
année.
M. MASSE (Montcalm): Combien va coûter, en gros,
l'aménagement de ces terrains-là?
M. SIMARD (Richelieu): L'aménagement global au lac Monroe pour
350 emplacements, comprenant 50 emplacements pour roulottes, ainsi que les
bâtiments sanitaires, est de $800,000.
M. MASSE (Montcalm): Cela fait combien de dollars par emplacement? Vous
allez me dire de le diviser, mais donnez-moi donc une réponse quand
même.
M. SIMARD (Richelieu): C'est d'environ entre $2,600 et $2,800.
M. MASSE (Montcalm): Bon, disons $2,600 l'emplacement. Pour Lajoie?
M. SIMARD (Richelieu): Lajoie, il a 125 emplacements; il a
coûté $227,000.
M. MASSE (Montcalm): Cela a coûté moins cher
d'aménagement au lac Lajoie qu'au lac Monroe. Pour quelle raison?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, les conditions de terrain ne sont pas les
mêmes et, au lac
Lajoie, il n'existe pas de places pour roulottes. Il n'y a pas de prises
d'électricité, d'égouts, d'aqueducs individuels. C'est
communautaire.
M. MASSE (Montcalm): A part ces terrains-là, est-ce qu'il y a eu
d'autres programmes?
M. SIMARD (Richelieu): Ce sont les seuls aménagements au niveau
de l'immobilisation dans le parc du Mont-Tremblant l'an dernier.
M. MASSE (Montcalm): Et le programme de cette année, ce sera
quoi? Avec la permission du député de Maskinongé, vous
pouvez peut-être me répondre.
M. PAUL: Si vous avez confiance dans la réponse qu'il va vous
donner, acceptez-le. Moi, je n'en aurais pas confiance mais vous, c'est votre
affaire. Jugez-le par vous-même. Je ne vois pas d'objection, je ne donne
pas ma désapprobation...
M. MASSE (Montcalm): De toute façon, ça pourra permettre
au député de Maskinongé de revenir l'an prochain parce
que, ce qu'il est en train de donner, c'est le programme qui doit être
fait cette année, dans le parc du Mont-Tremblant. S'il n'est pas fait,
le député de Maskinongé pourra revenir.
M. SIMARD (Richelieu): Dans le parc du Mont-Tremblant, cette
année, projet 1: Construction d'un incinérateur dans la
région du lac Monroe, sujet toutefois à des pourparlers qui sont
en cours avec le ministère de M. Goldbloom pour s'assurer qu'il n'y aura
pas de contradiction de ce côté-là, pour un montant de
$35,000.
Construction de postes d'accueil et de renseignements aux deux
entrées principales, soit celle conduisant au lac Monroe et celle
conduisant, via Saint-Donat, au lac Lajoie, au coût de $80,000. Une
amorce de développement du secteur nord et nord-ouest du parc du
Mont-Tremblant, particulièrement à des fins de pêche
contrôlée et de chasse contrôlée, $150,000.
Il y a $55,000 à payer pour le camping du lac Monroe. Ce sont des
retenues sur les contrats qui ont été exécutés
cette année et la construction d'un centre communautaire. Au camping du
parc Lajoie, $16,000. Ce sont des retenues sur les contrats et il y a des
aménagements électriques complémentaires à faire
pour terminer les travaux. C'est le total du programme dans le parc du
Mont-Tremblant.
M. GAUTHIER: Dans le bout du dépôt Cyprès, cette
année...
M. SIMARD (Richelieu): Les travaux ont déjà
été faits; il y a des travaux de réaménagement qui
ont été faits sur la fin de l'exercice 71/72. Il y a eu des
travaux d'électricité et d'aqueduc dans certaines bâtisses
au dépôt
Cyprès, un contrat de $15,000 en 1971, et on va réinvestir
$15,000 en 1972 pour continuer le développement du dépôt
Cyprès.
M. GAUTHIER: Le ministère a l'intention de faire quoi avec
ça? Est-ce de l'hébergement ou quoi?
M. MASSE (Montcalm): Toutes les baraques qu'il y a là?
M. SIMARD (Richelieu): Cela va servir principalement cette année
à des groupes d'étudiants universitaires qui vont aller faire des
stages d'étude et certaines expertises à l'intérieur du
parc, dans le cadre des programmes de recherche. Cela est éventuellement
destiné à servir de départ à une base de plein air
lorsque les budgets du ministère permettront réellement de
pénétrer ce secteur d'activités. C'est un
départ.
M. GAUTHIER: Mais ce doit tout de même être prévu
dans l'échéancier du plan décennal dont on parlait tout
à l'heure?
M. SIMARD (Richelieu): Le lac Cyprès est un des secteurs à
être développés dans le plan d'aménagement...
M. GAUTHIER: En quelle année?
M. SIMARD (Richelieu): La phase d'aménagement au lac
Cyprès... Je ne sais pas.
M. MASSE (Montcalm): Un des grands problèmes dans le parc du
Mont-Tremblant et les fonctionnaires sont certainement au courant
c'est qu'il y a des dizaines et des dizaines de milles de route qui ont
été faits par la compagnie qui exploite la forêt, et il est
regrettable que le ministère ne trouve même pas les crédits
pour entretenir ces routes lorsque la compagnie les laisse.
Je pense que le ministre, qui est un homme d'affaires averti, va
admettre pour le moins, sur le plan public ce n'est pas
nécessairement l'intérêt public que la compagnie a
fait et fait encore enfin elle termine son programme
énormément de chemins. Or, le ministère n'est même
pas capable de les entretenir. Résultat, lorsque, dans quatre ou cinq
ans, ou voudra les refaire ou se servir de ces routes-là, ça va
coûter beaucoup plus cher. Il me semble que le minimum serait
d'entretenir ces chemins-là. A long terme, c'est certainement une
économie.
M. GAUTHIER: D'ailleurs, avec la fermeture du dépôt
Cyprès, est-ce que les routes vont être abandonnées ou si
c'est le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, comme
tel, qui va s'en charger?
M. SIMARD (Richelieu): Elles vont être entretenues par le
ministère.
M. MASSE (Montcalm): Un autre des problèmes du
développement du parc de la Montagne tremblante, c'est la
décision prise il y a quelques années de favoriser la
région du lac Monroe par rapport à la région du lac
Lajoie. J'ai toujours personnellement contesté cette décision.
Quant à moi, elle demeure contestable depuis le début, parce que
le village de Saint-Donat, étant à proximité du lac
Lajoie, aurait pu bénéficier des retombées
économiques du développement du lac Lajoie, tandis que le lac
Monroe est tellement loin de Saint-Faustin et des autres endroits que les
retombées sont certainement moindres.
C'est l'histoire qui a fait que le lac Monroe s'est
développé, a été privilégié, parce
que l'Université de Montréal avait installé là un
centre d'études biologiques et c'est partie des baraquements. Je ne
pense pas que ce soit nécessairement l'intérêt de la
population que ce développement ait été fait et je me
demande encore aujourd'hui si c'est utile d'investir autant au lac Monroe. On
me répond que maintenant que le programme est commencé il faut
continuer à le faire. Additionner une erreur à une erreur,
ça fait toujours deux erreurs, ça ne corrige pas
nécessairement la première.
Il y a un plan quinquennal dont on parle depuis dix ans qui, de toute
façon, n'est pas encore réalisé et a peu de chances de se
réaliser d'ici cinq ans. Je pense qu'il serait peut-être
intéressant que le ministère révise sa politique
d'aménagement dans le parc de la Montagne tremblante.
Un autre problème a été soulevé, c'est celui
des pistes de motoneige qui ont été installées dans le
parc du Mont-Tremblant, il y a deux ou trois ans. Elles semblent avoir
été négligées cette année au point que le
ministère, je pense, n'avait même pas de machine pour entretenir
les pistes. Enfin, c'est ce qu'on m'a laissé entendre. De plus il y a eu
dans toute cette région-là la décision du ministère
des Terres et Forêts, plus la décision des ministères
à Ottawa pour subventionner les municipalités ou les clubs de
motoneiges pour faire des pistes. Tout ça s'est fait j'en suis
profondément convaincu sans consultation auprès du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et, en tout
cas, sans au moins demander son avis dans cette affaire.
Si tel a été le cas, pour quelle raison est-ce que, dans
l'ensemble de cet aménagement, vous n'avez pas réservé des
sommes pour poursuivre la politique que vous aviez dans le parc du
Mont-Tremblant? Car si vous regardez les chiffres, j'ai l'impression que, cette
année vous n'avez peut-être pas les derniers chiffres
par rapport à l'année dernière, il y a eu une
drôle de descente dans le parc du Mont-Tremblant pour ce qui est de
l'utilisation des pistes de motoneige du parc comme telles.
Il y a les prix, ça coûte très cher, c'est
surprenant, ça coûte plus cher. Le seul endroit où il faut
payer actuellement, c'est dans le parc, alors qu'avec les subventions du
ministère fédéral des Terres et Forêts, aujourd'hui,
il y a des pistes partout. Il faudrait peut-être reconsidérer
d'étudier cette affaire-là. Est-ce qu'on va continuer à
faire des pistes dans le parc et faire payer alors qu'aujourd'hui il y en a
partout? Je pose la question, ce sera au ministère à
répondre.
Un autre gros problème dans le parc du Mont-Tremblant, c'est le
même problème qu'ailleurs, c'est qu'il n'y a pratiquement pas de
piscicultures ou que les piscicultures ne fournissent pas les pêcheurs.
Mais, d'une année à l'autre, si on s'en tient aux remarques des
gens qui utilisent le parc, il y a de moins en moins de poissons, si ce n'est
les pêcheurs. Or, je ne pense pas que les pêcheurs aillent dans le
parc pour rencontrer d'autres pêcheurs-poissons mais pour prendre des
poissons.
Je ne sais pas si le ministère ne pourrait pas faire servir plus
de lacs naturels pour y faire l'élevage mais il y a un problème
de ce côté-là. Il y a un autre problème que je vous
soumets, c'est le dernier, quant à moi, pour ce qui est du parc du
Mont-Tremblant.
On m'a rapporté qu'il y avait de nombreuses personnes qui
n'avaient pas été payées pour le travail qu'elles avaient
fait, camionneurs, gens de métiers divers, au parc du Mont-Tremblant.
Des sommes allant jusqu'à $2,000, $2,500, $3,000. Des gens qui ont des
revenus bruts de l'ordre de $4,000 à $5,000 par année et qui ont
travaillé pendant huit ou neuf mois pour le ministère en
tout cas, durant la saison et que le ministère n'a pas encore
payés un an après. Je ne me pose même pas la question pour
savoir si le gars est rouge ou bleu. Ce que je sais, c'est que cela n'a pas de
bon sens. Et surtout pour un gouvernement qui se pique d'efficacité
administrative et d'avoir un ministre qui est administrateur en plus. Ce n'est
peut-être pas normal. J'espère que le ministre corrigera cela le
plus tôt possible.
Il y a beaucoup de messieurs. La dernière fois que je suis
allé à Saint-Donat, ils étaient au moins une douzaine,
d'après ce que j'ai vu.
M. SIMARD (Richelieu): Est-ce que le député pourrait nous
donner certaines informations plus précises, afin que nous fassions une
recherche là-dessus?
M. MASSE (Montcalm): Oui. Je n'ai pas les noms dans le moment, mais je
dois aller dans la région en fin de semaine. Je vais le leur demander.
Je n'ai pas la liste des noms. Vous l'avez certainement dans vos documents si
vous leur devez de l'argent.
M. SIMARD (Richelieu): II s'est posé un problème.
M. MASSE (Montcalm): Oui.
M. SIMARD (Richelieu): Nous trouvons cet-
te situation assez anormale, parce que nous payons
régulièrement.
M. MASSE (Montcalm): Avez-vous remarqué que c'est parce que j'ai
trouvé cela anormal moi aussi, que je vous en ai parlé?
Autrement, je ne vous en aurais pas parlé.
M. SIMARD (Richelieu): Oui, d'accord. Parce que c'est la première
fois que nous voyons un cas comme celui-ci se présenter. Alors, nous
allons vérifier et si, de votre côté, M. le
député, vous pouviez me faire parvenir certains renseignements
additionnels afin...
M. MASSE (Montcalm): Cela me fera plaisir de vous les transmettre et je
ne demanderai pas de pourcentage comme certains avocats libéraux le
font, sur le fait que la trésorerie paie après qu'eux ont eu leur
dossier.
M.GAUTHIER: Le député de Montcalm a mentionné
l'entretien des pistes de motoneige dans le parc du Mont-Tremblant. Je trouve
tout de même curieux qu'avec le programme d'initiatives locales, via le
gouvernement fédéral, le gouvernement ait payé à
Saint-Michel-des-Saints, cette année, $140,000 environ, pour
l'aménagement et l'entretien de pistes de motoneige. C'est à se
demander si le ministère n'aurait pas dû utiliser les mêmes
subterfuges pour aménager ces pistes.
M. MASSE (Montcalm): Le ministère aurait pu plaider personne
indigente et se faire financer par le fédéral.
M. SIMARD (Richelieu): On m'informe que nous venons d'acheter une
pièce d'équipement, le Skidozer, pour l'hiver prochain. Le
problème ne se posera plus.
M. GAUTHIER: Est-ce que vous avez bénéficié des
largesses du fédéral dans cet achat?
M. SIMARD (Richelieu): Non.
M. GAUTHIER : Est-ce que le ministère envisage, pour les
années plus ou moins prochaines, la possibilité d'une chasse
à l'orignal dans le parc? Cette année?
M. SIMARD (Richelieu): Cette année, dans la partie du nord du
parc.
M. GAUTHIER: Est-ce que cela a été annoncé?
M. SIMARD (Richelieu): Ce fut annoncé publiquement par des avis
dans les journaux.
M. GAUTHIER: Et le tirage aura lieu quand? En même temps que les
autres?
M. SIMARD (Richelieu): Le 19 juin.
M. MASSE (Montcalm): J'invite le ministre à venir dans le parc du
Mont-Tremblant et je lui montrerai les défauts du parc. Je le connais,
je l'utilise régulièrement.
M. SIMARD (Richelieu): Je remercie le député de son
invitation.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, il me resterait un cas
particulier sur lequel j'aimerais avoir des éclaircissements, c'est le
parc d'Oka, dans le secteur de la rive nord de Montréal, pour lequel le
ministère a demandé des appels d'offres pour un travail dans le
domaine des égouts, je crois, l'automne dernier. Un certain nombre
d'entrepreneurs ont présenté des appels d'offres, de bonne foi,
à la demande du ministère. Lorsque les appels d'offres sont
entrés, le ministère a étudié la question et, par
la suite, il a expliqué aux entrepreneurs que, contrairement à ce
qu'il pensait, le fédéral ne payait pas une partie du programme,
que c'était regrettable, mais qu'il était obligé d'annuler
le tout. Après coup, la population s'est aperçue que des secteurs
de ce programme avaient été faits. On avait fait venir les
entrepreneurs par secteur, on avait négocié le contrat et on le
leur avait donné. Il y a deux choses à l'intérieur de cela
qui sont anormales. Les gens qui ont présenté des appels d'offres
ont eu des frais pour ces appels d'offres. Ce ne sont pas eux qui ont fait
l'erreur. Eux, de bonne foi, ont présenté des appels d'offres. Si
les fonctionnaires, après cela, ont trouvé que, contrairement
à ce qu'ils pensaient, le fédéral ne paierait pas le
pourcentage qu'il était censé payer, l'honnêteté
envers les citoyens du Québec les entrepreneurs, quant à
moi, sont des citoyens comme les autres qui ont le droit de vivre c'est
de dédommager tous les entrepreneurs pour les frais de leurs appels
d'offres.
Il y a quelqu'un qui doit payer quand il y a une erreur. C'est comme
ça que ça fonctionne dans le monde. Et quand il s'agit des
relations des citoyens et de l'Etat, c'est le même principe qui doit
fonctionner. Si c'est l'Etat qui fait la faute, l'Etat doit payer. Si ce sont
les fonctionnaires qui ont fait la faute, les fonctionnaires doivent payer. Je
ne vois pas pourquoi l'entrepreneur, parce que c'est l'entrepreneur, est le
seul à absorber le coût de la soumission. Vous allez me dire que
ce n'est pas important, cela peut peut-être coûter $500, $1,000,
$2,000, je ne sais pas du tout. C'est une question de principe et cette
politique ne devrait pas être suivie uniquement dans votre
ministère mais dans tous les ministères. Cela rendrait les
fonctionnaires drôlement plus prudents. Avant de demander des
soumissions, ils vont tous se tourner de bord et dire: Nous nous excusons, mais
nous nous sommes trompés dans le programme et on annule tout. C'est une
question de confiance envers les Québécois devant leur
administration. Cela est une chose.
Deuxièmement, ce que j'ai trouvé étrange
après coup, c'est qu'on ait quand même fait les trois
quarts de ce programme mais par secteur, par tronçon, par des
soumissions à négocier. Vous allez admettre, et je le mets entre
guillemets, comme "fair play" que ce n'est peut-être pas
nécessairement le meilleur. Je ne demanderai pas d'enquête, mais
je suis sûr de ce que j'avance, d'autant plus que je ne donne pas de nom.
Le ministre devra surveiller ça. Ce qu'on ne veut pas faire d'un
côté, on n'a pas le droit de prendre des moyens
détournés pour le faire. Si on n'aime pas celui qui est le plus
bas soumissionnaire, qu'on le dise carrément et qu'on ne demande pas de
soumissions. Mais qu'on ne joue pas comme chien et chat avec la population.
C'est ce qui fait qu'à un moment donné un gouvernement perd la
crédibilité des citoyens et c'est ce qui se produit dans les
jours que nous traversons actuellement. A un moment donné, les citoyens
n'ont plus confiance dans l'Etat.
M. SIMARD (Richelieu): Je pourrais peut-être fournir une
explication sur un cas qui s'est produit, effectivement, dans le parc
Paul-Sauvé, le cas des emplacements pour roulottes. La première
soumission demandée était pour 307 roulottes. Les prix soumis ont
été jugés excessifs à partir des évaluations
des ingénieurs-conseils qui étudiaient le projet. On a eu un
certain nombre d'entrepreneurs. Je crois que c'est six qui ont répondu
à la première demande d'appels d'offres.
M. MASSE (Montcalm): La soumission la plus basse était plus haute
que votre estimation.
M. SIMARD (Richelieu): La soumission la plus basse était beaucoup
plus haute que notre estimation.
M. MASSE (Montcalm): Vous allez admettre qu'il y a deux choses qu'il
faut faire dans ce temps-là à mon avis. Ou bien votre estimation
n'était pas exacte, ce qui est possible, ou bien rendez-la publique dans
un sens qui dit: Toute soumission... il y a une limite dans la soumission. Le
moins qu'on peut payer, c'est tant ou plus, je ne sais pas. Autrement, s'il y a
six entrepreneurs connaissant leur métier qui ont travaillé sur
la soumission, ou bien vous prouvez qu'il y avait collusion, ce qui est
possible; ou bien vous prouvez ça, ou bien vous mettez en doute
l'estimation du gars qui a fait ça dans son bureau à
Québec et qui est arrivé à un certain chiffre. Il n'aurait
peut-être pas soumissionné au chiffre auquel il est
arrivé.
M. SIMARD (Richelieu): Prouver qu'il y a collusion, c'est assez
difficile d'habitude. Mais le ministère, à ce moment-là,
est retourné en soumissions publiques avec un projet analogue
coupé de moitié et les mêmes entrepreneurs sont revenus
avec des plans qui leur ont été fournis sans frais.
M. MASSE (Montcalm): Sans frais, mais ils n'ont pas été
dédommagés pour la première soumission.
M. SIMARD (Richelieu): L'estimation de la deuxième soumission
était comprise, à toutes fins pratiques, dans le projet de la
première soumission. On l'a coupée en deux tout simplement. Je
veux dire que c'était exactement le même projet qui était
en deux secteurs. Nous sommes retournés en soumissions publiques pour un
des deux secteurs.
M. MASSE (Montcalm): Sauf que les cinq autres savaient le prix du plus
bas, si c'était uniquement coupé de moitié.
M. SIMARD (Richelieu): Sur la totalité.
M. MASSE (Montcalm): Vous allez admettre qu'on frise et là
je n'accuse personne de malhonnêteté quelque chose qui
n'est peut-être pas la politique la plus sage. C'est tout ce que je peux
dire là-dessus.
M. PAUL: C'est vrai!
M. MASSE (Montcalm): Je n'accuse personne de malhonnêteté.
Mais ces techniques, à mon avis, sont des techniques qui font perdre du
temps à bien du monde et qui, à un moment donné, font que
les gens n'ont pas confiance dans les systèmes. Après ça,
on se demande pourquoi les gens contestent le système. C'est ce que je
n'aime pas. C'est dans ce sens que je soumets ce cas. C'est une question de
principe. Si, à un moment donné, l'administration est coupable,
qu'elle paie. Autrement, il y a quelqu'un qui perd quelque part et ce n'est pas
normal.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1: Administration. Catégorie 1:
Traitements, salaires et allocations.
M. GAGNON: Je n'ai rien à ajouter à cela. De 1 à
11, personnellement...
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégories 2, 3,4,5,6,7,8,11.
M. MASSE (Montcalm): J'aurais une question, M. le Président. A la
catégorie 4: Services professionnels. Quels sont les services
professionnels que le ministre entend retenir cette année?
M. PAUL: Excusez si on va plus vite que vous.
M. MASSE (Montcalm): Quand j'ai fait des crédits, je les ai
distribués à tous les étudiants. Cela évite des
questions inutiles et cela prouve qu'on n'a rien à cacher.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, ce montant est
prévu pour l'engagement d'une firme comptable ayant comme mandat de
proposer des systèmes adéquats de gestion et de contrôle
interne dans certains établissements commerciaux du
ministère.
M. MASSE (Montcalm): Quelle firme le ministre va-t-il retenir?
M. SIMARD (Richelieu): C'est fait par appel d'offres public.
M. MASSE (Montcalm): Mais est-ce une firme déjà
engagée ou une firme qui sera engagée?
M. SIMARD (Richelieu): C'est une firme qui sera engagée.
M. MASSE (Montcalm): Comment allez-vous l'engager ou la choisir?
M. SIMARD (Richelieu): J'imagine qu'on va procéder par appel
d'offres.
M. MASSE (Montcalm): Vous vous imaginez ou vous avez la certitude? C'est
quand même vous qui êtes le ministre?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, c'est en circuit
fermé, demandé par les spécialistes de
l'administration.
M. MASSE (Montcalm): Pourquoi fermez-vous le circuit?
M. SIMARD (Richelieu): Parce que c'est pour la comptabilité et la
gestion des auberges.
M. MASSE (Montcalm): Oui, vous me l'avez dit. Mais pour faire ça,
vous dites que vous allez demander les services d'une firme. Je vous demande
comment vous allez procéder. Vous dites que ce sera en circuit
fermé. Je vous demande pourquoi vous fermez le circuit. Nous en sommes
là.
M. SIMARD (Richelieu): La somme qui est prévue pour des services
professionnels, pour l'engagement d'une firme comptable pour étudier des
systèmes est d'un montant de $16,000, contrairement aux crédits
qui apparaissent ici dans les services professionnels qui sont de $327,300.
M. MASSE (Montcalm): C'est plus que le double de l'année
précédente. Alors, la différence entre les $16,000 et les
$327,000?
M. PAUL: II y a une petite différence de $311,000.
M. MASSE (Montcalm): Cela va servir à quoi? Pour les extras?
Connaissant le système, toutes les questions qu'a dû vous poser
le
Conseil du trésor avant d'accepter ces $327,000, vous êtes
certainement capable de répondre à ma question.
M. SIMARD (Richelieu): II y a $16,500 pour les services de génie;
il y a $7,000 pour les services scientifiques; il y a $10,000 pour la firme
comptable; il y a $25,000 pour le traitement des données du
ministère des Finances; concernant le tirage des chasses
contrôlées auxquelles on a fait allusion tout à l'heure, il
y a $55,000 aux services techniques et $3,000 aux jurys de concours.
M. MASSE (Montcalm): On vient de voir qu'il y a beaucoup plus de monde
qu'uniquement une firme comptable. Pour l'ensemble de cette dépense
budgétaire, combien de fois êtes-vous obligé d'aller
à l'extérieur du ministère ou des administrations
publiques? Est-ce que tout ce monde-là, c'est pour payer d'autres
ministères ou d'autres services existants ou si, au contraire, vous
devez aller à l'extérieur, retenir les services de firmes
privées? Si oui, combien de fois différentes, dans combien de
programmes, et comment allez vous choisir les dites firmes?
M. SAINT-PIERRE : Avez-vous des firmes indépendantes à
suggérer?
M. MASSE (Montcalm): Non, M. le Président, c'est parce que je
veux poser des questions que tout homme public doit poser afin
d'éclairer les citoyens.
M. SIMARD (Richelieu): Ce sont des consultants qui ont fait le
travail.
M. MASSE (Montcalm): Oui, je me doute fort bien que ce sont des
consultants, mais il doit y en avoir un groupe pour le génie, un groupe
pour le service scientifique, un groupe pour les comptables. Il y a donc au
moins trois groupes différents, comment allez-vous choisir ces
groupes-là? Qu'est-ce que vous faites? Vous faites une demande par les
journaux, une soumission publique, comment procédez-vous?
M. PAUL: C'est l'utilisation maximale de la compétence.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais basée sur quel critère?
M. SIMARD (Richelieu): Dans le domaine de l'étude des
sytèmes, nous avons une firme avec laquelle nous faisons affaires depuis
quelques années. Administratique.
M. MASSE (Montcalm): Dans le service de génie.
M. SIMARD (Richelieu): $16,500, cela peut être n'importe quelle
firme d'ingénieurs-conseils.
M. MASSE (Montcalm): Mais comment vont elles savoir, ces firmes, que
vous avez besoin de leurs services pour une valeur de $16,500? Comment
l'apprennent-elles techniquement? Elles vous appellent
régulièrement? Cela fonctionne comment?
M. SIMARD (Richelieu): Nous allons communiquer avec une firme.
M. MASSE (Montcalm): Laquelle? Comment allez-vous choisir cette
firme-là au lieu d'une autre? Vous prenez le bottin et vous allez au
hasard?
M. SIMARD (Richelieu): Tout dépend de la
spécialité.
M. MASSE (Montcalm): II y en a certainement plusieurs firmes qui sont
capables de faire le travail. Vous allez le leur demander, vous choisissez cela
comment?
M. SAINT-PIERRE: C'est un problème qu'on a dans tous les
secteurs. Les critères sont faciles suivant l'ampleur de la tâche,
suivant la complexité, suivant les critères régionaux. Si
c'est un travail à faire en Gaspésie et qu'il y a une firme
à Rimouski qui est capable de faire ce travail, je ne vois pas pourquoi
ce serait quelqu'un de Montréal. Mais à la fin, je pense qu'il y
a une relation de conseillers.
M. PAUL: A la discrétion du ministre.
M. SAINT-PIERRE: Vous l'avez exactement.
M. MASSE (Montcalm): Cette discrétion s'exerce selon quels
critères?
M. PAUL: On veut que la vérité soit proclamée,
c'est tout.
M. MASSE (Montcalm): C'est beaucoup plus simple de dire la
vérité que d'essayer de trouver toutes sortes de formules pour
éviter de répondre.
M. SAINT-PIERRE: On me dit que ce n'est pas un nouveau système,
que c'est un système qui existe depuis longtemps.
M. MASSE (Montcalm): Je ne sais pas, je n'ai pas connu ce
système-là.
M. PAUL: Conservatisme.
M. MASSE (Montcalm): J'avoue que j'ai négocié beaucoup de
contrats à la fonction publique, mais ils étaient toujours de
négociation fort difficile. On a vu d'ailleurs ce que cela a
donné cette fois-ci. Le ministre de la Fonction publique est celui qui
négocie le plus de contrats, $1,500,000, mais ce sont des
négocia- tions publiques, il y a beaucoup de monde qui s'en occupe;
alors, les contrats à $16,500, le ministre de la Fonction publique ne
les connaît pas, c'est pour cela que je pose des questions.
Station de ski du mont Sainte-Anne
M. LE PRESIDENT: Catégories 14 et 15. Adopté. Sous-article
2 : Station de ski du mont Sainte-Anne. Catégorie 1 : Traitements,
salaires et allocations.
M. MASSE (Montcalm): Je pense qu'il y aurait des questions sur le mont
Sainte-Anne.
M.GAGNON: Concernant le mont Sainte-Anne, il y a eu toutes sortes de
rumeurs. Un certain monsieur qui était à l'emploi du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche aurait pris
certaines options sur un terrain ou sur des terrains que le ministère
envisageait d'acquérir. Je ne sais pas si le ministre pourrait faire le
point là-dessus afin de dissiper toute équivoque et assurer la
commission qu'il n'en est rien et que le ministère entend bien mener sa
barque sans influence politique ou financière.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour répondre
à la question du député, c'est que lorsque je suis...
M. GAGNON: J'ai dit: Cela fait rire le ministre en titre !
M. MASSE (Montcalm): Cela donne l'impression...
M. SIMARD (Richelieu): Non, non.
M. MASSE (Montcalm): ... de Sammy Pollock qui regarde Scotty Bowman.
M. SIMARD (Richelieu): II y a eu toutes sortes de rumeurs.
M.GAGNON: Quel était ce monsieur qui travaillait au
ministère? On dit qu'il aurait eu des options sur des terrains que le
ministère envisageait d'acquérir. Comment s'appelait-il? Est-ce
qu'il est encore à l'emploi du ministère?
M. SIMARD (Richelieu): C'est M. Antoine Bélanger.
M. GAGNON: Quelles étaient ses fonctions? C'était d'une
façon temporaire, je crois.
M. PAUL: Nest-il pas le maire de Sainte-Anne-de Beaupré? C'est
l'ancien député crédi-tiste fédéral de 1962
à 1963. Il avait défait l'honorable Martial Asselin qui avait
été nommé CP., M. Asselin l'a défait en 1963.
C'était l'ancien député créditiste du comté
de Charlevoix.
M. MASSE (Montcalm): Quelle était son occupation?
M. PAUL: II était maire.
M. GAGNON: Est-ce qu'il est à l'emploi du ministère d'une
façon temporaire? Depuis quand dure son engagement? Quand va-t-il se
terminer? Est-il vrai qu'il avait pris des options sur des terrains que le
ministère envisageait d'acquérir et qui aurait fait partie d'un
aménagement du mont Saint-Anne?
M. SAINT-PIERRE: Ce type n'est pas à l'emploi du
ministère. Il était le président de la Commission du mont
Saint-Anne. Lorsqu'il y a eu l'acquisition par le gouvernement en 1969 du mont
Sainte-Anne, il avait été convenu, comme le type perdait son
emploi qu'il resterait non pas à l'emploi du ministère mais comme
consultant au ministère pour une période de trois ans qui se
termine en 1972.
M.GAGNON: Concernant les terrains, concernant les options sur les
terrains dont le ministère envisageait l'acquisition et dont ledit
monsieur était supposé avoir pris des options, je ne sais
pas...
M. SAINT-PIERRE: Ces terrains étaient à l'extérieur
des limites fixées par le parc. C'était la spéculation de
quelqu'un qui connaissait assez bien le problème et qui a pu penser
qu'il y aurait une expansion.
M.GAGNON: A ce moment-là, le ministère n'envisageait pas
de s'étendre jusque dans ce secteur. Ce qui aurait pu favoriser...
M. SAINT-PIERRE : II a pu y avoir localement quelques pressions pour que
le ministère s'étende en telle direction.
Il n'y a pas eu de changement. Cela est relié à la
même chose.
Cela inclut les nouveaux terrains acquis. Il n'en était pas
question.
M. PAUL: D'ailleurs, il y a eu des échanges fort
intéressants à ce sujet entre le député de
Montmorency, M. Louis Vézina, et Madame le ministre titulaire du
ministère à l'époque, au mois de septembre ou octobre
1971.
M. MASSE (Montcalm): Cela avait même passé au caucus, dans
cette même salle d'ailleurs.
M. LATULIPPE: Finalement, il va y avoir du côté de
Beaupré...
M. SAINT-PIERRE: C'est le meilleur endroit dans...
M. LATULIPPE: Placez-le où vous voudrez.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. MASSE (Montcalm): Non, non. J'aurais une question de principe. Le
gouvernement, à l'intérieur des zones spéciales, a obtenu
des crédits du ministère de l'Expansion régionale pour
financer la station de ski du mont Sainte-Anne. D'ailleurs, quand on regarde le
plan de la zone spéciale, Québec, c'est volontairement que le
crochet a été fait. Je le sais d'autant plus que j'ai
participé à ces négociations. C'était une
façon de se servir, de rendre le fédéralisme rentable,
à l'époque où on ne l'étiquetait pas comme
ça. On essayait quand même d'en faire financer le plus possible.
Est-ce que le gouvernement entend financer lui-même des stations de ski?
A mon avis, ce n'est pas la bonne politique. Occasionnellement, il va arriver,
parce qu'il y a un programme spécial, une chose semblable qu'on s'en
serve.
Le même montant qui est de l'ordre de $4 millions je pense, s'il
avait été placé en caisse de développement, en
possibilité d'emprunts par les particuliers selon certains
critères pour le développement des remontées
mécaniques et des stations de ski, aurait donné beaucoup plus de
résultats au point de vue de la clientèle de sport de plein air
que le même montant placé directement.
J'espère que le gouvernement, pour avoir favorisé une
région au détriment des autres, saura se servir de ce moyen qui
est au fond un crédit agricole amélioré, à d'autres
fins, aux fins de plein air. Si l'on fait une étude sur le chômage
cyclique, on réalise que c'est dans les régions où il y a
les stations de plein air qu'il y a le plus de chômeurs, de journaliers
qui sont ceux qui pourraient facilement travailler pour ces
remontées.
Si vous calculez le coût du service social pour ces gens durant
l'hiver et le coût d'assurance-chômage, cela approche ce que
coûte la perte d'intérêts dans une caisse financée
par l'Etat. Cela permettrait d'améliorer tout le sport des stations de
plein air. On parle depuis plusieurs années d'un crédit
touristique à l'intérieur duquel tout sera placé. On en
parle depuis plusieurs années, depuis au moins trois couches de
gouvernement et trois "straps" de fonctionnaires et la loi n'est toujours pas
votée. On va encore me dire qu'on a l'intention de le faire cette
année, ça va être vite.
J'espère que ce sera vrai. Cela fait au moins six ans que
différents ministres le disent. Donc, ce n'est pas une question de
couleur politique. Je ne sais pas pourquoi ça bloque. A mon avis, la
rentabilité est aussi forte que dans le domaine de l'industrie, je ne
sais réellement pas... Le ministre qui est ici, responsable de
l'industrie, pourrait peut-être nous éclairer. Pour quelle raison
cela fait-il six ans que ce n'est pas fait? Est-ce qu'il y a eu des pressions
de groupes ou...
M. SAINT-PIERRE: Non. Il faut bien voir
qu'en premier lieu, il y a une première option à prendre.
Elle est assez fondamentale si on voit ce qui s'est fait dans d'autres pays.
Est-ce que l'Etat, par un crédit hôtelier., va aider l'entreprise
sur le plan de l'hébergement, espérant que la
collectivité, localement, va se doter de...
Il faut au moins attirer les touristes avec quelque chose, de
l'équipement. Ou est-ce qu'autrement, cela se fait en particulier
en France l'Etat va surtout investir dans des attractions, des
équipements touristiques, laissant l'entreprise privée s'y
greffer? Je prends seulement un exemple, un programme intéressant. En
France, on rembourse à peu près 75 p.c. du coût des
piscines pour que les gens soient portés à construire des
piscines en dehors de la Côte d'Azur et d'équilibrer le
tourisme.
Une fois cette option prise, on ne peut pas être un peu dans les
deux. Il faut voir quel va être le rôle de l'Etat. L'autre point
est qu'il faut bien se rendre compte que, pour que ce soit réellement
administrable, cela sera très sélectif. On ne peut pas dire que
ce sera un crédit hôtelier ouvert pour tous les motels, les bars,
un peu partout dans la province. Il va réellement falloir favoriser
certaines zones touristiques au détriment d'autres.
Il va falloir être très sévères sur le type
de financement et les garanties. Les risques sont quand même très
considérables. Les banques ne veulent pas s'aventurer dans ce type
d'investissement. Le député a fortement raison, c'est
nécessaire. Je sais que c'est envisagé au Tourisme, à
l'Industrie et Commerce.
Si mes informations sont précises, sur le bill 23, dans une
première rédaction, on avait ajouté les installations
touristiques. Cela a été retranché parce qu'on a cru
à court terme que la SDI, la Société de
développement industriel, n'aurait pas suffisamment de fonds pour faire
face à la demande.
Comme c'est l'inverse qui s'est produit un peu, à cause des
changements sur le marché financier, il n'est pas impossible que ces
sommes puissent être utilisées dans un secteur à peine
développé. Je reviens à la première question que
vous souligniez, sur le mont Sainte-Anne. Est-ce que vous n'êtes pas
d'accord que dans certains types de projets touristiques, l'ampleur de ces
projets, face à des perspectives un peu inconnues, oblige un peu l'Etat
à se mouiller les pieds dans les premières années?
C'est-à-dire que je doute que le mont Sainte-Anne...
M. MASSE (Montcalm): Je suis parfaitement d'accord à
l'intérieur des zones spéciales sur l'histoire du mont
Sainte-Anne; car, c'est moi qui, â l'époque, avec les gens du
ministère du Tourisme, ai préconisé...
M. SAINT-PIERRE: Je ne pense pas que ce soit la politique, cependant, de
commencer à doter le Québec...
M. MASSE (Montcalm): C'est cela, c'est un programme spécial. Si
vous voulez, une réflexion, évidemment, je n'ai pas
étudié le dossier comme vous allez avoir la possibilité de
le faire, mais si on veut avoir une politique sociale profitant au plus grand
nombre de Québécois, je pense, à première vue, que
ce sont les équipements sportifs qu'il faut subventionner plutôt
que l'hôtellerie. Je vais parler de la région de Montréal,
parce que c'est là qu'est le bassin de la population. Le bonhomme peut
fort bien aller faire du ski au mont Y, dans la région de
Sainte-Adèle, mieux équipée parce qu'il y aura une caisse
semblable et revenir à Montréal, tandis que si c'est simplement
l'hôtellerie qu'on subventionne, on va aider une classe
déjà capable de se payer cette chose et avoir un
équipement hôtelier peut-être mieux organisé. Le
système devrait être plutôt de subventionner de
l'équipement, mais aussi d'avoir un genre de dortoirs, d'auberges pour
la jeunesse à proximité ou des choses semblables, plutôt
que d'aller massivement dans le secteur typiquement de l'immobilisation de
l'hôtel, sans toucher à l'équipement. S'il faut opter entre
les deux, à première vue, je pense qu'on devrait opter pour
l'équipement sportif plutôt que pour l'hôtellerie.
M. SAINT-PIERRE: Dans un cas ou dans l'autre, quand même, quelque
chose me frappe; on devrait avoir comme objectif que l'attrait sur le plan
touristique déborde simplement les villes de Montréal et de
Québec. Pour cela, à première vue, dans un rayon de 100
milles ou de 65 milles de Montréal, je ne vois pas la
nécessité d'aider au crédit hôtellier, puisque le
marché captif qui est là doit être capable d'assurer la
survie.
M. MASSE (Montcalm): II faut tenir compte de l'achalandage des
montagnes. Actuellement, à première vue, c'est dans les
Laurentides que l'achalandage est le plus fort dans le domaine des stations de
ski. Je parle du nombre de minutes qu'il faut attendre, étant
donné la longueur de la queue, avant de prendre la remontée
mécanique. En tout cas, cette chose peut facilement
s'établir.
M. SEVIARD (Richelieu): C'est le même problème dans tous
les centres de ski, d'ailleurs.
M. MASSE (Montcalm): Enfin, on ne réglera pas le problème
ce soir, parce que ce n'est pas ce type de loi qu'on étudie.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires, allocations,
adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 2, 3, 4, 5,6,7,8,12,14?
M. PAUL: Adopté.
M. MASSE (Montcalm): Vous prenez uniquement les numéros des
catégories. Je pense qu'on pourrait peut-être quand même au
moins nommer le nom de la catégorie. Je pense qu'à la
catégorie 4: Inventaire des terres du Canada...
M. GAGNON: Non, non. Nous ne sommes pas rendus là.
M. MASSE (Montcalm): Vous prenez uniquement le sous-article. Bon,
d'accord, pour cela, ça marche.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les catégories mentionnées
sont adoptées?
M. MASSE (Montcalm): Oui.
M. GAGNON: L'article 3: Direction générale des parcs;
sous-article 2 : Station de ski du mont Sainte-Anne; catégories 1
à 14.
Inventaire des terres du Canada
M.GAGNON: Précisément, à l'article 4: Inventaire
des terres du Canada, je ne sais pas si le ministre pourrait brièvement
donner des informations; j'aurais cru que c'était un service relevant
plutôt du service du cadastre du ministère des Terres et
Forêts.
M. SIMARD (Richelieu): C'est parce que, dans le cadre de l'inventaire
des terres du Canada, nous procédons par l'entremise du service de
l'aménagement de la faune chez nous à l'inventaire du gros
gibier, l'inventaire des ongulés.
M. PAUL: Est-ce que le fédéral paie presque la
totalité du montant?
M. SIMARD (Richelieu): La totalité du montant, la somme de
$1,000, n'apparaît là que parce qu'il faut qu'il apparaisse un
crédit. C'est remboursé à 100 p.c. par le
fédéral.
M. MASSE (Montcalm): II reste combien d'années avant de terminer
ce programme?
M. SIMARD (Richelieu): C'est terminé, c'est la dernière
année.
M. MASSE (Montcalm): Vous terminez cette année. Est-ce que vous
avez fait l'inventaire de tout le territoire québécois, y compris
la région du très grand nord québécois ou
uniquement de la partie sud?
M. SIMARD (Richelieu): Non, l'inventaire a été
complété pour la partie habitée.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais habitée, celle au nord de
l'Abitibi?
M. SIMARD (Richelieu): On ne monte pas en haut du 49 e.
M. MASSE (Montcalm): Alors, tout ce secteur-là n'est pas couvert
par l'inventaire des terres du Canada. Ce n'est pas dans le Canada, je ne
comprends rien. C'est le pays des Inuik mais ce n'est pas le pays du
Canada.
M. SIMARD (Richelieu): Le programme de l'inventaire des terres du Canada
couvrait les parties habitées du Canada.
M. MASSE (Montcalm): Mais vous ne croyez pas qu'il y aurait
intérêt à faire également l'étude pour les
parties nordiques qui ont leur faune particulière?
M. SIMARD (Richelieu): Nous procédons aussi à des
inventaires des parties nordiques, tout particulièrement, des
populations de caribous, dans le grand nord.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous pourrez faire l'inventaire de tous
les touristes ou les vols nolisés partant de l'Ontario qui vont faire la
chasse au caribou et ailleurs dans la région de Povungnituk et de Fort
Chimo, qui n'ont jamais payé de permis au Québec? Est-ce que
ça fait partie de cela aussi?
M. SIMARD (Richelieu): Non, ce n'est pas compris là-dedans. C'est
sous un sous-article précédent: le service de la conservation de
la faune. Plus particulièrement dans la région de l'Ungava
où nous avons un contrôle de plus en plus serré. Nous avons
toujours des difficultés avec les avions en provenance de
l'extérieur dans des endroits qu'ils peuvent atteindre sans se poser
à un aéroport où nous pouvons les contrôler. Tandis
que dans l'Ungava, nous avons une façon de les contrôler.
M. MASSE (Montcalm): Je ne voudrais pas trop ouvrir le débat mais
étant donné que nous sommes venus là-dessus... C'est un
peu honteux, ce qui se produit actuellement, à savoir les annonces qui
se font même dans les journaux, la publicité qui est donnée
pour des vols nolisés qui partent de l'Ontario ou du nord des Etats-Unis
et qui s'en vont faire de la chasse ou de la pêche dans des
régions nordiques du Québec sans payer de permis au Québec
et qui retournent avec un grand nombre de poissons. Et pour autant que je suis
informé, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche a la bonne volonté de s'en occuper mais a peu de
crédits, peu de personnel dans cette région-là et il
serait peut-être important de faire un effort pour remédier
à cette situation.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 1, 3, 6, 7,8,15.
M. PAUL: Adopté.
Direction générale du tourisme
Administration
M. GAGNON: Direction générale du tourisme. Ce matin, nous
avons tous les représentants ici à la commission, ils ont
été en profondeur dans la direction générale du
tourisme, dans les politiques futures du ministère, et d'ailleurs, le
ministre responsable a déposé un document de travail qui est
assez volumineux. Four notre part, puisque nous en avons parlé pendant
plus d'une heure et demie ce matin, nous croyons que le sujet est assez bien
couvert et nous sommes prêts à accepter tous les articles et
sous-articles de la direction générale du tourisme.
M. PAUL: J'aurais peut-être une sous-question à poser au
ministre. Quel pourcentage de ce programme prétend-il
réaliser?
M. SAINT-PIERRE: Si tout cela est adopté par le Conseil du
trésor, cela sera en vigueur immédiatement. C'est-à-dire
qu'à l'intérieur de chacun des programmes et des sous-programmes,
les objectifs et les mécanismes seront assignés, pour les
réaliser. Si nous regardons le premier programme, la publicité,
soit l'effort d'attirer la clientèle, c'est un programme qui... Sauf que
là, les objectifs sont assignés, on regarde ce qui a
été investi, ce que cela a donné, et on tente plutôt
d'évaluer avec une surveillance.
M. MASSE (Montcalm): J'aurais une question qui est peut-être
souvent répétée mais il y a beaucoup de gens qui se la
posent dans le Québec. Quelle est la raison pour laquelle le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche n'est pas
capable d'avoir des affiches de publicité de qualité aussi
intéressantes que celles de l'Espagne, de la France et des autres pays?
Il doit y avoir une raison quelque part. D'abord la population a des
difficultés à en obtenir. Il est très facile pour un
Québécois d'obtenir, pour garnir sa chambre ou sa
discothèque, une grande quantité de publicité, et
très bien faite, de la France, et même de l'Espagne et du
Portugal, donc des pays à revenu per capita les deux derniers
plus faible que celui du Québec. Il a toujours été
difficile pour les collègues, ou tous ceux qui sont
intéressés à ce genre de publicité, d'obtenir du
Québec des affiches de ce genre et bien faites.
On insiste toujours sur la nature ou sur l'Oratoire Saint-Joseph, mais
il y a aussi d'autres sites au Québec. Il me semble que c'est difficile
d'en obtenir, en tout cas pour le Québécois moyen, les gens
ordinaires, comme diraient ceux d'Orsainville.
M. SIMARD (Richelieu): II est en effet très difficile pour le
citoyen qui veut orner sa salle de jeu d'en obtenir, parce que si nous
systémati- sions une distribution comme celle-là, il ne nous en
resterait pas suffisamment pour en afficher dans les endroits
fréquentés par les clients possibles.
M. MASSE (Montcalm): Mais ils peuvent en obtenir du gouvernement
français et on ne peut pas en obtenir du gouvernement du Québec.
Cela ne coûte pas plus cher per capita à l'un qu'à
l'autre.
M. SIMARD (Richelieu): II arrive précisément que les pays
étrangers distribuent dans les autres pays. Par exemple, c'est la
même chose dans le domaine de la promotion du tourisme, en ce qui
concerne les annonces. Nous avons toujours, évidemment, beaucoup plus
fait de promotion à l'extérieur du Québec qu'à
l'intérieur.
M. MASSE (Montcalm): Alors, vous allez me plaider que dans les sous-sols
français, on a beaucoup de publicité, d'affiches
québécoises, comme nous autres nous avons des affiches
françaises. Je n'en suis pas certain, bien honnêtement.
M. SIMARD (Richelieu): Ce que je cherche à dire
présentement, c'est que le Parisien qui se présente au
Commissariat du tourisme de France à Paris afin d'obtenir des affiches,
n'en obtient pas.
M. MASSE (Montcalm): Ah! C'est là qu'est le problème.
M. SIMARD (Richelieu): Parce que si la France en distribuait chez elle,
de façon à satisfaire tous ses citoyens, elle aurait beaucoup
moins de touristes chez elle, parce que ses affiches, qui sont conçues
dans le but d'amener des touristes en France, ne rejoindraient pas la
clientèle.
M. MASSE (Montcalm): Mais ne trouvez-vous pas quand même je
suis peut-être dans l'erreur, mais là, j'ai l'impression que je ne
suis pas dans l'erreur, en tout cas, si l'on entend les remarques
n'avez-vous pas l'impression que le type de publicité ou la
qualité... Je ne sais pas si c'est une question de prix ou une question
de technique, mais on n'a pas le même genre d'affiches que celles des
pays dont j'ai parlé.
M. SIMARD (Richelieu): Le député connaît-il chacune
de nos vingt ou trente affiches et chacun de nos soixante imprimés?
M. MASSE (Montcalm): Mais si l'on ne peut pas les obtenir, je peux
difficilement les avoir. Si je m'en tiens à ce que vous venez de me dire
là, à moins de trouver des moyens illégaux pour pouvoir
les voir... Là, vous venez de me plaider qu'étant
québécois, je ne peux pas les voir.
M. PAUL: Vous venez de nous mettre l'eau à la bouche.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que nous pouvons au moins en recevoir comme
députés?
M. SAINT-PIERRE: On va envoyer ça à tous les membres de la
commission parlementaire.
M. MASSE (Montcalm): Envoyez-en donc à tous les
députés!
M. PAUL: On a tellement bien travaillé, d'ailleurs, aujourd'hui.
On mérite cela.
M. SAINT-PIERRE: Cela rejoint M. Prévost. Parce que je voulais
m'évader du Québec pendant mes vacances et je suis arrivé
dans une petite auberge en Martinique et la salle à manger était
complètement couverte d'affiches du Québec.
M. GAUTHIER: Vous êtes revenu!
M. SAINT-PIERRE: Je me sentais bien chez moi.
M. GAGNON: Je vais aller ailleurs.
M. MASSE (Montcalm): J'aurais une question également: à la
catégorie des dépenses de transfert, $5 millions de plus ou
à peu près que l'an dernier: $5,275,000 et l'an dernier,
$225,000, qu'est-ce que c'est ça?
M. SIMARD (Richelieu): II s'agit de la subvention du gouvernement
provincial à Terre des Hommes, laquelle l'an dernier est passée
par un budget spécial, un budget supplémentaire, qui
n'apparaissait pas aux crédits de l'an dernier.
M. MASSE (Montcalm): C'est une subvention d'ordre général.
Vous prenez $5,275,000 et vous comblez le budget de déneigement de la
ville de Montréal.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont $5 millions pour Terre des Hommes.
M. MASSE (Montcalm): C'est parce que le maire de Montréal nous
plaide qu'il n'a pas de budget parce qu'il y a eu beaucoup de neige. Alors,
c'était peut-être... Alors, ces $5 millions servent à quoi?
A des problèmes généraux ou spécifiques?
M. PAUL: Est-ce que vous avez un contrôle sur la publicité
que fait la ville de Montréal pour inviter les gens à visiter
Terre des Hommes?
M. SAINT-PIERRE: Non, aucun contrôle.
M. PAUL : Vous laissez le tout à la discrétion...
M. SAINT-PIERRE: Je pense que non. Ce n'est pas complètement
comme ça. Il y a quand même des vérificateurs qui...
M. PAUL : Par le vérificateur général.
M. SAINT-PIERRE: Par le vérificateur général qui
vérifie l'ensemble des activités.
M. MASSE (Montcalm): Ces $5,275,000 servent à des programmes
spécifiques ou généraux?
M. SAINT-PIERRE: Non. Ces $5 millions servent à partager les
déficits qu'entraînerait Terre des Hommes sur une base
annuelle.
M. MASSE (Montcalm): Et les $275,000?
M. SAINT-PIERRE: C'est une série de subventions venant de
l'intérieur du Québec à des associations qui
s'intéressent au tourisme de près ou de loin, sauf les deux qui
sont mentionnées un peu plus loin.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'on peut avoir la liste des
associations?
M. SAINT-PIERRE: Sûrement. Elle apparaît toujours au rapport
annuel, mais j'en ai une ici qui est complète pour l'exercice financier
71/72.
M. MASSE (Montcalm): Donnez-moi les montants importants; donnez-moi le
type d'associations?
M. SAINT-PIERRE: Elle est séparée par région; il y
a certains programmes de villes qui ont des kiosques de...
M. MASSE (Montcalm): C'est pour payer la publicité pour des
chambres de commerce ou des municipalités. C'est quand les gens font de
la publicité pour leur région.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Certains festivals folkloriques. Les montans
importants sont au Carnaval de Québec, au Syndicat d'initiative
touristique de Charlevoix. Vous êtes dans quelle région?
M. PAUL: Est-ce qu'il y aurait possibilité, M. le
Président, que cette liste soit imprimée au journal des
Débats.
M. SAINT-PIERRE: Sûrement. On la déposera au journal des
Débats.
M. PAUL: Cela nous permettrait de nous préparer pour l'an
prochain pour les subventions que nous allons payer.
M. MASSE (Montcalm): II y a un problème qui est celui des
fonctionnaires en poste à
l'étranger, responsables des questions de tourisme. Est-ce qu'ils
sont tous sous la responsabilité du directeur du tourisme au
ministère ou s'ils sont sous la responsabilité des Affaires
intergouvernementales? Et où sont les commandes administratives de ces
fonctionnaires-là?
M. SIMARD (Richelieu): II y a deux conseillers en tourisme en poste
à l'extérieur du Québec, un à New York et un
à Paris. Ces deux conseillers relèvent directement du
ministère au point de vue professionel et au point de vue des
traitements. Le ministère des Affaires intergouvernementales, cependant,
assume les allocations de séjour, les frais de voyage. Le
ministère des Affaires intergouvernementales assume également
tout ça, plus les traitements des préposés aux
renseignements qui agissent à des comptoirs sous l'autorité
immédiate du conseiller en tourisme.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a des relations avec les bureaux
touristiques du Canada dans les autres pays?
M. SIMARD (Richelieu): Nous n'avons pas de relations directes avec ces
bureaux-là. Nous avons des relations indirectes, via l'Office du
tourisme du gouvernement canadien à Ottawa.
M. MASSE (Montcalm): Pour la publicité des dépliants du
Québec, par exemple, qu'on trouve dans ces kiosques en Grèce ou
ailleurs, lorsqu'il y en a quelquefois, c'est le Canadien Pacifique
est-ce que c'est de la publicité que vous envoyez à Ottawa
et qu'ils répartissent eux-mêmes ou si vous envoyez ça
directement dans ces kiosques-là?
M. SIMARD (Richelieu): Nous avons fait une entente à l'effet que
le gouvernement fédéral assumait lui-même le coût
d'expédition de nos imprimés à ces bureaux. Nous
expédions en grande quantité à Ottawa et Ottawa
réexpédie ensuite à ses frais, à ses
différents bureaux.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministère a, à
l'intérieur du Québec, des programmes d'aménagement
touristique ou si c'est un autre service qui s'occupe de ça? Lorsque les
touristes viennent ici, vous faites des études sur ce qu'ils visitent ou
sur ce qu'ils aimeraient visiter. Qui est responsable de la propagande de ces
programmes-là? Est-ce que c'est votre direction générale
ou si c'est une autre partie du ministère ou du gouvernement?
M. SIMARD (Richelieu): Le service de la recherche du ministère
travaille en liaison très étroite avec des services semblables de
l'extérieur, notamment le service de la recherche de l'ancien
ministère du Tourisme et de l'Information de l'Ontario, maintenant
ministère de l'Industrie et du Tourisme, et avec la direction
générale du tourisme du gouvernement fédéral.
Cela, c'est au point de vue de la recherche, pour aller chercher les
renseignements de base qui nous orientent pour ce qui est de la conception de
nos programmes publicitaires.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le directeur se souvient de
mémoire des pourcentages de provenance? On dit souvent que ce sont les
Américains qui visitent le Québec. Que représentent les
Américains, 95 p.c. de notre clientèle touristique du
Québec? Plus que cela, moins que cela?
M. SIMARD (Richelieu): Au départ, on peut dire actuellement que
45 p.c. des revenus de l'industrie du tourisme du Québec proviennent de
Québécois voyageant chez eux. Pour ce qui est du reste, cela
s'établit à environ 75 p.c, 20 p.c. et 5 p.c. pour tous les
pays.
M. MASSE (Montcalm): 75 p.c, ce sont les Américains?
M. SIMARD (Richelieu): C'est cela.
M. MASSE (Montcalm): Je ne veux pas vous contredire, mais si 45 p.c. du
total proviennent du Québec, il y aurait peut être lieu de
diffuser vos dépliants d'abord dans le Québec.
M. SIMARD (Richelieu): C'est précisément ce que nous
faisons, nous distribuons nos dépliants dans le Québec.
M. MASSE (Montcalm): II y a quelques instants, vous m'avez
expliqué que les fameuses affiches, c'est pour les autres mais pas pour
les Québécois.
M. SIMARD (Richelieu): Tout à l'heure, nous parlions
exclusivement d'affiches.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais même pour les affiches, si vous
admettez que 45 p.c. des dépenses en matière de tourisme au
Québec sont faites par les Québécois, je ne dirais pas que
jusqu'à 45 p.c des affiches devraient être distribuées au
Québec, mais je ne vois pas pourquoi elles seraient limitées. Si
la majorité des touristes en Gaspésie sont des gens de
Montréal, il serait intéressant que les gens de Montréal
possèdent autant que ceux de New York ou d'Athènes les affiches
dont on parlait tout à l'heure.
M. SIMARD (Richelieu): Je m'excuse, je n'ai pas été tout
à fait clair tout à l'heure. Non seulement nous ne distribuons
pas d'affiches à des citoyens du Québec qui nous en demandent
pour leur foyers mais on ne le fait pas non plus à l'extérieur.
Les affiches ne sont envoyées qu'à des agences de voyage,
à des compagnies de transport ou à des hôtels. Les
hôteliers ou les restaurateurs du Québec nous en demandent; du
moment que nous avons le sentiment que
c'est pour décorer leurs locaux, on leur envoie nos affiches,
parce qu'à ce moment-là les gens qui fréquentent ces
établissements voient les affiches du Québec, mais on n'envoie
pas d'affiches à des correspondants anonymes ou à peu près
pour qu'ils décorent leur foyers, ni à l'intérieur du
Québec, ni à l'extérieur.
M. MASSE (Montcalm): Ni à l'extérieur, ni à
l'intérieur. Vous admettrez donc que ce n'est pas le même type de
politique que la politique de la direction générale du tourisme
en France, où le particulier peut écrire ici, à
Montréal, et recevoir cette publicité alors que l'étranger
ne pourrait pas faire la même chose vis-à-vis du Québec.
Pourquoi ces deux politiques? Est-ce que la nôtre est meilleure que la
leur?
M. SIMARD (Richelieu): Disons que c'est une question d'investissement et
de marketing. Nous avons l'impression que nous devons plutôt mettre
l'accent sur la diffusion des brochures d'information au consommateur, que
d'appuyer sur la diffusion d'une affiche belle à regarder mais qui
n'informe pas en soi. Nous produisons chaque année près de
2,500,000 d'exemplaires de nos imprimés et nous les diffusons à
tous ceux qui nous les demandent, en quantité raisonnable, bien
sûr.
M. MASSE (Montcalm): Vous avez certainement fait des recherches et des
sondages sur ce qui intéresse les touristes au Québec. Est-ce que
vous avez des pourcentages de ça? Pourquoi vient-on au Québec
comme touriste?
M. SIMARD (Richelieu): Je ne les ai pas ici. Cela a été
déterminé de façon très précise. Le fait
français, certainement, offre le plus grand intérêt.
M. MASSE (Montcalm): Le fait français.
M. SIMARD (Richelieu): Ensuite les paysages.
M. MASSE (Montcalm): Les paysages.
M. SIMARD (Richelieu): Enfin le tourisme itinérant aussi.
M. MASSE (Montcalm): Et la ville de Québec, est-ce que ce serait
massivement un point d'intérêt?
M. SIMARD (Richelieu): Si on veut procéder par
intérêt particulier, la ville de Québec, très
certainement, et la ville de Montréal avec Terres des Hommes,
très certainement aussi.
M. MASSE (Montcalm): Parlons du fait français. Etant donné
que, sur le plan économique, pour votre direction
générale, c'est un facteur primordial au point de vue du
"marketing", je m'excuse, je le mets entre guillemets, compte tenu de ce dont
on parle pour amener le touriste ici, que fait votre ministère ou votre
direction générale pour encourager le fait français ou
pour corriger, lorsqu'il y a lieu, des choses contraires à ce que les
gens viennent voir ici?
M. SIMARD (Richelieu): Lorsque nous constatons que vraiment il existe
des choses horribles à regarder, nous nous faisons un point d'honneur de
communiquer avec les gens concernés pour les inviter à changer
une annonce très mal faite enfin qui n'est pas du tout française.
Nous le faisons, également, le plus possible, par voie de persuasion,
auprès des groupements secondaires avec lesquels nous sommes constamment
en contact. C'est un résultat que malheureusement nous ne pouvons pas
mesurer.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous informez ces hôteliers ou
tous ces gens du secteur touristique de l'importance du fait français
pour leur propre économie? Est-ce que vous les informez de façon
verbale, par des dépliants ou autrement?
M. MASSE (Montcalm): Chaque fois que nous avons l'occasion de
présenter des conférences devant des groupements
intermédiaires, nous insistons là-dessus. Cela a
été lent, mais je crois qu'il y a eu progrès au cours des
derniers dix ans.
Ce n'est pas suffisant, bien sûr, mais il y a eu
progrès.
M. MASSE (Montcalm): Quels secteurs devraient être corrigés
si vous aviez la liberté de les corriger? Des secteurs concrets?
M. SIMARD (Richelieu): Tout l'affichage des entreprises privées
et surtout des petites entreprises. Les grandes entreprises ont beaucoup plus
le souci du recours au français. Les grands hôtels, par exemple,
veulent vraiment s'identifier au Québec. Ils y pensent. Malheureusement,
les petites entreprises y pensent moins souvent.
M. GAUTHIER: Est-ce qu'on ne pourrait pas envisager une incitation sous
forme de prime pour améliorer une affiche existante?
M. SIMARD (Richelieu): Cela pourrait bien sûr...
M. GAUTHIER: C'est peut-être onéreux mais...
M. SIMARD (Richelieu): Cela pourrait, bien sûr, se faire mais il y
aurait d'autres moyens que nous avons d'ailleurs tentés de mettre en
oeuvre et nous reviendrons sûrement à la charge par le truchement
de chambres de commerce, par exemple.
M. LE PRESIDENT: Les catégories du sous-article 1 de l'article 5
seraient toutes adoptées?
M. MASSE (Montcalm): Oui M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Service de l'hôtellerie.
Service de l'hôtellerie
M. GAGNON: On proposerait peut-être l'ajournement parce que je
crois qu'il y a encore des articles. Cela peut prendre une demi-heure, trois
quarts d'heure, peut-être une heure. Pour compléter toute la
discussion, quand on va étudier le Conseil supérieur du tourisme
et le Conseil de la faune et on voudra avoir après ça, une vue
générale du ministre sur les investissements dans les
différents parcs, en quoi ils consistent, où ils seraient
appliqués, leur montant. On en a peut-être pour une heure. Je ne
sais pas si la commission...
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, étant donné
que toutes les informations pour les subventions vont paraître dans le
rapport annuel, est-ce que vous insistez qu'elles soient quand
même...
M. PAUL: M. le Président, vu les circonstances, je retire ma
motion.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux...
M. PAUL: M. le Président, nous allons être grandement
intéressés par le projet de loi de l'aménagement du parc
de la Mauricie qui relève du ministre du Tourisme.
M. LE PRESIDENT: II n'a pas été question, du moins
d'après ce que j'ai cru entendre, qu'une commission siégerait en
même temps que l'Assemblée.
M. PAUL: Je comprends mais non pas quand c'est le même
ministre.
M. MASSE (Montcalm): Si c'est la loi concernant le parc Forillon, c'est
le même ministre en principe.
M. PAUL: M. le leader du gouvernement, est-ce que vous auriez une
objection à ce que nous terminions nos travaux mardi matin?
Considérant que demain c'est le parc de la Mauricie, nous en aurions
peut-être pour une heure.
M. LEVESQUE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Dix heures mardi? La commission ajourne ses travaux
à mardi, 10 heures.
M. PAUL: Mais est-ce que vous auriez l'intention de nous inviter, M. le
leader, à entreprendre l'étude des crédits du
ministère de l'Industrie et du Commerce dès mardi matin, onze
heures? On peut arranger ça pour que ça ne commence pas mardi
matin. On peut peut-être arranger ça pour que la discussion se
prolonge jusqu'à midi.
M. LEVESQUE: Demain midi, on suspendra pour mardi après-midi, on
passera à d'autre chose.
(Fin de la séance à 23 h 4)
Séance du mardi 16 mai 1972
(Dix heures cinq minutes)
M. PHANEUF (président de la commission permanente de l'industrie
et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A l'ordre,
messieurs!
Article 5: Direction générale du tourisme; sous-article 2:
Service de l'hôtellerie. Si je comprends bien, lorsque nous avons
ajourné, nous avions discuté des généralités
du sous-article 2.
Pour le procès-verbal, M. Paul, député de
Maskinongé, remplace M. Russell député de Shefford.
M. PAUL: M. le Président, une question introductive. Est-ce que
le ministre, ou l'officier responsable de son ministère, peut nous
parler des relations qui existent entre ce service de l'hôtellerie et la
Commission de contrôle des permis d'alcool? Parce qu'il y a un permis
nécessaire qui doit être émis par le service
d'hôtellerie du ministère avant qu'une demande soit
examinée par l'ancienne régie. Je crois que c'est la Commission
de contrôle des permis.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, je pense que, lorsqu'il y
a demande de permis de la Régie des alcools, nos fonctionnaires vont sur
place examiner les lieux afin de savoir si l'hôtel ou
l'établissement en question répond aux normes de l'Institut de
l'hôtellerie avant qu'il y ait acceptation de la part de la Régie
des alcools.
M. PAUL: Est-ce que ces plans doivent être approuvés par la
Commission de contrôle des permis avant que vous approuviez des
plans?
M. SIMARD (Richelieu): Les plans sont approuvés d'abord chez
nous, au service de l'hôtellerie et ensuite ils sont approuvés de
nouveau à la Commission de contrôle. Les exigences du service
d'hôtellerie ne sont pas toujours les mêmes que celles de la
Commission de contrôle. Par exemple, sur le plan touristique, le plan de
l'hébergement n'est pas le même chez nous que le plan de
l'école.
M. PAUL: Je vous remercie.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, est-ce le service qui est
responsable de l'accréditation des maisons d'hébergement ou
d'hôtellerie? Est-ce que votre service donne les classes d'auberge,
toutes sortes de classes d'hôtel?
M. SIMARD (Richelieu): Si vous permettez, M. le Président, si
nous parlons de classification, la classification qualitative des
établissements est la responsabilité du Conseil du tourisme. Ce
sont des inspecteurs du service de l'hôtellerie qui font la cueillette
des données en fonction de la classification mais c'est le conseil qui
établit la classification et qui recommande au ministre la
classification pour chacun des établissements.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez fait une évaluation de
l'état du service d'hôtellerie au Québec par rapport
à d'autres régions? Est-ce que les conditions hygiéniques
ou de sécurité sont conformes aux normes internationales? C'est
vous qui êtes responsable de cette chose-là. Quel est
l'état de la situation?
M. SIMARD (Richelieu): Le service de l'hôtellerie est
chargé d'abord et avant tout du respect de la Loi de l'hôtellerie.
La Loi de l'hôtellerie et les règlements qui en découlent
déterminent des normes minimales qui doivent être observées
par les établissements. Nous avons des inspecteurs itinérants qui
visitent les hôtels et les restaurants, de même que les terrains de
camping c'était vrai dans le passé pour ce qui est du
camping dans le but de s'assurer que la loi et les règlements qui
en découlent sont observés.
Au premier abord, cela semble être un aspect très
négatif puisqu'il s'agit d'un aspect d'inspection. C'est
précisément pour ajouter un aspect positif que, maintenant, la
classification est venue au monde. C'est une classification dont le
Québec est assez fier à cause, précisément, du fait
que c'est le Conseil du tourisme qui évalue les établissements et
qui établit la classification.
M. LESSARD: Est-ce qu'à ce moment-là le Conseil du
tourisme détermine les prix concernant les chambres?
M. SIMARD (Richelieu): Non., au Québec... M. LESSARD: Comment
est-ce déterminé?
M. SIMARD (Richelieu): Au Québec, chaque établissement est
libre d'établir ses propres prix. Aucune contrainte n'est exercée
quant au tarif. Par ailleurs, chaque détenteur de permis d'hôtel
doit déclarer au service de l'hôtellerie quels seront les tarifs
les plus bas et les plus élevés pour chacune des chambres de
l'établissement pendant une durée de douze mois. Il doit,
évidemment, déclarer ces prix assez tôt au service de
l'hôtellerie pour que ces prix paraissent dans le répertoire du
gîte touristique. Il n'y a, de la part du service de l'hôtellerie,
aucune contrainte pour obliger les détenteurs de permis à
accroître ou à diminuer les services.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. LESSARD: Est-ce que vous ne croyez pas qu'il serait possible
d'établir une politique dans ce sens? Si on voyage un peu à
travers le Québec, on réalise qu'il y a des
exagérations
considérables dans certaines régions concernant le prix
des chambres. Il y a quand même la loi de l'offre et de la demande
mais...
M. SIMARD (Richelieu): Précisément cette loi de l'offre et
de la demande dirige les hôteliers quand vient le moment de fixer leur
tarif. Par ailleurs, il est certain que les hôteliers, de façon
générale, n'ont pas avantage à exagérer leur tarif
parce que les tarifs paraissent dans des imprimés diffusés
à très grande circulation. Si vraiment les tarifs exigés
sont exagérés par rapport aux facilités offertes, à
ce moment-là, c'est le meilleur moyen que l'hôtelier puisse
utiliser pour éloigner la clientèle.
M. LESSARD: Vous ne mettez pas un pourcentage concernant le minimum et
le maximum? Cela peut varier de $8 minimum à $16 maximum.
M. SIMARD (Richelieu): L'hôtelier est libre d'établir ses
tarifs.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, pour revenir un peu
à la question de départ concernant la qualité de notre
service d'hôtellerie au Québec, vous en avez donc fait
l'inventaire. Vous êtes en mesure de comparer notre service
d'hôtellerie avec celui qu'on trouve en Ontario ou au Vermont parce que,
à un certain moment, il est important de pouvoir être
comparé dans ce domaine. C'est une des bases du tourisme.
On a, à plusieurs reprises, avancé l'idée, au
Québec, qu'il serait nécessaire d'avoir un crédit
hôtelier pour aider les hôteliers. Alors, ou notre qualité
est adéquate actuellement et on n'a pas besoin d'un crédit ou
bien elle n'est pas adéquate et on en a besoin. Mais, pour être en
mesure de juger ça, je pense qu'il est important que vous nous informiez
de la qualité de notre hôtellerie au Québec.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour répondre
à la question du député, je dois aussi ajouter que le
rôle du service de l'hôtellerie donne aux propriétaires
certains conseils pour l'amélioration de leurs exploitations. Il procure
au ministère de l'Industrie et du Commerce les données qui
servent à la compilation de toutes les statistiques. C'est le
ministère de l'Industrie et du Commerce qui, à l'intérieur
de son programme, possède toutes les statistiques de tous les
établissements au Québec.
M. MASSE (Montcalm): Je suis bien d'accord que le ministère de
l'Industrie et du Commerce a les statistiques, mais vous ne me ferez pas croire
que le ministère du Tourisme est ignorant de la réponse à
ma question, à savoir quelle est la qualité du service de
l'hôtellerie au Québec. Je suis d'accord que le ministère
de l'Industrie et du Commerce peut le savoir, mais le ministère du
Tourisme doit le savoir lui aussi.
M. SIMARD (Richelieu): Pour établir des comparaisons
sérieuses, il faudrait qu'il y ait des inventaires faits à
l'extérieur selon des critères qui soient les mêmes. Or,
malheureusement, ça n'existe pas. C'est malheureux, mais la seule
façon que nous ayons de pouvoir comparer la qualité de
l'hôtellerie, de l'hébergement et de la restauration du
Québec avec ce qui se fait ailleurs est de recueillir des opinions qui
nous sont données par des visiteurs qui viennent au Québec et par
les gens du Québec qui vont à l'extérieur.
Malheureusement, il n'y a pas de statistiques, ou il n'y a pas eu de
relevé de normes qui aient été établi à
l'extérieur du Québec et qui puisse servir à des fins
mathématiquement comparatives. Tout ce que nous avons, c'est que, pour
ce qui est de la table, il est incontestable que la réputation du
Québec est au-dessus de la réputation de toute autre province du
Canada et de tout autre Etat des Etats-Unis. Quant à
l'hébergement, il est très sûrement de même
qualité qu'ailleurs. Mais, la qualité varie selon les
régions, surtout selon qu'on est en face d'une hôtellerie qui est
saisonnière comme dans certaines régions, je songe par exemple
à la Gaspésie, et l'hôtellerie d'une ville comme
Montréal qui est, évidemment, de la superhôtellerie comme
on en voit dans toutes les grandes villes.
Une chose est certaine en tout cas, il y a un chiffre qui ne trompe pas,
c'est que la ville de Montréal a eu, l'année dernière, un
taux d'occupation de ses chambres de 70 p.c. pour l'ensemble de l'année
alors qu'aux Etats-Unis la moyenne générale se situe à 59
p.c. Bien sûr, on ne peut pas dire que ce soit seulement la
qualité de l'hôtellerie qui puisse expliquer cette situation
extrêmement favorable, mais il n'y a pas de doute que la qualité
de l'hôtellerie y joue un grand rôle.
M. MASSE (Montcalm): Si tel est le cas, m'en tenant uniquement à
votre déclaration, quelle est l'utilité d'un crédit
à l'hôtellerie, comme beaucoup de gens le demandent? A cette
même commission, le ministre de l'Industrie et du Commerce nous a
parlé de la mise sur pied, bientôt, de ce dont on parle depuis
plusieurs années, d'un crédit à l'hôtellerie, d'un
crédit touristique.
Je ne sais pas si vous vous souvenez, la discussion a porté
à savoir si on doit ouvrir le crédit aux installations
d'hôtellerie ou aux installations d'équipement, disons de
remontée mécanique ou de piscines ou de choses semblables. Il
nous a laissé entendre que sa décision n'était pas encore
prise. Personnellement, j'ai plaidé en faveur de l'accessibilité
à l'équipement plutôt qu'à l'hôtellerie parce
que nous en avions encore.
Vous venez de me confirmer qu'on a quand même un réseau
d'hôtellerie valable au Québec. Si on a des montants, un
crédit à ouvrir, il devrait être beaucoup plus du
côté de l'équipement de loisir, de l'équipement
sportif, de l'équipement de plein air, que de la maison même
puisque la table est bonne et que l'hôtellerie est suffisante.
M. SIMARD (Richelieu): Quand on parle de crédits, on parle
surtout des établissements saisonniers en péril. Ceux qui sont
situés dans des centres où ils peuvent fonctionner douze mois par
année ont beaucoup moins de problèmes. Ce sont surtout les
établissements qui ne fonctionnent que quelques mois par année
qui sont en péril, vu leur situation. On pense encore, par exemple,
à la Gaspésie ou ces régions où le touriste, bien
sûr, ne se dirige pas douze mois par année.
M. MASSE (Montcalm): Alors il y a deux types d'hôtellerie. Il y a
l'hôtellerie de saison et l'hôtellerie annuelle, les grands
hôtels quoi: Château Frontenac, Reine Elizabeth. Dans la
deuxième catégorie, la catégorie des grands hôtels,
la question est peut-être ndiscrète, vous n'avez peut-être
pas de réponse, mais quelle est la présence
canadienne-française dans la propriété des grands
hôtels au Québec?
M. SIMARD (Richelieu): Franchement, M. le Président, nous n'avons
pas de relevés à ce sujet.
M. LESSARD: J'ai l'impression que vous avez...
M. MASSE (Montcalm): Sommes-nous propriétaires de 80 p.c. des
grands hôtels au Québec? Sommes-nous propriétaires des
petites bicoques de Canadiens français?
M. LESSARD : Le ministère de l'Industrie et du Commerce a des
relevés. Il y a certainement des relevés à l'un ou l'autre
des ministères.
M. SIMARD (Richelieu): Plusieurs grands hôtels, M. le
Président, sont la propriété du gouvernement
fédéral ou d'agences fédérales comme le CNR ou ces
sociétés-là. Il y a le Château Frontenac et le Reine
Elizabeth aussi.
M. MASSE (Montcalm): La plupart des grands hôtels sont des
propriétés ou des créatures du gouvernement
fédéral ou d'agences. Ce sont des créatures au sens pur.
Les autres sont des propriétés d'agences internationales comme
Sheraton, Hilton, Holiday Inn, Congress Inn.
M. SIMARD (Richelieu): II y a peut-être une distinction à
faire, M. le Président. Les Holiday Inn ne sont que des auberges, comme
on les appelle. Ce sont eux qui font la gestion, les aubergistes, alors c'est
une franchise. Cela ne veut pas dire qu'un Holiday Inn est la
propriété d'Holiday Inn.
M. MASSE (Montcalm): Mais enfin, on peut quand même conclure
si je me trompe, vous me le direz que la présence
canadienne-française dans les grands hôtels, au point de vue de la
propriété, est minime. Elle est indirecte en ce qui concerne les
agences du fédéral, les autres font partie de chaînes
internationales. Comme tels, peu de Canadiens français sont de grands
magnats de l'hôtellerie au Québec. C'est traditionnellement
l'hôtel local, de la petite ville ou du village, l'hôtel saisonnier
ou l'hôtel de commis voyageurs.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour se prononcer, je
pense bien qu'il faudrait faire la revue générale de tous les
hôtels, à partir des gros hôtels, des moyennes et des
petites organisations. Au moment où l'on se parle, nous ne
possédons pas ces statistiques.
M. MASSE (Montcalm): On dit souvent que le tourisme est la
troisième économie du Québec, après les pâtes
et papier. Est-ce la troisième économie, le tourisme, comme champ
d'activité économique? Il serait opportun, à un moment
donné, que le ministère fasse une étude, je ne dis pas une
étude raciste mais quand même une étude de retombées
économiques pour savoir à qui profite l'industrie touristique. Je
sais bien que si les Canadiens français sont les garçons
d'ascenseurs de l'économie touristique, on ne peut quand même pas
plaider que c'est de cela qu'on va vivre. Je sais bien qu'il y a beaucoup de
guides canadiens-français mais quand on arrive dans les grands
investissements, il serait peut-être intéressant de faire une
étude pour connaître la situation. A partir de cette
situation-là, on pourrait prendre des décisions en toute logique
et en respectant tout le monde, mais il faut quand même au départ
faire une étude de notre présence collective dans ce secteur
important du tourisme qu'est l'hébergement.
M. SIMARD (Richelieu): Je pense bien, M. le Président, que cette
situation est à peu près générale, enfin
généralisée dans le monde entier. En France, en Allemagne
et un peu partout dans le monde, de grandes lignes d'hôtels sont
propriétaires des plus gros établissements, je pense bien que
cela est reconnu. Le député de Montcalm semble
s'intéresser aux statistiques mais, comme je l'ai dit tout à
l'heure, nous ne possédons pas à l'heure actuelle ces
statistiques comme telles.
M. MASSE (Montcalm): Mais il serait important de les avoir si on veut
prendre des décisions en toute logique. Il est évident qu'il y a
de grands services internationaux dans le domaine de l'hôtellerie; si
vous allez en Allemagne, en Espagne ou en France, il y a la présence
des
réseaux internationaux mais il y a aussi le capital local qui a
certainement une part importante. Si on fait ces statistiques en comparaison
avec d'autres collectivités ou d'autres communautés humaines,
est-ce que nous sommes, nous, les Canadiens français, en deça ou
si c'est similaire à ce qui se produit en Belgique, en Allemagne ou
ailleurs? On saura alors si, oui ou non, dans ce champ important de
l'activité, c'est toujours le troisième type d'économie au
Québec. Si on n'est pas présent il faudra prendre des mesures
pour être présent et le crédit peut être une de ces
mesures. On peut aussi recourir à d'autres mesures, comme par exemple
rendre obligatoires je m'excuse de l'expression des "mergers",
exiger certaines présences dans les conseils d'administration, etc.
Autrement, on se gonfle de mots en disant que le tourisme est une grande
industrie au Québec. C'est la troisième grande industrie. Encore
un fois, on réalise, au bout de la ligne, qu'on n'est pas
présent. Je ne veux pas lancer de cri de guerre ou quoi que ce soit, je
veux simplement qu'on ait une étude objective des faits et, de
là, qu'on tire des conclusions; des conclusions rationnelles et non pas
émotionnelles. C'est pour éviter l'émotion que j'aimerais
qu'on se base sur une statistique réelle, sur une présence de
chiffres réels.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, M. Prévost, tout à
l'heure, a dit que, dans le service de l'hôtellerie il y avait ce secteur
de l'inspection. Est-ce que vous pourriez me dire si le travail effectué
par le service de l'hôtellerie se fait de concert avec le
ministère des Affaires sociales, c'est-à-dire l'ancien
ministère de la Santé, et avec le ministère de
l'Agriculture, pour ce qui est de la qualité de la viande? Est-ce un
service qui fonctionne seul, sans coopération et sans politique de
coordination dans l'inspection?
M. SIMARD (Richelieu): Le service de l'hôtellerie n'émet de
permis à un hôtel qu'à la condition que cet hôtel ait
d'abord obtenu un certificat au point de vue sanitaire, quant à la
qualité de l'eau notamment et quant à la propreté.
M. PAUL: C'est un permis donné par le ministère des
Affaires sociales?
M. SIMARD (Richelieu): Voilà. Ce sont, de façon
générale, pour ce qui est de l'analyse de l'eau, les
unités sanitaires régionales qui s'occupent de procéder
à l'analyse. De même, le service de l'hôtellerie
n'émet de permis à un hôtel que lorsque le ministère
du Travail et de la Main-d'oeuvre a émis un permis au point de vue de la
sécurité, afin de s'assurer qu'il y a assez de sorties d'urgence,
qu'il y a des escaliers de sauvetage. Le service de l'hôtellerie, notre
ministère, la Société des alcools du Québec, le
ministère des Affaires sociales au point de vue sanitaire et le
ministère du Travail sont en concertation constante, afin
précisément de simplifier, autant que possible, la
procédure et d'éviter certains dédoublements au point de
vue de l'inspection. Nous tentons d'éviter, encore une fois, qu'il y ait
trop d'inspections qui se fassent dans un même établissement, afin
de ne pas, tout d'abord, investir trop d'argent, plus d'argent qu'il ne le faut
dans le domaine de l'inspection et afin d'éviter également que
les détenteurs de permis ne reçoivent constamment la visite
d'inspecteurs. Il y a une collaboration très étroite et constante
entre ces divers ministères et la Société des alcools.
M. PAUL: Une autre question, M. le Président. Le service de
l'hôtellerie maintient-il toujours la classification qui avait
été faite des différents hôtels au Québec,
par la firme Baumann?
M. SIMARD (Richelieu): La firme Baumann est une firme privée de
consultants qui, au départ de cette classification^ établi les
normes de base.
Il faut bien dire que, dans ce domaine-là, nous sommes partis
à absolument zéro. Il fallait tout d'abord faire une cueillette
de données afin d'établir des critères moyens pour
l'ensemble de l'hôtellerie du Québec. Et la firme Baumann,
à ce moment-là, a été chargée de la
cueillette, de l'analyse des données et de l'établissement des
critères de classification. Ce sont ces critères que le Conseil
du tourisme a utilisés dans sa première classification.
M. PAUL: Et est-ce que ces critères sont toujours reconnus dans
la classification actuelle des établissements?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, sauf que, à la lumière de
l'expérience acquise pendant les deux années qu'a duré
cette opération de base, le Conseil du tourisme a jugé à
propos de modifier quelque peu les critères; l'inspection s'est faite en
fonction des nouveaux critères l'année dernière et la
classification de cette année tient compte de ces nouveaux
critères.
M. PAUL: Maintenant, cette classification est-elle particulière
au Québec ou si c'est une classification internationale dont on tient
compte?
M. SIMARD (Richelieu): A ma connaissance, il n'existe aucun
système semblable au monde et je pense que la caractéristique
principale du système, c'est que ça n'est pas le gouvernement qui
fait la classification d'office, mais bien le Conseil du tourisme qui se
compose de treize membres. Le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche en est membre ex
officio; tous les autres membres ou presque, à une exception
près, viennent de l'industrie et, au sein du conseil, siègent des
hôteliers qui sont très respectés dans les milieux
hôteliers du Québec. C'est donc le conseil qui décide et je
crois que c'est là la principale caractéristique du
système du Québec.
Une autre caractéristique de ce système, c'est que, si un
établissement n'est pas satisfait de sa classification, il peut aller en
appel, en ce sens que le Conseil du tourisme s'est doté d'un
comité de révision formé de trois de ses membres, et le
président de ce comité de trois membres est
précisément un hôtelier très respecté au
Québec. A la suite de la première classification il y
avait eu environ 2,000 établissements qui avaient été
classés il y a eu au total une vingtaine d'établissements
qui se sont déclarés non satisfaits de leur classification.
Ces établissements ont été invités à
se présenter devant le comité de révision qui a entendu
les motifs selon lesquels les gens comparaissant devant le comité
estimaient que leur établissement n'avait pas été
classé comme il aurait dû l'être. Le comité de
révision a siége délibéré et a rendu des
décisions individuellement dans chaque cas.
M. PAUL: Je vous remercie.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, une doléance qui est
faite à maintes reprises, surtout en saison d'été, c'est
à propos des permis saisonniers pour les alcools et les vins. Il semble
que ça n'existe pas, mais par contre, il y a beaucoup d'endroits de
restauration au Québec, d'auberges; que ce soit à l'île
d'Orléans, à Saint-Jean-Port-Joli, enfin, il y en a beaucoup dans
le Québec qui sont très souvent de vieilles maisons, des granges
ou des choses semblables.
Ce n'est ouvert que durant la saison d'été et, dans la
plupart des cas, il y a une très bonne table au point de vue
gastronomique et même, une table québécoise, parce que
c'est la caracté-risque de ces auberges, de ces maisons.
Par contre, il semble qu'elles ne peuvent pas obtenir ou qu'elles
obtiennent avec grande difficulté le permis de la Régie des
alcools. La situation a peut-être été corrigée
depuis quelques mois. Mais que ce soit à l'Atre, que ce soit à la
Roche à Veillon, enfin, à plusieurs endroits de ce
genre-là, on a eu beaucoup de difficultés à obtenir des
permis. Je ne sais pas si, cette année, on va pouvoir facilement les
obtenir. Si c'est une question de réglementation du service des alcools,
je pense que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
devrait faire des représentations pour que la loi ou les
règlements soient amendés. Parce que je pense que, dans ces types
de restaurants ou d'auberges, il est normal que la population puisse
accompagner ses mets d'un vin ou d'un apéritif. Et il semble
qu'actuellement les gens ne le peuvent pas.
M. SIMARD (Richelieu): Le directeur du service de l'hôtellerie
m'informe que la Société des alcools émet avec assez de
facilité des permis de salle à manger; ce qui veut dire, dans ce
cas-là, que l'on peut déguster des vins en mangeant. Ce qui
semble être plus difficile à obtenir dans le cas de ces
établissements, ce sont des permis de bar ou de bar-salon, parce que ce
ne sont pas des établissements, quand même, qui sont des buvettes.
Ce sont des établissements, d'abord et avant tout, où l'on
recherche à bien boire et à bien manger.
Et il semble qu'il n'y ait pas tellement de difficulté pour un
établissement saisonnier de cette nature d'obtenir un permis de salle
à manger qui donne le droit de servir...
M. MASSE (Montcalm): Ce permis de salle à manger comporte
l'apéritif et la bière?
M. PAUL: Bière et vins.
M. SIMARD (Richelieu): Bière et vins seulement.
M. MASSE (Montcalm): Pas les apéritifs, ni les alcools?
M. SIMARD (Richelieu): Non.
M. MASSE (Montcalm): Je pense qu'ils devraient être
autorisés à servir des alcools à la table. Je ne veux pas
faire une grande discussion sur la gastronomie, mais la gastronomie peut
s'accompagner de l'apéritif en allant au digestif. L'apéritif
peut fort bien être un scotch et le digestif, un cognac. Je pense que ces
honorables juges je ne veux pas ajouter aux critiques que tout le
système judiciaire reçoit au Québec quand
même, le service de l'hôtellerie... Si le service de
l'hôtellerie considère que la gastronomie comprend aussi les
alcools, il devrait peut-être faire des représentations pour, non
pas élargir l'esprit des juges, mais élargir la
réglementation que les juges doivent appliquer.
M.PAUL: Je crois, M. Masse si vous permettez que c'est
beaucoup plus au législateur d'amender. A ce moment-là, je crois
qu'au sujet de ces articles 13 et 18 de la nouvelle loi, bill 44, il appartient
au législateur d'amender cette restriction dans la définition du
permis. Dans la définition, il est prévu que le permis de salle
à manger ne permet que la vente de bière et vins; à ce
moment-là, ceux qui sont chargés de l'application de la loi sont
captifs de ce texte.
M. MASSE (Montcalm): C'est pour ça que je dis qu'il faut
élargir la loi. Le député de Maskinongé a
suffisamment d'expérience légis-
lative pour savoir que les recommandations partent d'abord des
administrations publiques, avant le Parlement. Et si le service de
l'hôtellerie fait une étude de cette chose-là et
réalise que les restrictions de la loi, à un moment donné,
sont néfastes sur le plan de l'économie, il va faire les
représentations voulues à la Société des alcools
qui présentera au Parlement des amendements sur lesquels les
parlementaires pourront se prononcer. C'est dans ce sens-là que je
posais la question.
Ce n'est pas un état d'urgence je suis bien d'accord
mais cela nous est représenté à plusieurs reprises.
Et dans ce sens-là, les députés sont de bons
témoins du système hôtelier du Québec, ayant par
profession à voyager énormément.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
M. LESSARD: Vous me permettrez de soulever à ce titre certains
problèmes concernant les services à la clientèle qui sont
d'ailleurs un des programmes du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, cette année, semble-t-il d'après ce que je
vois ici dans le programme préliminaire qui nous a été
remis il y a quelques jours. L'un des facteurs importants du service à
la clientèle, ce sont les bureaux régionaux touristiques. Est-ce
qu'on en a discuté dans...
M. PAUL: Nous en avons discuté jeudi soir.
M. SIMARD (Richelieu): Nous avons déjà discuté de
l'ensemble de ce programme.
M. LESSARD: Je regrette, M. le Président, je
vérifierai...
M. SIMARD (Richelieu): Je pense bien que le député
pourrait se référer au journal des Débats.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous êtes prêts à adopter
le sous-article 1 de l'article 2? Adopté?
M. MASSE (Montcalm): Adopté. M. LE PRESIDENT: La catégorie
2? M. MASSE (Montcalm): Adopté. M. LE PRESIDENT: La catégorie 3?
M. MASSE (Montcalm): Adopté. M. LE PRESIDENT: Catégorie 4.
M. MASSE (Montcalm): A quel type de programme est due
l'augmentation?
M. SIMARD (Richelieu): Tout le contenu des dossiers du service de
l'hôtellerie a été mécanographie. Le service de
l'hôtellerie, d'ailleurs, a été le premier service
gouvernemental du Québec pour lequel le CTED a établi une
programmation mécanographique. C'était au tout début de
l'informatique et nous devons maintenant, à cause des progrès,
des nouveaux cerveaux électroniques de deuxième et
troisième génération, refaire une nouvelle programmation.
Alors, l'augmentation résulte justement du fait que tout en continuant
d'utiliser la programmation dans le cours de l'année, il faut que, en
même temps, parallèlement, se fasse l'établissement de la
nouvelle programmation. Et c'est le CTED qui fait ce travail pour nous.
M. MASSE (Montcalm): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté?
M. MASSE (Montcalm): D'accord.
M. PAUL: Quant à moi, M. le Président, les
catégories 5, 6, 7, 8, et 11 sont adoptées.
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. PAUL: Adopté.
M. MASSE (Montcalm): Dans: Autres dépenses, les prévisions
de cette année sont plus grandes que d'habitude? D'habitude c'est $200
et cette année, c'est $3,400.
M. SIMARD (Richelieu): La classification des hôtels a franchi une
nouvelle étape l'année dernière avec une classification
qualitative de la table. Il y a environ 400 tables de nos hôtels du
Québec qui, maintenant, sont calssifiées, qui ont une, deux, ou
trois fourchettes. C'est encore le Conseil du tourisme qui assume cette
responsabilité de la classification et il doit, évidemment, aller
sur place pour se rendre compte de l'état de la table. Et c'est la
raison pour laquelle il y a une augmentation ici, c'est afin de pouvoir
rembourser les frais que doivent assumer les membres du Conseil du tourisme
pour aller sur place établir leur classification.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que leur présence est anonyme dans
les hôtels?
M. SIMARD (Richelieu): Leur présence est évidemment
anonyme.
M. PAUL: Est-ce que vous prenez des fonctionnaires ou des conseillers
saisonniers pour visiter ces hôtels, pour la dégustation de vins
et l'appréciation des bonnes tables?
M. SIMARD (Richelieu): La dégustation de vins et de repas dans
les hôtels est faite exclusivement par des membres du Conseil du tourisme
et par des conseillers que le Conseil du tourisme choisit lui-même,
à sa discrétion, mais qui ne sont pas des fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Les membres du Conseil du tourisme sont connus?
M. SIMARD (Richelieu): Oui.
M. MASSE (Montcalm): Alors, il n'y a pas d'anonymat.
M. SIMARD (Richelieu): A titre d'exemple celui des membres du conseil
qui est plus particulièrement responsable de cet aspect de la
classification des salles à manger est Me Gérard Delage.
M. MASSE (Montcalm): Fort bien connu.
M. SIMARD (Richelieu): Me Gérard Delage a reçu
l'autorisation du Conseil du tourisme de s'entourer de quelques personnes de
son choix pour lui aider dans ce travail de classification afin d'éviter
qu'une décision prise puisse être immédiatement
imputée à une personne en particulier. Par exemple, Me
Gérard Delage ne pourrait pas seul supporter la responsabilité de
la classification de 400 salles à manger, car il ne peut pas aller dans
chacune de ces salles à manger.
M. MASSE (Montcalm): Et vous avez reçu combien de plaintes de
gens qui étaient insatisfaits de la classification?
M. SIMARD (Richelieu): Pour ce qui est de la classification de la table,
nous n'avons pas reçu de plaintes. J'aime croire que c'est parce que la
classification est remarquable mais c'est peut-être aussi parce qu'elle
est toute nouvelle. C'est la première fois que cela se fait. Et c'est au
cours de cette année que cette classification sera rendue publique de
sorte que, si les établissements avaient eu à se plaindre, ils
n'auraient pas encore eu le temps de le faire.
M. MASSE (Montcalm): Ils n'auraient pas eu le temps. Est-ce qu'il y a eu
beaucoup de plaintes concernant la classification des hôtels?
M. SIMARD (Richelieu): Je rappelle ce que je disais tout à
l'heure. Lors de la première opération qui a duré deux
ans, sur 2,000 établissements au cours de deux ans qui avaient
été classés, une vingtaine se sont déclarés
non satisfaits. Chacun des établissements a été ensuite
invité à se présenter devant un comité de
révision formé de trois membres du Conseil du tourisme afin de
faire entendre leurs doléances. Le comité a siégé
ensuite in camera et a rendu sa décision. C'est rapporté ensuite
au Conseil du tourisme.
M. PAUL: Cela représente à peu près 1 p.c. M.
SIMARD (Richelieu): Mais oui.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a pas eu énormément de
plaintes.
M. SIMARD (Richelieu): Certainement pas, une vingtaine de plaintes sur
près de 2,000 établissements qui ont été
classés pendant cette première opération de deux ans. Le
ministère a publié pour le Conseil du tourisme une brochure
contenant les critères de sorte que tous les établissements
savent pourquoi ils sont dans telle classe. Ils peuvent immédiatement
savoir ce qu'ils doivent faire pour monter d'une classe, s'ils le
souhaitent.
M. MASSE (Montcalm): Cette classification est annuelle? Est-ce
qu'à tous les ans on recommence l'inspection ou si l'inspection,
étant réalisée partout, c'est pris au hasard et puis on
réévalue?
M. SIMARD (Richelieu): C'est une opération qui fonctionne douze
mois par année. Tous les établissements sont
revisités.
M. MASSE (Montcalm): Tous les ans, tous les établissements sont
revisités et la classification est refaite?
M. SIMARD (Richelieu): C'est ça.
M. MASSE (Montcalm): Et l'utilisation de cela est pour le touriste en
général, pour son information? C'est la base?
M. SIMARD (Richelieu): Le touriste, le visiteur, même le
commis-voyageur qui voyage au Québec peut s'inspirer, s'il le souhaite,
de cette classification. C'est la classification officielle.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que les hôtels ou les auberges sont
identifiés à l'extérieur? Est-ce que la catégorie
est inscrite ou s'il faut avoir en sa possession le manuel pour pouvoir dire
que tel hôtel est de telle catégorie?
M. SIMARD (Richelieu) : II appartient, je pense, à chaque
établissement de recourir ou non à sa classification pour attirer
la clientèle. Par ailleurs, nous étudions présentement la
possibilité d'inscrire automatiquement sur les cartes produites par le
CTED et sur lesquelles se trouvent inscrits le nom de l'hôtel, le
numéro de la chambre, les tarifs officiels, la classification qui
paraîtrait sur chaque porte de chaque chambre de chaque
établissement, soit dans 70,000 chambres au Québec.
M. MASSE (Montcalm): II serait intéressant de pouvoir le savoir.
On devrait peut-être aller plus loin, c'est-à-dire avoir une
affichette à l'extérieur pour que l'usager puisse, avant de
retenir sa chambre, ne pas aller voir derrière la porte quelle est la
catégorie de l'hôtel. Il devrait y avoir une affichette ou une
enseigne quelcon-
que sur laquelle il serait marqué: Hôtel du Québec,
catégorie A, B, C, D ou E.
M. SIMARD (Richelieu): C'est un aspect que nous étudions
présentement. Il n'y a pas eu de décision-définitive de
prise. Il s'agirait de savoir si nous devrions obliger les
établissements à afficher leur classification.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que dans certains pays l'affiche est
à l'extérieur.
M. SIMARD (Richelieu): Je ne sache pas qu'il y ait d'obligation, dans
certains pays. Oui, il y a de l'affichage extérieur en fonction de leur
classification, mais je ne sache pas qu'elle soit rendue obligatoire par
décision gouvernementale.
M. SAINT-PIERRE: Cela ne l'est pas en France?
M. SIMARD (Richelieu): Je crois qu'en France on peut afficher sa
classification. Je ne crois pas qu'elle soit vraiment obligatoire. Je ne crois
pas que les établissements soient dans l'obligation de l'afficher parce
qu'il y a quand même des établissements qui ne sont pas
classés. A ce moment-là, il faudrait quand même qu'ils
affichent le fait qu'ils ne le sont pas...
M. MASSE (Montcalm): Hors classe.
M. SIMARD (Richelieu): ... pour que ce soit juste pour tout le
monde.
M. PAUL: Est-ce qu'il y a beaucoup de déclassification, d'une
année à l'autre? Cela doit être plutôt rare.
M. SIMARD (Richelieu): La classification n'a pas encore suffisamment
duré pour qu'il y ait déclassification. Encore une fois,
l'opération première a duré deux ans. Là nous en
sommes à la troisième année. Alors est-ce qu'à la
suite des inspections qui seront faites au cours de l'année il y aura
des déclassifications? Je ne le sais vraiment pas.
M. MASSE (Montcalm): II serait intéressant que la classification
soit obligatoire et extérieure. D'une part, cela informerait l'usager
avant qu'il ait retenu les services d'une chambre. Deuxièmement, ce
serait un motif d'incitation très puissant pour les hôteliers afin
de s'efforcer à avoir une classe de plus en plus avantageuse. Au fond,
dans tout le travail que vous faites, il n'y a qu'un petit pourcentage
d'usagers qui peut en prendre connaissance ou qui effectivement le
connaît.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11, Adopté? M. PAUL:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors, le sous-article 2,
adopté.
Sous-article 3, catégorie 1. Le député de
Saguenay.
Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec
M. LESSARD: M. le Président, la fonction de l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec est la formation de la
main-d'oeuvre professionnelle. C'est d'ailleurs un des objectifs, je crois, du
ministère cette année. La construction de l'Ecole
d'hôtellerie du Québec relève d'abord du ministère
des Travaux publics, mais est-ce que le ministre pourrait nous dire où
nous en sommes rendus actuellement?
L'an dernier, on nous annonçait que les travaux devaient
commencer incessamment. D'après ce qu'on me dit, les travaux...
M. PAUL: Ils devaient être terminés pour la Toussaint.
M. LESSARD : Oui, ils devaient être terminés pour la
Toussaint. D'après ce qu'on me dit, les plans auraient été
faits par le ministère. Par la suite, ces plans ont été
révisés par le personnel de l'Institut d'hôtellerie et les
gens continuent toujours de suivre des cours dans les baraques qui
étaient l'ancienne école de police à Montréal. Les
étudiants semblent toujours être là. Est-ce qu'on peut
savoir où nous en sommes rendus actuellement? Est-ce que c'est
commencé ou est-ce qu'on a l'intention de commencer? Si oui, quand? Je
sais que, d'après les engagements financiers, un certain montant
d'argent a été rendu disponible. Mais on n'avance pas plus vite
que ça.
M. SIMARD (Richelieu): Pour ce qui est du processus des plans, oui, le
personnel de l'institut et, notamment, le directeur général de
l'institut ont travaillé presque quotidiennement avec les architectes
pour la mise en place des plans. Nous avons eu au moins deux ou trois
réunions avec le Service de l'habitation et de l'urbanisme de la ville
de Montréal, afin de nous assurer que les exigences municipales
étaient respectées. Les plans préliminaires des volumes de
l'immeuble ont été présentés aux autorités
municipales et approuvés. Dès après l'obtention de cette
approbation, les architectes sont passés à la préparation
des plans de détail. Selon les renseignements que je possède, les
plans de détail sont presque entièrement terminés au
moment où nous nous parlons.
M. LESSARD: L'Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec, par son école d'hôtellerie, a pour fonction, comme
je le disais, la formation de la main-d'oeuvre. Maintenant, on donne
quantité d'autres cours d'hôtellerie à l'intérieur
des CEGEP. Est-ce que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche est
responsable de la coordination des cours donnés par ces
CEGEP?
M. SIMARD (Richelieu): Au départ, à notre connaissance, on
ne donne pas de tels cours dans les CEGEP. Par ailleurs, on en donne
également dans les écoles secondaires. Afin de coordonner
l'action gouvernementale dans le domaine de la formation professionnelle en
tourisme, restauration et hôtellerie, un comité de coordination a
été formé, au sein duquel siègent des
représentants du ministère de l'Education, des
représentants du ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre
parce que les plans de carrière sont la responsabilité de
ce ministère-là et des représentants de notre
ministère à nous. Notre principal représentant au sein du
comité étant le directeur général de l'institut. Ce
comité est donc chargé précisément de coordonner
l'action gouvernementale dans le domaine de la formation professionnelle.
M. LESSARD: L'Ecole de l'hôtellerie du Québec est
responsable aussi, je crois, d'autres cours qui sont donnés à
l'extérieur de Montréal, par exemple dans les Laurentides ou
à Fort Prével. Est-ce que c'est le cas en Gaspésie?
M. SIMARD (Richelieu): Je vais compléter ce panorama. En plus des
cours réguliers du jour qui sont donnés à quelque 637
élèves présentement aux niveaux secondaire et
collégial, l'institut offre également des cours
appelons-les de perfectionnement et qui appartiennent au domaine
suivant. Il y a des cours de recyclage qui se donnent dans trois sous-centres
installés dans trois auberges du ministère: à Fort
Prével, à l'auberge du Mont-Albert et à l'Etape, dans les
Laurentides. L'Institut de tourisme et d'hôtellerie, au moyen
d'équipes volantes de professeurs, donne également des cours de
perfectionnement au personnel qui est déjà en place dans les
établissements du Québec. Ces cours se donnent dans une
cinquantaine de localités, de municipalités, à travers la
province. Il y a, en plus, des cours d'éducation des adultes qui sont
donnés le jour et le soir en collaboration avec des commissions
scolaires, par exemple la Commission des écoles catholiques de
Montréal, pour citer celle-là.
M.LESSARD: Actuellement, combien y a-t-il d'étudiants à
l'Ecole d'hôtellerie du Québec?
M. SIMARD (Richelieu): II y a présentement, à l'institut,
458 élèves aux cours réguliers du jour au niveau
collégial et 179 élèves aux cours réguliers du jour
au niveau secondaire; pour un total de 637 élèves. Les autres
cours, éducation des adultes, cours itinérants, cours de
perfectionnement et cours d'été aux enseignants eux aussi
ces cours-là sont donnés à environ 4,000 citoyens
du Québec. De sorte que, présentement, l'institut rend service,
au total, à 4,700 citoyens du Québec.
M. LESSARD: Actuellement, je crois que c'est la première
année qu'il y a des étudiants qui finissent leur cours au niveau
collégial.
M. SIMARD (Richelieu): C'est un cours de niveau collégial. Il y a
deux cours, un au niveau secondaire et un au niveau collégial. Et il est
exact que, cette année, il y a la première récolte de
finissants au niveau collégial.
M. LESSARD: D'après vos renseignements, combien
d'étudiants terminent au niveau collégial cette année?
M. SIMARD (Richelieu): II y en a 60, et 59 déjà ont des
postes assurés.
M. LESSARD: Je sais que la plupart des étudiants de
l'école ont trouvé aussi pour l'été
d'après ce qu'on me dit du travail régulier. Je pense que
ces étudiants sont assez recherchés par les hôtels du
Québec. Est-ce que, dans le placement, on tient compte, autant que
possible, de la possibilité de donner priorité d'abord aux petits
hôteliers plutôt qu'aux grands hôtels comme le Holiday Inn ou
le Château Frontenac? Quand je parle de petits hôteliers, je parle
en particulier de donner ces services aux hôteliers des régions
touristiques, des régions rurales telles que la Gaspésie,
etc.
M. SIMARD (Richelieu): Le directeur de l'institut me souligne que les
traitements qui sont versés aux étudiants pendant la saison
estivale sont les mêmes, qu'il s'agisse de grands hôtels de
Montréal ou qu'il s'agisse de petits établissements dans des
régions éloignées. De sorte que cette possibilité
pour les petits établissements de recourir à des finissants ou
à des élèves de l'institut est exactement la même,
c'est-à-dire qu'ils ne sont pas obligés de payer plus cher parce
qu'ils sont situés en dehors de la périphérie.
M. LESSARD: Je suis bien d'accord mais il me semble qu'étant
donné que ces gens-là sont formés par le Québec et
qu'on a dit tout à l'heure que les grands hôtels du Québec
sont plutôt la propriété d'étrangers, en fait, de
maisons étrangères, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de favoriser
d'abord et avant tout les petits hôteliers du Québec, parce que ce
sont là des services qui sont assez importants dans des régions
rurales? Ces gens ont extrêmement de difficulté à se
trouver du personnel. Je pense que le salaire est de $13 par jour. On sait que
les étudiants ont une certaines liberté, je suis d'accord, ils
vont vouloir aller travailler plutôt au Holiday Inn ou dans les grands
hôtels, mais est-ce qu'on ne devrait pas d'abord donner priorité
aux petits hôteliers, accorder un meilleur service à ces
gens-là?
M. SIMARD (Richelieu): II semble vraiment que ce soit fait, parce que le
directeur général m'informe justement que, sur 900
élèves qui sont placés pour l'été dans des
hôtels, il y en a 70 seulement dans les grands hôtels de la
province.
M. LESSARD : La dernière question, les cours à Fort
Prével se donnent pendant l'été seulement ou tout au cours
de l'année?
M. SIMARD (Richelieu): A longueur d'année. Dans les trois
sous-centres que j'ai mentionnés tout à l'heure, il s'agit de
cours de recyclage qui ne se donnent pas l'été, mais qui se
donnent pendant toute l'année scolaire. Ce sont des cours de
recyclage.
M. LESSARD: Maintenant, est-ce que vous avez reçu certaines
plaintes d'hôteliers de la région de la Gaspésie disant que
ces cours ou cet hôtel-là, qui est un hôtel gouvernemental,
étant donné qu'il se sert de cet édifice pour donner des
cours, entre directement en concurrence avec les petits hôteliers?
M. SIMARD (Richelieu): Les hôteliers de la Gaspésie, je me
souviens très bien, ont très souvent suggéré au
gouvernement du Québec et à notre ministère de faire de
Fort Prével une école d'hôtellerie. Alors, il serait
vraiment étonnant qu'ils se plaignent du fait qu'une partie du voeu
qu'ils ont déjà émis est accomplie.
M. LESSARD: II s'agit d'une école d'hôtellerie où
chacun d'entre nous, par exemple, peut se rendre pour prendre des repas.
M. SIMARD (Richelieu): Fort Prével est une hôtellerie qui
reçoit des clients, d'une part. Le ministère profite des
mêmes locaux pour donner des cours de recyclage qui durent toute
l'année. On sait très bien qu'il n'y a pas de clients qui peuvent
se présenter, ou à peu près pas, au mois de janvier
à Fort Prével, parce qu'il n'y a pas de tourisme en
Gaspésie en janvier. Mais en janvier, l'école est peuplée
d'élèves qui suivent des cours de recyclage.
M. LESSARD: Alors, Fort Prével est un hôtel qui appartient
actuellement au ministère, au gouvernement du Québec.
D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, concernant la
responsabilité de l'Institut de tourisme, pour quelle raison le
ministère de l'Education n'est-il pas comme dans tous les autres
domaines, responsable au premier chef de la question d'éducation?
Quelles sont les idées sous-jacentes ou quelle est cette
réalité qui fait que le tourisme relève, au point de vue
de l'enseignement, directement du ministère et non pas du
ministère de l'Education?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, c'est simplement une
entente entre les deux ministères. L'entente a eu lieu en 1968 et elle
est due justement à l'approche touristique que l'hôtellerie au
Québec peut apporter; je crois qu'il est de mise que ce soit le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui s'occupe
directement de l'Institut d'hôtellerie au Québec.
M. MASSE (Montcalm): Je me souviens fort bien de l'entente de 1968 pour
avoir participé en 1967 aux négociations avec le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche concernant la
responsabilité de l'école. Finalement, ç'a
été approuvé comme étant une question
d'expérience, le ministère du Tourisme plaidant monde à
part et évidemment le ministère de l'Education plaidant
coordination; il y avait eu entente pour lancer le programme quitte à le
rajuster ou le redéfinir en cours de route, s'il y avait lieu. Mais cela
existe depuis deux ans et demi trois ans, est-ce qu'il n'y a pas eu de
problème de coordination? Vous avez dit, tout à l'heure
qu'à l'institut, il y a un certain nombre d'étudiants du niveau
collégial, d'autres du niveau secondaire. Par contre, dans les
collèges, il y a des programmes ou des options concernant ce
secteur-là et également au niveau secondaire. Est-ce que ce sont
les mêmes programmes? Est-ce qu'on aboutit aux mêmes postes de
travail ou si l'Institut de tourisme est favorisé par rapport aux
options en hôtellerie et en tourisme dans les CEGEP?
M. SIMARD (Richelieu): Au niveau de l'apprentissage, dans les
écoles secondaires, on enseigne la cuisine, mais on n'enseigne pas la
cuisine professionnelle ou l'administration d'hôtel. A ma connaissance,
il n'y a absolument pas l'ombre d'un malentendu entre le ministère de
l'Education et notre ministère. D'ailleurs, le ministère de
l'Education doit approuver les programmes. C'est le ministère de
l'Education qui approuve l'émission des parchemins, qui les émet,
et ils sont émis en même temps, conjointement, par le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. A ma
connaissance, il n'y a aucun malentendu, au contraire, le ministère de
l'Education a approuvé avec joie cette suggestion de créer le
comité interministériel pour coordonner les actions dans le
domaine de la formation professionnelle en tourisme, en hôtellerie et en
restauration.
M. MASSE (Montcalm): Ce qui s'est produit depuis cette époque de
1968, dans un certain nombre de collèges d'enseignement, ce sont des
options pour l'ensemble du Québec mais il y a un seul endroit où
l'option se donne, ou bien quelquefois ce sont des options régionales,
soit dans les mines, soit pour la pêche. Je me
demande, par exemple, si, à Gaspé, le bateau-école
relève directement du ministère de l'Education ou du CEGEP de
Gaspé? L'ancien ministre pourrait peut-être nous dire
ça.
M. LACROIX: S'il relève du CEGEP de Gaspé, il n'aurait
jamais dû aller là, il aurait dû rester aux
pêcheries.
UNE VOIX: Aux Iles-de-la-Madeleine?
M. MASSE (Montcalm): II relève donc directement du CEGEP de
Gaspé? Est-ce qu'il n'est pas concevable que l'Institut de tourisme,
plutôt que de faire monde à part, relève directement de
l'administration d'un CEGEP ou si les avantages sont encore aujourd'hui
tellement énormes, pour que ça reste directement
propriété du ministère du Tourisme, qu'il n'y a pas lieu
de reposer la question?
M. SIMARD (Richelieu): Une chose est certaine, c'est que le
ministère du Tourisme est déjà chargé de la
promotion du tourisme, il est déjà chargé d'assurer les
services d'accueil et de renseignements, il est de plus chargé de
l'inspection des hôtels, de l'inspection des restaurants du
Québec. N'est-il pas logique que le ministère du Tourisme soit
également chargé de la formation de ceux qui vont assurer la
relève demain et du perfectionnement de ceux, qui, présentement,
sont déjà dans l'industrie?
M. MASSE (Montcalm): Vous allez admettre, M. le directeur, que tous les
autres services pourraient plaider exactement les mêmes idées, que
ce soit le ministère de l'Agriculture pour les écoles
d'agriculture, que ce soit le ministère de la Santé pour les
écoles d'infirmières, ou enfin tous les services du gouvernement
qui sont responsables de la promotion, de l'inspection, de la
législation dans leur domaine concerné. Pourtant, la plupart des
écoles professionnelles ont été placées sous la
juridiction du ministère de l'Education, sauf de très rares cas
d'exception, entre autres l'Institut de tourisme.
M. SAINT-PIERRE : II y a deux cas d'exception. Il y a l'Institut de
police à Nicolet et l'Institut de l'hôtellerie. Il n'y a pas
d'approche dogmatique.
Il est vrai en général de dire qu'il y a eu graduellement,
à la suite du rapport Parent, un mouvement très prononcé.
Celui-ci a fait que des organismes, qui étaient un peu à part
dans le système de l'éducation, ont été
intégrés. Dans certains cas, cela a permis beaucoup d'avantages,
particulièrement pour la mobilité des élèves. Cela
a permis d'intégrer tout ça dans un système
d'éducation aux niveaux collégial et secondaire.
Il s'agit de penser à l'Ecole du meuble. L'Institut maritime, ici
même à Québec, a été intégré au
CEGEP Garneau. Dans le cas de la police et dans le cas de l'Institut de
tourisme je ne pense pas qu'il y ait d'approche doctrinaire pour s'y bousculer.
Je ne pense pas qu'il y ait de mal. Il y a suffisamment de mécanismes
dans le moment pour s'assurer que les gens ne vont pas dans des directions
opposées. Il y a tous les efforts voulus pour tenter de les rapprocher
au niveau des programmes, pour permettre qu'un élève qui
terminerait sa première année à l'Institut de tourisme
soit quand même capable de continuer sa deuxième année avec
le minimum de perte de temps.
La question du député de Montcalm est bien posée. A
un certain moment, il faudra réévaluer s'il est bon de continuer
comme ceci ou s'il vaudrait mieux tenter de l'intégrer. Au
ministère de l'Education, lorsque j'en étais le titulaire, nous
étions d'accord que le moment n'était pas approprié de
faire ce déplacement. En particulier, dans le cas de l'Institut de
tourisme, si on parle de le rattacher, compte tenu d'un emplacement physique,
il faudrait le rattacher au CEGEP du Vieux-Montréal. Il nous semblait
que le CEGEP du Vieux-Montréal avait suffisamment de pain sur la planche
avant de lui ajouter un secteur touristique.
Alors, il est simplement assuré qu'il n'y a pas de conflit ou de
directions opposées. Si jamais le CEGEP du Vieux-Montréal
était dans une saine croissance et prêt à absorber le
nouveau défi, on pourrait peut-être regarder les avantages ou les
inconvénients.
M. MASSE (Montcalm): Quand la question a été
discutée en 1968, c'était nettement, avec toutes les
réserves que le ministre de l'Industrie et du Commerce vient d'apporter,
une question d'expérience. Le système à cette
époque était que tout s'en allait au ministère de
l'Education. D'ailleurs un ou deux cas particuliers ont été
créés à cette époque, l'Institut de tourisme et
l'Institut de police, mais sous réserve de vérifier.
Cela fait déjà trois ou quatre ans et il serait
peut-être temps de regarder pour voir si le bilan est positif. Mais
compte tenu de l'emplacement géographique, on pourrait peut-être
reporter encore l'étude de quelques mois afin de permettre aux CEGEP de
digérer leurs problèmes avant d'en avaler d'autres. Mais la
convention collective qui régit les enseignants de l'institut est-elle
celle du monde de l'enseignement ou de la fonction publique?
M. SAINT-PIERRE: Du monde de l'enseignement.
M. MASSE (Montcalm): Du monde de l'enseignement; ce n'est pas la CEQ,
c'est le SPEQ.
M. SIMARD (Richelieu): II y reste à peu près 300
membres.
M. MASSE (Montcalm): Ils relèvent de la CSN. C'est l'ancien SPEQ
des écoles techniques. Ils ont cette école-là, est-ce
qu'ils en ont d'autres?
M. SIMARD (Richelieu): Il y a les deux écoles d'agriculture.
M. MASSE (Montcalm): Deux écoles d'agriculture et d'Institut de
tourisme, le Conservatoire.
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. Pour donner vos
réponses, approchez du microphone pour que l'enregistrement soit quand
même de bonne qualité. Est-ce que l'honorable député
de Maskinongé a une question à poser?
M. PAUL: Elle n'était pas sérieuse. Disons que je vais
penser tout haut. Est-ce que le ministre de l'Industrie et du Commerce se
propose de consulter le député des Iles-de-la-Madeleine avant de
recommander tous ces changements dont il vient de nous parler? J'ai vu une
réaction de surprise chez mon bon ami et collègue, le
député des Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: En ce qui concerne l'hôtellerie, cela n'a pas
d'importance mais en ce qui concerne le bateau "Le E.P. Le
Québécois", j'aurai des observations à faire.
M. PAUL: C'est pour ça; je vous ai vu réagir et je vous
connais tellement que je vous ai tout de suite compris.
M. LACROIX: Vous êtes un fin observateur.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, on dit que la seule école
actuellement, sauf le cours secondaire, au niveau du CEGEP, qui donne des cours
d'hôtellerie, est l'institut. Bon!
M. SAINT-PIERRE : Ce n'est pas simplement pour clarifier, parce que je
suis relativement au courant; certains CEGEP donnent des cours qui sont
près si on veut employer l'expression de l'industrie
touristique ou de la société des loisirs. Celui de Granby donne
un cours, il y a Trois-Rivières. Il y en a également un dans
Saguenay et Lac-Saint-Jean. Mais, tous ces cours ne sont pas en concurrence
directe avec ceux de l'hôtellerie.
Ce sont des cours donnés pour des animateurs de plein air ou des
animateurs de camping, des choses comme ça, soit dans des domaines. Ils
sont assez près mais sans être strictement le genre de cours qui
sont offerts à l'Institut de tourisme.
M.LESSARD: Quels sont les cours qui se donnent à l'Institut de
l'hôtellerie?
M. SAINT-PIERRE: Les options? M. LESSARD: Les options.
M. SIMARD (Richelieu): Chocolatier, pâtissier...
Il y a deux genre de cours, ce que nous appelons les cours secondaires,
ce sont des cours de métiers et service qui comprennent la boulangerie
et pâtisserie, la cuisine professionnelle, le service de restaurant, le
service de table, le service de bar et le service de chambre. Ce sont des cours
d'une durée de deux années qui donnent un certificat de
douzième année avec option professionnelle dans le secteur qu'ils
ont étudié.
Nous avons le cours collégial qui dure trois ans, il
s'intéresse à tous les paliers de la gestion de
l'hôtellerie. L'étudiant devient administrateur de cuisine ou
administrateur d'hôtel. C'est ce que nous donnons
présentement.
M. LESSARD: Est-ce qu'au Québec il existe actuellement des
écoles privées qui donneraient ces cours?
M. SIMARD (Richelieu): II y a, à Montréal, l'Ecole Lasalle
qui semble subventionnée par le Sheraton-Mont-Royal. Les cours se
donnent à raison de $2,400 par année; d'ailleurs, il y a
très peu d'étudiants.
M. PAUL: Des cuisiniers de luxe.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison y a-t-il des étudiants
qui paient $2,400 pour suivre ce cours-là, quand ils peuvent le suivre
gratuitement à une autre école?
M. SIMARD (Richelieu): C'est une question de goût. Nous avions un
étudiant étranger chez nous qui n'a pas réussi ses
examens. Il est allé s'inscrire là-bas et il y est toujours.
M. MASSE (Montcalm): A $2,400 par année.
M. LESSARD: Est-ce que les élèves n'ont pas une meilleure
garantie d'emploi en sortant?
M. SIMARD (Richelieu): Pas du tout.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a un diplôme qui leur est
accordé?
M. SIMARD (Richelieu): On leur accorde un certificat...
M. PAUL: II n'est certainement pas reconnu par le ministère de
l'Education.
M. SIMARD (Richelieu): Oui, il est reconnu, parce que ce sont des cours
qu'on appelle de formation générale en hôtellerie et on
leur remet un certificat par le service des écoles professionnelles
privées.
M. SAINT-PIERRE: La commission consultative de l'enseignement
privé...
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a une coordination de ces cours-là
avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche? En
fait, on forme un genre de diplômés à l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec, et voilà qu'une
école privée peut former un autre genre de diplômés.
Est-ce que deux personnes qui ont fréquenté soit l'Ecole Lasalle
ou l'Institut d'hôtellerie, quand elles se présentent sur le
marché du travail, ont le même diplôme? Est-ce que ça
correspond au moins aux mêmes années de cours?
M. SIMARD (Richelieu): Pas du tout. La coordination est la
responsabilité du ministère de l'Education et c'est pourquoi
nous, à l'institut, nous nous sommes inquiétés
après un certain temps de ces écoles privées, de toutes
ces choses qui se faisaient dans la province, et nous avons demandé de
former un comité interministériel pour le contrôle. Et ceci
est accordé par les deux ministres et nous nous sommes adjoint aussi des
membres du ministère du Travail. Ce comité siège pour
coordonner tous ces programmes-là, donner des équivalan-ces et
évaluer les certificats et diplômes.
M. LESSARD: Je comprends que vous donnez des équivalences mais,
à la sortie de deux étudiants je ne sais pas quelle est la
durée du cours de l'Ecole Lasalle est-ce que c'est exactement le
même diplôme qui leur est accordé?
M. SIMARD (Richelieu): C'est-à-dire, présentement, que
l'Ecole Lasalle n'accorde pas un diplôme, elle accorde un certificat. Ce
n'est pas la même chose. Pour le diplôme, il faut être
reconnu comme CEGEP et répondre à toutes les exigences d'un
CEGEP, avec les matières de base obligatoires.
M. LESSARD: Quelle est la durée du cours de l'école
Lasalle?
M. SIMARD (Richelieu): Cela peut varier, selon le goût du
client.
M. LESSARD: II peut se perfectionner en première
année?
M. SIMARD (Richelieu): Oui.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, il y a à peu
près 600 élèves dans l'école?
M. SIMARD (Richelieu): Exactement...
M. MASSE (Montcalm): Cela fait des promotions de combien
d'élèves par année?
M. SIMARD (Richelieu): Présentement, dans les dix services,
à peu près cent élèves par année et, au
collégial, c'est notre première promotion, soixante
élèves. Le rapport Baumann nous dit qu'il faudrait avoir 250
diplômés par année au niveau collégial pour
l'administration et 250 pour les services.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous refusez des candidats à
l'entrée actuellement?
M. SIMARD (Richelieu): Présentement, nous sommes à
saturation, nous acceptons cette année, au total, en cours
régulier, 732 élèves. Il n'y a plus de place parce qu'il
faudrait que je convertisse mon bureau en classe.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il est prévu dans vos plans
d'augmenter la capacité de l'école ou de créer une autre
école dans la région...
M. SIMARD (Richelieu): La nouvelle école pourrait accueillir
1,250 élèves réguliers à temps plein.
M. LESSARD: Quand attendez-vous cette nouvelle école?
M. SIMARD (Richelieu): Nous sommes demain, je vais encore chez
l'architecte en train de terminer...
M. LESSARD: Elle n'est pas commencée?
M. SIMARD (Richelieu): Oh non! nous sommes en train de compléter
la mécanique, quelque chose de fantastique.
M. PAUL: On nous a bel et bien endormis l'an passé.
M. SIMARD (Richelieu): II y a eu tout de même des changements. On
a changé de terrain, on a changé ceci... les exigences de la
ville de Montréal étaient fantastiques. Elle nous a
bloqués constamment. Elle a bloqué le projet pendant un an
à cause des exigences.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison la ville de Montréal
a-t-elle bloqué le projet pendant un an?
M. SIMARD (Richelieu): C'est parce que les rues n'étaient pas
assez larges, il ne fallait pas bâtir plus haut que les bâtisses
environnantes, il fallait tant de pieds pour la tour. Ensuite, il a fallu
inclure la station de métro dans la bâtisse.
M. MASSE (Montcalm): Tout ça est réglé. Quant
allez-vous commencer les travaux?
M. SIMARD (Richelieu): Nous espérons commencer les travaux
à la fin du mois d'août.
M. MASSE (Montcalm): A la fin du mois d'août?
M. SIMARD (Richelieu): II fallait d'abord finir les cahiers des charges
et aller en demande de soumissions; maintenant, l'ingénieur des travaux
publics nous a dit qu'à partir de la demande de soumissions et la remise
du contrat, il faut treize semaines. C'est le minimum.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que ces cours sont bilingues?
M. SIMARD (Richelieu): Non. Ce sont des cours en français.
M. MASSE (Montcalm): Où doivent se diriger les
Québécois de langue anglaise qui veulent aller dans le service de
l'hôtellerie?
M. SIMARD (Richelieu): C'est très facile. D'ailleurs, tous nos
élèves qui doivent sortir de l'institut doivent être
bilingues. Nous leur donnons des cours de langue. Nous dispensons les gens de
langue anglaise des cours d'anglais et nous leur doublons les cours de
français.
M. MASSE (Montcalm): Combien y a-t-il d'étudiants de langue
anglaise?
M. SIMARD (Richelieu): Présentement, nous en avons huit, mais ils
sont parfaitement bilingues. D'ailleurs, je pense que si nous allions à
l'université de Guelph, il nous serait difficile de demander des cours
en français.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas possible, pour un étudiant de
langue anglaise ne connaissant pas le français, d'aller à
l'école d'hôtellerie?
M. SIMARD (Richelieu): II y aura une possibilité quand la demande
sera assez grande. Mais on ne peut tout de même pas prendre deux
étudiants de langue anglaise et avoir des professeurs pour eux. Les
budgets sont déjà assez bas.
M. LESSARD : Vous n'avez pas de demandes du secteur anglophone?
M. SIMARD (Richelieu): Très peu. Les demandes que nous avons eues
provenaient de gens bilingues. D'ailleurs, nous leur disons: II faut être
bilingue pour suivre les cours.
M. LESSARD: Est-ce que ces gens-là ne vont pas plutôt
à l'école Lasalle?
M. SIMARD (Richelieu): Non, je ne dirais pas. Parce que ce sont des
Canadiens français à l'école Lasalle.
M. PAUL: Est-ce qu'on donne des cours bilingues à l'école
Lasalle? Quelle sorte de cours y dispense-t-on?
M. SIMARD (Richelieu): Ce sont plutôt des cours en
français.
M. PAUL : Des cours en français? M. SIMARD (Richelieu): Oui.
M.LESSARD: Alors, cette année, vous acceptez 732
élèves à temps plein?
M. SIMARD (Richelieu): Oui.
M. LESSARD: Avec la nouvelle école, quel sera le nombre
d'élèves?
M. SIMARD (Richelieu): II sera de 1,250 à temps plein.
M. LESSARD: II sera de 1..250 à temps plein.
M. SIMARD (Richelieu): Cela ne répond pas encore aux besoins du
marché du travail.
M. LESSARD: Alors, vous ne répondrez pas encore aux besoins du
marché du travail. Est-ce que vous avez l'intention de
décentraliser les cours, c'est-à-dire d'accorder la
possibilité à certains CEGEP de donner ce même genre de
cours?
M. SIMARD (Richelieu): Le rapport Baumann nous a fait comprendre
et nous l'avons découvert que 70 p.c. de la main-d'oeuvre dans le
milieu hôtelier est à Montréal et dans la région,
à 40 milles de la région. Le deuxième centre le plus
important est la ville de Québec, qui représente 9 p.c. Alors, il
est suggéré que, s'il y a une succursale, elle soit à
Québec.
M. LESSARD: D'accord.
M. SIMARD (Richelieu): Mais selon le besoin. Il faut penser qu'il ne
faut pas inonder le marché du travail. Il ne faut pas dépasser la
demande.
M. LESSARD: Alors, vous êtes actuellement en relation avec le
ministère de l'Education et le ministère du Travail. Vous faites
des prospections en relation avec...
M. SIMARD (Richelieu): Et nos relations avec le ministère de
l'Education sont excellentes. On vient de former un nouveau comité
d'alimentation pour surveiller la programmation et c'est mon directeur des
services pédagogiques qui en a été nommé
président, à la demande du ministre de l'Education.
M. LESSARD: On m'informe que les cours sont excellents à l'Ecole
d'hôtellerie du Québec.
M. SIMARD (Richelieu): Merci. Et nous sommes allés
dernièrement aux Iles-de-la-Madeleine où j'ai envoyé des
professeurs pour donner des cours.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Montcalm.
M. PAUL : Est-ce que le député les a suivis?
UNE VOIX: Et les étudiants étaient très
satisfaits.
M. SIMARD.(Richelieu): S'il ne les a pas suivis, il était
très intéressé.
M. MASSE (Montcalm): Ce serait la dernière question concernant le
service de l'hôtellerie. Est-ce que vous faites une recherche, au sujet
de la question d'art culinaire, autour des produits québécois,
à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie?
M. SIMARD (Richelieu): Nous avons prévu au nouvel institut, une
cuisine de recherche et nous avons commencé à recueillir au
Québec toutes les vieilles recettes du Québec. C'est très
difficile. Nous avons essayé cette année et, même l'an
dernier, avec le fédéral où l'on donne du travail aux
étudiants. Nous avons demandé qu'il engage des étudiants
de chez nous qui passeraient dans les régions pour ramasser toutes les
vieilles recettes qui commencent à se perdre. Nous nous en
préoccupons; nous avons déjà ramassé 700 recettes.
Nous avons l'intention de publier un livre à ce sujet, parce que nous
donnons, dans nos cours d'hôtellerie, nos cours itinérants, des
renseignements sur ces recettes canadiennes.
M. MASSE (Montcalm): C'est très bien pour les recettes. Mais, en
plus de cela, il y a des produits typiquement québécois comme,
par exemple, nous en trouvons aux Iles-de-la-Madeleine.
M. SIMARD (Richelieu): C'est exact.
M. MASSE (Montcalm): Et il s'agirait de mettre en marché ou de
faire connaître ces produits-là.
M. LACROIX: Les meilleures choses proviennent de cet endroit d'ailleurs,
excepté le député.
M. MASSE (Montcalm): Je ne vise absolument pas le député
qui, à ma connaissance, n'est pas une richesse naturelle. Mais il y a
quand même là des produits de la mer comme il y en a ailleurs. Il
y a des plantes typiquement québécoises qui pourraient servir
dans l'art culinaire, en étant mieux connues. Et le service de la
restauration est quand même un endroit où, d'ailleurs, on peut
facilement faire la mise en marché.
M. SIMARD (Richelieu): D'ailleurs, c'est très connu. On parle,
par exemple, des crevettes de Matane; on les emploie presque partout
aujourd'hui.
M. MASSE (Montcalm): Je vous remercie, M. le directeur, et je vous
félicite pour le travail.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3, catégorie 1.
Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 2. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 3. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 4. Adopté?
M. LESSARD : Aux services professionnels, est-ce qu'on peut avoir des
explications sur le fait qu'on passe de $5,500 à $24,600? Est-ce qu'il
s'agit de la construction de l'école...
M. SIMARD (Richelieu): C'est un montant prévu pour l'engagement
à contrat d'un professeur afin de remplacer M. René
Blaquière, qui a été prêté au syndicat des
professeurs.
UNE VOIX: II est président du syndicat.
M. SIMARD (Richelieu): Le montant sera remboursable, à la fin de
l'année, par le syndicat.
M. LESSARD: Selon la convention collective.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4, Adopté? UNE VOIX: D'accord!
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5. Adopté? M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 6. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégories 14, 15.
M. LESSARD: A la catégorie 14, est-ce qu'il s'agit des repas aux
étudiants?
M. SIMARD (Richelieu): Exact! Il s'agit de trois choses. Il s'agit de la
vente des repas aux étudiants; il s'agit du revenu du magasin scolaire,
qui est d'à peu près $2,000 par année, et de l'assurance
que nous percevons, $1 par élève, en cas d'accident.
M. LESSARD: En passant, est-ce possible à un député
d'aller prendre un repas à l'institut?
M. SIMARD (Richelieu): Je vous invite, parce qu'il n'y a rien comme voir
ce qui se passe. On en parle, mais il faut le voir.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 14. Adopté? Catégorie
15.
M. MASSE (Montcalm): Où trouvez-vous les crédits pour la
construction?
M. SIMARD (Richelieu): Au ministère des Travaux publics.
M. MASSE (Montcalm): Au ministère des Travaux publics comme tel.
D'accord !
M. LE PRESIDENT: Catégorie 15. Adopté?
M. PAUL: Les crédits de ce ministère sont
adoptés.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5. Adopté. Article 6,
catégorie 1.
Conseil du tourisme
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a eu des changements au Conseil du tourisme,
par rapport aux membres qu'on avait l'an dernier? Est-ce encore M.
Gérard Delage qui en est le président?
M. SIMARD (Richelieu): M. Jean Drapeau, le maire de Montréal, en
est le président.
M. LESSARD: D'accord! Il n'y a pas eu de changement.
M. SIMARD (Richelieu): Les membres sont ceux de l'année
passée.
M. LESSARD: Est-ce qu'on peut savoir combien il y a eu de
réunions au cours de l'année?
M. SIMARD (Richelieu): On m'informe qu'il y a eu à peu
près six ou sept réunions pendant l'année.
M. LESSARD: Est-ce que ces réunions ont fait l'objet de
recommandations qui ont été prises en délibération
par le ministère?
M. SIMARD (Richelieu): II y a eu certaine- ment des recommandations. La
plus importante est évidemment la recommandation globale ayant trait
à la classification des hôtels représentée par les
membres du conseil.
M. LESSARD : Cela fait déjà un certain temps de
ça.
M. SIMARD (Richelieu): II y a eu une première opération de
deux ans et il a fallu ensuite rajuster les normes. A la lumière de
l'expérience acquise le conseil a décidé de modifier
certaines normes. Il a fallu, bien sûr, que ces normes soient
étudiées par le conseil.
M. LESSARD: C'est le Conseil du tourisme qui établit les normes
d'hôtels.
M. SIMARD (Richelieu): C'est le Conseil du tourisme qui est responsable
de la classification.
M. PAUL: C'est aussi le Conseil du tourisme qui entend les appels.
M. SIMARD (Richelieu): C'est le conseil qui entend les appels par le
truchement d'un comité de révision formé de trois de ses
membres.
M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté.
M. MASSE (Montcalm): Le Conseil du tourisme se penche certainement sur
autre chose que les normes de classification uniquement. Quelles sont ses
autres préoccupations?
M. SIMARD (Richelieu): Pour citer un exemple, le conseil s'est
penché avec beaucoup de soin sur un projet d'amendement à la
réglementation dans le domaine du camping, parce que la
réglementation remontait quand même à un certain nombre
d'années, le camping a évolué au cours des ans, mais il
fallait rejeunir et mettre à jour la réglementation. Le conseil a
été consulté.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le conseil pourrait se préoccuper
des critères ou des normes concernant les lieux touristiques à
visiter ou à organiser pour fins de visites au Québec? Il y a
actuellement dans tout le Québec dernièrement il y a eu
Saint-Roch-des-Aulnaies où l'on a fait une proposition de manoir
des gens qui, persuadés à bon escient que le tourisme est un
apport économique pour la région, mettent de l'avant des
propositions soit autour de vieilles maisons, de manoirs, soit autour de lieux
naturels ou de lieux à créer comme des musées ou des
choses de ce genre. Actuellement, ces gens font face à toutes sortes de
ministères, toutes sortes d'administrations pour avoir des subventions
ou faire décréter ces endroits lieux historiques ou lieux
touristiques, enfin, divers règlements.
Puisque le nom du conseil est tourisme, puisqu'il y a du tourisme, parce
qu'il y a des choses à visiter, qu'il y aura autant de tourisme qu'il y
aura de choses à visiter, est-ce que cela ne devrait pas être une
des préoccupations du Conseil du tourisme de faire l'inventaire au
Québec de ce qui devrait être organisé avant que ces
choses-là dépérissent? Actuellement, il y a une
espèce de confusion sur les responsabilités administratives
devant ces choses-là. Encore aujourd'hui, le ministère de
l'Expansion régionale a laissé entendre, au sujet de
Saint-Roch-des-Aulnaies, que si le gouvernement du Québec n'a pas
d'argent cette fois-ci, c'était le ministère des Affaires
culturelles, ça dépend, ce n'est pas toujours le même
il n'aurait qu'à faire une demande à Ottawa et que ledit
ministère de l'expansion régionale se ferait un grand plaisir
d'accorder la subvention demandée.
Tout cela débouche sur de la confusion et, sur le plan de
l'administration et de l'aménagement du territoire, on ne peut pas dire
que ce sont des politiques saines au point de vue du développement. Dans
ce sens-là, si le Conseil du tourisme émettait des
critères, des normes et faisait même faire une étude
commanditée ou au moins un début de discussion sur cette
chose-là, le ministère du Tourisme reprendrait son leadership
quant à savoir quels sont les lieux à visiter. Ceci
n'enlèverait pas au ministère des Affaires culturelles
pour prendre cet exemple spécifique son droit de
décréter un monument historique, un lieu culturel, mais il y a
toutes sortes de lieux et on saurait un peu mieux comment voir l'avenir dans ce
domaine.
M. SIMARD (Richelieu): Pour ce qui est des lieux à visiter et qui
existent, la documentation que diffuse le ministère du Tourisme, je
crois, en donne une liste exhaustive.
M. MASSE (Montcalm): Pour ce qui existe, oui, je parle surtout de ce qui
devrait exister. Prenons un exemple: il y a des chutes à Y, tout le
monde a des chutes, et tout le monde veut les organiser. Il y a des
musées un peu partout, il y a des manoirs un peu partout, il y a toutes
sortes de maisons historiques: le lieu de naissance de M. le ministre Guy
Saint-Pierre, par exemple, des choses semblables, il y a toutes sortes de trucs
à visiter au Québec. Pour ce qui existe actuellement, je suis
d'accord, le ministère du Tourisme en fait la promotion. Mais tout ce
qui devrait exister fait l'objet de toutes sortes de demandes et de recherches;
les administrations quelquefois l'autorisent ou ne l'autorisent pas, sans que
ce soit classé en vertu de principes premiers. Ceci fait qu'à un
moment donné on aménage une chute à tel endroit et ensuite
c'est à tel autre et, entre les deux, il y aura peut-être quelque
chose de mieux aménagé, mais ce n'est pas fait, parce que
l'administration a dit non cette fois-là, elle aurait pu dire oui
l'année suivante, mais là, elle a plaidé qu'il n'y avait
pas de crédits. Des choses semblables, ce n'est pas rationnel pour le
développement des lieux à visiter. C'est dans ce sens-là
que je dis ça.
M. PAUL: Est-ce que vous voulez dire, M. Masse, que le Conseil du
tourisme devrait établir la planification pour le compte du
ministère?
M. MASSE (Montcalm): Je ne dirais pas de faire la planification parce
que ce n'est pas son rôle, mais d'élaborer les critères.
Ensuite, ces critères étant élaborés, il revient
à l'administration d'appliquer ces critères. A cette application,
découlerait toute une liste de choses à aménager et
chacune des administrations responsables pourrait ensuite les aménager.
Ce pourrait être aux Travaux publics, ce pourrait être au
ministère du Tourisme ou aux Affaires culturelles ou au gouvernement
fédéral à les aménager. Mais on saurait au moins ce
qui reste à aménager pour fins de tourisme. Je me place toujours
dans le sens de tourisme puisque c'est l'objet de notre discussion de ce matin.
L'élaboration de ces critères pourrait fort bien relever du
Conseil du tourisme comme ont relevé du Conseil du tourisme les
critères pour les hôtels. Parce que s'il y a des hôtels,
c'est parce qu'il y a des lieux touristiques. Je ne dis pas qu'on a
commencé par la fin, c'est toujours l'oeuf et la poule. On va d'abord
organiser des hôtels au point de vue des critères mais il y a
aussi des lieux à visiter et il y en a partout parce que tout le monde
en a. On ne sait pas par lesquels commencer, on va au petit bonheur et ce n'est
peut-être pas ce qu'il y a de plus rationnel.
M. SIMARD (Richelieu): D'une part, le Conseil du tourisme, en vertu de
la loi créant le ministère, est chargé d'étudier
les meilleurs moyens de résoudre les problèmes du tourisme dans
la province de Québec, de recommander les mesures propres à
assurer la coordination de l'activité touristique et de faire la part de
ces constatations au ministre.
M. MASSE (Montcalm): On pourrait fort bien entrer là-dedans.
M. SIMARD (Richelieu): Ceci dit, je crois qu'il est utile de rappeler
que les membres du Conseil du tourisme sont des citoyens qui siègent
bénévolement au sein d'un conseil.
Ils ont leurs occupations personnelles qui les tiennent pris la plupart
du temps, n s'agit pour les membres du Conseil du tourisme de déterminer
dans quelle mesure ils peuvent se pencher sur des problèmes de cette
nature en fonction du temps dont ils peuvent disposer pour ces fins. Lorsque le
président d'Air Canada fait partie d'un conseil du tourisme, il est bien
clair qu'il ne pourrait pas participer à un nombre de réunions
très élevé, une fois la semaine, par exemple. En effet, il
faudrait peut-être que le
conseil se réunisse une fois la semaine pour en arriver à
des recommandations quant à des critères. Même là,
les critères seraient assez difficiles à établir parce que
la variété des aménagements possibles est telle qu'il sera
difficile d'établir des critères pouvant s'appliquer dans tous
les cas.
Par ailleurs, beaucoup de recommandations sont faites aux
autorités gouvernementales dans le domaine de l'aménagement. Nous
savons que dans beaucoup de cas, les travaux d'aménagement peuvent
être possibles à la suite d'ententes entre les deux paliers de
gouvernement. A ce moment-là, ce n'est pas le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui est habilité à
traiter avec l'autre palier gouvernemental mais probablement l'Office de
planification et de développement du Québec.
M. MASSE (Montcalm): Pour ce qui relève des programmes comme
l'ODEQ ou les zones spéciales actuellement... Mais, je reste quand
même convaincu cela s'est fait dans d'autres ministères,
à l'Education entre autres que le ministère du Tourisme
pourrait fort bien avoir un service de recherche quant aux critères qui
devraient être observés pour fins d'aménagement dans un but
touristique. Puis, il pourrait soumettre son cahier au Conseil du tourisme. H
a, comme vous dites, un éventail fort large de responsabilités
dans tous les domaines du tourisme. Il pourra donc étudier cette
question à savoir s'il y a lieu de recommander au ministre d'approuver
cette affaire, s'il considère que cela va aider l'économie
touristique. S'il considère que cela n'aide pas l'économie
touristique, il le dira.
M. SIMARD (Richelieu): Le Conseil du tourisme a tenu deux
récentes réunions dans le but justement de réexaminer ses
objectifs et son fonctionnement et dans le but ultime de formuler au ministre
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche des recommandations quant
à son propre rôle comme conseil.
M. MASSE (Montcalm): Vous pourriez lui soumettre la suggestion.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, depuis quand existe le Conseil du
tourisme du Québec?
M. SIMARD (Richelieu): Un premier conseil du tourisme a
été formé dans les années trente. Il a duré
très peu de temps. Le conseil actuel remonte en fait à 1961. D a
été créé en même temps qu'a été
établi l'Office du tourisme du Québec, lequel office du tourisme
devait disparaître automatiquement en 1963, parce qu'il a
été intégré au nouveau ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. LESSARD: Est-ce que depuis 1961 il y a eu des changements en ce qui
concerne la représentation des personnes?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, il y a eu des changements. Le premier
conseil se composait de sept personnes, y compris le Secrétaire de la
province à l'époque qui était responsable de l'Office du
tourisme. Depuis lors, je n'ai pas la date en mémoire, il y a environ
deux ou trois ans, le nombre de membres du conseil a été
porté à treize, ce qui a nécessairement
amené...
M.LESSARD: Je constate qu'il y a quatre régions bien
précises qui sont représentées au niveau du Conseil du
tourisme, soit Montréal, Chicoutimi, Sherbrooke et Québec. Je
constate aussi que, dans l'ensemble, il s'agit de membres qui sont
favorablement connus dans le domaine touristique. Mais, le tourisme devient de
plus en plus populaire. C'est un groupe de gens de plus en plus important et
originaire de la population moyenne qui fait du tourisme. Je constate que dans
la représentation de ces personnes dont je ne doute pas du tout de la
compétence, il y a essentiellement ce qu'on pourrait appeler des gros
bonnets. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'avoir une meilleure
représentation régionale et une meilleure représentation
de la population? Je pense en particulier au père de la
Sablonnière qui est quand même un bonhomme qui fait sa marque de
plus en plus dans le domaine touristique, tant au niveau du plein air que du
terrain de camping, etc.
Il m'apparaît que c'est quand même un conseil
extrêmement important. C'est un acquis pour le Québec. Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu de démocratiser régionalement la
représentation de ce Conseil du tourisme?
M. SIMARD (Richelieu): La question qui vient d'être posée
implique évidemment des sujets de haute politique pour ce qui est de
l'administration du ministère et des objectifs à suivre. Je
voudrais simplement souligner qu'il ne s'agirait pas en fait d'améliorer
une représentation régionale, parce qu'il n'y a pas de
représentation régionale, au sein du Conseil du tourisme. Ce sont
plutôt des représentants de strates de l'industrie:
L'hôtellerie, les transports, l'accueil, le camping. Il n'y a pas,
présentement, au sein du conseil des représentants de
région. C'est par hasard que certains membres du conseil,
spécialisés dans de vastes domaines ou dans des secteurs
particuliers de l'ensemble de l'industrie du tourisme, habitent dans une
région plutôt que dans une autre.
M. LESSARD: D'accord, il n'y a pas de représentation
régionale. Je veux dire que certaines régions du Québec
ont des problèmes touristiques et vivent des problèmes
touristiques. Etant donné que les régions
représentées sont surtout Montréal, Chicoutimi,
Sherbrooke
et Québec, il m'apparaît qu'il serait important d'avoir au
Conseil du tourisme un représentant de la région de la
Gaspésie, pour autant que ce soit une personne connue favorablement, et
qui a fait sa marque dans l'industrie touristique. Ils ont des problèmes
bien particuliers par rapport aux régions comme Montréal,
Québec, Sherbrooke ou Chicoutimi. Il serait important d'avoir un
représentant, par exemple, de la région de la Côte-Nord. Il
ne s'agit pas de multiplier les représentants. Mais c'est surtout
Montréal, Québec qui sont représentés actuellement.
L'industrie touristique des régions comme Montréal ou
Québec est un peu différente. Les problèmes sont un peu
différents de ceux de régions comme la Gaspésie, la
Côte-Nord ou l'Abitibi. Il me semble que ce serait bon d'en tenir compte.
Il y aurait probablement des suggestions qui pourraient venir de ces
régions qui les concerneraient en particulier. Ils nous permettraient de
résoudre une partie des problèmes de ces régions. L'autre
jour, le député de Gaspé-Sud soumettait certains
problèmes touristiques rattachés à sa région.
Alors, sans amener une représentation régionale, parce que ce
serait extrêmement dangereux, il serait bon d'avoir des
représentants qui viendraient de ces régions. Quand on voit Me
Isidore Pollack, Me Gérard Delage, Me Jean Drapeau, Me Yves Pratte, Me
ci, puis Me Ca, etc., on retrouve très peu de gens qui viennent de la
population moyenne. Ces gens ont des problèmes particuliers au point de
vue touristique. Ces gens vivent actuellement des problèmes
touristiques. Ce n'est pas tout d'avoir été reconnu parce qu'on a
fait sa marque à cause de l'Expo 1967, ou parce qu'on est
représentant de la compagnie Air Canada. Les problèmes
touristiques vont se soulever lorsque des gens vont les vivre eux-mêmes,
soit en faisant du camping, soit en faisant des voyages, au niveau des
différentes régions du Québec. Pourtant la grande masse de
la population qui fait actuellement du tourisme, si on regarde
quantitativement, ce ne sont pas les avocats, et puis les médecins. De
plus en plus la population moyenne pratique le camping et pratique de plus en
plus le tourisme. Ces gens ne sont pas du tout représentés
à l'intérieur du Conseil du tourisme.
M. SIMARD (Richelieu): A titre purement explicatif, je voudrais
souligner deux facteurs. Le premier est que le Conseil du tourisme, dans
l'examen ou le réexamen qu'il a fait, au cours de ses deux plus
récentes réunions, quant aux raisons de son existence et quant
à ses objectifs, s'est précisément penché sur cette
question. Devrait-il y avoir, un sein du conseil, une représentation
régionale?
M. LESSARD: Je ne parle pas de représentation régionale.
Disons que je ne me restreins pas à cela. Il devrait quant même y
avoir des représentants qui viennent de régions, mais ce n'est
pas une question à laquelle je m'attache particulièrement.
Il faut tenir un peu compte de cette représentation
régionale, mais sans l'inscrire à l'intérieur de
critères bien stricts et bien définis.
M. SIMARD (Richelieu): Le deuxième aspect est le suivant: il se
produit dans chaque région des problèmes dans différents
secteurs touristiques. Si, dans une région du Québec, il y a un
problème qui se présente dans le domaine de l'hôtellerie,
il y a, au sein du conseil, des gens spécialisés en
hôtellerie. S'il y a, dans une région, un problème
d'organisation de voyages, de construction, si je puis dire, de voyages
organisés à prix forfaitaires, il y a, au sein du conseil, un
agent de voyages chevronné. S'il y a, dans une région, un
problème au point de vue du transport, il y a, au sein du conseil, une
personne hautement spécialisée dans le domaine des
transports.
M. LESSARD: Ce sont des personnes hautement spécialisées.
Mais les personnes qui, non pas au jour le jour, mais pendant une
période d'un mois ou deux par année, font du tourisme, pratiquent
le camping, qui viennent de milieux bien populaires, bien moyens, ces
personnes-là, à cause de leurs moyens financiers fort
limités, vont voir les problèmes touristiques d'une autre
façon que Me Yves Pratte et Me Jean Drapeau.
Ce qui arrive, c'est que ces gens-là sont des personnes bien
établies dans le domaine touristique. Il faut qu'on arrive à
avoir des idées nouvelles dans ce domaine-là, que se
regénère cette affaire-là, que ce ne soient pas toujours
les mêmes choses qui reviennent constamment.
Actuellement, les gens qui sont représentés,
essentiellement, viennent d'une classe bien particulière de la
société. Mais la majorité de la population, celle qui,
justement, a des problèmes financiers et voudrait que le tourisme
s'organise d'une autre façon, d'une façon plus populaire, n'est
pas représentée. Et, étant donné que le tourisme se
démocratise de plus en plus, il faudrait amener un organisme de
consultation qui nous permettrait d'avoir des recommandations qui proviennent
de ces gens-là.
Moi, je fais du camping et je pense bien que j'ai une tout autre
idée du tourisme que M. Drapeau peut avoir. Je ne peux pas me permettre
d'aller faire de grands voyages annuellement. Mais il y a des gens qui vivent
le tourisme au Québec et qui vivent des problèmes bien
spécifiques et bien particuliers.
On a l'Opération 10,000 qu'on a organisée l'an dernier au
point de vue touristique. Si l'on prenait des représentants de ces
différentes couches populaires, on aurait certainement d'autres
recommandations qui seraient probablement différentes de celles qui
viennent exclusivement d'une classe de la société. Ce sont des
spécialistes. Je ne discute pas de leur compétence.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, si vous me permettez, je
crois que le député de Saguenay est conscient et il vient
de le dire
que ce sont des spécialistes dans différents domaines.
Maintenant, il n'y a pas que le Conseil du tourisme qui puisse rendre des
services à la population, il y a des députés dans chaque
comté. Je crois que les députés pourraient communiquer
avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
D'ailleurs, ce que la majorité des députés font,
lorsqu'il y a un certain problème touristique dans une
région...
M. LESSARD : Les députés ne sont pas des
spécialistes continuels. C'est justement ce qu'on nous dit quand on
discute...
M. SIMARD (Richelieu): D'accord, M. le Président. Mais il faut
quand même se rendre compte que nous, au sein du ministère, nous
avons des spécialistes. Et à la demande des députés
ou des gens des différents comtés, nous pouvons, à ce
moment-là, voir à leurs problèmes.
M.LESSARD: II y a une différence, à un moment
donné, entre...
M. SIMARD (Richelieu): Ce que je peux dire au député,
c'est que je prends sa suggestion. Je crois que la question se pose bien; il a
raison de la poser. Il est bien certain qu'il y a peut-être des choses
à changer, mais à l'heure actuelle, si l'on prend
l'expérience de tous ces gens-là et si l'on voit le
résultat que cela a amené, je crois que ça va très
bien. Maintenant, s'il y a lieu...
M. LESSARD : II ne s'agit pas de dire que ça va mal, M. le
Président. H s'agit de se demander si l'on ne pourrait pas avoir des
suggestions qui seraient extrêmement valables et qui
représenteraient une classe différente de la
société. J'émets ma suggestion.
M. PAUL: II aimerait avoir une représentation plus populaire.
M. LESSARD: Je pense que c'est normal. M. PAUL: C'est ça que vous
voulez? M. LESSARD: Oui.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, j'ai très bien
compris sa suggestion et je lui ai dit que je la prenais en
considération.
M. LESSARD: Maintenant, le Conseil du tourisme se trouve à faire
de la recherche touristique. Quelles sont, actuellement, les relations entre le
Conseil du tourisme et le Centre d'études du tourisme du Québec
qui n'est pas affilié au ministère je me demande s'il ne
devrait pas le devenir qui est affilié à
l'Université du Québec et qui a son centre à
Montréal?
M. SIMARD (Richelieu): A ma connaissan- ce, il n'y a pas de relation
entre le Conseil du tourisme et le centre que le député
mentionne.
M. MASSE (Montcalm): Le directeur du centre n'est pas un fonctionnaire
du ministère?
M. SIMARD (Richelieu): II y a un fonctionnaire du ministère qui
possédait une documentation personnelle dans le domaine du tourisme et
qui a jugé bon de la placer en dépôt à
l'Université du Québec.
M. LESSARD: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, pour le ministère,
puisque la recherche est extrêmement importante dans ce secteur, de
créer, de développer une certaine coordination entre le Centre
d'études du tourisme, le Conseil du tourisme et le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche?
Je comprends que le directeur du ministère n'était pas
dans les amitiés de l'ex-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, mais il semble que cette personne fait actuellement un travail
extrêmement valable et l'Université du Québec lui a
même fourni un local gratuitement. Il est actuellement obligé
d'acheter lui-même, il n'a aucune subvention venant du
ministère... il est obligé de financer lui-même le Centre
d'études du tourisme du Québec.
Or, la Chambre de commerce de Montréal avait même
proposé la formation, en 1967, je crois, ou 1969, d'une équipe de
chercheurs, d'un centre d'études touristiques en ce domaine. Il semble
que le ministère se préoccupe plus ou moins d'avoir une
documentation centrale qui permettrait, par exemple, à des
universitaires, à des étudiants de CEGEP, des étudiants de
l'Institut d'hôtellerie j'ai moi-même visité le
centre d'avoir une documentation centralisée et qui permettrait
à ces gens-là de trouver d'abord les études
nécessaires. Parce qu'il semble qu'on concentre passablement des
études qui proviennent à peu près d'un peu partout
actuellement dans le monde et que ce centre de recherche semble assez bien
reconnu. On dit même que le gouvernement d'Ottawa voudrait acheter
actuellement ce centre-là. Est-ce que le ministère a l'intention
de faire quelque chose?
M. SIMARD (Richelieu): II y aurait peut-être lieu de souligner au
départ que le ministère est loin de se
désintéresser et de la recherche et de la documentation. Le
ministère possède un service de la recherche dans lequel il y a
treize employés. Ce service-là ne fait qu'une chose, de la
recherche.
D'autre part, le ministère a ses quartiers généraux
à Québec et possède à Québec sa
bibliothèque centrale qui est également dotée de beaucoup
de documentation. Cette bibliothèque est évidemment disponible
à tous ceux qui ont besoin de consulter cette documentation.
S'il est jugé recommandable qu'il existe également
à Montréal un centre de recherche
dans ce domaine, je suis persuadé que le ministère ne
verrait aucune objection à ce qu'il existe. Il s'agit de savoir,
à ce moment-là, qui en prendra l'initiative. Le ministère
doit-il doubler les services qu'il a à Québec dans le domaine de
la recherche? Dans le domaine de la recherche, ce n'est pas facile, bien
sûr, puisqu'il s'agit d'un personnel. Pour ce qui est d'un
dépôt de documentation; par ailleurs, l'Université du
Québec a jugé utile de se doter d'un centre de recherche dans le
domaine du tourisme et je pense que le ministère est le premier à
applaudir à cette initiative.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, ce qu'on reproche surtout
au ministère pour parler en termes de reproche, pour bien se
comprendre c'est d'être trop souvent un service et pas assez
souvent un pilote. Dans toute la discussion, depuis une semaine, voilà
ce qu'on reproche.
Au point de vue des services, le ministère en offre
énormément sur le plan du tourisme, puisque c'est de ça
qu'on parle. Mais ce n'est pas assez une valeur incitative. Tout le monde se
dit et se gorge de ça: Le tourisme est la troisième des grandes
industries du Québec? Mais une fois cela dit, on nous renvoie toujours
au ministère de l'Industrie et du Commerce pour les chiffres et pour
tout.
Je ne pense pas que ce soit le rôle du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche devrait avoir le rôle de service et le
rôle de pilote. Et pour arriver à ce rôle de pilote, il y a
les questions de recherche, il y a les centres d'étude et il y a aussi
le Conseil du tourisme. Et c'est peut-être l'objet du Conseil du tourisme
qui devrait être changé pour devenir le lieu de promotion, le lieu
d'élaboration des critères et le lieu d'élaboration de la
planification en matière de tourisme.
Ou bien on prend ce qui existe, et on rend service à la
population avec ce qui existe, ou bien on projette sur l'avenir. Et le
rôle du conseil, serait, à notre avis, beaucoup plus de projeter
sur l'avenir quitte même à rédiger un livre blanc sur le
tourisme au Québec et à se doter des services de recherche, s'il
n'y en a pas.
Le Conseil supérieur de l'éducation l'a fait. Il y a
d'autres domaines dans l'administration publique où on a agi ainsi. Le
ministère, étant trop surchargé par l'exécution
quotidienne de ses tâches, devrait peut-être le confier à un
autre groupe, quitte à le réorganiser au point de vue de sa
représentation, au point de vue des personnes qui doivent être au
Conseil du tourisme et lui donner comme mandat cette projection sur l'avenir.
Il est certain que nous avons des avantages touristiques M. le directeur
en a parlé la semaine dernière, la question des richesses
naturelles, la question du français mais quelles ont
été pour le Conseil du tourisme les recommandations concernant la
francisation au Québec? Quelles ont été les
recommandations concernant l'aménagement des sites naturels? On a
offert, dans le domaine des services, des critères pour les
hôtels; on a fait un travail qui, je pense, doit être
souligné et à bon escient et tout le monde l'a fait, des deux
côtés de la Chambre. Mais notre responsabilité est de
tenter de prouver qu'il y a encore des choses à faire. C'est dans cet
esprit que nous le faisons. Nous ne nions pas ce qui existe, nous ne disons pas
que c'est mauvais mais nous aimerions que la tâche soit mieux
divisée entre la responsabilité du ministère et celle du
conseil. Et si, pour ce faire, il faut changer la représentation au
conseil, qu'on le fasse. Ce n'est pas ce qui est important. A mon avis, on
trouvera toujours des hommes pour prendre des responsabilités, mais
qu'on définisse d'abord les responsabilités, et c'est dans cet
esprit, je pense, que la discussion est engagée.
M. SIMARD (Richelieu): Si nous parlons spécifiquement de
recherche, je crois qu'il est exact de dire qu'en dehors peut-être des
grandes lignes aériennes, c'est le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche qui a montré le plus de leadership dans le
domaine de la recherche. Je ne parle pas seulement du domaine de la
concentration de documentation venant de l'extérieur, je parle plus
spécifiquement de la recherche active pour analyser les potentiels, pour
jauger les motivations qui amènent nos touristes. Le fruit des
recherches et des nombreuses enquêtes qui ont été faites
par le service de la recherche du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche nous est extrêmement utile, notamment, par exemple,
quand vient le moment de concevoir nos campagnes publicitaires.
M. MASSE (Montcalm): Je vais prendre un exemple spécifique. On
sait que les lieux historiques sont des lieux touristiques. Dans ce domaine,
est-ce que le ministère a fait une étude des lieux qui devraient
être aménagés ou des critiques qui sont apportées
quant à l'aménagement des lieux actuellement? Quelles ont
été ces recommandations et que s'est-il produit?
M. SIMARD (Richelieu): M. Jean Demers, directeur du service de la
recherche du ministère, est sûrement en état de donner au
député de Montcalm une vue à vol d'oiseau des domaines
dans lesquels son service effectue de la recherche.
M. MASSE (Montcalm): D'accord.
M. SIMARD (Richelieu): Je pense qu'il serait inutile
d'énumérer toutes les recherches qui se font ici. Pour
répondre à votre question concernant les monuments historiques,
il y a quelques années, le service de la recherche a coordonné
cinq études régionales je ne me souviens pas des
régions, il y avait notamment
les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Missisquoi, etc.
Ces études nous informent du potentiel culturel, de loisirs,
enfin de tous les aspects touristiques. Ce sujet a été couvert en
partie dans la province, mais il reste, bien entendu, d'autres
régions.
M. MASSE (Montcalm): A quoi cela a-t-il abouti? Vous avez fait une
étude du potentiel des lieux historiques du Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. SIMARD (Richelieu): II y a des recommandations qui ont
découlé de ces rapports. Actuellement, évidemment, c'est
toujours une question budgétaire. Il y a eu des problèmes au
niveau budgétaire en ce sens que ces projets, en partie, devaient
être financés par l'administration ARDA. Peut-être
qu'à ce moment-là, l'administration ARDA n'a pas prévu les
sommes nécessaires, ne les a pas prévues à ce
moment-là aux niveaux provincial et fédéral parce que les
sommes n'ont pas été disponibles. Peut-être ces sommes ne
sont-elles pas disponibles actuellement mais il reste quand même que ces
projets ne sont pas sur la tablette comme on peut le concevoir, ils sont
toujours disponibles et prêts à être analysés. Il
reste que le potentiel récréatif n'est pas mobile. On ne
déplace pas des montagnes ou des monuments. Us sont fixes et ils sont
toujours à l'endroit qu'ils occupent actuellement.
M. LESSARD: Si vous permettez, étant donné que nous avons
le directeur du service de la recherche, est-ce que l'étude concernant
le tourisme d'été au Saguenay-Lac-Saint-Jean est
terminée?
M. SIMARD (Richelieu): Le rapport est en préparation actuellement
et doit sortir à l'automne.
M. LESSARD: Est-ce que l'étude sur la clientèle au jardin
zoologique provincial d'Or-sainville est terminée?
M. SIMARD (Richelieu): Elle est à l'impression actuellement.
M. LESSARD: Est-ce que l'étude sur les incidences
économiques de la pêche au saumon dans la Gaspésie est
terminée?
M. SIMARD (Richelieu): A l'impression actuellement.
M. LESSARD: Est-ce que l'esquisse du plan de développement des
Cantons de l'Est, secteur du tourisme, est terminée?
M. SIMARD (Richelieu): Non.
M. MASSE (Montcalm): Vous étiez pourtant en train de nous donner
une bonne impression !
M. LESSARD: Est-ce que l'évaluation de la qualité de
l'information dans les kiosques privés d'information touristique est
terminée?
M. SIMARD (Richelieu): C'est terminé.
M. LESSARD: Est-ce que la création d'un centre d'informatique au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est
terminée?
M. SIMARD (Richelieu): C'est terminé.
M.LESSARD: La Société d'aménagement de l'Outaouais,
secteur du tourisme, est-ce que c'est terminé?
M. SIMARD (Richelieu): Oui.
M. LESSARD: La Commission de développement de la région de
Montréal, espaces de récréation, équipement
touristique, est-ce que c'est terminé?
M. SIMARD (Richelieu): Je ne crois pas, ça ne relève du
service de la recherche actuellement qu'en partie seulement, à titre de
consultation seulement.
M. MASSE (Montcalm): II ne vous reste plus rien à faire.
M. LESSARD: Est-ce que l'étude sur les résidences
secondaires sur les rives du lac Mégantic est terminée?
M. SIMARD (Richelieu): C'est terminé.
M. LESSARD: Est-ce que l'étude sur l'incidence économique
de la chasse au Québec est terminée?
M. SIMARD (Richelieu): Non, c'est reporté.
M. LESSARD: Reporté. Est-ce que l'inventaire des
équipements récréatifs est terminé?
M. SIMARD (Richelieu): C'est terminé.
M. LESSARD: Est-ce que l'inventaire du potentiel récréatif
est terminé?
M. SIMARD (Richelieu): Oui.
M. LESSARD: Est-ce que l'étude sur la collaboration dans la
préparation du plan d'effectifs et du plan d'organisation pour le
ministère est terminé?
M. SIMARD (Richelieu): Elle est presque terminée.
M. LESSARD : Est-ce que les essais sur les usagers de canot-camping au
parc de La Vérendrye sont terminés?
M. SIMARD (Richelieu): A l'impression.
M. LESSARD: Est-ce que l'étude de la clientèle touristique
est terminée?
M. SIMARD (Richelieu): C'est permanent.
M. LESSARD: Est-ce que ces études peuvent être rendues
publiques ou données comme information aux députés?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, certainement.
M. LESSARD: Puisqu'on nous a dit tout à l'heure qu'on avait un
rôle à jouer.
M. SIMARD (Richelieu): Oui, certainement.
M. MASSE (Montcalm): Mais la conclusion de ces études, c'est
évidemment d'aménager un certain nombre de lieux, soit à
cause de richesses naturelles ou autres. Cela totalise un montant de combien,
l'aménagement de ces choses-là?
M. SIMARD (Richelieu): Prenons un chiffre moyen par étude
régionale, si on parle des études régionales, environ $1
million par projet, par exemple.
M. MASSE (Montcalm): Quelle est l'étape suivante? Vous rencontrez
le ministère concerné pour le persuader d'inscrire ça
à sa demande de budget?
M. SIMARD (Richelieu): Dans le cas des études régionales,
je le répète, c'était sensé, du moins c'est
sensé être financé en partie par le fédéral
et par le provincial. A ce moment-là, au niveau des négociations,
le service de la recherche ne joue aucun rôle.
M. MASSE (Montcalm): C'est-à-dire que vous faites l'étude,
vous faites la recommandation et vous laissez porter la discussion?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, en fait, ce n'est pas notre rôle non
plus de négocier.
M. LESSARD: Vous venez de me nommer un certain nombre d'études
qui sont terminées, un certain nombre d'études qui sont sous
impression et un certain nombre d'études qui sont reportées.
Quelles sont les études que vous avez entreprises cette année ou
que vous avez l'intention d'entreprendre?
M. SIMARD (Richelieu): Vous voulez dire pour 72/73, avec le budget
actuel?
M. LESSARD: C'est ça.
M. SIMARD (Richelieu): II y a trois études sur l'impact
publicitaire, une sur les semaines de ski à forfait, une sur les
semaines de golf à forfait et l'autre sur la route des pionniers; c'est
une campagne qui est conjointe, fédérale-provinciale, et avec
l'Ontario.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a des études actuellement sur
l'incidence du camping au Québec?
M. SIMARD (Richelieu): Un essai a été fait l'année
dernière sur les usagers des campings provinciaux. Il a
été publié et c'est un essai justement pour organiser une
étude beaucoup plus efficace, beaucoup mieux orientée.
M. LESSARD: En 1967, un rapport avait été
présenté au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche concernant une esquisse préliminaire du tourisme. L'an
dernier, le ministre nous avait fait part du fait que cette
étude-là n'était strictement qu'une étude
préliminaire et qu'elle avait l'intention de développer cette
étude avant de la rendre publique. Est-ce que cette étude a
donné lieu à certaines transformations à
l'intérieur du ministère? Je pense aux agences de voyage, je
pense en fait à un certain nombre de recommandations qui avaient
été faites. Est-ce qu'on s'est préoccupé de cette
étude ou si c'est encore une autre étude que le ministère
du Tourisme...
M. LE PRESIDENT: On me signale quand même que toutes ces
discussions ont eu lieu antérieurement et que des réponses ont
été fournies aux députés.
M. LESSARD: D'accord, on était revenu parce que les relations
entre le Conseil du tourisme et la recherche... C'est quand même le
Conseil du tourisme qui a pour but...
M. LE PRESIDENT: Cela n'implique pas quand même directement des
fonds...
M.LESSARD: Si cela a été discuté, M. le
Président, je me soumets à votre décision.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté? M. PAUL:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté. Catégorie 4.
Adopté. Catégorie 7. Adopté. L'article 6 est
adopté. Article 7 : Conseil de la faune, catégorie 1.
Conseil de la faune
M. LESSARD: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire à nouveau quelles sont les responsabilités du Conseil de la
faune? Qui en est membre? Combien y a-t-il eu de réunions au cours de
cette année?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, le conseil est
chargé d'étudier le meilleur moyen
de résoudre les problèmes concernant la faune au
Québec et de faire rapport de ses constatations au ministre. La loi a
été sanctionnée le 5 juillet 1968. Le conseil a
été mis sur pied le 27 novembre 1969. D y a eu six
réunions de novembre 1969 à janvier 1971.
Je dois vous dire, M. le Président, que les activités ont
été suspendues en février 1971 à cause de
l'incapacité du conseil de déboucher sur un programme consistant
de travail par suite d'un manque d'efficacité du secrétariat
permanent. Cependant les activités du conseil reprendront cette
année selon une formule nouvelle présentement en voie
d'étude.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: Le travail va reprendre cette année. Us ne seront pas
beaucoup pour travailler. Je vois les traitements, salaires et allocations: un
employé.
M. SIMARD (Richelieu): C'est le secrétaire permanent, M. Pageau,
à qui on a versé des traitements pendant quelques mois.
D'ailleurs les membres du conseil ne sont pas
rémunérés.
M. PAUL: II n'y a pas de personnel autre que M. Pageau qui travaille au
Conseil de la faune? Il n'y a pas d'autres fonctionnaires?
M. SIMARD (Richelieu): II n'y a pas d'autres fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, le ministre a laissé
entendre que le conseil n'a pas été capable de produire ses
rapports à cause d'un manque d'efficacité du secrétariat,
est-ce qu'il pourrait donner des détails à ce sujet?
M. SIMARD (Richelieu): Le ministre a confié au conseil un mandat,
dans un cas particulier, soit dans la question d'accessibilité. Le
conseil s'est réuni durant deux jours ici à Québec. La
recommandation qu'il a faite au ministre, fut de retenir les services d'un
expert pour formuler une politique.
M. MASSE (Montcalm): Qui était seorétaire à cette
époque?
M. SIMARD (Richelieu): Le secrétaire à ce moment-là
était M. Jean Pagé.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que cela a eu une suite, ou est-ce une des
raisons qui a amené, si on peut l'appeler ainsi, son
congédiement?
M. SIMARD (Richelieu): M. Pagé, je pense, est bien connu comme
chroniqueur dans un journal et, étant donné qu'il était
à temps plein à ce journal, il y avait une espèce de
conflit d'intérêts parce qu'il était aussi à temps
plein comme secrétaire à ce Conseil de la faune.
M. MASSE (Montcalm): M. Pageau actuellement est-il disponible à
temps plein pour le ministère? Il n'a pas d'autres occupations?
M. SIMARD (Richelieu): M. Pageau est disponible à temps plein
pour le ministère.
M. MASSE (Montcalm): Quelle est sa compétence, son
expérience dans le domaine de la faune?
M. SIMARD (Richelieu): M. Pageau est l'ancien directeur
général de la Fédération québécoise
de la faune du Québec.
M. MASSE (Montcalm): Sur la question de l'accessibilité, le
conseil a refusé de se prononcer. D a demandé de retenir les
services d'experts parce qu'il n'était pas en mesure de se prononcer sur
le programme?
M. SIMARD (Richelieu): Parce qu'il n'était pas en mesure de se
prononcer.
M. PAUL: Qui a conseillé le ministre?
M. MASSE (Montcalm): Justement, pour quelle raison n'avez-vous pas
fourni au Conseil de la faune les études qui ont amené le
ministère à se prononcer en faveur d'une politique
d'accessibilité?
M. SIMARD (Richelieu): A ce moment-là, devant l'incapacité
du Conseil de la faune de faire des recommandations au ministre, les
fonctionnaires, autant du service de la conservation que de
l'aménagement de la faune, ont fait une étude qui a amené
la mise sur pied des cinq nouveaux parcs.
M. PAUL: Est-ce que la principale recommandation venait de M.
Maranda?
M. SIMARD (Richelieu): II n'y avait pas de principale recommandation.
Les recommandations venaient du groupe de travail qui avait été
formé et de biologistes et d'agents de conservation.
M. MASSE (Montcalm): Mais tous ces rapports-là, vous les avez
quand même soumis au Conseil de la faune.
M. SIMARD (Richelieu): Ces rapports n'ont pas été soumis
au Conseil de la faune parce qu'à ce moment-là, le Conseil de la
faune était devenu inopérant.
M. MASSE (Montcalm): Alors, au moment où le conseil de la faune
s'est réuni, a plaidé ne pas avoir suffisamment de travaux de
recherche pour prendre une telle décision, le ministère ne
possédait pas, lui non plus, ces travaux ou ces documents.
M. SIMARD (Richelieu): Le ministère possédait de
l'information par son service de l'aménagement de la faune et par son
service de conservation.
M. MASSE (Montcalm): Alors, le peu de renseignements que vous
possédiez, est-ce que vous l'avez soumis au Conseil de la faune,
à cette époque?
M. SIMARD (Richelieu): Le Conseil de la faune à ce
moment-là était devenu inopérant.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais comprenons-nous, A l'époque
où ses membres se sont réunis...
M. PAUL: A l'époque où ils se sont réunis.
M. MASSE (Montcalm): ... pour conclure qu'ils ne pouvaient pas conclure,
le ministère possédait-il, à ce moment-là, ou ne
possédait-il pas des renseignements? S'il n'en possédait pas, il
les a possédés après. Cela a pris combien de temps entre
les deux étapes? S'il possédait ces documents, est-ce qu'il les a
soumis au Conseil de la faune? S'il ne les a pas soumis, pourquoi?
M. SIMARD (Richelieu): Le ministère possédait à ce
moment-là des renseignements de caractère
général.
M. MASSE (Montcalm): Alors, ce peu que vous possédiez, est-ce que
vous l'avez soumis au Conseil de la faune?
M. SIMARD (Richelieu): Non, à ce moment-là le Conseil de
la faune, par la décision du ministre, était devenu
inopérant.
M. MASSE (Montcalm): Ou bien je ne comprends rien, ou bien je comprends
trop, je ne sais pas encore. Il y a eu une réunion,, à un moment
donné, du Conseil de la faune qui a été saisi de la
question de l'accessibilité des lacs. A ce moment-là, il
existait. Plus tard il est devenu inopérant, mais à ce
moment-là il existait. C'est à ce moment-là qu'il s'est
réuni pour discuter de l'accessibilité. Le ministère, au
moment où le conseil se réunissait, possédait-il ou ne
possédait-il pas des renseignements? Si oui, les a-t-il soumis ou sinon,
pourquoi?
M. SIMARD (Richelieu): Le ministère possédait des
renseignements qui étaient à ce moment-là incomplets. A la
suite de la décision par le ministre de confier le travail aux services
existants du ministère, lesdits services se sont procuré des
renseignements additionnels. Ils ont procédé à
l'étude qu'ils n'avaient pas au moment où le conseil a
siégé pour la dernière fois.
M. MASSE (Montcalm): Alors, au moment où le conseil a
siégé et a conclu qu'il ne pouvait pas conclure, faute de
renseignements, il avait raison de le faire, puisque même le
ministère n'en possédait pas.
M. SIMARD (Richelieu): Le service de la faune comptait au sein de ses
membres certains biologistes, mais des biologistes qui étaient à
l'emploi d'universités du Québec. Nos biologistes
possédaient certains renseignements. A la suite de la décision
prise de confier le travail au service du ministère, l'étude fut
poussée davantage.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais le rôle du conseil n'était
pas de faire l'étude de toute façon. Il n'a pas été
créé pour ce faire. Au même titre que le Conseil du
tourisme, il n'existe pas pour faire de la recherche. Lorsque le
ministère convoque un conseil, soit de la faune ou du tourisme, et le
saisit d'un projet, il doit lui apporter en même temps la documentation
pour lui permettre de prendre une décision. Autrement ce n'est pas
sérieux.
M. SIMARD (Richelieu): Le mandat que le législateur a
confié au Conseil de la faune est d'étudier les meilleurs moyens
de résoudre les problèmes concernant la faune au Québec et
de faire rapport de ses constatations au ministre. Il peut aussi, avec
l'autorisation du lieutenant-gouverneur en conseil faire effectuer les
études et recherches qu'il juge utiles ou nécessaires à la
poursuite de ces fins. Alors, j'en conclus que le conseil ne possédait
pas à ce moment les experts pour faire les études. La
décision a été prise par le ministre de ne pas donner
suite à la recommandation du conseil et de faire faire le travail par
les fonctionnaires du ministère.
M. MASSE (Montcalm): Bon, d'accord. Ensuite, les fonctionnaires ont
donc, à la demande du ministre, fait l'étude. Est-ce qu'ils ont
soumis cette étude au conseil?
M. SIMARD (Richelieu): Non, cette étude n'a pas été
soumise au conseil.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison n'avez-vous pas
reconvoqué le conseil quelques semaines ou quelques mois plus tard pour
dire: Voilà, nous, les études, on les a faites, on vous les
soumet, qu'est-ce que vous en pensez? Qu'est-ce qui s'est produit entre les
deux?
M. SIMARD (Richelieu): A ce moment-là, ce fut la décision
du ministre, justement de confier...
M. MASSE (Montcalm): D'accord, le conseil s'est réuni. Dans un
premier temps, il a conclu qu'il n'avait pas suffisamment de lumière
pour prendre une décision.
Le ministre a décidé que cette lumière serait
apportée par son ministère; il a donc confié à ses
biologistes le soin de faire un travail. Pour quelle raison, après cela,
ne pas avoir convoqué
à nouveau le Conseil de la faune et lui avoir soumis le
résultat du travail du ministère?
M. S1MARD (Richelieu): Je pense bien, M. le Président, que je
n'étais pas présent à ce moment-là. Maintenant, ce
fut la décision de mon prédécesseur de donner enfin,
toutes les tâches et les fonctions aux gens du ministère.
M. MASSE (Montcalm): J'ai fort bien compris cela.
M. SIMARD (Richelieu): Cette décision a été
strictement...
M. MASSE (Montcalm): Pourquoi ne pas avoir réuni le Conseil de la
faune, après les études complétées par votre
ministère, pour lui soumettre cesdites études, pour savoir ce
qu'il en pensait? Puisque la première fois, lorsque ses membres se sont
réunis, ils ne pouvaient pas conclure, parce qu'ils n'avaient pas les
renseignements. Lorsque vous avez été en possession des
renseignements, c'était de les convoquer à nouveau pour leur
demander quelle était leur opinion. Autrement, il ne sert à rien
d'avoir un Conseil de la faune. On cherche une structure d'approbation
béate à tout ce que le ministère fait et là,
ça devient de la poudre aux yeux à la population. Où il y
a un conseil qui regroupe des gens qualifiés, le ministère lui
soumet ses recommandations et le conseil est libre de prendre une
décision ou de ne pas la prendre. Mais, si le ministère cherche
à avoir un Conseil de la faune qui réunit uniquement des gens qui
approuvent tout ce que le ministère fait, parce que ce sont des gens qui
aiment ça être là en tout cas, je ne veux pas les
qualifier je pense que ce n'est pas le mécanisme de consultation
tel qu'il doit exister, par le gouvernement. C'est ce que j'essaie de
comprendre. Je ne les connais pas, les gens qui sont membres du Conseil de la
faune; je n'ai personne à protéger et je n'ai personne à
proposer. Je ne parle qu'au niveau du principe. C'est regrettable, surtout dans
une politique qui a suscité autant d'inquiétude, de points
d'interrogation, dont on a vu les résultats la semaine dernière,
qui n'étaient peut-être pas nécessairement des
résultats aussi probants que ceux qu'on nous avait laissé
entendre, dans cette politique d'accessibilité.
Je pense que, dans un domaine aussi brûlant que celui-là,
nous aurions dû nous servir de tout ce que nous avions comme
mécanisme de consultation pour être certains de prendre une
décision qui allait être la bonne. Et non pas simplement jeter de
la poudre aux yeux à des gens qui contestaient un système, parce
qu'ils disaient qu'il n'y avait pas d'accessibilité, et dire:
Voilà, on va les fermer, on va leur dire: Vous êtes accessibles.
Ensuite, on vient, un an après, nous prouver qu'il n'est pas si
sûr que ç'a été bon. Je pense qu'il y a eu une
erreur du ministère dans son manque de collaboration avec un conseil
qu'il avait lui-même créé et qui existait pour cette
raison-là. C'est cela que j'essaie de comprendre.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, je crois que c'est mon devoir de me
dissocier d'une expression employée par mon bon ami le
député de Montcalm, qui semble reprocher au ministère de
ne pas avoir joué son rôle dans ce problème
d'accessibilité du territoire. J'ai cru comprendre, par
l'impossibilité dans laquelle se trouvait M. Brown de nous fournir des
renseignements, que le tout est le résultat de la volonté du
ministre et non pas des fonctionnaires et du ministère.
Il semble que Madame le ministre n'a pas voulu convoquer le Conseil de
la faune pour des raisons qui lui étaient personnelles, que nous ne
pouvons pas connaître aujourd'hui, parce qu'elle est absente, et que les
fonctionnaires étaient mal placés pour vouloir donner
d'ailleurs, ça ne pouvait pas se faire des ordres au
ministre.
Est-ce que M. Brown peut dire je comprendrai facilement sa
réserve s'il préfère ne pas le faire s'il a
été consulté spécialement par le ministre sur
l'opportunité de convoquer le Conseil de la faune, après que les
fonctionnaires eurent amassé des éléments d'information
pour établir une politique d'accessibilité au territoire?
M. SIMARD (Richelieu): Je ne me souviens pas. Pas à ma
connaissance.
M. PAUL: Deuxièmement, est-ce que M. Brown peut nous dire s'il y
a eu, de la part des fonctionnaires, des consultations d'experts à
l'extérieur du ministère?
M. SIMARD (Richelieu): Non. Il n'y a pas eu de consultations d'experts
à l'extérieur du ministère.
M. PAUL: Est-ce que M. Brown peut nous dire si M. Boily, par exemple, a
été consulté sur l'opportunité de cette
opération d'accessibilité au territoire?
M. SIMARD (Richelieu): Pas à ma connaissance. Vous vous
référez sûrement à M. Boily qui était en
charge de la consultation.
M. PAUL: Oui. L'agitateur Boily.
M. SIMARD (Richelieu): II n'a sûrement pas été
consulté.
M. LESSARD : Le présumé agitateur.
M. PAUL: Non, non pas présumé. D est venu dans la
région, dans le comté chez nous. Ce n'est pas un
présumé agitateur, c'est un agitateur.
M. LESSARD: Remarquez que je ne le connais pas du tout.
M. PAUL: Justement. Mais moi, je le connais et je le juge comme tel.
Alors, si je comprends bien, il n'y a pas eu de consultation entre le ministre
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et les membres du Conseil de la
faune au sujet de cette Opération accessibilité au
territoire.
M. SIMARD (Richelieu): Non, pas à ma connaissance.
M. PAUL: Pas à votre connaissance. Est-ce que l'Opération
accessibilité du territoire s'est effectuée de la façon
que l'avaient recommandé les fonctionnaires du ministère?
M. SIMARD (Richelieu): Nous étions fort conscients des
difficultés que nous allions éprouver la première
année. Alors, si le député de Maskinongé fait
allusion aux difficultés que nous avons eues l'an dernier, nous les
appréhendions.
M. PAUL: Ce n'était pas tout à fait le but de ma
question.
M. MASSE (Montcalm): On joue sur la corde raide.
M. PAUL: Je voudrais demander à M. Brown si, à sa
connaissance personnelle, madame le ministre a au moins suivi les
recommandations de ses fonctionnaires.
M. SIMARD (Richelieu): Oui, madame le ministre a suivi les
recommandations de ses fonctionnaires en ce qui concerne la création des
nouveaux parcs et leur ouverture au public.
M. PAUL: Est-ce que madame le ministre a suivi les recommandations de
ses fonctionnaires quant à l'opération elle-même dite
d'accessibilité au territoire?
M. SIMARD (Richelieu): Je ne saisis pas la question.
M. PAUL: Quant aux étapes à parcourir, à franchir,
quant au territoire à être rendu accessible dès la
première année, la deuxième année... Les trois
phases.
M. SIMARD (Richelieu): Oui, elle a suivi les recommandations.
M. PAUL: Est-ce qu'il y avait eu une analyse des nouveaux emplois
à être créés par cette politique
d'accessibilité au territoire?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, nécessairement, parce qu'avant de
faire le programme et d'obtenir les crédits nécessaires pour le
faire, nous devions présenter un plan d'effectif.
M. PAUL: Qui a arrêté le programme?
M. SIMARD (Richelieu): Le programme a été
arrêté par le groupe conjoint, le groupe de travail qui a
préparé l'Opération accessibilité.
M. PAUL: Est-ce que le programme a été modifié par
madame le ministre?
M. SIMARD (Richelieu): Pas à ma connaissance.
M. PAUL: Pas à votre connaissance.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, revenons au Conseil de la faune.
Tout à l'heure le ministre nous disait que le Conseil de la faune
n'avait pas été capable de s'entendre concernant la politique
d'accessibilité au territoire. Mais le Conseil de la faune a
présenté un rapport au ministre. Est-ce que le Conseil de la
faune a présenté un rapport au ministre?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, le Conseil de la faune a
présenté un rapport dans lequel il disait qu'il n'avait pas tous
les éléments voulus pour faire des recommandations au ministre et
recommandait l'engagement d'experts pour l'assister.
M. LESSARD : L'an dernier, aux mêmes questions que nous avions
soulevées ou aux questions semblables, le ministre nous avait dit qu'il
devait y avoir restructuration du conseil et que cette restructuration
était commencée. On ajoutait : Je suis persuadée que ce
conseil pourra rendre des services, peut-être pas dans la forme
actuelle.
A la même question que j'ai posée tout à l'heure, le
ministre actuel nous a dit qu'on est actuellement en train d'étudier une
restructuration. L'ex-ministre ajoutait encore l'an dernier que dès que
cette étude cela voulait dire qu'il y avait à ce
moment-là étude devait être terminée, elle
devait être rendue publique. Cela veut dire que l'étude,
actuellement, après un an, n'est pas terminée et la
restructuration n'est pas terminée.
M. PAUL: A moins que madame le ministre soit partie avec les
rapports.
M. LESSARD: C'est un peu ça que je... Je veux quand même
savoir s'il y a de la continuité. On a parlé du livre blanc l'an
dernier, on a parlé d'étude concernant la restructuration du
conseil; ça fait déjà un an. Cette étude n'est pas
terminée actuellement?
M. SIMARD (Richelieu): Cette étude n'est pas terminée mais
comme je l'ai dit tout à l'heure...
M. LESSARD: Est-ce que...
M. SIMARD (Richelieu): ... nous sommes en train d'étudier
l'ensemble.
M. LESSARD : Est-ce que la réponse que nous donne le ministre
aujourd'hui sera à peu près la même réponse ou
correspondra aux mêmes réalités que la réponse que
nous avions eue l'an dernier lorsque nous avions discuté du Conseil de
la faune?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, tout ce que je peux
répondre à cette question, c'est que nous sommes en train
d'étudier. Lorsque l'étude sera complétée, je
verrai alors quelles mesures prendre.
M. LESSARD: Est-ce que réellement, lorsque nous avions
soulevé la question l'an dernier auprès du ministre, cette
étude de restructuration était commencée, et qui en
était le responsable? Parce que le ministre nous a bien dit l'an
dernier, à une question qui était posée: Il y a une
restructuration qui est commencée.
Alors, est-ce que cette étude-là était
commencée?
M. PAUL: Je pense que ce n'est que le fruit de son imagination.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, il y a quand même une
personne, un M. Pageau, un secrétaire, qui est là à temps
plein. Qu'est-ce qu'il fait quotidiennement? S'il n'y a plus de
réunions, que fait-il?
M. SIMARD (Richelieu): M. Pageau s'occupe plus particulièrement
dans le moment de la division de sécurité et d'éducation
au sein du service de la conservation de la faune.
M. MASSE (Montcalm): Alors, il n'est pas secrétaire du Conseil de
la faune?
M. SIMARD (Richelieu): Officiellement, il est secrétaire du
Conseil de la faune...
M. MASSE (Montcalm): En pratique, il fait autre chose.
M. SIMARD (Richelieu): ... en pratique, il dirige le service
d'éducation et de sécurité, qui s'occupe plus
particulièrement de l'organisation des cours de sécurité
donnés aux chasseurs dans toute la province.
M. MASSE (Montcalm): Je connais bien les cours, je les ai
déjà suivis. Mais, il reste que le Conseil de la faune doit avoir
un secrétaire. Officiellement, c'est quelqu'un mais, en pratique, il ne
remplit pas la tâche. Vous ne trouvez pas que ce n'est justement pas une
bonne façon de faire que le Conseil de la faune existe
réellement; vous étudiez depuis un an, peut-être que si le
secrétaire était à temps plein dans ce pour quoi il est
payé officiellement, c'est-à-dire secrétaire du Conseil de
la faune, il aurait peut-être eu le temps en un an de vous
préparer un rapport, de consulter les organismes et de faire des
réunions préparatoires pour relancer l'action du Conseil de la
faune. Vous n'arriverez jamais à le faire surtout si vous nous demandez
de payer quelqu'un à un poste et puis, en pratique, qu'il fait autre
chose dans l'administration. Je trouve que c'est un peu anormal.
M. SIMARD (Richelieu): Dans le cas de M. Pageau, il s'est inscrit
à un concours de la Commission de la fonction publique pour occuper un
autre poste au sein du ministère.
M. MASSE (Montcalm): D'accord. Donc, il n'est plus là, donc, le
poste est ouvert.
M. SIMARD (Richelieu): II est encore là dans le moment.
M. MASSE (Montcalm): Dans le moment, mais en pratique, il ne fait pas le
rôle...
M. SIMARD (Richelieu): II ne remplit pas le rôle de
secrétaire du Conseil de la faune. Il remplit le rôle de chef de
la division de sécurité et d'éducation.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne pensez pas, M. le sous-ministre, que l'un
des premiers problèmes à régler, ce serait qu'il y en
aurait un réel, un secrétaire du Conseil de la faune, et de lui
donner le mandat de vous préconiser une politique après
consultation ou après rencontre des divers organismes. Vous n'arriverez
jamais, avec un jeu semblable, à relancer le Conseil de la faune.
Vers quelle époque prévoyez-vous que le poste sera
libéré et, si oui, est-ce que vous allez organiser un concours
public pour remplir le poste?
M. SIMARD (Richelieu): La loi prévoit que ça peut
être un fonctionnaire à l'intérieur du ministère ou
une nomination par le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. MASSE (Montcalm): Mais à temps plein, quelqu'un qui ne fait
que cela, au moins ça, c'est la volonté.
M. PAUL : Si je comprends bien, vous voulez avoir les crédits
pour cette année, parce que vous envisagez de faire revivre...
M. SIMARD (Richelieu): Exactement...
M. PAUL: ... le Conseil de la faune. Certainement, à ce
moment-là, que le secrétaire aura du travail à accomplir
et qu'il remplira les fonctions qui auraient dû être remplies
normalement.
M. SIMARD (Richelieu): Exactement.
M. PAUL: Personnellement, j'ai beaucoup confiance au ministre actuel; je
sais que ce fut une grande amélioration pour les fonctionnaires, surtout
pour la population, lorsque le ministre, député de Richelieu, a
été nommé à ce poste. J'ai confiance en son
dynamisme, en son sens des affaires, en son esprit démocratique, en son
ouverture d'esprit. Je n'en mettrai pas trop pour ne pas...
M. LACROIX: II y a trop de fleurs, le pot va être gros
tantôt.
M. MASSE (Montcalm): Le député de Maskinongé
n'avait pas la même confiance...
M. PAUL: Le pot, je vous le réserve, mais ce n'est pas pour
aujourd'hui.
De toute façon, M. le Président, je comprends parfaitement
qu'avec un nouveau ministre, ça va être un nouveau départ
et nous espérons que nous aurons des réalisations...
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez pas les mêmes qualificatifs pour
l'ancien ministre?
M. PAUL : Bien, disons que je ne parle jamais des absents.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté? Le
député de Saguenay.
M. LESSARD: Les $20,500 ont été dépensés
complètement cette année, puisque l'on avait un secrétaire
mais il travaillait ailleurs. D'accord. Aux autres crédits, je poserai
la même question: Est-ce qu'il s'agit de crédits
périmés? Alors, la catégorie 1, ça va.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté?
M.LESSARD: Dans la catégorie 3, est-ce que les $2,000
prévus l'an dernier ont été complètement
dépensés, puisque l'on nous dit que ce secrétaire n'aurait
pas agi comme tel?
M. SIMARD (Richelieu): Non, cet argent a été
retourné au fonds consolidé.
M. LESSARD: Et les $12,500?
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M.LESSARD: Catégorie 4: Services professionnels, est-ce que les
crédits ont été retournés au fonds consolidé
de la province?
M. SIMARD (Richelieu): Les crédits ont été
retournés au fonds consolidé de la province, parce qu'il s'agit
des jetons de présence qui sont normalement donnés aux membres du
conseil.
M. LESSARD: D'accord.
M. MASSE (Montcalm): Vers quelle époque le ministre
prévoit-il que le Conseil de la faune sera réorganisé et
se réunira pour la première fois?
M. SIMARD (Richelieu): II est assez difficile de répondre
à la question. Je sais qu'on doit en discuter prochainement.
M. MASSE (Montcalm): S'il est inutile, enlevez-le.
M. SIMARD (Richelieu): Je vois quand même l'utilité du
Conseil de la faune.
M. MASSE (Montcalm): Alors, réunissez-le.
M. LESSARD : Vous faites voter des crédits...-
M. MASSE (Montcalm): Vous faites voter des crédits, cela fait un
an que vous nous dites que vous êtes en train de repenser à tout
cela mais je veux bien que vous y repensiez.
M. LESSARD: Vous nous faites quand même voter cette année
des crédits semblables à ceux qui existaient l'an dernier.
M. SIMARD (Richelieu): C'est parce que nous avons l'intention de le
faire revivre.
M. LESSARD : Donc, vous avez donc l'intention de le faire revivre cette
année.
M. MASSE (Montcalm): Sur quelle base prévoyez-vous l'organiser?
Est-ce que vous avez au moins des idées sur l'avenir?
M. SAINT-PIERRE: J'ai parcouru, M. le Président, les
procès-verbaux des dernières réunions. Elles furent tenues
aussi fréquemment que le 7 mars 1970 et le 17 mars 1970. J'ose
espérer que le nouveau Conseil de la faune traitera de questions autres
que celles qui sont traitées là.
M. LESSARD : Est-ce que nous pouvons savoir...
M. SAINT-PIERRE: A l'époque, tout ce que nous avions,
c'étaient des comptes de dépenses et les préoccupations
concernant les jetons de présence.
M. PAUL: Est-ce que c'est pour cela que le ministre les a mis de
côté?
M. SAINT-PIERRE: Ce serait une bonne raison, si c'était la seule,
mais il doit y en avoir d'autres.
M. PAUL: Vous êtes beaucoup trop géné-
reux et beaucoup trop libéral ce matin. C'est par esprit de
solidarité pour un membre du Conseil exécutif que vous intervenez
dans le débat. Ne vous mêlez donc pas de cela, vous ne connaissez
pas cela. Nous, nous connaissons cela.
M. LESSARD : Est-ce que ces rapports sont publics?
M. MASSE (Montcalm): II reste que le ministre doit avoir des
idées sur la réorganisation du Conseil de la faune. Je n'ai pas
d'objection à ce qu'il fasse étudier ses idées mais il
doit quand même en avoir quelques-unes. Comment prévoyez-vous la
réorganisation de cela? Nous sommes tous d'accord que le Conseil de la
faune est très important et qu'il va falloir qu'il se réunisse
bientôt. Mais, ceci étant dit, vous avez quand même
certaines idées sur la relance du Conseil de la faune. Est-ce que nous
pouvons les connaître?
M. SIMARD (Richelieu): J'ai sûrement plusieurs idées
concernant la relance du Conseil de la faune mais il est un peu trop tôt
pour moi pour dévoiler, au moment où nous nous parlons, les
critères sur lesquels je me baserai, avec la collaboration de
l'équipe de mes hauts fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Vers quelle époque prévoyez-vous nous
dévoiler votre pensée?
M. SIMARD (Richelieu): Je ne peux vous dire vers quelle
époque.
M. MASSE (Montcalm): L'époque glaciaire? L'époque
tertiaire?
M. SIMARD (Richelieu): En temps et lieu. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 4. Adopté? M. PAUL: Adopté.
M. MASSE (Montcalm): Adopté sous réserve que cela
existe.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 7 est adopté?
M. PAUL: Cela va faire plaisir au ministre des Finances.
M. LE PRESIDENT: Article 8. UNE VOIX: Adopté.
Aménagement de terrains de camping et de
parcs
M. LACROIX: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question
M. LE PRESIDENT: L'honorable député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Le 31 mai 1966, il y a eu ouverture de soumissions pour la
construction d'une hôtellerie d'Etat aux Iles-de-la-Madeleine. Le terrain
est acheté. Les professionnels sont payés. Le plus bas
soumissionnaire avait soumissionné à $287,000. Il y avait des
appropriations budgétaires pour $250,000. Vous savez l'accident qui est
arrivé quelques jours après. Le projet est resté en plan.
Mais le besoin d'une hôtellerie chez nous se fait sentir. Ce n'est pas
dans le but de concurrencer l'entreprise privée mais dans le but
d'assurer les services qui sont nécessaires, d'assurer des standards de
qualité, de service et de prix. Dans le montant prévu, à
l'article 8, $11,117,200, y a-t-il quelque chose de prévu pour
l'hôtellerie d'Etat aux Iles-de-la-Madeleine?
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président, pour répondre
à la question du député des Iles-de-la-Madeleine, les
négociations sont en cours dans le cadre de l'ODEQ, mais il n'y a pas eu
encore de précisions ou de conclusions à ce sujet. Nous attendons
incessamment les résultats des pourparlers avec l'ODEQ.
M. LACROIX: Est-ce que l'objection vient du fait que la compagnie
Canapro déverse ses eaux résiduaires dans la baie de
Plaisance?
M. SIMARD (Richelieu): Je pense, M. le Président, que c'est le
problème le plus aigu qui retarde les négociations avec
l'ODEQ.
M. LACROIX: II y a un jugement qui a été émis
contre la compagnie il y a plusieurs années pour qu'elle traite ses eaux
résiduaires. Mais comme on le verra à l'étude des
crédits du ministère de l'Industrie et du Commerce tantôt,
il y a un parc industriel prévu à Cap-aux-Meules, la compagnie va
y transférer toute son organisation. Je crois que ce ne serait pas le
bon moment de l'obliger à dépenser $300,000 ou $400,000 pour une
seule année, mais je pense qu'on pourrait quand même
prévoir quelque chose pour la réalisation de ce projet, si ce
n'est pas pour cette année pour que ce soit au moins en marche en
1973.
M. LESSARD: Est-ce que les gens de la compagnie ont été
mis en prison, étant donné qu'ils déversent leurs eaux
résiduaires, qu'ils font de la pollution?
M. LACROIX: Ce sont des gens honnêtes. Cette hôtellerie a
été construite en 1966 ou 1967. A ce moment-là, la
compagnie, c'est clair, aurait dû organiser un bassin pour le traitement
de ses eaux résiduaires. Mais comme elle va porter ses eaux
résiduaires dans le golfe à 400 ou 500 pieds du bord et à
100 pieds de profon-
deur, je pense bien que ce n'est pas là où c'est le plus
dangereux pour la pollution. Tout de même, avec la construction de
l'hôtellerie, l'aménagement de la plage, il ne serait pas
agréable pour les baigneurs à l'hôtel de se baigner dans la
baie de Plaisance alors qu'à quelque cent pieds les eaux
résiduaires sont un peu huileuses, étant donné que c'est
l'usine de farine de poisson et d'huile de morue qui est déversée
là.
M. LESSARD: II n'y a pas de danger pour les coups de soleil!
M. LACROIX: Ce n'est pas pour la traversée de la Manche, c'est
pour se baigner. J'aimerais bien, M. le ministre, que lors des discussions
à l'ODEQ, l'on tienne compte du fait que la compagnie va
transférer dans le parc industriel toutes ses activités et qu'il
y aura à l'intérieur du parc industriel l'usine de traitement des
eaux résiduaires.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministère est toujours
favorable à la construction d'une hôtellerie d'Etat aux
Iles-de-la-Madeleine?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, le ministère y est toujours
favorable.
Le problème est que l'hôtel est voisin de la compagnie
Canapro. Aussitôt que le problème des eaux résiduaires sera
résolu, on procédera.
M. PAUL: Est-ce que le directeur de l'environnement du ministère
des Affaires municipales, le député de D'Arcy-McGee, fait les
représentations pour que le ministère retienne le projet?
M. SIMARD (Richelieu): Je crois que M. Goldbloom s'est
déplacé, il est allé sur les lieux pour voir le
problème qui existe.
M. LACROIX: II est venu l'an passé visiter les lieux.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce parce qu'il n'avait pas confiance aux
représentations du député des Iles-de-la-Madeleine?
M. LACROIX: II est venu constater que le député des
Iles-de-la-Madeleine disait toujours la vérité.
M. MASSE (Montcalm): II avait raison, cette fois-là? Cela a
été sa conclusion.
M. LE PRESIDENT: Article 8? Adopté.
M. PAUL: M. le Président, est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité d'obtenir du ministre la liste des différents projets
que son ministère a l'intention de réaliser? Où va-t-on
dépenser sommairement l'argent au cours de l'année 72/73?
En résumé, parce qu'on ne veut pas connaître...
M. MASSE (Montcalm): Vous demandez $11 millions, est-ce qu'on peut
savoir ce que vous allez faire avec ça?
M. SIMARD (Richelieu): Voici, M. le Président, en gros. En
tête de chapitre, il y a direction générale des parcs
$6,502,000.
M. PAUL: Qu'est-ce que cela comprend?
M. SIMARD (Richelieu): Ordinaire: $2,89 3,000; l'ARDA: $495,000; ODEQ:
$3,114,000.
M. MASSE (Montcalm): Vous allez aménager quoi, avec
ça?
M. SIMARD (Richelieu): Si vous voulez, M. le Président, on
pourrait peut-être faire polycopier la liste parce que c'est très
volumineux.
M. PAUL: Vous n'y mettez pas d'objection?
M. MASSE (Montcalm): II faudra les mettre en annexe du rapport de la
commission, c'est-à-dire les publier...
M. PAUL: Avec le projet de structure...
M. SIMARD (Richelieu): Excepté, M. le Président, c'est
bien sûr qu'il faut tenir pour acquis qu'au cours de l'année qui
va venir, il peut y avoir quand même des modifications ou des changements
à certains articles.
M. MASSE (Montcalm): Ils vont peut-être être publiés,
mais on ne peut pas poser de questions parce qu'on n'a pas la liste
actuellement.
M. SIMARD (Richelieu): Je vais vous donner la liste et les montants,
alors s'il y a des questions...
Dans le district de Québec, au parc des Laurentides, pour le
camping de la Loutre, $50,000 pour le parachèvement des travaux
d'aménagement; $15,000 pour la construction d'une route donnant
accès aux lacs Montagne Blanche et Philippe; construction d'un
incinérateur ou autres moyens, après discussion avec le Dr
Goldbloom. En ce moment, les discussions sont au niveau de la qualité de
l'environnement. On dit incinérateur mais effectivement c'est la
construction d'un complexe pour disposer des déchets.
Incinérateur est un terme reconnu mais ce n'est certainement pas un
incinérateur.
M. PAUL: Ce n'est pas un terme restrictif.
M. SIMARD (Richelieu): Exactement. Autrement dit la formule n'est pas
encore concluante. C'est pour éliminer les dépotoirs à
ciel ouvert. Pour une somme de $100,000.
M. MASSE (Montcalm): Au parc des Laurentides également?
M. SIMARD (Richelieu): Au parc des Laurentides, oui. Camping de la
Loutre, c'est cela.
Barrière de Stoneham: $50,000, pour faire disparaître les
barrières qui se trouvent à l'entrée de certains grands
parcs et les remplacer par des postes d'accueil plus fonctionnels, plus
modernes aussi; une somme de $30,000 pour l'expansion d'un réseau de
pêche à la journée pour la zone est.
M. MASSE (Montcalm): Quand vous dites expansion, $30,000 c'est pour les
services d'animation?
M. SIMARD (Richelieu): Cette somme sera utilisée pour
défrayer les coûts d'abolition de certains privilèges de
pêche encore existants dans le parc des Laurentides. De plus afin de
permettre une utilisation maximum des territoires ainsi
récupérés, certaines améliorations au niveau des
routes et des équipements essentiels devront être apportées
telles qu'achat de chaloupes, construction de quais, etc. L'ouverture d'un
nouveau territoire de pêche dans la partie ouest: $305,000 dont la
construction d'une route...
M. MASSE (Montcalm): Dans le comté de Pontiac?
M. SIMARD (Richelieu): La partie ouest du parc des Laurentides.
M. MASSE (Montcalm): Partie ouest, toujours dans le parc des
Laurentides.
M. SIMARD (Richelieu): La construction d'une route pour donner
accès au lac...
M. MASSE (Montcalm): $300,000 c'est pour acheter des privilèges
de clubs?
M. SIMARD (Richelieu): Cette somme se divise en deux articles majeurs,
soit la construction d'une route d'environ 20 milles de longueur qui permettra
à partir du petit lac Jacques-Cartier un accès fonctionnel au
secteur sud-ouest et, deuxièmement, la construction d'un réseau
de camps type "housekeeping". Construction d'une route pour donner accès
au lac La Chute: $20,000 afin d'annexer le territoire du lac à l'Epaule
pour qu'il soit réellement représentatif de la qualité de
la pêche.
Au total pour le parc des Laurentides: $570,000. Maintenant au camping
de Stoneham: $182,000 pour l'aménagement. Au camping de Montmagny:
$25,000.
M.LESSARD: Actuellement, il n'y a pas d'électricité au
camping de Stoneham?
M. SIMARD (Richelieu): Cela est pour refaire les infrastructures,
surtout...
M.LESSARD: Le site est merveilleux mais les services sont assez
pauvres.
M. SIMARD (Richelieu): II n'y a rien là-dessus.
M. LESSARD: J'y suis allé d'ailleurs. Deux jours après j'y
suis retourné parce que j'ai trouvé que c'était
vraiment...
M. SIMARD (Richelieu): Dans le parc de Portneuf: $200,000 pour
l'indemnisation de divers clubs privés pour fins d'expropriation. Au
total, le district de Québec regroupe...
M. MASSE (Montcalm): J'ai une question sur la question d'expropriation,
c'est le ministère qui offre lui-même un dédommagement pour
un chalet construit là ou l'équipement construit.
La personne, si elle n'approuve pas l'offre du ministère, n'a
aucun droit de recours?
M. PAUL: La Régie de services publics.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'elle a un recours à la
Régie des services publics?
M. SIMARD (Richelieu): Absolument.
M. MASSE (Montcalm): Pour tous ceux qui sont dans les parcs?
M. SIMARD (Richelieu): C'est ça. M. MASSE (Montcalm):
D'accord.
M. SIMARD (Richelieu): Le district de Québec totalise $977,000.
Maintenant, le district de la Côte-Nord, $100,000, afin de fournir aux
visiteurs qui se rendent de plus en plus au barrage de la Manic 5, des
facilités d'hébergement.
M. LESSARD: Le lac Louise, ça?
M. SIMARD (Richelieu): L'Hydro-Québec je vais vous le lire
complètement a donné au ministère un terrain
comprenant les infrastructures d'égouts, d'aqueduc et
d'électricité, ainsi que quatre bâtiments de service,
situés au lac Louis, à quatre milles au nord du barrage. Ce
terrain avait préalablement été aménagé par
l'Hydro, lors de la construction du barrage afin de loger dans ces maisons
mobiles l'ensemble du personnel résidant. A partir des infrastructures
existantes, le ministère aménagera 100 emplacements pouvant
indifféremment desservir des tentes, des tentes-remorques ou des
roulottes. Alors, cela donne $100,000.
Dans le district de Chicoutimi-Lac-Saint-Jean: $10,000. Dans le district
de Hull, au Parc La Vérendrye, camping Lac la Vieille: $40,000; la
construction encore dans un sens non restrictif d'un
incinérateur: $50,000, pour éliminer les dépotoirs
à ciel ouvert; construc-
tion d'un poste d'accueil et de renseignements à la
barrière sud: $35,000; dans le même contexte de la modernisation
de nos barrières. Au lieu d'avoir des clôtures effectivement, on
va se moderniser. Dans le cadre du parc Papineau-Labelle, toujours dans le
district de Hull, la continuation du programme triennal de construction:
$100,000; bâtisses de services: $21,000, pour un total, dans le district
de Hull de $246,000.
Dans le district de Montréal, au parc du Mont-Tremblant,
construction d'un incinérateur toujours dans le même sens
dans la région du lac Monroe: $35,000; construction de postes
d'accueil et de renseignements, même cadre de référence:
$80,000; l'amorce du développement du secteur nord et nord-ouest du parc
du Mont-Tremblant: $150,000. Le camping du lac Monroe: $55,000. Ce sont les
paiements de diverses retenues de contrats et de construction d'un centre
communautaire.
M. MASSE (Montcalm) : Le nom du lac n'a-t-il pas déjà
été changé? Vous l'appelez encore le lac Monroe. Il n'y a
pas eu une équipe qui a recommandé de franciser les noms dans le
parc du Mont-Tremblant? Il y aurait un autre nom donné au lac Monroe,
toujours à l'intérieur de la politique de francisation du
directeur du tourisme.
M. SIMARD (Richelieu): Toujours au parc du Mont-Tremblant, le camping du
lac Lajoie: $16,000; le camping de Côte-Sainte-Catherine: $50,000. Au
parc Joliette: $131,000 pour la poursuite du programme triennal de
construction.
M. MASSE (Montcalm): Cela, c'est pour les chemins. Essentiellement.
UNE VOIX: On va le sauter, celui-là.
M. PAUL: Non, non. Il faut... M. le ministre...
M. SIMARD (Richelieu): Au parc Mastigouche, la poursuite du programme de
construction de routes. $350,000.
M. PAUL: Vous allez les faire où?
M. MASSE (Montcalm): On va en entendre parler l'an prochain.
M. SIMARD (Richelieu): La construction d'un centre administratif et
d'accueil ainsi que d'un entrepôt, d'un atelier et d'un garage; $150,000;
même type de construction que dans le cas du parc Papineau-Labelle.
M. PAUL: Sur ce point-là, pourriez-vous me dire si le terrain n'a
pas déjà été acheté d'un
dénommé Plante?
UNE VOIX: Cela ne s'écrit pas...
M. PAUL: Non, non. Le frère de l'organisateur libéral de
la province. On va probablement, si mes renseignements sont bons, obliger le
touriste qui veut aller dans le territoire, spécialement à la
rivière aux Ecorces, à faire cinq milles pour aller chercher son
permis. Il va redescendre et là, il va aller à la
pêche.
M. MASSE (Montcalm): C'est parce qu'il n'y a pas assez de
libéraux dans ce coin-là.
M. PAUL: Non. Je m'informe, M. le ministre. Est-ce que vous êtes
au courant?
M. LACROIX: Vous êtes curieux.
M. SIMARD (Richelieu): Malheureusement, on dit que certaines
négociations dont on ne peut pas me dire la teneur sont entreprises,
mais la transcription va nous permettre de retenir la question,
sûrement.
M. PAUL: Je vais courir le risque. Je vais attendre M.
Béland.
M. SIMARD (Richelieu): Vous prenez une bonne chance, M. le
député. L'endroit prévu pour la construction de cet
entrepôt et de ce bureau d'administration est Saint-Alexis-des-Monts. Il
y a eu des consultations avec le conseil municipal, parce que ça posait
un double problème: d'abord, la superficie du terrain. Ce n'était
pas facile à trouver un endroit ou l'on amènerait des services
d'aqueduc sur les lieux, plutôt que le ministère soit
obligé de construire lui-même toute une usine de pompage pour
l'eau, etc.
Ces consultations ont donné comme résultat qu'il y avait
deux emplacements possibles, un du côté de l'entrée sud de
la municipalité, à l'intersection, et l'autre, plutôt en
direction du parc, après l'église sur la route conduisant
à la barrière des Pins-rouges.
M. PAUL: A ce moment-là, est-ce que le sous-ministre est au
courant qu'il n'y a pas de services du tout?
M. SIMARD (Richelieu): Non. Mais la municipalité favorise ce
deuxième emplacement et s'est engagée, si nous construisons
à cet endroit, à poursuivre l'aménagement de son
système d'aqueduc pour le rendre jusqu'à ce deuxième
emplacement.
M. PAUL: Est-ce que le sous-ministre est au courant...
M. SIMARD (Richelieu): Je sais que c'est une dame qui est
propriétaire de ce deuxième site, j'oublie son nom...
M. PAUL: Mme Plante.
M. SIMARD (Richelieu): Nous détenons une
promesse de vente pour un terrain à $2,500 à cet endroit
alors que l'autre aurait coûté $10,000.
M. PAUL: Est-ce que vous êtes au courant de la superficie de ce
terrain-là?
M. SIMARD (Richelieu): C'est 120,000 pieds carrés.
M. PAUL: Ce qui fait $0.20 le pied carré.
M. SIMARD (Richelieu): C'est un terrain, comme vous connaissez bien les
lieux, qui se situe entre la route et le lac dont j'oublie le nom, à peu
près à un mille du coeur du village de Saint-Alexis.
M. PAUL: Lac Boudreau.
M. SIMARD (Richelieu): Je ne me rappelle pas le nom de la dame
propriétaire.
M. PAUL: Est-ce que le ministère se trouve actuellement en
négociation ou si le contrat a été signé, si la
décision finale a été prise?
M. SIMARD (Richelieu): Nous détenons une promesse de vente. Quant
à l'évaluation, nous sommes convaincus évidemment que le
montant prévu dans la promesse de vente est fort acceptable au
ministère des Travaux publics, mais, comme dans tous les cas, lorsque
nous faisons des acquisitions de terrains, c'est toujours à la suite
d'une évaluation technique faite par le ministère des Travaux
publics.
M. PAUL: Je vous remercie.
M. SIMARD (Richelieu): Dans le district de Montréal...
M. PAUL: M. Béland a écrit des lettres, vous avez
parlé tout à l'heure d'indemnité pour les immeubles
expropriés dans le parc de Labelle.
M. SIMARD (Richelieu): On va voir ça plus loin, à un autre
article du budget.
M. PAUL: Très bien.
M. SIMARD (Richelieu): Dans le district de Montréal, la somme
totale est de $1,017,000. Prévus dans cette somme il y a $500,000 pour
l'exercice financier 72/73, pour un grand total de $2,893,000 pour la direction
générale des parcs.
Justement, pour répondre à votre question, c'est qu'il y a
une somme de $500,000 dont on vient de parler qui est prévue pour payer
une première tranche des indemnisations des clubs.
Une deuxième tranche sera prévue dans l'exercice financier
73/74.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que les gens sont informés de leur
droit d'appel à la Régie des services publics? Lorsque vous leur
envoyez une lettre pour leur dire: Nous vous offrons $1,200 ou $1,500 ou je ne
sais pas combien pour leur demeure, est-ce qu'ils sont informés de toute
la procédure, c'est-à-dire qu'ils peuvent venir à
Québec négocier avec vous. Et s'ils ne sont pas d'accord ils
peuvent aller à la régie. Est-ce qu'ils le savent?
M. SIMARD (Richelieu): Pour bien éclairer le débat, je
pense qu'il est important de dire d'abord que les offres que le
ministère fait sont basées sur des évaluations techniques
qui ont été faites sous la direction du ministère des
Travaux publics. Lorsque nous faisons les offres d'indemnisation, nous invitons
les intéressés, les propriétaires à venir
négocier les modalités de ces accords. On comprendra que ce n'est
pas facile d'en arriver à des évaluations tout à fait
précises puisqu'on est en plein milieu de la forêt, qu'on y a des
camps et des bâtisses de toute nature, à partir de vieux camps de
bûcherons et de roulottes qui possèdent des annexes. Les gens
veulent sortir certains camps du parc et en laisser d'autres. Alors, nous ne
pouvons pas parler d'un régime de véritable expropriation. C'est
une offre d'indemnisation qui est essentiellement négociable et,
jusqu'à maintenant, dans ces négociations, je peux dire que tous
les gens que nous avons rencontrés, en demeurant dans le cadre des
évaluations du ministère des Travaux publics, ont conclu des
accords à quelques très rares exceptions près.
M.LESSARD: On ne peut pas parler de régime de terreur?
M. SIMARD (Richelieu): En aucune façon. C'est une
négociation tout à fait ouverte et les gens sont invités
à en discuter très librement.
M. LESSARD: Dans quelle proportion prévoyez-vous utiliser ces
biens?
M. SIMARD (Richelieu): II est évident qu'une bonne partie de ces
camps seront utilisés par le ministère à deux fins, soit
à des fins d'administration du parc lui-même pour loger le
personnel tant des parcs que du service de la faune et de la conservation et
une autre partie sera utilisée pour être transformée en
chalets sans pension, dans le genre de ceux que nous avons dans le parc des
Laurentides présentement et dans la réserve de Portneuf.
M. LESSARD: Est-ce que vous avez l'intention d'en brûler?
M. SIMARD (Richelieu): II y aura certainement des camps qui seront
détruits. Il y a là-dedans toutes sortes de bâtisses, de
petits entrepôts, de petits garages.
Il y a, encore une fois, de vieux camps souvent à moitié
écroulés ou qui ne sont pas
suffisamment salubres pour les mettre à la disposition du public;
il y aura des choses qui seront définitivement démolies
dès cet automne d'ailleurs.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que la propriété de ces biens
va vous permettre de changer les horaires de pêche dans ces
parcs-là?
M. SIMARD (Richelieu): Oui, avec la propriété de ces
camps, ceux qui seront transformés en chalets sans pension, nous allons
permettre évidemment de séjourner dans les camps, ce que nous ne
pouvions pas faire jusqu'à ce que le ministère se porte
acquéreur de ces bâtiments.
M. MASSE (Montcalm): Actuellement, c'est de quelle heure à quelle
heure?
M. SIMARD (Richelieu): De sept heures à neuf heures,
c'est-à-dire que les postes d'accueil ouvrent à sept heures du
matin et avec le temps de l'enregistrement, effectivement, ça commence
à entrer dans les parcs à sept heures et demie ou huit
heures.
M. MASSE (Montcalm): Vous allez admettre qu'au point de vue de l'horaire
des pêcheurs ce n'est pas nécessairement l'horaire des
fonctionnaires il y a un écart ; je pense bien que la
majorité des pêcheurs pêchent tôt et que sept heures
et demie ce n'est pas une bonne heure pour les pêcheurs. C'est
peut-être une bonne heure pour la convention collective des
fonctionnaires, mais ce n'est pas une bonne heure pour la convention collective
des pêcheurs.
M. PAUL: Pour la conservation de la faune, c'est excellent.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais ce n'était pas ça le but de
l'accessibilité.
M. SIMARD (Richelieu): Nous sommes bien conscients de ce
problème-là, mais vous comprenez que, si nous voulons prolonger
sérieusement les périodes, soit le matin et le soir, nous entrons
dans des coûts additionnels et que, tout au moins, les activités
de l'an dernier et celles de cette année, je crois, ne les
justifieraient pas. Lorsque l'aménagement de ces parcs nouveaux sera
terminé ce qui est prévu dans une période de deux
ans la question des horaires sera certainement révisée
pour l'ajuster à la demande de la clientèle et compte tenu des
coûts impliqués.
M. MASSE (Montcalm): Pour avoir de l'accessibilité, il faut quand
même que les gens puissent y aller aux heures où ils
désirent y aller.
M. PAUL: M. le Président, comme notre lecteur, qui fait
très bien ça, a disposé du problème des
Iles-de-la-Madeleine, a parlé du parc du Mont-Tremblant, a parlé
de la région de la Côte-Nord et a parlé de Mastigouche, et
comme il ne semble pas que les députés créditistes soient
intéressés par ces parcs, je me contenterais que la liste en soit
imprimée en annexe au journal.
M. LESSARD: M. le Président, j'aimerais soulever deux ou trois
petites questions. Vous avez parlé de $100,000 pour la Côte-Nord,
je peux présumer qu'il n'y a rien de prévu pour le parc
Port-Cartier-Sept-Iles, cette année, et rien de prévu pour
l'aménagement du lac Petit-Bras.
Les travaux que nous avions à faire dans la réserve de
Port-Cartier-Sept-Iles ont été effectivement faits en 71/72. Nous
avons construit en particulier un entrepôt, nous avons acquis les anciens
actifs du club qui occupaient le lac Walker et nous mettons ces camps à
la disposition du public.
Disons que toutes ces sommes qu'on aligne l'une après l'autre
résument peut-être la politique d'immobilisation du
ministère; en quelques mots, on consolide les parcs existants et les
campings, on développe le réseau d'accessibilité et
l'accès aux grandes nappes d'eau de la vallée du Saint-Laurent et
des basses Laurentides, on développe le réseau de
l'équipement touristique dans les régions excentriques du
Québec, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, l'est du Québec, le
nord-ouest du Québec. On développe également des stations
piscicoles qui vont alimenter les lacs qu'on a rendus accessibles.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a des projets cette année concernant
la construction de ports de plaisance?
M. SIMARD (Richelieu): II n'y a aucun projet pour cette année
concernant la construction de ports de plaisance.
M. LESSARD: C'est un secteur extrêmement
sous-développé et dont le ministère ne semble pas
tellement se préoccuper actuellement, peut-être parce qu'il y a
d'autres priorités et peut-être parce que ses moyens financiers ne
le lui permettent pas. Je pense par exemple à un endroit qui est au
point de vue touristique aussi valable que les Iles-de-la-Madeleine, Tadoussac,
c'est un très bel endroit. Il me semble qu'on devrait se
préoccuper de créer quelque chose. Je me rappelle que, lors de la
première discussion des crédits à laquelle j'ai
participé, on avait discuté avec madame l'ex-ministre de tout un
complexe et d'une certaine planification dans la construction de ports de
plaisance en partant de Montréal et en descendant le long du fleuve
Saint-Laurent. Est-ce que le ministère a actuellement des projets? Je
pense que, à l'ODEQ, il y en a un du côté du
Bas-Saint-Laurent.
M. SIMARD (Richelieu): M. le Président,
pour répondre au député du Saguenay, ce secteur
touristique m'intéresse énormément. Il y a même une
étude parce que quand on parle de bateaux je m'y connais un peu
et je m'y connais énormément en ports de plaisance qui me
fait croire que, d'après certaines statistiques que nous
possédons au ministère, on doit faire quelque chose pour en
arriver à un programme d'ensemble de ports de plaisance. Je pense qu'il
y a des normes qu'il faut respecter; si on voyage un peu du côté
de l'Ontario et du côté des Etats-Unis, on voit qu'il y a
certaines normes qui ont été respectées. Je me fais donc
un devoir de poursuivre cette étude afin d'en arriver à un
programme général en ce qui concerne tous les ports de plaisance
au Québec. A partir du lac Champlain et en allant sur le...
M.LESSARD: Considérant que le ministre connaît parfaitement
ce problème et ce secteur, j'espère qu'il va...
M. SIMARD (Richelieu): Malheureusement, cette année, nous n'avons
pas les deniers pour procéder. Il y a aussi une question de juridiction
qui n'est pas encore réglée. Maintenant, je dois dire au
député que je m'en occupe personnellement.
M. PAUL : Je fais confiance au ministre. Je ne suis pas revenu à
la charge. Je lui rappelle son intéressante déclaration quant aux
chutes de Sainte-Ursule. Je n'ai pas voulu pousser plus loin mon inquisition
auprès de M. Desrochers.
M. MASSE (Montcalm): On a parlé d'aménagement des nappes
d'eau. Le ministre est certainement au courant que, dans la région de
Montréal, il y a un mouvement populaire assez important pour
l'aménagement de sites le long du fleuve Saint-Laurent et de tout le
bassin de la région de Montréal. Est-ce que le ministère
prévoit quelque chose dans ce domaine, soit une étude ou une
réalisation pour cette région du Québec?
M. SIMARD (Richelieu): Nous avons déjà commencé en
71/72 l'aménagement de 18 ou 19 accès publics aux grandes nappes
d'eau tant de la vallée du Saint-Laurent que des basses Laurentides.
Nous avons investi l'an dernier quelque $400,000.
M. MASSE (Montcalm): A l'intérieur du programme ou de la
proposition de M. LeSau-teur?
M. SIMARD (Richelieu): Dans le cadre du programme d'accessibilité
qui a été mis de l'avant l'an dernier.
M. MASSE (Montcalm): Ce dont je parle, c'est de la proposition qui a
été faite.
M. LESSARD: Les cents îles, dans la région du Saguenay.
M. MASSE (Montcalm): "Un parc, une île," oui... A
l'intérieur de cette proposition, "un parc, un fleuve", proposé
par M. LeSauteur, si mes informations sont exactes, est-ce que le
ministère a étudié cette proposition? Est-ce qu'il y a des
recommandations qui vont être formulées, des crédits qui
vont être dépensés?
M. SIMARD (Richelieu): Nous avons un fonctionnaire qui participe
actuellement à un comité interministériel afin
d'étudier tout le projet comme tel.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que M. LeSauteur est encore à
l'emploi du ministère?
M. SIMARD (Richelieu): II n'a jamais été à l'emploi
du ministère.
M. MASSE (Montcalm): Maintenant, dans un autre domaine,
l'accessibilité au grand nord, est-ce que le ministère a des
propositions ou si on laisse le développement tel qu'il se fait
actuellement?
M. SIMARD (Richelieu): M. le député pourrait
peut-être préciser.
M. MASSE (Montcalm): Je me réfère à la baie James.
Je me réfère à la baie d'Hudson, au fond à ce qui
constitue les trois quarts du territoire québécois dont les
activités touristiques premières sont la chasse et la
pêche, particulièrement la pêche.
M. LE PRESIDENT: Cette question peut être posée cet
après-midi. Elle relève carrément de l'aménagement
de la baie James et même de la Société d'aménagement
de la baie James.
M. MASSE (Montcalm): Le ministère ne peut pas se
désintéresser de ce qui est quand même les trois quarts du
territoire québécois, pour ce qui est de l'aménagement des
terrains de camping.
M. SAINT-PIERRE: Dans les discussions avec la Société de
la baie James, c'est un point qui a été soulevé, toute la
question du réseau aérien de transport, c'était un des
points fondamentaux qui restaient, celui de s'assurer que la liaison
aérienne ne serait pas uniquement privée pour desservir des
intérêts, soit de l'Hydro-Québec, soit l'entrepreneur
privé mais qu'elle serait accessible au grand public. C'est pour cette
raison que le ministère provincial des Transports a fait des
représentations récemment à la Commission des transports,
au fédéral, pour tenter d'établir cette liaison
aérienne Montréal-Val-D'Or, Fort George ou
Poste-à-la-Baleine, pour avoir un réseau public accessible, non
pas
uniquement pour la construction, mais également pour d'autres
fins.
M. MASSE (Montcalm): Mais si on monte encore plus haut que cela, on va
du côté de Povungnituk et toutes ces places-là, ce sont les
coopératives d'Esquimaux qui sont responsables de l'aménagement
de chalets ou de campings. Est-ce que ces gens-là sont en relation avec
le ministère pour le développement de ce territoire? Je tiens
à vous le dire, je ne cherche pas de comté, j'ai pris engagement
de persuader les administrations publiques de l'existence de ces gens-là
et des problèmes qu'ils ont. Et je vais poursuivre mon travail. Il n'y a
pas de comté à aller chercher puisqu'ils n'ont même pas
droit de vote. C'est un autre problème à soulever, mais je ne
pense pas que, parce qu'ils ne sont que 3,000, ce sont quand même les
trois quarts du territoire québécois. Les administrations
publiques devraient s'en intéresser. C'est le but que je poursuis. Cela
étant dit, est-ce que le ministère a des relations avec les
coopératives?
M. SIMARD (Richelieu): C'est peut-être une contribution minime,
mais en vue de permettre une première forme d'utilisation de ressources
fauniques de ce milieu, le ministère consent des baux de chasse et de
pêche à ces groupements qui sont d'ailleurs coordonnés par
le mouvement coopératif Desjardins et nous avons des échanges
continues à ce niveau-là.
M. LESSARD : Vous n'avez pas l'intention de noyer le poisson...
M. LE PRESIDENT: Article 8. Adopté.
M. MASSE (Montcalm): A la catégorie 13, j'aurais une question
à poser. Est-ce que le fait que le gouvernement du Canada ne contribue
plus, d'après ce qu'on voit, est dû au changement de ministre ou
à un changement de politique? Cela a tellement changé que le
gouvernement du Canada ne verse plus un sou d'après le budget qui nous
est présenté. L'an dernier, il a versé $850,000 et cette
année il ne verse rien. Est-ce parce que le ministre a changé ou
si c'est parce que la politique a changé?
M. LACROIX: On avait cru que c'était ce que vous vouliez.
M. LE PRESIDENT: Seulement pour une mise au point, quand j'avais dit
l'article 8: Adopté, il a dit : Adopté, puis vous revenez avec la
catégorie 13; on suspend quand même l'adoption de l'article 8.
C'est terminé avec votre dernière question.
UNE VOIX: ... une série d'échanges qu'on a eus en Chambre
il y a deux ou trois jours.
UNE VOIX: Le parc d'Oka... M. PAUL: La loi est même
votée.
M. MASSE (Montcalm): Le parc n'est pas réalisé, à
ma connaissance.
M. SAINT-PIERRE: Une partie du parc de la Mauricie impliquait un
échange de terrains, le gouvernement s'engageait à remettre au
gouvernement fédéral les propriétés du parc de la
Mauricie. L'autre pendant de cela, c'était que le gouvernement
fédéral transférait au gouvernement du Québec
certains terrains de Saint-Joachim et également une somme d'argent
nécessaire pour faire l'acquisition d'une partie de la montagne d'Oka.
C'est un montant que nous avions l'an dernier, qui était un petit peu un
cas d'exception, et qui ne se retrouve pas cette année.
M. LE PRESIDENT: Article 8, adopté? M.PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Avec votre permission, le ministre de
l'Industrie et du Commerce aimerait quand même...
M. SAINT-PIERRE: Je pense que le député de Richelieu a un
point à soulever avant ça.
M. SIMARD (Richelieu): D'abord, j'aimerais remercier tous les
députés qui ont fait partie de cette commission. Maintenant, je
crois qu'à l'occasion de la dernière séance de cette
commission, soit le jeudi 11 mai, le député de Maskinongé
avait adressé des paroles à l'endroit d'un de mes sous-ministres
adjoints, Me Gabriel Béland, au sujet de l'aménagement du parc
Mastigouche... Au cas où ces propos du député de
Maskinongé pourraient susciter dans l'esprit des membres de cette
commission ou de ceux qui prendraient connaissance du journal des
Débats, des doutes sur l'intégrité et la compétence
de M. Béland, je tiens à faire la mise au point suivante: tous
les gestes posés par mon sous-ministre adjoint au sujet de
l'aménagement et de l'exploitation du parc Mastigouche au cours de
l'année 71/72 l'ont été en conformité avec les
politiques, les programmes et les discussions du ministère. M. le
Président, j'ai...
M. PAUL: M. le Président, comme je suis mis en cause...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: ... vous me permettrez de remercier le ministre de la
déclaration protocolaire qu'il vient de faire, parce que c'est toujours
de mise qu'un ministre défende ses fonctionnaires, qu'ils soient
compétents ou non. Sur cet aspect, je félicite le ministre.
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. SAINT-PIERRE : Je ne pense pas que le temps nous permette d'aborder
les crédits de l'Industrie et du Commerce, tel que prévu. J'ai
pensé cependant, pour les membres de cette commission qui vont
étudier ces mêmes crédits, mettre à votre
disposition aujourd'hui une série de documents vous en avez
peut-être déjà eu quelques-uns en particulier, des
études régionales, différents documents sur la SDI qui
pourraient vous intéresser.
J'ai également mis dans vos documents une déclaration que
je voulais faire à l'amorce des débuts des crédits du
ministère de l'Industrie et du Commerce qui fait un peu une revue des
activités de l'année pour chacune des grandes directions
générales. A cause du temps qui a été pris ce matin
pour le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, on
vous donnera le loisir de lire certains de ces documents pour mieux vous
préparer lorsqu'on en fera l'étude, à la prochaine
séance de la commission.
Lors d'une entente entre les leaders parlementaires, il avait
été convenu qu'il n'y aurait pas de séance
simultanée de notre commission avec celle des Kichesses naturelles qui
étudie le projet de la baie James, en particulier pour certains
députés, M. Joron du Parti québécois et autres.
J'imagine qu'à la Chambre on pourra savoir la date de la prochaine
séance de cette commission qui étudiera les crédits du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. LE PRESIDENT: En demandant l'ajournement, je voudrais remercier tous
les membres de la commission pour avoir travaillé d'une façon
aussi sereine et aussi signaler que des documents ont été
déposés dans chacun des bureaux des membres de la commission, des
documents relatifs au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. LESSARD : Quand le ministre est calme, M. le Président, les
députés sont calmes, contrairement à l'an dernier.
M. LE PRESIDENT: Je vous remercie et la commission ajourne sine die.
(Fin de la séance à 12 h 56)