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Commission permanente de l'industrie et du
commerce,
du tourisme, de la chasse et de la pêche
Etude des crédits du ministère du
Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche
Séance du mercredi 22 mai 1974
(Dix heures treize minutes)
M. SEGUIN (président de la commission permanente de l'industrie
et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A l'ordre,
messieurs!
M. LESSARD: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant, s'il vous plaît. Pour
la séance de ce matin, les membres de la commission seront les suivants:
MM. Cadieux (Beauharnois), Côté (Matane), Déom (Laporte),
Houde (Fabre), Lachance (Mille-Iles), Lessard (Saguenay), Marchand (Laurier),
Morin (Sauvé), Ostiguy (Verchères), Samson (Rouyn-Noranda),
Simard (Richelieu), Tardif (Anjou), Tremblay (Iberville); le rapporteur sera M.
Tardif (Anjou).
Programme 2, protection de la faune.
Conservation (suite)
M. LESSARD: M. le Président, hier soir, à l'ajournement,
nous étions à discuter de la formation dans ce secteur de la
protection de la faune. Nous parlions des agents de conservation qui avaient
été formés soit au CEGEP de Mont-Laurier ou à
Chauveau. Je suis d'accord, tel que le disait le sous-ministre, que les jeunes
qui se dirigent dans ce secteur ne sont pas nécessairement
assurés d'avoir un emploi. Cependant, il doit y avoir une certaine
coordination entre ces cours qui sont donnés, le nombre
d'étudiants acceptés et les besoins aussi du ministère,
comme peut-être aussi les besoins du gouvernement fédéral
dans ce secteur. C'est dans ce sens que je pense que ce serait du gaspillage
d'énergie et d'argent de former des agents de conservation qui ne
seraient pas, par la suite, utilisés.
Est-ce que, cette année, dans votre budget, vous prévoyez,
étant donné que je constate justement, à
l'élément 2, une augmentation assez substantielle du budget, si
je considère qu'il y a eu achat d'un hélicoptère... Non,
je pensais que c'était $8 millions; je constate que c'est aussi $6
millions.
Alors, est-ce qu'on prévoit l'engagement d'agents de conservation
au cours de cette année? Combien y a-t-il d'agents de conservation
actuellement et combien prévoit-on en engager?
M. SIMARD: M. le Président, je pense que j'ai déjà
donné les informations que demande le député...
M. LESSARD: D'accord. Maintenant, est-ce que vous prévoyez en
engager au cours de cette année?
M. SIMARD: Cette année, il y a six nouveaux postes
d'établis surtout en relation avec la protection des rivières
à saumon.
M. LESSARD: Donc, les 434 agents de conservation sont déjà
engagés actuellement?
M. SIMARD: Oui, ce sont ceux qui sont en devoir au 1er avril; il
faudrait en ajouter six pour les nouveaux postes. Nous avons aussi obtenu
près de 50 nouveaux postes, mais c'étaient des agents de
conservation qui agissaient comme gardiens de barrières ou comme
gardiens de territoires dans les parcs, qui travaillaient douze mois par
année et qui se sont qualifiés comme agents de conservation. Le
Conseil du trésor nous a accordé les nouveaux postes pour couvrir
ces gens mais ils étaient déjà payés
auparavant.
Actuellement, il y a comme je le disais hier soir 17
postes vacants à combler et c'est la raison pour laquelle les finissants
des écoles de Chauveau et de Mont-Laurier ont été
rencontrés et ils auront le premier choix.
M. LESSARD: Est-ce que vous êtes informé du nombre de
finissants à Chauveau?
M. SIMARD: On nous a dit qu'on produirait environ 25 candidats par
année dans chacune des écoles.
M. LESSARD: On va avoir un surplus de main-d'oeuvre dans ce secteur.
M. SIMARD: Nous allons quand même en engager un grand nombre comme
saisonniers pendant cet été, justement dans le programme de
protection des rivières à saumon, étant donné que
les gardiens de rivières à saumon, à partir de cette
année, doivent être qualifiés agents de conservation.
M. COTE: De toute façon, ce ne sera pas un problème,
123,000 nouveaux emplois l'an passé, 90,000 cette année. Cela va
se poursuivre, on va réussir à trouver de l'emploi à tout
le monde.
M. LESSARD: Le problème est plus sérieux que ça, M.
le Président.
M. SIMARD: Je suppose que le "turn over" est à peu près de
10 p.c. par année, entre 5 p.c. et 10 p.c. par année, de sorte
que le ministère, sans accroître ses effectifs, peut
sûrement en employer 25 à 30 par année.
M. LESSARD: Maintenant, dans le service de la conservation, où
vous avez 511 personnes, vous engagez aussi, pour aider le biologiste, des
techniciens en aménagement de la faune, techniciens qui sont
formés au niveau du CEGEP. Combien en comptez-vous actuellement parmi
les 511 personnes? Je ne sais pas si vous pouvez nous le dire.
M. SIMARD: Ce n'est pas dans la protection. C'est au programme 1,
maintien et amélioration de la faune.
M. LESSARD: C'est surtout là que vous les avez engagés.
Maintenant, dans le but de prévoir, vous êtes certainement
informés du fait que l'an dernier on a accepté comme étant
ce que je pourrais appeler en fait une expérience pilote la formation de
techniciens d'aménagement cynégétique et halieutique au
CEGEP de Hauterive. Si je situe bien l'objectif de ce cours...
M. SIMARD: M. le Président, est-ce que vous me permettez une
intervention? Ceci fait partie du programme 1 que nous avons discuté, je
pense, hier soir et hier après-midi.
M. LESSARD: M. le Président, je ne pense pas que cela fasse
partie du programme 1, et je vais vous expliquer dans quel sens le technicien
formé n'est pas là pour faire de la recherche, il est là,
justement, pour faire de l'administration, de la pratique, puis c'est là
qu'il faut... Non, je ne pense pas. C'est là que c'est très
important, puis c'est là, je pense, qu'on fait une erreur
d'interprétation. C'est un cours nouveau. Je ne blâme pas le
ministre; j'en ai discuté d'ailleurs avec l'ex-ministre, madame Claire
Kirkland-Casgrain, et on mélangeait ce cours avec celui du technicien en
aménagement de la faune.
En tout cas, ce n'est pas du tout l'objectif qui est poursuivi par le
CEGEP. J'ai eu l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises le
directeur de cette option et il est très important qu'on saisisse
l'objectif de ce cours.
Actuellement, disons qu'il y a quatre spécialistes au niveau de
la faune, au niveau du ministère, au niveau de la chasse et de la
pêche. Il y a d'abord le biologiste, qui fait de la recherche, puis lui
c'est bien souvent au niveau du programme 1, maintien et amélioration de
la faune. Le biologiste est un universitaire, c'est un gars qui va faire des
études pour savoir quel est le potentiel de chasse ou le potentiel de
pêche, ou en tout cas, des études.
Vous avez l'agent de conservation à qui on donne un cours
secondaire de plus en plus et qui applique la loi; à partir de la
réglementation, l'agent de conservation, dans le cadre juridique, fait
appliquer la Loi de la conservation de la faune.
Pour aider le biologiste vous avez ce qu'on appelle le technicien ou le
technologue en aménagement qui, lui, ramasse des données qui vont
lui être demandées par le biologiste. Le technicien en
aménagement cynégétique et halieutique je veux que
le ministre et les fonctionnaires comprennent bien dans quel sens on a voulu
développer ce secteur-là parce que ça ne servirait
à rien de développer un secteur qui serait mal utilisé
fait de l'aménagement, d'accord, mais c'est surtout de la
gérance. Le technicien, c'est un peu comme l'hôtellier, c'est
celui-là qui va être le lien entre le public et qui va, en fait,
aménager pour le public. Le biologiste n'a pas pour fonction
d'aménager pour le public; le technicien est un aide pour le biologiste
mais le technicien en aménagement cynégétique et
halieutique, lui, c'est l'aménagement de brousse. C'est-à-dire
que ça peut être d'excellents pourvoyeurs de chasse et de
pêche, de bons gestionnaires de parcs, toujours en relation avec le
public.
En fait, son aménagement c'est se demander d'abord ce que le
public veut comme services et être capable de donner ces services.
Actuellement on va le voir tout à l'heure on donne des
cours aux hôtelliers pour savoir comment on va gérer un
hôtel, comment on va faire un budget. Justement, ce cours a pour
objectifs de préparer ces gestionnaires de parc. L'agent de
conservation, dans l'ensemble, n'est pas préparé pour ça;
il est préparé pour appliquer la loi. C'est dans cette optique
qu'on veut créer des techniciens qui seront de bons pourvoyeurs. On dit
qu'on manque de personnel pour s'occuper des clubs privés; avec eux on
l'aura. On est en train de créer ce personnel, semble-t-il.
D'après les informations qu'on m'a données, c'est un personnel
qui sera compétent, un personnel qui sera qualifié et un
personnel qui connaîtra les relations publiques, qui s'inquiétera
d'abord de savoir ce que veut le public.
Or, je comprends que je ne peux pas le présenter de façon
aussi efficace que peut le faire le directeur de cette option au CEGEP de
Hauterive, mais n'oublions pas qu'en relation avec le ministère de
l'Education le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
a accepté qu'on donne cette option. Il faut s'y préparer. Il faut
surtout que ces gens soient bien utilisés. Si on les utilise comme des
agents de conservation, ce n'est pas dans cet objectif qu'on les a
formés.
Quand le ministre me disait tout à l'heure que c'était
surtout au programme 1, je dis non, parce que je pourrais même en parler
à la Direction générale des parcs et je peux en parler
à l'élément 3, Location de droits de chasse et de
pêche, comme pourvoyeurs, parce que ce sont des gens qui vont être
là pour aménager, mais aménager pour le public, pour
recevoir le public. Alors, on sait, par exemple, qu'en 1974 ce sera le premier
groupe de finissants de cette option. Actuellement, parmi les 50 on
devait en former 30, mais, étant donné les demandes nombreuses,
cela a été dépassé et ils sont rendus à 50
étudiants il y a 35 étudiants qui viennent de
l'extérieur de la région, soit de
Montréal, de Québec, de l'Abitibi, de L'Estrie, de la
Beauce, etc. Actuellement, le gouvernement fédéral a
accepté d'en placer un certain nombre au niveau des parcs
fédéraux, au ministère des Affaires indiennes. Nous autres
aussi, je pense, comme ministère, on doit se préoccuper
d'utiliser ces gens de façon efficace. On dit bien souvent: On manque de
personnel compétent. On est en train d'en former dans ce secteur. Alors,
moi, je demande au ministère de planifier l'entrée de ces gens
non pas comme agents de conservation, car ce serait mal utiliser ces
ressources au niveau des réserves, au niveau des parcs. Je pense
que c'est là que ces ressources devraient être
utilisées.
M. SIMARD: Le cours de Hauterive a été discuté,
évidemment, entre le ministère de l'Education et notre
ministère, à plusieurs reprises. Nous avions des
représentants au comité de préparation du programme. Nous
n'avons jamais pu identifier très bien la différence qui pouvait
exister entre l'aménagement de la faune et l'aménagement
halieutique et cynégétique.
M. LESSARD: C'est la chasse et la pêche.
M. SIMARD: Lorsque le programme a été fait, nous avons
fait des représentations dans le sens que les deux CEGEP, qui
produisaient des techniciens de la faune actuellement, produisaient un nombre
suffisant de candidats pour les besoins de plusieurs années à
venir.
On a quand même décidé, au ministère de
l'Education et au CEGEP de Hauterive, d'offrir ce cours. Maintenant, comme vous
le disiez tout à l'heure, c'est la première année que des
finissants sont disponibles et c'est la première année que nous
allons les interviewer sur le même plan que les étudiants de
Sherbrooke et de Sainte-Foy. Un concours pour technicien de la faune a
été annoncé samedi dernier dans les journaux. Ces
diplômés seront interviewés et ils vont sans doute se
qualifier. Nous espérons pouvoir en recruter, comme nous en avons
recruté dans les autres CEGEP.
Quant à leur emploi chez les pourvoyeurs, il reste à
savoir si les pourvoyeurs en ont besoin et s'ils vont les utiliser. Nous allons
sûrement les considérer sur le même pied que les
diplômés des autres CEGEP.
M. LESSARD: Justement, c'est que...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Voulez-vous me permettre juste une
observation, et ne perdez pas le fil de vos idées? On m'informe que M.
Faucher (Nicolet-Yamaska) remplace M. Cadieux (Beauharnois) à la
commission.
M. LESSARD: M. le Président, je pense qu'il y a une
différence entre, par exemple, celui qui va aménager pour le
public, en tenant compte du public, et un aide biologiste, si vous voulez. J'ai
bien l'impression en tout cas...
M. SIMARD: C'est la même chose.
M. LESSARD: Non, ce n'est pas la même chose. L'hôtelier et
le cuisinier, ce n'est pas la même chose. Cela prend des notions
différentes.
M. SIMARD: Nous avons discuté longuement du programme avec le
CEGEP de Hauterive et nous n'avons jamais été capables de
déceler exactement ce à quoi il visait par rapport au cours de
technicien de la faune qui se donne ailleurs et par rapport au cours d'agent de
conservation qui se donne au niveau du secondaire.
C'est évidemment plus élevé que le cours d'agent de
conservation du secondaire. Pour nous, nous ne pouvons pas voir la
différence entre cela et un cours de technicien de la faune.
M. LESSARD: Moi, c'est drôle, je ne suis pas aussi
compétent que vous mais je comprends la différence pas mal.
Préparer des gens à avoir des relations avec le public et
à aménager des territoires pour le public, et préparer des
gens à faire de la recherche, il y a une différence, à mon
sens, qui est fort importante.
M. SIMARD: II n'a jamais été question de recherche pour
des techniciens de la faune.
M. LESSARD: Pas de la recherche, mais des gens qui vont accumuler des
données pour les biologistes.
M. SIMARD: Ce sont des aides-biologistes qui ne font pas
d'aménagement, qui ne font pas de recherche, mais qui ont acquis
certaines techniques qui leur permettent souvent de remplacer le biologiste
pour les tâches routinières. C'est comme ça qu'on le
conçoit. Je suis sûr que les diplômés du CEGEP de
Hauterive vont se qualifier aussi bien que ceux des autres CEGEP.
M. LESSARD: Mais pour rendre ce cours beaucoup plus pratique, le CEGEP
de Hauterive a demandé que lui soit concédé un territoire
je ne parle pas d'un club privé, c'est un peu comme un territoire
de recherche tel qu'on le fait pour la Matamec en vue de permettre
à ses étudiants, au cours de la période
d'été ou de la période d'hiver même, de
concrétiser les cours qui leur sont donnés.
Il semble que si le ministère accepte... Dans cette optique, je
pense que le CEGEP de Hauterive s'est vu accorder des budgets du
ministère de l'Education. Je comprends qu'ici, par exemple, à
Chauveau ou ailleurs, où des cours de techniciens sont donnés, il
est peut-être difficile d'obtenir un terrain où l'étudiant
peut directement faire de la recherche, mais il y a certainement
possibilité, dans l'immense territoire que nous possédons, de
donner un territoire aux CEGEP afin de permettre aux étudiants de
suivre, en pleine nature, des cours pratiques.
II semble qu'on aurait répondu au ministère qu'il
s'agissait pour le CEGEP de s'organiser avec un club privé, ce qui est
absolument impossible, et on aurait tout simplement exclu cette
possibilité. Je me demande pourquoi, si on donne encore des concessions
on n'en donne pas actuellement, on en parlera tout à l'heure
dans un objectif de recherche, dans un objectif de concrétiser
des cours qui sont donnés aux étudiants et qui seraient beaucoup
plus pratiques, il n'y aurait pas possibilité d'accorder un territoire,
par exemple, aux CEGEP comme tels, territoire où les étudiants
pourraient aller concrétiser leurs connaissance.
M. SIMARD: En principe, il n'y a aucune objection. Il y a...
La demande n'a pas été refusée; il y a eu une
rencontre entre deux représentants des étudiants et le service de
la faune. On leur a demandé à ce moment-là, au lieu de
leur confier le territoire et qu'après cela ils nous disent ce qu'ils
feraient avec, de nous soumettre des projets qu'ils voulaient mettre en
pratique sur le territoire. Ils nous ont dit : On va vous préparer
ça, on va vous l'envoyer. A ce moment-là, ils auront le
territoire.
M. LESSARD: Parfait, la réponse me satisfait.
M. HOUDE (Fabre): Je voudrais ajouter, sur le même sujet, que nous
avons reçu une délégation de Hauterive le ministre
est au courant et que tout semble s'amorcer, en tout cas, pour une
réponse positive.
M. SIMARD: Comme je le disais tout à l'heure, en principe, je
suis tout à fait d'accord, sauf que nous allons leur donner des
directives. Etant donné que c'est la première expérience
que nous vivons, vu que ce sont de nouveaux diplômés, je leur fais
confiance. Comme nous avons participé à l'élaboration de
ce cours, en principe, nous sommes d'accord. Maintenant, qu'est-ce que
ça va donner, qu'est-ce que ces gens vont faire, quels services vont-ils
pouvoir rendre au ministère ou, enfin, aux pourvoyeurs et à tous
ceux qui voudront bien s'en servir? C'est à voir. C'est une nouvelle
expérience; nous allons constater, peut-être après un ou
deux ans, quelle sera l'évolution. Quant au nombre de
diplômés, je pense que moi, comme ministre ou enfin que mes hauts
fonctionnaires doivent diriger cela afin qu'il n'y ait pas un trop grand nombre
de diplômés dans ce secteur par rapport à la demande.
Malheureusement, nous connaissons ce problème dans plusieurs
facultés au sein des universités et des CEGEP. Nous avons une
récolte plus grande que la demande.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Programme 2, adopté?
M. LESSARD: Non, M. le Président. La réponse me
paraît satisfaisante pour autant que les communications continuent.
Est-ce que le député de Matane aurait quelque chose à
ajouter sur le programme 2?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Matane.
M. COTE: Je voudrais poser certaines questions concernant les
rivières à saumon. Je ne sais pas si je dois le faire ici. Je
sais que c'est une cause qui intéresse grandement le
député de Saguenay. S'il veut me donner la chance. Lors d'un
congrès...
M. LESSARD: Cela va être long.
M. COTE: ... tenu à la fin d'avril, à Matane,
congrès qui porte le nom de Tourissimo, auquel, d'ailleurs, le
député de Saguenay a été invité, mais
où il brillait par son absence...
M. LESSARD: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre, messieurs!
La parole est au député de Matane.
M. LESSARD: D'accord, M. le Président, j'ai été
invité et je brillais par mon absence. Cependant, je ne peux pas
être partout à la fois. C'était quand même dans le
comté du député de Matane.
M. COTE: Justement, connaissant votre grand coeur régional, vous
aviez déjà annoncé votre présence et vous n'y
étiez pas.
M. LESSARD: Aucunement, M. le Président.
M. COTE: Voici les questions qui sont issues du congrès
Tourissimo et je me fais le porte-parole de ce congrès concernant les
rivières à saumon. Est-ce qu'on peut envisager, dans un avenir
assez rapproché, qu'il y aura une démocratisation des
rivières à saumon? Je prends un exemple: la rivière
à saumon de Sainte-Anne-des-Monts. On me dit que, cette année, il
en coûtera $85 la perche par jour pour pratiquer la pêche dans la
rivière de Sainte-Anne-des-Monts. Sur quels critères se base-t-on
pour évaluer qu'il en coûtera $85 par jour, comparativement
à $70 l'an passé?
M. SIMARD: Cette année, les $15 par jour apparaissent dans un
très grand nombre de tarifs des parcs tout simplement parce que,
jusqu'à maintenant, nos guides ne recevaient que $15 par jour, ce qui
était considéré partout comme étant beaucoup trop
bas. Cette année, le salaire du guide a été monté
à $25. Cela explique, en grande partie, les augmentations qui ont eu
lieu dans tous les parcs, cette année.
M. COTE: D'autre part, j'aimerais vous faire
une remarque qui a été portée à mon
attention lors du congrès. On entend souventefois dire: Si un Canadien
s'en va pêcher le saumon, ça lui en coûtera cette
année $85 tandis qu'il en coûtera aussi $85 à un
Américain. N'y aurait-il pas une possibilité de trouver une
formule qui serait un peu plus souple face aux Canadiens? Parce que ceux-ci
paient, dès le départ, des taxes pour administrer ces
rivières.
M. SIMARD: A cette question on peut répondre pour l'instant,
comme le ministre l'a annoncé en Chambre l'an dernier, qu'il y a
actuellement une étude que nous avions demandée pour le 1er avril
elle s'est avérée tellement compliquée qu'elle
n'est pas prête sur tout le système des tarifs dans les
parcs du Québec, à partir du ski de fond jusqu'à la
pêche au saumon, en tenant compte des non-résidents et des
résidents et en tenant compte des activités. Nous partons d'une
base très solide de certaines commissions d'enquête qui ont
déterminé quels sont les services qu'un gouvernement doit fournir
gratuitement à ses citoyens, quels sont les services que le citoyen doit
payer au moins en partie et quels sont les services que le citoyen doit payer
au total.
Cette étude est très complexe mais la question de la
tarification pour la pêche au saumon va être incluse et je n'ai
aucune idée des résultats qui en sortiront.
M. COTE: Mais on peut espérer qu'il y aura quelque chose de neuf
quand même?
M. SIMARD: Oui.
M. COTE: Est-ce qu'il y a une date de fixée pour le moment
où pourrait être produit le rapport?
M. SIMARD: Incessamment. Je pense bien que c'est d'ici une couple de
mois. C'est extrêmement compliqué si on parle de tous les services
qui sont offerts par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, en partant du ski de fond, si on pense à toute la bande
d'activités nouvelles que nous ne connaissions pas il y a quelques
années, tout ce qu'on appelle loisirs, plein air; enfin, ça veut
quoi? On essaie d'analyser, par exemple si je reprends les paroles du
député de Saguenay hier la valeur d'un chevreuil ou d'un
orignal, la valeur du ski de fond, la valeur du ski alpin. Deux automobilistes
qui arrivent en même temps au parc du mont Sainte-Anne, l'un se dirige
pour faire du ski alpin qui coûte $7 par jour tandis que l'autre se
dirige vers les pistes de ski de fond et ça ne coûte absolument
rien. Je suis pour la justice et ça nous coûte quand même
des centaines de milliers de dollars par saison pour aménager ces
pistes, ces genres d'activités.
C'est la raison pour laquelle nous avons formé ce comité.
Maintenant, quand et à quelle date nous prendrons les décisions?
Je ne peux absolument pas vous le dire immédiatement dû à
la complexité du programme.
M. COTE: Si on peut en venir à la rivière
Sainte-Anne-des-Monts, je sais que c'est un sujet qui tient à coeur au
député de Saguenay et que probablement il aura certaines
questions à poser...
M. LESSARD: Certainement.
M. COTE: ... concernant les Mines Madeleine. On sait qu'à la fin
de l'année 1973 il y a eu un déversement des résidus des
Mines Madeleine dans la rivière Sainte-Anne-des-Monts. Est-ce qu'il y a
eu des études du ministère qui ont été faites sur
les dommages qui auraient pu être causés à la
rivière?
M. SIMARD: Les biologistes se sont rendus sur les lieux
immédiatement, en même temps que les fonctionnaires du
ministère de l'environnement et des Richesses naturelles. Les
spécialistes du ministère de l'environnement et des Richesses
naturelles ont fait certains tests sur la qualité de l'eau, ainsi de
suite. Mais les biologistes se sont avoués incapables de faire quoi que
ce soit avant le printemps, avant la fin de la crue des eaux.
C'est dans le programme de cet été. Une étude de
l'équipe du saumon sur la rivière Sainte-Anne est prévue
dès la fin de la crue au printemps.
M. COTE: Avec un mandat bien précis? M. SIMARD: Oui.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Est-ce que le député de
Matane a terminé?
M. COTE: Cela va.
M. LESSARD: J'avais compris qu'il avait terminé, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Saguenay.
M. LESSARD: Est-ce qu'on a permis la reconstruction de la digue qui
était là? Toute construction de digue relève du
ministère des Richesses naturelles, mais cependant, comme cela a des
conséquences importantes sur le saumon et qu'il y a certainement un
genre de consultation, est-ce que le ministère des Richesses naturelles
a consulté le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche concernant le permis de reconstruction de la digue par les Mines
Madelein?
M. SIMARD: A l'occasion de l'avarie sur la rivière Sainte-Anne,
un groupe interministériel a été formé, comme je le
disais tout à l'heure, et
le ministère des Richesses naturelles est évidemment
responsable des prescriptions pour assurer qu'un accident du genre ne se
reproduira pas. Nous sommes intervenus aussi, évidemment, pour nous
assurer que la nouvelle digue sera construite de telle sorte qu'un accident
semblable ne se reproduise pas, mais nous n'avons pas de permis à
donner.
M. COTE: De toute façon, en ce qui concerne le barrage qui est en
construction à l'heure actuelle, il y a toutes les précautions
nécessaires pour qu'une telle chose ne se reproduise pas.
M. LESSARD: Je l'espère. J'avais commencé, au programme 1,
à discuter justement de ce problème du saumon qui est une
ressource fort importante pour le Québec et j'avais simplement fait la
remarque que dans la région de la Gaspésie, suite à une
déclaration du gouvernement fédéral, en collaboration avec
le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, on avait
défendu la pêche commerciale du saumon. Cependant, on continuait
de retrouver quand même sur la table des hôtelliers du saumon frais
de la Gaspésie. Ceci s'expliquait par le fait que les pêcheurs
à la ligne avaient le droit de vendre leurs deux saumons
capturés.
Je ne vois pas dans le rapport du ministre qu'il y ait eu un
arrêté ministériel pour empêcher la vente du saumon
capturé à la ligne. Je pense que c'est le cas. Est-ce que le
ministre pourrait me donner des explications? Je pense que c'est très
important.
M. SIMARD: M. le Président, je dois allumer les lumières
du député de Saguenay dans le sens que l'arrêté
ministériel est adopté depuis déjà...
M. LESSARD: Je le sais, M. le Président, mais c'est que...
M. SIMARD: ... plusieurs mois. Maintenant c'est extrêmement
difficile à appliquer si on parle de braconnage, comme vous le savez.
J'en ai parlé hier, j'en ai parlé à l'intérieur de
mon texte, un marché noir a été créé.
M. LESSARD: Vous n'allumez pas mes lumières.
M. SIMARD: II y a 4 millions de livres de saumon qui montent dans nos
rivières, ce qui a créé un appétit, le saumon
s'étant vendu l'été dernier entre $3 et $4 la livre. Nous
avons essayé d'utiliser tous les moyens de conservation. Comme je le
disais hier, nous avons demandé au ministre de la Justice de nous
seconder, ainsi qu'à la Sûreté du Québec, en plus de
tous nos agents de conservation que nous avons centralisés dans le
secteur.
Maintenant, il est extrêmement difficle d'essayer de faire un
contrôle total, étant donné qu'on se sert de dynamite,
qu'on se sert de chaux, qu'on se sert de tous les moyens illégaux qu'on
connaît. Je pense bien que les braconniers ne manquent pas d'imagination.
Je crois qu'avec les moyens que nous allons utiliser cette année,
à la lumière de cette mauvaise expérience que nous avons
vécue l'été dernier, on va quand même
améliorer beaucoup plus cette possibilité de conservation que
nous allons essayer de développer pour l'année qui vient. On voit
qu'à $3 la livre, cela paye quand même un très bon salaire
à celui qui se sert de la dynamite pour aller chercher peut-être
100 ou 150 livres de saumon par jour.
M. LESSARD: Le saumon pris à la ligne rapporte beaucoup plus au
gouvernement du Québec et à l'ensemble des
Québécois. En effet, dans le rapport Carter on estimait en 1966
et c'est probablement plus élevé aujourd 'hui
à $214 par unité le saumon pris à la ligne en
considérant les dépenses que le pêcheur pouvait faire par
rapport à $6.63.
C'est une moyenne; maintenant c'est beaucoup plus élevé.
Disons qu'un saumon de vingt livres peut rapporter à un individu,
actuellement, $2.25 la livre; en tout cas, mettons-le à $45 ou $50.
Etant donné une certaine contradiction dans la politique du fait que sur
la Côte-Nord on a le droit de faire de la pêche commerciale et que
sur la rive sud maintenant, dans la région de la Gaspésie, dans
la Nouvelle-Ecosse et le Nouveau-Brunswick c'est défendu, ceci va
peut-être encore favoriser le braconnage. Les gens vont dire: C'est du
saumon qui vient de la Côte-Nord, etc.
Est-ce que le ministère, en collaboration avec le gouvernement
fédéral, a envisagé la possibilité de faire
disparaître complètement la pêche commerciale?
M. SIMARD: Cette question a été étudiée,
nous sommes en communication constante avec le gouvernement
fédéral, mais c'est une question fort complexe. Lorsqu'on dit que
la pêche commerciale était abolie en Gaspésie l'an dernier
et qu'on y trouvait du saumon, je connais personnellement des hôteliers
de la Gaspésie qui s'approvisionnaient à Terre-Neuve. La
pêche commerciale continue à Terre-Neuve.
M. LESSARD: Oui.
M. SIMARD: L'an dernier, nous avons imposé le ban en
Gaspésie et nous ne l'avons pas fait sur la Côte-Nord en partant
tout simplement du principe que l'exploitation sportive est plus intense en
Gaspésie qu'elle ne l'est sur la Côte-Nord.
M. LESSARD: C'est parce qu'on ne peut pas pêcher sur la
Côte-Nord, on n'a pas de rivières.
M. SIMARD: C'est-à-dire qu'il y a des rivières qui sont
difficilement accessibles sur la Côte-Nord.
M. LESSARD: On en a quelques-unes qui sont accessibles mais...
M. SIMARD: Beaucoup plus qu'en Gaspésie.
M. LESSARD: ... elles appartiennent à d'autres.
M. SIMARD: II y a eu un symposium sur la pêche illégale du
saumon. Le député de Saguenay est fort probablement au courant.
Des représentations ont été faites aux différents
gouvernements des provinces Maritimes. Le ministre a reçu ces
gens-là il y a une quinzaine de jours et ils se rendent maintenant au
gouvernement fédéral pour soumettre une série de
recommandations qui, nous l'espérons, seront appliquées par le
gouvernement fédéral.
M. COTE: II y a une chose aussi. Il y a du saumon disponible pour les
hôteliers et qui provient des filets à harengs des pêcheurs
qui sont le long de la côte. Il y en a quand même une
quantité assez importante. Je ne pense pas qu'on doive considérer
cela comme du braconnage; le saumon est tout simplement pris dans des filets
à harengs qui sont à faible distance de la rive.
M. SIMARD: En fait, il nous reste...
M. LESSARD: C'est facile de dire qu'on l'a pris dans un filet à
harengs, aussi. C'est là qu'est le problème. Je ne dis pas que ce
sont des braconniers, mais ça crée des tas d'autres
problèmes.
M. SIMARD: C'est un de nos problèmes parce que les filets
à harengs doivent avoir une certaine profondeur; on sait que le saumon
est pris à la surface. Je pense bien que c'est le rôle du
ministère de l'Industrie et du Commerce de faire la patrouille. C'est un
problème, et je pense que le député de Matane a
parfaitement raison et le député de Saguenay aussi. Comment,
justement, aller dire à un pêcheur: Vous posez vos filets trop
hauts ou trop bas? C'est presque impossible de déterminer si un saumon
s'y prend, de quelle façon il s'est pris et à quelle
profondeur.
M. COTE: Je connais personnellement une quantité de petits
pêcheurs côtiers qui ont pris 80, 100 et 125 saumons
l'été dernier et dans des filets à harengs. Ce n'est quand
même pas du braconnage; c'est difficile à prouver, du moins.
M. LESSARD: D'après ce qu'explique le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, cela se prouve par une question de profondeur.
M. COTE: Oui, mais...
M. SIMARD: II n'y a aucun doute que le problème qu'il reste
à régler c'est le contrôle de la provenance du saumon.
Maintenant que la vente du saumon pris à la ligne est défendue,
nous n'avons pas encore réglé la façon qu'il nous faudra
employer pour s'assurer qu'un saumon, qui est dans le congélateur d'un
hôtelier, provient d'un pêcheur commercial ou non.
C'est là, étant donné que Terre-Neuve pêche
encore, que le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Ecosse pêchent, ainsi de
suite, qu'il nous faut établir un système avec les autres
provinces et avec le fédéral pour que ce saumon commercial soit
nettement identifié. Il faudra trouver une méthode par
étiquetage ou autrement. La recommandation qui a été faite
par la conférence sur la pêche illégale demande au
gouvernement fédéral de réunir les provinces, le plus
tôt possible, et d'établir un système qui permettra ce
contrôle. Il n'est pas établi, ce contrôle, actuellement. La
seule mesure que nous avons prise, c'est de demander d'abord aux
hôteliers de la Côte-Nord et de la Gaspésie, cette
année, de ne pas mettre sur le menu des hôtels, "saumon de
Gaspé", mais de mettre "saumon de l'Atlantique". Cette mesure a
déjà été prise dans les établissements du
ministère, évidemment.
M. LESSARD: Maintenant, le ministre me parlait tout à l'heure du
fait qu'il fallait avoir des communications avec le ministère de
l'Industrie et du Commerce. Je reviens à une chose qui me paraît
importante. L'une des premières recommandations du rapport Carter,
c'était de faire en sorte que le saumon soit sous l'autorité
unique d'un ministère, afin de coordonner l'équilibre entre la
pêche commerciale et la pêche sportive, et aussi d'établir
des relations avec le ministère de la Voirie, par exemple, qui fait des
routes le long des rivières à saumon. Cela a été le
cas, en particulier, pour la route Chicoutimi-Tadoussac où
peut-être, si on avait consulté le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, on aurait pu corriger certaines erreurs de
parcours qui ont des conséquences sur la reproduction du saumon. Le
ministère des Richesses naturelles, est également
concerné, comme on a pu le constater, par exemple, pour les Mines
Madeleine. Pourquoi cette recommandation, qui était, tel que le dit M.
Carter, la première recommandation pour faire en sorte qu'on ait une
véritable politique du saumon au ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, n'a-t-elle pas été
appliquée?
M. SIMARD". Cette recommandation est appliquée?
M. LESSARD: Est appliquée depuis un an, je pense.
M. SIMARD: Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche est responsable de l'exploitation tant sportive que commerciale du
saumon.
M. LESSARD: Depuis quand?
M. SIMARD: Depuis trois ou quatre ans, à ma connaissance, depuis
1967, l'année après la parution du rapport Carter. C'est le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui émet
les permis de tenture à saumons, les permis de pêche commerciale
au saumon au Québec.
Quant à nos relations avec le ministère de la Voirie,
elles sont excellentes. A ma connaissance, lorsqu'il s'agit de construire un
pont sur une rivière à saumon, nous demandons au ministère
de la Voirie, autant que possible, de faire les travaux de construction dans
une période autre que celle de la remontée du saumon. C'est le
cas qui s'est produit sur la rivière Moisie, si ma mémoire est
fidèle. Il y a eu un autre pont sur la rivière Dartmouth, en
Gaspésie. Nous avons obtenu la collaboration du ministère de la
Voirie là-dessus.
M. LESSARD: Donc, actuellement, c'est le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche qui a le contrôle exclusif, à la
fois de la pêche sportive et de la pêche commerciale?
M. SIMARD: A la fois de la pêche sportive et de la pêche
commerciale. Mais c'est encore le ministère de l'Industrie et du
Commerce, par l'entremise de la Direction générale des
pêcheries, qui a la juridiction sur la pêche commerciale dans le
golfe d'autres espèces que le saumon de l'Atlantique. Lorsque le
ministre mentionnait tout à l'heure que du saumon se prend dans des
filets ou autres engins de pêche, ce sont des engins qui ne sont pas
tendus nécessairement pour capturer le saumon, mais qui en capturent.
C'est là le problème. Le ministre a rencontré son
collègue, le ministre de l'Industrie et du Commerce, pour lui faire part
de ce problème.
M. LESSARD: Maintenant, le Conseil du saumon, est-ce que ça
existe encore? Est-ce que ça fonctionne? Est-ce qu'il y a eu des
réunions?
M. SIMARD: Le Conseil du saumon siège régulièrement
et, à même le conseil, se trouve un représentant de la
Direction générale des pêcheries commerciales de
l'Industrie et du Commerce.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait obtenir les noms des membres du
Conseil du saumon?
M. SIMARD: Oui, le président est le Dr Corbeil.
M. LESSARD: Etienne Corbeil.
M. SIMARD: Le Dr Etienne Corbeil. M. Léon Tremblay est le
secrétaire du conseil; il y a M. Bourque, du ministère de
l'Industrie et du
Commerce, M. Réjean Maranda, de la division de la location chez
nous, M. Richard Séguin, le directeur du service de la faune; M.
Jean-Paul Dubé, qui est coordonnateur de la pêche au saumon en
Gaspésie; M. François Gourdeau, qui est aussi un
spécialiste de la pêche au saumon; M. Jean Duguay, du
ministère, et M. Etienne Poirier, qui est le commandant de la division
ouest du service de la conservation.
M. LESSARD: Ces gens se rencontrent quotidiennement... Excusez, se
rencontrent régulièrement...
M. SIMARD: C'est ça.
M. LESSARD: ...pour discuter des...
M. SIMARD: Se rencontrent régulièrement, étudient
les différentes questions qui sont apportées à l'attention
du conseil.
M. LESSARD: Maintenant, est-ce que le conseil est obligé de
présenter un rapport annuel?
M. SIMARD: Non. C'est un conseil interne tout comme un service chez
nous...
M. LESSARD: Consultatif.
M. SIMARD: ...qui fait des recommandations aux autorités du
ministère.
M.LESSARD: Maintenant, concernant il me semble que le ministre en
avait parlé mais je ne vois pas où la production de
saumoneaux, cette année, elle est de combien dans les piscicultures, et
où sont les piscicultures?
M. SIMARD: Je pense que j'ai donné les chiffres.
M. LESSARD: J'essaie de les trouver, M. le Président, mais pas
dans...
M. SIMARD: L'élément 1. La nouvelle pisciculture de
l'Anse-Pleureuse, en fait, va produire surtout le saumon au Québec. On a
dit, dans le rapport, quelque part, qu'il y avait 450,000 oeufs; on
espère produire 250,000 saumoneaux par année à
l'Anse-Pleureuse, et autour de 150,000 à 200,000 à
Gaspé.
M. LESSARD: Ce qui veut dire environ 400,000 saumoneaux par
année.
M. SIMARD: Oui.
M. LESSARD: Cela rejoint la proposition du rapport Carter.
Concernant, maintenant, la location des territoires de chasse et de
pêche, le ministre m'a demandé hier... Non, auparavant, M. le
Président, j'aimerais savoir qu'est-ce qui arrive de la
lettre-entente du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche avec l'Association des Indiens du Québec? Un autre
problème s'est posé dernièrement. Je pense que le ministre
a vu Format 60. Cela a créé un problème. Cette entente du
18 avril 1970 entre, d'une part, le ministère des Affaires
intergouvernementales, et d'autre part, le chef de l'île et Max
Gros-Louis, devait par la suite se concrétiser par la
détermination de modalités de pêche. Or, c'est passablement
ambigu. Les gardes-chasse semblent plus ou moins informer les agents de
conservation.
Alors, est-ce que, actuellement, il y a eu des négociations avec
les Indiens du Québec en relation, peut-être, avec les
négociations de la baie James afin de déterminer des
modalités? Si on disait: Sur telle réserve, par exemple, celle de
Bersimis, vous allez estimer combien vous avez de chasseurs dans la
réserve et combien d'orignaux devront être tués, et ainsi
de suite, afin d'éviter que cela devienne du braconnage indirectement et
de la vente de viande.
J'aimerais savoir, étant donné que vous avez un
problème avec deux Indiens,...
M. SIMARD: La lettre-entente dit que les Indiens peuvent chasser
l'orignal pour se nourrir sur leur terrain de trappage. Or, dans le cas de
Bersimis, dont l'enquête n'est pas terminée, les deux Indiens ont
été arrêtés parce qu'ils étaient sur le
terrain de trappage d'un non-Indien, ils n'étaient pas sur leur terrain
de trappage.
M. LESSARD: Maintenant, vous avez une carte très précise
lorsque vous déterminez un terrain de trappage, parce que le
cinquantième parallèle, je ne me barre pas là-dedans quand
je traverse ça. Vous avez une carte très précise...
M. SIMARD: Avec le bail qui est signé au trappeur se trouve une
carte indiquant clairement le territoire sur lequel il a le droit de
trapper.
M. LESSARD: Mais il reste que malgré le fait que le sous-ministre
m'informe qu'ils étaient à côté, je pense que cette
lettre-entente devrait être suivie d'un certain nombre de
précisions ou de modalités à la suite de
négociations avec les Indiens.
M. SIMARD: La lettre-entente est restée une lettre-entente parce
que l'arrêté en conseil, qui devait suivre par la suite, a
été arrêtée par le gouvernement au moment où
les négociations ont commencé avec les Indiens sur les droits de
trappage de chasse et de pêche au Québec.
Dans le cadre du projet de la baie James, il y a actuellement des
négociations très intensives avec les Indiens et avec les
Esquimaux. Les négociations s'appliquent à un territoire beaucoup
plus grand que celui de la baie James. Elles s'appliquent à tout le
territoire indien.
M. LESSARD: Donc, entre-temps, avant cet accord définitif, tel
que stipulé d'ailleurs par l'entente, c'est la présente entente
qui fonctionne.
M. SIMARD: C'est l'entente qui fonctionne quand les Indiens la
respectent. C'est tout.
M. LESSARD: Le juge décidera, M. le Président.
Concernant la location de territoires, je constate, à la suite
des informations du ministre, qu'il y aurait eu une diminution sensible des
superficies des territoires accordés à des clubs. Je disais hier
que le rapport de 1972/73 du ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche rapportait qu'il y avait, l'an dernier, 21,557 milles
carrés de territoire et le ministre nous dit, cette année, qu'il
y aurait 16,655 milles carrés, ce qui fait une réduction de 4,902
milles carrés. Ce serait la réduction la plus sensible que j'ai
pu constater depuis 1970. J'en serais très heureux, si cette
réduction est exacte.
J'aimerais demander au ministre combien de clubs privés ont perdu
leur permis au cours de cette année. On dit qu'actuellement il reste
1,237 clubs privés. Par rapport à combien? J'aimerais aussi, M.
le Président, si c'était possible et je pense que c'est
possible obtenir la liste de tous les clubs privés qui n'ont pas
vu leur permis renouvelé, avec la superficie de chacun de ces clubs.
M. SIMARD: M. le Président, pour répondre à la
première partie de la question du député, c'est qu'au 1er
avril 1972 il existait 1,277 clubs privés. A la même date, en
1973, il en existait 1,243 et à la même date, en 1974, il y en
avait 1,237.
Maintenant, lorsqu'on parle de 21,228 milles carrés, ceci inclut
la superficie donnée aux pourvoyeurs. Alors vous avez une diminution,
à partir de 1972, de 1,277 à 1,237 pour 1974.
M. LESSARD: Quand le ministre dit que cela inclut la superficie
donnée aux pourvoyeurs, n'y aurait-il pas moyen d'obtenir la superficie
qui est accordée aux pourvoyeurs? C'est complètement
différent, à mon sens. Si on veut...
M. SIMARD: C'est indiqué à l'élément 3.
M. LESSARD: D'accord, M. le Président, mais c'est le rapport du
ministère qui est utilisé et c'est là où on
mêle les cartes. Des gens utilisent le rapport du ministère. Les
chroniqueurs sportifs utilisent le rapport du ministère et nous autres,
quand on prépare nos crédits, on utilise aussi le rapport du
ministère. Il me semble qu'il y a une distinction. C'est très
important d'en faire la distinction.
M. SIMARD: II y a une confusion parce que pour la première fois,
cette année, en 1974, dans le rapport, on a la superficie des clubs
séparément, c'est-à-dire 16,000 milles
carrés pour les clubs et, en tout, 21,228 milles carrés. La
différence, c'est pour les pourvoyeurs.
Dans les années précédentes, on n'avait que la
superficie totale des pourvoyeurs-locataires de même que des clubs. En
1972, il y avait 20,854 milles carrés; en 1973, il y avait 21,557 milles
carrés. Cette année, même s'il y a eu une augmentation du
nombre de pourvoyeurs-locataires de 206 à 219 et une diminution de six
dans les clubs privés, il y a une diminution totale dans la superficie,
qui est due à une nouvelle méthode de calcul, ce qui complique
encore la situation.
M. LESSARD: Pourriez-vous l'éclaircir?
M. SIMARD: Auparavant, la superficie était prise directement dans
les rapports annuels des clubs et des pourvoyeurs, tandis que, cette
année, elle a été mesurée directement sur le
territoire décrit dans le bail. Alors, il y a une petite diminution de
300 milles carrés qui s'explique de cette façon. Mais, à
l'avenir, la superficie des clubs privés et la superficie des
pourvoyeurs locataires seront données séparément, avec la
méthode de calcul utilisée cette année.
M. LESSARD: Alors, quand, dans votre rapport du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche 1972/73, vous donnez, au tableau no
5, diverses statistiques tirées des rapports annuels transmis au
ministère par des locataires de droits de chasse et de pêche, cela
veut dire que, pour l'argent dépensé dans les clubs, la
composition des clubs, les captures etc., ça comprend à la fois
les clubs privés et les pourvoyeurs.
Je remarque, cependant, que la superficie des pourvoyeurs est assez
faible par rapport à celle des clubs privés: 5,000 milles
carrés par rapport à 16,000 milles carrés.
M. SIMARD: II faut, encore là, souligner qu'il s'agit de
pourvoyeurs locataires. Il y a au moins 400 pourvoyeurs qui ne sont pas
locataires d'un territoire.
M. LESSARD: Ils sont propriétaires?
M. SIMARD: Ils ne sont ni locataires, ni propriétaires, mais ont
un pied-à-terre.
M. LESSARD: Plutôt dans le nord?
M. SIMARD: Surtout dans le nord, je pense. Ils ont la permission
d'exploiter un territoire indéterminé, jusqu'à maintenant.
Mais, maintenant, à mesure que ces baux sont renouvelés, on
détermine, pour chacun des pourvoyeurs, une zone d'activité
où ils n'ont quand même pas des droits exclusifs. Mais ils seront
limités à une certaine zone d'activité pour essayer de
mettre un peu d'ordre dans la situation.
La moyenne de grandeur de territoire d'un club privé est
d'environ 13 milles carrés et la moyenne de grandeur d'un territoire
d'un pourvoyeur est de 20 milles carrés, si on prend les chiffres que
nous avons.
M. LESSARD: M. le Président, comme je l'ai dit, je suis d'accord
sur une politique de pourvoyeurs. Cependant, il semble que, lorsque vous
accordez des baux de location à des pourvoyeurs, il devrait y avoir une
certaine consultation, une certaine information, comme on le fait à la
Société des alcools du Québec, par exemple. Je comprends
que cela peut demander du temps, mais j'ai deux exemples précis. D'abord
au lac Fraser, près de Manic III, on a accordé un territoire
à un pourvoyeur de chasse et de pêche et c'était l'un des
seuls lacs où les gens qui travaillent à Manic III, qui sont
éloignés d'une cinquantaine de milles de Haute-rive, pouvaient
aller pêcher. On a accordé, à un moment donné, au
lac Fraser, sans aucune consultation de la population, ni avec les organismes
de chasse et de pêche du coin, la location de ce territoire à un
ex-agent de conservation de chasse et de pêche. J'ai fait parvenir une
lettre au ministre à ce sujet là, dans laquelle je disais que je
trouvais ce procédé assez curieux. Il me semble qu'on doit
permettre à ces gens qui sont en forêt d'avoir accès, tout
en suivant les règlements de la pêche, à des territoires
qui sont à proximité des emplacements des travaux de
l'Hydro-Québec.
M. SIMARD: Dans tous les cas où une demande est faite pour un
bail de pourvoyeur, comme dans le cas des clubs privés...
M. LESSARD: Je parle du bail d'un pourvoyeur. Pour les clubs
privés, là...
M. SIMARD: D'accord.
M. LESSARD: ... vous dites que ce n'est plus dans votre politique d'en
donner.
M. SIMARD: II y a quand même, dans les deux cas, un comité
au ministère qui examine chacune des demandes. Il n'y a peut-être
pas consultation de la population, mais il y a consultation avec le service de
la conservation localement.
Dans le cas de l'escale Manic au lac Fraser, il a été
jugé à ce moment-là qu'il y avait un danger réel de
surexploitation de la truite mouchetée sur ce lac, actuellement, et
qu'une des façons d'assurer une exploitation rationnelle et
contrôlée du lac, c'était au moyen d'un pourvoyeur. Cela ne
rend pas le lac inaccessible, mais permet l'accessibilité à tout
le monde et permet aussi d'offrir des services. Le pourvoyeur offre des
services à des gens qui y passent et qui ne sont pas
équipés.
M. LESSARD: Mais les gens qui demeurent à
Micoua, cela veut dire qu'ils doivent payer $3 par jour chaque fois
qu'ils vont pêcher; ça commence...
M. SIMARD: L'autre raison, c'est qu'il existe autour du lac Fraser
beaucoup de territoires publics où ceux qui ne veulent pas se
prévaloir du service d'un pourvoyeur peuvent aller ailleurs tout
simplement.
M. LESSARD: Et, dans le cas du lac Dionne, est-ce qu'il y a eu
consultation lorsqu'on l'a le lac Dionne, l'ancien club de Quebec North
Shore concédé à M. Gilles Tardif?
M. SIMARD: C'est le même processus dans tous les cas. Le service
de la conservation, localement, est consulté; lorsque le service de la
faune est présent, celui-ci est aussi consulté. Dans le cas que
vous mentionnez, je ne suis pas au courant.
M. LESSARD: En tout cas, je soumets que cette consultation devrait
être beaucoup plus large qu'elle l'est actuellement. Tout se fait en
secret et on apprend tout à coup que telle partie du territoire,
située à quelques milles de la région, a été
concédée à un moment donné à des
pourvoyeurs. Je suis d'accord pour développer les hôteliers en
forêt mais, cependant, il y a une zone habitée qui doit continuer
de rester la partie sud autant que possible au public.
M. SIMARD: C'est l'objectif qui a été exprimé dans
l'introduction par le ministre de tenter d'en arriver à une politique de
développement rationnel du système des pourvoyeurs pour
éviter les actions ad hoc qui ont pris place depuis toujours,
c'est-à-dire qu'à un moment donné il y a une demande dans
un coin, on l'examine et, s'il n'y a pas d'objection sérieuse, on dit:
Bon, ça va.
M. LESSARD: II n'y a pas d'objection sérieuse.
M. SIMARD: Au lieu d'avoir ce système, on se propose c'est
dans les objectifs précis du ministère d'en arriver
à une politique de développement basée sur
l'établissement d'un réseau de pourvoyeurs, en tenant compte des
endroits publics, de la distance des services déjà offerts autour
des services qui manquent, de l'accessibilité, ainsi de suite.
M. LESSARD: Cela crée certains problèmes; l'autre jour,
justement, lisant le journal, j'apprenais tout à coup que le lac Dionne,
qui était un lac où les gens de Baie-Comeau-Hauterive avaient une
accessibilité assez facile, avait été cédé
à un pourvoyeur. Il me semble que cette consultation devrait être
élargie et non pas limitée exclusivement au service local de la
protection de la faune.
Un autre sujet, M. le Président, c'est que suite à une
décision du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, en
collaboration avec le ministère des Terres et Forêts qui avait
accordé des locations de terrains pour centres de villégiature au
sud de la réserve de Baie-Comeau-Hauterive, on sait que les
administrateurs de cette réserve ont constaté qu'ils ne pouvaient
plus avoir un véritable contrôle de la réserve et ont
décidé de laisser tomber leur permis de pourvoyeur. Le
problème qui se pose, c'est que la route d'une trentaine de milles qui
se rend jusqu'au lac la Loutre, qui est le centre de villégiature,
était autrefois entretenue par l'Association chasse et pêche
Baie-Comeau-Hauterive. Je pense qu'il est important et c'est le cas de
Baie-Comeau.
Mais cela pose aussi le problème d'autres territoires de chasse
et de pêche où les chemins étaient souvent entretenus par
le ministère de l'Agriculture, ministère qui a transmis ses
pouvoirs au ministère de la Voirie. Ce dernier a décidé de
laisser tomber complètement l'entretien de tous ces chemins, ou à
peu près, ou de donner cela aux municipalités qui n'ont pas
d'argent pour le faire.
Si on veut justement conserver l'accessibilité à ces
territoires, il va falloir entretenir les anciennes routes qui ont
été construites par les compagnies forestières. C'est le
cas par exemple pour Forestville. Si ce n'avait été l'Association
de chasse et pêche de Forestville, je pense qu'il n'y aurait plus grand
territoire accessible dans la région, sinon en Terra-Jet ou en Jeep.
Cette année il se pose un problème très
sérieux pour l'entretien du chemin du lac à la Loutre. Est-ce que
le ministère a l'intention, en collaboration avec d'autres
ministères, d'établir une politique concernant l'entretien de
cette route? Je comprends que vous allez me répondre que comme ce sont
des villégiateurs, ils doivent s'organiser ensemble, comme cela a
été le cas dans le passé, pour entretenir la route, mais
ce ne sont pas les seuls usagers de la route. Il y a des gens qui vont
maintenant pêcher au-delà de ce territoire de 30 milles. Je me
demande, puisqu'on n'a pas établi de politique, comme je le demandais,
pour aider les associations de chasse et de pêche à entretenir
leurs territoires, si le ministère a l'intention d'agrandir sa
réserve Port-Cartier-Sept-Iles pour englober ce territoire.
M. SIMARD: En fait, même si le député parle d'une
région très précise...
M.LESSARD: Parce que cela touche cette région.
M. SIMARD: ... cela touche enfin toutes les régions du
Québec. C'est une question de fond, je pense...
M. LESSARD: Je parle des problèmes que je connais pour voir plus
grand ensuite...
M. SIMARD: D'accord. Je suis bien d'accord avec le député,
M. le Président. J'aimerais souligner une fois de plus que lorsque nous
allons déposer le projet de loi qui est la loi-cadre des parcs et
réserves, nous allons justement redéfinir le rôle et les
dimensions de chacune des réserves et de chacun des parcs du
Québec. Il y a aussi la politique des terres et forêts et la
politique de la voirie forestière. Je crois que le député
de Saguenay a insisté à la commission parlementaire du
ministère des Terres et Forêts. Il doit être sûrement
au courant de cette politique. Il est bien sûr qu'il doit y avoir une
collaboration très directe entre les deux ministères,
c'est-à-dire celui du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et
celui des Terres et Forêts en ce qui a trait à
l'aménagement du territoire, à l'aménagement des parcs,
à l'aménagement des réserves et tout ce qui implique la
chasse et la pêche.
M. LESSARD: Mais entre-temps, il va se passer quoi? Est-ce qu'on va
laisser détruire les routes, est-ce qu'on... Je comprends, puis j'ai
bien hâte que le ministre propose cette loi.
M. SIMARD: M. le Président le député de Saguenay
doit se réjouir quand même. Je dois admettre moi aussi, comme
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la pêche, que notre politique
n'existait à peu près pas dans ce sens-là. On dit que
500,000 chasseurs ont réussi le cours de maniement d'armes à feu;
on constate que nous avons une population d'à peu près 800,000
pêcheurs au Québec, chose qui est tout à fait nouvelle. Je
pense bien qu'il y a quatre ou cinq ans, il aurait été ridicule
de toucher à la question. Qu'on pense à toutes les
activités de loisirs que nous avons maintenant, besoin qui ne se faisait
pas sentir il y a à peine quelques années. C'est la raison pour
laquelle nous avons...
M.LESSARD: On ne le savait pas. L'établissement des permis, le
contrôle des armes à feu, cela nous a permis de constater qu'on en
avait beaucoup plus qu'on pensait.
M. SIMARD: Un peu, oui, cela revient peut-être à cela. Nous
avions un potentiel de chasseurs et de pêcheurs dont nous ne connaissions
pas, en fait, vraiment l'importance. Comme toutes ces nouvelles
activités que nous connaissons, que ce soit le ski de fond, que ce soit
la motoneige, que ce soit le canot-kayak, que ce soit le camping, ce sont des
activités qui se sont développées d'une façon
très verticale, en pourcentage, depuis les dernières
années. C'est à la vue de ces nouvelles activités qu'il
était très urgent pour le ministère que je dirige
d'établir une politique pour ce qui a trait à
l'aménagement du territoire. Maintenant, ça ne se fait pas
uniquement dans un secteur, ça prend la collaboration des Terres et
Forêts, des Richesses naturelles, des Affaires municipales, ce qui rend
le programme extrêmement complexe.
Avant d'en arriver à déposer une loi, je veux que ce soit
extrêmement sérieux, je veux arriver avec quelque chose de bien
pensé qui satisfasse autant que possible à 100 p.c. les besoins
et les demandes de la population du Québec.
M. LESSARD: Je ne veux pas discuter la loi, mais puisque, semble-t-il,
la loi du ministre est prête, ne pourrait-il pas la déposer et
convoquer la commission parlementaire du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche pour commencer à l'étudier
immédiatement? Entre la première et la deuxième lectures
comme on va le faire pour le projet de loi 22.
M. SIMARD: M. le Président, je m'excuse de me
répéter. Je viens de dire au député de Saguenay que
j'essayais d'être sérieux.
M. LESSARD: Je suis sérieux, M. le Président.
M. SIMARD: Avant de déposer cette loi, je veux quand même
avoir analysé tous les effets et toutes les implications que ceci peut
apporter.
M. LESSARD: Est-ce qu'elle est prête?
M. SIMARD: Je viens de dire au député de Saguenay que
ça ne touche pas uniquement le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche mais bien d'autres ministères qui sont
directement impliqués.
M. LESSARD: Mais la loi est-elle prête ou pas?
M. SIMARD: Disons qu'un comité interministériel
siège régulièrement, toutes les semaines, qui touche le
ministère des Terres et Forêts, le ministère des Richesses
naturelles, le ministère des Affaires municipales, le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et nous attendons justement
certaines acceptations d'autres ministères. C'est bien sûr que si
nous demandons une partie du territoire du Québec qui sera
utilisé exclusivement pour des fins récréatives de
loisirs, de plein air et de conservation, il faut que le ministère des
Terres et Forêts, lui aussi, sache s'il n'y a pas de coupes de bois
possibles à faire à l'intérieur de ces parcs et de ces
réserves, quelles seront les implications futures, par exemple, des
richesses naturelles. Nous possédons assez de "know how" et de
données pour savoir quelle est l'étendue approximative dont nous
avons besoin pour satisfaire à la demande des
Québécois.
M. LESSARD: Autrement dit, et c'est ce que je veux savoir du ministre,
la loi n'est pas rendue au stade de la loi 22 actuellement, c'est-à-dire
que la loi n'est pas, actuellement,
complètement sous forme de loi ou sous forme de projet de
loi.
M. SIMARD: Non, la loi n'est pas prête, M. le Président,
à être déposée immédiatement. Ce n'est pas
une question de langue, c'est une question de conservation.
M. LESSARD: Bon. Une question d'information. Etant donné qu'il
s'agira d'une loi fort importante et que tout le monde attend cette loi, dont
les conséquences seront très sérieuses, je demande
simplement au ministre et je n'ai pas l'intention, M. le
Président, d'aller plus loin si le ministre, entre la
première et la deuxième lecture, a l'intention de soumettre cette
loi à la commission parlementaire du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je ne permets pas la question. Vous
allez comprendre que nous sommes à l'étude des crédits et
je ne voudrais pas qu'il y ait de commentaires ou de discussions autour d'une
loi dont le ministre vient de nous prévenir qu'elle n'est pas
prête. Je ne voudrais pas exposer ni le ministre ni la commission
à des décisions qui pourraient être prises ici et qui,
peut-être nécessairement, devraient être changées. Je
crains beaucoup qu'on commence à toucher au principe d'une loi qui n'est
pas prête et surtout toucher une loi qui ne concerne pas les
crédits.
Je demanderais au député de Saguenay de revenir aux
crédits et je demanderais au ministre de s'abstenir de faire des
commentaires sur une loi à venir.
M. LESSARD: Je demande tout simplement au ministre s'il peut prendre
avis de ma suggestion.
M. SIMARD: M. le Président, le député de Saguenay
connaît très bien le député de Richelieu.
M. LESSARD: Prenez avis de ma suggestion.
M. SIMARD: II sait très bien que le député de
Richelieu, le ministre du Tourisme, est très ouvert à toutes les
suggestions et même à celles du Parti québécois.
M. LESSARD: M. le Président, avant de terminer, et comme je suis
à ma dernière question...
M. SIMARD: De façon positive, oui.
M. LESSARD: Dernière question. Allez-y, des fois, je vais
peut-être avoir des questions supplémentaires aux
vôtres.
M. TARDIF: Non, non, je n'avais pas de question à poser.
M. LESSARD: Avant d'entrer dans le domaine touristique, à la
chasse et la pêche je voudrais simplement demander: Est-ce que la
Fédération québécoise de la faune pourra obtenir sa
subvention demandée et est-ce qu'il y a eu entente avec le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports? Et quel
montant?
M. SIMARD: M. le Président, j'ai reçu les dirigeants,
dernièrement, de la Fédération de la faune. Nous nous
sommes très bien entendus. Je ne crois pas qu'il soit
d'intérêt public que je dévoile immédiatement quelle
sera la somme exacte de la subvention que nous allons donner cette
année. Il y a certains journalistes excusez le terme qui
ont charrié un moment donné. Ils disaient que l'Association
demandait ou exigeait une somme de l'ordre de $100,000 ou $150,000, somme que
je ne trouve pas tout à fait justifiée., Pour reprendre ce que je
disais au début, il y aura une décision que je devrai prendre
incessamment; maintenant je crois qu'il n'est pas temps que je réponde
très précisément au député de Saguenay.
M. LESSARD: Je dois accepter la parole du ministre, M. le
Président, dans l'intérêt public. M. le Président,
je suis prêt...
M. SIMARD: Je voudrais ajouter que la Fédération
québécoise de la faune est un organisme que nous
apprécions énormément et qui appuie, je pense, en
très large partie les efforts que nous faisons, nous, comme
ministère. Les ententes ont toujours été très
positives et nous espérons que cette collaboration réciproque
continuera à jouer pendant de nombreuses années.
M. LESSARD: M. le Président, je suis prêt, quant à
moi, à accepter le programme 2; cependant j'aimerais avoir des
explications sur les déductions, $711,800. Je voudrais avoir des
explications. Quels sont les montants prévus pour ces déductions?
Qui doit payer? D'où cela vient?
M. SIMARD: On me dit que c'est la contribution des chasseurs et des
pêcheurs, lorsqu'ils achètent leur permis, leur contribution
à l'assurance.
M. LESSARD: Mais le ministère n'a pas l'intention de
contrôler la vente des fusils, des carabines?
M. SIMARD: Absolument pas.
LE PRESIDENT (M. Ostiguy): Si je comprends bien, le programme 2 est
adopté?
M. LESSARD: Oui, M. le Président, le programme 2. Vous voyez,
ça va bien.
LE PRESIDENT (M. Ostiguy): Alors, pro-
gramme 3. Ce programme vise à stimuler l'industrie du tourisme au
Québec par les études de marché et la promotion.
Promotion touristique
M. SIMARD: Alors programme 3, élément 1, clientèle
individuelle qui fait partie du Service de la commercialisation. Mais avant de
débuter, M. le Président, est-ce que j'aurais l'acceptation des
membres de cette commission afin que nous passions à travers du
programme ou si les députés préféreraient qu'on
procède par élément?
LE PRESIDENT (M. Ostiguy): Est-ce qu'il y aurait des questions
générales?
M. LESSARD: D'accord, il n'y a pas de problème, M. le
Président, ça va bien. Le ministre parle et après je
soulève des questions, il n'y a pas de problème.
M. SIMARD: J'en profite, M. le Président, pour aider le
député de Saguenay...
M. LESSARD: Mais vous êtes là pour ça.
M. SIMARD: ... en donnant des informations.
M. LESSARD: Et j'aide le ministre aussi.
M. SIMARD: Même si le député de Saguenay a dit tout
à l'heure qu'il y a des choses qui se faisaient en cachette au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, je voudrais
lui rappeler que nous n'avons absolument aucune cachette. C'est la raison pour
laquelle nous donnons les documents que nous offrons, tout ce que vous avez en
main.
M. LESSARD: Mais le ministre va comprendre aussi que le
député de Saguenay l'aide à faire valoir ses politiques au
niveau de la discussion des crédits du ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche.
M. SIMARD: M. le Président, je réserve cela à la
fin des crédits pour féliciter de sa collaboration le
député de Saguenay.
M. LESSARD: Ne présumez pas de ce qui va arriver par la
suite.
LE PRESIDENT (M. Ostiguy): Est-ce que le programme 3 est
adopté?
M. LESSARD: Non, non, j'attends les explications du ministre.
M. SIMARD: Alors, je crois que le député de Saguenay a
besoin de lumière. Cet élément comporte les actions de
promotion visant le client individuel, plus particulièrement l'auto-
mobiliste, qui ne s'adresse pas â un agent de; voyages ou à un
transporteur.
Tourisme d'été Etats-Unis Canada. En 1973/74, les
programmes publicitaires destinés aux potentiels du Canada et des
Etats-Unis ont représenté un investissement de l'ordre de
$500,000. Nous avons eu recours aux éditions nationales de revues
à grand tirage et avons amorcé un effort particulier
auprès du centre-nord des Etats-Unis et de la Californie au moyen
d'éditions régionales. Cette campagne a atteint les lecteurs de
81,200,000 exemplaires de publications.
En 1974/75, à partir de deux enquêtes récentes et du
rendement des coupons-réponses des annonces de la campagne 1973, nous
allons pouvoir segmenter notre potentiel américain et nous adresser de
façon très particulière à chacun des segments du
marché que nous avons retenus.
Le budget de cette campagne sera de l'ordre de $515,000. Il se divise
comme suit: $415,000 seront investis dans les magazines des Etats-Unis alors
que nous consacrerons $100,000 à une campagne de
télévision pour toucher les marchés de l'Ontario et des
Maritimes. Il est à noter qu'aux Etats-Unis notre campagne se
concentrera dans quinze Etats du nord-est.
Tourisme d'hiver Etats-Unis Canada. En 1973/74, les programmes
publicitaires et de promotion ont représenté un investissement
total de $363,000. Ce budget nous a permis d'atteindre le marché du
centre-nord-est des Etats-Unis, d'intensifier notre présence sur le
marché ontarien et de commencer à faire connaître nos
quatre grandes régions de ski de façon plus précise.
De cette somme, il faut préciser que $47,000 ont
été consacrés à l'organisation de soirées du
Québec à l'intention des directeurs des clubs de ski, de
séminaires réservés aux agents de voyage et d'un
Rendez-vous Québec, soit l'accueil dans nos régions de ski de
représentants de clubs de ski des Etats-Unis. De plus, $15,000 ont
été investis dans une campagne conjointe Québec-OTC-Air
Canada dont le budget total était de $77,000. Cette action avait pour
but de solliciter plus directement les skieurs de Chicago, New York,
Détroit et Cleveland. Les détails sont donnés dans
l'élément 2.
En 1974/75, nous nous proposons de consacrer $387,800 à la
poursuite de nos objectifs tout en intensifiant la régionalisation de
nos produits touristiques d'hiver.
Tourisme Intra-Québec. En 1973/74, le ministère a
poursuivi l'action entreprise en 1972/73 en vue d'inciter les
Québécois à prendre leurs vacances au Québec. Il y
a investi $78,000 répartis entre la télévision et la
radio, media utilisés pour cette campagne.
En 1974/75, le ministère consacrera une somme globale de $165,000
à la promotion du tourisme intra-québécois: $100,000
seront utilisés pour poursuivre ce qu'il est convenu d'appeler la
campagne Intra-Québec.
Pour ce qui est des expositions, en 1973/74
le ministère a participé à plusieurs expositions
pour une dépense totale de $97,200.
Pour ce qui est de 1974/75, nous nous proposons de consacrer $100,000
pour couvrir vraisemblablement un programme semblable.
Campagne Intra-Québec Parcs. En 1973/74, la direction des parcs
avait poursuivi son action publicitaire en ce qui a trait à la
pêche à la journée et à la chasse
contrôlée à l'orignal.
En 1974/75, afin d'assurer une plus grande cohésion, ces budgets
ont été regroupés et portés à $65,000. Ils
ont été confiés au service de la commercialisation. Fait
nouveau aux programmes publicitaires pour 1974/75, la campagne
Intra-Québec Parcs a pour but de faire mieux connaître aux
Québécois les services et les installations des grands parcs du
Québec. Il convient de souligner que cette somme comprend aussi les
frais des campagnes destinées à faire mieux connaître les
possibilités de la pêche à la journée et de la
chasse contrôlée à l'orignal.
En 1973/74, nous avons inséré des annonces dans des
numéros de revues nord-américaines spécialisées et
dans deux publications allemandes au coût total de $95,000. Le budget
initial, $70,000, avait été gonflé par une
disponibilité supplémentaire de $25,000.
En 1974/75, notre budget Chasse et Pêche reprend ses proportions
initiales. Nous comptons donc investir $70,000 dans le même genre
d'action.
Voyage de noces, ce qui va faire sourire encore tout le monde, M. le
Président! En 1973/74, pour attirer au Québec le potentiel
prometteur des nouveaux mariés américains, nous avons investi
$30,000 dans les publications spécialisées
américaines.
UNE VOIX: C'est Québec "fun"?
M. SIMARD: Québec "fun", oui! Cela existe encore, le mariage
!
Campagne conjointe Ontario/Québec: La route des pionniers. Les
deux provinces ont lancé ce programme en 1967 et il s'est toujours
poursuivi depuis. Il a pour objectif la stimulation des voyages depuis les
chutes Niagara jusqu'à Percé, le long du Saint-Laurent, avec des
itinéraires nord-sud s'y rattachant. En 1973/74, cette campagne a
exigé des investissements de l'ordre de $150,000 ($75,000 par province)
et s'est composée de six programmes télévisés de
cinq minutes diffusés dans 17 marchés du Québec et de
l'Ontario. L'Office du tourisme du Canada a pour sa part investi $100,000 sous
la forme d'une campagne intégrée à la première et
comportant l'insertion d'annonces dans les publications. A même la
participation financière du Québec et de l'Ontario, un film de
treize minutes a été produit sur la route des pionniers.
En 1974/75, le Québec et l'Ontario se proposent de hausser leur
participation respective à $85,000 et le gouvernement
fédéral maintiendra sa propre participation.
Stimulation des investissements. Nous avons entrepris, pour la
première fois, en 1973/74, au coût de $17,000, une campagne
publicitaire pour développer les investissements dans l'industrie
touristique du Québec. Nous avons fait paraître des messages dans
les journaux et magazines spécialisés dont les lecteurs se
recrutent dans les milieux financiers. En 1974/75, nous nous proposons de
dépenser $20,000 à cette fin.
Toujours à l'élément 2, M. le Président,
pour ce qui est de la clientèle de groupe, il s'agit principalement ici
d'actions de commercialisation qui s'exercent soit au moyen de programmes
conjoints avec d'autres gouvernements et des transporteurs pour stimuler la
vente, par le truchement des grossistes et d'agents de voyages, de
séjours à prix forfaitaires, de même que d'interventions
auprès de groupements qui se réunissent annuellement en
congrès pour qu'ils tiennent leurs assises au Québec.
En 1973/74, trois campagnes ont coûté un total de $400,000
et notre participation fut de $100,000.
La première, menée l'été, visait la
Californie et Chicago, et proposait des voyages forfaitaires au Québec
et en Ontario. Les quatre participants, soit le Québec, l'Ontario,
l'Office du tourisme du Canada et Air Canada, investissent chacun $50,000.
Deux autres portaient sur la saison d'hiver dans les marchés est
et ouest des Etats-Unis. Dans l'Est, une campagne de $77,000 réunissait
le Québec ($15,000), Air Canada ($52,000) et l'Office du tourisme du
Canada ($10,000) pour vendre des voyages à forfait de ski dans les
quatre régions du Québec en provenance de New York, Cleveland,
Détroit et Chicago.
En Californie, une nouvelle philosophie du marketing des voyages
à forfait a été mise en pratique dans une campagne avec
Air Canada utilisant la participation des magasins Robinson's dont la
clientèle se situe dans la classe élevée quant à
son revenu. Cette campagne proposait une expérience urbaine durant
l'hiver dans les villes de Montréal et de Québec. Le coût
fut de $123,000 et nous avons investi $35,000, Air Canada $62,000 et
Robinson's, $26,000.
En 1974/75, notre participation totale sera de $120,000, soit un
investissement conjoint de $500,000.
Nous reprenons notre campagne de promotion des forfaits de ski dans
l'est des Etats-Unis en augmentant notre participation de $35,000, alors qu'Air
Canada y mettra $50,000.
La campagne d'été sera scindée en deux. Une portera
spécifiquement sur le marché de Chicago et nous y
dépenserons $20,000 avec Air Canada, qui dépensera $50,000.
Dans l'Ouest, soit la Californie, nous ferons porter nos efforts sur le
prolongement de la saison touristique en insistant sur les voyages de fin
d'été et d'automne. Cette campagne s'inscrit dans le prolongement
de notre collaboration avec les magasins Robinson's.
Les partenaires seront: Québec $50,000, Ontario $50,000, Air
Canada $50,000 et Robinson's $150,000.
Enfin, nous reprendrons la campagne d'hiver en Californie, mais en
réduisant notre participation à $15,000 et Air Canada en
déboursera $50,000.
Les premiers jalons d'une campagne conjointe en Europe. La plupart des
Européens qui viennent pour la première fois en Amérique
du Nord souhaitent visiter New York et voir les chutes Niagara. Afin de tirer
profit de ces motivations, le Québec a obtenu un accord de principe de
la part de l'Ontario et de l'Etat de New York pour la poursuite
éventuelle d'une campagne dont l'objectif serait l'offre en vente de
voyages à prix forfaitaires ayant pour pôles d'attraction les
villes de New York, de Toronto et de Montréal, avec possibilité
de rayonnement. Nous avons posé les premiers jalons de cette promotion
en 1973/74, mais aucun budget n'y fut consacré, car nous avons
rencontré deux problèmes qu'il nous faudra résoudre en
1974/75 avant d'affecter un budget pour 1975/76.
Nos difficultés proviennent d'abord de la nécessité
de trouver un grossiste pour organiser, commercialiser et administrer ce
voyage. De plus, il nous faudra concevoir une formule de séjours
à prix forfaitaires comportant suffisamment de souplesse pour retenir
l'attention de cette clientèle. On sait que les habitudes de voyages des
Européens sont très différentes de celles des
Américains.
Pour concrétiser ce programme le plus tôt possible, nous y
avons affecté notre conseiller en tourisme à Paris et l'Ontario a
fait de même avec son représentant à Londres.
En 1973/74, le Service de la commercialisation a accueilli au
Québec 406 grossistes, agents de voyages et représentants de
compagnies aériennes. D'autres partenaires comme l'Office du tourisme du
Canada, la ville de Montréal, la Communauté urbaine de
Québec assument une partie des coûts. Après avoir
dépensé $25,000 à cette fin en 1973/74, nous nous
proposons d'y consacrer $32,000 en 1974/75.
Conseillers à l'étranger. Avec l'entrée en
fonction, en 1973/74, de deux nouveaux conseillers en tourisme permanents
à Boston et Chicago, nous en avons maintenant quatre, avec ceux de New
York et de Paris. Ces conseillers oeuvrent principalement auprès des
transporteurs, des grossistes, des agents de voyages et des groupes. Ils
assistent également dans la prospection des congrès.
En 1973/74, $60,000 ont été dépensés pour la
sollicitation des congrès, dont une somme de $28,800 a été
investie comme participation du Québec au comité canadien
chargé de l'organisation du congrès CANASTA'74. Ce congrès
de l'Amerian Society of Travel Agents réunira à Montréal,
en octobre de cette année, quelque 5,000 agents de voyages. Le
comité a organisé, en octobre 1973, lors du congrès d'ASTA
à
Acapulco, une réception d'invitation afin de promouvoir la
présence des agents lors du congrès de 1974.
En 1974/75, nous nous proposons d'investir $208,600 dans cette
activité. $50,000 seront utilisés pour la solliciation des
congrès "de rapport". Quelque 412 associations seront
sollicitées. Les autres $158,000 serviront à l'organisation des
congrès d'investissement qui se tiendront au Québec en 1974/75 ou
que nous désirons solliciter pour plus tard; ce sont American Society of
Travel Agents, Montréal octobre 1974, comme je le disais tout à
l'heure; Outdoor Writers Association of America, Québec juin 1974;
Canadian Outdoor Writers Association, Québec juin 1974; Syndicat
National des agents et des bureaux de voyage de France, Québec, mai
1975.
Il y a à peine deux mois, nous apprenions l'heureuse nouvelle que
le Club international des Lions tiendrait son congrès à
Montréal en 1979. Cette décision fut prise en mars dernier
à Banff, en Alberta, lors d'une réunion des directeurs
internationaux des Clubs Lions.
Le nombre des congressistes devrait s'élever à environ
40,000, soit le plus grand nombre de participants à un congrès
international dans l'histoire du Canada (Kiwanis: 18,000 à
Montréal en 1973; Rotary: 25,000 congressistes à Montréal
en 1975). Si nous nous rappelons que la dépense moyenne minimum de
chaque congressiste se chiffre par $50 par jour, vous imaginez l'impact
économique dont bénéficiera le Québec de la tenue
de cet important congrès à Montréal en 1979. Une
estimation préliminaire et très réaliste prévoit
cet impact à un minimum de $15 millions.
De façon complémentaire à nos efforts de
sollicitation par des relations personnalisées, nous annonçons
auprès des hommes d'affaires, par l'intermédiaire des magazines
et journaux spécialisés, les avantages de tenir leurs
congrès ou réunions de ventes au Québec. En 1973/74, nous
y avons consacré $20,000, et en 1974/75 nous nous proposons de porter ce
montant à $25,000.
Pour ce qui est de la campagne de promotion du ski et de golf à
forfait, en 1973/74, nous avons appuyé, par des campagnes d'annonces
dans les magazines et journaux spécialisés, la distribution de
nos deux catalogues de forfaits de ski et de golf. De $7,000 chacun, nous nous
proposons, en 1974/75, d'augmenter les budgets de ces campagnes à $7,600
pour le golf et $15,000 pour le ski. Ces efforts portent sur les 8,000 à
10,000 agents de voyage des Etats-Unis.
Elément 3, M. le Président, Gestion et actions de soutien
toujours au service de la commercialisation . Cet
élément comporte des actions de soutien essentielles aux deux
premiers, notamment les imprimés et les films. Nous avons agi pour la
première fois en 1973/74 comme maître d'oeuvre pour la
réalisation d'un programme au coût de $555,000 dans le cadre du
plan de développement de l'Est du Québec.
Ce programme se poursuivra en 1974/75, mais seulement $250,000 seront
dépensés dans ce programme et le solde des budgets a
été groupé dans les programmes directement touchés,
notamment aux programmes 04 et 05.
Pour ce qui est des imprimés, en 1973/74 le service de la
commercialisation s'est acquitté de la production graphique d'une
soixantaine d'imprimés dont le tirage total se situe à environ
quatre millions d'exemplaires. Il disposait à cette fin, en 1973/74, de
$483,000 dont $18,500 pour le programme de l'ODEQ et, pour la première
fois en 1973/74, nous avons produit un manuel à l'intention des agents
de voyage. Notre "Travel Trade Manual" a été distribué
à 11,000 exemplaires et c'est un répertoire aussi complet que
possible des voyages et des séjours à prix forfaitaires pouvant
être commercialisés par le truchement de ces agents. En 1974/75,
nous prévoyons disposer de $564,500 pour ce secteur
d'activité.
Campagne publicitaire ODEQ: Dans le cadre du programme dont la direction
générale du tourisme a été maître d'oeuvre
pour le développement de l'Est du Québec, nous avons
administré une campagne en 1973/74 au coût de $200,000. Les
annonces dans les journaux du Québec, de l'Ontario et des Maritimes
visaient à promouvoir le tourisme dans l'Est du Québec,
particulièrement avant et après le mois de juillet.
Cette initiative a sans doute contribué à l'essor du
tourisme dans le secteur du Québec en 1973. On a estimé à
peu près à 30 p.c. l'augmentation du nombre de touristes qui ont
alors visité l'est du Québec, ce qui veut dire le
Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Iles-de-la-Madeleine. Les
hôteliers ont calculé qu'environ 570,000 personnes l'ont parcouru
pendant la belle saison. Cette campagne sera répétée en
1974/75 avec un budget identique.
Pour ce qui est des films, M. le Président, l'année
1973/74 aura été exceptionnelle en ce qui concerne la production
de films touristiques. Nous y avons investi un grand total de $225,000. La
liste de nos nouvelles productions comprend: 1 film sur l'été
touristique du Québec intitulé Et Dieu créa
l'été... Non, ça va venir peut-être au programme de
1976/77, M. le Président. 1 film sur les manifestations touristiques,
Joie de vivre; 7 films sur les régions touristiques, la série Les
Québec d'Amérique; 1 film sur le gibier du Québec
intitulé: Les Autres ;
I film conjoint avec l'Ontario, intitulé: La route des pionniers,
dont il était question tout à l'heure, ainsi qu'une
première quantité de copies de ces films.
En 1974/75, nous pensons pouvoir consacrer $110,000 au chapitre des
productions cinématographiques: $50,000 seront alloués à
la production d'un film dont le sujet reste encore à déterminer
et $60,000 serviront à payer la fabrication des copies de films de notre
production 1973/74.
Voici, M. le Président, en gros, ce que veut dire le programme 3,
Promotion du tourisme.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, comme il s'agit d'un programme fort
chargé, il me semble qu'on pourrait considérer qu'il est midi, ce
qui me donnerait l'occasion d'en prendre connaissance sur l'heure du midi et de
revenir peut-être beaucoup mieux préparé au cours de
l'après-midi.
II semble que j'ai l'accord, M. le Président, de mes
collègues libéraux. On considère qu'il est midi, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Puisque c'est mercredi, la
journée des députés, nous ajournons nos travaux sine
die.
(Fin de la séance à 11 h 52)