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Commission permanente
de l'industrie et du commerce,
du tourisme, de la chasse et de la pêche
Etude du projet de loi no 19 Loi des agents de
voyages
Séance du mardi 10 décembre 1974
(Onze heures vingt-huit minutes)
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission parlementaire de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A
l'ordre, messieurs!
Etude du projet de loi no 19, Loi des agents de voyages, Les membres de
la commission pour ce matin sont MM. Bellemare (Johnson), Cadieux
(Beauharnois), Côté (Matane); Déom (Laporte); Houde
(Fabre); Lachance (Mille-Iles); M. Charron (Saint-Jacques) remplace M. Lessard
(Saguenay); M. Marchand (Laurier); M. Morin (Sauvé); M. Saint-Pierre
(Chambly); M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Simard (Richelieu); M. Tardif (Anjou);
M. Tremblay (Iberville). Le nom de M. Tardif (Anjou) est suggéré
comme rapporteur de la commission. Adopté?
M. CHARRON: II faudrait qu'il soit là, peut-être.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): II est ici, il vient de sortir.
M. SIMARD: Je pense qu'il est allé chercher d'autres
députés.
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 1, adopté.
M. CHARRON: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 2, adopté.
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 3?
M. CHARRON: Oui.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 4,
adopté. Article 5?
M. CHARRON: M. le Président, à l'article 4, est-ce qu'il
n'y a pas lieu de mentionner dans cet article d'où proviendra le permis,
où l'on dit que l'agent de voyages devra détenir un permis, mais
sans mentionner de qui il devrait l'obtenir.
M. SIMARD: S'il détient un permis en vigueur à cette fin,
ou dans le cas d'une association, société ou corporation, ce
permis est émis par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche directement à celui qui en fait la demande.
M. CHARRON: Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux préciser "un
permis du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche?
M. SIMARD: Je pense bien que, somme toute, il y a d'autres
articles...
M. CHARRON: Puisque c'est vous le ministre responsable, d'accord.
M. SIMARD: II y a d'autres articles qui le spécifient d'une
façon directe.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 5,
adopté.
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 6, adopté.
M. CHARRON: Pourquoi a-ton choisi à l'article 6 la personne
physique, plutôt que la personne morale?
M. SIMARD: M. le Président, je crois que, si nous prenons
l'exemple de la Société des alcools, si nous prenons l'exemple de
beaucoup d'autres lois qui ont été votées à cette
Assemblée nationale, c'est que, lorsqu'il y a poursuite, il est beaucoup
plus facile pour le ministère de poursuivre l'individu plutôt que
la corporation, la société ou l'entreprise dans un cas comme
celui-là. Etant donné que cela peut relever du code criminel, il
peut y avoir emprisonnement, je crois que nous devons donner le permis à
une personne physique plutôt qu'à une société.
M. CHARRON: J'admets que, pour les plus petites, c'est facilement
identifiable, la plupart du temps. Mais, supposons une grosse agence de voyages
qui, elle, aurait un conseil d'administration, des actionnaires peut-être
même à l'occasion, la personne physique, c'est laquelle, dans ces
cas?
M. SIMARD: C'est celle qui demande le permis.
M. HOUDE (Fabre): Le président?
M. SIMARD: Non, pas nécessairement, excepté qu'il faut que
le demandeur soit, non pas peut-être le directeur, mais il doit agir
comme agent de voyages, ce qui veut dire que le demandeur de permis doit
s'identifier comme tel et être responsable de sa corporation.
D'accord?
M. CHARRON: Autrement dit, les recours...
M. HOUDE (Fabre): A l'article 8, c'est expliqué.
M. CHARRON: Ah, d'accord!
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 6, adopté. Article
7?
M. CHARRON: Articles 7 et 8.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 8,
adopté. Article 9?
M. CHARRON: L'article 9 signifie quoi exactement? Est-ce qu'il y a une
réglementation qui suivra la loi pour que la forme prescrite par les
règlements... Quand cette réglementation devra-t-elle venir?
M. SIMARD: Disons que nous sommes en train de travailler à
préparer, si vous voulez, des projets de règlements. Mais,
étant donné que nous devons toucher plusieurs catégories
d'agents de voyages, je crois qu'il est très prudent pour nous, au
moment où on se parle, d'attendre pour voir, afin de déterminer
les catégories d'agents de voyages pour, ensuite, transmettre les
permis. Maintenant, c'est une formule relativement simple que nous
prévoyons et, dans d'autres articles à venir, nous allons
expliquer pourquoi et ce que nous devons faire pour refuser ou ne pas refuser
une demande de permis.
M. CHARRON: Je peux arrêter trente secondes?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 9, adopté. Article 10?
Adopté. Article 11?
M. HOUDE (Fabre): L'article 10, aucun permis, la question de la
faillite. Si une compagnie, pour revenir un peu à ce que le
député de l'Opposition disait tantôt, a fait faillite,
comme c'est arrivé, ou qu'il y a eu des voyageurs en panne dans un autre
pays ou sur une île du sud, est-ce qu'ils peuvent faire demander le
permis par une autre personne, à ce moment? Est-ce que c'est
prévu qu'on vérifie la chose?
M. SIMARD: C'est-à-dire que si le demandeur du permis oeuvre
à l'intérieur d'une corporation ou d'une société
qui a fait faillite cinq ans auparavant ou à l'intérieur de cinq
ans, le permis lui sera refusé parce qu'à ce moment, c'est lui
qui est détenteur du permis et est le répondant de la
corporation.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 11. Adopté. Article
12. Adopté?
M. CHARRON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 13.
Adopté. Article 14. Adopté?
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 15.
Adopté. Article 16. Adopté?
M. CHARRON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 17.
Adopté?
M. CHARRON: Oui.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 18.
M. CHARRON: A l'article 18, M. le Président, le délai de
90 jours n'est-il pas excessif en quelque sorte ou trop long?
M. SIMARD: C'est le délai normal d'autres lois. L'article 18 est
presque la copie intégrale d'autres articles d'autres projets de lois ou
d'autres lois existantes. Je pense que le délai de 90 jours est quelque
chose qui a été accepté antérieurement. C'est tout
simplement une copie des autres articles de lois antérieures.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 19.
Adopté?
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 20.
Adopté?
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 21.
Adopté?
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 22.
Adopté.
M. SIMARD: Ce sont tous des articles qui sont quasiment une copie du
code civil.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 23. Adopté. Article
24. Adopté. Article 25. Adopté. Article 26. Adopté.
Article 27. Adopté. Article 28. Adopté. Article 29.
Adopté. Article 30. Adopté. Article 31.
M. CHARRON: A l'article 31, je m'informe plus qu'autre chose... On dit
que l'agent de voyages devra afficher son permis bien à la vue dans son
établissement commercial. N'y a-t-il pas déjà un
équivalent de cela actuellement? Les agents de voyages ne doivent-ils
pas s'inscrire quelque part pour pouvoir...
M. SIMARD: Absolument pas. Ce que nous voulons faire ici, c'est un peu
comme ce qu'on demande à l'intérieur de notre Loi de
l'hôtellerie, c'est que le permis soit affiché, par exemple, sur
la porte de sortie ou d'entrée.
M. CHARRON: Cela devient une garantie pour le consommateur.
M. SIMARD: Une garantie. Si le consommateur voit, par le fait
même, que l'agence de voyages en question ne possède pas le permis
du gouvernement provincial, à ce moment, il peut poser des questions.
J'espère qu'il va faire des approches au ministère, nous avisant
que M. Untel, de l'agence X, ne possède pas le permis du gouvernement
provincial. Je crois que c'est une mesure qui va répondre aux demandes
des consommateurs qui ont été vraiment brimés dans leurs
droits, dans les années passées.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 31, adopté. Article
32?
M. CHARRON: A l'article 32, M. le Président, je me demandais si
cette vérification possible des activités que se réserve
le ministre va plus loin que les vérifications normales, par exemple,
des inspecteurs du Revenu pour l'impôt. Est-ce que cela va jusque dans
l'organisation professionnelle de la personne en cause?
M. SIMARD: Au besoin, lorsque nous savons, par exemple, qu'une
société ne semble pas respecter la loi, nous allons avoir des
inspecteurs spécialisés, dans le sens qu'ils doivent
connaître, ou avoir des bases de comptabilité, parce que je pense
que toutes les vérifications doivent se faire, par exemple, sur les
comptes en fidéicommis, pour voir si tout est bien respecté, afin
d'analyser les bilans et la finance de l'entreprise en question. Cela va nous
prendre un genre d'inspecteurs assez bien spécialisés, pour voir
â ce que cette loi soit respectée et que les règlements de
cette loi, qui vont suivre, soient respectés.
Cela va nous prendre certains spécialistes, bien sûr. Nous
n'en avons pas encore prévu le nombre. Nous allons attendre de savoir
combien d'abord il y a d'agences de voyages incorporées, ou
associées, ou peu importe la façon normale et légale,
selon les lois de la province, puis, nous verrons.
M. CHARRON: Actuellement, on n'a aucune idée du nombre qu'il y
a?
M. SIMARD: Aucune idée. Cela veut dire que, demain matin, le
député de Saint-Jacques peut devenir agent de voyages. Il n'y a
aucune espèce de réglementation qui existe à l'heure
actuelle.
M. CHARRON: On s'écarte peut-être un peu de l'article pour
une minute, M. le Président, Mais cela veut donc dire qu'avant que la
loi, dans toute sa rigueur, dans tout ce qu'elle comporte de rigoureux, soit en
application, il va d'abord falloir procéder à un inventaire
complet dans tout le Québec. Combien de temps cela prendra-t-il,
à peu près? Comment les officiers de votre ministère
envisagent-ils cela?
M. SIMARD: Nous allons le voir à l'article 43.
M. HOUDE (Fabre): Nous allons le savoir par la demande de permis.
Automatiquement, avec la loi, pour être reconnue comme agence de voyages,
il faudra un permis. Ceux qui vont demander le permis, moins ceux qui ne le
demandent pas, cela peut nous donner quand même un nombre
approximatif.
M. CHARRON: Après avoir reçu un certain nombre de demandes
de permis, on va considérer que la grande majorité est
entrée et on pourra faire entrer en vigueur la date...
M. SIMARD: Disons que jusqu'à maintenant... il y a quelques mois,
peut-être un an, sous toute réserve, la première
Association des agents de voyages du Québec a été
formée. Immédiatement, on a vu peut-être 80 ou 90 agences
de voyages devenir membres de cette association. Bien sûr, à la
suite du dépôt de première lecture, nous avons
communiqué avec cette association afin de lui montrer quels
étaient les critères du projet de loi 19. Nous pouvons voir
à peu près aujourd'hui combien il peut y avoir d'agents de
voyages et de grossistes au Québec.
Maintenant, je crois qu'au moment où nous nous parlons, il y en a
probablement plusieurs qui ne sont pas identifiés. Ce sont probablement
ceux-là que je veux que la loi touche. Parce que, comme on l'appelle
excusez le terme anglophone ce sont les "fly by night", ceux qui
vont justement à l'encontre du consommateur, ce sont ceux qu'on veut
toucher. Eux, ils vont être obligés de sortir et de s'identifier
comme tels s'ils veulent travailler comme agents de voyages au
Québec.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 32. Adopté. Article
33.
M. CHARRON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 34.
M. CHARRON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 35.
M. CHARRON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 36.
M. SIMARD: M. le Président quant à l'article 36,
j'aimerais apporter une modification. J'aimerais remplacer l'article 36 par le
suivant: "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut faire des règlements:
a) pour établir des catégories d'agents de voyages;
b) pour déterminer les modalités de la délivrance,
du renouvellement et du transfert du permis, les qualités requises d'une
personne qui en fait la demande, les conditions qu'elle doit remplir et les
droits qu'elle doit payer; c) pour déterminer le cautionnement qui est
exigible des agents de voyages ou des catégories d'agents de voyages
qu'il indique, ce cautionnement pouvant prendre la forme d'un cautionnement
collectif exigible de l'ensemble des agents de voyages ou des catégories
d'agents de voyages qu'il indique; d) pour soustraire les transporteurs ou les
catégories de transporteurs qu'il indique à l'application de
l'article 33, pourvu que les transporteurs visés déposent un
cautionnement spécial que détermine le règlement; e) pour
établir des normes relatives à toute publicité faite par
un détenteur de permis; f) Pour déterminer les professions,
métiers, industries, commerces, charges ou fonctions incompatibles avec
l'exercice de la fonction d'agent de voyages; g) Pour prescrire les conditions
relatives au dépôt et au retrait des fonds qu'un agent de voyages
doit déposer dans un compte en fiducie; h) Pour prescrire les livres,
registres et comptes que doivent tenir les agents de voyages ou les
catégories d'agents de voyages qu'il indique; i) Pour prescrire des
normes relatives à la protection des clients d'un agent de voyages au
cours d'un voyage.
Les règlements adoptés en vertu du présent article
entrent en vigueur à compter de la date de leur publication dans la
Gazette officielle du Québec ou à toute autre date qui y est
indiquée.
M. CHARRON: C'est beaucoup meilleur.
M. SIMARD: M. le Président, si vous me permettez, je vais passer
des copies aux membres de cette commission et si les députés
veulent prendre cinq ou dix minutes pour relire ce texte...
M. CHARRON: Non, cela va. A moins que les autres le veuillent. On peut
procéder à des questions, paragraphe par paragraphe. Comme cela,
on va avoir les détails qu'il faut.
M. SIMARD: D'accord.
M. CHARRON: Tout de suite je m'aperçois que l'ancien paragraphe
h) est disparu. Moi qui venais faire un "filibuster"...
M. SIMARD: Disons que j'ai bien écouté...
M. CHARRON: C'est ce qu'on appelle être
désarçonné.
M. SIMARD: ... le discours de deuxième lecture de l'honorable
député de Saint-Jacques.
Je dois vous dire en toute sincérité que, même
avant, nous y avions pensé. Je crois qu'il peut y avoir quand même
plusieurs associations de voyages au Québec. Si elles veulent se
regrouper, tant mieux pour elles. Je pense bien qu'il ne faut pas, pour
employer le terme du député de Johnson lors de son discours de
deuxième lecture, en arriver à un monopole.
C'est la raison pour laquelle nous avons cru bon d'éliminer le
paragraphe h) qui existait dans le projet de loi de première
lecture.
M. CHARRON: Les paragraphes a) et b), ça va, M. le
Président, si on les prend paragraphe par paragraphe. Le paragraphe c)
est un paragraphe nouveau. J'aimerais que le ministre précise cette
notion de cautionnement collectif dont il veut parler.
M. SIMARD: M. le Président, c'est qu'un cautionnement doit
être sécurisé, soit par un bon qui vient d'une compagnie
d'assurance, soit par un montant, en dollars ou au comptant.
Ce qui arrive, c'est que s'il y a un regroupement d'agents de voyages,
s'ils se mettent ensemble, huit, dix, douze ou quinze ou peu importe le nombre,
je crois que le bon peut peut-être devenir meilleur marché. Cela
veut dire également que les agents de voyages regroupés en
association, ou peu importe le terme, peuvent demander à leurs
différents membres des sommes d'argent qui puissent suffire,
d'après les règlements qui viennent, à déterminer
ce bon.
Ce qui veut dire que, d'une façon ou d'une autre, si c'est un
individu qui est agent de voyages, il doit cautionner; s'il y a un
regroupement, ce que nous souhaitons, quand même, ceux-là vont
peut-être payer une prime pas mal moins dispendieuse qu'un individu.
Ce qui va faciliter le regroupement des agents de voyages en donnant
beaucoup plus de sérieux à l'Association des agents de
voyages.
M. CHARRON: Cela veut dire que certaines entreprises, certains agents de
voyages pourraient décider ensemble de se... En fait, c'est un fonds de
sécurité...
M. SIMARD: Ils peuvent se cautionner entre eux, si vous voulez.
M. CHARRON: ... pour ces entreprises, également.
M. SIMARD: Exactement. M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Paragraphe d).
M. CHARRON: Pouvez-vous expliquer ce paragraphe?
M. SIMARD: Pour ce qui est des trans-
porteurs, si nous prenons, par exemple, Air Canada ou CP Air ou Canadien
Pacifique Rail ou Canadien National, je crois qu'il faut faire une certaine
distinction parce que leur comptabilité est toujours selon des
systèmes de comptabilité électronique. Si nous leur
imposons un compte en fidéicommis, ceci veut dire qu'il faudra
absolument qu'il y ait un système de comptabilité
parallèle. D'après les enquêtes, d'après les
études que nous avons faites et les relations que nous avons eues avec
ces différentes compagnies, cela leur coûterait
énormément cher. Je crois que ces compagnies, dans la
majorité des cas, sont subventionnées par les gouvernements, soit
fédéral, soit provincial, ce qui fait que leur liquidité
n'est pas mise en doute, comme pourraient l'être celle d'une petite
agence de voyages, une moyenne ou une grosse agence, ou un grossiste.
M. CHARRON: Mais il y aura quand même, comme vous le dites dans ce
paragraphe, un cautionnement spécial.
M. SIMARD: Un cautionnement spécial, absolument, parce que nous
visons aussi le transporteur qui nous vient de l'extérieur, ce qui veut
dire que, si nous avons des touristes qui arrivent ici, aux aéroports
internationaux de Dorval ou de Mirabel, il faut quand même que ceux-ci
passent par une agence de voyages ou un grossiste québécois, pour
rassurer en tout temps les gens qui nous viennent de l'extérieur, parce
que nous voulons, non seulement protéger le consommateur
québécois, mais tous les touristes qui viennent ici, au
Québec.
M. CHARRON: C'est important aussi, parce que je pense qu'il y a eu des
Français qui ont eu des expériences assez malheureuses.
M. SIMARD: Très malheureuses. Il faut aussi rassurer ces
gens.
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Paragraphe e)?
M. CHARRON: C'est bon, oui.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Paragraphe f)? Paragraphe g)?
M. CHARRON: Avez-vous une idée des professions, des
métiers, des industries et des commerces incompatibles avec...
M. SIMARD: M. le Président, disons, par exemple, qu'il y aurait
un agent de voyages qui, par un intermédiaire, couvrirait un autre agent
de voyages, ou un transporteur; autrement dit, cela deviendrait incompatible.
Je pourrais peut-être vous donner d'autres exemples, peut-être
certains clubs de l'âge d'or ou, enfin, toute association qui se forme en
groupe pour faire des voyages forfaitaires, qui pourraient aller à
l'encontre de l'activité des agents de voyages. C'est la raison pour
laquelle nous voulons déterminer ce qu'est la vraie définition
d'agent de voyages, pour qu'il n'y ait pas dédoublement dans ce
sens.
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Paragraphe g)?
M. CHARRON: Cela va, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Paragraphe h)?
M. CHARRON: Cela va.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Paragraphe i)?
M. CHARRON: Parfait.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, l'article 36...
M. CHARRON: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): ... est biffé et
remplacé par le papillon. Adopté. Article 37?
M. LEDUC: Adopté.
M. CHARRON: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 38?
M. CHARRON: Jusqu'à quel point est la portée réelle
de l'article 38 dans le fonctionnement d'une agence de voyages? On dit que, si
je comprends bien le sens de cet article, la culpabilité, s'il y a eu
infraction, peut s'étendre jusqu'à l'employé même de
l'agence de voyages qui aurait commis une infraction. Est-ce que ce n'est pas
délicat, à un moment donné, de mesurer si l'employé
en question n'a fait que ce qui lui avait été indiqué de
faire, a agi sur la bonne foi d'une autorité supérieure dans
l'agence, mais que c'est lui qui a signé le papier avec le consommateur
en question. Un autre cas où ce serait vraiment de son initiative
personnelle qu'il se trouverait à avoir mal servi... au contraire de
l'esprit de la loi en question.
M. SIMARD: Non, parce qu'ici nous voulons lier les deux, la corporation
et l'employé. Il est très évident qu'un employé
peut facilement contourner cette loi. Comme le député de
Saint-Jacques le dit, il se peut aussi très bien que ce soient ses
supérieurs immédiats qui lui aient donné des ordres d'agir
illégalement. D'un
autre côté, dans les articles précédents,
nous voyons qu'il peut y avoir enquête. Il peut se défendre, il a
droit d'appel. S'il y a eu, si vous voulez, délit, soit de la part des
supérieurs immédiats de la corporation ou de l'individu, on peut
toujours sévir, contre le détenteur du permis. A ce moment, c'est
au juge de décider, de voir qui est responsable, qui est coupable.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 39?
M. CHARRON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 40.
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 41?
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 42?
M. CHARRON: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 43?
M. CHARRON: Dans les trois mois qui suivent l'entrée en vigueur.
L'article 44, si vous me permettez, nous dit que la loi entrera en vigueur...
Est-ce qu'on peut avoir déjà une indication, savoir quand le
lieutenant-gouverneur...
M. SIMARD: M. le Président, c'est que nous allons voir,
premièrement, quand les règlements seront terminés.
Maintenant, je dois souligner une chose dont peut-être les
députés de cette commission ne sont pas au courant, c'est que,
simultanément, en Ontario, la même loi est en train d'être
discutée. Elle a été déposée en
première lecture la semaine dernière. Etant donné que nous
sommes les premiers, je dois vous dire que l'Ontario est venue ici recueillir
la loi que nous avions préparée pour en faire la leur.
M. HOUDE (Fabre): ... en deuxième lecture aujourd'hui...
M. SIMARD: Deuxième lecture, aujourd'hui. Ce qui veut dire, parce
que c'est très important, que nous devons, je pense, arriver avec un
"timing" assez semblable, parce que nous avons le cas des transporteurs, nous
avons le cas des agents de voyages aussi qui oeuvrent en Ontario et au
Québec, qui ont des succursales. Ce que nous voulons éviter,
c'est que la loi soit décrétée à la même date
pour qu'il n'y ait pas de bévue de commise, dans le sens que, si un
agent qui oeuvre en Ontario veut faire faillite, il peut facilement se servir
de sa succursale québécoise.
Etant donné que tous les transporteurs et
énormément de grossistes et d'agences de voyage oeuvrent dans les
deux provinces, je crois que la décision que je devrai prendre, ce sera
en collaboration avec le gouvernement ontarien.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 43, adopté. Article
44, adopté.
Le projet de loi no 19, Loi des agents de voyages, est adopté
avec amendement.
Merci, messieurs. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 54)