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Commission permanente
de l'industrie et du commerce,
du tourisme, de la chasse et de la pêche
Etude des crédits du ministère du
Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche
Séance du mercredi 21 mai I975
(Dix heures dix minutes)
M. Cornellier (président de la commission permanente de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche):
A l'ordre, messieurs!
La commission de l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse
et de la pêche reprend ses travaux ce matin pour continuer l'étude
des crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche
Protection de la faune (suite) Permis
M. Lessard: M. le Président, avant de revenir à
l'allocation des droits de chasse et de pêche, afin de discuter de la
nouvelle politique du ministère du Tourisme, concernant les
unités d'aménagement, j'aurais quelques questions sur
l'émission des permis, question que j'avais déjà
soulevées en Chambre et que je voudrais éclaircir un peu ce
matin, concernant les lettres, les permissions spéciales aux
visiteurs.
D'abord, j'aimerais savoir, de la part du ministre, si ces permis
spéciaux de chasse et de pêche sont accordés, comme il me
l'avait affirmé en Chambre, seulement à des personnes
étrangères qui viennent, comme déléguées ou
chroniqueurs sportifs de leur pays, visiter le Québec.
M. Simard: C'est exact, M. le Président. J'ai
déjà répondu à cette question du
député de Saguenay. J'ai même déposé,
à l'Assemblée nationale, la liste des permis
privilégiés. Nous avons adopté cette politique qui existe
dans d'autres provinces, dans d'autres Etats américains, dans d'autres
pays. En fait, si le député de Saguenay a pris quelques minutes
pour regarder la liste, il voit que ce sont seulement des "VIP " comme on les
appelle, des gens des ambassades. Pour cette année, j'ai changé
ma politique, dans le sens que tous les chroniqueurs de vie au grand air, du
Québec, ont des permis gratuits pour cette année, à la
suite d'une demande de leur fédération.
M. Lessard: Pas pour empêcher les critiques?
M. Simard: Absolument pas. Je crois que dans d'autres secteurs,
si on parle, par exemple, du Forum ou du Colisée de Québec,
où tous les journalistes ont droit d'entrer gratuitement, je pense que
les journalistes qui se spécialisent dans le secteur du grand air y ont
autant droit que les journalistes qui s'occupent du sport. On sait que les
journalistes, par exemple, peuvent entrer gratuitement au
Forum, au Colisée de Québec, au parc Jarry. C'est sous cet
aspect que j'ai pris cette décision.
M. Lessard: Simplement pour informer le ministre, je voudrais lui
dire que j'avais obtenu la liste des permis spéciaux de chasse, et
à la suite d'un oubli, probablement, j'ai même reçu deux
listes de permis spéciaux de chasse, alors que je n'ai pas obtenu celle
des permis spéciaux de pêche. Est-ce la même politique?
M. Simard: C'est exactement la même politique, mais je
crois qu'il y a peut-être un petit problème de distribution de
documents, parce que c'est déjà parti du ministère, au
bureau de M. Le-vesque, pour que ce soit déposé en Chambre. Alors
cela se fera probablement cette semaine ou au cours de la semaine
prochaine.
M. Lessard: Donc, cette année, cette politique
s'étend à l'ensemble des chroniqueurs sportifs du
Québec.
M. Simard: C'est exact.
M. Lessard: Est-ce que cela veut dire que tous les chroniqueurs
sportifs au Québec vont avoir le droit de chasser et de pêcher
dans les réserves ou les territoires qui sont sous administration du
gouvernement provincial, tels que l'île d'Anticosti?
M. Simard: Ce sont seulement les chroniqueurs actifs, dont les
noms sont déposés par leur président et le
secrétaire de l'association.
M. Lessard: S'agit-il exclusivement d'un permis de pêche
gratuit? A ce moment, la personne devra-t-elle normalement payer pour se rendre
à l'île d'Anticosti ou à l'intérieur des parcs,
comme toute autre personne doit le faire?
M. Simard: C'est exact. Il s'agit d'un permis de chasse et d'un
permis de pêche, au même titre qu'un permis qu'on achète
chez un dépositaire, chez un vendeur de permis. Il ne s'agit pas de
permis de parc. Le détenteur n'est pas autorisé à chasser
ou à pêcher gratuitement dans les parcs du Québec, ni dans
les réserves. Il doit payer.
M. Lessard: Ce permis s'étend-il aussi au saumon?
M. Simard: Dans le cas des résidants du Québec, le
permis de pêche qu'on obtient, normalement au coût de $3.25,
autorise aussi le détenteur à pêcher le saumon.
Dans le cas des non-résidents, ils doivent se procurer un permis
pour la pêche au saumon.
M. Lessard: Donc, en fait, il s'agit strictement du permis de
$3.25 qui est émis à tout chroniqueur sportif. Est-ce que la
politique concernant rémission de lettres adressées "à qui
de droit" par le sous-ministre, qui a été appliquée l'an
dernier, en I974, et qui donnait le droit de pêcher à ces
personnes s'applique aussi à des fonctionnaires?
M. Simard: Le permis complémentaire, le permis qui est
émis à titre gracieux par le ministère, est émis
aux membres des ambassades, aux chroniqueurs et aux journalistes en
tourisme.
Il y a eu dans le passé une lettre qui a été
signée par le sous-ministre, autorisant les membres du personnel du
service des parcs du ministère à pêcher dans certains lacs
désignés par le surintendant du parc, lorsqu'ils se trouvent en
fonction dans un parc ou dans une réserve, parce qu'ils visitent le parc
ou la réserve pour des fins de travail.
Durant leurs heures de loisirs, ils peuvent pêcher dans des nappes
d'eau qui sont désignées par le surintendant du parc.
M. Lessard: Est-ce que cette permission s'applique à tous
les fonctionnaires du ministère?
M. Simard: Elle s'applique, à ma connaissance, aux
fonctionnaires du service des parcs.
M. Lessard: A tous les fonctionnaires du service des parcs.
M. Simard: Au service des parcs, aux personnes qui sont
appelées, dans leur travail, à se rendre dans les parcs.
M. Lessard: Est-ce que les fonctionnaires qui seront
appelés à se rendre à l'île d'Anticosti auront le
droit de faire la pêche au saumon, en vertu de ce permis?
M. Simard: Le ministère, cette année, n'a pas pris
de décision quant au renouvellement de ces permissions. Le cas de
l'île d'Anticosti n'a donc pas été
considéré.
M. Lessard: Est-ce qu'il serait possible d'obtenir la liste, pour
1974, de ces personnes qui ont obtenu l'autorisation de pêcher à
l'intérieur des parcs du ministère, dans leurs moments de
loisirs?
M. Simard: Certainement.
M. Lessard: Pour être bien clair, c'est que vous accordez
un permis de visiteur spécial aux personnes qui sont envoyées par
des ambassades?
M. Simard: Le permis de pêche complimentaire, à
titre d'invité de la province, c'est-à-dire le permis de
pêche général dont on a besoin pour pêcher dans la
province, est donné par le ministère aux membres des ambassades
étrangères qui viennent ici, dans le Québec, au niveau
d'officier d'ambassade. Ce n'est pas donné à tout le personnel de
l'ambassade. C'est au niveau d'officier.
M. Lessard: Lorsqu'ils viennent en délégation,
comme délégués de leur pays?
M. Simard: Soit que ce soient des gens stationnés ici au
Québec, en fonction, ou d'autres membres d'ambassades qui sont à
Ottawa et qui viennent visiter le Québec. Cela les autorise à
pêcher au Québec durant leur visite.
Ce même permis est émis aux chroniqueurs de la vie au grand
air des autres provinces et des autres Etats américains, de même
qu'aux journalistes de tourisme et à des photographes qui viennent faire
des reportages sur le Québec.
M. Lessard: Est-ce que ces gens ont des privilèges
spéciaux?
M. Simard: Ils n'ont pas de privilèges spéciaux.
C'est un permis de pêche, le même permis qu'ils
achèteraient, comme non-résidants...
M. Lessard: Et aussi de chasse?
M. Simard: Et aussi de chasse, lorsqu'on demande la chasse. Dans
le cas du permis de chasse, c'est un permis de chasse au petit gibier qui est
donné.
Comme le député le sait, nous avons plusieurs
catégories de permis et, dans le cas du gros gibier, pour les
non-résidants, le coût est assez élevé. Alors, nous
sommes très conservateurs de ce côté-là.
Nous émettons, comme courtoisie, un permis de chasse au petit
gibier aux personnes qui en font la demande.
M. Lessard: Exclusivement pour le petit gibier?
M. Simard: Dans certains cas, lorsqu'on le demande de
façon spécifique, on émet un permis pour le gros
gibier.
M. Lessard: Oui. Est-ce que, dans ces cas-là, on exige le
certificat du chasseur?
M. Simard: On l'exige, ou l'équivalent, comme
l'arrêté en conseil le prévoit. S'il s'agit d'un
Américain, il doit nous donner le permis de chasse qu'il détient
de l'Etat où il réside.
M. Lessard: II était bien dit, dans la lettre qui avait
été envoyée par le colonel Georges Sévigny, que,
s'il y a de la chasse à l'orignal et au chevreuil, le nom de ladite
chasse sera ajouté sur le permis, au-dessous de la fleur de lys, et le
nom de l'animal, encerclé sur le permis de transport.
De cette façon, le même permis pourra servir pour toutes
les sortes de chasse et cela, sans certificat de chasseur.
M. Simard: C'est exact. Le permis est une petite carte qui dit
que M. Untel est autorisé, à titre d'invité du
gouvernement du Québec, à chasser au Québec, durant la
saison 1973/74, tout en observant les règlements de la chasse au
Québec.
Ce permis est un permis de petit gibier. Nous avons, de plus,
changé la formule, mais pour évi-
ter le double emploi et le travail, nous ajoutions, sur le permis, le
nom du gros gibier que le détenteur était autorisé
à chasser de même qu'un coupon de transport.
Un coupon de transport parce que nos permis habituels de chasse ont un
coupon de transport tandis que la petite carte du permis de courtoisie n'a pas
de feuillet que le chasseur doit détacher et apposer sur la bête
qu'il a tuée.
M. Lessard: Mais, est-ce que ces gens-là se trouvent
à êfre les invités du Québec de telle façon
que, si ces personnes se rendent à l'île d'Anticosti, elles seront
logées par le ministère?
M. Simard: Absolument pas. C'est un permis de chasse qui les
autorise à chasser sur les terrains vacants de la couronne, au
Québec. S'ils vont chez un pourvoyeur ou ailleurs, ils doivent
défrayer eux-mêmes l'excursion de chasse.
M. Lessard: S'ils vont à l'intérieur des
territoires du ministère?
M. Simard: Si ce sont des non-résidants, la chasse
contrôlée, par exemple, de l'orignal est interdite aux
non-résidants. Ils n'iront certainement pas là.
S'ils vont dans les parcs pour de la petite chasse, certains parcs
où nous autorisons la petite chasse, ils doivent, à ce
moment-là, défrayer l'admission et défrayer la location
des chalets.
M. Lessard: Dans la même lettre du 14 septembre 1973,
envoyée au directeur de la conservation de la faune, on lit ceci: "Comme
les gens qui ont le privilège de recevoir un tel permis sont les
invités de la province, nous vous demandons de bien vouloir les aider le
plus possible."
M. Simard: C'est normal. C'est un geste gracieux qu'on fait.
M. Lessard: C'est un geste gracieux, mais je trouve que c'est un
geste qui ouvre la porte à bien des possibilités de prolonger ces
permis. Est-ce qu'il y a des normes? Est-ce qu'il y a des critères qui
sont clairs et qui précisent très bien que telle personne a droit
au permis et telle autre...
En ce qui concerne les chroniqueurs, le ministre m'a répondu tout
à l'heure. En ce qui concerne les délégués ou les
représentants d'ambassade, est-ce qu'il y a des normes très
précises pour l'émission de ces permis ou si c'est simplement
à la discrétion du sous-ministre?
M. Simard: II y a des normes très précises. Ce sont
les noms du personnel des ambassades, au niveau des officiers, lesquels noms
sont référés au ministère par le ministère
des Affaires extérieures, le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires
extérieures qui lui, officiellement, communique avec le ministère
et dit: Auriez-vous l'obligeance d'émettre un permis de chasse ou un
permis de pêche à telle personne?
Dans le cas des chroniqueurs, si ce sont des chroniqueurs
étrangers, des personnes qui se sont adressées au
ministère et qui préparent un voyage ou un reportage sur le
Québec, nous leur émettons un permis.
M. Lessard: Les aider le plus possible, est-ce que cela veut dire
qu'on met à leur disposition du personnel du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour les guider?
M. Simard: Absolument pas. Je présume que le directeur de
service, lorsqu'il a envoyé cette directive, demandait à ses
agents de conservation de fournir aux personnes en question des renseignements
susceptibles de les aider dans leur excursion.
M. Lessard: Comme ils doivent le faire pour tous les
Québécois.
M. Simard: Comme ils doivent le faire pour tous les
Québécois.
M. Lessard: Sans qu'on ait une lettre spéciale?
M. Simard: Je crois que cette lettre est arrivée à
la suite de certaines difficultés que des visiteurs du genre avaient
éprouvées avec des agents de conservation qui ne connaissaient
pas l'existence de la petite carte, du permis gracieux, du permis
complimentaire.
M. Lessard: II n'y a aucun problème, pour, qu'en 1975, on
dépose la liste de ces permis spéciaux?
M. Simard: Non, M. le Président.
M. Lessard: Parce qu'il me semble, comme c'est un service que les
Québécois doivent rendre et rendent à certains pays
étrangers, qu'en retour, probablement, on rend la même politesse,
ce serait probablement logique, au moins, que ce soit une liste qui soit
connue, sans qu'elle le soit de l'ensemble du public, mais qu'on peut au moins
consulter.
M. Simard: Oui. M. le Président, nous n'avons aucune
objection. D'ailleurs, j'ai déjà déposé la liste,
des permis de pêche spéciaux. Incessamment, nous allons
déposer la liste des permis de chasse. Nous n'avons aucune espèce
de réticence.
M. Lessard: Je présume que Son Excellence le gouverneur
général du Canada possède ce permis?
M. Simard: Le prédécesseur de Son Excellence.
M. Lessard: Est-ce en tant qu'ambassadeur étranger au
Québec?
M. Simard: II faut quand même respecter, M. le
Président, certaines normes. Je pense bien que si ces gens
demandent...
M. Lessard: Le lieutenant-gouverneur du Québec, en a-t-il
un? Possède-t-il un tel permis?
M. Simard: Je crois qu'il l'achète.
M. Lessard: II l'achète. Son Excellence le gouverneur
général, M. Mitchener, a le droit à ce permis?
M. Simard: II en avait fait la demande. M. Lessard: II en
avait fait la demande.
M. Simard: Son successeur ne l'a pas fait encore. D'après
les informations que je possède, il n'est pas un adepte de la
pêche.
M. Lessard: Le député de Saguenay n'a pas de permis
spécial, il a un permis ordinaire.
M. Marchand: II n'en a pas besoin. M. Simard: On attend sa
demande.
M. Lessard: Le ministre voudrait-il dire que cela peut
s'appliquer aux députés?
M. Simard: Absolument pas. Je voulais tout simplement faire une
farce.
M. Lessard: M. le Président, est-ce que, au
ministère... En fait, on peut adopter, si vous voulez bien, le programme
2, élément I. Il n'y a pas de problème, on peut
l'adopter.
Le Président (M. Cornellier): L'élément I du
programme 2 est adopté.
M. Lessard: Le ministère possède-t-il des
statistiques concernant les visiteurs à l'intérieur des clubs
privés? A-t-on fait une compilation annuelle?
M. Simard: Qu'est-ce qui est adopté, M. le
Président?
M. Lessard: Elément I du programme 2.
Le Président (M. Cornellier): Elément I du
programme 2.
M. Simard: Elément I du programme 2.
Le Président (M. Cornellier): Vous avez cela à la
page 173.
M. Simard: M. le Président, si je comprends bien...
M. Lessard: Page 173.
M. Simard:... on doit passer au programme 3.
M. Lessard: Non, M. le président. Clubs
privés
Le Président (M. Cornellier): Elément 2 du
programme 2, maintenant.
M. Lessard: A la page 173.
M. Simard: Composition des clubs.
M. Lessard: Oui, composition des clubs, les membres
domiciliés de clubs privés, comme pourvoyeurs et les membres non
domiciliés. Je demande si le ministère, parce qu'en plus des
membres domiciliés, il y a des gens qui sont invités par les
locataires des clubs privés, peut, de façon statistique, nous
dire, par exemple, globalement, combien, en plus des membres des clubs
privés, de personnes se sont rendues à l'intérieur de ces
clubs pour pratiquer la chasse?
M. Simard: Aujourd'hui je ne peux pas vous le dire globalement,
je pourrais vous le dire individuellement, par locataire. On n'a pas fait une
compilation globale, de toute la province, des visiteurs ou des invités
des membres de clubs privés.
M. Lessard: Donc, tout locataire est obligé de soumettre
annuellement un rapport concernant les visiteurs qui s'y rendent. Il est
possible pour le ministère de faire une compilation.
M. Simard: Absolument.
M. Lessard: On a parlé tout à l'heure de la
nouvelle politique, en ce qui concerne les pourvoyeurs. Est-ce qu'on remarque
une diminution cette année? D'après le rapport du ministre on
dit: Les pourvoyeurs, locataires des droits exclusifs de chasse et de
pêche, se chiffrent à 212 comparativement à 219
l'année dernière. On dit: L'étendue globale des
territoires sous bail est de 4,564 milles carrés, alors qu'elle
était de 4,573 milles carrés l'an dernier. Est-ce qu'on a
modifié ou est-ce qu'on a l'intention de modifier les superficies de
territoires accordés aux pourvoyeurs?
M. Simard: M. le Président, j'aimerais peut-être
soulever un point d'ordre. Je crois que c'est déjà adopté,
parce que...
Le Président (M. Cornellier): On a adopté
l'élément I. Cela fait partie de l'élément I.
M. Lessard: M. le Président, je m'excuse. C'est une
erreur, l'élément I, je croyais qu'on tombait... J'ai vu le
programme 2, je croyais, parce que c'était mon intention hier et je
l'avais souligné... D'ailleurs, je suis assuré que le ministre
est d'accord pour qu'on puisse discuter de sa nouvelle politique en 1975/76, en
ce qui concerne les unités d'aménagement.
M. Simard: M. le Président, c'est ce qui me
surprenait.
M. Lessard: M. le Président, je m'excuse, je pense qu'on
devrait accepter à l'unanimité, c'est une erreur que j'ai
faite.
Une Voix: Je demande le vote.
Le Président (M. Cornellier): Est-ce qu'il y a le
consentement?
M. Marchand: Cela dépend. Si le recherchiste du Parti
québécois donne son consentement, je donne le mien.
M. Lessard: Comment M. le Président? Il n'est pas question
de recherchiste, est-ce que le ministre a des recherchistes?
Le Président (M. Cornellier): Le recherchiste n'a pas de
droit de parole et d'opinion à...
M. Lessard: Non, je m'excuse, il s'agit d'une erreur. Je pensais
tout simplement que je tombais...
M. Houde (Fabre): L'erreur admise...
Le Président (M. Cornellier): Avec le consentement de la
commission, on revient à l'élément I du programme 2.
M. Simard: D'ailleurs, on l'a dit hier...
M. Côté: Est-ce que c'est permis légalement
de l'adopter deux fois?
Le Président (M. Cornellier): Non, ce n'est pas permis.
C'est pour cela que j'avais demandé le consentement...
M. Lessard: On revient, mais il sera adopté quand
même.
Le Président (M. Cornellier): C'est cela. Nous allons
surveiller davantage le député de Saguenay afin qu'il reste
toujours dans la légalité.
M. Lessard: Non, je suis bien d'accord, M. le Président.
J'ai sauté une page trop vite. Est-ce qu'on a l'intention aussi,
puisqu'on va parler tout à l'heure de la nouvelle politique concernant
les clubs privés, d'instaurer une nouvelle politique en ce qui concerne
particulièrement les superficies de territoires aux pourvoyeurs de
chasse et de pêche?
M. Simard: Jusqu'à maintenant, toutes les requêtes
d'agrandissement de territoires présentées par des pourvoyeurs en
chasse et pêche ont été reçues pour étude.
D'ailleurs, au cours de l'année financière 1974/75, nous avons
consenti huit agrandissements de territoires à des pourvoyeurs en chasse
et pêche.
M. Lessard: Quelles sont les normes du ministère pour
accorder ces permis, que ce soit aux clubs privés ou que ce soit aux
pourvoyeurs?
M. Simard: En ce qui concerne les clubs privés, depuis le
printemps 1970, le ministère n'a consenti aucune nouvelle location de
droits de chasse et de pêche. Maintenant, en ce qui concerne les demandes
de pourvoyeurs, notre ministère s'assure que le fait de consentir un
agrandissement de territoires ou une nouvelle location de droits de chasse et
de pêche va répondre à des besoins du public, va favoriser
l'accessibilité du public, aux valeurs récréatives,
incluant la chasse et la pêche. Ensuite, on va s'assurer que le
requérant va exercer véritablement ses droits comme pourvoyeur en
chasse et pêche, que son entreprise va être démocratique et
servir réellement le public. On évalue aussi la valeur morale du
requérant. On voit à ce que la location de droits de chasse et de
pêche contribue également à la conservation de la faune. Ce
sont ces critères sur lesquels on se base pour considérer une
requête d'agrandissement de territoires...
M. Lessard: Quand vous parlez de la valeur morale du
requérant, qu'est-ce que c'est?
M. Simard: Par valeur morale, on veut d'abord que ce ne soit pas
un braconnier. On veut également que ce soit une personne solvable, une
personne qui a des qualités aussi d'administrateur, qui puisse mener
à bon port son entreprise.
M. Lessard: Je constate que, dans le cas du bail qui a
été émis pour fins commerciales et touristiques en ce qui
concerne le Cabou Lodge dont le propriétaire est M. Gaby Ferland, on a
modifié un peu le bail type. Le bail type, en fait, précise
à l'article 9 et à l'article 10, en tout cas,
particulièrement à l'article 10: Le ministre se réserve,
de plus, le droit de résilier le présent bail ou de distraire du
territoire loué la réserve des trois chaînes, les terrains,
les rivières et les lacs requis pour fins d'intérêt public,
ceci par avis écrit de 30 jours. Dans le bail de M. Ferland,
propriétaire du Cabou Lodge, on a modifié cet article en
précisant que la clause 10 de la partie des conditions du présent
bail est complètement annulée et remplacée par la
suivante: Le ministre se réserve de plus le droit de résilier le
présent bail pour fins d'intérêt public et ce, après
un avis au préalable d'une année.
Cependant, dans le cas de résiliation, le ministre indemnisera le
locataire jusqu'à concurrence de la valeur réelle des
bâtiments ou améliorations utiles qui demeureront sur le
territoire faisant l'objet du présent bail. On ne retrouve pas dans le
bail type généralisé du ministère, à moins
que le bail qu'on vient de nous soumettre n'ait été
modifié... Non, la réserve de 30 jours est maintenue. J'aimerais
savoir si d'abord ces clauses spéciales sont assez
généralisées, à
savoir l'annulation, c'est-à-dire la suspension, si vous voulez,
des articles 9 et 10, particulièrement de l'article 10 du bail type, et
la clause spéciale qu'on retrouve en ce qui concerne le Cabou Lodge,
est-ce qu'on la retrouve assez généralisée dans d'autres
baux?
M. Simard: Oui, il s'agit d'une clause spéciale qui a
été ajoutée à ces baux, il y a six ou sept ans pour
donner plus de sécurité aux pourvoyeurs en chasse et pêche.
Maintenant, c'est généralisé dans l'ordre de 90% à
peu près de pourvoyeurs en chasse et pêche.
M. Lessard: La clause d'un an.
M. Simard: II y a possiblement 170 ou 175 pourvoyeurs qui
détiennent des baux à l'intérieur desquels est inscrite
cette clause.
M. Lessard: En ce qui concerne le Cabou Lodge, est-ce que vous
avez j'en ai demandé, je pense, le dépôt à
l'Assemblée nationale la liste de toutes les personnes qui, tel
que prévu à l'article 3 du bail type, se seraient rendues
à l'intérieur de ce territoire de M. Gaby Ferland pour pratiquer
leur sport favori ou autre sport?
M. Simard: Oui, nous avons au ministère un registre dans
lequel est inscrit le nom des personnes qui ont fréquenté
rétablissement.
M. Lessard: Alors, est-ce que le ministre, dans le plus bref
délai, pourrait déposer cette liste telle que je lui en ai fait
la demande, d'autant plus que je pense que c'est inscrit à
l'intérieur du bail comme un rapport qui doit être
déposé annuellement; j'aimerais bien qu'on dépose cette
liste depuis 1970. Cela va?
M. Simard: D'accord, M. le Président.
M. Lessard: Pour la nouvelle politique d'aménagement...
Vous avez pris une décision en ce qui concerne la Natashquan, il y avait
deux groupes qui désiraient obtenir la location de ce territoire. Il y
avait le groupe, pas le groupe de John Landry, mais d'autres familles Landry,
de Natashquan, et le groupe Roux-Crevier.
Pendant un certain temps, en tout cas, la décision semblait
plutôt se préciser dans le sens que le ministère aurait eu
l'intention pendant un certain temps d'ouvrir cette rivière au public et
de l'administrer comme telle, de créer une réserve avec cette
rivière à saumon. J'aimerais savoir un peu l'histoire, savoir
pourquoi on a décidé de favoriser le groupe Roux-Crevier, qui est
un groupe dont les membres demeurent dans la région de Rimouski, alors
que le groupe Landry était un groupe qui demeurait à Natashquan
et qui était propriétaire je parle bien du groupe de Marc
Landry d'une petite auberge à Natashquan. J'aurais trouvé,
quant à moi, normal qu'on favorise plutôt les personnes qui
demeurent à Natashquan même, au lieu de favoriser des
étrangers. J'aimerais avoir des précisions. Sur quels
critères s'est-on basé pour accorder le bail au groupe
Roux-Crevier?
M. Simard: M. le Président, disons que c'est, en fait, une
longue histoire. Ce qu'il est arrivé au début, c'est que MM.
Roux, Crevier et Landry ont acheté les actions du Labrador Fishing Game
Club. A ce moment, c'est bien sûr que nous, au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, nous ne pouvons pas empêcher
une transaction de la sorte. Alors, c'est tout simplement une transaction
financière qui s'est faite. Maintenant, si ma mémoire me sert
bien, c'est qu'il y avait une clause selon laquelle, s'il y avait achat des
actions du club en question, ils voulaient aussi simultanément avoir la
garantie d'un bail, ce qui est normal.
Maintenant, quoi qu'en disent certains journalistes...
M. Lessard: Est-ce que vous avez été
consultés quand la vente s'est faite, parce qu'il était normal,
étant donné que vous étiez propriétaires du
terrain, que vous soyez consultés?
M. Simard: Nous avons été consultés lorsque
la vente s'est faite. Maintenant, comme je le disais, c'est absolument
impossible pour nous... Légalement, on ne peut pas s'opposer à
une vente d'actions d'un club. Quoi qu'en disent certains journalistes, la
décision que nous avons prise n'est nullement politique, parce que, si
nous regardons un peu la petite histoire, il y a même un
député libéral qui a fait des pressions assez fortes
auprès de moi personnellement...
M. Lessard: Ah ouil
M. Simard: ... pour que nous cédions le bail aux
frères Landry. Etant donné que nous nous étions
impliqués au début et que les réservations il y
avait déjà, je pense, 65 ou 70 réservations et certains
montants avaient été déposés et regardant
aussi l'aspect moral de ces gens, nous avons cru bon de leur céder un
bail. Nous avons pensé, à un moment donné...
M. Lessard: L'aspect moral, c'est relatif.
M. Simard: Relatif, en fait, si vous regardez le...
M. Lessard: Cela ne veut pas dire...
M. Simard:... curriculum vitae de chacun des membres. Mais quand
même, lorsqu'on parle de John Landry, qui est quand même le maire
et le secrétaire de la nouvelle...
M. Lessard: L'organisateur libéral.
M. Simard: Qu'est-ce que vous voulez? C'est peut-être
accidentel. Remarquez bien que je ne peux pas en vouloir à M. Landry
parce qu'il est
organisateur libéral, mais, d'un autre côté, je
crois que, comme maire...
M. Lessard: M. Landry n'était pas dans le paysage au
début. Ce n'est que vers la fin que M. Landry est arrivé dans le
paysage.
M. Sitnard: Oui, c'est exact.
M. Lessard: Est-ce que cela serait vers la fin que la
décision se serait prise, lorsque M. John Land ry est arrivé?
M. Simard: Si on regarde la correspondance qui a eu lieu, je
pense bien que, dès le début, nous avions pratiquement dit
oui.
M. Lessard: C'est cela que je voudrais savoir. Est-ce que,
lorsque la vente s'est faite...
M. Simard: Permettez-moi, M. le Président, d'interrompre
le député de Saguenay. C'est que nous avons étudié
la possibilité de prendre en main cette partie de la rivière.
Après avoir calculé les coûts de surveillance et tout ce
que cela pouvait comporter pour le ministère, nous avons
décidé, en tout cas, pour la durée du bail, de laisser
cela à l'entreprise privée, de laisser cela au club Labrador.
M. Lessard: Lorsque le club Labrador Fishing Club a
été acheté par le groupe Roux-Crevier, est-ce qu'à
ce moment vous aviez pris un engagement, sinon écrit, du moins moral,
parce que, quand le ministre me dit qu'il ne peut empêcher des
transactions, je dis que c'est vrai, mais il n'y a pas un acheteur qui va se
risquer à acheter des édifices ou à faire des
investissements à l'intérieur d'un territoire sans, au
préalable, avoir obtenu l'assurance qu'il va obtenir le renouvellement
du bail.
M. Simard: Au moment de la transaction, nous avions envoyé
une lettre confirmant que nous étions pour leur émettre un
bail.
M. Lessard: A ce moment-là, il n'y avait eu aucune
communication avec le groupe de Marc Landry.
M. Simard: A ce moment-là, non.
M. Lessard: Ce que je ne comprends pas, puisque vous aviez un
engagement moral, qu'est-ce qui a fait qu'il y a eu un certain délai
avant de renouveler le bail?
M. Simard: Comme je le disais tout à l'heure, il y a eu
certaines pressions et nous étions en train d'étudier la
possibilité que nous prenions la rivière à nos frais.
C'est la raison pour laquelle ç'a pris quelque temps.
Pêche au saumon
M. Lessard: En ce qui concerne l'ouverture de certaines
rivières à saumon au public, est-ce que le ministère
possède un échéancier ou est-ce que le ministère a
l'intention de prévoir l'ouverture d'un certain nombre de
rivières, surtout des rivières qui sont accessibles au
public?
M. Simard: Disons que nous avons déjà fait des
efforts pour certaines rivières. C'est bien sûr que nous sommes
à étudier un certain programme, étant donné la
demande grandissante des pêcheurs de saumon au Québec. Mais, d'un
autre côté, on doit se dire une chose, je peux même citer
les propos d'hier du député de Saguenay, cela fait à peine
quelques années que les Québécois commencent à
connaître la pêche au saumon. La clientèle est très
restreinte par rapport à la clientèle de la pêche à
la truite mouchetée. Il faut quand même respecter ça, je
pense que, comme ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, je
dois demander à mes hauts fonctionnaires d'être très
prudents. Si nous devons ouvrir des rivières à saumon, nous
devons le faire d'une façon progressive mais aussi très
intelligente.
M. Lessard: Quand le ministre utilise mes paroles en disant que
la clientèle est très restreinte en ce qui concerne la
pêche au saumon, je dis que c'est vrai, parce qu'il y a très peu
de Québécois qui ont eu la possibilité, étant
donné le fait que les rivières à saumon appartenaient
globalement à des intérêts privés, d'apprendre cette
pêche, de la pratiquer. Je dois dire que, dans ma région
justement, à cause de certaines circonstances, il commence à y
avoir une clientèle maintenant assez nombreuse qui pratique ce sport et
qui a intérêt à le pratiquer. En fait, c'est certain que,
si on n'ouvre pas les rivières à saumon au public
québécois, on n'aura pas de clientèle.
Si, par ailleurs, on permet aux Québécois de pouvoir aller
pêcher sur ces rivières, c'est un peu la même chose pour la
pêche sportive, ils y prennent goût graduellement, comme pour la
chasse.
On remarque qu'en ce qui concerne la pêche et la chasse, on a,
à chaque année, une augmentation du nombre de personnes qui se
rendent chasser et pêcher. Mais il est certain que, si les gens n'ont pas
d'endroit où le faire, en ce qui concerne la pêche au saumon, ce
sera toujours une clientèle très restreinte.
M. Simard: C'est bien sûr, je suis d'accord à 100%
avec le député de Saguenay là-dessus. Si on pense à
il y a 20 ans ou 25 ans, qui jouait au golf au Québec? C'est un autre
exemple qu'on peut donner.
M. Lessard: II n'y avait pas de terrain de golf.
M. Simard: II n'y avait pas de terrain de golf et c'était
pratiquement inaccessible à cause des coûts prohibitifs. Qui
faisait du ski il y a 20 ans au Québec? Encore une fois, c'est à
cause de l'équipement. Lorsque vous avez une demande,
c'est la vieille règle, si vous voulez, de commerce. Lorsque
l'offre et la demande se rejoignent, les prix peuvent varier.
Mais Je me demande jusqu'à quel point, lorsqu'on'parle de
pêche au saumon, avec quelle vélocité devrions-nous
progresser dans ce secteur?
Il y a peut-être lieu de préciser que le ministère
reçoit actuellement le public, sur 19 rivières à saumon
dans la province de Québec.
M. Lessard: Sur 19 rivières, c'est-à-dire
que...
M. Simard: 19 endroits différents sur des
rivières.
M. Lessard: Donnez-moi donc...
M. Simard: Trois sur la rive nord du Saint-Laurent, neuf dans la
région du Bas Saint-Laurent et de la Gaspésie...
M. Lessard: Lesquels sur la rive nord?
M. Simard: Les rivières Laval, la partie inférieure
de la rivière Moisie et la rivière Petit Saguenay. Dans le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, on reçoit aussi le public sur
la rivière Matane, sur la rivière Dartmouth, sur la
rivière Port-Daniel, la Restigouche et la Matapédia.
M. Lessard: Vous avez une...
M. Simard: On a ensuite les rivières Cap-Chat,
Sainte-Anne, Saint-Jean et Petite Cascapédia. De plus, cette
année, un secteur de la rivière Matapédia, une des plus
belles rivières à saumon du Québec qui était
réservée à des pêcheurs qui pouvaient se payer une
excursion de pêche à un coût plus élevé l'an
dernier, un secteur dans le bout de Amqui-Causapscal a été
rouvert au public à un prix de permis quotidien de $6 par jour, comme on
le fait sur la Matane depuis de nombreuse années. C'est un genre
d'exploitation qui est très populaire.
M. Lessard: Ce que je constate, il est certain qu'il y a un
nombre de rivières à saumon qui sont ouvertes,
particulièrement du côté de la rive sud. Du
côté de la rive nord, vous avez la rivière Laval qui a
été ouverte en I966, si ma mémoire est bonne. L'an
dernier, sur la rivière Laval, alors que l'année a
été très bonne, parce que quand on connaît la
rivière Laval, c'est une rivière où c'est assez difficile
de pêcher, dans le sens que la rivière a été
aménagée un peu par le ministère, mais les rapides sont
très forts et les endroits de pêche à gué sont assez
difficiles d'accès. Je constate que l'an dernier, il s'y est pris 81
saumons. Dans la rivière Petit Saguenay, l'an dernier, il s'y est pris
40 saumons. En ce qui concerne la rivière Moisie, je ne peux pas avoir
la partie de cette rivière qui était sous administration du
gouvernement du Québec. Il s'y est pris 1,324 saumons, mais on sait que
dans la rivière Moisie, il y a une partie qui est "clubée" et une
partie qui appartient au ministère, soit la partie
inférieure.
M. Simard: II y a une partie qui appartient à un club.
M. Lessard: A un club. Je n'ai pas les chiffres qui donnent
exactement le nombre de prises par partie de la rivière. Par ailleurs,
on constate que pour la rivière Matane, l'an dernier, même si
c'est une rivière ouverte au public, la pêche a été
excellente, très bonne, 882 prises. Ce que je voudrais souligner...
M. Simard: ... rivière Matane qui fait que...
M. Lessard: Cela, je suis bien d'accord, II s'agit d'une
magnifique rivière à saumon, comme la rivière...
M. Simard: C'est ouvert au public, à part ça.
M. Lessard: Ce que je voudrais souligner, c'est que de plus en
plus...
M. Simard: Fantastique.
M. Lessard: ... il faut s'attendre à ce que des pressions
se fassent du côté du public et ces pressions ne se feront pas
vers les rivières comme Natashquan, elles seront beaucoup moins fortes,
en tout cas, dans ces régions. Elles vont se faire aux endroits qui sont
accessibles. Je constate qu'en ce qui concerne la rive nord, que les trois
rivières, si on excepte la rivière Moisie qui est quand
même assez loin dans la région de Sept-Iles, la rivière
Petit Saguenay est bien plus dans la région de Chicoutimi que dans la
région de la Côte-Nord, il n'y a à peu près que la
rivière Laval et la rivière Moisie qui couvrent le territoire de
Duplessis. Comme, de plus en plus, il y a des pressions qui se font et des
pêcheurs qui pratiquent ce sport, je constate que la rivière Laval
est une excellente rivière pour la grosseur du poisson, du saumon. Il y
a d'autres rivières qui sont accessibles et je parle
particulièrement si on veut que je précise, de la rivière
Baie-Trinité. Cette rivière, l'an dernier, a été
excellente au point de vue pêche.
La Grande Trinité, on constate, par exemple que, l'an dernier, en
I974, il y a eu 401 saumons. Naturellement, là-dedans, on ne compte pas
les saumons qui ont été pris lors de la contestation. Il s'agit
d'une excellente rivière. Il me semble, M. le Président, que, si
on ne veut pas attendre que cela saute et que les contestations deviennent de
plus en plus fortes, et ainsi de suite, du côté du
ministère, on devrait prévoir la possibilité, du
côté de la rive nord, d'ouvrir une rivière au public. A ce
que je sache, la rivière Baie-Trinité ne demande pas
énormément de travaux. C'est une rivière facilement
accessible. C'est une rivière où le saumon pullule. J'aimerais
savoir si, du côté du ministère, on a l'intention... Il ne
s'agit pas, à un moment donné, de dire, parce que cette
rivière est contestée, qu'on va tenir notre chemin, tenir notre
bout et qu'on ne la libérera pas et ainsi de suite. Il s'agit, de plus
en plus j'avertis le ministère pour les gens de la
région, que ce
soient les municipalités... J'ai même une résolution
qui a dû vous parvenir de la ville de Hauterive qui recommande au
ministère la libération de la rivière. Il y a une
résolution qui proviendra probablement de la ville de Baie-Comeau. Le
CRD est en train d'étudier la possibilité d'aménagements
touristiques de ce territoire.
Je pense que, de plus en plus, au niveau de la région, il
commence à se faire un consensus général, pour faire que
cette rivière puisse être un attrait pour, si vous voulez, le haut
de la Côte-Nord. Nous avons actuellement la rivière Laval, mais,
d'après mes informations, le nombre de jours-pêche y est assez
limité, parce qu'il y a des engagements qui sont... La rivière se
remplit assez vite. Il me semble qu'on devrait accepter, graduellement,
à un moment donné, qu'il y ait, selon la pression et selon les
besoins de la population, libération de certaines rivières
à saumon au profit du public.
M. Simard: C'est exactement l'esprit dans lequel on aborde le
problème. Le député de Saguenay, tout à l'heure,
parlait des rivières, en partant du Petit Saguenay. Il y a trois
tributaires du Saguenay: II y a la rivière Saint-Jean, où les
droits de pêche n'appartiennent pas à l'Etat. C'est une
propriété privée dont les droits de pêche
appartiennent aux propriétaires riverains. Il y a la rivière
Petit Saguenay qui faisait l'objet d'un bail et qui est maintenant
administrée par le Service des parcs, où on accueille du public
et il y a la rivière à saumon la plus importante, la tributaire
du Saguenay qui est la plus importante, la rivière Sainte-Marguerite
où le club de pêche au saumon de Sainte-Marguerite détient
un bail.
Nous avons depuis déjà deux ans prévenu le club de
notre intention éventuelle d'ouvrir la rivière au public.
M. Lessard: La rivière Sainte-Marguerite?
M. Simard: La rivière Sainte-Marguerite. C'est la raison
pour laquelle nous avons demandé au club de faire des
aménagements qui vont coûter passablement cher, sur la section est
de la rivière Sainte-Marguerite où le saumon ne monte pas dans le
moment. Il y a un obstacle infranchissable. La section est n'est pas
accessible. Elle est difficile d'accès. Elle est située en pleine
forêt. Il n'y a pas de route, contrairement à la section est.
C'est prévu.
Sur la rivière Laval, la quantité de saumons qu'on y
capture n'est pas tellement grande, mais je voudrais souligner au
député de Saguenay qu'il s'agit de la qualité, qu'il
s'agit de la rivière où le ministère avait l'habitude
d'aller chercher les plus beaux géniteurs de saumons.
M. Lessard: C'est encore le cas.
M. Simard: Quant à la rivière Trinité, le
ministère a décidé d'honorer le bail qu'il avait avec le
club sur la rivière. Le club a été prévenu
qu'à l'expiration du bail, les possibilités de renouvellement
étaient pratiquement nulles.
M. Lessard: D'honorer le bail jusqu'en 1977 ou 1978?
M. Simard: Je n'ai pas à la mémoire la durée
du bail.
M. Lessard: Vous parlez, vous dites qu'en ce qui concerne la
rivière Saint-Marguerite, depuis de nombreuses années, vous avez
demandé à la compagnie de se préparer à voir son
bail renouvelé. Depuis de nombreuses années, cela veut dire
depuis combien de temps?
M. Simard: Depuis deux ans.
M. Lessard: Depuis deux ans. Quand avez-vous l'intention de
l'ouvrir?
M. Simard: A l'expiration du bail. M. Lessard: Quand?
M. Simard: II faudrait que je vérifie. Je ne
possède pas les dates d'expiration des 1,223 baux que nous avons au
ministère.
M. Lessard: Parce que vous avez quand même la
possibilité, lorsque l'intérêt public l'exige, en vertu
justement de votre bail, d'annuler tout bail à l'intérieur d'une
période de trente jours.
M. Simard: Oui, cette possibilité existe, mais dans le cas
dont on parle, la question est assez compliquée parce qu'il y a-des
droits, il y a des propriétés privées et ce serait
peut-être l'occasion de souligner au député il le
sait sans doute parce qu'en lisant les journaux, j'apprends qu'il visite la
rivière qu'il y a une vingtaine de milles qui sont ouverts au
public actuellement sur la rivière.
M. Lessard: Plus de 22 milles.
M. Simard: II y a aussi toute la question des
propriétés, des camps qui appartiennent aux locataires actuels,
qui sont situés à l'embouchure.
M. Lessard: C'est-à-dire à l'embouchure, assez loin
de l'embouchure de la rivière. C'est que, si vous avez à prendre
le contrôle de cette rivière, vous n'avez pas du tout l'obligation
d'acheter les camps de la compagnie et les camps de la compagnie sont
certainement situés à un demi-mille au moins de l'embouchure. Les
camps de la compagnie ne sont aucunement situés à
l'intérieur du territoire de la rivière. Et d'ailleurs, c'est
prévu dans le bail, vous n'êtes pas obligés d'acheter tous
les investissements d'une entreprise quand vous décidez d'annuler le
bail.
M. Simard: Non, mais il est évident que, lorsque le
ministère ne renouvellera pas le bail qu'il a
avec le club sur cette rivière, il devra procéder à
l'engagement de gardiens pour protéger cette ressource qui est dans la
rivière.
M. Lessard: Je suis bien d'accord sur cela, mais par ailleurs, le
ministère va recevoir des revenus. Les seuls revenus qu'il reçoit
actuellement pour la rivière de pêche de Baie-Trinité sont
de $2,500 comme prix du bail.
M. Simard: Cela, c'est un revenu direct, c'est fort probablement
beaucoup plus que le ministère reçoit de tous les pêcheurs
sportifs qui fréquentent la rivière Matane, comme profit net. La
rivière Matane est fréquentée de façon intense par
le public. Nous vendons des permis de pêche à $6 pour les
résidants, $12 pour les non-résidants, mais le coût
d'exploitation de la rivière Matane, pour le ministère, est plus
élevé que les revenus qu'il en retire.
M. Lessard: Mais il faudrait, et c'est dans ce sens que je
parlais justement d'une politique libérale du ministère,
c'est-à-dire d'une politique qui est faite pour les autres et par les
autres, il faudrait quand même prévoir que les gens de la
région qui vont pêcher dans une rivière à saumon ont
aussi des dépenses indirectes.
M. Simard: D'accord.
M. Lessard: Et cela donne, pour une région, la
région de Matane, cela donne un apport touristique considérable
que ne donne pas la rivière Baie-Trinité dans notre
région. Alors qu'il y a quelques individus qui ont le droit de venir
pêcher, particulièrement quelques Américains, alors que
vous avez une polulation qui a été délaissée par la
ST. Lawrence en I967; par la suite, cela a été remis à la
Domtar, et cette population n'a jamais eu le droit d'y aller, si on excepte les
22 milles qui sont peut-être le territoire le moins accessible le long de
la rivière. C'est que cette population n'a pas le droit d'aller
pêcher à l'intérieur de la rivière. Moi, je trouve
cela anormal. Je trouve cela anormal puis je constate que le bail va se
terminer le 31 mars 1977.
Nous sommes en I975, encore deux ans. Je pense qu'il serait important,
si on vit encore dans un système démocratique, qu'on tienne
compte des demandes de la population en ce qui concerne la libération et
l'aménagement de cette rivière.
M. Simard: M. le Président, c'est exactement ce que je
disais tout à l'heure, c'est que, si le CRD et la municipalité de
Baie-Comeau ont des demandes à faire, nous allons les accepter d'une
façon positive et nous allons les étudier. Si le
député de Saguenay me dit qu'il y a une pression tellement forte,
je pense bien que c'est le rôle de notre ministère de donner une
certaine accessibilité sur les rivières à saumon, mais,
comme je le disais tout à l'heure je m'excuse de me
répéter encore une fois c'est que... Maintenant,
jusqu'à quel point est-ce véridique? Combien de gens demandent
justement cette accessibilité? Quel est le rôle du
ministère? Comment allons-nous...
M. Lessard: Nous sommes dans l'Association de mouvements de
récupération des rivières à saumon de la
Côte-Nord, nous sommes 600 membres, c'est quand même assez
important. Nous sommes 600 membres.
M. Simard: Pêcheurs.
M. Lessard: C'est-à-dire, nous sommes 600 membres comme
dans d'autres associations et ce ne sont pas tous des pêcheurs.
Cependant, cela démontre que l'opinion publique est là et que
l'opinion publique est d'accord pour que cette rivière devienne
accessible au public, parce que c'est le seul attrait. Quand la compagnie
était là au moins et qu'elle faisait de l'exploitation
forestière, à ce moment-là il y avait une certaine
justification, c'est que la compagnie faisait travailler du monde. La seule
chose que la compagnie fait, c'est d'employer quelques individus pendant huit
semaines pour leur permettre de retirer de l'assurance-chômage pendant le
reste du temps.
Autrement dit, c'est nous qui payons, par la suite, pour la
rivière, parce que ce sont nos taxes, les taxes des contribuables qui
payent parce que ces gens ne travaillent que huit semaines. L'an passé,
le budget de la compagnie, en calculant les dépenses, a
été, au point de vue du paiement de salaires, je pense que
ç'a été $57,000.
Alors, il me semble que ce n'est pas une dépense énorme,
pour le ministère, d'autant plus qu'il s'agit d'une rivière
facilement accessible où le nombre de jours-pêcheurs pourrait
être assez important. Je suis assuré que, pour la petite
municipalité de Baie-Trinité, qui est obligée actuellement
de vivre de l'aide sociale et de l'assurance-chômage, etc., cela pourrait
être un attrait considérable au point de vue du
développement touristique, parce que c'est, avec Tadoussac, une des plus
une des plus belles petites places de la Côte-Nord.
Le ministère des Terres et Forêts a d'ailleurs des
constructions qu'il a récupérées de la compagnie, qui
pourraient être utilisées pour en faire, par exemple, un camp de
jeunesse ou un camp de vacances, etc., au lieu que cela pourrisse actuellement
comme c'est le cas. Moi, il me semble que ce serait peut-être, une
expérience pilote qu'on pourrait utiliser, pour développer une
petite municipalité qui en a besoin. Et je douterais que cela
coûte énormément cher au gouvernement.
Il me semble qu'on devrait s'en préoccuper, avant la fin du bail,
puisque vous avez la clause qui vous le permet et vous n'avez pas à
racheter. Je serai le premier à protester contre le ministère,
lorsque vous rachèterez les bâtisses de la compagnie, au prix
peut-être de $100,000 ou de $125,000 ou de $150,000. Elle les a
construites, ses bâtisses, à l'extérieur de l'embouchure de
la rivière. Quand les gens de la compagnie décideront de venir
pêcher, ils feront comme n'importe quel Québécois,
ils prendront leur permis à $6 et ils viendront pêcher et
utiliseront leurs camps qui sont là et qui devraient demeurer là,
à moins que la compagnie décide de les vendre à une
entreprise privée ou au gouvernement, à un prix abordable. Cela
permettrait d'en faire un hôtel qui pourrait être loué
à quelqu'un de la région ou à une corporation.
Vous avez là des possibilités immenses, pour
développer un petit territoire et une région, parce que nous, sur
la Côte-Nord, on en a des attraits touristiques. On a
particulièrement, par exemple, les barrages, on a aussi la pêche
et la chasse, mais je pense que la rivière à saumon de
Baie-Trinité est un attrait touristique qui pourrait être
considérable et qui rapporterait. Même si le gouvernement, comme
c'est le cas dans la rivière Matane, fait, au point de vue financier, un
certain déficit, au point de vue des dépenses indirectes que cela
va apporter, par exemple, dans la région... Je pense que cela va
être considérable au point de vue du développement de ce
petit territoire.
Moi, je trouve curieux, quand même, que le ministère...
Est-ce qu'il s'agit d'un entêtement, parce que quelques individus ont
décidé de prendre cela en main, parce que, dès 1971, avant
qu'il y ait une constestation d'organisée à l'intérieur de
la région, j'avais soumis à l'ancien ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, un bref mémoire concernant la
nécessité de libérer cette rivière, à
brève échéance.
On n'en a pas tenu compte et c'est, par la suite, que les gens de la
région ont décidé de s'associer, de se regrouper pour
contester, et essayer d'obtenir la libération de cette
rivière.
Il me semble, étant donné que ce mouvement est
appuyé de plus en plus, que le ministère devra prendre en
considération la possibilité de libérer la rivière
bien avant la fin du bail.
M. Slmard: Alors, M. le Président, nous prenons en
considération la suggestion du député de Saguenay. Je
pourrais peut-être lui demander de me faire un rapport là-dessus,
peut-être des gens de la région, et tout cela, un rapport assez
complet. Je promets au député de Saguenay d'étudier le cas
avec tout le sérieux que je dois mettre à cela. Parce que, en
principe, comme mon sous-ministre le disait tout à l'heure ce n'est pas
une question de buckage", ce n'est pas parce que le député de
Saguenay est arrivé avec son groupe l'été dernier, et tout
cela, et qu'il nous a posé certains problèmes, ce n'est pas du
tout cela. C'est de savoir jusqu'à quel point et comment nous devons
libérer les rivières à saumon, au Québec.
Le mouvement de la libération des rivières à saumon
pense-t-il à toutes les rivières à saumon du Québec
ou s'il pense uniquement à cette rivière? C'est bien sûr,
lorsqu'il y aura des.pressions de la part de la population, que nous verrons,
comme nous avons vu, par exemple, dans le programme d'accessibilité et
tout, comme nous disdiscuterons, tout à l'heure des solutions de
rechange pour des clubs privés, c'est bien sûr qu'on devra se
transformer. On est en 1975. Les pressions ne sont pas les mêmes. La
clientèle n'est plus la même. Il faut évoluer. Je ne
voudrais pas que le député de Saguenay pense qu'on veut continuer
à fonctionner comme dans les années 1950 ou 1955. Au contraire,
je pense qu'on est là pour évoluer et pour offrir les services et
répondre à la demande des citoyens québécois.
M. Lessard: Le ministre serait-il d'accord pour fixer une
rencontre, à un moment donné, avec vous, les fonctionnaires du
ministère, pour discuter de ce problème...
M. Simard: Sûrement.
M. Lessard: ...en collaboration avec différents organismes
de la région?
M. Simard: Cela me fera plaisir, M. le Président.
M. Lessard: Je suis bien d'accord. Si le député de
Matane a certaines revendications, il n'y a aucun problème.
M. Côté: Je suis toujours intéressé,
mon cher ami, à voir au développement des rivières
à saumon, de contribuer à un meilleur équilibre de la
province.
M. Lessard: Seulement une dernière question sur les
pourvoyeurs. Je constate qu'il y a eu, cette année, 600 inspections
d'établissements de pourvoyeurs. J'aimerais savoir, de la part du
directeur, M. Maranda, combien avez-vous d'inspecteurs, au
ministère?
M. Simard: Nous avons quatre inspecteurs, au
ministère.
M. Lessard: Avez-vous, dans ces inspections, essayé de
planifier sur une période de temps? Parce que je comprends qu'avec
quatre inspecteurs, au ministère, il est absolument impossible de
visiter les 212... Vous avez fait 600 inspections. Donc, vous avez eu
l'occasion de visiter, à plusieurs reprises, pendant la même
année, les...
M. Simard: C'est possible. Cela dépend des cas. Dans les
cas où il y avait des améliorations à apporter,
l'inspecteur pouvait passer deux fois, trois fois, pendant l'année.
Dans d'autres cas, on n'a pas eu à visiter rétablissement,
parce que, d'année en année, on sait que cela va bien. On n'a pas
à appuyer tellement sur des visites.
M. Lessard: J'aimerais maintenant, puisque c'est là une
politique qui m'apparaît fort importante, pour l'année 1975/76,
qu'on puisse faire le bilan de ce qu'a annoncé, il y a quelque temps, le
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, à savoir une
transformation des clubs privés en unités d'aménagement,
et savoir où nous en sommes rendus. Le territoire a-t-il
été divisé? Quelle est, globalement, la politique que
prévoit, à ce sujet, le ministère?
M. Simard: M. le Président, en gros, je vais commencer par
définir, si vous voulez. C'est une corporation sans but lucratif,
responsable, sous le contrôle et avec la collaboration du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, bien
sûr, de l'aménagement rationnel et de l'exploitation sur des
territoires délimités par bail.
Nous avons, d'une part, si vous voulez, les unités
d'aménagement qui seront certains territoires. A l'intérieur, il
y aura les sociétés d'aménagement. Tout dépend,
bien sûr, du territoire, de la localisation, parce qu'on sait très
bien que si on divise le Québec ou, enfin, ce qui reste des terres
publiques, dans certaines régions il y a plus de faune que dans d'autres
régions.
On sait aussi que la formule que nous avons maintenant des clubs
privés prévoit un membre par mille carré, ce qui, à
mon sens, en 1975, devient ridicule en tout cas dans certains secteurs.
L'idée et la philosophie de tout cela, est donc d'abord d'augmenter
l'accessibilité. Nous allons étudier par région
hydrographique la possibilité de membres par mille carré. Je
voudrais dire au député de Saguenay que toutes ces études
ne sont pas terminées, bien sûr. Cela fait assez longtemps que
nous sommes sous le régime des clubs privés; il fallait adopter
une solution intermédiaire. Je pense que le député de
Saguenay va être d'accord avec moi là-dessus. Il faut trouver une
nouvelle formule qui puisse se conjuguer pour augmenter
l'accessibilité.
Il y a aussi, lorsqu'on pense qu'on devra établir pour ceux qui
en feront la demande, un plan d'aménagement physique et un plan
d'aménagement faunique sur leur territoire, que nous touchons une classe
de professionnels qui s'appelle les biologistes, qui ont recours presque
à 90% à des "jobs" du gouvernement. Si nous exigeons des
sociétés d'aménagement de nous fournir tous ces
renseignements scientifiques, je crois qu'on va développer une
activité sur le plan professionnel des biologistes. Il y a aussi une
industrie très importante au Québec qu'on doit encourager,
l'industrie piscicole, les pisciculteurs privés. Encore une fois, si
nous exigeons ce que je viens d'énoncer, nos stations piscicoles, notre
industrie piscicole au Québec pourra en profiter d'autant.
En gros, M. le Président, c'est une période de transition,
c'est une solution intermédiaire. Bien sûr, là encore, on
n'a pas découvert le Pérou. Il n'y a rien de parfait. Tout ce que
je demande aux gens, enfin à mes collègues de l'Assemblée
nationale, c'est de nous laisser le temps de terminer nos études. Nous
nous sommes fixé un échéancier d'à peu près
trois ans. Nous avons déjà, à la suite de certaines
déclarations, des demandes de certains clubs privés qui seraient
prêts dans l'immédiat à procéder pour qu'on en fasse
des cas types, pour déterminer comment roder notre nouveau
système.
Je pense que, pour 1975/76, nous allons peut-être avoir trois,
quatre ou cinq cas types que nous pourrons roder pour voir si le programme que
nous mettons de l'avant a du sens, si nous pouvons vraiment régler le
problème que nous connaissons maintenant, le problème
d'accessibilité pour les Québécois.
M. Lessard: II y a deux choses importantes dont parle le
ministre. Il y a d'abord la définition des unités
d'aménagement et des sociétés d'aménagement. Pour
les unités d'aménagement, il s'agit de la division physique du
territoire. La Fédération québécoise de la faune
avait présenté un document fort intéressant au ministre
à ce sujet, en septembre 1972. On y demandait la constitution de ces
unités d'aménagement. On disait que la détermination des
unités d'aménagement, des unités physiques pouvait
être faite à l'intérieur d'un an, pour autant qu'on puisse
confier cela à une société d'experts. Comme le ministre a
déjà annoncé cette politique générale,
est-ce que je pourrais savoir si on a l'intention de commencer par diviser le
territoire en unités d'aménagement ou si on a tout simplement
l'intention de prendre des clubs privés déjà existants et
de leur dire de s'ajouter du monde? Est-ce que vous avez l'intention de diviser
le territoire de façon aussi équilibrée que possible en
une série d'unités d'aménagement? Est-ce qu'on a
déjà défini, en fait, ce que pourrait être le nombre
idéal de ces unités d'aménagement?
M. Simard: M. le Président, ce n'est pas encore
défini comme tel. Maintenant, je peux rassurer le député
de Saguenay, ce ne sera pas, si vous voulez, un genre de maquillage ou de
transformation des clubs privés. C'est bien sûr que nous
connaissons aujourd'hui, si nous regardons la carte des clubs privés,
des clubs d'un mille carré, de deux milles carrés, dans certaines
régions.
Nous savons aussi qu'il y a des clubs privés qui ne respectent
pas, ou enfin, qui sont très marginaux sur les règlements. Nous
savons aussi qu'il faut peut-être nous faire un mea culpa au
ministère parce que ça fait longtemps que la politique n'est pas
définie d'une façon très claire. Si on prend l'exemple de
la longévité d'un bail qui est d'un an dans certains cas, je
crois que les membres de ce club privé se disaient: Peut-être que
le gouvernement va nous mettre la main dessus l'an prochain.
Alors, pour ce qui est de la conservation, c'était, à mon
sens, très négatif. D'un autre côté, si on regarde
l'évolution depuis dix ans...
M. Lessard: On se croirait encore en 1962.
M. Simard:... ou quinze ans, si on regarde un des
règlements des clubs privés, c'est qu'il doit y avoir un gardien
sur place. Depuis dix ans ou quinze ans, les salaires ont extrêmement
augmenté. Alors, c'est une des carences, si vous voulez, qui existe
présentement à l'intérieur des clubs privés. Les
gens, bien souvent, les Québécois n'ont pas les moyens de se
payer un gardien à temps partiel tel que demandé par les
règlements. D'un autre côté, il y a certaines
sociétés qui font du gardiennage, mais là encore, on se
pose des questions. Le renouveau qu'on veut
créer là-dedans, c'est qu'on veut enlever aux
sociétés d'aménagement la responsabilité du
gardiennage du territoire pour qu'on ait des "full-fledged", des agents de la
conservation qui puissent surveiller l'immensité du territoire
québécois. Je crois que nous enlevons, par le fait même,
une épine assez douloureuse, pour ce qui est de la conservation. C'est
la raison pour laquelle nous essayons de nous équiper, d'année en
année, d'hélicoptères, de radios et de moyens assez
sophistiqués pour aller au même diapason que certains braconniers,
enfin certaines façons d'agir de certains braconniers, aujourd'hui, en
1975.
M. Lessard: II est certain qu'une des recommandations que vous
acceptez en créant ces unités d'aménagement, c'est de
diviser la location du territoire ou la gestion du territoire, de la
surveillance du territoire. A ce moment, on comprenait très bien, tel
que le précisait d'ailleurs M. Maranda dans un rapport en I962, que le
propriétaire de club privé qui engageait quelqu'un pour
surveiller son territoire se trouvait à être un peu indirectement
au-dessus de la loi, dans le sens qu'on aurait très difficilement vu un
gardien de territoire faire prendre son patron, parce que j'ai l'impression
qu'il aurait eu de la difficulté à se trouver une "job"
l'année suivante.
Ce que je voulais savoir, parce que je ne veux pas, comme le disait le
ministre, un maquillage du système actuel des clubs privés,
c'est: Est-ce qu'on a l'intention de prendre la division du territoire telle
qu'elle existe selon les clubs privés actuellement et de dire aux clubs
privés: Voici, on a une nouvelle politique et ce sont des unités
d'aménagement. Si vous êtes dix membres, on a décidé
qu'étant donné la superficie de votre territoire, vous allez
être 40 ou vous allez être 50. Est-ce que c'est dans ce sens ou
est-ce que cela va devenir une politique globale, dans le sens qu'on prend le
territoire d'abord, on le divise géographi-quement en unités
d'aménagement et, par la suite, on le redistribue selon la demande?
Parce que vous pouvez très bien en arriver, selon les capacités
du territoire, à créer 80,000 unités d'aménagement.
Est-ce que c'est bien le cas? Est-ce que je vous comprends bien? C'est un
chiffre relatif.
M. Simard: On est en train de déterminer un territoire
idéal, disons une moyenne de territoire. C'est bien sûr que le
club privé qui a deux ou trois milles carrés, on va lui demander
de se tasser. Ce que je veux souligner, c'est que c'est une solution mixte, je
dirais, dans le sens que nous avons des demandes. Exemple: La
Sûreté du Québec qui voudrait avoir un territoire, la
Caisse populaire Desjardins qui voudrait avoir un territoire, il y a même
la CSN qui voudrait avoir un territoire, il y a les fonctionnaires qui veulent
avoir un territoire. Cela va être étudié par bassin
hydrographique.
Lorsque nous aurons terminé des études, à savoir
quelle est la possibilité, quel est le potentiel faunique dans une
région, là, nous prendrons des décisions. Ce n'est pas une
question de dire à un club privé, par exemple, comme le
soulignait le député de Saguenay: Vous autres, vous avez dix
membres, vous allez en mettre vingt et vous allez continuer vos
activités. Ce n'est pas du tout dans cet esprit qu'on veut
négocier ce nouveau genre d'approche.
M. Lessard: Autrement dit, c'est que vous faites l'analyse d'un
territoire donné. Une fois que vous avez fait l'analyse du territoire
donné, que vous l'avez subdivisé en unités
d'aménagement, vous avez de la place pour deux, trois ou quatres
sociétés d'aménagement qui devront comprendre tant de
membres?
M. Simard: C'est exact, à la suite d'inventaires.
M. Lessard: Vous annulez comme tels les baux et vous redonnez le
territoire...
M. Simard: C'est une nouvelle formule, le bail, c'est bien
sûr. A mon sens, il faudrait que ce soit...
M. Lessard: Vous annulez les baux existants?
M. Simard: On annule les baux existants et on donne une nouvelle
forme de baux, selon les exigences que je soulignais tout à l'heure. On
va en profiter aussi, parce que tous les "pas bons," les clubs privés,
vont être obligés de débarquer. Cela va être ipso
facto, parce qu'ils ne pourront pas nous donner toutes les informations que
nous avons. Il y en a sûrement qui ne pourront pas se conformer et...
M. Lessard: Cela n'existera plus.
M. Simard: ... selon les décisions que nous allons
prendre, justement, le bail...
M. Lessard: Les clubs privés, cela n'existera plus.
M. Simard: Les clubs privés, cela n'existera plus.
M. Lessard: Les propriétaires de club privé devront
entrer à l'intérieur d'une société
d'aménagement, faire partie d'une société
d'aménagement...
M. Simard: Exact.
M. Lessard: ... s'intégrer à l'intérieur
d'une société d'aménagement.
M. Simard: Bien sûr que tous les règlements, enfin,
les études sur tous les petits "knick-knacks", comme on les appelle, ne
sont pas terminées. Parce que, ce qui est important, c'est de prendre
l'inventaire chose qui n'a jamais été faite d'une
façon, si vous voulez, complète de tout le potentiel
faunique sur nos territoires du Québec. Je pense que, si on commence au
moins
par cela, je crois qu'on aura fait un pas assez extraordinaire en
avant.
M. Houde (Fabre): Puis-je ajouter quelque chose? SI je fais
erreur, vous me corrigerez, mais j'ai cru comprendre, dans cette philosophie
aussi, qu'une unité d'aménagement pourrait être
donnée à une société d'aménagement à
but non lucratif pour d'autres activités que la chasse et la pêche
également. Je pense que c'est un moyen assez extraordinaire de rendre
accessible notre territoire. Je suis bien d'accord qu'il y a une
clientèle de chasseurs et de pêcheurs, mais il peut arriver qu'une
société d'aménagement soit formée avec, comme
principal objectif ou, principal intérêt, supposons la voile ou la
descente de rivières, l'escalade, la varappe ou l'alpinisme. Je pense
aussi que, dans certains territoires, où peut-être le poisson se
fait plus rare, où la chasse est à peu près inexistante,
cela va permettre à certaines fédérations de plein air,
aux fédérations de montagnes, enfin, peu importe le nom, d'avoir
un jour, également accessibilité à un territoire pour des
activités autres que la chasse et la pêche ou, incluant la chasse
et la pêche...
M. Simard: Les deux principaux objectifs que le ministère
veut atteindre, c'est une plus grande accessibilité du public aux
valeurs récréatives, en plein air, incluant la pêche et la
chasse et, deuxièmement, une meilleure protection de la faune, une
meilleure conservation.
M. Lessard: Est-ce que cela veut dire que toute personne qui est
intéressée à faire partie d'une société
d'aménagement pourrait le faire au Québec? Quand on parle
d'accessibilité, c'est que je prends toujours l'exemple de ce que je
connais. On a une association, par exemple... Je connais
particulièrement deux associations de chasse et de pêche, dans ma
région. On avait malheureusement celle de Baie-Comeau, mais, par suite
de certaines politiques, on l'a perdue. A Forestville, par exemple, un
territoire de 500,000 milles carrés, toute personne de la région
qui veut devenir membre de cette association et, même de régions
extérieures, parce qu'on a un prix pour les non-résidants, si
vous voulez, des gens qui ne sont pas résidants de la région,
toute personne peut payer sa cotisation et devenir membre de cette association.
Est-ce que, dans les sociétés d'aménagement, cela va
être prévu que toute personne, à un moment donné,
puisse devenir membre, parce que je ne voudrais pas non plus que cela devienne
des clubs sélects de quelques amis et que l'individu ordinaire soit
simplement sur une liste noire et ne puisse devenir membre d'une
société d'aménagement? D'abord, j'ai cette question.
M. Simard: Si, à la suite d'inventaires effectués
par l'organisme qui gérera l'unité d'aménagement, il est
établi qu'il y a un potentiel de X jours-pêche ou de X
jours-chasse possibles ou, encore, de X jours pour d'autres activités
récréatives, une fois que ce sera établi, à la
suite d'un inventaire, où même l'aménagement physique et
faunique, je ne verrais pas pour quelle raison le citoyen ne pourrait pas faire
partie de la société, s'il y a de la place, s'il y a de l'offre
en place.
M. Lessard: Est-ce que, dans la détermination de ces
unités d'aménagement, dans la gestion de ces unités
d'aménagement et dans l'allocation de ces unités
d'aménagement, on va tenir compte, autant que possible, des populations
régionales?
M. Simard: Je pense que cela va être assez automatique,
cette affaire. Si la disponibilité récréative est en
place, je pense bien que cela va être la personne qui va se rendre plus
facilement au territoire qui en bénéficiera. Il y a toujours une
question de géographie, de distance et de possibilités de
fréquentations rapide.
M. Lessard: J'ai souvent l'impression, quand on se parle
j'essaie de me comprendre là-dedans que, en fait, ces
sociétés d'aménagement pourront être ou
ressembleront énormément à des genres d'associations de
chasse et de pêche.
M. Simard: Absolument, exactement. En plus, on ajoute d'autres
activités récréatives en plein air que la chasse et la
pêche.
M. Lessard: C'est-à-dire, des associations de chasse et de
pêche et d'autres activités.
M. Houde (Fabre): C'est cela, des associations de
récréations ordinaires.
M. Lessard: Cela peut être des municipalités.
M. Houde (Fabre): J'ai posé la question, l'autre jour.
Cela peut être des municipalités, par exemple, un village ou une
petite ville qui, en plus de ses locaux, de ses résidants permanents, a
des gens qui passent l'été là. Ils peuvent se former en
association à but non lucratif. La politique est tellement
libérale je viens de m'informer que le Parti
québécois pourrait même se former...
M. Lessard: J'aimerais moins cela.
M. Houde (Fabre):... en corporation à but non lucratif et,
finalement, théoriquement, obtenir un territoire, une unité
d'aménagement pour ses membres. Ce serait un très petit
territoire.
M. Simard: Cela pourrait s'appeler une association de
récréation en plein air.
M. Lessard: Je n'aimerais pas dépendre de la
discrétion du ministre à se sujet.
M. Houde (Fabre): On a un beau coin le long de la rivière
des Prairies.
M. Marchand: Le député de Saguenay reviendrait aux
sources.
M. Simard: M. le Président, c'est une solution
intermédiaire. Nous allons essayer de vivre avec pendant un certain
temps. C'est bien sûr, quand on met quelque chose de l'avant, qu'il y
aura toujours ouverture à des correctifs et tout cela. Je pense qu'il
était temps que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche fasse quelque chose pour ce qui est de l'accessibilité, pour
trouver une nouvelle formule.
Cela fait plusieurs années qu'on se casse la tête pour
trouver une nouvelle formule. Nous avons eu le rapport que le
député a devant lui, il y a quelques années, en 1972.
C'est bien sûr que ce ne serait pas comme tel, parce qu'il y a beaucoup
d'amélioration, il y a beaucoup de recherche à faire. Notre
rôle, c'est d'essayer de viser dans le mille autant que possible, pour
donner aux Québécois ce qu'ils demandent, parce qu'il faut
arrêter de penser uniquement en termes de chasse et de pêche,
aujourd'hui.
Je crois qu'il a été dit, antérieurement, que nous
avons toutes sortes de demandes, soit pour des descentes de rivières,
soit pour le tir à l'arc, soit pour des clubs de photographie. Enfin, on
a peut-être une banque de 25 ou 30 activités de loisirs et de
plein air; ce sont des gens qui demandent d'entrer à l'intérieur
de nos parcs pour se divertir.
Si on pense aussi, que, par convention collective, les syndicats sont en
train d'adopter, en tout cas, dans une bonne partie des Etats-Unis, la semaine
de quatre jours de travail, je crois que c'est le rôle du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et du
gouvernement de voir justement à créer assez de loisirs pour sa
population.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Laurentides-Labelle.
M. Lapointe: De quelle façon a-t-on prévu tenir
compte des investissements qui sont déjà faits sur des clubs
privés? Je pense à des chemins qui ont été faits,
qui ont été payés par les membres actuels, les camps
construits, l'ensemensement et le reste, diverses améliorations qui ont
été faites. Au moment où on va ajouter des membres,
va-t-on vendre ces équipements, après avoir fait un inventaire
récréatif?
M. Simard: Je pense qu'il est un peu tôt pour
répondre à cette question. L'équipe est justement
mandatée pour voir les implications concrètes du programme, du
projet. C'est difficile d'apporter une réponse positive au moment
où je vous parle. Il faudra attendre que l'étude soit plus
avancée, je parle de l'étude faite par l'équipe qui est
mandatée spécialement...
M. Lapointe: Mais, est-ce que, sur le plan des principes, on est
d'accord pour respecter ces droits acquis ou les investissements qui ont
déjà été faits?
M. Simard: Toutes ces questions sont posées, justement, au
moment où on se parle, à l'équipe de travail.
M. Lapointe: C'est parce qu'il y a beaucoup d'inquiétude
actuellement. Il y a un grand nombre de personnes qui sont des locataires de
clubs privés dans la région. Il y a beaucoup de clubs
privés aussi. Il y a beaucoup d'inquiétude à ce sujet. Il
y a même des clubs privés, actuellement, qui hésitent
à faire des investissements ou à faire de l'amélioration
ou de l'ensemencement, parce qu'ils se demandent ce qui va se passer, s'ils
vont faire ces investissements pour d'autres.
M. Simard: II y a des travaux de consultation qui sont faits
présentement par l'équipe auprès d'organismes publics, et
j'imagine que les associations de clubs privés vont être
consultées sur le sujet. Il y a d'ailleurs des associations de chasse et
de pêche qui vont être consultées également, dont
l'Association de chasse et de pêche de Forestville et de
Baie-Comeau-Hauterive.
M. Lapointe: Les territoires actuellement libres, accessibles
à tout le monde, vont être inclus, j'imagine, dans les
unités d'aménagement? Vont-ils être accordés
à des sociétés d'aménagement ou rester libres comme
ils le sont actuellement?
M. Simard: C'est une possibilité. Tout dépendra de
la définition de la révision des unités
d'aménagement, à quel endroit cela devra passer
géographiquement, sur quels faits géographiques cela devra
s'appuyer. Il y a un tas de choses à définir.
M. Lapointe: Parce qu'il reste que la... M. Simard: C'est
une possibilité.
M. Lapointe: ... Société d'aménagement comme
telle ne rendra pas ces territoires accessibles à 100%. Les membres vont
pouvoir y aller et les invités...
M. Simard: Les membres, les invités. Cela dépendra
de l'offre en place aussi, de l'offre de pêche, de l'offre en chasse, de
l'offre des autres activités récréatives possibles, une
utilisation rationnelle.
M. Lapointe: II y a aussi le problème de certains
territoires privés qui sont à proximité de
municipalités. Prenons par exemple la municipalité de
l'Ascension, dans mon comté; les territoires privés y sont tout
près des limites de la municipalité sur le plan touristique, cela
a des implications assez graves pour le développement de la
municipalité. Lorsque les touristes y arrivent, ils demandent où
aller à la pêche. On est obligé de répondre aux
gens: On a des lacs tout près, il y a
de la truite, mais vous ne pouvez pas y aller. Est-ce que cela va
permettre de corriger cette situation pour le touriste, même s'il n'est
pas membre de ces sociétés? Est-ce qu'on prévoit des
territoires, comme je le demandais tout à l'heure, libres, qui
pourraient être contrôlés je ne sais de quelle façon,
pour que les touristes les gens qui viennent dans la région puissent
aller à la pêche, sans être membres, sans être
nécessairement invités, parce que cela peut être des gens
de l'extérieur aussi?
M. Simard: Parlez-vous de pourvoyeurs en chasse et pêche,
à ce moment?
M. Lapointe: Ce ne sont pas les...
M. Simard: Les formules de substitution qui...
M. Lapointe: Cela pourrait être une formule pour
transformer ces territoires privés en territoires de pourvoyeurs.
M. Simard: Cela fait partie de l'étude que réalise
présentement l'équipe.
M. Lapointe: Ou en libérer un certain nombre.
M. Simard: C'est étudié dans les cadres de nos
projets.
M. Lapointe: Je vous ai mentionné une municipalité,
mais c'est le cas de plusieurs municipalités où il n'y a pas du
tout de territoires libres dans les environs. C'est à
l'étude...
M. Simard: C'est à l'étude.
M. Lapointe: II est prévu de faire des modifications de ce
côté.
M. Lessard: II y a seulement une chose qui continue de
m'inquiéter quand on parle d'unités d'aménagement, c'est
lorsqu'on parle de sociétés d'aménagement qui vont
être incorporées. Cela laisse entendre, en fait, que cela va
être d'autres clubs privés, mais à qui on va imposer
certaines exigences d'ouvrir un peu plus leurs territoires à d'autres
personnes, alors que les associations de chasse et de pêche, en vertu de
leurs règlements, doivent nécessairement ouvrir leurs territoires
aux...
M. Simard: Ce sont des corporations sans but lucratif. Par
définition, elles sont incorporées...
M. Lessard: Les règlements...
M. Simard: ... selon la troisième partie de la Loi des
compagnies.
M. Lessard: ...de ces sociétés d'aménagement
vont être très importants, si on veut, véritablement, que
cela devienne des sociétés accessibles.
Autre chose: Dans votre échéancier, il semble que ce n'est
pas encore tellement défini, c'est-à-dire qu'on a la politique
générale, mais en ce qui concerne les solutions concrètes
à un certain nombre de problèmes, ce n'est pas encore tellement
défini.
On peut dire, cependant, par exemple, que quand on parle de droits
acquis pour les propriétaires de clubs privés, c'est très
relatif, c'est-à-dire qu'ils ont décidé de construire sur
ces territoires. Cependant, c'était toujours soumis aux clauses du bail,
c'est-à-dire annulation automatique à l'intérieur de 30
jours. Il est toujours possible que ces personnes, devenant membres d'une
unité d'aménagement, conservent leur chalet ou leur
investissement, mais qu'il n'appartienne pas au gouvernement de racheter...
M. Lapointe: Si elles ont fait de l'ensemencement ou si elles ont
fait des chemins, etc., c'est différent du chalet. Le chalet, je suis
bien d'accord, qu'elles peuvent le conserver pour elles.
M. Lessard: Est-ce qu'on a prévu, dans
l'échéancier, des régions spécifiques,
actuellement, où on va concentrer, plutôt pendant la
période de trois ans, que ce sera telle région, les
régions qui subissent le plus de pression qui seront d'abord soumises
à cette nouvelle politique?
M. Simard: Comme je vous le disais tout à l'heure, M. le
Président, nous avons déjà des demandes. Nous allons
peut-être faire des tests. C'est bien sûr que nous allons
procéder par les régions où la pression est la plus
grande. Nous allons procéder par bassins de population. Par exemple,
peut-être la région de Québec, peut-être la
région de Montréal, prioritairement, mais la Mauricie et tout
cela, où c'est normal qu'il y ait des pressions de chasse et de
pêche et d'activités en plein air.
M. Lessard: Est-ce qu'on peut s'attendre...
M. Simard: Disons, que, de toute façon, le comité
d'étude...
M. Lessard: Le comité permanent.
M. Simard: Oui.... regarde le territoire dans sa totalité.
Maintenant, pour les cas type, les cas test, nous allons aller où il y a
le plus de pression.
M. Lessard: Est-ce qu'on peut s'attendre que ce comité
à temps plein, qui établit les modalités du nouveau
système, va pouvoir présenter un rapport, d'ici l'étude
des prochains crédits du ministère?
M. Simard: Oui. Disons que je ne veux pas mettre de date
spécifique. Je ne veux pas me mettre de corset en aucune façon.
Mais disons que dans une période d'à peu près six à
dix mois, nous devrions avoir un rapport assez complet.
M. Lessard: Alors, M. le Président, quant à moi, je
l'ai d'ailleurs dit au ministre, je n'ai pas l'intention de faire une
discussion de sémantique sur la libération du territoire
québécois au profit de l'ensemble de la population. Ce
système, en tout cas, à première vue, m'apparaît une
solution qui peut être valable, selon certaines modalités qui
peuvent être fort importantes. En particulier, je soulignais, tout
à l'heure, les règlements des sociétés
d'aménagement. On sait que les associations de chasse et de pêche
doivent soumettre, au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, une certaine réglementation, et doivent, par la suite, s'y
astreindre.
Je ne peux pas, pour le moment, dire que cela va être parfait. Il
n'y a rien de parfait, mais j'ai bien hâte de voir, lors de la discussion
des prochains crédits du ministère, où nous en serons
rendus. Je dis une chose: Que le ministre soit assuré que nous allons
surveiller; quant à moi, je vais surveiller l'application de cette
politique. J'espère que l'échéancier de trois ans pourra
être respecté, parce que je pense que le ministre en est
conscient la population du Québec n'attendra pas ou n'est pas
prête à attendre encore dix ans et d'autres promesses avant d'en
arriver à une plus grande accessibilité du territoire. Il reste
une chose, c'est qu'on ne peut pas condamner un système avant de l'avoir
connu, et surtout avant d'avoir connu ces modalités. Ce que je ne
voudrais pas, c'est que cela devienne un maquillage des clubs privés. Il
ne semble pas que ce soit dans l'intérêt des fonctionnaires,
actuellement, ou dans l'intérêt du ministre de le faire. Je suis
assuré parce qu'on va conserver, là-dedans, l'initiative
de la population, je trouve cela bien important si on veut créer
strictement de grandes réserves, administrées par le gouvernement
du Québec, ce n'est pas de cette façon qu'on va intéresser
la population à leurs ressources, parce que pour elle , bien souvent, un
territoire qui est administré par le gouvernement, c'est un peu un
territoire qui est administré par une grande compagnie ou autre chose.
Elle n'a pas confiance que ce sont ses propres ressources. Alors que quand
c'est soumis à sa propre administration, à sa propre initiative,
on peut, au moins, avoir l'espoir qu'elle va très bien l'aménager
et qu'elle va très bien en assurer la protection de la faune, en
collaboration avec les responsables de ce secteur.
En tout cas, pour le moment, je pense bien qu'on a les politiques
générales. L'année prochaine, on pourra recevoir le
rapport du ministère et on verra exactement dans quelle direction on a
l'intention de se diriger en ce qui concerne ces sociétés
d'aménagement et ces unités d'aménagement.
M. Houde (Fabre): Adopté.
M. Simard: Si je comprends bien, le député de
Saguenay est d'accord en principe.
M. Lessard: M. le Président, il reste les modalités
qui pourront être très importantes, mais je pense qu'en principe,
c'est là une expérience qui a, d'ailleurs, été
appliquée en Allemagne puisque c'est un peu le système qui existe
en Allemagne. Il semble avoir donné des résultats assez concrets.
Je pense qu'il est normal que, dans un immense territoire comme celui du
Québec, on tente d'associer la population à l'aménagement
de la faune et à la protection de la faune.
Le Président (M. Cornellier): Elément 1 est
adopté pour la deuxième fois.
M. Lessard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Elément 2:
Surveillance des chasseurs et des pêcheurs.
Surveillance des chasseurs et des
pêcheurs
M. Lessard: On sait que la direction de la surveillance des
chasseurs et des pêcheurs a subi, depuis quelques mois, un certain nombre
de critiques assez importantes et, en particulier, en ce qui concerne la
région de Québec. Je dois dire, M. le Président, que les
problèmes qui ont été soulevés dans cette
région ont aussi été soulevés dans d'autres
régions du Québec. A la suite d'un certain nombre de questions
que j'ai soulevées en Chambre et qui ont été
soulevées par certains chroniqueurs sportifs, est-ce que le ministre
possède actuellement le rapport de l'enquête sur les agents de
conservation dans la région de Québec?
M. Simard: Oui, M. le Président. Tel que j'ai
répondu au député de Saguenay à l'Assemblée
nationale il y a quelques jours, je suis en possession de ce rapport. Nous
sommes à l'étudier. Etant donné qu'il y a beaucoup de gens
impliqués, des personnalités impliquées, des pères
de famille, toutes sortes de gens, il faut remarquer une chose et
j'insiste là-dessus c'est que c'est un rapport policier, c'est
une enquête policière qui a été faite. Avant de
prendre quelque décision que ce soit, j'ai demandé l'aide
juridique du ministère de la Justice et nous procédons article
par article. Parce qu'un rapport policier, comme vous le savez, ce sont des
questions-réponses qui ont été faites aux
différents sujets questionnés. Avant d'en arriver à une
conclusion, je dois être extrêmement prudent. Je crois que nous
devons être prudents. Dans certains cas, nous n'avons pas de preuve. Ce
sont seulement des énoncés, des paroles et ce n'est pas mon
intention, tel que je l'ai dit au député de Saguenay à
l'Assemblée nationale, de rendre ce rapport public pour le moment et ce
n'est pas mon intention non plus d'en divulguer quelque bribe que ce soit,
à qui que ce soit. Je crois que je vais prendre mon temps. Je me donne
un échéancier approximatif d'un mois ou deux avant de
sévir. Bien sûr qu'il y a certaines choses à changer
à
l'intérieur du ministère. Nous devons peut-être
changer certaines de nos politiques. Bien sûr qu'il existe des
problèmes, mais je pense qu'il ne faut pas s'énerver plus qu'il
ne faut, étant donné que des problèmes existent partout,
dans toute société, dans toute corporation; lorsqu'on a des gens
qui travaillent ensemble, cela pose des problèmes.
Bien sûr, sans vouloir prendre la parole pour mes autres
collègues ministres, que, dans d'autres ministères, il y a
certains problèmes de personnel qui existent. D'un autre
côté, cela se passe chez nous, c'est moi qui ai commandé
l'enquête parce que, justement, j'avais certains doutes. L'enquête
a été faite dans la région de Québec et c'est mon
intention de la poursuivre dans d'autres régions. Je pense que le
député de Saguenay n'insistera pas pour que je dépose ce
rapport tant et aussi longtemps que je n'aurai pas pris une position finale
à ce sujet.
M. Lessard: Je comprends la prudence du ministre, mais cette
prudence ne doit pas aller jusqu'au point où on ne fait rien. Le
ministre se donne un mois, peut-être deux mois, mais on sait que, pour
l'opinion publique, c'est extrêmement important qu'on ait l'assurance que
des mesures soient prises pour, non pas vider cette direction, parce que je
continue à croire qu'il y a des agents de conservation qui sont
compétents et qui font très bien leur travail...
Il y en a d'autres, par ailleurs, qui ne font pas exactement ce qu'ils
devraient faire et, même si le ministre m'a dit à
l'Assemblée nationale qu'il n'avait pas besoin du député
de Saguenay pour faire le nettoyage, il reste que les pressions populaires, les
presssions de la population, les pressions de certaines personnes qui sont
directement intéressées pour que cette direction soit une
excellente direction... On sait une chose. La surveillance des chasseurs et des
pêcheurs constitue, à l'intérieur du ministère, un
élément extrêmement important et, quand cela va mal
là-dedans, cela pose des problèmes ailleurs. Quand il y a une
mauvaise surveillance du territoire, c'est toute la question de la faune qui
est mise en cause.
Ce que je voudrais savoir du ministre, étant donné qu'il
me dit que, dans certains cas, il n'y a pas de preuve, dans d'autres,
peut-être y a-t-il eu des preuves concrètes, c'est: Est-ce
qu'à la suite de la réception du rapport, il y a eu suspension de
certains agents de conservation? Sinon, en fait...
M. Simard: Du rapport comme tel, non, M. le Président,
parce que c'est bien sûr que, si je dois marcher avec le rapport, je vais
marcher avec la totalité du rapport parce qu'il y a tellement de choses
interreliées que, s'il fallait que je sévisse
immédiatement dans un cas, cela pourrait créer
énormément de problèmes dans d'autres parce que tout est
interrelié, étant donné que cela fait partie de la
même formation. J'aimerais dire au député de Saguenay que,
dans toute formation, que ce soit le corps de la SQ, que ce soient nos agents
de conservation, c'est bien sûr qu'il y en a des bons et qu'il y en a de
moins bons, et qu'il y en a peut-être des encore moins bons, mais que
voulez-vous, nous avons des agents de conservation qui sont chez nous depuis
fort longtemps et qui n'ont peut-être pas la même dimension de
jugement que les jeunes qui sortent maintenant des CEGEP. Nous sommes en train
de rajeunir tout notre système, mais j'avoue très candidement au
député de Saguenay que nous en avons qui doivent être
remplacés et je prendrai les dispositions en temps et lieu.
M. Lessard: N'est-il pas normal que certaines personnes qui font
l'objet d'une enquête policière soient du moins suspendues tant et
aussi longtemps que cette enquête n'est pas terminée et tant et
aussi longtemps qu'on n'a pas pris une décision, quitte, par la suite,
s'il y a eu erreur, à verser le salaire de cette personne et à la
remettre en place? A ma connaissance, je pense que, dans chaque
ministère, quand une personne fait l'objet d'une enquête
policière, pas n'importe quelle enquête, mais une enquête
policière... N'oublions pas, M. le Président, que, dans certains
cas, on a parlé de vol de certains investissements sur les lacs, de
certaines chaloupes sur les lacs du ministère. Est-ce que ces personnes
qui font actuellement l'objet d'une enquête policière ont
été, temporairement du moins, suspendues comme agents de
conservation?
M. Simard: M. le Président, j'aimerais faire remarquer au
député de Saguenay que ce n'est pas une enquête sur la plan
individuel, mais c'est une enquête qui a été faite sur un
service. C'est pour cela que je disais que tout est interrelié et que
c'est le service qui a été l'objet de l'enquête
policière. Par définition, bien sûr, à
l'intérieur du service, il y a des individus et ce sont ces individus
qui ont été questionnés. Mais je dois vous dire que le
fait qu'ils ont été questionnés, jusqu'à
maintenant, même si je n'ai pris aucune position, a quand même
causé une certaine vague à l'intérieur du service.
M. Lessard: Je suis d'accord, mais, dans certains cas, je
l'affirme encore, il y a eu vol avec témoin ou, en tout cas, il y a eu
présumé vol. Est-ce qu'il y a eu suspension de cette
personne?
M. Simard: II n'y a pas eu de suspension parce que, justement, on
présume toujours. Une enquête policière, M. le
Président, ce sont des présomptions.
M. Lessard: Le ministre possède des affidavits de
personnes qui ont affirmé avoir eu connaissance de certaines...
M. Simard: Le député de Saguenay va comprendre que
c'est une question de stratégie. Lorsque nous prendrons position, nous
allons prendre position d'une façon totale sur le service et des
individus à l'intérieur du sevice. Je ne peux pas me permettre,
et je crois que le député de Sa-
guenay a assez d'expérience pour le comprendre, si je prends
position sur un individu, deux individus ou quatre ou cinq, peu importe le
nombre, ceci peut me causer énormément de problèmes pour
l'avenir.
M. Lessard: Est-ce que certains des agents de conservation
impliqués bénéficieraient d'une certaine protection
à l'intérieur du ministère?
M. Simard: Je comprends mal la question du député
de Saguenay.
M. Lessard: Je comprends mal, M. le Président, que
certaines personnes aient été directement impliquées; il y
a eu des déclarations solennelles...
Je comprends que c'est M. Descent qui a fait l'enquête
policière en question, le même M. Descent que nous avons connu
dans une autre enquête et qui devait remplacer une autre personne pour
faciliter un certain travail de présumées personnes membres de la
pègre.
M. Côté: C'est hors du sujet! Pour autant qu'elles
n'étaient pas...
M. Lessard: Je comprends mal, M. le Président, que
le...
M. Côté: II y a des...
M. Lessard: ... ministre, à la suite de preuves qui, en
tout cas, existent à l'intérieur de son ministère,
à la suite de certains affidavits, n'ait pas suspendu quelques personnes
directement ou indirectement impliquées dans cette enquête et qui
sont des personnes assez haut-placées dans la région du district
de Québec. Cela m'inquiète et c'est tout le moral des autres
agents de conservation qui en souffre. Il me semble qu'il aurait
été normal que le ministre prenne certaines décisions
depuis que le dépôt de ce rapport a été fait au
ministère.
M. Simard: M. le Président, je dois vous dire que, de la
part du ministère et en tant que ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, il n'y a aucune espèce de doute à l'effet de
savoir si un système de protection existe. Quand je sévirai ou
quand le ministre de la Justice sévira, ce sera en raison de la
totalité du rapport. Il n'est pas question que j'essaie, en tout cas
personnellement, comme ministre, de protéger qui que ce soit ou
n'importe quel individu dont on fait mention à l'intérieur du
rapport. Je voudrais être très clair et net, M. le
Président, je pense bien qu'en temps et lieu il y aura
possibilité de déposer le rapport publiquement. A ce
moment-là on verra. Il n'y a de ma part aucune espèce de
protection ou quoi que ce soit, peu importe la définition qu'on veut lui
donner.
Le Président (M. Cornelller): Le député de
Lauren tides-Label le.
M. Lapointe: Concernant le recrutement des agents de conservation
ayant contribué à la mise en place du cours d'agents de
conservation, lorsque j'étais directeur des services de l'enseignement
de la régionale Henri-Bourassa, je voudrais savoir quelle collaboration
existe entre le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
et les deux commissions scolaires régionales, Chauveau et
Henri-Bourassa, qui forment les agents de conservation, au point de vue de
l'évaluation du rendement, un genre de "follow up", si vous voulez, pour
mettre à jour continuellement les cours donnés par cette
commission scolaire, à savoir si cela correspond aux besoins de
formation des agents de conservation. Ensuite j'aurai une autre question
là-dessus, à la suite de la réponse reçue.
M. Simard: La collaboration, pour autant que je sache, avec les
deux commissions scolaires, se fait par l'entremise d'un comité du
ministère de l'Education que nous rencontrons
régulièrement. La collaboration, jusqu'à maintenant, a
été excellente dans tous les cas; quant à
l'évaluation qui est faite des candidats, elle se fait au moment du
recrutement lui-même par un jury de la Commission de la fonction publique
où, évidemment, nous sommes représentés.
M. Lapointe: Est-ce qu'on pourrait savoir le nombre de jeunes qui
sont sortis de ces écoles et qui ont eu un emploi d'agent de
conservation?
M. Simard: Actuellement il y en a 28, sernble-t-il. Il y a un
contingentement de vingt par commission scolaire. Cette année, des
candidats qui se sont présentés, à notre déception
générale, il n'y a, je pense, qu'une quinzaine de candidats qui
se sont qualifiés, et c'est surtout à cause de problèmes
de santé.
M. Lapointe: En fait, j'ai justement une question
là-dessus, parce que j'avais eu l'occasion de discuter il y a quelques
années, avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche des critères d'engagement qui dépendent en partie de
la fonction publique.
Deux critères, entre autres, qui ne me paraissent pas tellement
importants et dont on tient compte encore: II y a la question d'âge. Il y
a un certain nombre de ces jeunes qui sortent de l'école à 18 ou
19 ans.
M. Simard: Ce critère n'existe plus depuis deux ans
déjà.
M. Lapointe: Le deuxième critère est la question de
grandeur. Je trouve absurde qu'un candidat soit refusé parce qu'il a un
pouce ou un demi-pouce de moins que la grandeur minimum exigée, alors
qu'il a une très bonne formation. Un autre problème dont j'ai
pris connaissance récemment: il s'agit d'un candidat qui avait une
faiblesse de la vue de 5% et qu'on a refusé. Je me demande
jusqu'à quel point ces critères sont vala-
bles dans la sélection des candidats comme agents de
conservation.
M. Simard: C'est la Commission de la fonction publique qui
établit ces critères qui sont les mêmes que ceux
utilisés pour le recrutement du corps policier.
M. Lapointe: Est-il nécessaire d'avoir les mêmes
critères?
M. Simard: C'est peut-être discutable, mais jusqu'à
maintenant, on les a jugés nécessaires. Ils subissent des examens
médicaux par des médecins qui les refusent ou les acceptent.
Quant à la taille, c'est discutable; cette question revient
fréquemment sur le tapis. Il devrait quand même y avoir une
grandeur minimum pour un agent de la paix. Si, de cinq pieds sept, on passe
à 5 pieds six, alors, pourquoi pas cinq pieds cinq, ou cinq pieds
quatre, et cinq pieds trois l'année suivante? C'est un sujet qui est
toujours ouvert. La Commission de la fonction publique n'a pas voulu changer ce
critère, elle a plutôt changer celui de l'âge.
M. le Président (Houde, Fabre): D'autre part, il faudrait
peut-être empêcher des élèves d'entreprendre ce cours
si, au bout de deux ou trois ans, ils n'ont pas l'âge requis ou qu'ils
portent des lunettes. Il ne faudrait pas leur faire suivre un cours qui ne
débouche sur rien.
M. Simard: C'est à ce moment que nous intervenons
auprès du ministère de l'Education afin que l'élève
qui s'inscrit à ce cours réponde aux exigences lorsqu'il
terminera. Je crois que la faiblesse est là.
M. Lapointe: Ma question du début portait exactement sur
la collaboration. Il est très important que l'on fasse connaître
ces conditions pour qu'au niveau de l'école et de la commission
scolaire, lors de la sélection des candidats, on n'accepte pas des
candidats qui ne répondent pas aux normes. Nous retrouvons actuellement
plusieurs personnes qui sont en chômage et ne trouvent pas d'emploi
à cause de ces critères.
M. Simard: Ce que nous avons essayé de faire, l'an
dernier, dans ces cas: nous avions besoin d'agents de conservation, mais pour
travailler dans nos bureaux de Montréal, nous ne pouvions les employer
comme agents de conservation, mais nous les avons recrutés dans le
service de la conservation.
Je voudrais profiter de cette occasion pour souligner que le
ministère est très satisfait des agents de conservation sortis de
ces écoles. L'an dernier en particulier, nous n'avons eu que des
félicitations sur leur comportement, leur motivation. Nous l'avons
surtout constaté lors des épreuves que ces jeunes ont subies sur
des rivières à saumon en Gaspésie. Ils ont tous, par la
suite, été embauchés et travaillent dans
différentes régions de la province. Nous n'avons que des
félicitations à leur apporter.
M. Côté: Au moment où nous avons introduit le
programme 1, j'avais porté à votre attention le faible jugement,
dans certains cas, d'agents de conservation de la faune. Bien sûr, on a
du jugement ou on n'en a pas. Le ministère se préoccupe-t-il de
cette question de jugement que je trouve très importante. M. Moisan,
n'avez-vous pas eu à trancher de cas probants de manque de jugement,
l'an dernier? Serait-ce particulier à notre région? Une chose est
certaine, la méthode de recrutement, par les années
passées, n'a pas aidé. Je vous le concède, mais n'y a-t-il
pas un certain travail à faire au niveau de ces gens pour les aider
à se servir de leur jugement?
M. Simard: Je pense que vous avez un peu répondu à
la question, au départ, en disant qu'on l'a ou on ne l'a pas. On essaie
de recruter ceux qui en ont. C'est un des critères importants.
Il faut aussi souligner un autre point. Les agents de conservation sont
là pour mettre une loi en application et ils ne doivent pas se
substituer aux juges qui, eux, sont censés avoir le jugement.
On peut demander du jugement. On essaie de choisir ceux qui en ont, mais
ils ne doivent pas se substituer aux juges. Ils sont là pour mettre une
loi en application.
M. Côté: Oui, mais de la part du ministère, y
a-t-il des directives dans ce sens qui sont émises aux agents de
conservation? C'est bien beau de ne pas se substituer au travail du juge, mais
je sais...
M. Simard: Je ne suis pas spécialiste dans le domaine,
mais je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de corps policiers qui donnent des
directives à leurs policiers, qui leur donnent un texte de loi et leur
disent: Mettez-le en application, mais servez-vous de votre jugement.
C'est-à-dire: Quand vous trouvez que cela a du sens, allez-y, et quand
vous jugez que cela n'a pas de sens, n'y allez pas. Je ne pense pas qu'on
puisse faire cela.
M. Côté: D'accord. Pourrait-on prendre un exemple
précis? L'été passé, dans la rivière
Sainte-Anne-des-Monts, un pêcheur avait payé sa cotisation pour
aller pêcher dans la rivière, une journée, et il avait avec
lui sa famille: sa femme et ses enfants. Les enfants se sont mis le gros orteil
et le bout du pied à l'eau. Un agent de conservation est arrivé
et a dit: Madame, je pourrais vous accuser d'une infraction, parce que c'est
défendu de se baigner dans la rivière. S'il avait fallu qu'il
impose une amende, cela aurait été un beau "chiard". Et j'aurais
été en tête à part cela pour protester, car cela
aurait effectivement été un manque de jugement.
M. Simard: II ne l'a pas fait.
M. Côté: II ne l'a pas fait.
M. Simard: Donc, il a fait preuve de jugement.
M. Lessard: Pourquoi avoir inscrit cette
clause dans les règlements, c'est-à-dire ne pas avoir le
droit de se baigner dans les rivières à saumon? Cela veut-il dire
que le baigneur fait peur au saumon?
M. Simard: C'est une clause qui a été inscrite
à cause des problèmes que nous avions, particulièrement
sur la rivière Matane.
M. Côté: Je veux quand même en revenir
à mon affaire, parce que je ne le gobe pas comme cela.
M. Simard: A certains endroits, la population locale ou les
enfants en profitaient pour se baigner dans la fosse à saumon.
M. Lessard: Les gens n'ont pas le droit de pêcher dedans.
Ils n'ont même plus le droit de se baigner, maintenant.
M. Simard: Ils ont le droit de pêcher dedans, parce que
c'est une rivière qui est ouverte au public.
M. Lessard: Pas la rivière Baie-Trinité.
M. Côté: J'en reviens à mon affaire. L'agent
de conservation a fait preuve de jugement, mais il a quand même
manqué, il s'est substitué au juge.
M. Houde (Fabre): Que voulez-vous, au juste?
M. Côté: Ce que je veux? C'est flagrant dans ma
région, et ailleurs aussi, les agents de conservation ont un manque
flagrant de jugement, tout simplement. Dans un cas que nous avons eu à
débattre, l'an passé, les agents de conservation faisaient de la
recherche systématique pour prendre en défaut les employés
du service des parcs. Dans plusieurs cas, au moins un qui est flagrant, cela a
été débouté en cour, n'est-ce pas?
M. Simard: Je ne suis pas totalement d'accord.
M. Côté: Si on se base sur un premier examen de l'an
passé... On va peut-être vider l'affaire du parc. Dans un premier
examen, l'an passé, on avait dit qu'il y avait une situation quand
même assez loufoque dans le parc de la Gaspésie, au moment
où il n'y avait plus personne aux barrières pour contrôler
l'entrée et la sortie des parcs. Un premier rapport soumis disait que la
situation était normale. Par la suite, un autre rapport est venu
confirmer que la situation n'était pas normale du tout. Il y a
peut-être là des choses qui se passent à ce niveau. Je sais
que le ministère a entrepris des procédures énergiques
pour régulariser cette situation, mais peut-on espérer que, dans
l'été qui vient, les mêmes querelles entre le service des
parcs et la conservation de la faune vont disparaître? Que chacun mette
de l'eau dans son vin ou qu'il y ait quelque chose qui se fasse au niveau du
ministère? Ce n'est pas la chasse aux braconniers, c'est la chasse entre
les différents services du ministère.
M. Simard: Je pense que ce problème est
réglé maintenant. Nous allons surveiller la situation durant
l'été, pour nous assurer que ces incidents ne se reproduiront
pas.
M. Côté: En ce qui concerne l'affectation des agents
de conservation de la faune, nous avons eu à discuter, à un
moment donné, de postes d'attache de certains agents de conservation.
Dans le territoire concerné, les problèmes sont-ils à peu
près tous réglés? Par exemple, on avait
précisé que les agents de conservation de Cap-Chat étaient
obligés de se déplacer à Matane, et que ceux de Mont-Louis
étaient obligés de se déplacer à
Grande-Vallée, avec l'équipement du ministère, le matin,
avec leur propre équipement, le soir; ils faisaient jusqu'à 160
milles dans une journée, dans certains cas.
M. Simard: C'est une situation qui ne devrait pas durer. C'est
une situation transitoire qui découle de la réorganisation du
service en sous-régions. Il est à prévoir que, dans
très peu d'années, tous les agents de conservation d'une
sous-région seront localisés tout près du sous-poste.
Entre-temps, nous avons des problèmes ici et là, que nous tentons
de régler un à un.
Dans le cas de Matane, de Cap-Chat ou de Sainte-Anne-des-Monts, je crois
qu'il ne restait qu'un cas à régler et le service en question a
eu comme directive de le régler de la meilleure façon possible
sans que l'agent en question ait à voyager chaque jour.
M. Lapointe: M.le Président, le même problème
se pose chez nous et je voulais le soulever lorsque j'ai demandé la
parole. Des agents de conservation qui, matin et soir, parcourent cent milles,
donc deux cents milles par jour, pour amener le véhicule du
ministère du Tourisme au poste d'attache, au point de vue de
l'efficacité, cela a des implications. L'agent de conservation qui est
appelé le soir, à la suite de plaintes, ne peut se
déplacer, car il n'a pas le véhicule du ministère et n'est
pas payé pour son propre véhicule. Donc, dans certaines
régions ou municipalités, il n'y a aucune surveillance des
braconniers.
Je crois que l'on devrait modifier cette politique qui s'applique aussi
dans d'autres ministères, comme le ministère des Transports, ce
qui est ridicule. Les gens doivent se déplacer sur cinquante ou cent
milles soir et matin; ils partent à neuf heures, vont chercher le
véhicule et commencent à travailler à dix heures et demie;
le soir ils repartent à trois heures et demie ou quatre heures pour
ramener le véhicule au poste d'attache; ils travaillent quatre heures
par jour. Cela est ridicule sur le plan de l'efficacité.
M. Simard: Ce serait ridicule si cela devait rester ainsi. Je le
répète, le système de la sous régionalisation a
été établi pour une meilleure effica-
cité. D'ici un an ou deux, les gens devraient être
regroupés autour du poste. Si je demeure à Saint-Hyacinthe et
dois venir travailler chaque matin, je devrai aussi faire deux cent soixante
milles par jour, mais je suis déménagé à
Québec. On défraie le coût de déménagement
des agents qui veulent le faire, on ne les y force pas. Ceux qui ne veulent pas
déménager et aiment mieux voyager, on doit continuer à
appliquer ce même système jusqu'à ce que l'agent
décide de déménager ou demande une mutation ou se retire
éventuellement; son remplaçant sera installé tout
près du poste. C'est une situation temporaire.
M. Lapointe: Pourquoi ne garderait-il pas le véhicule?
Est-ce une raison de contrôle?
M. Simard: On défait à ce moment tout le
régime tel qu'il a été établi pour une plus grande
efficacité. Nous voulons que les agents se rapportent au poste le matin
et savoir où ils vont durant la journée, chose que nous n'avons
jamais sue. C'est le seul moyen que nous avons pour contrôler les
allées et venues des agents.
M. Lapointe: N'y aurait-il pas d'autres façons de les
contrôler? Je me pose la question à savoir si c'est plus efficace;
nous avons l'expérience d'autres ministères.
M. Simard: ... le développement d'un réseau radio
qui sera terminé d'ici un an ou deux dans toute la province. Dès
lors, il sera possible de communiquer par radio et éviter tous ces
déplacements. Je le répète, c'est une situation
transitoire.
M. Côté: Le principe n'est pas mauvais, car il y
avait risque d'abus. Là où il y avait une certaine situation,
c'est lorsque des gens devaient se rapporter à quarante milles alors
qu'ils se trouvaient dans le territoire même. J'aurais un dernier point
à soulever au niveau de la spécialisation des agents de
conservation de la faune. Je suis personnellement au courant que, l'an dernier,
le travail des nouveaux fut assez efficace le jour, mais sachant que le
braconnage se fait surtout la nuit, envisagez-vous des méthodes ou
moyens de contrer le braconnage de nuit, surtout?
M. Simard: C'est une situation qui ne devrait pas durer. C'est
une situation transitoire qui découle de la réorganisation du
service en sous-régions. Il est à prévoir que, dans
très peu d'années, tous les agents de conservation d'une
sous-région seront localisés tout près du sous-poste.
Entre-temps, nous avons des problèmes ici et là, que nous tentons
de régler un à un.
Dans le cas de Matane, de Cap-Chat ou de Sainte-Anne-des-Monts, je crois
qu'il ne restait qu'un cas à régler et le service en question a
eu comme directive de le régler de la meilleure façon possible
sans que l'agent en question ait à voyager chaque jour.
M. Lapointe: M. le Président, le même pro-
blème se pose chez nous et je voulais le soulever lorsque j'ai
demandé la parole. Des agents de conservation qui, matin et soir,
parcourent cent milles, donc deux cents milles par jour, pour amener le
véhicule du ministère du Tourisme au poste d'attache, au point de
vue de l'efficacité, cela a des implications. L'agent de conservation
qui est appelé le soir, à la suite de plaintes, ne peut se
déplacer, car il n'a pas le véhicule du ministère et n'est
pas payé pour son propre véhicule. Donc, dans certaines
régions ou municipalités, il n'y a aucune surveillance des
braconniers.
Je crois que l'on devrait modifier cette politique qui s'applique aussi
dans d'autres ministères, comme le ministère des Transports, ce
qui est ridicule. Les gens doivent se déplacer sur cinquante ou cent
milles soir et matin; ils partent à neuf heures, vont chercher le
véhicule et commencent à travailler à dix heures et demie;
le soir ils repartent à trois heures et demie ou quatre heures pour
ramener le véhicule au poste d'attache; ils travaillent quatre heures
par jour. Cela est ridicule sur le plan de l'efficacité.
M. Simard: Ce serait ridicule si cela devait rester ainsi. Je le
répète, le système de la sous-régionalisation a
été établi pour une meilleure efficacité. D'ici un
an ou deux, les gens devraient être regroupés autour du poste. Si
je demeure à Saint-Hyacinthe et dois venir travailler chaque matin, je
devrai aussi faire deux cent soixante milles par jour, mais je suis
déménagé à Québec. On défraie le
coût de déménagement des agents qui veulent le faire, on ne
les y force pas. Ceux qui ne veulent pas déménager et aiment
mieux voyager, on doit continuer à appliquer ce même
système jusqu'à ce que l'agent décide de
déménager ou demande une mutation ou se retire
éventuellement; son remplaçant sera installé tout
près du poste. C'est une situation temporaire.
M. Lapointe: Pourquoi ne garderait-il pas le véhicule?
Est-ce une raison de contrôle?
M. Simard: On défait à ce moment tout le
régime tel qu'il a été établi pour une plus grande
efficacité. Nous voulons que les agents se rapportent au poste le matin
et savoir où ils vont durant la journée, chose que nous n'avons
jamais sue. C'est le seul moyen que nous avons pour contrôler les
allées et venues des agents.
M. Lapointe: N'y aurait-il pas d'autres façons de les
contrôler? Je me pose la question à savoir si c'est plus efficace;
nous avons l'expérience d'autres ministères.
M. Simard: ... le développement d'un réseau radio
qui sera terminé d'ici un an ou deux dans toute la province. Dès
lors, il sera possible de communiquer par radio et éviter tous ces
déplacements. Je le répète, c'est une situation
transitoire.
M. Côté: Le principe n'est pas mauvais, car il y
avait risque d'abus. Là où il y avait une certaine
situation, c'est lorsque des gens devaient se rapporter à quarante
milles alors qu'ils se trouvaient dans le territoire même. J'aurais un
dernier point à soulever au niveau de la spécialisation des
agents de conservation de la faune. Je suis personnellement au courant que,
l'an dernier, le travail des nouveaux fut assez efficace le jour, mais sachant
que le braconnage se fait surtout la nuit, envisagez-vous des méthodes
ou moyens de contrer le braconnage de nuit, surtout?
Durant le jour, certains pêcheurs qui fréquentent les
rivières sont, sans le vouloir, des agents de conservation, mais durant
la nuit, les rivières à saumon sont vidées au filet,
etc.
M. Simard: Les agents de conservation travaillent autant la nuit
que le jour; les horaires de travail sont faits en vertu des conventions
collectives. Je ne connais pas le pourcentage des infractions sur les
rivières à saumon durant la nuit, je serais curieux de le savoir,
mais c'est durant cette période que les causes ont été
faites. Il y a autant d'agents de conservation en devoir la nuit que le
jour.
M. Côté: II y en a probablement qui sont
assignés, j'en conviens. J'aimerais savoir le nombre d'infractions pour
le jour et pour la nuit, je crois qu'il y aura une grande
différence.
M. Simard: Je ne sais pas si cette compilation a
été faite.
M. Côté: Le jour et la nuit. J'aimerais.le savoir,
car j'ai nettement l'impression que la surveillance n'est pas aussi continuelle
et étroite la nuit que le jour.
M. Le Président (Cornellier): M. le député
de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, suite à la discussion
sur les agents de conservation faite par le député de Matane, je
constate que, dans le résumé des règlements de la
pêche sportive du Québec, on donne l'adresse et le numéro
de téléphone des bureaux de district du Bas-Saint-Laurent et de
la Gaspésie: Côte-Nord, 818, avenue Laure, Sept-lles,
numéro de téléphone. Dans les anciennes éditions,
on y donnait au moins le nom d'agents de conservation avec lesquels nous
pouvions communiquer dans certains endroits. En tant que chasseur, je relaterai
une expérience que j'ai vécue l'an dernier, et je n'ai pas
été le seul à le faire: il m'a fallu
téléphoner à plusieurs reprises et chercher pour trouver
un agent de conservation afin qu'il enregistre mon orignal. Le problème
que nous avons, c'est que nous ne savons plus à qui nous adresser. Dans
les petites localités de mille deux cents habitants ou treize cents
habitants, les agents sont probablement connus, mais dans nombre d'endroits, et
c'est le cas à Forest-ville, à Baie-Comeau, j'ai constaté,
l'année dernière, contrairement à l'année
précédente, qu'il n'y avait pas de roulotte installée
à un endroit déterminé, de telle façon que les
chasseurs et les pêcheurs particulièrement les chasseurs pendant
la période de chasse à l'orignal ne savent pas où faire
enregistrer leurs prises. Si vous avez une plainte à faire, si vous avez
rencontré un braconnier à tel endroit, vous me direz qu'il n'y a
qu'à téléphoner au bureau de Sept-lles, mais les frais
virés ne sont pas acceptés. Donc, dans le résumé
des règlements de chasse et de pêche, sur quelque quatre cents
agents de conservation que vous employez, je crois qu'il devrait y en avoir de
régionaux pour faire connaître la liste des agents de conservation
par territoire. Les gens ne téléphoneront pas à Sept-lles,
à leurs propres frais, pour pouvoir enregistrer. L'année
dernière, durant la période de la chasse, j'ai reçu
plusieurs appels téléphoniques de gens qui ne savaient pas
à qui s'adresser.
M. Simard: Auparavant, le nom des agents de conservation
apparaissait dans le résumé, mais on a dû en réduire
le volume parce que ça devenait un volume, et c'est une des choses qui
ont éliminées. Durant la chasse, lorsque vient le temps
d'enregistrer le gibier, nous manquons de personnel. C'est bien clair. Nous
embauchons du personnel occasionnel.
M. Lessard: On a quarante-huit heures pour l'enregistrer.
M. Simard: Dans les régions très
fréquentées par les chasseurs, nous avons des postes
spéciaux d'enregistrement, mais il n'y en a pas partout. Maintenant que
nous avons cinquante-cinq bureaux sous-régionaux, on verra
réapparaître, dans le résumé des règlements
de la chasse, au lieu du nom et de l'adresse de 400 agents de conservation, les
400 bureaux.
Nous avons hésité à le faire et ne l'avons pas
encore fait car ces bureaux ne sont pas tous organisés. Même ceux
qui sont à peu près complètement équipés
maintenant, on n'a pas une présence assurée aux bureaux. Nous
prévoyons que chacun des bureaux sous-régionaux aura au moins un
agent de bureau pour assurer une présence constante pour répondre
au téléphone; mais cela n'est pas encore en place.
M. Lessard: C'est un autre problème. Tout d'abord, la
disponibilité. On me disait: Tel agent de conservation demeure à
tel endroit. Lorsque je m'y présentais, il était parti à
son travail. Il faudrait un endroit où l'on soit assuré d'avoir
une réponse.
M. Simard: Ils ne peuvent pas être dans les bois, sur les
rivières à saumon et au bureau en même temps.
M. Lessard: Je suis d'accord. Durant la période de la
chasse à l'orignal, vous embauchez des occasionnels. Il me semble qu'il
serait logique, pour des villes plus importantes comme Baie-Comeau et
Hauterive, qui regroupent environ
25,000 âmes il y a quand même des chasseurs
que l'on sache où se présenter pour enregistrer son orignal car,
après 48 heures, on enfreint la loi, théoriquement du moins. Si
je n'avais pas fait les démarches nécessaires l'année
dernière, je n'aurais pu enregistrer mon orignal dans les 48 heures car
je ne pouvais rejoindre l'agent de conservation.
Parlant des agents de bureau je ne blâme personne car c'est
une question de disponibilité j'ai essayé de communiquer
avec le sous-bureau de Baie-Comeau durant la période de la chasse pour
savoir où m'adresser, et je n'ai pas eu de réponse. La
réaction des gens était la suivante: S'ils ne veulent pas qu'on
enregistre notre orignal, on ne l'enregistrera pas. Les gens doivent courir
pour faire enregistrer leur gibier sans savoir où s'adresser.
M. Simard: Nous avons eu des plaintes, dans le Nord-Ouest du
Québec en particulier, où l'on chasse 60% des orignaux du
Québec et avons pris les mesures qui s'imposaient. Je ne me souviens pas
d'en avoir reçu de votre région mais nous en prenons note pour
l'automne prochain.
M. Lessard: J'en ai eu mais j'attendais que les crédits
soient discutés pour en parler.
M. Simard: La suggestion du député de Saguenay est
très intéressante et nous y verrons pour l'année qui
vient.
M. Lessard: II serait logique que l'on inscrive les sous-bureaux
et les numéros de téléphone et qu'il y ait un agent en
permanence, au moins au bureau régional.
M. Simard: C'est ce que nous visons.
M. Lessard: Combien avez-vous d'agents de conservation
actuellement?
M. Simard: Cinq cent vingt-trois.
M. Lessard: Au point de vue de l'amélioration du service,
l'an dernier vous aviez acheté un hélicoptère pour
l'ensemble du Québec. Avez-vous l'intention d'acheter un autre
hélicoptère cette année?
M. Simard: Nous avons acheté un autre
hélicoptère, qui est arrivé à Québec il y a
quelques jours. Sur le plan des communications par
radiotéléphone, nous sommes en voie de remanier tout le
système. Je dois souligner que le travail fait par
hélicoptère durant la dernière saison fut extraordinaire.
Seulement sur le plan psychologique, je peux parler ici de mon coin, la
région de Sorel, durant la chasse au canard, dès que les
chasseurs voient passer un hélicoptère, ils croient toujours que
c'est celui du ministère.
M. Lessard: Ce n'est plus l'hélicoptère du
fédéral.
M. Simard: Comme résultat c'est très encourageant,
et c'est la raison pour laquelle nous avons commandé un deuxième
hélicoptère. Je projette aussi pour les prochaines années
de continuer à s'équiper d'avions et d'hélicoptères
pour combattre le braconnage, qui est beaucoup plus sophistiqué
aujourd'hui qu'il ne l'était. On a vu saisir des avions
américains il y a quelques années.
M. Lessard: Avez-vous réussi à faire amender la loi
fédérale pour vous permettre d'avoir un contrôle?
M. Simard: Nous procédons plus rapidement maintenant. Nous
avons écrit. J'ai même dialogué avec mon collègue du
fédéral...
M. Lessard: Vous téléphonez, maintenant.
M. Simard: ... pour lui demander d'amender nos règlements
plus rapidement, parce que vous savez que l'avocat qui représentait les
Américains, à l'époque, s'est servi, justement, de cette
passe dans la loi. L'an passé, cela s'est fait très bien, cette
année aussi. Je pense que, pour les années à venir, on
doit compter sur une bonne collaboration du gouvernement fédéral
à ce sujet.
M. Lessard: La loi a été amendée, à
un moment donné, pour faire en sorte que ces gens ne puissent pas passer
à côté de la loi, s'il arrivait un cas semblable à
celui des quelques Américains dont vous aviez saisi l'avion. Mais en
dernier ressort, devant la cour, le ministère a perdu.
M. Simard: A l'époque, je pensais avoir
hérité de deux avions, mais nous n'avons pas été
chanceux!
M. Lessard: Dans un cas semblable, maintenant, êtes-vous
assurés de pouvoir gagner?
M. Simard: Oui, nous sommes assurés de pouvoir
légiférer dans ce sens, sans aucun problème.
M. Lessard: En ce qui concerne les saisies de matériel que
vous faites: chaloupes, avions, si le cas se présente, carabines,
fusils, etc., que faites-vous avec cela?
Une Voix: Le marché aux puces!
M. Lessard: Les chasseurs se posent la question.
M. Simard: Pour les avions, il n'y a pas tellement de
complication. Pour les fusils, cela dépend du calibre, si c'est un fusil
de chasse accepté par nos règlements. Cela dépend aussi de
la condition de l'arme à feu. C'est assez spécifique. Dans le cas
de l'équipement qui est confisqué, à la suite d'un
jugement, mais non pas saisi, le ministère n'est pas propriétaire
de l'équipement qui est saisi. Il y a une saisie qui se fait pour aider
à faire la preuve.
M. Lessard: Mais s'il y a condamnation, il est automatiquement
confisqué.
M. Simard: S'il y a condamnation, dans certains cas, il y a
confiscation. Cela dépend des articles de la loi. Si l'on parle des
armes à feu, lorsque l'arme à feu n'est pas dans l'étui ou
est chargée si ma mémoire est fidèle, la loi
prévoit automatiquement la confiscation, lorsqu'il y a condamnation.
Dans ces cas, un examen des armes est fait au ministère par un
armurier. Les armes défectueuses sont détruites. Dans le cas des
autres armes, si certaines peuvent servir, pour les fins du ministère,
nous les gardons. Le surplus est envoyé au service des achats pour
qu'ils en disposent.
M. Lessard: Je suis d'accord pour que la loi soit
sévère, à un moment donné, en ce qui concerne le
braconnage, mais je trouve cela très sévère, en ce qui
concerne la confiscation des carabines, fusils, etc. Le gars peut avoir une
carabine de $30 comme il peut en avoir une de $400 ou $500. D'autant plus
qu'automatiquement il doit payer $307.50 d'amende
précisément.
M. Côté: C'était dans le temps! M. Simard:
C'est le législateur qui a voulu que la loi ait des dents.
M. Côté: C'était dans le temps, M. le
député de Saguenay, maintenant, c'est plus élevé
que cela.
M. Lessard: Etes-vous informés de la façon dont on
vend ou offre en vente ces armes? C'est le ministère de la Justice?
M. Simard: Non. C'est le service général des
achats.
M. Lessard: Le service général des achats. Y a-t-il
des encans annuels? Il y a des carabines qui sont...
M. Lapointe: Des cannes à pêche.
M. Lessard: Le propriétaire initial a-t-il au mois la
possibilité de racheter sa carabine?
M. Simard: Oui. Il y a des encans faits par le
ministère.
M. Lessard: Quand il paie son amende de $307.
M. Simard: S'il tient à sa carabine, il se présente
à l'encan et il la rachète.
M. Lessard: J'ai essayé de surveiller cela, s'il y avait
des annonces, de la publicité, etc., ou si on envoyait un papier au
gars, mais je n'ai jamais su depuis 1970, de quelle façon on disposait
de ces instruments.
M. Simard: On me dit que vous pouvez de- mander au service des
achats de racheter votre carabine. C'est sûr que c'est au service des
achats que vous allez avoir tous ces renseignements.
M. Lessard: Celui qui perd son fusil en plus de payer $300.
M. Dufour: Ce n'est pas cher pour un braconnier!
M. Lessard: Cela dépend du braconnier, et s'il s'agit
d'une erreur technique ou d'un véritable braconnage.
M. Simard: Je suis parfaitement d'accord, je comprends ...
M. Dufour: C'est toujours une erreur
préméditée.
M. Simard: ... que la loi a énormément de dents,
mais je crois que cette loi a été votée à
l'Assemblée Nationale ...
M. Lessard: En 1969.
M. Dufour: Quand quelqu'un a suivi des cours, il devrait le
savoir.
M. Simard: ... par mon prédécesseur, M. Lou-bier,
qui, à l'époque ...
M. Lessard: Et mise en application en 1970.
M. Simard: Le député de Saguenay voudrait-il
demander des amendements à la loi?
M. Lessard: Je voudrais qu'on en discute, pour laisser une
certaine disponibilité au juge dans le cas d'erreurs techniques, car ce
sont des cas qui se jugent. Je suis d'accord pour avoir des lois très
sévères. C'est vrai que, dans le passé, les juges, vu
qu'ils avaient la possibilité d'exiger $25 ou $300 d'amende,
étaient assez larges et assez libéraux concernant le braconnage.
Mais, je me demande s'il y aurait possibilité de prévoir,
à l'intérieur de la loi, dans le cas d'erreurs techniques, que le
juge ait la possibilité d'être un peu plus souple. C'est
différent pour quelqu'un qui est pris en flagrant délit de
braconnage, comme de tirer un orignal, la nuit, une demi-heure après le
coucher du soleil. J'ai une autre question. Dans l'ancienne loi, lorsque nous
l'avons amendée en 1969, la définition d'une carabine
chargée était bien précise; il ne s'agissait pas seulement
d'une carabine avec une balle dans le canon, il était très bien
précisé, dans un paragraphe, qu'une carabine chargée,
c'était aussi lorsque le magasin était attaché à la
carabine, alors que maintenant cela n'est pas prévu. Je sais qu'un
procès fut perdu sur ce sujet, et d'autres se perdront. Est-ce un
amendement que vous proposez?
M. Simard: Oui, exactement. Je dois venir à
l'Assemblée nationale, justement, avec des amen-
dements pour cette loi. C'est bien sûr qu'il y a une
différence entre une balle ou une cartouche qui est dans la chambre du
fusil ou de la carabine en question, et des balles ou cartouches qui sont dans
le magasin de la carabine ou du fusil.
De toute façon, au point de vue de la sécurité, je
crois que lorsque la balle est dans la chambre de l'arme, c'est beaucoup plus
dangereux que lorsqu'elle est à l'intérieur du magasin, selon le
genre de carabine ou d'arme à feu.
M. Lessard: D'accord. S'il est impossible d'enlever le magasin,
à ce moment elle n'est pas dans le canon. Le problème qui se pose
est le suivant: L'an dernier, il y a eu des cas où certains agents de
conservation ont confisqué des carabines, alors qu'il n'y avait que le
magasin qui était inséré. Il n'y avait pas de balle dans
le canon. Il y avait le magasin inséré à
l'intérieur de la carabine. Dans ces cas, et j'en connais
particulièrement un, où le juge a jugé qu'en vertu de la
loi, de l'ancienne loi, il n'y avait pas de définition de ce
qu'était une carabine chargée et que la carabine n'était
pas considérée comme chargée, puisque la balle
n'était pas dans le canon.
M. Simard: C'est l'amendement qu'on veut apporter. Lorsqu'il y
aura des balles à l'intérieur du magasin, la carabine sera
considérée chargée, même s'il n'y en a pas dans la
chambre de l'arme à feu en question.
M. Dufour: C'est très sévère.
M. Simard: Est-ce qu'on adopte?
M. Lessard: Ce sera assez court, M. le Président.
Existe-t-il des agences privées de protection de la faune?
M. Simard: Oui.
M. Lessard: Pourrions-nous avoir la liste?
M. Simard: Si vous voulez, nous pourrons peut-être
déposer la liste cet après-midi.
M. Lessard: D'accord. M. Simard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): L'élément 2
est-il adopté?
M. Dufour: A l'unanimité.
M. Lessard: Non, M. le Président. Il me reste quelques
questions. Ce ne devrait pas être long.
Le Président (M. Cornellier): La commission suspend ses
travaux jusqu'après la période des questions, cet
après-midi, soit vers 16 heures, à moins que nous recevions un
avis contraire de la Chambre.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
Reprise de la séance à 16 h 15
M. Cornellier (président de la commission permanente de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche):
A l'ordre, messieurs!
Le quorum étant constaté, la commission de l'industrie et
du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche peut continuer
l'étude des crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche.
M. Lessard: J'avais quelques dernières questions à
poser, concernant la surveillance des chasseurs et des pêcheurs, et je
demandais, ce matin s'il existe des agences privées de protection de la
faune. Ces agences sont-elles officiellement reconnues par le gouvernement?
M. Simard: On pourra peut-être déposer la liste dans
le courant de l'après-midi de trois ou quatre agences au maximum. Il y
en a plus que cela? Apparemment, il y en aurait sept ou huit. C'est un des
renseignements qui vont nous être fournis par l'équipe de travail
qui travaille sur les sociétés d'aménagement. Il y en a
deux grosses, L'APEC, qui est la Société de protection du
Saint-Maurice, et une autre sur la Lièvre. Les autres sont petites.
M. Lessard: Quelles sont les relations entre ces agences et le
ministère du Tourisme? Sont-elles officiellement reconnues par le
ministère du Tourisme? Leur a-t-on accordé un territoire?
M. Simard: Elles sont reconnues par le ministère dans le
sens que les clubs sont censés avoir un gardien. Elles sont
censées fournir au ministère, chaque année, un plan de
gardiennage, et elles doivent nous dire comment elles vont procéder pour
garder leur clubs.
Dans le cas des associations de protection, c'est un nombre de clubs qui
se groupent, qui engagent du personnel, qui fournissent de l'équipement.
Lorsqu'un club dit qu'il est protégé par cette association, nos
agents de conservation vérifient si le gardiennage est fait
convenablement. Je pense qu'il n'y a pas d'autres relations que cela avec ces
associations, sauf que, évidemment, les agents ont des commissions
d'agents auxiliaires de conservation, c'est-à-dire qu'ils ont les
mêmes pouvoirs que les gardes-chasse.
M. Lessard: En fait, il n'y a aucun club, comme tel, au
Québec, qui soit forcé, directement ou indirectement, de joindre
une agence privée. Il s'agit d'initiatives de clubs privés qui,
à un moment donné, décident de se regrouper, cela
n'empêche pas la nécessité d'avoir leur gardien, mais de se
regrouper ensemble, pour faire surveiller leur territoire.
M. Simard: Cela peut remplacer leur gardien, si le
ministère juge que les patrouilles faites par cette association
remplacent avantageusement le gardien, cela remplace le gardien.
A ma connaissance, certaines de ces associations font pression,
évidemment, pour que, dans certains districts, on oblige les gens
à en faire partie. Le ministère n'a jamais marché avec
cela. Le ministère a toujours dit que chaque club était libre de
choisir son système de gardiennage.
M. Lessard: Par le renouvellement du bail, ou par cette force que
vous possédez, ne pouvez-vous pas, indirectement, à un moment
donné, forcer un club à devenir membre d'une agence
privée?
M. Simard: On pourrait le faire, c'est sûr, mais c'est un
ou l'autre, soit que le club privé ait son propre gardien, ou qu'il
fasse partie de l'association de gardiennage, c'est un des deux.
M. Lessard: Ces associations privées de protection de la
faune sont-elles subventionnées par le ministère?
M. Simard: Non.
M. Lessard: On va déposer les documents
nécessaires. J'aimerais, puisqu'on dépose ces documents cet
après-midi, simplement, s'il y a lieu, pouvoir poser des questions sur
les agences privées spécifiquement. Si on le veut bien, je
laisserais l'élément 2 du programme 2 en suspens.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Laurentides-Labelle.
M. Lapointe: A la page 12, au programme 2, élément
2, on parle de l'éducation du public par les media d'information.
Je voudrais savoir, en plus d'informer la population sur les divers
règlements, sur les pénalités possibles, etc., pour ceux
qui vont à rencontre des règlements qui existent, s'il existe un
programme d'éducation ou de sensibilisation de la population en
général et des jeunes sur l'importance de protéger la
faune au Québec.
M. Simard: Je crois qu'il en a été question hier,
M. le Président. Je pense bien qu'une bonne présentation qui est
faite, c'est lors des cours de maniement d'armes à feu, où on
traite de toutes ces questions en fait. Il y a aussi...
M. Houde (Fabre): II y a eu la visite de 115 polyvalentes et
CEGEP l'an passé.
M. Lapointe: Par des agents de conservation.
M. Houde (Fabre): C'est cela. Des fonctionnaires.
M. Simard: II n'y a pas de système structuré; il y
a beaucoup de programmes à travers les media d'information. Il y a les
cours de maniement d'armes à feu. Il y a aussi les expositions
régionales qu'on utilise et qu'on va utiliser de plus en plus pour
rencontrer les gens, pour les informer et les éduquer. Mais il n'y a pas
de programmes structurés autres que ceux-là.
M. Lapointe: D'accord.
M. Lessard: M. le Président, simplement, on pourrait y
revenir demain, en attendant le dépôt de la documentation.
M. Simard: On essaiera de la déposer dans ce
délai.
M. Lessard: C'est cela. S'il y a lieu, on pourrait y revenir
demain. Peut-être qu'il n'y aura même pas lieu d'y revenir et que,
demain, à dix heures, on pourra régler la fin du programme 2.
Le Président (M. Cornellier): Alors,
l'élément 2 du programme 2 est suspendu. Programme 3: Promotion
du tourisme.
Promotion du tourisme
M. Lessard: Est-ce qu'on pourrait faire le point ou le bilan, en
fait, de la situation touristique de l'an dernier, nous dire comment cela s'est
comporté?
M. Simard: Vous voulez dire en général, très
globalement.
M. le Président, cela peut se faire en quelques phrases assez
rapides. Tout d'abord, même si, à cause de la crise dite de
l'énergie, le taux de croissance de l'industrie du tourisme a
été inférieur en I974 par rapport aux années
précédentes, comme partout ailleurs dans le monde entier, les
revenus globaux dont le Québec a bénéficiée ont
augmenté, au point où, en I974, ils ont dépassé le
seuil du milliard de dollars, pour la première fois, et au point
où c'est le ministère de l'Industrie et du Commerce qui
l'affirme l'industrie du tourisme se serait maintenant hissée en
première place, au point de vue des revenus bruts de l'industrie.
Nous avons connu, en I974, une diminution assez notable du nombre des
touristes venus au Québec des Etats-Unis, en automobile. La diminution,
semble-t-il, aurait été d'environ 9%. Seulement, cela a
été compensé par différents facteurs. Tout d'abord,
par une augmentation d'environ 17% ou 18% du nombre des touristes
américains venus au Québec par avion. Chacun sait que c'est un
genre de touristes qui dépensent plus par tête par jour que le
touriste automobiliste.
Il y a eu, ensuite, une augmentation d'environ 12% du nombre de
touristes des Etats-Unis venus au Québec en autobus. Il y a eu un
accroissement d'environ 15% ou 16% du nombre des touristes venus au
Québec et provenant de pays étrangers autres que des
Etats-Unis.
Il y a eu également, très certainement, une augmentation
très sensible du tourisme intraqué-bécois et du tourisme
intracanadien dont le Québec a bénéficié. On en
arrive à cette conclusion en constatant, par les chiffres du
gouvernement fédé-
rai, qu'il y a eu une diminution de 10% du nombre de voitures
canadiennes qui sont rentrées au Canada par un point d'entrée
situé entre la frontière du Québec et des Etats-Unis. Il
est logique de penser que ces gens qui ne sont pas revenus des Etats-Unis parce
qu'ils n'y sont pas allés, ont plutôt voyagé au
Québec.
Somme toute, il y a eu un accroissement de l'industrie du tourisme, en
pourcentage un accroissement moins élevé que par les
années précédentes, et ceci est général
à travers le monde entier. Mais l'accroissement a quand même
été suffisant pour franchir ce cap du milliard de dol-lard auquel
le ministère songeait depuis déjà assez longtemps.
M. Lessard: Disons que je vais apporter des chiffres qui ne
concordent pas exactement avec ce que le ministre vient d'affirmer, mais c'est
dans le but surtout d'avoir une discussion. On sait justement qu'au
début des travaux de cette commission parlementaire, le ministre tenait
à nous faire remarquer que pour la première fois nous avons
à nous pencher, disait-il sur le dossier de l'industrie la plus
importante du Québec.
En effet, au cours de I974, le tourisme s'est hissé au premier
rang de nos industries comme source de revenu. Première question.
Lorsque vous affirmez que nous avons atteint le seuil du milliard de dollars
c'est là une affirmation qu'on retrouve assez souvent dans les
discours du ministre de l'Industrie et du Commerce et particulièrement
dans les discours du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
est-ce que, réellement, on a fait une ventilation des revenus
directs comme des revenus indirects du tourisme? Est-ce que, dans ce milliard
de dollars, est aussi comprise la vente, par exemple, des articles de sport,
etc., ou si c'est exclusivement, en fait, des dépenses de voyage? Est-ce
qu'on a fait une ventilation pour savoir d'où proviennent les sommes
d'argent directes ou indirectes qu'on inclut à l'intérieur de ce
milliard de dollars?
M. Simard: Ce milliard de dollars comprend les revenus directs de
l'industrie. Il ne comprend pas ce qu'il est convenu d'appeler le facteur
multiplicateur qui est de 2,3, 2,4 ou 2,5. Enfin les statisticiens, les
économistes, ne s'entendent pas là-dessus, mais c'est de 2,3
à 2,5. Tous les chiffres de l'année 1974 ne sont pas encore
connus de façon définitive. Le député de Saguenay
sait qu'une forte proportion de ces chiffres nous viennent du bureau
fédéral de la statistique.
L'affirmation que le seuil du milliard de dollars a été
atteint provient en fait de l'organisme du gouvernement du Québec qui
est le mieux indiqué pour donner des chiffres dans ce domaine, le Bureau
de la statistique du Québec, relevant du ministère de l'Industrie
et du Commerce. Or, dans son numéro de juillet-août ou son
numéro de août-septembre 1974, le bulletin officiel du
ministère de l'Industrie et du Commerce disait ceci, et je cite à
peu près textuellement: "Au cours de 1974, les revenus directs de
l'industrie du tourisme atteindront $1 milliard $4 millions. Les revenus
directs découlant des pâtes et papiers atteindront $1 milliard $16
millions."
Cela veut dire qu'il y avait encore un écart de $12 millions
seulement, ce qui est vraiment un très petit écart, compte tenu
de la comparaison que l'on peut faire entre le taux de croissance de
l'industrie du tourisme et le taux de croissance des revenus de l'industrie des
pâtes et papiers.
M. Lessard: Le 21 janvier 1975, on pouvait lire dans le journal
La Presse un article signé de Jacques Vincent, intitulé: Les
touristes ont boudé le Québec en 1974. Dans cet article, on
citait une déclaration faite par M. Demers du service de la recherche du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, où on
disait: J'ai l'impression que l'année 1975 sera une année
plutôt stable au niveau du tourisme. Il ajoutait même que le
tourisme ne deviendra pas la première industrie québécoise
en 1975 et qu'il ne dépassera sans doute pas le cap du milliard de
dollars en revenus directs et indirects, à moins d'inclure dans le
tourisme toutes sortes de sources de revenu comme les équipements
sportifs, etc.
On précisait, à un moment donné, qu'il y avait eu,
au cours de l'année 1974, une diminution de 5.9% du tourisme au
Québec. Est-ce que cela voudrait dire, justement, qu'au niveau du
ministère du Tourisme, les chiffres qu'on apporte seraient en
contradiction avec ceux qu'apporte le ministère de l'Industrie et du
Commerce, puisque cette déclaration daterait du 21 janvier 1975?
M. Simard: Tout d'abord, je ne suis pas en état de
vérifier présentement l'exactitude du compte-rendu publié
par la Presse. Par ailleurs, j'ai devant moi un document qui a
été remis aux délégations des différentes
provinces, lors de la conférence fédérale-provinciale qui,
en décembre 1974, a été tenue au Château
Frontenac.
A ce moment, le gouvernement fédéral a remis des chiffres
sur le comportement de l'industrie du tourisme pour chacune des provinces qui
constituent la confédération canadienne. Il y a des chiffres du
Québec ici et de toutes les autres provinces aussi qui donnent les taux
de diminution dans le cas des touristes venus des Etats-Unis en automobile et
les taux d'augmentation que je mentionnais tout à l'heure.
M. Lessard: Est-ce que le ministre accepterait de les
déposer? Ce serait assez important pour la commission parlementaire de
pouvoir prendre connaissance de ces chiffres?
M. Simard: C'est un document du gouvernement
fédéral.
M. Lessard: M. le Président, il y a d'ailleurs une chose
qu'on constate, c'est que si on pouvait et qu'on peut normalement s'attendre
que, lorsque se crée une situation de crise économique, le
tourisme diminue à l'intérieur des pays touristiques. C'est dans
ce sens que je disais lors de ma décla-
ration préliminaire que, si l'industrie touristique était
importante au Québec, on ne pouvait pas essentiellement penser à
baser le développement des régions sur cette industrie, parce
qu'il s'agit d'une industrie assez aléatoire, une industrie qui est
fonction, à un moment donné, de perspectives économiques.
Lorsque les perspectives économiques sont mauvaises, à ce moment
le tourisme a tendance à rester à l'intérieur de son pays
propre. C'est pourquoi, dans ces circonstances, on constate que les pays
riches, quand il y a une crise économique, s'enrichissent, parce que ces
pays conservent leurs touristes, alors que les pays pauvres s'appauvrissent,
parce que bien souvent les pays pauvres sont des pays de réception de
touristes. C'est dans ce sens que je faisais les remarques en ce sens qu'il ne
faudrait pas essentiellement baser notre développement industriel sur le
tourisme, quoiqu'il soit extrêmement important, je pense, de s'assurer
que notre pays puisse recevoir à un moment donné sa part du
tourisme.
Dans le même temps, je constatais ou je lisais un article du 23
novembre 1974, où on disait que Montréal perdait du terrain, un
article signé de Michel G. Tremblay, en faveur de Toronto par rapport au
tourisme. Est-ce que vous avez eu l'occasion de vérifier si c'est bien
exact? Si c'était le cas, je me poserais des questions concernant
certaines interventions que j'ai faites, à savoir si notre attrait
touristique ou notre attrait culturel, si vous voulez, comme
Québécois, ne serait pas en train de diminuer par rapport
à l'attrait anglophone de Toronto?
M. Simard: II faudrait tout d'abord déterminer ce que veut
dire "perdre du terrain". Je crois que le député de Saguenay a
devant lui un article qui, si je ne m'abuse, est basé surtout sur la
construction des hôtels je ne suis pas certain s'il s'agit de cet
article dont je me souviens et qui établissait des comparaisons,
sur la construction des hôtels, entre Toronto et Montréal. Une
chose est certaine, c'est que, parce qu'il se bâtit des hôtels
à Toronto, il ne s'en bâtit pas nécessairement au
même moment autant à Montréal, et vice versa. Je pourrais
donner un exemple de cela: Présentement, depuis quelques années,
il s'est construit plus d'hôtels à Toronto qu'à
Montréal, c'est un fait. Montréal est en train, si je peux
m'exprimer ainsi, de reprendre du poil de la bête. Montréal est en
train de s'équiper d'une façon remarquable, par exemple, les
chantiers qui seront terminés avant les Olympiques et qui sont en marche
actuellement à Montréal dans le domaine des hôtels,
représentent un investissement global supérieur à $300
millions, y compris le plus grand Holiday Inn au monde.
Puisque nous parlons de Montréal, peut-être pourrait-on
faire une petite digression et parler de Québec aussi. A Québec,
il y avait, jusqu'à quelques mois, 5,000 chambres d'hôtels. Or, en
l'espace de deux ans, le nombre de chambres aura augmenté de 50%. Nous
passons de 5,000 à environ 7,500 chambres à Québec. Donc,
le Québec prend du poil de la bête au point de vue de
l'équi- pement en hôtellerie. Si je dis qu'il y a
différents sens que l'on peut donner à l'expression "perdre du
terrain", si le député de Saguenay se demande s'il est exact que
le Québec reçoit moins de touristes que l'Ontario, je dis oui.
Evidemment, cela a toujours été ainsi.
Je pense qu'en dépit de la meilleure volonté, nous ne
parviendrons peut-être pas à dépasser l'Ontario en nombre
de touristes. Ceci résulte de différents facteurs.
Premièrement, entre le Québec et les Etats-Unis, il n'y a pas de
ville jumelle. Entre l'Ontario et les Etats-Unis, on sait qu'il y en a. Il y en
a même où l'on peut passer de l'une à l'autre par un
tunnel. Deuxièmement, les plus grands bassins démographiques des
Etats-Unis sont situés au sud de l'Ontario et non au sud du
Québec. Troisièmement, il y a, pour ceux qui voyagent en auto, et
c'est la grande majorité des touristes, une barrière naturelle
qui sépare toute une partie des potentiels des Etats-Unis, de ces
importants potentiels situés au sud de l'Ontario, ce sont les Grands
Lacs.
Il faut absolument que le touriste qui vient du "Midwest' et des Etats
du centre-nord des Etats-Unis fasse le tour des Grands Lacs par un
côté ou par l'autre. Or, il va de soi que la distance qu'un
automobiliste est prêt à franchir pour une période de
quinze jours, par exemple, n'est pas infinie. Ce sont les principales raisons
pour lesquelles il va plus de touristes en Ontario qu'il n'en vient au
Québec.
M. Lessard: En fait, il est certain que les grands moyens de
communication favorisent plutôt actuellement l'Ontario que le
Québec, étant donné les liens plus directs qui existent
entre les Etats-Unis et la province de l'Ontario.
M. Simard: Non seulement plus directs, mais plus courts surtout,
parce qu'encore une fois il a été démontré, il y a
trois ou quatre ans, qu'en moyenne l'automobiliste américain qui partait
en vacances avec sa famille, souvent sa femme, sa belle-mère et ses
enfants, pour faire du tourisme estival en automobile, n'allait
généralement pas plus loin qu'à 500 milles de son foyer;
généralement, non pas dans tous les cas, parce que nous avons
toujours accueilli au Québec des Californiens et des Texans qui viennent
nous voir en automobile et c'est encore vrai. Mais massivement,
l'automobiliste, quand il a fait 500 ou 600 milles dans un sens au cours de ses
vacances, surtout à l'époque où il y avait quinze jours ou
trois semaines de vacances au maximum, c'était à peu près
la plus grande distance qu'il était prêt à franchir.
M. Lessard: Est-il exact qu'il existerait actuellement deux fois
plus de chambres en Ontario qu'au Québec comme situation
générale?
M. Simard: C'est possible que ce soit exact. Je n'ai pas les
chiffres de l'Ontario devant moi. Il faudrait également
déterminer quelle est la catégorie de ces chambres pour pouvoir
faire des comparaisons.
M. Lessard: Catégorie. Il reste qu'il est certain
qu'à un moment donné, cela a une certaine influence, si on
constate que l'Ontario a 6,000 hôtels, par rapport à 3,000. Encore
là, il faut tenir compte du genre d'hôtel. Quand on compare les
chambres, il reste qu il y a une certaine relation qui est beaucoup plus
réaliste que le fait de comparer des hôtels...
M. Simard: Une chose...
M. Lessard: D'après M. Tremblay, l'Ontario serait
énormément en avance sur le Québec à ce sujet.
M. Simard: Une chose est certaine, c'est que l'offre, de
façon générale, dépend de la demande. Or, il y a
plus de touristes qui vont en Ontario qu'il n'y en a qui viennent au
Québec pour les raisons exposées tout à l'heure.
Nécessairement, il faut qu'il y ait plus de chambres d'hôtel pour
les accueillir. C'est justement parce que l'industrie du tourisme a crû
rapidement au Québec au cours des toutes récentes années
qu'ont été mises en chantier toutes les nouvelles chambres
à Montréal et les 2,500 nouvelles chambres à
Québec, un accroissement, encore une fois, de 50% de l'équipement
en deux ans.
M. Lessard: Nous avons une balance touristique
excédentaire au Québec, c'est-à-dire qu'il y a plus de
gens qui viennent au Québec qu'il n'y a de Québécois qui
sortent.
M. imard: Je ne jurerais pas cela. Je ne serais pas en
état, en ce moment, de vous donner des chiffres comparatifs.
M. Lessard: Oui.
M. Simard: La situation générale pour l'ensemble du
Canada est déficitaire.
M. Lessard: Pour l'ensemble du Canada, oui. Est-ce que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a un certain
contrôle sur l'aménagement touristique de toute la région
de la baie James?
M. Simard: II y a un comité...
M. Lessard: Quelles sont les relations avec la
Société d'énergie de la baie James?
M. Simard: Nous avons un membre qui siège au
comité. Chaque fois qu'il y a un "meeting" nos représentants font
partie, enfin, des décisions qui doivent être prises.
M. Lessard: En ce qui concerne la construction, est-ce qu'on
envisage la construction...
M. Simard: On me dit que la société s'appelle
SOTOUR. C'est un comité qui siège régulièrement.
Notre participation à nous, comme ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est très bien
assurée.
M. Lessard: Est-ce que vous envisagez un développement?
Est-ce que la société à l'intérieur de laquelle
siège le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
envisage le développement ou l'investissement dans certaines
immobilisations hôtelières, comme pourvoyeurs de chasse et de
pêche dans cette région, M. Moisan.
M. Simard: Les décisions restent à prendre de ce
côté-là, mais il existe une société de la
Société de développement de la baie James, qui s'appelle
SOTOUR, et il y a en même temps des négociations avec les Cris de
la baie James à qui le premier ministre a déjà offert,
lorsque les négociations ont commencé, de les aider à
participer à un développement d'accommodations touristiques et de
pourvoyeurs.
Dans la baie James, il y aura probablement une participation de SOTOUR
avec les autochtones et le ministère aura probablement un rôle
à jouer aussi dans ces établissements.
M. Lessard: En ce qui concerne l'Institut du tourisme et
d'hôtellerie, est-ce qu'on s'attend que la construction soit
terminée bientôt? Pour quand est prévue l'inauguration?
M. Simard: A moins que ne surviennent des arrêts
imprévus, nous allons prendre livraison de l'édifice dans un
petit nombre de semaines, le 1er juin ou le 1er juillet, et les
élèves devraient y entrer en octobre.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Laurentides-Labelle.
M. Lapointe: Au sujet des programmes publicitaires qui sont faits
aux Etats-Unis ou dans d'autres provinces du Canada, est-ce que ces programmes
sont axés sur les attraits touristiques de l'ensemble du Québec,
ou touchent une région touristique particulière? Si oui, quelle
est la répartition des budgets concernant les diverses régions
sur lesquelles on fait porter des efforts, au point de vue publicitaire?
M. Simard: Sauf pour ce qui est du ski, il ne se fait pas
d'annonce. Si on parle de publicité, il faut s'entendre sur le sens du
mot "publicité". Je pense que le député parle d'espaces
achetés dans des journaux et des revues, ou de périodes
achetées à la radio et à la télévision, pour
annoncer le Québec.
M. Lapointe: C'est cela.
M. Simard: Nous ne faisons aucun achat de cette nature pour
annoncer des régions en particuliers, parce qu'il nous faudrait un
budget encore beaucoup plus considérable pour pouvoir de le faire. Nous
chantons les attraits du Québec, mais nous utilisons les
coupons-réponses et les deman-
des de renseignements, pour diffuser les imprimés que nous
produisons. Chaque année, nous rééditons 40
imprimés différents avec un tirage de plus de 4 millions
d'exemplaires.
Certains de ces imprimés sont régionaux. Nous avons pour
chaque région du Québec un imprimé descriptif. C'est au
moyen de cet imprimé descriptif que nous faisons la publicité
individuelle des régions.
Dans le cas de la promotion d'hiver, si j'ai fait une exception, c'est
que, bien sûr, il n'y a pas, dans toutes les régions du
Québec, des centres de ski équipés suffisamment pour
attirer la clientèle des skieurs venant de l'extérieur du
Québec, si nous voulons parler de ceux-là, pour l'instant.
Nous annonçons, de façon plus précise,
l'équipement et les facilités de ski, dans quatre régions
du Québec. Ce sont la région métropolitaine de
Montréal, y compris les Laurentides; la région
métropolitaine de Québec, y compris, bien sûr, le mont
Sainte-Anne et Stoneham; la région de Gatineau-Outaouais, et le sud du
Québec.
M. Lessard: Est-ce qu'on prévoit de grands congrès
internationaux pour cette année comme celui qu'on a eu de l'American
Society of Travel Agencies?
M. Simard: Je crois qu'il faut faire une distinction entre ce que
nous appelons les congrès d'investissements et les congrès de
rapport. Je pense que la question du député de Saguenay a surtout
trait aux congrès d'investissements, c'est-à-dire ceux qui
coûtent de l'argent au gouvernement du Québec, pour amener des
gens qui se font ensuite nos ambassadeurs, pour vendre le Québec.
Pour ce qui est de 1975, à ma connaissance, la réponse est
non. Il n'y en aura pas de ce genre. D'ailleurs il ne s'en tient que quatre ou
cinq par année seulement, dans le monde.
Nous espérons obtenir éventuellement un important
congrès d'agents de voyage, de France ou d'Europe. Nous sommes en
pourparlers présentement pour l'obtenir.
M. Lessard: Est-ce que vous avez des programmes en collaboration
avec les compagnies privées d'aviation du Québec, pour compenser
des programmes tels que les 14 soleils de façon qu'on puisse amener nos
Québécois à rester un peu chez nous?
Je vois que vous avez une campagne concernant le ski d'hiver, mais
est-ce qu'on a accentué ces différentes campagnes vers les
Québécois plutôt que de les développer surtout en
relation avec les Américains?
M. Simard: Nous sommes intéressés, à
l'importation, premièrement, de touristes étrangers qui viennent
au Québec et bien sûr, intéressés à garder au
Québec, les Québécois.
Les programmes de commercialisation que nous avons en liaison avec des
lignes aériennes et je songe à deux lignes aériennes en
particulier. Air Canada, en particulier, avec qui nous avons des rapports
depuis deux ou trois ans et une ligne aé- rienne avec qui nous allons en
avoir cette année pour la première fois, Québécair.
Nous en sommes très heureux; ils sont venus nous voir avec un programme
de commercialisation extrêmement intéressant, sont...
M. Lessard:... à l'extérieur du Québec.
M. Simard: Oui. Si vous permettez, je vais y revenir dans deux
secondes. Ces programmes, de façon générale, ont pour but
de vendre des voyages à prix forfaitaire. C'est-à-dire que nous
disons au client qu'il peut acheter, pour tel prix, un voyage comprenant
à la fois le transport aérien, les prestations terrestres,
l'hôtel, etc.
Or, on ne peut vendre de tels voyages qu'à des gens qui viennent
de loin. De sorte que, on ne pourrait pas songer à vendre à un
Montréalais un voyage à prix forfaitaire pour passer quinze jours
à Québec.
La vente du voyage à prix forfaitaire à l'intérieur
du Québec, par conséquent, n'est pas possible, ne serait pas
rentable.
M. Lessard: Sinon avec les compagnies d'avions, avec les
compagnies de transport, d'autobus?
M. Simard: A l'intérieur du Québec, il y a vraiment
très peu de possibilités de vente ou d'achat de voyages à
prix forfaitaire par autobus, sur le plan de la commercialisation.
M. Lessard: Par exemple, pour visiter une région comme la
Gaspésie?
M. Simard: Cela existe. Vous avez déjà des
grossistes et des agences de voyage qui vendent des voyages, tout compris,
à des clients du Québec, pour visiter le Québec.
L'aspect nouveau et très intéressant, à mon sens,
qui vient de se produire, c'est que la compagnie Québécair a
décidé de commercialiser, à l'intérieur du
Québec, sûrement, mais surtout à l'extérieur du
Québec, treize voyages à prix forfaitaire, avec la ville de
Québec comme point d'arrivée par avion, et de départ, pour
ce qui est des séjours.
C'est très prometteur, c'est une nouvelle formule. Le
gouvernement fédéral a décidé de contribuer
financièrement avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche, à la commercialisation de ces voyages.
Plusieurs de ces séjours à prix forfaitaire
coïncident avec des périodes qui sont considérées
comme étant des périodes creuses pour ce qui est de
l'hôtellerie. Ce qui permet de rentabiliser davantage, nous
l'espérons, les investissements dans l'hôtellerie et les autres
domaines du tourisme.
M. Lessard: En ce qui concerne les différentes
associations, clubs d'âge d'or, autres organismes, une clientèle
qui pourrait être utilisée pour étaler des vacances et
permettre une meilleure utilisation des investissements touristiques dans des
régions comme la Gaspésie, les Laurentides, etc.
Est-ce que vous avez un programme précis, que ce soit pendant la
période des Fêtes ou du mois de septembre, pour ces personnes,
pour les inviter, au lieu d'utiliser exclusivement le mois de juillet pour
faire leurs voyages touristiques, à avoir des prix qui les inciteraient
à faire des voyages pendant les périodes qui sont les plus
mortes, de façon qu'on permette un meilleur étalement des
vacances au Québec?
On sait qu'avec la construction, cet été, je ne sais pas
ce qui va se passer, mais en fait, généralement, on a les mois de
juin, juillet et août. Tout arrive en même temps, de telle
façon que pour recevoir le touriste dans des régions comme la
Gaspésie, dans des régions comme chez nous, dans des
régions comme Laurentides-Labelle ou ailleurs, la Mauricie, les
propriétaires de maisons d'hébergement sont obligés
d'investir considérablement dans des immobilisations qui ne sont
utilisées, bien souvent, que quelques mois par année.
Je pense que pour amener ces gens... Cela devient plus ou moins
rentable. D'ailleurs on rencontre souvent dans la Gaspésie les meilleurs
hôtels; c'est cela qui est malheureux. Je ne veux pas faire de
publicité...
L'hôtel Belle Plage, à Matane, par exemple, qui est l'un
des meilleurs hôtels de la région et qui est malheureusement
fermé pendant la période morte.
Mais, il me semble qu'on pourrait au moins travailler ou faire un effort
particulier pour qu'on puisse inciter des gens à avoir un
étalement de leurs vacances sur une période plus vaste.
M. Simard: Le ministère ne commercialise pas
lui-même le voyage, bien sûr, parce qu'il ferait concurrence
à l'entreprise privée. Le ministère collabore avec tous
les grossistes et tous les transporteurs qui lui demandent son appui pour la
mise au point de programmes pouvant être vendus à prix populaire.
C'est une chose.
Deuxièmement, nous n'avons pas de programme, en tant que
ministère, visant les gens de l'âge d'or, en particulier. On n'a
pas de programme non plus visant quelque strate socio-économique
particulière. C'est un éventail de programmes qui aident
l'entreprise privée à vendre des voyages à prix
forfaitaire convenant à toutes les bourses.
Lorsqu'on parle d'étaler la saison...
M. Lessard: Vous n'avez pas de programme, mais n'y aurait-il pas
lieu d'avoir un genre de publicité, à un moment donné,
pour amener les gens à utiliser ces périodes mortes qui sont les
moins chères? Parce que vous savez que... Prenez, par exemple, la
Floride, le Maine, etc. On reçoit énormément de
publicité, de la part de ces Etats, qui nous donnent des prix qui nous
incitent à retarder nos périodes de vacances, parce qu'on a de
meilleurs prix, pendant la période du mois d'avril, par rapport a la
période janvier-février, etc. Ne devrait-on pas, au
ministère, penser à un tel programme, de telle façon que
cela profiterait énormément à nos régions?
M. Simard: C'est déjà fait, M. le
député. Il faut faire une distinction aussi. Les annonces que
nous voyons dans nos journaux, sont insérées par des clients des
Etats-Unis pour dire que les prix sont meilleur marché. Ce ne sont pas
des gouvernements qui les insèrent, ce sont les hôtels qui disent:
Venez nous voir, cela coûte meilleur marché. Nos hôtels font
la même chose, de l'autre côté, les agences de voyage,
aussi.
Ce qui est important c'est que, justement, nous avons
déjà, depuis trois ou quatre ans, un programme particulier pour
étaler la saison en Gaspésie. C'est la campagne de l'ODEQ. Nous
sommes le maître d'oeuvre de cette campagne. Nous disons aux gens,
dès le début du printemps, que, dès juin, la
Gaspésie ou l'Est du Québec se fait beau. Ensuite, au mois
d'août, nous invitons les gens à venir en Gaspésie, en
septembre et en octobre.
Cette campagne était menée, jusqu'à maintenant, y
compris 1974, exclusivement en Ontario et au Québec, parce que le
budget, qui nous était confié, de $200,000 ne nous aurait pas
permis de faire plus. Mais, cette année, en 1975, le budget est
monté à $275,000 ou $285,000 et nous commençons, pour la
première fois, à étendre cette campagne aux Etats de la
Nouvelle-Angleterre.
M. Lessard: Cette campagne, c'est le ministère qui l'a
faite?
M. Simard: C'est le ministère qui est le maître
d'oeuvre de la campagne. C'est lui qui conçoit et qui insère des
annonces.
M. Lessard: Ce que je demande, c'est que, puisque vous la faites,
comme maître d'oeuvre, par l'intermédiaire de l'ODEQ, est-ce
qu'une telle campagne ne devrait pas s'étendre à d'autres
régions du Québec? Parce que je présume, d'ailleurs
j'ai eu l'occasion de la visiter que toute la région de la
Gaspésie, de la péninsule gaspé-sienne, c'est très
beau l'hiver aussi. Est-ce que c'est une expérience pilote que vous
faites en ce qui concerne la Gaspésie?
M. Simard: Ce n'est pas une expérience pilote. C'est que,
comme on le sait le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les
Iles-de-la-Madeleine sont considérés comme une région
défavorisée. Dans le cadre des mesures économiques qui ont
été mises en oeuvre pour revaloriser l'économie de cette
région, on a eu recours à un facteur, à un outil
économique qui est le tourisme. Le fait de développer le tourisme
dans ce secteur, on a pensé, l'ODEQ... Quand je dis "on", cela exclut la
personne qui parle. L'ODEQ a pensé qu'il devrait y avoir une campagne
publicitaire. On s'est tourné vis-à-vis de ceux qui, au sein du
gouvernement du Québec, ont de l'expérience dans le domaine du
marketing en tourisme et on a confié !a conception de la campagne et les
investissements au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche comme maître d'oeuvre.
Le ministère ne mène pas de campagne particulière
pour des régions particulières, ainsi que je
l'ai dit tout à l'heure. Cependant, nos campagnes d'annonces pour
l'ensemble du Québec fonctionnent douze mois par année. On
n'annonce pas que pour amener des gens en juillet et en août, bien
sûr, nous nous efforçons également d'en amener en d'autres
périodes de l'année.
M. Lessard: II y a des régions qui sont plus
spécifiques, pour des sports d'hiver, que d'autres.
M. Simard: II arrive, par conséquent, que, maintenant, la
proportion du budget que nous investissons pour faire connaître le
Québec, l'hiver et le ski, évidemment, à
prépondérance parmi tout cela représente tout
près, sinon 25% du budget total des annonces.
M. Lessard: En ce qui concerne le programme dont je parlais, le
seul programme dont vous êtes le maître d'oeuvre au niveau du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche concerne la
région de la Gaspésie?
M. Simard: C'est le seul programme d'annonces dont nous sommes
chargés et que nous administrons pour l'ODEQ.
M. Côté: Si vous me permettez peut-être une
petite question, qu'est-ce qui arrivera à la fin de l'entente? Ces beaux
budgets de $275,000 disparaissant, qu'est-ce qu'on peut prévoir qui
arrivera? Question hypothétique?
M. Simard: C'est comme dans d'autres programmes. C'est en
discussion. C'est bien sûr que les relations vont très bien avec
le gouvernement central. Il n'est pas question de laisser tomber, si vous
voulez, ce que nous avons déjà commencé par les
années passées. Cela doit être discuté incessamment,
parce que je crois que les ententes-cadres et conjointes ne sont pas encore
réglées.
Pour ce qui est de TARDA, de l'ODEQ et des zones spéciales, je
crois que tout ce qui a été commencé doit continuer. Il y
a une question qui a été posée à mon
collègue, le ministre responsable de l'ODEQ, il y a quelques semaines,
je pense que c'est à peu près dans ces termes qu'il s'est
exprimé à l'Assemblée nationale.
M. Lessard: Cette année, c'est un programme de $275,000.
Je reviens toujours sur cela. Puisque c'est bon pour la Gaspésie de
faire une campagne d'étalement j'espère en tout cas que
les résultats seront positifs ou visant à étaler la
saison touristique sur une période plus longue, n'y aurait-il pas lieu
de le prévoir pour d'autres régions du Québec?
M. Simard: Cela se fait déjà pour l'ensemble des
autres régions du Québec. Comme je l'ai dit, au départ,
nous ne faisons de campagne d'annonces pour aucune...
M. Lessard: Vous devriez caractériser un peu votre
campagne. Par exemple, pendant la période d'hiver les attraits
touristiques, de Laurentides-
Labelle et de la région de la Mauricie ne sont sans doute pas les
mêmes attraits que pour la période estivale.
M. Simard: Mais, il y a tellement d'attraits au Québec,
les affaires sont tellement variées qu'il est impossible de les
mentionner toutes dans une annonce. Nous devons faire la propagande du
Québec dans son ensemble et nous ne pouvons faire plus que cela. Nous
utilisons ensuite nos imprimés, nos brochures pour faire la
publicité individuelle. Exemple: ...
M. Lessard: Pourquoi un programme spécial pour la
Gaspésie, alors?
M. Simard: II faudrait demander cela à la
conférence fédérale-provinciale chargée de
revaloriser la Gaspésie. Nous la faisons...
M. Lessard: Est-ce un moyen d'utiliser l'argent que le
fédéral a de trop, à un moment donné, de le
dépenser? Moi, je me dis une chose. On a décidé à
un moment donné de caractériser une campagne dans une
région donnée et de dire: On va la faire spécifiquement
pour cette région, cette campagne d'étalement. Je me dis: Ou bien
le programme est bon, ou bien, le programme n'est pas bon. Si le programme est
bon, pourquoi ne fait-on pas pour d'autres régions du Québec de
telles campagnes? Ou bien, cela ne donne rien et continuons tout simplement de
faire des campagnes généralisées, comme le
ministère du Tourisme en fait.
M. Simard: Illustrons cela par des chiffres. Parlons en chiffres
ronds. Supposons que pour la campagne pour le Bas Saint-Laurent, la
Gaspésie et les Iles-de-la-Madeleine, c'est $300,000. Or, il y a dix
régions touristiques, au Québec. Au départ, il faudrait
donc $3 millions, uniquement pour les campagnes régionales, soit $1
million de plus que ce dont nous disposons pour l'ensemble de nos efforts. A ce
moment, cela veut dire qu'il faudrait multiplier le budget
considérablement. Le gouvernement du Québec a sans doute beaucoup
de priorités, mais la raison pour laquelle il y a un effort particulier
fait pour cette région du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et
des Iles-de-la-Madeleine, ce n'est pas le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche qui a choisi de faire la campagne, mais il a
accepté de la conduire pour l'ODEQ.
M. Lessard: Les priorités ont été, en fait,
établies par le gouvernement fédéral et vous avez
accepté d'en être le...
M. Simard: Non, c'est tout simplement, parce qu'il y avait une
carence économique dans le coin. Nous croyons que cette région a
un volet, si vous voulez, sur le plan touristique. C'est la raison pour
laquelle nous avons "amblé" positivement vers ce programme.
M. Lessard: Mais, il y a d'autres régions du Québec
où il existe une carence économique.
M. Simard: I y a d'autres régions au Québec, mais,
comme je le disais tout à l'heure, nous avons des programmes par
région, nous avons des programmes publicitaires dans les dix
régions économiques de la province de Québec. C'est bien
sûr que nous intensifions nos efforts dans les régions où
il y a une dimension touristique. Cela me fait penser un peu, il y a quelques
années, aux parcs industriels où toutes les municipalités
se voyaient, si vous voulez, cette dimension industrielle. Combien y a-t-il de
municipalités qui ont taxé les contribuables, par snobisme, bien
souvent, parce que la municipalité voisine avait un parc industriel?
Parce qu'une municipalité avait un parc, l'autre en voulait.
Il faut quand même penser que le Québec a peut-être
mille et un attraits touristiques, mais, d'un autre côté, il y a
des régions qui ont des dimensions et des vocations touristiques
beaucoup plus grandes que certaines autres. C'est là-dedans que nous
essayons de nous spécialiser, pour, justement, concentrer nos efforts
sur le plan publicitaire.
M. Côté: M. le Président, j'écoutais
le député de Saguenay dire qu'il y a d'autres régions au
Québec où il y a carence économique. Mais il n'y a pas de
région au Québec qui soit plus massacrée par le
chômage que la Gaspésie, par exemple.
M. Lessard: Je suis d'accord avec le député, mais,
ce que je dis, c'est que le tourisme ne vient régler le chômage
qu'une partie de l'année...
M. Côté: Vous rejoignez exactement les mêmes
propos que je tenais au début des crédits...
M. Lessard: Par exemple, ici, quand on parle de la
fréquentation des parcs et réserves, dans l'ensemble du
Québec, on constate pourtant c'est un territoire assez vaste de
chasse et de pêche que sur la Côte-Nord, vous voyez,
à un moment donné, quel est le pourcentage de
fréquentation des parcs et réserves sur la Côte-Nord. Je me
dis que, de ce côté, il y a aussi des efforts à faire de la
part du ministère. Il ne s'agit pas de prendre la place de la
Gaspésie et de lui enlever certaines choses, mais je me dis qu'il y a
aussi des attraits régionaux sur lesquels on doit insister. C'est dans
ce sens que je demandais si on prévoyait des campagnes pour d'autres
régions du Québec. Sur la Côté-Nord, par exemple, on
pourrait facilement accentuer une campagne sur les barrages.
M. Simard: II n'y a pas carence économique sur la
Côte-Nord.
M. Lessard: II y a certains coins de la Côte-Nord qui
ressemblent aux vôtres. Ce n'est pas là qu'est le
problème.
M. Côté: Certainement, mais globalement...
M. Lessard: II ne s'agit pas de bataille entre les
régions. Il s'agit, à un moment donné, d'en arriver
à une politique d'étalement du tourisme qui soit profitable
à l'ensemble des régions du Québec.
M. Lapointe: M. le Président, en dehors de cette campagne,
dans le cadre des ententes, y a-t-il des campagnes publicitaires par
région? Si j'ai bien compris ce que le ministre disait tout à
l'heure, par région...
M. Simard: Nous utilisons nos annonces pour susciter des demandes
de renseignements et pour inviter les touristes, non seulement à nous
demander des renseignements par la poste, mais à le faire
personnellement quand ils viennent nous voir. C'est ainsi que, chaque
année, nous répondons à 300,000 demandes individuelles de
renseignements reçues par la poste et, chaque année, nous
renseignons I million de touristes qui se présentent en personne
à nos comptoirs de renseignements touristiques et à nos centres
d'accueil.
A l'occasion de ces contacts absolument directs et personnels que nous
avons avec la clientèle, nous diffusons des imprimés que nous
publions. Or, parmi les 40 imprimés que nous publions, chaque
année, nous en avons un qui est un guide régional pour chacune
des régions du Québec. Par exemple le député
de Saguenay en sera sans doute heureux nos préposés aux
renseignements touristiques ont des instructions. Ceci est vrai, vice versa.
Par exemple, aux touristes qui nous demandent des renseignements sur la
Gaspésie, nous leur donnons, en même temps, la brochure
Beaupré-Charlevoix-Côte-Nord, afin qu'ils puissent faire un
périple sur les deux rives du Saint-Laurent. Nous faisons le contraire
aussi. Ceux qui veulent aller à la Malbaie, nous leur donnons notre
guide routier Beaupré-Charlevoix Côte-Nord, mais, on leur dit
aussi: En revenant, pourquoi ne revenez-vous pas par l'autre rive du
Saint-Laurent? Cela vous permet, en même temps, de faire une
traversée. C'est quand même très agréable.
M. Lessard: En prenant la Transcanadienne qui s'en va
jusqu'à Terre-Neuve, ce serait peut-être mieux. Là, on
est...
M. Simard: Non, parce que, à ce moment, on les
perdrait.
M. Lessard: Ils ne sont pas intéressés à
revenir sur la Côte-Nord. Ils se tuent.
M. Simard: C'est justement pour éviter de les perdre,
ceux-là, que nous avons maintenant un magnifique centre d'accueil
à Rivière-du-Loup, sur la Transcanadienne, juste avant que le
touriste ne soit tenté de s'en aller vers le Nouveau-Brunswick.
M. Lessard: Je veux parler du tronçon nord.
M. Lapointe: M. le Président, puis-je continuer ma
question? Dans le cadre de la discussion apportée par le
député de Saguenay, l'Association des hôteliers des
Laurentides m'a fait part, à quelques occasions, de son
inquiétude concernant la campagne publicitaire faite pour la
région de la Gaspésie, me faisant remarquer qu'ils se sentaient
un peu négligés par le ministère du Tourisme, quant
à la publicité faite à l'extérieur pour la
région des Laurentides. D'ailleurs, ils ont dû investir un montant
de près d'un demi-million, les quatorze hôteliers des Laurentides,
pour faire leur propre publicité aux Etats-Unis ou en Ontario. Je tenais
à faire mention de cette remarque que m'ont faite les principaux
hôteliers des Laurentides.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Rivière-du-Loup.
M. Lafrance: M. le Président, je regarde le programme
préparé par le ministère. A l'étude des
crédits, on vient de parler du centre d'accueuil de
Notre-Dame-du-Portage. Je constate que ce serait peut-être le temps d'en
parler au programme 4. Peut-on attendre au programme 4 ou sommes-nous mieux
d'en parler tout de suite?
Le Président (M. Cornellier): II faudrait suivre un ordre
logique, tel que nous avons fait dans le passé, depuis le début
des crédits.
M. Lessard: Cela va être très vite.
M. Simard: Je pense qu'on peut parler dans les
généralités. A la suite, je pense bien que les
programmes...
M. Lessard: Quant à moi, je suis prêt à
adopter le programme 3.
M. Lafrance: Merci.
Le Président (M. Cornellier): Le programme 3,
éléments 1, 2, 3, adopté. Programme 4: Services à
la clientèle.
Services à la clientèle
M. Lafrance: On est prêt. En fait, je parle du centre
d'accueil de Notre-Dame-du-Portage. On devrait peut-être parler de tous
les autres centres qui ont été construits; je pense que vous en
avez construit cinq il y a une couple d'années.
M. Simard: C'est cela.
M. Lafrance: De quelle façon le ministère voit-il
l'utilisation de ces centres d'accueil en général? On posera des
questions en particulier...
M. Simard: C'est tout d'abord pour accueillir le touriste et lui
donner les renseignements dont il a besoin. C'est précisément le
rôle que jouent les centres d'accueil actuellement. Mais le
ministère se propose il l'a dit déjà, il y a deux
ans, quand cela a commencé et cela n'a pas été
oublié également de s'en servir pour faire plus que du
renseignement oral et pour faire plus que de donner des imprimés. Le
ministère se propose d'équiper ces centres avec des appareils
audiovisuels afin que nous puissions, idéalement, projeter de courtes
présentations sur chacune des régions de la province selon la
préférence donnée ou exprimée par le client qui se
présente, par le touriste.
C'est ainsi qu'au cours de l'exercice qui vient de commencer, nous
allons produire, si ma mémoire est bonne, six ou sept outils
audiovisuels sur autant de régions du Québec, afin d'en
équiper ces centres.
M. Lafrance: Est-ce que ces informations, par exemple, ces six ou
sept projets que vous avez, seront les mêmes dans chacun des centres?
M. Simard: II est tout à fait logique de penser que ce
seront les mêmes partout, parce qu'on ne parle pas de la Gaspésie
autrement à un endroit qu'on en parle à un autre endroit.
M. Lafrance: J'imagine que, dans des centres, par exemple, comme
Notre-Dame-du-Portage, parce que vous voulez garder la clientèle en
Gaspésie et non, comme vous disiez tout à l'heure, l'envoyer au
Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Ecosse et à Terre-Neuve, vous devriez
avoir quelque chose de spécial pour la Gaspésie, en plus de
l'information générale que vous pourriez donner pour le reste de
la province.
M. Simard: Bien sûr, mais quand on parle de garder la
clientèle en Gaspésie, par rapport à
Rivière-du-Loup, il ne s'agit pas de garder la clientèle en
Gaspésie plutôt qu'ailleurs au Québec, parce que c'est une
clientèle qui sort du Québec. A ce moment, on veut
l'empêcher de sortir du Québec et lui dire: Plutôt de
prendre la Transcanadienne vers le Nouveau-Brunswick, tournez
immédiatement à gauche. Vous descendez et vous passez par
Rivière-du-Loup, Cacouna, Trois-Pistoles, etc., et faites le tour de la
Gaspésie avant d'entrer chez vous, ceci pour tenter de les retenir plus
longtemps et, ce qui est très élégant, bien sûr,
les empêcher autant que possible de séjourner trop longtemps
au Nouveau-Brunswick.
M. Lafrance: Dans ces informations, vous allez
nécessairement avoir le réseau de terrains de camping que vous
avez établis aussi, les campings provinciaux qui sont établis
dans la Gaspésie.
M. Simard: Bien sûr. D'ailleurs, les présentations
audiovisuelles en cours de fabrication vont évidemment mentionner
également l'équipement touristique ou de loisirs des
régions.
M. Lafrance: Ces équipements ou ces films, par exemple,
que vous préparez vont être prêts quand? Est-ce que cela va
être utilisable cet été?
M. Simard: Non. D'abord, ce ne seront pas des films.
M. Lafrance: Une présentation audiovisuelle.
M. Simard: Cela ne peut pas être des films, parce que cela
coûterait beaucoup trop cher. Il faut reprendre toute la piste sonore
pour les tenir à jour. Ce sont des présentations sur
diapositives. Elles ne seront pas prêtes pour l'été. Elles
seront faites au cours de l'exercice actuel, mais elle seront prêtes pour
l'été 1976.
M. Lafrance: Le personnel que vous employez, sur quel
critère, par exemple, vous basez-vous pour l'engager?
M. Simard: Ce n'est pas nous qui engageons, ce n'est pas nous qui
recrutons, c'est la Commission de la fonction publique. Les critères
sont des critères écrits et des critères qi ont
été établis par la Commission de la fonction publique.
M. Lafrance: Est-ce que vous, comme ministère, par
exemple, vous exigez des connaissances touristiques ou dans le domaine
touristique avant de prendre ce personnel?
M. Simard: Dans toute la mesure du possible. Quand cela n'est pas
possible d'avoir du personnel déjà chevronné, parce que,
pour être chevronné, il faut avoir travaillé ailleurs, le
personnel est formé par du personnel chevronné qui travaille
côte à côte. En plus de cela, le ministère organise
chaque année, et ceci depuis deux ou trois ans, des sessions qui sont
faites d'abord et avant tout a l'intention du personnel surnuméraire qui
est engagé pour l'été, des sessions auxquelles peuvent
participer également les préposés aux renseignements
touristiques dont les services sont retenus pour la saison estivale, par les
quelque 100 comptoirs non gouvernementaux. En même temps, le personnel
permanent peut aussi suivre ces cours quand il entre en fonction chez nous s'il
n'a pas assez de connaissances.
M. Lafrance: Vous avez deux catégories de personnel. Vous
avez des occasionnels et vous avez des permanents.
M. Simard: Fatalement, parce que nous sommes ouverts sept jours
par semaine l'été, et quelque chose comme douze ou quatorze
heures par jour.
M. Lafrance: Avez-vous l'intention, par exemple, d'avoir des
exigences au point de vue vestimentaire sur votre personnel permanent? Au
personnel temporaire, on ne peut pas demander cela, mais au personnel
permanent.
M. Simard: Dans le cas du personnel permanent, nous avons
précisément en main présentement un modèle de
costume. Nous proposons de costumer nos préposés afin qu'on
puisse les reconnaître. Si donc les autorités compétentes
admettent le principe du costume, à ce moment, nécessairement,
les exigences seront que les prépo- sés permanents portent le
costume. Par ailleurs, dans le cas des saisonniers, nous nous proposons, parce
que certaines remarques ont été faites, de veiller davantage sur
la tenue vestimentaire des jeunes que nous engagerons, parce que, parfois, ils
ne sont pas toujours vêtus comme les clients souhaiteraient qu'ils le
soient. Les clients ont à peu près toujours raison.
M. Lafrance: Ce qui m'inquiète le plus, c'est surtout
votre personnel permanent. Je ne peux pas admettre qu'un préposé
à l'accueil permanent se promène pieds nus dans un centre
d'accueil.
M. Simard: Très certainement pas. Si un cas comme
celui-là était porté à mon attention, dans 24
heures, il aurait des chaussures, pas le cas, mais le gars.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Laurentides-Labelle.
M. Lapointe: En fait, je voudrais poser une question concernant
le centre d'accueil qui était prévu, selon les informations que
j'avais, à la porte nord sur l'autoroute des Laurentides. Je pense qu'il
est facile de démontrer l'importance d'un kiosque ou d'un centre
d'accueil de renseignements touristiques à l'entrée des
Laurentides, à l'entrée de la zone la plus
développée sur le plan touristique dans la région au nord
de Montréal. Je pense que c'est un urgent besoin d'avoir ce centre
d'accueil pour orienter les visiteurs dans l'ensemble des Laurentides. Je
voudrais savoir où en est rendu ce projet, où en sont les
négociations qui étaient en cours avec l'Office des autoroutes
qui étaient en cours pour obtenir un terrain et le reste.
M. Simard: Les négociations vont leur cours. On sait
très bien que cet endroit, je pense que c'est au bout de la route 15 et
de la Transcanadienne, plutôt l'autoroute des Laurentides, je m'excuse,
c'est encore le site...
M. Lapointe: C'était la porte nord qui est un centre de
service.
M. Simard: C'est encore le site que nous réservons.
Maintenant, c'est une question de budget, mais je crois qu'en principe, en tout
cas, pour ce qui a trait à la décision, la décision est
prise. Nous allons prendre incessamment une décision à ce sujet,
à savoir quand la construction va commencer.
M. Lapointe: II y a un point important que je voudrais signaler,
ce serait nécessaire de relier ce poste de renseignements touristiques
à la route II7 aussi. Cela pourrait se faire assez facilement par un
pont qui pourrait...
M. Simard: Je m'excuse, quel numéro avait la route II7
avant, je ne la situe pas?
M. Lapointe: C'était la route II.
M. Sitnard: Oui, bien sûr, cet emplacement a
précisément été choisi originellement, parce que
c'était le seul, à la connaissance du ministère, où
il y avait possibilité d'implanter un comptoir de renseignements
touristiques pour renseigner la clientèle à la fois de la route
II et de l'autoroute.
M. Lapointe: Je pense qu'il serait très bien situé
sur ce plan. Le projet n'est pas abandonné, si je comprends bien.
M. Simard: C'est un emplacement d'autant plus sympathique que
cela s'appelle le parc Prévost.
M. Lessard: Est-ce que vous parlez au nom du ministre?
Une Voix: Dans le comté de Prévost.
M, Lessard: M. Prévost, combien y a-t-il actuellement de centres
d'accueil gouvernementaux?
M. Simard: II y en a présentement cinq qui sont ouverts
à l'année au Québec et il y en a 18 ou 19 qui sont
saisonniers.
M. Lessard: 18 ou 19. En ce qui concerne les centres d'accueil
non-gouvernementaux, on avait parlé à un moment donné d'un
certain nombre de critères l'an dernier qui devaient être
instaurés pour pouvoir en contrôler, en fait, un peu, comme le
soulignait tout à l'heure le député, la qualité, en
contrôler le service, en contrôler la publicité qu'il y a
à l'intérieur de ces centres d'accueil non-gouvernementaux,
est-ce qu'on a établi ces critères? Est-ce qu'on a des
contrôles, par exemple, sur la langue, sur l'affichage? J'ai
été informé que, dans un endroit du Québec, il y
aurait un centre d'accueil qui aurait obtenu un permis du ministère du
Tourisme et que l'affichage se ferait exclusivement en anglais.
C'est dans ce sens que cela rejoint un peu ce que je disais au
début, c'est qu'il faut quand même que nos régions
touristiques prennent conscience que le français au Québec peut
être un attrait, quitte à leur donner, comme on l'a aux
Etats-Unis, autant que possible de l'information anglaise, s'il y a lieu, mais
on doit quand même présenter un visage qui soit notre visage
à nous autres.
M. Simard: II n'y a pas eu de critère, à proprement
parler, de décrit. Seulement, nous avons demandé au service de
l'hôtellerie qui dispose de 40 inspecteurs dont le rôle
premier, bien sûr, est d'inspecter les hôtels, les restaurants et
les terrains de camping et de s'assurer que la Loi de l'hôtellerie est
respectée, de même que les règlements au cours de
l'été qui vient, de faire en même temps l'inspection des
comptoirs de renseignements non maintenus par le ministère. Ceux qui
sont maintenus par le ministère, nous nous en chargeons d'une
façon constante et presque quotidienne dans les régions. Je pense
bien que...
M. Lessard: Est-ce que les centres gouvernementaux sont au moins
identifiés par le drapeau québécois?
M. Simard: En tout cas, ils sont identifiés par la fleur
de lys qui est le symbole graphique du Québec.
Maintenant, si vous me permettez, M. le Président, j'aimerais
souligner qu'à l'intérieur de la loi 22, il y a des
règlements qui sont en train de se compléter pour ce qui est de
l'affichage. Alors, il y a un comité conjoint qui est en train
d'étudier quelle va être notre participation et quels seront les
règlements de la loi 22, à savoir comment on doit faire notre
affichage.
M. Lessard: Est-ce que vous avez des critères sur la
qualité des services, un peu comme on le soulignait tout à
l'heure, non seulement pour les centres gouvernementaux, mais pour les centres
d'accueil non gouvernementaux, parce que ces centres généralement
reçoivent une subvention du gouvernement? On devrait avoir une certaine
supervision en ce qui concerne le personnel qui est engagé, sans avoir
un droit de vie et de mort, mais il faudrait quand même nous assurer que,
dans ces centres d'accueil, il y a une certaine qualité.
M. Simard: Pour ce qui est de la formation du personnel, j'ai
mentionné, il y a un instant, que le personnel des centres d'accueil non
gouvernementaux peut, s'il le désire, suivre les sessions de formation
que nous donnons chaque année à notre propre personnel. Pour ce
qui est de l'affichage, si on parle de l'affichage extérieur, bien
sûr, c'est un problème qui relève du ministère des
Transports. Si on parle de la nature des imprimés offerts à
l'intérieur et du comportement des préposés qui sont au
comptoir, non, nous n'exerçons pas de surveillance actuellement, mais,
comme je le disais tout à l'heure, les inspecteurs d'hôtels, au
cours de l'été qui vient, vont commencer non pas par faire de la
surveillance avec des critères, on va d'abord leur demander d'aller voir
ce qui se passe pour faire des critères après.
M. Lessard: Pour vous faire rapport de la situation?
M. Simard: Absolument.
M. Lessard: Bon. Maintenant, je reviens aux subventions. Disons
que je n'ai pas les subventions pour l'année 1974/75. Naturellement,
j'ai le rapport annuel de 1973/74. Je veux parler globalement des subventions
plutôt que de parler spécifiquement d'un cas ou d'un autre. Dans
les subventions qui sont accordées, prenons l'exemple de 1973/74, parce
que, je pense, relativement les chiffres sont peut-être les mêmes,
je constate que le sud de Québec, Estrie, Richelieu, Bois-Francs, Beauce
ont reçu globalement la somme de $18,448 en subventions du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie je parle toujours du
ministère, je
ne parle pas des autres subventions qui peuvent provenir d'autres
sources à l'intérieur du programme de l'ODEQ
reçoivent $9,978. Le Saguenay, Lac-Saint-Jean, $44,589.34 et cela se
répartit naturellement entre différents festivals ou
différentes activités touristiques. Laurentides-Outaouais,
$19,300. Route 2, région de Montréal, Québec et la
Mauricie, $30,860. Beaupré, Charlevoix, Côté Nord, vaste
région qui recouvre une grande partie du territoire du Québec,
$17,280. Nord-Ouest du Québec , une autre vaste région, a
reçu, en 1972/73, $4,700. Région de Québec, $212,000. Je
répartis, cela comprend: Carnaval de Québec, $125,000; Club de
yatch de Québec, $10,000; Communauté urbaine de Québec,
$24,500; festival d'été du Québec, $7,000;
Hospitalité-Québec, $24,500; sports internationaux du
Québec, $21,000.
Montréal, 1972/73, à cause de Terre des Hommes, avait
reçu, à ce moment, $4,510,000.
La question générale que je veux poser est: Quand, en
particulier, comme député, dans les sports et loisirs, on nous
demande de faire une répartition de subventions, on nous dit: Autant que
possible, tenez compte des capacités financières des
municipalités. Voyez si ces municipalités peuvent, en fait,
organiser certaines activités sur le plan financier, etc., et essayez de
favoriser les municipalités vous allez voir un peu dans quel sens
je vais faire le même raisonnement, tout à l'heure qui sont
les moins capables ou les moins aptes à s'organiser. Or, je constate que
des régions comme Québec ou des régions comme
Montréal, dont les budgets, comme villes, sont extrêmement
importants, dont les populations aussi sont extrêmement importantes, je
constate que les subventions à ces deux régions, et je comprends
que ce sont là deux régions stratégiques dans le
développement touristique du Québec, mais ces deux régions
prennent une grande part du budget. Par exemple je ne suis pas contre le
Carnaval de Québec je constate que le Carnaval de Québec
prend, à lui tout seul, $125,000. C'est là un moyenne
prévoir l'étalement des vacances. Mais je me demande
sid'ailleurs, je vous demanderai, tout à l'heure, quels sont les
critères et quelles sont les normes sur lesquels on se base pour
accorder ces subventionssi, dans ces critères et ces normes, on
tient compte des capacités financières des régions, si on
tient compte des programmes régionaux. Je me demande s'il n'y aurait pas
lieu, en vue d'une meilleure répartition du tourisme au Québec,
de favoriser, par des subventions, autant que possible, des régions qui
sont moins équipées, à la fois sur le plan financier,
comme sur le plan de l'organisation technique ou de l'organisation des
ressources humaines.
Je constate que, à un moment donné, par ces subventions,
si j'accepte d'autres activités, ce sont toujours, en fait, les
mêmes régions qui vont être les plus fortes sur le plan
touristique, malgré le fait que je continue d'affirmer que Québec
et Montréal vont continuer d'être les deux grandes régions
touristiques du Québec. Mais, je me demande si, du côté du
ministère, on ne devrait pas, autant que possible, utiliser les
subventions pour favoriser bien plus des régions qui n'ont pas et les
compétences techniques, peut-être, et les compétences sur
le plan des ressources humaines et les moyens financiers de s'organiser
vraiment et de développer des festivals et d'autres attraits
touristiques.
M. Simard: Alors, M. le Président...
M. Lessard: Autrement dit, favoriser les régions
périphériques.
M. Simard: J'ai bien aimé l'exposé du
député de Saguenay, excepté, je crois, qu'il ne faut pas
comparer région par région, parce que...
M. Lessard: J'ai dit que je ne voulais pas faire de
particularités comme telles.
M. Simard: Non, d'accord! Mais lorsqu'on parle, par exemple, de
la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, par rapport à la
région du Saint-Maurice, par rapport a la région de
Québec, par rapport à la région de Montréal, je
crois que je suis d'accord avec le député de Saguenay qui
respecte, enfin, les bassins de population. C'est bien sûr que les
revenus économiques du carnaval de Québec sont beaucoup plus
grands, par exemple, que, peut-être, la traversée du lac
Saint-Jean ou le festival de Saint-Tite.
Maintenant, c'est un système avec lequel nous devons aller de
l'avant, dans le sens que cela dépend du dynamisme, si vous voulez, des
gens de certaines régions. Sans vouloir faire de particularités,
si je pense au Saguenay-Lac-Saint-Jean, depuis plusieurs années, je
crois que c'est à peu près le secteur ou la région, au
Québec, qui est à peu près la mieux structurée en
fait de toutes sortes d'organisations touristiques. Il y a d'autres
secteurs...
M. Lessard: ... cela commence.
M. Simard: ... où cela commence. Par exemple, la
Beauce.
M. Lessard: La Côte-Nord.
M. Simard: La Côte-Nord aussi.
M. Lessard: L'Association touristique...
M. Simard: C'est pour cela, lorsqu'on regarde le rapport du
ministère, c'est bien sûr qu'il est disposé,
peut-être que vous pouvez faire, comme vous le disiez tout à
l'heure, des comparaisons par régions. Cela dépend des demandes
que nous avons, nous, par région. Comme par exemple, le Carnaval de
Québec, cela a commencé bénévolement, il y a
plusieurs années. C'est devenu une grosse affaire maintenant. Ils
l'appellent comme cela. La grosse affaire.
Si on regarde le festival de Saint-Tite, qui est une grosse affaire
aussi et qui a commencé béné-
volement, si on regarde la traversée du lac Saint-Jean aussi. Ce
sont toutes des organisations qui attirent, à mon sens,
énormément de touristes.
Maintenant, ce que nous avons l'intention de faire, justement,
peut-être pour améliorer les critères sur lesquels on se
base, c'est que nous demandons à toutes les organisations de nous
fournir un bilan certifié lorsque c'est une subvention de plus de
$5,000. Ce que nous allons demander de plus en plus aussi, comme nous l'avons
demandé au carnaval d'hiver de Québec, c'est une étude sur
la rentabilité économique de l'événement en
question. L'université Laval en a fait l'étude. Nous avons les
chiffres maintenant. C'est là-dessus qu'on peut se pencher et voir,
comme vous le disiez si bien tout à l'heure, M. le député,
sur quels critères on peut se baser pour subventionner un
événement.
C'est relativement nouveau, ce que nous demandons à tous les gens
qui, par promotion, vont instituer, si vous voulez, certaines activités
touristiques. C'est comme cela que nous procédons.
M. Lessard: Mais moi, je dis, en fait...
M. Simard: Si on regarde la région de Mont-tréal,
par exemple je m'excuse c'est bien sûr que le budget du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, en ce qui a
trait à l'élément des subventions, était
drôlement masqué, si vous voulez, par les millions que nous
devions donner à Terre des Hommes. C'est corrigé, cette
année, comme vous avez pu le constater dans le document. Cette
subvention n'apparaît plus au ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, ce qui donne peut-être une meilleure image. Parce
que vous vous souvenez que, par les années passées, on avait
jusqu'à une possibilité de $4 millions. Il restait
peut-être quelques centaines de milliers de dollars pour tout le reste de
toutes les régions du Québec.
M. Lessard: Mais ce que je veux dire, c'est que c'est une roue
qui tourne. Il est certain que, quand vous commencez un festival ou une
activité régionale, vous n'avez pas beaucoup de chance,
dès le début, de la rentabiliser sur le plan économique,
et c'est avec le temps, justement, qu'on pourra la rentabiliser. Je prends un
exemple. Chez nous, actuellement, du 15 au 31 mai, se poursuit ce qu'on appelle
le festival du caplan. Pas besoin d'avoir de permis de pêche. D'ailleurs,
il roule sur le bord du rivage.
M. Simard: C'est sûr, mais maintenant, ce qui arrive...
M. Lessard: L'an dernier, par exemple, on avait un budget de
$1,200 pour cela. Cette année, on a un budget de $8,000. Il est certain
que l'an dernier, en fait, sur le plan économique, cela n'a pas
été une réussite très importante. Ce qu'on a
réussi à faire, c'est d'intéresser un peu les gens de la
région à ce festival. Cette année, on va avoir des gens,
probablement, comme on en a eus l'an der- nier, du Lac-Saint-Jean, ainsi de
suite, qui vont venir. Mais dès le début, il est certain que
cette année... J'ai l'impression que, maintenant que le carnaval de
Québec est bien établi, il est capable de s'autofinancer, alors
que certaines activités, dans des régions
périphériques, dès le début, ne pourront ou ne
peuvent pas s'autofinancer. Si c'est jugé, par exemple, comme
étant une activité régionale qui a son importance
je prends un exemple qui peut être typique de notre région,
à savoir le festival du caplan comme en a, par exemple, la
région de La Tuque, le canotage, ainsi de suite, je pense que le
ministère doit aider, dès le début, à
l'organisation de cette activité, parce que je pense que cela peut
être assez typique d'une région. D'autres régions pourront
avoir autre chose.
M. Simard: Oui, M. le Président, pour autant qu'on nous
fait des demandes raisonnables. C'est bien sûr que le festival du caplan,
c'est peut-être l'histoire de toutes les activités... C'est
l'histoire, en fait, du carnaval de Québec, c'est l'histoire de
Saint-Tite, c'est l'histoire de la traversée...
M. Lessard: C'est dans ce sens que...
M. Simard:... parce que c'est bien sûr... Nous aidons
aussi, jusqu'à un certain point. Ce que nous voulons, c'est la
participation de la région. Nous voulons que les gens participent, que
ce soit d'une façon bénévole ou peu importe, mais qu'ils
nous prouvent vraiment que ce n'est pas quelque chose de strictement
régional. Autrement, ce n'est pas un "party" pour la campagne ou pour
les organisateurs. On veut quand même que les touristes se
déplacent. Pour le festival du caplan, par exemple, j'aimerais bien cela
qu'il y ait des gens de Sorel qui aillent voir cela. J'aimerais bien cela qu'il
y ait des gens de Trois-Rivières qui y aillent aussi. Il faut quand
même en arriver à une certaine dimension qui arrive justement
à attirer les gens, comme le carnaval de Québec fait, par
exemple. C'est reconnu maintenant presque mondialement. C'est bien sûr
que cela a commencé tout petit, comme, peut-être, le festival du
caplan commence.
C'est notre rôle d'aider ces activités pour promouvoir
l'industrie touristique à l'intérieur de la province.
M. Lessard: Ce que je crois et ce que je continue de croire, je
comprends que c'est fonction d'un dynamisme régional, c'est fonction
aussi de ressources humaines qu'on peut avoir dans la région, c'est
fonction aussi de ressources techniques. Il est certain qu'une région
comme la Gatineau ou la Côte-Nord, si vous voulez, n'a pas les
mêmes ressources humaines, les ressources financières ou les
ressources techniques qu'une région comme Montréal et
Québec. C'est dans ce sens que je dis que, malgré leur dynamisme,
ces gens qui commencent, comme c'est le cas depuis quelques années, de
l'Association touristique Ma-nicouagan qui débute, ont besoin de
beaucoup
plus d'aide du gouvernement que les régions qui sont
déjà structurées, organisées et qui
possèdent tous ces équipements techniques et les ressources
humaines.
M. Simard: C'est très régional. Si je prends
l'exemple du...
M. Lessard: J'espère, cette année, qu'on pourra
obtenir une subvention du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche pour...
M. Simard: J'espère bien, si le député m'en
fait la demande.
M. Lessard: Je pense que l'association a fait la demande.
M. Simard: Si on prend, par exemple, Terre des Hommes, je crois
qu'elle a peut-être une dimension différente d'un autre espace
vert, parce qu'on sait que Montréal est très mal foutue au point
de vue des espaces verts et, selon mon expérience personnelle, on voit
des gens de l'est de Montréal pour qui, en fin de semaine, c'est
à peu près le seul endroit où ils peuvent aller prendre
l'air, même si l'air est pollué, plus souvent qu'autrement. Quand
même, pour eux, c'est un genre de dépaysement, tandis que ce n'est
pas la même chose pour une activité comme la traversée du
lac Saint-Jean. Comme je le disais tout à l'heure, nous sommes
maintenant dégagés, sur le plan budgétaire, pour ce qui a
trait à Terre des Hommes.
M. Côté: Est-ce que je peux vous faire une couple de
petites demandes comme celle du député de Saguenay?
M. Simard: On est très bien disposé envers tout le
monde, comme vous le savez. Nous avons le ministère pour faire sourire
les gens et les rendre heureux dans la province de Québec.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Rivière-du-Loup.
M. Lafrance: Pour revenir à nos centres d'information
touristique, j'ai oublié tout à l'heure une petite question. Vous
connaissez bien la région de Trois-Pistoles. Avec l'ouverture du centre
d'information de Notre-Dame-du-Portage, quelle est votre intention au sujet du
kiosque d'information à Trois-Pistoles?
M. Simard: Tout d'abord, on devrait se demander s'il y a vraiment
eu un kiosque d'information à Trois-Pistoles. C'était en somme un
service additionnel donné aux touristes, accessoire à un terrain
de camping. Je connais quand même Trois-Pistoles depuis 18 ans...
M. Lafrance: Oui, mais le kiosque d'information existe depuis
beaucoup plus longtemps que le terrain de camping.
M. Simard: C'est-à-dire que ce kiosque d'in- formation
touristique était installé sur un terrain qui appartenait
à la famille Morency et la famille Morency gérait, exploitait un
petit terrain de camping. Cela faisait partie d'un seul et même complexe.
Lorsque le gouvernement du Québec a fait l'achat de ce terrain, la
fonction de renseignements touristiques a continué d'être
assumée par les préposés au terrain de camping. Lorsque le
gouvernement du Québec a aménagé l'autre terrain de
camping qui existe maintenant, sur la route de la grève, l'ancien petit
terrain de camping est devenu un relais à pique-nique et les
préposés au relais à pique-nique ont continué
à donner des renseignements touristiques. En fait, il faut bien admettre
que si Trois-Pistoles a vraiment besoin d'un comptoir de renseignements
touristiques, on peut en dire autant de Cacouna ou du chapelet de toutes les
localités. Normalement, je pense que la fonction de renseignements
touristiques pour la région du Bas Saint-Laurent et de la
Gaspésie, la place pour l'accomplir, c'est à Montréal,
à Québec et à Rivière-du-Loup, ce qui ne veut pas
dire que cela ne rend pas service. Par ailleurs, pour ce qui est du maintien
des préposés qui sont là, je pense qu'il n'est pas
question du tout de les retirer, surtout que le service des parcs continue
encore à s'en occuper.
M. Lafrance: A venir jusqu'à présent, oui. M.
Côté: C'est une très bonne réponse.
M. Lafrance: Oui. Maintenant, je veux compléter ma
question parce qu'il y a peut-être des petits détails que je
voudrais connaître. Vous avez mentionné qu'il y avait des tables
à pique-nique, que cela servait au kiosque d'information touristique.
Cette année, est-ce qu'on s'apprête à enlever ces tables
à pique-nique?
M. Simard: Je regrette de vous dire que je l'ignore
complètement, parce que le secteur aménagement et
équipement n'est pas de ma juridiction.
M. Lafrance: C'est l'information qui nous vient du
ministère par Rimouski.
Le Président (M. Cornellier): Nous pourrons
peut-être en discuter quand nous arriverons au programme 6.
M. Lafrance: Je n'ai pas d'objection.
M. Simard: Mon collègue dit qu'il va se renseigner
à ce sujet et, lorsque viendra le moment de discuter les
programmes...
Le Président (M. Cornellier): Programme 6.
M. Lafrance: D'accord, alors, pour le terrain de camping, la
même chose, au programme 6, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Réseau de parcs et
réserves.
M. Lafrance: D'accord, on y reviendra.
M. Côté: M. le Président, au sujet des
subventions. Notre ami Jean-Pierre me demande de poser une question au nom du
député de Bellechasse. Vous comprendrez facilement
l'intérêt de notre ami Jean-Pierre. Il fait partie du Charolais
champêtre Inc. de Saint-Charles-de-Bellechasse. Je pense que, l'an
passé, ce groupe avait bénéficié de la largesse du
ministère et il veut savoir si ce sera renouvelé cette
année.
M. Simard: M. le Président, le dossier est
complété et nous prendrons une décision aussitôt que
les budgets seront votés.
M. Houde (Fabre): II faudrait peut-être spécifier,
au cas où on aurait besoin de cela comme arme, que Jean-Pierre est un
journaliste.
M. Lessard: M. le Président, toujours sur la question des
critères et des normes, est-ce qu'en ce qui concerne les centres
d'accueil non gouvernementaux, il existe des critères et des normes
précises ou si c'est laissé un peu à la discrétion
du sous-ministre ou du ministre?
M. Simard: M. le député, en fait, la proportion de
la centaine de comptoirs non gouvernementaux qui sont subventionnés est
relativement faible au départ. Dans le cas de ceux qui sont
subventionnés, le critère de base, c'est que le maximum de la
subvention est de l'ordre de 40% des traitements versés aux
préposés qui y sont postés. Le ministère cependant
ne verse pas de subvention pour aménager des kiosques et pour entretenir
des kiosques.
M. Lessard: Alors, c'est 40% du salaire des employés.
M. Simard: Ce n'est pas nécessairement 40%. 40% est un
maximum. Tout dépend du budget global des subventions.
Cela dépend aussi des activités.
M. Lessard: Vous affirmez, M. le ministre, dans votre rapport,
que, l'an dernier, il y a eu des sommes récupérées sur le
budget de dépenses prévues pour Terre des Hommes, qui ont
été de $2,702,956 par rapport aux $5 millions qui étaient
prévus probablement, et vous dites que les sommes
récupérées de ce qui avait été prévu
pour Terre des Hommes à la page 23 nous auront permis de
faciliter la naissance d'un réseau nautique provincial. Ainsi, des
protocoles d'entente ont été réalisés avec dix
marinas considérées comme stratégiques afin qu'au cours de
1975, tous les visiteurs puissent avoir accès facilement aux
établissements identifiés par le sigle du réseau de parcs
nautiques provincial. Est-ce qu'il serait possible d'obtenir la liste de ces
dix marinas qui, semble-t-il, auraient reçu des subventions du
ministère?
M. Simard: Certainement, M. le Président, je pourrai
peut-être déposer la liste demain matin.
M. Lessard: La liste et les montants de subvention.
M. Simard: Les montants. D'accord. M. Lessard:
Elément 1, adopté.
Le Président (M. Cornellier): L'élément 1 du
programme 4 est adopté.
M. Lessard: A Surveillance et amélioration de
l'hébergement et de la table, il semble qu'en février dernier, on
parlait d'une crise de la main-d'oeuvre dans l'industrie
hôtelière. Cela rejoint l'Institut d'hôtellerie du
Québec, un peu, mais je pense qu'il est extrêmement important de
parler de la main-d'oeuvre. En effet, dans un article que publiait, le 24
février I975, Mlle Louise Cousineau, elle affirmait que l'industrie
hôtelière manque de bras. Il y aura cette année 9,000
nouveaux emplois disponibles dans ce domaine, dont 4,000 dans la seule
région de Montréal. Or, il n'y a actuellement que 1,200 personnes
qui sont formées chaque année, chez nous, pour occuper des
métiers dans l'hôtellerie. A ce rythme, écrivait-elle, la
situation sera bientôt alarmante. Au cours de la même
période, un hôtelier de la région du Mont-Tremblant,
répondait à la question: Pourquoi y avait-il crise au niveau de
la main-d'oeuvre? Il répondait à peu près ceci: On a
été des porteurs d'eau trop longtemps, on a peur de
développer des porteurs d'eau diplômés.
Cet hôtelier propriétaire d'un restaurant au
Mont-Tremblant, disait: "Au Québec, nous sommes colonisés par la
cuisine européenne. Nous n'avons pas encore développé au
Québec une industrie hôtelière qui nous ressemble et qui
exprime ce que nous sommes. Notre école d'hôtellerie enseigne la
cuisine des autres, il serait temps qu'elle s'occupe de nous autres." En effet,
on sait que, à l'Institut d'hôtellerie, d'après mes
informations, à peu près tous les professeurs de cuisine
proviennent d'outre-monde. D'ailleurs, on se rappelle qu'il y a quelques mois,
on était prêt à recevoir toute une série de chefs
cuisiniers du bateau France et à les placer.
J'aimerais savoir du ministre s'il y a des études du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, et
particulièrement de la section du tourisme, concernant la situation de
la main-d'oeuvre et quels moyens on s'apprête à prendre pour faire
face à cette pénurie, si pénurie il y a.
M. Simard: II y a quelques jours à peine avait lieu le
congrès annuel de l'Association de l'industrie touristique du Canada; il
s'est tenu cette année à Winnipeg. Toute une matinée a
été consacrée à l'étude de ce
problème; le titre des discussions était: Le "manpower paradox"
en rapport avec l'hôtellerie.
Les délégués du Québec qui ont
participé à ce congrès, tout d'abord, ont
été extrêmement charmés de constater que même
si le Québec est encore équipé d'une école
hôtelière installée dans un immeuble de fortune, au moment
où on se
parle, sur la rue Poupart, le Québec était très
largement en avance sur tous les autres Etats de la confédération
canadienne. Ce qui veut dire qu'il le sera encore davantage avec l'ouverture du
nouvel institut.
Maintenant, pour répondre plus directement à la question
du député de Saguenay, lorsque le gouvernement du Québec a
étudié la possibilité de construire l'Institut de tourisme
et d'hôtellerie, il a fait mener une enquête afin de
déterminer et d'estimer les besoins en main-d'oeuvre de l'industrie
hôtelière et de la restauration jusqu'en 1980. A ce moment, cette
étude a révélé que le roulement du personnel dans
ce domaine était d'environ 9,000 employés par année.
Lorsque les autorités compétentes, à la fois du
ministère de l'Education et du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, ont eu à déterminer les
spécifications pédagogiques ou le devis pédagogique du
nouvel Institut de tourisme et d'hôtellerie, il a été tenu
compte de différents facteurs.
Premièrement, que beaucoup d'hôtels continueraient quand
même à former de la main-d'oeuvre sur le tas; par exemple, des
filles de chambre, des barmen peuvent se former sur le tas. Par ailleurs, il
deviendrait nécessaire éventuellement, dans un avenir quand
même pas trop éloigné, de doter le Québec d'un
deuxième institut d'hôtellerie qui serait ailleurs au
Québec peut-être à Québec, ça ferait
partie de projets, afin de décentraliser la formation et il a
également été tenu compte des besoins de l'industrie,
compte tenu de ce roulement.
Or, au moment où nous parlons, l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie compte près de 500 élèves aux cours
réguliers du jour et ses cours de recyclage et de perfectionnement
atteignent environ 4,500 citoyens du Québec. Avec l'ouverture du nouvel
institut, le nombre des étudiants qui pourront être admis aux
cours réguliers du jour sera de 1,200 et le nombre de citoyens du
Québec qui seront atteints dans 50 ou 60 municipalités du
Québec par les équipes itinérantes de professeurs qui
donnent des cours de recyclage et de perfectionnement, atteindra environ 9,000
citoyens du Québec. Nous espérons que le nouvel Institut de
tourisme et d'hôtellerie relèvera le défi, compte tenu des
chiffres que je viens de vous citer.
Une chose est certaine: si l'institut y parvient, le Québec
deviendra le premier Etat de la confédération canadienne à
avoir relevé le défi.
M. Lessard: D'après les informations que vous
possédez, est-ce que tous les étudiants qui sont passés
par l'Institut d'hôtellerie du Québec ont réussi facilement
à se trouver un emploi?
M. Slmard: II peut y avoir de rares exceptions, mais, de
façon générale, on peut dire que 95% des
diplômés de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie, chaque
année, ont déjà des postes promis 4 ou 5 mois avant que
l'année ne se termine. Deuxièmement, une illustration de
ça, c'est que l'institut est littéralement assiégé
par des jeunes qui veulent s'y inscrire.
C'est tellement vrai que, jusqu'à maintenant, il nous a fallu,
à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie, établir un
comité de sélection formé par des professeurs, parce que
malheureusement, la capacité de l'école ne répondait pas
aux exigences du nombre des élèves qui voulaient y entrer. C'est
qu'il y a beaucoup de jeunes qui veulent s'orienter du côté de ces
carrières et nous espérons que l'institut pourra maintenant tous
les accueillir.
M. Lessard: II peut recevoir combien d'étudiants?
M. Simard: Le nouvel institut pourra recevoir 1,200
étudiants aux cours réguliers du jour.
M. Lessard: Généralement, vous dites que vous avez
été obligé de former un comité de sélection,
vos demandes annuelles, parmi tous les cours qui sont donnés à
l'institut, étaient de combien?
M. Simard: Je ne peux malheureusement pas citer le chiffre, de
mémoire. Je pourrais facilement, sur un appel
téléphonique, avoir...
M. Lessard: Vos demandes étaient beaucoup plus
fortes...
M. Simard: Beaucoup plus fortes que le nombre de candidats
pouvant être admis.
M. Lessard: Je reviens toujours à l'amélioration de
l'hébergement et de la table. Est-ce qu'en relation avec l'institut
d'hôtellerie, les cours qui y sont donnés, particulièrement
sur la gastronomie, la cuisine, mettent un accent particulier sur la cuisine
québécoise et sur l'utilisation de nos produits
québécois? Je vais vous donner un exemple. Moi, je trouve bien
curieux qu'à un moment donné, les Québécois mangent
des escargots de Bourgogne et ils aiment bien ça. Chez nous, on a des
bigorneaux qui ressemblent passablement aux escargots et, si vous mettez la
même préparation, du beurre à l'ail, vous avez quelque
chose d'à peu près semblable et qui est très bon. Je
trouve quand même curieux que ce ne soit pas connu sur les tables
québécoises. Je prends seulement un exemple, je pourrais parler
de l'éperlan l'éperlan, c'est moins pire depuis quelque
temps je pourrais parler, c'est vrai que ça pose un
problème, des clams, pendant la saison, quand c'est bon, je trouve
curieux que ce produit ne soit pas connu. Deuxièmement, on avait une
petite entreprise dans la région de Godbout, en fait l'entreprise
a été obligée de fermer, parce que la mise en
marché était extrêmement difficile. C'est dans ce sens que
je vous pose la question, je prends un exemple, est-ce qu'on met un accent
particulier sur les recettes québécoises, nos vieilles recettes
du Québec; moi, j'ai eu l'occasion d'aller à Port-au-Persil, il y
a une petite auberge qui s'est spécialisée en cuisine
québécoise. Au point de vue de la clientèle, il n'y a
aucun problème, ils en ont énormément. Est-ce que du
côté
de l'institut, pour résumer ma question, on met un accent
particulier sur la cuisine québécoise et sur les produits
québécois?
M. Simard: Pour ce qui est des bigorneaux, de façon
particulière, le député sera sans doute heureux
d'apprendre qu'ils figurent à l'honneur sur les tables des auberges du
ministère, dans les parcs, et ne sont donc pas complètement
absents de la table du Québec. Est-ce que l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie s'intéresse de façon particulière
à la promotion de la cuisine traditionnelle du Québec? La
réponse est oui, dans une certaine mesure, c'est-à-dire dans la
mesure où cette cuisine doit se situer par rapport aux autres cuisines
qui sont également en demande. Il faut bien penser qu'on ne peut pas
obliger un client à manger de la cuisine du Québec. Cependant, il
est recommandable que la cuisine traditionnelle du Québec figure sur les
menus.
Je puis assurer le député de Saguenay qu'à travers
les milliers et les milliers de recettes avec lesquelles les professeurs
travaillent et font la formation des élèves, se situent beaucoup
de recettes traditionnelles du Québec. Souvent, bien sûr, ils sont
obligés de l'adapter et ça se comprend facilement parce que nous
ne menons plus le genre d'existence que menaient nos ancêtres.
Aujourd'hui, celui qui travaille derrière le pupitre pourrait facilement
se nourrir de cipaille et de tourtière tous les jours.
Occasionnellement, bien sûr, c'est une nourriture qui peut être
présentée, mais souvent...
M. Lessard: ... Québécois qui sont
très...
M. Simard: Egalement, il y a certains plats traditionnels qui ne
sont pas légers et qui peuvent être allégés et les
professeurs de cuisine s'emploient à le faire. J'en profiterais pour
souligner également, en même temps, un effort semblable qui est
fait par l'Association des restaurateurs du Québec, qui dans ses propres
locaux, rue Sainte-Catherine à Montréal, donne des cours à
des chefs de cuisine pour les familiariser avec des recettes de
réalisation facile, et dans beaucoup de cas, il s'agit de recettes du
Québec.
Le Président (M. Cornellier): Sur le même sujet, le
député de Rivière-du-Loup.
M. Lessard: Parce qu'il ne faudrait pas limiter les recettes
québécoises au cipaille, au ragoût. Il y a
énormément d'autres choses.
M. Simard: II y a quand même le sirop d'érable.
M. Lessard: C'est cela.
M. Lafrance: Si on veut parler d'assiettes de fruits de mer, je
conseillerais au député de Saguenay de se rendre à Fort
Prével, goûter à la bonne bouillabaisse aux fruits de mer,
qui est délicieuse.
M. Simard: Je pense que la présence de la cuisine du
Québec, dans les parcs du Québec et dans la formation
professionnelle au Québec, est assez bien symbolisée, par trois
de nos chefs de cuisine, les trois frères Béland, qui ont appris
à faire la cuisine avec leur père dans les chantiers et qui ont
maintenant une réputation très enviable, surtout, M. Hermel
Béland qui, si je ne m'abuse, est peut-être encore chef de cuisine
à Fort Prével.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Laurentides-Labelle.
M. Lapointe: Je voudrais, à la suite du
député de Saguenay, faire part des problèmes qui existent
concernant la main-d'oeuvre, dans le domaine de la restauration et de
l'hôtellerie, en ce qui concerne les Laurentides.
L'an passé, il y a tout près de 400 postes qui n'ont pas
pu être comblés. Les centres de main-d'oeuvre du Canada
prévoyaient qu'en 1975, tout près de 1,000 postes ne pourraient
pas être comblés pour la région des Laurentides.
Je pense que c'est un problème aigu, auquel il faudra apporter
des solutions. Il existe des commissions scolaires régionales qui
donnent divers cours de restauration, d'hôtellerie et je pense
qu'à la polyvalente des Monts, de Sainte-Agathe... D'ailleurs, cette
commission scolaire doit faire une demande prochainement au ministère de
l'Education. Je me demande quelles sont les responsabilités du
ministère de l'Education et du ministère du Tourisme dans ce
domaine. Ce serait peut-être un premier élément à
éclaircir, pour donner de l'expansion à sa section
d'hôtellerie, qui est très bien organisée.
Je voudrais savoir si c'est possible que cette section
d'hôtellerie de Sainte-Agathe soit une succursale, comme c'est le cas de
plusieurs sections, à ce que je vois à la page 31 du rapport, une
section de l'Institut d'hôtellerie, pour la région des
Laurentides?
Cela pourrait aider à corriger la situation qui existe chez
nous.
M. Simard: Si l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec à Montréal a des succursales, ce n'est pas parce
que c'est recommandable qu'il a des succursales.
C'est parce que, par suite de la destruction de l'immeuble dans lequel
l'institut se trouvait en 1969, l'institut est installé dans un immeuble
de fortune, l'ancienne école de police, sur la rue Poupart.
C'était la seule possibilité qu'il y avait de reprendre
les cours tout de suite après, parce que c'est à la fin de juin
que cela a passé au feu, au début de septembre. L'institut
rouvrait ses portes dans cet immeuble de fortune dans lequel il est encore.
Pour être capable de continuer à assurer, à tous les
jeunes qui étaient déjà aux études, la
possibilité de continuer ces études, il a fallu
nécessairement que l'institut essaime à Montréal
même, dans cette succursale.
En fait, ces succursales ont existé et existent encore pour
tenter de pallier cette situation tragique qui est survenue lorsque, le 24 ou
le 25 juin 1969, l'ancien immeuble de l'Université de Montréal,
rue Saint-Denis, a été démoli par une explosion et
entièrement brûlé.
Il est logique de penser que, lorsque le nouvel institut ouvrira ses
portes, graduellement, ces succursales seront fermées.
M. Lapointe: Est-ce que cela signifie que les commissions
scolaires, qui forment actuellement la main-d'oeuvre dans ce domaine-là,
devront abandonner ces options?
M. Simard: Non, cela ne signifie pas cela du tout. C'est le
ministère de l'Education qui décide, dans le cas des polyvalentes
et tout cela, si l'option de la cuisine professionnelle est valable ou non.
Ces problèmes sont généralement
étudiés par un comité au sein duquel siègent des
représentants de notre ministère, des gens de l'institut, et des
représentants du ministère de l'Education.
Dans la plupart des cas, si je ne m'abuse, le personnel enseignant est
formé par l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec.
J'ajouterai un détail qui échappe parfois à certaines
personnes, c'est qu'il est très difficile de faire à la fois de
la pédagogie et de la production industrielle.
Ce à quoi il faut faire attention, je pense, c'est qu'à un
moment donné on décide d'offrir une nouvelle option en cuisine
professionnelle, afin de régler un problème de
cafétéria.
M. Lapointe: C'est peut-être le cas dans certains
endroits...
M. Simard: Non, je ne dis pas que c'est le cas. Je dis qu'il y a
des problèmes de ce genre qui se sont présentés, où
des polyvalentes disaient: On a des élèves à nourrir, on
n'a personne, ni de concessionnaires pour s'occuper de les nourrir, pourquoi
n'ouvrirait-on pas une école d'hôtellerie?
M. Lapointe: Ce que je pense, c'est que cela correspond à
certains besoins dans une région.
M. Simard: Oui.
M. Lapointe: On a essayé d'implanter, dans le
système scolaire, des écoles ou des options qui répondent
surtout aux besoins du milieu. C'est le cas des Laurentides, où une
option comme celle-là répond sûrement aux besoins du
milieu.
M. Simard: Cela répond certainement à des
besoins.
M. Lapointe: Je pense que la qualité des cours qui se
donnent actuellement est excellente.
Je me demande si, à la suite de ce que vous venez de dire, la
polyvalente des Monts devra fermer cette option, puisqu'elle s'adresse aux
adultes comme aux plus jeunes de niveau secondaire.
M. Simard: II n'y a aucun rapport entre les deux situations. Le
ministère de l'Education continue à autoriser les polyvalentes
à offrir l'option de la cuisine professionnelle.
Si l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec a des
succursales à Montréal, ce n'est pas du tout pour la même
raison. C'était pour régler son propre problème à
la suite de la destruction de l'immeuble dans lequel il se trouvait.
Autrement dit, cette formation qui est donnée à
Montréal, dans certaines polyvalentes, il serait logique que ce soit
donné dans l'institut lui-même, comme c'était le cas avant
qu'il ne soit détruit par un incendie.
M. Lafrance: C'est le même problème en ce qui
concerne le tourisme, comme les options de tourisme dans les différents
CEGEP.
M. Simard: II y a deux ou trois CEGEP où se donne le cours
de technique en tourisme. L'Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec, en s'ins-tallant maintenant dans son nouvel immeuble, va avoir
suffisamment de locaux et de personnel pour commencer à donner
également un cours en technique de tourisme, dès la prochaine
année scolaire, à partir d'octobre, à Montréal.
M. Lapointe: Est-ce que le ministère du Tourisme...
M. Lafrance: II y a justement un CEGEP qui vient de donner, pour
la première année, l'option de tourisme. Cela veut dire que cela
va être récupéré par l'Institut de tourisme à
Montréal?
M. Simard: Non, en aucune façon, pas plus que le fait que
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie donne des cours en
hôtellerie oblige les polyvalentes à cesser de donner cette
option.
L'option se donne au CEGEP de Matane; est-ce à cela que vous
pensez en particulier?
M. Lafrance: Oui. Matane et Sherbrooke.
M. Simard: La même option se donne à Granby, au
campus de l'Université de Sherbrooke. L'option va également se
donner à Montréal. C'est une décentralisation de la
formation professionnelle dans ce domaine particulier.
M. Lessard: M. le Président, il est certain que nous
vivons un problème dans l'hôtellerie, actuellement, au
Québec, et dans la restauration. Je ne sais pas si je vais dans des
endroits qui ne sont pas des restaurants ou des hôtels qui
représentent l'ensemble du Québec, mais on constate que la
main-d'oeuvre n'est pas québécoise ou est assez rarement
québécoise.
On constate que les propriétaires de nos principaux hôtels
québécois, malgré cette formation d'une main-d'oeuvre, ou
de nos restaurants dans le quadrilatère du Vieux-Québec, ne sont
pas des Québécois et la cuisine n'est pas
québécoise.
C'est certain qu'il ne s'agit pas d'empêcher les
Québécois de manger du spaghetti et des mets chinois, de
la pizza et d'autres mets importés. Si je parlais tout à l'heure
de l'accent que l'Institut d'hôtellerie devrait mettre sur la gastronomie
ou sur les mets québécois, je me basais sur l'affirmation d'un
cuisinier, lui-même propriétaire d'un restaurant à
Mont-Tremblant, M. Pierre Mainville, qui affirmait que notre école
d'hôtellerie enseigne la cuisine des autres.
Il serait temps qu'elle s'occupe de nous autres. Pour faire plaisir au
député de Matane et aux députés des régions
de la Gaspésie, ce cuisinier disait: II y a des ingrédients
propres au Québec qui méritent qu'on les étudie et qu'on
les hausse éventuellement au rang de la gastronomie.
Les crevettes de Matane, par exemple, les bigorneaux, l'esturgeon
fumé, le sirop d'érable... Je sais qu'à Fort
Prével, il y a un accent particulier. Mais le problème...
Là où c'est le gouvernement, le problème qu'on a,
c'est que cela ne se répand pas à l'intérieur des
institutions hôtelières du Québec. Il me semble que c'est
là un problème pour nos produits. Je me demande même,
puisque c'est le ministère du Tourisme qui est responsable du restaurant
de l'Assemblée nationale il l'était, en tout cas, mais il
ne l'est plus je me demande même si nos crevettes sont des
crevettes de Matane ou viennent tout simplement d'ailleurs. Je pense qu'elles
viennent d'ailleurs.
M. Lafrance: II y a même de la bouillabaisse de la
Gaspésie.
M. Lessard: Mais je veux dire d'ici.
M. Lafrance: Oui, du café Le Parlementaire.
M. Lessard: La crevette ne vient pas de Matane, elle est
importée.
Est-il exact que notre école d'hôtellerie enseignerait la
cuisine des autres en oubliant notre cuisine? Loin de moi cette pensée
d'enseigner exclusivement la cuisine québécoise, mais je pense
qu'il importe, si l'on veut véritablement développer une
hôtellerie qui nous ressemble, de pouvoir intéresser nos
cuisiniers québécois aux produits québécois.
M. Simard: L'affirmation de l'hôtelier est absolument
catégorique: La formation de l'hôtelier, en somme, dit que
l'Institut d'hôtellerie enseigne uniquement la cuisine des autres et ne
fait pas du tout de formation avec les recettes du Québec. Je regrette
d'être obligé de contester cette affirmation, car elle n'est pas
exacte. Deuxièmement, il est évident qu'il s'agit là d'un
problème de...
M. Lessard: On a le droit, en passant, d'aller manger à
l'Institut d'hôtellerie du Québec?
M. Simard: L'Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec sera le deuxième du genre sur le continent
nord-américain à être muni d'un hôtel d'application
qui sera ouvert, j'allais dire à tout venant, je n'oserais pas dire
cela, à tout client.
M. Lessard: A-t-on l'intention d'utiliser cet hôtel pour
les fonctionnaires gouvernementaux?
M. Simard: Au début, nous avons pensé qu'il serait
peut-être recommandable de le réserver aux fonctionnaires
gouvernementaux. L'industrie hôtelière a suggéré que
non, et avec raison je crois, car il suffit que les étudiants sachent
qu'ils sont devant une clientèle captive pour, peut-être, apporter
moins d'attention à la clientèle. Et, bien sûr, avec 40
chambres, ce n'est pas l'Institut de Tourisme et d'hôtellerie qui va
concurrencer les grands hôtels de Montréal.
M. Lessard: J'aurais une dernière question sur cet
élément avant de l'adopter: Le crédit hôtelier.
M. Simard: II y a un groupe d'étude qui y travaille
présentement car il s'agit tout de même d'un "money Bill" comme on
l'appelle, qui peut impliquer un montant considérable de deniers. Nous
étudions présentement la loi qui existe en Ontario, dans les
autres provinces et dans d'autres pays; nous avons un groupe de travail qui est
en train d'analyser toutes les facettes de ce secteur. Nous en parlons depuis
quelque temps déjà, mais, comme je le disais, c'est un sujet
extrêmement compliqué pour le Québec encore une fois, on ne
peut pas toujours faire des comparaisons avec l'Ontario et d'autres
régions. Il y a tellement de régions au Québec qui n'ont
pas besoin... par exemple la région de Montréal ou la
région de Québec, il ne faut pas les considérer comme
celles du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou de la Gaspésie.
Nous croyons que, d'ici quelques mois, nous pourrons peut-être
avoir un projet de loi, mais je ne veux pas, encore une fois, me mettre de
corset pour dire une date exacte à ce sujet.
M. Lessard: Est-ce le ministère qui supervise les projets
acceptés dans le cadre du programme de subventions visant à
stimuler la construction d'unités nouvelles dans le programme de
l'ODEQ?
M. Simard: Oui. C'est un programme qui a été
transféré du ministère de l'Industrie et du Commerce
à celui du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Lessard: Le ministre est sans doute informé que, le 18
mars dernier, je lui posais une question au feuilleton à ce sujet pour
obtenir la liste de tous les projets acceptés à ce jour dans le
cadre du programme. Je ne pense pas que vous m'ayez répondu aujourd'hui
à cette question.
M. Simard: Non, M. le Président, mais cela est rendu au
bureau de M. Pitre et ce devrait être déposé
incessamment.
M. Lessard: On peut donc prévoir, je ne parle pas
du programme où l'on classe les hôtels que ce
programme-là se continue avec une surveillance adéquate, avec le
nombre de fourchettes et le nombre d'étoiles.
M. Simard: Ce qui est très intéressant, c'est que,
bien qu'il y ait plus de 2,000 établissements classifiés, le
comité de révision de la classification n'a pas reçu,
l'année dernière, une seule demande de révision pour un
seul dossier.
M. Lessard: II reste quand même que le ministère va
reclassifier ces hôtels à leur demande parce qu'ils peuvent
être classés dans une autre catégorie.
M. Simard: La visite se fait constamment pour des fins de
classification.
M. Lessard: L'élément 2 est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Elément 2
adopté. Il est plus de 18 heures. La commission ajourne ses travaux
à demain, dix heures.
(Fin de la séance à 18 h 5)