Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente
de l'industrie et du commerce,
du tourisme, de la chasse et de la pêche
Etude des crédits du ministère du
Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche
Séance du jeudi 22 mai 1975
(Dix heures quinze minutes)
M. Cornellier (président de la commission permanente de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche):
A l'ordre, messieurs!
Je constate que nous avons quorum. Alors, la commission de l'industrie
et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche reprend ce matin
l'étude des crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche. Hier, nous avions laissé en suspens
l'élément 2 du programme 2.
M. Lessard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Elément 2, du
programme 2, adopté.
Hébergement Québec-Olympiques
1976
Nous continuons maintenant avec l'élément 3 du programme
4, Hébergement Québec-Olympiques '76.
M. Lessard: M. le Président...
M. Slmard: Excusez, M. le Président. Le programme sur
lequel nous avons fini hier a-t-il été reconnu dans le journal
des Débats?
Le Président (M. Cornellier): Nous avions
arrêté au programme 4, élément 2.
M. Simard: D'accord.
Le Président (M. Cornellier): Nous reprenons à
l'élément 3 du programme 4.
M. Lessard: M. le Président, pour Hébergement
Québec-Olympiques '76, on a donc constitué un organisme,
probablement, sous la supervision du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, en vue de prévoir l'hébergement ou la
location ou la réservation de chambres d'hôtel ou de maisons de
pension, etc., pour les Jeux olympiques de 1976. On prévoit une somme de
$2.7 millions. J'aimerais que le ministre nous trace un peu le portrait de cet
organisme. S'il s'agit d'un organisme, est-ce qu'il s'agit d'un organisme
indépendant? J'aimerais bien que le ministre nous donne quelques
informations à ce sujet.
M. Simard: M. le Président, le député de
Saguenay sait très bien que nous avons voté à
l'Assemblée nationale une loi pour ne pas tomber, peut-être, dans
le même panneau où nous sommes tombés lors de l'exposition
de 1967.
Je dois dire aujourd'hui que, Hébergement
Québec-Olympiques '76 disposera de plus de 100,000 logements pour les
visiteurs à l'occasion des Jeux olympiques de 1976, pouvant accueillir
au-delà de 140,000 personnes.
Montréal et la banlieue est le territoire inclus dans la loi. A
l'heure actuelle, il y a au-delà de 16,000 chambres d'hôtel; au
moins 5,600 autres s'ajouteront, pour un total de 21,600 chambres. Il est
entendu que tous ces logements présentent un confort indéniable
et divers services.
Dû à l'urgence, nous avons demandé à
différents ministères de prêter des fonctionnaires. Nous
avons dû, encore une fois à cause de l'urgence, faire l'engagement
de contractuels.
Si nous regardons le document qui vous a été
distribué ou qui est sur le point de l'être, au tableau
d'effectifs, au 31 mars I975, il y aurait dix fonctionnaires
prêtés par différents ministères et 68 contractuels.
Sur le tableau d'effectifs prévus pour 1975/76, il y aurait dix
fonctionnaires, 80 contractuels et I00 occasionnels, de mai à septembre.
Je m'explique. Ce sont, probablement, en majorité, des étudiants
qui doivent visiter les différentes chambres qui seront à la
disponibilité des touristes, de tous les amateurs de sport qui viendront
à Montréal lors des Jeux olympiques.
Ce n'est pas un organisme à part. C'est le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui en a l'autorité. Nous
avons des rapports réguliers, c'est-à-dire à tous les
quinze jours, sur les activités de HEQUO. Je dois vous dire que,
à l'heure actuelle, les résultats présentés sont
extrêmement positifs. Nous pensons être capables de loger, ce qui
est prévu, approximativement près de 100,000 visiteurs et
touristes par jour pendant la tenue des Jeux olympiques.
M. Lessard: Qui est responsable de HEQUO?
M. Simard: Le responsable de HEQUO est M. Gilles Bergeron,
ex-sous-ministre des Communications.
M. Lapolnte: Quel est le territoire? Vous avez parlé de
Montréal et des environs.
M. Simard: II est inclus dans la loi, dans le bill 28. Je crois
qu'il est très bien délimité, enfin le
périmètre est très bien inclus dans la loi. Non, si le
député me permet, ce serait peut-être assez long de...
M. Lapolnte: D'accord. Je vais simplement regarder.
M. Lessard: Actuellement, je vois qu'il y a déjà
une plaquette publicitaire qui a été publiée, soit:
Séjourner à Montréal, ville olympique, et découvrir
le Québec en 1976.
Est-ce que, d'abord, cette plaquette est distribuée
gratuitement?
M. Simard: Cette plaquette est distribuée gratuitement.
Quel est le nombre qui va être distribué? Je pense bien que...
M. Lessard: Vous êtes actuellement en relations avec le
comité olympique pour connaître toutes les personnes qui se sont
enregistrées ou qui ont acheté des billets pour les Jeux
olympiques et vous avez immédiatement une communication avec eux
pour...
M. Simard: Nous avons une communication directe avec le COJO,
comme nous avons une communication avec l'Association des hôteliers de
Montréal, du grand Montréal, des Laurentides, avec toutes les
associations qui peuvent, de près ou de loin, à
l'intérieur du territoire prescrit par la loi. Je crois que les
communications, enfin toutes les représentations vous avez
justement le périmètre du territoire prescrit par la loi
sont extrêmement bonnes entre le COJO et HEQUO et avec toutes les
associations responsables de l'hébergement au Québec.
M. Houde (Fabre): Excusez, M. le Président, pour
répondre à la question qui a été posée, dans
la loi, article 2: "La présente loi s'applique dans l'île de
Montréal, l'île Bizard, la ville de Laval et les districts
électoraux suivants: Beauharnois, Chambly, Châteauguay,
Deux-Montagnes, Drummond, Huntingdon, Iberville, Laporte, Laprairie,
L'Assomption, Prévost, Richelieu, Rouville, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean,
Taillon, Terrebonne, Vaudreuil-Soulanges et Verchères ainsi que dans
tout autre territoire déterminé par le règlement."
M. Lessard: Est-ce que HEQUO a ses propres bureaux?
M. Simard: HEQUO a ses propres bureaux sur la rue
Crémazie, à Montréal.
M. Lessard: A Montréal. M. Simard: Oui.
M. Lessard: Est-ce qu'il y a des bureaux à
Québec?
M. Simard: M. Gilles Bergeron possède un bureau à
Québec, avec une secrétaire, pour faire la liaison entre le
ministère et le bureau central qui est à Montréal.
M. Lessard: Le service est concentré, normalement,
à Montréal.
M. Simard: Oui, c'est exact.
M. Lessard: Et on peut espérer, justement, qu'on ne vivra
pas les problèmes qu'on a vécus lors de...
M. Simard: Logexpo.
M. Lessard: ... l'exposition universelle de Montréal.
M. Simard: Non. Je puis rassurer le député de
Saguenay. C'est bien sûr que nous ne possédons pas de boule de
cristal à savoir si nous n'aurons pas de pépin. Je m'attends
à ce que nous en ayons parce que nous ne connaissons pas encore le
maximum, le débit de touristes et de visiteurs qui vont venir à
Montréal. Etant donné que nous ne pouvons pas analyser les
problèmes que nous allons avoir ou les prévoir comme ceux de
l'Expo 1967.
Les Jeux olympiques sont d'une période de quinze jours
comparativement à la durée de l'Exposition universelle de
I967.
C'est beaucoup plus concentré, c'est sûr qu'il faut
s'attendre au "pré" et au "post", en ce sens qu'il y a sûrement
des athlètes, des gens qui vont venir de tous les pays du monde
peut-être quinze jours ou trois semaines avant. Il y a peut-être
des touristes aussi qui vont décider de rester une quinzaine de jours ou
trois semaines après les Jeux Olympiques.
Je dois vous dire que notre participation à cet effet pour ce qui
est du tourisme est très bien orchestrée parce que nous voulons,
par exemple pour certains athlètes qui seront éliminés
dès les premiers jours, leur donner certaines facilités pour
qu'ils visitent le Québec, notre province, lors du voyage. C'est
peut-être, pour certains athlètes, la seule et unique fois qu'ils
verront le Québec.
M. Lessard: On prévoit une certaine publicité pour
faire en sorte qu'un certain nombre de visiteurs en profitent pour visiter
d'autres régions du Québec en plus de Montréal?
M. Simard: Nous sommes à élaborer un programme
très sophistiqué, M. le Président, pour donner des
facilités à tous les touristes et à tous les
athlètes qui viendront nous visiter.
M. Lessard: Adopté.
Le Président: Elément 3 du programme 4,
adopté. Elément 4, Aide financière à Terre des
hommes.
M. Lessard: Refusé
Le Président (M. Cornellier): II n'y a pas de
crédits de prévus.
Adopté automatiquement.
Programme 5, Formation professionnelle.
M. Lessard: Le programme 5, à moins que d'autres aient des
questions, nous en avons discuté hier lorsque nous avons parlé de
l'Institut d'hôtellerie. Alors, M. le Président, quant à
moi je n'ai pas d'objection à l'adopter.
Le Président (M. Cornellier): Programme 5,
adopté.
Réseau de parcs et réserves
Programme 6. Réseau de parcs et réserves et
d'établissements touristiques et récréatifs.
M. Lessard: M. le Président, élément 1,
Implantation du réseau. L'an dernier, le budget prévu
était de $17 millions. On constate qu'il augmente
considérablement à $52 millions cette année. Alors,
serait-il possible de connaître les principaux programmmes prévus
en ce qui concerne l'implantation du réseau?
M. Simard: M. le Président, est-ce que le
député voudrait connaître d'une façon très
générale ce qui fait la différence entre les deux?
M. Lessard: C'est justement cela. Je voudrais savoir quelle
utilisation on va faire, en général, du montant de $52 millions
afin de connaître la différence entre l'an dernier et cette
année puisqu'il y a un budget assez substantiel cette année. On
prévoit donc probablement une implantation assez forte du
réseau.
M. Simard: M. le Président, c'est que déjà
dans l'ensemble du budget de $50 millions, nous avons cette année une
importante politique d'acquisition de terrains.
M. Lessard: L'île d'Anticosti?
M. Simard: II y a environ $20 millions prévus pour le
paiement de l'île Anticosti.
M. Lessard: Quand vous dites $20 millions, est-ce que, maintenant
que la compagnie Consol a présenté son bilan d'activités
financières au cours de la dernière année, c'est
définitif, réglé? Est-ce que le montant a
été fixé entre le gouvernement et la compagnie Consol?
M. Simard: C'est arrêté. Il nous reste un solde de
$22.5 millions à payer cette année sur un montant global de $26
millions. Il y a eu des intérêts à courir entre les deux,
ce qui fait globalement $26 millions. Il y a eu aussi des ajustements
d'inventaire.
Pour continuer avec les gros morceaux, toujours suivant la politique
d'acquisition de terrains, nous avons acquis le mont Saint-Bruno qui
représente, cette année, une somme de $3.9 millions pour le
paiement d'une partie et nous avons aussi, pour les îles de Boucherville,
$700,000 pour payer les deux îles que nous avons achetées.
M. Lessard: Bon, comme j'ai le document de l'implantation du
réseau, on va essayer de suivre autant que possible ce document.
M. Simard: Vous l'avez devant vous, de toute façon.
M. Lessard: Ma première question va concerner les ententes
auxiliaires. On dit dans le document qu'un montant de $8.7 millions est
prévu en ce qui concerne la nouvelle entente auxiliaire. Par ailleurs,
on précise que, compte tenu que cette entente n'a pas encore atteint sa
forme finale, il ne sera pas fait mention dans le présent document des
projets qui en découleront ou seront annoncés au moment de la
signature du protocole d'entente.
On sait qu'il y a quelque temps, M. Marc Rouleau, du Conseil
régional de développement de Québec, annonçait la
rupture des négociations entre le gouvernement fédéral et
le gouvernement provincial, parce qu'on ne réussissait pas à
s'entendre en ce qui regarde les projets et le développement touristique
à être réalisés. Est-ce que le ministre pourrait
nous dire, si ces négociations ont été reprises, où
nous en sommes actuellement? Si le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche a présenté un programme précis au
gouvernement fédéral et en général, est-ce que ce
programme maintenant peut être rendu public?
M. Simard: M. le Président, nous avons un programme
très précis que nous avons présenté au gouvernement
fédéral. Maintenant, il semble y avoir tout un imbroglio. C'est
encore en discussion. D'ailleurs, je dois vous dire que, sur tous les
programmes présentés par différents ministères, le
premier, à mon sens, qui a été accepté, si vous
voulez, en principe est celui du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche.
Maintenant, il y avait certains doutes dans ce qui était le
triangle Montréal, Sherbrooke, Québec, parce que le
fédéral a pensé, à un moment donné, que nous
étions pour oublier d'autres régions du Québec. Lorsqu'on
regarde, si vous voulez, la ventilation du budget régulier du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, nous voyons
que nous continuons toutes nos opérations dans les différents
secteurs québécois.
Maintenant, on me dit, par l'OPDQ, que le programme devrait être
accepté incessamment dans les jours qui vont venir. C'est la raison pour
laquelle nous n'avons pas pu faire la ventilation, étant donné
que le programme n'est pas accepté comme tel. D'ailleurs, nous ne sommes
pas le seul ministère à avoir ce problème au moment
où on se parle, vu que la majorité des programmes fournis au
fédéral par d'autres ministères n'a pas encore
été acceptée.
M. Lessard: Est-ce que le montant de $8.7 millions qui est
négocié actuellement est le montant prévu par le
gouvernement du Québec ou si ce montant pourrait être
différent selon la signature de l'entente?
M. Simard: C'est le montant qu'on avait prévu à la
première année de programmation d'une entente auxiliaire à
être signée. Même si les pourparlers se font de part et
d'autre et continuent, déjà, nous avons inscrit au budget et
accepté $8.7 millions tel que notre programmation fournie au
ministère de l'Expansion économique et régionale.
Même si l'entente n'est pas signée effectivement, nous
procédons tout de suite.
M. Lessard: Globalement, est-ce que les priorités, qui ont
été établies par le Québec en ce qui concerne ces
ententes auxiliaires, vont être respectées par le gouvernement
fédéral?
M. Simard: Assurément. Disons qu'à ce jour la
majorité de toutes les priorités que nous avons
présentées au gouvernement fédéral ont
été acceptées. Comme je le disais tout à l'heure,
il reste tout simplement à voir, pour le fédéral, ce que
nous allons faire de notre budget régulier. Ils nous ont fait certaines
propositions.
M. Lessard: Pardon? Ce que vous allez faire de votre budget
régulier?
M. Simard: C'est parce que nous avons déjà des
investissements en cours.
M. Lessard: Oui.
M. Simard: Nous avons de nouveaux investissements que nous allons
faire cette année. C'est tout simplement une question de coordination
dans le sens que si on nous approuve pour quelque chose qui doit se faire, par
exemple, en Gaspésie, si nous avons déjà voté des
sommes d'argent au budget régulier, c'est tout simplement un
système qu'il faut établir pour faire une certaine
cohésion pour qu'il n'y ait pas de duplication, à un moment
donné.
M. Lessard: Mais ce n'est pas un moyen de chantage pour vous
imposer certains parcs nationaux?
M. Simard: Je ne croirais pas. J'ai moi-même posé la
question au Conseil interministériel des affaires économiques et
on m'a assuré que cette question de parc national n'avait absolument
rien à faire avec la décision. Surtout lorsqu'on voit que les
décisions ne sont pas prises dans d'autres ministères, je crois
qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer à ce sujet. Je crois que la question
du parc national est une question complètement à part et je ne
crois pas que ce soit une forme de chantage de quoi que ce soit.
Par exemple, le lac Saint-François, l'agrandissement du parc du
mont Orford, Saint-Bruno et Montauban ont été
acceptés.
M. Lessard: Montauban, ce serait réglé. Est-ce que
le ministre a l'intention de déposer cette nouvelle entente, lorsqu'elle
sera signée?
M. Simard: De toute façon, M. le Président,
dès que l'entente globale sera signée avec le gouvernement du
Québec, cela devient public.
M. Lessard: D'accord.
En ce qui concerne le Fort Prével, on prévoit $685,000,
construction d'une piscine, un chalet pour les golfeurs; une piscine sera mise
à la disposition des clients, est-ce que le ministère a fait des
profits avec Fort Prével?
Quel est le déficit annuel, si déficit il y a?
M. Simard: On pourrait peut-être en parler à
l'élément 2, exploitation.
M. Lessard: D'accord.
M. Simard: On peut vous dire qu'il y a un profit d'exploitation,
cette année, dû à la construction de 40 unités de
motel, ce qui entraîne l'agrandissement du chalet principal et la
construction d'un chalet pour golfeurs qui sera en même temps une salle
polyvalente pour les jeunes. Parce qu'aujourd'hui, on sent qu'à Fort
Prével les familles y vont beaucoup plus qu'avant. Les enfants ne
peuvent peut-être pas attendre deux heures pour prendre un repas
gastronomique, alors en organisant un chalet de golfeurs qui va être
à proximité du golf et qui va servir aux enfants, avec un
casse-croûte à l'intérieur, cela va permettre aux parents
d'amener les enfants.
M. Lessard: Est-ce que c'est la première année que
Fort Prével fait un profit?
M. Simard: Je pense que oui. A cause de la construction de 40
unités de motel.
M. Lessard: J'ai posé la question à la bonne
année.
M. Simard: Oui.
Espérons que l'an prochain on pourra répondre un autre
oui.
M. Lessard: En ce qui concerne l'aménagement de
l'arrière pays, M. Champagne, nous en sommes rendus où? $35,000
sont prévus, est-ce qu'il y a eu un protocole d'entente,
c'est-à-dire un protocole très précis d'entente qui a
été signé à Esprit-Saint? Est-ce qu'on va
s'entendre en ce qui concerne l'abolition d'un certain nombre de clubs
privés, tel qu'on vous l'a demandé, à Esprit-Saint?
M. Simard: Le protocole qui a été signé
c'est que la priorité n'est pas, en partant, d'abolir quelques
aménagements ou quelque club privé que ce soit, mais plutôt
de s'installer à une table ronde et de connaître les besoins de la
population, de connaître le pouvoir que le ministère aura
d'implanter des équipements dans ce coin. Cette table ronde a
déjà siégé trois fois avec les représentants
du ministère et je peux assurer le député que les
négociations, les discussions vont très bien, beaucoup mieux que
le soir où j'étais là-bas.
M. Lessard: Qui est délégué de la part du
ministère?
M. Simard: C'est M. Gaston Saint-Pierre, qui est
ingénieur-urbaniste. Il a déjà travaillé dans
l'arrière-pays, pour les terres et forêts, et a
préparé les SAC.
M. Lessard: J'ai eu l'occasion, par hasard, d'assister à
ces assemblées...
Une Voix: Vous passiez par là...
M. Simard: Est-ce que le député dit: par
hasard?
M. Lessard: ... j'ai l'intention de vous inviter,
au cours du mois de juin, à la rivière
Baie-Trinité, peut-être qu'on pourrait réussir à
signer un protocole d'entente.
Alors, une somme de $35,000 est prévue. C'est strictement en vue
de préparer des possibilités, des projets. Le parc du Bic,
$640,400. "Poursuivre l'acquisition des terrains nécessaires à la
création de ce parc et préparer les plans et devis qui
permettront l'amorce de son développement en 1976."
Est-ce qu'il y a des problèmes qui se continuent avec la
population et est-ce qu'on a un plan d'aménagement qui sera soumis aux
gens de la région?
M. Simard: Assurément. On a même communiqué
avec les gens de la région. Dans le moment, il y avait, si vous voulez,
un imbroglio qui subsistait entre le Bic et Saint-Fabien. L'un et l'autre
voulaient discuter avec nous. On leur a demandé de former un
comité pour qu'on puisse discuter avec un interlocuteur valable, qui
représente la population. Il y aura aussi en plus un comité de
citoyens de la région qui viendra s'asseoir à la même table
que nous pour que l'on puisse discuter des implantations que nous
désirons construire au Bic.
M. Lessard: Maintenant, est-ce que le plan d'aménagement
est prêt actuellement?
M. Simard: Non.
M. Lessard: Est-ce que, avant de faire l'expropriation, on va
soumettre à la population ce plan d'aménagement?
M. Simard: Nous nous sommes entendus avec la population pour une
limite du parc. Cette limite a été présentée il y a
même deux ans. Il y a eu discussions...
M. Lessard: C'est toujours vous qu'on a envoyé au feu!
M. Simard: C'est toujours moi qu'on envoie au feu.
Cette limite a été même modifiée...
M. Lessard: Un éteignoir de passions.
M. Simard: C'est notre meilleur pompier, M. le
Président.
Aujourd'hui, nous avons procédé au dépôt pour
acquisition des terrains. Nous procédons même, si vous voulez plus
d'explications, par une politique qui réjouira certainement tout citoyen
du Québec. Si des gens ont, à l'intérieur d'un parc
à être construit, une place de villégiature, on veut signer
un protocole avec ces gens de façon qu'ils puissent y demeurer
jusqu'à une période maximum de dix ans. S'ils veulent continuer
d'avoir des endroits de villégiature, bien en dix ans, ils pourront se
trouver une autre place pour que nous, nous puissions mettre ces chalets
à la disposition du public, en location, pour que la population puisse
avoir accès dans nos parcs. Mainte- nant, pour ce qui est des gens qui
ont feu et lieu, dont c'est la résidence...
M. Lessard: Oui.
M. Simard: ... principale, ces gens auront le loisir de demeurer
à l'intérieur du parc jusqu'à leur mort.
M. Lessard: Est-ce que, dans l'ensemble, lors de la rencontre que
vous avez eue, à un moment donné, avec les gens de la
région, cela les a apaisés? On se rappelle qu'en février
1975, la population faisait parvenir une lettre à M. Claude Simard,
ministre, dans laquelle on précisait que: "Lors de la campagne
électorale provinciale d'octobre 1973, vous êtes venu
disait-on au ministre à Saint-Fabien-sur-Mer exposer le plan de
développement du parc Bic-Saint-Fabien."
Je demandais si ce plan de développement existait. Il semble
qu'il n'est pas encore...
M. Simard: Le plan d'aménagement n'existe pas.
M. Lessard: Oui. Mais le plan de développement...
M. Simard: Le plan de développement existe.
M. Lessard: On continue: "Au cours de ladite réunion, vous
avez rassuré les propriétaires de chalets futurs
expropriés. Vous avez également épaulé le candidat
libéral du comté de Rimouski, M. Claude Saint-Hilaire. Ce dernier
a promis qu'il n'y aurait pas d'expropriation, qu'il y aurait entente avec les
propriétaires de chalets et que si une expropriation devait avoir lieu,
il faudrait que l'on passe sur son corps mort". M. Saint-Hilaire est bien
vivant et il est député libéral du comté de
Rimouski.
Ce que je voudrais savoir: Est-ce qu'on prévoit des
expropriations?
M. Simard: Disons, M. le Président, qu'il était
normal que j'appuie le candidat libéral à l'époque.
M. Lessard: Vivant?
M. Simard: Vivant, avec tous ses os et toutes ses dents.
Maintenant, j'ai été surpris, justement au cours de cette
réunion, de voir qu'il n'y avait pas eu ou presque pas de consultation
avec la population. Alors, c'est à la suite de ça que nous avons
voulu, si vous voulez, qu'un comité soit créé, justement
pour faire le trait d'union entre le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche et le comité qui représente la population du
coin.
Maintenant, je n'ai fait aucune espèce de promesse. Je n'ai pas
dit qu'il n'y aurait pas d'expropriation parce que l'on connaît
très bien le climat d'une réunion en période
électorale. Alors, je pense bien que tout ce que j'ai pu faire ce
soir-là, c'est essayer d'apaiser la population pour lui dire
qu'il y avait communication et qu'il y avait moyen de s'entendre.
M. Lessard: Est-ce que le ministre a rencontré
lui-même, personnellement, le comité des citoyens du parc du Bic,
depuis février dernier?
M. Simard: Non, M. le Président.
M. Lessard: Est-ce que le ministre a l'intention de le faire,
étant donné qu'on lui en fait officiellement la demande?
M. Simard: Disons que, personnellement, je ne les ai pas
rencontrés, excepté que j'ai donné ce fardeau, si vous
voulez, à mon sous-ministre adjoint. Il y a des comités qui ont
été formés. Incessamment, il doit y avoir réunion.
Lorsque le plan d'aménagement sera soumis, lorsqu'il sera
terminé, bien sûr, il y aura discussions avec la population.
D'ailleurs, c'est une attitude que nous prenons non pas uniquement pour le parc
du Bic. Quand on parle de celui de Percé, peu importe la région
du Québec où nous allons nous installer dans l'avenir, nous
allons d'abord consulter la population. Même si nous devons faire
effectuer des études par des firmes nous venant de l'extérieur
pour voir le potentiel touristique d'une région à l'autre, nous
avons l'intention, à l'avenir, de procéder justement par voie de
négociation avec ta population.
M. Lessard: M. le Président, je trouve qu'après
l'expérience que nous avons vécue à Fo-rillon il ne
faudrait pas, justement répéter la même situation, en ce
qui concerne la population du Bic. Le ministre nous dit qu'il a l'intention de
consulter la population. On sait que, lorsqu'il s'agit d'expropriation, il faut
être extrêmement prudent, dans le sens que la population locale,
qui se voit exproprier que ce soit chacun d'entre nous autres n'a
pas choisi d'être expropriée. On lui impose une décision.
C'est pourquoi on doit au moins, en conséquence, prendre toutes les
mesures nécessaires pour répondre aux demandes de cette
population, pour apaiser, s'il y a lieu, cette population. Je sais que le
sous-ministre, M. Champagne, s'est rendu dans la région rencontrer ce
qu'on a appelé un groupe de contestataires. En fait, dans chacun de ces
mouvements, il est normal qu'il se crée des comités de citoyens.
De là à dire qu'il s'agit de groupes de contestataires, je
conteste moi-même cette affirmation.
M. Simard: M. le Président, cela a été une
couple de contestataires, une minorité; c'est ce qui a été
mentionné.
M. Lessard: Ce comité, qui est structuré, qui
existe, a demandé de rencontrer le ministre pour discuter avec lui de
l'aménagement du territoire, de ce qu'on prévoyait. Il me semble
qu'il serait tout à fait logique qu'on puisse répondre à
la demande de ces gens.
On dit, dans la lettre: "Notre comité de ci- toyens a
réclamé à cor et à cri une rencontre avec vous".
Quand on dit "vous", on parle de vous-même, M. le ministre. On continue:
"Vous avez répondu par le silence, en engageant le processus devant
conduire à l'expropriation des petits propriétaires".
Le ministre nous dit qu'il va y avoir consultation. Je dis au ministre
que la consultation ne doit pas se faire une fois que toutes les choses sont
décidées d'avance à Québec. Elle doit se faire
avant que les choses se décident. C'est dans ce sens, justement, que le
comité de citoyens avait demandé de vous rencontrer.
M. Simard: Non, non. Je réalise très bien, M. le
Président, que nous avons fait une erreur. Je n'ai pas peur de le dire.
Comme je le disais tout à l'heure au député de Saguenay,
à l'avenir, nous allons commencer par le commencement, comme l'a dit si
bien le député. Nous allons consulter la région en
question.
M. Lessard: Mais on commence à avoir des mauvaises
expériences.
M. Simard: On en a une dans ce cas. Je dois vous dire qu'il y a
eu toutes sortes de choses là-dedans...
M. Lessard: Le parc Forillon?
M. Simard: ... bien avant que je sois ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. Enfin, ces décisions ont été
prises bien avant que je sois le titulaire du ministère. En fait, tout
ce que j'essaie d'expliquer, c'est qu'aussi le seul moyen que nous avons pour
éviter, si vous voulez, certaines spéculations, c'est justement
un moyen qui n'est pas toujours drôle ou peut-être accepté
par certaines régions ou certaines populations, soit l'expropriation. En
effet, si on laisse planer un certain doute et si on ne procède pas par
voie d'expropriation, on peut, deux ou trois jours après, être
obligé d'acheter des terrains qui auront quintuplé ou
quadruplé en coût.
Je pense que ce qui a été fait est fait, c'est bien
sûr. Nous sommes en voie de négociation et nous sommes prêts
à discuter avec ces gens et à voir quel serait notre plan
d'aménagement.
Mais je dois aussi insister sur le fait que la très grande
majorité de tous ceux qui sont expropriés sont d'accord.
D'ailleurs, je crois que la population de la région veut
éperdument le parc du Bic. Je crois que pour la région en
question c'est quelque chose de très positif sur le pian
touristique.
Bien sûr, habituellement, nous avons affaire à une certaine
minorité. Je reconnais l'erreur que nous avons faite...
M. Lessard: C'est comme les gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui
veulent avoir leur parc national aussi.
M. Simard: Oui, d'accord.
M. Lessard: Créer des illusions, c'est facile.
M. Simard: Si vous voulez, nous discuterons un peu plus loin du
parc national, il ne faudrait pas mêler les choux et les raves. Je me
répète et je dis au député de Saguenay que la
majorité des gens de la région sont très heureux; nous
avons aussi une très bonne collaboration de notre représentant
qui est sur place.
M. Lessard: M. le Président, le ministre me parle de la
majorité de la population, en comprenant probablement une population qui
est déjà à l'extérieur de ce territoire qui doit
être exproprié. C'est peut-être le cas, mais dans une
question d'expropriation, ce n'est pas nécessairement une question de
majorité. Il faut tenir compte des individus qui sont là, qui
sont dans l'obligation, à un moment donné, de subir
l'expropriation, qui ont toujours vécu là, comme ce fut le cas en
ce qui concerne le parc Forillon.
Pourrais-je savoir quelle est la réponse qui a été
donnée à la lettre du 28 février I975 du comité des
citoyens du Parc du Bic Enr.? Pourrait-on déposer la copie de cette
lettre-là?
M. Simard: Oui, il y aura moyen de déposer la copie de
cette lettre incessamment. Maintenant, M. le Président, j'aimerais faire
une remarque, c'est que lorsqu'un de mes fonctionnaires du service de la
recherche et de la planification arrive avec un certain plan, nous pensons,
premièrement, à la collectivité, et comme mon
sous-ministre vous l'a dit tout à l'heure...
M. Lessard: Au nom de la collectivité, on ne peut pas
écraser les droits individuels,
M. Simard: Non, non, d'accord, mais comme on l'a dit tout
à l'heure, ceux qui ont leur résidence dans l'endroit peuvent y
résider jusqu'à leur décès et tous ceux qui y ont
des chalets de villégiature ont quand même dix ans, soit pour
déménager leur chalet ou pour en faire n'importe quelle
utilisation. Il n'y a quand même rien de radical là-dedans, je
pense. Nous essayons de corriger justement, avec cette nouvelle formule, ce que
nous avons pu faire de peut-être un peu moins acceptable pour certains
individus faisant partie de cette population.
M. Lessard: Le ministre s'était rendu, en octobre dernier,
rencontrer les gens de la région en fait pour promouvoir la
campagne du député libéral, et c'était son droit,
je ne le conteste pas, comme je peux me permettre d'aller promouvoir d'autres
candidats lors d'une campagne électorale pour discuter avec eux.
Mais actuellement, ce que le comité des citoyens demande, c'est une
rencontre avec le ministre. Il me semble que des gens, ça ne se
rencontre pas exclusivement pendant une campagne électorale; des gens,
ce ne sont pas exclusivement des pions qu'on invite à aller voter,
à un moment donné à tous les quatre ans, à
déposer un bulletin. On vous de- mande, dans cette lettre du 28
février I975, de vous rencontrer et de discuter avec vous des
problèmes que peuvent comporter l'expropriation et l'aménagement.
Ce que je demande au ministre, c'est s'il a l'intention d'accepter cette
demande de rencontre.
M. Simard: M. le Président, j'ai certainement l'intention
d'accepter cette rencontre. Pourquoi je ne l'ai pas fait déjà?
C'est que j'attends justement le plan d'aménagement. J'aurais pu les
rencontrer depuis...
M. Lessard: Avant le plan d'aménagement vous continuez les
expropriations.
M. Simard: En fait, j'attends que tout soit prêt parce que
je ne voudrais pas avoir une rencontre stérile. Lorsque j'aurai quelque
chose à leur proposer, lorsque nous pourrons discuter d'une façon
logique et intelligente, lorsque je pourrai exposer le plan
d'aménagement, lorsque les gens de la région pourront me dire si
oui ou non ils sont d'accord, je pense que ce sera peut-être un peu mieux
et que j'ai très bien fait d'attendre.
S'il s'agit de se rencontrer seulement pour discuter de choses et
d'autres, pour prendre certains avis de certaines gens, je pense que c'est une
perte de temps de part et d'autre. J'attends que le programme soit...
D'ailleurs, le député de Saguenay sait très bien
que je n'attends pas uniquement les périodes électorales pour
faire le tour de la province. Si le député de Saguenay veut avoir
une copie de mon agenda, il va s'apercevoir que je fais le tour de la province
quasiment à ...
M. Lessard: Les congrès régionaux
libéraux.
M. Simard: Bien, cela en fait partie, si vous voulez, mais...
M. Lessard: Je suis bien d'accord.
M. Houde (Fabre): C'est un parti démocratique, nous
autres!
M. Simard: Non, non, mais quand même je suis invité
a toutes sortes... En fait, je crois que le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche est celui qui a le plus d'invitations. Je demandais
dernièrement à mon attaché de presse, justement de sortir
en moyenne les invitations qu'on recevait et j'en ai à peu près
sept par semaine. Alors, vous voyez, à un moment donné...
M. Lessard: Je ne vous demande pas vos invitations
privées.
M. Simard: D'ailleurs, les honorables députés
autour de cette table m'invitent assez régulièrement à
aller dans leur comté. C'est bien sûr que le rôle du
ministère touche à peu près tous les secteurs ou enfin
toutes les régions du Québec. Et celui qui vous parle doit vous
dire que s'il fallait qu'il
accepte toutes les invitations, il ne serait peut-être pas ici ce
matin.
Pour aller plus loin, M. le Président, depuis que le
ministère des Travaux publics a fait des offres à certains du
Comité des résidents du Bic, déjà il y en a qui ont
accepté l'offre et qui sont maintenant heureux.
M. Lessard: C'est ce qui est arrivé à Forillon
aussi, ils le sont moins.
M. Simard: Et je vais aller plus loin que cela. Même
à l'intérieur du comité si bien structuré, lors de
la rencontre que nous avons eue au Bic avec ces mêmes gens et lors de
l'explication de ce que serait le parc du Bic, il y a des gens à
l'intérieur même du comité qui ont refusé de
s'opposer. Je pourrais citer le cas, je l'ai encore en mémoire, du
cultivateur qui a dit au comité: "Ecoutez, vous me demandez rien quand
c'est le temps de contester, mais là, aujourd'hui, avec les
explications, vous êtes pas corrects de refuser ça. Et c'est vrai
qu'il y a des jeunes ce sont ses paroles qui n'ont jamais vu
l'eau descendre et monter sur le bord de la mer, bien il est temps qu'on ouvre
des places pour les faire venir chez nous. Et moi-même je parle
encore au nom du cultivateur déjà mes vaches perdent du
lait parce qu'il y a du monde qui vient les voir traire, mais quand je vois que
ces jeunes n'ont jamais vu cela, je suis prêt à perdre un peu de
lait pour que les gens s'éduquent."
Bien, c'est un membre du comité qui parle comme cela. Alors
déjà sur une vingtaine, cela devient de moins en moins un grand
comité, et de plus en plus il y a des gens qui comprennent mieux et qui
acceptent aujourd'hui que le parc soit là avec un dix ans de
résidence.
M. Lessard: Vous savez, M. Champagne, il y a eu un cas semblable
à un moment donné quand on avait discuté du parc Forillon.
Il y avait même un cultivateur qui voulait donner sa terre et ses vaches
au fédéral pour l'aménagement du parc Forillon
gratuitement. Alors, on ne peut pas s'attendre à ce que tout le monde
réagisse de la même façon.
M. Simard: D'accord, mais le cultivateur dont je vous parle
faisait partie du comité...
M. Lessard: Oui, oui, je suis d'accord, mais à Forillon
aussi.
M. Simard: ...et il était contre avant qu'on lui explique.
Et, aujourd'hui, comme je vous le dis, même des gens du comité ont
accepté l'offre et comprennent que, dans dix ans, ils vont pouvoir se
relocaliser. Et le parc, que vous connaissez certainement, qui est un parc
unique au point de vue de la conservation, il faut bien sûr faire faire
des sacrifices à certains citoyens pour permettre à une grande
population d'y accéder.
M. Lessard: Je suis d'accord qu'à un moment donné
il faut en arriver à la protection et à l'amé- nagement
d'un certain nombre de parcs au Québec et des parcs dont les sites
naturels sont extraordinaires. Je suis d'accord, mais cependant il ne faudrait
pas que les sacrifices que l'on demande à ces gens soient à sens
unique. Cela fait trois ans, je pense, que l'on a adopté une nouvelle
loi de l'expropriation qui n'est même pas encore en application. L'Etat,
malheureusement, bien souvent, s'est servi de sa force en ce qui concerne
l'expropriation et a décidé de demander à la population de
faire exclusivement des sacrifices mais sans que l'Etat compense pour la
relocalisation de ces gens. C'est dans ce sens que je disais que ces gens sont
très prudents maintenant devant ces politiques des gouvernements, tant
fédéral que provincial. Les gens de cette région ont subi
l'expérience de Forillon. On sait actuellement, par exemple, que six
expropriés de Forillon ont dû aller en cour Supérieure pour
contester l'expropriation faite par le ministère des Travaux publics. Et
plus que cela, le ministère des Travaux publics a décidé
d'en appeler de la décision de la cour Supérieure. Et il y a eu
aussi un certain nombre de cas, environ 500 à 600 propriétaires
qui avaient accepté l'expropriation telle qu'on l'avait soumise. Mais
aujourd'hui ce n'est plus le cas, on est obligé de réviser
complètement tous les dossiers des 500 à 600 cas qui avaient
accepté. Alors je ne voudrais pas qu'on répète les
mêmes choses. Je comprends que le ministre nous ait dit tout à
l'heure que l'aménagement du parc du Bic ce n'est pas depuis qu'il est
ministre qu'on en parle. On en a parlé très longtemps avant qu'il
soit ministre. Cependant, l'expérience qu'on a eue avec Fo-rillon. Il ne
faudrait pas la répéter avec le parc du Bic et il faudrait
être extrêmement prudent.
M. Simard: Je suis bien d'accord, M. le Président, et je
l'ai dit tout à l'heure, maintenant nous procédons
différemment. Nous allons commencer par voir ce que la population d'une
région donnée souhaite, ce qu'elle veut, et après nous
allons procéder.
Je reconnais l'erreur, on l'a reconnue tout à l'heure.
M. Lessard: D'ailleurs, il faudrait peut-être oublier que
la création d'un parc nécessite obligatoirement la disparition de
la population. C'est un peu comme des beaux musées. A un moment
donné, vous avez des statues, il n'y a rien d'humain là-dedans,
c'est complètement vide. Je pense que quand les gens viennent visiter
oui bien souvent c'est cela c'est couvert de crottes de pigeons
et de poussière.
Bien souvent, ce qui fait l'attrait d'une région, ce qui fait
l'attrait d'un parc, c'est ce qu'il y a d'humain. Ce qui a fait l'attrait d'une
région comme la Gaspésie, Gaspé particulièrement,
comme Percé surtout, ce sont les vieux pêcheurs, le long du
rivage, qui avaient des caractéristiques bien différentes du
Québécois, de Montréal ou d'ailleurs. Il faudrait
peut-être abandonner cette idée qu'on semble continuellement
avoir, qu'un parc est un territoire où il n'y a plus de monde sinon les
visiteurs de ces endroits.
Des beautés naturelles, vous admirez cela mais, après les
avoir vues pendant un certain temps, vous disparaissez. Mais quand vous
rencontrez des gens avec qui vous parlez, avez qui vous pouvez discuter, cela
donne quelque chose de beaucoup plus humain à l'intérieur d'un
parc. Il me semble que cela pourrait être un projet pilote qui
démontrerait qu'il est possible de faire des parcs avec du monde
dedans.
M. Simard: M. le Président, le député de
Saguenay a extrêmement raison et il vient de faire exactement la
comparaison qu'il fallait. C'est qu'au Bic, étant un parc de
conservation, qui est unique à cause d'un phénomène
géographique qui s'est passé il y a quelques années...
M. Lessard: Les gens étaient là et ils l'ont
conservé. Il s'est conservé.
M. Simard: Les gens qui étaient là ont
découvert un site enchanteur. Je leur ai dit aussi: C'est normal qu'on
veuille donner accès à ce plus beau secteur du parc, parce que
vous autres aussi vous l'avez choisi, parce que c'était beau et
facilement accessible. Mais vous parlez d'une politique de laisser les gens
à l'intérieur. Nous allons créer un parc à
Percé avec les pêcheurs, qui seront même les animateurs de
ce parc à Percé. Mais c'est tout à fait différent.
A Percé c'est réellement un parc où l'attrait vient des
humains et des gens qui sont là, alors qu'au Bic ce n'est pas le
villégiateur qui fait que le parc du Bic est un parc où la flore
est tellement importante et où le majestueux de l'affaire vient des gens
qui sont là. Mais à Percé, comme vous dites, le
pêcheur fait partie du décor.
Pour la même raison, on veut conserver au Bic aussi le
pêcheur qui est là et on veut le garder comme résident, et
le cultivateur qui est là on veut le garder comme résident. C'est
de l'animation qui ferait que c'est compatible, dans un certain secteur du
parc, d'avoir un cultivateur et un pêcheur et c'est compatible aussi,
dans un autre secteur du parc, d'avoir une colonie de vacances que l'on garde
sur place, parce que cela répond à un besoin de la
collectivité.
La colonie de vacances à l'intérieur du parc du Bic
demeure là. Alors, voyez-vous, on pense beaucoup plus à la
collectivité qu'à dix ou douze résidents. C'est vrai que
cela fait mal au coeur parce que c'est une bien belle place. Mais dans dix ans
les gens peuvent certainement se relocaliser. On n'est pas sur la rue
Saint-Denis dans le coin du Bic et il y a d'autres places où les gens
peuvent s'installer.
M. Lessard: Je suis heureux d'entendre le sous-ministre dire
qu'en ce qui concerne Percé on va faire un parc en conservant les
pêcheurs qui sont le long du rivage.
Encore là, pendant un certain temps, il a fallu quelques
contestataires qui disent: On veut savoir ce que vous voulez faire avec nous
autres. Ils ne le savaient pas, quand on leur a proposé la
possibilité d'aménager un parc. Plus que cela, quand on a
construit le mur de soutènement, est-ce qu'on a consulté la
population?
M. Simard: On nous demande aujourd'hui de prolonger le même
mur de soutènement. Tant qu'il n'a pas été fini, les gens
ont protesté.
M. Lessard: Peut-être qu'il n'aurait pas été
fait de la même façon.
M. Simard: II fallait le faire en matériaux assez forts,
parce que celui qu'il y avait avant, en bois, a été
détruit. Il fallait prendre un matériau solide. Aujourd'hui, on
nous demande de prolonger le même mur de soutènement; les
mêmes gens qui protestaient autrefois. Lorsque ce n'est pas fini, que ce
n'est pas aménagé, les gens ont raison de "chialer". Qu'ils
attendent donc de voir le produit fini. Aujourd'hui, je vous le dis, on nous
demande de le prolonger.
M. Lessard: Oui, le prolonger, mais peut-être...
M. Simard: Dans le même ordre, dans la même
architecture.
M. Lessard: La même architecture, mais peut-être avec
un accès différent sur le rivage.
M. Simard: Des accès sur le rivage, il y en a un peu
partout. La promenade n'était pas faite, dans le temps. Les gens
pensaient que c'était seulement un mur pour arrêter
l'érosion, alors que c'était un mur qui soutenait une promenade
en bois d'un bout à l'autre. Une fois fait, ils sont heureux.
M. Lessard: D'accord, mais si les gens contestaient, c'est parce
qu'ils ne le savaient pas.
M. Simard: Ils le savaient, mais ils ne voient pas le produit
fini. Il ne faut pas demander aux gens de Percé qui sont... Ecoutez,
cela fait deux ans que je négocie avec eux et, lorsqu'il y a eu
contestation, ce n'est pas venu des pêcheurs, parce qu'eux savent, depuis
deux ans, que ce sont eux qui seront les animateurs de notre parc, entre
parenthèses. C'est la population qui s'inquiétait.
M. Lessard: J'ai eu l'occasion de rencontrer des pêcheurs
qui demeuraient le long du rivage et qui ne savaient pas, d'après ce
qu'on m'avait dit, exactement ce qui allait se faire.
M. Simard: Est-ce qu'ils l'ont su?
M. Lessard: Oui, ils ont dû se déplacer pour venir
ici, l'an dernier; ils ont même rencontré le député
de Fabre à cette occasion.
M. Simard: Je pense que foncièrement tout le monde semble
être d'accord. Cela me fait penser un peu à ce qui arrive en
voirie lorsqu'on doit faire une nouvelle route ou détourner une route.
C'est
bien sûr que, lorsqu'on est pris, au moment donné, on
"chiale", c'est normal, mais, quand la route a fini d'être pavée,
tout le monde est heureux. Je pense bien que c'est un phénomène
très humain, qu'on peut comprendre.
Lorsque nous faisons des améliorations dans certains parcs, tant
et aussi longtemps que ce n'est pas terminé, cela cause certains
problèmes.
M. Lessard: Bon, en ce qui concerne l'Aquarium de Québec,
est-ce que ça va ouvrir bientôt? Quand on téléphone,
on nous dit la même chose depuis octobre I974. J'ai même
appelé en décembre, alors que je passais à Québec,
pour aller visiter l'Aquarium avec mes jeunes enfants. En octobre, on disait
que c'était pour novembre; en décembre, on disait pour janvier
et, en janvier, maintenant, on dit en mars et ce n'est pas ouvert encore.
Là, si j'appelais aujourd'hui, on me dirait quand?
M. Simard: Là, on vous dirait le 1er juin, mais, si vous
aviez appelé il y a quinze jours, on vous aurait dit: On ne le sait pas.
Parce qu'on a failli ne pas l'ouvrir cet été. Là, on va
s'organiser avec des toiles pour que les gens puissent visiter tout ce qu'on a
fait à ce jour, mais on va continuer à travailler dedans.
M. Lessard: Le contrat a été donné
quand?
M. Simard: Ce n'est pas un contrat; c'est peut-être 25 ou
30 contrats. Ce sont des bassins de fibre de verre, ce sont des
réparations dans chacun des bassins.
M. Lessard: II n'y a pas d'entrepreneur
général?
M. Simard: II n'y a pas d'entrepreneur général. On
a notre spécialiste, notre ingénieur technicien qui s'occupe de
la construction des bassins. On ne peut pas prévoir, dans une vieille
installation, un plan et devis qui pourrait donner exactement à
l'entrepreneur quels tuyaux ne serviront plus et quels tuyaux devront demeurer
en place. Il faut l'avoir vu pour savoir ce que c'était avant.
Même notre technicien qui était sur les lieux, s'il mourait un
matin, on était fini, on ne pouvait quasiment plus fairefonctionner
l'Aquarium tellement c'était fait à l'ancienne méthode. Je
tiens à vous dire que nous avons hérité d'un beau
cadeau.
M. Lessard: Un beau cadeau, un cadeau de Grecs.
M. Simard: Pas mal, oui.
M. Lessard: Alors, on peut s'attendre qu'au moins au mois de
juin, le 1er juin, vous ouvrirez. Quel sera le coût total des
travaux?
M. Simard: $700,000 environ pour les réparations au
complet.
M. Lessard: Négocié pour $750,000. M. Simard:
$650,000.
M. Lessard: $650,000? En tout cas, on va s'entendre pour
$700,000, au prix où est le beurre.
M. Simard: Vendu.
M. Lessard: Est-ce que cela va être à peu
près le même type de visite, c'est-à-dire exclusivement les
poissons? Est-ce qu'on prévoit l'aménagement d'autres
activités?
M. Simard: Sur cela, le service de l'exploitation pourrait
peut-être vous répondre, mais déjà, à part
les poissons dans l'aquarium, je ne vois pas...
M. Lessard: Non, mais y aura-t-il des films?
M. Simard: Comme toujours.
On prévoit un programme plus élaboré d'animation
à l'intérieur. On met en place un laboratoire qui va nous
permettre de prendre des classes et de faire travailler les jeunes.
M. Lessard: Avant cela, on faisait strictement le tour, on
circulait et on avait un endroit où on pouvait voir un film, pendant
à peu près dix minutes, un quart d'heure, mais est-ce que cela va
permettre un contact plus humain, si vous voulez, plus réel avec le
visiteur?
M. Simard: Surtout pour les jeunes qui vont avoir un laboratoire
à leur disposition pour les groupes organisés, avec des
moniteurs, et qui vont pouvoir faire des dissections, regarder au microscope
ainsi de suite.
M. Lessard: Est-ce que le terrain comme tel va être
modifié, est-ce qu'il va être agrandi, est-ce qu'on va mieux
l'aménager pour pouvoir dîner, manger à
l'extérieur?
M. Simard: Déjà on peut le faire pour une grande
multitude de gens, mais on a acquis, l'an passé, un autre terrain
contigu au nôtre. Je ne sais pas si vous êtes familier un peu avec
l'Aquarium, mais la partie boisée sur la colline, on veut
l'aménager en sentiers de nature avec des espaces... C'est un projet de
longue haleine. On sait que c'est très fréquenté et que
c'est à l'entrée de Québec et il serait rentable pour nous
de l'aménager le mieux possible.
M. Lessard: En ce qui concerne le mont Sainte-Anne, on ne
prévoit pas encore, dans les plans d'aménagement, si on excepte
le golf, la possibilité d'un terrain de camping?
M. Simard: Si la température nous sourit on pourra
peut-être l'ouvrir cet été, tellement c'est
avancé.
M. Lessard: Oui?
M. Simard: On a environ $600,000 dépensés
déjà. Les sites sont aménagés, mais c'est
l'accès qui est le plus difficile au rang Saint-Julien.
M. Lessard: A la suite de l'expropriation, est-ce qu'il y a eu
des terrains revendus?
M. Simard: Pas dans le moment. M. Lessard: Ou
loués?
M. Simard: Loués, oui, par bail emphytéotique. On a
deux projets de location de terrains qui ne sont pas encore loués mais
qui le seront.
M. Lessard: A l'entreprise privée?
M. Simard: A l'entreprise privée. Déjà, nous
sommes en négociation, on a fait un concours public d'appel d'offres. On
avait des critères de base avec des règlements de construction.
La surface d'un terrain était à louer, par bail
emphytéotique et les promoteurs nous soumettaient des plans avec
explications pour un hôtel de 200 chambres, un petit centre d'achat de
dépannage et des habitations en co-propriété, des
condominiums. Les propositions ont été reçues, un jury a
été formé et Beaudet & Marquis de Québec a
été la firme qui a présenté le meilleur projet. On
est sur le point de signer une entente. L'investissement de l'industrie
privée dans ce secteur du parc sera de l'ordre de $10 à $11
millions.
Nous nous proposons de faire un autre appel d'offres pour des logements
en location pour les familles qui voudraient séjourner au mont
Sainte-Anne pendant une fin de semaine, une semaine, deux semaines, six mois,
trois mois et on veut procéder de la même façon. C'est un
projet pilote et si cela se réalise sans trop de difficultés, on
pourra peut-être le répéter dans d'autres parcs de
récréation du Québec.
M. Lessard: Ce que vous faites, c'est louer le terrain?
M. Simard: On loue le terrain pour 54 ans et, au bout de 54 ans,
le gouvernement devient propriétaire des équipements.
Le coût de location du terrain est évalué
d'après l'intérêt que le promoteur aurait à payer
s'il achetait le terrain et s'il empruntait l'argent. C'est croissant en
plus.
M. Lessard: Est-ce que ces ententes on parlait de Beaudet
& Marquis sont signées?
M. Simard: Non, elles sont sur le point de l'être, parce
que c'est un bail emphytéotique qui est assez nouveau. Cela ne s'est
jamais vu nulle part, louer un terrain à l'intérieur d'un parc,
alors les avocats et les notaires travaillent là-dessus.
M. Lessard: En fait, c'est pour la construction d'un hôtel.
Beaudet & Marquis, c'est un entrepreneur?
M. Simard: Oui, l'entrepreneur qui a été choisi est
Beaudet & Marquis. Entre parenthèses, c'était anonyme, les
plans étaient numérotés...
M. Lessard: C'est lui qui...
M. Simard: C'est lui qui bâtit l'hôtel.
M. Lessard: ... qui bâtit.
M. Simard: II s'arrangera avec son administration, ce n'est pas
à nous de le faire.
M. Lessard: Ah! C'est lui qui bâtit l'hôtel... M.
Simard: Exactement.
M. Lessard: ...et c'est lui qui va avoir la responsabilité
d'administrer directement ou de louer...
M. Simard: Exactement. C'est ça. C'est sa
propriété; alors il peut en faire ce qu'il veut.
M. Lessard: Est-ce que vous avez une carte de ces
aménagements qui sont prévus?
M. Simard: Une carte? Vous voulez un plan d'ensemble?
M. Lessard: Un plan d'ensemble.
M. Simard: Effectivement. On a même une maquette, qui est
en montre au public dans le chalet du mont Sainte-Anne.
M. Lessard: Je voudrais avoir des explications sur une
publication qui a été distribuée concernant le territoire
du mont Sainte-Anne: Les aménagements Sainte-Anne-de-Beaupré,
Sainte-Anne-de-Beaupré Development Inc., 13 avenue
Sainte-Geneviève, Québec. On fait de la publicité sur le
mont Sainte-Anne, etc.
M. Simard: En deux mots, on est au courant de ça. On a
demandé au contentieux de prendre les dispositions légales contre
ces gens qui ont utilisé le "crest" du mont Sainte-Anne et les mots du
mont Sainte-Anne qui sont enregistrés pour la publication. On a vu
ça l'autre jour.
M. Lessard: Et même la copie... M. Simard: On ne
connaît pas ces gens. M. Lessard: ...du discours du ministre...
M. Simard: Oui.
M. Lessard: ...a été distribuée. Mais plus
que ça: Après toute cette publicité qui a
été distribuée, que cette entreprise a distribuée,
on dit: "Venez-en donc au fait. Cette société a eu le
privilège d'acquérir, dans Sainte-Anne-de-Beaupré, un des
sites les mieux situés, comprenant une partie même du mont
Sainte-Anne."
M. Simard: Bien oui, c'est normal aussi.
M. Lessard: Une partie même du mont Sainte-Anne. "Nous
avons subdivisé cet emplacement en minidomaines et cette lettre est une
primeur quant à l'offre qui est faite au public. Les prix établis
à cette occasion ne reflètent nullement la valeur présente
du marché. Et notre société est la seule à pouvoir
vous offrir une telle opportunité de participer à ce
développement."
La publicité de cette compagnie laisse entendre qu'elle aurait eu
le privilège d'acquérir, non seulement un emplacement dans
Sainte-Anne-de-Beaupré, mais aussi un des sites les mieux situés
comprenant une partie même du mont Sainte-Anne.
Voici, ce que je veux savoir...
M. Simard: Pas du parc. Pas du parc.
M. Lessard: C'est ça. Il reste que, indirectement, la
publicité de la compagnie laisse...
M. Simard: Cela en a l'air.
M. Lessard:... entendre c'est pour cela que je vous posais
la question tout à l'heure...
M. Simard: Ah bon!
M. Lessard:... si on avait cédé ou loué
à l'entreprise privée. Cela laisse entendre que cette compagnie
serait même à l'intérieur...
M. Simard: Non, non, pas du parc. M. Lessard: ... du
parc.
M. Simard: Disons que le parc ne couvre pas tout le mont
Sainte-Anne.
M. Lessard: D'accord.
M. Simard: II y a une partie du mont Sainte-Anne qui n'est pas
à nous, en fait qui n'était pas non plus nécessaire. C'est
la partie vers Beaupré, où il n'y a pas d'aménagement
à faire. Où cela arrête, une montagne? N'importe quel
promotteur pourrait dire...
M. Lessard: Oui, c'est justement, c'est qu'on...
M. Simard:... que le mont Sainte-Anne...
M. Lessard:... peut faire n'importe quelle publicité. Vous
pouvez être à 25 milles du mont Sainte-Anne et dire: On est...
M. Simard: On est encore au début de la côte et
encore au mont Sainte-Anne.
M. Lessard: Oui.
M. Simard: Tout ce qui nous importe, c'est la publicité
qui est faite en employant le sigle du mont Sainte-Anne et l'appellation "parc
du mont Sainte-Anne".
M. Lessard: Alors, vous avez transmis ce dossier à votre
contentieux. Il n'y a pas de poursuite d'entreprise pour...
M. Simard: On pourrait vérifier. Je sais que c'est une
mise en demeure qui est faite au moment où on se parle.
M. Lessard: Oui.
M. Simard: Maintenant, on pourra peut-être vérifier.
Mais les procédures sont en voie.
M. Lessard: Est-ce que le ministre a l'intention de demander
à son collègue du ministère des Institutions
financières de vérifier les faits et de voir s'il ne s'agit pas,
étant donné qu'on a utilisé le sigle du mont Sainte-Anne,
d'une fausse publicité comme il y en a très souvent?
M. Simard: C'est la raison pour laquelle nous avons transmis tout
ça à notre contentieux.
M. Lessard: Bon. Les marinas. Je constate qu'on prévoit
$150,000 dans le cadre du programme de développement du tourisme
nautique, sur deux projets principaux, à savoir Pointe-au-Pic et
Tadoussac.
Comment se subdivisent ces $150,000 entre les deux projets
concernés?
M. Simard: Disons que, pour cette année, la
majorité des $150,000 ira à Tadoussac et que les plans vont
être faits pour Pointe-au-Pic. La marina de Pointe-au-Pic viendra se
greffer au prolongement de la route que la voirie entreprend en bas, et c'est
sur un élargissement de la route que vont être installés
les aménagements terrestres de la marina. Comme les travaux vont
débuter très bientôt, on ne pense pas être capable
d'aller compléter nos travaux d'aménagement au tourisme avant que
la voirie passe là.
M. Lessard: En ce qui concerne Tadoussac, est-ce que le
ministère a des plans de prêts actuellement?
M. Simard: Ah oui. Les plans sont prêts. On a même
acheté les équipements qui étaient là pour en faire
une marina nettement provinciale. Nous allons installer temporairement une
roulotte, avec les services de toilette et de douche, ainsi que
l'administration pour le temps de la construction d'une capitainerie, où
va aller l'argent. Nous comptons en faire une marina stratégique
à l'embouchure du Saguenay. Déjà, c'est assez
fréquenté. On a même engagé, comme gérant de
notre marina l'été prochain, le même type qui avait
travaillé d'arrache-pied.
M. Lessard: M. Gagnon?
M. Simard: M. Gagnon, c'est cela.
Une Voix: Le propriétaire.
M. Simard: II l'a l'affaire, lui, là.
M. Lessard: Est-ce que le coût total de
l'aménagement est estimé?
M. Simard: Ce sera de l'ordre de $500,000, parce que l'achat de
quais est assez dispendieux.
M. Lessard: L'achat de quais.
M. Simard: Dans le moment, on utilise les quais que M. Gagnon
avait, qu'il a réparés. On n'aura pas, cet été, une
marina...
M. Lessard: Mais est-ce que vous avez l'intention de la laisser
à la même place?
M. Simard: A la même place. M. Lessard: A la
même place.
M. Simard: Exactement, oui. On veut même aller plus loin
que cela mais...
M. Lessard: Vous dites l'achat de quais ou la construction de
quais?
M. Simard: L'achat de quais. Les quais que nous allons installer.
Ils ne sont pas faits sur place. Ils sont préfabriqués et...
M. Lessard: Ah! Ils sont préfabriqués. M.
Simard: C'est donc l'achat de quais.
M. Lessard: Oui. Est-ce qu'avec le fédéral,
l'accès aux quais... On avait eu un problème de terrain avec le
gouvernement fédéral, pour M. Gagnon, en tout cas.
M. Simard: Oui, oui.
M. Lessard: Est-ce que c'est maintenant réglé?
M. Simard: C'est très bien réglé.
Même, on a comme projet beaucoup plus que cela.
M. Lessard: Est-ce qu'après la construction de la marina,
le rivage va rester sous juridiction fédérale?
M. Simard: II y a seulement une partie qui est sous juridiction
fédérale.
M. Lessard: Oui.
M. Simard: L'accès aux quais.
M. Lessard: C'est cela, l'accès aux quais.
M. Simard: Le rivage est sous juridiction pro- vinciale. Ce que
les gens ne savent pas et qu'on a appris à nos dépens, c'est que
tout le rivage...
M. Lessard: Est-ce qu'en relation avec ce montant, que je trouve
assez élevé, de $500,000 pour l'aménagement de cette
marina, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
prévoit... Je le trouve assez élevé; c'est qu'on peut
avoir quelque chose de dispendieux, quelque chose de moins dispendieux. On sait
que M. Gagnon avait quand même, avec les moyens du bord, organisé
une première marina avec un montant très minime mais il fallait
absolument que le ministère d'ailleurs j'en avais fait la demande
prenne en main, après le début, la construction parce
qu'il n'y a pas d'individu qui soit capable d'investir là-dedans.
Mais en relation avec ce développement de construction d'une
marina, est-ce que le ministère prévoit l'utilisation des bancs
de sable à Tadoussac et leur aménagement pour pouvoir faire du
ski de sable? Vous savez qu'il y a là un site qui est unique en
Amérique du Nord et qu'il s'y pratique une des activités qui est
assez rare au Québec, le ski de sable. Pendant deux ou trois ans, cela a
très bien fonctionné, mais c'était toujours laissé
à quelques individus qui faisaient un festival, etc. Je trouve,
malheureusement, quand je parle de Tadoussac, qu'il s'agissait là et
qu'il s'agit encore, au point de vue du site naturel, d'un des petits villages
les plus caractéristiques de l'Amérique du Nord. Quand on avait
Canada Steamship Lines, qui faisait des voyages entre Chicoutimi,
Québec, Montréal et Tadoussac et que cette compagnie administrait
le grand hôtel, Tadoussac était vraiment un centre d'attrait
touristique, était même la porte d'entrée du tourisme pour
la Côte Nord.
C'était un centre d'attrait touristique assez important pour le
Québec.
Malheureusement, depuis quelques années et surtout
particulièrement depuis l'arrêt des opérations de la
compagnie Canada Steamship Lines, ce petit village typiquement
québécois, dont les attraits touristiques sont assez importants,
est en train de disparaître un peu de la carte touristique
québécoise. Il y a là, justement, une activité qui
pourrait être développée et qui pourrait être
importante. Je ne vous demande pas, du jour au lendemain, de dire que vous avez
des programmer mais je vous dis ceci: L'apport du ministère du Tourisme,
je pense que ce serait important, avant que Molson achète tout, c'est ce
qui est malheureux.
Quand on parle des parcs, vous aviez là des possibilités
sur le bord de la mer. Il y avait une vieille maison qui appartenait aux
Brisson, justement en haut, où se faisait le ski de sable, qui
maintenant a été achetée par la compagnie Mol-son. On se
rappelle même le terrain; on se rappelle le fort Chauvin qui est
maintenant fermé. Il y a les dames fermières qui vont s'en
occuper au cours de l'été, mais tout ce site historique
là, disparaît. On a même vidé le fort Chauvin de tout
ce qu'il y avait de spécimens archéologiques ou historiques,
etc., pour transporter ça, ici à Québec, au grand
musée. On ne retrouve même plus cela
maintenant. On a réparti cela un peu partout, Rimouski,
Montréal, Québec, c'était strictement pour en faire la
compilation; maintenant, il ne reste plus rien.
Ce que je dis, c'est qu'il me semble que le ministère du
Tourisme, étant donné qu'on parle de marinas, devrait analyser la
possibilité, d'abord, d'empêcher, en collaboration avec le
ministère des Affaires culturelles, que toutes nos richesses historiques
et nos sites naturels ne soient vendus à des compagnies privées,
à un moment donné. C'est malheureusement ce qui se fait
actuellement à Tadoussac. Le ministère devrait analyser la
possibilité d'utiliser cette activité-là, qui est unique
en Amérique du Nord, à savoir le ski de sable, pour
aménager, d'abord, une pente, parce que, là, les gens sont
obligés de monter par leurs propres moyens. Je pense que ça
pourrait être la responsabilité du ministère du Tourisme de
prévoir un projet de développement global dans ce
sens-là.
Vous savez, je pense bien que c'est assez rare en Amérique du
Nord les endroits où on peut faire du ski sur sable. Remarquez que je ne
l'ai jamais pratiqué, mais il paraît que c'est très
intéressant.
M. Simard: Nous reprenons, si vous voulez, l'esprit touristique
de Tadoussac là où la Canada Steamship l'a laissé, par la
voie d'eau. Nous allons commencer par amener les gens, exactement comme
ça se faisait autrefois, par la voie d'eau, à Tadoussac. Nous
prenons note de vos suggestions pour le reste.
Le Président (M. Cornelller): Le député de
Laurentides-Labelle.
M. Lapolnte: M. le Président, à la lecture de
l'élément 1 du programme 6, je me réjouis pour mes
collègues de l'axe, du triangle Montréal, Québec,
Sherbrooke, qui est prioritaire sur le plan de l'implantation d'un
réseau ou de l'amélioration du réseau. Aussi pour mes
collègues du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Gaspésie qui
bénéficient du programme de l'ODEQ et de programmes
spéciaux dans le cadre de TARDA. Je me demande, quand même, ce qui
arrive avec la région située entre Laval et Saint-Jovite. C'est
une région d'une soixantaine de milles, qui est très
développée sur le plan touristique et qui a
bénéficié très peu, dans le passé,
d'investissements de la part du ministère du Tourisme.
Par ces remarques, je veux en arriver au projet présenté
par la Fédération québécoise de la Montagne, lors
d'une conférence de presse, il y a environ deux mois, et que le
ministère a actuellement entre les mains. Il s'agit d'un projet des plus
intéressants concernant la création d'un parc, qu'on a
baptisé le parc Dufresne, et qui serait situé sur un site naturel
qui représente un potentiel récréatif et touristique des
plus importants.
Je voudrais savoir où en sont rendues les études. De la
part du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, est-ce
qu'on reconnaît la valeur de ce site et qu'est-ce qu'on prévoit de
ce côté?
M. Simard: On a examiné l'étude qui a
été préparée. On reconnaît que cela a une
très grande valeur au point de vue de l'aménagement et on a
reconnu aussi, en discutant avec un des promoteurs, que l'on pourrait retrouver
ce genre d'aménagement un peu partout dans la chaîne des
Laurentides, parce que de tels aménagements pourraient être
exécutés un peu partout dans les Laurentides.
Lorsque vous dites que l'axe Saint-Jérôme-Saint-Jovite est
très bien développé au point de vue touristique, je ne
crois pas que ce soit le rôle du gouvernement ou du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche d'aller mettre son nez là
où c'est très aménagé déjà au point
de vue touristique.
La population de Montréal qui, naturellement, veut se rendre dans
les Laurentides au nord de Montréal aimerait peut-être aller dans
des endroits où c'est moins développé. C'est la raison
pour laquelle, dans notre plan d'ensemble de la région de
Montréal, nous avions prévu des aménagements de parcs
régionaux d'une plus grande envergure que le projet du parc Dufresne,
mais dans le même esprit, de chaque côté de cet axe
Montréal-Saint-Jovite.
Pour nous, c'est prioritaire. Ce qui n'empêche pas, et on l'a
très bien dit aux promoteurs, que ce projet est très bien
structuré. Si on faisait un parc là, ce serait certainement dans
ce genre-là qu'on le ferait. Mais est-ce que, prioritairement on doit
s'occuper au ministère de cet axe ou si on ne doit pas s'occuper
plutôt des endroits où il n'y a pas de développement?
M. Lapointe: En fait, je comprends que cette région est
développée sur le plan touristique, mais je pense que c'est le
rôle du ministère de conserver des espaces verts, des espaces qui
représentent des possibilités importantes sur le plan
récréatif et touristique. Dans cette zone entre
Saint-Jérôme et Saint-Jovite, à part le parc du
Mont-Tremblant, qui est situé dans la région de Saint-Jovite, il
n'y a pas d'espaces verts qui sont sous la juridiction du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Tout le monde sait qu'avec
Mirabel, cette région de Val Morin, Val David, Sainte-Agathe va
connaître d'importants développements domiciliaires dans l'avenir.
Si on ne veut pas se retrouver avec des maisons unifamiliales ou des maisons
à appartements sur un territoire comme celui-là, qui
représente des possibilités récréatives
importantes, je pense qu'il va falloir y voir.
Avec Mirabel, j'ai eu connaissance de projets qui sont en cours
actuellement partout dans cette région; il faut donc d'urgence essayer
de protéger des sites de plein air.
M. Simard: C'est à se demander si, dans les plans
d'aménagement de grands développements domiciliaires, un autre
ministère que celui du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ne
devrait pas prévoir des parcs municipaux. D'après la façon
dont vous me parlez, il faudrait réserver des espaces verts pour
permettre aux résidents qui seront
autour de ces espaces verts dans dix ou quinze ans il faut y
penser et cela va venir vite il faudrait, dis-je, développer ou
protéger aujourd'hui des espaces verts devant servir à la
population qui s'établira à cet endroit qui deviendra à
moyen terme un parc municipal.
Or, le rôle du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche est de trouver des parcs en milieu naturel, éloignés
des centres urbains. Ce qu'on essaie de faire est de découvrir justement
des endroits où il n'y a pas de projection de développement
domiciliaire. Le parc qui nous a été présenté, je
vais le répéter, a été accepté à 100%
comme tel. Il est très bien structuré, mais, comme je vous le
dis, le résident qui est sur le bord d'un lac dans les Laurentides et
qui veut aller se récréer dans un parc, est chanceux d'être
au moins au bord d'un lac et d'avoir deux ou trois arbres autour de chez lui.
Par contre, pour le résident de Montréal ou de Laval qui veut
aller dans les Laurentides, avec la circulation qu'on y retrouve dans le
moment, avec les difficultés de revenir le soir en fin de semaine, on
veut départager cette circulation et l'envoyer de chaque
côté de l'axe que vous avez mentionné.
C'est la seule raison pour laquelle dans le moment, prioritairement, cet
espace vert n'est pas retenu par le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche. On a des priorités de part et d'autre de cet axe
qui, d'après nous, doivent passer avant cela. Je dois vous dire que nous
recevons souvent de la part de la population des suggestions comme
celle-là dans d'autres régions du Québec.
Il arrive que cela puisse être prioritaire, parce que si on veut
réellement planifier l'ensemble de la province, il va falloir qu'on ait
un plan et qu'on le suive.
M. Lapointe: Mais est-ce qu'il y a eu une étude
précise?
M. Simard: On a même rencontré le promoteur...
M. Lapointe: C'est un site qui est déjà
utilisé actuellement par la Fédération de la montagne du
Québec pour diverses activités de plein air.
M. Simard: Exactement, et qui ne peut plus l'être
aujourd'hui, qui ne pourra plus l'être lorsqu'il y aura le
développement.
M. Lapointe: Qui ne pourra plus l'être
éventuellement, parce que ces terrains appartiennent à
l'entreprise privée. Je ne pense pas qu'une municipalité ait les
moyens d'aménager un tel parc, et je ne suis pas tout à fait
d'accord avec vous lorsque vous dites que cela pourrait constituer un parc
municipal. Je pense que ce site, avec les possibilités qu'il
représente, est un parc qui peut servir pour la population de
Montréal et des environs comme pour la population locale, je
l'espère.
M. Simard: D'accord, mais dans le site qui nous est
proposé et dont l'activité principale est l'escalade, il doit
être assez difficile de construire, à flanc de montagne, des
quartiers résidentiels.
M. Houde (Fabre): M. le Président, si vous permettez, je
pense que le sous-ministre a eu un lapsus tantôt, en disant que ce
n'était peut-être pas le rôle du ministère
d'implanter des parcs dans les milieux...
M. Simard: Municipaux.
M. Houde (Fabre): ...urbains. Si ce n'est pas un lapsus, je dois
en toute honnêteté intellectuelle dire que je ne suis pas
d'accord. C'est justement peut-être le rôle du ministère
le ministre l'a déclaré à plusieurs occasions
de se rapprocher le plus possible des centres urbains.
M. Simard: C'est ce que je viens de dire, je n'ai pas dit...
M. Houde (Fabre): Non, non, ce n'est pas cela que vous avez dit
tantôt.
M. Simard: ...en milieu urbain. J'ai dit que ce n'est pas le
rôle du ministère de créer des parcs municipaux, mais c'est
le rôle du ministère d'avoir des aménagements, des espaces
verts à proximité des grands centres, des grands bassins de
population. C'est ce qu'on fait de part et d'autre de cet axe populeux.
M. Houde (Fabre): C'est cela. Maintenant, quant à l'autre
argument que ce site du parc Dufresne serait peut-être impropre à
la construction de maisons parce que c'est à flanc de montagne, il faut
se rappeler qu'il s'agit tout simplement du mont Condor qui est un site
à parois très spécialisées pour des
activités de varappe, d'escalade et d'alpinisme, un site qui est
à peu près unique dans la province de Québec pour ceux qui
s'intéressent à ce genre d'activité qui est de
grimper.
D'autre part, dans le plan qui a été soumis et
proposé au ministère, il y a beaucoup d'autres activités
qui pourraient être à la disposition du public.
Maintenant, je sais que les autorités du ministère
étudient actuellement ce projet. Je sais que les promoteurs de ce projet
ont obtenu l'endossement de plusieurs municipalités des Laurentides, du
nord de Montréal, et je ne pense pas que le ministère puisse
à ce moment-ci dire oui d'une façon catégorique. Je ne
voudrais pas, en tout cas, qu'on puisse dire également, sous
prétexte que certains planificateurs ont planifié des parcs
à l'est ou à l'ouest de l'axe Ahuntsic-Saint-Jovite si vous
voulez, qu'on les élimine du revers de la main.
Quant à moi, en tout cas, je suis d'autant plus à l'aise
d'en parler que je ne défends pas un projet de comté. Ce n'est
pas dans mon comté, mais je sais pertinemment que, depuis une trentaine
d'années, ce site est utilisé par les vrais gars de la nature,
par ceux qui s'intéressent véritablement à des
activités de plein air. Je sais qu'actuellement c'est une région
extrêmement importante au point
de vue de l'industrie touristique. C'est une région où il
y a énormément de personnes et de chalets, mais c'est
également une région où il est de plus en plus impossible
de sortir à l'extérieur de son terrain, car ce sont tous des
terrains privés. Or, c'est quand même l'origine de tout ce qui
s'appelle plein air ou à peu près dans la province de
Québec. C'est l'origine des fameux sentiers de randonnée, des
sentiers de ski de fond. On a eu l'expérience, il y a à peine
quelques semaines, du petit train du nord, avec Jack The Rabbit, et des
milliers et des milliers de gens ont refait le parcours de ces fameuses
"trails" qui ont été à l'origine, au Québec, de
tout ce qui s'appelle le plein air, que ce soit le ski de fond, l'escalade, la
descente ou la voile.
Je pense, en tout cas, que le ministère devrait se pencher
très sérieusement sur un territoire petit, sur un territoire qui
ne demande pas des dizaines de millions d'investissement, pour protèges
justement cet espace vert, à fins multiples, avant que certains
entrepreneurs et c'est déjà commencé aient
des intentions de construire des condominiums ou des hôtels ou des choses
du genre.
Il faut protéger cet espace. Là, je suis d'accord avec le
sous-ministre, le gars qui avait déjà un chalet dans cette
région est favorisé, mais il faut penser aussi aux dizaines de
milliers de citoyens du nord de Montréal, de Laval, de
Sainte-Thérèse, Saint-Jérôme en montant, sans
compter ceux qui peuvent venir de l'est et de l'ouest de cette région,
sans compter l'aéroport de Mirabel qui va amener plusieurs milliers de
familles à vivre et à travailler à Mirabel, lesquelles
vont probablement s'installer dans les Laurentides.
Je pense qu'on devrait, d'une façon très sérieuse
et prioritaire, se pencher sur ce projet, même si c'est un projet
modeste, qui a répondu, qui répond et qui répondra
à des besoins. Sans cela, à peine dans cinq ans, on se donnera
des coups de pieds vous savez où pour avoir manqué le bateau sous
prétexte que quelqu'un a pensé qu'à gauche ou a droite de
cet axe c'est peut-être plus important, alors qu'on a déjà
quelque chose qui est en fonction. Je ne vois pas pourquoi on partirait
nécessairement à zéro, à gauche ou à droite,
quand on a déjà là des bâtiments, des
fédérations qui les utilisent, à peu près dix ou
quinze colonies de vacances, autour, qui vont là pour l'initiation
à la varappe, à l'escalade ou à l'alpinisme. On a
déjà là un potentiel extraordinaire.
Moi, en tout cas, je vais me battre très sérieusement et
très vigoureusement pour que les autorités du ministère
prennent ce projet en sérieuse considération et qu'elles nous
arrivent, si jamais elles le refusent, avec des arguments scientifiques,
techniques, humains, sociaux et, enfin, politiques, s'il le faut.
M. Lapointe: Je veux simplement mentionner que, dans le rapport
présenté par la Fédération québécoise
de la montagne, il a seize activités qui sont prévues dans un
tableau à l'intérieur du cahier. Comme mon collègue, le
député de Fabre, j'ai donné mon appui à ce projet,
que je trouve d'une extrême importance pour la région des
Laurentides. Je souhaite que le ministère du Tourisme y apporte une
attention toute spéciale et qu'il y ait des études très
approfondies avant de le rejeter facilement.
J'aurais d'autres questions concernant le parc Papineau-Labelle. J'ai
fait mention à plusieurs reprises, particulièrement dans le
discours en réponse au discours inaugural, du problème
causé par les limites du parc Papineau-Labelle. Les limites du parc sont
à proximité des municipalités de La Minerve, de
Nominingue, de Kiamika, de Lac-du-Cerf et de Notre-Dame-du-Laus, ce qui cause
des problèmes de développement à ces municipalités.
Les lacs qui sont tout près de ces municipalités ne peuvent pas
être vendus pour des résidences d'été, ne peuvent
pas être exploités comme ils pourraient l'être.
Est-ce que je pourrais savoir, de la part du ministère, s'il y a
des études en cours pour modifier les limites du parc
Papineau-Labelle?
M. Simard: Non, il n'y a pas d'étude en cours
actuellement. Ces parcs viennent d'être créés et ils sont
très populaires, comme vous le savez, ils sont très accessibles
aux populations qui en sont très rapprochées. Les
municipalités les plus près en retirent assurément de
grands avantages. Pour l'instant, il n'est pas question de changer les limites
de ces parcs qui viennent d'être établies, il y a à peine
trois ou quatre ans.
M. Lapointe: Je ne suis pas tout à fait d'accord lorsqu'on
dit que les municipalités à proximité retirent beaucoup du
parc Papineau-Labelle. Sur le plan économique, cela a eu des
répercussions négatives pour ces municipalités pour
diverses raisons. D'abord, dans le parc Papineau-Labelle, les visiteurs ne
peuvent demeurer plus d'une journée. Au bout d'une journée, ils
doivent en sortir, du moins l'an passé, à moins qu'on ait
changé la politique cette année.
Deuxièmement, aucun résident ne peut construire de chalet
dans ces régions. Les lacs qui ne sont pas dans le parc sont
déjà utilisés à pleine capacité.
Cela n'amène pas de nouveaux résidents d'été
dans la région. Aussi le nombre d'embarcations qui, à mon point
de vue, est trop limité sur certains lacs. J'aimerais savoir les
raisons. Il y a sûrement des études qui ont été
faites, j'imagine, concernant le potentiel des lacs et pourquoi on a
limité le nombre d'embarcations sur la plupart des lacs, par rapport
à ce qui existait avant, lorsque c'étaient des pourvoyeurs qui en
faisaient l'exploitation?
M. Simard: Si vous voulez attendre, lors de la discussion sur
l'exploitation des parcs, on va avoir toutes les données, et je pourrai
revenir avec cela.
M. Lapointe: Est-ce que le système de réservation
aussi c'est au moment de la discussion sur l'exploitation?
M. Simard: Oui, sur l'exploitation.
M. Lapointe: En ce qui concerne le parc du Mont-Tremblant, il est
question du projet de construction d'un centre administratif et d'autres
édifices, un centre d'accueil, est-ce que ce projet doit débuter
au cours de l'année I975?
M. Simard: Cette année, oui. Il y a un quart de million
là-dessus.
M. Lapointe: D'accord.
M. Lessard: Est-ce qu'on prévoit l'amélioration des
voies d'accès?
M. Simard: Déjà, l'an passé on a fait une
amélioration sensible en particulier sur un pont qui présentait
des troubles, on a amélioré cela. On veut, à moyen terme,
faire pas mal d'aménagements dans le parc du Mont-Tremblant, parce que
de plus en plus, il est vieux.
M. Lapointe: Justement sur les voies d'accès, j'avais une
question. Il y a plusieurs voies d'accès au parc du Mont-Tremblant, il y
a le lac Munroe, évidemment il y aurait des améliorations
nécessaires vu que le chemin est très étroit. Il y a des
voies d'accès aussi par L'Ascension ou par Labelle, est-ce qu'il y a des
améliorations prévues? Evidemment ce sont des chemins qui sont
sous la juridiction du ministère des Transports ou des chemins sous la
juridiction des municipalités. Il y a aussi le fait qu'il y a
très peu d'indications pour les autres voies d'accès dans la
région de L'Ascension et dans la région de Labelle. Je pense
qu'il y aurait une amélioration à apporter de ce
côté.
Il y a aussi un autre problème qui se pose, c'est peut-être
un détail, mais qui est quand même important, c'est qu'il y a des
bouts de chemin qui ne sont pas municipalisés, qui ne sont pas à
l'intérieur du parc. Donc, la municipalité entretient le chemin
jusqu'à ses limites, le parc entretient les chemins à
l'intérieur du parc, et l'autre bout de chemin n'est pas du tout
entretenu.
M. Simard: C'est la voirie.
M. Lapointe: Cela se produit dans la région de Labelle et
dans la région de L'Ascension. Je me demande à qui revient la
responsabilité de l'entretien de ces chemins.
M. Simard: Justement, M. le Président, ce qui est à
l'extérieur des parcs dont nous sommes responsables, c'est le
ministère de la Voirie.
M. Lapointe: Ce sont des chemins pour le transport.
M. Simard: Ce sont des chemins pour le transport.
M. Lapointe: C'est un chemin forestier.
M. Lessard: Donc il n'y a plus de responsable.
M. Simard: A ce moment, c'est peut-être les Terres et
Forêts.
Il s'agit simplement de faire un plan d'ensemble, et si le
député a certaines demandes à faire, nous verrons à
qui revient la responsabilité. Je pense bien que nous en sommes
responsables pour ce qui est de l'intérieur, c'est bien sûr que
l'accessibilité aussi nous intéresse énormément. Si
notre ministère doit faire certaines pressions à d'autres
ministères, nous serons très heureux de les faire.
M. Lapointe: En ce qui concerne je ne sais pas si c'est le
moment la Société d'aménagement de l'Outaouais, en
relation avec les investissements dans le domaine touristique qui se font dans
l'Outaouais, je voudrais savoir si les investissements ou la prise en charge
par cette société d'attraction touristique ou
d'aménagements de sites touristiques, cela constitue les investissements
du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, dans la
région de l'Outaouais, ou s'il y a un autre budget, en dehors de celui
prévu par la Société d'aménagement de
l'Outaouais.
M. Simard: Disons qu'il y a une collaboration très
serrée avec les décisions et les projets d'aménagement
avec la société et le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche. D'un autre côté, pour ce qui est de la
région, je crois que nous avons déjà certains
investissements qui sont en cours. Nous avons certaines responsabilités,
maintenant il s'agit d'essayer de créer autant que possible ce trait
d'union d'activité pour voir s'il n'y a pas de duplication dans les
efforts touristiques pour la région.
M. Lapointe: Ce serait pour signaler un problème. La
Société de l'aménagement de l'Outaouais qui, normalement,
à mon point de vue, devrait regrouper tout le territoire appartenant
à la région administrative no 7, soit la région de
l'Outaouais, regroupe actuellement une partie de l'Outaouais seulement, ne
comprend pas la partie de la Conception jusqu'à Mont-Laurier.
De ce fait, que les investissements, faits par cette
société, ne touchent pas le territoire de Mont-Laurier, le
territoire de L'Annonciation de cette région. Alors, je ne voudrais pas
que les budgets affectés à la société soient les
seuls que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
considère; il faudrait que ces investissements touchent l'ensemble de la
région de l'Outaouais.
D'ailleurs, j'ai déjà fait des démarches pour faire
modifier la Loi de la Communauté régionale de l'Outaouais pour
englober tout le territoire. Je considère que le territoire de
Mont-Laurier et de cette région est pénalisé, parce que la
société n'englobe pas ce territoire. Il y a des projets
très importants qu'on essaie de mettre de l'avant, dans le nord du
comté de Laurentides-Labelle, je pense au mont Sir Wilfrid-Laurier,
où il serait nécessaire de faire un plan d'aménagement. Et
les seules possibilités qu'on m'offre, actuellement, pour faire faire ce
plan, c'est la Société d'aménagement de l'Outaouais. Et la
société n'englobe pas ce territoire.
Alors, je me demande quelle solution on va trouver pour
développer, sur le plan touristique, notre région alors qu'il
semble que la Société d'aménagement de l'Outaouais prend
la grosse part du gâteau et cette part a été investie dans
la région de Hull, ou dans la région de Mawaki, ou dans la
région de Gatineau.
M. Simard: Disons que la SAO a un mandat légal des
affaires municipales.
M. Lapointe: D'accord.
M. Simard: II faudrait peut-être poser la question à
mon collègue, le ministre des Affaires municipales, à savoir si
on doit changer soit les règlements ou la loi comme telle, pour ce qui a
trait au périmètre des activités de la SAO.
Pour ce qui est du développement touristique, autant la SOQ que
le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, nous
allons, de part et d'autre, de façon très directe, au
développement du tourisme dans la région.
Alors, si je peux me permettre de suggérer au
député de peut-être poser la question à mon
collègue, le ministre des Affaires municipales, pour savoir s'il y a
possibilité de faire un amendement à la loi et voir, pour le plus
grand bien de la région de la Gatineau, à ce que certains
changements puissent être apportés.
M. Lapointe: Enfin, le but de ma remarque, c'était de
sensibiliser le ministère sur le fait que la SAO n'englobait pas...
M. Simard: D'accord.
M. Lapointe: ... la région de Mont-Laurier et que, de la
part du ministère, il fallait en tenir compte, il ne fallait pas
considérer que les investissements de la SAO pouvaient permettre des
développements dans l'ensemble du territoire de l'Outaouais.
Le Président (M. Cornelller): L'honorable
député de Saguenay.
M. Lessard: La marina de Sorel, on prévoit $1,460,000 pour
cette année. On est rendu à combien' dans ce projet,
actuellement? L'an dernier, on a dépensé combien?
M. Simard: On est en retard.
M. Lessard: On étudie des budgets, on accepte des budgets
et ils ne sont pas dépensés, ils reviennent l'année
suivante.
M. Simard: II y a eu $249,000 de dépensés l'an
passé.
M. Lessard: Est-ce que ces $249,000 totalisent le montant total
dépensé jusqu'à l'an dernier ou est-ce que, dans les
années antérieures...
M. Simard: Oui.
M. Lessard: $249,000?
M. Simard: Oui.
M. Lessard: Alors, on est en retard dans les travaux. Il
était prévu, l'an dernier, combien?
M. Simard: $500,000.
M. Lessard: $500,000. Concernant Oka, mais
particulièrement le site culturel d'Oka, on sait que le ministère
des Affaires culturelles a décidé, en 1973, de se
préoccuper de ce site culturel qui était complètement
dévasté. On dit, dans votre document, qu'encore aujourd'hui ce
site est un lieu de pèlerinage. Depuis 1970, cela a été
surtout un lieu de pèlerinage pour les vandales, malheureusement. Il
s'agit, semble-t-il, selon les experts, d'un site assez unique, où on
trouve des...
M. Houde (Fabre): Le chemin de la croix. M. Lessard: Oui,
le chemin de la croix ou...
M. Simard: Le calvaire.
M. Lessard: On trouve des particularités culturelles assez
importantes. Mais, malheureusement, depuis 1970, ce site a été
laissé à l'abandon étant donné que le curé,
qui en était propriétaire, à un moment donné,
était plutôt intéressé à le vendre. On
s'aperçoit que cela coûte cher de ne pas s'occuper de nos
affaires.
On a pu constater que les reliefs avaient étéempilés pèle même et bien souvent des planches avaient
été arrachées, des balustrades brisées, ainsi de
suite. Alors, ce site semble dans une situation assez déplorable.
On prévoit un montant de $57,000 cette année. Ce qui est
important, à mon sens, c'est de savoir si on prévoit, au moins,
que quelqu'un va s'occuper de la surveillance. Là, les pots sont
cassés. Cela ne sert à rien de parler éternellement sur
cela. Cela démontre que, quand on ne s'occupe pas de nos sites, cela
coûte cher. Peut-être que, si on s'en était occupé
dès 1970, les réparations aujourd'hui coûteraient beaucoup
moins cher et on n'aurait pas les conséquences néfastes qu'on a
actuellement. Mais est-ce qu'on prévoit de faire respecter ce
territoire? Lorsque le ministère des Affaires culturelles a
décidé d'acheter cela, de déclarer qu'il s'agissait d'un
site culturel, on a mis une affiche: Site culturel, gouvernement
québécois, etc., mais on ne s'est jamais préoccupé
d'empêcher les vandales d'aller tirer du fusil sur les chapelles, d'aller
arracher les balustrades et ainsi de suite. Je trouve quand même curieux
que ce soit le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
qui soit responsable des chapelles d'Oka comme telles et de
l'aménagement des chapelles d'Oka.
M. Simard: C'est contigu au parc qu'on a là.
M. Lessard: Oui, d'accord.
M. Simard: C'est le ministère des Affaires culturelles qui
s'occupe de la réfection, qui a préparé les plans et,
déjà, les travaux sont commencés. Les actes de vandalisme
qu'il y a eu, ce n'est pas si pire que cela.
M. Lessard: Non?
M. Simard: Les bas-reliefs en question qui avaient de la valeur
n'étaient pas là, puisqu'ils n'ont pas été acquis
par le ministère des Affaires culturelles, parce que le
propriétaire demandait un prix exorbitant.
M. Lessard: Me Leroux.
M. Simard: II ne peut pas les sortir du Québec, il ne peut
rien faire d'autre que les mettre dans son sous-sol. Pour ce qui est des
planches arrachées et les balustrades qui ont été
endommagées, ce n'est pas là-dessus que le gros de l'argent va.
C'est sur le réfection de l'ensemble du territoire des chapelles
d'Oka.
M. Lessard: De l'ensemble du territoire.
M. Simard: Oui, oui. Toute la colline, si vous voulez, qui
formait le chemin de croix.
M. Simard: Est-ce qu'on peut être assuré... M.
Simard: Certainement.
M. Lessard: ... qu'il va y avoir quelqu'un pour surveiller ce
territoire et pour empêcher que les actes de vandalisme ne
continuent?
M. Simard: Oui.
M. Lessard: Parce que cela ne servirait à rien de faire
des réparations, si on ne se préoccupait pas de cela.
M. Simard: II y a des gardiens du ministère qui sont
là et je crois que l'entrepreneur qui travaille là-bas n'aimerait
pas bien cela si, tous les soirs, l'ouvrage qu'il a fait pendant la
journée était défait.
Il y a deux gardiens en permanence pour l'été qui
vient.
M. Lessard: Bon. Page 45, aménagement d'un terrain de
camping sur la Côte-Nord. Où en est-on rendu, sur un emplacement
qui sera déterminé d'ici quelques semaines?
M. Simard: On a eu le rapport des techniciens, des
ingénieurs concernant deux choix que nous avions faits. Un des deux
emplacements nous coûterait, pour le même aménagement, un
quart de million de plus que l'autre, ce qui n'est pas un argument
décisionnel. En effet, même si on doit poser des égouts
dans le roc, s'il le faut absolument et si c'est réellement la demande
du public ou de la population d'avoir un terrain de camping à un endroit
plutôt qu'à un autre, on veut aller plus à fond de
façon à répondre à la demande réelle de la
population.
Comme je le disais tantôt, il ne faudrait pas, non plus, tomber
dans le même panneau et, encore là, s'occuper d'aménagement
municipal. C'est l'argument que l'on retient. Lorsqu'on parle
d'aménagement sur la Côte-Nord et qu'on s'en va à
l'intérieur des terres, près d'un lac, est-ce que c'est encore la
Côte-Nord ou si ce lac n'a pas la même configuration qu'on peut
retrouver au nord de Québec, par exemple? Alors, on se demande quel
serait le potentiel de touristes qui se rendraient à un endroit
plutôt qu'à l'autre. Peut-être qu'on reviendra avec le choix
d'un troisième site ou peut-être qu'on fera quelque chose aux deux
sites, mais, assurément, il y aura quelque chose de fait cette
année.
M. Lessard: Quelle est l'estimation des coûts pour l'un et
l'autre des projets?
M. Simard: J'ai le rapport ici. Je l'ai apporté au cas
où...
M. Lessard: Puisqu'on prévoit $200,000 cette année,
je ne pense pas que...
M. Simard: Pour partir. Mais on s'est rendu compte, dans nos
estimations, depuis une couple d'années, que, lorsqu'on entrevoyait de
commencer des travaux une année, on mettait le paquet dans nos
estimations budgétaires et qu'on ne pouvait pas dépenser une
telle somme. Alors, aujourd'hui, on y va un peu plus doucement, c'est sur deux
ou trois ans d'opération. Je peux vous donner exactement les deux
coûts.
Cela va encore dépendre de la population locale, ce qu'elle veut.
Les deux projets, par définition, sont très intéressants
pour le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Est-ce que ce sera un ou l'autre? Tout dépendra des
représentations de la population.
M. Lessard: Le ministre accepterait-il de déposer le
rapport? En fait, vous allez prochainement aller en consultation.
C'est une reprise d'études qui avaient été faites
au niveau du milieu que vous avez compilées.
M. Simard: On me dit qu'il n'y a absolument aucune espèce
de possibilité de spéculation ou de quoi que ce soit dans la
région. Le danger, si le député de Saguenay rend ce
rapport public, je crois qu'à un moment donné...
C'est un peu le même problème que nous avons dans toutes
les régions.
M. Lessard: Mais les deux sites ne sont pas
propriété privée. Les deux sites sont
propriété de la couronne.
M. Simard: C'est parce que vous avez ici...
M. Lessard: Je ne vois pas que le ministère des Terres et
Forêts, étant donné qu'ils sont au courant de...
M. Simard: ...des estimations unitaires de chacun des deux
projets, parce que n'importe quel entrepreneur n'a qu'à prendre ces
pages-là et la soumission est faite.
M. Lessard: Je comprends.
M. Simard: Nous pourrions peut-être déposer le
rapport, mais en enlevant les estimations, les projections
budgétaires.
M. Lessard: D'accord. Mais, quand il se fait des travaux, vous
donnez toujours une estimation du ministère; quelle est l'estimation
totale de l'un et l'autre des deux projets?
M. Simard: C'est $1 million versus $750,000.
Maintenant nous avons encore une possibilité. Si nous diminuons
encore le projet, au lieu, par exemple, d'un camping de 150 sites on en fait un
de 100, on va diminuer encore, la différence va être moins grande
entre les deux. C'est tout cela que nous sommes en train de...
M. Lessard: On dit que vous avez l'intention de consulter la
population d'ici quelques semaines. Donc vous allez la consulter à
partir du rapport que vous avez.
A l'implantation du réseau, où en est-on rendu en ce qui
concerne les négociations de l'établissement d'un parc
fédéral dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. Simard: Je m'excuse, M. le Président...
M. Lessard: En ce qui concerne l'implantation du réseau,
où en est-on rendu dans les négociations avec le gouvernement
fédéral concernant l'établissement d'un parc ou la
possibilité d'établissement d'un parc national dans la
région du Saguenay?
M. Simard: M. le Président, le député sait
très bien que j'étais dans la région il y a quelques
jours. Si je reprends les paroles que j'ai dites lors de la dernière
commission parlementaire, l'an dernier, je ne suis pas contre le principe de
parcs nationaux au Québec. Mais j'avais dit à l'époque
que, tant et aussi longtemps que la rentabilité des deux parcs existants
ne serait pas prouvée au ministère du Tourisme
québécois, il n'était pas question pour nous d'accepter un
autre projet de parc national au Québec.
Ma position reste la même étant donné qu'on n'a pas
prouvé la rentabilité des deux parcs nationaux déjà
existants au Québec. Maintenant, j'ai posé des questions, j'ai
rencontré mon collègue, M. Buchanan, à Ottawa, avec un
mandat très précis du gouvernement du Québec. Les
questions que j'ai posées à l'époque sont d'abord qu'il
respecte le gouvernement et plus précisément le ministère
du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche en ce qui a trait au
développement de parcs provinciaux, étant donné que nous
devons déposer incessamment un projet de loi-cadre sur les parcs.
J'ai aussi posé la question à savoir quel était
l'avenir de l'établissement de parcs nationaux au Québec. J'ai
demandé un minimum de 20 ans, étant donné que dans notre
loi-cadre sur les parcs nous prévoyons un calendrier d'environ 50
années.
Il faut quand même qu'il y ait une collaboration entre les deux
paliers de gouvernement. Si, nous, nous sommes prêts en I975 et si, nous,
nous avons réalisé qu'il fallait certains changements pour ce qui
est de l'administration des parcs provinciaux, j'ai souligné au
gouvernement fédéral que peut-être, aussi, en I975 il
était possible de penser à certains amendements à la loi
fédérale.
J'ai aussi demandé qu'il y ait une collaboration très
serrée sur les plans d'aménagement des futurs parcs
fédéraux pour qu'on établisse une certaine
cohésion. Maintenant, pour ce qui est des négociations, elles
sont encore en cours. Je vais probablement rencontrer pour la troisième
fois mon collègue du gouvernement central, incessamment, mais je dois
dire que, jusqu'à présent, je n'ai pas assez d'information, et je
garde les positions que j'ai prises. D'ailleurs, j'ai informé la
population que je gardais mes positions et qu'il n'était pas question,
à court terme, de dire oui, parce que lorsque je me suis
présenté devant la population qui, malheureusement, a
été chauffée à blanc par certains organismes et
certaines personnes, certains politiciens, eh bien, j'ai dû quand
même gagner un concours de popularité. C'est que je veux faire
respecter une chose, c'est qu'au Québec, on est aussi capable
d'administrer des parcs, d'en aménager avec un sérieux semblable
à celui qui est accordé aux parcs nationaux. D'ailleurs, dans la
loi-cadre des parcs, étant donné qu'elle n'est pas
déposée, je ne peux pas donner beaucoup d'explication pour
les parcs de conservation, cela ressemble étrangement, si vous voulez,
à certains critères qui sont déjà dans la loi des
parcs nationaux.
Je ne sais pas si ma réponse est complète.
M. Lessard: Oui. Mais le ministre prend certainement conscience
qu'il est difficile de se battre contre la publicité du gouvernement
fédéral et son esprit colonisateur quand il s'agit d'implanter un
parc. Je revois la publicité qui a été faite dans les
journaux, suite à la publicité faite par le gouvernement
fédérai, par exemple, et je la compare à celle qui
existait dans la région de La Mauricie. C'est toujours le même
stratagème, c'est toujours la même façon. On annonce des
millions de dollars, on annonce des touristes en quantité. C'est
toujours la même façon de procéder, créer des
illusions...
M. Simard: Je dois dire au député de
Saguenay...
M. Lessard: ... alors que la rentabilité de ces
parcs, comme le disait le ministre, n'est pas prouvée. D'autant
plus que la non-rentabilité est prouvée parce que,
comparativement à d'autres parcs, dans les parcs naturels de
conservation qui caractérisent les parcs du gouvernement
fédéral, il y a une dépense moyenne par visiteur de $1.26
par rapport à d'autres parcs naturels de récréation
où elle est de $6.97 ou des réserves de chasse et de pêche
où elle est de $5.04 par personne. Vous connaissez d'ailleurs le
document de la Corporation professionnelle des ingénieurs forestiers du
Québec, Parcs et territoires et zones analogues. La rentabilité
de ces parcs nationaux n'est donc pas prouvée.
Mais ce qui est important, et sur cela, je suis d'accord avec le
ministre, c'est qu'on est aussi compétent et aussi capable d'administrer
notre territoire que le gouvernement fédéral. Et si le
gouvernement fédéral aime tant la population du Saguenay puis
veut son développement social, économique et culturel et tout ce
que vous voudrez, il n'a simplement qu'à nous transmettre $30 ou $35
millions et on va aménager un parc aussi. Mais on l'aménagera
selon nos priorités, selon nos intérêts et de la
façon dont nous voyons l'administration de ce parc.
Mais il faudrait arrêter justement je constate que M.
Gérald Harvey l'a déclaré lui-même de
céder comme cela notre territoire, alors que c'est même
prouvé que ce n'est pas rentable. Mais je vous avoue que la bataille va
être difficile, parce que la publicité est énorme dans la
région.
M. Simard: Je voudrais faire remarquer au député de
Saguenay, que pour ce qui est de la question de l'intégrité du
territoire, c'est une décision gouvernementale, c'est une
décision qui est prise au conseil des ministres. Quand on pense que le
comité interministériel des Affaires intergouvernementales s'est
prononcé, que le conseil des ministres s'est prononcé, si le
gouvernement décidait autrement, je pense que ce serait, à ce
moment-là, une décision gouvernementale et non, comme je le
disais dans la région du Saguenay dernièrement, la
décision de Claude Simard ou du ministre du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche.
Les négociations sont en cours, je ne sais pas de quelle
façon elles vont déboucher. De toute façon, j'ai
l'intention de tenir mes positions, positions que je garde depuis le
début, si vous voulez, de toute cette histoire de parcs nationaux au
Québec.
M. Lessard: La même situation est en train de se reproduire
dans la Beauce.
M. Simard: Ce qui est arrivé, une drôle de
coïncidence, M. le Président...
M. Lessard: C'est-à-dire la même publicité,
parce que cela commence toujours par l'annonce d'un fonctionnaire, d'un
fonctionnaire fédéral...
M. Simard: J'ai demandé à...
M. Lessard: ...qui se promène dans la région.
M. Simard: ... mon collègue d'arrêter ses
globe-trotters à travers le Québec. Justement, je suis convaincu
que ce n'est pas M. Buchanan qui est responsable de cela directement,
excepté qu'au moment où je devais rencontrer le ministre, mon
collègue, à Ottawa, il y avait déjà une autre
annonce de parc national de faite dans Beauce-Nord, Beauce-Sud. Alors, c'est ce
que je trouve inacceptable quand même, quand je pars de Québec
avec un mandat de mon gouvernement et qu'en même temps, presque
simultanément, il y a déjà une autre annonce qui est faite
dans une autre région du Québec.
Maintenant, j'ai certaines responsabilités étant
donné que, même si je les appelle les globetrotters, c'est quand
même cinq ou six régions du Québec où certains
appétits ont été créés par ces
gens-là. Quand on fait miroiter un chèque ou un mandat de $20
millions ou de $30 millions, puis qu'on promet tant d'emplois et tout cela
à une population, je comprends la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Je la comprends très bien.
Maintenant, on a fait miroiter cela aussi dans deux autres cas. Quand je
parle de rentabilité, c'est là-dessus que je veux souligner le
problème. C'est que je ne crois pas, en tout cas, jusqu'ici, qu'ils
aient rempli les échéanciers qu'ils s'étaient
donnés et je ne crois pas qu'ils aient rempli les promesses qu'ils
avaient faites aux différentes populations.
Alors, je crois que nous possédons déjà les
chiffres pour prouver cela d'une façon assez facile. C'est la raison
pour laquelle je garde mes positions. Tant et aussi longtemps que le contraire
ne sera pas prouvé, c'est bien sûr que ce n'est pas moi, comme
ministre du Tourisme, qui va arriver à l'Assemblée nationale pour
défendre une loi pour céder un territoire. Si cela s'avère
rentable, là on verra la décision gouvernementale.
M. Lessard: Cela ressemble énormément à la
publicité des spéculateurs qui demandent d'acheter des terrains
québécois. D'ailleurs, quand je soulignais au ministre, tout
à l'heure, que la même situation était de se recréer
dans la région de la Chaudière, c'est que le ministre
lui-même, M. Buchanan, aurait dit à son représentant, M.
Busque, qu'une étude faite par le Service des parcs nationaux aurait
révélé cela commence tout le temps comme cela
qu'un tel aménagement près de la frontière
canado-américaine, dans la région de la Chaudière, se
prêtait aux normes de son ministère et qu'il était
prêt à mettre de l'argent à la disposition du gouvernement
provincial pour l'aménager.
Alors, cela commence toujours comme cela et je suis assuré que,
l'année prochaine, le "chiard" va être pris. Bientôt ce
seront nos rivières à saumon qui vont être
aménagées par le gouvernement fédéral.
J'invite le ministre à continuer sa bataille de ce
côté et si, comme il le dit, c'est une décision du conseil
des ministres, on aura l'occasion, à ce moment-là, de donner
notre opinion.
Est-ce que, du côté du ministère de Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, vous avez fait votre propre
étude de rentabilité concernant les deux parcs dont on avait
parlé l'an dernier, des parcs fédéraux, soit le parc
Forillon et le parc de la Mauri-cie?
M. Simard: En fait, au ministère, nous n'avons pas fait
d'étude comme telle. Nous nous sommes servis des chiffres qui nous ont
été donnés par le gouvernement central.
M. Lessard: Pour combattre cette frauduleuse publicité,
est-ce que le ministre a un programme à offrir à la population,
qui pourrait être différent de celui d'un parc
fédéral?
M. Simard: Disons que dans nos prévisions sur la loi-cadre
des parcs, le même territoire est déjà prévu pour un
parc provincial.
M. Lessard: Le même territoire...
M. Simard: Le même territoire ou, enfin, je ne dirais pas
le même périmètre comme tel, à quelques pouces
près, mais disons qu'on a déjà pensé à cette
région. Les plans d'aménagement sont presque
complétés.
M. Lessard: Mais l'argent est ailleurs.
M. Simard: L'argent... Avec l'augmentation sensible de notre
budget cette année et avec la confiance que le gouvernement fait au
ministère, je crois qu'il nous sera possible, à très court
terme, aussitôt que la loi sera adoptée en troisième
lecture, de procéder d'une façon très sérieuse
à l'aménagement de parcs provinciaux. Je pense que j'ai
l'assentiment de mon gouvernement, de la majorité de l'Assemblée
nationale et même de l'Opposition pour qu'on réalise un chapelet
de parcs, qu'on applique une politique extrêmement sérieuse pour
ce qui a trait aux parcs provinciaux.
M. Lessard: Pour combattre cette politique, est-ce que le
ministre s'est informé combien ont pu coûter au gouvernement
provincial, les expropriations dans la région de la Mauricie et combien
coûteront au gouvernement provincial, surtout avec la cause que les gens
de Forillon viennent de gagner...?
M. Simard: Si ma mémoire me sert bien, dans les deux
parcs, les dépenses du gouvernement provincial sont rendues à $17
millions.
M. Lessard: Actuellement? M. Simard: Actuellement.
M. Lessard: Et sans tenir compte de la révision des
expropriations des six ou sept cents dossiers que le ministre des Travaux
publics vient d'annoncer.
M. Simard: Sans tenir compte... Justement, nous essayons
d'établir des chiffres à savoir combien cela a coûté
au Québec en expropriations, en infrastructures, en routes. Je voyais
l'article du journal tout à l'heure; si on parle de 800,000
touristes...
M. Lessard: 300,000.
M. Simard: ... 300,000, c'est-à-dire, il faut se poser la
question immédiatement: Quelle route vont-ils prendre pour se rendre
là? C'est bien beau de faire des chiffres, mais il faut quand même
être réaliste et être assez honnête.
M. Lessard: Cela aurait coûté, selon vos
informations j'aimerais bien que le ministre ait des chiffres
précis sur cela pour les deux parcs, celui de la Mauricie et
celui de Forillon, $17 millions...
M. Simard: $17 millions.
M. Lessard:... tant du côté de l'expropriation que
du côté de l'infrastructure nécessaire, la construction
routière, etc. Et ce n'est pas terminé.
M. Simard: Tout ce que cela amène, si vous voulez,
légalement... Et c'est loin d'être terminé aussi. Il y a
une répartition à faire dans le cadre de l'ODEQ, etc. C'est pour
cela que nous attendons ces chiffres pour vraiment faire la balance des
paiements. C'est bien sûr que si on parle du Saguenay, ce n'est pas le
même problème que Forillon, parce qu'il y a beaucoup moins
d'expropriations. Peut-être que le coût, pour ce qui est du
gouvernement provincial, ne sera pas le même; mais, là encore,
cela reste à voir.
M. Lessard: Et en perdant toute juridiction sur notre territoire.
Il faut dire que l'Ontario commence à faire la même bataille que
le Québec, de ce côté-là. C'est-à-dire qu'au
contraire, l'Ontario n'a jamais cédé, je pense, sinon une
fois.
Le Président (M. Cornellier): Adopté?
Elément 1, Implantation...
M. Lessard: Oui, Implantation du réseau,
adopté.
Le Président (M. Cornellier): Elément 1, programme
6, adopté. Elément 2, Exploitation du réseau.
L'honorable député de Laurentides-Labelle.
M. La pointe: J'avais une question, tout à l'heure,
concernant différents problèmes qui se posent dans le parc
Papineau-Labelle, mais je voudrais revenir sur la question des limites du parc.
On m'a répondu qu'il n'était pas question de modifier les limites
du parc Papineau-Labelle. Je me demande sur quelles études et à
partir de quelle évaluation une telle décision semble
être
prise actuellement. Toutes les municipalités à
proximité du parc ont fait cette demande par résolution.
L'ensemble de la population que j'ai consultée, à
plusieurs reprises, dans cette région de La Minerve, de Nominingue, de
Notre-Dame-du-Laus, de Kiamika, de Lac-du-Cerf, toutes les municipalités
ont été rencontrées et toutes sont unanimes à dire
qu'il doit absolument y avoir des modifications au parc, si on veut que cette
région, que ces municipalités se développent sur le plan
touristique. Je ne veux pas dire que le parc Papineau-Labelle ne peut pas
être un apport important pour la région. Mais des modifications
assez limitées, quand même pas majeures, pourraient apporter
beaucoup plus à ces municipalités et permettre à des
résidents de s'établir de long du parc Papineau-Labelle ou
près des municipalités.
M. Simard: La réponse que j'ai donnée tout à
l'heure à l'effet qu'on ne prévoyait pas changer les limites des
parcs résulte en général du fait que, de plus en plus, et
chaque année, on nous demande de créer un certain nombre de
nouveaux parcs. On en veut toujours plus. On voit mal comment, à ce
moment, on peut réduire la superficie des parcs qu'on a
déjà. Mais il y a une lueur d'espoir pour les
municipalités autour des réserves, parce qu'il s'agit d'une
réserve...
M. Lapointe: ...des réserves de chasse et de
pêche.
M. Simard: ...de chasse et de pêche. Nous avons bien
l'intention et je suis persuadé que cela va se produire
que, dans le programme de sociétés d'aménagement dont on a
parlé hier et qui vont remplacer les clubs privés, les
superficies actuelles des réserves de chasse et de pêche soient
revues complètement. Il n'y a rien qui s'opposerait c'est
même très prévisible à ce que, dans le cas de
municipalités aussi près des réserves comme dans le cas de
Papineau-Labelle, des parties soient soustraites aux réserves de chasse
et de pêche et soient confiées à des municipalités
pour les aménager comme une société d'aménagement.
On a dit, hier, que cela pourrait être aménagé par une
municipalité; cela peut être aménagé par un groupe
de citoyens. A ce moment, on soustrairait une partie qui serait confiée
à la municipalité elle-même.
M. Lapointe: Pour vous donner un exemple, près de La
Minerve, il existe un territoire qui s'appelle le lac Castor, qui est non
municipalisé mais il y a quand même un groupe de gens qui
demeurent là. La municipalité, l'église et toutes les
maisons sont dans le parc Papineau-Labelle. Les gens qui demeurent sur le bord
du lac doivent parcourir douze milles pour aller se chercher un permis pour
pêcher à 50 pieds en arrière de leur maison. Ce sont des
situations qui ne sont pas normales et cela se reproduit ailleurs dans d'autres
municipalités. Je pense que le problème est vraiment aigu. Je ne
suis pas contre les parcs et ce que vous avez mentionné, on
réclame des parcs un peu partout. Il n'est pas du tout question de
remettre ce parc en cause, mais de modifier une situation qui ne me
paraît pas normale. J'ai d'ailleurs eu une correspondance nombreuse avec
le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, à ce
sujet, et avec les municipalités concernées. Je pense que ce
serait bon que les responsables au ministère aient une rencontre avec
les divers représentants de la population concernée, les conseils
municipaux. Je pense qu'on pourrait, à ce moment, avoir une idée
beaucoup plus précise de la situation qui prévaut dans ce
cas.
M. Simard: Je voudrais faire une petite correction à ce
que vous disiez tout à l'heure au sujet de la fréquentation. Il
est vrai qu'au début de ces parcs, Papineau-Labelle en particulier, il
n'y avait pas d'hébergement, il n'y avait pas de séjour, les gens
entraient le matin et devaient sortir le soir. L'an dernier, il y avait 22
chalets à louer. Il y a 4,500 ou 4,600 pêcheurs et ensuite des
chasseurs qui en ont profité. Cette année, il y en aura
davantage.
M. Lapointe: Est-ce que les gens peuvent camper dans le parc?
M. Simard: II n'y a pas de camping actuellement. Cette
année, on aménage, par exemple, la plage du lac Echo qui
était pratiquement ouverte, mais où il n'y avait aucune
espèce d'aménagement. On n'invitait pas les gens à y
aller, mais on tolérait. Cette année, la plage du lac Echo va
être ouverte, mais il n'y a pas de camping encore, bien qu'il y en aura
sûrement éventuellement.
M. Lapointe: Si je continue avec le parc Papineau-Labelle, au
sujet des réservations, je suis bien conscient que ce n'est pas facile
d'établir un système de réservations. Il y en avait un
dans le passé qui était local, on l'a centralisé. Est-ce
qu'on a envisagé la possibilité de réserver un certain
nombre de places pour la population locale?
M. Simard: Le besoin ne s'est pas fait sentir...
M. Lapointe: II en a été fait mention au tout
début des crédits.
M. Simard: ... réellement parce que le parc
Papineau-Labelle est un des moins utilisés en fait, il est moins
réservé à l'avance par le public.
M. Lapointe: Mais la plupart des gens...
M. Simard: J'ai les chiffres de l'an dernier ici. Seulement 48%
des chaloupes ont été louées. Il y a probablement 80% ou
90% des chaloupes qui sont louées les fins de semaine; pendant la
semaine il n'y en que 10% à 20%. Et les chaloupes, qui ne sont pas
louées, sont disponibles à celui qui arrive, n'importe quand. Il
peut en prendre une et il peut aller pêcher. Alors, il n'a pas besoin de
réservation.
M. Lapointe: J'ai eu de nombreuses plaintes de gens qui
appelaient l'heure, c'est onze heures, je crois vers onze heures
moins trente secondes ou onze heures et trente secondes, et tout était
réservé, il n'y avait jamais moyen d'avoir une place. Il y avait
peut-être des annulations. Mais le moyen de le savoir? Je ne sais pas de
quelle façon cela se fait.
M. Simard: Les jeudis et vendredis pour les samedis et dimanches.
C'est constant dans tous les parcs du Québec, avec le système de
réservations que l'on a. Est-ce qu'on va pouvoir en inventer un
autre?
M. Lapointe: Je sais que ce n'est pas facile.
M. Simard: Je sais qu'on ne pourra jamais satisfaire tout le
monde de ce côté.
M. Lapointe: En ce qui concerne l'ensemencement des divers lacs
du parc Papineau-Labelle, est-ce que ce serait possible d'avoir des chiffres
pour ce qui a été fait au cours de l'année 1973 et de
l'année 1974 et ce qui est prévu pour 1975?
M. Simard: Est-ce qu'on pourrait vous faire parvenir
ça...
M. Lapointe: Oui.
M. Simard: ... un peu plus tard, parce que ce sont les gens du
service de la faune...
M. Lapointe: Non, je ne demande pas de les avoir
immédiatement...
M. Simard: ... qui les ont. Ces renseignements...
M. Lapointe: ... mais j'aimerais avoir des renseignements
là-dessus.
M. Simard: Cela fait partie du programme 1 et les gens ne sont
pas ici.
M. Lapointe: D'accord. Merci.
M. Lessard: Au programme de l'exploitation du réseau, M.
le Président, est-ce que le ministère aurait décidé
de louer certains terrains de camping maintenant? Est-ce que tous les terrains
de camping, propriétés du gouvernement, sont administrés
par le gouvernement?
M. Simard: C'est-à-dire qu'on en a loué un l'an
dernier à la Chambre de commerce de Montmagny, qui nous reprochait de ne
pas faire assez de publicité, que le camping n'était pas
fréquenté et que si eux le prenaient à leur charge, ce
serait beaucoup plus fréquenté et ainsi de suite.
On a essayé pour une année. Les résultats ont
été positifs. La chambre de commerce a été
très dévouée. Et on a renouvelé le bail cette
année.
M. Lessard: Les résultats ont été bons!
M. Simard: Oui. Cela a été encourageant, bien qu'on
ait tendance à venir frapper à la porte, très souvent,
pour nous dire: II faudrait réparer telle chose, il faudrait faire telle
autre chose.
M. Lessard: Est-ce le seul terrain de camping qui est
loué?
M. Simard: II y a le camping de l'île d'Orléans qui
est à concession...
M. Lessard: Oui.
M. Simard: ... qui nous appartient, mais dont l'exploitation est
à concession. Et celui de Saint-Joseph-des-Erables...
M. Lessard: A concession. Qui l'exploite? M. Simard: M.
Bonsaint. Il doit être bon.
Une Voix: C'est un nom prédestiné pour la
question.
M. Lessard: Exploitation du réseau, M. le
Président, adopté.
Le Président (M. Cornellier): Elément 2 du
programme 6, adopté. Elément 3, île d'Anticosti.
M. Lessard: Bon. L'ile d'Anticosti. Est-ce que le
ministère, en relation avec le ministère des Terres et
Forêts, prévoit un plan d'aménagement de l'île? Je
vois qu'un montant de $3,093,100 est prévu cette année pour
l'administration de l'île. Cela comprend quoi?
M. Simard: Je m'excuse.
M. Lessard: Est-ce que les $3,093,100, c'est strictement pour les
activités de l'île au cours de l'année? Cela prévoit
quoi?
M. Simard: C'est l'administration du village,
l'électricité...
M. Lessard: L'hôtel.
M. Simard:... l'hôtel, l'opération de camps de
chasse et de pêche, les traitements aux employés de l'île
qui ont maintenant été inclus dans la Fonction publique, ils sont
absorbés dans la Fonction publique. C'est l'ensemble de
l'opération de l'île pour l'année.
M. Lessard: Est-ce qu'on prévoit que les quelque 200
personnes, qui sont actuellement sur l'île, vont y demeurer et y trouver
de l'emploi? Est-ce qu'on a un plan d'aménagement global de
l'île?
M. Simard: II y a un schéma d'aménagement et de
gestion de l'île, qui a été préparé en
collaboration avec l'Office de planification et de développement du
Québec. Il doit être ou a dû être
présenté au CRD de la Côte-Nord et au CLD. Ce schéma
doit être présenté au comité
interministé-
riel sur l'aménagement du territoire. Il n'y a pas de
décision de prise encore. Au moment où l'on se parle, depuis le
1er janvier 1975, c'est le ministère qui a l'administration
complète de l'île d'Anticosti.
M. Lessard: Le ministère a annoncé que les prix ne
seraient pas modifiés cette année, en ce qui concerne la chasse
et la pêche à l'île d'Anticosti. Voici une île, qui a
coûté à l'ensemble des Québécois $26
millions, qui va être réservée à peu près
exclusivement à quelques privilégiés. En terminant, je
voudrais rejoindre il s'agit d'un exemple concret ce que je
disais au début de cette commission parlementaire. C'est que les
développements touristiques c'est le cas de l'île
d'Anticosti de façon particulière sont faits d'abord dans
un but à peu près exclusif d'attirer des capitaux, d'attirer de
l'argent et les gens du coin, les gens de la région, les gens de la
Basse Côte-Nord, qui sont à peu près à 15 ou 20
milles de l'île et les Québécois moyens seront incapables,
financièrement, d'avoir accès à cette île qui a
coûté $26 millions, qui a été payée par les
contribuables québécois et où les coûts me
paraissent absolument exorbitants.
Il s'agit d'un territoire public et on l'exploite exactement de la
même façon que la Consol l'a exploité depuis des
années. Si, M. le Président, payer $25 millions pour une
population, cela veut dire tout simplement que ce sont eux les cochons de
payeurs, mais qu'ils ne pourront pas se permettre d'avoir accès à
cette île, je m'interroge énormément. J'aimerais savoir si
le ministère a l'intention d'envisager la possibilité que des
gens de la Basse-Côte-Nord, qui ne sont pas tellement déjà
bien favorisés, puissent avoir accès à l'île, car
ils sont situés tout près. Est-ce qu'on envisage la
possibilité de permettre à ces populations d'avoir accès
à cette île à des prix un peu plus abordables? Là,
on paie une île pour les Américains, les "chief executives" et
tout ce que vous voudrez, mais non pas pour l'ensemble des
Québécois.
M. Simard: M. le Président, je pense bien qu'il faut
peut-être faire la petite histoire de tout le problème, parce
qu'en fait l'acquisition de l'île d'Anticosti n'était pas
prévue au budget de l'an dernier. C'est qu'à un moment
donné, à la suite de certaines pressions...
M. Lessard: Fédérales.
M. Simard: ... fédérales et d'autres pressions
d'individus qui voulaient en faire l'acquisition, je pense bien que le
gouvernement a pris une position extrêmement positive, en allant de
l'avant et en achetant l'île d'Anticosti.
M. Lessard: Je suis d'accord. M. Simard: Cela dit, ce
n'est pas...
M. Lessard: On l'a payée cher à cause de la
publicité fédérale, mais, en tout cas, on ne peut pas
revenir sur cela.
M. Simard: Non. Je pense bien que ce n'est pas le moment,
aujourd'hui, de discuter de tout cela. Quand même, je crois que le
gouvernement a joué son rôle. C'est le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, de par sa loi, qui en est devenu
propriétaire, qui a payé et qui doit payer cette année,
dans le budget régulier, l'île d'Anticosti.
Il faut se mettre dans la tête que ce n'est pas un lopin de terre
ordinaire, que ce n'est pas une partie de parc que nous devons aménager,
mais que c'est quasiment une province. Si on regarde la dimension de
l'île, c'est quand même quelque chose d'assez imposant. Alors, il
faut quand même respecter ce qui s'en vient, c'est-à-dire le plan
d'aménagement, parce que nous avons affaire à une population sur
cette île. Nous devons respecter des droits acquis. Nous devons
considérer que, sur cette île, il y a des coupes de bois. Nous
devons considérer qu'il y a de la chasse et qu'il y a de la
pêche.
Par la loi, c'est bien sûr que c'est le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui est responsable du secteur
chasse et pêche.
M. Lessard: Vous parlez de coupes de bois sur l'île?
M. Simard: A l'heure actuelle, non. Mais il y a une
possibilité et un potentiel de coupes de bois quand même.
M. Lessard: D'accord.
Vous voulez parlez de l'aménagement polyvalent de
l'île?
M. Simard: C'est cela. Alors, quand on pense qu'il y a les
Affaires municipales qui sont intéressées, les Affaires
culturelles, chez nous, Terres et Forêts, Richesses naturelles alors je
crois qu'il fallait, à un moment donné, s'asseoir autour de la
table pour voir ce qu'on a fait avec l'île, avec cette nouvelle
acquisition.
La position du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, pour cette année, c'est de garder le statu quo parce que
nous devons vivre l'année qui vient à savoir ce qui va se passer,
et vivre aussi certaines expériences des anciens
propriétaires.
Quand le député de Saguenay me demande si nous allons
poursuivre cette politique-là, ma réponse est non. Nous sommes en
train, nous, au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, d'établir un plan d'aménagement, de camping rustique
pour justement mettre une accessibilité beaucoup plus grande qu'à
l'heure actuelle, que ce soient pour les gens de la Côte Nord ou de la
péninsule gaspésienne. Nous allons changer sûrement notre
système dans l'année qui vient. Le problème, comme je le
soulignais tout à l'heure, c'est que nous ne pouvons pas, dans
l'immédiat, établir de nouvelles structures, de nouveaux prix,
sans avoir fait le recensement, un inventaire physique de ce que nous avons
à l'intérieur de l'île,
pour ce qui a trait à la chasse et à la pêche, et
sans s'être entendus avec le plan d'aménagement, qui est à
l'OPDQ maintenant, qui est au comité interministériel, à
savoir quelle sera la participation de chacun des ministères.
Je ne sais pas si la question a été posée lors des
études des crédits des autres ministères qui vont avoir
affaire sur l'île.
M. Lessard: L'administration de l'île comme telle est sous
la juridiction du ministère du Tourisme ou c'est globalement, selon vos
activités, en ce qui concerne le tourisme...
M. Simard: Etant donné que c'est le ministère du
Tourisme qui paie, ce sont les Travaux publics qui nous ont confié le
mandat par son biais et c'est un responsable, fonctionnaire du MTCP qui est sur
l'île depuis son acquisition et qui gère, en fait, l'île et
qui en est responsable.
Pour ce qui est des politiques à court terme, nous sommes en
train de les étudier. Pourquoi nous gardons le statu quo? C'est que nous
ne sommes pas prêts à établir des nouvelles normes. Je suis
bien d'accord avec le député de Saguenay que ça a
coûté $25 millions aux contribuables québécois mais
quand on regarde tous les efforts que nous faisons ailleurs dans nos parcs,
dans nos réserves et partout, je crois qu'il faut quand même
tracer un parallèle et nous avons l'intention de faire les mêmes
efforts pour ce qui est de l'île d'Anticosti.
M. Lessard: M. le Président, je souhaite une chose, c'est
que cette île-là, que nous avons achetée à
même les taxes des contribuables québécois, ne soit pas
exclusivement, à cause des prix énormes qu'on exige cette
année, réservée à quelques
privilégiés et puisse profiter à l'ensemble des
Québécois.
Je sais que le document d'aménagement actuellement a
été discuté avec les gens de l'île. J'espère
qu'on va pouvoir y aménager des terrains de camping pour que les gens
puissent y aller comme on va aux Iles-de-la-Madeleine. Mais il y a plus que
ça, il y a des magnifiques rivières, il y a des
possibilités de canotage, etc.; c'est un aménagement polyvalent.
J'espère en tout cas que, d'ici l'an prochain, on aura la
possibilité d'étudier de nouveaux prix pour les gens qui iront
dans cette île pratiquer certains sports. Je n'accepterais pas, en tout
cas, pour ma part, que ça continue comme ça. Cela a pu être
payé grâce aux taxes des contribuables québécois, il
ne faut pas que ça profite exclusivement à quelques
individus.
Le Président (M. Cornellier): Alors, élément
3, adopté?
M. Lessard: Elément 3, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Adopté.
M. Lessard: II y aurait peut-être le plan
d'aménagement de l'île que le ministre pourrait
déposer?
M. Simard: II n'est pas terminé, mais étant
donné que tout le schéma d'aménagement est encore à
l'OPDQ et que les représentants des différents ministères
sont à en discuter maintenant, je ne crois pas que j'ai le mandat de le
déposer.
Le Président (M. Cornellier): Le programme 6 est
adopté au complet. Programme 7, Gestion interne et soutien.
M. Lessard: Sur la gestion interne, j'aimerais savoir de la part
du ministre si une enquête a été faite concernant
l'utilisation du yacht du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, soit la Bernache? Y a-t-il eu une enquête? Est-il exact
qu'un fonctionnaire aurait utilisée la Bernache, propriété
du gouvernement, pour son plaisir, pour ses vacances particulièrement?
Est-ce que les rumeurs sont fondées?
M. Simard: Disons qu'il y a eu certaines rumeurs; il est possible
qu'elles soient fondées. Maintenant, je voudrais faire remarquer au
député de Saguenay que ceci fait partie de l'enquête
globale pour ce qui est de la région de Québec. Je ne peux
absolument pas en discuter. D'ailleurs, il a été entendu au
préalable qu'il n'était pas question que je discute de
l'enquête qui m'a été remise, mais je dois dire au
député de Saguenay que c'est à l'intérieur de cette
enquête.
M. Lessard: II ne faudrait pas non plus que ces enquêtes
deviennent un moyen de protéger certains hauts fonctionnaires qui
considèrent peut-être la propriété du
ministère comme étant leur propre propriété. Il
faudrait que des mesures soient prises.
M. Simard: M. le Président, j'ai dit que de protection, il
n'était pas question de ma part et que c'était un organisme en
fait qui avait été mis en cause. Lorsque j'aurai pris des
décisions, je les prendrai simultanément et toutes ces questions
seront réglées ipso facto et en même temps.
M. Lessard: On peut donc considérer qu'il y a
enquête aussi sur ce cas et que rien n'a été
décidé encore.
M. Simard: Rien n'a été décidé
encore, étant donné que cela fait partie de l'enquête
globale.
Maintenant, je dois dire au député de Saguenay que les
rumeurs sont fondées.
M. Lessard: Les rumeurs sont fondées. Cela touche une
propriété du ministère. C'est un peu comme, on se le
rappelle, les deux ministres qui avaient utilisé l'avion du gouvernement
dans des circonstances assez spéciales, le ministre de l'Agriculture qui
a dû revenir de la Floride pour une séance du cabinet et le
député des Iles-de-la-Madeleine, et qui avaient dû
rembourser au mi-
nistère des sommes assez considérables à cause de
l'utilisation de l'avion. Je pense que si les députés ou les
ministres sont soumis à certaines normes et à un code
d'éthique...
M. Côté: J'ai quand même une clarification
à faire: c'est que le député des Iles-de-la-Madeleine n'a
pas été forcé de rembourser. Il a volontairement
payé pour les frais de l'avion.
M. Lessard: Le député des Iles-de-la-Madeleine a
tout simplement remboursé.
M. Côté: C'est une légère petite
distinction.
M. Lessard: C'est-à-dire que le ministre des Transports a
demandé, je donne un exemple, le remboursement de la part du ministre de
l'Agriculture et du député des Iles-de-la-Madeleine.
Si les députés comme les ministres sont soumis à un
certain code d'éthique, les fonctionnaires le sont d'autant plus, que ce
soit pour l'utilisation des chalets à l'intérieur des parcs, que
ce soit pour l'utilisation des chaloupes ou que ce soit pour l'utilisation d'un
yacht. Il faut qu'on prenne conscience, à l'intérieur du
ministère, que ce sont des propriétés publiques et non pas
des propriétés privées. Je souhaite, en terminant, que ces
enquêtes, qui ont été très longues puisque
c'était en février, je pense, de l'an dernier que ces
problèmes ont été soulevés ne soient pas un
moyen pour cacher certaines situations déplorables à
l'intérieur du ministère et que des mesures seront prises dans le
plus bref délai.
M. Simard: C'est l'enquête d'un service qui a
été faite, je pense que le député de Saguenay le
comprend très bien. Si on prend le cas d'autres enquêtes sur des
individus, je vais donner un exemple concret au député de
Saguenay; lorsqu'il y a eu utilisation de l'hélicoptère par
certains de nos agents de conservation, ils ont été
immédiatement congédiés ainsi que le pilote.
Lorsqu'il y a utilisation indue de tout équipement appartenant au
ministère, utilisation qui n'est pas, si vous voulez, justifiable,
à ce moment-là on sévit immédiatement.
M. Lessard: En ce qui concerne l'utilisation de
l'hélicoptère pour le caribou, est-ce qu'ils ont
été tout simplement suspendus ou congédiés?
M. Simard: Congédiés.
M. Lessard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Le programme 7 est
adopté et ceci termine l'étude des crédits du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Le ministre.
M. Simard: M. le Président, un instant, tout simplement,
pour le mot de la fin. J'aimerais tout d'abord remercier le gouvernement pour
la confiance qu'il a donnée au ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, confiance qui se traduit par une très
grande augmentation de son budget pour cette année.
Je pense bien que l'année 1975 sera une autre année de
perfectionnement, autant sur le plan de la gestion que de l'administration.
Avec toutes ces nouvelles responsabilités qui nous sont données,
nous devrons changer certaines structures dans certains secteurs, nous devrons
nous donner tous les outils et les moyens pour en arriver à une
performance sans précédent, afin que les deniers publics sous
notre responsabilité soient utilisés au maximum, pour le plus
grand bien des Québécois.
M. le Président, je voudrais en terminant vous remercier
personnellement de votre collaboration, ainsi que de celle de tous les membres
de cette commission. C'est la première fois, M. le Président, que
je vois une participation aussi loyale que positive de la part de l'Opposition
officielle et j'en félicite plus particulièrement le
député de Saguenay. Aussi vont mes remerciements aux
députés ministériels qui ont su, par leurs questions et
leurs suggestions, aider l'équipe du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
Je ne voudrais pas oublier la participation de mon sous-ministre, M.
Brown, et de son équipe de sous-ministres adjoints qui ont accompli une
tâche remarquable et qui m'ont donné un appui sans
précédent.
A mon chef de cabinet, M. Michel Renaud, et à son équipe,
à tous, je vous dis merci et à l'an prochain, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Merci bien, M. le
ministre.
M. Lessard: Je remercie le ministre, comme tous les
fonctionnaires. Nous disons à l'an prochain, dépendant des
élections, on verra ce qui arrivera.
Le Président (M. Cornellier): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 47)