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Commission permanente des Institutions
financières
Compagnies et Coopératives
Projets de loi privés nos 127 et 135
Séance du mercredi 28 iuin 1972
(Neuf heures trente-sept minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente des institutions
financières, compagnies et coopératives): A l'ordre,
messieurs!
St-Fabien Copper Mines Limited
M. TETLEY: Le projet de loi 127 est un projet de loi privé et,
évidemment, c'est l'avocat ou le procureur de la compagnie demanderesse
qui doit faire la preuve du bien-fondé du projet. M. l'avocat, je vous
invite à présenter votre projet.
M. BEAUDOIN: M. le Président, mon nom est Pierre Beaudoin. Je
représente la compagnie St Fabien Copper Mines Ltd. Cette compagnie a
été constituée en corporation le 27 juillet 1967 et son
capital-actions a été fixé à $8 millions,
divisé en 8 millions d'actions ordinaires d'un dollars chacune. Cette
compagnie a été constituée par la fusion de deux
compagnies minières qui existaient antérieurement, d'abord la
compagnie Territory Mining Company Ltd., qui avait été
constituée le 30 août 1951, et la compagnie Cable Mines and Oils
Ltd, qui avait été constituée en corporation le 11 octobre
1950.
Au moment de la fusion de ces deux compagnies dans la troisième
compagnie qui est devenue St. Fabien Copper Mines, il y avait
déjà 2,063,563 actions de la première compagnie, soit
Territory Mining, qui avaient été émises et il y avait
déjà 2,936,370 actions de la seconde compagnie, soit Cable Mines
and Oils Ltd, qui avaient, elles aussi, été émises. Ces
actions avaient été émises à escompte et cette
émission à escompte avait été faite
conformément à la Loi des compagnies minières qui
s'appliquait à l'époque, c'est-à-dire qu'un
règlement avait été approuvé en ce sens par les
actionnaires et ce règlement avait été soumis au
Secrétaire de la province, à cette époque, qui est
maintenant devenu le ministre des Institutions financières, qui l'avait
approuvé.
Donc, tout s'était déroulé normalement parce que
vous savez que les articles 5 et 8 de la Loi des compagnies minières
exigent qu'avant que des actions soient émises à escompte pour
une compagnie minière il y ait un règlement approuvé par
tous les actionnaires et que ce règlement soit ensuite transmis au
ministre des Institutions financières qui doit l'approuver.
Cependant, lorsque la fusion s'est produite, les actions qui avaient
déjà été émises dans chacune des compagnies
ont été transformées en actions de la nouvelle compagnie.
Une action d'une ancienne compagnie pour une action de la nouvelle compagnie.
Comme il y avait déjà 4,999,000 actions environ qui
étaient déjà émises, cela a fait 4,999,000 actions
de la nouvelle compagnie.
Ceci étant dit, après la fusion, la nouvelle compagnie,
qui est St. Fabien Copper Mines Ltd., a continué à émettre
des actions parce que, comme je l'ai dit au début, son capital
autorisé était de 8 millions d'actions. Elle a continué
à émettre des actions. Elle en a émis 1,920,000. A
l'époque, le conseiller juridique de ladite nouvelle compagnie: St.
Fabien Copper Mines Ltd, a émis l'opinion qu'il n'était pas
nécessaire de passer un nouveau règlement d'escompte ni de le
soumettre à l'approbation du ministre des Institutions
financières, parce que l'opinion était que les règlements
d'escompte qui avaient été antérieurement approuvés
ou adoptés dans les deux compagnies étaient valables et
suffisants pour permettre l'émission des nouvelles actions.
Toutefois, il s'est élevé des doutes après, dans
l'esprit d'autres juristes. Il y a eu des communications faites avec le
ministère des Institutions financières. Nous avons reçu
une lettre de Me Paul Demers, l'assistant du directeur du service des
compagnies, qui nous a dit: Ecoutez, pour éviter toute
possibilité de contestation, toute possibilité que ces actions
n'aient pas été émises régulièrement, il
serait préférable d'adopter un bill privé qui
éviterait tout problème. Juridiquement, nous ne sommes pas
certains que l'émission des 1,920,000 nouvelles actions ne soit pas
valide, mais il y a un doute, Il y a un petit doute et c'est la raison pour
laquelle nous voulons éviter tout problème en présentant
ce bill privé.
Il y a déjà eu un précédent à peu
près semblable qui a été approuvé dans les statuts
il s'agit d'un bill privé qui était relatif à la
compagnie Duvan Copper et le bill remédiateur a été le
chapitre 195 des Statuts refondus du Québec, articles 8, 9, Elizabeth
Il. C'était un cas qui n'était pas exactement semblable, mais
ça se ressemblait beaucoup, parce que le délai qui était
imposé par la Loi des compagnies minières n'avait pas
été respecté. Essentiellement, le but de ce projet est
d'éviter tout doute possible sur la valeur des nouvelles
émissions.
Incidemment, je me permettrais, à la suite d'une conversation
avec Me D'Amours, l'officier légiste, de suggérer une petite
modification. A l'article 1 du projet, à l'avant-dernière ligne,
on parle des dispositions de l'article 8 de la Loi des compagnies
minières. Pour éviter tout problème, et étant
donné que l'article 5 dit à peu près en substance la
même chose que l'article 8, je pense que pour être vraiment
sûrs de notre affaire, ce serait préférable que nous
disions que les dispositions des articles 5 et 8 de la Loi des compagnies
minières n'ont pas été observées.
M. TETLEY: Je crois que Me D'Amours a une autre suggestion aussi: au
premier article, à
la sixième ligne avant les mots "la présente loi" ajouter
les mots suivants: "l'entrée en vigueur de".
M. BEAUDOIN: Je suis bien d'accord là-dessus.
M. TETLEY: M. le Président, les officiers du ministère ont
étudié la loi. Ils trouvent le projet valable. La demande est
valable en droit et en équité. Il n'y a apparemment aucun
problème pour le public, les tierces personnes, les sociétaires
des deux compagnies qui font, à l'heure actuelle, la compagnie St.
Fabien Copper Mines Limited. J'apprends aussi de Me D'Amours, qui
représente le comité de législation et le gouvernement en
général, que le projet de loi est aussi valable en droit. Pour ma
part, je n'ai pas d'objection, mais j'aimerais recevoir les commentaires des
autres députés. Tout d'abord, je voudrais savoir si vous avez
suivi toutes les procédures de publicité, publications, etc.?
M. BEAUDOIN: Oui, M. le ministre. Nous avons fait les publications dans
la Gazette officielle les 18 et 25 mars ainsi que les 1er et 8 avril 1972. Nous
avons fait des publications dans Montréal-Matin des jeudis 16 mars, 23
mars et 30 mars et dans Montréal-Matin du jeudi 6 avril, ainsi que dans
la Gazette des mêmes dates, jeudi 16 mars, jeudi 23 mars, jeudi 30 mars
et jeudi 6 avril. Les originaux de ces journaux ont été
envoyés à M. Paul Gelly, le secrétaire adjoint des
commissions, qui m'a écrit disant qu'il avait effectivement reçu
les originaux.
M. TETLEY: On m'avise que vous avez suivi la publicité aussi.
C'est tout ce que j'ai à dire, M. le Président.
M. CLOUTIER (Montmagny): Me Beaudoin, est-ce que ces 440,000 actions ont
été vendues dans le grand public?
M. BEAUDOIN: Les compagnies sont inscrites à la Bourse, M. le
Président. Il y en a qui ont été vendues dans le grand
public, oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour fins de renseignement pour les membres de
la commission, est-ce que vous pourriez nous dire où est située
la principale mine de St. Fabien Copper Mines Ltd?
M. BEAUDOIN: Pour vous dire très honnêtement...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne dis pas ça pour vous
embêter, c'est parce que je veux savoir si on vous a renseigné sur
cet aspect.
M. BEAUDOIN: Je pourrais peut-être le trouver en regardant mon
dossier. Je ne le sais pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ne faites pas de recherche. C'est situé
dans mon comté...
M. BEAUDOIN: Dans votre comté.
M. CLOUTIER (Montmagny): A Saint-Fabien-de-Panet, comté de
Montmagny. Pour l'information des membres de la commission, c'est une
découverte minière qui a été faite dans les
années cinquante. Effectivement, je pense que c'est en 1950, 1951, 1952.
La première compagnie q'ui s'y est intéressée est la
Eastern Mining and Refining Co., je pense. Plus tard cela a été
acheté par la Territory Mining qui s'est fusionnée avec Cable
pour devenir St. Fabien Copper
Mines; de là le nom de la mine. C'est situé à
Saint-Fabien-de-Panet, comté de Montmagny. On a fait dès
découvertes de cuivre, de nickel, des découvertes assez
intéressantes. Il y a eu plusieurs millions; d'ailleurs, on voit cela
par le nombre d'actions qui ont été émises par la
Territory Mining et avant ça par la Eastern Mining.
Il y a eu ce qu'on appelle en français un puits de mines qui a
été creusé et qui descend jusqu'à mille pieds, si
ma mémoire est bonne; je suis descendu, j'y suis allé en 1956
avec les ingénieurs. Il y avait trois galeries de faites à ce
moment. Je suis allé visiter la mine. Finalement on l'a fermée.
La Territory Mining a ouvert de nouveau la mine, a nettoyé le puits, a
pompé l'eau. Des travaux ont été faits encore en 1967,
1968 et 1969. Là on a refermé le tout.
J'espère que maintenant qu'on a régularisé la
situation, qu'il n'y a pas d'inquiétudes quant aux actionnaires, cette
mine sera ouverte à nouveau parce qu'il y a un potentiel de ressources
minières qui y a été trouvé. Il y a eu, quand la
mine a fonctionné vers 1956 à la période de pointe, une
centaine d'hommes qui y ont travaillé. Les salaires qui étaient
payés se totalisaient pour chacun des employés à environ
$200 par semaine parce qu'ils faisaient beaucoup de temps
supplémentaire. Alors, pour l'économie de la région, je
pense que c'est une ressource importante. Je souhaite que la St. Fabien Copper
Mines, à la suite de l'adoption de ce projet de loi, réexamine la
possibilité d'ouvrir la mine et de continuer à faire de la
prospection minière. Pour ma part je suis d'accord, non pas parce que
c'est une mine qui est située dans le comté de Montmagny, mais
parce que ça me paraît une demande tout à fait normale.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): J'aurais peut-être une ou deux questions à
poser si on me le permet. Est-ce qu'il y a d'autres endroits où cette
mine compte faire des explorations? Est-ce que c'est limité
exclusivement au comté de Montmagny, à la mine de
Saint-Fabien?
M. TETLEY: Dans le comté de Beauce, peut-être.
M. ROY (Beauce): Je m'interroge si ces gens peuvent être
intéressés, un moment donné, à venir dans nos
comtés. Ce serait quand même intéressant de le savoir.
Est-ce que vous avez d'autres gisements, d'autres exploitations?
M. BEAUDOIN: M. le député, je ne crois pas qu'il y en ait
actuellement en exploitation. Mais il y a certainement des recherches qui se
font, des explorations qui se font. Je n'ai aucun doute que, si on trouvait des
gisements, on tenterait de les exploiter.
M. ROY (Beauce): Le député de Montmagny a mentionné
qu'ils souhaitait, tout à l'heure, que la mine puisse reprendre ses
activités. Je vais peut-être être un peu plus direct que
lui. Croyez-vous qu'une fois ce projet de loi privé adopté la
mine va reprendre ses activités cette année ou si les projets
sont pour l'an prochain?
M. BEAUDOIN: Je ne peux pas prendre ici d'engagement, évidemment,
au nom de la compagnie minière. Maintenant, si on fait ça, si on
demande, je ne dirai pas de régulariser, parce que je ne suis pas
certain qu'elle ne soit pas régulière, mais enfin d'enlever tout
doute sur l'émission des actions, c'est qu'on a certainement l'intention
de continuer à faire fonctionner la compagnie. On ne peut pas laisser
cette compagnie mourir. On ne peut pas abandonner la charte ou quoi que ce
soit. Les démarches que nous faisons ce matin ne seraient pas faites
autrement.
Il est dans l'intention des directeurs de la compagnies de garder la
compagnie en activité et forcément, conséquemment, autant
que possible dans la mesure où cela peut être rentable,
d'effectuer des exploitations minières.
M. ROY (Beauce): Quand vous parlez du conseil d'administration de cette
compagnie, qui est président et quels sont les directeurs?
M. BEAUDOIN: C'est à Toronto, M. Roy. Les noms exacts, je peux
vous les trouver quelque part. Ce sont tous des gens de Toronto.
M. ROY (Beauce): Le siège social est à
Montréal?
M. BEAUDOIN: Oui, le siège social est à
Montréal.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez la page 7...
M. BEAUDOIN: Maintenant, les actionnaires...
M. ROY (Beauce): Le conseil d'administration.
M. BEAUDOIN: Le conseil d'administration actuel, M. Mildred C. Johnston,
M. Fred Pierce.
M. ROY (Beauce): M. Pierce est le président?
M. BEAUDOIN: Le président, oui. Frederick Pierce est le
-président, William Pierce, Robert Wright, Robert Corbett Digman et
William Baker.
M. ROY (Beauce): Je vous remercie.
M. LE PRESIDENT: Article 1. Adopté avec l'amendement suivant,
pour le bénéfice du journal des Débats, à la 6e
ligne, avant les mots "la présente" l'entrée...
M. TETLEY: Avant...
M. LE PRESIDENT: ... en vigueur de la présente loi. Il faudrait
ajouter cela.
M. OSTIGUY: Avant d'adopter l'article 1, le député de
Montmagny mentionnait tantôt la réouverture, le
député de Beauce l'a mentionnée. Actuellement, la mine est
fermée, si je comprends bien.
M. CLOUTIER (Montmagny): La mine est fermée. Il y a une usine qui
a été construite pour l'extraction, mais on attendait. Je pense
que l'intention de la compagnie, c'est d'attendre qu'il se fasse une autre
découverte, parce qu'il y a beaucoup de jalonnements, il y a beaucoup de
prospection qui se font par des compagnies importantes. Le concentrateur serait
bâti, apparemment, d'une capacité de 500 tonnes par jour, mais
pour ça, il faudrait qu'il y ait une autre mine qui serait
découverte, de façon à ce que l'exploitation soit
rentable. Il n'y a peut-être pas assez de potentiel actuellement pour un
seul concentrateur, mais pour deux, ça prendrait une autre
découverte.
De toute façon, il y a beaucoup d'explorations qui se font par
les gens de l'endroit. Il y a des prospecteurs dans la région et il y a
aussi deux compagnies importantes actuellement, Je suis au courant. Cet
été, il va y avoir un regain d'activité dans la
région. C'est pour ça que je souhaitais tantôt que la
compagnie St. Fabien Copper Mines, tenant compte de toute cette
activité, s'intéresse de nouveau de très près
à la réouverture possible de la mine parce qu'il y a $2 millions
et plus de dépensés pour l'aménagement de mines.
Il n'y a pas encore de matériel de sorti pour la production.
M. OSTIGUY: Est-ce que, Me Beaudoin, vous pourriez nous dire quels sont
les pronostics du nombre d'emplois qui seraient créés par la
réouverture de cette mine?
M. BEAUDOIN: Je vais vous dire. Je suis le conseiller juridique de la
compagnie, non pas le conseiller économique. J'espère...
M. OSTIGUY: Vous alliez les deux.
M. BEAUDOIN: ... je ne peux vraiment pas vous dire s'il y a des
perspectives.
M. LE PRESIDENT: L'article 1 est adopté.
M. HARVEY (Chauveau): Il y a un autre amendement. Les dispositions des
articles 5 et 8, une modification à apporter également dans le
journal des Débats.
M. LE PRESIDENT: Article 2. Adopté. J'inviterais le rapporteur
officiel à faire rapport en Chambre que nous avons passé le bill
127, M. Harvey.
M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, si je puis à la
fois être rapporteur et aussi parrain de ce bill privé... Vous
n'avez pas d'objection?
M. LE PRESIDENT: Aucune objection.
M. HARVEY (Chauveau): Alors ça fera une fête double, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Merci beaucoup. Nous allons passer au bill 135.
L'Excellence, compagnie d'assurance-vie
M. FOURNIER: Dans le cas du bill 135, L'Excellence, compagnie
d'assurance, des avis ont été donnés par le
secrétaire des commissions, avisant L'Excellence que le bill serait
entendu aujourd'hui. Cependant, au feuilleton, il est indiqué que le
bill doit aller devant la commission de la justice et la commission de la
justice siège demain matin. Si nous obtenions le consentement des
membres d'entendre L'Excellence aujourd'hui, sujet à ratification cet
après-midi par la Chambre, nous pourrions étudier ce bill. Est-ce
qu'il y a des objections à votre bill de la part de certaines
personnes?
UNE VOIX: Absolument pas.
M. FOURNIER: Je crois bien qu'on pourrait obtenir le consentement de la
Chambre, plutôt que de les faire revenir demain, étant
donné que les avis ont été faits par le secrétariat
de venir aujourd'hui.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, M. le Président,
il n'y a aucun doute sur la qualité de cette commission, même
L'Excellence, en commençant par les membres de la commission et le
président, le ministre titulaire et le ministre visiteur ce matin.
Alors, je n'ai aucune objection, M. le Président, pour ma part, dans les
questions qui...
M. VEILLEUX: M. le Président, je ne doute pas de la valeur des
membres de la commission, mais je doute de la valeur des absents. Il ne
faudrait quand même pas qu'on nous arrive là, parce qu'il y en a
qui sont absents...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le député voudrait
préciser, pour les lecteurs du journal des Débats, qui est
absent?
M. VEILLEUX: Les représentants du Parti québécois
sont toujours absents.
M. HARVEY (Chauveau): Une fois de plus.
M. VEILLEUX: Ce matin on le constate et connaissant un peu leur
procédure, ils pourraient aussi bien arriver en Chambre. C'est une
compagnie canadienne-française, L'Excellence. Cela me surprend que le
Parti québécois ne soit pas ici.
M.TETLEY: Nous sommes tous d'accord. Je comprends que la commission est
unanime pour que nous procédions ce matin, à la condition que la
Chambre accepte notre décision cet après-midi.
M. VEILLEUX: Je suis d'accord en ce qui me concerne.
M. ROY (Beauce): Nous sommes entièrement d'accord.
M. TETLEY: Merci.
M. LE PRESIDENT: Alors j'inviterais le conseiller juridique de la
compagnie, Me Gabriel Lapointe à expliquer les données du projet
de loi 135.
M. LAPOINTE: M. le Président, l'an dernier, quelques jours plus
tôt, le 4 juin 1971, une loi spéciale était
sanctionnée portant le no 125 et accordant à L'Excellence
jusqu'au 30 juin 1972 pour lui permettre de recueillir la somme de $1,500,000
au chapitre de la vente de ses actions.
Après avoir obtenu ce projet de loi, nous nous sommes tout de
suite mis à l'oeuvre pour offrir d'abord, comme cela était
convenu, aux actionnaires de la compagnie de souscrire des actions de capital
et le délai qui était accordé aux actionnaires pour
souscrire ces actions expirait le 31 août 1971. Par la suite il nous a
fallu procéder à la préparation du prospectus ainsi
qu'à l'impression de ce prospectus, si bien que nous avons
commencé la vente d'actions dans le grand public au début de
décembre 1971. Avec des difficultés de nature économique
dans la province, la vente du capital-actions s'est avérée
très difficile et ce n'est qu'au cours des derniers mois que nous avons
vraiment senti l'appui de la population pour la vente de nos actions.
Au moment où je vous parle, nous avons réussi à
vendre pour près de $400,000 d'actions de capital de l'Excellence et je
vous répète que l'an dernier, le délai accordé pour
la vente de nos actions expirait le 30 juin 1972. Ce que nous vous demandons
par le projet de loi no 135, c'est tout simplement de bien vouloir nous
accorder un délai additionnel de six mois, soit
jusqu'au 31 décembre 1972; au rythme où vont les choses
depuis quelques mois, nous sommes assurés que nous pourrons
compléter la vente de nos actions avant le 31 décembre 1972.
Alors, en bref, c'est la raison pour laquelle nous sommes devant vous ce
matin, pour obtenir ce délai additionnel de six mois. En plus du
délai de six mois, il y a une période additionnelle de trois mois
durant laquelle les actionnaires devront combler la différence,
c'est-à-dire la partie de $1,500,000 qui n'aura pas été
souscrite. Alors, nous vous demandons de reporter la première
échéance du 30 juin 1972 au 31 décembre 1972 et, du
même coup, cette échéance additionnelle de trois mois, du
30 septembre 1972 au 30 mars 1973. Alors c'est en bref le principe du bill qui
est là devant vous.
M. OSTIGUY: Est-ce que le siège social de la compagnie est
à Montréal? Il n'est pas mentionné.
M. LAPOINTE: M. le Président,. le siège social de la
compagnie est à 255 rue Saint-Jacques.
M. OSTIGUY: Et le président de la compagnie?
M. LAPOINTE: Le président de la compagnie est M. Paul Dumas, il
est ici avec moi. Je suis heureux de le présenter à tous les
membres de la commission pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de le
rencontrer. M. Dumas habite Montréal.
M. HARVEY (Chauveau): Est-ce qu'à l'article je m'excuse,
ça touche quand même la politique générale
ces actions sont vendues par des bureaux de courtiers ou essentiellement par le
personnel faisant partie...
M. LAPOINTE: Je dirais principalement par le personnel de la compagnie,
mais aussi par des bureaux de courtiers.
M. HARVEY (Chauveau): Maintenant, à l'article 3, je remarque que
vous demandez la permission, enfin le ministre des Institutions
financières, compagnies et coopératives, sur recommandation du
surintendant des assurances, peut prolonger la durée pour une
période n'excédant pas six mois. Vous voulez tout simplement
laisser encore, à l'intérieur de la loi, la liberté au
ministre d'accepter ou de ne pas accepter.
M. LAPOINTE: Pour ne pas être obligé de revenir une autre
fois devant la commission. Si vous me permettez, je voudrais vous donner un
exemple. Supposons que nous arrivions au 31 décembre 1972 et que nous
ayons atteint $1,300,000, qu'il nous manque à ce moment-là
$200,000 tous savent que la vente des actions c'est comme dans le
domaine de l'épargne sont les premiers $100,000 qui sont les plus
difficiles à obtenir. A un moment donné, quand la roue est en
marche, ça va très bien. Alors, ayant obtenu $1 million...
Pardon?
M. HARVEY (Chauveau): Vous connaissez ça, les avocats, les
premiers $100,000 à ramasser; après ça, ça va
bien!
M. LAPOINTE: Dans notre cas, c'étaient les premiers $1,000.
Alors, advenant le cas où, au 31 décembre 1972, on aurait
recueilli $1,300,000, il serait dommage qu'on soit paralysé à ce
moment-là et le surintendant des assurances pourrait recommander au
ministre de nous accorder un délai additionnel d'un mois pour aller
chercher les $200,000 qui manquent, plutôt que de nous placer dans la
situation où nous sommes actuellement d'avoir à revenir devant la
commission.
M. HARVEY (Chauveau): Merci.
M. TETLEY: M. le Président. Pardon, après le
député de Beauce.
M. ROY (Beauce): L'honorable ministre d'abord.
M. TETLEY: Je voudrais tout simplement dire que la demande a
été faite pour douze mois et les légistes ont
suggéré six mois, plus six mois, sur recommandation du
surintendant des assurances, etc., suivant l'article 8 a). Je crois que c'est
peut-être le meilleur système. Tout simplement six mois, avec
possibilité d'extension de six autres mois.
M. LAPOINTE: Nous nous sommes ralliés avec plaisir à cette
suggestion de l'officier légiste et du surintendant.
M. TETLEY: Il y a un changement à l'article 3, à la
troisième ligne de l'article 8 a): "recommandation", avec un "a". A
l'article 4, parce que la date limite est le 30 juin, l'officier légiste
a suggéré qu'on modifie l'article 4 comme ceci: "La
présente loi aura son effet à compter du 30 juin 1972." La raison
est la suivante: Il est possible que la loi soit sanctionnée le 3, le 4
ou le 5 juillet. Il y aurait un délai entre la sanction et la fin de vos
pouvoirs.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce avait demandé
la parole.
M. ROY (Beauce): Oui, j'avais demandé la parole pour avoir un peu
de renseignements concernant cette compagnie: L'Excellence. Depuis combien de
temps est-elle en activité?
M. LAPOINTE: Les lettres patentes ont été émises en
1964 et le permis de fonctionner a été accordé le 1er
septembre 1965, date à laquelle les activités ont
commencé.
M. ROY (Beauce): Très bien. Quel est l'actif de la compagnie
actuellement? Quel est l'encours de la compagnie?
M. LAPOINTE: Est-ce que je pourrais demander au président de
cette compagnie de répondre à cette question?
M. ROY (Beauce): S'il vous plaît.
M. DUMAS: Il me fait plaisir, M. le Président, de répondre
à cette question. L'actif de la compagnie est de $865,000 et l'en-cours
de la compagnie est de près de $23 millions
préférentiels.
M. LE PRESIDENT: L'article 1. Adopté.
M. ROY (Beauce): Je vous remercie, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: L'article 2. Adopté. L'article 3.
Adopté.
M. VEILLEUX: M. le Président, avant de passer à l'article
4, j'aimerais quand même dire que le parrain du bill, M. Caron, est
absent ce matin, puisqu'il doit participer à une émission
radiophonique, à Montréal. Il n'a pas été capable
de se rendre à la commission.
M. HARVEY (Chauveau): Il est remplacé par le brillant
député de Saint-Jean.
M. LE PRESIDENT : A l'article 3, à la troisième ligne, le
mot: "recommandation" prend un "a". C'est l'amendement qui est
proposé.
A l'article 4, la présente loi aura son effet à compter du
30 juin 1972. Alors, l'article 4 est adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Où le président veut-il mettre un
"a"?
M. LE PRESIDENT: A recommandation, c'est "man".
M. TETLEY: Je ne suis pas le légiste. Moi, je m'occupe de la
langue anglaise dans les bills. En tout cas, cela peut être...
M. LE PRESIDENT: Cela vient de commander.
M. TETLEY: On peut peut-être demander un vote, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: L'article 4 est adopté.
Le projet de loi 135 est adopté ici en commission et je demande
au rapporteur, M. Harvey, de faire rapport en Chambre...
M. LAPOINTE: M. le Président, au nom des actionnaires et
des...
M. LE PRESIDENT: ... pour faire ratifier ce qui s'est passé ce
matin.
M. LAPOINTE: ... assurés de L'Excellence, je vous remercie.
M. TETLEY: Bonne chance, Me Lapointe.
(Fin de la séance à 10 h 9 )