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Commission permanente des institutions
financières,
compagnies et coopératives
Projets de loi privés nos 143 et 148
Séance du jeudi 21 juin 1973
(Neuf heures trente-cinq minutes)
M. CROISETIERE (Président de la commission permanente des
institutions financières, compagnies et coopératives): A l'ordre,
messieurs!
La commission parlementaire des institutions financières,
compagnies et coopératives se réunit ce matin pour étudier
le projet de loi 143, Loi concernant Commander Nickel Copper Mines Ltd (No
Personal Liability).
Avant de débuter, j'aimerais signaler que le député
de Maskinongé remplace le député de Bagot. Le
député de Saint-Laurent va remplacer le député de
Huntingdon. Le député de Laurier, si c'est le consentement
unanime, sera nommé rapporteur de cette commission.
UNE VOIX: Sur division.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'inviterais l'honorable
ministre...
M. ROY (Beauce): Qui représente le Parti
québécois?
LE PRESIDENT (M. Croisetière): C'est le député de
Gouin qui est mentionné ici.
M. PAUL: II n'y a pas beaucoup de publicité à neuf heures
trente, c'est pour ça que les péquistes ne viennent pas.
M. BACON: Ils sont peut-être dans les nuages, eux aussi, à
l'heure qu'il est.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de Gouin
est inscrit comme le représentant.
M. MARCHAND: Même dans les corridors, il n'y a pas un
péquiste actuellement, c'est trop de bonne heure, ça!
M. BACON: C'est peut-être à leur tour leur journée
d'être dans les nuages.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'invite le ministre...
M. TETLEY: M. le Président...
UNE VOIX: Le député de Trois-Rivières a l'air de
connaître ça.
M. PAUL: Pour eux, cela va être des documents confidentiels qui ne
viendront pas de Washington, ça peut venir d'ailleurs.
Projet de loi no 143
M. TETLEY: M. le Président, je veux bien éviter une
affaire Watergate ici à notre commission. Donc, nous allons mettre
toutes les cartes sur la table.
En ce qui concerne le projet de loi 143, je veux noter le fait que nous
avons procédé sans que l'avocat de la compagnie en question ait
fait les avis nécessaires; c'est-à-dire qu'après avoir
déposé le bill, il y a ordinairement un délai de huit
jours, mais le gouvernement qui procède toujours dans les vingt-quatre
heures au lieu d'attendre les huit jours veut procéder sans
délai. C'est pourquoi nous avons convoqué la commission. Je
voudrais aussi noter que c'est une politique du gouvernement, sinon du
Parlement du Québec, que le nom de votre compagnie soit également
en français. Il est de notre intention de suggérer un amendement
à la fin de l'article 3 afin d'adopter un nom français si tout le
monde présent ici est d'accord. Mes officiers me disent que c'est
possible. Je crois que c'est une bonne politique.
Je laisse la parole à l'avocat de la compagnie qui doit expliquer
que les avis ont été donnés et la raison pour laquelle
elle veut que le bill privé soit adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Avant de céder la parole
à Me Christine Tourigny, je crois que le député de
Maskinongé aurait quelques mots à dire.
M. TETLEY: M. Paul.
M. PAUL: M. le Président, j'ai écouté avec beaucoup
d'intérêt le ministre des Institutions financières qui ne
pèche pas par humilité ce matin, quand il nous dit que le
gouvernement est tellement efficace, que dans les vingt-quatre heures ça
bouge. C'est une preuve, une fois de plus, qu'il n'y a pas de planification
dans ce gouvernement. Effectivement, si le gouvernement avait donné des
avis ou avait appelé la première lecture des projets de loi plus
tôt au cours de cette session, les délais légaux
d'affichage auraient été satisfaits, alors qu'on bouscule les
parrains des projets de loi, les procureurs des parties, à se
présenter devant la commission parlementaire dans un délai aussi
court que celui que nous imposons au procureur chargé de
représenter ici la compagnie Commander Nickel Copper Mines Ltd.
M. le Président, ce n'est pas un honneur que le ministre devrait
s'attribuer mais plutôt un aveu de faiblesse, de manque de planification,
d'administration à la petite journée, par vingt-quatre heures; au
lieu de respecter toutes les règles du jeu, toutes les procédures
parlementaires, eh bien, nous sommes justement, dans un grand geste de
collaboration, et celui qui vous parle, à quatre reprises
différentes, a pressé le leader du gouvernement de faire
siéger les commissions parlementaires, d'appeler les projets de loi en
première lecture. Je savais qu'à
l'approche de l'été il y aurait des avis à donner.
Mais, le ministre des Institutions financières, n'a rien fait, ne m'a
pas appuyé, de même que mon collègue, le
député de Beauce.
Le ministre ne nous a pas appuyés pour que nous puissions
siéger dans la légalité, plutôt que donner, ce
matin, notre consentement unanime pour que la commission siège,
même si les délais d'avis n'ont pas été
scrupuleusement suivis.
Après ces remarques fort à point, que le ministre a
provoquées, je dois dire, M. le Président, que nous sommes
disposés à nous opposer de prime abord, à l'étude
de ce projet de loi, jusqu'à ce que nous ayons l'avantage d'être
éclairés d'une façon brillante par mon confrère,
qui, sans doute, pourra dissiper les quelques doutes que j'entretiens quant
à la nécessité d'un tel projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député...
M. TETLEY: Tous les affichages ont été faits. Mais, au
lieu d'attendre huit jours, nous avons téléphoné aux
avocats en cause et ils ont voulu procéder aujourd'hui plutôt
qu'attendre...
M.PAUL: Est-ce que le ministre peut nous donner la preuve que les
affichages ont été faits?
M. TETLEY: Oui, je viens de consulter Me D'Amours qui vient de me le
confirmer, mais avez-vous les affichages?
M. PAUL: L'an dernier, on nous a passé trois petites lois comme
ça, alors que les délais légaux n'avaient pas...
Même plus que ça, nous avions passé la troisième
lecture, la loi étant sanctionnée, puis il y avait un avis qui
paraissait dans la Gazette officielle à l'effet que l'Assemblée
nationale serait saisie de l'étude d'un projet de loi. Je ne voudrais
pas qu'un autre anachronisme se produise, cette année.
M. TETLEY: Une autre preuve de rapidité du gouvernement.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): En attendant la distribution des
documents, est-ce que le député de Beauce pourrait nous...
M. ROY (Beauce): Un mot seulement pour joindre et appuyer les propos de
l'honorable député de Maskinongé. Le ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives veut
être un ministre efficace. C'est celui qui nous donne le plus de
documentation, le plus d'information. Nous l'avons souligné à
plusieurs occasions, à chaque fois que l'occasion nous a
été offerte, mais j'estime quand même qu'il y a une
façon de procéder. Il y a des procédures établies,
quelque chose de normal. Je pense que nous sommes en face d'un fait accompli,
mais, si le gouvernement a procédé de cette façon dans ce
cas-ci, qu'on tienne compte de nos remarques et à l'avenir qu'on
procède donc de la façon prévue par nos règlements
et qu'on tienne compte de tous les délais légaux établis
et admis par tout le monde. Je pense que ceci. facilitera le travail des
parlementaires et permettra une participation plus positive pour que nous
puissions faire notre travail de façon adéquate pour que ces lois
privées puissent être adoptées dans des délais
raisonnables, mais que tout le monde sache à quoi s'en tenir et que
personne ne se sente lésé dans ses droits ou dans ses
privilèges.
M.PAUL: M. le Président, avant que l'on continue ou que l'on
procède au début de l'étude de ce projet de loi, je
remercie M. Gelly qui me donne certaines informations quant à la
publication des avis requis pour l'étude de ce projet de loi. Les avis
dans la Gazette officielle ont paru les 7, 14, 11 et 28 avril 1973; dans le
journal La Presse de Montréal, les 2, 9, 16 et 23 avril 1973; dans le
Montreal Star, les 2, 9 et 16 avril 1973, ce n'est pas parce que c'est un
journal anglais qu'il va avoir un traitement de faveur. D doit y avoir quatre
publications dans ce journal également et non trois. Mais de toute
façon, c'était simplement pour signaler au ministre que l'on
procède encore, alors qu'on n'a pas vérifié. Le
gouvernement administre à la petite semaine, au jour le jour. Mais je
n'en fais pas grief plus que ça, M. le Président. Mais je vous
signale qu'il y a une irrégularité, non pas à la base,
mais c'était pour vous le signaler simplement.
M. TETLEY: Je remercie le député de Maskinongé et
je vais questionner l'avocat en question. Mais pourriez-vous procéder,
mademoiselle?
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'inviterais Me Christine Tourigny
à nous exposer son projet de loi et faire ses commentaires.
MLLE TOURIGNY: M. le Président, mon nom est Christine Tourigny.
Je représente Mes Geoffrion & Prud'homme de Montréal qui sont
les procureurs de la compagnie Commander Nickel Copper Mines Ltd., pour les
fins du présent projet de loi.
Pour répondre tout de suite à la question qui a
été posée, à savoir si toutes les publications ont
été faites dans les journaux, j'ai ici copie du Montreal Star en
date du 23 avril où une quatrième publication paraît.
M. PAUL: Je savais que la lumière ne pouvait venir que de
vous.
MLLE TOURIGNY: M. le Président, la compagnie Commander Nickel
Copper Mines Ltd., a été constituée en corporation en
vertu de la Loi des compagnies minières du Québec par lettres
patentes émises le 17 mai 1971.
Son capital-actions avait été, à ce moment,
fixé à $7,500,000 divisés en 7,500,000 actions ordinaires
d'une valeur nominale de $1 chacune. Au moment de l'incorporation, dix actions
ordinaires ont été souscrites ayant chacune une valeur nominale
de $1.
Au cours de l'automne 1971, la compagnie a acquis des actifs de Valiant
Gold Mines Ltd., ayant à cette fin émis à escompte
2,845,773 actions ordinaires d'une valeur nominale de $1 chacune pour une
considération d'environ $0.11 par action. -
Par la suite, soit en décembre 1971 et dans les premiers mois de
1972, la compagnie a de nouveau émis 400,000 actions ordinaires d'une
valeur au pair de $l chacune pour une considération totale de
$200,000.
Toutes ces actions ont été émises à escompte
et sans l'observation des formalités prévues aux articles 5 et 8
de la Loi des compagnies minières du Québec. Les certificats
d'actions ont été émis sans qu'ait été
approuvé, au préalable,, un règlement approuvé par
l'assemblée générale des actionnaires et transmis dans les
30 jours de son approbation par poste recommandée au ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives. .
Ce n'est que le 2 juin 1972, par un règlement spécial, que
la compagnie- a remédié à "la situation et permis
l'émission d'actions à escompte. Il s'ensuit donc que 3,245,773
actions-' de la compagnie ont été émises sans que ne
soient respectées toutes les formalités prévues à
la loi.
Le but du projet de loi que vous avez devant vous ce matin est justement
de pallier, les difficultés qui se sont présentées
à ce moment et, comme il appert aux articles 1 et 2, de déclarer
avoir été régulièrement émises et être
entièrement libérées de toute responsabilité, les
actions émises à escompte sans les formalités
prévues à la loi.
Je me permets de signaler que l'an dernier, plus
précisément le 28 juin 1972, un projet de loi concernant la
compagnie Saint-Fabien Copper Mines Ltd., avait été adopté
aux mêmes fins. Il s'agit du chapitre 90 des lois du Québec de
1972.
M. TETLEY: M. le Président, les légistes du
ministère m'ont avisé que la demande est valable dans les
circonstances et le gouvernement n'a pas d'objection, sauf pour les articles 1
et 2. Nous voulons, comme je vous l'ai dit, ajouter un troisième
article, mais ce sera à la fin, après les observations de mes
collègues de l'Opposition.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, l'avenir est tellement peu prometteur
dans le domaine minier, il y a tellement de nonchalance de la part du ministre
responsable de l'activité minière au
Québec, l'honorable député de d'Arthabaska, que
vous comprendrez que nous sommes moralement forcés d'appuyer toute
mesure susceptible de créer un intérêt dans le domaine
minier et je regrette que les procureurs chevronnés de la compagnie
Commander Nickel Copper Mines Ltd., aient oublié de se conformer aux
exigences de la Loi des valeurs minières. Refuser le projet de loi, ce
serait pénaliser les directeurs de la compagnie d'une faute qu'ils n'ont
pas commise personnellement.
Ce serait du même coup ternir, en quelque sorte, la
réputation des brillants avocats que sont Geoffrion et Prud'homme.
Le projet de loi nous a été tellement bien et si
agréablement présenté ce matin que je suis forcé,
tout en regrettant les dépenses que devra encourir la compagnie pour la
présentation de ce projet de loi... Comme il y a des
précédents, nous allons souscrire à ce projet de loi sans
enthousiasme, mais tout simplement en raison de notre souci de participer
â un éveil des activités dans le monde minier.
Personnellement, M. le Président, j'accepte le principe de ce projet de
loi qui nous est présenté ce matin, le projet de loi 143
concernant Commander Nickel Copper Mines Ltd., pour autant qu'il n'y aura pas
récidive de la part de cette compagnie ou des mêmes procureurs,
lorsqu'ils seront appelés à travailler à des projets de
loi aussi importants que le transfert de fonds. Vous allez admettre que ce
n'est pas un transfert ordinaire, des actions aux valeurs nominales de $1
vendues pour $0.11. C'est pire que les ventes de fin de semaine ou de fin de
saison que l'on trouve dans les différents centres commerciaux du
Québec.
De toute façon, si cela a pour effet de créer un
équilibre entre une compagnie qui veut prendre son essor et une autre
qui n'était plus trop vaillante et que l'on appelait justement la
Valiant Mines, je vais accepter personnellement le principe de cette loi.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Beauce.
M. ROY (Beauce): J'aimerais avoir quelques renseignements, quelques
précisions concernant la compagnie elle-même. A quel endroit est
situé le siège social de la compagnie Commander Nickel Copper
Mines Ltd?
MLLE TOURIGNY: A Montréal.
M. ROY (Beauce): II est situé à Montréal
même. Serait-ce trop vous demander que de nous dire le nom du
président et des directeurs de la compagnie?
MLLE TOURIGNY: Non, pas du tout.
M. ROY (Beauce): J'aimerais bien, en ce qui nous concerne, savoir un peu
qui participe au développement minier du Québec, même
si
nous faisons confiance aux procureurs de la compagnie.
MLLE TOURIGNY: Au dernier rapport annuel de la compagnie,
déposé auprès du service des renseignements sur les
compagnies du ministère des Institutions financières, Compagnies
et Coopératives, le président de la compagnie était M.
Mousseau-Tremblay, domicilié à Beacons-field. Est-ce que vous
voulez d'autres noms d'administrateurs?
M. ROY (Beauce): S'il vous plaît, oui.
MLLE TOURIGNY: Le vice-président est M. George Boyd, qui habite
la Floride; le secrétaire de la compagnie...
M. PAUL: Est-ce qu'il n'a pas habité un certain temps à
Terre-Neuve?
M. TETLEY: M. Boyd, pas Boyle. M. PAUL: M. Boyle ou Boyd? MLLE TOURIGNY:
M. Boyd, Boyd. M. PAUL: Excusez-moi, très bien.
MLLE TOURIGNY: Et le secrétaire de la compagnie, au dernier
rapport annuel, Me Michel Cogger de Montréal.
M. PAUL: Est-ce que vous pouvez nous dire si les directeurs de la
compagnie ont reçu une lettre de M. Yvon Dupuis, les invitant à.
souscrire...
M. BACON: C'est pour cela qu'on demande les noms des administrateurs,
c'est pour envoyer des enveloppes!
M. ROY (Beauce): Je vais compléter la question du
député de Maskinongé, qui est fort incomplète, pour
voir si M. Loubier a fait la même invitation.
M. BACON: C'est pour cela qu'il veut savoir les noms des
administrateurs. Il voudrait envoyer des enveloppes!
M. ROY (Beauce): Je pense, M. le Président, sur une note
sérieuse...
M. BACON: Je n'ai pas la curiosité du député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): ... je pense que, si on veut cesser de jouer à
la petite politicaillerie ce matin, je demandais tout simplement ces
renseignements. Je pense qu'il est normal, lorsqu'un projet de loi privé
est demandé, que nous sachions qui fait partie de la compagnie, quels
sont les dirigeants de cette entreprise. Je pense que c'est quand même
assez important, étant donné que nous sommes appelés
à nous prononcer sur un projet de loi. C'est la raison pour laquelle je
demandais à quel endroit était situé le siège
social de la compagnie, puisqu'il n'en est pas question dans le projet de loi
lui-même, qui sont les directeurs de cette compagnie comme je le
disais tout à l'heure afin que nous puissions avoir le dossier le
plus complet possible.
En ce qui nous concerne, M. le Président, je n'ai pas à
ajouter aux remarques de mes collègues et de mon collègue de
Maskinongé, et nous n'avons pas d'objection à ce que ce projet de
loi soit adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'inviterais l'honorable ministre
à soumettre son amendement.
M. TETLEY: S'il n'y a pas d'autres commentaires de mes collègues
du parti gouvernemental, je vais proposer pour discussion que le
troisième article soit le quatrième, et que le troisième
soit le suivant: "Le nom en français de la compagnie est: "Les mines de
cuivre et de nickel Commander...
M. PAUL:... pas Commander?
M. TETLEY: Non, Commander, parce que c'est enregistré à la
Bourse. "Ltée" pas limitée, mais "Ltée" parce que l'autre
nom est "Ltd.", mais en vertu de notre loi, vous avez le droit d'employer
"Limitée", "Ltée", etc., comme le député
bâtonnier le sait très bien. "(Libre de responsabilité
personnelle)". La raison est assez claire, je crois que c'est le temps
d'insister auprès de toutes les commissions et mon ministère
est...
UNE VOIX: "(Libre de responsabilité...)".
M. TETLEY: "(Libre de responsabilité...)". Vous verrez, au
chapitre 283, Compagnies minières, l'expression "libre de
responsabilité personnelle".
M. PAUL: A part ça...
M. TETLEY: Me Tourigny, est-ce que la compagnie accepte cet
amendement?
M. PAUL: Elle n'a pas le choix.
MLLE TOURIGNY: Oui, M. le Président.
M. PAUL: M. le Président, je souscris avec empressement à
l'amendement du ministre et je suis sûr que, si nos collègues du
Parti québécois étaient ici, ils souscriraient
également à cet amendement.
UNE VOIX: Vous vous préparez des éloges!
M. TETLEY : Croyez-vous?
M. ROY (Beauce): II me fait plaisir, à moi
aussi, en ce qui nous concerne, de souscrire à cet amendement qui
donne une raison sociale française à cette compagnie. C'est un
pas de plus vers...
M. MARCHAND: Est-ce comme ancien membre du RIN que vous...
M. ROY (Beauce): Je n'ai jamais été membre du RIN, pour
votre information, peu importe que cela vous inquiète ou que cela ne
vous inquiète pas. Cela n'a aucun rapport non plus avec le projet de
loi.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Me Touri-gny, est-ce que vous avez
des commentaires à faire en terminant?
MLLE TOURIGNY: Non, M. le Président, je vous remercie.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Nous considérons le projet
de loi 143...
M. ROY (Beauce): Merci beaucoup.
M.PAUL: Ne souriez pas, M. le Président, pour votre projet de
loi, autrement ils vont baisser votre cause !
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le projet de loi est
adopté.
MLLE TOURIGNY: Merci.
Projet de loi no 148
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Projet de loi 148, Loi concernant
le Club de Golf New Glasgow (1966) Inc. Le procureur est Me Claude Gratton.
Est-ce que l'honorable ministre a des commentaires à faire avant
l'étude du projet de loi?
M. TETLEY : Mes officiers m'avisent que les avis ont été
donnés, que le projet est conforme à la loi et qu'il a notre
appui. D'autre part, je voudrais que l'avocat de la compagnie plaide sa cause
et prouve la nécessité et la validité de la demande,
évidemment.
M. GRATTON (Claude): M. le Président, le but de ce projet de loi
est de subdiviser le capital-actions de la compagnie, étant donné
qu'elle avait déjà été constituée en
corporation par le bill 123, sanctionné le 29 juin 1971. Les officiers
du ministère des Institutions financières nous ont
informés que cette modification au capital-actions requise par le club
n'était possible que par un amendement au bill 123.
Ce bill a été rendu nécessaire pour favoriser un
accès à plus de personnes, étant donné que le
coût des actions sera réduit de moitié. C'est-à-dire
que les actions au nombre de 600 à $750 chacune seront
subdivisées pour devenir 1,200 actions à $375 chacune. De cette
façon, plus de gens seront dans la possibilité de devenir membres
de ce club.
L'article suivant prévoit la période transitoire entre
l'époque où certains pourront détenir deux actions du
nouveau capital contre l'ancienne qu'ils avaient et pour éviter tout
contrôle de la compagnie pn a prévu aussi une phrase qui dit
qu'une seule des actions détenues par un actionnaire confère le
droit de vote. De cette façon, tous les actionnaires anciens et actuels
seront protégés et chacun aura un droit égal à
l'assemblée des membres.
M. TETLEY: Est-ce que les membres ont accepté ce règlement
en assemblée?
M.GRATTON (Claude): II y a eu une résolution du club;
l'assemblée des actionnaires, en janvier 1972, l'avait
acceptée.
M. PAUL: Est-ce 1972 ou 1973?
M.GRATTON (Claude): En 1972, les actionnaires avaient accepté cet
amendement au capital-actions. Il y avait quorum à l'assemblée,
l'assemblée était légale.
M. ROY (Beauce): Si cette résolution a été
adoptée en janvier 1972, comment se fait-il qu'on ait attendu en juin
1973 pour que la loi soit présentée?
M. GRATTON (Claude): C'est attribuable à l'inexpérience
des procureurs, étant donné qu'on avait, au début,
tenté d'obtenir des lettres patentes supplémentaires, mais les
officiers du ministère des Institutions financières nous ont
informés qu'il fallait procéder par bill privé à ce
moment-là.
M.PAUL: Parce que vous amendiez les dispositions de l'article 8 de la
loi, du chapitre 125 des statuts de 1971. Vous ne pouvez pas par lettres
patentes amender un texte de loi. C'est pourquoi vous étiez
obligés de procéder de cette façon.
M. GRATTON (Claude): On avait cru, à ce moment-là,
qu'à cause de l'article 3, qui soumettait la compagnie à la
deuxième partie de la Loi des compagnies, on pouvait procéder,
mais on nous a informés que c'était impossible.
M. ROY (Beauce): Mais ce n'est pas le gouvernement qui vous a
retardés.
M. GRATTON (Claude): Non.
M. TETLEY: Une seule question. Vous avez accordé votre
consentement de procéder sans le délai de huit jours, vu que tous
les autres affichages ont été faits.
M. GRATTON (Claude): On m'avait averti
offieusement la semaine dernière et officiellement ce matin et
nous étions d'accord.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques?
M.PAUL: Cela ne créera pas beaucoup de nouveaux emplois. M.
Bourassa dira; On a adopté tant de lois à l'Assemblée
nationale.
Accepté, quant à moi, M. le Président.
M. TETLEY:... Glasgow...
M. GRATTON (Claude): Merci, M. le Président.
M. PAUL: Je félicite le député de Terrebonne qui,
ce matin, s'est intéressé à ce projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le projet de loi no 148 est
adopté, sans amendement.
M. PAUL: Il ne faut jamais que tu manques une occasion!
Vous avez essayé de me le reprocher.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): La commission...
M.PAUL: M. le Président, rétroactivement, je veux
féliciter le député de Trois-Rivières qui a
présenté un projet de loi qu'il ne comprenait pas et qu'il a
réussi, malgré tout, à faire accepter par les membres de
la commission.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): La commission des institutions
financières ajourne ses travaux sine die.
M. PAUL: On vous félicite, M. le ministre, vous avez bien fait
ça.
(Fin de la séance à 10 h 5)