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Commission permanente de la Justice
Projet de loi no 281 - Loi constituant
le service de police de la Communauté
urbaine de Montréal et modifiant de
nouveau
la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal
Séance du mardi 21 décembre 1971
(Quatorze heures quarante-huit minutes)
M. LAMONTAGNE (président de la Commission permanente de la
Justice) : A l'ordre, messieurs!
Article 1 du bill 281.
M. PAUL: Quant à moi, M. le Président, adopté.
M. CHOQUETTE: Est-ce que le député de Maisonneuve a la
dernière édition?
M. BURNS: Oui, M. Dufour vient de me donner la dernière
édition.
M. DROLET: C'est parfait.
M. BURNS: En ce qui me concerne, pour l'article 1 je n'ai pas de
problème. Il y a seulement à 205f), je pense...
M. LE PRESIDENT: Un instant le député de
Maisonneuve...
M. BURNS: Excusez-moi.
M. LE PRESIDENT: L'article 205?
M. BURNS: Oui, c'est dans l'article 1.
M. CHOQUETTE: Non, c'est dans l'article 2.
M. BURNS: Excusez-moi.
M. PICARD: M. le Président, dans les définitions, je vois
qu'on a le paragraphe i) "service de police" et paragraphe j) "directeur";
est-ce qu'avant cela on a le mot "conseil", pour faire la différence
entre le conseil de sécurité et le conseil?
M. CHOQUETTE: C'est-à-dire que le conseil de
sécurité est déjà défini dans la Loi de la
Communauté urbaine.
M. PICARD: C'est cela. Maintenant le mot "conseil"...
M. CHOQUETTE: Le conseil de la Communauté urbaine est une autre
chose que le Conseil de sécurité. Le conseil est en somme
l'assemblée, les conseillers de Montréal...
M. PICARD: Est-ce qu'il est mentionné dans les définitions
des termes?
M. CHOQUETTE: Le conseil de la ville de Montréal?
M. PICARD: "conseil" seulement.
M. CHOQUETTE: Oui, il l'est sûrement.
M. PAUL: Oui, il est mentionné.
M. CHOQUETTE: Il l'est sûrement, parce que ce serait trop
important... Conseil à l'article 1c)...
M. CARON: Il est marqué aussi.
M. CHOQUETTE: Non, non, attendez une minute.
Il faut se référer à la Loi de la Communauté
urbaine. A l'article 1c) de la Loi de la Communauté urbaine, "conseil"
signifie le conseil de la communauté.
M. PICARD: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté.
M. DROLET: Adopté.
Conseil de sécurité
M. LE PRESIDENT: Article 2, no 198.
M. SEGUIN: Article 2, M. le Président, no 199...
M. LE PRESIDENT: No 198, adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: No 199?
M. SEGUIN: En interprétant ou en lisant ce texte, j'ai
l'impression que le représentant des villes de banlieue qui sera
nommé membre au Conseil de sécurité pourrait l'être
par tous ceux qui sont membres du conseil.
Ne serait-il pas préférable, comme on l'a fait pour la
nomination des membres à l'exécutif du conseil, au comité
exécutif de la Communauté urbaine, que la nomination du
représentant des villes de banlieue soit faite exclusivement par les
représentants des banlieues au lieu d'ouvrir cette parenthèse et
permettre que ce représentant soit nommé par le conseil en
général, au lieu de le restreindre plutôt aux
représentants des banlieues? Ces représentants, en se
réunissant, pourraient nommer leur représentant parmi leur
groupe. Peut-être la loi veut-elle le dire, mais je ne la lis pas de
cette façon-là.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: Sans vouloir faire aucune allusion désagréable,
est-ce que l'honorable député de Robert-Baldwin craint à
un certain moment
qu'il y ait une imposition indirecte de la part de la ville de
Montréal dans le choix de ce troisième homme?
M. SEGUIN: Pour ne pas être méchant, je ne dirais que ce
n'est pas tellement cette crainte mais c'est pour éviter la
possibilité que la chose n'arrive.
M. BURNS: Ils sont majoritaires de toute façon.
M. SEGUIN: Majoritaires, oui et puis c'est pour donner l'occasion, comme
on l'a fait, de nommer le représentant des banlieues sur le conseil
exécutif de la communauté, là la responsabilité
découlait directement des représentants de banlieue. De cette
façon, leur représentant, il me semble, devrait être
nommés exclusivement par les représentants des villes de
banlieue.
M. BURNS: M. le Président, ce serait peut-être à
l'article 199 que ces remarques seraient peut-être les mieux... Je
pensais que c'était à l'article 198.
M. DROLET: L'article 198 a été adopté.
M. PAUL: M. le Président, je me demande si l'honorable
député de Robert-Baldwin ne fait pas une suggestion
intéressante. Je serais prêt à m'y rallier et en allant
même jusqu'à suggérer, bien humblement, qu'à la
cinquième ligne, on ajoute "parmi et par les représentants des
municipalités autres que la ville de Montréal" si cela convient
au ministre et si cela ne change pas l'économie de sa loi.
M. CHOQUETTE: Je comprends le souci du député de
Robert-Baldwin à faire cette suggestion. D'ailleurs ce même souci
nous avait inspiré à mettre une disposition à l'effet que
l'un des représentants, l'un des membres du conseil de
sécurité devait être un représentant de
banlieue.
D'un côté, si on suit la suggestion du député
de Robert-Baldwin, on devrait peut-être la suivre aussi pour la ville de
Montréal et laisser chaque catégorie voter dans son groupe.
Alors, est-ce que l'on n'apporte pas un facteur un peu divisif au sein de la
communauté? C'est cela que je crains.
Maintenant, il y a aussi le rôle du veto, je crois. Est-ce que le
veto s'applique dans une élection? Non, il ne s'applique pas.
M. SEGUIN: Tout ce que je veux ou ce que je suggère, c'est une
mesure préventive de possibilités d'abus éventuels. Je ne
m'attaque aucunement aux gens en place. Ce que je dis, c'est que je n'ai aucune
objection que les membres de la région ou du secteur de Montréal
soient nommés par les conseillers de la ville de Montréal. Je
pense qu'en demandant cette même faveur, si eux le veulent ou ne le
veulent pas mais en demandant que les municipalités de banlieue puissent
nommer leurs représentants; cela s'est fait dans la loi
générale de la Communauté urbaine en ce qui concerne les
représentants au conseil exécutif.
Je pense que si l'on veut appliquer la même mesure, les
mêmes principes, cela sera bien dans l'ordre.
M. CHOQUETTE: Si je comprends bien, tous les membres du comité
exécutif de la ville de Montréal font partie du comité
exécutif de la communauté plus quatre membres
désignés parmi les représentants de banlieue.
M. LE PRESIDENT: On va laisser la parole au ministre du Travail, il
avait quelque chose à dire.
M. COURNOYER: C'est une suggestion, M. le Président, je pense
que, pour conserver l'économie de la loi, on pourrait probablement
penser qu'en ajoutant à "et par", suggéré par le
député de Maskinongé, "proposé par". Cela reste la
Communauté urbaine qui le nomme mais elle le choisit parmi ceux que
proposent les représentants des municipalités de banlieue. Ce qui
fait que l'initiative de la proposition serait aux représentants des
municipalités de banlieue, mais il serait toujours nommé par la
Communauté urbaine.
M. PAUL: Indirectement, la ville de Montréal ne pourrait par
intervenir sauf...
M. COURNOYER: ... ne pourrait proposer.
M. PAUL: ... dans la ratification ou dans le choix parmi un groupe
désigné, recommandé par les villes avoisinantes.
M. COURNOYER: En fait, ce que je veux dire est que les
municipalités de banlieue auraient le pouvoir de proposer cette personne
à l'exclusion des représentants de la ville de Montréal,
mais c'est la Communauté urbaine qui les nommerait.
M. CHOQUETTE: On pourrait...
M. SEGUIN: Il n'est pas question de dédoubler ou d'enlever un
pouvoir à la Communauté urbaine de le nommer. Ce que je veux,
c'est que par la proposition comme le suggère M. le ministre du Travail,
cette personne-là soit choisie et proposée par les banlieues et
approuvée par le conseil.
M. COURNOYER: Mais c'est la même chose pour la ville.
M. SEGUIN: M. le ministre, l'idée que l'on veut énoncer
ici, dans la loi, c'est qu'il doit être choisi. C'est qu'au moins une de
ces personnes doit être choisie parmi les représentants des
municipalités autres que la ville de Montréal. Tout ce que
j'ai à dire, c'est que oui j'accepte. Probablement que neuf fois sur
dix, la personne sera réellement approuvée, proposée
par... Je demande tout simplement que la loi soit un peu plus claire
mais...
M. CHOQUETTE: Si tout le monde s'entend, moi je suis bien d'accord. On
pourrait mettre "au moins une de ces personnes doit être proposée
par et choisie parmi les représentants des municipalités autres
que la ville de Montréal".
M. PAUL: M. le ministre, est-ce que vous n'aimeriez pas mieux, dans le
but d'éclaircir, "au moins une de ces personnes doit être choisie
parmi et proposée par."
M. CHOQUETTE: Je trouve que c'est plus logique de commencer par la
proposition plutôt que par le choix.
M. PAUL: Si c'est la logique, je vais être obligé de
céder le pas.
M. SEGUIN: C'est une question de phraséologie...
M. COURNOYER: Votre suggestion, M. le député de
Maskinongé, obtient mon approbation totale.
M. PAUL: Là, je suis vraiment gêné, je peux me
retirer.
M. SEGUIN: Je me demande si, à ce moment-ci, il ne devrait pas y
avoir un doute.
M. CHOQUETTE: Doit être choisie parmi et recommandée
par...
M. COURNOYER: proposée par...
M. CHOQUETTE: Ecoutez, si on veut être absolument clair, on
pourrait avoir un texte qui serait "doit être proposée par et
être choisie parmi les représentants des
municipalités..."
M. COURNOYER: Parfait.
M. LE PRESIDENT: Article 199, adopté tel qu'amendé?
M. DROLET: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 200 adopté? Adopté.
Article 201?
M. PAUL: La seule remarque que j'aimerais faire M. le Président,
c'est de féliciter le ministre d'avoir tenu compte des demandes de la
presque totalité des mémoires qui abondaient dans le même
sens, aux fins de mettre un terme à un membre dont le terme d'officier
ou de maire est terminé. Ce texte quant à moi me convient
parfaitement.
M. SEGUIN: Cela enlève une possibilité de nomination
à vie.
M. LE PRESIDENT: Article 201, adopté? M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 202, adopté? M. DROLET:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 202, adopté. Article 203?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 204, adopté?
M. PAUL: Un instant, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Nous irons lentement pour vous permettre de lire.
M. PAUL: D'abord, nous avons jusqu'au 24 décembre
après-midi!
M. LE PRESIDENT: Article 204, adopté. Article 205?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 205, adopté. Article 205a)?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 205a), adopté. Article 205b)?
M. BURNS: A l'article 205b), j'aurais plutôt une question qu'autre
chose.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Maisonneuve.
M. BURNS: Quelle est l'intention du gouvernement de proposer un texte
où les recours prévus à l'article 33, c'est-à-dire
je pense, sauf erreur, qu'il s'agit de la révision des décisions
des tribunaux inférieurs, les articles 834 à 850 du code de
procédure "ne peut être exercée, ni aucune
injonction" quelle application pouvez-vous y voir, dans le concret?
M. CHOQUETTE: L'application générale dans ce genre de
dispositions est que si l'organisme excède sa juridiction, la cour
Supérieure ne donne pas suite à ce genre de disposition.
M. BURNS: Evidemment, il y a la jurisprudence qui permet quand
même de le faire.
M. CHOQUETTE: C'est ce que je dis. Cela veut dire qu'en cas
d'excès de juridiction de leur part, la cour a néanmoins
juridiction.
M. LE PRESIDENT: Article 205b), adopté. Article 205c)?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 205c), adopté. Article 205d)?
M. SEGUIN: L'article 205d). Le paragraphe c), à moins qu'il n'y
ait des commentaires sur les paragraphes a) et b).
M. LE PRESIDENT: Les paragraphes a) et b), adoptés? Le paragraphe
c)
M. SEGUIN: Est-ce que le ministre pourrait donner un peu de
détails sur ce qu'on veut dire ici, dans ce paragraphe-là,
où on fait part de l'application, par la police, du Conseil de
sécurité, où ces policiers, dans les différentes
banlieues, verraient à l'application des lois existantes? Est-ce que
c'est bien l'interprétation que je dois faire?
M. CHOQUETTE: Certainement, parce que chaque municipalité peut
continuer à légiférer ou à réglementer
à l'intérieur de son territoire et de sa compétence.
Maintenant, le député de Robert-Baldwin verra plus tard que, pour
ce qui est d'un certain nombre de règlements, nous proposons que le
Conseil de sécurité tente de les uniformiser et que ce
règlement général, relatif à la paix, le bon ordre
et toute la réglementation de police, fasse l'objet d'une adoption, je
crois, par le conseil de la communauté et soit approuvé par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. SEGUIN: Dans l'occurrence d'une modification ou d'une réforme,
si vous voulez, de certaines loi qui existent dans certaines
municipalités, est-ce que ce pouvoir d'uniformiser découlerait ou
proviendrait d'une recommandation du Conseil de sécurité au
conseil de la Communauté urbaine, ou est-ce que ce serait un acte quasi
unilatéral de la part du Conseil de sécurité, qui lui,
pourrait dire: Telle et telle loi, à partir de telle date, sont
inexistantes et on devrait appliquer telle ou telle autre loi?
M. CHOQUETTE: Je crois que dans le texte original nous ne proposions pas
que le règlement visant à l'uniformité soit
approuvé par le conseil de la communauté. Mais, je pense que nous
avons ajouté un amendement pour permettre au conseil de la
communauté de se prononcer sur le règlement uniforme.
M. SEGUIN: Les membres du conseil représentant les villes de
banlieue sur ce conseil de la communauté auront l'occasion de se
prononcer ou de débattre une recommandation qui sera faite par le
Conseil de sécurité au conseil, en ce qui concerne
l'uniformisation de règlements.
M. CHOQUETTE: C'est cela. Cela doit donc suivre trois étapes:
D'abord, le Conseil de sécurité, ensuite le conseil de la
communauté, ensuite, le lieutenant-gouverneur.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe c), adopté?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe d), adopté?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe e), adopté?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe e) adopté; le paragraphe f )?
M. BURNS: Attendez une seconde. D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article f).
M. SEGUIN: En ce qui concerne le paragraphe e), lorsqu'il s'agit de
procurer "au service de police les effectifs, les immeubles, les armes,
l'équipement, les vêtements etc.", nous y reviendrons je pense
dans les articles subséquents au sujet de passation d'immeubles
appartenant à certaines municipalités pour l'utilisation de fins
policières. On en parlera plus tard, alors je passe sur cet article.
M. LE PRESIDENT: Sous-article e), adopté. Sous-article f)?
M. PICARD: Où est la version anglaise du paragraphe f).
M. CHOQUETTE: Cela va venir. M. LE PRESIDENT: Sous-article g).
M. BURNS: Sur l'article 205g). Est-ce bien cela?
M. LE PRESIDENT: Article 205g).
M. BURNS: Je ne sais pas, mais il me semble que les gens qui sont venus
devant nous ont exprimé le désir d'avoir un délai beaucoup
plus précis que celui qui est suggéré par l'amendement.
Cela peut bien aller mal, mon affaire!
M. DROLET: Pour moi, je pense que le député de Maisonneuve
n'a pas le bon texte.
M. BURNS: Ecoutez, on m'a changé mon texte tantôt.
M. DROLET: ... se mettre les mains dedans...
M. PAUL: Après ça on vous accusera de faire le
"filibuster".
M. BURNS: C'est cela. Je suis rendu à la page 5.
M. DROLET: Vous n'avez pas le même texte que nous.
Ils sont toujours un peu en retard sur nous.
M. BURNS: Y aurait-il de la discrimination à mon
égard?
M. PAUL: C'est moi qui vous ai protégé. M. LE PRESIDENT:
Article 205g).
M. DROLET: C'est parce qu'il n'a pas le même texte que nous.
M. BURNS: Tantôt on a substitué... M. DROLET: Il va se
replacer.
M. CHOQUETTE: J'ai demandé au député de Maisonneuve
s'il avait le bon texte. Il m'a dit oui.
M. BURNS: Bien, je pensais... on me l'a changé tantôt.
M. PAUL: C'était le troisième texte.
UNE VOIX: Pour moi, il y a quelqu'un qui t'en veut.
M. PICARD: C'est du sabotage. UNE VOIX: C'est clair.
M. DROLET: Tu n'as même pas de version anglaise.
M. BURNS: Cela marche.
M. SEGUIN: Est-ce que la période de 15 jours dans le sous-article
g) est une période suffisamment longue, parce qu'il y a une censure au
bout de quinze jours? Est-ce que quinze jours est réellement une
période acceptable? Ou, est-ce un peu accéléré pour
ce qui peut découler de ça?
Il faut comprendre aussi que, la Communauté urbaine se composant
de 29 municipalités dont de très petites, n'a peut-être pas
les mécanismes en place pour agir promptement et aussi rapidement que
l'exigerait la loi si on maintient quinze jours. Je me le demande en toute
sincérité, sans vouloir critiquer la loi. Est-ce que cette
période-là...
M. CHOQUETTE: Cela ne veut pas...
M. SEGUIN: ... pour Montréal peut-être, pour certaines
villes, mais pour d'autres c'est très court.
M. CHOQUETTE: Oui, mais ici il s'agit d'un délai de quinze jours
qui est donné au conseil de la communauté pour discuter de toute
convention collective ou d'arrangement en matière de relations de
travail. Nous avons mis le délai assez court, parce que dans ce
domaine-là, je pense qu'il faut faire assez vite... Les délais ne
sont pas de mise, je crois.
M. PAUL: S'il n'y avait pas entente, M. le ministre, automatiquement
à l'expiration du délai de quinze jours, la convention entre en
vigueur.
M. CHOQUETTE: Oui.
M. PAUL: Nonobstant les discussions qui pourraient rester pendantes
à la table du conseil.
M. CHOQUETTE: C'est vrai. C'est exactement comme un budget.
Mais la période de quinze jours donne le temps aux
municipalités et aux membres du conseil de la communauté de
rouspéter, de protester, de critiquer même, s'il y a lieu, les
accords conclus par le Conseil de sécurité. C'est ça qui
est l'objet des quinze jours.
M. BURNS: Dans ce domaine-là, le ministre du Travail va sans
doute être en mesure de nous confirmer que ce qui trame, se pourrit,
après un règlement.
M. COURNOYER: Je confirme, je confirme.
M. BURNS: Après un règlement, souvent il y a des gens qui
sont portés d'une part...
M. PAUL: ... ça presse.
M. BURNS: Oui ça presse, n'est-ce pas, M. le ministre?
M. SEGUIN: Est-ce que le député de Maisonneuve veut
insinuer par là qu'à cause de ce traînage qui se fait en
Chambre de ce temps-ci, on laisse pourrir la Législature?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. PAUL: Vous faites bien, M. le Président parce que...
M. BURNS: Sûrement.
M. PAUL: ...c'est indécent de parler ainsi. M. LE PRESIDENT: Je
n'ai pas à juger de
l'indécence des paroles...
M. BURNS: Ce n'est pas nous qui avons traîné à
amener des projets de loi, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Sous-article g).
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article h).
M. BURNS: M. le Président, au sujet du paragraphe h), j'avais
presque compris que le ministre de la Justice s'en allait à
l'avant-garde dans son projet de loi et qu'il montrait le chemin au ministre du
Travail, et qu'à toutes fins pratiques, au paragraphe h) il aurait la
chance de lui jouer son petit Drummondville!
M. CHOQUETTE: Cela, c'est méchant.
M. BURNS: Non, ce n'est pas méchant, c'est dit sans
méchanceté.
M. COURNOYER: En tout cas, nous nous sommes...
M. BURNS: Non, mais pour être très sérieux, je me
demandais s'il n'y avait pas lieu, justement, d'ouvrir la porte du syndicalisme
de cadre?
M. CHOQUETTE: Mais non.
M. BURNS: Donc, le ministre ne veut pas tracer la voie au ministre du
Travail?
M. CHOQUETTE: Non, le ministre du Travail a assez de maux de tête
comme cela sans lui donner à corriger le syndicalisme de cadre, je
pense.
M. COURNOYER: A partir d'une étude, ça.
M. BURNS: Je sais, mais vu qu'on le fait et qu'on crée un
mécanisme pour déterminer le salaire des policiers non
salariés, je trouverais cela frustrant si j'étais un cadre
policier et que je me faisais imposer comme cela par un paragraphe de l'article
205.
M. CHOQUETTE: Il ne faut pas oublier une chose: c'est que dans le
syndicat la police de Montréal, l'unité de négociations
inclut les capitaines.
M. BURNS: Oui, mais il y en a d'autres après cela.
M. CHOQUETTE: Cela veut dire qu'à partir de capitaine et en
montant, il reste seulement, en somme, pas nécessairement des membres de
l'état-major, mais cela se rapproche pas mal.
M. BURNS: Oui, c'est très près mais il reste quand
même qu'en haut de capitaine ce n'est pas...
M. COURNOYER: C'est un syndicalisme de cadre. Il n'y a pas de
problème.
M. BURNS: Pardon, je n'ai pas compris ce que le député de
Verdun...
M. CARON: Il faut que l'on garde un certain personnel qui ne fasse pas
partie du syndicat.
M. BURNS: Oui, je suis bien d'accord qu'ils ne soient pas des
salariés peut-être au sens de la loi, mais ils ont
déjà je pense, une association, est-ce que je fais erreur? En
tout cas, s'ils n'en ont pas, ils devraient s'en faire une.
M. COURNOYER: Ce qu'il faudrait faire M. le Président, c'est que
lorsque nous procéderons à des amendements au code du travail,
l'article reçoit application pleine et entière, de toute
façon, ce ne seraient pas des salariés au sens du code du
travail: si jamais, par hypothèse, nous arrivions à un
syndicalisme qui dépasserait le syndicalisme actuel permis par le code
du travail. L'article est tellement large ici, que même si le ministre de
la Justice décidait de faire du syndicalisme de cadre ici, il serait
obligé de s'astreindre aux règles du code du travail qui
existent. C'est une loi générale et non pas une loi
particulière. Lorsqu'il s'agira d'amender les lois
générales, je suis convaincu que le ministre de la Justice, avec
le conseil des ministres approuvera ou rejettera l'idée d'un
syndicalisme de cadre. Mais cela sera fait à l'intérieur des lois
générales et non pas à l'intérieur d'une loi
particulière.
Je n'ai pas le goût du tout de faire cela à
l'intérieur d'une loi particulière.
M. PAUL: Mais de toute façon vous retenez la suggestion du
député de Maisonneuve?
M. COURNOYER: Laquelle donc? M. PAUL: Bien...
M. BURNS: Surtout celle dont vous êtes censé parler depuis
une minute.
M. COURNOYER: Aux fins de savoir que cela reste comme cela.
C'est cela sa suggestion?
M. BURNS: Non, non, ma suggestion c'est d'envisager qu'il y ait une
possibilité de syndicalisme de cadre.
M. COURNOYER: Je viens de dire que je ne retiens pas cette suggestion
parce que je pense que ce doivent être des amendements d'ordre
général.
M. PAUL: Mais dans votre communication future.
M.COURNOYER: Non, non, en temps et lieu.
M. CHOQUETTE: Je connais le ministre du Travail, et toutes les
suggestions, il les retient toujours pour qu'elles soient approfondies.
M. PAUL: Bon, avant qu'ils ne continuent à se lancer des fleurs
trop tôt, je suis prêt à l'adopter.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe h) adopté. Le paragraphe i),
adopté? Adopté. Le paragraphe j)?
M. PICARD: M. le Président, au paragraphe j), voici le changement
que l'on a fait: on a changé les mots "des membres du service de police"
pour "des policiers du service de police". Si je me rappelle bien c'est parce
que l'on voulait exclure le personnel civil?
M. CHOQUETTE: Oui.
M. PICARD: Maintenant, lorsqu'on utilise l'expression: "A l'égard
des policiers", j'espère qu'à ce moment-là, cela inclut
les cadres.
M. CHOQUETTE: Des policiers, oui.
M. PICARD: De cadre, et non pas seulement les simples agents.
M. CHOQUETTE: Si on dit les policiers, cela inclut à la fois les
agents et...
M. PICARD: ...et jusqu'au directeur inclus?
M. CHOQUETTE: Moins le directeur, dirais-je.
M. PICARD: C'est parce que le conseil doit statuer en matière
disciplinaire alors, si on a un cas, disons, peut-être, de discipline
à l'endroit du directeur lui-même, qui va statuer?
M. CHOQUETTE: Pour le directeur, il y a une procédure très
spéciale pour la destitution du directeur.
M. PICARD: Tous les policiers à l'exception du directeur.
M. CHOQUETTE: Mais oui, là, ça ne pourrait pas être
le directeur qui se disciplinerait lui-même et dont il aurait appel
devant le Conseil de sécurité. Vous comprenez ce que je veux
dire?
M. PICARD: Oui, je comprends.
M. CHOQUETTE: Mais c'est vis-à-vis des décisions du
directeur relativement à une personne du service, c'est-à-dire
à un subalterne. Toute personne qui a un grade inférieur à
celui du directeur.
M. PICARD: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe j) adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe k), adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe 1).
M. SEGUIN: Au sous-article 1) M. le Président, pour certains
parmi nous qui avons l'habitude depuis deux ans d'assister aux séances
du conseil de la Communauté urbaine et encore, sans vouloir citer, parce
que le règlement ne me permettrait certainement pas de citer le budget
1972, je vois dans le sous-article 1) une autre porte ouverte à la ville
de Montréal pour parachuter des surnuméraires, des
fonctionnaires.
Puet-être y a-t-il des explications qui sont très logiques,
mais est-ce que le ministre pourrait me donner des explications à ce
changement où on dit: "requiert de la communauté qui doit les lui
fournir sur demande, les fonctionnaires et employés requis pour
l'exécution des tâches et fonctions du Conseil de
sécurité."
Ce qui arrive ordinairement dans ces cas, c'est que les
surnuméraires, les gens qui sont présentement occupés dans
un service de la ville de Montréal sont transférés en
bloc. C'est arrivé dans le cas de la planification, c'est arrivé
dans le cas de l'évaluation et nous sommes en train de monter, ce que je
regrette énormément de voir à ce moment-ci, à ce
stade-ci, après deux années d'existence, une bureaucratie, une
fonction publique comparable à celle de Montréal et à la
province. Je déplore ce fait.
Je me demande, si avec l'article que nous avons ici, si on ne devrait
pas... C'est très bien ce que le Conseil de sécurité
demande à la communauté de fournir mais que cela serait
après qu'il y aurait publication ou après qu'on aurait fait une
demande à l'extérieur pour éviter justement ce transfert
en bloc de certains personnages qui aideraient peut-être dans le fond le
budget de la police de la ville de Montréal.
Je pense que dans les villes de banlieue, il y a peut-être des
fonctionnaires qui peuvent faire cette tâche. Pour ceci, ordinairement,
toujours et à la suite des explications du comité
exécutif, nous arrivons à une situation où ce transfert
est tellement urgent et étant donné que le seul endroit où
nous pouvons les prendre, c'est à la
ville de Montréal, il n'y a presque pas d'autres mesures à
prendre à ce moment que de les accepter. C'est de cette façon
qu'on voit se transférer des nombres assez considérables. Dans le
cas de l'évaluation, ce sont 338 personnages transférés
d'un bloc, sans que la Communauté urbaine n'ait l'occasion ou le conseil
n'ait l'occasion d'évaluer ou de réellement apprécier le
fait qu'on doit transférer ces gens en aussi grand nombre, au même
moment.
Je me demande si ce n'est pas une porte ouverte à ce même
genre de transfert.
M. CHOQUETTE: M. le Président, en réponse à la
question du député de Robert-Baldwin, il faut lire le
sous-paragraphe 1) avec le sous-paragraphe i) qui est dans la même page,
un peu plus haut. Le sous-paragraphe i) se lit: "Statue sur les
décisions du directeur quant à l'embauche et à la gestion
du personnel du service de police."
C'est-à-dire que le directeur et le Conseil de
sécurité auront une responsabilité quant à
l'embauche et à la gestion du service de police. Le député
de Robert-Baldwin se rappellera que M. Destroismaisons est venu nous faire des
représentations à l'effet que les fonctionnaires affectés
à la police, à Montréal, faisaient partie ou
étaient aptes à faire partie du syndicat des fonctionnaires de la
communauté.
C'est en raison de cela que nous avons inséré cet
amendement au sous-article 1) où c'est le Conseil de
sécurité qui va requérir de l'exécutif de la
communauté le personnel civil dont il peut avoir besoin pour la gestion
du service de la police.
M. SEGUIN: Je comprends très bien les explications du ministre.
Là où j'ai un doute, c'est que, si je me base sur
l'expérience du passé et n'ayant aucune raison de penser ou de
croire que les procédures changeront dans l'avenir immédiat,
est-ce que, dans ce même article, tout en reconnaissant le
bien-fondé de l'article je n'argumente pas sur le principe ici
mais est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité de faire en sorte
que ces mêmes fonctionnaires remplissant les mêmes services dans
les villes de banlieue ne puissent pas, eux aussi, avoir le même
accès au fonctionnarisme au Conseil de sécurité que
l'auraient ou l'auront les fonctionnaires de la ville de Montréal?
M. CHOQUETTE: Il ne faut pas oublier qu'en vertu du projet de loi, tout
le personnel civil, c'est-à-dire les fonctionnaires affectés aux
25 corps de police de l'île de Montréal, est automatiquement
muté à la communauté à partir du 1er janvier. Cela
ne s'applique pas seulement aux policiers mais aussi aux fonctionnaires des
corps policiers. Par conséquent, je crois que ça devrait rassurer
le député de Baldwin sur la possibilité que ce soit du
personnel de la ville de Montréal qui occupe entièrement les
postes de fonctionnaires dispo- nibles au service de la police de la
Communauté urbaine.
M. SEGUIN: M. le Président, je serai le premier à avouer
au ministre de la justice que j'ai eu tort. Mais je serai le premier à
lui démontrer, en l'occurence, si ce que je doute arrive. Mais
j'admettrai volontiers, en l'occurence...
M. CHOQUETTE: Les fonctionnaires...
M. BURNS: Je ne veux pas interpréter le député de
Robert-Baldwin mais ce dernier ne se pose pas la question quant à la
mutation du 1er janvier qui est déjà prévue par l'article
25. Le paragraphe 1) concerne les autres fonctionnaires, si je ne me trompe
pas, qui vont arriver au fur et à mesure des nécessités.
Ils le lit ainsi: "requiert de la communauté, qui doit les lui fournir
sur demande, les fonctionnaires et employés requis pour
l'exécution..." Pour ceux qui sont actuellement en fonction, il n'y a
pas de problème. Je ne pense pas que ce soit ce que le
député de Robert-Baldwin voulait dire. Ce dont vous avez
peur...
M. SEGUIN: Les lois sont difficiles à amender. Une fois
l'application faite, on est enclin à établir le
précédent. Je pense que c'est la loi du moindre effort, à
ce moment-là.
M. CHOQUETTE: Pour l'avenir, ce serait le service du personnel de la
Communauté urbaine qui s'occuperait du recrutement de fonctionnaires
pour les fins du service de police, mais cela serait toujours sujet aux normes
du directeur et du Conseil de sécurité. Si le Conseil de
sécurité et le directeur de police disent qu'ils ont besoin par
exemple d'un analyste d'ivressomètre moi je ne sais pas,
j'invente peut-être une fonction dont le salaire est de $8,500 par
année, ils vont faire un concours. Cela pourra être autant
quelqu'un de Pointe-Claire que quelqu'un...
M. COURNOYER: Ils vont faire un concours?
M. CHOQUETTE: C'est la politique personnelle de la Communauté
urbaine, dont le député de Baldwin fait partie, qui devra
être faite de telle sorte que le député puisse avoir
satisfaction, et que la communauté engage de bons employés.
M. SEGUIN: J'ai l'impression bien nette, M. le ministre, que je trafne
ici sur une question qui semble peut-être avoir très peu
d'importance. Je ne voudrais certainement pas en dire davantage, mais j'ai
toute raison de croire que les procédures du passé ne seront pas
changées tellement à l'avenir. Je toucherai simplement au
problème qui a existé dans les banlieues, depuis un an et demi,
sur le recrutement du personnel
des officiers de police. Je ne voudrais pas aller dans le détail
là-dessus, mais il y a tout de même raison, sans discuter à
fond de ce problème-là qui ne concerne pas l'article, de craindre
que ceci soit une porte ouverte pour des mutations, toujours avec beaucoup de
logique et de raison. Je vous assure que je ne veux pas parler ici de mesures
critiquables parce que l'individu qui sera muté aura sans doute la
compétence. Il s'agit d'assurer une même mesure à toutes
les villes de banlieue qui sont, elles aussi, membres de la communauté
ou soi-disant membres de la communauté. En ce qui concerne le personnel
au service de ces municipalités dans le moment, qu'il ait le même
accès au fonctionnarisme de la communauté, peu importe le service
ou la section où il pourrait être embauché. C'est une
crainte j'ai peut-être tort mais je me base un peu sur
l'expérience du passé. C'est au comité à
décider, moi je n'ai pas... l'avantage.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe 1) adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 205d) adopté. Article 205, paragraphe
e)? Parce qu'il y a des sous-articles.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 205e) adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 205f )?
M. BURNS: Je m'aperçois que je n'avais pas le bon texte
tantôt. On aurait peut-être pu blâmer M. Dufour. C'est moi
qui étais à la mauvaise page tantôt.
Alors je dois vous dire que c'est mêlant, c'est l'article 205 d)
paragraphe g) paragraphe e)...
M. PAUL: Je suis convaincu qu'il est descendu avec la Loi du
syndicalisme agricole.
UNE VOIX: Ou bien le bill 28.
M. BURNS: Avec les conditions de travail qu'on a de ce temps-là,
on peut être dans la lune.
UNE VOIX: Il va falloir négocier.
M. BURNS: Oui, il va falloir négocier quelque chose. On a
commencé à dire tantôt à l'article 205g) quand on
ajoute "le plus tôt possible", mais j'avais compris que les
représentations de ceux qui ont parlé de cet article au cours de
la commission parlementaire antérieure voulaient un délai
beaucoup plus précis que "le plus tôt possible".
M. LE PRESIDENT: Article 205f ), adopté? M. BURNS: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 205g), adopté? M. BURNS: Article 205g),
M. le Président.
M. LE PRESIDENT: "Le plus tôt possible", l'addition au texte
actuel.
M. BURNS: C'est ça! Est-ce que je vais être obligé
de la recommencer encore? Avez-vous compris ce que je veux dire? Est-ce qu'il y
a une raison particulière pour laquelle vous ne mettez pas de
délai précis?
M. CHOQUETTE: Oui, il y en a sûrement une. Si on astreignait le
lieutenant-gouverneur à faire une nomination d'un directeur de la police
de Montréal dans un délai déterminé on ne sait pas
ce qui peut arriver, parfois on encourt des délais plus
considérables que l'on peut prévoir. On ne trouve pas
nécessairement le candidat idéal du premier coup et, par
conséquent, à un moment donné, encourir un certain
délai peut être une chose normale. J'admets qu'on peut fixer des
délais arrêtés ou fixes à l'égard de
recommandations à venir soit du conseil de la communauté, soit du
Conseil de sécurité. Mais quand cela arrive au niveau du
lieutenant-gouverneur en conseil, s'il ne faisait pas la nomination dans le
délai imparti, qu'est-ce qui se produirait? Est-ce que le
lieutenant-gouverneur perdrait le droit de faire la nomination? Alors,
ça prendrait une loi pour désigner un directeur de la police pour
Montréal. Il me semble que ce serait nous mettre dans une situation tout
à fait impraticable.
Donc, je crois qu'en disant "le plus tôt possible" on indique
l'intention du législateur de faire en sorte que la période
intérimaire après le départ d'un chef de police ne soit
pas tellement longue et que le lieutenant-gouverneur en conseil ait la
responsabilité de voir à faire la nomination dans un délai
rapide. Mais je pense que si nous fixions un délai ce ne serait
pas...
M. BURNS: La préoccupation des gens qui sont venus nous parler de
ça, j'ai l'impression, c'est qu'un corps de police de l'envergure de
celui de la Communauté urbaine de Montréal, une fois que cela
aura été tout intégré, ne peut pas rester
très longtemps sans directeur.
M. CHOQUETTE: C'est vrai. C'est tout à fait vrai. Je suis
prêt à l'admettre, mais parfois cela peut être quinze jours,
ça peut être un mois, ça peut être un mois et demi,
enfin... mais fixer un délai, il me semble, ne correspondrait pas
à... Je crois qu'en mettant "le plus tôt possible", l'intention du
législateur est suffisamment précise.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 205g) adopté. Article 3.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté. Article 4, adopté.
Article 5.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 6, adopté. Article 7,
adopté. Article 8, sous-article 240.
M. BURNS: Au sous-article 240, j'avais soulevé le problème
que pose le fait que cet article nous laisse entendre que le Conseil de
sécurité dresse son budget, le remet à la
communauté et automatiquement il fait partie du budget de la
communauté. Je me posais la question à moins que le
ministre y ait répondu à un moment où je n'y étais
pas à savoir si ce n'était pas, dans le fond, nier le
principe que ce sont les élus qui doivent défendre les deniers
publics devant la population. Là vous allez être pris avec des
maires de municipalité, avec des gens qui sont à la
Communauté urbaine et qui vont être obligés, sans plus, je
pense du moins le texte nous laisse entendre ça d'accepter
le budget qui sera préparé pour la Communauté urbaine. Et,
cela va dans un sens comme dans l'autre, soit que le budget ne soit pas assez
élevé pour ce que la Communauté urbaine veut faire de son
service de police ou que ce soit trop élevé pour ce que la
Communauté urbaine envisage comme bassin de taxation pour la population
visée. Je trouve que cela pose un problème de principe assez
grave.
M. CHOQUETTE: Actuellement, en vertu de la Loi de la communauté,
l'exécutif de la communauté propose un budget au conseil de la
communauté et celui-ci a quinze jours pour l'adopter. S'il ne l'adopte
pas après quinze jours, le budget de la communauté est
adopté automatiquement.
M. PAUL: Il n'a pas le droit de le modifier?
M. CHOQUETTE: Il ne peut pas le modifier, il ne peut pas le rejeter. Il
peut refuser de l'adopter.
M. PAUL: Quelle est la raison pratique de cette consultation par le
conseil?
M. CHOQUETTE: Du Conseil de sécurité? M. PAUL: Oui.
M. CHOQUETTE: J'arrive au Conseil de sécurité. Qu'est-ce
que nous avons fait pour le Conseil de sécurité? Nous avons dit:
Pour ce qui est du Conseil de sécurité, il dressera son budget,
il l'enverra à la communauté et ce budget sera incorporé
dans le budget général de la communauté urbaine. Et
là, la procédure normale pour le budget de la Communauté
urbaine suivra son cours, c'est-à-dire que l'exécutif de la
communauté devra déposer le budget devant le conseil. Le budget
dans son ensemble incluant le budget du Conseil de sécurité,
c'est-à-dire le budget de la police, pourra faire l'objet d'une
discussion entre les élus. C'est cela que nous avons proposé.
M. COURNOYER: M. le ministre, je pense que le texte tel qu'il est
écrit ne dit pas ce que vous dites.
UNE VOIX: C'est cela.
M. COURNOYER: Il ne fait pas partie du projet de budget du conseil. Il
fait partie du budget de la communauté.
M. PAUL: Voulez-vous préciser votre pensée, M.
Cournoyer?
M. COURNOYER: En accord avec le ministre de la Justice, je suis
conscient que ce qui est recherché, c'est qu'il y ait au moins une
discussion au sein des responsables de la Communauté urbaine, les
élus du peuple de la région communautaire de Montréal. Tel
que c'est écrit, on pourrait interpréter que c'est un budget
approuvé par la Communauté urbaine du simple fait qu'il a
été déposé chez le secrétaire.
M. CHOQUETTE: Si le ministre du Travail me le permet, j'attire son
attention sur l'article 248 de la Loi de la Communauté urbaine. Cet
article dit que normalement il appartient à l'exécutif de la
communauté urbaine de dresser le budget pour l'ensemble de ses services.
L'article 240 constitue une exception par rapport à l'ensemble du budget
de la communauté. L'article 240 ne vise que le budget policier.
Maintenant, un des alinéas de l'article 248 se lit comme suit:
"La Commission municipale de Québec, après avoir avisé les
municipalités intéressées et entendu celles qui en ont
manifesté le désir, doit rendre sa décision avant le 1er
février qui suit. Elle peut, dans cette décision, confirmer le
budget ou le modifier. Elle ne peut, cependant, modifier le budget que si elle
est convaincue qu'il comporte un préjudice sérieux pour les
contribuables d'une partie du territoire de la communauté."
Si le conseil de la communauté n'approuve pas le budget de la
communauté dans son ensemble, cela va à la Commission municipale
qui, elle, peut le modifier.
Je ne sais pas si je devrais revenir aux observations qui ont
été faites par le ministre du Travail et peut-être le
député de Maisonneuve. Est-ce que l'article 240 rend compte de
l'idée que la partie du budget du Conseil de sécurité
n'est qu'une partie du budget de l'ensemble de la communauté qui est
traité avec l'ensemble du budget?
M. COURNOYER: Il faudrait peut-être ajouter ces mots: "Cela fait
partie intégrante du budget."
M. BLANK: Est-ce qu'il faut le traiter comme...
M. COURNOYER: Le budget. Il est traité de la même
manière.
M. BURNS: Selon les dispositions de l'article 248.
M. PAUL: Si nous ajoutions, M. le Président, à la
dernière ligne: Ce budget fait partie intégrante du budget de la
communauté, est-ce que cela ne serait pas conforme à vos
explications?
M. CHOQUETTE: Je veux bien mettre intégrante. Je trouve que cela
répond à l'idée que c'est seulement une partie du budget
total. On s'inspirera de l'article 248 pour ce qui est de la façon dont
le budget, dans son ensemble, sera traité dans les phases
ultérieures.
M. BURNS: En somme, ce qu'on veut, c'est qu'il n'y ait pas de texte qui
nous laisse entendre que ce budget-là ne soit pas modifiable.
M. CHOQUETTE: Il est modifiable par la Commission municipale si elle a
des raisons de croire que le budget ne rend pas justice ou cause un
préjudice sérieux aux contribuables ou à une partie du
territoire.
M. BLANK: On peut avoir l'idée que même le conseil de la
Communauté urbaine, s'il adopte le budget, peut le modifier. Cela va au
ministre des Affaires municipales seulement si cela ne passe au conseil.
M. CHOQUETTE: Si cela passe au conseil de la communauté,
l'affaire est réglée.
M. COURNOYER: Il n'y a pas de problèmes-là.
M. BLANK: Mais, je pense que le député de Maisonneuve veut
que le conseil ait droit de regard sur le budget public...
M. CHOQUETTE: C'est bien compris, je pense qu'avec le mot
"intégrante", il n'y a pas d'équivoque possible. C'est simplement
une partie du budget général de la communauté.
M. SEGUIN: Ce qui nous porte à penser que nous avons un budget
ou des parties de budget dont le budget du conseil de
sécurité qui est en réalité
présenté sans juridiction, sans qu'il n'y ait de
responsabilité bien définie. Même le conseil, s'il ne
l'approuve pas dans quinze jours, perd contrôle. Alors, on a des budgets
qui peuvent être approuvés "in absentia" ou pour toute autre
raison, et il n'y a, de fait, aucune juridiction ou contrôle sur la
présentation de ces chiffres. C'est l'interprétation que j'en
fais.
Qui a juridiction de fait sur le Conseil de sécurité et
son budget dans le moment? Est-ce l'exécutif? Est-ce le conseil? Si
c'est le conseil de la Communauté urbaine et qu'il est pris, il est en
face d'une période de quinze jours, période dans laquelle ce
conseil doit agir, sinon le budget est quand même approuvé. Est-ce
qu'on a de fait une juridiction réelle qui existe ici, ou est-ce
simplement passé par l'entremise de certains gestes posés en
public et puis, on abandonne l'affaire au sort? Je suis un peu confus, je
l'admets. C'est sur l'article 240.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. CHOQUETTE: Voici le ministre du Travail, qui me...
M. DROLET: Souffle à l'oreille.
M. CHOQUETTE: ...souffle les idées, oui, enfin...
M. PAUL: Ce n'est pas la première fois du discours.
M. ROY (Lévis): Est-ce que c'était un ancien bleu?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. PAUL: C'est un jeune homme d'avenir...
M. CHOQUETTE: Non, non, mais réellement...
M. PAUL: ... pour autant qu'il ne brûlera pas les étapes
pour y parvenir.
M. CHOQUETTE: On pourrait, pour rendre la situation encore plus claire,
dire que ce budget fait partie intégrante du budget de la
communauté et traiter ultérieurement suivant...
M. BURNS: Suivant les dispositions de l'article.
M. CHOQUETTE: ...suivant les dispositions de l'article 248.
M. PAUL: Ultérieurement, M. le Président? Les traiter
suivant les dispositions de l'article 248. Vu qu'on a marqué
"intégrante".
M. COURNOYER: "Intégrante" le dit déjà, à
mon sens, mais pour plus de clarté, nous devrions dire qu'il est soumis
à la même procédure que l'article 248.
M. CHOQUETTE: Attendez une minute, je pense qu'en référant
à l'article 248, on a raison.
M. PAUL: Ah oui! seulement une référence.
M. BURNS: ... assumer aux dispositions de l'article 248.
M. LE PRESIDENT: M. le député d'Olier.
M. PICARD: M. le Président, c'est une question qui pourrait
amener des abus. Supposons que le budget du Conseil de sécurité
pour la prochaine année est de $80 millions et que le budget total du
conseil de la Communauté urbaine est de l'ordre de $160 millions;
étant donné que le conseil de la Communauté urbaine ne
peut pas amender, corriger, réduire ou augmenter le budget du Conseil de
sécurité, n'y aurait-il pas lieu de mettre une barrière
quelque part? Par exemple, qu'en aucun temps le budget du Conseil de
sécurité ne devrait dépasser 50 p.c. du budget total de la
Communauté urbaine.
M. CHOQUETTE: Est-ce que le député d'Olier permettrait une
interruption, pour que l'on continue sur l'amendement? Voici, à la fin
du paragraphe no 240, deuxième ligne avant la fin, nous avons la phrase
suivante: "Ce budget fait partie du budget de la communauté". Alors,
nous pourrions modifier cette phrase, en disant ceci: "Nonobstant l'article no
247," et là j'enchaîne, "ce budget fait partie intégrante
du budget de la communauté et est traité suivant l'article 248".
Mais là, est-ce que ce sera le budget de la communauté ou le
budget du Conseil de sécurité?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je pourrais proposer de sauter à un
autre article pendant qu'on suggérerait un amendement?
On reviendrait dans quelques instants sur cet article-là.
M. BURNS: M. le Président, de toute façon je pense qu'on
connaît l'intention.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. BURNS: On pourrait peut-être s'en référer aux
légistes et voir s'il y a des hérésies dans le domaine. Je
n'ai pas d'objection à ce qu'on...
M. LE PRESIDENT: Vous voudriez proposer le mot "intégrante" avec
la référence à l'article 248 de la Communauté
urbaine.
M. BURNS: Moi je ne suis pas...
UNE VOIX: J'invoque le règlement.
M. PAUL: Suspendu, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Ou attendre quelques instants, on pourrait
peut-être passer à un autre article et lorsque le ministre le
jugera à propos...
UNE VOIX: D'accord.
M. LE PRESIDENT: ... puis on reviendra tout à l'heure sur
l'article 240. Article 9, adopté?
M. DROLET: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 10.
M. DROLET: Adopté.
Service de la police de la communauté
M. LE PRESIDENT: Article 241a).
UNE VOIX: Incluant les policiers. Page 6?
M. LE PRESIDENT: Page 6.
UNE VOIX: Article 241a).
M. LE PRESIDENT: Article 241a) 1, sous-paragraphe a).
M. DROLET: Il y a un texte nouveau, dans la marge...
M. BURNS: Je remercie le ministre d'avoir tenu compte des remarques de
certains policiers qui lui soulevaient que certains policiers étaient
également pompiers et...
M. CHOQUETTE: Oui.
M. BURNS: ... qu'il fallait peut-être en tenir compte, parce
qu'enfin, ça règle la sécurité en vertu de
l'article 25 des policiers-pompiers qui n'étaient pas
réglés par le premier texte.
M. CHOQUETTE: Oui.
M. BURNS: Je suis bien d'accord sur ça, quant à moi.
M. LE PRESIDENT: Le député de Verdun.
M. CARON: Il y a eu un conflit. Est-ce que vous avez l'intention
d'intégrer les pompiers avec le temps dans le service de police?
M. CHOQUETTE: Non, pas dans le service de police. Au contraire, avec le
temps on a l'intention plutôt de diviser les fonctions.
M. CARON: Merci.
M. SEGUIN: Ce n'est peut-être pas le moment, M. le
Président, on y reviendra peut-être. D'un autre côté
j'en profite pour poser une question. Le mot "policier" dans son sens large
représente tout membre pas le fonctionnaire mais
tout membre d'un corps de police dans une municipalité. Vous avez dans
certaines municipalités encore ce n'est pas le cas chez moi
mais il y a d'autres municipalités qui ont un directeur, disons
un directeur de police, peut-être un inspecteur qui a une double
responsabilité soit feu et police. S'il est directeur des deux services
et que sa participation comme directeur à ces deux services est dans
l'ordre de 70 p.c. pour la police et 30 p.c. pour le feu, est-ce qu'on doit le
traiter exclusivement comme un directeur de police et lui fixer un revenu ou un
salaire exclusivement pour la police ou si on doit tenir compte de la
rémunération qu'il a peut-être depuis plusieurs mois ou
depuis plusieurs années comme étant chef combiné? Est-ce
que l'individu peut perdre?
M. CHOQUETTE: Je ne crois pas parce que les membres des corps de police,
à quelque grade qu'ils soient, sont intégrés au salaire
actuel, tant et aussi longtemps que leur salaire n'aura pas été
revisé. Maintenant, suivant la procédure qui est
arrêtée...
M. SEGUIN: Je pense que ça viendra plus tard.
M. CHOQUETTE: ... je ne pense pas qu'il y ait un problème
là.
M. LE PRESIDENT: Sous-paragraphe a). Adopté.
Sous-paragraphe b).
M. SEGUIN: Encore dans le sous-paragraphe b), je reprends mon argument
de tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT: Article 241, 1b). Adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 2 de l'article 241a). Adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 3, adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 4, adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 5. Adopté.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 6. Adopté. Paragraphe 7.
M. BURNS: L'alinéa no 7, j'en parle ici parce que ça
revient également à l'alinéa 10. Je comprends la
préoccupation qu'il y a derrière ce texte-là,
c'est-à-dire, qu'on ne fasse pas varier l'âge de retraite de
façon discriminatoire. C'est d'ailleurs un principe qui est couramment
reconnu en droit du travail; dès qu'un employeur a fixé un
âge de retraite il ne peut pas le changer, à son gré,
simplement pour se débarrasser de gens qu'il n'aime pas.
Mais, c'est peut-être moins grave au paragraphe 7, vu que la
même phraséologie nous revient au paragraphe 10, dans le cas des
autres policiers. Je me demande si on ne s'enferre pas inutilement par un texte
aussi rigide quand on dit: "Une fois fixé, l'âge de la retraite ne
peut être pas réduit".
Qu'est-ce qui arriverait si la fraternité des policiers ou
l'association qui représente les membres de l'état-major
réussissait à s'entendre pour faire baisser l'âge de la
retraite? Est-ce que ce texte-là ne nous empêche pas de le faire?
Remarquez que je dis cela comprenant très bien ce que veut dire le
texte, c'est-à-dire qu'on n'agisse pas de façon discriminatoire
à l'égard de l'âge de la retraite. Parce que M. Untel, lui,
a 58 ans et que l'on veut s'en débarrasser, on fixe l'âge de
retraite une année à 57 ans et on dit: Bye, bye, tu es à
ta retraite. Après cela, on revient à l'âge de 60 ou 65
ans, je sais que c'est cela la motivation.
Par un texte comme ça, encore une fois, c'est surtout à
cause de l'autre texte que je le soumets, je me demande si on n'est pas un
petit peu trop rigide et s'il ne devrait pas y avoir une porte ouverte; je n'ai
pas de suggestions concrètes à faire, mais...
M. CHOQUETTE: Je pense que s'il devait intervenir des ententes entre le
Conseil de sécurité, la communauté, les associations
représentatives, soit des policiers, soit de membres
d'état-major, sans qu'on leur reconnaisse en somme la qualité
d'agents négociateurs, je parle des associations qui représentent
des policiers d'état-major, à ce moment-là, on pourrait
amender la loi. D'ailleurs, je me demande si des changements dans les
âges de retraite pour les policiers de Montréal ne
requièrent pas des changements à la loi, en vertu de leur loi qui
régit... C'est par règlements.
M. BURNS: Ce que je crains et encore une fois, ce n'est pas tellement
à cet endroit-là que le problème se pose à mes
yeux. Mais si, disons, la Fraternité des policiers de Montréal,
lors d'une prochaine négociation, tente de négocier un âge
de retraite réduit, je ne voudrais pas qu'ils se fassent opposer ce
texte-là qui dit: "Une fois fixé, l'âge de retraite ne peut
pas être réduit", et qu'on dise: Ah! On ne peut pas y toucher.
M. CHOQUETTE: Oui, mais là, voyez-vous, si on prend le cas du
chef de police, je ne pense pas qu'il appartienne...
M. BURNS: Non, je l'ai soulevé là...
M. CHOQUETTE: Pour le chef de police, l'âge de la retraite ce
n'est pas une affaire qui appartient à la négociation.
M. BURNS: D'accord, sautons-le et nous y reviendrons. Je voulais vous le
mentionner là au cas où vous voudriez changer le texte...
M. CHOQUETTE: Non, je comprends.
M. BURNS: Vous vouliez faire concordance.
M. CHOQUETTE: Vous vouliez me donner un hors-d'oeuvre.
M. BURNS: C'est un obiter dictum.
M. CHOQUETTE: C'est un obiter dictum avant le temps.
M. PICARD: M. le député de Maisonneuve, je pense que, pour
les premières années après l'intégration des corps
de police, il y aurait lieu de conserver la rigidité que le texte a
présentement. Non seulement pour les policiers auxquels vous avez
référé tantôt, mais, je pense aux 24 chefs de police
des 24 municipalités pour lesquels, on pourra peut-être
décréter aussi que l'âge est de 53 ans pour cette
année. Ce serait une façon élégante de mettre
à la retraite tous les hauts gradés des autres corps de
police.
Alors, je pense que, pour les premières années de
l'intégration des corps de police, l'on devrait laisser le texte
très rigide, comme il l'est présentement.
M. BURNS: Je pense que le ministre comprend ce que je veux dire, on y
reviendra plus loin.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 7, adopté? M. PAUL:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 8, sous-paragraphe a)? Adopté.
Sous-paragraphe b)? Adopté. Paragraphe 9?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 10?
M. BURNS: Au paragraphe 10, je vais me reprendre sur mon syndicalisme de
cadre parce que vous le reconnaissez ici, est-ce assez drôle?
M. COURNOYER: Pas du tout.
M. BURNS: Bien, si on relit le paragraphe, ces gens-là sont
nommés "durant bonne conduite et jusqu'à l'âge de retraite
que détermine le Conseil de sécurité après
consultation avec l'association accréditée pour
représenter les policiers et l'association représentant les
membres de l'état-major."
M. COURNOYER: C'est vrai partout.
M. CHOQUETTE: C'est là la différence entre les chefs de
police et les autres membres de l'état-major.
M. BURNS: Non, non, je ne parle plus du chef de police, je reviens
à ce que vous m'aviez dit tantôt: Vous ne voulez pas créer
de précédent dans le syndicalisme de cadre et vous en
créez un.
M. CHOQUETTE: Bien, c'est-à-dire...
M. BURNS: Vous prenez l'avis de l'association représentant les
membres de l'état-major.
M. COURNOYER: Ce n'est pas grave.
M. BURNS: Ce n'était pas grave d'après le ministre du
Travail.
M. CHOQUETTE: Non, mais pour vous faire plaisir d'abord, on va
enlever...
M. BURNS: Je ne veux pas l'enlever.
M. CHOQUETTE: On va enlever l'association des membres de
l'état-major.
M. BURNS: Non, je ne veux pas l'enlever...
M. CHOQUETTE: On va aller plus loin avec les membres de
l'état-major.
M. BURNS: Non, non, non. Je suis bien d'accord. C'est ici que revient le
bout de phrase: "Une fois fixé, l'âge de la retraite ne peut
être réduit."
M. PAUL: ... êtes-vous contre cela?
M. BURNS: Je ne suis pas contre l'idée qu'il y a derrière
cela. Mais est-ce que cela leur permettra à nouveau de rediscuter de
cela, de le rabaisser collectivement? C'est la question que je me pose.
Si c'est à l'âge de 60 ans, et si tout d'un coup, la
tendance générale d'ici deux ou trois ans, se retrouve aux
alentours de 55 ans, c'est peut-être surprenant mais cela peut arriver,
pourquoi les policiers eux, par un texte de loi, seraient empêchés
de négocier une parité, si vous voulez, avec l'ensemble de la
tendance de l'âge de la retraite? J'ai l'impression que ce texte les en
empêchera.
J'ai toujours pensé que, lorsqu'on faisait de la
législation, on en faisait comme si elle était permanente.
M. PICARD: 100 ans?
M. BURNS: On essaie de régler les problèmes que l'on peut
prévoir.
M. PAUL: Le ministre des Affaires municipales est déjà
convaincu; il sera obligé d'amender son bill 48.
M. PICARD: L'encre n'est pas encore sèche.
M. BURNS: Non, je n'aime pas cela. Je trouve que c'est de la
légisaltion avide. Quand on adopte un texte, puis quand on dit qu'on va
attendre que le problème se pose pour le changer, même si on le
prévoit au moment d'adoption, je trouve que l'on perd notre temps de ne
pas le régler.
M. CHOQUETTE: M. le Président, je pense qu'une meilleure solution
serait de biffer complètement, "une fois fixé, l'âge de la
retraite ne peut être réduit". Parce qu'on sait très bien
que l'âge de la retraite ne sera pas augmenté. Il me semble que
c'est impensable qu'à un certain moment le conseil de
sécurité dise: Aujourd'hui, les policiers vont sortir à 65
ans.
M. BURNS: Ou l'on peut dire, "une fois fixé, l'âge de la
retraite ne peut pas être augmenté"; Vous le régleriez
votre problème.
M. CHOQUETTE: Oui?
M. BURNS: Si vous le biffez, de toute façon...
M. CHOQUETTE: On peut le biffer.
M. BURNS: De toute façon, il y a une jurisprudence assez
constante à l'effet que l'âge de la retraite doit se fixer
collectivement. On ne peut pas dire: Parce qu'on n'aime pas M. Untel, on baisse
son âge de retraite.
Quand on parle de groupe, collectivement, je pense bien qu'on
pourrait... Je trouve de toute façon que ce serait mieux de le biffer
que de le mettre dans cette forme-là parce que je crains que cela
prévienne peut-être les gens...
M. CHOQUETTE: "Une fois fixé l'âge de la retraine ne peut
être réduit." On le biffe. Dans le cas du chef, c'est une
situation toute différente parce qu'il est seul à
négocier. Alors, on garde le texte pour lui.
M. BURNS: Et cela constitue pour lui une protection en même
temps.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe 11.
M. BURNS: Un instant.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BURNS: Adopté. Je trouve que le deuxième paragraphe a
été sollicité par les deux syndicats autres que les
policiers et puis je crois que cela règle leurs problèmes assez
clairement; ils ne voulaient pas se voir intégrer à
l'unité de négociation des policiers.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe 11 adopté. L'article 10
adopté avec amendement. L'article 11.
M. CHOQUETTE: Je vous suggère de retenir cet article, de le
suspendre parce qu'on va y apporter des amendements avec l'article 8 que nous
avons déjà suspendu.
M. LE PRESIDENT: On ne les reprendra pas cet après-midi?
M. CHOQUETTE: On va les reprendre tout à l'heure, on peut vous
les donner tout de suite.
M. PAUL: On peut peut-être en disposer tout de suite. Et de
l'article 8 et de l'article 11.
M. LE PRESIDENT: On revient à l'article 8.
M. CHOQUETTE: A l'article 8, l'article se lirait comme suit: "Nonobstant
l'article 247,1e Conseil de sécurité dresse son budget chaque
année pour le prochain exercice financer et le dépose chez le
secrétaire de la communauté, avec son rapport annuel, avant le
1er octobre." On laisse tomber la dernière phrase du paragraphe.
L'article 11 se lirait comme suit et on insérerait après
le mot "modifié" a) en insérant après le mot "financier"
dans la troisième ligne ce qui suit: "en y incluant le budget du Conseil
de sécurité préparé suivant l'article 240".
L'article 247, auquel il est fait allusion, est l'article de la loi de la
communauté qui dit que le comité exécutif dresse le budget
de la communauté avant le 15 octobre. Par ce nouvel article 11, on
introduit simplement l'idée que le budget de la communauté inclut
le budget qui a été préparé par le Conseil de
sécurité pour les fins de la police.
M. BURNS: Je suis bien d'accord.
M. CHOQUETTE: Le Conseil de sécurité doit déposer
son budget avant le 1er octobre tandis que le comité exécutif de
la communauté doit déposer le sien pour le 15.
M. BURNS: C'est parfait.
M. LE PRESIDENT: L'article 8 de l'article 240 adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 11, adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 12? adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 13?
M. SEGUIN: Sur quel principe se base-t-on pour autoriser dans le
deuxième paragraphe de l'article 13...
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous parler plus fort?
M. SEGUIN: "Le Conseil de sécurité peut également,
en cours d'exercice de la communauté, adopter tout budget
supplémentaire qu'il juge nécessaire et le transmettre, pour
adoption, â la communauté." On sait que la Communauté
urbaine est composée de 29 municipalités. Une seule de ces
municipalités a, d'après la loi, le privilège ou le droit
d'apporter un budget supplémentaire à la ville de
Montréal. Les autres municipalités, agissant d'après la
Loi des cités et villes, ne peuvent pas apporter de budget
supplémentaire au cours de l'année, modifier ou changer leur
budget, de quelque manière que ce soit. Déjà le 31
décembre, d'après la loi, chacune des ces municipalités
doit apporter au ministre des Affaires municipales, son budget
équilibré pour l'année. La municipalité n'a pas le
droit d'excéder ce budget ni d'intervenir avec une assistance
supplémentaire. En ce qui concerne ces membres de la Communauté
urbaine, à un moment donné il y aurait la possibilité
qu'en juin, juillet ou septembre, d'une année, le Conseil de
sécurité leur propose des dépenses additionnelles pour
lesquelles ils doivent compenser la communauté. Mais n'ayant pas le
droit de fixer à leur budget un supplément, ils devront reporter
ce montant-là à l'année suivante, ce qui pourrait faire
d'énormes difficultés pour les différentes
municipalités concernées. Je me demande aussi quel est le
principe qui accorde ce droit de budget supplémentaire au Conseil de
sécurité.
M. CHOQUETTE: Déjà, en vertu de la Loi de la
Communauté urbaine, l'exécutif de la Communauté urbaine a
le droit de proposer un budget supplémentaire. Nous n'avons fait que
suivre ce principe, en ce qui concerne la police. Comme le sait le
député de Baldwin, le coût de l'ensemble des services
policiers constitue une très grande part, sinon la plus grande part de
l'ensemble du budget de la communauté. Il me paraîtrait peu
logique de ne pas suivre les mêmes principes pour ce qui est d'un budget
supplémentaire qui pourrait être requis par le Conseil de
sécurité. Mais je suis d'accord avec le député de
Baldwin qu'il faudrait peut-être préciser que ce budget
supplémentaire pourrait faire l'objet ou ferait l'objet des mêmes
étapes, qui sont prévues pour le budget général. Si
le budget supplémentaire n'est pas adopté par la
communauté, si les municipalités n'en sont pas satisfaites, ces
dernières peuvent aller à la Commission municipale et y faire
leur représentation pour dire que le budget supplémentaire n'est
pas autorisé ou qu'il est excessif, compte tenu de la capacité de
payer des contribuables ou qu'il cause une injustice soit dans un groupe ou un
autre des citoyens de l'île de Montréal. Je ne sais pas si le
député serait satisfait d'une référence à
l'effet que le budget supplémentaire, qui pourrait être requis par
le Conseil de sécurité, ferait l'objet des étapes
ultérieures prévues pour le budget général.
M. SEGUIN: Oui. Cela devient une protection...
M. CHOQUETTE: On n'arrive pas avec des budgets supplémentaires en
plein milieu d'exercice sans une justification importante.
M. SEGUIN: C'est ça. Même l'article ne présuppose
pas que ce sera un budget supplémentaire, "adopter tout budget
supplémentaire".
La porte est tellement grande ouverte avec une possibilité du
genre que la Communauté urbaine pourrait être tentée deux
ou trois fois par année, à faire adopter un budget
supplémentaire à la police. On sait que déjà le
montant est très élevé.
M. CHOQUETTE: Je retiens l'idée et je vais demander à M.
Dufour de préparer un amendement dans ce sens-là pour
protéger...
M. SEGUIN: Si la procédure est la même que celle que nous
avons pour le budget général...
M. CHOQUETTE: Oui.
M. SEGUIN: ...faute de pain, on prendra la galette.
M. LE PRESIDENT: On reviendra à l'article 13 dans quelques
instants, on va le retenir. Article 14, sous-article 251a). Adopté.
Article 15. Adopté.
Article 16. Adopté.
Article 17, sous-article 370. Adopté.
Article 18. Adopté.
Article 19.
M. BURNS: A l'article 19, c'est une remarque. Est-ce que le ministre a
déjà à l'esprit le genre de personne j'aurais
peut-être pu poser cette question-là à un article
antérieur quand on parle de la constitution du conseil, mais on
réfère à nouveau aux six membres qu'il veut nommer,
du moins quant à la partie du lieutenant-gouverneur en conseil? Est-ce
que ce sont majoritairement des policiers? Des juges...
M. CHOQUETTE: Non.
M. BURNS: Je ne sais pas quoi?
M. CHOQUETTE: Non.
M. PICARD: Des avocats.
M. BURNS: Je sais bien que s'il nomme un avocat, il ne se trompera pas,
mais je veux dire...
M. CHOQUETTE: Je pourrais me tromper lourdement.
M. BURNS: Dans certains cas, oui. Je pense que dans bien des cas...
M. CHOQUETTE : Soyons modestes.
M. BURNS: Dans bien des cas, vous pourriez vous tromper.
M. CHOQUETTE: Le député a tout à fait raison de me
poser la question. J'y ai réfléchi assez profondément. Je
vois que nous avons trois postes à combler dont un qui, naturellement,
serait possiblement le président du Conseil de sécurité
qui, par conséquent, aura la responsabilité la plus importante
dans le fonctionnement de cet organisme. Mon intention n'est sûrement pas
de nommer des policiers municipaux en fonction parce que je n'en ai pas le
droit. Mon intention n'est sûrement pas de nommer des policiers en
fonction d'un autre corps de police non plus, que ce soit de la
Sûreté du Québec, de la Gendarmerie royale ou de ce qu'on
veut. Je ne crois pas que le Conseil de sécurité soit
nécessairement l'endroit où on doive retrouver des policiers,
malgré que je n'exclus pas dans le groupe des six un policier à
sa retraite. Il me semble que ça peut être utile aux discussions
qui auront lieu au niveau du Conseil de sécurité que d'avoir la
présence d'un policier qui serait à sa retraite et qui aurait
l'expérience du fonctionnement de corps policiers. Il pourrait
être un peu le technicien policier, au niveau du Conseil de
sécurité.
D'autre part, au point de vue de la présidence de l'organisme du
Conseil de sécurité, une qualité importante que je verrais
chez le président est une qualité d'administrateur comme de
connaître l'ensemble des notions des relations de travail, M.
Marcil applaudit d'avoir des connaissances de droit. Je pense que c'est
important.
M. BURNS: La prochaine promotion du ministre du Travail.
M. CHOQUETTE: Je dois dire que je n'ai pas encore approché le
ministre du Travail.
M. LE PRESIDENT: L'article 19.
M. CHOQUETTE: Je vois ces qualités, n'est-ce pas? Je vois
également, parmi les trois membres, une personne qui est soucieuse des
droits de la personne humaine, qui s'est intéressée au respect
des droits fondamentaux et à l'exercie normal de l'autorité que
ce soit au niveau policier ou autre.
Evidemment, je ne sais pas si l'on trouvera les trois personnes en
question mais ce sont des qualités diverses que je rechercherais parmi
les trois personnes que nous avons à désigner.
M. BURNS: Je suis bien d'accord avec les...
M. CHOQUETTE: Les trois administrateurs municipaux, eux aussi, vont
apporter leur contribution, j'en suis sûr. Ils auront sûrement des
qualifications au point de vue de l'administration des affaires publiques ayant
été administrateurs dans leurs municipalités. Je crois que
cela pourrait consister un groupe assez fort.
M. BURNS: Une dernière question. Est-ce que le ministre serait en
mesure de nous annoncer ces nominations bientôt ou si...
M. CHOQUETTE: Je ne suis pas en mesure de les annoncer aujourd'hui,
sûrement.
M. BURNS: Non, cela je m'y attendais.
M. CHOQUETTE: Le projet de loi n'est pas même adopté,
alors...
M. BURNS: Mais est-ce que vous prévoyez les annoncer dans un
avenir assez rapporché?
M. CHOQUETTE: Je ne voudrais pas laisser durer les choses trop
longtemps.
M. BURNS: D'ici le 1er janvier, sans doute.
M. CHOQUETTE: Non, cela pourrait aller plus tard dans le mois de
janvier. Avec les jours qui se bousculent et les consultations qu'il y a
à faire, cela ira dans le courant de janvier.
M. BURNS: Merci bien, M. le ministre.
M. SEGUIN: On ne le réalise peut-être pas, mais le ministre
est certainement adossé quelque peu au mur. On lit déjà,
sur le couvert du budget de la Communauté urbaine pour 1972, que ce
budget est sujet à l'entrée en vigueur du bill 281.
M. CHOQUETTE: La loi sera entrée en vigueur.
M. SEGUIN: On dit que le budget est sujet à l'entrée en
vigueur du bill.
M. CHOQUETTE: C'est tout à fait normal. Le bill sera en vigueur.
D'ailleurs, il y aura un Conseil de sécurité. L'actuel Conseil de
sécurité continue à occuper ses fonctions tant et aussi
longtemps que le nouveau n'est pas constitué. Je n'ai pas dit que les
anciens membres du Conseil de sécurité ne seront pas
nommés sur le nouveau Conseil de sécurité. Je voudrais
bien que l'on se comprenne sur cela.
M. BURNS: D'accord.
M. CHOQUETTE: J'ai décrit des qualités qui peuvent
être prêtées à l'un ou l'autre des membres du futur
conseil, mais cela ne signifie pas que certains membres du conseil actuel ne se
retrouveront pas sur le conseil à venir.
M. BURNS: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 19 adopté. Nous allons revenir
à l'article 13. Les amendements proposés sont les suivants:
Dernière ligne, premier paragraphe, au lieu de "le suivant", "les
suivants": et après la fin du dernier paragraphe, après le mot
"communauté", tel budget est soumis, quant à son adoption, aux
procédures prévues aux articles 247 et 248, mutatis
mutandis."
M. DROLET: L'article 13 est accepté tel qu'amendé?
M. LE PRESIDENT: Le député de Robert-Baldwin avait fait
une suggestion, est-ce que... L'article 13 est adopté tel
qu'amendé?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 20. Adopté. L'article
21. Adopté. L'article 22. Adopté. L'article 23. Adopté.
L'article 24. Adopté. L'article 25.
M. LE PRESIDENT: L'article 26, adopté? Article 27?
M. CARON: Dans l'article 26, s'il y a des fonctionnaires, je ne parle
pas de policiers, mais de fonctionnaires qui veulent rester soit à
l'emploi des villes à l'article 26 ou bien à
Montréal, est-ce qu'ils peuvent le faire? Disons, vous avez parlé
d'un concierge ou d'un standardiste, est-ce qu'ils peuvent le faire ou s'il
faut absolument qu'ils soient mutés?
M. COURNOYER: Je ne vois pas d'obligation de transfert.
M. LAFONTAINE: La majeure partie des policiers et fonctionnaires sont
mutés à la communauté. L'article 25.
M. CARON: A l'article 25, excusez. Est-ce qu'il faut absolument que ces
gens-là soient mutés si la ville est prête à les
garder?
M. CHOQUETTE: Je ne vois pas comment on pourrait enrôler quelqu'un
de force.
M. COURNOYER: Si une personne ne veut pas y aller et que la ville veut
le garder, qu'est-ce qu'on peut faire?
M. CHOQUETTE: Je ne vois pas comment on peut tenir quelqu'un par la
force.
M. CARON: C'est une question qui va nous être certainement
posée.
M. CHOQUETTE: Je dirais qu'en principe ils sont mutés.
Maintenant, si quelqu'un arrive et dit: Monsieur, moi, je ne veux pas
travailler pour la Communauté urbaine, telle ville m'offre un emploi
dans telle fonction et la ville prend sur elle de le garder dans ses fonctions,
il va pouvoir ne pas s'engager pour la Communauté urbaine. Le principe,
c'est qu'il est muté à la Communauté urbaine. Par exemple,
si on veut prendre le cas d'un policier, il pourrait dire: Moi, je n'accepte
pas d'être muté à la Communauté urbaine. La ville va
dire: On ne vous garde pas, monsieur. Que voulez-vous, on n'a plus de service
de police maintenant. Allez vous trouver du travail ailleurs, peut-être
à la Sûreté du Québec, ou à la Gendarmerie
royale, ou à la police de Québec.
M. CARON: C'est surtout pour un fonctionnaire. Ce n'est pas le cas du
policer.
M. CHOQUETTE: Non, mais je donne cela par analogie. C'est la même
chose pour le fonctionnaire, excepté que, pour le fonctionnaire, s'il
avait une répugnance particulière à aller travailler pour
la Communauté urbaine et s'il pouvait conclure d'autres arrangements
avec la ville, vu que nous n'avons pas encore d'esclavage dans la province de
Québec...
M. CARON: D'accord.
M. LE PRESIDENT (Picard): L'article 26, adopté. L'article 27?
Adopté. L'article 28?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Picard): Adopté. L'article 29.
M. BURNS: Je m'excuse. Ce ne sera pas un gros amendement, ni un
"filibuster". M. le Président, j'ai été obligé de
m'absenter, parce que j'avais un message urgent. Est-ce possible de demander
simplement au ministre du Travail si, relativement à l'article 26, il y
a eu consultation auprès du juge en chef du tribunal du travail quant
à la possibilité de prendre ce...?
M. COURNOYER: Non, il n'y a pas eu de consultation auprès du juge
en chef.
M. BURNS: Mais, d'autre part, le ministre du Travail est d'accord sur
cette mesure-là.
M. COURNOYER: Je suis tout à fait d'accord sur cette
mesure-là.
M. BURNS: Il est même d'accord, si néces-
saire, à augmenter le personnel de juges du tribunal du
travail.
M. COURNOYER: On discutera de cela avec le ministre de la Justice qui
est responsable.
M. CHOQUETTE: D'ailleurs, je ferais remarquer au député de
Maisonneuve que le tribunal du travail appartient au ministère de la
Justice.
M. BURNS: Je le sais. D'accord. Oui, c'est vrai, mais c'est d'ailleurs
une des choses qui m'avaient toujours surpris.
En vertu de la loi des juges, je suis d'accord que cela doive relever du
ministère de la Justice. Mais, je pose la question au ministre de la
Justice, si jamais cela impose un surcroît de travail, il ne faudrait
quand même pas que ce boulot additionnel empêche de
fonctionner.
M. COURNOYER: Il ne faudrait pas qu'on les tue! Je ne pense pas. Il
s'agit d'une opération unique d'évaluation et
d'intégration des gens. C'est une opération unique.
M. BURNS: Mais, il y a d'autres références, aussi.
M. CHOQUETTE: D'ailleurs, l'article 26 ne prête à aucun
grief.
M. BURNS: S'il n'y en a pas, tant mieux!
M. CHOQUETTE: Il n'y a pas de raison d'en avoir.
M. BURNS: J'aime mieux prévenir.
M. CHOQUETTE: C'est seulement au cas de mutation avec réduction
de traitement, ou renvoi. Il peut y avoir des cas de renvoi pour d'autres
motifs, mais cela fera partie de la compétence normale du tribunal.
M. BURNS: Sauf qu'on parle de plusieurs milliers de policiers.
M. COURNOYER: On parle d'un maximum de 1,000 policiers. Ce sont ceux qui
sont intégrés. Tous les policiers de la ville de Montréal
ne sont pas soumis à la réévaluation.
M. BURNS: Est-ce qu'on parle de la réévaluation?
M. CHOQUETTE: Plus loin, à l'article 31.
M. COURNOYER: ...scinder ou modifier la décision. Il s'agit d'une
décision dans chacun des cas particuliers par laquelle le policier peut
appeler au tribunal de travail au lieu d'appeler à la Commission de
police. Il y en a tellement peu, cette affaire va tellement bien aller.
M. BURNS: Je le souhaite.
M. PAUL: Vous serez toujours là pour parer les coups.
M. COURNOYER: On fait son possible, on ne réussit pas
toujours.
M. LE PRESIDENT (Picard): Passons maintenant à l'article 29.
L'article 29, adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 30. Adopté. L'article 31.
M. BURNS: M. le Président, à l'article 31, l'amendement
qui est suggéré, nous dit: "Avant de procéder, la
commission devra avoir pris l'avis de la Fraternité des policiers de
Montréal Inc., de la Fédération des policiers du
Québec, de l'Association des membres de l'état-major des
policiers du Québec et de l'Association professionnelle
d'état-major du service..." Il y a quatre associations et, soit dit en
passant, je félicite le ministre de son amendement, l'expression
"prendre avis" est beaucoup plus forte à mon esprit que le mot qui
existait, "consultations".
Comme je l'avais mentionné, il est évident qu'on peut
consulter quelqu'un et envoyer son avis un peu chez le diable.
D'autre part, comme il y a avis à être pris de quatre
associations, je me demande pourquoi, concrètement, on ne pourrait pas
régler le problème en disant que c'est un avis collectif de ces
quatre groupes-là pour que l'un n'ait pas plus de poids que les autres,
à ce sujet.
M. CHOQUETTE: La Commission de police, probablement, réunira les
associations énumérées là et leur demandera leurs
points de vue. Il y aura une discussion générale à savoir
quelles sont les normes qui s'imposent. Chacune y mettra son grain de sel. Je
crois que la commission trouvera, en somme, un...
M. BURNS: Mais pourquoi ne lui impose-t-on pas des normes de base? Parce
que si, à un certain moment, il y a une des associations dont on prend
l'avis, les trois autres, si, par hasard, elles n'avaient pas le même
avis, vont sentir qu'elles ont à peine été
consultées. C'est le problème que je soulève.
M. PAUL: M. Burns, sans vouloir en aucune façon,
dévaloriser les membres de ces associations, est-ce que vous ne
trouveriez pas un peu indécent que les associations imposent en quelque
sorte leurs vues à la Commission de police?
M. BURNS: Non, le texte dit...
M. PAUL: Est-ce que la Commission de police avec l'expérience
qu'on lui connaît déjà ne devrait pas avoir une certaine
liberté d'action et d'appréciation des recommandations ou des
avis qui pourraient émaner de la table de discussions?
M. BURNS: Oui, mais sauf que...
M. PAUL: C'est déjà beaucoup puisqu'on ne fait pas
seulement les consulter. Sans que la commission soit liée par les avis,
il est certain que la commission tiendra compte des avis, du moins majoritaires
du groupe, majoritaires de ces quatre associations.
M. BURNS: Alors, pourquoi ne dirait-on pas de l'avis majoritaire?
M. COURNOYER: Cela veut dire que la commission va être liée
par un avis majoritaire alors qu'effectivement elle peut avoir d'autres
préoccupations que les associations qui sont devant elle. La commission
ne peut pas être liée par l'avis qu'elle reçoit.
M. CHOQUETTE: Adopté.
M. BURNS: Elle peut la discuter ou elle ne la discutera pas avec son
association?
M. CHOQUETTE: Bien oui, elle va être discutée. Bien
sûr, mais je crois que l'astreindre à une certaine
procédure, de dire par exemple, l'avis collectif, parce que tout
à coup s'il n'y a pas d'avis collectif qui émane des quatre
associations, c'est un autre point cela. Et si les quatre sont en
désaccord? Il va falloir que la commission tranche. Alors, c'est pour
cela que je trouve que là on a donné suffisamment de garanties,
la commission va réunir ces gens. Elle n'est pas pour aller chercher
l'avis de telle association séparément de l'avis de telle autre
et, que personne ne sache ce que l'autre a dit. Je ne crois pas que ce soit du
tout l'intention de jouer à cache-cache.
M. BURNS: Ces associations ne veulent pas consulter ou ne veulent pas
que leurs avis soient donnés d'une part puis, d'autre part, sans savoir
quels sont les avis des autres. Je pense bien que c'est ça qui est un
problème.
UNE VOIX: Une espèce de table ronde.
M. PAUL: Oui, mais d'un autre côté, mon cher
collègue, est-ce qu'autrement la Commission de police ne ferait pas
qu'entériner ou ratifier les décisions de...
M. BURNS: On s'entend au départ que "prendre avis", ce n'est
évidemment pas "négocier". Prendre l'avis de quelqu'un,...
M. PAUL: C'est plus fort que "consulter"...
M. BURNS: C'est plus fort que "consulter", mais ce n'est pas encore
"négocier". Ce n'est évidemment pas un droit de veto. On va
s'entendre là-dessus. Je pense que, si je comprends bien la position de
certaines des associations, ce qu'elles aimeraient c'est que, tout en donnant
leur avis, elles sachent aussi quel est l'avis des autres. C'est dans ce
sens-là que je parle de collectivité.
M. CHOQUETTE: Ecoutez, en pratique j'ai parlé au
vice-président de la commission ou du moins on lui a parlé, pas
moi, un de mes fonctionnaires, et l'intention est d'envoyer une lettre aux
quatre associations et de leur demander de désigner un certain nombre de
représentants et là ces représentants vont rencontrer la
commission et là ils vont dire: Quelles normes suggérez-vous,
etc.?
M. BURNS: Ensemble. Ils vont les rencontrer ensemble.
M. CHOQUETTE: Ensemble. Je ne dis pas que toutes les réunions
vont avoir lieu ensemble, mais il y en a quelques-unes qui vont avoir lieu
ensemble. A un certain moment, quelqu'un peut téléphoner à
M. Marcil et dire: Il y a telle chose qui ne tient pas debout dans votre
suggestion ou telle chose qui est bonne, ou telle suggestion de telle autre
association...
M. BURNS: Vous dites que le juge Laperrière est d'accord sur
cela?
M. CHOQUETTE: Certainement. M. BURNS: Pas de problème.
M. LE PRESIDENT: Alors, le paragraphe 1 de l'article 31,
adopté.
M. PAUL: Non, M. Séguin.
UNE VOIX: Excusez-moi, monsieur.
M. SEGUIN: Au moins s'il est question de viol, qu'on me donne le plaisir
de parler. Je me demande, M. le Président, pourquoi...
UNE VOIX: Le bilinguisme intégral.
M. SEGUIN: Oui, quasiment intégral. Je suis prêt à
écouter le député de Maskinongé, avez-vous des
commentaires additionnels à faire?
Dans l'article 31, d'abord je devrais dire que j'apprécie
énormément le changement qui a été apporté
à l'article où il y a consultations, je me demande pourquoi on a
maintenu ou soutenu le deuxième paragraphe dans l'article 31 où
on dit que le corps de police de Montréal, si digne soit-il, si
compétent soit-il, si honnêtes et si intègres soient tous
ses membres, pourquoi ces policiers, de la même façon que les
policiers de banlieue qui font également leur devoir avec autant
d'intégrité, de sagesse, de connaissance, etc., pourquoi la
police de Montréal ne serait-elle pas assujettie aux mêmes normes,
à la
même réglementation? Parce qu'on les exclut, selon
naturellement ce que le ministre de la Justice pourrait dire, et je n'attaque
pas le ministre de la Justice ici, cela peut être un autre ministre de la
Justice, qui a la décision à prendre.
Si la Communauté urbaine est réellement une
communauté...
M. BURNS: C'est le même ministère.
M. SEGUIN: Je ne connais pas les secrets des dieux et je ne
prétends pas en connaître non plus. J'ai toujours
prêché qu'il s'agissait dans cette communauté de les faire
travailler avec une certaine efficacité, il fallait au moins que les
membres de cette communauté ne soient pas considérés,
Montréal d'une part et les autres.
Vous savez ce n'est pas toujours drôle d'être passé
parmi les autres à chaque occasion. Ici on a encore ce même
paragraphe qui fait cette même distinction et pourtant on élabore
une loi qui doit établir des normes, des conditions de travail, des
conditions de négociations, etc. On exclut un corps parmi le groupe et
je prêcherais la même chose s'il y avait exclusion de la police de
Saint-Laurent, de Montréal-Nord, ou de Pointe-Claire ou de n'importe
quel autre groupe.
Je pense qu'il serait normal d'arrêter ce paragraphe ou cet
article tout de suite après les mots du premier alinéa, "de la
Communauté urbaine de Montréal" et de passer ensuite à
l'amendement qui a été fait, sans en faire exception pour
Montréal.
Peut-être qu'avec la grande efficacité que tous
reconnaissent à ce corps, le sondage, les examens, les enquêtes
qu'on doit mener sont plus sommaires qu'ailleurs, je le concède, mais au
moins qu'ils soient assujettis de la même façon que les autres.
Justice distributive comme le dit souvent le député de
Maskinongé. Justice distributive.
M. PAUL: On l'a exploité, je pense.
M. SEGUIN: Oui. Je me demande quelle a été la raison
réelle et non pas la raison justifiable, mais la vraie raison pour
laquelle on a maintenu ou gardé ce paragraphe. Est-ce que depuis
toujours nous avons connu les conditions qui existent présentement,
est-ce que dans le corps de police de la ville de Montréal il n'y a pas
des exceptions à la règle comme il peut en exister dans les
villes de banlieue?
Pourquoi, subitement, laver un groupe de tout âge et de tout
service et d'assujettir seulement les villes de banlieue, au scrutin, à
la loupe, pour voir si réellement elles correspondent aux normes
on ne les connaît même pas encore qu'elles établiront
après consultation des différentes associations et de la
Commission de police.
M. CHOQUETTE: M. le Président, si le député de
Robert-Baldwin me permet, je lui dirai que le deuxième alinéa est
un alinéa pratique. Ce n'est pas un alinéa théorique.
Alors il ne peut pas chercher la justice théorique ou de principe dans
l'article 31 tel qu'il est rédigé. Il est rédigé
sur le plan pratique. Or, en pratique, qu'est-ce qu'on a comme situation? On a
un corps de police à Montréal qui a 4,000 policiers dont, les
standards d'examens et de formation à l'école de police, de
promotion, de critères, etc., sont plus avancés que la
majorité des autres corps de police. Je crois que tout le monde va quand
même admettre ça au départ. Cela n'est pas faire injure aux
autres corps de police, ce n'est pas diminuer la qualité d'un policier,
c'est simplement reconnaître une réalité, c'est que le
corps de police à Montréal a quand même été
pendant plus longtemps et est probablement mieux structuré que les
autres corps. Si on enlève le deuxième alinéa et qu'on
dit: On va mettre tout le monde sur un pied d'égalité parce
qu'ils sont tous aussi bons et aussi fins les uns que les autres, je suis bien
prêt à le reconnaître en principe. Ce qu'on va faire, c'est
qu'on va forcer la Commission de police à faire un examen de tous les
policiers de Montréal, on va leur imposer une charge de travail
considérable ce qui, en fait, n'est pas réellement l'intention du
ministère. Le deuxième alinéa ne veut pas dire non plus
qu'on va examiner à la loupe le cas de toutes les polices de banlieue
non plus. Cela ne veut pas dire qu'on va se mettre à chercher la
bête noire et à scruter le dossier de chacun pour essayer de
trouver quelque chose de travers et qui ne serait pas satisfaisant aux yeux des
normes qu'on pourra édicter en vertu du troisième
alinéa.
Evidemment, à la ville de Montréal, il peut
requérir l'examen de quelques cas. C'est incontestable. Il peut y avoir
des cas ou des catégories où le ministre, parce qu'on lui a fait
des représentations dans tel sens, peut juger que ça requiert un
examen par la Commission de police. Là, le ministre va prendre ses
décisions. Il va dire à la Commission de police: Allez examiner
cette catégorie de gradés, par exemple. Mais, ce n'est
sûrement pas notre intention, à l'heure actuelle, de nous mettre
à bouleverser les grades du corps le plus structuré de cette
fusion de corps de police. Comme je l'ai répété bien des
fois l'autre jour quand on s'est réuni et qu'on a eu des
représentations dans le même sens que celles que nous fait le
député de Robert-Baldwin au sujet des corps de police des
banlieues, eh bien, il est sûr et certain qu'on va... enfin, je le dis,
évidemment, ce n'est pas moi qui prends les décisions, ce serait
la Commission de police. Mais vu qu'on peut quand même exprimer un peu
notre avis autour de la table, il y a un élément dans tout
ça. Quand on forme une nouvelle corporation ou un nouveau groupe, les
exigences au départ ne sont généralement pas aussi
arrêtées qu'elles le seront plus tard au fur et à mesure
que le groupe ou la profession s'organise. C'est ça
qu'on appelle le "grandfather clause" et c'est ce qui fait que souvent
quand on forme des corporations professionnelles au départ on dit: Tous
les gens qui exercent la profession de comptable agrée, comptable public
accrédité, auditeur public etc., aujourd'hui on doit pratiquer la
compatabilité, mais à partir d'aujourd'hui, cela va être
telle exigence.
Dans le cas actuel, c'est un peu le même esprit, excepté
qu'on sait que, pour la ville de Montréal, ça ne dérangera
pas tellement les choses et que la situation ne le requiert pas. D'un autre
côté, il peut être nécessaire de regarder certains
cas en banlieue et c'est la raison pour laquelle on l'a expliqué de
cette façon.
M. SEGUIN: ... être très productif et en même temps
constructif. Est-ce que le ministre consentirait dans le même texte
à enlever le mot "ne" après le mot "paragraphe" dans la
première ligne; d'enlever le mot "que" avant "dans" dans la
troisième ligne et à la suite des mots "dans la mesure
qu'indiquera le ministre de la Justice".
M. CHOQUETTE: Le mettre positivement?
M. SEGUIN: Oui.
M. CHOQUETTE: Je veux bien.
M. SEGUIN: Cela fait une différence.
M. CHOQUETTE: Le présent paragraphe s'applique au corps de police
de l'île de Montréal...
M. SEGUIN: Cela peut me permettre de demander ce qui a été
fait dans tel cas au sujet de tel...
M. CHOQUETTE: Attendez, vous me mettez peut-être dans une...
M. SEGUIN: Non, non, je vous suggère d'être positif au lieu
d'être négatif.
UNE VOIX: Cela nous oblige à aller...
M. PAUL: Je me demande si le ministre ne sera pas forcé
d'intervenir.
M. SEGUIN: Je n'ai aucun scrupule quant à la directive que le
ministre peut donner. Je lui reconnais le droit de le faire. Je lui dis
d'être positif.
Le présent paragraphe se lirait comme ceci: "Le présent
paragraphe s'applique au corps de police de la ville de Montréal dans la
mesure qu'indiquera le ministre de la Justice". C'est par l'entremise de la
Commission de la police qu'il fera ses directives.
Moi, je pense que c'est positif dans ce sens-là. On
reconnaît le bien-fondé de l'argu- ment précédent du
ministre, mais en même temps on ne fait pas exclusion d'un groupe
vis-à-vis d'un autre. Pour moi, c'est tout à fait logique.
M. PAUL: L'esprit du législateur est de soustraire le corps de
police de Montréal aux dispositions de l'article 31 à moins que,
dans certains cas exceptionnels, le ministre croit de son devoir d'intervenir
et de demander à la Commission de police de considérer certains
cas particuliers...
M. CHOQUETTE: Ou classes.
M. PAUL: Ou classes particulières au sein même de la
Fraternité des policiers de Montréal. Je crois, M. le
Président, que nous ne devrions pas, à mon humble point de vue,
changer de texte. Peut-être souffrons-nous d'une déformation
juridique?
M. SEGUIN: J'en suis convaincu.
M. PAUL: Pour votre propre sécurité, mon cher
collègue, je crois que vous devriez faire confiance au ministre,
à l'honorable député de Maisonneuve et à votre
humble serviteur.
M. SEGUIN: Non, jamais. M. BURNS: M. le Président...
M. SEGUIN: M. le Président, il ne s'agit pas d'une discussion sur
le processus légal ici. Ce n'est pas là la question. Il s'agit du
principe et je suis complètement d'accord sur ce que dit le
député de Maskinongé. Je demande tout simplement, en ce
qui concerne le présent paragraphe, de le rendre positif au lieu
d'adopter l'attitude négative qu'on a. On exclut. Alors au lieu
d'exclure, on pourrait inclure d'une manière bien définie. Il me
semble qu'il n'y a aucun légiste qui peut s'opposer à une
définition positive.
M. PAUL: Voici, en faisant...
M. SEGUIN: C'est pour cela que je dis que lorsque vous parlez de
déformation...
M. PAUL: En faisant disparaître le "le" et le "que", vous ne
soustrayez plus le principe de la non-interférence ou de la
non-application des dispositions de l'article 31 à l'endroit du corps de
police de la ville de Montréal.
Cependant vous conservez le caractère discrétionnaire du
pouvoir du ministre, tandis qu'en gardant le texte tel que nous l'avons, il lui
est soustrait. Ce n'est que par exception que le ministre interviendra.
M. BURNS: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Maisonneuve.
M. BURNS: Là-dessus je partage entièrement l'opinion
émise par le député de Maskinongé. C'est beaucoup
plus qu'une question de texte, c'est beaucoup plus qu'une forme sur le plan
législatif. Uniquement pour tenter de ne pas blesser certaines
susceptibilités, je pense qu'en modifiant cela, on risquerait de causer
plus de problèmes qu'en laissant le texte comme il est là.
En rendant le texte positif, le ministre va être obligé de
donner une directive, comme disait le député de
Maskinongé. Je trouve que la sécurité se trouve quand
même dans le texte. Si le ministre trouve que, véritablement, il y
a quelque chose qui mérite d'être changé au sein du corps
de police de Montréal, il peut alors le faire.
D'autre part, les gens disent: Nous n'avons pas eu de nouvelles du
ministre de la Justice, donc ça va. Tandis qu'ici, ils vont être
obligés... Vous changez complètement, non pas le fardeau de la
preuve, mais le fardeau de la situation en enlevant ces deux textes-là.
C'est beaucoup plus, à mon avis, qu'une simple modification pour ne pas
choquer des susceptibilités.
M. CHOQUETTE: C'est pour cela que je disais que le texte était
rédigé sur le plan pratique.
M. BURNS: C'est ça.
M. CHOQUETTE: Sur le plan pratique, il ne faut pas déranger les
gens quand on n'a pas à le faire. C'est pour cela que l'article est
rédigé de cette façon. Mais si cela devient
nécessaire de déranger des gens, des classes ou des groupes, il y
a là un pouvoir de le faire.
M. BURNS: Comme le ministre disait tantôt, il ne faut pas voir
dans ce texte-là ce qui n'y est pas, c'est-à-dire une
espèce de condamnation des services de police autres que celui de
Montréal. C'est plutôt une question d'ordre pratique, comme dit le
ministre. Je suis entièrement d'accord et je m'opposerais à ce
qu'on change ce texte-là, plus j'y repense, plus je trouve que ça
pourrait causer des problèmes sérieux.
M. PAUL: Au point de vue psychologique, je me demande si les membres du
corps de police de Montréal ne se sentiraient pas maintenant
privés de certains droits ou de certaines règles de
procédure reconnues par l'association quant à leur
classification. Je me demande s'il n'y aurait pas une certaine perturbation
psychologique au sein même du corps de police de la ville de
Montréal.
M. SEGUIN: Bien, je n'argumenterai pas certainement dans ce
sens-là, mais je comprends mal que, d'un côté de la
médaille, au haut de l'article 31, il y a un sous-paragraphe qui est
négatif, à mon point de vue. Lorsqu'il s'agit des autres
municipalités, on est très positif et on peut consacrer plusieurs
lignes à expliquer ce qui doit être fait. En anglais, on dit:
"What is good for the goose is good for the gander." C'est un principe que
j'applique ici, ce qui est bon pour l'un est certainement bon pour l'autre. Si
c'est bon pour Montréal, ça doit être bon pour les
banlieues. D'un autre côté, on ne doit pas pointer du doigt,
même dans une loi. Le ministre parlait d'être pratique, je le suis
et je pense que je peux me permettre de l'être, je ne dois pas
nécessairement toujours être plongé dans des textes de loi.
Pour ce qui arrive dans le cas, je dis tout simplement ceci: Il me semble, peu
importe sa valeur, en toute justice, que le corps de police de la ville de
Montréal doit, au moins en principe, être assujetti aux
mêmes normes que le seront les villes de banlieue et ceci ne me prouve en
rien qu'ils le seront. On peut fort bien établir une ligne de conduite
pour les municipalités de banlieue parce que le texte ne me
prévient pas qu'il en sera autrement, puisque déjà au
début on enlève le corps de police de la ville de Montréal
de cet assujettissement qui découlera des références qui
sont faites par les corps intermédiaires ou les associations. Je parle
de justice, je ne parle pas de principe ici.
M. PAUL: Est-ce que mon collègue convient que cet article a pour
but d'établir des normes pour l'obtention de grades et des fonctions des
membres des corps de police des municipalités? Ceci existe
déjà d'une façon complète, à la suite d'une
expérience d'un système bien vécu qui a apporté de
bons résultats. Cela existe au sein du corps de police de la ville de
Montréal, et sans vouloir faire de reproche, ça n'existe pas dans
tous les corps de police de banlieue.
M. SEGUIN: Je ne crois pas que...
M. PAUL: Je crois que le ministre a apporté des arguments
très solides à l'appui de la conservation du texte que nous
avons.
UNE VOIX: Alors, adopté?
M. CHOQUETTE: Moi, j'aimerais faire plaisir au député de
Robert-Baldwin, mais,...
M. SEGUIN: Non, ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas une
question de faire plaisir.
M. CHOQUETTE: Non, mais j'aimerais le rassurer, mais le plus que je puis
faire pour le rassurer, c'est lui dire que ce n'est qu'en apparence, sur le
papier, qu'il y a une inégalité de traitements, dans le cas de
corps de police de la ville de Montréal et des autres corps
policiers.
M. PAUL: Théoriquement, je pense que votre collègue a
raison.
M. CHOQUETTE: Je ne dis pas qu'il n'a pas raison...
M. PAUL: Il a raison.
M. CHOQUETTE: Je ne dis pas que sur le plan, en principe...
M. SEGUIN: Avoir raison en principe, vous savez, ça ne vaut pas
grand-chose.
M. BURNS: C'est clair, cela devrait vous satisfaire!
M. SEGUIN: Non, pas du tout.
M. CARON: D'après le minsitre, ce seront seulement des cas
exceptionnels qui ne seront pas, au point de vue d'intégration, au point
de vue de grades... ça veut dire que si un type est lieutenant, puis
avec l'intégration il devient sergent ou simple agent, ce seront des cas
exceptionnels.
M. SEGUIN: Ce n'est pas ça qui m'inquiète, pas du tout, ce
n'est pas la question d'un grade. Non, je voudrais qu'on reconnaisse à
tous les corps, une fois qu'ils seront intégrés, au moins les
valeurs partout, à mesure égale. Et s'il y a une exception, s'il
y a un groupe qui n'est pas assujetti à ces mêmes standards,
dès le début, on commence déjà à faire une
scission.
M. CHOQUETTE: Il faut partir d'une certaine base.
M. BURNS: C'est ça, je trouve que c'est l'argument le plus fort.
C'est qu'il ne faut pas...
M. PAUL: ... promotion...
M. BURNS: ... se leurrer actuellement, même si on dit: C'est
l'intégration à la Communauté urbaine, toute
l'économie de cette loi-là, puis tous les principes qui la
sous-tendent font qu'on parle du gros corps de police et puis on intègre
les autres à ce corps de police-là.
Il ne faut pas se conter d'histoires. Je trouve qu'au contraire votre
suggestion sera même nuisible pour les autres corps de police qu 'on va
intégrer. Là, ils savent au moins dans quoi on va les
intégrer, ce qu'ils ne pourraient pas savoir. Ils n'ont même pas
cette espèce de norme existante à partir du moment où le
corps de police de Montréal peut être changé et où
tout le système de grades, tout le système de promotions peut
être changé sur un avis du ministre de la Justice. Ils seraient
moins en sécurité de ne pas savoir ce dans quoi on les
intègre. Là, on leur dit: voici le portrait, ça c'est le
corps de police de Montréal en principe. On a beau appeler cela
l'intégration de la Communauté urbaine, tout le monde sait
on ne cachera pas les mots que c'est l'intégration au corps de
police de Montréal, lequel devient la Commu- nauté urbaine
tranquillement. C'est du moins toute l'économie de cette loi-là,
si vous la lisez.
M. SEGUIN: Je suis bien content d'entendre le député de
Maisonneuve l'admettre tout court. Je n'avais jamais compris et je comprendrai
pas...
M. BURNS: Il ne faut pas se gêner pour leur dire que c'est comme
cela que ça se fera.
M. SEGUIN: ...le programme d'intégration comme étant ni
plus ni moins qu'assimilation pure et simple. Commençons tout de suite
par appeler les choses telles qu'elles sont.
M. CHOQUETTE: Non, mais je crois que... M. SEGUIN: Cela s'applique tout
court...
M. CHOQUETTE: Je crois que le député de Robert-Baldwin va
quand même admettre, même si je ne souscris pas entièrement
à ce que dit le député de Maisonneuve, que le corps de
police de Montréal a 4,000 hommes tandis qu'il n'y a pas un autre corps
parmi les 24, qui a 125 hommes. Je ne vais quand même pas comparer des
pois et des oranges, ou des oranges et des bananes. On est devant deux
situations différentes et il faut en tenir compte. Comme dit le
député de Maisonneuve et là je trouve qu'il a
raison il faut partir d'une certaine base ou de quelque chose qui
existe, qu'on va connaître tangiblement. En gros, c'est vrai, on
connaît le système de la ville de Montréal, je veux bien
l'admettre. Cela ne veut pas dire que les policiers municipaux ne peuvent pas
s'intégrer et s'intégrer d'une façon qui leur donne
entière justice dans le système de la ville de
Montréal.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Olier.
M. PICARD: J'ai l'impression que, si on acceptait l'amendement
proposé par le député de Robert-Baldwin, on
procéderait à ce moment-là à une
réorganisation des corps de police de l'île de Montréal et
non pas seulement à une fusion ou une intégration telle que
prévue dans le projet de loi devant nous. Ce serait une
réorganisation complète de tous les corps.
M. PAUL: Ce pourrait être interprété comme tel.
M. PICARD: ... une réorganisation de tous les corps policiers de
l'île de Montréal.
M. CHOQUETTE: Il ne faut pas oublier qu'un projet de loi comme celui-ci
change beaucoup de choses à la réalité. Il peut
créer, comme actuellement, pas mal d'inquiétudes. Essayons de
diminuer les inquiétudes dans la mesure du possible.
M. BURNS: JE trouve que cela en est une, une façon...
M. CHOQUETTE: Dans la mesure de ce qui est pratique et possible.
M. BURNS: Il y a peut-être aussi une autre conséquence
à cela. Il faut se demander jusqu'à quel point, si on acceptait
l'amendement du député de Baldwin, tout le monde ne se
retrouverait pas du jour au lendemain constable, y compris la ville de
Montréal. Je veux dire, tant que le ministre n'aura pas donné ses
directives.
Au fond, on ferait tabula rasa et on dirait: Maintenant on édifie
les normes.
M. CARON: Cela ne tiendrait pas debout.
M. COURNOYER: Y inclus les corps de policiers de banlieue.
M. PAUL: Adopté sur division.
M. LE PRESIDENT: Article 31, sous-article 1, adopté. Sous-article
2?
M. BURNS: Excusez, est-ce que c'est cet article-là qui ajoute un
délai: "Le délai imparti pour demander par écrit une
révision de ces conclusions". Est-ce qu'il n'y a pas lieu de fixer ce
délai pour...
M. LE PRESIDENT: C'est au sous-article 3, cela.
M. BURNS: Oui, je parle du sous-article 2. Sommes-nous à 2?
M. LE PRESIDENT: C'est le sous-article 3 qui est imparti.
M. BURNS: Ce n'est pas ma journée!
M. SEGUIN: Etiez-vous sur le même article que moi tout à
l'heure?
M. BURNS: Oui.
M. PAUL: Quand vous avez parlé de division, il s'est pensé
séparé tout de suite.
M. BURNS: J'ai failli voter avec vous, et je vote toujours sur division,
d'habitude.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2, adopté?
M. BURNS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3?
M. BURNS: Bon, là, je suis dans le bon article, M. le
Président? Je parlais du délai imparti. Est-ce qu'il ne serait
pas préférable de le fixer, pour que le délai qu'on
impartit aux associations et aux policiers visés ne soit pas trop
court?
M. CHOQUETTE: C'est un délai pour audition. Alors, je pense bien
que ce qui va arriver, c'est qu'ils vont leur envoyer une lettre
enregistrée en disant: Votre cause sera...
M. BURNS: C'est un délai imparti pour demander par écrit
une révision.
M. PAUL: Je me demande, M. le Président, si le ministre ne
devrait pas considérer cette excellente suggestion du
député de Maisonneuve. En quoi cela pourrait-il changer
l'économie de la loi si nous précisions le terme, ou le
délai, durant lequel...
M. CHOQUETTE: Quelqu'un peut s'opposer. Je dirais quinze jours.
M. BURNS: D'accord. Là, au moins, les gens savent que cela ne
peut pas être moins que quinze jours. Après cela, la
procédure se suivra d'elle-même. En fait, c'est pour
protéger le droit de la personne d'en appeler.
M. PICARD: Alors, au lieu de: "le délai imparti", ce serait: "et
accorde un délai de quinze jours"?
M. CHOQUETTE: Attendez, on pourrait mettre ceci: "L'enquête et le
délai imparti qui ne peut être moindre que huit jours francs, pour
demander par écrit une révision de ces conclusions." Cela
donnerait au moins huit jours.
M. PAUL: Qui ne pourrait être...
M. CHOQUETTE: "Qui ne peut être moindre que huit jours".
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3, adopté avec amendement?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 4?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 4, adopté. Le sous-article
5?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 6?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 6? Adopté. Le sous-article
7?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 7, adopté. Le sous-article
8?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 8, adopté. Le sous-article
9?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 9, adopté. Le sous-article
10?
M. BURNS: Au sous-article 10, depuis le début que cela me
fatigue, l'expression du dernier alinéa, quand on dit que les
bénéfices sociaux ou augmentation de salaire et avantages
sociaux, consentis après le 1er septembre 1971, peuvent être
changés s'ils sont "manifestement dans un but de faire supporter par la
communauté des charges anormales". Comment allons-nous réussir
à déterminer cela dans le concret?
M. CHOQUETTE: D'abord, c'est un article qui existait déjà
dans la Loi de la Communauté urbaine et qui donnait le droit à
l'exécutif de la communauté ou au conseil de la
communauté, et au conseil de sécurité, de réviser
une convention.
M. BURNS: Quand vous l'avez adoptée, vous n'aviez pas l'avantage
de m'avoir avec vous!
M. CHOQUETTE: Mais, si vous me demandez mon avis, c'est un excellent
article!
M. BURNS: En somme, ce que vous me répondez, ce n'est pas dans le
but précis de viser un cas actuellement couvert par cette
intégration-là.
M. CHOQUETTE: Je n'exclus aucun cas actuel.
M. PAUL: Vous n'en visez pas non plus!
M. CHOQUETTE: Je n'en visais pas particulièrement non plus.
D'abord, ce n'est pas mon travail. C'est au Conseil de sécurité
à prendre ses responsabilités. L'idée n'est pas de mettre
en cause tout ce qui a été fait. Il peut y avoir des cas
où cet article a son application et je pense que le mettre de
côté serait de l'imprudence.
M. PAUL: Au ministère de la Justice, vous avez certains autres
corps de police aussi de la banlieue.
M. CHOQUETTE: Oui.
M. PICARD: Au cours des auditions, on a donné l'exemple d'un
policier avec le grade de sergent qui maintenant que l'on sait que l'on va
intégrer les forces de police, est promu pratiquement du jour au
lendemain de sergent à inspecteur, quelques semaines ou quelques mois
avant l'intégration.
M. BURNS: J'ai l'impression que cette partie-là...
M. CHOQUETTE: Non, c'est plutôt...
M. BURNS: ... vise les conventions collectives.
M. CHOQUETTE: ... les conventions dans leur ensemble.
M. BURNS: C'est cela. Comme on ne vise pas directement un cas
particulier, dans l'intention du ministre, est-ce que l'on peut savoir
après un certain temps que la convention qui a été
adoptée, je pense par exemple aux policiers de Westmount où le
maire est-ce le maire de Westmount qui est venu nous parler?
M. COURNOYER: Hampstead.
M. BURNS: Hampstead, vous avez raison. Dans le cas d'Hampstead où
la convention a été signée et où les traitements
sont, dans certains cas, un peu plus élevés que ceux de
Montréal.
M. PAUL: M. Marcil a été tranquille pour cela.
M. BURNS: Sauf que le maire...
M. PICARD: Il a même demandé la parité.
M. BURNS : Le maire en question nous disait qu'au total cela ne
coûtait pas plus cher parce que les avantages sociaux étaient
inférieurs à ceux qui sont donnés aux policiers de
Montréal. Je me demande quand ils vont savoir que leur convention ne
sera pas annulée. Si cela prend un certain temps, la possibilité
demeure d'annuler cette convention-là. Cela peut prendre un certain
temps avant que l'on se rende à eux pour la véritable
intégration. Vous comprenez ce que je veux dire? Ils ont cette
épée de Damoclès au-dessus de la tête jusqu'à
ce qu'ils soient effectivement intégrés.
M. COURNOYER: Mais il y a le mot "manifestement" qu'il ne faut jamais
oublier. C'est "manifestement dans le but de faire supporter par la
communauté des charges anormales." Dans le cas par exemple de ce corps
de police dont la convention serait maintenue et dont la composition du
coût, compte tenu du salaire et des autres avantages sociaux,
égale à peu près la même chose que ce qui existe
dans la majorité des corps de police de l'île, on dit que cela n'a
pas été fait manifestement dans le but de faire augmenter les
charges à être supportées par la Communauté urbaine.
Si elle était du 1er
septembre 1971, on pourrait prendre la convention des policiers de
Montréal qui n'est pas encore signée. Elle n'est pas
signée si je comprends bien. Il y a une sorte de signature mais avec un
grand trou dedans.
M. MARCIL: Cela a été conclu aujourd'hui.
M. COURNOYER: Mais le trou était là. C'est donc
après le 1er septembre. On pourrait dire que les policiers de
Montréal avec leur demande de parité avec Toronto, le font
manifestement dans le but de faire supporter par la communauté des
charges anormales. Mais de là à dire que c'était leur but
quand ils ont signé leur entente, ce n'est pas cela du tout. Il y a le
mot "manifestement" qui est extrêmement important. Il faut que ce soit:
Je fais exprès pour faire charger cela à la Communauté
urbaine et je néglige totalement mon travail.
M. CHOQUETTE: Prenons le cas d'une convention collective, par exemple,
dans une municipalité. Si dans le passé, il y a eu des
augmentations régulières je donne un chiffre arbritaire,
$500 ou $600 et si on donne une augmentation, à la veille de
l'intégration, de $1,000 ou autrement, on peut commencer à se
poser des questions sérieusement.
M. BURNS: D'accord. Ce sont des réponses qui me donnent
satisfaction.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10, adopté. M. PAUL:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 31, adopté avec amendement et sur
division. Article 32. Article 32, adopté?
M. CHOQUETTE: Le dernier alinéa de l'article 32, c'est justement
dans l'autre sens. M. le député de Maisonneuve, vous
comprenez?
M. BURNS: Oui. Je félicite le ministre. D'ailleurs, c'est une des
représentations que M. Marcil nous avait faite à la commission et
je suis entièrement d'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 32 adopté. Article 33. Le sous-article
1.
M. PAUL: L'article 33. Est-ce que vous sauvez tous les droits acquis
à ce moment-là, intégralement?
M. BURNS: C'est plus que cela. On accrédite, dans un cas, un
groupe qui ne l'est pas.
M. PAUL: En plus, oui. Est-ce que ce n'est pas à l'occasion de
cette accréditation?
M. BURNS: Mais on constate quand même le fait que ces groupes de
fonctionnaires muni- cipaux sont déjà accrédités
pour la Communauté urbaine. Mais dans le cas du SCFP. ce n'est pas
clair, je trouve que c'est une bonne chose qu'on enlève cette
ambiguïté, qu'on les accrédite à toutes fins
pratiques.
M. LE PRESIDENT: L'article 33, paragraphe 1, adopté.
M. BURNS: Paragraphe 2, adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe 2. Adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le paragraphe 3.
M. BURNS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 33, adopté. L'article
34.
M. PAUL: Il y a une correction.
M. LE PRESIDENT: Il y a une correction sur les articles 30 à
33.
M. LE PRESIDENT: L'article 34, paragraphe a), adopté?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe b)?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Paragraphe c)?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 34, adopté. L'article
35, paragraphe 1.
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 35, paragraphe 2.
M. SEGUIN: M. le Président, est-ce qu'on aurait fait des
études sur les implications financières en ce qui concerne ces
transferts ou ces groupements de fonds de retraite des villes de banlieue avec
le fonds de retraite de la ville de Montréal ou des associations de
bienfaisance de la ville de Montréal? Est-ce qu'on aurait établi
quelles pourraient être les charges additionnelles apportées
à certaines municipalités afin de renflouer ou de faire la
péréquation nécessaire au point de vue du coût d'une
municipalité?
M. CHOQUETTE: Il n'y aura aucun coût encouru par les
municipalités.
M. SEGUIN: A cause du paragraphe dans le projet de loi qui dit que la
Communauté urbaine n'assumera aucun déficit?
M. CHOQUETTE: Et nous avons apporté un amendement pour dire que
les municipalités continuent à être responsables de leur
déficit actuariel respectif. Cela signifie qu'elles ne sont pas
obligées de le combler. C'est ce que ça signifie
implicitement.
UNE VOIX: D'accord, M. Dufour?
M. CHOQUETTE: Je réfère le député à
l'article 38. "Les municipalités continuent d'assumer tout
déficit actuariel établi en date du 31 décembre 1971 ou
toute obligation qui en résulte, encourus par celles-ci avant le 1er
janvier 1972, relativement à un régime de rentes, à une
caisse de retraite ou à un fonds de pension des policiers ou des
fonctionnaires mentionnés à l'article 241 a)".
Cela signifie, par conséquent, que le déficit actuariel
d'une municipalité, est arrêté le 31 décembre. En
somme, elle n'est pas obligée de venir combler le déficit.
M. SEGUIN: Est-ce que des procédures ont été prises
antérieurement à la présentation de cette loi au cours de
l'automne ou de l'été afin d'assurer ou de geler les fonds de
pension? Il n'y a rien eu...
M. CHOQUETTE: Je ne crois pas à moins que quelque chose ait
été fait au niveau de la communauté. Franchement, je ne
pense pas.
M. SEGUIN: C'est que tout déficit actuariel postérieur au
31 décembre 1971 et toute obligation qui en découlent quant aux
matières visées à l'alinéa précédent,
sont assumés par la communauté à l'article 38.
Les dates sont très importantes, je crois, ou pourraient
l'être au sujet de modifications ou de changements qui auraient pû
être faits et quand ces changements doivent entrer en vigueur.
M. CHOQUETTE: Je peux dire au député qu'il y aura
d'autres...
M. SEGUIN: C'est assez difficile.
M. CHOQUETTE: Je crois qu'aujourd'hui, à partir de l'adoption de
ce projet de loi, il va falloir faire une analyse des différents fonds
de pension; cette analyse pourra sans doute révéler des
situations assez diverses dans les municipalités au point de vue de
l'administration de leur fonds de pension et, s'il y a lieu de
légiférer plus tard, nous verrons. Pour le moment, on ne peut pas
aller plus loin que...
M. PICARD: Est-ce que l'association de bienfaisance ne devait pas
contacter toutes ces autres municipalités-là pour avoir le
détail de l'état de la situation de leur fonds de retraite?
M. CHOQUETTE: Bien peut-être l'ont-ils fait. Mais je ne sais pas
si simplement un coup de téléphone ou une lettre pourrait
expliquer la situation qui est très complexe sur les fonds de pension,
parce que même le calcul du déficit actuariel est une chose
très difficile et très délicate en soi. Il faut
évaluer les valeurs qui sont là pour garantir le paiement des
pensions et qui peuvent varier de jour en jour suivant le marché,
suivant la qualité des valeurs qui se trouvent dans les fonds de pension
respectifs.
M. SEGUIN: D'après des portefeuilles variés et la
façon dont les investissements sont faits de la part de chacun de ces
fonds de pension, est-ce qu'on aurait pu évaluer, je serais très
intéressé à le savoir, si... Par exemple, dans le cas
d'une municipalité qui aurait 300 employés municipaux qui
seraient membres d'un plan de retraite pour cette
municipalité-là, parmi ces 300, il y en a peut-être 60 ou
70 qui sont membres du corps de police. Est-ce qu'on aurait analysé,
est-ce qu'on aurait un aperçu de la portée de ceci sur le fonds
de retraite de cette municipalité à l'égard de ses
employés, quand on aura exclu, comme participants à ce plan, 70
cotisants actuels comme le corps de police et si on avait l'intégration
des pompiers, la même chose en découlerait pour ce groupe? Donc si
on enlève du nombre 300 le nombre 70, il en reste tout de même
230. Est-ce que ces employés, ces gens-là qui demeurent dans le
fonds de pension (ces 230 qui demeurent à la municipalité)peuvent
s'attendre aux mêmes assurances, aux mêmes garanties, aux
mêmes revenus et aux mêmes montants d'argent qui normalement leur
reviendraient si les 70 étaient encore intégrés? C'est une
question ouverte. Je n'ai pas envie d'insinuer quoi que ce soit. Je me demande
si on a fait cette étude...
M. CHOQUETTE: L'autre jour...
M. SEGUIN: ... ou si ça n'a pas été porté
sur le reste.
M. CHOQUETTE: ... l'autre jour, un représentant de la
régie des rentes qui était ici nous a répondu que cela
n'affectait nullement les fonds de pension desquels on soustrait un certain
nombre de personnes.
M. SEGUIN: Dans beaucoup de cas, il se peut que dans un corps de police
qui est composé de 70 membres dans une municipalité (je ne
précise aucune municipalité, non pas celle de Pointe-Claire, une
autre municipalité) la moyenne d'âge des policiers soit bien
inférieure à la moyenne d'âge des autres employés,
exception faite peut-être du secteur du bureau général, les
collets blancs. Mais probablement à la voirie, aux travaux publics, aux
parcs, il se
peut qu'il y ait des employés comme les chefs de service, enfin
un assez grand nombre de personnes pouvant avoir un droit d'ancienneté.
C'est dire que l'âge des employés assurés ou garantis peut
affecter de cette façon-là naturellement tout plan de retraite.
C'est dire qu'il en coûterait plus cher à ce moment-là pour
obtenir les mêmes bénéfices. C'est dans ce sens-là
que je comprends que la Communauté urbaine peut ou ne peut pas, selon la
loi, accepter un déficit actuariel ou un déficit d'une partie
d'un fonds de pension qui serait non capitalisé. Qu'est-ce qui en
résulte pour tous ceux qui y demeurent, ceux qui restent dans cette
municipalité?
M. CHOQUETTE: D'après la réponse qu'on a eue l'autre
jour...
M. SEGUIN: Il n'y avait pas d'effet.
M. CHOQUETTE: ... je n'ai pas eu l'impression que cela avait un gros
effet. On a même dit que c'était nul.
M. SEGUIN: La question se pose.
M. LE PRESIDENT: Article 35, 2 adopté. Article 35, 3. Article 35,
3 adopté. Article 35, 4 à lire après "de la
communauté" ou de "municipalité".
Article 36? Adopté. Article 37?
M. SEGUIN: Dans l'article 36, excusez, M. le Président, page 15.
Quelle est la raison, dans le deuxième alinéa, de dire: "La
communauté ou la ville de Montréal verse annuellement à
cette caisse les contributions etc.. la communauté ou la ville de
Montréal?
M. CHOQUETTE: Je pense que la seule raison est que, pendant un certain
temps, les villes vont continuer à payer les salaires et les
contributions des fonds de pension de leurs policiers jusqu'à ce que
l'intégration se fasse. A ce moment, les municipalités vont faire
un compte à la Communauté urbaine pour ce qu'elles auront
versé à leurs policiers ou en faveur de leurs policiers. Alors,
ce n'est sûrement...
M. SEGUIN: Cela ne contredit aucunement l'article 38, où l'on
prétend que la Communauté urbaine n'assumera pas de
déficit.
M. CHOQUETTE: Nullement.
M. SEGUIN: Parce qu'on dit: "La communauté ou la ville" doit
verser...
M. CHOQUETTE: Non.
M. SEGUIN: Non, il n'y aura pas contradiction.
M. LE PRESIDENT: L'article 36 adopté.
L'article 37? Article 37, adopté. Article 38? Article 38,
adopté. Article 39? Article 39, adopté. Article 40? Article 40,
adopté. Article 41? Article 41, adopté. Article 42? Article 42,
adopté. Article 43? Article 43, adopté. Article 44?
Adopté. Article 45? Adopté. Article 46?
M. CHOQUETTE: M. le Président, si vous permettez, à
l'article 44, il y a une légère modification.
M. LE PRESIDENT: Nous revenons à l'article 44.
M. CHOQUETTE: Oui, à l'article 44, dans le troisième
alinéa, après le mot "salaires", il faut mettre virgule, "les
contributions à un régime de retraite et les
bénéfices sociaux de leurs policiers et fonctionnaires comme
s'ils n'étaient pas transférés à la
communauté." Cela, c'est pour la période transitoire.
M. PAUL: Les contributions autres...
M. CHOQUETTE: A un régime de retraite.
M. LE PRESIDENT: On reprend le troisième paragraphe de l'article
44, cinquième ligne, après les mots: "salaires, les contributions
à un régime de retraite." Article 44, adopté avec
amendement. Article 46? Article 46, adopté. Article 47?
Adopté. Article 48.
M. SEGUIN: Pour les biens semi-publics, si je comprends bien la
Communauté urbaine compensera pour le solde des paiements qui pourraient
rester à faire, ils demeureraient à la charge de la
municipalité des bâtisses qui auraient été
construites exclusivement pour l'utilisation de la police. C'est dire qu'on ne
dédommage aucunement, outre la municipalité, si ce n'est que de
relever des redevances, du solde des paiements. Et on s'accapare de la
bâtisse. C'est ça?
M. CHOQUETTE: C'est cela et, sur ce point-là, nous avons suivi le
texte du règlement no 26 adopté par la Communauté urbaine
de Montréal.
M. LE PRESIDENT: Article 48, adopté. Article 49?
Article 49, adopté. Article 50?
Article 50, adopté. Article 51?
Adopté. Article 52?
Article 52, adopté. Article 53, 1)?
Article 53, paragraphe 1, adopté.
Paragraphe 2? Adopté. Paragraphe 3? Adopté. Paragraphe 4?
Adopté. Paragraphe 5? Adopté. Paragraphe 6? Adopté.
Paragraphe 7? Adopté. Paragraphe 8? Adopté. Article 53,
adopté. Article 54, adopté?
M. BURNS: Article 54, M. le Président, j'ai
d'ailleurs déjà fait cette remarque, au niveau de mon
intervention en deuxième lecture. Quand on lit, à l'article 54,
qu'il devrait y avoir uniformisation "des divers règlements des
municipalités concernant les matières visées au paragraphe
a) de l'article 205 d," on se réfère au paragraphe a) de
l'article 205 d), au règlement du maintien de l'ordre et de la paix,
etc. je me demande très sérieusement si on a actuellement
l'exemple à Montréal d'un règlement de
sécurité protégeant le maintien...
M. CHOQUETTE: ... 1619?
M. BURNS: C'est 3926, qui est d'ailleurs contesté actuellement,
je me demande, en tout cas, je ne me prononce pas.
M. CHOQUETTE: Donc, c'est sub judice. M. BURNS: C'est ça.
M. CHOQUETTE: Donc, on n'en parlera pas.
M. BURNS: Je ne vois pas pourquoi on en parlerait dans notre
législation. Est-ce que ce sera à juger de juridiction
provinciale, de juridiction fédérale ou municipale? Soi dit en
passant, M. le ministre, j'ouvre une parenthèse pour vous signaler que,
M. le député de Maskinongé et moi-même entre autres,
nous avons eu le nez long, même si dans les faits, c'est vrai, lors d'un
autre bill...
M. CHOQUETTE: Vous avez toujours le nez long.
M. BURNS: ... le bill 96, où la cour Suprême a
confirmé notre opinion, n'est-ce pas, M. le député de
Maskinongé?
M. PAUL: Ville de Hull.
M. BURNS: La ville de Hull.
UNE VOIX: C'était une mauvaise cause.
M. BURNS: Je me demande très sérieusement si on se doit de
mettre un texte comme cela dans...
M. CHOQUETTE: Je ne crois pas que l'article 54 soit réellement
dommageable.
M. BURNS: Si on veut dire par cela autre chose que ce que peuvent
contenir, au sens le plus large du mot, les règlements pour le maintien
de l'ordre et de la sécurité ou si on veut simplement dire que la
circulation va être à droite dans toutes les municipalités,
je n'ai pas d'objection. Mais ce pouvoir peut aller quand même assez
loin.
M. CHOQUETTE: J'admets que le député a raison de dire que
le pouvoir peut aller assez loin, mais...
M. BURNS: Cela pourrait même être le pouvoir
d'édicter un règlement anticasseur, M. le ministre.
M. CHOQUETTE: De toute façon cela requiert l'approbation de la
communauté...
M. COURNOYER: Il faudra qu'on l'approuve.
M. CHOQUETTE: ... et l'approbation du lieutenant-gouverneur.
M. BURNS: Mais oui, je sais bien. A ce moment-là, si c'est de
juridiction provinciale...
M. CHOQUETTE: Oui, mais...
M. BURNS: ... Est-ce que cela ne devrait pas revenir par voie de
législation?
M. CHOQUETTE: Oui, mais on ne peut pas préjuger de ce que va
faire le Conseil de sécurité ou de ce que va faire le conseil de
la Communauté urbaine de Montréal.
M. BURNS: Oui, mais moi, comme législateur, la première
nouvelle que je vais en avoir, c'est quand je vais le voir dans la Gazette
officielle.
M. CHOQUETTE: Non, mais écoutez, c'est un domaine très
limité, par rapport à l'ensemble de la réglementation, que
vous soulevez, c'est-à-dire un règlement qui vise à
réglementer des manifestations.
M. BURNS: Il est peut-être très petit ce domaine-là,
mais à mon avis, il touche directement aux libertés civiles, aux
libertés fondamentales. Si petit soit-il, dans le cadre de l'ensemble de
ces règlements, je le considère primordial.
M. CHOQUETTE: Oui, mais il n'y a rien dans l'article 54 qui dit que l'on
peut promulguer un règlement relatif aux manifestations.
M. BURNS: Non, mais...
M. CHOQUETTE: Il n'y a rien...
M. BURNS: Mais, si vous retournez à 205 d) paragraphe a), on dit:
"Le conseil est responsable du maintien de la paix, de l'ordre et de la
sécurité publique dans le territoire de la
communauté."
M. CHOQUETTE: Il est responsable à l'intérieur du cadre
législatif ou réglementaire.
M. BURNS: Bon, d'accord.
M. CHOQUETTE: Il ne peut pas lui-même promulguer des lois.
M. BURNS: Maintenant, revenons à l'article 54 qui dit: "Qu'il
doit uniformiser". A toutes fins pratiques d'ailleurs, le mot "uniformiser",
à mon avis, n'est pas exact. C'est plutôt "remplacer" qui devrait
être là. En tout cas, je ne ferai pas de bataille de mots
là-dessus. Il va lui être absolument, pratiquement impossible
d'uniformiser. En somme, ce qu'il va faire, c'est qu'il va proposer un projet
de règlement remplaçant les divers règlements des
municipalités. Ce serait beaucoup plus exact. Je crains ce petit domaine
restreint.
M. CHOQUETTE: Je comprends le député de soulever le
problème et d'attirer notre attention sur cela. D'ailleurs, j'ai
déjà dit qu'au niveau du gouvernement du Québec nous
faisions actuellement une étude relativement à toutes ces
questions, dans le but d'arriver soit à une législation soit
à un règlement qui aurait une application générale
relativement aux manifestations. Il est sûr et certain que, si le
gouvernement agit à notre niveau, l'action du Conseil de
sécurité, et du conseil de la Communauté urbaine de
Montréal, devient limitée par cette décision de notre
part. Je comprends que le député soulève le
problème.
M. BURNS: Quand le ministre était dans l'Opposition, c'est le
genre de questions qu'il soulevait au ministre de la Justice du temps.
M. CHOQUETTE: Cela fait partie du métier d'être dans
l'Opposition.
M. BURNS: Exemple, le problème des locataires.
M. CHOQUETTE: M. Dufour me signale un autre aspect qui est très
vrai: En admettant que ce règlement municipal uniforme, soit
adopté à toutes les étapes qui sont indiquées dans
l'article 54, c'est-à-dire: Au niveau du Conseil de
sécurité, du conseil de la communauté, du
lieutenant-gouverneur, il peut quand même être contesté
devant les tribunaux s'il a un aspect inconstitutionnel ou qui présente
des défectuosités sur le plan juridique...
M. BURNS: Ce qui m'animait, c'était plutôt l'intention de
prévenir que de guérir.
M. CHOQUETTE: Ce règlement pourra être attaqué
autant que n'importe quel autre règlement municipal. Il n'a pas plus de
force qu'un autre règlement municipal.
M. BURNS: J'ai soulevé le problème pour que tout le monde
soit conscient des limites dans les faits même si les limites dans le
texte ne paraissent vis-à-vis de ce problème-là.
M. PICARD: Etes-vous à la recherche d'un texte pour une
éventuelle loi anticasseur?
M. BURNS: Non.
M. PICARD: J'en ai un ici...
M. BURNS: J'en ai vu un. J'en ai vu quelques-uns.
M. PICARD: Directement de France.
M. BURNS: Cela a été publié dans le Devoir.
M. LE PRESIDENT: Article 54, adopté. Article 55? Adopté.
Article 56? Adopté. Article 57? Adopté. Article 58?
Adopté. A l'article 59, un changement, un amendement, à la
troisième avant-dernière ligne, "au plus tard le 15" au lieu du
13 décembre.
M. DROLET: Le 13, c'est plus chanceux.
M. CHOQUETTE: C'est parce que le budget de la communauté a
été soumis le 15.
M. PAUL: Alors on remplace le chiffre 3 par le chiffre 5.
M. CHOQUETTE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 60?
M. PAUL: M. le ministre vous gardez la même date du 20
décembre? A la dernière ligne, "et il ne peut être soumis
au Conseil avant le 20 décembre 1971".
M. CHOQUETTE: C'est pour donner une date, une période
d'étude.
M. PAUL: Est-ce qu'ils l'ont passé le 20 décembre?
M. CHOQUETTE: Ils ne pouvaient pas, avant le 20 décembre.
M. SEGUIN: Le budget a été déposé
seulement.
M. CHOQUETTE: Il n'a pas encore été discuté, M. le
député-maire?
M. LE PRESIDENT: Article 60? Adopté. Article 61?
Adopté.
M. CHOQUETTE: Il faudrait peut-être dire quelque chose à
nos amis qui nous ont vu travailler et qui ont signifié leur
contentement par des applaudissements modérés, comme il se
doit.
M. ROY (Lévis): Ils ne s'étaient pas entendus avant.
M. CHOQUETTE: Enfin je profite de l'occasion pour remercier les membres
de la commission des séances d'études que nous avons eues sur ce
projet de loi, qui ont été vraiment fructueuses, parce qu'il y a
de nombreux amendements de retenus par le gouvernement; d'autre part, les
observations d'ordre général qui ont été faites
sont utiles aussi, parce qu'elles nous permettent de créer un consensus
autour de questions qui sont fort difficiles, et, par moments, très
techniques. Alors je veux remercier les membres de la commission de leur
collaboration et dire, enfin, que c'est pas mal la meilleure loi que l'on peut
faire dans les conditions actuelles, et aussi remercier ceux qui sont
présents derrière la barre et auxquels je faisais allusion tout
à l'heure pour leur collaboration, et dire que ce désir, ce
besoin de collaboration ne s'arrête pas aujourd'hui. Il faut qu'il
continue et c'est la seule façon, en somme de maintenir un climat sain,
et à tout point de vue, je veux dire, tant au point de vue du respect de
la paix, de l'ordre public, le respect des droits des citoyens que le respect
des syndiqués, des policiers. Je crois que le passage de ce bill aura
sans doute des conséquences importantes, tant sur le plan de la lutte
à la criminalité, que sur le plan fiscal, je l'admets
moi-même. Bien, il a été passé par nous, parce qu'on
s'est rendu compte qu'on ne pouvait pas faire autrement, qu'il fallait le
passer et qu'avec la collaboration de tous, il pourrait donner son plein
résultat dans tous les domaines de l'activité humaine qu'il
traite, et donner son plein résultat surtout pour les citoyens de
Montréal, de l'île de Montréal, de la Communauté
urbaine qui sont ceux pour lesquels nous avons créé cette
loi.
M. PAUL: M. le Président, je suis sûr que mes
collègues de l'Opposition ont remarqué l'anxiété,
l'angoisse qui se traduisait dans la figure de nos amis, représentants
des différentes associations de corps de police, surtout lorsqu'ils ont
constaté que le gouvernement avait rompu tous les ponts avec
l'intelligente Opposition depuis mardi dernier.
Nous avons cependant compris la nécessité et c'est
pourquoi nous étions tout à fait heureux de collaborer avec le
ministre pour tâcher d'étudier cette loi qui devra maintenant
franchir l'étape du comité plénier à
l'Assemblée et à la troisième lecture. Nous devons
féliciter le ministre de l'objectivité avec laquelle il s'est
penché sur toutes les recommandations, sur toutes les
représentations qui lui furent faites ici et en tenant compte
également de certaines suggestions qui lui furent faites par tous ses
collègues, membres de la commission, tant du côté
ministériel que du côté de l'Opposition. Il me reste moi
aussi à former un voeu, c'est que cette loi, malgré ses
implications financières qui deviendront assez lourdes pour certaines
municipalités, puisse apporter les résultats
espérés et que surtout nos policiers du Montréal
métropolitain, maintenant, communient dans un même désir de
lutte efficace contre le crime organisé, par ce souci constant de
protéger le citoyen et également par ce devoir de protéger
ceux qui enfreignent les lois. Si un individu est arrêté, il doit
être traduit devant les tribunaux et il a le droit à certains
égards et je suis sûr que c'est par le respect des droits de la
société, des droits de l'individu que nos policiers pourront
s'acquitter de leurs obligations et que nous obtiendrons un maximum possible de
paix, d'ordre et de justice dans le Montréal métropolitain.
Je souhaite bonne chance à tous ceux qui maintenant deviendront
des frères dans le métier. Ils étaient des collaborateurs,
ils deviennent maintenant membres d'une grande famille. Je souhaite que
l'intégration se fasse avec un grand désir de
compréhension et de coopération tant pour l'avantage du public
que pour tous les membres des différentes associations et, quant
à nous, nous nous réjouirons toujours de l'épanouissement
du corps de police du Montréal métropolitain.
M. LE PRESIDENT: Le député de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président, à la suite des brillantes
paroles du ministre de la Justice et du député de
Maskinongé, je veux joindre ma voix pour remercier et féliciter
ceux qui se sont déplacés pour venir passer quelques jours,
peut-être même quelques semaines parmi nous et nous conseiller sur
la façon justement d'apporter certains amendements qui, dans l'ensemble,
ont été très objectifs. Je me dois également de
féliciter le président de la commission qui a su diriger les
travaux de cette commission avec vraiment beaucoup de tact, car les
séances ont été...
M. PAUL: Pourtant il n'était que notaire.
M. DROLET: C'est ça... car les séances se sont
déroulées de façon très calme, très
constructive, il y a eu des travaux objectifs qui ont abouti à une loi
qui, dans l'ensemble, nous l'espérons, apportera de très bons
résultats.
M. LE PRESIDENT: Merci beaucoup. M. le député de
Maisonneuve.
M. BURNS: M. le Président, autant je n'hésite pas, quand
c'est nécessaire selon notre point de vue, à critiquer
ouvertement le ministre de la Justice, je n'hésite pas non plus à
le féliciter quand je considère qu'il nous amène un projet
de loi amélioré.
C'est d'autant plus important dans un cas comme celui-ci que c'est
probablement le projet de loi pilote en matière d'intégration des
forces policières.
Je le félicite en particulier pour son ouverture d'esprit et son
absence totale de partisanerie. Peu importe l'endroit d'où venaient les
suggestions, s'il les jugeait bonnes, positives, constructives, il les a
utilisées.
Je remercie également le président. C'est rare ces
jours-ci qu'un président dirige des travaux de cette façon.
Je remercie aussi tous ceux qui sont venus ici contribuer, par leurs
remarques, à nous éclairer et à nous aider à
améliorer ce projet de loi.
J'espère, en terminant, que ce projet de loi fera, entre autres
de l'ensemble des corps policiers de la Communauté urbaine de
Montréal, un meilleur corps policier. Tout le monde doit tendre à
la perfection, même si c'est difficile de l'atteindre. Je pense, du moins
je l'espère beaucoup, que ce projet de loi n'aura que des effets
bénéfiques pour combattre le crime, entre autres, et aussi pour
revaloriser la fonction de policier dans la région de Montréal.
Je pense atteindre le but qu'on se fixe, en se penchant sur un problème
comme celui-là.
M. LE PRESIDENT: Merci beaucoup. Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, je m'excuse si je ne vous ai pas
félicité. Vous faites tellement bien les choses continuellement
que je croyais que c'était de la redondance. De toute façon, je
demanderais aux ministres qui sont présents j'en vois au moins
deux de faire un excellent rapport à votre sujet, ce qui vous
permettra, j'en suis sûr, des promotions que je vous souhaite.
M. LE PRESIDENT: Puissent les membres de cette commission continuer ce
beau travail à l'Assemblée nationale à l'occasion du bill
28!
M. PAUL: Merci beaucoup.
M. CHOQUETTE: Je ne vous ai pas félicité parce que
j'étais pris dans le débat et je suis tellement habitué
à ce que vous présidiez bien que je trouvais que c'était
un peu exagéré de souligner combien...
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, vous pourriez avoir une façon
très particulière de me féliciter.
(Pin de la séance: 17 h 35)