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(Onze heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Laplante): La commission permanente de la
justice se réunit pour étudier, article par article, le projet de
loi privé no 262, Loi concernant certains lots du cadastre de la
paroisse de Saint-Sauveur, division d'enregistrement de Québec.
Les membres de cette commission sont: M. Beaumier (Nicolet), M.
Bédard (Chicoutimi), M. Boucher (Rivière-du-Loup) remplacé
par M. Guay (Taschereau); M. Brouillet (Chauveau), M. Charbonneau
(Verchères), M. Dauphin (Marquette), Mme Juneau (Johnson), M. Kehoe
(Chapleau), M. Lafrenière (Ungava) remplacé par M. Rochefort
(Gouin); M. Marx (D'Arcy McGee), M. Paradis (Brome-Missisquoi).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie) remplacé par
M. Boucher (Rivière-du-Loup); M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Blank
(Saint-Louis), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Ciaccia (Mont-Royal), M.
Dussault (Châteauguay), M. Lachapelle (Dorion), M. Martel (Richelieu), M.
Pagé (Portneuf).
M. le député...
M. Lalonde: ...à la place de Pagé.
Le Président (M. Laplante): ...à la place de
Pagé.
M. Lalonde: Lalonde (Marguerite-Bourgeoys).
Le Président (M. Laplante): À la place de M.
Pagé, M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys).
J'appelle maintenant les intervenants. Si vous voulez vous identifier,
s'il vous plaît, et identifier l'organisme que vous
représentez!
M. Ouellet (René): René Ouellet, avocat. Je
représente la CTCUQ, je suis assisté de Me Pierre Beaudet,
notaire.
Le Président (M. Laplante): J'aimerais avoir la
proposition d'un rapporteur, s'il vous plaît:
M. Lalonde: ...voir sa photo sur l'écran une fois...
M. Marx: M. Payne n'était pas à la
télévision cette semaine.
M. Lalonde: La députée de Johnson. M.
Bédard: La députée de Johnson.
M. Lalonde: La députée de Johnson, très
bien. Unanimement.
Le Président (M. Laplante): D'accord, la
députée de Johnson.
M. Blank: J'aime mieux la voir devant les caméras...
M. Lalonde: Oui, que...
M. Bédard: Pour une fois, on est tous d'accord.
Le Président (M. Laplante): Vous faites partie du
même groupe, je crois? Les deux? Non? D'accord.
M. le ministre ou M. le parrain du projet de loi, M. Guay.
Étude du projet de loi no 262
M. Guay: M. le Président, il s'agit essentiellement d'un
projet de loi privé concernant une propriété de la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec dans
le quartier Saint-Sauveur. La Commission de transport de la Communauté
urbaine de Québec est propriétaire de deux emplacements où
étaient situés les anciens garages d'autobus de la commission. La
commission a déménagé dans de nouveaux locaux en banlieue
et ces emplacements, pour ceux qui connaissent la ville de Québec, se
situent sur le boulevard Charest, de part et d'autre de la rue
Marie-de-l'Incarnation. Un de ces emplacements a été
cédé à la Société d'habitation du
Québec et va faire l'objet d'un projet d'habitation, ce qui va sans
doute intéresser le député de Marguerite-Bourgeoys, mais
c'est un autre débat. L'autre emplacement fait l'objet de
transformations en centre commercial. C'est cet autre emplacement qui pose des
problèmes quant à la clarté des titres de
propriété. C'est le but de la demande de la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec. Là-dessus,
je laisserai, avec votre permission, M. le Président, la parole au
procureur de la commission de transport pour qu'il nous expose plus en
détail ce dont il s'agit.
M. Ouellet (René): Merci. M. le ministre, M. le parrain du
projet de loi, MM. les membres de la commission, je pense que vous avez eu
l'occasion de lire le projet de loi. On vous a fait circuler un amendement qui
a été apporté ce matin. Est-ce que l'amendement a
circulé? Oui?
Nous nous rendons compte au moment de la présentation du projet
de loi d'une erreur de copiste à l'article 3 du projet de loi tel
qu'imprimé. On parle de la vente intervenue le 7 avril 1957 devant
Gilles Baillargeon, notaire. Il faudrait remplacer "Gilles" par "Jules". C'est
le seul amendement que nous apportons ce matin; c'est un amendement
technique.
M. Lalonde: II y a aussi la date. M. Ouellet (René):
La date?
M. Lalonde: Parce que si la vente est intervenue le 7 avril 1957,
elle n'a pu être enregistrée en 1952.
Le Président (M. Laplante): À la deuxième
ligne, M. le député de Jeanne-Mance?
M. Lalonde: La première ligne, c'est 1952, ou à la
deuxième ligne c'est 1957. Je ne sais pas laquelle est bonne.
M. Ouellet (René): Je m'excuse, la modification a
été apportée à l'amendement que vous avez eu ce
matin. Cela va? Cela dit, les problèmes de la CTCUQ proviennent d'un
testament qui a été fait par Jean Guillet dit Tourangeau,
testament assez complexe probablement parce qu'il était notaire
lui-même. Il a créé une substitution à deux
degrés, outre l'institué, cela veut dire à trois
degrés. Cela veut dire que ces biens immeubles allaient à ses
arrière-petits-enfants en pleine propriété. C'était
tellement complexe d'application que ce testament a dû faire l'objet de
plusieurs lois spéciales, entre autres, la Loi concernant la succession
de Jean Guillet dit Tourangeau, sanctionnée le 10 mars 1899, 62
Victoria. Il y a eu également au chapitre 174 la Loi concernant le titre
de Lloyd William Clark, sanctionnée le 24 mars 1961. Il y a eu le
chapitre 172, succession Blanchard-Déry, sanctionnée le 19 mars
1921. Toutes ces lois reconnaissaient les difficultés d'application
pratique de la succession de Jean Guillet dit Tourangeau.
Or, pour résumer succinctement le problème, c'est que les
ventes qui ont été notées par le notaire instrumentant
comme pouvant être attaquables en justice constituent des ventes
définitives par des grevés au deuxième degré, alors
que ces grevés au deuxième degré n'avaient pas le droit de
vendre sans qu'il y ait constitution de rente. Autrement dit, ils pouvaient
vendre les immeubles, mais il fallait qu'ils créent des rentes qui
devaient être remises aux arrière-petits-enfants.
Or, les opinions juridiques que nous avons eues à la CTCUQ
allaient dans le sens que les ventes qui avaient été faites par
des grevés du deuxième degré n'avaient pas
été faites avec constitution de rente. De plus, il aurait
dû y avoir des formalités de justice à ce moment-là,
étant donné qu'on ne constituait pas de rente, entre autres
choses.
La CTCUQ est prise avec le problème suivant: II y a un centre
commercial actuellement en construction sur le terrain, et la CTCUQ fera face
à des poursuites judiciaires si nous ne clarifions pas les titres. Le
but recherché par le bill privé est de clarifier les titres.
Je pense que cela explique succinctement, avec les
allégués du bill, la position de la CTCUQ. (11 h 45)
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des commentaires?
Non.
M. Bédard: Non. Une seconde!
M. Blank: Y a-t-il des objections? Y a-t-il une opposition au
bill?
M. Ouellet (René): Une objection? M. Blank:
Oui.
M. Ouellet (René): Nous n'avons reçu aucune
objection au bill.
M. Bédard: Pourriez-vous...
M. Marx: Tous les gens qui pourraient avoir des droits ont
été appelés, on été avisés. Est-ce
que j'ai raison de dire cela?
M. Ouellet (René): Nous avons fait les avis publics
requis. Par contre, on nous a donné certains noms de personnes qui
pourraient être concernées, mais nous croyons, après
étude complète de toute cette affaire, qu'il y aurait
théoriquement des centaines de personnes concernées, qui ne
seraient pas des appelés mais des héritiers d'appelés
répandus à travers le monde. Il y en a en Suisse, il y en a...
Alors, on n'a pas fait d'appel spécial.
M. Bédard: Disons, concernant les règles de
procédure en ce qui a trait aux bills privés, qu'on ne demande
l'impossible à personne. Cependant, la question de monsieur est
très claire, et vous avez dit qu'on vous avait indiqué des
personnes qui auraient pu, qui, selon nous, devraient être
informées; des personnes, pas tout le monde.
Ce que je voudrais savoir, et je pense
que c'est important pour la commission, c'est si des efforts ont
été faits, des recherches valables ont été faites
pour assigner ces personnes que vous connaissez.
M. Ouellet (René): Nous ne connaissons pas ces personnes,
mais un procureur du ministère de la Justice nous a dit qu'il avait
remarqué dans une des lois qui avaient été passées
qu'il y avait un certain Jourdain Fiset qui serait un des petits-fils. Notre
opinion, c'est qu'à cause des règles d'accroissement qui
apparaissent dans tous les bills - il n'y a pas que Jourdain Fiset, il y en
aurait des dizaines... Alors, nous n'avons tenté de rejoindre ni
Jourdain Fiset ni personne d'autre à cause de la clause compensatoire
qu'il y a dans le bill. En définitive, les immeubles concernés,
c'est un terrain situé à la basse-ville de Québec et les
lots pour lesquels on demande un bill privé, ce sont de petites
parcelles de terrain qui sont situées dans un grand ensemble, de sorte
que les droits immobiliers que nous avons pu évaluer et qui pourraient
subsister à la suite de cela seraient probablement d'une valeur de 30
000 $ au plus. Alors, la CTCUQ n'étant pas un individu mais un organisme
public dont la pérennité est connue, nous croyons qu'il n'y a pas
d'injustice apparente, il ne peut pas y en avoir.
M. Marx: Est-ce que j'ai bien compris, M. le Président,
que l'article 4 renuméroté 5 dit: sauf les droits de ces
personnes? Donc, elles auraient le droit de faire des réclamations le
cas échéant.
M. Ouellet (René): Oui.
M. Bédard: Je voudrais qu'on pense... sauf qu'on change un
peu la nature de certains droits qui peuvent changer la situation de force de
certains individus. Entre une créance personnelle et un droit de
propriété, il y a une différence fondamentale. Tous les
membres de la commission, quand il s'agit de projets de loi privés,
essaient de voir le mieux possible ce qu'ils peuvent faire en vue d'aider, mais
d'un autre côté il y a aussi des personnes à
protéger.
Ce que vous nous dites, c'est qu'il n'y a pas d'effort particulier pour
les raisons que vous avez données qui ait été fait aux
fins d'informer M. Jourdain Fiset.
M. Ouellet (René): Non. Je serai honnête avec vous
en vous disant que non.
M. Bédard: Vous nous dites également que, selon
votre évaluation, cela pourrait concerner beaucoup d'autres
personnes.
M. Ouellet (René): Oui.
M. Bédard: Vous nous apportez ce matin un amendement,
à la dernière minute, le 2, à savoir insérer
après l'article 3 le suivant, l'article 4.
M. Ouellet (René): Oui.
M. Bédard: À première vue, cela semble
être un amendement de fond.
M. Ouellet (René): Oui.
M. Bédard: Pourriez-vous l'expliquer aux membres de la
commission?
M. Ouellet (René): L'étude de titres a
démontré qu'il y avait trois titres qui pourraient être
attaquables. Nous pensons qu'il est possible que des déclarations
d'hérédité, à la suite d'ouvertures de succession,
aient pu être mal faites ou, soient incomplètes. Comme les
déclarations d'hérédité constituent des maillons
importants dans les chaînes de titres, nous n'avons pas. voulu nous
limiter aux trois actes en question au cas où il faudrait revenir devant
l'Assemblée nationale pour dire: Nous avons oublié de demander
que telle déclaration d'hérédité soit
validée.
En fait, nous voulons régler le problème une fois pour
toutes. Je peux aller plus à fond, M. le Président, en expliquant
le testament et les difficultés, si vous voulez. Il y a eu un
accroissement, non pas par souche, mais par tête d'héritiers. Et
cet accroissement a eu lieu non seulement entre les enfants, mais
également entre les petits-enfants. Nous pensons que l'accroissement,
c'est-à-dire les parts qui auraient pu revenir à certaines
personnes, n'ont pas nécessairement été mentionnées
sur ces lots. Et n'ayant pas été mentionnées sur ces lots,
il y aurait peut-être un défaut dans les titres. C'est pour cela
que nous avons ajouté le paragraphe 2 dans nos amendements.
J'aimerais ajouter M. le Président qu'il y a eu des
précédents concernant le même testament, et ce sont les
trois lois que j'ai citées tout à l'heure.
M. Bédard: Sauf que la tradition ici et d'une façon
générale veut que, quand il s'agit de titres de
propriétés dont on dispose par bill privé, on exige soit
un consentement des personnes qui pourraient être concernées
directement ou encore on exige des recherches spéciales ou une
information quand même assez particulière de manière
à être certain qu'on ne dispose pas allègrement de droits
qui peuvent exister. Je ne vous cache pas qu'après avoir
été informé par le ministère de la Justice de la
présence ou de l'existence d'un nom bien précis, on est un peu
surpris que vous n'ayez pas fait de recherches un peu plus poussées pour
être certain que les personnes concernées aient au
moins la chance de faire valoir leurs droits, si c'est le cas.
M. Ouellet (René); C'est que, M. le ministre, nous avons
le nom d'autres héritiers d'appelés définitifs que nous
n'avons pas pris la peine non plus de faire venir ou d'aviser
particulièrement hormis la procédure usuelle des avis publics,
puisque la succession a été ouverte définitivement en 1972
et qu'il y a eu un acte de partage, M. le ministre, d'enregistré.
À ce moment, nous pensons qu'il aurait fallu faire des efforts pour
rejoindre tous les héritiers des appelés.
M. Bédard: Non. C'est très louable de votre part,
on n'en demandait pas tant. On vous avait indiqué, entre autres, une
personne que vous avez indentifiée tantôt, Jourdain Fiset, vous
demandant d'essayer de poser des gestes en termes de recherche et vous nous
dites que non. On ne vous avait pas demandé d'en faire pour tous les
autres en puissance. Je suis très conscient du problème qu'il y a
à régler. Je ne sais pas, si on vous donnait un petit
délai au cours de la journée pour qu'au moins vous soyez en
mesure de nous dire que vous avez fait quelque chose pour essayer de rejoindre
la personne en question, on pourrait revenir rapidement et demain matin...
M. Ouellet (René) J'apprécie beaucoup votre
suggestion. Je vais m'empresser de le faire. Je pourrais peut-être
vous...
M. Bédard: Je vous le dis honnêtement, autant je
voudrais aider à régler une situation, autant, en conscience, je
pense, pour les membres de la commission...
M. Marx: M. le Président, cette commission permanente de
la justice siège ce soir aussi à compter de 20 heures ou quelque
chose de cet ordre...
M. Ouellet (René): À 20 heures? Alors, je pourrais
faire les efforts dans la journée, mais je peux vous dire tout de suite
qu'il s'agit de garages et que la construction est faite depuis plus de trente
ans. La possession est publique et nous n'avions pas de soucis, nous n'avions
pas mauvaise conscience à agir comme ça.
M. Bédard: Non, non. En aucune façon, on ne croit
que vous avez mauvaise conscience et si la prescription était
complètement acquise, vous n'auriez même pas besoin de revenir
devant nous. Si vous revenez devant nous, c'est parce que ce n'est pas si clair
que ça. Comprenons-nous bien. Alors, est-ce qu'on s'entendrait pour que
vous fassiez certaines démarches que vous nous relaterez...
M. Ouellet (René): Oui, à 20 heures? M.
Bédard: À 20 heures.
M. Ouellet (René): Je reviens à 20 heures,
parfait.
Le Président (M. Laplante): Nous allons suspendre les
travaux de la commission de la justice jusqu'à 20 heures ce soir pour
reprendre le projet de loi, avec consentement des membres.
M. Ouellet (René): Merci.
Le Président (M. Laplante): Avec le consentement des
membres, on reprendra le projet de loi no 262.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
(Reprise de la séance à 20 h 09)
Le Président (M. Laplante): La commission de la justice se
réunit afin d'étudier, tel que convenu ce matin, le projet de loi
privé no 262, Loi concernant certains lots du cadastre de la paroisse de
Saint-Sauveur, division d'enregistrement de Québec.
Sitôt après cela, suivant l'ordre de l'Assemblée
nationale, il y aura étude du projet de loi no 17 article par article,
Loi modifiant certaines lois relatives à l'administration de la
justice.
Les membres de cette commission sont: M. Beaumier (Nicolet), M.
Bédard (Chicoutimi), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Brouillet
(Chauveau), M. Charbonneau (Verchères), M. Dauphin (Marquette), Mme
Juneau (Johnson), M. Kehoe (Champlain), M. Lafrenière (Ungava)...
M. Marx: Chapleau, Champlain, on va gagner cela la prochaine
fois.
Le Président (M. Laplante): II faudrait changer cela, M.
le secrétaire, n'est-ce pas? ... M. Marx (D'Arcy-McGee), M. Paradis
(Brome-Missisquoi).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Bissonnet
(Jean-Mance), M. Blank (Saint-Louis), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Ciaccia
(Mont-Royal), M. Dussault (Châteauguay), Mme Lachapelle (Dorion), M.
Martel (Richelieu), M. Pagé (Portneuf).
Il faut maintenant nommer un rapporteur.
M. Beaumier: C'était Mme la députée de
Johnson.
M. Bédard: C'était Mme la députée
de
Johnson...
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Bédard: ... qui avait été nommée
rapporteur.
Le Président (M. Laplante): Oui, mais c'est une nouvelle
séance de la commission. On va inscrire Mme Juneau (Johnson).
M. Guay: Pouvez-vous m'inscrire, M. le Président, comme
intervenant à la place de M. Martel (Richelieu)?
Le Président (M. Laplante): Oui, à la place de M.
Martel, comme interventant...
M. Bédard: La commission est grandement honorée par
la présence du député de Taschereau, M. Guay.
Le Président (M. Laplante): ... M. Guay (Taschereau).
M. Guay: Le député de Taschereau est honoré,
ce sera bref par contre. Ce n'est pas pour l'étude des
crédits.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant le projet
de loi no 262.
M. Bédard: M. le Président, lorsque nous nous
sommes quittés ce matin, nous avions convenu qu'au cours des heures qui
suivraient, Me Ouellet ferait certaines recherches concernant un certain
Jourdain Fiset qui pourrait être concerné par le projet de loi. Je
crois que le mieux serait de donner la parole à Me Ouellet pour savoir
si effectivement ces recherches ont été faites. Si la
réponse est favorable, en ce qui a trait à l'ensemble du projet
de loi comme tel, nous n'avons aucune objection pourvu qu'on puisse nous
indiquer que des recherches ont été faites de façon
satisfaisante. Me Ouellet.
Le Président (M. Laplante): Me Ouellet.
M. Ouellet (René): Je vous remercie, M. le ministre et M.
le Président. Effectivement, à la suggestion de M. Bédard,
je suis entré en communication avec M. Jourdain Fiset. J'ai pu trouver
M. Fiset à une adresse à Québec et je suis entré en
communication téléphonique avec lui. Ce que je vous dis est sous
mon serment d'office d'avocat. Je me suis rendu à son domicile et je lui
ai fait part qu'un bill privé était déposé devant
l'Assemblée nationale. Je lui ai donné une lettre, dont je vais
vous remettre copie et de laquelle il a reçu copie pour les fins de
dépôt, dans laquelle je lui fais part qu'il y a un bill de
présenté avec un amendement. Je lui ai donné des
photocopies du bill et de l'amendement. Je lui ai demandé de prendre
note que l'audition concernant ce projet de loi était pour être
continuée au salon rouge de l'Assemblée nationale à 20
heures ce même jour et, s'il avait des droits à faire valoir, de
bien vouloir se présenter.
Maintenant, après être entré en communication avec
son notaire, Me Louis Baillargeon, il m'a fait part qu'il ne se
présenterait probablement pas, que dans son idée à lui
tout était réglé. Je n'ai quand même pas
été jusqu'à lui faire signer de document ou quoi que ce
soit. Je lui ai remis cette assignation. On pourrait peut-être
vérifier s'il est ici, mais je ne pense pas qu'il se soit
présenté.
M. Bédard: Alors, M. le Président, je pense
qu'après vérification assez facile à faire dans les
circonstances M. Jourdain Fiset n'est pas ici. Je pense que les membres de la
commission peuvent s'en rendre compte de la même façon qu'on peut
se rendre compte que des démarches, des recherches ont été
faites. En ce qui nous regarde, M. le Président, ceci nous satisfait. En
conséquence, nous serions prêts à adopter le projet de loi
article par article avec les amendements proposés que nous avons eu
l'occasion d'analyser.
Le Président (M. Laplante): D'accord. J'appelle l'article
1.
M. Bédard: Mon collègue de l'Opposition est
d'accord aussi?
M. Marx: Oui, je suis d'accord. Je n'ai pas de question à
poser.
M. Bédard: Je demanderais M. le Président, qu'on
dépose peut-être dans le dossier la lettre en question. Est-ce que
cela se fait?
Le Président (M. Laplante): Oui, ce n'est pas
l'habitude.
M. Bédard: Non? Dans notre dossier.
Le Président (M. Laplante): C'est que par exception...
M. Marx: À la commission ou dans le dossier du
ministère?
Le Président (M. Laplante): II faut que cela aille dans le
dossier du ministère.
M. Bédard: Nous allons consigner cette lettre dans le
dossier du ministère, après que mon collègue, le
député de D'Arcy McGee, en aura pris connaissance.
M. Marx: Une question d'intérêt
général. Supposons qu'une telle personne
aurait un droit à faire valoir, à combien serait-il
monnayable? (20 h 15)
M. Ouellet (René): Cette question est très
difficile parce qu'il s'agit de parcelles de terrain qu'il faudrait diviser et
dont nous n'avons pas pu obtenir l'évaluation comme telle. C'est en
dessous d'un garage qui est possédé depuis plus de 30 ans. Je
pense que théoriquement on pourrait dire que cela représenterait
plusieurs milliers de dollars, peut-être une vingtaine de milliers de
dollars. Ce n'est pas une évaluation comme telle et il y aurait
peut-être une cinquantaine ou une centaine de
bénéficiaires. Cela peut valoir par intéressé
peut-être 100 $ à 200 $, mais cela est très
hypothétique.
M. Marx: D'accord. J'ai juste voulu avoir une idée de
l'ordre des réclamations possibles à l'avenir. On a vu dans le
projet de loi les droits qui existeront et ils pourraient toujours prendre des
actions, le cas échéant, contre la corporation.
M. Ouellet (René): C'est cela.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 1 du
projet de loi 262.
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 2, du
projet de loi...
M. Bédard: Avec amendement.
Le Président (M. Laplante): Non, no 1, il n'y a pas
d'amendement. C'est l'article 3. Article 1, adopté. Article 2.
M. Bédard: M. le Président, si Me Ouellet n'a pas
d'objection, après analyse au niveau du ministère de la Justice,
nous préférerions que l'amendement se lise ainsi: Insérer,
après l'article 3, le suivant: Les actes translatifs de
propriété, incluant ceux mentionnés aux articles 1
à 3, des lots faisant l'objet de la présente loi sont
ratifiés, confirmés et déclarés opposables aux
tiers à compter de leur date.
M. Ouellet (René): Pas d'objection.
M. Bédard: Cela va?
M. Ouellet (René): Oui, ça va.
Le Président (M. Laplante): II y a quelque chose qui n'est
pas clair.
M. Bédard: On pourrait le relire pour que ce soit bien
clair.
Le Président (M. Laplante): Non, attendez. À
l'article 1, cela?
M. Bédard: Non, insérer, après l'article 3,
l'article suivant qui..
Le Président (M. Laplante): Mais attendez. Il faut que je
revienne à l'article 1.
M. Bédard: Ah bon!
Le Président (M. Laplante): Ce sont les mots Jules et
Gilles.
M. Bédard: Et le millésime.
Le Président (M. Laplante): À la place de Gilles,
c'est Jules. Pardon, c'est à l'article 3.
Article 1, adopté. Article 2, adopté. D'accord?
À l'article 3, vous avez un amendement à apporter.
M. Bédard: Oui, qui aurait l'effet d'insérer,
après l'article 3, le suivant, qui serait numéroté 4. Je
cite: Les actes translatifs de propriété, incluant ceux
mentionnés aux articles 1 à 3 des lots faisant l'objet de la
présente loi, sont ratifiés, confirmés et
déclarés opposables aux tiers à compter de leur date.
Le Président (M. Laplante): Vous pouvez me donner
l'amendement, s'il vous plaît?
M. Bédard: Je vous le donne, M, le Président.
Le Président (M. Laplante): Bon, ça c'est un nouvel
article 4, mais l'article 3 n'est pas adopté. L'article 3 est
amendé, par contre, dans la première ligne; 1957 est
remplacé par 1952 et le mot "Gilles" de la première ligne est
remplacé par "Jules".
M. Bédard: C'est ça.
Le Président (M. Laplante): C'est le seul amendement qu'il
y a à l'article 3. Est-ce qu'on adopte l'article 3?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté tel
qu'amendé.
L'article 4 est un nouvel article tel que le ministre va le lire.
M. Bédard: Vous voulez que je le lise encore une fois, M.
le Président?
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît pour
éviter toute ambiguïté.
M. Bédard: II se lirait comme suit: "Les
actes translatifs de propriété, incluant ceux
mentionnés aux articles 1 à 3 des lots faisant l'objet de la
présente loi, sont ratifiés, confirmés et
déclarés opposables au tiers à compter de leur date."
Le Président (M. Laplante): Merci. L'article 4 devient
maintenant l'article 5 par nouvelle numérotation. Il comporte aussi un
changement à la deuxième ligne où le chiffre 3 est
remplacé par le chiffre 4. C'est bien ça, monsieur?
M. Ouellet (René): Oui.
Le Président (M. Laplante):
L'amendement est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le nouvel article
5, tel qu'amendé, sera adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 5 du projet de loi
no 262 est maintenant l'article 6. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 6 sera
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté tel
qu'amendé.
Le projet de loi no 262 a été adopté avec
amendements.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Merci, monsieur.
M. Ouellet (René): Je vous remercie beaucoup, M. le
Président, M. le ministre, MM. les membres de la commission, M. le
parrain du bill.
M. Bédard: Est-ce qu'on déménage à la
salle 81-A? On va rester ici.
Étude du projet de loi no 17
Le Président (M. Laplante): J'appelle le projet de loi no
17, Loi modifiant certaines lois relatives à l'administration de la
justice.
M. le ministre.
M. Marx: Avant qu'on commence l'étude de ce projet de loi,
j'aimerais faire une remarque, M. le ministre. D'accord?
Vous savez qu'après le 1er juin on ne peut pas déposer un
projet de loi sans le consentement de l'Opposition.
Le Président (M. Laplante): Nous suspendons les travaux
pour une minute.
(Suspension de la séance à 20 h 22)
(Reprise de la séance à 20 h 24)
Le Président (M. Gratton): À l'ordre!
M. Marx: Après le 1er juin, on ne peut déposer un
projet de loi à l'Assemblée nationale sans le consentement de
l'Opposition. Nous avons donné notre consentement pour que le projet de
loi soit déposé, hier. Nous avons aussi donné notre
consentement, ce matin, pour que l'étude de ce projet de loi soit faite
en commission. Nous avons donné notre consentement, parce qu'on n'a pas
voulu vraiment empêcher les Québécois de
bénéficier de ce projet de loi, le cas échéant.
Cependant, la population n'était pas informée de ce projet
de loi, la population n'a pas eu le temps de prendre connaissance de ce projet
de loi. Également, les corps intermédiaires
intéressés, par exemple, le barreau, la Chambre des notaires,
n'ont pas eu le temps de prendre connaissance de ce projet de loi qui est en
fait une loi qu'on a décrite comme technique, de nature technique.
Mon bureau a pris contact avec le barreau et la Chambre des notaires,
cet après-midi, et on a même envoyé une copie du projet de
loi au barreau, à Montréal, par bélinographe. Si le
barreau a certains commentaires, il va nous en faire part ce soir ou demain
matin.
J'aimerais demander au ministre qu'à l'avenir il essaie de faire
en sorte que les projets de loi soient déposés avec un meilleur
délai pour que ce soit possible pour toute la population d'en prendre
connaissance qu'ils soient étudiés en commission et
adoptés en troisième lecture.
M. Bédard: M. le Président, peut-être
simplement pour éviter toute confusion, mon collègue aurait
peut-être pu me transmettre ses inquiétudes, puisque j'aurais pu
l'informer que, dès l'automne dernier, nous avions déjà
communiqué avec le barreau sur l'essentiel des articles et des
dispositions que nous retrouvons de cette loi omnibus. Encore cet
après-midi, une légiste du contentieux du ministère de la
Justice a communiqué à nouveau avec la secrétaire
générale du barreau, Me Filion, et il ne semblait pas y avoir de
complication.
Je voudrais faire remarquer à mon collègue qu'un projet de
loi omnibus est
quand même, d'une façon générale, un projet
de loi où se retrouvent des dispositions de concordance pour la plupart;
ce ne sont pas, pour la plupart, des amendements majeurs à des lois
existantes. Notre manière de fonctionner, en tout cas, ma manière
de fonctionner jusqu'à maintenant, c'est, quand il s'agit d'un projet de
loi omnibus, d'en discuter avec l'Opposition; à partir du moment
où il n'y a pas d'opposition majeure par rapport à des articles,
à ce moment-là, on procède. Quand il y a des oppositions
majeures, je pense qu'il y a lieu de discuter.
M. Marx: Non, mais, M. le Président, on ne veut pas faire
un débat sur cette question. On se fie à la bonne foi du ministre
de la Justice. De toute façon, on a vu, cette semaine et la semaine
passée, des projets de loi omnibus qui ont touché le fond de
beaucoup d'affaires en ce qui concerne l'éducation privée.
M. Bédard: Mais, si on veut s'entendre, ce qu'on a
qualifié de bill omnibus en ce qui a trait au budget...
M. Marx: Non, on s'entend.
M. Bédard: ...nous sommes tous d'accord que ce n'est pas
le bill omnibus dans l'esprit et la lettre de ce qui est normalement
accepté au niveau de la société.
M. Marx: Je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Gratton): Un instant, M. le
député de D'Arcy McGee, s'il vous plaît.
M. Marx: Je n'ai pas terminé. C'est-à-dire que je
pense que c'est le travail, le devoir de l'Opposition de scruter chaque projet
de loi dans l'intérêt de la population. Je note que la Chambre de
notaires n'a pas été contactée; vous avez dit que le
ministère a contacté le barreau. Je pense que la Chambre de
notaires serait intéressée par certains articles de ce projet de
loi. Je conviens bien que le ministère a discuté le projet de loi
avant qu'il soit déposé; on peut toujours faire des changements,
donc ils ne seront peut-être pas d'accord, ils trouveront des erreurs, et
ainsi de suite. Même si le ministère a contacté le barreau,
nous avons contacté l'avocat au barreau qui s'occupe de la recherche et
apparemment, il n'était pas au courant de ce projet de loi;
peut-être que cela avait été discuté avec une autre
personne au barreau. Le ministre, j'imaqine, sera d'accord qu'à
l'avenir, dans la mesure du possible, il fasse en sorte que les projets de loi
soient déposés dans de meilleurs délais pour qu'on puisse
prendre connaissance et étudier vraiment à fond ces projets
là, même si c'est un bill omnibus. Ce sera dans le meilleur
intérêt des Québécois.
M. Bédard: C'est d'ailleurs mon habitude. Aujourd'hui
même j'ai déposé un projet de loi très important
concernant le Code de procédure civile, qui ne sera pas adopté
à cette session, mais qui va permettre déjà d'indiquer les
intentions du gouvernement, même si nous savons que le projet de loi ne
sera étudié que lors de la prochaine session.
M. Marx: Je vous félicite, M. le ministre, on trouve cela
excellent. La population aura tout l'été pour étudier ce
projet de loi, surtout le barreau et la Chambre des notaires, mais le bill
omnibus, ce ne sera pas nécessaire qu'il y ait un délai de quatre
mois pour l'étudier. Je pense qu'un délai d'une semaine ne sera
pas mauvais. Ce n'est pas une critique que l'on formule, c'est un souhait
qu'à l'avenir... (20 h 30)
M. Bédard: Parfaitement d'accord. C'est ce qu'on appelle
des projets de loi un peu de fin de session. Comme on ne va pas dans des
questions de fond de façon majeure, en tout cas...
M. Blank: II y a chose que je veux ajouter aux propos du
député de D'Arcy McGee. On avait objection, à la fin de la
dernière session, à faire adopter la loi 89 à la
dernière minute, pas la session de Noël dernier, mais celle
où il a été question du projet de loi sur le droit
familial. On voit ce qui arrive quant on adopte un projet de loi à toute
vitesse à la dernière journée d'une session et qu'en plus
il y a des amendements. Je suis certain que le ministre n'a pu aviser le
barreau l'automne dernier de ces articles-là parce que la loi qu'il
amende n'existait pas à ce moment.
M. Bédard: Mais oui, mais c'est une modification de
concordance que vous voyez.
M. Blank: Oui, oui, je sais.
M. Bédard: Je n'ai jamais eu la prétention qu'un
projet de loi...
M. Blank: C'est le danger qu'il y a de faire cela sur le bout de
la table.
M. Bédard: Je pense que vous êtes d'accord que je
n'ai jamais eu la prétention qu'un projet de loi était parfait.
On a beau y apporter toutes les précautions...
M. Blank: Ils sont moins parfaits quand on travaille vers la
fin... D'accord.
M. Bédard: II y a toujours la nécessité de
certains amendements.
Code civil
Le Président (M. Gratton): Alors, l'article 1 sera-t-il
adopté?
M. Bédard: II n'y a pas de remarque spéciale. Je
pourrais peut-être donner quelques indications. C'est cela que vous
voulez?
M. Marx: Oui, je pense que ce serait bon de donner des
indications.
M. Bédard: II s'agit d'une modification de concordance
avec l'article 4 qui prévoit qu'un avis de l'adresse du
bénéficiaire d'une déclaration de résidence
familiale peut être enregistré. Comme l'article 1040a
prévoit que le registrateur doit avertir les créanciers
hypothécaires ou privilégiés qui ont donné un avis
d'adresse, il est normal qu'il avertisse également le
bénéficiaire d'une déclaration de résidence
familiale dont un avis d'adresse aura été donné.
Le Président (M. Gratton): Adopté?
M. Blank: Quand vous parlez de l'adresse du
bénéficiaire, cela veut dire que, disons, si une femme enregistre
la résidence familiale, c'est le registrateur qui va aviser le mari? Le
bénéficiaire ici, c'est qui?
M. Bédard: Si on est dans un cas où la femme a
enregistré un avis d'adresse ...
M. Blank: Je ne parle pas de l'avis d'adresse; quand le ministre
a parlé, c'était..
M. Bédard: C'était l'avis d'adresse.
M. Blank: ... seulement l'avis d'adresse?
M. Bédard: Oui, oui.
M. Blank: Je reviens à ce dont je vous ai parlé cet
après midi. Quand on a adopté le bill 89 au sujet de la
résidence familiale, on a indiqué que l'époux qui fait
l'enregistrement doit donner un avis à l'autre dans un délai
raisonnable. Il n'y a aucune définition du délai raisonnable, et
déjà on a porté à mon attention que c'est un
problème. Comme je l'ai expliqué, j'ai déjà eu un
cas à mon bureau où, après un divorce qui était en
instance depuis deux mois, on découvrit par accident que l'avis
enregistré n'avait jamais été donné à
l'autre partie dans la cause. Cela veut dire que cela peut traîner un an
ou six mois et que l'autre personne peut essayer de faire des transactions sans
être au courant qu'il y a un enregistrement contre la résidence
familiale. Et cela mène à quoi? Au moment où une des
parties prend des procédures pour le radier, l'autre personne donne un
avis et ça finit là. Cela veut dire qu'on avait cet
enregistrement contre la propriété depuis peut-être un an,
deux ans ou trois ans, on ne le sait pas. Je pense que c'est assez
sérieux pour qu'on doive fixer un délai pour cet avis.
M. Bédard: Je prends bonne note des représentations
du député. Effectivement, l'article 455 stipulait, concernant la
déclaration de résidence, que, lorsqu'elle est faite par le
conjoint de l'époux propriétaire de la résidence, il doit,
sans délai, en donner avis à ce dernier.
M. Blank: C'est quoi sans délai?
M. Bédard: Je prends note d'une situation dont nous parle
le député. Peut-être que d'autres situations semblables
seront portées à notre attention.
M. Blank: II y a un autre petit détail quand on
étudie ce problème. Quand on a discuté ce bill, j'avais
fait remarquer que parfois l'enregistrement peut causer un divorce. Cela veut
dire que, du moment que l'autre côté va savoir qu'il n'y a pas de
confiance, il va y avoir de la chicane. Cela peut arriver qu'une personne
enregistre une résidence et ne donne pas l'avis et change d'idée.
Avec la loi actuelle, cela prend le consentement de l'autre pour la radier. Si
on veut éviter ce problème, pourquoi ne donnerait-on pas le droit
à la personne qui a fait l'enregistrement de le retirer si elle le
veut?
M. Bédard: Je prends note des représentations,
mais, entre vous et moi, ce n'est pas une grosse charge que de demander le
consentement de l'autre lorsqu'il s'agit de le retirer.
M. Blank: Oui, parce que l'autre personne sera au courant que
c'était déjà fait.
M. Bédard: Je vois plus les problèmes lorsqu'il
s'agit de l'enregistrer.
M. Blank: II y a assez de mariaqes qui sont fragiles que cela
peut causer des problèmes.
Le Président (M. Gratton): Article 1 adopté.
Article 2?
M. Marx: M. le Président, avant qu'on commence l'article
2, je vois que le ministre a un cahier d'explications et qu'il lit dans ce
cahier. Peut-être qu'on peut avoir une copie de ce cahier. Cela va rendre
plus faciles nos travaux.
M. Bédard: Malheureusement, je n'ai pas de copie.
M. Marx: Peut-on envoyer un messager faire faire des copies?
M. Bédard: Non, franchement! M. Marx: Non?
M. Bédard: Vous allez prendre certaines habitudes
là. À l'Assemblée nationale quand même, ça
commence à faire quelques mois que vous y êtes.
M. Marx: Oui mais je pense que ce serait une bonne habitude de
donner des documents...
M. Bédard: Je ne crois pas que ce soit une
nécessité...
M. Marx: Cela va rendre notre travail plus facile, plus efficace
et plus rapide. Mais si vous avez des objections, quand même...
M. Bédard: Ce n'est pas une question d'objection.
Le Président (M. Gratton): Article 2.
M. Marx: Donc, on peut avoir des copies.
M. Bédard: Non, non. Ce n'est pas dans les habitudes. Au
niveau de l'article 2, il s'agit d'une modification de concordance avec
l'article 28. L'article 28 abroge les dispositions de la Loi sur les fabriques
pour les cotisations. Cette abrogation ayant été
agréée par l'Assemblée des évêques, il est
donc normal d'effectuer au Code civil les concordances découlant de
cette abrogation et d'abolir ainsi le privilège immobilier
découlant de ces cotisations.
Le Président (M. Gratton): Adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 3.
M. Bédard: Article 3. Présentement dans les bureaux
d'enregistrement non pourvus d'un système informatique l'index des noms
s'applique aux actes qui ne concernent pas les immeubles. Or, certains actes
qui concernent les immeubles, à savoir les actes sans
numérotation cadastrale, ne sont pas inscrits dans l'index aux immeubles
si bien qu'aucune inscription n'est prévue à leur égard
par la loi. La modification propose donc pour régler ce cas que, dans
les bureaux d'enregistrement non pourvus d'un système informatique,
l'index des noms s'applique à tous les actes non inscrits dans l'index
aux immeubles.
Le Président (M. Gratton): Adopté.
Article 4.
M. Bédard: Est-ce que le député de D'Arcy
McGee a besoin de quelques commentaires?
M. Marx: Oui. Je pense que ce serait bon pour les fins du journal
des Débats.
M. Bédard: Cet article a pour objet de permettre qu'un
avis de l'adresse du bénéficiaire d'une déclaration de
résidence familiale soit donné au registrateur et vise à
compléter la protection qu'ont procurée les dispositions du droit
de la famille sur la résidence familiale. Désormais, non
seulement le conjoint pourra, s'il a enregistré une déclaration
de résidence, demander la nullité d'un acte auquel il n'a pas
consenti, mais en plus il sera avisé immédiatement lorsque des
créances seront enregistrées contre l'immeuble, ce qui,
notamment, lui facilitera d'autant son recours en nullité, le cas
échéant.
Le Président (M. Gratton): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. L'article 5.
M. Bédard: L'article 5. Cet article propose d'abord une
modification de concordance avec l'article 4 puisqu'il a pour but d'indiquer
comment se fera l'enregistrement de l'avis d'adresse du
bénéficiaire d'une résidence familiale. Cet article
propose en outre une modification de concordance avec l'article 2161b du Code
civil en ce qu'il prévoit que l'article 2161c s'appliquera
désormais non seulement aux lots ou subdivisions grevés d'une
hypothèque mais aussi à ceux grevés d'un privilège.
En fait, il s'agit ici de simplement corriger un oubli lorsgue cet article fut
modifié en 1980.
Le Président (M. Gratton): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 6.
M. Bédard: II s'agit également d'une modification
de concordance avec l'article 4, qui prévoit que l'avis de l'adresse du
bénéficiaire d'une déclaration de résidence
familiale peut être enregistré. Comme l'article 2161a
prévoit que le registrateur doit avertir les créanciers
hypothécaires ou privilégiés qui ont donné un avis
d'adresse, il est normal qu'il avertisse également le
bénéficiaire d'une déclaration de résidence
familiale dont un avis de l'adresse aura été donné.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 7.
M. Bédard: C'est la même chose.
M. Marx: Exactement la même chose, il n'y a pas d'autres
commentaires?
M. Bédard: Non.
Le Président (M. Gratton): Article 7, adopté.
Article 8.
M. Bédard: L'article 8 également.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 9?
M. Bédard: Également.
M. Blank: Cela change pour le "ministre"....
M. Marx: C'est le changement de titre...
M. Bédard: C'est cela. Tout simplement, il s'agit de
corriger un oubli.
M. Marx: Un autre oubli, d'accord.
Le Président (M. Gratton): Article 9, adopté.
Article 10?
M. Bédard: On met le titre au long...
Code de procédure civile
Le Président (M. Gratton): Code de procédure
civile. Article 10?
M. Bédard: Cela rejoint ce qu'on a dit tout à
l'heure un peu. Il s'agit d'une modification de concordance avec l'article 28.
L'article 28 abroge les dispositions de la Loi sur les fabriques, sur les
cotisations. Cette abrogation ayant été agréée par
l'Assemblée des évêques, il est donc normal d'effectuer au
Code de procédure civile les concordances découlant de cette
abrogation.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 11?
M. Bédard: Cet article a pour objet de permettre, avec
l'autorisation du juge, l'assignation collective des héritiers d'une
personne décédée depuis deux ans ou plus. Cette
modification devrait s'avérer fort utile, car il est souvent difficile,
quinze ou vingt ans après le règlement d'une succession, de
repérer tous les héritiers. On en a eu un exemple il y a quelques
minutes. Le seul moyen dont dispose alors le demandeur qui est dans
l'impossibilité d'assigner les héritiers individuellement est de
présenter un projet de loi privé. Or, ce recours est
onéreux et entraîne des délais trop longs. C'est une bonne
amélioration.
M. Blank: Sauf que la protection qu'on peut donner aux
héritiers qu'on ne trouve pas, avec la loi, on ne peut pas la leur
donner ici. Vous changez un droit réel en un droit personnel.
M. Bédard: Non.
M. Blank: On ne peut pas la donner ici.
M. Bédard: Cette hypothèse s'étudie à
l'heure actuelle au ministère.
M. Blank: J'essaie de trouver une façon de protéger
l'héritier qui va arriver vinqt ans après pour voir qu'il y a un
jugement...
M. Bédard: Cela va permettre d'au moins convertir...
M. Blank: Peut-être qu'il aurait recours au Code civil pour
la révocation des jugements ou des choses comme cela.
Le Président (M. Gratton): Article 11, adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 12?
M. Bédard: II s'agit d'une modification de concordance
avec l'article 40 qui a pour objet d'établir une juridiction concurrente
entre les districts judiciaires d'Abitibi et de Roberval. Il est donc normal
ici de faire une concordance afin que la règle relative aux frais
d'interprète s'applique non seulement dans le district d'Abitibi, mais
aussi dans celui de Roberval.
Le Président (M. Gratton): Article 12, adopté?
M. Bédard: Adopté. À l'article 13, il s'agit
d'une modification de concordance avec une modification apportée en 1979
à l'article 555. Comme l'article 555 n'exige plus qu'il y ait
réquisition écrite pour la délivrance du bref
d'exécution, il y a lieu de corriger l'article 479 en
conséquence.
Le Président (M. Gratton): Article 13, adopté?
M. Bédard: Adopté. À l'article 14, la
modification proposée a pour but de transférer du tiers-saisi au
saisissant l'obligation de signifier au débiteur copie de la
première déclaration du tiers-saisi en cas
de saisie-arrêt de salaire. Présentement, c'est au
tiers-saisi qu'incombe l'obligation de signifier sa première
déclaration au débiteur. Or, comme la saisie-arrêt ne peut
être exécutée tant que la preuve de cette signification
n'aura pas été établie et comme le tiers-saisi n'a pas
d'intérêt à signifier avec diligence sa déclaration
au débiteur, et qu'il n'a pas non plus avantage ou intérêt
à rapporter la preuve, il en résulte de nombreuses
difficultés pour l'avocat du saisissant d'obtenir l'exécution de
la saisie-arrêt. Désormais, c'est donc le saisissant qui
signifiera au débiteur la déclaration du tiers-saisi et en
rapportera la preuve.
Le Président (M. Gratton): Adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 15?
M. Bédard: La modification proposée a pour objet de
prévoir que le jugement qui modifie une pension alimentaire alors qu'une
saisie est tenante ou que son exécution est suspendue soit
signifiée et non simplement notifiée au protonotaire. Cette
modification est nécessaire, car dans les greffes où les dossiers
sont sur informatique, seule la signification permet au protonotaire de prendre
personnellement connaissance du jugement.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 16?
M. Bédard: Cet article allonge de cinq à dix jours
le délai accordé au débiteur d'une saisie-arrêt de
salaire pour former opposition. En pratique, ce délai s'avère
trop court et il y a lieu de le rendre semblable à celui prévu
pour les saisies-arrêts en général, à savoir dix
jours. (20 h 45)
Une voix: Parfait.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 17.
M. Bédard: Cet article modifie, dans le cas d'une
saisie-arrêt de salaire, le point de départ du délai qui
doit s'écouler avant que les sommes déposées par les
tiers-saisis soient remises au saisissant. Il s'agit d'une modification de
concordance avec l'article 14. En effet, puisque désormais la
signification au débiteur aura lieu nécessairement après
la déclaration du tiers-saisi, il est normal que le délai
préalable au versement au saisissant des sommes déposées
par le tiers-saisi soit computé à compter de la signification au
débiteur.
Le Président (M. Gratton): Article 17, adopté.
Article 18.
M. Bédard: Article 18. Cet article prévoit que
c'est le percepteur des pensions alimentaires du district où le jugement
a été rendu et non plus celui du district où la demande de
perception a été portée qui agit en qualité de
saisissant. Ce changement est nécessaire, étant donné
qu'en vertu de l'article 555 du Code de procédure civile c'est le
protonotaire du district où le jugement a été rendu qui
délivre les brefs d'exécution d'une saisie. En pratique ce
changement n'entraînera aucun inconvénient pour le
créancier d'une pension alimentaire, puisque celui-ci pourra continuer
à s'adresser au percepteur du district où il réside, ce
dernier ayant l'obligation, en vertu du paragraphe 2 de l'article 18
proposé par le projet de loi, de transmettre la demande au percepteur du
district où le jugement a été rendu. Je pense que cela
simplifie...
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 19.
M. Bédard: Article 19. Cet article allonge de cinq
à dix jours le délai dans lequel le tiers-saisi doit
déposer la partie saisissable de ce qu'il doit au débiteur
lorsqu'une saisie-arrêt de salaire redevient exécutoire en
matière de pension alimentaire. C'est une question d'ajuster les
délais.
Le Président (M. Gratton): Article 19, adopté. Loi
sur les bureaux d'enregistrement, article 20.
M. Bédard: Le délai de cinq jours s'avérait
la plupart du temps trop court. On le porte à dix jours.
Le Président (M. Gratton): Article 20.
M. Bédard: On a, M. le Président, si vous voulez,
un amendement purement de concordance au niveau du Code de procédure
civile.
Le Président (M. Gratton): À l'article 19?
M. Bédard: C'est cela, à l'article 19.1.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que vous voulez que j'en
fasse la lecture?
M. Bédard: Oui, M. le Président, ce serait bien
gentil.
Le Président (M. Gratton): L'article 19 serait
amendé comme suit: Insérer, après l'article 19, le
suivant: 19.1. L'article 661.1 de ce code, édicté par l'article
11 du chapitre 21 des lois de 1980, est modifié: 1°
par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots "où
une amende a été portée" par les mots "où le
jugement a été rendu"; 2o par l'addition, à la fin de
l'alinéa suivant, des mots: Dans le cas où la demande est
portée dans un district autre que celui où le jugement a
été rendu, le percepteur gui la reçoit transmet les
documents visés à l'article 659.2 à celui du district
où le jugement a été rendu. Cet amendement sera-t-il
adopté?
M. Bédard: C'est de concordance avec ce gue nous avons dit
tout à l'heure. Il s'agissait de matières mobilières,
alors que, là, il s'agit de matières immobilières.
Le Président (M. Gratton):
L'amendement est-il adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Gratton): L'article 19 est adopté
tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté. Loi sur les bureaux
d'enregistrement
Le Président (M. Gratton): Loi sur les bureaux
d'enregistrement, article 20.
M. Bédard: M. le Président, en vertu de l'article
2159 du Code civil, c'est le ministre de la Justice qui nomme les
registrateurs. Par ailleurs, il n'y a plus de registrateur adjoint nommé
par un registrateur. Or, l'article 6 de la Loi sur les bureaux d'enregistrement
prévoit que c'est le gouvernement gui nomme certains registrateurs
adjoints, d'autres étant nommés par le registrateur. Il y a donc
là une incongruité qu'il y a lieu de corriger.
M. Marx: On aimerait donner ce pouvoir au ministre.
M. Bédard: Parfait.
M. Marx: Je suis tout à fait d'accord.
Loi sur le Conseil consultatif de la justice
Le Président (M. Gratton): Article 20, adopté. Loi
sur le Conseil consultatif de la justice, article 21.
M. Bédard: Cet article a pour objet de permettre aux
membres du Conseil consultatif de la justice de siéger en comité.
Présentement, le conseil se compose de 19 membres, dont 4 sont
nommés d'office et n'ont pas le droit de vote. La lourdeur de
fonctionnement d'un groupe de travail aussi important et la nature des
tâches du conseil font qu'une plus grande souplesse s'impose. Ainsi, en
siégeant en comité, les membres du conseil pourront travailler
d'une manière plus efficace et analyser un plus grand nombre de
dossiers. J'ai eu l'occasion, M. le Président, je n'ai pas besoin de le
dire, d'en discuter avec le président du Conseil de la magistrature gui
était...
M. Marx: Est-ce que le conseil a des règles de pratigue
internes, c'est-à-dire, par exemple, y a-t-il des règles de
pratique internes qui sont...
M. Bédard: Oui, il est évident que les membres se
sont donné des modes de fonctionnement. D'ailleurs, le Conseil de la
magistrature...
M. Marx: Est-ce gu'ils ont un quorum? J'imagine qu'ils ont un
quorum pour...
M. Bédard: Le quorum est de 8. M. Marx: II est de 8
sur 19.
M. Bédard: Aucun article ne le prévoyait. Il est
établi à 8, soit la majorité des membres ayant droit de
vote.
M. Marx: C'est établi par le conseil?
M. Bédard: La création de comités va
permettre de réduire le quorum.
M. Marx: C'est cela le problème, M. le ministre. S'il y a
un conseil de 19 personnes, il serait mauvais que ce soit 4 personnes prennent
des décisions pour les 19. Comprenez-vous ce que je vous dis?
M. Bédard: Je le comprends très bien. Ce sont
exactement les remarques que j'ai faites aussi au président du Conseil
de la magistrature.
M. Marx: Si on a nommé 19 personnes, j'imagine que ce sont
des personnes sérieuses qui veulent siéger où ce conseil.
On a établi un quorum de 8, cela devrait être possible que 8
personnes sur 19 assistent à la réunion du conseil.
M. Bédard: Ces personnes qui sont sérieuses, comme
vous dites, continuent de l'être lorsqu'elles fonctionnent en
comité. L'essentiel de l'amendement apporté, c'est afin de donner
plus de souplesse au niveau du fonctionnement du Conseil de la magistrature,
d'enlever la lourdeur et, après cela, de permettre de traiter
peut-être plus rapidement et d'approfondir plus de dossiers.
M. Marx: M. le Président, le ministre est d'accord avec
moi que ce serait une mauvaise idée que 4 personnes sur 19
prennent des décisions au nom du conseil. Pour éviter
cela, je pense qu'il serait peut-être utile d'étudier la question
à nouveau.
M. Bédard: Je ne crois pas, M. le Président.
M. Marx: Est-ce que vous êtes d'accord avec moi, M. le
ministre, ou non? Est-ce que c'est bien que 4 personnes sur 19 prennent une
décision? Je pense...
M. Bédard: Je suis d'accord avec vous dans le sens qu'il
n'y a que 19 personnes. S'il y avait 50 personnes, ce serait encore mieux, 50
personnes sérieuses. À l'Assemblée nationale, c'est
toujours mieux quand un projet de loi est étudié par l'ensemble
des députés, mais on s'aperçoit bien que, si l'on veut
bien fonctionner, il faut que l'Assemblée nationale
délègue certains pouvoirs à des comités, à
des commissions parlementaires.
M. Marx: L'Assemblée nationale ne peut pas
déléguer des pouvoirs à la commission d'adopter des
projets de loi.
M. Bédard: De les étudier; c'est ce que nous
faisons présentement.
M. Marx: Ce n'est pas cela que l'on trouve ici. Le conseil peut
créer des comités et déterminer leurs fonctions...
M. Bédard: Ce sont des groupes de travail qui donnent leur
avis au conseil.
M. Marx: Pourquoi est-ce nécessaire de changer la loi
constituant le conseil? Un conseil a toujours le droit de former des
comités, des comités de travail. Je pense que cela va de soi, il
peut établir des règles de pratique.
M. Bédard: Non, la loi... On pourrait peut-être lire
l'article suivant et mon collègue comprendra. Là, ils ne
pouvaient pas fonctionner en comité, parce que les membres
n'étaient pas payés.
Il y avait un problème. Lorsqu'ils siégeaient en
comité, ils ne pouvaient pas être payés. Il me semble que,
lorsqu'ils font un travail en comité, c'est tout autant que...
M. Marx: Qu'on prévoit un article où on dit que,
quand ils siègent en comité, ils sont payés.
M. Bédard: Oui, c'est cela. C'est l'article suivant, vous
allez le voir. Cela va ensemble.
M. Marx: On n'a pas toute la loi devant nous, M. le ministre, on
a seulement...
M. Bédard: Si on va plus loin un peu, l'article 22 fait
une concordance avec l'article 21. Puisque les membres du conseil sont
indemnisés de leurs dépenses et peuvent recevoir une allocation
de présence lorsque le conseil siège, il est normal qu'il en soit
de même lorsqu'ils siégeront en comité.
Si mon collègue veut de plus amples informations, Mlle
Marie-Josée Longtin pourrait peut-être ajouter des choses.
En fait, l'objectif, c'est toujours le conseil qui donne un avis au
ministre sur les demandes que lui fait le ministre. Cependant, compte tenu du
fait qu'ils sont 19, souvent cela peut être très lourd de
réunir un groupe de travail de 19 pour donner un avis valable. Alors, on
leur donne le pouvoir de créer des comités, de déterminer
leurs fonctions, lesquels comités vont faire un rapport au conseil et le
conseil entérine ou discute à partir du rapport. Cela peut
permettre d'avoir trois rapports de comités lors d'une réunion du
conseil, d'accélérer les travaux et de donner un avis sur
plusieurs dossiers plutôt que de tarder sur un seul. Actuellement, la
difficulté, c'est qu'on pourrait toujours former des comités,
sauf que nous ne sommes pas autorisés à rembourser les membres
qui y siégeraient pendant une journée ou deux jours
étudier des dossiers.
M. Marx: Donc, le problème qu'on règle ici, c'est
une question d'honoraires versés aux membres du conseil. Je n'ai pas
d'objection, si c'est ce qu'on veut faire. Je n'avais pas compris cela au
début. Ce qu'on veut faire, on veut permettre qu'il y ait des
comités de travail et que les membres de ces comités soient
remboursés ou soient payés par le gouvernement pour le temps
qu'ils font l'étude...
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Gratton): Les articles 21 et 22 sont
adoptés? Adopté. On me permettra d'attirer l'attention sur ceci.
Le secrétariat des commissions m'indique qu'il y aurait lieu de
confirmer la députée de Johnson comme rapporteur de la
commission, si la commission est d'accord.
M. Bédard: D'accord. M. Marx: Avec plaisir.
Loi sur les fabriques
Le Président (M. Gratton): Qu'il en soit ainsi. Loi sur
les fabriques. Article 23.
M. Bédard: L'objet du présent article comporte
quatre volets. Le paragraphe 1 a pour objet de permettre à un laïc
d'être responsable de l'administration temporelle
d'une paroisse, ce qui s'avère conforme à la
réalité dans plusieurs cas. Cette modification répond
à une demande de l'Assemblée des évêques du
Québec. Le paragraphe 2 est une concordance avec le premier. Il a pour
objet de permettre à un laïc d'être responsable de
l'administration temporelle d'une desserte. Le paragraphe 3 établit la
concordance avec les paragraphes 1 et 2 relativement à la
définition de "paroissien". Enfin, le paragraphe 4 a pour objet la
supression de la définition de "paroissien propriétaire",
laquelle supression est proposée en concordance avec l'article 28 que
nous étudierons à l'instant. Une logique implacable.
Le Président (M. Gratton): Après 24, 25, 26,
27.
M. Blank: Avec la connaissance que j'ai de la Loi sur les
fabriques...
Le Président (M. Gratton): Article 23, adopté.
Article 24?
M. Blank: Avec toute la connaissance personnelle de cette loi,
adopté.
M. Bédard: Cet article est de concordance avec les
paragraphes 1 et 2 de l'article 23. On y remplace le mot "clerc" par le mot
"personne".
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 25?
M. Bédard: C'est un article de concordance aussi.
M. Marx: Je n'ai pas entendu, mais est-ce que le ministre a dit
au début qu'il y a eu des consultations?
M. Bédard: Non seulement il y a eu des consultations, mais
c'est à la demande des évêques.
M. Marx: À la demande des évêques,
parfait.
M. Bédard: L'Assemblée des
évêques.
Le Président (M. Gratton): Article 25, adopté.
Article 26? Adopté. Article 27?
M. Bédard: On voit le respect du ministre de la Justice
pour la structure.
Le Président (M. Gratton): Article 27, adopté?
M. Bédard: Oui.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 28?
M. Bédard: La Loi des marguilliers.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 29?
M. Bédard: Adopté. Je n'ai pas de remarques
spéciales.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 30?
Adopté. Article 31?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 32?
M. Bédard: Adopté.
Loi d'interprétation
Le Président (M. Gratton): Loi d'interprétation,
article 32, adopté?
M. Bédard: C'était à la suite d'une
demande...
M. Marx: C'est une faute de frappe à l'article 32 de la
Loi d'interprétation. Le mot "gouvernement" pour "government".
M. Bédard: Vous n'avez pas d'objection? M. Marx:
Pas d'objection. Loi sur les jurés
Le Président (M. Gratton): Adopté. Loi sur les
jurés. Article 33?
M. Bédard: Jusqu'à la réforme de la Loi
électorale, un juge ne pouvait être juré en raison de
l'article 3 de la Loi sur les jurés qui prévoit que pour
être juré, une personne doit être inscrite sur la liste
électorale. En effet, en vertu de l'ancienne Loi électorale, un
juge ne pouvait être inscrit sur une liste électorale. Cependant,
la nouvelle Loi électorale ne contenant plus cette interdiction, il
n'existait donc plus aucune disposition rendant un juge inhabile à
être juré. La modification proposée a donc pour objet de
corriger cette lacune.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 34?
M. Marx: Est-ce qu'il y a eu des juges qui ont
siégé comme jurés dans l'intérim...
M. Bédard: Je ne crois pas.
Le Président (M. Gratton): Article 34?
M. Bédard: Concordance avec l'article 33.
Loi favorisant la libération conditionnelle des
détenus
Le Président (M. Gratton): Adopté. Loi favorisant
la libération conditionnelle des détenus. Article 35?
M. Bédard: Cet article fait passer de cinq à six le
nombre de membres à plein temps à la Commission
québécoise des libérations conditionnelles.
Loi sur les loteries
Le Président (M. Gratton): Article 35, adopté.
Article 36, Loi sur les loteries, les courses, les concours publicitaires et
les appareils d'amusement.
M. Bédard: Je n'ai pas de remarque
particulière.
M. Blank: Quel est le but...
M. Bédard: L'article a pour but de supprimer la
disposition édictant qu'un des membres de la Régie des loteries
et courses doit être un juge de la Cour provinciale et de la Cour des
sessions de la paix. Cette modification se justifie pour les motifs suivants:
sur le plan pratique, la régie, malgré de nombreuses
démarches auprès des juges en chef de la Cour provinciale et de
la Cour des sessions de la paix, ainsi que du ministère de la Justice,
n'a pu trouver de juge qui accepterait de devenir membre de la régie. En
pratique, la régie est donc présentement composée de
quatre membres au lieu de cinq alors que son quorum est toujours fixé
à trois. Cette modification est conforme à une volonté
gouvernementale de limiter le plus possible la présence des juges dans
les organismes... (21 heures)
M. Blank: Même le président?
M. Bédard: Pardon?
M. Blank: Même le président...
M. Bédard: Dans les tribunaux d'administration.
Le Président (M. Dauphin): Article 36, adopté?
M. Bédard: Adopté. Loi sur les poursuites
sommaires Le Président (M. Dauphin): Article 37. M.
Bédard: L'article 47 de la Loi sur les poursuites sommaires
prévoit que le procès-verbal d'une décision signée
par un greffier doit être contresigné par un juge. Or, cette
obligation imposée au juge fait que chaque semaine des
procès-verbaux aux dossiers de la cour se promènent d'un district
à l'autre, ce qui retarde d'autant l'exécution des jugements et
le paiement des amendes et n'ajoute absolument rien à la qualité
des procès-verbaux. C'est pourquoi une modification à l'article
47 est proposée dans ce sens-là. D'ailleurs c'est ce qui existe
déjà au niveau des sessions de la paix, je pense. Les
procès-verbaux ne sont pas contresignés.
M. Marx: Nous sommes d'accord parce qu'on va avoir une justice
plus expéditive.
Le Président (M. Dauphin): Les articles 13 et 37 sont
adoptés.
M. Bédard: Comme vous le voyez, j'ai les mêmes
préoccupations que vous.
Le Président (M. Dauphin): Article 38.
M. Bédard: Article 38? Pas de grands problèmes.
Le Président (M. Dauphin): Article 38, adopté?
M. Bédard: Adopté. M. Marx: Oui.
Loi sur la probation et sur les établissements
de détention
Le Président (M. Dauphin): Article 39, Loi sur la
probation et sur les établissements de détention.
M. Blank: Depuis l'amendement à la loi.
M. Bédard: Depuis l'expérience pilote de travaux
communautaires menée du 1er avril 1977 au 31 mai 1978, les promoteurs du
nouveau programme font face à une difficulté importante, soit la
réticence de certains juges du Québec à l'application de
mesures prévoyant des travaux communautaires à cause de conflits
éventuels avec certaines lois du ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre. À titre d'exemple, la Loi sur les normes du travail, la
Loi sur la formation et la qualification professionnelle de la main-d'oeuvre ne
devraient pas être applicables lorsqu'une personne exécute une
sentence comportant des travaux communautaires. Il serait néfaste en
effet qu'une telle personne, ou les organismes communautaires participants
soient susceptibles d'être condamnés à une amende en vertu,
notamment, d'une de ces
lois. La modification proposée prévoit donc une exemption
de l'application de certaines lois du travail pour une personne qui
exécute une ordonnance de probation comportant des travaux
communautaires. Je pense que cela va de soi.
M. Marx: Pour encourager les juges à donner de telles
sentences, le cas échéant. D'accord.
M. Bédard: Afin de dissiper toutes les inquiétudes
qu'ils pouvaient avoir.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 39, adopté.
Loi sur les tribunaux judiciaires
Loi sur les tribunaux judiciaires, article 40.
M. Bédard: Comme on le voit, ça peut aider la
réhabilitation et la réinsertion sociale. C'est dans le cadre des
remarques de mon collègue ce soir.
M. Marx: C'est une excellente idée que le ministre a eue
de modifier la loi et de permettre de telles sentences. On va le
féliciter une autre fois.
M. Bédard: Merci beaucoup. À l'article 40, pas de
remarques?
M. Marx: L'article 40, c'est très technique.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 41.
M. Marx: J'ai une question, M. le Président. Est-ce
que...
M. Bédard: Je peux le lire, ça m'intéresse.
L'ancien article 60 de la Loi sur les tribunaux judiciaires accordait notamment
jusqu'au 1er janvier 1980 une juridiction concurrente aux juges des districts
d'Abitibi et de Roberval sur les territoires d'Abitibi et de Mistassini. Cet
article fut abrogé le 1er janvier 1980 par l'entrée en vigueur de
l'article 13 de la Loi modifiant la loi de la division territoriale. Cette
abrogation constituait la concrétisation des ententes intervenues entre
le gouvernement du Québec et la communauté crie par la convention
de la Baie-James et du Nord québécois.
Une voix: Adopté.
M. Marx: J'ai une question, M. le Président. Pourquoi...
c'est l'article 60? C'est ca? C'est l'article 40 sur les dispositions relatives
au territoire d'Abitibi? À l'article 60, pourquoi est-ce que les
bénéficiaires de la convention de la Baie-James peuvent intenter
une action soit dans l'une ou l'autre région?
M. Bédard: Parce qu'avant ils ne le pouvaient pas, et pour
respecter la convention de la Baie-James parce que les Cris...
M. Marx: Elle a été acceptée quand, la
convention de la Baie-James? Il y a quelques années.
M. Bédard: On en adopte tous les jours.
M. Marx: Elle a été acceptée il y a quelques
années...
M. Bédard: Je sais que nous avons fait de nombreuses lois
durant le dernier mandat.
M. Blank: C'est parce que les Indiens sont un peu mobiles et
ça dépend où ils habitent.
M. Bédard: D'accord.
M. Blank: Les périodes de chasse et...
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 40, adopté.
Article 41?
M. Bédard: C'est avec leur accord. Il s'agit d'une
modification de concordance, étant donné que les articles
contenus dans cette sous-section traitent non seulement des districts
d'Arthabaska, de Frontenac, mais aussi de Saint-François.
Le Président (M. Gratton): Article 41, adopté.
Article 42?
M. Bédard: C'est de la concordance aussi.
Le Président (M. Gratton): Adopté. M. Blank:
Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 43? M.
Bédard: Même chose.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 44?
M. Bédard: Cet article précise que la Cour
supérieure en matière criminelle en première instance
tient dans chaque district
au moins trois termes par année. Cette modification pour laquelle
les juqes en chef de la Cour supérieure ont donné leur accord
évitera que de trop longues périodes ne s'écoulent entre
chaque terme et permettra aux individus de subir leur procès dans les
meilleurs délais. C'est une autre disposition pour
accélérer le processus judiciaire.
Le Président (M. Gratton): Adopté.
M. Marx: On est tout à fait d'accord pour
accélérer le processus de la justice.
M. Bédard: On en parlera ce soir.
Le Président (M. Gratton): Cela va? Il y a un amendement
à l'article 45.
M. Bédard: Remplacer "ou le juge en chef associé,
suivant le cas, fixe..." par "le juge en chef adjoint associé ou,
suivant le cas, le juge en chef adjoint fixe..." Cela ne veut rien dire en soi,
quand on le lit comme cela, mais l'article... La modification proposée a
pour but de permettre également au juqe en chef adjoint de fixer les
dates du début des termes de la Cour supérieure en matière
criminelle en première instance. Cela pourra s'avérer utile en
l'absence du juqe en chef. En matière civile, le juge en chef adjoint
possède également ce pouvoir en vertu de l'article 53 de la Loi
des tribunaux judiciaires.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gratton):
L'amendement est adopté. L'article 45 est adopté tel
qu'amendé. Article 46? Adopté. Article 47?
M. Marx: Qu'est-ce qu'il y a à l'article 47?
M. Bédard: Un instant. Cet article augmente de trois le
nombre de juges de la Cour des sessions de la paix.
M. Blank: Trois autres.
M. Marx: Trois autres juges.
M. Blank: ... trois députés qui prennent leur
retraite.
Le Président (M. Gratton): Article 47, adopté?
M. Bédard: L'augmentation se justifie par le fait qu'en
1979, le gouvernement a créé le district judiciaire de Longueuil
par le biais d'une modification à la Loi sur la division territoriale.
Toutefois, le nombre de juges de la Cour des sessions de la paix n'était
pas augmenté. Or, en raison de leur charge de travail, deux des quatre
juges du district de Montréal affectés à Longueuil
siègent désormais à Montréal, alors que dans le
district de Longueuil, le nombre des dossiers, ainsi que leur complexité
se sont accrus considérablement.
M. Marx: Est-ce qu'il y a déjà eu des demandes pour
ces postes?
M. Blank: Est-ce qu'en augmentant le nombre de juges, vous
augmentez le salaire des juges?
M. Bédard: Non.
M. Blank: Le fédéral a augmenté un peu les
salaires, le provincial ne suit pas?
M. Bédard: Nous avons fait une réforme qui
était attendue depuis longtemps et qui répond...
M. Blank: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Article 47, adopté.
Article 48?
M. Bédard: ... équitablement, dans les
circonstances, à l'augmentation du coût de la vie. Vous savez
qu'il y a une indexation qui se fait à partir de ce qui est
accordé à certains groupes de fonctionnaires.
M. Blank: Aucune objection.
Le Président (M. Gratton): Article 48?
M. Bédard: Cet article a pour but de permettre aux juges
du Tribunal de la jeunesse qui présideront la Cour itinérante du
district judiciaire d'Abitibi d'exercer également la juridiction
conférée a la Cour provinciale pour entendre les dossiers
portés devant le tribunal et relevant de la juridiction d'un juge de la
Cour provinciale.
M. Blank: C'est une question administrative. C'est
éloigné et parfois, on a besoin d'un juge de la Cour provinciale
et on n'en a pas; alors, le juge du Tribunal de la jeunesse est là.
M. Bédard: C'est cela. Surtout dans ces régions,
c'est très important.
M. Blank: Depuis votre nouveau système pour nommer les
juges, pour nommer un juge au Tribunal de la jeunesse, il faut qu'il ait
certaines qualifications, particulièrement dans ce domaine. On n'a pas
cherché des qualifications d'un juge de la Cour provinciale qui
donneraient droit de siéger à la Cour des sessions de la paix en
même temps.
M. Bédard: Je comprends que cela peut représenter
un problème. Maintenant, cet article est fait pour donner suite à
la convention de la Baie-James...
M. Blank: Oui, du côté administratif, je
comprends...
M. Bédard: ... mais sur le choix, j'avoue que...
M. Blank: L'article suivant, c'est l'inverse.
M. Bédard: Exactement.
Le Président (M. Gratton): L'article 48 est-il
adopté?
M. Blank: Je pense que l'article inverse est plus dangereux que
le premier, parce qu'ici vous avez le juge qui siège au tribunal qui
décide qui prend la charge des enfants, selon son propre jugement.
M. Bédard: II ne faudrait pas charrier. Je connais
passablement de juges qui sont aux sessions de la paix qui feraient un
excellent travail au Tribunal de la jeunesse et vice versa.
M. Blank: Ce sont des faits. Je ne dis pas qu'ils ne font pas un
excellent travail à la Cour des sessions de la paix, mais entre le juge
de la Cour des sessions et le juge du Tribunal de la jeunesse, les objectifs
sont un peu différents.
M. Bédard: Mais vous êtes à même de
constater que cela se produit pour des raisons tout à fait
particulières.
M. Blank: Oui, pour des raisons administratives.
Le Président (M. Gratton): Article 48, adopté.
Article 49.
M. Bédard: C'est une modification de concordance avec la
Loi sur le ministère des Affaires intergouvernementales.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 50.
M. Bédard: II n'y a pas de remarque.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que l'article 50 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Loi modifiant le Code civil et la
Loi sur les déclarations des
compagnies et sociétés
Le Président (M. Gratton): Loi modifiant le Code civil et
la Loi sur les déclarations de compagnies et sociétés,
article 51.
M. Blank: Je vais faire un oubli, d'accord, adopté.
M. Bédard: Adopté.
Loi sur les permis d'alcool
Le Président (M. Gratton): Adopté. Loi sur les
permis d'alcool, article 52.
M. Bédard: Adopté. Une voix: Une minute!
Le Président (M. Gratton): Let us drink to that.
M. Bédard: En vertu de l'article 48 actuel, les permis
sont signés par le secrétaire. Or, afin notamment d'éviter
des problèmes en cas de vacance du poste de secrétaire de la
Régie des permis d'alcool ou d'incapacité d'agir de celui-ci, il
convient d'assouplir cette règle afin de permettre à d'autres
personnes en autorité de signer les permis.
Le Président (M. Gratton): Adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 53.
M. Bédard: Cet article modifie l'article 49 afin de
prévoir, lorsqu'un détenteur de permis en obtient un autre, que
ce dernier expire non pas deux ans plus tard, mais à la même date
que le premier.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 54.
M. Bédard: C'est dans le but d'éviter des
tracasseries administratives.
Le Président (M. Gratton): Article 54?
M. Bédard: II s'agit strictement d'une modification de
concordance avec l'article 53.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 55?
M. Bédard: II n'y a pas de problème. Le
Président (M. Gratton): Adopté.
Article 56?
M. Blank: Quel est le changement à l'article 55?
M. Marx: L'article 55, c'est...
M. Bédard: Une seconde! L'article 62 de la Loi sur les
permis d'alcool prévoit actuellement qu'un détenteur de permis ne
peut admettre une personne dans une pièce ou sur une terrasse où
est exploité un permis en dehors des heures d'exploitation du permis.
Cette règle se justifie dans le cas de permis autorisant la vente de
boissons alcooliques pour consommation sur place, tels que les bars,
brasseries, tavernes. Cependant, dans le cas des permis d'épicerie et de
vendeurs de cidre, une telle règle ne saurait s'appliquer, puisque
certains de ces établissements, du type dépanneur, par exemple,
demeurent ouverts en dehors des heures d'exploitation du permis.
Or, tel que rédigé, l'article 62 actuel fait qu'un
détenteur de permis propriétaire d'un dépanneur pourrait
être accusé d'avoir contrevenu à cet article simplement
parce qu'un client y a été admis en dehors des heures
d'exploitation, mais sans qu'il y ait eu vente d'alcool.
M. Blank: Adopté. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 55, adopté.
Article 56?
M. Bédard: La Loi sur les permis d'alcool prévoit,
à l'article 64, qu'un permis ne peut être exploité le jour
d'une élection générale ou d'un référendum
durant les heures d'ouverture des bureaux de scrutin. Il prévoit, par
contre, qu'un permis peut être exploité le jour d'une
élection municipale ou scolaire, malgré toute loi
générale ou spéciale. Or, afin d'éviter tout
imbroglio quant aux règles régissant alors la vente des boissons
alcooliques par la Société des alcools, il y aurait lieu
d'appliquer également cet article à la Société des
alcools, d'où la modification proposée.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 58?
Une voix: Article 57.
Le Président (M. Gratton): Article 57.
M. Bédard: Article 57. L'article 79 de la Loi sur les
permis d'alcool prévoit qu'exceptionnellement une personne autre que le
détenteur d'un permis peut être autorisée par la
régie à exploiter le permis, s'il s'agit de l'exécuteur
testamentaire du détenteur, d'un syndic à la faillite, d'un
séquestre ou d'un fiduciaire. Il s'agit essentiellement d'une
autorisation pour couvrir une situation temporaire. Or, dans des situations
analogues, d'autres personnes peuvent aussi être appelées à
exploiter temporairement un permis à la place de son détenteur.
Il s'agit, premièrement, du liquidateur, d'une société ou
d'une compagnie qui est détentrice d'un permis; deuxièmement,
d'un héritier d'un légataire ou d'une personne qui, sans
exécuteur testamentaire serait désignée par eux. Il y a
donc lieu de modifier l'article 79 afin de permettre également à
ces personnes d'exploiter un permis à la place de son détenteur
par intérim et qu'il n'y ait pas de plaintes. (21 h 15)
Des voix: Adopté.
M. Blank: Nous sommes tout à fait d'accord.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 58.
M. Bédard: II n'y a pas de remarques? Le
Président (M. Gratton): Adopté? M. Blank: Article
58... M. Bédard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 59.
M. Bédard: Article 59. Cet article vise à
préserver les droits acquis par certains hôteliers et
épiciers qui ont été malencontreusement supprimés
lors de l'adoption de la Loi sur les permis d'alcool.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 60.
M. Bédard: II s'agit d'une disposition de nature
transitoire découlant de l'article 53 et destinée à
couvrir les cas des personnes qui, au moment de l'entrée en vigueur de
la loi, détiendront plusieurs permis expirant à des dates
différentes.
M. Blank: Je pense que dans tous ces articles on a donné
des droits aux Québécois, on n'a rien enlevé.
Loi sur les infractions en matière des boissons
alcooliques
Le Président (M. Gratton): Adopté. Loi sur les
infractions en matière de boissons
alcooliques.
M. Bédard: II faudrait lire l'article de Guy Fournier.
M. Blank: Pas l'article dans la Presse. Celui dans la Presse dit
il y a trop de droits.
M. Bédard: De celui qui trouve qu'il a trop de droits et
qui voudrait s'en faire enlever. Le tout est dit avec humour.
Le Président (M. Gratton): Article 61.
M. Bédard: L'article 61. Pas de remarques.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que l'article 61 est
adopté?
M. Blank: Est-ce que ça existe un article semblable? 164
ou c'est un nouvel article?
M. Bédard: L'article 164 de la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques prévoit qu'un appel d'un jugement
rendu dans une poursuite intentée en vertu de cette loi doit être
logé dans les quinze jours de la date du jugement. Cet appel ne peut
être interjeté que sur une question de droit et être
entendue par la Cour d'appel. Or, si on compare ce délai à celui
prévu par la Loi sur les poursuites sommaires pour les appels
interjetés à la Cour d'appel pour des questions de droit
seulement on constate qu'il est beaucoup plus rigide. En effet, cette
dernière loi accorde, à l'article 110, un délai de quinze
jours mais avec une possibilité d'extension accordée par un juge.
Il y a donc lieu d'assouplir la règle prévue à l'article
164 dans le sens de celle prévue par la Loi sur les poursuites
sommaires, ce que fait l'article 60.
M. Blank: Avec préséance sur toute autre cause
lorsqu'il s'agit d'un jugement comportant l'emprisonnement. On trouve ça
dans les poursuites sommaires aussi?
M. Bédard: Cela existait déjà.
Le Président (M. Gratton): 61, adopté. Article
62.
M. Bédard: II s'agit...
M. Blank: De nommer deux autres commissaires, c'est
ça?
M. Bédard: Non. C'est d'étendre les délais
de prescription qui étaient auparavant de quatre mois...
M. Blank: Pas nécessairement.
M. Bédard: ...à l'égard des poursuites
pénales. Cela s'avère trop court et c'est pourquoi on propose six
mois.
Le Président (M. Gratton): Article 62, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Dispositions finales, article
63.
Des voix: Adopté avec enthousiasme.
M. Blank: Seulement une remarque. Les hésitations que j'ai
eues quand on a adopté l'article 11, je pense, sur la question des
héritiers. J'espère qu'on fait des démarches...
M. Bédard: Oui, j'ai pris bonne note parce que
c'est...
M. Blank: ...pour protéger ces gens-là.
M. Bédard: C'est une suggestion très positive, M.
le député.
M. Blank: Parce qu'on donne la permission au juge d'accorder ce
droit là mais on ne donne rien au juge pour protéger les droits
réels que ces gens peuvent perdre.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que le ministre...
M. Bédard: Tel que je l'ai mentionné tout à
l'heure, c'est déjà à l'étude.
M. Blank: D'accord, mais...
M. Bédard: Sûrement qu'au cours de la prochaine
session on trouvera le moyen d'y donner suite.
Le Président (M. Gratton): Le ministre va proposer la
troisième lecture demain, c'est ca?
M. Bédard: II y a une motion de renumérotation.
Le Président (M. Gratton): Si la commission est d'accord,
le greffier en loi fera la renumérotation en conséquence. Est-ce
que le titre du projet de loi, Loi modifiant certaines lois relatives à
l'administration de la justice, sera adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Et sur ce la
commission termine ses travaux. J'inviterais la députée
rapporteur de Johnson de bien vouloir faire rapport avec toute
célérité de façon à nous
éviter de rester ici vendredi. Merci Madame.
M. Bédard: Merci, M. le Président, d'avoir
présidé nos débats avec compétence et
dignité.
Le Président (M. Gratton): Merci, M. le ministre. Merci,
tout le monde. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 20)