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Étude des crédits du
Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports
(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Jolivet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous sommes réunis pour étudier les crédits
budgétaires du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports. Les membres de la commission sont: M. Charron (Saint-Jacques), M.
Gravel (Limoilou), M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Lacoste
(Sainte-Anne), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Marchand
(Laurier), M. Marquis (Matapédia), M. Michaud (Laprairie), M. Springate
(Westmount).
Est-ce qu'il y a des changements à l'intérieur des membres
de la commission?
M. Grenier: II y a seulement le cas de M. Le Moignan, il est
retourné en Gaspésie.
Le Président (M. Jolivet): Dans les intervenants?
M. Grenier: Oui.
Promotion du sport
Le Président (M. Jolivet): Au moment où nous nous
sommes quittés, hier, nous en étions à l'adoption des
éléments des programmes 9 et 10. Nous avions dit que nous
laisserions en suspens la question de la Régie des installations
olympiques. Si vous voulez, on peut procéder par le programme 9,
élément 1. Est-ce que l'élément 1 du programme 9
est adopté?
M. Marchand: Quant à moi, oui. M. Grenier: Cela
va.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
Élément 2 du programme 9?
M. Grenier: Adopté.
Développement des loisirs
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Nous laissons en
suspens l'élément 3. Programme 10, élément 1?
M. Grenier: Adopté.
M. Marchand: Les éléments 1, 2, 3, 4 et 5.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
Élément 2, la même chose? Adopté.
Élément 3? La même chose. Adopté.
Élément 4? C'est la même chose.
M. Grenier: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Élément 5, la
même chose? Donc, le programme 10, au complet, est adopté. Il
reste à étudier, pour ce matin, l'élément 3 du
programme 9. M. le ministre.
Régie des installations olympiques
M. Charron: M. le Président, je remercie d'abord mes
collègues d'avoir adopté les crédits attenants à ma
charge de ministre délégué au Haut-Commissariat à
la jeunesse, aux loisirs et aux sports. C'est maintenant sous le titre de
ministre responsable de la Régie des installations olympiques que je
vais travailler ce matin. Tout de suite, je voudrais vous présenter les
gens qui m'accompagnent et qui m'aident à m'acquitter de cette
tâche que m'a confiée le premier ministre.
Tout d'abord, le président de la Régie des installations
olympiques, M. Robert Nelson, qui est à ma gauche; en arrière, M.
Serge Talbot, qui est directeur du Village olympique; M. Jacques Proulx, qui
est le coordonnateur des travaux au Parc olympique et qui est directement
rattaché au bureau du président de la régie; M. Michel
Bélanger, qui est le tout nouveau trésorier de la Régie
des installations olympiques...
M. Grenier: Aucun lien de parenté avec l'autre Michel
Bélanger?
M. Charron: C'est vrai que c'est à lui de nous le dire,
mais je ne pense pas, non. M. Guy Savard, directeur de la programmation et de
la commercialisation des installations olympiques, mon chef de cabinet, M.
Pierre Simard, et M. André Tétreault, à ma droite, membre
de mon cabinet et rattaché au dossier olympique.
Je disais à la blague à mes amis de la régie qui
sont arrivés de Montréal qu'ils ont manqué l'hommage, qui
leur était en grande partie dû, du député de
Laurier, hier, sur le bilan de la première année au dossier
olympique. Je pense que le député acceptera volontiers de
répéter ses hommages tout à l'heure.
M. Grenier: II y a le journal des Débats.
M. Charron: Très honnêtement mes remarques
seront claires je sollicite cette courtoisie du député de
Laurier parce que je pense que les hommes qui m'entourent les méritent.
Nous avons accompli une première année de mandat dans un dossier
difficile, où rien, en fin de compte, ne nous facilitait la tâche
du début jusqu'à la fin. Nous avons mis les bouchées
doubles et, sous la direction du président de la Régie des
installations olympiques, toute l'équipe s'est mise à l'oeuvre au
point d'atteindre notre objectif d'une façon satisfaisante. Cet
objectif, je le répète rapidement, car c'est le seul qui nous
anime, est de permettre à la population du Québec, et de
Montréal en particulier, qui a largement payé ces installations,
autant que possible une utilisation maximale de ces équipements.
Lorsque j'ai hérité du dossier, le 1er décembre
1976, il n'y avait rien de préparé quant à cette
utilisation. Nous avons tout mis en branle à partir de nos propres
ressources, de nos propres efforts, de nos propres énergies. Si,
aujourd'hui, un grand nombre de Montréalais et de
Québécois je serais prêt à fournir les
indications nécessaires utilisent abondamment ces installations,
il reste toujours de l'amélioration à faire et l'équipe
est déterminée à travailler encore dans ce sens. Nous
avons largement ouvert et démocratisé l'accès à ces
gigantesques installations qui, pour plusieurs raisons, pouvaient faire peur
aux citoyens. Mais c'est un peu je l'ai décrit comme cela
à l'occasion la quadrature du cercle d'essayer de
démocratiser, d'ouvrir ces équipements qui coûtent
très cher à administrer, presque aussi cher qu'à
construire, et à la fois solliciter ici, de la part de
l'Assemblée nationale, une subvention réduite par rapport
à celle de l'année dernière. (10 h 15)
Le député de Laurier le rappelait hier: c'est un peu
l'"engagement" que j'avais pris en tout cas, c'était mon
intention très claire exprimée l'année dernière
avec le président de la Régie des installations olympiques
de courir après cette quadrature du cercle littéralement,
c'est-à-dire d'ouvrir au prix le plus bas possible les installations aux
citoyens qui veulent y avoir accès et, en même temps, ne pas
toujours demander des subventions invraisemblables ici.
C'est avec plaisir, M. le Président, que je sollicite, au bout
d'une année d'efforts de mon équipe et de l'équipe de la
régie, une subvention qui est déjà réduite de 40%
par rapport à celle de l'année dernière. Pour ce qui est
des $6 millions, je vais vous présenter les documents à
l'instant, s'ils sont arrivés. Ils sont distribués, très
bien. Le document explique la place qu'occupe la subvention dans le budget
d'exploitation du Parc olympique. Je dis tout de suite, pour que les
collègues ne sollicitent pas davantage que ce que je suis capable, avec
mon équipe, de fournir, que ces $6 millions m'apparaissent à peu
près le plancher que nous pouvons atteindre dans les subventions.
À moins de le rentabiliser je ne sais plus par quels autres
moyens qui peuvent toujours venir je ne l'écarte pas, et cela
demeure notre intention je crois que, tant et aussi longtemps que le
Parc olympique demeurera dans l'état où il est actuellement et
que sa capacité d'utilisation restera ce qu'elle est actuellement, il
m'apparaîtrait bien difficile de boucler mon budget sans demander
à tout le moins, une subvention aux alentours de $6 millions. Autrement,
il faudrait renoncer à l'objectif de démocratisation. Ainsi, par
exemple, si je voulais couvrir les frais d'utilisation de la piscine olympique,
au point de ne pas solliciter de subvention gouvernementale, cela nous serait
toujours théoriquement possible. Seulement, il faudrait faire payer aux
citoyens qui y vont je dis cela, mais on ne l'a jamais calculé,
parce qu'on y a renoncé dès le départ, $5 par
adulte et $3 par enfant. Alors, qui irait?
On a choisi politiquement et socialement de permettre l'utilisation de
ces équipements au même coût que les autres piscines de la
ville de Montréal. Ils ont été très largement
utilisés. À certaines occasions, en m'y rendant par surprise,
accompagné ou non des gens de la régie, j'ai pu vérifier
que, du matin au soir, par exemple, cet équipement dont je parle est
largement utilisé par des enfants de l'âge de 3 à 4 ans,
qui font leurs premiers ébats de natation, jusqu'à des adultes.
Il y a même une équipe d'athlètes de pointe qui s'y
entraînent régulièrement, au chapitre du plongeon et
même dans le bassin de ballet aquatique, toutes les disciplines pouvant
être représentées. Ouvrir à tout le monde
nécessite donc de demander des prix abordables, et pour demander des
prix abordables dans des équipements qui sont d'une très
coûteuse utilisation, il faut nécessairement revenir devant la
commission chaque année et demander une subvention.
Lorsque le stade sera couvert, c'est-à-dire lorsque les moyens
financiers du Québec nous auront permis de procéder au
parachèvement, selon la décision gouvernementale rendue publique
en février dernier, je ne dis pas et je veux que cela soit bien
compris, M. le Président que la rentabilisation, ou si vous
voulez le mot sacré "l'autofinancement" du Parc olympique devient
automatique. Ce n'est pas du tout ce que disent les études qui ont servi
au gouvernement à se baser sur sa décision, c'est-à-dire
le rapport Marsan. Ce que dit le rapport Marsan, par contre, c'est qu'une fois
couvert, il y a une possibilité, à moyen terme, d'autofinancer le
Parc olympique. Autrement dit, qu'il couvre ses dépenses par ses
revenus. Autrement, si le stade n'est utilisable que 160 ou 150 jours par
année, comme il l'est actuellement, il faut renoncer à cet
objectif dès le départ et nous résigner à
solliciter des subventions comme celle que nous réclamons cette
année.
Je ne veux pas, par ces propos qui peuvent paraître noirs, faire
oublier l'effort de toute mon équipe au cours de cette année. Si
nous avons réussi, cette année, à présenter un
budget sensiblement réduit, c'est précisément parce qu'une
équipe d'hommes et de femmes de la régie ont mis les
bouchées doubles, ont sollicité et ont ouvert largement les
contrats, les locations de toutes sortes, de tous ordres. Je déposerai,
la semaine prochaine, en réponse à une question posée par
un collègue de l'Assemblée nationale, ou je pourrai
peut-être même le faire aujourd'hui, la réponse que je
m'apprête à fournir à une question au feuilleton quant aux
locations qui ont eu lieu au stade et au Vélodrome. Je pense que c'est
le député de Laurier qui a inscrit cette question au feuilleton.
Je n'ai pas tous les contrats, j'ai la liste de ceux qui les envoient avec le
coût, les informations essentielles, etc. Si le député
n'est pas satisfait, il n'aura qu'à nous le dire, on essaiera de faire
mieux. Il pourra voir, à la seule lecture du document je l'ai
parcouru ce matin la grande variété de gens qui ont
été des locataires des installations olympiques, allant de
mouvements aussi populaires que la Fédération cycliste du
Québec qui utilise largement le Vélodrome, la
Fédération des associations
sportives collégiales à des locataires aussi peu
populaires que le Parti libéral du Québec. Enfin, je iaisse au
député le soin de parcourir...
M. Marchand: Le pourcentage s'est sensiblement
amélioré.
M. Charron: Je laisse au député le soin de le
parcourir. C'est un dossier qu'on essaie de réduire en coupant les
coûts et en lui faisant perdre sa mauvaise réputation d'être
un panier sans fond. Au contraire, le trésorier de la régie a la
très lourde tâche, et y répond avec l'ensemble du conseil
d'administration, de contenir les coûts d'exploitation, comme nous
l'avons très fermement demandé. En même temps, il faut bien
le signaler, une très grande partie du travail de la régie
on a trop tendance à l'oublier, mais ces hommes et ces femmes qui vivent
dans la boîte le saventdu temps du personnel de la régie est
consacrée à liquider le passé et non simplement à
s'occuper du présent et de l'avenir. Beaucoup de membresle
président pourrait peut-être le dire parce qu'il le vit encore
plus que moi de notre personnel, par exemple, au service du contentieux
de la régie, ne sont pas là pour simplement travailler aux
nouveaux contrats et donner des conseils. Bien au contraire, ils travaillent
pour liquider des dossiers qui datent de 1972 ou 1973, lesquels viennent de la
ville de Montréal. Il y a encore 118 dossiers qu'il faut liquider et qui
nécessitent un grand temps. À certaines occasions la régie
refuse de se rendre à l'interprétation de certains contrats lors
de l'époque héroïquehéroïque dans le
mauvais sens du mot où les coûts grimpaient de façon
astronomique sur le chantier. On se refuse à se rendre aux coûts
qu'on nous impute. Certains contrats se terminent forcément devant les
tribunaux parce qu'on se sent obligé de procéder de cette
façon.
Quant à l'objectif de démocratisation et, en même
temps, de rentabilisation, dans la mesure du possible, des équipements,
je me présente à la commission en disant que, pour notre
première année, je suis très satisfait du travail de
l'équipe. Nous n'avons pas l'intention de nous asseoir sur nos lauriers,
mais plutôt de continuer à travailler à ce que la
démocratisation des équipements, l'ouverture à la
population, en même temps que tous les revenus possibles qu'on peut y
prendre, fassent qu'on évite de réclamer des subventions à
partir des fonds publics. Nous allons continuer dans cette voie, c'est notre
détermination. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, à l'invitation du
ministre qui veut que je répète à peu près les
paroles que j'ai dites hier pour ce que j'ai dit hier, je ne me dédis
sûrement pas. Je sais que l'équipe de la RIO a fait un travail
formidable. Ce n'était pas une tâche facile. Je n'ai jamais
considéré qu'on pouvait rendre rentables toutes les installations
olym- piques. Je pense que le ministre l'a dit aussi. Il y a l'utilisation
sociale des installations olympiques, ce que le groupe de la RIO a très
bien comrpis. Ensuite, il y a le stade qui peut, à la longue, devenir
rentable. Je ne crois pas qu'il le soit encore, même avec les locations
aux Alouettes, aux Expos et à différents groupes plutôt
minimes.
À la longue, avec la finition du toit, je pense bien qu'il y aura
moyen de rendre au moins rentable le Stade olympique. Quant aux piscines et au
Vélodrome, on doit en considérer l'utilisation massive.
D'ailleurs, le ministre l'a souligné, je pense bien que toute la
population de Montréal et des alentours s'en sert. Il n'y a pas
seulement les gens de Montréal qui se servent des installations
olympiques actuellement; il y a aussi les gens de l'extérieur. Lorsqu'il
y a confrontation entre les régions, cela se passe au Parc olympique et
cela vient de toutes les parties de la province et même du Canada.
Si l'on considère l'utilisation des piscines, du Vélodrome
et des installations qui entourent les piscines et le Vélodrome,
c'est-à-dire qui sont à l'extérieur, cela se compare
à quelques installations plus dispendieuses, mais le per capita est
sûrement moins élevé que pour les autres installations qui
existent dans la province. À certains endroits, on peut dire que c'est
utilisé mais avec une densité beaucoup plus faible. Je pense que
cela a son importance...
Lorsqu'on considère les espaces verts et la chance de loisirs des
citoyens de la ville de Montréal, des installations comme
celles-là étaient absolument nécessaires. Même si
ces installations peuvent profiter aux citoyens de la ville de Montréal
en nombre très grand, je continuerai toujours à dire que, pour
certains quartiers de Montréal, c'est encore trop petit. C'est facile
à comprendre que dans le cas du comté de Saint-Jacques, il y
aurait encore besoin d'améliorations au point de vue de centres
communautaires comme dans le comté de Laurier. Ce sont des choses pas
trop dispendieuses qui pourraient être faites.
Je sais que chez nous, dans le comté de Laurier, il y a des
endroits où nos enfants ont de la misère; ils sont obligés
de jouer dans la rue et je peux vous donner des exemples. Allez dans les rues,
vous allez voir qu'on joue encore au hockey et à la balle dans les rues.
La rue n'est pas toujours tellement propre. Ces gens ont besoin de ces centres
et cela a amélioré l'est de la ville qui en avait absolument
besoin. Après le centre Radio-Canada, arrivent les installations
olympiques qui ont amélioré sensiblement une partie
négligée de la ville de Montréal, comparativement à
ce que tout ce qui était beau et qui apportait de la finance. Si les
installations ont coûté cher, il faut quand même dire que,
d'autre part, cela a amené du monde dans ce coin. Automatiquement,
lorsqu'on amène du monde, on apporte des piastres, ce qui aide la
population à un mieux être.
Quant à moi, j'ai toujours été pour les
installations olympiques. Naturellement, je ne dis pas que les lacunes qui ont
eu lieu lorsqu'on a fait ces installations, j'embarque à cent milles
à l'heure là-dedans. Ce n'est pas cela que je veux dire. Je
veux dire qu'il y avait des nécessités et je me dis
toujours que, lorsqu'on bâtit une chose aussi grande que les
installations olympiques, on ne le fait pas pour un an, deux ans ou trois ans.
C'est pour la postérité parce que ces installations, si on les
entretient comme il fautje pense, lorsqu'on parle d'entretien ici, qu'il
est extrêmement dispendieux, c'est vrai cela vaut la peine de le
faire puisque dans 50 ans elles seront encore utilisées et encore
adéquates. (10 h 30)
C'est là peut-être la chose la plus importante, dans dix
ans d'ici, ce ne sera pas à recommencer puisque c'est là, et il y
a encore de la place. Il y aura peut-être un autre terrain utilisé
alentour, dans quelques années. Je ne veux pas aller plus loin dans ma
pensée, dans ce domaine, mais j'ai une autre idée sur les
installations olympiques. Quant à moi, je suis fier de ce qui s'est fait
à Montréal dans ce domaine et je n'ai absolument rien à y
redire. Quant aux installations sportives du Parc olympique, je trouve cela
beau et je trouve que l'utilisation est très forte. En plus de cela,
lorsqu'on pourra exploiter ces installations au point de vue touristique, je
pense que la rentabilité du stade, avec le mât installé,
aidera sûrement à l'autofinancement du Parc olympique.
Pour le moment, ce sont les remarques que j'ai à faire dans ce
domaine.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, je ne veux pas ajouter
à ce qui a déjà été dit, soit d'un bord ou
l'autre de la table. Je pense bien qu'on est tous pour la vertu et contre le
vice dans ce secteur. On voudrait voir développer, à leur pleine
capacité, ces installations que nous avons à Montréal. Je
dois dire que la décision de les ouvrir davantage au public, depuis la
venue de l'équipe qui travaille là-bas, est de nature à
satisfaire pas mal de monde, en commençant par le ministre, bien
sûr, comme on l'a entendu, et l'Opposition et le public en
général. C'est là maintenant, c'est installé; cela
a coûté de l'argent, ce n'est peut-être la faute de personne
ici aujourd'hui mais je pense qu'il faut les utiliser à fond, à
pleine capacité.
Il est peut-être trop tôt pour voir aujourd'hui ce que cela
nous donnera d'ici quelque temps; les données que nous avons en main
sont quand même assez peu précises pour nous permettre de voir
qu'elle en sera l'utilisation d'ici une couple d'années. On a
l'impression, en tout cas, qu'il y a un démarrage de fait, qui est de
nature à donner confiance à la population. Je pense qu'on a
traversé le cap, les personnes ont maintenant moins de méfiance
à l'égard du Stade olympique de Montréal; on se rend
compte que cette période est maintenant passée.
Pour l'équipe en place, j'ai l'impression que le travail doit se
faire beaucoup plus facilement, maintenant que l'équipe est
sensibilisée à ce problème qui est chose faite, je pense
bien. L'héritage était lourd, on s'en est rendu compte, et je
pense que les circonstances dans lesquelles s'est cons- truit le Stade
olympique ont fait qu'on a pris des raccourcis parfois qui ont
été extrêmement dispendieux pour la population. Je ne suis
pas en mesure de juger s'ils devaient être pris ou pas, ces raccourcis,
mais il reste qu'on l'a maintenant sur le dos et l'équipe qui est
là jouit d'une réputation qui s'améliore de mois en
mois.
Je pense qu'un effort qui a été fait par le ministre
là-dessus, qui était, au début, soupçonné
par trop de monde peut-être. On a voulu, pendant une année
en tout cas, pour notre formation donner la chance au coureur et on s'est
rendu compte qu'on n'a pas eu tort. Les chiffres qui nous sont donnés ce
matin démontrent que le taux d'utilisation, la performance d'utilisation
témoignera bien rapidement qu'il y a eu des changements importants.
Maintenant, quant à l'ouverture qui se fait sur le public, j'ai
hâte également de connaître jusqu'à quel point. Le
député de Laurier disait tout à l'heure qu'il voyait son
monde jouer dans les rues, chez lui, je n'en doute pas; on devrait
peut-être les envoyer à Westmount, il y a moins de monde dans les
rues dans le moment.
M. Marchand: II y a peut-être moins d'enfants dans ces
quartiers que chez nous.
M. Grenier: J'aimerais aussi connaître, si c'était
possible, le pourcentage d'occupation des gens qui viennent de la province pour
profiter du Stade olympique; ce serait peut-être intéressant de
voir jusqu'à quel point on vient de l'extérieur de
Montréal au Stade olympique. Je suis bien sûr qu'il y a des
données là-dessus. Je ne m'attends pas que le taux sera
égal à la population de Montréal, les distances sont
là et le prix de l'essence coupe bien des voyages à
Montréal à beaucoup de gens. Il serait peut-être
intéressant de connaître jusqu'à quel point les
installations, qui ont quand même un caractère provincial, servent
à des fins vraiment provinciales. Je reviendrai, bien sûr,
à d'autres questions là-dessus car je ne voudrais pas
m'éterniser et être ce curé qui peut manquer
d'idées, mais jamais de mots. Je voudrais qu'on procède tout
à l'heure à des questions peut-être plus précises
sur chacun des points envisagés.
Notre formation politique juge que jusqu'à présent il y a
eu des efforts importants de faits. Je dois vous dire que depuis un an, depuis
les crédits de l'an passé, si on n'est pas en mesure de juger,
par les chiffres qui nous sont donnés là, de données sur
l'avenir, on peut dire qu'actuellement, en tout cas, le climat est beaucoup
plus serein et le travail doit se faire de façon beaucoup plus
concertée, avec moins de soupçons autour de l'équipe. On a
voulu collaborer à cela, des deux côtés de la table, depuis
l'an passé, afin que le travail se fasse dans un meilleur climat.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je préférerais attendre, M. le
Président, car ce sont des questions surtout d'ordre administratif. Je
ne suis pas encore acheteur
du stade, tel que le député de Laurier veut nous le
vendre.
M. Marchand: On croyait que vous vouliez donner une opinion
générale sur les installations olympiques.
M. Laplante: Non, je l'ai exprimée plusieurs fois.
Le Président (M. Jolivet): Vos questions, M. le
député de Laurier.
M. Marchand: Tout d'abord, parlons un peu des piscines. Je
voudrais demander au ministre s'il a je ne sais pas s'il l'a en
détail approximativement l'emploi des piscines par les citoyens
de Montréal. Quel est le pourcentage d'utilisation et la quantité
de personnes qui les utilisent? Je ne sais pas si vous avez en
détail...
M. Charron: La ventilation?
M. Marchand: ... la ventilation.
M. Charron: Par catégorie d'âge?
M. Marchand: C'est peut-être plus difficile.
M. Charron: Je n'ai pas cela dans mes documents.
M. Marchand: Non? Alors, on va y aller en
général.
M. Charron: Ce qu'il faut faire remarquer pour les piscines, si
on regarde l'utilisation de l'an passé comparativement à cette
année, c'est que les piscines ont été ouvertes au public
uniquement au mois de mai l'an passé, ce qui a fait qu'il y avait
déjà la moitié de l'année financière de
terminée. Quant aux piscines, les heures d'utilisation de l'an
passé étaient d'environ 3000; on projette cette année de
tripler ces heures d'utilisation à 10 000. Évidemment, en
conséquence, les participants passent de 60 000 à 165 000; ce
sont les prévisions qu'on peut faire à l'heure actuelle. Les
piscines sont ouvertes sept jours par semaine, de 6 heures le matin à 23
heures le soir, à l'exception du dimanche, de 9 heures le matin
jusqu'à 22 heures le soir. Il y a 29 programmes de cours, il y a les
bains publics, il y a un club aquatique, il y a de l'entraînement pour le
sport d'élite, il y a les clubs de plongeon, etc. C'est une utilisation
à la journée longue comme telle au complet.
M. Marchand: Maintenant, de 6 heures à 23 heures, ce n'est
pas ouvert au public. Vous avez des heures spécifiques.
M. Charron: À 6 heures, c'est l'entraînement des
athlètes jusqu'à 10 heures le matin. À partir de 10
heures, ce sont des cours spécialisés. C'est ouvert au public, ce
qu'on appelle le bain public les cours sont aussi ouverts au public
de midi à 13 heures. On reprend l'après-midi, mais il y a
une période où on n'a pas encore trouvé de
clientèle, c'est la période d'après 13 heures
jusqu'à 15 h 30 ou 16 heures. On n'a pas de clientèle comme telle
durant cette période. Après cela, on reprend avec le bain public
le soir. Cependant, durant le jour...
M. Marchand: Quelles sont les heures de bain public?
M. Charron: Le soir, on est ouvert de 17 heures à 20
heures pour le bain public, et à 20 heures on reprend tous les
cours.
M. Marchand: Vos heures de bain public sont-elles
spécifiques dans l'après-midi pour les enfants, les plus jeunes?
Est-ce que le bain public, le soir, est destiné à tout le monde:
adultes, jeunes?
M. Charron: Le bain public est ouvert aux jeunes et aux adultes.
Les jeunes doivent, bien sûr, être accompagnés d'adultes
lorsqu'ils sont âgés de 3 ou 4 ans.
M. Marchand: Un enfant dont l'âge varie entre 8 ans et 10
ans peut y aller seul. C'est accepté.
M. Charron: Si c'est ouvert. C'est accepté. M.
Marchand: II n'y a pas de différence.
M. Charron: II n'y a pas de différence. Il n'y a pas de
période réservée aux enfants. Cependant, le programme
d'animation pédagogique, qu'on a eu tout l'hiver, utilise les piscines
tous les après-midi. Il y a évidemment des moniteurs. Les groupes
d'écoles qui viennent au Parc olympique sont surveillés par des
moniteurs et il y a une sensibilisation, une initiation aux différents
équipements en place. On leur fait faire du bain et de la plongée
en rotation à partir de 10 heures le matin jusqu'à 15 heures dans
l'après-midi.
M. le Président, l'exemple qui vient d'être donné de
l'animation pédagogique est peut-être aussi une façon de
rejoindre la préoccupation qu'évoquait le député de
Mégantic-Compton. Notre clientèle d'utilisation maximale le jour,
c'est évidemment la clientèle des écoles, des commissions
scolaires. Ce qui fait qu'avec notre programme, on a amené au cours de
l'année plus de 60 000 enfants, non seulement de Montréal, mais
on a fait des contacts avec des commissions scolaires du
Saguenay-Lac-Saint-Jean qui sont venues. Il y en a même de la
Côte-Nord, de Sept-Îles, qui sont venues pour visiter la ville de
Montréal. On avait organisé un programme qui durait une
journée complète dans le Parc olympique pendant l'hiver. Les
jeunes avaient non seulement un bain public au milieu de l'après-midi,
mais aussi du patinage à roulette possible au centre du
Vélodrome, de vélo sur la piste. En même temps nous avions,
comme chacun le sait cela a été une de nos
réussites, au-delà de nos espérances la patinoire
à l'intérieur du Parc olympique qui, cet hiver a
été occupée par les Montréalais de façon
in-
croyable. On pourrait accueillir jusqu'à 4000 personnes à
la fois sur une patinoire. Quand on avait fait deux fois le tour, cela
suffisait pour la journée.
Les jeunes des commissions scolaires, encadrés de leur personnel
enseignant, avec les officiers de la régie qui travaillaient
spécifiquement là-dessus, pouvaient passer toute une
journée, qu'on appelait d'animation pédagogique, de connaissance
et de familiarisation avec différentes disciplines sportives dans ce
qu'on appelait, pour les fins de la publicité du programme d'animation
pédagogique, la plus grande cour de récréation au monde.
De plus, à l'extérieur des édifices mêmes, des
installations comme telles, sur le terrain du Parc olympique, nous avions
aménagé des glissoires, des pistes de ski de fond et de
raquettes, en collaboration avec le parc Maisonneuve qui est à
proximité. Pour faire le lien avec les installations propres de la ville
de Montréal, il y a eu une collaboration sans équivoque.
Ce qui nous a permis d'avoir et d'ouvrir à l'ensemble des jeunes
Québécois, non seulement Montréalais, mais provenant de
toutes les régions, une connaissance de ces installations et une
familiarisation avec ces installations.
C'est un moyen d'occupation de la piscine sur lequel je voulais ajouter
un mot.
M. Marchand: Est-ce que Tourbec s'est occupé de ces
voyages?
M. Charron: Ces voyages étaient organisés par les
commissions scolaires elles-mêmes. On n'avait pas prévu cette
dimension provinciale. C'est à partir de demandes dans notre premier
programme. Pour l'an prochain nous allons prévoir cette dimension
provinciale, parce qu'évidemment c'est plus long. Par exemple, les gens
de Sept-Îles qui sont venus, il fallait bien qu'ils couchent à
Montréal. Alors, on les a fait coucher dans la piscine olympique; ils
étaient tout organisés. C'est la commission scolaire qui les
organise.
M. Marchand: Est-ce votre intention d'employer Tourbec pour ces
voyages dans toutes les parties de la province? Il me fait plaisir de vous le
suggérer.
M. Charron: Cela ne nous est pas venu à l'idée,
parce que les commissions scolaires aiment se charger elles-mêmes de ce
genre de déplacements et d'encadrer elles-mêmes les enfants. Elles
ont une responsabilité à l'égard des enfants. Ceux que
j'ai vus, la journée où j'y suis allé, n'étaient
pas très vieux, ils devaient avoir dix ou douze ans. Les parents
exigent, la plupart du temps, que l'encadrement soit celui qu'ils ont aux
écoles, mais ce n'est pas obligatoire non plus.
M. Marchand: Ils vont là en autobus? M. Charron:
Oui.
M. Marchand: Ils peuvent partir de la Gaspésie en autobus
et s'en venir.
M. Charron: Je ne sais pas s'il y en a eu de la Gaspésie.
Il y en a eu de Sept-Îles; j'ai vu ceux du Saguenay-Lac-Saint-Jean aussi.
Ils sont venus en autobus scolaire. Il y en avait de Sherbrooke aussi.
M. Marchand: C'est plus près, cela se conçoit plus
facilement.
M. Charron: Mais ceux de Sept-lles étaient venus en
autobus? Ils sont venus en autobus.
M. Marchand: En autobus scolaire?
M. Charron: Non, ils avaient des autobus ordinaires.
M. Marchand: Oui, parce que je me demande si les autobus
scolaires sont bâtis pour faire des voyages comme cela. J'aurais peur
qu'ils glissent en chemin!
M. Charron: Je me demande si les enfants sont bâtis pour
fair des voyages dans les autobus scolaires aussi!
M. Marchand: C'est bien de penser aux enfants!
Avez-vous analysé le coût? Lorsque vous augmentez, par
exemple, l'utilisation des piscines à 10 000 heures, naturellement cela
augmente les coûts.
M. Charron: L'augmentation des coûts est liée
strictement à la clientèle parce qu'à la base, il y a un
coût d'entretien physique de la piscine qui est très
élevé. Utilisée ou pas, il faut absorber ce
coût-là. Le coût supplémentaire d'augmentation des
heures d'utilisation, c'est, bien sûr, les moniteurs, les gardiens et les
surveillants. Mais, à l'heure actuelle, nous avons une utilisation des
piscines qui nous surprend nous-mêmes, en termes de bain public et tout
cela. Il y a du monde. On est rendu, à certains moments, à pleine
capacité.
M. Marchand: Vous êtes actuellement à pleine
capacité dans l'utilisation, à certaines heures.
M. Charron: À certaines heures, oui.
M. Marchand: Durant les fins de semaine, je suppose. Le samedi et
le dimanche?
M. Charron: Oui, le samedi et le dimanche, sur certaines heures
de bain public cet hiver, nous étions vraiment à pleine
capacité.
M. Marchand: Et le soir?
M. Charron: Le soir, il y a 29 programmes de cours. J'en suis un
de plongée sous-marine moi-même et je dois vous dire que ce n'est
pas loin de la pleine capacité.
M. Marchand: C'est après 20 heures?
M. Charron: Oui.
M. Marchand: Après 20 heures.
M. Charron: Même là, sur les cours, on n'est pas
loin d'une pleine capacité, au sens que, si vous avez cinq cours en
même temps, les bassins...
M. Grenier: Quand vous parlez d'une pleine capacité pour
un bain public, vous faites affaires avec des groupes sociaux, combien de
groupes et de quelle capacité pouvez-vous recevoir? (10 h 45)
M. Charron: Quand on a 400 ou 475 entrées pour un bain
public, le personnel commence à trouver qu'on n'est pas loin du maximum.
L'eau monte.
On m'indique que la capacité maximum, avec les bassins
d'entraînement, est de 600 entrées. Si on prend juste le bassin de
plongeon et le grand bassin que tout le monde connaît, à 475
personnes on commence à être à pleine capacité.
M. Grenier: Les groupes les plus actifs qui amènent du
monde, est-ce les Optimistes, les Clubs de l'âge d'or?
M. Charron: Je ne pourrais pas répondre à cette
question. La majorité des activités ne sont pas
nécessairement liées à des clubs qui amènent des
gens, à l'exception du programme d'animation pédagogique. C'est
ouvert au public en général qui s'inscrit aux différents
programmes. C'est plus individuel.
M. Marchand: Vous avez un déficit de $157 310 pour 3000
heures. Combien prévoyez-vous pour 10 000 heures avec ce que vous venez
d'énoncer?
M. Charron: Dans la prévision, c'est cela: piscines, les
coût de fonctionnement. C'est la prévision pour 10 000 heures,
avec $357 000 de dépenses, et cela donne des revenus de $200 000. Il
faut nuancer ce chiffre de $357 000, qui comprend les dépenses de
l'équipe de gérance des piscines et les dépenses des
moniteurs personnels, mais n'inclut pas toutes les dépenses d'entretien
qu'on retrouve au poste 6, l'entretien technique.
M. Marchand: C'est basé sur l'an passé? M.
Charron: Non, sur les prévisions...
M. Marchand: C'est-à-dire que vos prévisions sont
basées sur les 3000 heures, comparativement au coût que vont
amener les heures accumulées...
M. Charron: Les 10 000 heures.
M. Marchand: Oui.
M. Charron: Les $357 000 sont basés...
M. Marchand: C'était combien pour 3000 heures?
M. Charron: L'an passé? Je vais vous donner cela.
M. Marchand: Je n'ai aucune objection à ce que vous
l'augmentiez à 10 000 heures. Je suis pour l'utilisation 24 heures par
jour.
M. Charron: Les chiffres que j'ai de l'an passé
comprennent l'entretien technique qui, maintenant, est regroupé sous un
poste. Je ne suis pas capable de comparer parce que le chiffre que j'ai pour
l'an passé est de $800 000, ce qui comprend tout l'entretien physique
qui est fait et qui est maintenant regroupé sous le poste "entretien
technique", à $5 millions.
M. le Président, je voudrais donner une indication précise
à partir de la remarque que le président de la régie vient
de faire. Il faut bien regarder. Dans les dépenses, à la
catégorie 5, "entretien technique" c'est le gros morceau de la facture
de fonctionnement du parc. Ces $5 millions comprennent l'entretien de
l'ensemble du parc: stade, piscines, Vélodrome et même
l'aménagement extérieur. Quand vous regardez l'article 1, par
exemple: stade, $3 624 000 de revenus; stade, dépenses, $1 338 000, on
pourrait croire, à cette seule indication, que le stade fait
déjà largement ses frais, ce qui n'est pas le cas. Ces
dépenses sont pour aller chercher les revenus, si vous voulez. Ce sont
les investissements nécessaires pour aller chercher les revenus. Si on
prenait la part des $5 millions qui sont à l'entretien du stade seul, le
gros morceau du parc, bien sûr que le stade est largement
déficitaire.
M. Grenier: À l'élément traitement...
M. Marchand: Êtes-vous sur la même chose?
M. Grenier: Je vais vous laisser...
M. Marchand: Vous avez $357 890 de prévisions pour 3000
heures, mais je pose la question. Vous avez la ventilation. Vous avez la
sécurité qui, naturellement, va augmenter, la programmation, la
gestion, l'entretien technique, la sécurité et tout cela. Vous
avez tous ces éléments qui, en fait, s'ajoutent probablement en
partie à ces $357 890.
M. Charron: C'est sûr. Si on veut comparer $357 890 de
cette année j'ai retrouvé le chiffre dans mes
cahiers il faut le comparer à $200 000 de l'an passé.
M. Marchand: Oui.
M. Charron: L'an passé il était de $200 000 pour
3000 heures.
M. Marchand: Pour $200 000, est-ce que vous aviez tous ces
éléments à part, une ventilation semblable?
M. Charron: Oui, comme celle-là. M. Marchand: La
même chose.
M. Charron: Oui.
M. Marchand: Parce qu'en fait, si on calcule un bloc...
M. Charron: Oui, si on calcule l'entretien technique...
M. Marchand: ... qui va augmenter par les 10 000 heures.
M. Charron: C'est cela.
M. Marchand: Automatiquement, cela va prendre plus de chlore,
cela va prendre plus de...
M. Charron: Ce qui est très difficileen faisant les
études de prix de revient, y compris l'entretien technique et la
sécurité pour avoir les piscines à l'heure actuelle,
c'est d'identifier les coûts; le système électrique est
central, le système de distribution d'eau est central, le système
de chaufferie est central. Donc, faire les imputations de l'entretien
technique, cela devient extrêmement complexe. On est en train de faire
ces études de prix de revient et on aura probablement ces chiffres l'an
prochain, à savoir à combien on peut évaluer l'entretien
technique des piscines. L'entretien technique, dans 80% des cas, est
général, c'est-à-dire que ce sont tous des systèmes
centraux.
M. Marchand: Là, vous avez, dans vos $357 890...
M. Charron: Uniquement.
M. Marchand: ...pour $254 000 de salaires.
M. Charron: C'est cela.
M. Marchand: Ce qui ne comprend pas les salaires augmentés
des autres articles de la ventilla-tion.
M. Charron: Non.
M. Marchand: Alors, en fait, quant à l'augmentation de
3000 heures, il faudrait ressortir comparativement aux chiffres de l'an
passé dans toute la ventillation ce que cela a coûté
pour avoir vraiment le total de l'augmentation de 3000 à 10 000 heures
de cette année.
M. Grenier: M. le Président, si vous me le permettez, sur
cela, sur le sujet des salaires, dans les trois premières données
que vous avez, au sujet des traitements, si on fait le total de cela, vous avez
52% qui passent en traitements. Est-ce comparable à d'autres sortes
d'installations semblables?
M. Charron: Puis-je demander au député où il
prend...
M. Grenier: À la page 2, aux traitements, le to- tal fait
33 - 3 10 - 6, ce qui représente le temps régulier, le surtemps,
les occasionnels et les avantages sociaux, ce qui donne 52%. Est-ce un peu
normal? Est-ce assez régulier comparativement à d'autres formes
de gestion?
M. Charron: Si on la compare avec l'entreprise de services,
habituellement, on est dans une norme de 60% de traitements dans le domaine des
loisirs, ou dans quelque autre chose que ce soit. On est donc en bas. Bien
sûr, on est en bas parce que ce sont des édifices neufs où
il y aura des réajustements à faire pour l'entretien technique
dans trois ans. Il y aura des remplacements de grosses pièces et de
moteurs qu'on n'a évidemment pas au budget cette année.
M. Grenier: Du côté des salaires, les 52%, vous
trouvez que c'est assez correct...
M. Charron: Oui.
M. Grenier: ... et que c'est en bas de la moyenne?
M. Charron: C'est cela. C'est dans les normes habituelles de
l'entreprise de services de cet ordre. D'ailleurs, le député
pourra voir les études techniques je l'y réfère
comme cela du rapport Marsan sur l'utilisation d'autres stades comme
celui de Munich ou celui de Houston, où on a fait cette analyse
comparative. Je me rappelle les avoir vues, je ne les ai pas à la
mémoire mais elles font partie des annexes au rapport Marsan.
M. Marchand: Pourrait-on savoir à combien de personnes
s'appliquent $254 000? Combien d'employés pour les piscines? C'est
combien de monde?
M. Charron: Pour les piscines?
M. Marchand: Cela travaille 24 heures par jour, je suppose, avec
des équipes?
M. Charron: II y a des gardiens.
M. Marchand: Les gardiens naturellement, mais les autres, c'est
à heures fixes?
M. Charron: Non.
M. Marchand: II doit y avoir deux équipes?
M. Charron: II y a un personnel de base d'environ sept personnes,
le personnel de gérance. Tout le reste, sauf le personnel de
sécurité et d'entretien technique, c'est du personnel payé
à l'heure. Les moniteurs, les sauveteurs, c'est du personnel payé
à l'heure. S'il y a un bain de midi à 13 heures, on engage des
moniteurs des différentes fédérations des gens qui
ont leur brevet pour venir faire la surveillance. S'il y a un cours le
soir, on engage deux professeurs pour tel cours le soir, de telle heure
à telle heure.
M. Marchand: Vous engagez à l'avance! M. Charron:
Non.
M. Marchand: En fait, vous savez combien de cours vous allez
avoir dans l'année.
M. Charron: C'est cela. Ce sont des gens engagés à
l'heure, ce qu'on appelle, nous, le personnel d'événement. Ce
sont des occasionnels pour ces périodes, qui viennent faire cela, qui
font cela en supplément. Cela peut être un professeur
d'éducation physique.
M. Marchand: Vous ne pouvez pas planifier cela à
l'avance?
M. Charron: Cela dépend des inscriptions, c'est selon les
demandes.
M. Marchand: Selon les demandes.
M. Charron: On a un fichier de personnes qui ont soumis leur
candidature, qu'on a analysées, qui ont leur brevet, qui ont des
qualifications et, à la demande dans tous les secteurs, tant au
stade qu'aux visites et tout cela on fait l'appel.
M. Marchand: Vous avez un minimum, je suppose, qui est
engagé à l'année et, ensuite, vous engagez du personnel
temporaire?
M. Charron: C'est cela.
M. Marchand: Au point de vue de la sécurité, est-ce
une agence ou sont-ce vos propres employés?
M. Charron: C'est une agence.
M. Marchand: C'est une agence. Quelle agence?
M. Charron: C'est l'agence Lenet.
M. Marchand: Lenet?
M. Charron: L-e-n-e-t.
M. Marchand: Y en a-t-il d'autres qui ont des questions sur les
piscines? On y reviendra.
M. Grenier: Est-ce que vous développez un service de
bénévoles à votre niveau ou si cela appartient à
d'autres organismes?
M. Charron: Le bénévolat, ce sont d'autres
organismes. Souvent des fédérations sportives qui vont utiliser
nos lieux à un coût très minime vont avoir leur personnel
bénévole. Pour nous, le personnel est
rémunéré soit à l'heure, soit à
l'événement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je veux aller dans l'entretien technique. Combien
peut coûter de chauffage pour toutes ces aires?
M. Charron: Pour l'ensemble?
M. Laplante: Pour l'ensemble, parce que vous avez dit que
c'était difficile pour vous de... Le chauffage et
l'électricité.
M. Charron: De mémoire, l'électricité, je
m'en souviens, c'est $1 100 000. L'ensemble des services
énergétiques, électricité, gaz et huile est de $1
100 000. L'électricité représente environ $800 000
là-dedans, mais il ne faut pas oublier que ce serait difficile de vous
donner un coût pour le chauffage. Les chaufferies sont construites pour
fonctionner sur des bouilloires qui peuvent fonctionner au gaz, à
l'électricité ou à l'huile. Selon les pointes il est plus
économique de transférer la bouilloire électrique, parce
que nous n'avons pas atteint nos pointes dans le domaine électrique,
réduisant ainsi les coûts, de couper la bouilloire au gaz, et
ainsi de suite. À un certain moment, selon les pointes
énergétiques qui sont prises dans le parcparce que c'est le
taux industriel, c'est toujours facturé sur la pointe maximaleil
devient plus économique de passer à l'huile. L'ensemble des
coûts énergétiques est de $1 100 000.
M. Laplante: $1 100 000. Le coût de $5 millions que vous
donnez comme prévision, est-ce que ce sont les coûts fixes
à tous les ans ou si ce sont des coûts qui seraient appelés
à baisser?
M. Charron: Ce sont des coûts fixes.
M. Laplante: Ce sont des coûts fixes. Lorsque vous louez
à Emerson, combien louez-vous à un groupe comme celui-là?
Je voudrais savoir s'il est exact que cela coûte énormément
cher en électricité pour faire fonctionner toutes leurs
batteries. On dit que c'est astronomique le coût de
l'électricité pour cela. Je voudrais savoir si c'est vrai.
M. Charron: Cela dépend. On est en train de faire des
études sur ce plan. Cela peut être astronomique si cela ajoute
à la pointe maximale de demande de ce mois. D'accord? Parce que,
toujours, le point capital, c'est, pour la demande totale du mois, de savoir
quelle a été la pointe. Cela peut être très
économique et coûter à peu près rien si on n'a pas
atteint la pointe de ce mois. On est en train de faire des études
là-dessus à savoir lorsqu'on fait de la location, vu qu'on a un
système de turbogénérateur en cas d'urgence, s'il ne
serait pas plus économique à certains moments, lors
d'événements comme cela, de compenser une partie de la demande
électrique par notre propre système d'urgence afin
d'éviter d'atteindre les pointes.
C'est très difficile de répondre à une telle
question en termes d'électricité. Cela dépend de la
demande totale du mois.
M. Laplante: Normalement vous n'avez pas de...
M. Charron: Si nous prenons les calculs qu'on a faits sur une
moyenne, une partie de baseball avec tout l'éclairage, la lumière
et tout cela, on en arrive à un coût d'environ $1200 par partie
pour l'électricité. Pour Emerson, Lake & Palmer, je n'ai
aucune idée ce que cela peut coûter. Les coûts
énergétiques sont d'environ $400 à $500 pour un
événement comme, par exemple, Emerson, Lake & Palmer parce
qu'on n'a pas l'éclairage de télévision. C'est simplement
une prise de courant pour leur équipement, mais on va le chercher...
M. le Président, je peux donner le détail, en
réponse à la question du député, parce que je peux
l'informer que lors de la venue d'Emerson, Lake & Palmer, le 26 août
1977, une fois le contrat terminéd'ailleurs, le groupe a fait
faillite après le spectacle, pas nous en tout cas on a fait $77
763.23 net. J'ai ici les frais généraux imputés au
chapitre de l'électricité: $5070 pour l'éclairage et
$3380... Là, j'ai tous les détails techniques que je ne comprends
pas, pour encore 60 ampères avec prise de courant, deux remorques.
Est-ce que le député veut que je continue?
M. Laplante: Non, au bout de tout cela, je me pose une question.
Quand on remplit le stade, à 80 000 personnes à $10 du billet, ce
qui fait $800 000, est-il possible actuellement, au Québec, de faire
votre propre compagnie pour tous ces groupes, pour le stade, de l'exploiter
vous-mêmes et de faire venir les groupes que vous voulez? Est-ce
possible? (11 heures)
M. Charron: M. le Président...
M. Laplante: En somme, je pense qu'il y a $400 000 qui sont
partis comme cela. Oui, M. le ministre.
M. Charron:... la question du député fait l'objet
de ce que j'appellerais des questions d'orientation de la Régie des
installations olympiques. Maintenant que nous avons un peu les coudées
franches, que le plus gros est fait, évidemment circule dans nos esprits
la possibilité que la régie elle-même soit promoteur pour
un certain nombre d'événements. C'est une deuxième
étape de fournir des services et de courir soi-même après
la promotion.
On vient de le faire au chapitre du sport. La tenue des Six jours, au
Vélodrome, la semaine dernière, c'était une promotion de
la Régie des installations olympiques. On n'a donc pas payé de
pourcentage à quiconque, rien de cela. Cela s'est terminé
kif-kif, à peu près, avant qu'on ait fait le bilan complet,
à cause du peu de gens qui sont venus, à l'exception de la
dernière journée où on a atteint 4000 ou 5000 personnes
dans le Vélodrome, dont plusieurs électeurs du
député de Laurier.
M. Marchand: Naturellement.
M. Charron: Et du député de Bourassa aussi, je dois
dire.
M. Marchand: On peut dire qu'on crie fort.
M. Charron: Oui, il y avait plusieurs représentants de la
minorité italienne de Montréal et on comprend pourquoi.
D'ailleurs, cela a toujours été le cas; c'est une discipline
qu'ils aiment beaucoup.
Il reste que d'autres soirs, parmi les Six jours, on a eu très
peu de spectateurs. Le succès du dernier soir a rétabli un peu
les choses, mais on ne peut pas dire que c'est à partir de cet exemple
que la régie se sent mandatée à dire: Nous allons
désormais le faire. En effet, ce sont des fonds publics que nous
administrons et, quand nous nous transformons en promoteurs, comme on dit en
québécois, si on se casse la gueule à un moment
donné, ce n'est pas juste une entreprise privée qui peut se
rétablir le lendemain par une autre aventure ou tomber en faillite. On
peut se faire blâmer tout de suite. Le lendemain, n'importe quel
Québécois pourrait nous dire que nous avons fait un mauvais geste
en improvisant. On y va sur la pointe des pieds dans ce champ, j'aime autant
vous le dire. On marche sur des oeufs, exactement.
Il est plus intéressant pour nous d'avoir, par exemple, dans le
cas de Emerson, le revenu que j'ai mentionné; dans le cas de Pink Floyd,
le total des revenus sur les dépenses a été de $41 789. On
n'a pas de risques quand on prend cela; d'autres le prennent à notre
place. Il n'est pas dit qu'on ne répétera pas
l'expérience, mais on ne peut pas dire qu'on se sente j'ai eu
cette discussion avec les officiers de la régieaujourd'hui
mandaté au point de dire que cela va devenir la pratique courante de la
régie. Je ne le pense pas.
Notez bien que nous sommes encore, dans un certain sens, les
gestionnaires temporaires de ce dossier. La loi qui a créé la
Régie des installations olympiques, en novembre 1975, stipule que,
normalement, par une décision du Conseil des ministres, qu'on appelle le
lieutenant-gouverneur en conseil, lorsque les dettes d'immobilisation auront
été acquittées, l'équipement retourne à la
ville de Montréal. On ne peut donc pas s'en mettre trop sur la
tête, se convertir en promoteur, pour, éventuellement, lorsque le
temps viendra, littéralement abattre une régie qui aurait fait
ses armes dans ce domaine, pour nous soumettre à la loi et remettre
à la ville de Montréal ces équipements qui doivent lui
revenir un jour.
Donc, je ne dis pas que la régie ne sera plus promoteur; on est
même en train d'étudier un projet important dans une discipline
sportive où, encore une fois, on pourrait l'être. Mais on y va
très prudemment dans ce domaine parce que ce sont des fonds publics
qu'on administre.
M. Laplante: II y a une décision qui a été
prise, M. le Président, l'automne dernier et que j'ai
appréciée, d'abord, pour la vigilance des administrateurs, c'est
l'utilisation des parcs de stationne-
ment souterrains. Je voudrais savoir ce que cela a rapporté cet
hiver et combien de véhicules ont été garés.
M. Charron: Le président de la régie va vous
répondre, s'il le peut. Je vais juste regarder si j'ai la division entre
les différents types de clientèle.
Par tête, au mois.
M. Laplante: C'est cela, au mois.
M. Charron: Environ $80 000.
M. Laplante: 80 000?
M. Charron: Oui.
M. Laplante: 80 000 journées?
M. Charron: $80 000. En terme de clientèle, cela donne
environ... C'est calculé en entrées et en sorties, c'est
difficile. Il faudrait que je fasse le calcul inverse.
M. Laplante: Non, non.
M. Charron: Cela donne en moyenne $10 000 par mois.
M. Laplante: 10 000 autos par mois, cela en vaut la peine.
M. Marchand: Je m'excuse, mais pour le journal des Débats,
il faudrait vous avancer pour être plus près du micro. Tout
à l'heure vous avez répondu de loin.
M. Laplante: Mais ce n'est pas pour la
télévision.
M. Marchand: Non, la télévision des débats,
cela m'impressionne plus ou moins. Ce n'est pas pressant pour moi.
M. Charron: M. Savard, le directeur de la programmation.
On peut dire environ $10 000 par mois. Cependant, nos campagnes
d'entreposage de véhicules d'été en hiver et de
véhicules d'hiver en été fait qu'on a quand même
à peu près cette moyenne. Les événements qu'on ne
peut budgétiser sont, par exemple, le baseball où, une
journée, vous pouvez avoir 2000 voitures et la "game" suivante, vous
pouvez avoir 4000 voitures.
Si je prends les statistiques pour faire une division rapide de ce que
j'ai, la moitié des revenus des stationnements vient de ce constant
mensuel, et l'autre moitié, pour la période de novembre
jusqu'à maintenantdonc, on n'a pas eu le baseball, etc. est
venue des événements, ce qu'il y a eu au parc, le patinage, les
gens qui ont stationné, les salons qui ont eu lieu au Vélodrome,
etc. On peut dire que sur la période d'hiver cela a
représenté la moitié de nos revenus de stationnement.
M. Laplante: Est-ce que le métro apporte un achalandage
appréciable là-dessus au point de vue du stationnement?
M. Charron: Évidemment, le grand élément de
vente du stationnement mensuel, c'est que vous pouvez stationner au stade, vous
prenez le métro et vous allez en ville.
M. Laplante: Vous allez continuer votre publicité
là-dessùs, j'espère.
M. Charron: Oui. C'est l'entreposage, c'est
l'élément qui est le plus intéressant pour le public. Tout
ce qu'on peut faire pour faire de l'argent!
M. Laplante: J'ai trouvé que c'était une
très bonne initiative.
Une voix: Tous les moyens, même honnêtes!
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Marchand: Puisqu'on a parlé de la
télévision des débats, je me demande si cela n'aurait pas
été plus utile de donner au Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports ces millions qui seront
dépensés à l'Assemblée nationale pour aider notre
jeunesse à l'extérieur...
Le Président (M. Jolivet): Vous êtes en dehors du
sujet.
M. Marchand: ... les sortir des rues pour les envoyer dans nos
parcs comme le Parc olympique.
Le Président (M. Jolivet): Vous êtes en dehors du
sujet, M. le député.
M. Laplante: II faut aussi montrer à notre jeunesse ce que
sont leurs députés.
M. Charron: Le député renie la position que son
parti a prise sur le sujet.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Charron: II est dissident de son parti.
M. Grenier: J'ai entendu le ministre dire tout à l'heure
qu'il a reconnu au Stade olympique des gens de Laurier; je me demande s'ils
portaient des gilets avec des feuilles d'érable ou des fleurs de lys
pour les distinguer.
M. Marchand: J'ai oublié ma feuille d'érable.
M. Laplante: Vous n'avez pas oublié grand-chose.
M. Marchand: C'est votre opinion, ce n'est pas la mienne.
M. Grenier: Je regarde les dépenses et j'aimerais savoir
à quel endroit paraissent les taxes à la ville de
Montréal.
M. Charron: II n'y en a pas!
M. Grenier: Sérieusement, est-ce qu'on pourrait savoir
où cela en est rendu?
M. Charron: C'est rendu où cela doit être rendu,
c'est-à-dire que c'est réglé. J'ai beaucoup
apprécié que la ville de Montréal admette le
bien-fondé de la position du Conseil des ministres et ne la conteste
pas, même pas publiquement. À vrai dire, cela n'avait pas de sens.
La ville nous a envoyé, il y a un mois et demi ou quelque chose comme
cela, un compte de taxe foncière pour l'ensemble du parc où ils
avaient fait une évaluation comme quoi les équipements qui y
étaient installés valaient $350 millions. Tout était
arbitraire parce que, comme le disait le président de la régie,
il n'y a pas beaucoup d'établissements, à Montréal, qui
valent $350 millions. Quand on est rendu à taxer des immobilisations de
$350 millions, quels barèmes prend-on? Quel pourcentage? Cela n'a jamais
existé.
Toujours est-il que, par un choix arbitraire de la ville, on avait
comptabilisé une facture de taxe foncière pour les deux ans et
deux mois depuis que la régie existe en nous obligeant à verser
comme taxe $43 600 000 environ. Étant donné, je le
répète, que nous sommes, à toutes fins pratiques, que le
gouvernement du Québec est le gestionnaire temporaire, selon la
loiil n'est pas dit qu'il va nécessairement les remettre, à
un moment ou à un autre, à la ville de Montréalqu'il
est le fiduciaire de ces installations. Il peut être
considéré comme tel, en tout cas.
D'une part, le gouvernement du Québec, par son entremise dans ce
dossier où s'était enfoncée la ville de Montréal, a
consacré $700 millions déjà pour le parachèvement;
d'autre part, cela sert abondamment les Montréalais comme
équipement de loisirs, comme le député le mentionnait, et
c'est un attrait touristique qui rapporte beaucoup d'argent à la ville
de Montréal. Enfin, les raisons étaient multiples à
l'effet que la ville n'avait vraiment pas à imposer cela; elle retire
d'ailleurs de l'argent provenant de la taxe d'amusement de tous les
événements que nous, par tous les moyens, essayons de ramener
à l'intérieur du Parc olympique. Tout cela a motivé la
position du Conseil des ministres d'avertir les autorités de la ville de
Montréal que nous n'allons pas payer ce compte, qu'elle est mieux d'en
prendre son parti et de retirer de sa colonne de comptes à recevoir dans
son budget une contribution de taxe foncière à la ville de
Montréal.
Après avoir communiqué la décision du Conseil des
ministres, sur ma recommandation, j'ai vu le maire de la ville de
Montréal, et ce fut la réaction du président du conseil
exécutif de la ville de dire: Nous acceptons la décision du
gouvernement.
M. Grenier: De quel montant s'agissait-il?
M. Charron: $43 millions.
M. Grenier: Seulement! Maintenant, vous avez donné
plusieurs considérants qui sont tout à fait exacts. Y a-t-il
d'autres considérants pour lesquels le Québec s'est engagé
vis-à-vis de la ville de Montréal pour compenser ce montant de
$43 millions ou si elle peut tout simplement le rayer de la colonne, comme vous
le dites?
M. Charron: À la suite de la décision de l'inviter
à le rayer de la colonne, il n'y a pas d'appels possibles de la ville de
Montréal contre le gouvernement du Québec; elle doit en prendre
note. J'ai bien apprécié que M. Niding lui-même, qui a
été appelé à commenter cela, dise: On s'attendait
un peu à cette réponse.
M. Grenier: Mais quand même...
M. Charron: Ceux qui connaissent le maire Drapeau savent qu'il
essaie bien des choses.
M. Grenier: On sait qu'un montant de $43 millions qui est
rayé d'un coup de plume doit quand même dégonfler un
budget. Les autres considérants ont dû être envisagés
par la ville de Montréal. Il n'y a pas d'autres aspects de prévus
pour que le Québec vienne aider à ressouffler ce montant à
la ville de Montréal?
M. Charron: Non, M. le Président. Le gouvernement du
Québec paie comme chacun le sait des en-lieux de taxes
pour les édifices dont il est propriétaire sur le territoire de
la ville comme il est de coutume. Cela se négocie chaque année
entre le ministre des Finances et le trésorier de la ville. Mais nous
refusons d'inclure, dans la globalité des équipements sur
lesquels les en-lieux de taxes doivent s'établir, le Parc olympique
puisque nous l'avons assumé à la demande même, semble-t-il,
de la ville de Montréal.
M. Grenier: Une autre question au sujet du parachèvement
du mât. Je n'ai pas envie de vous faire dire que ce sera le 19 janvier ou
le 26 septembre, mais a-t-on une date approximative où on
prévoit, en tenant compte de toutes ces données qui sont
difficiles à saisir, le parachèvement du mât afin de rendre
ces espaces plus rentables?
M. Charron: M. le Président, voici la réponse la
plus complète que je peux fournir au député et aux membres
de la commission sur cette question. Nous savons que le fonds spécial
olympique rapporte beaucoup moins d'argent que prévu par la taxe sur la
cigarette, que les résultats de la loterie olympique et les
rentrées de fonds sont énormément inférieures
à ce qu'on avait pensé on exclut la personne qui parle
soit ce que le gouvernement précédent et le gouvernement
canadien avaient prévu. Nous savons que nous serons dans l'obligation
vers 1980 donc, dès le budget de 1979 de recalculer les
rentrées de fonds pour nous permettre de faire face à nos dettes
parce que les versements sur le capital commencent l'année prochaine.
C'est un montant de $170 millions par année qu'il faut remettre à
nos créanciers de novembre 1975.
Comme il faut reprendre l'opération en totalité et qu'il y
a un manque à gagner qu'il va falloir trouver quelque part, je crois que
c'est à ce moment-là qu'on inclura, dans le refinancement total
du déficit olympique, la question du parachèvement.
C'est-à-dire, à toutes fins utiles, qu'il faut trouver un montant
de $65 millions et ajouter pour parachever selon le modèle original.
M. Grenier: Pas avant 1980.
M. Charron: Je pense 1979, 1980. (11 h 15)
M. Marchand: Les prévisions pour le parachèvement
du mât du Stade olympique, je pense qu'elles n'étaient pas de $65
millions il y a quand même un an ou deux. Est-ce qu'elles
n'étaient pas plus basses que cela? Est-ce qu'elles n'étaient pas
dans les $50 millions ou $45 millions? Elles n'ont jamais été
plus basses que $65 millions?
M. Charron: Un des problèmes...
M. Marchand: Parce que cela devient un problème assez
grave, ces millions qui s'accumulent depuis...
M. Charron: ... qui ont retardé la décision du
gouvernement et qui m'avaient conduit à créer le comité
Marsan pour faire la lumière sur cette question était que nous
n'avions aucune étude. Des chiffres fantaisistes, allant de $50 millions
à $100 millions pour compléter le stade selon son modèle
original, circulaient. Je ne pouvais pas, en toute honnêteté,
faire une recommandation au gouvernement sur des fictions. Le seul et unique
chiffre d'une étude sérieuse qui a pris six mois sur cette
question est celui du rapport Marsan qui fixe à $65 millions le
coût du parachèvement selon le modèle original. Nous avons
refait tous les calculs imaginables, encore une fois, à partir de ce
rapport avant que je fasse ma recommandation au Conseil des ministres, et on
s'en tient toujours à ce chiffre.
M. Marchand: Le ministre sait très bien que si une chose
est évaluée à $65 millions aujourd'hui, elle était
à 10% meilleur marché il y a un an et elle sera 10% plus cher
dans un an. Avec l'indexation, l'augmentation des salaires, l'augmentation des
matériaux, l'augmentation des coûts de transport parce que
je ne crois pas que le mât soit rendu ici à Montréal
actuellementpendant ce temps le coût d'entreprosage s'accumule, le
coût de détérioration du stade s'accumule et le coût
d'entretien du stade sans mât, l'hiver, s'accumule et augmente.
Même si ces coûts ne seront pas explicitement dans le coût de
la finition du mât, le fait qu'on ne finisse pas le mât
actuellement est la cause d'un coût d'entretien et de réparation
plus élevé que si le mât était fini plus
rapidement.
M. Charron: Des parties de la question du député
ont précisément milité pour la décision du Conseil
des ministres, c'est-à-dire que la détériora- tion du
stade était à prévoir et avait été
évaluée financièrement par le comité Marsan si nous
ne le complétions pas. Comme nous entendons procéder au
parachèvement, le temps entre son ouverture actuelle et le
parachèvement complet ne permettra pas de détériorer d'une
façon grave le complexe olympique actuel et le stade en particulier. Il
reste que, dans nos évaluations, nous avons inclus un taux d'inflation
puisque les travaux de parachèvement devraient durer, selon nos
prévisions, une trentaine de mois. Il faut donc compter,
comme le disait le député, entre le jour où le
gouvernement autorise le départ de la construction du mât et le
parachèvement, le jour où l'opération est vraiment
terminée, environ trente mois pour lesquels nous avons inclus un taux
d'inflation de 10%.
C'est-à-dire que l'inflation a été appliquée
aux déboursés.
Le Président (M. Jolivet): Un instant, pour laisser au
député de Laurier le temps de sa question.
M. Marchand: Le ministre, à une question que je lui posais
à l'Assemblée nationale il y a déjà plusieurs mois,
me répondait que des études faites par des spécialistes au
gouvernement fédéral lui donnaientpas la certitude, mais
quand mêmeune incertitude quant à savoir si les
ingénieurs du Québec et du Canada étaient aptes ou
croyaient être capables de réaliser le stade de la façon
dont il avait été proposé. Maintenant, est-ce que ces
études plus poussées permettront à des ingénieurs
du Québec de parfaire cette installation?
M. Charron: La décision, pour expertise technique, au
Centre national de recherche scientifique... le projet de parachèvement
du modèle, nouveau en architecture, vient de mon
prédécesseur à la Régie des installations
olympiques, M. Goldbloom. Il l'avait fait pour deux raisons. C'était
tout à fait légitime de sa part. C'est pour cela que je n'ai pas
du tout coupé, mais poursuivi. La première était qu'avant
de recommander lui-même au gouvernement, comme il aurait eu à le
faire à un moment ou à un autre s'il était resté en
poste, le parachèvement, il fallait qu'il soit sûr de la
"tech-nicabilité" de la décision, d'une part; c'était tout
à fait normal. Deuxièmement, il s'est trouvé à la
régie, devant des réunions d'architectes et d'ingénieurs
qui, avant d'apposer leur signature, c'est-à-dire d'engager la
réputation de leur firme et leur garantie financière personnelle
qui sont toujours attenantes au contrat, ont dit: On ne met pas notre nom sur
ces affaires si on n'a pas d'abord la certitude que toute la patente
fonctionne. Cela avait amené le député de D'Arcy McGee
à prendre cette décision. J'ai été devant les
premières études complètes émanant de toute
l'expertise que des Canadiens ont menées là-dessus.
C'était en décembre. Il y en a d'autres qui se poursuivent
actuellement. Les premières ont été largement concluantes
de façon satisfaisante. D'ailleurs, au dire des hommes de science qui
l'ont faite, d'une
manière surprenante, les calculs faits en France par l'architecte
concepteur avaient résisté à l'analyse et à
l'expertise de leur maquette. Ils poursuivent actuellement d'autres analyses
que peut-être M. Proulx pourrait donner.
La première étude était pour le
phénomène en général. Les tests qui auront lieu
à la fin de l'été ou au début de l'automne
prochain, c'est pour une étude de phénomènes locaux. Si,
par exemple, il y avait transmission de vibrations au bout d'une console ou
non, il y a un moyen de pallier à cela. Il s'agit de mettre un coussin
de caoutchouc en dessous du joint ou de faire des choses du genre. La
deuxième série d'études; c'est vraiment le détail,
le grand raffinement. Ceci n'implique à peu près pas de
coûts au point de vue de corrections au stade, c'est-à-dire des
coûts inférieurs à 10% des travaux qu'on fait à ce
niveau.
M. Marchand: Est-ce qu'il y a des firmes d'ingénieurs qui
ont été approchées, qui ont vraiment montré de
l'intérêt et qui se sentent aujourd'hui capables de faire ces
installations ou devrez-vous aller chercher à l'extérieur des
firmes d'ingénieurs pour faire le travail?
M. Charron: À l'extérieur de Québec? M.
Marchand: Oui.
M. Charron: Non. Les calculs de génie ont
été faits par une compagnie qu'on appelle Les consultants du
stade de Montréal, laquelle est principalement composée
d'ingénieurs canadiens et de deux bureaux d'études
européens qui, au début, ont commencé les travaux à
cause de leur expérience dans le système de voussoirs.
Aujourd'hui, tous les calculs qui se font sont exclusivement faits ici au
pays.
M. Marchand: Est-ce qu'on peut avoir le nom des firmes
d'ingénieurs qui travaillent?
M. Charron: Les consultants du stade de Montréal? Dans les
composantes, vous avez Trudeau, Gascon, Lalancette et ABBDL, Asselin,
Benoît, Boucher, Ducharme, Lapointe. Vous avez Régis Trudeau et
Associés. Les deux bureaux d'étude européens
étaient SEEE et Europe-Étude.
M. Marchand: Je ne les connais pas.
M. Charron: SEEE, je ne sais pas ce que cela veut dire. Vous avez
d'autres consultants qui ne font pas partie des consultants du stade, mais qui
ont aussi travaillé à l'occasion sur le développement de
la toiture. C'est le bureau de M. Taillibert à l'époque. C'est
exclusivement pour la toiture. La toiture a toujours été
européenne, la toile et les câbles. Pour tout ce qui est
béton et ce qui s'y accroche, les consoles de même que le
mât, ce sont les consultants du stade.
M. Marchand: Le matériel de la toile est-il accepté
maintenant, parce qu'il avait été question que c'était
dangereux pour le feu ou quoi que ce soit?
M. Charron: Ces tests ont été
réalisés par des laboratoires à Toronto, les
"underwriters". On a un bon indice de propagation là-dessus.
M. Marchand: II n'y a pas de problème de ce
côté.
M. Grenier: M. le Président...
Le Président (M. Gravel): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: ... parlant de cette toile, ce n'est pas comme la
statue de Duplessis. On sait où elle est. Un petit port de France.
M. Charron: Un petit port de France.
M. Grenier: Combien nous coûte-t-elle pour l'entreposage?
Est-ce qu'elle reste dans un état satisfaisant et se conserve?
M. Charron: Je pense que cela faisait partie de la question du
député tantôt. Non seulement, je sais où elle est,
mais je l'ai vue. Je l'ai touchée.
M. Marchand: Cela a donné quoi?
M. Charron: Cela n'a pas donné grand-chose. La toile est
entreposée effectivement à Port-Saint-Louis-sur-Rhône,
près de Marseille, depuis novembre 1975. C'est le gouvernement
précédent qui avait décidé de l'entreposer
là-bas parce que, sur recommandation de la régie à
l'époque, il était manifeste qu'on ne pouvait pas finir le
mât pour les Jeux olympiques de Montréal et le premier ministre de
l'époque avait choisi de la laisser là-bas. Je n'ai pas
changé cette décision jusqu'à ce que le gouvernement ait
pris sa décision. Maintenant que nous le savons, nous allons mettre fin
aux contrats de location très rapidement d'une manière ou d'une
autre.
Une manière serait de demander tout est déjà
convenu dans le contrat initial, sans coût additionnel, puisque le
contrat comporte jusqu'à la livraison sur le Parc olympique
mêmede nous envoyer la toile par bateau, comme il a
été convenu et comme il est prévu. Maintenant que l'espace
pour l'entreposer est aménagé dans le tronçon du mât
pas le trognon, comme je l'ai dit l'autre jourpour nous assurer de
maintenir ce matériau très spécial au niveau et dans un
environnement qui le protège, maintenant que c'est fait, on peut
procéder à partir de la décision gouvernementale, et on va
être prêt incessamment à recevoir la toile.
Afin de bénéficier de la garantie complète
jusqu'à la livraison finale des constructeurs de cette toile si
je peux appeler cela comme cela des fabricants de cette toile, il y a
aussi la possibilité de la faire découperparce qu'elle doit
être aménagéelà même où elle est,
en
France. Il est déjà convenu qu'à partir du moment
où on la fait découper en France, avant sa livraison au
Québec, on ne paie plus le taux de location actuel qui est de $12 500
par mois.
Donc, le contrat de location d'entreposage de la toile en France devrait
finir d'ici à quelques semaines, encore une fois, d'une manière
ou d'une autre. Si elle reste en France pour être découpée
là-bas avant d'être livrée ici, de toute façon, on
ne paie plus la location pour l'immense entrepôt où elle se trouve
actuellement. Sinon, elle s'en vient ici.
M. Laplante: M. le ministre, peut-on demander quelle forme a la
toile actuellement en entreposage? Est-ce un rouleau? Est-elle
étendue?
M. Charron: À peu près comme cette table, M. le
Président, c'est-à-dire que les panneaux sont à peu
près de la même largeur. Je pense qu'ils ont trois mètres
et ils sont immensément étendus. Je ne sais pas la longueur que
cela peut avoir. C'est pour cela que cela réclame un très grand
espace. Elle n'est pas large mais elle est très longue. C'est par
sections étendues qui sont superposées actuellement. Quatre
superpositions, au maximum.
M. Marchand: Le découpage, c'est quoi?
M. Laplante: Est-ce qu'on aura des frais de douanes à
payer là-dessus lorsqu'elle arrivera?
M. Charron: Voulez-vous garder cette question 30 secondes, s'il
vous plaît? Elle est importante.
M. Laplante: D'accord. Excusez-moi. M. Charron: Vous avez
demandé si... M. Marchand: Le découpage?
M. Charron: Le découpage de la toile? Peut-être que
M. Proulx peut l'expliquer techniquement. La toile doit être comme
chacun le sait un peu suspendue comme dans un cirque, comme un chapiteau
de cirque. À cet effet, les laizes actuelles doivent être
aménagées pour pouvoir prendre des courbures parce que les fils
arrivent à différents endroits.
Cela va très bien. Ce n'est pas si pire, mon affaire. J'en ai
appris beaucoup dans cette affaire. Je vais avoir un doctorat honoris causa en
architecture, à la fin de ma vie politique. C'est
précisément parce que la toile n'est pas posée de
façon uniforme mais qu'elle est rattachée à 25 cônes
qu'elle doit donc prendre des formes géométriques circulaires ou
coniques, en certaines occasions, pour se rendre à l'anneau qui va la
tirer dans le mât lors de son rappel. C'est ce qu'on appelle le
découpage de la toile. Actuellement, la toile n'est pas
découpée pour ces fins. Elle n'est qu'en laizes, comme elle a
été fabriquée.
Ce sont des calculs géométriques qu'il faut faire. C'est
le même exemple qu'un baril de bois.
Quand vous prenez un baril de bois, la planche est plus étroite
et plus large au centre. Là, on a des planches toutes droites, alors, il
faut les découper tout simplement comme pour le baril.
M. Marchand: Ce serait fait... M. Charron: En France.
M. Marchand: En France. Est-ce que cela peut être fait
ici?
M. Charron: Cela peut être fait ici, bien entendu. La
différence qu'on évoque actuellement ces jours-ci et qui nous
fait négocier avec la compagnie SEPA qui entrepose en France, c'est que,
si on l'amène ici et on la fait découper à partir de
calculs qui nous sont fournis par l'architecte concepteur, M. Taillibert, qu'on
fait faire cela ici par des techniciens québécois, nous perdons
la garantie. (11 h 30)
M. Grenier: Les Français ont des ciseaux qu'on n'a
pas.
M. Charron: D'ailleurs, c'est ironique, il y a un ciseau
spécial qui a été fabriqué pour couper cette
toile.
M. Marchand: J'allais poser la question sur la garantie.
M. Charron: C'est pour cela que la décision n'est pas
prise, on l'évalue avec les gens qui nous ont fait une proposition de le
faire en France. Ils ont toujours cru et convenu, ils me l'ont dit quand je les
ai rencontrés en France en janvier, qu'ils faisaient eux-mêmes le
découpage, qu'ils nous livraient la toile découpée.
Autrement, ils renoncent à la garantie. C'est un désavantage
qu'il nous faut peser.
M. Marchand: C'est un coût supplémentaire dans la
fabrication, comme le transport.
M. Charron: Non, le transport est compris. M. Marchand: Le
transport, cela ne coûte rien.
M. Charron: C'est-à-dire qu'il est supplémentaire,
le coût, M. le ministre, seulement dans le sens que le prix pour la coupe
de la toile n'est pas connu; cela n'avait pas été signé
par la ville de Montréal, n'avait pas été inclus dans le
montant signé par la ville de Montréal, $300 000.
M. Laplante: La douane. D'accord, elle est faite en France notre
toile. Maintenant, dans un fédéralisme rentable qu'est-ce qui
arrive avec la douane? Nous autres, on n'a plus de taxe de vente de 8%, il n'y
a pas d'occupation là mais, pour le fédéral,
qu'arrive-t-il?
M. Charron: Plus de taxe de vente et d'ailleurs les impôts
de ceux qui vont aménager la toile ont
baissé également la semaine dernière. M. le
Président, nous sommes devant un phénomène qui va à
nouveau nous mettre en contact très prochainement, s'ils ne sont pas en
vacances électorales, avec les autorités
fédérales.
M. Grenier: Ce ne seront pas des vacances s'ils sont en
élections.
M. Marchand: Cela a l'air de vous intéresser au plus haut
point. Est-ce que votre décision est prise? Vous pourriez faire une
annonce.
M. Grenier: Je la rendrai publique en temps et lieu. Je peux vous
dire une chose, cela ne prend pas un député de l'Union Nationale
pour battre le libéral chez nous.
M. Charron: M. le Président, mes collègues doivent
être informés que notre évaluation des frais de douanes
canadiennes sur l'entrée de la toile au Québec, actuellement, est
de $2 700 000.
M. Laplante: Êtes-vous sérieux? $2 700 000?
M. Charron: $2 700 000 de frais de douanes lorsque la toile
entrera ici. Je continue à croire, comme, je pense, la très
grande majorité des Québécois, que la contribution
fédérale ayant été à ce point insignifiante
dans le dossier olympique, que le seul engagement qu'est la contribution via la
Loterie olympique étant même déjà largement
insuffisante des $150 millions qu'elle aurait dû rapporter
jusqu'ici, nous sommes à $88 millions ou $83 millions
d'entrésle minimum qu'on pourrait attendre du gouvernement
canadien est qu'il renonce à percevoir la douane pour cette toile
lorsqu'elle entrera. J'entreprendrai bientôt des démarches
officielles auprès du gouvernement canadien pour obtenir cette faveur,
il faut bien l'appeler par son nom, ce dédouanement auquel, je pense,
nous avons droit. Ce serait vraiment le comble de l'absurde que le gouvernement
canadien, après avoir traîné de la patte dans sa
contribution et l'ayant refusée jusqu'à la dernière
minute, aille même jusqu'à percevoir des droits de douane pour cet
équipement.
M. Marchand: M. le ministre, vous pouvez compter sur mon appui
total. Si vous avez besoin que j'aille avec vous pour faire la demande de $2
700 000, je suis prêt à aller à Ottawa avec vous pour
demander au gouvernement d'enlever la douane pour une aide aux Jeux olympiques.
Je suis totalement d'accord.
M. Charron: Est-ce que j'ai l'appui du député de
l'Union Nationale?
M. Grenier: Sûrement.
M. Marchand: Vous avez un appui total dans ce domaine. Ayant de
très bons amis à Ottawa, je pense qu'ici nous aiderons à
notre manière.
M. Charron: Vos bons amis à Ottawa, là, ne me
forcez pas à dire ce que j'en pense.
M. Laplante: Le député de Laurier a-t-il l'appui du
chef? En avez-vous parlé à votre chef avant de dire cela? C'est
une décision de parti, cela.
M. Marchand: Je suis ici pour... Une voix: Pas de
complexe.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît, à
l'ordre tout le monde!
M. Marchand: Non, mais je suis mandaté pour
défendre les crédits et représenter mon parti. Si, au sein
du parti, certains ont des objections, ils me le diront. Quant à moi, je
pense que je me prononce au nom du parti.
M. Laplante: C'est une décision importante que vous venez
de prendre.
M. Charron: Dans ce dossier, M. le Président, le nouveau
chef du Parti libéral a dit, à une question qui lui était
posée sur l'opportunité de parachever le stade, qu'il croyait
qu'il fallait donner une leçon au maire de Montréal. Je
l'inviterais à étendre la leçon au gouvernement
fédéral et j'invite le chef du Parti libéral à
soutenir la position que son député a prise ce matin.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Grenier: ... position dans le Devoir, qui est ratifiée
par M. Roy. Il a l'air d'avoir un bon successeur.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît! Est-ce
qu'il y a d'autres questions? M. le député de Laurier.
M. Marchand: Toujours au sujet du mât, est-ce que le
ministre et le groupe de la RIO ont l'intention de conserver les idées
qui étaient émises au début, lorsqu'il était
question de finir le mât avec la construction du Stade olympique pour
qu'il puisse accueillir un restaurant et des bureaux qui seraient loués?
Je me demandeet je fais la suggestion si les
fédérations sportives ne pourraient pas avoir des locaux dans ce
mât. Je pense qu'il serait beaucoup plus facile au ministre et aux
diverses organisations sportives de se concentrer dans un même milieu,
afin d'avoir une meilleure coordination.
M. Charron: M. le Président, c'est exactement ce qui est
prévu. Le projet, tel que je l'ai présenté au Conseil des
ministres pour décision, comportait la totalité du concept
original, c'est-à-dire espaces du bureaux, espaces d'activités
sportives, également dans le mât, dans la partie la plus basse qui
serait immédiatement sur ce qui est achevé actuellement. Par la
suite, il y aura des espaces de bureauxavant d'atteindre la partie qui
est l'espèce de niche de la toile lorsqu'elle est retirée et qui
occupe les derniers mètres du mât un restaurant avec
galerie-promenade et accès par funi-
culaire, une espèce de système de chariots qui
amèneront les gens au sommet...
M. Marchand: Pas pour les sortir.
M. Charron: Non, non, pour faire de l'argent avec eux, leur
permettre d'accéder au restaurant. C'est ce qui est prévu.
D'ailleurs, je vais vous le dire, c'est dans le rapport Marsan, le mât
lui-même s'autofinancera par les bureaux qui y seront
aménagés, où se trouveraient les différentes
fédérations sportives et organismes sportifs, et par les revenus
occasionnés par le funiculaire et le restaurant.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Bourassa, avez-vous d'autres questions?
M. Laplante: Non, pas sur le mât. J'ai d'autres
questions...
Le Président (M. Jolivet): Un instant! M.Laplante: ... sur d'autres sujets.
M. Marchand: Nous allons retourneron a pas mal vidé
les piscinesà des questions à peu près similaires...
On les a vidées, on a vidé le programme. Il y a de ces
expressions qui sont drôles. On ne videra pas le Vélodrome parce
que c'est plus difficile.
Au sujet du Vélodrome, je voudrais...
M. Charron: On peut en faire le tour.
M. Marchand: On pourra en faire le tour. Je me propose
justement...
M. Grenier: Si on veut vider la piscine, ce n'est pas au ministre
qu'on va le demander, cela va être à un autre ministre.
M. Marchand: Je vais poser au sujet du Vélodrome à
peu près les mêmes questions que j'ai posées pour les
piscines, soit sur les coûts et la participation. Surtout,
peut-être un peu plus tard, si vous voulez répondre à ce
qui s'en vient au sujet du Vélodrome, parler des objectifs.
M. Charron: M. le Président, je vais répondre
à la question du député avant de céder la parole au
président de la régie pour qu'il décrive
concrètement l'utilisation actuelle du Vélodrome, en signalant
à la commission la vocation générale de cet
équipement. Dans l'objectif que nous avons décrit d'ouvrir
davantage à la population et, à la fois, de ne plus
réclamer des subventions invraisemblables de l'Assemblée
nationale, le Vélodrome a une vocation mixte. Le député
verra, lorsque je déposerai à l'Assemblée le nombre de
locateurs du Vélodrome comme tel, qu'alternent la vocation proprement
sportive d'ouverture à l'ensemble de la population et aux
différentes fédérations, ce qui constitue très
nettement une exploitation déficitaire, et, à d'autres moments,
la location du vélo- drome comme ce sera le cas très
prochainement pour le Salon de la femme qui devient un locataire annuel
ce sera la deuxième ou la troisième fois, je pense.
M. Marchand: Est-ce qu'ils vont s'entendre?
M. Charron: Oui, on va vous parler de cela aussi
tantôt.
M. Marchand: Oui, j'aimerais parler de l'acoustique.
M. Charron: Donc, on alterne entre la vocation sportive et la
vocation que je dirais plus commerciale du Vélodrome pour essayer de lui
faire faire ses propres frais. Quand on l'ouvre quasiment gratuitement à
la population pendant trois jours enfin pour presque rien; en tout cas,
pour nous, ce ne sont pas des revenus suffisants pour faire face aux
dépensesc'est parce qu'on sait qu'à un autre moment,
pendant trois jours, on aura une activité lucrative qui va nous
permettre de faire nos frais. Donc, le Vélodrome a une vocation mixte,
à la fois commerciale et sportive. Je voudrais que le président
nous décrive comment cela s'est concrètement
réalisé.
On peut, sur la vocation commerciale, compter par année environ
six salons ou expositions. C'est un des caractères du Vélodrome.
On peut compter trois ou quatre événements du type Toller
Cranston, qui est quand même un spectacle sportif, mais à vocation
commerciale. On a l'intention de développer d'autres compétitions
qui seraient, au niveau professionnel, de ce genre. À l'heure actuelle,
nous tentons d'obtenir un équilibre d'environ 40% à 60% ou 50%
des deux côtés.
De l'autre côté, l'utilisation du Vélodrome, bien
sûr, qu'on favorise en premier, c'est l'entraînement cycliste. Dans
nos contrats de location de façon commerciale, on réserve le
maximum d'heures possible à l'entraînement cycliste. On a
parlé tantôt des Six jours. La RIO a mis un programme de
compétition cycliste sur pied. Les Six jours est un
événement à caractère commercial,
évidemment, mais c'est pour la promotion, essentiellement, du cyclisme
au Québec et pour le développement de ce sport. Nous avons une
série d'événements, un programme annuel que nous avons
tenté cette année, avec des compétitions provinciales,
interprovinciales, nord-américaines, internationales, du genre Six
jours, sur une période de deux jours. Nous avons aussi tout un programme
d'animation avec le Vélodrome et ses équipements, comme
l'animation pédagogique. Un des principaux plateaux de l'animation
pédagogique était, bien sûr, le Vélodrome pour le
patin à roulettes. Cet été, tout le Vélodrome va
servir, durant la période de trois mois presque au complet, comme
plateau d'animation de loisirs et de sports. Nous avons le patin à
roulettes l'été, mais le patin sur glace lorsque nous pouvons le
faire, le cyclisme. Nous avons aussi des programmes que nous
développons, que nous appelons
d'animation cycliste. On invite les amateurs de cyclisme, même les
débutants, à s'initier au cyclisme sur piste pour un coût
dérisoire. Pour $1, on fournit la bicyclette, le moniteur, etc., et les
gens peuvent pratiquer le soir. C'est l'ensemble des programmes que nous
développons au Vélodrome. C'est peut-être
l'équipement le plus difficile à gérer parce qu'il a cette
double vocation.
Une piscine, c'est assez clair. Tout ce qu'on peut faire d'une piscine,
c'est relié à la natation. Les possibilités du
Vélodrome sont très étendues et on veut faire ce "mix",
cette variation entre ouverture au public, plateau d'animation, endroit
d'entraînement sportif pour les cyclistes et aussi endroit de spectacles
de compétitions pour toutes les fédérations. On a eu la
compétition de basketball, des tournois; il y a des compétitions
de karaté qui s'en viennent au mois de juin, la Fédération
canadienne de karaté. C'est un équipement difficile à
gérer en ce sens et cela demande beaucoup d'efforts de la part de tous
les gestionnaires de la régie pour l'utiliser à plein.
C'est l'ensemble du programme et c'est une variation; on essaie de le
réserver et pour la promotion du cyclisme et, en même temps, pour
toute la promotion des sports amateurs qu'on peut y tenir, et en même
temps, pour cette vocation commerciale. Vous me posiez des questions sur le
personnel. L'équipe en place au Vélodrome est d'environ six
personnes à temps plein, c'est l'équipe de gérance, les
secrétaires et les administrateurs. Pour le reste, c'est, bien
sûr, du personnel engagé selon les différents types
d'événements. Lorsque nous avons de l'animation cycliste, on a du
personnel engagé pour faire cette animation; pour l'animation
pédagogique, la même chose. On a aussi une très grande
collaboration de la Fédération cycliste québécoise
et des autres fédérations pour faire cet entraînement, pour
faire le suivi des compétitions et tout l'arrangement technique de ce
côté. Quant à la question du son, je vous encouragerais
à aller au Vélodrome. Ce n'est pas un problème simple.
M. Marchand: Je devais y aller pour les Six jours, mais j'ai
été empêché par de nombreuses choses. (11 h 45)
M. Charron: À l'heure actuelle, on est à faire des
essais où on redistribue le son, et la qualité du son a
été améliorée de beaucoup dans les gradins. Pendant
toute la période de six jours, on pouvait suivre facilement. On veut
progresser cette année plutôt que de retourner aux solutions
coûteuses où on dit: Bon, on prend tout un autre équipement
et on réinvestit un autre $200 000 ou $300 000; on essaie à
nouveau un autre système; ce qui a été le premier
coût en essayant, de compétition en compétition, de
s'améliorer pour, à un moment donné, identifier que la
distribution de son la plus adéquate pourrait être faite de telle
façon et, à ce moment-là, la formaliser.
Ce n'est pas un problème simple; c'est un problème qui
doit se travailler beaucoup plus par expérience et par essai dans les
différentes compétitions, dans les différents
événements au
Vélodrome. C'est un problème sur lequel les techniciens
travaillent de façon constante. Il y a eu une grande amélioration
depuis le mois d'avril de l'année dernière, date à
laquelle je suis entré en fonction, sur la distribution du son à
l'heure actuelle. Ce n'est pas parfait; ce ne sera jamais la Place des arts. Il
y a des problèmes techniques reliés, mais c'est quand même
rendu à un niveau adéquat. Il y a eu des spectacles comme celui
de Toller Cranston où le son était très adéquat et
très acceptable.
M. Marchand: On sait que le son dans le Vélodrome,
étant ce qu'il est, a empêché de grandes manifestations ou
de faire venir des groupes de chanteurs qui auraient sûrement rempli le
Vélodrome à pleine capacité. Actuellement, c'est une perte
d'argent. Je me pose la question suivante: Est-il d'abord possible de
l'améliorer jusqu'au point où on pourra faire venir ces groupes
de chanteurs de réputation internationale qui pourraient sûrement
remplir le Vélodrome? Je me demande combien cela pourrait coûter
de frais d'amélioration du son du Parc olympique.
M. Charron: En ce qui concerne les groupes de chanteurs...
M. Marchand: Y en a-t-il?
M. Charron: C'est difficile parce que c'est quand même une
salle qui est limitée. On doit regarder la question des revenus pour le
promoteur. C'est une salle qui peut être occupée par 7 000
personnes, au grand maximum.
M. Marchand: Avec le plancher.
M. Charron: Avec le plancher. En tout cas, pour le promoteur,
entre le choix du Vélodrome et le forum...
M. Marchand: Le forum.
M. Charron: ... comme équipement où il y a 18 000
personnes, il y a vraiment une question de marché.
M. Marchand: C'est en compétition.
M. Charron: Ce sont des spectacles comme celui de Toiler Cranston
sur glace qu'on peut offrir, parce que c'est une glace qui est plus grande
qu'une glace normale de patinoire de hockey. Ce genre de spectacle va
être plus intéressé par le Vélodrome. Mais pour les
groupes de chanteurs, il y a une capacité de sièges qui fait que,
commercialement, c'est très limité.
M. Grenier: ... en fait c'est le son qui fait qu'on...
M. Charron: Disons qu'on a abandonné le projet. MM. Talbot
et Guy Latraverse qui avaient fait les expériences ont
abandonné... Ce n'était pas la sonorisation comme la
capacité, comme le mentionnait M. Nelson, qui les a
empêchés de continuer ou développer ce marché.
M. Marchand: Est-ce que le Stade olympique lui-même a
été envisagé dans ce domaine?
M. Charron: Les expériences qu'on peut faire au stade et
qu'on va tenter cet été à ce niveau-là, c'est de,
non pas viser des capacités... On a trois spectacles de prévus
où la capacité devrait être de 80 000 personnes, mais on va
essayer d'avoir un autre type d'événement ou de spectacle
où on va plutôt viser 35 000 personnes en gardant la clôture
de baseball et en ne vendant pas les sections à l'arrière de
façon à créer une atmosphère de 35 000 personnes,
mais dans un lieu plus restreint. Comme on le fait au forum; il y a des groupes
qui n'utilisent que la moitié du forum; on le ferme avec un rideau. On a
un projet qui, s'il aboutit, devrait nous permettre d'en faire
l'expérience.
M. Marchand: Avec la fermeture du toit, l'humidité qui
existe... Je pense bien que tous les amateurs de baseball en parlent
régulièrement. Il y a une humidité constante lorsqu'on va
au baseball ou à un spectacle quelconque. Est-ce que quelque chose sera
fait dans ce domaine?
M. Charron: Le problème va disparaître parce que
l'intérieur du stade est en béton. En hiver, il y a la neige, et
la fonte, avant de sortir cette humidité du stade, on est à peu
près au 15 juin et il faut une longue période de chaleur. Lorsque
le stade sera couvert, nous n'aurons plus ce problème des
intempéries qui créent la base de cette humidité. Il est
prévu pour être ventilé et chauffé durant la
période d'hiver.
M. Marchand: ... existe au mois d'août. Tu enlèves
ton gilet et tu es encore trempé.
M. Charron: Si on n'a pas eu une période de sept jours de
chaleur avec soleil et qu'il y a eu de la pluie, l'humidité s'installe;
c'est du béton.
D'ailleurs, M. le Président, j'y suis allé en fin de
semaine dernière et les gens...
M. Marchand: À une partie des Expos.
M. Charron: Je les ai vus gagner enfin. Il y avait des gens
autour de moi qui faisaient la remarque. Je l'avais prédit dans un
certain sens; ils avaient la nostalgie du petit parc Jarry où, entre
autres choses, quand j'y allais, c'était au soleil. Là, il n'y en
a pas. Le soleil entre à peine sur quelques centaines de sièges,
ce ne sont même pas des très bons billets, et cela dure peu de
temps. Dès qu'il dépasse la coupole, c'est fini. Cela fait
curieux parce qu'une journée tu te lèves, il fait beau, c'est une
belle journée pour aller au baseball, tu prends ça "slack" comme
on dit aujourd'hui, c'est ensoleillé, c'est chaud et on entre dans le
stade et c'est coupé du soleil, cela demeure humide; cela fait un
drôle de "feeling", en tout cas.
M. Marchand: C'est un stade pour une équipe
championne!
M. Charron: Par contre cela nous fait vendre des hot-dogs et du
café.
M. Marchand: II était question que l'on pose des questions
sur les concessions aussi. Est-ce que ce sont les mêmes concessionnaires
qui sont là? Il y a eu les Expos, les Alouettes. Naturellement, avant de
passer à cela on pourrait peut-être s'attarder aux contrats des
Alouettes et des Expos? Qu'est-ce que le contrat avec les Alouettes a
donné comme revenus?
M. Charron: Je voudrais vous informer d'abord, pendant que mes
collaborateurs vont aux chiffres, qu'on veut communiquer les plus précis
possible, que les deux baux sont de trois ans; on en est, dans les deux cas,
à la deuxième année avec les Alouettes et les Expos. En
gros, je puis dire que nos revenus sont un peu comme on le devinera sans
que j'aie besoin de faire un dessin aléatoires aux succès
de l'équipe. Ce sont des pourcentages sur les entrées, des
pourcentages sur les revenus des concessions. La réalité est que
la performance des Alouettes l'année dernière, les sept premiers
matchs sans défaite y compris jusqu'à la coupe Grey
à la fin a fait qu'en général on a eu un peu plus
que ce qu'on avait pu imaginer. On s'était fait un barème de 45
000 spectateurs par match et vous savez qu'on en a eu plus à cause de la
performance de l'équipe. Par contre les Expos, même s'ils se sont
un peu améliorés par rapport à leur dernière saison
au Parc Jarry, ont quand même, à compter des mois d'août et
septembre, attiré beaucoup moins de gens. Les matchs du mois de
septembre où il y a 2500 spectateurs, quand ils sont déjà
rendus à 35 parties de la tête, ne nous apportent pas grand-chose.
S'il y a eu 1 300 000 l'an dernier, on vise 1 700 000 cette année. Ils
sont encore en tête par un miracle que je ne saurais expliquer ce matin,
dommage ils quittent, j'ai vérifié cela, pour la fin de semaine.
Nous aurons la semaine prochaine notre premier match du soir; le fait de passer
en soirée devrait faire augmenter le nombre de spectateurs, si la
performance des Expos dure, évidemment. On est un peu plus
favorisé cette année par le calendrier que l'an dernieron
n'est pas maître de cela, c'est la Ligue nationale qui le faitparce
que les Expos ont beaucoup de leurs matchs en juillet et août et sont
plutôt, même s'ils séjournent à Montréal, sur
la route au mois de septembre, qui est un mois qui nous désavantage,
à Montréal. L'année dernière, je ne me rappelle
plus comment était le calendrier, mais je pense qu'il y avait 18 matchs
en septembre chez nous. Il ne faisait pas beau, d'abord, et ils
n'étaient déjà plus dans la course depuis longtemps.
M. Marchand: Ils empiraient.
M. Charron: Cela ne nous a pas été très
rentable. Enfin, le président de la régie veut peut-être
donner les chiffres précis.
Sur l'entrée des spectateurs, le contrat des
Expos couvre la location pour le baseball, et il y a évidemment
un contrat avec le concessionnaire pour l'alimentation. Sur le contrat des
Alouettes, au net, parce qu'on doit calculer nos dépenses directes
reliées à l'événement, cela donne un revenu
d'environ $350 000 pour l'an passé. Pour les Expos...
M. Marchand: En combien de manifestations?
M. Charron: Dix. Trois matchs hors concours et sept matchs
réguliers.
Pour les Expos, cela donne un revenu d'environ $600 000. J'ai $575 000,
ce sont des projections qu'on a faites, ce n'est pas le bilan financier, mais,
avec la fin de la session, disons environ $600 000.
M. Grenier: Est-ce que le contrat que vous avez les Expos...
M. Charron: 78 manifestations. M. Marchand: 78
manifestations.
M. Grenier: Est-ce un contrat net que vous avec avec eux,
location pour la saison, tant de matchs, ou est-ce une perception qui se fait
sur les...
M. Charron: Tous les contrats sont à pourcentage avec un
prix minimum par joute. Si cela allait très mal pendant 80 parties pour
les Expos, il y a un prix minimum pour qu'au moins on recouvre les
dépenses dès qu'on a ouvert les portes. C'est la même chose
dans le cas des Alouettes. Il est bien sûr qu'une telle
éventualité serait désastreuse et pour les Expos et pour
nous.
M. Grenier: Cela oblige la régie, les Expos et les
Alouettes à collaborer à une forme de publicité
continuelle.
M. Charron: Oui. Je dois dire cela a été curieux
parce que dans la négociation du bail avec les Alouettes, un des points
les plus difficiles à faire admettre au propriétaire était
cette exigence, à mon avis, essentielle quand on administre des biens
publics, de nous assurer qu'il y a un revenu minimum de loyer et de ne pas
totalement se fier au pourcentage, c'est-à-dire au succès,
à l'initiative, au degré d'effort que peut faire une entreprise
privée, à toutes fins utiles, qui s'appelle les Alouettes de
Montréal ou les Expos. On ne peut pas mettre un équipement public
aléatoire. Il faut un revenu de base assuré et après cela
le revenu additionnel vient du pourcentage des revenus. Ceci avait
été assez facile à faire accepter comme principe aux
Exposcela leur sautait aux yeuxcomme la plupart des équipes
de baseball qui sont logées dans des amphithéâtres on
avait vérifié lors de la négociation du bail qui
appartiennent à des municipalités. C'est le cas de Philadelphie,
de Los Angeles. Ils fonctionnent tous comme cela. Il y a un loyer
assuré. On est obligé de faire cela normalement. Avec les
Alouettes, cela a été plus que difficile de faire accepter cela
à mon bon ami le père Berger, mais c'est dans le bail, sans cela
je ne signais pas. Il fallait que j'assure au moins un revenu.
M. Laplante:... faire payer par la direction des Expos ou des
Alouettes... Est-ce qu'ils ont des comptes en arrière actuellement avec
nous comme la ville de Montréal s'en plaint actuellement?
M. Charron: Non. Les contrats sont très clairs... Ils
paient au mois? Cela dépend. Ce sont des cédules sur des
évaluations qu'on révise en fin d'année. Ils nous donnent
l'estimation du nombre de spectateurs, le nombre de billets, notre pourcentage.
En fin d'année, on équilibre les chiffres. Ils nous envoient le
chèque de façon régulière. Dans le cas des Expos,
c'est dix jours après la tenue de ce qu'on appelle un "home stand", un
séjour à domicile. Tout cela va très bien.
M. Laplante: Combien reçoivent-ils du stationnement lors
des joutes?
M. Charron: Le stationnement est à nous. Cela va
directement à la régie.
M. Laplante: Directement à nous.
M. Charron: Tout ce qu'on a fait, c'est qu'on a accepté,
dans le bail, de réserver 100 places, à taux réduit, pour
le personnel des Expos et pour les joueurs. Cela va me permettre de faire une
parenthèse...
M. Marchand: ... avait de la difficulté...
M. Charron: Je voudrais répondre à M. Grimsley, si
vous me le permettez, même si je ne l'ai jamais rencontré.
M. Marchand: C'est une "curve" que vous lui envoyez?
M. Charron: Non, cela va être une rapide. J'ai vu cela dans
les journaux et je dois vous dire que dès samedi cela a paru dans
les journauxM. Ronald Piché, des relations publiques des Expos, a
communiqué avec moi je me trouvais à un
événement où il était invité
égalementpour me dire de ne pas prendre cela au sérieux. Il
s'agissait peut-être de caprices de joueurs professionnels
habitués à rouler dans les gros montants. Il m'a à nouveau
témoigné cela avait été fait par une lettre
au président de la régietoute la satisfaction que la
direction du club des Expos de Montréal avait des dirigeants de la
régie actuellement dans l'application du bail. Il s'est excusé au
nom du joueur en disant de ne pas prendre cela comme une position de
l'équipe et qu'il allait lui-même veiller à ce que cela ne
se reproduise plus de la part de membres de son équipe, parce que
c'était, dans un certain sens, une atteinte à la
réputation du travail que font actuellement les officiers de la
régie. Je tiens à le signaler cela m'a été
dit privément mais il me permettra de le dire. Les Ex-
pos ne se joignent pas à ce caprice qui avait été
exprimé.
M. Grenier: Je m'excuse, M. le ministre. Est-ce qu'il y aurait
lieu de rappeler ce qu'est le problème. Je l'ai manqué.
M. Charron: M. Grimsley, qui est d'ailleurs le meilleur lanceur
des Expos actuellement, a exprimé son mécontentement sur le fait
que le terrain qui lui était réservé pour stationner sa
voiture lorsqu'il vient à un match était trop
éloigné de la chambre des joueurs. Il voulait se rendre
littéralement à la chambre des joueurs avec sa voiture.
M. Marchand: II voulait mettre sa voiture dans son "locker".
M. Charron: À peu près, oui. (12 heures)
M. Marchand: Quel est le coût d'ouverture d'une
journée de baseball? Est-ce le même coût pour ouvrir le Parc
olympique pour une journée de baseball et pour une journée de
football des Alouettes? Qu'est-ce que cela coûte, qu'il y ait 3000
personnes, 25 000 personnes ou 50 000 personnes?
M. Charron: Avant de répondre à cette question, je
dirai, pour le journal des Débats surtout, pour ne pas laisser un
mauvais tableau, que les revenus des Expos dont on a parlé sont des
revenus à partir du pourcentage mais il y a évidemment des
revenus sur les concessions qu'il faut inclure.
M. Marchand: ... les concessions va...? M. Charron:
D'accord.
M. Marchand: D'accord, si vous y allez sur les concessions, vous
répondrez à ma question après.
M. Charron: Les revenus sur les concessions ont été
de $578 000 l'année dernière. Donc, dire que les Expos ne nous
ont rapporté que $600 000, c'est faux. Ils nous ont rapporté plus
de $1 million, en fait, par notre bail des concessions et par notre bail
locatif.
M. Marchand: Est-ce que les concessionnaires sont toujours les
mêmes? Y a-t-il eu des changements de concessionnaires?
M. Charron: Non, c'est exploité par les Expos
eux-mêmes avec leur équipe.
M. Marchand: Et ils vous donnent tant de pourcentage?
M. Charron: C'est cela. C'est dans le bail.
M. Marchand: Vous avez un contrôle des caisses, je
suppose?
M. Charron: C'est par l'entrepôt. On a des
procédures dans le bail qui sont déterminées, des
façons comptables de vérifier leurs ventes et leur façon
d'en faire le rapport aussi, par des rubans de caisse, ou encore par les
vérifications d'entrées et de sorties d'entrepôt. Les
entrepôts ou les réfrigérateurs où sont
entreposées toutes ces choses sont vérifiés. On sait ce
qui entre et donc ce qui est vendu.
M. Marchand: Vous êtes au courant des inventaires?
M. Charron: Oui, c'est dans le bail.
M. Marchand: Alors, automatiquement, connaissant les prix de
vente, vous déduisez facilement combien...
M. Charron: C'est cela. C'est dans le bail.
M. Marchand: D'accord. Est-ce que les concessions du
Vélodrome et des piscines vous appartiennent, à ce
moment-là?
M. Charron: Non, les concessions sont données à une
compagnie qui s'appelle Cafétéria Maisonneuve, qui exploite les
concessions de restauration et de cafétéria du Vélodrome
et des piscines.
M. Marchand: Depuis quand?
M. Charron: Le contrat a été signé il y a
environ un mois et cela fonctionne depuis décembre 1976, très
tôt après les Jeux olympiques.
M. Marchand: Y a-t-il eu plusieurs concessionnaires?
M. Charron: Un seul a soumissionné.
M. Marchand: Non, les soumissionnaires, excusez-moi!
M. Charron: Je n'étais pas là à ce
moment-là. Je ne m'en rappelle pas. C'étaient des soumissions
publiques, cela.
M. Marchand: Pourrait-on avoir le nombre de soumissionnaires et
le montant des soumissions qui ont été données? Vous ne
pouvez pas me donner cela aujourd'hui?
M. Charron: Maisonneuve, c'est le même propriétaire
que celui de l'hôtel Laurier. Ils ont une chaîne d'hôtels
aussi.
Quant à votre question, à savoir combien il en coûte
pour une partie de baseball? Pour le contrat signé entre les Alouettes
de Montréal et la régie, le contrat stipule que tous les services
de sécurité, de placiers, et d'entretien de terrain sont à
la charge des Expos. La vente des billets est à la charge des Expos.
Toute l'enveloppe d'activités d'une partie de baseball est à la
charge des Expos. Nous fournissons un gérant, un assistant
gérant, une sécurité normale faite par l'agence dont on
a
mentionné le nom, qui peut consister en une ou deux personnes, on
fournit un électricien, un so-norisateur en devoir. C'est nous qui
contrôlons l'allumage et la fermeture des lumières et on exige, en
supplément, $738 par partie, ce qui couvre les frais
énergétiques.
Pour un match de baseball, entre la transformation de terrain... Par
exemple, si on a eu, après un match de football, à remettre le
terrain à la position baseball, on n'a pratiquement pas de frais autres
que ceux qui sont de la gestion normale faits par le gérant, son
assistant et l'électricien. Cela, c'est pour un match de baseball.
Pour un match de football, nous fournissons tous les services incluant
placiers, sécurité et hommes de gérance. Par contre, les
revenus ou les pourcentages exigés sont en relation avec les
coûts. Par exemple, si je prends un événement de football
comme lorsque les Alouettes ont reçu Ottawa le 23 août 1977, on
avait une assistance de 65 787 personnes, la température était de
18°C et c'était couvert et humide...
M. Marchand: Cela, ça ne coûtait rien.
M. Charron: Le loyer de base, c'était un pourcentage
additionnel à 12% qui était dans le contrat. Les revenus directs
incluant les redevances en publicité étaient de l'ordre de $59
876 pour ce match, les revenus à la régie selon les
pourcentages.
Maintenant les services que nous avons fournis et les montants, si vous
voulez, que cela nous a coûté. Par exemple, les coûts
étaient: le personnel d'événement, 262 placiers, les
preneurs de billets, pour un total de $6700, le temps supplémentaire de
certaines personnes de la régie, c'est-à-dire, un
électricien, un plombier, un journalier, des techniciens, un corps
d'ingénieurs, sécurité, avec les avantages sociaux pour un
total de $10 000. Contrat de service, c'est-à-dire l'entretien, parce
qu'on fait aussi l'entretien, ce que les Expos font quand ils jouent au
baseball. Nous n'avons pas de coût d'entretien, ils nettoient le parc
eux-mêmes. C'est à leurs frais alors que dans le contrat de
football, nous avons la gérance complète. Les Alouettes ne jouent
qu'au football.
M. Marchand: Est-ce que les Expos préparent leur
terrain?
M. Charron: Ils font la préparation lorsque, par exemple,
ils sont cinq jours à Montréal; nous leur remettons le terrain
préparé pour le baseball; mais pour chacune des parties
subséquentes, c'est à leur charge de refaire le monticule, de
sabler les buts.
M. Marchand: C'est normal.
M. Charron: C'est un bon bail qu'on a négocié. On
retrouve l'entretien ménager qui comprend enfin tous les
équipements pour les services sanitaires, et tout inclus, plus le
nettoyage du parc pour $7000; la transformation du terrain, parce que cette
journée, la veille du match, nous étions, ce qu'on appelle, en
position baseball. Donc, le coût pour remettre en position football est
de $4300. La sécurité, pour une partie, surtout Alouettes contre
Ottawa, je peux vous dire qu'on a besoin d'une bien bonne
sécurité. Nos gens d'Ottawa viennent en autobus et la plupart du
temps...
M. Marchand: Les "mickeys " sont plus nombreux.
M. Charron: C'est exact. Alors, la sécurité pour
$4000, c'est-à-dire $3900.
M. Marchand: Pour un homme qui veut s'en aller au
fédéral.
M. Charron: Plus certains matériaux de fourniture, de la
poudre à balayer, ces choses, pour $200. Pour un total, si vous voulez,
de dépenses directes pour la partie de $26 000. Si vous reprenez les
revenus, on a un solde net d'environ $34 000 et là, on reprend les
surplus, les concessions alimentaires qui, elles, nous rapportent 20%,
c'est-à-dire $21 000 pour cette partie, plus les surplus de
stationnement qui nous donnent $7000, ce qui nous fait un total de revenu
direct pour une partie de football de l'ordre de $60 000. Ce qui fait en
moyenne à peu près $1 par spectateur.
M. Marchand: Quel est le pourcentage que vous remettez sur la
vente des billets aux Expos, par exemple? Vous vous occupez de la vente?
M. Charron: Ce sont eux qui nous remettent l'argent... Pas pour
les Expos.
M. Marchand: Ils vous remettent quel pourcentage?
M. Charron: Cela varie.
M. Marchand: Sur un billet de $12.
M. Charron: Jusqu'à un million de spectateurs, c'est 7
1/2%. Entre un million et 1 400 000, c'est 9 1/2%. Après 1 400 000... Si
on voit qu'ils dépassent 1 400 000, c'est que c'est vraiment
causé par la performance de l'équipe, alors on baisse le taux et
on descend à 7 1/2%. On appelle cela la théorie de la cloche,
c'est-à-dire que j'ai toujours cru, dans la négociation avec les
Expos, que le stade était à l'occasion autant une attraction que
l'équipe de baseball elle-même. Comme l'année où ils
avaient joué au parc Jarry s'était terminée en une
catastrophe de 660 000 spectateurs pour l'ensemble de l'année, je leur
avais demandé devant combien de personnes ils pensaient jouer cette
année? Ils m'avaient dit: 1 500 000. Ils ne se sont pas rendus
là. Ils ont fait 1 300 000. Mais j'ai dit: Vous ne me ferez toujours pas
croire que c'est uniquement par l'acquisition de Dave Cash au deuxième
but que vous allez passer de 660 000, dans le cas de l'année
passée, à 1 500 000? Vous admettez que le stade lui-même
doit attirer du monde.
On s'est pris une tranche dans la partie. On croit que c'est le stade
qui attire le monde.
M. Marchand: D'ailleurs, comme les Alouettes. C'est le stade. Les
gens nous disaient: On ne connaît pas le football, mais on va aller voir
le stade.
M. Charron: C'est cela.
M. Marchand: Profiter de l'occasion.
M. Grenier: M. le Président, est-ce qu'il y a lieu de
savoir, à la Régie des installations olympiques, les assurances,
c'est donné à qui? Est-ce que c'est donné par
soumissions?
M. Charron: En réponse à la question du
député, je pense que c'est le député de
Mégantic-Compton qui a posé cette question quelque part. Je l'ai
ici. Dès mercredi prochain, M. le Président, je vais
déposer... C'est long, c'est un long document, vous avez une annexe
également. Comme je dois attendre la période du mercredi pour
vous remettre cela, je vous le donnerai mercredi, si vous permettez.
N'oublie pas de les laisser à Québec. D'autres
questions?
M. Grenier: Cela me va.
Le Président (M. Jolivet): II n'est pas défendu
d'adopter maintenant.
M. Marchand: Je voudrais revenir au Vélodrome. Lorsque
vous avez parlé des Six jours amateurs qui viennent d'avoir lieu, j'ai
écouté Jules Audy, l'ancien professionnel des courses de Six
jours, qui en était un des promoteurs, je pense.
M. Charron: Non, le nom ne...
M. Marchand: N'a-t-il pas été interviewé
à la radio? Vous parliez des Six jours et...
M. Charron: Non, il...
Est-ce qu'il était dans l'équipe de la régie pour
organiser cela?
M. Marchand: Pas de la régie, c'est... M. Charron:
C'est nous, les promoteurs.
M. Marchard: N'était-il pas dans l'équipe? Il me
semble l'avoir écouté à la télévision, il y
a environ une semaine.
M. Charron: II y a eu M. Lafleur, qui avait la
responsabilité du dossier, qui a fait un dimanche après-midi
Jeunesse...
M. Marchand: Je pense que c'est un ancien coureur, Jules
Audy.
M. Charron: M. René Cyr.
M. Marchand: M. René Cyr, excusez-moi. Je pensais à
Jules Audy parce que...
M. Charron: Que le gouvernement du Québec a honoré,
d'ailleurs, au cours de ces Six jours.
M. Marchand: Jules Audy? M. Charron: Non, M.Cyr.
M. Marchand: D'ailleurs, je peux vous dire que je l'ai vu courir
au parc Jarry j'avais exactement sept ansavec Torchy Peden, dans
le temps de Killian et Vopel.
M. Charron: Qui était là, d'ailleurs.
M. Marchand: Cela ne fait pas longtemps. Je peux vous dire que
cela fait plus de 30 ans, et je me rajeunis beaucoup, peut-être 46
ans.
M. Cyr disait justement qu'il était très satisfait des Six
jours et qu'il espérait, pour l'an prochain, un meilleur résultat
encore. Je me demande si, dans les Six jours, la publicité n'a pas un
peu manqué. Je ne parle pas de la publicité pendant les Six
jours. Moi, il me semble que j'ai entendu parler de ces Six jours une semaine
à l'avance. Dans tous ces domaines, pour le Vélodrome, lorsqu'il
y a des événements qui sont de votre promotion, parce que lorsque
c'est l'entreprise privée qui fait un événement chez vous
on peut appeler cela chez nous parce que cela nous appartient, à
touselle se charge, pendant des mois à l'avance, de la promotion.
Je pense que vous pourriez peut-être, justement, améliorer la
promotion, surtout d'événements comme celui-là qui
touchent nos athlètes à nous. Ce sont vraiment nos
athlètes qui sont là, avec des invités d'autres pays pour
donner de la couleur et plus de compétition, ce qui est
extrêmement intéressant.
Je pense qu'il y a eu là un manque dans la publicité. Le
peu de monde que vous avez eu, c'est peut-être dû au manque de
publicité car c'est presque aussi intéressant sur semaine qu'en
finale.
M. Charron: Vous avez absolument raison mais j'aimerais vous
expliquer comment on a organisé notre programme de cyclisme qui remonte,
qui a démarré au début de février. Nous avons fait
des compétitions, d'abord, à caractère national, avec des
équipes inter-Québec régionales et, ensuite,
interprovinciales, pour en arriver à une course internationale et aux
Six jours amateurs. On continue encore avec une autre compétition
internationale au mois de mai, pour déboucher, éventuellement,
sur un Six jours professionnels.
On s'est associé à une compagnie qui s'appelle
Communication-Parlé, qui en est, si vous voulez, coproducteur avec nous
et dont le travail consiste à faire la promotion, la publicité,
et la recherche de commandites, pour le cyclisme. Notre tâche est de
produire et de faire fonctionner ce qu'eux vendent. Il y a eu c'est une
adaptation, vous savez, on est en train d'apprendre beaucoup, et vos remarques
sont très justes; on a d'ailleurs constaté à notre post
mortem que la promotion, les gens l'ont apprise sur le fait. Cependant, nous
avions une bonne raison; certains soirs, vous aviez les finales de hockey qui
commençaient et aussi le budget qui avait été
déposé en Chambre et qui a suscité beaucoup
d'intérêt. C'étaient deux événements
majeurs.
M. Marchand: Vous allez en entendre parler à
l'Assemblée nationale. D'ailleurs, je pense que la réplique...
Sans dire que le fait d'enlever certaines taxes n'est pas bon, celui qui a
donné la réplique, M. Garneau, a quand même
dégonflé le ballon un peu.
Le Président (M. Jolivet): II n'est pas défendu,
même s'il n'est pas 12 h 30, d'adopter le programme au complet.
M. Grenier: Juste avant, M. le Président... Je pense qu'on
se dirige vers la fin pour 12 h 30; en tout cas, cela me donne cette
impression. Je m'excuse de ne pas avoir été ici hier
après-midi. J'aurais une couple de questions qui se
référeraient peut-être à la séance d'hier
après-midi, si cela vous convient. (12 h 15)
M. Marchand: Ce n'est pas fini.
M. Grenier: Non, non.
M. Marchand: Le Village olympique n'a pas encore
été touché, je pense. On était rendu là.
M. Grenier: Quant aux activités extérieures
là-bas, vous nous avez brossé un tableau de ce qui pouvait se
faire l'hiver. Tout à l'heure, vous en avez assez largement
parlé. Pour l'été, quel est le programme? Qu'est-ce qu'on
peut avoir dans les aires extérieures?
M. Charron: Le programme d'été, en gros, est ouvert
aux jeunes, aux athlètes à l'entraînement sur toute la
piste extérieure. C'est aussi un programme de visites, de spectacles sur
le terrain. On continue le programme des piscines et l'utilisation du
Vélodrome aussi, mais c'est complètement dédié
à la partie du sport amateur et c'est ouvert au public tout
l'été. Il y a des séries d'événements de
prévues, des spectacles sur le terrain. La piste de 400 mètres,
évidemment, sera en fonctionnement pour la période de
l'été.
M. Grenier: Y a-t-il un taux d'occupation, l'été,
des aires extérieures aussi important qu'en saison hivernale?
M. Charron: Beaucoup plus important l'été.
Évidemment, cela crée un achalandage. Les sportifs qui
s'entraînent, les jeunes qui viennent, les touristes.
M. Grenier: II y a moins de personnes comme individus; ce sont
surtout des groupes organisés l'été, j'imagine.
M. Charron: Oui, beaucoup de groupes.
C'est déjà un site touristique important, d'ailleurs.
Avant même son parachèvement, peut-être bien avec une
mauvaise note, notre complexe a une réputation internationale. Les gens
viennent le visiter et les Québécois, qui en défraient le
coût, y sont intéressés également. On voit
très souvent, par exemple, des gens qui vont se rendre à un match
de baseball en soirée arriver quelques heures à l'avance pour
avoir le temps de visiter le complexe en totalité, se balader sur les
aires extérieures et même y manger avant d'entrer au stade. Cela
fait un achalandage vraiment beaucoup plus important pendant
l'été.
On calcule que l'année dernière on a accueilli 200 000
personnes sur les aires extérieures, en été. Cette
année, on vise, incluant le baseball, le football, les visites et tout
l'achalandage, à environ 4 200 000 spectateurs-visiteurs ou de gens
participants. L'an dernier, nous en avons eu 3 200 000 et on pense qu'avec les
programmes, avec les 140 jours-événements de cette année,
le congrès des Témoins de Jéhovah, le congrès de
l'agriculture, etc., on va atteindre les 4 200 000, ce qui est énorme.
C'est plus qu'à l'Oratoire.
M. Grenier: Pouvez-vous contrôler les personnes qui s'y
présentent afin de savoir si ce sont des touristes de l'extérieur
du Québec?
M. Charron: Nous avons des questions qui sont posées. Nous
avons un programme d'enquêtes. On a de petits cartons que des
groupes-cibles remplissent et on sait exactement d'où viennent les gens,
leur groupe d'âge.
M. Grenier: Dans quelle proportion, avec les chiffres de l'an
passé, par exemple, peut-on vérifier que des Américains
ont visité les installations, ou des gens de l'extérieur?
M. Charron: On a vraiment tous ces tableaux. De mémoire,
je dirais qu'entre 76% et 78% étaient des gens de l'extérieur de
la province.
Et surtout avec la piastre à Trudeau qui vaut $0.85 maintenant,
on a l'impression que le tourisme américain va être très
élevé cette année.
M. Grenier: En venant à Sainte-Anne-de-Beaupré, pas
avec le Stade olympique.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, au sujet des installations
olympiques, on va toucher à la chose la plus difficile, soit celle des
installations pour loger les athlètes olympiques, le Village olympique.
Je demanderais tout simplement au ministre s'il peut nous faire le point.
Où on s'en va, qu'arrive-t-il avec le Village olympique? Faire un point
général à ce sujet tout d'abord.
M. Charron: D'abord, je suis très satisfait que le
député de l'Opposition ait lui-même souligné
c'est un faitque c'est la pire partie du dossier, le Village olympique.
On vient de le dire, on finira bien par avoir quelque chose à un moment
donné au sujet du Stade olympique.
Une voix: ...
M. Charron: Mais le dossier du Village olympique nous laisse
encore songeurs. C'est la tâche la
plus difficile qu'on puisse avoir. Le député est au
courant de la décision gouvernementale communiquée l'année
dernière qui a prévalu, à savoir que, désormais, la
question du village soit sous la responsabilité de deux ministres
à la fois. Celui qui vous parle a eu la responsabilité par le
Conseil des ministres d'achever le village et de le rendre disponible pour
l'habitation. Parce que, il faut bien le signaler, il y avait des travaux
à faire à l'intérieur: il n'y avait pas d'armoires, il n'y
avait pas de poêles, il n'y avait pas de réfrigérateurs. Ce
n'étaient que des chambres pendant le temps des jeux, et les
athlètes mangeaient à la cafétéria. On ne peut pas
demander aux gens d'accepter de vivre dans ces conditions.
Ce qui fait que nous avons dû engager des sommes importantes, au
sujet desquelles je vais prendre un instant tout à l'heure pour vous en
parler, pour m'acquitter de cette responsabilité que m'a confiée
le Conseil des ministres. Le ministre des Affaires municipales, responsable de
l'habitation au Québec, a reçu le mandat de former une
corporation sans but lucratif devant administrer le village par la suite, le
mandat d'établir un pourcentage de logements, à partir de cette
corporation, qui serait réservé à des logements
subventionnés dans le cadre des politiques canadiennes et en plus le
mandat de veiller également à la location des autres appartements
qui, eux, ne seraient pas subventionnés, qui seraient donc sur le
marché commercial habituel.
De plus, il semble aller plus profondément dans ce dossier qui
n'est pas le mien. Il indiquait à la commission que la corporation a
été formée; tout le monde est en place actuellement. On
est en train d'établir au niveau de la corporation et l'échelle
des loyers et les conditions d'admission en ce qui concerne les logements
subventionnés. On a déjà annoncé qu'une grande
partie des logements subventionnés seraient réservés aux
personnes âgées. On m'a dit ce matin encore une fois, le
dossier ne relève pas de moi; je transmets une information qui m'a
été communiquée qu'il y a déjà
quelque 3 000 noms de personnes venant de l'Office municipal d'habitation de
Montréal qui nous ont été transmis. Le jour où les
logements seront mis en location, ils seront partagés selon les
critères habituels de la ville.
En ce qui me concerne, M. le Président, sur la partie du dossier
que j'ai administrée, j'ai le plaisir d'informer la commission qu'il
était difficile... la situation économique a quand
même des bons côtés que très souvent les
soumissions publiques sont inférieures à ce qu'on avait
prévu tellement les gens sont conscients, et nous croyons pouvoir
achever les travaux pour le mois d'octobre, si on comprend des espaces
communautaires sur lesquels je dois dire un mot ici tout à l'heure.
Pour ce qui nous concerne, tout sera fini en octobre, non seulement les
logements, car ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il s'agitle mot le
dit d'un véritable village, il y a 980 logements, et comme le
député est familier avec le quartier, il faut établir, au
rez-de-chaussée, des services communautaires: buanderies, etc., parce
qu'il n'y a rien à proximité de là. Il y a le Parc
olympique en face, le parc Maisonneuve en arrière, et l'immense rue
Sherbrooke. Dépanneurs, salons de coiffeurs, enfin toute la liste a
été mentionnée, des salles de promenade, des salles de
jeu, des salles communautaires, des salles multiservices, même des
services médicaux, un restaurant.
On avait prévu un budget de $6 800 000 pour le
parachèvement; ma mémoire fonctionne bien ce matin! On croit
qu'on va terminer avec une économie on peut l'appeler ainsi ou, en
tout cas, un coût moindre de $1 million. On devrait être capable de
boucler avec $5 800 000 le parachèvement interne du village.
Évidemment, l'extérieur a été fait. Ce matin, au
moment où je vous parle, il y a 426 logements qui sont terminés.
La corporation, dès qu'elle aura établi ses critères, son
échelle de loyer etc., pour une fois c'est sa
responsabilité, ce n'est plus la miennepeut mettre en location
pour le 1er juillet si le coeur lui en dit. Ce sera au ministre des Affaires
municipales à fournir ces indications.
Nous avons donc, à toutes fins utiles, achevé la pyramide
ouest et nous entreprenons, à compter du 10 mai prochain, les travaux
des espaces communautaires dans la pyramide ouest, en même temps que se
poursuivront les travaux dans les logements pour permettre d'avoir
liquidé notre fonction, soii les 980 logements habitables, pour le mois
d'octobre.
M. Marchand: Est-ce que le ministre est au courant de la division
qu'il y aura, soit pour personnes âgées ou logements à prix
modiques? Je pense que le reste est converti en logements à loyer
modique, c'est cela?
M. Charron: C'est cela. M. Marchand: Au complet.
M. Charron: Sans présumer de quoi que ce soit, je
transmets une information que j'ai eue. La décision de la corporation
voudrait réserver 44% de ses logements en logements
subventionnés, comme on les appelle, à loyer modique. Il y a
toutes sortes de logements là-dedans. Il y a des simples studios, des
"bachelors", comme on dit, il y en a 136.
M. Marchand: 136...
M. Charron: ... studios, 224 logements à une chambre, 548
logements à deux chambres à coucher, 72 logements à trois
chambres à coucher, pour un total de 980. Une échelle commerciale
envisageable serait, par exemple, pour les appartements les plus
élevés ou les mieux placés dans la pyramide avec vue sur
l'ensemble de la ville de Montréal... Il y a 19 étages. Donc, au
19ième étage, pour un logement à trois chambres, le loyer
commercial peut aller jusqu'à $900 par mois. Par contre, un studio qui
serait subventionné coûterait à la personne en place moins
de $100 par mois, le reste du loyer étant subventionné par les
programmes actuels d'aide à l'habitation.
M. Marchand: Des $6 millions de réfection,
combien d'ascenseurs a-t-on ajoutés? Y en a-t-il eu
d'ajouté? C'était un grave problème.
M. Charron: Effectivement, le programme actuel consiste en quinze
ascenseurs, dont trois desservent uniquement les garages. Nous ajoutons,
à l'ensemble du projet, deux ascenseurs hydrauliques et deux escaliers
mécaniques pour le meilleur fonctionnement des espaces qu'on appelle
communautaires et commerciaux, qui ont une vocation commerciale dans certains
cas. Les deux ascenseurs hydrauliques sont situés dans la pyramide
ouest. C'est pour les besoins des personnes âgées ou
handicapées. Il y avait presque une impossibilité physique
d'atteindre les espaces, tels que la piscine, pour une personne se
déplaçant en chaise roulante ou ayant une certaine
difficulté à se déplacer. On a prévu un ascenseur
hydraulique. Là-dessus, je peux même dire que les soumissions
publiques sont déjà ouvertes et elles entrent largement dans nos
budgets, chose assez rare parce que bien souvent les ascenseurs sont la
mauvaise surprise. Cette fois, on a fait une soumission d'environ 50% du
budget.
M. Marchand: Est-ce que les revenus que vous prévoyez vont
couvrir les frais d'entretien?
M. Charron: Malheureusement, j'aimerais vous fournir la
réponse, mais je ne sais pas...
M. Marchand: C'est quand même une question assez
intéressante.
M. Charron: Peut-être lors de l'étude des
crédits du ministre des Affaires municipales... Pour être bien
honnête, je ne sais même pas qui est membre de la corporation. Ce
n'était pas ma responsabilité. Je ne sais pas s'il y a une
entente selon laquelle l'échelle des loyers doit couvrir totalement les
frais. Je n'en sais rien.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres
questions?
M. Grenier: Peut-être une couple de dernières, ici.
Il y aura 56% des loyers qui seront commerciaux, donc non subventionnés.
44% seront subventionnés.
M. Charron: On m'a dit que c'était la décision de
la corporation.
M. Grenier: En tout cas, c'est près de cela.
M. Charron: C'est la Société d'habitation,
d'ailleurs, qui nous avait donné le programme...
M. Grenier: Peut-on savoir si cet édifice, ce village,
d'après son budget et une fois occupé, deviendra rentable? Est-ce
possible? Peut-on le dire dès aujourd'hui?
M. Charron: Je n'en sais rien, M. le Président. Il reste
que la corporation est sans but lucratif, il faut bien le reconnaître. Ce
qui fait que si la cor- poration fait ses frais et en vient, par certaines
occupations maximales... On a calculé jusqu'à 97% pour des loyers
commerciaux assez élevés, quand même, à cause de la
beauté du site, etc. Il lui est interdit de faire des profits. Elle doit
donc réaffecter ses profits à d'autres services qu'elle doit
offrir, ou baisser certains loyers.
M. Grenier: En fait, presque la moitié des logements
seront comme ceux qu'on voit dans les centres d'accueil, ou à peu
près. Ce sont des édifices sans but lucratif et on n'a jamais
pensé faire de l'argent avec cela. C'est réparti sur une
cinquantaine d'années, je pense, mais c'est à taux assez
important pour le gouvernement. Quant aux autres services, il n'en a pas
été question. Le stationnement et tout ce qui l'entoure, est-ce
aussi réglé? (12 h 30)
M. Charron: Le budget de $6 800 000 n'incluait pas les travaux
extérieurs, étant donné que le terrain appartient à
la ville de Montréal. Il y a 150 places de stationnement de plus qui
étaient prévues dans certains plans préliminaires, qui ne
font pas partie de notre budget actuel. Il y a présentement,
physiquement, l'espace nécessaire pour stationner les voitures de tous
les résidents et locataires de commerces, en termes de pieds
carrés. Par contre, physiquement, il manquerait environ 150 places de
stationnement, que nous avons prévues à l'extérieur. Dans
le cas de la pyramide ouest, à l'arrière, il y aura 50 places, et
100 places de stationnement devant la pyramide est. Tout cela
intégré à l'aménagement paysagé actuel. Cela
pourrait représenter $200 000, mais cela ne fait pas partie de ce
budget, parce qu'on n'est pas propriétaire du terrain.
M. Grenier: Ce stationnement et les autres édifices qu'on
voit construire, les maisons d'appartements ordinaires, je veux dire, avec fins
commerciales, il y a toujours un certain nombre de personnes qui ne
désirent pas louer un stationnement intérieur, parce que les
frais sont... parce que, j'imagine, cela entre dans les proportions d'une
maison ordinaire.
Le Président (M. Jolivet): Une dernière question au
député de Laurier.
M. Marchand: Quant à moi, le Village olympique est
terminé. Je voudrais demander au ministre s'il a l'intention d'appuyer
la demande du maire Drapeau face aux Jeux olympiques de 1984 qui, à mon
avis, constitueraient un autofinancement du Parc olympique et seraient
bienvenus, je pense, de la population du Québec et de
Montréal.
M. Charron: Je rappellerai au député, M. le
Président, dans la réponse que j'ai donnée à
l'Assemblée nationale, je n'ai jamais entendu parler de cette question
de la part des autorités de Montréal. Pour ma part, je suis
ministre responsable, aussi longtemps que le premier ministre le voudra, d'une
partie des installations nécessaires. Je répète au
député, d'une partie seulement des instal-
lations nécessaires à la tenue de Jeux olympiques. En ce
sens, étant propriétaire, si jamais la ville de Montréal
devait se chercher d'autres équipements il y a Bromont, il y a
Kingston, et tout ce qu'il y avait ailleurs que sur le carré dont je
suis le gestionnaire actuellementsi jamais la ville de Montréal
décidait de postuler les Jeux olympiques à nouveau dans une autre
période, je suis locateur d'équipements qui peuvent servir
à la tenue de pareils jeux, mais pas plus que cela.
M. Marchand: Dans votre opinion, croyez-vous quand même
comme ministre dans le cabinet provincial, citoyen de la ville de
Montréal, intéressé au bien commun, pensez-vous que ce
serait pour le bien commun de demander ces jeux, puisque nous avons les
installations actuellement qui amèneraient au point de vue de
l'hôtellerie, du tourisme, des bienfaits pour une deuxième fois?
Nous avons le principal des installations...
M. Charron: M. le Président, que je sache, actuellement,
c'est la ville de Los Angeles qui a postulé la candidature des Jeux de
1984. Elle n'y a pas renoncé.
M. Marchand: Cela n'a pas l'air certain qu'elle accepte.
M. Charron: Non, on va attendre les nouvelles.
M. Marchand: Le ministre est très prudent dans ce
domaine.
M. Grenier: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au ministre de revenir sur une couple de questions très courtes
qui faisaient l'objet d'études, hier? J'ai été absent hier
après-midi. On a déposé des documents qui font bien mon
affaire, un surtout, principalement sur les loisirs, qu'on nous a remis ce
matin. Y a-t-il une liste semblable à celle-là qui concerne les
sports, les subventions remises pour des activités sportives qui ne sont
pas des fédérations?
M. Charron: II y en a très peu. Il y a les clubssportifs, c'est $2 300 000.
M. Grenier: Non, de petites subventions, dans la province, pour
aider certains organismes...
M. Charron: C'est seulement à travers le programme des
clubs sportifs. Il y a un seul programme, c'est beaucoup d'information. Si le
député en fait la demande, j'essaierai de le lui faire parvenir.
Est-ce que vous en faites la demande?
M. Grenier: Bien non, je pensais que c'était un document
semblable à celui-ci.
M. Charron: Non, c'est beaucoup plus compliqué que cela,
parce que...
M. Marchand: Est-ce que c'est la ventilation?
M. Grenier: Non, non.
M. Charron: Des clubs sportifs, je ne sais pas combien on en
subventionne; ce sont toutes de petites subventions de $300 ou $350...
M. Grenier: $1000.
M. Charron: ... $1000, des fois. Cela dépend des
comtés.
M. Marchand: $950.
M. Charron: M. le Président, je voudrais
déposer en réponse à une question semblable du
député, hier la liste des camps de jeunes et des camps de
vacances-famille.
Le Président (M. Jolivet): Cela a été
déposé.
M. Charron: Cela a été fait?
Le Président (M. Jolivet): Ce n'est pas entré au
journal des Débats. Elle est distribuée, mais vous la
déposez...
M. Charron: C'est cela? Je la dépose comme telle, en tout
cas. Ce n'est pas cela, ce n'est pas la même chose.
M. Marchand: On ne l'a pas eue.
M. Charron: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): C'est une autre. On va la faire
distribuer.
M. Grenier: M. le Président, ma dernière question,
c'est sur l'infrastructure, les programmes d'infrastructure qui sont mis au
niveau des municipalités ou de différents organismes. Est-ce
qu'il y a une somme importante? Je ne l'ai pas découverte.
M. Charron: Pour aider les municipalités à
l'embauche de personnes?
M. Grenier: Aider à la construction de piscines.
M. Charron: Les ressources humaines?
M. Grenier: Oui.
M. Charron: Ah! l'équipement? Cette année, c'est $8
200 000 que nous avons à l'équipement. Cela constitue une
augmentation d'environ 7% ou 8% sur le montant de l'année
dernière. Je dois vous dire qu'avec l'année dernière
aussi, dans le cadre du programme de relance économique, on s'est
trouvé à bénéficier de $1 500 000. Tout a
été utilisé.
M. Grenier: Est-ce qu'il y a des projets qui traînent,
comme les logements à prix modique? Êtes-vous pris avec des
projets qui retardent de quatre ou cinq ans?
M. Charron: Je n'ai pas ce problème; j'ai même le
problème contraire. C'est que les projets arrivent plus vite que je ne
suis capable d'y répondre. Actuellement, c'est au cours du mois de mai,
le service étudie toutes les demandes qui sont venues des
municipalités de soutien à l'équipement. On me disait hier
que le total des premières demandes... On a reçu pour $50
millions de demandes cette année. Le service me fait, en fonction de
chacune des demandes, des recommandations sur celles auxquelles je dois
malheureusement dire non; pour celles que je dois retenir en priorité,
on m'a dit qu'on me ferait cette liste pour le 15 mai. Je crois qu'il va le
faire pour le 15 mai. Entre le 15 mai et le 1er juin, je fais les choix parce
que j'ai la responsabilité d'une répartition équitable des
ressources. À compter du 1er juin, on avertit les
municipalités et les députés, bien sûrsi
on contribue cette année dans leur coin.
M. Grenier: Merci.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'élément 3
du programme 9 est adopté.
M. Marchand: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Les programmes 9 et 10 sont
donc adoptés. Je demande au député de Matapédia, M.
Marquis, de faire rapport à l'Assemblée nationale, que l'ensemble
des crédits du ministère...
M. Charron: Oui, je veux remercier les membres de la commission
qui ont étudié ces crédits; vous-même, M. le
Président, les collaborateurs du Haut-Commissariat, et ceux de la
régie, qui se sont succédé hier et aujourd'hui. Ils ont
tenté, avec moi, de donner le plus d'informations possible aux membres
de la commission.
M. Marchand: M. le Président, je vous remer- cie
personnellement pour la façon dont vous avez conduit les travaux de
cette commission. Je remercie le ministre pour ses réponses, ainsi que
les membres du Haut-Commissariat à qui j'ai donné
congé pour la journéeet ceux de la RIO pour leur travail
accompli pendant l'année. Avec la permission du ministre, je remercie
les membres de l'Opposition et tout particulièrement mes amis
recherchistes qui ont aidé l'humble député de Laurier
à faire son travail.
M. Grenier: M. le Président, je veux remercier le ministre
également pour la batterie de personnes qu'il a amenée à
notre service ici, pour ce ministère. On s'est rendu compte, encore une
fois, de la grande compréhension qu'on a, à ce ministère.
On a constaté aussi combien il est de plus en plus vrai qu'on touche
chacune des personnes, chacun des citoyens, par ce ministère. Il n'est
pas le seul, bien sûr, mais il en est un de ceux qui touchent les
citoyens, un par un.
Alors, je voudrais remercier les gens qui sont venus ici, ce matin, ceux
de la régie et du Haut-Commissariat. Je les remercie également
pour la magnifique compréhension qu'on a au ministère, au cours
de l'année. J'aimerais qu'il en soit ainsi aux Affaires sociales et
à l'Éducation. Ce n'est pas aussi facile; je remarque la grande
compréhension qu'il y a au Haut-Commissariat. Je vous souhaite de
terminer, le plus vite possible, le dossier, afin que l'on en arrive à
un vrai ministère, s'il est possible, qui rende ces services à la
population du Québec.
Je remercie, également, les fonctionnaires, pour tous les
documents qu'ils ont fournis. Si un ministère jouit d'une grande
transparence, c'est bien celui-là.
Le Président (M. Jolivet): Comme il est 12 h 30, la
séance est close.
(Fin de la séance à 12 h 39)