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Etude des crédits du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche
(Seize heures quarante minutes)
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du loisir, de la chasse et de la pêche est
réunie de nouveau pour étudier les crédits
budgétaires de 1980-1981 du même ministère. Les membres de
cette commission sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Desbiens (Dubuc), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M.
Lacoste (Sainte-Anne), M. Lessard (Saguenay), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Marchand (Laurier), M. Rivest
(Jean-Talon).
Peuvent aussi intervenir: M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M.
Grégoire (Frontenac), M. Lavigne (Beauharnois), M. Mailloux
(Charlevoix), M. Mar-coux (Rimouski), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Pagé (Portneuf) et M. Samson (Rouyn-Noranda).
A la dernière séance, le député de
Joliette-Montcalm, M. Chevrette, a été nommé rapporteur de
cette commission. Les commentaires préliminaires de chaque parti ayant
été faits, j'appelle le programme 1.
Un instant! M. le député de Jean-Talon.
Questions préliminaires
M. Rivest: J'ai peut-être quelques questions
préliminaires qui pourront accélérer après cela
l'étude des programmes, éléments par
éléments. D'abord, j'avais demandé au ministre le
dépôt d'un certain nombre de documents, entre autres la liste des
subventions hors normes qui ont été distribuées par le
ministère. Est-ce que le ministre se rappelle les demandes que je lui
avais faites? Pourrait-il m'indiquer les suites qu'il entend leur donner?
M. Lessard: M. le Président, on déposera
possiblement ce soir la liste des programmes hors normes qui avait
été demandée, à savoir la liste des budgets qui
sont prévus pour chacun des députés. Pour la compilation
des autres, étant donné qu'il y avait, à la suite d'une
lettre que j'avais fait parvenir à l'ensemble des députés,
des demandes faites jusqu'à la fin de l'année financière,
nous sommes à les compiler. Nous les déposerons lorsque nous
aurons les documents nécessaires.
M. Rivest: Est-ce que je peux demander au ministre... Dans cette
compilation qu'il nous promet et qui, j'imagine, viendra avant l'ajournement de
la session, est-il en mesure de nous indiquer cela? L'année
financière se termine au 31 mars, serait-il possible pour le ministre
d'ajouter également les montants qui auraient été mis
à la disposition des comtés entre la période du 31 mars et
aujourd'hui?
M. Lessard: En fait, ce serait une liste complète qui
couvrira...
M. Rivest: Oui, mais ma demande initiale était au 31 mars.
J'aimerais qu'on me donne le supplément jusqu'au moment de la reprise
des travaux de la session.
M. Lessard: D'accord. Ce sera une liste complète pour
l'ensemble des comtés du Québec qui couvrira l'ensemble de
l'année financière.
M. Rivest: Très bien. J'ai quelques questions avant
d'aborder les programmes un par un. Selon le document sur les renseignements
supplémentaires, il y aurait eu quelque $5 085 000 de crédits
périmés.
J'aimerais savoir dans quels programmes et que le ministre nous
explique, pas en détail, mais d'une façon générale,
comment il se fait qu'il y ait eu un tel montant de crédits
périmés, entre autres.
M. Lessard: Comme dans tous les ministères, M. le
Président, il y a, en fait, des crédits qui sont
périmés à la suite de programmes que nous mettons à
la disposition de certaines municipalités qui ne sont pas
appliqués ou encore que certaines municipalités ne font pas
étant donné certains contretemps. Comme dans tout
ministère au ministère des Transports, nous avions la
même chose donc cela existe au ministère du Loisir. Je ne
l'ai pas en détail actuellement. Est-ce qu'on pourrait l'avoir? Mais $5
000 000 de crédits périmés sur un budget de, quoi, $200
000 000, l'an dernier, de $180 000 000, tout près de $200 000 000, cela
représente assez peu par rapport à l'ensemble du budget du
gouvernement.
M. Rivest: Est-ce qu'on pourrait avoir le détail, non
à "la cenne" près, mais où ça se situe, dans quel
domaine en particulier?
M. Lessard: $186 000 000.
M. Rivest: Ce n'est pas nécessaire que je l'aie tout de
suite; à un moment donné. Merci.
M. Lessard: On pourra vous faire parvenir les détails.
Maintenant, il y a des crédits périmés, comme au cours de
l'année, il y a un budget supplémentaire qui s'ajoute au
ministère et le budget supplémentaire s'ajuste en relation avec
les crédits périmés. (16 h 45)
M. Rivest: Dans sa déclaration d'ouverture, si on se le
rappelle, au mois de mai ou d'avril, le ministre avait fait état des
initiatives qu'il avait prises pour donner suite au livre blanc sur le sport et
le loisir. En particulier, je voudrais lui demander si, au niveau des
municipalités, il y a eu, au cours des deux derniers mois, à
toutes fins pratiques, des développements significatifs au niveau du
comité conjoint que le ministre avait mis sur pied, surtout en regard de
l'échéance que le ministre a,
par ailleurs, fixée sur la nouvelle formule de budget qui devra
être mise en vigueur en 1981 pour les municipalités.
M. Lessard: Oui, j'ai reçu un rapport du comité qui
a siégé et les municipalités voudraient retarder
l'application du livre blanc au 1er avril 1982, à savoir, plus
particulièrement, sur l'assiette globale.
J'analyserai le dossier comme tel qui m'a été remis. On le
regardera, mais, quant à moi, j'avais déjà annoncé
que le livre blanc devait entrer en application; particulièrement en ce
qui concerne le versement des subventions selon ce qui était
prévu dans le livre blanc, à savoir l'assiette globale, j'avais
annoncé pour le 1er avril 1981 l'application de cette nouvelle
politique. Je pense qu'il y a encore moyen, en collaboration avec
différents organismes, dont les CRL, d'envisager le 1er avril 1981, mais
je tiendrai compte des remarques des municipalités, qui ont
été déposées il y a quelques semaines.
M. Rivest: Quelle est la raison déterminante qui
amène les municipalités à proposer au ministre de reporter
d'un an son programme?
M. Lessard: Je n'ai malheureusement pas eu le temps de voir
l'ensemble du document. Je verrai et je l'analyserai en conséquence.
M. Rivest: Alors, on ne le saura pas.
M. Lessard: Je ne peux pas vous le dire actuellement parce que je
n'ai pas pris entièrement connaissance du document.
M. Rivest: Je ne veux pas avoir les détails, mais il doit
y avoir une raison majeure quelconque qui ressort à sa face
même...
M. Lessard: La raison qui revient constamment, c'est que les
municipalités veulent savoir ce que ça va donner en pratique.
Nous sommes actuellement en train de préparer ça. J'avais
déjà demandé, comme je l'ai indiqué lorsque nous
avons commencé l'étude des crédits, de me faire une
simulation pour l'ensemble des municipalités de ce que pourrait donner,
en fait, l'assiette globale. Nous avions visé à ce
moment-là trois régions, soit la région du Lac-Saint-Jean,
la région de l'Abitibi, je pense, et une région de la rive sud de
Montréal... De l'Outaouais... Quant à moi, je voulais en savoir
beaucoup plus pour connaître ce que ça donnerait non seulement
pour trois régions, mais pour l'ensemble des régions du
Québec. C'est pourquoi j'avais retardé au 1er avril 1981
l'application de l'assiette globale, alors que j'aurais pu possiblement en
envisager l'application sur trois régions pilotes. Cependant, j'ai
décidé d'en retarder l'application à la suite des demandes
de l'Union des municipalités du Québec et de l'Union des conseils
de comté du Québec. C'est quelques semaines avant que nous nous
réunissions en commission parlementaire que le comité a
été constitué entre l'Union des conseils de comté
du Québec et l'Union des municipalités du Québec. Vous
comprendrez qu'étant donné le travail énorme que nous
avions à faire à ce moment-là, j'ai pu...
M. Rivest: Le travail énorme pour mettre en route le livre
blanc?
M. Lessard: Non, le travail énorme pour le
référendum et les différentes tournées...
M. Rivest: Le référendum.
M. Lessard: Oui, le référendum.
M. Rivest: Est-ce que cela a bien été?
M. Lessard: Cela a très bien été dans mon
comté, d'ailleurs vous vous en êtes aperçu. Je verrai
si...
M. Rivest: Cela veut dire qu'en raison du
référendum le programme du ministre risque d'être
retardé et le milieu des loisirs...
M. Lessard: Non, aucunement.
M. Rivest: Le monde du loisir va être encore un an
après... C'est cela?
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lessard: Aucunement. Le référendum n'a
aucunement retardé les politiques du ministère du Loisir. Nous
avons continué de négocier avec les différents organismes
pour constituer le regroupement des organismes de loisir, pour constituer Sport
Québec et normalement, d'ici quelques semaines, nous devrions être
capables de prendre des décisions puisqu'il s'agit quand même de
l'application d'un livre blanc qui exige une consultation intensive entre le
ministère et différents organismes extérieurs au
ministère, que ce soient les municipalités, que ce soient les
organismes qui sont impliqués dans le secteur du loisir. Le
référendum n'a aucunement retardé la machine
administrative gouvernementale, M. le Président. C'est probablement ce
qui explique le résultat un peu parce que, pendant que nous avions
à nous occuper de la machine administrative, l'Opposition, elle, n'avait
rien à faire, sinon s'occuper du référendum.
M. Rivest: De qui parlez-vous?
M. Chevrette: Une bonne chance que M. Trudeau soit venu.
M. Rivest: De qui parlez-vous?
M. Lessard: Je parle des Oppositions.
M. Rivest: Non, c'était au-dessus des partis.
C'était un mouvement de solidarité.
M. Lessard: Continuez vos questions.
M. Rivest: L'autre aspect que le ministre avait
évoqué, parce qu'il y avait urgence, vous vous rappelez, au
niveau de il en a parlé dans ses remarques préliminaires
la Régie de la sécurité des sports, il y avait
urgence au moment où le ministre nous a demandé de voter cela
à l'Assemblée nationale il y a je ne sais plus combien de mois,
et qu'est-ce qui fait qu'on ne voit pas poindre à l'horizon la mise en
route de cette régie de sécurité?
M. Lessard: L'horizon viendra bientôt, M. le
Président.
Le Président (M. Laberge): D'autres questions avant
de...
M. Rivest: Oui, certainement, d'autres questions. Qu'est-ce que
le ministre avait en tête quand il disait qu'il y avait urgence au mois
de décembre?
M. Lessard: II y avait urgence globale, en fait, pour
créer la régie de la sécurité. Maintenant, comme je
l'ai indiqué au début de la commission parlementaire du loisir,
de la chasse et de la pêche, nous étions à discuter avec
différentes personnes de la nomination aux postes de président,
de vice-président, de directeurs et, actuellement, il y a des
recommandations qui m'ont été faites et qui seront faites au
Conseil des ministres d'ici quelque temps.
M. Rivest: Ce qui retarde la mise en route, c'est la
désignation des personnes, sur laquelle...
M. Lessard: Les personnes actuelles.
M. Rivest: Depuis maintenant six mois, vous n'avez pas
réussi à trouver le personnel cadre, le personnel de direction de
la régie. C'est cela?
M. Lessard: M. le Président, avant de désigner des
personnes à des postes aussi importants, nous faisons quand même
des consultations. Les consultations ont eu lieu et, d'ici quelques semaines,
j'aurai à recommander au Conseil des ministres la nomination de ces
personnes.
M. Rivest: Mais cela aura pris six mois.
M. Lessard: M. le Président, à l'intérieur
du mandat que j'ai reçu, à la suite du livre blanc qui avait
été préparé par mon prédécesseur, je
pense avoir fait plus actuellement, depuis quelque sept ou huit mois, pour
l'organisation et la restructuration des loisirs, la loi concernant la
régie, la loi concernant le ministère du Loisir, que les
gouvernements antérieurs, pendant une période de six ans, M. le
Président.
M. Chevrette: Du temps où vous étiez conseiller
spécial.
M. Lessard: Le ministère, vous l'avez essayé deux
fois, vous ne l'avez pas réussi. Nous, on l'a fait.
M. Rivest: C'est la pluie qui vous rend morose comme ça,
cet après-midi?
M. Lessard: Non, je vous écoute.
Le Président (M. Laberge): Autres questions, M. le
député de Jean-Talon, puisque vos confrères ne sont pas
nombreux pour en poser?
M. Rivest: Ah bien, ne vous en mêlez pas vous aussi!
M. Brassard: L'Union Nationale a été
absorbée par le Parti libéral.
M. Chevrette: Elle a été mangée.
M. Rivest: Le ministre avait mis sur pied le regroupement des
organismes nationaux de loisir, au mois de février. Dans sa
déclaration, il nous annonçait que, d'ici quelques semaines, ce
regroupement devait concrétiser les éléments de politique
à ce titre. Est-ce que les quelques semaines dont il s'agissait au mois
de février se prolongent encore, alors qu'on est rendu au mois de juin,
ou s'il y a eu des développements significatifs dans cet ordre
d'idées?
M. Lessard: M. le Président, pour bien préciser, ce
n'est, je pense bien, qu'au mois de mai que nous avons eu le début de
ces travaux. A quelle date, M. le Président?
Le Président (M. Laberge): C'était le 15 avril.
M. Lessard: Le 15 avril. Alors, ce n'est donc pas au mois de
février, c'est le 15 avril, et j'avais indiqué à ce
moment-là qu'il y avait des comités constitués qui
réunissaient les différents organismes impliqués.
Actuellement, il y a des protocoles d'entente qui sont prêts à
être signés. Nous espérons que le tout sera fait d'ici
quelque temps.
M. Rivest: A la page 5 de sa déclaration, le ministre
disait: "J'ai par ailleurs mis sur pied en février dernier un
comité tripartite...
M. Lessard: Oui, oui, d'accord, mais ce n'est pas au mois de
février. Le comité a été constitué au mois
de février. Mais lorsque nous avons commencé l'étude des
crédits, c'était au mois d'avril. Il y avait, à ce
moment-là, des réunions entre les différents regroupements
impliqués. A ma connaissance, nous sommes actuellement près d'une
entente, que ce soit en ce qui concerne Sport Québec ou le regroupement
des organismes de loisirs du Québec.
Maintenant, il faut bien comprendre une chose. Quand on fait
l'historique du monde des loisirs, on constate qu'il y avait là-dedans
énormément d'organismes et que nous travaillons actuel-
lement avec des gens qui ont leurs préoccupations, qui ont leurs
intérêts. Il faut aller dans ces regroupements en tenant compte
des particularités de chacun. C'est ce que nous avons fait. Nous
espérons toujours aller plus vite. J'avais donné comme objectif
aux organismes de loisirs qu'il fallait en arriver à un regroupement le
1er avril 1980, en disant qu'à partir du 1er avril 1980, c'était
le budget zéro pour l'ensemble des organismes.
Je pense bien que, tant et aussi longtemps qu'on démontre de la
bonne volonté de part et d'autre... Il m'était impossible de
couper entièrement les budgets des différentes
fédérations de sport et des différents organismes
nationaux de loisirs, tant et aussi longtemps qu'il y avait une
négociation possible.
Or, ces négociations se sont continuées depuis que nous
avons commencé l'étude de ces crédits. On m'indique que
nous devrions arriver à une solution dans les plus brefs délais.
Je pense que, si nous en arrivions à une solution d'ici le 1er juillet,
ce serait un résultat énorme en ce qui concerne la
restructuration des loisirs. Cela fait quand même des années et
des années qu'on tente... Différents gouvernements dans le
passé ont tenté de remettre de l'ordre et de la coordination
là-dedans et n'ont jamais réussi. Les organismes de loisirs
eux-mêmes s'étaient rencontrés pour faire les états
généraux du sport, pour essayer de s'entendre. Les
différents organismes qui existaient n'avaient pas réussi
à s'entendre. Mon prédécesseur, M. Claude Charron, leur
avait indiqué que, s'ils réussissaient à s'entendre, il
était prêt à appliquer leurs recommandations. Mais,
à la suite de cette réunion qui n'avait donné aucun
résultat, le gouvernement du Québec a dû intervenir.
Il y a une question budgétaire, d'intégration des budgets,
d'intégration du secrétariat des organismes du sol, du
secrétariat des organismes de loisirs du Québec,
d'intégration de la Confédération des loisirs du
Québec, d'intégration de la Confédération des
sports du Québec, d'intégration de Sport Québec. C'est
donc une multiplicité d'organismes nationaux de loisirs que nous mettons
ensemble, qui ont été habitués de fonctionner de
façon un peu compartimentée et maintenant, nous leur demandons de
se regrouper et de s'intégrer à l'intérieur des
propositions du livre blanc qui avait été présenté
par M. Claude Charron au Conseil des ministres et, si nous réussissons
d'ici le 1er juillet, je pense que ce sera une bonne réalisation.
M. Rivest: Dernier élément, on avait parlé,
si le ministre s'en souvient...
M. Lessard: Cela a l'air facile, vous savez, mais...
M. Rivest: Non, je ne veux pas dire...
M. Lessard: On ne casse pas les meubles avec des organismes qui
sont habitués de fonctionner depuis dix ans de façon autonome.
Sinon, c'est justement tout l'avenir du loisir, du sport qui peut être
mis en cause.
M. Rivest: Dans un domaine également où j'avais
d'ailleurs convenu avec le ministre que ce n'était pas facile non plus
là, on a créé, bien sûr, la loi organique du nouveau
cela va peut-être réveiller le ministre, en tout cas, je
l'espère ministère...
M. Lessard: Non, le ministre est très bien
réveillé.
M. Rivest: ... et on avait évoqué les
difficultés d'arrimage entre, d'une part, les divers intervenants
gouvernemenaux dans le domaine du sport, du loisir et même de la chasse
et de la pêche... (17 heures)
M. Lessard: Les difficultés de l'image?
M. Rivest: D'arrimage, c'est-à-dire, par exemple, la
définition des fonctions. On nous avait parlé entre autres, par
exemple, du ministère des Affaires culturelles dans le domaine du socio
culturel, au niveau de la division, de la distinction que l'on fait entre le
loisir, le tourisme social et le tourisme économique et, à
l'époque, au mois d'avril, avant l'intermission à laquelle s'est
référé le ministre, on nous avait parlé de
rencontres, de négociations...
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: ... disant qu'on était sur le point de conclure
des ententes définitives. Le ministre peut-il, maintenant qu'il s'est
passé près de deux mois, faire rapport ou nous indiquer quelque
progrès dans cette direction-là?
M. Lessard: On a continué de travailler, naturellement,
pendant la période référendaire quant à nous. Pour
ce qui concerne le ministère de l'Industrie et du Commerce ou les
transferts de certains secteurs qui sont actuellement au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche au ministère de l'Industrie et
du Commerce, globalement, on s'est entendu sur un certain nombre de secteurs
qui sont clairs.
Pour donner justement un exemple qui me paraît clair, le Manoir
Richelieu relève plutôt du ministère de l'Industrie et du
Commerce que du ministère du Loisir. Dans ces secteurs, en collaboration
avec le ministère de l'Industrie et du Commerce, nous devrions
présenter un mémoire au Conseil du trésor d'ici quelque
temps pour qu'on puisse régler tout ce qui n'est pas contentieux. En ce
qui concerne les centres de ski, comme le Mont Sainte-Anne, comme d'autres
centres de ski, il s'agit de définir s'il s'agit de tourisme ou s'il
s'agit de sport. Sur cela, nous sommes encore en discussion.
Maintenant, en ce qui concerne le ministère des Affaires
culturelles, c'est en négociation, mais il n'y a pas de conflit aussi
intense, étant donné que le socioculturel comme tel était
reconnu au ministère du Loisir sinon des intentions de la part du
ministère des Affaires culturelles que de la part du
ministère de l'Industrie et du Commerce. Donc, actuellement, nos
objectifs, nos priorités étaient données vis-à-vis
du ministère de l'Indus-
trie et du Commerce pour vraiment s'entendre, étant donné
que les budgets du Manoir Richelieu sont à l'intérieur du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, pour
transférer d'ici quelque temps au ministère de l'Industrie et du
Commerce tout ce qui est clair.
M. Rivest: Je comprends que cela prenne un certain temps, mais
est-ce que le ministre pourra, à un moment donné, peut-être
cet automne ou au cours de l'été si possible, nous communiquer,
d'une façon ou de l'autre, les modules ou les entités
administratives, parce que les suivre, cela va être... C'est
déjà compliqué.
M. Lessard: Certainement.
M. Rivest: Par exemple, le théâtre amateur qu'on
nous a signalé, est-il exact que cela a quitté les Affaires
culturelles?
M. Lessard: Le théâtre amateur comme tel, non. Le
théâtre amateur comme tel...
M. Rivest: L'ACTA, par exemple, l'Association canadienne du
théâtre amateur.
M. Lessard: Tout ce qui n'est pas professionnel comme tel avec un
grand "C"...
M. Rivest: Je vous dis cela parce que je suis un ancien membre de
l'ACTA.
M. Lessard: Oui? Cela paraît. A ma connaissance, non. J'ai
fait la distinction lorsque nous avons fait l'étude... Ce n'est pas
aussi clair que je peux le faire, mais en fait, on tente de fonctionner selon
ce système. Tout ce qui est culture professionnelle relève du
ministère des Affaires culturelles. Tout ce qui est amateur
relèverait du socioculturel du ministère du Loisir.
M. Rivest: Amateur, c'est chez vous.
M. Lessard: A ma connaissance, amateur, c'est chez nous.
M. Rivest: Bon.
M. Lessard: Maintenant, il faut faire attention. Justement,
étant donné certaines confusions, il y a des troupes qui se
promènent d'un bord et de l'autre qui font du shopping. On va essayer de
s'ajuster. Le gros problème actuellement on a des communications
entre les sous-ministres des Affaires culturelles et du Loisir qu'il est
urgent de régler et qui devrait être réglé dans
quelques semaines, c'est entre le ministère de l'Industrie et du
Commerce, en ce qui concerne le tourisme.
Il est certain que, par exemple, lorsque nous transférerons le
Manoir Richelieu au ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme, nous en informerons tous les députés puisque, si vous
avez des communications à faire, il est normal que vous en soyez
informés.
M. Rivest: Avant de passer au programme un, je ne sais pas, je ne
voudrais pas mal interpréter, mais disons que, sur la mise en place du
ministère, l'essentiel des définitions, si je comprends bien le
ministre, est fait. Le ministère a encore quelques dossiers, sans doute,
qui restent dans le décor. Cela, c'est en bonne voie. Le ministre est
satisfait de ces négociations à ce titre-là. Je demande
simplement qu'il ajoute ça. Oui?
M. Lessard: Écoutez, disons que j'aurais été
plus satisfait si ma date du 1er avril avait été
respectée. Mais je savais très bien, lorsque j'ai donné
comme date limite le 1er avril, qu'il allait être à peu
près impossible de respecter cette date limite.
M. Rivest: Mais alors, pourquoi donnez-vous le 1er avril?
M. Lessard: Parce que, si je n'avais pas donné le 1er
avril, budget zéro, je suis convaincu que nous ne serions pas rendus
aussi proches que nous le sommes actuellement. Si je continue à dire aux
organismes: Ecoutez, tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas fusion, vous
allez obtenir les mêmes budgets, les organismes ne seront pas
intéressés à se regrouper.
M. Rivest: Autrement dit, vous employez l'argument de la peur.
C'est ça?
M. Lessard: Non, c'est un argument... M. Chevrette:
Celui-là, on vous le laisse.
M. Lessard: ... de définition d'objectifs
gouvernementaux.
M. Perron: On n'est pas en campagne
référendaire.
M. Rivest: Bon! Deuxièmement...
M. Lessard: La peur, ça, on l'a connue, justement...
M. Chevrette: On ne parle pas de la peur...
M. Rivest: Je vais passer à la chasse et à la
pêche, parce que je vois que vous mordez facilement cet
après-midi.
M. Chevrette: Oui, vous avez raison.
M. Rivest: Deuxièmement, au niveau du regroupement des
organismes nationaux...
M. Lessard: Vous savez, les oranges ne sont pas disparues...
M. Chevrette: C'est vous qui parliez des oranges aux personnes
âgées.
M. Lessard: ... depuis le 20 mai.
M. Rivest: Moi, c'étaient les pommes.
M. Chevrette: Non, on a su que c'était vous qui parliez
des oranges aux personnes âgées.
M. Rivest: Vous, vous êtes rapporteur. Vous n'avez
qu'à rapporter, d'accord?
M. Chevrette: Je peux vous rapporter qu'on m'a dit que le
député de Jean-Talon parlait des oranges aux vieillards.
M. Rivest: M. le Président, qu'y a-t-il?
Le Président (M. Laberge): Oui, M. le député
de Jean-Talon.
M. Rivest: Qu'y a-t-il?
M. Chevrette:... un gars qui est né pas loin de chez vous
et vous connaît assez bien pour vous dire qu'on nous a bien
rapporté les choses.
M. Rivest: Bon!
Le Président (M. Laberge): Alors...
M. Rivest: Non, un instant, s'il vous plaît! Pour ce qui
est des regroupements nationaux de loisirs, le ministre n'a rien de nouveau
depuis deux mois ou, à toutes fins pratiques... C'est ça?
M. Chevrette: ... parlait des oranges...
M. Rivest: ... sauf des bonnes intentions de continuer à
régler les problèmes qui ne sont pas faciles?
M. Lessard: Rien de nouveau? C'est que c'est plus avancé
qu'il y a deux mois.
M. Rivest: J'aurais bien aimé que le ministre puisse nous
dire autre chose que ça.
M. Lessard: On est rendu au protocole d'entente, quand
même.
M. Rivest: Bon! En ce qui a trait à la régie de la
sécurité, malgré les promesses du ministre, l'urgence
qu'il y avait, c'est reporté à cause de conflits qui semblent se
dessiner dans le domaine des principaux responsables. C'est ça? Vous
n'avez pas réglé ça?
M. Lessard: La régie de la sécurité? M.
Rivest: Oui.
M. Lessard: Ce n'est pas reporté. Il n'y a pas de conflit
là. Qu'est-ce que vous avez entendu? Qu'est-ce que vous avez
compris?
M. Rivest: Cela fait six mois que ça devait être en
marche, etc., et cinquante affaires. Il y avait urgence de voter ça.
Vous avez dit ça à l'Assemblée nationale.
M. Lessard: Nous l'avons mise en marche. Nous avons fait la loi.
Oui, nous avons fait la loi au mois de décembre.
M. Rivest: Oui, et là, on est rendu au mois de juin et il
n'y a rien, même pas une personne de nommée. Combien de temps cela
va-t-il prendre, vous pensez, à se mettre en place?
M. Lessard: Cela prendra le temps que ça nous prendra.
M. Rivest: Oui, et après ça, M. le
Président, je conclus par le quatrième point. Le ministre
s'était engagé...
M. Lessard: II y a une chose, par exemple, c'est que nous autres,
on va avoir fait ça à l'intérieur d'un seul mandat et vous
autres, vous avez été là de 1970 à 1976 et vous
n'avez même pas été capables de créer le
ministère des loisirs ni de créer la régie de la
sécurité.
M. Rivest: Vous savez que c'est un milieu très
délicat; il faut faire des consultations.
M. Lessard: Vous allez voir les consultations avec le
fédéral.
M. Rivest: Quatrièmement et enfin, avant de passer
à la chasse et à la pêche, pour que le ministre puisse
s'intéresser davantage à ces questions, comme c'est son
habitude...
M. Lessard: Non, le ministre est très
intéressé au secteur du loisir.
M. Rivest: ... je voudrais signaler que... Enfin, ce que je crois
comprendre des réponses du ministre, c'est qu'il est possible... Le
ministre nous dit que c'est à la demande des municipalités que
tout le nouveau système de bugétisation, contrairement à
l'engagement du ministre, est reporté non pas en avril 1981, mais bien
en 1982. C'est ça?
M. Lessard: La date du 1er avril 1981 tient toujours, M. le
Président. J'ai indiqué que j'avais reçu le rapport du
comité du ministère et des municipalités qui avaient
travaillé sur ça, que je l'analyserais en conséquence et
que nous verrions si les objections qui sont apportées par l'Union des
municipalités et l'Union des conseils de comté en ce qui concerne
le 1er avril 1981 sont valables; sinon, nous avons l'intention de respecter les
objectifs du livre blanc, à savoir le 1er avril 1981.
M. Rivest: M. le Président, c'est terminé pour ce
qui est des remarques générales et, à moins que d'autres
collègues qui sont très attentifs à nos discussions
n'aient d'autres questions d'ordre général, quant à moi,
je serais prêt à passer au programme 1 avec le
député de Charlevoix.
Gestion des ressources fauniques
Le Président (M. Laberge): J'appelle le programme 1,
Gestion des ressources fauniques. Est-ce qu'il y a des questions
particulières sur les
éléments ou si vous attaquez les trois
éléments de front? Elément 1.
M. Mailloux: Les trois de front.
Le Président (M. Laberge): Eléments 1, 2 et 3.
Discussion ou questions M. le député de Charlevoix.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre avait une déclaration
à faire quant au programme...
M. Lessard: M. le Président, nous avons eu avec le
représentant de l'Union Nationale à discuter un peu d'abord du
secteur des loisirs parce qu'on s'était entendu avec le
représentant du Parti libéral pour attendre, en fait, le
député de Charlevoix pour discuter de la chasse et de la
pêche.
M. Rivest: On peut passer l'après-midi...
M. Lessard: Le député de l'Union Nationale, le
député de Nicolet-Yamaska, avait soulevé un certain nombre
de questions concernant la gestion de la faune, auxquelles nous avons
répondu. Je pourrais préciser les différents programmes ou
les orientations comme telles, mais je n'ai pas de déclaration
préliminaire à faire.
M. Mailloux: M. le Président, avec le mal de tête
que j'ai depuis pas mal longtemps, ce n'est pas mon intention de revenir sur
l'ensemble des questions qui ont pu être posées par mon
collègue de l'Union Nationale. J'imagine qu'on a répondu à
la plupart des questions. On a parlé du permis de pêche,
j'imagine?
M. Lessard: Vous savez que c'est en vertu d'une
délégation de pouvoirs que nous avons reçue du
gouvernement fédéral depuis 1922 que la gestion de la pêche
comme telle relève du gouvernement du Québec. Or, j'avais
envisagé, étant donné certains problèmes que
soulevait la disparition du permis de pêche, de remettre cette
année en vigueur le permis de pêche, peut-être pour une
valeur minime, mais enfin de le remettre en vigueur, mais je n'ai pu le faire
étant donné l'ensemble des délais, puisque nous devons
soumettre, encore une fois, dans ce secteur comme dans bien d'autres, toute
notre réglementation au gouvernement fédéral avant que
nous puissions la soumettre au Conseil des ministres du Québec. En
même temps, non seulement nous devions faire cette consultation avec le
gouvernement fédéral, mais nous devions aussi présenter
une loi à l'Assemblée nationale, parce que l'un des avantages du
permis de pêche, c'était l'assurance. Or, comme, en vertu des
modifications à la Loi sur la faune, soit la nouvelle loi 71, le permis
de pêche est disparu, en remettant celui-ci en vigueur, nous n'aurions
pas eu l'assurance qui était attachée au permis de pêche
auparavant. C'est pourquoi cette année il n'est pas question
d'envisager, pour l'année 1980/81, de remettre en vigueur le permis de
pêche parce qu'il aurait été impossible pour la saison de
soumettre ça au gouvernement fédéral, d'adopter une loi
à l'Assemblée nationale et de remettre en vigueur le permis de
pêche.
Les avantages du permis de pêche, c'est que ça nous
permettait d'avoir des statistiques régionales et ça permettait
aussi à nos auxiliaires de demander à quelqu'un qui faisait de la
pêche de s'identifier ou de montrer son permis. Ce n'est plus le cas
maintenant puisqu'il n'y a plus de permis de pêche. En relation avec les
avantages qui sont attachés au permis de pêche, nous prendrons une
décision au cours de l'année.
M. Mailloux: Mais au moment où le permis de pêche a
disparu, de quelle façon les fonctionnaires attachés à la
conservation pouvaient-ils "faire" des infractions quant à la limite de
prises, étant donné qu'il n'y avait pas de permis?
M. Lessard: De quelle façon, excusez-moi?
M. Mailloux: Les infractions pouvaient-elles être "faites"?
Dès qu'il y avait un dépassement de la limite permise, il y avait
quand même infraction?
M. Lessard: Oui.
M. Mailloux: Cette personne-là pouvait revenir à la
pêche, même avec une infraction, et il n'y avait pas de
problème pour elle?
M. Lessard: Son permis de pêche ne pouvait pas être
suspendu.
M. Mailloux: II n'y en avait pas.
M. Lessard: II n'y en avait pas. Elle était quand
même soumise à la Loi sur la faune, à savoir sujette
à payer des amendes prévues à la loi 71. (17 h 15)
M. Mailloux: J'imagine qu'on a déjà parlé de
la formule d'exploitation des ZEC. Est-ce que le ministre voudrait nous dire,
comme son collègue qui l'a précédé, s'il est
satisfait de l'exploitation des ZEC, s'il est satisfait de la surveillance qui
a été faite sur l'ensemble du territoire? Je pense qu'on ne peut
pas oublier que tous les lacs ont été soumis à une
pression assez forte. Est-ce que le ministre voudrait faire un commentaire ou
si ce commentaire a déjà été fait?
M. Lessard: Oui, j'ai fait le commentaire très longuement.
Je vais essayer de résumer, cette fois. J'ai fait un commentaire
très longuement, l'autre jour, en réponse au député
de l'Union Nationale. D'abord, lorsque nous envisageons une opération
d'accessibilité ou d'ouverture de l'ensemble des territoires du
Québec, il est normal que cela soulève des questions,
particulièrement de ceux ou de celles qui ont été
privilégiés par le système antérieur. Il y a eu des
réactions certaines de la part des anciens propriétaires de clubs
privés qui nous déclaraient que les territoires allaient
être
vidés si on en ouvrait l'ensemble à la population. Il est
certain que la meilleure façon de protéger un territoire c'est de
le rendre inaccessible à tout le monde. J'avais d'ailleurs eu ces
réactions et j'ai donné ces exemples lorsque j'ai eu, en 1965,
par exemple, à me battre pour la fondation de l'Association chasse et
pêche, qui était l'ex-Forestville Fishing Club. On nous disait que
si c'était ouvert à l'ensemble du public la faune allait
complètement disparaître. Or, je peux vous assurer, pour avoir
été président de cette association, pour l'avoir vu
fonctionner, pour avoir été membre de ce ZEC, que c'est encore
l'un des meilleurs territoires du Québec actuellement, et cela fait
quinze ans que ce territoire est ouvert à l'ensemble du public.
Il y a certainement des ajustements à faire. J'en ai fait un
certain nombre, particulièrement les $3 pour les gens qui étaient
membres d'une ZEC extérieure, d'une ZEC de Montréal, par exemple,
mais qui se dirigeaient vers une ZEC ou qui allaient pêcher dans une ZEC
de Charlevoix. Maintenant, cette personne est obligée de payer un droit
de passage pour éviter ce que nous avions vécu dans le
passé, à savoir une vente massive de cartes de membre qui
avantageaient particulièrement des ZEC qui étaient dans des
régions où il y avait des activités sportives comme le
Salon du camping. Puisque vous aviez la possibilité d'acheter, par
exemple, votre carte de ZEC dans n'importe quelle ZEC, soit la ZEC Lavigne, la
ZEC des neiges, et en même temps avoir accès à l'ensemble
des ZEC du Québec, vous ne choississiez pas votre ZEC comme telle. Pour
corriger cela, j'ai établi un droit de passage de $3 pour quelqu'un par
exemple, qui est membre de la ZEC X et qui irait dans la ZEC Y. Maintenant, il
doit payer un droit de passage de $3 pour compenser pour l'entretien des routes
et l'ensemble des services.
Je pense que, globalement, je le disais à l'ouverture de cette
commission parlementaire, on se rappelle que du temps des clubs privés,
98% du territoire accessible étaient contrôlés par 1/2% de
la population. L'ouverture des ZEC nous a permis de donner une
accessibilité au territoire à 122 000 personnes, autour de 120
000 l'an passé, ce qui nous a permis de multiplier par quatre, au niveau
des 59 territoires et maintenant 60 territoires de ZEC, l'accessibilité
aux territoires. Vous allez m'indiquer qu'il y a une pression très forte
qui est faite sur les lacs et que certains lacs ont été
fermés. Il ne faudrait quand même pas charrier quand on dit que
certains lacs ont été fermés. Avec les ZEC, nous avons
formé aussi des zones d'aménagement contrôlées
où nous avons mis des biologistes pour faire l'analyse des lacs. Or,
lorsqu'un lac est fermé par une ZEC sur la recommandation du biologiste
du ministère, ceci ne veut pas dire que ce lac a été
nécessairement vidé. Ceci veut tout simplement dire que la
pression de pêche sur ce lac, pour permettre justement la reproduction du
poisson, est à un niveau qui ne permet plus la pêche.
Je reprenais une expression à l'ouverture de cette commission
parlementaire, que le député de Charlevoix va très bien
comprendre parce qu'il est dans une région rurale; comme je le disais,
il s'agit de faire de la jachère. C'est-à-dire que dans une
période déterminée, au cours d'une période d'un an,
deux ans ou trois ans, certains secteurs de ZEC sont pêchés et,
par la suite, on ferme ces secteurs pour permettre à d'autres secteurs
d'être ouverts et pêchés. Cela permet, en même temps,
aux secteurs qui ont été fermés de se renouveler.
Globalement, actuellement, on ne peut pas parler de diminution intensive
de la faune au niveau des ZEC. Contrairement à ce qu'on a dit le
député de Joliette-Montcalm n'est pas ici, mais il y a d'autres
députés qui y ont travaillé cela n'a pas
été une politique improvisée, c'est une politique qui a
été particulièrement travaillée. Regardons
certaines cartes du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, dans le temps, particulièrement la région de
Laurentides-Labelle, où les gens n'avaient même pas accès
à une parcelle de territoire sans être membre d'un club
privé; c'était devenu inacceptable.
Je me suis battu. Dans le temps où j'étais dans
l'Opposition, et je continue à le croire, c'était devenu un
système féodal, où, comme au moyen âge, les citoyens
du Québec étaient des braconniers par obligation, excepté
les privilégiés. Pour aller chasser un chevreuil, il fallait
entrer sur des territoires privés. Cette politique était
inacceptable et, quant à moi, il reste certainement quelques corrections
d'ajustement.
J'ai eu l'occasion de faire une rencontre, le 1er mars dernier, avec
l'ensemble des ZEC. Je pense que contrairement à tout ce qu'on peut
écrire... Il y a des mécontents, c'est normal. C'est normal qu'il
y ait des mécontents. Si j'avais été propriétaire
d'un club privé et qu'on m'avait enlevé ma
propriété, que j'avais eu 25 milles carrés de territoire
pour 15 membres d'un club privé, je vous avoue que j'aurais
peut-être réagi comme ça. Ce sont des privilèges
qu'on veut conserver. Mais les gens qui n'avaient pas accès à ces
territoires, ils en sont entièrement satisfaits maintenant.
Il y a des corrections à apporter. Il faut bien se dire une
chose, il ne faut pas que les gens s'attendent non plus à ce que tout
soit gratuit; il faut que les chemins soient entretenus, il faut que les
travaux soient faits. Après avoir rencontré l'ensemble des ZEC,
il y a un taux de satisfaction assez satisfaisant, même s'il y a des
corrections à apporter.
M. Mailloux: M. le Président, je n'ai pas envie de
défendre mes intérêts, parce que je n'avais pas auparavant
de club privé, je n'en ai pas maintenant, mais j'ai un lac privé
et, aujourd'hui, il est vidé par tout le monde, sans qu'on puisse les
arrêter.
M. Lessard: Vous aviez un lac privé qui est aujourd'hui
vidé par tout le monde?
M. Mailloux: On a un lac artificiel, tout le monde est
maître, parce qu'ils se disent que les lacs... Je laisse passer
ça.
Le ministre dit que, dans les années antérieures, seuls
quelques privilégiés avaient des clubs privés; c'est
éloquent en partie. Il y avait quand même eu pendant une dizaine
d'années un rachat par le gouvernement de territoires, d'installations;
le parc des Laurentides, entre autres, était une des régions
où le poisson était abondant, mais où il y avait un
contrôle par les fonctionnaires et par les occasionnels qui
étaient engagés.
Ce que je voudrais dire au ministre, c'est ceci: II m'est arrivé
d'aller deux fois l'année passée dans des ZEC de la région
où je demeure et j'ai été très surpris de constater
que certains phénomènes mentionnés par des journalistes
s'avéraient partiellement assez vrais. Je vais donner des exemples,
entre autres, au ministre. Pour que les fonctionnaires du ministère
s'assurent qu'un lac n'est pas rendu à l'état
d'épuisement, je pense qu'il faut que des rapports journaliers de la
pêche aient été faits.
Je voudrais bien que le ministre me dise de quelle façon est
contrôlé, à la barrière d'une ZEC, le parcours que
va faire un pêcheur. Je dis ça au ministre pour la raison
suivante; alors qu'on avait déclaré aller sur tel lac, où
on est allé en fait, on s'est aperçu que ces gens, à la
même heure, se ramassaient dix milles plus loin.
Tout le monde faisait la même déclaration quand ils
passaient à la barrière: On a pêché sur tel lac, on
a pêché sur tel lac. Ils ont assez pêché sur tel lac
que la saison ne faisait que commencer, personne n'y était allé,
mais le lac était fermé. Des exemples comme cela, il y en a
quelques-uns dans Charlevoix.
Tantôt le ministre a dit que lorsque les ZEC se sont
organisées, le grand public y a eu accès. Est-ce que le ministre
ne se rappellerait pas également que lorsque les ZEC ont
été mises en place, les anciens propriétaires de clubs
privés se sont dépêchés de faire partie des bureaux
de direction dans maints cas pour une protection qui était visible? Je
ne suis pas capable de comprendre comment les fonctionnaires du
ministère peuvent s'assurer qu'un lac est rendu à l'état
d'épuisement quand il n'y a aucun contrôle sur l'endroit où
va un pêcheur.
Que le ministre aille dans le parc des Laurentides, qu'il aille sur les
ZEC, qu'il surveille un pêcheur à longueur de journée et
qu'il me dise combien il a fait de lacs dans la journée et quelle
déclaration il fait en sortant, le soir.
M. Lessard: J'arrive justement d'une ZEC. J'y suis allé en
fin de semaine. Il faut quand même se dire une chose, M. le
député. Il faut faire confiance au monde. Pensez-vous
honnêtement que les déclarations qui nous étaient faites
par les clubs privés antérieurement étaient de bonnes
déclarations?
M. Mailloux: Je n'endosse pas cela.
M. Lessard: On va arrêter de charrier pour regarder un peu
le système antérieur. Je ne vous dis pas qu'il n'y a pas de
problèmes au sujet du système actuel. Mais quand on nous parlait
d'un contrôle de la faune sur les territoires privés et qu'on
constatait au ministère je me rappelle l'avoir indiqué
à l'ancien ministre Claude Simardqu'il y avait eu quelques minimes
infractions, 20 infractions dans l'année sur l'ensemble des clubs
privés, pensez-vous honnêtement que c'étaient tous de bons
pêcheurs, d'excellents pêcheurs et d'excellents protecteurs de la
faune? Je dis: Un instant!
Ces infractions étaient faites non pas par le gardien du
territoire privé; 90% de ces infractions n'étaient pas faites par
le gardien du territoire privé, mais par des agents de conservation qui
s'adonnaient à passer par là.
L'ancien système, arrêtons de le glorifier. On peut en
parler longtemps.
M. Mailloux: Je ne défends pas l'ancien système de
protection.
M. Lessard: On a combien de permis de pêche qui peuvent se
vendre annuellement? On calcule environ 600 000 pêcheurs, 600 000
personnes qui, au cours de la dernière année, achetaient des
permis de pêche. Pensez-vous qu'on peut mettre un gardien par
pêcheur? Je pense que les Québécois ne sont pas plus fous
que les autres. Ce que j'ai toujours dit, c'est que la meilleure protection
pour des territoires donnés était de permettre aux citoyens d'y
avoir accès et en même temps de gérer leurs ressources.
Je peux vous citer le cas de Baie-Trinité.
A Baie-Trinité, il y a eu deux petites erreurs l'an passé.
Il y a là une des rivière qui sont le mieux conservées
parce qu'elle est ouverte au public. Et le pêcheur de saumon est l'un des
meilleurs gardiens du saumon au Québec.
Mais quand vous me demandez comment le ministère peut
contrôler tout cela, je vous dis que c'est impossible, à moins de
faire une certaine confiance. Je suis allé dans une ZEC en fin de
semaine. Nous étions cinq et nous avons sorti 63 truites. Nous avons
respecté, je pense, le règlement. Nous sommes allés sur
trois lacs. Nous avons précisé les endroits où nous avions
pris les truites.
Pourquoi me cacherais-je? Pourquoi les citoyens se cacheraient-ils?
Pourquoi toujours mettre le doute sur le citoyen? Pourquoi me cacherais-je
d'avoir pris 14 truites à tel lac et trois autres à tel autre?
Nous avons rempli un rapport complet à la sortie de la ZEC, avec le
gardien, pour dire à peu près sur quels lacs nous étions
allés, de même que le nombre de truites que nous avons prises. Je
vous avoue que nous avons peut-être déclaré avoir pris 22
truites à un endroit alors que nous en avions pris 23. Ce n'est pas cela
qui va changer les statistiques.
Je pense que sur cela, on fait confiance au citoyen. C'est normal.
M. Mailloux: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: A la tribune libre d'un journal qui passe dans la
région, je suppose que le ministre a dû voir cela?...
M. Lessard: Oui. (17 h 30)
M. Mailloux: C'était quand même, sernble-t-il, un
employé occasionnel du ministère, un employé que je ne
connais pas. J'ai tenté de le rejoindre au téléphone pour
savoir si je pouvais me servir évidemment de sa lettre. Je n'ai pas
été capable de le rejoindre. Sa femme a
téléphoné à nouveau à ma secrétaire
en disant: Oui, cela a même paru dans le journal. C'est avec la
réserve qui s'impose, mais c'est sous sa signature; il donne même
son numéro de "badge". Je voudrais m'excuser du départ. Le
ministre pourrait lire l'article au complet, les salutations. "M. Mailloux, je
suis un gars qui s'est impliqué bénévolement, depuis vingt
ans, à protéger notre faune. Aujourd'hui, avec beaucoup de peine,
je vois tout saccagé et sur le point de disparaître avec
l'insouciance et la complicité du gouvernement à des fins
politiques." Je laisse passer les affaires politiques, si vous voulez, mais on
va revenir sur les faits qui sont exposés. "C'est un vrai
désastre, M. Mailloux. Comme j'avais beaucoup d'expérience en
forêt et que je connaissais bien le territoire de Charlevoix, en 1977,
quand le gouvernement a créé les ZEC, je me suis impliqué
encore plus. Je ne suis engagé sur une fameuse ZEC qui est celle des
Martres, près de Baie-Saint-Paul et de Saint-Urbain. J'y ai
travaillé la saison de 1977 et de 1978. J'en ai vu de toutes les
couleurs. En plus des braconniers ordinaires, les administrateurs viennent le
pratiquer et braconner eux aussi d'une autre manière. Croyez-le ou non,
j'ai "fait" à moi seul 200 infractions de toutes sortes du temps que
j'ai travaillé sur la ZEC, à part celles que je n'ai pas pu
faire, celles qui étaient camouflées par les dirigeants des ZEC.
Quand les dirigeants ont vu que j'étais trop bon auxiliaire de
conservation, ils m'ont mis à la porte. Aujourd'hui, le ministre Lessard
vient dire qu'il n'y a pas de braconnage. Je trouve cela terrible, car,
aujourd'hui, j'en ai la preuve, je suis dehors, je ne puis plus travailler dans
les ZEC à cause d'expérience et de droiture et le
ministère n'est pas capable de rien faire et laisse agir les
destructeurs de la faune en le encourageant à coûts de millions.
Je suis découragé et écoeuré après tant de
travail que j'ai fait pour protéger mon patrimoine faunique et je vois
aujourd'hui la destruction massive sur le territoire. M. Mailloux, vous pouvez
vérifier au ministère. Mon numéro d'insigne est 760." La
signature est là. Je m'aperçois évidemment que, dans un
journal du comté, c'est un citoyen membre de la ZEC des Martres, mais
qui vient de la rue L'Acadie, à Sorel, qui endosse cette plainte en
disant que tout ce qu'on a donné comme remerciement à un des
meilleurs auxiliaires qui ont protégé ce territoire a
été de le foutre à la porte.
M. Lessard: D'accord, je prends la lettre. Je la prends, parce
que, écoutez, il faut faire attention.
M. Mailloux: Je la donne avec la réserve qui s'impose.
M. Lessard: Oui, avec les réserves qui s'imposent. Il faut
faire attention. On vérifiera. Quand on dit dans cette lettre-là
à un moment donné que le ministre Lessard dit qu'il n'y a pas de
braconnage, écoutez...
M. Mailioux: Non.
M. Lessard: ... il y a une chose, par exemple, que je peux vous
dire, c'est que ce n'est pas avec les ZEC que le braconnage va
disparaître et ce n'est pas non plus avec les anciens clubs privés
que le braconnage n'existait pas. Le braconnage existait passablement plus. Il
y avait un braconnage de contestation, comme on l'appelait à un moment
donné. Il existait passablement plus sur certains territoires qui
étaient plus privés ou autant, mais on ne le disait pas. C'est un
peu la même chose. Je ne vous dis pas, je ne vous ai pas dit tantôt
que cela ne soulève pas de problèmes. Je ne vous le cache pas.
Que voulez-vous qu'on fasse? C'est qu'on est victime justement de politiques
qui ont été retardataires. Je m'excuse, mais je dois le dire. On
était la seule province, parce qu'on est encore limité à
une province, qui fonctionnait selon le système féodal existant,
le système des clubs privés. Cela n'existe pas en Ontario. On n'y
fonctionne pas comme cela. Il n'y a pas une province qui a maintenu ses clubs
privés. Cela fait des années et des années que ce
système a été aboli dans l'ensemble du Canada et
même aux États-Unis. C'est pourquoi les Américains s'en
venaient chez nous pour avoir des territoires privés à eux
autres. Or, on est victime un peu de ces politiques dans le sens que les
Québécois n'ont jamais eu conscience que les ressources
fauniques, c'étaient à eux autres; que tuer un orignal,
c'était voler l'État pour $25 000 ou $30 000. Je peux vous donner
des cas, par exemple, où, à Baie-Trinité, les gens de
Baie-Trinité n'avaient même pas le droit de venir sur le pont pour
voir des Américains pêcher le saumon. On les sacrait dehors.
Comment voulez-vous que ces citoyens-là aient l'objectif de
protéger une rivière à saumon qui ne leur rapportait
absolument rien, excepté cinq ou six jobs, à un moment
donné, si vous voulez pour quelques personnes qui étaient
là?
A Baie-Trinité actuellement, à la suite d'une
éducation, c'est normal, je le disais tout à l'heure, douze
personnes travaillent pratiquement durant une période de huit mois par
année. Même si une partie de la population de Baie-Trinité
se battait contre moi en 1971, quand j'ai commencé à me battre
pour la libération de la rivière, aujourd'hui, allez demander
à ces gens s'ils veulent revenir au système antérieur des
compagnies, vous allez voir leur réponse. Il est certain que nous
devrons accentuer l'éducation du public, accentuer l'éducation
sur l'environnement, mais ceci ne peut pas se faire en fermant les territoires
à l'ensemble des citoyens qui veulent avoir accès à ces
territoires. Il
est certain que si on crée des réserves et qu'on confie
ces réserves à des privilégiés du régime, on
a de bonnes chances que les ressources soient maintenues beaucoup plus
longtemps, mais il y a du monde maintenant qui exige d'avoir accès aux
loisirs. Loisir veut dire non seulement chasse et pêche, mais autre chose
aussi. Donc, on va la regarder sa plainte. La meilleure chose qu'il aurait pu
nous faire, par exemple, il l'a faite dans les journaux... L'engagement des
auxiliaires pour les ZEC, cela va être quelque chose qu'il va falloir
regarder. Que des administrateurs de ZEC ne puissent pas... On l'a
modifié un peu cette année avec les nouveaux critères
d'engagement, c'est-à-dire que pour engager un fonctionnaire maintenant,
on a des concours, il doit passer des examens. Il va falloir envisager
justement la possibilité que lorsqu'une ZEC décide de
congédier je dis bien la possibilité, parce qu'il faut
respecter une certaine autonomie aussi un agent de la faune qui a
fonctionné à l'intérieur d'une ZEC, on vérifie si
véritablement il y a des raisons pour le faire.
M. le député, je prends la lettre que vous me
déposez, qui est parue d'ailleurs dans le journal. On va vérifier
les faits, parce que c'est là, une partie. Peut-être que nous
allons avoir la réaction aussi du conseil d'administration des ZEC. Il y
a une chose, par exemple, que je dois dire. J'ai été
administrateur de l'Association de chasse et de pêche, et comme
administrateur de l'Association de chasse et de pêche, je vous avoue que
si j'avais commis à moins que cela change dans différentes
régions une infraction à la chasse ou à la
pêche, j'ai l'impression que je n'y serais pas resté longtemps.
Les administrateurs que j'ai connus au niveau des ZEC et au niveau des
associations de chasse et de pêche du temps, c'étaient des gens,
à mon sens, qui étaient respectueux de la faune. Je ne peux pas
comprendre il y a une question de sentiment d'appartenance aussi qu'il
faut développer que des administrateurs de ZEC vont
congédier un bon responsable ou un bon auxiliaire. On va vérifier
les faits.
M. Mailloux: De toute façon, comme sa lettre est publique,
qu'il a donné la permission évidemment qu'elle soit soumise
à la commission, et qu'il a travaillé deux ans dans une ZEC,
c'est quand même un témoignage qui mérite une
vérification...
M. Lessard: Certainement.
M. Mailloux: ... des quelque deux cents infractions qu'il a
trouvées. J'imagine que c'est sûrement quelqu'un qui a
travaillé dans ce territoire valablement. Est-ce qu'il a le droit
d'accuser les dirigeants qui cherchent à se protéger actuellement
devant le trop grand nombre d'infractions qui ont été commises?
Je pense que cela mérite d'être vérifié.
M. Lessard: C'est cela. Je retiens la remarque du
député.
Le Président (M. Laberge): La lettre que vous aviez est
transmise au ministre.
M. le député de Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Je ne veux pas atténuer la portée de
ce que le député de Charlevoix avance. Je pense qu'il arrive des
exceptions partout...
M. Mailloux: Ce n'est pas moi qui l'avance.
M. Chevrette:... je suis d'accord avec vous. Il y a une chose qui
m'a frappé et qu'il est peut-être bon de porter à
l'attention du public, parce que c'est un endroit privilégié pour
le faire, c'est que beaucoup d'administrateurs de clubs privés sont
devenus administrateurs de ZEC.
M. Mailloux: C'est ce que j'ai dit tantôt.
M. Chevrette: Cela m'a frappé beaucoup chez moi; en
particulier, tous ceux qui s'étaient occupés des ACEF au
début sont devenus soit présidents, soit secrétaires ou
trésoriers des ZEC, en tout cas, dans ma région.
M. Lessard: On ne peut pas dire...
M. Chevrette: Si on juge aussi sévèrement les
administrateurs, dans certains milieux, on peut peut-être ajouter que
c'est parce qu'ils avaient l'expérience de ce qu'ils font
aujourd'hui.
C'est peut-être là qu'avec une sensibilisation un peu plus
grande que les gens de la base, les membres des ZEC seront plus prudents dans
le choix et dans la sélection de leurs propres dirigeants.
Personnellement, je pense que, de plus en plus je regardais les
réunions de ZEC il y a de l'intérêt et des gens qui
assistent aux assemblées générales, qui exigent des
rapports, qui exigent des statistiques, qui exigent vraiment les données
précises de ce qui se passe au niveau de leur propre ZEC, et c'est de
bon augure, en tout cas. Si on avait attendu d'avoir la formule parfaite, je ne
suis pas certain qu'on aurait commencé. Je pense que c'est une formule
qui va se perfectionner au fur et à mesure que les ans vont passer et
qu'on aura quelque chose de fort valable dans quelques années.
Entre-temps, je me dis qu'il n'y a pas plus de braconnage dans les ZEC
qu'il y en a dans les parcs. Cela, je pourrais vous le dire par
expérience. J'ai vu des gens qui se vantaient d'avoir été
sur le Mastigouche et d'être sortis avec 75 truites à deux et qui
n'ont pas nécessairement été fouillés ou qui
avaient camouflé ça dans quelque... Je ne sais pas comment on
appelle ça directement, mais on dévisse allègrement
certains fanaux et on bonde les ailes de la voiture de poissons et, à la
sortie du parc, on les remet sur la glacière. Ce sont des gens qui vont
dans les parcs, dans les réserves. Dans les ZEC, c'est bien sûr
qu'il doit y en avoir. Je suis convaincu qu'il n'y en a pas plus, parce qu'aux
entrées de ZEC maintenant, comme
le disait le ministre tantôt, on exige des rapports. Si le gars a
fait deux lacs dans la journée... On se permet même des conseils
présentement.
Je sais qu'il y a des ZEC dans mon milieu où on dit: Ecoute, si
tu vas à tel lac, je dois te dire qu'il y a au moins trois chaloupes sur
le lac et à trois vous allez être passablement mal en point pour
pêcher allègrement. Par contre, il y a tel ou tel lac sur lesquels
il n'y a aucun pêcheur aujourd'hui. Parce qu'ils leur demandent
même au départ. Il y a un certain dirigisme non imposé qui
s'effectue, qui est de bon augure, et je pense que le véritable
pêcheur, le véritable sportif se plie facilement à ce genre
de contrainte naturelle.
Quant aux "poachers", comme on les apelle dans notre coin, vous en aurez
partout, dans les parcs, dans les ZEC, un peu partout. Mais je pense qu'on doit
chercher à les éliminer.
Quand on parlait de... Il y a un aspect qui m'a beaucoup frappé,
moi, dans ce que le ministre disait tantôt, ce sont les fameux "poachers"
par vengeance, ceux qui essayaient d'aller à la pêche dans un
milieu comme le mien et qui étaient entourés, par exemple, de
clubs privés et qui ne pouvaient pas aller à la pêche sauf
dans la rivière l'Assomption, où il ne nage plus rien. Qu'est-ce
qu'ils faisaient?
Une Voix:...
M. Chevrette: Ils partaient et allaient se chercher de la truite
d'une autre façon. Là, il y avait du véritable braconnage.
Parce que comme ils ne pouvaient pas y aller souvent, par crainte de se faire
prendre, quand ils y allaient, ils en prenaient beaucoup.
Ce n'est pas parce qu'il y a une ZEC ou parce qu'il y a une
réserve que le gars qui va aller percer la glace au printemps et qui va
emplir je ne sais pas combien de récipients avant de s'en retourner chez
lui, ça n'existera pas; on n'a pas le droit de tuer, mais il y a des
meurtres. On n'a pas le droit de voler, mais il y a des vols.
Donc, ce n'est pas parce qu'on a créé les ZEC, mais le
principe fondamental, par exemple, qui est là, c'est qu'aujourd'hui, ce
n'est pas réservé à une classe d'élite, le droit
d'aller à la pêche. Cela, je trouve ça extraordinaire et,
en particulier, venant du Parti libéral, il faudrait peut-être se
rappeler que vous faites beaucoup de lutte sur les droits individuels par
rapport aux droits collectifs. L'accessibilité à la faune est un
droit fondamentalement individuel et vous devriez vous réjouir de cette
politique au lieu de vous...
M. Mailloux: Est-ce que vous me permettez de vous faire une
observation, M. le député?
M. Chevrette: Bien sûr.
M. Mailloux: Je disais tantôt que je suis allé deux
fois dans les ZEC l'an passé. Je suis allé à la
pêche pendant 20 ans, mais je n'ai jamais vu par exemple de
phénomène comme j'en ai vu l'an passé dans une ZEC en
particulier, où les sup- posées personnes qui devaient
libérer les territoires privés se sont munies de bonnes jeeps
pour passer dans n'importe quel chemin difficile d'accès, et où
des ponts ont été arrachés volontairement pour que le
grand public ne puisse y aller. Vous allez me faire croire à
l'apogée des ZEC? Un instant!
M. Lessard: Cela se faisait avant. M. Mailloux: Cela se
fait encore.
M. Lessard: M. le député de Charlevoix, je l'ai vu
faire par des compagnies...
M. Mailloux: Je le vois faire par des propriétaires de
ZEC, des bureaux de direction de ZEC.
M. Lessard: ... et je l'ai vu faire avant par des pêcheurs.
Bon! Justement, quand ces gens-là... Ecoutez, on ne changera pas le
monde, le monde sera toujours le monde. Cependant, la différence, c'est
que nous avons décidé de faire confiance aux
Québécois. On a décidé de dire oui aux
Québécois, dire oui à l'accessibilité aux
Québécois. Il est certain que des problèmes comme ceux que
vous avez vus, comme des gens qui jettent leurs poubelles un peu partout, cela
existait avant; ça existe dans les parcs, ça existe dans les ZEC.
Mais le monde sera toujours le monde et il y aura toujours des
problèmes. Cependant, on ne pouvait plus accepter une telle situation et
cela avait été promis, je pense, depuis 1960, dans le
programme... Vous lirez le programme. Je me rappelle, en 1960, j'étais
libéral. J'ai le droit de faire des péchés mortels... J'en
ai fait un. (17 h 45)
M. Chevrette: Sauf pour Gérard-D. Levesque.
M. Lessard: Vous lirez le programme du Parti libéral, la
libération en 1960...
M. Mailloux: En 1960?
M. Lessard: Oui.
M. Mailloux: Je n'étais pas là.
M. Rivest: Moi non plus.
M. Lessard: Mais j'y étais. C'est en 1962 que vous
êtes venu, c'était Lomer Brisson qui se présentait dans
Charlevoix.
M. Mailloux: J'étais là à ce
moment-là. M. Lessard: Contre le Dr Leclerc. M. Mailloux:
J'étais là.
M. Chevrette: Cela a baissé depuis. M. Mailloux:
Qu'est-ce qui a baissé?
M. Lessard: C'était en 1966 dans le programme de l'Union
Nationale, en 1970 dans le pro-
gramme des libéraux avec Claire Kirkland-Cas-grain et Claude
Simard. Ensuite, c'était... On a promis depuis 20 ans 1960, on
est en 1980, c'est ça la libération et l'abolition des
clubs privés. Le seul gouvernement qui l'a fait, c'est nous autres.
M. Mailloux: II y en a eu d'abolis avant. M. Lessard:
Pardon?
M. Mailloux: II y en a eu d'abolis avant. Dans la réserve
de Portneuf, dans la réserve des Laurentides, il y en a eu.
M. Lessard: Je vous avoue que c'était très
limité.
M. Mailloux: Mais c'est un parc assez vaste et qui était
à la disposition du public.
M. Rivest: Progressif.
M. Lessard: C'est ça, progressif, étape par
étape. Je vous dis que votre étape de 20 ans...
M. Rivest: C'est ça, étape par étape.
M. Mailloux: Bien contrôlé.
M. Rivest: C'est une bonne idée, l'étapisme.
M. Lessard: M. le Président, il est certain que des cas
comme ça, je pourrais vous en raconter, des cas où je suis
allé à la pêche et où on a été
obligé de libérer des orignaux qui étaient pris dans des
pièges, des cas comme ça, qui sont connus des individus...
L'important, c'est d'avoir aussi un bon système de conservation, mais un
système de conservation, ça ne veut pas dire avoir un agent de
conservation par client qui entre à l'intérieur des ZEC,
ça veut dire aussi l'éducation du public, et ça...
M. Mailloux: Est-ce que le ministre me renseignerait quant
à l'ensemencement? Devant la pression à laquelle est soumis
l'ensemble des lacs, est-ce qu'il y a eu des quantités
supplémentaires appréciables ajoutées pour l'ensemencement
un peu partout dans la province? Les sommes affectées...
M. Lessard: On m'indique qu'on a fourni aux différentes
ZEC pour $300 000 de truites mouchetées ou autres pour
l'ensemencement.
M. Mailloux: Est-ce que le budget des ZEC a été
augmenté considérablement cette année? Il est
limité?
M. Lessard: Non, c'est 5%. Cependant, ce qui s'ajoute pour
l'ensemencement...
M. Mailloux: Est-ce que le budget est augmenté
considérablement pour les ZEC cette année?
M. Lessard: Non, c'est 5%. Cependant, ce qui s'ajoute cette
année, ce sont les programmes PAT, les programmes d'aide au travail, et
ce qui va possiblement s'ajouter il reste quelques règlements
à faire avec le ministère du Travail c'est un programme
PUE pour permettre l'engagement de jeunes diplômés...
M. Mailloux: Par le ministère du Travail?
M. Lessard: C'est par le ministère du Travail, mais sous
la coordination du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, l'engagement de jeunes diplômés qui sortent de nos
écoles et qui n'ont pas d'emploi, en vue justement d'en arriver non
seulement à une conservation ce n'est pas seulement de la
conservation qu'on doit faire mais à l'aménagement
aussi.
M. Mailloux: Mais, les subventions qui sont actuellement
accordées par votre collègue du ministère du Travail, le
programme d'intégration des jeunes sur le marché du travail,
est-ce que le ministre vient de me dire que c'est pour des spécialistes
qui s'occupent de...
M. Lessard: Le programme a été accepté au
Conseil du trésor. Il reste quelques aménagements avec le
ministère du Travail.
M. Mailloux: II y en a déjà eu de donné.
M. Lessard: Non, ce n'était pas la même chose.
M. Mailloux: J'ai vu passer $250 000 sur deux ZEC en
particulier.
M. Lessard: Non, c'est le programme PAT.
M. Mailloux: Non, Pierre-Marc Johnson, intégration des
jeunes au marché du travail.
M. Lessard: D'accord, mais il faut démêler les deux.
Il y a le programme PAT, le programme d'aide au travail, par exemple pour
l'amélioration de chemins, la construction de chaloupes, etc. Mais j'ai
ajouté un autre programme, c'était le programme de l'an
passé, vers le 15 octobre, qui était arrivé un peu tard
d'ailleurs. On va essayer de s'ajuster cette année. Ce que j'ai
ajouté, c'est le programme PIJE, le programme pour les jeunes, mais
où une ZEC pourra... Maintenant, il reste quelques aménagements.
Le principe est accepté au Conseil du trésor. Une ZEC pourra
engager un jeune spécialiste de la faune et le ministère du
Travail paiera 75% du salaire la première année, 50% la
deuxième année et 25% la troisième année.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre me dirait si l'officier de
conservation du ministère oeuvre encore à l'intérieur des
ZEC ou si c'est donné simplement aux auxiliaires qui travaillent pour
les ZEC?
M. Lessard: Le ministère est quand même encore
responsable et a le droit d'aller sur le
territoire des ZEC; les officiers de conservation ont le droit d'aller,
n'importe quand, sur le territoire des ZEC et de faire des patrouilles.
M. Mailloux: L'an passé, est-ce que ces officiers,
à travers ces territoires, ont fait des infractions eux-mêmes ou
si cela a été laissé complètement?
M. Lessard: II y a eu certainement des infractions, parce que,
dans les tournées que je fais, j'ai eu l'occasion de rencontrer des
officiers du ministère, des agents de conservation qui me disaient
qu'ils avaient fait des infractions. D'ailleurs, je ne vous cache pas qu'il y a
un certain malaise entre, d'une part, les agents de conservation et, d'autre
part, les agents auxiliaires, qu'il va falloir ajuster.
M. Mailloux: Est-ce que les agents de conservation se plaignent
qu'en raison de l'expérience qu'ils ont pu acquérir, on les
laisse de côté actuellement au profit des auxiliaires qui sont
engagés par les ZEC?
M. Lessard: Vous comprendrez que les agents de conservation ou le
syndicat des agents de conservation a des revendications à faire.
Actuellement, on a 500 agents auxiliaires...
M. Mailloux: Je comprends que, dans le passé, les
conventions de travail n'ont jamais permis que les gardiens de barrières
ou autres puissent agir comme agents de conservation, c'était en raison
des conventions de travail. C est encore le phénomène en cause
actuellement. Ils s'opposent à ce que des auxiliaires puissent faire ce
travail.
M. Lessard: Normalement, le gardien de la barrière est
agent auxiliaire et a le droit de se promener à l'intérieur de la
ZEC pour aller faire des infractions. Cependant, s'il est pris à la
barrière, il ne peut pas aller se promener n'importe où et les
ZEC nomment aussi, selon le territoire deux ou trois agents auxiliaires.
Voici le problème qui se pose. Je disais tout à l'heure
qu'il y avait actuellement environ 500 agents auxiliaires, pour les
rivières à saumons, qui n'ont pas les mêmes pouvoirs que
les agents de conservation en ce qui concerne le droit d'arrestation et autres.
Nous avons à peu près 530 agents de conservation. Or, les agents
auxiliaires ne sont pas syndiqués. Il est certain que les agents de
conservation voudraient bien faire en sorte que les agents auxiliaires
deviennent des fonctionnaires du gouvernement comme eux, mais vous savez
à quel prix, combien ça pourrait nous coûter. C'est certain
qu'il y a des petits problèmes comme ça.
J'ai discuté avec les agents de conservation et il y aurait
possiblement moyen de trouver des ajustements, faire en sorte que l'agent
auxiliaire doive suivre un cours pour le devenir c'est ce que nous
faisons actuellement et faire en sorte aussi, comme vous l'indiquiez
tout à l'heure, qu'un agent auxiliaire ne soit pas mains et poings
liés auprès des administrateurs de ZEC, voir quels ajustements
pourraient se faire pour que les agents auxiliaires soient mieux
protégés et plus capables de faire leur travail.
Mais vous comprendrez qu'il nous est impossible comme gouvernement...
C'est dans ce sens justement qu'on a voulu remettre à la population la
gestion d'une partie du territoire. Parce que figurez-vous, pour prendre un
cas, parce que ce sont des agents auxiliaires qui fonctionnent, que si je
prenais la rivière à saumons de Baie-Saint-Paul, la
rivière du Gouffre, et que ce soit le ministère qui la
gérerait directement, il serait possible de constater que ce sont cinq
ou six agents de conservation, qui viennent de l'extérieur du milieu,
qui sont employés sur cette rivière, alors que les gens du milieu
ne pourraient pas travailler. Vous connaissez les critères de la
fonction publique, onzième année, toute l'affaire. On essaie d
ajuster ça, mais il y a des petits problèmes qui se
soulèvent.
M. Mailloux: Le ministre a fait référence au
saumon. Est-ce que dans la déclaration ministérielle qu'a faite
le ministre récemment il y avait des crédits budgétaires
pour l'année financière en cours? Je pense que non.
M. Lessard: II y avait le crédit de conservation de S1
million et il y aura une demande de transfert de crédits ou une demande
de fonds de suppléance au Conseil du trésor.
M. Mailloux: Pour passer à un autre domaine
d'activités, je vois plusieurs articles de journaux qui traitent...
M. Chevrette: Sur les agents auxiliaires...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Je me demande si un agent auxiliaire ne devrait pas
relever des agents de conservation. Je vais vous dire pourquoi.
M. Lessard: C'est la question que soulève M. le
député.
M. Chevrette: Quand vous dites que l'embauche est faite par les
gens de la ZEC, on tombe dans le même vice qu'autrefois le gardien de
club ne regardait pas ses payeurs, c'est-à-dire ses dirigeants. Je pense
qu'il y a un vice à ce point de vue. Je me demande si une ZEC ne devrait
pas faire connaître ses besoins aux agents auxiliaires pour qu'on puisse
avoir un contrôle par les agents, de sorte qu'il y aurait une
sécurité d'emploi. S'il y a des plaintes, ils les adresseraient
à qui de droit, parce qu'il y a une autorité régionale un
peu partout. Et deuxièmement, on serait sûr que le travail serait
un peu uniforme au niveau de l'ensemble des ZEC.
Ce serait une suggestion. Il y a des exemples qui nous sautent aux yeux.
C'est à peu près le
même phénomène que les clubs privés,
où le gardien était embauché par le conseil
d'administration et était forcément obligé de fermer les
yeux. C'est la même chose au niveau des ZEC.
Si cela pouvait s'avérer une suggestion de la commission, je ne
détesterais pas cela.
M. Lessard: Lorsque je soulignais qu'on envisageait
peut-être autre chose, c'est à la suite d'une tournée que
je faisais dans la région de la Gaspésie et de
Kamouraska-Témiscouata. J'ai rencontré des agents de conservation
et j'ai discuté avec eux de différentes possibilités
d'aménagement. Cela pourrait en être une. Il y a toujours le
problème d'autonomie des ZEC qu'il faut envisager. Le problème
qui a été soulevé, dans Kamouraska-Témiscouata,
correspond exactement au problème que vous soulevez, M. le
député de Joliette-Montcalm. Et pour l'an prochain parce
que je ne pouvais rien faire cette année, étant donné que
la saison était assez proche on va regarder, en tout cas
je ne vous donne pas de solution la possibilité d'avoir un
meilleur contrôle sur les agents auxiliaires.
Actuellement, cependant, l'agent auxiliaire qui est engagé par
une ZEC doit suivre un cours qui est donné par un agent de conservation.
Mais comme tel, je ne pense pas que le choix relève du ministère.
Cela relève de la ZEC. C'est conjoint. Le congédiement, c'est
autre chose.
Une Voix: ...
M. Lessard: Je comprends très bien votre idée. J'en
tiens compte.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): II reste
aussi que j'ai vu, à un lac en particulier de la ZEC, le soir à
la jetée publique, que personne ne pouvait rester là passé
sept heures et ne pouvait rentrer avant sept heures le lendemain matin. Par
contre, les propriétaires de chalets couchaient là. J'en ai
appris de belles. Le lac s'est vidé ou les truites ont diminué
dans le lac, mais ce n'est pas le public tel quel qui est allé les
chercher, ce sont les anciens propriétaires de clubs privés. Ils
couchaient là et ils défendaient au public de coucher sur la
jetée publique.
M. Lessard: On peut parler de bien des phénomènes
en relation avec cela. Il y a eu aussi le phénomène que certains
membres de clubs privés, quand ils se sont aperçus qu'ils
perdaient leur territoire, ont fait une pression considérable.
M. Mailloux: Mais à l'inverse de ce que vient de nous dire
mon collègue, on voit...
M. Lessard: II y a toutes sortes d'expériences.
M. Mailloux: ... toutes sortes de phénomènes. J'ai
déjà vu quantité de pêcheurs déclarer qu'ils
avaient pêché sur tel lac; ils avaient tellement
déclaré qu'ils avaient pêché sur tel lac qu'ils ont
fermé le lac...
M. Lessard: Et ce n'était pas le bon lac.
M. Mailloux: ... et ce lac n'avait été
pêché par personne; on voulait empêcher le
propriétaire qui avait un chalet là de pêcher. Le lac a
fermé au début de juin l'an passé. Ce sont des
phénomènes qu'on voit actuellement à l'inverse de ce que
vous venez de dire.
M. Lessard: Oui, je comprends, mais...
M. Mailloux: Je ne veux pas revenir là-dessus.
M. Lessard:... la différence, c'est que les gens y ont
accès aujourd'hui. Qu'il y ait de petits problèmes comme cela,
c'est normal que cela s'ajuste.
M. Mailloux: Ce n'est pas la revanche des berceaux, mais c'est
une revanche. Le ministre a fait une tournée de...
M. Lessard: Mais, après cinq ou six ans, cela va s'ajuster
cette affaire-là. Cela commence d'ailleurs. Je pense qu'il y a
passablement une meilleure...
M. Mailloux: On est mieux de leur montrer de pêcher
à la mouche, parce qu'il va manquer de poissons.
M. Lessard: Simplement pour conclure sur cela, je pense qu'il y a
une meilleure collaboration actuellement entre les SACERF et le
ministère qu'il n'y en avait avant.
Une Voix: "Ça sert" pas à grand-chose.
M. Lessard: II y avait des choses pour lesquelles il devait y
avoir une période de transition; par exemple, on avait accepté
que 50% des membres de clubs privés soient membres du conseil
d'administration d'une ZEC, même si ces gens-là, à un
moment donné, venaient de Montréal et que la ZEC était
à Saint-Paul-du-Nord. Il n'y avait jamais moyen de faire des
réunions du conseil d'administration. Là, ce sont les membres qui
vont décider et qui vont choisir. (18 heures)
Le Président (M. Laberge): Cela va. Sur ce, cette
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
M. Mailloux: Mais on n'aurait pas pu terminer?
Une Voix: Cette affaire-là n'est pas terminée.
M. Mailloux: Ne pouvez-vous pas terminer? M. Lessard: C'est
d'accord.
Le Président (M. Laberge): Si vous avez une
question...
M. Lessard: II nous reste cinq minutes.
M. Mailloux: J'avais seulement une question dans un autre ordre
d'idées. Le ministre a-t-il répondu à la question quant
à la chasse contrôlée à l'orignal?
Une Voix: Oui.
M. Mailloux: Peut-être qu'il a répondu. Il avait
fait une consultation auprès de l'ensemble des chasseurs. La
Fédération de la faune s'opposait à la chasse à
l'orignal en groupe. Est-ce que le ministre a explicité sur cela?
M. Lessard: Oui, j'ai explicité, j'ai fait connaître
mes règlements il y a quelque temps. Voici: L'an prochain, dans toutes
les zones du Québec, dans tous les territoires de l'ensemble du
Québec, on n'aura plus ce mariage forcé, si vous voulez, qui
existait avant.
Cependant, par exemple, il y aura un certain mariage, mais non
forcé, c'est-à-dire que lorsque vous tuerez un orignal, vous
devrez attacher deux permis à votre tête d'orignal, ce qui veut
dire, pour résumer ce règlement, que c'est un orignal par deux
personnes qui détiennent des permis. C'est moins compliqué que
cela ne l'était avant: si votre "chum" tombait malade, vous étiez
obligé de descendre cinquante milles plus bas pour aller vous chercher
un autre "chum" qui était parti, et ainsi de suite. Maintenant, ce sera
un orignal par deux permis.
M. Mailloux: Une dernière question. Tantôt, le
ministre avait dit que le Conseil du trésor n'avait pas encore
accordé de subvention quant au programme PIJE. Il y en a deux là
qui...
M. Lessard: Oui, mais cela dépend. Il ne faut pas les
mêler.
M. Mailloux: On a parlé de PUE et on a parlé...
M. Lessard: Oui, mais j'ai parlé de PIJE concernant
l'engagement de jeunes techniciens de la faune. Il y a PIJE concernant les
travaux aussi. Concernant l'engagement de jeunes techniciens de la faune, le
Conseil du trésor a accepté le principe. D'après ce que
j'ai su, il s'agit de s'ajuster; on n'est pas encore au point pour l'engagement
de jeunes techniciens de la faune. C'est un programme différent des
travaux qui sont faits pour le défrichage, la construction de chemins,
la construction de chaloupes.
M. Mailloux: J'aurais peut-être une dernière
question à poser au ministre dans un autre ordre d'idées.
C'était peut-être dans le domaine dont a parlé tantôt
mon collègue de Jean-Talon. Est-ce qu'on a fait référence
au Mont Sainte-Anne qu'on voulait vendre à l'entreprise privée?
Est-ce que le ministre a dit quelques mots à ce sujet?
M. Lessard: Je n'ai rien dit sur cela. C'est toujours la
même déclaration. Il y a eu, à un moment donné, du
temps de mon prédécesseur, des négociations ou des
discussions en ce qui concerne le Mont Sainte-Anne, concernant des propositions
qui pourraient être faites par l'entreprise privée. Il est certain
que si des propositions valables nous étaient faites, qui nous
assureraient d'accorder le même service, nous les envisagerions
sérieusement, puisque nous pourrions utiliser ce montant pour investir
peut-être ailleurs. Pour le moment, il n'y a absolument rien de formel ou
de décidé à ce sujet. C'est un dossier, pour le moment,
qui n'est pas actif au sein du ministère, comme tel. Je ne vois pas de
propositions vraiment sérieuses. De toute façon, s'il y avait des
propositions qui étaient faites du côté du ministère
de l'Industrie et du Commerce, il devrait y avoir consultation entre les deux
ministères.
M. Mailloux: Une dernière question concernant mon
comté. Est-ce que c'est le ministre qui nous répond qui est
responsable du terrain de golf du Manoir Richelieu?
M. Lessard: Du terrain de golf, actuellement, oui.
M. Mailloux: J'étais au Conseil des ministres au moment
où on s'est porté acquéreur du Manoir Richelieu. Je pense
qu'on avait fait une erreur non pas dans le prix d'achat, qui était
très bon. On avait confié l'administration à l'Auberge des
Gouverneurs. Quant à l'hôtel, je pense que cela a
été un succès. Je suis de ceux qui pensent que, quant au
golf lui-même, cela aurait dû être un contrat
séparé accordé à des gens qui sont des
spécialistes dans l'administration d'un club de golf et de son
entretien. Cela aurait dû être dissocié du contrat
général d'administration de l'hôtel.
M. Lessard: Disons qu'on a renouvelé cette année
pour une période... On a renouvelé le contrat à Delta,
c'est-à-dire à l'Auberge des Gouverneurs. Il n'y a pas eu de
renouvellement automatique comme tel pour une période, parce qu'il
fallait réviser le contrat jusqu'en... M. Barras m'indique que le golf
est actuellement exploité à sous-contrat par un
professionnel.
M. Mailloux: Ah! d'accord, merci. Est-ce que le ministre me
dirait s'il va visiter Charlevoix demain soir?
M. Lessard: Demain soir? Qu'est-ce...
M. Mailloux: Et qu'il va parler du Grand-Fonds?
M. Lessard: Pardon?
M. Mailloux: Du mont Grand-Fonds?
M. Lessard: Ah! du mont Grand-Fonds.
M. Mailloux: Je pense que le ministre est invité demain
soir, je ne sais pas si c'est au Manoir Richelieu ou ailleurs.
M. Lessard: Ah! Je n'ai pas vérifié mes
invitations. Normalement...
M. Mailloux: Je pourrais...
M. Lessard: Disons qu'il y a des discussions qui se font
actuellement au sujet de Grand-Fonds...
Une Voix: Ce n'est pas facile.
M. Lessard: ... au sein du ministère.
M. Mailloux: Non, c'est parce que tout le monde était
invité à $50 le couvert.
M. Lessard: Oui, je comprends très bien votre
idée.
M. Mailloux: Cela commence à être cher, mais quand
même...
M. Lessard: Ah! c'est parce qu'ils ont dû trouver que le
ministre...
M. Mailloux: Le ministre devait être invité
gratuitement, j'imagine.
M. Lessard: ... était trop pauvre. Ils ne l'ont pas
invité.
M. Mailloux: C'est ça. Je voulais savoir si le ministre,
évidemment... quant à l'étude du dossier, je ne veux pas
répéter ce qu'il m'a dit privément, mais il était
assez sensible à la remontée mécanique en question.
M. Lessard: Vous me posez une question au sujet du
Grand-Fonds?
M. Mailloux: La remontée mécanique
supplémentaire pour laquelle...
M. Lessard: Oui. Le dossier est actuellement... M. Mailloux:
Toujours au Conseil du trésor?
M. Lessard: Oui, mais il devrait venir assez vite.
M. Mailloux: Est-ce que cela a une chance d'échouer
valablement ou profitablement?
M. Lessard: En tout cas, on verra. Que voulez-vous? Vous savez ce
que c'est que le Conseil du trésor...
M. Mailloux: Je ne veux rien annoncer pour le ministre.
M. Lessard: ... M. le député de Charlevoix? Vous
avez siégé longtemps au Conseil du trésor.
M. Mailloux: Assez.
M. Lessard: De toute façon, la recommandation...
Le Président (M. Laberge): Sur ce...
M. Rivest: On peut peut-être adopter le programme 1?
Le Président (M. Laberge): Le programme 1,
éléments 1, 2, 3, adopté? Programme 1, adopté. Nous
reviendrons après le dîner. La commission suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures.
Suspension de la séance à 18 h 7
Reprise de la séance à 20 h 17
Activités de promotion, d'éducation et
de récréation en milieu naturel
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, messieurs! La
commission du loisir, de la chasse et de la pêche reprend ses travaux.
Nous en sommes arrivés au programme no 2: Activités de promotion,
d'éducation et de récréation en milieu naturel. M. le
ministre, avez-vous des commentaires spéciaux?
M. Lessard: Aucun commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jean-Talon, avez-vous des questions?
M. Rivest: Oui. Si je comprends bien, le ministre n'a pas de
politique précise pour l'année en cours en ce qui concerne les
activités de promotion, d'éducation et de
récréation en milieu naturel?
M. Lessard: Certainement, j'attendais la question.
M. Rivest: Alors je vais poser la question. Est-ce que le
ministre a des orientations précises en ce qui concerne les
activités de promotion, d'éducation et de
récréation en milieu naturel?
M. Lessard: Oui, M. le Président, nous avons des
objectifs au cours de l'année. Nous avons d'abord à
déterminer, par voie de décret et de réglementation, la
reconnaissance des parcs qui ont fait l'objet d'audiences publiques, soit le
parc de la Gaspésie, où on attend justement des décisions
du ministère, le parc des Laurentides, le parc du Mont-Tremblant. Il y a
aussi d'autres parcs où nous devons prendre des décisions
concernant la création d'un certain nombre de parcs. Il y a aussi
certains objectifs que j'ai en tout cas qui devront être
justement inscrits dans un programme législatif gouvernemental, à
savoir une révision complète de la Loi des parcs. Même si
on a fait une loi des parcs il y a quelque temps, nous devrons envisager une
loi beaucoup plus polyvalente, une loi qui nous permette de respecter
l'objectif des parcs au Québec. J'ai demandé, dans le cadre d'une
véritable politique des parcs, aux fonctionnaires du ministère de
travailler à ça pour en arriver à une véritable
politique des parcs au gouvernement du Québec.
Une meilleure accessibilité aux parcs et réserves du
gouvernement. On constate, malgré l'opération ZEC, que nous
devons ouvrir beaucoup plus les parcs, quoique en ce qui concerne les services
que nous offrons actuellement aux citoyens concernant particulièrement
les chalets, cette année, de mémoire, nous avons pu, je pense,
répondre à environ 10% des demandes, c'est-à-dire que nous
avons dû accepter environ 6000 personnes sur 60 000 demandes.
Ceci ne veut pas dire pour autant que 6000 personnes vont entrer
exclusivement dans les parcs; au contraire elles peuvent entrer de façon
journalière. Cependant, l'accessibilité aux parcs devra exiger de
plus grands services, de plus grands aménagements parce que ce n'est pas
normal que nous puissions répondre simplement à 10% de la
demande.
Nous voulons aussi, autant que possible, en ce qui concerne
l'accessibilité au plein air, avoir une certaine planification avec les
municipalités dans le cadre du livre blanc pour un meilleur
aménagement des centres de plein air et particulièrement pour la
région de Montréal qui représente 52% de la population au
Québec. Il va falloir vraiment avoir une politique prioritaire dans le
cadre d'une intégration des politiques avec le ministère des
Affaires municipales qui a la responsabilité du programme de parcs
urbains, avoir un meilleur aménagement et une meilleure planification
concernant l'ouverture de parcs pour la région de Montréal pour
éviter que les gens soient dans l'obligation d'aller vers
l'extérieur, comme, par exemple, le lac Champlain, et puissent demeurer
ici au Québec.
Ce sont les objectifs pour 1980, 1981 et, en matière de plein
air, je vous avais déjà indiqué que, dans le cadre d'un
regroupement des services de l'ex-direction du Haut-Commissariat des sports et
des loisirs et de l'ex-ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, il y allait avoir un regroupement du plein air. C'est à peu
près fait. Il s'agit de s'entendre sur les objectifs. Il n'y a pas de
problème de ce côté-là.
M. Rivest: Pour prendre les parcs d'une façon
spécifique, est-ce que le ministre pourrait faire le point sur la loi no
69 et le programme de classification?
M. Lessard: 69? Oui, c'est ce que je vous ai dit.
M. Rivest: Où en est-il rendu actuellement? Je vous
rappelle que le délai de deux ans...
M. Lessard: C'est une belle loi, ça, un bon
numéro.
M. Rivest: De?
M. Lessard: 69.
M. Rivest: Est-ce que c'est le numéro 69?
M. Lessard: C'est la loi 19.
M. Rivest: C'est la loi qui a modifié la loi constitutive.
Je voudrais que le ministre nous donne un peu plus de précision. Vous
savez qu'on avait prévenu le ministre du délai qu'il
s'était donné, de deux ans, à l'époque, je ne sais
pas s'il s'intéressait à l'époque au domaine du plein air,
mais l'Opposition officielle, faisant son travail comme d'habitude, avait
prévenu le ministre de
l'époque que le délai dans la loi 19 était beaucoup
trop rapproché pour répondre aux exigences de la loi. Le
gouvernement avait jugé bon de ne pas tenir compte des
représentations que nous avions faites à l'époque.
J'aimerais que le ministre, très brièvement, pour ne pas
allonger inutilement le débat, nous fasse le point sur les pouvoirs
nouveaux qui lui ont été accordés en vertu de la loi 69
amendant la loi 19, au titre de la classification des parcs provinciaux.
M. Lessard: II n'y a pas de pouvoirs nouveaux, M. le
Président; la seule modification importante qu'il y avait dans cette loi
était de retarder justement la classification des parcs pour nous
permettre de pouvoir prendre le temps nécessaire pour analyser les
dossiers et les mémoires qui nous ont été
présentés lors des audiences. Quant à moi, j'ai fait une
seule séance, comme ministre, avec le parc du Mont-Tremblant et
c'était quelques jours avant la date déterminée pour
classifier les parcs. Il était entendu que je ne pouvais pas dire aux
gens qui me présentaient des mémoires que dans sept jours ou huit
jours j'allais prendre une décision concernant la classification de leur
parc; alors, je leur ai annoncé qu'il y avait un an de répit. La
date qui est prévue en vertu de la loi, c'est le 29 novembre 1981, alors
que les audiences avaient lieu le 22 novembre. Alors, nous avons retardé
de deux ans. Vous aviez raison.
M. Rivest: Je vous remercie, M. le ministre. On en prend
l'habitude.
M. Chevrette: D'habitude, c'est "non merci".
M. Rivest: Je ne comprends pas que le député de
Joliette se fasse le propagandiste de la publicité
fédérale, qui est arrivée d'une façon tellement
abusive dans cette campagne.
M. Chevrette: Je suis un peu comme le fédéral, je
sens votre impuissance.
M. Lessard: Ceci veut dire que vous n'avez pas
véritablement contrôlé le comité du non, c'est le
fédéral qui l'a contrôlé.
M. Rivest: Non. La publicité fédérale, on
laisse cela à la juridiction fédérale. Il va falloir faire
l'éducation. En tant que nouveau fédéraliste, cela va
être intéressant pour le ministre. M. le Président, est-ce
que je peux prendre le temps d'initier ce nouvel adepte du
fédéralisme renouvelé que je salue?
M. Lessard: On attendra les réponses. M. Rivest:
Les réponses?
M. Lessard: Les réponses qui vont être mises sur la
table. Les négociations. Suite aux négociations, les
réponses qui vont être mises sur la table. Vos espoirs et vos
illusions vont se transformer en désespoir.
M. Rivest: De quoi parle-t-il?
M. Lessard: On parle du "marxisme".
M. Marx: C'est un ministre qui n'assiste pas au Conseil
dès ministres. Il n'est donc pas au courant.
M. Lessard: Le ministre a à faire ce qu'il a à
faire et ce n'est pas la responsabilité du député de je ne
sais quel comté...
M. Chevrette: II est peu connu.
Le Président (M. Laberge): Revenons au programme 2.
M. Rivest: Je voudrais que le ministre, qui nous a
informés au sujet du parc du Mont-Tremblant, des discussions qu'il avait
eues à ce sujet, nous dise où cela en est rendu. Est-ce qu'il y a
eu un suivi? Est-ce qu'il y a une volonté politique quelque part de
donner un suivi à cela, concernant le parc du Mont-Tremblant, pour les
prendre d'une façon spécifique?
M. Lessard: J'ai rencontré l'autre jour les principaux
responsables de l'analyse des recommandations qui avaient été
faites dans la région de Montréal. Des décisions devront
être prises incessamment concernant... Incessamment, on devra prendre des
décisions au cours de l'été, concernant la classification
des parcs, dont le parc de la Gaspésie.
M. Rivest: D'ici l'été, d'une façon
précise, on va avoir une décision au sujet du parc du
Mont-Tremblant. C'est bien cela?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Oui?
M. Lessard: Oui. L'été finit le 21 juin?
M. Rivest: Non, il commence.
M. Lessard: II commence le 21 juin. D'ici l'été,
oui.
M. Rivest: Pendant qu'on y est, je voudrais parler de certains
autres parcs qui intéressent sûrement le ministre, trois ou quatre
autres. Par exemple, concernant le parc de Bic, où est-ce que cela en
est rendu? Quels sont les projets?
M. Lessard: Pour ce qui est du parc du Bic, nous avons des
problèmes d'expropriation. Il y a des contestations concernant les
expropriations. Le ministère comme tel, cette année, continue. En
ce qui concerne les territoires où les gens ont d'accepté les
offres du ministère, il n'y a pas de problème de ce
côté-là.
Nous continuons nos opérations et, pour ce qui concerne, je
pense, la fameuse auberge du Français, les investissements qui
étaient prévus
sont actuellement faits et elle devrait être en exploitation au
début de juillet. En fait, notre programmation se poursuit,
c'est-à-dire que, pour ce qui concerne les terrains de camping, il va y
avoir des investissements dès cette année.
Pour ce qui concerne les 22 propriétaires qui ont refusé
les offres du ministère, la justice suivra son cours.
M. Rivest: II y en avait 22 sur combien?
M. Lessard: De mémoire, je peux me tromper, il me semble
que 104 propriétaires ont accepté nos propositions. (20 h 30)
M. Rivest: J'ai quelques autres informations à demander
sur des dossiers courants du ministère dans le domaine des parcs. Le
député de Joliette-Montcalm semblait avoir quelque chose sur le
parc du Mont-Tremblant.
M. Chevrette: Concernant le parc du Mont-Tremblant, je sais ce
qui se passe pour ce qui regarde les projets futurs, mais ce sur quoi je
voulais interroger le ministre, c'est sur la répartition des budgets
d'aménagement à l'intérieur des parcs. Personnellement, je
voudrais savoir, premièrement, si c'est la direction du parc et la
direction régionale qui conçoivent les projets
d'aménagement à l'intérieur d'un parc.
Deuxièmement, je voudrais savoir si le suivi est très
sévère pour ce qui regarde les achats ou les investissements
facturés à un endroit et qui pourraient être
éventuellement dépensés à d'autres endroits. Dans
la facturation ministérielle, c'est effectivement inscrit aux endroits
où cela a été demandé alors que, dans les faits,
les travaux peuvent avoir été exécutés
ailleurs.
Troisièmement, y a-t-il un certain équilibre de
recherché dans l'aménagement, quand cela touche en particulier
deux pôles d'attraction à l'intérieur d'un même parc?
Prenons par exemple, le Mont-Tremblant du côté de
Laurentides-Labelle par rapport au Mont-Tremblant du côté de
Saint-Donat. Y a-t-il un souci de déblocage équitable ou y a-t-il
seulement un côté qui peut être développé au
détriment de l'autre?
M. Lessard: La réponse à la première
question, c'est qu'on demande normalement, un peu comme on le fait dans tous
les ministères dont les Transports où j'avais une
expérience plus longue à chacun des responsables de parc
de nous préparer des plans d'investissement pour les différents
parcs du Québec. Ce responsable peut nous préciser qu'il a besoin
au cours de l'année, par exemple, de $2 000 000 pour investir dans le
parc X, comme un autre responsable régional peut nous préciser
qu'il a besoin de $1 500 000 pour investir dans le parc Y. Je pourrais
continuer selon les différentes régions. Ceci arrive normalement
au ministère. Cela peut faire un montant global, par exemple, un peu
comme la voirie, de $50 000 000 ou de $60 000 000.
Nous avons, en ce qui concerne l'équipement ou
l'amélioration à l'intérieur des parcs, un inves-
tissement de X, soit $20 000 000 cette année. Nous avons un
investissement dans les différents parcs d'environ $20 000 000. Il est
entendu que, si nous faisons la somme de toutes les demandes qui nous
proviennent de chacun des chefs, des responsables ou de chacune
jusqu'ici, c'est chacun des responsables régionaux, nous pouvons
avoir des investissements pour $45 000 000 ou $50 000 000. Notre budget
étant de $20 000 000, nous devons, à ce moment, établir
des priorités, ce qui veut dire que, même si le chef de district,
le chef régional a préparé un budget de $2 000 000 pour le
parc X, cela ne veut pas dire qu'il a pour autant, selon la décision qui
va être prise, $2 000 000 à investir. Cela peut être $750
000 ou cela peut être $850 000 en établissant les priorités
en fonction des autres priorités du ministère. Est-ce que je
réponds à la première question?
M. Chevrette: Oui.
M. Rivest: Est-ce que je peux me greffer pour obtenir une
précision?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Vous dites que vous établissez des
priorités, j'en conviens, mais à partir de quels critères?
Par exemple, dans la liste de vos priorités, cette année, on a un
certain nombre de parcs. Est-ce que ce sont des critères, un peu comme
vous l'avez évoqué tantôt... Est-ce qu'il y a une grille de
priorités qui existe?
M. Lessard: Ce que je peux dire, c'est que nous n'avons pas de
grille aussi précise que cela pouvait être le cas au
ministère des Transports. Maintenant, nous avons une grille selon les
orientations du ministère, selon le nombre de personnes qui vont
à l'intérieur du parc, selon les objectifs que nous poursuivons,
mais je ne peux pas vous dire que nous avons une grille très
précise actuellement.
Nous aurons, d'ici probablement l'année prochaine, une grille
beaucoup plus précise concernant les investissements à faire dans
les parcs. Mais je ne peux pas vous dire que la grille est aussi
précise, par exemple, en ce qui concerne les priorités que
ça peut être le cas pour le ministère des Transports
où il y avait le taux de circulation, mais on s'en vient vers une grille
comme celle-là.
M. Chevrette: M. le ministre, là-dessus, si vous me le
permettez, en termes de priorités, je donne un exemple concret. Tant et
aussi longtemps, par exemple, que la route 125 conduisant à Saint-Donat
n'est pas parachevée, il est bien évident que quand bien
même vous mettriez des millions dans le parc du Mont-Tremblant par la
porte Saint-Donat, il serait très peu utilisé de ce
côté-ci, lorsque les gens viennent par Sainte-Agathe.
Mais j'ai l'impression, par exemple, que dès que le
système routier correspond... Il faudrait prévoir, planifier en
fonction justement des accès, d'abord, et de l'achalandage.
Là-dessus, je suis d'accord que ce soit un des critères, mais
qu'on le
prévoie d'ores et déjà parce qu'on pourrait se
retrouver avec une route parachevée et une entrée de parc
abominable et épouvantable, par exemple. Je sais que, si vous entrez pas
le Mont-Tremblant même, mais du côté des Laurentides, vous
avez une route extrêmement bonne et belle et vous avez eu des
aménagements assez fantastiques. Le projet que vous projetez, avec un
château quasiment à l'entrée du parc du Mont-Tremblant du
côté des Laurentides, je craindrais, moi, que si on ne planifie
pas en fonction de l'avenir on puisse pratiquement abandonner tout le secteur
de Saint-Donat qui sera fusionné avec le parc Joliette, si j'ai bien
compris la proposition éventuelle, de sorte qu'il ne faudrait pas
laisser comme enfant pauvre le nord-est... Maudite boisson!
M. Rivest: Non, merci.
M. Chevrette: Ayez pitié! Je disais donc, M. le
Président, avant cet incident, que dans l'optique de la proposition
concrète qui a été mise de l'avant et qui a
été soumise à l'audition de mémoires à
Saint-Jérôme dernièrement, qui fusionne, à toutes
fins utiles, une partie du parc Joliette et du Mont-Tremblant, il faudrait
vraiment projeter une certaine planification en termes d'aménagement
pour le secteur nord-est du Mont-Tremblant.
Ainsi on pourrait se retrouver avec le déséquilibre le
plus complet, soit avec une section du parc absolument pas utilisée et
même pas utilisable, ou à peu près pas vous n'aurez
qu'à aller visiter les entrées du parc Joliette, en particulier
à la hauteur de Notre-Dame-de-la-Merci et de Saint-Donat, pour vous en
rendre compte alors que vous auriez un côté
complètement développé. On est surpris par la suite...
Vous allez me dire que je prêche pour mon clocher, mais je pense que
c'est normal; lorsqu'un député est élu dans une
circonscription électorale, il doit faire valoir les problèmes de
son comté. Je trouve tout à fait disproportionné... C'est
pour ça que je vous ai posé une question, mais je suis aussi bien
de l'affirmer.
Je trouve personnellement disproportionnés les
aménagements faits dans le secteur du Mont-Tremblant, secteur ouest, par
rapport au secteur est, et je considère qu'on devrait... Et je ne dis
pas cela uniquement parce que je l'ai entendu dire. D'abord, je l'ai
visité; deuxièmement, j'ai passablement parlé avec des
gens qui craignent de parler, et je vous dirai peut-être pourquoi
tantôt, lorsque je parlerai de la politique d'embauche des parcs. Il y a
des gens qui vivent dans le parc depuis plusieurs années, depuis des
dizaines d'années déjà, et qui voient la somme de travail
et les investissements faits dans un secteur par rapport à un autre, et
je pense qu'on devrait se pencher très sérieusement
là-dessus.
Il serait peut-être bon que les élus impliqués dans
ces secteurs-là aient aussi un mot à dire, tout autant qu'on a un
mot à dire lors des plans triennaux, par exemple, dans le domaine des
transports. On pourrait peut-être être consulté au
même titre quand arrive le temps des investisse- ments dans les parcs. Si
on sent le besoin de nous demander quelles sont certaines priorités
lorsque arrive le temps des systèmes routiers, il me semble que
ça pourrait également servir d'exemple dans le domaine des
investissements dans les parcs. Je m'excuse de dire cela, mais je le pense.
M. Lessard: C'est une suggestion que je retiens. Je connais le
dynamisme du député de Joliette-Montcalm, l'ayant eu, à un
moment donné, comme adjoint parlementaire. Oui, je pense qu'il faut
tenir compte de l'ensemble des régions du Québec, de l'ensemble
des coins des parcs. J'invite le député à me faire des
recommandations plus précises à ce sujet-là.
Il y avait la deuxième question en ce qui concerne les sommes qui
seraient dépensées à des endroits et qui ne seraient pas
inscrites aux endroits où elles devaient être
dépensées, c'est-à-dire...
M. Chevrette: Ma question est: Est-ce que les
vérifications sont très serrées? C'est ma question.
M. Lessard: II peut y avoir des réajustements, un peu
comme dans le cas des transports, c'est-à-dire que, s'il nous est
impossible, par exemple, de dépenser des sommes à tel endroit, on
peut faire des ajustements à tel autre endroit. Cependant, les sommes
qui sont dépensées doivent être normalement inscrites
à l'endroit où elles sont dépensées,
c'est-à-dire que je ne vois pas des sommes qui seraient
dépensées dans le parc Frontenac et qui seraient inscrites dans
le parc de La Vérendrye.
M. Chevrette: Je n'allais pas jusque-là, M. le ministre,
je parlais de secteurs à l'intérieur des parcs. Dans certains
parcs, c'est vraiment certains cloisonnements, c'est-à-dire des
contremaîtres spécifiques pour certains secteurs et des
contremaîtres pour d'autres secteurs. C'est très
détaillé. D'ailleurs, vous irez au Monroe et vous verrez comment
ça se passe. Vous allez voir, on dirait que ce sont deux parcs.
M. Lessard: J'attends les députés aussi pour
m'informer. Vous comprendrez que je ne peux pas me promener du lac Monroe au
lac Sainte-Anne, un peu comme dans le transport. Cela rejoint la
première question. L'équilibre concernant les différentes
régions, les différentes parties des parcs vers une région
donnée. Il est certain, comme vous l'avez souligné au
début, nous tenons compte, un peu comme dans les routes, du taux de
circulation ou du taux d'entrée à une porte du parc. Si, par
exemple, massivement la population rentre c'est en relation avec le
réseau routier vers le secteur est plutôt que vers le
secteur ouest, à ce moment-là nous prévoyons plutôt
les investissements dans ce secteur-là, parce que les routes
étant ce qu'elles sont...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest : Là-dessus, je ne vous en fais pas un reproche
particulier, M. le ministre, mais tout cela m'apparaît bien flou. M. le
Président, est-ce que c'est permis ce genre de... Par exemple, le
ministre nous dit: Oui, peut-être qu'on va mettre une grille. Il a l'air
passionné par cette perspective, avec le ton qu'il emploie, mais
j'aimerais qu'il nous dise s'il y a quelque chose qui satisfait le ministre.
Est-ce qu'il y a quelque chose qui lui apparaît absolument insuffisant
dans la pratique actuelle de l'aménagement des parcs? Et sur quelle
base? Il dit: S'il vient plus de monde, évidemment on va y aller, mais
quels sont les critères, quelle est sa politique, quelles sont ses
orientations là-dessus? Franchement, le ministre nous répond
d'une façon comme si cela ne l'intéressait pas, comme si cela
arrivait d'en haut. Il y a des problèmes. Il me semble qu'à
l'occasion des crédits vous devriez peut-être aller un peu plus
loin et essayer de nous indiquer et surtout au public qui est
intéressé à cela, les orientations et les perspectives du
ministère. C'est bien beau répondre: Peut-être. Je ne peux
pas savoir tout cela. Donnez-nous un peu de précisions.
M. Lessard: Posez-moi des questions précises.
M. Rivest: Je vous demande sur quel critère vous
décidez de l'aménagement d'un parc par rapport à un autre.
(20 h 45)
M. Lessard: Selon l'accessibilité, le nombre de personnes
qui visitent un parc. Je pense bien que quand on arrive dans le parc des
Voltigeurs, quand on arrive dans le terrain de camping d'Oka, à ce
moment-là on constate qu'il y a un taux d'accessibilité
très fort, et c'est la même chose pour le parc de la
Gaspésie, le parc du Mont-Orford. Il y a des investissements de
remplacement qui sont évidents, l'amélioration des routes, et
nous répondons à ces besoins. Il y a aussi des investissements
d'amélioration et de développement. Alors, l'amélioration
et le développement sont en fonction justement du nombre de personnes,
et je pense que c'est assez précis, du nombre de personnes qui vont
visiter un parc. Ceci ne veut pas dire que nous n'avons pas à
développer beaucoup plus d'objectifs de priorité concernant les
investissements que nous ayons à faire.
Ceci devra se faire mais, actuellement, on répond aux besoins.
Les besoins ne correspondent pas nécessairement à
l'investissement qui est réclamé, par exemple, par un responsable
régional pour son parc, parce qu'il faut tenir compte aussi du budget
qui m'est alloué.
M. Rivest: Quand vous dites, dans les orientations pour
1980-1981, "poursuite des travaux entrepris dans la réalisation des
parcs", vous en énumérez sept ou huit. Je suppose qu'il y a des
raisons précises pour lesquelles vous avez choisi ces sept ou huit par
rapport à un nombre de demandes qui vous ont été
adressées.
M. Lessard: Je m'excuse.
M. Rivest: Dans le document, la fiche synthèse, comme vous
l'appelez, à la fin, au dernier paragraphe, 4, vous décidez:
"orientation pour 1980-1981, poursuite des travaux entrepris dans le cadre de
la réalisation des parcs du Bic, des Iles de Boucherville, du Mont
Valin, de Pointe-Taillon, Rivière Eternité", etc. Le fait que
vous ayez choisi ceux-là, ces parcs-là, il doit y avoir des
critères. Vous n'avez pas choisi ça en l'air comme ça. Ou
avez-vous choisi ça simplement sur l'erre d'aller parce que
c'étaient des dossiers qui traînaient au ministère?
Il y a des critères, vous avez favorisé ceux-là,
vous avez sans doute dû, probablement à regret, écarter
d'autres priorités et je voudrais savoir quelles sont les orientations,
les priorités du gouvernement. Il me semble que c'est une question
légitime.
M. Lessard: J'en ai pour trois pages.
M. Rivest: Parfait, je suis prêt à écouter
ça.
M. Lessard: Non, en fait, ça vous ferait trop plaisir.
Nous avons procédé par ordre de priorité. Priorité
no 1, réparation majeure à des équipements. Quand il y a
des équipements désuets, qui exigent des réparations, par
exemple, jugées essentielles à certains bâtiments, quand il
s'agit de la sécurité du public visiteur, préservation des
attraits touristiques, alors, nous avons plusieurs projets, vingt projets qui
vont nous réclamer des investissements de presque $1 500 000. Nous
avons, par ordre de priorité, le remplacement d'équipements, qui
ne correspondent plus adéquatement à leurs fonctions
originelles.
Nous avons la priorité 3, projets en voie de réalisation,
c'est-à-dire consolider ou terminer les projets déjà
commencés. Sur la Côte-Nord, nous avons l'aménagement d'un
terrain de camping à Havre-Saint-Pierre, en relation avec les îles
Min-gan.
Nous avons la priorité 4, projets à réaliser suite
à l'engagement du ministère, après les audiences publiques
que nous avone eues concernant les quatre parcs, soit le parc de la
Gaspésie, parc du Mont-Orford, parc du Mont-Tremblant, etc. On pourrait
en citer plusieurs.
J'étais rendu à la priorité no 5, je pourrais
toutes les nommer. Ces projets nous permettraient d'économiser de
l'argent, que ce soit par rationalisation.
Nous avons la construction d'une clôture autour du parc. Je
pourrais vous lire tout cela. Autour de nos terrains à la maison
Montmorency. Nous avons là, on est rendu à la
priorité 6 nos centres récréatifs, Val-Jalbert, par
exemple.
M. Rivest: Je ne veux pas imposer cela au ministre, mais est-ce
qu'il aurait objection à déposer ce document qui pourrait nous
indiquer un peu les orientations? Ma question, à partir des
différents
critères d'urgence, d'accessibilité, etc: Est-ce qu'il y a
un système de points qui, une fois compilés, fondent, dans une
certaine mesure il y a toujours une discrétion
ministérielle qu'il faut garder la décision
ministérielle d'accorder la priorité à tel ou tel parc? Je
pose la question parce que le ministre disait tout à l'heure que les
députés peuvent faire des représentations. Il sait
très bien que tous les députés vont faire des
représentations pour leur coin. Et les organismes
intéressés vont le faire également.
Mais il faut que le ministre, qui a à prendre une
décision, ne la prenne pas d'une façon purement arbitraire. Je
suis convaincu qu'il y a une pratique administrative qui existe
déjà au sein du ministère qui détermine cela. La
chose que je demande, c'est si elle existe et, si le ministre nous en donne des
éléments, il peut peut-être déposer le document.
Deuxièmement, quelles sont ses intentions au niveau de mettre
cela d'une façon beaucoup plus systématique, avec une grille,
dont il connaît la pratique en tant qu'ancien ministre des Transports,
où il y aura des points attribués et, lorsqu'un projet
recueillera un minimum de points, c'est lui qui devient prioritaire? Je n'en
fais pas un reproche, si cela s'est fait dans le passé. Sans doute que
cela a dû se faire comme cela dans le passé. Mais il me semble que
c'est vers cela que le ministre devrait s'orienter et nous indiquer que c'est
son intention, à tout le moins.
M. Lessard: Nous avons 8 000 000 d'investissements qui sont
prévus sur le montant de $20 000 000, qui sont des ententes entre le
gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec. Quant
à la grille concernant un système de points, ce n'est pas
établi actuellement et c'est un objectif que nous poursuivons, un peu
comme c'était le cas au ministère des Transports. C'est un
objectif que j'ai demandé au ministère.
Je vous ai donné tout à l'heure les objectifs
généraux sur lesquels on se basait pour prendre des
décisions, mais je n'ai pas, comme c'est le cas au secteur des loisirs,
une grille de points qui nous donne 80 ou 83 points, ou 81 points, sur les
priorités du ministère. Ceci devrait être fait d'ici l'an
prochain.
M. Rivest: Le ministre vient d'évoquer les ententes
fédérales-provinciales qui existent. Dans le cadre des ententes
fédérales-provinciales qui existent dans le domaine au niveau du
gouvernement fédéral pour décider et déterminer un
projet par rapport à un autre, est-ce que le gouvernement
fédéral impose ou suggère, de quelque façon que ce
soit, un type de critères dont on parle depuis une dizaine de minutes?
Est-ce que le gouvernement du Québec a une attitude à cet
égard? Est-ce qu'il trouve que les critères qui sont
imposés par le gouvernement fédéral peuvent aller à
l'encontre des objectifs propres du ministre?
M. Lessard: Malheureusement, nous n'avons pas de critères
comme tels qui s'imposent au gouvernement fédéral. Et c'est la
même chose non seulement dans les parcs, mais au ministère des
Transports. C'est-à-dire que, si nous avons un ministre qui est plus
préoccupé au gouvernement fédéral de sa
région par rapport à une autre, si nous voulons aller chercher
nos 60% sinon, nous les perdons nous devons nous soumettre aux
critères qui sont décidés par le gouvernement
fédéral.
M. Rivest: A ce titre-là, est-ce que le ministre
considère que, pour corriger ce genre de situation qui n'est pas propre
au domaine des parcs dans le domaine des relations
fédérales-provinciales, cela existe dans une foule de domaines
il ne serait pas tout à fait légitime, dès lors que
le gouvernement fédéral collabore financièrement ou a des
sommes d'argent disponibles pour l'aménagement des parcs, ou est-ce que
cela ne serait pas une excellente façon de régler ce genre de
problème ou d'impositions faites par le gouvernement
fédéral que le gouvernement du Québec prenne sur lui la
responsabilité d'établir très clairement à son
interlocuteur fédéral que les critères
d'aménagement de parcs, en termes de priorités, sont les suivants
et qu'il les énumère, qu'il les dise et qu'il demande au
gouvernement fédéral de se conformer à ces
critères? Le fait qu'on n'en a pas et qu'on a l'air un peu... Et, encore
là, je ne veux pas faire le...
M. Lessard: Un instant. On en a, des critères. Le
gouvernement du Québec a eu des critères non seulement depuis
1976, mais depuis 1970 et avant cela. Claude Simard a eu des critères
aussi, comme Claire Kirkland-Casgrain a eu des critères.
Quand il s'est agi d'aménager à un moment donné le
parc de la Mauricie, les critères du gouvernement du Québec, cela
ne valait absolument rien, parce que Jean Chrétien avait
décidé que c'était le parc de la Mauricie qu'il
développait.
M. Rivest: Mais, dans le parc du Saguenay, cela a valu quelque
chose.
M. Lessard: Dans le parc du Saguenay, cela n'a rien valu; nous
avons complètement perdu les $20 000 000 promis par le gouvernement
fédéral, parce que le gouvernement fédéral a
commencé à créer des besoins, des illusions auprès
de la population comme il l'a fait au parc Forillon. Des milliers d'emplois
sont créés et, après cela, cela tourne, si tu veux, en
foire et cela ne donne rien. Or, les critères que nous pouvons
établir, que ce soit au niveau du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, que ce soit au niveau du ministère des
Transports j'ai vécu cela au ministère des Transports
ou que ce soit au niveau d'autres ministères, les critères
du gouvernement du Québec ne sont jamais respectés; les seuls
critères qui sont respectés par le gouvernement
fédéral, ce sont les critères décidés par
les ministres du gouvernement fédéral. A ce moment-là, la
seule chose qu'on demande on va voir ce qui sera déposé au
niveau des négociations c'est que, si le gou-
vernement fédéral veut faire des parcs chez nous, au
Québec, qu'il nous transmette par l'opting out", comme d'autres premiers
ministres l'avaient demandé, comme Jean Lesage l'avait demandé
dans le passé, les montants d'argents qui sont actuellement et qui ont
été dépensés pour marinas ou des parcs, en Ontario,
mais, malheureusement, vous savez très bien pour avoir été
conseiller du gouvernement Bourassa que le gouvernement fédéral
ne respecte aucun critère du gouvernement du Québec de ce
côté-là. On verra dans l'avenir.
M. Rivest: Je vous signale d'ailleurs que, dans le livre beige,
là-dessus, le problème est réglé. Je suis
parfaitement d'accord avec...
M. Lessard: Dans le livre blême le problème est
réglé avec la soumission.
M. Rivest: Parce qu'on est parfaitement d'accord avec le ministre
là-dessus. Non, on est d'accord avec le ministre. Je pensais que le
ministre citait le livre...
M. Lessard: Dans le livre blême, le problème est
réglé en disant: C'est le gouvernement fédéral qui
va décider à notre place.
M. Chevrette: C'est le seul bout avec lequel vous êtes
d'accord?
M. Rivest: J'ai réussi à réveiller le
ministre au moins, c'est déjà cela de gagné.
M. Lessard: Là, vous charriez un peu.
M. Rivest: Non, je soulève ce problème, parce que
le ministre y va avec beaucoup de conviction pour la première fois. Je
l'en félicite, parce qu'il a parfaitement raison. Je lui dis très
simplement que, dans ce domaine-là, dans le domaine des parcs, on a
vécu l'expérience dont j'ai parlé, le parc du Saguenay,
l'expérience du parc de Mau-ricie et même celle du parc de
Forillon, même si c'est arrivé pour Forillon en 1969 et qu'au
début de 1970 on a été obligé de donner suite
à cela, avec toutes les difficultés que ce genre d'initiative,
sauf pour la Mauricie peut-être, a causé au gouvernement du
Québec dans le cadre d'une saine politique d'aménagement des
parcs. Je suis bien content et je tiens à dire au fond, d'autant
plus que je suis convaincu que c'est la conviction du ministre que, dans
ce domaine-là, dans le domaine des ententes
fédérales-provinciales qui n'est pas tout le domaine des parcs,
mais enfin qui peut être un domaine extrêmement intéressant
de collaboration des deux niveaux de gouvernement, les priorités du
Québec devraient être clairement établies. Que les
critères et les politiques soient sur la table à l'avance et
c'est une des raisons... Dans le passé, il y avait des critères,
c'est sûr, comme le ministre le signalait, antérieurement
même à 1970...
M. Lessard: La priorité du ministre Claude Simard,
c'était à un moment donné d'aménager...
M. Rivest: Je le sais.
M. Lessard: ... le parc de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais le gouvernement fédéral a
refusé de verser les $20 000 000 promis dans la région parce que
le gouvernement du Québec a refusé de donner par bail
emphytéotique le terrain au gouvernement fédéral. Or,
c'est justement cela la politique du gouvernement fédéral, c'est
ou bien vous acceptez nos conditions, ou bien vous perdez votre argent. C'est
exactement comme pour la taxe de vente, où nous avons perdu $183 000
000.
M. Rivest: Je ne voudrais pas que le ministre fasse le
procès.
M. Lessard: C'est cela que vous nous avez proposé au cours
de la dernière campagne électorale, la soumission aux
décisions du gouvernement fédéral.
M. Rivest: La population en a jugé. D'accord, c'est
réglé, c'est dommage.
M. Lessard: Elle va s'en apercevoir, là-plat-ventrisme,
c'est ce qu'on nous avait proposé.
M. Rivest: La population en a jugé, oui ou non? La
population en a jugé. Ce n'est pas le point que je veux souligner, c'est
que je veux insister de nouveau, parce que le ministre, avec une voix assez
éteinte, nous disait que peut-être ce serait une bonne idée
de faire une grille. Si le gouvernement du Québec avait davantage pour
ses propres parcs à lui... Parce que les parcs fédéraux,
c'est juste un morceau par rapport à ce qu'on peut faire et ce qu'on
doit faire comme gouvernement du Québec dans le domaine des parcs. Si on
avait véritablement cette pratique et cette grille et si elle
était sur la table au lieu de promettre comme tous vos
prédécesseurs l'ont sans doute fait, y compris les ministres
libéraux, et si on disait que les députés, que le milieu
fassent leurs représentations et que ce sera cela les priorités
du Québec. (21 heures)
Au moins, les ministres fédéraux essaient de travailler
pour leurs comtés et les ministres provinciaux aussi, et de tous les
partis; on va toujours avoir cela. Quand il y a une structure et une pratique
administrative sérieuse, cohérente... Le ministre nous parle de
revoir la Loi des parcs du Québec. Je suis convaincu que c'est dans
cette direction que cela va. Le type de problèmes qu'il évoque,
que le méchant gouvernement fédéral a fait des choses dans
le passé qui étaient totalement inacceptables, je pense que s'il
y a une pratique cohérente, disciplinée de la part du
gouvernement du Québec... C'est dans ce sens que j'ai posé ma
question pour amener le ministre,
et même l'appuyer au fond, parce que je ne l'engueule même
pas, c'est d'appuyer ses efforts dans le domaine des parcs afin de
définir des critères d'implantation, d'aménagement et de
développement qui soient cohérents et qui correspondent aux
priorités du Québec. Je ne verrais pas pourquoi on ne pourrait
pas établir avec le gouvernement fédéral un type de
rapport qui puisse vraiment s'arrimer à ce qu'on veut faire, parce
qu'ils ne sont pas si méchants que cela par définition.
M. Lessard: Vous l'aviez essayé, alors que vous
étiez conseiller.
M. Rivest: Non, on n'en avait pas.
M. Lessard: Oui, nous avons une politique concernant
l'implantation des parcs. Vous m'avez posé une question, concernant les
investissements à l'intérieur des parcs existants. Je vous ai
répondu, je vous ai donné les critères que nous avons. En
ce qui concerne l'implantation des parcs existants, nous avons une politique
pour répondre aux besoins de la population, pour répondre
particulièrement à la région de Montréal sur les
parcs urbains. Cependant, il ne faudrait quand même pas penser que, parce
qu'aujourd'hui vous êtes dans l'Opposition, vous allez changer
complètement toutes les procédures auxquelles vous vous
êtes affrontés de 1970 à 1976. Claude Simard
j'étais député de l'Opposition à ce moment a
tenté de s'opposer à l'intervention du gouvernement
fédéral en ce qui concerne le parc de La Mauricie et de demander
le transfert des montants. La réponse qui a été
donnée par le gouvernement fédéral à Claude Simard,
qui était un ministre fédéral, a été: Le
parc de la Mauricie ou zéro. Quand il y a eu par la suite l'annonce de
développement par Jean Chrétien encore une fois du parc du
Saguenay, Claude Simard a refusé. C'est du temps du gouvernement
libéral.
M. Rivest: Je le sais. Je suis parfaitement d'accord.
M. Lessard: Vous étiez 102 députés, vous
étiez forts pour négocier avec le gouvernement
fédéral, vous étiez 102 députés. Jamais on
n'avait vu autant de force, jamais on n'avait eu autant de force au sein de
l'Assemblée nationale. Vous étiez 102 députés et
vous n'avez même pas été capables de faire casser le
gouvernement fédéral sur l'affaire du parc de Saguenay. Il y
avait $20 000 000 à investir et comme Claude Simard a refusé les
$20 000 000 en disant au gouvernement fédéral qu'il y avait des
priorités et que le gouvernement du Québec ne voulait plus
céder du terrain au gouvernement fédéral, les $20 000 000
ont été perdus par le gouvernement du Québec. Vous devez
vous en rappeler, vous qui avez été conseiller spécial du
premier ministre, Robert Bourassa, à ce moment. Vous auriez dû
vous le rappeler au cours de votre campagne référendaire, alors
que vous réclamiez de voter non.
M. Rivest: Bon! C'est fini? C'est passé. M. Lessard:
Ne soyez pas ridicule.
M. Rivest: C'est passé? Je ne suis pas ridicule. J'affirme
que c'est un problème sérieux.
M. Lessard: Vous avez été incompétents de
1970 à 1976.
M. Rivest: Bon. Si cela peut faire plaisir au ministre, on peut
avouer toutes les incompétences qu'on voudra, sauf que le ministre les a
malheureusement prolongées. Depuis quatre ans que vous êtes
là, vous les avez prolongées.
M. Lessard: Dans les Olympiques aussi dans les parcs.
M. Rivest: Mon Dieu! Ce que je demande au ministre, je reviens
avec ma question, oubliez un instant le spectre du gouvernement
fédéral, cela vous fait peur, cela vous énerve et cela
vous redonne de la vie, cela a au moins cela comme effet
bénéfique au niveau de la commission. Pour une fois, vous semblez
vous intéresser un peu au domaine des parcs via le gouvernement
fédéral.
M. Lessard: Ce n'est pas la première année que je
m'y intéresse. Je m'en suis intéressé du temps du
gouvernement Bourassa aussi. Si ce n'avait pas été de l'appui de
l'Opposition à ce moment, Claude Simard aurait lâché encore
une parcelle du Québec, le gouvernement Bourassa aurait
lâché encore une parcelle du Québec.
M. Rivest: Bon. Grâce à vous, on vous en remercie et
le Québec vous en remercie.
M. Lessard: Grâce à l'Opposition. Comme sur la loi
50 si cela n'avait pas été de l'Opposition, l'Hydro-Québec
ne serait plus qu'un organisme soumis à la Société
d'énergie de la baie James.
M. Rivest: Oui, on vous remercie aussi de votre appui sur la Baie
James.
M. Lessard: Mais lisez les articles de Claude Ryan à ce
moment-là.
M. Rivest: Bon! Je reviens à ma question. Dans la
détermination par le gouvernement du Québec oubliez le
méchant gouvernement fédéral, je comprends je vous
ai demandé les raisons pour lesquelles il n'y avait pas encore de
critère, de grille dans la détermination des priorités
d'implantation et d'aménagement de parcs et qu'à
l'intérieur de cette grille, là où je veux amener le
ministre et, encore là, je ne lui fais même pas de reproche, non
plus qu'à quiconque, j'essaie de sensibiliser le ministre à
l'idée que si le gouvernement fédéral fait des
priorités qui n'ont pas d'allure, parce que les ministres sont là
et 50 affaires, c'est que lui, pour ses fins propres de parcs provinciaux, lui
et ses prédécesseurs et tout le
monde, les problèmes du Québec, si vous n'avez pas de
grille objective qui établisse, comme ça existe au
ministère des Transports le ministre a très bien
vécu cela votre détermination de priorités, tous
les députés autour de la table, ceux qui siègent à
l'Assemblée nationale, qui ont des espaces qui pourraient être
aménagés, vont faire des pressions auprès du ministre...
tant que vous n'aurez pas de grille objective qui va établir
d'après tel critère, ça donne tel nombre de points, telle
affaire, vous allez connaître le même genre de problème dans
l'aménagement des parcs du Québec qui constitue le coeur de la
question qu'on discute. C'est ça que je veux dire au ministre. Pas plus
que ça.
Après ça, quand vous allez arriver au niveau du
gouvernement fédéral, ils ne sont pas, malgré ce que le
ministre pense, des imbéciles par définition, d'accord? et si les
grilles ont de l'allure et correspondent...
M. Lessard: ...
M. Rivest: ... aux priorités du Québec, même
si, dans le passé, il a pu y avoir des décisions j'en
conviens, d'autant plus que j'étais là qui ne
correspondaient pas aux priorités du Québec, je ne vois vraiment
pas pourquoi, à moins qu'on ne fasse un procès d'intention ou
quoi que ce soit ça, le ministre pourra le faire; je vais laisser
passer le train je trouve que ce serait utile, dans votre domaine de
négociation des priorités quand vous discutez avec le
gouvernement fédéral et quand vous allez discuter... Sur le plan
interne, ça va être utile d'avoir une grille comme ça quand
vous allez discuter des priorités au niveau interne ici pour ce qui est
des parcs provinciaux. C'est le seul point que je veux faire avec le ministre.
C'est la seule chose.
M. Lessard: M. le Président, je pense bien que ce n'est
pas le premier gouvernement qui établit des priorités. Encore une
fois, dans le cadre de la négociation constitutionnelle, tant au niveau
du ministère de Loisir qu'au niveau des différents
ministères, nous allons établir un certain nombre d'objectifs
gouvernementaux, d'objectifs québécois. Mais cependant, par
exemple, nous nous doutons très bien que ce soit à peu
près la même réponse. Alors, nous n'avons pas l'intention
de négocier maintenant parcelle par parcelle, morceau par morceau, soit
du côté du ministère du Loisir, soit du côté
du ministère des Transports, soit du côté d'autres
ministères. Nous allons d'abord attendre les présentations qui
nous ont été faites au cours de la campagne électorale,
à l'ensemble des Québécois et devant l'ensemble des
Québécois par le gouvernement Trudeau, qui a mis même sa
tête en jeu, qui est venu sauver, d'ailleurs, M. Claude Ryan,
pratiquement d'une défaite.
Nous allons attendre justement la présentation de M. Pierre
Elliott Trudeau et, quant à nous, au sein de chacun des
ministères, nous préparons nos objectifs de négociation.
Nous allons les soumettre à un moment donné et nous verrons,
encore une fois, après combien d'années, que les objectifs et les
priorités du gouvernement du Québec seront foulés aux
pieds tout simplement par des décisions d'un gouvernement
fédéral qui ne respecte aucunement les objectifs du Québec
et qui ne les a même pas respectés au moment où vous
étiez, de 1970 à 1976, au pouvoir, et qui est même
allé jusqu'à traiter notre premier ministre de mangeur de hot
dogs.
M. Rivest: C'est terminé, le scénario? Quelle est
la réponse? Est-ce que vous allez avoir une grille, oui ou non?
M. Lessard: Comme le gouvernement libéral
antérieur, comme le gouvernement de l'Union Nationale, nous aurons nos
objectifs; nous les défendrons. Nous aurons nos priorités et nous
verrons quelles seront les réponses qui nous seront données.
M. Rivest: Sur le plan du gouvernement fédéral, je
comprends les états d'âme du ministre et je les respecte beaucoup,
mais pour vos propres fins, concernant la grille objective que vous allez
établir pour les fins de l'aménagement des parcs provinciaux,
sans que le gouvernement fédéral ne s'en mêle, est-ce que
le ministre pourrait me donner une échéance quelconque? Est-ce
qu'il y a des commandes qui ont été placées au niveau des
fonctionnaires pour établir une telle grille dans la
détermination des priorités, à partir de critères
objectifs? Est-ce qu'il y a eu une commande placée?
M. Lessard: Nous avons actuellement des priorités qui sont
établies et qui seront précisées a cours de
l'année.
M. Rivest: Au cours de l'année. Cela veut dire qu'au
moment des crédits...
M. Lessard: C'est-à-dire que nous avons des objectifs, des
ordres de priorités que je vous ai énumérés tout
à l'heure; ces ordres de priorités pourront être
précisés au cours de l'année.
M. Rivest: Bon! A moins qu'il n'y ait d'autres questions sur les
parcs, je ne voudrais pas allonger. Le Mont-Orford, dont vous avez
parlé, comment se fait-il qu'il ne soit pas dans le... Il y a la
Gaspésie, les Laurentides, le Mont-Tremblant. Dans les orientations,
dans la fiche, le mont Orford n'est pas inclus.
M. Lessard: II est là.
M. Rivest: II n'est pas là.
M. Lessard: II n'est peut-être pas écrit...
M. Rivest: Procédez... Non, parce qu'il y a eu la
tournée...
M. Lessard: Ajoutez-le.
M. Rivest: Est-ce qu'il y a bien des choses comme ça qui
ne sont pas là et qu'il faut ajouter comme ça?
M. Lessard: Ajoutez-le!
M. Rivest: Quel ministre! Vous arrivez au ministère,
n'est-ce pas?
M. Lessard: Je confondais avec le parc du Mont-Tremblant. Le
Mont-Orford, c'est parce qu'il est classé.
M. Rivest: Alors on ne l'ajoute pas. Vous étiez au
courant.
M. Lessard: II est classé.
M. Rivest: Bon, les parcs... Avant de finir le programme
parce que la politique du plein air, ce ne sont pas seulement les parcs, il y a
bien d'autres éléments dans le livre blanc que le ministre
a sans doute lu, il est dit que dans le secteur plein air, le gouvernement
entend proposer une politique nationale d'aide au développement des
lieux de plein air au Québec. Ce qui est très large, on parle de
coordination et de tout ça, on parle d'aide administrative et
financière pour faciliter l'accessibilité... Est-ce que dans la
mise en oeuvre, la mise en route des diverses dispositions au titre du plein
air en général, il y a eu des... Je comprends que cette
politique-là n'est pas encore élaborée aujourd'hui, mais
est-ce qu'il y a des commandes qui ont été adressées aux
fonctionnaires du ministère pour justement faire démarrer le
processus de réalisation de cet élément majeur du
programme, de contenu, et non pas simplement de structures. J'ai
déjà signalé au ministre qu'il devrait prendre le temps de
mettre les structures, mais qu'il fallait aller en termes de contenu de
politiques. Est-ce que des décisions ont été prises par le
ministre, au sein de son ministère, à ce titre-là afin
d'en arriver justement à établir une politique nationale ou
provinciale d'aide au développement des lieux de plein air? (21 h
15)
M. Lessard: Deux commandes ont été placées.
Je m'informais où en étaient rendues ces deux commandes. D'abord,
étant donné qu'on s'en va vers une politique des loisirs, il est
normal que nous puissions savoir, dans chacune des régions du
Québec, où en est rendu l'équipement des loisirs. J'ai
donc fait une commande pour savoir quel serait le minimum vital
nécessaire à partir de critères, par exemple,
critère de sous-développement dans le secteur des loisirs,
critère de richesse collective, critère d'équipement
actuel, etc., en ce qui concerne l'équipement des loisirs comme tels et
distinction avec le plein air.
M. Rivest: L'inventaire autrement dit.
M. Lessard: L'inventaire existant et, en même temps,
comment répondre au sous-développement de certaines
régions du Québec à partir de critères, par
exemple, de richesse, de sous-développement, combien ça prend
d'arénas par 20 000 habitants, etc., et cela en relation avec le
ministère de l'Éducation, parce qu'il faut maintenant, et c'est
prévu dans le livre blanc, que ce soient des équipements de
piscine, que ce soient des gymnases, etc., planifier en relation avec le
ministère de l'Education.
Ce rapport, m'indique-t-on, est commandé et devrait nous
être soumis au cours de l'été. Donc, l'an prochain, je
devrais être capable... C'est un peu ce qui explique pourquoi je ne suis
pas allé dès cette année vers un budget global, parce que
je voulais savoir ce qui concerne les équipements lourds. Si vous
relisez ou continuez de relire le livre blanc, vous allez constater que nous
nous donnons cinq ans pour prévoir des investissements dans les
différentes régions du Québec, là où il y a
de véritables besoins. Vous savez qu'il y a des régions qui sont
suréquipées par rapport à des régions qui sont
sous-équipées.
Avec ce programme, nous serons capables de soumettre à une
région donnée, par exemple, un plan d'équipements et ceci
s'intégrera d'autant plus que la loi 125 crée des
municipalités régionales; nous soumettons donc ces plans
d'équipements aux organismes régionaux et ceux-ci pourront nous
dire à quel endroit devraient être placés les
équipements lourds.
En ce qui concerne le plein air, nous devrons rencontrer les
comités d'aménagement et de planification au cours de
l'automne.
M. Rivest: Avec l'inventaire dont parle le ministre, et je
constate qu'il a donné des directives au niveau du ministère, il
y a le problème de la disponibilité physique au niveau
territorial des équipements, et cela existait, le ministère en
avait une connaissance empirique, je suppose, tout probablement.
M. Lessard: Très empirique.
M. Rivest: En fonction de cela, c'est le deuxième
élément, je comprends que l'objectif est d'assurer un juste
équilibre avec la rigueur qu'il faudra pour pouvoir dire non à
certains endroits. Cela fera partie du jeu. Deuxièmement, à
l'intérieur des différentes activités de plein air, je ne
veux pas les reprendre une à une, il y a à peu près cinq,
dix, quinze, vingt types d'activités, et la pratique du ministère
est d'accorder un certain montant à l'une ou l'autre des
activités, à l'intérieur de l'inventaire, dans
l'étude ou la réflexion qu'on fait, parce qu'il faut qu'il y ait
aussi, face à la randonnée, aux marinas, enfin un paquet de
choses, est-ce qu'il y a quelque chose qui guide le ministère pour
déterminer au fond que des priorités de contenu, de type
d'activités, non seulement sur le plan régional, que certains
types d'activités sont peut-être plus intéressants que
d'autres à encourager pour le ministère. Est-ce que
là-dessus vous avez des indications? C'est que, à cause du
développement un peu chaotique de tout le secteur du plein air au
Québec, au cours des dix ou quinze
dernières années, à travers le méandre de
toutes les structures gouvernementales qui ont existé, qui auraient
dû exister et qui n'ont pas existé et qui ont fini par exister, il
s'est développé des pratiques. A un moment donné, un tel a
poussé plus sur les randonnées pédestres ou un autre a
poussé plus sur le cyclisme et, à un moment donné, c'est
devenu une priorité gouvernementale. Est-ce que, dans cette
réflexion que le ministre a entreprise au sein de son ministère,
on va avoir davantage de cohérence et de discipline sur les pratiques
d'aide et de soutien par le truchement des municipalités, comme l'a
indiqué le ministre?
M. Lessard: Certainement. L'un des objectifs premiers du livre
blanc est justement la muni-cipalisation du secteur ou de l'aménagement
du secteur des loisirs. Je pense que nous ne pouvons pas suppléer non
plus aux décisions des élus.
Si le gouvernement a décidé d'aller vers la
municipalité, c'est que nous considérons que la
municipalité est plus près des citoyens que le gouvernement du
Québec. C'est pourquoi nous avons demandé aux
municipalités, dans le cadre du livre blanc, de nous présenter,
lorsque nous appliquerons l'assiette globale, un programme annuel et un
programme triennal. Pourquoi un programme annuel et un programme triennal?
C'est en vue justement d'inciter non seulement le développement des
loisirs, dans le sens du sport exclusivement, comme c'est malheureusement le
cas bien souvent, mais aussi dans le sens du développement de la
personnalité de l'individu.
C'est dans ce cadre que doit se développer le socio-culturel. Si
nous avons demandé un programme triennal, c'est justement pour permettre
la continuité. Par exemple, si une municipalité décide de
nous proposer un programme d'initiation à la photographie, nous allons
exiger que ce programme soit inscrit non seulement dans un programme annuel,
mais dans un programme de trois ans, afin de permettre à ces gens de
terminer leur initiation.
Donc, de ce côté, nous devons nous fier au gouvernement le
plus proche des citoyens. D'autre part, comment ceci va-t-il se
concrétiser? La municipalité devra prévoir la nomination
d'un président ou d'un responsable des sports, au niveau du conseil
municipal, qui devra s'adjoindre six personnes, qui seront nommées
à l'occasion d'une réunion annuelle de l'ensemble des citoyens de
la municipalité, intéressées au développement des
loisirs. Je dis bien des loisirs avec un grand L, qui comprend non seulement
les loisirs sportifs, mais les loisirs culturels, etc. Il devra donc
s'adjoindre six personnes qui devront être nommées par ces gens
lors d'une réunion annuelle spéciale.
Nous allons répondre aux besoins exprimés par les
municipalités, tout en tenant compte, en même temps, de nos
objectifs, qui sont de développer le loisir, non seulement pour une
catégorie de citoyens, mais pour l'ensemble des citoyens, que ce soient
les personnes âgées ou que ce soient les jeunes.
M. Rivest: Je comprends qu'il s'agit de la structure avec les
municipalités. Au niveau des préoccupations de type plein air,
des préoccupations plus générales du gouvernement, par
exemple, sur le territoire, avec l'inventaire, tout ça, sur le plan
territorial, le gouvernement aura une idée où sont les besoins
qui ne sont pas comblés à l'échelle du territoire. Est-ce
que ça pourra se traduire également, dans l'esprit du ministre,
au titre des sommes qui seront disponibles pour les municipalités?
Certainement, j'imagine.
M. Lessard: Certainement.
M. Rivest: Deuxièmement, avec les municipalités,
mais en respectant, comme dit le ministre, les initiatives locales que peuvent
exprimer ou traduire davantage les autorités locales, dans le programme
d'aide et d'incitation, je comprends la technique proposée dans le livre
blanc, il y aura également des incitations assez fortes, puisqu'il
s'agira d'argent, à l'ensemble des municipalités, de
privilégier certains types d'activités de plein air par rapport
aux autres. Est-ce qu'il y aura ça aussi? Par exemple, il y aura des
programmes disponibles pour les municipalités pour tel type
d'activité, alors qu'il n'y en aura pas pour tel autre, une année
donnée.
Est-ce que le ministère entend assumer ce genre de direction?
Autrement dit, en termes du contenu des programmes et aussi, bien sûr, en
troisième lieu, au titre des clientèles, comme les jeunes ou les
personnes âgées, les gens vivant en milieu
défavorisé, ce serait important qu'au niveau du ministère
vous ayez des orientations, des politiques, à ce titre, comme ça
existe dans le domaine de l'éducation, pour les personnes
âgées, par exemple, vous avez du plein air, les écoles,
avec les milieux scolaires, les milieux défavorisés, au titre des
colonies de vacances, des trucs comme ça.
M. Lessard: Nous avons une vingtaine de programmes au niveau du
ministère qui comprennent les personnes âgées comme les
jeunes, qui comprennent le socio-culturel, les équipements sportifs. Ces
programmes, actuellement, sont subventionnés lorsque les
municipalités nous en font la demande. A l'avenir, lorsque nous
appliquerons l'assiette globale, il appartiendra aux municipalités,
selon les besoins, de déterminer quelle sera la somme d'argent qu'elles
vont mettre dans le socio-culturel, vis-à-vis du sport...
M. Rivest: Je comprends cela, mais à l'intérieur du
plein air il y a aussi des choix qui devront être faits. Par exemple,
toutes les municipalités ne pourront pas penser à des
randonnées en forêt ou à des trucs comme cela, à des
marinas, ou autres. Est-ce que vous allez laisser les municipalités
déterminer seules, sans directives ou sans incitation vis-à-vis
du mécanisme, du choix des différents types d'activités de
plein air? Je comprends qu'il y a aussi un arbitrage qui se fera
entre le plein air, le sport et les autres choses. Cela est ma question,
plus la dimension des clientèles.
M. Lessard: Sur l'équipement ou sur les activités
comme telles, les activités de loisir, comme c'est le cas actuellement,
les municipalités, à partir du comité local, devront
planifier leurs activités.
Sur ce que nous appelons l'équipement lourd, que ce soit les
marinas, que ce soit les terrains de baseball ou autres, à partir du
programme d'équipement que nous aurons analysé, région par
région, nous devrons prévoir les budgets nécessaires; les
municipalités devront, en relation avec l'organisme du conseil de
comté régional, de la municipalité régionale,
planifier leurs investissements.
Mais si une municipalité ou un groupe de municipalités a X
arénas par 1000 habitants et que cela dépasse les normes et
qu'elle nous demande une autre aréna, c'est bien de valeur, mais la
priorité n'ira pas sur l'équipement lourd. Nous
déterminons à ce moment-là que, dans telle région,
il y a assez d'arénas qui sont existantes et que d'autres régions
en ont plus besoin.
En fait on garde l'incitation comme telle, mais la décision sur
l'équipement lourd d'ici une période de cinq ans, nous la
conservons en vertu des recommandations du livre blanc.
M. Rivest: Dans l'approche du plein air, je veux m'en tenir
surtout au plein air... Je comprends.
M. Lessard: En même temps, dans l'approche du plein air,
nous subventionnons actuellement la Fédération du plein air du
Québec qui devra, en relation avec les organismes du milieu,
préparer une programmation au niveau des différentes
régions du Québec.
M. Rivest: Cela est peut-être prématuré pour
dire au ministre... Vous savez que, dans le domaine du plein air, les
investissements d'équipement ou d'aménagement coûtent
très cher. Le ministre ne se fait pas d'illusion. Il y a un type
d'activités de plein air qui est plus organisé. Et il y a des
types d'activités de plein air qui sont libres. Par exemple, quelqu'un
qui part et qui s'en va faire une randonnée en forêt.
Là-dessus, est-ce que le ministre, face à la politique des
parcs, vis-à-vis des activités libres, qui n'ont pas besoin
d'être encadrées, d'être organisées, dans un lieu
déterminé, a des orientations précises? Par exemple, au
lieu de favoriser les pistes de motoneiges qui sont vraiment très
structurées, veut-il amener les gens à peut-être s'orienter
davantage vers le plein air dans des activités libres,
c'est-à-dire par un programme d'éducation ou autrement? Est-ce
que là-dessus, vous avez des indications ou des pratiques?
Peut-être que cela existe. Je ne le sais pas.
M. Lessard: Je pense que nous avons actuellement
Kino-Québec qui fait une publicité dans ce sens-là. Nous
avons de plus en plus, au niveau de l'ensemble du Québec,
l'équipement ou des investissements concernant l'aménagement de
pistes de ski de fond. (21 h 30)
On sait qu'il y a quelques années même deux ans,
mais, aujourd'hui, cela peut être encore amélioré je
ne le sais pas, mais on prévoyait, par exemple, que nous aurions, chaque
hiver, 700 000 personnes qui font du ski de fond. Il est certain que nous nous
orientons vers les investissements où il y a du sport de masse
plutôt que vers des investissements qui coûtent
énormément cher. Nous le faisons actuellement.
Quand pour la première fois au ministère des Transports il
y a eu une politique c'est maintenant rendu au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche de pistes cyclables, en fait,
vous aviez, de ce côté, pour la première fois, une
orientation pour permettre justement aux gens d'avoir accès, sans trop
d'accidents, à des pistes cyclables qui sont en bonne condition, alors
que les gens devaient faire du cyclisme non pas le long des autoroutes, parce
que c'était défendu, mais le long des routes secondaires au
moins.
M. Rivest: D'accord.
M. Lessard: En ce qui concerne les pistes de motoneige...
M. Rivest: Mais tous ces éléments seront
intégrés à un moment donné dans un document ou je
ne sais pas quoi, un énoncé de politique au titre du plein air
cohérent. Vous le donnerez d'une façon... Je comprends qu'il est
peut-être prématuré de demander...
M. Lessard: Nous aurons un document à un moment
donné qui nous démontrera, région par région, les
équipements "minimals" ou minimums, minimaux...
M. Rivest: "Minimals".
M. Lessard: "Minimals" nécessaires dans les
différentes régions du Québec en relation avec les budgets
normalement du ministère sur une période de cinq ans. Par la
suite, il appartiendra aux municipalités, une fois que nous aurons
donné le minimum vital à chacune des régions du
Québec, à moins que cela puisse changer, de reprendre en main
l'équipement des loisirs.
M. Rivest: Là-dessus, le ministre, dans sa
déclaration du mois d'avril, a évoqué la
possibilité d'un transfert, si j'ai bien compris j'ai le texte
ici d'équipements qui appartiendraient au gouvernement du
Québec à certaines municipalités.
M. Lessard: Oui. Actuellement, ce que nous tentons de faire en ce
qui concerne les équipements de plein air, particulièrement les
équipements...
M. Rivest: C'est le plein air.
M. Lessard: C'est cela. ...de camping, les terrains de camping,
c'est remettre l'exploitation et la gestion de ces équipements aux
municipalités. Lorsqu'une municipalité, par exemple, ou un groupe
de municipalités, dans le cadre d'un programme régional, nous
demandent d'investir dans des équipements de plein air, de camping,
etc., nous le faisons à condition qu'elles acceptent de prendre en main
par la suite la gestion de ces équipements.
M. Rivest: A première vue, cela paraît un truc
intéressant sur le plan de la décentralisation et de la gestion
par le milieu, mais le ministre sait que ces types d'équipements de
plein air entraînent des charges financières, des charges
d'exploitation qui peuvent être dans certains cas relativement lourdes,
parce qu'un terrain de camping peut théoriquement se financer, mais il
peut aussi être déficitaire. Y a-t-il des cas précis, des
exemples? Je ne veux pas qu'il m'en donne la liste. Deuxièmement, lui
apparaît-il probable que dans certains cas il existera un programme au
niveau du gouvernement pour aider les municipalités qui accepteront
d'assumer cette charge à assumer le coût d'exploitation, par
exemple, en termes de personnel et autres?
M. Lessard: Pensez à La Tuque.
M. Rivest: Au parc de camping. Il appartient déjà
à la municipalité?
M. Lessard: Le terrain de camping appartient déjà
à la municipalité. Il a été financé par le
gouvernement du Québec comme par le gouvernement du Canada.
M. Rivest: Le terrain de golf, par exemple, quelque part dans
Bonaventure, cela appartient au gouvernement, ce truc.
M. Lessard: Cela appartient au gouvernement.
M. Rivest: Si vous le transférez à la
municipalité, théoriquement, pensez-vous...
M. Lessard: Nous commençons à faire de
l'autofinancement de ce côté-là. On va parler de La Tuque.
Actuellement, le terrain de camping de La Tuque s'autofinance...
M. Rivest: Oui.
M. Lessard: ... et la municipalité prend des
décisions à un moment donné pour l'autofinancer. Je pense
bien qu'une municipalité peut gérer comme telle un terrain de
camping comme, en fait, une entreprise privée. Le gouvernement du
Québec ne peut plus, à mon sens, concurrencer de façon
déloyale l'entreprise privée dans des secteurs comme ceux de
l'hôtellerie et des terrains de camping. Il faut qu'on s'ajuste, qu'on
ajuste nos prix au niveau des terrains de camping comme des terrains de golf en
relation avec l'entreprise privée.
Par exemple, en ce qui concerne les marinas, la fameuse marina de Sorel,
que vous devriez connaître d'ailleurs, parce qu'elle a été
construite par votre ami, M. Simard...
M. Rivest: Votre ami, M. Simard. Tantôt, c'était un
génie.
M. Lessard: Non, je n'ai pas dit que c'était un
génie. J'ai dit que... En tout cas, de ce côté, il s'est
tenu debout, concernant les parcs. La marina de Sorel, c'est que nous avons
dû rajuster les coûts, parce que j'ai constaté que
c'était absolument, par rapport à la marina de Québec qui
exige $1500 de dépôt, plus $750 de prêt... Les taux au pied
concernant les bateaux, j'ai constaté que le gouvernement du
Québec subventionnait, non pas le tourisme social, parce que le gars qui
a un bateau de 40 pieds, je ne pense pas que ce soit du tourisme social bien
développé. J'ai dû ajuster les prix. Nous devrons en
arriver, tant au niveau du ministère, vers l'autofinancement de ce
côté, d'autant plus que cela faisait trois ans que les prix
n'avaient pas été augmentés.
La même chose en ce qui concerne les terrains de golf, nous avons
rajusté les prix sur les terrains de golf. Je sais qu'il y a des
réactions actuellement, j'en avais une ce matin, parce que j'ai
augmenté les prix de 25% sur des terrains de golf. Je vous avoue bien
honnêtement que $170 par année pour aller jouer sur le terrain de
golf de Fort Prével, je ne calcule pas que ce sont vraiment des prix
astronomiques, pour les investissements que le gouvernement du Québec a
dû faire par rapport au terrain de golf d'Amqui où les gens se
sont regroupés ensemble pour investir dans leur terrain de golf et ils
le gèrent eux-mêmes. Il est certain que les municipalités,
lorsque nous transférerons ces équipements, devront s'organiser
pour en arriver à de l'autofinancement. Lorsqu'une municipalité
nous réclame des investissements concernant un terrain de camping, elle
devra être bien consciente de l'engagement qu'elle devra prendre,
à savoir la signature d'un protocole d'entente pour la gestion par la
suite.
M. Chevrette: M. le ministre, là-dessus, je suis
entièrement d'accord avec cette orientation parce que cela aura un effet
bénéfique dans le sens suivant: Si vous mêlez les
autorités municipales dans les gestions...
M. Lessard: Ils vont savoir combien cela coûte.
M. Chevrette: Oui, et ils vont rêver un peu moins en
couleur dès le départ. J'ai eu la chance de vivre une
expérience avec un de vos sous-ministres, M. Lefebvre. On a mis les
municipalités impliquées dans le projet devant une situation
où ils auront à gérer, où ils auront à
participer. C'est drôle comme les chevaux d'équitation
disparaissaient du parc d'aménagement. On s'en tenait à
des sentiers de randonnée, à de l'escalade en montagne. On
pensait à de l'aménagement de camping sauvage. On ne rêvait
plus en couleur, tout en rendant un service à la collectivité. Je
pense que c'est être beaucoup plus responsable politiquement parlant que
de laisser rêver les gens en couleur, leur faire concevoir des projets
d'aménagement sur lesquels ils n'auront même pas un sou à
dépenser. C'est plus sage comme politique à moyen et à
long termes. Cela rend les autorités municipales plus responsables. Cela
leur fait réaliser que l'argent ne tombe pas du ciel. Personnellement,
je trouve que cela aurait dû être fait dans le passé.
S'il y a tellement d'organismes j'allais utiliser un mot non
parlementaire déçus et frustrés, c'est
précisément parce qu'ils se sont toujours fiés à
100% sur la participation financière des gouvernements. Je pense
à des petits organismes qui se fiaient uniquement et totalement sur les
subventions gouvernementales pour fonctionner dans le domaine des motoneiges,
par exemple. Je comprends que, cet hiver, ils ont mangé la claque parce
qu'il n'y avait pas de neige et qu'ils n'ont même pas pu se financer par
des activités. Il reste que ces gens se fiaient sur la subvention
annuelle purement et simplement, et on leur enlève à ce moment
tout le dynamisme de l'organisation pour rechercher l'autofinancement.
Si cette politique devait venir, elle devrait venir d'une façon
très globale, afin qu'on ne sente pas qu'on vise des groupes
particuliers, pour que ce soit la présentation d'une politique vraiment
globale sous-tendant une philosophie sociale qui vise une certaine forme de
traitements égaux, quel que soit le type de structure et, dans ce
contexte, non seulement je suis content, mais j'espère qu'elle va venir
le plus rapidement possible. "Responsabiliser" nos édiles municipaux.
Entre vous et moi, quand rien ne fonctionne, c'est la faute du gouvernement,
parce qu'on n'a jamais su les mettre dans le coup et quand on les mettra dans
le coup, ils verront ce que c'est assumer des responsabilités publiques
eux aussi.
M. Lessard: En réponse aux commentaires du
député de Joliette-Montcalm, concernant une politique globale, il
faut distinguer entre les terrains de camping existants et ceux à
venir.
M. Chevrette: Je ne parle pas uniquement de camping, moi...
M. Lessard: Non, d'achat...
M. Chevrette: Je parle d'aménagement de parcs, par
exemple...
M. Lessard: Oui.
M. Chevrette: ... parce que je pense à la forêt...
le projet dont je parlais. Je pense à tout type d'aménagement
collectif où le gouvernement était toujours à coup de
subventions, où les députés ont tiré à tour
de bras sur ses ministres, ses sous-ministres et ses fonctionnaires.
C'était toujours au profit...
M. Rivest: ... que ce n'était pas bon?
M. Chevrette: Je ne dis pas que c'est mauvais en soi, mais il
reste qu'on contribue à leur faire assumer une dépendance totale
vis-à-vis de l'Etat, au lieu de les "responsabiliser" devant leurs
propres responsabilités dans leur propre milieu.
M. Rivest: La philosophie libérale est bien d'accord avec
vous.
M. Chevrette: Oui, si la philosophie libérale avait
été bien d'accord avec moi, elle aurait appliqué ces
principes il y a plusieurs années.
M. Rivest: On s'est repenti. On ne le fera plus.
M. Lessard: Malheureusement, ça fonctionnait par
patronage.
Disons que pour répondre à la question du
député de Joliette-Montcalm, il y a les anciens terrains de
camping de l'Etat où on regarde de quelle façon on pourrait les
transmettre aux municipalités. On ne peut pas obliger les
municipalités comme telles à les prendre en main. Il y a des
terrains de camping qui ne sont pas à l'intérieur des
municipalités. Donc, c'est certain que le gouvernement du Québec
va devoir en conserver une partie sous forme de gestion, mais il devra en
arriver à l'autofinancement.
Maintenant, il y a les terrains de camping qui nous sont demandés
par des régions, par plusieurs municipalités. Dans ces terrains
de camping, lorsqu'ils nous sont demandés par des municipalités,
nous exigeons maintenant une participation financière de la
municipalité pour éviter le "chromé" qui se faisait dans
le passé.
Il est certain que dans les marinas, par exemple, nous devrons avoir un
programme le député de Jean-Talon devrait écouter
ça de marina concernant le 350e anniversaire de l'arrivée
de Jacques-Cartier, 1534-1984 et, dans les marinas maintenant, nous exigerons
une participation des municipalités. C'est certain que si la
municipalité de Sorel, du temps du gouvernement
précédent...
M. Rivest: Pourquoi me regardez-vous toujours quand vous parlez
du gouvernement précédent? Je n'étais pas
député.
M. Lessard: Parce que vous étiez le conseiller du premier
ministre du temps.
M. Chevrette: C'est parce que vous avez le sosie du chef...
M. Rivest: Je n'étais pas là.
M. Lessard: C'est certain que si, par exemple, la
municipalité de Sorel avait dû participer à
l'aménagement...
M. Rivest: Moi, je m'occupais du dossier de la Baie James,
point.
M. Lessard: ... de la marina de Sorel, probablement que les
coûts auraient été un petit peu diminués et le
chrome aurait été un petit peu moindre. Nous exigeons maintenant,
de la part des municipalités, lorsqu'elles nous font une demande
d'aménagement de terrain de camping, une participation des
municipalités. Donc, ce qui veut dire que la municipalité doit
non seulement accepter la gestion après mais doit accepter la
participation financière aux investissements qui sont prévus.
D'autre part, actuellement, on a plusieurs terrains de camping que nous
avons transférés aux municipalités. Vous avez
Saint-Joseph-de-Beauce, par exemple, au Club des élans; vous avez
Montmorency, à la Chambre de commerce; vous avez Saint-Camille de
Bellechasse qui est transféré aux scouts du coin; le Camping
populaire Saint-Roch de Mékinac qui est administré par la
municipalité, le camping du Bic qui est administré par la
municipalité. Nous avons d'autres cas que nous voulons transférer
aux municipalités dont je pourrais vous donner les noms. La marina de
Sorel aussi est transférable à la municipalité. (21 h
45)
Nous sommes disposés ou tout autre organisme sans but lucratif
pourrait en prendre la gestion, mais en prenant les moyens nécessaires,
par exemple pour arriver à l'autofinancement. De ce
côté-là, je pense que nous sommes à élaborer
une politique qui nous permettra d'éviter le "chromé " qu'on a
connu dans le passé et qui nous évitera des enquêtes Malouf
dont le rapport devrait être déposé d'ici quelque
temps.
Le Président (M. Laberge): Autres questions,
messieurs?
Une Voix: Adopté.
M. Rivest: Non, sur l'ensemble des politiques au titre du plein
air, on a parlé beaucoup aussi dans le livre blanc d'information,
d'éducation aux loisirs, de recherche des services accessibles au titre
des camps de vacances, des bases de plein air, etc. Là-dessus, est-ce
que le ministre a amorcé la mise en oeuvre de ces différents
aspects de la nouvelle politique du plein air?
Par exemple, vous avez dit tantôt que, dans le domaine de
l'éducation, avec le ministère de l'Éducation, vous aviez
peut-être des programmes nouveaux. J'imagine que vous avez exercé
des pressions pour qu'on inclue certains programmes au titre de
l'éducation au plein air. Est-ce que c'est fait, est-ce que ça
existe ou est-ce que ça va exister bientôt?
M. Lessard: Actuellement, notre objectif n'est pas de nous
substituer à des organismes existants, c'est justement ça
l'objectif du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, ce
n'est pas d'aller remplacer la Fédération du plein air du
Québec...
M. Rivest: Non, mais qu'est-ce que vous avez, pour donner suite
aux propositions du livre blanc, qui, j'imagine, sont sérieuses, parce
que le livre blanc dit que d'autres modes d'intervention sont également
envisagés et concernent essentiellement l'information et
l'éducation des loisirs? J'imagine que, lorsque vous êtes
arrivé au ministère, vous avez dit: Qu'est-ce qu'on fait de plus?
Est-ce que c'est juste de mettre de la cohérence dans ce qui existe?
M. Lessard: Quand je suis arrivé au ministère,
c'était déjà commencé avec Kino-Québec.
M. Rivest: Alors, il n'y a rien de nouveau à ce
titre-là pour favoriser ce qui existe? C'est ça que je veux
savoir.
M. Lessard: Je pense que c'est déjà un programme
qu'il s'agit de développer, l'objectif de Kino-Québec est
justement d'amener des gens à participer beaucoup plus aux
activités de plein air. L'an passé, je pense que nous avions
investi $500 000 de publicité là-dedans. Cette année,
c'est $1 000 000.
M. Rivest: C'est de la bonne publicité, je tiens à
féliciter le ministre. Pour une fois, vous avez fait de la bonne
publicité.
M. Lessard: On fait toujours de la bonne publicité.
M. Rivest: Avec votre propagande...
M. Lessard: Tout le monde s'attache au Québec,
c'était parfait. Nous doublerons donc cette année le montant de
Kino-Québec justement pour amener les gens à faire plus de plein
air.
M. Rivest: Est-ce qu'à la demande du ministre d'Etat
à la condition féminine, vous avez corrigé les aspects
sexistes qu'il y avait dans la publicité de Kino-Québec?
M. Lessard: II y a d'abord une chose. En relation avec le
ministre de la condition féminine, j'ai nommé, au niveau de mon
sous-ministre, une adjointe à mon sous-ministre...
M. Rivest: Vous communiquez avec le ministre par personne
interposée?
M. Lessard: Non, elle est adjointe en fait... M. Rivest:
D'accord. Au titre de la recherche...
M. Lessard: Un instant, je vais vous répondre! J'ai
nommé une adjointe à mon sous-ministre pour s'occuper
justement...
M. Rivest: Une adjointe.
M. Lessard:... au sein du ministère de tout ce qui
concerne la condition féminine.
M. Rivest: Très bien.
M. Lessard: Deuxièmement, à la suite des
recommandations que nous avons eues, on m'indique que des corrections seront
apportées pour corriger, semble-t-il mais je voudrais, parce que
votre question vous vient de votre recherchiste, j'aimerais avoir plus de
précisions, corriger le sexisme. Mais qu'est-ce que ça
veut dire? J'aimerais avoir plus d'explications. Quel sexisme existait dans
notre publicité?
M. Rivest: Cela devient une habitude qui annonce des lendemains
meilleurs où le gouvernement péquiste pose des questions à
l'Opposition...
M. Lessard: Non, non, un instant!
M. Rivest: Attendez quelques mois encore et vous aurez l'occasion
de poser des questions.
M. Chevrette: Vous affirmez...
M. Rivest: Pour l'instant, c'est nous autres qui...
M. Lessard: Un instant! Je voudrais quand même en savoir
plus, parce que votre recherchiste vous a lancé quelque chose à
l'oreille pour dire: Est-ce que vous avez corrigé la publicité
sexiste?
M. Rivest: Réponds, grouille-toi. Demandez-le-lui; c'est
lui qui m'a dit ça.
M. Lessard: On peut poser n'importe quelle question ici en
commission parlementaire...
M. Rivest: Non, vous avez nommé une représentante
et vous m'avez dit que c'était pour être corrigé; j'imagine
que...
M. Lessard: Non, j'ai nommé une représentante pour
l'ensemble des politiques au sein du ministère, mais vous m'avez
affirmé qu'il y avait une publicité sexiste. Il me semble
qu'Allez jouer dehors, ça doit s'appliquer...
M. Rivest: C'était dans l'encadrement de Perspectives...
L'encart dans Perspectives d'une façon précise; l'encart qui
était dans Perspectives. Pas l'encart du livre blanc qui était
dans les journaux, mais un encart, qui a été publié dans
Perspectives, de Kino-Québec qui constituait, d'après mon
recherchiste, un document sexiste. S'il a tort, que le ministre me le dise.
M. Lessard: Quel encart?
M. Rivest: L'encart qui a été publié dans
Perspectives au mois de... l'automne dernier.
M. Lessard: Quel mois?
M. Rivest: Octobre ou novembre, enfin un mois de l'automne.
M. Lessard: On me dit que c'est plutôt au mois d'avril l'an
passé.
M. Rivest: C'est votre recherchiste qui vient de vous dire
cela?
M. Lessard: C'est mon sous-ministre.
M. Rivest: Sur la recherche, vous avez fait de belles phrases
dans le livre blanc pour développer la recherche dans le domaine du
plein air. C'est absolument essentiel. Est-ce qu'il y a des gens qui s'occupent
de cela? Est-ce qu'on va développer effectivement la fonction de
recherche et de réflexion sur le plein air, etc.? Consultez votre
recherchiste.
M. Chevrette: J'espère qu'il va tout lui dire, lui.
M. Lessard: II y aura des études qui seront
confiées au service de planification.
N'oubliez pas une chose. Vous êtes en train de faire page par page
le livre blanc.
M. Rivest: Oui, j'ai l'intention de continuer jusqu'à
demain soir.
M. Lessard: II ne faudrait pas s'attendre à ce que ce
livre blanc soit concrétisé en l'espace d'un an.
M. Rivest: Non, je ne demande pas cela au ministre. Je suis
très raisonnable. Je sais que le ministre a beaucoup d'autres
occupations.
M. Lessard: Parce que c'est vraiment la première fois
qu'il y a une politique nationale des loisirs.
M. Rivest: Oui, mais elle est écrite.
M. Lessard: Depuis quelques mois nous avons fait beaucoup plus
que les gouvernements précédents pendant une période de 20
ans.
M. Rivest: Ceci étant dit en toute humilité,
évidemment.
M. Chevrette: Sans fausse modestie.
M. Rivest: Ce que j'essaie de faire, à l'occasion de
l'étude des crédits, c'est de ne pas embarrasser le ministre avec
des questions...
M. Lessard: Vous ne m'embarrassez pas du tout.
M. Rivest: ... administratives qu'il survole de très haut.
J'ai l'intention, simplement...
M. Lessard: Non, de très près.
M. Rivest: Etant donné les événements
récents qui font qu'on doit faire l'étude des crédits
sur une période très restreinte, j'ai l'intention
simplement, pour les gens du milieu, d'essayer d'obtenir le maximum
d'informations sur la mise en route du livre blanc proposé par le
gouvernement, parce que j'ai déjà eu l'occasion de dire à
l'ancien ministre que cela constituait un excellent document. La seule
préoccupation que j'ai, c'est de m'assurer que le gouvernement est
sérieux, comme j'imagine qu'il l'est, dans la suite qu'il va donner au
livre blanc. C'est tout.
M. Lessard: Le gouvernement est sérieux, mais il va par
priorités.
M. Rivest: On connaît cela.
M. Lessard: Concernant, par exemple, la formation des cadres
bénévoles, nous avons le rapport Larivière, qui a
été déposé il y a quelques mois.
M. Rivest: Vous m'en aviez parlé au mois d'avril.
M. Lessard: C'est cela. En fait, je dois vous reparler,
justement, de choses sur lesquelles vous avez posé des questions
dès le début des travaux de cette commission parlementaire.
M. Rivest: Oui, mais tout est différent depuis le
référendum.
M. Lessard: J'ai même dû reprendre, cet
après-midi, toute la question concernant les ZEC avec votre
collègue, le député de Charlevoix. Il ne faudrait quand
même pas recommencer complètement les crédits à
zéro.
M. Rivest: Non, M. le ministre, on ne vous permettra pas de
recommencer les crédits une nouvelle fois, certainement. La chose qui
m'étonne, c'est que vous avez bien des choses en route, vous avez
placé des commandes...
M. Lessard: On en a énormément.
M. Rivest: Oui, énormément, mais comment le
ministre, à ce moment-là, peut-il expliquer qu'avec toutes ces
choses que vous mettez en route il n'y a aucune augmentation d'effectifs au
titre du programme 2? Ces 30 personnes qui administraient sans doute de leur
mieux les programmes ordinaires du gouvernement, voilà qu'avec tous ces
nouveaux projets que vous avez, la mise en route de ça, vous n'avez pas
cru bon d'ajouter une seule personne au titre du programme des activités
de promotion, d'éducation et de récréation en milieu
naturel. Vous allez demander à vos fonctionnaires, qui sans doute
peuvent le faire, ce travail. Il y a 30 personnes cette année, vous en
demandez 30. Quand est-ce que les gens vont trouver le temps de faire tout
cela?"
M. Lessard: Parce que, M. le Président, je pense que le
secteur du développement des loisirs, comme le secteur du
développement des sports, ce n'est pas d'abord une question
d'augmentation de personnel au sein du ministère; c'est d'abord une
question de coordination.
Comme je l'ai dit à maintes reprises aux différentes
fédérations, nous avons près de 200
fédérations dans le secteur des sports et des loisirs,
actuellement, au Québec. Nous avons, comme nous le faisions dans le
passé, l'intention de nous appuyer sur ces fédérations
sportives pour accentuer la recherche, accentuer le développement,
accentuer la planification. Le ministère n'est là que pour
assurer la coordination des différents organismes qui travaillent dans
le milieu.
Nous avons l'intention, encore une fois, de développer nos
politiques à partir du travail énorme de bénévolat
qui se fait dans ce milieu. Jamais l'État, je le dis, ne pourra
remplacer le travail de bénévolat dans le secteur du loisir. Il
faut absolument se baser, dans notre travail dans ce secteur extrêmement
important, sur les fédérations.
M. Rivest: Je voudrais modifier, si vous voulez, ma question,
c'est au programme 3. Est-ce que, d'une façon concrète, une ou
deux personnes, pour le secteur plein air, le ministre a désigné
je comprends que c'est via son sous-ministre, parce que le sous-ministre
a quand même des responsabilités pour l'ensemble du
ministère des personnes, peut-être pas en surplus, mais peu
importe...
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: ... mais dont la première préoccupation
est de définir la politique nationale d'aide au développement du
plein air dont vous parlez, élaborer les normes techniques, effectuer
l'inventaire? Est-ce qu'il y a des qens dont c'est le mandat premier, à
l'intérieur du ministère? Autrement dit, ce que je veux savoir,
la seule vérification que je veux faire avec le ministre à
l'occasion des crédits, c'est de comprendre, d'une façon
concrète, j'imagine qu'elle y est, mais jusqu'à quel point, pour
les gens du milieu, la mise en oeuvre du livre blanc est amorcée
sérieusement. C'est le seul objet de mes questions.
M. Lessard: II est certain que nous avions, avant le regroupement
du ministère de la Chasse et de la Pêche avec le ministère
du Loisir, deux directions du plein air; il y avait une direction du plein air
au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et une
direction du plein air au haut-commissariat. Nous avons regroupé cette
direction et nous avons une direction du plein air qui fait des études
actuellement, élabore des politiques pour la formation des cadres, pour
faire des guides techniques qui vont servir aux municipalités, des
études sur le développement des industries du plein air.
Nous avons une direction du plein air qui doit travailler à une
planification dans le cadre du livre blanc, qui regroupe les deux ex-directions
du plein air, soit celle du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche et celle de la direction du
Haut-Commissariat.
M. Rivest: Cela, c'est fait. M. Lessard: C'est fait.
ça.
Le Président (M. Laberge): Le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Pourriez-vous demander au député de
Jean-Talon de demander à son recher-chiste à quel programme il
est rendu? Il discute du programme 2, le programme 3 est vu et il vient de
tomber dans le programme 4.
M. Rivest: Non, je parle du plein air.
M. Chevrette: C'est le programme 3 et le programme 2 n'est pas
adopté.
M. Rivest: C'est le programme 2.
M. Chevrette: Le programme 2 n'est pas adopté. Regardez
dans vos papiers.
M. Rivest: Comme le député n'a rien à faire,
il pourrait peut-être venir m'aider comme recher-chiste.
M. Chevrette: C'est justement ce que j'essaie de faire. Votre
recherchiste ne réussit pas à vous faire comprendre le bon
sens.
Le Président (M. Laberge): En avez-vous terminé
avec le programme 2?
M. Rivest: Oui. Est-ce qu'il y a des mandats spécifiques
qui ont été donnés à l'intérieur du
ministère sur la mise en oeuvre du livre blanc au titre du plein
air?
M. Lessard: Oui, il y a des mandats spécifiques,
c'est-à-dire que le livre blanc a été adopté au
Conseil des ministres et les cadres supérieurs doivent respecter les
décisions prises par le Conseil des ministres.
M. Rivest: A ce jour, aucun document n'a été
transmis au niveau du Conseil du trésor ou même du comité,
parce qu'on est rendu là, d'aménagement... les ministres d'Etat.
Est-ce qu'il y a eu des communications, jusqu'à maintenant, des
orientations ou des énoncés de politique qui sont rendus
là? Au titre du plein air.
M. Lessard: Nous allons, d'ici quelque temps, avoir une rencontre
avec le ministre responsable... avec le CMPDC.
M. Rivest: Pardon?
M. Lessard: Avec le CMPDC...
M. Rivest: Traduisez-moi ça, je ne comprends rien dans
votre jargon bureaucratique. (22 heures)
M. Lessard: Le CMPDC, le Comité ministériel de
développement culturel.
M. Rivest: Permanent.
Le Président (M. Laberge): Comité
ministériel permanent.
M. Lessard: Permanent, c'est cela. Nous allons soumettre notre
programmation et notre plan d'application.
M. Rivest: Est-ce que le projet qui va éventuellement
s'acheminer... Le ministre nous a fait son discours sur les organismes qui
oeuvrent dans le milieu. Est-ce qu'il y a une période de consultation
antérieure avant d'aller devant le CMPDC ou une période
postérieure?
M. Lessard: Non. Cette consultation s'est faite au niveau des
regroupements des organismes de loisirs du Québec. Elle s'est faite au
niveau de la formation de Sport-Québec, comme je l'ai expliqué
cet après-midi. En ce qui concerne l'application du livre blanc, je
pense bien qu'il y a eu une énorme consultation à partir du livre
vert Le temps d'agir et même là, une fois que le ministre Claude
Charron a déposé son livre blanc...
M. Rivest: Le temps d'agir, je m'excuse auprès du
ministre, c'est le document constitutionnel du Parti libéral du Canada.
Je pensais que le ministre se préparait une autre charge contre le
fédéral.
M. Lessard: Excusez.
M. Rivest: Je me méfie, avec le ministre.
M. Lessard: Prendre son temps.
M. Rivest: Prendre son temps, oui, c'est cela que vous avez fait.
Toute la différence est là. Le gouvernement
fédéral, c'est le temps d'agir. Le gouvernement du PQ, c'est
prendre son temps.
M. Lessard: Mais la différence, c'est que le livre vert du
gouvernement fédéral est apparu passablement longtemps...
M. Rivest: II était rouge, le livre vert.
M. Lessard: ... avant le livre du ministère du Loisir et
malheureusement, il n'y a pas eu d'agissements depuis ce temps-là, il
n'y a pas eu d'action.
M. Rivest: On attendait le référendum.
M. Lessard: Alors, prendre son temps. Et il y a eu
énormément de consultations avec les différents
organismes. Et même là, une fois que le livre blanc a
été déposé, Le temps de se recréer, il y a
eu encore une fois des consultations avec tous les organismes pour
concrétiser les différentes propositions qui ont
été faites.
M. Rivest: Très bien. A moins que les autres
députés n'aient des questions. Je m'excuse si j'abuse.
N'hésitez pas à m'interrompre de l'autre côté.
M. Chevrette: Vous avez l'air intéressé.
M. Rivest: Le programme 2, M. le ministre, avec tous vos efforts,
il me fait plaisir de vous l'accorder.
Le Président (M. Laberge): Programme 2,
éléments 1 et 2, adopté. Programme 3.
Implantations d'équipements et
aménagement de sites de plein air
M. Rivest: Le programme 3, on en a pas mal parlé.
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Rivest: Deux ou trois questions. Concernant la base de plein
air de la ville de Sainte-Foy, mon excellent ami le maire de Sainte-Foy, M.
Benoît Morin, a des projets au titre du plein air. Je pense d'ailleurs
qu'il a écrit au ministre. Je m'excuse auprès du
député de Joliette-Montcalm d'avoir la préoccupation de
mon comté, mais il m'a donné l'exemple. Mon futur comté,
dois-je dire. Je voudrais avoir simplement l'état du dossier en trois
phrases, M. le ministre. Soyez bref.
M. Lessard: L'ensemble du dossier, concernant toute la
région de Québec, pour les bases de plein air, devra être
étudié.
M. Rivest: Pas encore au CMPDC.
M. Lessard: Non, pas cette fois. Vous savez, si vous avez des
demandes pour votre comté, il faut bien comprendre que l'ensemble de la
région de Québec a des demandes considérables. Nous
devrons établir les objectifs et les priorités du
ministère en relation avec les besoins du milieu.
M. Rivest: Autrement dit, il n'y a pas de décision ni dans
un sens ni dans l'autre.
M. Lessard: il n'y a pas de décision prise
actuellement.
M. Rivest: Mais est-ce que le ministre n'est pas sensible
à son propre argument? Le ministre disait tantôt que les
concentrations de personnes, Québec et Montréal, il y a beaucoup
de monde, donc, c'est important d'avoir proche...
M. Lessard: Oui. Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas une
priorité de ce côté-là du côté de
Montréal. Il fallait attendre l'acceptation des crédits avant de
prendre des décisions du côté des investissements.
Deuxièmement, vous savez qu'à la suite de la construction
du Colisée...
M. Rivest: Tiens, je vais vous en parler.
M. Lessard: ... les maires de banlieue se sont réunis et
nous ont programmé, soumis des investissements possibles qui vont, je
pense, jusqu'à $8 000 000. En relation avec cela, il faut établir
des priorités parce que, sur un investissement possible de $20 000 000,
je ne peux pas répondre à la fois aux objectifs de
Montréal, à ceux de Québec et à ceux de l'ensemble
du Québec.
M. Rivest: Quelle est la nature de la dernière
communication que vous avez eue avec la ville de Sainte-Foy à ce sujet?
Est-ce que vous avez simplement dit que c'était à
l'étude?
M. Lessard: Concernant quoi?
M. Rivest: Le projet de plein air de la ville de Sainte-Foy.
M. Lessard: Un instant. La dernière communication...
M. Rivest: Faites attention à ce que vous allez
répondre.
M. Lessard: On a eu le projet.
M. Rivest: Pardon?
M. Lessard: On a eu le dépôt du projet.
M. Rivest: C'est prosaïque comme réponse.
M. Lessard: On a eu le dépôt du projet.
M. Rivest: S'il vient à l'idée du maire de
Sainte-Foy de communiquer avec le député de Jean-Talon, je lui
dirai: Ils ont eu le projet.
M. Lessard: Nous avons eu le dépôt du projet et le
projet est actuellement...
M. Rivest: A l'étude.
M. Lessard: ... sous analyse.
M. Rivest: Sous analyse. C'est à peu près comme...
Autre question pratique...
M. Lessard: On a eu le projet un peu avant le
référendum.
M. Rivest: Oui, mais qu'avez-vous fait franchement pendant le
référendum?
M. Lessard: Un peu avant le 20 mai en tout cas, d'accord?
M. Rivest: Oh!
M. Lessard: C'est un projet qui peut aller jusqu'à $2 000
000, un instant! Nous ne sommes pas habitués, nous autres...
M. Rivest: C'est d'accord.
M. Lessard: ... à dépenser des milliards et demi de
dollars sans voir quelles seront les conséquences qui viendront
après.
M. Rivest: Très bien, on vous félicite.
M. Lessard: On étudie les projets avant. On a eu le projet
quelques jours avant le 20 mai. Ne me demandez pas quelle est la
décision que j'ai à prendre sur cela. On va le regarder en
relation avec les autres demandes qui nous sont faites par l'ensemble des
municipalités de la région de Québec.
M. Rivest: D'accord, très bien. La plage Germain, au !ac
Saint-Joseph, c'est à l'étude tout cela?
M. Lessard: C'était à l'étude. J'ai transmis
une lettre au maire Bédard dans laquelle je lui indiquais cela
fait déjà quelques mois, je pense, au moins deux mois ou deux
mois et demi que le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche était justement prêt à analyser très
sérieusement l'expropriation peut-être que vous
n'êtes pas au courant des derniers événements, mais en tout
cas! ou la prise en main en fait de la plage Germain, que je connais
très bien d'ailleurs, puisque j'y suis allé camper à
plusieurs reprises. Mais cependant, par exemple, je lui indiquais, un peu dans
le sens de ce que nous avons discuté tout à l'heure, que les
municipalités concernées devaient s'impliquer pour
préparer un plan d'aménagement, préparer en fait un plan
d'investissement. Quant à moi, du côté du ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, je lui indiquais que
j'étais prêt à mettre en disponibilité un
fonctionnaire pour les aider sur le plan technique à préparer ce
plan d'aménagement. J'avais même nommé mon fonctionnaire,
M. Lefebvre, je pense. Malheureusement, j'ai appris, en fait, il y a, je pense,
quinze jours c'est cela, une quinzaine de jours que la plage
Germain avait été vendue. Ah! vous apprenez cela vous? La plage
Germain a été vendue à un propriétaire
privé. D'ailleurs, je pense bien...
M. Rivest: Je pense bien que ce n'est pas le moment. Je voudrais
vous dire un mot quelque part, quand nous étudierons les crédits
appropriés, du Cotisée de Québec; je ne sais pas si je
dois en parler au plein air.
M. Lessard: En fait, vous en parlerez au budget du Conseil
exécutif.
M. Rivest: La seule question que je voulais poser, c'est que,
dans toutes ces priorités et ces excellentes intentions sur les
inventaires...
M. Lessard: Étiez-vous contre?
M. Rivest: ... des équipements sportifs de plein air, la
planification, la politique globale, le respect des municipalités et
tout cela, que vous faites au niveau du ministère, je ne veux pas en
faire tout un plat, mais il y a des gens dans différents milieux qui
sont quelque peu étonnés que le ministère du Loisir
semblait, de l'extérieur je vais prendre toutes les
précautions passablement absent de la discussion de ce dossier
périlleux.
M. Lessard: Que les gens qui ont affirmé cette chose
maintiennent leur remarque.
M. Rivest: Pourquoi m'avez-vous référé si
cavalièrement au Conseil exécutif là-dessus?
M. Lessard: Parce qu'en fait, c'était entendu que la
discussion se faisait entre le maire de Québec et...
M. Rivest: Et le premier ministre. M. Lessard:... et le
premier ministre.
M. Rivest: Mais le ministre n'a pas... Enfin, je ne veux
pas...
M. Lessard: Le ministre a eu à un moment donné, si
tu veux, à faire ses recommandations à ce sujet.
M. Rivest: Dans le cadre de l'aménagement
général des équipements sportifs de la région de
Québec qui préoccupe le ministre au titre du plein air, est-ce
que le ministre a trouvé que les investissements au Colisée
cadraient avec l'ordre des priorités pour les équipements
sportifs de la grande région de l'agglomération
québécoise?
M. Lessard: II a été jugé que le fait
d'amener la Ligue nationale dans la région de Québec,
c'était quand même assez important et que la ville de
Québec étant quand même la capitale du gouvernement du
Québec, il valait la peine de participer à un investissement
comme celui-là.
M. Rivest: D'accord. Dernier dossier là-dessus:
Petite-Rivière-Saint-François. Les membres du caucus
régional du Parti québécois ont adressé un certain
nombre de représentations au ministre à ce sujet. Est-ce que la
décision du ministre est restée la même? Est-ce qu'il y a
eu des développements récents dans le dossier?
M. Lessard: Bon, il y a eu des développements
récents, c'est-à-dire que nous avons exproprié et nous
avons payé un montant de $2 000 000 pour les expropriations de
Petite-Rivière-Saint-François. Le ministre n'a jamais dit que le
dossier de Petite-Rivière-Saint-François était
fermé. Je me rappelle avoir fait une intervention à ce sujet
alors que je partais pour une conférence à Montréal.
A plusieurs reprises, on m'a interrogé, on m'a
contre-interrogé sur Petite-Rivière-Saint-François pour
tenter de me faire dire que le projet était mis aux oubliettes. J'ai
toujours insisté en disant ceci:
II est certain que nos études actuelles au ministère nous
indiquent que d'ici 1985 je veux être bien compris cette fois
selon notre clientèle existante et notre clientèle
à venir, nous sommes capables de répondre à la demande de
la clientèle. Nous avons une offre satisfaisante.
Vous conviendrez, encore une fois, que dans une bonne gestion des
deniers publics, on ne peut quand même pas se diriger vers des
investissements qui totaliseront possiblement $40 000 000 et $45 000 000 sans
prévoir les conséquences sur des investissements
déjà existants, que ce soit le mont Sainte-Anne, mais aussi tous
les petits équipements de ski qui sont autour du mont Sainte-Anne, que
ce soit le Manoir Saint-Castin, que ce soit le Lac-Beauport, que ce soit
Stoneham il y en a un autre que j'oublie que ce soit le
Lac-Delage. Vous conviendrez qu'on ne peut quand même pas décider
d'investissements sans tenir compte des conséquences négatives
que peut comporter un tel investissement sur les réseaux existants. En
même temps aussi, il y a dans le comté de Charlevoix le
Grand-Fonds qui nécessite des investissements assez importants et qui
attire la clientèle de la Côte-Nord et aussi de la région
de Québec.
Donc, le dossier n'est pas nécessairement fermé. Il y a
aussi des problèmes techniques concernant les vents, etc. Il reste que
c'est un coin très intéressant à développer. Ce
seraient les plus hautes pentes de ski, en fait même
au-delà du mont Sainte-Anne de tout l'Est du Québec, mais
ceci devra se faire en relation avec la clientèle existante. Si, par
exemple, après 1985, on constatait, selon les études que nous
avons pour 1986-1987, que nos équipements existants ne sont pas capables
de répondre aux besoins de l'ensemble de la clientèle, il ne
faudrait quand même pas attendre en 1986 pour commencer à
développer Petite-Rivière-Saint-François. Il va falloir
l'envisager, commencer à le développer pour 1983-1984, et 1982
peut-être.
M. Rivest: Cela peut être avant 1985.
M. Lessard: Oui, je comprends. C'est toujours ce que j'ai dit.
Cela peut être avant 1985. Si notre clientèle, à un moment
donné... J'ai toujours dit que d'ici 1985 nos équipements
pouvaient répondre à la clientèle, mais après 1985
il n'est pas sûr que nos équipements puissent répondre
à la clientèle. (22 h 15)
Donc, pour être capables de satisfaire gouverner, c'est
prévoir à la clientèle de 1986-1987, peut-être
devrons-nous, parce que ce sont des investissements basés sur cinq ou
six ans, envisager, comme nous le faisons actuellement il y a eu de
l'argent d'investi à Petite-Rivière-Saint-François
des investissements avant 1985. Je pense que c'est clair. Quand je parle
actuellement de nos rapports, et c'est fonction de la publicité que nous
pouvons faire aussi à l'extérieur pour amener des
Américains faire du ski au Québec j'espère qu'on
n'aura pas toujours des hivers comme celui qu'on a eu cette année
mais quand je dis que notre offre correspond à la demande d'ici 1985,
ça ne veut pas dire que les investissements à
Petite-Rivière-Saint-François sont complètement
fermés d'ici 1985. Au contraire, si nous prévoyons qu'en
1986-1987, il y aura une clientèle disponible pour ce coin-là,
nous devrons le développer avant.
M. Rivest: Je ne veux pas non plus embarrasser le ministre, mais
je sais quand même que les députés du Parti
québécois de la région de Québec ont adressé
au ministre un certain nombre de représentations. Pour être justes
à l'égard du ministre, les députés ne contestaient
pas au titre de la planification les raisons que le ministre vient
d'évoquer; néanmoins, ils ont exigé du ministre non
seulement qu'il révise la décision qu'il avait prise, mais qu'il
poursuive l'aménagement du... Quelle réponse a été
donnée à ces membres de l'Assemblée nationale qui ont
communiqué avec le ministre pour s'opposer à la décision
prise?
M. Lessard: II n'y a pas eu d'objection à la
décision prise, M. le Président. C'était une question de
mauvais compte rendu sur une interview que j'avais eue avec je ne sais quel
journaliste à ce moment-là. J'ai donné les
précisions nécessaires. Justement, le journaliste me faisait dire
qu'aucun investissement ne pouvait être fait avant 1985, alors que ce
n'est pas ça que j'avais dit. J'avais dit que, d'ici 1985, nous
étions capables de répondre à la clientèle dans les
centres de ski. Ceci ne voulait pas dire pour autant que je ne devais pas
investir au préalable sur le parc de
Petite-Rivière-Saint-François.
Cependant, un peu avant le référendum, on sait par
exemple, qu'il y a certains ministres, comme De Bané et Charles
Lapointe, qui sont allés se pavaner à
Petite-Rivière-Saint-François. Si le gouvernement
fédéral est intéressé à y investir des
montants d'argent assez substantiels, nous sommes prêts à
considérer la question.
M. Rivest: Pour autant que le méchant gouvernement
fédéral respecte vos critères.
M. Lessard: Et que le méchant gouvernement
fédéral nous transmette l'argent qu'il transmet à d'autres
provinces. De toute façon...
Une Voix: C'est net et clair.
Une Voix: D'égal à égal.
M. Lessard: Oui, parce qu'il faut se méfier du
gouvernement fédéral. Vous savez ce qui est arrivé
à Mirabel. Si on ne coordonne pas les investissements au Québec,
on va se ramasser avec des éléphants blancs.
Le Président (M. Laberge): Programme 3, adopté?
M. Rivest: Attendez juste une petite seconde.
Le Président (M. Laberge): C'est sur le plein air.
M. Rivest: Oui. Le ministre n'a rien à ajouter sur le
gouvernement fédéral au titre du programme 3?
M. Lessard: J'en aurais beaucoup à ajouter...
M. Rivest: Bon!
M. Lessard: ... mais peut-être qu'on verra.
M. Rivest: Alors, s'il n'en a pas, on peut l'adopter, M. le
Président.
Soutien au loisir socioculturel
Le Président (M. Laberge): Programme 3, adopté.
Programme 4: Soutien au loisir socioculturel. Vous en avez discuté tout
à l'heure. Avez-vous d'autres questions?
M. Rivest: Non, on n'a pas discuté de ça. Je
voudrais que le ministre me donne son plan de la fête nationale du Canada
français le 24 juin prochain.
M. Lessard: Le plan ne sera pas tellement modifié par
rapport à l'an dernier. Nous avons accepté un budget de $3150
000, c'est-à-dire $3 000 000 qui est le budget de l'an passé,
plus 5% d'augmentation, plus un budget de $200 000 pour la ville de
Québec, parce que nous avons jugé justement, à part du
budget régulier, qu'il fallait revenir un peu à des fêtes
massives, c'est-à-dire que, dans le passé, on a peut-être
trop décentralisé les fêtes, de telle façon que les
fêtes se faisaient au niveau des quartiers et on n'avait peut-être
pas assez la conscience de la fête nationale comme telle. Nous avons
décidé cette année, un peu comme on le fait justement
à l'occasion du 14 juillet à Paris, de faire un effort
supplémentaire pour la capitale nationale, c'est-à-dire la ville
de Québec. Alors, c'est $3150 000, plus $200 000 pour la ville de
Québec, ce qui veut dire $3 350 000.
M. Rivest: Est-ce que le ministre pourrait m'indiquer la
nature...
M. Lessard: Et toute activité...
M. Rivest: ... brièvement, oui, le montant est de $3 000
000, avec Un budget pour la ville de Québec. Il y a eu de nombreux
problèmes dans le passé le ministre le sait au
niveau de la structure, de la définition des programmes. Quelle est la
structure qui soutient l'organisation de la fête du Canada
français? Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer ça?
M. Lessard: C'est réglé maintenant. En fait, vous
parlez de la discussion qu'il y avait entre la Société
Saint-Jean-Baptiste ou la Société nationale du Québec et
la corporation? Maintenant c'est...
M. Rivest: Quel est le statut juridique de la corporation qui a
la responsabilité?
M. Lessard: C'est en vertu de la troisième partie de la
Loi des compagnies.
M. Rivest: Troisième partie. L'an dernier aussi?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Est-ce qu'un rapport a été produit au
ministère?
M. Lessard: Oui, il a été déposé
à l'Assemblée nationale.
M. Rivest: Déposé à l'Assemblée
nationale. Quels sont les membres de la corporation, cette année?
M. Lessard: Mon Dieu! Il y a quinze membres nationaux et quinze
membres régionaux. Est-ce que je pourrais déposer la liste?
M. Rivest: Ce n'est pas nécessaire. C'est ça.
M. Lessard: Le nouveau président est M. André
Imbeault. Je pourrais vous déposer la liste des membres.
M. Rivest: Cela va pour cet aspect-là. Prenons les
activités de types de fêtes. Il y en a...
M. Lessard: Cette année, il y aura un budget pour les
fêtes de paroisses; étant donné que c'est le 125e
anniversaire du Code civil, c'est donc dire que nous aurons cette année
énormément de municipalités qui fêteront leur 125e
anniversaire. C'est 333 municipalités possibles qui fêteront leur
125e anniversaire.
M. Rivest: Je crois comprendre que le ministre je ne sais
pas si c'est hier ou avant-hier a annoncé, le 23 mai, un
programme, une espèce de politique, enfin un programme qui n'existait
pas. Il y avait une pratique qui était plus ou moins arbitraire sur
l'octroi de l'aide financière de la part du gouvernement à la
célébration des anniversaires que le ministre vient
d'évoquer. Parce qu'il existait un budget au niveau du Conseil
exécutif à ce titre-là, le budget du premier ministre.
Est-ce que, maintenant, c'est très clair qu'une municipalité qui
fête son 25e, son 50e, son 250e anniversaire ou n'importe quel
anniversaire doit s'adresser au niveau du gouvernement du Québec
uniquement? Il n'y a maintenant qu'un seul interlocuteur pour obtenir les
subventions. Les municipalités, comme le ministre le sait, faisaient du
"shopping" à ce titre-là.
M. Lessard: II y a un interlocuteur, c'est le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Rivest: Elles peuvent demander pour l'organisation des
fêtes, est-ce que cela couvre...
Ensuite, si une municipalité organise une exposition d'artisanat
ou si elle fait une activité de promotion de ceci ou de cela, est-ce que
la municipalité va pouvoir continuer de faire le tour du
ministère pour établir ça? Est-ce que tout ça est
prévu dans la nouvelle réglementation?
M. Lessard: Le programme 1980-1981 d'assistance financière
aux fêtes commémorant l'anniversaire d'une municipalité est
un programme normalisé et couvre les municipalités qui
fêtent leur 50e, leur 75e, leur 100e et leur 125e anniversaire et c'est
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui en est
responsable. Chacune des municipalités a reçu ce
programme-là.
M. Rivest: Cela ne va pas plus haut?
M. Lessard: Non, parce qu'en fait les municipalités ont
été constituées en 1855...
M. Rivest: Oui, mais ça s'applique aux paroisses. Par
exemple, dans la région de Montmagny...
M. Lessard: Non, mais le Code civil a constitué les
municipalités comme telles en 1855
M. Rivest: Oui, mais il y a des paroisses qui se mettent à
fêter ça et à faire le tour. Je sais par exemple que la
paroisse d'où je viens, L'Assomption, a fêté son 250e
anniversaire...
M. Lessard: En plus, il y a le programme d'assistance
financière aux fêtes populaires.
M. Rivest: Cela devient une fête populaire. Je tiens
à féliciter chaleureusement le ministre pour son initiative parce
qu'il y avait une espèce de remarquez que ça n'engageait
peut-être pas des sommes astronomiques rationalisation de
l'ensemble de ces opérations-là et la normalisation...
était devenu vraiment une espèce de marché aux
puces...
M. Lessard: Aux puces.
M. Rivest: ... à l'intérieur du gouvernement.
Dans le soutien plus général du programme 4, le soutien
aux loisirs socioculturels, est-ce que le ministre a des indications
particulières au niveau du budget? Je remarque une baisse de 16,19%
d'après les calculs qui me sont fournis. Il passe de $14 000 000
à $12 000 000. C'est de la bonne administration ou...
M. Lessard: Nous avons les mêmes programmes que l'an
passé. Nous avons exactement la même procédure: les
municipalités font parvenir leur programme. Nous avons appliqué
une restructuration, M. le Président, des activités des
éléments du programme socioculturel qui peuvent aller vers le
programme d'investissements pour le loisir récréatif et
l'assistance aux centres communautaires, soit le programme 5.
M. Rivest: Répétez donc cela? Je n'ai pas trop
compris.
M. Lessard: Cela a été une révision du
programme, une révision de la restructuration du programme dont certains
éléments sont allés à l'amélioration aux
centres communautaires, aux loisirs en institution. Est-ce que ça
va?
M. Rivest: Je ne sais pas. Vous avez marmonné avec votre
sous-ministre. Je n'ai pas compris.
M. Lessard: Je n'ai pas marmonné. J'ai dit: Cela a
été une restructuration du programme.
M. Rivest: Excusez-moi, je pensais que vous étiez en
grande discussion. Je ne vous ai pas écouté pour ne pas briser le
secret ministériel.
M. Lessard: Non, je vous ai répondu. Restructuration du
programme dont certains éléments sont allés vers les
centres communautaires.
M. Rivest: C'est un euphémisme que le ministre vient de me
dire. Restructuration du programme, qu'est-ce que cela me dit?
M. Lessard: Dont certains éléments sont
allés à l'amélioration des centres communautaires.
M. Rivest: Quels éléments?
M. Lessard: Certains montants d'argent, si vous voulez, sont
allés vers l'amélioration des centres communautaires.
M. Rivest: Reprenez donc la phrase: restructuration dont certains
montants sont allés je ne sais où. Non vraiment, je ne veux pas
embêter le ministre, mais c'est une réponse curieuse. Ma
préoccupation là-dessus, c'est qu'il y a des organismes, et ils
sont nombreux dans ce domaine, vous le savez, qui vont demander des subventions
et qui voient la diminution du budget de $2 000 000 et qui s'inquiètent
et qui vont dire: Le gouvernement n'est pas gentil. Je ne voudrais pas qu'ils
pensent cela du gouvernement et en particulier du ministre.
M. Lessard: On verra s'il y a des besoins. On va attendre selon
les besoins qui nous seront demandés.
M. Rivest: II y a moins d'argent pour le domaine socioculturel
cette année. Est-ce que c'est cela que ça veut dire?
M. Lessard: II n'y a pas nécessairement moins d'argent.
S'il y a des...
M. Rivest: Quand on passe de $14 000 000 à $12 000
000.
M. Lessard: II y a moins d'argent prévu dans le budget
actuel.
M. Rivest: Un budget supplémentaire?
M. Lessard: On verra s'il y a des besoins. Vous m'avez
parlé cet après-midi de crédits périmés de
$5 000 000. On va voir.
M. Rivest: Pourquoi ne m'avez-vous pas répondu cela au
moment où je vous en ai parlé?
M. Lessard: On va voir s'il y a des besoins
supplémentaires. On a toujours le fonds de suppléance.
M. Rivest: Là-dedans, il y a beaucoup de monde. Il y a le
cinéma, enfin un paquet de choses. La première chose, le
socioculturel vis-à-vis du ministère des Affaires culturelles
je veux que le ministre soit relativement précis, s'il le
peutquelles sont les frontières de l'un et de l'autre?
M. Lessard: Je vous ai donné cette définition, il
me semble.
M. Rivest: Amateur?
M. Lessard: Amateur et vis-à-vis des professionnels. En
fait, quand quelqu'un... Je pense à la troupe Le Bal des violons. Vous
connaissez?
M. Rivest: Oui. (22 h 30)
M. Lessard: Le Bal des violons, c'est essentiellement de
l'amateurisme. Ce sont des gens qui se regroupent et qui font, en
été, une tournée à travers le Québec. C'est
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui en est
responsable; maintenant, si c'est le Grand Théâtre de
Québec ou les Grands Ballets canadiens, c'est le ministère des
Affaires culturelles.
M. Rivest: Dans l'ensemble, parce que là, c'est vraiment
tous azimuts, les différents organismes, parce que le socioculturel, en
termes de... Il y a un certain montant qui est alloué, je le comprends,
mais quels sont les critères, qu'est-ce qui détermine que les
cinéastes amateurs reçoivent tant, qu'on dit non au
théâtre amateur, qu'on dit oui aux harmonies, etc., qu'on dit oui
aux loisirs danses? C'est quoi les critères et la démarche suivie
par le ministère au titre de l'octroi des subventions, de l'aide? Est-ce
par l'intermédiaire des fédérations, c'est quoi les
critères?
M. Lessard: Globalement, c'est par l'intermédiaire des
fédérations.
M. Rivest: Est-ce que toutes les fédérations ou
associations de n'importe quel type d'activités socioculturelles peuvent
être accréditées, peuvent formuler une demande? Je voudrais
simplement qu'on me trace les procédures ou... comment ça marche,
cette affaire-là?
M. Lessard: La fédération nationale, selon le
budget qui nous est présenté et analysé, nous ver- sons
des subventions. Cette année, l'objectif a été de
maintenir...
M. Rivest: Par l'intermédiaire des
fédérations?
M. Lessard: ... les fédérations ont la
responsabilité de répartir les montants d'argent, mais cette
année l'objectif a été, dans la préparation du
budget, de dire que, étant donné qu'il y avait de si
regroupements d'organismes, c'était le même budget que l'an
passé, plus 5%.
M. Rivest: Oui, mais au total on est arrivé avec $2
millions de moins.
M. Lessard: Globalement, on verra les demandes. Je veux dire que
pour les fédérations, l'assistance aux organismes socioculturels,
en 1980-1981, c'est $3 728 000; c'est à l'assistance aux
activités et manifestations socioculturelles que vous avez une
diminution.
M. Rivest: Qu'est-ce que le ministre entend exactement par son
programme d'encadrement et de promotion pour favoriser la pratique du loisir?
Est-ce que c'est au niveau des municipalités? Vous avez des programmes
d'encadrement et de promotion, c'est quoi?
M. Lessard: Bien oui.
M. Rivest: Est-ce que ce sont des personnes, de la formation,
c'est quoi exactement?
M. Lessard: C'est-à-dire que ce sont des programmes que
nous soumettons aux municipalités; l'ensemble des programmes que nous
faisons parvenir, c'est ça. Cette année, elles ont eu ces
programmes pour le 15 mai. C'est une vingtaine de programmes que nous
soumettons, que ce soient les ateliers socioculturels, l'engagement
d'animateurs, l'innovation socioculturelle, l'engagement d'animateurs
socioculturels dans les CLT, les ateliers, groupes socioculturels et
fêtes populaires commémoratives, les loisirs assistés pour
handicapés lourds, etc.
Alors, nous envoyons une plaquette à chacune des
municipalités du Québec et cette plaquette, cette année,
étant donné que nous avions... normalement, cette plaquette
devait être parvenue avant le 15 avril, je pense, l'an passé?
Cette année, étant donné que nous étions en
discussion en ce qui concerne l'application du livre blanc, eh bien, cela a
retardé d'un mois, mais nous avons donné quand même la
possibilité aux municipalités de pouvoir nous soumettre leurs
programmes avant le 22 mai. Ces programmes sont connus, ils ont
été maintenus, ce sont exactement les mêmes programmes que
l'an passé.
M. Rivest: Encore au niveau municipal, je comprends que les
fêtes commémoratives, les anniversaires, les fêtes
populaires, la prolifération... et avec raison, peut-être au titre
de la culture, par exemple, à Matane, à Saint-Tite... à
Sher-
brooke, le Festival des cantons a lieu présentement
j'inviterais le ministre à s'y rendre, en passant qu'est-ce que
c'est la politique actuelle du gouvernement là-dessus?
M. Lessard: Nous subventionnons la fédération des
fêtes populaires, la Société des fêtes populaires
nationales. Nous avons le programme d'assistance...
M. Rivest: Oui, votre nouveau programme s'applique. Est-ce que
pour le Carnaval de Québec... Je ne l'ai pas vu, votre nouveau
programme.
M. Lessard: Le Carnaval de Québec, c'est le
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Rivest: C'est clair que c'est le ministère de
l'Industrie et du Commerce, c'est une activité commerciale. Le Festival
d'été?
M. Lessard: Nous avons considéré que c'était
une activité plutôt touristique et commerciale. Le Festival
d'été, ce sont les Affaires culturelles, haute teneur
artistique.
M. Rivest: Professionnelle?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Les voyages.
M. Lessard: Les voyages forment la jeunesse.
M. Rivest: Qu'est-ce que vous faites là-dedans? Cela
m'inquiète.
M. Lessard: Vous avez Découverte du Québec par les
étudiants du secondaire et groupes spéciaux, $879 000; vous avez
Découverte du Québec par les cégépiens, jeunes
travailleurs et personnes âgées, $228 000; vous avez assistance
aux organismes publics et privés pour l'organisation de séjours
de sensibilisation au plein air, $338 000; et vous avez l'assistance
financière permettant l'accueil et l'hébergement de personnes
âgées et plein air, $125 000. Il y a également l'assistance
aux auberges de jeunesse pour $566 000.
M. Rivest: Les auberges de jeunesse, en particulier, quelle est
l'évaluation de l'état du réseau? Et est-ce qu'il y a des
projets précis que le ministre envisage de mettre en oeuvre cette
année?
On va régler une question tout de suite. Est-ce que le
gouvernement fédéral est encore là-dedans, les auberges de
jeunesse? Dans mon temps, il était là, et cela nous mettait bien
en maudit.
M. Lessard: Actuellement, ils eh ont fait. Ils en ont 18 et nous
en avons 18. D'égal à égal.
M. Rivest: Parfait. Parlez-moi de cela. Et cela ne cause pas
d'ennuis?
M. Lessard: Je comprends que cela nous cause des ennuis. Le
problème que cela pose, c'est que le gouvernement fédéral,
c'est un peu comme un voyageur de commerce qui se promène de village en
village. Il fait des petits et il ne les élève pas. Il y a Canada
au travail qui devient Canada en chômage, ce qui nous crée des
problèmes un peu partout au Québec. Ces gens-là se
retournent vers nous et disent: Ecoutez, nous ne sommes plus capables de vivre,
le gouvernement fédéral arrête nos subventions. Vous
autres, le gouvernement du Québec, qu'est-ce que vous faites?
M. Rivest: Vous avez encore ce problème? On avait cela
lorsque nous étions au pouvoir. Vous ne l'avez pas
réglé?
M. Lessard: Je comprends.
M. Rivest: En négociant de bonne foi avec vos amis les
Canadiens?
M. Lessard: Vous avez essayé de négocier de bonne
foi.
M. Rivest: On n'a pas été capables, nous autres. On
a été battus en 1976.
M. Lessard: Ils ont fait des petits partout et c'est nous autres
qui sommes obligés de nous ramasser avec pour les élever.
M. Rivest: Sérieusement, cela demeure exactement la
même situation. Vous n'avez pas essayé de les convaincre que cela
n'avait pas d'allure, qu'ils seraient peut-être mieux de vous donner
l'argent? Est-ce qu'il y a eu des discussions, des rencontres avec les
fonctionnaires ou les politiciens fédéraux à ce titre?
M. Lessard: II y a eu une conférence. On m'indique que le
député de Saint-Jacques s'est rendu à une
conférence fédérale-provinciale à ce sujet. Ce
dernier, encore une fois, est intervenu pour demander des transferts d'argent
plutôt que l'implantation d'auberges de jeunesse du gouvernement
fédéral. Et la réponse a été toujours la
même, à savoir que notre pouvoir de dépenser est toujours
là.
On ramasse les petits et on est obligé de les élever par
la suite.
Une Voix: ...
M. Rivest: On le limite exactement dans le sens des
préoccupations du ministre.
M. Lessard: Non, vous ne le limitez pas. Vous le remettez, vous
le devez, vous êtes prêts à le confier encore au
gouvernement fédéral.
M. Rivest: Non, vous avez mal lu. La population du Québec
l'a très bien lu à 60%.
M. Lessard: C'est justement parce qu'elle ne l'a pas lu.
M. Rivest: Vous voulez dire que les gens se sont prononcés
d'une façon irréfléchie...
M. Lessard: Mais comment se fait-il qu'avec toutes les questions,
et d'ailleurs des questions très intéressantes et très
intelligentes...
M. Rivest: Je suis convaincu de la justesse de la position du
gouvernement du Québec.
M. Lessard: Comment se fait-il qu'avec toutes les questions que
vous posez concernant les problèmes, même au niveau d'un secteur
qui est peut-être moins problématique que le ministère des
Affaires sociales, vous avez voté non?
M. Rivest: Le vote est secret, monsieur. C'est rendu qu'ils n'ont
plus de respect.
M. Lessard: Cela ne me surprendrait pas que vous ayez voté
oui avec les questions que vous avez soulevées là.
M. Rivest: C'est votre interprétation, attention. Vous
n'avez pas le droit de faire cela. Sérieusement, je trouve qu'autant au
niveau des parcs qu'au niveau de ce dossier des auberges de jeunesse... Le
ministre va me dire qu'on n'a pas fait les efforts pour le régler, qu'on
n'a pas réussi à le régler et que lui-même n'a pas
réussi à régler ces entêtements du gouvernement
fédéral.
Mais quelles ont été les représentations? On me dit
que vaguement Charron est allé quelque part à un moment
donné.
M. Lessard: Ce n'est pas vaguement. Il est allé en
négociation, il est allé à la conférence.
M. Rivest: M. Charron, pardon.
Est-ce qu'un document existe sur la nature des représentations
que le gouvernement du Québec a produites?
M. Lessard: Oui, il y a une position gouvernementale.
M. Rivest: Pourrait-on l'avoir?
M. Lessard: C'est cela, cela touche l'ensemble des interventions
du gouvernement fédéral dans le secteur des loisirs.
M. Rivest: Pourrait-on l'avoir?
M. Lessard: ... les auberges de jeunesse.
M. Rivest: II y en a d'autres, j'imagine. Pourrait-on avoir ce
document-là?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: A-t-il déjà été rendu
public?
M. Lessard: Probablement, c'est public cela. Il y a eu une
conférence de presse...
M. Rivest: Quels sont les autres...
M. Lessard:... tout le "kit". Il n'est pas sorti à la
conférence, il est resté à la conférence, mais cela
n'a rien donné quand même.
M. Rivest: Mais vous allez reprendre cela pour renouveler le
fédéralisme.
M. Lessard: Que voulez-vous qu'on fasse. Pensez-vous à un
moment donné qu'on va recommencer encore, quand on pense qu'on
recommence encore la révision...
M. Rivest: Mais c'est la population qui vous le demande.
M. Lessard: ... des points d'impôt, qu'on recommence encore
des discussions comme, si tu veux, le transfert de toute la
sécurité sociale.
M. Rivest: Mais c'est la population qui vous a demandé
cela, ne nous engueulez pas.
M. Lessard: Parce qu'à un moment donné, vous avez
mal conseillé la population.
M. Rivest: Tiens, les gens ne sont pas capables de se faire un
jugement sur les prétentions de politiciens de gauche et de droite.
M. Lessard: Vous avez utilisé à peu près
tous les moyens pour les convaincre du contraire...
M. Rivest: Ah!
M. Lessard: ... et Pierre-Elliott Trudeau et le gouvernement
fédéral ont dépensé plus de $3 000 000 en
publicité à un moment donné pour essayer de faire peur
encore une fois aux Québécois.
M. Brassard: Sauf chez nous, nous sommes terriblement mal
informés.
M. Lessard: Dans mon comté...
M. Rivest: En tout cas, je trouve que vous n'avez pas beaucoup de
convictions pour reprendre des dossiers aussi difficiles que cela, ce que vous
apprenez à reprendre. Vous n'avez pas l'air convaincu bien gros.
M. Lessard: En avez-vous de la conviction vous?
M. Rivest: Nous autres, nous sommes entêtés,
téméraires parfois, mais entêtés. On ne
lâchera pas. Il me semble que, quand on a raison sur un dossier comme
celui-là, comme pour les auberges de jeunesse, je trouve qu'on a
parfaitement raison de demander que le réseau... Je n'ai pas d'objection
à ce que le gouvernement fédéral dépense de
l'argent dans ce domaine-là, sauf que le réseau des
priorités, cela devrait être le gouvernement du Québec qui
les établisse, quitte à ce que le gou-
vernement fédéral donne de l'argent sur une formule
d'"opting out" ou autrement.
M. Lessard: Vous avez le droit...
M. Rivest: Essayez donc de proposer cela?
M. Lessard: ... d'être naïf.
M. Rivest: 60% de la population a l'air d'accord avec cela.
M. Lessard: Vous avez le droit d'être naïf.
M. Rivest: Le ministre dit-il que 60% de la population sont
naïfs?
M. Lessard: Vous avez été conseiller du
gouvernement Bourassa pendant une période de six ans.
M. Rivest: Je ne parlerai plus de cela, parce que vous
m'engueulez tout le temps.
M. Lessard: Vous savez très bien que vous vous êtes
battus sur cela. Encore une fois, vous savez très bien quelle est la
position du gouvernement fédéral. Encore une fois, vous
êtes allés, le 20 mai dernier, tromper la population du
Québec en lui disant qu'il y avait encore des espoirs de faire modifier
ces choses-là au sein du gouvernement fédéral...
M. Rivest: Oui, mais les gens sont beaucoup plus intelligents que
cela.
M. Lessard:... alors que de 1960 à 1966 et on pourra
remonter si tu veux, bien avant, il y avait eu des négociations sur
toutes ces choses-là. Vous voulez reprendre encore une fois. Vous avez
voulu tromper la population du Québec en lui disant qu'il y avait des
espoirs sur toute la renégociation constitutionnelle.
M. Rivest: M. le ministre, ce n'est pas nous qui, pour l'instant,
reprenons ces dossiers-là, c'est vous qui avez dit que vous vouliez les
reprendre.
M. Lessard: On va les reprendre.
M. Rivest: Oh! mon Dieu, vous avez l'air convaincu.
M. Lessard: On va les reprendre, on va le savoir. Oui, on va les
reprendre. Il y a une chose, par exemple, comme le disait le premier ministre,
cet après-midi, il est certain que la population du Québec sera
passablement mieux protégée par le gouvernement actuel concernant
les négociations possibles que par l'Opposition officielle
dirigée par M. Claude Ryan avec son livre blême.
M. Rivest: Quel article du programme de M. Ryan?
Le Président (M. Laberge): No 4.
M. Rivest: M. le ministre, pour les auberges de jeunesse,
à quel moment a eu lieu la conférence à laquelle a
participé M. Charron?
M. Lessard: A quel moment la conférence? En 1977,
décembre 1977.
M. Rivest: Décembre 1977. Cela veut dire que, depuis
près de deux ans et demi, il n'y a pas eu de communication du
gouvernement du Québec auprès du gouvernement
fédéral sur ce dossier-là, pas d'initiative de la part de
Québec là-dessus.
M. Lessard: La position du gouvernement du Québec est
toujours connue du gouvernement fédéral.
M. Rivest: Vous n'avez pas repris le dossier et indiqué
l'ensemble des difficultés qui reprenaient à l'occasion du
développement de vos propres programmes. Vous n'avez pas eu de contact.
Vous avez laissé cela en blanc. Vous avez dit: Non, cela ne fera pas
l'affaire. S'il fallait qu'on s'entende, ce serait bien mauvais, etc.
M. Lessard: La proposition du gouvernement du Québec est
claire, elle est là.
M. Rivest: Vous n'avez pas constitué le dossier
après décembre 1977?
M. Lessard: Vous voulez que je continue cela pendant combien de
temps? Je pourrais vous parler des...
M. Rivest: Ce n'est pas moi, c'est la population du Québec
qui vous le demande. (22 h 45)
M. Lessard: ... rivières à saumons, de toutes les
interventions que j'ai faites depuis six mois, depuis le mois de septembre.
Qu'est-ce que cela a donné? Rien. Voulez-vous que j'écrive tous
les jours au gouvernement fédéral?
M. Rivest: Ne lâchez pas. La population du Québec
vous l'a demandé à 60%. Quand vous avez raison, quand vous avez
un bon dossier...
M. Lessard: Soyez sérieux un peu!
M. Rivest: Ce que j'essaie de faire, ce que j'essaie de vous
faire dire dans le fond, c'est que vous laissez les dossiers en plan, et
après cela, vous faites avec raison, parce qu'on a raison sur ces
prétentions que le Québec a soutenues. Vous laissez cela en plan
pendant deux ou trois ans, et après cela, vous sortez cela, et vous
déchirez vos vêtements et vous dites: II n'y a plus rien à
faire avec ces gens, etc., pour des fins politiques. Ce que je demande par mes
questions, et les trois ou quatre fois où j'ai essayé d'attirer
l'attention du ministre là-dessus, c'est qu'au gouvernement actuel du
Québec je pense que je peux le dire à ce moment on
lui reproche justement d'avoir laissé un paquet de dossiers comme
celui-là, où le dossier du Québec est solide. Vous vous
inscrivez
dans la continuité, cette continuité historique que vous
évoquez, vous laissez littéralement ces dossiers, parce que vous
avez eu non, et que d'autres n'ont pas réussi avant vous autres, vous
laissez cela là et vous dites: En tout cas, cela restera
là-dedans et on va s'orienter vers le référendum. Vous
devez les reprendre ces dossiers. Vous les reprenez avec quelle conviction.
Quand vous affirmez d'une façon sérieuse qu'étant
donné le résultat que vous avez eu, vous allez reprendre les
dossiers de négociations vous me dites cela d'une façon,
je ne vous le reproche pas, c'est votre conviction profonde et
intérieure, cela ne vous changera pas vous me dites: Cela ne sert
à rien, et cinquante affaires. Reprenez-le. Vous n'avez rien fait pour
les auberges de jeunesse depuis décembre 1977 avec le gouvernement
fédéral. Je vous dis que vous auriez dû prendre
l'initiative et continuer de défendre la position du Québec pour
essayer de régler ce dossier parce que la position du Québec est
bonne là-dedans. C'est à nous d'établir les
priorités dans le domaine des auberges de jeunesse. C'est ce que
j'essaie de vous dire.
M. Lessard: II y aura une conférence encore une fois qui
s'annonce pour l'automne. Nous allons reprendre le dossier sempiternel du
gouvernement du Québec, comme Claude Charron, mon
prédécesseur, l'a réaffirmé. Nous allons
réaffirmer les priorités du Québec dans ce secteur. Nous
allons commencer encore de façon patiente, de façon bien
structurée, avec des dossiers bien montés, comme le gouvernement
Lesage a commencé à le faire en 1960, qui était d'ailleurs
reconnu comme un des gouvernements qui s'était présenté
avec les meilleurs dossiers au gouvernement fédéral. Nous allons
c'est vous-même qui le confirmez dans le fond, parce que vous
n'avez même pas réussi à le faire du temps de votre mandat,
alors que vous étiez 102 députés recevoir, encore
une fois, les mêmes réponses. Que voulez-vous? Arrêtez de
rire du monde. Vous le savez très bien. Vous avez été
conseiller du gouvernement Bourassa. Vous savez très bien ce que cela
donne, nos interventions auprès du gouvernement fédéral.
On va le faire de la façon la plus énergique possible. C'est pas
mal plus fort que l'Opposition. Au moins, si le député de
Jean-Talon est sérieux dans son affaire, lorsque nous
présenterons les positions du gouvernement du Québec à
l'Assemblée nationale...
M. Rivest: Je vous l'ai dit.
M. Lessard: ... nous espérons que vous ne ferez pas
seulement de la petite politique...
M. Rivest: Je vous l'ai dit.
M. Lessard: ... mais que vous appuierez le gouvernement du
Québec dans ces secteurs.
M. Rivest: Dans le domaine des parcs, dans le domaine des
auberges de jeunesse, dans le domaine du sport, enfin, je pourrais vous en
énumé- rer, vous n'avez qu'à lire le document
constitutionnel du Parti libéral, ces positions sont écrites noir
sur blanc, vous ne l'avez même pas lu. On va vous appuyer et moi, je vous
appuie. Vous pouvez être sûr que vous allez avoir l'appui quant
à ces propositions, mais à condition, par exemple, qu'on
acquière la conviction qu'au lendemain du référendum qui
est arrivé et qui a eu un résultat... Quand vous dites, du bout
des lèvres, que vous allez essayer de reprendre ces dossiers, même
si le coeur... Je vous comprends énormément et je respecte vos
états d'âme, sauf que vous devez le prendre; c'est là
qu'est votre devoir, de le reprendre et de dire: Tous les autres...
M. Lessard: On va le reprendre encore avec bien plus
d'énergie...
M. Rivest: ... on va vous appuyer quand vous allez avoir des
dossiers sérieux, mais pas du "gueulage" en l'air.
M. Lessard: On va le prendre avec bien plus d'énergie que
vous pouvez le prendre à la suite...
M. Rivest: Cela, le plus ou le moins, on verrai
M. Lessard:... de la soumission que vous avez faite sur tous les
projets de l'ensemble du Québec le 20 mai dernier. On va le prendre avec
bien plus d'énergie.
M. Rivest: La question n'est pas de savoir si vous êtes
meilleurs ou pires que nous autres, d'accord? La question, c'est de savoir si
le Québec, non pas le Parti québécois, le Parti
libéral et le parti de gauche ou de droite, ou Lucien Lessard ou
Jean-Claude Rivest, ça n'a aucune importance... Ce qui compte, c'est que
le dossier du Québec, dans le domaine du loisir, du sport... On a un
contentieux avec le gouvernement fédéral qui dure depuis bien
longtemps. Ce dossier est solide pour le Québec. On a raison d'obtenir
et de chercher ça et la population vous le demande à l'occasion
du référendum. Tout ce que je veux vous demander ce soir, c'est
simplement de nous indiquer que vous allez accepter, comme vous le dites
verbalement, de conduire des négociations sérieuses avec des
propositions précises. Vous allez les établir, les déposer
et ces propositions, si elles s'inscrivent dans la continuité il
y a une continuité dans ce domaine pour ma part, en tout cas, je
pense bien que je peux parler au nom de l'Opposition officielle, à ce
titre-là, on va vous appuyer sans aucune réserve; d'accord? C'est
ça. Ce n'est même pas moi qui vous le demande. Il y a 60% de la
population qui vous l'a demandé. Respectez au moins ça si vous ne
respectez pas autre chose.
M. Lessard: On va attendre les propositions qui vont être
mises sur la table. Cela fait 40 ans qu'on a raison...
M. Rivest: Ils attendent des propositions!
M. Lessard: ... ça fait 40 ans que le gouvernement
fédéral nous donne tort.
M. Rivest: En tout cas...
Le Président (M. Laberge): Maintenant, si vous voulez, on
va revenir...
M. Rivest: On était en plein dans le coeur du sujet, M. le
Président...
Le Président (M. Laberge): Oui, j'ai...
M. Rivest: Mais, au titre des voyages, des échanges... Une
dernière question...
Le Président (M. Laberge): Ah! c'étaient les
voyages...
M. Rivest: D'accord? Parce que je veux finir cet
élément. Voyages et échanges socioculturels, il y a des
voyages de jeunesse. Est-ce que c'est le ministère qui administre les
programmes qui existent entre les gouvernements des provinces? Je pense qu'il
en existe avec l'Ontario. Qui administre cela?
M. Lessard: II n'y en a pas avec les autres provinces,
c'est-à-dire qu'il y a des échanges culturels de jeunes. Nous
n'administrons pas ça, ce sont des organismes... Il y a actuellement des
échanges qui existent encore. Il n'y a plus d'échanges au niveau
du gouvernement du Québec ou à peu près plus. Il y a des
échanges qui existent entre un organisme de familles...
M. Rivest: Mais ce n'est pas du tout dans le cadre... D'accord.
Est-ce que des accords du Québec existent par exemple avec la Belgique?
Je sais que l'Office franco-québécois est une chose à
part... Il n'y en a pas avec l'Angleterre aussi? Non? Avec quels pays en a-t-on
actuellement au Québec?
M. Lessard: On en a avec la Belgique et la Grande-Bretagne
environ 20. Une vingtaine de personnes avec la Belgique... Avec la Belgique
c'est 200, avec l'Angleterre c'est 20. On administre ça à la
demande du ministère des Affaires intergouvernementales.
M. Rivest: Avec...
M. Lessard: A la demande du ministère.
M. Rivest: A la demande... Et avec les autres provinces, il n'y
en a pas du tout?
M. Lessard: Non.
M. Rivest: Eh bien! C'est un domaine que vous devriez
développer, qu'on aurait dû développer dans le passé
et qu'on regrette de ne pas avoir développé.
Le loisir... M. le Président, les éléments, quant
à moi, ça va.
Le Président (M. Laberge): Cela va pour les quatre
éléments?
M. Chevrette: ...
M. Lessard: Est-ce que je pourrais demander au
député si on pourrait suspendre cinq minutes?
M. Rivest: D'accord, M. le ministre, on vous reparlera du
fédéral à la reprise.
Le Président (M. Laberge): Cela va pour le programme
4?
La commission suspend ses travaux pour cinq minutes.
Suspension de la séance à 22 h 54
Reprise de la séance à 23 h 1
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, messieurs! Nous
reprenons nos travaux. Nous sommes au programme 4 et nous avons
étudié les différents éléments en même
temps.
M. Rivest: A moins que le ministre ne veuille revenir sur des
éléments antérieurs, je suis rendu à Tourisme
social...
Le Président (M. Laberge): ... qui est
l'élément 4.
M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Laberge): Alors, l'élément
4 est appelé.
M. Rivest: Je voudrais que le ministre me... M. Lessard:
Le loisir touristique.
M. Rivest: Oui, le loisir touristique. Je voudrais que le
ministre me donne une définition ou une explication de la distinction
casuistique qu'il a faite entre le tourisme commercial et le tourisme
social.
M. Lessard: Essentiellement, ce sont les budgets que le
ministère verse aux auberges de jeunesse.
M. Rivest: Uniquement? Attendez...
M. Lessard: Ce sont des loisirs touristiques. On ne peut pas
avoir un article pour le loisir social. Quand tout à l'heure on parlait,
par exemple, de découverte du Québec par les étudiants du
secondaire, par les cégepiens, l'assistance aux organismes publics et
privés pour l'organisation, tout ce qu'on a fait, par exemple, à
la maison Montmorency pour les personnes âgées, etc.,
c'était du tourisme social; mais il n'y a pas un élément,
dans le cadre du ministère, où il s'agit de tourisme social comme
tel. Lorsqu'on a fait les
loisirs touristiques, c'était essentiellement les budgets qu'on
verse aux auberges de jeunesse.
M. Rivest: Vacances-Familles, est-ce que...
M. Lessard: Nous subventionnons comme tel...
M. Rivest: Est-ce que c'est à même cela? Les
auberges de jeunesse c'est $500 000 à peu près. C'est cela?
M. Lessard: Les auberges de jeunesse, $500 000.
M. Rivest: C'est tout ce qu'il y a dans ce
programme-là?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Mais est-ce que dans les perspectives d'avenir du
ministère, je me réfère au livre blanc, il n'y a pas une
préoccupation? Ce que j'avais cru comprendre de la distinction qui avait
été formulée, c'était que le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, peut-être pas à cet
élément de programme, allait adopter comme attitude prioritaire
un certain nombre de programmes pour des activités de tourisme ou de
voyage pour... Je comprends qu'il y a les personnes âgées, il peut
y avoir les jeunes avec les auberges de jeunesse, les familles et surtout,
parce qu'on se réfère aux syndicats, aux milieux populaires, pour
les citoyens les plus défavorisés, j'imagine que c'est une
préoccupation, mais est-ce que cela se traduit actuellement dans le
présent budget ou si cela fera partie des orientations d'avenir du
ministère?
Autrement dit, si on a envoyé la partie du grand tourisme, les
hôtels, la promotion à l'étranger, etc., au
ministère de l'Industrie et du Commerce la fonction commerciale, on
était pour s'occuper du monde d'ici, de ceux qui n'ont pas les moyens,
pour qu'eux aussi, à l'intérieur du Québec ou même
à l'extérieur, éventuellement, puissent, grâce aux
programmes gouvernementaux, avoir des activités de tourisme, de
divertissement je ne sais pas comment on pourrait appeler ça
de loisirs touristiques qui seraient axés sur ceux qui n'ont
peut-être pas les moyens, dans la société, de s'en
payer.
M. Lessard: Nous subventionnons actuellement Vacances-Familles,
Agricotours de ce côté, parce qu'Agricotours, du ministère
de l'Agriculture, a été transféré au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Rivest: Agricotours, ce sont les gens qui vont résider
dans les fermes?
M. Lessard: Qui vont résider dans les fermes. Nous avons
à l'intérieur du programme existant, tel que...
M. Rivest: Excusez, ce n'est pas dans ce programme-là,
Agricotours?
M. Lessard: Agricotours?
M. Rivest: C'est quelque part ailleurs.
M. Lessard: On va vérifier pour trouver
l'élément. Quand nous avons l'assistance financière
permettant l'accueil et l'hébergement de personnes âgées de
plein air, nous avons un programme actuellement qui aide les gens les plus
défavorisés...
M. Rivest: Vous avez un programme, oui?
M. Lessard: Dans le programme de voyages et d'échanges
socioculturels. Nous avons actuellement une commande à l'OPDQ concernant
les infrastructures d'accueil pour fins de vacances.
M. Rivest: Ce serait pour les enfants en milieux
défavorisés, c'est à l'OPDQ. Vous allez
récupérer ça, j'imagine.
M. Lessard: Non, la commande, en fait, d'une planification de
l'établissement d'infrastructures de centres d'accueil et l'objectif du
rapport c'est septembre 1980.
M. Rivest: Peu importe l'élément du programme,
prenez, par exemple, dans l'Est de Montréal même ici
à Québec, il y en a les familles
défavorisées, qu'on dit défavorisées d'après
les critères, et qui le sont souvent plus, qui ont ou qui auront
à l'avenir davantage la possibilité d'envoyer leurs enfants dans
des camps ou des colonies de vacances, etc. Est-ce que c'est dans cet
environnement? Est-ce que c'est une préoccupation prioritaire de la part
des...
M. Lessard: Nous subventionnons ça. Il faut comprendre une
chose: on subventionne les enfants défavorisés et 8% des enfants
qui sont dans les villages de vacances du gouvernement du Québec
proviennent des CRSSS. On me dit 20%.
M. Rivest: C'est le CRSSS, qui connaît sa
clientèle...
M. Lessard: D'autre part...
M. Rivest: ... alors, c'est lui qui désigne... enfin, il y
a une correspondance qui se fait avec le ministère. Autrement dit, vous
vous abouchez aux CRSSS pour ce programme.
M. Lessard: D'autre part, Vacances-Familles, qui est
subventionnée par le gouvernement, qui était dans une situation
financière difficile nous l'avons récupéré
offre quand même aux familles québécoises des
échanges entre les différentes régions du Québec.
C'est-à-dire que moi, pendant la période du mois de juillet, si
je ne suis pas chez
moi et que je veuille aller passer une semaine ou deux dans l'Abitibi,
je transmets à Vacances-Familles l'offre de ma maison en lui indiquant
que je serais intéressé à aller passer deux ou trois
semaines en Abitibi, et elle va s'organiser. Vacances-Familles a un programme
pour me trouver une maison dans la région de l'Abitibi pour qu'il y ait
échange comme ça entre les différentes régions du
Québec.
M. Rivest: ... a posé la question, quel est l'état
du réseau? Il y a un réseau, j'imagine, combien y a-t-il
d'emplacements? C'est quoi le réseau dont vous parlez?
M. Lessard: Plein air ou Vacances-Familles? M. Rivest:
Vacances-Familles? M. Lessard: Disons que Vacances-Familles... M.
Rivest: Cela comprend combien de lieux?
M. Lessard: Vacances-Familles est ouverte pour l'ensemble du
Québec, même auprès des hôtels actuellement, si vous
avez votre carte de Vacances-Familles, vous avez tout un réseau
d'hôtels, dont les Auberges des gouverneurs, je pense, qui sont
intégrés à l'intérieur du réseau et qui vous
offrent justement des...
M. Rivest: Est-ce que c'est accessible?
M. Lessard: Vous payez $15. C'est accessible à tout le
monde.
M. Rivest: Et tout cela vous apparaît, compte tenu des
moyens... Je pense à ceux qui ont moins d'argent. Est-ce que c'est
prohibitif ou si c'est...? C'est tout le monde qui peut y aller, n'importe
qui.
M. Lessard: Tout le monde.
M. Rivest: Vis-à-vis de ceux qui sont
financièrement moins bien pourvus que ceux qui profitent d'un salaire de
ministre?
M. Lessard: Vacances-Familles, c'est plus que cela. Vous payez
$15 pour être membre de Vacances-Familles. Ce n'est pas juste accessible
aux ministres. Vous payez $15.
M. Rivest: Je comprends.
M. Lessard: Et si vous voulez avoir accès à une
région alors que vous avez une maison dans une autre région, vous
offrez un échange comme cela et Vacances-Familles vous organise cet
échange. Actuellement, c'est accessible à l'ensemble de la
population du Québec.
M. Rivest: Oublions Vacances-Familles. Est-ce qu'il y a un
programme particulier? Comment cela se développe-t-il pour les familles,
les enfants ou les personnes, qui, sur le plan financier, sont moins bien
pourvus, les plus démunis? Est-ce qu'il y a un programme spécial
ou une préoccupation spéciale, à l'intérieur de
l'ensemble des éléments de programmes que vous pouvez avoir
à ce titre? Est-ce qu'il y a des choses que vous faites pour ces
gens-là, ou que vous voulez faire éventuellement, si vous ne le
faites pas?
M. Lessard: On m'indique qu'il y a 24 camps familiaux
actuellement qui sont propriété d'organismes sans but lucratif.
Dans ces camps, 2500 familles peuvent se rendre, subventionnées par le
gouvernement.
M. Rivest: Ah bon!
M. Lessard: II faut bien dire une chose. Le gouvernement va
développer une politique d'accessibilité à des centres
d'accueil touristiques, va développer des programmes de
découverte du Québec, comme on le fait. Mais ce n'est pas le
gouvernement qui va devenir une agence de voyages. Nous subventionnons
actuellement des organismes qui se préoccupent du développement
du tourisme social.
M. Rivest: Le ministre a dit qu'il y a plusieurs organismes,
autant dans le domaine du socioculturel que dans le domaine du plein air, il y
a des fédérations et tout cela. C'est la même chose dans ce
secteur du tourisme social, finalement?
M. Lessard: C'est cela.
M. Rivest: Et via le ministère des Affaires sociales,
j'imagine qu'il doit y avoir un peu de double emploi?
M. Lessard: Non.
M. Rivest: Peut-être aimeriez-vous récupérer
certains types de programmes des Affaires sociales?
M. Lessard: On essaie, au sein des ministères, de faire
disparaître le shopping de part et d'autre et de faire en sorte que les
ministères qui sont responsables de dossiers en conservent la
responsabilité. Quand il y a des secteurs gris, il y a un comité
interministériel c'est le cas du ministère des Affaires
sociales et du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
pour coordonner les camps de vacances, soit pour les personnes
handicapées ou pour les personnes défavorisées.
M. Rivest: D'accord.
Le Président (M. Laberge): Programme 4,
éléments 1, 2, 3 et 4, adopté.
Soutien aux municipalités et aux organismes
locaux et régionaux de loisir
J'appelle le programme 5. Soutien aux municipalités et aux
organismes locaux et régionaux de
loisir. Eléments 1, 2 et 3. Est-ce qu'il y a des questions sur le
programme 5?
M. Rivest: On va voir ce que le ministre va nous dire. (23 h
15)
Le Président (M. Laberge): M. le ministre n'a pas de
déclaration spécifique, avez-vous une question?
M. Rivest: Là-dessus, M. le ministre, je pense qu'on a eu
l'occasion de... peut-être ne pas la lire. Quand on a parlé des
municipalités tantôt, là-dessus, sur les attitudes
générales du ministère, au niveau de votre comité
tripartite, y a-t-il eu des recommandations ou des commentaires qui vous
paraissaient majeurs sur l'attitude du ministère face aux
municipalités en regard de la pratique établie dans le
passé ou de celle dont on a parlé plus tôt, que vous
proposez avec les municipalités?
M. Lessard: En fait, ce que j'ai pu actuellement analyser au
niveau du rapport qui a été soumis, en fait, je ne l'ai pas
analysé comme tel, ce qu'on m'indique, à la suite du
dépôt du rapport, la recommandation qu'on fait, c'est un retard
d'une autre année. Je comprends en fait les objections des
municipalités qui demandent de retarder l'application de l'assiette
globale, en disant que beaucoup de petites municipalités ne sont pas
prêtes à prendre en main justement la planification du secteur des
loisirs.
M. Rivest: Vous avez probablement moins de difficultés
avec l'Union des municipalités qu'avec l'UCC à ce moment-ci.
C'est comme cela que cela s'appelle.
M. Lessard: Oui, c'est cela, l'Union des conseils de
comté. Etant donné que nous exigeons une planification annuelle
et une planification triennale, cependant, en même temps j'ai
demandé en fait à l'Union des conseils de comté et
à l'Union des municipalités du Québec de siéger
à un comité pour l'application du livre blanc, l'assiette
globale. Je formais en même temps un comité avec les Conseils
régionaux de loisir et le ministère pour donner aux Conseils
régionaux de loisir un mandat pour aider les petites
municipalités à pouvoir planifier leurs loisirs et à
préparer pour cette année leur programme annuel, leur programme
triennal de telle façon qu'il ne faut pas dire non plus que les
municipalités ne seront pas nécessairement prêtes pour
1981. Il y a beaucoup de petites municipalités dans mon comté et
je pense qu'il y a des municipalités qui sont prêtes. On pourra
à ce moment-là, peut-être à la suite des
recommandations qui me seront faites et de l'analyse que je ferai du rapport,
envisager un genre d'"opting out", c'est-à-dire que les
municipalités qui voudront se soumettre au plan annuel,
c'est-à-dire au budget global, pourront peut-être je dis
bien "peut-être", parce que cela peut être une avenue, mais je n'ai
pas pris connaissance du rapport comme tel justement accepter ou
recevoir les subventions selon les prévisions du ministère, selon
les objectifs en fait du livre blanc alors que d'autres municipalités
qui voudront se soumettre au programme existant pourront utiliser le programme
existant. Il s'agit de voir. Je n'ai pas de décision de prise à
ce sujet-là.
M. Rivest: Seulement une petite question vraiment d'information.
Cela ne peut avoir aucun sens. J'ai compris, de la réponse du ministre
antérieurement, qu'évidemment certaines municipalités
pourraient peut-être demander à voir combien cela leur
coûterait, au fond, quel montant d'argent serait disponible. Comment le
ministre a-t-il procédé? Les municipalités savent-elles
actuellement ou leur a-t-on donné la nature, l'ordre de grandeur de
l'enveloppe budgétaire qui serait disponible pour 1981, si le ministre
réussit à respecter son échéancier? Leur a-t-on
donné cela?
Deuxièmement, a-t-on l'intention de procéder
peut-être avec chacune des municipalités, de leur indiquer, un peu
comme on avait fait au titre de la réforme de la fiscalité
municipale, avec des calculs que les gens feraient: pour telle
municipalité, la première année cela voudra dire que vous
aurez tant d'argent qui vous serait disponible, si vous faites tel type de
programme? Autrement dit, je cherche à comprendre un peu comment cela
s'est fait, parce que je n'ai aucune idée comment cela s'est fait.
Qu'avez-vous mis sur la table, autrement dit, de ce comité?
M. Lessard: Nous avons mis sur la table le livre blanc qui avait
été en consultation. D'autre part, je l'ai indiqué,
j'avais demandé une simulation pour chacune des municipalités,
selon des critères, dans trois régions du Québec. Selon
des critères, j'avais déterminé quatre ou cinq
critères à partir de la fiscalité municipale, la richesse
ou l'évaluation municipale de la municipalité, le taux
d'évaluation municipale de la municipalité, la richesse
collective de la municipalité, la richesse individuelle des citoyens, le
sous-développement dans le secteur des loisirs de certaines
municipalités, et enfin, l'effort alloué dans le secteur des
loisirs.
Il faut bien dire une chose, c'est qu'il va falloir mettre, un jour ou
l'autre, les municipalités sur le même pied. C'est peut-être
là la réaction que nous avons, et les difficultés que nous
avons vis-à-vis de certaines municipalités et vis-à-vis
aussi de certaines personnes du milieu qui disaient: Certaines
municipalités n'ont pas encore la préoccupation de l'organisation
du secteur du loisir. Certaines municipalités font très peu
d'effort avec un taux de taxation très faible. Si on veut penser
à l'équilibre du taux de taxation pour l'ensemble des citoyens,
il va falloir bien se dire une chose, c'est qu'une municipalité qui ne
fait pas d'effort sur le taux de taxation de ses citoyens ne recevra plus
nécessairement de subvention du ministère tant et aussi longtemps
qu'elle n'acceptera pas de faire les efforts nécessaires.
M. Rivest: C'est un gros bateau. Le ministre fait une grosse
affaire.
M. Lessard: C'est un gros bateau.
M. Rivest: Cela veut dire qu'une municipalité... De
façon générale, l'idée du livre blanc, c'est de
municipaliser, de décentraliser, de permettre aux municipalités
de développer elles-mêmes leurs activités. A cela s'ajoute
la formule d'aide financière à partir des critères ou des
simulations qui seront faites. J'imagine des municipalités qui,
actuellement ou dans le passé, ont accès, comme n'importe quelle
autre, aux subventions gouvernementales. Pour prendre un exemple, une
municipalité du West Island, qui a une richesse collective
considérable, qui a une expertise... Prenons Pointe-Claire, pour faire
plaisir à M. Shaw, dans le domaine des piscines...
M. Lessard: Natation.
M. Rivest: ... elle a déjà développé
beaucoup dans le passé. Le fait qu'elle ait cela, elle va dire: On l'a
fait, nous autres, dans le passé. Pourquoi serait-on
pénalisé? J'imagine que c'est ce type de problème auquel
vous avez à faire face.
M. Lessard: Pourquoi l'ont-ils fait? Pourquoi serait-on
pénalisé?
M. Rivest: Parce qu'ils vont avoir plus d'argent. Ce sera le
même problème. Mettons qu'à partir de vos
critères...
M. Lessard: Dans nos critères...
M. Rivest: ... vous allez dire... Mettons une municipalité
comme Pointe-Claire qui est bien pourvue, riche, elle va avoir moins
accès aux subventions gouvernementales qu'une municipalité comme
Aima ou une autre dans la province qui est peut-être moins...
M. Lessard: C'est le cas actuellement.
M. Rivest: Est-ce que le gouvernement établit
là-dessus une certaine discrimination de ce type? Enfin, ce n'est pas
une discrimination, mais...
M. Lessard: C'est-à-dire qu'on tient compte...
M. Rivest: Vous en tenez compte déjà dans la
pratique.
M. Lessard: Dans des investissements collectifs, par exemple,
construction d'arénas ou aménagement de terrains de jeux, etc.,
on tient compte de ces critères. D'ailleurs, dans le document que nous
faisons parvenir à chacune des municipalités du Québec
j'ai oublié tantôt un autre critère, celui de la
population nous tenons compte de la population, nous tenons compte aussi
de la richesse collective, nous tenons compte...
M. Rivest: Est-ce que le ministre m'indique alors qu'à
partir de ce qui se fait, cette pratique, c'est relativement facile
évidemment, c'est une question un peu... d'établir ces
simulations et d'obtenir l'accord d'une majorité de municipalités
à l'ordre de grandeur qui leur sera éventuellement
attribué dans le cadre d'un développement annuel ou biennal?
M. Lessard: C'est certain que ce n'est pas facile.
M. Rivest: ... comme des subventions...
M. Lessard: II y a une chose qui peut rassurer les
municipalités, c'est que ce ne sera pas à la discrétion du
politicien.
M. Rivest: Bon.
M. Lessard: C'est certain. Avant 1976, avant qu'on
établisse le programme PAIRA, une petite municipalité, par
exemple, qui avait besoin d'un réseau d'aqueduc et d'égout
je vais vous donner un cas bien précis, Franklin, qui réunissait
125 contribuables ces gens-là espéraient toujours avoir le
don de Dieu situé à Québec. Tout à coup, on prenait
en considération leur projet, s'ils étaient du bon bord, et
là, ils avaient une subvention gouvernementale.
Cette subvention gouvernementale, à ce moment-là, se
montait à $1 300 000 pour une municipalité et avait
été décidée par arrêté en conseil par
l'ancien ministre Goldbloom; $1 325 000 pour une municipalité de 125
contribuables, ce qui voulait dire faites la division environ $10
000 de subvention par contribuable. Mais le réseau d'aqueduc et
d'égout qu'ils voulaient constituer en vertu des normes était de
$2 500 000, ce qui veut dire que ça faisait environ... Donc, en plus de
la subvention gouvernementale, ces contribuables devaient investir $1 200 000.
C'était bien compréhensible que c'était absolument
impossible. Je me rappelle, lors des élections de 1976, que je les ai
rencontrés. J'ai dit: Cela n'a pas de bon sens; vous allez faire
faillite.
On a réduit... Il a fallu réduire après avoir
établi des programmes et la municipalité, aujourd'hui, a
reçu une subvention du gouvernement du Québec inférieure
à $1300 000, mais qui lui a permis de passer au travers et de payer des
taux normaux en ce qui concerne le réseau d'aqueduc et
d'égout.
C'est certain que, quand c'est laissé à la
discrétion du politicien, les gens disent: Peut-être que, si nous
sommes du bon bord, nous en aurons plus. Mais l'autre municipalité n'en
avait pas, elle.
Avec les critères qui seront établis, les
municipalités seront assurées qu'en respectant telles normes,
tels critères, ce sera telle subvention qu'elles recevront.
Maintenant, ce sera toujours en relation avec les budgets qui seront
alloués au ministère et les priorités qui seront
établies. Mais, au moins, elles
devront être informées des critères, de telle
façon qu'une municipalité qui ne veut pas participer c'est
pour ça qu'on a le comité des citoyens en relation avec
les critères connus du ministère, à l'organisation d'un
programme de loisir, ce sont les citoyens ou le comité local qui
réagiront en conséquence et qui diront: Nos édiles
municipaux ne veulent pas préparer un programme de loisir. Donc, s'ils
veulent un programme de loisir, ils prendront les mesures nécessaires
lors des prochaines élections pour élire des édiles
municipaux qui seront intéressés à l'élaboration
d'un programme de loisir. On a encore des municipalités au Québec
où le taux de taxation est inférieur à $0.50 des $100.
Alors, on ne peut plus accepter... C'est certain que ces municipalités
qui pouvaient espérer recevoir $100 000, je ne sais pas, pour
l'aménagement d'un terrain de jeu, etc., sans qu'on tienne compte de
leur effort fiscal et de leur richesse collective, ainsi que de la population,
ces municipalités ont dit: On était bien; on a reçu notre
argent de Dieu situé à Québec. Mais on ne peut plus
fonctionner comme ça. Quand une municipalité s'implique dans un
projet, actuellement, on exige la participation de la municipalité et
des citoyens.
Je peux vous donner des cas où il y a eu de l'argent perçu
parmi les contribuables pour un projet et le gouvernement y va, mais en autant
que la municipalité fournit un effort.
M. Rivest: Je suis d'accord avec le ministre. Mais les
résistances à ce sujet, c'est que les municipalités...
Est-ce qu'elles évoquent le principe de l'autonomie ou si elles ont
peur?
M. Lessard: Oui, il y a un principe d'autonomie. Si elles ne
veulent pas de programme, on ne les forcera pas. C'est pour ça qu'on a
municipalisé le secteur du loisir dans le cadre du livre blanc. C'est
certain qu'on va par nos programmes établir des mesures incitatives,
parce que vous savez très bien...
M. Rivest: Fortement. Cela devient fortement incitatif.
M. Lessard: Oui, fortement, parce que vous savez très bien
que le développement du secteur des loisirs au Québec va nous
permettre de diminuer des coûts sociaux...
M. Rivest: ...
(23 h 30)
M. Lessard: ... et des coûts hospitaliers
considérables. On va donc inciter les municipalités, par nos
subventions, à développer des programmes de loisir, mais on ne
leur tordra pas le bras. Il appartiendra au comité local de tordre le
bras à son conseil municipal, pour qu'il développe le secteur du
loisir. Actuellement, dans nos programmes socioculturels ou les programmes de
loisir qu'on soumet, nous avons des critères bien définis,
où on établit des priorités et des objectifs. Vous avez:
équipements de loisir admissifs, catégorie de population... Un
aire de jeux, par exemple, les priorités 1 et 2 sont données pour
les municipalités de 2500 habitants et aussi entre 2500 à
5000.
Si je vais aux patinoires couvertes, une municipalité de moins de
2500 habitants ne recevra pas la subvention d'une patinoire couverte, on
prendra le critère de 2500 à plus de 5000 habitants.
Quant aux subventions versées, je ne pourrais pas tout vous
expliquer, mais selon le programme d'aide financière, à partir de
critères qu'on a établis, le taux de subvention est bien
fixé, le pourcentage d'aide financière va de 30% jusqu'à
50%.
Les subventions forfaitaires pour une aréna, ça va de $50
000 jusqu'à $200 000.
M. Rivest: Autrement dit, avec toute cette normalisation qui
existe au fond dans d'autres domaines, vous avez parlé du domaine des
travaux municipaux, vous faites en sorte que, d'une part, les sommes
disponibles au niveau du gouvernement soient versées à partir de
critères qui sont plus objectifs que l'arbitraire ou la
discrétion qui s'exerçaient dans le passé;
deuxièmement, comme à l'octroi de ces subventions-là, avec
les critères qui existent, vous pouvez je ne parlerai pas de
dirigisme amener à l'échelle d'une région et
à l'échelle du territoire les municipalités à
coller à un certain type de programmes de loisir ou de sport, parce
qu'il n'y aura pas des sommes disponibles pour n'importe quoi.
M. Lessard: Non.
M. Rivest: Par contre, ces sommes sont disponibles à
condition que les municipalités fassent des efforts, qu'elles
satisfassent aux critères. Là-dessus, les municipalités
peuvent... Je vous l'ai déjà dit, d'ailleurs, je suis
généralement d'accord avec cette approche-là; la seule
chose, c'est que ce serait trop simple, je pense, de dire qu'on laisse
complètement aux municipalités le soin de décider de leurs
besoins et de leurs équipements. Ce n'est pas ça, ce n'est pas
possible d'avoir ça de toute façon.
M. Lessard: Non.
M. Rivest: Alors, ce serait la municipaiisation un peu
simple...
M. Lessard: Non, si une municipalité de 2500 habitants
veut avoir une aréna de $1 000 000, ce n'est pas possible, il n'y en
aura pas parce que ce n'est pas prévu dans notre programme.
M. Rivest: C'est ça.
M. Lessard: Cependant, il faut faire attention. Actuellement, ce
sont les normes existantes pour l'année 1980-1981. Dans le cadre de ce
que je vous ai dit auparavant, à savoir le document que j'ai
commandé auprès des fonctionnaires à partir d'un certain
nombre de critères pour les équipements sportifs et
socioculturels, l'ensemble des équipements de loisir, il est possible
justement que les
normes existantes cette année soient modifiées, que ce
soit au niveau des arenas, que ce soit au niveau d'autres secteurs. Il est bien
compréhensible que, pour une petite municipalité de 800
âmes, par exemple, qui a à se construire un centre
récréatif de $125 000 ou $150 000, et il est possible s'il
y a un besoin que nous puissions ou que nous devions modifier les
subventions existantes.
M. Rivest: Là-dessus...
M. Lessard: Dans le cadre de ce qui s'en vient en 1981-1982, cela
va probablement être mieux coordonné dans le sens que nous allons
dire, à un moment donné, par exemple, qu'il y a besoin, au niveau
des régions, de tant d'équipement sportif et que ceci
équivaut à X montant d'argent que nous mettons à la
disponibilité de la région, mais organisez-vous pour planifier
les endroits où ils devront être investis.
M. Rivest: Une dernière précision. Si je comprends
bien, l'idée qui est exprimée au livre blanc d'un inventaire, le
ministère actuellement a une connaissance assez bonne de l'ensemble des
équipements sportifs au niveau du territoire, mais avec la technique
dont on a parlé antérieurement ou la démarche d'un
inventaire vraiment systématique, vous allez avoir une idée assez
précise.
M. Lessard: En collaboration avec...
M. Rivest: Oui, en collaboration avec les municipalités,
tous les intervenants, les fédérations.
M. Lessard:... et avec le ministère de
l'Éducation.
M. Rivest: Avec le ministère de l'Éducation et tout
cela, pour l'utilisation, j'imagine, des équipements scolaires. Une fois
que vous aurez cela il y a des normes qui existent déjà
actuellement vous allez modifier les normes compte tenu des nouveaux
budgets que vous allez avoir pour votre programme, la précision que je
veux obtenir: Est-ce que vous allez prévoir également, parce que
je suis convaincu que cela va arriver dans plusieurs coins, une
possibilité de rattrapage? Parce qu'à travers tout ce qui s'est
fait dans le passé, au cours des années passées, il y a
des régions, pour toutes sortes de raisons, qui sont laissées
pour compte. Si les normes présentes et surtout futures, dans le cadre
du programme général de développement, sont trop
uniformes, il risque d'y avoir des injustices qui soient commises
vis-à-vis de certaines régions et là-dessus, il y aura des
possibilités de rattrapage pour un certain temps ou certains types de
municipalités dans telle situation donnée qui pourront
bénéficier davantage que ce qu'offriront les normes
générales. Est-ce que c'est le sens des démarches du
ministre?
M. Lessard: Oui, un des critères, c'est le
sous-développement de la région.
M. Rivest: Oui.
M. Lessard: S'il y a sous-développement, dans une
région, au point de vue de l'équipement sportif, cette
région-là pourra avoir accès à un budget
supérieur à une autre région où il y a un
équipement sportif plus élaboré.
M. Rivest: Vous avez reçu le rapport, c'est un rapport
préliminaire, j'imagine. Prochainement, j'imagine que vous serez en
mesure, avec les municipalités, de dire... Le ministre veut marcher pour
avril 1981, c'est ce que j'ai compris, mais si ce n'est pas possible, ce sera
en 1982. Mais on saura, publiquement, quand est-ce que cela va aboutir?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Une fois que vous aurez étudié le
document, avec vos... C'est cela? Prochainement?
M. Lessard: Oui, prochainement. En fait, le document est rendu
chez moi. Il est certain que quand nous voulons établir une nouvelle
politique, nous devons quelquefois tordre quelques bras. Que ce soit dans le
secteur du loisir ou ailleurs, si nous voulons véritablement que
s'établisse le livre blanc, il faut, à un moment donné,
préciser nos objectifs et y aller. Alors, si l'argumentation je
ne le sais pas, je n'en ai pas pris connaissance des
municipalités, c'est strictement de me dire qu'elles ne sont pas
prêtes et que certaines petites municipalités ne sont pas
prêtes à faire le plan annuel et le plan triennal et si, par
ailleurs, je mets à la disposition des municipalités des conseils
régionaux de loisir pour justement préparer ce programme annuel
et ce programme triennal et que, par exemple, avant avril 1981, on constate que
réellement les municipalités sont prêtes, on devra y
aller.
M. Rivest: Dans le cycle des discussions qu'on a eues, je
signalerais que certains programmes fédéraux ont justement eu
cette approche. Le fédéral entrait dans des secteurs qui
étaient là justement pour tordre le bras, pour amener les
provinces à démarrer, mais je ne voudrais pas, à cette
heure-ci, qu'on reprenne ce cycle.
M. Lessard: A ce moment-là, je pense bien que les
provinces sont capables de décider.
M. Rivest: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Le programme 5?
M. Rivest: Oui. Normalement, on était dû pour une
autre fin. Trop tard.
Le Président (M. Laberge): Le programme 5,
éléments 1, 2 et 3, adopté. Programme 6. Gestion interne
et soutien. Est-ce qu'il y a certaines questions?
Gestion interne et soutien
M. Rivest: Quand est-ce qu'on siégerait de nouveau?
M. Lessard: II ne reste plus rien. La Régie des
installations olympiques, je ne sais pas quand on va discuter de ça, au
programme 9? Non, je n'en voulais pas non plus.
M. Rivest: II reste le programme 7.
M. Lessard: II me semble qu'on est capable de finir, il reste le
programme 6, Gestion interne et soutien, c'est strictement la gestion comme
telle, le fonctionnaire, l'administration centrale, l'administration
régionale du ministère. D'habitude, ça passe comme du
beurre dans la poêle, à moins que vous ayez des questions
sur...
M. Rivest: Je sais...
Le Président (M. Laberge): Sur le programme 6, avez-vous
des questions?
M. Rivest: Un instant.
Le Président (M. Laberge): II s'agit de gestion interne et
de soutien, comme on a dit.
M. Lessard: II reste 25 minutes.
M. Rivest: C'est le programme 5, on vient de l'adopter.
Le Président (M. Laberge): Non, 6. Le programme 5 est
adopté...
M. Rivest: Au programme 5, on parlait du Grand Prix de
Trois-Rivières qui avait certaines difficultés, est-ce
réglé?
M. Lessard: C'est réglé.
Le Président (M. Laberge): Programme 6. Adopté.
M. Lessard: On en règle des choses. Ce qui est
arrivé, pour le Grand Prix de Trois-Rivières, c'est que l'an
passé, si vous voulez avoir l'information, je n'ai pas les chiffres
exacts en tête, on avait versé, dans le cadre du programme OSE,
pour des immobilisations, environ $122 000, alors que les
intéressés avaient investi $45 000 de plus. Je vous donne les
chiffres approximatifs. C'est ça, on a versé la différence
pour leur permettre... on n'a pas versé de subvention pour leur
opération comme telle, parce que l'ancien ministre leur avait
versé sur une période de deux ans et ne devait pas la
répéter cette année; pour l'an prochain, ça va
venir. Alors, on a versé $32 000 pour compenser l'immobilisation, parce
que c'était vraiment la première année où il y
avait des problèmes et c'est une des activités...
On a versé $42 000 pour compenser la différence entre
l'immobilisation qu'ils avaient dû faire, dans le cadre du programme OSE,
qui n'avait pas été entièrement payée par le
programme OSE. Je dois dire qu'à la suite de l'analyse du dossier, on
constate que c'était à cause du mauvais temps, etc.,
c'était la première année qu'ils avaient des
problèmes. Ils avaient fait des profits auparavant. Nous n'en ferions
pas de problème cette année et la subvention
régulière va s'appliquer pour les années à
venir.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que ça
répond à cette question?
M. Rivest: J'avais une dernière chose, je l'avais
oubliée, je reviens au programme 5, l'aréna de Nicolet, où
la population était en furie, je ne sais pas ce qui est arrivé,
est-ce qu'il y a eu des progrès? Les gens avaient une participation
financière d'à peu près $100 000, si mes informations sont
bonnes.
C'est le dernier cas, après, 6 sera adopté et on passera
à l'autre programme.
M. Lessard: On va voir. Il y avait déjà une
aréna existante. Ces gens voulaient en construire une autre. Or,
d'après les informations que je possède, le coût de
construction aurait été beaucoup trop élevé par
rapport à la rénovation de l'aréna existante. Alors, ils
ont décidé d'oublier le projet antérieur de rénover
l'aréna. Une demande a été transmise au ministère;
elle sera analysée en relation avec les critères, les normes et
l'ensemble des budgets que nous avons.
Le Président (M. Laberge): Cela répond à
votre question?
M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Laberge): Le programme 5 est
terminé. Le programme 6 est adopté.
M. Rivest: Gestion et soutien, c'est le personnel?
M. Lessard: C'est ça.
M. Rivest: Vous êtes satisfait, vous avez un bon personnel
au ministère?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Bon parfait. D'accord, adopté.
M. Lessard: Cela peut toujours se perfectionner.
M. Rivest: Ah! Seulement une question là-dessus...
M. Lessard: Comme n'importe quel député.
M. Rivest: Je suis convaincu que c'est bon. Juste une question,
je reviens avec ça, dans la partie personnel, à l'occasion de la
création du nouveau ministère, est-ce qu'il y a des
problèmes
en suspens au titre du personnel de tout niveau? (23 h 45)
M. Lessard: En ce qui concerne l'intégration des deux
ministères, nous avons intégré toutes les directions:
direction du personnel, direction de l'information, direction de la
vérification, direction du plein air, direction des communications. En
fait, toutes les directions administratives qui étaient des directions
doubles à l'intérieur de l'un et l'autre ministère, ont
été intégrées. Il n'y a pas de problèmes
sérieux. Comme je l'ai dit au mois d'avril, il faut tenir compte des
circonstances humaines pour l'intégration.
Le problème sérieux que nous avons actuellement, c'est
justement l'intégration physique des deux ministères. Nous avons
encore une partie du ministère qui est au ministère de
l'Éducation. Cela exige énormément de déplacements,
soit que la section touristique s'en aille au ministère de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme. Je pense qu'au niveau du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, il y a un autre changement qui doit
avoir lieu. C'est certain que lorsque nous aurons l'intégration
physique, tout ira beaucoup mieux.
Le Président (M. Laberge): Cela va pour le programme 6.
Adopté. Programme 7: Promotion de l'activité physique et du
sport. Trois éléments.
Promotion de l'activité physique et du
sport
M. Lessard: Simplement pour donner des explications: Dans tous
les programmes, ce sont des subventions aux fédérations qui sont
formées. Par exemple, à l'élément 1: Soutien aux
organismes d'activités physiques, à l'élément 2:
Soutien aux organismes sportifs, c'est-à-dire aux organismes unisports,
multisports, l'ensemble des fédérations, assistance à
l'élite sportive, Sport-Québec, aide aux organismes publics pour
les clubs sportifs, soutien aux organismes de sécurité,
implantation de matériel spécialisé pour les organismes
locaux et régionaux. Le montant le plus important est destiné aux
organismes unisports et multisports existants. Et à cela, à moins
qu'il y ait vraiment eu une multiplication ou une division d'organismes qui
normalement devraient être intégrés, on ne touche pas
à cela. Au contraire, on s'appuie sur ces organismes pour
développer le secteur du sport.
M. Rivest: Là-dessus, il y avait une remarque
générale. J'aimerais avoir les réactions du ministre
à ce sujet. Une des critiques majeures qui a été
formulée sur le livre blanc par les diverses fédérations
et associations, c'était le peu de place qu'avait pris dans la
réflexion, par rapport au livre blanc...
M. Lessard: Le sport scolaire.
M. Rivest: ... le peu de place que le domaine sportif, au sens
strict du terme, avait reçu à l'in- térieur du livre blanc
quelques pages et qui a laissé croire au monde sportif que
le gouvernement était plus préoccupé par d'autres types
d'activités que le secteur du loisir en général, excluant
le sport. Est-ce que le ministre a été sensibilisé
à ce type de réaction, à cette impression qu'avait
donnée la publication du livre blanc. Les milieux sportifs
québécois, particulièrement en ce qui a trait à
l'élite, ont signalé au ministre cette crainte. Et le fait
d'être intégrés avec les activités de loisir ou le
socioculturel, ils ont eu l'impression, à tort ou à raison,
d'être négligés.
M. Lessard: Moi, je les ai rencontrés et je n'ai pas senti
de réaction négative vis-à-vis le peu de place
parce que ce n'est pas une question de quantité de pages traitant du
sport comme tel à l'intérieur du livre blanc. Au contraire, en ce
qui concerne le sport d'élite, nous annoncions nos couleurs de ce
côté-là, en parlant de la création de
Sport-Québec.
La réaction que j'ai sentie a été celle des
représentants du sport scolaire qui m'indiquaient qu'on parlait
très peu d'eux dans le livre blanc. Lorsque je les ai rencontrés
parce que j'ai rencontré tous ces organismes j'ai eu
l'occasion de répondre à leurs préoccupations en leur
disant: Si on n'en parle pas, c'est parce que cela allait bien chez vous.
Ce sont probablement ceux-là qui sont les plus structurés
avec les permanents, parce que ce sont des gens qui sont au niveau des
commissions scolaires, etc. Je n'ai pas senti une telle réaction de la
part du milieu du sport.
M. Rivest: Mais quand vous avez...
M. Lessard: L'objection que j'ai sentie à un moment
donné, cependant, lorsque je les ai rencontrés, a
été que ce milieu-là allait être noyé
à l'intérieur du Regroupement des organismes nationaux de loisir
du Québec, le RONLQ.
M. Rivest: C'est cela.
M. Lessard: Or, j'ai donné au RONLQ des...
M. Rivest: Comment l'appelez-vous celui-là?
M. Lessard: Le RONLQ, le Regroupement des organismes nationaux de
loisir du Québec.
M. Rivest: C'est plus compliqué que le
fédéralisme, vos patentes.
M. Lessard: Non, c'est très simple, mais cela sera
beaucoup plus simple, justement, que c'était le cas, parce que vous
aviez la Confédération des loisirs, la
Confédération des sports, Sport-Québec, le SOLQ.
M. Rivest: Tout un jargon.
M. Lessard: C'est que c'est bien précisé dans les
mandats du RONLQ, c'est-à-dire les cinq man-
dats comme tels, les cinq éléments, soit d'abord les
conférences qui réunissent le sport et le secteur du loisir, le
secrétariat comme tel, l'ancien SOLQ, le Secrétatiat des
organismes de loisir du Québec. Le RONLQ devra regrouper sur une base
volontaire des organismes nationaux québécois de loisir oeuvrant
dans les domaines socioculturel et socio-éducatif, en fait, dans
l'ensemble, développer, orienter et gérer le service
administratif, le secrétariat dont je parlais tout à l'heure, une
revue du loisir et du sport... La revue Loisir Plus, c'est lui qui en est
responsable.
M. Rivest: Une très bonne revue. M. Lessard: Oui,
mais les cinq?
M. Rivest: Mais là-dessus, justement, sur le
regroupement...
M. Lessard: Déléguer des représentants aux
conférences nationales de loisir, en fait, si vous permettez, en dessous
du RONLQ, qui regroupe l'ensemble des organismes, il y a des tables de
concertation du sport qui regroupent Sport-Québec, les Jeux du
Québec et le sport étudiant.
M. Rivest: J'avais posé une question au ministre, en mars,
je crois, justement à propos du RONLQ et de la place qui était
faite au sport comme tel. Vous savez, des télégrammes avaient
été envoyés au ministre, etc. Est-ce que cela a
été réglé définitivement à la
satisfaction des...
M. Lessard: Normalement, comme je le disais cet
après-midi, on devrait s'attendre que d'ici je fonctionne
toujours avec l'humain...
M. Rivest: Oui.
M. Lessard:... quelques semaines le tout soit résolu et
que Sport-Québec et le RONLQ soient constitués.
M. Rivest: Mais ce n'est pas encore terminé au moment
où on se parle?
M. Lessard: Pas encore, des protocoles d'entente sont
discutés actuellement et sont prêts.
M. Rivest: Avec les gens de l'Institut des sports et tout
cela?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Est-ce que cela va?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: En tout cas, sur le plan de la structure
multisports...
M. Lessard: Cela va assez bien. Si on réussit, comme je le
disais cet après-midi, avant le 1er juillet à regrouper tous ces
organismes qui étaient tellement habitués de fonctionner de
façon indépendante, c'est déjà un objectif
important du livre blanc de réalisé parce qu'un des objectifs
fondamentaux du livre blanc, c'était justement de mettre de l'ordre un
peu dans ces différents organismes. Il faut dire aussi que, dans le
fond, on revient à la situation originale, c'est-à-dire en 1962,
quand avait été constituée la Confédération
des loisirs du Québec. Par la suite, cela s'est mis à se diviser
et, en 1976, vous avez eu l'Institut des sports, Sport-Québec s'est
constitué et chacun s'occupait à sa façon du
développement de l'élite sans aucune coordination. Là, on
essaie...
M. Rivest: Vous parlez de l'élite. Sur le plan de
l'élite, comment, en deux mots, cela va-t-il se passer, s'organiser? Je
ne parle pas tellement au niveau des structures, mais au niveau des intentions,
du contenu. Est-ce que cela intéresse le ministère? Est-ce que
vous avez des objectifs, des préoccupations particulières
à ce titre?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Schématiquement. Je ne veux pas entrer...
M. Lessard: D'accord. Disons d'abord que, dans le livre blanc, la
recommandation qui était faite, c'était de constituer
Sport-Québec, dont la responsabilité devait être
l'élite exclusivement. Quand j'ai rencontré la
Confédération des sports et l'Institut des sports, ils m'ont
soumis que c'était assez difficile de distinguer sport de masse et sport
d'élite. Vous êtes un tennisman d'ailleurs, on ne sait pas quand
vous viendrez dans l'élite.
M. Rivest: Je suis dans l'élite.
M. Lessard: J'ai donc accepté leur recommandation de ne
pas diviser comme tel l'élite et sport de masse. Cependant, à
l'intérieur de Sport-Québec, sera constituée une direction
de développement du sport d'élite. Encore une fois, le
gouvernement est là pour avoir des mesures incitatives, mais je pense
bien qu'il faut se baser sur le milieu du sport comme tel qui sent
véritablement les besoins pour essayer d'élaborer une politique
là-dedans. Eux-mêmes vont soumettre un programme, une fois qu'ils
vont être constitués, un programme du développement du
sport d'élite et un budget en relation avec cela. Une fois qu'ils me
soumettront un budget en relation avec cela, s'ils me soumettent du
développement de l'élite dans vingt disciplines et que je
constate, dans le fond, que c'est dans dix disciplines qu'on doit faire
l'effort, le gouvernement dira: Je regrette, mais vous allez en couper dix et
accentuer le développement des dix autres. C'est dans ce sens. C'est le
milieu... On va avoir des politiques où le développement des
cadres...
M. Rivest: Des entraîneurs.
M. Lessard: ... des bénévoles, le
développement des cadres, subventions aux organismes,
etc. C'est à partir du milieu comme tel des
fédérations que nous voulons nous appuyer pour le
développement de ce secteur.
M. Rivest: Parlant de cela, est-ce qu'il y a aussi avec Sport
Canada des problèmes? Est-ce qu'il y a autant de problèmes que
dans les autres secteurs dont on a parlé? Est-ce qu'il y a des
problèmes particuliers pour les jeunes athlètes
québécois qui participent sur le plan international? Il y a
déjà eu des problèmes au niveau de certaines
fédérations canadiennes. Je ne veux pas que le ministre...
M. Lessard: Vous connaissez très bien la
Fédération du tennis.
M. Rivest: Oui, très bien.
M. Lessard: Je n'ai pas besoin de vous donner d'explication.
M. Rivest: J'ai eu moi-même...
M. Lessard: Genois, vous connaissez très bien le
problème.
M. Rivest: Oui, je suis intervenu. Je me suis fait engueuler
à Toronto, imaginez. Mes collègues canadiens qui m'ont dit de me
mêler de mes affaires.
M. Lessard: Vous savez très bien qu'il y a deux fois plus
de bourses aux sportifs de l'Ontario qu'à ceux du Québec. Vous
savez très bien le problème que certains athlètes
québécois ont à se faire reconnaître dans les
fédérations nationales.
M. Rivest: J'ai parlé pendant la campagne
référendaire à Elisabeth Mackay, et elle semblait
très heureuse du traitement qu'elle recevait à Sport Canada.
M. Lessard: Ce ne sont pas tous les athlètes qui
reçoivent...
Le Président (M. Laberge): Un moment! J'aimerais savoir si
vous entendez suspendre l'horloge ou...
M. Rivest: Non, on va en finir ce soir. M. Lessard: C'est
cela.
M. Rivest: Ce ne sera pas long, quinze minutes.
M. Lessard: On suspend l'horloge!
Le Président (M. Laberge): C'est cela. C'est ce que je
voulais entendre.
M. Lessard: Maintenant, le problème que nous avons, c'est
le suivant: C'est certain que, si Sport Canada nous transférait ses
fonds, peut-être qu'on pourrait les utiliser à meilleur
escient.
M. Rivest: Oui, mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu des
problèmes, c'est sûr.
M. Lessard: Très sérieux. Il y en a encore.
M. Rivest: Quels sont les contacts? Enlevons la politique au
niveau des gouvernements; au niveau des institutions, Sport-Québec et
Sport Canada, de façon générale, est-ce qu'ils se parlent?
Quand ils se parlent, est-ce qu'ils réussissent parfois à
s'entendre, pour schématiser le problème? Je sais qu'au niveau
des fédérations cela crée un paquet de
problèmes.
M. Lessard: En fait, le problème sérieux, c'est la
direction générale du sport à Ottawa qui a ses programmes
et son budget, programmes qui ne concordent pas nécessairement avec les
programmes du Québec qui...
M. Rivest: Comme quoi? Quand vous dites cela, est-ce au niveau
des priorités ou des disciplines?
M. Lessard: Par exemple, la formation des cadres les
disciplines, on en parlera tantôt on a reçu le rapport
Larivière, on a des objectifs dans la formation des cadres. Le
fédéral, à un moment donné, est embarqué un
peu là-dedans aussi. On va avoir de la misère à se
coordonner dans nos objectifs. Le gros problème, je pense bien
peut-être que des explications pourraient être données
qu'il était au niveau de la reconnaissance de nos athlètes
par les fédérations. C'est le gros problème qui est
soulevé. (Minuit)
M. Rivest: Dans quel sens? Il y a des injustices qui sont
commises?
M. Lessard: Dans le sens qu'il faut être deux fois meilleur
pour réussir à être reconnu par les
fédérations canadiennes.
M. Rivest: ...
M. Lessard: Quel exemple pourrait-on donner? Génois...
M. Rivest: Oui, je connais très bien le problème de
Génois.
M. Lessard: Oui, vous connaissez très bien le
problème. Quel autre?
M. Rivest: Mais je donne l'exemple d'Elisabeth Mackay dans le
plongeon, elle n'a pas eu trop de problèmes.
M. Lessard: Bien oui, mais quand ils sont deux fois
meilleurs...
M. Rivest: Non, elle n'est pas deux fois meilleure. Elle a
gagné les médailles d'or et de bronze aux derniers championnats
canadiens.
M. Lessard: Oui, je comprends, parce que là, ils n'ont pas
le choix.
M. Rivest: De bronze, ce n'est pas deux fois meilleure.
M. Lessard: Non, mais c'est certain qu'il faut...
Le Président (M. Laberge): Est-ce que le programme
7...
M. Rivest: Non...
Le Président (M. Laberge): Autres questions sur le
programme 7?
M. Lessard: Le problème du hand-ball, par exemple,
oui.
M. Rivest: Oui, je sais.
M. Lessard: Bon! vous le savez. Le problème du hand-ball,
c'est que c'est nous qui sommes à peu près les meilleurs dans
l'ensemble du Canada et on a toutes les misères du monde... 90%
peut-être, pour ne pas charrier, des meilleurs athlètes viennent
du Québec. On a de la difficulté à se faire
reconnaître comme...
M. Rivest: Du hand-ball? M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Le hand-ball. J'ai vu des gens du YMCA de
Québec qui sont allés à Halifax...
Une Voix: Cela, c'est du volley-ball. M. Rivest: Ah!
volley-ball, oui.
M. Lessard: Mais je pourrais vous donner... Oui, du volley-ball,
un instant.
M. Rivest: Au volley-ball, on est très bon aussi et il n'y
a pas de problème.
M. Lessard: Quand vous dites...
M. Rivest: Le ministre a tendance à
généraliser. Je voudrais qu'il m'indique des
problèmes.
M. Lessard: Quoi? Ecoutez, je pourrais vous indiquer des
problèmes qui nous sont soumis par des athlètes
québécois qui ont à vivre des expériences au niveau
des organismes canadiens. Ce sont des athlètes qui viennent nous parler
de leurs problèmes, mais qui ne veulent pas trop parler au public de
leurs problèmes. Je pourrais vous donner l'exemple...
M. Rivest: Ah! ça, je le sais.
M. Lessard: ... d'une équipe québécoise qui
est allée... C'est-à-dire deux personnes, particu-
lièrement une personne québécoise qui a été
dans une équipe canadienne et qui a été
littéralement traitée complètement comme hors zone, qui
n'était même pas dans la même chambre d'hôtel que
l'équipe canadienne et qui était dans un sous-sol...
M. Rivest: Qui, est-ce qu'il y a...
M. Lessard: ... complètement fermé. Ce sont des
problèmes que vivent les athlètes québécois quand
ils sont à l'intérieur d'un groupement canadien. Mais ces
athlètes ne sont pas capables, soit qu'ils aient des bourses, quand ils
réussissent à en sortir un peu, de le déclarer
officiellement dans le public, parce qu'ils vont perdre leurs bourses.
M. Rivest: Au niveau du ministère, y a-t-il un dossier
on peut citer des cas; le ministre le fait, avec raison, sans doute
complet quelque part qui, à sa face même, peu importe
l'interprétation qu'on pourrait donner, indiquerait la situation? Par
exemple, pour parler du cas de Réjean Genois il est public; on
l'a connu et je le connais bien le ministre dit: C'est vrai.
Réjean n'a rien dit pendant quatre ou cinq ans. Je ne veux pas faire de
personnalité plus qu'un autre, mais ça, c'est vrai.
Pour ma part, je considère que c'est un problème
sérieux. Je suis convaincu que ça existe, ce que le ministre a
décrit. Par contre, je voudrais, pour qu'à partir de cas qu'on
connaît individuellement ou autrement... Je ne fais pas le pas,
peut-être, de généraliser et de dire qu'il n'y a rien qui
marche dans cet ordre et que c'est partout de la discrimination ou que partout
il faut être deux fois meilleur, parce qu'on pourrait citer des cas
où ce n'est pas tout à fait exact.
Néanmoins, étant donné que c'est un problème
sérieux et un problème réel, ce type de rapport,
j'aimerais qu'au niveau du ministère on constitue un ensemble de
dossiers et qu'au besoin on le rende public. On pourrait peut-être ne pas
mentionner les noms pour ne pas embarrasser les gens, mais signaler à
l'opinion publique qu'il y a un problème. Au cours des dernières
années, il y a trop d'incidents appelons ça comme
ça dans ce domaine qui ont été extrêmement
regrettables.
M. Lessard: Voulez-vous négocier la
souveraineté-association?
M. Rivest: Pardon?
M. Lessard: Voulez-vous négocier la
souveraineté-association?
M. Rivest: La population du Québec me l'interdit.
M. Lessard: Avec ces dossiers-là... Je retiens la remarque
du député.
M. Rivest: Bon, d'accord. Simplement une remarque: les
Olympiques, est-ce que le ministère
s'est intéressé à ça? C'est le
fédéral qui a décidé de ne pas y aller, mais... Il
n'y a pas eu de communication...
M. Lessard: Quand on sera dans le secteur international, on
prendra nos décisions.
M. Rivest: Vous n'avez fait aucune intervention auprès du
gouvernement fédéral à ce titre-là. Au nom des
athlètes québécois. Non?
M. Lessard: Aucunement.
M. Rivest: Je connais des athlètes québécois
qui auraient peut-être aimé que le gouvernement du Québec
appuie le premier ministre du Canada qui semblait d'accord pour y aller. Non?
En tout cas...
Jeux du Québec: un mot.
M. Lessard: Oui.
Le Président (M. Laberge): Elément 3.
M. Rivest: Jeux du Québec, à venir. Y a-t-il
quelque chose que vous voudriez ajouter ou des informations additionnelles?
M. Lessard: Non, l'an dernier on a réduit... On n'a plus
deux activités d'été et deux activités d'hiver. On
a une activité d'été et une activité d'hiver.
Encore là, parce que c'est dans le cadre du livre blanc encore une fois
et c'est toujours de la consultation, un comité a été
constitué suite aux demandes des conseils régionaux de loisirs
qui veulent connaître leur mandat dans l'organisation des Jeux du
Québec. Un comité a été constitué avec la
Société des jeux du Québec pour l'orientation à
venir, mais il n'y a pas de décision prise. J'envisage de modifier un
peu la structure des Jeux du Québec, puisque nous finançons
entièrement les activités et que nous n'avons aucun
représentant comme tel à la Société des jeux du
Québec.
M. Rivest: Une dernière question, au niveau des
entraîneurs, les programmes du ministère là-dessus...
Est-ce qu'il y a des augmentations de budget avec les
fédérations?
M. Lessard: 5%.
M. Rivest: C'est la norme, vous répétez souvent
5%.
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Dans ses calculs, mon recherchiste arrive à
3,4%, parfois 7%.
M. Lessard: C'est la moyenne. 7% et 3,4% c'est la moyenne.
M. Rivest: II n'est jamais arrivé à 5% dans tous
ses calculs.
M. Lessard: ... prévus justement pour l'application du
rapport Larivière. C'est-à-dire pour l'objectif et la formation
des bénévoles.
M. Rivest: C'est en route, vous y allez
éventuellement...
M. Lessard: II y a une chose qu'on espère, c'est que dans
le regroupement des organismes on va faire de l'épargne un peu au niveau
de la structure administrative. On fait des économies
d'échelles.
M. Rivest: Bon.
Le Président (M. Laberge): Programme...
M. Rivest: Le ski, les centres de ski qui avaient adressé
des demandes à cause de leur mauvaise saison n'ont pas trouvé
preneur auprès du ministre? Même pas 5%?
M. Lessard: Non. Ce sont des centres de ski privés. Que
voulez-vous, le jour où on commence à toucher à ça,
ce sera un tonneau sans fond. Voudriez-vous qu'on ait une assurance-neige?
M. Rivest: On ne sait pas, au rythme où vous faites des
assurances pour tout...
M. Lessard: Les citoyens sont bien assurés. M. Rivest:
Ils sont surprotégés.
Le Président (M. Laberge): Le programme 7 dans ses trois
éléments est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Rivest: En regrettant qu'on ait dû passer un peu
vite.
Régie de la sécurité dans les
sports
Le Président (M. Laberge): Adopté. Programme 8:
Régie de la sécurité dans les sports. Y-a-t-il une
question là-dessus?
M. Rivest: Ma question...
M. Lessard: $500 000 prévus et les membres seront...
M. Rivest: A quoi servent les $500 000, il n'y a personne
actuellement?
M. Lessard: Cela va servir. On commence... M. Rivest: On
commence par où on a fini. M. Lessard: On est en juin.
M. Rivest: Mais qu'est-ce que c'est tous ces articles que je ne
voudrais pas citer sans mentionner de noms au sujet de la Régie de la
sécurité des
sports? Qui va gagner la course, qui va être nommé?
M. Lessard: C'est une décision gouvernementale.
M. Rivest: Comment se fait-il que ça circule dans les
journaux, qu'il y a des candidats, des noms, etc?
M. Lessard: Écoutez, ce n'est pas moi qui vais
contrôler les journalistes. Il y a toujours des rumeurs qui
courent...
M. Rivest: Et qui sont fondées, me dit mon recherchiste.
A-t-il raison?
M. Lessard: En temps et lieu. Je n'ai pas lu ces articles.
M. Rivest: A quelle place va être installée,
finalement, la régie? Est-ce que vous pouvez nous dire cela?
M. Lessard: Dans le cadre de la décentralisation
gouvernementale, on envisage, à la suite...
M. Rivest: Mon recherchiste vient de la région de la
Mauricie, est-ce qu'il a de bonnes chances?
M. Lessard: ... d'une décision de principe du gouvernement
du Québec, de la décentralisation administrative...
M. Rivest: Moi, en tant que député de la
région de Québec, je voudrais bien que ce soit dans la
région de Québec.
M. Lessard: Voulez-vous avoir une réponse?
M. Rivest: Je voudrais bien que ce soit dans la région de
Québec.
Une Voix: Je voudrais que ce soit dans la région de
Trois-Rivières.
M. Lessard: Entendez-vous et on verra.
M. Rivest: Franchement, pour employer une expression un peu
carrée, pour finir carré, je trouve que ça taponne pas
mal. C'est mauvais. Parce que le ministre nous avait dit qu'il y avait urgence,
que c'était prêt. Il s'est vanté de cela dans un
débat sur les réalisations extraordinaires qu'il avait faites,
mais il n'y a rien qui marche.
M. Lessard: Cela a taponné moins que du temps de l'ancien
gouvernement. Vous en avez parlé pendant six ans et vous n'avez rien
fait. J'ai fait voter la loi au mois de décembre; janvier,
février, mars...
M. Rivest: Vous êtes tellement meilleurs que nous qu'on
doit être beaucoup plus exigeants à votre endroit.
M. Lessard: Six mois et vous avez six ans.
M. Rivest: Vous êtes dix fois meilleurs que nous, dans tous
les domaines.
M. Lessard: C'est certain qu'on est dix fois meilleurs parce que
nous avons pris six mois et vous avez pris six ans. C'est dix fois meilleur,
c'est même douze fois meilleur.
M. Rivest: Sauf dans les référendums, vous
êtes deux fois moins bons.
M. Lessard: Six ans, c'est 72 mois et six mois, c'est douze fois
meilleur.
M. Rivest: Est-ce qu'il a raison dans les chiffres? En tout
cas.
Le Président (M. Laberge): Le programme 8 est-il
adopté? Adopté.
M. Rivest: Programme 8. Est-ce que j'avais autre chose?
Régie des installations olympiques
Le Président (M. Laberge): Au programme 9, vous avez dit
que ce n'était pas le...
M. Rivest: Au programme 9, je voulais parler un peu du mât,
parce que cela...
M. Lessard: II monte.
M. Rivest: II monte, à quel coût? C'est ce qui...
Selon les échéanciers qui sont bousculés sans
arrêt.
M. Lessard: D'après ce que j'ai pu voir au Conseil du
trésor, il n'y a pas de modification importante des coûts.
M. Rivest: Non, et l'échéancier?
M. Lessard: J'aimerais mieux que...
M. Rivest: Le taux d'utilisation de ce stade. Parce que, dans
notre trou de $500 000 000, con-traitement au vôtre, on joue au baseball
dedans. Votre trou à vous est complètement vide. $500 000 000 que
vous avez perdus complètement. Le trou du stade olympique est
utilisé merveilleusement.
M. Lessard: Cela, c'est l'ancienne administration qu'on
récupère, qu'on sauve. Ce n'est pas un trou de $500 000 000 que
vous avez fait, c'est un trou de $1 200 000 000.
M. Rivest: C'est vous, le trou de $500 000 000.
A ce compte-là, on est deux fois meilleurs que vous autres.
Non?
Le Président (M. Laberge): A l'ordre! Le pro-grame
9...
M. Lessard: Je comprends que, dans les trous, vous êtes
meilleurs. On va voir le rapport Malouf.
Le Président (M. Laberge): Le programme 9 est
laissé ouvert.
M. Lessard: Oui, c'est au Conseil exécutif. M. Rivest:
Qu'est-ce qui reste? Le Conseil exécutif? En terminant, vous n'avez
pas un dernier message à adresser au gouvernement
fédéral?
M. Lessard: Le dernier message, on va le faire le lundi 9
juin.
M. Rivest: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Laberge): Les programmes ayant
été adoptés, sauf le programme 9 qui est laissé
ouvert, la commission du loisir, de la chasse et de la pêche ajourne ses
travaux sine die.
Fin de la séance à 0 h 13