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Commission permanente
de la présidence du conseil,
de la constitution et des affaires
intergouvernementales
Etude des crédits du ministère du
Conseil exécutif
Séance du jeudi 31 mai 1973
(Dix neures onze minutes)
M. CORNELLIER (président de la commission permanente de la
présidence du conseil, de la constitution et des affaires
intergouvernementales): A l'ordre, messieurs!
Nous allons étudier ce matin les crédits du Conseil
exécutif. Je voudrais immédiatement céder la parole au
vice-premier ministre, l'honorable député de Bonaventure.
Planification économique et
régionale
M. LEVESQUE: Je vous remercie, M. le Président. Si vous me le
permettez, je suggérerais qu'on aborde les programmes 4 et 5 qui ont
trait à la planification économique et régionale, à
la coordination du développement régional ainsi qu'à la
gestion interne et au soutien de l'Office de planification et de
développement du Québec.
L'an dernier, vers la même période, nous avions, à
l'occasion de la défense des crédits de l'OPDQ, indiqué
les lignes générales de travail de l'office pour 72/73. Il
s'agissait pour nous d'une sorte de nouveau départ pour cet organisme
que nous considérons comme très important pour l'ensemble de la
population du Québec par la place qu'il occupe au sein de
l'administration gouvernementale. Nous voudrions, dans les quelques minutes qui
vont suivre, faire un bref bilan des activités de l'office en regard des
orientations que nous avions indiquées l'an dernier, dégager les
perspectives de travail pour 73/74 et préciser la répartition des
sommes d'argent, tel qu'indiqué au budget-programme.
Cette façon de procéder permettra aux membres de
l'Assemblée nationale d'avoir la vision la plus compréhensible
possible du rôle et des fonctions de l'Office de planification et de
développement du Québec.
L'année 72/73 a été, pour l'Office de planification
et de développement du Québec, une année de travail
intense centré autour de quatre grandes préoccupations: 1) la
restructuration administrative en profondeur; 2) la réorientation des
activités de planification; 3) une meilleure coordination des actions de
développement, en harmonie avec les ministères; 4) la
participation plus grande des organismes consultatifs.
C'était là les points importants que nous avions
indiqués comme étant ceux qui devaient marquer le travail de
l'année qui vient de se terminer.
Un mot tout d'abord de la réforme administrative en profondeur de
la structure de l'office, qui est entrée dans sa phase finale. Un
concours public pour le recrutement de 17 cadres supérieurs est en cours
de façon à utiliser les spécialistes les plus
compétents possible en matière de planification du
développement du Québec.
M. GAGNON: Le ministre n'a pas de copie de cela à nous
remettre?
M. LEVESQUE: Non.
M. GAGNON: C'est dommage.
M. LEVESQUE: Je change cela à mesure. C'est de l'improvisation,
mais avec des notes abondantes.
Pour bien marquer l'importance que nous attachons à cette
réforme, nous avons fait accepter par le Conseil du trésor et la
Commission de la fonction publique la structure administrative
supérieure de l'office dont vous pouvez prendre connaissance dans le
rapport annuel que j'ai déposé, il y a quelques jours, à
l'Assemblée nationale.
Le groupe ministériel de planification et de
développement, que j'ai l'honneur de présider et auquel
participent quatre de mes collègues, le ministre du Revenu, le ministre
des Richesses naturelles, le ministre des Affaires municipales et de
l'Environnement et le ministre responsable de l'ODEQ, le député
de Joliette, ce groupe ministériel, dis-je, a suivi de très
près la réforme et les travaux de l'office en tenant 38
réunions depuis mai 1972. Je vous prie de croire que 38 réunions,
c'est pratiquement une réunion chaque semaine et chaque réunion a
duré au moins trois ou quatre heures ou plus. Cela démontre bien
comment le gouvernement actuel considère que la planification du
développement doit s'inscrire au coeur de l'activité
gouvernementale.
Maintenant, comment l'office a-t-il travaillé, en matière
de planification? Selon les deux orientations que nous avions
énoncées, l'élaboration d'abord d'une stratégie de
développement régional et l'élaboration d'une
stratégie de développement socio-économique, si vous
voulez.
Dans le premier cas, l'office a complété ou
coordonné l'élaboration des études de développement
et d'aménagement suivantes: d'abord, l'étude de la mission de
L'Estrie, comprenant un rapport-synthèse et 17 rapports techniques; le
rapport de la rive sud de Montréal, qui a été
préparé par l'INRS, c'est-à-dire l'Institut national de
recherche scientifique, et cela pour le compte de l'office; ensuite, une
étude de reconversion industrielle de Trois-Rivières, en liaison
avec le ministère de l'Industrie et du Commerce; puis, un schéma
d'aménagement de la zone spéciale Sept-Iles Port-Cartier;
puis, une étude de cadrage de développement de la région
de Québec; ensuite, il y a eu le rapport
sur l'aménagement du bassin de la Yamaska et plusieurs autres
études. Ce sont là des études à caractères
régional qu'il nous fallait compléter pour terminer la vision
d'ensemble qu'il faut avoir du développement de chacune des
régions du Québec.
Nous avions indiqué, cependant, l'an dernier, que cette
série d'études devraient nous servir à élaborer un
document-synthèse sur l'aménagement du territoire et le
développement régional. C'est à ce travail que s'est
attaqué l'office depuis quelques mois. Nous avons ainsi une version
préliminaire d'un tel document qui fait le point sur
l'aménagement du territoire québécois et trace les
perspectives de répartition sur le territoire du développement
économique du Québec.
Ce document sera maintenant analysé par les différents
ministères du gouvernement. Il sera ensuite soumis pour
appréciation à divers organismes consultatifs à l'office,
comme le Conseil de planification et de développement du Québec,
qui réunit les divers groupes socio-économiques du Québec
ou leurs représentants. Ce conseil, comme on le sait, est composé
de 35 membres issus du milieu québécois, autant du
côté patronal que du côté syndical, que du
côté des CRD, que du côté des
fédérations de municipalités ou fédérations
de commissions scolaires ou de l'Union des producteurs agricoles ou des divers
grands conseils, Conseil supérieur de l'éducation, Conseil
supérieur des affaires sociales et de la famille, Conseil du patronat,
Conseil général de l'industrie, Conseil du travail et de la
main-d'oeuvre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les grandes centrales syndicales.
M. LEVESQUE: ... les grandes centrales syndicales, etc.
Alors, c'est justement à ce Conseil de planification et de
développement du Québec, qui est présidé par M.
Pierre Côté, que nous soumettrons, entre autres, ce travail pour
appréciation. Il sera également soumis, pour appréciation
aussi, à des organismes consultatifs comme les conseils régionaux
de développement et la Commission interministérielle de
planification et de développement.
On sait que la Commission interministérielle de planification et
de développement, c'est l'ensemble des sous-ministres, c'est la
conférence de tous les sous-ministres en titre au gouvernement.
En ce qui concerne l'élaboration d'une stratégie de
développement économique, les travaux progressent normalement.
Nous avions indiqué, l'an dernier, la nécessité d'aborder
ce problème de façon pragmatique. C'est ce que l'office a fait en
participant à différents comités interministériels,
celui des investissements étrangers, de l'habitation, des affaires
économiques et plusieurs autres.
Un comité interministériel de fonctionnaires est au
travail. C'est le comité que nous appelons le Comité de la
planification du développement, animé par l'office. Ce
comité travaille à la coordination des dossiers qui ont une
incidence économique, de façon à dégager, des
priorités, dans une perspective à moyen terme. Le groupe
ministériel des affaires économiques suit de très
près l'évolution de ces dossiers.
En ce qui a trait aux activités de développement, nous
avons insisté continuellement pour que l'office assume les mandats qui
lui sont propres, c'est-à-dire un mandat prioritaire d'agents de
coordination et de concertation de l'action gouvernementale en matière
de développement. Nous avons plus particulièrement veillé
afin qu'il ne se substitue pas aux organismes sectoriels, qui ont la
responsabilité de la mise en oeuvre des programmes des trois ententes
que l'office administre.
Entre parenthèses, je tiens à signaler que c'est une des
préoccupations que j'avais en arrivant à l'office, c'est un des
principes que j'ai voulu mettre en évidence et souligner auprès
de la corporation de l'office, savoir je le répète
l'office ne veut pas et ne doit pas se substituer aux organismes
sectoriels.
Les ministères ont toujours et doivent conserver la
responsabilité justement de la mise en oeuvre des programmes que je
mentionnais, c'est-à-dire les programmes des trois ententes que l'office
administre, au moins dans ces cas-là. D'abord, celle de l'Est du
Québec, qui fut renégociée en 1971 pour une somme de $411
millions et qui permet maintenant des interventions plus significatives en
matière de développement. Il y a aussi l'entente ARDA, qui permet
une intervention d'aménagement intégré des ressources au
Saguenay-Lac-Saint-Jean et au Nord-Ouest québécois. Enfin, il y a
l'entente des zones spéciales, qui permet la mise en oeuvre de projets
d'infrastructure dans les zones urbaines, dans les zones en forte croissance,
comme Port-Cartier et Sept-Iles, la région métropolitaine de
Québec, la région urbaine de Trois-Rivières, Shawinigan et
Grand'Mère, et la région du nouvel aéroport international
de Montréal.
J'ai ici des chiffres qui sont assez éloquents concernant le
rôle de l'office en matière de coordination d'ententes
fédérales-provinciales pour le développement. L'office,
depuis 70/71, a coordonné l'utilisation des montants suivants. S'il est
possible d'intégrer ceci au journal des Débats, ce serait
peut-être plus clair. Je n'ai pas l'intention de lire tous ces chiffres,
mais je suggère qu'ils soient inscrits au journal des Débats.
En incluant le budget 73/74, les sommes ainsi coordonnées par
l'office atteindront $467,864,000, cela depuis 70/71. Tous les
ministères du Québec contribuent à cette opération,
de même qu'une trentaine de municipalités du Québec, sous
la direction de l'office, aux fins d'une meilleure articulation du
développement socio-économique du Québec.
Enfin, une attention plus soutenue à l'égard des
organismes consultatifs de l'office a aussi fait l'objet de nos
préoccupations. Nous avons rencontré à plusieurs occasions
les dirigeants du CPDQ, c'est-à-dire le Conseil de planification et de
développement du Québec dont je parlais il y a quelques instants,
pour discuter avec eux de priorités d'action et de programmes de
développement. Des comités de spécialistes font un
sérieux travail avec l'aide de représentants de différents
groupes socio-économiques: un comité concernant l'industrie
agro-alimentaire, un comité sur le développement touristique, un
comité travaillant au dossier d'énergie. D'autres sujets font
l'objet d'études de leur part, par exemple celui sur le
développement du fret aérien, celui sur le développement
économique du projet de la baie James.
Une attention tout aussi grande a été la nôtre
à l'égard des CRD, c'est-à-dire les conseils
régionaux de développement. Nous avons là aussi
rencontré les présidents et l'exécutif des conseils
régionaux associés du Québec pour leur soumettre un
document définissant le cadre de collaboration entre eux et l'office.
Ils doivent nous faire connaître ces jours prochains ce qu'ils en
pensent. Tout ce travail s'effectue sous la direction d'un nouveau service que
nous avons constitué à l'office, le service de liaison et de
consultation, qui fait un excellent travail.
Maintenant, on pourrait aborder les perspectives de travail pour 73/74.
L'année 73/74 nous paraît d'ores et déjà comme la
véritable année de relance de l'Office de planification et de
développement du Québec, celle où la structure
administrative sera complétée et permettra vraiment aux
équipes de planification et de développement de se faire valoir.
D'abord, en matière de planification, les travaux devraient s'orienter
selon les quatre préoccupations suivantes: 1) Achèvement de la
stratégie d'aménagement du territoire du Québec; 2)
préparation de schémas régionaux d'aménagement
selon l'avant-projet de la loi-cadre de l'aménagement et l'urbanisme; 3)
là, évidemment, je fais la réserve suivante: il s'agit
d'un avant-projet de loi, d'un document de travail et nous n'avons pas encore
la réaction de la commission parlementaire qui étudie cet
avant-projet de loi; lorsque nous parlons de la préparation de
schémas régionaux d'aménagement, selon l'avant-projet de
la loi-cadre de l'aménagement et de l'urbanisme, il faut
évidemment faire la réserve qui s'impose. Donc, 3) mise au point,
de concert avec les ministères concernés, de stragé-ries
sectorielles de développement économique; 4) participation active
à la définition des priorités par une participation de
l'office à la préparation des budgets triennaux
élaborés par les ministères, à la demande du
conseil des ministres et du Conseil du trésor.
On aura noté qu'au cours de l'année 72/73, l'office a
préparé une version préliminaire concernant
l'aménagement du territoire québécois. Dans ce document,
l'on cherche à cerner l'évolution du développement des
régions du Québec, à dégager les lignes de force de
l'urbanisation, le potentiel de développement des ressources et à
identifier les zones majeures d'intervention sur le territoire du
Québec.
Il est donc important que les ministères et organismes
gouvernementaux en discutent d'abord et qu'ensuite les organismes consultatifs
de l'office en soient saisis pour connaître leurs réactions. C'est
l'opération qui sera entreprise maintenant et qui d'ailleurs
s'avère préalable à l'élaboration des
schémas régionaux d'aménagement dont il a
été question tout à l'heure.
En effet, il est nécessaire d'avoir une vision de
l'aménagement du territoire québécois avant de le traduire
en tranches régionales qui précisent les vocations de chacune des
régions. Les schémas régionaux seront donc progressivement
élaborés à la lumière de l'évolution de
l'étude de l'avant-projet de loi sur l'aménagement du territoire
et de l'urbanisme.
Par ailleurs, les deux autres préoccupations de l'office en
matière de planification sont étroitement reliées du fait
que l'élaboration de stratégies sectorielles dans les
différents ministères est un processus qui permet de
déterminer des priorités en matière budgétaire. Ce
qui est
nouveau et fondamental, c'est qu'il s'agit d'une démarche
d'ensemble touchant tous les ministères. Il était donc normal et
logique que l'office soit associé très étroitement
à cette démarche pour apporter le double éclairage
suivant: celui du développement régional et de
l'aménagement du territoire, et celui du développement
économique d'ensemble.
Evidemment, ce n'est pas une tâche facile, celle qui consiste
à harmoniser l'action des ministères tout en respectant leur
juridiction propre; celle qui consiste à dégager des
priorités, puisqu'il faut, dès lors, choisir; celles qui
consistent à trouver le juste équilibre entre
l'aménagement du territoire et les impératifs du
développement économique. C'est là une tâche
nécessaire si on veut réaliser les objectifs de
développement du Québec et assurer le mieux-être de toute
la population.
En matière de développement, deux grandes orientations
guideront nos actions durant la prochaine année: l)le lancement de
certains dossiers moteurs de développement, identifiés à
la lumière des stratégies, telles qu'énoncées tout
à l'heure; 2) la préparation et la signature je
l'espère, du moins d'une nouvelle entente-cadre avec le
gouvernement fédéral selon une nouvelle approche qualifiée
de multidimension-nelle...
M. ROY (Beauce): Non, pas celle-là!
M. LEVESQUE: Oui. ... par M. Jamieson, le ministre responsable du
ministère de l'Expansion économique régionale du Canada.
Qu'arri-vera-t-il ou qu'arrive-t-il des ententes actuelles ARDA, zones
spéciales, Est du Québec? Ces ententes continuent jusqu'en 75/76,
tel que prévu par les accords en vigueur. Les programmes en cours
devraient donc se réaliser tel que prévu. Ce qui est nouveau,
c'est la volonté des deux paliers de gouvernement, le gouvernement du
Québec et le gouvernement du Canada, d'aborder la question du
développement dans une perspective plus large que naguère.
Depuis quelques années, en effet, le Québec a
insisté auprès du gouvernement fédéral pour qu'il
réalise une meilleure coordination des mesures sectorielles qui ont une
incidence très significative sur le développement. Il est
nécessaire que certaines politiques nationales soient infléchies
pour mieux tenir compte du développement du Québec. Il est aussi
nécessaire que les programmes de subventions à l'industrie, qui
sont appliqués selon des règles automatiques et uniformes, soient
plus sélectifs eu égard à la structure industrielle du
Québec. Il est aussi important que les programmes d'aide aux
infrastructures soient mieux interreliés avec les programmes de
subvention à l'industrie si l'on veut obtenir un impact significatif sur
le développement.
Voilà, en bref, ce que mes collègues et moi avons
répété à M. Jamieson lors de son récent
passage à Québec. Celui-ci s'est montré entière-
ment réceptif à cette approche. Il nous a confirmé la
volonté du gouvernement fédéral d'aborder
dorénavant le problème du développement régional au
Canada dans une optique plus large, qui colle davantage aux
réalités de chaque région économique du pays,
à la lumière des stratégies proposés par chaque
province.
Je lisais, ce matin, dans la Gazette de Montréal qu'un document
fédéral indiquait que la grande priorité retenue
maintenant par le gouvernement central était reliée à
l'action du ministère de l'Expansion économique régionale.
Il semble bien que si ce document est authentique et s'il traduit la
volonté du gouvernement central, nous devons attacher encore plus
d'importance aux déclarations que M. Jamieson a faites lorsqu'il est
venu à Québec, parce que ceci voudrait dire que ce n'est pas
seulement la préoccupation du ministère de l'Expansion
économique régionale et d'autres ministères à
vocation économique, mais que c'est une préoccupation
première pour le gouvernement fédéral dans son
ensemble.
Pour le Québec, nous avons commencé depuis quelques mois
à identifier un certain nombre de dossiers qualifiés de moteur du
développement qui nous permettront d'obtenir un impact plus
décisif sur le développement économique en lieu et place
d'une mosaique de projets disparates et d'importance inégale. Dans
certains cas, l'office coordonne l'élaboration de ses dossiers, dans
d'autres cas, l'office participe aux travaux d'analyse entrepris dans les
ministères sectoriels.
Pour donner une explication de ce type d'approche j'en parlais
hier lors de l'étude des crédits du ministère des Affaires
intergouvernementales illustrons par un exemple ce que nous entendons en
ce domaine par le projet TDM à Mirabel. TDM, transport, distribution et
transformation ou M pour manufacturing en anglais. J'essaie de faire une
traduction. Il s'agit d'un concept...
M. JORON: Grosso modo.
M. LEVESQUE: Oui, grosso modo.
M. ROY (Beauce): Ce n'est pas parent avec PPBS?
M. LEVESQUE: Non, mais on pourrait peut-être utiliser le PPBS
à un moment donné, on l'utilise tellement maintenant.
Il s'agit d'un concept nouveau, intégrateur de la fonction
transit, distribution de marchandises et transformation en termes industriels.
Il y a donc une multitude de retombées économiques
générées par un tel projet ou qui pourraient l'être.
Par ailleurs, ce projet soulève des problèmes complexes
reliés à l'aménagement de l'aéroport, au transport
aérien, ferroviaire, routier, à la localisation d'industries et
ainsi de suite.
Voilà donc ce que nous entendons à titre
d'illustration par un dossier moteur de développement. C'est ce
genre de dossier que nous voulons discuter à l'intérieur de
l'entente-cadre tel que je l'indiquais il y a quelques moments.
Je voudrais maintenant, en terminant, vous présenter les
principales données budgétaires de l'Office de planification et
de développement pour 73/74. D'abord le budget brut total de l'office
est de l'ordre de $139 millions. Les montants récupérables du
gouvernement fédéral au titre des ententes ARDA, zones
spéciales, Est du Québec et inventaire des terres du Canada, sont
de $89 millions. La part du Québec étant...
Oui, cela ne balance pas. Comment vous faites cela, vos chiffres?
M. GAGNON: C'est pour cela qu'ils ont des surplus.
M. LEVESQUE: Bon, cela balance. M. GAGNON: C'est le ministre.
M. LEVESQUE: C'est de bonne heure! C'est de bonne heure! La part du
Québec étant donc, de $50 millions.
D'autre part, il convient de préciser que la maîtrise
d'oeuvre des différents projets afférents à l'office est
dévolue en majeure partie aux ministères et aux
municipalités. Ainsi, en 73/74, nous avons imputé aux
ministères un montant de $108.4 millions et aux municipalités un
montant de $18.7 millions, ce qui laisse à l'office, pour
l'administration, la consultation et en "provisions" pour projets non encore
entièrement négociés, une somme de $11,900,000.
Si l'on examine plus en détail les principaux postes
budgétaires, ces $139 millions de l'office se répartissent ainsi,
en chiffres ronds: administration de l'office, $2.6 millions; subventions aux
CRD, $1.1 million; ARDA, $10.5 millions; inventaire des terres du Canada,
$100,000; zones spéciales, $18.8 millions en prêts et avances;
zones spéciales, quant aux divers projets, $28.6 millions; l'entente de
l'Est du Québec, pour l'année en cours, $63.5 millions; travaux
de planification, $500,000; fonds d'intervention pour le bassin de la Yamaska,
$2.1 millions; le CPDQ, $200,000; le bureau du complexe scientifique de
Sainte-Foy, $100,000. Nous avons, de plus, des provisions pour augmenter les
crédits nécessaires. Dans l'ARDA, nous avons une provision de
$600,000; dans les zones spéciales pour l'action des ministères,
$3 millions; dans les zones spéciales pour l'utilisation par les
municipalités, un peu plus de $7 millions. Ceci constitue les $139
millions dont il était question il y a quelques instants.
Maintenant, nous pourrions vous indiquer, de façon rapide, les
montants qui apparaissent au budget de chacun des ministères eu
égard aux ententes citées plus haut et représentant un
montant de $108 millions, environ.
Affaires culturelles, $3.8 millions; Affaires municipales, $6.3
millions; Affaires sociales, $3.5 millions, Agriculture et Colonisation, $6.6
millions; Communications, $200,000; Education, $4.7 millions; Fonction
publique, $200,000; Industrie et Commerce, $8.6 millions; Richesses naturelles,
$5.3 millions; Terres et Forêts, $9.3 millions; Tourisme, Chasse et
Pêche, $10.8 millions; Travail et Main-d'Oeuvre, $300,000; Travaux
publics, $1 million; Voirie, $47.5 millions.
Alors, je crois bien que je m'arrêterai dans mes
considérations d'ordre préliminaire. J'ai essayé de vous
donner un bilan sommaire des activités de l'office. Nous avons
déposé, il y a quelques jours, le rapport annuel de l'office pour
l'exercice financier se terminant le 31 mars 1972. Mais nous y avons
ajouté, ce qui est un peu particulier à ce rapport, certaines
activités pour l'année 72/73. On trouvera là des
perspectives qui font que le rapport est un peu plus à jour qu'il ne le
serait autrement.
J'ai voulu également vous indiquer nos intentions pour 73/74, ce
matin, en vous donnant en même temps comment cela se traduisait en
chiffres, tant du côté de la répartition des sommes dans
les diverses ententes que du côté de la gestion interne et en
même temps un départage par activité des divers
ministères du gouvernement, ainsi que la part attribuée aux
municipalités.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Messieurs, avant de poursuivre la
discussion, j'aimerais mentionner les changements à la liste des membres
de la commission: M. Pearson remplace M. Bienvenue, M. Dionne remplace M.
Choquette, M. Joron remplace M. Laurin, M. Cloutier (Montmagny) remplace M.
Loubier, M. Roy (Beauce) remplace M. Samson et M. Gagnon remplace M. Tremblay
(Chicoutimi ).
Il y aurait lieu, aussi, de nommer le rapporteur de la commission. Avec
le consentement des membres de la commission, M. Assad pourrait agir comme
rapporteur.
M. JORON: Vous avez le consentement, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Puisqu'on a le consentement, M. Assad
agira donc comme rapporteur.
M. Cloutier a demandé la parole.
M. ROY (Beauce): Avant que le député de Montmagny ne
prenne la parole, est-ce que l'honorable ministre responsable pourrait nous
présenter son équipe de collaborateurs?
M. LEVESQUE: Oui, d'accord. A la corporation de l'office, d'abord le
président directeur général de l'office est M. Yvon
Tremblay. Il y a le secrétaire général de l'office, M.
Louis Larou-che. Il y a le directeur financier, M. Fecteau. Il y a le directeur
de la planification, Denis De Belleval, le directeur du développement,
M.
Jean-Louis Caron. Ceux-là font partie de la corporation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et les autres qui sont présents?
M. LEVESQUE: Levez-vous donc pour vous identifier, chacun:
Lauréat Beaulieu, secrétaire adjoint; Byrne Amyot, direction des
finances; Clément Fortin, direction des finances; Gilles Dugal,
direction des finances; Jean-Claude Grégoire, Office de
développement du Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je n'ai pas l'intention
de faire un grand discours à la suite du tour d'horizon que vient de
faire le ministre responsable de l'OPDQ. Je préférerais,
étant donné les critiques très sérieuses qui ont
été faites contre l'OPDQ et cela, depuis plusieurs années,
qu'on étudie particulièrement le développement
plutôt que le secteur de la planification. Le mot planification, on le
sait, M. le Président, a été apprêté à
toutes les sauces. Dans certaines régions de la province de
Québec où on a fait des expériences qui n'avaient pas eu
de précédent, on a peut-être aliéné pendant
un certain temps la participation de la population parce que l'approche avait
peut-être été mal comprise ou avait peut-être
été défectueuse.
Dans ce sens, M. le Président, pour aider l'OPDQ à
accomplir véritablement son travail, je pense qu'il serait plus
important que nous discutions des programmes précis auxquels le ministre
a fait allusion dans son exposé d'ouverture.
Je voudrais être aussi optimiste que lui quand il nous dit que
l'année 73/74 sera véritablement l'année de la relance
je ne sais pas l'expression exacte qu'il a employée de
l'Office de planification ou la relance de l'Office de planification, la
relance à la suite de la restructuration.
Il nous a indiqué également dans son laiüs les
orientations qu'on entendait donner aux travaux de l'OPDQ.
Premièrement, l'achèvement de la stratégie
d'aménagement du territoire. Deuxièmement, la préparation
des schémas régionaux d'aménagement selon le projet de
loi-cadre de l'aménagement de l'urbanisme. Troisièmement, la mise
au point, de concert avec les ministères concernés, de
stratégies sectorielles de développement économique.
Ensuite, la participation à la préparation des budgets triennaux
élaborés par les ministères, la définition des
priorités.
Ma première constatation au sujet du travail et des
réalisations de l'OPDQ porte sur le cadre difficile dans lequel cet
organisme très important fonctionne, cadre qui l'amène à
être en conflit, si on veut, avec plusieurs secteurs gouvernementaux,
avec plusieurs autres organismes du gouvernement.
Que l'on songe seulement aux structures qui sont déjà en
place. Prenons les organismes de gestion centrale qui sont déjà
là. Vous avez le conseil des ministres, le Conseil du trésor, la
Fonction publique je ne fais pas une liste exhaustive qui sont
des organismes de gestion centrale qui ont comme responsabilité et comme
mandat, eux aussi, de coordonner toutes les activités gouvernementales,
soit au domaine des structures, comme la Fonction publique, recrutement du
personnel, soit, pour le Conseil du trésor, l'élaboration des
priorités économiques qui vont être acceptées par le
conseil des ministres dans la préparation du budget et qui vont
être envoyées à chacun des ministères.
Il y a enfin l'Office de planification dont le rôle, en partie, le
mot le dit, est de planifier, de coordonner. On voit même dans les
nouvelles orientations que l'office va avoir à discuter avec les
ministères de développement de budgets triennaux. On voit qu'il
peut y avoir des conflits assez graves entre cet organisme de gestion centrale
qui est l'OPDQ et les autres organismes centraux du gouvernement, que je viens
d'énumérer, ou les ministères eux-mêmes... Le
ministre l'a mentionné tantôt, un des dangers, c'est que l'OPDQ se
substitue à un moment donné inconsciemment si on veut
à l'action des ministères.
C'est un danger qui est réel. Mais si l'on veut que l'OPDQ ait
véritablement un sens, il faut qu'il ait une certaine marge de manoeuvre
par rapport aux organismes centraux et par rapport aux organismes sectoriels
que sont les ministères. Mais où tracer la ligne? C'est justement
là où c'est difficile. C'est pour ça que le ministre dit
que cette année devrait être l'année de la relance de
l'OPDQ.
Une autre difficulté qu'on y voit, difficulté qui
amène l'OPDQ à être en conflit avec d'autres secteurs du
gouvernement, c'est que on le voit précisément dans
l'orientation que le ministre vient de décrire on va s'occuper de
stratégies de développement économique. C'est normal que
l'OPDQ s'occupe de ça, de tracer des jalons dans le domaine du
développement d'une stratégie économique.
Mais on sait que différents ministères vont eux aussi
tracer une stratégie de développement dans leur secteur
particulier. L'Industrie et le Commerce, ça fait assez longtemps qu'on
en parle le vice-premier ministre en est un ancien titulaire on
le sait, doit préparer une stratégie de développement
industriel.
Un autre ministère si on veut, le ministère des Affaires
municipales et de l'environnement, va élaborer une stratégie de
développement dans le domaine de l'urbanisme, développement des
municipalités. Et là on a, au deuxièmement des
orientations, justement l'étude de cette loi en collaboration avec le
ministère des Affaires municipales. Le ministère des Affaires
sociales va élaborer une stratégie de développement dans
le domaine des affaires sociales; ça ne doit pas se faire
isolément non plus avec les stratégies de développement
dans le domaine économique; ça doit se relier.
Alors, on voit dans quel contexte difficile fonctionne l'OPDQ, soit au
niveau ministériel, soit au niveau sous-ministériel. Ce sont les
sous-ministres qui en font partie et qui exécutent des travaux
techniques, alors que les ministres ont à décider des
priorités en tenant compte d'autres aspects de la question, d'autres
facteurs d'équilibre entre les différentes régions.
Egalement, M. le Président, on voit avec le fédéral
que les politiques discutées, élaborées ou
projetées par l'Office de planification et de développement
doivent tenir compte des politiques fédérales parce qu'il y a des
ententes; on voit que tout ça est basé sur des ententes,
l'entente ARDA, l'entente des zones spéciales, l'entente de l'est du
Québec. Tout ça doit déboucher sur des ententes quelque
part parce que ça ne servirait à rien de faire tous ces travaux
préparatoires de planification si on ne débouche pas sur du
concret. Et c'est justement la difficulté mon collègue de
Gaspé-Nord et le ministre qui est député d'un comté
de l'est du Québec sont bien placés pour en parler
qu'occasionnent les délais nécessaires pour franchir la distance
entre la planification et l'exécution; c'est là où la
population, à un moment donné, peut s'impatienter, avec raison,
quand elle ne voit pas assez rapidement déboucher toutes ces
études sur des réalisations concrètes.
Et là on voit que le ministère de l'Expansion
économique régionale, par M. Jamieson, est en train de revoir
toute la philosophie sur laquelle va s'appuyer le développement
régional. Et j'ai noté avec satisfaction tantôt la remarque
du ministre ou la précision que le ministre a apportée voulant
que ce développement accepté par le fédéral, ou
proposé par les mesures fédérales, ou appuyé par
les mesures fédérales, tiendra compte de l'optique dans laquelle
on aurait prévu le développement de chacune des régions,
ou de la philosophie propre au développement de chacune des
régions mais qui viendrait d'abord des organismes du gouvernement du
Québec, dont c'est précisément la fonction de travailler
sur l'aménagement des régions. Parce que trop souvent, dans le
passé, surtout durant les deux dernières années, on a
reproché justement, depuis l'existence du ministère de
l'Expansion économique régionale, au ministère de
fonctionner peut-être trop en vase clos, de ne pas tenir compte d'une
optique un peu plus large du développement économique. De sorte
que des programmes ou des projets acceptés par le ministère de
l'Expansion économique régionale, même si on les prend
isolément dans leur contexte particulier, étaient tout
indiqués, étaient très acceptables, mais pouvaient venir
à l'encontre d'un développement plus global, de sorte que ce
qu'on faisait dans une région pouvait venir contredire ce que l'on
voulait faire ou ce qui existait déjà dans une autre
région.
Ce sont des difficultés qui existeront toujours, je pense bien,
pour un organisme tel que l'Office de planification et de
développement.
Quant aux deux directions générales, si je peux les
appeler ainsi je pense que c'est exact la direction
générale de la planification doit travailler en étroite
collaboration avec la direction du développement, de sorte que dans la
première direction générale, on voit le plus tôt
possible de quelle façon peut se concrétiser cet effort de
pensée, cet effort de cohérence qu'on essaie d'introduire dans le
développement économique et dans le développement de la
politique gouvernementale.
Probablement qu'on aura l'occasion de voir, au cours de l'étude
des crédits, quelles sont les relations entre ces deux directions
générales et quelles sont les méthodes qu'elles emploient,
pour qu'il n'y ait pas de murs entre ces deux directions
générales et qu'elles travaillent en étroite
collaboration. Pour ma part, je préférerais que nous
étudions particulièrement chacun des programmes, chacune des
ententes, laissant peut-être pour une autre circonstance
étant donné que nos heures sont limitées pour
l'étude des prévisions budgétaires les
débats un peu plus académiques et un peu plus philosophiques,
soit à l'occasion de la présentation de législations,
puisque à certains moments il y aura législation soit celle qui
est déjà devant la Chambre ou d'autres législations qui
viendront à la suite des ententes qui seront discutées.
Il y a un élément important dont le ministre a
parlé également, c'est la participation des gens du milieu. On
subventionne des organismes dans les milieux, notamment les CRD, on leur a
demandé de réfléchir, d'étudier un document et de
faire part au ministère, d'ici quelques jours, des réflexions et
des commentaires sur l'intégration de l'action des CRD avec celle du
gouvernement.
M. LEVESQUE: Probablement, pour être plus précis, à
la fin de juin ou au mois de juillet, nous pourrons remettre au CRD pour
étude le document, que mentionnait le député.
M. CLOUTIER (Montmagny): II est important que les CRD puissent avoir
l'occasion de réfléchir sur l'efficacité de leur
rôle et sur la façon dont ils sont associés au
développement régional. Là encore, comme pour l'OPDQ, les
CRD ont rencontré dans le territoire les mêmes difficultés
que l'OPDQ peut rencontrer à l'échelle du Québec. Il faut
un certain nombre d'années évidemment, avant que des
modalités d'action véritablement efficaces puissent être
trouvées, puissent être rodées. Dans certaines
régions, c'est plus difficile que dans d'autres. Dans certaines
régions, c'est plus facile d'associer la population à des travaux
comme ceux-là.
C'est plus facile aussi pour la population de voir où l'on veut
déboucher, parce que les discussions sont peut-être un peu moins
académiques et revêtent un caractère un peu plus pratique,
mais il y a des CRD qui sont aux prises avec de véritables
difficultés.
Je prends le CRD de la région que je
représente, le CRD de Québec, où il y a une
représentation, on s'interroge encore sur la représentation
sectorielle ou la représentation régionale, car dans le CRD, des
sous-régions sont représentées. On se demande si les
sous-régions ont suffisamment d'autonomie par rapport au grand CRD. On
se demande également, si le fait d'être englobé dans une
aussi vaste région avec des problèmes qui diffèrent d'un
point à l'autre de la région n'est pas de nature à tuer
une certaine initiative ou un certain intérêt vis-à-vis des
travaux du "conseil d'aménagement.
Alors, tout ça fait l'objet d'une réflexion, et j'imagine
qu'ailleurs il y a d'autres sortes de problèmes et d'autres sortes de
réflexions. Mais il est important pour la population, du moins pour ses
éléments les plus dynamiques, les agents de l'économie,
soient associés à tous ces travaux, d'abord aux travaux
d'élaboration d'une politique, aux travaux d'une planification et
ensuite aux travaux de réalisation.
La participation du public et principalement des organismes, on verra,
à la suite des rencontres qui auront lieu, ce que cela va donner, de
quelle façon cela pourrait améliorer le rendement.
M. le Président, ce sont les principales considérations
que je voulais faire à ce moment-ci de nos travaux. Pour ma part,
j'aurai plusieurs questions; je voudrais que nous discutions de tous les
programmes particuliers.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'honorable député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, j'ai écouté, tout
à l'heure, l'honorable ministre responsable de l'OPQD; j'ai
écouté son intervention, le tour d'horizon qu'il a fait et je me
suis demandé si l'on sait réellement où l'on va dans ce
secteur, si on est réellement convaincu de l'opportunité de
l'utilisation adéquate des sommes qui sont dépensées.
Lorsqu'on veut savoir si une entreprise va bien, si l'entreprise est en
santé, si elle a de la vigueur, il est évident qu'on regarde son
bilan et aussi ses réalisations. Quant aux sommes d'argent
dépensées dans ce ministère, on parle d'un budget de $139
millions cette année; dans le rapport qu'on nous a remis, à titre
d'exemple, on nous donne les sommes qui ont été
dépensées depuis 1970 avec les prévisions de 1974 et on
atteint le chiffre de $467 millions, soit près d'un demi-milliard de
dollars. Ce sont des sommes fantastiques, des montants d'argent
extrêmement importants.
Lorsqu'on rencontre la population je veux parler surtout de la
population du Bas-Saint-Laurent parce que c'est là que 50 p.c. de toutes
ces sommes ont été dépensées on se demande
où ces sommes sont allées, ce qu'on en a fait. La population se
demande, à l'heure actuelle, réellement où on veut en
venir. Je me demande s'il n'y a pas une erreur de principe au point de
départ, si on veut imposer quelque chose à la population, lui
imposer un plan ou si on veut permettre à une population de se prendre
en charge elle-même et de participer à son développement
tout en étant intéressée d'y participer. Je pense que
c'est une question fondamentale et il va falloir réellement qu'on
s'arrête sur ce point. J'ai l'impression qu'on continuera à
dépenser de l'argent et on n'ira nulle part; cela ne sert absolument
à rien de faire des plans, de faire des projets, de faire des rataplans
si la population ne suit pas et si c'est justement parce qu'elle n'y croit
pas.
Dans le secteur du Bas Saint-Laurent, il y a plusieurs domaines,
à l'heure actuelle. Au niveau touristique, il y a
énormément à faire, de belles régions du
Québec à faire visiter. Est-ce qu'on a progressé? Dans le
domaine agricole je comprends que ce n'est pas là que nous allons
retrouver les fermes laitières du Québec il y a quand
même certains coins, certaines localités où il peut y avoir
une agriculture, faire des choix, et adopter des politiques
particulières. Le territoire du Québec est immensément
grand, les coûts de production varient d'une région à
l'autre. Est-ce qu'on en tient compte dans l'élaboration des politiques
au ministère de l'Agriculture? Je serais intéressé
à le savoir, à savoir quelles seraient les recommandations qu'a
pu faire l'OPDQ auprès du ministère de l'Agriculture relativement
au développement agricole du milieu.
J'ai plutôt l'impression qu'on a dit: L'agriculture, dans le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, zéro, ce n'est pas bon. C'est
plutôt l'impression que j'ai, je parle d'une opinion que j'ai et elle est
partagée parce que plusieurs personnes m'ont amené à
penser cela; ce sont des gens de l'endroit, des gens du milieu.
Il y a des petites industries, il y a des services, il y a des
coopératives, il y a des usines laitières ou autres. On a
procédé à divers regroupements, puis on a
éloigné l'agriculteur des services auxquels il avait droit.
Est-ce que cela a été rentable? Ce sont des données que
nous n'avons pas encore. Cela a eu pour effet de décourager
énormément de gens. Est-ce que les critères
proposés par les nouvelles lois agricoles n'ont pas fait en sorte que
tout ce territoire se soit trouvé dans l'impossibilité de
rencontrer les normes, les exigences pour pouvoir bénéficier des
lois agricoles? Est-ce qu'on y est allé de ce côté?
On pourrait parler du développement forestier. H y a un grand
territoire forestier, celui du Bas-Saint-Laurent; à l'heure actuelle, il
profite à qui? Est-ce qu'il est exploité de façon
rationnelle dans un certain sens? Est-ce qu'on permet à la population
d'y avoir accès? Il y a tout le secteur de l'infrastructure
routière. Je m'interroge et je suis inquiet, surtout quand on apprend
par la voie des journaux qu'on a assisté à des
déplacements de population. C'est bien facile de régler les
problèmes d'une municipalité; on ferme la municipalité,
puis on déménage les gens. C'est ce qu'on a fait. Pas besoin
d'être superintelligent et de faire preuve d'énorme-
ment d'initiative pour régler les problèmes, lorsqu'on
dit: II y a des problèmes dans cette municipalité, la population
vit dans des conditions marginales, on la déménage. Le
déménagement s'est fait, et cela a profité à qui?
Ceux qui ont été déménagés, comment sont-ils
aujourd'hui? Est-ce qu'ils sont mieux en mesure de gagner leur vie? Est-ce
qu'on les a replacés et recyclés ou si simplement on a
fermé les villages, puis on les a envoyés vivre du
bien-être social dans des agglomérations plus grandes? De quelle
façon ces gens ont-ils été dédommagés pour
leurs biens qu'on a expropriés? Parce que, lorsqu'on a fermé leur
village ça n'avait plus aucune valeur marchande. Combien cela a-t-il
coûté au Québec?
M. le Président, autant de questions qu'on pourrait se poser. Je
me demande, moi, si on s'est interrogé. Je pose la question: S'est-on
interrogé sur le fait qu'il y avait là des êtres humains?
Est-ce qu'on a pensé à l'humain qui vivait dans ces
régions? Justement, hier, dans le journal Le Devoir de Montréal,
on parlait de cela: "Pillés, exploités, déportés de
façon inhumaine, au parc Forillon." C'est intéressant de lire
l'article. Je peux vous dire que c'est un peu révoltant.
Je ne voudrais pas être désagréable à
l'endroit de toutes ces personnes qui font leur possible et qui travaillent,
mais, quand même, je pense que le gouvernement a des
responsabilités à prendre au niveau du leadership. Il appartient
justement aux personnes qui collaborent avec le gouvernement et qui ont
à appliquer ces politiques de collaborer avec l'autorité, de
façon que ces politiques tiennent compte de la population du milieu, de
ses besoins et de ses possibilités. Est-ce qu'on a fait un inventaire du
milieu en fonction des possibilités que ces ressources servent, qu'on
les mette à profit et qu'on permette aux gens du milieu d'y
participer?
J'ai trop à la mémoire, M. le Président, une
enquête qui a été faite, dans le comté de
Dorchester, une partie de la Beauce, ainsi qu'une partie de Bellechasse, par
l'Office de développement régional de l'Etchemin. J'ai voulu y
participer moi-même pour tâcher qu'on fasse quelque chose pour
développer cette région. J'ai été même
directeur de cet office. On a dépensé un demi-million de dollars
à faire des études, à faire des enquêtes qui n'ont
absolument rien donné à personne. Ils n'ont servi qu'à
faire des rapports volumineux qui sont dans la poussière sur les
tablettes de certaines bibliothèques. Ces documents n'ont à peu
près aucune valeur, parce que, lorsque les rapports ont
été faits, les problèmes étaient déjà
déplacés. Les analyses qui ont été faites l'ont
été à partir de questions posées à la
population, qui n'avaient à peu près pas rapport avec les
possibilités ou encore avec les désirs de cette population.
On a l'impression, pour reprendre un terme employé par le whip en
chef du Parti libéral, qu'on "pelte des nuages" tout simplement qu'on
fait fausse route et qu'on gaspille l'argent des contribuables du
Québec. Ce n'est pas pour rien que des gens ont décidé,
à un moment donné, de fonder l'Opération dignité I.
Ce n'est pas pour rien, non plus, que des gens ont fondé la
deuxième opération, Opération dignité II.
Alors, si la population ne suit pas, si la population n'y croit pas,
pourquoi continuer dans ce domaine? J'aimerais que l'honorable leader du
gouvernement nous donne des précisions à ce sujet. Franchement,
je serais porté à dire tout simplement qu'on considère les
considérations, qu'on étudie les études, qu'on analyse les
analyses pour finalement compliquer les complications. Là, on
recommence. On reconsidère les considérations, et ainsi de
suite.
Je pense que, quand même, devant une demande de crédits de
cette envergure, soit $139 millions, où il y a une participation du
gouvernement fédéral de $89 millions, c'est de l'argent qui vient
du Québec parce que l'on paie des taxes au gouvernement
fédéral. Je ne dirai pas que c'est un cadeau que nous avons mais
cela fait quand même $139 millions. Avec un budget de $139 millions, il
me semble qu'on serait capable de faire quelque chose, quelque chose de positif
et qu'il y aurait possibilité de voir des réalisations. Ceux qui
n'ont pas été dans le Bas-Saint-Laurent depuis dix ans et qui y
retournent aujourd'hui ne peuvent pas voir les réalisations qui ont
été faites par l'OPDQ pour l'aménagement de l'Est du
Québec, à part la construction de l'autoroute.
Je pense qu'il faut quand même être réaliste. Il va
falloir avoir le courage de regarder les choses bien en face. Il va falloir
également qu'on prenne les dispositions et qu'on fasse le
nécessaire pour que les gens du milieu, qui sont
intéressés à participer, sachent ce dont ils ont besoin.
Ils ont des problèmes de développement municipal, des
problèmes routiers, des problèmes d'égout, des
problèmes d'école, des problèmes dans tous les domaines.
Mais ces gens sont aux prises avec les mêmes problèmes que nous
dans nos comtés, ils sont obligés d'attendre un an, deux ans,
trois ans, cinq ans ou dix ans avant de pouvoir obtenir l'autorisation de
procéder à l'exécution de certains travaux urgents qui
permettraient à la population d'avoir des services auxquels elle a
droit, et non seulement des services auxquels elle a droit, mais des services
dont elle a besoin de toute urgence.
Le ministre des Affaires municipales a fait parvenir, je pense, à
tous les députés, hier ou avant-hier, une liste de tous les
projets de leur comté, des demandes des municipalités. Le
ministre des Affaires municipales a demandé aux députés de
l'Opposition, comme aux députés ministériels, de donner
des indications au gouvernement à savoir quelles seraient les
priorités les plus urgentes. En ce qui me concerne, j'ai regardé
dans mon comté et j'ai été tout simplement renversé
de voir qu'il y avait encore
des projets pour lesquels nous avions demandé l'autorisation de
procéder il y a dix ou douze ans. La population attend encore. Il est
évident que cela crée des problèmes. Si ces travaux
étaient exécutés, des entrepreneurs auraient des contrats,
des gens travailleraient. Ce ne sont pas les matériaux, les
entrepreneurs ou la main-d'oeuvre qui manquent à l'heure actuelle. Or,
on contourne toujours le problème. On refuse de regarder la base
même du problème. Et on souffre de quoi? On souffre d'un manque de
capitaux pour développer l'économie de la province et on se
retrouve avec toutes sortes de problèmes. Là, on dépense
des millions de dollars, pour ne pas dire de centaines de millions de dollars,
pour étudier les problèmes alors que les problèmes ont une
cause fondamentale.
Je regardais et je disais... Je vois justement arriver le ministre des
Affaires municipales. Alors, après avoir examiné les demandes qui
sont envoyées au ministère des Affaires municipales et pour
lesquelles le ministre des Affaires municipales nous a consultés
je l'en remercie on se rend compte que ce sont toutes des
priorités. Mais ces travaux n'étant pas exécutés,
n'étant pas faits, il est évident qu'on se retrouve avec des
problèmes qu'on essaie d'étudier et qu'on essaie de contourner en
dépensant des dizaines, pour ne pas dire des centaines de millions de
dollars.
Parlons du domaine agricole et du domaine forestier, parce que je pense
non seulement je pense mais je suis convaincu, que c'est la base
de l'économie d'un pays. La forêt a toujours été la
richesse no 1 du Québec. L'agriculture a toujours été la
base de l'économie pour permettre à un peuple au moins de se
nourrir dans la mesure où cela est possible. Est-ce qu'on en a fait une
utilisation rationnelle? Est-ce que l'on a permis aux agriculteurs de la
région du Bas-Saint-Laurent, pour prendre la région de l'Est du
Québec, de développer leur agriculture, de s'orienter vers
certains domaines, vers l'élevage dans certains milieux? Est-ce que les
expériences qui ont été faites ont été
concluantes?
Est-ce que le ministère de l'Agriculture a élaboré
des politiques d'incitation pour amener les gens à être
intéressés à participer à ces plans, à
participer à ces programmes ou si, tout simplement, on leur a fait des
conditions qui leur ont compliqué la vie ou la possibilité d'en
bénéficier?
C'est une série de questions que je pose, M. le Président,
parce que je pense que, si on veut parler de planification, si on veut parler
de développement économique du Québec, il faudra
certainement qu'on se décide un jour à examiner la situation bien
en face, à examiner et à rechercher les causes, non pas
étudier les conséquences, mais rechercher les causes de la
situation, les causes fondamentales. Est-ce qu'on est convaincu de tenir compte
je pense que ce serait une excellente suggestion à faire à
l'OPDQ qu'il y a des régions différentes, au
Québec? Je prends le domaine agricole en particulier, est-ce qu'on peut
considérer que les politiques laitières, les politiques de
subventions agricoles peuvent donner le même résultat dans toutes
les régions du Québec? On sait, M. le Président et
ce n'est un secret pour personne que les coûts de production dans
l'agriculture sont moins élevés dans la région de
Saint-Hyacinthe qu'ils peuvent l'être dans la région de La
Chaudière ou dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ils
peuvent être encore beaucoup plus élevés dans la
région du Bas-Saint-Laurent, par rapport aux deux autres régions
que j'ai mentionnées tout à l'heure. Si on a des politiques
identiques, cela veut dire que pendant que les agriculteurs de la région
de Saint-Hyacinthe vont pouvoir vivre et équilibrer leur budget, faire
les investissements nécessaires, autrement dit avoir un budget
équilibré et une exploitation rentable, les agriculteurs d'une
autre région, avec les mêmes lois, sont marginaux automatiquement.
Dans d'autres régions, les agriculteurs font tout simplement de
l'agriculture sous-marginale.
Ne serait-il pas préférable qu'on élabore des
politiques particulières, qu'on tienne compte de ces
particularités, de ces différences régionales? Ne
serait-il pas avantageux pour le Québec, peut-être, de
dépenser quelques millions pour favoriser le développement de
certains secteurs, certains domaines de l'activité agricole, dans
certaines régions du Québec, compte tenu de leurs
possibilités et compte tenu de leur situation géographique?
M. le Président, je ne veux pas prolonger la discussion. Nous
aurions plusieurs questions à poser là-dessus mais j'aimerais
bien, une fois pour toutes, que l'OPDQ, lorsqu'il reviendra devant la
commission parlementaire, l'an prochain, pour nous demander des crédits
à nouveau, ait quelque chose à nous dire. A l'heure actuelle, on
procède à la restructuration, on fait des recommandations, on est
en train de repenser, on est en train de refaire tout cela à un point
tel qu'on se demande si ce n'est pas un organisme qui vient au monde ou qui est
venu au monde il y a deux ou trois mois.
Si ce n'est pas défini, M. le Président, et si on n'est
pas convaincu de l'orientation qu'on doit prendre, commençons par le
commencement avant de dépenser des $130 millions et des $140 millions
qui ne serviront pas à autre chose qu'à dilapider les deniers
publics, sans donner des résultats pour l'équivalent, au moins,
du montant qui est dépensé.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): L'honorable député de
Gouin.
M. JORON: M. le Président, je vais dire au ministre, tout
d'abord, que je n'ai pas l'intention de suggérer qu'on réduise
les crédits du ministère à $1, ce matin, parce que je
trouve que...
UNE VOIX: Une fois par semaine!
M. JORON: Une fois par semaine, oui. Mais cela dépend. On ne sait
pas ce qu'il y aura au menu d'ici à demain. On verra.
M. ROY (Beauce): Le député de Gouin peut me tenter et je
peux faire la proposition.
M. JORON: Oui? Alors je n'aurais pas dû dire cela, dans ce cas,
parce que la planification, je trouve cela important et j'aimerais bien pouvoir
en convaincre le député de Beauce.
La planification, effectivement, c'est peut-être devenu un mot
déprécié, au Québec, depuis quelques années,
parce que, comme d'autres l'ont signalé avant moi, cela n'a
peut-être pas donné lieu à toutes les réalisations
qu'on aurait voulu voir mais il reste que c'est quand même capital.
On n'a qu'à se rappeler les constatations cruelles que l'on
pouvait lire dans ce document, qui a fui du gouvernement fédéral
et qui était dans les journaux, depuis le début de la semaine.
Quand on sait je peux en faire un répertoire exhaustif
qu'on a, depuis 100 ans, au Québec, un taux de chômage qui est le
double de celui de l'Ontario, il y a quelque chose qui ne marche pas. Il y a de
la planification à faire. Il y a un "job" de restructuration
industrielle sérieux à faire, c'est évident. Quant on
connaît, quand on constate les disparités régionales qui
existent au Québec, qui font que le revenu per capita dans la
région de Montréal est le double de celui de la région du
Bas-Saint-Laurent, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, non plus.
On sait aussi que notre base industrielle est trop faible et trop
axée sur des industries anciennes, traditionnelles, qui ne procurent pas
un taux de croissance suffisant dans l'emploi, et ainsi de suite.
La liste pourrait être très longue des doléances. On
sait tout ça. Tous les bobos de l'économie
québécoise sont connus. Il s'agit de savoir comment on va faire
pour y remédier maintenant.
Qu'est-ce qu'on a vu à cet égard dans les dernières
années? La mode de la planification, des offices du plan, etc., nous est
venue dans les années soixante. Ce n'est pas un hasard que ce soit
arrivé dans les années soixante. C'est parce qu'on est fort peu
tenté de vouloir faire de grands plans, de grandes études, de
grandes recherches, si on sait, au départ, qu'on n'aura pas les moyens,
les outils pour réaliser ces plans.
Justement, dans les années soixante, le Québec
peut-être pour la première fois, tout au moins à ce
rythme-là a commencé à se donner des instruments
d'action, qui pouvaient s'avérer des outils majeurs d'intervention en
économique. Je n'ai pas l'intention, encore une fois, de les
répertorier; qu'il suffise de mentionner les plus importants.
On pourrait commencer, en 1962, par l'Hydro-Québec qui a pris une
envergure considérable et qui s'est étendue à l'ensemble
du territoire. A peu près dans le même temps, je pense, ou peu de
temps après, ce fut la SGF. Peu de temps après encore, ce fut le
régime de rentes. Les prestations de ce régime, devant être
versées à la Caisse de dépôt, constituaient pour la
première fois un organe financier dans les mains du gouvernement du
Québec, qui allait pouvoir procurer des sources de financement
considérables à notre développement, un outil qu'on
n'avait pas auparavant.
Un peu plus tard, vers la fin des années soixante
même si on en a parlé pendant toutes les années soixante
est arrivée finalement la sidérurgie, c'est-à-dire
Sidbec, dont le départ a été l'acquisition d'une petite
sidérurgie existante, Dosco. Maintenant, Sidbec est en voie de devenir
et ce sera probablement réalisé en 1973 une
aciérie complètement intégrée. Cela a
été les instruments majeurs.
Il n'était pas fou de commencer à parler de planification
à ce moment, puisqu'en même temps, on commençait à
se donner des instruments qui permettraient de la réaliser. J'ai omis de
mentionner trois autres instruments semblables que l'Etat du Québec
s'est donnés plus tard, cependant, vers la fin des années
soixante, dans différents domaines: Soquem, Rexfor et Soquip. Ces
instruments, on se demande toujours s'ils atteindront jamais l'ampleur qui leur
serait nécessaire pour jouer non pas un rôle marginal dans chacun
des secteurs où ils évoluent, mais vraiment un rôle de
leadership, un rôle important.
J'aurais aimé ce matin, justement au sujet de Soquip, pouvoir
assister à l'étude des crédits du ministère des
Richesses naturelles, où on abordait justement ce point ce matin. Qu'il
suffise peut-être de mentionner, pour faire une parenthèse, ce
qu'on aurait pu faire de Soquip. Par exemple, on aurait pu, comme c'est le cas
à l'heure actuelle, mais là on attend de voir si le
gouvernement...
L'Union Nationale a laissé passer la chance en 1967 ou 1968, au
moment où tous les dossiers étaient prêts au gouvernement
du Québec, de pouvoir fournir au Québec sa première
raffinerie de pétrole, c'est-à-dire sa première
société intégrée dans le domaine des produits
pétroliers. Cela lui aurait permis de s'introduire dans un secteur qui
est entièrement dominé par des entreprises
étrangères et des filiales de grosses entreprises
étrangères qui font partie de ce qu'on appelle communément
le grand cartel international du pétrole qui exerce, forcément,
un contrôle sur les prix.
On aurait eu l'occasion, dans ces années, de casser le cartel, en
introduisant un nouveau concurrent, une société
québécoise de raffinage et de distribution. On l'a
ratée.
Je ne sais pas s'il y a eu des incidences de caisse électorale
qui ont pu modifier la décision à cette époque, on se
souvient que M. Lagarde était impliqué dans les finances de
l'Union
Nationale et que, peu de temps après, il se retrouva au conseil
d'administration de Golden Eagle. On a laissé passer la chance et c'est
Golden Eagle qui est apparue à Québec. On a raté sa chance
d'entrer dans le secteur au moment où tout était prêt.
L'occasion se présente à nouveau d'entrer dans ce secteur
je fais une petite parenthèse sur Soquip à un
moment où la demande pour les produits de pétrole au
Québec est considérablement supérieure à la
capacité de raffinage qui existe à l'heure actuelle. C'est
très payant à l'heure actuelle d'entrer dans ce domaine; on est
prêt à y entrer. Ce n'est pas l'argent qui manque. Cela fait cinq,
six, sept ans que Soquip attend ça et que son président, M.
Cloutier, le demande chaque fois. Le thème est même repris dans le
livre je ne sais pas s'il est blanc, rouge, vert ou jaune jaune,
c'est ça, sur l'énergie?
M. LEVESQUE: Rouge. M. JORON: Rouge? M. LEVESQUE: Oui.
M. JORON: Bon, le livre rouge, mauvais présage. L'occasion est
telle, à l'heure actuelle, parce que c'est payant d'entrer dans ce
domaine. Ce qu'on va voir probablement, c'est une expansion considérable
de toutes les raffineries déjà existantes. On a le choix à
ce moment-ci de venir remplir le vacuum ou de laisser les autres le remplir.
L'effet économique là-dessus pourrait être
considérable, il pourrait se traduire à un moment où on
s'inquiète considérablement de la hausse des prix dans le domaine
des produits pétroliers; le fait de casser le cartel qui, dans une
certaine mesure et à bien des égards et je ne veux pas
entrer dans les détails techniques de cette affaire aboutit
à pouvoir fixer les prix au Québec, peut peut-être
signifier sinon de voir les prix des produits pétroliers entreprendre
une courbe vers la baisse, qui est peut-être illusoire, du moins
réussir à les plafonner à un moment où tout le
monde s'inquiète de la possibilité de les voir augmenter, et
ça a déjà commencé.
Tout ça pour dire que si on s'est donné un certain nombre
d'instruments majeurs, comme l'Hydro-Québec, la SGF qui n'a pas
été le succès qu'on attendait, il y a eu des erreurs de
départ, là on est en train de la réorienter,
j'espère que ça marchera, la Caisse de dépôt et
placement ce n'est pas dans le domaine industriel était un
outil financier considérable, elle a marché, Sidbec a l'air de
très bien marcher, voilà donc les gros outils qu'on s'est
donné. Mais pour les autres, comme je le mentionnais, ils n'ont pas pris
d'ampleur et je ne sais pas si le gouvernement a la volonté de leur
donner l'ampleur nécessaire.
Le mot planification, s'il s'est déprécié et s'il
est sujet parfois à ridicule au Québec, tient peut-être
justement au fait que sachant que nous n'avons pas une panoplie suffisante
d'instruments pour pouvoir la réaliser, on est en train de noyer le
poisson un peu; dans un sens, ne serait-ce qu'au point de vue
littéraire, c'est amusant d'entendre toutes les expressions que l'on
emploie ce matin et qui sont en train littéralement, jusqu'à un
certain point, d'écoeu-rer tout le monde. C'est la stratégie qui
est à la mode cette année; c'est la stratégie de
développement d'une part, la stratégie d'aménagement
d'autre part, c'est une stratégie globale, c'est une stratégie
régionale, c'est une stratégie sectorielle. Ensuite, on parle
d'approche multidimen-sionnelle, on en est rendu aux approches TDM jusqu'au
dossier moteur et on est en train de se noyer dans une orgie de mots qui font
peut-être oublier que, finalement, on n'a pas les moyens de ses ambitions
à travers tout cela.
Parce que c'est là la raison principale pour laquelle
l'idée de planification est devenue tellement
dépréciée au Québec; on n'a pas les instruments
pour permettre de la réaliser. Ces instruments ne sont pas
compliqués; maintenant, il y a une étape qui se fait qui est
nécessaire, c'est évident; on fait de la recherche, on fait des
études, on prépare des dossiers, on prépare des documents;
on arrivera tout à l'heure aux documents de synthèse dont parlait
le ministre. Ce sont toutes des étapes essentielles, je n'ai rien contre
ça. Mais ce qui m'inquiète, c'est la mise en oeuvre de tout cela.
Or, pour réaliser la mise en oeuvre de tous ces beaux plans, il y a un
paquet d'instruments qui sont nécessaires et que nous n'avons pas. Le
premier de ceux-là, que le gouvernement du Québec n'a pas, c'est
l'argent. Ce n'est pas compliqué*, c'est de l'argent.
Je ne veux pas recommencer les débats qu'on a eus dans les jours
derniers au moment de l'étude des crédits du ministère des
Affaires intergouvemementales ou encore les propos que je tenais il y a
quelques semaines avec le ministre des Finances lors de l'étude des
crédits de son ministère. Il y a ce problème-là;
les revenus fiscaux du Québec sont insuffisants. Tout ce dont on parle
aujourd'hui, encore une fois, est lié à la marge de manoeuvre
financière du gouvernement du Québec, au fait que la part du
Québec des ressources fiscales globales est insuffisante.
Il y a un problème d'argent dès le départ. Il y a
plus que ça aussi. Il y a un problème du fait que le
Québec ne contrôle pas tout son budget. Je ne vous reprends pas
encore les grands arguments au soutien de la thèse
indépendantiste. On a eu ce débat à plusieurs reprises. Il
est clair aussi que, quand un gouvernement se met dans la tête de faire
de la planification, il est capital qu'il contrôle l'ensemble du budget
des activités, qu'il ait dans ses mains un budget total qui couvre, qui
coiffe, si vous voulez, l'essentiel de toutes les activités qui ont lieu
ou qui se passent dans une société.
On ne peut pas établir de priorités quand un certain
nombre de juridictions les princi-
pales appartiennent à un autre niveau de gouvernement,
surtout en matière économique. On est en plein là-dedans,
on parle de planification du développement économique ce matin,
toutes ces juridictions les plus importantes appartiennent à un autre
niveau de gouvernement.
Comment pouvez-vous aussi effectuer des choix budgétaires, par
exemple, sur des objectifs de poursuite du développement des services
sociaux? Un budget, c'est faire des choix et établir des
priorités, couper quelque part, pour augmenter ailleurs. Comment
voulez-vous, à titre d'exemple, que le gouvernement du Québec
puisse employer les ressources fiscales que ses citoyens payent à
quelque niveau de gouvernement que ce soit? Comment voulez-vous qu'ils
décident de diminuer les dépenses d'ordre militaire, à
titre d'exemple, dans le but d'augmenter celles de développement
économique ou celles des services sociaux pour arriver à pouvoir
procurer aux citoyens la sécurité du revenu, faire
disparaître la pauvreté du Québec ou lancer de nouveaux
travaux publics pour faire disparaître le chômage?
On parle d'aménagement ce matin, travaux de constructions
domiciliaires ou de rénovation urbaine. Comment voulez-vous affecter ces
fonds-là sans augmenter les impôts? Il faut que vous les preniez
ailleurs. Mais quand vous avez la juridiction dans un certain nombre de
secteurs et que le reste du budget ne vous appartient pas, que la partie
principale appartient à un autre niveau de gouvernement, ces
choix-là ne peuvent pas être faits.
Alors, le fait que le budget ne soit pas concentré et sous
l'autorité d'un même gouvernement constitue en soi un obstacle
majeur à la possibilité de réaliser les beaux plans de
planification qu'on aurait pu faire. Il y a plus que ça aussi. Il y a le
droit de légiférer sur les entreprises. On fait de la
planification économique et on oriente le développement en
motivant et en incitant les entreprises à investir ou à ne pas
investir, à se déplacer vers un secteur ou vers un autre.
Les instruments qu'un gouvernement a pour faire ça, pour agir sur
les entreprises, celles qui sont privées, ce sont des incitations
fiscales, ce sont des amortissements accélérés ou plus
accélérés ou moins accélérés. C'est
de faire varier le taux d'impôt sur les profits des corporations. C'est
ce que M. Turner essaie de faire à l'heure actuelle à Ottawa.
Cela ne peut pas se faire au gouvernement du Québec, parce que 75 p.c.
de l'impôt sur les profits des corporations appartiennent à
l'autre gouvernement. Le droit de légiférer sur le commerce
international, le commerce interprovincial, enfin tout ce que je vous ai dit
hier et avant-hier, tout ça s'applique.
On n'a pas ici les principaux droits, juridictions, je ne sais pas
comment les appeler exactement, mais qui permettraient d'orienter le
comportement des entreprises. Le fait qu'on n'ait pas la pleine juridiction sur
l'ensemble de toutes les matières sur lesquelles le gouvernement d'une
société peut être amené à
légiférer pose encore une fois un obstacle majeur à la
réalisation d'une planification au Québec.
Un troisième instrument, c'est le contrôle du
crédit, parce que c'est également par le crédit que l'on
oriente aussi le développement économique. Mais quand ce
crédit est d'abord déterminé par une banque centrale
où on n'a pas de représentation et qui est à un autre
niveau de gouvernement, il vous échappe là un outil majeur.
Je parle de la banque centrale, c'est une chose, mais ensuite il y a le
droit de superviser ou de contrôler, comme tous les Parlements du monde
le font, les autres institutions financières, en commençant par
les plus importantes qui fournissent du crédit dans la
société, les banques.
On n'a pas le droit de toucher à cela. Encore une fois, le manque
d'instruments, au niveau financier, limite sérieusement les
possibilités de mettre en oeuvre une planification qu'on aurait pu
arrêter à un moment donné. Ensuite, il y a d'autres
instruments d'action qu'il faudrait créer aussi en plus des instruments
propres à l'Etat pour lui permettre d'intervenir directement dans cette
tâche essentielle qu'on a à faire de restructuration industrielle
au Québec. C'est pourquoi le programme du Parti québécois,
par exemple, suggère une société de réorganisation
industrielle, une SRI, un peu à l'image de celle qui existe, qu'on a
créée en Italie tout de suite, ou peu de temps après la
guerre, justement pour restructurer l'industrie italienne; ce qu'on a fait,
depuis une dizaine d'années, dans un but de modernisation de l'industrie
britannique, je ne me souviens plus du nom, ça s'appelle l'Industrial
and Development Board, je pense, en Grande-Bretagne.
C'est un outil semblable, à un moment donné, qui permet
d'intervenir pour moderniser des secteurs. Des fois, en fermer, des fois les
réorganiser par voie de fusions, de fusions forcées dans certains
cas où c'est essentiel. On l'a fait dans des pays qui ne sont pas des
pays dits socialistes, on l'a fait en Grande-Bretagne, on l'a fait en Italie,
on l'a fait en France, etc. Il faut intervenir plutôt que laisser les
choses pourrir à un moment donné. Tous ces instruments-là
sont nécessaires et vitaux pour pouvoir intervenir dans
l'économie, pour restructurer une économie qui a
été développée par d'autres que les
Québécois. Le drame c'est que l'économie du Québec
et sa structure industrielle ont été payées par les
Québécois; son orientation, son développement ont
été choisis par d'autres. Quand je dis qu'elles ont
été payées par les Québécois, elles l'ont
été au niveau, par exemple, des pouvoirs publics parce qu'on paie
des impôts non seulement au gouvernement de Québec mais
également au gouvernement fédéral.
A même nos impôts, un gouvernement que nous ne sommes pas en
mesure de contrôler, a
fait dans le passé, je pense au niveau des transports, par
exemple, qui est une responsabilité publique mais d'ordre
fédéral, dans le domaine des ports, des aéroports, des
chemins de fer, on sait l'importance qu'avaient les chemins de fer au
début du siècle ou au siècle dernier, c'est comme cela que
l'industrialisation a commencé tous ces outils-là
étaient financés par les contribuables québécois
mais pas choisis, pas contrôlés par les contribuables
québécois parce que cela a été fait par l'autre
niveau de gouvernement.
D'autre part, quant à l'entreprise privée, et surtout
quand il s'agit d'entreprises importantes, dans la plupart des cas, au
Québec, ce sont des entreprises étrangères,
américaines ou canadiennes ou canadiennes-anglaises, je veux dire
ou européennes.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le député me permettrait une
question?
M. JORON: Certainement.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le député de Gouin
considère une entreprise canadienne comme une entreprise
étrangère?
M. JORON: J'ai dit des entreprises qui ne sont pas
contrôlées par des Québécois; à cet
égard-là, par exemple, le Canadien Pacifique est une entreprise
canadienne contrôlée par des Canadiens mais pas par des
résidents québécois.
M. LEVESQUE: Alors, il n'y a pas d'actionnaires
québécois?
M. JORON: II y en a, mais pas contrôlés par eux.
M. LEVESQUE: II n'y a pas d'administrateurs québécois?
Voyons donc!
M. ROY (Beauce): II n'y a pas d'actionnaires à
Montréal?
M. LEVESQUE: Soyons sérieux!
M. JORON: Comment, soyons sérieux? Je n'ai pas devant moi la
liste des administrateurs du Canadien Pacifique mais vous n'allez quand
même pas me dire qu'il y a une majorité, au conseil
d'administration du Canadien Pacifique, formée de
Québécois et de Québécois francophones en plus.
Voyons donc !
M. LEVESQUE: II y en a plusieurs.
M. JORON: II y a cinq entreprises majeures que les
Québécois francophones contrôlent, il n'y en a pas
d'autres: Ce sont Bombardier, Sidbec, le complexe SGF-Marine Industries, toute
l'affaire mise ensemble, et l'Hydro-Québec. Il y en a trois de
celles-là qui dépendent de Sidbec. Est-ce que j'ai dit Sidbec? En
tout cas. Ce sont toutes des entreprises gouvernementales à l'exception
de Bombardier.
M. ROY (Beauce): Qu'est-ce que vous faites des entreprises Vachon?
M. JORON: Oui, d'accord.
M. ROY (Beauce): Ecoutez, on pourrait en nommer plusieurs.
M. JORON: Je veux dire dans le domaine industriel.
M. ROY (Beauce): Je ne voudrais pas que le député de Gouin
oublie les gens de ma région qui ont quand même fait leur
marque.
M. JORON: J'ai dit dans le domaine des entreprises industrielles. On
pourrait parler de la Coopérative Fédérée et de la
Coopérative de Granby dans un autre domaine. Je mets un critère
aussi à des entreprises, par exemple, qui réalisent un chiffre
d'affaires minimum de $50 millions. Au-delà d'un chiffre d'affaires de
$50 millions, il y a cinq entreprises québécoises
contrôlées par des Québécois français dans le
monde industriel sur la soixantaine des principales impliquées dans ce
domaine-là au Québec.
M. ROY (Beauce): Est-ce que vous admettez que les
Québécois peuvent, à un moment donné, acheter des
actions des entreprises canadiennes et être participants dans les
entreprises canadiennes?
M. JORON: Oui, certainement, c'est bien sûr, mais cela ne leur en
donne pas le contrôle pour autant. Tout ce drame-là, d'un pays qui
a été fait essentiellement par d'autres mais à même
notre argent.
Que ce soit l'intervention au niveau des pouvoirs publics, au niveau
fédéral, ce sont les impôts des contribuables
québécois qui ont servi à financer les infrastructures que
le gouvernement fédéral a établies sur le territoire du
Québec. Etrangère ou pas, quand c'est l'entreprise privée,
on sait aussi que ce sont les consommateurs qui procurent aux entreprises
l'essentiel des fonds qui vont au financement de l'expansion puis au
développement des entreprises. En effet, 75 p.c. du développement
industriel en Amérique du Nord et c'est tout aussi vrai au Canada
provient de l'autofinancement des entreprises, c'est-à-dire des
sources internes, des réserves d'amortissement accumulées et des
profits accumulés. Ces profits et ces réserves d'amortissement
viennent des poches des consommateurs à qui ces entreprises ont vendu
des produits. On a payé notre développement économique,
mais on ne l'a jamais choisi. Tant qu'on n'aura pas non plus tous les
instruments que j'ai énumérés, il est illusoire de penser
qu'on va pouvoir réaliser quelque chose dans ce domaine et qu'on va
pouvoir refaire notre
économie selon nos goûts et selon nos aspirations.
Ce qui m'amène, en terminant, au dernier point. C'est un point
majeur. Il s'agit de savoir aussi, même si on les avait, ces instruments
question que mes deux collègues ont évoquée avant
moi si essentiellement ce sont des spécialistes, des experts, des
technocrates, enfin des professionnels de quelque discipline économique
que ce soit qui vont faire la planification que les citoyens vont vivre, ou si
on va trouver une mécanique qui va intégrer les citoyens au
processus de choix, au processus de décision et qui va permettre aux
citoyens du Québec, au plus grand nombre possible de citoyens au
Québec de dessiner, de faire eux-mêmes le dessin, le plan de leur
pays. Ce qui a été fait jusqu'à ce jour, d'accord on n'y
peut rien, c'est déjà là, ce n'est pas nous qui l'avons
décidé. On l'a payé, mais on ne l'a pas
décidé. Je veux savoir si à l'avenir on va pouvoir
permettre aux citoyens de décider. A cet égard, la proposition
contenue dans le programme du Parti québécois est très
claire au niveau des structures de participation en ce qui concerne l'office du
plan. On prévoit des mécanismes, complexes il va sans dire
parce qu'on ne les a jamais essayés au Québec ou alors de
façon tellement timide qui font qu'à chaque niveau,
à partir du niveau le plus local, il y ait une table de
négociation qui s'ouvre, au niveau du comté, à titre
d'exemple, ou à un niveau peut-être plus petit encore que le
comté, groupant des représentants de la population en
général, délégués élus par des
conseils municipaux peut-être, je ne connais pas toutes les formes que
cela peut prendre, groupant aussi autour de la même table des
représentants des entreprises, c'est-à-dire des agents
économiques de la région. Cela peut être tout aussi bien
des entreprises privées que des entreprises coopératives, que des
entreprises publiques. Les entrepreneurs ou les agents économiques
seraient appelés à déléguer des
représentants autour de cette table. Troisièmement, des
représentants aussi de ceux qui réalisent tout ça dans les
entreprises, c'est-à-dire des employés et des travailleurs, des
représentants, soit par la voix de leur syndicat, si la syndicalisation
doit devenir plus universelle au Québec qu'elle ne l'est dans le moment,
puisqu'elle ne couvre que 35 p.c. environ de la main-d'oeuvre, des
représentants des travailleurs par voie de délégation de
leur syndicat, à une table de négociation au niveau
j'appelle ça une table de négociation, c'est
peut-être une table de prospectives davantage le plus local, de
façon à faire un premier dessin, un premier
débroussaillage de ce que veut le monde, le monde ordinaire dans ce
coin.
La deuxième étape, qui reprend les mêmes
mécanismes essentiellement, peut se situer au niveau régional et
là on peut faire... J'ai oublié de mentionner peut-être
qu'à cette table, quand j'ai dit: des représentants du
gouvernement, je ne veux pas dire des représentants du gouverne- ment de
Québec, du gouvernement national, du gouvernement central, mais des
représentants des gouvernements locaux. Contrairement à ce que
m'a dit justement le député de Beauce, pas par
méchanceté, j'en suis sûr, mais par non-connaissance,
peut-être, du programme du Parti québécois. Je l'invite
à se procurer la nouvelle édition, le petit livre bleu
très attrayant, très agréable à lire et très
facile à lire, en vente partout à prix populaire de $1.
M. ROY (Beauce): Est-ce que je peux poser une question au
député de Gouin?
M. JORON: Voulez-vous me laisser terminer ce que j'avais à vous
dire?
M. ROY (Beauce): C'est parce que vous m'avez mis en cause, puis j'aurais
aimé vous poser une question. Si vous êtes capable de m'expliquer
toutes les contradictions qu'il y a dedans, je suis
intéressé.
M. JORON: Si vous y voyez des contradictions, c'est qu'il y a bien des
informations de base que vous n'avez pas dans ce cas, parce que, pour celui qui
a l'information nécessaire, il n'y en a pas de contradictions.
Enfin, on reprendra cela plus tard.
M. ROY (Beauce): L'information séparatiste
conditionnée.
M. LEVESQUE: Le député de Gouin n'a pas de complexe.
M. ROY (Beauce): Non.
M. JORON: Non, je n'en ai pas.
M. ROY (Beauce): C'est-à-dire qu'il en a un, celui de ne pas en
avoir.
M. JORON: Nous suggérons, dans notre programme, au niveau des
gouvernements locaux, des gouvernements régionaux et du gouvernement
national, une décentralisation considérable des pouvoirs par
rapport à ce que nous avons à l'heure actuelle. C'est pourquoi
l'on propose, par exemple, l'abolition de la taxe foncière pour fins
scolaires, pour procurer si vous voulez, une marge de revenus supérieure
aux municipalités. C'est pourquoi on propose aussi de transférer
aux municipalités des responsabilités qui, aujourd'hui,
appartiennent au niveau central. On pourrait imaginer que la voirie locale, ou
que les services de santé, ou que l'éducation relèvent du
niveau local jusqu'à un certain point, jusqu'à un certain niveau,
plutôt que du niveau central, de façon que ce qui se passe dans
l'école de Saint-X du troisième rang...
M. ROY (Beauce): II n'y en a plus d'écoles de rang, pour votre
information.
M. JORON: Je sais cela aussi. ... enfin dans la régionale ou dans
la polyvalente de telle place, ne soit pas nécessairement
décidé à partir de la Grande-Allée, mais soit
décidé par les gens eux-mêmes, au niveau le plus
près des citoyens. On est prêt, pour réaliser cela,
à transférer aux municipalités une part plus importante
des revenus fiscaux, qui pourrait inclure une part de l'impôt sur le
revenu, de façon à leur permettre de rencontrer ces
responsabilités.
Cette parenthèse fermée, je poursuis simplement en vous
disant que nous prévoyons les étapes dans l'élaboration,
par la participation des citoyens, de cette planification et de cette recherche
de l'Office du plan à trois niveaux : au niveau local, au niveau
régional et au niveau, finalement, national. L'aboutissement de tout
cela, à la table nationale, c'est, encore une fois, des
représentants de trois parties: des travailleurs, d'une part; des
entreprises, d'autre part, qu'elles soient publiques, coopératives ou
privées, et du gouvernement, de troisième part. Ce que cette
table-là, ce que cet office aurait à décider, cela inclut
des choses aussi importantes que le budget du gouvernement. On est prêt
à faire scruter le budget du gouvernement par ce que j'appelle cette
table centrale de planification, de façon que tous les participants
à l'activité économique de notre société
puissent également dialoguer avec le gouvernement et mettre en cause ses
choix de priorités, à cause de toutes les incidences,
évidemment, que cela peut avoir sur le développement.
Il n'y a pas que le budget du gouvernement qui passe là-dedans.
Il y a les investissements des entreprises aussi. On peut aboutir à
fixer un cadre, pour les deux, trois ou quatre prochaines années
je ne sais pas si on fera des plans de deux ans, des plans de quatre ans; des
plans de cinq ans ou des plans de sept ans des investissements
prioritaires que l'on veut faire dans le Québec, établissant
quels secteurs on veut relever, lesquels peuvent être laissés de
côté pour un certain temps, vu qu'ils sont satisfaisants pour le
moment, et où la priorité doit être donnée.
Quand je dis qu'il faut également soumettre le budget du
gouvernement, c'est parce qu'il y a des incidences à cela. Pour
s'assurer que les investissements que l'on veut diriger vers tel secteur se
fassent, il faut employer des instruments comme l'incitation fiscale, comme,
par exemple, l'amortissement et ainsi de suite. Cela fait partie de la
politique budgétaire ou fiscale du gouvernement. C'est pourquoi il faut
que les deux se discutent simultanément.
Il y a tout le problème aussi de l'orientation du crédit.
C'est également important que les institutions financières, dont,
selon notre proposition, les principales, seraient coopératives,
d'autres seraient privées et, au moins, une serait publique, soient
consultées pour qu'il y ait justement un instrument dans les mains du
gouvernement qui permette d'orienter non pas les politiques de crédit
qui se font au niveau d'une banque centrale, mais la distribution du
crédit de façon très efficace pour être sûr
que l'on puisse la réaliser.
Je réalise fort bien c'est-à-dire que je me rends
compte, parce que réaliser, au sens où je viens de l'employer,
est un anglicisme que cette structure de planification
participationnis-te représente un effort difficile de concertation des
différents agents ou les différents groupes
d'intérêt dans notre société. On ne l'a jamais
tentée. Je sais que cela va être difficile. On n'arrive pas
à ce que tout ce monde s'entende très rapidement, c'est
évident. C'est un processus long et difficile.
Quant à nous, il n'y a pas moyen de faire autrement si l'on veut
aboutir, au Québec c'est le souci peut-être le plus cher du
Parti québécois à une société qui non
seulement vit ou qui fonctionne, mais qui se développe dans l'harmonie,
pas dans une situation où les différents groupes
d'intérêt ou les différentes composantes de la
société sont en conflits perpétuels
d'intérêts et où le développement se fait par le
heurt, par le choc, en attendant le règlement éventuel de ces
conflits. Les conflits, on va les mettre sur la table; on va essayer, en tout
cas, de les mettre sur la table, de les harmoniser de façon qu'on vive
dans une société qui se développe de façon
harmonieuse, par la suite, et à l'avantage de tous les citoyens.
C'est cela que pourrait donner un plan. Mais, pour réaliser cela,
pour pouvoir toucher tous les avantages, tous les bénéfices d'un
tel plan, il faut avoir un cadre semblable, avec cette mécanique de
participation et avec un Etat qui a les pouvoirs de le réaliser.
Ces avantages, M. le Président, ce n'est pas le gouvernement
actuel qui va pouvoir nous les procurer. Il ne pourra pas, par son Office de
planification, nous donner ces avantages pour deux raisons bien simples. C'est
d'abord un gouvernement qui, dans le cadre constitutionnel où nous
sommes, n'a pas les fonds, ni les juridictions qui lui permettent d'avoir en
main les instruments de réalisation nécessaires à un tel
plan. Egalement c'est peut-être cela qui est le plus grave; non,
ce n'est certainement pas plus grave que l'autre, parce que l'autre
était une condition sine qua non il y a une deuxième
raison pour laquelle on ne peut pas s'attendre à cela du gouvernement,
c'est que le gouvernement ne sait pas encore ce que cela veut dire intervenir
dans une économie. Il est encore enferré dans des dilemmes ou
dans une timidité que bien d'autres pays et pas des pays
socialistes ont résolus depuis longtemps.
Qu'un gouvernement intervienne dans une économie, qu'un
gouvernement, parfois, par voies incitatrices et, parfois, par voies
coerci-tives, invite les entreprises privées, par exemple, à
adopter tel, tel ou tel comportement ou qu'un gouvernement prenne la
responsabilité, après avoir passé à travers tout ce
mécanisme de participation, d'être le maître d'oeuvre du
développement d'une société, cela ne nous
apparaît pas, à nous, contradictoire avec l'existence
d'entrepreneurs privés dans tel ou tel secteur, pas du tout. C'est la
responsabilité première d'un gouvernement.
C'est pour cela qu'au début de l'humanité les hommes ont
commencé c'est toute l'essence de l'activité politique
humaine à se donner des gouvernements: pour pouvoir faire des
lois pour régir le comportement dans une société, le
développement, pour harmoniser les relations entre les individus dans
une société.
Tant que le gouvernement qu'on a là aura peur et pensera que,
s'il assume une telle responsabilité accrue, il se trouve soit à
empiéter sur ce qu'il peut penser être les prérogatives de
l'entreprise privée ou à violer les principes de libre
entreprise; tant qu'il sera enfermé dans un dilemme aussi ridicule et
qui n'existe plus dans la plupart des pays industrialisés du monde,
même s'il avait les outils dont je parlais tout à l'heure, dans un
nouveau cadre constitutionnel qui pourrait être l'indépendance du
Québec, par exemple, même là, il n'y aurait pas de garantie
que tout cela se réaliserait si, à ce moment-là, on n'a
pas comme responsable de l'Etat du Québec un gouvernement qui a
réglé, dans sa tête tout au moins, ces problèmes et
qui n'a pas peur d'assurer ce que doivent être, dans une économie
moderne de plus en plus complexe, les véritables responsabilités
d'un gouvernement.
Je dis en terminant que j' ai beaucoup de respect et que je salue le
travail considérable que font tous les gens qui sont mêlés
de près ou de loin à l'Office de planification et de
développement du Québec. Cependant, je regrette que la
réalisation de leurs efforts ne soit pas pour aujourd'hui. Ils devront
attendre l'élection du Parti québécois, rien de moins.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): M. le ministre.
M. LEVESQUE: M. le Président, je pense bien que ça prend
toutes sortes de gens pour faire un monde. Et on vient d'en avoir une belle
illustration. Cela prend aussi un minimum de patience, et je pense que tous les
membres qui viennent d'écouter ce discours en ont manifesté
beaucoup.
Il faut aussi avoir une certaine faculté d'adaptation. Bien que
je sois le ministre responsable de l'Office de planification et de
développement du Québec, j'ai de la difficulté à
faire la synthèse de ce que nous venons d'entendre. Je laisserai pour le
moment les considérations d'ordre général que je ferai
dans quelques instants au sujet de cette dernière intervention et je
dirai immédiatement que le député de Montmagny a
souligné une caractéristique importante de l'action de l'office
lorsqu'il a rappelé la difficulté de l'action de l'office quant
à sa coordination avec les divers ministères.
Il a souligné et il avait raison de le faire
l'importance que l'office ne se substitue pas aux ministères sectoriels
mais assure la coordination et la cohérence des actions. Je dois dire au
député de Montmagny que ce danger est toujours présent,
celui d'une planification qui ne colle pas à la réalité,
ne colle pas au développement. Cette crainte du député je
crois que nous l'avons eue également. J'ai l'impression qu'avec les
nouvelles structures de l'office nous avons fait face, d'une façon
très positive et très concrète, à ce danger.
Lorsqu'on se rappelle les travaux du début du Conseil
d'orientation économique et ensuite de l'Office de planification et
ensuite de l'Office de planification et de développement du
Québec, il y a là toute une évolution, nous savons que ce
n'était pas tellement accepté dans le milieu
québécois, en particulier. Cela a été difficile
même ailleurs dans le monde.
Si on se rappelle ça, on voit qu'on a parcouru beaucoup de
chemin. Mais il me semblait, lorsque je suis arrivé à l'office
et j'avais mes propres préjugés à l'endroit de
l'office lorsque j'étais ministre de l'Industrie et du Commerce
qu'il était difficile pour ceux qui oeuvrent à l'office
d'atteindre d'une façon assez rapide le palier décisionnel. Et
c'est ce qui m'a amené à suggérer au premier ministre et
au cabinet des ministres d'avoir à l'Office de planification et de
développement une équipe, une direction collégiale d'abord
au niveau ministériel.
Je mentionnais tout à l'heure que nous étions cinq
ministres. Chaque semaine au moins, et parfois plus d'une fois par semaine, il
y a eu de ces séances régulières où nous
rencontrions les membres de la corporation de l'office.
Un autre changement significatif a été de proposer
à la Commission interministérielle de planification et de
développement que nous modifiions la composition de la corporation
elle-même. Au lieu d'avoir des gens qui siégeaient d'une
façon sporadique, venant de milieux différents, que ce soit
réellement une corporation intégrée. Présentement
ce sont les officiers supérieurs de l'office qui forment la corporation,
quitte ensuite à avoir des comités de liaison venant de la
Commission interministérielle de planification et de
développement, d'une part, et du Conseil de planification et de
développement du Québec, d'autre part, pour des fins
consultatives, pour recevoir et donner des avis.
Ces nouvelles structures, qui peuvent paraître d'importance
secondaire pour quelques-uns, me paraissent comme ce qui a permis justement de
rapporcher la planification du développement, et la planification et le
développement du côté décisionnel,
c'est-à-dire au niveau ministériel.
Cette concertation au niveau ministériel et au niveau de la
planification et du développement a permis justement une action
accélérée. Nous évitons ainsi de voir des
études, par exemple, très bien faites mais qui prennent de
l'âge et qui deviennent dépassées si on n'est pas
là pour les traduire dans des politiques de développement. Pour
ce faire, il faut que le palier ministériel soit sensibilisé
régulièrement, à chaque semaine, à la phase des
travaux, à l'étape des travaux de planification et des programmes
suggérés par la Direction du développement. Je crois que
nous avons réalisé, par cette nouvelle approche, par ces
nouvelles structures, une étape importante.
Un deuxième volet â ça, c'est que nous avons voulu,
par ces nouvelles structures, incorporer davantage les ministères
à l'action de l'OPDQ. Nous ne voulons pas voir un Office de
planification et de développement du Québec isolé, vivant
en vase clos et très heureux de ses trouvailles. Nous voulons, autrement
dit, que les directeurs de la planification ou ceux qui agissent comme tels
dans les ministères soient quotidiennement, hebdomadairement
impliqués dans le processus avec l'Office de planification et de
développement du Québec et, particulièrement, avec la
Direction de la planification. Cela s'est fait, cela se fait. Nous avons des
réunions de fonctionnaires de l'office avec des fonctionnaires de divers
ministères et les ministères acceptent maintenant beaucoup plus
qu'avant la présence et l'action de l'office. Ce qui déplaisait
aux ministères, je l'admets volontiers, c'était que des
politiques de développement s'élaborent, se conçoivent en
l'absence du ministère sectoriel et que le ministère sectoriel
ait à passer à l'exécution alors qu'il n'était pas
là au moment de la conception et de l'élaboration des programmes.
Aujourd'hui, rien n'est entrepris, rien n'est touché, rien n'est
conçu sans la participation et la présence des ministères
sectoriels.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre parle de la relation entre l'office
et les différents ministères, mais j'ai mentionné aussi
qu'il y a d'autres organismes de gestion centrale tels que la Fonction publique
ou le Conseil du trésor.
M. LEVESQUE: Oui, évidemment...
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aimerais que le ministre...
M. LEVESQUE; ...je vais rassurer le député de
Montmagny...
M. CLOUTIER (Montmagny): ...au moment opportun.
M. LEVESQUE: ...à ce sujet. C'est justement en particulier avec
ces organismes centraux que se fait la liaison. Souvent, à nos
réunions hebdomadaires, assistent non pas seulement les ministres de
l'équipe de direction, mais également d'autres collègues
et même des hauts fonctionnaires non pas seulement des ministères
mais également des organismes centraux. Cela se fait
régulièrement. Nous recevons maintenant de plus en plus de
commandes des organismes centraux. Ainsi, le Conseil du trésor nous
demande notre participation active pour donner un éclairage particulier
sur une budgétisation triennale qui est envisagée. Nous apportons
un élément très important au Conseil du trésor en
donnant un éclairage sur ce que nous entrevoyons comme priorités,
comme résultats de nos travaux de planification, comme projets de
développements importants.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avec le Conseil du trésor qui analyse
les priorités budgétaires du gouvernement, est-ce que l'OPDQ est
appelé à donner son avis là-dessus? Est-ce qu'au processus
du début...
M. LEVESQUE: Certainement.
M. CLOUTIER (Montmagny): ...au moment du document de travail...
M. LEVESQUE: C'est justement là une fonction un peu nouvelle que
nous avons entreprise cette année à la demande même du
Conseil du trésor.
M. le Président, j'ai voulu un petit peu, d'une façon
générale, aborder cette nouvelle conception de l'office. Le
député de Beauce, je pense, disait: II me semble que vous
repensez souvent, que vous recommencez souvent.
Il est normal que nous donnions un coup de barre de temps à
autre, justement, tenant compte de certaines critiques, tenant compte de
certaines lacunes, tenant compte de l'expérience surtout que nous avons
vécue avec un organisme comme celui-là et avec les relations qui
doivent exister entre cet organisme et les autres organismes du gouvernement,
c'est normal que nous donnions un coup de barre, c'est normal que nous
changions et que nous modifiions les structures et les orientations. Nous avons
voulu le faire dans le sens d'une plus grande efficacité, pour le
gouvernement dans son ensemble, mais surtout pour répondre d'une
façon concrète aux aspirations de la population.
On a parlé de participation tout à l'heure. Le
député de Gouin avait tout un plan de participation, à
partir de la municipalité, il s'en venait jusqu'au niveau national,
qu'il appelle ça, lui. Comme s'il avait trouvé quelque chose! Et
quand je me retourne ici vers des gens qui ont travaillé dans le Bureau
d'aménagement de l'Est du Québec, dans les années
soixante, tout ça a été fait; mais, lui, dit que ça
n'a jamais été fait, une chose comme ça. Il vient de
trouver ça.
Il y a eu justement à partir de la municipalité, à
partir de la cellule locale, si on peut employer le mot pour mon camarade,
à partir de chacune de ces cellules, de chacune de ces localités,
il y a eu consultation. Il y a eu concertation. Il y a eu même eu des
gens qui ont fait de l'animation sociale, pour demander aux gens: Etes-vous
sûrs
qu'il n'y a pas d'autres choses que vous n'avez pas oubliées,
puis êtes-vous heureux de ça?
On se rappelle ce que Gérard Filion a dit de ce genre
d'enquêtes et d'animation, mais on l'a fait, ça, avec le Bureau
d'aménagement de l'Est du Québec, dans une entreprise pilote,
dans une expérience pilote. Nous l'avons fait non pas seulement au
niveau de la petite localité marginale, même, nous l'avons fait
sur le plan de la région. Nous avons institué les CRD et ensuite
il y a eu les CRD associés, il y a eu le Conseil de planification et de
développement du Québec qui regroupe tous les
représentants des principaux groupes socio-économiques du
Québec, j'en donnais tout à l'heure la liste.
Je ne sais pas si le député dormait, mais je disais, par
exemple, que le Conseil de planification et développement du
Québec était justement issu du milieu, 35 membres y
siègent, ils viennent de tous les groupes mentionnés par le
député de Gouin qui pensait avoir fait une trouvaille magnifique.
Mais ça ne répond pas uniquement c'est un aspect
aux obligations, aux objectifs, à toute la complexité...
M. JORON: Je n'ai pas...
M. LEVESQUE: ... qui peut entourer le travail de l'office.
M. le Président on a parlé au cours des remarques, je
reviens au député de Beauce, je ne veux pas l'oublier, parce que
si le député de Gouin nous a donné un cours ou a
semblé vouloir nous donner un cours semi-économique, de
semi-politicaillerie, devrais-je dire, parce qu'il a développé
une thèse qui lui est chère et qui est beaucoup plus partisane et
politique que réaliste et objective, cependant, disais-je, pour revenir
au député de Beauce, qui nous demande: Sait-on où l'on va?
Sommes-nous convaincus de tout ça? Est-ce que ça va bien dans
tout ça, est-ce que ça marche? La population
s'inquiète!
C'est le genre de propos de quelqu'un qui d'abord n'accepte pas la
planification, ne la comprend pas...
M. ROY (Beauce): Je n'ai pas dit que je n'acceptais pas.
M. LEVESQUE: Non, mais enfin, on a compris cela.
M. ROY (Beauce): Vous avez mal compris.
M. LEVESQUE: Le député de Gouin a dit cela aussi, il a
compris la même chose, je pense.
M. JORON: Non, j'ai dit que je voulais l'en convaincre.
M. LEVESQUE: L'en convaincre, bon.
M. JORON: Je discutais du texte, de la fermeté de ses
convictions.
M. ROY (Beauce): D'ailleurs, il n'était pas très
sûr.
M. LEVESQUE: II me disait qu'il se posait des questions, que les gens du
Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie se demandent où l'argent s'en
va là-dedans, etc. Evidemment, je comprends le député de
Beauce, qui est un peu éloigné de l'expérience du
Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie géographiquement et qui
écoute de petites rumeurs qui peuvent circuler. Je ne dis pas que c'est
parfait, l'expérience du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie,
mais cela a été quelque chose de réellement concret qui a
certainement aidé cette région. Où l'argent va?
Evidemment, l'argent va dans plusieurs domaines.
Le député a parlé du tourisme, de l'agriculture,
des forêts, du réseau routier et, justement, lorsqu'il parle de
tout cela, c'est vrai que c'est allé dans ces domaines-là. Est-ce
qu'il y a encore des choses à faire? Certainement, mais il y a
là, au point de vue du tourisme, par exemple, des équipements qui
ont été mis en place. Du côté de l'infrastructure
routière, de l'infrastructure municipale, des travaux
considérables ont été faits à même ces sommes
d'argent. Je dois dire au député de Beauce que je l'invite
à faire la tournée de la Gaspésie au cours de
l'été; il y aura sans doute lieu, pour lui, de faire des
discours.
M. ROY (Beauce): Je vous remercie de votre invitation, je n'y manquerai
certainement pas.
M. LEVESQUE: Certainement, je serai très heureux de vous
rencontrer. Je ne veux pas pécher par partisanerie, à ce
moment-ci.
M. ROY (Beauce): On va vous inviter à nos réunions,
d'ailleurs.
M. LEVESQUE: C'est cela. Je dirai que le député sera sans
doute frappé par tous les travaux gigantesques qui se font dans le
domaine routier présentement. Je lui rappellerai que la première
entente, c'était à celle-là qu'il se
référait, n'avait pas c'était bien scandalisant,
j'ai vu la première entente qui a été signée en
1968 prévu de sommes pour le développement routier de la
Gaspésie, qui est, à mon sens, le point majeur du
développement économique de la péninsule. Nous avons
renégocié cette entente en 1971 et nous prévoyons
maintenant dépenser $100 millions dans le réseau routier. Les
travaux sont en marche et je vous assure que c'est très concret et que
la population s'en rend compte.
Du côté de l'agriculture, il y a eu la consolidation de
fermes, il y a eu la consolidation d'usines laitières et autres. Le
revenu du cultivateur c'est de lui qu'il faut parler tout cela a
été augmenté sensiblement. Tout cela ne s'est pas fait en
vase clos mais avec l'Union des producteurs agricoles, qui a toujours
été très présente à toutes ces politiques
agricoles.
Du côté des forêts, il y a eu une rationnalisa-tion.
Je veux rassurer le député de Beauce là-dessus parce qu'il
y avait une infinité de petites concessions à gauche et à
droite où le petit industriel n'avait pas toujours accès parce
que c'était contrôlé par certains concessionnaires. Il
n'était même pas possible d'avoir certaines essences qui
étaient inutilisées parce que les concessions étaient
entre les mains de gens qui n'étaient pas intéressés
à telle ou telle essence. Là, il y a eu une
récupération par l'Etat d'un grand nombre de ces concessions qui
sont maintenant en forêts domaniales et qui peuvent servir à la
population, aux petits industriels, à ceux qui en ont besoin et qui
peuvent faire travailler des gens.
Dans tous les domaines, on a eu de ces réalisations
extrêmement utiles, extrêmement concrètes. Dans le domaine
des affaires municipales, par exemple, le ministre des Affaires municipales est
ici, il en est un témoin, il y a eu des programmes d'infrastructure
municipale extrêmement importants et dont l'exécution est en cours
présentement. J'ai ici un chiffre qui va peut-être
intéresser le député de Beauce. Ce n'est pas le chiffre le
plus récent, cela date de 1971.
Je ne crois pas que l'on puisse dire que cela ne s'est pas
amélioré depuis. Je ne dis pas que c'est uniquement à
cause de l'action de l'office ou de l'ODEQ, mais je rappellerai au
député de Beauce simplement ces chiffres ici, qui sont
publiés par le Bureau de la statistique du Québec quant au revenu
disponible per capita, le revenu disponible per capita au Québec
étant en moyenne de 100 p.c. Si on prend les chiffres de 1951 et de
1970, on voit, par exemple, la moyenne du Québec étant de 100
p.c., que la moyenne de Montréal, en 1951, était de 118.6 p.c; en
1970, 113.7 p.c. Prenons un autre endroit, prenons Trois-Rivières, la
moyenne du Québec étant 100 p.c. toujours, 85.6 p.c., en 1951
je parle toujours du revenu disponible per capita en 1970, 83.8
p.c. A Québec ici, 82.1 p.c; en 1970, 84.6 p.c. Pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, 79.4 p.c. et 80.9 p.c. On peut ainsi faire le tour de
la province. Mais où l'augmentation significative se produit-elle?
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, en 1951, 57.4 p.c; en 1970, 71.4 p.c.
J'aimerais avoir les derniers chiffres de 1973 et on verrait que le revenu per
capita disponible a sensiblement augmenté dans le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. Quand on dit: Qu'est-ce qui se produit,
qu'est-ce qu'on fait? Alors, on fait ces choses. On pourrait faire mieux, mais
on essaie d'améliorer la situation dans les régions, de diminuer
les disparités régionales. C'est une des choses qui nous
préoccupent beaucoup.
Le député de Beauce a parlé d'un office de
développement de l'Etchemin, mais évidemment, cela date
déjà de plusieurs années. Cela n'avait rien à faire
avec l'Office de planification et de développement du Québec
M. ROY (Beauce): Non, je m'en suis servi comme exemple.
M. LEVESQUE: Alors, il faudrait peut-être lui rappeler que
c'était peut-être une base régionale trop petite qui avait
été utilisée. Je ne voudrais pas laisser l'impression que
l'office est responsable de cette expérience à laquelle a
participé le député de Beauce.
M. le Président, je n'ai pas l'intention, maintenant, de faire le
tour du jardin qu'a fait le député de Gouin. Franchement, il a
développé la thèse du Parti québécois en
référant au manifeste, etc. Il a parlé des institutions de
l'Etat, mais il a surtout voulu indiquer qu'il était plus en faveur d'un
Etat unitaire que d'un Etat à structure fédérale. Si on
allait au bout de sa pensée, il faudrait enlever les
municipalités, puis ce serait encore mieux...
M. JORON: M. le Président, sur une question de
règlement.
M. LEVESQUE: Oui, mais voyons.
M. JORON: Je soulève un point de règlement.
Je pense que le ministre ou bien s'amuse ou bien est nettement
malhonnête. J'ai dit tout le contraire. La proposition du Parti
québécois donnait des pouvoirs aux municipalités qu'elles
n'ont pas dans le moment et qu'elles n'auront jamais si on se fie au programme
des trois autres partis.
M. LEVESQUE: Non, je n'ai pas dit que le député avait dit
ça. J'ai dit: Si on suivait sa logique, quant à planifier,
faisons sauter toutes les structures fédérales, faisons sauter
les structures scolaires, faisons sauter les structures municipales et
planifions. Là, on n'a personne dans les jambes. C'est un peu cela qu'il
disait. Enfin, il dit qu'il n'a pas dit ça.
M. le Président, le député de Gouin a simplement
ramené les mêmes arguments qu'il a apportés, hier, lors de
l'étude des crédits du ministère des Affaires
intergouvernementales. Il semble absolument désintéressé
c'est une conclusion à laquelle j'arrive, il ne l'a pas dit,
ça il nous semble, à nous,
désintéressé de ce qui se passe aujourd'hui au
Québec et du bien-être de la population des régions du
Québec. Il ne s'est pas inquiété un instant de cela. Ce
qui l'inquiète, c'est si l'on devrait avoir un Etat unitaire ou un Etat
fédéral. C'est la seule chose qui l'inquiète et il ne peut
parler autrement d'aucun sujet.
M. JORON: Ce qui m'inquiète, c'est de se donner les moyens,
justement, de faire quelque chose...
M. LEVESQUE: C'est ça. Mais pendant qu'on...
M. JORON: ... pour les gens du Québec. Vous n'avez même pas
le souci de vous les donner, les moyens nécessaires.
M. LEVESQUE: Vous allez vous retrouver, vous autres, dans quelques
années, comme un souvenir. Pendant ce temps-là, nous, nous devons
administrer...
M. GOLDBLOOM: Un mauvais souvenir.
M. LEVESQUE: Un mauvais souvenir, oui. C'est évident. Pendant ce
temps-là, on n'est pas pour arrêter le processus...
M. JORON: II est méchant pour rien, le député de
D'Arcy-McGee. Moi je veux conserver le souvenir du député de
D'Arcy-McGee.
M. LEVESQUE: On n'a pas le droit de mettre de côté les
préoccupations que nous avons aujourd'hui, de développer le pays,
de développer le Québec. Notre mandat étant un mandant de
développer le territoire du Québec, nous n'avons pas le moyen de
mettre cela de côté en attendant la réalisation de tous les
rêves utopiques, etc., du député de Gouin. Nous avons une
responsabilité. Elle est d'aujourd'hui, celle-là. Nous avons
l'intention d'assumer nos responsabilités et de remplir le mandat qui
nous a été confié par le peuple. Nous n'avons certainement
pas l'intention de nous perdre dans des élucubrations de toutes sortes,
mais plutôt, comme le disait le député de Montmagny, de
nous attaquer aux programmes en cours, de nous attaquer également
à la planification qui doit être présente et très
intense afin de donner un éclairage sur les programmes de
développement et d'être prêts, à la suite de
l'invitation du gouvernement fédéral qui a été
faite récemment, très récemment, à donner notre
réplique et à dire où sont nos priorités, où
est notre stratégie de développement économique qui
comprend, évidemment, la stratégie de développement
industriel et la stratégie de développement régional. Nous
sommes en train de nous préparer aujourd'hui pour cela, comme nous le
faisions hier, et demain nous serons prêts. Pas un demain ou
après-demain éloigné.
Nous devons être prêts le plus tôt possible parce que
la population du Québec s'attend que l'on procède le plus
rapidement.
Le député de Beauce s'inquiétait normalement de sa
région, je l'en félicite. Le député de Montmagny,
c'était la même chose et je sais que, notre côté, les
députés auront la même préoccupation de voir
à ce que leur région puisse bénéficier des
programmes de développement et que l'on tienne compte de certaines
priorités importantes pour chacune des régions et pour le peuple
lui-même.
Il n'est pas question pour nous de mettre de côté le
travail qui s'impose afin de nous lancer dans une aventure qui est beaucoup
plus dans l'imagination de certaines personnes mais nous voulons nous en tenir
aux faits. Nous en tenir aux faits, cela ne veut pas dire qu'on va cesser le
travail important de planification. Nous croyons en la planification, nous la
vivons. Nous avons autour de nous des gens, des fonctionnaires qui s'y
intéressent quotidiennement et qui apportent une contribution
extrêmement positive à cet éclairage que doit se donner
l'Etat afin que les gestes posés ne soient pas incohérents, ne
soient pas contradictoires mais aient une complémentarité qui
assure un fonctionnement et une efficacité maximums.
J'ai l'impression, M. le Président, qu'il serait plus avantageux,
si la commission le juge à propos, de procéder à
l'étude des programmes, maintenant, que nous avons à
présenter. On parle de participation. Je le répète, nous
avons toujours voulu faire participer la population mais il est important aussi
que les représentants élus de la population participent à
cela. On peut aller chercher un tas de gens pour nous renseigner, c'est une
bonne chose, mais il reste que le député de comté est
celui qui est élu par tous les citoyens du comté. Je crois qu'il
devrait être un des interlocuteurs importants de l'office.
Par contre, je dois dire que les CRD sont des interlocuteurs
privilégiés. Mais encore là je le
répète on a mentionné tout à l'heure qu'il y
avait eu des difficultés du côté des CRD.
Nous avons des critères pour les CRD et nous y tenons. Un CRD est
un interlocuteur valable pour autant qu'il soit représentatif de
l'ensemble de la population et non pas seulement de certains
éléments de la population.
Nous serons très vigilants nous l'avons été
et nous le serons de plus en plus afin que si nous accordons au CRD
cette importance d'être un interlocuteur privilégié, il ne
le sera, quant à nous, que s'il est bien représentatif de la
population de l'ensemble du territoire qu'il couvre.
M. JORON: Est-ce qu'on ajourne?
M. CLOUTIER (Montmagny): Ou si on entre dans les programmes?
M. LEVESQUE: Comme vous voulez.
M. JORON: On peut peut-être ajourner et on reprendra les questions
après le déjeuner.
M. LEVESQUE: On abordera directement les programmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a les programmes 4 et 5, les principaux
programmes comme TARDA.
M. LEVESQUE: II est possiqle que, si nous terminions cet
après-midi, le premier ministre puisse venir participer à
l'étude des trois autres programmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'important
du budget, par les montants d'argent, par le ministre impliqué,
je ne veux pas faire...
M. LEVESQUE: Mon Dieu! Au contraire. Mais, par les montants
impliqués, je suis d'accord que les programmes 4 et 5...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je dis ça, c'est parce que le leader
vient de nous dire que le premier ministre viendrait cet après-midi.
Mais du point de vue du Conseil exécutif et de l'ODEQ, le ministre
responsable est plus important que le premier ministre.
M. LEVESQUE: Je ne sais pas à quoi vous voulez en venir, M. le
député de Montmagny.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Alors, la commission suspend ses travaux
et les reprendra cet après-midi à quatre heures, après la
période des questions.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
Reprise de la séance à 16 h 5
M. CORNELLIER (président de la commission permanente de la
présidence du conseil, de la constitution et des affaires
intergouvernementales): A l'ordre, messieurs!
Je m'excuse des quelques secondes de délais. Lors de la
suspension, à midi trente, il avait été convenu qu'on
commencerait cet après-midi l'étude des éléments du
programme 4 : Planification économique et régionale et
coordination du développement régional.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, mes questions porteront
sur l'élément 1: Travaux de planification. Est-ce que ces travaux
de planification, au montant de $610,700, recouvrent les sujets
mentionnés au début de l'intervention du ministre ce matin,
à savoir je donne des exemples le rapport-synthèse
et les 17 rapports techniques, également le rapport de la rive sud de
Montréal, l'étude de reconversion industrielle de
Trois-Rivières, le schéma d'aménagement de la zone
spéciale Sept-Iles-Port-Cartier? Ce sont des travaux qui ont
été effectués l'an dernier. Quels seraient les travaux
spéciaux et spécifiques qui seraient effectués en
73/74?
M. LEVESQUE: On verra que le montant principal, dans cet
élément de $610,700, paraît à la page de gauche,
à l'élément no 1 : Travaux de planification,
catégorie 4 : Services, pour une somme de $500,000. Nous avons
l'intention de l'affecter comme suit: Liste de contractuels déjà
engagés: $150,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Combien de contractuels?
M. LEVESQUE: II y a une certaine portion qui sont des contractuels et
d'autres sont des occasionnels. Je pense qu'il y a 28 contractuels et environ
35 occasionnels.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le rapport, l'an dernier, on disait: 50
à 60 employés. Alors, c'est la même proportion.
M. LEVESQUE: C'est la même chose. Ordinairement, ce sont des
périodes de quatre ou cinq mois, pour certaines expertises.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre veut continuer?
M. LEVESQUE: Deuxièmement, les travaux régionaux. On
terminerait la mission de Charlevoix, les travaux de schémas
régionaux à Trois-Rivières, les travaux de Sherbrooke et
le dossier TDM.
Troisièmement, les travaux économiques: $200,000, pour
compléter la somme de $500,000 dont il est question ici.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les travaux économiques de portée
générale?
M. LEVESQUE: Ce sont des dossiers sectoriels particuliers, comme, par
exemple, si on fait une étude sur le port de Cacouna ou si on fait un
autre dossier dans une autre région, un dossier sectoriel. En Abitibi,
nous avons également sept projets qui comportent des études
sectorielles également.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce sont des demandes qui vous
viennent de l'extérieur du ministère ou si c'est l'office
lui-même qui se rend compte, au cours des travaux, au cours des
réunions, qu'il faut des études additionnelles dans tel
secteur?
M. LEVESQUE: Cela peut être l'un et l'autre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que tous ces rapports sont
confidentiels, pour usage interne, ou si le public ou les organismes peuvent y
avoir accès?
M. LEVESQUE: La plupart sont rendus publics.
M. CLOUTIER (Montmagny): La plupart sont rendus publics.
Si on s'adresse à l'office, on peut les obtenir parce que c'est
important que les organismes les aient dans les régions comme les CRD
supposons, je prends un exemple, ou comme les municipalités, ceux qui
sont intéressés à l'aménagement
régional...
M. LEVESQUE: ... régional sur la rive sud de Montréal par
exemple, sur l'étude dans l'Estrie, la reconversion industrielle
à Trois-Rivières; toutes ces études ont été
rendues publiques. Le schéma d'aménagement de Québec sera
rendu public prochainement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai pas fait l'inventaire dans ma
bibliothèque, mais est-ce que les députés reçoivent
automatiquement ces études? Je sais qu'on en reçoit quelques-unes
mais est-ce qu'on les reçoit automatiquement, quand ce n'est pas trop
volumineux?
M. LEVESQUE: Oui, c'est cela. C'est parce qu'on me dit justement qu'il y
a des études extrêmement...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord, mais quand il y a une
synthèse de faite, un rapport-synthèse, à ce
moment-là, est-ce qu'on pourrait le recevoir automatiquement?
M. LEVESQUE: J'en prends note et j'espère que mes collaborateurs
vous entendent. Ce serait peut-être une bonne chose, une chose excellente
d'avoir les députés sur la liste des destinataires de ces
rapports. Je sais qu'il y en a qui sont assez volumineux, mais quand il y a une
synthèse de faite surtout...
M. CLOUTIER (Montmagny): Si on veut revenir à la charge et faire
une demande spéciale, si le document est plus volumineux...
M. LEVESQUE: C'est cela, parce que cela peut ne pas intéresser
tous les députés, mais si un député en particulier
est intéressé, il peut obtenir ces rapports.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LEVESQUE: Même s'ils sont volumineux.
M. ROY (Beauce): A la condition que le ministère des Travaux
publics nous fournisse les étagères. Ce serait important.
J'aimerais poser une question ici. Comme le ministre vient de parler de la
mission de l'Estrie, du rapport de Sherbrooke, est-ce que vous avez pris
connaissance des déclarations de l'ancien directeur
général du CRD des Cantons de l'Est, M. Florent Poirier, qui a
formulé certaines plaintes. Ce n'est pas une dénonciation, mais
il a fait des remarques et n'y est pas allé avec le dos de la
cuillère à l'endroit de l'OPDQ, de tous ces organismes. Le
ministre me disait ce matin que j'avais peut-être écouté
quelques petits potina-ges, quelques petits racontars à l'endroit de
l'OPDQ, mais si on regarde par exemple l'entrevue de l'ancien directeur, qui
assure aujourd'hui la direction du Centre des services sociaux des Cantons de
l'Est, on se rend compte que non seulement M. Poirier a dit qu'il ne disposait
pas de budget suffisant mais que, si le budget était insuffisant, "il
n'a été alloué de façon définitive au CRD
qu'avec un retard considérable, soit durant le mois de décembre
1972 et ce, pour l'année en cours, de mars 1972 à mars 1973."
Durant neuf mois donc, le directeur du CRD a dû prendre certains risques
et retarder des décisions. Il dit: "En troisième lieu, ce n'est
pas seulement en ce qui concerne l'insuffisance des budgets alloués au
CRD ou au retard mis à leur allocation que l'OPDQ manque de
planification, c'est aussi en ce que cet organisme ne respecte pas ses
échéances de travail." Voilà quand même des points
sur lesquels il est important de nous interroger. Je continue: "Les
délais ont succédé aux délais. L'OPDQ s'est d'abord
refusée à publier sous leur forme finale les différentes
recherches avant que la synthèse ne soit rendue disponible, ce qui,
à toutes fins pratiques, désamorçait en grande partie le
débat régional. En remettant les études, en ne remettant
de celles-ci que des versions préliminaires. l'OPDQ amenait
tranquillement la lassitude de la population à l'égard des
discussions sur les différentes options de développement."
Il va encore un peu plus loin. "L'attitude du CRAR, subventionné
par l'OPDQ pour la confection de ces recherches, a aussi contribué
à diminuer l'action du CRD. Il faut en effet savoir qu'un grand nombre
de recherches se sont vues affubler les étiquettes "confidentielles" et
"préliminaires". Alors, il
continue en disant: "Comment peut-on travailler sérieusement de
la sorte? " Et un peu plus loin, il dit: "Avec un tel contexte, comment le CRD
peut-il élaborer une programmation cohérente et qui inspire
confiance au public? Au fond, procéder de la sorte, c'est le meilleur
moyen pour écoeurer le monde et "botcher" la planification."
C'est tout simplement risquer de continuer le patronage sous le couvert
de la planification."
Les remarques que M. Poirier a faites, nous les avons entendues, nous
les avons lues dans les journaux d'autres régions du Québec.
C'est pourquoi, ce matin, j'avais posé une série de questions de
ce côté. Je m'interrogeais sérieusement à savoir si,
dans les travaux de planification, on faisait de la planification pour de la
planification ou si on travaillait de façon sérieuse à un
plan réaliste.
M. LEVESQUE: M. le Président, en réponse à la
question du député de Beauce, je dois lui dire que, même
s'il nous a lu un témoignage de quelqu'un qui n'était pas
très heureux, il n'en reste pas moins que l'Office de planification et
de développement n'a pas entrepris cette mission seule mais en
collaboration avec le CRD et avec l'Université de Sherbrooke. Il y avait
trois partenaires dans cette mission. Je comprends que l'ancien directeur du
CRD ait pu trouver qu'il manquait peut-être des fonds pour faire tout ce
qu'il voulait mais il faut bien comprendre que nous sommes limités par
un budget aux subventions au CRD.
Si on regarde ce que nous avons versé l'an dernier au CRD des
Cantons de l'Est-Sherbrooke, cela se compare, et souvent avantageusement, avec
les sommes versées aux autres CRD. En effet, nous avons versé au
Saguenay-Lac-Saint-Jean $90,000; Trois-Rivières-Mauricie, $81,000;
Laurentides-Lanaudière-Montréal-Nord, $87,000; Outaouais,
$69,000, etc. et Cantons de l'Est-Sherbrooke, $89,000. Ils sont aussi bien,
sinon mieux servis qu'ailleurs. Là-dessus, il y avait une somme de
$35,000 en commandite pour permettre de faire leur part du travail concernant
l'évaluation de cette mission. La mission régionale de
planification de l'office pour la région des Cantons de l'Est a
déposé son rapport cette année. Ce rapport définit
assez bien la situation de la région et dégage les grandes
orientations du développement de l'Estrie.
Les objectifs à long terme étant fixés, la
prochaine étape consiste donc à dégager les objectifs
à court et moyen terme et à préciser un ensemble
intégré de programmes et projets de développement pour
cette région. Un des projets prioritaires de cette programmation est
sans contredit le parc industriel de Sherbrooke. Le ministère de
l'Industrie et du Commerce, à même son budget régulier,
doit accorder une subvention d'environ $1 million pour ce parc industriel au
cours de l'exercice 73/74. Ce projet est prioritaire pour l'Estrie. Ils
constitue la structure d'accueil indispensable à la venue de nouvelles
industries dans cette région. Nous espérons que ces nouvelles
industries modifieront dans une certaine mesure la structure industrielle de
l'Estrie. De plus, nous avons l'intention d'accélérer la
programmation pour cette région dans le secteur prioritaire de
l'aménagement et du développement touristique. Nous entendons
amorcer les négociations avec le fédéral pour que l'Estrie
bénéficie de sommes que rendent disponibles les ententes du MEER
dans le but de mettre en oeuvre, soit par la désignation d'une zone
spéciale, soit par intention de l'entente-cadre prévue, des
projets prioritaires de développement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais demander au ministre si toutes les
régions du Québec ont fait l'objet d'une étude
d'aménagement régional par l'OPDQ.
M. LEVESQUE: II y a peut-être l'Outaouais où nous n'avons
pas été aussi loin dans ces études mais il y a la
Société d'aménagement de l'Outaouais. A part ça,
nous avons été pas mal partout.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que cette étude
d'aménagement régional ne comporte qu'un schéma ou si on a
été beaucoup plus loin que ça? Est-ce qu'on a des
propositions concrètes ou une stratégie pour chacune des
régions? J'emploie le mot "stratégie" non pas dans le sens
péjoratif, comme le mentionnait le député de Gouin
avant-midi, mais dans le sens technique, si on veut.
M. LEVESQUE: Question technique, le président va
répondre.
Prenons l'exemple de la région de Québec, où l'on a
financé une étude de cadrage de développement pour toute
la région administrative de Québec. On a financé ensuite
la Communauté urbaine de Québec, pour préparer un
schéma d'aménagement de la zone urbaine. Alors, lorsque ces
études sont terminées, ensuite on regarde les projets qui sont
identifiés dans les dossiers, soit le schéma de
développement, soit le schéma d'aménagement, et on essaie
de voir avec les ministères, dans le cadre de la programmation
triennale, dans quelle mesure les ministères retiennent ces projets
jugés prioritaires à travers une perspective de
développement et d'aménagement. Les ministères, eux, sont
surtout préoccupés d'une approche sectorielle, soit
l'Agriculture, soit les Terres et Forêts, etc.
Alors, nous, en tant qu'office, notre rôle est justement de voir
dans quelle mesure les projets prioritaires, en termes de développement
et en termes d'aménagement, sont retenus ou doivent être
insérés dans les budgets, même si cela regarde quatre ou
cinq ministères.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, on continue. En prenant l'exemple de
Québec, vous avez mentionné la Communauté urbaine de
Québec, mais vous avez aussi, dans la périphérie, toutes
les sous-régions. Est-ce que c'est le même cas pour les
sous-régions? Est-ce que l'étude est faite aussi et est-ce que
vous avez les mêmes vérifications auprès des
ministères?
M. LEVESQUE: Dans le cas de la région administrative de
Québec, la même démarche va être utilisée. Il
faut bien dire que, dans le cas de la région administrative de
Québec, nous allons recevoir l'étude finale j'ai
reçu la copie préliminaire, hier d'ici à peu
près quinze jours et nous allons ensuite la déposer chez chacun
des ministères, de façon qu'ils puissent en tenir compte dans la
programmation de leur budget pour les trois prochaines années. Ensuite,
lorsque certains projets demandent un financement additionnel, nous nous
tournons vers le ministère de l'Expansion économique
régionale dans le cadre de la zone spéciale de Québec,
pour voir dans quelle mesure il y aurait un financement supplémentaire
dans la mesure où ces projets de développement nous paraissent
prioritaires.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que, dans le cas de la région de
Québec, la zone no 3, les CRD ont été associés
à ces travaux d'études sur l'aménagement régional?
Oui?
M. LEVESQUE: En fait, ils ont été associés au
moment du démarrage de l'étude, ensuite ils ont eu des rapports
d'étapes, au moment où l'étude se déroulait.
Normalement on va leur remettre le rapport en question et ils ont
déjà créé certains comités sectoriels pour
regarder chacun des secteurs qui sont couverts par l'étude.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sauf l'Outaouais, qui n'est pas terminé,
peut-être moins avancé que les autres un peu...
M. LEVESQUE: Pas nécessairement. C'est parce qu'ils ont
déjà une société d'aménagement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bon, d'accord.
Alors, une fois que vous avez, à l'office, toutes ces
études régionales, est-ce que vous faites un rapprochement entre
les différentes régions pour établir un lien de
cohérence dans l'aménagement de ces régions
particulières et aussi introduire une autre sorte de priorité
entre les différentes régions? J'imagine que vous l'examinez du
point de vue routier.
M. LEVESQUE: C'était exactement la préoccupation,
lorsqu'on a créé des régions-plans. Nous avons dix
régions administratives, c'est vrai. Mais il y a des liens, des
interrelations entre les régions administratives. Nous avons
commencé par les grouper en quatre régions-plans. Ainsi dans
l'Est, par exemple, le ministre et député de Joliette, qui est
avec nous cet après-midi...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, on constate avec plaisir sa
présence à la commission.
M. LEVESQUE: II était responsable de l'ODEQ, c'est-à-dire
de la région couverte par ce plan de développement de l'Est du
Québec, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Mais le cabinet lui
a confié maintenant toute la région-plan dont il est responsable
auprès de l'OPDQ. Cette région n'est plus seulement la
région administrative du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, mais
également Côte-Nord et Saguenay-Lac-Saint-Jean, parce qu'on
connait les relations très étroites qu'il y a entre ces trois
régions de l'Est.
En plus, lorsque nous regardons cela à l'échelle
provinciale, les quatres régions-plans doivent également
être interreliées. C'est ce que nous faisons, lorsque nous
tentons, présentement, de faire la synthèse de ces diverses
études et lorsque nous parlons d'une stratégie de
développement économique et de développement
régional.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que c'est le leader parlementaire, celui
qui parle actuellement, qui fait la synthèse de tout cela et qui
transmet au conseil des ministres...
M. LEVESQUE: Je ne suis pas encore rendu là, parce que la
première chose, c'est de la faire, cette synthèse; chez nous, non
seulement à l'OPDQ, mais avec les divers ministères. C'est
justement le travail qui est en train de se poursuivre. Se dégageront de
cela des priorités, mais il va falloir avoir un arbitrage après
cela, parce qu'on ne pourra pas tout faire. On ne pourra pas tout faire et on
ne pourra pas tout faire en même temps.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous allez avoir quatre ministres responsables
de quatre régions. Chacun des ministres va défendre sa
région, c'est évident. Il va se faire le promoteur et le
défenseur, si on me permet cette expression, de la région qu'il
représente. Alors, à un moment donné, cela va aboutir
quelque part, au conseil des ministres. C'est-à-dire qu'avant, cela va
aller au Conseil du trésor.
M. LEVESQUE: Normalement, après avoir passé toutes ces
étapes, il reste que le conseil des ministres devra se prononcer.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais il y a certaines contraintes que...
M. LEVESQUE: Mais excepté qu'il se prononcera avec le meilleur
éclairage qu'il n'a
jamais eu ou supposeraient, du moins, on peut espérer que
l'éclairage donné sera tel que cela pourra faciliter les
décisions qui seraient prises sur des critères aussi
sérieux que ceux-là, plutôt que d'être prises au
"pifomètre" comme on dit.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela m'amène à poser le
problème suivant que j'aurais voulu poser plus tard, on est rendu dedans
actuellement. C'est que vous allez faire tout ce travail à partir des
études régionales, des conclusions qui vont se dégager, de
l'établissement de priorités et la présentation de ces
priorités va devenir des choix budgétaires dans le PPBS. Mais il
arrive qu'il y a des programmes, il y a des zones qui sont
désignées Québec n'est pas seul là-dedans
il y a des zones, on va les étudier tantôt, on va entrer
dans TARDA, on va entrer dans l'Est du Québec; c'est une zone qui est
faite comme cela. Et il y a les zones spéciales qui prennent un morceau
de territoire quelque part, Sept-Iles ou Trois-Rivières ou
Lac-Saint-Jean. Alors, vous avez déjà certaines contraintes qu'on
doit accepter, parce que s'il y a un programme fédéral-provincial
qui dit : On donne X millions de dollars à telle zone, alors
priorité ou non, cela devient une priorité automatiquement, parce
que vous mettez en place toute l'infrastructure et c'est payé à
100 p.c. Peut-être pas toujours à 100 p.c, mais disons que dans le
cas des municipalités, le taux est assez élevé. Alors,
cela peut venir à rencontre même de certaines priorités
régionales.
M. LEVESQUE: II reste à peu près deux ans sur ces
programmes-là et avant qu'on soit prêt à l'entente-cadre,
ils seront peut-être chevauchés pendant un an, je ne sais pas,
mais on pense plutôt à ce qui va se produire dans deux ans,
à ce moment-ci.
Nous tentons de faire signer l'entente-cadre à l'automne, ou
l'hiver prochain, le plus tôt possible, mais il est possible qu'il y ait
une période de chevauchement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre comprendra que ce cheminement est
extrêmement important. Il en est conscient aussi; que cela prenne un an
ou deux, cela va coïncider avec le renouvellement des ententes.
M. LEVESQUE: Peut-être avant.
M. CLOUTIER (Montmagny): La difficulté des ententes actuelles
quand je prends l'Est du Québec, disons que c'est une zone
à part, l'ODEQ, on en parlera tantôt je prends TARDA, qui
couvre deux régions complètes: TAbitibi, d'une part et le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, d'autre part. Il peut arriver que dans une
région comme celle qui est couverte par TARDA, dans
Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y ait des villes qui profitent de certains
programmes, étant donné qu'elles sont dans cette zone. Elles vont
profiter des programmes de TARDA, alors que d'autres villes identiques, ou
d'influence identique ou de portée identique, ou de
responsabilité identique, dans une autre région du Québec,
ne peuvent pas profiter de ces ententes.
M. LEVESQUE: Le député a raison de le souligner. Mais
c'est justement ce que nous prévoyons. Je m'excuse de l'interrompre
à ce moment-ci, mais je pnse que je saisis ce qu'il veut dire.
C'était une de nos préoccupations. Nous voulons moins localiser.
L'entente-cadre qui est envisagée, apparemment, d'après ce que
j'en sais, ne régionalisera pas les programmes de la même
façon que ce que nous avions jusqu'ici avec les zones spéciales,
les zones désignées, etc.
Ce sera une approche différente, qui sera sectorielle, si Ton
veut, qui sera régionale aussi mais on ne tient pas, du moins, à
être dans cette camisole dans laquelle nous nous trouvions jusqu'à
maintenant avec ce genre d'entente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce pourrait être une pondération
de deux facteurs, y compris la région. Le seul critère
définitif, c'est la région et, après cela, c'est
fermé. Ce n'est pas tellement la région elle-même parce que
les régions qui ont été reconnues actuellement ont toutes
besoin de mesures spéciales.
M. LEVESQUE: En d'autres mots, s'il y a un bon projet quelque
part...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est cela.
M. LEVESQUE: ... on pourra intervenir, dans quelque région que ce
soit. C'est cela qui est un peu, disons...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est cela parce qu'autrement, si vous ne
faites pas l'intervention, c'est impossible pour cette ville-là ou cette
région-là de matérialiser ce projet. Cela peut prendre du
retard, dans une région, par rapport à cela justement; cela peut
tuer certaines initiatives qui seraient importantes.
M. LEVESQUE: C'est comme cela que Ton s'oriente présentement,
c'est dans cette direction. C'est un peu trop tôt pour que je puisse
définitivement répondre à la question du
député.
M. CLOUTIER (Montmagny): On est rendu dans TARDA, les oppositions
sont...
M. LEVESQUE: Cela s'effrite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que je ne me préoccupe pas trop
de savoir si je vais trop vite ou moins vite.
M. LEVESQUE: Allez-y, cela fait mon affaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je rappellerai cela au ministre, à un
moment donné. Pour l'ARDA, l'entente était de 1971.
C'était en 1971, c'était pour cinq ans.
M. LEVESQUE: Nous sommes rendus à ARDA-3.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. LEVESQUE: II y a eu les deux premiers ARDA et, là, nous sommes
rendus au troisième.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est celui de 1971 qui est en cours, qui est
en vigueur; il va se terminer en 1976.
M. LEVESQUE: 71/72, 72/73 et 73/74.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avez-vous commencé...
M. LEVESQUE: Cela va jusqu'à 75/76.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a déjà des
discussions préalables à l'entente subséquente?
M. LEVESQUE: Non, cela devrait être, comme le reste, sous
l'entente-cadre, le grand parapluie.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le grand parapluie, bon. Dans cette entente,
les budgets de cette année, par rapport au budget total de l'entente
pour TARDA, l'entente totale était, pour le Nord-Ouest
québécois, de $27 millions; pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, $35
millions.
M. LEVESQUE: Cela ressemble étrangement...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'étaient des estimations, n'est-ce
pas?
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas rigide comme l'entente de
TODEQ?
M. LEVESQUE: Non. En 72/73 nous avons atteint, par cette entente, une
performance d'au-delà de 90 p.c.
M. CLOUTIER (Montmagny): De ce qui avait été
prévu.
M. LEVESQUE: Oui. Nous espérons intensifier nos actions dans les
secteurs tourisme, forêt, agriculture, mines et eau au cours de
Tannée 73/74. Donc, c'est un programme qui est lié au
développement des ressources. Cela se fait au Saguenay-Lac-Saint-Jean en
particulier et dans le Nord-Ouest québécois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le principal problème qu'il y avait dans
TAbitibi, dans le Nord-Ouest québécois, c'était la
fermeture des mines. On prévoyait 2,500 mineurs sans travail à
cause de la fermeture des mines. Est-ce qu'on pourrait donner quelques
précisions sur les mécanismes qui ont été mis en
place?
M. LEVESQUE: Nous sommes intervenus à Val-d'Or, au niveau d'un
parc industriel, à Malartic, pour un camping; nous avons voulu,
autrement dit, apporter des actions de développement qui puissent
compenser jusqu'à un certain point et activer l'emploi.
M. CLOUTIER (Montmagny): On voit l'importance qui a été
consacrée à chacun des secteurs. Dans le Nord-Ouest
québécois, sur $27 millions prévus, $10 millions avaient
été prévus pour les mines; $10 millions pour les
forêts; $4 millions pour l'agriculture...
M. LEVESQUE: C'est pour l'ensemble du programme.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'ensemble du programme, pour les cinq ans.
M. LEVESQUE: Pour Tannée 73/74, si le député me le
permet, c'est une somme à peu près identique à
Tannée précédente, soit $10.5 millions.
Cela se répartit un peu comme ceci: l'agriculture, $2.5 millions;
les forêts, $4 millions; les richesses naturelles, $2 millions; le
tourisme, $1.5 million et diverses études, subventions, $500,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce qui donnerait $10.5 millions pour
Tannée 73/74...
M. LEVESQUE: C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... pour le programme ARDA?
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel est le montant qui va dans la
région du Nord-Ouest et quel est le montant pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. LEVESQUE: A peu près moitié, moitié.
M. CLOUTIER (Montmagny): Moitié, moitié. L'ARDA,
oui...
M. LEVESQUE: Les zones spéciales.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les zones spéciales, si le ministre veut
nous donner des détails sur les zones elles-mêmes, l'argent qui
sera dépensé, les projets qui seront réalisés.
M. LEVESQUE: Cette entente de zones spéciales se termine le 10
juin 1973 pour Québec, Trois-Rivières et
Port-Cartier-Sept-Iles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Elle se termine le 10 juin?
M. LEVESQUE: Oui, mais nous sommes sur le point de signer le
renouvellement de l'entente pour les deux prochaines années. Dans la
zone Port-Cartier-Sept-Iles, nous apporterons la contribution d'appoint
nécessaire à la réalisation de certains projets de
développement mis sur pied par l'entreprise privée en vue de
l'exploitation du minerai de fer et de l'exploitation forestière. Nous
prévoyons pour Sept-Iles-Port-Cartier une population d'au-delà de
50,000 habitants en 1980. Nous devons intervenir si nous voulons que ces
populations aient des services comparables au reste du Québec. De plus,
il importe de préserver la qualité de vie dans ce territoire
à croissance rapide.
A Québec, nous entendons continuer nos efforts dans les secteurs
tourisme et voirie. Nous entendons aussi commencer le projet
d'enlèvement des voies ferrées au cours de la prochaine
année en vue d'améliorer le centre-ville de Québec.
A Trois-Rivières, nous entendons accélérer la
liaison Trois-Rivières-Montréal par le parachèvement de
l'autoroute 40. En ce qui a trait à l'entente concernant le nouvel
aéroport international de Montréal, nous entendons continuer la
mise sur pied des infrastructures nécessaires à l'implantation de
cet aéroport. De plus, comme je l'ai déjà annoncé,
le Québec a l'intention de pousser le projet TDM pour essayer de faire
de Montréal la porte d'entrée du cargo aérien pour le
Nord-Est américain.
Quant aux chiffres, vous avez une somme prévue de $47,475,000
qui...
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour tout le programme?
M. LEVESQUE: C'est le programme pour l'année 73/74. Je pourrais
donner au député dans un instant le total cumulatif mais, pour
l'année 73/74, c'est $47,475,000. Evidemment, en plus de ces $47,475,000
il y a des provisions de $10.1 millions que l'on retrouve dans
l'élément 4.6. Si vous remarquez à la page suivante, vous
avez $10,710,000...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... provisions qui vont augmenter.
M. LEVESQUE: Une partie de cette provision va dans TARDA, $600,000, et
une partie va dans les zones spéciales, tout le reste. Le reste des $10
millions va dans les zones spéciales.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle était l'idée de...?
M. LEVESQUE: Parce que la programmation n'est pas terminée et il
faut se garder...
UNE VOIX: Des coussins.
M LEVESQUE : Et il y a des variations de coût. On va aux
soumissions publiques et il peut y avoir des variations.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela veut dire qu'il y a des projets nouveaux
qui se découvrent en cours d'année?
M. LEVESQUE: En cours d'année, il faut prévoir, il faut
avoir des sommes au cas de projets nouveaux importants ou urgents qui peuvent
survenir.
Je dis qu'à ces $47.5 millions s'ajoutent environ $9.5 millions
de provisions. Mais, si on prend les $47 millions déjà
prévus, on peut les attribuer comme ceci aux ministères: Affaires
culturelles, $2 millions; Affaires municipales, $1.5 million; Industrie et
Commerce, $1 million; Richesses naturelles, $85,000; Terres et Forêts,
$900,000; Tourisme, Chasse et Pêche, $4.4 millions; Transports incluant
Voirie, $24.6 millions; Travaux publics, $1 million et OPDQ, $11,910,000. Dans
ces $11,910,000 il y a des sommes destinées aux
municipalités.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour l'infrastructure.
M. LEVESQUE: Pour l'infrastructure.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les réseaux d'aqueducs,
égouts...
M. LEVESQUE: Egouts et...
M. CLOUTIER (Montmagny): Et arénas.
M. LEVESQUE: On a quelques exemples ici. Améliorations d'usines
de filtration, égouts, raccordements, constructions de réservoirs
d'eau potable. Cela ressemble beaucoup à l'eau. Tout ceci est pas mal
prévu dans ces $11,900,000 pour la zone aéroportuaire et les
municipalités qui s'y trouvent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mirabel.
M. LEVESQUE: Confection de plans municipaux d'urbanisme et de
développement, augmentation de capacité de l'usine de filtration
dans une municipalité.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les études sont faites d'abord par le
ministère des Affaires municipales quand il s'agit des $11 millions?
M. LEVESQUE: Oui. En fait, c'est dans le cadre du schéma
d'aménagement de Satra. Ensuite il y a une analyse financière qui
est faite par le ministère des Affaires municipales
selon les mécanismes réguliers. Ensuite il y a une demande
qui est acheminée à partir de deux critères: Est-ce que
c'est conforme oui ou non au schéma de l'aménagement? Et est-ce
que la municipalité a la capacité financière d'absorber la
partie du prêt qui la concerne?
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le cas des autres budgets, est-ce que
c'est la même chose aussi?
M. LEVESQUE: La même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): La même chose, le même
processus.
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): En ce qui concerne les Transports, $24.6
millions, c'est le plus gros montant que vous avez dans la distribution; quels
seraient les projets principaux? Est-ce que c'est la route non pas de
Port-Cartier, mais la route sur le bord du fleuve?
M. LEVESQUE: Je vais donner quelques exemples. Il y a à
Québec la voie périphérique du boulevard Henri-Bourassa
à la 15. Il y a Sainte-Poy-Du Vallon, deux viaducs. Il y a, du
côté de Trois-Rivières, la voie intermunicipale,
l'autoroute 40 de Pointe-du-Lac à la Transquébécoise. Il y
a l'élargissement de la 117 dans Sainte-Scholastique. Il y a encore du
côté de l'aéroport, c'est assez technique ici, la route 41
de A-15 à Saint-Antoine. Il y a la 640 de A-115 à la 65, etc. Ce
sont des affaires de ce genre-là qui forment ce montant.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui s'ajoutent au budget du ministère de
la Voirie.
M. LEVESQUE: Au budget régulier du ministère de la
Voirie.
M. CLOUTIER (Montmagny): Etant donné qu'on va renouveler le 10
juin 1973, est-ce que d'autres zones spéciales ont été
discutées?
M. LEVESQUE: Oui, mais présentement avec l'étude que nous
faisons en vue de l'ac-cord-cadre, on nous laisse un peu sur notre
appétit quant aux zones spéciales. On nous dit qu'il serait
peut-être préférable à ce moment-ci de ne pas
s'engager dans de nouvelles zones spéciales, mais plutôt de
travailler en vue d'arriver à cet accord-cadre qui nous permettra
beaucoup plus de flexibilité à ce moment-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): II peut s'écouler combien de temps avant
que l'accord-cadre soit...
M. LEVESQUE: C'est prévu pour l'automne. Mais, dans mon
expérience,...
M. CLOUTIER (Montmagny): Bien, disons que cela peut aller jusqu'au 1er
avril 1974.
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce serait plus logique...
M. LEVESQUE: Je pense que...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... de penser en termes de budget.
M. LEVESQUE: Malgré que mes officiers, ici, pensent plutôt
à l'automne 1973, je me permets de...
M. CLOUTIER (Montmagny): Moi, je les encourage fortement...
M. LEVESQUE: ... de dire que c'est possible...
M. CLOUTIER (Montmagny): Si le ministre ne les dérangeait pas
trop !
M. LEVESQUE: C'est possible que cela vienne un peu plus tard, mais tant
mieux si cela arrive selon le calendrier prévu. Il y a
déjà quatre réunions des hauts fonctionnaires
fédéraux et provinciaux...
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui sont les interlocuteurs? Est-ce le
ministère de l'Expansion économique régionale?
M. LEVESQUE: Chez nous, il y a M. Arthur Tremblay...
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais à l'autre bout.
M. LEVESQUE: Pardon? De l'autre côté, c'est le
sous-ministre du ministère de l'Expansion économique
régionale et trois de ses principaux collaborateurs, incluant M.
Normandin.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et ici, à Québec?
M. LEVESQUE: Ici, MM. Arthur Tremblay, Yvon Tremblay, Robert De Coster
et un certain nombre d'autres fonctionnaires.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que les budgets pourraient être
augmentés au moment où l'entente va se faire sur l'accord-cadre?
Est-ce que ce budget...
M. LEVESQUE: Apparemment, ils ont de l'argent. Nous en aurons,
j'imagine. Notre ministre des Finances va certainement coopérer et je
crois que, du côté fédéral, nos indications sont
qu'il y a de l'argent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que c'est l'argent des 28 points
d'impôt?
M. LEVESQUE: Non, cela c'est du nouvel argent.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est du nouvel argent, ça!
M. LEVESQUE: Du nouvel argent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Complètement neuf.
M. LEVESQUE: Apparemment.
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'a jamais servi, celui-là.
M. LEVESQUE: Apparemment. On l'espère.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, le ministre est optimiste...
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... quant aux sommes d'argent. J'imagine que
les demandes doivent être pas mal plus considérables que les $47.5
millions. Cela représente des zones spéciales qui sont reconnues
actuellement.
M. LEVESQUE: Oui. Mais, d'un autre côté, il faut bien
comprendre que nous serions inondés, probablement, de demandes si on
n'avait pas cette division territoriale actuelle.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, je comprends. C'est pour cela...
M. LEVESQUE: Quand on va ouvrir le parapluie...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. M. LEVESQUE: ... on va l'être
encore.
M. CLOUTIER (Montmagny): Là, ce sont d'autres
critères.
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'imagine qu'il y a deux sortes de demandes,
qui ne sont pas acceptées dans le moment. Ce sont les demandes qui sont
faites par ces zones...
M. LEVESQUE: C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... parce qu'il y a trop de demandes et les
demandes qui sont faites ailleurs par d'autres régions qui ne sont
pas...
M. LEVESQUE: C'est exact.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... des zones spéciales.
M. LEVESQUE: II y en a moins de ces demandes parce que les gens savent
qu'ils ne sont pas dans telle et telle zone.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. LEVESQUE: Ils le savent ordinairement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais...
M. LEVESQUE: Ou les groupes socio-économiques le savent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce que ces municipalités ou ces
régions font, c'est qu'elles vous soumettent quand même le
dossier,...
M. LEVESQUE: Oui, oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... pas dans l'espoir d'avoir tout de suite la
subvention...
M. LEVESQUE: Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... parce que c'est impossible mais pour faire
changer les critères de reconnaissance des zones spéciales.
M. LEVESQUE: On me dit qu'on a à peu près pour $300
à $400 millions de ces projets soumis à l'OPDQ.
M. CLOUTIER (Montmagny): Par les zones actuellement?
M. LEVESQUE: Non, non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Par l'ensemble des...
M. LEVESQUE: Par l'ensemble.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... régions.
M. LEVESQUE: ... auxquelles...
M. CLOUTIER (Montmagny): L'ensemble des régions.
M. LEVESQUE: ... on ne peut pas répondre
immédiatement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. Pour ce type d'activités, qui sont
réparties...
M. LEVESQUE: C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... vous venez de donner la liste de ces
ministères...
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... à vocation économique.
M. LEVESQUE: Et les municipalités.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, espérons que l'entente sera
conclue à l'automne et que...
M. LEVESQUE: On ne pourra certainement pas répondre à
toutes les demandes mais on va certainement être peut-être dans une
meilleure posture, une meilleure position. On devrait l'être du moins. On
pense bien qu'en travaillant dans ce sens-là on va arriver à des
résultats encore plus intéressants.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre pense que la
reconnaissance de ces zones spéciales, et qui ont profité de
subventions importantes pendant un certain nombre de mois ou un certain nombre
d'années, peut s'être faite au détriment de certaines
autres régions qui auraient dû en bénéficier? En
d'autres mots, si la province elle-même avait pu fixer certains autres
critères,...
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... est-ce que vous auriez eu d'autres
régions que vous auriez fortement recommandées?
M. LEVESQUE: D'un autre côté, il faut bien que je dise, en
toute justice pour le gouvernement fédéral, que nous
étions d'accord sur la désignation de ces zones.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord sur celles-là. Mais est-ce
qu'il y a d'autres zones que vous auriez fortement recommandées?
M. LEVESQUE: Oui, nous étions justement à faire un travail
pour arriver à la désignation d'autres zones.
Les critères qui nous ont amenés à désigner
Sept-Iles-Port-Cartier, par exemple, Québec et Trois-Rivières
étaient des critères d'ordre scientifique. C'est qu'il y a
là, du côté de Sept-Iles-Port-Cartier, une situation assez
exceptionnelle au point de vue de la croissance rapide et d'un besoin
d'infrastructure. Du côté de Québec, c'était un peu
dans ce sens aussi. Du côté de Trois-Rivières, une question
de reconversion industrielle nous a amenés à nous tourner vers
cette région. Du côté de l'aéroport, c'est
évident que, là aussi, il y avait des besoins d'infrastructure.
C'est pour cela que ces zones ont été identifiées comme
prioritaires et sont devenues des zones spéciales
désignées.
Mais nous pensons, par exemple, à Sherbrooke. Sans en faire une
zone spéciale, parce que, comme je l'ai dit tout à l'heure, la
politique est en train d'évoluer, de ce côté, pour ne plus
désigner de zones spéciales, nous avons tout de même
posé un geste significatif lorsque nous avons décidé de
participer à la création d'un parc industriel important.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour Montréal on parle beaucoup
de Montréal par rapport à Toronto, l'activité
économique, le taux de croissance, le développement de
Montréal est-ce qu'il est possible, à l'intérieur
de l'entente-cadre que vous allez conclure, de corriger, peut-être,
certaines déficiences quant à l'accroissement de
l'activité économique, à Montréal, le taux de
croissance de l'économie, à Montréal, ou si vous allez
être obligés d'avoir une entente en dehors de cette
entente-cadre?
M. LEVESQUE: Encore là, l'entente-parapluie couvre toutes les
régions, incluant Montréal. Le diagnostic posé dans les
études du Centre de recherche en développement économique
souligne le problème de la place de Montréal dans l'ensemble de
l'économie québécoise. A cet égard, l'objectif ne
doit pas être de favoriser à tout prix le développement de
Montréal, dans toutes les directions, mais plutôt d'y encourager
des activités qui ressortent véritablement de sa vocation de
pôle de développement et de métropole nationale et
internationale: activités de services liées au secteur financier,
au transport, à la recherche scientifique et technologique et autres
services liés à la présence d'une grande
métropole.
Par contre, dans le domaine de l'industrie manufacturière, bien
que certains types d'activités doivent nécessairement être
situés dans la zone métropolitaine proprement dite, il n'est pas
nécessaire que l'expansion future se fasse dans cette zone d'une
façon aussi prépondérante que dans le passé. Il
convient également d'encourager le développement de ces
activités dans des villes suffisamment proches de l'agglomération
métropolitaine pour profiter des services nécessaires que seule
la métropole peut leur rendre ou du marché qu'elle aura, telles
Sherbrooke ou Trois-Rivières ou certaines villes de la couronne
montréalaise.
En conclusion, dans l'ensemble, l'objectif à long terme du
gouvernement devrait être de mieux répartir le
développement en général et le développement
industriel en particulier dans la zone métropolitaine de Montréal
et à l'extérieur de cette zone.
L'OPDQ termine d'ailleurs, présentement, un
document-synthèse sur les objectifs généraux de
l'aménagement du territoire québécois et sur les
perspectives de développement de chacune des villes principales et des
régions du Québec.
Encore une fois, il faut attacher une grande importance à
Montréal comme métropole, comme ville moteur du
développement économique du Québec. Mais, en même
temps, je crois qu'il faut avoir une considération particulière
pour chacune des régions, tenant compte de la vocation
particulière de chacune des régions et
des possibilités qu'il y a dans chacune des régions.
M. CLOUTIER (Montmagny): On comprend que le ministre des Affaires
intergouvernementales, qui représente un comté, une région
qui a besoin d'injections, sous forme d'assistance financière, songe
à ce problème d'équilibre, de répartition des
richesses et des subventions entre les différentes régions.
M. LEVESQUE: Le député de Montmagny, le
député de Beauce et moi-même...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. LEVESQUE: ... ainsi que plusieurs collègues, autour de cette
table, avons des préoccupations communes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Autres que celles du député de
Gouin.
M. ROY (Beauce): Qui n'est pas ici. M. LEVESQUE: II n'est pas ici.
M. ROY (Beauce): Qui n'est pas ici d'ailleurs.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je dis cela parce qu'au sein du conseil des
ministres, on sait comment cela se passe, évidemment, vous avez une
représentation importante de la ville de Montréal et aussi de
l'agglomération.
Le député de Joliette a un avantage, à la fois il
est dans la zone métropolitaine de Montréal et à la fois
disons qu'en tout cas il 'est plus proche que d'autre par son
travail, les responsabilités qui lui ont été
confiées, il est en mesure de constater que des régions comme
celles du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont des difficultés
particulières et ont du rattrapage à faire à plusieurs
plans.
C'est pour ça qu'il doit s'introduire au sein du conseil des
ministres et ça il faut en être conscient un
équilibre entre les forces dont certaines peuvent, peut-être sans
mauvaise volonté, proposer des répartitions de budget qui
indûment vont favoriser une région au détriment des autres.
C'est pour ça que je dis que je suis heureux de voir que cette
responsabilité retombe sur des ministres le député
de Joliette en est un qui sont bien conscients de l'équilibre
qu'on doit introduire là-dedans, surtout au moment où on va
revoir les ententes-cadres. Cette préoccupation, qui est réelle,
on devra en tenir compte.
A l'Office de planification c'est la même chose. On l'a dit ce
matin, il y a plusieurs directions générales, mais entre autres
il y en a deux; il y en a une qui fait la planification et l'autre le
développement.
Dans ces deux directions générales, forcément les
fonctionnaires doivent rester en contact avec les régions et y aller.
Même ils ont des coordonnateurs qui font partie de l'équipe de
fonctionnaires, qui peuvent aller vérifier sur place les besoins avant
d'achever une politique ou une recommandation à l'intention des
organismes de gestion centrale.
Je dirais au député de Beauce que, pendant les quelques
minutes qu'il nous a privés du plaisir de sa présence à la
commission parlementaire, nous avons passé l'ARDA, nous étions
à 3: Ententes pour zones spéciales.
M. LEVESQUE: J'ai donné pas mal tous les chiffres.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, vous avez donné pas mal de
chiffres. Si le député de Beauce...
M. LEVESQUE: Mais avant de passer à l'Est du Québec,
est-ce que je pourrais demander à la commission si elle a objection
à me libérer? C'est le Dr Quenneville qui va prendre l'Est. Il y
a les programmes 5 et 6, qui sont des questions de gestion interne.
M. ROY (Beauce): Sur les zones spéciales, j'ai des questions
à poser.
M. LEVESQUE: D'accord.
M. ROY (Beauce): Est-ce qu'il se fait quelque chose actuellement au
niveau de l'OPDQ concernant la région de la Chaudière? On a
parlé à un moment donné du corridor de la
Chaudière. Je sais qu'il y a un CRD régional, le Conseil de
développement de la Chaudière, un CDC; des études ont
été faites, des rapports ont été soumis, des
articles ont paru dans les journaux ou autres.
Dans ce programme il serait question de l'assainissement des eaux de la
Chaudière, d'une part ; il est question du corridor de la
Chaudière également. J'en ai parlé l'autre jour à
l'Assemblée nationale, la question de l'autoroute, pour voir si dans les
approches multidimensionnelles on vous a fait part...
M. LEVESQUE: Le député vient d'y toucher justement. C'est
l'approche multidimensionnelle qui va peut-être permettre ça. Le
député a dû s'absenter quelques instants et on a
parlé justement de ça. C'est qu'on ne veut pas être
lié à l'avenir par le carcan qui est le nôtre
présentement. Ce n'est peut-être pas mauvais d'avoir
désigné les zones, ça a aidé ces zones.
Mais l'entente-çadre que l'on prévoit serait une entente
qui ne localiserait pas d'avance le développement. S'il y a un projet
intéressant, par exemple dans la Beauce, comme on l'a fait
récemment pour la dernière ce n'est pas dans la Beauce,
c'est dans Lévis, mais tout de même c'est la même
rivière, la Chaudière. C'est parce que c'était dans la
zone spéciale de Québec que nous avons pu, à même
les sommes votées dans les zones spéciales, intervenir dans ce
projet de loi.
S'il y avait eu un projet à quelques milles plus au sud, dans le
beau comté du député, même si ça avait
été un projet important, on n'aurait pas pu le faire à
moins de changer la désignation des zones. Ce qu'on envisage
présentement, comme je le disais il y a quelques instants, c'est d'avoir
une entente-parapluie, une entente-cadre qui nous permette de tenir compte de
la région, du secteur.
Mais nous ne voulons pas être limités dans les projets de
développement. On sera toujours limité parce que le budget nous
limitera. Mais, d'un autre côté, une priorité peut se
dégager dans la Beauce, Montmagny ou ailleurs. Je sais qu'un projet,
à Montmagny, nous a été soumis, il y a quelques mois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a une bonne mémoire.
M. LEVESQUE: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): II a vu tantôt par le genre de questions
que je posais que je n'avais pas oublié qu'il s'est posé des
problèmes particuliers, et c'en est un, Montmagny. Il y a un
problème d'installation d'infrastructure qui est considérable.
Dans l'industrie, il y a eu l'affaire de Chemcel, où le ministre,
personnellement, est intervenu et on a eu une solution heureuse. Trois
industries ont remplacé celle qui est disparue. On dirait que ç'a
fait prendre une certaine conscience à la population. Depuis ce temps,
plusieurs industries sont nées et d'autres se sont agrandies. Alors
ça pose à la ville de Montmagny des problèmes
d'infrastructure pour les services municipaux, problèmes très
graves, et aussi des problèmes de logement.
Alors, la ville de Montmagny, tenant compte de sa population, ne peut
pas bénéficier, c'est 25,000 de population; Saint-Georges c'est
la même chose, 13,000 de population. A Saint-Georges, il y a deux villes,
tandis qu'à Montmagny vous n'en avez qu'une.
Alors, ce sont des problèmes à peu près de
même nature. C'est un problème qui pourra entrer sous le chapeau,
sous le parapluie, l'entente-cadre. Je pense que la ville de Montmagny, pour se
développer à un rythme normal...
M. LEVESQUE: On écoute ça avec beaucoup
d'intérêt, surtout qu'il est natif du Cap-Saint-Ignace.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, oui, je sais ça.
M. LEVESQUE: Alors ça va?
M. ROY (Beauce): Non, M. le Président, je veux revenir sur la
région de la Beauce. Lorsque je parle de la Beauce, je ne voudrais pas
qu'on me prête l'intention de prêcher pour un seul clocher. On
parle de la rivière Chaudière; la rivière Chaudière
et ses affluents touchent une grande région et je pense que les huit
comtés peuvent être concernés par ça.
Lorsqu'on parle de l'autoroute de la Beauce, c'est la même chose.
C'est non seulement le développement économique de la
région, mais c'est le développement économique de la
région métropolitaine de Québec, pour favoriser une
liaison directe entre la région métropolitaine et les Etats de la
Nouvelle-Angleterre. On a un marché à développer. Je pense
que ça favoriserait la Beauce, il n'y a aucun doute là-dessus,
nous en sommes conscients et même nous en serions heureux; mais ça
va beaucoup plus loin. Il y a toute la région métropolitaine de
Québec.
M. LEVESQUE: On a un dossier là-dessus.
M. ROY (Beauce): C'est justement là où je voulais en
venir. Où en sont rendues les études et est-ce que le
gouvernement peut nous en faire part à l'heure actuelle?
M. LEVESQUE: Quand on parle de voirie, il faut bien comprendre que la
plupart des études sont faites au ministère des Transports.
M. ROY (Beauce): Oui, je comprends, mais je veux savoir moi: A l'OPDQ,
qu'est-ce qu'il y a eu de fait, quelles sont les études qui ont
été faites jusqu'ici? Est-ce qu'on peut en prendre connaissance,
en être informé aujourd'hui? Quelles sont les démarches qui
sont entreprises ou qui vont être entreprises incessamment pour qu'on
donne suite aux études? J'aimerais avoir moi un compte rendu assez
global de la question.
M. LEVESQUE: En fait la question a été posée
tantôt au sujet de la région de Québec. A titre
d'illustration on donnait comme indication que nous avons reçu
j'ai reçu la copie hier un document qui est une étude qui
a coûté assez cher sur l'ensemble de la région
administrative de Québec, en termes de développement
économique, les perspectives d'ici 20 ans en termes de
développement économique. Et dans ce document il y a
identification de priorités.
A titre d'exemple on peut vous citer le fait qu'un circuit touristique,
enfin un des thèmes fondamentaux du rapport c'est de dire que la
région administrative de Québec a une très grande vocation
touristique. On le savait déjà, mais on le fait reconfirmer par
les études techniques. Il y a certains circuits prioritaires
touristiques qu'il faut développer, par exemple un circuit à
partir de la zone métropolitaine de Québec qui irait vers
Charlevoix et qui reviendrait sur la rive sud. Et le deuxième circuit
prioritaire c'est celui, évidemment, qui va vers le long de la
Chaudière. Alors donc, pour nous, cette étude devient le
critère par lequel on va juger des allocations budgétaires comme
l'a souligné le ministre ce matin au niveau des budgets triennaux. On
verra dans quelle mesure
on peut infléchir les budgets triennaux à partir de ces
priorités, ce genre de priorités. Il y en a d'autres
priorités dans le rapport mais je le donne à titre
d'illustration.
M. ROY (Beauce): ... il y a une chose qu'il ne faudrait quand même
pas oublier, c'est qu'il faudra tenir compte des touristes qui entrent à
la frontière du Québec-Etats-Unis à la frontière de
la Beauce le point d'entrée de Jackman aux Etats-Unis, Armstrong
dans la Beauce. A ce moment, si vous remarquez, les touristes qui entrent par
ce port d'entrée à 95 p.c...
M. LEVESQUE: Est-ce qu'on va faire leur bout de chemin aux
Américains?
M. ROY (Beauce): Les Américains ont amélioré leur
bout de chemin l'année dernière. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion
de passer à une couple de reprises. Il y a eu une bonne
amélioration. Ils n'ont pas élargi mais la route est facilement
carossable. On doit dire qu'il n'y a pas autant d'affluence de ce
côté des Etats-Unis qu'il y en a au Québec ici. Je suis
convaincu, parce qu'il y a déjà eu des pourparlers et des
démarches que cela devrait même faire l'objet d'une
préoccupation du gouvernement, à l'heure actuelle, de rencontrer
les autorités du Maine pour savoir quelles seraient leurs
intentions.
N'oubliez pas une chose. Je salue l'arrivée de l'honorable
premier ministre. Je suis certain qu'il portera une attention
particulière au développement de la région de La
Chaudière.
Le touriste, qui entre par la route du président Kennedy, est un
touriste qui va demeurer au Québec, qui va passer ses vacances au
Québec. Si vous faites par exemple une étude, et j'espère
qu'il en a de faites à l'heure actuelle, pour les touristes qui entrent
près de Montréal, la majorité je dis bien, la
majorité retournent dans l'Ontario. Alors, le plus court chemin pour
aller visiter la Gaspésie, le plus court chemin pour venir à
Québec, le plus court chemin pour visiter l'axe dont on parlait tout
à l'heure, l'axe No 1, Charlevoix et revenir sur la rive sud, pour le
touriste américain, est la route du président Kennedy dans la
Beauce.
M. LEVESQUE: J'espère que vous avez fait ces
représentations au ministère sectoriel.
M. ROY (Beauce): Nous avons fait ces représentations. D'ailleurs,
le leader parlementaire du gouvernement est au courant que je lui ai
déjà posé des questions sur ce sujet à
l'Assemblée nationale.
M. LEVESQUE: Le député en a parlé souvent.
M. ROY (Beauce): J'en ai parlé souvent. Et à l'heure
actuelle, j'aimerais savoir si, dans l'immédiat on a parlé
de 20 ans tout à l'heure on pourrait avoir quelque chose de
concret de ce côté.
Vous avez tout le domaine aussi de l'assainissement des eaux de La
Chaudière. C'est en train de devenir un problème
extrêmement pénible pour les agriculteurs riverains. On sait que
c'est une rivière qui longe les terres basses deux fois par année
en moyenne, parfois trois fois et, l'année dernière, à la
suite des inondations qui ont eu lieu au cours de l'été et pour
lesquelles j'ai dû faire certaines représentations auprès
du ministre de l'Agriculture, les cultivateurs et les organismes agricoles nous
ont informés que la récolte était complètement
gaspillée tellement le taux de pollution est élevé.
Il y a tout le problème de la construction des usines
d'épuration pour les villes et villages situés le long de La
Chaudière même, à partir de Lac-Mégantic, et aussi
pour les villages qui sont situés le long des affluents de la
rivière Chaudière. Cela va nécessiter des
déboursés et des sommes d'argent assez considérables et le
taux de pollution augmente à un rythme tel que si la lumière
rouge n'est pas allumée, elle est à la veille de s'allumer.
Je pense quand même qu'il va falloir que le gouvernement et
surtout, je pense, j'ai peut-être eu certaines critiques ce matin
que je veux amener tout simplement l'OPDQ...
M. LEVESQUE: Vous les regrettez déjà.
M. ROY (Beauce): Je ne les regrette pas. L'honorable leader du
gouvernement ne me fera pas retirer mes propos. Je ne les regrette pas du tout.
Si je ne les avais pas tenus, je les dirais encore.
Ce sont des problèmes concrets, des problèmes
réalistes, des problèmes pratiques, des problèmes urgents.
Je pense que, là, il y aurait un travail à faire, un bon travail
à faire.
M. LEVESQUE: Nous allons attendre, justement, que ce schéma
puisse être analysé. Nous l'avons reçu il y a trois jours.
Qu'on nous donne la chance de regarder cela un peu. On tiendra compte,
évidemment, des remarques du député. Je l'ai dit ce matin,
en réponse au député de Gouin, qui voulait de la
consultation. Une consultation qu'on devrait considérer comme
prioritaire, c'est la consultation avec les députés, qui sont les
élus du peuple. Tous les gens ont compris cela ici.
M. ROY (Beauce): Tous les gens ont compris cela. Est-ce qu'il y a
d'autres études qui ont été faites concernant la
région de La Chaudière par l'OPDQ? Est-ce que vous avez d'autres
préoccupations directes à l'heure actuelle au sujet desquelles
vous avez détà travaillé?
M. LEVESQUE: C'est l'étude qui analyse toutes les
possibilités de développement économique de toute la
région administrative de Québec y compris, évidemment, la
région cen-
traie Québec, Charlevoix, Portneuf, la Beauce et la région
de Montmagny, qui fait un inventaire de toutes les possibilités, qui
étudie certaines hypothèses et qui dégage certaines
priorités. J'en ai donné deux exemples tantôt.
M. ROY (Beauce): Avez-vous d'autres exemples à nous donner? Je
suis très curieux, M. le Président.
M. LEVESQUE: Par exemple, dans la zone de Québec, il est
sûr que le document établit comme priorité le
développement portuaire, industrio-portuaire. C'est très
important pour la région de Québec et complémentairement,
à cette étude, on a fait faire une étude sur le port de
Québec, avec le ministère de l'Expansion économique
régionale. C'est une étude très importante, de l'ordre de
$400,000, dont le rapport doit être déposé aussi ces
jours-ci. Il s'agit d'identifier toute la vocation portuaire et, à
partir d'une image, d'une notion de port assez grande, c'est-à-dire pas
seulement le port immédiat de Québec, c'est une zone portuaire
qui s'étend sur un certain nombre de milles à la fois à la
rive sud et à la fois à la rive nord. Ce sont deux études
très importantes qu'on reçoit maintenant sur la région
administrative de Québec.
M. ROY (Beauce): Sur la région administrative de Québec
dans l'immédiat, mais dans la sous-région de la Chaudière,
est-ce que...
M. LEVESQUE: Je ne l'ai pas encore étudiée, je l'ai
reçue il y a trois jours.
M. ROY (Beauce): Vous avez reçu le premier rapport il y a trois
jours seulement.
M. LEVESQUE: Le rapport final. C'est une firme de consultants que nous
avons engagée et qui a été payée $200,000. Elle a
pris huit mois pour faire l'inventaire complet de toutes les ressources.
M. ROY (Beauce): Quelle est cette firme de consultants?
M. LEVESQUE: C'est la firme Jean-Claude La Haye et associés, avec
un sous-contrat pour la firme Pluram, surtout sur l'aspect
économique.
M. ROY (Beauce): Qu'est ce que vous avez fait des documents et des
mémoires que vous a envoyés le CTC?
M. LEVESQUE: Ils ont étudié tous les mémoires et
tous les documents qui étaient déposés à l'OPDQ.
Ils en ont fait la synthèse dans ce rapport, en plus de toutes les
analyses techniques. On n'oubliera pas l'honorable député.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que c'est un rapport qu'on pourrait
avoir dans un intervalle de temps raisonnable?
M. LEVESQUE: Assez raisonnable, oui. On va le soumettre au
ministère et aux conseils régionaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord! UNE VOIX: Et aux
députés.
M. LEVESQUE: Et aux députés, tel que promis.
M. ROY (Beauce): II y a le père Poulin qui est président
de ce comité.
M. LEVESQUE: Je reçois des lettres de lui de temps en temps.
M. ROY (Beauce): Vous recevez des lettres. M. LEVESQUE: De très
gentilles lettres.
M. ROY (Beauce): Comme vous voyez, il n'y a pas que le
député qui s'occupe du développement économique de
la région!
M. LEVESQUE: Non, j'ai beaucoup d'admiration pour le père Poulin.
C'est un jésuite.
M. ROY (Beauce): Un très bon jésuite, d'ailleurs.
M. LEVESQUE: Un très bon jésuite.
M. ROY (Beauce): II est originaire de la Beauce.
M. LEVESQUE: Ce sont tous du bon monde! Si on me le permet, j'ai
répondu à la catégorie 6 déjà, ce sont des
provisions qui s'ajoutent aux autres, comme je l'ai dit tout à l'heure.
Le reste, c'est direction, soutien administratif et aide à la
consultation dans le programme 5. Ce sont simplement les sommes traditionnelles
qui sont là pour le soutien administratif.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'aide à la consultation, ce sont des
subventions versées à...
M. LEVESQUE: Le CPDQ, $200,000. Les CRD, $1,150,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour les CRD, rapidement, les critères
de subvention...
M. LEVESQUE: D'abord, il faut qu'ils soient représentatifs, c'est
le critère no 1.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais pour l'établissement du montant de
la subvention?
M. LEVESQUE: D'abord, l'office reconnaît
un seul CRD par région administrative. Les conseils ont un
rôle d'encadrement et de concertation des agents régionaux. Leur
représentative doit être élargie à l'ensemble des
secteurs de la vie économique régionale. Ils jouissent d'un
degré d'autonomie suffisant dans l'exercice de leur rôle. L'office
leur fournit un agrément officiel qui donne droit à une
assistance financière leur permettant le maintien de certains services
essentiels.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais quant au montant de la subvention?
M. LEVESQUE: Le critère est la population.
M. CLOUTIER (Montmagny): La population.
M. LEVESQUE: Est-ce qu'on pourrait passer au premier ministre pour les
programmes 1 et 2?
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah oui! le premier ministre, on va lui donner
une priorité.
M. ROY (Beauce): Certainement!
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Alors, les programmes 4 et 5 sont
adoptés à l'exclusion de l'élément 4, Est du
Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): II reste l'ODEQ.
M. LEVESQUE: Avant de vous quitter, je veux remercier le
président et les membres de la commission pour la collaboration qu'on
m'a fournie dans l'étude de ma partie des crédits du Conseil
exécutif. Merci.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le leader a des recommandations
particulières à faire au premier ministre qui n'a pas autant
d'expérience que lui dans l'approbation des budgets?
M. LEVESQUE: Vous allez voir ce que vous allez voir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela m'effraie!
LE PRESIDENT (M. Cornellier): La commission va maintenant
procéder à l'étude des programmes 1, 2 et 3. C'est bien
ça, M. le premier ministre?
M. BOURASSA: Oui. Le bureau du lieutenant-gouverneur.
Bureau du lieutenant-gouverneur
M. CLOUTIER (Montmagny): Avez-vous hésité avant d'accorder
les crédits du budget? Non, il n'y a pas eu de...?
M. BOURASSA: II remplit une fonction qui a été
acceptée, je pense, par le parti de l'Union Nationale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui d'accord.
M. ROY (Beauce): II y a, aux crédits du lieutenant-gouverneur,
une diminution au niveau des traitements, salaires?
M. BOURASSA: Diminution de salaires?
M. ROY (Beauce): Est-ce qu'on peut poser une question, oui?
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Oui, certainement.
Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): Voici, au programme 1, il y aurait une diminution de
salaires. L'année dernière, les crédits auraient
été de $74,700, alors que cette année ils sont de $70,400.
Comment explique-t-on cette diminution alors qu'il y a le même nombre de
personnes? Est-ce qu'au bureau du lieutenant-gouverneur il y a eu des
diminutions de salaires?
M. BOURASSA: C'est $85,000, évidemment tout dépend comment
on fait les calculs, $85,000 en 73/74 contre $58,000 en 72/73.
M. ROY (Beauce): Les montants adoptés l'année
dernière n'auraient pas été tous
dépensés.
M. BOURASSA: C'est ça. Il y a des types de personnel qui ont
été modifiés, alors on voit $105,000 en 73/74, $96,000 en
72/73.
M. ROY (Beauce): Pour le montant total, mais là j'étais
à la catégorie 1: Traitements. A la catégorie 4,
"services", $29,000 demandés, l'année dernière
$15,000.
M. BOURASSA: Ce sont les $16,000 qui ont été
transférés des Travaux publics au bureau du
lieutenant-gouverneur.
M. ROY (Beauce): L'année dernière?
M. BOURASSA: Oui. Il y a une catégorie de personnel qui
était payée par les Travaux publics et qui est payée par
le bureau: le cuisinier qui est payé par le bureau du
lieutenant-gouverneur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les malins disaient que c'étaient des
soins à domicile!
M. ROY (Beauce): Comme ça, il n'y a pas eu de modification
majeure dans...
M. BOURASSA: Non.
M. ROY (Beauce): ... en ce qui a trait au
département, si on peut appeler ça un département,
le plus haut département, le département du
lieutenant-gouverneur.
M. BOURASSA: C'est ça. Adopté pour le
lieutenant-gouverneur?
M. ROY (Beauce): Cela va.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela pourrait être un poste qui pourrait
être modifié plus tard pour devenir le président. Dans un
régime présidentiel, ça pourrait être le
président.
M. BOURASSA: Est-ce que le député de Montmagny est
candidat?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, je ne suis pas...
M. BOURASSA: II ferait un excellent président ou
lieutenant-gouverneur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne suis pas candidat, il faut que je
continue les tâches déjà commencées.
M. BOURASSA: Je voulais juste vérifier, au cas où il y
aurait une vacance pour le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais je m'occupe des zones
spéciales avec le leader du gouvernement. On suit ça de
près.
M. BOURASSA: Programme 2.
Administration des élections
M. CLOUTIER (Montmagny): La Loi électorale. Bon, les sommes
demandées sont plus considérables, elles font suite à
l'adoption des modifications législatives.
M. BOURASSA: C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le premier ministre pourrait nous
dire s'il y a d'autres étapes législatives qui vont
entraîner durant l'année des budgets additionnels?
M. BOURASSA: II y a la Loi sur les contestations d'élections qui
a été annoncée, je pense, dans un journal ce matin. Je ne
sais pas si cela a des implications budgétaires, par exemple.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. BOURASSA: Des services additionnels, peut-être, oui. A part
ça, ah oui! je comprends...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le sous-comité qui travaille sur les
finances électorales...
M. BOURASSA: Le député espère qu'il va y avoir des
élections cette année?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais indépendamment, si la loi est
adoptée, s'il y a une loi, bien disons qu'à ce moment-là
il y a des dépenses possibles durant l'année.
Il y aura des estimations, cela dépendra du contenu de la loi,
mais est-ce qu'on peut savoir du premier ministre cet après-midi, tenant
compte de la première réunion qui a eu lieu hier matin, s'il est
possible que l'échéancier suivant soit respecté,
c'est-à-dire le dépôt d'une loi à l'automne sur les
finances des partis politiques?
M. BOURASSA: C'est certainement possible.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est possible.
M. BOURASSA: II y a eu une réunion hier qui m'a paru assez
positive et on examine des propositions qui pourraient être faites.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, même si la loi
était adoptée, le premier ministre n'aurait pas l'intention de
s'en servir en 73/74.
M. BOURASSA: Mon mandat se termine le 29 avril 1975.
M. CLOUTIER (Montmagny): 1975.
M. BOURASSA: Une élection voudrait peut-être dire que je ne
verrai plus le député de Montmagny, je veux dire c'est...
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela chagrinerait le premier ministre
énormément.
Le premier ministre peut tenir pour acquis que le député
de Montmagny va revenir ici comme député de Montmagny-
L'Islet...
M. BOURASSA: Ah bon!
M. CLOUTIER (Montmagny): ... avec un mandat élargi.
M. BOURASSA: Disons que je prends note des remarques du
député de Montmagny. On va s'arrêter là.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. ROY (Beauce): J'aimerais savoir de l'honorable premier ministre,
puisqu'on parle de la Loi électorale, s'il a l'intention de proposer des
modifications à la Loi électorale concernant la confection des
listes? On se rappellera que mon collègue, le député de
Rouyn-Noranda, le chef parlementaire du Ralliement créditiste, a
posé plusieurs questions à ce sujet. On sait qu'à l'heure
actuelle la liste électorale est faite et on
sait que cette liste est sujette à une révision annuelle.
Est-ce que le premier ministre pourrait me dire aujourd'hui s'il a l'intention
de présenter, au cours de la session, des amendements à cette loi
de façon à permettre aux tiers partis de participer à la
confection de cette liste en prenant comme modèle le
fédéral? Je m'explique, au fédéral, on sait que le
parti ministériel nomme les recenseurs et que celui qui s'est
classé deuxième ou celui qui a été élu,
lorsqu'il n'est pas au pouvoir, a quand même un droit de participer
à cette confection de la liste. Je sais que le premier ministre a
compris le sens de mes propos.
M. BOURASSA: J'ai compris, d'accord, mais disons qu'on va
considérer les suggestions du député de la Beauce; on va
voir le mérite de ses suggestions et on prendra position.
M. ROY (Beauce): Le premier ministre nous avait dit, il y a
déjà un certain temps, qu'il prendrait note des remarques de
l'honorable député de Rouyn-Noranda...
M. BOURASSA: Je n'ai pas eu le temps; j'ai eu la conférence
fédérale-provinciale et, à part cela, il faut
préparer les répliques à toutes les accusations gratuites
que vous faites. Cela prend du temps vérifier et démolir cela en
petits morceaux comme on le fait.
M. BELAND: Si vous ne vous mettiez pas les pieds dans les plats, vous
n'auriez pas à y répondre.
M. BOURASSA: Le député a fait son petit coq hier et cela
lui a pété en pleine face ce matin.
M. BEL AND: Oh!
M. ROY (Beauce): Oh! ...
M. BOURASSA: Je note les remarques du député et on
verra.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le premier ministre pourrait nous, suite
à mes remarques qui ne sont pas nouvelles elles ont
été faites et répétées depuis une couple de
mois environ donner certains indices, certaines indications qui nous
permettraient d'espérer que le gouvernement, dans ce domaine, verrait
à modifier la loi parce que je ne voudrais pas être obligé
d'accuser le le gouvernement et l'Union Nationale d'avoir fait un pacte et de
coucher dans le même lit.
M. BOURASSA: Je n'ai pas d'opposition à ce que l'Opposition
espère. Là-dessus, le député peut espérer ce
qu'il veut mais je dis qu'on va prendre en considération les suggestions
du député; on va les examiner si elles sont positives et, si
elles le sont, on verra.
M. ROY (Beauce): J'aurais une autre question à poser parce que je
ne voudrais pas décevoir le premier ministre en le privant d'une
réponse dont je suis certain qu'il brûle de nous donner. Est-ce
que le premier ministre peut nous dire s'il aura des élections
générales au cours de l'été ou s'il tiendra des
élections complémentaires dans les comtés qui sont
vacants.
M. BOURASSA: J'ai répondu dimanche là-dessus que jamais,
en pratique, à ma connaissance, il ne s'était fait des
élections complémentaires ou partielles l'été.
C'est pour cela, qu'en réponse à une demande de M. Dupuis, j'ai
dit que, l'été, il ne se faisait pas d'élection partielle;
donc c'était difficile de déclencher une élection
partielle actuellement. Cela voudrait dire qu'on la ferait à la fin de
juillet ou au début du mois d'août.
M. ROY (Beauce): Est-ce qu'on peut conclure qu'il va y en avoir à
l'automne?
M. BOURASSA: Disons que c'est fort possible qu'il y ait des
élections partielles à l'automne.
M. ROY (Beauce): C'est fort possible qu'il y ait des élections
partielles à l'automne.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans l'agenda des conférences
fédérales-provinciales qu'on nous a remis avant-hier, il y a des
conférences fédérales-provinciales tous les mois sauf au
mois d'octobre 1973.
Est-ce que c'est le fédéral qui a arrangé l'agenda
ou le Québec?
M. BOURASSA: Je ne voudrais pas que le député de Montmagny
interprète cela d'une façon ou d'une autre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, non. J'ai pensé qu'en octobre 1973
les problèmes seraient réglés et que c'est pour cela qu'il
n'y aurait plus de conférence. Non, ce serait un bon mois pour des
élections partielles, tel que vient de le dire le premier ministre.
M. BOURASSA: Non, d'habitude, on fait les élections partielles en
temps opportun et je ferai les élections partielles en temps
opportun!
M. ROY (Beauce): On peut conclure qu'en octobre...
M. BOURASSA: Vous pouvez conclure ce que vous voulez. C'est le
privilège qui appartient à l'Opposition.
M. ROY (Beauce): Mais le premier ministre ne nie pas. C'est
déjà un point.
M. BELAND: Est-ce qu'on pourrait avoir le
nom des personnes qui ont été engagées, soit
à titre temporaire, soit à titre permanent à
l'élément 1, Loi électorale? Dans les $1,720,600, il y a
certainement un nombre bien déterminé de personnes...
M. BOURASSA: C'est voté par l'Assemblée nationale, cela.
Je vais essayer de vous trouver la ... 30,000 recenseurs en moyenne $60 et,
à part cela, ceux qui font partie de l'application de la Loi
électorale. Vous avez M. le juge Drouin, MM. Giguère, Lavoie,
Carignan, Mercier. Il y en a seize.
M. ROY (Beauce): A la catégorie 11 de l'élément 1,
à autres dépenses, il y a $1,512,700. C'est pour payer les 30,000
énumérateurs?
M. BOURASSA: Oui.
M. ROY (Beauce): Est-ce qu'il y a d'autres dépenses qui
s'ajoutent au recensement des recenseurs?
M. BOURASSA: On m'a dit que c'était en moyenne $60. Il y a aussi
les salaires que je viens de vous mentionner.
M. ROY (Beauce): Ah bon!
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela ne fait pas $60. Si vous en avez 30,000,
cela ferait $1,800,000.
M. BOURASSA: Oui. Alors, c'est probablement moins. Réforme des
districts électoraux, est-ce que vous avez des questions à
poser?
M. ROY (Beauce): Oui. Est-ce que le gouvernement a l'intention
d'apporter des modifications aux réformes qui ont
été...
M. BOURASSA: Cela a été adopté par le Parlement,
cela. C'est un autre ballon qui vous a éclaté en pleine face,
votre affaire de Loi électorale.
M. ROY (Beauce): Nous n'avons pas soufflé de ballon, ce n'est pas
dans nos habitudes.
M. BOURASSA: Ou bien c'est un ballon...
M. ROY (Beauce): Je ne voudrais pas dire que le premier ministre s'y
connaît. Je ne voudrais pas le dire, M. le Président.
M. BOURASSA: Non, mais je me souviens. Je n'étais pas là,
j'étais à Montréal, mais dans une période de
questions, le Ralliement crédi-tiste avait appuyé l'Union
Nationale. Pas le député de Montmagny, mais d'autres qui avaient
posé des questions. J'étais à Montréal à
écouter cela et je trouvais les accusations complètement
ridicules. D'ailleurs, cela n'a pas fait long feu, comme les autres accusations
stupides qui sont faites. Parce que cela a été voté par
les députés.
M. ROY (Beauce): Je comprends que cela a été voté
par les députés, mais étant donné...
M. BOURASSA: Bien, là, il va falloir examiner les
résultats des recenseurs...
M. ROY (Beauce): C'est ce que j'allais dire.
M. BOURASSA: ... pour voir s'il y en a qui dépassent $40,000.
M. ROY (Beauce): Oui, mais d'après les rapports
préliminaires que nous avons eus, il y en a qui dépassent, et de
beaucoup, les normes qui ont été fixées par la loi. Alors,
c'est à la suite de cela surtout, et exclusivement, que je posais ma
question, à savoir si le premier ministre songeait à apporter des
modifications à cette loi. Je n'avais pas l'intention de souffler de
ballon, je n'en ai pas soufflé non plus.
M. BOURASSA: Non, je me référais aux accusations qui
avaient été faites, il y a deux ou trois semaines.
M. BELAND: Etant donné qu'on fabrique ou qu'on a
fabriqué...
M. BOURASSA: On pourra en discuter à une commission
parlementaire. Je vais voir les résultats d'abord pour voir si...
M. ROY (Beauce): Bon, parfait.
M. BELAND: Etant donné qu'on a procédé au nouvel
agencement des districts électoraux, compte tenu de la description de
chaque comté, est-ce qu'on peut espérer que ce sera assez
prochainement que la commission va avoir le pouvoir de disposer de ces
documents afin que nous puissions nous les procurer?
M. BOURASSA: Je vais en parler avec M. Drouin. En réponse
à une question en Chambre, je pourrai vous donner plus de détails
la semaine prochaine.
M. BELAND: D'accord.
M. BOURASSA: Je n'ai pas pensé faire venir le juge Drouin
simplement pour cela. Cela va?
M. BELAND: Cela va.
M. BOURASSA: Alors, programme 3.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les effectifs demeurent au même nombre
que ceux de l'an dernier, 132?
M. BOURASSA: Exactement le même nombre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, le premier ministre donne l'exemple
d'une austérité...
M. BOURASSA: Merci.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... sur le plan des effectifs.
M. BOURASSA: C'est à cause de cela qu'on a réduit les
taxes!
M. CLOUTIER (Montmagny): A moins que le premier ministre... Non, mais il
y a une autre façon...
M. ROY (Beauce): Le premier ministre nous provoque continuellement !
M. BOURASSA: C'est de la provocation que de dénoncer le fait
qu'on a eu une réduction de $100,000 de taxe dans l'année?
M. CLOUTIER (Montmagny): II ne faudrait pas que le premier ministre
saute aux conclusions trop rapidement. Qu'il nous laisse un peu le temps
de...
M. BOURASSA: C'est parce que c'est le député de Montmagny
qui me félicite pour mon austérité.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, oui. Je l'ai dit, mais le premier ministre
peut prendre d'autres moyens détournés pour aller chercher du
personnel. Il peut en emprunter dans les autres ministères. Non, ce
n'est pas ce que le premier ministre fait.
M. BOURASSA: On en prête parfois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous en prêtez à d'autres
ministères. Je voudrais savoir du premier ministre quels sont les
organismes qui relèvent directement de lui. Il y a l'OPTAT dont la
responsabilité a été transférée...
M. BOURASSA: Au comité interministériel.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... au comité interministériel.
Quelle est la liste des organismes qui relèvent du Conseil
exécutif?
M. BOURASSA: II y a la Loi électorale et...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, cela, d'accord, mais dans ce
programme-là? Parce que je sais que pour l'opération placement,
le secrétaire du comité est au bureau du premier ministre, c'est
M. Frigon.
M. BOURASSA: Oui, oui. Avec... Disons, si le député...
M. CLOUTIER (Montmagny): Après cela, vous avez l'OPTAT, avec le
docteur Boudreau qui... Non? L'OPTAT n'est pas rattaché à
l'Exécutif? Vous n'avez pas le conseil du statut de la femme qui va
être rattaché à l'Exécutif?
M. BOURASSA: Ecoutez, la loi n'est pas encore votée.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, non, d'accord mais...
M. BOURASSA: Vous voulez dire que le Service des achats qui était
anciennement dans le Conseil exécutif...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais là, il est
transféré. Il est rendu aux Travaux publics.
M. BOURASSA: Dans le nouveau ministère.
M. CLOUTIER (Montmagny): Aux Travaux publics, je pense.
M. BOURASSA: Mais le député de Bonaventure et le ministre
d'Etat, le député de Joliette, s'occupent de l'ODEQ et de l'OPDQ.
Il reste tous les comités interministériels qui relèvent
du secrétaire général.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui relèvent du secrétariat.
M. BOURASSA: On pourra en parler...
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, il n'y a pas de conseil supérieur
ou d'organisme para-gouvernemental qui relève du bureau du premier
ministre? Parce qu'il y avait le conseil...
M. BOURASSA: ... de planification qui est rattaché à
l'OPDQ.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce qu'il y avait le Conseil supérieur
de la famille qui avait produit des mémoires et demandé
d'être rattaché directement à l'Exécutif ou au
premier ministre.
M. BOURASSA: II y a tellement de solidarité dans notre cabinet,
que ce soit chez nous ou aux Affaires sociales...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais c'est le ministre des Affaires
sociales qui s'y était opposé à ce moment-là. Il a
dit qu'il était capable de s'occuper des problèmes de la
famille.
M.BOURASSA: Ceux-là comme les autres. Il s'en occupe aussi, comme
faisait le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est cela. Il a été mon
élève; je le lui ai dit d'ailleurs. Le pre-
mier ministre sait cela, c'est moi qui l'ai nommé
président de la commission d'enquête en 1970...
M. BOURASSA: Ce n'est pas le seul bon coup que le député a
fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bien, j'espère.
M. ROY (Beauce): Ce qui a fait dire au député de
Saint-Maurice, à un moment donné, que cela avait
été une erreur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Saint-Maurice a dit
cela? Cela prouve simplement que l'élève n'apprend pas toujours
ce que le maître veut qu'il apprenne. On n'est pas responsable à
ce point. Le premier ministre en a des élèves, lui aussi. Je ne
sais pas s'il en est satisfait sur toute la ligne.
M. BOURASSA: Cela progresse.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui? Cela progresse?
M. BOURASSA: Alors, programme 3.
Organismes-conseils auprès du premier
ministre
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que l'Exécutif de la province a
les mêmes structures? Pour le personnel de soutien c'est M. Chouinard,
que je vois ici, qui est secrétaire du Conseil exécutif; qui sont
ses assistants?
M. BOURASSA: II y a MM. Descoteaux, Adolphe Roy, Gérard Frigon,
Benoit Morin, Michel Leclerc.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que chacun de ceux-là agit comme
secrétaire des comités ministériels?
M. BOURASSA: Dans certains cas, oui, MM. Frigon et Descoteaux agissent
comme secrétaires du groupe économique qui a été
formé. M. Descoteaux et M. Frigon sont secrétaires de plusieurs
comités.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ces comités siègent
régulièrement? Les comités interministériels? Ils
font rapport au conseil des ministres par la voix du responsable de ce
comité.
M. BOURASSA: Oui. Cela fonctionne très bien.
M. ROY (Beauce): Combien de personnes sont rattachées directement
à votre bureau?
M. BOURASSA: Au secrétariat général ou dans
l'ensemble du bureau?
M. ROY (Beauce): De votre bureau. Du cabinet du premier ministre.
M. BOURASSA: 87, à l'administration du cabinet du premier
ministre.
M. ROY (Beauce): Non, mais le cabinet seul, sans l'administration?
M. BOURASSA: De 15 à 20 personnes. Je pourrais donner le chiffre
exact.
M. ROY (Beauce): Bien, j'aimerais avoir le chiffre exact. Si ce
n'était pas indiscret, nous aimerions avoir les noms aussi.
M. BOURASSA: Les noms, nous allons vous les donner avec les emplois.
Claude Trudel, Paul Desrochers...
M. ROY (Beauce): M. Desrochers est toujours sur la liste de paie du
ministère, oui?
M. BOURASSA: Oui. Il est consultant. M. ROY (Beauce): Son salaire.
M. BOURASSA: $27,000. Ce sont des honoraires, ce n'est pas un
salaire.
M. ROY (Beauce): Est-ce qu'il a droit à des allocations de
dépenses en plus?
M. BOURASSA: Des frais de dépenses normaux.
M. ROY (Beauce): Des frais de dépenses normaux qui peuvent
s'élever à combien?
M. BOURASSA: $3,000 à $4,000.
M. ROY (Beauce): Parce qu'il y en a dans les comptes publics de
l'année dernière. Je pense que c'était plus
élevé que cela.
M. BOURASSA: C'est possible, il était fonctionnaire l'an
dernier.
M. ROY (Beauce): Mais là, il n'est plus fonctionnaire?
M. BOURASSA: Non, il a démissionné comme
fonctionnaire.
M. ROY (Beauce): II a démissionné comme fonctionnaire. Il
est à titre de consultant seulement.
M. BOURASSA: C'est cela. Le 1er septembre, il a
démissionné comme fonctionnaire. Il est contractuel.
M. ROY (Beauce): Contractuel depuis le 1er septembre 1972.
M. BOURASSA: C'est cela. Alors, les noms:
Guy Langlois, Jean-Claude Rivest, Claude Trudel, Charles Denis, Michel
Guay il a été transféré, je pense,
prêté aux placements étudiants Marcel
Laliberté, René Beaulieu, Louise Blanchette est
secrétaire. Voulez-vous que je vous donne toute la liste?
Hélène Lemieux, Jeannette Cauchon...
M. ROY (Beauce): Combien de secrétaires? J'étais surtout
intéressé à avoir la liste du personnel de cadre de votre
bureau.
M. BOURASSA: II y en a six ou sept? On peut les compter: Guy Langlois,
Rivest, Trudel, Denis... six. Cela va?
M. ROY (Beauce): Cela va.
M. BELAND: La catégorie 8, à la page de gauche, ce qui a
trait à l'équipement, $33,000, est-ce que c'est tout simplement
du renouvellement de bureaux, des choses comme cela, du matériel?
M. BOURASSA: Exclusivement.
M. BELAND: Mais au-dessous, à 10, est-ce que l'on peut donner
quelque peu l'éventail de ce à quoi furent employés les
$345,000?
M.BOURASSA: C'est du matériel de bureau, articles de cuisine,
ménagers, imprimés, livres, fournitures de bureau, transactions
entre ministères, des choses comme cela.
M. ROY (Beauce): Des $33,000 réclamés l'année
dernière, est-ce que le montant a tout été
dépensé ou dépensé en partie seulement?
M. BOURASSA: Je pense que oui. C'est le même montant en 73/74.
M. ROY (Beauce): A la catégorie 10...
M. CLOUTIER (Montmagny): Justement, à la catégorie 10, ce
sont les subventions accordées. L'année passée, le premier
ministre nous avait donné la liste, cela avait suscité certains
appétits parmi les...
M. BOURASSA: Justement, j'ai un chèque à donner à
un de vos collègues pour un centenaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais mieux aimé que le premier
ministre dise que c'était au député de Montmagny.
M. ROY (Beauce): Est-ce que le premier ministre participe à tous
les centenaires?
M. BOURASSA: Alors, la liste, c'est la même chose. Les grandes
lignes: associations diverses comme...
M. CLOUTIER (Montmagny): Au lieu de donner tout cela, est-ce que le
premier ministre ne pourrait pas faire comme l'année passée, nous
faire polycopier la liste, nous la remettre. Le premier ministre avait eu un
succès fou avec cela.
M. BOURASSA: Justement, c'est parce que cela va aiguiser les
appétits du député pour toutes sortes de subventions.
C'est une tradition établie depuis Honoré Mercier.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'année passée, le premier
ministre a eu des reproches sévères du député de
Montcalm. Je m'étais fait, non pas le défenseur du premier
ministre, mais j'avais rétabli les faits en disant que le
député de Montcalm n'avait pas toujours été de cet
avis-là, qu'à certains moments il avait pu intervenir
auprès du premier ministre relativement à des situations
particulières dans son comté ou ailleurs, même en
province.
J'avais répondu que s'il était normal que les ministres
dans chacun des ministères, en vertu du même principe, puissent,
à l'intérieur de leur budget, distribuer des subventions pour des
fins particulières en se basant sur certains critères, il
m'apparaissait normal que le premier ministre puisse jouir de la même
discrétion pour des demandes qui lui paraissaient normales et qui
dépassaient le cadre d'activité de certains ministères.
C'est ça que j'avais répondu, je n'ai pas changé d'avis
à condition que le premier ministre s'appuie sur des critères
sérieux, qu'il puisse exercer sa marge d'appréciation. Je n'avais
pas d'objection, personnellement, à ce qu'il y ait un montant
raisonnable inscrit.
M. BOURASSA: J'ai $10,000 pour le concours d'arts que je vais inaugurer
tantôt qui sont donnés sous forme de bourses à des
étudiants. Il y en a des centaines en fait, c'est une liste apolitique.
Il y a des congrès, Jeunesse-Canada-Monde, $20,000; Programme
d'échanges d'étudiants du Québec, $10,000; Patro Le
Prévost, $5,000. Ce sont de bonnes causes; je comprends que c'est dans
mon comté, mais...
M. CLOUTIER (Montmagny): Une fois que le premier ministre aura remis le
chèque, s'il y en a qui font de la politique avec ça, ils en
prendront la responsabilité, parce que le premier ministre nous assure
qu'il n'en fait pas.
M. BOURASSA: D'abord, je donne les chèques, personnellement, aux
députés quand ils en ont besoin. Il faut qu'ils puissent le
remettre eux-mêmes, même les députés de
l'Opposition.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'espère qu'on comprendra dans quel
esprit les députés font ces demandes d'appui à certains
organismes...
M. BOURASSA: Comité des fêtes de la
Saint-Jean-Baptiste.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que l'année passée,
il y a eu certaines critiques sur des subventions qui nous sont apparues d'un
peu moins belle qualité que d'autres subventions.
M. BOURASSA: II y en a des centaines...
M. CLOUTIER (Montmagny): II y avait une fanfare à un moment
donné. Là-dessus, c'a accroché. Je comprends que ça
puisse accrocher.
M. BOURASSA: Les comités des fêtes de la
Saint-Jean-Baptiste, $25,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): On n'a qu'à relire les débats de
l'année passée. Je pense que, dans l'ensemble, les critiques ont
été assez constructives. Il peut y avoir des...
M. ROY (Beauce): M. le Président, je pense que c'est quand
même normal que le premier ministre nous fasse parvenir une copie...
M. BOURASSA: J'ai donné la liste...
M. CLOUTIER (Montmagny): On ne le dira pas à personne que le
premier ministre nous envoie...
M. BOURASSA: Je donne les grandes lignes. Il y a des associations
diverses, Association des employés civils, Association des
résidents Lucie Bruneau, Association des scouts, Charité...
M. ROY (Beauce): Pour le journal des Débats, ça va
être un peu difficile...
M. BOURASSA: Institut canadien du cancer, Kiwanis, il y a des
catégories, je vois une fabrique ici. Cela veut dire que je vais avoir
des demandes de toutes les fabriques. Fanfare de Disraëli, $1,000;
Majorettes de Shawinigan, c'est dans le comté du député de
Saint-Maurice.
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'est pas là-dedans.
M. BOURASSA: Ligue de hockey "Revenants" de Charlesbourg Inc., cela se
divise comme ça, ça ne donne rien de se...
M. ROY (Beauce): Ce n'est rien de grave, le premier ministre n'a aucune
raison d'avoir des réticences à nous en faire parvenir...
M. BOURASSA: Je suis d'accord, j'en ferai parvenir une copie aux
députés dans la soirée.
M. ROY (Beauce): Je remercie l'honorable premier ministre. Une question
globale, je remarque à l'élément 1 qu'il y a une
augmentation de $275,000 par rapport à l'année dernière.
L'année dernière, dans les crédits, il était
indiqué $1,610,500, cette année on demande des crédits
$1,886,600. Peut-être que l'année dernière ces
crédits ont dû être augmentés par des virements ou
encore les sommes n'ont peut-être pas été...
M. BOURASSA: C'est l'application des conventions collectives en grande
partie.
M. ROY (Beauce): C'est surtout par rapport aux conventions
collectives.
M. BOURASSA: II y avait des postes non remplis qui ont été
remplis.
M. ROY (Beauce): Des postes non remplis... M. BOURASSA: ... qui ont
été remplis.
M. ROY (Beauce): C'est parce qu'on disait qu'il y avait 132 personnes
l'année dernière et il y a 132 personnes cette année,
comment cela se fait-il? Il y avait des postes vacants l'an dernier.
M. BOURASSA: C'est que les postes, l'an dernier, ont été
calculés à la moitié selon les techniques comptables. Les
postes non comblés sont à calculer en entier pour la
présente année.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Est-ce que le programme 3 est
adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
M. BOURASSA: C'est tout. Merci.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour le premier ministre c'est tout. On le
reverra en Chambre.
M. LE PRESIDENT (M. Cornellier): ... avec l'élément 4.
M. GAGNON: La porte du premier ministre est toujours sous clé;
pour aller là, il faut passer à travers un processus.
M. BOURASSA: Non, tout le monde peut me voir.
M. GAGNON: Je suis allé une fois et on a dit, c'est barré,
il y a un garde, c'est quasiment comme un fort.
M. BOURASSA: Non, ce n'est pas vrai. Tout le monde peut entrer. Le
député n'a qu'à s'identifier, peut-être qu'en me
voyant il aura des soupçons. Il n'a qu'à s'identifier.
M. GAGNON: II dit: Cela prend une carte. J'ai pensé que le
trésor était de l'autre bord.
M. ROY (Beauce): Ou le trésorier.
M. BOURASSA: Le député de Montmagny n'a qu'à se
présenter et il va passer tout de suite, avec sa figure, tout ça,
il n'aura pas de problèmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont les cheveux...
M. BOURASSA: Je remercie les députés de leur collaboration
et mes collaborateurs également. Merci, M. le Président.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, les autres questions, on les posera au
premier ministre en Chambre, à la période des questions.
LE PRESIDENT (M. Corneillier): Alors, le programme 4,
élément 4: Entente "Est du Québec".
Entente "Est du Québec"
M. QUENNEVILLE: M. le Président, avant d'aborder le budget 73/74,
je tenterai de résumer brièvement les principales
réalisations de l'entente Canada-Québec pour le
développement du Bas Saint-Laurent, de la Gaspésie et des
Iles-de-la-Madeleine.
M. GAGNON: Le ministre n'a pas de copie de ce qu'il va nous dire? C'est
dommage.
M. QUENNEVILLE: Oui, j'en ai.
M. GAGNON: C'est parce qu'on peut mieux suivre.
M. QUENNEVILLE: C'est parce que je lis mal?
M. GAGNON: C'est parce qu'en suivant la lecture, on souligne ce qu'il
est bon de souligner pour la sagesse du ministre.
M. QUENNEVILLE: Je n'ai pas d'objection. Je vais continuer en attendant,
si vous permettez.
M. GAGNON: Oui, très bien.
M. QUENNEVILLE: Ce bref retour en arrière m'apparaît
essentiel pour dégager les grandes orientations ainsi que les
contraintes susceptibles d'influer de façon majeure sur les trois
dernières années d'exécution de la dite entente. Tout
d'abord, sur l'enveloppe globale de $411 millions prévus à
l'entente, environ $220 millions ont été dépensés
en date du 31 mars 1973. Dans le secteur agricole, sur $24.5 millions, $12.5
millions ont été dépensés, soit $8.4 millions pour
le réaménagement foncier, plus de $7.5 millions pour le rachat de
terres marginales et $887,000 pour l'amélioration de la gestion
agricole; $730,000 pour le développement de la production agricole,
recherche; $780,000 à la recherche agricole à
Sainte-Anne-de-la-Pocatière et enfin $1,740,000 pour la rationalisation
secondaire agricole. Jusqu'à présent, c'est le programme de
rationalisation secondaire agricole qui s'est révélé
être le programme-moteur de ce secteur. Ainsi, les $700,000
dépensés par le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, depuis 1968, pour promouvoir la fusion des 53 petites usines du
territoire en trois grandes usines regroupant 3,600 des 4,000 producteurs de
lait industriel, se sont traduits par une hausse de $1,650 du revenu annuel
moyen de chacun de ces producteurs en 1972. Dans le secteur forestier, sur les
$25.1 millions prévus, $18.1 millions auront été
dépensés dans le cadre des programmes suivants, $1.2 millions
pour l'aménagement forestier; $8.1 millions pour le rachat des
seigneuries et des droits de concessionnaires; $1.7 millions pour
l'expérimentation et la démonstration, complexes forestiers et
recherches et finalement $7 millions pour la restauration forestière et
le reboisement, opération dignité, Rexfor, groupements forestiers
et le reste.
Les efforts du ministère ont surtout porté sur la
rationalisation de l'approvisionnement des entreprises forestières des
régions jugées rentables à moyen et à long termes.
Pour ce faire, 1,000 milles carrés de seigneurie et de droit de
concessionnaire ont été rachetés au coût de $8.1
millions pour être subséquemment réaffectés, selon
les besoins, à l'approvisionnement des entreprises rentables du
territoire. Le ministère a également conclu un effort
spécial du côté de la restauration forestière et du
reboisement dans le but d'augmenter la productivité des forêts du
territoire qui sont actuellement utilisées à 95 p.c. de leur
capacité. Les travaux de restauration se poursuivent
parallèlement aux expériences de l'opération
dignité des groupements forestiers visant à découvrir une
formule rentable de cogestion, utilisation et amélioration des
ressources forestières d'arrière-pays.
Dans le secteur des pêcheries, sur $26.6 millions disponibles dans
l'entente, $8.1 millions ont été dépensés dans la
réalisation des programmes suivants: $2.6 millions pour le
développement de quatre parcs industriels de pêche et de cinq
points de débarquements sur le territoire. Ce programme vise à
mettre fin à l'éparpillement des entreprises de pêche en
les regroupant dans les parcs industriels modernes mais bien
équipés. De plus, $1.4 million ont été
dépensés pour les études visant à développer
la pêche et pour la promotion et la mise en marché des produits de
la pêche.
Finalement, $3,400,000 ont servi à subventionner la construction
de quinze navires de pêche.
Dans le secteur des mines, sur les $11,300,000 disponibles dans
l'entente, $9,600,000 ont été dépensés, dont
$7,800,000 dans la construction de la route des Monts McGerrigle, ce qui a
permis l'ouverture des
mines Madeleine et la création de 250 emplois directs en plus
d'ouvrir à la prospection une région riche en minerais, mais
difficile d'accès.
Enfin, $1,900,000 ont été consacrés à
l'exploration minière.
En ce qui a trait à la récréation, au tourisme et
au développement culturel, $19,500,000 des $30 millions prévus
dans l'entente ont été dépensés dans le cadre des
programmes suivants: $7,800,000 ont été dépensés
pour l'achat des terrains et le début de l'aménagement du parc
Forillon; $6,800,000 ont été investis dans les stations et les
étapes touristiques prioritaires du territoire; $2,500,000 ont
été investis dans les structures d'accueil comportant surtout des
équipements de loisir, de jeunesse, implantés par le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports; $2,400,000
ont été dépensés pour l'aménagement des
rivières à saumon et pour les stations piscicoles; enfin,
$733,000 ont été affectés à des aménagements
touristiques culturels, dont la restauration de sites, des monuments
historiques et la construction de musées régionaux.
Au chapitre du développement des affaires sur un budget de
$17,700,000 prévu dans l'entente, $3,900,000 ont été
dépensés. Il faut souligner toutefois que ce secteur n'existe
dans l'entente que depuis les amendements apportés en 1971.
Au point de vue des réalisations, $1,100,000 ont
été dépensés pour l'autodéveloppement des
entreprises de la région; $1,300,000 ont été investis dans
les activités complémentaires à l'implantation
d'entreprises; $813,400 ont été dépensés pour aider
à l'implantation de parcs industriels et finalement, $598,000 ont permis
d'amorcer le programme de relance de l'artisanat dans l'est.
En ce qui concerne l'aménagement urbain, sur les $36,700,000
prévus dans l'entente, $28,400,000 ont été
dépensés dans les programmes suivants: $1,200,000 ont
été investis dans la rationalisation de la structure urbaine;
$10,900,000 ont été dépensés à titre de
subventions aux infrastructures urbaines des centres de service du territoire;
enfin, $16,300,000 ont été investis dans l'aide à
l'habitation et ont résulté dans la construction de 850
unités de HLM réparties dans les principales villes du
territoire.
Dans le domaine des transports, des $113 millions prévus pour ce
secteur, $59 millions ont été dépensés dans le
cadre des programmes suivants: $7,700,000 ont été investis dans
la construction de routes panoramiques dans les zones de Percé, Carleton
et Mont-Saint-Pierre; $27,300,000 ont été investis dans la
réfection des routes 6 et 10, 112 milles de route; $21,300,000 ont
été consacrés aux liaisons maritimes et $2,200,000
à l'aménagement des aéroports de Mont-Joli et de
Gaspé.
En ce qui a trait au développement social, sur les $31,800,000
prévus pour ce secteur, $8 millions ont été
dépensés dans le cadre des programmes suivants: $3,200,000 ont
servi pour des programmes de réhabilitation, de valorisation, de
motivation des sans-emplois dans l'est, $2,600,000 ont été
dépensés comme incitation à l'urbanisation sous forme de
subvention, d'aide à la relocalisation pour les familles de dix
paroisses marginales et du territoire exproprié pour
l'aménagement du parc Forillon et finalement, $2,100,000 ont
été affectés à la mise en place d'équipement
de services sociaux et de santé.
Au titre du programme de formation générale et
professionnelle et de la mobilité de la main-d'oeuvre, programme
financé à 100 p.c. par le gouvernement fédéral,
$47,600,000 des $86 millions ont été dépensés.
Selon les prévisions du ministère de 1 Expansion
économique régionale, un surplus de $5,500,000 est prévu
en 1976 à ce secteur.
En ce qui regarde l'administration de la participation, un montant de
$5,300,000 a été dépensé sur un budget de
$13,100,000, soit $3 millions pour financer les structures provinciales de
l'exécution de l'entente; $1 million pour financer les structures de
consultation et de participation; $474,000 pour l'évaluation et la
programmation ainsi que $793,000 pour la formation et l'amélioration des
services administratifs.
Depuis 1968, les dépenses annuelles se chiffrent comme suit par
rapport à chacun des budgets annuels. En 68/69, sur le budget de
$7,800,000, il s'est dépensé $3,600,000 pour une performance de
45.7 p.c. En 69/70, sur un budget de $21 millions, il s'est
dépensé $11,200,000 pour une performance de 53.3 p.c.
En 70/71, sur un budget de $29,300,000, il s'est dépensé
$22,500,000 pour une performance de 76.8 p.c. En 71/72, sur un budget de
$54,100,000, il s'est dépensé $48,300,000 pour une performance de
89.3 p.c, et enfin, en 72/73, sur un budget de $65,600,000, il s'est
dépensé $62,300,000, pour une performance de 95 p.c.
Comme vous pouvez le constater, la performance de l'exécution des
programmes de l'entente a atteint un excellent niveau depuis 1971 et 1972, et
tout indique que ce rythme se maintiendra d'ici 1976. Cela s'explique tant par
une structure d'exécution bien rodée et efficace que par une
meilleure compréhension et une attitude plus positive de la population
eu égard aux programmes en marche.
En ce qui a trait au budget 73/74, la quasi-totalité sera
consacrée à la poursuite des programmes amorcés au cours
des années antérieures. Les principaux secteurs, à
l'intérieur desquels on retrouve le budget de l'ODEQ de $63,570,100 pour
cette année, sont: la Voirie: $22,800,000, soit 35.9 p.c. du budget; les
Affaires culturelles: $1,800,000, pour 3 p.c. du budget; Agriculture et
Colonisation: $3,400,000, pour 5.4 p.c. du budget ; Industrie et Commerce:
$7,600,000, pour 12 p.c. du budget; Richesses naturelles: $2,700,000, pour
4.2,p.c. du budget; Terres et Forêts: $4,300,000, pour 6.8 p.c. du
budget; Tourisme, Chasse et Pêche: $4,600,000, pour 7.2 p.c. du budget;
Affaires municipales: $4,300,000, pour 6.8 p.c. du budget; Affaire sociales:
$3,500,000, pour 5.6 p.c. du budget. Education: $4,700,000, pour 7.4 p.c. du
budget; Conseil exécutif: $2,900,00, pour 4.6 p.c. du budget; Travail et
Main-d'oeuvre: $300,000, pour 0.5 p.c. du budget; Communications: $200,000,
pour 0.3 p.c. du budget, et enfin, la Fonction publique: $200,000, pour 0.3
p.c. du budget.
M. le Président, je suis à l'entière disposition
des membres de la commission pour répondre à toute question
relative au budget 73/74.
M. GAGNON: Le ministre responsable de l'ODEQ vient de donner un
exposé de ce qui s'est réalisé en vertu de l'entente
Canada-Québec. Evidemment, il y aura, au cours des discussions des
crédits, des questions à poser, mais avant, en écoutant le
ministre parler des dépenses qui ont été faites
jusqu'à présent, et tenant compte également que cette
entente doit se terminer en 1975, puisqu'elle avait été
renégociée en 1971...
M. QUENNEVILLE: En 1976.
M. GAGNON: En 1976, pardon. ... il est à prévoir que des
sommes, dans différents domaines, seront encore disponibles et n'auront
pas été dépensées dans le champ d'activités
de l'Est du Québec. Je sais que le dimanche 3 juin j'imagine que
le ministre a été invité il y a une grande
assemblée à Matane qui sensibilisera le gouvernement sur la
nécessité de renégocier cette entente tenant compte
également, si ma mémoire est bonne, qu'Ottawa avait
déclaré, l'année dernière, que l'entente ne serait
pas négociée, qu'elle se terminerait en 1976 et que ce serait
tout.
Je crois que, pour la région que j'habite, cela serait
très malheureux. D'ailleurs, si le ministre me permet d'ouvrir une
parenthèse, je sais que le député de Gaspé,
Alexandre Cyr, a même transmis des communications à des personnes
disant que l'entente se terminait en 1976 et que le gouvernement ne
prévoyait pas le renouvellement de l'entente.
Je crois que cela serait malheureux si des millions sont encore
disponibles et que le gouvernement ne peut pas renégocier l'entente, et
non seulement la renégocier pour les sommes non dépensées,
mais la renégocier pour aller à nouveau chercher de l'argegent
afin que ce plan, qui a été mis en marche et qui, au tout
début, suivant les études qui ont été faites, et
dont le ministre a sans doute pris connaissance... Il était à
prévoir que ces études tenant compte de l'ampleur, de la
grandeur et de la profondeur de ces études non seulement il
était à prévoir qu'une somme de $420 millions devait
être dépensée, mais c'étaient des études
plutôt pour dépenser une somme d'environ $2 milliards. Si leader
du gouvernement était ici, il pourrait lui-même l'admettre parce
qu'il avait fait certains commentaires, vers 1965.
Il avait dit que les études qui avaient été faites
étaient beaucoup plus considérables que les sommes à
dépenser et qu'on en était rendu à une somme de $7
millions à $8 millions. Il s'était également
élevé contre une déportation énorme de gens et je
serais curieux de savoir quel est le nombre de personnes qui ont
été déménagées, soit dans des paroisses
marginales ou autres. Il est beaucoup moins considérable que dans le
petit fascicule dont le ministre avait fait mention lors de l'étude des
crédits de 68/69.
Alors, M. le Président, je suis certain que le ministre ne
néglige rien, qu'il sera en mesure de nous annoncer d'excellentes
nouvelles si les négociations ou des rapprochements n'ont pas
déjà été faits avec Ottawa parce qu'il est bon de
se préparer à l'avance. Surtout quand un gouvernement est
minoritaire, j'ai l'impression qu'il est beaucoup plus sensibilisé,
qu'il est toujours prêt à accepter des ententes. Je crois que le
moment serait peut-être bon pour les approches dans une nouvelle
négociation des sommes qui ne seront pas dépensées mais
également d'ajouter des sommes dont l'entente pourrait être
prolongée peut-être jusqu'en 1981.
Voilà les quelques remarques que j'avais à faire.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, pour répondre aux
questions de l'honorable député de Gaspé-Nord, je dois
dire que, cette année, nous avons fait à l'ODEQ, avec le
personnel de l'ODEQ, un travail extraordinaire qui est une budgétisation
de tous les montants jusqu'en 1976 de façon naturellement que le profil
des budgets aille diminuant jusqu'en 1976 au cas où, naturellement,
l'entente ne serait pas renouvelée de façon à diminuer
l'impact économique au cas où il n'y aurait pas de nouvelle
entente.
Je dois dire naturellement que nous prévoyons, à
l'intérieur de ce travail, dépenser toutes les sommes d'argent.
Si, dans un programme-moteur en particulier, il y a toujours une
possibilité, il restait quelques montants, advenant le cas où
l'entente ne serait pas renouvelée, il resterait toujours la
possibilité de dépenser ces sommes à l'intérieur de
la politique dont parlait le député de Bonaventure tantôt,
à savoir la nouvelle façon de procéder, la nouvelle
méthode préconisée par le ministère de l'Expansion
économique régionale.
Pour ce qui est du renouvellement de l'entente, je suis absolument
d'accord avec lui. Je pense bien que tous les députés de la
région souhaitent qu'en 1976 il y ait un renouvellement de l'entente.
Cela laisse supposer que la première entente a donné de bons
résultats puisqu'on en veut une deuxième. J'imagine facilement,
qu'étant donné que le fédéral, dans ces ententes,
défraye 75 p.c. des coûts grosso
modo, la réponse appartient naturellement au gouvernement
fédéral.
Pour ce qui est du gouvernement provincial, je ne peux pas m'engager
à l'avance mais je suis sûr d'une chose, c'est que nous sommes
bien prêts à reconsidérer une nouvelle entente en 1976,
à la fin de l'entente présente.
Remarquez bien qu'à la réunion de dimanche, je comprends
facilement que les gens de la région fassent des pressions pour se
préparer à l'avance pour demander le renouvellement de cette
entente. Je pense que c'est légitime pour eux. Nous n'avons absolument
aucune objection, au contraire.
M. GAGNON: Pour terminer ce que le ministre vient de dire, est-ce que le
ministre aurait objection, disons lors de la réunion de dimanche,
à dire qu'il a vu soit le conseil des ministres ou le premier ministre
et qu'il est prêt à former, je ne sais pas, un comité ou
quelque chose comme ça, et qu'il y aurait des discussions avec Ottawa,
pour préparer les discussions, quand le terrain est propice, je trouve
ça merveilleux.
M. QUENNEVILLE: Je suis bien prêt à prendre la suggestion
du député de Gaspé-Nord. Il n'en reste pas moins que,
lorsque je fais des déclarations, habituellement elles sont
véridi-ques.
M. GAGNON : Sauf pour les arénas. M. QUENNEVILLE: Voici...
M. GAGNON: Elle était véridique dans l'esprit du ministre.
C'est simplement entre parenthèses. Mais les faits n'ont pas
été les mêmes dans un autre ministère.
M. QUENNEVILLE: De toute façon.
Pour revenir à la question que vous avez posée, je vais
vous dire que je ne peux sûrement pas affirmer, moi, à la
réunion de dimanche, que le premier ministre ou le conseil des ministres
m'a mandaté pour dire que nous sommes en faveur du renouvellement de
l'entente.
Si jamais le conseil des ministres ou le premier ministre le faisait, je
le ferais sûrement avec plaisir. Je ne crois pas que je sois
mandaté dans ce sens.
M. BELAND: M. le Président, étant donné qu'il y ait
eu un travail d'une assez grande envergure, en pleine poussée, vers le
développement économique de cette région du Québec,
est-ce que l'on a un graphique quelconque pour donner des chiffres en ce qui
concerne l'émigration actuelle de la population ouvrière ou toute
autre, comparativement à ce qui existait avant que ces ententes
débutent, pour qu'il y ait un travail de positif qui se fasse dans le
Bas-Saint-Laurent?
M. QUENNEVILLE: II n'y a pas de chiffres officiels actuellement. Je peux
vous dire qu 'il y a un travail qui est en train d'être
complété à ce sujet. Aussitôt que les chiffres
seront disponibles, je me ferai sûrement un plaisir de les transmettre
aux députés.
M. BELAND: Est-ce que, en même temps, la compilation ou le rapport
qui sera soumis sera un rapport dans le sens le plus complet du mot, à
savoir ce qui a été fait de positif au point de vue de
l'augmentation de personnel dans diverses industries, de l'implantation
d'industries nouvelles et le reste? Est-ce que ce sera, en somme, un rapport
économique assez complet?
M. QUENNEVILLE: Oui. Naturellement, on a toujours eu l'impression qu'un
rapport comme celui-là faisait partie de l'évaluation du
programme de l'ODEQ, de l'entente. Alors, cela comprend justement les
statistiques que le député demande.
J'ai des chiffres ici qui ne sont peut-être pas aussi
disséqués ou décortiqués qu'on le voudrait mais
disons qu'en 1956 la population totale de la région du Bas-Saint-Laurent
et de la Gaspésie était de 343,714. Est-ce que vou voulez que je
vous donne les chiffres pour toutes les années? Je pense que je vais
vous donner ceux de 1971, ce sera suffisant?
M. BELAND: Oui, d'accord.
M. QUENNEVILLE: Elle était de 325,806 en 1971. Il y aurait une
diminution de 3.65 p.c.
M. BELAND: Est-ce que vous avez les statistiques comparatives, en
reculant d'autant d'années pour faire le pourcentage?
M. QUENNEVILLE: De 1956 à 1971.
M. BELAND: Oui, mais en reculant jusqu'à l'année 1956 et
même antérieurement, parce que le travail de coordination remonte
bien avant 1971, le travail positif j'entends; à ce moment-là il
peut peut-être y avoir eu une amélioration depuis quelques
années, c'est ce que j'essaierais de savoir.
M. QUENNEVILLE: Malheureusement, on n'a pas de chiffres
antérieurs à 1956.
M. BELAND: Au point de vue de l'agriculture, est-ce que le rapport qui
sera soumis comportera également une certaine quantité
d'éléments pouvant démontrer le cheminement au niveau
agricole dans les diverses productions?
M. QUENNEVILLE: Exactement.
M.GAGNON: Je voudrais faire une parenthèse. Est-ce que l'on va
discuter par ministère ou si l'on peut chevaucher? Moi, cela ne me fait
rien, c'est parce que j'aurais voulu prendre
la nomenclature qu'il y avait ici pour revenir sur les sujets. Je n'ai
pas d'objection...
M. QUENNEVILLE: Comme vous le voudrez, je suis à votre
disposition d'une façon ou de l'autre.
M. BELAND: J'arrive presque assez subitement ici, parce que
c'était mon collègue de Beauce qui était ici. Alors,
peut-être que vous vous êtes entendus sur un cheminement
quelconque. Je ne voudrais pas déroger à ce qui a
été convenu.
M. QUENNEVILLE: Non. Il n'y avait pas eu d'entente préalable. Je
dois vous dire cependant que cela comprendra exactement ce que vous demandez.
C'est une évaluation globale naturellement de tout le plan de l'Est.
M. BELAND: Par contre, il y a eu également, depuis
peut-être sept ou huit ans, des plans pilotes de diverse nature.
Strictement sur ces projets pilotes, est-ce que l'on a déjà une
accumulation valable ou palpable de chiffres qui peuvent être
donnés comme indicatif, par exemple, au point de vue de
l'amélioration dans divers secteurs plus que dans tel autre?
M. QUENNEVILLE: Je dois vous dire que l'évaluation que nous
faisons comprendra justement chaque programme, chaque projet et chaque
élément de programme dans les différents
ministères. Est-ce que cela vous va?
M. BELAND: Bon.
M. GAGNON: En vertu des travaux qui ont été
effectués, est-ce que le ministre pourrait nous dire quels sont les
montants qui ont été dépensés en vertu des
soumissions publiques? Ceux qui ont été dépensés en
vertu des travaux en régie? Ceux qui ont été
dépensés en vertu des contrats négociés? Les sommes
totales réparties de cette façon?
M. QUENNEVILLE: Mes officiers ici me disent que justement on n'a pas
cela sous la main, mais il est possible de sortir ces renseignements-là
et de vous les faire...
M. GAGNON: C'est peut-être bon de les obtenir pour avoir une
idée.
M. QUENNEVILLE: D'accord. Les officiers prennent note de cette
demande.
M. GAGNON: Je sais qu'au niveau de... plusieurs travaux ont
été donnés par contrats négociés.
J'étais un peu surpris, parce qu'Ottawa tenait mordicus à ce que
tous les travaux soient effectués à la suite de demandes de
soumissions publiques. Alors, c'est pour savoir quels sont les montants et
également à quels endroits ces travaux ont été
exécutés pour avoir une idée plus précise.
Maintenant, au niveau de la voirie... Evidemment cette année, je crois
que c'est une des années les plus considérables pour les
dépenses affectées aux travaux de la réfection des routes
et dont la majeure partie s'effectue dans Matapédia, Bonaventure,
Gaspé-Sud et quelques travaux à différents endroits dans
Gaspé-Nord, mais les grosses sommes sont peut-être
dépensées dans Matapédia, Gaspé-Sud et Bonaventure.
Non pas que j'en suis, parce que Gaspé-Nord a déjà eu une
bonne part à la suite de l'entente Canada-Québec qui
remplaçait le chemin de fer, je crois. C'est cela.
M. QUENNEVILLE: Les montants affectés cette année au point
de vue de la voirie se situent surtout dans les tronçons qui ont
déjà été commencés l'an dernier. Ce sont des
parachèvements, ni plus ni moins, des tronçons commencés
l'an dernier.
M. GAGNON: Dans ces comtés-là, j'en suis, parce
qu'à certains moments ce n'était pas un luxe quand on
considérait les routes. Alors, à ce moment-là, le ministre
est à peu près sûr que, lorsque l'entente sera
terminée, les sommes affectées à la voirie seront
dépensées.
M. QUENNEVILLE: Oui.
M. GAGNON: C'est très important que toutes ces sommes soient
dépensées.
M. QUENNEVILLE: C'est une de nos premières
préoccupations.
M. GAGNON: Maintenant, on parle des affaires culturelles. L'aide aux
affaires culturelles, cela se situe à quel niveau et de quelle
façon?
M. QUENNEVILLE: Vous savez sans doute qu'il y avait un programme qui
jusqu'à un certain point était administré par la centrale
d'artisanat. Ce programme a commencé en septembre dernier, après
une entente avec les artisans de l'Est du Québec et on prévoyait
la formation d'une corporation exclusivement gas-pésienne, comme le
veulent les principes du BAEQ, à savoir que les affaires des
Gaspésiens doivent être gérées par les
Gaspésiens. Alors, on avait prévu, à ce moment-là,
la formation de cette corporation. Elle a été formée au
cours de l'automne, nous avons mis fin à l'entente entre le
ministère des Affaires culturelles et la centrale d'artisanat au mois de
décembre. On avait 90 jours d'avis à donner et, le 31 mars,
l'entente était définitivement abolie entre le ministère
des Affaires culturelles et la centrale d'artisanat. Elle a été
remplacée depuis par un nouveau protocole d'entente entre la Corporation
des artisans créateurs de l'est et le ministère des Affaires
culturelles. Alors, on me dit qu'actuellement, ils sont en train de se
restructurer à partir du travail et des équipements
déjà en place, ce qui est l'oeuvre de la centrale d'arti-
sanat, à partir des CREA qui existent, de façon à
ne pas perdre ce qui a été fait déjà.
M. GAGNON: En vertu des pouvoirs que le ministre a dans cette entente,
est-ce qu'il pourrait apporter une aide financière aux centres culturels
qui ont été construits dans la région qui sont un peu
abandonnés, ou du moins pour l'implantation de bibliothèques?
J'ai présent à la mémoire ici un projet merveilleux. Le
père Provost à Cap-Chat organise une bibliothèque avec un
projet fédéral. Là, il y a de la mésentente. Au
ministère des Affaires culturelles, on refusait disant qu'Ottawa
s'immisçait, mais tout de même, Québec ne donne rien et
Ottawa a donné quelque chose. Alors, en quatre mois, 45,000 livres se
sont accumulés dans une bibliothèque municipale à
Cap-Chat, qui est une bibliothèque gaspésienne, vu le nombre
considérable... Je ne sais pas si, à l'intérieur de sa
juridiction, le ministre, s'il avait une demande, pourrait considérer
semblable demande à l'intérieur des crédits de $1,200,000.
Je crois que ce serait merveilleux, surtout si le ministre tenait compte qu'il
faut qu'il y ait un centre culturel dans la région. Cela permettrait une
animation, une vie au centre culturel, parce que là, cela sert
plutôt d'hôtel de ville.
M. QUENNEVILLE: Voici, d'abord il faut dire une chose, c'est que le
ministre responsable de l'ODEQ n'a qu'un rôle de coordination. La plupart
des projets, naturellement, sont justifiés. Je ne dis pas que le
vôtre ne l'est pas, je ne connais pas le projet d'une manière
autre que celle que vous venez de décrire. Le projet doit être
soumis au ministère des Affaires culturelles qui est le maître
d'oeuvre. Pour autant que ceci satisfait à la planification
établie et que les sommes affectées à ce projet se
retrouvent à l'intérieur du budget, nous n'avons absolument pas
d'objection. Maintenant, je peux vous dire que tous ces projets, une fois
acceptés par nous, doivent être aussi soumis au comité de
liaison et la partie fédérale donne son accord ou ne le donne
pas. C'est à ce moment-là que l'on peut concrétiser les
projets qui nous sont soumis. Mais il faut d'abord qu'ils soient
acceptés par le ministère des Affaires culturelles.
M..GAGNON: Ah bon! C'est nécessaire, ça. Très
bien.
Maintenant, l'Agriculture et la Colonisation. Tout dernièrement,
le ministre et peut-être le leader parlementaire a dû
recevoir un télégramme, tout tout récemment, du
secrétaire de l'APA de notre région, M. Jobin, se plaignant que
les sommes qui avaient été affectées au regroupement des
fermes qui apparaît cette année dans le budget de l'ODEQ ont
été diminuées d'une façon considérable. J'ai
reçu ce message. Je viens de lui téléphoner, il y a
à peu près vingt minutes. J'ai dit: J'aimerais obtenir des
informations supplémentaires. Il m'a dit que l'ODEQ se plaignait que le
ministère de l'Agriculture ne dépensait pas toutes les sommes qui
avaient été affectées au rachat des terres.
M. QUENNEVILLE: On ne se plaint pas de ça...
M. GAGNON: Je vous dis ce que le monsieur m'a dit, que l'ODEQ se
plaignait que les sommes affectées au rachat des terres dans les budgets
antérieurs n'avaient pas été entièrement
dépensées. Il venait à la conclusion que le budget de
$1,500,000 n'ayant pas été entièrement
dépensé, on devait en retrancher $600,000 et verser ça
dans d'autres domaines. L'APA se plaint amèrement que ça va
causer des préjudices parce que l'ODEQ, au niveau de l'agriculture...
Lors des études on a précisément mis l'accent sur le fait
que les fermes étaient beaucoup trop petites et que, s'il y avait
rentabilité des fermes et si l'agriculture devait survivre et être
rentable, à ce moment-là, il fallait faire le regroupement des
fermes. Si on a mis l'accent sur cette chose, avec la collaboration de l'UCC et
qu'aujourd'hui on retire presque la moitié du budget, il y a deux
façons de voir ça. L'ODEQ considère que ce projet ne donne
pas ce qu'il en attendait ou que le ministère de l'Agriculture ne fait
pas son devoir ou que les cultivateurs n'apportent pas leur collaboration
à la réalisation du projet. J'aimerais que le ministre nous donne
des explications.
M. QUENNEVILLE: D'abord, je pense que le député de
Gaspé-Nord a absolument raison en disant que depuis quelques
années le ministère de l'Agriculture ne parvient pas à
dépenser toutes les sommes d'argent à l'intérieur des
projets qu'on nous a soumis, qui correspondaient à la planification et
que nous avons acceptés.
En particulier le programme d'aménagement foncier, je peux vous
dire que ça n'a pas fonctionné. On est absolument d'accord
là-dessus; certainement il ne peut fonctionner que sur la recommandation
du CRD et, naturellement, à la lumière de ces faits,
qu'effectivement les sommes ne sont pas dépensées, nous avons
pensé réaffecter ces sommes à d'autres programmes qui,
ceux-là, fonctionnent. Nous croyons que, pour arriver à avoir
réellement un programme qui pourrait fonctionner au point de vue du
réaménagement foncier, il aurait absolument fallu un organisme
d'aménagement foncier qui n'a jamais existé. Malheureusement,
remarquez bien qu'on est les premiers à le déplorer, parce que
nous avions confiance en ce programme et tout ce que nous demandions,
c'était que ça fonctionne.
L'organisme en question n'a jamais été créé
et je pense bien que c'est la raison pour laquelle les montants n'ont pas
été dépensés.
M. GAGNON: Cet organisme devait être créé
par l'ODEQ. Evidemment, c'est lui qui a les sommes.
M. QUENNEVILLE: Je ne crois pas que ce soit par l'ODEQ.
M. GAGNON: Par qui? Par le ministère?
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse, c'est par le ministère. Encore une
fois, nous ne jouons qu'un rôle de coordination et ce n'est pas le
rôle de l'ODEQ de créer des organismes comme celui-là. Cela
appartient plutôt au ministère de l'Agriculture.
M.GAGNON: Alors, quand il y a diminution de crédits, est-ce qu'un
ministère peut s'y opposer, soit pour diminuer le budget, soit pour
l'augmenter?
M. QUENNEVILLE: II peut s'y opposer mais je dois vous dire que nous,
lorsque nous effectuons des coupures à l'intérieur du budget d'un
ministère en particulier, nous ne le faisons pas sans raison et nous
avons de bonnes justifications, de bons arguments à apporter. Je peux
vous dire que chaque fois, nous rencontrons les autorités des
ministères, nous discutons avec elles.
Naturellement, nous en venons à une entente entre l'ODEQ, et le
ministère qui assure la coordination dans ce cas-là.
M. GAGNON: Si je comprends bien le ministre, si les sommes sont
dépensées cette année et qu'il semble en manquer, l'an
prochain, il s'assure que le budget pourra être augmenté et il
veut rassurer les autorités de l'APA et de la région du
Bas-du-fleuve et de la Gaspésie.
M. QUENNEVILLE: Assurément. Je peux vous dire qu'à partir
du moment où c'est justifié, nous ne demandons pas mieux,
naturellement, que d'affecter les sommes aux fins pour lesquelles elles ont
été prévues.
M. BELAND: La partie des budgets qui est dirigée vers
l'agriculture et qui, effectivement, n'est pas dépensée, vers
quelle autre région de la province est-elle dirigée?
M. QUENNEVILLE: Pour répondre au député, je
voudrais d'abord dire que cela ne peut pas être dépensé en
dehors de la région. Il faut nécessairement que ce soit
dépensé à l'intérieur du territoire
déterminé par l'entente. Je dois vous dire aussi que,
nécessairement, ces montants sont affectés à d'autres
programmes et parfois dans d'autres ministères aussi à cause
d'une clause contenue dans la négociation en 1971 à l'effet de la
transférabilité des fonds, soit d'un programme à l'autre,
ou même encore d'un ministère à l'autre, de façon
à pouvoir avoir une meilleure performance. C'est une des raisons
sûrement pour lesquelles nous avons cette année une performance de
95 p.c, ce qu'il est assez difficile de dépasser.
M. BELAND: En ce qui a trait à ces montants mis à la
disposition de l'agriculture soi-disant pour l'achat de terres, est-ce que cela
va strictement pour ça ou si ça peut servir, par exemple,
à stimuler une production quelconque?
M. QUENNEVILLE: Non. Normalement les programmes sont très bien
définis et cela n'implique pas de stimulation à ce
moment-là. Il s'agit d'un programme, tout simplement, du
réaménagement foncier qui peut peut-être avoir comme effet
d'entrafnement, une stimulation. Ce n'est pas impossible non plus. Disons que
le programme est bien défini par le ministère et que c'est
à l'intérieur de ce programme que nous affectons des sommes.
M. BELAND: A l'intérieur de ce réaménagement
foncier, est-ce que l'on tient compte d'un certain minimum d'acres en culture
à...
M. QUENNEVILLE: Rentable.
M. BELAND: ... annexer à d'autres fermes à culture
herbagère ou à culture forestière? Est-ce que l'on tient
compte également de cet autre facteur? Si je me rappelle bien, il y a
des projets dans le Bas-Saint-Laurent pour implanter d'une façon plus
intensive les fermes forestières comme telles. Est-ce que ce programme
de rachat des terres, on le voit travailler sur les deux plans ou si ça
se limite à l'agriculture proprement dite?
M. QUENNEVILLE: D'une façon générale, pour
être accepté, chaque élément de ces programmes doit
être rentable. C'est forcément le premier critère que l'on
regarde.
M. BELAND: Oui.
M. QUENNEVILLE: Deuxièmement, il faut dire qu'à
l'intérieur de ce programme nous payons les frais de rachat des
désuétudes, d'abord, et les frais de notaire et, en plus,
naturellement, dans certains cas, le rachat des terres lorsqu'il y a des
options d'achat là-dessus. Ce sont les trois éléments que
l'on regarde en plus de la rentabilité. Mais, au point de vue
administratif, ce sont les prêts qui sont couverts par le programme.
M. BELAND: Très bien.
M. GAGNON: Au ministère de l'Industrie et du Commerce, il y a
$7,500,000. Est-ce que ces sommes sont affectées simplement à la
construction de chalutiers? Je comprends qu'il y a eu également des
sommes affectées pour des parcs industriels, au regroupement des
industries de pêche.
M. QUENNEVILLE: Cabano n'est pas là-dedans?
M.GAGNON: Cabano n'est pas là-dedans? M. QUENNEVILLE: Oui. M.
GAGNON: Cabano?
M. QUENNEVILLE: Cabano est là-dedans et les parcs industriels
aussi, et les infrastructures au point de vue industriel.
M. GAGNON: Au ministère de l'Industrie et du Commerce,
évidemment, on ne retrouve pas de subventions à des industries de
pêche de la région. Est-ce que la plupart des sommes sont
affectées surtout à l'immobilisation?
M. QUENNEVILLE: Vous avez ici les équipages de terre, le complexe
de Paspébiac, le complexe industriel de pêche, la promotion des
produits de la pêche, la diversification de la pêche, les
subventions aux constructions de navires. L'immobilisation, en fait, se
totalise à $1,200,000 pour les complexes industriels de pêche et
à $221,400 dans le projet de diversification de la pêche.
M. GAGNON: On dit que Cabano est là-dedans. A Cabano, le
coût qui apparaît et qui va s'accrocher au problème de
Cabano est simplement au niveau des études? Ou de quelle façon
les sommes affectées à Cabano ont-elles servi?
M. QUENNEVILLE: II s'agit d'infrastructure à ce
moment-là.
M. GAGNON : D'infrastructure?
M. QUENNEVILLE: On paye une partie des $4.7 millions.
M. GAGNON: Est-ce que le ministre est en mesure de dire que le projet va
assez bien?
M. QUENNEVILLE: Encore une fois, je dois vous dire que le rôle du
ministre responsable de l'ODEQ est un rôle de coordination. La
maîtrise d'oeuvre relève toujours du ministre de l'Industrie et du
Commerce. Il serait en mesure de vous répondre d'une façon plus
précise. Tout ce que nous pouvons faire est de voir à ce que les
sommes d'argent soient disponibles à l'intérieur d'un projet qui
a été accepté.
M. GAGNON: Le ministre dit quelque chose. Hier, au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, j'ai voulu m'enquérir au
sujet de certains travaux qui sont effectués par l'ODEQ. Alors, le
ministre a dit: C'est l'ODEQ. Vous pourrez le lire au journal des
Débats: Voici, cela est effectué par l'ODEQ, vous pourrez
demander de quelle façon cela a été effectué.
Alors, j'ai dit: Ecoutez, c'est le minis- tère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche qui demande des soumissions publiques, qui fait des plans
et devis et c'est lui qui est exécutant. Je suis convaincu qu'à
l'ODEQ le ministre va nous dire: Allez voir au ministère où l'on
fait...
M. QUENNEVILLE : Vous me demandez si cela va bien dans le cas de
Cabano?
M. GAGNON: Je vous ai demandé si vous êtes au courant du
projet?
M. QUENNEVILLE: Je ne peux pas vous dire ce qui en est...
M. GAGNON: Absolument pas, simplement pour dire, nous, on vous offre
tant d'argent...
M. QUENNEVILLE: Exactement. C'est notre rôle d'ailleurs.
M. GAGNON: ... c'est de l'infrastructure, on prend ces sommes pour les
services d'acqueduc, d'égouts, de construction de routes.
M. QUENNEVILLE: Les infrastructures industrielles dans ce
cas-là.
M. GAGNON: C'est cela. Alors, cela veut dire que ce ne sera
peut-être pas dépensé si le projet ne se réalise
pas?
M. QUENNEVILLE: Voici, attendez une minute! Aussi longtemps que l'on n'a
pas d'indication à l'effet qu'il ne sera pas
dépensé...
M. GAGNON : Ce que je veux dire c'est que, tant que vous ne serez pas
sûr que le projet sera une réalité, l'ODEQ ne permettra pas
que les travaux débutent.
M. QUENNEVILLE: C'est sûr, c'est évident.
M. GAGNON: Alors, je ne sais pas si mon collègue...
Alors, on passe aux Richesses naturelles.
M. BELAND: Quel est l'éventail au niveau des Richesses
naturelles? Est-ce que l'on peut avoir une idée de ce que cela comporte?
Il y a quand même un montant de $5,340,000. Est-ce que l'on peut avoir un
éventail...
M. QUENNEVILLE: D'abord, il y a l'analyse des nappes d'eau souterraines,
$15,000; les routes d'accès aux mines, $250,000; la délimitation
des gîtes minéraux, $150,000...
M. BELAND: M. le Président, je m'excuse. Routes d'accès
aux mines, quelles mines?
M. QUENNEVILLE: Les mines Madeleine. C'est la route, les travaux...
M. GAGNON: De Gaspé-Nord.
M. QUENNEVILLE: D'accord.
M. GAGNON: Quand le ministre dit que cela a donné de l'emploi
à 250 personnes à la mine, où a-t-il pris ces
chiffres?
M. QUENNEVILLE: On a pris cela naturellement au niveau du
ministère. Ce n'est pas notre rôle d'aller dénombrer les
emplois. On prend le rapport du ministère de la Main-d'Oeuvre.
M. GAGNON: C'est parce qu'il y a un écart de 25 p.c. à 30
p.c. avec la réalité. Les mines Madeleine emploient environ 190
personnes actuellement et l'on donne 250. Evidemment, cela paraît bien.
Cela se situe dans les 100,000...
C'est parce que l'on fait mention que c'est directement,
c'est-à-dire à la mine. A tout événement, c'est
seulement pour faire une...
M. QUENNEVILLE: De toute façon, je tiendrai compte de la
correction du député.
M. GAGNON: ... on croque cela tranquillement.
M. QUENNEVILLE: Est-ce que je peux continuer? Les travaux
géologiques pour $900,000 ; les procédés extractifs pour
$30,000 ; l'hydrogéologie pour $35,000... Est-ce que vous voulez que je
continue?
M. BELAND: Oui, allez.
M. QUENNEVILLE: Un mur de soutènement dans la zone de
Percé pour $400,000; la lutte contre l'érosion
côtière pour...
M. BELAND: M. le Président, je m'excuse. Est-ce que vous pourriez
préciser l'endroit du mur de soutènement?
M. QUENNEVILLE: A Percé même.
M. GAGNON: L'érosion du fleuve ou d'une rivière?
M. QUENNEVILLE: L'érosion du fleuve.
Lutte contre l'érosion côtière, $100,000;
l'aménagement de la rivière aux Saumons, $400,000; le barrage
Morin, $450,000.
M. GAGNON: C'est parce que le ministre a un livre extrêmement
intéressant. Je ne pense pas qu'il ait objection à transmettre
aux députés, comme par les années passées, je
crois, toute la nomenclature des projets qui s'insèrent dans la
dépense des millions de dollars. C'est parce que l'on a souvent des
demandes dans nos comtés, des gens qui s'informent.
M. QUENNEVILLE: Pour l'information du député de
Gaspé-Nord, disons que je dois convoquer les députés dans
ce territoire pour leur donner, d'abord...
M. GAGNON: Pas un dimanche?
M. QUENNEVILLE: Non, on fera cela...
M. GAGNON: Sur semaine, comme tous les...
M. QUENNEVILLE: Alors, on fera ça sur semaine et je pense bien
que tout le monde sera là et on sera en mesure de donner beaucoup plus
d'explication.
M. GAGNON: Très bien.
M. QUENNEVILLE: J'espère bien que, cette fois-là, le
député sera là.
M. GAGNON: J'étais là.
M. QUENNEVILLE: Non, non.
M. GAGNON: J'étais là. Il y a une fois où nous
avions été convoqués par le ministère, oui, je
crois que le ministre Tessier nous avait convoqués, mais malheureusement
il y a eu une tempête et la voirie n'a pas été capable
d'ouvrir les chemins. Je m'en souviens d'ailleurs. Juste une
parenthèse.
Terres et Forêts. Que le ministre nous donne donc, d'une
façon assez rapide ça permettra peut-être bien des
questions le programme qui permet la dépense de $4 millions.
Grosso modo, pas les petites dépenses.
M. QUENNEVILLE: Bien, grosso modo.
M. GAGNON: II y en a pas mal.
M. QUENNEVILLE: II y a du stock pas mal.
M. GAGNON: D'abord, ça se situe à quel niveau, dans le
reboisement forestier, dans les chemins de construction?
M. QUENNEVILLE: Forêt domaniale, ferme forestière, les
seigneuries, complexe forestier, forêt de démonstration,
expérimentation et recherche, amélioration aux
pépinières, plans de zone et études connexes, reboisement
et travaux connexes, restauration forestière et forêt publique,
sylviculture, terrain privé, réaménagement des paroisses
à vocation indéterminée et groupements forestiers.
M.GAGNON: Au niveau des Terres et Forêts, je ne sais pas si le
ministre a pensé d'établir une politique qui aurait bien du sens,
c'est que l'ODEQ, à un moment donné, intéresserait les
cultivateurs, pour les terrains non cultivables sur leur ferme, à faire
la plantation des arbres. Et à ce moment-là, non pas que l'ODEQ
serait appelé à payer tout de suite, mais elle pourrait attendre,
peut-être un an même, afin de savoir s'il y a eu plantation. Un
officier pourrait se rendre sur les lieux constater ce qui s'est fait de
la part du cultivateur et je crois qu'à ce moment-là vous
rendriez service. D'abord, vous permettriez aux cultivateurs de pouvoir faire
la plantation dans son terrain qui n'est à peu près pas
cultivable ou près des montagnes; deuxièmement, ce serait pour
lui un revenu; troisièmement, ce serait un excellent placement parce
qu'on fait de la plantation dans les forêts domaniales. Evidemment, ce
sont les compagnies qui vont couper le bois, qui vont tirer les profits. Mais
je crois que, pour les cultivateurs, ce serait une excellente motivation et je
suis d'accord qu'il y ait des normes bien décrites, bien placées
de façon à ce qu'on ne se réveille pas avec un
embouteillage ou avec une dépense qui ne serait pas
méritée.
M. QUENNEVILLE: La suggestion du député de
Gaspé-Nord est sûrement excellente puisque ça se fait
depuis 1968, on donne $10 l'acre et on fournit en même temps les plants
pour chaque cultivateur.
M. GAGNON: Dix dollars l'acre? M. QUENNEVILLE: C'est ça.
M. GAGNON: Je suis cultivateur et je n'en ai jamais reçu, j'en ai
reçu une fois.
M. QUENNEVILLE: Je remercie quand même le député de
son excellente suggestion.
M. GAGNON: Je remercie le ministre de me le dire, ça fait cinq
ans que j'en plante et j'ai reçu $20 une année.
M. QUENNEVILLE: II aurait peut-être fallu faire des demandes, par
exemple.
M. GAGNON: Non, c'est le fonctionnaire du ministère des Terres et
Forêts qui me donne les arbres pour planter, 1,000, 2,000, parce que j'ai
la ferme paternelle et j'ai travaillé dessus depuis de nombreuses
années.
M. QUENNEVILLE: Vous n'avez pas été payé $10
l'acre?
M. GAGNON: J'ai été payé $10 l'acre pour une
année, mais depuis quatre ans, cinq ans, je fais de la plantation
à différents endroits et je n'en ai jamais réentendu
parler. Ce n'est pas pour moi, je n'en souffre pas, d'ailleurs le ministre
admettra que $10 l'acre, c'est peu.
M. QUENNEVILLE: C'est peut-être peu, mais c'était
naturellement l'étude qui avait été instituée
à ce moment-là...
M. GAGNON: J'ai eu quelque chose.
M. QUENNEVILLE: ... mais la suggestion est excellente et on demandera
d'ailleurs aux fonctionnaires du ministère des Terres et
Forêts...
M. GAGNON: De réétudier.
M. QUENNEVILLE: ... d'aller corriger la situation chez vous.
M. BELAND: Justement à ce sujet-là, en vertu du programme
même, est-ce que vous avez un personnel pour aller planter ces arbres ou
si c'est laissé à l'engagement de la compagnie ou du
propriétaire privé qui possède le terrain ou si c'est en
vertu, par exemple, du programme pour assistés sociaux ou quelque chose
comme ça?
M. QUENNEVILLE: On me répond là-dessus que ce sont
justement des planteuses mécaniques du gouvernement.
M. BELAND: Ah bon! Mais même sur petite parcelle?
M. QUENNEVILLE: Oui, mais il faut quand même naturellement qu'on
prenne une superficie de tant d'acres. Autrement, si un gars veut avoir dix
pieds par vingt pieds, je ne pense pas que ce serait justifié.
M. BELAND: C'est pour ça que je vous pose la question, parce
qu'étant donné que vous avez souligné: et sur terrain
privé, à ce moment-là, ça présuppose qu'il y
a...
M. QUENNEVILLE: Un certain nombre d'acres.
M. BELAND: ... des petites parcelles ici et là.
M. QUENNEVILLE: Non, ça prend nécessairement au
départ un certain nombre d'acres pour que l'on puisse envoyer une
planteuse mécanique.
M. BELAND: Et dans les normes, quel est le minimum requis?
M. QUENNEVILLE: Cela dépend de la demande du cultivateur ou de
l'individu en question. Il n'y a pas de minimum fixé et, si le nombre
est réellement petit, ça peut être planté à
la main à ce moment-là, mais si c'est considérable, c'est
la planteuse mécanique..
Est-ce que l'on pourrait supposer 50 et plus?
M. QUENNEVILLE: On me dit qu'il y a des normes là-dessus;
malheureusement on ne connaît pas les normes. Cela dépend du
ministère qui définit ces normes.
M. BELAND: Au niveau de la sylviculture proprement dite, parce que vous
avez souligné qu'il y avait un travail d'aménagement sylvicole,
dans cet aménagement combien cela fait-il d'acres? Est-ce que c'est la
deuxième année que
nous venons de terminer dans ce programme ou est-ce que cela fait plus
longtemps que cela?
M.QUENNEVILLE: Cela fait depuis 1968. M. BELAND: D'accord.
M. GAGNON: Pour le Tourisme, la Chasse et la Pêche, le ministre
pourrait-il expliquer la dépense de $4,600,000, surtout les principaux
points?
M. QUENNEVILLE: Oui, monsieur.
M. GAGNON: On a des questions à poser.
M.QUENNEVILLE: Voici le détail de ces dépenses:
Spécialistes en récréation et tourisme, $287,000;
étapes et stations touristiques, $1,403,500; zone de Percé,
$650,000; zone de Carleton, $125,000; zone de Mont-Saint-Pierre, il n'y a rien
pour cette année; le parc Témiscouata, $100,000; le parc des Chic
Chocs, $200,000; le parc du Bic, $900,000; Fort Prével, $400,000;
équipement de loisirs de jeunesse, il n'y en a pas; promotion
touristique, $500,000; rivière à saumon, aucun montant de
prévu ; les piscicultures, $34,500.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a plusieurs fermes piscicoles?
M. QUENNEVILLE: II y en a deux actuellement, si je ne me trompe pas.
M. BELAND: A quel endroit sont-elles situées?
M. QUENNEVILLE: II y en a une dans le bout de Rivière-du-Loup et
une à Matane.
M. BELAND: Quels sont les poissons? Est-ce que ce sont des truites, des
saumons? C'est quoi exactement, ces poissons?
M. QUENNEVILLE: C'est exclusivement de la truite.
M. BELAND: Exclusivement de la truite. Est-ce que c'est
complètement écoulé dans la région ou si cela
permet un écoulement autre que dans la région du
Bas-Saint-Laurent?
M.QUENNEVILLE: Disons que le projet a commencé l'an dernier. Il
n'est pas question d'écoulement du produit pour le moment.
M. BELAND: D'accord.
M. GAGNON: On s'est plaint qu'aux rivières à saumon,
l'année dernière, on avait fait des virements de fonds puisqu'on
devait aménager des rivières à saumon de Cap-Chat et
Sainte-An-ne-des-Monts et que des sommes très considérables
avaient été bifurquées à d'autres endroits.
D'ailleurs, pas plus tard qu'il y a sept ou huit jours, l'ancien
président du CRD, M. Jourdain, avait fait des remarques assez violentes
à ce sujet et on voulait savoir où les sommes qui étaient
censées être affectées aux rivières à saumon
avaient été engagées.
M. QUENNEVILLE: Le renseignement qu'on me donne à cet effet,
c'est qu'effectivement le million auquel vous faites allusion a
été dirigé plutôt dans les budgets de la
pisciculture de l'Anse-Pleureuse et de la pisciculture de Gaspé.
M. GAGNON: Mais c'est dire que cette somme de $1,000,000 devait
être affectée aux rivières dans la préparation de
vos budgets de l'année dernière.
M. QUENNEVILLE: Oui, mais c'est affecté aux rivières quand
même, parce que c'est en vue de la production du saumoneau.
M. GAGNON: D'accord...
M. QUENNEVILLE: On parlera des rivières par la suite.
M. GAGNON: C'est parce qu'on dit que, dans la préparation de
votre programme, l'année dernière, il était
spécifié que c'était pour l'aménagement des
rivières, soit la construction de...
M. QUENNEVILLE: C'est un aménagement des rivières...
M.GAGNON: Je veux savoir si c'est exact que dans la préparation
de votre budget de l'année dernière, cela devait être
affecté directement aux rivières de Cap-Chat et
Sainte-Anne-des-Monts.
M. QUENNEVILLE: On n'avait pas prévu à ce
moment-là, du côté du tourisme, dans le budget du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
l'aménagement de la rivière de Sainte-Anne-des-Monts ni de la
rivière de Cap-Chat. Les seuls aménagements qui se faisaient au
niveau de la rivière de Sainte-Anne-des-Monts relevaient plutôt du
ministère des Richesses naturelles. Ils vont se faire d'ailleurs.
M. GAGNON: C'est dire que les déclarations qui ont
été faites la semaine dernière dans les journaux de la
région à savoir que cette somme de près de $1,000,000 qui
devait être affectée aux rivières et qui aurait
été affectée ailleurs n'étaient pas bonnes,
conformément au programme de l'année dernière.
M. QUENNEVILLE: C'est cela.
M. GAGNON: L'information n'était pas exacte.
M. QUENNEVILLE: Non.
M. GAGNON: Je crois que l'ODEQ se propose également de faire la
construction de motels, via le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche et a certaines sommes pour la construction de motels à
Percé.
M. QUENNEVILLE: Nous aidons tout simplement à la construction,
nous n'allons pas plus loin que ça, nous donnons une subvention par
unité de motel de $1,500. Il y a quatre sites déterminés
pour cette année. Naturellement, nous prévoyons... le
ministère maître d'oeuvre dans ce cas-là est le
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. BELAND: Mais c'est une aide, en quelque sorte, du genre des
subventions aux entreprises privées, aux propriétaires comme
tels?
M. GAGNON: Non, pas n'importe où, aux endroits
désignés par le ministère.
M. QUENNEVILLE : C'est ça, les étapes touristiques
prioritaires.
M. BELAND : Aux endroits dits de villégiature.
M. GAGNON: Cela crée certains problèmes. Je connais bien
la Gaspésie pour y demeurer depuis toujours, chaque endroit de la
Gaspésie a du tourisme. Mais lorsque le ministère je ne
suis pas contre ça à condition qu'il y ait une certaine
planification dirige des sommes et surtout donne des avantages
financiers à ceux qui peuvent construire des motels comme ceux dont on
vient de parler, les autres endroits et les gens qui voudraient construire des
motels sont très défavorisés et ils ne peuvent plus faire
face à la concurrence parce que, dans nos régions, le coût
du transport s'ajoute à celui des matériaux, ce qu'on n'a pas ici
à Québec, la main-d'oeuvre est moins spécialisée,
c'est plus dispendieux. Je ne sais pas si l'ODEQ envisage une telle
étude à brève échéance.
M. QUENNEVILLE: Pour répondre à la question du
député de Gaspé-Nord, nous avons suivi la planification,
autrement il ne sert à rien de faire de la planification si on ne la
suit pas. C'est la raison pour laquelle le programme a débuté en
s'adressant aux quatre centres prioritaires. Nous prévoyons dans les
années subséquentes pouvoir étendre ça à
d'autres centres et nous sommes absolument d'accord avec vous quand vous dites
qu'autour de Gaspé, de la péninsule, il y a plusieurs centres
touristiques. Mais forcément, il fallait quand même commencer par
des endroits prioritaires, selon la planification, c'est ce que nous avons fait
et le budget affecté à cela cette année a
été de $500,000. Nous prévoyons pour l'an prochain, si
c'est possible, par le biais du ministère de l'Industrie et du Commerce,
pouvoir dépenser davantage et affecter des sommes à d'autres
centres qui ne sont pas prioritaires nécessairement.
M. BELAND: Mais est-ce qu'il y a une évaluation comme telle de
tout le territoire au point de vue du développement touristique? Est-ce
qu'il y a toujours quelqu'un qui travaille à ce palier afin de pouvoir
étendre ce travail ou ouvrir d'autres domaines?
M. QUENNEVILLE: C'est le rôle du coor-donnateur du
ministère à ce moment-là. En fait, nous, encore une fois,
nous faisons respecter la planification et nous voyons à ce que les
sommes soient au moins disponibles.
M. GAGNON: Je ne sais pas si le ministre...
M. FORTIER: M. le Président, est-ce que je pourrais aussi
mentionner un fait. Autour du parc Forillon, à l'entrée du parc
Forillon, il y a évidemment des localités qui n'ont pas de
service d'aqueduc et d'égouts, mais est-ce que ces gens peuvent
anticiper que, dans un avenir rapproché, ils pourront avoir les
mêmes infrastructures que les autres endroits désignés?
M. QUENNEVILLE: Oui, exactement, M. le député de
Gaspé-Sud, je dois vous dire que nous admettons que c'est quand
même un critère qui entre en ligne de compte dans
l'appréciation, mais il n'en reste pas moins qu'aux
Iles-de-la-Madeleine, il y a exactement le même problème et que
c'est un centre prioritaire. Il a fallu procéder et étendre les
services graduellement. Ce ne sera pas une objection majeure, si vous voulez,
à la possibilité pour Cap-des-Rosiers, en particulier, de
profiter de ce programme-là.
M. FORTIER: C'est-à-dire que si les gens, par exemple, ont un
aqueduc privé qui fonctionne très bien, ont suffisamment d'eau,
ils pourront dans un certain temps profiter eux aussi des sommes d'argent qui
seront allouées.
M. QUENNEVILLE: Exactement, pour autant que, naturellement, ce n'est pas
un coût exorbitant.
M. FORTIER: Non, non.
M. GAGNON : Le ministre lit probablement comme nous les articles de
journaux. J'en ai ici. Je ne sais pas s'il pourrait nous donner plus
d'explications sur la formation d'une compagnie concernant la construction de
motels qui se serait faite sans soumissions publiques?
M. QUENNEVILLE : Je vais vous donner pas mal de détails
là-dessus, parce que ça fait plusieurs fois d'ailleurs que j'en
parle. Malheureusement, j'ai donné tous ces détails lorsque vous
n'étiez pas en Chambre. Je voudrais vous dire ce qui s'est passé
exactement.
Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche avait
décidé dans un projet qui avait été accepté
par le comité de liaison, de la fabrication ou du moins de
l'implantation de 40 unités de motel à Fort Prével. Cela
était au mois de mars, au tout début d'avril. Forcément,
nous voulions que ces unités soient prêtes pour la saison. C'est
la raison pour laquelle on a calculé qu'il y avait urgence et, au lieu
de s'adresser à des constructeurs, le ministère a pensé
s'adresser à des maisons qui vendaient des motels
préfabriqués. A l'intérieur de son projet, il a
posé des critères, des spécifications bien
déterminées, d'abord pour le transport. Il fallait que ces motels
préfabriqués soient démontables. Deuxièmement, il y
avait d'autres critères au point de vue esthétique. Il y avait
des critères au point de vue du prix. Cela ne devait pas dépasser
$4,000 ou quelque chose comme ça, entre $2,500 et $4,000.
Etant donné l'urgence, nous avons fait un appel d'offres en
circuit fermé; nous nous sommes informés au ministère de
l'Industrie et du Commerce s'il existait des maisons qui fabriquaient ce type
de motels démontables en question. On nous a donné deux maisons:
une maison qui était de Rimouski qui s'appelait la maison Pan-O-Flex et
une maison qui était de Joliette, qui s'appelait Maisons usinées
de La-naudière. Ces deux usines, ces maisons ont présenté
des prototypes qui ont été en exposition sur une place publique
à Rimouski pendant un certain temps. Tous les gens qui voulaient
profiter des $1,500 pouvaient se prévaloir de ça. Cela ne les
obligeait absolument pas; ils pouvaient respecter l'esthétique par
rapport aux autres motels qu'ils avaient auparavant et ils pouvaient en
même temps profiter du prix assez exceptionnel. Il y avait un des motels
qui se vendait, si je ne me trompe pas, $2,500 l'unité et l'autre
unité se vendait $3,700.
Malheureusement, il y a eu des détails et nous n'avons pas pu
avoir les prototypes à temps pour la saison. Ils sont restés
exposés pendant plusieurs mois sur la place à Rimouski et,
entre-temps, je dois vous dire que la maison Pan-O-Flex a eu des
difficultés financières assez extraordinaires et a même
été acculée à la faillite et finalement a fait
faillite avant l'ouverture des soumissions ou l'acceptation des soumissions. Il
ne restait plus qu'une maison qui était Les Maisons usinées de
Lanaudière et qui a eu le contrat à $3,700 l'unité.
Par la suite, j'ai lu les journaux, on a dit qu'il y avait du
favoritisme là-dedans, etc. Je dois dire que c'est absolument inexact,
parce que je n'ai absolument rien à faire là-dedans. C'est le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui a
demandé lui-même les soumissions et le président de la
compagnie Pan-O-Flex, M. Lebel, nous a envoyé un document, un affidavit,
à l'effet que, même s'il avait eu le contrat, ceci n'aurait pu
empêcher la faillite de sa maison et qu'elle n'aurait pas
été en mesure de remplir le contrat même s'il l'avait eu.
C'est toute l'histoire de cette question. Si vous avez des questions à
poser là-dessus...
M. GAGNON: Tout de même, c'était une compagnie de Joliette
qui existait.
M. QUENNEVILLE: Est-ce qu'on doit pénaliser les compagnies qui
viennent de Joliette pour tout ça?
M. GAGNON: Non, c'est parce que je veux éclaircir un sujet.
Où je veux en venir, c'est précisément... Je sais que le
ministre, en donnant plus d'explications, ça permet aux gens de tout le
secteur et même des compagnies qui sont là, d'être
satisfaits des explications quand elles sont bonnes. Ce que je veux dire, c'est
que la compagnie de Joliette était une compagnie qui existait depuis
assez longtemps, parce que même les journaux ont dit que c'était
une compagnie qui venait d'être formée. Je ne le sais pas, je
donne l'information, je ne suis même jamais allé à
Joliette.
M. QUENNEVILLE: Cette maison existait quand même depuis un certain
temps. Ce n'est pas une compagnie qui a été formée
quelques mois avant ou quelque chose comme ça. Cela existait depuis
déjà un an ou deux, je ne le sais pas du tout.
M. GAGNON: Qui existe encore.
M. QUENNEVILLE: Oui, d'ailleurs, elle a donné suite au contrat et
il n'y a pas eu de problème de ce côté.
M. GAGNON: Les Affaires municipales. C'est évidemment là
que ça répond à l'idée dont le député
de Gaspé-Sud vient de parler, à savoir apporter de l'aide
à des endroits où les services d'aqueduc sont un peu
difficiles.
Je veux simplement faire une remarque sur les propos du
député de Gaspé-Sud. Je trouve cela merveilleux. Mais il y
a une chose. Vu que cela passe par le ministère des Affaires
municipales, je n'ai jamais connu un ministère des Affaires municipales
qui ait apporté une aide financière à des aqueducs
privés. Habituellement, le ministère des Affaires municipales
demande aux gens qui possèdent des aqueducs privés parce
qu'on sait qu'autrefois les municipalités ne voulaient pas du tout
construire des services d'aqueduc et d'égouts et les gens, qui
étaient favorisés par des sources d'eau, faisaient
eux-mêmes leur propre réseau d'aqueduc et d'égout; pour ma
part, j'en avais dans le comté que cela soit vendu à la
municipalité pour $1 et que, elle, par la suite, fasse les demandes et
suive la voie.
M. FORTIER: II y a deux endroits près du parc Forillon il
y en a un qu'on appelle Cap-aux-Os qui a déjà un
établissement de motels bien organisés. Les responsables ont
dépensé assez d'argent pour installer un système
d'aqueduc et d'égouts. Ces gens sont venus me voir et également
ceux de Cap-des-Rosiers qui sont à l'entrée du parc Forillon et
m'ont dit: Alors que nous sommes appelés à desservir une
population touristique qui va augmenter, nous voudrions également
profiter de certains avantages financiers pour pouvoir aménager notre
installation.
D'ailleurs, j'en avais à ce moment parlé au ministre et
nous en avions discuté. Mais je posais la question pour savoir si le
fait que, actuellement, le réseau d'aqueduc et d'égouts ne se
rendait pas là, c'étaient des objections pour avoir une aide pour
aménager leur motel ou encore leur hôtel.
Je suis très heureux de la réponse du ministre, de savoir
que cela n'est pas...
M. QUENNEVILLE: Je dois dire qu'il n'est pas exact de dire que
nécessairement le ministère des Affaires municipales donne des
subventions pour des réseaux privés. Effectivement, il accorde la
subvention à la municipalité et il peut y avoir des
réseaux privés, tenant compte, naturellement de la
possibilité ou du moins de la situation financière de la
municipalité en question avant d'accorder ou non la subvention. Mais ce
n'est pas, en fait, à l'individu que la subvention est donnée
mais bien plus, à la municipalité.
M.GAGNON: Tourisme, Chasse et Pêche, cela ne concerne pas le parc
Forillon. D'ailleurs, la question du parc Forillon qui revient en surface sur
les indemnités, le montant des indemnités, les
intérêts, n'a rien affaire avec l'ODEQ.
M. QUENNEVILLE: C'est un budget entièrement
fédéral.
M. GAGNON: C'est cela. Affaires municipales, très bien. Affaires
sociales. J'imagine qu'il s'agit de travaux qui sont effectués auxquels
participent les assistés sociaux et que mon collègue, le
député de Montmagny avait mis sur pied vers les années
1968, 1969 et qui s'étaient révélés comme
étant bien...
M. QUENNEVILLE : Dans les Affaires sociales, il y a les ateliers
protégés pour $150,000; fonctionnement du CLSC, $32,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le CLSC de Grande-Vallée?
M. QUENNEVILLE: II y a des CLSC qui sont financés à
même le budget régulier du ministère et d'autres qui sont
financés par l'ODEQ.
CLSC: $1,200,000; réaménagement des centres hospitaliers:
$1,650,000; bureau régional: $87,000; service de retour à la vie
normale: $12,500; services sociaux spécialisés: $45,000;
évaluation, recherche et expérimentation: $25,000; formation du
personnel: $27,500; accueil aux migrants: $80,000; activités pour
personnes âgées: $25,000; service social scolaire: $30,000; centre
de rééducation, enfance inadaptée: $105,000 et agence de
valorisation sociale: $87,500.
M. GAGNON: Est-ce que le ministre sait combien d'immigrants se sont
établis en Gaspésie, simplement pour...
M. QUENNEVILLE: C'est l'accueil aux migrants.
M. GAGNON: Ah! Aux migrants. D'accord. Cela fait mieux. Ce sont les gens
de la région. Affaires sociales, très bien. Education. Ce sont
les programmes pour l'éducation aux adultes, j'imagine. Je connais bien
ce programme.
M. QUENNEVILLE: La formation générale des adultes.
M. GAGNON: Conseil exécutif: $2,900,000. C'est pourquoi?
M. QUENNEVILLE: C'est l'administration, la CAREQ, les frais de voyage,
l'information et le CRD.
M. GAGNON: La subvention que vous donnez au CRD paraît
là-dedans?
M. QUENNEVILLE: Oui.
M. GAGNON: Dans cette somme, au niveau du Conseil exécutif.
M. QUENNEVILLE: Ce n'est pas dans cela.
M. GAGNON: Vous dites CRD.
M. QUENNEVILLE: C'est dans l'élément 6.
M. GAGNON: C'est parce que vous dites le CRD.
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse, je me suis trompé.
M. GAGNON: Le Travail et la Main-d'Oeu-vre: $300,000, c'est pour
l'information?
M. QUENNEVILLE: C'est une expérience de regroupement de
travailleurs à New Richmond.
M. GAGNON: A New Richmond. Est-ce qu'il y a longtemps que cela a
débuté?
M. QUENNEVILLE: Cela a commencé l'an dernier.
M. GAGNON: Est-ce que cela donne des
résultats assez bons? Brièvement, de quelle façon
avez-vous structuré ce projet?
M. QUENNEVILLE: On me dit que les gens qui sont à 40 milles de
distance reçoivent une subvention pour se rapprocher de leur
travail.
M.GAGNON: Est-ce à dire que la subvention est versée quand
la personne accepte le déménagement, ou si vous lui donnez une
subvention annuelle, parce qu'elle est obligée de voyager à une
distance assez grande?
M. QUENNEVILLE: Cela fait partie d'une entente entre le patronat, le
syndicat et la personne. C'est pour les gens qui demeurent à 40 milles
et plus du lieu de travail. Il y a une subvention pour la distance, il y a une
subvention aussi pour le rachat d'une maison, si la personne était
déjà propriétaire. Cela s'applique aux trois secteurs:
forêt, pêcheries et mines.
M. GAGNON: Mais si le type n'achète pas de maison, vous lui
donnez une subvention pour son transport d'une façon permanente.
M. QUENNEVILLE: Pour autant qu'il demeure à 40 milles de son
travail.
M. GAGNON: Vous n'avez pas l'intention d'en faire
bénéficier les travailleurs de ma région qui vont à
Murdochville, jusqu'à 150 milles de distance?
M. QUENNEVILLE: C'est 40 milles et plus.
M. GAGNON: Est-ce que cela s'applique chez nous?
M. QUENNEVILLE: Oui.
M. GAGNON: Alors, de quelle façon les gens peuvent-ils en faire
la demande?
M. QUENNEVILLE: C'est pour autant que le gars déménage,
aussi.
M. GAGNON: Pour autant que le type déménage. Alors, il est
obligé de déménager dans un temps donné. C'est
parce que vous avez dit, tout à l'heure, que même s'il ne
déménageait pas, on payait le transport. Il est obligé de
déménager?
M. QUENNEVILLE: II est obligé de déménager.
M.GAGNON: Très bien. D'accord. Je connais ce programme. On y
passe. Le Travail et la Main-d'oeuvre, l'Office de communications, la Fonction
publique, est-ce le personnel qui est payé à même la
Fonction publique?
M. QUENNEVILLE: La formation des cadres, la formation du personnel.
M. GAGNON: Alors, moi j'ai fini ma demande d'information sur les
crédits.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais seulement une question
générale en terminant, s'il n'y a pas autre chose. Il y a
déjà, dans les budgets des ministères, des sommes et des
programmes en Gaspésie, dans la zone de l'ODEQ. Il y a également
à l'ODEQ une somme de $63 millions. S'il n'y avait pas d'entente
fédérale-provinciale, quelles sommes pourraient être
comptabilisées au budget ordinaire des ministères? Qu'est-ce que
l'entente apporte de plus comme budget, au Bas-Saint-Laurent et à la
Gaspésie?
M. QUENNEVILLE: II y a 75 p.c. du montant d'argent neuf, si vous voulez,
là-dedans.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui ne pourraient pas être
accordés à ces régions s'il n'y avait pas d'entente. En
somme, c'est ce que le fédéral finance.
M. QUENNEVILLE: Exactement, c'est sa participation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela m'éclaire.
M. GAGNON: Nous remercions le ministre et ses officiers d'avoir
très bien répondu aux questions, même si, à certains
moments, le ministre a semblé avoir du caractère, ce que je
trouve merveilleux!
M. QUENNEVILLE: Je pense bien que, pour être ministre responsable
de l'ODEQ, il faut avoir un certain caractère, parce qu'il y a quand
même des périodes où le climat est plutôt dur.
M. GAGNON: On en a parlé au ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche.
M. QUENNEVILLE: Je dois vous dire que c'est quand même avec
énormément de plaisir que je travaille dans ce territoire; j'ai,
je pense bien, une bonne collaboration de la part des députés. Je
vous remercie des questions que vous avez posées. Cela a
été très agréable.
LE PRESIDENT (M. Cornellier): Cela complète l'étude des
crédits du Conseil exécutif qui sont adoptés à
l'unanimité, sans amendement.
(Fin de la séance à 19 heures)