Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
vendredi 12 mars 2021
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Vol. 45 N° 72
Interpellation de la députée de Joliette au ministre de la Famille sur le sujet
suivant : Le bilan désastreux du gouvernement de la CAQ quant à
l’accessibilité à une place en service de garde éducatif à l’enfance
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Intervenants par tranches d'heure
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D'Amours, Sylvie
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Hivon, Véronique
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Lacombe, Mathieu
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D'Amours, Sylvie
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Lacombe, Mathieu
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Lachance, Stéphanie
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Tanguay, Marc
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Hivon, Véronique
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D'Amours, Sylvie
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Poulin, Samuel
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Lacombe, Mathieu
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Tanguay, Marc
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Jeannotte, Chantale
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Labrie, Christine
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Lacombe, Mathieu
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D'Amours, Sylvie
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Poulin, Samuel
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Tanguay, Marc
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Hivon, Véronique
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10 h (version révisée)
(Dix heures)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Bonjour. Alors, avant de débuter les travaux de la commission, je vous rappelle
que le port du masque de procédure est obligatoire en tout temps, hormis au
moment de prendre la parole, tel que prévu à l'ordre de l'Assemblée du 2 février,
qui encadre la reprise des travaux parlementaires.
À l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la
séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'interpellation de la députée de Joliette au ministre de la Famille sur le
sujet suivant : Le bilan désastreux du gouvernement de la CAQ quant à l'accessibilité
à une place en service de garde éducatif à l'enfance.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée par Mme Jeannotte
(Labelle); Mme St-Pierre (Acadie) est remplacée par M. Tanguay
(LaFontaine); Mme Dorion (Taschereau) est remplacée par Mme Labrie
(Sherbrooke); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par Mme Hivon
(Joliette).
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je comprends qu'il y a une entente à l'effet que l'opposition officielle
intervienne lors de la deuxième, quatrième et sixième séries d'interventions,
alors que le deuxième groupe d'opposition interviendra lors de la cinquième
série d'interventions.
Maintenant, Mme la députée de Joliette,
vous avez la parole pour 10 minutes pour votre déclaration d'ouverture.
Exposé du sujet
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon
:
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je tiens à vous saluer, saluer toute
votre équipe, le ministre, toute son équipe, qui a dû travailler fort pour
aller faire une conférence de presse ce matin, mes collègues des deux autres
oppositions et, bien sûr, mon recherchiste, Étienne Richer.
Donc, aujourd'hui, Mme la Présidente, on
est réunis pour un enjeu qui est absolument fondamental, il est fondamental à
tous points de vue, on vit une crise sans précédent de pénurie de places en
service de garde éducatif, de pénurie d'éducatrices, et ce sont les familles du
Québec qui en paient le prix. Ce sont, d'abord et avant tout, les femmes du Québec
qui en paient le prix. En cette semaine où nous avons célébré la Journée
internationale des droits des femmes, ce sont les femmes qui, très
majoritairement, restent à la maison parce qu'elles ne peuvent pas retourner au
travail, faute de places. Ce sont tous nos milieux économiques qui se
mobilisent. Quand c'est rendu que la fédération de l'entreprise indépendante
fait une sortie conjointe avec l'AQCPE pour dénoncer la crise actuelle de la
pénurie de places, c'est que la situation est grave. On voit les unions
municipales faire la même chose parce qu'il y a une foule de régions où on n'attire
plus de jeunes familles faute de places en CPE. Donc, la crise, elle est vraiment
très grave et elle a des répercussions archi-importantes qu'on ne peut pas
mettre de côté.
Et ce matin, bien, on se doit de faire le
bilan du gouvernement de la CAQ, qui nous avait dit à quel point il ferait des <miracles,
donc, avec la petite enfance et qui, en fait...
Mme
Hivon
:
...
qu'on ne peut pas mettre de côté. Et ce matin, bien, on se doit de
faire le bilan du gouvernement de la CAQ, qui nous avait dit à quel point il
ferait des >miracles, donc, avec la petite enfance et qui, en fait, nous
plonge dans une crise plus grave que jamais faute d'actions, faute de mesures
adéquates, faute de prévisibilité et de proactivité.
Alors, je veux vous dire où on en est parce
que, bien sûr, quand la CAQ est arrivée au gouvernement, la situation n'était déjà
pas facile. Mais là on est vraiment passé d'une situation difficile à une crise
sans précédent. Donc, quand la CAQ est arrivée, combien il y avait de parents
qui attendaient une place sur le guichet unique, une place en service de garde?
Il y en avait 42 000. C'est passé, l'année suivante, à 46 000. Et
maintenant, aux derniers chiffres qu'on a eus, mais déjà ça date de quelques
mois, 51 000 familles qui attendent une place. Ça, c'est le bilan de
la CAQ.
L'autre bilan de la CAQ. Quand ils sont
arrivés, ils nous ont dit qu'il y avait 8 000 places en milieu
familial qui, faute d'éducatrices pour s'en occuper, étaient des places
fantômes, donc des places qu'on ne réussissait pas à occuper, que des enfants
ne pouvaient pas occuper parce qu'il n'y avait pas d'éducatrice pour pouvoir
développer ou, en fait, simplement occuper, parce qu'elles existent, ces
places-là. En août dernier, ce chiffre était rendu à 24 000 places en
milieu familial qui existent en théorie, mais qui ne peuvent toujours pas être
occupées, faute d'éducatrices. Et, depuis, dans la dernière année seulement, il
y a eu 837 fermetures supplémentaires de milieux familiaux. Et évidemment
on va vouloir avoir les chiffres à jour de toutes ces données-là aujourd'hui de
la part du ministre.
Donc, ça veut dire qu'en plus on a un
autre 5 000 places, fort probablement, qui se sont perdues dans
les derniers mois. Et, selon l'AQCPE, il manque présentement au moins
3 000 éducatrices au Québec. Et, si on se projette jusqu'en 2023‑2024,
ils estiment que ce sont 10 000 éducatrices, si la tendance se
maintient, qu'il va manquer au Québec.
Donc, ça, c'est le bilan de la CAQ depuis
l'arrivée du ministre et de son gouvernement au pouvoir. Et ce qui est
absolument hallucinant, c'est qu'il nous disait, la main sur le coeur, en
février 2019, que lui, il allait complètement changer les choses, que les
places allaient se créer, qu'il y en aurait au moins 13 500 en deux ans
qui seraient créées. Or, le résultat net, c'est quoi, Mme la Présidente? C'est
2 500 places qui, pendant les deux années et demie du début du mandat
du ministre, ont été créées, 2 500, quand il s'était engagé à en créer
13 500.
Et qu'est-ce qu'il a fait, le ministre, le
mois dernier, quand il a dû avouer cet échec retentissant? Il a blâmé à peu
près tout le monde, mais il n'a pas pris la responsabilité. Donc, le processus
n'avait aucun sens, le ministère n'était pas assez efficace, le réseau ne
collaborait pas suffisamment, il fallait revoir le processus. Le seul problème,
c'est que c'est le ministre qui est responsable de son <ministère...
Mme
Hivon
:
...blâmé
à peu près
tout le monde, mais il n'a pas pris la
responsabilité.
Donc, le
processus n'avait aucun sens, le
ministère n'était pas
assez efficace, le réseau ne collaborait pas
suffisamment, il fallait
revoir le
processus. Le seul
problème, c'est que c'est le
ministre
qui est responsable de son >ministère, c'est lui qui est responsable de
développer les places, c'est lui qui, depuis deux ans et demi, avait tout en
main pour pouvoir bouger, selon ce qu'il nous disait, là, qu'il allait être la réinvention
de l'efficacité, là, pour le développement des services de garde à la petite
enfance. Et donc, quand, il y a un mois, il a dû admettre son échec, parce qu'au
lieu de 13 500 places, c'était 2 500... Et je rappelle que la
CAQ avait promis, en campagne électorale, qu'il y en aurait 26 000,
nouvelles places, dans son mandat, 26 000. Dans les premiers deux ans, il
devait en créer 13 500. Ça tenait la route, c'était à peu près la moitié
de l'engagement de la CAQ. Le résultat, deux ans et demi plus tard, il y en a
2 500 à peine de créées. Le ministère doit se sortir de son pétrin, dit
que ça n'a pas de bon sens, ce n'est pas efficace, ce n'est pas de sa faute, le
processus ne marche pas, il y a 17 étapes, il n'y a personne qui avait
entendu, avant, parler de ce processus administratif derrière lequel le
ministre se réfugie.
Et là qu'est-ce qu'il fait ce matin? Bien,
il prouve exactement que, depuis deux ans et demi, la question du processus, il
n'en tenait qu'à lui de le changer. Il vient nous faire une belle conférence de
presse, avec un beau briefing technique, une technique éprouvée, d'ailleurs,
par le gouvernement. Heureusement qu'il y a des interpellations, parce que ça
amène les gouvernements à faire des annonces. Donc là, soudainement, il est
capable, donc, de changer le processus. Le mois dernier, à cause du méchant
processus, il n'avait pas pu livrer son engagement, puis là c'est drôle,
aujourd'hui, là, il est capable de réduire les étapes. Mais ce qui est très
déconcertant de l'annonce de ce matin, c'est qu'encore une fois c'est un écran
de fumée, donc, c'est un écran de fumée pour nous parler du processus
administratif derrière lequel il se réfugiait, évidemment, en toute incohérence
pour dire, le mois dernier, qu'il était pris puis qu'il n'avait pas pu livrer
sa promesse.
Mais où sont les nouveaux budgets, où sont
les nouveaux budgets pour pouvoir accélérer véritablement le développement des
places? Où est le programme vigoureux pour aller valoriser la profession d'éducatrice,
pour freiner la perte d'intérêt des femmes et des hommes pour ce programme-là?
Baisse de 40 % des inscriptions en sept ans dans les programmes d'éducation
à l'enfance. Où est le plan pour dire : On va tout mettre en oeuvre parce
qu'on fonce dans le mur et on n'attendra pas de vivre une crise encore plus
grave, comme celle qu'on a vécue dans les CHSLD, avec la pénurie de préposés
aux bénéficiaires? C'est là qu'on en est. Les briques commencent à tomber dans
le mur dans lequel on est en train de rentrer.
Bien, le ministre me regarde, là, mais je
m'excuse, mais, quand il y a 51 000 familles, c'est des chiffres qui
viennent directement de son ministère, qui attendent une place, quand nos
téléphones n'arrêtent pas de sonner dans nos bureaux de circonscription, moi,
je n'ai jamais vu ça en 10 ans, de femmes qui ne peuvent pas retourner
travailler, d'infirmières, de préposées aux bénéficiaires, d'auxiliaires, d'enseignantes
qui ne peuvent pas <retourner travailler parce qu'il n'y a pas de place
en service de garde...
Mme
Hivon
:
...
directement de son ministère, qui attendent une place, quand nos
téléphones n'arrêtent pas de sonner dans nos bureaux de circonscription, moi,
je n'ai jamais vu ça en 10 ans, de femmes qui ne peuvent pas retourner
travailler, d'infirmières, de préposées aux bénéficiaires, d'auxiliaires,
d'enseignantes qui ne peuvent pas >retourner travailler parce qu'il n'y
a pas de place en service de garde... Oui, la crise, elle est majeure, et, oui,
on est en train de foncer dans le mur, et ce n'est pas parce qu'on ne l'a pas
dit au ministre depuis le début de son mandat que c'était une urgence nationale
de s'attaquer à la pénurie d'éducatrices. Or, ce matin, zéro annonce pour la
pénurie d'éducatrices. L'AQCPE a pourtant dit publiquement qu'elle avait remis
au ministre, en septembre dernier, un plan de match, un plan de match où on
pourrait favoriser les inscriptions, où on pourrait accentuer le nombre d'éducatrices,
où on pourrait leur permettre de faire à la fois leurs études et des stages, donc
ça permettrait de les former tout en ayant plus d'éducatrices dans les CPE,
même chose pour les milieux familiaux.
• (10 h 10) •
Donc, pas un mot ce matin là-dessus, pas
un mot supplémentaire sur l'abolition formelle qu'on espérait du 25 %. Il
dit : Il va y avoir des assouplissements, on va voir. Le gouvernement
continue à exiger un 25 % de mise de fonds des milieux pour développer des
CPE. Or, ce matin, il aurait dû dire clairement et simplement : Il n'y en
aura plus, d'exigence. Bien non, il nous dit : Il va y avoir des
assouplissements, puis on va pouvoir donner une mise de fonds. Bien,
abolissez-la, c'est simple. Quand nous, on était au gouvernement puis qu'on
réussissait à créer 10 000 places par année, il n'y en avait pas, de
mise de fonds, puis le processus, il était simple.
Puis je veux juste montrer un petit
tableau, là, quand on dit que ça prend des budgets, le PQI, investissements
pour les CPE. Alors, je veux juste qu'on voie la décroissance des
investissements au PQI. Donc, si on regarde, là, où on en était, 2013‑2023, on
était à cette hauteur-là, on était donc à plus de 1 milliard pour les
investissements au PQI en CPE. Et là on est rendu à moins de 400 millions
pour 2020‑2030. Donc, ça, là, c'est ce que le ministre offre aux familles du Québec
qui sont en attente, qui sont désespérées, qui nous lancent des cris du coeur
pour pouvoir retourner au travail, pour pouvoir concilier famille-travail, pour
pouvoir avoir un développement économique au Québec qui a du sens.
Donc, aujourd'hui, on veut des réponses du
ministre. On ne veut pas juste qu'il nous parle d'un processus administratif qu'il
aurait pu changer depuis deux ans et demi, on veut qu'il nous parle de vraies
actions, de plan d'accélération, de plan de valorisation, de recrutement et de
formation des éducatrices et d'objectifs. Parce que ce n'est pas vrai qu'on va
se contenter de voir des gens continuer à accumuler l'attente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la députée de Joliette. Maintenant, je cède la parole au ministre de
la Famille, également pour une période de 10 minutes.
Réponse du ministre
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, d'abord, je veux aussi saluer tout le monde.
Merci d'être là. Je veux saluer la députée de Joliette aussi, qui m'a invité à
cette interpellation. Moi, ça me fait plaisir, j'aime ça, Mme la Présidente,
parce que je trouve parfois qu'on ne parle pas assez de petite enfance. Et,
quand l'opposition s'y attarde, quand l'opposition pose des questions
là-dessus, je trouve toujours que c'est une belle opportunité de démontrer ce
qu'on fait et puis, effectivement, de rendre des <comptes, on est là pour
ça...
M. Lacombe : ...
à
cette interpellation. Moi, ça me fait plaisir, j'aime ça, Mme la Présidente,
parce que je trouve parfois qu'on ne parle pas assez de petite enfance. Et,
quand l'opposition s'y attarde, quand l'opposition pose des questions
là-dessus, je trouve toujours que c'est une belle opportunité de démontrer ce
qu'on fait et puis, effectivement, de rendre des >comptes, on est là
pour ça. Parce que moi, je pense bien sincèrement qu'on fait de bien belles
choses depuis qu'on est arrivés, qu'évidemment ce n'est pas parfait, mais qu'on
fait des pas de géant.
D'abord, peut-être juste une parenthèse
pour dire que sur la question de la main-d'oeuvre, là, moi, je sourcillais,
effectivement, la députée de Joliette, là, l'a relevé en ondes, mais je tiens à
le préciser, la comparaison avec les CHSLD me dresse toujours les cheveux sur la
tête, parce que moi, je ne ferai pas cette comparaison-là. Dans nos CHSLD, la
pénurie de personnel, là, elle a été catastrophique, elle a causé des morts. Et
ça, ça nous a été légué, disons, par des années et des années de sous-investissement.
Je n'entrerai pas là-dedans, mais moi, je ne ferai pas cette comparaison-là. Je
peux très bien dire que c'est un enjeu, et je le dis clairement, là, mais je
vais toujours me garder de faire des comparaisons avec les CHSLD, et j'invite
les collègues aussi à le faire, là, parce qu'à chaque fois, là, je trouve que
ce n'est peut-être pas approprié.
Maintenant, oui, Mme la Présidente, on
manque de places en service de garde éducatif à l'enfance au Québec, c'est une
évidence. On ne s'obstinera pas là-dessus. Je n'essaierai pas de convaincre les
gens ici qu'on a suffisamment de places. Ce serait comme vous convaincre, Mme
la Présidente, que le soleil ne se lèvera pas demain matin. Donc, c'est clair,
net et précis qu'on manque de places au Québec, je dirais pour deux raisons. Et
vous me permettrez de vous les expliquer.
La première, il y a une raison, là, qui
est évidente, qui est structurelle. Pour qu'on soit capable de couper des
rubans aujourd'hui, n'est-ce pas, il faut qu'il y ait eu des appels de projets
dans les années précédentes. Et, quand on regarde, c'est un fait, c'est public,
quand on regarde les appels de projets des dernières années, il n'y en a pas eu
en 2014, il n'y en a pas eu en 2015, il n'y en a pas eu en 2016, il n'y en a
pas eu en 2017. Il y en a eu une sous le précédent gouvernement en 2018, là, à
quelques semaines des élections, des places qu'on a nous-mêmes attribuées quand
on est arrivés en poste. Donc, c'est dire que le délai, là, était très serré à
la fin du mandat libéral, ce qui fait en sorte qu'il n'y a pas de projets qui
ont été mis dans ce qu'on appelle le «pipeline», là, il n'y a pas de projets
qui ont pris la route. Donc, c'est difficile aujourd'hui de couper autant de
rubans qu'on voudrait parce qu'évidemment ça prend un moment, là, pour que ces
places-là se réalisent. Et, s'il y avait eu des appels de projets, évidemment,
s'il y avait des places qui avaient été offertes à ce moment-là, bien, aujourd'hui,
on serait capable, de façon beaucoup plus importante, de couper des rubans.
Deuxièmement, bien, effectivement, la
liste d'attente, là, elle est passée à 51 000 cette année, elle est passée
à 51 000. Et je vais vous dire, ça m'a fait frissonner quand j'ai vu cette
donnée-là. En même temps, ce ne serait, je pense, pas très honnête de mettre
tout ça sur le dos du gouvernement, parce qu'on a vécu une crise, la crise de
la COVID, qui a fait en sorte qu'il y a des centaines, des milliers d'éducatrices
en milieu familial qui ont décidé de mettre fin à leurs activités, non pas
parce qu'elles ne se sentaient pas soutenues par le gouvernement, parce qu'on
les a soutenues de façon importante <pendant la crise...
M. Lacombe : ...
pas
très honnête de mettre tout ça sur le dos du gouvernement parce qu'on a vécu
une crise, la crise de la COVID, qui a fait en sorte qu'il y a des centaines,
des milliers d'éducatrices en milieu familial qui ont décidé de mettre fin à
leurs activités, non pas parce qu'elles ne se sentaient pas soutenues par le
gouvernement, parce qu'on les a soutenues de façon importante >pendant
la crise, financièrement, non pas parce qu'elles n'aimaient pas leur travail,
mais souvent parce que, on les comprend, c'était difficile pour elles de
concevoir qu'elles continueraient de recevoir, dans leur domicile, des
tout-petits, six ou neuf, en plus d'une assistante, parfois, alors que c'était
impossible pour elles de garder leurs propres petits enfants, à certains
moments, ou, par exemple, d'inviter leur mère, leur père, leur frère ou leur
soeur à la maison, mais, pendant ce temps-là, elles continuaient d'accueillir
des tout-petits. Je pense que, pour elles, il y avait une crainte, et je les
comprends.
Ceci dit, c'est clair que leur décision,
ça a fait en sorte qu'aujourd'hui on se retrouve avec un manque à gagner qui
est important. On a eu une baisse de 7 300 places au 31 décembre.
Donc, c'est énorme. C'est énorme. Donc, on ne peut pas imputer ça au gouvernement
en disant : Bien, c'est la faute du gouvernement. Bon, on peut le faire, peut-être,
là, quand on fait de la politique, c'est une bonne ligne de presse puis c'est
une bonne ligne d'attaque, mais la vérité, là, c'est qu'on sort d'une crise. Et
ça, on n'entend jamais, jamais, jamais parler de ça de la part des oppositions.
Pour eux, c'est comme si nous, là, on est là depuis deux ans et demi, bien
installés, les deux pieds sur le poêle en train de regarder la parade passer,
alors que, pendant la dernière année, là, on a été mobilisés comme jamais dans
l'histoire du Québec, au ministère de la Famille, pour fermer un réseau qui ne
l'avait jamais été dans l'histoire, et, pire encore, le rouvrir, tout ça en s'assurant
qu'il n'y ait pas de garderie non subventionnée qui ferme leurs portes, en les
soutenant financièrement, en soutenant financièrement les responsables de services
de garde en milieu familial. Ça a été un travail colossal.
Et, d'ailleurs, un clin d'oeil, je l'ai
fait aussi tantôt en conférence de presse, pour vous dire que demain, donc, on
est à quelques heures près du moment où ça fera un an, le 13 mars, qu'on a
procédé à cette fermeture-là, qui évidemment a pris tout le monde de court.
Mais j'en garde des souvenirs très forts, parce que, je vais vous dire, là, ça
a été le plus grand défi professionnel, évidemment, de ma carrière, mais je
sais que, sur le terrain, ça a été aussi probablement le plus grand défi de
toutes les éducatrices, de tous les gestionnaires. Donc, je leur lève, encore
une fois, mon chapeau, un an après cette fermeture du 13 mars.
Ceci dit, lorsqu'on est arrivés, en
février... bien, en fait, lorsqu'on est arrivés, en 2018, bon, on sait comment
c'est, on arrive, comme ministre, on prend connaissance des dossiers, et tout,
Noël arrive. Après Noël, on part avec le travail qu'on a déjà entamé. Février,
donc, 2019, on annonce déjà un premier geste qui est important. La députée de
Joliette parlait de la contribution obligatoire. On l'abolit dans pratiquement
tous les cas, lorsqu'il y a des territoires notamment qui sont en déficit, là
où c'est le plus important. Ça, c'est aux endroits où il manque de places. On
abolit cette... dans cette année-là, on abolit, donc, la contribution, on fait
un pas financier, donc, on dit aussi aux demandeurs : Bien là, si vous
êtes intéressés à développer des places, il faut les développer, parce que,
sinon, on va les reprendre. On vous donne 24 mois pour le faire au moment
où vous vous engagez. Donc là, les promoteurs regardent ça. Dans certains cas,
dans beaucoup de cas, ça a pris un certain moment, parce que, souvent, ils ne
se <rappelaient même pas qu'ils avaient...
M. Lacombe : ...cette
année-là, on abolit donc la
contribution, on fait un pas financier,
donc, on dit aussi aux demandeurs : Bien là, si vous êtes intéressés à
développer des places, il faut les développer, parce que sinon on va les
reprendre. On vous donne 24 mois pour le faire au moment où vous vous engagez.
Donc là, les promoteurs regardent ça. Dans certains cas, dans
beaucoup
de cas, ça a pris un certain moment, parce que souvent ils ne se >rappelaient
même pas qu'ils avaient ces places-là qui dataient de 2011 puis de 2014 — ça,
c'est les précédents gouvernements. Donc, nous, on a brassé ça. Il y en a qui
nous ont renvoyé ça, on parle d'à peu près 2 000 places. Sinon, les
autres se sont engagés, nous ont envoyé une résolution. Et le chronomètre est
parti, 24 mois.
Encore une fois, la COVID parfois peut
avoir le dos large, mais, écoutez, dans ce cas-ci, là, c'est une évidence, les
gens qui développent le réseau, c'est les mêmes gens qui gèrent les
installations sur le terrain actuellement et qui en avaient plein les bras avec
la COVID. Je ne suis pas en train de dire que c'est de leur faute, c'est une
responsabilité partagée, mais je suis en train de dire que c'est normal qu'il y
ait eu un retard de quelques mois. Ce qui fait en sorte que les places dont on
parlait en février 2019, pour la plupart, là, elles vont être ouvertes au
courant de cette année, oui, avec des mois de retard, mais je pense que ces
mois de retard là, les gens qui nous écoutent actuellement à la maison
comprennent bien ça. La construction a été fermée pendant un moment. Les gens
qui développent devaient gérer les cas de COVID, devaient gérer les parents qui
téléphonaient. Et, au ministère de la Famille, on est passés d'une poignée d'employés
qui répondent au téléphone à plusieurs dizaines, une soixantaine. Donc, c'est
sûr que les énergies de tout le monde ont été mises à gérer la crise. Donc, je
pense que les gens comprennent bien ça. Puis, cette année, on sera en mesure,
là, de mettre sous permis la presque totalité des places dont on a parlé.
Donc, ce n'est pas un aveu d'échec du tout,
c'est un constat honnête, on a des mois de retard à cause de la COVID. Le
système qu'on avait, et je l'ai très bien mentionné à ce moment-là, selon moi,
ne fonctionnait plus. Parce que, même si on va plus vite que dans le passé, on
a réduit le délai de réalisation de 48 à 36 mois, c'est quand même bien,
bien, il reste que moi, je suis encore plus ambitieux que ça et je veux qu'on
soit capable de développer encore plus rapidement. Je veux qu'on fasse
véritablement baisser ça à 24 mois.
• (10 h 20) •
Donc, oui, aujourd'hui, j'ai annoncé des
allègements administratifs qui n'ont pas été dessinés sur le coin d'un
comptoir, contrairement à ce que les oppositions tentent de faire croire aux
gens. Ce qu'on a fait, c'est... on a été au travail déjà depuis plusieurs mois.
La pandémie nous a mis des bâtons dans les roues, mais on avait commencé avant.
Et là, aujourd'hui, on est capable de livrer ça, et je l'avais dit clairement,
je l'avais dit clairement. Et je sais que la députée de Joliette, ça l'a
surprise. Je lisais hier les messages qu'elle faisait circuler sur les réseaux
sociaux en disant : Bien, le ministre disait que ça prenait un livre blanc
et un projet de loi. Ce que j'ai dit très clairement, c'est que ça prenait des
changements de fond qui viendraient effectivement cet automne avec un projet de
loi, mais que ça prenait aussi des changements plus rapides. Et je suis cité, d'ailleurs,
dans LaPresse à ce sujet-là, à ce moment-là, en disant :
Bien, ces allègements administratifs, on va les mettre en place rapidement.
Et aujourd'hui, c'est ce qu'on livre. Les
allègements administratifs, j'entendais le député de LaFontaine aussi un peu
plus tôt en point de presse se demander à quel moment ça entrerait en vigueur. C'est
en vigueur, Mme la Présidente. Donc, c'est signé, c'est entré en vigueur,
effectif dès maintenant. Donc, c'est une bonne nouvelle. Il y en a certains,
bon, qui font partie d'une amélioration continue, mais, sinon, la plupart des
mesures entrent en vigueur maintenant, donc j'ai annoncé <aujourd'hui les
détails...
M. Lacombe : ...
c'est
en vigueur, Mme la Présidente. Donc, c'est signé, c'est entré en vigueur,
effectif dès maintenant. Donc, c'est une bonne nouvelle. Il y en a certains,
bon, qui font partie d'une amélioration continue, mais sinon, la plupart des
mesures entrent en vigueur maintenant, donc j'ai annoncé >aujourd'hui
les détails. Il faut cesser de faire en sorte que la paperasse puis la
bureaucratie, ça mette des bâtons dans les roues de nos gens, au ministère, qui
sont motivés, puis aux promoteurs sur le terrain qui sont motivés à construire.
Et je signale à la députée de Joliette que
quand elle nous dit... qu'elle se plaît à nous dire que, dans leurs belles
années, ils développaient 10 000 places en CPE, c'est faux. Quand on
regarde les données de ce moment-là, c'est beaucoup moins. Si on prend, par
exemple, 2013‑2014, 939. Si on revient au début des années 2000, même, c'était
beaucoup moindre que ça. Mais on aura l'occasion...
La Présidente (Mme D'Amours) :
En terminant.
M. Lacombe : ...d'y revenir.
Argumentation
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le ministre. Je porte une attention au type de propos qui a été dit.
Je vous invite à la prudence. Merci.
Nous allons maintenant débuter la période
d'échange, et je cède la parole maintenant à Mme la députée de Bellechasse.
Vous avez... Pardon, je m'excuse, la députée de Joliette, pour
cinq minutes. Désolée.
Mme
Hivon
: Pas
de problème. Merci, Mme la Présidente. Donc, je vais vraiment revenir, dans ce
bloc, sur l'importante pénurie de places, mais je vais quand même devoir
corriger quelques éléments. Le ministre nous dit : Écoutez, c'était
vraiment difficile quand on est arrivés en poste parce qu'il y avait un
arrérage de places. Mais cette situation-là, elle était connue quand le ministre,
en février 2019, il a dit : Nous, on va en débloquer, et elles vont être
concrétisées, les 13 500 places, en deux ans. Il a pris cet
engagement-là en toute connaissance de cause. Puis ça faisait cinq mois qu'il
était ministre. Donc, je m'explique mal qu'il nous dise, ce matin : Ah
oui, mais, vous savez, c'était très difficile. Quand il a pris son engagement,
il savait dans quoi il s'embarquait.
Puis ce qui est vraiment étrange, c'est
que, là, c'est vraiment à cause de la pandémie, à cause de la COVID, mais entre
mars... février 2019 et mars 2020, il n'y en avait pas, de COVID. Donc, pendant
ce temps-là, là, comment ça se fait que ces processus ne sont pas devenus plus
efficaces? Comment ça se fait qu'il n'en a pas fait, de changement? Comment ça
se fait qu'il n'était pas capable de les concrétiser, les places? Comment ça se
fait qu'il ne faisait pas de plan de valorisation des éducatrices? Donc là, la
pandémie, là, dans la dernière année, là, il faut qu'elle explique absolument
tout.
Ce qui est bizarre, quand même, c'est
aussi qu'il y a des maisons des aînés qui continuent d'être annoncées partout,
puis ça n'a pas l'air de freiner les choses parce qu'il y a une pandémie. Mais
là, pour les places en CPE, ça, c'est : On ne peut rien faire à cause de
la pandémie. Mais surtout, comment il nous explique l'inaction qui a précédé la
pandémie? Donc, il était au contrôle, il était ministre puis il avait même
dit... je suis allée relire ce qu'il nous déclarait, en février 2019, puis à
une question de Marco Bélair-Cirino, qui disait : Mais c'est quoi, les
obstacles pour les créer... Parce que le ministre disait : Nous, ça va
être efficace, ça va bien aller. Et le ministre répondait... Donc le
journaliste : C'est quoi, les principaux obstacles? Et le ministre nous
disait : Bien, il n'y en a pas tant que ça, voyez-vous, donc il faut que
ça <avance...
Mme
Hivon
:
...
puis à une question de Marco Bélair-Cirino, qui disait : Mais
c'est quoi, les obstacles pour les créer? Parce que le ministre disait :
Nous, ça va être efficace, ça va bien aller. Et le ministre répondait... Donc
le journaliste : C'est quoi, les principaux obstacles? Et le ministre nous
disait : Bien, il n'y en a pas tant que ça, voyez-vous, donc il faut que
ça >avance. Ça fait que le ministre a dit : Il n'y en a pas tant
que ça, des obstacles. Puis, aujourd'hui, tout ce qu'il nous dit, c'est que...
ce qu'il nous présente, c'est qu'il va alléger le processus administratif qu'il
aurait pu alléger, je me répète, pendant tout le temps qu'il était en poste, si
c'était ça, le gros enjeu.
Donc, ce que j'ai envie de lui dire
aujourd'hui, là, c'est que la crise, elle est réelle. La crise, elle est
réelle. Quand tu as 51 000 familles qui n'ont pas de place, c'est
sérieux. Ça fait que, là, moi, je veux comprendre c'est quoi, les chiffres du
ministre, quel message d'espoir il peut envoyer à ces familles-là, pas juste à
ces familles-là, aux municipalités, qui se disent : Est-ce qu'on va être
capable d'avoir du développement économique puis d'attirer des familles chez
nous, aux chambres de commerce qui s'inquiètent, à la relance économique? On
dit à quel point les femmes sont touchées par la crise actuelle, mais, s'il n'y
a pas de place en CPE, elles ne pourront même pas retourner travailler. Puis on
parle de travailleuses essentielles dans bien des cas. Donc, la relance
économique, là, c'est aussi ça, quand on dit qu'il faut se préoccuper des
femmes, c'est de s'assurer d'abord qu'elles peuvent participer à la relance et
qu'elles peuvent travailler.
Donc, moi, je veux savoir... Parce que le
ministre, ce matin, il m'a beaucoup surpris. Il a pris l'engagement il y a deux
ans d'en livrer, 13 500 places, en deux ans. Elles ne sont toujours
pas livrées. C'est 2 500, le chiffre. Ce matin, il nous dit quoi? Il va en
créer 5 000 à 7 000 d'ici le 31 mars 2022. Donc, trois ans et
demi après son arrivée en poste, là, ce qu'il nous annonce aujourd'hui :
5 000 à 7 000. Donc là, c'est quoi le message? Combien de places
manquantes on va avoir à la fin du mandat de la CAQ par rapport aux
51 000 familles qui n'ont pas de places?
L'autre chose que je veux savoir, c'est
toutes ces places fantômes, parce qu'il n'a pas bougé. Puis, quand on a fait
une interpellation, pendant la pandémie, on lui a dit : Aïe, attention, la
pénurie d'éducatrices va être encore plus grave, ça prend de toute urgence un
plan de match, des bourses d'études pour favoriser les inscriptions, du partage
entre formation et travail en CPE, des incitatifs pour que des éducatrices
veuillent partir un milieu familial. Il n'a toujours rien fait, là. Depuis qu'il
est arrivé, il n'en a pas, de plan, niet, zéro, pour la pénurie et lutter
contre la pénurie d'éducatrices.
Donc, moi, je veux juste savoir, ces
places-là, fantômes, qui sont rendues à 24 000, j'aimerais avoir le
chiffre, combien on en parle maintenant, combien on parle aussi de parents qui
attendent. Mais comment se fait-il qu'il les inclue toujours dans les cartes,
les cartes qui évaluent les besoins? Puis on voit que ça ne correspond pas à la
réalité. Ces places fantômes là sont toujours présentes dans les dernières
cartes qui évaluent les besoins. Puis on a vu avec l'exemple de Longueuil,
comme on pourrait voir pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean et la Mauricie, que ça
ne tient pas la route, les cartes qui sont faites, parce qu'il y a un
déséquilibre avec ces places fantômes là qui existent en théorie, mais qui ne peuvent
pas être offertes, faute d'éducatrices.
Donc, est-ce qu'aujourd'hui il va nous
dire c'est quoi, ses <objectifs...
Mme
Hivon
:
...
qui évaluent les besoins. Puis on a vu avec l'exemple de Longueuil,
comme on pourrait voir pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean et la Mauricie, que ça
ne tient pas la route, les cartes qui sont faites, parce qu'il y a un
déséquilibre avec ces places fantômes là qui existent en théorie, mais qui ne
peuvent pas être offertes, faute d'éducatrices.
Donc, est-ce qu'aujourd'hui il va nous
dire c'est quoi, ses >objectifs, combien de places vont être créées? Et
est-ce qu'il va mettre à jour les données correctement et pour les petits
milieux également?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Merci, Mme la députée. Maintenant, M. le ministre, vous avez la parole
pour un maximum de cinq minutes.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. D'abord, en tout respect, parce que je le répète souvent, mais je
le crois pour vrai, là, je sais que le Parti québécois a à coeur le développement
du réseau, c'est lui qui lui a donné naissance, mais il faut aussi être honnête
parce que, quand on regarde... parce que l'important, c'est de remettre les
choses aussi en perspective et de ne pas s'attendre à quelque chose d'impossible,
alors que le Parti québécois lui-même, au début des années 2000, n'était
pas en mesure de réaliser ça.
Quand on regarde, là, quand on regarde les
chiffres de création, on veut parler de CPE, regardons les CPE : en 1999,
2 312 mises sous permis; en 2000, 5 817; en 2001, 6 835; en
2002, 6 955; en 2003, on parle du nombre de places, 4 814. Ça, c'était
alors que tout était à faire, là, c'était alors qu'on peinturait les murs au
rouleau, alors que maintenant on est dans le découpage. Donc... Et là je vous
parle de places en CPE. C'est clair qu'il y a eu une augmentation importante,
je le dis honnêtement, là, il faut être honnête, il y a eu une augmentation
importante de places en milieu familial, mais, évidemment, il n'y a pas d'infrastructure,
là, qui vienne avec ça. Quand on parle d'infrastructures en CPE, les voici, les
chiffres.
Donc, c'est faux de dire que ça allait donc
bien au début des années 2000 et qu'on était capable. Les projets, à ce
moment-là, avaient cinq ans pour se réaliser. Donc, on ne peut pas non plus
réécrire l'histoire en disant que la CAQ n'est donc pas bonne puis que le PQ
était tellement bon en termes d'efficacité à ce moment-là. La volonté, là, je
ne la remets pas en doute, mais, à un moment donné, il faut aussi, il faut
aussi remettre, je pense, les choses en perspective.
L'indicateur du PFI, dans le cas des CPE,
ce n'est, à mon sens, pas le bon indicateur. La façon dont on fonctionne, en
service de garde éducatif à l'enfance, c'est que le ministère de la Famille, par
exemple pour les CPE, va payer ce que ça coûte pour le remboursement de l'hypothèque.
Donc, on a un programme qui s'appelle un Programme de financement des
infrastructures, et, quand vous regardez par exercice financier, donc depuis 2015‑2016,
on était à 19 projets, ensuite de ça à 19, 19, 18 jusqu'en 2018‑2019. Quand
on est arrivés, 53, 55. Les enveloppes ont augmenté de 7,5 millions à près
de 39 millions de dollars. Donc, on avance, là, on avance puis on.... Bon,
on a encore beaucoup de chemin à faire, c'est clair, là, mais on n'est pas en
train de faire du surplace.
• (10 h 30) •
J'ai envie de dire, honnêtement, là, on
fait de la politique, c'est clair, là, et ça paraît, je pense, ce matin, parce
que, moi, tout ce que j'entends de la part des oppositions, c'est à quel point
notre annonce de ce matin, elle n'est pas bonne, à quel point ce qu'on annonce,
là, ce matin, ce n'est pas bon, c'est insuffisant, ça ne répond pas aux <besoins.
Moi, je...
>
10 h 30 (version révisée)
<17927
M. Lacombe :
...de la
politique, c'est clair, là. Et ça paraît, je pense, ce matin,
parce
que, moi, tout ce que j'entends de la part des
oppositions, c'est à quel
point notre annonce de ce matin, elle n'est pas bonne, à quel point ce qu'on
annonce, là, ce matin, ce n'est pas bon, c'est insuffisant, ça ne répond pas
aux >besoins.
Moi, je lis pourtant, là, les communiqués
de presse qui sont émis à la suite de notre annonce, notamment du Conseil
québécois des services éducatifs à la petite enfance, qui se réjouit de
l'annonce faite ce matin, qu'on soit en mesure de répondre plus rapidement aux
besoins des familles du Québec. Citation : «Tout nous indique que le
ministre Lacombe et son ministère ont mis l'épaule à la roue pour que ça
fonctionne et que le réseau puisse répondre plus rapidement aux besoins des
familles.» Il y a un communiqué aussi de l'AQCPE qui vient de sortir, là, que
je n'ai pas encore eu le temps de lire en détail. On me dit que c'est très bon.
Fédération québécoise des municipalités :
«Pas intéressant pour accélérer la réalisation des projets de services de
garde. Selon la Fédération québécoise des municipalités, le ministre Lacombe n'a
pas tardé à placer les premiers jalons de sa réforme attendue pour rendre
disponibles plus rapidement les places en services de garde pour les familles
du Québec.» Union des municipalités du Québec : L'UMQ salue les mesures
d'allègement proposées par le ministre de la Famille. «Il faut être plus
efficace, plus agile, et l'annonce d'aujourd'hui va en ce sens. Je salue la
sensibilité du ministre, qui a été à l'écoute du milieu municipal dans ce
dossier.» C'est la présidente de l'UMQ, Mme Roy, qui dit ça.
À un moment donné, là, est-ce qu'on est
capable de dire qu'on avance? Je comprends, là, qu'on fait de la politique, là.
Je comprends qu'il n'y a rien de parfait. Je suis le premier à le dire, ça ne
fonctionnait pas. Est-ce qu'on est capable de dire qu'aujourd'hui, là, on pose
un geste qui est important? On coupe dans la paperasse. À ce que je sache, le
Parti québécois pouvait le faire quand il est passé. Puis là je comprends qu'il
y avait beaucoup de choses à faire à ce moment-là, et je ne suis pas en train
de dire, là, que... ce n'est pas une attaque, mais nous, on l'a fait, là.
Est-ce qu'on peut réaliser que c'est un bon geste? Le Parti libéral aurait pu
aussi faire ça. On s'entend, là, qu'il y avait peut-être une différence
idéologique de leur côté, ils préféraient les garderies non subventionnées,
qu'on soit d'accord ou non, mais il reste que nous, on l'a posé, ce geste-là.
Donc, je pense qu'aujourd'hui, là, il faut se réjouir.
Puis pour la suite des choses, clairement
qu'il y a des enjeux qui doivent être adressés, notamment celui de la
main-d'oeuvre, je suis d'accord avec ça. Mais là, ce matin, si l'opposition
s'attendait à ce qu'on règle tous les problèmes des services de garde
éducatifs, bien là c'est clair qu'elle s'est trompée. Mais un plan sur la
main-d'oeuvre, il y en aura un. Ce ne sera pas dans un an, ce sera dans les
prochaines semaines, parce que c'est clair qu'on a un enjeu...
La Présidente (Mme D'Amours) :
En terminant.
M. Lacombe : ...mais il
faut régler ça en même temps que l'accessibilité aux places.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole à la députée de Bellechasse pour un maximum
de cinq minutes.
Mme Lachance : Merci, Mme
la Présidente. À mon tour de saluer tous les collègues qui sont réunis ici ce
matin, aujourd'hui, autour d'un enjeu qui est très important pour nous tous et
pour tous les Québécois.
D'ailleurs, la députée de Joliette s'est
quelquefois levée au salon bleu pour nous dire que, quand le Parti québécois a
créé le réseau, le gouvernement créait 8 000, 9 000,
10 000 places par année. À l'écouter parler, on pourrait croire que
la différence entre 1998 et aujourd'hui, ce serait la volonté politique, que
mon collègue le ministre de la Famille manque de volonté. Je pense qu'un <petit...
Mme Lachance : ...le
réseau,
le gouvernement créait 8 000, 9 000,
10 000 places par année. À l'écouter parler, on pourrait croire que
la différence entre 1998 et aujourd'hui, ce serait la volonté politique, que
mon collègue le ministre de la Famille manque de volonté. Je pense qu'un >petit
détour par l'histoire s'impose, Mme la Présidente.
En 1997, le gouvernement de l'époque
voulait offrir un service de garde de qualité, accessible et stimulant. À la
création du réseau, en 1998, 1999, 2000, la majorité des places créées étaient
des conversions de garderies en centres de la petite enfance. Oui, il y a eu
des constructions aussi, mais la majorité des places étaient des conversions de
places privées en CPE.
Malgré cela, le déploiement de ces
garderies ne s'est pas déroulé comme prévu. Une mauvaise estimation du nombre
de places requises par groupe d'âge a ralenti la mise en place du réseau et
l'atteinte des objectifs par le fait même. C'est donc dire qu'à l'époque, alors
que les conditions pour le déploiement du réseau étaient, ma foi, très
favorables, le gouvernement de l'époque a eu de la difficulté à respecter les
objectifs qu'il s'était fixés.
Le réseau des services de garde éducatifs
à l'enfance a beaucoup changé depuis 1997. En 2005, la loi a été complètement
revue. En 2017 est arrivée la loi n° 143. Les défis
auxquels on doit faire face aujourd'hui sont différents, mais ils sont
significatifs. Le portrait aujourd'hui, c'est 236 000 places en
garderie subventionnée dans 944 CPE, 716 garderies subventionnées,
10 000 responsables en service de garde en milieu familial, et à cela
s'ajoute près de 70 000 places en garderie non subventionnée. Ces
236 000 places, c'est seulement 36 000 de plus que ce qui était
prévu pour 2006. Vous comprendrez que ça donne une idée du genre de retard que
nous avons connu entre 1997 et aujourd'hui.
Aujourd'hui, contrairement à 1997, quand
on développe des places, il faut prendre en compte toute une série d'éléments
pour s'assurer de répondre aux besoins des parents. En 1997, il ne fallait pas
viser des territoires spécifiques, partout c'était bon, partout on avait besoin
des places. Aujourd'hui, il ne suffit plus d'ouvrir un CPE ou une garderie,
mais il faut l'ouvrir pour qu'elle corresponde au besoin des parents, au milieu
où les parents en ont besoin. On doit développer des places, c'est vrai. Notre
gouvernement le fait, mais, au fur et à mesure que le réseau se construit, il
se complexifie et... si bien qu'avec... ça n'a rien à voir avec ce qu'on a vécu
en 1997. La différence est étonnante entre 1997 et 2001.
Mais vous savez quoi, Mme la Présidente?
Ce n'est pas fou de dire que la volonté politique joue aussi un <rôle...
Mme Lachance : ...se
construit,
il se complexifie et... si bien qu'avec... ça n'a rien à voir
avec ce qu'on a vécu en 1997. La différence est étonnante entre 1997 et 2001.
Mais vous savez quoi, Mme la
Présidente? Ce n'est pas fou de dire que la volonté politique joue aussi un
>rôle dans le développement du réseau, c'est, en fait, tout à fait vrai.
C'est vrai que, dans le budget de 2014, le Parti libéral a décidé de mettre un
frein au développement du réseau parce que ça coûtait peut-être un peu trop
cher. Heureusement pour eux, le gouvernement précédent de Pauline Marois avait
lancé plusieurs projets entre 2012 et 2014, projets qui, comme mon collègue ministre
l'a dit, se sont concrétisés durant les deux premières années du dernier gouvernement
libéral, soit en 2015 et 2016. Sans surprise, par contre, en 2017, 2018, les
années qui représentent les projets de service de garde lancés par le gouvernement
libéral, alors là on tombe à moins de 2 000 places par année.
Notre collègue le député de LaFontaine aime
bien prendre le crédit pour les places lancées par un autre gouvernement que le
sien, il l'a fait pas plus tard que cette semaine, en période des questions et
en débat de fin de séance. De notre côté, nous préférons agir, comme le
démontre notre annonce de ce matin. Je crois, par contre, que nous pouvons nous
dire que notre gouvernement ne manque pas de volonté, que notre engagement pour
les familles du Québec est réel et bien sincère. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole au député de LaFontaine pour une durée de
cinq minutes.
M. Tanguay
:
Merci, Mme la Présidente. Je suis heureux de vous retrouver. Bonjour, bonjour.
Merci de présider nos travaux. Bonjour aux collègues, bonjour au ministre, aux
collègues qui accompagnent le ministre et les personnes, les femmes et hommes,
qui l'entourent, collègue de Joliette et collègue de Sherbrooke, et également
ma recherchiste, notre recherchiste qui travaille avec nous, Florence
Thivierge.
Je vais reprendre au bond ce qu'a dit la
collègue de Bellechasse. Elle n'a pas dit ça, mais je vais paraphraser. Elle a
dit : Sous les libéraux, dans les dernières années, imaginez-vous donc, Mme
la Présidente, c'étaient moins de 2 000 places de créées, puis c'était
épouvantable, c'étaient moins de 2 000 places. Le ministre me regarde,
puis il sait où est-ce que je m'en vais. Comment qualifie-t-elle, si c'est
épouvantable, moins de 2 000 places? 2019, 991, c'est quoi? C'est
pitoyable? 2020... On pourrait dire, donc : 2019, c'est encore les
chiffres des libéraux, 991. 2020, tu sais, à un moment donné, il faut que ça
vienne... il faut que ça soit les chiffres du ministre : 812. Alors, je ne
sais pas comment elle l'a qualifié. J'espère qu'elle va avoir un autre bloc
pour pouvoir nous qualifier ça.
Et, quand on regarde les quatre années du
gouvernement libéral — puis je ne m'étendrai pas là-dessus parce que
c'est le bulletin du ministre qu'on regarde ce matin — les élections
ont eu lieu en avril 2014, je ne prends pas 2014, je prends 2015 puis là
j'additionne : 5 400, 2 600, 1 975 puis 1 894, ça fait
12 000 places; divisées en quatre, ça fait 3 000 places par
année. Le ministre, lui, 2019, 2020, c'est une moyenne de 900 places par
année. C'est 30 %.
Le jour où l'une de mes filles va m'amener
un bulletin et puis qu'elle va avoir une note de 30 %, Mme la Présidente,
on va avoir une... Ça va être un échec, puis il va falloir qu'on se parle, là,
puis ça va prendre du tangible.
C'est <un...
M. Tanguay
:
...places;
divisées en quatre, ça fait 3 000 places par année.
Le ministre, lui, 2019, 2020, c'est une moyenne de 900 places par année.
C'est 30 %.
Le jour où l'une de mes filles va
m'emmener un bulletin et puis qu'elle va avoir une note de 30 %, Mme la
Présidente, on va avoir une... Ça va être un échec, puis il va falloir qu'on se
parle, là, puis ça va prendre du tangible.
C'est >un échec. On se parle
puis on n'a pas de tangible, ce matin, dans le bulletin du ministre. Puis le
bulletin du ministre, Mme la Présidente, c'est 30 % par rapport au
gouvernement précédent, mais c'est 18 % par rapport à là où il a mis les
attentes, lui. Il a dit, en février 2019 : 13 500 places — et
je le cite, là — réalisées sur le terrain et livrées d'ici deux ans.
Février 2019 plus deux ans, ça fait février 2021. Regardez donc ça, Mme la
Présidente, on est en mars 2021. On regarde le bulletin : 18 %. Bien,
voyons donc!
• (10 h 40) •
Comme disait ma collègue de Joliette un
peu plus tôt, je veux dire, la pandémie, c'est une excuse, pour le ministre,
mais l'excuse, elle ne marche pas pour de février 2019 à mars 2020. Pour la
moitié de cette période-là, elle ne marche pas. La pandémie, pandémie, pandémie,
d'accord. La pandémie... on est toujours dedans la pandémie, puis, à matin, il
a annoncé quelque chose. À matin, il a dit : Écoutez, finalement, là...
Puis on a vu... je n'appellerai pas ça un napperon, là, parce que ce serait
dérogatoire, j'ai vu le document, la page avec le tableau, puis il dit :
Ce matin, on annonce... Puis il a dit, tantôt : C'est effectif maintenant.
C'est effectif maintenant, les nouvelles étapes. Ah bon.
Et, comme un gros sceau de qualité quand
on veut vous vendre quelque chose, boum! on dit : Ça, là, c'est 12 mois.
Quand il promettait, en février 2019, 13 500 places puis qu'il dit
qu'à matin on est passés de 17 000 à 9 000, puis c'est 12 mois,
garanti livré, puis qu'on sait que, sur 13 500, il en a livré à peu près
2 500, il en manque 11 000, pourquoi, d'ici un an, il ne nous promet
pas 11 000? Pourquoi il en promet juste 5 000, 7 000 quand il
dit : Garanti, sceau de garantie, on va livrer en un an? Ça ne tient pas
la route.
Mme la Présidente, ce matin, en tout
respect pour le ministre, on entend... Le ministre, là, c'est... Le ministre,
c'est un homme, et je le dis, là, de communication. C'est un homme de
communication. Il faut le convoquer à l'Assemblée nationale, notamment en
interpellation, pour qu'il agisse. Il faut que Véronique Prince, le 11 février
dernier, fasse un article pour que, là, il agisse puis qu'il dise :
Écoutez, c'est épouvantable, et qu'il essaie de lancer quelque chose. Ce matin,
Mme la Présidente, il dit... Alors, il n'a pas dit : C'est garanti, un an,
comme le prévoit son document, on va donc livrer les 11 000 pas
livrées d'ici un an. Il dit : Non, ce ne sera pas 11 000, ça va être
5 000, 7 000.
Alors, j'aimerais ça savoir du ministre,
première question, s'il peut nous dire quels projets seront livrés dans ces
5 000, 7 000 là, et quels autres projets seront abandonnés, s'il peut
nous faire le tableau, les livrés d'ici un an, puis les abandonnés, pas livrés,
d'ici la prochaine année. C'est un engagement que j'aimerais qu'il prenne puis
qu'il nous communique ça, au secrétariat, cette information-là.
Il y a, Mme la Présidente, quand on
regarde, ce matin, le défi administratif qu'il connaît depuis longtemps.
Février 2019, il nous disait, Mme la Présidente : J'ai une équipe de 40 personnes,
à la Famille, temps plein. On a demandé aux crédits l'an passé, ce n'est pas
40, c'est trois personnes à <temps...
M. Tanguay
: ...
information-là.
Il y a, Mme la Présidente, quand on
regarde, ce matin, le défi administratif qu'il connaît depuis longtemps.
Février 2019, il nous disait, Mme la Présidente : J'ai une équipe de 40 personnes,
à la Famille, temps plein. On a demandé aux crédits l'an passé, ce n'est pas
40, c'est trois personnes à >temps plein. Peut-être que ça explique en
partie son échec.
Deuxième élément, ce matin, Mme la
Présidente, puis c'est le deuxième écueil que les associations lui disent, les
éducatrices lui disent, que tout le monde lui dit : Ça n'a pas été indexé.
Bâtir une bâtisse en 2021, ça coûte plus cher qu'en 2018, 2017, Mme la
Présidente. Ça, ça n'a pas été suffisamment indexé, ce qui fait qu'on essaie de
couper les cheveux en quatre puis ce qui fait que les projets ne sont pas
livrés.
La Présidente (Mme D'Amours) :
En terminant.
M. Tanguay
: Il ne
peut pas nous dire combien d'argent il va y avoir dans le budget? Bien, ça va
faire patate encore une fois.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole, toujours pour cinq minutes, au ministre
de la Famille.
M. Lacombe : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. C'est toujours, je vous le dis, là, je sais que je
me répète, mais c'est toujours surréel, c'est toujours surréel, là, de voir à
quel point des gens qui... et ça leur appartient, là, qu'on soit d'accord ou
pas avec ça, mais des gens qui ne croyaient pas au développement des
CPE — parce que c'est ça — nous reprochent aujourd'hui de
ne pas aller assez vite, alors qu'on est en train, là, de pousser la voiture,
là. On l'a poussée avec nos mains, on l'a fait partir, puis là on est en train
de prendre de la vitesse. C'est toujours un peu surréaliste.
Je rebondis, peut-être très rapidement,
sur ce dont le député de LaFontaine vient de parler en termes d'indexation. C'est
intéressant, ça, c'est super intéressant, parce que, justement, bon, on faisait
l'annonce ce matin des allègements administratifs qui entrent en vigueur
maintenant, et je me suis fait poser la question, effectivement, là, sur les
barèmes. Là, le député de LaFontaine nous dit : Bien là, vous ne les
indexez pas, les barèmes, depuis 2018. Il aurait fallu... Écoutez, on est en
train de faire le calcul, là, justement, dans les dernières années, les
indexations qui ont eu lieu, et ce qu'on se rend compte, c'est qu'en faisant ce
calcul-là... parce que, bon, ça fait partie du grand chantier qu'on a entamé
depuis quelques mois, bien, dans les dernières années, là, disons, dans la
dernière décennie — je vais rester prudent, là, parce que je n'ai pas
les chiffres sous les yeux — mais il y a un retard qui s'est creusé.
Donc, l'indexation ne représentait pas vraiment l'augmentation. Donc, ça fait
en sorte qu'aujourd'hui il y a un manque à gagner.
Puis effectivement on est en train d'y
travailler, tout comme l'élaboration... là, c'est très technique, là, mais tout
comme l'élaboration d'un plan fonctionnel et technique type, un PFT type, pour
qu'on arrête de s'obstiner, là, sur le nombre de toilettes que ça prend dans un
CPE. On a d'autres chats à fouetter. On veut que les places se concrétisent.
Donc, je réponds à une préoccupation du député de LaFontaine : Oui, on est
en train de régler ça, cet enjeu-là, d'indexation, parce que, sous les
précédents gouvernements, il y a le retard, là, qui s'est accumulé d'année en
année, ce qui fait en sorte qu'aujourd'hui la situation, elle est plus
difficile.
Mais c'est un réel problème, Mme la
Présidente, qu'il n'y ait pas eu d'appel de projets pendant quatre années
consécutives. C'est un réel problème parce que ça fait en sorte qu'aujourd'hui,
ces projets-là, on ne peut pas les inaugurer parce qu'ils n'ont jamais été
annoncés.
Et moi, je me pose des questions. Je
regarde la liste, je vois des projets qui dataient de 2013. Dans
Anjou—Louis-Riel, <CPE...
M. Lacombe : ...c'est
un
réel problème parce que ça fait en sorte qu'aujourd'hui, ces projets-là, on ne
peut pas les inaugurer parce qu'ils n'ont jamais été annoncés.
Et moi, je me pose des questions. Je
regarde la liste, je vois des projets qui dataient de 2013. Dans
Anjou—Louis-Riel, >CPE Bille de verre, 2013, 27 places. Où était le
Parti libéral pendant son mandat 2014‑2018? Pourquoi, nous, quand on est
arrivés, ce projet-là, il était à l'étape zéro, ou à peu près, de réalisation?
Dans Bourassa-Sauvé, CPE Mini-Fée, CPE Mon Univers, deux projets de 2013,
78 places, 68 places. Ça datait de 2013. Quand on est arrivés, ces
projets-là étaient à l'étape zéro ou à peu près. C'est nous qui leur avons
donné le financement pour aller de l'avant. Dans Marguerite-Bourgeoys, Centre
éducatif de la petite enfance André-Laurendeau, CPE Familigarde de LaSalle,
deux projets de 2013, 44 places, 78 places. Pourquoi, Mme la
Présidente, ces projets-là n'ont pas été financés entre 2014 et 2018 par le
Parti libéral? Pourquoi ça a pris la CAQ, en 2018, pour leur dire : Go,
vous pouvez aller de l'avant?
Dans Mont-Royal—Outremont,
CPE Saint-Louis... Ça, c'est 2018. Bon. Ça, on ne peut pas dire que ça a du
retard, 2018 non plus. Dans Saint-Henri—Sainte-Anne, CPE Les Enfants de
l'avenir, qui voulait ajouter une installation, en 2013, 80 places. Ça, c'est
le plus gros CPE du Québec. Pourquoi le Parti libéral n'a pas financé ce
projet-là alors qu'il était au pouvoir? Ça date de 2013. Ils ont été là de 2014
à 2018. Pourquoi il a fallu que ce soit la CAQ qui finance ce projet-là quand
on est arrivés? Dans Fabre, Centre de la petite enfance Rosamie, ça datait de
2013, ça, c'est un 20 places. Pourquoi il a fallu que ce soit nous qui
signent aussi ce financement-là quand on est arrivés? Pourquoi le Parti libéral
ne l'a pas financé? Dans Laval-des-Rapides, CPE du Manoir, 2013, ça, c'est un
15 places. Allons-y avec un 78 places, peut-être, dans Vimont. J'en
ai sauté beaucoup, là. Pourquoi ce projet-là n'a pas été financé par le Parti
libéral? Je pourrais continuer, là, j'en ai toute une liste.
Donc, à un moment donné, il faut aussi
être humble et se mettre en mode solution. Parce que je vais vous dire une
chose : dans la pièce, là, il y a une collègue qui me fait des suggestions
sérieuses, que je prends en considération, c'est la députée de Sherbrooke. Et,
quand on fait ça, je trouve qu'on avance. Moi, je vais dire au député de
LaFontaine que, depuis le début du mandat, là, il ne m'a jamais téléphoné, il
ne m'a jamais envoyé un courriel, il ne m'a jamais proposé quelque chose
concrètement, outre que de me crier quelque chose à la période de questions ou
de m'interpeler par média interposé. Moi, je l'invite... Avec ce qu'on a
annoncé aujourd'hui, on repart encore plus le développement. Avec ce qui s'en
vient, on va se donner des outils encore plus performants. Je l'invite à se
relever les manches puis à travailler avec nous pour réparer les pots cassés.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole à la députée de Bellechasse, toujours pour
cinq minutes.
Mme Lachance : Merci, Mme
la Présidente. Je parlais plus tôt des obstacles et puis j'aimerais... des
obstacles qui ont ralenti, si on veut, le réseau des CPE, puis j'aimerais
continuer dans la même veine. J'aimerais poursuivre en parlant d'un des
facteurs qui expliquent... la lourdeur, pardon, administrative entourant
aujourd'hui la création des places <en...
Mme Lachance : ...je
parlais
plus tôt des obstacles et puis j'aimerais... des obstacles qui ont ralenti, si
on veut, le réseau des CPE, puis j'aimerais continuer dans la même veine.
J'aimerais poursuivre en parlant d'un des facteurs qui expliquent... la
lourdeur, pardon, administrative entourant aujourd'hui la création des places
>en... la lourdeur administrative entourant la création des places au Québec,
soit le bien triste bilan éthique du Parti libéral au ministère de la Famille. Sans
faire la liste des scandales qui ont secoué le ministère de la Famille, il faut
quand même se souvenir de certaines irrégularités dans l'attribution des
places. Et d'ailleurs le rapport du VGQ, en 2011, était accablant, puis je vais
me permettre de vous en citer un extrait, s'il vous plaît :
«Le processus d'attribution des 18 000 nouvelles
places à contribution réduite instaurées par le ministère en 2008 n'a pas
permis d'accorder des places à des projets de qualité, comme il l'a définie.
L'appel de projets s'est déroulé sur un seul mois, ce qui est très court
comparativement aux quatre mois prévus pour le processus actuel en cours. Au
moment de l'appel de projets, les critères d'admissibilité n'étaient pas
définis. En outre, l'analyse a été effectuée sans une évaluation globale des
projets et sans la détermination d'un seuil de passage, lesquels auraient
permis d'éliminer des projets en deçà des exigences minimales souhaitées.
Plusieurs projets retenus ont obtenu des évaluations insatisfaisantes en ce qui
concerne la qualité, dans 74 % des cas, et la faisabilité, dans 19 %
des cas, sur la base même des critères établis par le ministère. Par ailleurs,
29 % des projets retenus, soit 3 864 places, étaient situés dans
des municipalités où le ministère estimait qu'il y avait un surplus de places.
Au moins 42 % de ces places concernant de nouvelles installations de plus
de 60 PCR. Une grande place a donc été laissée à la subjectivité. Par
conséquent, le ministère peut difficilement démontrer que les places à
contribution réduite attribuées répondent aux besoins particuliers qu'il avait
déterminés ainsi qu'aux autres priorités ministérielles.» Je vous le rappelle,
ça vient du rapport du VGQ en 2011.
• (10 h 50) •
À ce triste portrait on pourrait aussi
ajouter une série de scandales. Ma collègue députée de Joliette ne s'en
souvient peut-être pas, mais assurément que mon collègue de LaFontaine s'en
souvient, parce qu'après tout, à cette époque, il était président du Parti
libéral. La situation était si critique qu'un partenaire supplémentaire s'est
ajouté à la galaxie du ministère de la Famille, l'UPAC. En conséquence, pour
parer à d'autres dérives du genre, toute une série de garde-feux ont dû être
mis <en...
Mme Lachance : ...il
était
président du Parti libéral. La situation était si critique qu'un partenaire
supplémentaire s'est ajouté à la galaxie du ministère de la Famille, l'UPAC. En
conséquence, pour parer à d'autres dérives du genre, toute une série de
garde-feux ont dû être mis >en place, ont été érigés autour de
l'attribution des places, des régulations étouffantes tant pour les promoteurs
que pour les employés du ministère.
Le Parti libéral du Québec a donc fait
payer le prix deux fois aux familles, une fois par ses scandales en série et
une autre fois par la solution qui a grandement nui à la capacité même du gouvernement
à créer des places là où sont les besoins.
La collègue de Joliette conviendra avec
moi que toutes ces vérifications, ces étapes de contrôle n'étaient pas là non
plus en 1997 et que, malheureusement, j'en conviendrai avec elle, ce triste
épisode a laissé des marques qui nuisent à notre agilité quand vient le temps
de développer des nouvelles places.
Heureusement, mon collègue, ce matin, le ministre
de la Famille, a annoncé, je vous le rappelle, une série d'allègements
administratifs et bureaucratiques pour accélérer le développement des places. C'est
l'avantage des promoteurs de projets sur le terrain, qui vont regagner en
agilité, c'est à l'avantage des fonctionnaires du ministère, qui travaillent
pour développer des places, mais c'est surtout à l'avantage des familles du Québec,
qui vont pouvoir profiter de places subventionnées.
Parce que nous, à la CAQ, je le répète, on
veut rassurer la députée de Joliette sur ce point, on a la volonté politique,
le ministre a la volonté politique pour s'occuper des services de garde et bien
desservir les Québécois. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Joliette, toujours pour
cinq minutes.
Mme
Hivon
:
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je voudrais juste dire au ministre puis à la
députée de Bellechasse, que j'apprécie bien, par ailleurs, que, s'ils sont si
fiers de leur bilan, c'est quand même curieux que, depuis le début de
l'interpellation, ils ne parlent que des anciens gouvernements et non pas de
leur bilan, et non pas de leurs propositions, et non pas de leurs actions
qu'ils vont mettre de l'avant, ni des budgets qui vont augmenter, ni du
programme agressif de recrutement qu'ils vont faire pour valoriser la
profession, ni des hausses de salaire qu'ils vont consentir aux éducatrices. Donc,
je suis un peu mystifiée, je dois vous dire, Mme la Présidente, qu'on soit si
fiers, du côté du gouvernement, de leur bilan, mais qu'on ne parle que des
gouvernements passés.
Donc, malheureusement, je n'ai toujours
pas eu de réponse aux questions que j'ai commencé à poser au ministre. Donc, j'aimerais
savoir : Est-ce que je comprends bien qu'ils ont dit dans le passé, avant
d'être au gouvernement, qu'il y aurait 26 000 nouvelles places en
service de garde pendant leur premier mandat? Que, quand il est arrivé, il a
dit, dans les deux ans et demi : Je vais en créer... Je vais en
concrétiser 13 500? Que, deux ans et demi plus tard, il y en a 2 500,
qu'il nous dit ce matin, que, pour la prochaine année, il va en ajouter
5 000 à 7 000? Donc, on est loin du compte du premier objectif,
totalement, de l'objectif qu'il avait fixé en février 2019 totalement <aussi...
Mme
Hivon
:
...que,
deux ans et demi plus tard, il y en a 2 500, qu'il nous dit
ce matin, que, pour la prochaine année, il va en ajouter 5 000 à 7 000?
Donc, on est loin du compte du premier objectif, totalement, de l'objectif
qu'il avait fixé en février 2019 totalement >aussi. Et donc est-ce qu'il
nous dit qu'à la fin de son mandat, son bilan, ça va être entre 5 000 et
7 000, plus 2 500 et ce qu'il pourrait ajouter dans les six mois
avant la fin du mandat? Donc, j'aimerais vraiment avoir ses objectifs, son
engagement aujourd'hui, là, au printemps 2021, ce qu'il est.
J'aimerais aussi savoir ce qu'il en est
des places fantômes. Il nous dit : Ah! mon Dieu, ils prétendent qu'ils ont
fait 10 000 places. Bien oui, les chiffres sont là. On a fait des
9 000, 10 000 places par année en CPE et aussi en milieu
familial, parce qu'à l'époque la profession était valorisée. Puis vous savez
quoi? Les places fantômes, il n'y en avait pas 24 000 puis... probablement
plus autour de 30 000, comme il y a maintenant, parce qu'il y en avait,
des places en milieu familial, ce qui aidait énormément les petits milieux et
les régions, d'ailleurs, qui, en ce moment, sont totalement laissées pour
compte. Donc, je n'ai pas eu de réponse par rapport à ça.
Je n'ai pas eu de réponse par rapport aux
cartes, donc les fameuses cartes qu'il a mises à jour pour les besoins. Comment
se fait-il que, si ces cartes-là fonctionnent... On a vu, cette semaine, qu'à
Longueuil... un nouveau CPE de 80 places. Combien de demandes? Près de
1 000 demandes. Pourtant, c'est un bassin qui est jugé à besoins
faibles. C'est la même chose pour moi à Joliette, besoins faibles. À chaque
jour, j'ai des appels de parents désespérés, d'infirmières qui ne peuvent pas
retourner travailler, d'enseignantes. Donc, qu'en est-il de ces cartes-là?
Je veux savoir aussi comment ça se fait
qu'il n'a rien fait pour les petits milieux. Je lui ai parlé, lors de la
dernière interpellation, à l'automne, de ma collègue à Gaspé, de mon collègue
aux Îles-de-la-Madeleine. Comment ça se fait qu'il n'y en a pas eu,
d'assouplissements, s'il nous dit qu'il est en mode solution, puis qu'il n'a
rien fait pour assouplir la réalité des petits milieux, où, des fois, on n'est
pas capable de bâtir le gros CPE? Et donc il m'avait dit : Oui, on va
regarder ça, c'est intéressant, ce que la députée me suggère. Moi, je n'ai vu rien
de nouveau. Donc, toutes ces questions-là sont sans réponse.
Et là, surtout, la question des budgets,
là, je n'ai pas le choix de remontrer ça. Je sais que ce n'est pas juste le
PQI, mais ça parle, là, la différence d'investissement au PQI pour les CPE.
Donc, comment ça se fait qu'aujourd'hui il nous annonce zéro nouveau budget,
alors qu'il nous dit, la main sur le coeur, qu'il veut tellement accélérer les
choses pour en avoir 5 000 à 7 000 d'ici un an?
Mais surtout, le plan de match. La crise,
elle est énorme pour les éducatrices, là, en ce moment. C'est une baisse
hallucinante. Elles désertent la profession. Donc, il est où, le plan de match
pour les valoriser, augmenter leurs salaires? Est-ce qu'il va donner des
bourses pour favoriser les inscriptions dans les programmes, au cégep, en
éducation à la petite enfance? Est-ce qu'il va mettre en place un programme
d'incitatifs pour favoriser la conciliation études-travail en CPE ou démarrage
d'un milieu de garde en milieu familial? Est-ce qu'il va mettre ça?
C'est très drôle, parce que, tantôt, il a
dit : Écoutez, là, <la...
Mme
Hivon
:
...les
inscriptions dans les programmes, au cégep, en éducation à la
petite enfance? Est-ce qu'il va mettre en place un programme d'incitatifs pour
favoriser la conciliation études-travail en CPE ou démarrage d'un milieu de
garde en milieu familial? Est-ce qu'il va mettre ça?
C'est très drôle parce que, tantôt, il
a dit : Écoutez, là, >la députée voudrait que je lui annonce plein
de choses. Bien oui, je voudrais que, depuis deux ans et demi, il ait annoncé
plein de choses. Puis je ne voudrais pas qu'il attende une interpellation pour
nous annoncer le début du commencement de quelque chose.
Donc, aujourd'hui, il nous annonce quelque
chose en lien avec le processus administratif, mais je pense que, oui, on est
en droit de s'attendre, depuis deux ans et demi, avec tous les drapeaux qu'on a
agités par rapport à la pénurie d'éducatrices, la crise que ça provoque,
d'avoir des réponses puis un plan de match du ministre. Ça fait deux ans et
demi qu'il est là. Donc, je veux des réponses là-dessus. Je veux des réponses
aussi sur ses engagements à lui. Et est-ce qu'il va nous admettre qu'il ne
réussira juste pas à livrer la promesse qui avait été donnée?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole au ministre de la
Famille pour cinq minutes, toujours.
M. Lacombe : Qui a
raison, hein? Qui va gagner le bras de fer? Qui s'est trompé dans la virgule?
Est-ce que c'est la députée de Joliette? Est-ce que c'est le ministre de la
Famille? Hein, qui? Est-ce qu'on veut vraiment, là... Est-ce que c'est vraiment
là-dessus qu'on veut s'obstiner ou on veut vraiment parler du fond des choses?
Parce qu'on peut bien s'obstiner sur les chiffres, on peut bien s'obstiner sur
le PQI, sur le programme de financement des infrastructures, on peut faire dire
ce qu'on veut aux chiffres. On peut clairement faire ça.
Mais, depuis qu'on est arrivé, on avance.
Et je pense que ça fatigue le Parti québécois. Je pense que ça fatigue le Parti
québécois, parce que ça fait longtemps qu'ils n'ont pas vu un autre parti que
le leur s'intéresser pour vrai à la petite enfance. Puis je pense que, ça, c'est
une bonne nouvelle pour les Québécois. Ça génère un peu de compétition,
peut-être, hein? Puis, quand il y a de la compétition, nous, on est un
gouvernement d'entrepreneurs, bien, on a toujours un meilleur résultat à la
fin. Donc, je pense que les Québécois vont être bien servis.
Moi, je vais vous dire une chose, on ne
sera pas du tout gênés du bilan qu'on va laisser à la fin. Les mesures qu'on
annonce aujourd'hui, c'est une bonne nouvelle. Je n'ai pas entendu ça de la
bouche de la députée de Joliette. Pourtant, tous les partenaires sont unanimes :
l'Association québécoise des CPE, le Conseil québécois des services éducatifs à
la petite enfance, l'Union des municipalités du Québec, la Fédération
québécoise des municipalités. Si vous lisez leurs communiqués de presse, ce
matin, tout le monde se réjouit parce qu'on avance.
Puis, en même temps, je vous le répète, j'ai
l'impression de vivre sur une autre planète. Là, on va parler de notre bilan.
La députée de Joliette veut qu'on en parle? Clairement, qu'on va en parler. J'ai
l'impression de vivre sur une autre planète, comme si la pandémie n'existait
pas, encore une fois. L'idée, ce n'est pas de tout mettre sur le dos de la
pandémie. Évidemment, là, ce serait grossier puis ce serait clairement évident.
Mais je pense que c'est une évidence, c'est une évidence qu'on a été l'un des
ministères les plus au front pendant cette crise-là, que nos ressources ont été
mobilisées pour essayer de faire en sorte que ça se passe le mieux possible sur
le terrain. Et, en même temps, les gens qui développent les projets en avaient
plein les bras.
• (11 heures) •
À un moment donné, c'est soit de
l'aveuglement ou de la mauvaise foi. Et je pense, là, qu'il faut être honnête,
qu'il faut regarder ça puis se dire qu'effectivement il y a des délais qui sont
causés par ça, mais que la majorité des places dont il était question en <février
2019 vont être réalisées cette année...
>
11 h (version révisée)
<17927
M. Lacombe :
...développent les projets en avaient plein les bras.
À un moment donné,
c'est soit de l'aveuglement ou de la mauvaise foi. Et je pense, là, qu'il faut
être honnête, il faut regarder ça puis se dire qu'effectivement il y a des
délais qui sont causés par ça, mais que la majorité des places dont il était
question en >février 2019 vont être réalisées cette année. Donc, là, on
est en plein milieu d'un mandat, on peut bien spéculer sur ce à quoi ça va
ressembler à la fin, moi, je vous dis qu'on va atteindre les cibles qu'on s'est
fixées.
Moi, je vous dis qu'à la fin du mandat,
là, le Parti québécois risque de nous regarder peut-être en étant un peu
inquiet, parce qu'ils vont voir que les résultats sont là, mais en se disant :
Oui, il n'y a peut-être pas juste nous autres qui croyons à ça, les centres de
la petite enfance puis les garderies au Québec. Donc, ça, c'est ce que je
voulais vous dire sur le développement.
Sur les cartes, écoutez, là, ça, c'est un
terrain technique pour... c'est une question technique pour laquelle j'aurais
besoin de plus que deux minutes. Mais ce que je peux vous dire, c'est qu'on ne
peut pas non plus s'arrêter à la liste d'attente d'un CPE et dire : On a
10, 20, 30, 50, 200, 300 enfants sur cette liste-là, donc il nous manque
ce nombre-là de places. Souvent, ces enfants-là qui sont en attente sont dans
une autre garderie, peut-être dans un milieu familial, puis le parent préfère
un CPE, peut-être dans un autre CPE plus loin, le parent préfère le CPE qui est
plus près de la maison ou du travail, peut-être dans une garderie non
subventionnée, puis le parent préfère avoir une place à 8,50 $. Donc, il
faut prendre toutes ces données-là, les épurer et puis ensuite dresser un
constat qui est le plus précis possible.
Clairement, clairement que nos cartes ne
sont pas parfaites, mais elles sont d'abord beaucoup mieux qu'il y a une
décennie, parce que c'est l'outil le plus performant quand même qu'on a dans
les circonstances depuis bien longtemps, et certainement meilleur aussi que
lorsqu'on est arrivés en poste, parce qu'on a retiré justement ces places
fantômes, là, qui n'étaient pas véritablement occupées, mais qui venaient dire :
Bien oui, il y a assez de places dans ce secteur-là. Donc, on est venus les
enlever. Ça fait en sorte que sur les cartes, là, les besoins sont importants,
mais au moins on travaille avec les bonnes données. Ça donne plus de pression
au ministre de la Famille que je suis, mais au moins je travaille avec les
bonnes données.
Mais, je vous le disais tantôt, à la fin
du mandat, quand on fera le bilan, les gens seront clairement en mesure de voir
que les mesures qu'on a annoncées en février 2019, c'était un premier bon pas,
vont voir que les mesures qu'on ajoute aujourd'hui... Parce qu'en plein coeur
de l'opération, il y a déjà plusieurs mois avant la pandémie, on s'est mis au travail
là-dessus. Donc, la députée de Joliette dit qu'on a perdu notre temps, qu'on ne
s'est pas réveillés. Ils auraient pu le faire lorsqu'ils sont passés au
gouvernement, ils ne l'ont pas fait. Pourquoi ils ne l'ont pas fait? Je pose la
question : Pourquoi ils ne l'ont pas fait? Peut-être... Moi, j'en ai une
question pour la députée de Joliette : Pourquoi ils n'ont pas fait ce que,
nous, on fait, là, quand ils sont passés au gouvernement la dernière fois?
Nous, on a décidé de le faire. Je pense qu'à
la fin, là, on ne sera pas du tout gênés de notre bilan, on va livrer les
objectifs sur lesquels on s'était entendus puis on va continuer notamment,
comme dans la circonscription de Joliette, où je suis passé... Dans les
derniers mois, il y avait un projet de 2011, le CPE des Amis des Prairies, puis
le CPE Les Moussaillons, deux projets pour lesquels on a signé le financement,
ce qu'ils n'avaient pas fait, eux.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole au député de Beauce-Sud pour cinq minutes.
M. Poulin : Merci, Mme la
Présidente. Je suis heureux de vous retrouver ce matin. Je veux saluer
évidemment le ministre de la Famille, sa garde rapprochée qui l'accompagne, la
députée de Joliette, qui nous réunit ce matin, M. le député de LaFontaine, la
députée de Sherbrooke, la <députée de...
M. Lacombe : ...
Merci, Mme la Présidente. Je suis heureux de vous retrouver ce matin. Je veux
saluer évidemment le ministre de la Famille, sa garde rapprochée qui
l'accompagne, la députée de Joliette, qui nous réunit ce matin, M. le député de
LaFontaine, la députée de Sherbrooke, la >députée de Bellechasse et,
évidemment, les professionnels qui nous accompagnent ce matin.
Je me souviens, moi, d'interpellations qu'on
tenait, ici, dans les dernières années à l'Assemblée nationale sur le ministère
de la Famille. Et ça devenait, à un moment donné, des dossiers récurrents,
entre autres en ce qui concerne les places en garderie sous le Parti libéral et
sous le Parti québécois. Mais je me souviens aussi d'une interpellation, puis
je suis convaincu que la députée de Joliette va s'en rappeler, concernant les
tarifs de garderie aussi et cette fameuse modulation des tarifs de garderie qui
avait été faite par le Parti libéral du Québec.
Et quand on pense aux parents, s'il y a
une signature qui porte celle du ministre de la Famille, c'est d'avoir ramené
le tarif unique dans le réseau des services de garde, dans les CPE. Je me
souviens d'échanges à ce moment-ci de l'année avec des comptables, partout au
Québec, qui nous disaient : Les familles ont un choc tarifaire parce qu'on
a modulé selon le salaire des parents. Et, nous, l'un des premiers gestes qu'on
a faits, premièrement, c'est de tenir nos engagements et de ramener ce tarif.
Et, ça, je pense qu'on peut en être extrêmement fier. Et je vois encore des
parents du Québec qui nous remercient, non seulement d'avoir une place en
garderie, mais également de l'avoir à un tarif unique, qui est, M. le ministre,
corrigez-moi, 8,35 $, 8,45 $?
M. Lacombe : 8,50 $
M. Poulin : 8,50 $
maintenant, parce qu'on suit l'inflation. On ne veut plus de choc tarifaire.
Alors, à un moment donné, il faut suivre le tout. Et, ça, je pense qu'on peut
être extrêmement fier parce que, dans tout ce débat-là, il faut se rappeler une
chose, Mme la Présidente, on peut parler de réseau, mais il faut penser aux
familles du Québec et aux parents du Québec qui ont, oui, eu des chocs
tarifaires sous le gouvernement libéral, mais qui, maintenant, savent qu'avec
un gouvernement de la CAQ, on peut protéger leur portefeuille. Et, en plus de
tout ça, bien, on travaille sur le développement des places en garderie.
Et, s'il y a quelque chose qui a manqué au
Québec dans les dernières années, puis vous allez voir, je vais venir au
présent, c'est cette prévisibilité-là dans nos services publics, de savoir qu'on
a des baby-booms, qu'on a des naissances, puis 2003‑2004, sous le gouvernement
libéral, il y a eu des bonnes mesures pour les familles du Québec, et ça a fait
en sorte qu'on a fait plus d'enfants au Québec dans les dernières années. Tant
mieux, ce sont des bonnes nouvelles, mais il faut être prêts à recevoir ces
enfants-là, ce qui n'a pas été suffisamment le cas, ni en 2007, ni en 2008, ni
en 2010. Et, tant mieux, ce sont des bonnes nouvelles lorsqu'il y a des
familles dans les différentes régions du Québec, mais il faut être capable
d'accueillir ces familles-là.
Il n'y a pas eu cette prévisibilité-là de
l'autre côté dans les dernières années. Alors, nous, on se retrouve avec une
situation, et c'est un fait, où on doit trouver des places pour, oui, les
enfants du Québec, mais également dans les prochaines années. Puis c'est
exactement ce que le ministre est en train de faire comme travail, de dire :
Il faut avoir de la prévisibilité. Il faut être capable de dire aux familles du
Québec : Soyez en sécurité, je le mets entre guillemets, si vous faites le
choix d'avoir un enfant, deux enfants, trois enfants, on va tout faire ce qui
est en notre pouvoir pour que vous puissiez avoir une place en service de
garde. Alors, de nous reprocher d'avoir de la prévisibilité... Parce que c'est
ce qu'on fait, là, on dit, là : Vous nous parlez d'un plan dans les
prochaines années. Bien, c'est ça qu'on a besoin au Québec, de la prévisibilité
pour les <familles...
M. Poulin : ...
entre guillemets, si vous faites le choix d'avoir un enfant, deux enfants,
trois enfants, on va tout faire ce qui est en notre pouvoir pour que vous
puissiez avoir une place en service de garde. Alors, de nous reprocher d'avoir
de la prévisibilité... Parce que c'est ce qu'on fait, là, on dit, là :
Vous nous parlez d'un plan dans les prochaines années. Bien, c'est ça qu'on a
besoin au Québec, de la prévisibilité pour les >familles, et c'est
là-dessus qu'on travaille.
Puis, ce matin, là, j'entendais «un écran
de fumée». Dans notre ADN, nous, à la Coalition avenir Québec, là, s'il y a une
chose qui nous distingue, c'est bien de diminuer la bureaucratie, c'est bien de
revoir les processus. Et, ce matin, je pense que le ministre a posé un acte et
un geste important. Puis, vous le savez, là, prendre le paquebot, là, dans
n'importe quel ministère, ce n'est pas toujours simple. Il faut prendre une
étape à la fois, surtout quand on révise les processus. Mais d'annoncer que le
nombre d'étapes va passer de 17 à neuf pour accélérer les places en garderie,
c'est majeur. Je ne peux pas croire que les partis, de l'autre côté, vont nous
reprocher l'annonce de ce matin. Je ne peux pas croire que les parents vont
nous reprocher l'annonce de ce matin.
Et, moi, là, en pleine interpellation, j'ai
une directrice d'un centre de la petite enfance, chez nous, un maire d'une
municipalité qui veut lui aussi des places en garderie, qui me disent :
Wow! Bravo, on voit la lumière au bout du tunnel, on voit qu'il y a des choses
qui brassent, qui bougent enfin au Québec. Et on sait que ce ne sera peut-être
pas demain matin, là, qu'on va avoir notre place en garderie, mais si on l'a
l'année prochaine, dans deux ans ou dans trois ans, vous allez nous donner la
prévisibilité qu'on n'a jamais eue dans les dernières années. Alors, ça, je
pense qu'on peut en être extrêmement fiers, de cet allègement bureaucratique
là, qui va aider les familles du Québec.
Et il y a un autre élément aussi sur
lequel on n'a pas suffisamment parlé, c'est de faire confiance aux gens sur le
terrain, de faire confiance à nos femmes entrepreneures, à nos directeurs,
directrices de CPE, parce que ce sont beaucoup des femmes, et c'est correct.
Mais il faut leur faire confiance, Mme la Présidente, il faut leur donner tous
les outils pour réaliser leurs places en service de garde. Alors, c'est ce
qu'on est en train de faire avec cette prévisibilité-là, avec les allègements
bureaucratiques. Déjà, on va voir les résultats sous peu, on les a vus, on va
les voir, et ce sera encore une fois les familles du Québec qui seront les
grandes gagnantes.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole au député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'entends le collègue de Beauce-Sud dire :
Aïe! Ce matin, wow... ou tout le monde, ce matin : Wow! Ce matin, dans son
point de presse, le ministre disait : Aïe! Je vois déjà les promoteurs
danser la gigue dans leur salon. Puis je le cite au texte, danser la gigue dans
leur salon, les promoteurs. Mme la Présidente, faut-u être déconnectés... puis
ça, c'est un mot parlementaire, on peut le dire, c'est un débat... que de dire
que ce qui est annoncé ce matin fait en sorte qu'on peut tous, les parents du
Québec, les femmes, entre autres, au premier titre, qui sont infirmières...
Et j'ai eu l'occasion, en période de
questions... Puis le ministre me reproche mes questions, qu'il
trouve — c'est moi qui utilise le terme — trop acerbes,
trop acérées, trop difficiles. Quand on n'a pas de bons résultats, toute
question est difficile, Mme la Présidente, parce qu'on ne sait pas quoi
répondre. On a un bilan qui est indéfendable, puis le ministre a la tâche, ce
matin, d'essayer de faire croire, Mme la Présidente, qu'il y aura des
résultats, alors que, depuis deux ans et demi, il n'y en a pas eu, de
résultats. Le bilan de la CAQ est un bilan désastreux, les deux pires années
des 17 dernières. Dans le développement des places subventionnées, les
deux pires, <c'est les deux...
M. Tanguay
: ...
ce matin, d'essayer de faire croire, Mme la Présidente, qu'il y aura des
résultats, alors que, depuis deux ans et demi, il n'y en a pas eu, de
résultats. Le bilan de la CAQ est un bilan désastreux, les deux pires années
des 17 dernières. Dans le développement des places subventionnées, les
deux pires, >c'est les deux dernières, c'est les deux années de la CAQ,
chiffres à l'appui, nous avons le tableau fourni par le ministère.
Alors, quand on regarde, Mme la Présidente,
au niveau du budget. Ce matin, le ministre dit : On va diminuer les
étapes, on va faire en sorte qu'à partir d'aujourd'hui c'est un an, la
livraison des places en CPE. Sur les 11 000 qu'il lui reste à livrer
de sa promesse, même si ça fait un an, il ne peut pas les livrer plus qu'à la
hauteur de 5 000, 7 000. Puis on verra dans un an, Mme la Présidente.
Si le passé est garant de l'avenir, bien, on peut vous garantir que ça va être
un autre échec.
• (11 h 10) •
Alors, le budget, les budgets,
l'indexation, le ministre n'a pas répondu à ma question encore une fois, c'est
un élément excessivement important qui fait en sorte que les projets qui sont
en développement, une fois que vous avez une lourdeur administrative sur
laquelle on doit s'attaquer depuis deux ans et demi puis que c'est uniquement
ce matin que le ministre nous dit : Oui, oui, oui, je vous promets que ça
va être fait puis je vous promets même que c'est... à l'heure où on se parle, c'est
fait, il y a l'aspect des budgets qui fait en sorte que lorsqu'on développe...
on a eu des témoignages de partout au Québec, où se fait dire : Bien il
faut couper, il faut couper, il faut couper. Pourquoi? Parce que la CAQ n'a pas
suffisamment indexé les budgets, l'argent n'est pas là. Lever une maison, lever
une bâtisse en 2021, ça coûte plus cher qu'en 2016, 2017, 2018 et ainsi de
suite, surtout, Mme la Présidente, puis là on peut donner ça au ministre, dans
un contexte, évidemment, où il y a une pandémie, il faut mettre plus d'argent,
il ne faut pas nier le problème. Or, on ne voit pas ça au rendez-vous.
Puis, quand il lui est posé la question :
Combien d'argent allez-vous mettre de plus? Écoutez, non seulement, de un, il
ne peut pas nous préciser combien de plus il a mis d'argent en termes de
financement pour la construction des nouveaux CPE, mais il a dit : Allez
demander au président du Conseil du trésor. On nous annoncés que, dans à peu
près deux semaines, là, le 25 mars, il va y avoir un budget, puis il
n'était pas capable, ce matin, de le dire, Mme la Présidente. Ça regarde mal à
ce niveau-là.
Au niveau des éducatrices, excessivement
important. Sous sa gouverne, il y a eu un reportage, notamment, qui a démontré
qu'au-delà de la pandémie, notamment en milieu familial, il y a eu des départs
massifs, notamment en milieu familial, des départs massifs des éducatrices, et
ça, le ministre n'a pas de solution tangible pour former des éducatrices et
puis pour inciter notamment les femmes à faire en sorte d'avoir un service de
garde à la maison, quels sont les incitatifs concrets, tangibles, quels sont
ses cibles et comment peut-il nous confirmer qu'aujourd'hui il a mis sur la
table des incitatifs, notamment au niveau des prêts et bourses, des bourses qui
pourraient être offertes aux éducatrices, notamment au niveau de la formation,
comment faire en sorte d'attirer davantage de femmes à devenir éducatrices. Et,
ça, force est de constater que, non, il n'y a pas de résultat tangible. Puis c'est
un gouvernement qui se targue beaucoup de dire : Vous nous jugerez sur les
résultats. Bien, le jugement est rendu, Mme la Présidente, les reculs sont nets
à ce niveau-là.
Également, j'aimerais que le ministre nous
<dise...
M. Tanguay
: ...
davantage de femmes à devenir éducatrices. Et ça, force est de constater que,
non, il n'y a pas de résultat tangible. Puis c'est un gouvernement qui se
targue beaucoup de dire : Vous nous jugerez sur les résultats. Bien, le
jugement est rendu, Mme la Présidente, les reculs sont nets à ce niveau-là.
Également, j'aimerais que le ministre
nous >dise... il parlait, puis le collègue de Beauce-Sud parlait qu'il
veut participer à l'effort de diminuer le fardeau fiscal, fardeau financier des
parents. Dernier budget, 1 750 places étaient annoncées en
conversion, donc de privées non subventionnées à subventionnées. J'aimerais
savoir combien de places ont été livrées à ce niveau-là, quels sont les
projets. Les informations que nous avons sur le terrain, c'est que... zéro puis
une barre, puis le budget termine dans deux semaines, et il n'aura donc rien
livré à ce sujet-là. Alors, à l'eau, le budget fiscal.
Le ministre se plaint que je ne lui fais
pas de suggestion, Mme la Présidente, que je ne suis pas en mode suggestion.
Bien, je vais lui en faire une, suggestion. Ce matin, il a dit : Il faut
annuler des étapes. Il en a annulé huit, étapes, pour ce qui est de la création
des CPE. La principale raison de l'échec, de la non-création de places subventionnées,
bien, c'est le ministre, il devrait peut-être...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole au ministre de la Famille.
M. Lacombe : ...Parti
libéral dans toute sa splendeur et sa grandeur, hein, le Parti libéral a déjà été
un grand parti. Il faut se rappeler de ça, parce que ça fait partie de notre
histoire, mais je ne suis pas sûr que le député de LaFontaine y fait honneur.
Maintenant, donc, je veux quand même vous
rappeler les mesures qu'on a annoncées ce matin. Ce matin, on annonce qu'on
passe de 17 à neuf étapes de construction. Donc, contrairement au Parti libéral,
on ne met pas des bâtons dans les roues, on n'écrit pas noir sur blanc dans le budget
que ça coûte trop cher, le développement de la petite enfance, puis qu'on
ralentit le rythme, non, on dit : Nous, on veut aller plus vite. Je vous
le dis, on veut aller plus vite, Mme la Présidente. Donc, on annonce aujourd'hui
qu'on passe de 17 à neuf étapes pour être capables de réduire les délais de
construction d'un an. Je l'ai dit, ce n'est pas vrai qu'au Québec c'est la
paperasse puis la bureaucratie qui vont nous empêcher, nous autres, au ministère
puis sur le terrain, les gens qui sont motivés, à bâtir des CPE. Donc, aujourd'hui,
on pose un geste concret qui, à ce que je sache, n'a jamais été posé par les
autres gouvernements qui auraient pu le faire, hein? On nous reproche de ne pas
l'avoir fait assez vite, mais, à ce que je sache, personne d'autre ne l'a fait
avant nous autres.
Donc, qu'est-ce qu'on fait, plus
concrètement? On passe de 17 à neuf étapes, je l'ai dit, mais on fait aussi...
on pose aussi d'autres gestes pour donner un coup de pouce à ceux qui veulent
bâtir des CPE. On va leur envoyer par exemple, une avance de fonds. Donc, c'est
une mesure administrative technique, mais qui va faire toute une différence,
parce que partir un projet, ça coûte quelque chose. On va leur donner une
enveloppe tout de suite pour leur dire : Voici 50 000 $, par
exemple, vous pouvez partir, vous pouvez commencer à embaucher un chargé de
projet ou un architecte pour être capable de démarrer plus rapidement. On va
leur donner aussi plus de flexibilité dans leurs appels d'offres, pour être en
mesure de pouvoir aller plus rapidement.
Puis l'idée, évidemment, ce n'est pas de
laisser tomber les mesures de contrôle — je vois des têtes qui se
lèvent — c'est d'à tout le moins ne pas être plus sévère avec les CPE
qu'on l'est envers nous-mêmes au gouvernement. Donc, on va aligner ce qu'on
demande aux CPE sur ce qu'on s'impose nous-mêmes, au gouvernement du Québec, en
matière de <contrats...
M. Lacombe : ... de
pouvoir aller plus rapidement.
Puis l'idée, évidemment, ce n'est pas
de laisser tomber les mesures de contrôle
— je vois des têtes
qui se lèvent
— c'est d'à tout le moins ne pas être plus
sévère avec les CPE qu'on l'est envers nous-mêmes au gouvernement. Donc, on va
aligner ce qu'on demande aux CPE sur ce qu'on s'impose nous-mêmes, au
gouvernement du Québec, en matière de >contrats de gré à gré, d'appels
d'offres sur invitation ou d'appels d'offres plus simplement.
On simplifie le processus de signature du ministère
aussi. Imaginez-vous que, jusqu'à maintenant... Il a fallu préparer ça. Mais, jusqu'à
maintenant, tous les dossiers, on me dit, là, que, dans les derniers mois, sur
600 dossiers qui ont dû être signés, il y en a un seul qui pouvait être
signé sur le terrain, tous les autres montaient au bureau à Québec, au bureau
du sous-ministre adjoint. Là, maintenant, ce seront les deux tiers des dossiers
qui vont pouvoir être signés sur le terrain par les gestionnaires. Donc, quand
ça sera plus de 1 million de dollars, ça viendra à Québec, mais, sinon, on
va donner de la latitude. Le député de Beauce-Sud le disait tantôt, il faut
faire confiance au monde qui sont sur le terrain, mais c'est ce qu'on fait.
Donc, on n'abolit pas les contrôles.
J'aime cette formule, que je disais ce matin : on n'abolit pas les
contrôles, on les met aux bonnes places. Donc, c'est ce qu'on fait. Et ça,
j'appelle ça de l'efficacité. Puis, oui, Mme la Présidente, je sais qu'il y a
des promoteurs, là, c'est une image, bien sûr, mais qui font une petite danse
de la victoire parce qu'ils attendaient ça depuis longtemps.
Évidemment, les parents, pas sûr, pas sûr,
là, ce matin, qu'ils font une danse de la victoire, parce qu'eux, là, ce qu'ils
veulent, c'est une place. Mais je pense que les parents sont encouragés, par
exemple, mais ils attendent une place, puis on a bien l'intention de continuer
ce qu'on fait pour être capable de leur livrer ça.
Le député de LaFontaine, bon, met le doigt
sur une chose qui est intéressante, je lui concède, parce qu'on est déjà en
train de travailler dessus en plus, la question des barèmes. Là, aujourd'hui,
on livre quelque chose de costaud, mais il reste du travail à faire. Je
souhaitais faire cette annonce-là le plus rapidement possible. Là, on me
reproche de faire ça avant l'interpellation. Moi, je trouve ça bien, on en
jase. Hein, on peut dire : Ah! là, le ministre ne devrait pas faire ça.
Moi, je me demande, l'opposition voulait qu'on attende après, là, puis qu'on
ait une discussion aujourd'hui en sachant que, de toute façon, je changeais les
règles du jeu la semaine prochaine. Donc, je trouve ça intéressant, on annonce
ça une heure avant l'interpellation, on en jase aujourd'hui, ça nous permet
d'aller plus en détail.
Mais il reste des éléments, bien sûr, là,
sur lesquels on doit travailler, notamment la question des barèmes. Donc,
combien ça coûte telle ou telle chose. Ça a été indexé d'année en année, mais
il y a un retard qui s'est creusé quand on fait le calcul. On est en train, là,
de travailler là-dessus. Et, dans les prochains mois, on sera capables de faire
progresser ça. Et nos partenaires sont bien au courant.
On sera aussi capable d'arriver avec un
plan fonctionnel et technique. Ça, c'est un peu un livre de recettes, là, en
disant : On va arrêter de s'obstiner sur combien de toilettes ça prend
dans un CPE, là, on va le définir, puis, après ça, on va passer à un autre
appel, puis vous pourrez construire. Donc, on est en train de réaliser ça.
Et, oui, il reste du travail à faire, mais
le pas qu'on franchit aujourd'hui, c'est un pas qui est majeur. Tout le monde
est content aujourd'hui parmi les partenaires qui développent le réseau.
L'AQCPE est contente, le Conseil québécois des services éducatifs à la petite
enfance est content, la Fédération québécoise des municipalités est contente,
l'Union des municipalités du Québec est contente. Le seul qui n'est pas
content, c'est le député de LaFontaine, qui, aujourd'hui, a toutes les
apparences du Schtroumpf grognon qui refuse de se réjouir du pas en avant qu'on
est en <train de faire...
M. Lacombe : ...
le Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance est content, la
Fédération québécoise des municipalités est contente, l'Union des municipalités
du Québec est contente. Le seul qui n'est pas content, c'est le député de
LaFontaine, qui, aujourd'hui, a toutes les apparences du Schtroumpf grognon qui
refuse de se réjouir du pas en avant qu'on est en >train de faire.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole à la députée de Labelle pour
cinq minutes.
Mme Jeannotte : Merci, Mme
la Présidente. Comme le ministre, je remercie la collègue, la députée de
Joliette, pour cette occasion, dans le fond, d'échanger sur les enjeux des services
de garde. J'aimerais vous parler aujourd'hui du secteur qui est souvent tenu
pour acquis mais qui fait pourtant partie intégrante du réseau, c'est la garde
en milieu familial. Je veux vous en parler principalement parce que nous nous
rappelions... pour qu'on se rappelle l'importance de ce secteur, mais surtout
pour nous appeler à nous investir. Comme élus, on peut faire une différence
aussi. Tous les élus, on l'a dit, sont interpellés par ce dossier majeur, mais
on peut faire une différence, nous aussi. C'est un sujet, toutefois, qui exige beaucoup
de nuances.
Un mot sur le contexte actuel. Il est
clair que personne n'avait anticipé la situation dans laquelle nous nous
trouvons, présentement, le ministre en a parlé plus tôt aujourd'hui. Mais on ne
peut pas se mettre la tête dans le sable, c'est ça, c'est là, c'est là, la
COVID est là, puis on n'en est pas sortis non plus. Donc, ça nous bouleverse à
tous les degrés, puis il faut s'adapter à ce contexte-là qui a beaucoup... qui
nous a fait perdre, en effet, du temps.
Mais, face à l'actuel contexte, nous
devons garder le cap sur le développement des places subventionnées en installations.
Et je sais que mon collègue de Papineau fait tout ce qu'il peut pour accélérer
la livraison des projets. Alors, l'annonce de ce matin en témoigne avec
éloquence. Nous avons aussi notre responsabilité, comme je le disais tantôt, de
nous mobiliser là où nous pouvons faire une différence rapidement sur le
terrain pour créer des nouvelles places.
C'est certain que le contexte, j'y
reviens, en 2020, grosso modo... Ça se peut qu'il y ait des choses que je dise
qui se sont dites, précédemment, mais c'est important de revenir sur ça.
1 100 fins de reconnaissance de responsables de service de garde. C'est
vrai que c'est la pire année, il y a eu un impact dans le réseau, tant pour les
parents que pour les enfants.
• (11 h 20) •
Mais nuançons les effets de l'année 2020
sur le réseau et le milieu familial aujourd'hui. Les défis actuels de garde en
milieu familial ne s'expliquent pas seulement par cette dernière année. Quand
on regarde les chiffres du ministère de la Famille, le ministre en a parlé, ce
matin, la tendance en baisse en milieu familial était déjà perceptible dès
2014. Ce n'est pas d'hier. Les chiffres sont là pour en témoigner. Entre mars
2014 et 2018, Mme la Présidente, on parle de 2 100 fins de reconnaissance
de responsables de service de garde. Donc, c'est une tendance lourde qui était
là, le ministre en a parlé. On ne peut pas faire fi de ça, là.
Donc, chaque année, les responsables de services
de garde décidaient de quitter le réseau, de ne plus être reconnus par le ministère.
Écoutez, entre 2016 et 2017, donc, ça, c'est sous l'ancien gouvernement, il y a
eu une perte de 700 responsables de service de garde. Cette moyenne-là,
elle s'est observée au cours des six dernières années. On parle d'une perte, en
<moyenne, de 690...
Mme Jeannotte : ... par
le
ministère.
Écoutez, entre 2016 et 2017, donc, ça, c'est sous
l'ancien
gouvernement,
il y a eu une perte de 700 responsables
de
service de garde. Cette moyenne-là, elle s'est observée au cours des
six dernières années. On parle d'une perte, en >moyenne, de 690 responsables
de service de garde, c'est beaucoup trop. Tout le monde le dit, on le redit, mais
c'est important qu'on ait ce dialogue-là.
Et puis, récemment, là, comme je le
disais, entre janvier 2020 et le 31 décembre 2020, on parle de presque
2 000 places, là, qu'on a perdues, mais il y en a 815 qui se sont
rajoutées. Alors, au net, quand on parle à peu près de 1 114 responsables
en milieu familial, là, dans les 12 derniers mois. Donc, la tendance à la
baisse était bien visible et palpable.
Il y a plusieurs raisons à ça, et le
ministre en a parlé, mes collègues aussi, certains, la COVID, les craintes
légitimes face à la COVID. Parce qu'écoutez quelqu'un qui était... qui avait un
conjoint ou une conjointe qui était à risque, elle ne pouvait pas laisser
entrer, dans sa maison six enfants de famille différente, alors qu'elle ne
pouvait même pas faire rentrer les membres de sa propre famille. Donc, on ne
peut pas faire fi de ça, là.
La deuxième raison, les personnes à risque
de faire entrer des personnes de plus de six enfants de familles différentes,
il y a les exigences sanitaires aussi qui étaient, hein, les désinfections
quotidiennes et systématiques sont devenues un fardeau supplémentaire pour leur
travail au quotidien. Mais il y avait évidemment d'autres raisons moins liées
aux circonstances actuelles et de nature plus structurelle, par exemple,
certaines responsables de service de garde qui arrivaient en fin de carrière ou
dans des catégories d'âge plus fragiles aux risques de la COVID. Et puis, il
faut l'admettre, le côté légal, les statuts des milieux familiaux, c'est-à-dire
que la loi a eu un impact sur le déplacement vers certaines RSG, les
responsables de service de garde, vers des milieux familiaux non reconnus.
Donc, ça aussi, là, c'est une autre raison
qu'il faut tenir compte, donc, de tout l'ensemble de ces facteurs-là lorsqu'on
interprète les données. Pardon?
La Présidente (Mme D'Amours) :
En terminant...
Mme Jeannotte : Il ne me
reste plus de temps, en concluant... Oh là là!
La Présidente (Mme D'Amours) :
Quatre secondes.
Mme Jeannotte : Bien, écoutez,
on est en action. Il y a une nette amélioration des conditions salariales...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Merci beaucoup.
Mme Jeannotte : ...et le ministre
est en action avec...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole à la députée de Sherbrooke. Merci.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. Le ministre, il aimerait ça, qu'on lui dise qu'il avance, là,
mais, moi, je ne suis pas capable de dire ça en ce moment, là, ça dépend de ce
qu'on regarde. Est-ce que le ministre avance dans la gestion de son ministère?
Ça, ça se peut, mais je trouve que ça a pris du temps quand même pour un gouvernement
qui s'est présenté comme le champion de l'efficacité puis de l'allègement de la
démocratie, ça a pris du temps pour arriver aux annonces de ce matin. Bon. Tant
mieux, si ça donne des résultats, moi, je vais être la première à me réjouir,
mais je vais le croire et je vais m'en réjouir quand je vais le voir.
Moi, pour que je puisse dire qu'on avance,
en ce moment, là, il faudrait que la liste d'attente diminue, moi, c'est ça,
mon critère. Quand la liste d'attente va être diminuée, je vais considérer
qu'on avance, et là, ce n'est pas le cas, elle augmente dramatiquement. Là, je
regarde mes <collègues...
Mme Labrie : ...
annonces de ce matin. Bon. Tant mieux, si ça donne des résultats, moi, je vais
être la première à me réjouir, mais je vais le croire et je vais m'en réjouir
quand je vais le voir.
Moi, pour que je puisse dire qu'on
avance en ce moment, là, il faudrait que la liste d'attente diminue, moi, c'est
ça, mon critère. Quand la liste d'attente va être diminuée, je vais considérer
qu'on avance, et là, ce n'est pas le cas, elle augmente dramatiquement. Là, je
regarde mes >collègues s'obstiner pour savoir quel gouvernement a créé
le plus de places. Puis, franchement, je trouve que ça manque de maturité. Ce
qu'il se passe en ce moment, c'est probablement le plus gros défi que le réseau
de service de garde a connu depuis sa création. Puis là que tout le monde
s'obstine pour savoir qui a créé le plus de places, là, ça n'aide pas les
parents. Il n'y en a aucun gouvernement qui a créé assez de places de toute
façon, ça fait qu'on peut juste régler ça puis passer aux questions sérieuses.
Moi, les questions que je me pose en ce
moment, là, le ministre vient de nous dire : On a perdu
7 300 places en 2020. La députée de Labelle vient de nous expliquer
que c'était commencé depuis bien longtemps avant la COVID. Évidemment, on le
savait, ce n'est pas juste des places qu'on perd, c'est des éducatrices. Moi,
les questions que je me pose, c'est : À la fin du mandat de la CAQ, est-ce
qu'il va y avoir plus de places en service de garde que quand où ils ont été
élus ou il va en avoir moins? Est-ce qu'il va y avoir moins de parents sur la
liste d'attente ou il va en avoir plus que quand ils ont formé le gouvernement?
Puis, si la CAQ réussit à les développer, les places qu'elle nous dit qu'elle
veut développer, là, si elle réussit, est-ce qu'ils vont avoir assez
d'éducatrices pour les offrir? Et je n'en suis pas certaine.
Le ministre, tantôt, il a dit, j'étais la
seule à lui faire des propositions concrètes. Moi, j'apprécie beaucoup qu'il le
reconnaisse, et c'est vrai que je lui fais énormément de suggestions, trop pour
toutes les rappeler aujourd'hui. Mais, chaque fois, le ministre me remercie, me
dit qu'il va regarder ça, puis, jusqu'à maintenant, ça ne s'est pas concrétisé
souvent en résultat.
Le plan de recrutement d'éducatrices que
je lui propose, par exemple, on n'en voit pas le début encore. Il balaie ça du
revers de la main en disant que ça ne se fait pas de comparer la pénurie
d'éducatrices avec celle des préposées, il nous l'a redit tout à l'heure, il
trouve que ça ne se fait pas. C'est juste qu'on n'est pas en train de comparer
ce qui se passe dans les services de garde avec ce qui s'est passé dans les
CHSLD.
Ce qu'on est en train de dire, c'est :
Il faut que la CAQ s'inspire de quelque chose qu'elle a déjà fait, qui a
marché, pour contrer une pénurie de main-d'oeuvre dans un autre secteur. Il
devrait voir ça comme une reconnaissance qu'ils ont réussi sur un autre dossier
à trouver une solution qui marche. Et c'est normal, moi, je trouve, de vouloir
s'inspirer de ce qui a marché. Donc, je ne comprends pas ce qu'il attend pour
mettre sur pied une formation accélérée, rémunérée, une subvention de démarrage
pour aménager un milieu familial, de l'accompagnement pour rencontrer les
normes, une augmentation substantielle du salaire des éducatrices aussi, parce
qu'on sait que ça passe par là, le ministre le sait très bien.
Donc, moi, je suis persévérante, je suis
ici pour régler les problèmes des parents, donc je vais quand même continuer
d'en faire, des propositions. Le ministre, je ne sais pas s'il l'a vue, mais
j'en ai encore fait une ce matin. J'ai proposé de développer un projet pilote
de micro-CPE pour répondre aux besoins des régions. On sait très bien que les
régions ont été frappées plus fortement par la fermeture de milieux familiaux
parce que, dans les petites communautés, il n'y en a pas, de CPE. La demande ne
justifie pas de créer une installation avec plusieurs dizaines de places, donc
eux, leur offre de service repose sur les milieux familiaux, et, quand ils le
perdent, bien, ils perdent tout. Ils perdent tout. Donc, en mettant sur pied
une formule de micro-CPE pour diversifier les modèles existants en ce moment,
on pourrait mieux répondre aux besoins des petites municipalités et assurer une
stabilité de services aussi dans les petites communautés.
Et je pense sincèrement qu'on a besoin <de
ça pour...
Mme Labrie : ...
donc eux, leur offre de service repose sur les milieux familiaux, et, quand ils
le perdent, bien, ils perdent tout. Ils perdent tout. Donc, en mettant sur pied
une formule de micro-CPE pour diversifier les modèles existants en ce moment,
on pourrait mieux répondre aux besoins des petites municipalités et assurer une
stabilité de services aussi dans les petites communautés.
Et je pense sincèrement qu'on a besoin >de
ça pour répondre aux besoins, et c'est une proposition qui répond à un angle
mort très important de ce qui a été fait jusqu'à maintenant. Parce que, même si
ça marche, les annonces du ministre de ce matin, puis je le souhaite, il reste
que le modèle actuel des CPE, il n'est pas conçu pour les endroits où on a
besoin de seulement quelques places, pas des dizaines, comme dans les plus
grandes municipalités. Donc, c'est difficile, en ce moment, dans les petites communautés,
d'avoir accès à un service de la même qualité, puis surtout de la même
stabilité dans le temps que ce qu'on voit dans les grandes villes. Donc, moi,
j'aimerais ça que le ministre prenne ma suggestion au sérieux, pour une fois, plutôt
que de juste me remercier d'être constructive. Ça me ferait plaisir de le
rencontrer pour qu'on s'en parle plus en détail.
Et, pour finir, je vais rappeler les questions
que j'ai posées qui devraient vraiment nous préoccuper, en ce moment, là, c'est
ça que je voudrais qu'on discute, en ce moment, c'est : Est-ce qu'au terme
du mandat de la CAQ, il va y avoir plus de places en services de garde que
quand ils ont été élus? Moi, ce n'est pas ce que j'ai entendu ce matin dans le
point de presse. Est-ce qu'il vous y avoir moins de parents sur la liste
d'attente à la fin de leur mandat qu'à leur début? Je n'ai pas vu cet
engagement-là de la part de la CAQ. Puis est-ce qu'ils vont réussir à trouver
des éducatrices pour offrir les places qu'ils vont peut-être réussir à
développer? Et je le souhaite. Comment?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède ma la parole au ministre de la Famille.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. D'abord, permettez-moi de prendre 10 secondes, peut-être,
pour lever mon chapeau et saluer le courage de la députée de Sherbrooke, qui,
dans un autre dossier, qui est étranger à celui de la Famille, a décidé de
porter devant les tribunaux une cause de harcèlement, pour laquelle elle a
témoigné hier. Et je trouve que c'est tout à son honneur, parce que c'est vrai
qu'on ne devrait pas tolérer l'intimidation et la cyberintimidation. Je suis
responsable de la Lutte contre l'intimidation au gouvernement du Québec puis je
voulais lui lever mon chapeau. Je trouve que ça prend beaucoup de courage.
Surtout quand on est élu, hein, des fois, on veut choisir nos batailles puis on
n'est pas sûr de vouloir s'engager là-dedans. Je voulais lui lever mon chapeau
de l'avoir fait. Je pense que ça peut donner un bon exemple à beaucoup de gens
qui vivent ces situations-là.
Maintenant, je suis quand même content,
là, d'entendre la députée de Sherbrooke qui reconnaît, bon, prudemment, à mots
couverts, je ne veux pas mal interpréter ses propos, mais qui reconnaît que ce
qu'on annonce ce matin, c'est bien, mais qu'elle va nous juger au résultat,
bon. Ça, c'est de bonne guerre. Je suis quand même heureux, parce que je
n'avais pas entendu ça avant et je trouvais ça un peu étrange, alors que les
partenaires sont unanimes, là, et les gens qui connaissent le développement
nous disent que c'est excellent, même s'il reste du travail à faire, là, il en
restera toujours. Donc, je veux quand même le souligner.
• (11 h 30) •
Et je veux souligner effectivement que,
oui, il y a des solutions qui sont apportées, qui sont suggérées par la députée
de Sherbrooke, bon, je fais plus que seulement les écouter de façon passive.
Quand c'est pertinent, je m'en inspire. Parfois, évidemment, les suggestions
sont... viennent à un moment où on a déjà la réflexion, et ça nous aide à
travailler dans le même sens. Je pense aux masques à fenêtre transparente, là,
par exemple. Mais c'est vrai que la députée de <Sherbrooke...
>
11 h 30 (version révisée)
<17927
M. Lacombe :
...par la
députée de
Sherbrooke.
Bon, je fais plus que
seulement
les écouter
de façon passive. Quand c'est pertinent, je m'en inspire.
Parfois,
évidemment, les suggestions viennent à un moment où on a
déjà
la réflexion, et ça nous aide à travailler dans le même sens. Je pense aux
masques à fenêtre transparente, là,
par exemple. Mais c'est vrai que la
députée
de >Sherbrooke nous a fait plusieurs suggestions, notamment, pour la
garde en milieu familial. Objectivement, là, il y en a de très bonnes, il y en
a de moins bonnes qui ne sont pas applicables, qui, à mon sens, là, pourraient
causer plus de problèmes que de bien. Mais ça, c'est normal. Et nous, on a toute
une équipe au ministère pour analyser ça et puis trouver les voies de passage.
Maintenant, je vais répéter quand même ce
que j'ai dit ce matin, on ne peut pas, en un avant-midi, faire toutes nos
annonces du mandat et régler tous les problèmes du réseau, là. Ce matin, on a
posé un geste important qui est salué, mais la députée de Sherbrooke a raison,
il faut poser un geste pour la main-d'oeuvre. Ça, c'est clair.
Et, je l'ai déjà dit, on avait un plan qui
a été travaillé avec les partenaires du réseau, qui ont été consultés. La COVID
est arrivée. Ça a fait en sorte qu'à mon sens il fallait revoir ce plan-là
parce que notre rareté de main-d'oeuvre s'est changée en pénurie, ce qu'on a
fait. Et je vous dirais qu'on est en train de le ficeler. Dans les prochaines
semaines, donc, ce printemps, là, on sera en mesure d'en faire l'annonce. Et,
je l'ai dit publiquement, c'est ma priorité d'ici la fin du mandat.
Bien sûr, la priorité évidente d'un
ministre de la Famille, et je ne fais pas exception, c'est de créer des places,
là. Ça, c'est une évidence. Mais sinon la priorité que je me suis fixée, à côté
de ça, c'est vraiment la main-d'oeuvre. Donc, l'annonce, elle vient. On pourra
en parler puis expliquer à quel point ça a des effets sur le terrain et pourquoi,
mais on a peu de temps. Donc, je ne me pencherai pas sur le bilan des
précédents gouvernements, mais clairement on a un problème, mais on a aussi des
solutions.
Et je ferais peut-être la nuance, il y a
deux choses, là, il y a la main-d'oeuvre qualifiée, donc les gens qui
travaillent dans nos CPE, les gens qui travaillent dans nos garderies non
subventionnées, dans nos garderies subventionnées, en installation, on a besoin
de personnels qui ont soit complété leur diplôme d'études collégiales ou qui
ont de l'expérience pertinente combinée à une attestation d'études collégiales.
L'enjeu qu'on a, c'est que les
inscriptions sont en chute libre dans les programmes. Et ça, c'est une tendance
depuis 2014. Et cette tendance-là, il faut la renverser. On peut le faire de
plein de façons, notamment en envoyant de signaux. Le fait qu'on relance le
développement, moi, je pense que ça va aider. Le fait qu'on bâtisse des classes
de maternelle quatre ans, ça va aussi aider parce qu'on a aussi besoin
d'éducatrices formées. Donc, je pense que les inscriptions vont monter, ne
serait-ce qu'avec ça, mais ça prend plus. Ça prend plus, et le plan qu'on va
présenter dans les prochaines semaines ira en ce sens.
Ensuite, il faut aussi se pencher sur la
question du milieu familial. Donc, oui, la députée de Sherbrooke m'avait fait
parvenir un document, il y a un moment, duquel je me suis inspiré parce qu'il y
avait des éléments intéressants là-dedans auxquels on avait aussi déjà réfléchi
parce que c'étaient des suggestions notamment des syndicats. Donc, on y a
réfléchi et, pour ça aussi, on sera en mesure dans les prochaines semaines...
Donc, le plan, là, il est pas mal finalisé, là. Dans les prochaines semaines,
on sera capable de procéder à une annonce parce que l'idée, c'est vraiment de
susciter la création de milieux familiaux, parce que la pandémie nous en a
enlevé beaucoup cette année.
La question de la députée de Sherbrooke à
savoir si on va laisser le réseau avec plus de places effectives quand on va
quitter que quand on va arriver, c'est une question hypothétique, comme je
disais ce matin. Et, en <même temps...
M. Lacombe : ...
une annonce parce que l'idée, c'est vraiment de susciter la création de milieux
familiaux parce que la pandémie nous en a enlevé beaucoup cette année.
La question de la députée de Sherbrooke
à savoir si on va laisser le réseau avec plus de places effectives quand on va
quitter que quand on va arriver, c'est une question hypothétique, comme je
disais ce matin. Et en >même temps, il faut entrer là-dedans, le facteur
de la COVID, qui est indépendant du gouvernement. Mais moi, je suis confiant
qu'avec les mesures qu'on va présenter et avec une rencontre, peut-être, qu'on
aura dans les prochaines semaines, on pourra continuer de travailler ensemble
pour que nos bonnes idées se matérialisent en création de places.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole au député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Et, ce matin aussi, on constate des échanges forts
intéressants sur l'importance aussi du ministère de la Famille au Québec. On le
sait, c'est un poste de dépenses très important dans les priorités de l'État.
Et pour bien connaître le ministre, il nous rappelle régulièrement que ce soit
en caucus, en comité, auprès des Finances et du Trésor, l'importance du
ministère de la Famille et des services que l'on donne à la population.
Et la députée de Sherbrooke a effleuré...
a parlé des éducateurs et des éducatrices, comment on en avait besoin, et je
pense qu'on peut saluer tout leur travail au cours des derniers mois, qui a été
incroyable en termes d'adaptation auprès des enfants, auprès des familles. Vous
savez, on a beaucoup parlé évidemment des gens dans le réseau de la santé, des
gens dans le réseau de l'éducation, mais nos éducateurs, nos éducatrices, les
gestionnaires, rassurer les parents, rassurer les enfants, s'adapter aux
différentes réalités...
Le ministre qui a agi aussi pour donner
tous les outils et tout le matériel nécessaire auprès des services de garde. Et
ça, bien, ça fait la différence au quotidien puis ça permet à des jeunes, qui
se posent peut-être des questions, de dire : Est-ce que j'ai le goût de
faire une... je le dis, une carrière dans le centre de la petite enfance ou de
me lancer dans le réseau des services de garde? Bien, quand tu as un
gouvernement qui dit : C'est important, ce que vous faites, puis on les
valorise, puis on leur donne les outils, bien, ça, je pense que c'est aussi
très important.
Tout à l'heure, on parlait du nombre de
places en garderie, oui... en service de garde, en fait, oui, on veut en
développer davantage au cours des prochaines années, puis c'est exactement la
mission que notre gouvernement se donne et que le ministre de la Famille se
donne. Maintenant, actuellement, il ne faut pas se mettre dans le sable, là, il
y a un rattrapage à faire, là. Vous savez, en politique, des fois, on annonce
deux, trois fois la même affaire, là, bien, tu sais, il y en a eu, des places
qui ont été annoncées depuis 2011, depuis 2013 puis elles ont été mises sur des
tablettes, c'est un fait. Puis là on veut les accélérer, on veut faire faire en
sorte que dans les différentes régions du Québec — parce que ce n'est
pas juste un défi dans les grands centres — dans les différentes
régions du Québec, on puisse avoir ces places-là. Puis le ministre de la
Famille, depuis son entrée en fonction, puis notre gouvernement, là, en a fait
des appels de projets, là. Je me souviens d'un appel de projets pour les
parents étudiants. Je me souviens d'un appel de projets pour les conversions.
Je me souviens d'un appel de projets aussi pour les régions particulièrement
ciblées où il y avait un recul important.
Alors, de l'action à chaque jour, il y en
a. Ce n'est pas vrai qu'on fait juste parler du passé, là. On regarde vers
l'avenir, on développe des appels de projets. Et, si, évidemment, cette
pandémie-là ne serait pas arrivée, peut-être que le ministre serait déjà en
train de couper des rubans dans bien des régions du Québec puis de dire aux
parents : Voici vos nouveaux espaces. Mais il y a des faits, une pandémie
mondiale, que les libéraux n'ont pas vécu, que le Parti québécois n'a pas vécu,
que nous non plus, on ne s'attendait pas à vivre, qui amène des défis, ne
serait-ce que sur les <matériaux...
M. Poulin : ...
Et si, évidemment, cette pandémie-là ne serait pas arrivée, peut-être que le
ministre serait déjà en train de couper des rubans dans bien des régions du
Québec puis de dire aux parents : Voici vos nouveaux espaces. Mais il y a
des faits, une pandémie mondiale, que les libéraux n'ont pas vécu, que le Parti
québécois n'a pas vécu, que nous non plus, on ne s'attendait pas à vivre, qui
amène des défis, ne serait-ce que sur les >matériaux, la construction.
C'est une réalité, là. Allez jaser avec vos entrepreneurs en construction dans
vos circonscriptions, ils vont vous le dire, l'évolution que ça a eu, les
délais puis la pression aussi qu'il y a sur cette main‑d'oeuvre-là. Alors,
c'est une réalité à laquelle on fait face, puis, dans le quotidien, bon, on a
besoin, oui, de nos entrepreneurs en construction, oui, évidemment, de nos
services de garde pour accélérer ces projets-là.
Et il y en aura, d'autres projets, au cours
des prochains mois. Moi, je m'attends à de très, très bonnes nouvelles non
seulement avec les résultats des appels de projets qui ont été lancés par le ministre
de la Famille, qui vont faire en sorte que dans les différentes régions du Québec
on va ouvrir de nouvelles places... On va évidemment inaugurer d'ici la fin de
notre mandat de nouvelles places qui des fois avaient été, oui, annoncées, mais
pas développées, retardées puis évidemment des places que nous avons annoncées,
ne serait-ce que l'appel de projets que nous avons fait en 2019.
Et je crois la députée de Sherbrooke quand
elle nous dit : Moi, je vais juger les résultats, je vais juger la liste,
puis je vais juger ce qu'il reste, puis je vais voir si réellement l'annonce
que vous avez faite ce matin va amener des résultats. Bien, ça va prendre de la
détermination.
Puis, ce matin, quand je vois tout le
réseau qui est content de cette annonce du ministre de la Famille, je pense
qu'on va être capables de tous travailler ensemble puis délivrer ces places en
garderie là pour les parents du Québec, parce que l'AQCPE, parce que les
différents réseaux, parce que le conseil québécois éducatif à l'enfance nous
disent : Vous vous en allez dans la bonne direction. Et évidemment qu'il
va falloir être vigilants, parce que la pandémie n'est pas terminée. On est
dans un carrefour très important de notre histoire, à savoir : Est-ce
qu'on aura une troisième vague ou non? Alors, tout ça fait en sorte qu'on est
un peu sur nos gardes dans tout ce qu'on fait en termes de développement.
Mais on n'a pas attendu ça pour annoncer
de bonnes nouvelles, pour faire des réformes importantes au ministère de la
Famille, et, évidemment, avec tout le monde qui va travailler ensemble, je
pense qu'on va pouvoir arriver à des résultats qui sont très importants, dont,
entre autres, grâce à l'annonce qui a été faite ce matin de passer de 17 étapes
à neuf.
Alors, je veux saluer évidemment le
travail qui est fait par le ministre, par les gens du ministère à tous les
jours. Je sais qu'on est tenace, qu'on remet des choses en question parce qu'on
veut que ça avance, on veut que ça progresse, mais on a besoin de tout le monde,
Mme la Présidente, pour que les parents du Québec puissent avoir ces places-là le
plus rapidement possible. C'est un appel à tous que l'on fait ce matin. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole au député de LaFontaine pour
1 min 30 s.
M. Tanguay
:
1 min 30 s? Bon. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, ce
matin, on a eu l'occasion de questionner le ministre sur son bilan désastreux.
Ce matin, on a eu l'occasion de voir le ministre qualifier notre intervention
de Schtroumpf grognon, Mme la Présidente, et ça, le ministre aime ça, se plaît,
se complaît à donner des étiquettes aux collègues qui le critiquent. Et, chose
certaine, je suis certain que les parents, les familles du Québec auraient aimé
avoir un ministre qui se mette au-dessus de la mêlée puis qui réponde à nos
questions. Nos questions, on les pose, <c'est sûr, avec une...
M. Tanguay
: ...
Mme la Présidente, et ça, le ministre aime ça, se plaît, se complaît à donner
des étiquettes aux collègues qui le critiquent. Et, chose certaine, je suis
certain que les parents, les familles du Québec auraient aimé avoir un ministre
qui se mette au-dessus de la mêlée puis qui réponde à nos questions. Nos
questions, on les pose, >c'est sûr, avec une énergie, Mme la Présidente,
une énergie, une sensibilité. C'est notre prétention d'être sur le terrain. Et
de voir, là, de voir... pendant que le ministre vient de rire quand je lui ai
dit qu'il traitait... et qu'il m'a traité de Schtroumpf grognon, Mme la
Présidente... d'aller voir les parents qui vivent des drames humains sur le
terrain, qui n'ont pas de place, des infirmières qui n'ont pas de place, qui
sont en congé sans solde, d'entendre le ministre me qualifier de Schtroumpf
grognon parce qu'on fait écho de son bilan désastreux. Honnêtement, Mme la
Présidente, le Québec mérite mieux.
• (11 h 40) •
Et le Québec, force est de constater, les
places en garderie ont reculé. Quand on lui demande : Quand vous allez
quitter, il va-tu y avoir plus ou moins de places que quand vous êtes arrivé?,
il répond que c'est hypothétique. Clairement, Mme la Présidente, le ministre
n'est pas à la hauteur de la situation, et je pense qu'il devrait quitter ses
fonctions.
Conclusions
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Nous sommes maintenant aux dernières interventions. M. le ministre, vous
avez la parole pour 10 minutes.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Vous savez, dans la vie, là, je réalise qu'il y a trois choses
qui sont immuables : la mort, les impôts et les appels à la démission que
le député de LaFontaine lance. S'il y a bien quelqu'un qui manque de hauteur
ici, là, je pense que ce n'est certainement pas moi. Maintenant que j'ai dit
ça, je vais refermer la parenthèse, parce que les minutes sont précieuses.
Lorsque je suis arrivé en poste, ce qu'on
a fait, c'est qu'on a relancé le développement des services de garde éducatifs
à l'enfance. Je ne ferai pas de petite politique. Qu'on soit d'accord, qu'on
soit en désaccord, il y a un fait, c'est écrit dans le budget de 2014, le
ralentissement des places est causé par le fait qu'à l'époque le ministre des
Finances, qui est le député de Robert-Baldwin, voulait équilibrer le budget, et
il y a des choix qui ont été faits. Un de ces choix-là, ça a été de ralentir la
création de places. Évidemment, les effets de ça ne se feront pas sentir le
lendemain ni l'année d'après, se feront sentir dans les années suivantes. Le
début de notre mandat, il est teinté par ça. Je ne suis pas en train de dire,
là, qu'on n'a pas de solution, et que c'est la faute du Parti libéral. Je suis
en train d'expliquer la situation. Là, je veux dire, à un moment donné, là, il
faut être capable d'expliquer les choses aussi.
Ce que je vous dis, par ailleurs, c'est
que, nous, quand on est arrivés, on l'a relancé, le développement, et ça a été
bien accueilli. Si vous cherchez dans la revue de presse, là, notamment dans la
circonscription de la députée de Joliette, on est allés, on a fait des
annonces. C'est un fait, là, c'est des projets qui dataient de 2011, 2013. La
volonté, elle était là. Les moyens, ils étaient là. On leur a même dit :
Vous êtes dans un endroit où il manque de places? Vous n'en aurez pas, de
contribution à donner. Par le passé, ils demandaient trop de contributions.
C'est ça qui freinait les places. Donc, nous, on leur a dit : Parfait, on
vous fait un chèque, allez-y. On a relancé ces places-là qui dormaient sur des
tablettes. Il y en avait 11 000.
On a aussi lancé des nouveaux appels de
projets. On a récupéré celui du Parti libéral, juste avant les élections, en
2018. On a attribué ces places-là. On a fait un appel de projets en 2019, on en
a <refait un en 2020...
M. Lacombe : ...
les places. Donc, nous, on leur a dit : Parfait, on vous fait un chèque,
allez-y. On a relancé ces places-là qui dormaient sur des tablettes. Il y en
avait 11 000.
On a aussi lancé des nouveaux appels de
projets. On a récupéré celui du Parti libéral, juste avant les élections, en
2018. On a attribué ces places-là. On a fait un appel de projets en 2019, on en
a >refait un en 2020. Donc, on fait des appels de projets. Il n'y en a
pas eu entre 2014 et 2018, là, c'est un fait. Donc, ce retard-là, comme je
disais, se sent au début du mandat, mais nous, on a relancé.
Ceci dit, il y a trois semaines, la liste
d'attente, elle est effectivement passée à 51 000 noms. Il n'y a
personne qui est content de ça. Comme ministre de la Famille, là, moi, ce que
je souhaite, évidemment, c'est que cette liste-là baisse. Il y a des
impondérables, il y a des choses sur lesquelles on a plus ou moins de contrôle.
La perte de milieux familiaux, qui est une tendance depuis 2014, elle s'est
accentuée pendant la pandémie. Si bien que le résultat, la perte cette année de
7 300 places, elle est dramatique. Et je le reconnais, je le dis
clairement devant vous aujourd'hui : C'est dramatique. C'est la raison
pour laquelle on y travaille, c'est la raison pour laquelle la liste d'attente
est passée à 51 000 noms.
Et ça fait en sorte que j'ai dit très
honnêtement, hein, il y en a qui me le reproche, moi, je préfère être honnête,
j'ai dit très honnêtement et très directement : La façon, là, dont on développe
en ce moment, là, ça ne fonctionne plus. Là, on a une liste d'attente qui vient
d'augmenter à 51 000 noms. Moi, je veux développer encore plus
rapidement. Et je me suis aperçu, là, dans les derniers mois que ça n'allait
pas assez vite à mon goût. Oui, j'ai annoncé des choses au début du mandat,
mais rapidement je me suis aperçu qu'on pouvait aller encore plus vite, on a
travaillé sur des allègements administratifs.
Et, à ce moment-là, quand j'ai dit :
Ça ne fonctionne pas, j'ai dit : Je vous arrive avec deux choses à court
terme. Parce qu'on y travaille déjà depuis plusieurs mois. Je ne me suis pas
réveillé il y a trois semaines, là, on y travaillait depuis des mois. Je vous
ai dit : On arrive rapidement avec des mesures pour alléger tout le processus
administratif, là, couper dans la bureaucratie pour permettre à notre monde au
ministère puis aux gens sur le terrain de développer plus rapidement.
Ce matin, on livre ça, les gens sont
heureux sur le terrain. Tantôt, quand je parlais de Schtroumpf grognon, ce que
je voulais imager, c'est que tout le monde est content, sauf le député de
LaFontaine, qui déchire sa chemise, là. Tu sais, on a l'AQCPE, le conseil
québécois des services éducatifs, les unions municipales qui nous disent :
C'est bon. À un moment donné, il faut aussi le reconnaître, là. Donc, ça, c'est
le premier pas très court terme.
J'ai aussi dit qu'à long terme ou à moyen
terme, je vais dire, l'automne prochain, il faut déposer un projet de loi,
parce qu'il y a des changements, là, plus structurels qu'il faut faire. Au-delà
de couper dans la bureaucratie, là, il faut aussi repenser la façon dont on
planifie le réseau.
Et un exemple que je donne souvent ces
jours-ci, c'est la circonscription de Pontiac. Ça me préoccupe. C'est une
circonscription parmi les plus défavorisées au Québec où il manque de places.
Les tout-petits, là, n'ont pas de places pour développer leur plein potentiel,
arriver préparer à la maternelle quatre ans. Je vous rappelle qu'actuellement
au Québec, là, c'est 27,7 % des enfants qui commencent la maternelle avec
une vulnérabilité dans au moins un de leurs domaines de développement. Donc,
ils n'ont pas de place pour développer leur plein potentiel, puis leurs parents
n'ont pas la tête tranquille pour aller travailler, ils n'ont pas de place pour
que leurs enfants puissent... où leurs enfants puissent aller, mais il n'y a
pas de projets qui ont été déposés par la communauté. On fait quoi, on fait
quoi? <Il n'y a pas de...
M. Lacombe : ...
avec une vulnérabilité dans au moins un de leurs domaines de développement.
Donc, ils n'ont pas de place pour développer leur plein potentiel, puis leurs
parents n'ont pas la tête tranquille pour aller travailler, ils n'ont pas de
place pour que leurs enfants puissent... où leurs enfants puissent aller, mais
il n'y a pas de projets qui ont été déposés par la communauté. On fait quoi, on
fait quoi? >Il n'y a pas de projets qui ont été déposés.
Donc, nous, le gouvernement, actuellement,
on ne peut pas dire : On va en construire un CPE là, parce qu'il n'y en a
pas de projet qui nous est soumis. Moi, je pense, par exemple, qu'il faut se
poser des questions là-dessus, mais ça, ça demande un projet de loi, ça
viendra. Donc, du court terme, on livre ça ce matin, c'est bien accueilli, on
coupe dans la bureaucratie, on passe de 17 étapes à neuf étapes. Le long
terme, on arrive avec un projet de loi cet automne, qui va être précédé d'une
consultation en partenariat avec le monde du réseau, pour faire des changements
en profondeur, et ça, ce sera, selon moi, bien accueilli aussi.
Entre-temps, oui, il faut poser des gestes
pour les responsables des services de garde en milieu familial, il y a une
annonce qui s'en vient, parce qu'encore une fois on y travaille depuis un
moment. Il y a une autre annonce qui s'en vient pour la main-d'oeuvre, parce
qu'encore une fois on y travaille puis on l'a ajusté, là, il faut savoir
s'ajuster avec la pandémie. On a dû ajuster nos flûtes, comme on dit, parce que
c'est clair que, bon, la pénurie, ça a accentué tout ça, puis qu'à mon sens il
fallait arriver avec quelque chose d'un peu plus musclé.
Donc, quand vous regardez le plan de match
global, moi, il y a bien une chose dont je suis certain, là, c'est que la
volonté, elle y est plus que jamais, qu'on a des partenaires précieux sur le
terrain avec qui on peut travailler, et que les places qui dataient de 2011 et
qui dataient de 2014, on va être capables, si on est bien supporté évidemment
par les gens du terrain parce que c'est une responsabilité partagée, on sera
capable de les livrer. J'ai établi, là, qu'entre 5 000 et 7 000 mises
sous permis pourraient être effectuées cette année, ça ferait une très bonne
année si on arrive à le faire. Et moi, je pense qu'on est capable, on est
capable, parce qu'autant les gens au ministère ont le couteau entre les dents,
veulent développer, autant les gens sur le terrain aussi étaient un peu
désabusés par toute la bureaucratie. Quand je parle de bureaucratie,
évidemment, je ne parle pas des professionnels du gouvernement, mais je parle
de toute la paperasse dans laquelle même les professionnels étaient ensevelis
puis qui les empêchaient d'aller aussi rapidement qu'ils voulaient aller.
Donc, moi, je suis persuadé qu'avec ce
qu'on annonce ce matin, une mise de fonds dans certains secteurs... en fait,
une mise de fonds qui est abolie pour tout le monde, sauf si le CPE a une
situation financière qui justifie, là, qu'il contribue, l'avance de fonds qu'on
va leur permettre, la délégation de signatures, qu'on soit capables de signer
les documents sur le terrain, plutôt que d'envoyer ça à Québec, de faire en
sorte qu'on ne soit pas plus sévère avec eux, par exemple, qu'on l'est avec le
gouvernement du Québec.
Tout ça va faire en sorte qu'on soit
capable de livrer des places pour les tout-petits, moi, je suis persuadé de ça.
Puis si les députés de l'opposition ont des suggestions, moi, je suis ouvert,
je pense que je l'ai démontré, là, dans le passé que j'étais ouvert, sur autre
projet de loi, à faire les choses correctement, à faire les choses pour que ça
ait des résultats positifs. J'ai la même ouverture d'esprit. Je comprends que
c'est plus politique, hein, je comprends que, bon, on s'occupe maintenant du
bébé qu'a mis au monde un autre parti, mais moi, je suis persuadé qu'on est
capable de faire ce travail-là ensemble, parce qu'on a le même objectif, faire
en sorte que les tout-petits puissent avoir une place pour développer <leur
plein...
M. Lacombe : ...
des résultats positifs. J'ai la même ouverture d'esprit. Je comprends que c'est
plus politique, hein, je comprends que, bon, on s'occupe maintenant du bébé
qu'a mis au monde un autre parti, mais, moi, je suis persuadé qu'on est capable
de faire ce travail-là ensemble, parce qu'on a le même objectif, faire en sorte
que les tout-petits puissent avoir une place pour développer >leur plein
potentiel et puis que leurs parents puissent envoyer leurs enfants en CPE pour
être capables, par la suite, d'aller travailler. Je suis certain qu'on est
capables de faire ce travail-là ensemble.
Donc, je résume, on a posé des gestes
quand on est arrivés, ces gestes-là ont eu un effet, on est passé de 48 à 36 mois,
délai moyen de réalisation. C'est un fait, là. On peut bien s'obstiner pendant
quatre heures, c'est un fait, on a réduit le délai moyen que ça prend pour
sous permis une installation. Entre‑temps, je me suis aperçu que ce n'était pas
suffisant, je veux qu'on soit encore plus rapides que ça. Donc, ça fait des
mois qu'on travaille là-dessus, on arrive avec des mesures, ce matin, qui sont
bien accueillies, et on sera capable, je le disais, de livrer ces places-là.
Et je fais quand même une parenthèse pour
dire : À un moment donné, là, c'est sûr que la pandémie, elle ne peut pas
tout expliquer, mais il va aussi falloir que les gens qui nous critiquent pour
des mois de retard, là, comprennent que ce que ça a nécessité, là, la gestion
de crise au ministère de la Famille, là, c'est inimaginable. Évidemment, on ne
se comparera pas avec le ministère de la Santé, mais ça a nécessité que,
pendant des mois, on soit au bureau de 6 heures, et je ne parle pas du
personnel politique seulement, je parle du ministère, là, parfois de
6 heures le matin à minuit le soir, qu'on s'assure que nos garderies non subventionnées
reçoivent du financement direct, ce qui ne s'est jamais fait, pour les sauver,
pour éviter des fermetures. Les téléphones sonnaient sans arrêt, les parents
étaient paniqués, il fallait répondre à chacune de leurs interrogations.
On a réussi à sauver la presque totalité
de nos garderies non subventionnées, il y en a plus de 1 300 au Québec. On
leur a donné de l'aide directe, ce qu'on n'a fait avec aucune autre entreprise
en début de crise. On a maintenu le financement. 220 millions
supplémentaires, qu'on est allé chercher pour renflouer le réseau, entre
autres, pour le milieu familial, pour nous assurer que ces femmes-là ne
quittent pas le bateau, parce que, sinon, le bilan aurait été encore pire. Ça
nous a mobilisés pendant des mois et des mois.
Je pense honnêtement que les Québécois
sont capables de comprendre que ça nous a pris quelques mois, mais qu'on a
malgré tout travaillé fort, qu'on arrive avec des mesures qui sont bien
accueillies et que, grâce à ces mesures-là, on sera capables de concrétiser des
places beaucoup plus rapidement que dans le passé.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je cède maintenant la parole à la députée de Joliette pour une période
de 10 minutes.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon
:
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, écoutez, je voudrais dire, en partant,
que... je voudrais revoir un petit peu le fil des événements. Le ministre a dit
tout à l'heure que le Parti québécois n'était pas content parce que la CAQ
voulait développer des places en CPE puis que, là, ce ne serait plus notre
exclusivité. C'est tout à fait l'inverse.
Puis, si le ministre s'en souvient, moi, c'est
un joyau que je veux partager avec tout le monde, et je me réjouissais
énormément quand le ministre est arrivé, parce qu'il y avait un changement de
cap notoire par rapport à la CAQ quand ils étaient dans l'opposition, notamment
par rapport à l'actuelle vice-première ministre, qui était très... elle avait
un préjugé très favorable aux garderies privées. Et le ministre est arrivé et
il a dit <clairement...
Mme
Hivon
:
...
avec tout le monde et je me réjouissais énormément quand le ministre
est arrivé, parce qu'il y avait un changement de cap notoire par rapport à la
CAQ quand ils étaient dans l'opposition, notamment par rapport à l'actuelle
vice-première ministre, qui était très... elle avait un préjugé très favorable
aux garderies privées. Et le ministre est arrivé et il a dit >clairement :
Moi, j'ai un préjugé favorable pour les CPE. Je vais tout faire pour qu'on ait
les meilleurs services à la petite enfance possible.
Et donc je veux juste dire au ministre de
faire attention quand il dit que je ne me réjouirais pas de ça. C'était tout le
contraire. Puis je pense qu'il le sait très bien parce que je lui ai manifesté
souvent que je me réjouissais du changement de cap quand il était arrivé au gouvernement,
mais la chose qu'il faut dire, c'est que, quand on arrive tambour battant,
comme le ministre l'a fait dans sa conférence de presse de février 2019,
en disant : «Vous savez, avant moi, personne ne livrait. Ce n'était pas
bon. Moi, je vais les concrétiser, les plans. Moi, je vais en faire,
13 500 places en deux ans.» Puis que, deux ans plus tard, il y en a
2 500, bien, il faut assumer ça.
Il faut assumer que, si on s'est présenté
devant les gens, devant les familles du Québec, devant les médias pour dire :
Avant moi, c'était vraiment mauvais. Avec moi, ça va changer, puis ce qui ne s'est
pas fait sous le précédent gouvernement, ça va se faire. Bien, après, il faut
assumer quand on ne réalise pas. Puis il n'y a personne, ici, qui va dire que
la pandémie n'a eu aucun impact. On a eu une commission dédiée à la gestion de
la pandémie par le ministère de la Famille au mois de mai dernier, où on a eu
plein d'échanges.
Mais, justement, dès ce moment-là, on
disait au ministre : Tout ce qui était déjà difficile avant la pandémie,
qui n'a pas été fixé avant la pandémie, va être encore pire à cause de la pandémie.
Puis je me souviens très bien de la FIPEQ, puis je me souviens des syndicats
qui représentent les éducatrices qui disaient : Ça va être une hémorragie,
les fermetures dans les milieux familiaux. Et, dès ce moment-là, je disais au
ministre, puis ma collègue disait au ministre : Bien, il faut développer
un plan. Il faut être capable de, tout de suite, voir venir l'hémorragie. Elle
était déjà là avant. Elle était déjà là, avant la pandémie, parce qu'il n'y a
pas eu de valorisation de la profession, malheureusement.
Donc, c'est ça, un peu, qui fait que c'est
choquant quand le ministre se présente le mois dernier puis que, là, c'est
comme s'il tombait des nues, puis il dit : Mon Dieu! Ça ne va pas bien. On
est rendus à 50 000 personnes sur le guichet unique qui attendent une
place. Mon Dieu! Je ne pourrai pas livrer mon engagement. Mais qu'il nous dit :
Ce n'est pas de ma faute. C'est la faute de la pandémie. C'est la faute des
processus administratifs qui sont trop lourds. C'est la faute des précédents
gouvernements.
Bien, à un moment donné, de l'imputabilité
puis de la responsabilité, ça va de pair avec le travail de ministre. Donc, c'est
ça. C'est ça que j'aurais aimé entendre il y a trois semaines quand le ministre
est sorti pour blâmer le processus. Un processus qui, d'ailleurs, je le redis
parce que je trouve que c'est important, il aurait pu changer au jour 1 de
son arrivée. Puis il a attendu deux ans et demi. Puis, de toute évidence, ça ne
prenait pas une loi, ça ne prenait pas un <livre blanc...
Mme
Hivon
:
...
il y a trois semaines quand le ministre est sorti pour blâmer le
processus. Un processus qui, d'ailleurs, je le redis parce que je trouve que c'est
important, il aurait pu changer au jour 1 de son arrivée. Puis il a
attendu deux ans et demi. Puis, de toute évidence, ça ne prenait pas une loi,
ça ne prenait pas un >livre blanc. Il est arrivé ce matin, le jour de
l'interpellation puis là il a annoncé qu'il révisait les étapes.
Donc, c'est bizarre quand même qu'il y a
un mois, c'était de la faute du processus et de la faute des autres, mais là,
aujourd'hui, c'est lui-même qui nous annonce qu'il peut changer le processus.
Puis moi, j'aurais aimé ça que le ministre, au lieu de faire son annonce à neuf
heures ce matin... s'il avait voulu qu'on puisse parler, parce qu'il nous dit :
les oppositions ne parlent pas beaucoup de ce que j'ai annoncé ce matin, bien c'est
évident qu'on ne pouvait pas en parler en détail ce matin, parce qu'il ne nous
en a pas parlé avant ce matin.
Alors, moi, je vais regarder ça avec
attention. Moi, je lui avais dit en Chambre que j'espérais qu'il reviendrait au
modèle original du Parti québécois. Il y avait beaucoup plus de fluidité, c'était
beaucoup plus souple, on ne demandait aucune mise de fonds, qui avait permis
quelque chose de significatif pour développer les places. Donc, j'espère que ça
ressemble à ça.
Mais ce que je veux lui dire aujourd'hui,
c'est que d'ici à la prochaine interpellation, parce que j'imagine que s'il y
en a une autre, il va nous faire une autre annonce le matin de
l'interpellation, moi, je lui demande... C'est un très bon communicateur, là :
il y a toute sa stratégie, puis un briefing technique avant, puis pendant les
points de presse des oppositions, on va être en point de presse en même temps,
alors que les interpellations, c'est un moment de l'opposition. Mais c'est
correct, c'est son travail de communicateur.
Moi, je l'invite juste, s'il veut qu'on
puisse avoir un échange le plus sain et en profondeur possible, bien de nous
aviser au moins au même moment qu'il avise les partenaires, parce que, de toute
évidence, s'ils ont émis des communiqués entre 9 heures et 10 heures,
c'est parce qu'on avait eu un petit «heads up», comme on dit en bon latin,
n'est-ce pas? Donc, c'est une petite suggestion que je lui fais pour la suite.
Maintenant, ce que j'ai envie de lui dire,
c'est que, malheureusement, je n'ai pas eu de réponse à mes questions ce matin.
Mais, moi, c'est bien peu de choses. Moi, c'est les familles du Québec puis les
parents qui sont sur la liste d'attente, qui sont sur le groupe Facebook de parents
sans service de garde, c'est eux que j'aurais aimé ça qu'ils entendent des
réponses aujourd'hui. J'aurais aimé ça qu'à travers moi puis les questions que
je pose, puis que mes collègues posent, que le ministre dise : Je vais
envoyer des messages aux parents du Québec. Donc, moi, je n'ai pas entendu c'était
quoi, son engagement. Ça allait être combien de places à la fin de son mandat
qu'il s'engageait à créer.
Il n'a pas dit non plus si ça allait être
plus de places ou moins de places à la fin. C'est quand même des messages de
base quand on est ministre de la Famille puis qu'on dit qu'on va améliorer les
choses. Il ne peut pas nous dire s'il va y avoir plus de places que moins puis
là, les gens nous écoutent puis ils peuvent dire : Mon Dieu, c'est absurde,
parce que là, le ministre a quand même dit qu'il en créerait 5 000 à
7 000 puis... Oui, mais c'est parce qu'il y en a tellement qui ferment en
milieu familial qu'effectivement on n'est pas capable aujourd'hui, sauf si le
ministre nous dit : Moi, je le prends, l'engagement, parce que je vais les
déployer, les moyens pour y arriver.
Mais malheureusement ce n'est pas ça qu'il
fait, il refuse de s'engager. Je le <comprends, là...
Mme
Hivon
:
...
5 000 à 7 000 puis... Oui, mais c'est parce qu'il y en a
tellement qui ferment en milieu familial qu'effectivement, on n'est pas
capables aujourd'hui, sauf si le ministre nous dit : Moi, je le prends,
l'engagement, parce que je vais les déployer, les moyens pour y arriver.
Mais malheureusement ce n'est pas ça
qu'il fait, il refuse de s'engager. Je le >comprends, là, chat échaudé
craint l'eau froide, il s'est engagé, quand il est arrivé, à
13 500 places, il en a livré 2 500, puis l'année auparavant, la
CAQ avait dit qu'il en créerait 26 000 pendant le mandat. Là, on en a
2 500, puis le ministre dit : Je vais en ajouter 5 000 à
7 000. Ça fait que je comprends que chat échaudé craint l'eau froide.
Mais, moi, aujourd'hui, je n'ai pas eu de
réponse à aucune de mes questions précises ni sur les cartes ni sur les petits
milieux et la flexibilité qu'on pourrait donner à mes collègues de Gaspé et des
Îles-de-la-Madeleine, des endroits qui sont durement affectés par les
fermetures notamment de milieux familiaux.
Je n'ai pas eu non plus de plan sur la
pénurie de main-d'oeuvre. Ça fait que le ministre nous dit : Ça s'en
vient. Je l'espère, là, c'est fondamental. Mais comment peut-il donner de l'espoir
aux 51 000 familles qui attendent? Puis ça, là, c'est très concret,
là. C'est majoritairement des femmes qui ne peuvent pas retourner travailler,
puis c'est des enfants qui sont privés de leurs enseignantes, puis des
infirmières de moins, puis des éducatrices de moins, puis des préposées de
moins, puis des femmes dans différentes entreprises qui ne peuvent pas
retourner travailler parce que c'est elles encore qui portent ce fardeau-là. Et
je ne l'ai pas, le plan.
Puis là le ministre dit : Oui, mais là
je ne peux pas tout annoncer le matin de l'interpellation. Non, justement, on
aurait aimé ça qu'il en annonce il y a deux ans, il y a un an et demi, il y a
un an, il y a six mois, parce que ça fait tout ce temps-là qu'on lui en parle.
Je me souviens de notre première étude des crédits où c'était le sujet, la
valorisation de la profession, la rémunération, les bourses, augmenter les
inscriptions, partager le temps... Donc, des propositions, on lui en a fait à
plein de moments. Je lui en ai réitéré plein aujourd'hui.
Donc, c'est facile de dire : Ah! les
oppositions voudraient qu'on règle tout du jour au lendemain. Oui, mais là ça
fait deux ans et demi qu'il est là, la liste augmente, les milieux familiaux
ferment, puis la pénurie va en s'aggravant. C'est une vraie crise. Puis c'est
une vraie crise qu'on vit en ce moment. Parlez-en aux parents qui ne sont pas
capables de retourner travailler ou qui font une heure, 1 h 15,
1 h 30 de route pour pouvoir faire garder leurs enfants. Ça n'a aucun
sens. Puis là, si le gouvernement est sérieux dans son plan de relance
économique, bien, il va falloir qu'il soit sérieux pour s'attaquer à ce
problème-là.
• (12 heures) •
Donc, moi, j'espère que...
Malheureusement, aujourd'hui, on n'a pas eu droit aux réponses auxquelles, je
pense, les parents du Québec avaient droit de la part du ministre. Mais
j'espère que ça ne va pas tarder. Parce que, là, ça a beaucoup trop tardé, ça a
beaucoup trop tardé depuis l'arrivée du ministre pour faire les gestes qui
s'imposaient. Donc, quand on voit tous les indicateurs virer au rouge puis
s'aggraver, il me semble que, comme ministre de la Famille, on devrait dire :
Voici mon plan. Puis on ne devrait pas être encore en train de travailler sur
un plan pour lutter contre la pénurie d'éducatrices quand l'AQCPE elle-même a
dit publiquement qu'elle a donné un plan au ministre en septembre dernier, que
nous, on lui en parle depuis deux ans.
Donc, bien honnêtement, Mme la Présidente,
en terminant, ce que j'espère du ministre, c'est qu'il va <réaliser que
c'est lui...
>
12 h (version révisée)
<27
Mme
Hivon
:
...encore en train de travailler sur un plan pour lutter contre la pénurie
d'éducatrices quand l'AQCPEV
elle-même a dit publiquement qu'elle a
donné un plan au ministre en septembre dernier, que nous, on lui en parle
depuis deux ans.
Donc, bien honnêtement, Mme la
Présidente, en terminant, ce que j'espère du ministre, c'est qu'il va >réaliser
que c'est lui qui est le ministre de la Famille, que c'est entre ses mains à lui,
qu'il est très, très, très tard, que les familles du Québec sont désespérées,
que ça freine le développement économique, le développement social, la qualité
de vie des familles du Québec, et qu'il va bouger enfin.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Compte tenu de l'heure, je lève la séance et, la commission ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux au jeudi 18 mars, à
13 h 05, où elle se réunira en séance de travail.
(Fin de la séance à 12 h 01)