Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mercredi 9 avril 2025
-
Vol. 47 N° 68
Étude détaillée du projet de loi n° 84, Loi sur l’intégration nationale
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-cinq minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
Alors, je vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 84, Loi sur l'intégration nationale.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée par Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides); Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) est remplacée par M. Lemieux
(Saint-Jean); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel); Mme Prass (D'Arcy-McGee) est remplacée par M. Morin
(Acadie); et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne); et M. Bérubé (Matane-Matapédia) est remplacé
par Mme Gentilcore (Terrebonne).
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, mesdames et messieurs les élus,
bienvenue à la Commission des relations avec les citoyens. Lors de l'ajournement
de nos travaux hier soir, nous en étions à l'étude d'un amendement, à l'article
6, qui est déjà amendé, et cet amendement avait été déposé par le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne. Alors, la parole était à vous. Je vous cède le micro.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Mme la Présidente...
M. Cliche-Rivard : …d'abord,
bonjour à vous tous et toutes, content d'être avec vous aujourd'hui pour
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 84. Suivant les
discussions, Mme la Présidente, avec consentement, je demanderais le retrait de
ma proposition d'amendement, de mon amendement, puis on va en soumettre un
nouveau.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, consentement pour le retrait de l'amendement?
Consentement. Merci. Est-ce que l'amendement est prêt?
M. Cliche-Rivard : Ça
devrait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Quelques secondes. On va ouvrir l'amendement. Et, M. le
député, je vous… Merci, je vais vous demander d'en faire la lecture.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Article 6 : Ajouter, à la fin de
l'article 6 du projet de loi tel qu'amendé, le paragraphe suivant :
«6° prendre des mesures en vue d'accroître
l'efficacité de la lutte contre le racisme et la discrimination.»
Alors, pour rappel, on est dans le
chapitre trois, Devoirs et attentes. On est à étudier l'article 6 qui vise
ou qui édicte, en fait, les obligations de l'État. On avait proposé de
l'ajouter au cinquième point, mais de ce que je comprends des discussions,
c'est qu'il y a ouverture, il y aurait ouverture, le ministre le confirmera, à
l'article… pour ajouter un sixième point, donc un point directement et
spécifiquement qui vise la… d'accroître l'efficacité à la lutte contre le
racisme et la discrimination. Je pense que, là, il y a une… une voie et un
libellé intéressant.
Pour rappel, hier, on a fait ajouter
également, dans les fondements de la politique d'intégration nationale, un
fondement… ou, en fait, on a nommé explicitement la lutte au racisme et à la
discrimination comme des fondements du modèle d'intégration nationale. Mon
objectif ici, c'était d'en créer non seulement un élément, dans les fondements,
mais également dans les devoirs et attentes, et de le spécifier et de le placer
directement comme dans les obligations et attentes de l'État… me semblait tout
à fait justifié. Ça fait également écho aux discussions qu'on a eues et
notamment aux demandes qu'on a eues d'une centaine de signataires d'une lettre
ouverte d'hier, on en parlait. Donc, voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Comme mon collègue l'a dit, on a accepté de l'inscrire dans les
fondements à l'article cinq, hier, les fondements du modèle d'intégration.
Puis, suite à l'amendement du collègue, déposé hier, en fin de séance, c'était
heureux comme moment, parce que ça nous a permis de travailler ensuite sur le
libellé pendant la soirée, le matin. Je remercie les équipes qui ont collaboré
avec mon collègue pour arriver à un libellé qui fonctionne.
Donc, je pense avoir rassuré beaucoup de
gens. Hier, on a précisé… évidemment, on l'avait déjà dit plusieurs fois, mais
ce n'est pas un modèle qui est assimilationniste, on a remplacé «creuset» par
«socle», on a fait des références aux réalités régionales, donc on... je pense
qu'on a des amendements qui font écho beaucoup à des préoccupations. Là, on
vient préciser dans la section Devoirs et attentes que l'État du Québec va
prendre des mesures, là, pour lutter contre le racisme et la discrimination. Je
pense, ça allait de soi, mais on le met en toutes lettres. Je pense que les
gens vont apprécier ces modifications-là. J'avais dit qu'il y avait de l'écoute
par rapport aux consultations. Puis là, bien, il y a la démonstration claire et
nette.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. M. le député de l'Acadie.
• (11 h 30) •
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, effectivement, on a... on a discuté de toute la question de
la lutte contre le racisme et la discrimination, un peu plus tôt dans le projet
de loi, notamment à l'étape du chapitre deux, Modèle et fondement. Donc, il
m'apparaît que c'est une suite logique parce que, dans le chapitre trois, on
parle maintenant des devoirs et des attentes et, à 6, on parle des devoirs,
notamment, de l'État du Québec. Alors, c'est une continuité. Donc, je pense que
c'est un ajout important au projet de loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres… Oui, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Le ministre le disait, je voulais le dire moi aussi au micro. Je
voulais remercier le travail des équipes, de l'autre côté qui ont favorisé et
permis de dépôt de l'amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ceci étant dit, est-ce que... Est-ce que le… il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-il adopté? Adopté. Merci beaucoup. On poursuit l'article 6 tel
qu'amendé. Je pense que le député d'Acadie a un amendement.
M. Morin : C'est exact, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va fermer cet amendement-ci, on va ouvrir le prochain.
M. Morin : Tout à fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Lorsqu'il va être ouvert, je vais vous demander d'en faire
la lecture.
M. Morin : Bien sûr, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais corriger mon français. Lorsque…
11 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...va apparaître à l'écran. Je vais vous demander d'en
faire la lecture.
M. Morin : Alors, voilà.
Donc, article six : À l'article 6 du projet de loi, tel qu'amendé,
insérer dans le paragraphe, après «épanouissement» de «et pour favoriser leur
insertion sur le marché du travail».
L'article modifié se lirait comme suit :
Article 6 : «L'État du Québec :
1 prend des mesures pour accueillir les
personnes immigrantes et pour contribuer à leur intégration et à leur
épanouissement et pour favoriser leur insertion sur le marché du travail, par
exemple, en créant ou en leur offrant un parcours d'accompagnement personnalisé
ainsi qu'en créant et en maintenant des conditions favorisant l'apprentissage
du français ainsi que l'apprentissage des valeurs démocratiques et des valeurs
québécoises exprimées notamment par la Charte des droits et libertés de la
personne, chapitre C-12.»
Voilà. Donc, je propose cet amendement. On
a eu une discussion précédemment là-dessus. On était au chapitre deux.
Maintenant, je reviens au chapitre trois en ce qui a trait aux devoirs de l'État
du Québec. Parce qu'en fait je vous dirais que l'explication que donnait M. le
ministre hier sur l'importance d'avoir un parcours personnalisé pour les
personnes immigrantes font en sorte que, dans ce parcours-là, je pense qu'il
serait fondamental ou important de favoriser également leur insertion sur le
marché du travail. Pourquoi? Bien, parce que plusieurs groupes sont venus nous
le dire, un des éléments clés de l'intégration, et c'est l'objectif qui est
poursuivi par M. le ministre avec son projet de loi, c'est de faire en sorte d'aider
les personnes immigrantes à s'intégrer dans le marché du travail.
D'ailleurs, je vais vous référer au
mémoire du professeur Gérard Bouchard, qui... et je vais le citer à la page
trois de son mémoire qui dit : «Par ailleurs, cet appel à l'intégration
doit s'accompagner d'une prise de conscience des difficultés économiques et
sociales qu'éprouve la grande majorité des membres des minorités et des
immigrants ou immigrantes. L'interculturalisme doit donc comporter des
dispositions à cet effet.» Je comprends que le ministre n'a pas retenu comme
tel l'interculturalisme comme modèle, il développe son propre modèle dans le
cadre de la loi, mais il n'en demeure pas moins que, que ce soit le modèle du
ministre ou l'interculturalisme, le professeur Bouchard nous rappelle que le
modèle doit comporter des dispositions à cet effet. Et on pense, entre autres,
à des facilités d'accès à l'emploi, au logement, aux services sociaux et à la
lutte contre le racisme. Donc, le professeur Bouchard avait cette énumération
dans son mémoire qui faisait en sorte qu'il décrivait, au fond, quels étaient
les éléments les plus importants et quels devaient être finalement les devoirs
de l'État qui veut accueillir ces immigrants pour que ce soit clair et donc que
les gens qui viennent au Québec aient une meilleure idée de ce qu'on attend d'eux.
Donc, la lutte contre le racisme, on vient d'en parler, mais il y a tout l'effet,
tout l'impact, toute l'importance d'avoir également le volet socioéconomique.
Et je tenais... je tenais à le souligner.
Évidemment, la façon dont c'est rédigé, ce
n'est pas pour leur garantir un emploi. Ça, évidemment, le Québec ne pourrait
pas faire ça. Puis on se rend compte que la personne immigrante a aussi un rôle
à jouer. C'est fondamental. Mais, au moins, dans le processus d'accompagnement,
qu'il y ait des efforts qui soient faits pour favoriser leur insertion sur le
marché du travail, ça, ça m'apparaît très important. Ça m'apparaît fondamental.
D'ailleurs, on en a parlé hier. On faisait référence aussi à voir comment on
peut harmoniser par exemple tout l'accès ou la reconnaissance des compétences
pour avoir éventuellement accès à des ordres professionnels ou à différents
types de métiers. Donc évidemment, il ne s'agit pas de... bien sûr de niveler
par le bas. Les ordres professionnels sont là pour la protection du public. C'est
très clair. Mais il n'en demeure pas moins qu'il faut être capables d'aider des
gens qui arrivent ici, ou même avant qu'ils arrivent, à avoir une meilleure
intégration.
Permettez-moi également de rappeler le
mémoire de la Ligue des droits et libertés. Parce qu'il y a aussi dans leur
mémoire une section, en fait, qui traite... et ils l'ont intitulée Les vrais
obstacles à l'intégration. Et, moi, je suis convaincu que M. le ministre, avec
son projet de loi, veut bien sûr réussir. Il veut réussir l'intégration. Et ce
qu'on nous disait, c'est qu'en matière d'intégration, et je les... je cite le
mémoire à la...
M. Morin : ...page 11 :
«La Ligue des droits et libertés considère que le projet de loi no 84
n'intervient pas pour abattre les obstacles et les diverses formes d'exclusion
qui entravent l'inclusion réelle de tous les groupes à la société québécoise.»
La Ligue des droits et libertés suggérait que, pour une intégration réussie, il
fallait que le gouvernement emprunte trois voies principales simultanément,
bon. Offrir des programmes et services d'intégration adéquats, je comprends que
c'est ce que M. le ministre veut faire quand il nous a parlé de son amendement,
hier, faisant référence à un parcours personnalisé. Après ça, ils disent :
lutter activement contre la discrimination et le racisme systémique. On a eu
cette discussion-là, ça a été adopté. Il reste maintenant : assurer la
mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels.
Et donc c'est le dernier volet, au fond,
qui reste, Mme la Présidente, et c'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, je
voulais revenir à l'article 6 avec cette référence-là, pour aider à l'insertion
dans le milieu... dans le milieu du travail. On nous rappelle, on nous
rappelle, dans le mémoire l'importance d'offrir des programmes et services
d'intégration adéquats, et donc de faire en sorte que, dans les obligations de
l'État... et c'est pour ça que je le suggère à l'article 6, parce qu'au
chapitre III, on est dans les devoirs et les attentes, donc, notamment de faire
en sorte qu'il puisse y avoir une intégration, bien sûr, dans tout le monde du
travail, ce qui va faire en sorte que ça va aider, effectivement, le sentiment
d'appartenance. Et donc ça, c'est expliqué clairement dans le mémoire de la
Ligue des droits et libertés.
Et je pense qu'autant le professeur
Bouchard, qui le soulignait, que c'est... On en a discuté beaucoup, puis, quand
on a eu les consultations particulières, plusieurs en ont parlé. C'est un
élément, pour moi, qui est très important, c'est la raison pour laquelle je
présente cet amendement ce matin, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. Avant de vous céder la parole,
j'imagine, M. le ministre, je veux juste attirer votre attention sur... l'amendement
propose de retirer «épanouissement» et d'ajouter... mais, dans la lecture de ce
que serait l'article avec l'amendement, on voit encore le mot «en créant», qui
a été retiré lors du premier amendement. Je veux juste... Ça ne fait pas... on
m'a assuré que ça ne fait pas force de loi, là, pour le légiste, donc il faut
se fier à l'amendement et non l'exemple de ce que serait l'amendement s'il
était adopté. D'accord? Tout le monde a compris?
M. Morin : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. Avec cette précision-là, je veux juste être sûr, mon collègue, dans
le fond, il veut rajouter après... après le mot «épanouissement», et pour
favoriser leur insertion sur le marché du travail.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est juste qu'est-ce qui est en noir qui apparaît. Par la
suite, c'est marqué «par exemple, en créant, en leur offrant». Rappelons-nous
qu'on a retiré le mot «en créant» dans le premier amendement.
M. Roberge : D'accord. O.K.,
c'est correct.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord? Allez-y.
M. Roberge : Je trouve la
proposition du collègue intéressante sur ce thème. On vient mettre de manière
plus explicite quelque chose qui est déjà inclus, cependant, là, parce que le
parcours d'accompagnement personnalisé, on l'a précisé hier dans la discussion,
«inclus», je parlais de... le soutien au logement, inclut la reconnaissance
des compétences, inclus souvent l'intégration en emploi. Donc, on est là, parce
que qu'est-ce qu'un parcours d'accompagnement personnalisé si ce n'est pas,
justement, de prendre la personne là où elle est pour l'accompagner dans tout
ça? Et ça inclut le socioéconomique ou le marché du travail.
Maintenant, je n'ai pas de... je n'ai pas
d'enjeu. Je trouve que c'est une proposition intéressante du collègue, mais
j'aimerais entendre ce que dit notre autre collègue, là, à ce sujet-là, là,
dans le cadre de nos discussions.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Évidemment, le collègue de l'Acadie et moi, on en a parlé avec
le ministre aussi, hier, là, sur l'article 5, notamment, toutes les questions
qui incluent ou qui parlent de l'intégration socioéconomique.
Là, on réfère directement, ici, au
parcours, là. Vous le disiez tout à l'heure avec la modification qui avait été
apportée, là, en offrant un parcours d'accompagnement personnalisé ainsi qu'en
créant, là... bref, vous en parliez tout à l'heure.
Là, dans cette lecture-là, puis je pose
une question parce qu'on a parlé hier aussi que le 6.1 visait surtout le
ministre de l'Immigration puis ce que le ministre de l'Immigration fait. Je
pose la question : Est-ce que, là, on viendrait limiter...
M. Cliche-Rivard : ...ces
responsabilités-là ou cette lecture dans le cadre du MIFI et du programme... du
parcours de l'accompagnement personnalisé, ou est-ce qu'on on le fait en
globalité? Bref, c'est là où est ma question. Je suis ouvert évidemment à
appuyer l'amendement du collègue, mais j'aimerais ça aussi que, de manière
globale, l'ensemble des obligations de l'État, et non pas seulement ceux qui
incombent au MIFI puis au programme d'accompagnement personnalisé, visent
l'intégration et l'insertion au marché du travail. Ça fait que juste... La
question est juste si c'est à 6-1° ou si c'est à 6-7°. Bref, je... Mais je suis
ouvert, là, essentiellement. Je veux juste être sûr qu'on englobe tout le monde
là-dedans, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien,
d'abord, là, c'est... 1° ne précise pas que, pardon, que cette
responsabilité-là relève d'un ministère plutôt que d'un autre. L'inquiétude de
mon collègue de savoir est ce que ça ne relève que du parcours d'accompagnement
personnalisé? Non, parce que ça vient après. Donc là, on est au début, c'est
l'État du Québec. L'État du Québec, c'est très large, là, donc, prend des
mesures pour accueillir les personnes immigrantes et pour contribuer à leur
intégration et à leur épanouissement. Même accueillir les personnes
immigrantes, ça ne relève pas que du MIFI en ce moment. Il y a beaucoup, par
exemple, des municipalités qui travaillent à l'accueil, il y a des écoles qui
travaillent à l'accueil. Donc, ce n'est pas mutuellement exclusif. Je pense
qu'il est au bon endroit.
M. Cliche-Rivard : ...je
suis satisfait de ces explications-là, Mme la Présidente. Je pense qu'on a de
la... On l'a de la manière la plus globale. Moi, j'entends comme le collègue
qui faisait un bel exposé puis on en a parlé beaucoup hier sur le fait que
l'intégration en emploi, c'est souvent... Et les difficultés d'accéder aux
emplois pour lesquels on a été sélectionnés ou pour lesquels on est expert ou
pour lesquels on a une formation, c'est souvent un grand frein à l'accès au...
ou la réussite à l'intégration. Donc, j'appuie ça volontiers, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. On revient donc à l'article 6
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 6 tel
qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui, M. le député.
M. Morin : J'ai une
question, Mme la Présidente, à 6-3°. On fait référence à l'accès aux... et aux
contenus culturels ainsi qu'aux biens patrimoniaux québécois. Est-ce que ça
inclut le patrimoine immatériel?
M. Roberge : Immatériel, c'est
ce que vous dites?
M. Morin : Oui,
immatériel, M. le ministre.
M. Roberge : Quand on
parle de patrimoine québécois... Attendez, je vais relire. Vous êtes au point
numéro?
M. Morin : 3°. 6-3°, M.
le ministre, oui, l'État du...
M. Roberge : 6-3°
facilite l'accès aux œuvres et aux contenus culturels ainsi qu'aux biens
patrimoniaux québécois et met en valeur, favorise leur découvrabilité.
...vérifier. Quand on parle de patrimoine immatériel, on parle, là, de
traditions. Je ne me souviens plus si j'avais des exemples.
Une voix : ...
M. Roberge : Le
patrimoine... Là, donc, je suis dans un autre... un autre... une autre loi, sur
Loi sur le patrimoine culturel, juste pour comprendre de quoi on parle
exactement. Le patrimoine culturel est constitué de personnages historiques
décédés, de lieux et d'événements historiques, de documents, d'immeubles,
d'objets et de sites patrimoniaux, de paysages culturels patrimoniaux et de
patrimoine immatériel. Mais le patrimoine immatériel, où est-ce qu'on le
définit dans la loi ou dans un règlement, juste pour savoir exactement de quoi
on parle? Patrimoine immatériel, les savoir-faire, les connaissances, les
expressions, les pratiques, les représentations transmises de génération en
génération, recréées en permanence, en conjonction, le cas échéant, avec les
objets et les espaces culturels qui leur sont associés, qu'une communauté ou un
groupe reconnaît comme faisant partie de son patrimoine culturel et dont la
connaissance... la transmission et la mise en valeur présente un intérêt
public. Donc, on est dans les traditions, dans notre manière de vivre. Je
dirais que oui, ça arrive. Par contre, on n'est pas tellement dans un contenu
culturel comme, justement, une chanson. Ça pourrait être ça aussi, mais c'est
plus, je dirais, la manière de vivre, nos traditions, etc. Donc, quand on fait
des activités où on favorise les rapprochements interculturels, bien, je pense
que, par défaut, on y va avec la transmission puis le partage du patrimoine
immatériel parce qu'on va célébrer des fêtes puis on va faire des rituels, on
va faire référence à notre manière de vivre, on va les amener, ces nouveaux
arrivants, à la cabane à sucre, etc. Donc, je pense...
M. Roberge : ...parce que
ça... ça viendra de cette manière-là dans le cadre de relations
interculturelles et de partage d'activités.
M. Morin : Je posais la
question parce que la loi fait référence «aux biens patrimoniaux québécois»,
puis «bien patrimonial» est défini dans la loi, mais ça n'inclut pas... En
fait, il y a une autre définition pour le patrimoine immatériel, et je voudrais
juste être sûr qu'on est conscient de vraiment ce qu'on fait.
M. Roberge : Oui. Donc,
dans... Oui, c'est ça. Donc, dans le chapitre 1, objet, définitions,
implication quand on parle de patrimoine culturel, on inclut le patrimoine
immatériel. Un inclut l'autre.
M. Morin : Oui, sauf que, là,
vous ne parlez pas de... Vous ne parlez pas de patrimoine culturel, vous parlez
de biens patrimoniaux.
M. Roberge : Ah! d'accord. On
a œuvres et contenus culturels, puis vous nous dites plutôt que, pour avoir le
patrimoine immatériel, il faudrait avoir un patrimoine culturel. La question à
savoir, c'est quand on a œuvre et quand et y contenus culturels, est-ce qu'on
fait référence aussi au patrimoine culturel? Je crois que oui, parce que le
contenu culturel inclut le patrimoine culturel. On ne peut pas avoir du contenu
culturel sans avoir du patrimoine. Oui, donc oui, plus j'y pense, puis on me
fait signe que ceci est englobé.
M. Morin : O.K.
M. Roberge : Mais, merci de
votre question.
M. Morin : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Alors, est-ce qu'il y a d'autres questions ou
commentaires sur l'article 6 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
question, est-ce que l'article 6, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Nous en sommes rendus à l'article 7.
M. le ministre, il y a... il va y avoir un amendement. Je vais vous demander
d'en faire la lecture, de l'article, dans un premier temps.
M. Roberge : Oui. D'abord,
article «7. Il est attendu de tous les Québécois :
«1° qu'ils adhèrent aux valeurs
démocratiques et aux valeurs québécoises exprimées notamment par la Charte des
droits et libertés de la personne (chapitre C.12), qu'ils reconnaissent
que le français, langue officielle et langue commune du Québec, constitue le
cœur de la culture québécoise et qu'ils respectent le fait que l'État du Québec
est laïque;
«2° qu'ils collaborent à l'accueil des
personnes immigrantes et qu'ils favorisent leur intégration à la nation
québécoise en encourageant notamment leur pleine participation, en français, à
la société québécoise;
«3° qu'ils favorisent les rapprochements
entre les personnes s'identifiant à la majorité francophone et celles
s'identifiant à des minorités culturelles afin de contribuer à la vitalité et à
la pérennité de la culture québécoise et de la langue française.
«Il est également attendu des Québécois
qui sont des personnes immigrantes :
«1° qu'ils apprennent la langue française,
s'ils ne la maîtrisent pas à leur arrivée, et qu'ils contribuent à son rôle
rassembleur en tant que langue officielle et langue commune du Québec;
«2° qu'ils participent à la vitalité de la
culture québécoise en l'enrichissant;
«3° qu'ils participent pleinement, en
français, à la société québécoise.»
Donc, c'est un article qui prévoit certaines
attentes à l'égard des Québécois et précise des attentes à l'égard des
Québécois qui sont des personnes immigrantes.
Puis j'ai un amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. On va juste ouvrir l'amendement, le projeter à l'écran
plutôt. Allez-y, vous pouvez en faire la lecture.
• (11 h 50) •
M. Roberge : Ainsi,
l'amendement est une forme de réécriture de l'article 7, et que je l'avais
envoyé préalablement à mes collègues il y a quelques jours déjà.
Donc, remplacer l'article 7 du projet
de loi par le suivant :
«7. Il est attendu de tous les Québécois,
y compris ceux qui sont des personnes immigrantes :
«1° qu'ils reconnaissent que le français
langue officielle et langue commune du Québec constitue le cœur de la culture
commune;
«2° qu'ils apprennent la langue française
s'ils ne la maîtrisent pas et qu'ils contribuent à son rôle rassembleur;
«3° qu'ils participent à la vitalité de la
culture commune;
«4° qu'ils adhèrent aux valeurs démocratiques
et aux valeurs québécoises exprimées notamment par la Charte des droits et
libertés de la personne (chapitre C-12) et qu'ils respectent le fait que
l'État du Québec est laïque;
«5° qu'ils participent pleinement en
français à la société québécoise, notamment à ses sphères économique,
culturelle et citoyenne;
«6° qu'ils collaborent à l'accueil des
personnes immigrantes et qu'ils favorisent leur intégration à la nation
québécoise en encourageant notamment leur pleine participation en français à la
société québécoise;
«7° qu'ils favorisent les rapprochements
entre les personnes s'identifiant à la majorité francophone et celles
s'identifiant à des minorités culturelles afin de contribuer à la vitalité et à
la pérennité de la culture commune et de la langue française...
M. Roberge : ...cet amendement
a pour objet de modifier les attentes proposées par le projet de loi à l'égard
des Québécois, notamment en modifiant et en rendant applicables à tous les
Québécois les atteintes proposées initialement seulement à l'égard des
Québécois qui sont des personnes immigrantes. Il a également pour objet
d'apporter des modifications d'ordre terminologique et de préciser certaines
sphères de la société québécoise.
Donc, on retrouve les thèmes, ce sont les
mêmes thèmes. L'ordre est différent, mais le thème de la laïcité, on le
retrouve dans le premier paragraphe, il est là. Ensuite, le thème de
l'apprentissage de la langue. Le thème de la vitalité de la culture, le thème
de l'adhésion aux valeurs québécoises et démocratiques, le thème de la pleine
participation en français, le thème de la collaboration à l'accueil des
personnes immigrantes et le thème des rapprochements et, je vous dirais, des
relations interculturelles entre les gens qui s'identifient à la majorité
francophone, d'autres qui s'identifient à des minorités culturelles. Donc, ce
sont les sept mêmes éléments qui étaient originellement listés en un, deux,
trois, pour tous les Québécois, puis un, deux, trois pour les Québécois qui
sont des personnes immigrantes. On les retrouve tous. Il n'y a pas de
modification, mais on dit maintenant, en réalité, que c'est attendu de tous les
Québécois, mais y compris les gens qui sont des personnes immigrantes.
Et je trouve ça intéressant parce qu'on
dit vraiment «tous les Québécois». Puis, comme je le dis souvent, il y a des
Québécois puis il y a des nouveaux Québécois, mais ce sont des Québécois quand
même, les gens qui arrivent ici. Donc, je vous écoute, cher collègue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Là, c'est tous les Québécois. Puis j'aurais une question, puis
je vais en avoir plusieurs, là, M. le ministre, mais sur la question de la minorité
historique anglophone. Là, sur la précédente version, là, l'obligation
d'apprendre la langue française, elle était existante envers les personnes
immigrantes. Là, elle devient une obligation pour tous les Québécois, y compris
les personnes immigrantes. Il y a quand même une distinction forte. J'aimerais
ça vous entendre.
Là, vous... Puis je ne pense pas que ça
existe, comme obligation des ayants droit anglophones, là, une obligation
d'apprendre la langue française s'il ne la maîtrise pas, ça fait que je
voudrais juste, comme, vous comprendre. Ce que vous nous avez dit,
essentiellement, tu sais, c'était un... bien, je ne veux pas dire un recollage,
là, mais là c'est plus que ça, là, finalement, là. J'aimerais ça, vous entendre
là-dessus.
M. Roberge : Merci. D'abord,
ce n'est pas des obligations, ce sont des attentes, quand même. Non, mais il y
a une nuance qui est quand même importante.
M. Cliche-Rivard : Oui, oui,
c'est vrai, mais la question est la même.
M. Roberge : Ce sont des
attentes et c'est déjà prévu que les gens de la communauté historique
anglophone apprennent le français, les gens qu'on appelle les ayant droits, les
ayant droits ont accès à nos écoles anglophones. Et je rappelle que nos écoles
anglophones enseignent des cours de français pratiquement à tous les jours, et
que, pour décrocher le diplôme d'études secondaires, il faut réussir son test
de français. Donc, c'est déjà prévu que les ayants droit, au Québec, donc, ceux
qu'on appelle des fois la communauté historique anglophone, ont, d'une certaine
manière, l'obligation de suivre des cours de français. L'école est obligatoire,
puis, dans l'école obligatoire, il y a des cours de français obligatoires.
Donc, ce n'est pas une nouveauté.
M. Cliche-Rivard : Mais donc,
là, vous venez de me dire «pas obligation», puis là vous venez d'utiliser
«obligation». Ça fait que je… Une obligation au secondaire, primaire,
secondaire. Au-delà de ça, il n'y a pas d'obligation, c'est ce que je comprends
du corpus. Vous dites… vous avez été ministre de l'Éducation, là.
M. Roberge : Oui. Bien,
effectivement l'école primaire et l'école… de 6 à 16 ans, l'école, la
scolarisation au Québec.
M. Cliche-Rivard : Exact,
elle est obligatoire.
M. Roberge : Puis le programme
de français est obligatoire. Donc, ce que je dis, c'est que ça, ça existe déjà,
là, précédemment au dépôt de ce projet de loi là. Donc, de dire ensuite que,
pour tous les Québécois, on a l'attente, on a l'attente qu'il faut qu'ils
apprennent le français s'ils ne le maîtrisent pas, je vous dirais que cette
attente-là est plus manifeste en réalité envers des gens qui arriveraient ici.
Exemple, ils déménagent de l'Alberta, des Canadiens anglais qui arriveraient au
Québec après leur scolarité, ce ne sont pas des immigrants au sens propre,
parce qu'ils passent du Canada au Canada, ils arrivent au Québec…
M. Roberge : ...on a cette
attente qu'ils apprennent la langue française. Même s'ils n'ont pas été
scolarisés au Québec, ils n'ont pas suivi des cours de français obligatoires,
on a cette attente-là. Je pense qu'elle est tout à fait légitime. Ce n'est pas
obligatoire, mais en même temps, s'ils veulent travailler, il va falloir qu'ils
puissent communiquer avec les Québécois, là.
M. Cliche-Rivard : Vous dites
que... plus pour... tu sais, je pose des questions avant de me positionner, là,
ça existe déjà, cette attente-là. Au-delà de l'école secondaire, il y a déjà
une attente de l'État du Québec envers les ayants droit, d'apprendre le
français. C'est... C'est dans le corpus ou... Je pose la question bien
ouvertement.
M. Roberge : Moi, je fais une
distinction.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Roberge : On va démêler
les affaires, là. J'ai juste donné l'exemple.
M. Cliche-Rivard : Oui, oui,
mais ça existe-tu?
M. Roberge : Je veux démêler
les choses, là. Quand... C'est parce que c'est comme si on me disait, puis je
ne vous prête pas des intentions, ou peut-être des gens se disent : Bien,
voyons donc, ça n'a pas de sens d'avoir des exigences envers la communauté
anglophone, d'avoir même l'attente qu'ils apprennent le français. Je vous
dis : Ce n'est pas gênant de dire que, pour tous les Québécois, on a cette
attente qu'ils apprennent le français, même les gens ayant droit. Puis, la
preuve, c'est que c'est tout à fait accepté au Québec qu'à l'école on prenne
des cours de français. Même dans le réseau anglophone, même dans les écoles
privées non subventionnées, c'est obligatoire. Donc, je voulais juste mettre en
perspective cette notion d'attente envers les anglophones. Je fais juste dire
ça.
Est-ce qu'il y a en ce moment dans le
corpus une attente à ce que tout le monde sur le territoire québécois apprenne
la langue française? Non. On l'ajoute.
M. Cliche-Rivard : Et...
C'est ça. C'est parfait. Donc là, on... Puis là, c'est une attente. J'aimerais
ça vous entendre sur les effets d'une telle attente, tu sais, l'ayant droit
anglophone qui vous répond ou qui répond, là. Puis je vais partager... moi, je
partage le même souhait que vous, là. J'ai le souhait évident que le français
soit appris. Mais il y a une distinction entre mon souhait puis une attente
puis une obligation, là. Là, j'aimerais vraiment ça vous entendre sur, tu sais,
ça crée quoi, l'attente envers les ayants droit. S'ils décident de ne pas
s'inscrire à des cours de francisation ou de français, ou s'ils décident qu'ils
n'apprennent pas le français après leur obligation dans le système scolaire
anglophone, comme vous l'avez nommé, là, si, à 20 ans, 22 ans,
25 ans... ou vous avez nommé l'exemple aussi qui est très différent je
pense d'Albertains ou d'autres qui déménagent ici, mais, quand même, s'ils ne
le font pas, qu'est-ce qui se passe?
M. Roberge : On est... On est
dans une loi-cadre ici qui vient préciser des attentes. J'ai souvent dit que
notre projet de loi sur l'intégration nationale amène une cohérence
gouvernementale, amène une précision sur la manière dont on va se gouverner au
gouvernement. Tous les ministres, tous les ministères, tous les organismes, les
municipalités, tout le monde va aller dans la même direction pour accueillir,
pour franciser, pour mettre en relation les personnes, les unes avec les
autres, pour avoir de la mixité, pour faire vivre notre société distincte, pour
qu'il y ait un sentiment d'appartenance puis une cohésion nationale. Ça, c'est
le rôle, je dirais, de l'État.
• (12 heures) •
L'autre volet intéressant de notre Loi sur
l'intégration nationale, c'est une espèce de déclaration solennelle qui est un
contrat social : Vous voulez venir vivre ici, bien, c'est comme ça qu'on
vit au Québec. Et c'est ça qui est intéressant. Mais on ne l'avait pas. On ne
l'a pas en ce moment. Tant que la loi n'est pas sanctionnée, là, on ne l'a pas.
On a, dans une charte de langue française, un élément qui dit : Le
français est la langue officielle, le français est la langue commune. Déjà, il
y a un message envoyé, mais c'est comme si ça s'adresse aux Québécois. Mais, si
j'arrive de l'étranger, là, que ce soit Moncton, Calgary, Vancouver, Los
Angeles ou Bangkok... peut-être pas au courant de la Charte de la langue
française. Mais je verrai, à l'avenir, après la sanction de la loi, que le
reste du Canada, c'est le multiculturalisme, mais au Québec, c'est
l'intégration nationale. Et ce sera très visible sur la page d'ouverture, là,
du MIFI. Ce sera très visible quand on fera des missions de recrutement. Ce
sera : Vous arrivez ici, voici les conditions du vivre-ensemble puis, dans
nos conditions de vivre-ensemble, bien, il y a...
12 h (version non révisée)
M. Roberge : ...le fait que le
français, c'est la langue commune. Puis il y a l'attente que vous appreniez le
français. On a cette attente-là. Ce n'est pas...
M. Cliche-Rivard : ...
M. Roberge : Envers tout le
monde. Envers tout le monde.
M. Cliche-Rivard : ...je vous
suis sans...
M. Roberge : Et c'est très
clair. Après ça, la personne, vous me dites, c'est un ayant droit, il a été
scolarisé au Québec il y a 25 ans, mais s'il a été scolarisé au Québec, il
a eu des cours de français. Donc, est ce qu'ils ont de niveau un, deux, trois,
quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, 10 sur l'échelle de compétence? Bien,
écoutez, c'est différent pour tout le monde, mais ils ont eu des cours de
français, là, de la maternelle jusqu'à secondaire V, donc ils ont déjà des
bases de français. Après ça tant mieux s'ils veulent aller plus loin. L'attente,
ce n'est pas d'atteindre un niveau universitaire pour tout le monde. Puis
l'attente, c'est de comprendre... en fait, le point 2, qu'ils apprennent
la langue française s'ils ne la maîtrisent pas. Et honnêtement il me semble que
non seulement on devrait être d'accord, mais on devrait être enthousiaste, on
devrait dire : Enfin, enfin, on le clarifie, enfin, c'est ça qu'on veut.
On dit que le français est la langue commune puis on ne voudrait pas que les
gens l'apprennent, bien, voyons donc. On a déjà voté une loi...
Une voix : ...
M. Roberge : Non, non, je ne
dis pas que vous dites ça, je ne dis pas que vous dites ça puis je suis désolé
si ça a... ce n'est pas ça que je veux dire, mais on a voté une loi qui dit que
le français, c'est la langue officielle, on a voté une loi qui dit que le
français, c'est la langue commune. Bien, après, oui, on s'attend à ce que les
gens qui habitent sur le territoire québécois apprennent la langue commune, absolument,
oui.
M. Cliche-Rivard : Puis, comme
je disais, pour moi, c'est limpide et clair pour les nouveaux arrivants, là, ça,
il n'y a pas d'enjeu là-dessus. Je pense que là, il y a quand même quelque
chose de gros et de fort, là. Vous l'avez dit, ce n'était pas une attente qui
existait dans le corpus, sauf exception de l'enseignement primaire et secondaire,
où il y a des cours de français obligatoires. Il n'y avait pas d'obligation
dans le corpus puis il n'y en aura toujours pas, là, vous dites : c'est une
attente, c'est un souhait. C'est-tu à peu près le même niveau : attente,
souhait ou c'est plus fort?
M. Roberge : Je dirais qu'attente,
c'est attente, je ne dirais pas... je ne prendrais pas un paquet de synonymes.
On a choisi attente.
M. Cliche-Rivard : Mais ce n'est
pas obligation.
M. Roberge : Ce terme-là. On
n'a pas choisi obligation, on l'a à certains égards, mais ce n'est pas dans la
loi. Par exemple, on l'a dit hier, si on veut été un immigrant économique au
Québec avec notre gouvernement. Maintenant, si vous voulez être sélectionné
comme immigrants économiques, vous devez atteindre tel niveau, on va vous passer
un test. C'est une obligation claire et nette. Si vous avez un permis de
travail étranger temporaire, vous pouvez le renouveler la première année sans
maîtriser la langue. La deuxième sans maîtriser la langue. La troisième année,
vous ne le renouvellerez pas si vous n'avez pas atteint un niveau, je pense que
c'est cinq, en français oral. C'est une obligation à un certain niveau. Mais ici,
on est dans une loi-cadre, on ne va pas dire à telle personne, tel programme,
tel niveau. Mais on vient dire : il est attendu de tous les Québécois, y
compris les personnes immigrantes, bien, qu'ils apprennent la langue ne la
maîtrise pas. C'est cohérent.
M. Cliche-Rivard : Ces
distinctions-là et ces modifications là à l'article 7, on a eu des
groupes, là, notamment English Montréal School Boards, qui sont venus en
commission, est-ce que vous, vous avez fait des vérifications, des appels? Est-ce
que vous avez regardé ça avec les gens concernés de la communauté anglophone ou
ça n'a pas fait partie des discussions? Parce qu'il y a quand même une grande
distinction de fond, là, entre les deux, là.
M. Roberge : Préalablement au
dépôt du projet de loi, sans faire d'outrage à qui que ce soit, j'ai rencontré
des groupes anglophones, je ne leur ai pas parlé précisément de la loi parce
que je ne pouvais pas le faire, mais je leur ai dit que je travaillais sur
quelque chose pour améliorer le vivre ensemble, la cohésion sociale. Puis je
les ai questionnés, à savoir par rapport à leur ouverture, je leur ai dit qu'on
avait besoin de faire quelque chose pour renforcer la langue commune. On a dit
que c'est la langue commune, mais il faut qu'on puisse, peu importe la langue
qu'on parle à la maison, dans l'espace commun, dans les commerces, etc., il
faut qu'on puisse se reconnaître avec une langue commune. Si on ne peut pas
faire ça, très difficile d'avoir du vivre ensemble. On se parle, mais on ne se
comprend. Très difficile d'avoir une cohésion sociale, très difficile d'avoir
une culture commune. Donc, j'ai abordé ça avec eux. Là, je ne prendrai pas leur...
je ne parlerai pas à leur place en disant leur niveau d'accord, de désaccord, d'enthousiasme,
etc. Mais ça fait partie de discussions informelles préalables. Puis mais ils
ont été aussi entendus en commission.
M. Cliche-Rivard : Je vais
laisser mon collègue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le... on va continuer en alternance. M. le député
d'Acadie..
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Vous parlez des attentes...
M. Morin : ...et
effectivement, le... Vous avez changé d'une façon significative le libellé de
l'article 7. C'est quoi votre attente pour les ayants droit au Québec, M.
le ministre, compte tenu de la nouvelle mouture de l'article 7?
M. Roberge : Bien, il y a
les... Bien, en fait, les points 1° à 7° s'appliquent à tout le monde. Les
ayants droit, bien, ils ont le droit essentiellement d'être scolarisés dans des
écoles anglophones. Ils ont droit aussi à des services en anglais en vertu des
règles qu'on a adoptées dans notre politique sur l'exemplarité de l'État. Ça,
c'est une particularité, là. Si vous appelez à, je ne sais pas, dans n'importe
quel ministère, vous voulez obtenir un service en particulier. Soins de santé,
c'est particulier, là. Mais si on dit : Je veux un permis de conduire,
bien, l'État va vous servir en français, à moins que vous apparteniez à
quelques-unes des catégories, dont les ayants droit. Ils ont ce privilège, ce
droit acquis d'être servis en anglais. Tout ça est correct. On ne remet pas en
question ici ceci, mais pour le reste, ce sont des Québécois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais suspendre quelques instants. Comme je vous ai dit,
un peu comme hier, il y a des travaux, ici, qui se déroulent au salon rouge.
Alors, on va suspendre quelques instants, le temps d'une intervention, puis on
revient par la suite. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 08)
(Reprise à 12 h 09)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux pour suspendre les travaux jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 10)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 05)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux. Donc, au moment de notre suspension ce
matin, en fin d'avant-midi, nous en étions à l'amendement déposé par le
ministre à l'article sept. Et la parole était au député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, merci, Mme
la Présidente. Donc, nouvel article sept, en fait. Et je voudrais comprendre, M.
le ministre. Parce que, dans la première mouture du projet de loi, la première
mouture de l'article sept, il y avait une attente pour tous les Québécois,
donc, «contribuer aux valeurs démocratiques, enfin, d'utiliser le mot «adhérer»
aux valeurs démocratiques, aux valeurs québécoises, reconnaissance du français,
la culture québécoise, que l'État du Québec est laïque, collabore à l'accueil
des personnes immigrantes, favorise le rapprochement entre les personnes.» Et,
par la suite, vous écriviez : «Il est également attendu des Québécois qui
sont des personnes immigrantes». Et donc, ce que je comprenais de la première
mouture de...
M. Morin : ...article 7,
c'est que vous aviez une attente particulière, à l'égard des Québécois qui sont
des personnes immigrantes, qu'ils apprennent la langue française, qu'ils
contribuent à son rôle rassembleur, qu'ils participent à la vitalité de la
culture et qu'ils participent pleinement en français à la société québécoise.
Quand j'ai lu votre article 7, je comprenais très bien ce que vous vouliez
faire. Parce qu'au fond, dans un premier temps, à sept, vous avez une attente
pour l'ensemble des Québécois. Mais, particulièrement pour les personnes
immigrantes, là vous avez des attentes plus particulières. Là, alors, il y
avait quelque chose avec ça qui ne fonctionnait pas, parce que votre
article 7, nouvelle mouture, ne dit pas ça du tout. Ça fait qu'est-ce qui
fait qui ne fonctionnait pas avec l'article sept qu'on a dans le projet de loi?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, M. le ministre.
M. Roberge : Bien, je pense
qu'on en a une version qui est améliorée. Quand j'ai déposé le projet de loi,
avec l'article dans sa version initiale, c'est sur la base du projet de loi
déposé qu'on a fait des consultations puis qu'on a continué de réfléchir
ensemble. Et, à la réflexion, j'ai pensé, puis on a pensé collectivement, de ce
côté-ci, qu'il valait mieux reformuler l'article sept dans une version
améliorée, qui, je pense, clarifiait que ce sont des attentes envers tous les
Québécois. Par exemple, oui, on souhaite que tous les Québécois participent à
la vitalité de la culture québécoise en l'enrichissant. Mais, dans la version
initiale, ça dit : «Il est attendu que les Québécois qui sont des
personnes immigrantes participent à la vitalité de la culture québécoise en
l'enrichissant.» Pourquoi ce seraient seulement des personnes immigrantes qui
seraient invitées à participer à la culture québécoise en l'enrichissant? Je
pense qu'on est mieux d'intégrer ça puis de dire que ce sont tous les Québécois
qui sont invités à faire ceci. Donc, c'est une version améliorée. Je ne dirai
pas que c'était un mauvais article, que c'était mal rédigé, etc. Je pense que
c'est une amélioration.
M. Morin : Sauf que vos
attentes changent parce que là ce n'est plus uniquement... il n'y a plus des
attentes pour certaines personnes immigrantes. C'est pour tout le monde au
Québec. Et donc c'est quand même un changement important, là. Donc, qu'est-ce
qui fait que... Parce que là, je recherchais, il y avait-tu des groupes qui
nous avaient dit ça spécifiquement, j'essayais de retrouver. Parce que vous
devez avoir une raison, clairement, parce que là, vous le réécrivez au complet.
Alors, c'est... c'est quoi, la raison?
M. Roberge : La raison, c'est
que la réflexion s'est poursuivie et qu'on... à la relecture de tous les
articles... parce qu'à la lumière des consultations la réflexion a mûri, on a
relu l'ensemble du projet de loi, on a relu tous les articles puis on a pensé
qu'on pouvait améliorer les choses. Et je pense que c'est une nette
amélioration. Encore une fois, je précise, de la manière qu'il était écrit, il
était scindé, précédemment, puis on disait qu'on parlait que les Québécois, qui
sont des personnes immigrantes, bien, on s'attendait d'eux qu'ils participent
pleinement en français à la société québécoise, comme si les Québécois
d'origine, nés ici, eux, on ne s'attendait pas à ce qu'ils participent
pleinement en français à la société québécoise. Je pense qu'on est mieux de...
avec la nouvelle version qui est plus inclusive. Voilà.
• (15 h 10) •
M. Morin : Et qu'est-ce
que... Comment... Comment vous voyez ça avec les Premières Nations puis leurs
langues?
M. Roberge : Bien, on a déjà
traité de cette question-là. On sait que c'est dans le préambule qu'on précise
que les Premières Nations et Inuit ont un droit de préserver leurs langues,
leur culture. C'est là. Ça demeure. Rien n'est remis en cause ici.
M. Morin : Sauf que là, votre
attente, elle est envers tous les Québécois. Est-ce que vous incluez les
Premières Nations et les Inuit là-dedans? Parce que, d'une part, dans votre
considérant, au départ, là, il y a une référence aux Premières Nations. Vous
avez raison. Et ça dit, entre autres, qu'ils ont le droit de maintenir, de
développer leur langue et la culture d'origine. Mais là, à sept, vous venez
dire que votre attente, là, de la part du gouvernement du Québec, c'est que,
bon, ils apprennent la langue française, qu'ils participent à la vitalité de la
culture commune, etc., et qu'ils participent pleinement en français à la
société québécoise. Donc, comment vous réconciliez les deux?...
M. Roberge : …bien, de la même
manière que la communauté anglophone, y compris les ayants droit, qui ont droit
à leurs institutions, qui ont droit… dans certains cas, les ayants droit ont
droit à aller à l'école en anglais, mais dans des écoles publiques financées
par l'État, ça ne les soustrait pas au fait qu'on peut avoir des attentes
envers eux, qu'ils apprennent la langue française s'ils ne la maîtrisent pas,
qu'ils collaborent à l'accueil des personnes immigrantes, qu'ils participent à
la société québécoise, qu'ils favorisent les rapprochements entre les personnes
qui s'identifient à la minorité… à la majorité francophone, etc. Les membres
des Premières Nations et Inuits sont invités à faire tout cela aussi, bien, ça
les… d'aucune manière c'est en contradiction avec le fait qu'ils ont le droit
de maintenir et développer leur langue et culture d'origine.
M. Morin : …pour vous, il n'y
a pas… il n'y a pas de contradiction entre ce que vous attendez des Québécois à
l'article 7 et ce que vous reconnaissez dans le préambule pour les
Premières Nations.
M. Roberge : Je suis convaincu
qu'il n'y a pas de contradiction.
M. Morin : O.K. Quand je
lisais la première mouture de l'article sept, pour moi, c'était clair, parce
que vous aviez une attente particulière. L'État québécois avait une attente
particulière pour les personnes immigrantes. Là, vous l'avez étendue à tout le
monde. Pour moi, je vais vous le dire honnêtement, c'est moins clair. J'écoute,
puis j'entends très bien, j'écoute attentivement ce que vous dites, mais
l'attente n'est pas la même. Puis vous déplacez, évidemment, l'attente, c'est beaucoup
plus… c'est beaucoup plus large. Et avez-vous fait une analyse? Est-ce que vous
avez fait une analyse sur l'impact de 7 de votre projet de loi en lien avec les
droits à l'article 23 qui sont énoncés à la Charte canadienne des droits
et libertés?
M. Roberge : C'est considéré.
Puis on ne voit aucune contradiction.
M. Morin : Il n'y a aucune
contradiction pour vous.
M. Roberge : C'est considéré,
puis on ne voit aucune contradiction.
M. Morin : Donc, vous avez
fait une analyse en lien avec l'article 23 de la charte canadienne. Vous
êtes arrivés à la conclusion qu'il n'y avait pas de problème.
M. Roberge : Il n'y a pas de
contradiction.
M. Morin : O.K. Vous vous
attendez à ce que tous les Québécois participent, reconnaissent et participent,
entre autres, comme vous le soulignez, à la culture commune, qu'il y participe
pleinement en français à la société québécoise. On parlait, tout à l'heure, de
la communauté anglophone. Comment vous voyez la participation des artistes, par
exemple, de la communauté anglophone au Québec, qui vont publier des livres en
anglais ou qui vont écrire de la chanson ou des poèmes en anglais? Ça s'insère
là-dedans aussi. Et puis ça trouve sa place où?
M. Roberge : L'État québécois
n'empêche pas… n'empêche personne de créer dans une autre langue que le
français. Autant les gens qui sont de la majorité francophone, autant des gens
qui s'identifient à d'autres pays d'origine, parce qu'ils ne seraient pas nés
ici, il n'y a pas une obligation de ne créer qu'en français. Ce n'est pas… ce
n'est pas ce qui est dit, là, ce n'est pas ce qui est dit.
M. Morin : O.K. Non, mais…
non, mais je vous écoute et j'apprécie que vous puissiez le spécifier, parce
que votre article sept, quant à moi, est très différent de celui qu'on avait
avant, d'où mes questions et vos précisions, effectivement. Donc je comprends
que, pour vous, si je vous ai bien compris, donc, tous les Québécois peuvent
participer à la vitalité de la culture commune, et ça n'empêche pas quelqu'un
de créer, chanter et écrire de la poésie dans une autre langue que le français.
M. Roberge : Le français,
c'est le principal véhicule de la culture commune. Ce n'est pas l'unique
véhicule, la culture commune, puis c'est le principal véhicule, la culture
commune. Vous semblez penser… en tout cas, ne voir que des différences entre la
première version et la version amendée. Mais même dans la première version de
l'article sept, on disait : «Il est attendu de tous les Québécois qu'ils
adhèrent aux valeurs démocratiques et aux valeurs québécoises exprimées
notamment par la Charte des droits et libertés de la personne, qu'ils
reconnaissent que le français, langue officielle et langue commune du Québec,
constitue le cœur de la culture québécoise.» Ça, c'était à la première version.
Puis c'étaient tous les Québécois. Donc, déjà, dans cette première version là,
on parlait de tous les Québécois…
M. Roberge : ...tous les Québécois,
c'est tout, hein? C'est aussi simple que ça. Puis déjà, on parlait de la langue
officielle comme langue commune. Déjà, on parlait de coeur de la culture
québécoise. Donc, ceci... Dans les trois premiers alinéas de la version
antérieure, ça s'adressait déjà à tous les Québécois. Donc, pour trois, ces
trois alinéas-là, il n'y a pas vraiment de changement entre la version
antérieure et la version amendée. Ce qui change vraiment, c'est la deuxième
section de la version antérieure où, là, on disait : Il est entendu, les
Québécois qui sont des personnes immigrantes. Puis là on avait comme quelque
chose qui était spécifique à eux. Puis là on disait : Ceux-là, on a comme
attente qu'ils apprennent la langue française. Mais je me dis : Bien non,
ce n'est pas que des personnes immigrantes envers lesquels on s'attend à ce
qu'ils apprennent la langue française. Puis je donnais tantôt l'exemple de
quelqu'un qui déménagerait d'Ottawa à Montréal ou à Saguenay, peu importe, ce
n'est pas un immigrant, mais on s'attend à ce qu'il apprenne la langue
française.
Dans la version originale, on
disait : Bon, les Québécois qui sont des personnes immigrantes, on
s'attend d'eux qu'ils participent à la vitalité de la culture québécoise. Bien,
moi, je pense qu'on ne devrait pas s'attendre, juste de la part des immigrants,
qu'ils participent à la culture québécoise. Donc, on corrige ça, ces deux
choses-là. Et la troisième, on disait qu'on s'attendait que les Québécois, qui
sont des personnes immigrantes, participent pleinement en français à la société
québécoise, donc là, pas juste la culture, la société. Bien là, je pense qu'on
corrige ceci en disant : Bien non. On n'a pas seulement cette attente-là
envers les personnes immigrantes, on a cette attente-là envers tous les Québécois.
Donc, ce sont les trois derniers points de l'article antérieur, en réalité, qui
changent et qui sont intégrés en disant : Maintenant, c'est des attentes
envers tous les Québécois, pas seulement les Québécois, qui sont des personnes
immigrantes. Pour le reste, pour les trois premiers points, pas réellement de
changement. Et je pense que la version amendée, en fait, l'amendement dont on
parle, est supérieur à la version antérieure.
M. Morin : Et je
comprends qu'avec votre amendement ça ne touche pas aux services qui peuvent
être offerts en anglais aux ayants droit anglophones qui vivent au Québec.
M. Roberge :
L'article 7 ni dans sa version originale ni dans son amendement ne change
la Charte de la langue française, ne change la politique sur l'exemplarité de
l'État. Et c'est dans la politique sur l'exemplarité de l'État qu'il y a les
exemples... les exemptions plutôt pour les ayants droit.
M. Morin : Et là, ça, ça
ne... L'article 7 ne change pas ça?
M. Roberge : L'amendement
dont on parle n'enlève aucun droit à aucun Québécois. Soyons clairs, il n'y a
aucun Québécois, peu importe son origine, peu importe qu'il fasse partie des
Premières nations et Inuits, peu importe qu'il soit un ayant droit de la
communauté historique anglophone, personne ne perd de droit avec l'article tel
qu'amendé.
M. Morin : Très bien.
M. Roberge : Ce sont des
attentes qui sont exprimées, mais personne ne perd de droit, d'aucune manière.
M. Morin : Et ce n'est
pas l'intention du législateur non plus.
M. Roberge : Ce n'est pas
un projet de loi qui retire des droits.
M. Morin : Parfait. Je
vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais reconnaître le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Merci, Mme la Présidente. Eh bien, je trouve la dernière déclaration
intéressante. On y reviendra. Moi, je salue la nouvelle version. Je trouve que
c'est intéressant de mettre les obligations de tous et chacun à la même place.
Ça avait été discuté dans les consultations particulières. Donc, on énonce les
mêmes attentes, tant envers l'ensemble des Québécois qu'envers les personnes
immigrantes, puis qu'on ne fasse pas deux sections, là, avec ce qui est attendu
d'un ou de l'autre? Je pense que c'est plus inclusif de cette façon-là. On se
destine à un vivre-ensemble commun de toute façon, sans égard au quotidien et à
notre provenance, là. Je veux dire, je ne parle pas quelqu'un dans la rue en
lui demandant si c'est un nouvel arrivant, là. Je fais juste lui parler puis
c'est tout.
• (15 h 20) •
Ça fait que je pense que de circonscrire
là-dessus puis de dire : On fait un nouvel article 7 dans lequel
voici les attentes individuelles. Évidemment, il y en a qui, de par leur
principe, se destinent davantage à ceux qui étaient là, disons, depuis un peu
plus longtemps, notamment qu'ils collaborent à l'accueil des personnes
immigrantes, là, on devine que ce n'est pas nécessairement strictement visant
les personnes immigrantes qui visent leur propre accueil, là. On devine que ça
s'écrit ou ça se comprend de manière un peu différente. Là, M. le ministre,
c'est intéressant, vous dites : Personne ne va perdre des droits. Moi, je
pense que c'est un message important que vous lancez, là. Puis je pense que
c'est un... C'est limpide, là. Ça me semble... Ça me semble clair, de la façon
que vous le dites, là. On avait cette discussion-là avant de finir également
entre attentes puis obligations...
M. Cliche-Rivard : ...essentiellement
l'article 7 ne formule pas d'obligation. Il n'y a personne... il n'y a personne
qui est obligé que vous fassiez l'exemple. Pour renouveler un permis de
travail, oui, il y a une obligation de posséder un niveau 7 ou 4 dépendamment
de votre niveau de qualification. Pour un immigrant temporaire, ça, c'est une
obligation. Ici, il n'y a pas de... il n'y a rien de tel, il n'y a pas
d'obligation du genre dans l'article 7, là.
M. Roberge : Comme vous le
dites, il y a déjà dans d'autres lois ou dans d'autres règlements, ou dans des
politiques, des obligations. On peut dire les Francophones au Québec qui
fréquentent l'école sont obligés d'apprendre l'anglais. Ils ne peuvent pas dire
le français, c'est la langue officielle du Québec, je ne suis pas mon cours
d'anglais, moi, en secondaire III ou en secondaire IV, puis je refuse de passer
l'examen ministériel. Mais tu peux bien, mais tu n'auras pas ton diplôme
d'études secondaires. C'est aussi vrai pour les Anglophones par rapport à la
langue française.
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Roberge : Ça, c'est des
obligations, et je suis content qu'elles existent dans les deux cas. Le projet
de loi, on est ailleurs, on parle des mêmes objets, là, on parle la langue, on
parle...
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Roberge : Mais on est
ailleurs, c'est autre chose. Ce n'est pas l'objet de ce projet de loi là
spécifiquement. On est en train de définir un modèle d'intégration qui est...
qui est distinct et il est très distinct, parce que là on est dedans, on ne
réalise pas à quel point c'est innovateur, j'ai presque le goût de dire
révolutionnaire, à l'échelle du Canada quand on se compare au modèle
multiculturaliste. Si on travaillait ensemble l'article par article, on prenait
à la fois la politique ou la loi du multiculturalisme canadien, ça ne
ressemblerait pas à ça, mais pas du tout, là. On serait dans un autre monde
complètement. Donc, on le fait, pas parce que ça enlève des droits, mais parce
qu'on a le droit de définir de quelle manière on va continuer de bâtir la
société québécoise puis qu'on pense qu'on peut le faire pas mal mieux dans les
10 prochaines années, par exemple, que ce qu'on a fait dans les 50 dernières.
M. Cliche-Rivard : Et,
écoutez, on partage, je pense que ça a été établi, là, cette intention-là. Puis
je pense que tout le monde a adopté sans grand deuil le fait qu'on n'est pas du
tout dans l'approche du multiculturalisme, là. Je pense que ça a été assez
ouvertement appuyé par l'ensemble des groupes politiques, là. Je pense que
c'est évident. Là, après, c'est comme j'ai déjà dit, là, ce qu'on fait, c'est
établir les contours de la nouvelle politique. Puis là, bien, là-dessus, on ne
s'entendra peut-être pas de A à Z, mais mettons qu'il y a plusieurs éléments
qui, tel qu'on l'a démontré dans les dernières semaines, là... dans les
derniers jours, en fait, nous rapprochent quand même. Moi, j'avais la dernière
question, c'était sur ça. Puis vous l'avez quand même bien établi. Les
attentes, ça ne fait pas en sorte que... Puis c'est mon souhait, là, monsieur
le ministre, que les ayants droit anglophones parlent français. D'ailleurs,
moi, quand j'ai contact avec des gens de ma communauté, dans ma
circonscription, on parle en français. Mais ils n'ont pas d'obligation légale,
vous l'avez dit, jusqu'à ce jour à apprendre le français. Ils le font parce
qu'ils sont très bien conscients, comme vous et moi, que le vivre-ensemble,
c'est en français. Puis ils m'en parlent aussi en termes... Les parents sont
très ouverts en termes : Pour l'avenir de mes enfants, je veux qu'ils
parlent français, hein? C'est comme ça que les gens me disent ça.
L'employabilité, au Québec, même à Montréal, si tu ne parles pas français, ce
n'est pas très simple, là. Ce n'est pas... C'est compliqué en fait d'obtenir un
boulot. Je voulais juste être très clair, tu sais. Puis, moi, je le souhaite,
qu'ils soient le plus bilingues possible, le plus fluide en français. Mais là,
vous l'avez explicité, là, il n'y a pas d'obligation à ce qu'ils s'inscrivent à
des cours de français la fin de semaine, là. Ce n'est pas ça, l'objectif, là.
M. Roberge : Bien, je le
souhaite. C'est une attente.
M. Cliche-Rivard : On le
souhaite.
M. Roberge : Parce que tout le
monde... Regardez, ça dit : «Qu'ils apprennent la langue française s'ils
ne la maîtrisent pas et qu'ils contribuent à son rôle rassembleur.» C'est une
attente. Puis ça va dans le sens de ce qu'on a fait aussi avec la modification
à la Charte de la langue française, la loi 96. Quand on a créé Francisation
Québec, on ne l'a pas dit : Bien, voilà, Francisation Québec, ça va
permettre aux nouveaux arrivants d'apprendre la langue. On a dit : Non,
tout le monde sur le territoire québécois qui veut suivre des cours peuvent
s'inscrire. Puis c'est une demande de la communauté anglophone. Au total, la
communauté anglophone des nouveaux arrivants ou des Canadiens qui viennent ici,
que la communauté historique anglophone, même les ayants droit, ils disent Oui,
mais là, moi, j'ai perdu un peu de mon français. J'aimerais ça, ça. Puis ce
n'est pas normal au Québec que je dois... que je doive nécessairement
m'inscrire à un cours de langue pour apprendre la langue française. Je suis un anglophone.
Vous voulez qu'on vive en français? Je veux suivre des cours de français. Il
faut que je me faut que je m'inscrive à un cours. Est-ce que je pourrais, à
moi, accéder à des cours de français? Ça a été mentionné en audition
particulière. Ce n'était pas moi le ministre de langue française à l'époque.
Jolin-Barrette L'actuel ministre de la Justice.
M. Roberge : …mais ça a été dit
en commission… en audition particulière. Donc, c'est cohérent. Oui, je n'aurais
pas dû dire son nom, il fallait que je dise «le ministre de la Justice», je
l'ai nommé, mais j'ai fait les deux.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On interpelle les élus par leur titre.
M. Roberge : Je ne pense pas
qu'il va être insulté.
M. Cliche-Rivard : Non, je ne
pense pas, mais vous faites de le rappeler au règlement, Mme la Présidente.
Mais je le place quand même que… puis ils me le disent, puis je le vois sur le
terrain. J'ai quelques écoles secondaires et primaires sur le territoire, qui
sont vecteurs de francisation, et ils en sont fiers. Puis les parents que je
croise me disent que c'est pour l'avenir de leurs enfants puis ils savent que
l'avenir va être assez compliqué si les enfants ne sont pas capables de se
gérer sur le marché du travail dans l'avenir en français. Ça fait que moi, je
veux le placer comme ça.
J'entends que… Évidemment, moi, c'est un
souhait également que j'ai qu'ils soient tous et toutes capables de s'exprimer
en français. J'ai surtout l'envie, M. le ministre, qu'on ne retombe pas dans…
puis là, on ne fera pas les débats de projet de loi qu'on n'a pas à faire ici,
mais il y a des décisions en Cour d'appel qui sont sorties récemment. Je ne
veux pas que votre intégration nationale reparte sur un débat constitutionnel
là où ça n'a pas besoin d'être. Puis là, de la manière que vous me le formulez,
vous êtes assez convaincant, puis vous êtes assez convaincu, je pense,
considérant qu'il n'y a pas d'obligation, on ne repartira pas sur une autre
contestation judiciaire avec cet article-là. Vous êtes assez confiant.
M. Roberge : Honnêtement, je
comprends mal votre question, vous ous voulez que je vous dise qu'il n'y aura
personne qui va contester la loi devant les tribunaux. Je ne le sais pas, ça ne
m'appartient pas.
M. Cliche-Rivard : Bien, vous
devez avoir quand même…
M. Roberge : J'espère que non.
M. Cliche-Rivard : Vous devez
avoir des discussions à l'interne. Je veux dire, les légistes, c'est ce qu'ils
font. Ils vous disent : Là, vous entrez en terrain… Vous l'avez dit, ce
matin, là, c'est un terrain nouveau, là. Vous l'avez dit, ça n'a jamais existé,
ça. Vous avez juste, j'imagine, évalué la portée d'une telle décision. Puis là
j'en… je ne la qualifie pas, là, je vous pose la question. Vous avez déterminé
la portée de cette décision-là sur : Est-ce qu'elle a des impacts, oui ou
non, en termes de litige? Je pense que c'est comme ça que vous fonctionnez
quand même. Vous avez des conseils juridiques, ne va pas là, il y a un risque
de poursuites. Va là, il y a un risque de poursuites. Ça a-tu été discuté? Ça
fait-tu partie des… du champ des possibles, ou, finalement, comme c'est juste
une attente puis que ça ne crée pas d'obligation restrictive ou positive, on
est assez convaincu que tout ça va bien se passer?
M. Roberge : Bien. On est
convaincu qu'on est dans notre droit. Maintenant, il y a des gens qui
poursuivent l'État pour toutes sortes de raisons, là, qui leur appartiennent.
C'est tout. C'est tout ce que je dirais à ce moment-ci.
M. Cliche-Rivard : O.K. Puis
je vous entends. Là, vous dites : Ceci dit, c'est ce qui m'a rassuré
tantôt, il n'y a personne qui perd de droit. Vous l'avez répété à plusieurs
reprises, puis ce n'est pas… Ça fait que, dans ma perspective, si personne ne
perd de droit, ça va être difficile de faire des contestations, là, je… c'est
mon interprétation juridique. Mais, si tout le monde a ses droits protégés,
j'ai bon espoir qu'on s'arrête là, dans ces perspectives-là, mais c'est une
question que je me pose quand même, puis on verra, là. Je n'ai eu aucune idée,
là, de la réaction des gens concernés, là. On le verra ou on ne le verra pas
dans les prochains jours.
Il y a une question… Vous avez parlé, M.
le ministre, du… Vous avez dit, tu sais, le français, c'est… vous avez dit, là,
l'élément principal de la culture. Je pense que, là, il y a le mot «cœur» aussi
dans l'article. C'est le cœur de la culture commune. Puis vous avez dit :
Dans cette logique-là, le cœur ne veut pas dire l'exclusivité. C'est ce que vous
répondiez à mon collègue tout à l'heure.
• (15 h 30) •
M. Roberge : …si on dit, au
point un… les attentes envers tous les Québécois, c'est qu'ils reconnaissent
que le français, langue officielle et commune du Québec, constitue le cœur de
la culture commune. Précédemment, dans l'article qu'on a adopté à l'article
cinq, on précise que le français est le principal véhicule de la culture
commune. Donc, en précisant ça dans un article précédent, principal véhicule,
je suis à l'aise avec ça. Pas nécessairement l'unique véhicule, je veux dire,
si on prend l'exemple d'un chanteur, là…
M. Cliche-Rivard : Vous
faisiez l'exemple Leonard Cohen, donc.
M. Roberge : C'est un chanteur
québécois, il pourrait chanter dans une autre langue. Je pense que ça pourrait
faire partie de la culture commune quand même. On s'entend que, de manière
générale, le principal véhicule, c'est la langue française, mais il pourrait y
avoir des œuvres culturelles qui font partie de la culture commune dans le
sens… arts et lettres, culture commune, je le répète, ce n'est pas juste arts
et lettres. Voilà.
M. Cliche-Rivard : O.K. Il y
a-tu une raison justement pour laquelle on change de vocable? On est
effectivement dans «principal véhicule» d'un côté. Puis là, on est dans le cœur
de la culture. Il y a-tu… c'est quand même différent, là. Est-ce qu'il y avait…
vous étiez plus poétique à l'article sept ou… Il y a-tu un élément de fond que
je saisis moins…
15 h 30 (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...ou si c'est
la... vous visez... l'idée, c'est la même chose?
M. Roberge : Bien, je ne
dirais pas que c'est la même chose. Mais, à l'article 5, dans les
fondements, on précisait quelque chose. Là, on y va plus dans un rappel. Quand
on dit qu'il est le coeur de la culture commune, ça veut dire qu'il est
central, tout simplement, ou qu'il est vital à la culture commune. On ne
pourrait pas avoir une culture... culture commune québécoise vibrante, si on n'avait
pas la langue française, dans le sens, le coeur. Mais je pense qu'on peut s'entendre.
Laissons-le là, s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
hein? Finalement, c'est un peu de poésie.
M. Roberge : Ça vient me...
M. Cliche-Rivard : Ça vient
vous chercher.
M. Roberge : Ça ne vient pas
vous toucher au coeur?
M. Cliche-Rivard : Oui. Je ne
pensais pas qu'on s'en allait sur les sentiments cet après-midi, Mme la
Présidente.
M. Roberge : Bien, ça en fait
partie.
M. Cliche-Rivard : Oui. C'est
ça.
M. Roberge : C'est un projet
de loi qui n'est pas que ça puis... Mais, oui, ça nous prend au coeur.
M. Cliche-Rivard : Oui. Oui.
Vous avez dit quand même... tu sais, dans l'autre article, vous avez dit :
Il y a quand même de la place. Puis vous venez de faire l'exemple d'un chanteur
ou d'un groupe québécois qui fait de la musique dans une autre langue ou une
oeuvre, un bouquin, qu'importe. Là, le cœur, on s'entend qu'on en a juste un,
là. Je veux dire, on... Mais, vous, vous dites qu'il peut y avoir un espace
dans le cœur qui... Tu sais, je veux dire, c'est philosophique, rendu là. Mais,
tantôt, vous étiez très clairement en train de dire : «Principal véhicule»
fait en sorte qu'il y en a d'autres. Dans le cœur, il n'y en a pas d'autre, là,
tu sais.
M. Roberge : Oui. Mais le
corps ne vit pas que par le coeur, là. Ça prend tête, poumons, etc., là. Mais,
tu sais, les Colocs ont chanté notamment en wolof.
M. Cliche-Rivard : C'est
vrai.
M. Roberge : Je n'irai pas
là.
M. Cliche-Rivard : Non. C'est...
C'est peut-être mieux pas.
M. Roberge : Mais est-ce qu'on
va dire que les Colocs ne font pas partie de la culture commune en version arts
et lettres puis que cette chanson-là en... Particulièrement, Tassez-vous de d'là,
ça prend au coeur tout le monde, même s'il y a une partie qui est en wolof.
Puis c'est juste plus beau. Voilà.
M. Roberge : C'est vrai. C'est
des beaux exemples, justement, d'alliage et de mixité culturelle, d'interculturalisme.
Ça en fait... C'en est un symbole. J'en suis. Je vais m'arrêter là-dessus pour
l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On aime ça, la poésie. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur... Oui. M. le député d'Acadie.
M. Morin : Oui. Oui. Merci,
merci, Mme la Présidente. Écoutez, dans la même ligne, et c'est la raison pour
laquelle, M. le ministre, compte tenu de votre amendement, je vous posais la
question, mon... le collègue de Saint-Henri-Sainte-Anne demandait : Est-ce
que vous pensez que ça peut se traduire par des recours aux tribunaux? C'est la
raison pour laquelle je vous parlais, avec l'article 23 de la Charte
canadienne des droits et libertés, s'il y a une analyse d'impact qui a été
faite avant le dépôt de l'amendement, si vous avez regardé ce que ça pouvait
faire ou pas. Moi, je pense que c'est une question qui est... qui est
importante, qui est... qui est légitime. Alors, j'aimerais ça que vous
puissiez... puissiez m'en parler, s'il vous plaît.
M. Roberge : Bien, si on
croyait que pour que cette loi faisant face à d'hypothétiques contestations
judiciaires passe le test, si on croyait qu'on a besoin de la clause de
souveraineté parlementaire ou la clause parfois dérogatoire, si on croyait qu'elle
était nécessaire, elle serait là d'emblée. Elle serait là. Elle serait
directement inscrite dans le projet de loi. Mais on ne pense pas que c'est
nécessaire. On pense qu'on respecte la charte canadienne.
M. Morin : O.K. Donc, ce qu'on...
En fait, ce que vous dites, c'est que, selon vous, votre amendement puis les
autres dispositions respectent les articles ou les droits qui sont... qui sont
conférés dans la Charte canadienne aux gens qui sont au Canada, citoyens ou
autres.
M. Roberge : Bien, je le
répète, si, dans l'analyse juridique, on avait cru avoir besoin de la clause
dérogatoire, appelée la clause de souveraineté parlementaire, si on avait cru
en avoir besoin, on l'aurait mise. Moi, je n'ai aucune gêne à invoquer la
clause dérogatoire, d'aucune manière. Elle fait partie de nos droits comme
Parlement. Si on croyait que c'était nécessaire, on l'aurait mise. On ne croit
pas que c'est nécessaire. On ne croit pas que notre loi puisse être invalidée
par un recours invoquant la Charte canadienne des droits et libertés. Donc,
voilà, c'est notre analyse.
M. Morin : O.K. Donc, je
comprends que, pour vous, il n'y a pas de dispositions ici qui vont à l'encontre
des droits qui sont énoncés dans la Charte canadienne?
M. Roberge : Bien, je viens
de répondre à cette question.
M. Morin : O.K. Donc, pour
vous, avec votre...
M. Morin : ...votre
amendement, vous ne contrevenez pas à l'article 23 de la Charte canadienne
puis aux droits de la communauté anglophone au Québec?
M. Roberge : Non.
M. Morin : O.K. Parfait.
Merci. Est-ce qu'avec l'amendement que vous proposez, vous avez fait aussi une
analyse en lien avec la Charte de la langue française, et je pense notamment
aux articles 22.3 et 29.1?
M. Roberge : Je m'excuse,
j'ai mal saisi votre question.
M. Morin : Il n'y a pas
de souci, je vais... je vais répéter, Mme la Présidente. Est-ce que, quand vous
avez rédigé l'amendement et que vous l'avez déposé, vous avez fait une analyse
en lien avec la Charte de la langue française, plus spécifiquement les
articles 22.3 et 29.1?
M. Roberge : Je veux
savoir on réfère exactement parce que, bon, les juristes, on a fait les
analyses. On a fait l'analyse complète. Je savoir de quel article vous parlez exactement.
M. Morin : 22.3 puis
29.1.
Des voix : ...
M. Roberge : O.K. Non.
Non, non. Ça va. Je ne suis pas inquiet. Non, on a passé à travers. De toute
façon, l'équipe qui m'accompagne, c'est l'équipe du ministère de la Langue
française, très, très à l'aise avec la Charte de la langue française. On ne
déroge pas à la Charte de la langue française.
M. Morin : Donc, vous
avez analysé 22.3 et 29.1. Pour vous, il n'y a pas d'impact, ça ne touche en
rien aux droits qui sont énoncés et aux services qui doivent être donnés à ces
articles-là.
M. Roberge : Non.
M. Morin : Parfait.
Est-ce que c'est la même chose pour 88.0.1?
M. Roberge : On va
regarder à quoi ça fait... Pouvez-vous me dire le sujet au lieu de dire des
chiffres? À quoi vous faites référence, cher collègue?
M. Morin : Oui,
absolument, je vais vous... Je vais vous le dire. 88.0.1, c'est les
établissements offrant un enseignement collégial. Et donc c'est en lien avec,
par exemple, les collèges, universités ou écoles qui donnent de l'enseignement
en anglais. Alors, est-ce que vous avez fait une analyse? Est-ce que, pour
vous, il y a un enjeu?
M. Roberge : Écoutez, on
a fait l'analyse à savoir si on respectait les chartes. On modifie la Charte
québécoise plus loin. Il y a un... Il y a une modification à la Charte
québécoise. Pour ce qui est de la Charte québécoise de la langue française, là,
on respecte la Charte québécoise de la langue française, notre loi 101. Il
n'y a pas de perte de droits. On peut prendre plus d'articles l'un après
l'autre, là, mais...
M. Morin : Non. Non,
c'est... J'ai parlé de trois articles précis, là.
M. Roberge : Oui.
M. Morin : On ne fera
pas les articles l'un après l'autre. Puis, pour vous, ça n'enlève aucun droit
et ça ne touche pas aux droits qui sont énoncés dans la charte, ni les... ni
les services offerts aux ayants droit.
M. Roberge : Non, ça
n'empêche pas les ayants droit de... En tout respect, la politique
d'exemplarité de l'État parle de bénéficier de certaines exceptions. Ça
n'empêche pas les ayants droit puis la communauté anglophone de conserver ses
institutions. Si on avait voulu changer ça, on aurait ouvert la Charte de la
langue française pour la modifier, puis on aurait un article qui dirait :
Modifier tel article de la Charte de la langue française de 80, de 85... On le
ferait de manière explicite. On ne peut pas juste déposer un article de loi qui
vient contredire un autre sans le modifier. Il faudrait le changer. Il faudrait
que, dans la loi, on modifie la Charte de la langue française, ce qu'on ne fait
pas ici.
M. Morin : Je comprends
que ce n'est pas... Ce n'est pas non plus l'intention du législateur d'enlever
des droits de quelque façon que ce soit.
M. Roberge : Non.
M. Morin : Parfait. Je
vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est ce qu'il y a d'autres questions? Je pense que vous
allez avoir un sous-amendement.
M. Cliche-Rivard : On va
avoir un sous-amendement, Mme la Présidente, en préparation, mais on va avoir
besoin d'une courte suspension.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord. On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 40)
(Reprise à 15 h 48)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, nous en étions à un sous-amendement à
l'article... à l'amendement de l'article 7, déposé, cette fois-ci, par le
député de Saint-Henri Sainte-Anne. Nous le voyons à l'écran. Juste vous
demander de le remonter un petit peu. Je vais vous demander, M. le député, d'en
faire la lecture.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup. C'est bon?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Parfait. Juste être sûr qu'on a l'attention de tout le monde autour de la
table. Parfait. Je sais qu'on fait une couple d'affaires en même temps.
Je lis. Article 7. L'amendement, à
l'article 7 du projet de loi, est modifié par l'ajout, à la fin du cinquième
paragraphe, des mots «et qu'ils favorisent la mixité culturelle et
l'établissement des relations interculturelles harmonieuses».
Ça se lirait donc : «qu'ils
participent...» Je relis, là :
«Il est attendu de tous les Québécois, y
compris ceux qui sont des personnes immigrantes», là il y avait déjà «qu'il
participent pleinement, en français, à la société québécoise, notamment dans
les sphères économique, culturelle et citoyenne», et l'ajout serait «et qu'ils
favorisent la mixité culturelle et l'établissement des relations
interculturelles harmonieuses».
On est, M. le ministre, assez ouvert sur
où on le mettrait. C'est une proposition de le mettre là, mais il y a de
l'ouverture de notre côté. On l'a intégré, avec votre ouverture, puis c'était
l'amendement du collègue de l'Acadie, de manière très pertinente, aux
obligations de l'État. Ça a été amendé il y a quelques heures. Moi, j'en suis
que favoriser la mixité culturelle et l'établissement de relations culturelles
harmonieuses, ça appartient à l'État, évidemment, mais je pense que ça
appartient aussi à l'ensemble des individus, Québécois, Québécoises, donc que
ça ne devrait pas simplement être une attente qu'on a envers l'État. Je pense
qu'on devrait partager ce but collectif là. Alors, moi, je pense qu'il serait
tout à fait conséquent, et comme la plupart des obligations ont un corollaire
entre 6° et 7°, là, je pense qu'on gagnerait à faire la même chose.
• (15 h 50) •
Puis je suis ouvert, tout à fait, à voir
si les légistes trouvent que ça... il y aurait un meilleur endroit pour le
mettre. Mais je pense que, comme on l'a intégré de manière positive à 6°, et
considérant que cette obligation-là n'émane pas... ou ce n'est pas uniquement
un devoir qu'on formule envers l'État, mais envers tout le monde, ce serait
important aussi de le placer à 7°. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui, Mme la
Présidente. Je comprends mon collègue de ramener la question de la mixité
culturelle qu'on a déjà mis préalablement ailleurs, mais là c'est dans les
attentes envers les Québécois. Dire qu'on s'attend à ce que les Québécois
favorisent la mixité culturelle, je pense, on s'attend à ce qu'un organisme, un
organisme favorise, mettons, la mixité, parce qu'il organise des événements,
par exemple, ou un OSBL, quelque chose comme ça. Mais là, ici, on a des
attentes envers des personnes, des Québécois, individuellement, alors, lui,
elle, l'autre, son frère, sa sœur. Donc...
M. Roberge : ...je ne sais
pas si on peut l'écrire comme ça, mais je pense que ce que mon collègue veut,
la notion de rencontre, de mixité, de rapprochement, d'interaction, je pense
qu'on le retrouve au 7. On s'attend des Québécois, 7, qu'ils favorisent les
rapprochements entre les personnes s'identifiant à majorité francophone et
celles s'identifiant à des minorités culturelles. Donc, c'est exactement ça. Si
on veut qu'il y ait des rapprochements entre des personnes qui s'identifient à
la majorité francophone et celles qui s'identifient à des minorités
culturelles, donc, on a de la mixité culturelle. Donc, on l'a dans le 7, il me
semble.
M. Cliche-Rivard : On y
a pensé, hein? On y a pensé aussi, M. le ministre, puis on peut avoir la
discussion. Moi, je voyais 6, puis là vous l'avez devant les yeux, je pense. 6
s'adresse ou en tout cas parle spécifiquement des personnes immigrantes. Et 7
parle spécifiquement des minorités culturelles dans le rapprochement. Et là
j'étais à réfléchir moi aussi, parce que dans la première version, c'est là
qu'on l'avait mis aussi. Ceci étant dit, moi, je cherchais à avoir les deux,
là, pas un 6 sur... Tu sais, 6, c'est spécifiquement s'il collabore à l'accueil
des personnes immigrantes et 7 est plutôt à l'effet, puis on a eu cette
discussion-là à plusieurs reprises, donc, majorité francophone et minorités
culturelles. Donc, moi, je voulais les deux à la limite, là. Je voulais que la
mixité culturelle touche autant les personnes immigrantes à 6 que les minorités
culturelles à 7. Donc, on a repensé l'affaire, puis finalement on l'a mis à 5
dans notre réflexion. C'est pour vous dire, on a eu les mêmes chemins de
réflexion que vous parce qu'on s'est dit qu'on voulait que ça intègre les deux,
alors que 6 et 7 ont comme des destinations un petit peu différentes dans l'à
qui spécifiquement on s'adresse.
Donc, moi, je ne suis pas fermé à ce que
ce soit ailleurs non plus. Je suis très ouvert aussi à ce que ça ne soit pas le
mot «favorise», ça peut être «participe», ça peut être «accueile», ça peut être
«s'ouvre à». Je comprends que «favoriser» n'est peut-être pas le meilleur
verbe, mais je pense qu'il y a quand même une distinction entre «favorise les
rapprochements» puis le libellé proposé par le collègue de l'Acadie qu'on a
intégré à 6. Et je pense que ça serait bénéfique pour tous si on le mettait à
quelque part dans 7, surtout que, comme vous le dites, 7 vise... vise le
rapprochement entre les personnes s'identifiant à la majorité francophone et
celles s'identifiant à des minorités culturelles. Mais là je me demande, puis
je vais vous poser la question aussi, c'est quoi la place des personnes immigrantes
dans 7? Parce que les personnes immigrantes, je les voyais à 6. Mais voilà.
Ça fait que, tu sais, je suis ouvert à
discuter. Je pense que vous partagez l'objectif comme moi. Je pense qu'on
serait gagnant à peut-être clarifier, mais peut-être que vous avez des éléments
de réponse. Peut-être qu'on a un terrain d'entente ou un terrain de passage
intéressant. Moi, ce que je veux être très très clair, c'est que j'ai cette
entente-là envers l'État, mais je le souhaite envers les Québécois, Québécoises
aussi, mais je veux qu'ils fassent... Je veux qu'ils soient, eux aussi, sujets
aux mêmes attentes. Puis on s'attend, aux Québécois et Québécoises, de ça
aussi, et non pas seulement envers l'État. Pour moi, ça, c'est quand même
important.
M. Roberge : Bien, merci.
On se rejoint pas mal. On a dans la loi le principe de ce qu'on appelle la
réciprocité, c'est-à-dire qu'on ne fait pas peser le poids de l'intégration
seulement sur les nouveaux arrivants. Tu sais, toi, là, on veut de
l'intégration nationale. Ça fait qu'arrange-toi. Intègre-toi. Nous, on va faire
notre petite vie, là, puis tu viendras nous voir quand tu seras intégré. C'est
ne pas la vision du tout, du tout. Puis on... C'est pour ça qu'on a nommé le
mot «réciprocité». Puis après ça, bien, la réciprocité, elle n'est pas juste
entre deux parties, là. Elle est multiple. On a, au point 6, le rôle de l'État
du Québec. Puis au point 7, on a le rôle de tous les Québécois. Puis tous les
Québécois, on veut le prendre dans leur ensemble, mais on pourrait dire :
Dans tous les Québécois, bien, justement, il y a le nouvel arrivant qui arrive
d'un autre pays, il y a le nouvel arrivant qui arrive d'une autre province, il
y a la personne qui est née ici, le parent migrant ou la personne qui est née
ici, puis de parents qui sont ici depuis très, très longtemps, la personne qui
est née ici, mais de parents qui vivaient peut-être réellement à l'intérieur
d'une communauté culturelle, là, et que l'enfant était peut-être moins, je vous
dirais, en contact avec des gens à l'extérieur d'un groupe très particulier.
Donc, c'est que la réciprocité, c'est ça. Dans le fond, c'est tout le monde...
M. Roberge : ...plusieurs
groupes. La notion de mixité culturelle, on l'a à l'article 6. Dans l'État
du Québec, on s'attend que l'État du Québec facilite la mixité culturelle. On
s'attend à ce qui facilite ça, puis là il peut faciliter la mixité culturelle
en créant des événements publics gratuits, des fêtes dans des parcs, des
événements festifs, des rencontres, en subventionnant des organismes
communautaires qui, eux, vont organiser des dîners, des haltes-garderies où les
gens vont se retrouver. Il va faciliter même la mixité culturelle en offrant
des cours de francisation mais qui ne sont pas sur une base communautariste. Aujourd'hui,
on francise les gens d'origine polonaise, demain on francise des gens d'origine
américaine. Mais non, on ne fait pas ça. On fait un cours de francisation. Ça
fait que, déjà, il y a de la mixité. Ça, c'est le rôle de l'État. Il va créer
des lieux de rencontre, il va payer des bâtiments, il va acheter des locaux, il
va payer des profs, des animateurs culturels, etc. Les gens, les citoyens, les
Québécois, peu importe leur origine, on s'attend d'eux qu'ils participent,
qu'ils collaborent, qu'ils embarquent dans ça. Tu sais, le local, c'est plate
s'il est vide puis que le prof ou l'animateur, il y a des chaises vides. On
veut qu'ils embarquent. Et c'est là où on a les attentes. À 6, on s'attend de
tous les Québécois qu'ils collaborent à l'accueil des personnes immigrantes,
mais ça inclut les personnes immigrantes.
M. Cliche-Rivard : Bien
sûr.
M. Roberge : Je veux
dire, moi, je peux être une personne immigrante. Je suis arrivé ça fait un
mois, là. Je suis encore en train de trouver mes repères, je fais mon parcours
d'intégration personnalisé. Puis finalement, j'invite mon époux, mon épouse,
mon cousin, mon collègue de travail qui est, lui aussi, une personne
immigrante : Vient. On a une activité. On a une fête de quartier. On s'en
va tous faire telle activité. Donc, même comme personne immigrante, je peux
collaborer à l'accueil de d'autres personnes immigrantes. Ça se fait très bien
en invitant d'autres personnes, là, à ces événements-là, je trouve, mais pas
seulement eux. On ne fait pas juste dire, intégrez-vous entre vous. Donc, ça
touche tout le monde. Mais pour moi, le 6 ne touche pas que des Québécois
d'origine. D'accord?
C'est tout le monde qui est invité à
participer aux activités organisées par l'État du Québec qui, lui, facilite la
mixité en créant des événements, en finançant des organismes, en louant des
locaux, par exemple, en finançant des programmes dans des municipalités. On a
eu l'exemple de Culture pour tous, qui font de la médiation, eux autres,
artistique culturelle. Bon. Ça, c'est l'État qui nous facilite, là, avec de
l'argent puis des programmes. Puis après ça, l'attente envers les Québécois,
bien, c'est qu'ils collaborent, qu'ils favorisent leur intégration, qu'ils
encouragent leur pleine participation. Donc, par défaut, ça se fait dans de la
mixité culturelle, puis certes, qu'ils favorisent les rapprochements. Donc, je
pense que ce que vous souhaitez est déjà là, puis que 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 ne
doivent pas dire : Bien, le 1, ça s'adresse à communauté anglophone historique.
Le 2, lui, s'adresse à la majorité francophone. Le 3, lui, c'est pour les
nouveaux arrivants. Non, non, c'est tous les Québécois, on s'attend d'eux,
s'attend d'eux à ce qu'ils fassent le 1, le 2, le 3, le 4, le 5, le 6, le 7 à
hauteur de leurs intérêts puis de leurs capacités, mais on s'attend d'eux, tout
ça. Et dans le 6 et le 7, il y a beaucoup de mixité culturelle puis il y a
beaucoup de relations interculturelles. Quand on parle le 7, là, des
rapprochements entre des personnes de différents groupes culturels, on est
vraiment dans la mixité culturelle. Donc, je pense que votre intention est déjà
dans l'article 7
• (16 heures) •
M. Cliche-Rivard : Bien,
je remercie, Mme la Présidente, le ministre, pour sa réponse. Puis là je l'entendais,
puis il l'énonçait bien, là, les attentes, puis il l'a formulé lui-même.
Peut-être que c'est le mot «participe» qui pourrait être à l'article 5. On
a déjà «qu'il participe», là. C'était ça en amont, qu'il participe pleinement
en français à la société québécoise, notamment à ses sphères économiques. Et,
puis on a déjà «participe», là, et à la mixité culturelle, établissant des
relations interculturelles harmonieuses... favorise. Moi, j'aimerais ça le voir
de manière explicite et j'aimerais ça qu'on l'ait clairement, M. le ministre.
Parce que vous... On l'a explicité à 6...
16 h (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...là je
vous vois discuter, ça fait que... puis ça peut être pertinent pour la
discussion, là.
M. Roberge : Bien, je me
demande, je n'en fais pas une proposition, mais si... Parce que la mixité
culturelle, on la retrouve, là, réellement, elle est là, à 6° et 7°, là. Mais
vous me dites peu- être qu'on devrait prendre «partipent». À ce moment-là, si
on regarde le 5° : «Il est attendu de tous les Québécois, y compris ceux
qui sont des personnes, qu'ils participent pleinement, en français, à la
société québécoise, notamment les sphères économique, culturelle et citoyenne.»
Puis là on pourrait dire «et - un autre "et", là, «ainsi qu'à l'établissement
de relations interculturelles, harmonieuses». Peut-être qu'on pourrait aller
là. Est-ce qu'on peut participer, comme personnes, à l'établissement de
relations interculturelles harmonieuses? Je me pose la question sur la manière
de l'écrire.
M. Cliche-Rivard : Moi, je
suis prêt à... On peut suspendre, Mme la Présidente.
M. Roberge : Est-ce que c'est
déjà là, quand on dit «de façon à ce qu'ils favorisent des rapprochements entre
des personnes» On peut suspendre, mais je ne vous promets pas d'arriver avec
une proposition, mais on peut...
M. Cliche-Rivard : Peut-être
que le collègue de l'Acadie voudrait appuyer...
M. Roberge : Peut-être, oui,
peut-être, notre collègue pourrait nous éclairer un peu. Peut-être qu'on va
arriver à un terrain d'entente ou pas cette fois-ci, je ne suis pas sûr,
honnêtement, mais je suis intéressé à entendre le collègue.
M. Morin : On va essayer, Mme
la Présidente, là, on sent la pression.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mais avant de suspendre, je pense, ce serait bien qu'on ait
tous les points de vue.
M. Morin : Non, non, non.
Absolument. Tout à fait. Écoutez, vous avez raison, Mme la Présidente. Je ne
suis pas contre l'amendement qui est proposé par le collègue de Saint-Henri-Sainte-Anne.
Maintenant, on a déjà la participation, et je me demandais si ça ne serait pas
préférable, peut-être, de parler, qu'il soit ouvert à la mixité culturelle. L'établissement
de relations interculturelles harmonieuses, je pense que ça, c'est un élément
qui ajoute quelque chose. J'ai bien écouté, M. le ministre, quand il dit que
peut-être que la mixité culturelle, on la retrouve déjà à 6° et à 7°, mais l'ajout
«d'établissement de relations interculturelles harmonieuses», je trouve ça
intéressant, parce que quand on se rappelle le mémoire de David Carpentier, un
des amendements qu'il suggérait à 7°, c'était, entre autres, lui, il parlait
de cohésion sociale pour avoir un haut niveau de confiance collective et de
sécurité. Donc, moi, je vois, dans l'établissement de relations
interculturelles harmonieuses, cet élément-là de cohésion sociale et de
sécurité. Donc, dans ce sens-là, je pense que ça, c'est un ajout qui n'est pas
là. Et évidemment l'ajouter en 7°, ça fait le pendant de 6°, comme mon collègue
l'a dit, 6° visait l'État, maintenant, on parle de tout le monde.
Alors, je vous dirais, l'établissement de
relations interculturelles harmonieuses, je pense que c'est un ajout à 7° tel
qu'il est rédigé, Mme la Présidente.
M. Roberge : Excusez-moi,
vous recommandez de modifier 7°, ou vous voulez déposer un autre amendement
pour la faire?
M. Morin : Bien, c'est-à-dire
que là, dans un premier temps, vous m'avez demandé quelle était finalement ma
position face à cet ajout-là, là, je vous l'ai donné. J'ai compris ce que vous
avez dit, M. le ministre, je pense que favoriser la mixité culturelle, c'est
déjà dans 7°. Ce que je pense qui n'est pas là, c'est l'établissement de
relations interculturelles harmonieuses. Alors là, de deux choses l'une, ça
dépend aussi du collègue de Saint-Henri-Sainte-Anne. Je peux déposer, on peut
traiter ça, je peux déposer un amendement qui va parler qu'uniquement de l'établissement
de relations interculturelles harmonieuses, mais c'est déjà là. Alors, si le
collègue veut modifier son amendement, moi, je pense qu'on pourrait le faire
comme ça, ce serait plus simple.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Donc, on a les positions de tout le monde. Je
pense qu'il y a du travail hors écran qui peut se faire. Alors, on va suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 05)
(Reprise à 16 h 18)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, nous en étions sur un amendement... à
l'article... à l'amendement proposé par le ministre à l'article 7, un
amendement... un sous-amendement, je m'excuse, présenté par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Je pense que vous voulez le retirer et en déposer un nouveau?
M. Cliche-Rivard : Avec le
consentement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, y a-t-il consentement, pour retirer le
sous-amendement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Et vous déposez un... un nouveau
sous-amendement. Je vais vous demander d'en faire la lecture.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Encore une fois, en remerciant les collègues de la belle
collaboration. Article 7 : Remplacer, dans ce paragraphe 7 de
l'amendement proposé à l'article 5 du projet de loi, «à la vitalité» par
«à l'établissement de relations interculturelles harmonieuses de même qu'à la
vitalité».
Et si on pouvait baisser un petit peu, on
verrait le... la phrase. Alors, c'est : Il est attendu de tous les
Québécois, y compris ceux qui sont des personnes immigrantes, qu'ils favorisent
les rapprochements entre les personnes s'identifiant à la majorité francophone
et celles s'identifiant à des minorités culturelles afin de contribuer à
l'établissement de relations interculturelles harmonieuses, de même qu'à la
vitalité et à la pérennité de la culture commune et de la langue française.
Voilà, Mme la Présidente, ça faisait
l'objet de discussions préalables qu'on avait eues. Le ministre soulignait à
juste titre que les premiers éléments étaient assez clairs, sur la mixité, là,
notamment, je pense que ça le dit, là, favoriser les rapprochements, c'est ce
que ça sous-entend. Là, suivant la sage recommandation du collègue de l'Acadie,
on gardait le bout qui nécessitait ou qui avait besoin d'être explicité qu'est
l'explicitement... l'établissement des relations interculturelles harmonieuses.
Donc, voilà, je pense que là on a un beau corollaire à ce qu'on a mis à 6, donc
des obligations, effectivement, de l'État de favoriser la mixité
interculturelle mais également des Québécois, des Québécoises de contribuer à
l'établissement desdites relations. Donc, je pense qu'on boucle la boucle sur
ce qui avait été ajouté à 6, pour que tout le monde participe à ce vivre
ensemble harmonieux, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le
sous-amendement? Oui, M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, je
trouve que c'est intéressant. On a travaillé ça en équipe. Le collègue a
proposé l'idée. L'autre collègue de l'Acadie a trouvé le bon point. On l'a
formulé ensemble. Je trouve ça intéressant. On fait de belles relations
interpartisanes, harmonieuses. Et donc on arrive à un amendement qui, je pense,
convient à tout le monde.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur le
sous-amendement? Non? Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, est-il
adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, le sous-amendement proposé à l'amendement de
l'article 7 est adopté. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement, tel qu'amendé, à l'article 7? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'ai une question. Tout à l'heure on, en fait,
dans les articles précédents, on avait effectivement...
M. Cliche-Rivard : …parler de
lutte au racisme, à la discrimination. Les légistes nous avaient expliqué que,
dans les valeurs sous-jacentes aux valeurs démocratiques, là, au quatrième
point et aux valeurs québécoises exprimées dans la Charte québécoise des droits
et libertés de la personne, il y avait explicitement la question de la lutte à
la discrimination et au racisme, là, ou implicitement, bref, dépendamment de…
plus implicite qu'explicite, mais quand même. Là, tout à l'heure, ou, en fait,
aux articles précédents, on avait mis des «notamment», là, vous vous
souviendrez, à six. Et on avait souligné l'égalité homme-femme, qui est très,
très, très importante, si je me souviens bien.
Là, on ne mentionne ni l'un ni l'autre. Je
pense que c'est correct, mais je voulais juste quand même réaffirmer que c'en
est, là, parce que… En fait, c'est dans les fondements, à l'article cinq, tel
qu'amendé, où on soutient l'adhésion aux valeurs démocratiques et aux valeurs
québécoises exprimées notamment par la Charte des droits et libertés de la
personne, qui est le même libellé que l'on a à quatre. Puis là, on avait un…
dont l'égalité entre les hommes et les femmes. Et ensuite on avait ajouté la
question de la lutte au racisme, à la discrimination.
Donc, je voulais juste peut-être entendre
les légistes. À cinq, on l'a mis, à sept, vous ne l'explicitez pas, mais il
est… il est implicite. Bref, est-ce que… Parce que, là, vous explicitez par
contre… Comme vous voulez, je suis ouvert aux deux. Vous explicitez le respect
de l'état laïc quand même, là, ça fait que, tu sais, des fois on explicite
homme-femme, des fois non, des fois, laïc, des fois non, puis des fois, là,
lutte au racisme et discrimination. J'aurais voulu vous entendre sur comment
vous voyez ça dans la construction de l'article sept, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais… Comme c'est une nouvelle session, je dois vous
demander de vous… Bien, consentement? Consentement. Je vais vous demander de
vous présenter.
M. Roy (Gabriel) : Oui, merci,
Mme la Présidente. Je m'appelle Gabriel Roy. Je suis avocat pour le ministère
de la Langue française. Alors, effectivement, c'est bien l'ajout de la
référence à la lutte contre le racisme et la discrimination, qui a été faite à
l'article cinq du projet de loi, et qu'on a décrit comme étant une valeur
québécoise, notamment exprimée par la charte québécoise. Donc, ici, quand on se
reporte à l'article sept, au paragraphe quatre de l'article sept du projet de
loi tel que proposé, on parle des valeurs québécoises. Donc, implicitement, la
notion de lutte contre le racisme et la discrimination s'y retrouve. On a…
l'accent est mis sur le... bien, en fait, il y a un ajout par rapport à la… au
respect du fait que l'État du Québec est laïque, mais le reste qui a été ajouté
à l'article cinq est répercuté implicitement, là, parce que ça demeure une
valeur québécoise.
M. Cliche-Rivard : C'est
évidemment la même chose pour l'égalité homme-femme.
M. Roy (Gabriel) : Oui, tout à
fait.
M. Cliche-Rivard : J'avoue
que j'aurais aimé ça le voir explicité de la même façon. Mais je me satisfais
aussi de votre explication, là, vous… si vous êtes… si vous êtes convaincu.
J'avais trouvé quand même très important, M. le ministre, qu'on… je veux dire,
l'égalité homme-femme est à ce point importante dans ce qu'on construit comme
modèle que moi, j'aimais beaucoup le voir, comme, mentionné directement à
l'article cinq, quand on fait référence aux valeurs québécoises. Je ne sais pas
si vous avez une ouverture à ce que, là, on le replace, ou vous dites : Bon,
on ne fera pas l'énumération, je vous… je vous l'offre, là, je ne suis pas… je
ne suis pas fermé, mais…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre… M. le ministre.
M. Cliche-Rivard : Je le dis
parce que c'est tellement au cœur de ce qu'on construit comme société. Puis je
pense que vous aviez tellement raison de le mettre à l'article cinq que ce
serait peut-être intéressant de le remettre ici, là.
M. Roberge : Oui. Bien,
écoutez, à l'article cinq, on est dans les fondements puis on est de manière…
on est beaucoup plus dans les exemples, on est très exhaustif. Puis regardez à
l'article cinq, aussi, quand on parle de la loi sur la laïcité de l'État, on
l'explicite, «laquelle repose sur la séparation de l'État et des religions, la
neutralité religieuse de l'État, l'égalité entre tous les citoyens, citoyennes,
la liberté de conscience, la liberté de religion». On met tout ça. Après, quand
on revient puis qu'on parle à l'article sept… puis qu'on dit : L'État du
Québec est laïc, bien, on ne remet pas non plus en référence à la loi sur la
laïcité de l'État, la séparation entre l'Église et… les religions et l'État,
etc…
M. Roberge : ...On est
tous deux attachés, là, évidemment à l'égalité hommes-femmes, mais honnêtement,
je n'ai pas vraiment d'ouverture à tout remettre, ici, en énumération. Je pense
que c'est...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ça vous va, M. le député d'Acadie?
M. Morin : Oui. En fait,
brièvement, et je remercie Me Roy pour son explication, Mme la Présidente,
quand il faisait référence à la Charte des droits et libertés de la personne et
qu'il disait que, bien évidemment, l'absence de la lutte à la discrimination
est incluse explicitement dans la charte. C'est vrai, sauf que je ferais
remarquer, si on veut être cohérent, que la laïcité de l'État du Québec est
aussi dans la charte. Mais là on l'a rajouté. Alors, je veux juste essayer, tu
sais, si... C'est parce que j'écoute aussi le collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne,
puis quant à ça, c'est vrai que l'égalité des femmes et puis des hommes, c'est
hyper important. Puis on l'a mis ailleurs. Alors, dans ce cas-là, pourquoi on
ne le rajoute pas là, ou sinon on enlève tout, puis ça va être inclus dans la
charte. Mais là c'est comme si on avait une espèce de deux poids, deux mesures.
Puis en plus, tout dépendant des articles, ce n'est pas le même. C'est un peu à
géométrie variable. Moi, je veux juste qu'on soit cohérent. Parce que je pense
qu'on s'entend, je pense qu'il y a un consensus sur les valeurs qu'on veut
mettre de l'avant. Sauf que des fois on les nomme, des fois on ne les nomme
pas. Puis après ça, quand le texte de loi va être adopté, parce
qu'éventuellement il va être adopté, puis que les gens auront à l'interpréter, probablement
les tribunaux, bien, ils vont se poser la question pourquoi, là, ils l'ont
mentionné, pourquoi, là, ils ne l'ont pas mentionné? C'est-tu moins important,
c'est-tu plus important, etc. Donc, c'est... En fait, mon point est plus un
point de cohérence. Si on veut laisser à 4 le fait que l'État du Québec est
laïc, bon, d'accord. Là, on a déjà une référence à la Charte des droits et
libertés. Bien, à ce moment-là, rajoutons et l'égalité hommes-femmes, et
l'absence de discrimination. Puis là, à ce moment-là, bien, on aura un énoncé
qui est à peu près le même partout, qui va aussi donner une indication, je
pense, de l'intention du législateur.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre.
M. Roberge : Je comprends
votre point. Il est intéressant, mais il y a une nuance quand même. Il y a une
Loi sur la laïcité, autoportante. Donc, on fait référence à la Charte des
droits et libertés, qui est une loi, puis on fait référence à la Loi sur la
laïcité, aussi, quand on dit : L'État du Québec est laïc. Tandis que la
lutte au racisme, là, c'est dans la charte. L'égalité hommes-femmes, c'est dans
la Charte. Puis la Loi sur la laïcité, elle, elle a sa loi particulière. Donc,
c'est peut-être ça... Je comprends votre point, mais... Vous vous demandez
pourquoi une différence? Bien, à cause de ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député.
M. Morin : Donc, je
comprends que, pour vous, M. le ministre, quand on écrit : L'État du
Québec est laïc, ça fait référence à la Loi sur la laïcité et non pas la
charte. Mais si, par exemple, on parlait de la laïcité de l'État, là, ça ferait
plus référence à un concept qui est dans la charte qu'à la Loi sur la laïcité.
Est-ce que je vous comprends bien?
M. Roberge : Bien, le
fait que la laïcité est dans la charte, c'est à cause de la Loi sur la laïcité.
À un moment donné, c'est difficile de sortir un de l'autre, là, mais je vous
rassure, je vous dis juste qu'on a une Loi sur la laïcité puis qu'on a une
Charte des droits de la personne. C'est les deux éléments qu'il y a dans
l'article... quatre, pardon.
M. Morin : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement
déposé à l'article 7 tel qu'amendé? Oui.
• (16 h 30) •
M. Cliche-Rivard :
Merci, Mme la Présidente. Vous avez dit tantôt, M. le ministre, que 6 et 7, là,
s'adressent à tout le monde spécifiquement. Ils ont peut-être... Puis là ils
ont peut-être des objets différents, mais en même temps, 6, vous m'avez
dit : Les personnes immigrantes elles-mêmes peuvent participer à l'accueil
des autres personnes immigrantes. Puis là vous avez donné l'exemple qu'il peut
inviter son cousin ou, si on veut, là, ou quelqu'un d'autre. Ça fait que 6 le
vise aussi. C'est quoi la place des personnes immigrantes dans 7, là, la
minorité qui, tu sais... les minorités culturelles? Puis en fait, j'aurais aimé
ça juste vous entendre parce qu'on n'a pas établi ce point-là nécessairement,
mais un immigrant ou un nouvel arrivant peut aussi s'identifier à une minorité
culturelle. Ils ne sont pas mutuellement exclusifs, là. Comment vous le
concevez, ça, dans un versus l'autre?
M. Roberge : Je vous
l'avais très, très bien dit, ce n'est pas mutuellement exclusif, surtout quand
on parle des gens qui s'identifient. Qui suis-je pour dire : Toi, tu
t'identifies à. Toi, tu t'identifies à. Ça appartient à chaque personne. Il
pourrait avoir un immigrant qui arrive puis six mois plus tard, peu importe...
16 h 30 (version non révisée)
M. Roberge : ...peu importe la
couleur de sa peau, peu importe son pays d'origine, il dit : Moi, je m'identifie
comme Québécois, j'ai fait le choix du Québec, ça faisait longtemps que je
voulais venir, je suis accepté, je suis Québécois, je ne m'identifie pas à une
minorité culturelle. Ça pourrait arriver. Tandis que d'autres, arrivés
peut-être depuis 20 ans, disent : Bien oui, bien, je m'identifie à
tel groupe culturel. Puis ce n'est pas une tare, là. Ce n'est pas... Mais un n'empêche
pas l'autre. On peut être nouvel arrivant et ne pas s'identifier à une minorité
culturelle puis on peut être un nouvel arrivant et s'identifier à une minorité
culturelle. On peut être né ici et s'identifier à un groupe et à l'autre.
M. Cliche-Rivard : Mais donc,
si on est immigrant puis si on ne s'identifie pas à une minorité culturelle, c'est
quoi, notre place, à l'article 7? C'est ça que je veux bien comprendre.
Parce que 7, finalement, ne parle pas des immigrantes. Mettons, un nouvel
arrivant qui n'est pas issu de la communauté majoritaire francophone, mais qui
ne s'identifie pas comme minorité culturelle? Parce que, tu sais, c'est la
discussion qu'on faisait tantôt, là, sur 7, qui ça inclut, vous m'avez dit :
Tout le monde. Mais 7 spécifie quand même un genre de catégorie de majorité
francophone puis une catégorie de minorités culturelles. Là, vous venez de me
dire : Ça s'auto-identifie. Très bien. Vous m'avez dit : Il y a des
nouveaux arrivants qui peuvent ne pas s'identifier aux minorités culturelles, mais
ils peuvent aussi ne pas être à la majorité francophone. Ça fait que j'aurais
juste voulu quand même bien comprendre, mettons, le nouvel arrivant, c'est...
qui n'est pas une minorité culturelle, c'est quoi, sa place, à 7.
M. Roberge : Bien, 7, c'est
tous les Québécois. Il y en a qui peuvent dire : Bien, moi, je m'identifie
comme immigrant. C'est difficile pour moi de dire à... pendant combien de
temps, qui va s'identifier à quel groupe exactement. Mais c'est tous les
Québécois qui sont invités à favoriser les rapprochements entre tous les
Québécois, peu importe leur origine, peu importe leur identification. C'est ça,
l'idée. Voilà.
M. Cliche-Rivard : Mais il n'y
aurait pas là... puis c'est... c'est ça, un peu, ma question. Il n'y aurait pas
intérêt à mentionner les personnes immigrantes à 7 comme on l'a fait à six? Ça
ne donnerait pas une plus-value? Je vous pose la question bien humblement, là.
M. Roberge : Bien, à six, on
souhaite que tous les Québécois collaborent à l'accueil des personnes
immigrantes.
M. Cliche-Rivard : Oui. C'est
parfait.
M. Roberge : Y compris les
personnes immigrantes. On souhaite qu'ils collaborent à la personne... à l'accueil
des personnes immigrantes. Puis, à 7, c'est tous les Québécois. Donc, que ce
soient des gens nés ici ou des gens qui ne sont pas nés ici, bien, on souhaite
que tout le monde favorise les rapprochements entre les personnes qui s'identifient
à majorité francophone puis celles qui s'identifient à des minorités
culturelles. Puis on continue, «afin de contribuer à la vitalité et la
pérennité et de la... etc. Et tout le monde est inclus là-dedans, là.
M. Cliche-Rivard : On dirait
que je vous entends sur le principe, mais sur la lecture, je ne suis pas sûr.
Puis peut-être que légalement, vous pourriez nous aider pour qu'on soit...
Parce que, si c'est ça, c'est ça. Mais, moi, je vois, à 7, deux... deux choses.
En fait, il y a trois choses, hein? Il y a la... Il y a la majorité
francophone, il y a les minorités culturelles, il y a les nouveaux arrivants.
Puis, tout ça, c'est les Québécois. On s'entend-tu sur ces blocs-là ou pas
vraiment?
M. Roberge : Presque.
M. Cliche-Rivard : Presque.
Dites-moi.
M. Roberge : Presque. On
parle de tous les Québécois, y compris les personnes immigrantes.
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Roberge : O.K.. Bien, on
veut que tout le monde favorise les rapprochements entre les personnes qui s'identifient
à la majorité francophone puis celles qui s'identifient à des minorités
culturelles.
M. Cliche-Rivard : Mais, dans
la loi, on a créé... puis là, je ne peux pas parler de catégories, mais on a
créé trois concepts auxquels on fait référence, là : vous faites référence
aux nouveaux arrivants, nouveaux immigrants, vous faites référence aux
minorités culturelles, puis d'autres fois on fait référence à la communauté
majoritaire francophone. Il n'y a pas un... C'est ça, les trois. Puis là, vous
l'avez bien fait, vous avez enlevé les catégories. Il n'y a pas de catégories.
M. Roberge : Attendez.
Attendez un peu.
M. Cliche-Rivard : Puis là,
tout ça, je suis bien à l'aise avec ça, ça forme les Québécois. Ça, c'est le
grand chapeau en haut, c'est les Québécois. Vous l'avez très bien dit. Il y
a-tu d'autres...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...je dois vous dire que votre temps, pour cet
amendement-là, il est terminé.
M. Cliche-Rivard : Eh bien!
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Alors, je vais laisser le ministre répondre.
M. Cliche-Rivard : Bien, avec
consentement, on pourrait juste finir cette conversation-là, je pense.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a consentement?
M. Roberge : On peut-tu
laisser un cinq minutes pour compléter, là?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je joue mon rôle. Le temps...
M. Roberge : On n'aura pas...
C'est 20 minutes, la norme?
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
C'est 20 minutes, effectivement.
M. Roberge : Bon. Mettons,
cinq minutes, juste pour qu'on aille au bout de l'argumentaire, puis après
ça...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a consentement? Consentement...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : …oui, c'est ce qu'on fait. Oui, oui, c'est fait.
Faites-vous-en pas, le secrétariat fait bien son travail. Il y a consentement
pour finir votre…
M. Roberge : Si tout le monde
est d'accord.
Des voix : …
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est ça, on est là-dedans.
M. Cliche-Rivard : Pas sur
l'amendement? Sur un principal, mais pas sur un amendement? J'apprends ça,
parce que, quand on fait article par article, j'ai 20 minutes par
paragraphe, mais, quand c'est le ministre qui dépose un amendement, là, tout
d'un coup, j'ai 20 minutes pour l'ensemble de l'amendement, même s'il
efface l'ensemble de... O.K. Bref, c'est…
M. Roberge : Voulez-vous
compléter? On vous a quand même laissé…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mais c'est correct, on a consentement pour terminer cette
discussion. Allez-y.
M. Cliche-Rivard : Oui, oui,
j'apprécie, mais j'apprends aussi la procédure.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On apprend tous les jours.
M. Roberge : Vous voulez que…
O.K., bien, donc là, je suis sur mon temps. Ça fait que je n'empiète pas sur
l'autre, là. Dans le titre de 7, on dit : Il est attendu de tous les
Québécois, tous les Québécois, on n'est pas dans l'auto-identification, là, tu
es au Québec, tu es un Québécois. Les personnes immigrantes, c'est des
personnes qui ont immigré. On n'est pas dans l'auto-identification, O.K.?
Ensuite, il y a des gens qui s'identifient à la majorité francophone, des gens
qui s'identifient aux minorités culturelles, il ne s'agit pas de dire… de
mélanger ces quatre concepts-là, dire : Bien là, je me sens-tu plus un,
deux, trois, quatre? C'est deux choses différentes.
Les Québécois peuvent s'identifier à la
majorité francophone ou à une minorité culturelle, mais, peu importe tout ça,
l'essentiel, c'est que… ce qui est énoncé, c'est qu'on a une attente envers
tout le monde, tout le monde, peu importe la catégorie, là. L'important, ce
n'est pas la catégorie. C'est l'attente qui est envers qui? Tout le monde, de
favoriser des rapprochements pour avoir ce que vous nous avez amené à la fin,
au bout du compte, hein, une vitalité de la culture, une pérennité de la
culture, de la langue, puis l'établissement de relations interculturelles, puis
interculturel, bien, on est… c'est inter, là, peu importe à quelle culture tu
t'identifies, là, c'est inter.
M. Cliche-Rivard : Puis on
partage ça, moi… puis là peut-être je laisserais Me Roy, au besoin, je le
voyais faire des signes de tête, tout à l'heure. Moi, je… la proposition ou
l'idée, là, pour qu'on soit clair, M. le ministre, c'est que je mettrais
mention des personnes immigrantes à 7, pour inclure tout le monde à sept, pour
être sûr que tout le monde soit inclus à 7. C'est ça que je veux dire. Ça fait
que peut-être vous n'êtes pas d'accord, mais je ne suis pas sûr qu'on a eu cet
échange-là où vous me dites où est-ce qu'ils sont, à sept, les personnes
immigrantes, parce qu'ils ne sont pas dans la majorité francophone. Puis vous
avez dit : Ils peuvent très bien ne pas être une minorité culturelle. Ça
fait que juste être sûr qu'on a tout le monde à 7.
M. Roberge : Bien,
excusez-moi, mais ils peuvent être dans la majorité francophone.
M. Cliche-Rivard : Mais ils
peuvent ne pas l'être aussi.
M. Roberge : Bien, soit qu'ils
sont dans la majorité francophone, soit qu'ils sont dans une minorité
culturelle.
M. Cliche-Rivard : Bien,
mettons, un Britannique qui émigre au Québec » il ne parle pas… il ne
parle pas français puis il ne s'auto-identifie pas comme minorité culturelle.
M. Roberge : Bien, il
dirait : Je suis…
M. Cliche-Rivard : Il n'est
pas… il n'est pas visé à 7.
M. Roberge : S'il dit :
Je fais… j'appartiens à la communauté anglophone ou je suis un anglo-québécois
comme je suis… je suis un Québécois d'origine anglaise, un Québécois, là, il
est arrivé, il est ici, mais il est un Québécois. Il va dire : Moi, je
suis partie des Québécois d'origine anglaise. Donc, ce serait ça.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que vous, vous me dites…
M. Roberge : Jusqu'à ce qu'il
s'identifie à la majorité québécoise, on le souhaite, c'est une attente, des
rapprochements. Vous voulez dire quelque chose, cher? Allez-y.
• (16 h 40) •
M. Roy (Gabriel) : Oui, oui.
Oui, merci. Oui, bien, en fait, ce que je voulais peut-être dire, c'est pour
cadrer la différence entre le paragraphe 6 puis le paragraphe 7.
C'est que, justement, là, au paragraphe six, on est… on traite spécifiquement
de l'accueil des personnes immigrantes. Donc, à six, on est dans cette
perspective-là, accueillir, intégrer les personnes immigrantes. Donc, c'est
pour ça qu'on… ils sont mentionnés nommément. À 7, langue, c'est vraiment une langue
de la culture commune. Donc, c'est pour ça qu'on utilise la notion de majorité
francophone, minorités culturelles, parce que c'est les concepts qui permettent
de rallier la notion de culture commune. Donc, c'est la raison pour laquelle
parler de personnes immigrantes spécifiquement à 7 ça cadre moins avec la
perspective de 7, qui est vraiment minorités culturelles, majorité vers une
culture commune.
Par ailleurs, au début de l'article sept,
complètement au début, c'est bien précisé que l'attente est envers tous les
Québécois, y compris ceux qui sont des personnes immigrantes. Donc,
l'amendement propose la précision. Donc, de ce point de vue là, j'ai… à mon
sens, il n'y a pas de doute quant au fait que l'attente s'applique à eux aussi,
là.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Parfait. Donc, on est inclusif à 7, tout le monde est là. C'est la réponse.
Vous êtes à l'aise avec ça. À 6, est-ce qu'on…
M. Cliche-Rivard : ...à 6°,
il n'y a pas lieu d'avoir l'accueil des minorités culturelles parce qu'elles
sont déjà là.
M. Roy (Gabriel) : Bien,
c'est ça, c'est qu'au paragraphe 6° on est... comme je dis, on vise vraiment la
notion de personnes immigrantes. On est vraiment dans ce champ lexical là,
parce que c'est ça, sur quoi ce paragraphe-là veut mettre l'accent, c'est
l'accueil des personnes immigrantes elles-mêmes. Donc, la notion de minorité
culturelle, on l'envisage plus sous un angle de rapprochement à l'intérieur
d'une culture commune qui est au paragraphe 7°.
M. Cliche-Rivard : Merci.
M. Roy (Gabriel) : Je vous en
prie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député d'Acadie.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente, brièvement. Donc, j'ai compris votre explication à 7°, donc, on
parle de rapprochement majorité francophone, minorité culturelle. Donc, la
communauté historique anglophone et les Premières Nations sont où dans ça?
M. Roberge : Soit ils
s'identifient à la majorité francophone, soit ils s'identifient à une minorité
culturelle ou qui, en fait, favorisent ça. Ils peuvent... Ils pourraient... On
pourrait avoir quelqu'un de la nation innue, qui favorise des rapprochements
entre des personnes qui s'identifient à majorité francophone, d'autres
s'identifient à des minorités culturelles.
M. Morin : Est-ce que je
comprends que les Premières Nations sont dans les minorités culturelles?
M. Roberge : Non, ce n'est
pas ce que j'ai dit. O.K. Une personne, n'importe qui au Québec, peut
s'identifier à une minorité, un groupe minoritaire culturel pourrait bien
s'identifier là, n'importe qui pourrait faire ça. Mais je ne dirai jamais que
les Premières Nations sont des groupes minoritaires culturels, pas plus que je
dirais que les Premières Nations sont des nouveaux arrivants. Ce sont les
Premières Nations et Inuits.
M. Morin : O.K. Puis la
communauté historique anglophone, elle elle est où?
M. Roberge : Bien, elle a
fait partie de tous les Québécois. Il y en a qui s'identifient. Ils sont ou ils
s'identifient, c'est ça, la beauté de ça ici. Ce n'est pas nous qui disons à
qui vous vous identifiez.
M. Morin : D'accord. Parfait.
Je vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement proposé à l'article 7 tel que sous-amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement sous-amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Je reviens donc à l'article 7 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. Nous passons donc à l'article 8.
M. Roberge : Mme la
Présidente, on change de chapitre.
«Chapitre IV
«Politique nationale sur l'intégration à la
nation québécoise et à la culture commune - donc, article 8
«8. Le ministre élabore, en collaboration
avec les ministres concernés, puis soumet à l'approbation du gouvernement une
politique nationale sur l'intégration à la nation québécoise et à la culture
commune conforme au modèle d'intégration et à ses fondements prévus à la
présente loi.
«Cette politique s'applique aux... Pardon?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Par la présente loi.
M. Roberge : Par la présente
loi. Merci. «Cette politique s'applique aux organismes visés au paragraphe A de
l'annexe I de la Charte de la langue française (chapitre C-11).»
Donc, c'est un article qui prévoit
l'élaboration... de la langue française d'une politique nationale sur l'intégration
à la nation québécoise et la culture commune. Il prévoit que cette politique
doit être approuvée par le gouvernement et précise les organismes auxquels elle
s'applique. Et j'ai un amendement, Mme la Présidente, un amendement qui avait
été préalablement...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, tout à fait. On le voit à l'écran. Je vais demander
d'en faire la lecture.
M. Roberge : Très bien.
Merci. Donc, amendement. À l'article 8 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa, «au
modèle d'intégration» par «à l'intégration nationale»;
2° dans le deuxième alinéa :
a) insérer, après «visés au», «premier
alinéa du»; et
b) insérer, à la fin, «à l'exception de la
Commission de la représentation constituée en vertu de la Loi électorale
(chapitre E-3.3)».
Cet amendement a pour objet de modifier la
référence au modèle d'intégration en concordance avec l'amendement proposé à
l'article 2 du projet de loi. Il a également pour objet de rendre la politique
nationale sur l'intégration à la nation québécoise et à la culture commune
inapplicable à la Commission de la représentation et aux institutions
parlementaires, c'est-à-dire l'Assemblée nationale et les personnes désignées
par l'Assemblée nationale pour exercer une fonction en relevant, avec le
personnel qu'elles dirigent.
C'est un amendement... bien...
M. Roberge : ...qui est de
concordance, là, par rapport à intégration nationale, on a déjà discuté de ça,
mais l'amendement, le corps de l'amendement vise à répondre à une
préoccupation, une recommandation qui a été signifiée lors des consultations
particulières. On a aussi reçu des communications par ce qu'on appelle des
officiers, des personnes désignées par l'Assemblée nationale, par exemple, je
ne sais pas, le Vérificateur général, le Protecteur du citoyen, etc. Il fallait
prévoir que ces organismes-là se dotent par eux-mêmes ensuite de politiques en
concordance avec le modèle, plutôt qu'ils doivent appliquer une politique qui
serait édictée par le gouvernement, le gouvernement, l'exécutif, ont un bras de
distance, je vous dirais, avec ces institutions là, puis c'est une modification
en respect de nos traditions parlementaires puis de notre modèle, je pense, qui
est importante.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député d'Acadie.
M. Morin : Oui. En fait, dans
un... bien, dans un premier temps, j'ai des questions pour M. le ministre et
j'ai aussi un amendement qui a été envoyé dans le Greffier, je pense? Parfait.
Excellent.
Là, on est rendu, comme vous l'avez
souligné dans le chapitre qui traite de la politique nationale. Donc, c'est, au
fond, l'autorité qui va permettre la création de la politique. La façon dont 8
est rédigée, c'est... ça va être développé avec les ministres concernés. Donc,
qu'est ce que vous avez en tête? Pourquoi uniquement les ministres concernés
pour en arriver à rédiger une politique aussi importante que la politique
nationale sur l'intégration?
M. Roberge : Mais, je pense,
c'est normal de le faire, de l'élaborer en collaboration avec les ministres
concernés. Mais, ensuite, quand on dit que c'est soumis à l'approbation du
gouvernement, ça veut dire que l'ensemble du Conseil des ministres, donc
l'ensemble des ministères vont pouvoir jeter un œil avant l'adoption. De la
façon dont on travaille, quand on a affaire à une politique qui touche
plusieurs ministères, ça veut dire qu'il y a des travaux en amont, des
conversations ministre à ministre, sous-ministre à sous-ministre, les
sous-ministres adjoints, les cabinets, beaucoup de versions, beaucoup de
travail, là, en amont. Lorsqu'on a quelque chose, ensuite, bien, c'est déposé
sur un site de partage qui est accessible à l'ensemble des sous-ministres, à
l'ensemble des ministères. À ce moment-là, l'ensemble des ministères et des
ministres se saisissent, prennent connaissance, lisent, font des commentaires,
il y a des modifications qui sont apportées. Puis, ensuite, ça va au Conseil
des ministres qui forme le gouvernement. Donc, c'est comme ça qu'on travaille.
On n'écrira pas un document à 30 mains si les ministres concernés, par
exemple, sont quatre ou cinq. Après ça, tout le monde pourra le regarder, mais
vous comprenez que ça va mieux de l'écrire à cinq mains ou à six mains plutôt
qu'à 30 mains. Donc, c'est comme ça qu'on fonctionne. C'est pour ça qu'on
dit : «le ministre élabore en collaboration avec les ministres concernés».
On peut passer, là, à vue de nez, ici, que
les ministres concernés... en tout cas, au premier chef, il y aura
certainement... là, c'est parce que c'est la même personne, mais il y aurait le
ministre de la Langue française, il y aurait un ministre de l'Immigration, il y
aurait un ministre de la Laïcité, il y aurait certainement un ministre de
l'Éducation, de l'Enseignement supérieur, des Affaires municipales, la Culture.
Là, il y en aurait sans doute d'autres, là, je ne suis pas en train de le
rédiger, mais on peut penser que ce serait d'entrée de jeu, de facto, au
premier abord, les ministres concernés au premier chef.
M. Morin : Seriez-vous prêt à
inclure le ministre responsable des relations avec les Premières Nations et les
Inuits?
M. Roberge : Absolument.
M. Morin : Mais vous voulez
laisser la... en fait, la rédaction de la politique au niveau ministériel? Vous
ne voulez pas l'étendre davantage?
• (16 h 50) •
M. Roberge : Oui, je pense
que c'est important, c'est une politique gouvernementale, une politique
ministérielle, un peu comme on a fait la politique... comme on fait beaucoup de
politiques, en réalité, la politique sur l'exemplarité de l'État. Je pense que
c'est un très bon exemple en matière de langue française. Quand je dis
politique sur l'exemplarité de l'État, je pense à la langue française, il y a
peut-être des gens à la maison qui ne savait pas de quoi je parle, mais on
parle de la politique de l'application de la langue française depuis l'adoption
de la loi n° 96 qui modifie la Charte de la langue française.
M. Morin : Oui. Sauf que la
charte, elle s'applique avant tout à l'État évidemment, à ces organismes, entre
autres...
M. Morin : ...parce que l'État
donne des services en français. Ici, dans la politique nationale, ma
compréhension, c'est que vous avez aussi des attentes envers les citoyens.
Parce qu'on vient de voir, à 7, «tous les Québécois». Donc, vous ne voulez pas
étendre davantage votre processus de consultation?
M. Roberge : Bien, je pense
que, quand on collabore avec tous... quand on le travaille avec les ministères
concernés, les ministères concernés aussi discutent avec les groupes, souvent,
hein, on appelle nos partenaires, habituellement, chaque ministère, on dit, on
parle de nos partenaires que sont les principaux groupes à qui on collabore
très, très fréquemment. Donc, je pense que c'est suffisant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...c'est beau? M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne
maintenant.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Effectivement, M. le ministre, là, les personnes
désignées, notamment le Protecteur du citoyen, si je ne m'abuse, là, avaient
déposé des communications sollicitant votre amendement. Juste pour bien vous
comprendre, là, il y a une modification avec la version précédente. La version
précédente, pour l'annexe de la Charte de la langue française, ça visait les
organismes visés au paragraphe a) de l'annexe un. Là, finalement, on est au
premier alinéa du paragraphe a) de l'annexe un. C'est... C'est là où la
distinction s'opère? C'est là où les personnes désignées retrouvent, entre
guillemets, leur indépendance face à la politique? C'est comme ça que vous le
faites légalement?
M. Roberge : ...vous l'avez
bien saisi.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc
là, parce que je me réfère à l'annexe, je veux juste aller le chercher.
L'annexe un, on avait l'administration. Et on a, après ça, à b) les organismes
parapublics. C'est comme les deux distinctions à A et B. Là, la politique
maintenant s'applique seulement au premier alinéa de A. Puis, ça, c'est le
gouvernement et ses ministres. Pouvez-vous le...
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Oui. Vous
avez raison. Tout à fait.
M. Roberge : ...
M. Cliche-Rivard : J'aimerais
ça bien comprendre le chemin juridique. Oui.
M. Roberge : Allez-y.
M. Roy (Gabriel) : Oui,
merci, Mme la Présidente. Alors, en fait, ce qu'on vise avec l'amendement,
c'est de couvrir le premier alinéa de l'annexe un de la charte qui vise
l'Administration. Donc, ça commence avec «Sont des organismes de
l'Administration.» Si on descend la page, à un moment donné, on arrive au
deuxième alinéa qui commence par «Sont assimilés à des organismes de
l'Administration et des institutions parlementaires suivantes», puis là, on a
l'Assemblée nationale, puis on a les personnes désignées. C'est ce bout-là
qu'on exclut par l'amendement parce que l'amendement propose de ne couvrir que
le premier alinéa. Donc, ça veut dire qu'on ne va pas chercher les organismes
qui sont assimilés à des organismes de l'Administration, donc on exclut les institutions
parlementaires. C'est de cette façon-là qu'on opère.
M. Cliche-Rivard : Donc, on
exclut effectivement «l'Assemblée nationale dans l'exercice de ses activités
autres que celles nécessaires à sa fonction délibérative. Les personnes désignées
par l'Assemblée nationale pour exercer les fonctions relevant... avec le
personnel qu'elle dirige.»
M. Roy (Gabriel) : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Là,
ensuite, ça dit : «Malgré ce qui précède, l'Administration ne comprend pas
un établissement d'enseignement qui est un organisme gouvernemental lorsqu'il
donne un enseignement.»
M. Roy (Gabriel) : Oui. Bien,
ça, en fait, ce n'est pas visé.
M. Cliche-Rivard : Ça, ça ne
réfère pas à ça?
M. Roy (Gabriel) : C'est ça.
C'est ça. C'est un «malgré» de toute façon, donc ça n'interfère pas. Donc,
c'est ça.
M. Cliche-Rivard : Donc là,
ça, vous êtes venus le retirer. Puis vous ajoutez en plus «la Commission de la
représentation constituée en vertu de la Loi électorale.»
M. Roy (Gabriel) : Ça, c'est
un cas particulier, parce qu'elle est visée au premier alinéa à titre
d'organisme dont l'Assemblée nationale nomme la majorité des membres. Mais,
dans les faits, c'est un peu... elle a cette... elle est assimilable, d'une
certaine façon, autre que la manière dont la charte le prévoit, à un organisme
qui a une certaine indépendance, qui nécessite d'être exclu également parce que
ses membres sont nommés par l'Assemblée nationale. Donc, on a un peu le même...
le même raisonnement derrière ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Alors, je vais suspendre quelques instants pour...
pour le bien-être de tous, tiens. On va dire ça comme ça. Merci!
(Suspension de la séance à 16 h 56)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 18)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : S'il vous plaît, collègues!
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous avons repris les travaux. S'il vous plaît! Alors, au
moment de suspendre, nous étions sur l'amendement déposé par le ministre à l'article 8,
et c'est le député de Saint-Henri—Sainte-Anne qui avait la parole.
M. Cliche-Rivard : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Je vous prends sur le fait.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Merci.
Alors donc, le Protecteur du citoyen, notamment, le Protecteur de l'élève, le
nouveau Commissaire au bien-être des droits de l'enfant, c'est ce que je
comprends, le Commissaire à la langue française... J'imagine qu'il m'en manque
un ou deux. Je pense qu'il y a six personnes désignées. C'est ça?
M. Roy (Gabriel) : Là, je
vous... J'avoue que je n'ai pas écouté exactement ce que vous avez dit, mais,
oui, on a le Commissaire à l'éthique... vous l'avez dit, le Commissaire à la
langue française, le Commissaire au lobbyisme, le Directeur général des
élections, le Protecteur du citoyen et le Vérificateur général.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Puis là, tout à l'heure, M. le ministre, vous avez dit : Ces gens-là,
effectivement, ils ont un bras de distance avec l'exécutif et ils se rapportent
aux parlementaires, au législatif. On les nomme aux deux tiers, et la reddition
de comptes qu'ils effectuent s'effectue au sein des mécanismes de l'Assemblée.
Donc, vous avez dit effectivement, vous ne pouvez pas les contraindre dans l'application
de votre politique, mais vous avez dit : Eux adopteront la leur. Est-ce
que j'ai bien compris?
M. Roberge : Oui, ils
vont devoir se conformer quand même au modèle d'intégration nationale. Où est-ce
qu'on...
M. Cliche-Rivard : C'est
où, ça, justement?
M. Roberge : Où est-ce
qu'on précise?
Des voix : ...
M. Roberge : O.K. C'est
ça. Il est déposé, l'amendement?
Une voix : ...
M. Roberge : C'est ça.
Parce qu'on dépose... On va déposer l'amendement et le sous-amendement. On se
rend pratiquement... On va déposer des amendements, là, pratiquement jusqu'à la
fin, jusqu'au...
Une voix : Au préambule.
• (17 h 20) •
M. Roberge : Au
préambule. Le préambule, là, on va attendre un peu parce qu'ils nous
envoient... Il manque des modifications, mais à part le préambule, là, on va
déposer en liasse les amendements, dont celui dont on parle, 22.3, en
concordance avec ce qu'on fait là, pour que ces institutions-là ne doivent pas
suivre directement la politique élaborée par le ministre, par le gouvernement,
mais qu'ils puissent eux-mêmes se doter de leur propre politique, mais en
respect du modèle.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
pour l'instant, tel que formulé là, tout ce 8 dit, finalement, c'est que la
politique ne s'applique pas aux personnes désignées. Là, tantôt, on verra...
M. Cliche-Rivard : ...quel
cadre vous leur accorder avec un amendement à 23, là, vous avez dit...
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : 22. O.K.
Donc là, on les exclut de notre modèle. Parfait. Puis vous étiez à me dire la
commission de la représentation en vertu de la Loi électorale, c'est la seule
autre entité, finalement, qui a les mêmes caractéristiques. Puis les
caractéristiques, c'est d'être nommé par l'Assemblée et d'être redevable à
l'Assemblée.
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
les organismes, dont... Pardon, Mme la Présidente. Oui, ce sont les organismes
dont l'Assemblée nationale nomme la majorité des membres.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
on inclut l'administration, ça, c'est le a. Le gouvernement, donc, ces
ministères, les organismes gouvernementaux, l'ensemble des organismes dont le
personnel est nommé par la Loi sur la fonction publique, vous incluez les
organismes dans le gouvernement où un ministre nomme la majorité des membres,
les organismes dont l'Assemblée nationale nomme la majorité des membres.
M. Roy (Gabriel) : Non,
ceux-là sont... en fait, c'est... la commission de la représentation en a juste
un, puis on l'exclut.
M. Cliche-Rivard : Ah, lui
est exclu.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ah, O.K.
Parfait! Ça fait que c'est donc tout a sauf celui-là.
M. Roy (Gabriel) : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
C'est bon. Organismes gouvernementaux énumérés à l'annexe c de la Loi sur les
régimes de négo des conventions collectives, ça, c'est là.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Cliche-Rivard : Organismes
budgétaires, commission d'enquête constituée en vertu de la Loi sur les
commissions d'enquête, organismes municipaux, ça, ce sont toutes les villes?
M. Roy (Gabriel) : Oui,
effectivement.
M. Cliche-Rivard : Donc,
toutes les villes sont visées par la politique.
M. Roy (Gabriel) : Tout à
fait.
M. Cliche-Rivard : Villes,
municipalités... Je ne connais pas tous les tenants et aboutissants des
différentes nomenclatures juridiques, là, mais l'ensemble de ce qui est
municipal? Donc, municipalités, puis là vous excluez ici, à l'exception des
municipalités, des lois des villages crie, etc. Il y a des exceptions pour les
Premières Nations, c'est ça?
M. Roy (Gabriel) : Voilà.
M. Cliche-Rivard : Exact. Les
organismes relevant de l'autorité des municipalités, les sociétés de transport.
Donc, les sociétés de transport sont également incluses, STM, RTC, tout ça,
c'est visé par la politique?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Cliche-Rivard : Oui. Les
organismes scolaires, donc les centres de services scolaires. Est-ce que la...
les commissions scolaires anglophones sont visées par 4 ou, ça, sont ailleurs
dans la loi?
M. Roy (Gabriel) : Elles sont
visées. Oui. C'est des... Oui.
M. Cliche-Rivard : Elles sont
visées parce qu'elles sont... mais elles ne sont pas des centres de services
scolaires. Elles sont assimilées à des centres de services scolaires?
M. Roberge : Oui, elles sont
assimilées à des centres de services scolaires.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Donc, la politique s'appliquera aux commissions scolaires anglophones. La... le
Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal, le centre de
services scolaire Littoral, les organismes du réseau de la santé, les services
de santé et de services sociaux et tout b, là, tous les parapublics... non, les
parapublics, vous venez de... Ce n'est pas vrai. On arrête là, et vous incluez
le parapublic, c'est ça. Donc, les entreprises d'utilité publique, ça, c'est la
SAQ?
M. Roy (Gabriel) : Non,
pardon, on est juste à a. Là, on n'est pas dans les organismes parapublics, on
s'arrête, là, oui.
M. Cliche-Rivard : O.K.Le
parapublic n'a jamais été dedans ni dans la première version. Ça s'arrêtait à
a, c'est ça?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
Exactement.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et
justement, b, c'est ça, c'est la SAQ. Ce sont ça, les organismes parapublics ou
pas nécessairement?
M. Roy (Gabriel) : Attendez
un instant.
M. Roberge : Je peux
continuer. Parce qu'on le voit, là, en réalité, là.
M. Cliche-Rivard : Vous, vous
le voyez.
M. Roberge : On le voit ici.
Mais en fait j'ai la... Je pense que vous avez la même loi que nous, vous
descendez en même temps que nous, là, quand on dit : «La politique
s'applique aux organismes visés au premier alinéa du paragraphe a de l'annexe
I». Donc, on vient de décliner ensemble tous les organismes du paragraphe a.
Après ça, quand vous arrivez... parapublic, mais là c'est écrit b, parapublic,
donc, ici, les organismes parapublics, c'est exclu ici, là, comprennent les
entreprises d'utilité publique, etc.
M. Cliche-Rivard : Téléphone,
câblo et transport.
M. Roberge : B n'est pas
inclus, là.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
M. Roberge : C'est a.
M. Cliche-Rivard : C'est a
seulement. Puis là je posais la question à savoir la...
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : La SAQ est
incluse.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis la
SAAQ, est-ce qu'elle est incluse?
M. Roy (Gabriel) : Aussi,
oui.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que ça englobe pas mal tout le monde, sauf les personnes désignées, là.
M. Roy (Gabriel) : Oui,
Exactement.
M. Cliche-Rivard : Pas mal
l'ensemble de ce qui émane de l'autorité du Québec, là, dans ses compétences au
sens de la Loi constitutionnelle sont pas mal visés, sauf ces exceptions-là.
M. Roy (Gabriel) : Oui, bien,
effectivement, là, c'est... je ne ferai pas miens vos propos tels que tels,
mais, oui, je pense que vous avez saisi.
M. Cliche-Rivard : Je
comprends. Parfait. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Il y a d'autres commentaires? M. le député d'Acadie.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, quand on regarde l'annexe a, à la toute fin. Donc, je
comprends que vous excluez l'Assemblée nationale, les institutions
parlementaires suivantes, mais c'est écrit à la fin...
M. Morin : ...malgré ce qui
précède, l'Administration ne comprend pas un établissement d'enseignement, qui
est un organisme gouvernemental lorsqu'il donne un enseignement, et
l'Université du Québec.» Est-ce que je comprends que l'Université du Québec est
exclue?
M. Roberge : Ici, oui, dans
cet article-là, elle est exclue.
M. Morin : Mais donc... Et
elle est... Et elle va être soumise à la politique en vertu de quel autre
article?
M. Roberge : Ça pourrait y
être en vertu de l'article neuf... 10. On va y arriver tout à l'heure. Parce
que le gouvernement peut déterminer que la politique s'applique, au point deux,
«à des personnes morales et à des entreprises dont une partie du financement
provient d'un ou plusieurs organismes visés au paragraphe A.» Donc, si tu es
financé par un organisme du paragraphe a, la politique pourrait s'appliquer,
donc ça peut être déterminé à 10.
M. Morin : Mais l'Université
du Québec ne serait pas un organisme. En fait, ce serait une personne morale ou
si ça rentrerait dans une entreprise dont une partie du financement provient...
Parce que ce n'est pas... le financement ne peut pas provenir d'un ou de plusieurs
organismes visés à a) parce que je comprends qu'il est exclu, donc ce serait en
tant que personne morale qu'elle serait visée à 10?
M. Roberge : Bien, on va
faire dire, ultérieurement. Mais juste... je veux juste vous dire de manière
générale, là, l'enseignement supérieur pourrait être visé par les politiques en
vertu de l'article 10.2.
M. Morin : O.K., donc tous
les établissements d'enseignement. C'est pour ça que vous faites référence à un
établissement d'enseignement qui est un organisme gouvernemental. Donc, ça, ça
pourrait être comme l'ENAP?
M. Roberge : Les cégeps, les
universités ne sont pas l'Administration, ils ne sont pas dans le paragraphe a)
de l'annexe un de la charte. Donc l'ENAP, c'est... c'est compté comme un des
organes de l'UQ, du réseau UQ.
M. Morin : Du réseau UQ.
Parfait. Merci. Et juste pour que ce soit clair, dans les municipalités, donc,
ça ne viserait pas aucune municipalité ou organisation en lien avec des
territoires où ce sont les Premières Nations?
M. Roberge : Bien, ce qu'on
voit dans la Charte de la langue française, là, à l'annexe un, quand on arrive
au point trois, «les municipalités, à l'exception des municipalités régies par
la Loi sur les villages cris et le village naskapi (chapitre V-5.1) ou par
la Loi sur les villages nordiques et l'Administration régionale Kativik
(chapitre V6.1), les arrondements municipaux leur étant assimilés, les
communautés métropolitaines, les conseils d'agglomération, les régies
intermunicipales, les offices municipaux et régionaux d'habitation.» Donc, ici,
ce qu'on appelle «les municipalités», mais pas celles qu'on vient de
mentionner.
M. Morin : Oui. Exact. Sauf
que les villages cris, village naskapi, l'Administration régionale Kativik, ce
sont souvent des territoires qui sont situés plus au nord. Mais les communautés
qui sont visées ou qui sont situées plus au sud ne rentreraient pas dans la
définition des «organismes municipaux», comme par exemple le territoire de
Kahnawake, Kanetasake, ce ne serait... ce n'est pas là-dedans. C'est un
territoire autre. Ce n'est pas visé par l'annexe un a)?
M. Roberge : Est-ce que vous
permettez de vérifier, juste pour être sûr de vous donner l'heure juste?
M. Morin : Oui. S'il vous
plaît.
M. Roberge : On peut-tu
suspendre juste 30 secondes pour être sûr, sûr, sûr de donner la bonne
terminologie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord. On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 30)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 40)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, nous étions à un amendement déposé par
le ministre à l'article huit. Et j'ai besoin de votre consentement pour
suspendre l'amendement. Consentement. Et j'ai… ensuite, à la suite de
discussions que nous avons eues relativement à un amendement qui a été adopté
précédemment à l'article huit, j'ai besoin de votre consentement pour revenir,
pour rouvrir l'article six, tel qu'amendé, et votre consentement additionnel pour
déposer… retirer l'amendement et déposer un nouvel amendement. J'ai votre
consentement? Consentement. Alors, cet amendement, qui est retiré, avait été
déposé par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Je vais vous demander d'en
faire la lecture…
M. Cliche-Rivard : …merci
beaucoup, Mme la Présidente. Article 6 : Remplacer, dans le
paragraphe un de l'article six du projet de loi, tel qu'amendé, «l'intégration
et à leur épanouissement et favoriser leur insertion sur le marché du travail»
par «épanouissement et leur intégration, notamment sur le marché du travail».
Donc : «L'État du Québec prend des
mesures pour accueillir les personnes immigrantes et pour contribuer à leur
épanouissement et leur intégration, notamment sur le marché du travail, par
exemple en leur offrant un parcours d'accompagnement personnalisé, ainsi qu'en
créant et en maintenant des conditions favorisant l'apprentissage du français,
ainsi que l'apprentissage des valeurs démocratiques et des valeurs québécoises
exprimées notamment par la Charte des droits et libertés de la personne.»
Donc, on a eu des explications à l'effet
qu'il y avait effectivement, dans la rédaction, des améliorations à formuler, notamment
le changement d'insertion par intégration pour refléter directement le libellé
ou les mots normalement utilisés dans ce contexte-là. Je pense que je n'y vois
pas d'objection, Mme la Présidente. Alors, je pense qu'on peut avancer de cette
façon.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou questions sur
l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. Est-ce que l'article
six, tel qu'amendé, est adopté? Adopté. On revient donc à l'article huit, huit
était suspendu, on se rend… pour des questions de vérification. On s'en va donc
à l'article neuf. C'est ce qui est convenu. Oui?
Des voix : …
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous voulez qu'on revienne à l'article huit? On a des
réponses aux questions. Parfait. Alors, on revient à l'article huit, à
l'amendement à l'article huit, à l'amendement. Oui.
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. Je veux juste attendre… Oui. Donc, merci, Mme la Présidente. Donc,
une question a été posée par rapport à l'annexe… attendez, je vais le dire
comme il faut, premier alinéa du paragraphe a de l'annexe un de la Charte
langue française, à savoir si, lorsqu'on arrive à la section trois a sur les
municipalités, d'autres municipalités qui seraient sur des réserves seraient
visées ou non. On va faire les vérifications, on pourra répondre
ultérieurement, vraisemblablement demain. On va essayer de lui donner la
réponse demain, mais je pense qu'on n'est pas obligé de suspendre l'article
pour autant, parce qu'on peut continuer de discuter de d'autres thèmes. C'est
ce que j'ai compris. Si on arrive au bout, on a fait le tour de tout l'article
puis qu'on l'a amendé ou pas, puis qu'on est prêt, bien, à ce moment-là, on
pourra le suspendre puis traiter d'autres articles. Mais je pense qu'on a
encore des discussions à faire là-dessus avant de suspendre.
M. Morin : Moi, ça me
convient, Mme la Présidente. Et d'ailleurs, on a envoyé à l'article 8 un
amendement. Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien là, on est sur l'amendement du ministre.
M. Morin : Oui. Parfait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce que…
M. Morin : Moi, je n'ai pas
d'autres propos pour l'amendement de M. le ministre. Là, je n'ai pas d'autre
question. La question que j'avais, je l'ai posée, on est en attente d'une
réponse.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. Donc, est-ce que l'amendement… Ah! non, on le suspend
parce qu'on ne peut pas l'adopter.
M. Roberge : On le suspend.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est ce que je… O.K. Parfait. Donc, il y a consentement
pour suspendre l'amendement? Oui, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Juste un
petit point. Le Protecteur du citoyen, il parlait de d'autres éléments, là. Il
y a la politique nationale, évidemment, mais il y a l'ensemble des autres
éléments, il parlait notamment du financement, de l'aide financière, de
l'accompagnement, de la reddition de comptes. C'est l'ensemble de ces choses-là
dont on vient l'exempter, ou c'est seulement la politique nationale? Parce
qu'il y a d'autres choses, après, vous avez des pouvoirs de demander des
comptes en lien avec ladite politique, là, on y revient plus tard, tout à
l'heure, là, mais est-ce que le protecteur est exempt de tout ça?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, merci,
Mme la Présidente. Effectivement, en l'exemptant de la politique, on l'exempte
de toutes les autres dispositions qui s'appliquent aux organismes auxquels
s'applique la politique nationale, dont celle que vous avez mentionnée.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Merci.
M. Roy (Gabriel) : Je vous en
prie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? On peut
suspendre l'amendement? Alors, c'est suspendu. Consentement. Nous avons un
amendement proposé par le député d'Acadie. Nous allons l'afficher à l'écran.
M. Morin : Oui, mais avant…
Bien, écoutez, vous pouvez... vous pouvez l'afficher à l'écran, là, mais…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est déjà fait.
M. Morin : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Il y a… il y a peut-être un enjeu, mais, en tout cas, vous
allez comprendre l'idée qui sous-tend l'amendement. Peut-être qu'on aura à le
modifier. En fait, l'idée, c'est de faire en sorte que la…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous voulez nous en faire la lecture, puis après
ça, nous l'expliquer?
M. Morin : Oui. Article
huit : L'article huit tel qu'amendé modifie…
M. Morin : ...avec l'ajout, à
la fin du premier alinéa, de la phrase suivante : «Elle est déposée à l'Assemblée
nationale pour une consultation générale tenue par la commission parlementaire
compétente.»
En fait, le but, c'est... Et, ça, il y a
plusieurs groupes qui nous l'ont soumis. Peut-être qu'il y aura lieu de
modifier le libellé comme tel. Mais, l'idée, c'est qu'au fond ne soient pas
uniquement les ministres concernés et le gouvernement qui approuvent la
politique. Et, si, éventuellement, la politique, bien sûr, va être approuvée
par le gouvernement. Mais, ce que plusieurs groupes sont venus nous dire, c'est
qu'ils souhaitaient qu'il y ait une consultation générale pour développer la
politique. Et l'amendement que je propose est en lien avec ces demandes-là qui
nous ont été... qui nous ont été demandées par différents groupes, dont, entre
autres... entre autres, l'Association des commissions scolaires anglophones du
Québec. Dans leur... Dans leur mémoire, à la page sept, ils rappelaient
l'importance de consulter et ils disaient qu'effectivement pour établir un
dialogue constructif avec la communauté et créer des conflits, ils suggèrent
qu'il y ait une obligation pour le ministre d'effectuer une consultation
véritable de la communauté anglo-québécoise avant d'adopter tout règlement,
toute politique ou décision en vertu de cette loi susceptible d'affecter la
communauté anglo-québécoise. Donc, c'est... Ils sont venus nous expliquer
clairement que c'était très important pour eux. Je tiens à le souligner. Et ils
rappelaient dans leur mémoire qu'une telle disposition pourrait être inspirée
des modifications récentes à différentes lois, dont... là, ils s'inspiraient de
la Loi sur les langues officielles fédérale, où on parle d'une consultation
large.
Donc, c'est un des groupes qui ont
mentionné l'importance d'élargir la consultation, mais ce n'est pas... ce n'est
pas le seul groupe. Et je pense que c'est important de le souligner. Dans le
mémoire de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent, on
parlait de renforcer la collaboration et l'autonomie avec les gouvernements de
proximité. Dans le mémoire sur la Fédération québécoise des municipalités, on
parlait aussi de l'importance de la consultation et des municipalités. C'était
la même chose, Mme la Présidente, dans le mémoire de la ville de Sherbrooke,
eux autres, en fait, ce qu'ils recommandaient, c'est que la politique soit
soumise à l'approbation de l'Assemblée nationale plutôt qu'à l'approbation du
gouvernement.
Mais, en fait, quand on... quand on
regarde ces mémoires-là, et j'ai choisi de ne citer que ceux-là, ce qui est
important de retenir, c'est qu'on veut que la consultation soit plus large. Et
je peux comprendre l'importance de ces demandes-là, parce que, l'objectif de la
loi, c'est de favoriser le vivre-ensemble, d'avoir des relations harmonieuses
avec les gens qui forment évidemment la société québécoise. Donc, il me semble
que ce serait important, si on veut que les différentes communautés puis que
les différents groupes adhèrent à la politique pour la faire vivre, qu'ils
soient consultés. On a parlé à plusieurs endroits dans plusieurs articles du
projet de loi, et le mot qui a été utilisé, ça a été souvent le mot «adhérer».
• (17 h 50) •
Donc, l'objectif, c'est de rechercher
aussi une adhésion de la part des différents participants. Et plusieurs groupes
sont venus nous dire qu'ils avaient quelque chose à dire. Et je pense que là,
il y aurait une opportunité, pour M. le ministre, d'aller écouter et sonder la
population pour qu'il y ait rapidement un consensus et qu'après ça, bien,
évidemment, la politique soit... soit applicable, mais qu'elle reflète une
réalité qui sera partagée par plusieurs groupes dans notre société. Il y a des
mécanismes qui sont... qui sont prévus dans différentes... dans différentes
lois québécoises, qui permettent des consultations...
M. Morin : ...plus large,
plus vaste. Je pense entre autres à la planification en matière d'immigration,
par exemple, où il y a des consultations qui sont tenues de plusieurs groupes
de la société civile pour refléter une position gouvernementale qui sera
applicable et qui sera efficace. Donc, je me dis, on a une opportunité, ici, de
créer quelque chose de nouveau et donc qu'il y ait une consultation qui soit
plus large, ça m'apparaît approprié, d'autant plus qu'on veut bien sûr trouver
des mécanismes d'intégration, mais pour que ça fonctionne. Parce que quand on
regarde, entre autres, l'article 7, où on a parlé des attentes, bien, ces
attentes-là visent tous les Québécois. Et quand on regarde les attentes, bien,
on parle évidemment de l'apprentissage de la langue française, de participer à
la vitalité de la culture commune. Donc, il me semble que c'est important,
d'autant plus qu'on veut favoriser des rapprochements entre des personnes qui
s'identifient à la majorité francophone et celles s'identifiant à des minorités
culturelles.
Donc, je pense que ça serait important
d'entendre ces minorités culturelles là pour que la politique qui va être
adoptée reflète leurs préoccupations et leurs réalités. Et ça permet
évidemment, quand on consulte les gens, après, pour ces groupes-là, de se
retrouver dans la politique,
et donc, à ce moment-là, de dire : Bien,
c'est beaucoup plus facile d'y adhérer que quand on a une politique où, bon, il
y a quelques ministères qui ont été consultés puis, après ça, on nous
dit : C'est ça. Puis, en plus, si c'est approuvé par le gouvernement,
bien, écoutez, ça ne fait pas une politique... ça ne fait pas une consultation
qui est très large. Donc, ça serait ma recommandation, basée sur ce que
plusieurs groupes sont venus nous dire, d'étendre la consultation pour
s'assurer que les gens s'y reconnaîtront et pourront y adhérer plus facilement.
Je vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. Alors, M. le ministre.
M. Roberge : Merci bien,
Mme la Présidente. Je comprends la préoccupation du collègue. Cependant, on dit
bien que, dans l'article, «le ministre élabore, en collaboration avec les
ministres concernés». Puis on sait que les ministres concernés, leurs cabinets,
souvent leurs administrations, ont des contacts très, très, très fréquents avec
les partenaires, les groupes. Dans le cas, un des cas que mon collègue a parlé,
ce serait la communauté anglophone ou les commissions scolaires anglophones.
Nul doute qu'ils vont se faire entendre, qu'ils vont avoir des rencontres et
des discussions avec leurs ministres concernés. Dans ce cas-ci, ce serait le ministre
de l'Éducation. Cependant, je ne crois pas pertinent d'aller de l'avant avec
l'amendement déposé, ou de faire une consultation générale dans le cadre d'une
commission parlementaire sur une politique d'usage, que le gouvernement énonce
des politiques.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Merci, Mme la Présidente. Bien, M. le ministre, vous allez quand même édicter
une politique d'intégration nationale pour 10 ans, là. C'est quand même
assez considérable. Je pense que... Je ne dis pas qu'on ferait ces
consultations-là à chaque six mois ou à chaque année, là, mais je pense que,
considérant le temps, le laps de temps considérable qui est nommé, je pense que
ça peut être quelque chose d'intéressant, évidemment.
Il y a aussi plusieurs groupes, là,
notamment les villes qui sont venus nous dire qu'ils voudraient être intégrés à
la discussion pour l'élaboration de ladite politique nationale. La ville de
Montréal est venue dire ça, et plusieurs autres, là. Il y a, évidemment,
également le communautaire qui pourrait être considéré. Donc, moi, je... Je
trouve intéressantes l'approche puis la référence à la Loi sur l'immigration,
dans la Loi sur l'immigration. Et là on a appris récemment qu'on ferait ça cet
automne, finalement. Il y aura des consultations générales. Est-ce qu'on ne
pourrait pas ouvrir ça en même temps? Il y a beaucoup de groupes qui sont
issus, ou qui commenteraient sur la politique nationale, qui sont des groupes
qui, de toute façon, sont directement visés par votre consultation générale en
planification. Donc, tu sais, je vous entends de ne pas vouloir dédoubler, peut-être,
mais est-ce que la consultation générale de cet automne...
M. Cliche-Rivard : ...pourrait
également être élargi et porté sur votre politique nationale d'intégration. Je
devine que vous allez être avancé dans vos travaux. Vous aurez peut-être une
première... un premier jet, en novembre ou en octobre, à soumettre puis que les
groupes concernés pourraient faire une pierre deux coups, là... en fait, une
pierre trois coups, parce que, maintenant, ils vont pouvoir répondre aussi à
vos objectifs d'immigration temporaire.
Ça fait qu'on pourrait faire un tour de
roue. Les mémoires puis les présentations porteraient sur l'immigration
temporaire, l'immigration permanente et la future politique nationale, comme
ça, on monopoliserait les ressources de l'Assemblée trois fois, puis on aurait
pas mal les mêmes gens concernés. Je trouve que c'est intéressant ce que je
vous offre là.
M. Roberge : Je suis heureux
que mon collègue trouve sa proposition intéressante, mais l'idée est
particulière. D'abord, on ne sait pas quand auront lieu exactement les
consultations, la planification pluriannuelle. On va déposer les cahiers
rapidement. Je ne peux pas présumer de l'adoption de la loi. Les travaux
avancent rondement, mais je ne peux pas savoir quand est-ce qu'elle sera
adoptée exactement. C'est des sujets qui sont différents, mais... Et,
honnêtement, un projet de politique n'est pas écrit en ce moment, au moment où
on se parle. Le cahier de consultation ation pour la planification
pluriannuelle est très très très avancé. Mais, pour la politique, écoutez, on
est encore en train de faire des modifications à la loi, là, on n'est pas prêt
pour ça.
Ensuite, on a fait un travail exhaustif
pour le projet de loi. On a entendu les groupes en consultation. On travaille
en collégialité ici, on le modifie là. Puis, une fois qu'on s'entend, une fois
que la loi est sanctionnée, le modèle est clair ensuite. Donc, les fondements
sont clairs, les attentes envers l'État sont claires. Les attentes envers les
Québécois sont claires aussi. Donc, ensuite, la politique va découler de ça, il
n'y aura pas de surprise.
Puis là on est rendus là, on est rendus à
la gouvernance, dans la mise en œuvre d'une loi. Mais la loi, elle, aura fait
l'objet de débats et d'amendements suite aux consultations. Donc, moi, je
réitère que je ne suis pas favorable à l'amendement du collègue avec respect.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député d'Acadie.
M. Morin : Écoutez, Mme la
Présidente, c'est bien dommage, parce que, moi, au fond, je ne fais que
reprendre ce que plusieurs groupes sont venus nous dire, quand on a commencé,
mais en fait, cette semaine-là, puis qu'on a continué l'étude article par
article, on a... Il y a plusieurs groupes qui ont publié dans les journaux,
demandant au ministre de mettre la loi sur pause ou de retarder les travaux
parce qu'ils se sentaient concernés. Moi, de la façon, dont j'ai, en fait, j'ai
décodé, j'ai reçu ce message-là et ces informations-là, c'était, au fond,
dire : Écoutez, nous, on veut vraiment... On a quelque chose à dire, on
veut véritablement parler, puis on voudrait, effectivement, que ce soit une
loi, une politique qui correspond pleinement à ce que les gens vivent dans la
société québécoise.
• (18 heures) •
Alors, vous savez, le ministre nous dit,
avec son projet de loi : On fait quelque chose de nouveau, ça n'a jamais
été fait, c'est nouveau. Alors, bien, moi, je dis : Bien, continuons dans
la nouveauté. Il n'y a rien qui nous empêche d'innover. Et je pense que ça répondrait
à, vraiment, des demandes que font plusieurs, plusieurs groupes, d'autant plus
que, pour certains groupes, la loi suscite une interrogation, des réserves.
Donc, ce serait, au fond, une opportunité, une main tendue de la part du
gouvernement pour ces groupes qui veulent collaborer à l'établissement de la
politique et faire en sorte qu'ils auraient leur mot à dire. Et, bon, c'est sûr
qu'éventuellement c'est le gouvernement qui décide c'est la même chose avec la
loi, le projet de loi ici. Mais je pense que ça enverrait, sans compte tenu de
l'objet et l'objectif du projet de loi qui est d'intégrer les gens, je pense
que ça lancerait un message qui est très positif à la population et toutes les
personnes qui se trouvent sur le territoire du Québec et qui voudraient
collaborer.
Quand on parle d'une consultation
générale, là, je n'ai pas, en tête, une consultation qui va durer des semaines
et des semaines. Ce n'est pas pour retarder indûment, mais ça...
18 h (version non révisée)
M. Morin : ...puis même si le
gouvernement, dans un premier temps, arrive avec une ébauche, parce qu'il faut
quand même partir de quelque part, ça permettrait au gouvernement de valider si
ce qu'il entend mettre en place suite à l'adoption de la loi résonne dans la
population québécoise. Je trouve qu'au fond c'est un... c'est un avantage que
le gouvernement aurait. Et ça n'aura pour effet de retarder l'adoption de la
politique pendant des mois, là, Mme la Présidente. On a... On a eu déjà
quelques groupes qui sont venus, ça a pris quelques jours. Puis ce n'est pas
comme s'ils nous avaient dit : Ah oui, avec le projet de loi, tout est
parfait. Et plusieurs nous ont dit qu'ils souhaitaient véritablement qu'il y
ait une consultation plus large, plus vaste pour l'élaboration de la politique.
Ce n'est pas moi qui l'invente, c'est des groupes, des experts qui sont venus
nous en parler.
Donc, moi, aujourd'hui, je me fais leur
voix et je me dis, bien, écoutez, écoutons-les. Voilà. Ce n'est pas compliqué.
Puis allons de l'avant. Puis je pense que ça va réunir tout le monde. Voilà.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement? M.
le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Bien, écoutez, tantôt, on a fait quand même la nomenclature puis
le détail de tous ceux et celles qui vont être visés et pour lesquels l'amendement...
en fait, la politique va s'appliquer. On a quand même vu de manière extensive
que ça s'appliquerait à toutes les villes, ça s'appliquerait à beaucoup d'institutions.
Et là, ces gens-là souhaitent notamment... puis c'est ce qu'ils sont venus dire
dans les consultations, le collègue en parlait, souhaitent être consultés dans
l'élaboration de ladite politique. Là, on leur dit non, bon, ou on dit que ce
sera implicite. M. le ministre, tu sais, au moins, est-ce que vous êtes ouvert
à, si ce n'est pas la tenue de consultations générales, à faire un appel de
mémoires que vous allez consulter? J'imagine que c'est possible, ça, en disant :
Nous sommes à l'élaboration de la politique, ceux et seules... ceux et celles
qui veulent fournir un commentaire peuvent l'envoyer directement au ministère.
J'imagine que c'est quelque chose qui serait possible, là, au moins, qu'ils
soient... Puis vous allez le lire, j'en suis convaincu. C'est-tu quelque chose
qui est... qui est possible? Des fois, il y a une prépublication de règlement,
on envoie les commentaires, on sait que le gouvernement en tient compte. Il y a
un règlement qui sort à la fin. Donc, je me dis, si on fait ça pour un
règlement en prépublication, on pourrait le faire pour la politique. Vous
pourriez sortir un... comme vous le faites pour la planification de l'immigration.
Vous sortez des scénarios, puis vous sortez votre vision, puis là, tout le
monde commente. Puis, à la fin, vous sortez le document final.
Si ce n'est pas la tenue, donc, de
consultations générales, on peut-tu avoir une ouverture de votre part sur un mécanisme
où les villes puis les organismes pourraient vous envoyer des commentaires
qui... évidemment, vous allez lire avec grande ouverture?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, comme j'ai
déjà dit, je ne suis pas partisan de cette solution-là. Ce sont des organismes
de l'Administration, hein? Des organismes de l'État. C'est très facile pour l'État
de communiquer avec ses partenaires internes, dans ce cas-ci, là, ceux qui sont
réellement touchés. Puis je répète que, pour ce qui est de d'autres parties
prenantes qui pourraient avoir un intérêt, bien, ils pourront communiquer avec
leurs ministres, comme les ministres communiquent toujours avec leurs
partenaires.
M. Cliche-Rivard : ...quand même,
Mme la Présidente, la plus-value de la démarche. Je donne l'exemple du
Protecteur du citoyen. Il n'avait pas été, disons, je ne dirais pas réfléchi,
là, mais considéré à sa juste particularité dans la première ébauche. Et c'est
les consultations qui permettent aujourd'hui de déposer des amendements qui
améliorent le projet de loi. Parce qu'évidemment que le ministre puis ses
équipes sont tout à fait compétents et qualifiés, mais ils ne peuvent pas voir
100 % de l'ensemble de tout ce que peut toucher leur loi. Puis là, bien,
on voit véritablement que des groupes, notamment la CDPDJ aussi, viennent
vraiment suggérer des améliorations substantielles. Donc, moi, M. le ministre,
c'est vraiment dans une perspective constructive et positive que je pense que
les groupes peuvent bonifier votre politique. Les groupes communautaires, par
exemple, qui pourraient être appelés à commenter, eux, ils ne sont pas des
organismes de l'État, là, et ils pourraient être appelés à commenter. Les
villes, bon, vous êtes en communication, mais en même temps, pas en
communication avec... à tous les jours avec Rimouski ou Sherbrooke ou
Trois-Pistoles, là. Donc, j'entends ce que vous dites, mais...
M. Cliche-Rivard : ... tu
sais, de dire : le ministre recevra dans les prochains jours ou d'ici le
1er juillet toute communication relative à l'élaboration de la politique,
ça me semble quand même quelque chose d'intéressant, là, qui pourrait répondre
à des inquiétudes puis à des considérations importantes. L'étude détaillée puis
les consultations aujourd'hui, M. le ministre, nous démontrent que, quand même,
il y a des bonifications à la consultation particulières. Je pense que vous,
vous êtes convaincu de ça, vous aussi, là, par le nombre de consultations
particulières qu'on fait, les groupes viennent bonifier, là, les projets de loi
dans une grande majorité. Donc, je pense qu'ils pourraient aussi venir bonifier
votre politique.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, j'apprécie
les arguments du collègue, mais il y a une nuance, là, les projets de loi,
c'est une chose, les politiques gouvernementales, il n'est pas d'usage, là, de
déposer des politiques, de faire des consultations de cette manière-là. Je ne
pense pas que c'est à propos pour la politique dont on parle aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le député d'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Donc, écoutez, moi, je vous écoute avec attention, M. le ministre,
puis vous nous avez dit à plusieurs reprises que ce projet de loi là était
particulièrement important, c'est même un fondement. Vous avez fait référence,
à un moment donné, à un projet de loi qui pourrait devenir une partie d'éventuellement
les assises de la société québécoise.
Dans le mémoire au Conseil des ministres,
il est écrit sous le titre Autres options, et je cite : «Le gouvernement
pourrait proposer une politique gouvernementale sur le vivre ensemble sans
assise législative. Cette option a été écartée puisque la question du modèle
québécois d'intégration nationale mérite l'attention de l'Assemblée nationale».
Donc, j'imagine que si vous avez écrit ça, c'est parce que vous avez déterminé
dans votre démarche qu'au fond c'était tellement important pour vous, pour la
société québécoise, que ça méritait l'attention de l'Assemblée. Vous dites
après ça : «De plus, une telle politique gouvernementale ne serait pas
contraignante, elle se trouverait subordonnée aux lois et ne contiendrait pas
les éléments nécessaires pour affirmer son caractère fondamental. Finalement,
comme la question de l'intégration nationale a une vaste portée horizontale, il
y a lieu de lui donner une assise législative». Donc, vous mentionnez
«l'intégration nationale à une vaste portée horizontale», et, basé là-dessus,
quand on fait un lien avec les groupes qui sont venus et qui ont demandé une
consultation plus large, vous avez la Fédération québécoise des municipalités,
l'Union des municipalités du Québec, la CSN, le regroupement des événements
majeurs internationaux qu'on a écouté attentivement, puis qui nous ont dit
comment c'était important pour eux, il y a évidemment le Québec Community
Groups Network, la Ligue des droits et libertés et l'Association des
commissions scolaires anglophones que j'ai déjà citée, ainsi que le Syndicat
des fonctionnaires provinciaux du Québec. Donc, c'est un, deux, trois, quatre,
cinq, six, sept, huit, neuf organismes qui vous demandent des consultations
plus larges, puis vous-même, parce que j'imagine que ça vient de vous, de...
Oui, c'est ça, le mémoire au Conseil des ministres, il a été dirigé par vous.
Vous soulignez au Conseil des ministres que ça a une vaste portée horizontale.
Donc, moi, je vous invite, justement, à la mettre pleinement en pratique, cette
vaste portée horizontale, et donc d'avoir une consultation qui sera plus large
qu'uniquement, uniquement, de l'élaborer avec les ministres concernés. De toute
façon, dans votre mémoire au cabinet, il y a aussi une longue énumération de
ministres qui devraient être consultés. Alors, je me dis : Bien, tant qu'à
y être, pourquoi ne pas consulter la société civile puis élaborer quelque chose
auquel les gens vont se reconnaître? Mais c'est la main que je vous tends, M.
le ministre.
• (18 h 10) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Roberge : Bien, merci. Je
remercie mon collègue de me tendre la main comme ça, mais je ne veux pas
prendre l'option du tant qu'à y être.
Effectivement, dans le mémoire au Conseil
des ministres, on évaluait les différentes options. On aurait pu faire
simplement une politique, mais il aurait manqué les assises législatives. Je
pense, c'est beaucoup, beaucoup plus fort d'arriver avec une loi, parce que
dans la loi, justement, on a eu une grande consultation. Je considère que la
consultation a été faite, puis on établit des fondements qui durent ensuite.
Mais, ceci dit, ce n'est pas parce qu'on a décidé de faire une loi qu'il faut
ensuite...
M. Roberge : ...faire une
consultation en commission parlementaire pour faire des politiques. Ce n'est
vraiment pas l'usage de procéder de cette manière-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc là,
disons, à partir de la sanction, là, probable, à un moment donné, de la loi,
ceux qui veulent, M. le ministre, vous faire des commentaires, suggestions,
propositions sur la future politique vont vous écrire. Ils peuvent vous écrire.
Puis, bien, peut-être où est-ce qu'on les dirige? Et puis je devine, dans la
mesure du possible, que ce sera considéré et évalué par votre ministère.
M. Roberge : Bien, chaque
partenaire a son ministre, son ministère, vis-à-vis. Les municipalités, bien,
je les invite à communiquer avec le ministère, le MAMH et puis... ou
directement avec ma collègue, là, qui parle directement, très, très souvent,
aux municipalités. Et chacun... Ainsi de suite, là. Chaque partenaire a son
ministre, son ministère, puis ces gens-là vont tenir compte de l'écho qu'ils
reçoivent quand viendra le temps de l'élaboration de politique puis quand
viendra le temps de la discussion en conseil des ministres.
M. Cliche-Rivard : Mais, ils
pourraient aussi vous écrire. Je veux dire, dans la consultation particulière,
ici, il y a des municipalités qui sont venues, elles n'ont pas fait leur
communication face à leur ministre responsable pour ensuite que ce ministre
responsable là vienne vous faire part de leurs recommandations, mais elles vous
l'ont fait directement. Donc, je... mettons que, dans un mois, je m'entretiens
avec la ville de Montréal, je peux leur dire : La loi est adoptée, vous
pouvez maintenant contacter le ministre de la Langue française pour lui envoyer
vos commentaires sur la politique. C'est leur droit de le faire. Puis je devine
que, quand il y a un partenaire considérable comme ça, vous allez l'évaluer.
M. Roberge : Si les gens
communiquent avec nous, on va probablement référer les communications aux
ministères concernés. Parce que, je vous donne l'exemple de ma collègue, là,
aux Affaires municipales, elle a besoin d'avoir une vue d'ensemble sur ce que
pensent les différentes municipalités, les plus petites, les plus grandes, en
région et urbaines, etc. Donc, s'il faut qu'il y ait certaines municipalités
qui vont... qui vont directement vers moi, d'autres qui vont vers la ministre
des Affaires municipales, quand je vais la consulter, elle n'aurait pas tout le
portrait, parce que certains de ses partenaires seraient allés vers moi,
d'autres seraient allés vers elle. Le mieux, c'est de les consulter, après ça,
chacun des ministres et des ministères, comme étant les experts de leur
domaine, parlant en vertu de ça, ayant l'écho et vraiment le... l'écho du
terrain et de ce que disent les gens.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Donc... Parce que, tu sais, les gens reviennent vers nous, là, tu sais. Ce qui
se passe dans une consultation, ils disent, bon, comment ça a été, l'étude
détaillée. Évidemment, les gens n'ont pas le... ils ont des fonctions, là, ils
ont des jobs. Ils nous montrent ce qui se passe. Là, on dit : Bon, moi, je
peux leur revenir après. Puis c'est ce qu'on va faire, là, comme opposition,
puis c'est ce que vous allez faire avec vos collègues ministres. On leur
dit : Bien, écoutez, il n'y a pas eu de différences ou d'amendements sur
l'élaboration de la politique, mais le ministre invite ceux et celles qui
veulent formuler des commentaires sur l'éventuelle politique à le faire avec
leur ministre responsable.
M. Roberge : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Ça, ce
serait conforme à votre intention?
M. Roberge : Bien oui. Parce
que, regardez, quand on lit l'article, «le ministre élabore en collaboration
avec les ministres concernés.» J'ai cette obligation de travailler en
collaboration avec les ministres concernés, donc je... La loi ne prévoit pas
que le ministre responsable de la loi écrive la politique tout seul puis après
la fasse approuver, là. Il doit l'écrire en... et l'élaborer en collaboration
avec les ministres concernés puis, après ça, soumettre à l'approbation de tous
les autres. Mais donc, à ce moment-là, la meilleure chose, c'est que chacun
communique avec son ministère, son ministre. C'est la meilleure façon de
travailler. Puis c'est en concordance avec l'article qu'on est en train de
travailler.
M. Cliche-Rivard : Tout à
l'heure, vous avez dit, pour la planif de l'immigration : On est sur la
toute fin de certaines vérifications. Vous allez nous déposer les cahiers sous
peu. Là, vous avez dit, pour la politique, par contre, il y a... il n'y a rien
de commencé. Dans un horizon idéal, là, une telle planification puis une
telle... en fait, une telle politique, est-ce que c'est réaliste de penser
qu'on l'a d'ici la fin de l'année ou on parle plus de l'année prochaine?
M. Roberge : Je ne veux pas
me mettre un horizon de temps, ici, alors qu'on n'a même pas...
M. Roberge : ...fini l'étude
article par article. Là, je ne m'embarquais pas à dire ce printemps, cet
automne, en 2025, en 2026. On va... Je vais faire mienne la devise carpe diem.
Concentrons-nous. Saisir le jour un article à la fois.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Mais ça ne sera pas... Vous ne l'avez pas comme... Vous dites que vous ne
l'avez pas commencé, l'élaboration. Ça fait que ça ne sera pas d'ici la fin de
la session, notamment.
M. Roberge : Écoutez, je
ne m'aventurerai pas sur un calendrier aujourd'hui.
M. Cliche-Rivard :
Parfait. Comme ça, dans le contexte où la première question qu'on va avoir
quand on va revenir dans les groupes, puis que les municipalités vont nous
dire : O.K. Je dépose ça quand? Tu sais, c'est... c'est la première
question qu'ils vont nous demander. C'est quoi, le deadline? C'est quand est-ce
que... Là, je ne peux pas leur faire part de ce commentaire-là. Là, le ministre
est ouvert, mais on ne sait pas quand.
M. Roberge : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député. M. le député d'Acadie.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, écoutez. Moi, je vous écoute attentivement, M. le ministre,
puis vous avez donné un excellent exemple quand vous avez dit, notamment, que
votre collègue qui s'occupe des affaires municipales devrait être consulté.
Mais c'est curieux parce que je constate que, dans le mémoire qui a été
présenté au Conseil des ministres, vous avez consulté plein de monde, mais pas
ce ministère-là, justement. Vous avez consulté Justice, Immigration
Francisation Intégration. Donc, vous vous êtes consulté. Le ministère de
l'Éducation, le ministère de la Culture, des Communications, Finances,
Relations internationales, Famille, Enseignement supérieur, Premières Nations,
Secrétariat du Québec aux relations canadiennes, mais pas les Affaires
municipales. Votre politique va s'appliquer, si je comprends bien, parce que
vous avez une référence à l'annexe I de la Charte de la langue française.
Est-ce que vous vous engagez au moins à consulter tous les organismes qui sont
là avant de finaliser votre politique? Parce qu'eux vont devoir vivre avec
votre politique. Et puis en plus, dans la mémoire au Conseil des ministres, la
partie qui est publique, vous notez que, en tout cas pour les villes et en
particulier pour la ville de Montréal, comme elle accueille la majorité des
personnes immigrantes, l'incidence de cette proportion-là sera particulièrement
importante. Avez-vous l'intention de consulter la ville de Montréal quand vous
allez élaborer votre politique?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre.
M. Roberge : Je vais
répéter l'information répétée à maintes reprises. Ça sera à chacun des
partenaires, à chacun des acteurs de la société civile qui veut faire part de
ses préoccupations de communiquer avec le ministère concerné. Donc, dans ce
cas-ci, la ville de Montréal, si elle veut communiquer ses souhaits
relativement à la politique, bien, elle communiquera avec le ministère des
Affaires municipales.
M. Morin : Sauf que
quels sont les mécanismes que vous allez mettre en place pour savoir ou pour
informer les villes que vous êtes en train de travailler sur votre politique?
Ils ne vont pas le deviner, là.
M. Roberge : Ce sera
chacun à des ministres et des ministères de communiquer avec les partenaires au
besoin. C'est leur appréciation.
M. Morin : O.K. Donc,
vous ne vous engagez pas à ce qu'il y ait un mécanisme d'information qui soit
envoyé dans la population en disant : Écoutez. On travaille là-dessus, là.
Si vous ne voulez pas avoir une consultation générale, au moins les inviter à
soumettre des documents qui pourraient vous aider. En fait, c'est pour vous
aider, vous, ce n'est pas moi, dans l'élaboration de votre politique.
• (18 h 20) •
M. Roberge : Il n'y aura
pas d'appel à mémoire en vue de la rédaction de la politique. Je pense qu'il y
a des partenaires intéressés, des acteurs de la société civile intéressés, qui
suivent le dossier de près. Il y a des gens, même, qui nous écoutent en ce
moment ou en rediffusion puis qui vont lire attentivement la version finale de
la loi qui sera adoptée. Puis, quand on aura la loi, bien, écoutez, on a des
principes, on a un modèle, on a les fondements. Dans les fondements, il y a
beaucoup, là, ce qui s'en vient. Je pense que les gens vont bien voir ce qu'il
y aura dans la politique. La politique, ça va être de mettre en œuvre, de faire
vivre le nouveau modèle, les fondements. Je ne pense pas qu'il y aura de
grandes surprises là. Mais maintenant je vous le dis, il n'y aura pas d'appel à
mémoire officiel, là. Il n'y a pas de consultation, comme mon collègue le
souhaite. Par contre, je peux vous dire, pour être à mon, je pense, à huitième
ministère, là, on communique avec les partenaires. On connaît nos partenaires,
les gens, proactivement...
M. Roberge : ...quand ils
voient venir quelque chose, viennent vers nous. Je ne suis pas inquiet que les
gens qui ont vraiment des choses à dire, qui ont des préoccupations, vont se
faire entendre. Mais, de toute façon, plusieurs se sont déjà fait entendre,
mais ça arrivera.
M. Morin : Puis pourquoi vous
ne voulez pas faire d'appel à dossiers ou à mémoires? Ça ne serait pas si
compliqué que ça, là, puis il me semble que ça lancerait un message positif à
la population.
M. Roberge : Il appartient à
chaque... à chaque ministre de procéder de la façon qu'il l'entend, il
appartient à chaque ministère de procéder de la manière qui l'entend, en
fonction de leurs partenaires. On a ici un article qui dit que c'est le
ministre qui élabore, en collaboration avec les ministres concernés. Les
ministres des ministères concernés connaissent bien leurs situations. Puis
d'ailleurs on parle d'une politique qui s'applique aux organes de
l'administration, pas une politique qui va s'appliquer, je ne sais pas,
directement à des individus, c'est des politiques qui s'appliquent à l'administration
de l'État.
M. Morin : J'en conviens,
mais, dans l'administration de l'État, vous avez quand même tous les organismes
municipaux, qui ne sont pas directement, là, greffés sur... permettez-moi d'y
référer ainsi, de l'appareil gouvernemental, donc ces ministères. Puis là, dans
les consultations qu'on a eues, quand on regarde les municipalités, l'UMQ, la
FQM, etc., sont toutes venues nous dire qu'ils souhaitaient une consultation
plus large. Donc, est-ce qu'au moins vous pouvez vous engager à ce que le
ministère qui s'occupe des affaires municipales et des villes seront consultés?
Parce que c'est ce qu'ils vous demandent, puis votre politique va s'appliquer à
eux directement, puis vous prenez la peine, dans votre mémoire au Conseil des
ministres, de dire : Notamment pour la ville de Montréal, ça va avoir
une... ça va avoir une incidence particulièrement importante.
M. Roberge : Je n'ai aucun
doute que les deux fédérations municipales, là, l'UMQ puis la FQM, nous
écoutent en ce moment, qu'ils vont faire leur travail, qu'ils vont consulter
leurs membres et qu'ils vont avoir l'oreille de leur ministre. C'est toujours
comme ça que ça fonctionne.
M. Morin : Et pour le Québec
Community Groups Network, est-ce que vous vous engagez à les consulter?
M. Roberge : Ils vont
communiquer avec leur ministre, qui est le ministre responsable de la
Communauté anglophone... Je ne veux pas... Je veux le dire correctement, là.
Bref, je ne peux pas le nommer, c'est mon collègue Eric Girard, mais, bref, le
nom du ministre, là, je veux le dire comme il faut là...
M. Morin : Le ministre... Le
ministre des Finances.
M. Roberge : Ils vont
communiquer avec le ministre des Finances. Oui, mais c'est... Ils vont... pas
parce qu'il est ministre des Finances mais parce qu'il est ministre responsable
du secrétariat des relations avec la communauté anglophone. Je pense que
c'est...
Une voix : ...
M. Roberge : D'expression
anglaise. Je m'excuse de l'avoir mal nommé, là. Ne prenez pas ombrage,
personne. Mais ils vont pouvoir communiquer avec leur ministre.
M. Morin : D'accord. Je vous
remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme
la Présidente. Je trouvais ça intéressant puis je voulais interpeler notre
collègue de Châteauguay, bien oui, parce que... parce qu'on fait... Bien,
malheureusement, le dossier de la famille n'est plus mien, mais je l'avais,
puis ils font quelque chose de très intéressant. Il y a un plan d'action
concerté pour prévenir et contrer l'intimidation et la cyberintimidation, donc,
qui donne une planification puis qui donne quelque chose de bien, quand même. Et,
dans ça, ma compréhension, c'est qu'il y a des... il y a des consultations, il
y a des mémoires, il y a un appel à mémoires, c'est évalué. Donc, je vous sens
ouverte, là, je sens qu'il y a une ouverture parce que c'est ce que vous faites
dans le cadre du plan de l'intimidation. C'est ce que... Vous êtes... Je pense,
c'est votre responsabilité, si je ne m'abuse, là. Donc là, on a une
planification de cinq ans, un bel appel à projets, vous allez faire une belle
politique nationale. Je pense que ce qui est bon là devrait être bon pour ce
qui nous occupe aujourd'hui.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais juste vous ramener sur l'amendement. Je sais que
c'est en lien avec... mais l'amendement, c'est ce qui est déposé là, là.
M. Cliche-Rivard : Bien, vous
avez raison, Mme la Présidente. Nous, on demande, puis je suis d'accord avec le
collègue de l'Acadie, pour une consultation générale. Je fais le parallèle avec
ce qui se fait au sein du ministère de la Famille. La collègue est adjointe
parlementaire, là, je ne veux pas...
M. Cliche-Rivard : …tromper
dans les titres, mais je pense que c'est ça. Donc là, dans le cadre de la
politique puis du plan d'action concerté pour l'intimidation, là, il y a un
mécanisme de consultation. Donc, le lien, il me semble assez direct.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, Mme la députée de Châteauguay.
Mme Gendron : Oui, merci de
m'interpeler et de faire appel à mes fonctions. En effet, oui, il y a des
appels de mémoires, qui ont été déposés. Par contre, je rappelle que, dans le
cadre de la loi actuelle, ce n'était pas un lien avec ça, c'était en lien à un
plan d'action concertée contre l'intimidation et la cyberintimidation. Donc,
malheureusement, je ne pense pas que ça s'applique dans ce… dans ce cadre de
cette loi-là. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
M. Cliche-Rivard : J'entends
que ce n'est pas la même loi, là. Je sais bien que l'intimidation puis
l'intégration, ce n'est pas la même chose. On est tous d'accord. Je fais le
parallèle quand même entre les deux logiques. Le ministre disait : Là, tu
sais, j'entends les consultations particulières à un projet de loi, c'est
différent. Là, on a quand même une politique nationale qui est contre
l'intimidation, là, on va avoir une politique nationale d'intégration. Donc, le
lien était là. Si c'est bon pour l'intimidation, puis l'appel à mémoires vient
bonifier le programme puis le projet, je pense qu'on pourrait faire la même
chose. Et donc je me demandais pourquoi c'est bon de consulter pour
l'intimidation, mais ce n'est pas bon de consulter pour la politique nationale
d'intégration. C'était ça, ma question.
Mme Gendron : J'aimerais juste
rappeler qu'en fait ce n'est pas pour un projet de loi les… l'appel de mémoires
qui a été fait, c'était pour un plan d'action. Donc, dans le cadre de la loi
actuelle, je considère que ça ne peut pas s'appliquer.
M. Cliche-Rivard : Bien là,
je ne vous parle pas du projet de loi non plus, là, je vous parle de la future
politique après, je suis d'accord avec vous sur cet élément-là, là, moi, je
vous parle vraiment de la politique nationale. Je pense que le parallèle est bon,
parce qu'on est en dehors de la loi, on va faire une politique qui va… qui va
être bonne pour 10 ans. Je pense, M. le ministre, c'est ça que vous avez
l'intention de faire. Vous, vous faites un plan pour cinq ans, si je ne
m'abuse. Donc, celle-là va être doublement de temps. Il me semble que le
parallèle est assez intéressant, là, pas des projets de loi, mais deux
politiques, une… Vous, vous avez un plan d'action, c'est encore mieux qu'une
politique, hein, c'est comme incisif, coup de poing, là, où vous avez des
points directs. Là, on consulte, puis là on a une planif, pas une
planification, un plan… là, vous le… Là, on ne consulte pas. Vous ne trouvez
pas ça que c'est un peu contradictoire?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : M. le ministre.
M. Roberge : D'abord, merci à
ma collègue pour son travail, pour… ce qu'elle a fait, pour lutter contre
l'intimidation. Je peux vous dire que, comme enseignant, moi, je trouve ça
assez formidable ce qu'elle a fait avec tous ses collègues aussi, puis mon
collègue qui accorde une grande importance. Effectivement, le… ça arrive que le
gouvernement fasse des consultations sur toutes sortes de choses, notamment sur
le plan d'action. Je trouve ça intéressant. Je salue l'initiative du ministre,
mais, je veux dire, ce n'est pas copié-collé pour tout. Là, de manière très,
très rapprochée, on fait la loi et le plan d'action. La consultation est sur
les mêmes thèmes. La consultation nous a permis de bonifier la loi, d'établir
clairement les fondements. La politique, ça va beaucoup être la mise en œuvre
de ce nouveau modèle et de ses fondements. Je ne crois pas pertinent de
reconsulter à brève échéance…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Sur…
M. Roberge : …alors qu'on va
faire sanction de la loi, dépôt de politique. Voilà, mais je vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Sur ces bons échanges, et, compte tenu de l'heure, je vais
ajourner les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30)