(Onze
heures seize minutes)
Le Président (M. Leduc) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Protection des consommateurs des
crédits budgétaires du portefeuille Justice
pour l'exercice financier 2025‑2026. Une enveloppe de 1 h 30 min a été
allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Lecours (Les Plaines)
est remplacée par Mme Poulet (Laporte) et M. Bérubé
(Matane-Matapédia), par M. Paradis (Jean-Talon).
Protection des consommateurs
Le Président (M. Leduc) : Merci. Nous allons
procéder à une discussion d'ordre général, incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui
est alloué, soit vers 12 h 45.
Discussion générale
Je
suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. Mme la députée de La Pinière,
la parole est à vous.
Mme Caron : Merci, M. le Président. Alors, bonjour, tout le
monde. Bonjour, M. le ministre, et les collègues, et les équipes qui
nous aident à faire nos travaux. Alors, je vais aller tout de suite dans des...
dans les questions.
Alors,
dans les récents mois, années, M. le ministre, vous avez introduit de nouvelles
dispositions en ce qui a trait au commerce itinérant, notamment dans le
projet de loi n° 72, et ça, c'est en lien avec des appareils de chauffage
ou de climatisation, les services de
décontamination puis services d'isolation. Et on voit... j'imagine que vous
avez vu comme moi des articles de journaux qui montrent d'autres types
de commerce itinérant.
Par exemple, un cas
de livraison de viande à domicile, où les gens se font offrir, par un
commerçant itinérant, d'acheter... se font
proposer d'acheter, pour l'année, la quantité de viande dont ils ont besoin. On
leur dit que ça ne leur coûtera pas plus cher qu'à l'épicerie, mais ils vont avoir
une viande de meilleure qualité. Alors, plusieurs personnes se sont fait prendre à commander ce genre de... à
passer ce genre de commande, pour se rendre compte plus tard qu'il y avait des
frais de manutention qui étaient presque aussi élevés que les frais de
nourriture qu'ils achetaient. Par exemple, il avait pour
3 601 $ de viande, mais 2 016 $ de frais d'administration.
Une boîte de poulet à 121 $ coûtait, en réalité, 188 $, à cause des
frais de manutention, et tout ça. Alors, c'est un type, donc, de commerce qui
est problématique pour les consommateurs. Et ma question, c'était de savoir si
vous prévoyez d'avoir d'autres restrictions pour éviter ce type de mauvaises
pratiques.
Un autre exemple
qu'on a vu aussi dans l'actualité, c'est les aspirateurs qui sont vendus dans
un système un petit peu particulier où les
gens doivent faire... se font... d'abord, se font vendre un aspirateur dont le
prix est surévalué, là, 6 652 $. En fait, on leur dit que, si
vous faites 14 présentations et que, dans les 14 présentations, un
petit peu style tupperware, là... dans les
14 présentations, s'il y a deux ventes qui se font, vous allez avoir
l'aspirateur gratuitement. Puis finalement, ils ne l'ont pas
gratuitement, ils sont... un peu à leur insu, ils sont engagés à payer
4 530 $, taxes incluses, mais on
met le... on met ce montant-là... on dit qu'il y a 36 paiements de
184 $ qui, en fin de compte, quand on fait le total, c'est plus de 6 000 $. Et les gens
n'arrivent pas à se défaire de ces types de contrats, parce qu'il y a un tiers
prêteur aussi, et puis ils n'ont
jamais de... ils n'ont jamais signé de contrat avec le tiers prêteur pour
l'achat de ces fameux aspirateurs.
Alors, je voulais
savoir essentiellement, M. le ministre, si vous avez l'intention de prendre d'autres
mesures pour réglementer, baliser ces types
de commerce, là, en plus de ce que vous avez déjà couvert dans le projet de loi
n° 72.
• (11 h 20) •
Le Président (M.
Leduc) : Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors, merci, M. le
Président. Je prends le temps de vous saluer, de saluer l'ensemble des députés
de la banquette gouvernementale, saluer les collègues de l'opposition, la
députée de La Pinière, le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
de saluer également les gens de l'Office
de la protection du consommateur qui
nous accompagnent : Me
Marsolais, président de l'office; Me Amabili-Rivet, vice-président de l'office,
ainsi que toute l'équipe de l'office qui est présent avec nous.
Alors, M. le
Président, la députée de La Pinière le souligne à juste titre, on a fait des
avancées majeures, dans le cadre du projet de loi n° 72, sur l'interdiction de certains types de
produits qui ne sont plus permis de vendre en vente itinérante. Le régime encadrant la vente
itinérante, au Québec, il est prévu dans la Loi sur la protection du consommateur, et notamment, ça prend un permis de l'office pour effectuer de
la vente itinérante.
Donc,
ce qu'on est venus faire, dans le cadre du projet de loi n° 72, c'est
interdire certains types de biens, en termes de vente, chauffage,
climatisation, décontamination, isolation, financement ou location à long
terme, qui étaient un fléau, parce que... Exemple, le cas de la fameuse
thermopompe où est-ce qu'ils vendaient beaucoup trop cher la thermopompe, puis
c'était vraiment de la vente à pression, particulièrement chez les personnes
aînées, pour les forcer à souscrire à un contrat puis dire : Bien,
écoutez, on est dans le coin, là, on fait les travaux, c'est moins cher, là, tout de suite, puis ils mettaient vraiment
beaucoup de pression. Puis c'étaient... en fait, les produits visés dans
le cadre du projet de loi n° 72, c'étaient des produits, fréquemment, où il y avait une plainte... où
il y avait des plaintes à l'Office de la protection du consommateur. Donc,
c'est pour ça qu'on a choisi ceux-là.
Cela étant, pour
l'exemple que, M. le Président, la députée de La Pinière nous souligne,
relativement à la vente de viande, il y a
des cas aussi pour la vente de produits de la mer également, poissons,
crevettes, crustacés, tout ça. Il y a des vendeurs itinérants, tout ça,
ils peuvent faire de la vente itinérante, s'ils sont titulaires du permis, ils
peuvent vendre ce type de produits là, mais ils doivent respecter les
prescriptions prévues à la Loi sur la protection du consommateur ainsi que ce
qui est prévu par règlement. Donc, il ne peut pas y avoir de présentation
fausse ou trompeuse. L'ensemble des frais associés, supposons, à la manutention
ou à la livraison doit être clairement indiqué dans le contrat, sinon, le contrat, il est vicié et il est susceptible
d'annulation aussi. Donc, la loi prévoit déjà ces mesures-là.
Alors,
ce que l'on dit aux gens, c'est d'être extrêmement vigilants lorsqu'il y a de
la vente à domicile, vendeur itinérant. C'est un phénomène qui existe toujours.
Il y a eu le cas, supposons, peut-être l'avez-vous vu, M. le Président et la députée de La Pinière aussi... on a eu un
cas de vendeur de balayeuses, au niveau de la vente itinérante, à hauteur
de... je pense que c'était 5 000 $ la balayeuse. Le permis de cette
entreprise-là a été suspendu.
Alors, l'office agit,
mais effectivement c'était un fléau qu'on est venu corriger avec le projet de
loi n° 72. Et on ne peut pas vendre...
en fait, c'est interdit au commerçant, par quelque moyen que ce soit, d'exiger
un prix supérieur au prix annoncé. Donc, au moment où vous faites le
contrat, où vous faites vos représentations, ça doit être très clair, quel est
le montant pour lequel le contrat de service ou de fourniture du bien, il est
indiqué.
Le Président (M.
Leduc) : Merci.
Mme Caron :
Absolument. On s'entend que les frais cachés, ce n'est pas légal, que les
prix doivent être indiqués correctement, que le commerçant doit avoir un
permis, et tout ça. Il n'en demeure pas moins qu'il y a beaucoup de cas qui sont... beaucoup de plaintes, là. 153 plaintes,
au sujet de l'aspirateur, donc, dont vous avez parlé, dont j'ai parlé tout à
l'heure, là, du distributeur, alors, décidément, il y a beaucoup de personnes
qui se font avoir encore avec ça.
Alors, vous avez
mentionné à juste titre qu'il faut faire preuve de vigilance, mais est-ce que
l'office ou est-ce que d'autres balises...
Est-ce que vous avez l'intention d'aller plus loin pour les protéger ou vous
considérez qu'ils sont déjà assez protégés comme ça puis qu'ils n'ont
qu'à être vigilants, finalement?
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, les pratiques abusives comme celles que vous avez décrites
ne sont pas acceptables. Puis on reçoit des
plaintes, à l'office, puis l'office agit par la suite, donc il y a
intervention. Exemple, dans le cas des balayeuses, une belle
démonstration, il y a eu suspension du permis de l'entreprise.
Il y a
852 titulaires de permis de vente itinérante, au Québec, et l'Office de la
protection du consommateur effectue une veille relativement à l'émission de ces
permis. Puis lorsqu'elle reçoit une plainte, l'office, bien, elle agit en plusieurs volets. Premier volet, puis ça, c'est
dans l'ensemble des domaines où l'office reçoit des plaintes, bien, il y a vérification
de la plainte puis il y a aussi sensibilisation, dans un premier temps, du
commerçant, avant de passer vers les
sanctions pénales, pour que le comportement change. Exemple, supposons, on va
peut-être en parler tout à l'heure, en matière de prix, supposons que
les prix ne sont affichés de la bonne façon dans un établissement, bien, dans
un premier temps, on va venir corriger, demander de corriger la situation,
parce qu'ultimement on veut que ça bénéficie aux consommateurs puis...
Le Président (M.
Leduc) : ...Mme la députée.
Mme Caron : Merci, M. le Président. Alors, bon, je vais
prendre un autre cas, par exemple, les cas d'arnaque de piscine pour la
construction des piscines.
L'été dernier, il y
en a eu plusieurs, notamment Piscines Élégance, qui avaient mis...
l'installateur avait mis sur pied un système pour arnaquer et pour surfacturer
des clients. Il déclare faillite, alors là, ça vient compliquer les réclamations des consommateurs, puis ensuite il
repart sous un autre nom et continue de faire la même chose. Un autre du même genre, Projets Nova-Lagon, qui a vendu des
piscines plages pendant sept ans. Il a fait faillite, l'automne dernier,
des centaines de clients qui se retrouvent sans garantie avec leur piscine
défectueuse, puis, quelques mois plus tard, bien, les actionnaires relancent le
concept sous un nouveau nom.
Alors, est-ce que
vous comptez faire des choses pour éviter que ce genre de cas se répètent cet
été?
M.
Jolin-Barrette : Dans le fond, pour les... j'allais dire «les
pisciniers», là, mais les...
Mme Caron : Les
pisciniers.
M. Jolin-Barrette : ...les
pisciniers, dans le fond, c'est les règles générales qui s'appliquent
relativement à la responsabilité contractuelle. Donc, c'est comme n'importe
quel commerçant, où est-ce que l'on contracte avec eux. Donc, si une entreprise fait faillite, bien là, à
ce moment-là, c'est la collection qui est prévue. Si vous aviez une créance
pour le commerçant en question, supposons
qu'il n'a pas établi son obligation, supposons, de vous livrer la piscine ou
au niveau de la garantie, bien, c'est fixé
par cela. Alors, l'entreprise, un coup qu'elle est dissoute, à ce moment-là, le
lien de droit s'éteint.
Mme Caron : Alors, je comprends,
mais pourquoi avoir légiféré, dans le projet de loi n° 72, sur les appareils de
chauffage ou de climatisation, sur les services de décontamination, services
d'isolation, mais pas, par exemple, sur les installations de piscine ou sur les
électroménagers, par exemple, dont on parlait tout à l'heure?
M. Jolin-Barrette : ...on parlait de
la vente itinérante. Dans ce cas-là, ce n'est pas de la vente itinérante, là, pour les piscines. Donc, c'est ça, la nuance, dans
le fond, l'installation d'équipements de chauffage, tout ça. Là, vous allez en magasin, vous achetez votre piscine, il y a une
obligation contractuelle qui est mise en place, mais les obligations de la
Loi sur la protection du consommateur s'appliquent sur, supposons, le prix qui
est affiché, le prix tout inclus, les différentes modalités.
Ça fait que, dans le fond, ce à quoi on s'est
attaqués, c'est la vente itinérante, sur les appareils qui sont vendus en vente
itinérante, les plus problématiques. Exemple, on arrive avec des photos :
Ah! je suis allé dans votre entretoit, là,
puis, vous voyez, c'est tout pourri, puis vite, vite, vite, il faut
décontaminer tout ça, alors que ce n'est pas vrai, les photos ne
viennent même pas de là.
Mme Caron : Merci...Ah! O.K.
Je pensais que le temps était écoulé. Désolée.
Le Président (M. Leduc) : Non. Il
reste 1 min 55 s.
Mme
Caron : Merci. Mais l'exemple de viande ou
d'électroménagers, comme l'aspirateur, c'était de la vente itinérante,
par contre.
• (11 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Oui, mais ils
sont titulaires d'un permis. Donc, on n'a pas interdit... Dans le fond, on est allés avec les cas les plus problématiques, en
termes de volumétrie de plaintes, pour le type d'appareil, mais on n'est pas venus
interdire complètement la vente itinérante. Si le législateur voulait le faire,
on pourrait, théoriquement, le faire, mais ça, c'est une discussion plus large
qu'on pourrait avoir. Moi, je suis ouvert à vos suggestions à ce niveau-là, si vous le croyez approprié. Mais, notamment sur la
question du crédit, tu sais, de la vente itinérante de crédit, ça avait des engagements
financiers importants, là, pour les gens. Donc, on est allés sur les plus
importants.
Le Président (M. Leduc) : Merci
beaucoup.
Mme Caron : Merci. Alors, ma
question suivante porte sur les médicaments pour les animaux domestiques, par
exemple, qui sont vendus par le vétérinaire ou vendus en pharmacie. Peu de gens
savent qu'ils peuvent avoir simplement
l'ordonnance du vétérinaire puis aller acheter le médicament en pharmacie, pour
leur animal. Et là où le bât blesse, c'est qu'il y a une différence de
prix assez importante entre les médicaments.
Et puis je me demandais : Est-ce que c'est quelque
chose qui est sur votre écran radar, pour éviter, là que les vétérinaires
aillent chercher une grosse marge sur les... en fait, une grosse marge sur la
vente de médicaments? Parce qu'il y a un écart d'environ, selon l'échantillon...
Le
Président (M. Leduc) : ...nous avions pour ce premier bloc. Il pourra se
poursuivre dans le prochain bloc, mais,
pour l'instant, je suis prêt à reconnaître une première intervention de la
deuxième opposition pour un premier bloc échange. M. le député de
Saint-Henri—Saint-Anne,
la parole est à vous.
M. Cliche-Rivard : Merci,
M. le Président. Bonjour aux collègues, bonjour au ministre, bonjour aux
équipes.
Première question pour vous, M. le ministre, sur
les pourboires, on en a parlé, dans les dernières semaines, abondamment, mais
vous avez vu, quand même, un article, la semaine passée, dans lequel on apprend
qu'il est loin d'être certain que certains
commerçants vont être en mesure de mettre en oeuvre les nouvelles règles pour
le pourboire avant le 7 mai. Ce n'est pas qu'ils ne veulent pas, là, c'est
que, là, il y a des problèmes avec la petite machine. C'est ce qu'on lit
dans l'article. Vous, vous mettez l'application le 7 mai.
Écoutez, c'est une mesure qu'on appuie avec
vous. J'aimerais ça, par contre, savoir qu'est-ce qui se passe au-delà du
7 mai, si un commerce n'a pas été capable de l'appliquer, là. Est-ce qu'il
fait l'objet d'amendes? Est-ce qu'il y a une période de grâce? Est-ce que...
Bref, est-ce que l'application va être automatique, sévère, ou si on donne une
zone tampon?
M. Jolin-Barrette : Alors, non,
il n'y a pas de zone tampon. Vous savez, on a adopté la loi, je pense, le 7 novembre, et on avait laissé un délai de
six mois parce qu'on avait eu, vous vous souviendrez, lors des consultations,
des gens qui disaient, de l'industrie : Il faut laisser le temps de
s'adapter, reprogrammer les machines, et tout ça. Alors, on a été bons joueurs, malgré le fait que ça a déjà eu un effet.
Pour avoir été à quelques reprises dans des établissements de
restauration depuis le mois de novembre dernier, j'ai même pu constater
personnellement que, déjà, la pratique de
certains restaurateurs a changé, de ne plus charger le 15 % sur le prix
après taxes, mais de... en fait, pas de charger, d'offrir la possibilité de laisser
15 %, 18 %, 20 % avant taxes plutôt qu'après taxes. Alors, il y
a déjà des restaurateurs qui se sont conformés.
Alors, à la
date de l'entrée en vigueur, il y aura avis, suite aux plaintes et,
éventuellement, si ça ne se conforme pas, poursuite de nature pénale.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup. Merci. Puis les poursuites... très précisément, la poursuite est de
combien?
M. Jolin-Barrette : Le montant
de la poursuite... On pourra m'indiquer quel est le montant de la poursuite.
M. Cliche-Rivard : Parfait, je
l'apprendrai dans quelques secondes. Je vais vous parler des produits puis de
l'affichage, M. le ministre, «Produit québécois», «Produit canadien». Il y a de
plus en plus de Québécois, dans le contexte
de la guerre tarifaire avec les États-Unis, qui souhaitent acheter local, mais
c'est de moins en moins facile ou moins en moins clair toujours de
savoir... là, il y a un logo «Canada», il y a un logo «Québec», la provenance
des produits... simplement que de connaître la provenance d'un produit et de
savoir ça vient d'où, c'est de plus en plus compliqué.
Puis là il y a du «Canada-washing», là. On voyait les articles, il y a des choses
qui se font prétendre comme canadiennes, qui, finalement, ne le sont
pas.
J'aimerais ça savoir si vous avez des plans, là,
vous, comme ministre, pour protéger les consommateurs québécois face aux fausses représentations d'affichage, face à ce que
sont vraiment des produits québécois ou des produits canadiens. Parce
que, là, nous, on demande aux gens d'acheter local, ils pensent qu'ils achètent
local, mais ce n'est pas tout le temps
local. Ça fait qu'il faudrait qu'on soit capables de les aider en ce sens.
Qu'est-ce que vous avez sur votre table à dessin?
M. Jolin-Barrette : En fait, c'est
déjà prévu que ce n'est pas possible de faire de la fausse représentation, là.
C'est 222f de la Loi sur la protection du consommateur : «Un commerçant ne
peut faussement, par quelque moyen que ce
soit, prétendre qu'un bien ou un service est d'une origine géographique
déterminée.» Donc, l'Office de la
protection du consommateur a déjà publié et fait des communications,
communiqués de presse, pour informer les gens de ne pas hésiter à faire une plainte à l'Office de la protection du
consommateur par rapport aux différents, je vous dirais, labels : Aliments du Québec, Produit au Québec, Fabriqué au
Canada, Produit du Canada, Aliments du Canada, tout ça. C'est important
que ce soit affiché clairement et qu'il n'y ait pas de doute sur l'information
qui est véhiculée.
Le Président (M. Leduc) : En
conclusion.
M. Jolin-Barrette : Alors,
c'est le ministère de l'Économie, visiblement, qui gère le label «Aliments du
Québec». Cela étant, bon, il y a des normes qui sont prévues pour «Fabriqué au
Canada», «Produit au Canada», mais la représentation trompeuse est interdite.
Il y a des dispositions pénales qui peuvent s'appliquer.
Le Président (M. Leduc) : Merci
beaucoup.
M. Cliche-Rivard : ...évidemment,
mais là on voit que la réalité est un petit peu différente, là. Vous l'aviez
travaillé vous aussi, là, dans le dernier projet de loi, sur l'affichage. On
avait travaillé aussi à simplifier les choses pour
le consommateur, à ce qu'il puisse vraiment savoir quand c'est un rabais, quand
ce n'est pas un rabais. Bref, on a quand même travaillé sur ces
éléments-là. Là, tu sais, le consommateur... d'aller tester ou de vérifier la
provenance de certains produits, certaines
composantes du produit, certains éléments du produit, moi, je vois là,
clairement, quelque chose d'utile, où l'office peut nous aider, où les
Québécois, Québécoises pourraient véritablement savoir.
Ça fait que je le sais, là, vous avez la
disposition pénale, mais là vous avez été pas mal plus loin que des
dispositions pénales puis vous avez été proactif dans plusieurs autres
dossiers. Je me demande s'il n'y a pas là quelque chose qui pourrait vous
intéresser puis si on ne pouvait pas travailler tous ensemble à ce que les
Québécois, Québécoises qui demandent à acheter local puissent véritablement le
savoir, avec un drapeau, avec un logo, avec une vérification qui soit pas mal plus simple que d'aller décortiquer la
liste des sous-produits, ingrédients, etc., là, que, finalement, les gens
en épicerie ou ailleurs, un petit peu partout, ne sont pas toujours à même de
le savoir. Ça fait qu'avez-vous...
Ma question est simple. Avez-vous une ouverture
à regarder ça? Êtes-vous ouvert, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Bien, nous, on
est beaucoup sur l'affichage. On travaille en collaboration avec les
partenaires. Puis, vous savez, notamment depuis les tarifs, il y a une forte
demande des consommateurs pour des produits qui sont locaux, ce qui est une
bonne chose, et fabriqués ou produits au Québec, fabriqués ou produits au
Canada. Alors, on travaille en collaboration avec le ministère de
l'Agriculture, mais je retiens votre suggestion. «Aliments du Québec», c'est clair, on ne se trompe pas quand il y a
l'affichage, mais je réitère que, si les gens ont des doutes, ils peuvent
appeler à l'office, puis ils vont analyser est-ce que ce sont des
représentations trompeuses ou non.
D'ailleurs, juste sur la question des prix,
quand on... lorsqu'on est venus faire le projet de loi, bien, on est venus
clarifier grandement cet aspect-là d'affichage des prix, justement, pour de la
clarté. Alors, la majorité, je vous dirais,
des épiciers, au niveau de la provenance, c'est assez clair pour ce faire, mais
il y a toujours place à amélioration. Sur votre question de quelles sont
les sanctions rattachées aux terminaux de paiement qui ne respectent pas... l'infraction, l'amende minimale est de
2 500 $ dans le cadre d'une personne physique puis 5 000 $
dans les autres cas.
Le
Président (M. Leduc) : Merci.
M.
Cliche-Rivard : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais ça vous
parler aussi de réservations non honorées.
Vous en avez parlé récemment, les «no-show», là, mais on va utiliser les bons
mots en français, réservations qui ne sont pas honorées en restaurant.
Vous avez fait un projet de règlement qui a été prépublié et là vous allez voir
à émettre tout ça en juillet. Vous avez eu aussi beaucoup de communications, de
réflexions de gens qui ont dit... Bon, vous
avez fixé à 10 $, il y en a qui ont parlé plus ou suggéré davantage
20 $. Est-ce que votre réflexion évolue ou si vous vous êtes fixé
sur le 10 $, puis c'est ça qu'on va voir comme application?
M.
Jolin-Barrette : Bien, écoutez, le processus réglementaire qui est
prévu, c'est une prépublication à la Gazette officielle, de 45 jours.
Donc, je l'ai annoncé en collaboration avec le ministre délégué à l'Économie.
Donc, la prépublication doit se terminer, je pense, au mois de...
M.
Cliche-Rivard : Juillet.
M.
Jolin-Barrette : Le 3 mai.
M.
Cliche-Rivard : Ah! mai?
M.
Jolin-Barrette : Oui, le 3 mai, et là on va prendre... On va prendre
acte des commentaires. On va les analyser,
les commentaires qu'on a reçus, puis on va faire connaître notre décision par
la suite au niveau de l'édiction du
règlement, mais chose certaine, moi, je trouve que le montant, c'est un montant
qui était dissuasif. Alors, j'ai entendu les commentaires de part et
d'autre, puis on va faire l'analyse de tout ça, mais je pense que c'est
important d'envoyer un message d'honorer sa réservation.
Le Président (M.
Leduc) : Merci beaucoup.
M.
Cliche-Rivard : Ça fait plusieurs années qu'on en parle, M. le
ministre, puis vous avez légiféré. Puis là je
vous ai vu arriver tantôt avec vos multiples chargeurs, là, vous étiez en train
de brancher votre iPhone, vous étiez en train de brancher vos affaires.
Quand est-ce qu'on va avoir des nouvelles sur le fameux chargeur universel?
Quand est-ce qu'on va avoir l'application du règlement, suivant vos
modifications législatives du p.l. n° 29?
• (11 h 40) •
M.
Jolin-Barrette : Alors, le chargeur universel, c'est dans le cadre du
projet de loi...
M.
Cliche-Rivard : 29.
M.
Jolin-Barrette : ...29. Alors, c'est notre souhait d'aller de l'avant.
Alors, l'office analyse de quelle façon elle
va mettre ça en vigueur pour avoir un chargeur unique. On est dans un modèle
d'affaires nord-américain. Alors, on s'est
donné le pouvoir. Là, c'est l'opérationnalité, mais moi, je souhaite que ce
soit le plus rapidement possible pour faire en sorte, justement...
Le Président (M.
Leduc) : En conclusion.
M. Jolin-Barrette :
...qu'on puisse avoir une prise unique pour brancher un chargeur unique,
parce que ça, honnêtement, c'est du gaspillage de ressources.
M.
Cliche-Rivard : Bien, autrement dit, vous voulez le faire. On est tous
d'accord pour le faire, mais là, avec
l'industrie, ce n'est pas si simple que ça, si je comprends bien, et donc de
rationaliser puis d'aller faire... de s'entendre sur un modèle unique de chargeur unique avec l'ensemble des partenaires,
ça, c'est un petit peu plus compliqué que notre intention législative.
Je comprends-tu bien ou...
M.
Jolin-Barrette : Bien, ce n'est pas simple. En Europe, ils ont réussi.
Ça fait qu'on regarde comment ils ont fait
en Europe aussi. Puis, vous savez, les relations canadiennes aussi nous aident
à faire ça, à avoir des contacts avec les autres entités fédérées aussi parce
que... Puis là on est au... en discussion aussi pour le marché canadien, pour limiter
notre dépendance aux États-Unis, ouvrir des nouveaux marchés aussi. Ça fait
qu'on a... on est dans un moment où la simplification des choses est à l'ordre
du jour. Alors, je pense qu'on est dans la bonne direction.
M. Cliche-Rivard : On voit ça... On veut
voir ça ou le souhait... Votre souhait, comme ministre, là, c'est de voir
ça d'ici la fin de votre mandat, j'imagine?
M.
Jolin-Barrette : Le plus rapidement possible.
M.
Cliche-Rivard : Donc, oui, d'ici la fin de votre mandat, c'est votre
souhait?
M. Jolin-Barrette : Le plus
rapidement possible.
M.
Cliche-Rivard : Excellent. Je ne sais pas sous quel chapeau vous
le prendre, là, je devais vous le poser hier, là, je vais vous le poser aujourd'hui, changement d'heure, parce que,
comme consommateurs, ça nous intéresse de savoir à quelle heure ça va fermer, finalement. C'est quoi, les prochaines
étapes sur ce dossier-là? Vous avez eu la consultation publique. Les
Québécois vous ont répondu massivement. On s'en va où avec ça?
M. Jolin-Barrette : Oui, les
Québécois ont répondu massivement, puis ce n'est pas... c'était plus de 200 000 Québécois, je pense, qui ont
répondu, tout près de 200 000 Québécois qui ont répondu. Bon, il y en
a peut-être certains qui ont voté
deux fois, comme M. Dufort, mais, cela étant dit, l'intégrité du processus...
On a eu une diversité d'opinions à ce niveau-là.
Ce que les Québécois nous ont dit, c'est :
On veut arrêter le changement d'heure. Alors, on part avec ça. On va consulter aussi les acteurs de la société
civile pour avoir leur point de vue. Puis, vous savez, c'est beaucoup réclamé par
beaucoup de citoyens, puis pas juste au Québec aussi. Alors, on souhaite
toujours aller de l'avant avec la fin du changement d'heure.
M. Cliche-Rivard : Est-ce que c'est
une question un peu comme les chargeurs universels, qu'on peut bien avoir
l'intention législative, mais que, tout seuls au monde, ça va être un petit peu
compliqué, puis ça vous prend l'ensemble des partenaires des autres provinces
et ailleurs ou c'est une question différente?
M.
Jolin-Barrette : Non, ça ne prend pas l'ensemble des partenaires
pour réaliser ça. On est dans un environnement qui est tout de même
concurrentiel. Vous savez, on souhaite augmenter nos échanges commerciaux,
notamment avec l'Ontario. Alors, je pense
que ce serait une bonne chose qu'on soit à la même heure, le bloc
Québec-Ontario, mais, vous savez, déjà, au Nouveau-Brunswick, vous
franchissez le pont, puis c'est une heure plus tard.
Alors, rien n'est impossible, mais il faut juste
bien y réfléchir parce que, lorsqu'on fait un changement de cette nature-là,
bien, ça a des impacts aussi. Bien, clairement, les gens sont affectés par le
changement d'heure, puis ils nous disent : Bien, arrêtez de faire le
changement d'heure.
M. Cliche-Rivard : C'est-tu ça,
votre prochain projet de loi, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Si c'est le
prochain? Bien, il y en a plusieurs.
M. Cliche-Rivard : C'est-à-dire...
On profite de votre présence, là.
M.
Jolin-Barrette : Bien là, je ne vous dévoilerai pas tout ça, là, mais
on va avoir une belle année ensemble encore.
M. Cliche-Rivard : Bien, hier, vous
m'avez parlé de justice... la Table Justice qui va faire un projet de loi. Là vous me parlez de, quand même, le changement
d'heure. Est-ce que vous avez quelque chose aussi en protection du consommateur,
avec l'office, d'ici la fin de votre mandat?
M.
Jolin-Barrette : Bien, vous savez, l'ensemble des parlementaires
ici aiment ça travailler, puis on travaille fort, puis on va continuer à
travailler. Puis, vous aussi, vous travaillez fort, ça fait qu'on fait avancer
les affaires.
M.
Cliche-Rivard : Mais, en protection du consommateur, on a quelque
chose aussi. Ce n'est pas votre dernier, là, celui qu'on a travaillé
récemment avec l'affichage, là, vous avez d'autres choses qui s'en viennent.
M. Jolin-Barrette : On a toujours
plein d'idées pour améliorer la protection des consommateurs. Donc, bien entendu, on ne peut pas tout faire en une seule
année. Donc, on va demander aux Québécois de nous donner un autre mandat
pour améliorer la protection des consommateurs.
M. Cliche-Rivard : Là-dessus, ça va
être plus laborieux.
Le Président (M. Leduc) : Merci
beaucoup. Il reste 1 min 25 s.
M. Cliche-Rivard : Oui. Alors, la
collègue en a parlé tout à l'heure, l'entreprise Rainbow a fait l'objet de
plusieurs reportages. J'avais souligné tantôt, effectivement, les articles sont
clairs, que vous avez fini par suspendre le
permis. Je me demande quand même... parce que les articles étaient assez
effarants, là, puis, avec le nombre de plaintes, on parle de plus d'une
centaine de plaintes, essentiellement... Puis là je vais vous questionner, puis
vous allez voir qui répond, mais comment ça se fait qu'on doit se rendre à une
centaine de plaintes puis qu'on doit se rendre à des reportages pour que,
finalement, le permis soit suspendu? Il me semble que vous avez beaucoup de
pouvoir, puis on devrait arriver un petit
peu plus en amont... Je pense à d'autres entreprises qui font l'objet de
reportages actuellement, où il y a
deux, trois, quatre plaintes. Pourquoi ça prend 100 plaintes et autant de
délais avant qu'on puisse suspendre un permis?
M. Jolin-Barrette : Bien, l'office est
proactif. La démonstration de ça, c'est que le permis a été suspendu. Donc, il y a également une gravité, une gradation
des sanctions dans les démarches de l'office, parce que, règle générale... Bon,
dans ce cas-là, c'est une entreprise qui est récalcitrante, puis c'est pour ça
que le permis a été suspendu, mais, à l'Office de la protection du consommateur, ce
qu'on tente de faire, c'est de changer les comportements. Ça fait que, dès le départ,
ce n'est pas uniquement juste la sanction pénale qu'on vise. Il y a une
entreprise qui commet une infraction, sanction pénale. On tente de changer le
comportement pour...
Le Président (M. Leduc) : 10
secondes.
M.
Jolin-Barrette : ...assurer la conformité et, par la suite, s'il
n'y a pas de conformité, on s'en va vers l'infraction pénale, suspension
des... du permis administratif.
Le
Président (M. Leduc) : Merci beaucoup. Je suis maintenant prêt à
reconnaître, pour une deuxième intervention, l'opposition officielle.
Mme la députée de La Pinière, la parole est à vous.
Mme Caron : Merci, M. le Président.
Alors, je vais revenir où j'étais avant le... à la fin du premier bloc, au sujet des vétérinaires qui ont l'obligation de
donner l'ordonnance quand le client la demande pour acheter le médicament
en pharmacie, mais il y a certains vétérinaires qui sont réticents à le faire,
puis ils vont même jusqu'à discréditer les pharmaciens, et c'est contraire au Code
des professions du Québec.
Alors, est-ce que le ministre a l'intention... ou
est-ce qu'il est en réflexion sur ce type de comportement pour, finalement, que
l'obligation de remettre l'ordonnance aux clients qui le demandent soit
respectée?
M. Jolin-Barrette : Oui, bien, M. le
Président, je répondrais sur la question en deux volets. La question de la
députée de La Pinière est bonne.
Le premier
élément, c'est sur les actes qui sont commis par les professionnels
vétérinaires. Eux, ils sont couverts par
la Loi sur les médecins vétérinaires, puis c'est de la juridiction de l'Office
des professions, exemple, comportement dérogatoire à l'exercice de la
profession et les règles associées prévues dans la loi particulière.
Pour ce qui est, supposons, de l'affichage des
prix, supposons, les aliments pour animaux sont assujettis à ce qu'on a fait
dans le projet de loi n° 72, notamment pour
l'affichage des prix, donc, sur les tablettes, parce qu'il s'agit d'aliments.
Donc, ça, c'est sous la responsabilité de l'office, puis les règles d'affichage
en magasin vont trouver application. Bien,
c'est sûr, pour le comportement des vétérinaires, associé à l'exercice de leur
profession, ça, c'est l'Office des professions et l'ordre des
vétérinaires qui est responsable de l'application, avec le syndic, avec les
démarches disciplinaires qui y sont associées.
Mme Caron : Et est-ce que c'est la
même chose, c'est-à-dire, c'est l'Office des professions aussi... pour ce qui est des écarts de prix, des grands écarts de
prix, entre ce que le pharmacien demande et ce que le vétérinaire demande
pour le même médicament, ça, est-ce que
c'est l'Office des professions ou ça entre plutôt avec l'Office de la
protection du consommateur?
M.
Jolin-Barrette : Bien, ce qu'il faut, c'est que ce soit le prix
tout inclus, donc, en termes d'affichage, d'après ce qui est régi. Par contre, le prix à laquelle le
produit, il est vendu, si, sur tablette, l'ensemble de l'information est
disponible, ça, c'est conforme à la
loi. S'il y en a un qui le vend 10 $, l'autre, il le vend 15 $, ils
peuvent le faire comme ça, mais il ne faut pas qu'il y ait de
représentation trompeuse. Il faut que le prix soit tout inclus également.
Donc, l'office de la protection au consommateur
ne préjuge pas sur quel est le quantum du prix. On entoure tout ce qui est
affichage, clarté, pas de fausse représentation. Si, supposons, il y avait un
caractère de lucre ou autre, il faudrait voir, à ce moment-là, ce que dit la
Loi sur les médecins vétérinaires, qui relève de l'ordre.
Mme Caron : ...les médicaments ne
sont pas comme les aliments pour les animaux, nécessairement, avec un prix
affiché, là. C'est une ordonnance, donc...
M. Jolin-Barrette : Pour le produit
comme tel, il doit être affiché, le prix exact qui va être payé. Bien, à ce moment-là, ils peuvent le vendre le prix qu'ils le
souhaitent. Dans le fond, c'est la libre concurrence dans leurs établissements
pour le...
• (11 h 50) •
Mme Caron : D'accord, merci.
Maintenant, je vais vous amener sur un autre sujet, la vente de billets en
ligne. Vous vous rappellerez sûrement, en 2023, après... quand il y a eu le
spectacle en hommage à Karl Tremblay, où il
y avait eu une surenchère sur l'achat des billets en ligne, à ce moment-là,
votre adjointe de parlementaire s'était vu confier le mandat de brosser un meilleur portrait de la situation et...
pour mieux encadrer, donc, ce phénomène de revente de billets.
Où est-ce que... Où en est cette réflexion-là?
Parce que c'est encore problématique, là. Il y a deux volets, en fait, le volet
de revente et des... du coût qui... du billet qui est mirobolant
comparativement au coût du billet initial et il
y a le volet de la fluctuation en continu du coût du billet selon la demande
sur les sites mêmes. Alors, est-ce que vous pourriez nous dire où vous
en êtes?
M. Jolin-Barrette : Oui, juste un
complément de réponse sur votre précédente question. Aussi, on comprend que les pratiques, pour les vétérinaires, dans
certains cas, ils chargent également des frais de prescription associés aux
médicaments, parce que, si les gens n'achètent
pas chez le vétérinaire, bien, ça, c'est l'ordre qui est responsable de ça.
Pour votre question sur
les billets de spectacle, effectivement, la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré
a eu ce mandat. Elle a fait des rencontres
avec plusieurs intervenants du domaine universitaire, du milieu artistique, des
sites de revente, des producteurs de spectacle, les salles de spectacle,
des organismes de protection, des promoteurs d'événements,
des artistes également. C'est un dossier qui nous préoccupe grandement, au
gouvernement, parce que les Québécoises
et les Québécois doivent pouvoir avoir accès à une offre culturelle, notamment,
à un prix qui est accessible puis ils
doivent pouvoir faire vivre la culture québécoise aussi. Donc, on est en
réflexion sur la façon dont on va intervenir dans ce dossier-là, mais il
y a un manque de transparence, notamment, de la part des sites de revente.
Mme
Caron : Donc, il y a des consultations. La réflexion se
poursuit, mais on n'est pas encore... Il n'y a pas encore d'intention
claire de légiférer ou de réglementer sur cet aspect-là. C'est ce que je
comprends.
M. Jolin-Barrette : Puis, tu sais,
juste sur la question de revente de billets, tout ça, l'office a déjà agi
aussi. Il y a eu des poursuites qui ont été
connues publiquement, là, puis le dossier suit son cours devant les tribunaux.
Alors, pour nous, pour les billets de spectacle, je suis encore à
l'étape de l'analyse sur la façon de venir mieux outiller les consommateurs
québécois par rapport à l'achat de billets sur les plateformes. Je pense que
c'est important d'amener davantage de transparence, davantage de clarté dans
comment est-ce que ça fonctionne. Bon, on a eu seulement 18 plaintes, en 2024‑2025,
sur la revente de billets. Cela étant, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de
plainte que ce n'est pas un dossier qui n'est pas prioritaire non plus
pour l'office, parce qu'il y a des milliers de billets qui sont vendus par
année, puis quiconque a été sur les différentes plateformes a constaté que,
parfois, c'est un peu bizarre, comment ça se passe.
Mme
Caron : Merci. Bien, effectivement vous êtes à l'analyse,
mais est-ce qu'il y a des avenues déjà qui sont envisagées ou vous ne
vous n'êtes pas encore rendus assez loin dans l'analyse pour nous en dire plus?
M. Jolin-Barrette : Il
y a différents phénomènes, notamment celui sur le fait que, parfois, les
consommateurs pensent acheter directement du producteur, alors que ce
n'est pas le cas. Puis, vous savez, il y a de nombreux artistes qui se sont
prononcés là-dessus aussi puis qui disent... Supposons, leur billet de
spectacle était à 45 $, il y a certains humoristes qui l'ont dénoncé
aussi, 45 $, puis ils disent aux gens dans la salle : Combien vous
avez payé pour venir me voir ce soir? Puis il
y en a, c'est 200 $, 225 $, 250 $, tout ça, alors que l'argent
ne revient pas dans les poches des artistes ou du producteur, mais aussi
du personnel de la scène, aussi, qui travaille à la mise en place. Alors...
Mme Caron : ...d'où ma question.
M. Jolin-Barrette : Donc, comme je
vous dis, on est en train d'analyser tout ça. Et, comme le demandait le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, bien, ça fait partie de nos réflexions parce qu'il y aurait peut-être
lieu d'avoir une intervention législative à ce niveau-là.
Mme
Caron : Parce que ça fait déjà deux ans que le mandat
avait été confié et que les analyses sont en cours. Alors, est-ce que
vous pensez que ça pourrait arriver avant la fin de votre mandat?
M.
Jolin-Barrette : Bien, c'est mon souhait, mais, comme je le disais
tout à l'heure, c'est sûr qu'un autre mandat pour compléter les
différentes réformes en matière de protection du consommateur... Très
certainement qu'on va... C'est un travail
qui est à long terme. Alors, on a beaucoup agi en matière de protection du
consommateur avec le projet de loi n° 29, le projet n° 72
également. Alors, c'est prioritaire.
Mme Caron : Parfait. Maintenant, sur
un autre sujet, sur l'intelligence artificielle, alors on sait qu'il y a de plus en plus de fraudes qui sont commises à l'aide
de l'intelligence artificielle, puis les personnes les plus vulnérables
sont souvent les personnes qui sont les plus à risque, là. On pense, par
exemple, aux personnes aînées, mais les autres personnes n'y échappent pas non plus, surtout qu'avec l'intelligence
artificielle, parfois, c'est très difficile de détecter qu'il s'agit
d'une fraude.
Il y avait eu
des articles récemment dans La Presse... avec les visioconférences, où tout le monde
semblait être des vraies personnes et puis, finalement, ce n'était pas
le cas. Et, selon un ex-enquêteur de la Sûreté du Québec qui est spécialisé dans les crimes financiers, c'est
un type de fraude qui pourrait être beaucoup plus courant à l'avenir à cause de
l'intelligence artificielle ou grâce à l'intelligence artificielle. Alors,
comme société, c'est nouveau et ça avance très
vite. Donc, on n'est pas vraiment prêts à faire face à ça. Quelles sont vos
intentions à ce niveau-là, à propos, donc, de toutes ces fraudes qui sont
créées via l'intelligence artificielle?
M. Jolin-Barrette : Alors, M. le
Président, vous savez, le phénomène des fraudes se transforme. Tu sais,
auparavant, c'était, supposons, des fraudes en personne ou des fraudes
téléphoniques. Bon, ça existe encore, mais la venue
de l'Internet, la venue du numérique nous a amenés vers un autre type de
fraude, puis les fraudeurs se spécialisent.
Alors,
l'Office de la protection du consommateur a été proactif pour sensibiliser les
consommateurs québécois à faire
attention lorsqu'ils font des achats en ligne, puis parfois, ça peut paraître
être simple, mais, des fois, les sites sont quand même bien faits. Donc,
pour éviter de perdre de l'argent puis se retrouver dans une situation
désagréable, on invite les consommateurs québécois... Puis il y a un site Web
qui a été mis en place par l'office, une page Web qui a été mise en place par l'office, notamment, sur des
conseils sur comment s'assurer que les plateformes sur lesquelles les Québécois
font leurs achats sont sécuritaires.
Donc, dans un premier temps, est-ce que le
commerçant indique ses coordonnées? Est-ce que l'entreprise est située au Québec, au Canada? Puis là on a des
liens sur... se renseigner sur le commerçant. Avez-vous une information
complète et vraie sur l'article convoité? Quelles sont les conditions de la
vente? Le commerçant exige-t-il autre chose
qu'un paiement par carte de crédit? Donc, c'est des éléments de base pour faire
un achat éclairé. Donc, on donne de
l'information aux citoyens, et notamment, l'intelligence artificielle, comme
vous le dites, ça amène vers différents types de fraudes.
Le Président (M. Leduc) : Merci
beaucoup.
Mme
Caron : Bien, je comprends qu'il y a... et l'office peut
faire une... de la prévention, de la sensibilisation sur son site Internet comme l'Association des
banquiers canadiens fait de... aussi de la sensibilisation sur son site
Internet, mais est-ce que M. et Mme
Tout-le-monde vont consulter ça? Peut-être, après s'être fait avoir, ils vont
avoir le réflexe d'y aller, mais il est trop tard.
Qu'est-ce qu'on fait, comme gouvernement, comme
société, pour se préparer à prévenir les fraudes utilisées par intelligence
artificielle, par clonage de la voix, par exemple? L'exemple que je vous
donnais tout à l'heure, là, ce n'était pas
dans... de l'achat, c'était vraiment un conseil d'administration presque au
complet qui était cloné, et l'employé de l'entreprise était certain que
c'étaient les membres du conseil qui lui demandaient de faire des transactions
bancaires... et qu'il faisait.
Alors, c'est vraiment gros. Il y a le crime
organisé qui va chercher les bons programmeurs puis les bonnes personnes pour
pouvoir oeuvrer, entre guillemets, dans ce domaine-là. Alors, quel... Qu'est-ce
qu'on fait pour tenter de prévenir puis
d'être un peu en avant de la parade, entre guillemets, pour protéger les
consommateurs québécois et même plus que les consommateurs particuliers,
là, parce que ça affecte tout le monde et les entreprises aussi?
• (12 heures) •
M.
Jolin-Barrette : Alors, un premier élément que c'est toujours
important de dire, lorsque les consommateurs ont un doute sur un site
Web, ou l'achat en ligne, ou quoi que ce soit, ils peuvent faire une plainte à l'Office de la protection du consommateur, puis
l'office peut faire enquête, peut faire des vérifications à ce niveau-là.
À votre question, quoi d'autre est-il fait par
l'Office de la protection du consommateur pour s'assurer, je vous dirais, de la
vigilance, bien, l'office a mis sur pied un comité de veille et de surveillance
en intervention pour, justement, assurer une veille où les spécialistes de
l'office se réunissent pour constater, un, le type de plainte, pour également
faire de la vigie sur le type d'article ou de potentielle fraude, puis ça
relève, dans le fond, du président de l'office, justement, pour rester alerte
sur les différents éléments.
Bien entendu, là, lorsqu'on parle de fraude en
ligne, bien, on est dans un environnement qui est numérique, qui est mondial.
Donc, on n'a pas de levier sur des sites qui sont en Thaïlande, supposons. Cela
étant, il faut diffuser l'information, il faut communiquer les bonnes pratiques
comme le fait l'office, notamment sur son site Web.
Le Président (M. Leduc) : Il reste
10 secondes.
Mme
Caron : Bien, je voudrais juste mentionner que, dans le
rapport annuel, le taux d'augmentation du nombre de visiteurs sur le
site Web de l'office est à moins 7 %. Alors, je ne pense pas que ça va
être ça qui va nous aider à...
Le Président (M. Leduc) : Merci
beaucoup. Merci beaucoup. Je suis maintenant prêt à reconnaître, pour sa
première intervention, le député de Jean-Talon. La parole est à vous.
M. Paradis : Merci, M. le Président.
Salutations à ma collègue de La Pinière, à mes collègues des banquettes gouvernementales, aux gens de l'office, et
l'équipe du ministre, et au ministre lui-même, bien sûr. C'est notre deuxième
échange aujourd'hui sur un autre sujet.
M. le
ministre, l'année dernière, je vous ai parlé, à cette étude de crédits, d'un
sujet qui, à l'époque, était plutôt naissant,
je pense, dans l'esprit de votre gouvernement, celui des écrans et de leurs
impacts chez les jeunes. La commission sur les écrans, qui a fait un
travail formidable et transpartisan, n'avait pas encore été lancée, mais
c'était à l'époque où le premier ministre tentait de ridiculiser cette
préoccupation-là en Chambre. Mais finalement, on a vu la lumière au bout du tunnel. Oui, oui, il y avait eu des
échanges en Chambre où le premier ministre avait ridiculisé cette idée qu'on
pourrait s'attarder à la question des écrans
qui... dont on sait, aujourd'hui, à la suite de la commission, avec des études
dans tous les domaines sociologiques, physiques, etc., a des impacts majeurs
sur les jeunes.
L'année passée, je vous avais amené sur ce
sujet-là en disant : Oui, mais qu'en est-il de l'aspect protection des
consommateurs? Parce que la commission arrive avec un certain nombre de
propositions, dont certaines ont déjà été
révélées, puis il y en a d'autres qui s'en viennent, et je pense qu'on parle
beaucoup du milieu scolaire, etc., mais je vous avais amené sur le sujet, donc, de la protection des consommateurs.
Et ma question va être la même un peu cette année. Je voudrais voir si
vous travaillez sur cette question-là, parce que les addictions créées par,
notamment, les appareils et surtout les applications, maintenant, les effets
sont connus.
Et c'est une question aussi de protection des
consommateurs et des jeunes consommateurs. J'ai cherché dans les cahiers de crédits. J'ai vu que l'OPC n'a pas
émis d'avis sur le sujet de la publicité destinée aux enfants, parce
que c'est notamment une question de
publicité, hein, on attire les jeunes avec toutes sortes de jeux puis de
mécanismes, là, on l'a vu dans la commission, mais
qu'il procède à plusieurs vérifications, je le cite, entre guillemets,
«plusieurs vérifications dans ce secteur d'activité nécessitant des efforts
importants». Est-ce que les écrans puis les applications, notamment, qui se
destinent aux jeunes font partie des travaux de l'OPC?
M. Jolin-Barrette : Alors, l'Office de la protection du consommateur a été consulté par la commission nationale sur
les écrans chez les jeunes, notamment pour aborder la question de la publicité,
parce que... Bon, la publicité qui est à la télévision, elle est normée, mais
après ça, quand on se retrouve sur la publicité sur Internet, c'est beaucoup
moins encadré, dans le fond. Alors, l'Office de la protection du consommateur
veille à ce niveau-là. Donc, c'est interdit, depuis 1978, à quiconque de faire
de la publicité commerciale destinée aux personnes de moins de 13 ans. Et, dans le cadre de la commission, la commission
a déposé un rapport préliminaire, et je pense que... bien, ça s'en va dans la bonne direction. Puis c'est bien d'avoir
des discussions comme ça, où toutes les formations politiques s'entendent sur certains éléments, justement, pour assurer que
l'univers numérique des jeunes, bien, soit approprié puis mesure les
impacts.
Alors,
écoutez, on est heureux d'avoir créé cette commission d'enquête là...
commission parlementaire, pardon. Je me mélangeais avec...
M. Paradis : L'autre
sujet de ce matin.
M.
Jolin-Barrette : ...l'autre sujet de ce matin.
M. Paradis : Oui,
puis je ne sais pas si vous êtes toujours aussi heureux sur cet autre sujet-là,
mais revenons à... oui, la commission parlementaire, je pense qu'elle a
vraiment montré ce qu'on peut faire de mieux comme parlementaires lorsqu'il
s'agit notamment de nos enfants. Mais c'est pour ça que je vous pose la
question dans cet esprit aussi. En fait, la
question... la réponse que j'aimerais avoir, c'est qu'actuellement c'est un
sujet d'intérêt prioritaire, qu'il y a des ressources, qu'il y a des
gens qui sont dédiés à ça, qu'il y a des ressources qui sont dédiées à ça parce
que... Moi, je me souviens, quand j'étais
plus jeune, là, puis que, le samedi matin, là, c'était l'heure des bonhommes,
hein, donc des dessins animés, il y
avait toutes sortes de publicités de céréales, de jouets qui s'adressaient
directement à nous pour qu'on aille voir papa et maman pour dire :
Je veux les autos «bing, bang, rentre dedans», etc. L'OPC était une figure de
proue, à l'époque, des avancées, parce qu'on disait : Bien non, on ne peut
pas réglementer ça, puis l'OPC a vraiment été parmi ceux qui ont dit :
Non, on est capables d'aller là.
Puis
c'est la même chose pour l'Internet. Tout le monde pense que l'Internet... ah!
les compagnies sont ailleurs, puis c'est des publicités internationales.
Plusieurs experts disent : Oui, on peut réglementer le secteur de
l'Internet, oui, on peut réglementer toutes les nouvelles formes de publicité.
Parce que, des fois, ce n'est pas évident que c'est de la publicité. Quand tu joues à un jeu vidéo, quand nos jeunes jouent
à des jeux vidéo, là, puis que, là, qu'on leur dit : Achetez-vous
de... telle arme ou tel truc dont tu as besoin pour le jeu vidéo, mais que
c'est réalisé, ensuite, ça te donne des
cartes pour aller acheter des vrais produits dans la vraie vie, c'est une forme
de publicité, mais qui est, on peut dire, novatrice.
Donc, j'aimerais
savoir : Avez-vous des ressources particulières là-dessus? Est-ce que
c'est un dossier prioritaire pour qu'on s'attaque à ce fléau, non seulement à
travers nos travaux de la commission parlementaire transpartisane, mais aussi à
travers la protection des jeunes consommateurs?
M.
Jolin-Barrette : Alors, à chaque fois qu'il y a un dossier sur la
publicité destinée aux enfants, c'est traité en priorité par l'Office de la
protection du consommateur. Donc, au cours des dernières années, là, 2022, on a
eu 16 plaintes, 2023; 15, 2024, 14 plaintes en matière de publicités
destinées aux enfants.
Puis
vous vous souvenez que l'office est intervenu, là, à l'époque, là... il y a
quelques années, supposons, il y avait le... Igor...
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Ce n'était pas un muffin?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, c'était un petit
muffin. C'était un petit muffin d'une compagnie, à l'époque, qui... bien, c'est une compagnie qui est encore québécoise.
Cela étant, l'office est intervenu aussi dans une zone à La Ronde aussi,
où il y avait la publicité.
Où
je rejoins le député de Jean-Talon, M. le Président, c'est sur les compétences
numériques de l'État québécois. En matière de protection des
consommateurs, c'est une compétence clairement québécoise, et oui, dans
l'univers numérique, il y a le prolongement
des compétences québécoises à ce niveau-là. Alors, oui, on a les outils pour légiférer.
Puis,
sur la question des écrans, bien, c'est plus large que ça. C'est sûr qu'il y a
des dispositions contractuelles qui s'appliquent
par rapport au fait, pour les jeunes, de contracter ou non. Supposons, pour un
contrat de cellulaire, ça prend l'assentiment des parents, un peu comme
les différents types de contrats qui existent.
M.
Paradis : Bon, donc, je vais conclure, mais avez-vous, donc,
des personnes qui travaillent spécifiquement sur ce dossier-là? Est-ce
qu'il y a des ressources qui sont particulièrement, de manière particulière,
dédiées à ça actuellement? Parce que vous dites : On
a les outils, mais tout le monde, je pense, est capable... est à même de constater que le défi est grand, et donc qu'il
faut... pour s'outiller adéquatement, ça prend des ressources. En avez-vous
qui sont... qui s'occupent de ça actuellement?
M. Jolin-Barrette : Alors, on a des
enquêteurs, puis, parmi le... je vous dirais, le portefeuille de dossiers
qu'ils ont, il y en a qui traitent davantage ce type de dossiers là. Alors,
l'office couvre très, très large. La Loi sur la protection du consommateur,
elle est volumineuse. Il y a beaucoup de mesures de protection pour les
consommateurs québécois, puis les
inspecteurs, les enquêteurs, le personnel de l'office ont les outils et les
compétences pour répondre à ce genre de demande.
M. Paradis : Très bien, mais, en
tout cas, je pense qu'on va continuer ce dialogue-là, M. le ministre.
Je vous amène... On reste dans le monde virtuel
qui a un impact sur le monde réel. Je suis un petit peu dans la foulée des questions de ma collègue de La
Pinière sur ces sites en ligne qui prétendent vendre des produits québécois
avec toutes sortes de noms alléchants, là,
Mode-Quebec, etc. Dans le domaine de la mode, ça a été particulièrement le cas.
Mais ensuite, les gens, pensant acheter localement, se ramassent avec
des vêtements fabriqués en Chine. Là, il y a eu plusieurs exemples rapportés
dans les médias récemment.
Même chose, est-ce que vous êtes en train de
revoir l'encadrement législatif des plateformes numériques, là, les méthodes de
ce monde, là, qui disent : Moi, je n'ai aucune responsabilité, je m'en
lave les mains, je relaie des annonces, puis ce n'est pas ma responsabilité? On
pourrait les viser comme intermédiaires en ligne. Là aussi, l'OPC, votre gouvernement pourraient faire office de
précurseurs. On a déjà agi, là, avec beaucoup d'énergie, par exemple, sur la
vente sous pression, les vendeurs itinérants,
etc. Donc, même chose, est-ce qu'on veut agir vigoureusement? C'est parce
que c'est là que les consommateurs sont désormais les plus vulnérables.
• (12 h 10) •
M. Jolin-Barrette : L'office est
sensibilisé au phénomène que vous illustrez parce qu'il ne doit pas y avoir de
représentation trompeuse aussi. Donc, la compétence, elle est là. L'enjeu,
parfois, c'est de poursuivre l'entreprise, donc, d'un autre type d'État. Alors,
c'est pour ça qu'on a besoin de l'ensemble des intervenants ainsi que le
Canada, qu'on travaille en collaboration
ensemble sur les différents aspects pour que les lois puissent être appliquées
et que les comportements frauduleux soient réprimés aussi. Parce que,
souvent, ce qui peut arriver, il y a des pratiques qui sont contraires à la Loi sur la protection du consommateur, mais des pratiques aussi qui constituent des infractions criminelles. Alors,
il y a le pendant également avec le fédéral à ce niveau-là.
M.
Paradis : Est-ce que vous envisagez un encadrement plus
serré, notamment des plateformes comme Meta à titre d'intermédiaire?
Est-ce que c'est quelque chose que vous envisagez?
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est un
portrait global qu'il faut regarder, parce que ce n'est pas uniquement cette
entreprise-là qui amène une... parfois des renseignements qui sont faux, qui
sont trompeurs, ou que la vente, elle est faite
sous une forme illégale, je vous dirais, en termes de représentation. Donc,
c'est l'ensemble du dossier qui doit être regardé, pas uniquement cela.
M. Paradis : Mais, M. le ministre,
disons, j'ai nommé Meta parce que, dans plusieurs des cas rapportés, c'était Meta qui était l'intermédiaire, mais je
vous parle des intermédiaires, parce que, maintenant, c'est là que se passe
le gros du problème. Ces intermédiaires-là,
c'est des sites en ligne, on ne sait pas où est-ce qu'ils sont, mais ils
vendent des produits québécois, entre guillemets, qui ne sont pas des
produits québécois, là, qui sont des produits achetés en masse, par exemple, en Chine ou ailleurs, puis là
les gens se ramassent avec ça puis ils n'ont aucun recours après parce
que les compagnies sont disparues. Donc, c'est l'intermédiaire qui est le
véhicule du problème.
Donc, la
législation pourrait maintenant changer les règles de responsabilité, notamment
pour dire : Bien, comme intermédiaire, si c'est par toi que se
passe le problème, c'est toi qu'on va viser.
M. Jolin-Barrette : C'est une avenue intéressante que vous soulignez.
L'autre aspect là-dedans, il y a un élément aussi où il faut continuer à
diffuser l'information, notamment par le biais de l'Office de la protection du
consommateur, sur le fait que c'est toujours préférable d'aller acheter
directement à la source. Tu sais, on ne se trompe pas quand on va vers une compagnie québécoise qui est connue,
vers sa plateforme informatique elle-même ou même, bon, en magasin, si
on est là physiquement. On ne se trompe pas dans cette situation-là.
Il y a certains sites transactionnels aussi qui
collaborent avec l'office pour trouver l'origine des responsables des sites Web
qui vendent des produits faussement québécois aussi. Alors, il y a déjà du
travail qui se fait, mais votre suggestion, elle est intéressante aussi, de
renforcer cela.
M.
Paradis : Bien, je vous invite à aller étudier, notamment,
les propositions d'Option Consommateurs sur cette question-là. Ils y ont
beaucoup travaillé. Vous savez comme moi, là, que c'est des gens très
compétents qui y travaillent, puis ils ont travaillé sur cette
question-là, parce qu'encore une fois, là, pour clore ce sujet-à, c'est... les
sites, c'est Mode-Quebec, Atelier Quebec,
Luzon Quebec, Allure Québec, Fabula Quebec. Les gens avaient vraiment
l'impression, M. le ministre, d'acheter québécois, puis ce n'était pas
du tout québécois.
Je vous amène, encore une fois, sur la question
de la représentation. Là, maintenant, je suis vraiment dans le concret, dans le
réel. Quand on va à l'épicerie, notamment — vous savez, on est en pleine
guerre commerciale avec les États-Unis — plusieurs
personnes, moi le premier, on cherche à identifier les produits des États-Unis,
les produits qui sont réellement d'ici ou qui sont réellement d'ailleurs, et
c'est compliqué. Vous avez déjà... Puis je pense qu'on a tous voté ensemble
pour une loi qui a changé certaines règles sur l'étiquetage et l'identification
des produits.
Là, il y a un
contexte additionnel qui s'est présenté. Les gens veulent savoir d'où
proviennent véritablement leurs produits puis quelle est la part du local par
rapport à la part, par exemple, américaine dans plusieurs produits. Est-ce que
ce sont des pratiques sur lesquelles vous vous attardez aussi, actuellement,
pour clarifier encore plus puis pour nous aider à acheter vraiment local, pour
aider le consommateur à faire des choix, là, tu sais? Puis tu ne veux pas avoir
à, cinq minutes, t'arrêter devant chaque fruit ou devant chaque produit pour
savoir s'il est vraiment d'ici.
M.
Jolin-Barrette : Alors, votre question va dans la même lignée que
celle du député de Saint-Henri—Sainte-Anne, tout à l'heure, sur la provenance des produits. Bon, on est venus
réglementer, avec 72, la question du prix. Sur la question de l'identification
du produit, exemple, pour Aliments Québec, il n'y a pas d'enjeu, c'est très
clair. Puis c'est un label qui est utilisé
et qui est chapeauté par le ministère de l'Économie puis de l'Innovation, alors
c'est mon collègue le ministre délégué qui est chargé de ça.
Là, par la suite, il
y a toute la question de «Fabriqué au Canada», «Produit au Canada», «Produit au
Québec», «Aliments du Québec». Lorsqu'il
s'agit de ces balises-là, les Québécois ne se trompent pas sur la provenance.
Alors, on travaille en collaboration aussi avec le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, parce qu'ils sont
sur la provenance des produits, c'est dans leur champ d'expertise.
Cela étant, si jamais
il y a une représentation trompeuse, là, c'est assujetti à la Loi sur la
protection du consommateur, et là les gens peuvent nous appeler, nous contacter
et faire en sorte que l'office puisse être saisi d'une plainte ou de vérification, parce que c'est important que les gens
voient d'où provient le produit. Alors, vous ne pouvez pas avoir des bananes,
supposons, qu'on dit, supposons, «Guatemala» puis que... en fait, qu'elles
viennent véritablement du
Guatemala... Non, pardon. Je reprends mon exemple. On ne peut pas avoir des
bananes affichées «Guatemala» puis qu'elles viennent des États-Unis.
C'est une représentation trompeuse.
Le Président (M.
Leduc) : Merci beaucoup. Nous passons donc au troisième et dernier
bloc de l'opposition officielle. Mme la députée de La Pinière, c'est à vous.
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Alors, je vais vous parler des dossiers de crédit des
consommateurs. Alors, ce sont les
entreprises Equifax et TransUnion qui colligent la plupart des renseignements
des consommateurs pour les dossiers de crédit, pour évaluer leur cote de
crédit. Et c'est calculé, évidemment, à partir d'une formule mathématique assez
complexe qui intègre des informations personnelles et financières de chaque
personne. Et donc le dossier de crédit comprend les renseignements sur les
comptes bancaires, sur les emprunts, les habitudes de remboursement, les
comptes impayés, les faillites et les jugements, etc. Ces entreprises, Equifax
et TransUnion, même si c'est Equifax Canada,
par exemple, ce sont des entreprises américaines qui sont assujetties au
PATRIOT Act, ce qui veut dire que, si le gouvernement américain veut obtenir
ces renseignements-là, même s'ils sont stockés au Québec, il peut y avoir
accès.
Alors, dans cet
esprit-là, est-ce que le gouvernement réfléchit à une façon de protéger ces
renseignements des consommateurs? Est-ce qu'il y aurait... Est-ce que ce serait
possible d'envisager une prise en charge publique des dossiers de crédit ou
est-ce que c'est quelque chose qui n'est pas du tout envisageable? Je veux
juste savoir où en est votre réflexion sur cette problématique-là.
M. Jolin-Barrette : Bien, la question de la députée de
La Pinière, elle est bonne. Sur la question de la protection des
renseignements personnels, ils sont assujettis aux lois associées à la
protection des renseignements personnels, donc
à la Commission d'accès à
l'information. Vous vous souviendrez
également, il y a quelques années, que le ministère des Finances avait déposé
un projet de loi aussi pour rendre accessibles notamment les cotes de crédit
aussi, mais l'environnement associé à ces informations-là est régi par
la Commission d'accès à l'information, avec mon collègue le ministre
responsable des Institutions démocratiques.
Mme Caron :
Puis ça, je...
M.
Jolin-Barrette : Puis de la Protection...
Mme Caron :
Oui, et ça, je comprends ça tout à fait. La problématique qui est nouvelle
depuis une centaine de jours, c'est le fait
que ce sont des entreprises américaines et comment on fait pour protéger les
renseignements financiers et les renseignements personnels des Québécois
et des Québécoises dans ce cadre-là, qui est tout à fait nouveau, là. Puis, si
la réflexion n'est pas avancée, on comprend, là, ça fait une centaine de jours
qu'on est dans une situation, mais est-ce que c'est quelque chose qui va être
étudié?
M. Jolin-Barrette : Alors, le secrétariat à l'accès à l'information
va évaluer l'ensemble des éléments. Cela étant, les lois en matière d'accès aux données des renseignements personnels
s'appliquent également et ils doivent respecter les lois qui
s'appliquent.
Mme Caron :
Absolument. Ils vont respecter les lois ici, sauf que, quand le... si le
gouvernement américain décide de leur
demander, puis c'est assujetti au PATRIOT Act, ils n'auront pas le choix, il va
falloir qu'ils fournissent les renseignements.
Je
vais passer à un autre sujet. Dans le cadre du projet de loi n° 72, la
question de la réduflation n'avait pas été retenue,
et c'est le mémoire prébudgétaire de l'Option Consommateurs qui revient à la
charge avec ça. Étant donné que c'est une source importante de confusion
pour les consommateurs, c'est-à-dire que le produit peut être affiché au même
prix, mais le format va être réduit... donc, c'est une pratique un peu subtile
mais qui, finalement, qui floue le consommateur qui n'est pas vigilant à cet
égard-là. Alors, est-ce que c'est... est-ce que votre réflexion là-dessus a
changé ou est-ce qu'on laisse passer cette pratique-là sans intervenir,
finalement?
• (12 h 20) •
M. Jolin-Barrette :
Bien, je vous dirais que c'est choquant. Tu sais, exemple, quand vous allez,
peut-être... bien, en tout cas moi, je... ça
m'arrive de temps en temps d'acheter des chips, puis là, dans votre sac, il y
en a pas mal moins qu'il y en avait avant. Il y a pas mal plus d'air aussi.
Alors, c'est fâchant. C'est pour ça qu'on en est venus...
Puis c'est un
phénomène qui est difficile à cibler et à faire appliquer, le fait de
sanctionner la réduflation, parce que, bon,
les entreprises, entre partir d'un produit puis ensuite de l'amener vers le
nouveau produit, de démontrer qu'il s'agit de la réduflation, l'office
pourrait avoir de la difficulté à appliquer la norme, puis j'entrevois plusieurs
problématiques d'applicabilité.
C'est pour ça que,
dans 72, ce qu'on a décidé de faire, c'est de mettre clairement en gros le prix
par unité de mesure. Exemple, quand vous
achetez votre sac de chips, bien là, vous allez avoir le prix par unité, mais aussi
le prix par 100 grammes, supposons. Puis on est venus aussi, je ne
sais pas si vous vous souvenez, M. le Président, on est venus dire aussi que vous devez utiliser toujours la
même valeur unitaire de référence pour ne plus que... on avait, exemple, le
jus d'orange... pour ne plus qu'il y en ait un qui était affiché, le prix sur
100 millilitres, puis l'autre, il était affiché par litre, aussi, pour que ce soit simple pour le consommateur puis
qu'il puisse comparer des pommes avec des pommes puis des oranges avec
des oranges. Donc, c'est comme si on s'attaque à la réduflation, mais d'une
façon différente.
Mme Caron : Merci.
Bien, je comprends que, peut-être, il y a des cas qui sont effectivement
difficiles d'applicabilité, sauf que, quand
on regarde un sac de pâtes de 900 grammes qui se vendait, je ne sais pas,
moi, 1,50 $ et puis que, là, le sac de
750 grammes, même compagnie, même type de pâtes, se vend le même prix,
c'est assez facile, il me semble, à
démontrer, mais... peut-être pas dans le cas d'autres produits, mais, dans ce
cas-là, je pense que c'est assez facile quand même.
M.
Jolin-Barrette : Écoutez, il y a des milliers de produits en épicerie,
et les entreprises sont, je vous dirais, ingénieuses, mais pas dans le bon sens
du terme aussi. Alors, on a deux choix : Est-ce qu'on... puis je partage
votre indignation relativement à ces stratégies commerciales là, même chose, le
pot de crème glacée, tu sais. Puis ça, on l'a vu
aussi, puis ça me fait penser, le phénomène de la réduflation, aussi, tu sais,
le pot de crème glacée qui devenait format collation puis que, là, les taxes
étaient indiquées, bien là, on est venus également dire, dans le projet de loi n° 72, que les taxes vont devoir être indiquées sur le produit pour
savoir... Ça fait que ça, ça va donner une indication aussi aux gens pour
dire : Aïe! Mon deux litres de crème glacée que j'achetais avant, bien, il
est rendu en bas de... je pense que c'est 650 grammes ou moins que ça.
Alors, tu sais, l'idée, c'est de donner le maximum d'outils aux consommateurs.
Mais de venir dire...
Puis, en France, ils
l'ont abordée, cette question-là de réduflation. Mais, si l'entreprise
transforme, à tout le moins, une partie du produit ou un ingrédient, bien là,
ça ne devient plus de la réduflation. Donc, ça amène...
Le Président (M.
Leduc) : Merci beaucoup. Merci beaucoup.
Mme Caron :
D'accord. Alors, maintenant, je
vais sur un autre point qui est amené aussi par Option Consommateurs, la
formule d'acheter maintenant, payer plus tard. Alors, c'est de plus en plus
présent au Québec, et puis c'est des formules qui permettent d'étaler les
paiements d'achats effectués en ligne, donc ça devient du crédit, et ça, selon
Option Consommateurs, ça opère tellement dans le flou, dans un flou juridique,
puis ça entraîne des risques pour les consommateurs.
Alors, ce qu'ils
proposent, c'est l'encadrement des entreprises qui offrent ces formules-là et
que ce soit revu dans la Loi sur la protection du consommateur, notamment, pour
s'assurer que les entreprises qui offrent ce type de crédit aient l'obligation
aussi d'obtenir un permis, qu'elles aient à respecter les obligations relatives
aux contrats de crédit puis qu'elles soient assujetties à des obligations de
rétrofacturation. Est-ce que c'est une proposition que vous pourriez recevoir
favorablement dans... après analyse?
M. Jolin-Barrette : Bien, ce n'est pas
toujours des frais de crédit, mais on va l'analyser. Moi... C'est sûr que c'est
toujours préférable de payer par carte de crédit dans ce genre de situation là,
parce qu'en cas de problématique on peut agir par la rétrofacturation. Donc,
c'est la voie à privilégier dans ce cas-ci, mais je trouve votre proposition
intéressante.
Mme Caron : Bien,
c'est ça, sauf que, selon le montant de l'achat, ce ne sont pas tous les
consommateurs qui peuvent payer, peut-être, avec une carte de crédit ou payer
tout le montant. Donc, c'est un peu comme mettre le fardeau sur le consommateur
qu'on tente de protéger, selon la mission de l'Office de la protection du
consommateur.
M.
Jolin-Barrette : Puis les... mais, cela étant, les règles
contractuelles s'appliquent. Donc, si jamais il y a une exécution de l'obligation, là, il peut y avoir résolution ou
résiliation. Si le bien qui est acheté n'est pas le bien qui avait été vendu ou que la qualité n'est pas
proportionnelle au prix, les recours de droit commun sont toujours aussi
disponibles de la part du consommateur aussi.
Mme
Caron : Est-ce que vous pourriez me confirmer que le
budget de 2025-2026 de l'Office de la
protection du consommateur, c'est bien 9,6 millions? Est-ce que
c'est bien leur budget?
Une voix : Oui.
Mme Caron : Oui? Qui était de
8,9 millions, l'année passée, en 2023‑2024.
M.
Jolin-Barrette : Donc, cette année... O.K. Alors, le budget total
cette année, ça, c'est 2024‑2025...
2024‑2025, c'étaient
16 256 413 $, puis le budget, dans le livre de crédits...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Mais ça, c'est 2024‑2025.
2025‑2026? Vous, vous référez à 2024‑2025 ou à 2025‑2026, Mme la députée?
Mme Caron : Bien, les deux. Je
voulais le comparatif.
M.
Jolin-Barrette : Donc, il y a deux choses, il y a les crédits
votés... Supposons... Prenons l'année, là, 2024‑2025. Au niveau
des crédits votés, c'est 9 073 600 $, plus... on additionne les
revenus des permis, donc 7 182 813 $, ça donne
16 256 413 $.
Le Président (M. Leduc) : ...revienne
avec les chiffres, Mme la députée?
Mme
Caron : Oui. Bien, j'aimerais qu'on revienne avec les
chiffres parce que ça me... C'est sûr qu'il y a... Oui? Est-ce que vous
les avez déjà?
M.
Jolin-Barrette : Donc, dans le livre de crédits, programme 5,
donc Office de la protection du
consommateur,
9 691 600 $. Donc, on est en augmentation à peu près de
600 000 $.
Mme Caron : Par rapport à l'année
passée, quand on compte les crédits votés...
M. Jolin-Barrette : Ça, c'est les
crédits votés.
Mme Caron : ...et les revenus qui
viennent des permis ou...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Caron : O.K. Alors, c'est un...
Il y a... L'augmentation n'est pas énorme. Si je reprends ce que l'Union des
consommateurs nous disait, qu'en 1996‑1997 le budget était de
13,2 millions à l'époque, alors c'est... dans le temps, il n'y a pas eu
une augmentation. Selon eux, on serait à 23,7 millions en dollars actuels.
Alors, là où je veux en venir, c'est qu'on a vu
qu'il y avait plusieurs cas, plusieurs difficultés pour protéger les consommateurs. Les fraudes en ligne, tout ça,
on n'y va pas encore beaucoup dans... ou un peu dans la sensibilisation,
mais il y a peut-être plus d'efforts de prévention à faire.
Avec le
projet de loi n° 72, il y a beaucoup d'obligations, et à juste
titre, qui sont à respecter et qui sont confiées aussi à l'Office de la
protection des consommateurs. Donc, avec ces nouvelles... je dirais que c'est
un nouveau contexte, parce que le
commerce en ligne, ça existe depuis longtemps, mais, avec l'intelligence
artificielle, les arnaques, les fraudes, on est vraiment dans une
période, là, où ça augmente beaucoup.
Bien entendu, il y a une saine gestion des
finances publiques à faire, mais est-ce que l'office peut vraiment répondre à
son mandat avec ces sommes-là? Parce qu'on sait que l'office a aussi... il y a
aussi des organismes qui vont faire beaucoup
de... du travail de vigilance ou d'éducation, qui a été évoqué, pour essayer de
prévenir les fraudes, et les arnaques, et tout ça, des organismes comme
l'ACEF, par exemple, mais qui ont de plus en plus de demandes et pas
nécessairement plus de budgets pour y répondre.
• (12 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien,
écoutez, est-ce qu'en toutes circonstances l'ensemble des ministères, des
organismes souhaiteraient avoir davantage de budgets? La réponse, c'est oui.
Mais l'office, avec le budget qu'elle a, est
en mesure de réaliser sa mission. Puis ça se transforme... Vous faisiez
référence au passé aussi, mais on est dans une nouvelle ère aussi, où
les... l'office s'est transformé, la technologie est présente maintenant aussi.
Alors, l'office a les outils pour réaliser à
bien sa mission. Puis, surtout avec les initiatives qu'on amène aussi, il y a
beaucoup d'effets aussi de sensibilisation, d'éducation.
Donc, quand on a fait le projet de loi n° 72, notamment, bien, écoutez...
Le Président (M. Leduc) : 10 secondes.
M. Jolin-Barrette : ...même sans la
loi, le fait d'en parler, ça fait changer les pratiques aussi.
Le Président (M.
Leduc) : Merci beaucoup. Je suis maintenant prêt à reconnaître un
dernier bloc, c'est l'intervention de la part du gouvernement. Mme la députée
de Châteauguay.
Mme Gendron : Merci beaucoup, M. le
Président. Vous faites ça à merveille. Je suis heureuse de vous avoir comme
président aujourd'hui.
Le Président (M. Leduc) : Merci.
Mme Gendron : Bonjour à tous et
toutes. Bonjour, M. le ministre. Merci d'être là avec toute votre équipe. Très
apprécié. Bon, j'ai la chance de vous poser des questions aujourd'hui. D'entrée
de jeu, je fais du pouce un peu sur ce que
notre collègue député de Jean-Talon nous a mentionné un peu plus tôt en lien avec la commission
sur les écrans. J'ai le bonheur de
faire partie de cette commission sur les écrans et puis j'ai aussi eu
l'occasion de rencontrer M. Marsolais, qui
est venu nous rencontrer à la commission pour déposer un mémoire costaud, donc
qui traitait, là, de plusieurs aspects, entre autres des réseaux
sociaux. Donc, j'ai un petit peu la nomenclature du mémoire que vous nous aviez
présenté. On parlait, bon, entre autres, des enjeux relatifs au numérique et
beaucoup d'informations, là, liées à ça. Je tiens également à vous remercier des outils que vous nous avez partagés lors
de votre visite et puis de votre intérêt pour les écrans. Je rappelle que c'est
une commission transpartisane et je considère que vous avez été un atout pour
diriger nos conversations.
Aussi, j'aimerais confirmer que le... Bon, le
rapport n'est pas encore déposé. Il sera déposé dans... le 30 mai. Donc, à
l'issue de ce rapport déposé, je pense que le... M. le député de Jean-Talon
pourra également trouver quelques réponses à ses questions.
Donc, M. le
ministre, je vous amène sur un tout autre sujet. J'ai, avec mon collègue de
Jonquière... voilà quelque temps, il
a annoncé la conclusion d'une alliance qui avait lieu entre l'Office de la protection du consommateur et l'École supérieure en Art et
technologie des médias du cégep de Jonquière. Je trouve que c'était une très
belle opportunité de joindre, en fait, des
étudiants à un organisme. Et puis, si je comprends bien, là, l'objectif de ça,
c'étaient les étudiants en troisième année en communication et en
publicité de collaborer pour créer, justement, des outils de communication
adressés aux jeunes adultes de l'Office de la protection du consommateur.
Donc, la cohorte était appelée à discuter d'une
stratégie de communication, de la présenter, j'imagine. Et puis à l'instar,
justement, de cette conclusion de cette alliance-là, j'aimerais connaître un
peu plus sur ce qui en est sorti, également
les coûts engendrés d'un tel projet et puis, finalement, qu'est-ce que cela a
donné aujourd'hui, là, aujourd'hui... qu'on se parle.
M.
Jolin-Barrette : Bien, M. le Président, avec votre permission, je
céderais la parole au président de l'Office des professions.
Le Président (M. Leduc) : ...
M. Marsolais (Denis) : Des
professions?
M. Jolin-Barrette : L'Office de la
protection des consommateurs.
Le Président (M. Leduc) : Est-ce
qu'il y a le consentement de tout le monde?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Leduc) : Oui.
Nommez votre titre, s'il vous plaît.
M. Marsolais (Denis) : Denis
Marsolais, alors, président de l'Office de la protection du consommateur.
Alors,
écoutez, on est très fiers, à l'office, d'avoir eu cette... d'avoir créé cette
collaboration-là avec le cégep de Jonquière. Puis, pour répondre un peu
davantage à la question que vous aviez posée, c'est que c'est une façon, même avec des budgets qui, dans des contextes
économiques difficiles... il faut demeurer créatif, et c'est un exemple concret
de la créativité qu'on a été chercher.
On avait deux
enjeux lorsqu'on a travaillé sur une planification stratégique de l'office.
D'abord, on a une mission d'informer la population, hein, c'est notre...
puis on a aussi une mission de recevoir les plaintes, bon, etc. Dans notre
mission d'informer la population, on avait deux enjeux : les jeunes, on
a de la difficulté... parmi les 110 000 appels qu'on reçoit par année, peu parmi ces 110 000
là sont des jeunes. Et l'autre enjeu, c'étaient tous les gens qui
proviennent de l'immigration, alors difficulté de langage, etc., puis il
y en a qui se font carrément fourvoyer par des arnaqueurs sur le terrain parce
que c'est des personnes vulnérables.
Et donc, pour
les jeunes, j'ai toujours dit, moi, si je faisais un clip de 15 secondes
ou 30secondes pour m'adresser aux jeunes, je pense que je ne serais pas trois
secondes avant que le jeune puisse flipper pour aller sur un autre site.
Alors, il n'y a rien de mieux que des jeunes pour s'adresser aux
jeunes dans un langage de jeunes. Alors, l'idée est partie de là. On a
communiqué avec le cégep de Jonquière, avec le directeur général du cégep et
avec le directeur du programme, pour voir s'il y avait un intérêt dans ce programme-là,
pour qu'ils puissent... pour qu'on puisse être le client, entre guillemets, et
que les étudiants de troisième année, parce que c'est une formation de
troisième année, puissent, dans un premier temps,
travailler sur des lignes sur qu'est-ce qu'on doit dire aux jeunes pour que les
jeunes soient attirés, puis, dans un
deuxième temps, créer les modalités de communication pour qu'on puisse le
diffuser dans les cégeps, sur le Web, sur le plan national.
Alors, ça s'est
décidé en l'espace de trois semaines, et le directeur général et le directeur
du programme ont accepté. Alors, ce qu'ils ont fait, c'est que les étudiants de
troisième année, leur travail de session, de la première session... avaient comme travail de monter,
justement, des communiqués pour s'adresser aux jeunes, et les étudiants de deuxième
session avaient comme responsabilité de monter les façons de communiquer aux
jeunes, alors ce qui a été fait. On a eu un
concours, on a analysé tout ça. On a déterminé, parmi tous les programmes,
toutes les suggestions qui avaient été faites, cinq, six projets qui avaient
été soumis, et c'est les jeunes de deuxième session qui ont monté les vidéos,
puis les bandeaux, puis la façon de s'adresser aux jeunes.
Il
y a eu, la semaine passée... c'est la semaine passée, lors de la remise du prix
de l'office... il y avait aussi, pas simultanément, mais par la suite,
remise de deux prix à deux étudiants du cégep de Jonquière qui se sont
démarqués dans cette démarche-là. Alors, les
étudiants de Jonquière étaient là, le directeur général était là et tous les
responsables du programme. Et donc, ça faisait en sorte qu'ils ont été
récompensés, honorés par le ministre. Et finalement, bien, on a... le résultat, c'est trois clips de
30 secondes qu'on a diffusés à ce moment-là, lors de la remise du prix, et
qui vont être probablement sur tous les réseaux sociaux. On va inonder
le marché parce que, ça aussi... inquiétez-vous pas pour moi, ça aussi, c'est
peu coûteux, les médias par le Web. Alors, même avec peu de budget, on réussit
à inonder le marché. Vous pouvez être sûrs que ça va fonctionner parce que ça
s'adresse vraiment aux jeunes. J'ai hâte d'avoir vos commentaires le jour où...
On fait ça au mois de septembre, octobre, au retour des classes, et ce sera sur
le Web puis ce sera aussi dans les cégeps.
Qu'est-ce
que ça a coûté? Zéro. Ça ne nous a pas coûté un sou. Tout le monde était
gagnant, parce que les étudiants de Jonquière, ils étaient fiers de
faire ça et d'avoir le résultat d'avoir une publicité nationale qui soit bâtie
par eux.
Puis, vous savez,
dans le domaine des médias, il y a plusieurs journalistes qui sont soit à la
télévision ou journalistes, à la presse
écrite, qui ont eu une formation à Jonquière. Ça existe depuis 25, 30 ans,
ce programme-là. Ça s'appelait ATM, programme d'ATM, qui est toujours
contingenté. Et donc on a réussi, de façon créative, à faire en sorte qu'on va avoir une publicité qui va être
porteuse, qui va être nationale puis que tout le monde est heureux, autant
le cégep de Jonquière que nous autres. On a,
je pense, une belle opération, puis, je peux vous dire, je... avoir ça, on a
rendu bien des jaloux dans les organismes de ne pas avoir eu cette
idée-là avant. Voilà.
Mme Gendron :
Merci beaucoup. Vous venez de mentionner que c'est national. Donc, ça ne
reste pas juste régional à Jonquière. On s'entend que ça va être diffusé
partout au Québec.
M. Marsolais (Denis) : Ah! puis j'ose dire que
ça peut être international, parce que, sur le Web, il n'y a pas de limite de
frontière.
Mme Gendron :
En effet. Vous avez mentionné quelque chose, j'aimerais ça que vous en
parliez davantage. Vous avez mentionné le Prix de l'Office de la protection du
consommateur qui, si je ne me trompe pas, n'avait pas eu lieu depuis quelques années. Donc, il a été de retour dernièrement, ça,
vous l'avez mentionné. Donc, deux élèves de Jonquière ont été reconnus à
ce moment-là, mais ce n'était pas le...
• (12 h 40) •
M. Marsolais
(Denis) : Pas le prix de l'office, c'était un prix de reconnaissance
du travail qui a été fait par le cégep de Jonquière, particulièrement deux
étudiants. Puis, en plus, j'ai oublié de vous dire, merci de me relancer, ça
fait en sorte aussi qu'on a embauché ou qu'on va embaucher trois étudiants du
cégep de Jonquière cet été, parce que les gens, c'étaient des finissants en
troisième année. Il y a trois personnes qui sont maintenant à Québec, qui
suivent un cours à l'université. Et donc on
a déjà un étudiant qui a déjà commencé à travailler, puis il y a deux autres
qui vont se joindre à nous.
Ça fait que, pour le
cégep de Jonquière, c'est une plateforme et une... c'est une façon
extraordinaire pour eux aussi d'avoir participé avec nous puis pour nous aussi.
Alors, tout le monde est gagnant là-dedans. L'avenir nous dira s'il y aura poursuite, mais, pour l'instant,
réjouissons-nous de ce qui s'est passé cette année et du résultat qu'on aura au
moins de... Ça fait que si vous avez des enfants qui sont à cet âge-là,
suscitez l'intérêt de regarder sur le Web, ça va venir.
Mme Gendron :
Bien, merci beaucoup. Puis, je vois que c'est très, très positif, puis ça
va certainement rayonner partout au Québec. Bravo pour cette initiative.
Par contre, pour
revenir, là, au prix, pourquoi l'avoir remis, le prix? Puis, bon, cette année,
vous avez remis le prix, j'imagine, quelqu'un a gagné. Je pense, même, M. le
ministre a eu l'honneur de remettre le prix d'excellence. Donc, pouvez-vous m'en parler davantage? Pourquoi
ça a été remis, le prix, puis qu'est-ce qui en est ressorti, cette année,
de cette première réédition?
M. Marsolais
(Denis) : L'idée de l'office, puis ça a été encore discuté, c'est
toujours important de faire des espèces... lac-à-l'épaule, c'est toujours un
peu pompeux, là, réunions d'un ensemble des gestionnaires pour dire :
Qu'est-ce qu'on fait comme planification stratégique? Puis moi, je souhaitais
que ce soit concret.
Alors, un des souhaits de toute l'équipe de
gestionnaires, c'est de faire en sorte que l'office demeure, dans l'idée des
Québécois, un incontournable, puis donc de faire parler, tous, de nous, d'être
plus présents sur la place publique, de
donner plus d'informations. Et un des éléments qui s'est ajouté à tout
ça : Bien, pourquoi on ne remet pas en place, le prix de l'office?
Alors,
pour en avoir discuté avec le cabinet, avec le ministre, il trouvait que
c'était une bonne idée. C'est la première
étape à franchir, lorsqu'on a une bonne idée, il faut que le ministre soit
d'accord, alors il a été d'accord. Alors, on a remis en place le
prix de l'office, et, à notre grande surprise, il y a eu une quarantaine, je
pense, une quarantaine de personnes qui ont postulé ou qui... il y a des
personnes qui ont suggéré une autre personne. Donc, je pense qu'on n'a jamais
eu autant de candidats, même avant que le prix de l'office existait.
Alors, on a fait une
sélection. Il y a un comité de sélection qui a été fait. Pierre Craig était du
comité de sélection, ancien commentateur de La facture, je crois, je ne
veux pas me tromper, et il y avait une professeure de l'Université Laval,
Catherine Mathieu, qui travaille en consommation. Et donc on a... et moi. Et
donc, on a identifié une personne à qui le ministre a eu le plaisir de remettre
le prix. Il s'agit de Frédéric Boudreault, qui vient de... C'est l'APIC de Sept-Îles, Côte-Nord. Alors, c'était le fun de reconnaître quelqu'un
qui vient de ce coin-là, qui... ça faisait 30 ans qu'il travaillait dans le domaine, qui était...
qui a fait une allocution extraordinaire lors de la remise du prix. Alors, on
n'est pas peu fiers de cette remise en forme
du prix de l'office qui devrait aussi avoir une continuité pour les prochaines
années, du moins, je l'espère.
Mme Gendron :
Merci beaucoup. J'aurais une dernière question aussi, là. Ça toucherait
vraiment, là, les... moi, je vais les appeler les réservations fantômes dans
les restaurants, en fait. Tu sais, on le sait, c'était une grosse
problématique. Je pense qu'ici même, aux crédits, vous aviez le... l'année
dernière, vous aviez le désir d'agir. Ça a été fait. Par contre, j'aimerais
savoir un peu comment ça va se décliner. Je sais qu'on en a parlé rapidement
avec notre collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne un peu plus tôt, mais j'aimerais
savoir quel sera l'impact pour le client, mais également pour les
restaurateurs. Puis je voudrais savoir si, dans... pour vous, tout le monde y
gagne, en fait, là, de quelle façon, justement, on va améliorer cette
problématique qui était présente.
M.
Jolin-Barrette : Bien, merci pour la question, Mme la députée de
Châteauguay. Ce phénomène-là de réservations non honorées faisait perdre des
centaines, voire des milliers de dollars aux restaurateurs du Québec. Puis
c'est irrespectueux de ne pas annuler sa réservation lorsqu'on a un empêchement
ou on a un pépin, mais il y a des phénomènes aussi que des gens réservaient à
plusieurs restaurants au même endroit. Puis là les restaurateurs, eux,
faisaient venir des employés, commandaient de la nourriture, faisaient de la
préparation. Ça se résulte dans des pertes à la fois de jeter la nourriture,
des pertes de revenus aussi. Alors... et ultimement, bien, ce prix-là qui...
des aliments qui sont non vendus ou des
coûts associés, bien, ça se reflète aussi dans le prix des assiettes qui vont
être vendues aux autres consommateurs aussi.
Alors, on a été à la
recherche d'une solution équilibrée. Actuellement, il y a prépublication du
projet de règlement où on dit : À partir de quatre consommateurs... cinq
consommateurs et plus qui ne se présentent pas pour honorer la réservation,
bien, le commerçant va pouvoir charger 10 $ par personne, à moins qu'il y
ait une personne du groupe qui se présente. Donc, je pense que ce que l'on
recherche, c'est une prise de conscience collective du fait que, si vous avez
un comportement comme celui-là, vous devriez y penser.
Le Président (M.
Leduc) : En 20 secondes.
M.
Jolin-Barrette : Parce que lorsque vous réservez pour des groupes,
bien, annulez votre réservation, s'il vous plaît. Tout le monde va mieux s'en
porter, et ça fait part du civisme.
Mme Gendron :
Merci beaucoup, M. le ministre. Merci, M. le Président.
Adoption des crédits
Le Président (M. Leduc) : Merci à tout le monde. Le
temps alloué à l'étude du volet Protection des consommateurs des crédits
budgétaires du portefeuille Justice étant écoulé, nous allons maintenant
procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 5,
intitulé Autres organismes relevant du ministre, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Leduc) : Adopté, sur division.
Adoption de l'ensemble des crédits
Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Justice pour l'exercice
financier 2025‑2026 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division
Le Président (M. Leduc) : Adopté,
sur division.
Documents
déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au jeudi 1er mai à
11 h 30, où elle entreprendra l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Immigration,
Francisation et Intégration. Merci, tout le monde, et bonne journée.
(Fin de la séance à 12 h 46)