(Onze heures trente minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie ce matin afin de
procéder à l'étude du volet Lutte contre l'intimidation des crédits budgétaires
du portefeuille Famille pour l'exercice financier 2025‑2026. Une enveloppe
de 45 minutes a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne).
Lutte contre
l'intimidation
Discussion générale
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, nous allons procéder à une discussion
d'ordre général par blocs, incluant les questions et les réponses. Je suis
maintenant prête à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. Mme la députée de D'Arcy-McGee, la
parole est à vous, et vous bénéficiez d'une enveloppe de 21 min 48 s.
Mme Prass : Merci, merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Je remercie toute votre équipe qui est là
également, qui a fait le travail justement pour la préparation des crédits,
donc.
Et on est là pour le bloc intimidation. Et,
comme vous... j'imagine, vous êtes bien consciente, dans les dernières années,
surtout dans la dernière année, un nouveau phénomène, le masculinisme toxique.
J'ai siégé justement sur la commission des effets des écrans sur les jeunes.
Et, comme vous pouvez vous en douter, lors des consultations et en visitant les
jeunes dans les écoles également, il y a un énorme souci.
Et justement, dans les derniers jours, il y a
une étude qui a été publiée, La polarisation sociale dans les écoles
secondaires, qui a révélé que 34 % des élèves sont en accord avec les
propos masculinistes et deux énoncés en particulier, que les garçons devraient
contrôler les personnes avec lesquelles leurs copines interagissent, et les
filles disent souvent non uniquement parce qu'elles ne veulent pas que les
hommes pensent qu'elles sont faciles.
J'imagine, vous êtes familière avec le nom
d'Andrew Tate. Au Québec aussi, malheureusement, il y a des influenceurs. Dans
ce sens-là, on a vu, à Tout le monde en parle, Julien Bournival et,
dernièrement aussi, le documentaire les Alphas, qui faisait justement la
démonstration de cette réalité-là, qui fait extrêmement peur parce que ces
jeunes garçons-là sont le futur. Et on est en train de faire un pas de recul
plutôt qu'évoluer dans l'autre sens.
Et justement,
dans le Plan d'action concerté pour prévenir et contrer l'intimidation et la cyberintimidation 2020‑2025,
dans le message du premier ministre est mentionné : «Bâtir une société
sans intimidation est un projet qui
concerne tout le monde, peu importe son âge et son milieu. Un tel engagement
demande des mesures concrètes, comme
celles que propose le Plan d'action concerté pour prévenir et contrer
l'intimidation et la cyberintimidation 2020‑2025.»
J'imagine que vous vous rappelez également,
comme plusieurs s'en rappellent, Mme la ministre, que le 18 février dernier, suivant le match de
hockey du... entre Canada et les États-Unis, où, après seulement neuf secondes
de jeu, il y avait déjà eu trois bagarres,
le premier ministre est sorti pour dire : «Je ne suis pas contre les
batailles, mais quand on veut se venger d'un coup vicieux, ça peut être une
bonne idée.» Moi, c'est un commentaire que je trouve très dangereux et
qui tombe un petit peu, justement, dans tout ce discours masculiniste qu'on
entend, que, tu sais, c'est comme ça qu'on se démontre en tant que gars, c'est
ça, un vrai gars, quand on se fait confronter avec la violence.
Bien, c'est... tu sais, il faut... il faut le
confronter également. Donc, je vous demande, Mme la ministre, qui êtes
responsable justement du dossier de l'intimidation : Est-ce que vous
partagez les propos, l'opinion du premier ministre? Est-ce que vous pensez que
c'est une bonne idée de se venger d'un coup vicieux?
Mme Roy (Verchères) : Alors, Mme la
Présidente, d'abord, effectivement, tout le dossier du masculinisme est un dossier qui réapparaît, je vais le dire
comme ça, là, réapparaît malheureusement sur notre écran radar. D'ailleurs,
on travaille actuellement de façon transpartisane pour le prochain plan
d'action, alors ces éléments-là vont être traités parce que c'est un phénomène
où l'on constate effectivement une augmentation.
Dans le cadre du plan des cinq dernières années,
on retrouvait quatre mesures sur lesquelles, effectivement, il y avait des
interventions qui pouvaient être faites et qui touchent, je pense, le
masculinisme. Je pense entre autres à l'action
numéro 4 au niveau des conséquences de l'hostilité en ligne qu'on fait
subir aux femmes. Alors, c'est sûr que, ça, c'est
quelque chose sur lequel il y a eu des actions, tout le
#StoppourLesCyberviolences. Alors, je pense que, ça, ça va aussi contribuer et
ça devra contribuer dans le futur à contrer.
Au niveau
d'autres éléments qui sont intervenus, touchant le masculinisme, on pense par
exemple à l'action 5 pour prévenir le partage non consensuel
d'images à caractère sexuel ou intime. Alors, je pense que, là aussi, on
retrouve des éléments sur ce respect qu'on doit exiger par rapport aux femmes.
Même chose, je vous dirais, aussi
particulièrement au niveau de l'action numéro 13 pour prévenir la
polarisation des discours. Et, quand on parle de masculinisme, évidemment, on
parle là de polarisation des discours, on parle là, justement, d'effets sur
lesquels il faut contrer.
Donc, on a
fait des webinaires pour les directions d'école, pour sensibiliser aussi les
enseignants, les professionnels. Il y a du soutien en ligne. Alors, il y a des
formations régionales qui ont été données, alors, là aussi, évidemment.
Et, quand
vous parliez du sport de façon plus particulière, alors on avait les
actions 14 et 15, où on accompagne les organismes dans la
protection de l'intégrité en contexte de sport et de loisir, et, à la 15, de
diffuser des outils pour la pratique sportive saine et sécuritaire.
Alors, ce sont une multitude d'actions qu'on a
retrouvées, justement, à l'intérieur du plan d'action sur l'intimidation. On a
d'ailleurs, en juin, un congrès qui s'en vient, sur la sécurité dans les
sports, auquel je vais participer. Alors, ce sont des éléments qui nous
interpellent. Et je pense que, tout ce discours masculiniste, c'est un discours
où l'on doit sensibiliser les jeunes hommes à ne pas adhérer à ce type de
discours pour s'assurer, justement, qu'on
contre ce phénomène, ce phénomène qui va exactement à l'encontre de l'égalité
entre les hommes et les femmes.
Mme Prass : Puis je pense que vous
serez d'accord pour dire : On a tous un rôle à jouer, justement, dans
cette conversation, justement. Et... Mais je vous repose ma question :
Quand le premier ministre a dit que, quand on se fait venger d'un coup vicieux,
ça peut être une bonne idée de frapper l'autre personne — et
vous parlez justement de la pratique
sportive saine — est-ce
que vous ne pensez pas que ces paroles-là font justement le contraire, ça envoie
un message contraire? Parce que... Et vous allez participer, comme vous avez
dit, au forum... je ne me rappelle pas, excusez-moi, le nom de l'activité, mais
est-ce que vous ne trouvez pas que c'est irresponsable? Parce qu'être
influenceur, ce n'est pas seulement être présent sur les réseaux sociaux. Un
politicien, un premier ministre, c'est un influenceur. Et, quand, lui, il
dit : C'est correct de frapper quelqu'un, dans le milieu... dans le
contexte sportif, est-ce que vous ne trouvez pas que c'est irresponsable et que
ça contredit, justement, ce que vous êtes en train d'essayer de mettre de
l'avant avec le plan d'intimidation?
Mme Roy (Verchères) : Alors, je
pense, Mme la Présidente, ici, qu'on fait une grande interprétation de la
déclaration du premier ministre et on la met un peu hors contexte. Et,
sincèrement, je pense qu'on ne peut pas lier ça ni de près ni de loin au
masculinisme, qui est un phénomène sur lequel il faut contrer. Notre premier ministre,
justement, appuie ce plan pour l'intimidation. On va refaire un plan
rapidement. On a... On travaille avec l'ensemble des partis pour refaire un
plan rapidement. Alors, je pense que ces actes, ces orientations, à l'intérieur
du plan, ce fait de travailler auprès de l'ensemble des clientèles pour
s'assurer de contrer, justement, le masculinisme... Et on ne peut pas partir du
point a et escalader puis aller lier ça au masculinisme ni de près ni de loin,
Mme la Présidente.
Mme Prass : O.K. Donc, suspendons
l'élément masculinisme, pour un instant. On parle des saines pratiques
sportives. Trouvez-vous que c'est responsable, de la part du premier ministre,
de véhiculer : Quand on se fait venger d'un coup de vicieux, ça peut être
une bonne idée? Pensez-vous que ça revient à l'essentiel de ce que vous essayez
de mettre de l'avant avec justement le plan contre l'intimidation dans le
contexte des sports?
Mme Roy (Verchères) : On a travaillé
sur le plan sur l'intimidation. On a mis en place 26 actions. Entre
autres, au niveau du sport, on a mis en place des actions justement pour
sensibiliser les gens. Il y a des sports qui, traditionnellement, eux aussi
évoluent. Alors, je pense qu'on ne peut pas partir d'un élément et tenter de
mettre toute la responsabilité sur un élément qui a été dit. Et là, on tente de
le mettre hors contexte et de le mettre a contrario avec des mesures, un plan d'action pour contrer
l'intimidation, qui travaille, qui a... sur lequel il y a des résultats. On a
travaillé tant au niveau du sport qu'au niveau du respect des femmes.
• (11 h 40) •
Alors, je pense que cette commission est là pour
qu'on puisse justement continuer à travailler, avoir une version positive, dans
les sports comme ailleurs, pour justement éliminer partout l'intimidation,
qu'elle se fasse par rapport aux femmes, qu'elle se fasse par rapport aux
jeunes, sensibiliser, informer. Je pense que c'est notre mandat et c'est notre approche, face au plan de concertation
contre l'intimidation, de le travailler ensemble de façon transpartisane,
pour amener des changements de comportement,
pour amener des changements de mentalité, pour permettre justement qu'ensemble
on puisse mieux soutenir les gens aussi qui sont victimes d'intimidation.
Mme Prass : Dernièrement, votre
gouvernement a déposé un projet de loi justement pour que le hockey devienne le sport national du Québec. Alors là, on
revient dans le contexte, et je vous demande encore une fois : Est-ce que
vous ne trouvez pas que c'est contre-productif?
Et vous parlez de changement de mentalité. Et
les propos du premier ministre, justement, nous ramènent à une ère où on
préconisait les bagarres. C'est ça qui faisait, en fait, que le sport était
intéressant. C'est ça qui faisait, en
fait... c'est ça qui faisait en sorte qu'un athlète était bien connu ou bien
aimé, parce que, justement, il avait, disons, des tendances, des fois,
violentes sur la glace. Donc, je vous repose la question : Est-ce que vous
ne trouvez pas que c'est
contre-productif envers ce changement de mentalité que le plan de
l'intimidation et que votre ministère voudraient mettre de l'avant? Encore une
fois, on parlait... on parle de donner l'exemple à des jeunes. Et, quand le
premier ministre prône la violence dans le sport... Et vous pouvez... vous
pouvez dire que c'est hors contexte. Ce n'est pas du tout hors contexte. Il y a un commentaire qui a été
fait de sa part, vous parlez de saines pratiques sportives et de vouloir changer
les mentalités, et moi, je vois ce
commentaire comme un commentaire qui sort d'un autre temps et qui n'a plus sa
place dans notre société.
Mme Roy
(Verchères) : Alors, je vous laisse interpréter comme vous le
souhaitez l'interpréter. Je pense que, dans le cadre du plan d'action qui nous
est présenté, qui est à sa dernière année, on a déjà beaucoup avancé avec les
collègues pour le prochain plan d'action.
Alors, on a, entre autres, au niveau du sport, des ambassadeurs pour promouvoir
l'esprit sportif, on a mis en place des
outils pour aider les associations, pour s'assurer d'avoir des pratiques
sportives qui sont saines et qui sont sécuritaires. Et c'est là-dessus
qu'on travaille.
Et vous me permettrez, je pense, de déplorer un
peu l'accent qu'on prend en voulant me faire interpréter des paroles du premier ministre, et lui faire dire des
choses qu'il n'a pas dites, et aller à l'encontre de ce pour quoi ou le premier
ministre appuie le fait qu'on ait mis en place un plan d'action comme celui-ci,
appuie le renouvellement d'un plan d'action transpartisan avec cet
objectif de travailler à mieux faire.
Mme
Prass : Avec le phénomène du masculinisme,
malheureusement, dernièrement on a vu un recul également envers l'acceptation de la communauté LGBTQ,
l'homophobie, qui est d'autant plus présente dans les écoles. Et
justement il y a une étude du Groupe de
recherche et d'intervention sociale de Montréal qui a fait état d'un malaise de
plus en plus grand à la diversité sexuelle chez les jeunes Québécois,
qui a révélé que 25 % des répondants disaient éprouver un inconfort face à
l'orientation sexuelle d'un ami gai en 2017‑2018, comparativement à près de
40 % en 2023‑2024. Similairement, 30 % des jeunes se disent mal à
l'aise face à deux hommes qui se donnent des signes d'affection en public en 2017‑2018 contre 42 % en 2022, en 2023. Les groupes
LGBTQ dans les écoles disent qu'il y a un recul de la présence de
membres, que les jeunes sont moins à l'aise à se porter publiquement dans leur
orientation sexuelle. C'est une grosse
crainte, bien évidemment. Je pense personnellement que le phénomène des réseaux
sociaux, le masculinisme ont contribué à cette réalité-là.
Qu'est-ce que
vous... Quelle est votre intention justement, en prenant compte de cette
nouvelle réalité, d'augmenter les mesures pour faire de la sensibilisation,
pour qu'on revienne... Parce que nous avons toujours été une société très
progressive. Et c'est très malheureux de voir qu'en 2024‑2025 nos jeunes sont
en train de faire un recul par rapport à notre société dans ce sens-là.
Mme Roy (Verchères) : Bien,
plusieurs éléments. Parce que, dans le cas dont vous parlez, effectivement, c'est triste de voir qu'il y a des reculs alors
que le Québec est effectivement une société qui est ouverte, une société qui
est ouverte à la diversité.
Alors, je vais
vous parler du plan intimidation, mais je vais aussi vous parler du plan de
lutte contre l'homophobie et la
transphobie, qui a été adopté par ma collègue, alors, où il y a beaucoup,
beaucoup de ressources qui ont été
mises à la disposition des organismes pour contrer le phénomène, justement, de
l'homophobie et de la transphobie. Alors, j'en parle à côté, mais je
vais revenir au plan... au niveau de notre plan à nous.
Alors, au niveau de l'action numéro 10, là,
qui était vraiment d'intervenir au niveau de la diversité sexuelle, des
capsules ont été produites. On a aussi... On travaille avec GRIS, qui vont
élaborer aussi des outils pour soutenir. Donc,
dans le cadre des appels de projets, un des appels de projets qui a été retenu,
c'est celui de GRIS, justement dans le but encore de sensibiliser.
Alors... Et le plan de lutte contre l'homophobie et la transphobie et le Plan
d'action contre l'intimidation, alors, ce
sont deux éléments qui, je pense, vont, j'espère, pouvoir contrer ce recul que
l'on constate. On le souhaite de tout
coeur. Parce qu'effectivement nous sommes une société ouverte à la diversité,
et ça doit se faire dans le respect et dans la bienveillance.
Alors, on
travaille sur deux fronts. Là, j'ai dépassé un petit peu le mandat de notre
plan d'action, mais je voulais quand même dire — parce que c'est quand même un élément très, très
important pour les groupes, le plan d'action contre l'homophobie et la
transphobie — ce
qui a été mis en place et adopté par ma collègue.
Mme
Prass : Et justement, dans le rapport de GRIS dont je vous
ai cité, ils se questionnent sur des éléments qui auraient pu être mis de l'avant par le
gouvernement, qui auraient pu contribuer à ce phénomène. Je vous donne
l'exemple : l'interdiction par le ministre de l'Éducation des
toilettes non genrées dans les établissements scolaires ainsi que la mise en place d'un Comité de sages sur l'identité
de genre ne comportant aucune personne concernée, qui ne peut pas
témoigner de ce qu'elles auraient vécu en tant que personnes issues de la
communauté LGBTQ+. Vous ne trouvez pas que
le gouvernement a un rôle justement à jouer dans tout ce discours-là, et que
certains gestes de votre gouvernement, comme celui des salles de bain
non genrées, de l'interdiction, ne fait pas en sorte de donner justement ce
sentiment de, bien, tu sais, on... il n'y a
pas... il n'y a pas à accommoder la réalité de certaines personnes, donc, pour
ces jeunes-là, pourquoi est-ce que
moi, j'accepterais cette personne-là, s'il y a des politiques qui sont mises en
place justement pour ne pas les... pour accommoder le... pour ne pas
accommoder leur réalité?
Mme Roy (Verchères) : J'étais très
d'accord avec votre intervention d'avant; avec celle-ci, mais pas du tout. Mais
absolument pas du tout. D'ailleurs, d'affirmer que la communauté n'a pas été
consultée... On a travaillé en collaboration.
Le Comité des sages a travaillé en collaboration avec le conseil LGBTQ. Il y a
effectivement de nombreux groupes, de nombreux spécialistes. Le rapport va sortir sous peu, alors
je vous... je vais vous demander un petit peu de patience. Vous allez voir le rapport. C'est un rapport où, justement, on
regarde l'impact sur l'ensemble de la population. Mais les comités ont été consultés, les organismes
ont été consultés, et on a travaillé en... plus que consultés, on a travaillé en
collaboration.
Alors,
pour ce qui est du Comité des sages... Et de dire que... de s'assurer qu'il y
ait des toilettes universelles dans toutes les écoles, accessibles et à
proximité, c'est loin d'être discriminant. Je pense qu'au contraire c'est
bienveillant. Et c'est d'interpréter de
façon négative un geste, à mon sens, qui est positif, c'est-à-dire de s'assurer
justement que ces installations sanitaires universelles, qui, en plus
bien sûr de pouvoir répondre à des besoins de certaines personnes, par exemple on parle... on pense aux gens qui sont
trans, mais qui peuvent aussi servir à d'autres, pour d'autres raisons
aussi, est... est, à mon avis, une avenue que le ministre de l'Éducation a
prise qui est positive, qui est positive justement pour permettre à chacun de
pouvoir être à l'aise et de trouver un endroit pour être à l'aise. Il a trouvé,
dans la position au niveau des sanitaires dans les écoles, je pense, une
position équilibrée et, je vous dirais, bienveillante. Donc, loin d'avoir amené une discrimination, ça amène un élément positif
où chacun va pouvoir justement être un peu plus à l'aise et pouvoir aller là de façon plus facile et ne créera pas
de discrimination ou de crainte de quelconque façon. Alors, là-dessus,
malheureusement je ne partage pas votre dernière intervention ni l'analyse que
vous en faites.
• (11 h 50) •
Mme Prass : Je veux juste vous
rappeler, c'est... c'est un constat, dans le rapport de GRIS, qui a été cité.
Donc, c'est quelque chose que je vous rapporte, qui a été déterminé comme un
facteur potentiellement qui fait mal, disons, à la communauté de la part
des décisions de votre gouvernement.
Je
n'ai pas beaucoup de temps qui reste. Là, le Plan d'action concerté pour
prévenir et contrer l'intimidation 2020‑2025,
évidemment, prend fin cette année. Avez-vous débuté les consultations? Je sais
que vous avez fait un appel pour les mémoires mais avez-vous débuté les
consultations? Parce que nous sommes quand même rendus au mois de mai.
Mme Roy
(Verchères) : On travaille de façon transpartisane. Vous avez un
représentant qui a participé aux rencontres. Donc, oui, c'est... je vous
dirais, c'est presque terminé. Alors, c'est vraiment très avancé, au niveau du travail. Il y a eu quelques rencontres qui ont été
faites. Il y a eu une consultation. Il y a eu plus de 40 mémoires qui ont été présentés justement pour la préparation. Et
là, je vous dirais, j'ai assisté à la dernière rencontre du comité. D'ailleurs,
je veux souligner que notre collègue de Châteauguay en est la responsable, au
sein du ministère, et travaille en collaboration avec les trois oppositions.
Le travail se déroule très bien en tout cas de ce que j'ai pu constater. Alors,
le travail se déroule très bien, et il y a
eu une bonne participation au niveau des organismes, là, pour suggérer des
continuités et des modifications et tenir compte entre autres aussi des
nouvelles tendances que l'on constate comme le masculinisme.
Mme Prass : Donc,
on a... on a un engagement que la nouvelle mouture sera publiée d'ici la fin de
2025?
Mme Roy (Verchères) : Je n'ai pas la date de publication,
mais ça avance exactement dans les échéanciers qui étaient prévus, alors
normalement, là, à la fin du printemps. Ça va être plutôt à la fin du printemps
qu'à la fin de l'année.
Mme Prass : Pas
beaucoup de temps mais juste vous amener... Également, il y a un sondage qui a
été fait dernièrement avec
11 000 parents, qui a révélé que la moitié des parents... bien,
que... Excusez-moi. Lorsqu'on demande aux parents d'interroger si leurs
enfants vivent de l'intimidation et de la discrimination à l'école, 59 %
répondent sur l'affirmatif pour le primaire
et 51 % pour le secondaire. Je suis la maman d'un petit garçon avec des
besoins particuliers...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : En terminant.
Mme Prass : J'espère que vous allez mettre de l'effort
additionnel, parce que c'est vraiment malheureux, tous les problèmes
d'enjeux de santé mentale qui viennent avec l'intimidation.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci.
Mme Prass : Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : C'est ce qui met fin à votre bloc
d'intervention.
Avant de laisser la parole au deuxième groupe
d'opposition, nous avions, dans nos feuilles, un remplacement avec le député de
Saint-Henri—Sainte-Anne, mais j'ai l'honneur de retrouver notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. J'ai besoin de votre consentement...
Une voix :
...
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : ...je
m'excuse, pour que le député reprenne son siège. Consentement? M. le
député, vous avez 7 min 16 s.
M. Leduc : Tout
l'honneur est pour moi, de m'être fait présenter de cette digne manière, Mme la
Présidente. Bonjour, tout le monde. Bonjour,
Mme la ministre. Bonjour, chers collègues. Bonjour aux gens qui vous
accompagnent aujourd'hui.
Beaucoup de questions ont déjà été
posées par ma collègue de l'opposition officielle. Je la remercie d'ailleurs.
Je vais me concentrer d'abord peut-être sur un élément de votre... bien,
votre... le plan d'action concerté. Parce que, l'année dernière, vous
vous en rappellerez peut-être, mon collègue vous avait demandé de citer des
influenceurs, des «podcasteurs» qui utilisent leurs plateformes, là, pour tenir
des discours haineux. Il y avait eu un échange entre vous et lui à cette occasion-là. Puis là, avec le
recul, force est de constater que la situation s'est empirée, hein? L'élection
de Trump... La réélection de Trump,
notamment, au sud de la frontière, et tout ce que ça implique comme espace pour
le discours ultraconservateur,
discours même souvent homophobe et misogyne, a pris beaucoup plus d'espace.
Moi, je suis le père d'une petite fille de sept ans, j'avoue que je suis
inquiet pour la suite des choses. Je pensais qu'elle grandirait dans une société plus ouverte. Notre Québec est
une société ouverte, mais on ne sent pas, en ce moment, qu'on s'en va dans
le bon sens. On sent qu'on recule.
À
la mesure 2 de votre plan, ça disait la chose... bien, ça dit la chose
suivante : «Réaliser un portrait statistique global de l'intimidation et de la
cyberintimidation au Québec pour faire progresser les connaissances.» Est-ce
que ça a été fait, ça?
Mme Roy
(Verchères) : Oui. Ça a été fait. Effectivement, il y a eu diffusion
de l'étude québécoise, en 2024, la première, parce que je pense qu'initialement
il y avait une première qui était prévue, qui était en pleine COVID, donc il n'y a pas eu celle en pleine COVID. Mais
celle en 2024 a été faite. D'ailleurs, il y a eu une présentation, mais je
pense que c'était votre collègue qui était là à ce moment-là. Donc, il y a eu
une présentation des résultats justement de cette étude-là,
populationnelle. Et, dans les éléments qui sont planifiés dans le prochain plan
de lutte à l'intimidation, il y a aussi cet
élément-là qui revient parce que ça nous... C'était la première, hein? Puis ça
va nous permettre d'évaluer l'évolution
des actions qu'on fait puis, malheureusement dans certains cas, de nouvelles
tendances sur lesquelles on doit intervenir. Parce qu'effectivement
cette intimidation, elle commence très jeune, et c'est important de pouvoir la
contrer rapidement.
Alors,
oui, ça a été fait, l'étude. Et il y en aura aussi une autre qui sera réalisée,
dans le futur, quand le plan sera adopté.
M. Leduc : Est-ce
qu'il y a des initiatives qui sont réfléchies pour mettre de l'avant des
modèles positifs de masculinité? Parce que
là, ce qu'on constate, c'est que les Andrew Tate de ce monde font des ravages
monstrueux, là, chez les jeunes hommes en particulier. Qu'est-ce que le plan
fait ou pourrait faire, ou qu'est-ce que vous auriez comme idées qui
pourraient être mises de l'avant pour mettre de l'avant des modèles de
masculinité positive?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, dans le prochain plan, là, sur lequel on travaille
actuellement, je pense que c'est là vraiment
où certaines mesures peuvent être utilisées. Celui-ci se conclut, hein? Il se
concluait au 31 mars, mais, dans le prochain...
Puis
je trouve que votre remarque est... est extrêmement intéressante, parce que la
meilleure façon, quelquefois, de contrer les nouveaux phénomènes comme
le masculinisme, c'est de donner des modèles positifs, des modèles qui donnent le goût d'être suivis. Alors, je pense
qu'on est... on est encore dedans, là, au niveau du nouveau plan, à le préparer,
donc on va regarder comment on peut peaufiner pour s'assurer d'ajouter,
effectivement, ce côté. Puis, souvent, dans les
plans d'intervention, on veut contrer ce qui ne va pas bien, mais, de
l'utiliser à la positive, c'est extrêmement intéressant.
Alors, on va
regarder, dans le prochain plan, là, qui devrait venir, comment on peut
rajouter ces éléments positifs là.
M. Leduc : Donc,
on n'aura pas d'exclusivité, aujourd'hui, là, avec vous?
Mme Roy
(Verchères) : Bien non. Mais vous travaillez avec nous là-dessus.
M. Leduc : Bien
oui. Mais...
Mme Roy
(Verchères) : On travaille ensemble. Mais votre idée est excellente!
Ça fait qu'on va trouver des moyens de l'intégrer.
M. Leduc : Bon.
Parfait. Ça fait que je l'amène au comité à la prochaine séance. C'est ça que
vous me dites?
Mme Roy
(Verchères) : Oui. Voilà.
M. Leduc : Parfait.
On va réfléchir à ça.
Je reste donc sur le
plan. Parce que, juste avant, ma collègue disait, puis j'avais la même
question, là : Quand est-ce qu'on va avoir le rapport de 2025 avant de
publier le prochain? Vous ne nous avez pas mis une date exacte mais vous nous
avez fait comprendre que ce serait fait quand même, logiquement, avant qu'on
publie le prochain.
Mme Roy
(Verchères) : ...un minirapport qui est intéressant quand même.
M. Leduc : Allez-y
donc.
Mme
Roy (Verchères) : Hein? Tant qu'à être là. On est là pour ça. Ça
fait que ça va me faire plaisir de le faire.
On avait 26 mesures, on se rappelle, et,
dans les 26 mesures, 25 sont réalisées ou sont en cours actuellement. Il y en a une qui ne l'est pas, mais en fait, elle
l'est — c'est
ce que je donnais comme exemple tantôt — c'est
GRIS, lors d'un appel de projets, qui
a levé la main. Donc, c'était la mesure 24, pour faire des trousses avec
des outils. Mais GRIS va le faire dans le cadre de l'appel de projets
qui a été fait. Donc, finalement, l'ensemble des mesures vont avoir été remplies ou vont avoir été... ou sont en cours.
Plusieurs... Bien, comme... comme vous le savez, vous l'avez travaillé dans
le cadre du prochain projet, il y a plusieurs mesures où on continue, pour
aller encore plus loin et pour approfondir. Alors, voilà.
Donc, le bilan est superpositif au niveau des
actions. Donc, c'est... ça va être 26 sur 26, finalement, qui vont être
réalisées et en cours de réalisation. On l'a fait quelquefois. Si vous me
permettez, je vous donnerais des petites statistiques, ou si vous voulez aller
vers une question?
M. Leduc : Allez-y. C'est bon.
Mme Roy (Verchères) : Il y a
quelques statistiques. La Trousse Anti-Troll contre la cyberintimidation, qui a
été mise en ligne en novembre 2024. Alors, en date du 5 mars, il y avait
plus de 2 300 utilisateurs qui ont utilisé puis visité le site de la
trousse, qui est... Et la majorité des utilisateurs accèdent en français.
C'étaient 2 300 en français. Au niveau de la plateforme d'échange pratique
La Fourmilière, donc, on a quand même 96 membres. Alors, ça, c'est intéressant. La plateforme, elle amène
99 outils. Il y a des articles sur les blogues, il y a des thématiques.
Alors, ça aussi, au niveau des sextos, 418 dossiers, en 2023,
traités sur les sextos.
M. Leduc : De? Des dossiers de
police?
Mme Roy (Verchères) : C'est des
dossiers qui ont été traités, police ou par plainte, ou... Puis il y a eu une
augmentation des dossiers qui ont été traités en 2024. Mais je vais vous
spécifier où sont rendus ces dossiers-là.
M. Leduc : Oui, pas de problème.
Bien. Puis je vais me permettre de vous interrompre, peut-être, parce que je
trouve ça intéressant, tous ces chiffres-là, puis je constate bien que le plan
se déploie, en fait, sauf que je me questionne sur les résultats. S'il y a, de
facto, une augmentation de l'homophobie chez les jeunes, une augmentation du harcèlement de rue envers les femmes un peu
partout au Québec, une augmentation de la misogynie, est-ce qu'il y a comme
deux choses qu'on devrait regarder? Oui, c'est bien, le déploiement. Bravo! On
n'est pas dans l'entre-soi puis on fait des
choses puis on dit qu'on est bons, là. Mais, après ça, est-ce que ça
fonctionne? C'est là que je me pose des
questions. Puis est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'avoir des indicateurs plus
clairs sur est-ce que notre plan collectif, celui que vous avez le
mandat d'appliquer, fonctionne?
• (12 heures) •
Mme Roy (Verchères) : Bien,
peut-être pour répondre à la question, en fait, c'est... c'est police, mais
c'est des plaintes qui ont été déposées au DPCP.
M. Leduc : O.K.
Mme Roy (Verchères) : Alors... et
donc, il y a eu une augmentation, là, en 2024. Parce que je pense que ça donne
un outil aussi supplémentaire.
M. Leduc : Est-ce que le... Est-ce
que les indicateurs sont clairs que le plan fonctionne?
Mme Roy (Verchères) : Bien, on donne
des outils, et il y a des influences autres...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est ce qui termine ce bloc d'intervention. Merci
beaucoup, M. le député.
Alors, je me
tourne maintenant vers le député de Matane-Matapédia pour une période de 7 min 16 s. La
parole est à vous.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Merci à la ministre. C'est un exercice qui est important.
J'ai appris, il y a quelques minutes, que des
manifestants se sont introduits dans le bureau de circonscription de la députée de Rimouski, ministre responsable de
ma région, pour des actes qui s'apparentent à de l'intimidation. Je veux
condamner sans réserve ce type d'action syndicale à l'intérieur du bureau de ma
voisine de circonscription, ça me touche énormément d'apprendre ce genre de
choses là, tout comme je veux condamner à nouveau toute action qui viserait les
résidences de ministres ou de députés de l'Assemblée nationale. Je pense qu'on
ne doit pas faire en demi-mesure. Il y a des
moments forts, alors je veux le faire devant l'ensemble des collègues. On
est... on n'est pas de la même équipe politique, la députée de Rimouski et moi,
on a nos différends, mais là-dessus, ça me touche beaucoup. Je voulais le
dire. Le timing a voulu que ce soit maintenant. Il faut donner l'exemple, tout
le monde.
La Coalition avenir Québec a créé, sur X, un compte qui s'appelle La
Réplique. On ne sait pas qui est derrière ça, mais ce compte interpelle régulièrement des parlementaires des
oppositions, voire même des groupes de la société civile. Je trouve ça
particulier que ce soit dans l'anonymat. J'aimerais vraiment m'assurer que ce
ne soient pas les employés de cabinet ou de l'Assemblée nationale qui sont derrière ça. J'invite la
ministre à prendre connaissance de ce qui se fait sur ce compte-là. Puis je pense que ça donnerait
l'exemple. Souvent, on a dit que les parlementaires peuvent s'interpeler
au salon bleu, au salon rouge, sur les réseaux sociaux. Du personnel continue
de le faire, je pense, c'est inacceptable. La
ministre est déjà intervenue, d'ailleurs, dans un cas que je sais. Donc, c'est
un rappel que je veux nous faire. Ce n'est même pas une question, c'est un
rappel. Les parlementaires peuvent s'interpeler correctement puis assument
leurs propos. Le personnel, je ne pense pas que ce soit leur rôle. Puis,
dans le cas de La Réplique, je n'aimerais pas apprendre que c'est du personnel de l'Assemblée nationale ou des
cabinets. Alors, d'ici à ce qu'on trouve qui qui est derrière, j'invite la
ministre à faire ses vérifications. Je pense que ça clarifierait le rôle de
chacun.
Il n'y a pas
énormément de programmes de soutien contre l'intimidation mais il y en a un qui
s'appelle Programme de soutien
financier Ensemble contre l'intimidation. Ça ne peut pas être plus clair que
ça. Alors, je lis, là, sur Internet que «l'appel de projets 2023‑2024
est terminé. Notez également que ce programme ne sera pas reconduit pour
l'année financière 2024‑2025.» C'est bien juste?
Mme Roy (Verchères) : En fait,
c'était prévu dans le plan d'action, et il y a eu une modification à
l'intérieur du plan d'action. Parce que, la première année, c'étaient tous des
petits projets à 50 000 $, limités, et les organismes nous ont
dit : On n'est pas capables, ça fait de la reddition de comptes, donc on
aimerait mieux que vous preniez ces projets-là et qu'on puisse faire... par
exemple, sur deux ou trois ans, avec des montants plus substantiels pour
pouvoir faire des actions plus importantes. Alors, c'est effectivement ce qui
s'est fait. Le cadre normatif de ces appels de projets là finissait au
31 mars 2024, mais on a fait des déboursés aussi dans la dernière année
parce que c'était étendu sur deux ou trois ans. On a changé le cadre.
M. Bérubé : Très bien. S'il y a un
argumentaire qui sous-tend ce changement-là, on aimerait l'obtenir, pour le
bénéfice de la commission. Donc, je prends la parole de la ministre là-dessus,
sur le fait que ce serait récupéré par d'autres fonctions. Donc, j'aimerais
obtenir ça.
Je veux également réitérer une préoccupation de
notre formation politique, et personnelle très forte en ce qui me concerne, qui
est celle de la lutte à l'antisémitisme. Je veux saluer ma collègue qui en fait
un combat également, du Parti libéral. C'est l'affaire de tous. Pour
m'intéresser depuis des années à la lutte à l'antisémitisme, j'ai eu
l'occasion, comme d'autres, de voir une recrudescence des pressions, des
menaces à l'égard de nos concitoyens de confession juive face à des lieux de culte,
les synagogues, dans les universités, dans les collèges, sur Internet. On a souvent, nous, à l'Assemblée nationale, réitéré
l'importance de la lutte à l'antisémitisme, mais là il faut... il faut en faire
davantage. Alors, je me fais le relais de bien des gens inquiets de ce qui se
passe. Plusieurs de mes amis québécois juifs
m'indiquent qu'ils ont peur de s'afficher, voire même leur nom, leur confession
religieuse. On en est où là-dessus?
Mme Roy (Verchères) : Bien, d'abord,
il y a même, au sein du gouvernement, un ministre qui est nommé, justement,
contre le racisme, alors je pense que ça fait aussi partie des préoccupations
que l'on partage. Évidemment, c'est le
racisme au sens large. Alors, on ne veut pas de racisme tout court, ni envers
les juifs ni envers personne. Je pense que ça fait partie, au Québec, de
ce qu'on est, et on ne veut pas... Il y a eu les interventions qui sont faites.
Ce n'était pas à l'intérieur du plan
d'action de façon spécifique. Alors, au niveau du prochain plan d'action, par
contre, ça peut être un élément supplémentaire. Oui?
M.
Bérubé : La toponymie est importante aussi. Ce matin, il y
a eu des projets de loi pour que les circonscriptions puissent davantage
épouser des réalités géographiques. Je me permets de nommer quelqu'un
d'important dans notre démocratie
québécoise, Ezekiel Hart, un des premiers députés de confession juive en
Occident, en Amérique, alors c'est un personnage important. Il n'y a pas
beaucoup d'endroits au Québec qui rappellent sa mémoire. Évidemment, je ne veux
pas me substituer à quelconque
instance, mais je me permets de saluer que c'est quelqu'un d'important. Puis,
juste très près d'ici, il y a deux
oeuvres d'art qui rappellent l'amitié du Québec avec la communauté juive.
M. Lévesque, entre autres, avait fait ça.
Donc, c'est une inquiétude que j'ai. C'est une
inquiétude réelle. Puis la députée de D'Arcy-McGee pourrait l'illustrer avec
beaucoup plus de justesse que moi. Je sais que ça la préoccupe, mais pas qu'elle.
Je pense que ça doit préoccuper tout le monde, alors je veux... je veux le dire
ici.
Le sport
maintenant. C'est plus un échange qu'on a là. Je ne veux pas faire beaucoup de
politique avec ça. Il y a une réflexion sur les initiations dans le
sport, surtout à l'université, dans les équipes sportives. On en est où? C'est davantage, évidemment, dans la cour de la ministre
responsable du Sport, mais je le souligne également. Ça peut être le sport, ça
peut être à l'entrée à l'université. Il y a des gens qui sont mal à l'aise,
puis il y a des gens qui, pour se sentir dans le
groupe, sentent le besoin de participer. C'est-tu quelque chose qui fait
l'objet de réflexions, d'actions, de messages clairs envoyés aux institutions
scolaires, aux équipes sportives, hockey, football, etc.?
Mme Roy (Verchères) : Dans le plan
d'action qu'on avait, il y a trois mesures, donc la mesure au niveau
d'accompagner les organismes pour tout ce qui est la protection, l'intégrité — quand
on parle d'initiations, on pense aussi à l'intégrité des personnes, tout à
fait, donc on le retrouve à la mesure 14 — des outils, aussi, pour la
pratique sportive saine et sécuritaire, et on renforce les valeurs positives
dans le loisir et dans le sport. Donc, on le retrouve dans trois éléments, mais
il va y avoir une continuité dans le prochain aussi.
M. Bérubé : Merci.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) :
Merci beaucoup. Alors, nous allons
terminer ce 45 minutes avec le gouvernement pour une période de
16 min 16 s. Je reconnais la députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Merci,
Mme la Présidente. Donc, bonjour, collègues. Bonjour, Mme la ministre. Votre
équipe aussi, vous êtes salués. Donc, je suis vraiment très heureuse d'être ici
dans le cadre de l'étude des crédits sur la
lutte contre l'intimidation. Mme la Présidente, on sait à quel point les
situations d'intimidation, qu'elles
se produisent en milieu scolaire, dans les loisirs ou en ligne, peuvent avoir
des conséquences graves sur la santé mentale
et le développement des jeunes. C'est un enjeu qui touche directement les
familles et qui nécessite une réponse ferme mais aussi coordonnée entre
les différents acteurs concernés.
Depuis plusieurs années, notre gouvernement a
démontré qu'il prenait cet enjeu au sérieux, notamment à travers le Plan d'action concerté pour prévenir et
contrer l'intimidation et la cyberintimidation 2020‑2025.
Ce plan, mené en collaboration avec plusieurs ministères et partenaires
du milieu, vient de se conclure. Mme la ministre, quel bilan pouvez-vous nous
faire sur le Plan d'action concerté pour prévenir et contrer l'intimidation et
cyberintimidation?
Mme Roy (Verchères) : Bien, merci
beaucoup. Effectivement, c'est un bilan positif parce que c'est rare qu'on
arrive à la fin d'un plan d'action, puis je vais vous... je vais le dire
exactement comme je le pense, c'est rare qu'on
arrive à un bilan, à la fin d'un plan d'action, et que l'ensemble des mesures
sont mises en place. Alors, ça, on en est très heureux. Il y en a une qui a été
mise en place d'une façon différente, mais elle est mise en place, les outils
vont être mis à la disposition. Ça, à mon sens, c'est quelque chose qui
est extrêmement extraordinaire.
• (12 h 10) •
Autre bilan important, ce n'est pas un plan qui
n'appartient qu'à nous. Donc, c'est la participation des différents ministères,
que ce soit le ministère de l'Éducation, l'Enseignement supérieur, la Santé et
Services sociaux, la Sécurité publique, l'Office des personnes handicapées,
Secrétariat de la condition féminine, donc, qui participent à ce plan-là et qui
contribuent aussi à le déployer sur l'ensemble du territoire. Ça, à mon sens
aussi, ça fait que c'est un plan d'action qui prend racine. Alors, rapidement,
on est en train actuellement de travailler sur l'autre plan d'action.
Donc, ce plan
d'action a pris racine et va porter ses fruits. Ses fruits sont extrêmement
importants, vous l'avez souligné,
l'impact que ça peut avoir sur la famille, sur les enfants. Donc, le fruit de
ces actions sont extrêmement importants et vont permettre peut-être à
des enfants de pouvoir grandir et d'avoir des outils s'il y a de
l'intimidation. Ils vont permettre à des
enfants qui auraient peut-être été des intimidateurs, en pensant que ce sont des
blagues, à comprendre que
l'intimidation, dans notre société, ce n'est pas quelque chose que l'on doit
faire. Alors, je pense qu'à ce niveau-là le bilan est extrêmement
positif mais est surtout porteur d'avenir, porteur du prochain plan qui s'en
vient, qui va... auquel, justement, on va
pouvoir ajouter d'autres actions, auquel on va pouvoir aller plus en profondeur
et analyser, justement, l'impact que ces actions ont sur notre société.
On l'a mentionné tantôt dans les discussions, il
y a des influences du Sud qui ne sont pas nécessairement positives face à
l'intimidation. Donc, c'est d'autant plus important, ce type de plan, où on met
l'ensemble de notre société, pour nos
gouvernements, nos ministères, nos organisations, à l'oeuvre pour justement
avoir une société... on rêve du jour où on aura une société sans
intimidation. Merci.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Est-ce
qu'il me reste encore du temps?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 3 min 15 s.
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Est-ce que vous pouvez nous
donner des exemples concrets du... de ce que le bilan... bien, de ce que
le plan a donné?
Mme Roy (Verchères) : Oui, tout à
fait. Alors, je vais commencer un petit peu puis je reviens à la mesure Sexto, hein, parce que les jeunes qui étaient...
souvent, des jeunes qui sont intimidés par sexto n'avaient pas de ressource,
ne savaient pas où aller, vivaient ça dans le silence. Là, quand on voit qu'il
y a eu des plaintes, que les dossiers sont traités puis qu'il y a une
augmentation de ces plaintes-là, ça lance aussi le signal à l'inverse : On
n'accepte plus cette intimidation, on n'accepte plus ces sextos qui passaient
en dessous de la lumière avant et qui rendaient des gens extrêmement
malheureux. Il y a maintenant des alternatives. On peut faire quelque chose
pour contrer ce phénomène d'intimidation.
Même chose au niveau de l'hostilité en ligne
visant les femmes. C'est 679 visites qu'on a eues sur le site en 2023‑2024.
Donc, on voit que ça répond à une demande. On a fait une trousse média à la
mesure 25 sur l'intimidation. Entre
le mois de février 2024, vous voyez comment ça préoccupe, et
février 2025, plus de 24 000 personnes ont consulté les
différentes pages de la trousse.
Alors, cet...
ces éléments-là, ce sont des éléments concrets qui nous permettent, justement,
d'intervenir où, avant, on ne savait
pas trop quoi faire, donc de mettre en place des moyens d'entendre publiquement
un discours comme quoi c'est
inacceptable. Puis, non, vous n'êtes pas obligés de subir cette
intimidation-là. Puis, oui, il y a des ressources puis, oui, il y a des gens pour vous entendre, il y a
aussi des gens pour vous aider. Ça, pour moi, c'est extrêmement important.
Puis, comme l'a dit mon collègue tantôt, d'amener des modèles positifs, ça
aussi, ça va nous permettre de contrer des discours haineux et intimidateurs.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Il reste encore une minute. Est-ce qu'il y a
d'autres questions? Mme la députée de Châteauguay.
Mme
Gendron : Je peux y aller. Bonjour, Mme la ministre. Bonjour
à toute votre équipe. Je suis très heureuse de pouvoir avoir l'occasion de vous poser une petite question. Il y a eu
plusieurs mesures, justement, du plan d'action qui ont été, sur le terrain, vraiment très appréciées, puis je pense que
c'est des mesures qui ont également été porteuses. À l'issue de la fin
de ce présent plan d'intimidation contre... bien, l'intimidation et la
cyberintimidation, on entend bien
cyberintimidation également, puis je fais partie de la commission spéciale
également avec ma collègue ici, donc, moi,
ce que je voudrais savoir : Est-ce qu'il y a certaines mesures au plan de
la cyberintimidation qui vont être retenues pour le futur plan?
Mme Roy
(Verchères) : Bien oui, effectivement. Puis c'est un élément
duquel on parle beaucoup. Je pense à la première, je commence là, tout
de suite, la première qui était dans notre plan d'action, la plateforme Web et
la Trousse Anti-Troll...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En terminant.
Mme Roy (Verchères) : Alors, bien,
en terminant, voilà, il y a eu plusieurs outils de mis en place. Mais on va avoir
un autre plan qui va justement nous permettre d'approfondir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup à vous tous et toutes.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 heures, où elle entreprendra l'étude des
crédits budgétaires du portefeuille Famille. Je vous rappelle que c'est à la salle
Marie-Claire-Kirkland, à qui nous devons le droit de vote, nous les femmes.
Merci. Bon dîner à tous et à toutes.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 14 heures)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre
les travaux.
Donc, la commission est réunie afin de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Famille pour l'exercice 2025‑2026.
Une enveloppe de 150 minutes — ça paraît plus long que
2 heures, hein? — 2 h 30 min,
a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée par
Mme Guillemette (Roberval); Mme Prass (D'Arcy-McGee), par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis);
et M. Bérubé (Matane-Matapédia), par M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Famille
Discussion générale
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Merci beaucoup. Bienvenue à tous et à toutes. Nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs, incluant les
questions et les réponses.
Je suis maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange
de 18 min 22 s. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, la parole est à
vous.
Mme
Maccarone : Merci, Mme la Présidente. Bonjour, collègues.
Bonjour, Mme la ministre. Bonjour à toutes vos équipes. Je débute en vous
remerciant pour tout le travail que vous avez fait pour remplir toutes nos questions
dans les cahiers. On sait que c'est un
travail de moine, mais sachez que c'est grandement apprécié par nous, par les
équipes. Ça fait qu'avant que j'oublie
ou qu'il ne me reste plus de temps, je voulais débuter avec ça, ça fait que,
merci beaucoup, on l'apprécie grandement.
Mme la
ministre, je souhaite vous ramener en octobre 2021, le lancement du Grand
chantier. Le premier ministre a pris un engagement, puis je le
cite : «Les 37 000 places vont être prêtes, disponibles au plus
tard le 31 mars 2025. Ça veut dire
d'ici trois ans et demi. Je trouve ça beaucoup, trois ans et demi, mais je vais
suivre le dossier moi-même.» Qu'est-ce qui est arrivé?
Mme Roy (Verchères) : Alors, on a
développé 30 000 places subventionnées en un peu plus de trois ans, puis ça équivaut à peu près à ce qui s'est
développé avant, en trois mandats, alors... Et il reste encore
15 000 places en réalisation, c'est donc dire qu'à terme on
dépassera les 37 000 places puisqu'on a déjà 30 000 places
subventionnées, on en a 15 000 en
réalisation, alors ça nous mène déjà à près de 45 000 places, sans
compter les places en milieu familial. Parce qu'on se rappelle
qu'effectivement, au niveau des places en milieu familial...
Mme Maccarone : Mais
ce n'est pas ça, ma question. Je suis désolée, mais ce n'est pas ça, ma
question. Ma question, c'est que le premier ministre a pris un engagement pour
le 31 mars. Alors, comment ça se fait que c'est une promesse rompue puis
qu'on n'a pas réalisé le... que le réseau est complet?
Mme Roy (Verchères) : Mme la
Présidente, je répondais à la question, alors en expliquant qu'effectivement il y avait 30 000 places subventionnées
qui étaient réalisées en un peu plus de trois ans, qu'il en restait encore
15 000 en réalisation, donc l'objectif de 37 000 places va être
dépassé. Et ça, c'est sans compter le milieu familial, dans l'avenir, aussi, parce qu'on le sait, depuis trois ans, le
milieu familial est nettement positif, donc, par la création de places en
milieu familial, en communauté ou en entreprise. Donc, Mme la
Présidente, je pense que ça répondait très clairement à la question qui était
demandée.
Mme Maccarone : Quelle est l'implication
du premier ministre dans le dossier?
Mme Roy (Verchères) : Pardon?
Mme Maccarone : Quelle est
l'implication du premier ministre dans le dossier?
Mme Roy (Verchères) : Bien,
l'indication du premier... Le premier ministre...
Mme Maccarone : L'implication.
Mme Roy (Verchères) : Oui,
l'implication du premier ministre dans le dossier est là, et c'est le chef du
gouvernement, alors évidemment on travaille...
Mme Maccarone : Non, mais c'est
parce qu'il a dit qu'il va suivre le dossier lui-même.
Mme Roy (Verchères) : C'est parce
que, Mme la Présidente, je ne peux pas répondre aux questions. Ça ne me fait
rien, je ne répondrai pas, là. Mais on me demande une question, puis je ne peux
pas répondre.
Mme Maccarone : Je veux juste...
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Je vais vous demander de laisser le temps à chaque intervention, s'il
vous plaît. Allez-y.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
l'intervention du premier ministre... C'est le rôle d'un premier ministre, donc, la coordination de l'ensemble des activités,
alors, dans ce dossier-ci comme dans tous les autres dossiers au sein du
gouvernement, alors... Puis, en plus, bien, dans ce cadre-ci, on le voit bien,
on va pouvoir dépasser l'objectif de 37 000 places à terme avec les
15 000 places qui restent actuellement à compléter.
Mme Maccarone : Mais il y avait des
réunions une fois par semaine, une fois par mois?
Mme Roy
(Verchères) : On rencontre le premier ministre à tous les
conseils des ministres. Comme vous le savez, à chaque semaine, on a des
rencontres individuelles avec le premier ministre sur l'ensemble de nos
dossiers. Alors, c'est ce qui se fait et c'est ce qui va continuer à se faire.
Mme Maccarone : Alors, lui... Vous
avez fait des rencontres, par contre, uniquement pour faire le suivi dans le
dossier?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, on a des rencontres au Conseil des
ministres. On a des rencontres avec le premier ministre sur l'ensemble
de nos dossiers, tous les ministres. Alors, voilà.
Mme
Maccarone : Mme la ministre, j'essaie de comprendre vos
chiffres. Vous avez évoqué beaucoup de chiffres, puis je sais que vous dites que votre bilan, c'est
la création de 37 000 places, mais là ce que je souhaite comprendre,
c'est comment vous faites vos calculs, parce que je comprends, si on
regarde les places réalisées — j'ai votre tableau, là — si
on regarde les places qui sont réalisées, CPE, garderies subventionnées, puis
on ajoute «en réalisation», on arrive à notre 37 000 places.
Ça, je comprends, mais c'est quoi, la définition d'«en réalisation»?
Mme Roy (Verchères) : Alors, «en
réalisation», il y a différentes étapes. Alors, ils peuvent être au niveau de
la conception. Ils peuvent être au niveau de la réalisation, au niveau de la
finalisation. Alors, évidemment, dans les 15 000 places
qu'il reste à faire, on en retrouve effectivement qui sont à différents
niveaux. Alors, dans ce cas-là, ce sont tous des projets qui ont été
octroyés, et on les retrouve à différentes étapes.
Mme
Maccarone : C'est ça, ça fait qu'ils ne sont pas tous en
réalisation. Souvent, c'est juste l'octroi d'un contrat. Je peux vous donner un exemple précis dans le comté
de mon collègue de Pontiac, 1-2-3 Picabou, puis ça fait quatre ans depuis qu'ils sont en attente. Leur projet a été approuvé,
mais il n'y a aucune pelletée de terre. Ça fait que je ne sais pas si vous êtes
d'avis comme moi, mais je trouve que ça donne l'espoir aux familles qu'on a les
15 000 places qui vont être
bientôt livrées, mais, dans le fond, «en réalisation», même si on a le petit
chapeau de construction, ce n'est pas vraiment
en réalisation, c'est des places qui peuvent arriver dans quatre ans, ou dans
cinq ans, ou même encore plus tard.
Mme Roy
(Verchères) : Alors, Mme la Présidente, je connais très bien le
dossier de Pontiac. Je suis moi-même intervenue
pour tenter de faire accélérer les choses. Alors, il y a des éléments au niveau
des exigences, entre autres, de la municipalité.
Alors, il y a différents éléments. Je vous dirais, heureusement, on a diminué
les étapes, de 17 à neuf étapes, dans
le processus de réalisation, et vous dire, d'ailleurs, qu'on est passés, sur
une moyenne de réalisation qui dépassait le 36 mois, à
24 mois.
Alors, oui,
il peut arriver que, dans certains cas, parce que, par exemple, il doit y avoir
de la décontamination sur un terrain ou il y a une problématique
particulière avec la municipalité, que le délai soit un peu plus long, mais ce
qu'on a actuellement comme moyenne, ça tourne autour de 24 mois.
D'ailleurs, il y a un processus, dans le cas où on voit qu'il n'y a pas de
véritable opportunité de développer le projet qui a été octroyé, de le
reprendre et de pouvoir le donner au milieu justement pour s'assurer qu'il
puisse se réaliser plus vite, mais quand il y a des opportunités. Dans certains
cas où, on voit, il y a des discussions, des négociations avec la municipalité,
c'est possible que ça soit un peu plus long.
Mme
Maccarone : Oui, merci, c'est parfait. Puis ça, ça veut
dire... au moment que vous, vous donnez l'octroi des places, vous le mettez
tout de suite dans la colonne de réalisation. Ça fait que ça donne vraiment
l'espoir ou ça donne l'impression
qu'on a des places créées parce que, quand vous parlez de 37 000, pour
vous, là, ça, c'est la création, mais ce n'est aucunement la création. Ici, ce
qu'on parle, c'est en réalisation. Puis, c'est vrai, j'ai parlé du CPE à
Pontiac, puis la ministre connaît bien le dossier. Je suis contente de le
savoir. Ça fait que la pépine arrive quand?
Mme Roy
(Verchères) : Alors, voici, on va essayer d'être plus clairs, je
pense, Mme la Présidente, ça va être plus facile. Quand on parle de places
réalisées, on ne parle pas de places en réalisation, on parle de places qui sont
réalisées. Donc, on parle des places qui ont été réalisées en installation, en
milieu familial ou en garderie subventionnée. Ça, ce sont des places ouvertes. On va changer le vocabulaire, ça va peut-être
être plus facile. Les places en réalisation, c'est ceux-là qu'on peut
retrouver dans quatre étapes, à la conception, à la réalisation, en finalisation.
Alors, celles-ci, ce sont des places qui
sont à réaliser. Donc, c'est différent de celles qui sont déjà réalisées. Et, à
terme, évidemment, quand on prend les places qui sont réalisées...
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente.
Mme Roy (Verchères) : ...et celles
qui sont en réalisation...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En terminant.
Mme Roy (Verchères) : ...ça nous
permet justement de voir qu'à terme on va dépasser l'objectif.
Mme Maccarone : Oui, puis c'est un
beau tableau. Pas besoin de changer la terminologie pour moi, Mme la ministre. Je suis très bien ce qui se passe. Merci
quand même. En réalisation... Ça reste quand même qu'«en réalisation», là,
ça veut dire que ce n'est pas des places qui sont occupées. Alors, on est en
train de flouer la population.
Mme Roy (Verchères) : En
réalisation...
Mme Maccarone : Bien, c'est à mon
tour de parler, Mme la Présidente.
Mme Roy (Verchères) : Non, mais
j'avais juste mal entendu.
Mme Maccarone : C'est qu'on est en
train de flouer la population parce qu'on dit qu'«en réalisation» ça donne
l'impression que nous sommes en train d'offrir des places, mais c'est des
places qui ne sont pas occupées. Alors, je
comprends ce que la ministre est en train de dire, mais ça reste que c'est des
places où on dit : Il n'y a même pas de pépine, puis c'est juste un
contrat, mais on ne sait pas quand est-ce que tous les autres projets vont être
réalisés.
Ça m'amène à
une autre question, Mme la ministre, parce que, là, je comprends votre tableau,
mais ça, ça veut dire... Vous n'avez
pas répondu à ma question. Au moment que vous signez un contrat, que vous dites
oui, ça, ça va tout de suite ici, dans votre tableau de bord, en réalisation?
• (14 h 10) •
Mme Roy
(Verchères) : «En réalisation», Mme la Présidente, comme je l'ai
mentionné, ça se trouve à différentes étapes. Par exemple, sur les
15 000 que l'on voit, on en a 1 785 qui sont au niveau
préliminaire, donc, qui travaillent au
niveau de l'opportunité. Ça peut être l'achat de terrains, etc. Quand on passe
en conception, on est en train de faire la conception pour les plans.
Alors, ça, on en a 8 889. Après ça, ils sont en réalisation. Là, vous avez
la pépine. Avant d'arriver à la pépine, il a
fallu faire les plans pour qu'on arrive à la pépine. Et, quand on arrive au
final, ce sont des places où on est aux dernières inspections pour être
sûrs que tout concorde et que les enfants entrent à l'intérieur. Je n'ai jamais mentionné que les
places en réalisation étaient des places réalisées. Vous l'avez au tableau de
bord qu'on publie à tous les mois. À
tous les mois, on publie le tableau de bord, et c'est clairement mentionné, les
places qui sont réalisées, les places en milieu familial, les places
converties et les places en réalisation.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Mme la députée, je vais
juste vous rappeler que «flouer» est un terme non parlementaire.
Mme Maccarone : Ah oui?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui.
Mme Maccarone : Bon, O.K., merci.
Vous m'en informez. Je ne le savais pas. Ça fait que ça, ça veut dire... avec ce que vous avez dit, dans les
15 138 places sur le tableau de bord le plus récent, il y a
4 460 places, c'est les seules où il y a une pépine, dans le fond. Ça fait qu'il y a au moins
11 000 places qui ne sont vraiment pas en réalisation, c'est
juste un contrat qui a été octroyé, selon les chiffres que vous venez de nous
donner.
Ça m'amène à
une autre question, Mme la ministre. Sur votre même tableau de bord, je suis
toujours perplexe parce que... Oui?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme
Maccarone : Que j'étais...
Oui, voilà, mais je veux juste... Si vous pouviez écouter la terminologie qui
est utilisée en termes d'identifier les parlementaires, ça serait bien, parce
que les insultes, je pense qu'on n'a pas besoin de ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Pardon?
Mme
Maccarone : Oui, il faudrait
juste... Là, les enfants inscrits en date... de la fréquentation souhaitée, on
dit qu'il y a 38 000 places et 38 358 enfants inscrits,
mais ça, ce n'est pas des enfants qui sont en attente? Je ne comprends
pas pourquoi que ça ne fait pas partie du 26 455 enfants qui sont en
attente. Il y a toujours le 38 000 quelques enfants qui sont inscrits,
mais ça, ce n'est pas en attente?
Mme Roy (Verchères) : Alors, Mme la
Présidente, je pense qu'on revient dans un débat... un vieux débat. Alors, je vais le réexpliquer pour être certaine
que ça soit bien clair. La maman accouche, elle est inscrite. Là, vous voyez,
on en a 27 000, femmes
enceintes qui s'inscrivent à La Place 0-7. Elle accouche aujourd'hui, elle
est inscrite à La Place 0-5, et
elle... Si on lui offre une place, Mme la Présidente, aujourd'hui, elle ne la
prendra pas parce qu'elle ne veut pas avoir une place maintenant. Elle veut une place déterminée dans 18 mois
ou dans 12 mois. Donc, effectivement, elle est sur une liste, mais, si je lui offre une place, elle
ne la prendra pas. Celles qui veulent des places ou ceux qui veulent des
places, ce sont effectivement ceux
qui sont inscrits à une date déterminée, et, à ce moment-là, ces gens-là sont
prêts à prendre la place. Alors, de
dire que l'enfant qui a une semaine n'a pas de place... Si on lui en offre, ils
n'en prendront pas. D'ailleurs, Mme la Présidente, 81 % des
enfants inscrits sur la liste d'attente obtiennent à la place... à la date
désirée ou un mois avant la date désirée... Alors, c'est vous dire, là, la
proportion à l'intérieur de la liste d'attente.
Mme Maccarone : Donc, elle a
répondu à ma question, c'est parfait. Alors, on va revenir... On va être en désaccord parce
qu'«est en attente», c'est en
attente. Alors, c'est des gens que nous savons... vont s'inscrire dans quelques
mois. Alors, encore une fois, j'ai
l'impression qu'on ne donne pas un portrait actuel de la réalité aux Québécois
qui sont en attente ou bientôt en
attente d'une place. En ce qui concerne la fermeture de places, Mme la
ministre, combien de places ont fermé cette année?
Mme Roy
(Verchères) : Alors, il y a
différents éléments au niveau de la fermeture des places. Il y a eu d'abord
des conversions. Il y a eu
1 150 conversions. Donc, ce sont des places qui étaient des places
non subventionnées qui sont devenues des places subventionnées. Après
ça, au niveau du total des places fermées, attendez, on va vous le dire exactement, il y a eu 15 garderies non
subventionnées qui ont fermé. Après ça, on a eu, attendez, on va vous donner
les chiffres exacts...
Mme Maccarone : ...en train de regarder, je peux vous aider. En
passant, la conversion, ce n'est pas la fermeture de places.
Mme Roy (Verchères) : Non, mais
ce n'est plus une...
Mme Maccarone : C'est la
conversion de places. Ça fait que, pour moi, ça ne compte pas dans les calculs.
On va dans les renseignements particuliers,
la question 86, puis on voit, au total, il y a 5 602 places qui
sont fermées. Et, si je comptais les
trois dernières années, depuis que la ministre est en poste, il s'est fermé
18 000 places. C'est quand même énorme. Alors, c'est quoi, le plan de match de la ministre pour éviter
plus de fermetures? Est-ce qu'elle a un plan d'action?
Mme Roy
(Verchères) : Alors,
d'abord, Mme la Présidente, au niveau des places en milieu familial, il y a eu,
depuis le début du grand chantier, 7 669 places de plus qui
ont ouvert par rapport à celles qui ont fermé. Alors, vous parlez des dernières années. Le milieu familial
était en décroissance année après année avec un net négatif. Depuis les trois
dernières années, il y a plus de milieux familials qui ouvrent que ceux qui
ferment. Donc, ça, c'est au niveau des milieux familiaux. Alors, au
niveau des autres places, il y a eu 13 places fermées en CPE, cinq places
fermées en garderies subventionnées, ce n'est pas cinq garderies, mais c'est
cinq places d'enfants, et 725 qui ont été fermées en garderies non
subventionnées, et on a créé évidemment près de 30 000 places.
Mme Maccarone : Oui,
merci, mais c'est ça... mais la
question, c'est... C'est 18 000 places en trois ans sous votre
gouverne. Alors, c'est quoi, le plan d'action pour éviter plus de fermetures?
Mme Roy (Verchères) : Bien, ce
qu'on constate, c'est qu'on en a plus qui ouvrent qui ferment. Alors, on a... Pour la première fois depuis des années, depuis
qu'on a les chiffres en milieu familial, on a 7 600 places au net de
plus offertes en milieu familial.
Donc, effectivement, il y a plus de places qui rouvrent en milieu familial.
Évidemment, il y a des gens qui, par
exemple, font des arrêts pour un congé de maternité. Alors, ça ferme
l'installation le temps du congé de
maternité. Il y a des gens qui prennent la retraite. Mais on a créé plus de
places, 7 600, et avant ce n'était pas le cas.
Mme Maccarone : C'est beau,
merci.
Mme Roy (Verchères) : Année
après année, c'était seulement des places qui fermaient et non pas des places
qui ouvraient.
Mme Maccarone : C'est la
proportionnalité, Mme la Présidente. Merci. On a très peu de temps.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je suis très bien le temps, Mme la députée.
Mme Maccarone : Merci. Alors,
moi, ce que j'entends, c'est qu'on n'a vraiment pas de plan d'action, parce que l'ouverture, en comparaison avec la fermeture,
ça, ce n'est pas nécessairement un plan de match, parce que, là, on parle
de coût net. Une autre question que je souhaite savoir : Aussitôt qu'on a
des garderies qui ferment leurs portes, parce qu'on sait qu'il y en a plein,
faute de conversions, est-ce que ça veut dire que toutes ces places-là font
partie maintenant des calculs des besoins par région?
Mme Roy (Verchères) : Il est
clair qu'on calcule tout ce qui se passe dans la région, mais je vais
compléter, Mme la Présidente, si vous me
permettez, là. En 2016, le milieu familial perdait au net
3 500 places, en 2017, 1 500 places, en 2016‑2017...
attendez, ici, 2017‑2018, il perdait presque 6 000 places au net.
Nous, au net, c'est plus 3 000 places, plus 2 000 places, plus 1 000 places. C'est
7 000 places au net. Alors, ça, je pense que c'est extrêmement
important. D'ailleurs, ça nous a permis aussi d'augmenter le nombre de
places subventionnées.
Mme Maccarone : C'est beau,
mais, quand on a des garderies privées qui ferment, puis là on a des places,
maintenant, qui sont disponibles, entre autres, est-ce que ça, c'est rapatrié
dans chaque région pour déterminer qu'on a tant de besoins dans chaque région
administrative?
Mme Roy (Verchères) : Bien, dans
notre méthode de calcul, effectivement, on regarde le nombre de places
disponibles et ouvertes dans tous les...
Mme Maccarone : C'est rapatrié?
Mme Roy
(Verchères) : ...que ça soit
des CPE de milieu familial, les garderies subventionnées et non subventionnées.
Mme Maccarone : C'est parfait.
Merci. Je vais mettre le reste de mon temps sur le prochain bloc. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Il en restait huit secondes. On va donc poursuivre avec le bloc de la
deuxième opposition et le député d'Hochelaga-Maisonneuve pour une période de
12 min 15 s.
M.
Leduc : Merci, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la
ministre. Bonjour à tous les gens qui vous accompagnent.
Mme Roy (Verchères) : Rebonjour.
M.
Leduc : Rebonjour. On s'est vus tantôt. J'aimerais qu'on
parle de la main-d'oeuvre. Le 17 mars dernier, on a appris qu'il n'y
aurait pas de cohorte en éducation à l'enfance à Gérald-Godin. L'avez-vous
appris en même temps que nous le 17 mars?
Mme Roy (Verchères) : Pardon?
M. Leduc : L'avez-vous
appris en même temps que nous le 17 mars?
Mme Roy (Verchères) : Oui.
M. Leduc : Avez-vous fait quelque chose
depuis le 17 mars pour essayer de renverser cette décision-là?
• (14 h 20) •
Mme Roy
(Verchères) : Bien, il y a plusieurs éléments, hein? Je pense
qu'il faut rendre de façon plus... Donc, une des... un des éléments, bien sûr, qu'on a mis en place, des
ambassadeurs, donc, qui circulent pour pouvoir s'assurer justement de faire connaître le métier
d'éducatrice. On a eu une entente de principe. Donc, avec la CSN, on avait déjà
deux ententes. Je pense que ce qu'on va retrouver dans les conventions collectives
vont permettre aussi d'être plus attractif, d'ouvrir des cohortes. On a
vu, par exemple, que le cégep de Granby, lui, à l'inverse, avait décidé d'avoir
une initiative en offrant un D.E.C. plus rapide pour permettre à ceux qui
avaient déjà les cours de base, par exemple, de
faire un D.E.C. complet en techniques de la petite enfance. Donc, il y a
différentes initiatives qui sont mises en place, et effectivement on suit ça de très près parce qu'on
souhaite qu'il y ait de plus en plus de jeunes qui aillent s'inscrire à la technique
d'éducation à l'enfance pour pouvoir compléter notre réseau.
M.
Leduc : Est-ce que c'est normal que la ministre de la
Famille apprenne dans les journaux la fermeture d'une cohorte en pleine
pénurie de main-d'oeuvre?
Mme Roy
(Verchères) : En fait, pour ce qui est des étudiants qui
voulaient s'inscrire, ils ont été référés ailleurs pour être sûr qu'on
ne perde pas ces étudiants-là. Alors, il est possible effectivement que le
cégep décide de fermer une formation et n'en informe pas. Ça a été le cas. On
n'a pas été informés de ça. Par contre, je vous dis : On met tout en
oeuvre pour s'assurer qu'il y ait plus de jeunes qui aillent s'inscrire, parce
c'est comme ça qu'il va y avoir, justement,
des cohortes qui vont ouvrir puis c'est comme ça qu'on va s'assurer que de plus
en plus de cégeps donnent la technique d'éducation à l'enfance et qu'il
y ait plus de jeunes qui aillent s'inscrire.
M.
Leduc : Je comprends, donc, que, s'il y avait une autre
annonce de fermeture d'une cohorte dans un autre cégep, vous
l'apprendriez encore dans les journaux.
Mme Roy (Verchères) : Pardon?
M.
Leduc : S'il y avait une autre fermeture d'une cohorte
dans un autre cégep, vous l'apprendriez encore dans les journaux. Vous n'avez aucun mécanisme en place
pour qu'on vous en informe en amont pour vous donner une chance de faire
en sorte que ça n'arrive pas.
Mme Roy
(Verchères) : Bien, je ne peux pas présumer qu'on ne serait pas
informé du cas. Ce qu'on souhaite surtout,
ce n'est pas que ça ferme, c'est qu'on ouvre d'autres cohortes, justement parce
qu'on met en place des incitatifs pour inviter les jeunes... On a des
ambassadrices qui se promènent. On a travaillé justement à faire la promotion auprès des jeunes et valoriser, avec JeunesExpo,
qui sont allés rencontrer des jeunes... Il y a des foires à l'emploi où on
rencontre les jeunes justement pour faire connaître et développer ce goût de...
et j'ai envie de vous dire, puis je...
M. Leduc : Bien...
Mme Roy
(Verchères) : Bien, peut-être, je suis trop longue. Je vais le
laisser poser la question puis je vais prendre une autre occasion...
M.
Leduc : Donc, il y a... Vous n'avez mis en place aucun
mécanisme à votre ministère pour vous assurer qu'on vous informe
d'avance que des cohortes ferment éventuellement dans d'autres cégeps?
Mme Roy
(Verchères) : Oui. On a demandé à la Fédération des cégeps de
nous informer, mais ce n'est pas nous qui prenons la décision si une
cohorte ferme.
M.
Leduc : O.K., on
a bien compris ça, mais, ça, vous avez fait cette demande-là après l'annonce de
Gérald-Godin.
Mme Roy (Verchères) : Oui, à la
fédération, oui.
M.
Leduc : Donc, à partir de maintenant, en théorie, s'il y a
d'autres fermetures, vous allez être mis au courant dans un délai de...
Mme Roy (Verchères) : Bien,
j'espère, avant que ça se fasse, puis, idéalement, ce qu'on souhaite, c'est
qu'il n'y en ait plus, de fermetures, au contraire, qu'on en ouvre.
M. Leduc : Parfait.
Si un cégep vous approche puis vous dit : Là, je songe à fermer ma
cohorte, qu'est-ce que vous pouvez faire pour ne pas que ça arrive?
Mme
Roy (Verchères) : Bien, on peut... La seule façon de faire, c'est
l'offre et la demande. Plus il y aura d'inscriptions,
plus on va s'assurer justement qu'on va inciter les jeunes à y aller. Puis
j'avais... Je lisais, dans les médias sociaux, le message d'une
éducatrice qui mentionnait à quel point c'est important de faire briller cette
profession, de faire voir tout ce qu'elle
fait de bon, puis elle le disait, puis j'ai envie de vous lire textuellement
comment elle concluait sa déclaration : «On veut faire briller.
Est-ce qu'on peut le faire de façon positive pour encourager la relève à se joindre à nous plutôt que de les décourager avant
même de les recruter?» Je pense que les conventions collectives, si elles
sont réglées... On va laisser le syndicat
présenter l'entente à ses membres. Je pense qu'il y a plusieurs éléments
là-dedans qui vont être positifs pour justement valoriser la profession
des éducatrices.
M. Leduc : On reviendra à la convention du secteur tantôt,
mais restons sur la diplomation. Il y a une chute du nombre de diplômés depuis 2019 dans l'éducation à
l'enfance. Ça se reflète un peu partout. Et là votre gouvernement a pris
la décision de mettre fin aux bourses Perspective. Ça a été annoncé il y a
quelques semaines et ça va être applicable immédiatement.
Est-ce que vous reconnaissez que ça va avoir très probablement un effet négatif
sur les inscriptions de la technique d'éducation à l'enfance?
Mme Roy
(Verchères) : En fait, on a aussi ajouté une bourse, une bourse à la
persévérance, qui est revenue dans le cadre de la technique de l'éducation à
l'enfant, donc, une bourse, maintenant, qui est rajoutée à la fin de la technique. Il y a eu un recrutement de
7 500 éducatrices dans les trois dernières années. On fait beaucoup
aussi de formation en emploi avec les
programmes COUD, avec le RAC, avec le centre de certification, justement, pour
s'assurer d'améliorer la qualification.
Alors, je pense que c'est vraiment dans ce sens-là : tout mettre en place
pour permettre aux éducatrices d'avoir cette qualification-là et d'aller
la chercher, entre autres, au niveau de la diplomation et de l'entrée au D.E.C.
M. Leduc :
Combien...
Mme Roy
(Verchères) : L'initiative de Granby était merveilleuse à ce
niveau-là.
M. Leduc : Combien
d'argent au total, par année, pour votre nouvelle bourse, par exemple?
Mme Roy
(Verchères) : C'est... En fait, la bourse... C'est 2 300 $
pour la dernière bourse.
M. Leduc : Non, mais ce que je veux dire... Vous, vous
dépensez combien là-dedans, vous, le gouvernement, pour cette bourse-là?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, on la redébute, là... Elles débutent, les bourses
Perspective, sur...
M. Leduc :
Vous avez budgété combien alors?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, c'est 2 300 $ par élève.
M. Leduc : Donc,
vous avez budgété combien au gouvernement pour cette bourse-là cette année?
Mme Roy
(Verchères) : On va vous revenir avec le montant total. C'est
2 300 $ par élève.
M. Leduc : Parfait,
puis ça représentait combien, les bourses Perspective, pour une année?
Mme Roy (Verchères) :
Bien, les bourses Perspective étaient sur plusieurs sessions. Alors, c'est
clair que la bourse de persévérance, elle est sur une session. Les chiffres
avaient malheureusement démontré que ça n'avait pas amené... Puis, vous l'avez mentionné, il y avait eu une baisse
d'inscriptions au niveau du D.E.C., ça n'avait pas permis d'augmenter, au niveau du D.E.C... Donc, peut-être
que d'investir comme on le fait sur la promotion dans les conventions collectives, ça va être encore plus attractif pour
les jeunes qui voudraient s'inscrire à une technique d'éducation à l'enfance.
M. Leduc : J'essaie de comprendre votre logique. Si vous
dites que les bourses Perspective n'ont pas eu d'effet sur l'attraction
dans la technique, bien là, si elles disparaissent, pourquoi vous en rajoutez
une autre alors?
Mme Roy (Verchères) : Bien, pour encourager...
On l'appelle la bourse de persévérance, c'est pour se rendre à la fin du D.E.C. justement pour les amener à
s'assurer qu'ils vont continuer dans ce sens-là. C'est à la dernière session
que la bourse de persévérance s'applique.
M. Leduc : On
lit dans différents rapports que l'une des raisons qui expliquent la chute des
inscriptions à la technique, c'est des
inscriptions plutôt à l'A.E.C., hein, l'attestation d'études collégiales, qui
est une formation raccourcie, certains plus critiques vont dire
appauvrie, par rapport à la technique, bien sûr, mais ça reste qu'en termes
d'heures de formation... Avez-vous la
proportion des nouvelles embauches, sur une année, qui provient des techniques,
qui provient des A.E.C., qui sont non qualifiées, donc, pour la dernière
année, par exemple?
Mme Roy (Verchères) : Oui,
mais beaucoup des A.E.C. se font dans le programme COUD. Donc, les gens font
leurs études et font aussi la formation en travail. On en a eu 3 500,
d'ailleurs, qui ont été qualifiés... l'A.E.C. plus le travail, qui ont été qualifiés à l'emploi, donc, pendant l'emploi. Et on
voit, là, dans les dernières statistiques d'inscription et de
diplomation, là, qu'il y a une petite remontée, là, au niveau justement de
l'inscription au D.E.C. Puis on espère, avec
les éléments qu'on met en place, qu'on va pouvoir avoir encore plus de
remontées au niveau du D.E.C., mais il est clair que, dans les dernières années, il y avait moins d'embauches qui
se faisaient au niveau des éducatrices qualifiées parce qu'il y avait
une pénurie de main-d'oeuvre.
M. Leduc : Je vais reformuler ma question. J'imagine que vos
chiffres plus récents sur les nouvelles embauches dans le réseau, ça
doit être 2024?
Mme Roy
(Verchères) : 2023‑2024, là, j'ai-tu le dernier Opération
main-d'oeuvre?
Une voix :
...
Mme Roy
(Verchères) : 31 mars 2024, c'est ça.
M. Leduc : Donc,
c'est pour 2023‑2024, les derniers chiffres?
Mme Roy
(Verchères) : Oui, tout à fait.
M. Leduc : Bon,
donc, pour cette année-là, 2023‑2024, c'est quoi, le nombre total de nouvelles
embauches dans le réseau?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, vous voyez, en termes d'éducatrices qualifiées,
j'en avais près de 1 000, et, non qualifiées, 1 500.
M. Leduc : Puis,
dans les qualifiées, ça inclut-tu les A.E.C.?
Mme Roy
(Verchères) : Non, les A.E.C., pour être qualifiées, doivent faire le
cours A.E.C. et avoir près de 4 000 heures de...
4 900 heures de travail avant d'être déclarées qualifiées.
M. Leduc :
Donc, si quelqu'un...
Mme Roy
(Verchères) : L'A.E.C ne devient pas qualifiée.
M. Leduc : C'est
ça.
Mme Roy
(Verchères) : Elle devient qualifiée seulement quand elle aura fait
ses 4 900 heures.
M. Leduc : Ça fait que 1 000 plus 1 500, ça, c'est
les nouvelles embauches de 2023‑2024, puis quelqu'un qui est en train de faire
ou qui a fait seulement l'A.E.C. compte dans le 1 500 non qualifié.
Mme Roy (Verchères) : Oui, l'A.E.C. sont non
qualifiés, oui, tout à fait, à moins d'avoir fait les 4 900 heures.
M. Leduc : C'est ça,
puis cette proportion-là, donc, qualifiés, non qualifiés, dans les dernières
années, là, on est, donc, à vue d'oeil, à peu près, quoi, 40 %,
peut-être, de qualifiés, 1 000 sur 2 500?
Mme Roy
(Verchères) : Oui, à peu près.
M. Leduc : On
est-tu dans... C'est quoi, la proportion dans les dernières années?
Mme Roy
(Verchères) : Dans les dernières années, ça ressemblait à ça. Il y
avait beaucoup plus de non qualifiés.
M. Leduc : C'est
ça que vous venez de dire. Donc, il y aurait un rehaussement récent de la
proportion.
Mme Roy
(Verchères) : Bien oui, c'est très léger, mais on n'a pas de données,
là.
M. Leduc : Je
comprends.
Mme Roy (Verchères) : C'est très léger par
rapport à l'année dernière. C'est 36 de différence, là, au niveau de
l'inscription au D.E.C.
M.
Leduc : Si vous aviez quelqu'un dans votre entourage
proche qui hésitait à aller faire la technique, le D.E.C., ou va faire
l'A.E.C., qu'est-ce que vous lui recommanderiez?
• (14 h 30) •
Mme Roy
(Verchères) : Bien, je dis que ça dépend souvent des choix des
personnes puis de la situation dans laquelle elles se trouvent. Idéalement,
c'est toujours de faire la formation la plus complète, je vais le dire comme
ça, mais plusieurs... L'A.E.C., par exemple, c'est souvent des éducatrices qui
étaient non qualifiées, qui sont même en emploi,
qui vont décider d'aller chercher cette formation courte là, de l'ajouter avec
les heures, pour devenir qualifiées, mais c'est une formation qui les
amène à une qualification.
M.
Leduc : Je parle, par exemple, mettons, d'une jeune de
17 ans qui... 16-17 ans, finit le secondaire V, hésite, de quoi
on a le plus besoin, d'une personne qui s'engage au D.E.C. ou d'une personne
qui s'engage à un A.E.C.?
Mme Roy (Verchères) : On a besoin
des deux. Bien, on souhaite avoir le plus d'éducatrices qualifiées dès le
moment où on les embauche, et c'est le D.E.C. qui est la qualification.
M. Leduc : Donc, il y aurait un
penchant pour le D.E.C.?
Mme Roy (Verchères) : Il y aurait un
penchant définitif pour le D.E.C.
M. Leduc : Ce serait votre éditorial
là-dessus. Qu'est-ce qu'on va faire avec toutes les éducatrices qualifiées qui ont quitté le réseau pour aller travailler
dans le secteur scolaire? J'en connais beaucoup personnellement, dont celle
qui a été la première éducatrice de ma
fille. L'écart salarial était extrêmement grand. Ça nous permet de revenir,
donc, sur la convention collective. Qu'est-ce qu'on va faire?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, d'abord, vous dire qu'on a... Pour la
dernière année, là, en éducatrices non qualifiées, il y en a 157 dans
l'ensemble du Québec qui ont quitté les services de garde éducatifs à l'enfance
pour aller dans le milieu scolaire, et, dans les éducatrices qualifiées, il y
en a 262. Alors, ça, c'est les...
M. Leduc : 262, puis l'autre,
c'était combien, le chiffre?
Mme Roy (Verchères) : 157 et 262.
M. Leduc : Qu'est-ce qu'on fait pour
les ramener?
Mme Roy (Verchères) : Bien,
actuellement, on a une convention collective qui va être compétitive.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup. C'est ce
qui met un terme à ce premier bloc pour vous, M. le député.
On poursuit avec le député des Îles-de-la-Madeleine
pour 12 min 15 s.
M.
Arseneau : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Merci, Mme la
ministre, d'être présente. Je salue votre équipe et les autres
parlementaires.
Bien, je vais aussi essayer d'avoir davantage
d'information sur le chantier des familles par rapport aux objectifs qui
étaient fixés. Si on regarde la cible ou le grand objectif qui était inclus
dans le grand chantier, c'était de concrétiser le droit à une place en services
de garde éducatifs à l'enfance pour tous les enfants qui le désirent, et ce qu'on faisait, c'était un calcul assez simple qui
disait : Voici les places requises, voici les places qui sont disponibles,
la différence étant de
37 000 places. Donc, on comprend que l'objectif, l'annonce,
l'engagement du gouvernement, c'était de dire : Nous allons
résorber la liste d'attente, nous allons la faire disparaître. Or, si cette
liste d'attente là était de 37 000 personnes
et qu'aujourd'hui elle est à 26 455, c'est donc dire qu'on a réduit la
liste de 28 %. Est-ce que ça, Mme la ministre, ce n'est pas la
définition d'une cible ratée et d'un échec?
Mme Roy
(Verchères) : Non, pas du tout. D'abord, nous ne nous sommes pas
engagés à faire disparaître la liste d'attente,
et puis ça fait plusieurs fois que je l'explique, et je vais le réitérer. En
septembre, 55 000 enfants quittent le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance pour
s'en aller dans le milieu scolaire. C'est la grosse période où il y a
effectivement beaucoup d'enfants qui sortent, beaucoup d'enfants qui
entrent. Pour ne pas avoir de liste d'attente, il faudrait avoir des places
vacantes parce que, dans les services de garde éducatifs à l'enfance, on peut
entrer non pas tout le monde en septembre,
comme dans le cas du scolaire, mais on peut entrer en octobre, en novembre, en
janvier et en juillet. Il faudrait avoir des places vacantes dans à peu
près tous les services de garde éducatifs à l'enfance qui soient disponibles
pour janvier, pour le 27 février, pour le 31 mars, dans le quartier
où la personne la demande. Alors, il est clair
que ça demanderait des milliers de places vacantes, au Québec, pour qu'il n'y
ait pas aucune liste d'attente, jamais, à zéro, parce que le système fonctionne différemment de celui du système
scolaire, alors... mais notre objectif reste d'avoir le moins de monde
possible sur la liste d'attente. Et en ce sens-là, d'ailleurs, au 31 mars,
c'est le 18e mois consécutif où la liste d'attente diminue. Il y a actuellement
30 000 places subventionnées qui ont été créées; à terme, il en reste
encore 15 000 à créer, à part le milieu familial.
M. Arseneau : Mais
je veux quand même insister sur les enfants en attente. Le 26 455, si vous
dites qu'on ne peut pas résorber, le ramener
à zéro, quel est l'objectif du gouvernement pour garder cet équilibre-là, là,
pour les gens qui rentrent à différents moments, si on suit votre
logique?
Mme Roy (Verchères) : Bien, vous
voyez, 81 %, actuellement, des enfants obtiennent la place au moment souhaité ou un mois avant. C'est évidemment
d'augmenter ce pourcentage-là, donc d'avoir plus de parents encore qui peuvent obtenir à la date souhaitée. Et on a,
effectivement, de plus en plus... et on le voit, là, dans les calculs, qu'en
2027 nous aurons de plus en plus de secteurs où nous serons en équilibre, au
niveau des places, même en surplus. Alors, à partir du moment où on est en surplus, on a des places qui
sont encore disponibles à des moments différents de l'année, encore
plus.
M. Arseneau : Ce chiffre-là me
paraît loin de la réalité des parents qui nous parlent au quotidien en disant qu'il n'y a pas de places en service de garde et
puis qu'ils doivent essayer de faire du télétravail, aller chez mon oncle,
ma tante, chez grand-maman, chez grand-papa,
ne peuvent pas retourner au travail. D'où vient ce chiffre de 80 % des
gens qui demandent une place, l'ont dans le mois qui suit si j'ai bien
compris votre logique?
Mme Roy
(Verchères) : Alors, il vient d'une enquête faite par l'ISQ
puis... l'enquête sur l'accessibilité et l'utilisation des services de
garde.
M. Arseneau : Bien, j'aimerais qu'on
puisse avoir ce document-là, si vous l'avez en votre possession.
Mme Roy (Verchères) : Oui, on va...
bien, on pourra vous le déposer.
M.
Arseneau : Je reviens sur l'objectif des
37 000 places à créer. Pourquoi avez-vous modifié l'indicateur du tableau de bord de l'année passée à cette année?
L'année passée, vous disiez que l'état d'avancement du Grand chantier, c'était 21 978 places en réalisation,
15 930 places réalisées. Et donc, quand on regarde les chiffres de
cette année, on se rend compte qu'il y a 6 840 places de moins en
réalisation, donc, qui... elles auraient été réalisées. Mais ce n'est pas
6 840 places qui auraient été réalisées, c'est
13 642 places qui auraient été réalisées. Pourquoi la différence?
C'est parce qu'on a ajouté dans
l'indicateur, cette année, les places en milieu familial, qui n'y étaient pas
depuis trois ans. Pourquoi avez-vous changé l'indicateur?
Mme Roy
(Verchères) : Les places ont toujours été mentionnées. Les
places en milieu familial ont toujours été... ont toujours été là au
niveau du tableau de bord.
M. Arseneau : Mais elles ne
figuraient pas ni dans les places en réalisation ni dans les places réalisées,
mais soudainement, cette année, au mois de
mars, après l'échéance ratée du gouvernement, tout d'un coup, le chiffre bondit
de 6 000 quelques places,
6 400 places. Mais elles n'étaient jamais dans les indicateurs qu'on
suivait depuis deux ans. J'ai les deux tableaux ici, je peux les déposer
à la commission, là.
En fait, je pense, et c'est mon hypothèse...
Est-ce que vous avez voulu embellir le bilan du gouvernement? Parce que, jusqu'à présent il y avait
6 400 places qui n'étaient pas là, et, tout d'un coup, on fait un
bond, et les chiffres paraissent beaucoup mieux.
Mme Roy (Verchères) : Mme la
Présidente, les milieux familiaux ont toujours été présents, alors on en a...
On est rendus à 73 000 enfants qui sont dans les milieux familiaux.
Alors, on a toujours mis l'indicateur 6, il était présent dans l'autre... l'autre tableau de bord aussi. Alors, ce qu'on a
ajouté... Les places réalisées sont toujours là. On a mis, à côté, le milieu familial, parce qu'on l'a
mis plus complet, les conversions, et en réalisation. La ligne qui a été
ajoutée en dessous, c'est les places subventionnées créées, qui incluent
le milieu familial et les places réalisées.
M. Arseneau : Les
chiffres, malheureusement, sont têtus, là, et jamais depuis trois ans est-ce
qu'on avait indiqué, dans les places
réalisées, les places en milieu familial. Ils faisaient partie de
l'indicateur 7, lequel a disparu, est devenu l'indicateur 6. Puis à l'indicateur 5,
maintenant, on a rajouté, dans les places réalisées, le milieu familial. Donc,
les chiffres paraissent beaucoup
mieux, plus proches de l'objectif à atteindre, mais ça ne crée pas davantage de
places en installations.
Mme Roy
(Verchères) : Sur votre tableau de bord, il est bien inscrit, à
l'indicateur 7, à celui dont vous référez, les places en milieu
familial.
M.
Arseneau : Absolument. Mais là, maintenant, ils ont été
ajoutés aux places... milieux en installation, comme quoi on est plus proches
de l'objectif de 37 000 qui n'est toujours pas atteint. Est-ce que vous
pourriez, Mme la ministre, déposer à
la commission le tableau, que vous semblez posséder, qui nous indique le degré
de réalisation des places en installation qui sont en réalisation
présentement?
Mme Roy (Verchères) : Les quatre
facteurs... les quatre...
M. Arseneau : Oui.
Mme
Roy (Verchères) : Oui, tout à fait.
M. Arseneau : Parce que ce serait fort,
fort intéressant. J'aimerais savoir si vous avez un objectif, un échéancier
pour la réalisation de ces 15 138 places.
Mme Roy (Verchères) : Alors, oui, ils sont à
différents stades. Alors, on pense que, dans les 12 prochains mois, on
devrait avoir près de 6 000 de ces places-là qui seraient réalisées, plus
du milieu familial qui va continuer d'augmenter, et que, dans... d'ici
24 mois, ils devraient être complétés, on l'espère.
M. Arseneau :
Donc, on compléterait le chantier des 15 138 places d'ici deux
ans?
• (14 h 40) •
Mme Roy
(Verchères) : On l'espère, oui.
M. Arseneau :
D'accord. Bien, on le souhaite également pour les parents du Québec. J'aimerais
savoir si vous corroborez l'information de
ma collègue du Parti libéral du Québec qui mentionnait que 18 000 places
avaient fermé, si on compile les chiffres qui sont dans les cahiers de
crédits, là, 18 000 places en trois ans. Parce qu'on a bifurqué, là, sur les milieux familiaux, mais est-ce
qu'effectivement, si on n'évalue que 29 000 places auraient été créées
selon votre évaluation de la situation, on en a perdu 18 000,
effectivement?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, la grande partie de ces chiffres-là, ce sont des
chiffres qui sont sur le milieu familial, puis on se rappelle qu'ils sont au
net, en création de places. Il y a 7 600 places supplémentaires au
niveau du milieu familial, alors, je le mentionnais...
M. Arseneau :
Oui, ça, on l'a déjà entendu, mais... On veut le chiffre global. Le chiffre
global que vous nous donnez, c'est 29 572 places créées. Nous, on
voudrait savoir le chiffre global des pertes.
Mme Roy (Verchères) : Bien, on l'a mentionné, c'est
ce que j'ai mentionné tantôt, là : 13 places en service de garde,
cinq places... C'est exactement ce que j'ai mentionné tantôt. Je peux le...
M. Arseneau :
Donc, on n'est pas dans le 18 000 du tout, là?
Mme Roy
(Verchères) : Non, dans la dernière année, pas du tout.
M. Arseneau :
Dans les trois dernières années?
Mme Roy (Verchères) : Ah! O.K. Là, j'ai la
dernière année, les chiffres que je vous ai parlé, c'est la dernière année, là, puis ça doit être à peu près similaire
dans les deux années d'avant. Puis vraiment le gros chiffre, c'est celui des responsables
en milieu familial, où on voit qu'on est au net de 7 600 places.
M. Arseneau :
Bon, bien, j'aimerais qu'on puisse réconcilier ça. Parce qu'en fait la
question qu'on se pose, c'est : Si le ministère jugeait qu'avec la
création de 37 000 places on allait essentiellement résorber le
manque de places pour les parents qui souhaitent en obtenir et qu'on en a créé,
selon la ministre, près de 30 000, comment se fait-il qu'il y a encore
26 455 personnes qui attendent une place? Est-ce que c'est la
projection initiale qui était mauvaise?
Est-ce que c'est la demande qui a augmenté? Ou est-ce que ce sont des places
qui ont été créées et qui ne sont pas disponibles par manque de
main-d'oeuvre? On essaie de comprendre.
Mme Roy
(Verchères) : Non, pas du tout. Alors, effectivement, ce sont des
places... il y a des places qui ont été
créées. Il y a effectivement eu une augmentation, vous le savez. Les demandeurs
d'asile peuvent maintenant s'inscrire pour
pouvoir demander un service de garde. Alors, il y a eu, là aussi, des ajouts.
On a à peu près 4 000 enfants qui sont inscrits, dont on n'a
pas le numéro d'identification, le NECSG, le numéro...
Une voix :
...
Mme Roy
(Verchères) : Oui, c'est ça, j'ai l'abréviation, mais...
Une voix :
...
Mme Roy
(Verchères) : Le NIREC, mais le nom au complet, là... Alors donc,
effectivement, il y a une répartition aussi dans les différentes municipalités,
ce n'est pas uniforme dans l'ensemble des territoires. Alors, c'est pour ça qu'on travaille avec nos comités régionaux
pour s'assurer, justement, que le développement puisse suivre aussi, là,
une mobilité. On l'a vu, dans les dernières années, hein, on fait juste prendre
l'île de Montréal, où maintenant on a beaucoup, beaucoup de secteurs en
surplus.
M. Arseneau : J'aimerais juste poser
une dernière question à la fin de ce bloc-ci. Sur toutes les places que vous
avez créées, est-ce que vous avez le nombre de places ou le pourcentage de
places qui ont été créées, mais qui ne sont pas offertes
par manque de personnel? Dans ma circonscription, on a créé 148 places,
mais il y en a la moitié qui ne sont pas disponibles par manque de personnel,
donc, des groupes qui ne sont pas ouverts. C'est vraiment 50 % des places qui ne sont pas offertes. Elles ont été
créées, elles ne sont pas offertes. Est-ce que ces chiffres-là se transposent
à l'échelle québécoise ou si c'est un cas d'espèce? J'espère que non.
Mme Roy
(Verchères) : Non, heureusement, non, j'allais vous le dire,
heureusement, non. Alors, effectivement, il y a une particularité dans
certaines régions où c'est plus difficile. C'est vrai chez vous...
M. Arseneau : Mais, globalement?
Mme Roy
(Verchères) : Mais globalement, non. Puis ce que nous disent
aussi les responsables de services de garde, c'est qu'il n'y a pas de
report, aux ouvertures par exemple, des nouveaux CPE, parce qu'il y a un
manque, par exemple, de personnel. C'est
plus difficile, mais nos gestionnaires se relèvent les manches. Mais oui, il y
a des régions où c'est plus difficile, comme chez vous et la Côte-Nord.
M. Arseneau : Merci.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup pour ce bloc
d'intervention. On revient à l'opposition officielle et la députée de Westmount—Saint-Louis,
pour 18 min 30 s.
Mme Maccarone : Merci. Mme la
ministre, l'année passée, je vous ai posé des questions par rapport au guichet unique, puis vous m'avez dit que ça va
être retardé jusqu'au mois d'août 2025. Est-ce qu'on s'attend toujours
la livraison du guichet au mois d'août 2025?
Mme Roy (Verchères) : En fait, je
vous ai probablement parlé de l'automne. Oui, effectivement, on va... le
guichet va être ouvert dès cet automne. On veut l'ouvrir, par contre, de façon
séquentielle pour s'assurer que tout se fasse de la meilleure façon possible.
Donc, on va commencer, au moment où on va l'ouvrir, par exemple, avec les
parents, où là il va y avoir la mise à jour, etc., pour tous les parents. On va
continuer avec les services de garde avant d'arriver à faire le lien. Jamais il
n'y aura de bris de service, on va toujours continuer en parallèle avec La
Place 0-5 jusqu'à ce qu'on soit à ouverture totale. Mais cet automne,
l'ensemble du portail va être mis en place.
Mme
Maccarone : Puis est-ce qu'il y a un plan de déploiement que
vous pourriez partager avec les membres ici? Puis quand est-ce que ce
serait entièrement fonctionnel?
Mme Roy
(Verchères) : Oui, on va... Comme je vous l'ai mentionné, là, ça
va être un déploiement séquentiel en trois
séquences, donc ça va être septembre, octobre, début novembre. On devrait, à ce
moment-là, arriver à la troisième...
Mme Maccarone : Ça fait que,
novembre, ce serait entièrement fonctionnel?
Mme Roy
(Verchères) : Il va être déjà être fonctionnel auprès des parents,
auprès des services de garde, mais on va faire l'appariement plus en
novembre.
Mme
Maccarone : À moins qu'on confronte des difficultés suite
aux... Parce que, je présume, il y a des projets-pilotes, des gens qui
vont essayer avant qu'on fait le déploiement?
Mme Roy (Verchères) : Ça a déjà
commencé depuis longtemps.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
qu'est-ce qu'il y a des... des difficultés que nous avons constatées, qu'on a
dû régler?
Mme Roy (Verchères) : Non, en fait,
il y a eu des améliorations. Par exemple, quand les parents ou les services de garde ont fait des tests, ils nous ont
suggéré des améliorations pour que ça soit encore plus facile, plus efficace,
plus évident pour les parents ou pour les services de garde. Mais on n'a pas
noté, non, effectivement, de difficultés. On a vraiment plus travaillé au
niveau de l'amélioration, plus finement, pour l'utilisateur.
Mme
Maccarone : Vous savez sans doute qu'on a entendu la même
chose pour SAAQclic, c'était exactement le même discours, on a fait de la même
façon le déploiement puis on a dit : Mais tout va bien, on a vu des
petites améliorations. Alors, est-ce que... qu'est-ce que vous faites pour
assurer qu'on n'a pas un deuxième SAAQclic?
Mme Roy (Verchères) : Vous pouvez
être sûre que c'est notre première préoccupation de s'assurer de ça. D'abord,
évidemment, on n'est pas du tout dans la même ampleur, donc on ne parle pas du
tout du même nombre de transactions. Au
niveau des tests, on va faire et on fait actuellement absolument tous les
tests, alors, pour s'assurer qu'avant de
débuter ça va être complètement complété, réalisé. Alors, je vous le
mentionnais, on va faire un déploiement qui va être prudent, ordonné,
graduel.
Autre
élément qui est très différent, par exemple, d'avec SAAQclic, on a décidé
d'ouvrir le guichet à une période, je vous
parlais de... Pourquoi on a dit septembre, octobre, là? Parce que tous les
groupes sont formés. La grosse période de formation des groupes est
préseptembre, étant donné qu'effectivement il y a un grand... une mobilité à cette période-là. Donc, effectivement, ça, c'est
un des éléments, entre autres. On a mis en plus des mesures de mitigation
importantes pour le service à la clientèle
et on garde en parallèle La Place 0-5 avec aucun bris de service, donc,
pour les parents, pour les services de garde.
Mme Maccarone :
Et pour la protection des
renseignements, on a... on sait que, déjà, La Place 0-5 ans a déjà fait
fuite à un manque d'information, c'est quelque chose qui a été soulevé, entre
autres, par la VGE.
Mme Roy (Verchères) : Tout a été fait, les
vérifications sont faites à ce niveau-là, alors, pour la protection de
l'ensemble des renseignements personnels.
Mme Maccarone :
O.K. Puis nous avons aussi
demandé, dans les cahiers de crédits, le coût de fonctionnement du guichet, puis on nous a répondu que ce n'est
pas encore connu. Avez-vous le chiffre que vous pouvez nous donner, en
termes de coût?
Mme Roy
(Verchères) : Oui, bien sûr. Alors, vous avez vu peut-être au tableau
de bord du gouvernement, on parlait
initialement d'un projet de 9,7 millions, donc, c'était l'évaluation
initiale du portail, donc, en 2021. On a réévalué le coût, on avait... On se
rappelle, on avait deux phases, là, à l'intérieur de l'ensemble du projet. On a
réévalué le coût cette année, donc on
arrive à 12,3 millions de dollars réévalués, ce qui fait un écart de
2,7 millions. Mais le fait qu'on ait mis les deux phases ensemble, ça nous permet de... le délestage du système
de clientèle de services de garde qui, lui, représentait... en termes de dépenses, il était budgété à
1,3 million par année. Donc, en tout et partout, l'écart, ça va être de
100 000 $ entre ce qu'on avait budgété en 2021 et ce qui va
être, dans les faits, donc, au moment où on va partir le portail.
Mme Maccarone :
On a un écart d'environ
3 millions depuis le début. Mais, moi, ma question, c'était en lien
avec le fonctionnement.
Mme Roy
(Verchères) : ...d'exploitation.
Mme
Maccarone : Oui.
Mme Roy (Verchères) : Les frais d'exploitation,
on estime que ça va être 1,2 million par année de plus sur les 10 prochaines
années.
Mme
Maccarone : On a aussi su, par l'entremise de La Presse,
concernant le tableau de bord... on apprenait qu'il
y avait des irrégularités dans le tableau de bord : fractionnement du
projet, mise à jour incomplète, coûts cachés. Est-ce que la ministre confirme maintenant que l'information qui est
disponible dans le tableau de bord est à jour puis le montant final
qu'ils vont payer, les contribuables, est exact?
Mme Roy
(Verchères) : Je vous le confirme.
Mme
Maccarone : Parfait. Et ce serait quoi, le rôle du ministre du
Cybernumérique? On a vu qu'on a la SAAQ qui est en panne presque toute la
semaine, on fait face à beaucoup de difficultés, c'est... ça annule plein de rendez-vous. C'est quoi, le rôle du ministre du
Cybernumérique? Est-ce que lui a un rôle à jouer ou est-ce que vous êtes entièrement
responsable, si jamais il y a une panne ou des difficultés avec le guichet?
• (14 h 50) •
Mme Roy
(Verchères) : Bien, on travaille en collaboration, parce qu'on va
rentrer avec le SAG, donc ça va prendre...
l'entrée pour rentrer au portail va se faire par le SAG. Donc, on travaille en
étroite collaboration avec le ministère de la Cybersécurité.
Mme Maccarone :
O.K. On s'est fait aussi répondu
pour le coût du projet. Il y a deux choses qui ne concordent pas. On a... Ils nous ont répondu qu'il y a deux
contrats octroyés, Salesforce, qui était 3 000... 84 000... — excusez-moi — 3 084 200 $, puis le CRM, montant de contrat,
4 612 000 $, plus le 1 187 000 $, une contingence
qui nous amène deux contrats à 8,9 millions. Puis il n'y a aucun
dépassement de coûts. Mais, quand je regarde le tableau de bord, on voit
toujours le 12,3 millions dans le projet. Ça fait que je voulais juste
savoir pourquoi que les chiffres ne correspondent pas.
Mme Roy
(Verchères) : Oui, ça, c'est ce qui a été mis à jour. Vous parlez de
ce qui a été mis à jour au tableau de bord du gouvernement?
Mme
Maccarone : Non, c'est les contrats qui ont été octroyés pour le
guichet.
Mme Roy
(Verchères) : Ah! O.K. C'est parce que les contrats dont vous parlez
n'étaient pas nécessairement juste pour le portail, il y avait des éléments qui
touchaient d'autres éléments informatiques à l'intérieur du ministère. Mais,
pour ce qui est... Moi, je parle juste du portail, là, c'est celui-là qui est à
12 millions.
Mme Maccarone : O.K.
Pour la contribution parentale, on a aussi vu un autre écart puis on voulait
avoir une explication. Dans les renseignements... dans nos cahiers, là,
question 32, pour ceux qui nous suivent, on a vu que la contribution
parentale, cette année, représentait 484,5 millions et, l'an dernier, le
coût par place était beaucoup moins élevé.
Il y avait moins de places, parce qu'il y a beaucoup de places qui ont été
offertes, et pourtant la contribution parentale est plus élevée, avec 521 millions. C'est un écart de
37 millions de moins que l'année passée, alors je souhaitais savoir
pourquoi.
Mme Roy (Verchères) : Je ne suis pas
certaine de bien comprendre votre question, là.
Mme
Maccarone : Bien, la contribution parentale, dans le fond, on
a quand même un écart de 37,2 millions de moins, mais on a eu un...
il y avait moins de places, avec l'année passée. Il y avait moins de places. La
contribution parentale, quand même, était plus élevée. On a beaucoup plus de
places maintenant. Alors, je souhaite comprendre pourquoi qu'on a cet écart
avec la contribution parentale.
Mme Roy
(Verchères) : O.K. Là, je comprends. La contribution parentale,
par exemple, en 2024, était de 11,5 %, pourtant, sur le coût total des
places; en 2025, elle était à 11,4 %. C'est pour ça qu'effectivement
l'apport duquel contribue le parent est moins grand en pourcentage sur
l'ensemble du coût de la place.
Mme Maccarone : Oui, mais c'est ça,
je ne parle pas du pourcentage, je parle vraiment du montant. C'est
37,2 millions de moins en comparaison avec l'année passée. Mais, avec la
situation que nous avons actuellement, maintenant,
c'est ça que j'ai du mal à comprendre, comment ça peut être de moins que
l'année passée, étant donné que la situation actuelle, maintenant, est
vastement différente, puis, dans le fond, on ne devrait pas avoir cet écart.
Mme Roy
(Verchères) : Bien, en fait, si vous vous rappelez, au budget, on
avait fait une contribution d'avance, parce que ça arrivait dans la
période de Pâques, donc on passait sur une autre année financière. On avait
fait une contribution d'avance aux services
de garde éducatifs pour les aider, donc payé d'avance, puis c'était vraiment
sur l'année financière. Alors, c'est ce qui fait cette... la grosse
partie de la différence.
Mme Maccarone : Sauf que moi, je
parle vraiment de la contribution parentale, alors ce n'est pas la même affaire. Ça fait que je me demande : Est-ce
que c'est en lien avec des places inoccupées, par exemple? Est-ce que c'est
pour ça qu'on a un montant beaucoup moins que l'année passée?
Mme Roy
(Verchères) : Est-ce que notre sous-ministre pourrait vous...
Parce que, là, on est très, très techniques, je veux être sûre qu'on
répond la bonne chose à la bonne question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais vous demander de vous nommer, s'il vous plaît.
Mme Blackburn (Julie) : Oui. Julie
Blackburn, sous-ministre de la Famille.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Blackburn (Julie) : D'accord,
Mme la Présidente. Dans le fond, l'idée, c'est qu'on a fait un paiement à
l'avance, l'an passé. Donc, dans nos crédits, vous allez voir, cette année,
c'est comme s'il y a un montant de 285 millions
qui a été dans l'année 2024... 2023‑2024, qui est passé en 2023‑2024 au lieu de passer en
2024‑2025. Si vous regardez les chiffres, vous me
dites : En 2024‑2025, on a 484, mais cette année, en 2025‑2026, on estime
à 559. Ça se rattrape. Dans le fond, c'est
juste une question comptable, là. Mais, au niveau des contributions parentales,
on va revenir au même niveau, encore plus haut. Si je regarde en 2023‑2024,
on est à 518; cette année, on sera 559.
Mme
Maccarone : Ça fait que ce n'est pas en lien avec des places
inoccupées puis... Parce que là... Puis on ne prend pas en considération
l'exemption pour la contribution ou... Excusez-moi.
Une voix : ...
Mme Maccarone : Oui, la contribution
parentale, là, 11,8 millions?
Mme
Blackburn (Julie) : Non, ça va se rétablir cette année, de toute
façon. C'est vraiment un jeu comptable.
Mme Maccarone : O.K.Merci,
Mme la ministre, je souhaite parler de la situation des enfants en situation de
handicap. Vous savez que c'est un enjeu très
cher pour moi puis c'est d'une grande préoccupation depuis que je suis ici,
à l'Assemblée nationale. Moi, je souhaite
savoir combien d'enfants ont reçu la mesure exceptionnelle pour l'intégration,
l'allocation, puis combien d'enfants ont été refusés,
puis si, dans votre réponse, vous pouviez expliquer pourquoi on a eu ces refus.
Mme Roy (Verchères) : Alors, oui, je
vais juste aller à la bonne page pour vous donner les chiffres exacts.
Excusez-moi, je prends de la place. Alors, au niveau des enfants, vous voulez
avoir le nombre au niveau des enfants, alors les enfants, par exemple, en 2023‑2024,
on en avait 13 793 pour l'intégration et, en 2023‑2024, on en avait 15 000, ce qui est une augmentation de
60 % du nombre d'enfants. Au niveau des mesures exceptionnelles, on en
avait 1 460, donc, et en 2023‑2024 on en avait 1 800, donc,
qui est une augmentation de 355 %. Si on regarde en termes monétaires, parce qu'on le voit ici, là, au niveau
de l'allocation en intégration, donc, on a 209 millions de dollars
qui ont été mis en 2023‑2024.
Donc, si on compare, par exemple à 2018, c'est une augmentation de
100,7 %, alors que la hausse d'augmentation du nombre d'enfants
était de 60 %.
Mme
Maccarone : Puis ça, c'est... Parfait, je comprends qu'on a eu
une augmentation d'investissements, ça fait que je ne peux pas être
contre la vertu, je vous salue, c'est une bonne nouvelle. Mais moi, je voulais
savoir combien d'enfants ont été refusés d'avoir accès et pourquoi.
Mme Roy
(Verchères) : Au niveau des refus, on va vous trouver ça. Au
niveau des refus... Normalement, de toute façon, il n'y a pas de refus, normalement, à l'intégration, parce qu'ils
arrivent avec un rapport de professionnel. Au niveau des mesures
exceptionnelles de soutien, on a 12 %, de mémoire... Combien?
Une voix : ...
Mme Roy (Verchères) : 141 refus, au
niveau des MES. Donc, au niveau des mesures exceptionnelles, il y a eu 141 refus. Alors, on se rappelle comment
sont analysées les mesures exceptionnelles de soutien, elles sont analysées
par un comité où on retrouve, évidemment,
des gens de la santé, des gens des services de garde, de l'Office des personnes
handicapées, alors... Il m'en manque un. Parents, santé, services de garde,
personnes handicapées... Je pense, c'est complet.
Alors, ils font l'analyse des demandes et, après ça, ils font l'octroi. Puis il
y en a eu 141 dans l'année, donc, qui ont été refusés.
Mme
Maccarone : Vous savez sans doute que j'ai déposé deux fois un
mandat d'initiative demandant d'avoir... que l'allocation qui suit
l'enfant et non l'installation. Parce qu'on sait, jusqu'à maintenant, un enfant
qui fréquente une garderie privée n'ont pas
accès à ces allocations. C'est un manque d'équité dans le réseau, surtout que
ce n'est pas complété, comme réseau. Alors, il y a beaucoup d'enfants
qui sont privés d'une place subventionnée, puis, quand ils sont privés d'une
place subventionnée, bien, dans le fond, quand on est en situation de handicap,
on est encore plus défavorisé, non seulement notre situation de vie,
personnellement, mais familiale, mais aussi on n'a pas accès à ces subventions.
J'ai déposé ce
mandat d'initiative en 2021, je l'ai déposé encore l'année passée, j'ai eu
exactement les mêmes réponses. C'est
intéressant, quand nous avons eu la séance de travail, que les sommes ont été
augmentées, on a des places en conversion, puis c'est vrai, puis que le
guichet est en fonction. Le guichet, malheureusement, ça ne donne pas plus de places. Vous ne pensez pas qu'on aura plus
d'enfants qu'on pourra intégrer pour agir tôt, si on a l'allocation qui suit
l'enfant, indépendamment le type
d'installation qu'il fréquente, pour s'assurer une égalité des chances dans le
milieu de petite enfance?
Mme Roy (Verchères) : Dans le cas,
effectivement, des services qui sont non subventionnés, bien, il y a une
allocation qui est remise au parent. C'est souvent une entente entre le parent
et le service de garde non subventionné, dans ce cas-ci, pour voir les services
qui sont offerts. Et au niveau, bien, par exemple, de l'intégration des enfants
handicapés, on l'a mentionné tantôt, 12 % des enfants reçoivent la mesure
exceptionnelle de soutien en surplus de l'intégration.
On travaille actuellement à regarder comment on peut moduler l'aide aux enfants
handicapés pour que les enfants qui
ont les plus grands besoins aient le plus de services, donc qu'il y ait plus
d'argent qui soit mis, selon le besoin. Donc, on travaille actuellement à
regarder ça. On a modernisé, aussi, pour s'assurer que ça aille plus rapidement
au niveau des mesures exceptionnelles de soutien, et il y a évidemment aussi
des investissements qui sont faits à d'autres niveaux. Alors, c'est les
éléments.
• (15 heures) •
Mme
Maccarone : Mais, respectueusement, là, les autres subventions
que les parents, dans le fond, ils peuvent faire application, le supplément puis le soutien, c'est carrément
différent, puis ce n'est pas du tout la même subvention qui suit l'enfant pour
l'intégration dans le milieu de service de garde. Ce fonds, il est utilisé pour
plein d'autres services pour aider l'enfant dans sa vie au quotidien, que ce
soit de la thérapie, que ce soit accès à de l'équipement, etc. Mais ça,
c'est des mesures qui sont utilisées à la maison, ce n'est pas les mesures
qu'on peut utiliser dans le service de garde. C'est
même la seule et unique demande qui vous a été faite, pour le budget de cette
année, du réseau au complet, c'est d'augmenter, une meilleure inclusion
pour les enfants en besoin... avec des besoins particuliers, de
240 millions. Malheureusement, ils ne l'ont pas eue. C'est aussi la
recommandation du Protecteur du citoyen.
Alors, je vous demande encore une fois :
Pourquoi on ne peut pas faire ceci? C'est de l'argent qu'on pourra utiliser pour une meilleure intégration. Dans le
fond, on récolte, comme société, long terme, parce que c'est un investissement dans ces enfants. Puis ce n'est pas
la même chose que les deux autres allocations que vous avez mentionnées.
Mme Roy
(Verchères) : Bien, peut-être... Parce que vous avez parlé de la
demande qui a été faite. En fait, la demande qui a été faite a été de doubler
les montants qui ont été mis en disposition pour les enfants à besoins particuliers, là. On regarde les mesures
exceptionnelles de soutien, c'est une augmentation de 643 % des argents
qui ont été ajoutés depuis 2018. La demande était un quart de milliard
de plus, cette année, alors vous comprenez que c'était une demande qui était gigantesque. D'autant qu'il faut penser que notre
soutien aux enfants handicapés ne se limite pas, effectivement, aux
services de garde. On se rappelle que, lors du... pas du dernier budget, mais
de l'autre d'avant, 54 millions ont été attribués... C'est terminé?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En terminant...
Mme Roy
(Verchères) : En terminant? O.K. Alors, ça fait un total...
L'autre aide, là, je ne peux pas le décrire, mais au total ça fait
339 millions.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : ...merci beaucoup. Alors,
je me tourne du côté du gouvernement. Je vais reconnaître la députée de Châteauguay,
pour 12 min 15 s.
Mme
Gendron : Merci, Mme la Présidente. Bonjour à tous et
toutes, bonjour à toute votre grande équipe qui est avec vous aujourd'hui. C'est un plaisir pour moi
de vous poser des questions, entre autres en tant qu'adjointe parlementaire.
Donc, je ne
peux pas passer sous silence tout le... bien, les dizaines d'inaugurations que
j'ai eu la chance de faire avec vous,
Mme la ministre. J'ai été beaucoup sur le terrain, également, avec vous, j'ai
pu observer et puis voir toutes les créations de places subventionnées,
entre autres, mais également, bon, les CPE qui sont en réalisation, les places
converties, mais également aussi tout le volet des places en communauté qu'on a
aussi eu la chance d'inaugurer à quelques reprises.
Étant donné que nous sommes en étude de crédits
budgétaires, bien, je vais me permettre une question en ce sens-là. Pouvez-vous parler, justement, des
crédits budgétaires pour le portefeuille de la Famille? J'aimerais savoir si le
budget de votre ministère augmente au fil des années, puisqu'on a vu,
là, dans les dernières années, une accélération marquée, là, des réalisations.
Mme Roy
(Verchères) : Excusez-moi. Oui. J'avais perdu mon crayon. Alors,
oui, effectivement, je pense que c'est
intéressant de démontrer quelle a été la courbe du portefeuille au niveau du
ministère de la Famille, donc : 2017-2018, 2 000 546 000 $,
aujourd'hui, on est à 4 000 118 000 $.
Alors, c'est quand même une augmentation de 60 % du budget du ministère de la Famille. On comprend que c'est
un portefeuille qui... où on est en plein développement. Notre objectif,
c'est justement de développer des places, de s'assurer de pouvoir offrir des
places. Alors, à ce niveau-là, il y a des investissements majeurs qui ont été
faits dans les dernières années.
D'ailleurs,
je vais... excusez-moi, je vais reprendre mon petit tableau, où on voit
qu'effectivement, là, depuis 2021, là,
c'est marquant, à quel point, effectivement, il y a eu une augmentation du
budget qui est absolument nécessaire pour pouvoir compléter le réseau et
pouvoir soutenir nos familles.
Mme Gendron : Êtes-vous en mesure de
me parler un peu plus, justement, des places en communauté, là? Est-ce que c'est quelque chose qui est un... qui a
eu du succès auprès des plus petites communautés, peut-être, du Québec?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, ce qui est intéressant, c'est qu'on
cherchait comment on pouvait faire des places différemment, rapidement, répondre aux besoins des familles. Souvent, on
voyait que, dans certains milieux où c'était plus rural ou moins
densifié, c'était plus compliqué de dire : Est-ce qu'on peut avoir un CPE,
un petit CPE? C'est souvent plus difficile
au niveau de la rentabilité. De là est venue l'idée de faire des projets en
communauté et en entreprise. Ce sont des projets où on peut accueillir
de six à 12 enfants. Donc, c'est sur la base du milieu familial. Donc, ça
a été inspiré du milieu familial. Et je vous
dirais que ça... effectivement, ce qu'on a constaté sur le terrain, c'est que
ça répond aux besoins.
On a en
places, en activité actuellement, avec des enfants, donc dans ces milieux, en
communauté et en entreprise, 2 133 enfants.
Et il y a aussi, potentiellement, parce qu'on a des demandes qui, tous les
jours, rentrent... on est actuellement à 2 600 places
potentielles. Alors, on en retrouve dans à peu près toutes les régions du
Québec, là. Que ce soient le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay, la capitale, même
à Montréal, donc toutes les régions du Québec, on a des projets qui se développent. Ça répond vraiment beaucoup à
un besoin particulier, je vous dirais, de certains milieux, de certaines
façons de faire. C'est très apprécié par les familles, mais c'est aussi très
apprécié par les responsables de services de garde,
qui sont des responsables en milieu familial, parce que ça rentre dans le volet
milieu familial. Alors, je pense que c'est vraiment un projet qui répond
aux demandes.
Mme
Gendron : Quand vous parlez de ces projets-là, vous avez dit
que c'est très rapide. On peut parler de combien de temps, environ, pour la
création, justement, de ce principe-là en communauté ou, je pense, en
entreprise...
Mme Roy (Verchères) : Les deux, les
deux, et en communauté et en entreprise. En fait, je vous dirais que ça va... ça dépend des réparations qu'il y a à faire
ou des aménagements qu'il y a à faire. Mais, généralement, entre trois et
six mois, il n'est pas rare qu'on voie
toutes les places être disponibles, être en fonction. Et, dans certains cas,
c'est encore plus rapide parce qu'il y avait moins d'aménagements à
faire. Par exemple, il y a déjà une cuisine, il y a déjà des installations
pour les enfants. Donc, dans certains endroits, on a vu, même, moins de trois
mois avant, justement, de mettre à
disposition pour les familles ces places subventionnées. C'est ce qui nous
permet, avec ce type d'initiative là, de voir un milieu familial qui,
aujourd'hui, au net, a plus de 7 600 places.
Mme Gendron :
Les bureaux coordonnateurs sont,
je pense, des acteurs importants, là, de la création de ces types de places là.
Donc, j'aimerais vous amener, justement, au niveau, là, du réseau. J'ai la
chance de rencontrer, justement, plusieurs partenaires. Bientôt, on va
avoir, justement, un événement et puis on va aller à la rencontre de tous les
gens du réseau.
Je sais aussi que
c'est important pour vous, je le sais, que ça vous tient à coeur — mon
collègue député d'Hochelaga-Maisonneuve le nommait un peu plus tôt — la
pénurie de main-d'oeuvre qui, oui, a affecté beaucoup le réseau. Par contre, je pense que vous avez
beaucoup le souci de maintenir une belle qualité de services auprès de nos...
de nos jeunes familles, de nos enfants. Mais
de quelle façon, justement... Quelles ont été... Vous en avez rapidement parlé
avec mon collègue, là, quel mécanisme a été
mis en place pour justement assurer la relève, attirer des nouveaux... bien,
des... justement, des nouvelles ou des nouveaux responsables en services de
garde. Vous avez parlé rapidement d'ambassadrices,
puis des programmes ou projets. J'aimerais ça que vous preniez le temps, là, de
peut-être m'expliquer.
Mme Roy
(Verchères) : ...qui est très intéressant, ce sont des jeunes qui sont
déjà à l'étude, donc en techniques
d'éducation à l'enfance, donc ils y croient et ils sont... ils ont hâte de
pouvoir oeuvrer, et qui vont rencontrer les jeunes du secondaire, donc, pour parler, justement, de cette
fonction d'éducatrice pour la faire connaître. Alors, ça, c'est
extrêmement intéressant. Ils parlent le même vocabulaire. Alors, ça, à ce
niveau-là, je pense que ça permet véritablement d'inciter des jeunes, poser des
questions, mieux se comprendre.
On a aussi participé
à des foires où on permet... des foires à l'emploi. Faire connaître le rôle des
éducatrices, je pense que c'est extrêmement
important. Mais on fait quand même face à une pénurie de main-d'oeuvre. Donc,
on s'est dit : Comment on peut faire mieux à l'intérieur même,
c'est-à-dire en travail? En mettant en place, par exemple, les programmes COUD, qui permettent de faire à la fois
l'éducation et le travail. Parce que, souvent, certains ne voudront pas ne pas travailler puis aller juste à l'école. Ils
vont vouloir avoir des sous maintenant ou doivent avoir des sous maintenant.
Alors, ça leur permet, justement, de
travailler en même temps qu'elles étudient. On a toute la reconnaissance des
acquis aussi qui est mise en place pour s'assurer, justement, qu'ils puissent
atteindre la qualification. Donc, de le valoriser, de le valoriser d'une
façon positive, ces initiatives-là nous permettent de continuer d'avancer.
• (15 h 10) •
C'est sûr que c'est
une période, en pénurie de main-d'oeuvre et en plein développement de places,
qui n'est pas évidente. C'est comme si on choisit le pire moment pour
dire : Bon, on va développer des places, mais... Oui, c'est une période qui est difficile. Puis j'avais
une gestionnaire qui me disait : C'est vrai que c'est une période où on a
des grands défis à cause de la pénurie de main-d'oeuvre, mais que les
familles aussi ont des grands défis. Puis elle me disait qu'elle sentait, pour elle, que c'était important, malgré les
difficultés, les efforts que ça lui demandait, en période de pénurie de main-d'oeuvre, de continuer à ouvrir
des places pour répondre aux besoins des familles. Alors, je pense que,
de ce côté-là, c'est extrêmement intéressant.
J'ai mis aussi une
autre petite initiative, parce que, bien sûr, il y a l'attractivité, mais on
veut les garder, nos éducatrices, alors j'ai
mis aussi une autre petite initiative en place, où on a des certificats
honorifiques pour le nombre d'années travaillées, donc qu'on transmet,
justement, aux éducatrices. Et depuis aujourd'hui, hier ou demain, hein, dans ces eaux-là, les gestionnaires aussi des
services de garde et les autres employés à l'intérieur des services de garde
vont aussi avoir accès à ces certificats.
Mme Gendron :
Est-ce que vous pourriez dire que, justement, les initiatives mises en
place, entre autres, ambassadeurs, pour aller à la rencontre des jeunes
étudiants, tout ça, contribue à la... ce que vous avez nommé tantôt, à la
remontée du D.E.C. des élèves, d'inscriptions au D.E.C.? Est-ce que ça fait
partie, justement, des effets qui peuvent avoir une belle vague, là, au niveau
du diplôme d'études collégiales?
Mme Roy
(Verchères) : J'ose imaginer que oui. Et d'ailleurs je pense qu'on
doit continuer parce qu'on doit inciter, on doit voir une remontée des jeunes
qui décident d'aller faire le D.E.C. en techniques à l'enfance. Je pense que c'est important. Quand je vais dans les services
de garde éducatifs à l'enfance, je prends toujours le temps de leur dire que le travail qu'elles font ou qu'ils font,
c'est... ils travaillent pour le Québec parce qu'ils construisent nos adultes
de demain. Alors, c'est extrêmement
important, le travail de nos éducatrices, de là l'importance de valoriser le
travail de nos éducatrices, de là
l'importance de le valoriser positivement. Ne décourageons pas nos jeunes avant
même de les recruter.
Mme Gendron :
Bien, je pense que toutes les
initiatives que vous prenez, justement, sur le terrain contribuent, justement,
à attirer du personnel puis de garder le personnel qualifié dans le réseau.
Par
contre, je vais revenir aussi... On a dit beaucoup de chiffres, avec mon
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, beaucoup de données. On a parlé de personnes qui
ont quitté le réseau, mais vous avez aussi parlé de personnes qui sont revenues dans le réseau. J'aimerais ça, juste...
que vous puissiez me confirmer, là. On a parlé de milliers de personnes qui
ont quitté, mais vous avez aussi parlé de ceux qui sont revenus dans le réseau.
Donc, j'ai bien compris que, bon, il y a des
facteurs tels que, bon, femme enceinte ou quelqu'un, justement, qui prend sa
retraite, ces choses comme ça, peut être
amené à quitter le réseau, mais vous avez quand même... vous avez réussi à
ramener beaucoup de responsables de services
de garde dans le réseau. Est-ce que vous pouvez prendre un moment juste pour me
remettre les chiffres? Parce qu'on en a dit beaucoup. J'aimerais juste
une...
Mme Roy
(Verchères) : ...les grandes balises. Je pense que c'est ce qui va
être le mieux. Au niveau de l'Opération
main-d'oeuvre, on a 7 500 éducatrices de plus, qu'on a embauchées
dans le réseau dans les trois dernières années, et il y en a 3 500 quand on a formées en emploi. Donc,
c'étaient des éducatrices non qualifiées qui aujourd'hui sont des éducatrices qualifiées. On a encore de
nombreuses personnes qui sont inscrites au programme COUD, au RAC, aux
différentes initiatives pour continuer, justement, cette formation-là et cette
qualification-là.
Mme Gendron : Est-ce que vous diriez
que le forum qui s'en vient des grandes familles aussi, c'est une... c'est une belle opportunité, justement, pour
ajouter de la reconnaissance au sein de notre... du système puis qu'on est bien
heureux d'aller rencontrer, là, tous les partenaires dans les prochaines
semaines?
Mme Roy
(Verchères) : Tout à fait. Et le forum est un moment où on peut rassembler, bien sûr, nos
partenaires au niveau des services de garde, mais aussi tous les
organismes communautaires.
Tantôt, quand on a parlé des enfants
vulnérables, il faut savoir aussi que les organismes communautaires
interviennent de façon extrêmement importante. Qu'on pense à nos
haltes-garderies, qui, eux aussi, accueillent de nombreux enfants à besoins
particuliers, ils font souvent de la garderie à horaires atypiques.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
En terminant.
Mme Gendron : Merci.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup. Alors, on
poursuit pour le bloc... le bloc suivant avec la députée de Westmount—Saint-Louis
pour 10 min 22 s.
Mme
Maccarone : Mme la ministre, quand on parle de le projet COUD,
je suis sur le site Web du gouvernement pour le projet COUD, puis, quand je vois un service de garde, cet
onglet, à la fin, c'est indiqué : «Il n'est pas possible de déposer
d'autres projets dans ce volet puisque l'ensemble du budget a été accordé»,
est-ce que ça veut dire qu'il n'y a plus personne qui ne peut appliquer?
Mme Roy
(Verchères) : On ne comprend pas pourquoi, là. On va faire la
vérification. On n'a pas de restriction. Au contraire, c'est un
programme, d'ailleurs, qui est très populaire.
Mme
Maccarone : Oui, mais, c'est ça, je vous ai entendue. C'est
pour ça que je voulais avoir une clarification, parce que c'est bel et
bien écrit sur le site du CPMT.
Mme Roy (Verchères) : On va faire la
vérification. Merci.
Mme
Maccarone : Merci. Je souhaite parler par rapport au Curateur
public, si c'est possible. On sait que c'est une grosse réforme qui a
été finalement mise en oeuvre le... novembre 2022. J'avais des questions
par rapport à la vérification d'antécédents.
C'est Mme la Curatrice qui était présente avec nous. À cette époque-là, c'était
vraiment un cheval de bataille pour plusieurs parlementaires autour de la
table, beaucoup de grandes inquiétudes en ce qui concerne les vérifications pour la protection des personnes
vulnérables, mais ce n'est toujours pas déployé puis c'est toujours en attente
en ce qui concerne ces aspects du projet de loi. Alors, je voulais savoir
pourquoi.
Mme Roy (Verchères) : Est-ce que vous
permettez que la Curatrice vous donne les détails?
Une voix : ...
Mme Roy (Verchères) : Tout à fait.
Mme
Maccarone : ...ce que je souhaite, c'est un engagement de
votre part. C'est vraiment un élément hyperimportant.
Mme Roy (Verchères) : Tout à fait.
Mme
Maccarone : Puis, comme je
l'ai dit, plusieurs d'entre nous, on a déchiré notre chemise là-dessus parce
que c'est vraiment d'une grande importance.
Et, dans les réponses dans nos cahiers, on voit que cet aspect n'est toujours pas déployé, ça fait qu'on voulait mieux
comprendre. Ça fait que, si vous vous engagez de faire un suivi, je serais
contente.
Mme Roy (Verchères) : Oui. Alors, je
vais vous inviter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. J'ai besoin toutefois du consentement.
Des voix : Consentement.
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Consentement. Mme la Curatrice, je vais vous demander de vous
présenter, puis vous pourrez répondre par la suite.
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Oui. Bonjour, Mme la Présidente. Bonjour. Julie
Baillargeon-Lavergne, Curatrice publique du Québec.
Je vais peut-être juste apporter une nuance.
Pour ce qui est de la vérification des antécédents judiciaires pour les
assistants, donc en lien avec la mesure d'assistance du projet de loi dont vous
faites référence, c'est en vigueur. Donc, les vérifications sont faites
systématiquement pour tous les nouveaux assistants.
La question qui a été posée, nous croyons que
c'était en lien avec le nouveau projet de loi qui a été déposé récemment pour
la vérification des antécédents judiciaires des tuteurs, nouveaux tuteurs
nommés. Donc, ça, c'est une nouveauté...
Mme Maccarone : Temporaires aussi?
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : Oui.
Donc ça, c'est une nouveauté de cette année, et c'est... et c'est débuté depuis
le 4 mars dernier. Mais ce qui avait été question durant l'étude détaillée
du projet de loi, c'était en lien avec la mesure d'assistance.
Mme Maccarone : Alors, moi, je
souhaite savoir... À cette époque-là, il y avait beaucoup de discussions, c'est qui qui va subventionner ces vérifications.
Est-ce que c'est le Curateur? Est-ce que c'est la SQ? C'est qui qui paie pour
ces vérifications?
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : Donc,
pour tout ce qui est vérification des antécédents des assistants, on a reçu un budget du ministère des Finances.
Donc, c'est le Curateur public qui acquitte ces frais-là. Pour ce qui est des tuteurs nouvellement nommés, c'est celui qui
produit la demande. Donc, celui qui doit être nommé, veut être nommé, va
aller déposer la demande au corps de police et payer les frais.
Mme Maccarone : Et est-ce qu'on a
beaucoup de délais? Parce que, ça aussi, ça fait partie des questions que nous avons eues à l'époque. Est-ce que ça va être
deux, ou trois, ou quatre mois avant qu'on ait une réponse ou même
encore plus long? On a entendu des histoires de neuf mois, 12 mois.
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Actuellement, le délai qu'on a, selon l'entente
qu'on a avec la SQ, c'est 30 jours, et le délai moyen actuellement,
c'est 21 jours pour les obtenir.
Mme Maccarone : O.K. J'ai autre
question. Encore une fois, on a creusé. Vous savez, c'est un sujet qui m'interpelle beaucoup. Quand on parle du
représentant temporaire, on a demandé le nombre de représentants temporaires,
parce que ça fait partie du grand réforme
qu'on a trouvé très intéressant, mais on a vu que... dans nos réponses, combien
de personnes dans les cahiers, il y a
un public puis trois privés, alors quatre. Est-ce qu'on pense que ça, c'est un
gros succès?
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : Bien,
vous savez, c'est une disposition, puis je pense que, durant les discussions de
l'étude détaillée, ça avait été mentionné, d'ailleurs, que ce n'est pas quelque
chose qui va être utilisé nécessairement très souvent. Je dois vous dire qu'à
l'heure actuelle on est plutôt à sept demandes qui ont été déposées. Ça va être demandé dans des cas très,
très précis. Par exemple, je peux vous donner... pour ceux qui ont été utilisés jusqu'à maintenant, donc, la vente d'un
immeuble, renoncer à une succession pour représenter une personne dans le cadre d'une poursuite judiciaire ou pour
accomplir des démarches administratives en lien avec un compte bancaire.
Cela dit,
c'est une option de plus qu'on voulait donner aux citoyens, et, dans tous ces
cas-là, où la représentation temporaire a été utilisée, on a empêché une
tutelle de s'ouvrir durant la vie durant de ces personnes-là, donc c'est quand
même des grandes victoires, peu importe le nombre de fois que ce sera utilisé.
• (15 h 20) •
Mme Maccarone : Mais qu'est-ce qui
explique qu'on n'a pas plus de personnes qui l'utilisent? Vous avez sans doute entendu, dernièrement, c'était médiatisé,
qu'on avait un cas de... des enfants qui souhaitaient aider leur mère, qui est quand même une aînée qui est sourde, mais
il n'y avait pas une compréhension, sur le terrain, de c'était quoi, la représentation
temporaire, malgré qu'elle avait poursuivi avec cet élan.
Alors,
qu'est-ce qu'on fait pour assurer que le réseau en entier, chez nous, sont
prêts pour accueillir puis comprennent
que ça fait partie d'une nouvelle loi? Mais pourquoi qu'on n'a pas tant de
monde qui l'utilise? Parce que vous avez fait... j'ai vu les capsules,
les capsules de formation, puis tout ça.
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : Je
pense que ça va être du bouche-à-oreille, au fur et à mesure que la
jurisprudence se développe, également, pour venir préciser les champs d'application.
Dans le cas
où vous me parlez... où on parle de surdité, je ne pense pas que ça
s'appliquerait, la représentation temporaire.
Il faut que la personne soit désignée inapte à accomplir un acte précis, donc
déterminé, mais qui est quand même capable, dans les autres sphères de
sa vie, de s'occuper d'elle-même.
Donc, oui, ça va être des cas très précis, très
isolés, mais, quand même, on empêche d'ouvrir des tutelles à long terme pour
ces personnes-là.
Mme Maccarone : Il
me semble que ce cas tombe vraiment... C'est une madame de 90 ans, puis
c'était une vente d'actions, elle n'était pas capable d'exécuter
elle-même, elle avait vraiment besoin d'avoir sa fille qui l'aidait, mais la banque refusait, tout le monde refusait de
l'accompagner. Ça fait que c'est pour ça que je me demandais c'est quoi, la
formation dans le réseau, peut-être bancaire ou autre, pour que les gens
comprennent que ça fait partie des outils que nous avons pour aider les
personnes vulnérables.
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : C'est sûr que ça a été intégré au cadre
de formation de l'Ordre des travailleurs
sociaux. Donc, tous ceux qui s'occupent de faire les rapports d'évaluation pour
les tutelles, les mandats de protection sont formés également sur la
représentation temporaire. Mais, je suis d'accord avec vous, il y a peut-être
encore des efforts de sensibilisation à faire de ce côté-là.
Mme
Maccarone : Vous avez probablement lu, dans le dernier rapport du Protecteur
de citoyen, 2023‑2024, il a quand même ciblé le curateur et il a dit que «les
plaintes adressées au Protecteur de citoyen démontrent que les personnes sous
protection parmi les plus démunies de la société ne bénéficient pas toujours de
l'attention nécessaire. Entre autres cas,
une personne s'est retrouvée livrée à elle-même faute de suivi rigoureux et
empathie du Curateur public». Puis il
y a tout un exemple de la personne qui dort sous la tente. Je voulais savoir
quelles mesures ont été mises en place pour améliorer ce type de cas.
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : On
a eu des discussions avec le Protecteur
du citoyen sur ce cas particulier.
C'est sûr que je ne peux pas rentrer dans
les détails du dossier, mais c'était une employée, qui est toujours à l'emploi,
d'ailleurs, et qui a mis tout... qui était supervisée par une conseillère aux
opérations et qui avait toute la formation nécessaire.
Et ces précisions-là ont été apportées au Protecteur du citoyen. Je ne
peux pas dire que j'étais totalement en accord avec la conclusion à
laquelle c'en était venu.
Mme Maccarone :
O.K. Ça fait que, selon vous,
c'est un cas isolé puis pas quelque chose qui est plus important, peut-être,
en termes de formation qui est manquante pour les gens qui travaillent comme
curateurs.
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Exact.
Mme
Maccarone : O.K. Qu'est-ce qui se passe avec le droit de vote? C'est
une année avec beaucoup de votes, fédéral, provincial. Puis on sait que, déjà,
au niveau fédéral, les personnes en situation de handicap ont le droit de vote, puis là on a changé, dans la réforme, de
donner le droit de vote aux personnes en situation de handicap au niveau
provincial. Comment ça se passe? Est-ce
qu'on est prêts pour les prochaines élections en 2026? Est-ce que, le DGEQ,
ils sont là pour une formation? Parce que je
peux imaginer des personnes en situation de handicap... malgré tous les efforts
du curateur pour venir mettre ça à l'oeuvre.
Mais, si toutes les personnes qui travaillent dans les bureaux de scrutin ne
sont pas formées, bien, ça se peut que ça ne va pas se réaliser.
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Oui, on est prêts. On travaille avec le
Directeur général des élections depuis longtemps. Vous savez que toutes les
personnes qui ont recouvré le droit de vote lors de l'entrée en vigueur avaient
déjà le droit de vote au fédéral, donc ils savaient déjà exercer leur droit de
vote. Je veux aussi préciser qu'on estime à
environ 760 000 personnes inaptes au Québec actuellement. Ça reste
une infime minorité qui sont sous curatelle qui ont recouvré le droit de vote. Donc, toutes ces personnes-là qui
étaient, dans les faits, inaptes pouvaient également voter au niveau municipal et provincial. Donc, les
gens d'Élections Québec sont quand même habitués avec ce type de clientèle
là.
Cela
dit, on a fait plusieurs démarches avec eux. Évidemment, on a fait un protocole
d'entente, là, qui a été signé en
mars 2023 pour commencer à se préparer. On leur envoie mensuellement une liste
des personnes sous tutelle privée, publique,
qui se sont vu retirer le droit de vote, parce que, maintenant, la seule façon
de retirer le droit de vote d'une personne, c'est suite à un jugement.
Donc, mensuellement, on met à jour ces listes-là, électorales. Les équipes
d'Élections Québec sont sensibilisées aux particularités de ces clientèles-là.
Aussi, on a mis plusieurs...
plusieurs mesures qui ont été mises en place. Donc, toutes les personnes ont
reçu un avis de confirmation d'inscription
sur la liste électorale. On a des documents explicatifs qui ont été fournis au
personnel de centre de renseignements
d'Élections Québec pour répondre aux questions sur l'exercice du droit de vote
des personnes sous tutelle. On a...
Ils ont mis à jour le site Web d'Élections Québec. Ils ont mis à jour les
directives aux commissions de révision, qui ont pour fonction de
recevoir, traiter les demandes de modifications aux listes électorales. Et il y
a la formation des membres de la commission de révision, là, qui doivent
obtenir une note de passage, là, pour exercer.
Mme Maccarone :
C'est une bonne nouvelle. J'espère
que ça va être bien déployé, puis qu'on n'aura pas de difficulté, rendus
à 2026, parce que c'est important de respecter, évidemment, l'autonomie de ces
personnes le plus possible.
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : Ça va
commencer, d'ailleurs, le 2 novembre 2025 par les élections municipales.
Mme Maccarone : Oui. Parfait. Ça
fait qu'on va voir s'il y a des difficultés. C'est bon. On va tester ça sur le
municipal avant qu'on teste sur le provincial. C'est une bonne chose.
Vous
vous souvenez de l'année passée? Je vous ai posé la question par rapport aux
personnes en situation d'itinérance puis les
responsabilités du curateur. C'était suite à l'article qui avait sorti de Katia
Gagnon puis Caroline Touzin, qui ont
fait vraiment un travail colossal pour recenser un peu les difficultés que nous
voyons sur le terrain pour les personnes, malheureusement, qui ont
recours auprès des refuges, mais que les refuges n'ont aucune idée si cette
personne est sous la responsabilité du
curateur, majoritairement les personnes qui souffrent des problèmes de
déficience intellectuelle. On avait discuté beaucoup de le nombre de
dossiers que les curateurs avaient, mais aussi les... je souhaite savoir les améliorations de contact, comment qu'on communique
avec les refuges pour éviter ces cas qui sont vraiment crève-coeur, des
personnes qui sont souvent laissées à eux-mêmes puis ils ne savent pas où aller
ou ils ne savent même pas qu'ils ont droit à avoir un accompagnement.
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : Donc,
oui, effectivement, on a embauché une agente spécialisée, une agente de liaison spécialisée en itinérance, santé
mentale qui s'occupe de faire tous les liens avec les organismes en lien avec
l'itinérance. On a surtout démarré un projet qui s'appelle Arrimage avec Maison
du Père et Maison Bon Accueil, justement,
pour qu'on puisse s'échanger les listes des personnes représentées qu'on a en
situation d'itinérance pour que, s'ils les voient passer dans leurs
ressources, qu'il y ait un meilleur arrimage de ce côté-là. Donc, on est très
actifs.
C'est
sûr qu'on a encore des personnes, environ 73 personnes en situation
d'itinérance actuellement, mais on connaît la situation de chacune
d'entre elles et on agit à tous les jours pour s'assurer qu'ils aient le filet
de sécurité et tous les services auxquels ils ont droit.
Mme
Maccarone : De ceux qu'on est au courant. Parce que ça se peut qu'on a
autres personnes qui...
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : ...que nous, on représente, en
situation d'itinérance, on est au courant. Ils sont répertoriés dans nos
tableaux.
Mme
Maccarone : Alors, la différence... Parce que j'ai vu la réponse à
notre question 166. On voulait avoir plus
d'informations en termes de responsabilités ventilées par région. Puis vous
nous avez donné un tableau qui parle d'une itinérance chronique, cyclique, situationnelle, personnes à surveiller.
Ça fait que, nous, on voit un total de 293 personnes. Alors, quelle
est la différence?
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : Surveillées:
on ne les rentre pas dans les personnes en situation d'itinérance parce
qu'ils ne le sont pas, mais ils ont des facteurs de risque, donc on les
surveille de plus près.
Mme
Maccarone : Ça, c'est le situationnel?
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : En fait, vous avez chronique, cyclique,
situationnelle. Eux, ils sont en situation
d'itinérance, un total de 73. Ensuite, on rajoute 220 personnes qu'on
surveille de près, qui ne le sont pas, mais qui ont certains facteurs de
risque, et d'où le grand total.
Mme
Maccarone : Et le nombre de dossiers par curateur maintenant, c'est
quoi? Parce qu'on a aussi jasé beaucoup de
la lourdeur de travail. Je le remercie. Je sais que ce n'est souvent pas facile
de travailler avec des personnes aussi
vulnérables, avec les grands besoins, ça fait qu'émotionnellement lourd pour le
curateur. Ça fait que combien de dossiers avec des grandes
responsabilités?
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : C'est...
Oui, effectivement, vous avez raison de le dire. C'est stable, je vous
dirais, actuellement, à 114 dossiers par curateur délégué.
Ce
qu'il faut savoir et comprendre, c'est qu'on parle beaucoup du curateur
délégué, oui, c'est important parce que c'est le lien principal avec la
personne, sauf que ce sont des équipes complètes qui s'occupent... qui
gravitent autour de la personne. Donc, on va parler du technicien en soutien à
la représentation publique qui assiste le curateur délégué, le fiduciaire, qui,
lui, gère les biens, tous ceux qui s'occupent des déclarations d'impôts, qui
s'occupent des immeubles, des paiements d'hébergement, donc c'est différents
postes. On parle aussi des avocats qui s'assurent de la représentation, des
médecins qui vont consentir aux soins. Donc, c'est vraiment des équipes
multidisciplinaires qui s'assurent de la
protection. Donc, oui, 114 dossiers par curateur délégué, c'est beaucoup,
mais ils ne font pas tout. Ils sont appuyés par une équipe
multidisciplinaire.
Mme Maccarone :
Les mesures assistances aux majeurs, on a regardé le rapport annuel, on
voit les cibles pour 2022‑2023,
2023‑2024, on avait ciblé 5 000, puis par la suite
10 000, mais les résultats sont 75, et maintenant, juste pour l'année passée, 1 171, ça fait que loin
de 10 000. Qu'est-ce qui explique ces résultats tellement loin des cibles?
On est à 17 % du résultat.
• (15 h 30) •
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Bien, encore une fois, au niveau des
cibles qui avaient été fixées avant l'entrée
en vigueur de la loi, c'était un nouveau service qui avait peu de comparables
dans le monde, on avait mandaté une
firme qui s'appelait Daméco pour faire des estimations, d'où les cibles qui
avaient été inscrites dans la planification stratégique. Ces estimations-là avaient été faites par sondage dans la
population mais ne tenaient pas compte, à mon avis, des efforts de sensibilisation qu'il y avait à
faire, parce que c'est quand même une nouvelle mesure, et notre plus grand défi,
c'est de la faire connaître.
Cela
dit, je veux quand même corriger, là, on est à 2 713 demandes reçues
actuellement. Et, je vous dirais, quand on compare avec le mandat de
protection, par exemple, qui est quand même l'outil le plus utilisé au Québec actuellement, là, en matière de protection des personnes,
on est à l'année 3 de la mesure d'assistance, quand on se compare à
l'année 3 du mandat de protection,
quand il a été introduit en 1990, on avait 583 mandats... non,
excusez-moi, je me trompe, 997 mandats
homologués versus près de 2 000 personnes assistées. Donc, à
l'année 3, la mesure d'assistance performe déjà beaucoup mieux que le mandat de protection à l'époque. Donc, pour
moi, c'est une mesure qui est importante. On a des gros défis de notoriété, évidemment, on ne lâche pas avec les
campagnes de sensibilisation, mais moi, j'ai beaucoup d'espoir, surtout
en cette mesure-là.
Mme
Maccarone : C'est une question un peu peut-être champ gauche, mais
j'ai assisté à la commission parlementaire
pour le projet de loi n° 86, qui était la réforme en matière du protection
du terre agricole. Les notaires ont passé et, à ma grande surprise, ils
ont évoqué le besoin d'avoir l'aide du curateur, parce qu'avec la commission
pour protection du terre agricole on a dit
qu'il y a beaucoup des difficultés pour eux parce que c'est une grande
particularité, quand on va céder une
terre d'une génération à l'autre. Puis souvent c'est des personnes aînées. On
n'a pas beaucoup de relève en matière
d'agriculture. Et ils se demandaient s'il y avait des gens spécialisés qui
pouvaient travailler avec eux dans ce milieu. Je comprends que c'est un peu
particulier, mais je me suis promis de vous poser la question en crédits.
Est-ce que c'est quelque chose qui passe chez vous?
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Je trouve ça intéressant comme
question. On n'a pas cette spécialité-là comme telle, mais on pourrait adresser
la question à notre contentieux, parce qu'effectivement on n'est jamais contre
une collaboration, si ça peut servir.
Mme
Maccarone : Mais moi, ce que je vais faire, je vais vous envoyer les
coordonnées des notaires parce que c'est des notaires qui spécialisent aussi en
matière d'agriculture, alors ça fait partie de leurs préoccupations.
J'ai
peut-être du temps pour une dernière question très rapidement. On a vu aussi,
dans nos cahiers de crédits, les
sommes investies pour l'aménagement de siège social du Curateur public
s'élèvent à pas loin de 1 million de dollars. Qu'est-ce qui a
été fait?
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Donc, je veux juste retrouver la fiche.
Donnez-moi...
Mme
Maccarone : C'est le 168.
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : 168.
Mme
Maccarone : Question 168.
Mme Baillargeon-Lavergne (Julie) : Oui.
Alors, évidemment, on parle du déménagement de 450 employés. On occupait une tour de 12 étages sur René Lévesque. À l'époque, il n'y a pas eu d'entente sur le renouvellement de bail, donc
on a dû occuper des nouveaux locaux, tout le déménagement...
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : En terminant.
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Pardon?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : En terminant.
Mme
Baillargeon-Lavergne (Julie) : Le déménagement de la salle des
serveurs également, tous les tomes papier des
personnes, des 13 000 personnes représentées, donc, oui, c'était
quand même une opération de grande envergure.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : Merci. Merci beaucoup, Mme la députée.
Alors, on poursuit
avec le député d'Hochelaga-Maisonneuve pour 12 min 15 s.
M. Leduc : Merci, Mme la Présidente. Rebonjour. Pouvez-vous
me rappeler le chiffre du nombre de places, les nouvelles places que
vous avez ouvertes par rapport à l'objectif général?
Mme Roy
(Verchères) : ...
M. Leduc :
Oui. J'ai noté 22 809. C'est-tu ça?
Mme Roy
(Verchères) : Il y avait... On a tellement...
M. Leduc :
Sur le grand chantier, là.
Mme Roy
(Verchères) : Alors, on en a 22 809 qui ont été ouvertes en
installations, 6 763 en milieu familial subventionné. C'est un petit peu
plus que ça en milieu familial, mais on parle juste du subventionné. Donc, en
places subventionnées créées, c'est 29 562.
M. Leduc : Puis le 22 809,
c'est des places effectives ou des places au permis?
Mme Roy (Verchères) : C'est des
places effectives.
M. Leduc : Ça veut dire qu'il y a
plus de places au permis que ça?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, il y a des places au permis dans les
15 000 places en réalisation. Ça, c'est des places au permis,
mais c'est aussi... Elles sont mises sous permis, O.K.?
M.
Leduc : Je vous donne l'exemple d'un article du
29 août 2024 de Radio-Canada. Il y a un beau tableau ici, c'est le phénomène aux Îles-de-la-Madeleine. Vous avez certainement vu passer cet article-là, et ils expliquent
que, dans les deux CPE, le nombre de places au permis était des fois de
presque deux fois plus gros que le nombre de places effectives. Et là la question qu'on se pose, c'est... Dans votre
22 809, c'est laquelle des deux colonnes que vous comptez?
Mme Roy (Verchères) : En fait, vous
voulez savoir combien de places ne sont... Il n'y a pas de... Par exemple, dans
le cas des Îles-de-la-Madeleine, qui est une particularité, je l'ai mentionné
tantôt, j'ai eu la chance de répondre à
cette question-là, où, effectivement... mais, dans la très, très grande
majorité, ce sont toutes des places ouvertes avec des enfants à l'intérieur. Il y a quelques cas d'exception, je l'ai
mentionné, pour les Îles-de-la-Madeleine, et, dans d'autres régions, il y a
quelques places où il y a un problème de main-d'oeuvre supérieur à l'ensemble
du Québec.
M.
Leduc : Parce que beaucoup de gens nous regardent en ce
moment. Ils nous écrivent, des fois, des contributions, puis on s'est fait expliquer que, dans les
19 récentes ouvertures d'installations de CPE, il y a six de ces
19 CPE là qui n'ont pas pu ouvrir tous leurs groupes en raison d'un
problème de pénurie.
Mme Roy
(Verchères) : Bien, en fait, j'ai moi-même été en ouvrir. J'en
ouvre à toutes les semaines ou presque. Il peut arriver dans certains
cas, par exemple, que le... un groupe sur les 10 groupes, par exemple, va
ouvrir une semaine plus tard parce que
l'éducatrice va rentrer plus tard, qu'il va rouvrir un mois plus tard, mais,
dans ce qu'on a de la part de nos gestionnaires, c'est qu'il n'y a pas eu de
report au niveau des ouvertures de façon importante à cause de la
pénurie de main-d'oeuvre.
M. Leduc : Je ne parle pas de
l'ouverture du CPE. Je vous parle de l'ouverture de groupes à l'intérieur.
Mme Roy
(Verchères) : Non, non, je parle d'ouverture de places
d'enfants. Je vous parle de places d'enfants. On parle de la même chose.
M. Leduc : Il y a des places
manquantes, à l'époque on appelait ça des places fantômes, un peu partout dans
toutes les régions. Là, vous dites : Il y a une dynamique particulière à
l'île de la Madeleine, mais vous reconnaissez que ce phénomène-là, il y en a
partout.
Mme Roy
(Verchères) : Non, il n'y en a pas partout. Pour vous donner une
idée, le taux d'occupation de l'ensemble
des CPE est de 97 %. Ça, c'est le taux d'occupation. Et le taux
d'occupation dans les garderies subventionnées est de 97,8 %.
M. Leduc : Parce que moi, je reçois
des informations qu'il y a des sondages internes, là, ce n'est pas des données scientifiques, parce que même ce
phénomène-là, aux Îles-de-la-Madeleine, ça a dû être compilé à la mitaine par
des CPE puis d'autres acteurs. Ça fait que,
si ça, ce n'étaient pas des chiffres que vous aviez, puis que ça a dû être
compilé par des acteurs locaux...
Mme Roy (Verchères) : Oui, ça, c'est
des chiffres qu'on a parce que c'est le taux d'occupation, une place qui est
occupée. 97 % des places sont occupées puis 97,8 % des places en
garderie subventionnée sont occupées.
M. Leduc : 97 virgule...
Mme Roy (Verchères) : 97,8 %,
des garderies subventionnées, puis, en CPE, 97 %.
M. Leduc : Je serais curieux de
tester ces chiffres-là sur le terrain, parce qu'on a aussi des témoignages qui nous proviennent de directions. J'ai une femme qui
est directrice d'un CPE en Montérégie, puis je vais vous lire un extrait,
elle dit : «Je viens d'embaucher
14 demandeurs d'asile sans formation et sans expérience, que je dois
moi-même former, pour éviter les bris
de service. Il me reste encore un groupe de pas ouvert, mais j'ai bourré les
autres groupes car ce n'est pas assez stable au niveau des ressources humaines.
J'ai eu cinq grossesses depuis janvier. J'ai fait trois salons pour recruter. On a dû voir
plus de 1 000 personnes, et pas personne avec du bagage. C'est le
sujet, la pénurie de main-d'oeuvre, en Montérégie, et, dès qu'un CPE
ouvre, on craint de perdre du personnel.» Donc, ça, ça veut dire que, s'il y a
un nouveau CPE qui ouvre dans une ville avoisinante, eux autres, ils partent du
principe qu'ils vont perdre du monde.
Mme Roy
(Verchères) : Bien, effectivement, ils peuvent avoir des craintes,
mais actuellement le taux d'occupation, c'est celui dont je vous ai
donné, c'est-à-dire 97 % en CPE, 97,8 % en garderie subventionnée,
mais, oui, c'est certain qu'il peut y avoir
une éducatrice qui part d'un centre de la petite enfance pour aller à un autre
centre de la petite enfance où,
peut-être, c'est plus près de chez elle. Alors, actuellement, là, pour vous
donner une idée, nos postes vacants sont stables à 7 %. Ils ont
diminué en 2022 puis ils sont stables actuellement à 7 %.
M. Leduc : Elle poursuit. Dans son
témoignage, elle dit : «Quand il sort huit à 10 étudiants dans un
cégep, on est plus d'une vingtaine de CPE à
se les arracher en attendant qu'elles retournent poursuivre, probablement,
leurs études en enseignement, donc,
éventuellement, un changement de carrière. Il y a une pénurie qui... Pendant la
même période, on en perd quatre ou
cinq qui vont faire autre chose.» Tantôt, vous m'avez dit qu'il y avait eu
alentour de 2 500 nouvelles embauches
l'an dernier dans le réseau, 1 000 qualifiées, 1 500 non
qualifiées. Combien il y a de personnes qui ont quitté définitivement
le réseau en 2023‑2024?
Mme Roy (Verchères) : 712.
M. Leduc : Radio-Canada nous parlait
plutôt de 3 979.
Mme Roy
(Verchères) : 3 979, c'est... parce que, là, moi, j'ai...
le 712, c'était mon écart par rapport à l'année d'avant. O.K., c'est 3 979. On est rendus à
43 747 éducatrices. Donc, on a augmenté, là, vous le voyez, là, de...
entre 2022‑2023...
M. Leduc : Moi, je ne vois rien, là,
je n'ai pas le tableau devant moi.
Mme Roy
(Verchères) : Ah! c'est vrai, excusez-moi, oui, effectivement.
Donc, c'est... les départs définitifs, là, ça a été 3 979.
M.
Leduc : Bon, alors, si on en a 2 500 qui rentrent
dans le réseau puis 3 979, arrondissons à 4 000, qui quittent,
on a une perte nette de 1 500. On s'entend là-dessus?
Mme Roy (Verchères) : Oui, le total
de postes a été 2 500 au net.
M. Leduc : Donc, une perte nette de
1 500 éducatrices dans le réseau. On s'entend bien là-dessus?
Mme Roy (Verchères) : Non, ce n'est
pas une perte. On avait 41 000 éducatrices de 2022 à 2023 puis on est
à 43 747 de 2023 à 2024.
M. Leduc : Non, non, moi, je vous
dis...
Mme Roy (Verchères) : Ça fait un écart
de 2 500 dans la dernière année.
M. Leduc : Il y en a 2 500 qui
rentrent. Il y en a 4 000 qui sortent.
Mme Roy (Verchères) : Oui, net,
c'est net, c'est ça, c'est net, oui.
M. Leduc : Je ne comprends pas
comment on ne peut pas s'entendre sur ces chiffres-là. S'il y en a 2 500
qui rentrent puis il y en a 4 000 qui sortent, donc il y a une perte nette
de 1 500.
Mme Roy (Verchères) : Il n'y a pas
une perte nette. On a augmenté de 2 500 le nombre d'éducatrices entre 2022
et 2023, plus d'embauches que de départs. Dans les trois dernières années, il y
a eu 7 490...
M. Leduc : Moi, je parle de l'année
passée, 2023‑2024.
Mme Roy
(Verchères) : L'année passée, c'est 2 500. Les
données de 2022‑2023, comparativement à 2023‑2024, donnent
2 513.
M.
Leduc : Moi, je vous parle juste de 2023‑2024.
2023‑2024, rentrées, 2 000, sorties, 4 000...
rentrées, 2 500, sorties, 4 000. On s'entend là-dessus?
• (15 h 40) •
Mme Roy (Verchères) : Oui, c'est ça,
c'est le total d'éducatrices qu'il y avait. Par rapport à celles qu'ils ont aujourd'hui,
il y a un écart de 2 500, positif, oui.
M. Leduc : Pour
2023‑2024. Là, vous incluez deux années là-dedans si je comprends bien?
Mme Roy (Verchères) : Une année.
M.
Leduc : Tantôt, vous m'avez dit : Pour 2023‑2024,
il y en a 2 500 qui sont rentrées. Puis vous avez confirmé qu'il y
en avait 4 000 qui étaient sorties.
Mme Roy (Verchères) : Au net, là, on
est passé de 41 000 éducatrices à 43 700.
M. Leduc : Comment est-ce possible
s'il y en a 2 500 qui sont rentrées et 4 000 qui sont sorties?
Mme Roy (Verchères) : On va le
revérifier, là, pour vous donner les chiffres exacts.
M. Leduc : O.K. Beaucoup de gens qui
nous parlent de pénurie de main-d'oeuvre...
Des voix : ...
M. Leduc : C'est bon? Beaucoup de
gens qui nous parlent de pénurie de main-d'oeuvre nous soulignent que c'est un
problème en soi, mais ça génère d'autres problèmes aussi, puis c'est celui des
agences de placement, parce qu'il y a des
directions de CPE qui, avant, dans le passé, quand c'était une profession qui
était plus attirante, peut-être, économiquement,
ou, du moins, qu'il n'y avait pas de pénurie de main-d'oeuvre, avaient même une
liste de remplaçantes maison, CPE par
CPE, puis, voilà, il n'y avait jamais de problème pour les congés d'été, etc.
Là, ça, ça fait longtemps que c'est
terminé. Il n'y en a plus, de liste de remplacement. Alors, ils ont à recourir
à des agences de placement qui, en toute bonne agence de placement,
chargent trois, quatre, cinq fois le prix du salaire d'une éducatrice
régulière. Est-ce que le phénomène des agences, selon vous, Mme la ministre,
constitue un problème?
Mme Roy (Verchères) : En fait, vous
voyez, le phénomène des agences, là, je regarde les... à partir de 2019. Pour
vous donner une idée, là, l'utilisation des agences, en 2019‑2020, c'était
2,5 %, et, en 2023‑2024, c'est encore 2,5 %. Il y a un phénomène
particulier au niveau des agences, ce qu'on appelle la main-d'oeuvre
indépendante, là, il y a un phénomène
particulier au niveau des CPE, c'est que, dans quelques régions, on a des
regroupements de CPE. Par exemple, en
Montérégie, je pense, dans la région de Québec aussi... non, pas dans la région
de Québec. Il y a quelques régions qui ont des regroupements de CPE où
ils ont mis en place justement une espèce de regroupement où ils vont chercher
leurs remplaçantes là.
M. Leduc : Oui. Ce n'est pas la même
chose qu'une agence. On ne parle pas de ça en ce moment.
Mme Roy
(Verchères) : Bien, c'est inclus dans le 2,5 % parce que
c'est comme s'ils allaient chercher quelqu'un qui est à l'extérieur de
leur CPE.
M. Leduc : Bien sûr, mais un OSBL ne
charge pas un prix de fou, contrairement à une agence. L'OSBL, par définition,
ne cherche pas du profit. On s'entend là-dessus.
Mme Roy (Verchères) : De 2019 à
2024, on est toujours à 2,5 %.
M.
Leduc : Oui, ça, c'est quand vous faites la moyenne entre
les garderies subventionnées puis les CPE, mais, si vous prenez juste les CPE tout seuls, on est à 3,3 %. Votre
2,5 %, je l'ai ici, c'est un tableau que vous nous avez partagé gentiment un peu plus tôt cette session. Les CPE,
isolément, c'est 3,3 %, les garderies subventionnées, 0,3 %, puis, en
moyenne, donc, 2,5 %...
Mme Roy
(Verchères) : Vous voyez, il était à 3,24 % en 2019‑2020,
dans le tableau dont on parle, et, en 2023‑2024, il est à 3,38 %.
M. Leduc : Oui, oui, je vois ça.
Mme Roy (Verchères) : On n'a pas un
gros écart.
M. Leduc : Bien, je reformule ma
question, est-ce que ça constitue un problème?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, ça cause-tu un problème? On aime mieux avoir
nous-mêmes les listes de remplacements dans chaque CPE, mais,
actuellement, dans le cadre de la pénurie de main-d'oeuvre, effectivement, ça empêche des bris de service et ça répond à un
besoin, mais on ne voit pas d'augmentation substantielle. Alors, ça, ça nous encourage. En voyant qu'il n'y a pas
d'augmentation de la main-d'oeuvre indépendante, au moins, on sait qu'on
n'est pas en train de se créer un problème, parce que notre objectif, ce n'est
pas de travailler avec la main-d'oeuvre indépendante, c'est d'avoir assez
d'éducatrices pour chaque service de garde éducatif à l'enfance.
M. Leduc : À
partir de quel pourcentage ça constituera un problème?
Mme Roy (Verchères) : Bien, notre
objectif, c'est de travailler au niveau justement de l'attractivité, donc, et
c'est de diminuer...
M. Leduc : Oui, oui, mais vous nous
dites : À 3,3 %, ce n'est pas un problème.
Mme Roy (Verchères) : Notre
objectif, c'est de le diminuer.
M.
Leduc : Je sais, mais, à 3,3 %, vous dites : Ce
n'est pas un problème. À quel pourcentage ça va commencer à devenir un
problème?
Mme Roy (Verchères) : Bien, il n'y a
pas un pourcentage. Actuellement, la pénurie de main-d'oeuvre... Oublions la
main-d'oeuvre indépendante, la pénurie de main-d'oeuvre est un problème.
M.
Leduc : Bien oui, parce qu'il y a des directions de CPE
qui nous écrivent puis qui nous disent : Je ne rentre plus dans mon
budget.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En terminant.
M. Leduc : Vous savez que c'est un
phénomène aussi, les déficits de CPE. Est-ce que ce n'est pas là une source
importante de déficits des CPE qu'il faudrait qu'on se concentre pour attaquer
le problème?
Mme Roy (Verchères) : Je vais vous
montrer... J'ai-tu le temps de répondre? Non?
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci beaucoup. C'est ce
qui termine le bloc... bien, en fait, les interventions de la deuxième
opposition.
On va poursuivre avec le député des
Îles-de-la-Madeleine pour 12 min 15 s.
M. Arseneau : Merci, Mme la Présidente.
J'aimerais parler de la conversion des places non subventionnées. L'objectif
était 56 000 places, si je me souviens bien, pour 2026. Les chiffres
plus récents qu'on a, c'est 9 898, ce qui correspond à 17,6 % de
l'objectif. Est-ce que vous pouvez nous confirmer ces chiffres-là? Est-ce que
c'est réel?
Mme Roy (Verchères) : Oui, vos
chiffres sont bons, oui.
M. Arseneau : Maintenant, pourquoi
seulement avoir atteint 17 % de l'objectif et quelle est la cible pour
cette année?
Mme Roy
(Verchères) : Alors, évidemment, c'est la situation financière
qui fait qu'on ne peut pas aller aussi vite qu'on le souhaiterait. Par contre, on maintient notre objectif de
continuer les conversions. C'est extrêmement important, on le sait, hein, parce que, malheureusement,
pendant nombre d'années, il y avait peu de développement au niveau des places
subventionnées. Alors, effectivement, depuis qu'on est là, on a fait exactement
le chiffre que vous avez dit, c'est-à-dire 9 898 conversions. Cette
année, au budget, il y avait 1 000 places encore qui s'ajoutaient en
conversions. L'année dernière, on en avait fait 1 150 ou 1 159. Ça se
peut que je me trompe de neuf.
Une voix : ...
Mme Roy (Verchères) : 1 156.
M.
Arseneau : Bien, si on en fait 1 000 par année, puis
qu'il nous en manque, grosso modo, 42 000, est-ce que ça veut dire
qu'on attend 40 années pour finir la conversion?
Mme Roy (Verchères) : Non.
M. Arseneau : Alors, quel est votre
échéancier?
Mme Roy
(Verchères) : Alors, évidemment, on suit la situation économique
du gouvernement du Québec. Cette année, il y en a eu 1 000. Est-ce qu'il y
en aura plus au prochain budget? On l'espère, mais on continue. Notre
orientation demeure qu'on veut continuer
des conversions, mais, malheureusement, je ne suis pas capable à ce moment-ci
de vous donner un échéancier.
M. Arseneau : Bien, si je comprends
bien, le 56 000, dans le mandat, jusqu'en 2026, lui, il est...
Mme Roy (Verchères) : Ce n'était pas
l'engagement, en 2026, c'était en 2027.
M.
Arseneau : Mais quel était l'échéancier pour les 56 000, pour le
bénéfice de nos spectateurs ici?
Mme Roy (Verchères) : C'était en 2027,
l'échéancier. Et on continue à faire des conversions, et on va le faire en
fonction évidemment de la capacité gouvernementale à les faire.
M. Arseneau :
Donc, en 2027, on peut s'attendre
qu'il reste encore un bon 40 quelques mille places à convertir par
rapport à l'objectif fixé.
Mme Roy
(Verchères) : On ne peut pas, de façon hypothétique, prévoir les
prochains budgets.
M. Arseneau :
Vous ne pouvez pas prévoir? O.K.
Donc, l'objectif de 2027 ne sera pas atteint à 1 000 par année. Vous
le concédez?
Mme Roy
(Verchères) : Ce que je peux vous dire, c'est qu'on va continuer à
faire des conversions.
M. Arseneau :
Les CPE préfabriqués, en
septembre 2023, on a annoncé la fin du projet des 43 CPE préfabriqués.
On en prévoyait 3 200 places. En
juin 2024, coup de théâtre, on ramène l'idée de huit projets pour
760 places, et, dans les cahiers de crédits qui nous ont été remis,
on parle maintenant de 12 CPE qui se sont montrés intéressés pour la création de 1 070 places. Est-ce que
vous pouvez nous confirmer que c'est effectivement 12 CPE pour
1 070 places qui sont dans la machine pour les CPE
préfabriqués?
Mme Roy
(Verchères) : Tout à fait, et ce n'est pas du tout le même projet
qu'initialement. Le premier projet est un
projet très global avec beaucoup d'ambition et qui est sorti avec
100 millions de plus en termes de coûts. C'était presque le double
par place. Alors, on a revu ça, parce que, vraiment, ce qu'on cherche, c'est de
trouver une façon... Comment on peut faire pour être plus efficaces puis aller
plus rapidement justement pour la création... Oui, je peux vous confirmer que c'est 12. D'ailleurs, au niveau
des 12, on en a huit dont les contrats sont signés, donc, et on va passer,
là, à l'étape de construction à
l'intérieur... Les contrats de conception ont été signés, tout ça. On en a un
qui va ouvrir dès cet été. Alors, les
autres vont suivre dans les mois qui vont arriver. Alors, c'est un nouveau
projet. C'est une nouvelle façon de
faire. Pourquoi on a amené ce projet-là? Pour avoir des vitrines pour qu'après
ça puisse servir à de nouveaux CPE, d'aller
chercher les plans, les conceptions qui sont déjà faits, parce que c'est
vraiment la période la plus longue, celle de la conception.
• (15 h 50) •
M. Arseneau :
D'accord, mais, donc, pour cette
année, pour juillet, vous confirmez que la livraison du CPE sera faite,
du premier, et les autres dans la prochaine année? Est-ce que c'est ça, les
huit autres?
Mme Roy
(Verchères) : Oui.
M. Arseneau :
Pour ce qui est des coûts, vous avez parlé de 100 millions de plus
dans le premier projet, presque le double
par place. Quelle est l'évaluation que vous faites, dans les places, dans les
1 070 places, du coût par place en CPE préfabriqué?
Mme Roy
(Verchères) : On est à peu près... On est à 42 000 par plan, là,
ce qui est à peu près le coût qu'on a au plan de financement des
infrastructures.
M. Arseneau :
Donc, 42 000 par place, et ça, c'est à la fois pour le projet de
juillet 2025 et pour les... la douzaine d'autres... les 11 autres projets,
à peu près.
Mme Roy
(Verchères) : Bien là, on en a huit de signés, mais, oui, on...
actuellement, puis ça faisait partie... Quand
on a fait l'appel d'intérêt, on mentionnait effectivement le souhait que ces
projets-là devaient répondre au plan de financement des infrastructures.
M. Arseneau :
Donc, je vous amène à la question du catalogue que vous vous présentez de
temps à autre. Qui dit catalogue, qui dit
commande.. qui dit commande dit prix affiché dans le catalogue pour savoir
combien ça va nous coûter, et qui dit commande par catalogue dit
l'ensemble du territoire du Québec couvert. Est-ce que c'est bien ça? La
question était posée, à savoir si le concept de CPE préfabriqué pouvait
s'appliquer à l'ensemble des territoires du Québec
et pas seulement dans les milieux urbains. Il y avait une préoccupation à cet
égard. Est-ce que vous pouvez nous confirmer que le catalogue sera
ouvert à toutes les régions du Québec?
Mme Roy (Verchères) : Oui, tout à fait, mais il
est clair que, par exemple, même en traditionnel, quand on arrive dans
certaines régions, quand on parle du catalogue, on parle des plans, mais il y a
des... Il y a des milieux où on n'a pas, par
exemple, d'entreprises en préfabrication, alors, mais, même quand on fait du
traditionnel, on tient compte, par exemple, de particularités
régionales. Donc, il pourrait y avoir un projet dans une sous-région où on ne
trouve pas un fabricant. Alors là, il y
aurait un budget exceptionnel pour permettre, par exemple, le transport et que
ça puisse se réaliser.
M.
Arseneau : Donc, est-ce ce qu'on peut conclure, avec ce que vous avez
comme information à l'heure actuelle, que, sur le plan à la fois des coûts,
mais des délais de livraison, c'est un modèle qui va s'avérer avantageux ou
plus avantageux que la construction ou l'élaboration d'un projet traditionnel?
Mme Roy
(Verchères) : Tout à fait, particulièrement en termes de temps.
M. Arseneau :
Donc, on gagne... En termes de
pourcentage, est-ce qu'on va deux fois plus vite? Quel est le temps
qu'on épargne?
Mme Roy
(Verchères) : On gagne probablement à peu près le quart du temps, là,
alors, mais, quand les vitrines vont être
mises en place, on va gagner encore du temps parce que, là, les plans de... Là,
dans le premier projet, on travaille la conception, mais, quand la
conception va être finie, alors là on va déjà avoir les plans. Donc, on gagne
vraiment beaucoup de temps à ce niveau-là.
M. Arseneau :
Je voudrais aborder rapidement
les suites du rapport de la Vérificatrice générale maintenant. On se souvient, là, un peu des grands constats :
30 % des installations dont la qualité éducative a été évaluée ont échoué,
des actions correctives mises en place qui étaient insuffisantes,
60 % des garderies subventionnées et non subventionnées qui ne répondaient
pas, donc, aux exigences, déclin du ratio personnel-éducateurs qualifiés,
traitement des plaintes réalisé qui ne
permet pas de gérer adéquatement les risques, et ainsi de suite, la qualité des
services de garde en milieu familial reconnu qui... bien, en fait, qui
n'est pas assurée.
Mme
la ministre, vous avez déposé, je crois que c'est en septembre dernier, un plan
pour répondre à ces constats. Et on voit que la cible que l'on s'est
fixée, pour 2024‑2025, de CPE ou de garderies, de services de garde qui ne
répondent pas aux standards de qualité, est de 28 %, l'année suivante,
27 %, l'année suivante, 26 %. Quand on parle de plus du quart des CPE ou des garderies qui ne répondent pas aux
critères de qualité, est-ce que c'est un objectif qui est vraiment
ambitieux...
Mme Roy
(Verchères) : Bien, d'abord, vous dire qu'on l'a dépassé.
M. Arseneau :
...suffisant?
Mme Roy (Verchères) : Non, mais, d'abord, vous
dire que les dernières évaluations de qualité qu'on a reçues, qui
étaient préliminaires, on était à 77 % de réussite. Alors, déjà, on a
dépassé la cible. Alors, c'est déjà un élément. Au-delà de cela, vous dire que
ce n'est pas un examen, a plus b, là. C'est certains critères, certains des
éléments qui sont analysés. De façon très sérieuse, on a mis en place justement
des mesures pour accélérer, alors, entre autres, en travaillant avec nos
partenaires. Donc, on a fait des appels de projets pour travailler à améliorer
la qualité dans les différents types de
services de garde. On a déjà des résultats. On le voit, ça a augmenté. On
continue. Donc, ce n'est pas... La cible maximale, on l'a déjà dépassée.
M. Arseneau :
Bien, est-ce que ces données-là sont disponibles pour nous?
Mme Roy (Verchères) : Là, c'est du
préliminaire. On attend d'avoir le complet, qu'on devrait avoir je ne sais
pas à quel moment cette année.
Une voix :
...
Mme Roy
(Verchères) : Dans les prochains mois.
M. Arseneau :
Parce que... Bien, on est très heureux de voir qu'en fait on se
rapproche... Enfin, on dépasse les cibles,
mais les cibles, il faut quand même les relativiser dans la mesure où, dans le
plan stratégique du ministère de la
Famille 2019‑2023, la cible globale était de 18 %. Alors, dans
le dernier plan, on parlait de 28 %. Donc, évidemment, si on
abaisse les standards, on a beaucoup plus de chances de pouvoir atteindre ces
cibles-là, mais ça ne veut pas dire que la
qualité s'améliore, peut-être par rapport à l'année précédente, mais pas par
rapport à ce qu'on avait en main en 2019 ou 2023, par exemple. Est-ce
que... Comment pouvez-vous rassurer, là, les parents du Québec à l'effet que la
qualité s'améliore ou, du moins, ne se détériore pas à ce point?
Mme Roy
(Verchères) : Alors, deux éléments. Bien sûr, il y a l'évaluation,
alors, c'est le 77 % dont je vous parlais,
mais surtout, puis, je pense, ce qui est le plus important, c'est qu'ils
doivent... Par exemple, ceux qui ne réussissent pas l'ensemble des
modules doivent présenter un plan d'action. On a mis en place justement un
suivi de la prestation électronique de services pour s'assurer qu'il y a un
suivi au niveau des plans d'action. Alors, ces services de garde éducatifs là sont appelés à présenter un plan
d'action, à refaire les actions pour modifier, améliorer toujours la qualité.
Il y aura une réévaluation.
M. Arseneau :
Il me reste très peu de temps, je crois, Mme la Présidente, mais je...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 1 min 30 s.
M.
Arseneau : ...je voulais aborder la question de l'embauche
d'éducatrices et d'éducatrices qualifiées. L'objectif du Grand chantier des
familles, c'était d'embaucher 17 800 nouvelles éducatrices, dont
13 900 éducatrices qualifiées. Où
en est-on, aujourd'hui, non seulement dans l'embauche des éducatrices, mais
dans le ratio des éducatrices qualifiées, dont on sait que, s'il n'est
pas de deux pour un, entraîne une baisse de qualité des services?
Mme Roy (Verchères) :
Alors, au niveau des éducatrices, il y a une... il y a 1 % d'écart, je
pense, par rapport à l'année dernière.
Alors, il y a 1 % d'écart. Donc, au niveau des embauches, après trois ans,
on se rappelle l'Opération main-d'oeuvre
qui a été mise en place il y a trois ans, donc, il y a eu
7 490 embauches d'éducatrices, il y a eu... formées, parce qu'il y avait deux éléments, si vous vous
rappelez, dans l'Opération main-d'oeuvre. Il y avait l'embauche d'éducatrices et il y avait la qualification
aussi, donc, d'aller augmenter le niveau de qualification. Il y en a 3 500
dans les trois dernières années qui
ont atteint une qualification en embauche, donc, en travail, donc, et on
continue évidemment avec les différentes initiatives. Plus on aura de
jeunes qui iront chercher leur D.E.C., plus, effectivement, on aura, à ce
moment-là, d'éducatrices qualifiées.
M. Arseneau :
Est-ce que j'ai du temps?
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) : En terminant.
Mme Roy
(Verchères) : C'était par... Le 1 % dont je vous ai parlé,
c'était par rapport à l'année d'avant.
M. Arseneau :
Est-ce que ces chiffres-là sont
disponibles sur le site ou vous pouvez le déposer à la commission?
Mme Roy
(Verchères) : Oui. Ils ne sont pas sur le site, mais on peut vous les
transmettre.
M. Arseneau :
Sur le site de la commission, s'il vous plaît. Merci beaucoup.
Mme Roy
(Verchères) : Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Merci.
C'est ce qui termine le bloc... bien, les interventions pour le député
des Îles-de-la-Madeleine.
Alors, dernier bloc
pour la députée de Westmount—Saint-Louis,
18 min 22 s.
Mme
Maccarone : Mme la ministre, si je comprends bien, vous avez dit, avec
mon collègue, c'est 42 000 $ par place, c'est ça, 42 000 $
par place?
Mme Roy
(Verchères) : Préfabriquées.
Mme
Maccarone : O.K., et, en général, pour des places en CPE, c'est combien?
Mme Roy
(Verchères) : C'est autour de ça. C'est autour de...
Mme
Maccarone : C'est à peu près la même chose?
Mme Roy
(Verchères) : Ça dépend parce que, quand c'est des plus petits CPE, ça
coûte plus cher à l'unité, dirais-je, puis,
quand c'est des 100 places, c'est un petit peu moins cher, mais on peut
parler d'une moyenne qui tourne autour de 40, 42.
Mme
Maccarone : Je vous réfère à nos cahiers de crédits, le RPPLQ-40.
Quand on regarde le CPE Soleil souriant,
c'est dans Sanguinet, c'est 80 places, puis on voit que le coût pour le
plan financier d'infrastructure, au début, c'était 3 416 000 $.
Là, on a vu une explosion de coûts, de surplus. On est rendus à
5 045 000 $. Si on fait le calcul, ça veut dire que c'est
63 000 $ par place, mais ce n'est pas un petit CPE. Alors, qu'est-ce
qui explique cette différence?
Mme Roy
(Verchères) : C'est lequel spécifiquement?
Mme
Maccarone : C'est le 40, le PLQ-40.
Mme Roy
(Verchères) : Oui, mais lequel?
Mme Maccarone :
Le CPE Soleil souriant. Vous
allez voir, c'est le seul sur la page qui s'élève à 5 millions de
dollars.
Mme Roy
(Verchères) : O.K., sur institution, charge, d'accord.
• (16 heures) •
Mme Maccarone : ...je dis, on a fait
le calcul. Je comprends ce que vous dites, en moyenne, 42 000 $, mais
80 places, ce n'est pas petit, c'est 63 000 $ par place. C'est
48 % plus cher que prévu.
Mme Roy (Verchères) : Oui.
Est-ce que c'est avec le terrain ou sans le terrain? Parce que le 42 000 $,
c'est sans le terrain.
Mme
Maccarone : Sans terrain. Ça fait que ça, ça veut dire que ça, c'est
avec un terrain?
Mme Roy (Verchères) : Bien, il faudrait que je
vérifie. On va faire les vérifications. Je pourrai vous répondre de façon plus spécifique. Je n'ai pas cette
donnée-là exacte, mais je vais aller le chercher, parce que, quelquefois, il y
a la nécessité, par exemple, d'avoir
de la décontamination. On a certains terrains à Montréal qui font... qui
coûtent le double parce qu'il y a de la décontamination. On va aller
vérifier spécifiquement celui-là...
Une voix :
...
Mme
Roy (Verchères) : Et ça me
permet de répondre à votre autre question. On est allés vérifier pour le COUD. Effectivement,
on a demandé une modification du site parce que, quand on pèse sur «parcours»,
il y a effectivement une cohorte, en août 2025, qui est ouverte, mais on peut
confondre... On comprend votre question parce qu'on peut confondre, à lire
le... Alors, on va demander une modification pour que ça soit plus clair, mais
la cohorte est toujours ouverte. Merci pour l'indication. Ça va être corrigé.
Mme
Maccarone : Parfait, merci. Parfait. Je vous réfère aussi au RPPLQ-12.
Je souhaite que vous suiviez peut-être juste un peu avec moi avec ces questions
parce que je souhaite savoir... Là, on parle des places occupées. Alors, je
souhaite avoir une définition de c'est quoi, une place occupée.
Mme Roy
(Verchères) : Par rapport aux places à l'agrément?
Mme
Maccarone : Bien, c'est le nombre de places occupées par tout type de
service de garde, mais qu'on... Si on fait
la comparaison avec cette année puis l'année passée, on voit quand même qu'il y
a certaines régions où on a une
baisse de nombre de places occupées par CPE. Alors, je voulais mieux comprendre
le pourquoi, puis, peut-être, ça débute avec la définition de c'est
quoi, une place occupée.
Mme Roy
(Verchères) : Donc, une place occupée, c'est là où il y a des enfants,
effectivement. Alors, vous mentionnez qu'il y a certains endroits où il y a des
baisses, mais il y a certains endroits où il y a des hausses aussi. J'essaie de
comprendre la question.
Mme Maccarone :
Oui, bien, moi, je veux comprendre
pourquoi qu'on a des baisses, par exemple, au Bas-Saint-Laurent. On a
127 places occupées de moins en CPE, la Capitale-Nationale,
110 places occupées de moins en
CPE, Nord-du-Québec, 543 places occupées de moins en CPE. Il y a
aussi la Gaspésie, il y a la Côte-Nord. Il me semble que c'est particulier qu'on a des places occupées
qui sont à la baisse. Alors, je voulais comprendre c'était quoi, la nuance,
le pourquoi nous sommes rendus là.
Mme Roy
(Verchères) : À la baisse par rapport à l'année d'avant?
Mme
Maccarone : L'année précédente, oui, 2022‑2023 comparée avec 2023‑2024.
Mme Roy
(Verchères) : Je n'ai pas le 2023... le 2022‑2023 pour le comparer. Ce
qui a été remis là, c'est les places occupées par type de service de garde.
Alors, il y a eu peut-être des fermetures. Il y a peut-être... Il y avait peut-être des places temporaires qui ont été
transformées en places permanentes, mais il faudrait que je fasse l'opération
région par région, là. Bien, je peux vous
revenir avec tout ça, tout à fait. Je vais refaire la comparaison avec 2022‑2023,
puis on pourra vous répondre, dans les cas où il y a une baisse,
pourquoi il y a une baisse.
Mme Maccarone :
Bien, quand on parle d'une place
occupée, est-ce que ça se peut que c'est aussi... puis, mettons, on dit qu'il y a une diminution, est-ce que ça
peut être lié aussi, parce que c'est du temps partiel parce qu'il y a un enfant
qui n'occupe pas la place cinq jours par semaine? Est-ce que ça peut
expliquer?
Mme Roy
(Verchères) : On va le vérifier. J'aimerais mieux ne pas vous répondre
quelque chose qui ne serait pas exact, là, on va vraiment le vérifier. Parce
que, comme il y a eu des hausses de places, alors pourquoi, dans ces cas
spécifiquement, là, il y aurait eu des places occupées de moins? Des fois, il
peut y avoir eu une inondation, un CPE fermé pendant un bout de temps ou... on
va le vérifier.
Mme Maccarone :
Quand c'est des cas de même,
mettons, c'est une inondation, puis on a toujours ces places qui sont
octroyées, mais elles sont...
Mme Roy
(Verchères) : Elles ne sont pas occupées.
Mme Maccarone : ...ne sont pas
nécessairement occupées, l'argent, est-ce que ça va toujours au CPE ou garderie subventionnée, par exemple, ou est-ce
que... Parce qu'on a entendu, vous et moi, quand on était en commission pour le projet de loi n° 96, par exemple, il y a une
grande inquiétude pour combler les places. Parce que, s'il y a un écart, bien, ça veut dire qu'il... je vais avoir
un impact financier sur mon état. Alors, est-ce que c'est le cas, quand les
places ne sont pas occupées? Malgré
qu'elles sont octroyées, mais il n'y a pas d'enfant qui est à l'installation,
est-ce que leur financement est coupé?
Mme Roy (Verchères) : Bien, dans le cas des cas
fortuits, vous voyez, un jour de fermeture est comptabilisé, dans un cas fortuit, à l'avance... du
prestataire... Alors, le financement, la subvention de fonctionnement est
pleinement accordée lors de la première journée de fermeture. Après ça
il y a des variations, là, selon les phénomènes, là, on parle de feux de forêt, par exemple, à l'été 2023, tempête du
verglas. Alors, à ce moment-là, il y a des subventions qui sont
accordées dans des cas vraiment particuliers comme ça.
Mme
Maccarone : Mais seulement dans les cas particuliers. Ça fait que si
c'est, mettons...
Mme Roy (Verchères) : Mais, dans un cas
fortuit, la première journée, elle est payée, elle est pleinement accordée.
Mme Maccarone :
Est-ce que ça se peut qu'on a des
places qui ne sont pas occupées à cause des manques des éducatrices dans
ces régions?
Mme Roy
(Verchères) : Bien, vous voyez, notre taux d'occupation est de
97 %, là. Donc, c'est sûr qu'il y a un 3 %, là, qui balance, pour
différentes raisons, ce n'est pas nécessairement à cause d'un bris de service
dû à des éducatrices, mais ça peut faire partie du 3 %.
Mme
Maccarone : Ça peut... ça peut expliquer peut-être. Parce que le Nord-du-Québec,
c'est quand même... c'est beaucoup, 543. On a été surpris de voir la baisse.
C'est quand même un chiffre assez important quand on parle, évidemment, de CPE.
Ça fait qu'on espérerait d'avoir une réponse puis si c'est en lien, évidemment,
avec le manque d'éducatrices.
Mme Roy
(Verchères) : Oui, on va vous le vérifier en détail puis on va vous
transmettre la réponse.
Mme Maccarone :
O.K. Je vais prendre la balle au
bond. Quand on parle de résultats du Vérificateur général du Québec puis
la qualité dans le réseau, on sait que près de 30 % des installations ont
été évaluées puis ont échoué. Je sais qu'on
est en train de travailler sur ceci. Tout le monde souhaite améliorer la
qualité. On sait que l'amélioration de la qualité est vraiment le nerf
de la guerre, c'est d'avoir des éducatrices qualifiées dans le réseau. Alors,
on... vous avez confirmé qu'on va augmenter le ratio des éducatrices qualifiées
d'ici mars 2027. C'est ça, la date?
Mme Roy
(Verchères) : Oui, tout à fait.
Mme
Maccarone : Parce que, là, on l'a repoussée. Est-ce que ça, cette date
existe toujours...
Mme Roy
(Verchères) : Toujours.
Mme
Maccarone : ...ou est-ce qu'on s'attend qu'il va y avoir un
changement?
Mme Roy (Verchères) :
Non, on n'envisage pas de changement. Alors, effectivement, il devrait y
avoir... on devrait revenir à l'ancien ratio à partir de mars 2027.
Mme
Maccarone : O.K. On l'a noté, là, on va revenir l'année prochaine.
Mme Roy (Verchères) :
Oui, vous l'avez noté, c'est enregistré, on l'a dit.
Mme
Maccarone : O.K. C'est bon. Vous savez sans doute que ça fait partie
des recommandations que le Parti libéral,
entre autres, ont faites. Parce qu'on sait qu'il y a plusieurs parents qui sont
sur la liste d'attente puis, pendant qu'ils
sont en attente, bien, ils sont privés vraiment d'une qualité de vie parce que,
souvent, ils ne peuvent pas travailler, parce qu'ils ne peuvent pas
retourner sur le marché du travail. Le coût de la vie est en explosion. Puis on
sait qu'on a un surplus dans le RQAP, le Régime québécois d'assurance parentale. Je sais que ce n'est pas votre dossier, mais on
avait fait une proposition de faire une extension du congé de maternité,
paternité ou parental pour ces parents, de six mois, comme une reprise pour eux. Est-ce que vous, vous êtes en accord avec ce
type de recommandation? Puis est-ce que vous avez fait des
représentations auprès de votre collègue du Travail?
Mme Roy
(Verchères) : Ma collègue travaille sur ce dossier-là, c'est elle.
Alors, évidemment... Et ce qu'on favorise,
nous, c'est le retour au travail, c'est le retour au travail le plus rapidement
possible, avec des places disponibles, avec
le développement de places subventionnées. C'est vraiment notre objectif. Et je
laisse ma collègue, là, pouvoir répondre à cette question-là concernant
ses...
Mme Maccarone : Vous n'allez pas
faire la recommandation?
Mme
Roy (Verchères) : Je vais me permettre de garder mes recommandations
envers ma collègue pour elle.
Mme
Maccarone : J'ai plusieurs cas que je souhaite soulever à votre
attention, c'est des cas particuliers. Puis
je vous remercie encore de l'aide que vous avez accordée pour La Petite Maisonnette rouge, je sais que c'est... je remercie vos équipes, publiquement, pour tout le
travail, parce que je sais qu'on vous a demandé de travailler d'une façon
très accélérée.
Mme Roy
(Verchères) : Elles ont travaillé de façon très accélérée.
Mme
Maccarone : Puis... Mais vous avez sauvé vraiment la vie de plusieurs
familles puis plusieurs petits qui n'avaient
vraiment pas de plan B dans leur vie, des enfants en situation de
handicap, entre autres, autistes. Mais j'ai un autre cas, c'est le collège LaSalle. Vous savez peut-être, le collège
LaSalle, parce qu'ils offrent aussi des techniques en services
d'éducation spécialisée, techniques en services de garde. À l'intérieur du
collège, il y a Mme Guerrier qui est la directrice. Elle travaille très,
très fort. Toutes les éducatrices en formation, bien, travaillent à l'intérieur
de la garderie qui est installée à l'intérieur du collège. Ça fait que c'est
très intéressant. Mais ils sont à veille de fermeture parce qu'ils doivent être convertis. Ça reste que c'est une garderie
privée. Puis ils ont fait des demandes, ça fait des années, après des années, après des années. Mais il y a
une grande inquiétude, s'ils ne se font pas convertir d'ici la fin de l'année,
qu'ils ne pourront pas continuer à offrir ce
service, qui va avoir un impact évidemment sur les éducatrices en formation.
Alors, je voulais savoir si ça, c'est un
cas... parce que c'est quand même spécial, ce n'est pas comme les autres,
peut-être, cas, quand on parle de conversion, si c'est sous votre radar
comme demande.
• (16 h 10) •
Mme Roy
(Verchères) : Alors, on va avoir un appel de conversion qui va se
faire encore cette année. Donc, effectivement,
on regarde les différents éléments, là, pour ce prochain 1 000 places
là à convertir. Donc, évidemment, on voit les différentes situations. Je ne
peux pas vous dire si ce sera le cas pour celle-là plus qu'un autre, mais il y
aura des critères puis il y aura un appel de projets. Alors, je dirais que la
dame reste à l'affût parce qu'il y aura encore de la conversion.
Mme
Maccarone : C'est quand l'appel?
Une voix :
...
Mme Roy
(Verchères) : C'est dans les prochains mois, là, oui. Ça devrait...
Mme
Maccarone : Mais mettons, si je dis à Mme Guerrier, c'est dans
les prochains 60 jours...
Mme Roy (Verchères) : Je pourrai vous le dire
au moment où ça arrivera, je pourrai vous prévenir pour que vous
puissiez faire le message pour ne pas qu'elle passe à côté. Sans problème.
Notre objectif, c'est que tout le monde soit informé.
Mme Maccarone :
Oui. Parfait. Bien, comme j'ai
dit, je pense que c'est un cas très spécial puis ce serait dommage s'ils
ferment à cause d'un manque de conversion.
Je
souhaite aussi revenir... Vous connaissez la garderie Philou qui est dans le
comté de ma collègue. La députée de Mont-Royal—Outremont vous a envoyé une lettre. On a aussi envoyé une lettre
à vos collègues, le ministre responsable des
Services sociaux, à la ministre responsable de l'île de Montréal, la Métropole,
entre autres. Parce que la garderie Philou est quand même très
spécialisée. Ils offrent des services pour des enfants lourdement handicapés.
Puis eux aussi, ils sont dans une situation où ils souhaitent la conversion.
Alors, est-ce qu'eux aussi c'est un autre cas qui peut être sous votre radar?
Je comprends qu'on va avoir un appel, mais je le soulève parce que c'est un
autre cas vraiment particulier, vraiment pas comme les autres. Les services
qu'ils offrent, on ne peut pas les remplacer ailleurs. C'est vraiment la seule et unique installation pour aider ces familles
que... souvent c'est des enfants en soins palliatifs.
Mme Roy
(Verchères) : Alors, c'est la même chose. Puis, pour être sûr que les
gens soient bien avisés, au moment où on va faire la conversion, on va
s'assurer de faire le suivi auprès de vous.
Mme Maccarone :
O.K. Merci. Les haltes-garderies puis les OCF, vous
avez reçu une lettre, nous aussi, on était copie, la lettre de
Mario D'Astous Tardif, qui est le coordinateur du Regroupement des
organismes communautaires Famille de
Montréal. La raison qu'ils nous ont envoyé cette lettre, c'est parce que le
premier versement aux OCF est toujours retardé. Alors...
Mme Roy (Verchères) :
Leur quoi?
Mme
Maccarone : Le premier versement pour l'OCF, pour l'organisme
communautaire Famille. Le premier versement est quand même retardé, ça fait
qu'ils vous ont envoyé une lettre demandant si on peut poursuivre avec cet
argent-là, parce que, sans avoir le chèque du gouvernement, bien, il y a un
impact sur leur possibilité de continuer à offrir des services à la population,
la maison de famille. Alors, je me demandais si c'était maintenant régularisé.
La lettre a été envoyée le 25 mars à votre attention.
Mme
Roy (Verchères) : Parce que, même contrairement à d'habitude, pour
accélérer l'envoi des chèques... je suis
rendue à ma cinquième approbation. Aussitôt que les demandes rentrent, elles
sont analysées. On n'attend même pas d'avoir toutes les demandes. Je suis
rendue à mon cinquième lot d'approbations pour les organismes Famille pour
être sûre qu'ils l'aient rapidement. Alors,
on va vérifier qu'est-ce qu'il y a dans ce cas-là. Mais, comme je vous le dis, on
a changé la procédure cette année pour accélérer, justement, l'attribution de
l'aide financière pour l'année.
Mme
Maccarone : Alors, depuis le 25 mars, on a des chèques qui sont
dans la poste, c'est ça?
Mme Roy (Verchères) : Oui, bien, moi, j'en ai
cinq lots, au moins, d'adoptés depuis... Mais c'est au fur et à mesure
que les demandes rentrent. On pourra vérifier. Il y en a 170 d'autorisés
jusqu'à maintenant.
Mme Maccarone :
O.K. Merci. Le Comité de sages, Mme la ministre, on
sait que le rapport est dû à l'hiver 2025. On est presque à la fin.
Bien, dans le fond, on est à la fin de l'hiver 2025.
Mme Roy
(Verchères) : Il fait assez froid, on se pense encore en hiver.
Mme Maccarone :
On est rendu... printemps. Alors,
je me demande qu'est-ce qui se passe, nous sommes où, puis quand est-ce
que le rapport va être déposé.
Mme Roy (Verchères) : Alors, le rapport est
terminé. Les sages ont terminé leur travail. Ils sont en correction
linguistique. Il y avait un des membres qui était à l'extérieur du pays pour un
mois, donc il n'y avait pas... On pense pouvoir le faire dans les prochaines
semaines. Donc, c'est très bientôt.
Mme
Maccarone : C'est très bientôt, O.K.
Mme Roy
(Verchères) : Puis on espère que le printemps va arriver plus vite.
Mme
Maccarone : Parfait. Vous savez que les coûts associés avec le Comité
de sages, je l'ai déjà soulevé l'année
passée, je trouve que... évidemment, il y a des salaires, ça s'élève à pas loin
de 1 million de dollars pour le comité, l'argent que j'aurais
souhaité vont à des organismes communautaires qui supportent les membres de la
communauté LGBT. Quand on a regardé dans les
cahiers de crédits, nous avons demandé des frais associés avec le Comité de
sages et on a vu qu'il y avait quand même 32 226 $ qui étaient
attribués à des frais de réunion. Alors, c'est quoi, ces frais-là? C'est quand
même beaucoup pour un Comité de sages qui rencontre la majorité des personnes
en virtuel.
Mme Roy (Verchères) : Moi, en déplacement, j'ai
fait la conférence de presse, ils sont à 6 000 $, puis, les déplacements
et repas, j'en ai pour 1 222 $.
Mme Maccarone :
Moi, je l'ai ici dans nos
cahiers, le 32 226 $. La raison que je le soulève, c'est pour des
frais de réunion. Encore une fois, je répète, c'est de l'argent que
j'aurais voulu désigner à des organismes communautaires comme...
Mme Roy
(Verchères) : Pouvez-vous me donner le numéro?
Mme Maccarone :
Oui, c'est le RPPLQ-159. Puis on
voit la différence entre les salaires et les dépenses encourues, ça nous
donne le 32 266 $, on a fait le...
Des voix : ...
Mme Maccarone : Mais pendant que vous êtes en train de regarder, j'ai peut-être une
dernière question pour vous. Dans les Renseignements généraux, le 20,
alors...
Mme Roy (Verchères) : Attendez, je ne trouve
vraiment pas votre chiffre. Je ne serai pas capable d'y répondre si je
ne le trouve pas.
Mme Maccarone :
Je vais... À la fin, je vais vous
donner le calcul. Je souhaite que vous nous expliquiez le RG-20. On a un
sous-ministre adjoint, tous des employés du ministère de la Famille, c'est un
prêt de service de 217 000 $ de salaire au ministère de la Culture et
Communications, on a un autre cadre niveau 2, 151 000 $ en
salaire, un prêt de service au ministère de Santé et Services sociaux, un
sous-ministre adjoint, 217 000 $, puis ça aussi, c'est un prêt de
service à la SQ.
La Présidente (Mme
Lecours, Les Plaines) :
En terminant.
Mme
Maccarone : Qu'est-ce qui explique...
Mme
Roy (Verchères) : Bien, si vous permettez, notre sous-ministre...
comme on est dans la gestion des sous-ministres adjointes, si vous permettez.
Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : C'est
malheureusement terminé. Le bloc est terminé. Il nous reste maintenant
un dernier bloc avec le gouvernement pour une période de
12 min 15 s. Ah! je m'excuse, la députée de Laviolette—Saint-Maurice,
pardon, je vous indiquais comme ça, mais allez-y.
Mme Tardif : Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, le
Grand chantier pour les familles, qui a été déposé en 2022, proposait, j'aime
ça le rappeler, là, six objectifs qui étaient divisés en 45 mesures
concrètes. Puis ça avait comme objectif,
entre autres, d'améliorer les services de garde puis de soutenir les familles.
Bon, c'est intéressant que... faire un petit résumé, là, pour les gens
qui nous écoutent.
Dans ce beau plan là,
le gouvernement s'était engagé à ce que chaque enfant ait accès à une place en
service de garde subventionné. Le
gouvernement avait aussi souligné son intention de compléter le réseau des
services de garde en milieu autochtone. En 2022, on avait prévu qu'il
devait y avoir un appel de projets pour des places en milieu autochtone. Puis l'appel de projets visait la
création de près de 1 000 nouvelles places subventionnées pour
répondre aux besoins qu'on disait... aux besoins immédiats des familles
autochtones.
Parallèlement
et en collaboration, là, c'était supposé de se faire en collaboration avec le
Secrétariat des affaires autochtones
et les communautés qui étaient intéressées, qui déposaient des demandes, là, le
ministère devait entreprendre une
analyse en profondeur pour évaluer les besoins réels, justement, pour rendre
disponible le nombre de places qui étaient requises pour répondre à
leurs besoins.
Est-ce que vous
pourriez nous faire une mise à jour par rapport à ça? Est-ce que ça a été fait?
Puis où est-ce qu'on en est rendu par
rapport à ça? Parce que vous savez que, dans mon comté, il y a des communautés
autochtones. Merci.
• (16 h 20) •
Mme Roy
(Verchères) : Bien, merci beaucoup. Alors, oui, effectivement, on peut
même faire un bilan au 31 janvier 2025. On a 4 749 places
autochtones qui étaient sous permis. On en a 883, places, qui sont regroupées
en 23 projets qui sont en
réalisation... qui est en réalisation, qui sont encore, donc, au
31 janvier, et il y a 198 places qui ont été demandées puis qui sont
réservées en mode soutien. Ça, c'est une particularité dans les interventions
qu'on fait, donc en mode soutien, où les communautés peuvent nous demander de
les soutenir dans la mise en place au niveau des services de garde.
Donc, en 2021, il y a
eu un appel de projets dédié aux Premières Nations et qui a été lancé afin
d'octroyer 1 000 places, et les
projets totalisaient 790 places. Puis il y a 90 places sur les 790
qui nous ont été retournées volontairement, finalement, les gens ont
décidé de ne pas les faire.
Suite à ça, il y a eu
un deuxième appel de projets qui a été lancé le 13 juin 2023 et qui s'est
terminé le 13 octobre 2023. Donc là, il
y a 210 places qui étaient disponibles, il y a 427 places qui ont été
demandées et 291 ont été annoncées en février 2024. Donc, il y a eu
concrétisation, et ils se répartissent comme ça, là, on en a 253 qui ont été
octroyées, puis 38 sous le mode soutien-conseil. Donc...
Mme Tardif : Mme
la ministre, je ne veux pas vous interrompre, est-ce que ce sont des places qui
sont dans les communautés autochtones ou ce sont aussi pour des autochtones
hors réserve?
Mme Roy (Verchères) : Hors réserve, on a, au
Québec, 18 CPE... pas 18, 12 CPE autochtones dans l'ensemble
du réseau des CPE. Et ça, c'est d'autres places, là.
Mme Tardif : Ça
fait que ça, ce sont les places vraiment qui sont créées dans les communautés
autochtones.
Mme Roy (Verchères) : En fait, on ouvre, on
fait un appel de projets, puis effectivement, c'est suite à la demande
de l'appel de projets.
Mme Tardif : C'est
ça, c'est ça. Excellent. Excellent.
Des voix :
...
Mme Tardif :
Vous pouvez poursuivre, si vous aviez autre chose, là, par rapport à ça. Merci.
Mme Roy (Verchères) : Alors, bien, je pense,
les négociations se poursuivent, là, avec les différentes nations, effectivement,
pour répondre à ces besoins-là. Et on continue de travailler, là, le... en
août 2024, là, on a fait une consultation, puis il y avait encore un
besoin, là, pour 132 places.
Mme Tardif : Merci. Juste pour démêler nos gens qui nous
écoutent, là, les nombreuses personnes qui nous écoutent cet après-midi, donc
on a entendu à quelques reprises beaucoup de chiffres qui ont été énoncés cet
après-midi.
Mme Roy
(Verchères) : On est aux crédits.
Mme Tardif : C'est
nécessaire, on est aux crédits, mais, afin d'éclairer un petit peu les gens,
là, est-ce que la ministre pourrait nous
donner des statistiques à jour par rapport à la création de places en 2024‑2025
et le total de places subventionnées depuis la création du Grand
chantier? Ça veut dire depuis 2022. Merci.
Mme Roy (Verchères) : Puis, si vous
me permettez, je vais même vous donner des données supplémentaires pour savoir
comment ils se répartissent.
Mme Tardif : Youpi!
Des voix : ...
Mme Roy (Verchères) : Je veux savoir
combien ils se répartissent. Voilà. Alors, on en a un peu parlé, donc les
places réalisées, donc c'est 29 572. Quand on parle de places réalisées,
on parle des places qui sont en CPE ou en garderie subventionnée ici et en
milieu familial. Puis ici vous avez les garderies subventionnées. Ici, c'est
les CPE. Alors, vous voyez aussi la
proportion de CPE et de responsables de services de garde en milieu familial.
Dans les places réalisées, 65 % sont des places en CPE et en milieu
familial.
Dans les places à réaliser qui sont actuellement
en réalisation, donc aux quatre étapes où on en a parlé, soit la conception, la
réalisation finale, il y a 15 138 places, dont 12 723... Donc,
84 % des places en réalisation sont des places
en CPE et 16 %, 2 415, sont des places en service de garde
subventionné. Il reste, donc, à terme, à terme, on estime ici... puis
dans les places qu'on estime ici, donc, on dit : En CPE et en responsables
de services de garde, ici, c'est prévisionnel
pour le milieu familial, parce qu'on a fait une estimation à 2 500 selon
ce qu'on a vécu dans les dernières années,
donc on va être, à terme, aux trois quarts en CPE et en milieu familial. Et, au
niveau des garderies subventionnées, donc, ça va être 27 %, donc,
12 885.
Mme Tardif : Bien, merci. Merci pour
votre bon travail et toute l'équipe aussi.
Mme Roy (Verchères) : Bien, merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, Mme la députée de Châteauguay.
Mme Gendron : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Donc, en ce... en cette fin de journée, jeudi en fin de journée, vous aviez commencé tantôt à me parler de
quelque chose qui sont les organismes communautaires Famille. J'ai le bonheur, là, d'en avoir dans ma
circonscription. Puis en fait, moi, je voulais savoir concrètement, là, les
subventions moyennes, là,
aujourd'hui, pour les budgets 2024‑2025, en lien avec les budgets antérieurs, je veux
savoir concrètement, là, si ça a
évolué, de quelle façon puis de quelle façon on vient accompagner justement ces
organismes communautaires Famille, si importants, justement, partout au
Québec.
Mme Roy (Verchères) : Oui, merci.
Oui, effectivement, puis ils sont très importants pour nos familles en termes de soutien, extrêmement importants.
D'ailleurs, au niveau des organismes Famille, effectivement, on a ici, pour
répondre spécifiquement à votre question,
là, en 2017‑2018, il y avait 71 500 $ en moyenne par
organisme communautaire. Alors, il y a eu une augmentation.
Alors, vous voyez, par exemple, là, ici, ce que
ça représente, donc, si on se place cette année, en 2024‑2025, c'est 52 millions. Et la hausse, quand on
arrivera... puis l'objectif est là, il y a un objectif d'atteindre
200 000 $ par organisme communautaire Famille, on aura fait
une augmentation totale de 181 %. Donc, ils font un travail
extraordinaire.
Puis un des éléments que... pour moi, est le
plus important, dans le financement des organismes, c'est qu'on est vraiment passé comme base de financement de
vraiment répondre avec du financement le plus possible à la mission.
C'est plus facile, à ce moment-là, pour les organismes de prévoir, d'avoir une
prévision de ce qu'ils vont faire dans l'année prochaine, dans deux ans, donc
de savoir quels vont être le soutien financier. On sait que, jadis, pendant de nombreuses années, c'était que sur des projets,
donc ils passaient plus de temps à faire des projets, à élaborer des projets
pour trouver du financement qu'à faire leur propre mission. Alors, cet exercice
d'avoir vraiment augmenté de façon substantielle
le financement de nos organismes Famille permet, je pense, de se consacrer
beaucoup plus à leur mission, qui est extrêmement importante.
Mme Gendron : Êtes-vous en mesure...
Bien, je comprends bien, là, vous avez ajouté de la prévisibilité pour ces organismes-là, mais également vous avez
renforcé leur mission auprès de leur... de leur clientèle familiale. Êtes-vous
en mesure de me donner des chiffres, combien
de partenaires comme ça, là, de... au niveau d'organismes communautaires? Je
ne sais pas si vous avez des données là-dessus, à savoir combien d'organismes
familials on peut compter, là. Puis également juste me confirmer vraiment que
l'action que vous avez pris de renforcir, justement, à la mission, bien,
concrètement, là, ça a vraiment un... c'est un changement pour ces
organismes-là.
Mme Roy (Verchères) : C'est un
changement qui est important, ça, je peux vous le confirmer d'emblée. Alors, pour cette année, donc, c'est
281 organismes communautaires Famille qui sont financés à la mission. On a
rajouté, en 2024‑2025,
un organisme Famille supplémentaire. C'est aussi, hein, trois regroupements
nationaux, parce que, ça aussi, ça faisait partie des préoccupations de
la commission Laurent, de s'assurer qu'on continuait la concertation nationale et la concertation régionale de nos organismes
communautaires. Alors, on contribue aussi au financement de trois regroupements nationaux, de quatre partenaires
famille, d'un regroupement régional. Alors, c'est vraiment des organismes
que l'on retrouve sur l'ensemble du territoire.
Puis on a aussi, puis peut-être pour votre collègue
qui est juste à côté, voilà, en milieu autochtone aussi, dans le cadre du Plan d'action gouvernemental en
matière communautaire 2022‑2027, alors, là aussi, en 2025, on a offert un soutien financier à huit nouveaux organismes en
milieu autochtone. Donc, ce qui nous amène à un total de 20 organismes,
on a vraiment fait un grand saut, là, en 2024‑2025. Alors, et on a justement le budget aussi, en 2025‑2026,
permettant de soutenir au total ces 20 organismes.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
En terminant.
Mme Gendron : En terminant, je vous
laisse les mots de la fin, Mme la ministre.
Mme Roy (Verchères) : Bien, merci à
tous. C'est un exercice important, ardu, qui demande du temps. Merci à tous
ceux et celles qui ont contribué, toute l'équipe qui est là. Merci aux
oppositions...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Roy (Verchères) : C'est tout?
Bien, merci, Mme la Présidente.
Adoption des crédits
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Alors, le temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Famille étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la
mise aux voix des crédits.
Le programme 1, intitulé Planification,
recherche et administration, est-il adopté?
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Adopté sur division. Le programme 2, intitulé Mesures d'aide à la
famille, est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté sur division. Le programme 3, intitulé Services
de garde éducatifs à l'enfance, est-il adopté?
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) : Sur division. Le
programme 4, intitulé Curateur public, est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Sur division.
Adoption de l'ensemble
des crédits
Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Famille pour l'exercice
financier 2025‑2026 est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté sur division.
Document déposé
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux
au mardi 20 mai 2025, à 9 h 45, où elle entreprendra un
autre mandat. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)