Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
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Le
mercredi 28 mai 2025
-
Vol. 47 N° 85
Étude détaillée du projet de loi n° 95, Loi favorisant l’équité dans l’accès aux services de garde éducatifs à l’enfance subventionnés dispensés par les titulaires de permis
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14 h 30 (version non révisée)
(Quinze heures deux minutes)
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Bon. Alors, à l'ordre s'il vous plaît! Tout le monde. Merci. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens
ouverte. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 95, Loi favorisant l'équité dans l'accès aux services de garde
éducatifs à l'enfance subventionnés dispensés par les titulaires de permis. Mme
la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Prass (D'Arcy-McGee) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis); M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) par Mme Labrie
(Sherbrooke); et M. Bérubé (Matane-Matapédia) par M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Merci. On va suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 02)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 28)
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Donc, nous sommes de retour pour l'étude
détaillée du projet de loi n° 95. Alors, je vous
rappelle que l'étude des articles suivants sont suspendus : articles 10, 14,
16, 17, 18, 23...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...36
à 39. Est-ce qu'il y a consentement pour étudier l'article 14, qui avait été
suspendu précédemment? Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Oui. O.K. Ce n'était pas fort, mais bon. M. le député des Îles-de-la-Madeleine,
je crois que vous aviez un amendement que vous vouliez déposer.
M. Arseneau : Oui. Bien, si
vous permettez, Mme la Présidente, la semaine dernière, on avait proposé un
amendement à l'article 14 et puis on s'était donné le temps d'y réfléchir, à
savoir si c'était le meilleur endroit et le meilleur libellé. Il y avait un
accord de principe de la part de la ministre pour explorer la question. Donc,
voici le libellé sur lequel on s'est entendus et qu'on voudrait proposer à la
commission. Alors, il s'agit de remplacer l'article 14 du projet de loi par le
suivant :
Quatorze. L'article 90.1 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans ce qui précède le paragraphe 1 du premier alinéa
et après «religieuse» de «et en cohérence avec les principes de la laïcité de
l'État»;
2 — ça reste essentiellement ce
qui était proposé initialement — par l'insertion, dans le paragraphe
2 du premier alinéa et après «activités» de «le matériel».
Donc, c'est l'élément, là, au premier...
au premier paragraphe, c'est ça, qui est nouveau, là, et, en cohérence avec les
principes de la laïcité de l'État, on avait déjà discuté de cet élément-là,
comment on pouvait l'introduire. On a eu plusieurs intervenants qui sont venus
manifester leur désir, leur volonté de voir une précision de cet ordre-là
apportée au projet de loi. Compte tenu de ce que ce qui motive, notamment, là,
la ministre à déposer le projet de loi, lorsqu'on a vu dans certaines
garderies, les critères d'admissibilité qui ne respectaient pas,
essentiellement, ce principe de laïcité, lorsque l'appartenance religieuse, par
exemple, était retenue comme critère d'admissibilité. Donc, on nomme,
essentiellement, l'enjeu et on vient donc encadrer cet élément-là qui va faire
partie, évidemment, là, intégrante de la loi.
• (15 h 30) •
Mme Roy (Verchères) : Totalement
en accord. Alors, je pense que ça vient bien démontrer un des trois objectifs
fondamentaux du projet de loi.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres... Comment? Je ne sais pas, les deux, vous
êtes... Mme la députée de Sherbrooke, a levé la main.
Mme Labrie : Bien, j'aimerais
savoir, concrètement, comment ça se manifeste, pour la ministre, dans les
opérations quotidiennes du CPE, de venir ajouter ça ici.
Mme Roy (Verchères) : Bien,
par exemple, lors de certaines inspections avant le projet de loi, donc, au
moment où un inspecteur se présentait dans un service de garde éducatif à
l'enfance où effectivement il soupçonnait qu'il y avait des activités d'ordre
de pratique religieuse, par exemple, alors on pouvait... Si l'inspecteur ne
constatait pas de visu, par exemple, des prières... les enfants en train de
faire la prière ou en train de faire une activité d'ordre religieux, alors, à
ce moment-là, il ne pouvait pas intervenir. Puis on voyait... on pouvait voir,
dans certains services de garde où... l'ensemble du matériel, des activités
organisées pour les enfants étaient d'ordre religieux. Alors, voilà pourquoi on
y a ajouté, à cet article 90.1, un ajout en disant que les activités, le
matériel et les échanges éducatifs n'ont pas pour objectif de faire
l'apprentissage d'un dogme, d'une pratique ou d'une religion spécifique.
Mme Labrie : Oui, bien, ma
question ce n'était pas tant sur ça, mais sur l'ajout, là, «et en cohérence
avec les principes de la laïcité de l'État . Ça, concrètement, ça va
s'appliquer comment pour la ministre? Qu'est-ce qu'elle compte en faire dans
l'application?
Mme Roy (Verchères) : C'est
exactement ce que je viens vous dire. En fait, on a ajouté ça parce
qu'effectivement, dans les faits, c'est ce qu'on faisait, c'est-à-dire qu'on
s'appuyait sur les principes de laïcité de l'État pour dire que l'admission des
enfants, elle ne peut pas être faite sur la base, justement, d'une appartenance
à une croyance ou à un dogme, et que le matériel que l'on retrouve à
l'intérieur ne devrait pas être là non plus dans l'objectif d'un apprentissage
d'une pratique religieuse. Alors, c'est tout simplement une demande. Les
groupes nous l'ont présentée, d'ailleurs, lors des consultations particulières,
et ça répond à ce qu'on fait dans le projet de loi. Donc, ça ne change pas le
fond du projet de loi, mais je pense que ça précise que c'est cette base de
laïcité là qui nous a amenés à faire ces choix pour s'assurer que les
prestataires de services éducatifs subventionnés... doivent s'assurer que la
mission n'est pas faite sur des bases religieuses...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Roy (Verchères) : ...et
que les activités se passent à l'intérieur, n'ont plus, n'ont pas pour objectif
l'apprentissage religieux.
Mme Labrie : Donc, ça n'a
pas d'incidence sur le port de signes religieux par le personnel.
Mme Roy (Verchères) : Non,
pas du tout.
Mme Labrie : Aucune
incidence.
Mme Roy (Verchères) : Aucunement.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
D'autres interventions? C'est correct? Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 14...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Non, l'amendement? Oui? Pardon. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Adopté. Parfait. Alors, si l'amendement est adopté, est-ce que... Oui, allez-y.
Mme Maccarone : Avant de
poursuivre avec le 10, moi, j'ai un amendement pour le 10 avant qu'on continue...
Ce qui veut dire qu'on continue avec le 10. Ça fait que je veux juste souligner
que j'ai un amendement. Je crois que nous ne l'avons déjà en...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Pour l'article10. Mais là, il faut qu'on adopte l'article 14. Parfait.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Alors, adopté?
Mme Maccarone : Oh! Excusez-moi.
C'est vrai.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Est-ce que l'article 14 est adopté tel qu'amendé?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Merci. Parfait. Alors nous allons donc passer à l'étude de l'article 10.
Et là, je pense que, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, vous voulez
déposer un amendement.
Mme Maccarone : Oui, si
on veut juste l'afficher.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Alors, j'imagine, vous allez le lire.
Mme Maccarone : Oui, c'est
beau. Oui, oui, oui. Je peux vous le lire. Merci. Alors, l'article 10 :
Le projet de loi est modifié par la suppression de l'article 59.7.1. proposé
par l'article 10.
Je comprends qu'on a autres articles et
amendements qui s'en viennent, qui seront en lien, mais pas la même proposition
que, nous, nous faisions ici. Je m'explique. Je l'ai déjà dit dans mes
remarques principales, je comprends ce que la ministre souhaite faire en termes
de création d'une équité d'accès à des places en services de garde, mais... Et
je comprends même qu'on va venir peut-être avec une clause type grand-père pour
respecter les ententes qui sont déjà en place, parce qu'on sait que nous avons
des ententes dans le réseau scolaire... scolaire, bien, enseignement supérieur,
on a des ententes dans le réseau de santé, on a des ententes de milieux d'affaires,
entre autres, que ça ne fait pas très longtemps depuis qu'ils ont été adoptés.
Et ça, c'est tout fait avec l'entente qu'évidemment il y aura une priorisation
pour les employés qui seront affectés par ces CPE. Alors, si on travaille dans
un hôpital, c'est clair que les infirmières et les médecins, ce seraient leurs
employés ou les préposés aux bénéficiaires, c'est leurs enfants qui seront
priorisés pour avoir accès à ces services de garde. Même chose, on a vu, on a
eu une tonne de lettres et des mentions, des courriels des entreprises qui ont
déjà des ententes, que ce soit la Banque Nationale, que ça soit le groupe de Manufacturiers
et exportateurs du Québec, Machinex, Métro, la liste est vraiment longue. Alors,
je sais que les collègues sont déjà au courant de tout ce que nous avons reçu.
Et, oui, ce qu'ils demandent, c'est une protection de ce qui est déjà existant.
Alors, je comprends, c'est l'orientation
du gouvernement. Et je me préoccupe beaucoup pour le futur. Alors, qu'on
protège ce qui existe, c'est bien, mais je ne comprends pas pourquoi que nous
sommes en train de limiter ce type d'ententes. Dans le futur, nous aurons des
hôpitaux qui sont en pleine construction. Alors, est-ce que ça veut dire que
ces hôpitaux vont être limités s'ils décident de poursuivre avec l'établissement
d'un CPE dans leurs installations, de prioriser uniquement 50 % des
employés... des enfants des employés. Même chose si on a une autre entreprise
qui souhaite développer ses affaires ici au Québec, et pour retenir et aussi
attirer des employés, on sait qu'on fait face à une pénurie de main-d'œuvre
importante. Mais là, ils vont être limités au 50 % de priorisation. Chose
que, selon mon avis, je pense qu'il n'y a pas grand entreprises qui vont
vouloir faire ce type d'investissement parce qu'on sait qu'exemple, Machinex,
c'est 4,3 millions de dollars, Soprema, c'est 4,5 millions de dollars
d'investissement parce que c'est eux, dans le fond, qui ont payé pour l'installation.
Et je comprends qu'il y a un investissement de la part du gouvernement parce
que, quand c'est un CPE, bien, on paie pour le montant attribué à l'enfant...
Mme Maccarone : ...qui
fréquente l'installation. Mais ça reste que c'est une épargne aussi pour la
société, parce que c'est eux qui paient les frais dès le départ de
l'installation. Des fois, ça a été soulevé dans la lettre de Machinex, ils ont
aussi payé le déficit qui était encouru par le CPE. Alors, je trouve
intéressant qu'on peut poursuivre avec ce type d'entente et je comprends, pour
ces entreprises, ils vont vouloir évidemment prioriser leurs employés. Ça ne
veut pas dire qu'on n'aura pas d'autres enfants de la région en périphérie ou
pour autre raison qu'ils ne pourront pas appliquer pour avoir accès à ces
services de garde, mais je comprends que la priorisation puis de limiter à
50 %, ça représente un gros frein.
Et si on a besoin d'espace... parce que
ça, c'est d'autre chose... Je comprends qu'on veut avoir une chance égale. Je
comprends que les parents souhaitent avoir accès à une place, bien,
développons-en, des déplace, à côté s'il le faut, dans la communauté, mais de
laisser nos entreprises aussi poursuivre avec cette possibilité de faire du
recrutement et de rétention de leurs employés, je trouve intéressant. Et même
chose dans le réseau de santé, même chose dans le réseau d'universités et de
cégeps, parce qu'on sait qu'on va avoir des demandes supplémentaires. Qu'est-ce
qu'on fait si on a un hôpital qui fait une demande supplémentaire? St-Mary's,
par exemple, ils ont déjà deux CPE. Le CUSM, ils en ont trois. Puis si on
transfère le neuro, puis là, on a besoin d'en avoir un quatrième pour s'assurer
que nos infirmières pour venir au travail, comment que nous allons travailler,
comment que nous allons fonctionner?
Alors, voilà l'essence de cet article.
Encore une fois, pas pour enlever ce qui chercher en termes d'équité, mais en
en établissant des... en enlevant des priorisations, bien là, on ajoute des
priorisations. Ça fait que, pour moi, c'est comme incongruent. Ce que je
souhaite c'est de protéger notre possibilité de développer notre économie et de
s'assurer que nos employés ne sont pas pris en conséquence de cet article puis
ils vont pouvoir continuer à savoir qu'il y aura de la place pour eux, pour
leurs enfants, pour continuer d'aller au boulot, pour, surtout, des services
essentiels, par exemple.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Mme la ministre.
• (15 h 40) •
Mme Roy (Verchères) : Alors,
merci beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, je suis en total désaccord avec
l'amendement, sans aucune subtilité, je vais le dire clairement comme ça, ça va
à l'encontre d'un des trois principes qu'amène le projet de loi n° 95.
D'abord, le projet de loi avait l'élément de laïcité, on voulait s'assurer
qu'il n'y ait plus de sélection d'enfants qui soient faits sur des bases
religieuses, linguistiques et comme on en a parlé. Il y avait de simplifier. On
parle de deux politiques d'admission avec 250 définitions différentes à
une politique d'admission avec six critères de priorité. Et l'autre élément qui
se retrouve dans le titre du projet de loi, c'est vous dire à quel point cet
objectif-là est aussi important, c'est l'équité, d'enlever le plus de barrières
à l'entrée possible pour l'ensemble des familles québécoises.
Alors, l'objectif de cet article-là, ce
n'est pas de limiter, c'est d'ouvrir à des parents cette possibilité-là d'avoir
accès à des services de garde où s'était développé certains services avec
100 % de réservation de places priorisées. Alors, on reconnaît les ententes
du passé, les investissements qui sont faits du passé. On le reconnaît dans un
amendement que l'on propose à l'article 35.1, donc on y viendra à un autre
moment, mais c'est de permettre à la pharmacienne, au garagiste qui ne
répondent pas aux petits critères de chacune des priorisations qui existaient
par le passé, c'est de s'assurer aussi qu'ils puissent avoir accès, quand ils
restent à côté d'un CPE et que toutes les places sont réservées, qu'ils peuvent
espérer aussi s'inscrire sur la liste. Les parents... moi, là, dans ma
circonscription, partout au Québec, quand je me promène, les parents m'en
parlent puis ils me racontent à quel point, quand ils ont fait le tour du
quartier de la municipalité, ils rencontrent des barrières à l'entrée, donc, des
services de garde. On a retenu dans les six priorités, puis je tiens à le
mentionner, on a reconnu et inscrit que, comme priorité, évidemment, il y avait
les employeurs, qu'ils soient publics, parapublics ou privés, il y avait les
institutions scolaires, particulièrement au niveau des cégeps et des
universités, il y avait...
Mme Roy (Verchères) : ...aussi
les territoires, les municipalités. Alors, il faut être conscient. On parlait
des investissements que les entreprises ont faits. Effectivement, les
entreprises ont fait des investissements.
Un 100 places, on va prendre ça facile
pour s'aider dans nos calculs, un 100 places où, par exemple, une entreprise a
investi 4 millions, le gouvernement du Québec y investit
1 800 000 $ par année, récurrents année après année. Ça, à mon
avis, là, ça doit être l'immobilisation la plus courte qu'on peut faire, en
termes d'avantages, aussi, concurrentiels d'une entreprise par rapport à
d'autres entreprises, puis c'est une contribution gouvernementale. Mais on
trouve que l'apport de ces entreprises-là est intéressant, c'est pourquoi on
l'a gardé dans les priorités, en se disant : Maintenant, l'entreprise qui
va vouloir investir va savoir, dans les nouvelles règles, que, justement, sa
contribution pourra lui garantir un maximum de 50 % des places... ce qui
reste des places aussi pour la collectivité, pour ceux et celles qui,
justement, n'ont pas un service de garde attitré à leur milieu de travail,
attitré à leur particularité. Puis on les reconnaît, ces particularités-là,
force... puisqu'on l'a mis même dans le projet de loi comme priorité, donc avec
des contreparties. Mais la contribution gouvernementale est importante.
Alors, les nouvelles entreprises ou les
entreprises existantes qui vont décider, par exemple, de dire : Bien, moi,
j'aimerais ça travailler avec un CPE pour offrir des places à mes employés,
vont le faire maintenant en connaissance de cause, vont déterminer, selon eux,
quel investissement et quelle entente ils doivent faire avec le CPE, avec la
possibilité de réserver jusqu'à 50 % des places. Et ça, ça veut dire aussi
laisser jusqu'à 50 % des places, la moitié des places, pour l'ensemble des
familles québécoises qui souhaitent aussi avoir la possibilité d'être à
proximité quand c'est le... quand c'est possible pour obtenir ces places-là.
C'est un des trois principes de base pour les parents, justement, qui est à la
base même du projet de loi n° 95. D'aller retirer entièrement, dans le fond, le
fait d'ouvrir à la population... de ne pas fermer mais d'ouvrir à la
population, c'est carrément d'aller contre... à l'encontre même du principe
d'une plus grande équité dans l'attribution des places.
Alors, vous comprendrez, là... j'ai été
longue, je ne serai pas longue comme ça à toutes les interventions, mais vous
comprendrez que, pour moi, pour les familles du Québec, pour les parents qui
doivent faire le tour pour voir où ils répondent à quels critères... et le fait
qu'il y ait un article qui protège déjà les ententes qui ont été faites de bonne
foi, entre les entreprises, entre les institutions scolaires, vont être
protégées et que dorénavant l'entreprise, elle va investir en toute
connaissance de cause et pourra elle-même déterminer quel est son niveau
d'investissement en fonction qu'elle souhaite réserver 25 %, 30 %,
40 %, 50 % des places, parce que le 50 %, c'est un maximum, mais
ce n'est pas un but à atteindre, parce qu'effectivement on souhaite que ces
places-là soient disponibles pour toutes les familles du Québec. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Merci, Mme la ministre. D'autres interventions?
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait.
Mme Maccarone : Merci. Je
comprends votre point de vue. Évidemment, on est en désaccord. On est en
désaccord parce qu'on ne parle pas des places qui sont réservées, on place...
on parle des places qui sont priorisées, même chose. Puis je comprends que les
entreprises, dans un futur rapproché, s'ils décident de poursuivre, ils vont le
faire en toute connaissance de cause, mais d'où le problème. Pas grand
entreprises qui vont vouloir faire un investissement de 4,5 millions de
dollars s'ils savent que les places ne seront pas priorisées pour leurs
employés, parce que c'est le rôle du gouvernement de développer les places pour
les enfants qui en ont besoin. Alors, moi, je vois ça vraiment comme un
partenariat avec le milieu d'affaires de faire ça en collaboration avec le
gouvernement.
Ce que nous avons besoin, c'est le
développement de places, point. Ça fait que, pendant que le gouvernement est en
train de faire la construction, faire le développement de places et avoir un
partenaire dans le milieu d'affaires qui dit : Mais nous aussi, on veut
contribuer à la cause parce qu'on veut faire du recrutement-rétention, ça va
nous aider, un, à s'assurer qu'on contribue à notre économie, ça va ramener des
gens en milieu d'affaires, surtout des femmes, qui vont pouvoir retourner sur
le marché de travail, parce qu'ils savent qu'il va y avoir de la stabilité,
puis aussi on trouve une certaine...
Mme Maccarone : ...équilibre
dans le... notre vie familiale, la conciliation travail-famille, parce que
notre enfant n'est pas loin, parce que je sais que ça va être plus facile pour
moi de laisser mon enfant, de récupérer mon enfant à la fin de la journée. Puis
il n'y a pas grand entreprise qui va vouloir poursuivre si les places ne sont
pas priorisées pour leurs employés. Pourquoi faire cet investissement si je
sais que mes employés n'auront pas nécessairement une place qui serait prête
pour eux dans le besoin? Que tout le monde le dit, on n'a pas des ententes.
CPE, gouvernement, quand on parle de milieux d'affaires qui ont ce type de
modèle, il y a aussi des enfants qui résident dans le quartier qu'ils fréquentent.
Tu sais, ils peuvent toujours faire application ou priorisation ou, tu sais,
lever la main pour dire que c'est là où je souhaite envoyer mon enfant, mais ça
reste... j'ai des grands doutes qu'on a des compagnies qui vont vouloir
poursuivre parce que c'est un investissement important. Même que, je dirais, il
n'en investira pas. Alors, c'est ça, le problème parce que, là, on est en train
vraiment de fermer une porte en plus que... ce n'est pas juste pour le milieu
d'affaires, mais si je continue, il y a la Fédération de chambres de commerce
du Québec, ils l'ont dit : «Si on limite à 50 % le nombre de places
priorisées, il va y avoir un effet involontaire de réduire l'accessibilité
lorsqu'il est question de services de garde en entreprise. En effet, la
motivation première des entreprises à investir massivement dans ce type de
projet à créer des places de services de garde éducatifs au sein de leurs
installations est de prioriser leurs employés d'abord et avant tout en
demeurant ouverts à accueillir les enfants de la communauté pour les places non
comblées». Si on limite, bien, on est en train d'aller contre leur effort
collectif.
• (15 h 50) •
Alors... Puis ils disent qu'ils sont prêts
à rapatrier la balance des places aux membres de la communauté, mais de
réduire, c'est sûr, ça veut dire qu'ils ne survivront pas. C'est clair, ça va
mettre un frein à ce type d'entente. Un type d'entente que la ministre
elle-même, quand ils ont fait l'ouverture de Pomme... la garderie Pomme
Aventure, la ministre a livré un beau discours pour dire qu'ils sont en train
d'aider les familles, ils vont être soulagés. Ça fait c'était vraiment une
belle annonce et je le soulève parce que je suis d'accord, je pense que c'est
important, c'est ce type de partenariat... On avait plein de collègues qui ont
été présents pour soulever... et de féliciter l'entreprise en question.
Pourquoi? Parce qu'on sait que Soprema en a besoin, c'est important. On a coupé
un beau ruban puis on a dit qu'on est en train d'aider les familles, continuer
à faire ce type d'investissement, mais ouvrir la porte pour le futur. Puis la
ministre, bien, elle est toujours responsable de signer ces ententes, ça fait
qu'elle a toujours cette mesure de contrôle dans un futur si elle souhaite le
faire. C'est coûteux, on le sait, ça coûte beaucoup d'argent de créer les CPE
parce que c'est l'installation, mais s'il y a quelqu'un qui lève la main pour
dire : Bien, moi, je suis prête à le faire, je ne comprends pas pourquoi
on va mettre des freins pour eux de poursuivre... parce que c'est sûr, ça,
c'est un gros gros frein parce qu'il n'y a pas le retour sur leur
investissement puis c'est très cher, très, très cher. Le retour pour eux, c'est
de s'assurer que leurs employés seront priorisés. Ça fait que si c'est une installation
de 100 places puis il y aura seulement 50 places qui vont être réservées
ou priorisées pour leurs enfants, bien, ils ne sont pas dans la business de
faire la construction des CPE pour le gouvernement, ils souhaitent faire du
recrutement et rétention. Puis ça, c'est juste un élément.
L'autre élément, c'est, dans le réseau de
santé, je souhaite savoir c'est quoi, la réaction du ministre de la Santé quand
on parle de cette limitation maintenant. On a des hôpitaux qui sont en
construction. Alors, ça, ça veut dire que les hôpitaux, mettons, à Vaudreuil...
est-ce que ça veut dire qu'ils vont être limités à 50 % des employés qui
vont avoir une priorisation d'occuper ces places-là? Ça fait qu'en tout cas,
question, mais mon point de vue, c'est ça, je pense qu'on est en train de
mettre un frein dans le développement économique.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Merci, Mme la députée. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, merci, Mme
la Présidente. On avait un peu la même réflexion sur la question de la création
de places. En fait, moi, j'aimerais savoir si on a évalué à quel point ce
modèle peut être... c'est-à-dire celui de l'association avec soit des
entreprises ou des institutions ou des municipalités, peut être limité dans
l'avenir, à savoir...
M. Arseneau : ...si on veut
créer des places, et évidemment le plus grand nombre de places possibles, dans
l'optique d'avoir une place pour chaque jeune, chaque enfant au Québec, si les
promoteurs qui s'associaient au CPE voient la possibilité de... justement,
d'obtenir, essentiellement, ce qu'ils souhaitent, lorsqu'on limite à 50 %
le nombre de places qui leur sont réservées... ou comment on appelait ça,
priorisées, plutôt que les 100 places, s'il s'agissait de 100 places comme
l'exemple qu'on prenait tout à l'heure. Est-ce que ça on a comme des... je ne
sais pas, est-ce qu'on a fait une consultation ou est-ce qu'on a fait une
évaluation sur la possibilité que ce modèle-là disparaisse, tout simplement, puis
qu'on n'ait pas de places du tout qui soient créées avec un modèle de
partenariat?
Mme Roy (Verchères) : Alors,
oui, Mme la Présidente, on n'arrête pas le modèle, on a priorisé, ils sont
restés dans les priorités. Les entreprises, elles sont présentes dans les six
priorités, comme les institutions scolaires.
Autre élément que je dois rajouter aussi,
dans la quasi-totalité des cas où effectivement l'entreprise investit, le CPE
paie un loyer, le gouvernement paie un loyer à l'entreprise par l'intermédiaire
de la subvention. Alors, ça, je pense que c'est important de le mentionner. Ils
sont là, c'est... Évidemment, l'entreprise va déterminer son niveau
d'investissement en fonction, possiblement, du nombre de places que ça
représente aussi, versus ses besoins. Alors, et on les a priorisées.
Élément important, je reprends mon exemple
tantôt de 100 places, par exemple un 100 places qui serait construit, donc une
collaboration où, par exemple, le partenaire entrepreneurial donnerait le
terrain, le ministère construirait le CPE, puis ça donnerait une entente à
50 %, on va se faire ça facile. Alors, à ce moment-là, le gouvernement, en
plus... année après année, c'est 900 000 $ qui est attribué pour les
places subventionnées, alors... Et on comprend que c'est un avantage
intéressant pour l'entreprise puis pour nous aussi. C'est pour ça qu'on l'a
laissé dans les places priorisées, parce que c'est un investissement qui se
rentabilise bien, quand tu as le gouvernement qui paie le loyer à même la
subvention, qui débourse 900 000 $, par exemple, pour 50 % des
places, par année, pour avoir des places subventionnées. Donc, je pense que
pour l'entreprise, ça demeure attrayant... et il va connaître.
Puis voilà pourquoi on a amené un article
35.1, pour préserver les ententes déjà établies au niveau des entreprises,
donc, et que pour l'avenir, le 50 % va aussi permettre un autre élément,
que les gens du quartier qui sont autour, par exemple, de ce CPE là, d'avoir
accès. Parce qu'actuellement, quand tu vas, quand le parent choisi... Premier
élément, on se rappelle toujours que c'est le parent qui est le premier
élément. Quand il va choisir son CPE et qu'il va voir 100 % réservé pour
les employés d'entreprise, il ne mettra pas son nom. Il ne le mettre pas parce
qu'il n'a pas d'espoir d'avoir une place. Alors, s'il y a des places qui sont
ouvertes à la communauté, clairement ouvertes à la communauté, dans ce cas-ci,
on parle de 50 %, l'entrepreneur va y trouver son compte parce
qu'effectivement il va avoir sa rentabilité sur l'investissement avec la
contribution du gouvernement, avec le paiement du loyer. Et les citoyens qui
sont autour vont aussi pouvoir s'inscrire pour tenter d'avoir accès à
proximité.
M. Arseneau : Bien,
j'imagine, pour en avoir vu certains être élaborés dans ma circonscription,
mais sur le modèle des projets pilotes, davantage que sur les installations en
tant que telles, avec des CPE, là, le principe du partenariat et le point de
départ du partenaire, c'est : combien... à combien j'évalue les besoins
dans mon entreprise pour la création de places, pour les employés ou, dans le
cas de la... une université, un cégep, la communauté étudiante, et ainsi de
suite. Donc, on fait l'évaluation des besoins, j'imagine que... et c'est
ensuite qu'on s'associe avec un CPE, une organisation pour développer ces
places-là.
Est-ce que c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
lorsqu'on développerait un projet comme celui-là, bien, on dirait : Voici
mes besoins, et je les évalue à 80 places, mais je ne peux faire un projet que
pour la moitié de ces places-là, ou encore Voici mes besoins, ils sont de
80 places...
M. Arseneau : ...mais je vais
essayer de développer un projet de 160 places pour essayer d'en avoir pour
tout le monde.
Mme Roy (Verchères) : On ne
peut aller à 160. On fait des projets de 100 places, mais...
M. Arseneau : Exact.
Mme Roy (Verchères) : Je
veux... Les projets pilotes n'entrent pas dans cette catégorie là parce que les
projets pilotes font partie de ce qu'on appelle le milieu familial, là, tel
qu'on les met en place, les projets pilotes, au niveau de la communauté, entre
autres, ça fait que je veux juste m'assurer que ça, c'est compris.
M. Arseneau : Est-ce que je
peux me... parce que c'est intéressant que vous répondiez à la question, parce
que si des projets pilotes, dans le cas... il y a des cas que je connais, où ça
a été dans une municipalité ou dans un CHSLD pour les employés, quelle est la
différence entre offrir neuf places en CHSLD réservés pour les employés ou
80 places dans un autre CHSLD via un CPE?
Mme Roy (Verchères) : C'est
tout un système qui est différent. Au niveau du projet pilote, on se rappelle
que, dans le cadre d'un projet pilote, ce sont des travailleurs autonomes, donc
des travailleurs autonomes, comme en milieu familial, qui ont déjà la
possibilité, qui existent parce que, justement, ce sont des travailleurs
autonomes et que c'est géré différemment, donc de sélectionner leur clientèle,
ça existe déjà même au niveau du milieu familial. Le milieu familial peut
sélectionner sa clientèle. Alors, c'est le cas actuellement, ça a toujours été
le cas. Puis les projets pilotes sont vraiment, là aussi, avec des travailleurs
autonomes et vraiment très limités parce qu'on parle de neuf places, là, pour
un travailleur autonome.
M. Arseneau : Oui, mais je ne
revendique pas qu'on change les règles pour les projets pilotes, mais la
question se posait. Toujours est-il que... est ce qu'on n'est pas en
train... en disant qu'on a des projets qui se limitent à 100 places, si
les besoins dépassent les 50 places, mais il va falloir essentiellement
trouver d'autres modèles pour remplir vos besoins? Donc, si vous voulez
véritablement développer des services, mais il faudrait que ce soit des services
de garderies privées. Est-ce que c'est vers là qu'on les dirige
essentiellement?
• (16 heures) •
Mme Roy (Verchères) : Non,
pas du tout. Alors, il y a un élément qui est important, puis merci de me
permettre de l'expliquer correctement, par exemple, on a 50 places
priorisées et puis ça permet 50 % des places ouvertes, hein? Parce que là,
on parle de fermetures, mais moi, j'ai plutôt tendance à parler d'ouverture
pour l'ensemble des familles du Québec pour avoir accès, justement, à des
places. Par exemple, l'enfant d'un employé arrive, il s'inscrit sur la liste,
il marque enfant d'employé, et il s'en va sur la liste qui peut être priorisée,
et il s'en va aussi dans la liste régulière.
Il y a 10 places qui rouvrent dans
mon exemple. Alors, il y a 10 places qui rouvrent. Le CPE nous dit :
Je vais en prendre cinq priorisés. Alors, il en prend cinq priorisés d'enfants
d'employés. Puis il dit : J'en prends cinq sur la liste régulière. Mais
les cinq premiers dans la liste régulière, c'est possible que ce soit quatre
enfants d'employés puis un résident du quartier, là, parce qu'ils sont en même
temps. Ils ne seront pas calculés dans les places priorisées parce qu'ils sont
rentrés par la liste prioritaire, mais ça va quand même être des enfants d'employés.
Alors, c'est à ce moment-là, aussitôt qu'ils s'inscrivent, quand le parent le
mentionne, ils passent dans la liste de priorités et il suit son rang dans la
liste globale.
Mais ce qu'on veut, puis c'est pour ça que
je ne parle pas de fermeture mais d'ouverture, dans l'exemple que je vous
donnais, ça a permis à des parents du quartier qui n'auraient pas eu accès si
on avait fermé, justement, à 100 % cette possibilité-là. Et en l'ouvrant,
en disant que l'ensemble des familles du Québec peuvent y avoir accès, tantôt,
je vous donnais l'exemple de ma pharmacienne, par exemple, qui reste à côté du
CPE, elle s'est mise sur la liste puis elle va passer avec peut-être
majoritairement, très majoritairement des employés du... de l'entrepreneur en
question, mais elle aura cette possibilité-là.
Actuellement, les parents du Québec vivent
des fermetures plutôt que des ouvertures à pouvoir avoir accès. Puis le... un
des éléments du projet de loi, c'était de dire : on veut diminuer les
barrières d'accessibilité.
M. Arseneau : Mais, encore
une fois, la première barrière à l'accessibilité, c'est le manque de place.
Mme Roy (Verchères) :
Toujours. Toujours.
M. Arseneau : On revient
toujours à cette question-là. Et notre préoccupation, ce n'est pas qu'on
utilise les fonds publics pour réserver des places pour des entreprises privées
et leurs employés, ce n'est vraiment pas ça, la logique.
Mais je pense que la question qu'on se
pose aujourd'hui, c'est en restreignant la capacité pour des ententes particulières
permettant des investissements institutionnels, ou municipaux, ou privés dans
l'ouverture de places, qu'au final on voit moins d'ouvertures de places au
cours des cinq ou 10 prochaines années. C'est ça la préoccupation que moi,
je veux porter, tout simplement.
Et j'aimerais savoir, sous cet angle là,
comment on en est venu à fixer le seuil à 50 %. Est-ce qu'il a été choisi
de façon arbitraire...
16 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...est-ce
que, pour une entreprise, on a considéré que l'investissement en vaudrait quand
même la peine si on était à 75 % par exemple? Est ce qu'on a réfléchi à la
modulation du pourcentage?
Mme Roy (Verchères) :
Bien, clairement, donc, c'est qu'on se dise c'est la moitié des places qui
ouvrent. Comme je vous le dis, moi, je pense qu'elles ouvrent pour l'ensemble
des familles, mais ça donne quand même un avantage intéressant pour donner le
goût à l'entreprise d'investir et d'embarquer, par exemple, dans un projet
comme celui-là, puisqu'on maintient effectivement les entreprises au sein des
priorités. On a dit oui, c'est important. C'est prioritaire, comme d'autres
éléments qu'on a... un des six éléments qu'on a maintenus dans la priorité.
M. Arseneau : Mais, Mme
la Présidente, la ministre a fait référence tout à l'heure au fait qu'il y
avait des investissements initiaux qui étaient partagés. Vous avez... Est-ce qu'on
a un modèle type d'investissements initiaux, là, pour mettre en place les
services et la contribution habituelle, disons, du gouvernement ou c'est
extrêmement variable puis il n'y a pas de... il n'y a pas de modèle qui tienne?
Parce que si le modèle était un peu, comme vous l'avez évoqué tout à l'heure,
50-50, on partage les coûts à 50-50, les places à 50-50, là, vous allez me
dire : Oui, mais pour le financement régulier et annuel, c'est 100 %
gouvernemental, si je comprends bien, c'est ce que vous vous répondriez. Mais
simplement pour la mise en place pour l'ouverture des places, le 50 % de
places, encore une fois, là, pas réservé mais bien priorisé, ne tient pas à
50 % des investissements de départ.
Mme Roy (Verchères) : D'abord,
c'est extrêmement varié. Là, on parle de trois, quatre, cinq cas où il y a eu
des investissements majeurs, là, mais on peut vous dire que, dans les
priorisations qui existaient, là, il y a vraiment des ententes où la
contribution était minimale. On est... On n'est pas dans cet ordre de grandeur
là dans bien des cas. Alors, vous voyez, des contributions... Je vais vous
donner des exemples sans vous donner de nom, là, en tout respect. Alors, dans
un cas d'une entreprise, qui a fait un don, lors du développement, de 245 000 $
et un don annuel de 25 000 $. Et ils réservent 50 % des places.
Dans un autre cas, c'est le déneigement annuel, nettoyage du printemps,
stationnement qui représentent à peu près une valeur de 25 000 $ par
année. Et là, on se rappelle que les gens du quartier n'y ont pas accès, là,
parce qu'on a des priorisations qui sont plus élevées ou moins élevées selon
les cas. Dans d'autres cas, bien là, c'est des moins gros pourcentages de
réservation, mais on fournit des services de courrier, de photocopie, de
papeterie qu'on estime à une valeur de moins de 5 000 $, mais ils
réservent 33 % des places. Puis vous vous rappelez aussi, dans le projet
de loi, qu'il doit y avoir transparence. Ça doit être connu des parents, des
services de garde. Ça doit être public, les contributions. Alors, bail
emphytéotique de 100 000 $, ils réservent 50 % des places. Et on
le sait, là, je vous le mentionnais, le coût, par exemple, pour une place
subventionnée par année récurrente, là, c'est 18 000 $.
Ça fait que, vous voyez, c'est très
différent. On a donné des exemples où on a eu des investissements de 2 millions,
3 millions, 4 millions, puis on a, dans d'autres cas, des
investissements moins élevés qui, effectivement, même aujourd'hui, réservent
moins de places, là. Je vous parlais du tiers dans certains cas, de la moitié
dans d'autres cas. Alors, effectivement, et on veut que ça soit public, que les
parents puissent avoir accès et que ce soit inscrit aux services de garde pour
qu'on voie bien quelle est la contrepartie et combien de places ça réserve.
M. Arseneau : Ça, c'est
pour l'avenir. Pour ce qui est de, disons, du passé, est-ce qu'on a au
ministère des données sur les projets qui ont pu être développés, que ce soit
au cours des cinq ou des 10 dernières années, le nombre de places qui ont
été développées par ce type d'entente là, et comment, justement, on a appliqué
ces mesures, à savoir combien, le pourcentage de places réservées versus les
investissements consentis par les partenaires. Parce que ce que je crois
comprendre de ce que la ministre nous présente comme rationnel, c'est que,
parfois, la contribution peut être importante, ou très, très importante, ou
parfois un peu moins et que sous cet angle-là, bien, que les fonds publics,
eux, devraient être investis de façon à pouvoir ouvrir des places sans
discrimination aucune pour l'ensemble...
M. Arseneau : ...du public
qui ont... qui a besoin de places. Donc, c'est... en quelque sorte, le
privilège qui serait accordé à certains partenaires n'équivaudrait pas à l'importance
de leur investissement dans le projet. Ça, ça me semble intéressant comme
mesure d'équité, non seulement pour les parents, mais, je dirais, comme
politique publique gouvernementale, de dire : Si, sur... pour donner un
exemple, sur un projet de 4 millions, si je promets de faire le déneigement
pour 10 000 $ par année pendant 10 ans, le retour sur
l'investissement du partenaire est immense par rapport à sa contribution, et je
pense que, sous cet angle-là, le geste qui est posé est important, puis je
remettrais même en question la... le pourcentage de 50 % de réservation,
mais... de... pas de réservation, mais, encore une fois, de priorisation. Mais
ce débat-là est intéressant si on avait un cadre. Est-ce qu'on a exploré la
possibilité d'avoir un cadre où, pour un pourcentage investi par un partenaire,
bien, on peut avoir un pourcentage de réservation? Parce que c'est modulable à
l'heure actuelle, mais c'est modulable et approuvé par le gouvernement avec une
grille ou un peu une façon aléatoire?
Mme Roy (Verchères) : En
fait, il n'y avait pas de norme qui était appliquée. Depuis toujours, depuis la
création du réseau, il n'y avait pas de norme. Donc, c'étaient des ententes
entre deux parties et ça s'appliquait comme ça. Il n'y avait pas de transparence.
D'ailleurs, certains m'ont dit : Ah! oui, mais nous, on a une clause de
confidentialité. Mais, nous, c'est des fonds publics, donc il n'y a pas de
clause de confidentialité. Et, dans le cadre du projet de loi, on mise sur la
transparence, là aussi, de là l'importance que la contribution devrait être
inscrite visiblement pour tous les parents et le conseil d'administration
aussi, et aussi le nombre de places qui est lié. Donc, je pense que la
transparence va avoir un effet d'autorégulation, je vais le dire comme ça,
gentiment.
Autre élément : le 50 %, c'est
un maximum. Donc, ça peut être 30 %, ça peut être 10 %. Alors, ça, ce
n'est pas là-dessus.
Puis, pour répondre à votre question, si
je prends les entreprises... les entreprises privées, publiques, parapubliques,
institutions scolaires, cégeps et universités et municipalités, on parle de
13 700 places sur 310 000, donc à peu près 4 % des places.
• (16 h 10) •
M. Arseneau : Actuellement?
Mme Roy (Verchères) : Oui.
M. Arseneau : Mais, dans
certains cas, elles peuvent exister depuis un très grand nombre d'années,
d'autres...
Mme Roy (Verchères) : Oui, tout
à fait. C'est très différent. Puis c'est clair qu'il y a eu des plus gros
investissements dans les dernières années avec la pénurie de main-d'oeuvre. Là,
les entreprises ont vu plus l'intérêt à offrir ce service-là pour avoir une
rétention au niveau de leurs employés que peut-être quand le taux de chômage
est à 10 %, l'entreprise n'a pas nécessairement les mêmes intérêts, là.
M. Arseneau : Mais est-ce
que... est-ce qu'on pourrait avoir, si la donnée existe, justement, un
pourcentage de ces 13 000 places, l'idée du pourcentage qui a été créé,
bien, au cours des 10 dernières années, par exemple, pour voir si la tendance
était à la hausse, à la baisse, et, en fin de compte, pour mesurer? Parce qu'on
va éventuellement soumettre le projet de loi à l'adoption, puis il va falloir
voir s'il y a un impact sur ces partenariats et sur la création de places.
Alors, moi, j'aimerais savoir si on peut obtenir les données sur le
développement de ces partenariats-là, sur une base historique, puis voir, une
fois que la loi sera adoptée, si on restreint cette capacité-là aux partenaires
d'avoir des places qui sont priorisées... mais de voir, un jour, si,
finalement, on a coupé toute la place à toutes les initiatives puis que,
finalement, toutes les places qu'on aurait pu imaginer qui étaient ouvertes à
la communauté, en fait, elles ne se sont juste pas créées ou matérialisées, ce
qui serait évidemment assez dommage.
Mme Roy (Verchères) : ...réitère
qu'on ne coupe aucune place, au contraire, on en ouvre.
M. Arseneau : ...places à
développer.
Mme Roy (Verchères) : Oui.
Et... Mais un élément important : effectivement, on a fait cette
recension-là dans la dernière année. Ça n'existait pas, cette information-là,
on est allés la chercher. On a fait une recension qui nous a amenés, justement,
à la volonté de faire ce projet de loi là, où on a vu, justement, la nécessité,
puis on a... ça nous a, en plus, permis de constater la fermeture de certains
endroits où les parents ne pouvaient pas avoir accès. Donc, c'est plutôt une
ouverture de places ou ça va mettre au jeu la possibilité. Et je réitère que
la façon d'entrer, quand il y a une priorisation... les gens vont... peuvent
entrer par la priorisation, mais, s'ils ne sont pas sélectionnés par la
priorisation, comme ils sont aussi sur la liste régulière... Mais notre
volonté, c'était de permettre à l'ensemble des familles d'aussi pouvoir avoir
accès à ces services de garde subventionnés...
M. Arseneau : ...donc,
actuellement, on parle de 13 000, mais la recension qu'on a faite, c'est
pour arriver à ce chiffre-là ou pour arriver à un chiffre annuel des dernières
années sur ce qui était...
Mme Roy (Verchères) : C'est
ce qu'on avait dans la dernière année. Quand on a fait la recension, on a
demandé à chacun quels étaient leurs partenariats et combien de personnes ça
touchait.
M. Arseneau : Donc, on a une
photo de la situation actuelle, mais on n'a pas de tableau sur l'historique du
développement.
Mme Roy (Verchères) : Non,
puis... puis c'est un des éléments du projet de loi, on se le rappelle,
simplifier, là. Il y avait 2 000 politiques d'admission, il y avait
250 définitions des différents critères d'admission, alors, pour les
parents, effectivement, et c'était vraiment le service de garde qui déterminait
sa politique d'admission. Alors, avec la loi, on ramène ça à une seule
politique d'admission. Je pense que, pour les parents, ça va vraiment être plus
simple. Mais c'étaient des missions et partenariats, on les appelait comme ça,
ce n'était pas de la priorisation, c'étaient des missions et partenariats, mais
le fait était le même, on priorisait.
M. Arseneau : Ça va aller
pour l'instant.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis, vous vouliez intervenir.
Mme Maccarone : Oui, mais si
le collègue souhaite terminer... parce que je comprends qu'il est interpellé
ailleurs, ça fait que... est-ce que vous avez...
M. Arseneau : Non, ça va, je
vais devoir partir.
Mme Maccarone : O.K., voilà, O.K.
Donc, il n'y a pas de trouble. Bien, évidemment, sur le même alignement, j'ai
écouté avec une grande attention les échanges puis je voulais juste ajouter à
la réflexion de la ministre puis les collègues que je comprends que le
gouvernement, des fois, ou le CPE en question, dans le fond, paie un loyer pour
les installations, mais il faut dire que, souvent, c'est vraiment à un coût
beaucoup en bas de... le prix du marché, vraiment très peu.
On l'a soulevé à Concordia, l'université
de Concordia, c'est clair, là, s'ils déménagent de cet endroit parce qu'ils ont
un CPE sur le campus, s'ils vont ailleurs, ça va être quatre fois le prix. Et
ça, je le sais pour un fait parce que c'est un dossier particulier, dans mon
comté en particulier. Alors, c'est d'une grande inquiétude. Mais ce n'est pas
juste eux, c'est partout. Sur l'île de Montréal, par exemple, ils vont faire
face à énormément de difficultés si on a ce frein, mais pour que le
gouvernement débloque les places aussi. La Banque Nationale, ils disent que....
dans leur lettre, ils assument la très grande majorité des coûts liés aux
espaces occupés par le CPE. Le prix par pieds carrés à Montréal, ce n'est pas
abordable, ça va être très difficile juste pour des développements de places au
centre-ville. Alors, je ne comprends pas pourquoi on ne garde pas cette
possibilité d'avoir ces ententes futures en donnant la possibilité de prioriser
des employés.
Et c'est faux de penser que les employés,
si, mettons, ils décident : Bon, bien, moi, je viens d'être engagé par la
Banque Royale, je viens d'être engagé par Métro, je viens d'être engagé par
Desjardins, je viens d'être engagé par Machinex, que je viens d'être engagé
par, je ne sais pas, une tonne de personnes qui nous ont envoyé des lettres
qu'ils ont automatiquement une place, ce n'est pas ça. Même à Métro, ils nous
disent... parce que les parents, ils s'inscrivent, ils demandent des places,
puis ils rentrent dans ces installations. À Métro, 66 % des places
bénéficient aux familles des employés de Métro et du personnel du CPE, et
toutes les autres places bénéficient aux familles des communautés
environnantes. Alors, on voit qu'il y a quand même ce partage de places avec
les membres de la communauté. Tous les parents s'inscrivent. Oui, il y a une
priorisation, mais si, mettons, je ne suis pas un employé du Métro, moi, mes
enfants sont inscrits, j'ai une place, bien, ça veut dire que j'occupe une
place où l'employé de l'entreprise n'aura pas parce qu'on parlait de
priorisation, puis moi, j'étais priorisé.
Alors, on voit que, oui, il y a des cas où
il y a des parents qui s'inscrivent puis qui souhaitent envoyer leur enfant à
cette installation. Alors, de dire qu'il n'y a aucun parent qui va vouloir
s'inscrire, bien, je ne suis pas d'accord parce qu'on voit... la preuve, c'est
que ça fonctionne, la façon qu'ils sont déployés actuellement dans le
territoire. Moi, ce que je pense qu'on a besoin, c'est le développement de
places. Je ne comprends pas pourquoi qu'on ne peut pas donner cette possibilité
d'avoir ce partenariat avec le gouvernement parce que c'est ça, c'est un
partenariat avec le gouvernement. Ça nous aide comme contribuable de sauver de
l'argent parce qu'on a un partenaire qui est prêt à faire un investissement
pour nous aider au développement de places, mais ça n'empêche pas le gouvernement
de faire le déploiement de places. Si on détermine que, mon Dieu, il y a
beaucoup de parents qui lèvent la main puis qui disent : Aïe, je n'ai pas
accès, je n'ai pas accès, bien, développons ces places. Regarde dans la carte
où on détermine où nous avons besoin de faire le développement des places,
développons un CPE dans le même territoire, dans la même région si on voit
qu'on a un grand besoin, au lieu de pénaliser les gens...
Mme Maccarone : ...qui
souhaitent nous aider faisant le développement de places. Parce que moi, je
pense qu'on met un grand, grand, grand frein. Surtout, il y a des endroits où
les loyers, là, sont extraordinairement chers, et on sait que les entreprises,
elles paient pour ça et nous aident, elles aident le gouvernement à faire ce
développement.
Mme la ministre, j'avais posé la question
juste auparavant, je voulais savoir qu'est-ce qu'il en pense, le ministre de la
Santé, par rapport à ce 50 % de priorisation puis l'impact sur son réseau.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
Mme la Présidente, tous les exemples qu'a donnés la collègue, dont Concordia et
tous les autres, je pense que l'article 35.1 qu'on amène en amendement, qui
reconnaît justement les ententes déjà conclues, répond à ce qu'elle nous a
mentionné. Et l'exemple de Metro à 60 %, incluant les enfants des
éducatrices, est probablement un cas de 50 %, parce que 50 %...
60 %, avec les enfants des éducatrices, c'est probablement 50 % des
employés de chez Metro, la priorité, donc, qui sont ouverts à la collectivité
de 50 %. Alors, c'est ce qu'on souhaite, c'est ce qu'on veut, c'est de
pouvoir ouvrir à la collectivité, non pas pénaliser. Je réitère, au contraire,
on les a mis dans les priorités, les entreprises, pour continuer à continuer à
travailler avec elles. Puis avec les conditions qu'elles vont connaître
d'avance, donc, elles vont pouvoir déterminer en toute connaissance de cause
quel est le montant qu'elles veulent investir, en fonction des places qu'elles
souhaitent justement prioriser. Alors, voilà, je pense que ça répond, puis vous
comprendrez que je ne parlerai pas au nom d'un autre confrère, ça ne se fait
pas.
• (16 h 20) •
Mme Maccarone : Ce n'est pas
ça la question. La question, c'est de savoir l'impact, parce qu'il va y avoir
un impact, sur le réseau de santé. Ce que la ministre a dit... Oui, O.K., on va
avoir une protection pour ceux qui existent, mais moi, je parle du
développement dans le futur. Il va y avoir un impact majeur sur tout ce qui
sera développé dans le futur, avec cet article, l'article 10 puis le 59.7.1. Si
ce n'est pas amendé, on amène un grand frein à ceux qui souhaitent nous aider à
faire le développement de places, à partager les coûts, à attirer des employés,
à avoir la rétention des employés et il va y avoir un impact majeur sur les
autres réseaux parce qu'on a une clause grand-père qui s'en vient avec
l'amendement qui va introduire le 35.1, qui s'en vient, mais, pour le futur, il
va y avoir un impact sur le réseau d'enseignement supérieur, parce que, s'il
souhaite en ouvrir d'autres, installations, là, on amène un frein de 50 %.
On est en train de construire un hôpital,
puis, présentement, ceux qui ont déjà des installations où on priorise les
enfants des employés, parfait, c'est fait, on a autres places qui vont être
occupées par les membres de la communauté. Parfait, mais pour toutes les autres
installations qui vont être... ouvrir à partir de l'adoption de cette loi puis
la mise en œuvre de cet article, on va avoir un frein de 50 %. Ça, ça veut
dire, exemple, quand on va terminer la construction de l'hôpital à Vaudreuil,
s'ils souhaitent avoir des CPE, puis je pense que oui, ils vont vouloir avoir
plusieurs places parce qu'on souhaite que les infirmières peuvent aller au
travail, que les médecins puis les PAB peuvent venir au travail, bien là,
seulement 50 % des 80 places... seulement 50 places sur 100, elles vont
être disponibles pour prioriser les employés. Bien, ça amène un frein.
Ça fait qu'on va avoir une clause
grand-père pour ce qui existe et, pour tout ce qui est futur, il va y avoir un
impact majeur. Ça fait que c'est pour ça que je voulais savoir qu'est-ce qu'il
en pense, le réseau de santé, qu'est-ce qu'il en pense, l'Enseignement
supérieur. Parce qu'eux, il va y avoir un impact sur eux. Alors, qu'est-ce
qu'ils en disent, les collègues, le ministère? On a eu un conseil des
ministres, qu'est-ce qu'ils ont dit, les collègues de Santé, qu'est-ce qu'ils
ont dit, les collègues de Santé puis Enseignement supérieur? Parce que tout le
développement futur va avoir un impact majeur.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
je le réitère, c'est loin d'être une fermeture, c'est, au contraire, une
ouverture à tous les parents du Québec qui veulent retourner travailler. Alors,
je pense que c'est justement d'offrir l'accès d'enlever des barrières. Et, pour
les entreprises, je pense qu'avec cela elles vont avoir... connaître exactement
les règles du jeu. Et l'exemple qu'on donnait, de Métro, est un très bon
exemple. Alors, effectivement, ça peut donner à peu près 60 %, 50 % priorisées
pour les employés plus les enfants des éducatrices. Alors, c'est une ouverture
pour l'ensemble des familles du Québec et des parents du Québec.
Mme Maccarone : La ministre
est en train de présumer que c'est ceci, mais ce n'est pas ça qu'ils ont dit.
C'est vrai, c'est 75 %, mais ça se peut que...
Mme Roy (Verchères) : Bien,
c'est vous qui m'avez dit ça.
Mme Maccarone : Oui, mais on
ne sait pas le nombre...
Mme Maccarone : ...employé
qui fréquente. Alors, ça se peut que c'est 2 % qu'il représente. C'est
juste ça que je veux dire.
Mme Roy (Verchères) :
Moi, j'ai pris votre parole, chère collègue.
Mme Maccarone : Vous êtes
en train de fabriquer des chiffres qui s'appliquent. 66 % des places, ça
se peut que c'est 60 % qui sont des employés et seulement 6 % qui
sont des membres de... le staff qui travaille dans le CPE. Si je reviens au
mémoire qui a été préparé par le Conseil des ministres, sous la section 7,
consultation entre les ministères et avec d'autres parties prenantes, et je le
lis, là : «Au printemps 2021, le ministère a lancé une large
concertation publique sur les SGEE. Les recommandations recueillies, on est
notamment au grand chantier pour les familles, à la sanction de la loi puis à
la discussion de la RSEGEE, les associations nationales ont également été
consultées. Des groupes de discussion ont été organisés avec des parents. C'est
lors de ces consultations qu'on a vu des enjeux. Toutefois, ces parties
prenantes n'ont pas été consultées quant aux propositions spécifiques du projet
de loi». Aucun ministère. Aucun ministère n'a été consulté selon ce qui a été
préparé dans la mémoire par le Conseil des ministres. Je réitère. On a une
clause grand-père, c'est bon. Tout ce qui sera développé dans le futur avec le
plancher de 50 % va avoir un impact majeur sur le réseau d'enseignement
supérieur, va avoir un impact majeur sur le réseau universitaire, cégeps. Ils
l'ont évoqué. Tout le monde nous a envoyé des lettres. Ils ont dénoncé cette priorisation.
Le réseau économique, tout le monde nous ont dit : Ça, ça amène un frein
important. Puis le réseau de santé, ça va être la même chose. Là, on est en
train de mettre un frein pour aider à attirer, à retenir et d'aider nos
employés dans le réseau de santé, que ce soit les infirmières, les médecins,
les préposés aux bénéficiaires d'avoir... de les avoir à l'hôpital. Et c'est ça
qu'on veut. C'est ça qu'on veut, parce qu'on voit l'impact présentement de
notre réseau de santé. Ça fait qu'on va continuer à ne pas comprendre la
réalité du terrain si on ne vote pas en faveur de cet amendement, Mme la
Présidente. Ça me désole énormément, parce que je souhaite avoir une économie
en plein essor, puis je souhaite aider le réseau de santé, le réseau de
l'enseignement supérieur, peu importe c'est où. Ça, là... Ça, ça va mettre un
frein important pour le développement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Je crois savoir que le temps est terminé pour la
députée de Westmount—Saint-Louis. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. C'est un dossier compliqué au niveau moral, la clause du
50 %, parce que... Je comprends les arguments de la ministre. Puis c'est
vrai que, quand on octroie des fonds publics, on veut que ça soit accessible à
tout le monde, puis jamais on n'accepterait qu'une entreprise contribue à la
construction d'un hôpital ou d'une école en disant : Bien, nos employés
vont avoir de la priorité. Ça fait que sur le fond, moi, je comprends ça, et donc
l'intention. Après? Ça fait des décennies que le réseau s'est développé comme
ça. On ne peut pas changer les règles en cours de route puis défaire les
ententes existantes. Donc, ça va prendre absolument la clause grand-père. Ça,
c'est un incontournable. C'est un incontournable parce qu'on ne peut pas
déchirer toutes les ententes de partenariat qui existent en ce moment. L'enjeu
qu'on va avoir, c'est que, moi, ça m'inquiète quand même pour le développement
du réseau, parce qu'il y a plein d'organisations, parfois publiques, comme des
municipalités ou des CIUSSS, ou parfois privées, comme des entreprises qui ont
soutenu le développement de places dans les dernières décennies. Puis des
dizaines et des dizaines d'entre eux, partout à travers le Québec, ont été un levier
très, très important, essentiel pour développer des places. Et là on vient
réduire l'incitatif qu'ils avaient pour le faire. Puis, j'ai expliqué, je
comprends pourquoi.
Mais le fait est que ça va ralentir le
rythme. Il y aura un ralentissement du rythme du développement de place si
l'incitatif est moins intéressant pour eux. Puis peut-être que certains vont le
faire quand même avec une contrepartie plus basse. Ça se peut qu'ils voient
quand même l'intérêt de se démarquer comme entreprise en soutenant un projet
dans lequel ils peuvent avoir 50 % des places priorisées. Mais il va y
avoir un ralentissement de ça. Moi, ça, j'en suis convaincue. Et il va aussi y
avoir des coûts supplémentaires, donc, parce que ça veut dire que des projets
dans lesquels il y a un loyer réduit, des projets pour lesquels on se fait
céder un terrain gratuitement, bien, ça se peut qu'il y en ait de moins en
moins. Et donc ça veut dire que pour chacun des projets qui vont s'en venir
dans les prochaines décennies, bien, ça se peut qu'ils coûtent un peu plus
cher, chacun d'entre eux.
Ça fait que, moi, c'est là où j'ai quand
même des inquiétudes importantes, même avec la clause grand-père, parce qu'on
n'est pas proche...
Mme Labrie : ...avoir complété
le réseau, on doit le faire le plus vite possible parce que c'est les femmes
qui paient le prix de ça en attendant. Donc, ça va nécessiter un investissement
plus fort, là, de la part du gouvernement pour réussir à développer ces
réseaux-là. Parce que, dans les dernières décennies, plusieurs gouvernements
différents ont décidé, y compris la CAQ parce que c'est ce qui était fait dans
les dernières années aussi, avait interpellé le milieu privé pour soutenir le
développement de places. Puis c'était explicite, là, personne ne se cachait de
ça. Ça fait que là, si on me dit : bien, ce n'est plus ça le moteur qu'on
utilise, mais le moteur, ça va être l'État, ça va être 100 % l'État, là,
le moteur de ça. Donc, il va falloir que l'État soit au rendez-vous pour y
arriver parce que les familles, les femmes ont besoin de ces places-là pour
leurs enfants. Ça fait que moi, je m'attends à ce qu'il y ait des budgets
supplémentaires prévus pour qu'on puisse maintenir le rythme de développement
de place, même, en fait, je veux qu'on l'accélère. Ce n'est même pas juste une
question de maintenir, là. Au rythme où ça va, on ne fournit pas à la demande.
Ça fait que je... même si je comprends les
raisons pour lesquelles la ministre arrive avec cette proposition-là, je vais
quand même appuyer ma collègue avec son amendement, parce que je n'ai pas vu,
moi, de garanties, là, que l'État lui-même allait être là pour soutenir et
accélérer le rythme de développement de places. Puis c'est ça qu'on a besoin de
faire. Ça fait que j'en vois un risque quand même avec ça, même si d'un point
de vue moral, moi, je comprends la raison pour laquelle on se dit
collectivement : il ne faut pas... il ne faut pas compter sur le privé
pour développer ces places-là, il faut que ce soit l'État qui le fasse.
• (16 h 30) •
Bon. Une fois qu'on a dit ça, là, il faut
que l'État le fasse, hein? Ça fait que c'est là où moi, je vais avoir des
attentes très, très élevées pour la suite des choses. On ne peut pas juste dire
qu'on enlève un incitatif au secteur privé pour développer puis qu'on n'est pas
là pour s'assurer de réussir à couvrir le prix des loyers dans certaines
municipalités où c'est presque impossible avec les barèmes actuels, là, du
ministère de la Famille de trouver un loyer commercial, là, avec les coûts du
marché, là. Tu sais, il y en a un problème en ce moment. Si les municipalités
ne sont pas là ou les entreprises pour faire un rabais sur le coût du loyer, il
y a bien des endroits où ce n'est juste pas possible avec les paramètres
actuels d'en trouver un loyer commercial. Donc, je vais...
Vous allez voir plus tard, je vais avoir
un amendement aussi à cet article-là pour la question des parents étudiants.
Ça, c'est un cas qui est vraiment spécifique, là, pour lequel je pense qu'on
doit continuer de prévoir qu'il puisse y avoir des projets qui sont à
100 %... mais pas nécessairement jusqu'à 100 %, mais, c'est-à-dire,
vous allez voir l'amendement que je vais déposer, ce sera pour qu'il ne compte
pas dans le calcul du 50 %. On en discutera plus tard.
Ça fait que je voulais vous partager à
quel point je suis un peu entre les deux, là, par rapport à ça. Je comprends
pourquoi on fait ça, mais il y a une crainte majeure pour moi que ça ralentisse
le développement du réseau. Puis on ne peut pas se permettre collectivement de
ralentir le développement du réseau, il y a trop de familles et trop de femmes
qui sont précarisées du point de vue professionnel, mais parfois même de leur
sécurité, là, parce que ça va jusque là quand on est précaire financièrement
pour une femme, c'est juste que là que ça va. Puis on en a des exemples. Moi,
je n'oublierai jamais de ma vie le témoignage que j'ai reçu d'une maman qui me
disait qu'à cause de la crise du logement et de la hausse des loyers qu'elle
avait reçue, elle n'était plus capable de payer ce loyer-là. Puis, quand elle
cherchait, les loyers qu'il y avait sur le marché pour sa famille, bien, elle,
elle était séparée, elle était monoparentale puis elle était pour devoir
abandonner la garde de ses enfants parce qu'elle n'était pas capable de trouver
un logement dans lequel elle pourrait avoir des chambres pour eux. Elle était
pour contacter le père puis dire : Prends-les à temps plein parce que moi,
je ne suis pas capable. Ça fait que c'est ça, là, c'est ça, là, toute la
situation dans laquelle les femmes sont placées quand elles sont en situation
de précarité économique. Cette femme-là, savez-vous quoi, elle était éducatrice
à temps plein dans un CPE.
Ça fait qu'il y a une précarité, là, dans
tout ce réseau-là en ce moment. Il va falloir que le gouvernement soit là.
C'est le gouvernement, en ce moment, dit : Ça va faire la stratégie de
miser sur le privé pour développer le réseau, bien, il va falloir être là. Moi,
c'est ça, mon attente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme Roy (Verchères) : Oui.
D'abord, effectivement, il faut continuer de développer des places, c'est
essentiel, puis faire des places subventionnées, ça aussi, c'est essentiel. On
le sait que ça a été délaissé pendant de nombreuses années. On a fait
30 000 places subventionnées, des nouvelles places subventionnées
dans un peu plus de trois ans, mais on n'a pas encore atteint la totalité de ce
qu'on veut faire. D'ailleurs, il en reste en réalisation.
On n'a jamais eu une stratégie de
dire : c'est le privé qui le développe pour nous. Je pense que le contexte
économique a fait qu'effectivement des entreprises se sont dit : quelle
bonne façon d'attirer des employés et de les retenir, en disant : je vais
investir. Certains vont dire je vais investir dans un salaire plus élevé, je
vais investir dans des conditions de travail plus agréables. D'autres se sont
dit : Je vais investir dans des places subventionnées. Alors, je pense que
c'est un peu comme ça où on a vu dans les dernières...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Roy (Verchères) : ...plus
de cas, même si on parle de 4 % à peu près, là, d'entreprises, étudiants
et municipalités. Alors, je pense que l'incitatif va être encore là, et on l'a
gardé dans les priorités. On trouvait important de garder autant les
institutions scolaires, les entreprises privées que les municipalités, parce qu'effectivement
ce sont des partenaires à la création. On va le prendre comme ça. Ce n'est pas
sur leur dos, ça appartient effectivement au gouvernement de le faire. Et ce
qui est important, puis pourquoi ce 50 % là est important, puis je vous le
dis, moi, je le prends vraiment dans le sens où on a 50 % des places pour
l'ensemble des familles du Québec. C'est vraiment comme ça que je le vois.
Mme Labrie : Comme je l'ai
dit, je comprends, là. Moi, je vais avoir... Quand on aura terminé sur cet
article-là, je pense qu'il y a moyen de bonifier encore l'article 59.7.1,
mais je... Mon plaidoyer a été fait, là, et je vais peut-être juste rajouter qu'en
termes de rythme de développement, la continuité de ce que j'ai vu dans les
dernières années, c'est trop lent par rapport aux besoins. Là, je vois... On
discute dans mon équipe, au bureau de circonscription, toutes les semaines, de
dossiers à Sherbrooke, de projets de développement qui zigonnent, là, à un
niveau que tout le monde, ici, qui n'aime pas la bureaucratie, ne pourrait pas
supporter de voir. J'ai beaucoup d'exemples de propositions qui ne sont pas
toutes dans ma circonscription, mais qui sont autour, qui viennent nous voir
pareil. Puis c'est impressionnant, le niveau de zigonnage, là, pour des projets
que tout le monde veut voir puis dont tout le monde a besoin. Puis je suis
certaine que tout le monde, ici, a des exemples similaires, là, dans leur
région. Ça fait qu'il y a des étapes qui ont été retirées. Il y a encore du
travail à faire pour accélérer ce rythme-là. C'est urgent.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Je cherchais si «zigonage» c'était...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est ce qu'il y a d'autres interventions? On est toujours
sur l'amendement. M. le député des Îles?
M. Arseneau : Oui. Moi, je
voulais juste réitérer peut-être le... ou poser autrement la question de tout à
l'heure. Dans le Grand chantier des familles, avec le nombre de places créées
ou en réalisation, est-ce qu'on peut avoir une idée du nombre de places qui
sont créées à travers des partenariats comme ceux que l'on veut encadrer à
50 % aujourd'hui?
Mme Roy (Verchères) : Je
n'ai pas de chiffres. J'aurais... J'aurais tendance à ne pas m'avancer parce
que je n'ai pas un chiffre précis là-dessus, mais on peut faire des
vérifications, là, si on est capables de trouver.
M. Arseneau : Bien, est-ce
qu'on pourrait avoir un engagement de la ministre à l'effet de vérifier ça parce
que c'est...
Mme Roy (Verchères) : Je
vais vérifier qu'est-ce qu'on a comme données.
M. Arseneau : C'est quand
même un étalon, je l'ai argumenté tout à l'heure, là, pour voir si, en fait, ce
serait intéressant parce qu'on discute quand même, là, avec intérêt, mais en
profondeur de cette question-là. Est-ce que c'est absolument marginal ou c'est
quelque chose qui qu'il vaut la peine véritablement, là, de monitorer, disons,
là, pour les prochaines années? C'est l'objet de ma question. Donc, s'il était
possible de revenir à la commission avec avec un chiffre sur les trois
dernières années, disons, là, depuis les quatre dernières années, peut-être, ce
serait... ce serait quand même intéressant parce que... est-ce qu'on... Évidemment,
chaque place compte, mais dans l'ensemble, de voir un petit peu quel pourrait
être l'impact d'une mesure comme celle-là si les partenariats sont moins
nombreux pour l'avenir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On ne parle pas de document comme tel, là, mais disons que
vous allez faire...
Mme Roy (Verchères) : On
va faire les vérifications avec ce qu'on a, là
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous allez parler à... est-ce que vous déposez au secrétariat
de la commission ou lorsque vous aurez...
Mme Roy (Verchères) : Oui,
mais là il faut nous donner le temps de la faire, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, je comprends bien, mais... Merci. Alors, est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur... On est toujours sur l'amendement de la
députée de Westmount—Saint-Louis. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Un vote par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Mme Roy
(Verchères)?
Mme Roy (Verchères) :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire
: Mme Gendron
(Châteauguay)?
Mme Gendron : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais : Contre.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. L'amendement est donc rejeté.
On poursuit avec l'article 10 tel qu'amendé.
Mme la députée de Sherbrooke, je pense que vous avez un amendement.
Mme Labrie : Oui. Donc,
je vous demanderais de suspendre quelques instants.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va suspendre quelques instants pour une petite
correction. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 38)
(Reprise à 16 h 42)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, nous en étions à un amendement à
l'article 10, que va s'apprêter à déposer... ou déposer à l'instant même
la députée de Sherbrooke. Je vais vous demander d'en faire la lecture.
Mme Labrie : Oui. Si vous
pouvez juste dérouler un petit peu pour que je voie l'article tel qu'il se
lirait. Merci. L'article 59.7.1 de la loi, tel que proposé par
l'article 10 du projet de loi, est modifié par l'insertion, entre les
termes «d'enfant visés» et «sixième du premier alinéa», des termes «au
paragraphe 3 et».
Donc, l'article 59.7.1 de la loi se
lirait ainsi... peut-être, je ne lirai pas l'ensemble de tout ça, mais seulement
le paragraphe qui est modifié, juste pour vous épargner quelques minutes. Donc,
ce serait le troisième paragraphe, ici, qui serait modifié. Il s'agit d'enfants
visés aux paragraphes 3 et 6 du premier alinéa de l'article 59.7. Ce
que fait l'amendement, essentiellement, c'est qu'il vient ajouter à la liste
des enfants qui peuvent être exclus par la ministre, du calcul de 50 %,
les enfants de parents...
Mme Labrie : ...parce que...
donc, au paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 59.7, il est
question, là, d'enfants dont un parent est inscrit dans un établissement
d'enseignement, etc. Donc, l'objectif ici, c'est de permettre à la ministre
d'exercer le pouvoir qu'elle se donne. Ici, là, le ministre peut, à la demande
officielle de permis, dispenser celui-ci de prendre en compte les enfants
priorisés dans les cas suivants. Donc d'ajouter le cas des parents d'enfants
étudiants. Donc, ça reste à la discrétion de la ministre. L'objectif ici, c'est
vraiment de permettre que les parents étudiants puissent avoir accès aux places
qui sont développées souvent pour eux sur les campus d'universités et de
cégeps. On le sait qu'en ce moment, parfois, il y a une difficulté d'accès à
ces places-là, même pour eux, dans des installations qui les visent, parce que,
souvent, les ententes visent à la fois le personnel et les parents étudiants
pour des installations de campus comme ça. Donc, je veux juste porter à
l'attention de la ministre que, ce que je vise avec mon amendement, ce n'est
pas l'ensemble de la communauté, par exemple, collégiale ou universitaire,
c'est spécifiquement les parents étudiants dont on sait, tout le monde ici, là,
qu'il y a une précarité particulière.
Puis moi, je peux vous partager que moi,
personnellement, j'ai eu mes enfants pendant mes études, puis j'aurais eu à
abandonner mes études si je n'avais pas eu une place. Moi, ça m'est arrivé. En
fait, j'avais... Je ne m'étais pas inscrite à une session subséquente parce que
je n'avais pas de place. Quand j'ai eu l'appel en juin, j'ai pu me réinscrire
puis poursuivre mes études là. Là, c'est vraiment critique, c'est vraiment
critique pour les parents étudiants pour pouvoir poursuivre un parcours
scolaire, que ce soit au cégep ou à l'université. Puis ça m'apparaît vraiment
important parce que ces parents étudiants là ne seront pas nécessairement
touchés par d'autres articles de priorisation en fonction de leurs revenus, par
exemple, ou de leur statut. Donc, c'est essentiel, c'est essentiel de prévoir
ça, puis ça donne la discrétion à la ministre de le faire sur demande d'une
installation en particulier.
Puis je trouve ça important parce que,
même si on vient avec la clause grand-père protéger les ententes existantes,
bien, il va s'en développer d'autres, j'espère, sur les campus d'universités et
de cégeps, des installations qui seront ouvertes à la communauté, O.K., mais il
faut quand même que les parents étudiants puissent y avoir accès en priorité.
Puis ça, on ne devrait pas le plafonner.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre.
Mme Roy (Verchères) : Ça
m'amène à une question parce que j'ai beaucoup cette réflexion-là dans ce qui
touche les institutions scolaires, cégeps et universités. La priorisation est
souvent globale, elle inclut et les parents étudiants et le personnel. Puis de
par la réalité, des parents étudiants qui ne peuvent pas être inscrits trois
ans d'avance sur une liste, parce qu'il y a des inscriptions, parce qu'on passe
au... puis qu'il faut être admis puis qu'on ne sait pas où on va être admis,
ça, ça m'interpelle quand on parle des parents étudiants versus... Puis ce
qu'on constate, là, on n'a pas fait d'enquête exhaustive, demandez-moi pas de
chiffres, mais ce qu'on constate, puis quand je parlais à des étudiants, on
constatait que c'était peu de places pour les étudiants par rapport au nombre
d'employés. Avez-vous cette même perception-là?
Mme Labrie : Bien, ce n'est
pas juste une perception. Moi, j'ai vu des chiffres pour quelques
installations, puis c'est vrai qu'il y a souvent plus de membres du personnel.
Puis, pour l'avoir vécu, pour avoir, pendant plusieurs années, fréquenté ça, ce
que je voyais autour de moi, c'étaient plus de membres du personnel que de
parents étudiants, là. Je pense que c'est structurel, parce que, comme la
ministre le dit, quand on s'inscrit dans une institution, bien, on ne le sait
pas nécessairement longtemps d'avance, il faut attendre d'avoir eu une réponse
positive à sa demande d'admission. Ça fait que, souvent, on va aller cocher cet
établissement-là plus tard dans le processus. Des fois, ça implique de changer
de ville, tout ça.
Ça fait que c'est... je pense que l'enjeu,
il est structurel, ce n'est pas au niveau de la sélection par ces
établissements-là, là, que ça se produit, c'est plus parce que souvent les
parents étudiants n'ont pas nécessairement une fratrie. Ça fait que, quand les
places sont priorisées pour la fratrie, bien, ça va favoriser, c'est sûr, plus
souvent des enfants de membres du personnel. Mais je pense que, quand on vient prévoir
qu'il n'y a pas plus que la moitié du nombre d'enfants admis... puis ça, c'est
bien compris, ça exclut la fratrie et les enfants des membres du personnel.
Donc, tu as... disons, il y a un 10 % des places qui vont aller à la
fratrie, membres du personnel, après ça, plus un 50 %, on est déjà à 60.
Moi, c'est pour ça que c'est encore plus important, je pense, de dire :
Bien, on ne les comptera pas dans ce 50 %-là, les parents étudiants, on ne
les comptera pas. Eux autres, si ça dépasse, si ça dépasse ça, ils ne feront
pas partie de ce calcul-là et on...
Mme Labrie : ...une précarité
particulière puis, tu sais, l'indicateur le plus fort pour le développement
d'un enfant, c'est le niveau de scolarisation de sa mère. C'est vraiment
important. Puis ça va être important pour sa réussite éducative plus tard, à
cet enfant-là. Il faut qu'on permette à ses parents et à sa mère en particulier
de poursuivre des études. Donc, moi, ça me tient vraiment car cet enjeu-là,
puis j'espère qu'il se...
Là, on parle des projets de développement
parce que là, on a une clause grand-père sur la table, mais j'espère qu'il y en
aura. Puis il y avait une volonté gouvernementale dans les dernières années de
développer des projets comme ça. C'était essentiel de le faire. Ça va être
essentiel de le continuer. Puis, quand on va continuer de le faire, mais je
pense qu'il faut prévoir la possibilité de ne pas plafonner, finalement, les
places pour les parents étudiants. C'est un enjeu qui est souvent invisible sur
les campus. La proportion de parents étudiants parce qu'ils ne sont pas... ils
ne vont pas tous sur le campus avec leurs enfants, là, ça fait que les gens ne
s'en rendent pas compte, mais il y a une proportion élevée de parents étudiants
puis d'ailleurs de plus en plus élevés parce qu'il y a des gens qui font un
retour aux études, et puis tout ça. Donc, ça vaut la peine, là, de continuer
d'adapter les pratiques de conciliation études famille dans nos établissements
d'enseignement puis ça va passer par une priorisation de places pour eux. 17949
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Roy (Verchères) : Je
demanderais une suspension.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien sûr. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 50)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 11)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Mme la ministre, la parole était à vous au moment de suspendre.
Mme Roy (Verchères) : Oui. La
situation qu'amène le projet de loi va permettre d'améliorer quelque chose qui
se tenait, on le mentionnait avant la suspension... c'est-à-dire qu'actuellement,
dans les institutions, cégeps, universités, les priorités sont mélangées, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas nécessairement de priorités, tandis qu'avec le projet de loi ça
va... les priorités, dans ce cas-ci on parle des employés et des étudiants,
vont être séparées, ça va être déjà défini.
Donc, par exemple, il y a 40 % d'étudiants
et 10 % d'employés, je vais le mettre comme ça pour le plaisir, et, dans
le 40 % d'employés priorisés par rapport... 40 % d'étudiants
priorisés par rapport aux 10 %, ils passent sur leur propre liste, donc ne
sont plus... je cherche le mot français pour by-passer, ils ne sont plus relégués
à l'arrière de la liste d'attente parce qu'ils ont leurs propres priorités. Ce
n'est pas une priorité confondue employés et étudiants, donc c'est juste une
priorité étudiants. Donc, la priorité étudiants, par exemple, dans l'exemple
que je donne, 40 % dont les étudiants seraient privilégiés dans une future
entente, alors, après ça, les employés, par exemple, à 10 %. On se
rappelle, par contre, je reviens à cette façon de faire où l'enfant qui est
inscrit, d'employé ou d'étudiant... évidemment, ils peuvent s'inscrire sur la
liste et passent sur les deux listes, soit une liste de priorisation... Dans ce
cas-ci, je parlerais de trois listes. Donc, il y a la... il y aurait la liste
étudiants, voie rapide étudiants, il y aurait la liste voie rapide employés,
mais la... si la priorisation, par exemple, est plus grande chez les étudiants
que sur la liste employés, donc le nombre va être plus grand qui vont sortir de
la liste étudiants, la liste employés et, après ça, la liste régulière, où on
va retrouver à la fois des enfants d'étudiants, des enfants d'employés et de la
communauté pour ceux qui se seraient inscrits.
Alors, c'est un peu... ça va changer la
situation dans le sens où ça va avantager les étudiants dans les futurs
projets. Par contre, je pense qu'il sera important que...
Mme Roy (Verchères) : ...associations
étudiantes, entre autres, parlent aux universités pour s'assurer que les futurs
projets, il y ait une véritable priorisation, plus importante, pour les élèves
étudiants.
Mme Labrie : Je comprends ce
que la ministre dit, mais moi, j'ai quand même un problème avec le fait qu'une
installation qui est sur un campus... dans laquelle on va aller offrir des
places à des membres de la communauté générique dont la poursuite des études
n'est pas en jeu... dont la poursuite des études n'est pas en jeu par
l'obtention d'une place. Moi, c'est là où j'ai vraiment un problème, ça fait
que c'est pour ça que j'amenais cet amendement-là, parce que l'objectif de
l'amendement, c'est qu'il ne compte pas dans le 50 % des places. Ça veut
dire qu'au-delà de la priorisation de la communauté universitaire, il
pourrait... ça pourrait dépasser, là. Puis on la connaît, là, la demande, là,
on la connaît, la demande de places, là, des parents étudiants, là, ça dépasse
largement ce qui est offert sur les campus. Ça fait que moi, je ne suis pas
capable de me réconcilier du tout avec l'idée qu'on va offrir une place dans un
CPE de campus à quelqu'un qui n'est pas un parent étudiant ni même un membre de
la communauté universitaire, là, mais qui fait juste habiter dans le quartier
ou travailler pas loin de l'université, alors qu'il y a quelqu'un dont ça va
probablement compromettre la poursuite des études, de ne pas avoir eu cette
place-là.
Moi, je ne peux pas me réconcilier avec
ça. Je ne peux pas me réconcilier avec ça, jamais. C'est... L'intention
d'ouvrir à la communauté, de manière générale, pour un CPE qui est n'importe où
en ville, c'est une chose, je peux le partager, mais ça compromet la poursuite
des études, ça compromet l'obtention d'un diplôme, ça fait que ce n'est juste
pas sur un même pied d'égalité. On ne peut pas traiter ça comme ça, là.
Mme Roy (Verchères) : Sauf
que, un, ce n'est pas toujours sur le campus, puis, effectivement, tu peux
rester en face de l'université, hein? Je prends l'Université de Sherbrooke, là,
on a des logements tout le tour, donc, et tu peux ne pas être un étudiant puis
vouloir, effectivement... Tu es capable de te rendre à pied, là, au service de
garde, là, donc, et pouvoir avoir accès.
Mme Labrie : Bien, c'est ça.
C'est ça que je vous dis, là, moi, Mme la ministre, moi, je ne suis pas
capable de me réconcilier avec l'idée qu'on va offrir une place même à
quelqu'un qui habite la rue d'à côté, qui n'est pas un parent étudiant, parce
le parent étudiant, là, il n'a probablement pas de véhicule, lui, ça va être
l'enfer, sa logistique quotidienne de se trouver une place n'importe où
ailleurs en ville, ça va... Puis, d'abord, ça, c'est s'il s'en trouve une.
Parce que des installations qui priorisent les parents étudiants en dehors des
campus, il n'y en a pas bien, bien, on va se le dire. Ça fait que c'est ça qui
arrive, là, c'est le seul endroit où ils sont capables d'avoir une priorisation.
C'est un endroit où ils se rendent tous les jours ou presque. Puis je ne peux
pas accepter l'idée qu'on va dire : Ah bien, c'est préférable d'ouvrir aux
gens qui habitent autour que de donner une place à ce parent étudiant là dont
l'avenir en dépend, là. C'est quelqu'un qui est en train de faire des études ou
qui s'est inscrit pour commencer des études puis qui va peut-être abandonner ce
projet-là en cours de route ou avant même de l'avoir commencé parce qu'il n'a
pas de place. C'est inadmissible, pour moi, cette idée-là.
Ça fait que, tu sais, l'idée, de manière
générale, qu'un CPE, n'importe lequel, on se dise : Ah! on veut plafonner
à 50 % parce qu'il faut qu'il soit ouvert à toute la communauté, c'est une
chose, mais là il y a un objectif de société qu'on devrait avoir, là, c'est
qu'on n'entrave pas l'obtention d'un diplôme de quelqu'un qui a un enfant puis
qui veut aller se chercher un diplôme. Parce que l'indicateur le plus... qui a
le plus d'impact sur le développement d'un enfant sur sa réussite scolaire, sur
l'ensemble de son développement pour la suite de sa vie, c'est la scolarité de
sa mère. C'est ça, là, que les études nous disent. On les connaît, ces
chiffres-là. Au ministère, je suis certaine qu'ils les connaissent aussi. Dans
les indices de défavorisation, ça fait partie de ce qui a le plus de poids, là,
la scolarisation de la mère. Ça fait qu'il faut permettre à ces personnes-là
d'aller se chercher un diplôme.
Puis on ne peut pas... moi, je ne peux
pas... je ne peux pas trouver ça normal. Je ne peux pas trouver ça adéquat de
dire : Aïe! Il y a un CPE sur un campus, puis on va offrir quand même
50 % des places qui sont là à n'importe qui qui n'habitent pas trop loin
ou que ça leur adonnerait d'aller là. Je ne peux pas trouver qu'on fait le bon
choix de société en faisant ça.
Mme Roy (Verchères) : Bien,
la situation par rapport à ce qu'on vit aujourd'hui, où l'ensemble de la
priorisation, elle n'est pas définie, par exemple, entre les étudiants et le
personnel, puis on le constate, ça va avantager, parce que, là, véritablement,
l'élève étudiant va avoir sa propre priorisation, donc sa propre liste pour
être priorisé. Donc, à ce moment-là, par rapport à ce qu'on vivait aujourd'hui,
où, effectivement, c'était beaucoup plus le personnel qui était priorisé que
les enfants d'étudiants, le projet de loi...
Mme Roy (Verchères) : ...en
obligeant à donner des priorisations spécifiques va permettre justement plus de
priorisation définie à la base dans un nouveau projet, par exemple, pour les
étudiants.
Mme Labrie : Mais encore
faudra-t-il que le partenaire et le CPE révisent l'entente pour mettre un
pourcentage prépondérant pour les étudiants versus les membres du personnel, ce
qui est... ce qui pourrait arriver, mais qui pourrait aussi ne pas arriver, là.
Ça, la ministre ne contrôle pas ça. Puis une université ou un cégep, pour eux
autres... on souhaite qu'ils soient sensibles à la condition étudiante, puis je
sais... je sais qu'ils le sont, là, mais ils ont aussi du personnel pour lequel
ils veulent répondre à des besoins.
Ça fait que pas... moi, je ne peux pas
présumer que l'ensemble d'entre eux vont dire : Ah! ça va être 40 %
parents étudiants, 10 % membres du personnel. Je ne suis pas sûre, hein,
ça risque de ressembler plus à moitié-moitié, là. Ça... S'ils changent une
entente, là, pour le clarifier, ça risque de ressembler plus à moitié-moitié
parce que c'est ce qui va leur apparaître le plus équitable. Ça fait qu'au
final on n'en aura pas tant que ça, des parents étudiants, dans ces
établissements-là.
Je pense qu'il faut vraiment l'exclure du
calcul. Je pense qu'il faut l'exclure du calcul. Puis tant mieux s'ils
modifient leurs ententes pour dire que ça ne sera pas plus que tant de pour
cent de ça qui va au personnel, puis tout ça, mais, à la fin, là, si on
plafonne quand même à 50 % en tenant compte des parents étudiants qui sont
là, on va offrir des places sur un campus à des gens qui n'ont même pas besoin
d'aller sur le campus, là, ni pour travailler ni pour étudier. Peut-être qu'ils
habitent proche, peut-être qu'ils travaillent proche, peut-être que ça les
arrangerait, mais ils ne poursuivent pas des études, ces gens-là, là. La
poursuite des études puis l'obtention d'un diplôme n'est pas en jeu pour
l'obtention d'une place pour eux.
• (17 h 20) •
Mme Roy (Verchères) : Bien,
par rapport à la...
Mme Labrie : Puis, par
ailleurs, juste s'inscrire à un cours... Je veux dire, hein, pour être... pour
être parent étudiant, il faut être inscrit à un cours, là. Si ces parents-là
qui n'habitent pas trop loin veulent absolument être considérés comme un parent
étudiant, ils s'inscriront... ils s'inscriront à un cours, là, je veux dire,
hein, comme étudiant libre, puis ils vont quand même faire partie, là, des gens
qui peuvent être priorisés pour une place, là. Ça fait que je pense qu'on doit
les sortir du calcul du 50 %.
Mme Roy (Verchères) : Je
pense que, par rapport à la situation actuelle, ça va mieux prioriser, je
pense... ça va obliger la priorisation d'élèves étudiants, ce qui n'était pas
le cas, ils étaient dans la priorisation générale. Donc, là-dessus, je pense,
ça va apporter une amélioration.
Pour ce qui est des milieux scolaires, on
travaille aussi beaucoup et on ajoute régulièrement, je dirais, dans les trois
dernières années, moi, j'en ai ajouté beaucoup, là, de haltes-garderies, qui
répondent aussi à des besoins d'étudiants. Puis certaines associations
étudiantes me disaient : Bien, dans bien des cas, ça répond mieux à nos
besoins qu'un CPE, parce que ça a plus de souplesse, par exemple, qu'un CPE. On
en a d'ailleurs inauguré une hier matin, je pense, à l'Université Laval. Alors,
donc... Et, dans le 50 % qui n'est pas priorisé, je vais le dire comme ça,
et je le répète, évidemment, il va y avoir des gens qui vont être des
étudiants, donc des enfants d'étudiants, il va y avoir des gens du personnel et
il y aura des gens de la communauté. Donc, dans l'autre 50 %, on ne se
ramassera pas.... puis ça, c'est clair, particulièrement quand une installation
est sur un campus, on ne se ramassera pas, à ce moment-là, avec, par exemple,
50 % de gens du quartier qui ne sont pas sur le campus, on va se ramasser
avec des gens inscrits qui sont des employés, des gens inscrits qui sont des
étudiants et des gens qui peut-être résident à proximité, par exemple, du
campus.
Mme Labrie : La situation
d'un parent étudiant, là, c'est que, souvent, ils ne savent pas tant d'avance
quelle institution ils vont fréquenter, parce que d'abord il faut qu'ils soient
admis, il faut qu'ils soient admis. Donc, je comprends quand la ministre
dit : Oui, mais, dans l'autre 50 %, là, ceux qui ne rentreront pas
dans les critères de priorisation, il pourra aussi y en avoir, des parents
étudiants, mais le fait est que le moment où ces personnes-là, parents
étudiants, vont aller cocher cette installation-là, ils vont arriver bien plus
tard que ceux qui travaillent sur le campus ou qui habitent à côté, parce
qu'ils vont le savoir au printemps d'avant, là, la session d'automne, s'ils sont
admis dans cet établissement-là. Ça fait que c'est sûr qu'ils vont être en bas
dans la liste, même la liste générale, là, ils vont être bien plus tard que
quelqu'un qui travaille sur le campus, puis qui a une permanence là, puis qui
va s'inscrire là le jour où il va accoucher, là, parce que ça va être ça, la
nouvelle règle, mais, en ce moment, ils s'inscrivent là le jour où ils font
leur test de grossesse. Mais le parent étudiant, il ne fait pas ça parce qu'il
ne le sait pas s'il va être admis. Ça fait que c'est ça qui va arriver, là.
Avec le 50 %...
Mme Labrie : ...mettons que,
dans un scénario idéal, là, les partenaires s'assoient avec les CPE, moi, je
pense qu'ils vont probablement y aller de l'ordre de moitié-moitié, ça fait que
25-25, ça risque de ressembler beaucoup à ça, à moins que des associations
étudiantes soient partenaires, ça arrive aussi. Eux autres, ils vont vouloir
prioriser plus les parents étudiants. Mais si c'est l'établissement
d'enseignement qui est partenaire, ils ont plein de bonnes raisons de vouloir
mettre ça à parts égales entre la communauté étudiante puis leur personnel. Ça
fait qu'à la fin, là, quand on va avoir topé le 50 % puis qu'on va aller
offrir les places à la communauté, bien, dans cette liste-là de la communauté,
dans ceux qui ont choisi le campus, il va y en avoir, des parents étudiants,
mais ils vont être bien en bas de la liste par rapport à ceux qui travaillent
sur le campus ou ceux qui habitent à côté du campus parce qu'ils ont une maison
là et puis ils savent où est-ce qu'ils habitent puis ils le savent d'avance.
Ça fait que c'est là où moi, je pense que,
de manière systémique, ça va faire en sorte que les parents étudiants, même
s'ils vont être sur la liste générique aussi, là, ils vont être vraiment loin
en dessous, puis il n'y en aura pas beaucoup, des parents étudiants qui vont
rentrer par là pour aller dépasser le 50 %.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
on continue à travailler, nous, à mettre en place justement les
haltes-garderies, c'est beaucoup demandé dans toutes les universités. Je pense
que le projet de loi va permettre de protéger mieux les parents étudiants que
quand tout est mêlé comme à l'heure actuelle. Alors, voilà.
Mme Labrie : Il n'y a pas
d'ouverture? Moi, je ne pense pas qu'on va protéger mieux. Je ne le pense pas.
Je ne le pense vraiment pas. Je suis vraiment préoccupée par ça. Puis les
haltes-garderies, tu ne peux pas envoyer ton enfant à temps plein dans une
halte-garderie. Ça fait que ça répond très bien à des besoins de parents à
temps partiel, puis il y en a beaucoup qui ont ce besoin-là, puis c'est un vrai
besoin, il faut y répondre, mais des parents étudiants qui sont à temps plein,
il y en a beaucoup aussi, puis si on ne répond pas à ce besoin-là, bien, c'est des
gens qui vont faire leurs études à temps partiel, là, puis ça va prendre
beaucoup plus de temps avant d'y arriver puis ils vont être maintenus dans une
précarité encore beaucoup plus longtemps.
Ça fait que, si c'est ça, le modèle sur
lequel on veut miser pour développer des places, les haltes-garderies, il faut
prendre en considération que ça va faire des parents qui ne peuvent pas être
aux études à temps plein parce qu'ils n'ont pas une place à temps plein. Ce
n'est pas tout d'être assis dans la classe au bon moment, il faut que tu fasses
tes travaux aussi, là, il faut que tu fasses des lectures. Ça fait qu'être
étudiant à temps plein, c'est une job à temps plein, bien en dehors de tes
cases où tu as des cours. Ça fait que ça prend une place à temps plein si tu es
étudiant à temps plein. Ça, je peux vous certifier de ça.
Mme Roy (Verchères) : Je ne
dis pas que les haltes-garderies remplacent, je dis que c'est un ajout puis les
associations étudiantes nous disent qu'effectivement ça répond à une demande,
alors... et qu'avec le projet, de loi tel qu'il est actuellement monté, bien,
ça va permettre de protéger la clientèle étudiante pour avoir sa propre
priorisation. Et il pourrait arriver qu'un CPE ouvre avec 50 % de places
étudiantes s'il n'y a pas... si l'entente est que c'est simplement pour les
étudiants, non pas pour les étudiants et personnel, par exemple, parce que,
dans les autres ententes où le personnel est accueilli déjà en grande majorité,
on le sait.
Mme Labrie : Bien, je le souhaite,
mais ça, ça va dépendre exclusivement de la volonté de ces partenaires-là. Puis
ils ont des intérêts diversifiés, là. Bien sûr qu'ils ont intérêt à ce que
leurs étudiants aient accès à une place, là, ça, c'est certain, puis ils sont
sensibles à ça, mais ils sont aussi sensibles à leur personnel parce que,
surtout s'ils vivent la pénurie de main-d'œuvre puis ils veulent que leurs
membres reviennent de congé parental, là. Ça fait qu'en toute légitimité, eux,
ils vont peser tout ça, là puis je serais surprise qu'il y en ait beaucoup, des
partenaires institutionnels comme un cégep ou une université, qui décident
qu'eux autres, le 50 %, il va être au complet pour des parents étudiants.
J'aimerais ça voir ça, mais moi, je ne ferais pas ce pari-là parce qu'ils ont
aussi d'autres excellentes raisons de dire qu'ils veulent en garder un
pourcentage assez élevé pour leur personnel.
Ça fait que c'est un pari risqué que la
ministre prend en faisant ça en ce moment. Puis, comme les raisons qui
pénalisent actuellement les parents étudiants pour avoir accès à ces places-là
sont systémiques, si on ne prend pas les moyens de contrer cet effet-là... puis
elle l'a vu, la ministre, elle en a vu, des chiffres, elle le sait que,
majoritairement, ce n'est pas des étudiants qui occupent ces places-là en ce
moment. C'est systémique, ce n'est pas la faute à personne qui est là. Mais si
on ne prend pas les moyens de contourner cet effet systémique là en prévoyant
que ça peut dépasser le plafond, on ne le réglera pas, le problème parce que
les situations systémiques vont encore être là. Le parent étudiant, il va
encore apprendre juste à la dernière minute qu'il est admis dans une... pas à
la dernière minute, mais dans le sens... il va l'apprendre juste quelques mois
avant la session qu'il est admis dans un établissement. Ça fait que c'est sûr
qu'il va être beaucoup plus loin dans la liste d'attente, là. Je veux dire, ce
n'est pas de sa faute à lui, là, il ne peut pas cocher ça avant de savoir s'il
est admis, tu sais.
Ça fait qu'il y a un enjeu structurel là
qu'on pourrait régler en venant prévoir de les exclure du calcul du
50 %...
Mme Labrie : ...ça fait que
je... à part la déception, comme même ça me rend triste, je vois tout à fait.
Je sais de quoi ça a l'air, le campus à l'Université de Sherbrooke, là. Il y a
tout un quartier résidentiel autour, là, c'est plein de bungalows puis de
familles proches de là, c'est sûr, là, que ce monde-là, ils vont être très
contents. Puis c'est aussi des citoyens que je représente, là, tu sais. Ces
gens-là vont être très contents de pouvoir aller cocher le CPE du campus, là.
Puis il y en a trois, là, trois belles installations sur le campus. C'est sûr
qu'ils vont être contents. Mais, dans les faits, moi, ça me brise le cœur de
savoir que ces familles-là, même s'ils ont aussi besoin d'une place dans la
vie, qu'ils vont... ils vont peut-être l'avoir au détriment d'un parent
étudiant qui va peut-être abandonner ses études. Ah! Je vais m'arrêter ici
parce que j'ai de la misère avec ça puis je... ça me rend vraiment émotive, là,
pour l'avoir vécu.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Je vais prendre les interventions de la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. J'appuie
la collègue de son initiative. Dans le fond, ça faisait... c'était un tiers de
l'amendement que je voulais aborder. Oui, c'est vrai, il faut faire quelque
chose pour aider nos parents étudiants. Il faut faire quelque chose, je pense,
aussi par l'économie, mais il faut aussi faire quelque chose dans le réseau de
santé.
Puis juste un petit point. Parce qu'on
parle des haltes-garderies, puis oui, on va en développer, mais ça, c'est
seulement si on a de la place pour eux. Nous, on est chanceux ici, les élus
puis les employés qui travaillent à l'Assemblée nationale, on a la
halte-garderie des Petits trésors, mais toutes les places sont réservées pour
les députés et les employés de l'Assemblée. Ma place au travail, ils sont venus
ici, à l'Assemblée, voulaient amener leurs enfants, ils voulaient laisser leurs
enfants dans la halte-garderie, mais il n'y avait pas de place pour eux. Alors,
ça, ça fonctionne uniquement si c'est ouvert pour tout le monde. Alors, ce
n'est pas une option, je pense, qui va régler le cas où on parle des parents étudiants.
• (17 h 30) •
Alors, je suis 100 % d'accord. Puis
ça aurait été réglé avec l'amendement précédent. Mais, chose qui n'est pas
complète, puis c'est exactement les mêmes arguments que la collègue de
Sherbrooke, va avoir le même impact dans le réseau de santé. Exactement le même
impact dans le réseau de santé, parce qu'on a des infirmières, on a des
médecins, on a des préposés aux bénéficiaires, on a des chercheurs, on a des
techniciens, techniciennes qui travaillent dans le réseau de santé puis on a des
hôpitaux qui sont dans des milieux résidentiels, le CUSM, Sainte-Justine, le
CHUM. On retrouve tous ces hôpitaux dans les milieux où on est en proximité des
personnes qui vont vouloir avoir accès aux services de garde, puis avec
justesse. Il faut développer des places. Mais ça va empêcher nos infirmières,
nos médecins, nos chercheurs, nos préposés aux bénéficiaires, nos techniciens,
tous les employés qui sont essentiels puis que nous avons besoin dans notre
réseau de santé, en beaucoup de cas, d'aller au travail, d'être là pour soigner
les Québécois et Québécoises.
Ça fait que c'est exactement les mêmes
arguments pour les parents étudiants. C'est essentiel. Je pourrais même dire,
tout dépendamment le campus : Aïe! On a besoin d'avoir des infirmières qui
vont être diplômées, qui vont quitter le réseau universitaire, on a besoin
d'avoir nos médecins qui vont quitter, on a besoin d'avoir nos spécialistes, on
a besoin de ça. Mais, s'ils n'ont pas accès à nos universités faute de places
en services de garde, bien, ça va faire partie d'un enjeu fondamental pour
notre société. Puis il va y avoir exactement le même impact dans notre réseau
de santé.
Alors, j'appuie à 100 % l'initiative.
On ne peut pas avoir du mur-à-mur. Je pense, c'est ça. C'est... Je comprends.
Puis c'est louable. Tout le monde souhaite la même affaire, on veut avoir un
accès équitable pour tous nos parents. Développes-en, des places, c'est ça
qu'on a besoin. Mais, en essayant de créer une équité quelque part, on est en
train de créer une iniquité en autre place. En priorisant quelques parents ou
quelques personnes, on est en train de ne pas prioriser autres. Ça fait que ça
crée... ça va créer vraiment une grande difficulté.
Ainsi, je ne sais même pas comment...
comment nous allons le faire avec une clause grand-père qui s'en vient. Puis je
comprends qu'on va en débattre avec le 35.1 qui s'en vient, mais je trouve
qu'on... ce que nous sommes en train de faire, soit en ne pas adoptant cet
amendement ou d'y aller vers l'avant avec le 59.7.1 dans sa mouture actuelle,
on fait vraiment fausse route parce qu'on va créer plus de problèmes que de
solutions. C'est ça que nous sommes en train de faire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Roy (Verchères) : Bien,
je pense que ce que ma collègue vient de dire, ce n'est pas compliqué, c'est la
logique du statu quo : 100 % pour l'économie, 100 % pour les
installations scolaires, 100 % pour la santé. Elle a oublié familles, les
familles partout au Québec qui ont aussi besoin de retourner travailler, qui
paient des taxes, puis des impôts, puis qui veulent aussi avoir accès aux
services de garde.
On a maintenu des priorités qui étaient
importantes. C'était important avec les entreprises, c'était important, les
installations scolaires, les...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Roy (Verchères) : ...les
municipalités. Je pense que c'est un équilibre qu'on apporte au sein du projet
de loi pour l'ensemble des familles du Québec et pour tous les parents qui
paient des taxes et impôts et qui veulent retourner travailler.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Maccarone : Sauf que,
comme la ministre a dit, on parle de 4 % de places, quand on parle du
milieu du travail, ça fait que... de ce type d'entente. On ne parle pas de
beaucoup, ça fait que : statu quo. Puis, peu importe où on parle, que ce
soit le milieu d'affaires, le réseau de santé, enseignement supérieur, on
parle, oui, de ces installations, mais vous savez de qui qu'on parle, Mme la
Présidente? Des familles, des enfants, peu importe où est-ce qu'on y va, on est
en train de prioriser des places pour des enfants. C'est des familles qui vont
être contentes d'avoir accès à une place. C'est des enfants qui vont être
priorisés. Ça fait que pourquoi ne pas faciliter la tâche pour ces familles?
Pourquoi ne pas assurer que ces enfants ont accès à ce réseau de services de
garde et, en plus, avoir un bénéfice pour les familles? Pourquoi pas? Parce qu'une
job du gouvernement, c'est de développer des places, pas d'empêcher à avoir un
accès. Ce n'est pas ça qu'on souhaite.
On est en train de mettre autre réseau à
un déficit pour privilégier un article qui dit qu'on va créer une équité, qui
va faire tout le contraire. On n'aura pas plus une équité, on va créer une
iniquité parce qu'on va avoir beaucoup de problèmes dans le milieu
universitaire, on va avoir beaucoup de problèmes dans le réseau de santé. Et,
oui, on va perdre beaucoup de partenariats, des gens qui sont en train de faire
une collaboration avec le gouvernement, sont en train de payer pour le
développement des installations, sont en train de défrayer beaucoup de coûts
pour les contribuables. C'est ça qu'on est en train de faire. On est en train d'amener
un frein à un développement de places. Puis c'est... oui, peut-être que c'est
un privilège pour ces entreprises, mais, dans le fond, c'est le développement
de places. C'est bon pour les enfants. On est en train de faire la création de
places pour les enfants, donc je ne comprends pas pourquoi qu'on va mettre un
frein à ceci. Parce que c'est ça, le grand besoin.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
On est toujours sur le... Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement
de la députée de Sherbrooke? Non. Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Roy (Verchères) : Non.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Non. D'accord.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Sur division. D'accord. Alors, on poursuit l'article 10 tel
qu'amendé. Est-ce que nous avons un amendement?
Mme Labrie : Oui, on a un
autre amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Un autre amendement. La députée de Sherbrooke. Je pense qu'il est prêt.
Oui?
Mme Maccarone : Mme la
Présidente, est-ce que vous me permettez juste de vous interrompre, juste deux
secondes? Je veux juste souligner que les jeunes qui sont ici avec nous,
aujourd'hui, c'est les membres du Conseil jeunesse de Westmount-Saint-Louis,
qui sont venus passer la journée à l'Assemblée nationale pour apprendre un peu
sur nos travaux, qu'est-ce qu'on fait, comment ça fonctionne, l'Assemblée
nationale. Alors, je voulais juste dire comment que je suis fière d'avoir plein
de jeunes de mon comté qui sont parmi nous aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bienvenue. Une fierté partagée, d'avoir des jeunes qui ont
un intérêt pour les travaux que nous faisons. On est tous et toutes très, très
heureux. J'espère que vous avez eu une belle journée.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord. Alors, nous en sommes à l'article 10, tel qu'amendé,
avec un nouvel amendement déposé par la députée de Sherbrooke. C'est bien
celui-ci? Oui.
Mme Labrie : L'amendement, c'est
pour revenir sur une conversation qu'on a eue l'autre jour, sur laquelle la
ministre m'avait répondu en faisant référence à l'article 108. Donc, on parle
de ce type de situations là, pour lesquelles c'est un organisme communautaire
qui priorise, là, certains profils, là, de parents. Donc, je vais le lire, mais
je vais le mettre en...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Faire la lecture, oui.
Mme Labrie : Oui, c'est juste
que je voulais mettre en contexte parce qu'on retourne sur 59.7, en fait, là,
ce n'est pas sur le même sujet.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien, n'oublions pas que l'article 10 n'est pas adopté. On
faisait quand même l'insertion des trois nouveaux articles, là, mais...
Mme Labrie : Je me sens très
légitime de le déposer, mais je voulais juste remettre en contexte pour tout le
monde. Donc, l'article 59.7 de la loi, tel que proposé par l'article 10 du
projet de loi, est modifié par l'insertion, après le paragraphe 6 du premier
alinéa, de l'alinéa suivant :
«Si, le titulaire de permis a fait le
choix, la priorisation de l'admission d'enfants visés au paragraphe 2 du premier
alinéa peut se limiter aux enfants ayant une référence d'un organisme qui a
pour but de venir en aide aux familles en situation de précarité
socioéconomique, tel que défini par le règlement.»
Donc, ça viendrait s'ajouter, là, à la
fin, là, des six critères, simplement pour prévoir qu'en vertu du critère deux,
là, de précarité socioéconomique, ça pourrait être le choix d'un organisme,
finalement, de prioriser seulement ceux qui ont la référence d'un organisme en
particulier. Donc, ça peut être un centre de pédiatrie sociale, ça peut être un
organisme de réinsertion professionnelle de parents. Donc, je vais juste...
Mme Labrie : ...avant de
continuer à argumenter, laisser la ministre prendre connaissance. De cette
affaire.
Mme Roy (Verchères) : Peut-être
regarder par rapport à ce qu'on imaginait.
Mme Labrie : Parce que la
ministre, dans le fond, on avait parlé de situations où il y a des organismes
qui vont arriver, par exemple, des mères monoparentales qui sont hébergées dans
un organisme à but non lucratif en particulier, ou qui sont dans une démarche
de réinsertion en emploi avec un employeur. Bon, ça fait qu'il y a ces
situations-là. La ministre en a parlé en début de semaine. Elle faisait
référence à l'article 108 de la loi actuelle, dans lequel il est prévu que
la ministre peut exercer son pouvoir dérogatoire, là, finalement, pour ça. En
discutant avec l'AQCPE, eux voyaient quand même un enjeu du fait que ça arrive
quand même... Il y en a plusieurs, là, des situations comme celle-là. Donc, il
était pour y avoir quand même potentiellement beaucoup de demandes de
dérogation. C'est la formulation de l'AQCPE que je vous soumets ici. Pour cet
article là, on a travaillé là un moment avec... Bien, en fait, on a travaillé?
Ils ont travaillé plus que nous sur la formulation, mais je la... On travaille
ensemble dans le sens que je la soumets pour eux, mais c'est leur rédaction.
Donc l'objectif, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas besoin finalement de
passer par une demande dérogatoire pour ces organismes-là que ce soit déjà
prévu, en fait, qu'ils puissent prioriser, en vertu d'une...
Mme Roy (Verchères) :
J'essaie de bien comprendre le libellé. On va peut-être prendre une suspension
pour l'analyser.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 40)
(Reprise à 17 h 48)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos travaux.
Nous en étions, au moment de suspendre, à un amendement déposé par la députée
de Sherbrooke. Et Mme la ministre, je pense que vous aviez la parole, si je ne
m'abuse. Oui, c'est ça.
Mme Roy (Verchères) : ...ça
m'inquiétait dans sa rédaction puis dans ce que ça pouvait apporter dans le
concret, dans la vie courante. Donc, on prenait deux enfants qui avaient... qui
répondaient tous les deux, tel que défini...
Mme Roy (Verchères) : ...par
le règlement, par exemple, à des critères de vulnérabilité. Mais, par exemple,
j'ai un organisme qui reçoit des nouveaux arrivants, et j'ai une famille qui
vit dans le quartier, qui s'est inscrite, son enfant répond aux critères de
vulnérabilité, mais, si tu fais partie de l'organisme des nouveaux arrivants,
tu vas pouvoir passer en priorité même si ça fait moins longtemps que tu es sur
la liste que la famille du quartier, qui, elle, répond aux mêmes critères, là.
C'est des.... C'est deux enfants qui ont des critères définis par le règlement
de vulnérabilité. Mais on trouve une... avec ça, on s'assure que, pour être
priorisé, passer avant l'autre enfant, de critère de vulnérabilité, ce n'est
plus le moment où tu es inscrit sur la liste d'attente ni le moment où tu as besoin
d'une place. Parce que tu vas être privilégié si tu es passé par un organisme
plutôt que la mère qui vit dans le quartier qui s'est inscrite au CPE à côté de
chez eux et dont l'enfant répond aux mêmes critères. Je vous dirais : Si
aujourd'hui on est assis à parler du projet de loi, là, c'est parce que
beaucoup, beaucoup d'éléments ont été faits où on allait choisir la clientèle.
Et là, pour moi, puis ce que réclamaient les parents puis les familles, c'est
dire : Quand il y a une liste d'attente, on veut être sûrs qu'on n'est pas
contournés d'aucune façon, que les règles sont claires. Cet amendement-là
permettrait de dire : Si tu veux contourner, passer plus vite pour les
enfants qui auraient la même date d'entrée souhaitée, passe par l'organisme, tu
vas pouvoir passer plus vite. Je trouve ça extrêmement dangereux. Puis je pense
que ça va même à l'encontre de l'esprit du projet de loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
• (17 h 50) •
Mme Labrie : Oui. J'entends
la ministre. Moi, simplement, tu sais, l'AQCPE a entendu nos échanges, l'autre
jour, par rapport à l'article 108 puis au cas de CPE ou de garderies
privées subventionnées qui ont... qui ont... qui travaillent en lien avec un
organisme. Puis, des fois, je ne sais pas si elles sont toujours écrites, ces
ententes-là, mais en tout cas il y en a beaucoup, des organismes comme ça, qui
sont en lien avec des garderies subventionnées ou des CPE. Puis la ministre,
quand on l'a sensibilisée à ça, le fait qu'il y avait certains organismes...
souvent, c'est de la réinsertion sociale, hein, ou des mères monoparentales,
là, tous les exemples qu'on m'a soumis, moi, c'étaient des cas comme ça, là, il
y en a peut-être d'autres, la ministre m'a dit : Ah oui, ça va être encore
possible, là, qu'ils puissent prioriser ça, c'est simplement... ça va passer
par mon pouvoir de dérogation à l'article 108. C'est ça que la ministre
nous a dit. Ça fait que là, l'AQCPE a entendu ces échanges-là, puis eux autres,
leur lecture, c'est que ça va être compliqué puis générer beaucoup de
démarches, là, de devoir passer par le pouvoir dérogatoire, pour tous ces
organismes-là. Ça fait que c'est eux qui nous ont soumis cette formulation,
ici, pour faire en sorte d'éviter d'avoir recours au pouvoir dérogatoire.
Ça fait que là, moi, j'entends la ministre
qui me dit : Ah! mon Dieu! C'est de la discrimination, je n'aime pas ça.
Bien, ça m'inquiète un peu parce qu'est-ce que ça veut dire que, quand elle va
traiter les demandes dérogatoires par l'article 108, elle va considérer
que c'est discriminatoire aussi, ces projets-là en lien avec des organismes,
par exemple, de réinsertion? Et donc, qu'elle va les refuser? Parce que
l'objectif, ici, c'était simplement d'éviter qu'il y ait des demandes à la
pièce, là, peut-être par dizaines de dérogations en vertu de
l'article 108. Si elle préfère le gérer par dérogation, moi, honnêtement,
je n'ai pas d'enjeu. C'est dans la charge de travail pour son ministère. Ça lui
appartient. Mais je vais avoir un enjeu si finalement elle nous dit : Ah!
bien non, je n'aime pas ça parce que je trouve ça discriminatoire, ça fait que
je ne dirai pas oui. Tu sais, c'est... c'est là où ça va être inquiétant, là.
Mme Roy (Verchères) : Deux
éléments. D'abord, pour les exceptions, c'est des cas exceptionnels qui sont
d'intérêt public. Donc, ils vont être regardés cas par cas puis ils doivent
répondre à ces critères-là.
Deuxièmement, on se rappelle, si
aujourd'hui on est assis ici, c'est parce qu'il y avait 2000 politiques
d'admission différentes avec 250 définitions différentes. Puis pourquoi
les parents réclament depuis des années d'avoir un guichet, un portail unique,
c'est justement parce qu'ils voyaient qu'il y avait des moyens autres de passer
plus vite que celui inscrit sur la liste.
On a mis des priorités, des priorités
qu'on retrouve dans les services de garde, là, régulièrement, là, les enfants à
besoins particuliers, les enfants à précarité socioéconomique puis les autres
avec contribution, là. Je ne les répéterai pas les six. Puis, ce que souhaite
le parent qui s'inscrit, c'est de s'assurer que, quand il met son nom puis
qu'il donne sa date de disponibilité, son rang puis l'évolution à l'intérieur
de la liste d'attente va être respectée.
Alors, je comprends mieux pourquoi l'AQCPA
proposait cette définition-là, mais sincèrement, je pense que, pour l'ensemble
des familles du Québec qui réclament justement un portail...
Mme Roy (Verchères) : ...être
transparent où on respecte la date où on s'est inscrit, où on respecte les
critères. Si j'ai deux enfants à précarité socioéconomique, ils ne doivent pas
avoir une possibilité de prendre un petit truc pour aller plus vite puis
retarder les autres. C'est une question de confiance. C'est une question de
crédibilité. Ce portail-là, il est justement demandé parce que trop souvent, au
cours des dernières décennies, la place 0-5 est un endroit où on pouvait
aller sélectionner sa clientèle. Les parents veulent savoir que quand ils
s'inscrivent sur une liste d'attente leur rang est respecté.
Alors, je comprends que ce n'est pas
négatif de dire qu'il y a des organismes qui travaillent effectivement avec...
mais je pense que ces organismes-là doivent les référer, les soutenir même pour
qu'ils s'inscrivent au portail, mais ça ne doit pas être une façon de
contourner le système pour défavoriser d'autres parents qui ne seraient pas
dans une association.
Mme Labrie : Mais l'enjeu que
moi, je vois, c'est qu'avec l'approche de la ministre, ça va décourager,
finalement, là, ce genre de partenariat là entre des organismes communautaires
puis des CPE. C'est ça qui risque d'arriver. Ça fait que je comprends quand
elle nous dit que ça crée une iniquité. En même temps, on pourrait aussi le
voir complètement de l'autre côté puis se dire que quand, par exemple, on est
dans une démarche de réinsertion avec x organismes, bien, il y a une
facilitation pour avoir accès à une place en service de garde parce qu'on est
en démarche de réinsertion. Ça devient incitatif pour une personne qui est dans
cette situation là, d'embarquer dans cette démarche de réinsertion, puis
d'entrer en contact avec un organisme, puis qui va la soutenir finalement.
Donc, la ministre préfère le voir comme si ça vient porter préjudice au parent
qui n'est pas en contact avec aucun organisme, là, finalement. Mais moi, je le
vois plutôt comme un incitatif, justement, pour aller vers les ressources qui
existent dans le milieu puis aussi que ces ressources-là travaillent en
collaboration avec des installations.
Donc, après ça, bien, honnêtement, tu
sais, moi, tout ce que je souhaite, c'est que quand la ministre va traiter les
demandes dérogatoires en vertu de l'article 108, qu'elle va être vraiment
sensible au travail qui se fait par ces organismes-là qui essaient, finalement,
là, de remettre sur pied des personnes qui sont en situation de précarité très,
très importante. Puis, dans ces démarches-là, bien, l'obtention d'une place en
service de garde est souvent essentielle. On en a discuté d'ailleurs quand on
était sur le projet de loi n° 71 avec la ministre de Solidarité sociale
l'automne dernier. Quand il va y avoir des plans, je ne me souviens plus
l'appellation exacte, là, mais ils vont se mettre des plans pour les personnes,
pour les aider à se réinsérer, des plans qui vont être adaptés aux réalités
spécifiques de chaque personne. Puis la ministre de la Solidarité sociale,
elle, ce qu'elle disait, c'est que tout ça serait élaboré, ces plans-là, en
collaboration avec les CPE du milieu, pour pouvoir donner des places aux gens
qui en ont besoin parce que ça fait partie du plan d'action pour les soutenir.
Donc, quand on était avec la ministre de la Solidarité sociale, ce qu'on
sentait, c'est qu'elle était très, très consciente que, dans bien des cas,
pour, disons, sortir de l'aide sociale une personne, cette personne-là aurait
besoin d'une place en service de garde puis qu'il comptait travailler avec le
milieu pour y arriver, notamment avec des organismes partenaires comme ça. Ça
fait qu'après ça, si la ministre veut le gérer par l'article 108, ça lui
appartient, mais il va falloir qu'il y en ait une, ouverture, pour que ça
puisse fonctionner, des partenariats comme ça. Puis il y en a dans certaines
communautés en ce moment. Il y a peut-être des communautés où ça n'existe pas,
des partenariats comme ça. Puis l'idée, c'est de permettre que ça se développe
aussi. Parce que là, avec ce qu'on a en ce moment peut-être qu'ils vont pouvoir
continuer d'exister, les partenariats qui existent en ce moment, mais ça ne
favorise pas l'émergence de nouveaux partenariats communautaires comme ça.
Donc, moi, c'est ce à quoi je voulais
sensibiliser la ministre aujourd'hui. Puis je pense que, sincèrement, je
préfère le voir d'une manière ou ça incite effectivement une personne à aller
se mettre en contact avec un organisme. Tu sais, les gens qui hésitent à être
soutenus pour se sortir d'une situation problématique, des fois, c'est des
accroches comme ça qui vont faire en sorte qu'ils vont embarquer dans une vraie
démarche, là, pour se déprécariser, si je peux dire.
Mme Roy (Verchères) : Je
comprends les bonnes intentions de la collègue, mais, dans la vraie vie, ça
crée autre chose : l'équité pour les parents, la confiance, la
transparence quand on s'inscrit à un guichet. Je pense qu'il faut les tenir en
compte. C'est... ça a été réclamé depuis des années, et je pense que là dessus,
c'est important pour les parents. Puis il n'y a pas de bon chemin pour
l'enfant...
Mme Roy (Verchères) : ...qui
est en précarité socioéconomique. Il va... s'il passe par une association, va
pouvoir être priorisé, alors qu'il ne le sera pas. Il est dans la même
difficulté socioéconomique, même s'il ne passe pas par l'association. Je pense
que l'association peut avoir un excellent partenariat pour informer les parents
de s'inscrire, d'aller à la liste, de pouvoir aller parce que, dans ce CPE là,
il y a une priorisation pour les enfants qui ont justement une précarité
socioéconomique. Mais il faut que le prochain portail soit clair, que la
transparence puis l'équité pour les parents vont être là, puis il n'y aura pas
un enfant qui va être préféré, un enfant vulnérable qui va être préféré à un
autre parce qu'il va avoir choisi un autre chemin. Ce serait inéquitable, selon
moi, mais je ne remets pas en cause du tout les intentions de la collègue.
Mme Labrie : Peut-être juste
pour conclure là-dessus, tu sais, moi, je vais me permettre de juste relire un
alinéa qui est déjà dans le projet de loi puis qui a été rédigé par la ministre
et son équipe. «La priorisation de l'admission d'enfants visés au paragraphe 1 — donc
on parle des enfants à besoins particuliers — requiert notamment
qu'un professionnel de la santé soit intervenu. En outre, si le titulaire de
permis en fait le choix, il peut se limiter aux enfants ayant une référence
d'un organisme...» bla bla bla. C'est exactement le même libellé. Ça a été...
La formulation de l'AQCPE a été calquée sur, finalement, une formulation que le
gouvernement utilisait lui-même par rapport aux enfants à besoins particuliers.
Ça fait que, tu sais, je veux juste peut-être plaider une dernière fois en
disant que l'argument que la ministre m'expose pour dire que ça crée une
équité, bien, c'est drôle qu'elle ne le voie pas par rapport aux enfants à
besoins particuliers. Eux, il va falloir qu'ils passent par un... tu sais, la
situation dans laquelle il faudrait qu'ils passent par un organisme pour être
priorisés, elle existe, c'est la ministre qui la crée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mes chers collègues, compte tenu de l'heure, je suspends et
vous invite à y revenir dans cette salle-ci à 19 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 h 31)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de notre suspension à 18 heures. C'est ça? O.K.
Nous en étions à l'amendement de la députée de Sherbrooke à l'article 10.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou questions sur l'amendement? Alors, s'il
n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Non. Alors, il est rejeté.
Nous revenons donc à l'article 10 tel
qu'amendé. Est ce qu'il y a encore des commentaires, des questions sur l'article 10
tel qu'amendé? Alors, s'il n'y a pas de question, est-ce que l'article 10
tel qu'amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté sur division.
On passe donc à l'article... Le 14, je
pense qu'il était fait. Donc, on s'en va au 16? 16. À l'article 16. Comme
les lectures étaient déjà faites, on va épargner les lectures, je vais prendre
les commentaires. Est-ce qu'il y a des commentaires ou des questions sur l'article 16?
Alors s'il n'y a pas de commentaire ni de question, est-ce que l'article 16
est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Attendez que je trouve dans mon... Parce que j'y
vais de mémoire. Après ça, c'est 18?
Une voix : 17.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 17. Pardon. Merci. Donc, on est rendus à l'article 17 qui
avait également été lu. Est-ce qu'il y a des commentaires ou des questions à l'article 17?
Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. J'ai
quelques questions parce que, bon, il est prévu ici plusieurs possibilités de
règlement. Pour certains d'entre eux, en tout cas, pour un d'entre eux, là, sur
les contreparties, la ministre nous a dit que, ça, elle n'allait pas se
prévaloir à court moyen terme de cette disposition-là. Ça fait que je vous
dirais peut-être qu'elle nous éclaire sur ses intentions par rapport à chacune
des possibilités de règlement qu'il y a dans cet article-là. Est-ce qu'il y en
a d'autres pour lesquels elle ne compte pas vraiment les utiliser ou elle va
réglementer tout ça sauf les contreparties?
Mme Roy (Verchères) : Oui.
Puis pour répondre à la collègue, c'est vraiment parce que, dans le cadre du
projet de loi, on a vraiment misé sur la transparence...
19 h 30 (version non révisée)
Mme Roy (Verchères) : ...je
pense que ça va déjà donner une bonne façon de procéder, que les parents vont
être au fait, que les services de garde, les conseils d'administration...
Alors, c'est pour ça qu'on ne pense pas à court terme d'avoir à utiliser ce
règlement-là. Pour les autres, non, il n'y a pas de spécification.
Mme Labrie : Mais, pour les
autres, il y a des projets de règlement en cours de préparation.
Mme Roy (Verchères) : Oui,
c'était le règlement actuel tel que modifié. Donc, il n'y a pas de... c'est
juste pour concordance, mis à part le pouvoir habilitant, celui dont vient de
parler la collègue.
Mme Labrie : Et celui donc
sur les contreparties, c'est le 14.0.8, donc qu'elle ne compte pas
nécessairement utiliser, parce j'essaie de voir entre le 14.0.5 sur les
conditions et modalités des priorités d'admission. Dans le fond, la différence...
Est-ce que la ministre peut nous expliquer, par exemple, à 14.0.5, c'est quoi
qui est prévu avec ça?
Mme Roy (Verchères) : Je ne suis
pas sûre d'avoir bien compris la question, puis là c'est une question d'oreille,
mais peut-être plus parler un petit peu plus fort.
Mme Labrie : Oui, dans le
fond... Oui, je m'excuse, je ne suis peut-être pas bien enligné avec mon micro.
À 14.0.5, donc il est question d'un règlement pour déterminer les conditions et
modalités suivant lesquelles un titulaire de permis peut admettre des enfants
en vertu des priorités d'admission, puis 14.0.8, il est question, là, des
contreparties, bon, c'est aussi en lien avec les priorités d'admission. Donc, j'aimerais
ça voir, dans 14.0.5, 0.5, c'est quoi... dans le fond, à part ce qu'il y a dans
l'article 10 qu'on vient de faire, qu'est-ce qui est prévu d'autre
avec ça?
Mme Roy (Verchères) : Il n'y
a pas d'autres modifications prévues au règlement que ce qu'on a vu à l'intérieur
du projet de loi, à moins qu'il y ait d'autres éléments techniques, peut-être
au niveau de... Me Boily, il y a tu d'autres éléments?
M. Boily (Mathieu) : ...
Mme Roy (Verchères) : Oui, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, Me Boily.
M. Boily (Mathieu) : Oui,
bien, effectivement...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, consentement... je m'excuse. Consentement vu que c'est
la première... Allez-y.
M. Boily (Mathieu) : On est
dans une situation où le projet de loi n° 95 modifie
des articles du règlement actuel. Ces articles-là, ils étaient habilités en
vertu de l'article 106 tel qu'il se lisait, là, avant d'être modifié.
Donc, pour la quinzaine ou la vingtaine de modifications réglementaires, il
faut parfois apporter certains ajustements aux habilitations qu'on a à l'article 106.
Vous référiez au code du paragraphe 14.0.5, le paragraphe 14.0.5 dans son ancienne...
dans son actuelle, mais éventuellement ancienne rédaction, on parle de fixer
les exigences relatives à l'établissement et au contenu de la politique d'admission
du titulaire de permis. Puis on sait que ce n'est plus par une politique d'admission,
mais par les priorités d'admission qu'on vient désormais régir ces éléments-là.
Donc, c'est un petit peu en corrélation à ça que le nouveau 14.0.5
détermine les conditions et modalités suivant lesquelles le titulaire de permis,
dont les services de garde, sont subventionnés, peut admettre des enfants en
vertu des priorités d'admission. Donc, c'est dans cette perspective-là. Par
contre, effectivement, les 14.0.8, 14.0.9, 14.0.10, ça, c'est nouveau, ça ne prend
pas la place de quelque chose qui existait actuellement, là, c'est les
habilitations sur la contribution dont la ministre a parlé.
Mme Labrie : Donc, 14.0.8 est
nouveau, mais ça, il ne sera pas utilisé. C'est ce que la ministre dit. 14.0.9,
est-ce qu'il va être... lui, la ministre a dit qu'il allait être utilisé. Donc,
c'est quoi qui est prévu comme mécanisme d'évaluation de la valeur d'une
contrepartie?
Mme Roy (Verchères) : Non, il
n'y a pas de... C'est dans la même... de 8 à 10. Ce que j'en comprends, c'est
dans la même possibilité de réglementation de tout ce qui touche les
contreparties. Pour ce qui touche les contreparties, l'élément qu'on apporte à
l'intérieur du projet de loi, qui est celui de la transparence, celui qui est
privilégié, mais s'il y avait un règlement, alors ce serait de 8, 9 et 10.
Mme Labrie : ...9, 10, il n'y
a pas de projet en lien avec ça.
Mme Roy (Verchères) : Non.
Mme Labrie : Puis, dans le 14.0.7,
là, il est question de définir l'expression «vivant... enfant vivant dans un
contexte de précarité socioéconomique». On a eu la discussion là-dessus, puis
on l'a eue sur la base de comment c'était actuellement défini, puis on a quand
même eu une discussion dans laquelle, moi, en tout cas, j'ai soutenu que les...
l'application de ça permettait seulement d'évaluer la précarité économique et
non sociale. Donc là, comme on a un article ici qui vient discuter de ça, j'aimerais
savoir si la ministre va éventuellement mettre à jour pour réviser ça. Il y a
des indices qui existent en milieu scolaire pour évaluer la précarité
socioéconomique, ce n'est pas juste basé sur le revenu dans...
Mme Labrie : ...d'autres
sphères de gestion de l'État. Ce n'est pas juste basé sur le revenu, la
précarité socioéconomique. Donc, j'aimerais savoir s'il y a une intention
éventuellement d'inclure le volet social dans la définition de «précarité
socioéconomique».
Mme Roy (Verchères) : Bien,
je réitère, là, que c'est les deux éléments qu'on retrouve déjà dans le
règlement, donc qui sont l'aide de dernier recours et l'allocation familiale
maximale, avec les chiffres, là, qui sont annualisés, qui sont mis à jour à
chaque année. Donc, c'est ce qu'on retrouve déjà dans le règlement. Et il n'y
avait pas d'intention de modifier la définition. C'était simple, c'était facile
à comprendre, puis ça amenait les deux éléments, donc pas de seulement celui du
dernier recours, mais aussi l'allocation maximale... allocation familiale
maximale.
Mme Labrie : Et pour quelle
raison il y a une... Si elle n'a pas besoin d'aller jouer dans ce règlement-là,
pour quelle raison ça figure ici à 14.0.7?
Mme Roy (Verchères) : Je vais
poser la question au juriste, là.
M. Boily (Mathieu) : ...que,
pour les priorités d'admission, on a désormais une priorité d'admission sur la
précarité socioéconomique, alors qu'il y avait... comme c'était chaque
prestataire qui avait sa propre politique, il n'y avait pas... la définition
qu'il y avait pour le... elle existait dans le règlement pour les fins du bris
d'égalité. Quand, au moment du référencement, deux enfants arrivent à un même
niveau, le bris d'égalité, c'était la précarité socioéconomique. Puis,
désormais, comme parmi les six priorités, il y a celle de la précarité socioéconomique,
il a fallu se mettre l'habilitation comme telle pour le définir aux fins de
l'article 59.7. Puis, la définition, elle figure à l'article 32, là,
du règlement actuel. Puis c'est une définition qui est assez technique parce
qu'elle renvoie à la Loi de l'impôt, à la Loi sur l'aide aux personnes, aux
familles, etc. Donc, la mettre dans le corps de la loi, ça aurait... ça ne
semblait peut-être pas tout à fait approprié. Donc, elle a été mise dans le
règlement.
• (19 h 40) •
Mme Labrie : Donc, il va
falloir le modifier. Parce qu'avant il y avait une application vraiment
restreinte, cette définition-là, de précarité socioéconomique qui n'était
presque jamais utilisée. C'était pour départager quand il y avait deux enfants
qui étaient égaux sur la liste. C'est ça?
M. Boily (Mathieu) : Oui.
Mais la définition demeure la même. La définition pour le départage était
fondée sur les deux mêmes critères, là, de l'aide de dernier recours et du
maximum de l'allocation famille. Donc, à cet égard-là, la définition demeure
celle qui était dans le règlement. C'est seulement qu'il faut, à 14.0.7, venir
situer l'habilitation aux fins de l'application du paragraphe 2 de
l'article 59.7.
Mme Labrie : C'est bon. Ça
clarifie pour moi. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 17? S'il n'y a pas d'autre article... bien, voyons, intervention
sur l'article 17, est-il adopté? Adopté. On passe donc à l'article 18
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 18... 18
était bien amendé, oui, sur l'article 18 tel qu'amendé?
M. Boily (Mathieu) : ...
Mme Roy (Verchères) : ...mais,
en fait, on avait rajouté un 18,1, un 18.2.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
D'accord. Je m'excuse.
Mme Roy (Verchères) : Ce
n'est pas grave.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est sur ma petite feuille, là, qui avait un «am» pour...
ce n'était pas pour «avant-midi», là, mais... Alors, est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 18? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 18 est adopté? Adopté. On passe donc à l'article 23. Et je
crois savoir qu'il y a un amendement. Alors, comme il était déjà lu, l'article 23,
on va passer, Mme la ministre, à l'amendement. Je vais vous demander d'en faire
la lecture. On le voit à l'écran.
Mme Roy (Verchères) : Oui.
Article 23, donc : Remplacer, dans le premier alinéa de
l'article 23 du Règlement sur l'accès aux services de garde éducatifs à
l'enfance proposé par l'article 23 du projet de loi, «le nombre d'enfants qui
attend... qui entend aussi prioriser tout en respectant le nombre maximal
d'admissions admis en vertu de l'article 59.7.1 de la loi» par «la
proportion d'enfants dont il entend ainsi prioriser l'admission».
Alors, cet amendement, il précise que
l'information qu'un CPE ou une garderie subventionnée doit indiquer au ministre
pour fin de publication au guichet unique quant à une entente de priorisation
avec un tiers partenaire en échange d'une contrepartie devra être fondée sur la
proportion d'enfants que le titulaire entend prioriser plutôt que sur le
nombre. En outre, il retire la mention du respect du nombre maximal
d'admissions établi en vertu de l'article 59.7.1 pour tenir compte de
l'amendement proposé à l'article 35.1 de la loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a des questions sur l'amendement? Alors,
s'il n'y a pas de question sur l'amendement, est-ce que...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...et... Ah! Je pensais que vous aviez des questions.
Une voix : C'était juste pour
dire sur division.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. Donc, adopté sur division.
On passe donc à l'article...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, effectivement. Je m'excuse. Donc, étant donné qu'il
est amendé, est-ce qu'il y a des questions sur l'article 23 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas de question, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Sur division.
On passe donc à l'article 25. Alors
même question, est-ce qu'à l'article 25, il y a des commentaires, des
questions? S'il n'y a pas de commentaire ni de question, est-ce qu'il est
adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté.
On passe à l'article 29. Est-ce qu'il
y a des commentaires ou des questions à l'article 29? S'il n'y a pas de
commentaire, pas de question, est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté.
On passe donc à l'article... En fait, il y
a l'introduction d'un article 35.1. On va le mettre à l'écran. Mme la
ministre, je vais vous demander d'en faire la lecture.
Mme Roy (Verchères) :
Merci, Mme la Présidente. Donc, article 35.1 : Insérer, avant
l'article 36 du projet de loi, le suivant :
«Tout titulaire de permis dont les
services de garde sont subventionnés...
Une voix : ...
Mme Roy (Verchères) :
Pardon? Je n'ai pas la bonne version?
Une voix : ...
Mme Roy (Verchères) :
O.K. Bon, je vais faire la lecture de la dernière version. Alors, merci :
Insérer, avant l'article 36 du projet de loi le suivant :
«35.1. Malgré le premier alinéa de
l'article 59.7.1 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
édictée par l'article 10 de la présente loi, tout titulaire de permis,
dont les services de garde sont subventionnés, qui est partie à une entente
écrite avec un établissement d'enseignement, un employeur ou une municipalité
locale, en vigueur le 28 mai 2025, visant à prioriser l'admission
d'enfants dans une installation de ce titulaire, peut prioriser l'admission
d'un plus grand nombre d'enfants dans cette installation que celui qui serait
autrement permis en vertu du premier alinéa de l'article 59.7.1. Cette
faculté vaut dans le cadre de cette entente et de toute entente écrite
postérieure, conclue avec le même établissement, le même employeur ou la même
municipalité, pourvu que l'entente visée soit conforme à l'un des paragraphes
3° à 5° du premier alinéa de l'article 59.7 de la Loi sur les services de
garde éducatifs à l'enfance édictée par l'article 10 de la présente loi,
que le contenu de l'entente quant au calcul des enfants admis par priorité soit
respecté, qu'en cas de modification ou de remplacement de l'entente par une
entente postérieure, le nom ou le pourcentage d'enfants admis par l'entente
demeure inchangé pour toute nouvelle place dont les services de garde sont
subventionnés dans l'installation visée est assujettie à la proportion prévue
par l'article 59.7.1 de cette loi.»
Donc, cet amendement dispense en fait
certains CPE et garderies subventionnées de l'application du seuil maximal
annuel d'admission par priorisation dans certaines situations.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que des questions, des
commentaires? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'ai
un... J'ai un sous-amendement que nous avons envoyé. Je ne sais pas si vous
l'avez reçu. Ça part.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ça part. Vu que c'est un petit peu long, des fois, là...
des heures, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 19 h 47)
(Reprise à 19 h 50)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît, la commission reprend ses
travaux. Donc, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis, vous présentez un
sous-amendement à l'amendement apporté introduisant l'article 35.1. Je vais
vous demander d'en faire la lecture.
Mme Maccarone : Oui. Alors,
insérer, avant l'article 36 du projet de loi, le suivant :
«35.1 Malgré le premier...» Non, attends,
je ne suis pas la bonne place. Oh! plus haut, excusez-moi. Plus bas.
«35.1. L'amendement introduisant l'article
35.1 au projet de loi est modifié par l'ajout, dans le premier alinéa, après
les mots, «un établissement d'enseignement», des mots «un établissement du
réseau de la santé et des services sociaux».»
Je pense que j'ai déjà fait mon plaidoyer,
Mme la Présidente. Vous savez, pour moi, clause grand-père, je l'ai déjà dit,
ça ne va pas assez loin, mais j'ai été surprise de voir que le réseau de santé
et services sociaux n'était quand même pas mentionné. Alors, je dis, peut-être
que c'est un oubli. Ça fait que, si on pouvait faire quelque chose pour au
moins protéger cette partie, bien, je voulais l'aborder.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Roy (Verchères) : Je
comprends bien l'objectif de l'amendement, mais il est inclus dans «employeur»,
alors on n'a pas à spécifier employeur public, parapublic, privé. Donc, il est
inclus dans le mot «employeur.» Parce que, dans les employeurs, on retrouve
autant des entreprises privées, du public que du parapublic.
Mme Maccarone : Alors,
pourquoi qu'on le fait pour enseignement supérieur?
Des voix : ...
Mme Maccarone : Établisssement
d'enseignement.
Mme Roy (Verchères) : On l'a
mis, une entente écrite... établissements d'enseignement parce qu'à
établissements d'enseignement, on a les élèves étudiants aussi... les enfants
des étudiants.
Mme Maccarone : Oui, mais on
parle de, quand même, les ententes écrites avec un établissement
d'enseignement. On ne parle pas nécessairement des élèves, ici, on parle des
ententes avec les établissements d'enseignement. Alors, pourquoi ne pas avoir
l'établissement du réseau de santé? Pour moi, un employeur, là, c'est tout ce
que nous avons dit qu'on avait un besoin.
Mme Roy (Verchères) : ...qu'on
appelle ici l'établissement d'enseignement, ça s'adresse aux... les enfants des
étudiants. Les employeurs, c'est l'autre catégorie, et les municipalités, tel
qu'on les retrouve à l'article 57.7.2... 1?
Une voix : ...
Mme Roy (Verchères) : C'est
ça. On reprend les mêmes, mêmes catégories qu'on avait : enfant d'un
parent inscrit à l'établissement d'enseignement. C'est pour ça qu'on le rentre
sous «établissement d'enseignement». Puis, quand c'est des... quand c'est des
employés, par exemple, d'un établissement d'enseignement, eux, ils rentrent
dans la catégorie «employeur», qui est plus large. Ça fait que ça inclut tout
le monde, public, privé, parapublic.
Mme Maccarone : Je suis
perplexe. Je ne sais pas, pour moi... Peut-être c'est parce que je comprends
mal. Il va falloir que vous expliquiez « encore une fois, parce que, pour moi,
employeur...
Mme Roy (Verchères) : ...
Mme Maccarone : D'abord,
pourquoi qu'on ne dit pas «employeur de l'État». C'est ça. Parce que, pour moi,
employeur, ça ne peut pas tout couvrir.
Mme Roy (Verchères) : Bien,
on va se référer à l'article 59.7. C'est là où je pense que c'est la meilleure
façon de bien le...
Mme Roy (Verchères) : ...parce
qu'on fait le lien avec ce qui est déjà en place. Donc, je prends le
troisièmement, alors «enfant d'un parent qui est inscrit en établissement
d'enseignement», donc le troisième alinéa ne touche que les enfants d'un parent
étudiant dans ce cas-là, et on utilise le vocable «établissement
d'enseignement». Après, à quatrièmement, «l'enfant d'un parent qui est à
l'emploi», donc c'est un employeur donné, alors ça inclut tout employeur donné,
public, parapublic. Et, après ça, le dernier, c'est «enfant d'un parent qui
réside dans une municipalité». Ça fait qu'on a repris les trois qui étaient
déjà dans le 59.7.
Mme Maccarone : Oui. Mais,
ça, on parle de priorisation. Ça, je comprends. Mais là, ici, on parle
d'entente. Ça fait que, pour moi, ce n'est pas la même affaire. On n'a pas une
entente avec le parent, on a une entente avec l'établissement.
Mme Roy (Verchères) : Oui,
c'est ça.
Mme Maccarone : Ça fait que
les critères de priorisation, ça, c'est une chose, j'en suis, c'est à part.
Mais ici, pour moi, c'est les ententes. Ça fait qu'on a les ententes avec les
employeurs, mettons, Machinex, Soprema, tout ce que nous avons déjà discuté, on
soulève les établissements d'enseignement parce qu'on a les universités, les
cégeps qui ont soulevé des préoccupations, mais on a aussi le réseau
hospitalier, services sociaux, mais ce n'est pas nécessairement l'employeur.
Puis on cite aussi municipalité comme quelque chose à part.
Mme Roy (Verchères) : Oui, c'est
pour ça qu'on les rentre vraiment. Comme ils sont rentrés, c'est ceux qui ont
effectivement des ententes, c'est les institutions d'établissement... les
établissements scolaires qui touchent dans ce cas-ci les élèves. Et, pour...
«employeur» englobe tout. Il a été utilisé dans le cadre du projet de loi parce
qu'il englobait tout.
Alors, je ne sais pas s'il y a une autre
façon, Me Boily, de l'expliquer. Je me suis référée à 59.7, où on trouve ces
trois éléments-là.
Mme Maccarone : Le notion d'employeur
qui englobe tout, incluant le réseau de santé, services sociaux, ça, ce notion,
il est écrit où dans le Code civil ou ailleurs? Parce que, pour moi, comme j'ai
dit... Je ne suis pas la seule personne qui a eu cette interprétation. On a eu
des demandes des CIUSSS, qui nous ont demandé d'aborder cet amendement pour
s'assurer qu'on avait de la clarté. Alors, où est-ce que c'est écrit que, quand
on utilise le mot «employeur»... que ça s'applique au réseau public aussi?
Mme Roy (Verchères) : Bien,
c'est un lien d'emploi, c'est-à-dire qu'il y a un lien d'emploi, donc c'est
l'employeur. Ça ne discrimine pas aucun des cas. Alors, il n'est pas spécifié
parce qu'il est au sens large. Ça pourrait même être des employeurs... Là, on a
publics, parapublics puis privés. Il n'y a pas vraiment d'autres types
d'employeurs, mais, tu sais, on pourrait aller à une distinction
institutionnelle ou autre. C'est vraiment : à partir du moment où il y a
un lien d'emploi, on utilise le terme «employeur».
Je ne sais pas, Me Boily, si vous pouvez
le compléter d'une façon ou d'une autre.
M. Boily (Mathieu) : Bien,
c'est vraiment dans ce même esprit là. C'est : pour l'article 35.1,
on s'est calqués sur les paragraphes trois, quatre et cinq de
l'article 59.7. Lorsqu'on va voir ces trois paragraphes-là, on vise, par
exemple, au paragraphe cinq, «l'enfant dont le parent réside sur le territoire
d'une municipalité locale avec laquelle le titulaire de permis a conclu une
entente », ça, c'est pour la municipalité locale. Pour l'établissement
d'enseignement, c'est la même chose : «un établissement d'enseignement
donné avec lequel le titulaire de permis a conclu une entente écrite». Et, en
milieu de travail, c'est les enfants dont un parent est à l'emploi d'un
employeur donné, autre qu'un prestataire de service de garde, avec lequel le
titulaire de permis a conclu une entente écrite». Donc, il faut que le parent
soit à l'emploi d'un employeur donné et que cet employeur-là ait une entente
écrite avec le titulaire de permis, de sorte que l'employeur, qu'il soit du
réseau de la santé, qu'il soit du manufacturier ou de n'importe quel autre...
n'importe quel autre domaine se trouve visé par ça. Et c'est ce qui était
reflété, là, à l'article 35.1 lorsqu'on parlait d'être «partie à une entente
écrite avec un établissement d'enseignement, un employeur ou une municipalité
locale».
Mme Maccarone : O.K.D'abord,
une précision pour moi. Merci. Je comprends, sauf qu'un médecin, ce n'est pas
un employé, c'est un entrepreneur. Alors, comment ça s'applique à eux? Parce
qu'eux leurs enfants sont aussi priorisés, mettons, par l'employeur, mais c'est
comme un même statut, pour moi, comme un étudiant. Je ferais le parallèle.
Mme Roy (Verchères) : Parce
que, dans le contexte, on considère qu'ils travaillent à l'hôpital, donc
effectivement, là, c'est... c'est là où est son travail. Alors, dans les
priorisations, je pense que les centres hospitaliers considèrent les médecins
comme leurs employés aussi, là, dans le rôle d'employeur.
Mme Maccarone : Sauf que son
statut, il n'est vraiment pas employé. Est-ce qu'on pourra juste valider avant
qu'on procède? Je pense, on a quelques autres affaires. Juste... Je veux
juste...
Mme Maccarone : ...moi, de
toute façon, même si vous l'adoptez, je déclare d'avance, je vais voter contre
l'article, parce que vous savez mon orientation.
Mme Roy (Verchères) : On a
compris.
Mme Maccarone : C'est juste
que je voulais juste m'assurer qu'on ne manque pas une opportunité ici, puis là
ça va être trop tard. Ça fait que, si on peut... Parce que, pour vrai, les
médecins, sincèrement, sont des travailleurs autonomes. Alors, je veux juste
m'assurer qu'on ne manque pas une occasion de s'assurer qu'ils sont inclus,
parce qu'après on va avoir terminé, aujourd'hui, puis ça va être trop tard.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais prendre, entre temps, les interventions de la
députée de Sherbrooke. Est-ce que ça vous va? Vous avez des... vérifier.
Allez-y, Mme la députée.
Mme Labrie : Bien, moi,
j'allais dire que je comprenais la rédaction de 35.1, parce que, dans le fond,
un établissement d'enseignement, dans ses ententes, il y a un lien d'employeur,
mais il y a aussi des priorisations qui sont pour des gens qui ne sont pas
leurs employés. Donc, je comprenais la pertinence de le nommer séparément,
alors que moi... Bien là, je ne prétendrai pas connaître toutes les
installations, mais moi, j'ai... à ma connaissance, il n'y a pas... je n'ai
jamais entendu parler, en tout cas, d'installation en lien avec un CISSS ou un
CIUSSS qui priorisait pour une clientèle autre que ceux qu'ils considèrent
comme leurs employés. Mais là c'est vrai que la notion de médecin, là, vient
rajouter une petite couche de complexité là-dedans parce qu'ils ne sont pas
employés, là, ils sont... ils ne sont pas employés d'un CISSS ou d'un CIUSSS,
mais moi, je... Peut-être que la ministre en connaît, là, des exemples. Là,
c'est sûr qu'il faudrait s'assurer qu'on ne les échappe, pas ceux-là, tu sais,
s'il y a des CPE en lien avec le réseau de la santé qui priorisent, je ne sais
pas, moi, des enfants de la protection de la jeunesse en dehors des... tu sais
Puis là l'autre question que j'avais
aussi, pour être sûre de ne pas oublier personne, là, pendant que tout le monde
se penche là-dessus, c'est... on a visé ici spécifiquement, là, les paragraphes
3, 4, 5 de 59.7, mais pourquoi les enfants autochtones ou d'un parent étant
autochtone, on n'a pas eu besoin de le nommer, dans le fond? Parce qu'eux autres
aussi, ils peuvent avoir... ce n'est jamais dans le cadre d'ententes quand
c'est priorisé pour des enfants autochtones?
• (20 heures) •
Mme Roy (Verchères) : ...tu
sais, il n'y a pas de contrepartie, donc il n'y a pas d'entente.
Mme Labrie : Il n'y a pas
d'entente.
Mme Roy (Verchères) : Il y a
la priorisation, un peu comme les enfants à besoins particuliers ou les enfants
vulnérables. Il n'y a pas d'entente. Donc, à ce moment-là, ça, c'est vraiment
pour ceux et celles qui ont des ententes.
Mme Labrie : D'accord, mais
on s'entend que ça va préserver là aussi les installations qui priorisent les
enfants autochtones.
Mme Roy (Verchères) : Oui.
Tout à fait.
Mme Labrie : Tout ce qu'ils
font va être préservé en ce moment.
Mme Roy (Verchères) : Tout à
fait. Effectivement.
Mme Labrie : Merci.
Mme Maccarone : ...une
réponse?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien, écoutez, est-ce que vous voulez qu'on prenne une
petite pause, le temps que...
Mme Roy (Verchères) : Est-ce
que nos avocats ont besoin d'avoir une petite pause pour...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'on a une réponse?
On va prendre petite suspension, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 20 h 01)
20 h (version non révisée)
(Reprise à 20 h 04)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! On reprend. Donc, vous avez une
réponse pour le sous-amendement.
Mme Roy (Verchères) : Bien, effectivement,
Mme la Présidente, du côté juridique, on me dit que, dans le contexte du projet
de loi, il est clair, là, que, quand on parle des employeurs, ça inclut aussi
les médecins qui reçoivent leur horaire de l'hôpital, qui travaillent à l'hôpital,
dans l'installation. Donc, c'est au sens large d'employeur qu'il est utilisé.
Mme Maccarone : Pour moi, je
trouve que ça ne dénature pas l'article en question. Puis, si c'est déjà inclus
puis ça va juste assurer la compréhension de tout le monde, est-ce qu'il y a un
malaise de l'adopter avec l'ajout des établissements du réseau de santé et services
sociaux, juste pour s'assurer que c'est clair puis que tout le monde sait qu'eux
aussi sont couverts? Ça ne change pas... Cet article, dans le fond, souhaite, dans
le fond, la clause grand-père, entre guillemets. Ce serait mon souhait, là, juste
pour s'assurer que tout le monde a la bonne compréhension.
Mme Roy (Verchères) : Je
comprends la volonté de la collègue, mais, comme on réfère à 59.7, donc on
réfère... on utilise, dans le projet de loi, clairement les termes «établissement
d'enseignement», «employeur» et «municipalité», donc les municipalités locales
qui englobent arrondissements dans ce cas spécifique là, j'ai posé la question.
Alors, si on commence à faire une énumération, là on a beaucoup plus de risque
d'en échapper que si on garde le terme générique d'«employeur».
Mme Maccarone : ...un autre
endroit, d'abord, à modifier, ce serait au 59.7.1. Ce serait juste l'autre
endroit. Ça fait que, si, mettons... si on juge que c'est pertinent, on pourra
juste couvrir l'autre pour ajouter santé et services sociaux pour avoir le
lien.
Mme Roy (Verchères) : ...catégories,
elles sont déjà spécifiées. Il y a trois catégories où il y a justement des
contreparties : les établissements d'enseignement, et où on parle
spécifiquement des enfants des étudiants, les employeurs et les municipalités.
Donc, on reprend les mêmes termes qu'on trouve ailleurs dans le projet de loi. Par
cohérence, je pense que, si on ajoute une énumération, un, il y a le danger d'en
oublier, alors qu'en utilisant le terme générique, on inclut «privé», parce que
sinon il faudrait écrire employeur privé, employeur public, établissement de
réseau de la santé et services sociaux, etc. Donc, je pense qu'en ayant un
terme générique, qui est celle qu'on retrouve dans le projet de loi, on garde
une cohérence au niveau du projet de loi.
Mme Maccarone : Bon, bien,
voilà.Je ne retarderai pas la commission pour ça. Moi, je suis en
désaccord. Je pense que ça ajoute la bonne compréhension de tout, surtout que...
je comprends ce que la ministre a dit en termes d'établissements d'enseignement,
mais le contrat qui est signé, l'entente est vraiment avec ces établissements. «Employeur»,
pour moi, ça couvre tout ce qui n'est pas réseau public. Pour moi, c'est ça.
Alors, j'aurais voulu l'ajouter juste par souci de bonne compréhension puis la
clarté. J'entends ce que la ministre a dit, mais on pourra voter, Mme la
Présidente, par vote par appel nominal. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Mme Roy
(Verchères)?
Mme Roy (Verchères) : Contre.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire
: Mme Gendron
(Châteauguay)?
Mme Gendron : Contre.
La Secrétaire
: Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais : Contre.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Abstention.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. L'amendement est donc rejeté. On...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le sous-amendement, je m'excuse, est donc rejeté. On
revient donc à l'amendement. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement
introduisant l'article 35.1? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Donc, le
moment qui a été choisi pour l'application de la clause de droits acquis, c'est
la date, donc, d'aujourd'hui, 28 mai 2025. Moi, j'ai une question pour tous les
projets qui sont en développement, les projets pour lesquels il n'y a pas
encore des enfants dedans, parce que moi, je comprends qu'avec ça tous les
projets qui sont en état de fonctionnement sont couverts, mais, dans le
processus qui s'étire sur parfois plusieurs années, entre le moment où un
projet se fait octroyer des places et le moment où il y a des enfants dedans,
le moment de la signature de l'entente, là, il peut arriver au début, des fois
ça peut prendre des mois. Pour avoir déjà été sur un C.A de CPE qui devait
signer un bail emphytéotique avec un établissement d'enseignement, justement,
ça avait pris de nombreux mois. Donc là, je me demande juste comment on va
faire pour appliquer ça aux projets qui ne sont pas terminés de développer
encore. Il y en a certainement là-dedans qui ont eu, là, une contrepartie, par
exemple...
Mme Labrie : ...un terrain à
un coût diminué ou même gratuit, une promesse d'avoir un bail à tarif réduit,
ce genre de choses là, sans qu'il y ait nécessairement encore une entente
écrite qui formalise combien de places en échange de cette contrepartie. Puis
tout ça, ça va être traité comment par la ministre, dans le fond? Est-ce qu'il
y a des étapes en particulier à partir desquelles on va considérer qu'il y en a
une, entente, même si elle n'a pas été formalisée, finalisée, là, dans tous ses
détails?
Mme Roy (Verchères) : Alors
évidemment, là, dans l'article en question, ce qui est clair, c'est qu'on parle
d'une entente qui est écrite, déterminée déjà à la date où on dépose
l'amendement. Évidemment, l'objectif de tout ça, c'est qu'il faut mettre une
limite. Il ne faut pas qu'on aille courir après ça, à la création d'ententes,
après qu'on annonce au projet de loi qu'il y a effectivement maintien
d'ententes qui sont déjà établies. Donc, c'est d'entendre «déjà établies», donc
d'ententes écrites qui sont faites. Il y a des services de garde qui sont en
développement actuellement et qui ont des ententes écrites, ils rentrent dans
cette catégorie-là. Mais il fallait vraiment trouver un moment, où, voici où la
barre se fixe, pour ne pas qu'on aille recréer, faire autrement ce qu'on ne
voulait pas faire dans le projet de loi, alors c'est la date qui a été choisie.
En fait, on hésitait entre la date du dépôt du projet de loi ou de l'amendement
puis on a retenu la date de l'amendement, parce que c'est à ce moment-là que
c'est connu. Donc, avant, ça ne s'appliquait pas.
• (20 h 10) •
Mme Labrie : Donc,
effectivement, il y a des projets en développement qui ont déjà une entente
écrite. Eux, leur entente va être protégée. Merci. C'est quoi la définition
d'«entente écrite» pour la ministre?
Mme Roy (Verchères) : Signée
par les parties, là. Généralement, il peut y avoir une résolution de conseil
d'administration, là, qui dit qu'on accepte l'entente, par exemple, avec le
tiers, ou il peut y avoir une lettre d'entente, ou il peut y avoir un contrat
formel.
Mme Labrie : Dans des situations
par exemple où une installation avait des pourparlers avec, disons, je ne sais
pas, moi, une municipalité, puis qu'ils ont eu l'aval de leur C.A. Pour déposer
un projet de création de places auprès du ministère. Et donc, pour faire
avaliser ça par leur C.A., il y avait une lettre de la municipalité qui
disait...
Mme Roy (Verchères) : ...
Mme Labrie : Une lettre
d'intention, par exemple, exactement. Donc, quand les places ont été octroyées
par le ministère, ce qu'il y avait, c'était cette lettre d'intention. L'entente
n'a pas nécessairement été formalisée, mais il y avait quelque chose d'écrit,
là, tu sais. Est-ce que, ça, ça va être considéré aussi pour l'application de
la clause grand-père ou pas?
Mme Roy (Verchères) : Je vais
demander une petite suspension pour m'assurer qu'on a une réponse exacte, là.
Je pense, la question est pertinente et importante. Donc, je pense qu'on va...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va... On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 11)
20 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 20 h 55)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît? La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, nous en étions à l'article... l'amendement
introduisant, pardon, l'article 35.1. Je crois comprendre qu'on a une demande
pour retirer l'amendement. Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. On
retire donc l'amendement introduisant le nouvel article 35.1, mais on a le
dépôt d'un nouvel... un nouveau... nouvel amendement introduisant un article
35.1, qu'on va... Est-ce que c'est le bon, celui-là? C'est un petit peu plus
bas, par contre.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Il faut le relire au complet, oui, je m'excuse. Alors,
Mme la ministre, je vais vous demander d'en faire la lecture.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
article 35.1, insérer, avant l'article 36 du projet de loi, le suivant :
«35.1, malgré le premier alinéa de l'article
59.7.1 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance, édicté par l'article
10 de la présente loi, tout titulaire de permis dont les services de garde sont
subventionnés et qui est partie à une entente écrite avec un établissement d'enseignement,
un employeur ou une municipalité locale en vigueur le 28 mai 2025, visant à
prioriser l'admission d'enfants dans une installation de ce titulaire, peut
prioriser l'admission d'un plus grand nombre d'enfants dans cette installation
que celui qui serait autrement permis en vertu du premier alinéa de l'article
59.7.1.
Cette faculté vaut, dans le cadre de cette
entente et de toute entente écrite postérieure conclue avec le même
établissement, le même employeur ou la même municipalité, pourvu que l'entente
visée soit conforme à l'un des paragraphes 3 à 5 du premier alinéa de l'article
59.7 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfant, édicté par l'article
10 de la présente loi.
2° que le contenu de l'entente quant au
calcul des enfants admis par priorité soit respecté;
3° qu'en cas de modification ou de remplacement
de l'entente par une entente postérieure le nombre et/ou le pourcentage d'enfants
admis visés par l'entente demeure inchangé.»
La règle prévue dans les premier et
deuxième alinéas du présent article s'applique avec les adaptations nécessaires
pour tout projet sélectionné par le ministre en vertu de l'article 93.0.1 de la
Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance et pour lesquels, à la date
visée au premier alinéa, un établissement d'enseignement, un employeur ou une
municipalité s'est engagé par écrit à contribuer à la réalisation de places
subventionnées.
Dans ce cas, l'entente écrite prévue dans
le premier alinéa peut être postérieure au 28 mai 2025, sans excéder. En fait,
c'est un mois après la sanction de la présente loi et l'engagement écrit doit
être conservé par le demandeur ou le titulaire de permis. Toute nouvelle place
dont les services de garde sont subventionnés dans l'installation visée est
assujettie à la... prévue à l'article 59.7.1 de cette loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des questions?
Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci à tout le
monde qui a contribué à la rédaction de ce nouvel amendement. Je pense que ça
répond à la demande. Là, dans le fond, on vient accorder un délai d'un mois.
Juste pour que je le revoie, c'est-tu des jours ouvrables, ce n'est pas... c'est
un mois, un mois, là, ce n'est pas...
Mme Roy (Verchères) : Oui.
Mme Labrie : Donc, ça va
permettre que des projets qui étaient en développement, finalement, vont
pouvoir se dépêcher, dans les prochaines semaines, à signer une entente, et ça
va fonctionner pour eux. Je remercie la ministre parce que moi, je voyais un
risque réel que des projets en développement, si le partenaire se rendait
compte que son intention de...
Mme Labrie : ...contribuer
ne donnerait pas le résultat qu'il voulait il aurait pu tirer la plogue
finalement sur sa contribution. Ça aurait pu mettre en péril le développement
de certains projets. Donc, je pense que ça prenait absolument cet
amendement-là. Puis je la remercie pour sa souplesse, là, pour l'ajouter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Moi,
ma question, c'est... Bien, j'avais la même question. Ça fait que je suis
contente que c'est... que c'est réglé. Moi, c'est dans le paragraphe 3°
quand... en cas de modification de remplacement de l'entente par une entente
postérieure, le nombre du pourcentage d'enfants admis visé par l'entente
demeure inchangé. Ça fait que, ça, si je comprends bien, si par exemple
aujourd'hui j'ai 60 places et je souhaite augmenter à 80 places, la
clause grand-père s'applique ou non. Ça, ça veut dire que je vais avoir
60 places où la clause grand-père s'applique et les 20 autres places,
c'est... ils vont être assujettis à 50 %.
Mme Roy (Verchères) :
Oui.
Mme Maccarone : Comment
ça, ça va être géré dans le système?
Mme Roy (Verchères) : En
fait, dans un... Dans un cas comme ça, bon, dans l'exemple où on donne là,
c'était surtout... Par exemple, il va y avoir renouvellement, peut-être dans
cinq ans, de l'entente. Il va y avoir renégociation du montant, par exemple,
sur le loyer ou certaines ententes. Donc... Mais on ne pourra pas aller de
façon supérieure. On peut toujours aller de façon inférieure parce que c'est
des places qui sont ouvertes à tout le monde après. On ne pourra pas aller de
façon supérieure, par exemple, augmenter le pourcentage qui est déjà convenu.
Si par exemple, on est à 80 %, notre entente avec le CPE est à 80 %,
on ne peut pas le monter à 100 % plus tard.
• (21 heures) •
Mme Maccarone :
...peut-être que j'ai... Comme si, par exemple, Soprema, on veut... Eux, là,
l'entente, c'est de prioriser les enfants des employés, mais on comprend qu'il
n'y a pas une réservation de places. Ça fait qu'il n'y a pas de plafond. On
comprend que la majorité des enfants qui fréquentent, mettons, c'est 80 %,
mais ce n'est pas écrit nulle part dans l'entente qu'ils vont prioriser
80 % des enfants, mais on sait que ça fait partie de l'entente que nous
avons. Là, on va dire qu'on va avoir un plafond de 50 % qui va avoir un
impact sur la compagnie en question. Mais présentement, mettons, parce que je
veux expliquer... Exemple, Soprema. Soprema, actuellement, ils ont
60 places. J'invente. Je ne sais pas si c'est 60 ou 80.
Mme Roy (Verchères) : Ce
n'est pas grave. Ils ont une entente à 60 places.
Mme Maccarone : Ils ont
une entente, mais ce n'est pas écrit dans l'entente que 80 % sont des
places réservées pour les employés. Il y a une entente de priorisation, O.K. Ça
fait que ça, on sait que quand on va inscrire sur la liste, je suis un employé,
bien là, je vais être priorisé. Ça se peut que ça va être 50 %, 60 %
ou 80 %, 90 % des places qui vont être occupées. Là, on a une clause
grand-père. Ça fait que peu importe s'ils vont au-delà du 50 %, ils sont
couverts. Aucun changement pour eux. C'est «business as usual».
Mme Roy (Verchères) :
Non. Ils ont l'obligation de mentionner le nombre de places priorisables. Ça,
ils doivent le faire. Ça doit être écrit dans le portail. Donc, il doit... Ils
le définissent dans leur entente. Ils l'ont... Ils ont une entente
actuellement. Mettons que ce n'est pas... Parce qu'ils ont 100 %, parce
que, dans le fond, eux, ils peuvent prioriser, dans le cas de l'entreprise,
tous les employés. Et ils vont devoir le marquer. Ça doit.
Mme Maccarone : Il va
falloir qu'ils indiquent 100 %.
Mme Roy (Verchères) : Il
va falloir que ça soit indiqué. Là où il y a des réservations de places, ça
doit être sur le portail. Les parents doivent être au fait et doivent pouvoir
savoir quand ils vont voir le portail de tel CPE, combien de places sont
priorisées.
Mme Maccarone : O.K. Ce
n'est pas ma compréhension. Ça fait que... O.K. Ça fait que, là, je comprends.
C'est quand même un changement pour toutes les ententes qui existent
actuellement. Ça fait qu'ils devront aller sur le site, identifier, maintenant,
chose qui n'existe pas pour le moment. Là, je pense que ce que je trouve
bizarre dans ça, c'est que j'ai l'impression qu'on va peut-être priver des
parents des places. Qu'est-ce qui arrive quand, par exemple, je dis que je
réserve à 100 %, mais il me reste cinq places? Est-ce que je vais pouvoir
l'ouvrir pour des parents qui sont sur une liste d'attente?
Mme Roy (Verchères) :
C'est automatiquement ou à... Qu'importe le pourcentage. Qu'importe le pourcentage.
Puis c'est un peu ce dont on parlait chez les autochtones, par exemple, qui
auraient une réservation à 100 %, mais qu'il n'y a plus d'autochtone sur
la liste. Alors, à ce moment-là, c'est la liste régulière qui viendrait entrer,
effectivement, le premier enfant inscrit sur la liste régulière qui ne fait pas
partie des priorisations. Dans tous les cas, on ne laisse pas de place libre.
Mme Maccarone : Il y a
combien de temps pour déterminer le pourcentage qu'ils souhaitent réserver pour
leurs employés? Puis si tout le monde dit... met 100 %, est-ce que ça
c'est acceptable?
Mme Roy (Verchères) :
Bien, on avait déjà dans les... Dans le recensement qu'on avait, là, il y avait
déjà des spécifications du pourcentage de places, on a déjà... Quand j'ai donné
des exemples à la collègue sur différents partenariats, on avait déjà...
21 h (version non révisée)
Mme Roy (Verchères) : ...50 %
réservé. On les retrouve presque partout déjà, là, déjà, les pourcentages
réservés.
Mme Maccarone : Comme, par
exemple, dans les universités. Parce que là, on a dit qu'on... le ministre,
elle avait dit : Mais on souhaite, mettons, que s'il y a du monde qui
habite dans le quartier, mais qui ont quand même un accès, c'est ça le but, dans
le fond, de tous ces changements. Mais si on a une clause grand-père qui s'applique
à eux puis eux, ils disent : Mais moi je souhaite que ce soit, parce que ce
n'est pas identifié encore, 100 %, ça va être acceptable.
Mme Roy (Verchères) : Quand ils
ne sont pas identifiés encore, généralement, c'est le 100 % qui est
appliqué. Ils réservent les places puis ils disent : Quand il y a des
places libres, on les offre à la population. C'est souvent l'entente qu'on
retrouve, qu'on voit avec certaines entreprises.
Mme Maccarone : Combien sont
identifiées?
Mme Roy (Verchères) : Le pourcentage
va découler de l'entente qu'ils ont actuellement. Généralement, ils disent :
les places sont réservées pour les employés, ça, c'est clair, ça ressemble à
100 %, mais jamais de places libres. S'il n'y a pas d'employés pour
remplir les places, c'est la liste régulière.
Mme Maccarone : Mais la
majorité des contrats, est-ce que c'est... ce n'est pas écrit à date, là, le pourcentage,
c'est à...
Mme Roy (Verchères) : ... les
exemples que je vous donnais, on avait déjà des pourcentages. Des fois, ce n'est
pas en pourcentage, c'est en nombre, là, et on va le traduire en pourcentage, mais...
Mme Maccarone : Je comprends,
mais je veux dire dans la majorité des ententes, c'est écrit, ça fait qu'on a...
Mme Roy (Verchères) : C'est
écrit de cette façon là ou c'est écrit de la façon... les places sont priorisées
pour les employés de l'entreprise.
Mme Roy (Verchères) : Oui,
mais il n'y a pas un seuil, c'est ça l'affaire.
Mme Roy (Verchères) : Non,
mais généralement, quand c'est écrit comme ça, c'est... ça ressemble au
100 %, sauf quand il y a des places qu'ils n'ont plus d'employés pour les
combler.
Mme Maccarone : Mais, dans
ces cas-là, il va falloir qu'il précise maintenant qu'on dit ce n'est pas assez
de dire, ils sont priorisés pour les enfants.
Mme Roy (Verchères) : Tout à
fait.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que qu'est-ce qu'y arrive pour un CPE qui demande d'augmenter sa capacité, qui
peut arriver? Puis, dans le fond, c'est le développement de places, c'est ça qu'on
veut, on veut offrir plus de places, c'est des parents qui viennent peut-être
un peu partout, mais moi, je souhaite avoir une place dans... à mon milieu de
travail. On a 60 places, on souhaite augmenter à 80 places, le
ministère dit : Oui, on a ce besoin-là. Ça fait que les 60 places, j'ai
priéidentifié 100 %. Et là les 20 places supplémentaires.
Mme Roy (Verchères) : ...
Mme Maccarone : O.K. Comment
ça, ça va fonctionner dans le...
Mme Roy (Verchères) : Bien, c'est
la même installation, là, c'est simple. Par exemple, sur le nombre, 100 %
plus un 50 % va donner un nombre d'enfants, ils vont pouvoir le calculer
rapidement, là, parce que c'est la même installation.
Mme Maccarone : Mais dans le
guichet unique, parce que ça va fonctionner par l'entremise du guichet unique,
alors...
Mme Roy (Verchères) : Il va
être spécifié le nombre d'enfants à l'agrandissement, alors ça va changer. La
règle, qui était peut-être 100 % des enfants sont. Puis là on dira :
ce sera 70 sur... on était à... à 80, c'est ça. Puis on va le spécifier
sur le site.
Mme Maccarone : Ça fait qu'ils
vont avoir, mettons, deux catégories d'inscription. Je vais avoir catégorie d'inscription,
j'ai 60 places puis je souhaite les prioriser à 100 % pour mes
employés sous toute réserve. Si j'ai des places disponibles, évidemment, on va
ouvrir une classe pour un parent, puis les autres 20 places que je viens d'être
octroyées parce qu'on est en agrandissement puis on voit les besoins, mais ça,
on va appliquer la règle de 50 %.
Mme Roy (Verchères) : Mais ça
va être 70 places sur les 80. Si on veut l'écrire en proportion, on fait
le calcul, là, en proportion puis on va marquer le pourcentage, ça va devenir
un nouveau pourcentage. Avant, c'était un 100 %. Là, à partir du moment où,
sur les places supplémentaires, c'est 50 %, ça diminue. Je vais le prendre...
on va le prendre en chiffres ronds pour être bien, bien facile à comprendre, là :
on a 100 places, il y en a 100 % de réservés, on fait un
agrandissement de...
Mme Maccarone : ...
Mme Roy (Verchères) : ...priorisés.
On fait un agrandissement — juste pour la fin de compréhension, là — de
100 places de plus, on double la capacité de l'installation. La deuxième
partie est à 50 %. Donc, on va arriver à 150 places sur 200. Donc, on
va faire tout simplement que c'est une proportion de 75 % des enfants.
Mme Maccarone : O.K. Puis... O.K.Bon, bien...
Mme Roy (Verchères) : ...pour
m'aider parce que le 200 n'existe pas, là, mais...
Mme Maccarone : Non, non, je
comprends.
Mme Roy (Verchères) : C'est
plus facile à calculer.
Mme Maccarone : C'est juste
parce que, dans le fond, on n'est pas en train de simplifier si c'est...
Mme Roy (Verchères) : Non,
non, mais ça va être simple pour le parent. Il va voir que, sur les 200 places,
75 % sont priorisables.
Mme Maccarone : Oui, mais je parle
de...
Mme Roy (Verchères) : Pour le
parent, ça peut être clair et simple, là, tu sais, un petit calcul puis une
petite règle de trois... faire 25.
Mme Maccarone : O.K. Mais j'espère
que tout le monde qui sont en train de nous écouter comprennent l'application,
parce que nous, on espère avoir plus de places. Évidemment, c'est... le but, c'est
le développement de places. La ministre sait déjà... Moi, mon orientation, je
ne voudrais pas avoir ce seuil de 50 %, moi, je veux continuer à...
Mme Maccarone : ...du développement
et de l'accompagnement parce qu'on a besoin de ces places, surtout si on a des
gens qui seront partenaires. O.K. Ça veut dire qu'il va falloir... qu'ils
vont... ceux qu'ils n'ont pas déjà préidentifiés... Pour ceux qu'ils ont déjà
identifiés, bien, «just too bad», vous avez déjà fait votre choix, ça fait
qu'on ne peut pas changer, ça fait si on a identifié 60 %, bien, ça va
être 60 %. C'est ça qu'il reste. Ça fait qu'on ne pourra pas...
Mme Roy (Verchères) : Oui. L'objectif,
ce n'est pas de passer de 60 à 100 pour les ententes existantes.
Mme Maccarone : C'est ça,
j'ai bien compris. Ça fait qu'on... si on... déjà, on préidentife, c'est ça
qu'il reste. Pour ceux qu'ils n'ont pas préidentifiés, il va falloir qu'ils
font un choix. Puis si on ajoute, bien là, on va faire une harmonisation des
places pour avoir le pourcentage réel basé sur le nombre de places à tel
pourcentage et le nombre de places à tel pourcentage.
Mme Roy (Verchères) : Ça va
être très transparent pour les parents.
Mme Maccarone : O.K. C'est
clair, pas clair. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, juste
peut-être pour faire verbaliser à la ministre ce qui va être considéré comme
engagement par écrit à contribuer à la réalisation des places. Parce qu'on en a
discuté tantôt, c'est résolution, municipalité, lettre d'intention...
Mme Roy (Verchères) : Lettre
d'intention, lettre d'engagement...
Mme Labrie : Si c'est un
courriel dans lequel il y a un engagement, ça fonctionne aussi.
Mme Roy (Verchères) : Bien
oui, ça dépendrait du courriel. Si on pense à, c'est différent de dire :
Oui, notre entreprise s'engage à, là, mais donc qu'il y ait une intention
clairement démontrée par écrit.
Mme Labrie : O.K., parfait.
Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement introduisant l'article 35.1?
• (21 h 10) •
Mme Maccarone : Oui. Juste
avant qu'on vote, je voulais juste clarifier que, dans le fond, je suis
contente qu'on va avoir une certaine protection pour ce qu'il reste, mais je
vous...
Mme Roy (Verchères) : ...
Mme Maccarone : Oui, voilà.
Mais ce n'est pas parce que je ne suis pas contente pour ce qu'il va rester
comme protection dans le réseau, que ce soit santé et services sociaux,
enseignement supérieur ou pour les entreprises qui ont déjà cette entente. Dans
le fond, c'est une bonne nouvelle, mais la raison que je vote contre, Mme la
Présidente, c'est parce que ça reste que je porte toujours la préoccupation
pour tous ceux qui seront développés dans le futur, les cégeps, les universités
qui n'ont pas toujours eu une entente écrite signée, les entreprises qui n'ont
toujours pas une entente écrite signée, tous les autres établissements qui
ont... qui n'ont pas poursuit avec... malheureusement, parce qu'ils ne savaient
pas que ça s'en venait. J'ai des craintes importantes en termes de
développement de places pour... bien, dans le fond, c'est une aide, c'est un
accompagnement, c'est une mesure économique que je trouve qu'on passe de côté
en faisant cette limitation.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Alors, j'imagine un appel par...
Mme Maccarone : Nominal.
Allez-y.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Un appel pas vote nominal ou un vote par appel nominal. Oh!
on a inversé ça. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Roy (Verchères)?
Mme Roy (Verchères) : Pour.
La Secrétaire
: Mme Gendron
(Châteauguay)?
Mme Gendron : Pour.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais : Pour.
La Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Contre.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. L'amendement est donc adopté. On introduit donc
un article 35.1. Nous en sommes maintenant à l'article 36. Est-ce que
j'ai des interventions sur l'article 36?
Mme Roy (Verchères) : Il y a
un amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ah! il y a un amendement à 36. Oui, bien. C'est bien,
voilà. Alors, on va lire l'amendement, on va placer tout de suite à l'écran ce
qui est déjà fait. Mme la ministre, je vais vous demander d'en faire la
lecture.
Mme Roy (Verchères) : Oui, je
pense que c'est le bon. Remplacer l'article 36 du projet de loi par le
suivant :
«36. sous réserve de l'article 35.1,
aucune entente, quelle que soit sa dénomination, sa forme ou sa nature, entre
les titulaires de permis dont les services de garde sont subventionnés et un
tiers conclu avant la date de l'entrée en vigueur de l'article 59.7 de la
Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance (chapitre S-4.1.1),
édictée par l'article 10 de la présente loi, ne peut avoir pour effet, à
compter de cette date, de prioriser l'admission d'enfants dans une
installation, dans des situations ou à des conditions autres que celles visées
par l'article 59.7 ou 59.7.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs
à l'enfance, édictée par l'article 10 de la présente loi et selon les
conditions et modalités différentes de celles établies en vertu de la Loi sur
les services de garde éducatifs à l'enfance et du Règlement sur l'accès aux
services de garde...
Mme Roy (Verchères) : ...garde
éducatifs à l'enfance, édicté par le décret numéro 863-2024 du 22 mai 2024, tel
que modifié par la présente loi. En cas d'incompatibilité entre les
dispositions d'une entente visée au premier alinéa et celle de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance ou du Tèglement sur l'accès aux
services de garde éducatifs à l'enfance, ces derniers prévalent. Toutefois, il
est entendu qu'aucun enfant admis par un titulaire de permis avant la date de
l'entrée en vigueur d'une disposition de la présente loi ne peut être exclu de
l'installation d'un tel titulaire au motif de l'incompatibilité de son
admission avec ladite disposition.
Alors, cet amendement remplace
l'article 36 du projet de loi pour y apporter certaines modifications.
Ainsi, la règle qui y est exprimée l'est désormais sous réserve de
l'article 35.1, soit l'article ajouté par amendement concernant la
possibilité d'aller au - l'autre bord, voilà - au-delà du seuil de 50 %
des admissions. Lorsqu'une entente est déjà en vigueur, cela indique en outre
que le présent article 37, tel qu'amendé, ne porte pas sur
l'incompatibilité des ententes existantes avec l'article 59.7.1, soit
celui portant sur le seuil maximal d'admissions annuelles.
Il reformule la règle sur la conséquence
d'une incompatibilité entre une entente existante et les nouvelles dispositions
en énonçant que la loi prévaut sur ces ententes. Il précise que le mot
«entente» qui est employé vise toute entente, quelle que soit sa dénomination,
sa forme ou sa nature, partenariat, bail, contrat, etc.
Il élargit à toutes dispositions du projet
de loi n° 95 l'interdiction d'exclusion d'un enfant déjà admis avant
l'entrée en vigueur en raison de l'incompatibilité avec une disposition de la
loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'amendement apporté à l'article 36? Alors, s'il n'y a pas de question,
est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. Par conséquent, est-ce que le
nouvel article... bien, l'article 36, tel qu'amendé, est adopté? Merci
beaucoup. On passe donc à l'article 37.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
on a un amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On a un amendement également. Je vais vous demander d'en
faire la lecture.
Mme Roy (Verchères) : Est-ce
qu'il est là? Oui. O.K. Merci. Alors, merci, Mme la Présidente.
Article 37 : Modifier l'article 37 du projet de loi :
1° par le remplacement, dans le deuxième
paragraphe du premier alinéa, de «des articles 59.7 et 59.7.1 de la Loi
sur les services de garde éducatifs à l'enfance (chapitre S-4.1.1) édictés
par... de l'article 59.7 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance (chapitre S-4.1.1) édicté;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «devient» par «peut, si la ministre en décide aussi, conformément au
premier alinéa, devenir... devenir», excusez-moi.
Alors, le paragraphe un du présent
amendement retire la mention selon laquelle les contraintes importantes
pourraient être générées par l'article 59.7.1 pour tenir compte de
l'amendement proposé dans l'article 35 du projet de loi, qui accorde une
possibilité d'aller au-delà du seuil de l'article 59.7.1 pour les ententes
en vigueur.
Le paragraphe deux vise la cohérence au
sein de l'article 37. Il s'agit d'un pouvoir discrétionnaire de la
ministre en raison du premier... de l'emploi, au premier alinéa, par le
deuxième élément, des mots «à la satisfaction du ministre», et la règle
figurant au premier alinéa également de référer, d'où l'emploi des mots «si la
ministre en décide ainsi conformément, au premier alinéa».
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions, des
commentaires? Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Pour le
remplacement de «devient» par «peut, si la ministre en décide ainsi,
conformément au premier alinéa, devenir», pouvez-vous expliquer pourquoi ce
changement et un exemple de si la ministre décide oui ou si la ministre décide
non?
Mme Roy (Verchères) : ...Me
Boily, je l'ai dit comme il faut, alors effectivement on est dans les
technicalités. Ça nous permettait... On va demander à notre avocat de pouvoir
l'expliquer.
M. Boily (Mathieu) : Donc, ce
qu'on avait, c'est un pouvoir discrétionnaire de la ministre, celui de
délivrer, d'accepter la demande, conformément à cet article-là. Et on avait,
dans le dernier alinéa... on disait «le titulaire de permis de CPE visé au
premier...
M. Boily (Mathieu) : ...qui
dispose de plus d'une installation devient titulaire d'un permis de garderie
pour chacune de ses installations. Ça avait l'air d'être un automatisme quand
il y avait plus d'une installation. Donc, c'est vraiment juste une précision de
dire : Il peut, si la ministre en décide ainsi conformément au premier
alinéa, devenir titulaire d'un permis de garderie. C'est juste pour enlever une
impression de... que c'était automatique dans ce cas-là, alors que le reste de
l'article disait que c'est un pouvoir discrétionnaire de la ministre.
Mme Maccarone : Parce que ce
n'est pas une garantie que ce serait le cas.
M. Boily (Mathieu) : Exact.
Mme Maccarone : O.K.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, ça, ça
vient un peu de faire écho à la conversation qu'on a eue hier, à l'effet que,
si une garderie se prévaut de la possibilité de devenir non subventionnée, ce
n'est pas automatique qu'elle va se faire octroyer des places. C'est ça que la
ministre vient préciser ici, alors qu'avant ça avait l'air de l'être. Là, il y
aura une évaluation, puis ce sera si le territoire a besoin de places, etc.
Mme Roy (Verchères) : Ça fait
suite, exactement, à ça.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement à
l'article 37 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Adopté. Est-ce que l'article 37, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. On passe à l'article 38, avec un
amendement.
• (21 h 20) •
Mme Roy (Verchères) : Oui.
Alors, merci, Mme la Présidente. L'amendement pour l'article 38 :
Modifier l'article 38 du projet de loi :
1° par la suppression, dans le deuxième
alinéa, de «, avec les adaptations nécessaires, comme s'il cessait l'activité à
cette date»;
2° par le remplacement du troisième alinéa
par le suivant :
«L'article 101 de cette loi
s'applique, avec les adaptations nécessaires, à un titulaire de permis de
centre de la petite enfance qui cesse d'être à la suite d'une demande faite par
l'adaptation de l'article 37 de la présente loi.»
Alors, l'article 38 prévoit les
conséquences d'une décision selon l'article 37 quant à la subvention, à la
production du rapport financier, à la cessation éventuelle des activités.
L'amendement proposé fait en sorte qu'une décision prise conformément à
l'article 37 constitue une cessation des activités. Le rapport financier
final dont... doit donc être transmise... transmis, plus tôt, sans que les
adaptations nécessaires doivent être faites à l'article 62 de la Loi sur
les services de garde éducatifs à l'enfance. En outre, l'article 101 de la
Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance portant sur les actifs
acquis à même la subvention lors d'une cessation d'activités devient pleinement
applicable.
Alors, je rajoutais peut-être, Mme la
Présidente, l'article 101, c'est un article qui dit que, quand il y a
cessation, par exemple, d'un CPE, les actifs doivent aller, un peu comme les
coopératives, là, dans le même type d'activité puis les actifs et les
bâtiments. Alors, c'était pour protéger les actifs.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke. Après ça...
Mme Labrie : Juste par
cohérence avec ce qu'on vient de redire, là, par rapport à l'article 37...
C'est-tu ça qu'on vient de faire, 37? En tout cas, celui qu'on vient juste de
faire. Ici, dans le premier alinéa, il est écrit : «Son permis est
remplacé ou modifié en conséquence.» Puis, quand on en avait discuté l'autre
jour, j'avais soumis que, peut-être, on devrait ajouter : Son permis est
remplacé, modifié ou accepté, dans le sens où il faut qu'ils soient réoctroyés,
ces places-là. Ce qu'on... On vient de le faire à l'article précédent, mais
c'est comme si ici, ça induit encore l'idée qu'il va être juste remplacé ou
modifié, le permis, là, alors que ce n'est pas nécessairement le cas, qu'il va
y avoir un permis.
Mme Roy (Verchères) : Oui,
l'article 37 le spécifiait. Est-ce qu'on a nécessité de le répéter dans
l'article suivant? Je pense que l'intention du législateur est claire, là,
c'est que la ministre doit déterminer.
Mme Labrie : Bien, moi, je
trouvais clair l'article précédent. Après ça, c'est juste qu'ici ça semble
formulé comme s'il pouvait seulement être remplacé ou modifié.
Mme Roy (Verchères) : Au
niveau légal...
Mme Labrie : Donc, il en reste
un, permis, là. Tu sais, moi, c'est là où je me demande s'il ne manque pas de
cohérence législative, là.
Mme Roy (Verchères) : Me
Boily est en train de regarder, effectivement, en détail si, effectivement, ça
exprime bien le fond de notre pensée.
Des voix : ...
Mme Roy (Verchères) : O.K.
Cet élément-là est dans le cas où on aurait accepté...
Mme Roy (Verchères) : ...la
demande. On remplace ou on modifie le permis. Dans ce cas-là, c'est soit qu'on
le remplace ou on le modifie parce que ce n'est plus le même statut.
Mme Labrie : Donc, cet
article-là s'applique juste si la demande est acceptée?
Mme Roy (Verchères) : Est
acceptée. Exact.
Mme Labrie : C'est bon.
Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, je
pense que ça répond à la question. Parce que, si on parle de... C'est parce
que, moi, ma question, c'était en lien avec les activités, «s'il cesse ses
activités au cours des cinq ans qui suivent la date». Ça fait que pourquoi
qu'on ne supprimait plus ça, mais, si on parle d'une «acceptation» et non une
«cessation», c'est plus clair. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 38? S'il n'y a pas d'intervention ou de question,
est-ce que l'amendement à l'article 38 est adopté? Adopté. Est-ce que
l'article 38, tel qu'amendé, est adopté? Adopté. On passe donc à un
amendement qui était suspendu. L'amendement introduisant un article 38.1
de la députée de Sherbrooke. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement?
Mme Labrie : Oui. Mais il
avait été discuté, là... ça, c'était la proposition pour qu'on puisse avoir un
bilan, finalement, là, de l'atteinte de l'équité puis de la mixité sociale. La
ministre avait soumis que ce puisse être fait dans le cadre du rapport annuel
qui est déposé par son ministère. Donc, moi, je m'attendrais, à ce stade-ci, à
ce qu'elle dépose un sous-amendement pour le formuler dans... pour que ça
prenne la forme. Parce que, ça, ici, la façon que, moi, j'avais rédigé mon
amendement, c'est un rapport qui est différent. Après ça, on peut juste décider
d'en comprendre que ça va faire partie du rapport annuel, mais je comprenais
qu'il y avait... sur le principe, il y avait un accord, là, de la ministre.
C'était plus, elle voulait le formuler autrement, là.
Une voix : ...
Mme Roy (Verchères) : ...peut
suspendre, qu'on me dit.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 25)
(Reprise à 21 h 31)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Donc nous avons suspendu pour... au moment de notre suspension, je
m'excuse, nous en étions à un amendement déposé par la députée de Sherbrooke.
Mme la députée, je pense que vous voulez retirer votre amendement.
Mme Labrie : Exact.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement pour retirer l'amendement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Et vous en déposez déposer un nouveau.
Mme Labrie : Exact. Donc, il
y a eu discussion...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais vous demander d'en faire la lecture.
Oui. Je remercie l'équipe de la ministre
qui a rédigé. Il y a eu discussion, là, pour trouver un terrain d'entente.
Donc, article 38.1, insérer, après l'article 38 du projet de loi, le
suivant :
«38.1. Le ministre doit, au plus tard cinq
ans suivant la date de l'entrée en vigueur de l'article 35 du chapitre 9 des
lois de 2022, faire au gouvernement un rapport sur l'application des
dispositions du chapitre 4.1 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance (chapitre S-4.1.1), remplacé par cet article tel que modifié par la
présente loi et sur l'opportunité de maintenir ou de modifier ces dispositions.
Ce rapport est déposé dans les 30 jours
suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de
la reprise de ses travaux. On atteint l'objectif, ici, là, c'était de s'assurer
qu'on va évaluer, finalement, si ça marche, de favoriser l'équité et la mixité
sociale dans les services de garde éducatifs. Bon. C'est sûr que cinq ans,
c'est un délai qui ne permet pas de prendre la mesure de l'évolution de
l'atteinte de cet objectif, mais je trouve ça important que ce soit fait, là,
même si c'est dans cinq ans. Donc, si on peut s'entendre là-dessus, faisons-le.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'amendement introduisant l'article 38.1? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement introduisant l'article 38.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. On passe donc à l'article 39. Et, Mme la
ministre, vous avez un amendement.
Mme Roy (Verchères) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Article 39, remplacer l'article 39 du projet de loi
par le suivant, alors :
«39. Les dispositions de la présente loi
entrent en vigueur à la date et aux dates déterminées par le gouvernement, à
l'exception de celles des articles 3, 6, 18.1 et 18.2, qui entrent en vigueur
le)»... ça va être la date de la sanction de la présente loi.
Alors, cet amendement remplace l'article
d'entrée en vigueur du projet de loi en concordance avec les amendements
introduisant les articles 18.1 et 18.2...
21 h 30 (version non révisée)
Mme Roy (Verchères) : ...en
définitive, la majorité des articles entreront en vigueur à la date fixée par
décret du gouvernement, sauf les articles portant sur la délégation possible de
pouvoirs de la ministre quant à l'évaluation de la qualité des services de
garde dispensés par les RSGE sur la modification de l'article 99 du
chapitre IX des lois de 2022, l'article 18.1, et sur l'ajustement à l'article
entrant en vigueur à cette même loi, article 18.2, lesquels entreront en
vigueur à la date de la sanction.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article...
sur l'amendement à l'article 39? S'il n'y a pas d'intervention, est ce que
l'article... l'amendement à l'article 39 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Alors, conséquemment, est-ce que l'article 39
tel qu'amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Alors, nous en sommes au titre. Est-ce
que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté.
Je propose que la commission recommande la
renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien, adopté.
Et je propose également — il est
tard — que la commission adopte une motion d'ajustement des
références. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté.
Alors, nous en sommes aux remarques
finales. Alors, Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à vous.
Mme Labrie : Oui. Merci.
Je vais devoir réfléchir beaucoup pour décider ce qu'on va faire avec le
positionnement sur ce projet de loi là. Ça va s'effectuer avec mes collègues
parce qu'il y a... Il y a des choses intéressantes dans ce projet de loi là. On
a fait des gains intéressants aussi, mais je me rends compte que, quand même,
sur le fond, il y a un... il y a un écart important dans la compréhension de la
notion d'équité de la ministre et la nôtre, dans le sens où, là, on a une loi
favorisant l'équité dans l'accès aux services de garde éducatifs à l'enfance.
Mais pour moi, l'équité, ce n'est pas de mettre les choses égales pour tout le
monde. Ça, ce n'est pas de l'équité, c'est de l'égalité. Et puis, à travers les
interventions de la ministre, moi, j'ai compris qu'elle voulait assurer une
égalité plutôt qu'une équité. Parce que, quand il est question d'équité, pour
moi, c'est de favoriser justement ceux qui sont le plus défavorisés. Puis là
dessus, j'ai vu quelques enjeux. On a eu des échanges qui ont mis ça en
lumière, beaucoup. Donc, je reste assez perplexe sur cet élément-là. Puis j'ai
des... J'ai quand même des inquiétudes aussi sur la poursuite du développement
du réseau, là, avec ce qui est... ce qui est là-dedans. Donc, pour l'instant,
je ne suis pas en mesure de me positionner, puis je vais devoir réfléchir, mais
j'ai apprécié l'ambiance de nos échanges. Je pense qu'il y a des éléments très
intéressants dans le projet de loi. Puis je remercie mes collègues pour le
travail collaboratif qui a eu lieu là-dessus. Pour l'instant, je ne peux pas en
dire plus.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien,
dans le fond, je sais que l'orientation de ce projet de loi, c'était pour créer
une équité dans le réseau. Sauf qu'en créant une équité, on a créé une iniquité
ailleurs. Pour moi, on est en train de ne pas favoriser le développement des
places. Malheureusement, on met des freins sur des opportunités, des occasions
en or que j'aurais voulu qu'on favorise au lieu de pénalise parce que je pense
qu'on a ce besoin. On sait que c'est le nerf de la guerre, le développement des
places. Alors, de ça, c'est d'une grande déception pour moi. Avec le seuil de
50 % qui va s'appliquer pour tous les projets futurs, il va y avoir une
implication majeure non seulement comme mesure économique, mais aussi dans le
réseau de santé et services sociaux, aussi dans les milieux d'enseignement
supérieur, que ça soit universités ou cégeps.
Nous savons que le développement de place,
peu importe où nous développons ces places, c'est critique. Alors, d'empêcher
ces réseaux ou ces entreprises de prioriser leurs propres employés, je pense qu'on
fait face à des grandes difficultés. Je pense surtout au réseau de santé où j'ai
des inquiétudes pour nos infirmières, pour nos préposés aux bénéficiaires, pour
nos médecins, pour les ententes qui existent déjà. La clause grand-père, c'est
sûr, ça représente une avancée pour quelque chose qu'un jour on n'avait peut-être
pas besoin, mais une mesure de protection pour un article que, dans le fond, je
ne suis pas d'accord. Ça risque que pour tous les projets futurs, ça va être un
déficit majeur. Alors, j'ai des préoccupations...
Mme Maccarone : ...je
comprends qu'on avait besoin d'ajouter des éléments de priorisation pour avoir
ce type d'équité. Je rajoute que nous sommes en train de modifier des travaux
qu'on a déjà été entamés en 2022, qui ne sont même pas eu la chance d'être en
vigueur. Alors, ça aussi, c'est particulier. C'est une rareté. Je pense, en sept
ans, je n'ai jamais fait ce type de travail. Alors, ça fait questionner aussi
beaucoup le travail que nous avons fait dans le passé, si on va modifier des
travaux que nous avons déjà faits qui n'ont jamais vu une mise en œuvre. Mais
je trouve ça aussi questionnable.
Alors, c'était un projet de loi inattendu,
qui n'a pas eu nécessairement un consentement. Il a créé beaucoup de
préoccupations. Je n'ai jamais vu autant de lettres, autant de courriels des
partenaires qui ont dit : On ne sait pas qu'est-ce qui se passe. Que la
ministre a dû retourner aussi au Conseil des ministres pour faire des
modifications, ça aussi, c'est quand même particulier. Mais je reflète les
commentaires de ma collègue, c'est vrai, la teneur des débats que nous avons
eus... C'est sûr, d'avoir des débats constructifs... On peut être en désaccord,
on peut être des adversaires, on n'est pas des ennemis, on peut avoir une
différence d'opinions, c'est ça, la démocratie, puis c'est ça, une commission
parlementaire, puis c'est ça, être élu à l'Assemblée nationale. Alors, j'ai un
grand respect pour ça. Je comprends les orientations gouvernementales, malgré
que je ne les porte pas toujours de la même manière.
Alors, merci à tous les collègues qui ont
participé en cette commission. J'ai hâte pour la prochaine étape pour la prise
en considération.
• (21 h 40) •
Mme Lecours (Les Plaines) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en remarques finales avant
que je laisse la parole à la ministre? Alors, Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Roy (Verchères) : Bien,
merci beaucoup d'abord à vous, Mme la Présidente et à la secrétaire. Merci pour
votre travail à cette commission qui s'est déroulée rondement, alors, sur un
projet important, un projet qui va amener effectivement une plus grande équité
dans l'accès des services de garde éducatifs, qui aussi se placent, on doit le
dire, dans le cadre du portail qui va arriver à l'automne.
Alors, je veux aussi en profiter pour
remercier mes collègues de la banquette ministérielle. Puis là, je vais... je
vais regarder ma feuille. Je ne veux pas en oublier une. Vous êtes extrêmement
importantes, mesdames. Merci vraiment pour votre soutien, votre travail. Alors,
la députée de Châteauguay, qui est aussi mon adjointe parlementaire, les
députés d'Abitibi-Ouest, de Laviolette-Saint-Maurice, de Lotbinière-Frontenac,
d'Iberville, de Vimont, de Bonaventure et de Marie-Victorin. Alors, merci pour
votre collaboration extrêmement importante, alors, et votre travail pour
arriver à ce projet de loi qui vient de franchir une autre étape.
Je veux remercier également les collègues
de l'opposition, donc la députée de Westmount-Saint-Louis, de Sherbrooke, d'où
j'origine d'ailleurs, et des Îles-de-la-Madeleine. Alors, merci pour le travail,
la collaboration. Je pense que le travail s'est fait dans une bonne ambiance et
que tout le monde a contribué à faire un meilleur projet de loi.
Un meilleur projet de loi, un projet de
loi qui a trois grands objectifs. Je tiens, Mme la Présidente, de profiter de
ce moment-ci pour réitérer qu'effectivement ces trois grands objectifs...
D'abord, on vivait avec plus de 2 000 politiques d'admission,
250 définitions différentes, compliquées pour les parents, compliquées
pour la compréhension, où les parents avaient l'impression de ne pas s'y
retrouver. Alors, je pense qu'on arrive là avec une politique unique où on
priorise sept grandes priorités avec lesquelles on travaille de façon
particulière dans les services de garde depuis des années. Alors, je pense,
évidemment, les priorisations pour les enfants à besoins particuliers, ceux
vivant dans un contexte de précarité socioéconomique, les enfants de parents
inscrits dans un établissement d'enseignement, les enfants dont le parent
travaille pour un employeur donné, les enfants dont le parent réside sur un
territoire d'une municipalité et les enfants autochtones ou dont les parents
sont autochtones. Alors, c'est des éléments importants, je pense, pour les
parents. On s'en va vers un portail à l'automne. Donc, d'amener cette
simplification est extrêmement important.
Autre grand principe du projet de loi, de
s'assurer qu'il n'y ait pas d'admission d'enfants qui soit faite sur la base de
l'origine ethnique, de la religion ou encore de la langue, pour s'assurer, là
aussi, qu'il y a une équité et qu'on respecte les principes importants de
laïcité de l'État. Alors, c'est un autre grand principe que nous voulions
atteindre avec...
Mme Roy (Verchères) : ...ce
projet de loi.
Et le troisième élément, celui de
l'équité, de s'assurer qu'il y ait le moins de barrières à l'entrée pour que
l'ensemble des familles du Québec puissent avoir accès à des services de garde,
puissent justement pouvoir avoir la possibilité d'entrer dans les services de
garde.
Alors, tout ce travail là pour le projet
de loi a été fait grâce à une équipe extraordinaire, puis je veux le
mentionner, ils ont travaillé extrêmement fort. Je pense qu'ils sont fatigués.
Merci pour le travail que vous avez fait. Alors, je pense évidemment, sous la gouverne
du sous-ministre adjoint Carl Renaud, merci Carl pour le travail qui a été
effectué, avec Me Marie-Hélène Sénéchal-Caron, Me Mathieu Boily, qui est
patient, qui ne se choque pas même si je le débaptise quelques fois, merci
beaucoup, Me Boily, Alexandre Paré, Danielle Lavigne, Maude Lunes, Lola
Chanfreau, Patricia Lamotte, Nathalie Desgagné, Erika Deschênes. Merci à vous
tous pour le travail que vous avez effectué, un travail sérieux, un travail
important puis un travail pour les familles du Québec.
Alors, je pense que cette étape que l'on
franchit est une étape importante pour amener plus d'équité, pour simplifier
pour les parents, pour avoir plus de transparence, pour s'assurer qu'on
respecte les principes de la laïcité de l'État et aussi pour offrir aux
parents, très bientôt, à l'automne, ce portail qu'ils attendent depuis de
nombreuses années, donc, une véritable liste d'attente. Alors, merci à tous
pour la collaboration.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, avant d'ajourner,
permettez-moi juste d'ajouter que j'apprécie énormément de travailler avec vous
toutes, vous tous, pour la qualité des échanges mais aussi pour le respect,
hein, ça va toujours bien quand on travaille dans le respect. Et je le sens à
cette commission-ci, c'est pour ça que j'adore travailler avec vous.
Alors, et évidemment merci beaucoup à
toute l'équipe de la commission. Merci beaucoup aux pages, merci à... aux gens
de la commission et de la technique aussi. Sans vous, comme je le dis, mais on
n'aurait pas la qualité de nos... des transcriptions également.
Alors, ceci étant dit, la commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 46)