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Étude du projet de loi no 70
Loi constituant la Société
nationale de l'amiante
(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
Les membres de la commission pour la présente séance sont:
M. Bérubé (Matane), M. Bordeleau (Abitibi-Est), M. Brochu
(Richmond), M. Gratton (Gatineau) remplace M. Forget (Saint-Laurent), M.
Grégoire (Frontenac), M. Laplante (Bourassa), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Rancourt (Saint-François) et M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys) remplace M. Raynauld (Outremont).
Les intervenants sont: M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Godin
(Mercier), M. Ciaccia (Mont-Royal) remplace M. Garneau (Jean-Talon), M. Landry
(Fabre), M. Raynauld (Outremont) remplace M. Larivière
(Pontiac-Témiscamingue), M. Léger (Lafontaine), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Paquette (Rosemont), M. Roy
(Beauce-Sud) et M. Samson (Rouyn Noranda).
C'est le député de Richmond qui avait la parole. Il vous
restait sept minutes.
Droits, privilèges et biens
Coût de la relocalisation des quartiers
(suite)
M. Brochu: Oui, merci, M. le Président.
Hier soir, j'avais brossé un tableau assez sombre,
malheureusement, de la condition de certains travailleurs aux prises avec la
loi 52, tant ceux qui sont encore dans le milieu du travail, à qui on a
retiré leur permis de travail et qui oeuvrent actuellement dans
l'illégalité, à cause de l'inaction du gouvernement depuis
seize mois, bien que le gouvernement se soit engagé, il y a quinze
à seize mois, à modifier cette...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Richmond, s'il vous plaît!
M. Brochu: Oui, M. le Président, c'est exactement sur la
motion. Je vous ai évité le préambule, tout simplement
pour ne pas avoir à rétablir le parallèle que je faisais
hier soir, pour vous indiquer que ces gens ont été
déçus parce que des engagements ont été pris par le
gouvernement et n'ont pas été tenus. Si on appliquait la loi 52,
telle que prévue, dans le domaine même de l'amiante, actuellement,
ces gens devraient payer de fortes amendes quotidiennement.
J'ai indiqué, également, à titre de comparaison,
pour vous...
M. Grégoire: Est-ce la loi 52, M. le Président? Je
pensais que c'était la loi 70.
M. Brochu: ... démontrer que les gens étaient
déjà déçus parce que le gouvernement n'avait pas
respecté ses engagements, que d'autres, par ailleurs, qui se sont vu
retirer leur permis de travail sont maintenant hors du marché du travail
et se voient maintenant pénalisés, puisque la Régie des
rentes du Québec déduit maintenant le montant d'indemnisation
qu'ils perçoivent comme victimes d'amiantose du montant qu'il
reçoivent mensuellement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur la
motion, M. le député de Richmond.
M. Brochu: Toujours sur la motion, M. le Président, pour
vous indiquer qu'il faudrait inviter...
M. Bérubé: M. le Président, il n'y a aucune
différence, selon qu'il parle sur la motion ou à
côté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Brochu: M. le Président, sur la nature des remarques du
ministre, je lui en laisserai la qualité. Je vous rappellerai,
cependant, que je continue l'intervention au point même où je l'ai
laissée hier soir, et vous étiez alors président de cette
même commission parlementaire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais vous étiez hors sujet hier soir, et je vous ai laissé
faire.
M. Brochu: M. le Président, vous ne m'avez pas
rappelé à l'ordre, à ce moment. Je n'étais pas non
plus hors sujet.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
comprends que vous faites des comparaisons, mais il ne faudrait pas que vos
comparaisons s'éternisent sur vingt minutes. À ce moment, on se
demande de quel sujet vous parlez.
M. Brochu: M. le Président, je parle de la loi sur
l'amiante, qui est en train, actuellement, d'embarquer les
Québécois.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais nous avons une motion d'amendement qui parle de relocalisation des
quartiers.
M. Brochu: Oui, et c'est pour vous dire, M. le Président
et je vais vous rappeler les propos que j'ai tenus hier soir
qu'on doit conclure dans ce projet de loi, l'obligation, pour le gouvernement,
de localiser de nouveau les quartiers qui sont touchés pour qu'au moins,
dans le projet de loi, il y ait une chose qui soit positive pour les
travailleurs de l'amiante, contrairement à ce qui ne s'est pas fait
depuis quinze ou seize mois. On n'a pas respecté l'engagement que le
gouvernement avait pris en matière de protection de la santé des
travailleurs, et au moins, lorsqu'il s'agira de la re-
localisation des quartiers de ces travailleurs qui sont aux prises avec
des conséquences négatives des exploitations d'amiante, qu'ils
aient la garantie de voir ces relocalisations défrayées par le
gouvernement et n'aient pas à subir seulement les préjudices.
Ils ont été déçus, dans le passé, par
ce que je vous ai dit et ils le sont encore grandement parce que le
gouvernement n'a pas respecté les engagements qu'il avait pris pour la
santé des travailleurs, pour l'application de la Loi 52, pour les
modifications ou non de la Loi 52 et ils sont largement déçus
maintenant que la Commission des accidents du travail court après eux
pour ramasser tous les fonds qu'elle peut pour renflouer les fonds du
gouvernement.
Maintenant, je demande au gouvernement de revenir sur sa position. Le
député de Frontenac nous a indiqué hier qu'il avait
l'intention de voter contre les travailleurs de Thetford, contre ceux qui ont
à subir ces préjudices, en rejetant la motion qui veut que soit
défrayé le coût réel de la relocalisation des
quartiers, devenue nécessaire à la suite de l'exploitation d'une
mine d'amiante. Le député de Frontenac a indiqué se
faisant le porte-parole de ses collègues qu'il n'acceptait pas le
mot "total" dans l'amendement tel que présenté parce qu'à
ce moment-là il y aurait peut-être des sommes possiblement
récupérables, du fédéral, dans une telle
démarche. Pour faire l'unanimité sur cette question puisque, sur
le principe, il a clairement indiqué qu'il était d'accord, je
vais proposer maintenant le sous-amendement suivant, afin que nous puissions
faire le consensus au niveau de ce principe sur lequel tout le monde est
d'accord, pour qu'on puisse établir dans la loi, cette obligation pour
le gouvernement, de défrayer la relocalisation.
M. le Président, mon sous-amendement se lirait donc comme suit:
"Que l'article 3 soit modifié à nouveau en y apportant les
changements suivants, de sorte que le nouvel alinéa se lise comme suit:
La société ou ses filiales, dont elle détient plus de 50%
des actions, doivent défrayer le coût de relocalisation des
quartiers, rendue nécessaire en raison de l'exploitation d'une mine
d'amiante, selon les conditions prévues par règlement du
gouvernement."
M. le Président, l'amendement tel que présenté
aurait pour avantage, dans un premier temps, de permettre que soit incluse au
projet de loi cette obligation du gouvernement de participer
financièrement, tout en n'étant pas cependant un carcan, un
corridor étroit, et qu'elle laisse place à cette participation,
selon les normes actuelles ou éventuelles de la Société
centrale d'habitation ou de tout autre organisme qui pourrait devoir ou pouvoir
y participer financièrement. L'important c'est que l'on reconnaisse,
dans le cadre législatif, ce principe d'une obligation de participation
du gouvernement à la relocalisation.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Richmond, je me pose des questions sur la
rédaction telle quelle de votre sous- amendement puisque je ne peux
ignorer, à titre de président, les lois existantes. Je me pose la
question suivante: Lorsque vous dites "les conditions prévues par
règlement du gouvernement", est-ce bien le cas, dans le cadre des
programmes d'amélioration de quartiers? Ne serait-ce pas plutôt
des lois ou des ententes entre différents niveaux de gouvernement
le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial qui
font... est-ce que ce sont bien des règlements?
M. Brochu: Des règlements à l'intérieur du
cadre législatif de la création de la Société
nationale de l'amiante. C'est dans ce sens. Ce n'est pas par un autre texte
législatif; ce sont des règlements qui pourront être
adoptés à ce moment-là dans le cadre de l'application de
cette loi.
M. Bérubé: Quel article une question de
renseignement à l'intention du... Pour pouvoir plaider la
recevabilité de cette motion, lorsque l'on parle de conditions
prévues par le règlement, j'aimerais savoir en vertu de quel
article de la loi les règlements seront-ils rédigés,
puisque pour rédiger des règlements, le gouvernement doit
être mandaté pour le faire par un article précis de la loi.
J'aimerais savoir quel est l'article de la Loi 70 qui mandate le gouvernement
pour la rédaction de règlements.
Il va de soi, M. le Président, que s'il n'y a pas d'article de la
loi prévoyant cela, par conséquent, l'amendement tel que
proposé serait irrecevable. C'est intéressant parce que cela
obligera le député de Richmond à lire la loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
que la question que vous posez est extrêmement pertinente.
M. Brochu: Cela ne s'appuie, évidemment, sur aucun article
comme tel, donnant le pouvoir à la société de passer des
règlements.
M. Bérubé: Alors, la motion est irrecevable.
M. Brochu: Cependant, je pense que la société peut
se donner le mandat de le faire. C'est ce que je suis en train de
vérifier ici.
M. Lalonde: M. le Président, la question du ministre est
sûrement pertinente, mais il ne faudrait pas conclure trop rapidement
à l'irrecevabilité de la motion parce que le projet actuel ne
contiendrait pas un pouvoir de réglementation dirigé à
cette question particulièrement. Si on regarde, par exemple, l'article
15: Le gouvernement peut, aux conditions qu'il détermine garantir le
paiement, autoriser le ministre des Finances à avancer à la
Société des montants; à l'article 16, la
Société ne peut, sans l'autorisation du gouvernement, faire un
tas de choses y compris toutes les dispositions de l'article 4 on
pourrait ajouter ce pouvoir, cette obligation de l'article 3 et
l'article 16 se termine comme ceci: "Tout règlement du gouvernement
prévu au présent article." Autre-
ment dit, la loi, déjà, prévoit un pouvoir de
réglementation très large, seulement l'article 16 touche tous les
pouvoirs de la Société. Par voie de réglementation, le
gouvernement peut les autoriser ou non. À l'article 18, ce sont des
directives; à ce moment-là, on parle des directives du ministre,
mais qui sont approuvées par le gouvernement. Alors, cette approbation
du gouvernement donne aux directives du ministre un caractère de
règlement du gouvernement. Donc, les pouvoirs de réglementation
prévus par la loi sont extrêmement larges. On pourrait
peut-être, si l'amendement du député de Richmond
était accepté, on devrait même peut-être, à
l'article 16 ou à un autre endroit où on parle de
règlements, probablement à l'article 16a, élargir le
pouvoir de réglementation du gouvernement pour y inclure celui
d'autoriser des conditions de financement de la relocalisation des quartiers.
Je voudrais répondre à votre objection, à la question que
vous avez posée tantôt. Est-ce que cela ne serait pas par loi?
Quant à moi, j'aurais un amendement pour répondre à
la question du député de Frontenac, et je réfère
à des lois relatives à l'habitation. Cela n'empêche pas le
gouvernement de déterminer par règlement que le coût de la
relocalisation va être payé suivant telle ou telle loi, de
référer à ces lois, les lois de l'habitation qui
règlent le partage des coûts. Ce serait, à mon sens, plus
rigoureux si on référait à des lois directement, mais je
ne pense pas que cela rende irrecevable la motion d'amendement, parce que le
député de Richmond y réfère par des
règlements.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dans un
texte de loi, il faut quand même...
M. Lalonde: II faudrait l'élargir.
M. Grégoire: II faudrait savoir sur quoi on vote. Parce
que je ne crois pas qu'il y ait de règlement pour la relocalisation.
M. Lalonde: C'est un nouvel amendement. Il n'y a pas de
règlement qui prévoit cela actuellement, parce que la loi ne
prévoit pas ce que le député de Richmond veut y
inclure.
M. Brochu: C'est justement pour cela qu'on l'apporte.
M. Grégoire: II y a des ententes qui existent.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre. J'aurais vu évidemment, je peux suggérer des
choses, je ne peux pas... Compte tenu du fait qu'il y a des lois existantes qui
prévoient le partage des coûts, des prêts de la SCHL, de la
SHQ et ainsi de suite, je me demandais si une formulation exactement semblable
sauf qu'au lieu de dire: "Selon les conditions prévues par
règlement du gouvernement", on disait, par exemple: "Conformément
aux lois existantes", ne serait pas acceptable.
M. Lalonde: Selon les conditions prévues aux lois sur
l'habitation; si le député de Richmond... Oui, c'est bien cela;
cela revient à notre amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce qui
revient en fait au même; il me semble qu'au niveau de la
compréhension et de la rédaction du texte de loi, en supposant
que cela serait adopté, ce serait meilleur.
M. Brochu: Oui, à ce moment-là on pourrait modifier
selon votre proposition, M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ou selon
la suggestion du député de Marguerite-Bourgeoys; l'une des
deux.
M. Brochu: ... selon les conditions prévues aux lois sur
l'habitation.
M. Lalonde: Oui.
M. Brochu: C'est cela? D'accord. À ce moment-là, je
pense qae cela rejoindrait les préoccupations de tout le monde.
M. Grégoire: II faudrait disposer de l'amendement, du
sous-amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non, je
viens de faire une suggestion au député de Richmond qui l'a
acceptée, de sorte que le sous-amendement, s'il était
adopté, se lirait ainsi: "La société ou ses filiales, dont
elle détient plus de 50% des actions, doivent défrayer le
coût le mot "total" est disparu de la relocalisation de
quartiers, rendue nécessaire en raison de l'exploitation d'une mine
d'amiante, selon... "
M. Lalonde: Les conditions...
M. Brochu: ... les conditions prévues aux lois sur
l'habitation.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
selon les conditions prévues aux lois...
M. Brochu: Aux lois sur l'habitation, c'est cela.
M. Grégoire: II n'y en a pas. Quelles sont ces lois?
M. Brochu: À ce moment-là...
M. Bérubé: Je pense, de toute façon, que le
sous-amendement tel que rédigé est, à mon point de vue,
irrecevable aussi et lorsque l'on dit: "Le coût de relocalisation rendue
nécessaire", s'ils sont nécessaires, ils doivent
nécessairement être défrayés par l'entreprise.
M. Lalonde: Excusez-moi, M. le Président, si vous me le
permettez; rendue est au féminin, donc
c'est la relocalisation qui est rendue nécessaire. On
espérait que le ministre puisse lire.
M. Bérubé: Oui, mais...
M. Lalonde: Ce n'est pas le coût rendu nécessaire,
c'est la relocalisation qui est rendue nécessaire.
M. Bérubé: S'ils sont rendus nécessaires, au
sens strict des mots...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Non, mais la présidence n'a pas à
aller jusque là pour décider de la recevabilité ou non. La
présidence doit regarder si le sous-amendement écarte
l'amendement. Il ne l'écarte pas. Il vient le compléter ou il
vient le parfaire ou il vient le détailler. Il doit regarder s'il y a
contradiction entre les deux, il n'y a pas contradiction; il doit regarder si
cela est conforme à notre règlement, je dis que c'est conforme
à notre règlement; il doit regarder si la rédaction telle
que formulée est une rédaction que l'on rencontre habituellement
dans un texte de loi et je viens de faire une suggestion en ce sens au
député de Richmond. Alors, les conditions de l'article 70
étant respectées, le sous-amendement est donc
déclaré recevable et débattable. M. le
député de Richmond.
M. Brochu: Je vous remercie beaucoup, M. le Président;
j'ai l'impression que l'adoption de la motion telle que sous-amendée ne
demandera pas de long débat puisque, hier soir, lorsque la
première motion a été présentée, je vous
rappellerai les propos du député de Frontenac qui avait dit,
à ce moment-là, que la pierre d'achoppement qu'il voyait
c'était le mot "total". C'est-à-dire que dans la première
motion on demandait de défrayer le coût total de la relocalisation
et le député de Frontenac a dit, à ce moment,
qu'étant donné qu'il peut y avoir une participation du
gouvernement fédéral par l'entremise de la Société
centrale, on ne devait pas remettre la responsabilité complète
sur les épaules du gouvernement du Parti québécois, par le
biais de cette motion d'amendement. On devrait plutôt ouvrir la porte
à cette participation du gouvernement fédéral en ce qui
concerne la relocalisation des quartiers rendue nécessaire. Donc, la
motion telle que présentée a enlevé cet écueil que
voyait le parti ministériel dans la présentation de la motion
d'hier et elle devrait être maintenant facilement acceptable.
Tout d'abord, M. le Président, on connaît les motifs du
gouvernement, on connaît sa marque de commerce, on sait qu'il a un
préjugé du moins, le dit-il favorable envers les
travailleurs, envers les travailleurs de l'amiante. À ce
titre-là, j'espère que les membres du gouvernement corrigeront la
Loi 52 sur laquelle j'ai parlé abondamment hier soir et quelque peu ce
matin, M. le Président, au sujet de laquelle d'ailleurs j'avais pris des
engagements bien précis. J'espère que leur préjugé
favorable rendra espoir à ces travailleurs en corrigeant la situation et
j'espère que le préjugé favo- rable du gouvernement du
Parti québécois envers les travailleurs le fera militer en faveur
de cette motion de sous-amendement, telle que présentée
maintenant. Cette motion n'aurait d'autre effet que de redonner aux gens qui
ont subi des préjudices des exploitations d'amiante, ce qui leur
revient, de les indemniser pour des coûts dont ils ne sont pas
responsables, mais dont ils sont d'abord et avant tout les victimes. Et je
pense que dans le passé, comme cela a été le cas aussi
lors de la dernière campagne électorale, plusieurs opinants du
côté du gouvernement, du côté du Parti
québécois, des candidats, à ce moment-là, ont
clairement exprimé leur opinion à ce sujet-là en disant:
il faut corriger cette situation, il faut protéger ces travailleurs, il
faut leur donner ce qui leur revient, il faut leur redonner leur fierté.
(10 h 30)
Aujourd'hui il s'agit de passer à l'action, il s'agit de le
faire. Je demande au député de Frontenac de défendre non
seulement l'intérêt du projet de loi no 70 comme tel mais de
défendre les intérêts de ses commettants puisqu'il s'agit,
d'abord et avant tout, de la municipalité de Thet-ford qui est durement
touchée à ce niveau. Il revient au député de
Frontenac, comme première responsabilité, comme à ses
collègues ministériels, de voter en faveur de cet amendement pour
protéger les travailleurs, pour combler ce qu'ils ont à souffir
comme préjudice des retombées négatives des exploitations
minières.
On connaît les situations; je n'ai pas l'intention, M. le
Président, de décrire de nouveau, longuement, les situations que
ces travailleurs ont à vivre; certains sont obligés de vivre
enclavés entre des montagnes de résidus d'amiante. Il s'agit
maintenant de corriger une situation. Si le gouvernement du Québec veut
adopter le projet de loi no 70, c'est son droit; cependant, il doit devenir un
employeur modèle. Je cite, à ce moment-ci, les paroles
mêmes du premier ministre: II doit devenir un employeur modèle, un
citoyen modèle, une corporation modèle. Dans ce sens, il doit
aussi devenir un protecteur des citoyens, un protecteur de ceux qui ont
à vivre avec le monde de l'amiante. C'est l'occasion rêvée,
ce matin, par cette motion de sous-amendement, de voir de quel
côté va se loger le Parti québécois dans ce domaine,
lui qui dit avoir un préjugé favorable aux travailleurs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci.
M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, le principe du
sous-amendement et de l'amendement, en fait, on ne peut pas s'y opposer, mais
c'est la rédaction. Je vais expliquer le phénomène qui se
produit à Thet-ford, pour un quartier, et je crois que l'Opposition va
comprendre. Le quartier dont il est le plus question, à l'heure
actuelle, c'est certainement le quartier Mitchell qui est situé au sud
de la King Beaver appartenant à Asbestos Corporation. Or, la mine n'a
pas besoin, à l'heure actuelle, et il n'est pas nécessaire, pour
l'exploitation de la King Bea-
ver, de localiser à nouveau le quartier Mitchell. Ils n'en sont
pas rendus là, pas avant huit, neuf ou dix ans. Ce n'est pas parce que
c'est rendu nécessaire pour l'exploitation de la mine qu'il faut
déménager le quartier Mitchell. La mine le dit: On n'en a pas
besoin immédiatement; mais, dans sept, huit ou dix ans, cela pourra
devenir nécessaire. D'ici ce temps, par exemple, les citoyens sont
incommodés. Ce n'est pas l'exploitation de la mine qui rend
nécessaire le déménagement du quartier Mitchell, parce que
la mine n'en a pas besoin.
S'il y a une maison à vendre, à l'heure actuelle, il ne
faut pas oublier une chose...
M. Brochu: Les résidus, eux, ne font pas partie de
l'exploitation de la mine?
M. Grégoire: II n'y a pas de résidus dans le cas du
quartier Mitchell. Les résidus sont jetés sur l'autre versant du
cratère. Ce ne sont pas les résidus qui nécessiteraient
que le quartier Mitchell soit déménagé maintenant. Les
résidus sont sur l'autre versant du cratère. Mais il se produit
ceci: Les terrains du quartier Mitchell appartiennent à Asbestos
Corporation. Ceux qui demeurent là ont des maisons construites sur les
terrains du quartier Mitchell. À l'heure actuelle, ce qui cause le
problème, c'est que chaque fois qu'un citoyen vend sa maison soit
qu'il soit décédé et que la succession décide de
vendre, soit que le type veuille déménager dans un quartier plus
moderne Asbestos Corporation achète et dit au type: Si tu veux
déménager ta maison, on te la vend pour $1. Le type peut donc
partir avec sa maison mais cela fait un trou dans l'environnement et il n'y a
plus personne pour s'en occuper; le gazon pousse, on voit le ciment des
fondations. Cela fait perdre de la valeur aux propriétés
environnantes.
Les autres qui voient les trous depuis deux ans, je pense que
quatre maisons ont été déménagées, cela
laisse des trous les citoyens qui résident ailleurs, sur la
même rue, se disent: Nos maisons perdent de la valeur; ce n'est pas
normal. Ils demandent qu'une politique d'ensemble soit établie. Ce n'est
pas l'exploitation de la mine qui, dans ce cas, demande la relocalisation. Il y
a d'autres inconvénients pour la population. On sait qu'il n'y a pas de
limite à cet endroit; les gouvernements précédents n'ont
pas pensé à établir des limites entre le bord du
cratère et les résidences. Il n'y a aucune limite obligatoire. Il
se produit alors que lorsqu'il y a des explosions, les résidants sont
incommodés, par le bruit; tous les jours, à 16 heures, il y a du
dynamitage.
On sait également que les rampes des cratères de la King
Beaver étaient faites pour des camions de 30, 35, 40, 45 tonnes. Depuis
que la King Beaver a été obligée de
déménager son minerai au moulin de la Normandie, on a
utilisé des camions de 125 tonnes et alors, les rampes ne sont pas
faites pour ces camions-là. Les camions de 125 tonnes avancent, reculent
dans les détours pour monter, et cela cause un bruit énorme
à longueur de journée, et alors c'est réellement une
question de protection de l'environnement. Ce n'est plus une question de
relocalisation du quartier rendue nécessaire immédiatement pour
l'exploitation de la mine, parce que ce n'est pas avant huit ou neuf ans que
cela va être nécessaire.
Dans le cas du quartier Mitchell, près du cratère de la
King Beaver, ce n'est pas la même situation qui prévaut pour la
Johns-Manville à Asbestos, ce sont des glissements de terrain qui se
sont produits régulièrement, où les maisons glissaient,
qui ont provoqué le besoin d'établir une zone tampon; cela existe
pour la Johns-Manville à Asbestos alors que cela n'existe pas dans le
quartier Mitchell où les maisons sont construites sur le roc,
près de la King Beaver.
Alors, si on veut garder la formule: "Le coût de relocalisation de
quartier rendue nécessaire en raison de l'exploitation d'une mine
d'amiante ", on n'entre pas du tout dans les circonstances et les conditions
qui prévalent au quartier Mitchell. Ce qui prévaut au quartier
Mitchell, c'est que cela doit devenir une obligation pour le ministère
de l'environnement d'agir, parce que la relocalisation n'est pas
nécessaire encore et ne le sera pas avant sept ou huit ans, en raison de
l'exploitation d'une mine d'amiante. Si on parle de la rue Smith, ce n'est pas
l'exploitation d'une mine d'amiante qui rend nécessaire sa
relocalisation, parce que ce n'est pas là que se dirige l'exploitation
de la Bell Asbestos. C'est l'environnement qui n'a pas été
protégé dans le passé, ce qui fait que les citoyens sont
pris entre deux tas de résidus, sont enclavés là;
évidemment, la Bell Asbestos cherche à acheter toutes ces
résidences-là, dès qu'il y en a une à vendre, la
Bell Asbestos cherche à l'acheter pour déménager cette
rue-là. Il y en a plusieurs qui sont déménagées
mais les citoyens, eux, ne sont pas pressés, hésitent et ne
tiennent pas à déménager immédiatement. Ils ont
été habitués là depuis longtemps, donc ce ne sont
pas eux qui courent au-devant de la vente de leur maison. Quand il est question
de relocaliser la rue Smith, il se forme toujours un comité de citoyens
de la rue Smith. Évidemment, la Bell Asbestos ne demanderait pas mieux
que de le faire de gré à gré.
Chaque fois qu'il y a une maison à vendre la Bell Asbestos va
l'acheter, mais cela prend du temps; plus de la moitié des maisons sont
encore là. Mais ce n'est pas l'exploitation d'une mine d'amiante qui
rend nécessaire la relocalisation. C'est une question d'environnement,
comme dans le cas du quartier Mitchell. C'est une question d'environnement et
non pas une question d'exploitation d'une mine d'amiante. Alors, je demande si,
dans ces circonstances-là, le député de Richmond et le
député de Marguerite-Bourgeoys ne pourraient pas reformuler la
motion, pour en arriver je suis d'accord à 100% avec le principe
que l'Asbestos Corporation doit payer sa part s'il s'agit de relocaliser le
quartier Mitchell, cela est évident. S'il s'agit de la rue Smith, la
Bell Asbestos est prête à acheter toutes ces maisons et il
appartiendrait à chaque citoyen de recevoir un dédommagement pour
sa maison et son déménagement.
Pour ce qui est du quartier Mitchell, les cir-
constances que j'ai expliquées tout à l'heure font que
l'environnement est de plus en plus déprécié parce qu'on y
fait des trous; à ce moment, ce n'est pas en raison de l'exploitation
d'une mine d'amiante, comme c'est mentionné. S'il fallait qu'on adopte
cela, tous les citoyens du quartier Mitchell se diraient: Tiens, on nous laisse
encore avec nos problèmes pour huit ans, jusqu'à ce que le
cratère soit rendu aux limites nous obligeant à
déménager, pour qu'on soit obligés de
déménager. Alors, ce n'est pas le cas, présentement le
cratère n'étant pas rendu aux limites voulues, cela va prendre
encore sept ou huit ans, mais l'environnement doit s'en mêler, parce
qu'il y a du bruit, il y a du dynamitage, il y a l'Asbestos qui établit
des vides régulièrement, ce qui ne devrait pas se faire et
là, c'est le ministère de la protection de l'environnement qui
devrait s'en occuper.
Le ministère de l'Environnement est prêt à le faire
mais il y a une entente, et c'est justement là que vous arrivez en vertu
des lois existantes, des lois de l'habitation. Je dis que ce n'est pas
nécessairement les lois de l'habitation, c'est qu'il y a une entente qui
a été passée entre le fédéral, le
provincial, le municipal et l'Asbestos Corporation en 1971 ou 1972, qui doit
s'échelonner sur une période de dix ou douze ans à l'effet
que si la compagnie continuait à exister, le provincial, le municipal et
l'Asbestos Corporation seraient prêts à déménager le
quartier Mitchell. En vertu de cette entente, le fédéral,
c'est-à-dire la Société centrale d'hypothèques et
de logement devait payer 50%, ce qu'elle a fait dans le cas du quartier
Saint-Maurice qui a été déménagé et qui
était dans cette entente globale. Depuis six mois, malgré les
demandes réitérées du Comité des citoyens du
quartier Mitchell qui est allé à Ottawa rencontrer le ministre
André Ouellet, le fédéral, malgré que l'entente ait
été signée, veut se retirer, ne veut plus payer ses 50%
pour le déménagement du quartier Mitchell.
Je crois que la pression doit être faite, parce que si le
fédéral paie, la Société d'habitation du
Québec est prête à payer sa part, le municipal est
prêt à faire sa part et l'Asbestos Corporation est prête
à faire sa part. Si l'entente des 50% signée et dûment
signé il y a six ou sept ans par la Société centrale
d'hypothèques et de logement, est respectée, le quartier Mitchell
sera déménagé, non pas parce que c'est rendu
nécessaire en raison de l'exploitation d'une mine d'amiante, mais parce
que l'environnement est sujet à la responsabilité du gouvernement
d'Ottawa, du gouvernement du Québec, de la municipalité et de la
mine. C'est rendu nécessaire en fonction des lois de l'environnement.
Pour cela, il faut que le gouvernement fédéral... Il faut que les
négociations se poursuivent et que les pressions se fassent. Ne vous
inquiétez pas, le Comité des citoyens du quartier Mitchell a
nettement compris ce que les premiers qui sont allés voir parce
que c'était le plus gros pourcentage qui doit être payé par
la Société centrale d'hypothèques et de logement, soit
50% ils sont allés les voir d'abord et ils se sont
bloqués... Ils ne veulent plus respecter l'entente à Ottawa.
C'est là que doit se faire la pression, c'est là-dessus
que l'on travaille présentement pour que le quartier Mitchell soit
relocalisé et c'est le principal point en discussion autour de la
relocalisation de quartiers à l'heure actuelle. Dans le contexte de la
région, je ne sais pas si Asbestos a un autre problème avec la
Johns-Manville, je ne sais pas quel est ce problème, à l'heure
actuelle; on me dit que c'est la Johns-Manville qui paie pour le
déménagement du quartier commercial ce n'est plus
résidentiel, c'est commercial qui doit être
déménagé.
À Thetford, voilà la situation. Si le député
de Richmond et le député de Marguerite-Bourgeoys, à la
lumière de ce qui vient d'être expliqué, peuvent arriver
avec un amendement, je leur garantis que je voterai pour. Je leur dis à
l'avance, s'ils peuvent arriver avec un amendement qui soit acceptable...
Une voix: Amendez-le.
M. Grégoire: C'est votre motion, je vous la laisse
amender. Je vous ai donné les idées qui prévalent dans le
coin.
M. Brochu: Si vous avez l'intérêt à
participer autant, amendez-le comme il faut.
M. Grégoire: Je vous ai donné, à l'heure
actuelle, les conditions et les circonstances qui prévalent dans le
coin. Si vous pouvez trouver la formule, je voterai pour.
À l'heure actuelle, pourquoi je n'ai pas
l'intérêt... c'est votre motion, premièrement, et
deuxièmement, je sais que les démarches se font actuellement pour
en arriver exactement au but poursuivi par cet amendement.
M. Brochu: ... dans la loi. Si vous êtes tant en faveur,
mettez-la.
M. Grégoire: Trouvez la bonne formule, et je vais voter
pour.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, relativement à ladite
motion de sous-amendement, je pense qu'il est indiqué de décrire
le contexte dans lequel cette motion a été faite et dans lequel
on est obligé, nous de l'Opposition, de triturer un projet de loi
incomplet, pour tenter de le bonifier.
La réponse du député de Frontenac est symptomatique
de la fermeture, de l'hermétisme du gouvernement à l'égard
de toute tentative de l'Opposition de faire un véritable débat
sur ce projet de loi.
Alors que la guillotine est suspendue sur nos têtes, alors que
l'Assemblée nationale va se déclarer tout à fait
insatisfaite de la façon dont le gouvernement a tenté de diriger
les travaux de cette commission parlementaire, alors qu'on va se faire retirer
la confiance de l'Assemblée nationale, voilà
encore une fois le gouvernement qui ne veut pas discuter de sa politique
de l'amiante, qui veut simplement la faire passer comme lui a pensé
qu'elle devrait être passée.
Ce sous-amendement veut tenter de répondre à une question
faite par le député de Frontenac hier soir vers dix heures moins
quart. Le député de Richmond, en toute bonne foi, a tenté
de répondre à cette question je crois qu'on doit
reconnaître sa condescendance la plus généreuse
parce qu'au fond, la question du député de Frontenac
témoignait d'une interprétation la plus obtuse qu'on puisse
imaginer d'un projet de loi. Lorsqu'on dit que la Société ou ses
filiales doivent défrayer le coût total de la relocalisation, tout
ce qu'on veut dire, c'est qu'on ne veut pas qu'un fardeau fiscal, qu'un fardeau
financier repose sur la tête des gens du milieu. (10 h 45)
II n'y a aucun doute qu'on voulait aussi dire que toutes les lois
doivent s'appliquer, mais on n'est pas obligé de le
répéter à chaque article de la loi. C'est ce que j'allais
répondre au député de Frontenac aujourd'hui lorsque le
député de Richmond, dans sa grande
générosité, reconnaissant que, de l'autre
côté, il y a quelques députés qui ne comprennent
rien, a dit: On va tenter, quand même, de rendre cela tellement facile
que le député de Frontenac va comprendre.
M. le Président, comme réponse, tout ce qu'on a, c'est une
autre objection et une description des misères et des vicissitudes du
quartier Mitchell. Ce n'est pas nécessairement pour le quartier
Mitchell. Le député de Frontenac a la vue tellement fermée
sur ce problème-là qu'il ne sait pas que la
société, si elle est créée actuellement, la
Société nationale de l'amiante, vivra au-delà et longtemps
au-delà, par exemple, du mandat du député de Frontenac,
vivra pendant dix ans, vingt ans, cent ans et que c'est à nous, comme
députés actuellement, d'avoir les vues assez larges pour donner
à cette société les pouvoirs nécessaires pour non
seulement voir à la transformation de l'amiante au profit de tous les
Québécois, au point de vue économique, mais aussi pour
tenter de lui donner une dimension sociale.
On a tenté hier, par deux amendements qui ont été
refusés avec des pirouettes inimaginables de la part des
députés ministériels, par exemple, de voir à la
récupération des résidus; on sait que le milieu
désire que les résidus, on en fasse quelque chose, on en fasse
soit le recyclage le ministre nous a dit que ce n'est pas le bon mot,
c'est de la récupération il n'a pas fait de motion
d'amendement là-dessus, il a simplement voté contre, après
avoir fait un amendement à une autre partie de la motion. On a
tenté d'assurer aux municipalités ou aux commissions scolaires
une fiscalité raisonnable. On a voté contre de l'autre
côté, M. le Président. Là encore, c'étaient
deux préoccupations de l'Opposition relativement à la dimension
sociale de cette Société nationale de l'amiante.
En troisième lieu, on tente d'imposer à cette
société une préoccupation au niveau de la reloca- lisation
des quartiers, non pas qu'elle paie tout, on veut que le coût total soit
défrayé. Elle pourra le faire à même des sources
financières prévues par les lois, naturellement, et je me demande
comment il se fait que le député de Frontenac ne puisse pas voir
dans l'amendement, dans le sous-amendement du député de Richmond,
au moins une façon qui lui permettrait de voter pour.
M. Grégoire: Arrangez-le votre amendement, on va voter
pour, je vais voter pour. Arrangez-le.
M. Lalonde: M. le Président, là, c'est le
comble.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: On dit que ce n'est pas satisfaisant, il y a un
langage qui ne nous satisfait pas.
M. Grégoire: II est trop restrictif.
M. Lalonde: Alors, qu'est-ce que c'est? On nous renvoie la balle.
Vous savez très bien que moi, je ne peux pas faire un sous-amendement
à ma motion. Vous savez bien que l'on ne peut pas sous-amender le
sous-amendement du député de Richmond, le règlement nous
le défend. C'est au député de Frontenac, s'il n'est pas
satisfait du langage, du libellé de la motion d'amendement, à
proposer lui-même ce qu'il veut. Son refus de le faire, M. le
Président, témoigne simplement de son refus de discuter de cette
question-là et de son désir de voir le problème passer le
plus vite possible pour adopter la politique de l'amiante telle
qu'énoncée par le gouvernement. C'est un refus du débat,
M. le Président, c'est à cela qu'on a assisté depuis un
mois et demi. On a refusé le débat, on a employé tous les
moyens, y compris les pitreries et les bouffonneries, et vous en avez
été témoin autant comme autant jusqu'à dix heures
hier soir.
Nous, ce que l'on veut, c'est discuter de la politique, c'est notre
devoir ici de discuter de la politique, article par article, une fois que le
principe a été adopté. Mais on a vu encore constamment
cette même fermeture complète, cet hermétisme sans appel
que le ministre et les députés ont offert aux amendements, aux
propositions des députés de l'Opposition.
Le député de Frontenac nous dit que la relocalisation des
quartiers ne doit pas être faite en vertu, n'est pas rendue
nécessaire en raison de l'exploitation de mines. Mais c'est le comble,
M. le Président, et c'est à cause de l'environnement; mais
comment l'environnement est-il attaqué? Comment est-il mis en
péril? Justement, par l'exploitation des mines. S'il n'y avait pas
d'exploitation de mine dans l'environnement, on ne serait pas obligé de
relocaliser des quartiers entiers. L'intervention du député de
Frontenac, je regrette de le dire, a été à peu près
la plus faible qu'il ait faite jusqu'à maintenant, et ce n'est pas peu
dire, M. le Président, parce que cela ne tient pas debout.
Si le député de Frontenac n'accepte pas que la
relocalisation des quartiers soit rendue nécessaire en raison de
l'exploitation d'une mine d'amiante dans l'environnement de Thetford Mines en
particulier, à ce moment-là, il n'y a rien à comprendre.
Dans dix ans, que l'exploitation exige qu'on détruise un quartier, qu'on
le déplace physiquement, qu'on le remplace par une mine, c'est une autre
chose, mais au moment où les citoyens ne veulent plus vivre, soit dans
le quartier Mitchell, soit dans d'autres quartiers, c'est à cause de
l'exploitation d'une mine d'amiante quelque part. C'est parce que leur
environnement est rendu irrespirable, est rendu insupportable à cause de
l'exploitation d'une mine.
Je pense sous cet argument... En fait c'est la ligne de fond de
l'argument du député de Frontenac qui est complètement
sophistiquée, c'est-à-dire non pas sophistiquée, mais
c'est le résultat d'un sophisme; ce n'est pas du tout
sophistiqué. Alors qu'on s'engage de toute évidence dans les
derniers soubresauts de ce débat, j'aurais espéré que le
député de Frontenac, en particulier le ministre, lui,
lisait son Devoir, c'est assez difficile de lui demander une réaction
sache ouvrir un peu la porte à des amendements très
sérieux de l'Opposition. Lorsqu'on demande que la Société
nationale de l'amiante soit responsable de la relocalisation des quartiers
rendue nécessaire en raison de l'exploitation par la
Société nationale ou par une de ses filiales, d'une mine
d'amiante, on ne rit pas, on ne fait pas de blague. On veut donner une
dimension sociale, on veut que la Société nationale, puisque
c'est le désir du gouvernement qu'elle existe, alors que nous, on croit
que cela n'est pas nécessaire... On peut facilement faire la
transformation et créer des emplois sans faire la grande parade et
créer des drapeaux, mais si c'est le désir du gouvernement de
créer une Société nationale, au moins qu'on lui donne non
seulement une dimension économique de toute évidence, elle
l'a mais aussi une dimension sociale. Qu'on fasse de la
Société le meilleur citoyen corporatif qui soit. Le gouvernement
ne semble pas comprendre cela, semble refuser cette dimension sociale à
la Société nationale de l'amiante. Je trouve cela absolument
inacceptable. Et ce qui rend la motion que le leader du gouvernement a inscrite
au feuilleton, ce matin, ce qui rend cette motion de clôture absolument
inique, c'est qu'il va encore s'appuyer sur des heures et des minutes. Je le
vois déjà le ministre d'État à la réforme
parlementaire faire son intervention qui va être parsemée de
statistiques, de minutes et d'heures. On en a, nous aussi, des
statistiques.
S'il était venu plus que deux fois à la course hier
après-midi et une autre fois la semaine dernière pour assister
à nos débats il aurait vu jusqu'à quel point ce
débat sur l'amiante n'a pas eu lieu. Il n'a pas eu lieu pour deux
raisons: la première raison est terminée, c'était
l'incapacité du gouvernement de nous donner les renseignements
nécessaires pour faire un véritable débat; la preuve en
est faite, le dossier est fermé. La deuxième raison a
été l'hermétisme, et on a vu encore le
député de Frontenac qui va tenter d'expliquer à ses
électeurs ses deux votes contre des motions à dimension sociale
sur la récupération de résidus; il a dit non; sur le
paiement des taxes municipales et scolaires, il a dit non. Aujourd'hui, il ne
veut pas que la relocalisation des quartiers soit financée, soit
payée par la Société. En tenant compte de toutes les
sources de financement, y compris le fédéral, le provincial et
tout ce que vous voudrez, cela est dans les lois. On n'a pas besoin de refaire
toutes les lois dans ce chapitre et dans cet article. Il y aura des
explications à donner et c'est la deuxième raison pour laquelle
il n'y a pas eu de débat. Qu'on ne vienne pas dire ici que l'Opposition
a fait une obstruction. Il n'y avait pas d'obstruction à faire parce
qu'il n'y avait pas de débat. Encore là, la position du
député de Frontenac est symptomatique et cela illustre bien ce
dont on a été les témoins, nous de l'Opposition. On n'a
pas pu participer à un débat parce qu'il n'y en a pas eu. Tout ce
qu'on a eu, cela a été le rouleau à vapeur du gouvernement
qui a décidé, qui a décrété qu'il y avait
une politique qui devait être adoptée et il est en train de la
faire adopter. M. le Président, je vous remercie.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Richmond.
M. Brochu: M. le Président, j'aimerais revenir sur
quelques propos qui ont été tenus, à la suite de la
présentation de cette motion, par le député de Frontenac
qui s'est réfugié derrière le ministère responsable
de l'environnement, en disant: Voici, c'est sa responsabilité, c'est de
lui dont va dépendre, à toute fin pratique, le sort de ces
personnes qui vivent à travers les tas de résidus ou qui ont
à vivre les conséquences négatives de leur situation dans
certains secteurs.
Je vous rappellerai simplement un article paru dans la revue
L'Actualité, en mars 1978, et je le rappelle au député de
Frontenac en particulier: "Parmi les obligations auxquelles l'éventuelle
Société nationale de l'amiante devra faire face, il y a aussi le
déménagement du quartier Mitchell, près de 200 maisons
situées entre les terrils, sur les propriétés de
l'Asbestos. La ville de Thetford a soumis, en décembre dernier, un plan
de relocalisation mais hésite à s'engager trop rapidement. Le
déménagement du quartier Saint-Maurice, de 1970 à 1974, a
endetté la ville alors que la compagnie n'a contribué que pour $1
200 000 sur un total de plus de $14 millions. Le futur "employeur
modèle" en parlant de la Société nationale va
consentir combien, cette fois-ci? se demande André Laramée,
l'administrateur de la ville" je pense qu'il est justifié de
poser cette question, M. le Président. Je continue: "Outre les $150
millions de l'acquisition, le gouvernement va donc devoir injecter $100
millions additionnels uniquement pour se comporter comme un employeur comme les
autres."
C'est pour vous dire, M. le Président, que le problème
n'est pas né d'une vague difficulté qui est arrivée
à un moment donné, strictement du côté de
l'environnement. Le problème existe
d'abord parce qu'il y a l'exploitation d'une mine d'amiante dans le
quartier, tout près, et il y a eu, par la suite, une volonté,
tant de la part de l'administration municipale que des concernés, de
vouloir relocaliser ce quartier.
Je pense qu'il serait illogique de vouloir se réfugier simplement
derrière le ministère responsable de l'environnement, en disant:
Voici, il prendra la responsabilité de corriger cette situation. La
Société nationale de l'amiante, étant maintenant
l'employeur de la région, devrait, au point de départ, prendre
ses responsabilités comme il se doit.
Lorsque le député de Frontenac parle de l'environnement,
il dit simplement: Voici, c'est parce qu'il y a quelques trous ou quelques
vides laissés suite au départ de certaines maisons que le
problème se crée. Ce n'est pas du tout cela. C'est le
problème des retombées des poussières d'amiante; c'est le
problème du bruit; c'est le problème des vibrations; c'est le
problème relié directement à l'exploitation d'une mine.
Lorsqu'il dit que cela va prendre sept ou huit ans avant que le cratère
de la mine soit rendu, par exemple, au quartier Mitchell, laissez-moi vous
dire, M. le Président, que cela va prendre sept ou huit ans, et
peut-être bien davantage, avant que le ministère responsable de
l'environnement en soit rendu là. Cela va peut-être prendre des
décennies, pour ne pas dire des siècles, de la façon dont
le ministère se comporte actuellement.
Pour vous donner un petit exemple, M. le Président, pour indiquer
aux gens de la région que le député de Frontenac ne
défend plus actuellement ce qui va leur arriver s'ils se fient aux
propos du député de Frontenac qui leur donne une espèce de
parole que c'est le ministère responsable de l'environnement qui va
s'occuper d'eux...
M. Lalonde: Est-ce que le député de Richmond me
permet une interruption? M. le Président, j'aimerais une directive:
Comment fait-on pour s'adresser au ministre et à l'adjoint parlementaire
lorsqu'ils lisent tous les deux le journal?
M. Grégoire: M. le Président, c'est pertinent au
débat. Je lisais que deux articles seulement ont été
adoptés...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: ... en précisant le nom et le
siège social et, pourtant, les...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: ... députés libéraux ont
trouvé le moyen d'en discuter...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Lalonde: Non, non, non.
M. Grégoire: ... une bonne dizaine d'heures.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Gratton: Ce journal, vous pourriez le lire après.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Grégoire: Si vous relisez cela...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: ... vous êtes assez blâmés
pour le filibuster.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
M. le député de...
M. Gratton: Cela fait combien de minutes, exactement?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Grégoire: Dix heures pour approuver le nom d'une
société.
M. Gratton: Combien de secondes?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre! À l'ordre!
M. Grégoire: C'est ce qui va arriver.
M. Lalonde: Cela vous fait mal. Vous commencez à le
regretter.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
des articles dans notre règlement qui empêchent d'interrompre mais
aucun qui n'empêche d'être silencieux. M. le député
de Richmond.
M. Brochu: Merci, M. le Président. Je voulais simplement
dire que le député de Frontenac est en train de dire à ses
commettants, par la voie de cette commission, qu'il ne veut pas prendre
l'engagement de dédommager la municipalité pour la
relocalisation. Il ne prend pas l'engagement. Par contre, il dit: Ne soyez pas
inquiets, le ministère responsable de l'environnement va s'occuper de
vous. Mais moi, je vais vous dire que c'est en l'an 2000 que le
ministère va s'occuper d'eux parce que c'est de la foutaise. Ce que le
député de Frontenac fait, par rapport à ses commettants,
c'est leur mettre un écran de fumée devant les yeux, leur
présenter l'ombre d'un ministère qui n'existe même pas. (11
heures)
Je vais vous donner un exemple, M. le Président. Il y a deux
jeunes, dans ma circonscription, qui veulent construire d'immenses porcheries.
Ils ont leur plan, l'acceptation de la municipalité, le O.K. des
inspecteurs, sauf que cela prend le O.K. final du ministère de
l'environnement, parce que n'oubliez pas que l'environnement, c'est impor-
tant. Cela s'occupe de toutes ces choses-là et cela voit à
ce que cela fonctionne bien et qu'il n'y ait pas de dégâts dans la
nature. Ils sont prêts à bâtir et je vous rappelle, M. le
Président, qu'on est au mois de mai. Ils sont prêts à
bâtir et après les nombreuses démarches qu'on a faites
auprès du ministère de l'environnement, on vient de m'informer
que cela va prendre quatre mois et demi avant d'avoir l'approbation de ce cher
ministère de l'Environnement, de l'ombre de ce ministère, pour
que ces gens puissent faire la construction. Ce qui veut dire qu'ils vont
être prêts à bâtir vers le mois de novembre ou
décembre, à toutes fins pratiques, parce que s'ils disent quatre
mois et demi, cela va être six mois, donc ils ne construiront pas. C'est
cela le ministère de l'environnement, M. le Président.
J'ai demandé au ministère de l'environnement, l'autre
jour, de faire une étude sur le bruit à Richmond, parce qu'une
personne était incommodée par le CN. Cela a pris deux mois;
j'avais demandé la question au ministre lui-même, en personne, et
cela a pris deux mois avant d'avoir la réponse qu'il n'y avait rien
à faire. Il a envoyé un inspecteur qui devait être
là pendant deux jours. Il a été là pendant deux
heures, je ne sais pas s'il a eu le temps d'utiliser sa machinerie pour prendre
les vibrations. C'est cela le ministère de l'environnement. Je pourrais
vous donner, évidemment, une foule de réponses là-dessus.
Alors quand le député de Frontenac vient se réfugier
derrière le ministère de l'environnement pour nous dire: C'est
cela qui va protéger les citoyens dans la région de Thetford, un
instant, ce n'est pas tout à fait comme cela que ça fonctionne.
Si c'est le genre de garantie que le député de Frontenac donne
à ses concitoyens, lui, le député de l'amiante, le cheikh
de l'amiante, le nouveau cheikh de l'amiante, si c'est cela qu'il donne comme
garantie, bien je ne dirai pas que c'est de la poudre...
M. Grégoire: Merci.
M. Brochu: ... aux yeux, c'est du sable aux yeux de ses
concitoyens. S'il se prend pour un Arabe du pétrole, ou un Arabe de
l'amiante, M. le Président... Oui, c'est de la fibre aux yeux. Je vous
dirai que ces gens-là vont être extrêmement
déçus comme tous ceux que j'ai décrits tout à
l'heure, qui travaillent encore dans les mines, sans permis, parce que le
gouvernement n'a pas agi. Ceux qui se font couper leur salaire actuellement,
qui sont indemnisés par la loi 52, comme je l'ai décrit
également, ils vont être déçus aussi. C'est cela, au
moment même où plane la menace de guillotine sur cette commission
parlementaire où on a largement et faussement accusé l'Opposition
de vouloir étirer indûment les débats, on ne nous
présente à peu près pas d'arguments de fond. Au moment
où même un des arguments, un des seuls apparaît au dire
même du député de Frontenac comme étant logique et
acceptable, il se faufile derrière son journal actuellement, qu'il lit
avec avidité et il dit: Je vais voter contre. C'est cela la protection
qu'il accorde à ses citoyens. Après cela, il va venir se promener
dans les comtés des voisins pour dire: Je vais vous protéger,
vous autres, je vais protéger les gens du comté de Richmond, je
vais protéger les gens du comté de Saint-Laurent et il ne
protège pas les gens de son propre comté, alors qu'il va voter
contre leurs intérêts, contre les intérêts de ces
gens-là qui ont besoin d'être relocalisés alors que la
situation est évidente pour tout le monde, pour la municipalité
comme pour les autres.
M. Grégoire: Ils vont être bien contents.
M. Brochu: M. le Président, je me demande de quel
côté est le sérieux et je me demande de quel
côté est la façon logique et sincère d'aborder ce
projet de loi. Si, comme le dit même le député de
Frontenac, cet amendement est logique, pourquoi ne l'accepte-t-il pas? Est-ce
que c'est une commission simplement "pour le fun" qu'on a faite? Est-ce que le
lit du gouvernement était définitivement fait, au début,
ce qui veut dire qu'à ce moment-là, l'outil démocratique,
qui est une commission parlementaire, ne vaut rien à vos yeux? Parce que
quand vous avez quelque chose que vous qualifiez d'acceptable, vous vous
retranchez, vous le refusez. De quelle façon considérez-vous la
commission parlementaire? M. le Président, on peut se poser des
questions jusqu'à ce point, quand on regarde cette attitude, quand on
regarde le genre de déclaration qui est faite à
l'extérieur aussi, quand on regarde parfois le peu de sérieux qui
est accordé à nos délibérations, parce que
messieurs d'en face, messieurs du gouvernement, que vous aimiez ou non nos
commentaires ou nos suggestions, vous êtes là pour les entendre,
c'est votre responsabilité. Au bout de la ligne, vous porterez la
responsabilité de votre projet de loi, mais entre-temps, vous devriez
avoir tout au moins la décence de discuter des questions de fond comme
celles-là et au moins avoir la décence et même la logique,
ce qui est un élément minimum, de voter en faveur des choses pour
lesquelles vous dites être en faveur. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci.
M. le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, vous ne m'en voudrez
sûrement pas de m'adresser à vous puisqu'il semble que, de l'autre
côté, on ne soit pas tellement intéressé aux propos
tenus par les députés de l'Opposition. J'aimerais reprendre un
peu certains des arguments qui ont été invoqués à
l'appui de cette motion de sous-amendement proposée par le
député de Richmond. On sait, bien entendu, que la guillotine nous
pend au-dessus de la tête présentement; on devine d'avance que les
arguments invoqués par le leader du gouvernement, aussi bien que par le
ministre et son adjoint parlementaire, au moment où on débattra
de cette motion éventuellement, porteront sur les considérations
du nombre d'heures qu'on a passées en commission, du nombre d'articles
et d'ailleurs, le député de Frontenac soulignait justement
qu'il y a seulement deux articles à ce jour qui sont adoptés
et tout cela, et on fera grand état du manque de collaboration de
l'Opposition à adopter à la vitesse, à la vapeur, les 25
articles, 1, 2, 3, 4 et allons-y.
Je pense qu'il serait utile de rappeler qu'au tout début,
à l'article un, l'Opposition s'est opposée à ce qu'on
crée une Société nationale de l'amiante. Le
règlement m'interdit de reprendre les arguments qui ont
été évoqués par l'Opposition à ce
moment-là. Il demeure que nous avons dit clairement pour quelles raisons
nous n'étions pas d'accord avec le gouvernement, pour former, pour
créer cette Société nationale de l'amiante. Au moment
où nous avons dû plier devant l'insistance du gouvernement, devant
son refus de voir les choses à notre façon, nous avons
abordé ensuite l'étape de la bonification du projet de loi.
Il y a un paradoxe, lorsqu'on considère que le gouvernement nous
impose cette Société nationale de l'amiante, nous dit que la
création de la Société est essentielle pour
réaliser la politique du gouvernement sur l'amiante, pour atteindre les
objectifs qu'il s'est fixés. Au moment où, après nous
être rendu compte qu'il n'y a rien à faire vis-à-vis de la
création, nous acceptons de discuter non seulement de ses pouvoirs mais
également de ses responsabilités, au moment où on fait des
suggestions tangibles par voie de motion d'amendement pour décrire et
définir plus concrètement les responsabilités de la
Société de l'amiante, on se retrouve devant un gouvernement,
devant des députés ministériels et particulièrement
devant le député de Frontenac, qui nous dit: Je souscris à
ce principe, je suis complètement d'accord avec le but visé par
la motion d'amendement du député de Saint-Laurent
sous-amendée par le député de Richmond, mais on va quand
même voter contre à cause, dit-il, de modalités.
On a même poussé le ridicule, du côté des
députés ministériels, à formuler des
sous-amendements, ou au moins un sous-amendement, à une motion
d'amendement qui traitait du recyclage des résidus d'amiante. On a
proposé du côté ministériel un sous-amendement et,
inutile d'insister sur le fait que lorsqu'on présente une motion de
sous-amendement à une motion d'amendement, il va sans dire qu'on tient
pour acquis qu'une fois l'amendement sous-amendé, on sera d'accord avec
sa portée. Du côté ministériel, c'est ce qu'on a
fait. On a proposé un sous-amendement à la motion d'amendement,
expérimentant ainsi l'accord, en principe, sur l'acceptation de la
motion d'amendement; on a voté en faveur de l'adoption du
sous-amendement, pour ensuite voter contre l'amendement lui-même. C'est
aussi ridicule que cela.
Ce matin, le député de Frontenac nous sert le même
genre de stratégie. Il nous dit lorsque nous lui proposons de
définir les responsabilités de la Société nationale
de l'amiante vis-à-vis de la relocalisation des secteurs
vétustes, il nous dit: Je suis complètement d'accord avec cela,
avec ce principe, sauf que je ne trouve pas que votre rédaction de
l'amendement et du sous-amendement est acceptable. S'il s'agit simplement d'une
question de modalité ou d'une question de rédaction, le
député de Frontenac surtout, qui est député de la
région immédiate de l'amiante, a comme responsabilité
fondamentale de proposer à la commission un texte ou une
rédaction qui soit acceptable par le gouvernement. Ce n'est pas à
l'Opposition, et on a l'impression, en se refusant à proposer un texte
précis, que le député de Frontenac fait le jeu du leader
du gouvernement, en tâchant d'éternier le plus longtemps possible
les débats en commission parlementaire, pour pouvoir dire au moment du
débat sur la motion de clôture, la motion de guillotine qu'on aura
à débattre éventuellement: Vous voyez, les
députés de l'Opposition se sont limités à faire des
motions d'amendement, des motions de sous-amendement, on a passé tant
d'heures, tant de minutes, on n'a adopté que deux ou trois articles et
c'est la faute de l'Opposition qui n'a pas voulu discuter du fond du
problème de la politique de l'amiante du gouvernement.
Ce n'est pas du tout cela, M. le Président, je m'excuse, mais,
effectivement, si on acceptait, du côté du gouvernement, on dit
qu'on est d'accord avec le principe, c'est d'ailleurs seulement l'adjoint
parlementaire qui le dit, le ministre s'est bien abstenu de se prononcer sur la
question. J'ai l'impression...
M. Grégoire: Oui, mais j'ai le droit de voter, je l'ai
prouvé, j'ai le droit de voter comme je le veux, je l'ai
prouvé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Lalonde: Oui, cela ne fait rien, c'est seulement vous. On a le
droit de dire, c'est seulement le...
M. Grégoire: C'est seulement moi, mais j'ai le droit de
voter comme je veux, je l'ai prouvé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Gratton: II a prouvé qu'il n'était pas tellement
rationnel dans son approche, en nous disant...
M. Brochu: II vient de prouver que le ministre n'est pas d'accord
avec lui.
M. Grégoire: Quand l'amendement est bon, je vote pour;
quand il n'est pas bon, je vote contre. Changez-le et on va voter pour; je vais
voter pour.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Gratton: Vous voyez que le député de Frontenac
récidive, M. le Président. Il nous dit: Changez votre amendement
et je voterai pour.
M. Grégoire: C'est le député de
Marguerite-Bourgeoys qui est un récidiviste.
M. Gratton: Cela est l'attitude réellement responsable
d'un député qui veille aux intérêts de ses
électeurs. On est d'accord avec le principe mais, de toute façon,
on sait bien cela, le député de Frontenac évite
bien de le direque le projet de loi va être adopté à
notre façon. Des amende-
merits, s'il y en a, on déposera cela au moment du
dépôt du rapport à l'Assemblée nationale, n'importe
comment, comme on a fait dans le cas de la Loi 67, par exemple, des dizaines
d'amendements qui affectent même le principe on s'en est rendu
compte au moment de la Loi 67 déposer n'importe quoi, à la
vapeur, les conséquences, on s'en fout, parce que, finalement, ce qui
compte pour nous, ce sont les chiffres, le nombre d'heures passées
à la commission et le petit nombre d'articles acceptés, le grand
nombre de lois que ce gouvernement, ce beau et bon gouvernement a
adoptées, la propagande qu'on va faire autour de la création de
la Société nationale de l'amiante, qui n'aura, à toutes
fins pratiques, aucune responsabilité, sûrement pas
vis-à-vis de la relocalisation des quartiers vétustes, même
si, selon le député de Frontenac, on est tout à fait
d'accord avec le principe.
Il semble que ce qui chatouille le député de Frontenac,
dans la motion d'amendement et de sous-amendement du député de
Richmond, c'est la définition qu'il donne à l'aspect exploration
d'une mine d'amiante. Pour lui, parler de la nécessité de
relocaliser un quartier vétuste, nécessité qui serait
impérieuse en raison de l'exploitation d'une mine d'amiante, cela veut
dire qu'on déménagera les quartiers au moment où le trou
sera rendu dans la cour arrière des maisons. C'est, à toutes fins
pratiques, ce qu'il nous a dit, M. le Président, parce qu'il nous a dit:
Tout le reste, ce sont des questions d'environnement.
M. Lalonde: Oui.
M. Grégoire: Vous n'avez pas prévu de loi à
l'effet contraire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Grégoire: Vous auriez dû prévoir des lois
à l'effet contraire.
M. Gratton: M. le Président, il semble que le
député de Frontenac, quand il y aura glissement de terrain et
qu'il y aura une dizaine de maisons qui se seront trouvées dans le fond
du trou, va dire: Ce n'est pas moi, c'est l'exploitation de la mine
d'amiante.
M. Grégoire: Cela s'est produit dans votre temps.
M. Gratton: Vous savez, si les amas de débris tombaient
sur les maisons, cela ne serait pas le résultat de l'exploitation de
l'amiante, pour le député de Frontenac, parce que cela n'est pas
dans le trou. Vous savez, c'est aussi ridicule que cela, M. le
Président. Il nous a parlé de la pollution par le bruit, par
exemple, des camions qui, bien entendu, doivent transporter le minerai et les
résidus, et que cela n'est pas un problème suscité par
l'exploitation de la mine d'amiante. C'est le ministère de
l'environnement qui devrait s'occuper de cela Comme le disait le
député de Richmond, cela va réellement satisfaire les
gens, les résidants du quartier Mitchell de savoir que le
ministère de l'environnement va s'occuper d'eux, va s'occuper de ces
problèmes. On a parlé également de combien d'autres
aspects qui sont directement re- liés à l'exploitation des mines
d'amiante, et de cette mine en particulier, qui font en sorte que tous
reconnaissent qu'il faudra éventuellement relocaliser le quartier
Mitchell. Le député de Frontenac nous dit que cela ne sera pas
avant huit ou neuf ans et, comme le dit le député de
Marguerite-Bourgeoys, la loi qu'on est en train d'étudier et qu'on
adoptera bientôt ne crée pas une Société nationale
de l'amiante seulement pour l'année financière en cours. (11 h
15)
La Société nationale de l'amiante devrait avoir des
responsabilités très explicites dans la loi, de façon
à éviter ce qu'on a vu trop souvent, justement vis-à-vis
du ministère de l'environnement, par exemple, qui lorsqu'il le peut,
grâce à la grande flexibilité de l'interprétation de
la loi, peut passer la patate chaude à d'autres, en l'occurrence dans le
cas du ministère de l'environnement, aux municipalités. Combien
de cas, M. le Président, vous-même dans votre comté et
l'ensemble des membres de la commission n'ont pas vécus avec le
ministère de l'environnement, où des problèmes sont
soulevés par des électeurs, par des citoyens, qui effectivement,
relèvent de la juridiction du ministère de l'environnement, mais
qui de par la Loi de l'environnement, de par la réglementation
afférente à cette loi, sont devenus des responsabilités de
la municipalité?
On donne aux municipalités des responsabilités sans, bien
entendu, aucune possibilité financière de s'en acquitter, et le
ministère de l'environnement peut s'en laver les mains et dire: Allez
voir la municipalité, c'est elle qui a le pouvoir de prendre les
procédures pour régler les situations qui sont au
détriment des électeurs.
Le député de Richmond l'a mentionné tantôt,
M. le Président. On a eu des déménagements de quartiers
vétustes dans le secteur de l'amiante dans le passé. Le
déménagement du quartier Saint-Maurice, par exemple, en 1970 et
1974, qui a endetté la ville alors que la compagnie n'avait
contribué que pour $1 200 000 sur un total de plus de $14 millions que
l'entreprise a coûté. Au moment où le gouvernement, de par
sa Société nationale de l'amiante, se dit déjà un
employeur modèle, est-ce qu'il tâchera de faire en sorte que ce
soit la municipalité qui écope des coûts afférents
à la relocalisation du secteur Mitchell et d'autres secteurs
éventuellement?
Je regrette énormément que le député de
Frontenac, en particulier, ne soit pas assez responsable vis-à-vis de
ses électeurs pour mettre en pratique les belles intentions dont il nous
parle. Il nous dit être d'accord sur le principe de l'amendement
proposé avec sous-amendement. Qu'il nous dise de quelle façon,
par quelle rédaction il pourrait le voter. C'est trop facile de nous
dire, à nous de l'Opposition: Faites-nous un autre sous-amendement et
s'il est acceptable, je voterai pour. C'est une tactique de sa part... cela ne
fait pas déjà vingt minutes. M. le Président.
Le Président (M. Laplante): 10 h 58. Je donne le temps que
j'ai ici.
M. Gratton: À quelle heure dois-je terminer mon
intervention? Parce que je voudrais me réserver deux ou trois
minutes.
Le Président (M. Laplante): À 11 h 18.
M. Gratton: À 11 h 18 à l'horloge ou à votre
montre?
Le Président (M. Laplante): À l'heure que j'ai
ici.
M. Lalonde: II a commencé à 11 h 3 à
l'horloge. Cela fait donc exactement quinze minutes.
Le Président (M. Laplante): Je vais vous donner cinq
minutes de plus. On va vous donner le bénéfice du doute.
M. Gratton: C'est parce que je voudrais me réserver cinq
minutes pour une autre intervention.
Le Président (M. Laplante): D'accord, s'il y a cinq
minutes, je vais vous les donner.
M. Gratton: Alors, je termine en répétant que si le
député de Frontenac est sincère et s'il veut
réellement protéger les intérêts de ses commettants,
c'est encore plus grave dans son cas, c'est son comté, qu'il nous dise
quelle rédaction lui serait acceptable. Il sait que la guillotine s'en
vient et il se cache derrière le ministère de l'environnement,
comme le dit le député de Richmond, mais il se cache surtout
derrière des mots en nous disant: Ce n'est pas acceptable dans la
rédaction actuelle, je suis pour le principe, je suis prêt
à voter l'amendement à condition que vous en formuliez une
rédaction différente.
Sa responsabilité, c'est d'en suggérer une
rédaction si celle-ci n'est pas acceptable, pour qu'on fasse ce que vise
la motion d'amendement du député de Saint-Laurent
sous-amendée par le député de Richmond,
c'est-à-dire définir clairement dans la loi, la
responsabilité de la Société nationale de l'amiante
vis-à-vis de la relocalisation des secteurs vétustes.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, lamendement du
député de Richmond exigerait que la société
défraie le coût total de la relocalisation de quartiers rendue
nécessaire par son exploitation d'une mine d'amiante. À
l'objection des ministériels, je pense que le député de
Richmond s'est entendu pour tenir compte des contributions financières
possibles au titre des lois sur l'habitation, c'est-à-dire des
contributions de la Société centrale d'hypothèques et de
logement. Voici une obligation qu'on suggère que la
société devrait assumer, et cela n'aurait même pas dû
être une suggestion, un amendement de notre part, de l'Opposition. Cela
aurait dû être une des obligations contenues dans le projet de loi.
Au début, quand on demandait certains chiffres, certains renseignements,
quant aux plans d'investissements, quant aux montants qui seraient
nécessaires pour l'achat de la société Asbestos
Corporation, on se faisait objecter que ce n'était pas
d'intérêt public de fournir ces chiffres, que cela causerait des
problèmes pour les négociations. On nous a donné une foule
de raisons pour ne pas accepter les motions et les demandes que l'Opposition
faisait. Depuis vendredi matin, non seulement je trouve l'attitude des
ministériels difficile à comprendre, mais je pourrais dire que
c'est quasiment scandaleux, parce que, depuis vendredi, nous essayons
d'apporter des changements, des additions au projet de loi pour tenir compte
des obligations sociales qu'une société d'État, je dirais
même que toute société devrait avoir dans le domaine de
l'amiante: ce sont des obligations sociales qui sont reliées
naturellement aux aspects économiques, mais ce sont des abus. On veut
corriger les abus du passé, les abus mêmes que le
député de Frontenac a toujours critiqués, il a dit que
cela fait cent ans qu'on ne fait rien. On veut lui donner la chance de faire
quelque chose.
Ce que je trouve difficile à comprendre, c'est le refus
systématique du gouvernement d'accepter les obligations sociales qui
s'imposent de la part de cette société qu'il veut créer,
pour l'exploitation et la transformation de l'amiante. Chez le
député de Frontenac, on peut seulement qualifier cela d'excuses,
il cherche des excuses pour ne pas accepter cet amendement. Il se
réfère et il en a parlé longuement au
quartier Mitchell.
On ne rédige pas ici une loi pour s'appliquer strictement au
quartier Mitchell. On rédige une loi pour imposer des obligations
à une société d'État, des obligations minimes.
Comment peut-on dire qu'on est en faveur du principe de cet article, sans
donner aucune bonne raison de le bonifier ou de ne pas l'accepter? Quand on dit
qu'il faut défrayer le coût total de la relocalisation rendue
nécessaire, je crois que c'est une question de fait. Quand cela sera
rendu nécessaire, c'est une question de fait, mais c'est une obligation
que la société devra s'imposer. Ce refus systématique
d'assumer les obligations sociales, de les inclure dans un projet de loi me
semble une approche un peu contradictoire avec les déclarations qu'on
entend souvent chez les ministériels.
On accuse les multinationales, on accuse l'entreprise privée de
ne pas vouloir assumer ses responsabilités, de ne pas s'occuper des
employés, de ne pas s'occuper de l'environnement, de ne pas s'occuper
des vrais besoins de ces résidents. Dès qu'on exige d'inclure ces
obligations dans un projet de loi, on nous trouve toutes les excuses au monde
pour ne pas l'accepter.
M. le Président, c'est une attitude qu'on ne peut pas accepter
ici, en commission. On ne nous donne pas les raisons. On ne veut pas prendre
ses responsabilités.
On a fait référence, M. le Président, au
ministère de l'environnement. On a essayé d'utiliser cette
même argumentation du ministère de l'envi-
ronnement quand nous avons apporté un amendement quant au
recyclage des résidus pour améliorer l'environnement
physique.
On a dit: On ne veut pas créer de conflits entre ce projet de loi
et le ministère de l'environnement. Mais, M. le Président, c'est
justement en refusant d'inclure dans le projet de loi les obligations
spécifiques que la société devra assumer que nous
créons les vrais conflits. On va se cacher derrière les arguments
que le député de Frontenac vient de donner. On va dire: La
question de l'environnement, la question de la relocalisation, ce n'est pas une
obligation de la société. Cela sera une obligation du
ministère de l'environnement. On va renvoyer les résidents et la
population à un autre ministère, et on va se trouver entre deux
chaises. Personne n'aura la vraie obligation de contribuer, d'assumer ou de se
dégager de ses responsabilités.
Alors, dire que nous allons référer ces problèmes
au ministère de l'environnement, M. le Président, ce sont
vraiment des excuses pour ne pas assumer ses responsabilités. En plus,
est-ce qu'on peut imaginer le cas, M. le Président, où une
obligation sera imposée par le ministère de l'environnement
à une société d'État? Le ministre des Richesses
naturelles ou le Conseil du trésor... Si les budgets ne sont pas inclus
pour cette opération, vous pouvez être certain, M. le
Président, que ce n'est pas le ministère de l'environnement qui
va pouvoir mettre en vigueur ces règlements ou les griefs des
résidents. Cela sera remis à plus tard; on va trouver d'autres
excuses, d'autres raisons pour ne pas assumer ses responsabilités.
C'est pour ça que c'est important de les exiger, de les inclure,
ces responsabilités, dans le projet de loi, pour qu'il n'y ait pas de
doute, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, et qu'il y ait une
obligation claire et précise quant aux responsabilités, aux
obligations de la société.
On parle, M. le Président, et on accuse les
sociétés d'avoir abusé de leurs pouvoirs dans le
passé, de ne pas avoir respecté les droits de la population. Au
lieu de faire ces accusations, je crois que le gouvernement devrait
démontrer un peu plus de sincérité, en assumant ses
responsabilités et en incluant ces obligations dans le projet de
loi.
On ne peut pas se fier aux déclarations, que ce soit d'un
ministre ou d'un député ministériel. C'est le projet de
loi. C'est bien beau de dire: La compagnie, la société, quand le
temps viendra, va assumer ses obligations. Une fois que le projet de loi sera
adopté, les administrateurs seront liés et seront régis
par ce qui est écrit dans le projet de loi. S'il n'y a aucune obligation
faite à la société pour qu'elle assume ses
responsabilités dans différents secteurs, les administrateurs,
pour démontrer comme ils sont de bons administrateurs, comme ils veulent
épargner de l'argent, comme ils veulent gérer cette
société d'une façon rentable, comme ils ne gaspillent pas
l'argent des contribuables, n'assumeront pas d'autres responsabilités,
d'autres obligations que celles incluses dans le projet de loi. (11 h 30)
C'est spécifiquement, M. le Président, pour éviter
ces problèmes, c'est pour exiger que ceux qui seront appelés
à administrer cette société comprennent bien leurs
responsabilités, comprennent leur devoir. C'est pour cette raison que
nous apporterons des amendements au projet de loi pour le bonifier, pour qu'il
soit clair, et pour donner un message à ceux qui vont administrer la
société à l'effet qu'ils doivent être des employeurs
modèles, qu'ils doivent assumer leurs obligations, qu'ils doivent
assumer leur devoir et qu'ils doivent faire des prévisions pour cela
dans leur budget. Il ne faut pas qu'ils puissent donner comme excuse pour
échapper à leurs obligations le fait qu'ils n'ont pas de budget
prévu pour cela.
Alors, cela ne suffit pas, M. le Président, de donner des
excuses, de dire que la société va accomplir son devoir, il faut
l'inclure et même si on l'inclut, cela va être encore assez
difficile de le renforcer, parce qu'il va falloir que quelqu'un prenne ses
décisions, que quelqu'un décide, que quelqu'un puisse
définir quand c'est devenu nécessaire ou non. Ce sera quand
même assez difficile, même si cet amendement est inclus dans le
projet de loi. Alors, vous pouvez vous imaginer comment la
société va pouvoir fonctionner si on n'inclut pas au moins
quelques questions de principe, quelques obligations
élémentaires, quelques responsabilités minimes dans sa
charte, dans le projet de loi pour l'obliger à agir de façon
à protéger les intérêts de la population des
endroits où la société va oeuvrer.
M. le Président, c'est inexcusable cette attitude du gouvernement
de ne vouloir accepter aucune modification. Cela semble être une attitude
générale de ce gouvernement. On va en commission parlementaire et
on a les yeux et les oreilles fermés. Le gouvernement sait d'avance
qu'il ne fera pas de changement au projet de loi. Tous les arguments au monde
qu'on puisse apporter tombent dans les oreilles de sourds. Ils
n'écoutent rien, c'est prédéterminé. Alors, on se
demande pourquoi ils persistent à passer à travers ces exercices
de commission parlementaire. Ce n'est pas la première. À toutes
les commissions parlementaires on a la même réaction. Aux
meilleurs arguments que nous pouvons apporter, aux amendements les plus
élémentaires que nous pouvons suggérer à certains
articles, on reçoit un refus systématique, un refus complet de la
part du gouvernement de vouloir même écouter, même accepter
certains amendements, certaines obligations.
M. le Président, l'amendement du député de
Richmond, même tel que rédigé, est clair et précis.
Je ne comprends pas le député de Frontenac qui dit: Changez-en la
rédaction, rendez le différent et je pourrai l'accepter. Qu'il
nous dise où il n'est pas clair. Il est spécifique en disant que:
La société doit défrayer le coût total de la
relocalisation de quartiers rendue nécessaire en raison de
l'exploitation de mines d'amiante. Quel doute peut-il y avoir dans la
rédaction de cet amendement? En plus, pour ne pas éviter les
responsabilités du gouvernement fédéral, de la
Société centrale, on inclut une référence aux lois
sur l'habitation pour que les contributions qui peuvent être faites
par
ces sociétés continuent à l'être. C'est un
amendement assez clair, assez précis. Cela impose une obligation minime,
une obligation élémentaire. Combien de fois a-t-on entendu des
critiques à l'égard des compagnies minières qui ne
remplissaient pas leurs obligations dans la question de relocaliser certains
quartiers dans ces régions! Et maintenant qu'on suggère que cette
obligation soit assumée par la société, le gouvernement le
refuse.
M. le Président, j'espère que quand le temps viendra de
mettre en application la guillotine que le gouvernement se propose d'imposer
nous pourrons signaler les amendements que nous avons apportés, non dans
le but de retarder l'étude du projet de loi ou de faire un "filibuster",
mais dans le but de le bonifier et de s'assurer... Nous avons une
responsabilité, nous ne pouvons laisser passer certains articles sans
porter à l'attention du gouvernement les responsabilités qui
s'imposent.
Nous allons signaler le manque de responsabilités du gouvernement
et les amendements que nous avons apportés, non seulement pour bonifier
ce projet de loi, mais pour protéger les populations
concernées.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que la motion... M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, j'avais quelques remarques
additionnelles à faire, voici pourquoi. Je pense qu'on est rendu aux
spéculations, c'est malheureux, on préférerait avoir un
échange plus clair. Je pense que le refus du ministre et de son adjoint
parlementaire d'accepter l'amendement vient du fait qu'on se propose, de
l'autre côté de la table, de régler le problème de
la relocalisation des quartiers à même la négociation
d'ententes avec les autorités municipales, tel qu'on l'a proposé,
qu'on nous a annoncé qu'on le proposerait lors d'un amendement du
gouvernement à l'article 18 ou 19.
On veut éviter que le coût de la relocalisation ne devienne
l'objet d'un marchandage au niveau de la négociation des taxes
foncières. Vous vous souvenez, lorsque le gouvernement a
refusé...
M. le Président, est-ce que vous pouvez maintenir l'ordre ici,
s'il vous plaît?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Allez-y.
Une voix: Quand même, on ne s'entend pas penser ici.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît, s'il vous plaît!
M. Lalonde: Le député de Bourassa veut-il assister
aux réunions avec nous?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Vous pouvez y aller, M. le député
de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Non, M. le Président, je n'irai pas tant qu'il
n'y aura pas d'ordre à cette commission. Ce n'est pas "un party" et il
n'y a pas de caucus ici. Si vous voulez, on va s'en aller tout de suite.
L'Opposition peut facilement, avec la guillotine sur la tête, laisser le
gouvernement faire ses petits caucus et s'en aller faire autre chose.
Ce qu'on ne veut pas, c'est que...
Une voix: Quand ils ne lisent pas, ils parlent. Si au moins ils
dormaient.
M. Bérubé: ... des problèmes, qu'est-ce qui
se passe, messieurs?
M. Lalonde: ... le coût de la relocalisation des quartiers
devienne un objet de marchandage imposé par les autorités
gouvernementales aux autorités municipales, lorsqu'on fera des "ententes
" concernant les taxes municipales. C'est pour ça que le ministre et son
adjoint parlementaire sont gênés de nous écouter
actuellement, lorsqu'on dénonce ce plan. Le député de
Frontenac a le front de nous dire que ce n'est pas ça qui va arriver. Il
a le front de nous dire que les fameuses ententes qui sont prévues par
l'amendement miracle à l'article 18 ou 19 ne sont pas pour marchander le
coût de la relocalisation des quartiers.
C'est cela le plan du député de Frontenac, c'est pour
ça qu'il ne veut pas m'écouter actuellement, qu'il fait semblant
de parler au ministre et d'avoir autre chose d'intéressant à
faire. De toute façon, il lit autre chose.
Le député de Frontenac a le front de me dire, de prendre
l'engagement, de son siège, que les ententes ne seront pas faites sur la
relocalisation des quartiers de façon à mettre sur le dos des
contribuables locaux une partie du coût. C'est pour ça que le
député de Frontenac est pris actuellement, qu'il ne peut pas
voter en faveur de cette motion, à l'encontre même des
intérêts de ses électeurs.
M. le Président, avant que le député de Frontenac
ne vote, j'aimerais qu'il m'écoute.
M. Bérubé: ... quelque chose d'intéressant
à dire?
M. Lalonde: Le député de Frontenac, tout à
l'heure, s'est plaint de la rédaction de l'amendement. En fait, il ne
s'est pas plaint tellement de la rédaction du sous-amendement quoiqu'il
ait dit: Au fond, les sommes sont payées en vertu des ententes, mais je
dirai au député de Frontenac que ces ententes sont faites en
vertu de lois. On ne peut pas faire des ententes
fédérales-provinciales, s'il n'y a pas de lois pour les encadrer.
Donc, le sous-amendement comprend les ententes de remboursement et de
contribution financière, à 50% du fédéral, etc.
Là-dessus, je pense qu'il doit reconnaître que la
référence aux lois est suffisante. On n'a pas besoin de parler
d'ententes parce qu'il pourrait y avoir d'autres ententes qui n'existent pas
actuellement et qui seraient adoptées en vertu des lois existantes.
Mais le député de Frontenac s'est même plaint du
rapport de cause à effet entre l'exploitation et le
déménagement des quartiers. Pour régler son
problème, avant qu'il ne vote, au cas où il serait tenté
de voter contre le sous-amendement, M. le député de Frontenac, je
vous annonce que, si vous votez pour, je vais faire un sous-amendement à
la motion du député de Saint-Laurent pour remplacer les mots
"rendue nécessaire ", pour changer la rédaction et cela se lira
comme suit, je vous l'annonce déjà: "Le coût de la
relocalisation des quartiers, en raison de la détérioration de
l'environnement due à leur exploitation d'une mine d'amiante", c'est
exactement ce que décrivait le député de Frontenac
tantôt. On va encore faire l'effort intellectuel qu'il était
incapable de faire, c'est-à-dire changer des mots. Cela va se lire comme
suit: "Défrayer le coût de la relocalisation de quartiers, en
raison de la détérioration de l'environnement due à leur
exploitation d'une mine d'amiante". Est-ce que cela va être assez clair
pour qu'il vote pour, à ce moment-là?
Je ne peux pas présenter deux sous-amendements en même
temps.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Lalonde: Mais je donne un éclairage au
député, parce que la seule chose dont il s'est plaint on
est obligé de faire son travail, M. le Président c'est le
libellé de la motion. Je le dis d'avance, votez pour l'amendement et,
après cela, je m'engage à faire un sous-amendement. J'ai le droit
de le faire parce que c'est la motion d'amendement du député de
Saint-Laurent. J'ai le droit de faire un sous-amendement. Avec son
consentement, on va s'entendre sur les mots, il pourra voter pour, s'il n'est
pas partie à un complot pour marchander sur le coût de la
relocalisation des quartiers, à même la négociation des
taxes municipales. On verra son vrai visage à ce moment-là, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci.
Est-ce que la motion de sous-amendement du député de Richmond
sera adoptée? M. le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je voudrais bien m'y
retrouver. Est-ce que le député de Frontenac serait prêt
à nous dire immédiatement de quelle façon il entend voter
sur le sous-amendement du député de Richmond et ensuite nous
donner ses réactions à l'avis de motion que vient de faire le
député de Marguerite-Bourgeoys, de façon que nous
puissions... Je peux le relire, M. le Président.
Ce que le député de Marguerite-Bourgeoys disait
tanôt, c'est qu'il donne un avis qu'une fois qu'on aura disposé de
la motion de sous-amendement présentement en discussion, il proposera un
autre sous-amendement, qui fera en sorte que le quatrième paragraphe se
lira comme suit: "La société ou ses filiales, dont elle
détient plus de 50% des actions, doivent défrayer le coût"
et je note qu'on a enlevé le mot "total" "de la
relocalisation de quartiers, en raison de la détérioration de
l'environnement due à leur exploitation d'une mine d'amiante".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Gatineau, je comprends la question que vous posez; si
le député de Frontenac veut y répondre, libre à
lui. Mais que la motion de sous-amendement soit adoptée ou non, de toute
façon, nous revenons à la motion d'amendement qui sera telle
qu'adoptée. À ce moment-là, le sous-amendement devient
toujours possible. Cela n'a aucune incidence.
M. Lalonde: C'était un éclairage.
M. Gratton: Notre but, en posant la question immédiatement
au député de Frontenac, c'est de faire en sorte d'épargner
du temps, tout simplement. Si le député de Frontenac nous dit
tout de suite que cela marchera, je pense qu'on pourrait tout de suite passer
à l'article 4.
Une voix: Peut-être!
M. Gratton: Je parle en mon nom personnel. Quant à nous,
M. le Président, nous serions prêts à voter sur la motion
de sous-amendement du député de Richmond, par vote
enregistré. (11 h 45)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'appelle donc le vote sur la motion de sous-amendement du
député de Richmond qui se lit ainsi: "La société ou
ses filiales dont elle détient plus de 50% des actions doivent
défrayer le coût de la relocalisation de quartiers rendue
nécessaire en raison de l'exploitation d'une mine d'amiante selon les
conditions prévues aux lois sur l'habitation. Cette motion de
sous-amendement sera-t-elle adoptée?
M. Lalonde: Appel nominal.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Bérubé (Matane)?
M. Bérubé: Contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Bordeleau (Abitibi-Est)?
M. Bordeleau: Contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Brochu (Richmond)?
M. Brochu: Pour.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Gratton (Gatineau)?
M. Gratton: Pour.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Grégoire (Frontenac)?
M. Grégoire: Contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Laplante (Bourassa)?
M. Laplante: Contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Ouellette (Beauce-Nord)? M. Rancourt (Saint-François)?
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys)?
M. Lalonde: Pour.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
motion de sous-amendement du député de Richmond est
rejetée à cinq voix contre trois.
Nous revenons donc à la motion d'amendement telle que
présentée par le député de Saint-Laurent. Je vous
dis dès maintenant, M. le député de Gatineau, que, comme
vous êtes le remplaçant aujourd'hui du député de
Saint-Laurent et que celui-ci avait épuisé tout son temps sur
l'amendement qu'il avait lui-même présenté, vous n'avez
plus le droit de parole sur la motion d'amendement en tant que telle. Il reste
six minutes au député de Marguerite-Bourgeoys, trois minutes au
député de Richmond et douze minutes au député de
Frontenac.
M. Gratton: Par contre, si j'avais le consentement unanime, je
pourrais...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Avec le
consentement unanime on peut tout faire ou presque.
M. Gratton: D'accord, merci.
M. Bérubé: Est-ce que le député de
Mont-Royal a le droit de parole?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
motion d'amendement du député de Saint-Laurent sera-t-elle
adoptée? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, on a vu l'incohérence
du député de Frontenac en particulier. C'est malheureux. Si je
reviens à lui, c'est parce que c'est lui qui s'était le plus
impliqué dans le débat. Lorsqu'il s'est plaint qu'on faisait
supporter le fardeau du coût de la relocalisation des quartiers à
la société, le député de Richmond a bien
précisé qu'il s'agissait de le faire avec la distribution des
charges financières prévues aux lois. Je pense que ce
n'était pas nécessaire. C'était de la part du
député de Richmond une généreuse contribution
à la compréhension difficile et laborieuse du
député de Frontenac, mais c'était en vain, M. le
Président. Le député de Frontenac n'a même pas
compris et il a voté contre la motion.
Mais, lorsqu'il a expliqué la raison pour laquelle il votait
contre elle, il a tenté de démontrer un autre domaine
d'incompréhension de sa part de la motion du député de
Saint-Laurent, c'est-à-dire qu'il voit difficilement comment la
relocalisa-tion d'un quartier est rendue nécessaire par l'exploitation
de la mine, à moins que les crassiers ne soient rendus sur les
maisons.
Là encore, très patiemment, pour tenter de faire
pénétrer un brin de lumière dans son esprit, je vais
proposer une motion de sous-amendement à la motion d'amendement du
député de Saint-Laurent pour enlever tout d'abord le mot "total"
après le mot "coût" et pour enlever ensuite les mots "rendue
nécessaire" pour ajouter, après les mots "en raison de", les mots
suivants "la détérioration de l'environnement due à leur"
et pour enlever le "I" actuel, de sorte que la motion d'amendement du
député de Saint-Laurent, si mon sous-amendement est
adopté, se lirait comme suit: "La société ou ses filiales
dont elle détient plus de 50% des actions doivent défrayer le
coût de la relocalisation de quartiers en raison de la
détérioration de l'environnement due à leur exploitation
d'une mine d'amiante.
Une voix: Cela fait faire de l'exercice à
l'Opposition.
M. Lalonde: Cela a été battu, je ne peux pas le
remettre. M. le Président, si le règlement me le permettait, je
répéterais l'amendement du député de Richmond.
Ayant été battu, je pense que je ne pourrais pas le proposer
à nouveau.
M. Laplante: II remplace le mot par "détérioration
", ce qui veut dire la même chose.
Une voix: Non.
M. Laplante: Le débat a été fait
là-dessus.
Une voix: Sur la recevabilité.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non, pas
sur la recevabilité.
M. Brochu: II n'a pas demandé la parole non plus.
M. Laplante: C'est la même chose que l'autre, et on a battu
l'autre tout à l'heure. C'est un moyen détourné...
M. Lalonde: ... de directive, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît.
M. Lalonde: J'ai une question de directive. J'entends des
murmures qui me suggèrent de
continuer mon amendement pour y inclure les contributions
financières de la même façon que j'avais l'intention de
faire un amendement un peu plus tôt, mais étant donné que
l'amendement du député de Richmond allait dans le même sens
et a été battu, est-ce qu'il est exact que le règlement
m'empêcherait de faire un sous-amendement semblable?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De toute
façon, je pense qu'on n'a pas à inclure la loi dans une loi. Il y
a des lois existantes et on prend pour acquis que la loi qui va être
adoptée va devoir elle-même respecter et être conforme aux
lois déjà existantes. C'est un principe de droit qui nous dit
cela. On l'avait écrit dans l'autre amendement, par contre, mais je ne
pense pas que ce serait irrecevable parce que ce n'est pas
l'élément essentiel de la motion, l'élément
essentiel de la motion étant la relocalisation de quartiers; ce n'est
pas l'aspect de référence aux lois sur l'habitation qui
était l'élément essentiel de l'amendement du
député de Richmond.
M. Gratton: Si je comprends bien vos propos, M. le
Président, cela voudrait dire que le fait de ne pas l'inclure dans cette
motion de sous-amendement ne validerait pas une fin de non-recevoir de la part
du gouvernement vis-à-vis du contenu de l'article ou de
l'amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
une question que vous pourriez poser plus à un avocat qu'à un
président, mais je me dis ceci: L'article, tel que rédigé,
n'empêche pas les lois existantes en matière d'habitation
d'être en vigueur et donc, de s'appliquer pour le paiement d'une
relocalisation de quartiers, ces lois étant déjà en
vigueur au moment où on se parle et ayant pleine force de loi.
M. Gratton: Parfait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne
sais pas si mes oonfrères sont d'accord avec moi, mais c'est mon
opinion.
Je dois vous dire, M. le député de Marguerite-Bourgeoys
que, de prime abord, votre motion d'amendement demande réflexion
puisqu'il y a des points de similitude avec celle qui a été
battue. Par contre, il y a des points différents. Si on les regarde une
à côté de l'autre, l'amendement principal dit: Doivent
défrayer le coût de la relocalisation de quartiers rendue
nécessaire en raison de l'exploitation d'une mine d'amiante.
M. Lalonde: On n'a pas voté là-dessus.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
mais il faut que je regarde le sous-amendement par rapport à
l'amendement. Il faut que je regarde si la motion de sous-amendement a pour
effet d'écarter la motion principale ou de retrancher le sens de la
motion principale. L'autre dit: Défrayer le coût de la
relocalisation de quar- tiers c'est là que cela change en
raison de la détérioration de l'environnement due à
l'exploitation d'une mine d'amiante.
M. Lalonde: Je ne sais pas, M. le Président, si vous avez
l'intention de consulter les membres sur la recevabilité, étant
donné les questions...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
peut-être. Cela m'éclairerait peut-être parce que je dois
vous dire que cela est assez difficile, surtout sur le point: Est-ce que la
deuxième ne vient pas changer complètement le niveau de la
discussion? Alors que dans la première motion d'amendement on parle des
problèmes de quartiers en raison de l'exploitation, dans la
deuxième dans le sous-amendement, on parle de relocalisation en raison
des problèmes d'environnement, mais des problèmes de
l'environnement qui sont causés par l'exploitation d'une mine d'amiante.
Alors, cela soulève un petit doute dans mon esprit.
M. Laplante: Sur la recevabilité, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Pour moi, les deux sous-amendements sont similaires.
Dans le premier, le début dit bien: La relocalisation des quartiers.
C'est le fond de l'amendement. Le premier sous-amendement dit pourquoi, en
somme, cela devrait être relocalisé.
Le deuxième fait la même chose. On pourrait ajouter
à chaque sous-amendement n'importe quel mot et cela deviendrait
recevable si vous la jugiez recevable. Cela n'en finirait plus. Le but
principal de cet amendement, c'est la relocalisation des quartiers. On dit dans
un premier temps, que cela est rendu nécessaire en raison de
l'exploitation d'une mine d'amiante. En somme ici, on donne une autre raison
qui est la détérioration de l'environnement causée par
l'exploitation de la même mine d'amiante. Cela n'en finirait plus. Ce
sont des qualificatifs seulement qu'on donne. Elle ne devrait pas être
jugée recevable, à mon avis.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, tout au contraire, je pense
qu'il est clair, selon les propos qui ont été tenus par les
membres de la commission, particulièrement par le député
de Frontenac, au moment où on discutait de la motion d'amendement
proposée par le député de Richmond, qu'il s'agissait d'une
question de rédaction pour le député de Frontenac; il
était d'accord avec le principe de l'amendement du député
de Saint-Laurent mais c'était au moment où on parlait de
l'exploitation d'une mine d'amiante et il l'a même expliqué
dans ses propos que, pour lui, la définition de l'exploitation
d'une mine d'amiante était telle qu'on pourrait vouloir régler
des problèmes d'environnement plutôt.
C'est pour rejoindre le sens de l'intervention du député
de Frontenac que nous proposons maintenant cette motion de sous-amendement qui
n'est pas du tout la même que celle du député de Richmond,
non seulement dans l'esprit du député de Frontenac mais dans mon
esprit également.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Richmond, si cela ne vous fait rien, je serais
prêt à rendre ma décision.
Il faut regarder quelle est l'idée principale, l'idée
maîtresse de la motion d'amendement et regarder si la motion de
sous-amendement a pour effet d'écarter cette idée maîtresse
qui se dégage de la motion d'amendement.
Quelle est cette idée essentielle qui se dégage de
l'amendement proposé par le député de Saint-Laurent? C'est
la relocalisation des quartiers. Si on regarde le sous-amendement
présenté par le député de Marguerite-Bourgeoys,
cette idée principale est la même, c'est-à-dire
également la relocalisation des quartiers, sauf que, ce qui est
différent, ce n'est pas l'idée maîtresse qui se
dégage de l'amendement ou du sous-amendement, mais bien le pourquoi, la
modalité de cette relocalisation de quartiers. Les débats ont
appris certaines choses qui ont fait en sorte qu'un député a
présenté une motion d'amendement.
Si la motion de sous-amendement avait pour effet d'enlever l'idée
principale, qui est la relocalisation de quartiers, elle serait
nécessairement irrecevable puisque écartant la motion principale.
Étant donné que nous retrouvons, dans le sous-amendement et dans
l'amendement, la même idée maîtresse, c'est-à-dire de
relocaliser des quartiers, et considérant que la seule différence
qu'il y a entre les deux se situe au niveau du pourquoi de cette
relocalisation, la motion de sous-amendement n'est donc pas contraire à
l'esprit de l'article 70; au contraire, elle est conforme à l'article 70
et je la déclare donc recevable.
M. Lalonde: Je vous remercie, M. le Président. Je vais,
très brièvement, expliquer la raison de mon sous-amendement.
C'est d'autant plus difficile que, quant à moi, je ne le crois pas
très nécessaire. Je le fais simplement pour tendre la main,
intellectuellement, au gouvernement et, en particulier, au député
de Frontenac, fort embêté actuellement. Il a dû voter contre
la récupération des ré-disus hier; il a dû voter
contre l'assurance d'une fiscalité indispensable, nécessaire,
pour les municipalités où se retrouveront les installations de la
Société nationale de l'amiante et de ses filiales; il a
voté contre le sous-amendement du député de Richmond et il
est fort embêté.
Il nous a expliqué qu'on ne déménage pas les
quartiers à cause d'une mine; on déménage les quartiers
parce que l'environnement s'est tellement détérioré qu'il
faut les déménager. Quant à moi, M. le
Président...
M. Grégoire: ... plus tard que la mine s'installe.
M. Lalonde: ... cela revient au même mais, le lien de
causalité, parfois, ne traverse pas les esprits obtus d'une façon
aussi facile que d'autres. Alors, dans cet effort très laborieux
d'explications, il nous reste encore quelques heures, apparemment, à
vivre ici, grâce à la grande bonté du leader du
gouvernement. On va les employer à tenter de faire une brèche
dans l'obscurité totale de la compréhension du
député de Frontenac en particulier et du ministre aussi. Car je
ne vois pas pourquoi on fait un empilage sur le député de
Frontenac, c'est le ministre qui décide de toute façon, si on
vote pour ou si on vote contre. (12 heures)
Donc, la société, d'après mon sous-amendement,
ajouté à l'amendement naturellement, aurait le devoir de
défrayer le coût de la relocalisation de quartiers en raison de la
détérioration de l'environnement. Est-ce que ce n'est pas
là le désir du député de Frontenac? Est-ce que ce
n'est pas là le désir du gouvernement que la
Société nationale de l'amiante ait cette préoccupation
éminemment sociale de voir au maintien d'un milieu acceptable pour les
résidents des municipalités où il y a exploitation de
mines d'amiante.
Je ne vois pas pourquoi le député de Frontenac se bute
à voter contre une motion de sous-amendement, avec l'amendement qui en
résultera la Société nationale de l'amiante devra, de par
la volonté des législateurs, être un citoyen corporatif
exemplaire. C'est ce qu'on recherche; c'est assez difficile, M. le
Président, d'argumenter sur cette motion d'amendement parce que c'est
réellement aller au-delà du nécessaire, mais puisqu'il le
faut, puisque c'est le rôle de l'Opposition de faire comprendre
lentement, s'il le faut, aux députés ministériels qui ne
nous écoutent pas d'ailleurs, qui sont ici simplement pour faire leur
petit caucus...
M. Bérubé: On fera tous les caucus qu'on voudra, et
si le député s'en offusque...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Lalonde: M. le Président, je pense que le ministre a
demandé le droit de parole. Je serais intéressé de voir
quelles brillantes choses il a à nous dire.
M. Bérubé: Je prendrai certainement un moment pour
vous répondre, et cela me fera plaisir, à ce moment-là, de
résumer l'ensemble des arguments, pour montrer que l'Opposition est
vraiment à court d'arguments. Si elle évoque continuellement la
guillotine bien que, comme le dit si bien le député de
Frontenac, c'est impossible de couper des têtes quand il n'y a pas de
tête à couper néammoins, ce que l'on peut constater
c'est que l'Opposition présentement n'a absolument plus aucun argument,
elle tourne en rond, elle patine, elle ne fait absolument rien de bon, M. le
Président.
Dans mon intervention, je soulignerai le caractère absolument
ridicule, démagogique, des amendements successifs
présentés par l'Opposi-
tion et il me fera plaisir de faire la démonstration qu'ils n'ont
pas leur raison d'être dans le projet de loi tel que soumis ici par le
gouvernement. Pour l'instant, je sais que je dois me soumettre aux vingt
minutes auxquelles le député de Marguerite-Bourgeoys a droit, de
même qu'aux vingt minutes auxquelles le député de Gatineau
a droit, et c'est dommage que le député de Mont-Royal soit parti
parce que nous aurions également pu subir vingt minutes de
somnifères mais, malheureusement, comme il nous a quitté, je sais
que cela devra réduire la longueur de leurs interventions. Il me fera
plaisir, à la fin de leurs interventions, de répondre mais, pour
l'instant, il ne sert absolument à rien d'essayer de relever chacune des
affirmations absolument gratuites de l'Opposition.
M. Lalonde: M. le Président, je remercie le ministre de
son intervention brillante et je lui suggère, justement, d'employer les
conversations "a parte " qu'il a avec le député de Frontenac pour
tenter de convaincre aussi le député de Frontenac parce que
celui-ci nous a donné toutes les indications, depuis le début de
la matinée, qu'il serait en faveur de cette motion d'amendement du
député de Saint-Laurent si le libellé lui convenait. Or,
le seul but et je l'ai dit au départ de mon
sous-amendement est de trouver un libellé convenable au
député de Frontenac. Alors, j'espère que le ministre, dans
son intervention tantôt, et aussi dans ses caucus qu'il tient avec le
député de Frontenac constamment, trouvera les bons arguments pour
convaincre le député de Frontenac qu'il a erré depuis le
début de cette séance lorsqu'il a dit qu'il était en
faveur que la société défraie le coût de la
relocalisation des quartiers, pourvu qu'il y ait un libellé qui lui soit
satisfaisant. Le député de Frontenac, naturellement, voit sa
crédibilité réduite de plus en plus dans ce débat.
Il était au début de cette commission parlementaire, de ce
débat, le grand champion de l'amiante. Actuellement, avec toutes les
pirouettes, les volte-face, les quasi-trahisons qu'il a dû faire à
l'égard des gens de l'amiante, à l'égard d'une vraie
politique de l'amiante; c'est rendu une farce. On va voir par son vote lors de
la...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que le
député de Bourassa...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: ... dont les hautes contributions à cette
commission sont impressionnantes, pourrait aller discuter de son banc et
conformément au règlement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'ii vous plaît!
M. Grégoire: Est-ce que...
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas le député de Marguerite-Bourgeoys, c'est le président
qui vous demande, s'il vous plaît, de...
M. Lalonde: ... je vois que la tactique des députés
gouvernementaux, qui sont gênés de la position irréductible
de leur ministre et de leurs députés, c'est de créer des
diversions, de faire en sorte que le débat soit dénué de
tout sérieux. Je vous réaffirme que si cela continue, ce "show '
qu'on a devant nous, ces mini-caucus, l'Opposition officielle va
réexaminer sérieusement sa contribution au débat.
Les quelques heures qui nous restent sont trop précieuses pour
qu'on doive les gaspiller...
M. Grégoire: Est-ce que le député de
Marguerite-Bourgeoys me permettrait une question?
M. Lalonde: Oui.
M. Grégoire: J'ai remarqué, depuis le début,
et jamais je ne m'en suis plaint, au contraire, que le député de
Marguerite-Bourgeoys ou le député de Saint-Laurent avaient
l'occasion de causer ensemble, de causer avec leur recherchiste pour avoir des
renseignements. J'ai trouvé cela parfaitement normal. Je ne me suis pas
opposé à cela. Si le député de Marguerite-Bourgeoys
veut consulter un autre député ou son recherchiste, je trouve
cela normal que son recherchiste lui donne des feuilles de papier, ou des
volumes, ou des notes, ou lui dise quelques mots à l'oreille. Je trouve
cela normal que le recherchiste de l'Union Nationale fasse la même chose
avec le député de Richmond. Pourquoi ne jouirions-nous pas des
mêmes privilèges?
M. Lalonde: M. le Président...
M. Grégoire: Pourquoi n'aurions-nous pas les mêmes
droits que l'Opposition à cette commission?
M. Lalonde: ... j'ai une question.
M. Grégoire: Pourquoi voudriez-vous prendre plus de droits
que nous autres?
M. Lalonde: J'ai une question, M. le Président, je vais y
répondre.
M. Grégoire: C'est chercher à brimer nos droits, M.
le Président...
M. Lalonde: II y a la différence...
M. Grégoire: ... et je proteste contre cet accroc à
la démocratie.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac, vous avez pris une posi-
tion. C'est la présidence qui vous a remis à l'ordre
puisque, à l'Assemblée nationale, autant le président de
l'Assemblée nationale peut empêcher que des députés
se lèvent pour aller parler à d'autres députés
à leur banc, debout...
M. Grégoire: On n'a pas le droit mais...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
autant la chose est défendue en commission parlementaire, qui est la
continuation de l'Assemblée nationale, tout simplement.
M. Lalonde: M. le Président, je vous remercie d'avoir
répondu.
M. Grégoire: Ne brimez pas nos droits.
M. Lalonde: Donc, je pense que cela m'évite toute
réponse. J'aurais seulement une remarque...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur la
motion, s'il vous plaît!
M. Lalonde: ... sous forme interrogative: Est-ce que c'est vrai
que c'est le député de Bourassa qui est le recherchiste du
député de Frontenac? Cela explique tout.
M. le Président...
M. Grégoire: Très bon. Vous êtes jaloux de la
qualité de nos recherchistes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Sur la motion.
M. Laplante: ... de répondre là-dessus.
M. Lalonde: M. le Président, si vous permettez au
député de Bourassa de répondre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
parce que la question étant hors sujet, la réponse le sera
nécessairement. Alors, sur la motion, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Grégoire: J'ai dit qu'il était
récidiviste, hier. Il n'est jamais sur le sujet.
M. Laplante: Ne parle pas trop...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Laplante: ... parce qu'ils vont menacer de s'en aller
encore.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Laplante: C'est le monopole de la vérité.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Grégoire: Cela fait qu'on n'a plus rien à
dire.
M. Lalonde: M. le Président, nous voulons donner
l'occasion au député de Frontenac de se racheter. Jusqu'à
maintenant, sa conduite à cette commission parlementaire est absolument
inacceptable. Il a dû faire des pirouettes pour voter contre ses propres
collègues lors de la présentation d'une motion d'amendement
situant le siège social à Thetford Mines mais, depuis lors, il
n'a pas eu le courage de démissionner. Il a donc, à ce
moment-là, trahi ses électeurs; maintenant, il trahit non pas ses
électeurs mais sa propre fonction en. prenant parti contre
l'intérêt de la Société nationale...
M. Grégoire: Me permettez-vous une question?
M. Lalonde: ... et, naturellement, les électeurs du
comté de Frontenac, en refusant de donner à la
Société nationale la dimension sociale qui, pourtant, est
nécessaire lorsque l'on parle d'une société d'État
que l'on veut le citoyen corporatif le plus exemplaire.
M. Grégoire: Me permettez-vous une question?
M. Lalonde: M. le Président, on va voir...
M. Grégoire: Avez-vous demandé que je
démissionne?
M. Lalonde: ... quel est le véritable visage j'ai
mis cela au singulier jusqu'à maintenant, M. le Président
du député de Frontenac...
M. Grégoire: Avez-vous demandé que je
démissionne?
M. Lalonde: ... lorsqu'il va voter sur cette motion d'amendement,
qu'il nous a lui-même invités à faire. Nous l'avons faite
dans le sens de ses interrogations, même si elle nous semblait
plutôt superfétatoire, étant donné les règles
élémentaires de l'interprétation des textes, M. le
Président.
M. Laplante: M. le Président, c'est le seul
sous-amendement qu'on discute? Il faut qu'il soit vide, vide...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: Le recherchiste a quelque chose à dire, M. le
Président. Est-ce qu'il y a consentement unanime?
M. Laplante: ... pour ne pas être capable de continuer sur
leur propre sous-amendement.
M. Grégoire: Je remarque que le recherchiste tient un
caucus avec le député de Marguerite-Bourgeoys. Tantôt, on
vous a demandé de nous rappeler à l'ordre, je voudrais rappeler
les caucus...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît, M. le député de Frontenac, cessez de vous
moquer de la présidence.
M. Gratton: II y a une différence fondamentale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
directive que j'ai donnée tout à l'heure n'empêche
aucunement les députés de se parler l'un à
côté de l'autre, le ministre de parler au député de
Frontenac et ainsi de suite.
M. Grégoire: C'est correct, merci.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que le
député de Bourassa voulait me poser une question? J'ai entendu du
bruit de ce côté.
M. Laplante: Tant que cela sera vide comme cela, M. le
député, il n'y a rien à en sortir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre.
M. Lalonde: Alors, je continue; c'était du vent,
probablement. Il faudrait fermer les fenêtres.
On verra le sérieux du député de Frontenac durant
cette question. C'est pour cela que j'ai insisté. J'ai
hésité avant de faire l'amendement parce qu'il m'apparaissait un
peu inutile étant donné l'interprétation normale. Il n'est
pas nécessaire pour la compréhension du texte, mais étant
donné les difficultés particulières du
député de Frontenac à comprendre ce texte limpide, je me
suis imposé l'exercice un peu exigeant de faire quelque chose qui n'est
pas utile pour tout le monde, mais qui peut quand même en aider
quelques-uns.
J'ai fait cette motion d'amendement pour, justement, dessiner
très simplement et très clairement au député de
Frontenac la voie qu'il doit suivre dans la recherche qu'il devrait faire des
intérêts de ses concitoyens, de ses propres électeurs.
C'est parce que c'est à Thetford Mines que le problème se
situe.
M. Grégoire: Je ne suis pas capable de m'empêcher de
rire. J'en ai entendu une bonne!
Le Président: Allez rire à l'extérieur, s'il
vous plaît, M. le député de Frontenac.
M. Lalonde: J'ai tenté d'amener le député de
Frontenac à comprendre la raison de mon amendement, et je vais
écouter sa réaction avant de continuer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que la motion du député de Marguerite-Bourgeoys sera
adoptée?
M. Bérubé: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
ministre.
M. Bérubé: II vaut peut-être la peine de dire
quelques mots sur cette motion, bien que le député de
Marguerite-Bourgeoys ait reconnu qu'elle était un peu inutile et je
regrette l'euphémisme, en fait, il aurait dû dire:
Complètement inutile. Néanmoins, en vertu des lois et
règlements de cette assemblée, nous devons nous prononcer sur
cette proposition.
Tout d'abord, j'aimerais souligner le caractère
démagogique de l'ensemble de la discussion depuis deux jours. En effet,
des propositions du type de celle que nous fait l'Opposition
présentement, nous pourrions en présenter un grand nombre
d'autres. Dans ses relations de travail avec ses travailleurs, la
Société nationale de l'amiante, société
d'État, devrait certainement montrer un comportement exemplaire. Cela ne
veut pas dire pour autant que la Société nationale de l'amiante
doive obtempérer à toutes les demandes que pourrait lui faire le
syndicat. Cela ne veut donc pas dire qu'elle doive céder à toutes
les demandes syndicales, mais elle devra exercer le meilleur jugement, elle
devra faire tout en son possible pour que ses travailleurs
bénéficient des conditions les meilleures dans cette industrie,
et dans l'industrie en général.
Donc, on pourrait j'imagine que c'est sans doute le propos de
l'Opposition nous présenter une prochaine motion dans laquelle on
exigerait de la Société nationale de l'amiante qu'elle ait, avec
ses travailleurs, des relations en tout point parfaites.
On pourrait également, puisque semble-t-il, la
société Asbestos a présentement des problèmes de ce
type, avoir une motion exigeant l'élargissement des chemins
d'accès aux puits à ciel ouvert parce que, présentement,
on m'a dit que... enfin, des travailleurs récemment devaient me dire que
la compagnie ne maintenait pas la largeur réglementaire, peut-être
pour faire des économies. C'est évidemment une hypothèse.
Donc, nous pourrions avoir une motion qui obligerait la future
Société nationale de l'amiante à maintenir la largeur
réglementaire dans les voies d'accès à sa mine. (12 h
15)
On pourrait avoir une prochaine motion qui porterait sur l'importance,
pour la Société nationale de l'amiante, de maintenir des
conditions de salubrité, de manière que ses travailleurs ne
puissent pas souffrir d'amiantose ou autre maladie industrielle.
On pourrait également avoir une autre motion qui porterait, cette
fois, sur l'élimination totale, complète et radicale de tous les
crassiers accumulés dans l'environnement de Thetford Mines.
On pourrait continuer à sortir toutes les motions inimaginables
portant sur le comportement idéal d'une société
d'État. Certes, on ne peut pas voter contre de telles propositions, en
principe, puisque vous admettrez avec moi si l'État ne
peut pas respecter ses propres lois, à quoi lui servirait-il d'en faire?
Donc, l'État doit certainement, à tout le moins, commencer par
respecter les lois qu'il édicte, d'une part. D'autre part, je pense
qu'il est normal aussi qu'une société d'État cherche, dans
ses relations de travail, dans le traitement qu'elle consent à ses
travailleurs, au point
de vue salubrité, à maintenir des conditions qui soient
les meilleures possible. Cela ne veut sans doute pas dire la perfection, parce
que la perfection n'est pas de ce monde, mais cela veut certainement dire un
effort délibéré, de la part de la société,
pour maintenir des bonnes conditions de travail.
Je parle de démagogie, parce que, lorsque l'Opposition nous
amène ces articles, on ne sait jamais s'il s'agit véritablement
d'un strict minimum qu'il faut assurer aux travailleurs, à la
population, ou s'il s'agit d'aller au-delà du strict minimum. En effet,
je ne comprends pas pourquoi les conditions de travail, les conditions de
salubrité que maintiendrait la Société nationale de
l'amiante ne devraient pas être étendues à toute
l'industrie. Ce que je ne comprends pas, c'est ceci: Serait-ce normal que,
parce que l'on travaille pour la Société nationale de l'amiante
et je vais en venir directement à l'exemple qui est ici
cette société voie à l'évacuation totale de la mine
de Thetford Mines et que, par conséquent, il suffise de travailler pour
une société d'État pour que, automatiquement, les
conditions de travail soient absolument parfaites, absolument
irréprochables, absolument idéales?
Si on regarde la proposition qui nous est faite ici, on nous dit: "Doit
défrayer le coût on avait dit au départ "total"
de relocalisation de quartiers". Maintenant, on dit: "En raison de la
détérioration de l'environnement, due à l'exploitation
d'une mine d'amiante". Il ne fait aucun doute qu'une ville située
à proximité d'une exploitation minière ne
bénéficie pas d'un environnement aussi agréable que, sans
doute, les citoyens de mon comté de Matane, ou de la région de
Sainte-Anne-des-Monts, qui sont aux prises avec un taux de chômage qui
dépasse 55% et atteint même 60%. Il va de soi que les conditions
de vie sont absolument idéales; il n'existe aucune fumée qui
pollue l'environnement. Les relations de travail sont absolument remarquable
aussi. Il n'y a jamais de friction entre l'employeur et l'employé, parce
qu'il n'y a pas d'employeur.
Dans ces conditions, évidemment, nous retrouvons des situations
absolument idéales. Mais si on examine le projet soumis ici, on dit:
"Doit défrayer le coût de la relocalisation de quartiers, en
raison de la détérioration de l'environnement". Il y a
détérioration de l'environnement si je compare avec le climat que
je connais à toutes les semaines dans le comté de Matane, et
particulièrement dans les coins de mon comté où il n'y a
absolument aucune activité économique, parce que, dans les
régions de mon comté où il n'y a aucune activité
économique, évidemment, les conditions de travail sont assez
idéales. Je ne parle même pas, non plus, des problèmes que
peuvent connaître certains des résidents de mon comté qui
vivent à proximité de certaines fermes, des odeurs plus ou moins
acceptables avec lesquelles ils doivent vivre, parce qu'il ne fait aucun doute
à nouveau que toute activité humaine entraîne une certaine
détérioration de l'environne- ment et on sait que le fait de
vivre à côté d'une étable ou d'une grange, il peut
parfois s'en dégager des émanations
désagréables.
Donc, si on applique strictement l'amendement tel qu'il est
proposé ici, la Société nationale de l'amiante doit
défrayer le coût de la relocalisation de quartiers en raison de la
détérioration de l'environnement. Il ne fait aucun doute que la
qualité de vie à Asbestos n'est pas la même que la
qualité de vie que l'on retrouve dans d'autres coins du beau
comté de Richmond, n'est-ce pas, M. le député de Richmond?
Il ne fait aucun doute que la présence d'une mine, avec les vibrations,
les détonations, avec certaines émanations de poussière
qu'on n'arrive pas toujours à contrôler, avec l'existence de
crassiers, avec un certain nombre de facteurs, entraîne
nécessairement une détérioration de l'environnement.
Dans ces conditions, et si cet article prenait force de loi, il faudrait
nécessairement déménager entièrement la ville de
Thetford Mines, si on l'appliquait rigoureusement. Ce n'est donc pas cela que
l'Opposition a à l'esprit. Ce que l'Opposition a à l'esprit, dans
le fond, c'est qu'elle voudrait que le gouvernement, que la
Société nationale de l'amiante ait la conduite la plus
irréprochable possible. Mais peut-on mettre, dans un projet de loi, une
recommandation à l'effet qu'une société d'État ou
autre doive avoir la conduite la plus irréprochable possible; je crois
que non.
Il va de soi que nos employés gouvernementaux doivent avoir la
conduite la plus irréprochable possible en vertu de nos lois. Il faudra
que la Société nationale de l'amiante ait la conduite la plus
irréprochable possible en vertu de nos lois. Mais d'inclure, dans un
projet de loi, un article à l'effet que la Société
nationale de l'amiante devra avoir une conduite absolument irréprochable
m'apparaît totalement mal placé, non nécessaire et, en
fait, m'apparaît être ce que j'appellerais de la démagogie.
C'est de la démagogie parce que, finalement, cette proposition nous
vient d'un parti politique connu pour avoir couché de longue date avec
une classe de la société qui a contrôlé le
Québec. On l'a vu récemment dans ce débat sur la taxe de
vente, on a vu à nouveau, finalement, l'Opposition devoir accepter
à contrecoeur une position gouvernementale, alors qu'elle aurait tant
voulu voter avec le Parti libéral à Ottawa. Elle s'est toujours
ralliée à notre rue Saint-Jacques j'aurais dû dire
James Street parce que c'est un peu le cas c'est un parti qui s'est
toujours raccroché à la classe dirigeante, au patronat. On le
voit d'ailleurs, avec l'appui qu'il reçoit continuellement du Conseil du
patronat ou d'autres organismes, c'est finalement un parti politique qui s'est
fait le défenseur de la classe dominante au Québec, de la classe
privilégiée au Québec, qui ne s'est jamais
préoccupé de la défense de nos travailleurs.
Ce n'est pas un parti qui a vécu les luttes ouvrières,
c'est un parti qui s'est toujours raccroché finalement à cette
classe dominante, aux intérêts capitalistes qui ont
contrôlé la société québécoise.
Je pense qu'on peut accepter qu'un parti politique se fasse le
défenseur du patronat au Québec, on peut le reconnaître, et
que nous ayons choisi de nous faire les défenseurs du travailleur, c'est
également une position politique qu'on peut reconnaître au Parti
québécois et que nous continuerons à défendre.
Mais, ce que je n'accepte pas, c'est que ce parti, qui avait ses
entrées avec la Brinks et le Trust Royal en 1970, qui a toujours eu ses
petites entrées auprès de nos hommes d'affaires
d'ailleurs, le député de Saint-Laurent n'a pas caché qu'il
avait eu d'excellents contacts avec la direction de l'Asbestos Corporation, qui
lui avait permis de visiter l'ensemble des installations de la compagnie
il a beaucoup d'entrées auprès de toutes les grandes
sociétés qui contrôlent notre civilisation, notre
société québécoise, et ce qui me choque un peu
c'est que ce parti, qui s'est toujours fait le défenseur des
possédants au Québec, voilà qu'aujourd'hui, il nous sort
amendement après amendement, au nom, cette fois, de la défense
des opprimés, de la défense des citoyens de Thetford Mines, de la
défense des travailleurs de la société Asbestos. Je trouve
cela passablement intéressant parce que, finalement, on se rend bien
compte que si l'Opposition libérale nous apporte tous ces amendements,
c'est que, au fond, elle est là pour chercher à nous glisser
quelques pelures de banane, avec l'espoir que nous puissions
trébucher.
Je pense que celui qui propose ces amendements devrait regarder sa
propre attitude, en général, et devrait reconnaître que
s'il a des leçons à donner, ce n'est certainement pas au Parti
québécois.
Troisièmement, si on examine la formulation des amendements, on
se rend compte que, en général, elle est mauvaise. L'Opposition
d'ailleurs a dû le reconnaître puisque, depuis ce matin, nous
n'assistons qu'à modification sur modification de l'amendement original,
ce qui montre bien que. en fait, l'amendement était mal
préparé. En effet, on a dû enlever "rendue
nécessaire". Je me préparais à faire une petite sortie
contre les termes "rendue nécessaire" et, fort heureusement, le
député de Frontenac a très bien vu l'aspect absolument
cocasse de cette argumentation puisque s'il fallait défrayer les
coûts de la relocalisation que dans le cas "rendue nécessaire en
raison de l'exploitation d'une mine d'amiante," on aboutirait à la
situation où seule l'expansion de la mine, rendant le
déménagement des communautés nécessaire, aurait pu
justifier le coût de la relocalisation. Or, il existe d'autres raisons
pour lesquelles on doit relocaliser.
Là, dans un effort pour améliorer, on a parlé des
conditions si je ne m'abuse "en raison de la
détérioration de l'environnement." À nouveau, on pourrait
s'attaquer et je le ferai un peu plus tard à ce point
concernant cette détérioration de l'environnement puisque,
à mon avis, les termes sont insuffisamment précis. Je pense que
la proposition du député de Richmond, en ce sens, qui indiquait
dans son amendement un addenda du type "selon les conditions prévues par
règlement du gouvernement", évidemment avait certains avantages
parce qu'il faut nécessairement préciser, d'une certaine
façon, ce qu'est une détérioration de l'environnement.
Comme je l'ai souligné tantôt, le simple fait qu'il existe une
vibration, le simple fait qu'il existe quelques poussières qui volent
dans l'atmosphère, peut représenter une
détérioration de l'environnement et, par conséquent, il
faudra certainement choisir quand nous devrons payer pour la relocalisation et
quand nous ne devrons pas payer pour la relocalisation.
Alors que, si on prend l'amendement tel que proposé ici, il n'y a
aucun moyen de définir quand il faut payer pour la relocalisation. Ceci
veut dire que, dans les conditions actuelles, il nous faut absolument
déménager la ville de Thetford et j'ignore même à
quelle distance il nous faudra la relocaliser puisque, n'ayant pas de
critères concernant la détérioration de l'environnement,
on ne sait pas à quelle distance la détérioration de
l'environnement se fera sentir. Donc, tel que rédigé,
l'amendement ne permettrait pas à la Société nationale de
l'amiante d'être opérationnelle.
Également, ce qui est choquant, c'est que, au fond, si le
déménagement de ces quartiers est véritablement
nécessaire, je me demande pourquoi seuls les travailleurs, seuls les
résidants, travaillant, vivant à proximité d'une mine
appartenant à la Société nationale de l'amiante,
profiteraient de ces avantages? S'agit-il là véritablement de
mesures auxquelles le citoyen a droit? Est-ce que les gens de Thetford, dans le
quartier Mitchell, ont droit à une relocalisation? S'ils ont droit
à une relocalisation, M. le Président, il n'est pas
nécessaire, présentement, d'établir une loi qui ne
s'appliquerait qu'à eux parce que d'autres citoyens, possiblement
à Asbestos, à Black Lake, ont peut-être droit
également à cette relocalisation. Si c'est un droit des citoyens,
le droit des citoyens devrait être incorporé dans une loi
générale s'appliquant à tous les citoyens et non
simplement aux citoyens qui vivent à proximité des installations
de la Société nationale de l'amiante. S'agit-il donc d'un droit
véritablement fondamental auquel tous les citoyens ont droit? S'il
s'agit véritablement d'un tel droit, il faudrait donc que nos lois sur
la protection de l'environnement prévoient de telles clauses.
Mais au contraire, s'agit-il non pas tellement d'un droit des citoyens,
mais possiblement d'une attitude que la société devrait avoir,
d'une attitude de citoyen idéal, de citoyen parfait que l'Opposition a
à l'esprit quand elle présente cet amendement?
M. le Président, je pense qu'il est midi et demi. J'aurai
l'occasion de continuer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
travaux de la commission sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 12 h 31)
Reprise de la séance à 20 h 13
Le Président (M. Dussault): À l'ordre,
messieurs!
Nous allons reprendre les travaux de la commission parlementaire des
richesses naturelles ayant le mandat de faire l'étude article par
article du projet de loi no 70 intitulé Loi constituant la
Société nationale de l'amiante. Au moment où nous avons
ajourné nos travaux, nous en étions à l'article 3 et nous
étions à discuter un sous-amendement à un amendement
à l'article 3. Auparavant, je vais prendre les présences.
M. Bérubé (Matane), M. Bordeleau (Abitibi-Ouest).
M. Bordeleau: Présent.
Le Président (M. Dussault): M. Brochu (Richmond).
M. Brochu: Présent.
Le Président (M. Dussault): M. Raynauld (Outremont) en
remplacement de M. Forget (Saint-Laurent). À l'ordre s'il vous
plaît, messieurs. Je suis en train de prendre les présences.
Je disais donc M. Raynauld (Outremont), M. Grégoire (Frontenac),
M. Laplante (Bourassa), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Rancourt
(Saint-François) et M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) en remplacement de
M. Raynauld (Outremont).
M. Bérubé: Nous recommençons ces
gymnastiques absolument intéressantes, à savoir que le
député d'Outremont remplace régulièrement le
député de Marguerite-Bourgeoys...
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, M. le
ministre. Je tiens à vous préciser, M. le ministre que cette
forme de remplacement m'a été signifiée par
l'Opposition.
M. Bérubé: ... mal foutu, M. le
Président.
M. Raynauld: C'est triste pour vous, vous ne comprenez rien
là-dedans!
Le Président (M. Dussault): Je continue la liste des
membres de cette commission. Les intervenants: M. Fontaine (Nicolet-Yamaska),
M. Godin (Mercier), M. Garneau (Jean-Talon), M. Landry (Fabre), M. Gratton
(Gatineau) en remplacement de M. Larivière
(Pontiac-Témiscamingue), M. Léger (Lafontaine), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Paquette (Rosemont), M. Roy
(Beauce-Sud) et M. Samson (Rouyn-Noranda).
M. Bérubé: M. le Président, j'aurais une
demande de directive.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le ministre.
M. Bérubé: Vous dites que le député
de
Marguerite-Bourgeoys remplace le député d'Outremont. Or,
c'est extrêmement difficile de savoir si le député
d'Outremont est effectivement là ou absent. Pourrait-on savoir si la
personne qui occupe le fauteuil s'appelle le député d'Outremont?
Ce serait important de le savoir. Puisque le député de
Marguerite-Bourgeoys remplace le député d'Outremont, est-ce que
nous allons voir une différence suivant que le député
d'Outremont parle ou ne parle pas?
Le Président (M. Dussault): Vous vous êtes
adressé au président et vous avez demandé une directive;
j'avoue que je ne suis pas en mesure, comme président, de
répondre à cette question.
M. Lalonde: Sur la directive, M. le Président.
M. Bérubé: Est-ce que le député de
Marguerite-Bourgeoys parle en tant que député d'Outremont ou en
tant que député de Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de directive,
je pense qu'on doit faire appel à l'expérience et à la
tradition. C'est très précieux dans notre droit parlementaire. Je
comprends que le ministre ne puisse pas puiser dans l'expérience et la
tradition dans son cas parce que personne ne veut le remplacer.
M. Grégoire: II est irremplaçable, vous avez
raison.
Le Président (M. Dussault): Messieurs, je vous demanderais
votre collaboration et, si possible, de revenir au projet de loi puisque c'est
le mandat de cette commission de l'étudier.
M. Bérubé: M. le Président, j'ai une autre
question de directive. Comment le député de Marguerite-Bourgeoys
qui est assis devant moi peut-il remplacer le député d'Outremont
qui est également assis devant moi à moins que, effectivement, on
ne puisse pas savoir la différence entre l'existence ou l'inexistence du
député d'Outremont, ce qui ne m'étonnerait pas en fait
parce que j'ai trouvé qu'on aurait pu facilement se passer de la plupart
de ses interventions. Néanmoins, j'ai un problème de conscience.
C'est que je ne saurai jamais si je m'adresse au député de
Marguerite-Bourgeoys ou au député d'Outremont qui le remplace ou
bien si je m'adresse au député d'Outremont qui aurait pu
remplacer le député de Marguerite-Bourgeoys si ce dernier n'avait
pas remplacé le député d'Outremont.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre... M.
Lalonde: M. le Président,...
Le Président (M. Dussault): Un instant, s'il vous
plaît, M. le député. M. le ministre vous en faisiez une
question de directive. Je vous répète que je ne peux
répondre à ce genre de question. Je vous prierais, s'il vous
plaît, de revenir au mandat
de cette commission après l'intervention de M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Sur la question de règlement, M. le
Président. On a assisté à une autre pitrerie du ministre
des Richesses naturelles qui ne semble pas prendre au sérieux votre
incapacité de répondre à sa question. Votre
incapacité ne vient pas du tout de votre inexpérience ou de votre
incompétence, M. le Président. Cela n'appelle pas de
réponse, mais il reste que je dois déplorer l'attitude du
ministre à l'ouverture de cette séance, qui semble vouloir faire
simplement des blagues et prendre à la farce cette commission
parlementaire. Quant à nous, nous sommes très sérieux.
Nous sommes prêts à aborder l'étude du projet de loi,
article par article. Nous espérons que le ministre, après ce long
souper, reviendra à des sentiments plus sérieux relativement au
projet de loi qui est devant nous.
M. Grégoire: Très bien, M. le Président,
étant donné que le député de Marguerite-Bourgeoys
vous a...
M. Raynauld: M. le Président, peut-être
pourriez-vous expliquer au ministre de quoi il s'agit pour éviter qu'il
fasse des bouffonneries toute la soirée. Il n'a pas encore compris.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, si vous me
permettez, ceci m'a été signifié. J'espérais que
l'Opposition puisse donner elle-même l'explication, puisque c'est
elle-même qui m'a demandé de formuler la présence de cette
façon. Je peux ajouter que les explications qui m'ont été
données nous indiquent qu'on pourrait avoir des problèmes au
niveau du droit de parole épuisé par certains
députés et du droit de vote, bien sûr, si on avait pris les
présences dans l'ordre et de la façon dont cela apparaît
sur la liste.
En tout cas, c'est la raison que l'Opposition m'a formulée pour
signifier les remplacements de cette façon. Ceci étant dit, M. le
ministre et M. le député, puis-je vous demander, s'il vous
plaît, de revenir au débat sur le sous-amendement à
l'amendement de l'article 3 du projet de loi? Pour le moment, personne ne m'a
signifié son intention de prendre la parole.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le ministre.
M. Bérubé:... J'avais la parole à la fin de
notre séance précédente. En effet, M. le Président,
j'avais brièvement commencé à exposer la réponse du
gouvernement sur le sous-amendement à l'amendement je ne sais
à quel nième amendement nous en sommes rendus qu'il nous
faut continuellement reprendre, recorriger et retravailler. L'Union Nationale a
fait des propositions intéressantes de corrections de l'amendement. Le
Parti libéral a repris la proposition de l'Union Na- tionale, en
rejetant une autre partie. En fait, nous sommes en face d'une espèce de
danse d'un parti d'Opposition à l'autre pour chercher à savoir
comment on pourrait amender le projet du gouvernement. En fait, depuis une
journée, nous amendons, nous sous-amendons, nous recommençons et
nous n'avançons pas tellement.
Cela me fait penser un peu au député d'Outremont qui
remplace le député de Marguerite-Bourgeoys, mais,
néanmoins, ils sont tous les deux là. Alors, on se demande ce qui
se passe. Donc, cela m'apparaît à nouveau une sorte de
stratégie un peu bâclée, un peu mal foutue, un peu mal
organisée. J'en prends pour preuve je pense que l'Opposition le
reconnaîtra les multiples changements apportés. En effet,
le député de Frontenac ayant montré à
l'hilarité de tous le ridicule du mot "total" dans la résolution
originale de l'Opposition libérale, cette dernière a donc
retiré le mot "total" reconnaissant qu'elle s'était
trompée.
Ensuite, le député de Frontenac a souligné
l'absurdité des mots "rendue nécessaire" puisqu'il a
montré qu'en fait on ne réaliserait pas du tout les objectifs que
prétendait viser l'Opposition libérale par son amendement et,
à nouveau, l'Opposition libérale a reconnu que finalement le
député de Frontenac avait parfaitement raison.
Là-dessus, le député de Richmond est arrivé
avec un autre amendement, un sous-amendement qui était
intéressant parce qu'il indiquait clairement que les coûts de
relocalisation feraient l'objet de conditions prévues par
règlement du gouvernement. Là-dessus, le député de
Marguerite-Bourgeoys a dit qu'il faudrait peut-être changer
"règlement du gouvernement" par "les lois de l'habitation". Or
là, le président devait lui souligner qu'évidemment comme
nous faisons des lois, on n'avait pas besoin de tenir compte des autres lois.
Enfin, c'est un méli-mélo tellement lamentable que finalement on
ne sait plus trop sur quoi nous allons voter. En fait, on est un peu dans
l'absurdité complète. D'ailleurs, je dois souligner, et c'est
quand même sérieux, le danger d'une mauvaise rédaction d'un
article de loi. Je vois d'ailleurs le député de
Marguerite-Bourgeoys déjà en train, à la hâte, de
rédiger un nouvel amendement parce qu'il vient de se rendre compte que
son amendement était totalement mal foutu. Alors il se prépare.
Je vois qu'il en rédige un, et tantôt il va consulter son
recherchiste qui va sans doute lui permettre de faire certaines corrections qui
vont sans doute faire en sorte que l'amendement va être encore plus
mauvais qu'auparavant. Néanmoins...
Je vois que le député de... Nous manquions sa
présence.
M. Gratton: M. le Président, je trouve le ministre
sublime.
M. Bérubé: On continue, M. le
Président...
M. Lalonde: D'ailleurs, tout le monde pense que c'est un
drôle.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs. À l'ordre. M. le ministre.
M. Bérubé: J'entends des ricanements de
hyène de l'autre côté, et cela m'empêche de
réfléchir et de parler.
M. Lalonde: Laissez-le rire de ses farces, M. le
Président.
M. Raynauld: Cela ne peut vous empêcher de
réfléchir, vous ne réfléchissez jamais.
M. Bérubé: II y a le danger d'une mauvaise
rédaction. En effet, je cite en exemple l'amendement tel qu'il nous est
présenté en ce moment pour montrer à quel point il peut
prêter à confusion. On dit là-dedans: La
société ou ses filiales dont elle détient plus de 50% des
actions doit défrayer le coût de la relocalisation de quartiers
selon les conditions prévues enfin, non, même pas par
règlement, en raison de la détérioration de
l'environnement. Ne pourriez-vous pas nous prêter un texte
définitif, parce que c'est assez compliqué. Ne pourriez-vous pas
nous prêter un texte définitif, parce que c'est assez
compliqué. On est obligé de griffonner cela sur des bouts de
papier.
M. Lalonde: Vous voulez qu'on vous le lise?
M. Bérubé: Oui, je pense...
M. Lalonde: Vous ne savez pas lire.
M. Bérubé: Le coût de la relocalisation de
quartiers en raison de la détérioration de l'environnement. Alors
là, M. le Président...
M. Raynauld: II n'y a pas de règlement.
M. Bérubé: ... je vais vous souligner le danger
d'accepter un tel amendement. En effet, lorsqu'on parle de
détérioration, il ne fait aucun doute que toute activité
minière, nécessairement, représente une certaine rupture
avec une bonne qualité de l'aménagement du territoire puisqu'il
faut nécessairement creuser un puits, il faut nécessairement
accumuler des terrils de résidus. Donc, nécessairement,
l'exploitation minière représente un déséquilibre
ou une détérioration de l'environnement. À quel niveau
doit-on commencer à déménager des quartiers? Est-ce que,
présentement, dans l'esprit de l'Opposition, la situation actuelle
justifierait le déménagement intégral de la ville
d'Asbestos, de la ville de Thetford Mines et de la ville de Black Lake? Est-ce
ce que l'Opposition a à l'esprit?
Évidemment, son article de loi ne le spécifie pas. La
détérioration de l'environnement est tout à fait
subjective et tout à fait imprécise et on n'a prévu aucun
mécanisme qui permette de définir ce que l'on entend par
détérioration de l'environnement.
Par exemple, si la ville de Thetford est affligée par une petite
vibration provenant de la circulation des camions dans le fond de la mine,
est-ce que cette détérioration de l'environnement doit
nécessairement entraîner le déménagement de la
ville? Je ne le sais pas et l'Opposition ne nous a pas dit, non plus, si cela
entraînerait un déménagement de la ville. Par
conséquent, tout ce que l'on sait, c'est qu'il faudra payer tout
déménagement causé par une détérioration de
l'environnement. On imagine le nombre de plaintes auxquelles on aura à
faire face parce que la simple existence d'un crassier qui bloque la vue ou
l'horizon de cette municipalité, nécessairement, est une
détérioration de l'environnement et, par conséquent,
justifierait, suivant les termes exacts de l'amendement, le
déménagement de la ville.
On se rend compte que c'est un amendement qui est bâclé
beaucoup trop rapidement et qui, même s'il part d'une bonne
volonté, de toute évidence, ne peut pas être
intégré dans une loi. D'ailleurs, revenons, de manière
à pouvoir répondre à une kyrielle de futurs amendements
que l'on peut prévoir, à l'esprit de la loi. Dans cette loi, nous
créons une société à vocation industrielle. Cette
société a deux mandats bien spécifiques: le premier,
développer une industrie de transformation au Québec; le
deuxième, exploiter des mines d'amiante au Québec. Voilà
donc deux objectifs que nous avons précisés dans ce projet de
loi. Il va de soi que cette Société nationale de l'amiante doit
réaliser ce mandat en respectant les citoyens, en respectant
l'environnement, en respectant le milieu où elle fonctionne. Elle doit
donc se comporter en bon citoyen.
La Société nationale de l'amiante ne doit certainement pas
rechercher des profits exorbitants, au détriment de la santé des
travailleurs, au détriment d'une rémunération
adéquate des travailleurs, au détriment d'un environnement
raisonnable pour les citoyens qui doivent vivre à proximité de
cette mine. Donc, la Société nationale de l'amiante ne devrait
pas rechercher à exploiter les citoyens québécois; elle
doit travailler au bénéfice des citoyens québécois.
De fait, la Société nationale de l'amiante pourrait certainement
consacrer les impôts qu'elle ne paiera pas au gouvernement
fédéral à une revalorisation des quartiers...
M. Raynauld: Vous les avez déjà pris pour autre
chose, là.
M. Lalonde: Cela fait trois fois que vous les prenez, les
impôts.
M. Raynauld: Cela fait trois ou quatre fois que vous les
prenez.
M. Lalonde: Pour réduire les prix, pour la relocalisation
des quartiers.
M. Bérubé: Absolument pas.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, messieurs,
s'il vous plaît!
M. Bérubé: Cette Opposition est absolument
dissipée.
M. Lalonde: On est prêt à rester dans l'ordre, mais
pas dans l'incohérence, M. le Président.
M. Bérubé: J'ai l'impression après le
débat que nous avons eu sur la loi portant sur les vins dans les
épiceries, que l'Opposition en a légèrement abusé
et que ce soir, elle n'arrive pas à maintenir un certain calme, une
certaine paix à cette commission.
M. Lalonde: Si on juge par votre comportement, c'est vous
qui...
M. Bérubé: Néanmoins, certainement, la
Société nationale de l'amiante peut choisir de consacrer une
partie des impôts qu'elle ne paiera pas au gouvernement
fédéral à un engagement plus avancé portant sur la
relocalisation des quartiers, relocalisation qui est présentement
refusée par la Société centrale d'hypothèques et de
logement. Donc, cela consisterait à utiliser des fonds qui, normalement,
auraient dû être consacrés par le gouvernement
fédéral à des fins sociales. Certainement, c'est
parfaitement possible.
Ce qui me paraît absolument évident, c'est que si la
Société nationale de l'amiante cause des préjudices
à des citoyens, elle doit compenser. C'est une règle fondamentale
de notre droit. Je ne comprends absolument pas l'attitude de l'Opposition, si
ce n'est pas une explication réaliste; c'est que finalement notre
Opposition libérale a pris une attitude de sainte nitouche. Il s'agit
d'introduire dans la loi tout un ensemble de déclarations de principe
disant que la Société nationale de l'amiante est pour le bien et
contre le mal. Là-dessus, nous ne pouvons ne pas être en accord
complet avec l'idée de l'Opposition que la Société
nationale de l'amiante doit être pour le bien et contre le mal.
Cependant, ce qui est important, c'est de réaliser qu'il n'appartient
pas à la Loi constituant la Société nationale de l'amiante
de définir ce qu'est un bon citoyen. En fait, on restreint de cette
façon des lois qui sont de portée générale, les
lois de l'environnement, les lois du ministère des Richesses naturelles
portant sur l'aménagement des terrains miniers et, par
conséquent, on ne fait pas progresser pour autant la qualité de
la vie. (20 h 30)
En fait, je m'interroge sur la motivation qui conduit l'Opposition
libérale à présenter de tels types d'amendements. En
effet, nous sommes face à une Opposition qui a toujours
prôné la domination anglo-canadienne au Québec. Nous sommes
en face d'avocats de l'incertitude, les avocats de la peur qui sont à
l'origine de cette collusion entre le Parti libéral et le Trust Royal au
moment du coup de la Brink's en 1970, des avocats qui ont toujours
manifesté le plus profond mépris pour la classe ouvrière,
qui n'ont pas hésité à emprisonner les trois principaux
chefs ouvriers du Québec, des avocats qui se sont opposés
à la loi 45 qui cherchait à garantir, par une loi, des droits des
travailleurs québécois.
Ce Parti libéral qui a, par tous les moyens imaginables,
cherché à nuire à la classe ouvrière prétend
aujourd'hui adopter une attitude de paternalisme vis-à-vis des
travailleurs, vis-à-vis de la population de la région de
Thetford, de Black Lake et même d'ailleurs au Québec dans les
années à venir.
En fait, M. le Président, on se demande pourquoi l'Opposition
tient tellement à introduire des amendements qui n'ont rien à
voir avec le mandat de la loi, mais qui, au contraire, ne font que la rendre un
peu plus obscure, ne font que limiter les pouvoirs de la Société
nationale de l'amiante plutôt que de les étendre.
Je pense avoir trouvé une explication, M. le Président,
dans le fait que l'Opposition libérale se méfie
d'elle-même. C'est qu'elle a connu un certain nombre d'années de
régime libéral, elle connaît les pressions que la grande
entreprise capitaliste a fait peser sur la vie quotidienne de ce parti. Elle
sait que, bien que la loi lui permette évidemment d'émettre des
directives, les pressions venant de tous les financiers...
M. Gratton: Est-ce que le ministre parle de General Motors?
M. Bérubé: À nouveau, le
député de Gatineau se laisse emporter par cette manie
d'interrompre les gens. Je ne l'ai pas autorisé à poser des
questions, M. le Président.
M. Gratton: Je voudrais que vous précisiez votre
pensée.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre!
M. Lalonde: Vous parliez? On entendait du bruit de l'autre
côté, mais on ne savait pas ce que c'était.
M. Gratton: Qu'il explique sa pensée. Est-ce qu'il parle
de General Motors? C'est ce que je veux savoir, c'est tout.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs; le ministre avait la parole.
M. Lalonde: Ah, il parlait! J'entendais du bruit, mais je ne
savais pas ce que c'était!
M. Bérubé: M. le Président, je pense que
l'Opposition libérale se méfie d'elle-même. Elle se
méfie d'elle-même parce qu'elle connaît les pressions
auxquelles ce parti a été soumis dans le passé et elle se
doute bien que, si elle devait émettre des directives à la
Société de l'amiante, l'ensemble de ces liens qui la tiennent
dans un état de dépendance l'empêcherait d'émettre
des directives. Mais elle n'a pas à craindre, M. le Président.
Fort heureusement pour le Québécois, le gouvernement est
aujourd'hui dirigé par un parti qui a su introduire une certaine
démocratisation de sa caisse électorale et qui a su, de cette
façon, se dégager des contraintes, de ces petits liens
d'amitié qui lient notre Opposition libérale au capitalisme
anglo-saxon nord-américain. Par conséquent, le Parti
québécois n'hésitera pas à émettre toutes
les directives nécessaires de...
Une voix: II est même drôle.
M. Bérubé: ... de manière que la
Société nationale de l'amiante se comporte en bon citoyen.
M. Gratton: Est-ce qu'on me permettrait une question, M. le
Président?
M. Bérubé: À intervalles
réguliers...
M. Gratton: Est-ce que le ministre me permettrait une
question?
M. Bérubé: Non, M. le Président, je n'ai
nullement l'intention de permettre une question au député de
Gatineau. Je sais qu'il aura tout le temps pour parler.
Par conséquent, je continue, il faut reconnaître que ce
parti, habitué à vivre à genoux, ne peut pas comprendre
que lorsqu'on introduit dans un article de loi le pouvoir de directives, on
introduit la possibilité, pour un gouvernement, d'imposer ses
orientations sociales à toute société d'État au
Québec, et que, par conséquent, le meilleur instrument que les
citoyens québécois auront toujours pour protéger leur
environnement demeurera l'élection. Le gouvernement du Québec n'a
pas à adopter des lois pour réglementer l'activité du
gouvernement du Québec. Le gouvernement du Québec est là
pour adopter des lois sociales, des lois qui s'appliquent à l'ensemble
des citoyens.
Je ne peux absolument pas accepter un projet d'amendement comme celui
que nous soumet l'Opposition aujourd'hui qui, à mon avis, repose sur une
mauvaise prémisse. En effet, s'agit-il d'un droit qu'il faut
reconnaître à tous les citoyens? Est-ce que ce droit des
Québécois à vivre dans un environnement acceptable,
dépollué, est un droit que tous les citoyens du Québec
ont? Ou au contraire s'agit-il d'un privilège que seuls les citoyens
vivant à proximité de la Société nationale de
l'amiante auront? Je pense que non. De toute évidence, on parle
là non d'une qualité de vie, on parle là d'avantages dont
doivent profiter tous les citoyens. Et si on doit faire en sorte que l'ensemble
des citoyens vivant à proximité des mines d'amiante profitent
d'un environnement raisonnablement agréable, je pense qu'il faut le
faire par le biais d'une loi générale d'ailleurs ces lois
existent et non par le biais d'un amendement particulier qui ne
s'appliquerait qu'à une seule société exploitant l'amiante
et qui ferait, finalement, des travailleurs de cette entreprise, qui ferait,
des citoyens vivant au pourtour de ces mines, des citoyens
privilégiés, alors qu'il s'agit d'un droit fondamental de tous
les citoyens. Par conséquent, M. le Président, étant
donné la mauvaise rédaction de l'article que nous discutons ici,
je pense que nous devrons voter à l'encontre de cet amendement.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre...
Est-ce que M. le député de Gatineau tient toujours
à poser sa question à M. le ministre?
M. Gratton: Non. Je le ferai au moment où j'aurai droit de
parole.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, à qui il reste six minutes.
M. Lalonde: Six minutes, c'est beaucoup trop long pour qualifier
l'intervention du ministre. Il a fait une tentative lamentable pour sauver la
tête (quel contrat) du député de Frontenac qui se trouve
pris dans un dilemme épouvantable, celui d'expliquer ces votes
négatifs et successifs qu'il a enregistrés à l'endroit de
motions d'amendements visant à donner une mission spéciale
à la Société nationale de l'amiante. Le ministre a fait un
certain nombre de circonvolutions "méandreuses" tout à fait
inutiles pour tenter de noyer le poisson et de faire oublier le dilemme dans
lequel le député de Frontenac qui n'est pas ici
actuellement...
M. Bordeleau: C'est très rare qu'il n'est pas ici.
M. Lalonde: En général, il est ici. Je dois le
souligner. Les demi-finales des Canadiens contre Toronto viennent juste de
commencer.
M. Bordeleau: II va revenir dans quelques minutes d'ailleurs.
M. Lalonde: J'espère qu'il va être là
bientôt... M. Raynauld: C'est ce qu'on demande.
M. Lalonde: ... pour voter parce que je ne voudrais
sûrement pas éviter au député de Frontenac le
plaisir de voter contre.
M. Gratton: ... quel est le compte en première
période.
M. Alfred: Soyez sérieux.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, messieurs!
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, vous avez la parole.
M. Lalonde: Pris de court dans les arguments qu'il doit apporter
pour tenter de justifier un vote négatif de la part du
député de Frontenac, le ministre s'est lancé dans la
démagogie la plus sale qu'on ait vue depuis le commencement de cette
commission en rappelant de vieilles histoires de la Brink's...
M. Bérubé: Le député d'Outremont.
M. Lalonde: ... en rappelant l'emprisonnement des chefs
syndicaux. Je ne sais pas pourquoi vous ne l'avez pas rappelé à
l'ordre, M. le Président, et ne l'avez pas invité à
respecter la pertinence du débat. Connaissant votre grande
honnêteté intel-
lectuelle et votre bonne humeur, je pense que vous avez simplement voulu
donner la chance au ministre de revenir à la pertinence
éventuellement. Le recours à la démagogie démontre
bien la faiblesse des arguments du ministre, M. le Président. Le
ministre nous accuse, par cet argument, de vouloir limiter les pouvoirs de la
Société nationale de l'amiante, ce qui est totalement faux. Au
contraire, nous voulons ne pas soumettre la Société nationale de
l'amiante à des diktats, des directives éventuelles d'un
gouvernement éventuel. C'est nous, maintenant, de l'Assemblée
nationale qui allons tracer la mission de la Société nationale de
l'amiante. Nous voulons le faire pour éviter de telles directives d'un
gouvernement éventuel. Si l'on en juge par les sondages et le pouls de
la population, on a raison de croire qu'un autre gouvernement remplacera ce
gouvernement actuel dès la prochaine élection. On veut
protéger la Société nationale justement contre les
tentations d'un autre gouvernement de donner à la Société
nationale des directives qui ne cadreraient pas avec la mission sociale que
nous voulons lui donner actuellement comme membres de l'Assemblée
nationale. Nous allons attendre le vote du député de Frontenac
pour voir jusqu'à quel point il pourra expliquer à ses
électeurs qu'il a voté contre le recyclage le ministre
avait un autre mot hier la récupération des
résidus. D'ailleurs, c'est un peu ce que le ministre a tenté de
faire récemment à l'égard du député de
Frontenac. Il a fait de la récupération de résidus.
M. Bérubé: En tout cas, on ne pourrait certainement
pas vous recycler.
M. Lalonde: Le député de Frontenac a voté
contre la récupération des résidus.
M. Grégoire: Non.
M. Lalonde: II a voté contre la récupération
des résidus.
M. Grégoire: On vous a offert de l'inclure et vous n'avez
pas voulu.
M. Lalonde: II a voté contre l'obligation de la
société nationale de payer...
M. Grégoire: Quand on vous a offert de l'inclure dans le
règlement, vous n'avez pas voulu.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lalonde: M. le Président, je pense que le
député de Frontenac est revenu. Alors, il a tenté de faire
la récupération d'un résidu.
Une voix: Vous ne le saurez pas.
M. Lalonde: Ce n'est pas sur mon temps.
M. Gratton: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau, oui, sur une question de règlement.
M. Gratton: Je m'excuse auprès de mon collègue de
Marguerite-Bourgeoys, mais je pense que le député de Frontenac
vient de me mentir effrontément.
M. Grégoire: Je n'ai rien dit, M. le Président.
M. Gratton: Absolument.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau, je vous arrête. Il n'y a pas là de quoi faire une
question de règlement.
M. Grégoire: Je proteste contre cette expression. Retirez
le mot parce que je ne vous ai rien dit.
M. Gratton: II m'a menti, M. le Président. Quel mot dois
-je retirer?
M. Grégoire: Retirez ce mot, je l'exige. M. le
Président. C'est un mot antiparlementaire. Ici, dans cette commission,
si le député était venu plus souvent, il se serait
aperçu que le président veillait à l'observation des
règlements. Les mots antiparlementaires ne sont pas permis ici. Quand
j'en ai prononcé un, je l'ai retiré. Retirez le vôtre.
M. Gratton: M. le Président, si les Canadiens
mènent cinq à un en première période, comme vient
de me l'affirmer le député de Frontenac, je retire mes paroles.
Si, par contre, c'est deux à zéro pour Toronto, je le traite de
menteur.
M. Grégoire: Si c'est ni l'un ni l'autre?
Le Président (M. Dussault): Messieurs, à l'ordre,
s'il vous plaît! M. le député de Marguerite-Bourgeoys, vous
aviez la parole et il vous reste une minute. Je vous demanderais de conclure,
s'il vous plaît!
M. Lalonde: J'ai conclu, M. le Président, je garde ma
minute.
M. Grégoire: II ne vous reste qu'une minute?
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas d'autres
intervenants?
M. Raynauld: On a une question de directive, M. le
Président.
M. Grégoire: Je le vois venir surveiller des gens
indisciplinés ici et des récidivistes. Venez surveiller vos
députés.
Le Président (M. Dussault): Je suppose que c'est M. le
député d'Outremont qui veut prendre la parole?
M. Raynauld: C'est cela, M. le Président.
M. Gratton: M. le Président, avant que le
député d'Outremont n'intervienne, on m'a demandé, au
service du journal des Débats, de vous demander de demander au ministre
comment épeler l'expression qu'il a utilisée: "sainte nitouche".
C'est très sérieux. On a une difficulté et on se demande
comment l'épeler.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau, je pense bien que si les gens qui travaillent au journal des
Débats ont des difficultés, ils viendront d'abord voir le
président de cette commission, et cela n'a pas été
fait.
M. Gratton: C'est parce que j'ai déjà
été président de commission et on est venu me voir.
M. Bérubé: M. le Président, je vais vous
rendre service, je vais vous l'épeler: l-i-b-é-r-a-
I.
M. Gratton: C'est sublime!
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Outremont, vous avez la parole.
M. Raynauld: Merci, M. le Président. M.
Grégoire: Quelle usine ferme-t-on? M. Raynauld: On ne fermera
pas d'usines. M. Lalonde: Le Parti québécois s'en
charge.
M. Raynauld: Oui, le Parti québécois s'en
charge.
M. Grégoire: Le député d'Outremont ferme
cela régulièrement.
M. Raynauld: II y en a tous les jours parce que vous n'avez pas
été capables d'en ouvrir une encore. Alors, le seul moyen pour
vous autres, c'est d'en acheter, comme Asbestos Corporation. Je voudrais
effectivement parler sur le sous-amendement qui a été
présenté. C'est vrai que je vais être obligé de me
répéter un peu parce que vendredi dernier nous avons
essayé...
Une voix: De toute façon, vous n'êtes pas
là.
M. Raynauld: ... de proposer des amendements que le
député de Frontenac encore une fois était tout
disposé à accepter.
M. Grégoire: Je la comprends. Cela m'a pris du temps. (20
h 45)
M. Lalonde: C'est normal.
Une voix: Cela a été toujours un peu après
les autres.
M. Lalonde: Des fois cela prend trois mois, mais là, cela
a pris trois minutes.
M. Grégoire: Je n'avais pas compris que le
député de Marguerite-Bourgeoys dise: Je ne comprends rien.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député d'Outremont.
M. Grégoire: Je n'avais pas compris que vous
n'étiez pas là parce que, justement, on vous
remplaçait.
M. Raynauld: Vous n'aviez pas compris. Le ministre n'a pas encore
compris, lui. Imaginez comment il va rire tout à l'heure, quand il va
finir par comprendre.
M. Lalonde: Cela n'arrivera pas.
M. Raynauld: Là, il s'imagine que je ne suis pas encore
là. Il pense encore cela, lui.
M. Grégoire: Le troisième homme.
M. Bérubé: Bien oui, c'est le député
de Marguerite-Bourgeoys qui vous remplace.
M. Raynauld: II pense encore cela. Vendredi dernier, nous avions
à l'article 4 proposé également un amendement qui visait
justement à faire ressortir, lorsqu'il s'agit d'une
société nationale, l'objectif que nous poursuivons. Surtout quand
un gouvernement décide d'en acheter une, il doit bien avoir des raisons.
C'est pour lui faire jouer un rôle qui est différent de celui que
cette entreprise pourrait jouer si elle restait privée. Or, parmi ces
objectifs sociaux que nous essayons de préciser dans le projet de loi,
parmi les objectifs sociaux que cette société pourrait
poursuivre, il y avait, bien entendu, vendredi dernier, pour l'article 4, le
recyclage des résidus d'amiante et il y avait aussi l'obligation
d'assurer un meilleur environnement physique.
Là, nous avons un amendement semblable parce que nous voudrions
peu importe que ce soit à l'article 3 ou l'article 4; si on est
capable de le faire à tous les articles du projet de loi, on va le
faire préciser quel est ce rôle social, puisque ce
gouvernement nous vend continuellement les vertus de l'entreprise publique qui,
elle, ne serait pas comme ces affreux capitalistes devant lesquels nous de
l'Opposition, nous sommes à genoux. Nous ne voulons pas avoir affaire
à ces affreux Anglo-Saxons. Nous voulons une société
nationale et cette société nationale devrait remplir un
rôle différent de ces sociétés qu'on accuse de tous
les maux continuellement. Chaque fois que nous essayons de faire mettre dans le
projet de loi une obligation particulière parce que c'est une
société nationale, on nous répond: Vous voulez restreindre
la portée et le rôle de la société nationale. On ne
veut pas le restreindre; on veut l'étendre, ce rôle.
On veut l'étendre ce rôle et, chaque fois qu'on l'a
présenté, on nous a dit: Mais c'est une société qui
doit être commerciale; donc, ce n'est pas une
société qui a des buts sociaux. Non, il faut que ce soit
une société commerciale comme les autres. Je pense qu'il serait
temps que le gouvernement se branche là-dessus. Est-ce qu'il veut
acheter une société pour lui faire jouer un rôle absolument
identique à celui que jouent les sociétés à l'heure
actuelle ou si c'est pour faire jouer à cette entreprise nationale un
rôle différent? Parmi ces rôles différents, il y a
justement la protection de l'environnement dont on se plaint depuis toujours.
Le député de Frontenac nous a fait des démonstrations pour
convaincre à peu près n'importe qui que, dans les régions
qui sont exploitées à l'heure actuelle, c'est absolument
épouvantable, le genre de rôle qu'ont joué les
sociétés privées en détériorant justement
cet environnement. Il nous a dit qu'en exploitant des mines d'amiante on avait
justement créé des problèmes absolument
épouvantables sur le plan de l'habitation, sur le plan des crassiers qui
sont accumulés. Les résidus d'amiante qui sont là ne sont
pas transformés. La semaine dernière, il a essayé de nous
démontrer qu'il y avait des richesses absolument inouïes dans les
résidus d'amiante.
Aujourd'hui, nous essayons une fois de plus de faire préciser le
rôle social. C'est quoi, un rôle social d'une entreprise publique?
On nous dit: Cela va être un bon citoyen. Bien sûr, cela va
être un bon citoyen mais cela ne distingue pas une société
publique d'une société privée. Une société
privée doit être également un bon citoyen. Alors, ce n'est
pas là qu'on peut apporter une distinction. Ce n'est pas non plus en
nous disant qu'il y a des lois de portée générale et que
ces lois sont un parfait substitut à des objets que l'on donne à
une société, comme dans le cas présent. Ces lois
générales continuent de s'appliquer; il n'est pas question que
l'une remplace l'autre. Ces lois générales vont demeurer mais il
reste que si c'est vrai que le gouvernement nous dit qu'il doit acheter cette
société parce qu'il doit lui faire jouer un rôle
particulier, il faudrait retrouver ce rôle particulier dans le projet de
loi et, à l'heure actuelle, on ne le retrouve pas.
C'est là l'intention des amendements que nous avons
présentés et, en particulier, de celui-ci. Je demande vraiment
une raison acceptable pour refuser un amendement qui dit que cette
société devra défrayer le coût associé
à une détérioration de l'environnement. Est-ce qu'on ne
s'en est pas plaint assez que les sociétés ne s'occupent pas de
ces coûts? Est-ce qu'on ne s'en est pas plaint assez que les
sociétés ne s'occupent pas de ces coûts? Est-ce qu'on ne
s'en est pas plaint assez pour qu'on veuille, dans le cas d'une
société publique, gouvernementale, que cet aspect des choses soit
corrigé?
Je pense que cela ne restreint pas la portée du projet de loi; au
contraire, cela le précise, cela l'étend. On essaie de mettre les
points sur les i; on essaie de voir ce qu'est ce rôle social. Et si on
n'est pas capable de faire accepter de tels amendements, on sera bien
obligé de déduire et de conclure que si le gouvernement veut
acheter cette société, ce n'est pas pour lui faire jouer un
rôle particulier, ce n'est pas pour des raisons par- ticulières,
c'est simplement parce qu'il aime acheter des sociétés. Il aime
acheter des sociétés parce que c'est un principe, un symbole.
Mais, chaque fois qu'on en arrive à des réalités, essayant
de voir ce que peut être un rôle particulier pour une
société publique, on dit que ce n'est pas la peine, que c'est
couvert par des lois générales. Les lois générales
s'appliquent à tout le monde, cela ne s'applique pas seulement aux
sociétés nationales.
Je pense donc que cet amendement a sa raison d'être. Non seulement
il a sa raison d'être mais j'ai cru comprendre que le
député de Frontenac était sensible à cette
préoccupation et je pense qu'il a raison. J'ai quand même un peu
de difficulté à penser que le gouvernement, qui parle
continuellement de rôle social et d'avoir davantage de
préoccupations pour l'environnement ou pour les hommes, irait s'opposer
à un amendement qui, justement, essaie de faire préciser ce
rôle à la Société nationale de l'amiante qu'il
entend acheter ou qu'il entend créer.
Voilà les raisons qui me font appuyer ce sous-amendement.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais bien
répéter, pour que ce soit compris, que personnellement je
favorise, sans aucune restriction, la relocalisation des quartiers qui doivent
l'être parce que situés trop près des cratères de
mines qui existent présentement ou souffrant trop de la pollution de
l'environnement causée par l'exploitation des mines.
M. Lalonde: Et il va voter contre!
M. Grégoire: Je suis pour un amendement du genre...
M. Lalonde: Je suis pour mais je vote contre.
M. Grégoire: ... mais, encore faudrait-il, M. le
Président, qu'un tel amendement soit acceptable, qu'il soit bien
rédigé, qu'il ait du sens et qu'il soit conforme à la
réalité. Je reprends les péripéties de cet
amendement: Tout d'abord, on nous est arrivé en disant que la
société ou ses filiales doivent défrayer le coût
total de la relocalisation. Je ne pouvais pas accepter cela et je l'ai dit. Que
le coût total soit supporté par la société.
M. Lalonde: On a enlevé le mot "total".
M. Grégoire: Oui, mais je reprends les
péripéties de cet amendement. Une entente existe, depuis 1971, en
vertu de laquelle le gouvernement fédéral défraie 50% des
coûts de relocalisation des quartiers à être
relocalisés. C'est ce qui s'est produit de 1972 à 1974, lorsqu'il
s'est agi de relocaliser le quartier Saint-Maurice à Thetford; le
gouvernement fédéral a défrayé 50% du coût.
Le fédéral retire des taxes et des impôts de l'exploitation
de l'amiante; le fédéral retire des impôts des travailleurs
de l'amiante. Pourquoi ne viendrait-il pas
défrayer sa part du coût de la relocalisation alors que
c'est déjà signé dans une entente? Voilà que mes
bons amis d'en face viennent encore une fois, comme je le disais hier, à
la rescousse de leurs grands frères d'Ottawa, de leurs maîtres
d'Ottawa qui demandent: Essayez donc, par un amendement de tout faire payer
cela par le Québec!
Des voix: Oh, oh!
M. Grégoire: Mais ils ont signé comme quoi ils
paieraient 50%.
M. Lalonde: M. le Président...
M. Grégoire: Là, vous êtes arrivés
avec cela. J'arrête parce que je sais que je suis en dehors du
règlement, M. le Président.
M. Lalonde: ... question de règlement.
Le Président (M. Dussault): Un instant, M. le
député de Frontenac. Question de règlement, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'ai une question de règlement parce que le
député qui vous précédait à la
présidence ce matin a décrété que l'application des
lois existantes se faisait toujours et qu'on devait en tenir compte.
Lui-même, le président, en a tenu compte. Donc, je pense que
l'intervention du député de Frontenac va complètement
à l'encontre de cette décision de la présidence quand il
prétend que l'amendement viole ces ententes par lesquelles le
fédéral pourvoit à 50% du coût de la relocalisation
des quartiers. Il a lui-même, le président, ce matin et
vous pourrez relire sa décision dans la transcription des Débats
dit qu'on n'a même pas besoin de l'inscrire dans un amendement.
C'est entendu que, comme président, il doit tenir compte du fait que les
lois existent, qu'il en a une connaissance légale et que leur existence
ne peut même pas faire l'objet d'une discussion en cette commission.
Les propos du député de Frontenac, actuellement, vont
complètement à l'encontre de cette décision quand il
prétend que l'amendement du député de Saint-Laurent, par
exemple, quoiqu'il ait fait l'objet d'un changement par mon sous-amendement,
nie l'application de ces lois. Je pense que vous devriez rappeler le
député de Frontenac à l'ordre, M. le Président.
M. Grégoire: M. le Président, puis-je parler sur la
question de règlement?
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac, étant donné que M. le député de
Marguerite-Bourgeoys en a fait une question de règlement, je dois dire
que tant que M. le député de Frontenac s'en tient à la
pertinence du débat, s'il ne me présente aucun amendement ou
aucun sous-amendement irrecevable, je me dois de laisser s'exprimer M. le
député de Frontenac librement, même s'il se
prononçait sur des lois qui existent déjà.
M. Grégoire: Merci, M. le Président, je crois que
c'était une interruption indue du député de
Marguerite-Bourgeoys, qui réalisait le bien-fondé de mon
argumentation. J'achève ce point. Dans le premier amendement, on nous
disait que la société devait payer le coût total alors
qu'en définitive il existe des ententes pour qu'Ottawa paie 50%. Mais
voilà que depuis un an et demi ou deux ans Ottawa voudrait renier sa
signature et sa parole et se retirer de cela. Voilà que leur meilleur
défenseur, tout comme dans le cas de la taxe de vente, c'est le Parti
libéral provincial, mais probablement qu'après un souper le
député d'Outremont changera d'idée et admettra qu'Ottawa
doit payer sa part. Je crois qu'il est normal aussi qu'on laisse au
député d'Outremont le temps de réfléchir
là-dessus. Si Ottawa a signé, il doit respecter sa signature.
Là, on est arrivé avec un amendement, mais on avait
oublié d'enlever encore, dans la première motion, des mots qui
étaient de trop. On disait: "Le coût de la relocalisation de
quartiers qui sera rendue nécessaire en raison de l'exploitation d'une
mine d'amiante". Là encore, j'ai démontré, comme le
ministre, noir sur blanc que ce n'est pas seulement quand l'exploitation d'une
mine d'amiante rend nécessaire la relocalisation d'un quartier qu'il
faut le relocaliser, mais également quand l'exploitation est rendue
assez proche pour nuire à la population qui vit autour sans qu'on ait
besoin encore d'agrandir le cratère minier jusqu'aux maisons des
populations. Là encore, l'Opposition l'a reconnu mais on a rayé
les mots "rendue nécessaire". Cela, c'était sur un amendement du
député de Richmond qui avait enlevé les mots "doivent
défrayer le coût", en enlevant le mot "total", de la
relocalisation de quartiers rendue nécessaire en raison de
l'exploitation d'une mine d'amiante selon les conditions prévues par les
lois de l'habitation. C'était déjà mieux.
M. Lalonde: Mais vous avez voté contre!
M. Grégoire: On a voté contre pour forcer
l'Opposition à enlever les mots "rendue nécessaire en raison de
l'exploitation ", c'est là... (21 heures)
M. Lalonde: On les a changés.
M. Grégoire: ... et c'est là que le
député de Marguerite-Bourgeoys est arrivé...
M. Lalonde: Vous allez voter pour.
M. Grégoire: ... et a changé les mots pour: "en
raison de la détérioration de l'environnement due à
l'exploitation d'une mine d'amiante".
M. Lalonde: Donc, vous allez voter pour.
M. Grégoire: Mais voilà que le député
de Marguerite-Bourgeoys commet une bévue. Alors que le
député de Richmond avait amélioré la loi en
ajoutant: "selon les conditions prévues par les lois de l'habitation,"
voilà que le député de Marguerite-Bourgeoys veut encore
faire fi de l'en-
tente, veut faire fi de la loi qui aurait permis au
fédéral de payer 50%...
M. Lalonde: Question de règlement, M. le
Président.
M. Grégoire: ... barre ces mots, et j'allais justement
ajouter et à bon droit...
Le Président (M. Dussault): Un instant, s'il vous
plaît! M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: L'intervention que j'ai faite tantôt trouve sa
pertinence encore plus aiguë, actuellement, alors que le
député de Frontenac tient des propos qui s'adressent exactement
à la décision du président ce matin. Lorsque j'ai fait ma
motion de sous-amendement et le député de Frontenac s'en
souvient très bien il a été question de
répéter possiblement les propos ou enfin le libellé du
sous-amendement du député de Richmond. C'est là que votre
prédécesseur à cette chaise, M. le Président, a dit
que, étant donné qu'il s'agissait de référence
à des lois qui existent, il était absolument inutile d'y
référer dans une motion de sous-amendement. Ce qui détruit
complètement l'argumentation du député de Frontenac qui va
totalement à l'encontre de la décision du président.
M. Grégoire: Cela n'a pas été du tout le
sens de l'intervention du président ce matin, M. le Président. Si
vous voulez prendre une période de suspension pour aller vérifier
les galées, vous allez voir, et vous allez constater...
M. Lalonde: Oui, j'aimerais...
M. Grégoire: Mais, en toute éventualité, M.
le Président, je crois que vous allez rendre le même jugement que
celui que vous avez rendu tout à l'heure.
M. Lalonde: ... unanimement... C'est une suggestion qu'on
accepte.
M. Grégoire: Je m'en tiens à la pertinence du
débat et je vais encore une fois suggérer à mon ami, le
député de Saint-Laurent, d'arriver avec une motion qui sera
acceptable...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac...
M. Grégoire: ... d'arriver avec une motion qu'on pourra
accepter.
M. Lalonde: De quelle façon?
M. Raynauld: M. le Président, je suis tanné de
l'entendre; qu'il dise donc ce qu'il veut.
M. Grégoire: Je n'ai pas le droit, en vertu des
règlements...
M. Raynauld: II y a toujours bien une limite de charrier comme
ça!
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs les députés. Je suspens les débats
de cette commission pour quelques minutes.
(Suspension à 21 h 2)
(Reprise à 21 h 10)
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
J'ai suspendu les travaux de cette commission non pas
spécifiquement pour faire des vérifications au journal des
Débats, mais, puisque le temps le permettait, je me suis permis de faire
venir la transcription par le journal des Débats de la séance de
ce matin. Je ne pense pas que, ce matin, le président qui me
précédait ait rendu spécifiquement une directive. Il a
donné un avis, bien sûr, mais je ne pense pas qu'il ait rendu une
directive. De toute façon, la question ne se posait pas à savoir
s'il devait recevoir ou pas un amendement, puisqu'on ne faisait pas
d'amendement à ce moment-là. Il a quand même donné
un avis que je ne considère pas comme une directive comme telle. Ma
réponse à la question de règlement que me posait le
député de Marguerite-Bourgeoys est la suivante: Tant que M. le
député de Frontenac ne me fera pas un amendement qui poserait la
question de savoir si cela redit quelque chose qui existe déjà
dans une loi, je vais lui permettre de prendre son droit de parole librement,
sans l'interrompre.
M. Grégoire: Merci, M. le Président. En fait, on me
demande ce que j'ai ajouté. Je n'ai pas le droit, en vertu des
règlements, d'ajouter un sous-amendement à un sous-amendement.
Quand une motion est amendée, on a le droit d'y ajouter un
sous-amendement, mais pas deux. Il y a déjà la motion principale
qui est l'adoption de l'article 3, il y a l'amendement et il y a le
sous-amendement.
M. Gratton: Me permettez-vous une question? M.
Grégoire: Oui.
M. Gratton: Si nous vous offrions de retirer la motion de
sous-amendement, est-ce que le député de Frontenac, à ce
moment-là, serait prêt à en formuler une qui lui serait
acceptable? Tout ce qu'on vise, c'est de trouver une façon de faire en
sorte que le député de Frontenac, qui est d'accord, dit-il, sur
le principe, mais qui n'est pas d'accord sur la rédaction de
l'amendement, puisse enfin se retrouver et voter en conséquence de ce
qu'il pense. On est prêt, j'en prends a témoin le proposeur de la
motion de sous-amendement, qui est le député de
Marguerite-Bourgeoys, à la retirer derechef.
M. Bérubé: Est-ce le député de
Marguerite-Bourgeoys ou le député d'Outremont, parce qu'il
remplace le député d'Outremont?
M. Gratton: Le farceur, on n'en a pas besoin dans le moment!
Derechef, on va retirer la motion de sous-amendement. On va laisser le
député de Frontenac faire sa motion, celle qui lui serait
acceptable, et on va la voter tout de suite et ce sera fini.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau, vu qu'on a suspendu d'une certaine façon les règles
habituelles de cette commission, je pose la question à M. le
député de Frontenac rapidement. Je ne la pose pas d'ailleurs
à M. le député de Frontenac; je la pose à la
commission parce que c'est un sous-amendement qui appartient maintenant
à la commission, à tous les membres de cette commission. Il
faudrait un accord unanime pour que le sous-amendement soit retiré. Je
pose donc la question: Est-ce que la commission veut retirer cet amendement
d'une façon unanime?
M. Lalonde: M. le Président, un instant.
M. Gratton: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lalonde: C'est conditionnel.
M. Gratton: J'ai posé la question au député
de Frontenac. Je voudrais avoir la réponse du député de
Frontenac avant que la commission se prononce sur la possibilité
d'accepter de retirer le sous-amendement. Que le député de
Frontenac remplisse la condition qu'on pose et on pourra se prononcer
ensuite.
Le Président (M. Dussault): De toute façon, cela
reviendrait au même. Si le député de Frontenac, à
qui on pose la question, refuse que l'on retire le sous-amendement, on arrivera
au même résultat.
M. Gratton: Qu'il nous le dise. C'est à lui qu'on pose la
question, pas au président!
M. Raynauld: S'il le retire, il va retirer sa parole aussi.
M. Lalonde: C'est une question posée au
député de Frontenac, M. le Président, pas à
vous!
M. Grégoire: II faudrait tout de même
réaliser que les règlements de l'Assemblée nationale
s'appliquent à la commission parlementaire et qu'il ne peut pas
être question d'un autre sous-amendement ou d'un autre amendement tant
qu'il y a quelque chose devant la commission.
M. Gratton: C'est ce qu'on vous dit, on va le retirer.
M. Lalonde: II y a une question...
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Est-ce une question de règlement, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: J'ai une question à poser au
député de Frontenac, s'il le permet.
M. Grégoire: Oui. Est-ce que c'est toujours pris sur mon
temps?
Le Président (M. Dussault): Selon l'article 96, vous avez
le droit d'obtenir cette permission du député de Frontenac, s'il
est d'accord.
M. Grégoire: C'est sur mon temps? Là, depuis
tantôt qu'ils m'interrompent sur mon temps. Je voudrais tout de
même me garder du temps de parole.
M. Lalonde: Sur mon temps, c'est 25 secondes.
M. Grégoire: Depuis tantôt qu'on me pose des
questions à gauche et à droite. Sur son temps, d'accord, M. le
Président.
M. Lalonde: II me reste une minute, 10 secondes.
M. Grégoire: La réponse également, M. le
Président?
Le Président (M. Dussault): Je ne le prendrai pas sur
votre temps, M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: Est-ce que la réponse est sur son
temps également?
Le Président (M. Dussault): De toute façon, il
reste une minute à M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Gratton: Un vrai Serge Savard.
M. Lalonde: La question est sur mon temps. Est-ce que le
député de Frontenac, si on retire le sous-amendement, est
prêt à en faire un dans un libellé qui va le
satisfaire?
M. Grégoire: M. le Président, je ne crois pas que
j'aie à répondre à une question comme celle-là.
M. Lalonde: La pirouette.
M. Grégoire: Je ne patinerai pas. Je ne crois pas qu'elle
soit une question pertinente au débat.
M. Lalonde: M. le Président, on voit bien l'un des vrais
visages du député de Frontenac.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre!
M. Grégoire: Je ne crois pas, M. le Président,
qu'en vertu des règlements j'aie le droit de répondre à
une question comme celle-là parce qu'on ne
peut pas anticiper sur un amendement tant que le sous-amendement ne sera
pas retiré.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac, je constate qu'il n'y a pas de consentement unanime de la commission
pour retirer le sous-amendement et nous continuons le débat sur le
sous-amendement. Vous avez la parole, M. le député de
Frontenac.
M. Lalonde: Continuez le patinage de fantaisie.
M. Bérubé: M. le Président, pourriez-vous
taire cesser ces beuglements?
M. Grégoire: Je m'aperçois que je suis interrompu
pas mal. Le député de Saint-Laurent récidive pas mal
aujourd'hui.
M. Lalonde: Cela fait mal. Le député de
Saint-Laurent n'est pas ici. C'est le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Grégoire: Le député de
Marguerite-Bourgeoys. Hier, on l'a traité de récidiviste. Je
pense qu'il mérite le même tire encore aujourd'hui. C'est notre
récidiviste. Pour un ancien procureur de la couronne, je vous dis que se
faire attribuer un tel titre, ce n'est pas...
M. Lalonde: C'est sur votre temps ce que vous faites
là.
M. Grégoire: M. le Président, je dis ceci.
Le Président (M. Dussault): Vous avez dix minutes, M. le
député de Frontenac.
M. Lalonde: Je vous condamne à faire votre temps.
M. Grégoire: Je vais le faire M. le Président. Si
l'Opposition nous arrivait avec un amendement acceptable, et je donne des
indications. Je ne peux pas en présenter je l'ai dit tout
à l'heure parce qu'il y a un amendement sur la table...
M. Lalonde: C'est de la foutaise. Vous pouvez en faire un
après.
M. Grégoire: ... mais je dis ceci.
M. Lalonde: On va vous le demander après.
M. Grégoire: Je dis ceci: Si l'Opposition nous arrivait
avec un amendement qui se tienne, tenant compte de la bonne suggestion faite
par le député de Richmond qui, lui, l'avait...
M. Lalonde: ... l'avez voté.
M. Grégoire: ... inclus...
M. Lalonde: Vous l'avez rejeté.
M. Grégoire: Non. Nous ne l'avons pas rejeté. ...
que le député de Marguerite-Bourgeoys a enlevé par un
sous-amendement...
M. Brochu: Vous avez voté contre.
M. Grégoire: On l'a enlevé. On a voté contre
à cause du "rendue nécessaire en raison de l'exploitation".
M. Brochu: ... vous avez voté pour.
M. Grégoire: À la suggestion que j'ai faite au
député de Marguerite-Bourgeoys, il a ajouté ce qui
était très bien "en raison de la
détérioration de l'environnement due à leur exploitation".
Mais il est allé enlever la bonne phrase qu'avait ajoutée le
député de Richmond, laquelle nous approuvions, " selon les
conditions prévues par les ententes
fédérales-provinciales".
M. le Président, je dois dire ceci. C'est que la Loi des mines
je viens d'apprendre cela telle qu'amendée en 1977
la loi 27 donne au ministre tous les pouvoirs nécessaires pour
régir les environnements de cratères causés par
l'exploitation des mines. Cela existe déjà dans la loi. Une
Société nationale de l'amiante devra se conformer aux lois.
M. Brochu: Cela a été appliqué
où?
M. Grégoire: M. le Président, quand je regarde les
déménagements de quartiers, je regarde évidemment le
problème non pas d'une façon abstraite, mais je le regarde d'une
façon pratique en fonction de ce qui existe dans nos comtés
où il y a des mines d'amiante. Chez nous, ce n'est pas une situation
globale et générale qui existe. Ce sont des situations par
rapport à deux quartiers dans le coin de Thetford. Le quartier Mitchell.
Quand j'ai parlé du quartier Mitchell hier, le député de
Marguerite-Bourgeoys a dit qu'il n'est pas question du quartier Mitchell. Il
est question de l'environnement des trous de mines en général.
Pour moi, à l'heure actuelle, ce qui compte, c'est ce qui existe
présentement. Même si vous arriviez avec des lois qui pourraient
s'appliquer dans 50 ans, si elles ne s'appliquent pas à des situations
qui prévalent présentement, si cela ne s'applique pas à la
situation qui prévaut pour deux quartiers importants de la ville de
Thetford, je dis que je ne peux pas appuyer votre amendement parce que vous ne
voyez pas la réalisation pratique des problèmes qui existent
à l'heure actuelle qui ne sont pas résolus.
Je dois vous dire que l'Opposition cherche par tous les moyens
c'est reconnu; le député de Marguerite-Bourgeoys, le
député de Saint-Laurent et le député de Richmond en
ont parlé ce matinà retarder l'adoption de ce projet de
loi. Point, c'est tout. Vous êtes contre et on le sait. Ce que vous avez
fait pour l'amiante, je l'ai résume en peu de mots. Autrefois,
c'était la matraque contre les mineurs. Aujourd'hui...
M. Lalonde: L'Union Nationale.
M. Grégoire: Approuvé par vous autres...
M. Lalonde: Vous n'avez jamais été dans l'Union
Nationale?
M. Grégoire: Non. Ne vous inquiétez pas, jamais! Ni
dans le Parti libéral.
M. Lalonde: Non? Vous en avez oublié un. C'est pour
l'avenir?
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, messieurs,
s'il vous plaît!
M. Lalonde: Cela viendra!
M. Grégoire: Je pense que je les ai frappés dur, M.
le Président!
M. Lalonde: Vous n'avez sûrement jamais été
dans l'Union Nationale?
M. Grégoire: Jamais, M. le Président!
M. Lalonde: Vous avez manqué un coup. Vous avez
passé votre tour.
M. Brochu: Promis! C'est un engagement de votre siège.
M. Grégoire: M. le Président, je pense que cela a
fait mal.
M. Raynauld: Pas à nous autres! M. Lalonde: Pas
à nous autres! M. Grégoire: Attendez un peu!
M. Brochu: M. le Président, cela aurait fait mal...
M. Lalonde: C'était l'élection où vous ne
vous étiez pas présenté, je pense?
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, messieurs,
s'il vous plaît!
M. Grégoire: Est-ce que j'ai la parole? M. le
Président, je pense que vous vous rappellerez toutes ces interuptions
que je subis.
Le Président (M. Dussault): Je vous rappelle qu'il vous
reste cinq minutes, M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: C'est tout enlevé de mon temps, M. le
Président?
Le Président (M. Dussault): Hélas, oui! M.
Grégoire: C'est réellement exagéré. M.
Lalonde: Consentement, M. le Président. M. Raynauld: Parlons
en de la matraque!
M. Grégoire: M. le Président, il me reste cinq
minutes, je les prends! Autrefois, quand il s'est agi de l'amiante, cela a
été la matraque de l'Union Nationale pour assommer les ouvriers
de l'amiante. Aujourd'hui, c'est pire, c'est le filibuster du Parti
libéral, combiné avec celui de l'Union Nationale. Les deux
ensemble font un filibuster pour empêcher la formation d'une
société nationale de l'amiante qui verrait à la
transformation de notre plus grosse richesse naturelle ici, au Québec,
et dans l'intérêt des Québécois, toujours pour
empêcher que quelque chose se fasse. Que ce soit la matraque ou le
filibuster, c'est toujours pour empêcher que quelque chose se fasse.
Le député de Richmond a parlé des glissements de
terrains de 1971. Qu'est-ce que le Parti libéral a fait? C'est lui qui
était au pouvoir, à ce moment-là, lors des glissements de
terrains de 1971 et de 1972 à Asbestos. C'est le Parti libéral
qui était là et qui n'avait pas prévu la situation.
M. Gratton: C'est nous autres qui avons poussé le
terrain!
M. Grégoire: Quand le Parti québécois, lui
après les agissements de la matraque et les agissements de l'inaction,
veut agir et se penche sur le problème, on veut l'empêcher. Au
moins, une chose existe. C'est qu'alors que dans le temps de l'Union Nationale
on ne faisait que matraquer les mineurs, alors que dans le temps du Parti
libéral on ne parlait de rien, aujourd'hui, au moins, à la
grandeur du Québec, on est rendu motivé par le problème de
cette richesse nationale qui est la nôtre et que constitue l'amiante.
Alors que cela a été le silence le plus complet et le plus total
pendant 100 ans, aujourd'hui, au moins, on se penche sur le
problème.
M. Gratton: le drapeau du Québec.
M. Lalonde: M. le Président, je vais soulever une question
de règlement, si cela continue.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac, puis-je vous demander, s'il vous plaît, de vous en tenir
à la pertinence du débat?
M. Gratton:... le conférencier, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Je vous permettrai, M. le
député de Gatineau, de le faire à la fin de cette
commission.
M. Grégoire: M. le Président, je vais me garder mes
trois dernières minutes en disant tout simplement ceci, que nous ne
continuerons pas dans la ligne de conduite de l'Union Nationale et de sa
matraque, ni du Parti libéral et de son inaction. Nous allons essayer de
faire quelque chose pour essayer de donner aux Québécois leur
richesse naturelle qu'est l'amiante et qui ne leur a jamais appartenu. Je suis
sûr que les électeurs du comté de Richmond vont
blâmer longtemps leur député de ne pas agir pour voir
à développer au profit des citoyens de la région de
l'amiante cette richesse naturelle qu'est l'amiante.
Le Parti libéral a été rejeté pour son
inaction. Je l'ai dit hier. J'ai dit aux anciens ministres qui étaient
tous les deux là: Vous ne l'êtes plus parce que vous avez
été rejetés pour votre inaction, De ce qu'on parlait,
c'était de l'indécision du Parti libéral pendant six ans.
Cessez de brailler et apprenez par la leçon que vous avez eue le 15
novembre 1976. Vous avez été battus. Prenez maintenant la
décision d'agir, de marcher de l'avant, de vouloir progresser, de
vouloir réaliser quelque chose.
M. Lalonde: II va voter pour. J'en suis sûr.
M. Grégoire: Faites-le! Moi, je vous dis: Votre loi, votre
motion va être un pas en arrière. Apportez-en une bonne, je suis
d'accord, mais cela, c'est un pas en arrière, c'est reculer par rapport
à ce qu'on avait depuis un an. Vous avez été inactifs,
vous avez été rejetés par la population. Nous, la
population nous endosse. Elle est venue dire ici, à la barre,
quand vous l'avez convoquée, à votre demande: Nous approuvons
votre politique. Il y en a un qui a dit: Moi, je suis un libéral mais je
ne comprends pas les libéraux de faire de l'obstruction comme cela. Il
vous l'a dit en pleine face! La leçon du 15 novembre 1976 ne vous a pas
servis? Vous avez été battus. Vous continuez de brailler au lieu
de prendre des résolutions pour l'avenir.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le sous-amendement
est adopté? M. le député de Richmond.
M. Brochu: Merci, M. le Président. Je m'en voudrais de
laisser passer une si belle occasion d'intervenir sur un sujet aussi important
et qui tient tellement au coeur du député de Frontenac qui
connaîtra des lendemains avec ses concitoyens de la région de
Thetford qui auront à continuer à vivre avec ces crassiers que le
député de Frontenac décrit avec tellement
d'éloquence et sur lesquels il recule aussi facilement. Il peut accuser
l'Opposition de vouloir reculer d'un pas par cette motion, mais au contraire,
le député de Frontenac se retire complètement, il se
retire même de la commission actuellement. On voit évidemment que
devant ces propos... Ah! c'est entre les deux périodes. J'espère
qu'il fera rapport à cette commission du résultat.
M. Bérubé: II n'a pas le droit de déposer de
rapport.
M. Brochu: II n'a pas le droit de déposer de rapport. M.
le Président, ce qui arrive du côté du gouvernement
actuellement, c'est qu'il ne veut tout simplement pas accepter cette
proposition d'amendement telle qu'elle est libellée. Je vous rappelle
qu'elle dit ceci: La société ou ses filiales dont elle
détient plus de 50% des actions doivent défrayer le coût de
la relocalisation des quartiers en raison de la détérioration de
l'environnement due à l'exploitation d'une mine d'amiante.
M. le Président, ces ténors qui nous disent aujourd'hui
qu'ils ne sont pas d'accord, que ce serait un pas en arrière, que ce
serait rétrograder par rapport au principe de la loi, ce sont ces
mêmes ténors qui, lors de la dernière campagne
électorale, se promenaient les bras en croix dans cette même
région de l'amiante pour déplorer le sort terrible que les
gouvernements précédents réservaient à ces pauvres
travailleurs à qui on faisait subir toutes sortes de conditions
inimaginables, disant qu'on devait, au lendemain du 15 novembre, corriger les
situations pour lesquelles on devait intervenir avec précision dans des
domaines aussi stratégiques en leur rendant le respect et la
fierté auxquels ils ont droit.
M. le Président, ce sont ces mêmes gens qu'on retrouve
devant nous aujourd'hui et qui reculent avec autant d'allégresse devant
cette même proposition qu'ils ont eux-mêmes
présentée, qu'ils ont défendue lors de la dernière
campagne électorale sur tous les "hustings" politiques. Le ministre a
déclaré, ce matin, qu'il n'était pas contre le principe de
cette motion qui est devant nous actuellement. C'est tout à fait louable
en soi. Cependant, le ministre doit déjà avoir suffisamment
d'expérience depuis les 18 mois d'administration du présent
gouvernement pour savoir qu'il ne suffit pas seulement de reconnaître le
bien-fondé d'un principe en soi, mais qu'il faut qu'il soit contenu dans
un cadre législatif, à l'intérieur d'une loi pour que ce
principe trouve résonance dans la réalité.
Sinon, ce ne sont que des voeux pieux et cela demeure tout simplement au
niveau d'un programme électoral, comme beaucoup de choses
malheureusement l'ont été en ce qui concerne le Parti
québécois et le sort des travailleurs dans le domaine de
l'amiante au Québec. M. le Président, je tiens à rappeler
ce principe au ministre parce que dans les prochaines lois dont il pourrait
être le parrain, il devra modifier cette approche et, lorsqu'un principe
sera reconnu valable, le reconnaître de façon tangible, directe,
à l'intérieur d'un projet de loi. La Société
nationale de l'amiante, M. le Président, devra et se veut être une
société modèle, un modèle d'employeur. Le
député de Frontenac disait qu'il ne faudrait pas mettre dans une
loi, inclure dans la loi comme cela, pour le cas précis de Thetford, des
obligations en ce qui concerne la relocalisation de quartiers.
Je vous dirai simplement et rapidement à ce sujet, M. le
Président, qu'en ce qui concerne la relocalisation de quartiers, la
situation dans la ville de Thetford Mines est bien particulière. Le
député de Frontenac aurait tout intérêt à la
regarder de plus près et à comparer également les
agissements de l'entreprise à Thetford Mines avec les agissements
d'autres entreprises, soit à Asbestos ou dans d'autres domaines, pour
comprendre que cela prend une intervention particulière en ce qui
concerne le cas de Thetford Mines. C'est ce qui me surprend dans l'attitude
actuelle du député de Frontenac qui recule, à mon sens,
devant ses responsabilités puisqu'il a là l'occasion
rêvée de se prononcer, de manifester vraiment son
préjugé favorable aux travailleurs en appuyant cette motion
pour que les gens de chez lui se voient dédommagés de ce
coût social qu'entraîne la relocalisation des quartiers.
Au contraire, le député de Frontenac se réfugie
derrière les mots qu'il craint dans cette motion pour ne pas tout
simplement se prononcer et l'accepter. M. le Président, nous n'avons
rien dans le projet de loi pour les travailleurs. Le préjugé
favorable du Parti québécois, on ne le retrouve nulle part; pas
dans la correction de la situation des travailleurs, comme je l'ai dit hier en
ce qui concerne la loi 52, puisqu'on continue à matraquer
psychologiquement les travailleurs qu'on laisse dans les usines, actuellement,
sans permis de travail, travailler illégalement, être passibles de
poursuites, d'un côté, alors que cela fait 18 mois qu'on a promis,
de la part du gouvernement du Parti québécois, de corriger cette
situation. On continue de matraquer psychologiquement les travailleurs de
l'amiante qui sont actuellement hors du marché du travail parce qu'on
leur réduit leur rente depuis quelques semaines...
M. Gratton: C'est vraiment cela.
M. Brochu: ... des revenus que leur donnait la loi 52. On
continue de matraquer ces travailleurs, de les considérer comme des
êtres moindres qu'on doit rejeter du revers de la main une fois que la
campagne électorale est passée. Malheureusement, on doit
constater que c'est l'attitude actuelle du Parti québécois et,
jusqu'à preuve du contraire, nous devons souligner cette situation. (21
h 30)
M. Grenier: Des gens qui se disaient près du peuple.
M. Brochu: M. le Président, je continue pour vous
indiquer...
M. Bérubé: Faudrait-il souligner la présence
du député de Mégantic-Compton qui fait sa première
apparition, depuis trois mois, aux travaux de la commission?
M. Grenier: Non, non, c'est ma troisième au moins, une
fois par mois.
M. Bérubé: En fait, vous êtes assez
transparent parce qu'on n'a pas eu l'occasion de vous remarquer, mais, cette
fois-ci, comme vous parlez, on vous remarque.
M. Grenier: C'est que le ministre est toujours à ses
lectures profondes quand il vient ici.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, M. le
ministre, et à l'ordre, M. le député de
Mégantic-Compton. M. le député de Richmond, s'il vous
plaît!
M. Brochu: Merci, M. le Président.
M. Bérubé: II n'a pas le droit de parole et il
intervient.
M. Grenier: Vous allez me l'accorder unanimement, j'en suis
sûr.
M. Bérubé: Non.
M. Grenier: Le consentement unanime, vous allez me le donner.
M. Bérubé: Non.
M. Grenier: Le ministre ne me refusera pas le droit de parole
ici. M. le Président, le ministre ne me refusera pas le droit de parole,
si je veux intervenir à cette commission. Il connaît trop bien mon
intervention, lors d'une autre commission sur les pâtes et papiers
ici.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Mégantic-Compton...
M. Grenier: J'ai fait des propositions au ministre qui
étaient fort pertinentes.
M. Bérubé: Oui, de fait.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Mégantic-Compton, vous n'avez pas encore eu ce droit qui découle
d'un assentiment unanime de cette commission.
M. Grenier: On va me l'accorder, J'en suis convaincu.
Le Président (M. Dussault): Alors, ce n'est pas
fait...
M. Grenier: Le député de Saint-François est
d'accord.
Le Président (M. Dussault): ... encore, M. le
député de Mégantic-Compton, s'il vous plaît!
M. Bérubé: M. le Président, comme nous
permettons effectivement à un député absent de prendre la
parole, peut-être qu'on pourrait donner la parole à un
éternel absent.
Le Président (M. Dussault): Quand son tour sera venu, M.
le ministre.
M. Brochu: Je dois donc comprendre qu'il y a consentement pour
mon collègue de Mégantic-Compton. Alors, en temps et lieu, mon
collègue, vous pourrez intervenir.
M. Grenier: J'interviendrai en temps et lieu.
Le Président (M. Dussault): Quand le temps sera venu.
Alors, M. le député de Richmond, c'est à votre tour de
parler.
M. Brochu: Merci, M. le Président. Alors, je continue pour
vous indiquer qu'il n'y a rien dans le projet de loi qui donne une
espèce de garantie aux travailleurs. Non seulement il n'y a rien dans
le
projet de loi, mais, dès qu'il y a un amendement de
présenté qui offrirait une sorte de garantie de sorte que les
travailleurs pourraient dire: Enfin, le gouvernement s'engage vis-à-vis
de nous à défrayer le coût social des préjudices que
nous avons à subir depuis des années, le gouvernement recule
devant ses responsabilités et le député de Frontenac en
tête, avec le drapeau du Québec, pour dire: Non, messieurs, on
n'embarquera pas là-dedans, parce que cela protège les
travailleurs. Je pense que le préjugé favorable vient de prendre
une claque, je pense qu'il vient de prendre le bord. On doit le souligner ici
et on devra le souligner publiquement également.
M. le Président, ces gens, non seulement se voient retirer la
possibilité d'une garantie qu'offre l'Opposition au gouvernement en ce
qui concerne leur protection, mais ils n'ont aucune garantie par rapport au
projet de loi 70, sinon de devoir payer le coût exorbitant que cela va
leur occasionner, sans se voir pour autant gratifier des nombreux emplois, des
milliers d'emplois qu'on a promis à tort et à travers. Environ
2000 d'après ce qu'on a dit, dans la région d'Asbestos, alors que
SORES est venue dire que le maximum possible d'emplois était de 400.
M. le Président, ils n'ont rien là, aucune garantie. Ce
qu'ils ont eu, c'est du vent, c'est de la boucane. Je comprends qu'ils fassent
appel au ministère de l'environnement, devant l'écran de
fumée qu'est le projet de loi 70. Je comprends que le
député de Frontenac et le ministre fassent appel au
ministère de l'environnement pour protéger leurs arrières.
On n'a rien pour la relocalisation des quartiers.
Tout ce qu'on veut, au fond, dans le projet de loi 70 plus la
commission avance, plus cette impression se dégage avec clarté
c'est un emblème; on pourra dire qu'on est maîtres chez
nous parce qu'on a l'intention je dis bien l'intention de
s'acheter une mine exploitant au Québec, d'acheter le cratère et
aussi les crassiers. C'est à peu près la seule garantie qu'on a
actuellement et c'est la garantie d'un emblème. Comme le dit mon
collègue de Mégantic-Compton, à quel prix! On
prévoit $250 millions au point de départ, mais je vous ai
déjà indiqué que cela pourrait aller dans les $300
millions ou $400 millions.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Richmond, je vous demanderais de vous en tenir à la pertinence du
débat; nous sommes actuellement sur un sous-amendement à
l'amendement à l'article 3.
M. Lalonde: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je n'accepte pas du tout vos
remarques. Je pense que le député de Richmond était en
train de déplorer l'ignorance et l'ineptie du gouvernement qui
s'apprête à voter contre un amendement qui, justement, vise
à améliorer l'environnement dans la région de l'Amiante.
Il est tout à fait dans son droit de rappeler le gouvernement à
ses responsabilités et c'est ce qu'il fait lorsqu'il parle de crassiers
et du cratère que le gouvernement veut acheter, sans prendre ses
responsabilités, sans prendre l'engagement, dans la loi, de
régler les problèmes de la relocalisation des quartiers.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Richmond, vous aviez la parole.
M. Brochu: Merci, M. le Président. Je continue donc parce
que j'avais l'impression que mes propos étaient tout à fait
pertinents et s'inscrivaient dans les motifs pour lesquels je m'en prends
actuellement au gouvernement sur cette question, gouvernement qui recule devant
ses responsabilités. J'étais à dire que tout ce qu'on
cherche, dans le fond, c'est à se donner un emblème, à
dire qu'on est maîtres chez nous, qu'on s'est acheté des crassiers
et une mine, d'ailleurs la plus vieille qui soit. On a choisi la plus vieille,
là où les installations sont le plus vétustes. C'est cela
qu'on a choisi après le "window shopping" qu'on a fait des
entreprises.
M. Grégoire: Ne parlez pas contre; on admet que vous avez
une belle mine, mais ne parlez pas contre nous. Elle est riche, au moins.
M. Brochu: Plus cela va, plus j'ai l'impression que la loi ne
connaîtra jamais de lendemain; on va adopter la loi et on va tout
simplement la mettre sur la tablette parce qu'elle aura permis de lever haut ce
drapeau, cet emblème de cette volonté d'être maître
chez soi parce qu'en cours de route on aura réalisé si on
ne veut pas l'admettre, j'espère que les événements vous
le prouverontque l'entreprise n'est pas rentable, qu'elle est simplement
une aventure.
Le ministre a fait appel en disant: Ces gens ont un droit à
l'environnement et on le reconnaît. Un droit n'est pas basé
nécessairement sur une garantie. Comme on l'a vu, il n'y a aucune
garantie. D'ailleurs, dans le domaine de l'environnement, j'ai donné des
exemples précis comme quoi l'environnement est aussi de la boucane,
c'est rien. C'est d'ailleurs pour cette raison que le ministre de
l'environnement lui-même a indiqué clairement qu'au Québec,
désormais, il y aurait six millions d'inspecteurs dans le domaine de
l'environnement. Je salue le départ du député de
Frontenac, M. le Président.
M. Grégoire: M. le Président, je dois vous dire que
j'ai été endormi deux mois, je ne suis pas pour continuer
à me laisser endormir.
M. Lalonde: Cela ne vous intéresse pas. Le
Président (M. Dussault): À l'ordre!
M. Lalonde: Le député de Frontenac ne
s'intéresse pas à nos travaux.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, messieurs,
s'il vous plaît, à l'ordre!
M. Gratton: Je sais qu'il vient de partir au galop!
M. Brochu: Oui, et c'est sûrement un cheval arabe avec les
motifs qui l'animent! Je comprends qu'on parle du droit de l'environnement,
mais on appuie ce droit sur rien. Ce n'est pas pour rien que le ministre de
l'environnement a mentionné que désormais au Québec il y
avait six millions d'inspecteurs; je comprends, il n'y a pas de
ministère! Cela lui prend des inspecteurs, il faut qu'il s'appuie sur
quelque chose, il n'y a pas de ministère de l'environnement! C'est rien,
c'est de la boucane! Quand on dit que cela prend quatre mois et demi pour avoir
un permis, pour avoir un "OK" sur un permis de construction d'une porcherie,
c'est quoi? C'est un minimum, à part cela!
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Richmond, la pertinence, s'il vous plaît!
M. Brochu: M. le Président, un instant! M. Gratton:
Question de règlement.
M. Lalonde: On a le droit de parler de cochons ici, quand
même!
Le Président (M. Dussault): Non seulement je vous demande
de vous en tenir à la pertinence, mais je vous demande de relire
l'amendement et le sous-amendement pour savoir de quoi on doit parler.
M. Lalonde: Quand on a les péquistes devant nous à
la journée longue! Voyons!
M. Gratton: Question de règlement, M. le
Président.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, j'ai peine à imaginer
à partir de quels critères vous rappelez le député
de Richmond à la pertinence du débat, alors que et le ministre et
le député de Frontenac nous ont parlé de tout et de rien
au cours de l'intervention qu'ils ont faite sur la motion de
sous-amendement.
M. Lalonde: La Brink's.
M. Gratton: Par exemple, on a évoqué le coup de la
Brink's de 1970. D'ailleurs, je m'apprête prochainement à vous
parler de l'Alliance-Sécurité blindée.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau!
M. Gratton: Dans le même sens. M. Lalonde: La
connection Babeu.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau...
M. Gratton: M. le Président, je n'ai pas
terminé.
M. Lalonde: La connection Babeu, l'affaire Fabien. On va en
mettre, s'il le faut.
M. Gratton: S'il était...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau...
M. Gratton: M. le Président, vous me permettrez de
compléter ma phrase. S'il était pertinent pour le ministre des
Richesses naturelles et pour le député de Frontenac de traiter de
tous ces sujets, il est aussi pertinent pour le député de
Richmond de faire la démonstration qu'il est en train de faire. Ce n'est
pas seulement la motion de sous-amendement dont nous discutons
présentement, c'est l'ensemble de la politique du gouvernement. C'est
peut-être la dernière occasion que nous avons d'en discuter. Je
comprends que cela achale et que cela chatouille le gouvernement à ce
point de vue...
Le Président (M. Dussault): Je vous arrête, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: ... mais on va en discuter quand même.
Le Président (M. Dussault): Je vous arrête. J'ai
suffisamment entendu votre réquisitoire sur la question de la pertinence
des propos de M. le député de Richmond et je continue à
dire que les propos n'étaient pas pertinents.
M. Gratton: Comment se fait-il que les propos du ministre
l'étaient, eux?
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau! M. le député de Gatineau!
M. Gratton: Ne criez pas, cela ne m'énerve pas! Je veux
savoir comment il se fait que les propos du ministre, quand il parlait de la
Brink's, étaient pertinents, alors que ceux du député de
Richmond ne le sont pas. Expliquez-moi cela, dans votre grande sagesse.
M. Lalonde: Une directive.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau, le président qui préside actuellement n'a pas entendu
les propos que vous me faites valoir.
M. Lalonde: Batêche!
Le Président (M. Dussault): Je demande au
député de Richmond de continuer son intervention, s'il vous
plaît, dans la pertinence du débat.
M. Gratton: Je vous demande une directive, M. le
Président. Par hasard, n'auriez-vous pas entendu, non plus, le ministre
des Richesses naturelles au moment où il parlait des pressions
effectuées par les capitalistes américains, les anglophones ou je
ne sais pas trop qui il a inclus là-dedans...
M. Lalonde: Les Anglo-Saxons.
M. Gratton: ... sur les gouvernements. C'est ce soir même,
en votre présence, qu'il a fait ces affirmations.
M. Lalonde: L'emprisonnement des chefs syndicaux, vous avez
entendu cela, M. le Président, vous n'avez pas les oreilles
bouchées!
M. Gratton: Vous ne l'avez pas rappelé à la
pertinence. Y a-t-il deux poids deux mesures?
M. Lalonde: Le matraquage de 1940, vous avez entendu cela
aussi?
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Gatineau, qui avez
déjà présidé des commissions parlementaires, vous
qui avez donc une certaine expérience, savez très bien...
M. Lalonde: Une bonne, oui.
Vous savez très bien qu'il y a des propos impertinents qui ne
sont pas longs et d'autres propos impertinents qui sont plus longs, ce qui
permet, quand ils sont plus longs, au président d'intervenir pour
rappeler la pertinence. Ceci dit, M. le député de Gatineau...
M. Gratton: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Dussault): Oui, je vous écoute, M.
le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je vous dirai simplement que,
lorsque j'étais président de commission, souvent je trouvais les
propos impertinents de l'Opposition plus longs que les propos impertinents des
ministériels. Mais jamais je n'intervenais et j'avais la même
façon de les interpréter. Ce n'est pas parce que vous les trouvez
plus longs quand ils viennent de notre côté que quand ils viennent
de l'autre côté qu'il s'agit d'intervenir dans un cas et de ne pas
intervenir dans l'autre.
Le Président (M. Dussault): Vous savez très bien,
M. le député, qu'il est plus facile d'intervenir quand le propos
est long.
Ceci dit, je demande à M. le député de Richmond de
continuer d'utiliser son droit de parole.
M. Bérubé: Question de règlement.
M. Brochu: M. le Président, je pense que le ministre avait
demandé la parole sur une question de règlement.
M. Lalonde: Oui, on a hâte de l'entendre!
M. Bérubé: M. le Président, c'est
simplement, en vertu de l'article 43, pour rappeler à notre
vénérable Opposition que, lorsque le président rend une
décision, il n'est pas permis de la critiquer ni de revenir sur la
question décidée.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: Je rappellerai que ce n'est pas une décision,
M. le Président.
Sur la même demande de directive, je vous rappellerai simplement
que je pense qu'il est de notoriété publique et de tradition
également, de la part des présidents je comprends qu'il
peut être difficile à l'occasion de le faire et je comprends que
de part et d'autre de cette table, à l'occasion, il peut y avoir
certaines divergences, il peut y avoir certains exemples qui sont
apportés qui peuvent paraître plus ou moins reliés
directement à la question en cours qu'il est de tradition,
dis-je, que, lorsque d'un côté on permet certaines incartades
si vous permettez l'expression de l'autre côté on
doit faire le contrepoids et, à ce moment, au moins avoir la
possibilité de répondre avec les mêmes arguments. C'est
dans cet esprit, M. le Président, que je vous demande de me permettre de
continuer l'intervention que j'avais commencée, qui était tout
à fait pertinente. Le dernier exemple sur lequel vous avez basé
votre décision n'était que pour démontrer le
bien-fondé de mon argumentation.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie, M. le
député de Richmond, de faire remarquer la difficulté du
rôle d'un président de commission. Ceci dit, je vous demande, s'il
vous plaît, de continuer votre intervention.
M. Brochu: Merci, M. le Président.
Je comprends également dans quel dilemme se trouve actuellement
le député de Frontenac. Un dilemme presque cornélien
où le député de Frontenac se trouve déchiré,
d'un côté, entre l'amour et, de l'autre, la raison.
M. Grenier: Entre la partie de hockey et la commission!
M. Gratton: II est tiraillé.
M. Brochu: Oui, également, sur un plan plus pratique,
comme le dirait mon collègue de Mégantic-Compton, entre cette
commission parlementaire et la joute de hockey.
M. Bérubé: Question de règlement, M. le
Président.
M. Brochu: II doit s'absenter régulièrement entre
les périodes.
Le Président (M. Dussault): Question de règlement
pour M. le ministre.
M. Bérubé: Un député n'a pas le droit
d'accuser un collègue d'une soi-disant activité pour laquelle il
n'a pas de preuve.
M. Gratton: On en a une preuve, il s'informe des résultats
environ à toutes les quinze minutes.
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
règlement.
M. Bérubé: II se renseigne en passant.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je pense que le ministre veut faire
référence à un article de notre règlement qui
empêche un député de prêter des intentions, des
motifs indignes à un autre député. Il reste à
savoir si le désir du député de Frontenac d'aller suivre
la partie de hockey à l'extérieur est indigne.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, je vous demanderais de ne pas donner des
interprétations à notre règlement qui continuent une
question de règlement qui peut-être ne s'appliquait pas à
ce moment-ci. M. le député de Richmond.
M. Lalonde: C'est limpide.
M. Brochu: M. le Président, je reviens à ces propos
pour vous indiquer que le député de Frontenac est sûrement
grandement déchiré actuellement par la situation. Il a
souventefois manifesté cette caractéristique qu'il veut avoir,
voulant se faire le défenseur des travailleurs de Thetford. Je comprends
que c'est un amour nouveau, et à l'époque d'un amour nouveau il y
a toujours une flamme plus grande.
M. Grenier: Un amour de l'extérieur.
M. Brochu: Un amour de l'extérieur comme le dit mon
collègue, puisque le comté de Thetford, pour lui, est un
comté nouveau. Donc, il découvre des gens qu'il ne connaissait
pas, des gens qu'il apprend à connaître peu à peu et pour
lesquels il se découvre des intérêts et des flammes
soudaines. Mais par contre, M. le Président, je vous dirai qu'en bon
canadien ce sont des feux de paille. Parce que là, on le voit, avec
cette motion actuellement devant nous, puisque la première occasion
où il aurait la possibilité de défendre cette flamme
nouvelle, il l'éteint. Il recule devant ses responsabilités, il
renie ceux mêmes qu'il disait vouloir défendre avec tellement
d'énergie avant. Et c'est là que je ne le comprends vraiment pas.
(21 h 45)
Je ne comprends vraiment pas qu'il se réfugie derrière les
mots en disant: Ce n'est pas tout à fait libellé comme on veut.
On a changé la motion deux ou trois fois, à sa demande
même, en y incluant l'élément d'environnement qu'il voulait
y voir inclure. Malgré tout cela, le député de Frontenac
continue à vouloir rejeter l'amendement tel que proposé, qui n'a
pour autre effet que de protéger ces travailleurs et d'éviter que
le coût social de ces relocalisations de quartiers retombent
entièrement sur la municipalité ou sur les gens concernés.
Je pense que lorsque les gens de Frontenac apprendront cette décision de
leur député, ils ne seront pas tellement heureux. Je suis content
de souligner le retour du député de Frontenac à cette
commission parlementaire!
J'aimerais revenir à un article que j'ai déjà
souligné. C'est dans la revue L'actualité de mars 1978, et je
vous cite l'article: "II y a aussi le déménagement du quartier
Mitchell, près de 200 maisons, situé entre les terrils sur les
propriétés de l'Asbestos. La ville de Thetford a soumis en
décembre dernier un plan de relocalisation, mais hésite à
s'engager trop rapidement. Le déménagement du quartier
Saint-Maurice, de 1970 à 1974, a endetté la ville alors que la
compagnie n'a contribué que pour $1 200 000 sur un total de plus de $14
millions. Le futur employeur modèle entre parenthèses, M.
le Président ...
M. Bérubé: Combien reste-t-il de temps? Le
Président (M. Dussault): Deux minutes.
M. Bérubé: Vous êtes généreux,
M. le Président.
M. Brochu: M. le Président, je vous ferai remarquer que M.
le ministre n'a même pas demandé la parole pour interrompre mes
propos et vous demander des directives à ce sujet-là.
M. Grégoire: M. le député de Richmond, je
pense que vous n'avez pas de conseils à donner à personne.
Tantôt vous m'avez interrompu régulièrement pendant dix
minutes.
M. Brochu: J'ai fait quelques interruptions, je le reconnais, sur
des questions que vous m'avez posées.
M. Grégoire: C'est vrai ça, M. le
député de Gatineau, mais oui, c'est vrai. Vous aussi il vous
interrompait tantôt.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si vous voulez continuer.
M. Brochu: Je continue la citation de cet article. "... le futur
employeur modèle entre parenthèses, on parle de la SNA
va consentir combien cette fois-ci, se demande André
Laramée, l'administrateur de la ville".
M. Grégoire: Bon. Le gérant...
M. Brochu: André Laramée, l'administrateur de la
ville. M. le Président, ces gens se deman-
daient à ce moment-là comment le gouvernement...
M. Grégoire: Très bien. M. Gratton: C'est un
bon...
M. Grégoire: Un bon libéral. Je ne sais pas de
quelle couleur.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac et le député de Gatineau, à l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Gratton: II accuse M. Chose d'être libéral, vous
ne le savez même pas!
M. Grégoire: Vous vous demandez si c'est le PQ. Est-ce une
accusation d'être libéral?
M. Bérubé: C'est vraiment épouvantable que
d'accuser quelqu'un d'être libéral. C'est vraiment la
dernière des insultes qu'on devrait lui faire!
Le Président (M. Dussault): À l'ordre.
M. Dussault: En fait, on reconnait simplement que ce cher
monsieur n'est pas d'accord avec le gouvernement, donc qu'il doit être
libéral.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Gatineau!
M. Gratton: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Richmond, si vous voulez continuer il vous reste une minute.
M. Brochu: Merci, M. le Président. "... le futur employeur
modèle va consentir combien cette fois-ci, se demande M.
Laramée". Il a sa réponse. Il a sa réponse. Et la ville de
Thetford l'a sa réponse dans la bouche même du
député de Thetford qui recule devant ses responsabilités.
C'est non. La Société nationale de l'amiante ne consentira rien.
Rien dans le reste non plus. Il n'y aura aucune retombée positive, sinon
la possibilité de payer l'ensemble du projet. C'est devant cela qu'on se
trouve actuellement.
M. Grégoire: Ce ne sera pas à la
société nationale de payer. Cela va être à
l'Asbestos Corporation.
M. Brochu: La seule matraque réelle qu'il y a actuellement
dans l'air pèse au-dessus de cette commission, puisqu'on nous a
clairement indiqué l'intention du gouvernement de ne pas discuter de ces
questions de fond. On comprend pourquoi on se réfugie derrière
des libellés qu'on refuse actuellement plutôt que de discuter des
questions de fond, comme le fait actuellement le député de
Frontenac. Malheureusement, il aura à répondre de ses actes
devant la population. Cela est beaucoup plus difficile, M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: C'est cela que vous trouvez depuis quelque
temps.
M. Brochu: C'est beaucoup plus difficile de répondre sur
la réalité que de vous promener dans les paroisses...
M. Grégoire: Je vous ai battu à maintes
reprises...
M. Brochu: ... et de faire des accusations gratuites.
M. Grégoire: ... plus souvent que vous ne m'avez
battu.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Richmond, vous avez épuisé votre droit de parole.
M. Brochu: Je n'ai pas été capable...
M. Grégoire: Tu as parlé tout le temps quand j'ai
parlé.
Le Président (M. Dussault): Je vous demanderais de
conclure, s'il vous plaît.
M. Brochu: Je vais conclure, M. le Président, si le
député de Frontenac peut au moins avoir la décence de me
laisser terminer tranquille. Je vais terminer très rapidement, M. le
Président.
M. Grégoire: Je suis prêt à le laisser
terminer, mais, s'il veut me lancer un défi dans une élection, je
suis prêt à le relever.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac, ce n'est pas une question de règlement. Je vous demanderais,
s'il vous plaît, de laisser terminer M. le député de
Richmond.
M. Grégoire: C'est cela qu'il fait depuis tantôt. Je
suis prêt à le relever.
M. Brochu: M. le Président, le seul défi que pourra
relever le député de Frontenac, c'est de se représenter
deux fois dans le même comté.
M. Grégoire: II n'y a pas de problème pour
cela.
M. Gratton: Et dans le même parti. M. Grégoire:
II n'y a pas de problème.
M. Brochu: C'est le seul défi que pourrait relever le
député de Frontenac.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Richmond. Est-ce que le
sous-amendement est adopté?
Des voix: Non.
M. Lalonde: Tout à l'heure, quand le député
de Frontenac, va voter pour, oui.
M. Grégoire: Allez-vous l'amender?
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je crois qu'il serait dans
l'ordre de rappeler sur quoi porte la discussion depuis ce matin. Il s'agit,
effectivement, d'une motion de sous-amendement. Je vous avertis tout de suite,
M. le Président, que, si je ne suis pas capable de parler en paix, je
vais attendre.
M. Bérubé: Vous avez beuglé pendant toutes
nos interventions. Je ne vois absolument pas pourquoi vous critiquez
maintenant.
M. Gratton: Si vous êtes habitué à parler
avec des beuglements en arrière, moi, je ne suis pas habitué et
je n'ai pas l'intention de commencer ce soir.
M. Grégoire: C'est le député de Laval qui
parle en arrière.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, messieurs,
s'il vous plaît! M. le député de Gatineau, vous aviez la
parole.
M. Gratton: Je disais donc qu'il serait peut-être utile de
rappeler que nous discutons présentement d'une motion de sous-amendement
que le député de Marguerite-Bourgeoys a faite à la motion
d'amendement que nous avait soumise le député de Saint-Laurent.
Cette motion de sous-amendement est bien plus inspirée des propos qu'a
tenus le député de Frontenac que de n'importe quel autre motif.
C'est le député de Frontenac qui, depuis plusieurs heures
à cette commission, nous dit qu'il est d'accord avec le principe que la
Société nationale de l'amiante devrait avoir une
responsabilité. Il nous dit même qu'il est d'accord pour qu'on
inscrive dans le texte de loi que nous étudions présentement
cette responsabilité vis-à-vis de la relocalisation des quartiers
vétustes. Tantôt, il a fait lui-même la description de ce
qu'il a appelé les péripéties des motions de
sous-amendement de l'Opposition, lesquelles, M. le Président, aussi
nombreuses puissent-elles être, ne visent toujours qu'un seul objectif,
celui de faire inscrire dans le texte de loi de façon claire et
explicite la responsabilité de la Société nationale de
l'amiante; de se préoccuper et de se décharger de la
nécessité de relocaliser ces quartiers vétustes.
Ce matin, nous avons eu la surprise de voir le député de
Frontenac et ses collègues voter contre une motion de sous-amendement
qu'avait proposée le député de Richmond, après que
le député de Frontenac nous eut lui-même indiqué
qu'il était pour le principe, mais qu'en fait il s'agissait strictement
de la rédaction du sous-amendement sur laquelle il n'était pas
d'accord. Donc, je pourrais prendre 20 minutes pour expliquer ou donner la
contrepartie aux arguments qu'a invoqués le député de
Frontenac, tantôt.
Je me rends compte, M. le Président, que nous sommes à
quelque sept ou huit minutes de l'ajournement de nos travaux. Je
réitère au député de Frontenac l'offre que nous lui
avons faite tantôt et devant laquelle il a pris bien soin de se
défiler de retirer la motion de sous-amendement du
député de Marguerite-Bourgeoys au point de vue de la
rédaction.
Je fais donc motion, en vertu de l'article 157 de notre
règlement, pour que nous ajournions immédiatement nos travaux de
façon à donner au député de Frontenac la chance, au
cours de la nuit, de préparer une motion de sous-amendement qui
répondrait à l'esprit dans lequel il se dit prêt à
voter l'amendement du député de Saint-Laurent, et d'en formuler
la rédaction que nous serons très heureux d'adopter dès la
reprise de nos travaux demain matin, à 10 heures.
M. Grégoire: M. le Président, on peut parler sur la
motion d'ajournement, je crois?
Une voix: On a à peu près 20 minutes. M.
Gratton: Non, M. le ministre.
Le Président (M. Dussault): Oui, effectivement.
Étant donné que nous ne sommes pas à la fin de nos travaux
et que l'on demande d'ajourner, c'est une motion qui est discutable, qui est
débat-table.
M. Grégoire: Nous avons droit à dix minutes, M. le
Président. Moi, je voudrais parler là-dessus.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Frontenac.
M. Lalonde: II est d'accord.
M. Grégoire: Bien oui! D'abord, on discute de la motion.
On ne peut en présenter qu'une par jour, aujourd'hui, c'est la motion.
On a le droit de parler pendant dix minutes. Je pense que j'ai le droit de
parole.
M. Lalonde: Vous voulez faire un filibuster?
M. Grégoire: On demande une motion d'ajournement, M. le
Président, pour me permettre, pendant la nuit de réfléchir
et de préparer un amendement qui serait acceptable.
M. Lalonde: Est-ce trop vous demander?
M. Grégoire: Le député d'Outremont dit, pour
me permettre de réfléchir: II ne se rappelle pas ce qui s'est
produit, il y a cinq jours. Il a commencé son discours à 17 h 45,
à l'heure du dîner; après cela, il a reçu quelques
taloches du chef de l'Union Nationale, en passant, qui lui a dit de cesser de
ramper devant ses grands frères d'Ottawa. Je parle de la période
de réflexion qu'on veut imposer par c'est le sujet, M. le
Président, puisqu'il est question de la période de
réflexion qu'on veut imposer avec cette motion...
Le Président (M. Dussault): Un instant.
M. Grégoire: ... et une couple de tapes du revers du
député de Beauce-Sud...
M. Bérubé: M. le Président, c'est à
la fois pertinent et impertinent.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac, un instant, s'il vous plaît. C'est une question de
règlement, M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: Je pense que le député de Frontenac
essaie de tuer le temps.
M. Grégoire: Non, M. le Président, on me
prête des motifs que je refuse. On veut m'empê-cher de parler,
j'espère que vous n'accepterez pas cela.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît. M. le député d'Outremont, vous avez terminé
votre question de règlement.
M. Raynauld: Je n'ai pas eu le temps de vous dire, M. le
Président, qu'à mon avis les taloches que j'ai pu recevoir du
chef de l'Union Nationale sont imaginées, n'ont aucun rapport.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Outremont, ce n'est pas une question de règlement.
M. Raynauld: Aucun rapport.
Le Président (M. Dussault): ... c'est une question de
privilège et elle n'est pas recevable en commission parlementaire. Je
redonne la parole à M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, j'admets que la
période de réflexion pour lui, l'autre jour, a été
bonne. Elle a servi, elle a été utile parce qu'après cette
période de réflexion dont on parle dans la motion d'ajournement
le député d'Outremont, après le dîner, est
arrivé et il disait tout le contraire de ce qu'il disait auparavant.
M. Bérubé: Là, il rampait pour de vrai.
M. Grégoire: Là, il rampait pour de vrai.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Grégoire: À l'encontre de ce qu'il disait avant
le dîner.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac, à l'ordre, s'il vous plaît.
M. Grégoire: Le chef, à Montréal, a
téléphoné et ils ont changé d'idée.
M. Gratton: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau, question de règlement.
M. Gratton: M. le Président, M. le député de
Frontenac vient de faire allusion à ma motion d'ajournement dans
laquelle je parlais d'une période de réflexion. Ma motion
d'ajournement en est une bien simple, dont la formule n'a pas besoin
d'être écrite, mais je peux l'écrire si le
député en a besoin.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je n'ai pas fini ma
phrase.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît. Votre intervention n'est pas une question de règlement.
C'est une sorte de question de privilège qui n'est pas recevable
ici.
M. Gratton: II s'agit d'une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Je redonne la parole...
M. Gratton: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): ... à M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: Cela a été jugé
irrecevable, taisez-vous donc.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac. À l'ordre, s'il vous plaît. Quelle est votre question
de règlement, M. le député de Gatineau?
M. Gratton: Simplement pour dire au député de
Frontenac, M. le Président, que je n'ai pas inclus dans ma motion
quelque allusion que ce soit à une période de réflexion.
Il s'agit d'une motion pure et simple d'ajournement des travaux de la
commission. Je voudrais bien que, comme vous avez rappelé le
député de Richmond à l'ordre sur la pertinence du
débat, tantôt, vous fassiez de même avec le
député de Frontenac.
M. Grégoire: Très bien, M. le Président. Je
n'insisterai pas...
Le Président (M. Dussault): M. le
député...
M. Grégoire:... sur la volte-face qu'a faite l'autre jour
le député d'Outremont.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lalonde: Sur la question de règlement.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de...
M. Grégoire: Je vais passer maintenant à la
question de l'ajournement.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Marguerite-Bourgeoys, sur la
question de règlement.
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
règlement, je pense que c'est votre devoir, comme président, de
cette commission parlementaire, de bien voir à ce que les propos du
député de Frontenac soient réduits simplement à
l'intention de la motion d'ajournement, à savoir est-ce qu'on devrait
ajourner ou si on ne devrait pas ajourner. Et pourquoi on devrait ajourner et
pourquoi on ne devrait pas ajourner. Il a quelques minutes à sa
disposition pour ce faire, mais c'est votre devoir, comme président
d'ailleurs, celui qui vous a précédé le faisait
d'une façon admirable de voir à ce que les propos du
député de Frontenac et j'espère que vous allez
être très sévère là-dessus soient pour
nous informer, nous, membres de la commission, des raisons qui militent pour
l'ajournement de nos travaux ce soir ou pour ne pas ajourner les travaux ce
soir, et non pour nous raconter l'histoire de sa famille, M. le
Président.
M. Grégoire: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac, je vous demanderais d'être pertinent, s'il vous plaît!
Il reste une minute et quelques secondes de travail à cette
commission.
M. Grégoire: ... je vais résumer en une minute mon
idée. Je n'ai pas besoin on demande une période
d'ajournement pour que je réfléchisse de
période...
M. Lalonde: De réfléchir.
M. Grégoire: ... de réflexion, comme en a eu
besoin, l'autre jour, le député d'Outremont. Le
député d'Outremont...
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
règlement.
M. Grégoire: ... cela lui a été utile mais,
dans mon cas...
M. Lalonde: Sur la question de règlement, M. le
Président.
M. Grégoire: ... M. le Président je reviens
au sujet je n'en ai pas besoin.
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
règlement.
M. Grégoire: C'est parce que, dans le cas...
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre! M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: ... du député
d'Outremont...
M. Lalonde: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Frontenac!
M. Grégoire: ... ce qu'on attendait, c'était le
téléphone du chef de Montréal.
M. Lalonde: J'invoque le règlement, M. le
Président. J'invoque le règlement.
M. Grégoire: Quand le chef de Montréal a
appelé...
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Frontenac!
M. Grégoire: ... vous avez changé
d'idée.
M. Lalonde: J'invoque le règlement, M. le
Président.
M. Grégoire: Vous avez changé d'idée.
Le Président (M. Dussault): Messieurs, les travaux de
cette commission sont ajournés à demain matin, dix heures.
(Fin de la séance à 22 heures)