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Commission permanente des Richesses naturelles
et des Terres et forêts
Etude des crédits du ministère des
Richesses naturelles
Séance du mardi 6 iuin 1972
(Seize heures dix minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs! La commission
parlementaire des richesses naturelles étudiera maintenant les
crédits du ministère des Richesses naturelles, et j'aimerais au
début proposer M. Perreault comme rapporteur de la commission.
M. PERREAULT: Je n'ai pas le droit.
M. LE PRESIDENT: M. Faucher. Tout le monde est d'accord?
M. LE PRESIDENT: J'inviterais maintenant le ministre des Richesses
naturelles à nous faire un court exposé de la politique de son
ministère.
Politique générale du
ministère
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, les
députés, je voudrais élaborer très rapidement,
d'une façon assez succincte, certaines politiques du ministère
des Richesses naturelles. Au départ, je pense que vous avez
chacun des membres de la commission reçu un certain nombre de
feuilles qui représentent des notes explicatives, à partir de
certaines dépenses contenues dans le budget. Il ya également les
effectifs et aussi un document concernant la direction générale
du Nouveau-Québec. On a dû, pour la compréhension de chacun
des membres de la commission, refaire des tableaux pour que ce soit plus
compréhensible, parce qu'il y a eu des changements de structures et de
nature de dépenses.
M. le Président, au cours de l'année
écoulée, nous avons amorcé une réforme
administrative qui s'est traduite par la création d'un service
d'organisation et de programmation rattaché au service de la
planification. Cet organisme est responsable de l'implantation du PPBS et se
préoccupe de l'application des méthodes d'efficacité et de
rendement. Mon ministère s'est vite familiarisé avec les
méthodes du PPBS et les utilise déjà depuis un certain
temps. Nous avons donc maintenant une norme d'évaluation commune pour le
contrôle de nos différents programmes, ce qui est un avantage
certain si l'on considère la diversité de nature des
différents secteurs du ministère des Richesses naturelles. Le
service de la planification a de plus la responsabilité de faire
l'analyse des effectifs et, en collaboration avec le service du personnel, il
assure la mobilité de ses effectifs, autant à l'intérieur
d'un même secteur que d'un secteur à l'autre, compte tenu des
exigences de la convention collective. Je tiens à vous souligner que,
même en tenant compte de la mise sur pied du nouveau service et de
nouvelles structures, le nombre global des effectifs de mon ministère
n'a augmenté que de trois, soit de 903 à 906, ce qui
démontre, il va sans dire, une utilisation optimale des effectifs en
place.
Nous comptons que l'utilisation de toutes ces méthodes modernes
de gestion nous permettra d'atteindre nos objectifs fondamentaux et d'assurer
encore plus efficacement les services à la population qui sont sous la
juridiction de mon ministère. Nous allons maintenant voir, pour chacun
des quatre secteurs, quels sont ces objectifs à atteindre et les moyens
mis en oeuvre pour y parvenir, soit le secteur de l'eau, celui des mines, celui
de l'énergie et celui du Nouveau-Québec.
Dans le but d'améliorer l'administration de la direction
générale des eaux, deux nouveaux services ont été
mis sur pied. En tant que gestionnaire de la ressource eau, c'est la
responsabilité du ministère des Richesses naturelles de faire des
plans d'aménagement de bassins, de régulariser le comportement de
la ressource et de contrôler les inondations. Un groupe de travail, entre
autres, a été formé et composé de
représentants de mon ministère, de représentants du
gouvernement fédéral, de représentants de
l'Hydro-Québec ainsi que de représentants des diverses
municipalités impliquées pour aménager le territoire de la
région de Montréal, territoire plutôt en termes de
ressource eau, comprenant la rivière des Mille-Isles la rivière
des Prairies et le lac des Deux-Montagnes.
Une nouvelle préoccupation s'est jointe aux activités plus
traditionnelles de cette direction, suite au glissement de terrain de
Saint-Jean-Vianney. Je dois vous signaler que 75 cas de glissements, en
majorité, assez mineurs, ont été portés à
l'attention de cette direction au cours de l'année
écoulée. Un nouveau service de mécanique des sols a donc
été créé afin de répondre de façon
adéquate aux nombreuses demandes d'étude des sols.
Parmi les cas majeurs qui ont suscité l'intervention de la
direction générale des eaux, on peut mentionner les travaux et
études sur le Richelieu et sur la rivière Yamaska. La
responsabilité d'une action sur le bassin de la Yamaska incombe
actuellement à l'Office de planification et de développement de
l'est du Québec, mais une participation de tous les ministères
impliqués est indispensable pour en venir à la réalisation
d'un plan d'aménagement. L'aménagement du Richelieu,
abordé sous l'angle de la lutte aux inondations, relève donc d'un
comité fédéral-provincial auquel mon ministère
participe activement. Cette étude et les travaux exécutés
sont défrayés par un budget prévu avec le
fédéral dans l'entente ARDA.
Sur un autre point, la recommandation de la
commission Legendre nous a amenés à élaborer de
nouvelles politiques de l'eau. Cette élaboration, qui est en cours, est
basée sur le principe de la nécessité d'un gestionnaire
unique de la ressource eau. Il est certain qu'une politique de l'eau
adéquate et l'affectation de cette responsabilité à un
gestionnaire unique mettraient fin au manque de cohésion
caractérisant ce secteur. Ce principe, ainsi que d'autres
recommandations du premier rapport de la commission d'étude des
problèmes juridiques de l'eau, a été accepté par le
conseil des ministres. Cependant, aucune action précise n'a pu
être menée à jour, suite à l'acceptation de ces
recommandations. Ceci s'explique par le délai apporté par la
commission à soumettre le deuxième rapport, traitant de la
réforme administrative du secteur de l'eau. Le troisième rapport,
découlant de ces deux premiers et recommandant les mesures à
prendre sur le plan législatif, pour parvenir à une action
cohérente dans ce secteur, ne nous a été remis qu'en mars
1972.
Vu la complexité de ces derniers documents, totalisant 1,500
pages environ, il est plus que normal que ces textes fassent l'objet d'une
étude et d'une analyse sérieuse, à l'intérieur de
la direction des eaux de mon ministère.
La direction générale des mines, comme vous le savez, a
pour mandat de fournir à l'industrie les connaissances
géologiques et techniques nécessaires à la
découverte et à la transformation des richesses minières,
qu'il s'agisse des inventaires géologiques ou de la recherche de
procédés de valorisation des minerais utiles, notamment, à
la petite et moyenne industrie minière. Cependant, à cette
fonction connaissance, s'ajoute maintenant une dimension nouvelle. Il s'agit de
l'accent mis sur la promotion minière. Un nouveau service a donc
été créé au sein de cette direction des mines, un
service d'économie minière, dont le mandat bien précis est
d'assurer la promotion des investissements et de réaliser des
études de marchés.
On vise donc à une intégration de plus en plus
poussée de l'industrie minière au développement
économique. Dans ce secteur, on a aussi réalisé une
régionalisation de nos activités. Certaines régions
minières ont donc été favorisées par rapport
à d'autres; entre autres, le Nord-Ouest et la Gaspésie,
nommément, ont bénéficié de sommes additionnelles
importantes au chapitre de l'exploration. Afin d'intégrer de
façon soutenue le secteur minier au développement
économique du Québec, nous examinons tous les aspects
reliés à une transformation plus poussée des produits
miniers au Québec.
Au cours de l'année dernière, un comité sur la
transformation s'est occupé, dans ce but, d'identifier les circuits
industriels et commerciaux de chaque produit d'importance et de chacune des
compagnies productrices au Québec. Ceci ne représente, en fait,
qu'une première étape dans ce domaine. Pour ce qui est de la
transformation des produits miniers au Québec, il nous faut
réaliser que le Québec, favorisé sur le chapitre des
ressources naturelles, fait face à deux contraintes majeures.
Premièrement, notre marché est très réduit,
comparativement à celui des Etats-Unis, et les transformateurs ont
tendance à s'installer près de leur marché de
consommation. Deuxièmement, une concurrence très serrée
existe dans ce domaine. Il faut reconnaître que le Québec n'est
pas le seul fournisseur de matières premières. Dans certains
milieux, on semble enclin à croire que le Québec exerce une sorte
de monopole des ressources naturelles et qu'à ce titre, elles peuvent
constituer un élément important de marchandage lors de relations
commerciales avec l'extérieur. Exiger inconsidérément le
rapatriement d'activités de transformation, M. le Président,
actuellement situées à l'étranger, pour des raisons
techniques et économiques, pourrait conduire les transformateurs
à substituer à une matière première une autre ou un
produit synthétique, si les coûts de cette substitution sont
moindres qu'une relocalisation.
Le problème est complexe et l'on ne peut, compte tenu des
connaissances actuelles, s'attendre raisonnablement à des
résultats à court terme. Avant de saisir de façon
très nette toutes les implications de cette question, des informations
techniques, économiques et comptables sont nécessaires.
Nous comptons prendre les mesures pour que ces informations nous soient
disponibles et qu'ainsi la gestion de notre patrimoine minier profite au
maximum au Québec.
En ce qui concerne le secteur de l'énergie, conscients de
l'importance du secteur de l'énergie sur l'économie
québécoise, nous avons réalisé une véritable
percée dans ce secteur, où nous n'en sommes, malgré tout,
qu'à de timides débuts. Le budget et les effectifs de cette
direction ont triplé au cours de l'année écoulée.
J'ai déjà fait mention d'un document en préparation,
à l'intérieur de la direction générale de
l'énergie de mon ministère, document énonçant les
éléments de base de la politique québécoise de
l'énergie.
On ne peut qu'être d'accord sur la nécessité de
doter cet important secteur de notre économie d'une politique
complète et cohérente. Le premier document énonçant
les grandes orientations de la politique énergétique est
complété, mais à ce document, on ajoute
présentement une partie analytique du secteur de l'énergie. Le
document final et complet devrait être terminé au cours de
l'été.
L'objectif primordial à atteindre dans ce secteur, c'est
l'obtention des ressources énergétiques au meilleur coût.
Ceci sous-entend un approvisionnement garanti et l'utilisation de moyens
divers, dont l'effort soutenu d'explorations pétrolières. Cet
encouragement à la recherche et à la mise en valeur de gisements
potentiels du Québec est à la base d'une politique dynamique de
l'énergie. Les dépenses d'exploration au Québec
excéderont cette année le montant de $10 millions.
L'un des points à repensa:, c'est la mise en place de
l'infrastructure indispensable à l'approvisionnement, soit le
prolongement d'un réseau de gaz naturel desservant la zone
industrialisée de Montréal à Québec, soit
l'implantation d'un super-port pétrolier pouvant accueillir des cargos
internationaux d'un tonnage très élevé. Donc, un objectif
de sécurité des approvisionnements qui cherche à
intensifier la concurrence des diverses formes d'énergie,
québécoises ou importées, pour abaisser les prix au
consommateur.
Cet objectif vise aussi â ce que les sources d'énergie
soient en même temps offertes en quantités suffisantes dans
chacune des régions qui en ont besoin, compte tenu du maintien de la
protection du milieu et des intérêts des consommateurs. La Loi sur
le commerce des produits pétroliers, c'est-à-dire le bill 90,
adopté en décembre dernier, cherchait â assurer au
consommateur une qualité adéquate du produit. Nous
prévoyons mettre sur pied le mécanisme d'application de cette
loi, y compris les structures administratives, de façon à
être en mesure, d'ici quelques mois, d'appliquer efficacement cette loi
sur le commerce des produits pétroliers.
Enfin, M. le Président, la politique de la direction
générale du Nouveau-Québec poursuit un objectif
fondamental, assurer à la population autochtone les services
gouvernementaux puisque, dans ces territoires, le ministère remplit
actuellement une grande partie de la mission administrative gouvernementale. Il
importe d'assurer le développement des territoires du nord, dans un
esprit de coopération avec les autochtones du Nouveau-Québec. En
un mot, il s'agit de travailler avec eux et non pas pour eux. C'est dans cet
esprit que la direction générale du Nouveau-Québec
maintient son appui à la Fédération des
coopératives locales du Nouveau-Québec. C'est toujours dans cet
esprit que se poursuit notre collaboration pour des projets, entre autres
l'élevage du boeuf musqué, la pêche commerciale et le
développement de l'industrie touristique. Voilà autant de projets
où la population autochtone est impliquée de façon fort
active.
Une réorganisation de la structure administrative s'est
également effectuée sur ce territoire du Nouveau-Québec,
dans le but d'y jouer pleinement notre rôle et ceci pour le
mieux-être de sa population. On a donc partagé ce territoire en
deux régions administratives, soit la Côte-Est, ou la
région administrative de Fort Chimo, et la Côte-Ouest, ou la
région de Poste-à-la-Baleine. Une réorganisation
complète de l'administration du Nouveau-Québec a donc
été effectuée en termes d'un nouveau partage des
responsabilités et de l'administration par région. Toute notre
action, dans ce secteur, se fait en fonction d'un objectif bien précis
que je vous souligne à nouveau et qui consiste à préparer
les autochtones â leur participation, â la mise en valeur des
ressources du territoire, pour qu'ils puissent en retirer tous les
bénéfices sur le plan économique, social et humain,
plutôt que de n'être que les témoins passifs d'un tel
développement.
M. le Président, je vous remercie. Je propose que nous abordions
l'étude après avoir entendu les représentants des
différents partis du budget du ministère des Richesses
naturelles.
M. LE PRESIDENT: Merci, M. le ministre. Maintenant, messieurs,
j'aimerais apporter une correction.
Tout à l'heure, j'ai suggéré le nom du
député de Yamaska comme rapporteur. Le rapporteur doit être
membre de la commission, alors, j'aimerais suggérer le nom du
député de Pontiac. Est-ce que cette suggestion est
agréée?
UNE VOIX: Agréé.
M. LE PRESIDENT : J'inviterais maintenant le ministre à nous
présenter quelques-uns de ses hauts fonctionnaires.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, M. le Président, je n'ai pas voulu le
faire au début parce que mes fonctionnaires n'étaient pas
arrivés. Je dois présenter un nouveau sous-ministre au
ministère des Richesses naturelles, M. Jean-Guy Fradette. Le
sous-ministre adjoint, le Dr Gilbert, est plus particulièrement
rattaché aux mines. M. André Boucher est directeur
général des eaux. Le Dr Paul Grenier est directeur
général des mines. M. Clément Tremblay est de la direction
générale du Nouveau-Québec; M. Poitras est directeur
général du Nouveau-Québec. M. André Marcoux,
sous-ministre adjoint, est rattaché à la planification et
à l'administration, et le chef du bureau du personnel est M. Michel
Brouillard.
M. LE PRESIDENT: Je vous remercie, M. le ministre. Maintenant, est-ce
qu'il y aurait des changements à apporter à la composition de la
commission parlementaire? Le député de Maskinongé remplace
le député de Bellechasse. Agréé? Est-ce qu'il y en
a d'autres?
M. LESSARD: Qui est à la commission pour le Parti
québécois?
M. LE PRESIDENT: Actuellement, vous êtes le seul.
M. LESSARD: D'accord, c'est parce que... Très bien.
M. LE PRESIDENT: C'est assez.
M. LESSARD: Non, non, d'accord. Aucun changement.
M. LE PRESIDENT: Il n'y a pas d'autre changement? M. Faucher,
député de Yamaska, doit remplacer M. Coiteux député
de Duplessis,
pour la présente séance. Tous ces changements sont pour la
présente séance seulement.
Je cède maintenant la parole au député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, nous avons déjà eu
l'occasion de manifester notre contentement de voir de retour avec nous le
ministre de la Santé, le ministre des Richesses naturelles...
M. MASSE (Arthabaska): Il ne faut pas confondre.
M. PAUL: ... M. le Président, nonobstant les barrières
politiques, les idéologies politiques qui peuvent nous séparer,
il reste que tous les membres de l'Assemblée nationale partagent les
heures difficiles que peuvent traverser l'un ou l'autre de leurs
collègues. Nous avons été très heureux d'apprendre,
et surtout de constater, le retour à la santé du ministre des
Richesses naturelles. C'est parce qu'à ce ministère, ça
prend un homme en santé, parce que la politique de ce ministère
n'a pas été très brillante en 1971; ça peut
s'expliquer parce qu'il semble y avoir des figures nouvelles qui sont venues
appuyer le ministre dans sa politique.
Après deux ans, M. le Président, nous aurions pensé
que le ministre y serait allé de certaines réalisations
importantes dans les projets mis de l'avant par ses conseillers dont il nous a
parlé depuis deux ans. La première année, M. le
Président, nous avons été indulgents. Je me rappelle avoir
longuement questionné à l'époque le ministre des Richesses
naturelles au sujet du projet de la baie James. Il se rappellera sans doute
à ce moment-là sa réticence de bon aloi, puisque, par la
suite, nous avons adopté une loi permettant l'exploitation de ce
territoire du Québec.
M. le Président, j'ai entendu le ministre c'est vrai que
je suis arrivé un peu en retard tenter d'intellectualiser la
politique de son ministère. Mais, dans le champ pratique et
économique, quelles sont les mesures que le ministre entend mettre de
l'avant? Et lorsque nous lui donnons des moyens d'action, peut-être pas
lui comme ceux-là qui ont charge de la réalisation des projets se
perdent en tâtonnements de toutes sortes.
Au mois de décembre l'an dernier, nous avons adopté une
loi que l'on appelle le chapitre 33 des Statuts de 1971, Loi du commerce des
produits pétroliers. Le ministre nous annonce aujourd'hui que ça
va prendre encore deux ou trois mois avant que l'on puisse prendre connaissance
des règlements et de l'application de cette politique qui, à
l'époque, disait-il, était urgente, qui s'imposait, qu'il fallait
adopter, pour réglementer le commerce des produits pétroliers au
Québec.
Encore là, M. le Président, peut-être que la maladie
du ministre a été la raison pour laquelle ça ne bouge pas
beaucoup dans ce secteur. Je comprends que les difficultés sont
nombreuses aujourd'hui, quand on constate les hasards, les risques, les
débouchés que peuvent offrir nos marchés à
l'endroit de nos richesses naturelles. D'un autre côté, M. le
Président, je me demande si le gouvernement du Québec, fort de sa
politique d'un fédéralisme rentable, est toujours en
négociation avec les autorités fédérales, pour
tâcher d'adopter les politiques susceptibles de venir au secours de nos
mines, quelles qu'elles soient, de cuivre, des mines d'or, des mines d'amiante,
de nickel. Mais nous ne connaissons aucunement la politique du
ministère, quels sont les moyens que le ministre entend prendre, quels
sont les moyens que lui suggèrent ses conseillers, pour tâcher
d'aider à secourir ses mines qui se débattent devant la
concurrence des pays étrangers, et également devant une certaine
indifférence du consommateur. Et sur ce point, je suis prêt
à reconnaître au ministre qu'il y a des difficultés de
consommation de produits qui résultent du contexte économique
dans lequel nous évoluons, je l'admets.
Mais quand je dis, M. le Président, qu'il manque de leadership au
ministère, je dois rappeler au ministre que nous n'avons pas encore eu
le rapport annuel du ministère. Nous sommes obligés de nous
référer à des vieilleries, à des rapports d'il y a
deux ans. Or, quand le ministre nous parle d'une politique qu'il a l'intention
d'établir pour la gestion du patrimoine minier au Québec, pour
que ça profite à la population, quels vont être les moyens
d'action, quelle va être la politique détaillée de son
ministère pour secourir nos producteurs miniers? Quelles sont les
politiques immédiates à court terme, et à long terme,
planifiées par les officiers supérieurs de son ministère
pour que nous ayons une véritable politique de développement de
nos richesses naturelles?
Cela fait deux ans que le ministre planifie dans les hauteurs. Quand
est-ce qu'il va actualiser ses grands projets? Est-ce que le ministre, dans le
cours de l'étude de ses crédits, va nous faire part des
politiques qu'il a l'intention de mettre immédiatement de l'avant, pour
que le Québec joue son véritable rôle de leadership dans ce
monde de concurrence et de développement de nos richesses
naturelles?
C'est beau d'entendre le ministre, c'est un peu comme une
déclaration d'intentions pieuses: nous allons créer un super-port
pétrolier! Commençons donc par utiliser les ports que nous avons
et commençons donc par agir dans le domaine des commerces
pétroliers plutôt que de penser à l'établissement,
puis de rêver en couleurs, puis de planifier! Encore, qu'on acutalise
plus souvent les politiques du ministère des Richesses naturelles!
C'est un ministère, M. le Président, qui peut être
appelé à jouer un grand rôle et qui devrait jouer un
rôle essentiel dans l'économie du Québec, mais c'est un
ministère anémié, c'est un ministère qui manque
d'énergie, qui manque
de planification, qui manque de politique, qui manque de
réalisations.
J'espère que le ministre va finir par nous annoncer de grandes
politiques.
Quelles ont été les réalisations du ministre depuis
qu'il est là? Je comprends qu'à un moment donné, le
ministre, en dehors de l'Assemblée nationale, lui, ou par la voix de
personne autorisée, puisse dire: Bien, je crois que le ministre des
Richesses naturelles va forcer la Canadian John's-Manville à finir
localement la fibre d'amiante. Le ministre était supposé donner
une réponse au début du mois de juin sur cette matière.
Ah, vous n'êtes pas au courant! C'est rapporté, M. le
Président, dans le journal "Le Citoyen" d'Asbestos. A une
réunion, certains organisateurs libéraux se sont réunis,
mercredi, le 17 mai dernier, M. Aimé Courtemanche, président de
l'Association libérale provinciale pour le comté de Richmond, M.
Denis Morrissette, chef de cabinet de M. Gilles Massé, le ministre des
Richesses naturelles, M. Noël Richard, secrétaire
général du Parti libéral, M. Pierre Bibeau, de la
commission politique du parti étaient présents. Vous étiez
en famille, à ce moment-là. Est-ce que le secrétaire du
ministre...
M. MASSE (Arthabaska): Vous n'avez pas mentionné mon nom.
M. PAUL: Ah non! Ah non! Mais il est à présumer... Je
comprends que le ministre était à l'hôpital...
J'espère que son secrétaire ne s'est pas cru ministre, à
un moment donné. Le secrétaire a dû, à ce
moment-là, énoncer et élaborer une politique qu'avait
envisagé mettre de l'avant son ministre. La réponse: Elle a
été promise pour le début du mois de juin. Demain, c'est
le 7 juin. Est-ce que le ministre a l'intention de nous faire part du
résultat de ses interventions personnelles auprès de la compagnie
John's-Manville pour la forcer à finir localement la fibre d'amiante,
pour stimuler l'économie dans cette région de la province? Nous
attendons la réponse. Il serait décent, M. le Président,
que nous ayons la réponse avant les petits amis libéraux du
ministre ou de la région d'Asbestos. Si c'est une politique qu'a
l'intention de mettre de l'avant le ministre, c'est ici, à l'occasion de
l'étude des crédits du ministère, que nous allons
connaître la vérité à ce sujet. Est-ce que, par
hasard, le secrétaire a parlé impunément et imprudemment
ou si le secrétaire s'est fait le porte-parole de certaines confidences
qui lui furent faites par le ministre? Est-ce que le ministre va nous faire
part des démarches qu'il a faites auprès de la compagnie
John's-Manville? Cela est une réalisation.
M. MASSE (Arthabaska): Il ne faut pas toujours croire ce qu'on peut lire
dans les journaux.
M. PAUL: Ah, je note, avec beaucoup d'intérêt, le
blâme qu'adresse le ministre à l'endroit de son secrétaire,
M. Morrissette. C'est commun chez les libéraux. Lorsqu'on ne s'entend
pas, on jette le blâme l'un sur l'autre ou les uns sur les autres.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît, messieurs!
M. PAUL: C'est beau, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Ce sont des commentaires sur les organisations
politiques que vous faites et non pas sur les richesses naturelles.
M.PAUL: Oui, mais voici, M. le Président, ces réunions
politiques sont censées refléter la pensée politique, avec
un grand "P", administrative et efficace du ministre des Richesses
naturelles.
M. LE PRESIDENT: Si, au moins, après la lecture que vous avez
faite tantôt, vous aviez dit que c'était une organisation bien
structurée, là je vous aurais laissé parler.
M. PAUL: M. le Président, c'est peut-être une organisation
bien structurée, mais c'est comme le ministre, cela n'accouche jamais!
Cela ne bouge pas!
Est-ce que le ministre pourrait nous faire part des démarches
qu'il a faites auprès de la Commission des accidents de travail pour
faire reconnaître, comme maladie industrielle, le cancer qui frappe un
grand nombre de travailleurs de l'amiante? Une étude importante a
été faite à Washington où un grand
spécialiste, le Dr Borrow, déclare que les travailleurs de
l'amiante sont affectés par un cancer rare. Non loin du ministre il y a
des mines d'amiante. Ce sont des citoyens québécois qui sont
frappés de ce cancer rare qui, malheureusement, n'est pas reconnu comme
maladie industrielle ou de travail par la Commission des accidents de travail.
Est-ce qu'une équipe, au sein du ministère des Richesses
naturelles, s'occupe de ce spécialiste? Est-ce qu'il y a de
véritables médecins au ministère des Richesses naturelles
qui se penchent sur ce problème? Nous aimerions entendre les
commentaires du ministre à ce sujet. C'est beau de publier des
brochures. Mais qu'est-ce que le ministre fait pour développer les mines
dans la région de Pontiac?
Quelles sont les mesures qu'entend prendre le ministre pour stimuler le
développement de nos richesses naturelles dans la région de
l'Abitibi, sur la Côte-Nord, dans la région de la Gaspésie?
Dans le comté de Wolfe il y a des mines très
intéressantes. Je suis sûr que mon collègue en dira un mot
tout à l'heure. Est-ce que le ministre est au courant? Quelle est la
planification? Quelle est la politique suivie? Quel est le rôle
joué par le ministère dans les
activités de SOQUEM et de SOQUIP? Silence à ce sujet, sauf
que nous avons entendu un exposé pieux de la politique
rêvée, de la grande planification des fonctionnaires du
ministère. Je ne le leur reproche pas.
Ce qui manque à ces fonctionnaires, c'est un homme d'action pour
réaliser leurs politiques. Je sais qu'il y a des ministres, des
sous-ministres très compétents. Il y a des directeurs, chefs de
service, très ambitieux. Mais ils ne trouvent pas dans la personne du
ministre le dynamisme nécessaire et requis pour la réalisation de
ces projets.
C'est beau de nous parler du développement du territoire du
Grand-Nord, tâcher d'intéresser la population autochtone au
développement et à la participation du développement des
richesses du territoire québécois. Le ministre ne nous a pas fait
part de la marche de l'administration de son ministère responsable de
tous les services gouvernementaux dans cette région. Il a glissé
là-dessus.
Est-ce que le ministre a pris connaissance d'un excellent rapport
préparé par l'avocat Alexandre Mierzwinski mandaté par le
ministre de la Justice pour analyser l'administration gouvernementale dans
cette région du Québec? Il ne nous en a pas parlé. Est-ce
que le ministre est au courant toujours?
M. MASSE (Arthabaska): Parfaitement.
M. PAUL: J'espère que vous allez donner des réponses tout
à l'heure.
M. MASSE (Arthabaska): Il faut dire que l'objet de l'enquête
n'était pas sur l'administration gouvernementale.
M. PAUL: Non, l'administration de la justice, c'est par ricochet de
l'administration gouvernementale. Et j'espère que le ministre a pris
connaissance, et surtout a pris le temps de lire ce rapport qui, me dit-on, est
très intéressant. Il justifierait peut-être un certain coup
de barre pour que les citoyens autochtones de cette région soient des
citoyens à part entière comme les autres citoyens du
Québec.
Voilà que le ministère des Richesses naturelles va
remplacer le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
dans cette région. On va parler de l'élevage du boeuf
musqué, du buffalo. Il joue le rôle du ministère du
Tourisme. Ce n'est pas le rôle du ministère des Richesses
naturelles. Ce n'est que par petites incidences que le ministère des
Richesses naturelles doit s'occuper de ce secteur du territoire
québécois. Le rôle du ministère des Richesses
naturelles est de voir au développement de toutes les richesses
naturelles que nous possédons, et Dieu sait combien elles sont
nombreuses au Québec! En même temps, il s'agit pour le
ministère des Richesses naturelles d'adopter des politiques d'extraction
de ces richesses naturelles, une politique de promotion industrielle, de vente
de ces richesses naturelles.
Nous n'avons rien de cela. Nous avons rien entendu de la part du
ministre, à moins qu'il l'ait livré en vrac ou en bloc au tout
début de ces remarques. Je m'excuse si je suis arrivé quelques
minutes en retard, mais je serais fort surpris que le ministre ait osé
au tout début, comme cela, livrer la pierre précieuse qu'il a
tenté de nous livrer aujourd'hui.
Beaucoup de mots, peu d'idées, surtout très peu de
réalisations, mais est-ce que le ministre réalise qu'il est
responsable d'un ministère extrêmement important et qui devrait
jouer un rôle dans l'objectif visé qu'il a endossé lui en
tant que candidat libéral aux dernières élections, soit
celui de trouver 100,000 nouveaux emplois au Québec? Combien d'emplois
nouveaux a trouvé son ministère? Dans quels secteurs son
ministère a-t-il travaillé dans la création de nouveaux
emplois?
Je m'excuse, je ne suis pas préparé pour l'étude
des crédits du ministère des Richesses naturelles, c'est à
14 h 45 que j'ai appris cet après-midi que je devais venir à
l'étude de ces crédits. Je m'excuse si je dois parler à
bâtons rompus. Ce qui me frappe par exemple, c'est le manque de
leadership, le peu d'actions, et surtout le manque de planification dans la
politique du ministère.
La planification dans les grands termes, dans les superstructures, le
ministre est là! Il est excellent perroquet mais je voudrais qu'il
devienne un acteur dans ces projets-là. Dans le cours de l'étude
des crédits du ministère, nous aurons l'occasion de revenir sur
des questions précises, sur des points détaillés. Il va de
soi que mes collègues qui siègent de ce côté-ci,
quelle que soit leur allégeance politique, s'intéressent aux
activités du ministère, et nous aurons des questions
précises à poser au ministre. Quand il parle de la
régionalisation de l'exploitation des richesses naturelles, sur quel
plan précis est-ce? Par quelle politique? Par quels moyens va-t-il
réaliser ce projet?
Le ministre nous dit que le ministère doit souffrir certaines
contraintes, du marché réduit et que, par voie de
conséquences, les transformateurs du produit de la richesse naturelle
s'approchent davantage du consommateur; c'est ce qui peut expliquer que la
transformation ne s'opère pas chez nous comme elle devrait se faire.
Est-ce que le ministre envisage une politique d'aide, de soutien, de
subvention, comme les autorités fédérales l'ont fait il y
a quelques années en faveur des mines d'or? Qu'est-ce que le
ministère fait pour aider les industries minières au
Québec? Est-ce qu'il y a une politique de subvention? Si oui, quels sont
les critères de qualification?
Voilà autant de questions. Malgré tout, j'espère
que le ministre réalisera que ce n'est pas au député
d'Arthabaska que nous adressons ces reproches, mais au responsable d'un secteur
important de l'économie de la vie québécoise. Il a
assumé la responsabilité du ministère des Richesses
naturelles et il va de soi qu'il doive nous rendre des comptes, qu'il ne doive
pas
seulement nous parler en couleurs. Ce à quoi nous sommes
intéressés, c'est de constater les réalisations
passées, les mesures immédiates qu'il entend prendre. Je suis
sûr qu'à la lumière des recommandations que nous lui
ferons, stimulé davantage par ses fonctionnaires qui n'attendent qu'un
mot du ministre pour agir et réaliser leurs projets, il fera jouer au
Québec un véritable rôle de leadership dans le domaine des
richesses naturelles.
Voilà, M. le Président, les quelques remarques que j'avais
à livrer à bâtons rompus. Je m'excuse auprès de mon
honorable et distingué ami, le ministre des Richesses naturelles, tout
en lui rappelant une de ses déclarations. M. le Président, vous
savez que cela m'a fait mal au coeur un jour lorsque le ministre, en pleine
campagne électorale, reprochait au ministre de la Justice d'alors
d'avoir voyagé pour $3 millions alors que le seul endroit où
j'étais allé c'était à Ottawa. Le ministre des
Richesses naturelles peut être soulagé, je ne lui en veux pas, il
a parlé d'inexpérience à ce moment-là et
c'était dans le feu de la campagne électorale. Mais, là,
la campagne électorale est finie et ce que nous voulons, c'est du
réalisme, de l'action de la part du ministre. Je brûle du
désir de l'entendre, après que mes honorables collègues
lui auront adressé certaines remarques, pour qu'il nous éclaire
dans la politique qu'il entend mettre de l'avant et pour qu'enfin dans le cours
de l'année budgétaire qui commence le ministère des
Richesses naturelles contribue à relever l'économie
québécoise.
M. LE PRESIDENT: Après consultation avec les porte-parole des
deux autres partis d'Opposition et avec leur consentement, je céderai
maintenant la parole au député de Wolfe, qui doit nous quitter
dans quelques minutes.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, premièrement, je
voudrais remercier mes collègues du Parti québécois et du
Ralliement créditiste, qui ont bien voulu me céder la parole
avant mon tour puisque je dois m'absenter d'ici quelques minutes pour des
raisons assez urgentes.
Je voudrais être très bref. J'aurais quelques
doléances à faire auprès du ministère des Richesses
naturelles. J'en ai une, en passant, concernant le contrôle des barrages
sur la rivière Saint-François.
J'aimerais mettre le ministre des Richesses naturelles au courant des
inondations que nous avons à peu près tous les ans, et même
durant l'été, en raison d'un mauvais contrôle des barrages,
ce qui crée de graves problèmes, surtout au lac Louise. On se
demande si c'est parce qu'on doit fournir l'eau à des usines
électriques, à Sherbrooke ou ailleurs, que cela crée ces
inondations à chaque printemps et même souvent durant
l'été. Les gens de cette région se plaignent beaucoup de
ce fait. Je voulais mettre le ministre des Richesses naturelles au courant de
ce problème.
Les quelques mots que je voulais ajouter concernant les mines de ma
région. La région des Cantons de l'Est est composée, en
partie, de mines d'amiante, de cuivre et de granit. Concernant les mines
d'amiante, je me reporte à un mémoire, un travail très
intéressant préparé par le CRD, dont M. Roger
Laliberté, d'Asbestos, ingénieur minier pour la Canadien Johns
Manville, fait partie. J'ai demandé il y a quelques instants au ministre
s'il voulait déposer ce mémoire ou le faire enregistrer au
journal des Débats. Ce serait moins long à lire et ce serait
très intéressant pour les officiers du ministère, et pour
le ministre lui-même.
Ce document contient certaines suggestions pour améliorer les
mines d'amiante, soit la réserve de droits de mines. Le fait que les
droits miniers n'appartiennent pas à la couronne, pour les terrains
concédés avant le 24 juillet 1880, n'a pas servi les meilleurs
intérêts de l'industrie minière dans l'Estrie, et ceci pour
deux raisons principales.
Elle a nui grandement à l'exploration minière. Elle n'a
pas favorisé la confection d'un inventaire des travaux d'exploration,
faits dans la région depuis 1880.
Ensuite, il s'agit des difficultés de l'exploration
minière dans l'Estrie. Les droits miniers qui appartienent au
propriétaire du droit de surface. Les droits miniers qui n'appartiennent
pas au propriétaire actuel du terrain. L'absence d'inventaire des
travaux d'exploration géologique. Le manque d'informations
géologiques et l'absence de données sur l'amiante.
Je dépose ce document au journal des Débats. Je crois que
les officiers le trouveront très intéressant.
M. LE PRESIDENT: Il faudrait avoir le consentement des membres de la
commission pour que ce document soit déposé en annexe, au journal
des Débats.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, concernant les mines de cuivre de ma
région, vous êtes sans doute au courant que les mines Cupra, et
Weedon, d'ici deux à cinq ans, devront cesser leurs activités
pour manque de minerai. Je voudrais bien que le ministère des Richesses
naturelles s'occupe de cette situation et apporte des remèdes, soit,
comme je le disais tantôt, au niveau juridique, en transformant la loi de
1880 portant sur les droits miniers, soit au niveau financier, en injectant de
l'argent pour développer la prospection dans les Cantons de l'Est. Cette
intervention se ferait soit de façon indirecte, par
l'intermédiaire de Soquem, ou de façon directe, en participant
à un certain pourcentage de la recherche avec les compagnies, selon
certaines modalités.
Il y a un autre aspect concernant les mines de notre région qui
est très important. Aussi, je demanderais de le déposer en
annexe. C'est
l'industrie du granit. C'est une industrie très importante et il
y a certaines recommandations que je voudrais émettre.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député de Wolfe me permet
une question? Est-ce que ces mémoires ont été
déposés à une commission quelconque?
M. LAVOIE (Wolfe): Jamais.
M. LE PRESIDENT: Pour quelle organisation ont-ils été
préparés?
M. LAVOIE (Wolfe): Pour le CRD qui représente les gens de tous
les Cantons de l'Est qui y sont intéressés.
M. LE PRESIDENT: C'est parce que vous venez de mentionner un
deuxième mémoire.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, c'est toujours sur les mines. Les mines de
granit aussi.
M. LE PRESIDENT: C'est une deuxième partie du mémoire?
D'accord.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, la situation, pour aider les mines de ma
région, serait, par la politique d'achat du gouvernement, recommander
aux ingénieurs et aux architectes d'employer ce matériau, au lieu
du ciment, dans plusieurs occasions, par la modernisation de
l'équipement, par le développement de la recherche dans ce
domaine, par l'intensification de la publicité, par la recherche des
débouchés extérieurs afin de rejoindre le marché,
par un contrôle plus strict des importations, surtout à
l'égard des produits finis.
Ce sont les principales raisons que je vous donne concernant les mines
de ma région. Je suis assuré que ce document,
déposé en annexe au journal des Débats, sera des plus
intéressant. Il aidera certainement le ministre des Richessses
naturelles à trouver les solutions adéquates pour que la
région des Cantons de l'Est continue de travailler dans ce domaine des
mines, dont nous sommes pourvus adéquatement, je l'espère. Je
vous remercie, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est.
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que vous permettez, M. le
Président? Le député de Wolfe se fait l'interprète
du Conseil régional de développement. Je n'en ai pas encore
reçu de copie mais nous lirons ce document. De toute façon, je
dois participer à Sherbrooke, en fin de semaine, à un
comité du CRD, dans le secteur minier et nous aurons probablement
l'occasion d'en discuter.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: M. le Président, je voudrais remercier le ministre
pour l'exposé qu'il a fait et de la présentation de ses
officiers.
Je ne pourrai pas faire une critique comme mes confrères en ont
fait en ce qui concerne Soquem, parce que je sais que la participation de
Soquem dans le Nord-Ouest québécois est très
intensifiée. Malgré tout cela, il existe encore d'autres
problèmes qui sont d'une importance capitale spécialement pour
les gens du comté d'Abitibi-Est. C'est un comté minier aux prises
avec des problèmes graves, comme la fermeture de mines, la baisse de la
valeur des produits miniers.
J'aimerais souligner quelques points que le ministre pourrait
peut-être prendre en considération soit de pouvoir faire d'un
centre minier un centre dont toute une population pourrait se servir et non le
laisser à un certain secteur, soit les grosses compagnies qui
contrôlent les concessions minières ou les territoires
jalonnés et qui après plusieurs années, lorsque leur
intérêt dans un certain secteur est disparu, viennent et
développent ces endroits.
Nous aimerions que la compagnie Soquem qui fait encore de l'exploration
dans certaines mines puisse faire de plus grandes explorations minières
dans les zones où les mines sont prêtes à fermer et que du
même fait, emploie comme l'a fait d'ailleurs le ministère avec les
gens de Cadillac, des anciens travailleurs miniers pour faire
l'exploration.
Nous savons que les mines d'or, présentement, ont l'espoir
formidable avec l'évaluation de l'or qui est à environ $60 et
plus, que les mines pourront continuer à se développer
malgré la menace qui existe ou le prix exorbitant pour la mise en
opération d'une mine. Si l'on prend tous les aspects du secteur minier
où les gens vivent d'optimisme exceptionnel, on rapporte que dans les
régions strictement du Nord-Ouest québécois, il pourrait y
avoir une quarantaine de mines qui seraient développées,
rattachées directement aux mines d'or. C'est très optimiste, mais
supposons qu'il serait possible d'en développer au moins 14 à
17.
Les gens du Nord-Ouest québécois demandent, s'il y avait
possibilité que le gouvernement avec son ministère puisse venir
en aide à ces futures compagnies qui développeraient les mines
d'or, de leur venir en aide dans l'approvisionnement, c'est-à-dire,
l'achat d'équipement, de recherches souterraines, de "diamond drilling"
de surface et souterraine pour savoir la quantité ou le pourcentage d'or
qui existe dans ces mines.
Il y aurait aussi des régions qui auraient des recommandations,
telles que le valonnement, les concessions minières ainsi qu'elles sont
communément appelées. Un problème existe lorsque les gens
qui font l'exploration minière sont obligés de se
déplacer, soit à Val D'Or, à Rouyn, à Amos et
même Chibougamau, ils sont obligés de parcourir une grande
distance pour aller enregistrer leurs concessions minières. N'y
aurait-il pas possibilité, dans tous les centres miniers,
d'ouvrir un bureau minier, rien d'exorbitant, mais un bureau où
l'enregistrement de concessions minières pourrait se faire? Est-il
possible que le gouvernement fasse une publication officielle de toutes les
concessions minières pour empêcher le dédoublement
d'enregistrement.
Je sais que le ministère est au courant. C'est simplement le
dédoublement de concessions minières, de terrains
différents qui existent. Donc, s'il y avait possibilité de faire
un catalogue ou quelque chose de ce genre pour dire que telle concession
minière dans tel territoire a été jalonné et par
qui.
Deuxièmement, nous demanderions au ministère d'obliger les
compagnies qui détiennent les concessions minières à
mettre en valeur et en production les découvertes d'intérêt
économique
Comme je l'ai cité auparavant, les mines détiennent des
terrains qui peuvent susciter une exploitation assez rentable et attendent que
telle mine soit fermée avant d'ouvrir telle autre.
Deuxièmement, nous demandons aux compagnies de céder le
terrain de ces découvertes à celles qui seraient prêtes
à exploiter ces dits gisements. Donc, si la compagnie
propriétaire ne peut pas exploiter la mine immédiatement, qu'elle
puisse la transmettre à une autre compagnie qui peut le faire soit
elle-même ou avec la collaboration de Soquem. En ce qui concerne les
problèmes du Nord-Ouest québécois qui est un secteur
minier comme je l'ai dit auparavant, nous avons beaucoup de
difficultés.
Nous avons eu la coopération de Soquem lors de la fermeture des
mines Cadillac et Preissac, où le gouvernement fait encore de
l'exploration. Nous aimerions que l'exploration soit encore intensifiée
pour permettre de découvrir d'autres mines, et que ces explorations
soient faites avec les travailleurs strictement de l'endroit, soit les
régions de Normétal, de Cadillac, pour que les gens puissent
travailler avec les richesses naturelles.
M. le Président, il y a un autre problème qui a
été souligné et le député de Yamaska l'a
fait, c'est lors de l'étude du bill 90 où le gouvernement a mis
en application la régie du gaz et des produits pétroliers. Nous
l'avons mis en garde; en présentant un bill sans donner d'explication,
il s'exposait à plusieurs problèmes. Donc, le gouvernement avait
affirmé que c'était pour contrôler strictement les produits
pétroliers, les produits à domicile ou de consommation
industrielle et que le restant viendrait plus tard avec les grandes lois. Et,
après une année, on s'aperçoit qu'il n'y a encore rien de
fait.
Je ne sais pas si c'est la pression des compagnies
pétrolières ou si c'est un bill qui a été fait pour
fermer excusez l'expression la bouche de quelques personnes qui
désiraient qu'un tel bill soit présenté afin de
contrôler les produits. Ou, si les lois n'ont pas été
faites, c'est un manque complet de compétence je ne voudrais pas
inclure tout le monde de pouvoir mettre les lois en pratique. Je ne
voudrais pas qualifier les fonctionnaires du ministère
d'incompétents, mais peut-être que les lois qu'ils ont
pensées, aujourd'hui, en 1972, ils ne sont pas capables de les mettre en
pratique à cause du marché qui existe.
M. le Président, nous aimerions avoir aussi une politique plus
précise dans le Nord-Ouest québécois. Je comprends que
l'élevage d'animaux dans le grand territoire du nord-ouest est
très attrayant au point de vue touristique, mais quel apport ça
peut donner aux richesses naturelles d'un pays. Si on veut prendre largement le
terme "richesses naturelles" on peut inclure tout, la colonisation, la culture
de la population dans ses arts et tout. Mais, je pense que le terme "richesses
naturelles", comme l'explique si bien le document des études des
crédits ici, n'a rien â faire avec l'élevage d'animaux dans
le territoire du nord-oeust québécois.
Nous aimerions aussi que la participation de Soquem, que son capital
encore assez restreint soit augmenté, afin qu'elle puisse donner
à la population du Québec un apport global dans les richesses
naturelles. Je remarque que la compagnie Soquem a eu plusieurs
difficultés avec certaines compagnies dans le canton Louvicourt avec la
mine Louvem. Elle est peut-être encore en difficulté dans d'autres
secteurs. Je crois que l'apport de Soquem devrait être augmenté,
parce que c'est le seul organisme officiel du gouvernement qui s'occupe du
domaine minier et qu'avec son budget assez restreint comme il est là, il
ne peut donner un apport total â la province de Québec et à
ses gens.
M. le Président, dans un autre ordre d'idées je me demande
si le gouvernement s'est penché... Parce que depuis dix ou quinze ans,
on entend parler de créer un fonds minier et un fonds d'exploration qui
pourrait être contrôlé par le gouvernement,
c'est-à-dire le ministère des Richesses naturelles et surtout le
fonds minier qui pourrait donner à la population ou â l'ancien
mineur une chance de pouvoir participer à des profits ou à un
bénéfice. Je connais le problème assez â fond. Il y
a une divergence d'opinions entre les syndicats et le gouvernement et
même avec les employés eux-mêmes. Les syndicats le poussent,
on sait pourquoi, pour contrôler les fonds. Le mineur ne le veut pas,
parce qu'il sait qu'un coup que ça entre dans le syndicat, c'est bonjour
la visite, on ne l'aura jamais. Je me demande si le gouvernement ne pourrait
pas se pencher directement sur le problème, parce qu'il sait qu'avec les
problèmes que la mine Preissac et la mine Cadillac ont
créés, nous avons des gens de 47, 48, 50 et 55 ans qui se sont
trouvés sans emploi et qui ne peuvent plus se placer dans le secteur
minier â cause de leur âge et à cause de leur
santé.
Donc, après avoir travaillé peut-être pendant vingt,
vingt-cinq ans, et même trente ans, dans
le secteur minier, la personne se trouve sans emploi, sans revenu. Elle
se trouve absolument avec rien. Nous pensons même, en collaboration avec
le CERNOQ du Nord-Ouest québécois, qu'un fonds minier devrait
être créé pour pouvoir aider ces gens qui, pour quelque
raison que ce soit, soit le marché international ou la manigance
minière, se voient sans emploi au bout d'une période de vingt ou
vingt-cinq ans.
S'il y avait possibilité, aussi, de faire profiter les
employés de mines. Lorsque le gouvernement donne une subvention directe
aux mines, si la répartition du montant pouvait être faite
directement aux employés, cela voudrait dire une participation directe
des employés dans le secteur minier. On pourrait l'inclure dans tous les
secteurs de l'économie québécoise, mais plus
spécifiquement dans le secteur minier.
Disons que le gouvernement provincial verse $100,000, $150,000 ou
$200,000 à une compagnie comme subvention, que si ce montant ne pouvait
pas être diversifié parmi les employés pour leur donner une
part de la compagnie ou une part de la mine le ministre va être d'accord
avec moi que lorsque le gouvernement donne, il donne l'argent à des
citoyens. Donc on se voit pareil comme dans les mines d'autres régions
où c'est la compagnie qui prend l'argent. Elle fait l'exploitation comme
elle peut et, dans plusieurs cas, s'en va chez elle avec le montant dans ses
poches sans n'avoir rien fait.
M. le Président, c'était la totalité de mes
remarques. Il y a plusieurs autres choses à souligner lorsqu'on va faire
l'étude des crédits. Pour ma part, c'est tout ce que j'avais
à dire. Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, d'abord une question de
procédure. Il est entendu que les remarques que nous ferons de ce
côté de l'Opposition seront des remarques générales
sur l'ensemble des politiques du ministère des Richesses naturelles.
Cependant, ces remarques ne nous empêcheront pas, je l'espère, de
revenir, lorsque nous arriverons aux grandes directions, pour discuter des
politiques générales de chacune de ces directions.
D'abord, M. le Président, il y a certaines choses que je vais
dire et qui ont été dites par d'autres. Il y a la question du
rapport. Chaque fois, M. le Président, que nous avons en tout cas
depuis deux ans étudié les crédits du
ministère des Richesses naturelles, nous n'avions pas de rapport et on
nous disait que le rapport était sous presse. D'accord, le
ministère des Richesses naturelles n'est pas obligé de nous
soumettre un rapport avant l'étude des crédits. Cependant, on
remarque en tout cas depuis que j'ai été élu
député, depuis deux ans que ça devient de plus en
plus une habitude des différents ministères de ce gouvernement de
ne pas présenter de rapport avant l'étude des crédits.
Actuellement, c'est le quatrième ministère dont j'ai
à étudier les crédits. C'est le troisième
ministère qui n'a pas présenté de rapport. Qu'on ne vienne
pas nous dire, par la suite, M. le Président, que nous retardons
l'adoption des crédits. Il est certain que si nous avions le rapport en
main, nous pourrions savoir, dans différents domaines, quel a
été le travail du ministère des Richesses naturelles dans
ces domaines. Et ce serait beaucoup plus facile, pour nous, de pouvoir
connaître les politiques générales du ministère.
Pour ma part, il me parait absolument aberrant et anormal qu'on puisse,
nous autres, de ce côté de la table, nous de l'Opposition,
étudier les crédits du ministère des Richesses naturelles
sans que nous ayons au préalable reçu le rapport de ce
ministère. En effet, le rapport constitue l'ensemble des
activités du ministère au cours de l'année
précédente. Nous avons, comme députés de
l'Opposition, à juger de ce ministère et à voir quel a
été le travail fait au cours de l'année.
Sans doute, le ministre nous donne certaines priorités,
priorités des années dernières et priorités de
l'année qui viendra. Nous devons, nous, nous assurer si
réellement ces priorités ont été atteintes. Il me
paraît que le rapport nous serait extrêmement utile en ce sens.
D'ailleurs, M. le Président, quand le ministre nous a
élaboré tout à l'heure ses grandes priorités
concernant le ministère des Richesses naturelles, nous constatons par
rapport à l'an dernier que c'est une répétition de ce
qu'il nous a dit. Même, dans certains cas, c'est un recul. J'ai
l'intention, M. le Président, de reprendre un peu ce que nous avait dit
l'an dernier le ministre et de comparer avec ce qu'il nous dit cette
année.
Comme règle générale de ces remarques, nous
constatons que c'est une série de voeux pieux. L'an dernier, nous avions
accepté que le ministre nous présente de grandes politiques
générales. Nous n'avions pas discuté fortement ni
amené fortement le ministre à répondre à nos
questions parce que nous savions que c'était quand même le
début de son mandat comme ministre des Richesses naturelles. Cependant,
cette année, nous avons pu constater que la situation dans
différents secteurs s'est détériorée et que le
ministre nous présente encore des voeux pieux. Le ministre nous parle
encore des études, des grandes politiques générales. Quand
nous arrivons aux réalisations concrètes nous n'avons rien. Je
suis assuré que l'an prochain, comme cette année, la situation
aura continué de se détériorer dans les mines, dans le
secteur pétrolier aussi, M. le Président quand vous en
parlerez tout à l'heure .
Le ministre ne semble pas prendre conscience que les grandes
études, nous en avons maintenant assez à l'intérieur des
tablettes des ministères qui sont recouvertes de poussière. Il
est maintenant nécessaire de passer à l'action et, comme je le
dirai tout à l'heure, en particulier en ce qui concerne la politique
énergétique du ministère.
M. le Président, l'an dernier, le ministre nous parlait de la
nécessité de régionalisation des politiques. Le ministre
nous parle encore cette année, de la régionalisation des
politiques minières. Je suis bien d'accord qu'on prenne conscience que,
dans certaines régions, en particulier dans la région de
l'Abitibi, il apparaît que des mesures soient absolument
nécessaires pour régler certains problèmes qu'on vit dans
ces régions-là. Cependant, il faudrait arrêter d'en parler
et le ministre aurait pu nous dire aujourd'hui quelles ont été
les mesures prises par le ministère pour faire en sorte que ces
régions puissent obtenir de meilleurs services, que ces régions
puissent voir l'application des mesures qui empêcheraient la
détérioration de l'ensemble des secteurs miniers, comme le disait
tout à l'heure le député de Wolfe.
Le ministre a aussi parlé, cette année, de
l'accélération de la transformation du minerai chez nous. Nous
avions eu l'occasion l'an dernier d'en parler. Le ministre nous avait dit
qu'une étude était en préparation et que cette
étude devait nous être présentée dans un
délai assez bref. Le ministre nous dit cette année que,
malheureusement, dans ce secteur, c'est un secteur fort compliqué, nous
ne pouvions pas nous attendre à des mesures à court terme et
qu'il fallait penser à des mesures à long terme.
J'avais eu l'occasion, lors de la discussion des crédits de l'an
dernier, de faire une distinction entre certains secteurs miniers, certaines
ressources minérales, en particulier entre les ressources du
minérai de fer et les ressources de l'amiante. Il est certain qu'en ce
qui concerne le minerai de fer, en 1948, nous étions d'après les
experts du temps, dans une situation assez forte, situation qui nous permettait
un "bargaining power" comme ce fut le cas pour Terre-Neuve. Nous n'en avons
malheureusement pas profité. En effet, on ne connaissait pas, à
ce moment-là, les mines de fer du Vénézuéla; on ne
connaissait pas les mines de fer qui ont été découvertes
par la suite en Afrique. Le vice-président de l'Iron Ore
déclarait donc à ce moment-là que les Américains
avaient absolument besoin de minerai de fer parce que, dans la région du
Minnesota, les sources du minerai de fer commençaient à
s'épuiser. Il faut bien penser que nous étions quelques
années après la guerre et les Américains avaient
exploité considérablement leurs ressources.
Dans ce domaine-là, il est certain qu'il n'est pas facile
d'exiger de la part de l'entreprise qu'on ait des transformations du minerai de
fer chez nous. Cependant, il y a aussi d'autres facteurs dont il faut tenir
compte. Les compagnies qui viennent chez nous tiennent compte de certains
facteurs, dont la qualité de la main-d'oeuvre, dont le climat, dont les
facilités de transport. Nous avons, dans notre région, certaines
facilités qui nous donnent des avantages comparatifs par rapport
à d'autres pays.
Il y a aussi le fait que lorsque nous avions, en 1948,
concédé nos sources de minerai de fer, ces sources-là
servaient presque exclusivement à l'alimentation du marché
américain. Nous profitions on n'a pas à se le cacher
quand même du développement qui se faisait aux Etats-Unis
et de l'industrialisation américaine. A ce moment-là, nos sources
de minerai de fer pouvaient nous apporter certaines incidences
économiques, puisque nous étions à côté des
Américains. Mais actuellement, nous constatons que certaines compagnies
tentent de transformer leur marché et qu'une bonne partie du minerai de
l'Iron Ore est exportée en Europe et au Japon.
Je me demande sans exiger de ces entreprises qu'on transforme
complètement le minerai chez nous et si on ne pourrait pas tenter de
modifier les redevances à ce sujet. Encore là, c'est une
affirmation que je fais avec un point d'interrogation parce que je suis
conscient que dans cette ressource minérale, actuellement, nous n'avons
pas un "bargaining power" très puissant.
Nous l'avons, par exemple, en ce qui concerne l'amiante, et cela, c'est
important. Dans certains secteurs miniers, lorsque nous considérons
certaines ressources, le "bargaining power" n'est peut-être pas fort mais
lorsque nous considérons certains produits, comme l'amiante, il est
très fort. Or, on m'informe qu'Asbestos Corporation se
préparerait à construire une usine de transformation en
Allemangne, qui serait alimentée par nos sources minérales, par
l'amiante du Québec. De ce côté-là, nous n'avons pas
à attendre des années et des années; le ministère
doit se pencher sérieusement sur la possibilité d'exiger de cette
entreprise, John's Manville ou autre, qu'elle transforme en grande partie
l'amiante chez nous. Pour cela, je ne pense pas qu'on ait besoin d'attendre
longtemps et d'attendre de grandes études. Il faut tout simplement en
prendre conscience avant que notre "bargaining power" devienne inefficace,
devienne impuissant comme ce fut le cas pour le minerai de fer.
Il ne faudrait pas attendre qu'on découvre de grandes sources de
minerai d'amiante ailleurs dans le reste du monde avant de prendre des mesures
immédiates pour exiger que la transformation se fasse chez nous. Il y a
quand même un temps, un moment où nous pouvons profiter de notre
avantage mais cet avantage n'existera pas toujours. Je suis bien d'accord qu'il
est important, dans une étude comme celle-là, d'étudier
chacun des secteurs et que dans certains secteurs nous avons plutôt
à prendre des mesures à long terme. Mais, dans d'autres secteurs,
je pense qu'il est possible pour le ministère de prendre des mesures
pour que la transformation se fasse chez nous.
J'aurais aussi aimé que le ministre nous parle des
différentes mesures qu'il a prises au cours de cette année pour
tenter de développer l'exploration. Le ministre va nous dire: Oui, mais
nous avons adopté le bill 59. D'accord, mais quels ont été
les résultats? Les mines ferment, et à cause du manque
d'exploration,
nous ne pouvons pas ouvrir de mines en nombre égal à
celles qui ferment. Il faut se dire que contrairement à d'autres
ressources, dont les ressources forestières, dans le secteur minier
c'est toujours temporaire. Dans le secteur minier, ça dure vingt ans.
Les gens de Gagnon, les gens de Shefferville vont le constater d'ici quelque
temps. Il ne faudrait pas qu'on attende comme c'est le cas actuellement
pour la région de l'Abitibi que les mines ferment et que les
fermetures s'accélèrent pour décider de prendre des
mesures d'urgence pour dire: Là, c'est pressant. C'est une chose que
l'on peut prévoir dans la région de Gagnon, que le minerai de fer
sera épuisé d'ici une période de vingt ans. C'est une
chose que l'on peut prévoir dans d'autres secteurs aussi et il faut
s'organiser au moins pour pouvoir prévoir, dans ces régions, des
politiques de recyclage en collaboration avec la politique de main-d'oeuvre. Il
faut, comme en parlait tout à l'heure mon collègue du Ralliement
créditiste, que le ministère adopte définitivement les
exigences des métallurgistes, dans ce domaine, concernant le fond
minier.
Cela fait assez longtemps qu'on en parle, M. le Président. Le
député du Ralliement créditiste, tout à l'heure, a
soulevé certaines objections. Mais le gouvernement, par la Caisse de
dépôts, peut facilement en collaboration avec les compagnies
minières créer un fonds minier qui permettrait aux mineurs
lorsqu'une entreprise ferme, soit de se recycler, soit aller travailler
ailleurs ou du moins attendre que le travail se présente, étant
donné que les 100,000 emplois ne viennent pas vite.
M. le Président, les mineurs ne sont pas prêts à
attendre des années et des années pour avoir une
sécurité sociale dans ce domaine. On dit bien souvent que le
climat social est mauvais et difficile au Québec. Mais c'est justement
parce que le gouvernement attend trop longtemps pour prendre des mesures
sociales et que ça prend énormément de pression pour que
le gouvernement se décide. Parce que ce gouvernement écoute bien
plus souvent l'oreille des grandes entreprises minières,
forestières ou autres que l'oreille des gens qui vivent vraiment dans le
milieu et qui vivent vraiment les problèmes du milieu, que ce soit en ce
qui concerne une certaine sécurité monétaire ou que ce
soit, comme me parlait tout à l'heure le député de
Maskinongé, en ce qui concerne les maladies qu'on laisse se
développer, parce que c'est une industrie minière.
On aura l'occasion de parler un peu des politiques antipollution, M. le
Président. Encore là il va falloir que le ministre prenne des
mesures pour que ces compagnies soient obligées d'adopter des mesures
antipollution. On ne peut continuer de laisser les mineurs à crever dans
des régions. Quand on constate que certaines compagnies, que ce soit des
compagnies forestières en particulier, sont condamnées à
$75, à $400 pour avoir pollué la nature et qu'on condamne des
syndiqués à $5,000, il y a quand même une certaine
différence dont il faudrait tenir compte.
M. le Président, le ministre nous a parlé aussi de
l'exploitation rationnelle du sous-sol. C'est bien beau ça, exploitation
rationnelle du sous-sol. Je suis bien d'accord avec ça. Mais quelles
sont les mesures qu'entend prendre le ministère pour l'exploitation
rationnelle du sous-sol? On parle de plus en plus actuellement du
problème de Sidbec qui, on a parlé hier, par exemple, de
l'entreprise d'intégration de Sidbec actuellement est en
négociation avec Québec Cartier Mining pour obtenir une mine de
fer. Je pense que le député du Ralliement créditiste en a
parlé tout à l'heure. Il va falloir que le ministère
prenne des mesures pour empêcher que certaines compagnies minières
conservent pendant des années et des années des "claims" pour
leur propre développement, et que ces compagnies attendent que leur
source minérale soit épuisée avant de mettre en
exploitation ces ressources pendant, qu'à côté, d'autres
entreprises auraient besoin de ces sources minérales et ne sont pas
capables de les utiliser.
C'est un autre domaine, M. le Président, où le ministre...
même s'il va me répondre tout à l'heure: Mais ces gens sont
obligés de faire des travaux. On sait comment sont évalués
bien souvent ces travaux parce que j'ai eu l'occasion au ministère des
Richesses naturelles de faire estimer un peu les travaux qui avaient
été faits sur une mine. M. le Président, je ne pense pas
que ce soit une mesure pour amener le développement minier.
M. le Président, ce contrôle, ce monopole, qu'on permet
actuellement aux grandes entreprises minières, doit être
cassé pour permettre à d'autres entreprises de pouvoir utiliser
ces ressources.
M. le Président, le ministre nous a parlé aussi de
promouvoir l'investissement ou attirer les capitaux. Le ministre nous en avait
parlé l'an dernier, en nous disant: Voici, nous sommes en train
d'étudier actuellement quelles seront les mesures que nous prendrons
pour promouvoir les investissements ou attirer les capitaux. Je suis bien
d'accord, M. le Président, encore une fois. Mais, nous sommes
exactement, encore, à ce niveau aux mêmes études de l'an
dernier, aux mêmes affirmations que le ministre nous faisait l'an
dernier.
Encore une fois, M. le Président, je suis obligé de dire
qu'on accepte que le ministre réclame des études. Ce qui est
choquant, c'est que partout, dans tous les ministères, on dirait qu'on a
un gouvernement d'étudiants depuis deux ans. On étudie, on
étudie et on étudie...
M. PAUL: Et ils n'apprennent jamais leurs leçons.
M. LESSARD: Et l'on sait qu'il y a à l'intérieur de ce
ministère et on en parlera tout à l'heure en ce qui
concerne la politique
énergitique des dossiers considérables sur lesquels
la poussière s'accumule. Chaque gouvernement revient en engueulant
l'autre gouvernement et en disant: Ecoutez, nous sommes obligés de
repartir à zéro et on recommence à zéro. Pendant ce
temps-là, même nos fonctionnaires, des fonctionnaires qui sont
conscients de la nécessité d'apporter des solutions à ces
problèmes, deviennent je m'excuse, M. le Président,
d'utiliser ce terme, mais c'est le cas écoeurés parce
qu'ils sont tannés de faire des études qui n'apportent pas de
solutions, qui ne donnent absolument rien, soit parce que le ministre ne prend
pas conscience de ces études-là, soit qu'il a
décidé de demander à des amis de réétudier
à nouveau toute la politique dans un domaine ou dans l'autre.
C'est partout pareil dans tous les ministères, et ça ne me
surprend pas que le ministère des Richesses naturelles en arrive
exactement à la même chose.
Concernant la direction générale des eaux, l'an
passé, chaque fois que j'ai posé une question je m'excuse,
mais c'est un ministère qui est important et on va en parler longuement
pour savoir si le gouvernement avait l'intention d'appliquer les
politiques du rapport Legendre, le ministre nous disait: Nous ne sommes pas
capables. Il faut attendre encore parce que, le deuxième rapport
concernant la loi, n'est pas encore sorti.
Cette année encore, alors que tout se pourrit en ce qui concerne
les eaux et la pollution, le ministre va nous répondre comme il
nous l'a dit, d'ailleurs qu'il n'y a rien de fait dans ce
domaine-là, parce qu'on a tout simplement attendu le rapport. Il y avait
certaines choses que le ministre nous avait dites l'an dernier et qu'il devait
faire, à la suite même du premier rapport.
D'abord, il avait accepté deux principes dans ce rapport, que
l'eau devienne une ressource naturelle, et aussi la concertation des
autorités administratives, c'est-à-dire la distinction entre la
gestion de l'eau et l'administration des usages. Le ministre nous avait dit :
Au cours de cette année, probablement que nous aurons à soumettre
un code de l'eau. Nous allons aussi faire une campagne d'information pour
amener les gens à prendre conscience de l'importance de cette ressource
qu'est l'eau.
Je n'en ai pas entendu beaucoup parler. Cette campagne d'information
s'est-elle faite? Je ne sais pas. En tout cas, moi, un député, je
n'ai pas entendu parler de grand-chose dans ce domaine-là. Et si je n'en
ai pas entendu parler, j'ai l'impression que la population n'en a pas entendu
parler beaucoup.
Le ministre nous avait parlé aussi d'un livre blanc. J'ai
l'impression cette année que, depuis les modifications, les livres
blancs, le gouvernement peut-être à la suite de certaines
critiques, je ne sais pas a décidé de mettre ça de
côté, comme ça a été le cas pour le ministre
du Tourisme. Elle nous avait promis... Je n'ai pas le droit d'y revenir, M. le
Président.
Le ministre nous avait parlé d'une loi-cadre. Est-ce qu'il va
entendre encore un an pour ce faire? Est-ce que le ministre c'est
important va aussi nous parler de la coordination qu'il y a entre son
ministère et M. Goldbloom concernant la pollution? Quelles mesures
concrètes ont été prises au cours de l'année dans
ce domaine pour appliquer le rapport Legendre? Est-ce que le rapport Legendre
qui est un rapport extrêmement important va devenir encore
une autre étude qui va être mise de côté, sur les
tablettes, et qui va encore accumuler la poussière? La commission
Legendre fait des recommandations très radicales. Je crains qu'encore
là ce gouvernement n'ait pas l'épine dorsale nécessaire et
le courage nécessaire pour appliquer ces mesures. Et comme on le crie de
plus en plus, si on n'applique rien et si on ne fait rien, ça va finir
et je pense qu'on en parle un peu dans le rapport Legendre par
coûter plus cher de prendre des mesures contre la pollution de l'eau que
ça a coûté par exemple pour l'Education.
Il reste encore la Côte-Nord et quelques autres régions,
mais on vit de plus en plus dans la pollution et le gouvernement retarde encore
d'appliquer des mesures concrètes. Je vais encore accepter probablement
les remarques du ministre qui me dit : Ce n'est pas de notre faute, le tome II
vient juste de sortir. Il va falloir qu'on se dépêche un petit
peu.
Le ministre nous a parlé de la formation d'un comité
d'urgence sur les inondations. D'accord, mais ça continue tout de
même d'inonder. De toute façon, on aura probablement à en
parler plus précisément. Mais, je pense qu'en ce domaine,
ça fait encore pas mal d'années qu'on en parle et qu'on ne trouve
pas de solution. Cela, c'est peut-être comme on dit bien souvent, de la
faute du bon Dieu. Cela arrive souvent qu'on nous dise, par exemple: Bien, ce
n'est pas de notre faute, c'est de la faute du bon Dieu. J'ai l'impression que
tout ce qui va mal au gouvernement actuellement, c'est de la faute du bon Dieu,
et ce n'est jamais la faute du gouvernement. La politique
énergétique, M. le Président; l'an dernier le ministre
nous avait dit: Cette direction générale, la direction de
l'énergie et je comprends les fonctionnaires, ils avaient
seulement $100,000 l'an dernier, ils vont avoir $370,000 cette année,
mais il faut bien penser qu'il va falloir... Pardon?
M. LE PRESIDENT: Si vous voulez discuter des crédits par les
chiffres, vous allez être obligé d'attendre à cet
article.
M. LESSARD: D'accord, M. le Président, ce n'est pas grave. Mais
de toute façon, ça n'empêche pas de parler...
M. LE PRESIDENT: Tout de même, j'aimerais demander au
député de Saguenay... Je remarque qu'il soulève des
questions auxquelles le ministre ne peut pas donner de réponse
immédiatement. Certains problèmes qu'il soulève,
comme le rapport de tout à l'heure, s'il soulevait cette question...
M. LESSARD: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: ... lorsqu'on va discuter de la direction
générale des eaux, il pourra avoir immédiatement la
réplique du ministre.
M. LESSARD: M. Le Président, je parle exactement des choses dont
nous a parlé le ministre tout à l'heure. Si le ministre a eu
l'occasion de parler ou de prôner une certaine politique qu'il doit faire
et d'établir ces priorités, moi, j'ai le droit de lui
répondre, et j'ai le droit de lui poser des questions en ce qui concerne
des affirmations qu'il a faites. Je pense que c'est normal à ce
moment-là.
M. PAUL: Vous avez présidé avec beaucoup de doigté
l'étude des crédits du ministère de la Justice. Vous savez
la façon avec laquelle nous avons procédé. Nous avons
déblayé tout le terrain possible, nous sommes allés d'un
secteur à l'autre des crédits du ministère de la Justice.
Lorsque nous sommes arrivés à l'étude des crédits
eux-mêmes tout le travail était déjà fait et
ça n'a pas retardé à mon humble point de vue
l'étude des crédits. Je me demande si les remarques que fait
l'honorable député de Saguenay ne sont pas dans le même
sens, dans la même voie. Personnellement, M. le Président, j'aurai
d'autres questions à poser au distingué ministre qui demeure
toujours l'un de mes amis préférés, du moment qu'on ne
parle pas de politique. Je suis sûr que le ministre, en nous donnant les
réponses, va hâter d'autant l'étude spécifique de
chacun des articles de son ministère. Je vous inviterais, M. le
Président, à suivre l'excellente voie que vous nous aviez
tracée à l'occasion de l'étude des crédits du
ministère de la Justice.
M. LE PRESIDENT: C'était tout simplement une suggestion que je
faisais au député de Saguenay pour lui fournir la
possibilité d'avoir des réponses à ses questions. Alors,
s'il veut continuer dans cette...
M. MASSE (Arthabaska): D'accord, c'est seulement une remarque. Si
à chacune des directions générales, vous reprenez les
même questions...
M. LESSARD: Non, non!
M. MASSE (Arthabaska): De toute façon, personnellement, M, le
Président, je pourrais peut-être donner une réplique
après ces exposés ou les donner par la direction
générale, comme vous le jugerez à propos.
M. LESSARD: M. le Président, comme je l'ai dit tout à
l'heure, il s'agit d'un survol de l'ensemble de la politique du gouvernement du
Québec, du ministère des Richesses naturelles. Il s'agit tout
simplement d'une réponse à ce dont nous parlait tout à
l'heure le ministre. Il est certain, soit qu'on puisse demander au ministre de
répondre immédiatement à ces questions-là, soit que
lorsque nous arriverons à la politique à la direction de
l'énergie, M. le Président, nous reprenions là le
débat. Pour ma part, je ne fais que des remarques
générales en réponse aux remarques du ministre. Lorsque
nous arriverons à ces différentes directions-là, nous
aurons des questions beaucoup plus précises. C'est dans ce
sens-là, il s'agit strictement de remarques générales, en
partant de ce que nous disait l'an dernier le ministre, et en partant de ce
qu'il nous dit cette année. Donc, je continue. L'an dernier le ministre
nous disait que la direction générale était en train
d'élaborer plusieurs études qui avaient déjà
été effectuées. Plusieurs éléments
disait-elle manquaient encore afin de définir une politique
énergétique du Québec, politique que nous espérons
pouvoir communiquer à cette Chambre dans les prochains mois. Le ministre
nous dit cette année: C'est encore long cette affaire-là et il ne
faut pas s'attendre que ça va venir, c'est plutôt une politique
à longue période. Encore là, M. le Président, la
politique énergétique du Québec, ça fait longtemps
qu'on en parle. Cela fait longtemps qu'il y a des fonctionnaires qui font des
études et qui tentent d'élaborer un programme.
On a même parlé, avant que la Golden Eagle
s'établisse dans la région, à Saint-Romuald, de la
possibilité d'avoir une raffinerie de pétrole qui devait
appartenir à l'Etat. On sait ce qui s'est passé, M. le
Président. Mais je pense que c'est vrai. D'après les informations
qu'on a, c'est vrai que cette affaire commence à se préciser.
J'espère que le ministre aura l'occasion de nous en informer tout
à l'heure.
Encore là, il y a des choses qui pourraient nous amener à
prendre immédiatement des mesures concrètes. Par exemple, on
sait, c'est décidé, qu'on va développer la région
de la baie James, que cela va prendre énormément de sources
d'énergie pour cette région. Depuis quelques années,
Soquip, la Société québécoise d'initiatives
pétrolières a demandé au gouvernement si elle pouvait
entrer dans le marché pétrolier et aller jusqu'à en faire
la distribution. Pourquoi est-ce qu'on ne se décide pas? C'est encore
une chose où il est certain que la Société
québécoise d'initiatives pétrolières pourrait avoir
un succès. Mais quelles sont les pressions en-dessous du
ministère? Quel jeu de coulisse se joue pour empêcher que la
Société québécoise d'initiatives
pétrolières puisse entrer dans le marché pétrolier?
Il y a déjà eu une étude, Dubreuil, par exemple,
étude que vous avez à l'intérieur du ministère.
C'est d'abord une étude assez poussée. Est-ce qu'on en a tenu
compte? Pas du tout. Je pense que cette étude a été faite
en 1964 ou au cours de ces années. On est
encore à réétudier l'étude qu'on avait faite
à ce moment-là.
On a des éléments de solution et il va falloir que le
ministre je comprends qu'il n'est pas tellement convaincant, il peut
avoir des difficultés à l'intérieur du cabinet se
fâche, à un moment donné, qu'il exige et qu'il accorde des
crédits pour permettre que cette société puisse entrer
dans le marché des produits pétroliers et qu'on arrête de
déblatérer sur nos institutions de l'Etat. Ces institutions,
dit-on, ne sont pas dynamiques ou ne vont pas assez loin. Quand on leur dit,
comme premier objectif: Il ne faut pas que vous entriez en concurrence avec
l'entreprise privée. Est-ce qu'on veut des institutions dynamiques et
des institutions de l'Etat dynamiques? Qu'on leur donne les moyens pour
réaliser leurs objectifs. Soquip demande, actuellement, des moyens pour
réaliser ses objectifs. Qu'on donne à Soquip, comme on devra
donner à Soquem, les moyens pour réaliser ses objectifs. Quand la
maison brûle, M. le Président, il faut quand même prendre
des mesures pour régler un certain nombre de problèmes. Il ne
faut pas toujours rêver à longue période je suis
bien d'accord pour étudier des problèmes à longue
période mais il y a des mesures concrètes...
J'ai eu l'occasion, lors du bill 90, d'en exposer au ministre. Il nous
parle des mesures concrètes qui doivent être prises. Il nous a
parlé, tout à l'heure, de l'aménagement d'un grand port
pétrolier. C'est justement une suggestion que je lui avais faite lors de
la discussion du bill 90. J'espère que ce ne sont pas encore des termes
en l'air et des mots en l'air. J'espère qu'on va véritablement
passer à des réalisations.
Une autre chose, M. le Président, c'est qu'il va falloir que le
ministre prenne véritablement ses responsabilités. Quand on pense
que le ministre est responsable de la politique
énergétique du Québec 93 p.c. de nos sources
énergétiques sont formées du pétrole et de
l'électricité, quand on sait que le ministre n'a rien eu à
dire au sujet de la décision du développement de la baie James,
de la décision du développement hydro-électrique, de la
décision du développement nucléaire ou de la
décision du développement pétrolier, bien, je pense, qu'il
va falloir que le ministre prenne ses responsabilités. S'il veut
établir une véritable politique pétrolière, il va
falloir qu'il prenne en main, par la direction de l'électricité
et du gaz, un certain contrôle de toutes les sources
énergétiques du Québec.
Aussi, le ministre nous parle de l'établissement d'une politique
énergétique. Comment le ministre pourra-t-il établir une
politique énergétique quand il n'est même pas capable de
faire casser la politique canadienne du pétrole à ce sujet.
Le ministre de l'Industrie et Commerce vient de prendre conscience que
nous sommes royalement encore une fois, excusez l'expression
fourrés dans ce domaine. Puis, où en sont rendues les
négociations? Nous ne le savons pas. J'ai posé à maintes
reprises â ce sujet, lors de l'affaire Caloil, des questions au ministre:
Nous sommes en négociation. On négocie, mais on n'a aucun
résultat. Et on constate, M. le Président, qu'actuellement une
société pétrolière, pétrochimique est en
train de s'installer à Sarnia.
Elle est en train de s'installer â Sarnia, probablement qu'elle
sera capable de faire modifier la politique pétrolière
canadienne. Alors que nous, nous n'avons pas été capables de
faire changer la politique du gouvernement fédéral dans ce
domaine. Il va falloir que le ministre, si c'est lui qui est responsable de la
négociation, se décide et négocie vraiment. Et s'il n'y a
pas moyen d'arriver à une solution, qu'on prenne des mesures
concrètes pour le faire.
Voici, M. le Président, les quelques remarques que j'avais
à faire. Naturellement, il est certain que ces remarques seront
explicitées lors de la discussion des différentes directions dont
nous avons à étudier les crédits.
Merci.
M. LE PRESIDENT: Après l'exposé du ministre, on permet
habituellement aux porte-parole de chacun des partis de l'Opposition de faire
valoir leur point de vue. Et, normalement, j'aimerais céder la parole au
ministre, pour donner la réplique. Si le député, si le
ministre le permet, peut-être que je pourrais laisser, au
député d'Abitibi-Ouest, la parole.
M. AUDET: M. le Président, je serai assez court. Ce sont
seulement quelques remarques au sujet des principes fondamentaux que contenait
l'exposé du ministre des Richesses naturelles. Je crois que
réellement dans l'exposé qu'il nous a fait, les grands
problèmes du Québec résident dans le fait que nous avons
ici au Québec beaucoup de richesses, donc une surproduction de produits
naturels qui nous viennent de nos richesses.
Cette tendance de surproduction se manifeste partout dans le monde et je
crois qu'au Québec, nous sommes tellement riches, nous avons tellement
de produits, que nous ne pouvons pas vendre pratiquement cette production.
C'est pour ceci que notre marché est stagnant et que nous avons tous ces
problèmes qui se posent aujourd'hui.
Nous avons un exemple frappant dans le Nord-Ouest par exemple, où
nous disons que les mines ferment les unes après les autres. On se
demande réellement, si ceux qui exploitent ces mines ne sont pas
forcés de le faire, par la concurrence que nous avons sur les
marchés internationaux, d'épuiser cette surproduction.
Maintenant, il semble que SOQUEM fait un effort considérable dans le
Nord-Ouest, pour trouver de nouveaux gisements, faire des relevés de
toutes sortes, pour essayer de trouver de nouvelles mines.
Mais, en cherchant ces nouveaux gisements, il semblerait que SOQUEM
aimerait autant ne pas en trouver, parce qu'on aurait beaucoup de
difficultés à épuiser ces surplus. C'est un peu dans tous
les domaines et je crois que dans ce domaine, c'est surtout un pouvoir d'achat
qui manque dans les mains des consommateurs, pour pouvoir épuiser les
surplus.
Partout on se livre une concurrence effrénée pour vendre
notre surproduction. J'entendais le député de Maskinongé,
tout à l'heure dans son exposé, dire que les programmes du
ministère des Richesses naturelles n'aboutissaient pas. Ils peuvent bien
ne pas aboutir, parce qu'on ne peut pas exploiter nos richesses et les rendre
rentables sur les marchés internationaux. On a trop de concurrence. On
se bute à une concurrence à tous les paliers et je n'irai pas
critiquer les gouvernements passés, mais je crois que l'Union nationale
a eu les gouvernes du gouvernement assez longtemps. Je pense que s'il y avait
eu des possibilités de faire quelque chose d'extravagant ou des choses
d'ampleur dans ce domaine, elle aurait eu la possibilité de le faire, je
crois, réellement. Il n'y a pas tellement longtemps qu'elle est partie
de là. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse de plus de l'autre
côté de...
M. PAUL: C'est parce que la Banque du Canada n'a pas voulu nous
prêter sans intérêt.
M. AUDET: Bien oui, ils ne veulent pas prêter non plus
là-bas. C'est le même prix. C'est toujours le même
problème. Vous ne l'avez pas eu, ils ne l'ont pas eu non plus. Et ils
sont pris avec une surproduction qu'ils ne peuvent pas épuiser.
M. PAUL: Avec la Banque du Canada, là, ça permettrait
l'écoulement des produits? Cela serait aussi bien d'avoir chacun un bloc
de nickel.
M. AUDET: Pas nécessairement. Mais la Banque du Canada, au lieu
de financer, de donner des subventions aux entreprises, seulement pour le
plaisir de créer des emplois...
On ne produit pas aujourd'hui pour combler des besoins mais on produit
pour créer des emplois. La machine marche à l'envers. On devrait
subventionner la consommation et lorsqu'on aurait financé la
consommation, la production marcherait d'elle-même.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît ! Nous étudions
les crédits' du ministère des Richesses naturelles.
M. AUDET: On est toujours dans le domaine des richesses naturelles, M.
le Président, mais dans les richesses naturelles comme ailleurs, il faut
avoir une finance saine et efficace. Je crois que le problème
fondamental que le ministre ou le ministère a, c'est justement dans le
domaine économique. C'est le domaine économique qui fait mal,
c'est ce domaine qui devrait être changé et les problèmes
pourraient d'autant plus se résoudre si nous avions une réforme
économique fondamentale pour faire en sorte que ce ministère
puisse présenter une diversité plus grande.
Je croirais même, M. le Président, que là comme
ailleurs il faudrait financer la consommation avant la production. M. le
Président, je vous remercie.
M. LE PRESIDENT: Le ministre des Richesses naturelles.
M. MASSE (Arthabaska): Plusieurs questions ont été
soulevées tout à l'heure et on aura l'occasion de revenir
à certaines de ces questions lors de l'amorce de l'étude de
chacune des directions générales. D'autre part, on m'a
accusé de plusieurs crimes ou de plusieurs péché. Si on
fait un bilan de l'année 1971, si on revoit les activités
vraiment spéciales qui ont été faites dans
différentes régions, surtout dans le Nord-Ouest
québécois, si on examine les faits, pour la première fois,
à la suite de la fermeture des mines Preissac et Cadillac, entre autres,
il y a eu quand même une action vraiment spéciale du
ministère des Richesses naturelles et cela a permis de
récupérer au moins une mine pour au moins un an.
Cela a permis également, sur ce même territoire, sur cette
même concession, à Soquem d'effectuer des recherches afin d'en
arriver à déterminer de nouvelles réserves qui pourraient
permettre de continuer l'exploitation de cette mine. Cela fait
déjà au moins 175 mineurs qui devaient être mis à
pied et qui sont encore au travail.
Il y a également eu je pense que cela a été
connu, on ne l'a pas annoncé à grands fracas, de grandes
déclarations n'ont pas eu lieu dans ce cas-là au cours de
l'année 1971, une décision de prise à l'effet
d'étendre le réseau de gaz pour Sidbec. C'est grâce
à l'intervention de la direction de l'énergie si des taux aussi
bas et à des conditions meilleures ont été obtenus par
Sidbec, c'est justement vous pouvez me croire ou non à
cause de l'intervention du ministère des Richesses naturelles.
On a parlé du bill 90; mais j'ai eu à répondre
à cette question en Chambre le 1er juin, jeudi dernier, et les
règlements sont actuellement rédigés. Au cours de la
prochaine semaine, on doit les examiner avant de les soumettre à la
commission parlementaire qui pourra être convoquée quand on le
voudra, après le 1er juillet. C'est évidemment l'Opposition qui
fait son jeu et son jeu est de critiquer de la façon la plus
constructive possible, et c'est ce que les membres de l'Opposition ont fait.
D'autre part, peut-être également que certaines informations ne
leur sont pas parvenues.
M. PAUL: On n'a pas le rapport du ministè-
re. Si on avait eu le rapport du ministère, ç'aurait
été plus facile.
M. MASSE (Arthabaska): Je voulais justement répondre à
cette question. Il y a eu des problèmes; il y a eu d'abord la
réorganisation du service de l'information et de l'édition au
ministère des Richesses naturelles. Le document est actuellement
à l'impression et j'aurais effectivement désiré le faire.
On a fait toutes les pressions voulues pour que ce document soit
déposé avant l'étude des crédits.
M. PAUL: L'an prochain, arrangez-vous pour que nous ayons votre rapport
une semaine avant les crédits. Pressez un peu l'imprimeur!
M. MASSE (Arthabaska): Je peux dire au député de
Maskinongé que l'an prochain la même erreur ne se reproduira pas.
Et ça, vous pouvez l'indiquer dans votre carnet.
M. PAUL: Nous allons nous en rappeler.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! J'aimerais rappeler aux membres de la
commission que les rapports des différents ministères couvrent
une année financière qui se termine le 31 mars. Les
crédits débutent au début de mai, alors ça voudrait
dire qu'il faudrait préparer et faire imprimer les 22 sinon les 25
rapports des 25 ministères dans une courte période d'un mois.
C'est physiquement impossible.
M. PICARD : M. le Président, à moins que ma
bibliothèque ne soit pas complète, le dernier rapport annuel
c'est pour l'année 69/70. Pour l'année 70/71, nous ne l'avons
pas.
M. MASSE (Arthabaska): C'est le rapport 70/71 qui est à
l'impression.
M. PAUL: Nous sommes rendus en 1972. L'année fiscale s'est
terminée le 31 mars 1971. Je comprends votre
générosité, M. le Président, à vouloir le
couvrir. C'est beau de votre part, c'est une belle montée, mais vous
n'avez pas "scoré".
M. LE PRESIDENT: Alors, je laisse au ministre des Richesses
naturelles...
M. MASSE (Arthabaska): Il y aurait plusieurs remarques à faire
à la suite des interventions, mais je préfère reprendre
ces questions-là à chacune des directions
générales.
M. LE PRESIDENT : Est-ce que vous êtes d'accord pour
procéder de cette façon-là? Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: Voici, ce qui me chatouille quelque peu et m'inquiète,
c'est que l'an dernier le ministre nous a demandé de lui voter une somme
totale de $19,542,100. En réalité, le ministre a
dépensé à la tête de son ministère un montant
de $21,237,500. Il ne me semble pas qu'à l'occasion de l'étude
des budgets supplémentaires, on ait voté une somme additionnelle
au ministre. Peut-être que je me trompe.
M. MASSE (Arthabaska): Vous vous trompez.
M. PAUL : Heureusement. Mais je voudrais également que le
ministre nous informe s'il n'y a pas eu de mandats spéciaux dans
l'intersession et qui auraient servi à son ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Si je me souviens bien, au mois de
décembre, il y a eu un budget supplémentaire pour lequel j'ai eu
à répondre aux questions de l'Opposition sur le surplus qui
consistait d'abord en des dépenses qui étaient imprévues
au début de l'année fiscale 71/72 pour répondre aux
besoins de nos travaux à Saint-Jean-Vianney. C'était un montant
de $1.5 million. Il y avait une autre demande de budget supplémentaire
pour un montant à être versé pour la construction du pont
de la rivière Bell près de Matagami.
M. PAUL : Je remercie le ministre, et il y a une autre question...
M. TETRAULT: Un instant. Quel est le montant pour le pont de la
rivière Bell? C'est le même pont qui est fermé à la
circulation parce qu'il n'est pas assez solide pour prendre le transport
lourd.
M. MASSE (Arthabaska): Cela, c'est une autre chose. Il faut dire
qu'actuellement, il y a vraiment des retards dans les travaux parce que
l'Hydro-Québec nous a demandé d'allonger le tablier du pont et
surtout de le renforcer pour répondre à un certain volume de
transport. C'est ce qui explique le retard actuellement.
Des sommes importantes ont été dépensées
pour ce pont-là.
M. LESSARD: Nous constatons dans le montant total des crédits
qu'il y a une diminution par rapport à l'an dernier. Pour l'année
71/72 nous avons $21,237,700...
M. PERREAULT: Saint-Jean-Vianney.
M. LESSARD: La différence est à cause de
Saint-Jean-Vianney.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a à peu près $500,000 de
différence, en moins.
M. PERREAULT: Il y avait $1.5 million pour Saint-Jean-Vianney.
M. PAUL: Mais le ministre conviendra qu'il y a seulement $1 million de
plus que son budget original de l'an passé. Il était de
$19,500,000, cette année c'est $20,725,000.
M. PERREAULT: C'est $1,200,000 de plus.
M. PAUL: Oui, $1,200,000 de plus. Est-ce avec cela qu'il va
résoudre tous les problèmes de l'industrie minière du
Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense qu'on pourrait reprendre chacun des
articles où il y a une augmentation, on pourrait le faire tout de
suite.
M. PAUL: Je parle de l'enveloppe totale des crédits du
ministère.
M. MASSE (Arthabaska): D'accord! Il ya une réduction assez
importante à la direction du Nouveau-Québec parce que, comme vous
le savez, depuis l'été dernier la commission scolaire a
été organisée, dépenses que nous devions assumer au
ministère et qui sont maintenant à la charge du ministère
de l'Education. Je pense que c'est la réduction la plus importante.
M. PICARD: Alors, messieurs, est-ce que vous avez d'autres questions
â caractère général?
M. LESSARD: J'aurais une question générale et pour notre
information, M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous dire
comment est coordonné ou divisé le travail entre lui-même
comme ministre et son adjoint parlementaire? Est-ce qu'il y a des
problèmes précis qui sont du ressort de l'adjoint
parlementaire?
M. MASSE (Arthabaska): Officiellement, selon les responsabilités
d'un ministre très peu de choses légales peuvent être
déléguées. Je pense même qu'il n'y en a pas.
L'adjoint parlementaire, le député de l'Assomption, a fait la
relation avec la société d'Etat Soquem et Soquip, entre autres,
pour le ministère en plus de certains travaux de représentation
et également les relations avec les députés.
M. LESSARD : La baie James, vous lui aviez concédé
ça?
M. MASSE (Arthabaska): Je dois relever tout de suite la remarque du
député de Saguenay. Je pense que je n'ai pas d'intention â
lui prêter, mais je n'ai pas, non plus, à lui dire jusqu'à
quel point j'ai participé à la décision concernant le
développement de la baie James. Je peux lui dire une chose, c'est
qu'à chacun des paliers de décision, j'étais
là.
M. PAUL: Le seul reproche que je peux faire au ministre c'est qu'il a
été trop obscur, trop humble. On ne l'a pas entendu parler. On a
vu le ministre Saint-Pierre, le premier ministre et le président de
l'Hydro-Québec et j'aurais aimé que le ministre rayonne
davantage. C'est ce que nous lui reprochons.
M. MASSE (Arthabaska): Vous savez que dans la vie...
M. PAUL: On ne lui reproche pas son efficacité. On lui reproche
son humilité.
M. MASSE (Arthabaska): On pourrait parler de style, on pourrait parler
de tempérament. Disons que je laisse ça à d'autres.
M. LE PRESIDENT: La commission parlementaire suspend ses travaux
jusqu'à ce soir vingt heures quinze, même salle alors que nous
débuterons l'étude du budget article par article. A huit heures
quinze.
(Fin de la séance à 17 h 58)
Reprise de la séance à 20 h 20
M. PICARD (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
S'il n'y a pas d'autres questions de caractère
général sur la politique du ministère, nous pouvons
commencer l'étude des crédits article par article. Est-ce que
tout le monde est d'accord?
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: J'aimerais vous donner un mot d'explication, d'abord,
sur les documents qu'on nous a remis. Vous avez sans doute tous ces documents
qui pourraient nous aider dans l'étude des crédits. Le premier
que vous avez est indiqué: Effectifs. Il comporte une description des
effectifs de chaque article des crédits. Il y a peut-être un petit
changement que j'aimerais apporter sur les autres feuilles que vous avez. Par
exemple, on dit : Le poste no 4. Ici, j'aimerais apporter une précision.
Il y a eu une entente entre le Conseil du trésor et le journal des
Débats. Lorsque nous étudions les crédits, nous devons
toujours utiliser les mêmes appellations pour référer aux
dépenses. Si vous prenez le livre des crédits, à la page
166, en haut, vous avez: 1, à gauche de la colonne, on
réfère à ce numéro comme à un article: 1:
Administration. En dessous: 1: Services administratifs, c'est un sous-article.
En dessous: 1: Traitements, salaires et allocations, c'est une catégorie
de dépenses.
Alors, sur la première feuille qu'on vous a remise, ici,
lorsqu'on a marqué: poste no 4, je vous dis en passant que l'expression:
poste budgétaire est utilisée exclusivement pour un
ministère, pris dans son entité. Lorsqu'on discute du budget de
la province, le poste budgétaire comprend les différents
ministères. A l'intérieur d'un ministère, ce sont des
articles, des sous-articles, des catégories de dépenses, des
sous-catégories et des sous-sous-catégories de dépenses.
Est-ce que c'est compris?
M. PAUL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Maintenant, j'aimerais être relevé de
l'obligation d'appliquer l'article 153 de notre règlement qui
spécifie que seul un député membre en titre d'une
commission a le droit de parole. Jusqu'à maintenant, pour tous les
crédits, nous donnons le droit de parole à tous les
députés présents. Nous pourrions appliquer ce
règlement, lorsque nous étudions un projet de loi en commission.
Mais dans le cas des crédits, la coutume veut qu'on donne le droit de
parole à tout le monde.
Administration
M. LE PRESIDENT: Alors, nous commençons à l'article 1 :
Administration; sous-article 1 : Services administratifs; catégorie de
dépenses 1 : Traitements, salaires et allocations.
M. PAUL: M. le Président, je sais qu'il y a un principe de droit
parlementaire qui veut qu'aucun député ne puisse prendre
l'initiative d'imposer au gouvernement une dépense des deniers publics,
mais rien dans le droit parlementaire ne s'oppose à ce qu'un
député recommande au ministre, pour bonne et valable
considération, de réduire ses dépenses, c'est pourquoi je
propose que le montant de $604,300 soit remplacé par celui de $1.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez des raisons pour appuyer
cela?
M. PAUL: Non. M. le Président, comme le ministre a de bons
collaborateurs, disons que je n'irai pas plus loin avec ma proposition que je
vais retirer.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous pourriez nous donner tout de même
des explications pour satisfaire ma curiosité?
M. LESSARD: Pour une fois, M. le Président, on avait la
majorité!
M. PAUL: Et surtout l'unanimité.
M. MASSE (Arthabaska): Mais vous n'auriez pas eu l'unanimité des
gens qui sont en arrière de moi!
M. PAUL: On l'a regretté, aussi.
M. RUSSELL: Mais eux ont la permanence et nous ne l'avons pas. Et nous
avons le droit de vote, eux ne l'ont pas.
M. MASSE (Arthabaska): Une permanence pas payée, ce n'est pas
fameux!
M. LE PRESIDENT: Les services administratifs. Est-ce qu'il y a des
questions?
M. RUSSELL: M. le Président, lors de l'étude des
crédits l'an dernier, aux services administratifs, 73 postes ont
été autorisés. Sur le feuillet qu'on nous a remis, il
semblerait que 67 ont été comblés. Combien y a-t-il eu de
nouveaux engagements? Sur les 67, il y a certainement eu des gens qui ont
été mis à leur pension, qui ont démissionné.
Combien y a-t-il eu de nouveaux engagements? Quels sont les effectifs actuels,
au moment même où nous discutons les crédits?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a 13 postes vacants, actuellement. Ce qui
veut dire que 56 sont occupés.
M. PAUL: Quand vous dites: 13 postes vacants, est-ce qu'à la
catégorie 1 : Traitements,
salaires et allocations? Il y a des employés qui sont en
congé de préretraite, ce qui ferait que les postes sont
engagés mais non occupés.
M. MASSE (Arthabaska): Les postes de préretraite...
M. PAUL: Qui sont gelés.
M. MASSE (Arthabaska): ... sont considérés comme
occupés.
M. PAUL: Combien en avez-vous? M. RUSSELL: Sur 56.
M. PAUL: Ce serait plutôt sur 13, sur la différence de
13.
M. PERREAULT : Pas sur 13, sur 56.
M. MASSE (Arthabaska): Il y en a au moins un qui me vient à
l'esprit, mais je pense qu'on va être obligé de faire des
recherches pour déterminer le nombre exact. Tout à l'heure, je
pourrai répondre à votre question.
M. RUSSELL: M. le Président, lors de ces mêmes recherches,
on pourrait peut-être nous dire, parmi les 56 postes occupés,
combien il y a d'occasionnels.
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont tous des permanents à ces
postes-là.
M. RUSSELL: Les postes sont permanents mais les employés qui les
occupent sont-ils permanents ou occasionnels?
M. MASSE (Arthabaska): Ils sont permanents.
M. RUSSELL: Un employé peut être là comme
occasionnel et occuper un poste de nature permanente.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, mais à la catégorie 1:
Dépenses, ce sont tous des employés permanents dont on retrouve
le salaire global ici. Il n'y a pas d'employés occasionnels à
cette catégorie.
M. PERREAULT: Vous voulez dire qu'il y en a qui sont temporaires, qui
n'ont pas atteint leur permanence.
M. RUSSELL: Temporaires, oui.
M. PERREAULT: Temporaires, pas occasionnels.
M. MASSE (Arthabaska): Non, selon le sous-ministre, il n'y a aucun
temporaire à cette catégorie.
M. RUSSELL: Ils sont tous en permanence.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, tous en permanence.
M. PAUL : Est-ce que le ministre peut me dire qui, au service
administratif du ministère, reçoit des traitements, qui
reçoit des salaires et quelle catégorie d'employés
reçoit des allocations?
M. MASSE (Arthabaska): Les traitements sont évidemment pour les
postes d'employés permanents, comme je le disais tout à l'heure.
Ceux qui reçoivent des salaires?
M. PAUL: Oui, quelle différence faites-vous entre traitements,
salaires et allocations? Quelle catégorie d'employés
reçoit des traitements, quelle catégorie reçoit des
salaires et quelle catégorie reçoit des allocations?
M. MASSE (Arthabaska): Ici, il y a seulement des traitements dans cette
catégorie. Il y a des allocations et indemnités qui sont
données au sous-ministre. Je pense que les allocations du ministre sont
incluses à cette catégorie.
M. RUSSELL : Les allocations du ministre sont incluses à cette
catégorie.
M. PAUL : Est-ce que cela ne relève pas de l'Exécutif?
M. MASSE (Arthabaska): Le montant fixe pour les dépenses de
voyage du ministre fait partie du montant de la catégorie de
dépenses 1.
M. RUSSELL: Quel est le montant des dépenses du ministre pour
l'année écoulée?
M. MASSE (Arthabaska): C'est $4,800.
M. PAUL: $400 par mois? Ce n'est pas $600 par mois au lieu de $400?
M. MASSE (Arthabaska): $400.
M. RUSSELL: C'était de $400; n'y a-t-il pas eu des changements
d'apportés?
M. MASSE (Arthabaska): Aucun changement. Ce dont vous voulez
probablement parler, c'est des $200 pour une résidence secondaire
à Québec?
M. RUSSELL : Non.
M. MASSE (Arthabaska): Non. Le traitement pour les dépenses du
ministre est de $400 par mois.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a aussi des dépenses
...
M. MASSE (Arthabaska): Du moins à cette liste, je ne
reçois pas plus.
M. RUSSELL: ... de voyage qui sont à cette catégorie et
qui sont payées au ministre lorsqu'il voyage...
M. MASSE (Arthabaska): Les allocations de voyage.
M. RUSSELL: ... avec son chauffeur, les allocations voyage. Cela
représente combien.
M. MASSE (Arthabaska): C'est le montant que je vous ai mentionné
tout à l'heure, soit un montant fixe de $400 par mois qui fait $4,800
par année.
M. RUSSELL: M. le Président, il s'agit du montant de
dépenses auquel le ministre a droit pour ses propres
dépenses.
M. MASSE (Arthabaska): Ce que vous voulez savoir...
M. RUSSELL: En plus de cela, on paie ses dépenses...
M. MASSE (Arthabaska): Pour l'extérieur.
M. RUSSELL: ... comme l'administration de son auto, les dépenses
de son chauffeur qui sont incluses là-dedans et qui sont
occasionnées par le ministre.
M. MASSE (Arthabaska): Je n'ai pas de chauffeur. En ce qui concerne les
dépenses de l'auto, on retrouve cela à la catégorie 5:
Entretien et réparations.
M. PAUL: Est-ce que le ministre est allé à
l'extérieur du pays?
M. MASSE (Arthabaska): Non.
M. PAUL: Vous n'êtes pas allé à
l'extérieur?
M. MASSE (Arthabaska): Pas du tout.
M. PAUL: Est-ce qu'il y a des missions du ministère qui sont
allées en dehors du pays?
M. MASSE (Arthabaska): Pardon. Excusez-moi. J'ai participé, avec
quatre fonctionnaires du ministère et Soquip à une mission en
Louisiane pour tenter d'attirer...
M. PAUL: C'était tout simplement pour vous rappeler votre voyage,
au cas où vous l'oublieriez !
M. MASSE (Arthabaska): ... des investissements. Excusez-moi. Ce n'est
pas parce que je n'en ai pas de bons souvenirs.
M. PAUL: Est-ce que vos sous-ministres voyagent beaucoup?
M. MASSE (Arthabaska): Ils voyagent...
M. RUSSELL: Est-ce que les sous-ministres sont inclus dans cette
catégorie?
M. MASSE (Arthabaska): Oui
M. RUSSELL: Est-ce que nous pouvons savoir quelles ont été
les dépenses du sous-ministre pour l'année qui vient de
s'écouler?
M. MASSE (Arthabaska): Il faudrait, je pense, faire sortir cette
dépense spécifique pour le sous-ministre en titre. Quant au
nombre de voyages que les sous-ministres peuvent effectuer, c'est bien
évident...
M. PAUL: En dehors du pays. Quant à moi, j'entends en dehors du
Canada. Quant à mon ami de gauche, c'est en dehors du Québec.
M. MASSE (Arthabaska): A l'intérieur du Canada, ils voyagent
quand c'est nécessaire. Mais, d'autre part, je ne crois pas que le
sous-ministre, à quelques exceptions... Peut-être à trois
ou quatre reprises, les sous-ministres ont dû aller, entre autres, aux
Etats-Unis pour des colloques dans le secteur minier.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre a déjà eu l'occasion de
se rendre au Canada pour rencontrer ses collègues pour
négocier?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, à quelques occasions. Je ne
considère pas ça comme étant à
l'étranger.
M. LESSARD: D'accord.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre nous demande un montant
de $604,300. Quel est le montant d'allocations compris dans cette
catégorie?
M. MASSE (Arthabaska): Dans les primes, allocations et
indemnités, il y a de prévus $12,800.
M. RUSSELL: Donc, $12,800. Cela comprend les dépenses, les
allocations du ministre, du sous-ministre et de 56 fonctionnaires?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. RUSSELL: Si mon interprétation est bien exacte.
M. MASSE (Arthabaska): C'est bien ça. C'est exact.
M. RUSSELL: Le reste du montant, ce sont seulement des salaires.
M. MASSE (Arthabaska): Le reste du montant, je peux vous en donner les
détails.
M. RUSSELL: Oui, s'il vous plaît.
M. MASSE (Arthabaska): Rémunération
régulière, $535,200; avancement d'échelons, $5,700;
révision de traitements, $27,800; pour les fonctionnaires occasionnels,
il est prévu un montant de $14,000 à la direction
générale de l'administration.
M. RUSSELL: Mais, il n'y en a pas en fonction. Des occasionnels, il n'y
en a pas en fonction actuellement.
M. MASSE (Arthabaska): On m'a dit tout à l'heure...
M. RUSSELL: Qu'il n'y en avait pas.
M. MASSE (Arthabaska): ... qu'il n'existait pas, en fonction, de
fonctionnaire occasionnel.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut détailler?
M. MASSE (Arthabaska): Fonctionnaires occasionnels. Actuellement, des
étudiants ont commencé à travailler. Dans l'ensemble,
c'est sur une base occasionnelle pour la période
d'été.
M. LESSARD: Combien le...
M. MASSE (Arthabaska): Excusez, si vous permettez que je finisse. Il y a
aussi, pour le surtemps, $7,100; primes et allocations, comme je le disais tout
à l'heure, $12,800.
M. LESSARD: Combien le ministre prévoit-il engager
d'étudiants au cours de l'été?
M. MASSE (Arthabaska): Il faut dissocier ici. On parle de
l'administration. Il y a des étudiants à embaucher à
l'administration. Mais, il y en a également dans les autres services.
Est-ce que c'est le nombre total?
M. LESSARD: Si c'était possible, M. le Président. On
n'aura pas à le demander à d'autres articles.
M. MASSE (Arthabaska): C'est environ 275 cet été, surtout
dans des équipes géologiques et hydrographiques.
M. LESSARD : Quels sont les critères et les normes qu'entend
suivre le ministre pour engager ces étudiants? Est-ce que c'est le
centre de main-d'oeuvre du Québec?
M. MASSE (Arthabaska): On procède par le Service de placement
étudiant, mais, d'autre part, notre ministère, vous le savez, est
assez technique. Il faut peut-être beaucoup plus chez nous qu'à
d'autres ministères des étudiants qui ont une formation en
sciences de la terre ou en sciences physiques, d'autre part, il y a aussi un
certain nombre d'étudiants au niveau du CEGEP.
M. LESSARD: Alors, ça veut dire que le ministre, autant que
possible, va être en relation avec certains départements des
universités, pour d'abord engager les étudiants directement
reliés à des disciplines du ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, mais on n'a pas...
M. LESSARD: Excepté pour le CEGEP.
M. MASSE (Arthabaska): Il n'est même pas nécessaire d'y
aller, parce que la plupart de ces étudiants viennent d'eux-mêmes,
la plupart travaillent depuis leurs débuts à leur
université et continuent à le faire pour prendre de
l'expérience.
M. LESSARD: D'accord.
M. RUSSELL: Ils procèdent par le Service de placement
étudiant. Personne n'est engagé sans passer par ce service.
M. MASSE (Arthabaska): Non, c'est ça.
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a beaucoup
d'employés permanents qui sont actuellement aux études?
M. MASSE (Arthabaska): Trois employés permanents sont aux
études trois boursiers actuellement.
M. PAUL : Ils suivent des cours ici au Québec ou à
l'extérieur du Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Il y en a un à l'étranger, en
France, deux en Ontario.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est leur premier stage, leur deuxième ou
leur troisième stage?
M. MASSE (Arthabaska): C'est leur premier stage.
M. RUSSELL: Des stages de combien de temps?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que c'est dix mois. Pour les deux en
Ontario, c'est dix-huit mois, et dans le cas de la France, c'est un an.
M. RUSSELL : Est-ce que l'obligation de signer un contrat au service du
gouvernement est encore en vigueur?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, c'est encore obligatoire.
M. RUSSELL: S'ils ne remplissent pas leur contrat, ils remboursent les
dépenses.
M. MASSE (Arthabaska): Ils remboursent les dépenses, c'est
ça.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on rembourse simplement les dépenses ou si
on rembourse le salaire en même temps qui a été payé
à l'occasion de leurs études?
M. MASSE (Arthabaska): C'est la dépense globale que ces
études ont occasionnée au ministère; ça comprend et
les frais et le salaire. C'est trois ans.
M. RUSSELL: Est-ce qu'actuellement il y a des gens ou des fonctionnaires
qui ont suivi de ces cours, qui ont quitté le ministère et qui
n'ont pas encore remboursé?
M. MASSE (Arthabaska): Vous posez une question très vaste,
voulez-vous dire au cours de la dernière année ou plus loin que
cela?
M. RUSSELL: Disons depuis deux ans.
M. MASSE (Arthabaska): Selon l'information du sous-ministre, ils sont
tous encore à l'emploi du gouvernement. D'ailleurs, chaque année,
ce n'est pas un nombre fantastique, c'est assez choisi d'ailleurs, ça
peut se limiter à quatre ou cinq au maximum.
M. LESSARD : Qui est responsable du choix? Est-ce que c'est le ministre
ou...
M. MASSE (Arthabaska): C'est d'abord le service du personnel, mais sur
recommandation des supérieurs de l'employé.
M. PAUL: M. le Président, tout à l'heure, le ministre,
dans la ventilation de la somme de $604,300, nous a parlé d'un montant,
si ma mémoire est bonne, de $27,000, pour révision de
traitements. C'est ça?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. PAUL: Quels sont les employés qui bénéficient
d'une révision de traitement? C'est basé sur quoi?
M. MASSE (Arthabaska): La révision de traitement existe d'abord
à l'occasion de la promotion.
M. PAUL: Vous avez mentionné antérieurement ce chiffre de
$27,000; vous avez donné un autre montant avant pour couvrir justement
ces cas de promotion.
M. MASSE (Arthabaska): C'est l'avancement d'échelon. C'est
différent. Avant cela, il y avait $5,700 pour les avancements
d'échelon.
M. PAUL: Maintenant, la révision de traitement ne couvre pas les
avancements d'échelon?
M. MASSE (Arthabaska): Non, les avancements d'échelon sont au
personnel de bureau. Quant à la révision de traitement, c'est le
personnel de cadre.
M. RUSSELL: M. le Président, le montant inscrit dans les
crédits pour 71/72 est de $639,100 est-ce que ce montant total a
été épuisé?
M. MASSE (Arthabaska): Cela c'est la...
M. RUSSELL: Combien y a-t-il eu de crédits
périmés?
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'ici on n'a pas
évidemment les états financiers. Dans les circonstances, je ne
peux pas vous dire si le montant total a été
dépensé. De toute façon, le montant était
supérieur l'année passée mais, d'autre part, les effectifs
aussi étaient supérieurs.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a quelque chose qui ne semble
pas se coordonner ici. On a voté un montant de $639,000 l'an dernier,
pour payer des fonctionnaires et des salaires et on a retenu un montant de
$22,000, si on regarde plus bas pour payer le fonds de pension. Cette
année, on inclut un montant de $604,300 et on met en réserve
$23,000 pour le fonds de pension. Est-ce qu'on va payer...?
M. MASSE (Arthabaska): En somme, c'est la moyenne...
M. RUSSELL: C'est simplement pour donner un exemple au ministre pour me
fournir une explication.
M. MASSE (Arthabaska): En somme c'est d'avoir l'explication des $1,000
de plus?
M. RUSSELL: Non, pas directement, nécessairement. Tout à
l'heure, on pourra discuter des $1,000 mais c'est pour vous donner un exemple
de ce â quoi je veux en venir, pour essayer de savoir quel montant a
été périmé là et quel montant n'a pas
été utilisé.
M. PAUL: Quel a été le montant des crédits
périmés dans cette catégorie?
M. MASSE (Arthabaska): Selon mon sous-ministre, il semble que d'abord
l'augmentation, ce serait l'augmentation du coût de la vie,
l'augmentation des salaires, mais ça n'explique
pas la relation que vous soulevez entre les $604,300 qui étaient
inférieurs l'année passée et les $23,000 qui sont
supérieurs cette année. D'autre part, je dois dire que sur les
postes vacants, sur $604,000 par exemple, il y avait 13 postes vacants comme on
l'a dit tout à l'heure, il y a quand même un montant sur ça
qui n'est pas total, mais qui représente 60 p.c. qui est inscrit au
budget et 60 p.c. des postes vacants. Cela se fait d'ailleurs pour l'ensemble
des ministères.
M. RUSSELL: M. le Président, je comprends difficilement: on a
moins d'employés, on a moins de postes et on demande en somme plus
d'argent pour payer le fonds de pension qu'on a demandé l'an dernier
lorsqu'on avait plus de postes et qu'on avait un montant plus
élevé. Je comprends que sur les $699,000, la baisse de $639,000
à $604,000 peut comprendre une coupe dans les dépenses ou les
allocations, certainement pas dans le salaire des fonctionnaires. Je suis
convaincu que le ministre veut...
M. MASSE (Arthabaska): Effectivement, il y a eu des diminutions dans les
salaires aux rémunérations régulières,
c'est-à-dire pour les 69 employés, les
rémunérations régulières pour l'ensemble du
personnel excepté ceux que j'ai mentionnés tout à l'heure,
les fonctionnaires occasionnels et les étudiants.
M. PAUL: Comme ça, les employés chez vous subissent des
diminutions de salaire plutôt que des augmentations de salaire.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que les employés
eux-mêmes ne bénéficient pas de diminution de salaire, mais
sur la masse salariale...
M. PAUL: Ce n'est pas un gros bénéfice.
M. MASSE (Arthabaska): ... il y a une diminution. De $604,000
l'année passée on est passé à $535,000 en 72/73.
Cela n'est pas causé uniquement par la diminution du nombre
d'employés, mais ça peut être causé également
par des remplacements qui ont eu lieu au cours de l'année. On avait par
exemple, le sous-ministre Auger qui avait plusieurs années
d'expérience au gouvernement et qui devait être payé en
conséquence par rapport au sous-ministre qu'on vient d'engager.
Alors, il y a quand même des explications dans ça. Il
faudrait vous sortir chacun des salaires des 69 employés, pour avoir
les...
M. RUSSELL: Quel est le salaire du sous-ministre actuel?
M. MASSE (Arthabaska): C'est $30,000.
M. RUSSELL: Quel était le salaire du sous-ministre
précédent?
M. MASSE (Arthabaska): On me dit que le salaire était de $30,000
également.
M. RUSSELL: Boa
M. MASSE (Arthabaska): Mais c'est un exemple. Même si dans ce
cas-ci...
M. RUSSELL: C'est un exemple qui n'est pas justifié actuellement.
Il faudrait que le ministre se serve d'un autre exemple pour tenter de nous
démontrer la justification de ses avancés.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un exemple. Dans ce cas précis, il
s'avère que ce n'est pas l'exemple qu'il fallait prendre. D'autre part,
s'il y a eu des nominations, je ne sais pas, au niveau du personnel, si un
employé est parti, au service du personnel, qu'il avait beaucoup
d'expérience et qu'il a été remplacé par un plus
jeune, il est évident qu'à ce moment-là...
M. PAUL: Mais si vous donnez le même salaire, M. Auger a
été pendant plus de 20 ans sous-ministre
UNE VOIX: Onze ans.
M. MASSE (Arthabaska): Onze ans.
M. LESSARD: En ce qui concerne les sous-ministres, y a-t-il une question
d'ancienneté ou si le poste de sous-ministre entraîne
immédiatement un salaire de $30,000?
M. MASSE (Arthabaska): Noa Il y a quand même des limites, en bas
et en haut.
M. LESSARD: En bas, qu'est-ce que c'est?
M. MASSE (Arthabaska): Il appartient au conseil des ministres de
déterminer l'allocation d'un sous-ministre.
M. PAUL: Sur la recommandation du ministre.
M. MASSE (Arthabaska): Sur la recommandation du ministre.
M LESSARD: En bas, qu'est-ce que c'est? Cela peut aller de tel
montant...
M. MASSE (Arthabaska): On me dit que le plus bas est $27,000 ou
$28,000.
M. LESSARD: Et en haut?
M. MASSE (Arthabaska): Le maximum peut excéder $30,000, à
ce qu'on me dit. Tout dépend des catégories également.
M. RUSSELL: M. le Président, dois-je comprendre, par
l'exposé du ministre, qu'il y a eu
un réaménagement à l'intérieur de cette
catégorie, qui fait en sorte qu'il y a plusieurs fonctionnaires qui
avaient des années d'expérience, qui ont été
transférés dans un autre service, ce qui a amené des
fonctionnaires avec moins d'expérience ou moins d'années
d'ancienneté ou moins de qualifications, qui retirent un salaire
moindre, pour justifier la baisse des crédits demandés?
M. MASSE (Arthabaska): Dans le cas de déplacements à
l'intérieur de la direction de l'administration, il y a eu des
départs, comme je vous l'ai dit tout à l'heure: Le Dr Auger, le
directeur de l'administration, avait 35 ans d'expérience.
Ce sont les prévisions pour 72/73. Pour revenir à mon
exemple du sous-ministre, disons que le poste était vacant, à ce
moment-là. Il n'était pas occupé. Donc, au budget, pour
continuer avec le cas du sous-ministre, il était prévu uniquement
60 p.c. des $30,000 de salaire qu'il reçoit. C'est une information
supplémentaire. Cela vaut ce que ça vaut.
M. RUSSELL: Donc, le sous-ministre actuel va remplir 60 p.c. de la
tâche cette année.
M. MASSE (Arthabaska): Pas du tout. C'est que lorsque le Dr Auger est
parti, M. Fradette, le nouveau sous-ministre, n'est pas entré en
fonction dès le lendemain matin.
M. RUSSELL: C'est exactement ce que j'ai dit. M. le Président,
j'ai dit que le sous-ministre actuel remplirait 60 p.c. de la tâche,
cette année.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne pense pas qu'il faille parler de la
tâche mais plutôt de la rémunération, à cette
catégorie.
M. LESSARD: Est-ce que M. Fradette était à l'emploi du
ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Oui M. LESSARD: A quel poste?
M. MASSE (Arthabaska): Vous voulez dire avant sa nomination?
M. LESSARD: Oui.
M. MASSE (Arthabaska): Il n'était pas à l'emploi du
ministère.
M. PAUL: D'où vient-il?
M, MASSE (Arthabaska): Il faut que je vous dise que M. Fradette, avec
toutes les fonctions qu'il a remplies, dans le passé, a une vaste
expérience dans le domaine de l'administration, surtout dans le domaine
des ressources. Il était vice-président de la firme qui
l'embauchait,
Cartier ingénierie, de Montréal, avant d'occuper la
fonction de sous-ministre. Il a déjà, d'ailleurs,
travaillé au ministère des Richesses naturelles, dans le
passé, à la Direction de la planification.
M. LESSARD : Quel était son poste à Cartier
Ingénierie?
M. MASSE (Arthabaska): Il était vice-président
exécutif.
M. TETRAULT: Sa fonction, avec Cartier Ingénierie,
était-ce strictement au point de vue de l'administration ou s'il
agissait comme ingénieur minier?
M. MASSE (Arthabaska): Non. Je dois dire que c'était au poste
d'administrateur.
M. TETRAULT: Ce ne sont pas ses connaissances minières mais
plutôt ses connaissances administratives qui l'ont fait embaucher.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela, ainsi que sa connaissance du secteur
de la ressource, mais pas comme spécialiste.
M. TETRAULT: Ce n'est pas un ingénieur minier.
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas un ingénieur minier. C'est un
diplômé en droit, si cela peut faire plaisir au
député de Maskinongé.
M. PAUL: Cela me fait moins plaisir, s'il est devenu
vétérinaire et s'il ne pratique pas.
M. LESSARD: C'est bon être avocat mais il faut en sortir.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté? Adopté.
Catégorie 2: Contributions de l'employeur; pensions.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense bien que le ministre voudra
peut-être justifier les $23,000.
M. MASSE (Arthabaska): C'est la contribution du ministère
à la Commission des accidents du travail, contribution comme employeur,
pour l'ensemble du ministère.
M. RUSSELL: Pour l'ensemble des accidents. L'expérience de l'an
dernier a été mauvaise et cela vous coûte plus cher cette
année que cela a coûté l'an dernier.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne pourrais pas vous appuyer sur cela. Je ne
pourrais pas dire. Les prévisions sont basées sur la moyenne des
années, d'abord, mais aussi sur l'augmentation au niveau des
salaires.
UNE VOIX: L'inflation.
M. MASSE (Arthabaska): C'est par rapport aux salaires aussi que c'est
versé.
M. RUSSELL: M. le Président, c'est grave. On a parlé
d'inflation et cela peut apporter de l'inflation, si on ne prend pas les moyens
pour s'assurer qu'il y ait moins d'accidents et que l'expérience, pour
la Commission des accidents du travail, soit mauvaise. De cette façon,
cela coûte plus cher et c'est ce qui amène l'inflation. Il est
important que des points comme cela soient examinés de près.
M. PERREAULT: L'expérience n'est pas moins bonne, mais c'est une
augmentation de la charge administrative de la CAT. L'expérience
présente était de $22,000. Cela monte de $1,000. Ce sont $1,000
qui sont équivalents aux nouvelles charges administratives de la
CAT.
M. RUSSELL: Etant donné que le gouvernement est un employeur,
comme les autres employeurs, les autres industries, si on pense qu'il y a des
faiblesses dans la CAT, on devrait prendre des dispositions pour s'assurer que
l'administration soit telle qu'il n'en coûte pas plus cher.
M. PERREAULT: L'augmentation est très légère,
$1,000 sur $22,000. On ne peut pas parler de 100 p.c.
M. RUSSELL: M. le Président, si on veut discuter des
crédits en pourcentage, on va le faire à tous les autres
articles. On fera un petit pourcentage de celui-là et on va l'accepter
comme tel.
M. PERREAULT: Non, non. On parle de charges additionnelles de la
CAT.
M. RUSSELL: On va adopter celui-là et, aux autres articles, on
prendra le pourcentage.
M. MASSE (Arthabaska): Le député de l'Assomption, tout
à l'heure, a fait mention de l'inflation. Dans les salaires aussi, cela
paraît. Je pense que cela a une influence sur ces assurances que nous
payons à la Commission des accidents du travail.
M. RUSSELL: Je comprends. Je ne blâme pas le ministre. Je fais
simplement un parallèle. Il y a une diminution de personnel, il y a une
diminution de salaires mais, par contre, il y a une augmentation du coût
de l'assurance. Le coût d'assurance, normalement, pour la commission, est
basé sur l'expérience passée. Donc, je dis qu'au
ministère il y a eu une mauvaise expérience. C'est comme cela
qu'on fait les cotisations.
M. MASSE (Arthabaska): Si on revient à votre question de tout
à l'heure, je pense que traitements et salaires, à la
catégorie 1, concernant uniquement les employés à
l'intérieur de l'administration alors qu'à la catégorie 2,
contributions de l'employeur, c'est pour l'ensemble des employés du
ministère.
M. RUSSELL: Non, M. le Président.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a 906 fonctionnaires.
M. RUSSELL: Je me demande si c'est certain ce que le ministre avance
là. Cela comprend simplement ces employés-là.
M. MASSE (Arthabaska): Non, regardez aux autres articles. On ne retrouve
pas la contribution de l'employeur.
M. RUSSELL: D'accord, j'accepte l'avancé du ministre.
M. PAUL : M. le Président, qu'il me soit permis de faire part de
certaines constatations portées à ma connaissance, par suite de
réclamations présentées à des ministères par
des employés. Lorsqu'un employé se blesse et qu'il est à
l'emploi, par exemple, du ministère des Richesses naturelles, c'est le
ministère des Richesses naturelles qui verra à payer son
indemnité d'accidenté de travail.
Je dis que ça cause de graves préjudices, parce que
même si on se plaint de la lenteur administrative de la CAT, le paiement
des prestations d'accidentés se fait beaucoup plus rapidement qu'au sein
des ministères. Et là, je ne voudrais pas adresser de reproche au
ministère des Richesses naturelles; c'est à cause de la lourdeur
administrative, spécialement de la trésorerie.
Il arrive que quelqu'un se blesse et qu'après l'enquête
menée, il est établi que le ministère doive lui payer X
semaines de compensation. A ce moment, l'employé est avisé qu'il
recevra son premier chèque couvrant peut-être quatre ou
cinq semaines au bout de sept ou huit semaines seulement, parce que le
mécanisme de la trésorerie du ministre des Finances va commander
un tel délai.
Alors, je me demande si le ministre des Richesses naturelles ne
profiterait pas de la nomination d'un nouveau président de la CAT dans
un avenir rapproché en l'occurrence, le ministre actuel des
Transports, de la Voirie, des Communications ...
M. LE PRESIDENT: Non, c'est un petit peu hors d'ordre franchement, la
nomination à la Commission des accidents de travail. Et j'aimerais poser
une question, pour savoir si vous êtes dans l'ordre, au
député de Maskinongé: Dans l'éventualité
qu'un fonctionnaire attaché à un
ministère soit victime d'un accident est-ce que ce n'est pas
plutôt la Commission des accidents du travail qui le paie?
M. PAUL: Je regrette, M. le Président, c'est le ministère
qui paie; n'est-ce pas?
M. MASSE (Arthabaska): Non, pas du tout.
M. PAUL: Cela ne marche pas chez vous comme ça marche dans les
autres ministères.
M. MASSE (Arthabaska): Il semble que le remboursement se fait à
la Commission des accidents du travail par le ministère. Mais, c'est la
Commission des accidents du travail, selon mes renseignements, qui paie
l'indemnité à l'employé.
M. PAUL: Est-ce que vous permettez que j'aille chercher un dossier?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense qu'on s'écarte un peu du
sujet.
M. PAUL: Tout simplement, je le descendrai.
M. LE PRESIDENT: A ce moment, j'aimerais rappeler au
député de Maskinongé que ça relève du
ministère du Travail.
M. CARPENTIER: M. le Président, les prestations qui sont
chargées n'ont aucun rapport avec ça; c'est selon le pourcentage
de salaire qu'on paie dans n'importe quel genre d'industrie ou ...
M. PAUL: Ils sont tannés de nous entendre parler, de l'autre
bord.
M. LE PRESIDENT: Je ferais remarquer aux membres de la commission qu'ils
devraient se réjouir de ce bruit. A Montréal, ça fait
trois semaines qu'on ne l'a pas entendu.
M. CARPENTIER: Si l'on prend le montant de $23,000 qui est au budget
pour l'année 72/73, ce ne sont certainement pas les prestations que nous
payons aux accidentés; c'est le mouvement des primes que nous payons
à la CAT, comparativement aux salaires payés pour l'exercice en
cours.
M. RUSSELL: Le député de Maskinongé a pleinement
raison.
M. PAUL: Je vais revenir. Est-ce que la politique au ministère du
Travail et au ministère des Richesses naturelles est la même pour
tous les ministères?
M. MASSE (Arthabaska): Je ne pense pas que ce soit différent au
ministère des Richesses naturelles, sur ce côté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 2 suspendue. Catégorie 3:
Services de transport et de communication.
M. LESSARD: Il s'agit des postes à cette catégorie,
c'est-à-dire les timbres?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça. Et il y a aussi, dans ça,
Congrès de conventions.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre pourrait nous donner les
détails? ...
M. MASSE (Arthabaska): Il y a le transport du ministre, des
fonctionnaires et des ouvriers à l'intérieur de
l'administration.
M. RUSSELL: Cela représente combien?
M. MASSE (Arthabaska): Pour 72/73: $23,000. Autres personnes; il y a
aussi congrès et conventions dans cette catégorie, pour $2,300.
Il y aussi la poste les timbres comme vous disiez tout à l'heure
messagerie et autres frais de transport, le fret,
télégraphe et un petit montant divers de $700.
M. RUSSELL: Quel était le divers de l'an dernier?
M. MASSE (Arthabaska): Il était de $700. M. le Président,
je pense que nous entendons des bruits qui empêchent drôlement
l'étude de nos crédits.
M. RUSSELL: C'est le transport...
M. LESSARD: Nous pouvons difficilement blâmer les éboueurs
de faire un petit peu de tapage. Les souris font moins de tapage à
Montréal. Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3, adopté. Catégorie 4 :
Services professionnels, administratifs et autres. J'aimerais vous
référer à la feuille qui vous a été remise.
Vous avez tout le détail de ces dépenses $80,800.
M. LESSARD : Je voulais savoir à ce chapitre il y a des
honoraires de M. Jean-Paul Lacasse, de la Commission de négociation des
affaires indiennes dans quel but? Et quel a été le travail
de Me Jean-Paul Lacasse?
M. MASSE (Arthabaska): M. Lacasse est président de la Commission
de négociation des affaires indiennes. C'est un organisme
québécois qui représente le Québec à une
commission tripartite ou siègent le gouvernement fédéral
et l'Association des Indiens du Québec.
M. LESSARD: Et le gouvernement provincial?
M. MASSE (Arthabaska): Et le gouverne-
ment provincial, par la Commission de négociation des affaires
indiennes.
M. LESSARD: Quelle est la fonction de ce comité tripartite?
M. MASSE (Arthabaska): Il avait été créé, si
je me souviens bien, au début de 1970, à la suite d'un livre
blanc du ministre fédéral des Affaires indiennes, M. Jean
Chrétien. On voulait y faire de l'Indien un citoyen comme tous les
autres au Canada. Pour mettre en application les politiques
fédérales avancées, le Québec a créé
je pense que c'est en mai ou juin 1970 la Commission de
négociation des Affaires indiennes. Comme on le sait, le livre blanc a
été mis en veilleuse par le fédéral, du moins il
n'y a pas eu tellement de suite depuis, et la Commission de négociation
des Affaires indiennes existe quand même toujours, mais ce n'est pas elle
directement qui négocie. La négociation, comme vous le savez, est
confiée à l'honorable Chevrier, avec une équipe technique
pour l'appuyer.
M. LESSARD: Cela entre dans le négociation qui peut se faire
actuellement avec les Indiens et les Esquimaux concernant le projet de la baie
James?
M. MASSE (Arthabaska): Je dois vous dire au départ que le mandat
de la Commission de négociation des affaires indiennes était
davantage pour en arriver à mettre en place avec le
fédéral la nouvelle politique.
En cours de route, il y a eu des modifications et on a adapté un
peu cette Commission de négociation des affaires indiennes, compte tenu
de certaines revendications que les Indiens font à l'égard du
Québec, et aussi à certaines revendications que les Indiens font
par rapport au territoire de la baie James.
Il y a deux sortes de négociations qui se sont faites. La
première a amené le gouvernement du Québec à
discuter avec les Indiens certains aménagements administratifs, tels que
certaines demandes des Indiens qui ne voulaient pas être
embarrassés d'un permis de chasse et pêche, qui voulaient
être exemptés de la taxe de vente, etc. Cet accord a eu lieu entre
les parties, le gouvernement ayant exempté les Indiens de cette taxe de
8 p.c.
En somme, il y a cette partie qui est de la négociation, pour
adapter une loi du Québec, le réaménagement de certains
services administratifs par rapport aux Indiens mais d'autre part, l'autre
question, c'est la réclamation globale que l'Association des Indiens
fait par rapport â leurs droits. Cette question a été
soulevée â plusieurs occasions par le secrétaire de
l'association, M. Max Gros-Louis, mais je dois dire qu'en négociation
encore aujourd'hui, cette réclamation globale qu'on a faite n'a pas
encore été appuyée sur des faits ou des demandes
très précises pour la justifier.
Nous, du gouvernement du Québec, sommes prêts à
examiner ces demandes en autant que ce sont des demandes qui sont
appuyées sur des documents qui nous permettent la discussion.
M. LESSARD: Vous me dites qu'actuellement le principal
négociateur est M. Lionel Chevrier. Est-ce que M. Chevrier est le
principal négociateur pour le gouvernement d'Ottawa?
M. MASSE (Arthabaska): Il n'est pas chargé par le gouvernement
fédéral de questions indiennes.
M. LESSARD: Vous me dites que c'est le principal négociateur.
Quelle est donc la fonction de M. Chevrier?
M. MASSE (Arthabaska): Il est le principal négociateur pour le
gouvernement du Québec.
M. LESSARD: Quelle est alors, la fonction de Me Jean-Paul Lacasse
puisqu'on prévoit des honoraires de $14,000 pour Me Jean-Paul Lacasse?
Quels sont les honoraires qu'on prévoit pour M. Lionel Chevrier?
M. MASSE (Arthabaska): Comme je vous disais tout à l'heure, M.
Lacasse est président de la commission.
M. LESSARD: Comme représentant du gouvernement
québécois.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que sont membres de la
Commission de négociation plusieurs ministères. C'est, dans le
fond, un comité interministériel.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le ministre pourrait me dire si cette
commission relève du ministère des Affaires
intergouvernementales?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, c'est moi-même, en tant que
ministre des Richesses naturelles qui suis chargé de la
négociation.
M. LESSARD: Le poste est compris dans les crédits du
ministère. Vous me dites qu'il y a plusieurs ministères. Me
Jean-Paul Lacasse est président de la Commission de négociation.
Comme la commission est tripartite, c'est-à-dire fédérale,
association des Indiens...
M. MASSE (Arthabaska): J'ai parlé d'un comité tripartite
tout à l'heure. A ce comité tripartite, le Québec est
représenté par la Commission de négociation.
M. LESSARD: Combien de membres y a-t-il dans la Commission de
négociation?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a huit représentants de
ministère.
M. LESSARD: Dont un du ministère des Richesses naturelles?
M. MASSES (Arthabaska): Oui.
M. LESSARD: Les $14,000 sont pour défrayer le salaire ou les
dépenses du représentant du ministère.
M. MASSE (Arthabaska): De M. Lacasse, qui est un des spécialistes
de ces questions au Québec.
M. LESSARD: D'accord, pour moi.
M. RUSSELL: Il y a évidemment une différence assez
marquée, c'est presque 100 p.c. d'augmentation. Je comprends que le
ministre nous fournit une liste détaillée, mais quelles sont les
dépenses qui n'existaient pas l'an dernier dans cette catégorie,
qui augmentent le montant de $42,800 à $80,800?
M. MASSE (Arthabaska): C'est surtout un programme de perfectionnement
qu'on a mis de l'avant au ministère des Richesses naturelles qui
s'applique autant aux cadres supérieurs qu'aux fonctionnaires du
ministère des Richesses naturelles. Et ça, c'est à la
suite de la publication, par le ministère de la Fonction publique, du
document sur le perfectionnement. Ce sont $35,200 qui vont servir aux
différentes sessions qui vont être tenues au cours de
l'année.
M. RUSSELL: Ces cours sont donnés par qui?
M. MASSE (Arthabaska): D'abord, il faut que je vous dise que c'est
axé sur la gestion, les éléments de gestion, les
méthodes administratives, aussi pour que les cadres des fonctionnaires
soient très au courant du PPBS, également en termes de gestion de
personnel, informatique et gestion, technique administrative. C'est dans le but
d'en arriver, peut-être pas pour l'ensemble des employés, mais
pour une grosse partie des employés-cadres et une partie des
fonctionnaires, à augmenter leurs connaissances en termes de
méthode de gestion moderne.
M. RUSSELL: Mais, qui donne les cours?
M. MASSE (Arthabaska): Certains des cours sont donnés par l'ENAP
et d'autres sont donnés par COSE, Centre d'organisation scientifique de
l'entreprise.
M. RUSSELL: Le montant de $35,000 sert-il à payer du temps
supplémentaire aux employés qui ont pris ces cours-là?
M. MASSE (Arthabaska): Non, pas du tout.
M. RUSSELL: Uniquement des cours.
M. MASSE (Arthabaska): Les frais de cours.
M. RUSSELL : Pour quelle raison les cours ne sont-ils pas donnés
par le même organisme?
M. MASSE (Arthabaska): L'ENAP n'était peut-être pas encore
tout à fait prête pour répondre à l'ensemble de nos
besoins. Il faut dire que c'est aussi la première année je
ne suis pas au courant pour les autres ministères qu'un programme
semblable est mis de l'avant au ministère des Richesses naturelles et
c'est pourquoi COSE a été demandé pour donner un certain
nombre de cours.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il n'y aurait pas avantage, pour le
ministère, à attendre que l'ENAP soit prête à donner
les cours plutôt que faire donner les cours avant qu'elle ne soit
prête pour les donner?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que c'est là qu'était la
décision. Si on veut augmenter l'efficacité, si on veut augmenter
la production d'un ministère, si on veut augmenter les services pour un
coût qui n'est pas plus élevé, il faut quand même
s'attarder à des nouvelles méthodes ae gestion qui ne sont
peut-être pas toujours employées au gouvernement et prendre les
moyens en conséquence, sans attendre que d'autres institutions
étrangères à mon ministère soient prêtes.
Il est possible que l'année prochaine, l'ENAP soit en mesure de
donner tous ces cours. C'est possible et, dans ce cas-là, on n'aura pas
à recourir à d'autres organismes.
M. LESSARD: M. le Président, ce n'est quand même pas
mauvais que des cours soient donnés par différentes institutions,
d'abord pour des spécialisations différentes peut-être et
ensuite pour une expérience différente.
M. RUSSELL: Le ministre n'a-t-il pas peur que ça puisse amener un
conflit entre les employés? Un groupe suit un cours à une
certaine école et l'autre suit un cours à une autre école;
ils prennent une expérience différente et, lorsqu'ils arrivent en
administration, deux expériences s'affrontent. Les deux ont certainement
raison ou prétendront avoir raison.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne pense pas. Je ne crains pas cet état
de fait qui pourrait survenir. Je pense que pour quelqu'un qui fréquente
le CEGEP de Victoriaville et pour celui qui fréquente le CEGEP de
Limoilou il y a quand même des matières communes. L'enseignement
est peut-être légèrement différent, mais, au bout de
la ligne, c'est quand même sectionné. Ce que l'ENAP peut donner en
termes de cours n'est pas donné à COSE.
M. RUSSELL: Je voudrais faire remarquer au ministre que les CEGEP,
lorsqu'ils ouvrent leurs portes et donnent l'enseignement, sont prêts
à le donner. Tandis que là, il y a un organisme qui fournit de
l'enseignement...
M. MASSE (Arthabaska): Bien COSE...
M. RUSSELL: Le ministre a dit lui-même qu'il n'était pas
prêt à donner de l'enseignement.
M. MASSE (Arthabaska): COSE a une très grande expérience
dans ce domaine-là. En ce qui concerne l'ENAP, elle peut nous donner
certains services, mais pas toute la gamme des services de perfectionnement. Ce
ne sont pas des cours réguliers, ce sont des cours en dehors des cours
réguliers.
M. RUSSELL: Quel est le nombre de fonctionnaires qui vont suivre ces
cours-là?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a eu 200 fonctionnaires et 60 cadres.
M. LESSARD : Ce sont des cours de recyclage ou des cours à temps
partiel?
M. MASSE (Arthabaska): Environ 200 fonctionnaires.
M. PERREAULT: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que ces cours vont être donnés le soir
ou à plein temps, dans le jour?
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des cours donnés dans le jour,
dans des périodes où certains services du ministère
fonctionnent au ralenti. On a beaucoup de personnel, par exemple, qui est
surchargé l'été et qui, d'autre part, l'hiver, a quand
même plus de liberté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4. Adopté? M. TETRAULT: Non, M.
le Président...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous aimeriez revenir à la
catégorie 2?
M. TETREAULT: La catégorie 4 n'est pas terminée.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi.
M. TETRAULT: Je vois ici abonnement des périodiques
administratifs, et scientifiques: $18,800. C'est à l'article 1,
sous-article 1, catégorie 4.
M. MASSE (Arthabaska): A quelle catégorie?
M. TETRAULT: 1.1.4. Deuxièmement. Cela fait $361 par semaine.
M. MASSE (Arthabaska): On est en train de monter un service de
documentation à la nouvelle direction de l'énergie. Au cours de
la première année, un effort spécial devra être fait
pour se procurer plusieurs publications de tous les pays du monde. Je dois
dire, d'autre part, que jusqu'à présent, on s'est servi du centre
de documentation de Soquip, il y a eu une très belle collaboration mais
il y a eu une entente entre Soquip et la direction générale de
l'énergie pour avoir des bibliothèques
complémentaires.
M. LESSARD: Le public peut-il utiliser cette bibliothèque?
M. MASSE (Arthabaska): Il n'y a aucune raison qu'il ne le puisse
pas.
M. LESSARD: Vous me dites qu'il y a coordination avec Soquip, tant
mieux; est-ce qu'il y a aussi coordination avec la bibliothèque du
gouvernement du Québec afin de ne pas acheter...?
M. MASSE (Arthabaska): Dans ce domaine-là, chez nous, c'est quand
même une bibliothèque très spécialisée...
M. LESSARD: Très technique.
M. MASSE (Arthabaska): ... qui n'est pas couverte par la
bibliothèque du parlement.
M. TETRAULT: Vous avez dit, si j'ai bien compris, qu'elle est ouverte au
public. Est-ce que toutes les compagnies minières ou autres peuvent
aller se documenter à cet endroit?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, comme on peut aller se documenter au centre
de la documentation de Soquip également.
M. RUSSELL: M. le Président, j'aurais une autre question sur
l'assurance, les responsabilités publiques, avions, assurance de
véhicules-moteurs: $9,100. Est-ce que cela comprend les voyages par
avion du ministre, ou si c'est la location d'avions de l'extérieur, ou
si c'est tout simplement l'avion du gouvernement?
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont les assurances pour les voyages de nos
employés, l'assurance responsabilité publique.
M. RUSSELL: Il ne s'agit pas de location de vols d'avions, rien de cela?
C'est simplement de l'assurance pour les fonctionnaires qui voyagent par
avion...
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. RUSSELL: ... en véhicules ou autrement?
M. LESSARD: Est-ce strictement l'assurance?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a l'assurance-automobile aussi.
M. LESSARD: Oui, mais ce n'est pas strictement de l'assurance pour les
avions, ce sont les voyages d'avion?
M. MASSE (Arthabaska): C'est pour les passagers, les employés du
ministère qui voyagent par avion.
M. AUDET: Les autres dépenses de $3,700, à la
catégorie 4?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que là comme ailleurs, il faut
prévoir des sommes pour les interventions rapides et urgentes. C'est un
montant s'il n'y a rien de spécial qui se passe que nous
retournons au Trésor.
M. TETRAULT: M. le Président, pour revenir à l'assurance
responsabilité publique, est-ce que le ministre peut nous dire combien
de véhicules, en comprenant tout, compte son ministère? Je crois
que $9,100 couvrent tous les véhicules du ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Oui. On me dit qu'il y a environ 200
unités de véhicules motorisés de toutes sortes.
M. RUSSELL: C'est simplement l'assurance responsabilité?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LESSARD: Est-ce que dans certains ministères, le
ministère n'assure pas lui-même ses véhicules, étant
donné leur nombre? Aux Travaux publics, par exemple...
M. MASSE (Arthabaska): Là, c'est la responsabilité
publique.
M. LESSARD: D'accord, j'ai saisi.
M. RUSSELL: C'est un organisme, au sein de l'exécutif, qui
s'occupe de l'assurance de tous les véhicules du gouvernement et qui
présente un relevé de compte à chaque
ministère.
M. MASSE (Arthabaska): C'est exact. M. LE PRESIDENT: Adopté? DES
VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous aimeriez revenir à la fin de
l'article? Catégorie de dépenses 5 : Entretien et
réparations?
M. RUSSELL: M. le Président, combien pour la réparation de
l'auto du ministre?
M. MASSE (Arthabaska): Entretien et réparations; là, vous
m'embêtez. Je dois dire que mon automobile a environ 35,000 milles. Il y
a eu une réparation majeure et des réparations mineures. Le
montant exact, je serais bien en peine de vous le donner.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre a dit, tout à l'heure, qu'il
n'avait pas de chauffeur?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. RUSSELL: Il conduit lui-même son auto?
M. MASSE (Arthabaska): Comme vous le savez, nous avons un agent de la
Sûreté qui conduit en même temps notre automobile.
UNE VOIX: Il est garde du corps en même temps.
M. RUSSELL: Ilest payé par le ministère de la Justice.
M. MASSE (Arthabaska): Par la Sûreté du Québec.
M. PAUL: Cela paraît bien quand on dit: Je n'ai pas de
chauffeur.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne peux pas dire qu'un agent de la
Sûreté du Québec est un chauffeur.
M. PAUL: Mais il remplit la fonction de chauffeur. Par
conséquent, le ministre est "chauffé".
M. MASSE (Arthabaska): En dehors des centres, comme dans mon
comté, pour l'information du député, jamais on ne me suit.
Dans certains cas, on ne le fait pas non plus à Québec; c'est
surtout pour les grands déplacements.
M. PAUL: Ce n'est pas un reproche qu'on fait au ministre. C'est parce
qu'il a voulu, tout à l'heure, passer pour un grand héros.
M. RUSSELL: J'avais l'impression que le ministre conduisait
lui-même. C'est agréable, d'ailleurs.
M. MASSE (Arthabaska): A 99 p.c.
M. RUSSELL: M. le Président, je n'ai pas eu les dépenses
de l'auto du ministre. Cela m'intéresse beaucoup de savoir s'il doit
changer d'auto cette année.
M. MASSE (Arthabaska): Il n'en est pas question, pour l'instant.
M. RUSSELL: Il n'en est pas question pour le moment. Donc, $1,800 est la
dépense totale pour l'auto du ministre?
M. MASSE (Arthabaska): Entretien et réparations, c'est pour les
machines de bureau; $1,800, pour onze machines à écrire.
M. RUSSELL: $1,800, c'est pour l'entretien de machines de bureau?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. M. PAUL: Et l'auto du ministre? M.
RUSSELL: L'auto du ministre?
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas inclus dans cela.
M. PAUL: Toute cette perte de temps qu'on a subie!
M. MASSE (Arthabaska): Cela se répète constamment.
M. LE PRESIDENT: C'est à la catégorie 3. Services de
transport et de communication.
M. MASSE (Arthabaska): L'ancien ministre des Travaux publics devait
être au courant.
M. RUSSELL: J'ai posé la question tout à l'heure et on m'a
dit: A la catégorie 5; donc, je questionnais à la
catégorie 5.
M. MASSE (Arthabaska): Remarquez bien que ce n'est pas un reproche. Je
vous dis que vous devez être au courant, M. le député de
Shefford.
M. PAUL: Ce n'est pas un pépin sans houblon; c'est le
député de Shefford et non pas de Sherbrooke. Je constate que le
ministre ne connaît pas ses députés.
M. MASSE (Arthabaska): Le député de Shefford, c'est bien
le comté que j'ai mentionné. Il semble que l'entretien est
payé par le ministère des Travaux publics.
M. LE PRESIDENT: Catégorie de dépenses 5, entretien et
réparations. Cela touche à des dépenses d'entretien des
machines de bureau. Est-ce que cette catégorie de dépenses est
adoptée? Catégorie 5, adopté. Catégorie 6,
loyers?
M. RUSSELL: M. le Président, encore là, en pourcentage,
comme le disait l'attaché du ministre, c'est presque doublé;
c'est une augmentation assez effarante. Pourrions-nous avoir une explication
assez élaborée?
M. MASSE (Arthabaska): C'est de la machinerie industrielle, des Xerox;
c'est la location des machines à photocopier. On doit prévoir la
location de quatre nouvelles machines à photocopier: une pour
l'administration des mines, une pour l'administration des eaux, une pour
l'administration du ministère et l'autre pour la commission de
négociation aux affaires indiennes.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on enlève toutes les vieilles machines
Xerox et qu'on les remplace par de nouvelles?
M. MASSE (Arthabaska): Non, c'est de la location.
M. RUSSELL: C'est de la location, mais les vieilles machines, qui
existent actuellement, étaient quand même en location. Est-ce
qu'on les échange pour de nouvelles?
M. MASSE (Arthabaska): C'est la compagnie qui fait la location qui
remplace les machines.
M. RUSSELL: Alors, c'est une addition de machines qui se fait.
M MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. RUSSELL: Il y a combien de machines Xerox au ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Quatre nouvelles.
M. LESSARD: Au bout de tant d'années, la compagnie renouvelle la
machinerie.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela
M. RUSSELL: Si j'ai bien compris le ministre tout à l'heure, il a
dit qu'il y avait quatre nouvelles machines.
M. MASSE (Arthabaska): Ce ne sont pas quatre nouvelles machines; ce sont
quatre machines que nous avons au ministère.
M. RUSSELL: C'est ce qui causse cette augmentation de $13,000 qui
représente presque 100 p.c.
UNE VOIX: C'est pour une machine nouvelle, celle de
l'administration.
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons essayé une machine
additionnelle et il faut croire que la... On m'informe que cette augmentation
de loyer, d'abord, c'est une machine additionnelle mais il y a aussi le fait
d'un surplus de copies, c'est-à-dire qu'en dépassant la
quote-part, la location augmente.
M. RUSSELL: Est-ce que l'an dernier, le montant de $15,000 qui avait
été voté a suffi à répondre aux
dépenses?
M. MASSE (Arthabaska): On me dit que ce montant n'a pas suffi.
M. RUSSELL: Est-ce qu'un virement de fonds a été fait?
M. MASSE (Arthabaska): Oui. C'est exact.
M. RUSSELL: Cela commençait à m'inquiéter de voir
le nouveau sous-ministre exiger tellement de nouvelles copies.
M. MASSE (Arthabaska): C'est avant son arrivée.
M. PAUL: Est-ce que le ministre est au courant qu'il y a un service
provincial qu'on appelle le service de la polycopie?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. PAUL : Est-ce que vous l'utilisez?
M. MASSE (Arthabaska): C'est un service utile pour un grand nombre de
phtotocopies et pour les documents qui ne sont pas urgents, alors que, dans ce
cas, ce sont des machines que nous avons sur place pour répondre aux
besoins immédiats du ministère.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7: Fournitures et
approvisionnements.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre peut nous expliquer la justification
de cette augmentation de 60 p.c?
M. MASSE (Arthabaska): Cette augmentation est causée, entre
autres, pour les approvisionnements; cela comprend les imprimés, les
livres et fournitures de bureau. Il semble qu'il y ait une augmentation qui
soit causée par la hausse des tarifs d'abonnement et dans certains cas,
cela pourrait s'élever jusqu'à 50 p.c. C'est l'augmentation des
tarifs d'abonnement.
M. RUSSELL: D'abonnement?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. PAUL: Pour des revues scientifiques?
M. RUSSELL: Ce sont les fournitures...
M. MASSE (Arthabaska): Il y a des imprimés et des livres.
M. RUSSELL: Ils sont compris dans cette catégorie?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela, oui. Et l'augmentation est surtout
causée par la raison que je vous donnais qui provient du service de la
bibliothèque.
M. RUSSELL: Il n'y a pas de films qui sont tournés par...
M. MASSE (Arthabaska): Pas dans cela.
M. RUSSELL: Pas dans cette catégorie. Est-ce que le ministre peut
nous donner les détails? Ce serait plus rapide.
M. MASSE (Arthabaska): Les détails de cette catégorie?
M. RUSSELL: Ce serait plus rapide.
M. MASSE (Arthabaska): Aliments, tabac: $800.
M. PAUL : Est-ce que vous en avez qui prisent au ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Il faut dire que nous avons quand même des
dépenses dans ce sens-là. Vêtements, chaussures: $300.
Imprimés et livres comme je le disais tantôt: $13,900 et autres
dépenses: $1,000.
M. LESSARD: Mais: Aliments, tabac, ce n'est pas...
M. RUSSELL: Est-ce que nous pourrions avoir des explications concernant
la dépense pour le tabac?
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas nécessairement seulement du
tabac. Disons que l'on retrouve dans cet article 10: Aliments, boissons et
tabac. Pour votre information, c'est une nomenclature...
M. PAUL: ... de vos visiteurs.
M. MASSE (Arthabaska): Non pas du tout.
M. PAUL : Bien, ce serait normal.
M. MASSE (Arthabaska): C'est une nomenclature...
M. PAUL: Je vous donne une réponse et vous ne me dites pas
oui.
M. MASSE (Arthabaska): Si nous avions acheté de la boisson, je
vous dirais oui, mais ce n'est pas le cas.
M. RUSSELL: Ne me dites pas que vous en avez vendu !
M. MASSE (Arthabaska): Non plus.
M. RUSSELL: Je comprends que cela peut être une richesse
naturelle, mais...
UNE VOIX: Le cidre est fourni...
M. LESSARD: C'est simplement un élément dans le budget,
élément qui...
M. MASSE (Arthabaska): C'est une nomenclature simplement.
M. LESSARD: ... nomenclature qui n'apporte aucune dépense, en
fait, au ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a une dépense pour un montant de $800
qui est prévue.
M. LESSARD: ... pour: Aliments, boissons, tabac?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. M. LESSARD: Cela sert à
quoi?
M. MASSE (Arthabaska): C'est pour les aliments, uniquement.
M. RUSSELL: Si c'était du tabac, cela pourrait être
justifié étant donné que c'est mentionné.
M. MASSE (Arthabaska): Je peux vous certifier que nous ne fournissons
pas le tabac à nos employés, ni la boisson.
M. RUSSELL: Parce que le député de Maskinongé avait
remarqué que les fonctionnaires fumaient des cigares, cela
commençait à m'in-quiéter.
M. LE PRESIDENT : La catégorie 7, adopté. La
catégorie 8: Matériel et équipement.
M. MASSE (Arthabaska): Matériel et équipement: $2,900 par
rapport à $1,800, l'an dernier. C'est l'achat d'équipement de
bureau.
M. PAUL : Equipement de bureau? M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 10: Dépenses de
transfert. Une diminution d'environ 25.2 p.c. Adopté?
M. PAUL: M. le Président, je voudrais savoir ce qu'on
transfère.
M. RUSSELL: Cela commence à m'inquiéter.
M. MASSE (Arthabaska): Comme à chaque année, le
ministère a donné des bourses à des étudiants pour
les inciter à se perfectionner dans les sciences de la terre,
géologie ou autres, et l'année dernière, il y avait une
somme de $120,000 donnée à ces étudiants. Cette
année, nous avons une nouvelle politique; nous avons
révisé ces bourses-là. Cette politique remontait à
1937. Déjà, le ministère de l'Education donne des bourses
universitaires et lorsque nous, nous donnions une bourse supérieure, ils
perdaient du ministère de l'Education la somme qu'ils pouvaient
recevoir.
Donc on a pensé qu'il faudrait plutôt donner des bourses
plus importantes de spécialisation dans ce domaine. On a l'intention de
donner des bourses qui peuvent atteindre jusqu'à $5,000 pour se
perfectionner au niveau universitaire et post-universitaire. C'est une
diminution dans le montant de $55,000 que vous avez là.
Il y a également une contribution du ministère au Conseil
canadien des ressources et de l'environnement pour l'année 1973, une
conférence annuelle; chaque province fournit un montant, et pour le
Québec ça représente 13.8 p.c. de la contribution totale
des provinces du Canada, qui est un montant de $60,300.
M. RUSSELL: Cela comprends la conférence?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. RUSSELL: La participation du Québec.
M. MASSE (Arthabaska): La quote-part du Québec à la
conférence du Conseil canadien des ressources et de l'environnement.
M. RUSSELL: Cela a lieu où?
M. MASSE (Arthabaska): Tout un programme est élaboré;
dès 1972, il y aura des consultations qui sont faites par la voie des
corps intermédiaires; il y aura également une conférence
générale pour l'ensemble du Québec.
M. PERREAULT: C'est la conférence des ressources...
M. MASSE (Arthabaska): Au mois d'octobre 1972, donc, réunion des
représentants du Québec et, en 1973, à Toronto, la
conférence annuelle qui est sous le thème de "L'homme et les
ressources".
M. RUSSELL: Donc le Québec contribue à une
conférence qui aura lieu en 1973, à Toronto.
M. MASSE (Arthabaska): C'est exact.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que les bourses sont
données par le ministère de l'Education ou le ministère
des Richesses naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): Dans les $65,000, il y a des bourses qui peuvent
atteindre $5,000, elles sont données par le ministère des
Richesses naturelles. C'est une bourse d'ailleurs que le ministère a
toujours accordée depuis nombre d'années.
M. RUSSELL: Directement par le ministère, sans qu'il passe par le
ministère de l'Education?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. PAUL: Excepté que le ministère change sa politique de
bourses...
M. MASSE (Arthabaska): Cette année, c'est ça.
M. PAUL: ... de spécialisation ou de
spécialité.
Alors, comment expliquer ces informations que nous donne le ministre en
comparaison de celles qu'il nous communiquait lorsque nous sommes passés
je suis obligé, M. le Président, de revenir à la
catégorie 1 au traitement général? Il nous a dit
qu'il y avait, au ministère, une politique d'aide, soit des bourses
d'études aux étudiants dès leur entrée à
l'université.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que l'ancienne politique
était celle-là. Les sommes étaient beaucoup plus
importantes que $5,000, alors étant donné que le ministère
de l'Education accorde des bourses et des prêts pour ce niveau
d'enseignement, au ministère à l'avenir on peut donner des
bourses au niveau de la maîtrise et du doctorat.
M. PAUL: Et vous n'aurez plus de bourses d'études, de bourses aux
étudiants qui fréquentent les universités?
M. MASSE (Arthabaska): Pardon?
M. PAUL: Vous n'aurez plus de bourses pour les étudiants qui
fréquentent les universités?
M. MASSE (Arthabaska): Pas de nouvelles bourses. Un étudiant est
en deuxième et il lui reste encore une année ou deux, nous
continuons à lui verser sa bourse.
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 10, adopté.
Catégorie 11: Autres dépenses.
M. RUSSELL: M. le Président, je vous fais remarquer
l'augmentation effarante qu'il y a à cette catégorie. Est-ce que
le montant de $3,300 voté l'an dernier a suffi à rencontrer les
autres dépenses?
M. MASSE (Arthabaska): La raison que je veux vous donner ici, c'est que
$36,000 sera consacré à la publicité et couvrira les
dépenses occasionnées par la participation du ministère
des Richesses naturelles à la conférence de l'Homme et les
ressources, dont je parlais tout à l'heure. Ce montant ne sera pas
donné comme quote-part à la conférence, mais c'est la
partie québécoise, les frais qu'on devra assurer pour la
consultation au Québec. Pourquoi est-ce inscrit à autres
dépenses plutôt qu'ailleurs? Je ne pourrais pas vous
renseigner.
M. RUSSELL: Le montant de $3,300 de l'an dernier a été
totalement épuisé?
M. MASSE (Arthabaska): On me dit que oui. M. LE PRESIDENT:
Adopté?
M. LESSARD: Oui, M. le Président. Avant d'adopter Administration,
est-ce qu'on pourrait savoir qui en est responsable? Est-ce le
sous-ministre?
M. MASSE (Arthabaska): Pour l'administration, c'est le sous-ministre
adjoint, M. Marcoux, qui est responsable aussi de la planification. Cela
n'exclut pas que le sous-ministre en titre...
M. RUSSELL: Est-ce qu'il dépend directement du ministre?
M. MASSE (Arthabaska): Du sous-ministre. M. PAUL: Il est responsable
à un avocat.
M. MASSE (Arthabaska): Si cela vous fait plaisir.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1 : Services administratifs,
adopté. Excepté que nous allons revenir à la
catégorie 2: Contributions de l'employeur; pensions.
M. PAUL: J'inviterais mon collègue du comté de Laviolette
à écouter ce que je vais lui lire, cela va le renseigner : "La
présente est pour donner suite à votre lettre du 15
décembre dernier au sujet du précité. Nous avons
reçu récemment de la Commission des accidents du travail du
Québec autorisation de payer à M. Dupuis une compensation pour
incapacité totale temporaire du 30 août 1971 au 12 novembre 1971,
ce qui représente une somme de $755.70. La demande de paiement a
été faite, mais je ne peux cependant vous informer de la date du
paiement car vous connaissez sûrement la lourdeur des
procédés administratifs au gouvernement."
En date du 7 mars 1972, c'est M. Dominique Delisle, attaché
d'administration à la Commission des accidents du travail de
Québec, qui écrit une lettre qui se lit comme suit: "Pour faire
suite à votre appel téléphonique, je désire vous
informer que le Dr Jean Brouillette de Trois-Rivières, nous a fait
parvenir un rapport en date du 17 décembre démontrant que
l'employé susnommé serait encore invalide pour une période
de six à huit mois. Cependant, nous autorisons votre ministère
à lui verser sa compensation jusqu'à la fin d'avril 1972." Or,
c'est sur cela, M. le Président, que j'en ai. Si c'est la politique
suivie par le ministère des Richesses naturelles, j'inviterais le
ministre à discuter d'un protocole d'entente avec la Commission des
accidents du travail, parce que le paiement se fait plus rapidement à
l'endroit des accidentés et, à ce moment-là, que le
ministère rembourse par la suite la Commission des accidents du travail,
l'accidenté n'en souffrira pas préjudice.
C'est ce point que j'ai tout simplement voulu soulever. Ce n'est pas un
blâme que je fais au ministre, mais c'est une constatation et j'ai un
autre cas semblable.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un employé d'un
ministère?
M. PAUL: Oui.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne suis pas plus renseigné qu'il le
faut sur l'administration de cet article aux autres ministères, mais je
dois dire que dans notre cas, le prélèvement des contributions
que nous recevons des employés sont remises à la Commission des
accidents du travail qui, elle, se charge des paiements.
M. PAUL: C'est parce que Lewis a dit qu'au ministère, la
politique à ce sujet, était la même pour tous les autres
ministères. Vous vous rappelez avoir dit ça, juste au moment
où je me levais pour aller chercher mon dossier. Je vous récite
la politique.
M. MASSE (Arthabaska): Vous soulevez un cas qui me fait également
poser des questions.
M. PAUL: Tant mieux. Si ce n'est pas ainsi à votre
ministère, mais si c'est ainsi, je demanderais au ministre d'entrer en
communication avec la Commission des accidents du travail pour voir s'il n'y
aurait pas possibilité de signer un protocole d'entente pour que les
victimes d'accidents n'attendent pas des sept ou huit semaines.
A toutes fins pratiques, après ça, le chèque est
parvenu à l'accidenté exactement sept semaines après qu'il
eut été informé qu'il serait payé par le
ministère. Cela commence à être indécent et à
un tel point que dans le cas d'espèce que je vous signale, l'individu a
été obligé de s'adresser au ministère des Affaires
sociales pour recevoir du bien-être en attendant de recevoir son
chèque. C'est une politique qui est probablement en application depuis X
années. Je blâme mon gouvernement de l'avoir toléré
et de l'avoir appliqué. On est ici pour essayer d'améliorer
l'administration gouvernementale, alors, je soumets le problème au
ministre sans lui adresser de reproche, mais en l'invitant à trouver
moyen d'améliorer la situation, si à son ministère ce
mécanisme de paiement relève de son ministère plutôt
que de la Commission des accidents du travail.
M. CARPENTIER : M. le Président, je ne vois pas quelle relation
peut avoir le cas que le député de Maskinongé apporte dans
l'analyse de l'article no 2, lorsqu'on voit contribution de l'employeur. Ce
sont uniquement les montants que l'on paie, à titre d'employeur, ce ne
sont pas des prestations que l'on paie aux accidentés.
M. PAUL: M. le Président, il n'a jamais été
ministre, je lui ai dit qu'il ne connaissait rien.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. PAUL: Là, je lui apporte des documents pour le contredire sur
ce qu'il a dit tout à l'heure. Il ne comprend pas encore. Seigneur
prends pitié pour lui!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. CARPENTIER: Prenez pitié pour lui aussi, Seigneur! Parce que
ce n'est pas la même chose du tout. Le ministre l'a expliqué
tantôt et les fonctionnaires sont en arrière qui l'appuient.
M. PAUL : Qui appuie qui? Si les fonctionnaires l'appuient, je peux leur
montrer mon dossier, je ne l'ai pas forgé. Je dois savoir lire au moins,
même si je n'ai pas été mesureur à la Consolidated
Bathurst.
M. CARPENTIER : Je n'en doute pas. Cela n'a aucune relation...
M. PAUL: C'est écrit par des fonctionnaires; ce sont des gars
responsables.
M. CARPENTIER: La fonction que j'ai occupée antérieurement
n'a aucune relation avec la discussion du présent budget.
M. PAUL : Je dois savoir au moins lire.
M. CARPENTIER : Je ne conteste pas cela.
M. RUSSELL: M. le Président à cet article...
M. LE PRESIDENT: Merci, M. Carpentier. A quel article? A l'article
2?
M. RUSSELL: A l'article 2, oui. Ce n'était pas complet tout
à l'heure étant donné qu'on l'avait suspendu. Est-ce que
la politique qu'on a adoptée ou qui existait au gouvernement est
continuée du fait qu'un fonctionnaire qui avait un accident était
payé par la Commission des accidents du travail et compensé
ensuite par le gouvernement ou l'inverse pouvait être vrai?... La
différence entre le montant qui lui est payé par la commission et
son salaire lui était remboursée à même des
réserves des journées de maladie. Est-ce que cette pratique se
continue encore?
M. MASSE (Arthabaska): On m'informe que c'est encore en pratique.
M. RUSSELL: C'est encore en pratique. M. LE PRESIDENT: Article 2,
adopté. M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Direction générale de la
planification; catégorie 1: Traitements, salaires et allocations.
M. LESSARD: Avant de passer à la catégorie 1, M. le
Président, je désirerais savoir quelles sont les études en
cours à ce service et quelles sont les études terminées,
s'il y a lieu.
M. MASSE (Arthabaska): J'espère que vous ne voulez pas toute la
liste des travaux qu'effectue le service de la planification. Il y a quand
même 22 fonctionnaires dans ce service.
Je peux vous dire qu'ils ont travaillé et travaillent encore
on pourrait y revenir tout à l'heure avec le service de
promotion minière, à l'aspect de la connaissance des
marchés, sur les circuits industriels, en somme tout ce qui peut avoir
rapport à un traitement secondaire du minerai au Québec.
Le service de planification...
M. LESSARD: La transformation du minerai, c'est l'étude dont nous
a parlé l'an dernier le ministre, dont nous a parlé cette
année le ministre.
M. MASSE (Arthabaska): Effectivement, l'an passé, on avait dit
qu'un comité venait d'être formé. Je pense que dans mon
discours de présentation, j'ai également expliqué les
difficultés dans ce secteur, que les informations de la part des
entreprises et les connaissances des marchés n'existaient pas à
l'intérieur du ministère. Il fallait quand même avoir les
données de base nécessaires avant d'élaborer quoi que ce
soit. C'est ce qui s'est fait au départ l'année dernière,
c'est-à-dire des travaux sur les circuits industriels et commerciaux
dans le secteur primaire.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre a d'abord communiqué avec son
collègue des Institutions financières pour savoir s'il n'y avait
pas une telle étude qui aurait pu être faite à ce
ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, si on avait effectué ces
études au ministère des Institutions financières, nous
nous serions tout simplement servi de ces études, mais, d'autre part, le
ministère de l'Industrie et du Commerce avait quand même quelques
données sur cette question.
Le service de planification effectue aussi.
M. LESSARD: Concernant cette étude, est-ce que le ministre
pourrait nous dire quels sont les jalons qui ont été
établis, et où en sommes-nous rendus? Est-ce qu'on prévoit
que le rapport final de cette étude va être déposé
d'ici un an, cinq ans, dix ans?
M. MASSE (Arthabaska): On peut dire très facilement, comme l'a
fait l'Opposition, qu'on a apporté du réchauffé cette
année. Si on se fie uniquement aux grands titres, c'est exact. Si on
examine la complexité des situations dans laquelle on doit oeuvrer dans
ces secteurs, entre autres de l'énergie, de la transformation, au
départ il faut quand même avoir en notre possession les
données de base, c'est-à-dire la connaissance des marchés,
les fluctuations des prix sur le marché, toute la structure industrielle
à laquelle on a affaire, structure commerciale et c'est ce que le
comité s'est appliqué de faire au cours de la présente
année.
Maintenant, l'autre étage exige des informations techniques,
comptables de la part de l'entreprise, des informations économiques que,
dans le moment, nous ne pouvons obtenir excepté avec le bon vouloir de
l'entreprise.
Je pense que si on veut aller plus loin dans ce secteur-là, il va
falloir en arriver à trouver un moyen de posséder ces
données essentielles pour prendre une décision non pas
passionnelle mais vraiment rationnelle dans les meilleurs intérêts
du Québec.
M. LESSARD: Quand vous parlez du bon vouloir de l'entreprise, cela veut
dire qu'à ce stade-ci, concernant en particulier l'entreprise
pétrolière, il est extrêmement difficile d'obtenir des
renseignements réels de ces entreprises-là.
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez la même difficulté pour
toutes sortes d'entreprises qui ont un caractère international ou
multinational.
M. LESSARD: C'est une étude; est-ce que d'autres études
sont en cours?
M. MASSE (Arthabaska): Je crois que...
M. LESSARD: J'aimerais bien savoir, M. le Président, on l'a fait
dans d'autres ministères.
M. MASSE (Arthabaska): Malheureusement, je ne peux pas donner une liste
ici ce soir, mais je vais faire mon possible pour vous en procurer une dans le
courant de la journée, demain. Il y a aussi des recherches, des
commandes que les différents services du ministère et
également les bureaux du ministre et du sous-ministre donnent au service
de la planification.
Le service de la planification a travaillé et travaille toujours
encore avec la direction des hydrocarbures et de l'énergie sur un
document énergétique. Le service de la planification a
également la responsabilité de l'organisation et de la
programmation à l'intérieur du ministère.
En somme, la plupart des études, des recherches ou des avis qu'on
leur demande sont des commandes qui se font quotidiennement.
M. LESSARD: M. le Président, je tiens encore à ma demande
initiale concernant un rapport des études qui sont faites à cette
direction parce que nous parlons passablement d'études depuis quelque
temps, depuis deux ans, et on en a parlé dans le passé. Il est
important, pour nous en tout cas, de l'Opposition, comme d'ailleurs c'est le
cas pour le ministre, de savoir quelles
sont les études qui sont préparées par le
ministère, de savoir quand accouchent ces études, et aussi, de
savoir si ces études donnent des résultats pratiques.
Je comprends que lorsque nous sommes dans la théorie, on ne peut
pas savoir exactement s'il va y avoir des résultats pratiques mais il
est quand même important de savoir que le service de la planification
fait des études qui sont utilisées par la suite par le
ministère des Richesses naturelles. C'est pour ça, M. le
Président, comme je l'ai d'ailleurs demandé à d'autres
ministères, que j'aimerais bien avoir, de la part du ministre, la liste
des études qui sont, soit terminées pour cette année, soit
en préparation et quelles sont les études qu'on projette pour
l'année 1972/73.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, on peut dire qu'on fait
beaucoup d'études et de recherches. Personnellement, en tout cas, je
pense que c'est vrai. Mais justement, parce que les données de base pour
prendre les décisions n'existaient pas dans des secteurs aussi complexes
que le secteur de la connaissance des marchés des métaux et aussi
du marché pétrolier ou tout le domaine de l'ensemble des
hydrocarbures.
M. LESSARD: Je suis bien d'accord avec le ministre...
M. MASSE (Arthabaska): A ce niveau-là, il est plus rationnel et
je pense qu'il appartient à un ministre de posséder toutes les
données de base avant d'avancer de nouvelles politiques. Dans ce
sens-là pour ajouter aux services que nous rend le service de la
planification, je dois aussi préciser qu'il y a énormément
de documents que le sous-ministre et moi-même demandons à la
planification. On peut demander un avis avant que les décisions
importantes soient prises.
Il y a aussi un service de statistiques minières et
pétrolières et je dois aussi ajouter, pour donner une autre
information, que le service de planification travaille avec un groupe de la
direction générale de l'eau sur les recommandations de la
commission Legendre pour en arriver, comme on l'a dit, à un document
dans lequel on définira une certaine politique dans le domaine de
l'eau.
Si, comme le disait le député de Saguenay dans son
introduction, on n'a pas, jusqu'à maintenant, remis ou
étudié, ou on ne l'a pas d'une façon définitive, ce
n'est pas dû à nos fonctionnaires. Je ne pense pas que ce soit
dû à un retard à prendre des décisions mais c'est
davantage dû à un retard de la commission Legendre à
remettre son deuxième et son troisième rapport. Nous avons
reçu en mars 1972, un document, un rapport qui forme un tout, qu'on ne
pouvait pas tellement dissocier.
C'est la raison principale pour laquelle cette politique de l'eau n'est
pas encore connue.
M. LESSARD : M. le Président, je suis bien d'accord avec le
ministre qu'il est important de ramasser tous les éléments
nécessaires pour établir une politique. Maintenant, je lui ai
précisé, comme j'aurai l'occasion de lui dire tout à
l'heure, certaines politiques à court terme quand même qui
pouvaient être faites. Mais cependant, le ministre comprendra aussi notre
préoccupation et c'est pourquoi je lui ai demandé la liste
de ces études-là comme membres de l'Opposition de pouvoir
suivre le ministère des Richesses naturelles et savoir quelles sont les
études terminées et les études qui sont faites.
J'aurais une question à ce titre. Est-ce que le ministre peut
nous dire quelle est la coordination qui existe entre la direction
générale de la planification du ministère des Richesses
naturelles et l'Office de planification et de développement
économique du Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a une relation à partir de
différents dossiers que nous possédons au ministère ou que
l'Office de planification et de développement du Québec
possède. Entre autres, dans le domaine de l'eau, il y a le cas de la
rivière Yamaska, comme je l'ai dit avant le dîner, qui est entre
les mains de l'office de la planification et qui tente de coordonner, ou de
former un tout avec différentes actions ministérielles concernant
ce bassin de la rivière Yamaska. Les relations le sont davantage sur des
questions qui impliquent d'autres personnes, d'autres organismes
gouvernementaux que ceux du ministère des Richesses naturelles.
M. RUSSELL: M. le Président, si je comprends bien, en tenant
compte des paroles du ministre, nous pouvons discuter du bassin de la
rivière Yamaska à cet article plutôt qu'à celui de
la direction générale des eaux.
M. MASSE (Arthabaska): Si vous n'avez pas d'objection, on pourrait le
discuter à la direction générale des eaux.
M. RUSSELL: Je n'ai aucune objection, mais simplement je ne voudrais
pas...
M. MASSE (Arthabaska): Il y a des sommes à
l'intérieur...
M. RUSSELL: ... lorsqu'on sera rendu bientôt à la direction
générale des eaux, qu'on dise: Vous auriez dû en discuter
à l'article de la planification parce que c'est de la planification.
M. MASSE (Arthabaska): Non. Il y a des sommes, comme on le verra, qui
impliquent certains travaux de cours d'eau. Ce sera l'occasion d'en parler, je
pense.
M. RUSSELL: J'espère que les travaux ne sont pas des plans qui
sont à l'eau.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a des réalisations qui sont dans
l'eau.
M. PAUL: Par exemple, l'extraction du minerai à la baie
James.
M. MASSE (Arthabaska): Le barrage. Ah ça! L'extraction
minière en eau, on peut vous en montrer dans le bout de Chibougamau.
M. PAUL: Je ne parle pas de la baie James, je parle du minerai.
M. RUSSELL: M. le Président, je comprends que le ministre...
M. LE PRESIDENT: Je regrette, vous avez ajouté: A la baie James.
Etant donné les propos du député de Maskinongé, je
suspends les travaux de la commission.
UNE. VOIX: Excellent.
M. PAUL: Vous verrez. Si je parle fort, on ne siégera pas non
plus.
M. LE PRESIDENT: Etant donné que nous devons attendre les
instructions de l'Assemblée nationale à trois heures demain
après-midi, nous allons suspendre sine die. Mais, il est fort possible
que nous siégerons à quatre heures demain après-midi et
non pas demain matin.
M. RUSSELL: Pas demain matin. A quatre heures demain
après-midi.
M. LE PRESIDENT: C'est sujet à ce que l'Assemblée
nationale décidera.
M. PAUL: Le bill 10. M. MASSE (Arthabaska): D'accord! M. LE PRESIDENT:
C'est ajourné sine die. (Fin de la séance à 21 h 58)
Séance du mercredi 7 juin 1972 (Seize heures
vingt et une minute)
M. PICARD (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission des richesses naturelles continue l'étude des
crédits du ministère des Richesses naturelles. Auparavant,
j'aimerais informer les membres de la commission que M. Béland, du
comté de Lotbinière, remplace pour cette séance M.
Tétrault, d'Abitibi-Est, et que M. Faucher, du comté de Yamaska,
remplace pour cette séance M, Coiteux, du comté de Duplessis.
Est-ce qu'il y a d'autres changements?
M. PAUL: Oui, je remplace M. Loubier, J'en suis indigne, mais...
M. LE PRESIDENT: M. Paul, du comté de Maskinongé, remplace
M. Loubier, chef de l'Opposition officielle.
Planification
M. LE PRESIDENT: Nous en étions à la discussion à
caractère général du sous-article 2, Direction
générale de la planification. Catégorie 1: Traitements,
salaires et allocations.
M. LESSARD: J'avais demandé hier des études qui sont
entreprises par la Direction générale de la planification. Le
ministre m'informe, avec raison, j'en suis assuré, qu'il sera
très difficile de me remettre la liste de ces études aujourd'hui.
Et je pense que le ministre a entièrement raison. Il est probablement
assez difficile de sortir tout ça.
J'aurais peut-être eu un certain nombre de commentaires ou de
questions sur ces études. Malheureusement, je ne sais pas si on
devrait...
M. MASSE (Arthabaska): Hier, j'ai énoncé quelques sujets
d'études qui semblaient être les plus importantes. Nous pourront
examiner ces choses-là.
M. PAUL: Est-ce que votre liste était limitative?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a certaines études en tout
cas, on le verra sur la liste qu'il ne serait peut-être pas
d'intérêt public de publier. Aussi, si on en enlevait, ce serait
uniquement dans ces cas-là.
M. LESSARD: Je comprends qu'il y a certaines études qu'il n'est
pas d'intérêt public de publier. Cependant, je mets en garde le
ministre contre cette idée qui revient continuellement dans les
différents ministères que ces études sont
considérées très souvent comme secrètes et qu'on ne
peut en faire connaître les résultats...
On accumule, tout simplement, une série d'études qui
servent plutôt à ramasser la poussière qu'à faire
des réalisations concrètes à l'intérieur du
ministère.
La population québécoise, quand même, finance ces
études-là. Je suis d'accord avec le ministre que certaines
études, dans des circonstances particulières, ne doivent pas
être rendues publiques. Si on veut avoir un certain contrôle sur le
gouvernement, voir la façon dont il entend réaliser certaines
études qui ont été faites et la somme d'argent qu'on
consacre à ces études, il est important que les
députés de l'Opposition et la population sachent, à un
moment donné, quelles sont les différentes études qui
seront entreprises par des ministères et ce qu'on a l'intention d'en
faire.
Etant donné que cela a été payé par les
deniers de la population, je pense qu'on devrait arrêter ces secrets de
polichinelle où les études d'ailleurs, on réussit
toujours à en obtenir, comme vous le savez demeurent entre les
mains du ministre ou du sous-ministre ou de quelques fonctionnaires, mais ne
sont jamais rendues publiques. Dans tous les ministères, c'est comme
ça. M. le Président, moi, je proteste contre ce
système-là. Cela a été payé, financé,
puis on a le droit de savoir ce qu'on a l'intention de faire avec ces
études.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, je pense que le
député de Saguenay parle de l'ensemble des études qui se
font au gouvernement. Il faut, quand même, faire une distinction. Il y a
des mémoires, qui sont rédigés en vue d'élaborer
une politique, que ce soit un livre blanc ou d'autres documents semblables, qui
méritent d'être rendus publics.
M. PAUL: Etes-vous pris de cette maladie-là, vous aussi?
M. MASSE (Arthabaska): Le moins possible. D'autre part, certains
documents, faits par un service comme celui de la planification, servent
à des prises de décision à l'intérieur du
ministère ou par le ministre. Dans le passé, je serais
peut-être d'accord peut-être que ça existe encore
aujourd'hui que des sommes ont été dépensées
pour des rapports qui, une fois connus, sont restés sur des tablettes.
Cela peut être pour différentes raisons, soit que le mandat
n'était pas clair ou bien qu'on ne puisse pas ou qu'on ne veuille pas
donner suite à ces rapports.
D'autre part, je dois dire qu'il y a un certain nombre de recherches,
d'études que fait la planification qui ne pourront pas être
connues du public. Cela est évident.
M. LESSARD: Je comprends, M. le Président, qu'un certain nombre
d'études techniques peuvent servir directement pour les fins du
ministère. Je comprends que ces études sont
réservées aux fins du ministère. Le ministre nous dit
qu'on refuse quelquefois de donner suite à des rapports importants. Pour
que la population puisse juger d'un gouvernement, il faut que la population,
qui a financé ces études, sache exactement quelles ont
été les recommandations de ces études pour voir si le
gouvernement les met en application.
Actuellement, on prend l'habitude, quand on demande un document, de
dire: C'est un secret interne du ministère. J'espère que le
ministre ne prendra pas cette habitude lorsqu'il nous donnera la liste. Je ne
demande pas une liste complète de toutes les petites études qui
ont été faites, mais les principales études du
ministère devraient être rendues publiques. C'est là qu'on
peut voir si ça fonctionne ou pas au ministère.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Est-ce que l'honorable ministre a l'intention de donner des
orientations nouvelles sur ce point précis, dans le domaine de la
planification des richesses naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): Vous étiez absent hier, mais nous avons
parlé passablement des nouveaux services. Je dois dire que la direction
de la planification est en charge d'un nouveau secteur, c'est-à-dire
organisation et programmation, relié au PPBS. On le retrouve dans cette
direction générale de la planification. Je ne voudrais pas
répéter ce qui a été dit hier.
M. PAUL: D'ailleurs, il fut même question hier de la Banque du
Canada, cela prouve que l'étude a été complète.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. BELAND: Merci beaucoup de cette précision. Ma question serait
celle-ci : Est-ce que vous avez l'intention, en ce qui concerne la direction
générale de la planification, de faire en sorte que
dorénavant le ministère des Richesses naturelles, par les
chiffres qui nous sont donnés, puisse détecter si un jour il y
aura possibilité d'avoir un bilan approximatif de revenus et
dépenses afin que nos richesss naturelles ne soient pas continuellement
drainées vers d'autres pays ou données à d'autres, si vous
aimez l'expression? Est-ce qu'il y a quelque chose de pensé à ce
sujet-là?
M. MASSE (Arthabaska): Ce qui représente la partie du revenu
n'est pas du tout comptabilisé ici.
M. LESSARD : Cela peut être vérifié dans les comptes
publics.
M. MASSE (Arthabaska): L'année prochaine, avec une nouvelle
présentation par programme, il sera beaucoup plus facile d'avoir les
sommes et l'efficacité des ministères à partir de
cette nouvelle formulation.
Les revenus des ministères ne se retrouvent pas ici.
M. BELAND: Pourriez-vous effectivement nous répondre à ce
sujet? Est-ce que présentement le revenu l'emporte sur les
dépenses?
M. MASSE (Arthabaska): Nous pouvons dire que...
M. BELAND: Globalement
M. PAUL: A part des mines qui sont en faillite!
M. MASSE (Arthabaska): C'est entre $45 millions et $50 millions de
revenus, ce qui veut dire à peu près le double du budget du
ministère.
M. BELAND: Dans ce cas, êtes-vous d'accord sur la
résolution du Parti libéral du Québec qui a émis
l'opinion de nationaliser les mines sans dédommager les
propriétaires?
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas exactement ça...
M. BELAND: Si ce n'est pas ça, c'est quoi?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a eu également des questions de
soulevées par chacun des membres du parti. Cela concerne les mines. Nous
avons convenu que nous verrions ces questions lorsque ça s'appliquera
aux différents secteurs. Nous en parlerons lorsque nous
étudierons cet article, si vous n'avez pas d'objection.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, simplement une question concernant
le PPBS. Le ministre nous a laissé entendre hier que c'était
réglé maintenant, qu'on appliquait le PPBS à
l'intérieur du ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons fait le budget 72/73 suivant la
formule PPBS.
M. LESSARD: Etant donné que ce sont des budgets-programmes, n'y
aurait-il pas possiblité, comme cela s'est fait au ministère du
Tourisme, de connaître du ministère parce que ça
modifie quand même la présentation du budget les grands
programmes sur lesquels il a l'intention de travailler cette année?
M. MASSE (Arthabaska): Cela va peut-être apporter de la confusion,
maintenant nous pouvons faire une liste des différents programmes par le
PPBS.
M. LESSARD: C'est là que nous voyons les priorités du
ministère parce que le PPBS est justement appliqué pour essayer
de rationaliser les budgets des différents ministères.
M. MASSE (Arthabaska): Effectivement, le budget a été fait
selon les deux méthodes. D'autre part, cela n'a peut-être pas
l'efficacité que cela devrait avoir l'année prochaine, où
il y a une directive pour l'ensemble des ministères. On a servi un peu
de ministère pilote dans ce domaine, et il serait assez difficile, je
pense, d'avoir les deux méthodes, ici, pour la discussion.
M. LESSARD: Est-ce que cela veut dire que, pour l'an prochain,
l'application du PPBS n'est pas complètement à point?
M. MASSE (Montcalm): C'est-à-dire qu'il y a du perfectionnement
à apporter.
UNE VOIX: C'est le rodage.
M. LESSARD: Alors, l'an prochain, il y aura probablement modification
dans la présentation?
M. MASSE (Arthabaska): L'an prochain, oui.
M. LESSARD: D'accord, ça va.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, traitements, salaires et
allocations, adopté? Adopté. Catégorie 3, services de
transport et de communication, adopté? Adopté. Catégorie
8, matériel et équipement?
M. PAUL: Est-ce que l'honorable ministre pourrait nous expliquer la
majoration de cette catégorie?
M. MASSE (Arthabaska): On indique ici l'achat d'une calculatrice qui
représenterait l'augmentation, soit $1,500.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, Service de l'information.
Catégorie 1, traitements, salaires et allocations, adopté?
M. BELAND: Qui est responsable de ce service?
M. MASSE (Arthabaska): M. Bouchard, du ministère des
Communications, était responsable du Service de l'information.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LESSARD: Non, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Toujours à la catégorie 1?
M. LESSARD: Oui, il ne faut quand même pas aller trop vite. Il y a
une augmentation, ici, de $19,500 à $75,100.
UNE VOIX: Il y a treize employés au lieu de quatre.
M. LESSARD: D'accord. Mais comment expliquer cette multiplication par 3
1/4 des employés?
M. MASSE (Arthabaska): Il y avait un service d'édition qui
était rattaché à la Direction générale des
mines. Edition n'est peut-être pas le terme exact, mais c'était la
publication des différents rapports géologiques, de
différents documents ayant rapport au travail de géologie que
nous faisons au ministère. Nous avons cru qu'il serait plus avantageux
de regrouper au même endroit tout ce qui concerne l'information,
l'édition et la publication.
C'est ce qui explique que le nombre d'employés passe de quatre
à treize.
M. LESSARD: Autrement dit, ce n'est pas une augmentation.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un regroupement.
M. LESSARD: C'est un regroupement, c'est du personnel que vous avez pris
ailleurs et que vous avez regroupé?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. BELAND: Mais étant donné que vous avez des personnes
pour autre chose que de l'information pure et simple, est-ce que vous pourriez
donner la ventilation des différentes sections, des différents
métiers ou professions que les personnes exercent? Je pose la question
puisqu'il y en aura treize.
M. MASSE (Arthabaska): Si je peux vous donner cela maintenant...
M. PAUL: Est-ce que j'ai bien compris? Les professions exercées
par les fonctionnaires à l'intérieur...
M. BELAND: A l'intérieur de l'informatique ou de
l'information.
M. PAUL: Les prof essions !
M. BELAND: Oui. En somme...
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas de l'informatique là.
M. PERREAULT: De l'informatique et de l'information, c'est bien
différent.
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas de l'informatique, c'est
uniquement...
M. BELAND: J'aurais dû dire de l'information.
M. MASSE (Arthabaska): La majorité des quatre personnes ce
sont les quatre personnes qui occupaient déjà les postes
sur les 13 sont des gens qui ont des connaissances journalistiques, de mass
media. Quant aux autres, il y a du personnel de bureau qui nous est venu de
l'édition et, également, deux cadres travaillaient à
l'édition. Cela vous donne, en gros, le partage des professions.
M. BELAND: On a répondu quelque peu à côté.
Cela ne fait rien. D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): Vous demandez les professions. Je vous les
donne.
M. BELAND: Cela va. Qu'on continue.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté. Catégorie 3 :
Services de transport et de communication. Adopté. Catégorie 4:
Services professionnels, administratifs et autres.
M. RUSSELL: A la catégorie 4, M. le Président, est-ce que
le ministre pourrait nous détailler ces $200?
M. MASSE (Arthabaska): C'est pour un dessinateur.
M. RUSSELL: Un dessinateur que vous payez $200 par année !
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que c'est pour des dessins
donnés à contrats, à un moment donné.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est par soumission publique?
M. MASSE (Arthabaska): A ce moment-là, c'est plus
économique de le donner directement à un artiste.
M. PAUL: Vous ne devez pas donner cela à un architecte.
M. MASSE (Arthabaska): Non, cela ne doit pas se faire. Deux cents
dollars !
M. PAUL: Pourquoi ces $200?
M. MASSE (Arthabaska): On participe à plusieurs expositions, on a
besoin, dans certains cas, de...
M. PAUL: De graphiques?
M. PERREAULT: De dessins, de maquettes.
M. MASSE (Arthabaska): ... maquettes, on a besoin de graphiques. Alors,
à l'intérieur du ministère, quand ce n'est pas disponible,
on puise dans les $200.
M. RUSSELL: Le ministre n'abusera pas tellement.
M. MASSE (Arthabaska): Non, pas plus que pour $200.
M. PAUL: Vous pourrez toujours faire des virements, si besoin est.
M. MASSE (Arthabaska): Si besoin est.
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 4, adopté.
Catégorie 5: Entretien et réparations, adopté?
M. BELAND: Est-ce que nous pouvons connaître le pourquoi de ces
$500 à entretien et réparations? C'est sur quelle sorte de
machinerie?
M. MASSE (Arthabaska): C'est du matériel de bureau et...
M. BELAND: Ah bon!
M. MASSE (Arthabaska): ... du matériel de communication...
M. BELAND: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): ... c'est-à-dire des caméras ou des
articles semblables.
M. RUSSELL: C'est l'augmentation, en pourcentage, qui effraie un peu la
commission. J'en suis convaincu !
M. PERREAULT: De zéro à cinq cents!
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5, adopta Catégorie 8 :
Matériel et équipement.
M. MASSE (Arthabaska): Matériel et équipement, c'est de
l'achat. Matériel de communications: $1,000; machines de bureau:
$1,000.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Sous-article 4: Entrepôt et équipement; catégorie 1:
Traitements, salaires et allocations. Diminution. Adopté?
M. BELAND: Au sous-article 4, Entrepôt et équipement, cela
consiste en quoi?
M. MASSE (Arthabaska): Tout ce qui est rattaché au
matériel possédé par le ministère, le stockage
durant l'hiver, par exemple, de l'équipement pour nos équipes
géologiques. Les véhicules sont aussi à cet article.
M. BELAND: Est-ce que ce sont des entrepôts transportables ou des
entrepôts sur place.
M. MASSE (Arthabaska): C'est de l'entre posage sur place, à
Québec.
M. PAUL: Il n'y a pas de maisons mobiles? M. MASSE (Arthabaska):
Non.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté? Adopté.
Catégorie 3: Services de transport et de communication.
Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4: Services
professionnels, administratifs et autres.
M. PAUL: Quel est l'heureux professionnel qui se verra gratifier de
$10,000 de contrats? Quel est ou quels sont le ou les professionnels?
M. MASSE (Arthabaska): Services professionnels.
M. LE PRESIDENT: Je ferais remarquer aux membres de la commission que
vous trouverez l'information un peu plus en détail ici, à
l'article 1, sous-article 4, catégorie 4.
M. MASSE (Arthabaska): C'est dans la documentation qu'on a
distribuée. L'augmentation de $10,000 est due à l'augmentation du
papier de bureau. Article 1, sous-article 4, catégorie 4,
troisièmement. Il y a $10,000 de plus là.
M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 5: Entretien et
réparation, adopté. Catégorie 7: Fournitures et
approvisionnements.
M. BELAND: En quoi cela consiste-t-il? Pourrions-nous avoir
l'éventail de cela?
M. MASSE (Arthabaska): Cela consiste en différentes
matières: pièces, pneus, vêtements, médicaments,
imprimés, fournitures de livres. Au total, ce sont différentes
dépenses pour $91,000.
M. PAUL: En réalité, vous avez besoin de ce
montant-là?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons besoin de ce montant-là.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8: Matériel et
équipement.
M. BELAND: Cela consisterait en quoi également?
M. MASSE (Arthabaska): C'est l'équipement dont nous avons besoin,
surtout et d'abord les véhicules automobiles. Il y a l'achat de nouveaux
véhicules et échange de véhicules existants,
également l'achat de canots, chaloupes.
M. RUSSELL: Combien de nouveaux véhicules le ministre a-t-il
l'intention d'acheter?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a 12 véhicules actuellement qui
doivent être échangés et nous devrons en acheter 10 autres
au cours de 72/73.
M. PAUL: Est-ce que le ministère a des motoneiges?
M. MASSE (Arthabaska): Quelques-unes, oui.
M. PAUL: Est-ce que ça entre dans cette catégorie?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça, oui.
M. RUSSELL: Combien de véhicules possède-t-on au
ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons dit une couple de cents hier. Cela
comprend les motoneiges, etc.
M. RUSSELL: Est-ce que ça comprend les bateaux?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, les véhicules motorisés, les
bateaux.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2: Direction
générale des eaux. Sous-article 1 : Administration.
Catégorie 1.
Direction générale des eaux
M. LESSARD: Non, M. le Président, il y a quand même des
questions générales à ce niveau-là. Est-ce que le
ministre pourrait nous faire part des différentes réalisations
qui ont été faites au cours de cette année concernant le
problème de l'eau?
Est-ce que le ministre peut nous dire où en est rendu son livre
blanc qu'il nous avait annoncé l'an dernier? A-t-il attendu, avant de
faire ce livre blanc, le dépôt des deux autres rapports de la
commission Legendre? Où en sont rendues les négociations
interministérielles pour faire d'un ministère le responsable
unique de l'eau? Où en sont rendues aussi les négociations
peut-être avec le gouvernement fédéral? Le
fédéral a actuellement un rôle à jouer dans
l'aménagement de l'eau. En particulier, j'aimerais que le ministre
explique un peu plus ce qu'il nous disait lors de sa déclaration au
début de l'étude des crédits du ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Plusieurs de ces questions ont été
posées par le député de Saguenay lors de son exposé
du début. Hier soir, j'ai eu l'occasion de dire ce qui en était
du document sur les eaux à la suite du rapport Legendre qui, comme on
l'a dit hier, devait être remis le dernier rapport en juin
1971 et il a été déposé en mars 1972. Alors, le
programme que nous avions l'intention de réaliser l'an dernier a
été nécessairement retardé.
Au ministère, nous ne pouvions commencer à élaborer
quoi que ce soit aussi longtemps que nous n'avions pas le deuxième
rapport, qui traite de l'administration, de la réforme administrative
nécessaire au domaine de l'eau, et du troisième rapport, qui
s'est attardé à examiner les différentes lois et à
faire des propositions.
M. LESSARD : Ces deux rapports sont maintenant
déposés?
M. MASSE (Arthabaska): Les deux rapports ont été
déposés par la commission en 1972. Je pense que c'est
février pour le deuxième et mars pour le troisième.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre a l'intention de les rendre
publics?
M. MASSE (Arthabaska): Nous examinons actuellement les rapports. Je dois
dire qu'une équipe examine ces rapports. Personnellement, pour
l'information du public, je pense qu'il y aurait intérêt à
les rendre publics, mais je voudrais davantage en faire l'examen, avant qu'on
commence à élaborer différentes politiques mais en dehors
du ministère. Dans ce sens-là, je pense qu'au cours des prochains
mois nous serons en mesure au moins d'émettre un document
préliminaire, parce que dans ce secteur-là, comme vous le savez,
on a énormément de lois. On a un régime différent
des autres provinces. On a également au point de vue administratif des
sectionnements assez importants. Je pense que ce domaine est suffisamment
important pour prendre tout le temps voulu avant d'élaborer une
politique vraiment définitive.
On sait que dans ce secteur plusieurs initiatives ont été
lancées dans le passé publiquement et très peu de
celles-là ont eu des suites. Je dois dire d'abord qu'à la suite
de la catastrophe malheureuse de Saint-Jean-Vianney, on a dû se
préoccuper d'une façon beaucoup plus importante qu'on le faisait
avant des glissements de terrain à travers la province. Je pense que
l'inquiétude créée par cette catastrophe de
Saint-Jean-Vianney a influé sur l'étude de glissements mineurs
dont on n'entendait pas parler avant. La population est davantage
alertée et nous a indiqué, l'année dernière, 75 cas
où nous sommes intervenus.
Dans certains cas, c'était de la prévention, dans
d'autres, c'était sous forme de conseil ou d'aide technique.
M. PAUL: Mais jamais d'exécution.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a eu pas mal d'exécution. Si on a
été sur les lieux de Saint-Jean-Vianney le lendemain de la
catastrophe on a vu le travail très scientifique de nos
spécialistes et d'autres spécialistes du Québec. C'est
quand même un apport pour le Québec. Cela a permis à nos
spécialistes de parfaire un peu certaines connaissances dans ce
secteur-là parce qu'il y a très peu de spécialistes
dans ce domaine et de mettre en place des dispositifs d'alerte, des
dispositifs de contrôle. On a pu par la suite implanter ailleurs de ces
dispositifs, dans des endroits plus susceptibles de glissement.
M. PAUL: Les travaux qui s'imposent dans ces cas, ne sont pas à
la charge ou financés par le ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Non, pas dans ce sens-là; vous avez
raison.
M. PAUL: C'est dans ce sens-là que j'ai posé ma question
sur les travaux d'exécution.
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne d'autres réalisations,
je dois dire que, pour certaines rivières, comme la rivière
Yamaska et la rivière Richelieu, un comité
fédéral-provincial existe. Il tente, entre autres, de trouver une
solution aux inondations de la rivière Richelieu. En même temps,
le fédéral est préoccupé par les canaux qui
existent sur cette rivière. Un montant on le verra tout à
l'heure de $60,000 est inscrit dans le budget afin de trouver la
meilleure solution pour enrayer ces inondations.
M. LESSARD: Disons que cela, on va pouvoir en discuter aux
différentes catégories de la Direction générale des
eaux. Le ministre nous a dit que le problème de l'eau était
actuellement sous la responsabilité de passablement de
ministères, je pense, d'environ dix à douze ministères.
Est-ce qu'en collaboration avec le ministre responsable de l'Environnement il y
a eu des relations avec ces différents ministères afin que
l'administration de l'eau relève exclusivement d'un ministère qui
me paraît être normalement celui des Richesses naturelles, qui a
sans doute plus que tout autre ministère une responsabilité dans
ce domaine, puisque l'eau devient maintenant une ressources naturelle?
M. MASSE (Arthabaska): Comme je l'ai dit dans mon exposé au
début, nous sommes conscients de ce morcellement qui amène
inévitablement une certaine inefficacité. Nous préconisons
un gestionnaire unique de la ressource eau qui pourra se distinguer des
ministères utilisateurs de la ressource. Comme vous le dites, je pense
que l'administration de la ressource eau en elle-même appartient au
ministère des Richesses naturelles. Le deuxième rapport de la
commission Legendre traitait, d'ailleurs, de cette question. Des
recommandations ont été faites par la commission Legendre dans ce
sens-là. C'est au cours du travail que nous effectuons actuellement sur
ces rapports que nous pourrons préparer un plan de rapatriement ou de
partage des responsabilités.
M. PAUL: En ce qui a trait à l'analyse de la qualité de
l'eau et de la pollution, votre ministère cède le pas, en quelque
sorte, au directeur du service de protection de l'environnement, le
député de D'Arcy-McGee, M. Goldbloom.
M, MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne l'environnement par rapport
à la qualité de l'eau, les études de section ont toujours
été effectuées par la Régie des eaux. Nous faisons
certaines dépenses pour connaître la qualité de l'eau, mais
ce sont des connaissances différentes. Ce n'est pas
précisément pour connaître le degré de pollution,
mais davantage pour connaître ses propriétés physiques,
etc.; c'est plutôt dans le sens scientifique.
Sur ce plan, je dois dire qu'avec le député de
D'Arcy-McGee, nous avons des relations constantes et cordiales. Lorsque viendra
le temps, pour ma part en tout cas, de proposer au gouvernement une certaine
réforme dans ce sens, je suis convaincu qu'avec le député
de D'Arcy-McGee et d'autres ministres nous serons bien à notre aise pour
discuter de tout cela.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre a parlé du bassin
de la rivière Yamaska et de celui de la rivière Richelieu. Est-ce
qu'il a en main le rapport des études qui ont été faites
sur le bassin de ces deux rivières? Est-ce qu'il serait prêt
à les déposer?
M. MASSE (Arthabaska): L'organisme qui est responsable, pour la
rivière Yamaska, entre autres, c'est l'OPDQ, l'Office de planification
et de développement du Québec.
Il est responsable de la coordination des différentes
études qui sont effectuées. Il y a eu des sommes importantes de
dépensées sur la rivière Yamaska. Actuellement, nous en
sommes à l'étape des sommes à consacrer aux
réalisations. La partie des études est
complétée.
M. RUSSELL: Lorsqu'on parle de partage, veut-on parler du gouvernement
fédéral, provincial ou municipal?
M. MASSE (Arthabaska): Du gouvernement provincial, le partage des
responsabilités de chacun des ministères. Dans mon cas c'est la
construction de barrages, dans d'autres ministères, c'est d'autres
réalisations.
C'est coordonné par l'Office de planification.
M. LESSARD: M. le Président, l'une des difficultés qui
surviennent actuellement concernant le problème de l'eau, et que
connaît certainement le ministre, c'est d'abord d'amener ses
collègues du cabinet à prendre véritablement conscience de
cette importance de l'eau. Nous avons été habitués un peu
à voir l'eau comme une ressource extrêmement abondante qu'on
retrouvait un peu partout. Cette idée est partagée bien souvent
par ses collègues mais en particulier par la population du Québec
qui ne prend véritablement pas conscience du problème actuel
parce qu'elle voit de l'eau un peu partout, c'est une ressource
extrêmement abondante. Pour combattre cette idée, le ministre
n'est pas pressé par la population d'agir, comme c'est le cas dans
d'autres secteurs qui sont beaucoup plus préoccupants pour cette
population.
Le ministre nous avait annoncé, l'an dernier, qu'il avait
l'intention d'entreprendre une campagne d'information auprès de la
population pour qu'elle prenne d'abord conscience du problème global et
comprenne aussi qu'elle a une responsabilité dans ce domaine. Je suis
d'accord avec le ministre à ce sujet: ce n'est pas seulement le
gouvernement qui va régler le problème de l'eau, mais ce sera le
gouvernement en collaboration avec la population. Le même
phénomène que nous vivons en ce qui concerne, par exemple, la
pollution de l'air, concerne aussi la pollution de l'eau. Le ministre a-t-il
fait cette campagne d'information pour amener la population à prendre
conscience de ce problème?
M. MASSE (Arthabaska): Dans ma déclaration l'an dernier sur ce
sujet, lorsqu'il était question d'information, dans mon esprit
c'était à la suite d'abord d'une politique qui sera
élaborée par le gouvernement dans le secteur de l'eau. A la suite
de cette politique, on avait même parlé de loi-cadre et de
campagne d'information pour sensibiliser la population non seulement au
problème de conservation la population, à mon avis, en
sait passablement mais en termes de responsabilité des agents
polluants, par exemple, en termes de réforme dans le secteur de l'eau,
et cette information structurée ne peut pas être faite aussi
longtemps que la politique du ministère ne sera pas
élaborée.
Pour moi, la loi-cadre et la campagne d'information étaient une
suite qu'on donnait à la définition de la politique
gouvernementale.
M. BELAND: A ce jour, la pollution de l'eau sur les terres de la
couronne, est-ce que c'était entièrement à la charge du
ministère des Richesses naturelles ou si l'ensemble était quand
même dirigé par le ministère de l'environnement?
M. PAUL : Cela n'existe pas, le ministère de l'environnement.
M. BELAND: En somme disons...
M. MASSE (Arthabaska): Je ne comprends pas exactement...
M. PAUL: A l'occasion de l'étude des crédits des Affaires
municipales, j'ai prouvé que c'était un titre que s'arrogeait le
député de D'Arcy-McGee sans aucune justification juridique.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que le député de
D'Arcy-McGee ne s'est jamais attribué...
M. PAUL: C'est comme le ministre des autoroutes.
M. LACROIX: C'est bien le ministre d'Etat responsable de
l'environnement.
M. PAUL: Je suis heureux de vous voir avec nous, M. le
député.
M. LACROIX: Cela me fait plaisir.
M. RUSSELL: Les ministres se rapprochent.
M. BELAND: Je pose ma question autrement. Si j'ai bien compris toutes
les interventions qui ont été faites en Chambre, soit questions
et réponses au ministre responsable de l'Environnement, c'était
une responsabilité vis-à-vis des secteurs habités du
Québec, ou les plus habités. Est-ce que, vis-à-vis des
terres de la couronne, des lacs à l'intérieur des terrains de la
couronne ou des rivières, il y a danger de pollution ou
déversement d'éléments polluants dans les lacs ou les
rivières, c'est au ministère des Richesses naturelles de voir
à corriger ces problèmes ou si c'est au ministre responsable de
l'Environnement?
M. MASSE (Arthabaska): L'administration de la ressource eau est faite
par le ministère des Richesses naturelles. Mais, quand cela concerne la
qualité de l'eau, c'est le député de D'Arcy-McGee...
M. PAUL: ... et le ministère des Affaires sociales...
M. MASSE (Arthabaska): ... et le ministère des Affaires
municipales.
M. BELAND : Une question dans ce domaine bien précis.
Après le déversement d'éléments polluants pouvant
tuer certaines catégories de poissons de façon très
massive, est-ce que le ministère des Richesses naturelles a une
politique quelconque pour débarrasser les rives de ces
éléments?
M. MASSE (Arthabaska): Non, non.
M. LE PRESIDENT: Je ferai remarquer au
depute de Lotbinière que le ministre vient tout juste de donner
la réponse. Il nous a dit qu'en ce qui concerne la qualité des
eaux, cela ne relevait pas du ministère des Richesses naturelles. Et
vous posez une autre question à peu près dans le même
sens.
M. LESSARD : En ce qui concerne la qualité des eaux, le
ministère a quand même certaines responsabilités. Quand le
ministère fait des barrages, par exemple, ou accélère le
débit de l'eau...
M. MASSE (Arthabaska): Prenons le terme "polluant"...
M. LESSARD: D'accord. C'est-à-dire que la vérification de
la qualité de l'eau relève du ministre responsable de
l'Environnement, alors que certains travaux concernant la qualité de
l'eau relèvent du député responsable... on a tendance
aussi â parler du ministre.
M. LACROIX: Qui est responsable de la pollution des idées? Cela
nous intéresse directement.
M. LESSARD: On ne mettra certainement pas le député des
Iles-de-la-Madeleine responsable de cela. Cela pourrait être
extrêmement dangereux.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. LACROIX: Vous pensez que je ferais trop de ménage?
M. AUDET: Il a déjà été dit dans le
passé que les Américains seraient intéressés
à venir s'approvisionner en eau douce au Québec. Est-ce que vous
avez d'autres développements dans ce sens?
M. MASSE (Arthabaska): Vous voulez parler du projet du Grand canal? Je
pense que j'ai eu l'occasion, l'an passé, de vous répondre sur ce
projet. C'est un projet astronomique, non seulement en termes d'idée,
mais également de coût. Vous savez qu'entre le bassin de la baie
James et les Etats-Unis, il y a deux versants. Pour prendre de l'eau â la
baie James et la vendre aux Etats-Unis, il faudrait d'abord que les Etats-Unis
soient acheteurs on ne le sait pas et, deuxième chose, il
faudrait que cela puisse se faire techniquement.
Ce que nous avons comme information, c'est qu'un bon groupe du
Nord-Ouest québécois est intéressé à la
promotion d'un projet semblable. J'ai eu l'occasion de rencontrer ces gens
quelques fois. Pour ce qui est de l'examen sommaire d'un projet semblable, je
pense que mes fonctionnaires ont amplement de travail pour ne pas consacrer
trop de temps à un tel projet pour l'instant.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait savoir qui est responsable de la
Direction générale des eaux?
M. MASSE (Arthabaska): C'est M. André Boucher.
M. LESSARD: Maintenant, comme nous le voyons dans les crédits du
ministère, cette direction est responsable, c'est-à-dire qu'il y
a trois services à l'intérieur de cette direction, mais il y a un
autre service qui est actuellement sous le contrôle de la direction des
mines et qui, en fait, touche au problème de l'eau: c'est le service
hydro-géologique. Est-ce que le ministre a l'intention d'ajouter aux
trois services actuels...
M. MASSE (Arthabaska): Dans le souci de rationaliser l'administration,
nous voulons faire le regroupement avec la Direction générale des
eaux. C'est le service, en somme, de la mécanique des sols. En plus,
toute la question de glissements de terrain est reliée à cette
direction.
M. RUSSELL: M. le Président, en ce qui me concerne, j'avais
posé, tout à l'heure, une question au ministre concernant la
rivière Yamaska, sollicitant le dépôt des rapports qu'il
possède actuellement en vue des travaux à être
effectués sur la rivière Yamaska et sur le bassin du Richelieu.
Est-ce que le ministre est prêt à déposer ces deux
rapports?
M. MASSE (Arthabaska): D'abord, il y a plusieurs études, des
documents assez volumineux. C'est un programme de réalisation qui, comme
je l'ai dit tout à l'heure, relève de l'OPDQ. Dans le cas du
Richelieu, je vous ai dit tout à l'heure qu'il y a déjà eu
des études mais qu'en ce qui concerne les inondations proprement dites
le travail sur le terrain va se faire au cours de la présente
année pour recommandation de réalisations par la suite.
M. RUSSELL: On va les prendre un par un. D'abord, il y a la Yamaska. Une
étude a été complétée, qui a
coûté un montant assez formidable au ministère. Un rapport
complet a été déposé. Le ministre, je crois, se
propose d'effectuer des travaux durant l'année en cours sur l'une des
branches de la rivière Yamaska. Ce rapport existe. Il est
peut-être volumineux. Je peux envoyer une petite camionnette le chercher,
si nécessaire.
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas le volume. C'est le fait que le
ministère n'est pas responsable de ce dossier. Le ministère des
Richesses naturelles va être responsable de certaines
réalisations. Si on recommande, sur la rivière Yamaska, par
exemple, la construction de barrages, nous aurons à les exécuter
et à prendre la décision de les exécuter. Mais le
dossier proprement dit n'est pas au ministère des Richesses
naturelles.
M. RUSSELL: Où est le responsable de l'OPDQ?
M. PAUL : Il y a un comité interministériel.
M. MASSE (Arthabaska): C'est parce qu'il y a un comité
interministériel.
M. RUSSELL: L'OPDQ relève de qui directement?
M. MASSE (Arthabaska): C'est le budget du Conseil exécutif.
M. RUSSELL: Donc, il faudra poser la question au Conseil
exécutif.
M. LACROIX: Vous devriez aller au salon rouge immédiatement,
c'est là que cela se discute.
M. LE PRESIDENT: C'est justement la question qu'ils discutent
présentement.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais faire comprendre au
député des Iles-de-la-Madeleine que c'est assez difficile
d'essayer d'avoir des informations sans qu'il me dirige vers le salon rouge.
Cela va être pire.
M. LACROIX: Au moins, je vous dirige bien. M. PAUL: Ne négligez
pas...
M. LACROIX: Si vous m'aviez écouté, vous ne seriez pas
dans l'Opposition.
M. RUSSELL: Une chose est certaine, M. le Président, dés
crédits seront votés et on en demandera pour effectuer des
travaux sur la rivière Yamaska, cette année, à même
ce budget.
M. MASSE (Arthabaska): Non, pas cette année.
M. RUSSELL: Aucun?
M. MASSE (Arthabaska): On verra aux immobilisations, tout à
l'heure.
M. RUSSELL: Des études.
M. MASSE (Arthabaska): Sur la rivière Yamaska, est-ce que vous
voulez dire la période d'étude? Cela est terminé.
M. RUSSELL: Terminé?
M. MASSE (Arthabaska): Il reste, à l'OPDQ, avec les
différents ministères impliqués, à établir
un programme de réalisations.
M. RUSSELL: Les études sur le bassin de la rivière
Richelieu sont terminées.
M. MASSE (Arthabaska): Sur la rivière Richelieu, un montant de
$60,000 sera affecté cette année, sur les lieux, pour
déterminer le meilleur moyen à prendre pour enrayer les
inondations, du moins une bonne partie des inondations.
M. RUSSELL: Exclusivement pour des études.
M. MASSE (Arthabaska): Soixante mille dollars, oui.
M. RUSSELL: Est-ce que ce travail sera fait par le ministère ou
par des firmes d'ingénieurs indépendants?
M. MASSE (Arthabaska): Cela va être fait par une firme
d'ingénieurs.
M. RUSSELL: Par une firme d'ingénieurs? M. MASSE (Arthabaska):
Oui.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND : A la suite de creusages de rivières ou de cours
d'eau, ou de nettoyages de rivières ou de cours d'eau, par exemple, il
peut se produire un glissement de terrain pouvant faire en sorte qu'une
construction quelconque ait des dommages ou ait tendance, soit le solage, etc.,
à glisser dans le cours d'eau.
Est-ce que le ministère des Richesses naturelles accorde des
dédommagements quelconques à ces personnes qui voient leurs
constructions menacées?
M. MASSE (Arthabaska): Nous n'avons aucun montant, au ministère
des Richesses naturelles, pour des dédommagements de la sorte. Vous
savez ce qui est arrivé pour les sinistrés de Saint-Jean-Vianney.
Le gouvernement provincial a avancé des sommes assez astronomiques pour
le déplacement, par exemple, des maisons qui étaient sur ce
territoire; le ministère des Affaires sociales l'a fait
également. En somme, plusieurs ministères ont contribué
financièrement dans le cas de Saint-Jean-Vianney. Le ministère
des Richesses naturelles, comme je vous le disais tout à l'heure, n'a
aucune somme pour des indemnités de la sorte.
M. BELAND: A quel ministère reviendrait la responsabilité
du dédommagement?
M. MASSE (Arthabaska): Si on prend, par exemple, les cas d'inondations,
en 1968-1969 et, en 1970, â Saint-Michel-des-Saints, il y a eu des
dédommagements pour inondations.
M. PAUL: Est-ce que cela avait été payé par votre
ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Non. Cela avait été payé par
un fonds provenant du Conseil exécutif.
M. PAUL: Mais, à la suite d'une enquête et des travaux de
recherche...
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. PAUL: ... exécutés par des officiers de votre
ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Du ministère des Richesses naturelles. Ce
printemps, chacun des débordements de cours d'eau a été
suivi au jour le jour par nos techniciens. On a les rapports. Alors, s'il y a
une inondation exceptionnelle, compte tenu des crues sur plusieurs
années, et de différents facteurs, il y a recommandation au
ministre, de dédommagement de la part des fonctionnaires. Si c'est
vraiment une crue exceptionnelle et qu'il y a beaucoup de dommages, le
processus, c'est que j'apporte ce fait au conseil des ministres qui juge s'il y
a lieu d'indemniser ou pas.
M. BELAND: Est-ce dédommagé en fonction de certains
critères bien établis au départ, semblables à ce
qui peut exister dans l'agriculture, relativement aux patates, justement, comme
on l'a expliqué cet après-midi?
M. MASSE (Arthabaska): Je sors les patates de cela, mais il y a des
critères; je puis vous dire cela.
M. BELAND: Merci.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté. Catégorie 3,
Services de transport et de communication?
M. LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: Il y a une augmentation, M. le Président.
M. BELAND: Est-ce que le député des Iles-de-la-Madeleine a
participé d'une façon active au débat?
M. LE PRESIDENT: Je croyais que c'était le ministre qui avait dit
adopté.
M. PAUL: Le député des Iles-de-la-Madeleine nuit beaucoup
plus souvent qu'il n'aide.
M. LACROIX: Vous n'êtes donc pas gentil, aujourd'hui, le jour de
l'anniversaire de votre collègue de Chicoutimi. Ce n'est pas gentil.
M. PAUL: Etes-vous jaloux?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît ! Le
député de Shefford.
M. RUSSELL: Le ministre pourrait peut-être nous fournir des
explications. Pourquoi cette augmentation?
M. MASSE (Arthabaska): L'augmentation est due à un nouveau
bulletin, publié par la Direction générale des eaux, qui
s'intitule "Ressources". Cette publication explique l'augmentation de $13,000.
Je vous donne le détail des $20,000: conventions et congrès,
$2,500; frais de déplacement, $4,500. C'est la nouvelle publication qui
fait augmenter cette catégorie.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3, adopté.
Catégorie 4, Services professionnels, administratifs et autres.
Vous trouverez les détails à la première page de la
catégorie 4.
M. RUSSELL: Je tiens à vous faire remarquer, M. le
Président, qu'on n'y retrouve pas le détail des dépenses
de l'an dernier. Je voudrais savoir si le montant total a été
dépensé ou s'il y a eu des crédits périmés
à cette catégorie.
M. MASSE (Arthabaska): C'est bien difficile de répondre à
cette question. On m'a posé plusieurs fois cette question hier. Le
rapport comptable n'a pas encore été déposé.
M. PAUL: N'avez-vous pas dit que votre rapport était à
l'impression?
M. MASSE (Arthabaska): Non, non. Je parle de l'année
dernière. Je ne parle pas du rapport annuel: $11,600 l'an passé
et $14,100 cette année.
M. RUSSELL: Ici, dans le livre, on parle de $32,700.
M. PAUL: Pour l'an passé.
M. RUSSELL: Comparativement à $14,000 cette année.
M. MASSE (Arthabaska): Je m'excuse.
M. RUSSELL: Ce que je voulais savoir je pense que c'est
élémentaire et, s'il y a un comptable du ministère, ici,
il pourra nous le dire c'est si réellement le montant a
été dépensé. Ce n'est pas une question vraiment
très laborieuse.
M. PAUL: C'est élémentaire dans une bonne administration
d'un excellent ministère. Je n'ai pas dit: excellent ministre.
M. MASSE (Arthabaska): Vous parlez toujours de services...
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 1, catégorie 4.
M. MASSE (Arthabaska): Pour les services professionnels, l'année
passée il y avait une augmentation. Il y a eu une diminution cette
année. Elle représente les frais qui se sont plus encourus pour
la commission Legendre qui était inscrite à cet article.
M. PAUL: Nous félicitons le ministre d'avoir eu enfin une bonne
réponse.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6: Loyers.
M. RUSSELL: Encore là il y a une diminution et nous n'avons pas
l'explication. Pourquoi cette baisse? Est-ce qu'il y a eu des crédits
périmés l'an dernier?
M. MASSE (Arthabaska): L'écart de $4,000 environ est dû
à un réaménagement budgétaire et certaines
dépenses étaient à d'autres articles que celui de cette
année.
M. RUSSELL: Merci
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7: Fournitures et
approvisionnements. Même montant. Adopté.
Catégorie 10: Dépenses de transfert. On trouvera les
détails sur les feuilles qui vous ont été fournies
hier.
M. RUSSELL: Subventions accordées à des
établissements de recherche pour poursuivre des projets de recherche
réalisés dans le domaine de l'eau. Quels sont ces
établissements qui font de la recherche?
M. MASSE (Arthabaska): Une étude est effectuée par
l'université McGill, deux autres par l'université Laval.
M. LESSARD: Quelles sont ces études?
M. MASSE (Arthabaska) : Je peux vous donner leurs titres: Etude
hydrologique d'un bassin au lac Knob. Etude de ruissellement de surface. Etude
des précipitations, afin de définir un modèle de crue et
de sécheresse, qui a été donnée à CENTRO, de
l'université Laval.
M. PAUL: La recherche sur l'insémination artificielle des
nuages?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a déjà une loi, comme vous
savez. Cela a été fait.
M. BELAND: Est-ce qu'on pourrait affirmer qu'il n'y a aucune machine en
fonction?
M. MASSE (Arthabaska): Parfaitement.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 11 : Autres
dépenses. Adopté. Sous-article 2: Services hydrauliques.
Catégorie 1.
Le député de Témiscouata.
M. SIMARD (Témiscouata): Comment justifier une diminution de
$488,000 avec le même nombre d'employés? Est-ce que les
prévisions de l'année passée auraient été
exagérées ou est-ce qu'il y a eu réellement diminution de
salaires? Je crois la chose impossible.
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez la catégorie 1, sur la feuille
que nous avons distribuée.
Aux traitements et salaires, c'est surtout au niveau des employés
occasionnels qui sont inclus dans cette catégorie de dépenses,
employés occasionnels qu'on a dû embaucher pour le glissement de
terrain de Saint-Jean-Vianney.
M. PAUL: Cela a coûté combien, ce glissement de terrain:
Est-ce qu'il va y avoir possibilité de le savoir un jour?
M. MASSE (Arthabaska): Le ministère a dépensé
$1,400,000.
M. RUSSELL: Cela c'est seulement le ministère des Richesses
naturelles, sans compter tous les autres ministères qui ont
dépensé aussi des millions à ce même endroit.
M. PAUL: Quand on parle de contributions totales du gouvernement ou de
corps intermédiaires, charges municipales, le tout pour un montant de
$20 millions, est-ce qu'on est assez réaliste?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que c'est drôlement
exagéré, à mon avis. Il faudrait peut-être le
demander au ministre du Revenu, qui était responsable du comité
interministériel de Saint-Jean-Vianney.
M. PAUL: C'est pas mal difficile à ce moment-là. A quel
ministère va-t-on frapper ça au juste?
M. MASSE (Arthabaska): Je peux vous dire qu'on a dépensé
$1,400,000 en ce qui concerne notre juridiction, et je pense que c'est une
dépense qui a été...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il ne serait pas plus facile de poser la
question au feuilleton?
M. PAUL: On a encore une période de dix heures de débat,
M. le Président, en Chambre
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que vous auriez les détails par
le budget du Conseil exécutif, encore une fois.
M. PAUL: Le Conseil exécutif.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, la responsabilité de ces
services, c'est l'étude ou l'aménagement ou la réalisation
de travaux et ouvrages. Le ministre nous disait tout à l'heure qu'en ce
qui concernait la rivière Yamaska, c'était plus
particulièrement l'OPDQ qui en était responsable dans sa
réalisation. Est-ce que les...
M. MASSE (Arthabaska): La réalisation sera assumée par
chacun des ministères impliqués.
M. LESSARD: Par chacun des ministères. Il y a sept
ministères impliqués.
M. MASSE (Arthabaska): Les principaux reliés à nous.
M. LESSARD: Je sais, M. le Président, que nous aurons l'occasion
aux immobilisations de parler de l'aménagement de certains barrages.
Mais, comme c'est directement la responsabilité de ce service, est-ce
que je pourrais demander au ministre si les travaux qui avaient
été entrepris l'an dernier concernant les différents
barrages qu'il nous avait annoncés je n'ai pas l'intention de les
nommer sont terminés? Par exemple, la reconstruction du barrage
Manitou, $10,000.
M. MASSE (Arthabaska): On devance peut-être la discussion, on
pourra revoir ça à l'immobilisation.
M. LESSARD: Ce la ne me fait absolument rien, M. le Président,
mais c'est parce que la responsabilité de la réalisation de ces
barrages-là relève du service du génie hydraulique. Pour
ma part, je ne vois aucune objection à ce qu'on en discute ici ou
à Immobilisation, pas de différence.
M. MASSE (Arthabaska): D'accord, c'est parce que c'est plus simple.
M. LESSARD: Une autre question d'ordre général, M. le
Président. A la suite des événements de
Saint-Jean-Vianney, est-ce que le ministère a établi une certaine
coordination avec le ministère de la Voirie et d'autres
ministères qui sont impliqués dans certains travaux de
construction qui touchent plus particulièrement au sol? Est-ce qu'il y a
une certaine coordination entre le ministère des Richesses naturelles et
ces différents ministères pour prévoir les
conséquences de certains travaux qui peuvent être entrepris par
des ministères?
M. MASSE (Arthabaska): Il existe toujours une coordination avec d'autres
ministères, par exemple pour des travaux sur des cours d'eau comme la
construction d'un pont. Le ministre de la Voirie consulte toujours le
ministère des Richesses naturelles avant de prendre une décision.
C'est de plus en plus le cas en termes de connaissance des sols. Il appartient
à chacun des ministères de nous consulter sur cette question.
M. LESSARD : Est-ce que ce service a actuellement un plan d'ensemble
concernant la régularisation du débit des cours d'eaux? Par
exemple, est-ce qu'on aménage les barrages strictement selon l'urgence
ou si on a un plan d'ensemble pour régulariser le débit de
certains cours d'eau à partir des bassins?
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne la connaissance des
débits, c'est mesuré, c'est jaugé sur tout le territoire
du Québec. En ce qui concerne...
M. LESSARD : A partir de cette connaissance, est-ce qu'on a
établi des plans?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a un autre fait aussi. C'est qu'il existe,
sur différents bassins, des inondations. Dans certains cas, un barrage
peut être la solution pour enrayer les inondations. Nous intervenons dans
ces cas-là. Je dois dire que le budget du ministère,
l'immobilisation est nettement insuffisante pour répondre partout en
même temps aux différents besoins.
M. LESSARD: Le ministre me répond qu'actuellement il
réalise des travaux selon les besoins urgents...
M. PERREAULT: Selon ses moyens.
M. LESSARD: ... selon ses moyens. Même en fonction des moyens,
est-ce que le ministère, à partir des connaissances qu'il a sur
le débit des cours d'eau, possède au moins une vue
générale sur la nécessité de contrôler ces
débits et faire soit des barrages ou d'autres travaux?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, nous avons la connaissance...
M. LESSARD: Mais vous n'avez pas l'argent.
M. MASSE (Arthabaska): ... mais il faut évaluer nos travaux
chaque année en termes de la masse budgétaire, de
l'immobilisation qui nous est allouée, et on doit faire des choix.
M. PERREAULT: Cela coûte $50 millions. M. LE PRESIDENT:
Adopté. M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3: Services de transport et
communication.
M. SIMARD (Témiscouata): L'augmentation est due à quoi,
ces quelque $40,000?
M. MASSE (Arthabaska): Un instant. Il y a deux raisons principales:
d'abord, le ministère du Tourisme, qui est propriétaire de
plusieurs barrages au Québec, transfère graduellement ces
barrages au ministère des Richesses naturelles. Comme exemple, en 71/72,
nous avions 75 barrages à administrer et, pour 72/73, on en aura une
centaine; donc, cela exige des déboursés supplémentaires.
Cela nous permettra, par publication ou autrement, de donner une information
préventive concernant les zones de glissement possibles et les zones
d'inondation possibles. Si les propriétaires des
propriétés inondées, dans la plupart des cas,
s'étaient construits hors des zones d'inondation, les dommages
matériels seraient à peu près minimes au Québec. Le
problème est que, soit par méconnaissance ou manque de
consultation, on se construit souvent près de rivières où
c'est véritablement une zone d'inondation. Ce sont les deux raisons
principales qui expliquent l'augmentation de $40,000.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3, adoptée. Catégorie 4:
Services professionnels et administratifs. Vous allez les retrouver sur vos
feuilles à l'article 2, sous-article 2, catégorie 4. Pas de
question? Adopté.
M. PAUL: Un instant, M. le Président. Sur la feuille, à
l'article 2, sous-article 2, catégorie 4, je lis: Poursuites
judiciaires. Le ministère doit parfois intenter des poursuites
judiciaires ou imposer des amendes lorsqu'un barrage a été
construit en contravention avec la Loi du régime des eaux. Montant:
$11,000. Est-ce le ministère des Richesses naturelles ou le
ministère de la Justice qui intente les procédures?
M. MASSE (Arthabaska): Les procédures sont prises par le
ministère de la Justice.
M. PAUL: Par le ministère de la Justice.
M. MASSE (Arthabaska): Dans ces cas, nous avisons le propriétaire
et nous lui donnons un certain temps pour le démolir ou le modifier et
si, après une période raisonnable, les travaux ne sont pas faits,
c'est le ministère de la Justice qui prend les procédures.
M. PAUL: Le contrevenant devient prévenu et il fait face â
une accusation, soit qu'il se défende ou qu'il plaide coupable.
A ce moment-là les frais du procureur du ministère sont
à la charge du prévenu.
M. MASSE (Arthabaska): Cette somme de $11,000 couvre probablement des
cas où nous devons les assumer.
M. PAUL: Mais pour quelle raison? Nous avons voté une loi l'an
passé qui a modifié toute cette perception, ces charges qui sont
revenues sur le dos des contribuables contrevenant à l'une ou l'autre de
nos lois statutaires.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a une autre raison que j'aurais
peut-être dû mentionner, c'est qu'il y a également des
possibilités de comptes d'arpentage qui ne reçoivent pas paiement
et pour lesquels nous devons prendre des procédures.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4, adopté. Catégorie 5 :
Entretien et réparation, adopté. Catégorie 6 : Loyers.
M. BELAND: Cela consiste en quoi.
M. MASSE (Arthabaska): C'est en grosse partie pour la machinerie
industrielle dont on a besoin pour les travaux de cours d'eau. Ce sont des
travaux remédiateurs et c'est la location de la machinerie
nécessaire.
M. PAUL: Le ministère n'a-t-il pas tout l'équipement
nécessaire?
M. MASSE (Arthabaska): Nous ne possédons pas de machinerie
lourde.
M. PAUL: Vous n'en avez pas du tout?
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6, adopté. Catégorie 7:
Fourniture et approvisionnement.
M. PAUL: Cela couvre quoi?
M. MASSE (Arthabaska): C'est la nomenclature que j'ai donnée tout
à l'heure: pneus, vêtements, imprimés, parfois nous avons
des stations de jaugage, de l'électricité, chauffage et
différentes matières brutes comme dans le cas de
Saint-Jean-Vianney, par exemple, où on a dû acheter de la pierre
et construire des gabions pour la protection des berges, c'est un exemple de
dépenses en fournitures et approvisionnements.
S'il y a une diminution, c'est justement dû au coût
occasionné par le glissement de l'année dernière.
M. PAUL: L'an passé sur le montant de $701,300 y a-t-il eu des
crédits périmés?
M. MASSE (Arthabaska): Il n'y a pas eu de crédits
périmés. Il y a même eu, comme je le disais hier, une
carence. C'est pourquoi nous avons dû demander un
supplémentaire.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce qu'un montant a été
affecté à Saint-Jean-Vianney, l'an passé, dans cette somme
de $701,300? Est-ce que ça justifierait la différence?
M. MASSE (Arthabaska): L'année passée, uniquement à
Saint-Jean-Vianney, il y a eu pour $410,000 de fournitures et
approvisionnements. Il y a une diminution d'environ $170,000 mais nous sommes
de plus en plus appelés à intervenir dans ces cas, et c'est pour
ça qu'il faut prévoir ces montants.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7, adopté.
Catégorie 8 : Matériel et équipement,
adopté.
Catégorie 10: Dépenses de transfert que vous trouverez
à l'article 2; sous-article 2, catégorie 10, adopté.
Catégorie 11 : Autres dépenses.
M. BELAND: Est-ce que le montant de $62,800 a été en
partie périmé?
M. MASSE (Arthabaska): Un instant! Il n'y a pas eu de crédit
périmé en 71/72. Encore-là, il y a une dépense
supplémentaire occasionnée par Saint-Jean-Vianney.
UNE VOIX: Adopté.
M. RUSSELL: Saint-Jean-Vianney se fait accuser de beaucoup de
choses.
M. MASSE (Arthabaska): Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? C'est
la raison de la diminution.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux que le ministre continue
à nous dire la vérité.
M. PERREAULT: Il vous l'a dite, $1,400,000.
M. SIMARD (Témiscouata): Puisque nous sommes encore à la
Direction générale des eaux, les montants que vous percevez des
municipalités ou des personnes qui ont des barrages, par exemple, pour
la location, à quel article affectez-vous ces revenus?
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des revenus qui vont au fonds
consolidé.
M. PAUL: Je comprends mais où trouve-t-on les imputations pour
ces sommes?
M. MASSE (Arthabaska): Vous voulez dire pour les permis?
M. SIMARD (Témiscouata): Oui, oui, pour les permis. Par exemple,
quand vous chargez $5, $10 à une municipalité qui a un barrage
quelconque.
M. MASSE (Arthabaska): C'est à l'intérieur de ce service
hydraulique.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce que vous pourriez nous donner en
même temps le nombre de barrages pour lesquels vous faites une perception
quelconque?
M. MASSE (Arthabaska): Un instant! Il serait assez difficle de vous dire
le montant exact, parce qu'il n'y a pas seulement les municipalités. Il
y a les barrages pour faire flotter le bois. On peut dire qu'il y en a une
centaine approximativement.
M. SIMARD (Témiscouata): Sur quel barème vous basez-vous
pour établir le taux ou le montant que vous chargez?
M. MASSE (Arthabaska): D'abord, il y a le montant pour le permis de
construction, par exemple. Ce sont des montants très minimes. Si je me
souviens bien, dans le cas des municipalités, c'est environ $40 et, dans
le cas de l'entreprise, c'est environ $100.
M. SIMARD (Témiscouata): Annuellement? Pour la permission de
construire?
M. MASSE (Arthabaska): Non, c'est pour la demande du permis de
construire.
M. PAUL: Mais il y a une charge annuelle aussi?
M. MASSE (Arthabaska): Pour la charge annuelle, cela dépend de la
superficie qui est inondée. C'est le critère.
M. PAUL: Inondée ou retenue?
M. MASSE (Arthabaska): La superficie du terrain inondé.
M. PAUL: Le ministère impose des charges pour les barrages qui
retiennent l'eau sans que ces mêmes barrages causent d'inondation. C'est
pour ça que j'ai posé ma question, inondée ou retenue?
M. MASSE (Arthabaska): On me dit qu'il y a deux formes de charges, non
seulement pour les terrains inondés mais aussi pour le volume
d'emmagasinage.
M. PAUL: D'accord.
M. RUSSELL: Est-ce que les municipalités paient un loyer annuel
pour ces barrages?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a un tarif annuel mais qui est
préférentiel pour les municipalités, par rapport à
l'industrie, comme je le disais tout à l'heure.
M. RUSSELL: Pour les anciens barrages ou simplement pour les nouveaux
barrages? Par exemple, combien la ville de Granby paie-t-elle annuellement pour
son barrage?
M. MASSE (Arthabaska): Non, pour tous les barrages. Dans le cas
précis de Granby, nous pourrions vous donner le renseignement plus tard.
Nous n'avons pas ces données ici, par barrage.
M. PAUL: D'ici à mardi? D'ici à la fin de l'étude
de vos crédits?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, et cela me fera plaisir.
M. LE PRESIDENT: Avez-vous bien dit mardi, oui?
M. PAUL: Oui, mardi.
M. MASSE (Arthabaska): Vous voulez être illégal et
dépasser les 45 jours.
M. PAUL: Ah, pardon! Ne vous fiez pas là-dessus. Ah non! Nous
pouvons faire toutes sortes de petites procédures.
M. MASSE (Arthabaska): Je sais que le député de
Maskinongé est très habile dans ce domaine.
M. PAUL: Cela ne veut pas dire qu'on n'étudie pas bien quand
même. On va bien, mais ne vous faites pas de fausses illusions. Soyez
réaliste. Vous avez un ministère important. Je vous ai
défendu en Chambre, cet après-midi. Je me suis opposé au
bousculage dont vous étiez victime de la part de votre collègue.
Vous ne m'avez pas dit merci encore. Je l'attends, mon merci.
M. MASSE (Arthabaska): Votre chef également a été
aimable.
M. PAUL: Bon!
M. LE PRESIDENT: Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, puisqu'on va faire un relevé
pour la ville de Granby, on pourrait peut-être faire un relevé
pour la ville de Waterloo et, en même temps, nous donner la dimension de
terrain, qu'on a appelé terrain inondé ou terrain couvert par
l'eau, pour lequel une compensation est payée dans les deux cas.
M. MASSE (Arthabaska): On vous fera parvenir l'information.
M. RUSSELL: Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, revenant aux barrages, est-ce que le
ministre pourrait me dire si l'Hydro-Québec fait approuver ses plans et
devis par le ministère, lorsqu'elle a à faire un barrage? Parce
que c'est le ministère qui est responsable de l'approbation de ces plans
et devis.
M. MASSE (Arthabaska): Tout plan de barrage, y compris ceux de
l'Hydro-Québec, doit être approuvé par le ministère
à cause, justement, des terrains qui sont inondés.
M. LESSARD: Est-ce que le fédéral fait approuver ses plans
et devis?
M. MASSE (Arthabaska): La même chose. M. LESSARD: La même
chose.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce que l'Hydro-Québec paie
pour ses barrages?
M. MASSE (Arthabaska): La même chose que n'importe quelle
entreprise privée ou municipalité. Absolument. A
l'Hydro-Québec, je pense que cela varie entre $25 millions et $29
millions par année.
M. SIMARD (Témiscouata): Entre $25 millions et $29 millions.
M. PAUL: Le ministre a répondu que le fédéral
devait payer également pour ses barrages.
M. MASSE (Arthabaska): Il doit faire accepter les plans...
M. PAUL: Les faire accepter et les payer.
M. MASSE (Arthabaska): ...de la construction.
M. PAUL: Alors, est-ce que le fédéral ne construit pas
toujours des barrages seulement sur des rivières navigables et
flottables, au sens de la Loi du ministère des Transports, ce qui le
dispense de l'obligation de payer, à ce moment-là, des droits aux
provinces?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que, d'abord, le fédéral
peut construire également sur un terrain appartenant au provincial. Je
n'ai pas de cas précis...
M. PAUL: Bien, j'aimerais en avoir.
M. MASSE (Arthabaska): ... mais cela pourrait se produire.
M. PAUL: Peut-être qu'il y en a, mais j'aimerais avoir des
exemples.
M. MASSE (Arthabaska): Comme je le disais tout à l'heure, le
fédéral doit, également, faire approuver ses plans. Ce qui
se produit, dans ces cas, c'est que, d'abord, le transport sur les
rivières navigables et flottables est de juridiction
fédérale. D'autre part, le fond appartient toujours au
Québec.
M. PAUL: M. le Président, je m'excuse. Le ministre émet
une opinion juridique, en disant que le fonds appartient toujours au
Québec. Par
conséquent, le fleuve Saint-Laurent appartient au
Québec.
M. MASSE (Arthabaska): Le fond, le lit. M. PAUL: Le fond, le Ut.
Très bien.
M. MASSE (Arthabaska): Dans ces cas, si le gouvernement
fédéral doit faire des constructions, il y a un transfert
d'administration au gouvernement fédéral.
M. LESSARD: M. le Président, lorsqu'on approuve les plans d'un
barrage, est-ce qu'on les approuve strictement en vertu de la qualité ou
de la nécessité du barrage ou si on tient compte, par exemple, en
collaboration avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, d'autres possibilités d'utilisation des barrages comme, par
exemple, les possibilités touristiques?
M. MASSE (Arthabaska): Oui. De plus en plus.
M. LESSARD: Une utilisation polyvalente des barrages et
coordination.
M. MASSE (Arthabaska): Vous parlez toujours d'approbation.
M. LESSARD: Oui. En fait, les plans et devis d'un barrage peuvent
être faits d'abord en vertu de la qualité ou de la
nécessité de régulariser le débit, par exemple,
d'un cours d'eau. Cependant, dans les plans et devis, si on veut faire une
utilisation polyvalente des barrages, on peut tenir compte d'autres usages
possibles du barrage, par exemple des usages touristiques. C'est dans ce sens
que je demande si le ministère des Richesses naturelles possède
ou a établi, actuellement, une certaine coordination avec le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche â ce
sujet.
M. MASSE (Arthabaska): Il y aune coordination. D'ailleurs, dans
plusieurs barrages, on exige des passes migratoires, par exemple, pour le
poisson. Cela se fait évidemment en collaboration avec le
ministère. Dans le cas de la construction d'un barrage par le
ministère des Richesses naturelles, depuis deux ans, cela a
été notre préoccupation que lorsqu'on devait construire un
barrage, soit pour des besoins d'eau potable ou travaux correcteurs du cours
d'eau, on tente de maximiser l'investissement, en lui donnant peut-être
d'autres fins également, telles que des fins touristiques, des fins de
loisir. Même, à un moment donné, il pourra peut-être
arriver qu'une route devra être construite près de cette
construction et qu'il y ait possibilité d'agencer les besoins du
ministère de la Voirie et les besoins des autres ministères, pour
maximiser cet investissement.
M. BELAND: Si, par exemple, une entreprise privée décide
de construire un barrage sur une rivière donnée, pour la
production d'électricité, pour sa propre entreprise, est-ce que
le gouvernement apportera une objection quelconque?
M. MASSE (Arthabaska): Il peut y avoir objection. S'il y a approbation,
je pense qu'il peut y avoir objection. Il peut y avoir des travaux correcteurs,
de baisser la hauteur du barrage. Effectivement, il peut y avoir des
objections.
M. BELAND: Quels seraient les principaux motifs pour empêcher
cette entreprise privée d'aménager son propre barrage pour la
production de son électricité ou l'électricité
qu'elle est appelée à consommer?
M. MASSE (Arthabaska): Je n'ai pas compris votre question.
M. BELAND: Quels seraient les principaux motifs pour lesquels le
gouvernement empêcherait une entreprise privée de construire son
propre barrage, en vue de la production de l'électricité qu'elle
serait appelée à consommer, pour elle-même?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a une nécessité de production
d'électricité pour la compagnie. Donc, elle construit son barrage
pour ces fins. D'autre part, le ministère des Richesses naturelles a
d'autres préoccupations: les possibilités d'inondations trop
grandes ou certaines autres fins que la production
d'électricité.
M. PAUL: ... d'autres utilisateurs.
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont tous des genres de raisons qui peuvent
modifier les plans soumis.
M. LESSARD: Mais est-ce qu'une compagnie privée peut actuellement
construire un barrage pour ses propres fins de production
hydro-électrique? Je sais que des barrages existaient avant 1962, qui
sont actuellement pour la production hydro-électrique servant à
des fins industrielles pour des compagnies privées. Est-ce
qu'actuellement ça peut se faire?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons l'autorité d'octroyer des
concessions pour fins hydrauliques, mais ce n'est jamais fait sans consultation
de l'Hydro-Québec.
M. BELAND: Et si l'Hydro-Québec refuse, quelle est la position
gouvernementale?
M. MASSE (Arthabaska): C'est un cas hypothétique, mais je dois
dire qu'il y a plus de
chances que nous suivions l'opinion de l'Hydro-Québec que celle
de la compagnie productrice d'électricité.
M. LESSARD: Depuis 1962, est-ce qu'il y a eu construction de barrages
par des entreprises privées? Elles aiment bien mieux aller s'alimenter
à l'Hydro-Québec qu'aller investir des montants
considérables.
M. MASSE (Arthabaska): Depuis 1962, on m'informe qu'il n'y a eu aucune
construction de barrage par des compagnies privées.
M. AUDET: Est-ce qu'il existe encore des barrages...
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi, lorsque vous allez dans des cas
précis, comme vous venez de le faire, à savoir s'il y avait eu
construction de nouveaux barrages, c'est à l'article 7. Il ne faudrait
pas confondre. Si c'est une question de caractère général
qui touche plus à la Direction générale des eaux
qu'à une construction de pont ou de barrage, je n'ai pas
d'objection.
M. LESSARD: La responsabilité première de cette Direction
des services hydrauliques, c'est l'aménagement de barrages. Je comprends
que nous posons la question d'immobilisation comme telle, mais là...
M. LE PRESIDENT: Je m'oppose à la dernière question
où vous avez dit exactement: Est-ce qu'il y a eu d'autres barrages de
construits?
M. LESSARD: Justement, pour amener le ministre à répondre
à la question de principe que nous avions soulevée tout à
l'heure sur le contrôle de la construction des barrages, le fait que le
ministre nous dise: Non, il n'y a pas eu de construction de barrages depuis
1962, a permis de mettre fin à la discussion.
M. LE PRESIDENT: D'accord, mais n'allez pas plus loin sur la question de
l'immobilisation.
Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Combien existe-t-il de barrages hydro-électriques dont
la propriété est privée?
M. MASSE (Arthabaska): Y compris les compagnies privées
productrices d'électricité et les municipalités
comme dans le cas de Sherbrooke, par exemple qui produisent leur
électricité, il semble qu'il y ait 10 compagnies qui
possèdent environ 25 barrages de production
d'électricité.
M. LESSARD: Le ministère en possède combien?
M. MASSE (Arthabaska): Comme je l'ai dit tout à l'heure, pour
71/72, nous en avions 75 et, par suite des transferts du ministère du
Tourisme, il y en aura 25 environ cette année, ce qui va faire à
peu près 100 barrages.
M. BELAND: Est-ce qu'il y en a qui ne sont plus utilisés pour une
raison quelconque parmi les barrages importants?
M. MASSE (Arthabaska): Quand il n'y a plus d'utilisation, qu'il n'y a
aucune fin pour un barrage, il y a démolition du barrage.
M. RUSSELL: Est-ce que le barrage du lac des Neiges est sous le
contrôle du ministère des Richesses naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): On me dit que oui.
M. AUDET: Est-ce que l'Hydro-Québec est intéressée
ou a fait des offres pour acheter ces barrages-là?
M. MASSE (Arthabaska): Bien, M. le Président, je pense que cette
question-là, on l'a eue lors de la nationalisation. Le barrage, s'il
existait là, c'est pour fins de production d'électricité.
S'il n'y a plus de barrage, il n'y a plus de compagnie
d'électricité.
M. PERREAULT: 11 faudrait ajouter aussi que l'Hydro-Québec est en
négociations intermittentes avec des villes comme Sherbrooke pour
acheter le réseau d'électricité et, selon qu'on s'entendra
sur le prix, on achètera ou non.
M. RUSSELL: Cela va détaxer les contribuables de Sherbrooke;
ça ne sera pas nuisible.
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 11. Adopté.
Catégorie 14, remboursements.
M. LESSARD: Est-ce que ça vient d'autres ministères?
M. LE PRESIDENT: Vous avez les détails sur votre feuille,
à 2-1-14.
M. LESSARD: Vous avez raison, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le paragraphe 2-2-14 vous donne exactement la
réponse. Catégorie 14, adopté. Catégorie 15,
Imputations?
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait nous donner un peu plus de
précisions quant à l'imputation d'une somme de $100,000, au poste
6-6 de l'OPDQ, dans le développement du Bas-Saint-Laurent, de la
Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine?
M. MASSE (Arthabaska): C'est la construction d'un mur de protection
d'environ 1,000 pieds, à Percé.
M. RUSSELL: Le coût total de la construction du mur est de
combien?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a une participation, pour la construction de
ce mur de protection, du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche qui y a aménagé une promenade.
Pour la partie des Richesses naturelles, $700,000, il faudrait voir
à l'imputation pour le ministère du Tourisme.
M. RUSSELL: Le maître d'oeuvre, c'est le ministère des
Richesses naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): C'est le ministère des Richesses
naturelles, oui.
M. RUSSELL: Le tout a-t-il été donné par contrat,
par soumission publique?
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas commencé, on me dit que ce
sera fait en régie.
M. RUSSELL: Les travaux seront faits en régie?
M. PAUL: Comment, ce n'est pas commencé? Vous avez une imputation
de $170,000.
M. MASSE (Arthabaska): Ce sera commencé au cours de
l'année.
M. PAUL: Au cours de l'année?
M. RUSSELL : Votre ministère prévoit pour sa part $100,000
et d'autres montants sont prévus dans d'autres ministères.
M. MASSE (Arthabaska): On me dit que le seul ministère
impliqué avec nous est le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche.
M. RUSSELL: Le tout est prévu pour être fait en
régie?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3: Services
hydrométéorologiques; catégorie de dépenses 1 :
Traitements, salaires et allocations.
M. LESSARD: Est-ce que ce service a eu, au cours de l'an dernier,
à faire de l'étude ou des relevés sur les cinq
rivières de la baie James?
M. MASSE (Arthabaska): Le ministère, en termes de connaissances,
a fait des relevés depuis un certain nombre d'années sur le
territoire de la baie James. D'ailleurs, l'HydroQuébec est toujours en
relation constante avec ce service de notre ministère; on lui fournit
l'information.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3: Services de
transport et de communication. Adopté. Catégorie 4: Services
professionnels, administratifs et autres, que vous allez trouver aux postes
deux, trois, quatre. Est-ce qu'il y a des questions sur la catégorie
4?
M. LESSARD: L'étude est-elle terminée ou si on
prévoit...
M. MASSE (Arthabaska): Elle n'est pas encore commencée.
M. LESSARD: Est-ce une étude...
M. MASSE (Arthabaska): Vous parlez de la première étude,
au premier paragraphe?
M. LESSARD: ... d'évaluation et de diffusion de l'information sur
la qualité des eaux physicochimiques de surface? Cette étude
sera-t-elle faite sur des bassins spécifiques ou l'ensemble du
territoire québécois?
M. MASSE (Arthabaska): C'est une étude théorique, si vous
remarquez. C'est parce qu'il y a eu une extension du réseau de
connaissances physico chimiques de la qualité de l'eau. C'est cette
expansion, avec une imputation que vous verrez tout à l'heure au
sous-article 3, catégorie 13, de $750,000, qui nous oblige à
effectuer cette étude.
M. PERREAULT: C'est pour développer la méthodologie.
M. LESSARD: Ce n'est pas spécifiquement une étude sur les
eaux de certains bassins, mais c'est une étude théorique.
M. MASSE (Arthabaska): Pour la connaissance, l'évaluation et la
diffusion de l'information.
M. LE PRESIDENT: Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, dernière question avant
d'adopter cette catégorie. Ces études sont-elles faites par les
officiers du ministère ou par des firmes privées?
M. MASSE (Arthabaska): C'est fait par l'Université du
Québec.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4, adopté.
Catégorie 5: Entretien et réparations, adopté.
Catégorie 6: Loyers, adopté.
Catégorie 7: Fournitures et approvisionnements,
adopté.
Catégorie 8 : Matériel et équipement.
M. PAUL: Cela couvre quoi, M. le Président?
M. MASSE (Arthabaska): Instrument scientifiques, matériel et
équipement de bureau, machines, matériaux de construction.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 11 : Autres
dépenses, adopté. Catégorie 13: Contribution du
Canada.
M. RUSSELL: Cela s'applique à quoi ça?
M. LE PRESIDENT: Vous trouverez le détail sur la feuille à
2-2-13.
M. MASSE (Arthabaska): C'est l'extension de la connaissance des
réseaux en termes de qualité de l'eau, comme je l'ai dit,
physicochimique et non biologique. Nous avons obtenu du gouvernement
fédéral une contribution â cette connaissance sur le
territoire du Québec.
M. RUSSELL: A 100 p.c?
M. LESSARD: Etes-vous en négociation?
M. RUSSELL: Est-ce que la contribution est à 100 p.c. du
coût?
M. MASSE (Arthabaska): Non, c'est 50 p.c. M. RUSSELL: C'est 50-50.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 13, adopté.
La commission suspend ses travaux sine die. Nous attendrons les
directives de l'Assemblée nationale. Il est fort probable que ce sera
ici même, demain après-midi, à seize heures, étant
donné que la commission parlementaire sur la réforme
électorale siège demain matin, à 9 h 30, au salon rouge.
Tous les députés sont convoqués à cette
réunion.
(Fin de la séance à 18 h 2)
Séance du jeudi 8 juin 1972 (Seize heures vingt
minutes)
Direction générale des mines
M. PICARD (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission continuera l'étude des crédits du
ministère des Richesses naturelles. Nous en étions, hier,
à l'article 3 : Direction générale des mines; sous-article
1: Administration; catégorie de dépenses 1: Traitements, salaires
et allocations. Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, avant d'engager la discussion sur
les catégories, j'ai posé un certain nombre de questions au
ministre des Richesses naturelles concernant le développement minier en
réponse à son laïus ou à son exposé lors du
début de l'étude des crédits des Richesses naturelles.
Est-ce que le ministre pourrait me répondre sur certaines questions:
D'abord où en est rendue son étude sur l'exploitation et la
transformation des ressources minières? Ensuite, les fonds miniers.
Commençons par ces deux-là.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, je ne veux pas me
répéter. Si le député de Saguenay se souvient, j'ai
clairement répondu hier en ce qui concerne l'étude et le
comité qui s'occupe de la transformation. D'autre part, je dois dire que
j'aurais quelques points à soulever ici; je ne sais pas si cela
s'adresse directement aux questions que vous avez posées, mais, si je me
souviens bien, oui.
Au cours de l'année 71/72, nous avons, comme je vous l'ai dit
tantôt, réalisé une préoccupation du début de
l'année, soit de nous occuper davantage des secteurs économiques
en créant un service d'économie minière ou de promotion
minière, peu importe le nom, afin d'avoir de meilleures connaissances de
la situation économique des mines existantes, des marchés et de
tout ce qui s'y rattache, et, deuxièmement, afin d'avoir au moins un
organisme qui s'occupe de promotion minière au Québec.
M. LESSARD: Qui est responsable de ce service?
M. MASSE (Arthabaska): C'est M. Roger Si-rois.
M. LESSARD: Roger Sirois, celui qui s'occupe de l'administration
à Lacorne et concernant Molybdenite?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, il était représentant du
ministère au comité d'urgence créé pour le
Nord-Ouest.
M. LESSARD: D'accord, j'y reviendrai, M. le Président.
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne la fermeture de mines, le chef
de l'Opposition, à un moment donné je pense que c'est
jeudi dernier, en Chambre m'avait posé une série de
questions se rapportant toutes à la situation minière
générale...
M. PAUL: M. le Président, est-ce que vous pourriez inviter ceux
qui ne sont pas intéressés à entendre le ministre à
se retirer? Quant à moi, je suis fort intéressé par les
remarques rarement pour cette fois très intelligentes du
ministre.
Ce serait pour inviter les députés de l'Assomption et de
Laviolette à aller causer un peu plus loin, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: MM. les députés, je fais miens les propos
du député de Maskinongé, et je vous rappelle à
l'ordre.
M. MASSE (Arthabaska): Je voudrais souligner le fait on a
même rédigé un document sur ce sujet-là,
peut-être ne répond-il pas à toutes les questions du chef
de l'Opposition que je suis en mesure de faire connaître un peu la
situation, dans les cas où c'est d'intérêt public, en ce
qui concerne les fermetures possibles et certaines ouvertures possibles.
Je pense qu'il faut se limiter un peu dans cette nomenclature, du fait
qu'il y a toujours le danger des actions qui sont sur le marché de
certaines entreprises.
M. LESSARD: Qui est responsable de la direction des mines?
M. MASSE (Arthabaska): C'est le Dr Paul Grenier qui est directeur
général.
M. PAUL: Il a l'air en santé pour un docteur. M. LESSARD: Docteur
en géologie.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. On a pris des cas qui sont
déjà connus du public, des cas de fermeture de mines, pour la
prochaine année, c'est-à-dire à partir de maintenant
jusqu'au même mois, l'année prochaine ou à peu
près.
Il y aura normalement la fermeture de la mine Lamaque, qui devrait se
faire au début de 1973.
M. LESSARD: Combien d'employés?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a 380 employés. La raison est
l'épuisement des réserves. Il y a également la mine Marban
qui, au cours des prochains mois, fermera ses portes à 105
employés pour la même raison, à cause de
l'épuisement des réserves.
M. LESSARD: C'était quelle sorte de mine, Marban? Quel
secteur?
M. MASSE (Arthabaska): Une mine d'or. M. PAUL: Dans quelle
région?
M. MASSE (Arthabaska): Dans Val-d'Or. On sait également que la
mine Normétal, au début de 1973, fermera ses portes à 505
employés également, à cause de l'épuisement des
réserves.
M. AUDET: Est-ce une mine de zinc, Normétal?
M. MASSE (Arthabaska): Cuivre et zinc, mais surtout du cuivre. Il y a
quand même des possibilités de réouverture de certaines
mines d'or. On connaît l'augmentation constante du prix de l'or, on sait
qu'aujourd'hui le prix est à $64.75.
M. PAUL: $2 depuis mardi.
M. MASSE (Arthabaska): Malheureusement, je ne peux pas, pour votre
information, nommer ces mines qui peuvent rouvrir et non plus,
évidemment, le nombre d'employés possible. Comme vous le savez,
il y a la mine Lacorne qui est en exploitation actuellement grâce
à une intervention du ministère, et qui compte actuellement 180
employés.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait faire le point concernant la
mine Lacorne? C'est une expérience pilote, c'est la première fois
que le ministère, en collaboration avec la population, administre une
compagnie dans ce domaine?
M. MASSE (Arthabaska): Ce fut vraiment, comme je l'ai déjà
dit, un cas exceptionnel d'intervention. On croyait pouvoir découvrir de
nouvelles réserves par l'entremise de Soquem. Effectivement, Soquem, au
cours des derniers mois, a effectué des recherches sur la concession de
la mine. Malheureusement, jusqu'à présent, aucun résultat
intéressant ne nous est parvenu. Les opérations, pour les sept
premiers mois, sont un peu selon les prévisions que nous avions faites
alors.
Nous pensions devoir débourser un maximum de $400,000 et il
semble bien que, pour les deux mois d'exploitation, c'est à peu
près ce que cela coûtera au gouvernement. D'autre part, il y a
très peu de chances, du moins selon les connaissances que nous avons, de
découvrir de nouvelles réserves à cette mine. Une
décision devra être prise quant à la continuité des
opérations ou à la cessation d'ici le 30 juin. C'est, en gros, le
détail en ce qui concerne cette mine.
M. LESSARD: Une décision devra être prise, mais
actuellement, il n'y a aucune décision d'entrevue, il n'y a aucune
possibilité?
M. MASSE (Arthabaska): La situation n'a vraiment subi aucune
modification importante qui nous permette de dire que cela va devenir plus
rentable.
M. LESSARD: Il reste que les $400,000 que cela vous coûte
correspondent à peu près aux coûts sociaux que vous auriez
eus si on avait eu la fermeture complète de la mine.
M. MASSE (Arthabaska): C'est assez difficile à calculer. C'est
supérieur, je pense, au coût direct, comme
l'assurance-chômage ou certaines formes d'assistance. Il est assez
difficile de dire combien de personnes auraient été
replacées ou combien seraient restées en chômage. La
situation n'est pas si dramatique dans ce coin parce qu'à un certain
moment, on avait besoin de 25 mineurs et on a eu de la difficulté
à les trouver.
M. PAUL: M. le Président, le ministre veut-il dire que le
congédiement de 990 employés, prévu d'ici 1973, n'est pas
tragique?
M. MASSE (Arthabaska): Non. Je ne parle pas de l'ensemble, M. le
Président.
M. PAUL: Vous parlez de la mine Lacorne.
M. MASSE (Arthabaska): Je parle toujours de la mine Lacorne.
M. PAUL: Le ministre peut-il nous dire si Soquem a tenté de
trouver d'autres approvisionnements de minerai, pas très
éloignés des moulins en opération, pour tâcher de
garder au travail les employés des mines Lamaque, Mar-ban et
Normétal? Normétal, si mes informations sont exactes, est une
mine dont l'ouverture aurait eu lieu il y a presque 40 ans. Le ministère
a-t-il invité Soquem à prendre les mesures, à faire les
recherches, à entrer en communication avec le conseil exécutif de
ces compagnies pour tâcher de trouver une solution à cette carence
de minerai, dans le territoire immédiat ou environnant de ces mines,
dont malheureusement la fermeture est prévue pour le début de
1973?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, M. le Président. D'ailleurs, il y a
eu un effort assez spécial de la part de Soquem, sur des
propriétés avoisinantes de la mine Lacorne mais surtout pour
l'ensemble du territoire du Nord-Ouest, surtout près des villes comme
Val-d'Or et Rouyn, dans le secteur le plus habité. Egalement, le
ministère a aussi fait des efforts spéciaux, en termes de
levés géologiques. Pour ce qui est des dépenses, si on
parle de la mine Normétal, on effectue actuellement c'est
déjà en cours $220,000 en levées
électromagnétiques, pour tenter justement de découvrir
d'autres indices de minéralisation qui pourraient être
commerciaux, à un moment donné. Dans ce sens, je pense que le
ministère et Soquem ont accrû leurs efforts dans le Nord-Ouest
québécois.
M. AUDET: Sans cette promotion minière, aux environs de
Normétal, est-ce que le ministère des Richesses naturelles
travaille sur des terrains appartenant à d'autres compagnies ou s'il
détient le jalonnement de ces terrains? Le ministère
détient-il des jalonnements?
M. MASSE (Arthabaska): Non.
M. AUDET: Donc, ce sont sur des jalonnements appartenant à
d'autres...
M. MASSE (Arthabaska): Cela peut être sur des terrains de la
Couronne.
M. AUDET: Est-ce que...
M. MASSE (Arthabaska): Je voudrais apporter une précision. Quand
il y a des levés électromagnétiques qui se font par avion,
par exemple, il est bien évident que l'on recueille les informations sur
l'ensemble de la région.
M. AUDET: Est-ce que le ministère des Richesses naturelles va
aussi loin, dans la promotion minière, que de faire des relevés
sur des terrains, sur des jalonnements appartenant à d'autres personnes
que le ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Le rôle du ministère, à ce
moment-ci, n'est pas de se substituer à l'entreprise privée pour
ce qui est de la recherche. C'est d'abord de dépouiller le territoire du
Québec. Il y a quand même différentes étapes dans
des recherches géologiques. Le ministère fournit l'information de
base nécessaire à l'entreprise privée, pour lui donner des
indications géologiques sur le territoire. Le ministère
lui-même ne possède pas de jalonnements et je ne pense pas que
nous fassions de travail sur les jalonnements des entreprises
privées.
M. LESSARD: Le ministère lui-même ne possède pas de
jalonnements?
M. MASSE (Arthabaska): On me dit que nos géologues
résidants, entre autres dans le Nord-Ouest, font des recherches, en
collaboration avec l'entreprise privée.
M. LESSARD: Lorsque vos géologues du ministère des
Richesses naturelles, par hasard, font des découvertes qui peuvent
s'avérer rentables, qu'est-ce que vous faites? Etes-vous en
communication avec Soquem ou si tout le monde est sur le même pied?
M. MASSE (Arthabaska): S'il y a vraiment des indications
intéressantes, nous suivons exactement, comme les autres organismes, la
Loi des mines. On peut enregistrer le jalonnement, comme cela s'est fait dans
un cas. C'est une
propriété de vanadium, que le ministère des
Richesses naturelles possède. D'ailleurs, dans les crédits de
l'année passée, si je me souviens bien, il y avait même des
sommes pour faire des analyses en usine sur ce minerai.
M. LESSARD : Lorsque le ministère a un jalonnement comme
celui-là, peut-il continuer ses recherches ou s'il peut céder
soit à une entreprise privée ou soit à Soquem ces
jalonnements pour la continuation des recherches ou même l'exploitation,
si cela s'avère véritablement rentable?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LESSARD: Dans un cas comme celui-là, quelle est la
procédure que suit le ministère pour céder les
jalonnements?
M. MASSE (Arthabaska): Disons que cela peut varier d'un minérai
à l'autre également. Je pense que la formule... C'est la
première expérience du genre avec celle du dépôt de
vanadium.
M. LESSARD : Non. Il y a déjà eu, je pense bien, des
jalonnements du ministère vendus au plus offrant.
M. MASSE (Arthabaska): Dans le passé, cela a été
vendu par enchères publiques. Mais dans le cas du vanadium, où il
semble vraiment y avoir un dépôt important...
M. LESSARD: A Saint-Honoré?
M. MASSE (Arthabaska): Non. C'est dans le bout de Chibougamau.
M. LESSARD: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): ... il semble y avoir un dépôt
très important, c'est quand même relié aux entreprises qui
traitent le vanadium. La mise en marché est assez difficile, et la
plupart des mines de vanadium sont possédées par des entreprises
qui ont également un marché. Il y a quand même des cas
spéciaux. On ne peut pas dire: En tout temps, il faudrait le laisser
à Soquem. Soquem peut aussi ne pas être
intéressée.
On peut aussi procéder, à mon avis, par demande de
soumissions.
M. LESSARD : Il est certain que Soquem, autant que possible, va se
spécialiser, à ce stade-ci dans des domaines où c'est
moins difficile. Quand cela arrive dans des secteurs très
spécialisés, comme le vanadium, il est possible que le
ministère entre en communication avec des entreprises
spécialisées dans ce secteur. Mais est-ce que le
ministère, comme dans le cas de ce jalonnement-ci, comme règle
générale, lorsqu'il fait la découverte ou l'enre-
gistrement d'un jalonnement, entre en communication avec Soquem ou continue la
politique qu'il avait auparavant, soit de céder le jalonnement aux
enchères? Est-ce une politique générale que la session du
jalonnement aux enchères ou est-ce que Soquem est favorisée par
le ministère des Richesses naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): Dans le passé je vous ai expliqué
pourquoi tout à l'heure, on a procédé par enchère
publique. Lorsqu'on avait adopté la loi de Soquem, c'était,
d'abord, pour inciter l'exploration minière, au Québec, et
permettre à Soquem de s'associer avec des entreprises déjà
dans le domaine. On a voulu placer Soquem sur le même pied que les autres
entreprises privées. Le président du conseil d'administration de
Soquem est aussi heureux de cette situation actuellement. Alors il n'y a pas de
préférence, dans ces cas précis, à l'égard
de Soquem.
M. AUDET: Voulez-vous dire que Soquem peut participer aux
enchères comme l'entreprise privée?
M. MASSE (Arthabaska): Absolument.
M. LESSARD: C'est ce que je voulais entendre dire du ministre, M. le
Président.
M. AUDET: Vous disiez tout à l'heure que les géologues
participent à la recherche de nouveaux gisements dans le Nord-Ouest.
Jusqu'où le ministère peut-il aller dans ces recherches? Est-ce
que le ministère possède des équipements tels que foreuses
à diamant ou est-ce qu'il...
M. MASSE (Arthabaska): Une foreuse à diamant? Non, pas pour
l'exploration géologique. Maintenant, il y a de la location
d'équipements, location d'avions, lorsque...
M. AUDET: Si par exemple, lorsque c'est une question de...
M. MASSE (Arthabaska): Parce que l'étape dont vous parlez, quand
vous parlez de foreuse à diamant, est rendue beaucoup plus loin que le
travail de connaissance que nous faisons.
M. AUDET: Mais si, par exemple, on déclarait au ministère
des Richesses naturelles un gisement intéressant, réellement
intéressant et prouvé selon les rapports des géologues,
est-ce que le ministère des Richesses naturelles irait jusqu'à
aider la promotion minière par l'utilisation des foreuses à
diamant, afin d'aller voir en profondeur?
M. MASSE (Arthabaska): Effectivement, dans ce sens-là, à y
a peut-être une carence au Québec; justement, il manque
peut-être un peu de forage au diamant pour aller plus en profon-
deur. Actuellement, un comité fédéral-provincial
examine les formes d'aide qu'on peut apporter à l'exploration et
à ce sujet, c'est un argument ou un article qu'on peut retenir.
M. AUDET: Nous avons des prospecteurs dans le Nord-Ouest qui ont des
prix très intéressants. Ils ont fait des démarches
auprès de tous les ministères, de tous les organismes
intéressés pour avoir de l'aide, parce que justement, c'est le
capital qui leur manque, pour justifier le bien-fondé de leurs
découvertes. Il semble qu'on ne puisse pas aller plus loin, justement
parce qu'il ne semble pas y avoir d'organismes qui puissent aller plus loin que
des travaux de surface.
M. LESSARD: Pour compléter, M. le Président, ce que...
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que pour favoriser
l'exploration en profondeur, dans ce sens-là...
M. AUDET: S'il y avait une couple de trous, d'une couple de mille pieds,
ça ferait bien l'affaire et probablement qu'on découvrirait de
forts gisement de métaux puis...
M. MASSE (Arthabaska): Vous comprenez, d'autre part, que le gouvernement
ne peut pas entreprendre avec l'entreprise privée ce genre de forage. En
somme ça demande d'abord beaucoup de capitaux et du capital de
risque.
M. LESSARD: Je m'excuse, je vous passerai la parole après, mon
cher collègue.
Pour compléter exactement dans le même sens que le
député d'Abitibi-Ouest, justement nous savons d'abord que le
secteur minier pour le prospecteur, est une véritable jungle,
c'est-à-dire que quand ce gars-là commence à avoir un
jalonnement qui peut être intéressant à la suite
d'études qui ont été faites et d'études fort
superficielles, les compagnies ne cherchent pas à valoriser ces
jalonnements auprès de ce prospecteur. Quant à moi, j'ai
vécu un cas, par exemple, où il semble de plus en plus que le
jalonnement peut-être extrêmement intéressant, puis depuis
qu'on a fait faire des études, les compagnies semblent de moins en moins
intéressées. Probablement dans l'espoir que cette personne ne
fera pas les travaux exigés par le ministère ou dans l'espoir
surtout que ce prospecteur devra laisser son jalonnement puis... en fait, les
études qui ont été faites sont extrèmement
intéressantes.
On est entré en relation avec Soquem. Soquem, d'accord, est venue
faire un certain travail, mais pour rejoindre ce que disait tout à
l'heure le député d'Abitibi-Ouest, de ce
côté-là, il me semble qu'on pourrait peut-être
trouver une solution ou un moyen pour aider ces prospecteurs. Parce que quand
un gars quand même a travaillé un certain temps dans la
prospection, puis qu'il sait très bien, lui, avec l'expérience
qu'il a, que dans le passé les petits prospecteurs qui ont fait de la
recherche, n'en ont jamais profité, n'ont jamais profité des
découvertes parce que tout simplement le jeu financier se joue, le
bonhomme est pris à un moment donné au point qu'il est
obligé de tout lâcher à la dernière minute.
C'est ça que de ce côté-là, actuellement, je
comprends que dans le secteur minier ça prend considérablement
d'investissements. Dans le secteur minier, ça prend de grosses
entreprises puis des capitaux pour exploiter.
Mais ces petits prospecteurs ne sont pas non plus
intéressés à laisser tomber pour un plat de lentilles
certaines découvertes qu'ils ont pu faire.
M. MASSE (Arthabaska): Ce que je ne comprends pas, c'est que quand il y
a une découverte intéressante, les entreprises ne sont pas
intéressées. Dans ce sens-là, je pense qu'on n'a pas
à les juger.
M. LESSARD: Elles veulent les avoir pour rien.
M. MASSE (Arthabaska): Si c'est intéressant, également,
Soquem.
M. LESSARD: Soquem n'a pas d'argent, voyons $1,500,000 ! Ils n'ont pas
d'argent.
M. MASSE (Arthabaska): Si c'est vraiment intéressant, le
territoire jalonné pour l'entreprise privée, et que l'entreprise
privée ne veuille pas y investir, Soquem serait également
intéressée, parce qu'à ce niveau-là, c'est avant
qu'il y ait vraiment de l'exploration en profondeur que...
M. LESSARD: Il peut fort bien arriver...
M. MASSE (Arthabaska): ... les coûts ne sont pas
élevés.
M. LESSARD: ... que, dans l'actualité, ça puisse
être peu intéressant pour une entreprise. Prenons par exemple, le
cuivre, une entreprise on va en parler tout à l'heure qui
possède déjà un certain nombre de jalonnements, une
entreprise qui fait déjà de l'exploitation. Il peut fort bien
arriver que dans les circonstances du marché actuel, cette entreprise ne
soit pas directement intéressée à exploiter ce gisement,
mais elle est par exemple intéressée à obtenir ce
jalonnement sur une longue période pour une somme à peu
près ridicule. Ce qui arrive la plupart du temps, le gars se
décourage, on le surveille, et lorsqu'il est obligé de laisser
tomber son jalonnement ou n'est pas capable de faire les travaux exigés
par le ministère, il est obligé de lâcher et c'est
là que l'entreprise arrive, intervient et s'empare du jalonnement.
M. MASSE (Arthabaska): Je dois dire, M. le Président, concernant
la situation des petits prospecteurs, des prospecteurs qui ont ça pour
métier, qu'il y en a de moins en moins. Il y a beaucoup de nouvelles
techniques d'exploration qui sont utilisées et ça demande quand
même certains capitaux; de moins en moins, le petit prospecteur peut
être frustré dans cette perspective.
M. AUDET: S'il y avait moins de mécanismes, cela coûterait
moins cher de les aider.
M. MASSE (Arthabaska): Non, je pense que le député de
Saguenay a soulevé la difficulté dans ce domaine, c'est quand le
marché n'est pas bon.
M. LESSARD: Ce n'est pas parce que le marché n'est pas bon, c'est
parce que le marché est contrôlé.
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement qu'il soit contrôlé ou
non, je ne discute pas sur ça, le marché fluctue. Depuis quelques
années, certains métaux sont dans une situation vraiment
difficile. S'il n'y a pas de marché, ou si le prix est trop bas, c'est
quand même un facteur qui peut jouer aussi sur l'achat d'un jalonnement
ou le refus de cet achat de la part des entreprises privées. Il y a
plusieurs aspects qu'il faut quand même envisager également quand
on dit que c'est le petit prospecteur qui paye pour tout. Mais ce n'est pas
toujours le cas et, dans des situations semblables, j'aurais aimé avoir
l'expertise de Soquem, par exemple.
Si Soquem n'est pas allée ou n'a pas recheté un
prospecteur, j'aimerais voir le cas...
M. LESSARD: Les gens de Soquem sont venus, ils trouvent le gisement
très intéressant, les rapports sont très
intéressants, mais pour le moment, Soquem n'a pas les fonds
nécessaires pour faire une recherche plus poussée dans le
domaine.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé a
demandé la parole, suivi du député de Témiscouata
et du député de L'Assomption.
M. PAUL: M. le Président, j'inviterais le ministre à une
grande prudence, si, un jour, il recommandait au Conseil exécutif
d'adopter certaines mesures d'aide ou de soutien à l'endroit des petits
prospecteurs, parce qu'on sait fort bien, M. le Président, que, dans
beaucoup de cas, il s'agit de valeurs spéculatives et non pas de valeurs
réelles. Si le ministère a l'intention d'aider les gisements
miniers ou les prospecteurs qui ont pris charge de cette découverte, de
ces travaux, il faudra qu'il y ait beaucoup de prudence.
Il serait à craindre que toutes les valeurs minières, hors
liste, sur la Bourse canadienne, par exemple, se précipitent vers le
ministère et demandent du secours et de l'aide. Cela deviendra une
dépense ridicule des deniers publics sans que l'on ait réellement
une rentabilité ou que cela rapporte à l'Etat. D'un autre
côté, je comprends parfaitement le point de vue soulevé par
le député de Saguenay. Je me demande si le ministère ne
devrait pas considérer l'opinion de Soquem, qui est un organisme
paragouvernemental, qui se spécialise dans l'aide, le secours et
l'exploitation, à frais partagés, dans certains cas...
M. MASSE (Arthabaska): Qui a maintenant de l'expérience.
M. PAUL: ... qui a de l'expérience, d'autant plus, je crois, que
le président de cet organisme est d'une compétence reconnue
internationalement. Je crois donc que le ministère devrait jeter son
dévolu plutôt sur Soquem à la place de tous ceux qui se
croient riches du jour au lendemain parce qu'ils auraient trouvé un
filon d'or ou de cuivre, dont la valeur commerciale est tout à fait
nulle. S'il fallait que celui qui se prétend grand découvreur
d'un minerai quelconque s'adresse au ministère et que, du même
coup, il reçoive assurément l'aide de la part du ministère
des Richesses naturelles, je crois que cela ne serait pas une utilisation
profitable des deniers publics. Non pas que je veuille paralyser le ministre ou
ses hauts fonctionnaires, parce que lui disparaîtra mais la pensée
et la logique de ses fonctionnaires continueront d'oeuvrer et de planer
à l'intérieur du ministère, mais je suis sûr que le
ministre verra à agir avec beaucoup de prudence dans ce domaine
extrêmement fragile.
Je n'ai pas eu l'avantage...
M. MASSE (Arthabaska): C'est un fait.
M. PAUL: ... d'être ministre des Richesses naturelles. Mais disons
que j'ai une expérience, en résumé, que je vais qualifier
d'heureuse dans la bourse, après y avoir joué pendant...
M. MASSE (Arthabaska): J'en suis heureux également pour vous.
M. PAUL: ... vingt ans. Mais, par le fait qu'on a des fluctuations du
marché, il ne faut pas, du même coup, M. le
Président...
M. LESSARD: Pas dans le gaz naturel?
M. PAUL: Ah non, pas dans le gaz naturel, parce que s'il y avait eu
possibilité d'utiliser du gaz, cela fait longtemps que vous auriez
disparu. Mais de toute façon...
M. LESSARD: ... compris!
M. PAUL: ... ce sont des valeurs reconnues sur le marché et qui
ont été mises en exploitation, mises en opération. Elles
ont commandé
l'installation d'un moulin, mais justement parce qu'au préalable
on s'était assuré de la valeur de la mine, de la richesse du
minerai et surtout des marchés possibles que pouvait offrir la
concurrence ou la situation internationale.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un fait. Comme je le disais, il y a
plusieurs aspects avant d'amorcer des réformes dans le secteur des
mines. Je dois dire que les préoccupations du député de
Saguenay et celles du député d'Abitibi-Ouest m'ont
été exprimées par l'Association des prospecteurs, il y a,
je pense, un mois ou deux mois. Nous examinons le mémoire qu'ils m'ont
remis. Il y a un article qui concerne, justement, cela. Il semble qu'il y a un
problème de ce côté-là.
M. LE PRESIDENT: Le député de Témiscouata.
M. SIMARD (Témiscouata): M. le Président, tout le monde
sait que le territoire du Nord-Ouest québécois a offert et offre
encore de grandes possibilités dans le domaine minier. Est-ce que, par
l'intermédiaire de Soquip, ou Soquem, ou d'autres groupes, on a pu
évaluer on a fait assez de prospection ou d'études
les richesses qui pourraient être enfouies comme la conséquence
des barrages de la baie James, par exemple?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a un premier rapport à ce sujet.
D'ailleurs, nous en avions parlé l'année passée.
Actuellement, compte tenu de l'aménagement du complexe La Grande, il
existerait dans ce territoire quatre propriétés minières
qui offrent des indices de minéralisation. On ne connaît pas la
possibilité commerciale, Mais elles sont toutes situées en dehors
du territoire qui sera inondé.
M. LE PRESIDENT: Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: Je voudrais ajouter un mot sur la question des
prospecteurs. Le député de Saguenay a cité à un cas
d'espèce où un certain prospecteur pouvait être
exploité par d'autres. Mais aussi, certains prospecteurs sont devenus
riches. Il y a plusieurs cas, comme à Chibougamau, par exemple.
M. LESSARD: La plupart sont morts très pauvres.
M. PERREAULT: Il reste un point que je veux soulever. L'ère des
prospecteurs que nous avons connus dans le Québec est une ère qui
tire à sa fin. La découverte des gisements à effleurements
s'achève. Ce sont par des méthodes beaucoup plus scientifiques
d'exploration, des méthodes de forage que nous découvrirons de
nouvelles mines dans le nord-ouest et ailleurs.
M. LESSARD: D'ailleurs, M. le Président, je suis bien d'accord
avec le député de l'Assomption. Lorsque je parle de l'ère
des prospecteurs, pour rejoindre ce que disait tout à l'heure le
député de Maskinongé, il faut quand même que ce soit
sérieux. Mais je suis d'accord qu'en ce qui concerne des gisements,
actuellement, des découvertes superficielles, cela devient de plus en
plus difficile. Mais, dans certains coins, il y a encore beaucoup de
possibilités parce qu'il n'y a pas eu de recherches qui ont
été faites. Lorsque le prospecteur veut aller plus
profondément, il n'est pas capable, véritablement, d'avoir
l'argent nécessaire pour le faire.
De toute façon, je pense qu'il est certain que le
ministère, comme tel, ne doit pas directement intervenir. C'est par
Soquem. Soquem devrait avoir les moyens financiers nécessaires pour le
faire.
Mais je voudrais revenir à ce que disait tout à
l'heure...
M. MASSE (Arthabaska): Les moyens financiers, comme vous le savez, ont
été augmentés l'année dernière.
M. LESSARD: Mais, comme on sait, cela coûte
énormément cher de faire de la recherche.
M. MASSE (Arthabaska): Mais il faut dire que Soquem exploite une
mine...
M. LESSARD: Oui
M. MASSE (Arthabaska): ... qui rapporte des profits.
M. LESSARD: M. le Président, le ministre vient de nous dire que
trois mines devront fermer au cours de cette année donc, 990
employés seront mis à pied. Est-ce que le ministère, en
collaboration avec le ministère du Travail, a pris des mesures
concrètes pour pouvoir soit recycler cette main-d'oeuvre ou soit lui
venir en aide? Pour rejoindre une préoccupation des mineurs, est-ce que
le ministère a l'intention d'instaurer, dans le plus bref délai
possible, le fonds minier demandé par les métallurgistes?
Déjà, un comité, d'ailleurs, en 1970, avait
été formé par M. Pierre Laporte, soit le Conseil de la
main-d'oeuvre des mines.
M. MASSE (Arthabaska): Le Conseil de la main-d'oeuvre des mines.
M. LESSARD: Oui, d'accord. Mais c'est quand même une
préoccupation du ministère. Le ministère des Richesses
naturelles y était représenté. Alors, quels ont
été les résultats de ce conseil, formé de six
membres?
M. MASSE (Arthabaska): Disons que, pour répondre à la
première question, il n'y a pas eu de recommandation précise de
ce Conseil de la
main-d'oeuvre des mines. Vous savez que non seulement le
ministère y siège mais également les syndicats des
métallos y sont représentés et les propriétaires
miniers. Il y a le ministère du Travail également. Alors, ce sont
des intérêts qui sont, évidemment, très
diversifiés.
A la suite de la création du comité d'urgence pour le cas
de Cadillac, vous savez que cela a eu quand même des résultats
intéressants, je veux dire à court terme. Ce comité
d'urgence est un comité interministériel, où Soquem
siège également. Il existe encore. Il faudrait peut-être
donner une certaine permanence à un comité élargi qui ne
s'occuperait pas uniquement des cas du nord-ouest mais d'autres cas de
fermetures de mines, comme dans les Cantons de l'Est ou en Gaspésie.
En ce qui concerne le fonds minier, évidemment, vous savez que ce
n'est pas ma juridiction. C'est de la juridiction du ministère du
Travail et de la Main-d'Oeuvre. D'autre part, je sais également que les
employés de mines ne sont pas tous d'accord non plus sur la
création d'un fonds minier. Cela se comprend assez bien. Lorsqu'une mine
a pour 100 ans de minerais connus, les employés ne sont peut-être
pas intéressés à défrayer pour les mines d'or, par
exemple.
M. LESSARD: Les employés de la Fonction publique n'étaient
pas tous d'accord non plus pour payer l'assurance-chômage. Le
ministère a décidé de faire payer
l'assurance-chômage par les employés de la Fonction publique.
M. MASSE (Arthabaska): Cela ne prouve pas...
M. LESSARD: Là, il y a une comparaison, M. le
Président.
M. MASSE (Arthabaska): ... quoi? De toute façon, je veux dire,
qu'il n'est pas de ma responsabilité de créer un fonds
minier.
Tout ce qu'on fait, c'est qu'on collabore au maximum avec le
ministère du Travail sur cette question. Et comme je l'ai dit en
Chambre, la semaine dernière parce que le ministère du
Travail a un dossier assez important sur cette question il y a des
rencontres avec des fonctionnaires du ministère du Travail et des
Richesses naturelles pour en arriver à explorer davantage cette
possibilité, si ça ne l'a pas été suffisamment.
Je dois dire que, personnellement, le Conseil de la main-d'oeuvre
minière n'a pas soumis de recommandation, que le gouvernement pourrait
suivre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lobtiniè-re.
M. BELAND: Dans le cas où les jalonnements appartiendraient soit
à un individu ou à une compagnie qui refuse d'exploiter ledit
jalonnement je prends, au hasard, un des endroits nommés
tantôt, Normétal, où il va y avoir, éventuellement,
des employés mis à pied supposons qu'il y a aux alentours
immédiats de ces mines exploitées qui vont devoir fermer,
d'autres sortes de minerais, qui pourraient être économiquement
rentables et peut-être même recherchés par d'autres
compagnies minières, mais que les propriétaires refusent pour une
raison quelconque de vendre ou enfin d'aider à foire l'exploitation, de
quelle façon le ministère opère là-dedans? Est-ce
qu'il touche à ce point? Et dans quelle mesure?
M. MASSE (Arthabaska): Tout détenteur de jalonnement minier doit
effectuer un minimum de travaux, annuellement. S'il y a des jalonnements
détenus, il se fait des travaux dessus. Le député de
Rouyn-Noranda m'avait déjà posé la question en 1970. On
avait cherché pour voir si ça ne pouvait pas exister que des
détenteurs de jalonnements n'effectuent pas de travaux sur le terrain
concédé. Et en aucun cas, nous n'avons été capables
de découvrir un endroit où dormait une mine.
M. LESSARD: Les travaux exigés, quand même, ne sont pas
énormes.
M. LE PRESIDENT: Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: J'ai un point â ajouter sur le fonds minier. Si un
fonds minier était créé pour les mineurs, il faudrait, en
toute justice, créer un fonds minier pour tous les domaines de
l'industrie.
M. LESSARD: Le député de l'Assomption, qui est adjoint aux
Richesses naturelles, ne comprend pas du tout son secteur et sa
responsabilité. Quand nous parlons des mines, nous ne parlons pas
exactement du même problème que lorsque nous parlons de ressources
qui peuvent se régénérer. On sait que, dans une mine,
ça dure 15, 20, 25 ans. C'est-à-dire qu'à un moment
donné, il arrive que, dès l'ouverture de la mine, on sait que
ça ne sera pas ad vitam aeternam. C'est dans ce sens que les mineurs
sont dans une insécurité complète.
M. PERREAULT: C'est équivalent â une évolution
technologique dans certains secteurs. Il y a des fonds de pension.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. MASSE (Arthabaska): Excusez-moi, M. le Président. Sur le
même sujet, je dois dire qu'il y a peut-être des fermetures de
mines. Si on les prend par districts miniers, comme dans le Nord-ouest, en
Gaspésie, ou dans les Cantons de l'Est, l'exploitation minière
est, quand même, assez stable. Je vais vous donner un chiffre, par
exemple au nombre d'emplois. Le nombre d'emplois dans les mines
était en 1970 de 25,500. En 1971, pris globalement, il était de
25,225. Il y a eu une perte d'emplois de 275 dans un secteur, dans le secteur
minier, qui est un secteur important.
M. LESSARD: Sur une période de combien d'années?
M. MASSE (Arthabaska): Un an, de 1970 à 1971.
M. LESSARD: Mais ce n'est pas sur un an que nous parlons.
M. MASSE (Arthasbaska): Je veux souligner et vous informer sur ce fait,
parce qu'on a dit tantôt 990. Il faut voir qu'il y a également des
ouvertures de mines. Et un mineur, par définition, malheureusement, ce
n'est pas mobile. Le mineur va toujours croire, même si on lui dit que la
mine va fermer dans un an, qu'il y a encore des possibilités que cette
mine continue à exploiter.
Et lorsque la mine est fermée, on a énormément de
difficultés. On l'a vu l'année dernière dans le cas de
Cadillac. Il y avait eu des offres à ces mineurs, pour qu'un certain
nombre d'entre eux aillent dans les mines des Cantons de l'Est, dans les mines
de Chibougamau, ce qui n'était quand même pas si loin. Ils ont
refusé. C'est un problème complexe. C'est un problème
social qui n'est pas facile à cerner.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Il est très justifié de demander un fonds minier
pour la protection des mineurs. Surtout si nous croyons que les mines,
s'épuisant, laissent des travailleurs sur le pavé. La même
chose se répète à tous les paliers de l'industrie. Si on
allait voir en agriculture, ne pensez-vous pas que dans le nord-ouest on
verrait des rangs fantômes où les fermes sont pratiquement toutes
délaissées. Ces gens eux aussi ont vu leur industrie fermer et
ils reçoivent des prestations d'aide sociale maintenant.
C'est une question générale qu'on devrait accorder
à la population du Québec pour les protéger à tous
les paliers. C'est par un revenu minimum vital garanti qu'on le ferait.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. PAUL: Dans le comté de Laviolette représenté par
mon honorable ami, il y a actuellement une mine en prospection très
intéressante. C'est justement par... Comment avez-vous appelé
cela? L'économie vitale?
M. AUDET: Revenu minimum vital garanti. M. PAUL: C'est ça. C'est
par le revenu minimum vital qu'ils seront capables de mettre cette mine en
exploitation.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que ça ne relève pas des Affaires
sociales ça?
M. CARPENTIER : Pour mon information, est-ce que l'honorable
collègue pourrait me donner le nom de cette mine?
M. PAUL: Somex Ltée.
M. CARPENTIER: A quel endroit?
M. PAUL: Vous le chercherez, ce n'est pas bien loin de chez vous. Je ne
veux pas faire de promotion.
M. CARPENTIER: Je regrette, c'est dans le comté de Portneuf.
M. PAUL: Je regrette, vous irez aux dernières nouvelles et vous
communiquerez avec un agent de courtage de Montréal.
M. LE PRESIDENT: Numéro 1. Adopté? Encore?
M. LESSARD: Oui, M. le Président et vous allez voir que ça
va aller...
M. LE PRESIDENT: Cela fait 47 minutes sur le même article. Mais
pour permettre la discussion...
M. LESSARD : Vous n'êtes pas là pour limiter nos
débats, j'espère.
M. LE PRESIDENT: Absolument pas, je ne suis pas payé à
l'heure. Cela fait 47 minutes que vous discutez et vous ne réglerez pas
le problème des mines ici ce soir.
M. LESSARD : Mais vous allez constater que ça va aller beaucoup
plus vite lorsque nous allons arriver aux sous-articles.
M. LE PRESIDENT: C'est ce que vous m'avez dit au début de
l'étude des crédits et je n'en ai pas vu encore la
réalisation.
M. LESSARD: J'aurais encore trois questions générales
à poser, qui peuvent apporter des sous-questions.
M. PAUL : Trois têtes de chapitres.
M. LESSARD : Le ministre nous a parlé tout à l'heure d'une
étude de la transformation du minerai. Je voudrais lui parler d'un
secteur plus spécifique. En ce qui concerne le secteur de l'amiante
où le Québec fournit 87 p.c. de la production de l'amiante au
Canada, où le Québec a un "bargaining power" assez fort sur le
marché international, où la demande se fait
de plus en plus forte et où nous constatons qu'il y a à
peu près 2 p.c. des produits de l'amiante qui sont transformés
chez nous, est-ce que le ministre a l'intention dans ce secteur du moins
même s'il n'accepte pas la proposition du Parti libéral du
Québec qui a recommandé la nationalisation des mines...
M. MASSE (Arthabaska): Laquelle proposition? Il n'y a pas eu de
résolution acceptée en ce sens-là.
M. LESSARD: Il y a eu une résolution.
M. PERREAULT: Non, elle n'a pas été votée. Il y en
a eu une qui a été rejetée.
M. LESSARD : Est-ce que dans ce secteur le ministre des Richesses
naturelles a l'intention d'intervenir auprès des trois entreprises
importantes au Québec, qui font cette production, pour essayer au moins
qu'il y ait une transformation au Québec? On m'informe je ne sais
pas si c'est officiel qu'actuellement Asbestos Corporation serait en
train de construire une usine de transformation en Allemagne, grâce
à notre produit.
M. MASSE (Arthabaska): Si vous parlez de l'amiante proprement dite, je
dois dire, comme je l'ai mentionné dans mon exposé, que le
marché québécois est restreint, qu'on manque de
connaissances.
Nous n'avons pas actuellement les moyens de recevoir certaines
informations dont nous aurions besoin de la part de l'entreprise, actuellement,
pour déterminer une politique de transformation des métaux de
l'amiante. Je pense que je l'ai exposé brièvement, mais si on ne
connaît pas certaines données de base pour prendre une
décision dans ce sens, on ne pourra que prendre une décision qui
pourrait être au détriment des intérêts
québécois. C'est pourquoi j'ajoutais dans cet exposé que
nous avions l'intention de prendre les moyens pour continuer la deuxième
étape de l'étude amorcée, la transformation, qui est
justement la nécessité d'obtenir des informations
supplémentaires en termes comptables, en termes techniques, en termes
économiques.
M. LESSARD: Est-ce que ça veut dire que nous allons attendre
encore assez d'années pour permettre à ces compagnies d'amiante
de trouver d'autres sources ailleurs? Parce qu'il y a certaines données
qui sont quand même assez facile à obtenir, et je suis
assuré que le ministère des Richesses naturelles possède
ces données, dont celle que le Québec est actuellement un
producteur important dans cette ressource et qu'il n'y a pas tellement dans le
monde d'autres sources d'amiante qui sont découvertes actuellement.
M. MASSE (Arthabaska): Disons quand même qu'il y a une concurrence
assez importante.
M. LESSARD: La stratégie du développement, de la
transformation du minerai chez nous, ce n'est pas encore pour aujourd'hui
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que je pourrais demander au
député, avec les connaissances qu'il a, ce qu'il ferait demain
matin?
M. LESSARD: M. le Président, dans ce domaine-là, il est
possible d'exiger de l'entreprise ou des entreprises en question, qui ne
transforment qu'environ 2 p.c. de l'amiante chez nous, qu'on se rende...
M. MASSE (Arthabaska): On peut l'exiger.
M. LESSARD: C'est ça, M. le Président, qu'on se rende au
moins à un certain niveau de transformation, parce que notre force dans
ce produit est assez importante. Je ne sache pas, M. le Président, en
exigeant cette mesure, que cette compagnie décide de s'en aller
ailleurs, parce qu'elle n'a pas de ressources ailleurs. C'est cela qui est
important. Sur ce sujet, qu'on ne vienne pas encore nous faire la chasse aux
sorcières en nous disant: Si on émet certaines exigences de ce
côté, la compagnie va s'en aller. En avril 1969, le ministre des
Mines de l'Ontario a présenté un amendement à la Loi des
mines, en vertu duquel les minerais doivent être transformés,
traités et raffinés au Canada, pour pouvoir être
exploité. Je ne sache pas qu'on ne puisse pas le faire.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, le député
de Saguenay a sans doute de bonnes intentions, mais il semble manquer
d'information. Evidemment, on peut les obliger à transformer au
Québec, on peut voter n'importe qu'elle loi, mais qu'est-ce qui arrive
en deuxième étape? Il faut quand même que vous
écouliez votre article, votre fabrication. La fabrication, ce n'est pas
de la transformation d'abord dans l'amiante. On fait des produits avec des
fibres d'amiante...
M. LESSARD: Oui.
M. MASSE (Arthabaska): ...qui, la plupart du temps, sont à base
de ciment et l'amiante y entre comme accessoire. En termes de pesanteur, vous
comprenez très bien que cette transformation, cette fabrication doit se
faire sur les lieux où on consomme ces articles. C'est pourquoi je
disais tout à l'heure que le marché québécois et
même le marché canadien ne sont pas suffisamment importants pour
nous assurer que si on suivait votre suggestion d'obliger nos compagnies
d'amiante à fabriquer au Québec, à la deuxième
étape, ça crée vraiment des emplois ou que ça ne
provoque pas des départs de capitaux déjà investis
ici.
M. LESSARD: Je ne pense pas que les compagnies d'amiante perdent leur
marché, parce qu'ils transforment leurs produits chez nous..
M. MASSE (Arthabaska): Si on a à fabriquer des produits à
base de ciment.
Par exemple, c'est la grosse majorité de la fabrication et
les fibres d'amiante sont accessoires c'est que ces articles ont une
pesanteur et lorsque vous transportez, plus c'est pesant normalement, plus
c'est cher. Si vous avez des longues distances pour rejoindre le marché,
pour vendre votre produit, c'est évident que votre produit est plus
cher...
M. LESSARD: M. le Président...
M. BELAND: Raison de plus de transformer le minerai au Québec.
Est-ce que le ministre rêve?
M. PERREAULT: Les produits finis... M. LESSARD: M. le
Président...
M. MASSE (Arthabaska): Vous ne comprenez pas, vous ne comprenez
rien.
M. LESSARD: Je comprends...
M. MASSE (Arthabaska): Que voulez-vous dire, vous?
M. BELAND: Vous venez de dire que, justement, c'est
préférable de transporter le produit brut pour le transformer
à l'extérieur parce que c'est moins pesant à
transporter.
M. PERREAULT: Le produit créé...
M. BELAND: Là, je ne comprends plus rien.
M. MASSE (Arthabaska): Vous êtes forts en consommation, vous
autres là! Quand vous fabriquez, il faut que quelqu'un achète.
Vous consommez des biens. Si vous transportez votre dalle de ciment de
Sept-Iles à Lotbinière, pensez-vous que ça va coûter
plus cher que de Sainte-Croix de Lotbinière à chez vous?
M. BELAND: L'exemple, franchement, ne tient pas tellement.
M. MASSE (Arthabaska): C'est exactement l'exemple. Vous avez un
marché aux Etats Unis; on prend la fibre et on l'envoie en vrac, parce
que c'est très léger; on fabrique le produit sur les lieux du
marché. Si on élimine les coûts de transport, c'est
évident que le prix est moins cher pour votre article de
consommation.
M. BELAND: Et ça nous permet, nous du Québec...
M. MASSE (Arthabaska): Si vous avez, au Québec, un marché
de 100 millions de population, ce n'est pas la même chose. Plus vous
fabriquez d'articles vous devez savoir ça aussi dans une
usine, normalement, moins le produit est dispendieux.
M. LESSARD: M. le Président, le ministre prend...
M. BELAND: C'est entendu.
M. LESSARD: ... des productions très spécialisées.
Il y a quand même des productions où on utilise en grande partie
l'amiante. C'est justement lorsque j'ai parlé, tout à l'heure,
d'une certaine transformation, je n'ai pas parlé d'une transformation
absolue. Il est vrai, comme le dit le ministre, qu'il y a un certain nombre de
produits qui...
M. MASSE (Arthabaska): Pour l'information du député, il
n'y a pas de transformation de la fibre...
M. LESSARD: C'est-à-dire une utilisation, d'accord.
M. MASSE (Arthabaska): ... c'est l'article qui sert à la
fabrication.
M. LESSARD: A d'autres choses.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça, c'est un ingrédient.
M. LESSARD: M. le Président, en ce qui concerne maintenant les
droits miniers sous-marins, est-ce qu'il y a eu, depuis 1970, certaines
négociations avec le gouvernement fédéral?
M. MASSE (Arthabaska): Il existe actuellement un comité conjoint
qui regroupe les ministres des cinq provinces de l'est. Il y a eu, en 1967, une
entente entre les provinces vis-à-vis de la position du gouvernement
fédéral. Il y a eu une réunion, à laquelle je n'ai
pu assister, de ce comité il y a un mois, un mois et demi. La question
est maintenant portée auprès des premiers ministres, de chacune
des provinces.
M. LESSARD: M. le Président, encore là, il ne faudrait pas
attendre que des minerais soient trouvés, soient découverts dans
ces régions soit dans l'article en particulier où les
sources d'énergie s'avèrent très prometteuses il ne
faudrait pas attendre que des découvertes se fassent dans ces
régions pour négocier le transfert des îles de l'Arctique
au Québec ou encore pour régler ce problème des droits
sous-marins. On sait que...
M. MASSE (Arthabaska): Quel homme très consciencieux!
M. LESSARD: ... comme ç'a été le cas du Labrador,
lorsque des découvertes sont faites, ça devient bien plus
difficile de négocier.
M. le Président, j'aurais une dernière question
concernant...
M. LE PRESIDENT: Question numéro 3.
M. LESSARD: C'est ça, M. le Président. Concernant
l'uranium à Mont-Laurier? En 1968, il y avait eu certaines
découvertes ou certaines annonces concernant l'uranium dans la
région de Mont-Laurier. Où en sommes-nous rendus dans...
M. MASSE (Arthabaska): Le gisement existe tout le temps.
M. LESSARD: Oui, j'espère!
M. MASSE (Arthabaska): Vous comprenez que c'est la
propriété de l'entreprise privée. Actuellement, il y a des
difficultés au niveau du prix de l'uranium, il semble.
Nous souhaitons une chose, c'est que cette exploitation puisse partir au
plus vite.
M. PAUL: Il y a un problème international de consommation de
l'uranium.
M. MASSE (Arthabaska): Aussi.
M. LESSARD: C'est-à-dire que l'uranium va plutôt servir
à des fins militaires et que le Canada a certaines
responsabilités de ce côté.
D'accord, M. le Président, les trois questions
générales sont maintenant terminées.
M. LE PRESIDENT : Puisqu'il n'y a pas d'autres questions,
catégorie 1, adopté. Catégorie 3: Services de transport et
de communication, adopté. Catégorie 4: Services professionnels,
administratifs et autres, adopté. Catégorie 5: Entretien et
réparations, adopté. Catégorie 7 : Fournitures et
approvisionnements, adopté. Catégorie 8 : Matériel et
équipement, adopté.
M. AUDET: Qu'est-ce que c'est, ça?
M. PERREAULT: Machines de bureau et ameublement.
M. LE PRESIDENT: Les ordinateurs.
M. MASSE (Arthabaska): Matériel et équipement.
M. PERREAULT: Machines de bureau.
M. MASSE (Arthabaska): Machines de bureau et ameublement.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8, adopté. Catégorie 10:
Dépenses de transfert.
M. SIMARD (Témiscouata): M. le Président, est-ce qu'on
pourrait me dire en quoi consiste cette nouvelle dépense?
M. LE PRESIDENT: Vous l'avez sur la feuille.
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez des feuilles d'information.
M. LE PRESIDENT: Vous l'avez à l'article 3: Direction
générale des mines; sous-article 1 : Administration;
catégorie 10: Dépenses de transfert.
M. MASSE (Arthabaska): Cela concerne tout particulièrement la
mine Lacorne, la mine Molybdenite. Il y a 380 personnes.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 11: Autres
dépenses, adopté. Catégorie 15: Imputations. C'est en
rapport avec l'article 10, adopté. Sous-article 2: Centre de recherche
minérale. Catégorie 1 : Traitements, salaires et allocations.
Adopté. Catégorie 3: Services de transport et de communication,
adopté. Catégorie 4: Services professionnels, administratifs et
autres.
M. BELAND: Cela consiste en quoi?
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez une feuille, je pense...
M. LE PRESIDENT: Vous l'avez à l'article 3: Direction
générale des mines; sous-article 2: Centre de recherche
minérale; catégorie 4: Services professionnels, administratifs et
autres.
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que vous avez une feuille?
M. PERREAULT: Oui, à la catégorie 4.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a des frais d'obtention de brevets. Il y a
des essais qui se font sur la fibre d'amiante. Il y a aussi les taxes
municipales pour l'usine pilote qui appartient au ministère.
M. LESSARD: L'essai pour les fibres d'amiante, c'est concernant la
possibilité d'utiliser ces fibres sur les routes, des fibres courtes et
des fibres longues?
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des essais sur la résistance des
fibres.
M. LE PRESIDENT: Ces dépenses sont
récupérées. Vous verrez cela à Remboursements.
M. MASSE (Arthabaska): C'est la société Lake Asbestos.
M. LESSARD: M. le Président, à propos de la
résistance des fibres, cela a une fin, un but?
M. MASSE (Arthabaska): C'est fait pour l'entreprise.
M. LESSARD: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): La compagnie nous demande de faire des essais,
tel genre
d'essai, nous le faisons et nous faisons payer les frais.
M. LESSARD: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. La catégorie 5 : Entretien et
réparations.
M. SIMARD (Témiscouata): A la catégorie: Entretien et
réparations, il y a pratiquement les deux tiers en moins.
M. MASSE (Arthabaska): C'est dû au déménagement,
l'année passée, du centre de recherche dans le complexe
scientifique. Cela avait occasionné des dépenses
supplémentaires. C'est la raison de la diminution de $20,000.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 5, adopté. La
catégorie 6: Loyers.
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. La catégorie 7 : Fournitures et
approvisionnements.
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. La catégorie 8: Matériel
et équipement.
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. La catégorie 11 : Autres
dépenses.
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 14: Remboursements.
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. La catégorie 15 :
Imputations.
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 3: Services
géologiques; catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. SIMARD (Témiscouata): Il y a une diminution de salaires et
d'employés. Est-ce que ce sont des services discontinués? Il y a
une diminution d'employés et il y a une augmentation de presque
$400,000.
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez une explication sur votre feuille. Nous
avons parlé hier du service de l'édition, qui relevait de ce
service géologique, du nombre d'employés que nous avions de plus
à l'information et de certaines personnes transférées
à la planification pour l'organisation et programmation.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce que les salaires restent
attachés au service de géologie, parce qu'il y a une augmentation
de $400,000?
M. MASSE (Arthabaska): Ici, la différence de salaires pour les
employés réguliers, il n'y a pas de problème. C'est
peut-être au niveau des ouvriers et des fonctionnaires occasionnels. Il y
aura 52 équipes sur le terrain. L'année dernière, il y en
avait 26. C'est l'augmentation d'un programme de levée
géologique, dans le Nord-Ouest québécois.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce que c'est une chose qui n'arrive
qu'accidentellement, seulement cette année, ou si cela sera de
même...
M. MASSE (Arthabaska): Il faudra peut-être augmenter nos
levées géologiques, dans certaines régions, pour tenter de
découvrir de nouvelles mines, si c'est la seule solution à un
certain taux de chômage dans certaines régions.
M. PAUL: Est-ce que ces employés occasionnels sont payés
à l'heure?
M. MASSE (Arthabaska): Ils sont payés à la semaine.
M. AUDET: A la suite de ces travaux de géologie, est-ce que vous
avez des résultats tangibles qui prouvent que les travaux puissent
être continués dans ce sens? Est-ce que les découvertes
sont encourageantes?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons entrepris la prospection alluvionnaire
à la suite de la fermeture des mines de Cadillac, par exemple, dans les
alentours. On avait prévu six mois d'engagement pour ces mineurs qu'on
avait réembauchés. Les indications ont semblé favorables.
C'est pourquoi on a répété, pour un autre six mois, cette
recherche géologique. Alors, au niveau où le ministère
opère, il n'est pas toujours facile de dire que ça va amener une
ouverture de mine ou non. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous
fournissons l'information de base à l'entreprise privée qui,
elle, prend ses informations pour continuer les travaux.
M. AUDET: Certaines méthodes étaient employées dans
le bout de la mine Lacorne, par exemple, par des prospecteurs du
ministère des Richesses naturelles ce dont vous parlez
probablement il y a des sondages de terrain, si on prend le service
d'analyses, des relevés.
M. MASSE (Arthabaska): Oui
M. AUDET: Auriez-vous eu des critiques de la part d'anciens
géologues ou de prospecteurs qui auraient dit que ces méthodes
étaient inefficaces, désuètes et qu'elles n'apporteraient
pas de résultat?
M. MASSE (Arthabaska): Il peut y avoir des opinions différentes
de la part des géologues. Mais, d'autre part, c'est un programme
conjoint avec le fédéral, avec ARDA. Si ça n'avait pas
été bon, le fédéral n'aurait pas appuyé
notre demande dans ce sens.
M. AUDET: Est-ce que cela veut dire que...
M. PAUL: Voulez-vous dire que le fédéral est plus
compétent que vous autres?
M. AUDET: Est-ce que cela justifie que la...
M. MASSE (Arthabaska): Cela fait au moins deux avis au lieu d'un,
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Adopté. Catégorie 3 :
Services de transport et de communication.
M. SIMARD (Témiscouata): Vous avez une augmentation de $465,000.
Est-ce dû à vos équipes additionnelles?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, ce sont les programmes ARDA, prospections
alluvionnaires et prospections géophysiques; il y a 235 ouvriers de plus
uniquement dans le Nord-Ouest. Alors, il y a énormément de frais
d'équipe sur le terrain. L'augmentation se retrouve là.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3, adopté. Catégorie 4 :
Services professionnels, administratifs et autres.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce que c'est dû à du
travail de firmes d'ingénieurs-conseils, cette augmentation de
$500,000?
M. MASSE (Arthabaska): Vous l'avez en détail à l'article
3, sous-article 3, catégorie 4.
M. LE PRESIDENT: Ce sont surtout des levés.
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez $500,000 à Levés
aéromagnétiques dans le nord du Québec. Traités de
données: $115,000; études métallurgiques: $120,000.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4, adopté. Catégorie 5:
Entretien et réparations, adopté. Catégorie 6: Loyers.
M. SIMARD (Témiscouata): Des explications au sujet de cette
augmentation de quelque $120,000 en loyers.
M. MASSE (Arthabaska): Cela, ce sont des loyers d'équipement.
C'est encore relié â tous ces faits d'équipe
supplémentaires.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6, adopté. Catégorie
7.
M. MASSE (Arthabaska): Excusez-moi, M. le Président. Vous avez
surtout des appareils scientifiques. Je pourrais vous donner les noms, mais ce
n'est pas utile.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6, adopté. Catégorie 7:
Fournitures et approvisionnement, adopté. Catégorie 8:
Matériel et équipement.
M. SIMARD (Témiscouata): $170,000 d'augmentation.
M. MASSE (Arthabaska): $140,000 ont été prévus
uniquement pour l'achat de matériel et d'équipement pour la
division géotechnique. En somme, ce sont des achats de foreuses,
d'appareils scientifiques, surtout, requis pour la section des glissements de
terrains.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8, adopté. Catégorie 9:
Terrains, immeubles et travaux de génie, adopté. Catégorie
10: Dépenses de transfert, adopté. Catégorie 11 : Autres
dépenses, adopté. Catégorie 13: Contribution du
gouvernement du Canada.
M. BELAND: Cela consiste en quoi?
M. PERREAULT: Catégorie 13, 50 p.c. de contribution pour les
levés géophysiques.
M. LE PRESIDENT: Article 3, sous-article 3, catégorie 13.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un programme 50-50.
M. BELAND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 14: Remboursements.
M. PAUL: Il n'y a rien.
M. LE PRESIDENT: Est-ce adopté quand même?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 15: Imputations, adopté.
Sous-article 4: Services miniers; catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M. BELAND: M. le Président, est-ce à cet article
précis qu'entrent également les travaux de forage pour le domaine
du gaz par exemple?
M. MASSE (Arthabaska): Non, non, ça c'est dans la partie
Direction générale de l'énergie.
M. BELAND: Ah bon! D'accord.
M. SIMARD (Témiscouata): Il ya une diminution de cinq
employés, c'est un transfert encore ça, j'imagine?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, dont quatre au CRM, au Centre de recherche
minérale et un dont le poste a été perdu.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3: Services de
transport et de communication, adopté. Catégorie 4: Services
professionnels, adopté. Catégorie 5: Entretien et
réparations, adopté. Catégorie 7: Fournitures et
approvisionnements, adopté. Catégorie 8: Matériel et
équipement, adopté. Catégorie 11: Autres dépenses,
adopté.
Sous-article 5: Travaux dans les villages miniers. Est-ce que toutes les
catégories de dépenses sont adoptées?
M. LESSARD: Travaux dans les villages miniers, est-ce que le ministre
pourrait nous dire M. le Président, je vous ai fait une promesse
tout à l'heure, mais ce n'était pas pour jusqu'à la fin
des crédits quels sont actuellement les villages miniers qui
existent au Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a Joutel. Je pense que c'est le seul.
M. LESSARD: Joutel. Cela va, M. le Président.
UNE VOIX: Catégories 1 à 11, adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopta Catégorie 3,
adopté. Catégorie 4, adopté. Catégorie 5,
adopté.
M. LESSARD: M. le Président, qui est responsable de ce
service?
M. MASSE (Arthabaska): C'est M. Allard. M. LESSARD: Parfait, M.
Allard.
M. LE PRESIDENT: Si c'est M. Allard qui est responsable, la
catégorie 7 est adoptée.
M. BELAND: Alors cela va bien!
M. LE PRESIDENT: Catégorie 9, adopté. Catégorie 11,
adopté. Catégorie 14. Vous allez trouver les détails sur
vos feuilles, 3, 5, 14.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6: Postes mobiles de sauvetage.
M. LESSARD: Est-ce pour sauver le ministre, M. le Président? Qui
en est le responsable?
M. MASSE (Arthabaska): M. Foy est le responsable. Il est absent.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté. M. CARPENTIER:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3, adopté.
M. CARPENTIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5, adopté.
M. CARPENTIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7, adopté.
M. CARPENTIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 14: Remboursements.
M. CARPENTIER: Adopté.
Direction générale du
Nouveau-Québec
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4: Direction
générale du Nouveau-Québec; sous-article 1:
Administration; Catégorie 1: Traitements, salaires et allocations.
M. LESSARD: M. le Président, à cet article de la direction
générale du Nouveau-Québec, j'ai un certain nombre de
questions générales à poser et, pour ma part, je ne
m'oppose pas au fait que M. Poitras puisse parler au nom du ministre sur
certaines questions.
D'abord, je voudrais...
M. PERREAULT: Il n'est pas ici.
M. MASSE (Arthabaska): Je m'excuse, mais M. Poitras a dû
s'absenter.
M. PAUL: Il ne veut pas commettre...
M. MASSE (Arthabaska): Pardon? Je ne sais pas si...
M. PAUL: Il ne veut pas commettre l'imprudence de transmettre des
renseignements non vérifiés.
M. MASSE (Arthabaska): En tout cas, on verra à la série de
questions. Je pense bien que...
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait nous faire un rapport
général des activités qu'il y a eu dans ce territoire du
Nouveau-Québec qui est extrêmement important, les
négociations qui ont eu lieu entre le fédéral je
l'espère du moins et le provincial pour faire un transfert
définitif du territoire du Nouveau-Québec? Je sais qu'en 1971 le
ministre avait fait une déclaration très énergique pour
dire qu'il avait enfin l'intention de faire en sorte que ce territoire soit
transféré sous l'administration du gouvernement provincial.
J'aimerais aussi, M. le Président, que le ministre nous parle un
peu des engagements, à savoir si les engagements qui avaient
été pris par le gouvernement provincial lors du transfert de
ce territoire en 1912 vis-à-vis des Indiens, si le comité
négociateur dont on nous a parlé hier a eu des entretiens avec
les Inuiks pour que, justement, ces engagements soient remplis.
D'abord une vue générale, M. le Président, sur
l'administration.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que j'ai touché à certains
points lors de l'exposé préliminaire. En termes d'administration,
comme vous le savez, on a tenté de décentraliser l'administration
en créant deux régions, soit la région est et la
région ouest du Nouveau-Québec, avec un poste principal pour
l'ouest, à Poste-de-la-Baleine et pour l'est à Fort Chimo.
En ce qui concerne les transferts de juridiction, d'administration, du
gouvernement fédéral au gouvernement provincial, cette
année il y a eu, comme vous le savez, une prise en main graduelle par le
Québec des allocations d'assistance sociale versées aux
autochtones. Actuellement, nous y allons progressivement, et le tiers du
territoire est maintenant couvert par les fonctionnaires du Québec.
En ce qui concerne les installations de santé, par exemple, pour
les services de santé.
M. LESSARD: L'administration conjointe n'existe plus sur tout le
territoire? Celle que nous avions établie entre le fédéral
et le provincial.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a encore la présence
fédérale.
M. LESSARD : Dans quel secteur?
M. MASSE (Arthabaska): Dans le secteur de l'enseignement, par exemple,
où il existe encore des écoles fédérales pour
l'enseignement en anglais. Il existe encore quelques services de santé
qui sont donnés par le gouvernement fédéral, mais ces
services, comme je le disais tout à l'heure, nous sommes en train de les
récupérer. Il y a une entente avec le gouvernement
fédéral sur cette question.
Je voudrais quand même souligner ici un effort qui est fait afin
de permettre aux autochtones de se développer selon des moyens qui leur
conviennent, selon leur culture. Si le député de Saguenay a
presque ridiculisé le fait que nous faisions l'élevage de boeufs
musqués, je pense qu'il y aurait intérêt...
M. LESSARD: M. le Président, je soulève une question de
règlement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît. Le
député de Saguenay aura le privilège d'invoquer l'article
97, 2e paragraphe, dès que le ministre aura terminé son
intervention.
M. LESSARD : D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, quoi que dise le
député de Saguenay, l'élevage du boeuf musqué est,
à mon avis, une entreprise qui pourrait permettre de créer
peut-être une industrie qui convienne à certains des habitants de
ce territoire. C'est encore une expérience, la production n'est pas plus
importante qu'il ne le faut encore, mais il y a quand même une
propriété particulière à cette laine de boeuf
musqué qui est très recherchée sur différents
marchés. Déjà, un atelier de tissage existe sur le
territoire où des Esquimaux fabriquent des articles. Si on envisage le
développement du Nouveau-Québec comme celui qui existe dans le
sud, il est bien évident qu'on se trompe magistralement, quand on
connaît la région, quand on sait les différences
culturelles et les habitudes de cette population. C'est pourquoi,
également, on encourage la pêche commerciale. Nous avons une
expérience des plus profitables à la Baie-aux-Feuilles, où
les Esquimaux ont augmenté considérablement leurs revenus et nous
avons l'intention de répéter cette même expérience
ailleurs, lorsque des Esquimaux le demanderont. Egalement, avec les fonds du
gouvernement, l'année dernière, il y a eu l'ouverture d'un moulin
à scie dans le territoire du nouveau comptoir, c'est-à-dire plus
au sud, où habitent des Indiens, ce qui permet d'avoir des
matériaux de construction sur les lieux. J'espère que les
coopératives pourront sortir d'une certaine léthargie. C'est
peut-être qu'il y a un manque de formation administrative de certains
gérants de coopératives dans les différents postes du
Nouveau-Québec, mais, encore là, c'est la propriété
de la population autochtone.
Quant à l'acte de 1912, je pense que, déjà, on a
dit qu'il y avait eu quelques rencontres je pense que c'est sept ou huit
avec l'Association des Indiens du Québec, pour en arriver
à examiner leurs réclamations et aussi tenter de résoudre
certains problèmes administratifs qui se posaient vis-à-vis des
Indiens.
M. BELAND : Est-ce que ce sont sept ou huit réunions depuis
1912?
M. MASSE (Arthabaska): Je ne pourrais pas vous dire, mais je sais
que...
M. PAUL: Est-ce que c'est le jeune avocat, M. Chevrier, qui
négocie pour le ministère?
M. MASSE (Arthabaska): M. Chevrier est négociateur pour le
gouvernement dans cette question.
M. PAUL: Mais, quand je parle du jeune avocat, M. Chevrier, je veux
parler de son fils. Est-ce que vous vous référez à
l'honorable Lionel Chevrier?
M. MASSE (Arthabaska): A l'honorable Lionel Chevrier.
Je ne peux que répéter ce que j'ai énoncé
hier, sur cette question.
Nous avons réglé un problème administratif
concernant les taxes de vente, comme je le disais hier. On a demandé
à l'association de formuler avec appui leurs demandes en ce qui concerne
l'ensemble des réclamations de l'Association des Indiens.
Malheureusement, nous n'avons pas encore eu ce document détaillé
et j'espère, en somme, que nous pourrons continuer ces
négociations. Si, à un moment donné certains Indiens ont
affirmé, Max Gros-Louis entre autres, que jamais on n'avait voulu
aborder la question globale des réclamations, au contraire, je dois dire
que depuis le début nous demandons aux Indiens de défendre et
d'appuyer cette réclamation.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, d'abord une mise au point. Il
faudrait que je vérifie dans le journal des Débats pour voir si
personnellement j'ai parlé du boeuf musqué...
M. LE PRESIDENT: Je me rappelle très bien.
M. LESSARD: Je sais que le député d'Abitibi-Est a
parlé de l'élevage du boeuf musqué. Mais même si
j'avais parlé du boeuf musqué, ce n'était pas du tout pour
tenter de ridiculiser ce que faisait le ministre dans le Grand-Nord, dans le
Nouveau-Québec, mais bien pour lui dire que ce n'était pas
seulement en s'occupant du boeuf musqué que nous allions
développer l'ensemble des ressources naturelles du Québec.
M. MASSE (Arthabaska): Je suis d'accord aussi avec le
député de Saguenay sur cette mise au point. Mais il aurait fallu
quand même qu'il explique davantage ses phrases.
M. LESSARD : Je vais vérifier au journal des Débats pour
voir si c'est le député d'Abitibi-Est qui a parlé du boeuf
musqué.
M. MASSE (Arthabaska): Vous vérifierez. M. AUDET: M. le
Président, sur ce point...
M. LESSARD: Le ministre nous dit qu'actuellement il y a un travail qui
se fait en collaboration avec les autochtones, et ça, c'est la voix du
ministre. Lorsque, par contre, nous regardons et nous étudions certains
rapports, en particulier le rapport Sénéchal qui décrit un
peu la situation des autochtones dans cette région par rapport aux
blancs, nous n'avons pas les mêmes vues du tout que nous donne le
ministre et je prends simplement comme exemple je voudrais avoir les
commentaires du ministre le passage suivant: "Au Nouveau-Québec,
et principalement à Fort Chimo, la présence de l'homme blanc a
contribué à faire naître la désharmonie, les
antagonismes sociaux. Même minoritaire, le groupe des blancs constitue le
groupe dominant. C'est lui qui a en main les clés du pouvoir politique
et économique. Il décide des politiques touchant
l'éducation, les services de santé, l'habitation, l'assistance-
sociale. Il détient la majorité des emplois disponibles. Il jouit
de revenus et conditions de vie supérieurs". Je pourrais continuer, M.
le Président.
D'ailleurs, la lettre que le premier des blancs a reçue
dernièrement des Inuiks m'apparaît confirmer cette enquête
et ces propos.
Est-ce que le responsable du Nouveau-Québec, M. Poitras, prend
actuellement des mesures concrètes pour amener cette population, qui
semble de plus en plus vivre dans l'oisiveté, à participer
à son développement économique? On est même
allé, dans la lettre que faisait parvenir les Inuiks, jusqu'à
demander la possibilité d'avoir un territoire où ils pourront
envoyer un député à l'Assemblée nationale.
Qu'est-ce que pense le ministre de cette lettre et du rapport
Sénéchal qui ne semblent pas donner les mêmes échos
que nous donne le ministre aujourd'hui? Je me dis une chose: on juge une
société par la façon dont on traite ses minorités.
Conscient d'être minoritaire dans un Canada, je ne voudrais pas que le
Québec traite ses minorités de la même façon que le
Canada a traité ses minorités dans le reste du Canada.
Je pense, M. le Président, que c'est quand même
extrêmement important. Je sais que ce n'est pas facile, comme c'est le
cas pour les Indiens chez nous, dans ma région, où il y a
quelques réserves indiennes.
Je constate, personnellement, que ce n'est pas facile d'amener ces gens
à participer directement à l'administration de leurs affaires. Il
ne semble pas en tout cas d'après tout ce que j'ai pu lire sur le
problème actuellement que le ministère prenne
véritablement les moyens pour amener ces gens à participer
à l'administration de leurs affaires. D'autant plus, M. le
Président, qu'il y a certaines critiques aussi qu'on entend, à
savoir le changement de fonctionnaires du Québec qui vont travailler
dans cette région. Je pense que c'est laissé à leur choix,
c'est librement qu'ils vont travailler dans cette région. Les gens du
Québec restent deux ans, trois ans dans cette région, se
préoccupent plus ou moins d'apprendre la langue de cette région
et, après trois ans, c'est une promotion de pouvoir revenir chez les
Blancs comme fonctionnaires du gouvernement québécois. Alors,
est-ce qu'il n'y a pas moyen justement de faire en sorte que ces fonctionnaires
puissent être plus longtemps, puissent travailler plus longtemps dans ces
régions et en même temps, en travaillant plus longtemps, ils vont
véritablement connaître les problèmes des Inuiks ou des
autochtones de ce coin-là?
M. LE PRESIDENT: Le député de Laviolette.
M. LESSARD: Non, j'aimerais avoir les commentaires du ministre, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): Si vous permettez, M. le Président.
D'abord, je dois dire, comme l'a dit le député de Saguenay, que
nous avons à oeuvrer dans un territoire où les situations ne sont
pas les mêmes que dans le sud et où les perceptions sont
différentes. Ça implique énormément de
difficultés, à partir de la culture de ces deux peuples, leur
mode de vie, leurs habitudes, la difficulté également d'amener un
développement économique qui soit en fonction de cette culture et
de ces habitudes. D'autre part, nous avons des contraintes, comme vous le
mentionnez, c'est que nous faisons des engagements d'agents ou de
représentants du Québec dans ce territoire. Le
Québécois du sud qui monte dans ce territoire, dans certains cas,
c'est plutôt dans le but de voir ce qui se passe au Nouveau-Québec
que d'y faire carrière. Nous avons évidemment...
M. LESSARD: Apprendre l'anglais aussi
M. MASSE (Arthabaska): ... des difficultés à recruter du
personnel, comme le fédéral en avait et en a, pour travailler
dans ce territoire. Je ne le sais pas, je pense que parmi les Blancs, ce sont
peut-être les missionnaires qui sont là depuis le plus longtemps,
mais ça expose un peu toutes les contraintes d'une action du
gouvernement dans ce territoire. Quand on arrive au niveau de l'administration,
des mesures gouvernementales, les difficultés sont assez simples. C'est
lorsque nous avons à réfléchir et à prendre action
pour un meilleur mode de vie, l'amélioration sociale et
hygiénique de cette population, là ça devient beaucoup
plus difficile.
J'ai oublié l'autre question que le député de
Saguenay me posait. De toute façon...
M. LESSARD: M. le Président, je vais continuer dans le même
sens que nous parle le ministre. Le ministre vient de nous parler de la
difficulté de recruter du personnel. Le ministre pourrait-il me dire
pourquoi, depuis 1970, les employés suivants qui, étaient
à la direction générale du Nouveau-Québec, ont
été mis en disponibilité, soit MM. Marcel Gagné,
Serge Pageau, André Lefebvre, Jean-Guy Ouellet et Evariste Normand? Le
ministre pourrait-il me dire aussi pourquoi les employés suivants ont
été mutés: MM. Gonzague Gariépy, Laval Desrochers,
Paul Lessard, Georges Vien et Benoît Robitaille, directeur des services
socio-économiques du territoire du Nouveau-Québec? Il y a eu deux
autres employés depuis 1970 qui sont restés en place, soit MM.
Roger Lejeune, directeur du service de la mise en valeur des ressources et
Jacques Bilodeau, directeur du service des agences, mais avec perte de leur
titre.
Ces employés-là, M. le Président, dans l'ensemble,
représentaient 38 années d'expérience dans le territoire
du Nouveau-Québec. Est-ce que le ministre qui vient de me parler des
difficultés du personnel pourrait me dire les raisons qui ont fait en
sorte que cinq ou dix employés ont été mis sur les
tablettes et que cinq autres ont été tout simplement
mutés? Parmi ces employés qui ont été mis en
disponibilité, je peux même dire au ministre qu'un certain nombre
ont été assez longtemps chez eux, depuis 1970, parce qu'il n'y
avait pas de travail à faire au ministère.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, j'ai déjà
dit que nous avions réorganisé l'administration de cette
direction générale. Dans la plupart de ces cas on me dit que
c'est causé par la réorganisation. Vous avez mentionné,
entre autres, un nom. Il n'a pas été mis sur une tablette. On m'a
remis une démission. Peut-être y en a-t-il d'autres. D'autres
part, la principale raison...
M. LESSARD: Quel employé a remis sa démission?
M. MASSE (Arthabaska): Je parle de M. Robitaille que vous avez
mentionné. Il y en a peut-être d'autres, remarquez bien. C'est
causé principalement par la réorganisation administrative.
M. LESSARD: Autrement dit, à la diminution du personnel pour le
territoire du Nouveau-Québec.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire la réorganisation
administrative, les changements de postes, des nouveaux postes, ou l'abolition
de certains postes. Il y a eu aussi la création de postes dans le
Nouveau-Québec, mais ils n'ont pu être assumés. On me dit
que ces gens ne travaillaient pas dans le territoire, d'abord. C'étaient
des gens qui étaient dans l'administration et la direction, à
Québec. C'est la raison principale.
Je pense que, depuis la création de cette direction
générale, il y a eu énormément de
difficultés au point de vue administratif, au point de vue de
contrôle des dépenses, de contrôle des coûts. Il y a
eu également des affrontements, comme vous le savez, qui ont
envenimé le climat pour de nombreuses années entre les
employés du gouvernement provincial et les employés du
gouvernement fédéral, il y a quelques années. Depuis deux
ans, je pense que le climat, au moins en ce qui concerne les administrations
qui sont présentes, est beaucoup plus serein qu'il ne l'était
à ce moment-là. Au niveau de l'administration, cette
réorganisation amènera, je l'espère, une meilleure
efficacité dans l'administration et aussi une préoccupation qui
est vraiment une préoccupation pour les autochtones du territoire.
M. LESSARD : Alors, cette réorganisation administrative dont nous
parle le ministre serait venue à la suite du rapport Perron qui devait
faire enquête sur les structures administratives de la direction
générale du Nouveau-Québec.
M. MASSE (Arthabaska): C'est exact, M. le Président.
M. LESSARD: Alors, M. le Président, est-ce que, étant
donné cette réorganisation administrative, il y a eu diminution
du personnel? De (25) 25?
M. MASSE (Arthabaska): Non, c'est le même nombre.
M. LESSARD: Alors, ce sont donc des nouveaux postes.
M. MASSE (Arthabaska): A l'administration.
M. LESSARD : Ce sont donc les dix personnes dont je parlais qui ont
été remplacées par d'autres personnes.
M. MASSE (Arthabaska): Il ne faut pas compter uniquement les 25 postes
à l'administration. Ces personnes se retrouvaient également dans
les autres services. On me dit que toutes ces personnes qui étaient
à l'emploi du gouvernement, du moins celles qui n'ont pas
démissionné, ont toutes été
réaffectées.
M. LESSARD: Elles ont été réaffectées au
ministère des Richesses naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): Non. Dans des fonctions au gouvernement.
M. LESSARD: Justement, M. le Président. Je parlais tout à
l'heure de l'expérience de ces personnes. On disait que le personnel
n'était pas constant dans le territoire du Nouveau-Québec.
Lorsqu'on a un certain nombre de personnes qui ont travaillé pendant un
certain temps sur les problèmes de ces régions et qu'on les mute,
par exemple, à certains ministères, soit à la Voirie ou
aux Travaux publics, ce n'est certes pas là qu'elles vont être le
plus utiles.
J'ai ici une lettre, concernant la mutation d'une de ces personnes,
Serge Pageau, certaines réflexions qui inspiraient M. Lejeune je
dois vous dire que ce n'est pas M. Lejeune qui m'a fait parvenir cette lettre
. Il m'apparaît que M. Pageau faisait, semble-t-il selon le
responsable, un travail assez valable, à la direction
générale du Nouveau-Québec. Même lorsqu'on a...
M. MASSE (Arthabaska): Il n'appartient pas au député de
juger des employés du gouvernement. On peut se lancer dans des
procès de personnalité, si on continue dans cette veine.
M. LE PRESIDENT: Le député de Laviolette.
M. CARPENTIER: M. le Président, tantôt on parlait de
réserve. S'il y avait consentement, j'aurais une courte remarque. Au
sujet des réserves, je connais, pour ma part, trois réserves. On
mentionnait également qu'il n'y avait pas grand chose de fait soit du
côté provincial ou du côté fédéral.
C'est donc dire que ces trois réserves sont du côté
hospitalier, centres de santé, très bien organisées, mieux
peut-être que certaines localités. Au point de vue école,
la même chose. Au point de vue éducation aussi. Au point de vue
communication, même le téléphone interurbain,
communications, routes, chemins d'accès. Encore là, cette
année, le gouvernement fédéral dépense une somme
d'argent assez considérable pour la construction d'une route pour
atteindre une des réserves les plus éloignées.
M. PAUL: Matawin.
M. CARPENTIER: Plus loin que ça encore, Obedjiwan. Un montant
assez considérable doit être dépensé, pour une
sortie, pour les résidents de cette réserve. En plus de
ça, dans ce même territoire, tous les Indiens ont le droit de
vote, au provincial.
M. LESSARD: M. le Président, je soulève un point de
règlement. Je me suis senti visé. Je n'ai pas dit que ces
réserves étaient mal organisées.
M. CARPENTIER: Absolument pas, M. le Président, je ne visais
absolument personne. C'était tout simplement une mise au point que je
voulais faire.
M. LESSARD: J'ai dit, M. le Président, que je comprenais qu'il
n'était pas facile d'amener les autochtones de la direction
générale du Nouveau-Québec à l'exemple de
certaines réserves que j'ai dans ma région à
participer parce qu'elles ont quand même des schèmes de
pensée différents des nôtres. C'est ce qu'il faut essayer
de comprendre, M. le Président. Je m'excuse si le député
voulait...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je m'excuse. Les travaux de la commission
sont suspendus jusqu'à ce soir 20 h 15 précises, même
salle.
(Suspension de la séance à 18 h 3)
Reprise de la séance à 20 h 20
M. PICARD (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission continue l'étude des crédits du
ministère des Richesses naturelles. Nous en étions à la
Direction générale du Nouveau-Québec. Y a-t-il d'autres
questions sur la politique générale?
M. LESSARD: Certainement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, le ministre nous a dit, tout
à l'heure, que certaines mutations ou certaines mises en
disponibilité étaient venues du fait qu'il y avait eu une
réorganisation administrative. Le ministre pourrait-il me dire si cette
réorganisation administrative s'est faite en collaboration avec les
directeurs de service de la Direction générale du
Nouveau-Québec?
M. MASSE (Arthabaska): D'abord, vous avez mentionné la firme
Perron et Associés, qui a fait une première étude et en
est arrivée à des recommandations. Ces recommandations ont
été soumises aux directeurs. Par la suite, il y a eu
réorganisation administrative...
M. LESSARD: Alors, cela a été soumis aux directeurs de
service et discuté avec eux.
M. MASSE (Arthabaska): Pardon, un instant. Cela a ensuite
été accepté par la fonction publique.
M. LESSARD: Cela a été soumis aux directeurs de
services?
M. MASSE (Arthabaska): Oui Ils ont alors pu faire tous les commentaires
qu'ils pouvaient émettre.
M. LESSARD: Dois-je comprendre que les directeurs de service
étaient informés des mutations et des mises en
disponibilité des personnes dont je vous ai parlé avant la
suspension des travaux?
M. MASSE (Arthabaska): Evidemment, quand on discute d'un organigramme,
les changements de postes se font par la suite. C'est venu par la suite.
M. LESSARD: C'est venu par la suite. Sans discussions avec les
directeurs de service. Justement, un directeur de service se plaint de n'avoir
pas été consulté dans cette mise en
disponibilité.
M. MASSE (Arthabaska): Je m'excuse. Les recommandations du rapport
Perron qu'on appelle rapport Côté parce que c'est Claude
Côté qui l'a rédigé ont été
soumises au personnel de cadre de la Direction générale du
Nouveau-Québec.
M. LESSARD: Mais le ministre m'a laissé entendre, tout à
l'heure, que depuis ce temps cela allait beaucoup mieux à la Direction
générale du Nouveau-Québec. Etait-ce parce qu'il y avait,
auparavant, certains conflits?
M. MASSE (Arthabaska): Cela allait beaucoup mieux? Je ne me rappelle pas
avoir dit de telles choses. Est-ce par rapport à la nouvelle
réorganisation?
M. LESSARD: Le climat était meilleur.
M. MASSE (Arthabaska): J'ai parlé de climat sur le territoire du
Nouveau-Québec par rapport aux chicanes qu'il y a eu, dans le
passé, avec les fonctionnaires fédéraux.
M. LESSARD: Avec les fonctionnaires fédéraux; donc, ce ne
sont pas des chicanes qu'il y a eu entre des fonctionnaires provinciaux.
Est-ce que le ministre, à la suite de cette réforme
à la Direction générale du Nouveau-Québec, pourrait
nous soumettre l'organigramme, avec les principaux responsables des services?
Il faut dire que ce territoire-là, c'est un peu une autre province de
Québec. C'est très vaste, très grand. Nous donnons
à l'administrateur du Nouveau-Québec des pouvoirs très
vastes, très étendus. Je pense que les seules
responsabilités qu'il n'a pas, c'est la justice et un autre secteur
d'activités qui relève du gouvernement québécois.
Ses pouvoirs sont très vastes, et le directeur général de
ce territoire peut prendre des responsabilités considérables.
Est-ce que, dans ses fonctions, le directeur général du
Nouveau-Québec doit coordonner ses activités avec les
différents autres ministères du gouvernement
québécois?
M. MASSE (Arthabaska): Disons que c'est essentiel. A mon avis, ça
se fait quotidiennement, du fait que la Direction générale du
Nouveau-Québec remplit une responsabilité administrative pour
d'autres ministères. Il est impensable que la direction
générale ait tous les spécialistes qu'on retrouve, par
exemple, au ministère du Travail. Quand il est question de la formation
de la main-d'oeuvre ou d'autre chose qui tombe sous cette juridiction, il y a
effectivement consultation.
M. LESSARD: J'attends la réponse concernant l'organigramme.
M. MASSE (Arthabaska): Pour l'organigramme, nous n'avons pas de copies
que nous pourrions distribuer. Je pourrai, dès demain, faire faire des
photocopies et vous les remettre.
M. LESSARD: Le ministre nous a parlé, avant la suspension des
travaux, de la difficulté d'obtenir du personnel et il a accepté
avec moi que le personnel était instable. Par contre, quand on regarde
le personnel provenant du gouvernement fédéral, on constate
semble-t-il, qu'il y a beaucoup plus de stabilité.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, juste une question:
Est-ce qu'on veut parler de stabilité au bureau à Québec
ou de stabilité chez les fonctionnaires qui sont sur le territoire?
C'est différent, ça.
M. LESSARD: Des fonctionnaires qui sont sur le territoire. Selon les
informations que j'ai, le nombre d'années que les gens passent
là-bas serait, en moyenne, de trois ans. Etant donné que les gens
qui se rendent dans ce territoire-là ont la liberté d'accepter ou
de refuser, je crois, leur poste, est-ce que, pour une meilleure
stabilité, il ne serait pas normal que le gouvernement exige un
engagement de cinq à dix ans?
M. MASSE (Arthabaska): Bien, il faut quand même faire des
engagements et, actuellement, comme je le disais tout à l'heure, en
termes de recrutement, il n'y a pas tellement de difficultés. C'est la
stabilité de ce personnel-là qui pose des problèmes. Si on
faisait signer des contrats de cinq ou de dix ans, serait-il aussi facile de
recruter le personnel nécessaire, parce qu'il y a, quand même, des
postes importants aussi sur le territoire? J'en doute. Maintenant, c'est une
suggestion qui mérite d'être examinée.
M. PAUL: Est-ce que je peux poser, sur ce point, une question? Est-ce
que le ministre des Richesses naturelles croit que, dans des
négociations syndicales, par exemple, un syndicat accepterait de signer
une convention collective de cinq ou de dix ans?
M. MASSE (Arthabaska): Je ne le pense pas. Mais, pour l'information des
membres, tout ce personnel qui oeuvre dans le Nouveau-Québec, ce sont
des employés à caractère occasionnel.
M. PAUL: Occasionnel.
M. MASSE (Arthabaska): Occasionnel. Alors, si le fonctionnaire veut
rester cinq ans, il est toujours libre. Maintenant, s'il n'est pas possible
pour lui de s'adapter au nord, il peut redescendre. C'est un peu pour
éviter d'être pris avec du personnel en surplus à
Québec.
M. LESSARD: Seulement une question avant de passer à autre
chose.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Si on a fini avec le personnel, parce que c'est sur
un autre sujet.
M. LESSARD : Juste pour compléter dans ce sens-là. Vous
avez des problèmes de personnel; vous avez, par contre, des
problèmes de constance dans le personnel, puis vous m'informez
qu'à la suite de la réforme administrative
c'est-à-dire que c'est moi qui vous ai informé un certain
nombre de personnes dont M. Benoît Robitaille, qui était quand
même une personne clé dans le développement du Grand
Nord.
M. PERREAULT: Pas sur le territoire.
M. LESSARD: Non, M. Robitaille travaillait à Québec, mais
il allait très souvent dans ces territoires.
M. PERREAULT: Tous les gens que vous avez mentionnés sont des
gens qui oeuvrent ici au ministère, à Québec, et non pas
des gens oeuvrant sur le territoire.
M. LESSARD: Mais il connaissait la région.
M. PERREAULT: Ce ne sont pas des gens que l'on considère comme
des employés occasionnels travaillant tout le temps sur le territoire.
Ils sont là-bas en permanence.
M. LESSARD: Oui, je suis bien d'accord.
M. PERREAULT: Ce n'est pas la même chose.
M. LESSARD: Il était parmi les gens qui avaient une meilleure
connaissance du territoire depuis 1962. Ces personnes-là, maintenant,
décident, par suite d'une réforme administrative, que ça
ne fait plus l'affaire, même si c'est un bonhomme comme Benoit
Robitaille, avec lequel j'ai étudié personnellement, qui a fait
ses études dans le territoire du Nouveau-Québec. Le ministre me
dit qu'il a remis sa démission. S'il a remis sa démission, c'est
qu'il était passablement tanné et fatigué de voir que le
gouvernement ne fonctionnait pas dans cette affaire-là.
Depuis 1962, on a toujours des voeux pieux en ce qui concerne le
territoire du Nouveau-Québec et on continue de fonctionner sans aucune
planification et on ne sait pas où on va. Il y a eu des fonctionnaires
qui ont fait un énorme travail, je crois, depuis 1962 en ce qui concerne
la direction générale du Nouveau-Québec et puis là,
on décide de leur dire merci On va probablement, à la suite d'une
réforme administrative, en prendre de nouveaux. Ce n'est pas comme cela,
c'est avec de la permanence qu'on va réussir à faire des
réformes et à prendre en main le contrôle du territoire du
Nouveau- Québec.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, on est rendu à
parler de qualifications cas par cas alors que...
M. LESSARD: J'en ai douze, M. le Président.
M. MASSE (Arthabaska): ... quand on a la responsabilité d'un
ministère et qu'on veut réorganiser, il y a quand même des
réformes nécessaires et, malheureusement, certains
employés sont touchés. Si on veut atteindre un certain niveau
d'efficacité et s'adapter le plus possible aux conditions du Nord et
à la population qui y vit, il était nécessaire, je pense,
que cette réforme se fasse.
M. LESSARD: Donc, la réforme devait se faire et ces personnes ne
pouvaient être intégrées à l'intérieur de la
réforme proposée par le rapport Perreault?
M. MASSE (Arthabaska): Si certains ont été mis en
disponibilité et même déplacés dans certains cas,
c'est parce qu'on a jugé que ce n'était pas possible.
M. LE PRESIDENT: Avant de laisser la parole au député de
Montcalm, j'aimerais faire part aux membres de la commission de certains
changements dans la composition de la commission.
M. Faucher, Yamaska, pour la présente séance remplace M.
Coiteux, de Duplessis. M. Paul, de Maskinongé, remplace M. Loubier, de
Bellechasse, M. Latulippe, de Frontenac, remplace M. Tétrault,
d'Abitibi-Est, et nous avons aussi M. Marcel Masse, député de
Montcalm. Comme au début...
UNE VOIX: Remplace qui? M. PAUL: M. Simard.
M. LE PRESIDENT: Il remplace M. Simard, de Témiscouata?
M. PAUL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Ah bon!
M. LESSARD: Le député de Maskinongé essaierait-il
de récupérer le député de Montcalm?
M. PAUL: Non, je veux que mon collègue, le député
de Montcalm je ferais la même chose pour mon collègue, le
député de Saguenay ait pleine liberté de parole
devant cette commission. Si c'est un moyen pour donner liberté de parole
à mon collègue de Montcalm, je le fais et je sais que je ne le
lierai pas dans sa liberté de pensée.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Je remercie le député de
Maskinongé.
M. lé Président, vous me permettrez quelques remarques
à cet article, remarques que je veux positives. Si par hasard elles
étaient contre la politique gouvernementale, ce ne serait pas par
méchanceté mais tout simplement parce que je ne suis pas d'accord
sur cette politique.
Personnellement je m'intéresse à ce problème de la
direction générale du Nouveau-Québec et
particulièrement à la civilisation des Inuits. J'ai eu l'occasion
d'étudier ce dossier à diverses reprises, de me rendre dans le
territoire et d'y rencontrer des gens, des autochtones. C'est à la
lumière de ces quelques connaissances que je voudrais apporter les
suggestions suivantes.
Le gouvernement du Québec a reçu au cours de l'hiver, par
la personne de son premier ministre, un mémoire qui est parvenu à
Québec par voie de terre pour la première fois depuis l'existence
du Nouveau-Québec à l'intérieur de la juridiction
québécoise. Ce mémoire comportait une recommandation
première, qui est d'importance, celle de la création d'un
gouvernement régional. Pour ma part, je comprends l'esprit du
gouvernement régional non pas au sens de souveraineté
territoriale ou d'exclusivité juridictionnelle dans certains secteurs,
mais plutôt, au contraire, comme une administration régionale, un
désir de participation des autochtones â l'administration de leur
territoire, pour autant que leur civilisation est impliquée. Je ne crois
donc pas que c'est un gouvernement au sens où nous les blancs du sud
l'entendons mais plutôt une expression qui, en tout cas pour moi,
signifie administration régionale.
J'espère que le ministère, qui a étudié
cette question à plusieurs reprises depuis quelques années, sera
prêt à formuler très bientôt des recommandations au
conseil des ministres.
On pourrait ainsi doter ce territoire et cette population du droit
à une certaine autogestion dans l'exécution ou dans l'application
des décisions administratives. Autrement, laisser plus longtemps ce
territoire et ces gens administrés de Québec par des blancs
serait leur nier toute possibilité d'évolution en matière
de gestion administrative. A long terme, je pense que c'est un paternalisme que
les blancs du sud ne recherchent pas.
S'il a été bon que la Direction générale du
Nouveau-Québec, pendant quelques années, particulièrement
depuis 1962, se structure et applique particulièrement seule toutes les
politiques du gouvernement dans le territoire, je crois que nous devons
maintenant franchir une deuxième étape qui est celle d'une plus
grande participation des gens de la région dans l'élaboration de
ces politiques.
J'ouvre ici une parenthèse pour discuter de la question du droit
de vote. Le rapport de la commission d'étude de la révision des
districts électoraux enfin une terminologie de ce genre
souligne dans son introduction, cette question que j'avais portée
à son attention et demande au Parlement d'amender la loi pour lui
permettre de placer ce territoire dans un district électoral.
Je pense que nous devrions faire cela le plus tôt possible d'ici
les prochaines élections. Parce que, d'une part, on a donné le
droit de vote à tous les citoyens du Québec, y compris les
Esquimaux, les Inuits ou les Indiens, mais, d'autre part, parce que la
réalité des choses fait que la majorité d'entre eux
n'étant pas inscrits dans un district électoral, on leur nie en
partique le droit qu'on leur donne légalement. Cela devient la seule
minorité, dans un pays de l'Occident à régime
démocratique, à laquelle la majorité refuse le droit de
vote.
Je ne pense pas que dans le tableau du gouvernement du Québec ce
soit là une étoile qui nous permette de briller. Dans ce sens, je
pense que le ministre devrait, à la commission même, ainsi qu'au
conseil des ministres faire des recommandations pour que la loi soit
changée, pour qu'on inscrive ces gens dans un territoire que ce
soit dans le territoire de Duplessis ou dans un autre pour qu'on ne leur
enlève pas ce qu'on leur donne en pratique, c'est-à-dire le droit
de vote.
Maintenant, il y a toute la question de la distinction qui doit
être faite entre la collectivité, d'une part, et le territoire,
d'autre part. Quand j'ai parlé d'administration régionale, tout
à l'heure, je ne crois pas que l'avenir de l'organisation administrative
du territoire du Grand-Nord québécois soit de créer une
espèce de conseil à l'intérieur duquel il n'y aurait que
des Esquimaux pour employer le terme qu'on emploie qui seraient
responsables de l'administration ou de la gestion de ce territoire. Parce qu'il
n'y a pas que des Esquimaux dans le territoire. Il y a de nombreux blancs et il
y en aura de plus en plus.
Lorsqu'on parle de conseil, de collectivité ou d'administration,
cela est en fonction de la collectivité. Mais, le territoire, je pense
qu'il doit être inclus dans l'administration gouvernementale
québécoise. Dans cet esprit, toutes les lois du Québec
doivent s'appliquer sur l'ensemble du territoire québécois.
La tradition qui est la nôtre depuis quelques années,
particulièrement depuis la création de la Direction
générale du Nouveau-Québec, a fait que dans les
ministères on considère que le Québec arrête en haut
de l'Abitibi ou en haut de la Côte-Nord, que tout le reste du territoire
québécois, cela ne relève pas du ministère des
Affaires municipales, que cela ne relève pas du ministère de ci
ou de ça. C'est tellement vrai qu'à quelques reprises j'ai
tenté l'expérience à l'Assemblée nationale. Lorsque
le ministre débattait ou proposait une loi de portée
générale, à quelques reprises il m'est arrivé de
poser le problème de cette loi dans son application, à
l'intérieur du territoire du Grand-Nord. A chaque reprise, le ministre
m'a dit qu'on n'avait pas pensé à ça. Ce n'était
pas ce problème qu'on visait. C'était le problème de
Gaspé ou de l'Abitibi ou de Montréal. Mais, dans mon esprit, le
territoire du Québe est un. Toutes les lois que ce Parlement vote sont
des lois qui s'appliquent partout.
Il peut arriver qu'il y ait des différences régionales ou
des différences de civilisation. On les prévoit dans les lois.
Mais on ne fait pas que les lois ne s'appliquent pas partout. Exemple de
ça: L'ensemble des lois qui régissent les organisations
municipales du Québec ne s'appliquent pas dans le territoire. Il n'est
inscrit à nulle part, dans le code municipal ou dans les lois
régissant le ministère des Affaires municipales, que ces lois ne
s'appliquent que pour les blancs. Ce n'est inscrit à nulle part. Les
Esquimaux ne vivent pas dans des réserves. Ils vivent sur le territoire
du Québec, au même titre que les habitants de
Saint-Jérôme ou de Joliette. Pourtant, il n'est dans l'esprit
d'aucun fonctionnaire des Affaires municipales que sa loi s'applique dans ce
territoire. Pourtant, légalement, elle s'applique puisqu'elle n'en est
pas exclue. Si tel est le cas, pour quelle raison les gens de Povungnituk ou de
Fort-Chimo n'ont pas droit à un conseil municipal, au même titre
que les gens de Saint-Jérôme ou de Joliette? Pour quelle raison
n'ont-ils pas droit au même type de subventions, au même type de
programmes que les autres municipalités, auxquelles subventions
s'ajouteraient, à cause de problèmes particuliers, des normes
particulières ou des subventions particulières ou une
réglementation particulière? Je crois que tout
Québécois est un citoyen à part entière, peu
importe sa civilisation, peu importe l'endroit où il demeure. Partant de
là, après avoir accepté ce principe, il est possible
d'avoir des particularités de civilisation ou d'avoir des
particularités de territoire, de sorte que certaines lois ou certains
règlements sont particuliers. Mais le principe de citoyen à part
entière s'applique partout, autrement c'est tomber dans le
système de paternalisme. Et je crois que ce système, on devrait,
le plus rapidement, y mettre un terme parce que c'est du colonialisme. On
dénonce le colonialisme ailleurs.
Je ne vois pas pourquoi nous, Québécois, Canadiens
français, qui sommes peut-être plus sensibles que n'importe quel
autre peuple à ce qu'est une minorité, aux droits qui sont les
nôtres, je ne vois pas pourquoi ce groupe canadien-français serait
celui et un des rares je le répète en Occident,
dans les pays de démocratie occidentale, qui applique aveuglément
ce colonialisme qu'on dénonce ailleurs. C'est dans cet esprit que je
fais ces remarques de citoyen à part entière au sujet de lois
s'appliquant sur tout le territoire, quitte à tenir compte des
particularités régionales.
Dans cet esprit, il est évident qu'en bonne logique il me faut
demander l'abolition de la Direction générale du
Nouveau-Québec pour que chaque ministère retrouve sa juridiction,
ses responsabilités et soit sensibilisé à ce
problème particulier. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse exister un
organisme de coordination que
vous rappellerez, si vous le désirez, direction
générale du Nouveau-Québec, qui aurait comme
responsabilité de coordonner, parce qu'il y a des problèmes
particuliers, l'application des politiques des ministères. Je pense
qu'il serait sain et sage d'avoir, au gouvernement du Québec, un
organisme de coordination et de planification pour ce secteur, mais
après avoir redonné à chaque ministère
l'entière juridiction sur tout le territoire du Québec.
Autrement, si on continue, ce qui a été bien
jusqu'à maintenant je ne dis pas que la direction a
été mauvaise on entrera dans l'esprit et dans le
fonctionnarisme québécois; que le Québec
arrête-là, ou, au fond, on tire une ligne à ce qui est le
tiers du territoire québécois. C'est cela qu'il ne faudrait pas
continuer trop longtemps parce qu'autrement, on aboutira à l'esprit
qu'il y aura deux types de gouvernement: le gouvernement des blancs et la
direction générale du Nouveau-Québec qui administrera, en
toute paternité, le territoire du Nord-Ouest, ce qui est mauvais.
C'est donc pour cela que dans les remarques que je formule, je dis qu'il
serait temps qu'on crée des conseils municipaux qui géreront, au
même titre que les blancs, leurs villages, leurs municipalités et
non pas par fonctionnaires interposés.
D'ailleurs, les gens de ce territoire eux-mêmes nous font la
remarque, dans leur mémoire ou lorsqu'on séjourne là,
qu'ils en ont assez d'être administrés par les blancs qui,
essaient de se les attirer, parce qu'il y a deux gouvernements à
l'intérieur de cela, par diverses subventions et allocations. Je vois le
sous-ministre qui dit non de la tête, mais c'est ce qu'eux-mêmes
nous disent et c'est ce qu'eux-mêmes ont écrit dans le
mémoire qu'ils sont venus porter au premier ministre du Québec.
Je n'ai pas la citation exacte mais je me souviens fort bien le ministre
a certainement lu le mémoire et il se souvient de ce paragraphe
que, contrairement à ce que tous les blancs pensent, les Esquimaux
disent qu'ils en ont marre d'être des assistés. Au contraire, ils
veulent participer à leur développement. Ils ne veulent pas avoir
de droits particuliers, de droits différents des droits des
Québécois.
Les Québécois ont droit à l'assistance sociale, ont
droit à l'assurance-chômage. Ils ont droit à tout un
programme de sécurité sociale. Les Esquimaux et les Indiens
devraient avoir les mêmes droits mais ne pas être des gens
entretenus par l'Etat. Au contraire, que ce soit un programme d'assistance,
donc, en principe, temporaire et non pas permanent, comme certains des
programmes, actuellement, trop souvent le sont.
Il y a également tout le point de la politique de la
main-d'oeuvre. Cela découle un peu, au fond, des politiques d'assistance
actuellement. Il y a et il y aura de plus en plus de grandes corporations
multinationales ou de gouvernements qui feront des actions, des travaux, qui
exécuteront des tâches dans le territoire du
Nouveau-Québec. Les gens sont-ils suffisamment préparés?
Les autochtones sont-ils suffisamment préparés à absorber
ces nouvelles fonctions, qui sont peut-être un peu différentes de
leur type de civilisation: mines, pétrole, installations portuaires,
etc.?
Je pense que c'est une de nos responsabilités, non pas de les
tenir en vase clos, non pas d'en faire des hommes-musées, mais de les
préparer, tout en leur donnant les moyens de conserver leur
civilisation, à affronter une civilisation brutale qui est la
nôtre. Surtout pour des gens pour qui ce sera la deuxième mutation
dans l'espace d'une génération: passer de la vie nomade à
la vie sédentaire, avec tout ce que ça comporte actuellement et
passer, dans la même génération, très souvent,
à une civilisation industrielle qu'il faut affronter.
Nous nous devons de les préparer par des écoles, par de
l'information, par de l'animation, surtout par eux-mêmes à
absorber la civilisation industrielle peut-être plus facilement qu'ils
ont été capables d'absorber, après la guerre, la
civilisation sédentaire avec tout ce que cela a comporté comme
problèmes. C'est ce que j'appelle la politique de main-d'oeuvre.
Il y a également toute la question des infrastructures
municipales au point de vue sanitaire. Je sais que le ministre s'est rendu sur
le territoire. Je ne voudrais pas dire devant les membres de cette commission
dans quel état de santé publique on maintient ces gens, avec tout
ce que ça comporte d'absence d'infrastructure au point de vue des
canalisations d'égoûts et d'aqueduc. Bienheureux sont ceux qui ne
se sont pas rendus dans le territoire de n'avoir pas vécu pendant
quelques jours d'été ce que comporte une agglomération de
600 à 800 personnes sans aucune canalisation d'égoûts. Il
suffit de le dire, votre imagination fera le reste.
Dans ce sens, je pense qu'un effort énorme devrait être
accompli, bien que j'accepte que c'est difficile au point de vue des travaux de
génie, parce que c'est un territoire de roc et qu'il est difficile d'y
enfouir les canalisations. Mais il y a des techniques qui ont été
employées par l'armée américaine qui pourraient fort bien
être employées par le gouvernement du Québec, ou même
le gouvernement d'Ottawa. Partagez-vous les juridictions que vous voulez, mais
réglez au moins le problème de la santé publique.
Il y a un autre problème j'en fais une parenthèse
parce que celui-là ne touche pas les autochtones, il touche la faune
c'est la question de l'établissement de sanctuaires pour les
oiseaux migrateurs. Je sais que traditionnellement une population nomade
considère comme un droit sacré celui de chasser et de
pêcher en tout temps. Mais attention! Ils sont devenus, pour un grand
nombre, une population sédentaire. Et je pense que de plaider un droit,
quand on change de mode de vie, et de tramer ce droit d'un mode de vie à
un autre fait que ça
devient très souvent un privilège et non plus un
droit.
Pour ma part, je suis prêt à remettre en cause l'existence
du droit de chasse et de pêche 365 jours par année n'importe
quand. Je ne suis pas certain que ce droit qui en était un à
l'époque où ils étaient nomades en est encore un à
l'époque où ils sont sédentaires. Je me demande s'il n'y a
pas à un moment donné un problème d'éducation ou
d'adaptation d'une période de civilisation à une autre.
Dans ce sens, il serait peut-être intéressant pour le
gouvernement du Québec, le ministère et la direction du
Nouveau-Québec, avec évidemment le ministère du Tourisme,
d'étudier la suggestion de créer des sanctuaires pour permettre
aux oiseaux migrateurs de souffler pendant quelques jours ou quelques heures
avant de reprendre leur vol.
Il y a toute la question, peut-être plus juridique qu'autre chose
mais qui est quand même là de l'application des
traités concernant l'échange de territoires qu'il y a eu à
la suite des traités vers 1800 et 1912 entre le gouvernement d'Ottawa et
celui du Québec. Le ministre sait fort bien qu'à la suite de ces
traités, le gouvernement de l'Ontario a signé avec les
populations indiennes il n'y a pas d'Esquimaux à ma connaissance
en Ontario, en général ce sont surtout des Indiens des
traités que nous devions négocier et que nous devions signer avec
les Indiens. Et puisque notre conception des Indiens est d'englober les
Esquimaux, à la suite des demandes qui ont été
formulées par le gouvernement Duplessis au gouvernement d'Ottawa et
à la cour Suprême, je pense que par extension il faudrait aussi
négocier la question des droits des Esquimaux. Enfin, c'est un
problème juridique.
Je pense qu'il serait temps qu'on se mette réellement à la
tâche pour résoudre ce problème afin d'éviter
peut-être un jour des problèmes plus graves concernant la
possession de ce territoire par suite de la non-application des traités.
Je ne suis peut-être pas d'accord sur toutes les demandes que certains
groupes font, particulièrement l'Association des Indiens concernant les
milliards que nous devons, mais disons qu'en toute négociation chacun
fait son plaidoyer de départ, et qu'à un moment donné ce
n'est pas seulement une question d'argent, mais une question de reconnaissance
légale de leur existence et de leurs droits. C'est ainsi que pour ma
part j'aborderais les négociations. Il serait temps que ces
problèmes soient résolus avec la population.
Et il y a tout le problème du transfert de juridiction. Cette
question est soulevée à suffisamment de reprises, je ne fais que
la mentionner.
C'est une question fort complexe en matière d'éducation,
en matière d'habitation, en matière de gestion administrative. La
répartition des cours de justice, je pense que c'est
réglé, mais, enfin, il y a beaucoup de points concernant les
transferts de juridictions. J'aimerais que le ministre nous fasse un bref
résumé du point où nous en sommes concernant cette
question.
Un autre point un peu plus terre à terre, ce sont les lignes
aériennes. Je m'excuse du jeu de mots, mais il y a tout le
problème des lignes aériennes dans ce territoire-là. Le
ministre sait fort bien que les lignes aériennes desservant le
Grand-Nord partent en général, en tout cas pour ce qui est de la
baie d'Hudson, de Poste-de-la-Baleine. Ce qui entre à
Poste-de-la-Baleine, ça provient trop souvent, en tout cas, si ce n'est
pas en majorité, du nord de l'Ontario, de Timmins, de Moosonee. Je pense
qu'au point de vue économique ce n'est certainement pas l'idéal
que recherche le gouvernement du Québec.
Comment ce problème peut-il être réglé? Soit
que le gouvernement subventionne des lignes aériennes privées,
soit que le gouvernement installe une ligne aérienne
québécoise, enfin, une formule de ce genre-là. Je pense
qu'il est mauvais que la tête de pont de tout ce qui s'en va dans le
Grand-Nord parte de l'Ontario. Du paquet de cigarettes à la motoneige,
à un moment donné, on s'aperçoit qu'on fournit de
l'argent, puis qu'en réalité tout cet argent-là redescend
au sud par l'Ontario. C'est causé, entre autres, par la question des
lignes aériennes. Je soulève le problème et
j'espère que le ministère pourra nous en parler, tout à
l'heure.
Il y a également, parlant de lignes aériennes, toute la
question de la surveillance du territoire. Le ministre sait fort bien que des
centaines de touristes, en provenance de l'Ontario ou des Etats-Unis, pillent
littéralement le Grand-Nord au point de vue de la chasse, au point de
vue de la pèche, à tout point de vue, sans aucun permis du
Québec. Il est facile de dire: C'est le ministère du Tourisme,
qu'il s'occupe de son problème! J'ai dit, au début, que le
ministère se désintéresse de cela parce qu'il dit que
ça relève de la Direction générale du
Nouveau-Québec. Il devrait y avoir une discussion, peut-être une
augmentation des budgets concernant la surveillance de ce territoire-là,
parce qu'actuellement je suis convaincu que le ministère est
alerté à ça ce sont des centaines de personnes qui
pillent le territoire du Grand Nord, dans le domaine de la faune, sans aucun
permis, évidemment, sans respecter les droits et les règlements
du Québec dans ce domaine-là.
Il y a également toute la politique de l'artisanat. Le ministre
va certainement en parler à un moment donné, mais il y a plus que
ça. Je reviendrai sur des principes pour terminer ce bref exposé.
Il y a toutes les politiques concernant les relations intercivilisations.
Jusqu'à maintenant, trop souvent, le ministère a abordé le
problème des Esquimaux, le problème des Indiens comme
étant un problème d'administration. Nous nous devons de
créer, dans ce domaine-là, une nouvelle politique concernant des
relations intercivilisations.
Que recherchons-nous pour ces gens-là? En faire des citoyens
comme nous le sommes et les intégrer à notre civilisation,
à la limite, c'est du génocide. Devons-nous, au contraire,
prendre tous les moyens pour les protéger, les conserver tels qu'ils
sont? A la limite, c'est en faire, comme je le disais tout à l'heure,
des hommes-musées. Je pense que les deux extrêmes sont à
rejeter étant aussi négatifs l'un que l'autre. Il y a, quand
même, une politique de relations intercivilisations à
créer. Dans ce sens-là, je considère que le
ministère des Richesses naturelles devrait faire un peu comme celui des
Affaires indiennes à Ottawa: concevoir une politique, rédiger un
livre blanc et, ouvertement, en discuter; ensuite, au Parlement et en
commission, entendre les gens intéressés à cette
question-là, pour que notre politique ne soit pas uniquement
définie par nous et imposée à eux, mais, au contraire,
qu'elle soit l'oeuvre de relations entre les deux groupes et que ça
devienne la politique concernant les relations intercivilisations entre leur
collectivité et la nôtre.
Dans ce domaine-là, j'espère que le ministre pourra nous
entretenir quelques instants de la participation des fonctionnaires de son
ministère à toutes les politiques de concertation de la recherche
scientifique et de l'application des politiques administratives dans le nord en
général. Tant à l'UNESCO, tant aux Nations Unies, tant au
gouvernement américain que dans d'autres gouvernements qui ont des
problèmes nordiques, il y a des organisations qui existent concernant
ces questions-là. J'espère que le ministre participe activement
dans ce domaine-là, pour que nous puissions, nous, profiter de ces
études et apporter aux autres nos connaissances sur toute cette question
du nord.
Je pense que le Centre d'études nordiques, largement
subventionné par le ministère, fait des recherches dans ce
domaine. Le ministère, en plus de ça, étant donné
la responsabilité administrative qui lui est donnée par la
Direction générale du Nouveau-Québec, se doit de
participer pleinement à des programmes de coopération et
d'échange de fonctionnaires avec d'autres gouvernements, que ce soit la
Finlande, que ce soit la Suède, que ce soit la Russie, ou que ce soit le
gouvernement américain, par le Yukon, peut-être qu'il y a
là des suggestions.
Ces pays-là possèdent des politiques, possèdent de
l'expérience et de là, on pourrait peut-être
améliorer ou bonifier notre administration dans le territoire.
Voilà quelques remarques. Evidemment, j'aurais pu parler d'autres
domaines mais je pense avoir souligné là un certain nombre de
points qui me semblent, pour ma part, importants.
J'ai fait ces remarques non pas dans le but de détruire la
direction générale mais au contraire tout simplement pour attirer
l'attention et profiter de l'étude des crédits pour discuter
à fond de ces questions. Connaissant l'intérêt que le
ministre porte à cette Direction du Nouveau-Québec, je suis
certain qu'il pourra apporter quelques réponses ou formuler quelques
suggestions autour des thèmes que j'ai tenté de
développer.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, je remarque le
caractère positif de l'intervention du député de Montcalm
et j'ai aussi eu l'occasion de constater son intérêt, par ses
voyages et par ses déclarations, à la question du
Nouveau-Québec.
M. MASSE (Montcalm): Si vous permettez, M. le ministre, comme je l'ai
dit à d'autres, je ne me cherche pas un comté.
M. MASSE (Arthabaska): En termes d'administration, c'est un fait que les
difficultés sont énormes pour la Direction générale
du Nouveau-Québec, mais on a quand même fait des efforts afin de
se rapprocher le plus possible de cette population et de tenter de comprendre
les besoins des Inuits.
Quand vous parlez d'organisation territoriale ou d'organisation qui
pourrait être conforme à leur culture ou à leurs besoins,
je dois dire que déjà au cours de l'année 1971 le
mois m'échappe il y avait eu des contacts avec plusieurs
délégués de la population esquimaude du
Nouveau-Québec, représentant la population esquimaude, à
Québec, afin d'examiner différentes questions.
Lors de cette visite, j'avais moi-même offert à ces
délégués d'examiner avec eux ce genre d'organisation
territoriale. Je sais que la dernière délégation, qui,
avec bravoure, est descendue en motoneige voir le premier ministre, a repris
certains de ces éléments. Par la suite, en 1971, je
m'étais mis en contact avec le ministre des Affaires municipales afin de
voir si, justement, il n'y aurait pas moyen d'améliorer cette
organisation territoriale et aussi de l'aider par des subventions comme celles,
vous le disiez tout à l'heure, qu'on accorde dans le sud. Je dois dire
que la réaction du ministre des Affaires municipales avait
été très positive dans ce sens.
Malheureusement, les populations esquimaudes n'ont pas fait de
commentaires ou n'ont pas donné suite à cette première
démarche. Je dois vous assurer qu'au ministère, à la
Direction générale du Nouveau-Québec, nous sommes toujours
très ouverts à cette collaboration, à l'examen de cette
question. Pour eux, une organisation territoriale, j'ai l'impression que cela
ne veut pas dire la même chose. Pour nous, c'est une organisation
municipale ou une communauté urbaine.
D'autre part, cela implique évidemment des droits et cela
implique également pour cette population des devoirs. On sait que
l'organisation, la structure de revenu et les conditions de vie sont
différentes. Il y a énormément de réflexions
à faire avec eux sur cette question. Je dois dire, d'autre part, que
nous n'avons pas pu reprendre contact avec ces délégués
sur cette
question précise, mais j'espère qu'à la suite du
rapport ou du mémoire qu'ils ont remis au premier ministre, nous
pourrons nous y attarder davantage avec eux.
Comme vous le disiez, il existe un fort sentiment de dépendance
vis-à-vis de l'administration fédérale et de
l'administration provinciale.
C'est un problème aussi en termes de relations, d'organisation.
Les blancs du sud n'ont peut-être pas suffisamment déployé
d'efforts pour en arriver à construire un développement
économique qui soit conforme à leurs traditions, à leurs
besoins. Mais vous suggérez qu'un élu représente ce
territoire. Personnellement, je dois dire que j'ai lu le rapport de la
commission Dorion, déjà; on avait fait des recommandations dans
le même sens et je n'y avais pas vu d'objection, au contraire. Mais je
pense que ça devrait se faire après consultation et après
une explication. Il faut donner toute l'information nécessaire sur ce
que ça implique pour cette population mais aussi, en même temps,
l'explication du fonctionnement des structures administratives et politiques du
gouvernement du Québec.
Je pense que nous différons d'opinion sur cette suggestion de
créer un ministère.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, si le ministre le permet,
je n'ai pas suggéré de créer un ministère. Au
contraire, je suggère que chaque ministère sectoriel prenne sa
responsabilité pour l'ensemble du territoire québécois,
quitte à ce qu'il reste une direction générale de
l'Hydro-Québec pour coordonner les politiques, faire la recherche,
l'orientation, ces choses.
M. MASSE (Arthabaska): De toute façon, ce genre de partage des
responsabilités en administration est assumé par la direction
générale du Nouveau-Québec, à mon avis. Elle fut
créée parce que l'on s'adresse à une population qui est
différente de celle du sud et les lois doivent être
différentes de celles du sud. D'autre part, je dois dire qu'actuellement
les ministères, par leurs fonctionnaires, sont très peu
informés, comme vous le disiez tout à l'heure, non seulement des
besoins mais de la mentalité de ces Inuits. C'est un peu la
responsabilité de la direction générale d'en arriver
à une certaine connaissance, à travers les différents
ministères, de cette partie du territoire qui est vraiment
différente de celle du sud. Dans ce sens, j'hésiterais
actuellement à recommander que chacun des ministères rapatrie sa
responsabilité sur ce territoire. Je ne dis pas qu'après une
période d'information, de sensibilisation qui puisse se faire au niveau
horizontal ça ne puisse pas se faire.
M. MASSE (Montcalm): Cela peut se faire par étapes. Je ne vous ai
pas demandé de faire ça en deux jours.
M. MASSE (Arthabaska): Il est fort possible que nous en arrivions
à une telle structure. Remarquez bien que je suis prêt à
examiner les meilleurs commentaires, dont un du député de
Montcalm qui me parait très intéressant, au sujet des relations
intercivilisations. Evidemment, il y a un travail immense à effectuer de
la part du gouvernement dans cette connaissance. Je dois dire que le temps
d'engagement de nos fonctionnaires chargés de l'administration au
Nouveau-Québec, est en moyenne assez court, ce qui nous prive d'une
certaine connaissance de cette population, de ses habitudes, de ses demandes.
D'autre part, vous demandez entre autres qu'il y ait une définition de
politique de la main-d'oeuvre. Déjà nous avons, à mon
avis, effectué un certain travail en ce sens, en termes de
préparation de la main-d'oeuvre autochtone, pour des emplois qui
pourront être créés au Nouveau-Québec. Mais il faut,
d'autre part, que ces autochtones veuillent bien occuper ces emplois qui
conviennent bien au nord mais qui ne conviennent pas toujours à cette
population qui n'est pas préparée, en termes d'habitude de vie,
à occuper ces fonctions.
D'autre part, ceux qui ont été engagés, soit pour
la conduite de camions ou comme mécaniciens pour des entreprises
minières ou autres, sur ce territoire, je dois dire que les patrons, par
leurs remarques, ont démontré qu'ils étaient satisfaits de
cette main-d'oeuvre qui peut devenir compétente à court
terme.
Mais, d'autre part, il y a des difficultés. Les habitudes de vie
reviennent de temps à autre; un matin, si on ne retrouve pas
l'autochtone sur son camion, c'est parce qu'il est parti à la chasse ou
à la pêche. Evidemment, il y a une préparation
nécessaire.
M. MASSE (Montcalm): Remarquez, M. le ministre, que cela arrive
même aux blancs. Le taux d'absence, en général, est de 4
p.c. à 5 p.c. dans la population blanche et elle est de 10 p.c. à
12 p.c. chez les fonctionnaires. Alors, vous voyez, il y a des
catégories qui sont comme cela.
M. MASSE (Arthabaska): Je n'ai pas le pourcentage des autochtones.
M. MASSE (Montcalm): Il est remarquable que les absences, chez les
fonctionnaires, surviennent surtout les lundis et les vendredis,
particulièrement dans les mois d'été. Alors, il y a des
populations ou des groupes comme ça qui ont des
particularités...
M. CARPENTIER: ... des tendances.
M. MASSE (Montcalm): ... des tendances.
M. MASSE (Arthabaska): D'autre part, cela a été une
constatation unanime chez les employeurs. C'est peut-être aussi parce que
les
heures ou le rythme de travail ne convient pas à ces autochtones.
En somme, ce sont des questions que nous continuons de nous poser encore.
En termes de transfert d'administration du fédéral au
provincial, nous en avons discuté avant le dîner. Je ne voudrais
pas reprendre. Essentiellement, tout le secteur de la santé ou de l'aide
sociale, on est en train de le transférer progressivement au
gouvernement du Québec. Nous espérons qu'il en sera aussi de
même pour l'enseignement prochainement. L'administration de la justice,
comme vous disiez, a été récupérée
entièrement. Pour les bureaux d'aide sociale, le Québec est seul
pour environ le tiers de ce territoire et, progressivement, nous voulons
occuper les autres postes.
Depuis un an et demi, il y a vraiment une collaboration plus
intéressante de la part du fédéral de ce
côté-là.
M. LESSARD: Comment expliquer, dans ces circonstances, que le
gouvernement fédéral ait triplé son budget concernant le
Nouveau-Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Un article est très important: c'est celui
de la construction de logements pour la population autochtone. Cette
année, on s'est engagé, sur une période de cinq ans, je
pense, à construire...
M. LESSARD: Qui s'est engagé?
M. MASSE (Arthabaska): Le fédéral s'est engagé, sur
une période de cinq ans, à construire une centaine de
logements.
M. LESSARD: Mais est-ce que cela ne devrait pas passer par la
Société centrale d'hypothèques ou la Société
d'habitation du Québec?
M. MASSE (Montcalm): La Société d'habitation du
Québec.
M. MASSE (Arthabaska): Encore là, c'est une question comme celle
de l'éducation, qui est actuellement en suspens. Mais nous
espérons en venir à un accord avec le fédéral, par
la Société d'habitation du Québec.
M. MASSE (Montcalm): Concernant l'éducation, juste une
parenthèse. Je crois, actuellement, que le gouvernement
fédéral a des écoles et il n'a pas obtenu de permis ou
d'autorisation du ministère de l'Education. Si tel est le cas, il est
dans la plus complète illégalité. Lorsque je plaide que la
loi doit s'appliquer partout, elle doit s'appliquer également pour
tous...
M. MASSE (Arthabaska): Parfaitement d'accord,
M. MASSE (Montcalm): ... y compris le gouvernement
fédéral. C'est quand même sur- prenant je ne fais
d'allusion à rien mais la Chambre a adopté le projet de
loi no 19, parce que les gens ne respectaient pas les injonctions.
J'espère que, rapidement, le ministère des Richesses naturelles
va prendre une injonction contre le gouvernement fédéral,
indépendamment des juridictions, au moins pour qu'il obtienne un permis,
comme tout autre citoyen du Québec, pour avoir droit à une
école qui n'est pas dans le système scolaire du
Québec.
C'est le type d'anomalie qui fait, à un moment donné, que
le citoyen n'a plus confiance dans les systèmes du gouvernement. Les
lois sont faites, mais il y a des gens qui sont obligés de les respecter
et il y en a d'autres qui ne sont pas obligés.
Dans ce domaine, indépendamment de toute la question de transfert
de juridiction, je pense que c'est donner bonne bouche à tous ceux qui
plaident des changements profonds de systèmes que de laisser des choses
semblables. Je souhaite que le ministre, rapidement, amène son
collègue de l'Education à poser un geste d'autorité dans
ce domaine. C'est un non-sens que le gouvernement fédéral se
fiche éperdument des lois du Québec, lesquelles sont
votées pour tout le monde, y compris le premier ministre du Canada et
les ministères du gouvernement fédéral. Autrement, c'est
faire le jeu de tous ceux qui considèrent qu'il y a deux poids, deux
mesures dans l'application des lois.
M. MASSE (Arthabaska): Je suis d'accord avec vous que le
fédéral, pas plus que d'autres, n'a le droit d'oeuvrer dans
l'illégalité. D'autre part, en ce qui concerne
l'éducation, la commission scolaire du Nouveau-Québec est en
négociation avec le gouvernement fédéral en vue du
transfert des écoles fédérales qui, en passant, donnent
l'enseignement anglais seulement, alors que le Québec, au moins, durant
les trois premières années,...
M. MASSE (Montcalm): Je n'ai pas voulu soulever le problème.
M. MASSE (Arthabaska): ... donne un enseignement en langue esquimaude
et, par la suite, les parents ont le choix.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre a parfaitement raison. Les
écoles du fédéral n'enseignent que l'anglais.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quel est le
pourcentage d'Inuits qui suivent les cours, actuellement, dans les
écoles québécoises, par rapport à ceux qui suivent
des cours dans des écoles anglophones? A Fort-Chimo, à un moment
donné, l'école québécoise va servir à des
cours qui sont donnés par le gouvernement fédéral.
M. MASSE (Arthabaska): Je n'ai pas ces données ici. Je pense que
l'année dernière
j'avais mentionné des chiffres. Malheureusement, cette
année, je ne les ai pas. Il faut dire que cette année, c'est en
dehors de nos responsabilités.
M. LESSARD : Est-ce que c'est en dehors de vos
responsabilités?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, oui, du fait de la création...
M. LESSARD: Est-ce que la commission scolaire relève maintenant
du ministère de l'Education?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, c'est ça.
M. LESSARD: Donc, nous ne pouvons pas en discuter ici.
M. MASSE (Arthabaska): L'année dernière, on avait fait
mention de certaines données à ce sujet. Cette année, il
faudrait s'adresser au ministère de l'Education.
M. LESSARD : Il y a des écoles où il y a plus de
professeurs que d'étudiants.
M. MASSE (Arthabaska): Cela n'existait pas lorsque c'était sous
ma juridiction.
M. LESSARD : Un de vos fonctionnaires me dit oui.
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, c'est possible. Je ne vous
contredis pas.
M. MASSE (Montcalm): Par anticipation.
UNE VOIX: Oui.
UNE VOIX: C'est beau de rêver en couleur!
M. MASSE (Arthabaska): Je suis d'accord, également, avec le
député de Montcalm qu'il faudrait augmenter les services
sanitaires, la construction d'égouts, entre autres. D'autre part, nous
avons, nous aussi, des difficultés de budget. Je pense que s'il fallait
répondre à tous les besoins immédiats du
Nouveau-Québec, notre montant global à la direction
générale serait nettement insuffisant. Nous avons l'intention,
l'an prochain, de faire une belle démonstration au Conseil du
trésor. Comme vous le souligniez, il n'existe pas tellement de
difficultés techniques parce que déjà, à
Poste-de-la-Baleine, à Fort George, nous avons un service d'égout
et d'aqueduc. D'autre part, c'est plutôt une question de budget, comme
c'est une question de budget si on n'a pas plus d'hôpitaux dans le
Nouveau-Québec, s'il manque des logements, etc. On pourrait allonger la
liste.
M. MASSE (Montcalm): J'ai une suggestion, M. le Président. Pour
la question des installa- tions sanitaires, la solution qui vous permettrait
d'avoir un budget, c'est de prendre les deux ou trois fonctionnaires, au
Conseil du trésor, qui vous les refusent et de les envoyer vivre dans un
de ces villages pendant un mois d'été, pendant uniquement quinze
jours. Vous allez avoir tout votre budget.
M. MASSE (Arthabaska): On a pensé à leur faire visiter le
Nouveau-Québec.
M. MASSE (Montcalm): Faites plus que penser, passez à l'action
s'ils vous refusent le budget. Vous allez l'avoir.
M. MASSE (Arthabaska): C'est une préoccupation également
quant au transport aérien, que ce soit fait en fonction des
départs de Montréal ou de Québec. De toute façon,
en passant, tous les approvisionnements du Nouveau-Québec, dont nous
sommes responsables, partent de Montréal et de Québec. Mais je ne
sais pas si vous savez que la compagnie Nordair a demandé l'extension de
son service dans le territoire du Nouveau-Québec. Ce sujet est devant la
Commission des transports du Canada. Nous avons fait des représentations
d'appui en ce sens.
M. MASSE (Montcalm): Jusqu'à Poste-de-la-Baleine avec Nordair, en
avion ordinaire, si je peux dire, et à partir de Poste-de-la-Baleine,
pour desservir les stations par hydravions. C'est cela leur demande?
M. MASSE (Arthabaska): Oui. Maintenant.
M. MASSE (Montcalm): Pour remplacer Eastern Airlines.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça. Mais vous savez qu'il y a de
nouveaux besoins, également,...
M. MASSE (Montcalm): Eastern Airways, excusez.
M. MASSE (Arthabaska): ... dans ce territoire à cause du projet
de la baie James. Alors, cela demande un réexamen complet de tout le
service aérien. Alors, c'étaient mes remarques, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de L'Assomption avait
demandé la parole. Mais, auparavant, j'aimerais vous informer, je pense
que ce serait très juste de ma part, qu'en vertu de l'article 133, 2e
paragraphe, comme vous le savez tous, le délai de 45 jours, pour
l'adoption des crédits, se termine demain.
En vertu du troisième paragraphe du même article,
après dix heures, si le leader parlementaire le décide, les
crédits sont automatiquement adoptés. Au moment où je vous
parle, nous avons siégé pendant exactement 7 heures 47 minutes.
Il reste donc 2 heures et 13
minutes de séance. Je remarque que c'est â peine si nous
avons adopté la moitié des crédits à
étudier.
La suggestion que j'ai à faire aux membres, c'est peut-être
de ne pas s'étendre trop sur les choses moins importantes et d'aller
immédiatement aux choses les plus importantes, si vous ne voulez pas
vous sentir frustrés à la fin.
M. LESSARD: M. le Président, lorsque vous dites que cela se
termine demain, avons-nous la journée de demain?
M. LE PRESIDENT: Vous ne m'avez pas bien compris. Le délai de 45
jours se termine demain.
M. MASSE (Montcalm): Que se produit-il après?
M. LE PRESIDENT: Je parle de ce qui se passera quand la commission des
richesses naturelles aura siégé pendant dix heures. Vous pouvez
atteindre ces dix heures seulement mardi, mercredi ou jeudi de la semaine
prochaine. Comme je le disais tantôt, nous avons actuellement 7 heures et
47 minutes de passées. Cela veut dire que, si nous ajournons à
dix heures, ce soir, il restera à peu près 1 heure et 20 minutes.
Nous pourrons utiliser cette heure et vingt minutes n'importe quand, soit
mardi, mercredi ou jeudi de la semaine prochaine. Mais, dès qu'on a
atteint dix heures, on peut mettre en application le troisième
paragraphe de l'article 133 et décréter que les crédits
sont automatiquement adoptés.
M. LESSARD: Nous allons continuer de discuter tout de suite, M. le
Président pour nous dépêcher.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. LESSARD: Je pense, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de L'Assomption avait la
parole.
M. PERREAULT: Juste un mot sur l'intervention du député de
Montcalm, que je trouve intéressante. Cette participation de la
population autochtone doit se faire par étapes, surtout par une
participation aux services communautaires, avant d'aller à des
échelons supérieurs. Je pense que l'hôpital de Fort George
est un exemple que le Nouveau-Québec a instauré, en ce sens qu'au
conseil d'administration de l'hôpital il y a participation des Indiens.
Je pense que, par une participation des Esquimaux à Fort-Chimo et
ailleurs, à l'élaboration et â l'organisation de ces
services communautaires qu'on pourra les intéresser et les
élever, plus tard, à un plus haut degré
d'organisation.
Deuxième point, je pense bien que le problème des lignes
aériennes, qui concerne surtout le bassin de la baie James et de la baie
d'Hudson, va se régler automatiquement par les routes qui se
construisent dans le territoire de la baie James, qui amèneront des
terminus et des aéroports plus propices qu'actuellement. Ce
problème, de lui-même, est en voie de règlement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je me réjouis de
l'intérêt que porte le ministre â toute cette question et,
également, je souligne que je suis fort heureux qu'il ait accepté
un grand nombre de ces suggestions. Il est évident que tout cela ne peut
pas s'appliquer en deux jours. Tout cela doit se faire par étapes. Il y
a une question d'éducation de notre côté, comme de leur
côté. Mais c'est une volonté qui doit nous guider. Dans cet
esprit, je formulerais une dernière suggestion qui serait, pour
l'institution parlementaire que nous sommes, la création d'une
commission parlementaire des Indiens et des Inuit s. Le ministère des
Richesses naturelles, malgré la confiance que je viens de donner au
ministre, je pense que c'est une institution administrative qui applique des
politiques et qui administre un budget. Mais, si nous voulons permettre
à ces gens de mieux participer à la démocratie qui est la
nôtre, de mieux "s'intégrer" à la vie
québécoise, il faut que ce soit également
concrétisé dans les organismes de l'Etat.
Si nous créions une commission parlementaire des Indiens et des
Inuits qui, statutairement, se devrait de siéger dans les trente jours
qui suivent l'ouverture de la session, pour entendre les gens
intéressés à formuler aux parlementaires des suggestions,
des avis ou pour nous faire part des difficultés qu'ils ont, cela leur
permettrait de se brancher directement sur l'institution parlementaire, en plus
de pouvoir canaliser leurs revendications à l'administration comme
telle, c'est-à-dire la Direction générale du
Nouveau-Québec et au ministère des Richesses naturelles.
Cela permettrait de faire jouer le même rôle aux
parlementaires en éducation que celui que nous devons jouer pour les
blancs. Les gens devraient pouvoir venir, comme d'autres groupes le font au
Québec, à la commission de la main-d'oeuvre pour les
problèmes du travail, à la commission de l'éducation pour
les problèmes de l'éducation, des commissions scolaires, etc. Si
on avait une commission parlementaire pour ces gens qui ont par rapport
à nous des particularités bien marquées, on leur
permettrait de nous faire connaître le problème, peut-être
de mieux éclairer les parlementaires, qui comprendraient qu'il y a
là une question humaine et des problèmes qu'ils doivent
résoudre, et cela bonifierait tout notre système.
Si le ministre épousait cette revendication et qu'il la faisait
sienne auprès du conseil des
ministres, il serait possible d'amender l'an prochain notre
règlement, qui, de toute façon, est expérimental cette
année. Ainsi, dès l'ouverture de la prochaine session, on
pourrait ajouter une commission parlementaire à la nôtre, qui
serait d'un type assez particulier; elle nous permettrait de mieux
connaître le dossier, mieux connaître leurs problèmes.
Partant de là, nous pourrions, comme blancs, préconiser nos
solutions et également connaître leurs remarques et leurs
suggestions, leurs solutions à eux.
M. LE PRESIDENT: Avant de céder la parole au ministre, je pense
qu'en tant que président permanent des commissions parlementaires
j'aimerais soulever une question de privilège. Si vous décidez de
former une telle commission, j'espère que vous n'exigerez pas que ces
commissions aillent sur le territoire en question, avant qu'on ait
réglé le problème des aqueducs et des
égoûts.
M. MASSE (Montcalm): Bon d'accord. Réglons le problème des
aqueducs, ça ne serait pas mauvais d'y aller après.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. MASSE (Arthabaska): Il n'y a pas que des inconvénients, il y a
beaucoup d'avantages aussi sur le territoire.
M. PAUL: Tout d'abord je vous signalerai que j'ai été
surpris de vous entendre parler de question de privilège, parce qu'il
n'en existe pas devant nos commissions parlementaires, mais je glisse
rapidement sur le sujet. C'est une remarque bien amicale que je vous fais.
Si par hasard le ministre ne pouvait pas convaincre ses collègues
de l'Exécutif quant à la suggestion fort intéressante que
nous a faite ce soir le député de Montcalm, je me demande s'il ne
pourrait pas discuter avec le leader du gouvernement de l'opportunité de
faire siéger au moins la commission parlementaire des richesses
naturelles sur ce point bien spécifique, avec un programme bien
déterminé. Ainsi, les membres de la commission parlementaire
auraient une première approche de tous ces problèmes de la
direction du territoire du Nouveau-Québec Ce serait en attendant que
nous puissions avoir une commission parlementaire bien déterminée
pour étudier tous ces problèmes-là. Nous aurions
l'occasion d'en connaître davantage et de créer un premier contact
avec ces résidents du Québec, qui ne reçoivent
sûrement pas le même traitement que tous les autres
Québécois.
M. MASSE (Arthabaska): Sur la dernière remarque du
député de Maskinongé, je dois dire qu'administrativernent
le gouvernement donne les mêmes services à cette population qu'il
le fait dans le sud. Il y a cependant des différences de culture,
différences de mentalité. A cause du manque de préparation
de cette population à nos structures, à nos politiques du sud, je
me demande si ces Esquimaux et ces Indiens seraient véritablement
à l'aise devant une commission parlementaire. Cela impliquerait
énormément de difficultés. Qu'on pense uniquement à
la langue, au processus de pensée de ces populations.
Pour moi c'est une chose à laquelle, au départ, je ne
serais pas prêt à souscrire. Mais il y a peut-être d'autres
formes de structures possibles. Il me semble, si je comprends bien, que le
député de Montcalm voudrait voir étaler devant les membres
de l'Assemblée nationale les différents besoins, les
différentes demandes de cette population.
M. MASSE (Montcalm): Ce que je cherche, c'est que le ministère
nous présente les problèmes, par la voie administrative d'une
commission parlementaire, comme ce soir. Nous apportons nos suggestions â
ces problèmes-là, mais ça ne veut pas dire qu'eux sont
d'accord, que, pour eux, c'est un problème, ce que vous nous
présentez et que, pour eux, c'est une solution, ce que nous
préconisons.
A un moment donné, il faudrait trouver un lien pour leur
permettre de nous présenter leur problème, puis de nous dire leur
solution. Il est évident que le système dans lequel on vit
devrait être adapté à tout ce que le ministre vient de
dire. Ce que je cherche, ce n'est pas nécessairement de les
intégrer dans le système avec une commission parlementaire comme
on les connaît. Ce serait peut-être une autre chose, mais on
pourrait commencer par entendre des experts, des gens du Centre d'études
nordiques ou d'autres groupes semblables, puis, à un moment
donné, améliorer notre système et finir par trouver un
lien là qui leur permettrait à eux de nous faire connaître
directement leurs besoins.
Autrement, ce qui arrive, c'est qu'on pense bien faire, puis on tombe
dans le paternalisme ou dans la colonialisme, et on ne le sait même
pas.
M. LE PRESIDENT: Le fait qu'il n'y ait pas d'égouts, ce n'est
peut-être pas un problème pour eux.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est peut-être pas un problème,
mais vous comprenez ce que je veux dire.
M. CARPENTIER: M. le Président, je pense qu'il y a un autre point
de vue à regarder dans ça. Personnellement, j'ai contribué
au développement, disons, d'une région où il y avait une
réserve indienne comme celle-là. C'est bien évident qu'au
départ les Indiens n'avaient absolument pas l'idée de voir
arriver tel genre d'industrie, l'industrie forestière, par exemple.
L'idée qu'ils avaient, eux, à ce moment-là, ne
répondait absolument pas â ce qui pouvait leur rendre
service. Aujourd'hui, ces gens-là, par l'information qu'ils ont
reçue, le travail qu'ils ont fait et que la compagnie, le Centre de
main-d'oeuvre du Canada et celui du Québec, en collaboration avec des
cours et tout ça ce qu'ils possèdent, ça ne
répondait pas à leurs désirs au départ
aujourd'hui essayez donc d'aller leur enlever ce qu'ils ont
présentement. Ce n'est pas eux qui ont pensé; c'est
précisément les organismes en place, comme le Centre de
main-d'oeuvre du Canada, le Centre de main-d'oeuvre du Québec, les
dirigeants de nos industries forestières, dans certaines régions.
Aujourd'hui, ces gens-là sont vraiment heureux, vraiment adaptés,
vraiment contents du sort qui leur est dévolu, par tous ces
mécanismes qui ont contribué à améliorer leur
état.
Cela, c'est à l'intérieur de réserves d'Indiens qui
ne connaissaient absolument rien de modes de vie couramment connus, puis c'est
beaucoup plus près encore. Je parle précisément des
réserves du Nord-Ouest québécois: Weymonta-chie, Manouane,
Obedjiwan. C'étaient des réserves complètement
fermées à la civilisation. Ces gens-là n'avaient aucun
contact avec les Blancs et, aujourd'hui, ces gens-là ont
travaillé et sont vraiment heureux. Je crois, moi, honnêtement
que, lorsque l'on parle, par exemple, du développement de la baie James,
ce n'est absolument pas un dérangement pour ces gens-là, parce
que, le jour où ils vont connaître le modernisme que nous pouvons
leur apporter par différents mécanismes, ces gens-là vont
s'adapter très vite.
En plus, je voudrais dire ici qu'à un certain moment une
expérience a été tentée, précisément
par le Centre de main-d'oeuvre du Canada et du Québec. On a fait venir
des gens de Moosonee et de Fort-Chimo, un groupe d'environ 30 ou 35, si j'ai
bonne souvenance, pour travailler précisément sur les concessions
forestières d'une certaine compagnie.
Ces gens-là, on a été drôlement surpris de
voir la bonne réaction qu'ils avaient devant ce qui leur était
montré. Ces gens-là sont très intelligents, ils sont
très faciles d'accès. C'est surprenant de voir la façon
dont ils s'adaptent à l'Etat moderne qu'ils peuvent, à un moment
donné, découvrir.
Ces gens-là ont des idées, d'accord, et les Indiens plus
près du Nord-Ouest avaient ce même esprit. Un fait remarquable:
pas un seul de ces Indiens-là n'avait autre chose qu'un canot â
rame, qu'un canot ordinaire. Aujourd'hui, ils ont des canots à moteur,
des embarcations à moteur. La plupart ont des automobiles. Il y en a qui
ont des motocyclettes. Ils sont organisés de la même façon
que tous les autres Québécois. Ils sont vraiment heureux et
j'aimerais ça que quelqu'un aille essayer d'aller fermer une route pour
les couper de la civilisation maintenant.
M. LESSARD: Cela, c'est moins sûr, qu'ils sont vraiment
heureux.
M. CARPENTIER: Ils sont heureux, disons, au même titre que
n'importe quel Québécois. Est-ce qu'on peut dire que tous les
Québécois sont vraiment heureux?
M. MASSE (Montcalm): Cela serait, quand même, le type de
discussion qu'on pourrait avoir â cette commission.
M. CARPENTIER: Certainement. Ces gens-là, souventefois, ont un
désir marqué pour certaines choses, mais ça ne prouve pas
que c'est ça qui va leur rendre service. Si on est capable de leur
offrir quelque chose de meilleur, de plus avantageux, de plus rentable sur tous
les plans, sur le plan humanitaire aussi bien que sur le plan financier et sur
le plan administratif, je pense que c'est là quelque chose de vraiment
valable pour ces gens qui sont des humains comme n'importe quel d'entre
nous.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les membres de la commission sont
prêts à commencer l'étude article par article?
M. LESSARD: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay a une très
courte question à poser.
M. LESSARD: ... une très courte question. Etant donné que
nous ne pouvons pas malheureusement discuter ici de la question des
écoles, est-ce que le ministre pourrait me dire s'il y a une certaine
coordination entre la commission scolaire du Nouveau-Québec et la
Direction générale du Nouveau-Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Il existe des relations, des consultations
fréquentes. Je ne sais pas ce qu'on entend par coordination, parce que
la responsabilité administrative incombe uniquement au ministère
de l'Education.
M. LESSARD : Uniquement au ministère de l'Education, c'est
regrettable. D'accord, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, j'aimerais attirer votre attention sur le
feuillet qu'on vous a remis tantôt. Le titre est: Remarques au sujet des
modifications de structures à la DGNQ. Je me permets de vous lire le
dernier paragraphe: "En raison des nombreux changements occasionnés par
la mise en place du nouvel organigramme, il est évident que les
comparaisons, au niveau des budgets et des activités, avec les
structures en place l'an passé deviennent futiles, sinon
erronées. Afin de vous faciliter la tâche lors de l'analyse des
crédits de cette direction, j'ai pensé vous soumettre le tableau
ci-joint qui groupe, au total, les divers postes du budget.
Si vous remardez le tableau au total, vous verrez que c'est le total de
toutes les dépenses de cette direction. C'est-à-dire qu'on a
regrôu-
pé, pour chaque catégorie de dépenses, les
dépenses dans chacun des services, que ce soit l'administration, les
services socio-économiques, les services de soutien ou les bureaux
régionaux. Je me demande si les membres seraient prêts à
étudier ces catégories de dépenses dans leur ensemble,
pour toute la Direction générale du Nouveau-Québec. Le
total est le même, excepté que c'est la distribution qui est
différente pour les raisons que je vous ai données tout à
l'heure. Y a-t-il des questions sur ces catégories de dépenses?
L'article 4 est adopté globalement.
Direction générale de
l'énergie
M. LE PRESIDENT: Article 5: Direction générale de
l'énergie; catégorie 1: Traitements, salaires et allocations. Le
député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, à la suite de certaines
déclarations du ministre qui nous avait annoncé, lors de la
discussion sur le bill 90, que certains éléments de la politique
d'énergie devaient être rendus publics dans les prochains mois,
est-ce que le ministre pourrait maintenant nous dire où il en est rendu?
Est-ce que le livre blanc qu'il nous avait annoncé est prêt et
est-ce qu'il entend le rendre public dans le plus bref délai
possible?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, j'ai donné des
explications dans mon exposé du début. En ce qui concerne
l'échéance de la discussion, disons que cela a été
sectionné. En plus de la partie qu'on ajoute au premier document qui
avait été rédigé, il y aura deux publications. Dans
la première partie, les grands principes seront
énoncés.
Quant à la deuxième partie qui sera probablement
disponible au mois de septembre qui expliquera toutes les implications en
termes pratiques de ces politiques. C'est assez difficile pour l'instant de
dire qu'on pourrait en avoir des textes définitifs avant la fin
d'août.
M. LESSARD: Maintenant, le ministre peut-il nous dire s'il a l'intention
de rendre cette étude publique?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que les grandes orientations du
gouvernement dans le secteur de l'énergie auront intérêt
à être diffusées dans le public.
M. LESSARD: Maintenant, à courte période, le ministre
pourrait-il nous dire s'il a reçu, de la part de Soquip,
Société québécoise d'initiatives
pétrolières, une demande pour s'engager dans la distribution du
pétrole?
M. MASSE (Arthabaska): Non, M. le Président, pas au cours de la
dernière année.
M. LESSARD: Le ministre pourrait-il nous dire quelles sont les
négociations qu'il a entre- prises depuis deux ans avec le gouvernement
fédéral d'abord au sujet de la politique canadienne du
pétrole, et plus précisément concernant le projet SOAP
dont a parlé le ministre de l'Industrie et du Commerce? Deuxième
question, en ce qui concerne les droits miniers sous-marins, j'ai l'impression
que le ministre a répondu lors de la discussion de la direction
générale des mines.
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne le projet SOAP, nous avons,
depuis le début de l'année 1971, été en relation
avec le gouvernement fédéral sur ces problèmes
pétrochimiques, et je dois dire que le dossier est entre les mains et du
ministère de l'Industrie et du Commerce et du ministère des
Richesses naturelles qui y concourt par sa connaissance technique.
Je fais mienne l'opinion de M. Lavi, du ministère de l'Industrie
et du Commerce, sur cette question.
M. LESSARD: C'est strictement en négociation. Le ministre ne nous
laisse pas d'espoir qu'il va réussir par les négociations
à faire casser la politique pétrolière canadienne?
M. MASSE (Arthabaska): La politique pétrolière et le
projet SOAP sont deux choses différentes.
M. LESSARD: J'ajoute, M. le Président, d'autant plus que les
Etats-Unis viennent de permettre une élévation de leur quota pour
l'importation du pétrole.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, mais en ce qui concerne les
préoccupations du Québec, nous sommes en relations constantes
soit moi-même ou le directeur général, M. Boucher, avec
l'Office national de l'énergie et le ministère des Mines et des
Ressources. Je dois vous faire part que les besoins que nous avons
déterminés et les modifications que nous voudrions apporter dans
la structure existante au Québec, dans le secteur des hydrocarbures, ont
été exprimés à plusieurs occasions à
l'Office national de l'énergie, au ministère
fédéral.
Dans les jugements de l'office concernant par exemple la demande
d'exportation du surplus de gaz aux Etats-Unis, à plusieurs occasions on
se reférait aux représentations qu'avait faites le Québec
sur cette question.
M. LESSARD: Le ministre pourrait-il nous dire s'il participe
actuellement aux négociations qui se font entre le fédéral
et les Etats-Unis pour établir une politique continentale du
pétrole.
M. MASSE (Arthabaska): Nous faisons des représentations au
gouvernement fédéral. Nous faisons connaître nos positions
au gouvernement fédéral et â l'Office national de
l'énergie.
M. LESSARD: A plusieurs reprises, nous avons vécu, au
Québec, une hausse... Avant, je m'excuse, M. le Président.
Justement, le directeur de ce service, M. Réal Boucher, s'est rendu, il
y a quelque temps, â Calgary où il a fait une déclaration
concernant les réserves de l'Arctique. On sait quelles réactions
les industriels de l'Ouest canadien ont eue à la suite de cette
déclaration.
Est-ce que le ministre conserve de bons espoirs pour que ces
réserves de l'Arctique puissent passer sur le territoire
québécois et alimenter le marché de l'Est? Vous savez
qu'actuellement, avec le problème que nous vivons dans l'industrie
pétrolière à travers le monde on vient de le voir
en Irak dernièrement il faut absolument penser à une
diversification de nos sources pétrolières. On sait qu'on
établit à peu près à dix jours notre alimentation
en ce qui concerne le pétrole brut et entre 40 et 50 jours en ce qui
concerne les produits finis. C'est une estimation. Est-ce que le ministre...
Pardon?
M. MASSE (Arthabaska): C'est un peu plus que cela.
M. LESSARD: Un peu plus. Le ministre estime cela â combien?
M. MASSE (Arthabaska): On parle de 25 jours... Excusez-moi, c'est
exact.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre conserve de bons espoirs pour que les
réserves de l'Artique puissent passer par le territoire
québécois?
M. MASSE (Arthabaska): Le gaz naturel? M. LESSARD: Les réserves
pétrolières.
M. MASSE (Arthabaska): Le pétrole... En ce qui concerne les
découvertes de gaz naturel qui est à peu près en ligne
droite avec le Québec par exemple, les découvertes de
Panarctic, pour le gaz naturel je pense que le Québec est en
bonne position géographique pour que le gazoduc puisse se trouver sur le
territoire québécois. D'autre part, ces représentations
que nous devons faire, nous devons les faire à l'Office national de
l'énergie qui, lui, prend la décision.
En ce qui concerne le pétrole de l'ouest de l'Arctique, je pense
que les distances expliquent très bien qu'on ne pourra pas
s'approvisionner â partir de ce pétrole de l'Ouest à un
prix aussi avantageux que pour les importations.
M. LESSARD: Etant donné qu'on fait actuellement de grandes
découvertes de gaz naturel dans l'Arctique, et cela rejoint un peu ce
dont on discutait tout à l'heure concernant le transfert de la direction
du Nouveau-Québec. Il y a toute une série d'îles, au nord
et le long...
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont les Territoires du Nord-Ouest.
M. LESSARD: Dans les Territoires du Nord-Ouest.
Il devient extrêmement important, pour le gouvernement du
Québec, de négocier le transfert parce que ce
n'était pas accordé par le contrat de 1912 de ces
îles au gouvernement du Québec. Alors, est-ce que, de ce
côté, le ministre se préoccupe véritablement de
tenter de faire faire le transfert au gouvernement québécois?
M. MASSE (Arthabaska): Vous parlez du transfert...
M. LESSARD: Voici.
UNE VOIX: Du Nord-Ouest.
M. LESSARD: Non, pas du Nord-Ouest Dans le territoire du
Nouveau-Québec, vous avez des îles qui sont à deux milles
des côtes.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Est-ce que le député de
Saguenay se réfère aux îles à l'ouest...
M. LESSARD: Les îles côtières, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Dans la baie d'Hudson?
M. LESSARD: Oui.
M. LE PRESIDENT: Je crois que cela relèverait plutôt du
ministère des Affaires intergouvernementales.
M. LESSARD: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: C'est une question de territoire, à ce
moment-là.
M. LESSARD: ... c'est que ces îles sont sous la direction du
territoire du Nord-Ouest québécois. Je comprends que la
négociation relève des Affaires intergouvernementales mais,
cependant, il appartient au ministre des Richesses naturelles de faire prendre
conscience à ses collègues du cabinet de l'importance de ces
îles.
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne, par exemple, les îles
que l'on retrouve dans la baie James et la baie d'Hudson, nous sommes
actuellement en discussion avec les gouvernements de l'Ontario et du Manitoba
pour en arriver à un découpage sur lequel les trois parties
pourraient s'entendre pour présentation de demandes au gouvernement
fédéral.
En ce qui concerne les îles dont vous parlez, qui sont
situées dans le territoire du Nord-Ouest, c'est, actuellement,
uniquement et clai-
rement de responsabilité fédérale. Sur la cession
de ces Ses au gouvernement du Québec, je pense qu'actuellement aucune
démarche ou aucun dossier n'existe, du moins à ma connaissance,
au gouvernement.
M. LESSARD: Merci, M. le Président. Concernant le pétrole,
nous avons soulevé, à maintes reprises, en Chambre, le
problème du prix des produits pétroliers qui augmente
passablement depuis trois à quatre ans. Je comprends qu'il y a des
crises, à certains moments dans les pays producteurs de pétrole.
Mais, est-ce que le ministre a l'intention au moins de donner un peu plus de
pouvoirs à la Régie de l'électricité et du gaz pour
permettre un certain contrôle des prix des produits pétroliers et,
surtout, une certaine coordination? Dans la région de Sept-Iles, la
région de la Côte-Nord, il y a une différence, par rapport
à Québec, jusqu'à $0.14 et $0.15 le gallon. C'est
absolument anormal. Alors, qu'il y ait au moins une certaine coordination dans
les prix. Les compagnies pétrolières viendront nous dire que
c'est à cause du coût des transports. Voyons donc! Nous sommes
beaucoup plus prêts, nous, de la région de la Côte-Nord, des
pays exportateurs de pétrole que les régions de Montréal
et de Québec. On fait bien souvent des transbordements à
Sept-Iles, par exemple, pour expédier ces produits à
Québec et à Montréal.
M. MASSE (Arthabaska): Je dois dire que sur cette question des prix du
pétrole au Québec, c'est-à-dire tout le
problème...
M. LESSARD: C'est-à-dire pour les produits pétroliers.
M. MASSE (Arthabaska): ... du contrôle des prix, alors que cela ne
se fait, actuellement, dans aucun domaine.
M. LESSARD: Oui, M. le Président. Cela se fait à
Québec-Téléphone. Cela se fait dans des services
publics.
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des services d'utilité publique.
C'est le seul cas, actuellement.
M. LESSARD: Le coût de transport, M. le Président, cela se
fait.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. C'est un service public.
Actuellement, il n'existe aucun mécanisme légal qui nous permette
de faire ce que vous demandez. D'autre part, nous sommes actuellement à
faire un relevé de l'écart des prix au différents endroits
du Québec. On pourra voir, à la suite de cela, si, par rapport
quand même à une ressource énergétique dont nous
dépendons pour une grande partie, il y a lieu de recommander des actions
au gouvernement.
M. LESSARD: M. le Président, actuellement, l'alimentation des
raffineries de Montréal se fait tout particulièrement par
Portland. Etant donné que le port de Portland ne sera plus suffisant en
1974, le ministre nous a parlé de...
M. MASSE (Arthabaska): Le pipeline sera insuffisant.
M. LESSARD: D'accord. Pas le port, mais le pipeline. Le ministre nous a
parlé de l'aménagement d'un port de mer à eaux profondes,
que ce soit Saint-Irénée, dont j'ai parlé Dans le
rapport Dubreuil, on parle de Saint-Irénée ou
Gros-Cacouna. Il semble que la construction d'un pipeline serait plus facile du
côté sud que du côté nord. Le ministre pourrait-il
détailler un peu sur cela?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a un "task force" qu'on avait formé
sur cette question et dont nous sommes responsables avec le ministère de
l'Industrie et du Commerce. Effectivement, nous pensons qu'il est temps
d'établir un port pétrolier au Québec du fait que comme
vous le disiez tout à l'heure, on pense que dans quelques années
le pipeline sera nettement insuffisant pour combler la demande
québécoise. Il y a des relations avec le gouvernement
fédéral sur cette question. Il semble bien que le meilleur
endroit, actuellement, selon les spécialistes, serait quelque part sur
la rive sud. Mais je dois dire qu'il n'est pas dans l'intérêt de
ce projet d'en dire davantage.
M. LESSARD: Cela permettrait de sauver les $8 millions du gouvernement
fédéral, qui ont été investis à peu
près pour rien.
M. le Président, actuellement, y a-t-il un responsable de la
Direction des hydrocarbures?
M. MASSE (Arthabaska): C'est M. Philippe Hervieux qui, actuellement, est
là temporairement, pour assurer la direction. Je ne sais pas si vous
avez remarqué que jeudi ou vendredi dernier, on a annoncé trois
postes à combler. Il y a des difficultés de recrutement dans ce
secteur. Il est assez difficile d'avoir des compétences d'origine
canadienne-française. C'est pourquoi on a dû faire un appel
mondial. Il y a des publications aux Etats-Unis et ailleurs pour tenter de
découvrir une compétence dans le secteur.
M. LESSARD: Je suis d'accord avec le ministre qu'il y a certaines
difficultés, étant donné qu'on n'a pas de facultés
au niveau de l'enseignement.
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons l'intention, justement par le
mécanisme des bourses que nous accordons, d'inciter les étudiants
dans ce secteur des hydrocarbures. Je peux ajouter qu'il y a déjà
des entretiens en cours actuelle-
ment avec les universités pour l'établissement de
facultés.
M. LESSARD: Je voudrais simplement terminer en disant que j'ai
été fort surpris d'entendre le ministre me dire qu'il n'avait pas
reçu de demande de la Société québécoise
d'initiatives pétrolières pour faire la distribution du
pétrole. Je prends la parole du ministre. Cependant, je voudrais dire
que, lorsque nous parlons de l'exploitation des mines, nous constatons que,
dans ce domaine, nous sommes obligés d'exporter notre produit à
80 p.c. ou 90 p.c.
En ce qui concerne les produits pétroliers c'est
ça, je crois, qui est extrêmement important c'est que nous
avons le marché, à l'intérieur des frontières du
Québec. Et je pense que, pour développer d'abord une ressource,
il faut penser au marché. Le ministre va me dire qu'il y a actuellement
quantité de stations de produits pétroliers, de stations
d'essence, mais on constate cela a été le cas de la Golden
Eagle que lorsqu'une entreprise veut établir une raffinerie elle
commence d'abord par s'emparer de certains distributeurs de produits
pétroliers.
On sait que Golden Eagle a acheté 4 distributeurs, et parmi les
plus importants au Québec. Comme on l'a exprimé lors de la
discussion sur le bill 90, lorsque ces distributeurs deviennent
québécois et acquièrent une certaine importance, ils
deviennent des concurrents de la grosse entreprise, dont Golden Eagle ou Gulf,
et ces grosses entreprises achètent à prix fort nos distributeurs
de produits pétroliers. On sait que Chartier s'est vendu. On peut en
nommer un bon nombre.
Il ne s'agit pas, je pense bien, pour la Société
québécoise d'initiatives pétrolières de
créer de nouvelles stations, mais il serait possible pour la
Société québécoise d'intiatives
pétrolières d'acheter certains distributeurs de produits
pétroliers.
M. le Président, je pense qu'encore une fois l'adjoint du
ministre des Richesses naturelles n'a pas compris les responsabilités de
son ministère.
M. PERREAULT: Trop.
M. LESSARD: Alors, M. le Président, strictement, ce que je veux
dire, et je résume, c'est que, là, nous avons le marché.
Le ministre ne peut pas nous dire: On n'a pas le marché. Le ministre ne
peut pas nous dire: On est soumis aux pressions de l'extérieur. Ici, au
Québec, le marché nous appartient. On parle du
développement de la baie James. Bien, pour le développement de la
baie James, nous aurons besoin d'une quantité assez considérable
de produits pétroliers. Je pense que Soquip aurait dû avoir un
rôle à jouer non seulement pour faire de l'exploration, mais pour
faire la distribution des produits pétroliers.
M. PAUL: Est-ce que le député me permet une question?
M. LESSARD: Certainement.
M. PAUL: Est-ce que le député pourrait nous mentionner les
quatre compagnies qu'a achetées la compagnie Golden Eagle
préalablement à son implantation au Québec?
M. LESSARD: M. le Président, je pourrais les mentionner. Il y a
une compagnie de Chicoutimi qui a été achetée. Il faudrait
que je cherche.
M. PAUL: Est-ce que Joy était là-dedans?
M. LESSARD: Je ne la connais pas, M. le Président.
M. PAUL: Vous ne connaissez pas le commerce de vos collègues du
Parti québécois?
M. LESSARD: M. le spécialiste, est-ce que vous parlez de la
compagnie du député de Gouin?
M. PAUL: C'est effrayant comme la lumière vous vient vite.
M. LESSARD: Le député de Gouin l'a justement
expliqué lors de la discussion du bill 90, et le député de
Maskinongé n'a malheureusement pas compris à ce moment-là.
C'est justement à cause des mêmes circonstances que le
député de Gouin, qui était actionnaire de cette
entreprise-là, a dû vendre ses actions.
M. PAUL: Et aller placer ses capitaux aux Etats-Unis et en Suisse. Je
n'ai pas eu de réponse à cette déclaration-là et je
n'ai pas été contredit, non plus.
M. LESSARD: M. le Président, le député de Gouin ne
m'informe pas des transactions qu'il fait en Bourse.
M. PAUL: Quand on prêche le nationalisme économique, on
doit commencer par donner l'exemple.
M. LESSARD: Bien, M. le Président, est-ce que le
député de Maskinongé pourrait me donner un portrait du
portefeuille du député de Gouin?
M. PAUL: De quoi?
M. LESSARD: Pourrait-il me donner 1'énumération du
portefeuille du député de Gouin?
M. PAUL: Ah bien, je n'ai pas les moyens de me promener en
Mercédes. Alors, je ne suis pas capable de donner le porte-monnaie du
député
de Gouin. Je peux, tout simplement, signaler cette marque d'auto. C'est
tout.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que, d'abord, l'année
dernière, on avait abordé cette question.
Ma réponse avait été qu'au départ, je
n'étais pas contre l'idée d'une certaine
pénétration. Je ne parle pas en termes de station-service
proprement dites mais d'une certaine pénétration sur le
marché de la distribution de Soquip. D'autre part, on pense que le
rôle de Soquip sera clairement défini, que les grandes
orientations, que la politique énergétique au Québec sera
déterminée. Donc, le rôle de Soquip sera également
abordé dans ce document.
M. LESSARD: Vous pensez qu'en septembre ces éléments
seront complètement établis?
M. MASSE (Arthabaska): Selon les prévisions, mais j'espère
que cette fois-ci le document sera complet et qu'on pourra le rendre
public.
M. LESSARD: M. le Président, j'applaudirai et féliciterai
le ministre, parce que ce sera probablement le premier qui aura
décidé d'avoir une certaine continuité entre des
études qui ont été faites dans le passé et la
concrétisation d'une vraie politique de l'énergie au
Québec.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, en ce qui concerne
également le budget de Soquip, cela lui permet d'être
présent uniquement dans un secteur, c'est-à-dire le secteur de
l'exploration. De fait, depuis la création de Soquip en 1969, il y a eu
une relance de l'exploration pétrolière au Québec.
L'année dernière, on a investi une dizaine de millions, en 1970,
je crois que c'était $6 millions, et cette année, on croit qu'il
y aura encore une augmentation de l'exploration au Québec.
Au départ, Soquip a pleinement rempli son rôle. Quand on
sait qu'il faut se créer un marché pour entrer dans la
distribution, ceci demande des sommes astronomiques. Toute cette question de
marché ou de potentiel québécois, en termes de
consommation, est un des principaux éléments de base
d'énoncés de politiques compris dans le document.
M. LESSARD: M. le Président, pour répondre à la
question du ministre, les quatre compagnies qui ont été
achetées par Golden Eagle sont International Fuel, A. E. Gauthier, de
Chicoutimi, Wilson Company et Gérard Hébert.
M. LE PRESIDENT: Merci. Article 1, adopté. Articles 2 et 3,
adoptés. Articles 4, 7, 8 adoptés. Article 6: Régie...
Messieurs, il est dix heures. La commission doit ajourner ses travaux sine die,
c'est-à-dire que nous attendrons les instructions de l'Assemblée
nationale, mardi, trois heures.
M. CARPENTIER: N'y aurait-il pas moyen de continuer et de finir ce
soir?
M. MASSE (Arthabaska): On pourrait peut-être siéger
après la période des questions, demain matin.
M. LE PRESIDENT: Ce n'est pas possible.
Demain, ce qui est prévu, c'est le bill 23, la commission des
transports; l'Agriculture, les bills 4, 5, 6 et 7.
M. CARPENTIER: N'y a-t-il pas possibilité de prévoir
l'adoption des articles qui restent ce soir?
M. LESSARD : De toute façon nous n'y mettrons pas
d'opposition.
M. CARPENTIER : M. le Président...
M. PAUL: Le ministre est-il prêt à nous donner une liste
des travaux d'immobilisation?
Je peux prendre la chance, si vous le voulez bien.
M. LE PRESIDENT: J'ai été informé par un
représentant du Ralliement créditiste qu'à l'article 7 les
immobilisations ils auraient beaucoup de questions à poser. La
construction des barrages, des ponts et tout cela.
M. LATULIPPE: Il n'a pas eu le dossier là-dessus.
M. PAUL: S'il n'a pas le dossier, c'est le temps d'en profiter.
M. MASSE (Arthabaska): D'ailleurs, c'est bien simple, je vais donner la
nomenclature des travaux, leur utilisation et à quel endroit. Alors,
vous aurez tous les détails.
M. PAUL: Nous pouvons peut-être continuer.
M. CARPENTIER: De consentement unanime.
Régie de l'électricité et du
gaz
M. LE PRESIDENT: Article 6: Régie de l'électricité
et du gaz. Catégorie de dépenses no 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M. PAUL: M. le Président, le ministre pourrait-il nous dire
combien de séances a tenues la Régie de
l'électricité et du gaz et qui en est président?
M. MASSE (Arthabaska): Le président de la régie est le
juge Vadeboncoeur. Je n'ai pas l'information pour répondre à la
question du député de Maskinongé. Je suis au courant qu'il
y a eu au moins quatre ou cinq auditions
publiques mais, d'autre part, il a pu y en avoir davantage.
M. PAUL: La régie n'a-t-elle siégé qu'à
Montréal?
M. MASSE (Arthabaska): Seulement à Montréal.
M. PAUL: Est-ce que le ministre pourrait nour fournir ce renseignement,
à sa convenance, le plus tôt possible, ce qui ne voudrait pas dire
hier?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, M. le Président. Dès que
possible.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté.
M. LESSARD: Non, M. le Président. En ce qui concerne ce qu'on
appelle la Régie de l'électricité et du gaz, quels sont
ses pouvoirs en ce qui concerne l'électricité?
M. MASSE (Arthabaska): Sa juridiction s'étend sur les
coopératives de production d'électricité, sur les
municipalités et, en plus, sur les compagnies privées qui
existent encore, mais non sur l'Hydro-Québec.
M. LESSARD: Non sur l'Hydro-Québec. Donc, en ce qui concerne
l'électricité, toute la responsabilité de
l'établissement de certaines priorités d'aménagement
relève strictement de l'Hydro-Québec. La régie n'a aucun
pouvoir dans ce domaine.
M. PAUL: Mais les coopératives et les municipalités
doivent s'adresser à la régie pour la modification de leur
taux.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, c'est ce que j'ai dit.
M. PAUL: Et également pour l'extension du service.
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LESSARD: En fait, cela représente un très, très
léger pourcentage dans la production hydro-électrique du
Québec.
M. PAUL: Cela reste un organisme de façade.
M. MASSE (Arthabaska): Non, au contraire. Je pense que, surtout dans le
secteur du gaz, il y a les inspections, il y a un contrôle de plus en
plus serré des installations en termes de sécurité. On a
fait imprimer au cours de l'année un nouveau code très
sévère en termes de sécurité.
M. LESSARD: Est-ce que, dans l'application des règlements que
doit normalement nous soumettre le ministre prochainement concernant le bill no
90, la surveillance devra relever de la régie?
M. MASSE (Arthabaska): C'est qu'on parlera de la Régie de
l'électricité et du gaz dans le document dont on parlait tout
à l'heure. Nous avons l'intention de modifier la structure de la
régie. On pourra en discuter à ce moment-là.
M. LESSARD: D'accord, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, Traitements, salaires et
allocations, adopté. Catégorie 3, Services de transport et de
communication? Adopté. Catégorie 4, Services professionnels,
administratifs et autres? Adopté. Catégorie 5, Entretien et
réparations? Adopté. Catégorie 6, Loyers? Adopté.
Catégorie 7, Fournitures et approvisionnements? Adopté.
Catégorie 8, Matériel et équipement? Adopté.
M. PAUL: J'aurais une question à poser au ministre. Est-ce que la
juridiction de la Régie de l'électricité et du gaz
s'étend sur les appareils détecteurs d'émanation de gaz
dans les édifices publics?
Est-ce qu'une surveillance est faite pour éviter la
répétition de malheureuses explosions comme à ville
LaSalle, il y a quatre ou six ans?
M. LESSARD: D'après moi...
M. MASSE (Arthabaska): Dues au gaz?
M. PAUL: Oui, dues au gaz.
M. LESSARD: Il y a un contrôle des installations.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense qu'il existe un contrôle de toutes
les installations de gaz, de la distribution domestique et de
l'installation.
M. PERREAULT: H y a des appareils de protection et de
détection.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11, adopté? M. PAUL:
Adopté.
Achat et construction d'immeubles
M. LE PRESIDENT: Article 7: Achat, construction et transformation
d'immeubles; construction et réfection de chemins, de ponts et de
barrages.
M. LATULIPPE: A cet article, M. le Président, est-ce qu'il y
aurait possibilité de nous faire parvenir une liste
détaillée de cela?
M. MASSE (Arthabaska): Aucune objection.
M. LATULIPPE: ... était fortement intéressé par cet
article.
M. MASSE (Arthabaska): Je n'ai aucune objection.
M. PAUL: Si le ministre veut l'accepter, la suggestion du
député de Frontenac pourrait avoir l'assentiment unanime des
députés de l'Opposition. Pour ce qui est des
députés ministériels, je ne m'en occupe pas, comme de
raison, parce que c'est une quantité négligeable, à mon
humble avis!
M. MASSE (Arthabaska): La relation sera peut-être plus
étroite...
M. PAUL: Je ne parle pas quant au nombre, je parle toujours quant
à la valeur. Alors, je me rendrais à la suggestion du
député. M. le sous-ministre n'a pas l'air d'aimer ça!
Pourtant, ce sont des remarques bien amicales!
M. MASSE (Arthabaska): Non, non. Je pense que c'est normal. Je pensais
que c'était inclus dans les documents qu'on vous avait
distribués. Cela me fera plaisir de les faire distribuer aux membres de
la commission.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PAUL: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 13: Contribution du gouvernement du
Canada.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 15: Imputations.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PAUL: M. le Président, avant de terminer, je voudrais
féliciter le député de Laviolette pour son insistance
à ce que nous terminions nos travaux ce soir et, du même coup,
faire mentir le député de Maskinongé, qui avait
déclaré en Chambre que cela ne serait pas terminé avant
mardi prochain !
M. LESSARD: Je voudrais, M. le Président,...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plait. Je voulais remercier les
hauts fonctionnaires qui ont accompagné le ministre. Ils lui ont
donné, j'en suis sûr, des informations précieuses. Au nom
de tous les membres de la commission, je vous remercie, messieurs.
Le ministre des Richesses naturelles.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, pour terminer rapidement,
je veux remercier tous les fonctionnaires qui m'ont assisté et tous les
membres de cette commission pour le caractère très positif,
à mon avis, de cette critique, qui m'a paru très
constructive.
Je remercie les membres de la commission.
M. LE PRESIDENT: Le député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, sûrement que le ministre nous
excusera si, malgré sa convalescence, nous avons pris peut-être un
peu de temps pour étudier ses crédits. Il verra dans ce fait la
haute appréciation que nous avons des reponsabilités qui sont
siennes. Je veux le féliciter pour la courtoisie avec laquelle il a
répondu à nos questions et, surtout, d'avoir su s'entourer d'une
équipe compétente, ce qui lui donne à lui-même une
façade de compétence qui améliore grandement la valeur
apparente du cabinet.
Je dis donc, M. le Président, que le ministre mérite des
félicitations, le sous-ministre surtout, parce qu'il semble être
l'âme dirigeante du bon fonctionnement du ministère. Merci,
messieurs les fonctionnaires, merci, M. le Président. En terminant, M.
le ministre, soyez assuré qu'on va vous surveiller, parce que vous avez
pris des engagements sérieux. Vous pourrez compter sur la seule
Opposition valable en Chambre, soit celle d'Unité-Québec, pour
collaborer à toutes les bonnes mesures que vous saurez nous
présenter pour étude et adoption.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Devant tant de modestie, M. le Président, je serai
extrêmement bref. Un simple mot, merci à tout le monde. Je me
considérais un peu comme un intrus à cette commission, parce
qu'effectivement c'est la première fois que j'ai l'occasion d'y
participer. J'ai eu le dossier à la dernière minute, pour
remplacer un collègue qui a dû s'absenter, sur un coup de
téléphone. M. le Président, j'ai été
très heureux de voir de quelle façon se déroulaient les
travaux et j'ai également appris beaucoup de choses. Je vous remercie
infiniment.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, c'est très sincèrement
que je veux faire ces remarques. Nous avons eu l'occasion, au cours des
années précédentes, de critiquer quelquefois le ministre.
On se rappelle, malheureusement, que, l'an dernier, on avait adopté
très vite toute une série de directions, parce que le
député de Saguenay était arrivé en retard.
M. PAUL: Cela vous a corrigé!
M. LESSARD: Quinze minutes en retard, M. le Président. Je dois,
quand même, féliciter le ministre. Je pense qu'au cours de
l'année le ministre a énormément appris dans son
ministère. Je comprends que, lorsqu'on arrive dans un ministère
aussi important que celui des Richesses naturelles, on a
énormément de dossiers dont on doit prendre connaissance. Je
pense que, cette année, le ministre nous a vraiment convaincus qu'il
était capable d'avoir un certain leadership dans son
ministère.
J'en suis particulièrement heureux, parce que moi aussi je
considère que c'est là un ministère clé dans
l'économie québécoise. Et même si la façade
du ministre semble tranquille, calme, je pense qu'il est capable
véritablement d'imposer sa direction à son ministère. Et
même nous avons pu constater, au cours de l'étude de ses
crédits, que dans le silence le ministre a quand même fait un
travail assez formidable en ce qui concerne la politique
énergétique, en ce qui concerne aussi, comme le soulignait le
ministre, le réseau de gaz naturel pour Sidbec qui sera,
j'espère, continué jusqu'à la région de
Québec.
C'est très sincèrement que je félicite le ministre.
Et je veux aussi remercier tous les fonctionnaires qui collaborent à ce
travail, qui me paraît énorme et absolument nécessaire, de
revalorisation du ministère des Richesses naturelles. Merci beaucoup,
monsieur le ministre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Laviolette.
M. CARPENTIER: Si je suis intervenu vers les dix heures en demandant la
continuation des travaux, ce n'était absolument pas dans le but de faire
mentir le député de Maskinongé, mais bien au contraire par
souci de la bonne marche de nos travaux. C'est pourquoi je tiens à
remercier bien sincèrement tous les députés de
l'Opposition, ainsi que vous-même, M. le Président, d'avoir
accepté de continuer à travailler et d'avoir adopté le
reste des crédits budgétaires ce soir.
M. PAUL: Votre promotion va vous donner des chances d'être
nommé ministre.
M. CARPENTIER : Pardon, je n'ai pas de promotion.
M. PAUL: C'est-à-dire votre idée, votre insistance.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, la cordialité, je
pense, qui a quand même régné au cours des discussions est
peut-être due justement à l'excellence de la présidence.
Merci.
M. LE PRESIDENT: Merci. Alors, la commission ajourne sine die.
(Fin de la séance à 22 h 15)