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Commission permanente des Richesses naturelles et des
Terres et Forêts
Politique forestière
Séance du mardi 21 novemhre 1972
(Dix heures trente-trois minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
Au début de la séance, je voudrais mentionner que M.
Cornellier, de Saint-Hyacinthe, remplace M. Coiteux, M. Faucher, de Yamaska,
remplace M. Massé, d'Arthabaska, et M. Béland, de
Lotbinière, remplace M. Tétrault d'Abitibi-Est.
La parole est au ministre des Terres et Forêts.
M. DRUMMOND: M. le Président, il avait été convenu
au commencement des séances sur l'étude de la politique
forestière, qu'après avoir reçu les mémoires
déposés devant nous, nous allions nous rencontrer encore une fois
ensemble seulement pour que les partis de l'Opposition puissent
faire leurs commentaires sur les mémoires ou sur la politique
forestière et poser les questions qu'ils voudraient poser avant de
passer à une autre étape de l'étude de la loi.
Alors, messieurs, je suis à votre disposition.
M. LE PRESIDENT: M. Vincent, de Nicolet, remplace M. Loubier, de
Bellechasse.
Questions de l'Unité-Québec
M. VINCENT: M. le Président, il y a différents points que
j'aimerais voir éclaircir par le ministre. Comme l'on sait, nous avons
reçu une quantité de mémoires. Les autorités du
ministère des Terres et Forêts ont eu le temps d'analyser dans les
grandes lignes chacun de ces mémoires. Est-ce que le ministre pourrait
d'abord nous dire si quelques-unes des suggestions faites ont été
retenues, car nous avons oui-dire et même je crois que le ministre
l'a confirmé officiellement qu'il n'était pas question
d'aller de l'avant quant à la suggestion de former une
société de gestion forestière? Je pense que c'est un
premier point. Deuxième point, est-ce que d'autres sujets
soulevés par les mémoires que nous ont présentés
les compagnies forestières, les associations forestières ou
encore les syndicats ont pu amener le ministère des Terres et
Forêts ou le ministre ou le gouvernement du Québec à
prendre position sur certains des aspects des deux tomes du livre blanc?
Troisième point, avant d'aller plus loin, est-ce que le ministre a
l'intention d'aller de l'avant quant à la suggestion de visiter des
forêts domaniales, des concessions forestières et même des
usines de papier? Je sais très bien que ce n'est pas la faute du
ministre si ces visites n'ont pas eu lieu.
Il y a eu des circonstances telles que l'exercice de la
démocratie sur le plan canadien et sur le plan d'un comté, mais
avant le 30 octobre, il était pratiquement impossible de faire ces
visites. Est-ce qu'on peut s'entendre pour faire ces visites d'ici la
période des fêtes ou encore si tout dépendra de la
présentation des lois? Est-ce possible, tenant compte du fait que la
session devrait reprendre ses travaux comme d'habitude en février?
Naturellement, c'est bien difficile de visiter les forêts en janvier ou
en décembre à cause de la neige. Mais est-ce possible de faire le
tour?
Le quatrième point est le plus important: A quel moment le
ministre entend-il présenter sa législation en ce qui concerne la
politique forestière du Québec et sa législation
fera-t-elle l'objet de discussions en commission â huis clos, sans la
participation du public, ou avec la participation du public? Par la suite,
est-ce que cette législation sera présentée comme un
document de travail avant la deuxième lecture sur l'acceptation de
principe? Je ne sais pas si les autres partis d'opposition sont
intéressés à avoir les réponses à ces
questions. Je pense que c'est normal que nous puissions savoir à quoi
s'en tenir avant de faire nos commentaires sur les
généralités du livre blanc.
Réponse du ministre
M. DRUMMOND: Ppur parler de l'étude des mémoires, c'est
bien évident qu'au ministère, on travaille sur toutes les
suggestions faites par les intéressés qui sont venus pour faire
un exposé, soit sur ce qu'on peut rejeter ou sur ce qu'on va changer. Ce
serait quasiment la présentation d'un quatrième livre blanc si on
donne trop de détails sur ça.
Société de gestion
M. DRUMMOND: Pour répondre à la question concernant la
société de gestion, c'est un exemple où onze sur seize des
mémoires étaient contre la société de gestion en
soi en préconisant que ce soit le ministère des Terres et
Forêts qui s'occupe de la gestion des forêts au lieu de
créer un autre organisme. Je retiens cette suggestion parce que,
même au commencement, en suggérant la société de
gestion, je pense à mon discours d'ouverture de la séance,
j'avais dit qu'il s'agissait de savoir quelle serait la meilleure
modalité pour la gestion de nos forêts.
Selon moi, il semble bien qu'on doive, pour le moment, oublier la
société de gestion et effectuer la gestion des forêts par
le ministère.
Visite des forêts
M. DRUMMOND: Pour les visites, je n'étais pas en pleine campagne
électorale à ce moment-là, j'étais prêt
à faire les visites avant les élections, mais il est
évident que cela aurait causé des problèmes. Il y avait
quelques mem-
bres de la commission qui faisaient la campagne et il y en avait
d'autres qui faisaient une anticampagne. C'est la raison. Mais je suis
prêt, quand même, à effectuer ces visites à une date
convenable pour tout le monde, afin de voir les opérations en
forêt aussi bien qu'une ou deux scieries. Au lieu de toujours parler de
ces choses à l'intérieur d'une salle de commission, voir comment
ça se passe en forêt.
Législation
M. DRUMMOND: Nous sommes actuellement à préparer la
législation en vue de vous la présenter. Pour le mode de
discussion, ce sera à la Chambre de décider. Il y aurait
probablement, premièrement, un bill sur Rexfor qui sera
déposé et, ensuite, l'autre loi sera présentée pour
étude et pour dépôt en Chambre. Pour les modalités
de discussion, on décidera à ce moment-là.
M. VINCENT: Est-ce que je pourrais poser une question
supplémentaire au ministre? Vous dites qu'il y aurait une loi de
présentée sur Rexfor. Ce serait la première loi qui serait
déposée. Quels seraient les grands principes de cette loi?
M.DRUMMOND: Disons, M. le Président, qu'en temps et lieu, on
verra l'ampleur de cette loi, mais nous tiendrons compte des suggestions du
livre blanc au sujet du rôle accru de Rexfor et de la participation de
Rexfor à certaines entreprises.
M. VINCENT: Est-ce que ce sera présenté au début de
la prochaine session, c'est-à-dire à la fin de février ou
au début de mars?
M. DRUMMOND: Non. J'aimerais bien que cette loi soit
déposée avant Noël.
M. VINCENT: II serait question que cette loi soit
présentée, avant Noël, en première lecture?
M. DRUMMOND: Oui. C'est bien cela. Sinon ce serait juste après
Noël.
M. VINCENT: Je pense que, si le ministre pouvait obtenir que cette loi,
sans en discuter sur le principe, soit déposée avant
Noël...
M. DRUMMOND: C'est déjà au feuilleton.
M. VINCENT: Cela peut être au feuilleton et mourir là.
M. DRUMMOND: Oui, d'accord...
M. VINCENT: Si cette loi pouvait être déposée avant
Noël, nous serions parfaitement d'accord en ce qui nous concerne.
Deuxièmement, le ministre a parlé de certaines autres lois qui
devraient suivre cette première législation. Est-ce que c'est
l'intention du ministre de déposer ces autres lois avant Noël?
M. DRUMMOND: Non, je pense qu'il y a la question de temps. Nous allons
compléter nos travaux aujourd'hui, même si la législation
est en train d'être rédigée. Il y a l'étude
nécessaire au niveau du gouvernement avant que ce soit
déposé, et, avec le programme du comité de la
législation, je doute fort que ce soit déposé avant
Noël.
M. VINCENT: Est-ce que cette loi doit toucher d'autres aspects que la
loi du ministère des Terres et Forêts dans son ensemble? Ce sont
des amendements à la loi du ministère des Terres et
Forêts?
M. DRUMMOND: Oui, grosso modo, ce serait peut-être une refonte au
complet.
M. VINCENT: De la Loi des terres et forêts.
M. le Président, en ce qui nous concerne, nous avons reçu,
au cours des derniers mois, plusieurs mémoires nous venant de
différents organismes, incluant les compagnies forestières. Comme
le ministre l'a mentionné, plusieurs de ces mémoires faisaient
des suggestions construc-tives. Egalement, nous avons remarqué que
d'autres mémoires défendaient des principes complètement
opposés. C'est normal, je crois, dans une société en
pleine évolution, qu'il y ait des prises de position, de part et
d'autre, sans ce détruire, mais des opinions complètement
différentes.
Il reste cependant que les deux tomes du livre blanc ont
été un outil de travail qui, à notre avis, était
nécessaire, dans les circonstances. Maintenant que nous avons entendu
ces mémoires, il reste au gouvernement et au ministère des Terres
et Forêts le devoir important d'agir le plus tôt possible.
Je ne crois pas que nous puissions, au cours de cette séance de
la commission parlementaire, revoir chaque mémoire ou faire le
parrallèle entre les différents mémoires. D'ailleurs, je
me souviens, il y a environ trois semaines, nous avons eu l'occasion d'avoir
une séance de travail pour faire le parallèle entre ces
différents mémoires et, à ce moment-là, j'avais
pris position devant notre groupe disant que ce serait bien difficile de
discuter de nouveau chacun de ces mémoires. Nous
préférerions plutôt voir de quelle façon le livre
blanc sera transposé dans la législation, de quelle façon
également on tiendra compte des recommandations des différents
organismes qui sont intéressés à la gestion
forestière.
Nous préférerions surtout voir de quelle façon le
gouvernement du Québec, qui est le principal responsable de l'avenir de
l'agriculture, de la mise sur pied de forêts rentables au Québec
et de leur utilisation. C'est pour ça que je suis parfaitement d'accord
et que je demande au ministre de déposer dès qu'il le pourra son
projet de loi sur Rexfor les amendements à la loi de Rexfor
pour qu'on puisse les étudier, les lire. Ainsi, se basant sur les
mémoires reçus, ce sera beaucoup plus facile de faire des
commentaires intelligents sur une loi appropriée.
Comme cette loi devrait être déposée avant la
période des fêtes, ma suggestion serait, au cours du mois de
janvier, vers la fin de janvier peut-être, de visiter les chantiers, les
usines de papier et autres usines surtout parce que l'autre projet de loi ne
viendra qu'en mars, peut-être en avril et que la deuxième lecture
des amendements à la loi sur Rexfor ne viendra qu'à la fin de
février, de mars ou peut-être même d'avril. Je
suggère donc que nous puissions à la fin de janvier, donner suite
à ce voeu exprimé par les membres de la commission d'aller dans
les chantiers, les usines de papier et autres usines et de passer une couple de
jours dans les différents coins de la province où ils se situent.
Je pense que cela serait possible à la fin de janvier ou au début
de février.
La recommandation que l'Opposition peut faire à l'heure actuelle
est qu'il est évident qu'il faut que le gouvernement agisse, soit pour
les compagnies de pâtes et papiers, qui ont une quantité de
problèmes à résoudre, soit pour les manufacturiers de
meubles qui sont venus devant la commission parlementaire, soit pour leur
approvisionnement, car il faut trouver des solutions, soit également
pour les syndicats qui sont venus faire des représentations ici. Il
faut, en fin de compte, assurer à tous ces organismes une certaine
continuité dans le domaine forestier.
Comme je le disais au début de mon intervention, lorsque le
ministre a présenté son livre blanc, ce n'est pas tout de
présenter un livre blanc et de référer toute politique
éventuelle à cette politique générale qui sera mise
sur pied par le ministère parce que, à ce moment-là, on
peut retarder indéfiniment les solutions aux problèmes que nous
avons à affronter dans le domaine forestier.
C'est aussi bref que cela. Le ministre, dans son livre blanc, avait
l'intention d'abolir les concessions forestières sur une période
donnée, de les changer par des contrats qui ressemblent quelque peu aux
concessions forestières. Quelle formule le ministère va-t-il
élaborer? Il reste à savoir si cette nouvelle formule sera
meilleure que celle que nous avions déjà? Nous l'espérons,
nous le souhaitons et nous le croyons.
En ce qui concerne la société de gestion, si j'ai bien
compris le livre blanc, elle devait voir à l'organisation rationnelle de
la coupe, à l'organisation rationnelle également de la
forêt au Québec, à l'utilisation de la forêt, au
reboisement même. Cette société de gestion
financière, dans l'esprit du ministre, maintenant, elle est moins
probable ou peu probable. Il va certainement y avoir un organisme. J'ai pu
comprendre que ce serait le ministère des Terres et Forêts qui
aurait cette mission, qui aurait cette tâche. D'ailleurs, c'est son
rôle premier...
M. DRUMMOND: C'est ça!
M. VINCENT: ... de voir à la conservation des forêts. Je
pense bien que nous ne devons pas nous chicaner sur des mots, sur des
expressions, pour autant qu'il y a un organisme responsable. Je suis d'avis que
le ministère des Terres et Forêts est un organisme responsable qui
prend charge des forêts pour le bien des contribuables du Québec,
pour le bien de la province. Je pense bien qu'il ne faut pas faire la guerre
des mots sur un sujet comme celui-là. Mais il reste tous les autres
problèmes que nous avons soulignés au cours des discussions sur
le livre blanc. Je vais laisser la parole à mes collègues pour le
moment.
Quant à moi, j'aurai d'autres questions à poser au
ministre tout à l'heure sur des points bien particuliers. Mais comme vue
générale, je pense bien que j'exprime l'opinion de notre
formation politique.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Lotbinière.
Commentaires du Ralliement créditiste
M. BELAND: M. le Président, à mon tour, je remercie,
premièrement, le ministre d'avoir bien voulu faire travailler la
deputation à une même table après avoir entendu une
certaine quantité de mémoires dont quelques-uns en contredisaient
d'autres. Compte tenu de l'étude, grosso modo, des deux livres blancs
qui ont été présentés pour ne pas dire des
trois livres blancs, si on tient compte de la déclaration faite par le
ministre, à un certain moment, pour compléter ses idées,
lesquelles n'avaient pas été incluses dans les deux premiers
livres blancs c'est entendu que ce matin les partis de l'Opposition
essaient d'apporter des idées précises et des suggestions en vue
d'une refonte globale de la Loi des terres et forêts.
Etant donné qu'il y a eu beaucoup de suggestions de faites dans
les mémoires présentés et à la suite des
discussions qui ont eu lieu, peut-être que l'honorable ministre avait
l'intention, ce matin, de nous présenter quelque chose et cela le
gêne. A tout événement, l'ensemble des forêts du
Québec ne peut être laissé dans l'état actuel.
Autant dans le domaine des forêts publiques que dans celui des
forêts privées, beaucoup de difficultés sont survenues
à cause d'un manque de politique adéquate jusqu'à
aujourd'hui. A ce moment-ci, devons-nous rester muets et attendre que
l'honorable ministre présente sa législation, quitte à
faire des suggestions à ce moment-là?
J'ai écouté attentivement l'honorable député
d'Unité-Québec et les quelques réponses apportées
par le ministre, ce matin. Réellement, je ne suis pas
complètement satisfait. Cependant, je précise. J'ai
moi-même consacré plusieurs heures à l'étude du
livre blanc ou des livres blancs, des mémoires qui ont été
présentés. C'est assez difficile d'apporter quelque chose de
précis compte tenu des suggestions précises qui ont
été formulées dans les deux livres blancs. Il reste qu'on
n'a pas tellement tenu compte de la
grande partie de la forêt qui, tantôt, devra être
consacrée à la population pour divers loisirs. On n'a pas tenu
compte d'une certaine quantité d'autres facteurs, à mon sens.
Il faut analyser l'ensemble des forêts publiques vis-à-vis
de l'autre ensemble des forêts privées qui ne constitue que 28,000
milles carrés environ au Québec. Ces forêts privées,
jusqu'à présent cela a d'ailleurs déjà
été dit ont été, dans certains cas,
surexploitées dans une certaine quantité de secteurs, mais est-ce
que les propriétaires avaient tellement le choix? Dans certains cas, je
dis non. Ils ont surexploité cette infime partie de leur
propriété car leur médiocre revenu les obligeait à
le faire. On ne peut qu'en tenir compte. Dans une politique globale, je pense
qu'il va falloir qu'il y ait quelque chose d'assez précis pour corriger
cette situation.
Des situations difficiles ont été le fait d'une certaine
quantité d'utilisateurs des produits de la forêt. Non pas parce
qu'il n'y a pas de bois au Québec, il y en a beaucoup, mais pour une
certaine quantité d'utilisateurs, c'était très difficile
de pouvoir se procurer le bois de la couronne qui est propriété
générale ou qui appartient à tous les
Québécois. Seuls quelques privilégiés avaient la
possibilité d'exploiter, de surexploiter ou de faire ce qu'ils voulaient
avec notre forêt. Si on pense à ITT, nous sommes même
obligés de payer certaines entreprises forestières pour venir
chercher notre potentiel forestier au Québec.
Ce sont des situations difficiles qu'il va falloir corriger et ça
presse. C'est là que repose ma difficulté en ce moment. Est-ce
que je dois réellement proposer des choses ou tout simplement attendre
que la législation soit présentée? Parce qu'à ce
moment-ci, je me pose sérieusement la question. Est-ce pertinent de ma
part de faire des propositions compte tenu du peu d'écoute qu'ont
reçue, jusqu'à maintenant, les partis d'Opposition afin
d'essayer de corriger les situations et transformer, d'une façon
draconienne, la situation désastreuse qui existe pour les utilisateurs
des produits du bois?
M. le Président, il existe certaines libertés
fondamentales qu'on ne peut laisser de côté. Pourtant, elles ont
été bafouées jusqu'à maintenant dans les livres
blancs. On en a tenu compte, je ne puis pas dire le contraire. On en a tenu
compte jusqu'à un certain point. Va-t-on en tenir compte suffisamment
dans la future législation. C'est là que repose tout le
problème. Est-ce qu'on peut penser que, par cette législation, il
va y avoir possibilité de voir poindre à l'horizon d'autres
industries qui ne demandent qu'à s'installer, qu'à grossir?
Est-ce qu'on va voir s'étendre le marché d'importation de bois
provenant d'autres pays? Réellement, la situation est désastreuse
en ce moment pour une foule d'industries.
Je pense qu'à ce moment-ci je fais mieux d'attendre que la loi
soit déposée.
M. DRUMMOND: En ce qui regarde la ques- tion de l'importation de bois,
est-ce que vous pourriez compléter ce commentaire? Parce qu'en ce qui
concerne l'importation de bois, dans certaines régions, c'est une
garantie de la survie des scieries.
M. BELAND: II est entendu qu'il y a une certaine étendue de
forêt de la couronne où le bois se perd, d'une part. D'autre part,
on a commencé à importer du bois, notamment pour les industries
de fabrication de meubles du Québec, pour ne nommer que
celles-là. Est-ce que c'est à cause d'un manque de coordination
d'efforts que, justement, dans les endroits où le bois se perd, il n'y a
pas possibilité de le récupérer? Il faut étudier le
problème à fond. Il faut essayer d'y apporter des solutions. Ces
importations ont tendance à augmenter de jour en jour et ces industries
essaient présentement de s'organiser afin d'importer de grandes masses
de bois au Québec. Il est urgent de régler le problème. Le
ministre s'en rend certainement compte. Au lieu de donner à une
compagnie internationale de très grandes étendues de forêt,
essayons donc, au moins, de faire en sorte que nos Québécois
puissent étendre leurs industries afin que nous puissions donner du
travail à nos gens qui ne demandent qu'à travailler. Essayons de
trouver des solutions logiques. J'ose suggérer j'étais
pour le faire dans des suggestions globales qu'il y ait même une
aide au transport de ce bois provenant de certaines parties des forêts de
la couronne, notamment des régions très éloignées,
afin de pouvoir alimenter ces industries, nos industries du Québec, au
lieu d'importer du bois qui, en somme, n'est pas meilleur que le nôtre.
Je n'entrerai pas dans le détail de ces analyses de bois, mais nous
devons corriger cette lacune.
M. le ministre a parlé tantôt de changements qui pourraient
être apportés au rôle de Rexfor. J'ai hâte de
connaître cette nouvelle loi qui régira une entreprise
paragouvernementale comme Rexfor. Mais je n'ose pas faire de suggestions. Je
préfère attendre la loi du gouvernement. De cette façon,
nous pourrons mieux voir sous quel angle le gouvernement aligne son fusil, si
vous me permettez cette expression.
Après quoi nous pourrons faire des suggestions logiques
comme nous l'avons toujours fait d'ailleurs au gouvernement.
M. le Président, il ne reste qu'une chose sur laquelle je voulais
parler ce matin, c'est cette possibilité signalée dans le
mémoire présenté par le Dr Lussier relativement aux
forêts privées du Québec. Il y a une certaine
quantité d'aspects de ce mémoire que j'endosse. Par contre, il
faudra tenir compte, peut-être d'une façon spéciale, du
fait que les droits des propriétaires de lots boisés devront
être sauvegardés tant et aussi longtemps que ceux-ci voudront les
garder. Ceci est extrêmement important si l'on veut, encore là,
garder ou sauvegarder l'aspect de la motivation chez nos propriétaires
de lots boisés et faire en sorte qu'il y ait peut-être
intensification au travail, afin que les associa-
tions de sylviculteurs, tel que proposé d'ailleurs par le
ministre dans un des tomes de son livre blanc, puissent être
créées et mises en marche ou enfin stimulées. Mais encore
là, il faudra tenir compte des aspects qu'on a laissés de
côté dans le passé, à savoir l'encouragement
à donner à des entreprises d'agglomérations ou
d'associations de ce genre comme ce fut fait d'ailleurs dans le passé.
On a laissé aller au petit bonheur ces entreprises, ces producteurs
privés qui essayaient de s'organiser de façon à pouvoir
s'occuper de la mise en marché, non parce qu'ils voulaient jouer
là-dedans mais parce que justement ils y voyaient une façon de
procéder bien précise pour sauvegarder leurs droits et surtout
pour sauvegarder ou améliorer la situation de leur porte-monnaie.
Dans ces façons de procéder des associations de
sylviculteurs, je vois beaucoup de possibilités de faire en sorte que
nos sylviculteurs eux-mêmes s'éduquent et que nous puissions
améliorer d'abord tout l'aspect de nos terrains boisés au
Québec et également l'aspect de la mise en marché ou de la
qualité des bois mis sur le marché au Québec.
M. le Président, je termine ici mes observations. Elles sont
courtes. J'aurais voulu les faire plus longues parce que, en arrivant ici, ce
matin, j'étais certain, par ce que j'avais pu deviner mais encore
là, j'ai mal deviné que l'honorable ministre ferait une
déclaration pour apporter certains correctifs et, suite aux
mémoires déjà présentés permettrait de faire
des suggestions bien précises. Je me garderai de les faire, les
réservant pour le moment où la loi sera déposée, ou
encore quand l'honorable ministre jugera bon tout au cours de la discussion de
faire certaines déclarations. A ce moment-là, je verrai au fur et
à mesure et j'aurai certainement des questions à lui poser. Je
vous remercie, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saguenay.
Position du Parti québécois
M. LESSARD: Pour ma part, je tiens à déplorer le fait que
cette commission parlementaire qui m'apparaissait extrêmement importante,
puisque l'industrie du bois est quand même une industrie qui fait
travailler considérablement de gens chez nous, n'ait pas soulevé
dans l'opinion publique autant d'enthousiasme qu'on aurait pu le croire au
début. Malheureusement, ce sont strictement des groupes très
particuliers qui sont venus présenter des mémoires et nous ne
pouvons pas dire ce matin que nous avons véritablement, à la
suite de ces séances de la commission, tâté au cours de ces
discussions ce que désirait vraiment l'opinion publique. Malheureusement
et c'est compréhensible, cette opinion publique ne s'est pas
exprimée. Je me réfère en particulier aux travailleurs de
la forêt, qui ne sont pas organisés ou le sont très
peu.
Leur syndicat, qui fait partie de la FTQ j'ai eu à le
déplorer n'a pas présenté un mémoire
très satisfaisant pour la commission et en ce qui me concerne
personnellement. Quant au mémoire de la CSN, je pense qu'il était
assez bien fait. Malheureusement, comme vous le savez, à la suite de
problèmes qui se sont posés au niveau de ce syndicat, de cette
centrale, ce n'est pas celui qui a préparé le mémoire qui
a eu à le présenter et le mémoire a été"
particulièrement tronqué par rapport à ce qu'il
était originalement. Il y avait en effet dans ce mémoire des
solutions qui réapparaissaient assez pratiques, assez réalistes,
et qui n'étaient pas du tout ce qu'on a proposé,
c'est-à-dire une socialisation intense pour régler le
problème des terres et forêts.
M. le Président, de toute façon, je pense que la
commission de ce matin est importante, mais j'aurais aimé moi aussi que
le ministre nous fasse part de certaines expériences qu'il a eues, par
exemple, depuis que nous nous sommes laissés à cette commission
parlementaire. Le ministre s'est rendu en Suède, je crois, pour voir un
peu ce qui se passait dans ces régions, pour voir comment on exploitait
les forêts. Nous savons que c'est passablement différent de chez
nous. J'aurais bien aimé que le ministre nous dise quelle leçon,
quelle expérience il avait pu tirer de ce qu'il a vu là-bas en
relation avec son livre blanc et en relation avec les discussions qu'on avait
eues ici, concernant l'abolition des concessions forestières. C'est
là une expérience, je crois, qui influencera la décision
du ministre dans ses différents projets de loi, mais il aurait
été important que les parlementaires soient informés de ce
qui est réalisable ici par rapport à là-bas et ce qui
n'est pas réalisable. Je suis assuré que le livre blanc
était quand même basé sur l'exploitation dans d'autres
pays.
Pour ma part, je vais présenter mon point de vue sur le livre
blanc, à la suite des audiences parlementaires de cette commission.
Parce qu'il est toujours facile de blâmer par la suite un ministre ou un
projet de loi lorsque nous n'avons pas nous-mêmes précisé
notre propre position.
Je l'ai dit au ministre, il est certain que la grande décision,
c'est lui qui qui va la prendre, que c'est lui qui va légiférer.
Il va certainement légiférer à partir de ce que nous lui
avons soumis. Cependant, lorsqu'il aura légiféré, il saura
si nous sommes en grande partie d'accord ou non avec lui. Encore ce matin, j'ai
bien l'intention de présenter clairement la position du parti que je
représente.
M. le Président, nous avons participé assez activement aux
auditions publiques tenues pendant l'été sur la politique
forestière. Nous croyons que ces auditions publiques ont
été particulièrement importantes et ont permis une
série d'échanges et de confrontations d'idées sur le livre
blanc.
Nous entrons donc dans cette deuxième étape. Tout d'abord,
cette commission stricte-
ment limitée aux parlementaires nous permettra
particulièrement de préciser et d'élaborer notre position
sur certains points du livre blanc suite, d'une part, à certains
changements récents que le ministre a lui-même annoncés il
y a quelque temps et, d'autre part, suite aux avis présentés
à cette commission parlementaire par différents corps
intermédiaires.
Je voudrais d'abord dire que, dans ses grandes lignes, la position que
nous avions présentée au début de cette commission n'a pas
particulièrement changé. Nous avons eu l'occasion de discuter des
différents points de vue que nous avons fait valoir dans ce premier
mémoire et, dans l'ensemble, nous disons qu'ils ont été
bien souvent confirmés plutôt que réfutés.
En effet, nous avons subi de l'opposition en ce qui concerne nos points
de vue mais nous avons plus particulièrement subi de l'opposition de la
part de certaines compagnies forestières qui sont véritablement
intéressées à conserver le statu quo même si, bien
souvent, elles nous ont dit qu'elles acceptaient le changement.
En effet, les réserves les plus fortes provenaient d'organismes
dont la mentalité des revendications et l'acharnement continuel à
défendre le statu quo en font plutôt des corps
intermédiaires à vocation d'éternels rétrogrades.
Le ministre a d'ailleurs eu l'occasion de le leur dire. Quant à nous,
nous avons posé comme prémisses le changement; aussi
entendons-nous continuer dans ce sens-là.
Je débuterai donc en exposant à nouveau la conclusion du
mémoire que je soumettais à titre de position préliminaire
du Parti québécois à la séance du 20 juin dernier.
Cette conclusion se lisait comme suit: La réforme de la politique
forestière que nous propose le ministère repose certes sur des
éléments fort valables. Le diagnostic du tome I portant sur la
gestion des forêts, la situation de l'industrie primaire et secondaire,
ses difficultés et contraintes quant à la production et à
la mise en marché des produits, aussi bien que l'identification des
prérequis essentiels, tels l'abolition des concessions et la
planification de l'usage du territoire forestier, constituent autant de
prémisses nécessaires à toute démarche
sérieuse pour relancer le secteur forestier au Québec.
Malheureusement, sur de nombreux points, on ne retrouve guère,
dans le programme d'action que nous présente le ministre, de
prolongement logique à ces éléments. Le zonage, tel que
conçu dans le second tome de l'exposé, n'est certes pas le moyen
idéal d'atteindre à une utilisation optimale du territoire. Les
délais prévus pour la redistribution des territoires de coupe
contribueront à maintenir pour encore longtemps le chaos et
l'inefficacité de l'exploitation forestière sur les territoires
concédés.
La dilution du principe de la reprise en main par l'Etat de la gestion
des forêts publiques par la délégation à
l'entreprise privée d'une partie importante de ces pouvoirs limite
sérieusement la portée de la réforme. L'attribution de
superficies particulières pour des périodes de vingt à
quarante ans soulève l'hypothèse d'un nouveau système de
concessions.
Finalement, on ne peut que déplorer le manque de perspectives
quant à l'intégration du secteur privé. Nous sommes encore
loin d'une solution qui nous permettrait d'associer les propriétaires de
boisés privés au développement de l'industrie
forestière. De même sommes-nous encore loin de ce que le ministre
appelait, en page 7, une nouvelle stratégie industrielle où
l'entreprise privée ou publique de transformation serait
intégrée dans une politique globale de relance de l'industrie
forestière.
M. le Président, je n'ai pas l'intention de reprendre tous ces
points. Certains de ceux-ci n'ont d'ailleurs pas fait l'objet de
témoignages particulièrement éclairants, chacun se
contentant, trop souvent, d'une approche sectorielle favorisant ses propres
intérêts.
Toutefois, j'aimerais préciser notre position sur quatre points
qui ont fait l'objet d'une attention particulière au cours de la
première étape des travaux de la commission: l'abolition des
concessions forestières, la société de gestion, la
régie des approvisionnements et la relance de l'industrie de
transformation.
Abolition des concessions forestières
M. LESSARD: En ce qui concerne l'abolition des concessions
forestières, on sait que les entreprises de pâtes et papiers se
sont particulièrement opposées à l'abolition des
concessions forestières ou, du moins, acceptaient le principe pour
autant que cela ne dérangeait pas grand-chose dans leur façon
d'exploiter ces concessions. Sur ce point, les témoignages ont
été fort intéressants. Ce fut surtout l'un des rares
sujets où l'unanimité fut à peu près
complète. Jusqu'à un certain point tous s'entendent sur la
nécessité de redistribuer les territoires de coupe de
façon à optimiser, en termes de prix et de quantité,
l'apport des forêts publiques à l'industrie de transformation.
Même le Conseil des producteurs de pâtes et papiers se dit
prêt à envisager une révision du mode de tenure. Là
où les avis sont pour le moins prudents, voir même vagues et
inconsistants, c'est lorsqu'il s'agit de se fixer une échéance
pour passer à l'action. Là-dessus, notre position est claire.
Pourquoi attendre puisque, de toute façon, une bonne partie de la
solution réside, inévitablement, dans la redistribution des aires
de coupe? Pourquoi, surtout, laisser pourrir une situation en appliquant de
façon progressive et en quelque sorte à moitié une
réforme devenue urgente? On ne nous a apporté aucune raison
sérieuse. Aussi, nous maintenons qu'il faut prévoir un jour
prochain, avant 1975, où toutes les concessions seront abolies et
où serait instaurée une nouvelle carte des territoires
forestiers.
Cette inconsistance du livre blanc devait
d'ailleurs faire l'objet de la première recommandation de l'Union
catholique des cultivateurs: "Que le ministère des Terres et
Forêts révise la période prévue de dix ans pour la
reprise des concessions puisque nous craignons qu'une période aussi
longue constitue un facteur de paralysie pour la mise en place d'une politique
forestière valable."
M. Allain enchaînait par la suite en disant: "Comment le
gouvernement du Québec va-t-il pouvoir concilier une planification
véritable des forêts de la province tout en laissant dans le
tableau des concessionnaires en bonne et due forme qui, eux, continueront de
jouir des privilèges du passé, continueront d'appliquer les
méthodes du passé? " C'est là d'ailleurs une question que
nous avons soulevée dès la première séance de la
commission parlementaire, qu'il serait extrêmement difficile pour le
ministre de pouvoir établir une véritable planification si on
continuait encore pendant une période de dix ans de laisser le
système tel qu'il est actuellement.
Quant au second aspect de l'abolition des concessions, soit celui du
mode de tenure qui prévaudra sur les territoires publics
libérés, nous continuerons de mettre en garde le ministre contre
un retour déguisé au système des concessions. Il ne suffit
pas de changer les mots. L'avis fourni par l'UCC et la Corporation des
ingénieurs forestiers sur cette question est fort pertinent. Un
système qui accordera des superficies particulières pour des
périodes de vingt à quarante ans à des entreprises qui
seront chargées d'opérations spécifiques de gestion sur
ces mêmes territoires présente de sérieuses ressemblances
avec le régime rigide des concessions.
L'usage contrôlé et non exclusif d'un territoire
déterminé pour une période de dix ans et
renégociable aux termes de l'entente constitue, selon nous, une garantie
suffisante, et ceci tant pour les usagers de l'industrie des pâtes et
papiers que pour ceux du sciage et des contre-plaqués. Là encore,
nous ne pouvons qu'endosser la huitième proposition de l'Union des
producteurs agricoles que le mécanisme d'allocation des bois du domaine
public ne permette aucun privilège spécial pour quelque
utilisation que ce soit. L'allocation garantie ne devra jamais dépasser
dix ans. Autrement, la politique de reprise des concessions ne voudrait rien
dire.
Au sujet des concessions forestières, j'aurais bien aimé
que le ministre nous parle un peu de ce qui se fait en Suède ou dans les
pays qu'il a visités et si ce qui se fait là-bas, peut être
applicable chez nous.
Société de gestion
M. LESSARD: Un deuxième point, M. le Président, l'abandon
du projet de la création d'une société de gestion. Je suis
un peu d'accord sur ce que disait le député de Nicolet et
représentant de l'Unité-Québec, c'est que nous n'avons pas
du tout l'intention, pour notre part, en tout cas, de discuter ou de faire une
guerre de mots. Pour ma part, que ce soit une société de gestion
ou qu'il y ait à l'intérieur du ministère un
véritable organisme qui va être capable de faire le travail qui
était prévu, à l'intérieur du livre blanc, pour la
Société de gestion.
Je ne ferai pas de guerre sur ce point. Mais, M. le Président,
vous me permettrez quand même de poser certains points d'interrogation au
ministre.
Le ministre annonçait récemment qu'il abandonnait son
projet de créer une société de gestion des forêts
publiques. Plusieurs, dont nous sommes d'ailleurs, se sont posé de
nombreuses questions. Est-ce le début d'un recul qu'amorce le
gouvernement? Est-ce qu'il s'agit des premiers effets du "lobbying" des riches
compagnies papetières? Le ministre n'admettait-il pas lui-même,
à la séance du 20 juin, qu'il y avait un fond de
vérité lorsque certains prétendent que les grosses
compagnies forcent la main du gouvernement? D'ailleurs, comment expliquer
autrement ce recul du ministre après les paroles que ce dernier a
prononcées au cours de cette même séance du 20 juin? Je
cite, M. le Président: "Plusieurs craignent que la prise en main par
l'Etat de la gestion de ses propres forêts ne nuise plutôt aux
utilisateurs, à cause de la réputation des gouvernements
d'être de mauvais gestionnaires. Cette crainte, nous la partageons. C'est
pourquoi nous avons proposé la création d'une
société de gestion. Ce genre de société a fait
preuve d'une efficacité qui ne se retrouve pas dans les rouages de
l'administration gouvernementale traditionnelle."
Le ministre maintenait donc à l'époque, pour des motifs
d'efficacité, son projet de création d'une société
de gestion. Le plus étrange, c'est que, trois mois plus tard, le
même ministre l'abandonnait, aussi pour des raisons d'efficacité.
Il justifiait sa position en ces termes: "Les tenants du statu quo invoquent la
crainte de l'inefficacité de la question publique dans le territoire
forestier. A la lumière des séances publiques tenues au cours de
l'été, nous considérons sérieusement qu'il serait
peut-être prématuré de créer un tel organisme."
Le moins qu'on puisse exiger, c'est qu'on nous fournisse des
explications moins confuses. Quant à nous, nous continuons de
préconiser le maintien de cette société de gestion qui,
tout en demeurant reliée au ministère pour ce qui est des grandes
orientations, serait la mieux en mesure de répondre aux exigences
purement administratives de la gestion des quelque 270,000 milles carrés
des forêts publiques. A ce sujet, M. le Président, je voudrais
tout simplement souligner le fait que la Régie de l'assurance-maladie
est un organisme qui a comme fonction de gérer toute l'administration
concernant l'assurance-maladie. Et on n'a pas accusé, pour autant, le
ministère de délaisser ses responsabilités. Il s'agit de
fonctions strictement administratives et cela ne veut pas dire que le
ministère n'aurait pas de fonctions fort importantes, soit la
fonction de législation, la fonction de déterminer les grandes
orientations. Je ne crois pas qu'en proposant une société de
gestion, ce soit faire un vote de non-confiance aux fonctionnaires actuels du
ministère des Terres et Forêts.
Régie d'approvisionnement
M. LESSARD: Troisième point, M. le Président, la
régie d'approvisionnement. Les débats de la commission ont
relativement peu porté sur cette importante question de la planification
des approvisionnements. Pour les uns, tel M. Lachance du Conseil des
producteurs des pâtes et papiers, les territoires publics devraient
continuer d'être la première source d'approvisionnement. Pour
d'autres, tel M. Allain, les forêts publiques devraient constituer une
source complémentaire à l'apport des forêts privées.
Quant au ministre, il a continué de défendre une position qui
m'apparaît ambiguë, basée sur l'établissement de plans
de distribution du bois pour chaque usine. Ces plans seraient conçus par
le gouvernement en collaboration avec les utilisateurs. Cette position nous a
toujours semblé irréaliste, voir même naive. On ne nous a
jamais convaincus de l'efficacité de cette formule. Les questions
suivantes demeurent toujours sans réponse. Comment fonctionneraient
concrètement ces plans de distribution? D'autres interlocuteurs que
l'entreprise et le gouvernement seraient-ils représentés à
ces comités?
Deuxième question, dans le cadre de quel organisme, l'ensemble de
la production québécoise, que celle-ci provienne des terres
publiques, privées ou de résidus de l'industrie, serait-il
coordonné? On sait que c'est particulièrement important pour
l'industrie du bois de sciage. Troisième question, comment se
réaliserait concrètement ce que M. Allain décrivait comme
un mécanisme efficace permettant la planification de la production et de
la protection des ressources? A défaut de ces explications, nous
maintenons la nécessité d'établir le plus rapidement
possible cette régie mixte d'approvisionnement que nous
suggérions à la séance du 20 juin 1972. De plus, nous
attendons toujours des éclaircissements quant au rôle des
territoires privés. Nous ne pouvons que déplorer le manque
d'information et la confusion dans laquelle nous entretient le ministre, quant
au prix du bois mis en marché par les plans conjoints par rapport
â celui en provenance des terres publiques.
Nous attendons toujours du ministère des Terres et Forêts
un avis scientifique qui nous permettrait de répondre à cette
question vitale posée au dernier congrès des ingénieurs
forestiers: La sylviculture est-elle rentable sur une base industrielle au
Québec?
A ce sujet, je tiens à dire que je déplore que les tomes I
et II du livre blanc n'aient pas été basés sur des
renseignements économiques con- crets. J'ai eu l'occasion d'utiliser, au
cours des discussions de la commission parlementaire, certains chiffres du
livre blanc. Ces chiffres ont été contestés par les
compagnies forestières, sans que le ministre intervienne pour faire
valoir sa position à ce sujet. Je pense et je le regrette
que le livre blanc du ministère a été défendu assez
mollement. Pour ma part, je crois qu'il aurait été
nécessaire, devant la réforme d'une situation comme
celle-là, d'avoir un livre blanc qui ait des réponses
concrètes, précises, économiques, aux questions, par
exemple, ou aux affirmations que nous ont faites les compagnies de pâtes
et papiers. Nous avons eu l'occasion de discuter, par exemple, du prix du bois
provenant des agriculteurs, des propriétés publiques ou de
l'exploitation des compagnies forestières. Nous avons attendu
particulièrement la position des compagnies forestières mais nous
n'avons jamais été capables de savoir si le ministère
avait fait une étude sérieuse sur ça. Je crois que cela
aurait été possible puisque le gouvernement du Québec a
une société qui est, en grande partie, contrôlée par
la Société générale de financement, la Donahue, qui
aurait été utile pour savoir quel est le prix d'exploitation du
bois.
Je le déplore, M. le Président, mais le livre blanc nous
donne très peu de renseignements sur les coûts de cette
réforme qu'il propose. Voilà une des attaques qu'ont fait valoir
le plus les compagnies forestières. Pour ma part, je le
déplore.
Industrie secondaire
M. LESSARD: Quatrième point, M. le Président, l'industrie
secondaire. Nous avons longuement reproché au ministère d'avoir
évité de traiter du coeur du problème, d'avoir
évité volontairement d'élaborer dans son livre blanc une
véritable politique de relance de l'industrie de transformation. Il faut
comprendre l'administration gouvernementale, nous disait-il dans son
exposé du 20 juin. Ce genre de justification, pour le moins primaire,
n'aidera certes pas la reprise de l'industrie des pâtes et papiers, pas
plus qu'il ne contribuera à enrayer le mouvement des mises à
pied. Nous ne pouvons donc que préconiser à nouveau la
création d'un complexe intégré et qui appartiendrait
à l'Etat.
M. le Président, je me défends bien de vouloir proposer,
comme on a voulu bien souvent le laisser entendre, une nationalisation intense
de toutes les compagnies forestières. Je ne crois pas que le rapport de
la Confédération des syndicats nationaux ait eu ce point de vue
comme orientation originale. Malheureusement, je crois qu'il a
été tronqué.
Ce serait certes la meilleure contribution concrète de l'Etat
à la relance de cet important secteur de l'activité
économique. Autant un tel complexe pourrait être une source
directe de concurrence et un stimulant face à l'entreprise
privée, autant indirectement par ses possibilités
de recherche et de développement technologique ce projet pilote
pourrait aider l'industrie dans son ensemble.
Nous avons d'ailleurs un premier élément dans ce sens,
puisque la Donahue est contrôlée, en grande partie, par une
institution gouvernementale à 51 p.c, soit la Société
générale de financement. Mais lorsque nous parlons d'un complexe
intégré, il ne faudrait pas penser que nous voulons avoir la
Société de transformation des pâtes et papiers à la
Malbaie et une autre compagnie de transformation du bois pour en faire du
contreplaqué à Maniwaki. C'est absolument inacceptable et on ne
peut jamais parler d'un complexe intégré qui serait rentable dans
ce sens.
A d'autres niveaux, peut-être de façon moins ambitieuse, il
y aurait certainement place pour des initiatives régionales. Il y aurait
lieu d'assister et d'encourager l'initiative des groupes populaires, tant au
niveau de l'exploitation que de la transformation.
En particulier, dans l'industrie du sciage, il faudra encourager le
développement des coopératives et les inciter à se
regrouper. Dans l'industrie paraagricole, la formule des coopératives
regroupées n'a-t-elle pas produit d'excellents résultats?
Enfin, M. le Président, il nous faut insister sur la
nécessité de passer rapidement à l'action, sur la
nécessité de transposer d'ici les prochains mois en termes
législatifs les éléments les plus importants de cette
politique dont nous terminons actuellement l'élaboration. Il est
maintenant impératif de fixer le plus tôt possible
l'échéancier de mise en 'application de cette réforme.
Sinon, on risque de répéter l'avortement qu'a connu en 1965 le
projet de réforme de la politique forestière. Sur cela, M. le
Président, nous serons intransigeants et nous espérons que le
plus tôt possible on a parlé d'avant Noël en ce qui
concerne Rexfor le ministre nous présente une véritable
législation qui ne touche pas strictement la Régie d'exploitation
forestière, mais qui touche l'ensemble du problème forestier au
Québec.
Merci, M. le Président.
Importation de bois
M. DRUMMOND: Je ne sais pas de quelle façon continuer les
échanges de vues. Certaines questions ont été
posées. M. Béland dans ses commentaires, a surtout parlé
du secteur de la forêt privée. Tout ce que je veux dire, c'est que
nous préconisons évidemment une aide accrue à ce secteur,
tel que le souligne le livre blanc.
En ce qui concerne la question d'importation de bois, je pense que cela
regarde surtout l'industrie du meuble et les feuillus, où il y a
vraiment un problème. Cela n'est pas une question de loi; les
études sont en cours, le gouvernement en fait l'analyse afin de trouver
des formules valables en ce qui concerne l'allocation de bois dur à
l'industrie du meuble afin de prévoir le manque d'approvisionnement de
notre industrie. Ce n'est pas surtout une question d'importation, mais une
question d'exportation par notre industrie de sciage. C'est dans le but de
réduire l'exportation de bois au lieu de défendre
l'importation.
Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire?
M. BELAND: M. le Président, il est évident que le ministre
a des vues bien précises sur ce point. Il reste qu'on peut quand
même légèrement différer d'opinion. Probablement que
le ministre accepte cela? On peut légèrement différer
d'opinion sur les façons d'appliquer une politique véritable
où il y aurait possibilité pour toutes ces industries de
s'alimenter au Québec. Il est bien clair qu'à un moment
donné une espèce d'équilibre doit s'agencer. Encore
là, il faut tenir compte davantage de la possibilité
d'utilisation du bois du Québec d'abord par nos entreprises du
Québec. Il ne faut pas répéter la réallocation de
certaines superficies boisées de la couronne. J'espère qu'on
tiendra alors compte davantage des besoins généraux de l'ensemble
de l'économie du Québec que lorsqu'on a accordé toute la
basse Côte-Nord à l'ITT. Nos enfants auront honte de nous
lorsqu'ils constateront cet état de fait. Ces gestes ne devraient pas
être répétés.
M. DRUMMOND: Cela est un tout autre problème. La question est ici
de garantir l'approvisionnement d'une industrie sur place.
Pour revenir à la question d'importation de bois, je dois dire
qu'il est plus économique dans plusieurs endroits de la province de
Québec d'importer le bois, à cause du transport, etc., pour la
survie des usines.
Pénurie de main-d 'oeuvre
M. DRUMMOND: Le député de Lotbinière a aussi fait
mention du fait que ce qu'on veut est d'avoir du travail. A ce sujet-là,
je dois dire qu'à ce moment-ci, il y a une pénurie d'à peu
près 3000 bûcherons.
L'offre est là mais les gars ne se sont pas
présentés à ces chantiers. Le travail est disponible mais
la main-d'oeuvre n'est pas là. Cela crée certains
problèmes évidemment, surtout à certaines compagnies et
même dans l'industrie du sciage, qui réalise cette année la
meilleure année de son histoire. C'est dommage, mais dans certains cas,
il n'est pas question d'un manque d'approvisionnement mais d'une pénurie
de main-d'oeuvre et ceci nuit aux efforts qui sont faits.
M. LESSARD: M. le Président, le ministre me permet-il tout
simplement une remarque? Je ne veux pas engager une discussion sur ce sujet. Si
on s'était penché dans le passé sur les conditions de vie
de ces gens-là, peut-être aurait-on touché un peu le
problème. Je peux
apporter des exemples, si le ministre me le permet.
M. DRUMMOND: Vous savez, je suis d'accord que cela porte seulement sur
un des aspects du problème, mais quand même, ils ont leur propre
syndicat qui négocie avec les compagnies et il y a donc un
mécanisme pour leur trouver de bonnes conditions de travail.
M. LESSARD: M. le Président, je pense que chaque
député pourrait apporter des exemples concrets de sa
région et prouver qu'il est plus payant de retirer de l'aide sociale
et je les comprends que d'aller bûcher, parce que,
aussitôt qu'il pleut, ils ne sont pas payés et ainsi de
suite...
Je ne propose pas une solution, je me dis que c'est un véritable
problème.
M. BELAND: II y a quand même un fait, si l'honorable ministre me
le permet, à ce moment-ci, étant donné que la question
première avait été posée dans ce sens. L'honorable
ministre se rend compte qu'on ne joue encore que sur des conséquences et
qu'on ne remonte pas suffisamment aux causes. Il faudrait tout remettre en
cause. Dans le développement de la science, dans le système
présent, si l'amélioration au point de vue mécanique
et cela s'applique justement dans le cas de récupérage du
bois si toute la mécanique n'est pas à des prix
acceptables ou facilement accessibles à beaucoup d'individus, c'est une
preuve qu'on est dans un système faux. Normalement, le
développement de la science devrait pouvoir permettre à l'homme
et à l'ensemble d'une société de mieux se
développer. Cela devrait être accessible aux hommes de
façon à apporter les correctifs nécessaires au
système. Mais il m'est venu une autre question, qu'avait d'ailleurs
posée le député de Nicolet tantôt. Est-ce que vous
avez l'intention dans un avenir prochain d'agencer cette visite? Je ne connais
même pas le contenu de ce que pouvait être exactement cette visite,
si réellement cela en vaut la peine ou pas. Vous pourriez
peut-être donner quelques explications sur ce que cela constituerait? Ce
serait pour visiter quoi?
M. DRUMMOND: En ce qui concerne la visite, nous y tenons. Il faut
prévoir une date convenable pour tous en tenant compte des travaux de
l'Assemblée nationale et de l'horaire des députés qui
aimeraient faire cette visite.
Dans mon esprit, ce serait une bonne idée de voir, si possible,
les travaux en forêt dans un endroit donné aussi bien qu'aller
voir les usines de sciage, les scieries et une usine de pâtes et papiers
pour poser les questions pertinentes à tous les travailleurs et aux
membres de la gestion à ces endroits pour mieux nous renseigner.
M. LE PRESIDENT: C'est une question à laquelle on a
déjà répondu. Cela fait deux fois qu'on répond
à cette question.
M. BELAND: Mais de quel genre d'usines de sciage s'agit-il?
M. DRUMMOND: Je pense que ce serait plus intéressant de voir une
usine assez moderne.
M. BELAND: Encore là, est-ce que ce serait une usine de sciage
pour le bois mou ou le bois dur?
M. DRUMMOND: Ce que l'on veut, c'est de donner...
M. BELAND: C'est important...
M. DRUMMOND: Non, mais ce sera prévu entre nous. Ce n'est pas une
affaire de diktat. Faites vos suggestions et on en tiendra compte. Il s'agit de
savoir ce que désirent les membres de la commission.
M. BELAND: Je prétends que c'est important, même si vous
pouvez penser que ce ne l'est pas, parce qu'il y a eu une certaine
quantité d'usines qui ont voulu démarrer au Québec et
à un certain moment dans certains domaines, la plupart ont fait
faillite. Il y en a une dont je dirai seulement le genre, utilisant le bois de
sciage et dont tout l'approvisionnement se faisait en bois de huit pieds de
longueur. Or, le bois récupéré sur ces terrains
privés serait quand même un apport très précieux, si
on pouvait dans certains coins de la province bénéficier de la
possibilité de le livrer à ces usines. Je donne seulement un
cas.
M. LESSARD: II n'y a pas que cette usine. C'est seulement une des usines
que l'on va visiter.
M. BELAND: Non, absolument pas.
M. DRUMMOND: Je suggère à cet égard que mon
attaché de presse entre en communication avec les membres de la
commission, demande leurs suggestions et essaie de prévoir une date
convenable pour tous.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce qu'il serait possible d'avoir
des indications aujourd'hui? On m'informe qu'en janvier ou février ce
sera à peu près impossible, à cause de la neige dans les
bois. C'est toujours possible mais ça prend des bonnes raquettes.
M. DRUMMOND: Cela nous ferait du bien quand même.
M. VINCENT: II faudrait faire cela presque au début de
décembre parce que, si on se rappelle bien les années
dernières, du 15 jusqu'au 22 décembre, les séances du
Parlement et des commissions sont assez drues. Je me deman-
de si on ne devrait pas envisager une date tout de suite. Est-ce que le
8 décembre irait?
M. DRUMMOND: C'est quoi le 8 décembre?
M. VINCENT: Est-ce que les usines sont fermées? C'est
l'Immaculée-Conception.
M. CARPENTIER: Les usines fonctionnent. UNE VOIX: Est-ce que le
Parlement siège? M. DRUMMOND: Le Parlement siège.
M. VINCENT: Oui, le Parlement siège. Si on regardait tout de
suite...
M. DRUMMOND: Quel jour est-ce? Est-ce un jeudi?
M. VINCENT: Le 7 est un jeudi.
M. DRUMMOND: Pour moi, ce serait plus convenable si on pouvait
s'entendre avec les whips sur un jeudi et un vendredi.
M. VINCENT: Les 7 et 8 décembre. Si on pouvait tenter de
prévoir cette date, qu'est-ce que les membres de la commission en
pensent? Il ne semble pas y avoir de commission parlementaire qui chevauche
avec la nôtre.
M. CARPENTIER: M. le Président, je pense qu'il faudrait bien
vérifier si le 8 décembre n'est pas une date
décrétée par les conventions collectives de travail comme
une journée chômée.
M. VINCENT: Pour les fonctionnaires, il n'y a certainement pas de
travail le 8 décembre.
M. LE PRESIDENT: Pour les fins de la commission et pour faire avancer le
travail de la commission, l'attaché de presse du ministre ou le ministre
rencontrera les chefs de parti et ils fixeront une date convenable à
l'ensemble. D'accord?
M. DRUMMOND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, j'aimerais mieux que la parole soit
au ministre.
M. DRUMMOND: C'est un commentaire et je vais peut-être oublier
quelques questions.
M. LESSARD: Parlez de votre voyage en Suède.
M. DRUMMOND: Prenons notre voyage en
Suède. Je ne sais pas si c'est le moment. Il serait
peut-être mieux de le faire en son et lumière. Je serais
prêt à inviter les intéressés au ministère,
on pourrait manger quelques sandwiches et discuter ensemble de tout cela. Nous
avons des diapositives qu'on pourra regarder et discuter. Grosso modo, ma
première impression en Suède est celle-ci: quand la
deuxième compagnie en importance The South Sweedish Forest Owners
Association, a commencé, ses actionnaires ont été les
propriétaires de petits boisés. Cela a commencé comme
ça et c'est vraiment une industrie contrôlée par les
cultivateurs. Evidemment, lorsqu'on atteint une certaine économie
à cette échelle, c'est difficile de toujours tenir compte des
demandes en ce qui concerne le prix du bois, parce qu'ils sont en concurrence
avec d'autres. Ils ont donc tous les problèmes des grosses compagnies,
mais c'est quand même une expérience formidable de voir comment
cela a monté vite.
M. LESSARD: Est-ce que pour les autres compagnies, dans l'ensemble, en
Suède, c'est encore en grande partie le système des concessions
forestières?
M.DRUMMOND: II y a de grosses forêts privées, il y a les
forêts de l'Etat et il y a des industries qui sont surtout au sud
basées sur la petite propriété.
M. LESSARD: Donc, on trouve...
M. DRUMMOND: L'Etat est entré au commencement au nord du pays
lorsque certaines industries ont fait faillite. C'est vraiment une
économie mixte dans l'industrie. L'autre aspect qui m'a frappé,
en rentrant au Québec, c'est que, depuis 1904, après chaque
exploitation forestière et je parle aussi pour les boisés
des cultivateurs il faut assurer la régénération.
Pas question d'incitation là-dedans, c'est un fait. Cela doit être
effectué et tout de suite.
Un autre aspect qui m'a aussi frappé, en ce qui concerne
l'administration gouvernementale, c'est la régionalisation des
opérations forestières. Il n'y a qu'une poignée de gars au
centre et toute l'action est vraiment dans les régions où les
administrateurs ont le pouvoir nécessaire pour faire fonctionner le
système.
M. LESSARD: Est-ce qu'ils...
M.DRUMMOND: Je trouve qu'ici, dans la province de Québec, tout le
monde aime trop la ville de Québec, je parle des gars...
M. LESSARD: Est-ce qu'on a un problème de main-d'oeuvre aussi
dans l'industrie suédoise?
M. DRUMMOND: Pas nécessairement à ma connaissance, mais
elle a le même problème en essayant de planifier les coupes sur
les petits boisés. C'est un peu comme ici pour certaines
choses, le boisé est une sorte de banque. Si on a besoin
d'argent, comme l'a signalé plus tôt le député de
Lotbinière, on coupe le plus possible; lorsque ça va mieux dans
le reste de la ferme, on garde le boisé en réserve.
M. LESSARD: M. le Président, peut-être, si on nous
présentait des diapositives, car nous avons plusieurs autres questions.
Etant donné qu'il y a une autre commission parlementaire, ne
réunissant que les parlementaires prévue pour jeudi, elle ne
devrait pas apporter des discussions bien longues. C'est le ministre qui va
résoudre le problème, qui va décider de présenter
une législation.
Il nous appartient, à nous, de dire: Voici, dans cette
législation-là, nous aimerions qu'on s'en tienne à tel
point. Le ministre aura à décider. Mais comme le ministre vient
de nous faire une suggestion de se rendre au ministère, qu'il serait
prêt à nous présenter certaines diapositives sur son voyage
en Suède, est-ce que ce ne serait pas possible que jeudi matin, on
puisse les voir ici?
M. VINCENT: Jeudi, nous avons les engagements financiers. Est-ce qu'il y
avait quelque chose de prévu pour les Terres et Forêts jeudi?
M. LE PRESIDENT: Oui, pour jeudi, dix heures.
M. VINCENT: Si nous avons du travail. M. LE PRESIDENT: Oui.
M. VINCENT: Maintenant, si le député de Saguenay me le
permet, est-ce que ça ne pourrait pas être le départ de
notre éventuel voyage? Par exemple, le départ de notre voyage
pourrait avoir lieu un jeudi matin, ça prendrait une heure au
ministère.
M. DRUMMOND: Si on veut faire ça, je préférerais
que ce soit plus long, parce qu'en plus de ça, on a
préparé, pour cette visite, une autre présentation son et
lumière sur toutes les opérations du ministère des Terres
et Forêts. Je l'ai vue hier, elle est très bien
préparée. En même temps donc qu'on parlera de la situation
en Suède, on pourra montrer aussi ce spectacle son et lumière
relativement aux travaux du ministère.
M. VINCENT: Cela...
M. DRUMMOND : Nous pourrions le faire pendant la soirée, la
veille de notre départ.
M. VINCENT: D'accord.
M. DRUMMOND: Si possible.
M. LESSARD: Concernant la société de gestion, est-ce que
le ministre a décidé de reculer parce qu'il ne croit plus
maintenant à l'efficacité de sa société de gestion
ou parce que ce sont les compagnies de pâtes et papiers qui n'y croient
plus? Est-ce que le ministre croit qu'il est capable, à
l'intérieur de son ministère, de créer une direction qui
puisse faire le travail de façon aussi efficace que celui qui
était proposé dans le livre blanc?
M. DRUMMOND: En toute franchise, à part les présentations
de mémoires faites à la commission parlementaire, il n'y a eu
aucun "lobbying". En toute honnêteté, nous en avons parlé.
Au début, lorsqu'il a été question de cela, j'étais
en partie pour l'idée de la société de gestion et, en
partie, pour renforcer notre service des forêts domaniales et le faire
fonctionner d'une manière plus efficace. C'était sûrement
un choix à faire. Je vois les inconvénients d'une formule et je
vois les inconvénients de l'autre aussi. Mais je pense que, lorsqu'on
veut centraliser le travail du ministère, créer une autre
organisation amènerait peut-être double emploi et que ce serait
plus efficace de le faire par l'entremise du ministère. Alors, il
faudrait fixer la manière d'agir. Si ça ne marche pas à
cause de certaines contraintes qu'on trouve dans l'organisation
gouvernementale, je suis prêt à reconsidérer cela. Mais
j'ai bon espoir qu'avec la mise en place progressive d'un PPBS, le gouvernement
va décentraliser un peu les opérations en améliorant de
plus en plus certaines choses, en les dégageant des contraintes parce
qu'elles sont trop centralisées. Alors, sous cet aspect, je pense que
c'est probablement mieux de commencer avec le ministère comme...
M. LESSARD: Est-ce que vous avez quand même l'intention de laisser
à cette nouvelle direction tous les pouvoirs qui étaient
prévus ou les fonctions qui étaient prévues par la
société de gestion? L'aménagement...
M. DRUMMOND: Précisément. Même, dans toutes nos
discussions, avant la publication du livre blanc, il n'a pas été
question de changer les fonctions, mais plutôt de choisir le meilleur
mécanisme.
Pistes de motoneiges
M. BELAND: J'ai une autre question, légèrement à
côté de ce que nous avons à étudier aujourd'hui,
malgré que cela y touche. Pour faire suite aux déclarations de
l'honorable ministre de la Voirie concernant les motoneiges, les sentiers et
les pistes pour motoneigistes, est-ce que vous avez prévu quelque chose
d'assez précis, à savoir que tous les clubs de motoneigistes ou
groupements du genre auraient accessibilité à n'importe quel
endroit et à toutes les sections de terrain appartenant à la
couronne?
M. DRUMMOND: II est un peu difficile de répondre à cette
question. Dans tout cela, les ministères impliqués travaillent
avec le ministère de la Voirie. Le comité est centralisé.
Cela revient à savoir comment dépenser les fonds pour encourager
l'implantation de sentiers pour motoneiges et les associations de
motoneigistes. Nous allons faire notre part, dans les limites de notre budget,
pour l'entretien de certains sentiers ou pour améliorer la situation.
Mais, cela n'est pas centralisé chez nous.
M. BELAND : Est-ce que vous voulez dire par là que vous envisagez
une certaine difficulté à pouvoir dépenser les fonds?
M.DRUMMOND: Nous n'avons jamais de difficulté à
dépenser les fonds. C'est plutôt pour obtenir les fonds qu'il y a
des difficultés. C'est normal.
Politique de zonage
M. LESSARD: Concernant la politique de zonage, est-ce que le
ministère a l'intention, en relation avec d'autres ministères,
celui du Tourisme en particulier ou celui qui est responsable de la
qualité de l'environnement on a parlé des 114
réserves écologiques dans un mémoire qui a
été présenté d'étudier l'application
d'une véritable politique de zonage en relation avec d'autres
ministères, d'une politique qui devrait être respectée?
Cela devient particulièrement important puisqu'on parle de plus
en plus de l'aménagement de la Jacques-Cartier, parc et réserve.
Mais il est important que le Québec je pense que cela devrait
commencer par le ministère des Terres et Forêts
établisse une véritable politique de zonage, tel que cela existe
ailleurs, une politique qui devra être respectée. Au moins, si on
peut la modifier, qu'il y ait des auditions publiques avant de le faire.
M. DRUMMOND: Comme l'a souligné le député du
Saguenay, il y a plusieurs ministères impliqués. Il devient de
plus en plus évident que ce travail doit être prioritaire pour
plusieurs raisons, y compris le zonage des agglomérations municipales,
le zonage pour l'agriculture, près des grandes villes, aussi bien que
pour l'utilisation de nos forêts. Le travail commence. Mais je dois aussi
dire que ce ne sera pas réalisé du jour au lendemain. Cela
prendra du temps, mais le travail est déjà commencé.
M. LESSARD: Vous dites que cela prendra du temps. Est-ce que cette
politique-là, en particulier, en relation avec l'inventaire des terres
et forêts qu'on a fait...
M. DRUMMOND: Oui, c'est le travail de base pour commencer tout cela.
M. LE PRESIDENT: Le député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, je pense bien que nous allons, dans
quelques instants, terminer les travaux de cette commission parlementaire. Je
ne pense pas que ce soit nécessaire de revenir jeudi, mais je voudrais
simplement résumer quelques points que j'avais l'intention d'aborder
après les mises au point ou l'exposé du ministre.
Tout d'abord, nous verrons, dans quelques semaines, peut-être dans
quelques mois, la véritable politique forestière du gouvernement
du Québec. Tout le monde souhaite, tous ceux qui sont venus devant la
commission parlementaire ont souhaité que cette politique, que cette
législation réponde aux besoins de planification du
développement économique des ressources forestières. Il y
a certains points, en ce qui me concerne, dont je voudrais qu'on tienne compte
dans cette future politique.
Usines de pâtes et papiers
M. VINCENT: On a parlé au cours des deux ou trois
dernières années de ce problème important dans les usines
de pâtes et papiers du Québec. Il faut quand même tenir
compte que 90 p.c. de la production des usines de pâtes et papiers sont
exportés. Il va donc falloir regarder dans ces lois une façon
d'en arriver à une modernisation de nos usines ici au Québec pour
faire concurrence aux usines soit de la Colombie-Britannique soit du sud des
Etats-Unis. Il va falloir également regarder d'ailleurs le
ministre est allé faire un tour dans ces régions de quelle
façon les pays de Scandinavie ont réussi à devenir encore
plus concurrentiels sur le marché européen. Il y a
également le problème de la Grande-Bretagne, qui est
entrée dans le Marché commun. Dans tout ça, dans ces lois,
tout en élaborant une certaine planification, il ne faut pas que cette
planification devienne en quelque sorte un culte sacré ou absolu. Il ne
faut pas dire: On a établi des balises, il va falloir dorénavant
aller à l'intérieur de ces balises. Il y aura certainement des
moments où le ministère ceci devrait être
prévu dans les futures lois et où le gouvernement du
Québec devront je vais citer quelques exemples faire en
sorte que les usines existantes continuent à tourner et que l'on remette
en production celles qui ont dû fermer leurs portes. Il y a des exemples
que je pourrais donner dans certaines provinces ou dans certains pays, quand il
se pose des moments difficiles. Il faudrait que le ministère des Terres
et Forêts, le gouvernement du Québec et le gouvernement
fédéral puissent apporter des allégements temporaires,
comme ç'a été suggéré par certains
mémoires et comme le ministre a eu l'occasion d'en parler à un
certain moment. Il faudrait des allégements temporaires soit dans la
taxation ou dans les redevances, parce qu'il y a des situations qu'on ne peut
prévoir pour dix ans, quinze ans ou vingt ans à venir. Un des
exemples les plus frappants qu'on a pu constater au cours des dernières
années fut la réévalua-
tion du dollar canadien. A ce moment, personne ne pouvait prévoir
que les Etats-Unis seraient dans une situation économique qui obligerait
le Canada à réévaluer son dollar et cela a posé des
problèmes assez considérables à nos usines de pâtes
et papiers. Dans cette planification qui ne devrait pas être un culte
absolu, il faudrait aussi prévoir que nos industries de sciage, ici au
Québec, ont quand même un rôle important à jouer.
Nous avons entendu l'Association des manufacturiers de meubles qui
emploie des dizaines, des centaines et des milliers de personnes dans nos
régions rurales. Il faudra, dans ces lois futures, prévoir des
approvisionnements, à mon sens, sur le même pied que les
approvisionnements qu'on peut prévoir pour les usines de pâtes et
papiers. Parce que l'industrie du sciage a un rôle à jouer.
L'industrie du meuble a également un rôle à jouer et quand
nous avons discuté avec les membres de l'association qui sont venus
présenter leur mémoire... Je me demande s'il n'y aurait pas lieu,
à ce moment-ci, de prévoir un mécanisme où
l'association, avec les membres, puisse avoir accès à une formule
de contrat pour pouvoir se procurer les matières premières
à même ce que l'on appelait autrefois les concessions du
ministère des Terres et Forêts.
Il est bien entendu que ce n'est pas le ministère des Terres et
Forêts qui peut imposer à l'Association des manufacturiers de
meubles de se former en coopérative ou en compagnie pour exploiter
certaines fermes forestières ou certaines, comme on les appelait
autrefois, concessions forestières du gouvernement.
M. DRUMMOND: II y a évidemment la possibilité d'insister
sur le sciage en vue d'approvisionner ces industries du meuble, trouver une
formule en procédant dans cette direction au lieu d'avoir une garantie
d'approvisionnement direct.
De toute façon, nous cherchons les formules car c'est un
problème important.
M. VINCENT: L'autre point, M. le Président. Que ce soit Rexfor
avec les amendements ou la refonte complète de la Loi des terres et
forêts, il ne faudrait pas non plus et je pense que le ministre en
est conscient créer, par cette législation, des organismes
ou encore des services qui deviendraient embarrassants sur le plan
administratif; que ce soit dans l'entreprise privée ou dans le monde
coopératif, on a remarqué que, lorsqu'on donnait des structures,
il fallait qu'elles soient très simples et ne deviennent pas une
entrave, surtout dans le monde des affaires, à la réalisation
d'objectifs à court ou à long terme.
Je m'explique. Si dans l'esprit, du ministre, du ministère ou du
gouvernement, on a l'intention de donner à une division du
ministère des Terres et Forêts, toute la gestion de nos
équipements ou de notre organisation fores- tière, il faudrait
que cette division ou ce service soit à la page.
Il faudrait que cette division ou ce service puisse répondre
immédiatement aux besoins des gens et non pas référer des
décisions de Caiphe à Pilate. On a vu dans certains pays, il y a
cinquante ans je cite en exemple la Russie où on
était sur le point de manquer de blé pour la nourriture des
habitants. Or la Russie a établi la plus belle politique de
planification pour que ce pays puisse prévoir ses marchés
à venir de blé. Cela fait cinquante ans, et là, on est
rendu à importer du blé en très grande quantité.
Cette politique de planification n'a pas eu de succès du tout.
Même à l'heure actuelle je lisais un rapport la semaine
dernière paru dans les journaux on nous apprend que cette
année, en Russie, on mange du pain rassis même dans les
restaurants prétendus de luxe. Une surveillance étroite est
exercée partout où l'on aurait tendance à jeter des restes
de pain encore propres à la consommation. On termine en disant : On en
arrive à ce point, après cinquante années de planification
en matière agricole. Je voudrais que dans cette législation,
même tout en établissant des balises, on ménage une
certaine marge de manoeuvre au ministre, au gouvernement du Québec pour
les situations d'urgence, parce qu'il y aura encore des situations d'urgence,
il y aura encore des problèmes épineux qui surviendront.
D'où? On ne le sait pas encore mais cela viendra
éventuellement.
Ce qu'on a pu remarquer au cours des discussions sur les deux tomes du
livre blanc, c'est que tout le monde demandait de participer à
l'élaboration et à la mise en place de ces nouvelles structures
et, par la suite, à la mise en marche de cette nouvelle politique
forestière. Là-dessus, je reviens à une suggestion qui a
été faite par le chef de l'Opposition, à savoir que, dans
ces politiques, on tienne compte que ce véhicule, sur le plan forestier,
d'exploitation, de gestion, de mise en marché et de consommation de nos
produits de la forêt du Québec, doit réellement avoir
quatre roues: L'Etat, d'une part; les syndicats que se soient les
syndicats professionnels, ouvriers ou d'agriculteurs qui sont des producteurs
et également, vous avez l'entreprise privée qui a un
rôle à jouer... Que tous ces responsables je pourrais les
mentionner plus explicitement puissent jouer leur rôle et que ce
soit prévu dans cette politique que le ministre a l'intention
d'élaborer.
On parle souvent, lorsqu'on présente de nouvelles lois ou de
nouveaux organismes, de comité consultatif. Quelques-uns en ont contre
l'objectif poursuivi par ces comités consultatifs. Il reste quand
même que ces membres des comités consultatifs, lorsqu'ils
s'assoient autour d'une table, avec les principaux responsables du
ministère, eux-mêmes en apprennent, eux-mêmes
étudient, eux-mêmes voient des objections qu'ils n'avaient pas
vues. Egalement, ces personnes peuvent apporter de la lumière sur des
problèmes que, peut-être, des officiers du
ministère ne voient pas. C'est avec ces consultations, avec ces
discussions, avec les principaux responsables de l'industrie forestière
au Québec, qu'on peut en arriver à de meilleures politiques.
M. le Président, je termine là-dessus en souhaitant, comme
l'ont dit les autres députés, que les lois d'ailleurs nous
aurons une première loi de Rexfor avant les fêtes que les
autres lois nous viennent le plus tôt possible, que ce soit en mars ou en
avril, pour que nous puissions les discuter devant la commission
parlementaire.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Est-ce que, dans votre législation, vous avez
l'intention de préconiser qu'il y ait des aires de conservation ou
d'aide à la multiplication de la faune qui a tendance à diminuer
énormément au Québec?
M. DRUMMOND: Certaines recommandations ont été faites au
gouvernement par des groupes qui s'intéressent particulièrement
à la préservation et à la conservation, en vue de
créer une loi préconisant certaines aires qui seraient
gardées propre, où il n'y aurait aucune exploitation
forestière, et certaines aussi pour des recherches scientifiques, et qui
ne seraient pas non plus pour le grand public. Nous considérons tout
cela. Tel qu'expliqué dans le livre blanc, c'est vraiment notre
intention de réserver certains endroits pour la
récréation, pour la conservation de la faune ou pour la
protection des sols, etc. C'est dans notre esprit de procéder de cette
façon.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. DRUMMOND: M. le Président, en terminant, j'aimerais, en toute
franchise, remercier, et les membres du côté ministériel
qui ont grandement contribué aux discussions lors de la
présentation des mémoires et les membres de l'Opposition qui,
dès le début, ont travaillé d'une façon très
directe, très honnête en essayant de chercher ensemble des
solutions valables en vue de la formulation d'une politique forestière.
Ce n'était pas une affaire partisane.
Nous cherchons tous la meilleure formule pour obtenir une bonne
politique forestière. La prochaine étape relève du
gouvernement, soit proposer une législation à la lumière
de tout ce que nous avons dit, de tout ce que nous avons écouté
depuis quelques mois.
M. le Président, j'aimerais aussi vous remercier de votre
travail. En calmant les esprits de temps en temps, vous le faites avec
doigté. Je remercie tout le monde.
M. LE PRESIDENT: Je vous remercie, messieurs. La séance ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 12)