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Commission permanente des richesses naturelles et des
terres et forêts
Etude des crédits du ministère des
Terres et Forêts
Séance du mercredi 15 mai 1974
(Dix heures treize minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission des richesses naturelles et des terres et forêts
continuera ce matin l'étude des crédits du ministère des
Terres et Forêts. Pour la séance d'aujourd'hui M. Faucher, de
Yamas-ka, remplace M. Massé, d'Arthabaska, M. Houde, d'Abitibi-Est,
remplace M. Perreault, de l'Assomption, et M. Roy, de Beauce-Sud, remplace M.
Samson, de Rouyn-Noranda.
L'honorable ministre.
Réserve des trois chaînes (suite)
M. DRUMMOND: Peut-être puis-je suggérer pour commencer, M.
le Président, étant donné qu'on a passé je ne sais
combien d'heures hier sur l'étude de la réserve des trois chafnes
comme on l'avait préconisé hier de passer aux
autres sujets d'ordre plus général. Il y a beaucoup de sujets qui
sont très intéressants pour tous les députés, en ce
qui concerne le budget du ministère des Terres et Forêts. Je ne
sais pas si on a vidé le sujet, mais on a vraiment travaillé sur
tout ce problème et nous reconnaissons que c'est évidemment un
problème assez aigu. Le gouvernement indique donc sa volonté de
reconsidérer toute la question de la réserve des trois
chaînes, dans le cadre d'une politique de gestion des terres
publiques.
M. le Président, je suggère si c'est le
désir des députés qu'on passe aux autres
généralités.
M. LESSARD: J'aurais une dernière question en ce qui concerne la
réserve des trois chaînes. Le ministre a annoncé qu'il
avait suspendu complètement toutes les procédures. Est-ce que le
ministre a aussi suspendu complètement toutes les saisies de bois?
M. DRUMMOND: En ce qui concerne les saisies qu'on a faites cette
année, on fait l'étude de tout cela et s'il n'y a pas eu de coupe
abusive, il n'y aura aucun droit de coupe à payer. Ce sera la même
chose dans l'avenir aussi. Je pense que tous les députés sont
d'accord à l'effet qu'il faut voir à ce qu'on ne permette pas de
coupe abusive. A part cela, la réponse est oui.
M. LESSARD: Alors, pour autant que ce ne sont pas des coupes abusives,
vous suspendez complètement toute saisie?
M. DRUMMOND: C'est ça.
LE PRESIDENT (M. Heard): Le député de Beauce-Sud.
M. ROY: M. le Président, après ce que le ministre a
déclaré, il est évident que... Hier soir si on s'en
souvient j'ai demandé que M. Côté revienne ce matin
et nous présente la liste des personnes qui ont reçu des avis du
ministère. Le ministre a annoncé son intention de suspendre
toutes les procédures qui ont été entreprises, de cesser
de faire parvenir des avis aux propriétaires riverains concernés
par cette prétendue légalité de la réserve des
trois chaînes, surtout en ce qui a trait aux lettres patentes ou aux
billets de location qui ont été émis à partir du
1er juin 1884 jusqu'en 1919.
Ceux qui ont à faire la coupe du bois à l'intérieur
de cette réserve seront donc soumis à l'inspection de la part des
inspecteurs du ministère des Terres et Forêts et le gouvernement
décidera s'il y a coupe abusive ou s'il n'y a pas coupe abusive.
M. le Président, sur la question des permis de coupe ou des
droits qui ont été accordés, j'ai encore plusieurs
questions à poser. C'est extrêmement important, étant
donné qu'on semble s'être intéressé à deux
comtés en particulier, d'une façon toute spéciale, soit le
comté de Beauce-Sud et le comté de Montmagny-L'Islet. Mais il y a
également le problème de ceux qui ont déjà
payé, M. le Président. Comme il y a des gens qui ont
déjà payé un peu partout, moi, j'aurais des questions
à poser là-dessus. C'est la raison pour laquelle j'ai encore
plusieurs questions à poser en ce qui a trait à la fameuse
réserve des trois chaînes.
Comme je l'ai mentionné hier soir, le problème demeure
dans sa totalité. Les gens qui auront à vendre leur
propriété au cours de l'année ou d'autres qui
désireront se porter acquéreurs d'une propriété
seront pris avec le même problème. Le problème est tout
simplement suspendu. Le gouvernement nous dit qu'il va étudier toute la
question, puisqu'il va revenir, je ne sais trop quand et je ne sais trop
où, pour étudier la question à nouveau.
Or, cela ne me donne pas satisfaction du tout, d'autant plus que je n'ai
pas pu hier soir, avoir des réponses qui auraient pu me donner
satisfaction et m'expliquer pourquoi on avait fait parvenir des avis en
beaucoup plus grand nombre dans le comté de Beauce-Sud que dans les
autres comtés de la région.
M. le Président, il y a des choses également qui ont
été dites et qui sont assez contradictoires. Entre autres, j'ai
entendu, à un moment donné, les fonctionnaires du
ministère nous dire, en toute sincérité, que les avis
avaient été envoyés surtout lorsqu'il y avait coupe de
bois abusive, étant donné que le comté de Beauce-Sud,
c'était le comté dans le Québec où il se faisait le
plus de coupe à blanc. Les questions qui ont été
posées par la suite et les faits qui ont été
révélés ont démontré que les saisies de
bois ne sont pas dans le comté de Beauce-Sud, en particulier,
mais plutôt dans le comté de Montmagny-L'Islet. Par contre, les
avis qui ont été envoyés dans le comté de
Beauce-Sud touchent surtout des petits propriétaires fonciers, ceux qui
ont aménagé un terrain pour se construire un chalet, un centre de
villégiature pour les vacances familiales.
Or, devant tous ces faits, M. le Président, la question est
extrêmement complexe. A la suite de toutes les réponses et des
informations qu'on a eues, je pense que la question est loin d'être
réglée.
Nous sommes extrêmement perdus, d'abord par l'ampleur du
problème et aussi par le fait qu'on ne nous a pas prouvé quels
ont été les critères, les raisons qui ont pu justifier le
gouvernement de procéder d'une façon particulière et toute
spéciale dans le comté de Beauce-Sud.
C'est comme si, par hasard, le gouvernement avait décidé
de faire appliquer toutes les politiques gouvernementales sur les
réserves des trois chaînes et que, par hasard, on aurait
demandé à la région de Québec d'appliquer la loi
avec toute la rigueur possible.
M. DRUMMOND: M. le Président, un instant. Si je peux interrompre
le député pour un moment, je ne veux pas laisser passer cela sans
commentaire. Je pense qu'on a discuté assez longuement hier soir
à l'effet que l'administrateur général avait dit que le
gouvernement n'avait pas demandé qu'on applique la loi
spécialement d'une façon dure ou de n'importe quelle autre
façon dans le comté de Beauce-Sud. Je pense que cela a
été clairement dit hier et j'aimerais bien souligner ce fait.
M. ROY: De toute façon, je comprends que cela a été
dit, mais il y a des choses qui sont dites et il y a les faits qui se
produisent et qui, parfois, ne sont pas conformes tout à fait aux choses
qui ont été dites. C'est la raison pour laquelle j'en venais
à la question suivante: Si, par hasard, on a décidé de
choisir la région administrative de Québec pour faire la
déconcentration, pour employer le terme qui a été
utilisé, de façon à faire appliquer...
M. DRUMMOND: M. le Président...
M. ROY: Un instant, M. le Président, un instant.
M. DRUMMOND: Oui, mais il y a des choses qui contredisent ce qu'on a dit
hier, c'est pour cela que j'interviens.
M. ROY: Si vous voulez me permettre.
M. DRUMMOND: Non, on n'a pas choisi la région de Québec
pour déconcentrer, on a déconcentré toutes nos
opérations. Je pense qu'on avait expliqué hier soir que le fait
de la déconcentration a amené certains administrateurs ou
certaines régions à mettre l'accent sur un aspect de la loi au
lieu d'un autre, peut-être. C'est ce qu'on avait dit. On n'a pas dit
qu'on avait choisi la région de Québec pour la
déconcentration.
M. ROY: J'ai dit: Par hasard, c'est la région de Québec
qui a décidé d'appliquer la loi avec le plus de rigueur
possible.
M. DRUMMOND: D'accord.
M. ROY: Et à l'intérieur de la région de
Québec, par hasard, c'est dans le comté de Beauce-Sud qu'on a
procédé avec le plus de rigueur et envoyé le plus d'avis
aux personnes concernées. Par hasard, je dis bien par hasard. Moi, je me
demande présentement si nous sommes en face de politiques
appliquées par hasard dans lesquelles le gouvernement prend des
décisions par hasard et choisit des régions par hasard pour
appliquer les lois par hasard.
Est-ce qu'on a des politiques gouvernementales cohérentes, avec
des instructions et une planification qui veulent que les lois soient
appliquées de la même façon partout dans le territoire du
Québec? On semble et j'ai le droit de le penser, étant
donné que je me base sur les chiffres qui nous ont été
fournis s'être acharné sur mon comté ainsi que sur
le comté de Montmagny-L'Islet, pour tâcher de faire appliquer
cette loi, alors que nous avons appris à cette table même, ici
hier soir, que des régions entières n'ont pas été
touchées.
M. le Président, mes questions seraient les suivantes. La
première : Qui a donné les ordres à l'administrateur qui
s'occupe de toute la planification et de l'administration de cette loi? Qui a
donné les ordres? Est-ce que des ordres sont venus du ministère
des Terres et Forêts ou si c'est un officier du ministère qui,
dans son bureau, a décidé, un bon matin, d'appliquer la loi dans
toute sa rigueur et de procéder en communiquant avec le ministère
des Richesses naturelles, en faisant faire les relevés des lacs et des
rivières non navigables, en déterminant, par exemple, que dans
telle paroisse ou dans quel comté on va procéder de telle et
telle façon? J'aimerais savoir s'il y a eu des ordres
généraux je reviens là-dessus, parce que cela n'a
pas été clair hier soir, on a patiné passablement autour
au niveau du ministère des Terres et Forêts, du ministre et
de son cabinet, si des instructions précises ont été
données pour que toute la loi en ce qui a trait à la
réserve des trois chaînes soit appliquée dans toute la
rigueur possible. Je veux savoir si des ordres ont été
donnés au ministère.
M. DRUMMOND: II n'y a eu aucun ordre donné de cette façon.
Il n'y a eu aucun ordre spécial en ce qui concerne l'administration de
la loi de la réserve des trois chaînes. J'ai parlé
longuement hier soir, je pense, de certaines
difficultés qui arrivent au commencement d'une
déconcentration lorsqu'on donne la responsabilité et
l'autorité pour l'administration des lois de la province. J'ai dit
clairement qu'il y aurait peut-être d'autres cas qui vont arriver dans
une région donnée à l'occasion de l'application de quelque
chose d'une façon plus rigoureuse que dans une autre. Avec le temps, on
va régler ça. J'ai dit qu'en même temps on était en
train de préparer un manuel d'administration qui va aider les
administrateurs à agir de telle façon qu'au niveau de toute la
province il y aurait une bonne application des lois.
M. ROY: A partir de ce moment, je veux savoir, puisque vous avez
déconcentré, qui a donné les ordres au bureau des Terres
et Forêts à Saint-Georges-de-Beauce de procéder?
M. DRUMMOND: C'est arrivé dans la région.
M. ROY: Qui a donné les ordres aux fonctionnaires de
Saint-Georges-de-Beauce d'appliquer la loi dans toute sa rigueur dans le
comté de Beauce-Sud?
M. DRUMMOND: Un autre fonctionnaire dans la région.
M. ROY: Quel fonctionnaire?
M. DRUMMOND: M. Côté est l'administrateur
régional.
M. ROY: M. Côté a reçu ses ordres de qui?
M. DRUMMOND: Ces ordres sont d'ordre général: d'appliquer
la loi de la province.
M. ROY: Pourquoi l'a-t-il appliquée plus particulièrement
dans Beauce-Sud?
M. DRUMMOND: Si vous voulez laisser entendre qu'on a donné un
ordre spécifique d'appliquer la Loi de la réserve des trois
chaînes dans le comté de Beauce-Sud, au niveau de mon cabinet,
c'est faux.
M. ROY: Vous n'avez pas donné d'ordre. Je crois la parole du
ministre à l'effet qu'il n'a pas donné d'ordre, que le
ministère des Terres et Forêts n'a pas donné d'ordre dans
ce sens.
M. DRUMMOND: On n'est pas ici pour appliquer une politique contre un
comté. On est ici pour essayer d'administrer la loi de la province pour
le bénéfice de tous les citoyens.
M. ROY: Alors, il n'y a pas d'ordre qui a été donné
par le ministère des Terres et Forêts comme tel, vous l'avez dit
tout à l'heure, et je prends la parole du ministre. Il y a quand
même un fait. II y a un fonctionnaire du ministère des Terres et
Forêts, au bureau de Saint-Georges-de-Beauce, qui a décidé
de l'appliquer. Cette personne est sous la responsabilité de quelqu'un.
Alors, on m'a dit qu'il était sous la responsabilité de M.
Paul-Henri Côté, qui est venu ici hier soir.
M. DRUMMOND: C'est bien clair.
M. ROY: Bon! M. Paul-Henri Côté a combien de personnes sous
sa responsabilité?
M. DRUMMOND: Au niveau de la région, il y a l'administrateur qui
est en charge de la région. Sous lui, il y a un ingénieur qui est
en charge de toute la partie de l'application des lois...
M. ROY: L'administrateur de la région, c'est M...
M. DRUMMOND: P.-H. Côté. M. ROY: Oui.
M. DRUMMOND: Sous ses ordres, il y a une section qui s'occupe plus
particulièrement de l'application des lois et règlements. Elle
est dirigée par M. Jean-Yves Morin, je crois. Sous ses ordres, par
division d'inspecteurs, il y a tout le personnel pour appliquer les lois et
règlements, pour surveiller l'application des lois et
règlements.
M. ROY: Combien y a-t-il de bureaux, comme le bureau des Terres et
Forêts de Saint-Georges-de-Beauce, de sous-bureaux dans la région
administrative de Québec?
M. DRUMMOND: M. Paul-Henri Côté étant ici, il pourra
peut-être répondre lui-même à ces questions.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Ne verrons-nous pas cela à un autre
programme, plus tard, soit les structures administratives?
UNE VOIX: Non, non!
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela fait partie du programme 6.
M. DRUMMOND: Je pense que, comme hier soir, M. Côté parle
en son propre nom.
M. ROY: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord. M. Côté.
M. COTE (Paul-Henri): M. le Président, nous avons six
bureaux.
M. ROY: Six bureaux.
M. COTE (Paul-Henri): Oui, qui voient à l'application des lois et
règlements dans la région de Québec.
M. ROY: Vous avez le bureau de Saint-Georges?
M. COTE (Paul-Henri): Saint-Georges, entre autres. Il y a le bureau de
Montmagny, il y a le bureau de Mégantic et, au nord du fleuve, il y a le
bureau de Saint-Raymond, dans Portneuf.
M. ROY: Saint-Raymond.
M. COTE (Paul-Henri): II y a le bureau de Québec, pour le centre
de la région, et le bureau de La Malbaie, pour le secteur de
Charlevoix.
M. ROY: Est-ce que vous pourriez me dire, pour chacun de ces bureaux,
combien d'avis ont été envoyés?
M. COTE (Paul-Henri): On n'a pas les chiffres ici pour vous
répondre. Il en a été envoyé de Saint-Georges et il
en a été envoyé de Montmagny.
M. ROY: De toute façon, selon les chiffres qui nous ont
été fournis hier, que j'ai pris en note, il y en a 108 pour
Saint-Georges et il y en aurait 23 pour Montmagny, ce qui fait 131, alors qu'il
y en aurait eu 140 en tout; ce qui veut dire que neuf avis auraient
été envoyés pour les quatre autres bureaux, donc une
moyenne de deux par bureau.
En tant que responsable de l'administration pour la région de
Québec, vous avez donné des ordres spécifiques aux
administrateurs de chacun des bureaux d'appliquer la loi de la réserve
des trois chafnes?
M. COTE (Paul-Henri): Justement, oui.
M. ROY: Vous avez donné des ordres spécifiques à
chacun des six administrateurs ou sous-administrateurs de chacun de ces
bureaux. Comment expliquez-vous le fait que seulement un bureau et un autre
bureau aient travaillé à ce sujet?
M. COTE (Paul-Henri): Un peu comme je vous le disais hier, parce qu'il y
a beaucoup moins de terrains privés où la réserve des
trois chaînes s'applique dans les autres sous-divisions de la
région.
M. ROY: Maintenant, on m'a dit et j'ai vu dans les journaux que beaucoup
de personnes seraient concernées dans la région de Charlevoix,
parce que tout le Conseil économique régional s'est penché
sur ce problème. Ils ont même donné une conférence
de presse, il y a eu des reportages dans les journaux.
Alors, comment expliquer le fait, s'il y a beaucoup de personnes qui
sont concernées, que dans le bureau de La Malbaie, le fonctionnaire du
ministère n'ait pas agi de la même façon que celui qui est
au bureau de Saint-Georges-de-Beauce?
M. COTE (Paul-Henri): Cela s'est fait un peu à la suite des
informations que le public a eues. On pourrait comparer ça à une
vague qui part d'un centre et qui s'éloigne vers les autres secteurs de
la région. Ce serait l'explication. Dans Charlevoix-Saguenay, il y a
certainement des endroits où la réserve des trois chafnes existe,
mais les propriétaires y sont moins nombreux. C'est l'explication que je
peux vous donner.
M. ROY: Eux, les propriétaires du comté de Charlevoix,
n'ont pas eu d'avis.
Maintenant, est-ce qu'on est au courant que les informations qui ont
été données lorsque l'opinion publique a été
soulevée par cette question, et après les lettres que j'ai fait
parvenir au ministre des Terres et Forêts à ce sujet-là,
lettres que j'ai rendues publiques à ce moment-là, que les avis
étaient déjà envoyés? Parce que les avis ont
été envoyés. J'en ai un ici que je vais citer pour les
fins du journal des Débats, parce que c'est quand même assez
important que les gens sachent quel genre d'avis les gens reçoivent. Les
avis ont été envoyés aux mois de septembre, octobre,
novembre, décembre ainsi que janvier et on se prépare à en
envoyer une autre série. Probablement qu'on en a envoyé d'autres
durant les mois de mars et d'avril, si je me base sur les nombreux appels
téléphoniques que j'ai eus.
La lettre que j'ai ici a été envoyée le 24 janvier
et voici ce qu'on dit: "Sujet: réserve des trois chaînes.
"Monsieur. "D'après nos recherches, la présente est pour vous
informer qu'il existe une réserve de trois chafnes, 198 pieds, sur le
lot P-13 du rang 4, canton linéaire, paroisse Saint-Côme il
me semble que l'on se soit acharné surtout sur Saint-Côme
comté de Beauce, et ce bordant la rivière Metgermette-Nord pour
les raisons suivantes: Cette réserve est en pleine
propriété en faveur du domaine public du Québec, voir
article 41-A, chapitre 92 de la Loi concernant les terres et forêts
publiques. "Annexe; "Quiconque, sans autorisation, coupe ou aide à
couper du bois sur cette réserve de trois chaînes, 198 pieds, sera
pénalisé". Voir article 87, chapitre 92 des lois concernant les
terres et forêts publiques, Québec. Voir annexe: "Cette loi
prévoit aussi que pour les occupations illégales,
c'est-à-dire bâtisses de tous genres établies sur cette
réserve, quiconque est propriétaire riverain peut se porter
acquéreur de ladite réserve pour compléter ses
titres".
Voici où je veux en venir: le ministre veut se servir de
l'application de la Loi de la réserve de trois chaînes pour
prévenir qu'il y ait des coupes abusives. Mais, par contre, le
ministère des Terres et Forêts et c'est là que c'est
important vend la réserve des trois chafnes si une
personne en fait la demande et si elle est prête à l'acheter
et à ce moment-là, elle peut faire la coupe qu'elle
voudra.
C'est ça qui est assez contradictoire. D'un côté, on
veut prévenir des coupes de bois abusives le long des cours d'eau, des
lacs et des rivières non navigables du Québec. D'un autre
côté, le ministère des Terres et Forêts vend la
réserve parce qu'on invite les gens à communiquer avec le
ministère des Terres et Forêts pour s'en porter
acquéreurs et après ils peuvent faire les coupes de bois
qu'ils veulent parce qu'à ce moment-là ils sont
propriétaires.
M. DRUMMOND: Je pense bien que le député souligne un point
qui est très important, lorsqu'on arrivera aux solutions finales, parce
qu'il y a une certaine vérité dans cela. Par contre, la plupart
des régularisations, je pense bien qu'il s'agit de villégiature;
alors, dans ces cas-là, ils ne sont pas vraiment
intéressés à tout détruire. Par contre, je suis
d'accord non seulement sur la question de la réserve des trois
chaînes mais en ce qui concerne toutes les ventes de terres de la part du
gouvernement. Je pense que, lorsque on est en train de développer un
système pour aménager les forêts de la province, ça
n'a pas de bon sens de vendre des terres boisées la
réserve des trois chaînes à part ou incluse sans
avoir certaines obligations en ce qui concerne la coupe éventuelle sur
ces terres. C'est un bon point qu'on a déjà
considéré. On a déjà fait des ventes de terres
à des cultivateurs en disant qu'ils pouvaient les acheter à la
condition que la coupe soit effectuée d'une façon rationnelle.
C'est un bon point que vous soulevez.
M. ROY: C'est un point qui s'applique à une catégorie de
personnes en particulier et qui est loin de régler le problème de
la protection de la faune, la protection de l'environnement et la protection de
ce qu'on pourrait appeler des biens publics et des droits publics, parce qu'on
s'acharne à une catégorie de personnes.
M. DRUMMOND: Et des droits privés.
M. ROY: Et des droits privés. Parce qu'il y a quand même
tous les propriétaires, tous ceux et celles et, lorsque je dis
celles, je parle des compagnies qui se sont portés
acquéreurs de lots. Je n'ai pas été informé que des
compagnies comme Domtar, qui est propriétaire de lots qui auraient pu
être concédés après 1884, ont reçu de tels
avis de ne pas faire de coupe abusive, de coupe à blanc le long des
cours d'eau. Je ne sache pas, présentement, à moins qu'on me
rassure, que le bureau de la division de Québec ait fait parvenir des
avis aux compagnies qui sont propriétaires de lots boisés et qui
font la coupe du bois sur une base commerciale, de façon que, en ce qui
a trait à la réserve des trois chaînes, il y ait une
permission spéciale à demander. Est-ce que des avis ont
été donnés en ce sens?
M. COTE (Paul-Henri): Non, en fin de comp- te, ils sont sur leurs
terrains privés et puis il n'y a pas d'avis strict comme quoi ils ne
doivent pas déboiser le long des cours d'eau. Maintenant...
M. ROY: Même si les lots ont été
concédés après 1884? Il n'y a pas d'avis qui ont
été envoyés?
M. DRUMMOND: Est-ce qu'il y a des compagnies qui possèdent des
lots et qui sont sujettes à cette réserve?
M. COTE (Paul-Henri): Oui, Domtar. Il y en a d'autres aussi.
M. ROY: II n'y a pas d'avis qui ont été
envoyés?
M. COTE: (Paul-Henri): Pas à ma connaissance. Mais on essaie de
contacter les officiers et leur faire comprendre; c'est plutôt d'une
façon non officielle.
M. ROY: Est-ce qu'il y a eu des démarches de faites à ce
jour ou si c'est une démarche que vous envisagez?
M. COTE (Paul-Henri): Non, non, il y a eu des démarches de
faites, mais de vive voix simplement.
M. ROY: Ce qui veut dire qu'aucun avis officiel n'a été
donné comme tel.
M. COTE (Paul-Henri): Non, pas pour les terrains privés.
M. ROY: Cela veut dire qu'aucune instruction n'a été
donnée non plus de procéder à la saisie de bois sur des
lots privés possédés par les compagnies qui ont fait des
coupes de bois à l'intérieur de la réserve des trois
chaînes.
M. COTE (Paul-Henri): La Domtar a acheté les lots, les
réserves.
M. ROY: Domtar a acheté ses réserves? M. COTE
(Paul-Henri): Oui.
M. DRUMMOND: Tout le monde peut acheter les réserves.
M. ROY: La Domtar a acheté les réserves parce qu'elle
savait que la loi existait. Mais la rivière Metgermette traverse
également...
M. DRUMMOND: Disons que depuis 1970 de plus en plus de personnes savent
que la réserve existe. On reçoit beaucoup de demandes de
régularisation.
M. ROY: Surtout depuis le début de 1974. M. DRUMMOND: Non.
M. ROY: Des demandes. D'accord... M. DRUMMOND: Depuis 1970. M. ROY:
Surtout depuis 1974.
M. DRUMMOND: Je dirai que même avant que le député
de Beauce-Sud se lance dans le portrait en ce qui concerne la réserve
des trois chaînes, on a reçu beaucoup d'autres
représentations de municipalités et de groupes formés
concernant cette loi et on a eu des discussions avec le Protecteur du citoyen
concernant certains aspects.
M. ROY: Maintenant, si la Domtar a acheté ses réserves
concernant les droits de coupe, elles ont été vendues j'imagine,
ou elle les a achetées depuis... parce qu'il n'y a pas eu tellement de
cas. Si on regarde l'année 1959/60, il n'y a eu qu'un cas de $250.
J'espère qu'à la Domtar vous avez vendu plus cher que ça,
elle est capable de payer. Ce n'est pas une question d'abuser d'une compagnie
là, c'est bien clair. Il y a un autre cas pour $50 en 1960/61, et si je
regarde la moyenne, c'est de $400 à $500.
Je serais curieux de savoir quel prix a payé la Domtar pour la
réserve des trois chaînes le long des cours d'eau qui traversent
son territoire et si l'inventaire a été fait, parce qu'on a dit
que l'inventaire n'avait pas été fait comme tel et qu'il fallait
se référer à ce moment-là au ministère des
Richesses naturelles. J'aimerais quand même le savoir. Je pense que ce
serait assez important, puis que ce serait assez intéressant pour le
public de connaître ces faits.
M. DRUMMOND: On va obtenir ces informations pour le
député.
M. ROY: Je compte bien que nous pourrons les obtenir. Ce que je tente de
démontrer ce matin, M. le Président, c'est que si le gouvernement
prend la réserve des trois chaînes pour appliquer une coupe
rationnelle de bois dans la province de Québec, le gouvernement
procède de façon discrétionnaire, de façon abusive
pour imposer à un nombre limité de petits propriétaires,
dans des endroits déterminés, les frais de ce qu'on appelle un
réaménagement de la forêt privée. Pendant ce temps
on n'a pas les mécanismes, on n'a pas les outils nécessaires,
dans les autres régions du Québec, pour appliquer la loi, et les
compagnies qui, elles ont les moyens d'engager des conseillers juridiques, des
gens qui sont au courant des lois, ont réussi à obtenir du
gouvernement provincial les droits de la fameuse réserve des trois
chaînes, et ont le droit, étant propriétaires, de faire la
coupe à blanc.
Or, si on veut protéger l'environnement, si on veut
protéger la faune, si on veut protéger les cours d'eau, ce sur
quoi je suis d'accord avec le ministre, il va falloir qu'il y ait quelque chose
de fait là-dedans.
Pourquoi le gouvernement fait-il semblant d'avoir des politiques dans ce
sens-là où on s'attaque aux petits propriétaires de
boisés de ferme en vertu d'une loi dont la rétroactivité
est contestée par d'éminents juristes, considérés
parmi les meilleurs de la province de Québec, alors qu'il y a un conflit
juridique à l'origine? Le gouvernement n'a pas pris la peine de demander
un avis de la cour pour faire trancher la question par des personnes
compétentes, pour faire trancher la question par le tribunal, laissant
l'obligation aux petits propriétaires de boisés de mon
comté ou encore de Montmagny-L'Islet de retenir, eux, les services d'un
avocat et de contester la loi devant les tribunaux, peut-être aussi
d'inscrire une cause devant la cour Supérieure, avec ce que nous savons
que ça peut coûter comme frais.
Comme on demande à peu près de $500, $800 à $1,000
à un petit producteur de bois, il trouve moins onéreux de payer
l'amende ou de payer la réclamation que lui fait le ministère des
Terres et Forêts que d'aller inscrire une cause devant les tribunaux pour
avoir gain de cause et régler le problème. Je dis que c'est sa
responsabilité aujourd'hui et je demande au ministre, ce matin, de nous
faire une bonne déclaration, de nous dire qu'il y a une décision
de prise à l'effet qu'on remet entre les mains d'un tribunal
compétent, que ce soit la cour Supérieure ou autre, le soin de
trancher cette question et, en attendant, qu'on suspende l'application de la
loi dans toutes les régions de la province de Québec.
Je ne suis pas d'accord que les gens de mon comté soient
obligés d'avoir un permis pour couper du bois sur la réserve des
trois chaînes, parce que ce n'est pas seulement de la coupe abusive. Je
vais revenir là-dessus. Il y en a qui ont déjà payé
et ce n'étaient pas des cas de coupe abusive. Ils ont déjà
payé, alors que la loi n'est pas appliquée dans d'autres
régions de la province. Je ne voudrais pas et je pense que c'est
mon devoir de le souligner que les gens de mon comté soient
pénalisés et que ça soit une région-cobaye
où on essaie d'appliquer des règlements ou une loi qui est
contestée.
Est-ce que le ministre serait prêt, ce matin, à nous dire
devant la commission parlementaire qu'il est consentant, qu'il est prêt
à confier à un tribunal compétent le soin de trancher
cette question de façon que, si le jugement rendu par la cour ne
rencontre pas les exigences je ne veux pas contester le jugement
à l'avance, ce n'est pas cela les vues ou les objectifs que se
donne ou que semble vouloir se donner le ministère des Terres et
Forêts la cour, elle, va se limiter à juger selon les lois
existantes, mais il est du rôle et de la responsabilité du
législateur et du gouvernement de modifier les lois lorsque ça
devient nécessaire le gouvernement puisse être
éclairé le plus tôt possible dans les modifications qui
devront être apportées à la loi, de sorte que cette loi
respecte les droits des
propriétaires, mais qu'elle rencontre également les vues
et les objectifs du gouvernement provincial en matière de protection de
la faune, de protection de l'environnement, de protection des cours d'eau?
J'aimerais que le ministre, ce matin, nous dise cela. Je serais heureux,
par la suite, de procéder à l'étude des crédits de
son ministère. Je ne veux pas faire de menace et je ne veux pas annoncer
que je fais un "filibuster", mais j'ai encore beaucoup de questions à
poser au ministre sur la réserve des trois chaînes, si le
gouvernement n'est pas prêt, ce matin, à nous informer qu'il est
décidé à confier à un tribunal compétent le
soin de trancher la question de façon qu'on cesse d'interpréter
la loi et qu'on cesse de lui donner une version favorable au gouvernement.
M. DRUMMOND: Ce que demande le député de Beauce-Sud, c'est
que le ministre cède au chantage pour faire adopter ses
crédits.
Cela ne se fera pas comme ça, M. le Président. Lorsque le
député de Beauce-Sud parle de cette façon, cela indique un
manque de sérieux. Si le député pense que je vais dire oui
à ce qu'il demande, pour passer les crédits assez vite, en ce qui
le concerne, c'est ridicule. Il ne peut pas aller jusqu'à la fin de la
session ou à la fin des 45 jours, on essaie de trouver des solutions qui
sont valables à ce sujet.
Quant à aller devant le tribunal, cela pourrait être une
solution si, après l'étude qu'on effectue actuellement, cela
semble la façon logique de procéder. On a discuté de
ça aussi, hier soir. Peut-être que le député a
beaucoup de questions à poser, mais il va se répéter
plusieurs fois, parce qu'il commence déjà pas mal. On a
signalé le fait que ce n'est pas seulement trouver une solution à
l'aspect légal qui compte, parce que le protecteur du citoyen parle dans
l'autre sens. Il n'attaque pas la légalité, il regarde la
question d'une autre façon.
En ce qui concerne le manque d'information de l'acheteur lorsqu'il a
acheté ses terres, je pense que cela est même plus important comme
point, que la date de 1919.
M. ROY: 1919.
M. DRUMMOND: C'est pourquoi je pense qu'il n'est pas opportun pour le
ministère de demander un avis de la cour; je préfère avoir
un rapport définitif qui tienne compte de tous les aspects.
M. ROY: M. le Président, le ministre a parlé de chantage,
tout à l'heure. Loin de moi l'idée de vouloir faire du chantage
de ce côté.
M. DRUMMOND: On peut regarder le journal des Débats; c'est une
sorte de chantage.
M. ROY : Je vais préciser, M. le Président, j'ai offert au
ministre...
M. DRUMMOND: En tout cas, il n'a pas le député de Saguenay
avec lui, il a ses propres questions à poser.
M. LESSARD: M. le Président, l'Opposition a l'intention de poser
toutes ses questions...
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. LESSARD: ... au ministre. Si le député de Beauce-Sud a
encore des questions à poser concernant la réserve des trois
chaînes, il a toute la facilité possible et le
député de Saguenay ne viendra pas lui mettre des bois dans les
roues...
M. DRUMMOND: C'est ça que j'ai dit.
M. LESSARD: L'Opposition, M. le Président, est vraiment unie et
forme un front commun.
M. DRUMMOND: Au point de vue de la politique fiscale et tout
ça?
M. LESSARD: On forme un front commun en ce qui concerne les
crédits du ministère des Terres et Forêts.
M. GIASSON: Ils en ont également besoin, d'ailleurs.
M. ROY: M. le Président, loin de moi l'idée de vouloir
faire du chantage au ministre tout à l'heure, c'est dans un effort de
collaboration que j'ai offert cela au ministre. J'ai dit: Si le ministre, ce
matin, est prêt, autrement dit, à faire une concession, à
nous donner une bonne nouvelle à l'effet qu'on s'apprêtait
à soumettre le tout à un tribunal compétent, je me
priverais de poser encore toutes les questions que j'ai à poser au
ministre sur cette réserve des trois chaînes. Ce n'était
pas une question de chantage, c'était dans un grand effort de
collaboration pour tâcher de faire avancer les crédits.
M. DRUMMOND: Fabien, Fabien...
M. ROY: II n'est pas question du tout de chantage.
M. DRUMMOND: Tu ris en le disant, même.
M. LESSARD: M. le Président, on ne peut pas appeler un
député par son nom.
M. ROY: M. le Président, le ministre a fait
référence au rapport du protecteur du citoyen, comme en fait foi
la page 211, article S-169, concernant le domaine territorial.
Il serait peut-être bon de regarder ensemble ce qu'a dit le
Protecteur du citoyen à ce sujet: "Le secrétaire-trésorier
d'une municipalité rurale se soulève contre l'attitude du
ministère, qui a fait parvenir récemment à un certain
nombre d'habitants de sa localité un avis les informant qu'une
lisière de terrain de trois
chaînes, 198 pieds en profondeur, le long d'un cours d'eau qui
traverse le territoire municipal, appartient, de plein droit, à la
couronne, en leur interdisant, en conséquence, d'utiliser ces terrains
pour quelque fin que ce soit, à moins qu'ils ne s'en portent
préalablement locataires ou acquéreurs. "La plainte,
techniquement, n'est pas fondée. Sur le plan strictement juridique, en
effet, les prétentions du ministère sont défendables. On
peut regretter néanmoins que les droits de la couronne, d'ailleurs non
juridiquement à l'abri de toute contestation c'est ce que dit le
Protecteur du citoyen soient subitement exercés dans des cas du
genre où les concessions originaires datent de très longtemps et
où les terrains ont déjà été mis en valeur,
perturbant ainsi des situations acquises depuis longtemps. "D'ailleurs, ces
droits, jusqu'à une époque récente, le ministère
n'avait pas cherché à les exercer lui-même, du moins dans
les concessions antérieures à 1937, et à les
dénoncer. Il faut reconnaître toutefois que, eu égard aux
prétentions légales du ministère, une renonciation
formelle des droits, aussi compréhensible et opportune qu'elle puisse
être, ne saurait se faire sur le seul plan administratif.
"N'empêche qu'en attendant une prise de position à
caractère législatif le ministère devrait faciliter autant
que possible l'acquisition de terrains par ceux qui les ont si longtemps
possédés de bonne foi".
Le Protecteur du citoyen est lié, dans ces rapports, par les lois
existantes. Il offre une formule de compromis présentement. Mais tous
les arguments du ministère qui sont invoqués concernent le fait
qu'on veut protéger les boisés de ferme, on veut protéger
les cours d'eau, on ne veut pas qu'il se fasse de coupe abusive. Tous les
arguments qu'on nous a servis hier, surtout en grande majorité...
Ma référence était la page 211 du rapport du
Protecteur du citoyen, 1973.
C'est justement là où je veux en venir. On nous a
annoncé hier c'est pourquoi je suis très inquiet et je ne
peux pas laisser la question en plan de cette façon-là que
dorénavant les gens devront détenir un permis pour couper du
bois. Il y a eu beaucoup d'avis d'envoyés dans le comté de
Beauce-Sud et on semble ne pas vouloir trop se préoccuper de cette
question dans certaines régions de la province. Alors, je ne voudrais
pas c'est un droit strict, je pense que c'est une question normale
puisque tous les citoyens sont égaux devant la loi que les gens
qui demeurent particulièrement dans deux ou trois comtés de la
région administrative de Québec soient plus fortement
pénalisés et soient soumis plus sévèrement à
cette loi que ceux résidant dans les autres régions de la
province, à moins que le ministère nous dise aujourd'hui: Nous
allons l'appliquer avec rigueur dans tout le territoire du Québec. Mais
le ministre nous a dit ce matin il l'a dit hier soir et je le lui ai
fait répéter ce matin, intentionnellement que le
ministère des Terres et Forêts a laissé toute la latitude
voulue aux administrateurs de chacune des régions dans l'application des
lois du ministère des Terres et Forêts, décision que je ne
conteste pas, d'ailleurs. Mais il faudrait quand même qu'il y ait une
coordination et qu'on ne laisse pas aux administrateurs de chacune des
régions la discrétion d'appliquer ou de ne pas appliquer une loi
du gouvernement.
C'est le point que j'apporte à l'attention du ministre.
J'aimerais que le ministre nous dise, ce matin, si dorénavant tous ceux
qui sont concernés, incluant les compagnies propriétaires de lots
qui n'ont pas acquis la réserve des trois chaînes, devront obtenir
un permis de coupe du gouvernement de la province de Québec,
c'est-à-dire du ministère des Terres et Forêts.
M. DRUMMOND: Disons que je suis tout à fait d'accord avec le
député en ce qui concerne le fait que les lois de la province
doivent être appliquées partout de la même façon
c'est cela qu'on essaie de faire et qu'il n'y a pas un groupe qui
soit plus favorisé qu'un autre. Notre but est d'appliquer les lois de la
province de cette façon. Alors, il n'y a aucun problème en ce qui
concerne le principe élaboré par le député de
Beauce-Sud.
M. ROY: Est-ce que le ministre veut dire, par sa déclaration,
qu'il va donner des instructions à tous les administrateurs, dans toutes
les régions de la province de Québec, que dorénavant il
faudra un permis pour couper du bois sur la réserve des trois
chaînes?
M. DRUMMOND: Je ne sais pas s'il faut un permis ou seulement une demande
dans laquelle le gars dit: Est-ce que je peux couper de cette
façon-là? Je ne sais pas s'il faut le formuler tel quel. Notre
but, entre-temps, c'est d'éviter des abus seulement. Alors, sur les
modalités, on va faire faire le nécessaire pour que ce soit fait
de la même façon partout dans la province.
M. ROY: Le ministre est prêt à nous dire qu'il va donner
des instructions formelles pour que la loi de la réserve des trois
chaînes soit appliquée partout avec la même
sévérité, de sorte que, dorénavant, tous ceux qui
auront à faire de la coupe de bois sur cette réserve des trois
chaînes devront s'adresser au ministère des Terres et Forêts
et obtenir la permission requise?
M. DRUMMOND: C'est ça, c'est ça.
M. ROY: Vous allez donner des instructions dans ce sens?
M. DRUMMOND: C'est fait.
M. ROY: Ce matin, on nous a dit qu'on n'avait pas donné d'ordre.
Vous nous avez dit
tout à l'heure que vous n'aviez pas donné d'ordre.
M. DRUMMOND: Je ne parlais pas de la même chose.
M. ROY: Les gens du comté de Beauce-Sud ne seront pas plus
pénalisés que les gens des autres comtés.
M. DRUMMOND: C'est ça. Ce que le député de
Beauce-Sud, peut-être, ne comprend pas, c'est que c'est aussi
gênant pour moi, lorsque je vois qu'il y a une application plus
sévère dans une région que dans une autre.
M. LESSARD : Le ministre commence à être gêné.
C'est pas pire !
M. DRUMMOND: C'est tout à fait normal.
M. LESSARD: Le ministre a encore de la pudeur!
M. ROY: Réellement, c'est un cas qui est assez gênant.
M. DRUMMOND: Non, non, mais il faut mettre de l'ordre. Lorsqu'on voit
cela, on prend les mesures pour dire: Ecoute, si c'est fait comme cela dans une
région et pas dans une autre, il faut mettre un certain ordre
là-dedans pour que les choses soient faites de la même
façon partout.
En fait, lorsque ces choses arrivent, elles nous donnent l'occasion
d'améliorer notre administration régionale. C'est clair et net.
J'ai dit, hier, que ce ne serait probablement pas le seul cas qui va arriver.
Cela pourrait être aussi dans une région donnée que les
inspections sur les coupes soient plus sévères que dans une autre
région. Il faut qu'il y ait une uniformité sur cela, aussi, que
les lois soient respectées de la même façon.
Il faut prendre le temps de roder le système.
M. ROY: Oui, mais avant de prendre le temps de roder le
système...
M. DRUMMOND: Non, non, mais...
M. ROY: Combien prévoyez-vous que cela peut prendre de temps pour
roder le système?
M. DRUMMOND: Disons que n'importe quel système est toujours en
rodage. Il faut le changer chaque mois pour l'améliorer. Mais c'est bien
évident, lorsqu'on chambarde tout un système de concentration et
de centralisation, que les problèmes, au début, sont plus
difficiles que ceux qui vont suivre.
M. ROY: Dans l'application, il semble que le système soit
beaucoup mieux rodé dans la région de Saint-Georges et dans le
comté de Beauce-Sud qu'ailleurs, puisque cela a été plus
efficace là, et de beaucoup. Je me demande pourquoi. Je ne suis pas
encore satisfait des réponses du ministre. Je ne peux pas être
satisfait, parce que je dis que les gens de mon comté ont
été pénalisés. C'est clair que les gens ont
été pénalisés.
M. DRUMMOND: Ou les gens des autres comtés ont été
favorisés. C'est l'un ou l'autre. Il faut que cela soit fait de la
même façon partout. Il n'est pas question de défavoriser ou
de favoriser.
M. ROY: Est-ce que le ministre pourrait me dire ce qui arriverait si,
demain matin, il y avait une cause inscrite devant un tribunal à ce
sujet, concernant la rétroactivité de la loi?
M. DRUMMOND: On a le droit d'apporter cela devant le tribunal.
M. ROY: Mais si c'est apporté devant le tribunal, cela veut dire
qu'il y aura suspension immédiate de l'application de la
rétroactivité de la loi. Ce serait sub judice, d'ailleurs, devant
les tribunaux. On ne pourrait pas en parler.
M. DRUMMOND: Si on apporte le cas devant le tribunal demain, je vais en
parler avec mes avocats.
M. ROY: II y a, quand même, une question qui est extrêmement
importante là-dedans.
M. DRUMMOND: Je pense que le plus important, ce n'est pas seulement
entre ces deux dates. C'est ce que j'essaie de dire et je l'ai dit je ne
sais combien de fois depuis le commencement de l'étude des
crédits c'est de trouver un système fait de bon sens,
aujourd'hui, conforme aux désirs des citoyens et de leurs
représentants à l'Assemblée nationale, au sujet de ce
qu'on doit faire en ce qui concerne l'administration des terres publiques.
Si on veut vendre une telle réserve, est-ce qu'on doit le faire
avec restriction ou sans restriction, seulement la donner par bail? Ce sont les
questions sur lesquelles il faut nous pencher.
M. ROY: Est-ce que le ministre a déjà pris connaissance de
l'avis juridique de Me Jules Brière, qui a été
réalisé pour la Commission d'étude des problèmes
juridiques de l'eau, au gouvernement provincial?
M. DRUMMOND: J'ai pris connaissance d'avis contraires. Chaque fois qu'il
y a deux avocats, il y a deux avis différents. Alors, je fais mon
choix.
M. ROY: C'est la raison pour laquelle le ministre s'est imposé
comme juge. Vous avez fait le choix entre des avis juridiques
différents?
M. DRUMMOND: Non. J'ai un avocat qui travaille pour le ministère,
qui dit qu'on travaille dans la légalité et on a demandé
un avis du ministère de la Justice. Alors, je me base sur ça, je
trouve ça normal au point de vue administratif.
M. ROY: En attendant, cela veut dire que le ministère des Terres
et Forêts n'est pas prêt à suspendre l'application de la
loi, même pour les coupes de bois.
M. DRUMMOND: J'ai dit, hier, qu'en attendant une décision par le
gouvernement en ce qui concerne la gestion des terres publiques, on donne la
jouissance de la réserve des trois chaînes. Grosso modo, c'est une
suspension de l'application.
M. ROY: Sauf pour la coupe du bois.
M. DRUMMOND: Pour la coupe du bois, tout ce que l'on veut éviter,
c'est une coupe abusive. C'est tout.
M. GIASSON: J'écoute attentivement le député de
Beauce-Sud depuis mon arrivée. Il semble prétendre que les gens
de Beauce-Sud ont été terriblement pénalisés.
M. ROY: Et j'ajouterai les gens de votre comté.
M. GIASSON: Vous relirez les notes. Ce matin, vous avez plaidé la
cause des gens de Beauce-Sud. Hier, je crois qu'on a dit qu'il n'y avait pas eu
de saisie de bois dans Beauce-Sud. D'accord, un certain nombre de ces personnes
ont reçu avis de l'existence de la réserve, mais s'il n'y a pas
eu de saisie, il n'y a pas eu véritablement de pénalité
dans Beauce-Sud.
Je pense que les gens qui, d'après les chiffres qui nous ont
été donnés hier, ont eu à subir des
pénalités ou à payer des drois de coupe, ou des frais de
mesurage, je ne sais trop, ce sont effectivement, en plus grand nombre, les
gens du comté de Montmagny-L'Islet. J'aurais raison de me montrer encore
beaucoup plus d'attaque. Mais, pour prendre un terme du ministre, je n'ai pas
le goût de faire du chantage. J'ajoute foi en la parole que le ministre
nous a donnée hier et ce matin, et je sens que véritablement, du
côté du ministère des Terres et Forêts, on ne veut
pas appliquer les lois de façon discrétionnaire,
c'est-à-dire à l'endroit de certains groupes, dans certaines
régions, en oubliant d'autres groupes.
Il me paraît qu'effectivement, au ministère des Terres et
Forêts, on est à la recherche de solutions, on désire
vraiment des changements ou des modalités nouvelles dans l'application
de tout ça, et je suis prêt à faire confiance au ministre
et à son équipe. J'ai l'impression, tout de même, que ces
remarques qui ont été formulées par quelques
députés à l'endroit du ministre et par le
député de Beauce-Sud, à l'Assemblée nationale
à différentes occasions, ont sensibilisé l'équipe
des Terres et Forêts au problème que peut poser l'application de
la loi des trois chaînes, surtout lorsqu'on n'a pas un appareil
administratif assez complet pour établir une politique égale
envers tous au même moment. Je suis très heureux d'apprendre que
le ministre décide de suspendre l'application intégrale de la loi
jusqu'à ce qu'il y ait des avis complets et définitifs sur les
méthodes nouvelles à utiliser dans ce domaine.
Pour autant que je suis concerné je suis un des
députés dont les électeurs ont été
touchés sérieusement par l'application de la loi, car s'il y a eu
moins d'avis chez nous, par contre il y a eu plus de saisies j'ai bon
espoir qu'en attaquant de flanc des formules ou le système de
l'application de la loi des trois chaînes on s'en va vers des situations
nouvelles qui seront à la satisfaction tant du ministère que de
tous les propriétaires privés qui sont touchés par cette
loi.
M. ROY: M. le Président, je dois quand même ajouter que
c'est une grande victoire, je pense, que nous avons obtenue du ministre,
même si je le dis et je le répète elle ne me
donne pas satisfaction entièrement. J'ai encore beaucoup de
réserves sur l'application de cette loi, dans les cas où le
ministre a l'intention de le faire, concernant les coupes abusives, compte tenu
du fait également que j'ai des doutes concernant les grandes compagnies
qui sont propriétaires de lots.
On sait que les compagnies font des coupes à blanc partout et
j'aimerais bien, M. le Président, c'est la raison pour laquelle
j'ai insisté tout à l'heure que la loi soit
appliquée avec la même rigueur dans tous les cas et
également dans le cas des compagnies papetières.
M. le Président, l'autre point que je désire souligner
c'est le cas des personnes qui ont eu effectivement à débourser
de l'argent. J'ai souligné hier à M. Descôteaux un cas
je lui ai donné un numéro de dossier et je
m'interrogeais sur le fait que seulement une personne, le long de ce cours
d'eau, un seul propriétaire avait été avisé et
avait dû évidemment se porter acquéreur de la
réserve des trois chaînes pour être dans la
légalité. Et les autres propriétaires, le long du
même cours d'eau, n'ont pas été avertis et n'ont pas cru
nécessaire de se porter acquéreurs de ladite réserve.
J'aimerais bien qu'on me dise pourquoi on a procédé de cette
façon dans ce cas particulier et seulement dans ce cas-là.
M. DRUMMOND: La réponse c'est: une personne seulement a
régularisé sa situation.
M. ROY: Une personne seulement le long d'un cours d'eau aurait
reçu un avis du ministère...
M. DRUMMOND: Et elle a régularisé sa situation.
M. ROY: ... et elle a régularisé sa situation en faisant
parvenir un chèque de $785 au ministère des Terres et
Forêts, en date du 18 juin 1973.
M. GIASSON: Est-ce qu'il s'agit d'un cas où la personne avait des
constructions à l'intérieur de sa...
M. ROY: Oui, il y avait de petites constructions...
M. GIASSON: II ne s'agissait pas d'acheter des droits de coupe de bois,
mais elle avait acheté un terrain où il y avait des
constructions?
M. ROY: Un terrain où il y avait des constructions?
M. DRUMMOND: M. Descôteaux a étudié le dossier,
évidemment, mais je veux signaler que, même dans l'intérim,
si quelqu'un veut régulariser sa situation en achetant le terrain, il
peut le faire. Si on change les règles du jeu, il sera remboursé
si ça arrive comme ça. Alors...
M. ROY: Vous me donnez la garantie que la personne sera
remboursée?
M. DRUMMOND: Oui, oui, si on change les règles du jeu.
M. ROY: Si les règles du jeu sont changées.
M. DRUMMOND: Comme je le disais, si on veut régulariser en
attendant quelque chose, dans l'avenir, pour une raison ou une autre, il peut
le faire.
LE PRESIDENT (M. Picard): II a été entendu, tel que
convenu, que les propos de M. Descôteaux sont enregistrés au nom
du ministre.
M. DRUMMOND: C'est ça.
A la suite du numéro de dossier que le député de
Beauce-Sud m'a donné hier soir, j'ai consulté à la
hâte ce matin le dossier en question. C'est un dossier qui remonte
à 1969 et il ne faudrait pas laisser croire que c'est dans le cadre de
ce qui s'est passé depuis six mois peut-être, ou un an, concernant
les avis qui ont été donnés pour la coupe de bois. Ce
n'est pas du tout, je pense, le même palier. Le problème qui
existe à l'endroit en question, c'est qu'il s'agit d'un groupe de
personnes qui font affaires sous le nom de Club des 25; elles ont construit un
barrage sur une petite rivière et chacune s'installait ou se
préparait, je crois, à ce moment-là elles
étaient peut-être installées à construire des
chalets.
Or, le ministère des Richesses naturelles nous a
déjà bien informés qu'il ne fallait pas penser, au
ministère des Terres et Forêts, à régulariser ces
genres d'occupation le long des cours d'eau lorsque des barrages sont
construits, parce que ce serait, de la part du ministère, qui n'est
pourtant pas intéressé dans la question proprement dite du
barrage, donner la sanction gouvernementale à l'existence de ce fait.
Lorsqu'il y a des barrages, nous demandons toujours au ministère des
Richesses naturelles, qui a charge de voir, comme chacun sait, à la Loi
des eaux courantes, s'il voit des objections à ce que le ministre des
Terres et Forêts régularise ou cède la réserve des
trois chaînes.
C'est pour éviter justement les cas où des barrages ont
été construits sans trop de précaution, ont
cédé à l'occasion de crue et ont causé des dommages
en aval.
C'est la seule raison pour laquelle, dans le temps, un officier du
ministère dans la région a averti les personnes en question.
D'après ce qu'on peut voir par le dossier je n'ai pas eu le temps
de lire toute la correspondance à ce sujet, je ne serais pas encore
arrivé il semble bien que ces gens-là sont bien heureux
aujourd'hui de régulariser leur situation.
M. ROY: La plainte que j'ai eue...
M. DRUMMOND: Cette situation se fait un peu partout dans la province. Il
n'y a pas de cas choisi ou le moindrement discrétionnaire de la part
d'un employé. C'est qu'à un moment donné, dans une
région je crois que c'est important les employés des
Terres et Forêts sont sur le terrain pour faire un travail. Je crois
qu'ils ne doivent pas se fermer les yeux s'ils rencontrent un problème
qui n'est pas précisément celui pour lequel ils sont là ce
matin-là.
Evidemment, ils ne sont pas pour revenir le lendemain pour constater les
autres problèmes. C'est comme ça que ça se ramasse. A un
moment donné une note se prend et, à l'occasion, une lettre
s'écrit. En tout cas, pour ce qui est de l'occupation des terres, c'est
ce qui est arrivé dans le cas en question.
M. ROY: La plainte que j'ai eue était la suivante. On est venu me
trouver et on m'a demandé: Pourquoi nous avons été
obligés de payer, alors que d'autres le long du même cours d'eau
n'ont jamais reçu d'avis, n'ont jamais reçu la visite de
personne?
M. DRUMMOND: Cela ne veut pas dire qu'ils n'en recevront pas. A la
quantité.
M. ROY: Non, je comprends mais ça revient à tout le
problème présentement qu'on a discuté et c'est pour
ça que je suis heureux que le ministre ait décidé de
suspendre l'application de la loi, tant que l'affaire ne sera pas
classée de façon définitive. On est appelé à
recevoir des gens dans nos bureaux et ces gens nous demandent à un
moment donné : Pourquoi nous et pas d'autres? C'est assez embarrassant
de répondre. C'est la raison pour laquelle j'ai apporté la
question ici, parce que c'est l'endroit désigné, lors de
l'étude des crédits, pour examiner l'administration des
ministères. C'est la raison pour laquelle j'ai apporté cette
question et j'ai apporté ce numéro de dossier sur la table ici,
de façon à informer ces gens puis leur dire ce qui en est.
C'est la même chose pour les autres personnes qui ont reçu
des avis dans mon comté. Là on va pouvoir leur dire, après
les déclarations du ministre: Tout a été suspendu, le
gouvernement est en train de faire examiner la question, le gouvernement est en
train de réviser ses positions là-dedans. Plus tard on verra. Il
reste que c'est bon que le ministre ait ajouté ce matin que, s'il y a
des personnes qui ont dû débourser dans le passé, il y a
révision et que les personnes seront remboursées.
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. GIASSON: Vous dites que toutes les personnes seront
remboursées, quel que soit le moment où on a exigé de ces
personnes...
M. DRUMMOND: On verra, mais il semble logique que, si on change les
règles du jeu, on reconnaisse que ceux qui ont payé quelque chose
dans le passé soient traités comme ceux qui ont été
traités d'une autre façon.
M. GIASSON: Quelle que soit la date ou la période où ils
ont payé quelque chose?
M. DRUMMOND: Oui, on va regarder tous les dossiers puis on verra quels
sont les problèmes, parce qu'il y a la question des gars
décédés. Il y a toute une série de choses...
M. GIASSON: Cela va sûrement poser des problèmes assez
sérieux.
M. DRUMMOND: Ce que je veux dire, c'est qu'on veut rendre justice si on
change les règles du jeu.
M. GIASSON: Autour de certains lacs, vous avez des bandes de
propriétés qui appartiennent à la couronne puis d'autres
qui appartiennent à des particuliers. C'est le ministère des
Terres et Forêts qui a mis des terrains sous bail même sur les lots
de particuliers. Le détenteur du bail qui a voulu se prévaloir
d'une option de rachat a racheté, mais ça s'est fait en 1970,
1965,1960 et antérieurement.
M. DRUMMOND: II faut regarder tous les aspects du problème, mais
ce qui est certain, si on veut régulariser aujourd'hui, ce serait
remboursé certain. On va regarder tous les problèmes que les
décisions qu'on peut prendre vont créer et on verra où on
en arrive à la lumière...
M. GIASSON: Cela nous prouve tout simplement que le ministère
fait véritablement un travail en profondeur face à toutes les
implications de la loi des trois chaînes.
M. DRUMMOND: Aussi bien que tous les aspects de la gestion des terres
publiques, parce que c'est intimement lié à ça. Il faut
regarder la réserve des trois chaînes comme un aspect important de
ça. Si je peux, on a la liste des personnes qui ont reçu un avis
dans Beauce-Sud concernant la réserve des trois chaînes.
M. COTE (Paul-Henri): Sur la liste qu'on vous fournit ce matin, il n'y a
que 107 noms. Il y a probablement eu erreur dans le comptage, qui s'est fait
assez en vitesse.
M. ROY: Ce n'est même pas une erreur d'un pouce.
M. LESSARD: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saguenay.
M.LESSARD: ...j'avais, hier, posé deux questions concernant
justement cette loi des trois chaînes et, en particulier, quatre
rivières à saumon: la rivière Grande Trinité, la
rivière Petite Trinité, la rivière du Calumet. Je
comprends que cela peut exiger un certain nombre de recherches. Ce matin, je
demandais si le ministre était capable de déposer ces documents.
J'avais demandé aussi le dépôt des ententes sur les
échanges de terrains entre la Quebec North Shore et le ministère
des Terres et Forêts concernant la rivière de la Baie des Rochers,
suite à la négociation avec la compagnie
Rayonier-Québec.
Ce que je demande, si le ministère n'a pas eu l'occasion ou le
temps je comprends que cela peut demander du travail de faire ces
recherches et de déposer les documents, c'est qu'au cours des
discussions de la commission parlementaire, si le ministère a le temps
de déposer ces documents et si je constate que j'ai des questions
à soulever à la suite du dépôt de ces documents, je
puisse revenir afin de poser ces questions.
M. DRUMMOND: C'est normal, d'accord. M. LESSARD: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): A ce moment-là, on continuera
l'étude du programme 6, par exemple.
M. LESSARD: D'accord, M. le Président. LE PRESIDENT (M. Picard):
D'accord.
M. ROY: M. le Président, un mot tout simplement pour remercier
les officiers du ministère d'avoir permis que M. Côté
vienne en commission parlementaire merci à M.
Côté
d'avoir accepté pour répondre aux questions que
nous avions à lui poser. Je le remercie également de nous avoir
fourni la liste des personnes, dans le comté de Beauce-Sud...
M. DRUMMOND: Qui ont des terres dans Beauce-Sud.
M. ROY: ... qui ont des terres dans Beauce-Sud...
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. ROY: ... et qui, d'une façon spéciale, ont reçu
un avis du ministère. Comme je le disais tantôt, M. le
Président, par hasard, cela a été dans le comté de
Beauce-Sud, et je constate, en regardant la liste, que par hasard,
imaginez-vous, la moitié des personnes qui ont reçu des avis du
ministère sont des gens de ma place natale.
M. GIASSON: Saint-Côme?
M. ROY: Saint-Prosper, qui faisait partie du comté de Dorchester.
Franchement, M. le Président, mettez-vous à ma place et pensez
que tout un concours de circonstances a voulu que justement dans la
région de Québec, quand on a décidé d'appliquer la
loi de façon draconnienne, on a choisi le comté de Beauce-Sud
parmi les 25 comtés de la région qui est mon comté
et qu'à l'intérieur du comté, où on s'est
limité à trois paroisses environ, 50 p.c. des avis envoyés
l'ont été dans ma place natale, dans ma paroisse d'origine.
M. le Président, sincèrement, je suis passablement
dégoûté et déçu de l'attitude du
ministère et je peux penser énormément de choses. Je pense
qu'on a été victime de zèle, je dis bien victime de
zèle. Je le dis et je tiens à ce que ce soit inscrit dans le
journal des Débats; nous sommes victimes du zèle de certaines
personnes. Je n'accuse pas les personnes qui sont ici, à
l'Assemblée nationale, ce matin, parce que j'ai d'autres idées,
je connais d'autres personnes. Nous avons été victimes de
zèle. C'est tout un concours de circonstances qui a fait en sorte que
nous l'ayons été.
D'un autre côté, je pense que le ministère peut se
rassurer et les Québécois peuvent se compter chanceux du fait
qu'à un moment donné on se soit orienté dans le
comté de Beauce-Sud parce que, probablement, on savait que je ne
laisserais pas la chose en plan et que je porterais la question devant
l'opinion publique. Aujourd'hui, le ministère a été
obligé d'avouer, le ministère a été obligé
de reculer, en quelque sorte, et de suspendre l'application de sa loi au grand
bénéfice des Québécois.
M. GIASSON: M. le Président, je me pose la question à
savoir si, face aux déclarations du député de Beauce-Sud,
il n'y aurait pas eu connivence entre le ministère des Terres et
Forêts et le député pour lui livrer une cause en or.
Je me pose des questions dans ce sens.
M. ROY: L'honorable député de Montmagny-L'Islet peut se
poser toutes les questions qu'il voudra, M. le Président.
M. GIASSON: J'ai le droit de penser comme le député de
Beauce-Sud a le droit de penser.
M. ROY: J'étais loin d'être informé de ces choses,
à moins que le député de Montmagny-L'Islet ait
été informé, lui.
M. GIASSON: II y a anguille sous roche là-dedans.
M. ROY: Moi, je viens d'apprendre ce matin, par la liste qui vient
d'être remise à la commission parlementaire, qu'on a
procédé de cette façon. Je viens de l'apprendre, tout
simplement. Je laisse le soin au député de Montmagny-L'Islet, qui
a beaucoup d'imagination, de penser tout ce qu'il pourra, sans aucune
réserve. Je ne lui prête pas d'intention, M. le Président,
je ne lui en donne pas non plus. Il a le droit de penser, mais ce droit de
penser me laisse quand même, moi aussi, mon droit de penser.
M.DRUMMOND: Seulement une question. Est-ce que le député
de Beauce-Sud habite encore Saint-Prosper?
M. ROY: Non, je n'habite pas Saint-Prosper, mais j'ai gardé tous
mes amis.
M. DRUMMOND: Oui, mais je pense que tout le monde ne sait pas où
se trouve la ville natale du député de Beauce-Sud.
M. ROY: Tout le monde va le savoir.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les membres de la commission sont d'accord
pour suspendre l'étude du programme 6.
Nous revenons maintenant au programme 1, Connaissance de la forêt,
qui comporte deux éléments, à savoir la recherche et
l'inventaire de base.
Elément 1, adopté?
M. LESSARD: Non, M. le Président.
Recherche
M. DRUMMOND: L'objectif de ce programme est d'acquérir une
connaissance approfondie de l'état et du comportement de la forêt,
ainsi que des techniques d'intervention dans le milieu forestier. Il comporte
deux éléments de programme, la recherche et l'inventaire de
base.
Les crédits demandés pour la recherche pour l'exercice
financier 1974/75 sont de $1,115,400, ce qui représente une
augmenta-
tion d'un peu plus de $83,000 sur ce qui fut voté pour l'exercice
précédent.
Quant aux crédits pour l'inventaire de base, ils seront de
$1,520,400 par rapport à $1,503,000, ce qui représente une
augmentation d'un peu plus de $17,000.
Les effectifs requis pour la réalisation de ce programme seront
58 pour la recherche et 50 pour l'inventaire de base. Ce programme est d'une
très grande importance, puisqu'il procure à l'administration des
connaissances sur les terres et forêts du Québec, connaissances
qui sont fondamentales pour la bonne gestion des autres programmes forestiers.
C'est donc dire que le déroulement de ce programme est
étroitement relié aux autres programmes forestiers.
Si on veut procéder élément par
élément, pour l'élément 1 du programme 1, la
recherche, pour l'exercice 1974/75, des crédits de $1,115,000 sont
demandés pour la réalisation de différents projets de
recherche, soit une augmentation, comme je l'ai dit. La recherche
effectuée au ministère des Terres et Forêts a pour but de
procurer aux autorités supérieures les connaissances dont
celles-ci ont besoin pour définir et pour appliquer leurs politiques.
Elle vise également à procurer aux gestionnaires une
réponse aux principaux problèmes qu'ils doivent résoudre
et à déterminer les techniques les plus appropriées pour
la bonne gestion de tous les autres problèmes forestiers du
ministère.
Il s'agit donc là de recherche dite appliquée dont les
résultats doivent trouver leur application à court et à
moyen termes. Cet élément de programme comportera des projets de
recherche concernant les activités suivantes: classification
écologique des forêts du Québec, recherche et
développement sur les peupliers, choix et amélioration des arbres
forestiers au Québec, reboisement, traitement sylvicole dans les
peuplements naturels, fertilisation des forêts naturelles,
prévention et lutte contre les incendies forestiers, prévention
et lutte contre les insectes nuisibles et les maladies, recherche sur
l'utilisation des forêts, forêts privées et projets
divers.
L'augmentation des crédits permettra de maintenir la recherche au
niveau minimum requis pour la bonne gestion de ce secteur. Cette
activité comprend les projets de systématique et de distribution
des plantes au Québec, ainsi que certains frais de services aux travaux
de recherche difficilement applicables à chacun de ces derniers, tels le
laboratoire, la salle de dessin, le terminal, ainsi que la
bibliothèque.
En ce qui concerne l'élément 2 du programme 1,
l'inventaire de base, il comprend les activités suivantes:
Programme décennal d'inventaire forestier, inventaire
d'exploitation, comptabilité forestière, étude d'arbres
pour fins de tarif de cubage.
Le programme décennal d'inventaire forestier en est à sa
quatrième année et les buts fixés sont atteints. C'est la
principale activité du service. Les inventaires d'exploitation,
amorcés l'an passé, se poursuivront avec plus d'ampleur cette
année et dans les années à venir. Ces inventaires
s'avèrent très utiles aux gestionnaires. Quant à la
comptabilité forestière, qui a débuté durant
l'exercice financier 1973/74, on a commencé à la mettre en ordre
cette année. L'étude d'arbres pour fins de tarif de cubage est un
nouveau projet absolument nécessaire car il conditionne la valeur des
résultats d'inventaires forestiers et tous les projets qui ont des
coûts. C'est le troisième élément du programme no 1,
C'est M. Pierre Dorion qui est responsable de ce programme.
M. LESSARD: M. le Président, d'abord, c'est une directive que je
voudrais vous demander. Concernant toutes les questions que je pourrais
soulever touchant certaines entreprises, certains droits de coupe, etc., est-ce
que ce serait au programme 6, soit gestion des terres publiques, que je devrais
les soulever?
M. DRUMMOND: Programme 4.
M. LESSARD: Maintenant concernant, par exemple, des entreprises comme
TEMBEC, comme Sacré-Coeur, comme Cabano, comme...
M. DRUMMOND: Au programme 4, élément 1.
M. LESSARD: Utilisation de la forêt.
M. DRUMMOND: Planification de l'utilisation.
M. LESSARD: Bon! Alors, concernant le programme 1, connaissance de la
forêt, est-ce que le ministre pourrait nous dire, au niveau de la
recherche comme telle,... Je constate d'abord qu'il y a une diminution des
crédits, de $1,280,600 à $1,135,400. Est-ce que le ministre
pourrait expliquer pourquoi et est-ce qu'il y a des programmes qui ont
été transférés, comme cela a été le
cas dans certains autres ministères? Surtout, est-ce que le ministre
pourrait nous dire quelles sont les études précises qui sont
faites actuellement au ministère des Terres et Forêts? En
particulier, je voudrais savoir, en ce qui concerne la rentabilité de la
sylviculture, si l'étude du Dr Lussier a été
continuée.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela relève du ministère de
l'Agriculture.
M. LESSARD: D'accord. Mais je veux parler au niveau des recherches. Je
pense que c'est à ce niveau; lorsque nous allons parler de la
sylviculture, cela va être la concrétisation des programmes qui
ont été faits. Au niveau de la recherche, quelles sont les
recherches précises qui sont faites au ministère des Terres et
Forêts et qui seraient contenues dans ces $1,135,000?
M. DRUMMOND: Voici. La diminution des crédits est due au fait
que, l'an dernier, il y avait les crédits qui venaient de l'ODEQ. Cette
année, il n'y en a plus. Il y avait $250,000 de prévus, l'an
passé, lorsque les crédits ont été votés
à l'Assemblée nationale. Cette année, ce montant n'existe
plus, les fonds, qui étaient prévus à l'entente ODEQ,
étant épuisés.
En ce qui concerne la rentabilité de la sylviculture, oui, de
fait, nous avons un projet de recherche qui va justement fournir une
méthode qui va permettre de calculer la rentabilité de certains
travaux sylvicoles lorsqu'on saura exactement les facteurs de production, le
genre de travail qu'il y aura à faire. C'est donc un projet qui va
fournir une méthode, qui va permettre aux gestionnaires ensuite, en
quantifiant certains éléments, d'avoir une idée de la
rentabilité du projet.
Dans les projets de recherche en sylviculture, nous tenons compte aussi
des coûts, du travail sylvicole que nous faisons dans le corps de notre
recherche. Evidemment, cela va donner une réponse concernant la
rentabilité des méthodes qui seront proposées à la
suite d'un projet de recherche en particulier.
En ce qui concerne l'étude du Dr Lussier, je suppose qu'il s'agit
de ce qui avait été publié relativement aux recherches qui
s'effectuaient à Sainte-Lucie-de-Beauregard. Est-ce que c'est cela?
M. LESSARD: Oui.
M. DRUMMOND: Disons que ce projet a porté sur les peuplements,
surtout, de sapin et d'épinette. Cela se faisait dans la réserve
cantonale de Talon. Le projet est maintenant terminé quant à
l'expérience sylvicole et à l'expérience des
opérations des coupes sur le terrain. Une publication vient tout juste
de sortir.
Concernant les coûts des travaux qui ont été
effectués lors de ces expériences, il faut attendre la
réponse des peuplements. Il y a des places-échantillons qui ont
été établies lors des coupes, sur le terrain. Il y a des
places témoins à l'intérieur des peuplements qui ont
été traités. Ces places seront mesurées de nouveau,
après cinq ans. C'est là qu'on verra la réponse du
peuplement et qu'on pourra calculer la rentabilité de ces
opérations.
M. LESSARD: Je ne sais pas, mais il me semble que le gouvernement ne va
pas très vite dans ces études. Actuellement, il y a un professeur
à l'université Laval, M. Séguin, qui a fait, justement,
une étude de rentabilité de l'aménagement forestier au
Québec. Il semble que la conclusion, c'est une rantabilité dans
ce secteur. Moi, en tout cas, il me paraît que le ministère est
très prudent. On parlera des travaux sylvicoles tout à l'heure,
au programme 2, mais il me semble que le ministère est très
prudent dans ses conclusions. Le ministère attend.
Cette étude du Dr Lussier a été soumise lors des
séances de la commission parlementaire sur le livre blanc des Terres et
Forêts. Il semblait, en tout cas, à ce moment-là, que le
ministère des Terres et Forêts trouvait cette étude fort
valable. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on n'ait pas poussé, en
tout cas aussi vite et aussi loin, la recherche dans ce secteur.
M. DRUMMOND: Je pense qu'il serait peut-être mieux de discuter de
tout cela lorsqu'on abordera la question des forêts privées.
M. LESSARD: D'accord.
M. DRUMMOND: Je pense que c'est une étude, évidemment,
très valable et on pourra discuter de ce qu'on a fait pour faire
progresser ce programme, à ce moment-là.
M. LESSARD: Quelles sont les autres recherches prévues au niveau
du ministère? Vous avez nommé, à un moment donné,
un certain nombre de recherches concernant les arbres, ainsi de suite. Est-ce
qu'il y a des recherches précises que vous faites actuellement, et
quelles sont-elles? Quels sont les programmes de recherche précis que
vous avez? Pour avoir obtenu $1,135,000, vous avez soumis un certain nombre de
programmes de recherche précis.
M. DRUMMOND: Oui. Notre élément de programme "recherche"
est divisé en activités de recherche. C'est la nomenclature de
présentation du budget.
M. LESSARD: C'est ce que je veux savoir.
M. DRUMMOND: La première activité porte le titre de
classification écologique des forêts du Québec. Il s'agit,
à l'intérieur d'une région écologique
donnée, de décrire les systèmes écologiques et les
types écologiques qu'on trouve. Non seulement on les décrit au
point de vue du sol, au point de vue de la végétation, au point
de vue du climat, etc., mais on donne aussi les facteurs qui sont significatifs
au point de vue de l'aménagement forestier, comme la croissance,
l'évolution des peuplements, les susceptibilités d'érosion
des sols, les susceptibilités que les peuplements reviennent en
mort-bois après sylviculture, après coupe à blanc, etc.,
la "traficabilité" aussi.
A la suite de l'inventaire canadien des terres, nous sommes en train de
repasser les régions une à une et d'aller plus en profondeur dans
l'étude pour pouvoir sortir tous ces facteurs. Une région a
été commencée. C'est la région L-4-A.
M. LESSARD: Pourriez-vous préciser?
M. DRUMMOND: Ce sont les contreforts des Laurentides, à peu
près de Beaupré jusqu'à Nominingue. C'est ce qu'on appelle
la section forestière laurentienne.
Le Conseil de la recherche et du développement forestiers a
créé un comité multidisciplinaire et multiorganisme qui va
proposer une méthode de classification écologique du
Québec, surtout en ce qui concerne la présentation des
données pour que ce soit significatif pour l'utilisation du territoire,
le zonage, l'aménagement.
Le rapport sortira bientôt à ce sujet-là.
M. LESSARD: Mais, quand vous parlez du rapport, vous parlez du rapport
concernant la méthode.
M. DRUMMOND: Sur la façon de présenter les données,
la façon de les compiler, etc.
M. LESSARD: D'accord. Mais, est-ce qu'on a un genre de limite à
cette étude, c'est-à-dire que, par exemple, on espère
être capable de couvrir l'ensemble du territoire du Québec pendant
une période X d'années?
M. DRUMMOND: Cela, c'est dans le mandat qui a été
donné au comité en proposant sa méthode, de
l'évaluer en argent, en temps et en personnel. Evidemment, le rapport
n'a pas encore été présenté.
M. LESSARD: Actuellement, c'est plutôt une expérience
pilote pour savoir combien ça prend de temps pour faire une étude
de territoire comme celle-là.
M. DRUMMOND: Actuellement, oui. Il y a eu une expérience faite
dans le Lac-Saint-Jean et elle a été essayée aussi
à la baie James, qui sont quand même des territoires
complètement différents.
Nous aussi nous expérimentons une méthode, et c'est tout
ça qui sera réuni au niveau du comité et discuté.
Lorsque le comité présentera son rapport, il y aura une
décision à prendre concernant cette méthode.
M. LESSARD: Maintenant, je pense que cette étude n'a aucune
relation avec le projet de loi qui vient concernant les réserves
écologiques que veut créer le ministère des Terres et
Forêts; c'est complètement différent.
M. DRUMMOND: Cela va nous donner des bases additionnelles lorsqu'on fera
le choix des endroits qu'on veut protéger.
M. LESSARD: Oui, d'accord.
M. DRUMMOND: C'était la première activité. Une
autre regroupe tous les projets de recherche que nous faisons dans les
différentes disciplines de recherche dont nous pouvons disposer au
ministère, concernant la culture du peuplier.
Le peuplier est une essence à croissance rapide qu'on trouve en
assez grande quantité dans les territoires privés du
Québec et aussi sur les terres de la couronne. Il vient après le
feu et aussi parfois après la coupe à blanc. C'est une essence
qui peut être utilisée à différents usages comme la
pâte, les copeaux, même le sciage. Etant donné que sa
croissance est très rapide et que dans d'autres parties de
l'Amérique du Nord et en Europe on a des succès concernant la
rentabilité de cette culture, nous avons entrepris, dans le cadre des
projets ODEQ, un ensemble de projets de recherche concernant la culture du
peuplier, autant la culture intensive à partir de plantations que la
culture extensive en traitements sylvicoles et en fertilisation dans les
forêts naturelles et aussi en méthodes de
regénération de ces peuplements-là.
C'est la deuxième activité. C'est une activité qui
regroupe, comme je l'ai dit tout à l'heure, plusieurs disciplines...
M. LESSARD: Vous avez entrepris une étude concernant le peuplier.
A quel point cette étude est-elle rendue actuellement? Est-ce qu'elle
est terminée?
M. DRUMMOND: Non, cette étude n'est pas encore terminée,
il y a des résultats qui vont sortir prochainement, ce sont des
résultats préliminaires. Ce que nous avons fait, en particulier,
nous avons établi deux fermes pilote de culture des peupliers dans la
région de Cabano et à Escourt. Là évidemment sont
expérimentées les cultures de différentes lignées
de peupliers; ce sont des peupliers améliorés, si on veut, qui
ont une croissance rapide et qui présentent des caractères
intéressants.
Il y a différentes méthodes de plantation, de
fertilisation qui sont proposées. Il y a des calculs économiques
aussi qui sont faits concernant les différentes méthodes de
culture: Si on veut, par exemple, produire du peuplier pour la pâte, sous
forme de taillis, ou si on veut faire du peuplier pour le sciage, sous forme de
futaie, et les différentes combinaisons qu'il peut y avoir de ces
différents modes de cultures.
M. LESSARD: Est-ce que ces deux fermes appartiennent...
M. DRUMMOND: Non, ce sont sur des terres de la couronne.
M. LESSARD: Sur des terres de la couronne. Maintenant, est-ce que vous
êtes en relation avec des compagnies pour voir la possibilité
d'utiliser ce bois pour l'industrie des pâtes et papier, etc? Vous devez
faire des expériences.
Le gouvernement n'a pas de compagnie publique, il doit faire ces
expériences grâce aux compagnies privées.
M. DRUMMOND: II y a des expériences en technologie du bois qui
ont été faites par différentes compagnies concernant la
possibilité d'utiliser le tremble, le peuplier dans les usines.
M. LESSARD: Vous avez constamment les conclusions de ces
expériences?
M. DRUMMOND: On a eu certaines conclusions de ces études, oui.
Des compagnies nous ont même approchés pour étendre ce
projet dans d'autres régions.
Une autre activité porte sur l'amélioration des arbres
forestiers. Pour les activités qui suivent, il pourrait entrer une
partie sur le peuplier mais, étant donné que tout est
regroupé sous le titre de recherche et développement sur le
peuplier, le peuplier est toujours exclu des activités qui vont
suivre.
La troisième activité porte sur l'amélioration des
arbres forestiers ou sur la génétique forestière, si on
veut. Cela consiste à faire des tests préliminaires, d'abord,
d'introduction d'essences qui seraient exotiques à une région.
Cela peut être exotique au Québec, même au Canada, et
ça peut être exotique aussi à une région.
Ensuite de ça, lorsqu'on a un peu plus de détails
concernant la possibilité d'utiliser une essence dans une région,
il y a des tests plus détaillés qui sont faits, qu'on appelle
tests de provenance et tests de descendance. En particulier, des études
assez intensives se font actuellement sur l'amélioration du
mélèze, qui est aussi une essence à croissance rapide et
que, dans certains pays, on utilise de façon assez intensive pour la
pâte.
Dans l'optique de ce qui avait été donné dans le
livre blanc, à l'effet que le ministère dans le reboisement
favoriserait les essences à croissance rapide, on a entrepris un projet
de recherche comme cela sur l'amélioration du mélèze. En
utilisant les milliers de mélèzes qu'on sait, ici, qui donnent
déjà de bons rendements et d'autres qui donnent de bons
rendements dans d'autres pays.
Tout cela se fait à l'intérieur d'un réseau
d'arboratums expérimentaux que nous sommes en train d'établir
à l'intérieur du Québec, il y en a déjà
quatorze d'établis. Ces arboratums vont regrouper toutes les recherches
qui se font à l'amélioration des arbres forestiers, autant par le
ministère des Terres et Forêts que par le fédéral,
le Centre de recherche forestière des Laurentides, ou des professeurs
des universités, de façon à assurer la
pérennité de ces expériences. Ces arboratums sont inscrits
au terrier et il y a une certaine publicité qui est faite concernant
l'établissement, de telle sorte que quand les expériences sont
réparties un peu partout à travers les forêts de la
Couronne, il peut arriver un accident bonjour, c'est coupé
ou il leur arrive un malheur quelconque.
L'activité suivante concerne le reboisement, et à
l'intérieur de cette activité, il y avait un projet de recherches
qui a consisté à essayer de reboiser durant toute la saison de
croissance, en plaçant des plants en entrepôt frigorifique, soit
à l'automne, soit au printemps avant que les bourgeons n'ouvrent. Ce qui
nous permet de sortir les plants de l'entrepôt toutes les semaines et de
pouvoir allonger la période de reboisement durant la majorité de
la période de croissance ce qui permet une meilleure utilisation de la
machinerie et du personnel affectés à cela.
Il y a aussi une étude qui se fait concernant le rendement des
plantations qui ont déjà été effectuées au
Québec. On va commencer par une région de la rive sud, entre les
bassins de la rivière Chaudière et de la rivière
Richelieu; l'étude a porté d'abord sur le pin rouge et
s'étend maintenant au pin gris.
Il y a aussi une étude de reboisement de station
d'érablière à bouleaux jaunes dégradés. Vous
savez qu'il y a beaucoup de peuplements feuillus dans le Québec qui sont
dégradés, qui contiennent beaucoup de bois mort. Il y a une
théorie qui court actuellement aux Etats-Unis, à l'effet que ce
serait peut-être préférable de tout raser et de replanter
d'autres essences.
M. LESSARD: On remarque que le bouleau en particulier, en tout cas dans
ma région, le bouleau assez âgé est en train de
disparaître complètement, quoique le jeune bouleau semble
être en excellente santé. Mais en fait, cette
étude-là, je pense que c'était dans le but de savoir pour
quelles raisons ce bouleau était malade, quelle était sa
maladie.
M. DRUMMOND: Non, ce n'est pas le but. D'ailleurs, vous parlez du
bouleau à papier, le bouleau blanc, alors que quand on parle de
l'érablière à bouleau jaune, c'est le merisier. En fait,
la majorité des arbres ce sont des érables, des érables
à sucre.
M. LESSARD: D'accord.
M. DRUMMOND: Et il y a l'étude dont j'ai parlé tout
à l'heure...
M. LESSARD: Mais en ce qui concerne le bouleau blanc, est-ce qu'on fait
actuellement des études pour savoir les raisons du désastre qu'on
a actuellement?
M. DRUMMOND: Le gouvernement fédéral a fait des recherches
concernant le dépérissement du bouleau. Je crois que ces
recherches sont arrêtées maintenant, et là de toute
façon au ministère des Terres et Forêts on n'en fait pas.
On n'a pas de pathologiste.
M. LESSARD: Vous le laissez dépérir. M. DRUMMOND: Si on
veut.
M. LESSARD: Parce que c'est un problème, dans certaines
régions du Québec, et le bouleau est en train de
disparaître complètement. Alors, je ne sais pas si on ne devrait
pas, dans certaines régions, en tout cas...
M. DRUMMOND: Dans certains pays, on fait exprès pour
éliminer le bouleau, comme en Suède. Ils n'ont jamais aimé
avoir la concurren-
ce du bouleau, je pense bien, alors ils ont tout arrosé pour le
détruire, jusqu'à récemment en tout cas. Ils ont tout
arrosé pour éliminer le bouleau.
Chez nous, dans la pensée de certains, c'était une essence
vraiment laissée de côté.
M. LESSARD: Chez nous, c'est quand même une essence qui est
utilisée. Maintenant si c'est une essence qui est utilisée,
est-ce que, si on la fait disparaître, si on la laisse
dépérir, on peut la remplacer par d'autres essences?
M. DRUMMOND: Le bouleau, dans plusieurs stations forestières,
c'est une essence pionnière, une essence qui vient après une
coupe ou un feu. Alors, lorsque le peuplement mûrit, il est
remplacé par d'autres essences simplement. Il n'y a pas de
régénération.
Alors, c'est une des raisons. Il reste que le bouleau a
dépéri rapidement dans le Québec et ç'a
été reconnu. Les causes en ont été
recherchées par le gouvernement fédéral, le Centre de
recherche forestière des Laurentides, à Québec, et puis
à ma connaissance, ils n'ont pas encore eu de résultat.
M. LESSARD: Vous dites que dans certaines régions du monde, en
Suède, par exemple, on laisse tout simplement dépérir ou
on agit même pour que le bouleau disparaisse. Est-ce que, chez nous,
ça n'aurait pas des conséquences sur les ressources fauniques, en
particulier l'orignal, le chevreuil?
M. DRUMMOND: Dans l'aménagement forestier, pour la faune, il est
sûr que l'orignal en particulier a besoin d'essence feuillue comme
d'essence résineuse. L'essence feuillue servant de nourriture et
l'essence résineuse servant d'abri l'hiver. Alors les
aménagements de coupe par trouée ou par bande sont bien
mauvais.
M. LESSARD: Donc, pour le moment, le ministère des Terres et
Forêts ne fait aucune recherche concernant le bouleau blanc pour
connaître les causes de dépérissement de cette essence.
M. DRUMMOND: Une des choses fondamentales qu'on essaie de faire, c'est
de coordonner les recherches du fédéral et les nôtres,
même celles de l'extérieur, autrement la recherche
coûterait...
M. LESSARD: Mais... D'accord.
M. DRUMMOND: ... une vraie fortune. On a de très bons liens avec
le laboratoire fédéral ici, au Québec.
M. MALOUIN: Du fédéralisme rentable.
M. LESSARD: Oui, le fédéralisme rentable, mais qu'on paie
tout le temps. Justement, si le gouvernement fédéral a fait cette
étude, est-ce que le ministère des Terres et Forêts s'est
préoccupé d'obtenir les conclusions de cette étude? Suite
aux conclusions de cette étude, est-ce que le ministère des
Terres et Forêts, qui a la responsabilité de l'amélioration
des terres forestières justement, a l'intention, puisque cette
étude semble terminée, de prendre des mesures ou si elle a
été suspendue?
M. DRUMMOND: Ce serait préjuger des résultats de la
recherche effectuée. Lorsque nous aurons les résultats, nous
pourrons évidemment, les examiner en profondeur.
Je ne crois pas qu'il y ait eu des résultats très
probants. La théorie la plus courante, c'est qu'il s'agit d'un
dépérissement des racines provoqué par un
dessèchement du sol après une coupe partielle, par exemple, ou
après une coupe tout simplement. Vous l'avez dit vous-même, le
jeune bouleau revient.
M. LESSARD: Mais il me semble que le ministère agit beaucoup plus
vite lorsqu'il s'agit, justement, de bois qui est fortement utilisé par
les grandes compagnies forestières, en particulier, quand il s'est agi
de s'attaquer à la tordeuse de bourgeons.
M. DRUMMOND: Disons que le gouvernement doit agir dans chaque cas
où une action est nécessaire. On peut toujours parler des grosses
compagnies forestières, de l'industrie du sciage ou de n'importe quoi;
ce qu'on essaie de faire, c'est de protéger et d'améliorer la
production de matière ligneuse dans la province. Autrement, si on la
laisse disparaître, disons à cause de la tordeuse, qui est une
autre question, ce serait des emplois perdus; c'est cela, le
problème.
M. LESSARD: Je suis bien d'accord, mais je trouve quand même
curieux que le ministère des Terres et Forêts n'ait pas plus
d'informations concernant le dépérissement d'une essence, en
fait, assez importante au Québec. Je comprends que vous ne pouvez pas
faire les mêmes études que le gouvernement fédéral,
payées, naturellement, à même les deniers des
Québécois comme des autres. Je comprends que vous ne devez pas
faire les mêmes études. Cependant, vous devez certainement avoir
une coordination afin de savoir les conclusions. Suite à ces
conclusions, il me semble qu'une action devrait être entreprise. Si une
des raisons du dépérissement du bouleau, c'est, justement, le
dessèchement du terrain, suite à certaines coupes de compagnies
forestières, il me semble que vous devez entreprendre une action
auprès de ces compagnies-là pour empêcher qu'on ait des
coupes, à un moment donné, qui apportent ce dessèchement
du sol.
M. DRUMMOND: Disons que c'est pour cela qu'on a un conseil de
recherche.
M. LESSARD: Ce que je demande, c'est si le conseil de recherche s'est
penché sur ce problème-là.
M. DRUMMOND: Non, la première chose est de faire notre propre
travail. Le gouvernement fédéral fait son propre travail et les
universités aussi sont là-dedans. Alors, ce que nous essayons de
faire, c'est d'éviter le dédoublement et, lorsque nous avons des
résultats positifs sur une recherche donnée, de procéder
de manière sage pour améliorer la production.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Drummond.
M. MALOUIN: M. le Président, pour que les résultats soient
concluants quand on fait des études sur des espèces, cela prend
combien de temps pour qu'on puisse réellement être
orienté?
M. DRUMMOND: Cela dépend du genre de recherche
évidemment.
M. MALOUIN: De manière générale?
M. DRUMMOND: Par exemple, les recherches sur le reboisement,
après cinq ans on peut avoir une bonne idée de la survie de la
plantation. Par contre, du côté de la sylviculture, la publication
définitive peut attendre jusqu'à dix ans; il y a un mesurage au
bout de cinq ans, un autre au bout de dix ans. Cela dépend du genre de
recherche. Concernant la recherche sur la maladie du bouleau, cela a
été commencé il y a énormément longtemps,
peut-être vers 1945 ou 1948, quelque chose de même. Je ne crois pas
qu'on ait obtenu encore une réponse définitive. Il ne semble pas
y avoir tellement d'avenue sûre dans ce domaine.
M. LESSARD: D'accord. D'après vos informations, est-ce que le
gouvernement fédéral a concentré sa recherche dans
certaines régions du Québec?
M. DRUMMOND: Je ne pourrais pas dire. Cela fait déjà assez
longtemps que cela a été fait, qu'il y a eu des recherches
intensives de faites. Dans le temps, ils ont dû concentrer cela dans les
endroits où il y avait le plus de symptômes de cette maladie.
M. LESSARD: Ce qu'on peut dire, c'est qu'actuellement il n'y a aucun
remède trouvé au gouvernement fédéral pour
combattre cette maladie?
M. DRUMMOND: C'est ça.
Dans un cas on connaît les causes et le remède puis dans
l'autre on ne le connaît pas. C'est ce qui explique la
différence.
M. LESSARD: Vous dites dans un cas.
M. DRUMMOND: Dans un cas pour l'épinet-te et le sapin
attaqués par la tordeuse.
M. LESSARD: D'accord.
M. DRUMMOND: On connaît le remède qui peut s'appliquer.
Dans l'autre cas, on sait que...
M. LESSARD: Je vais en parler de votre remède. Si c'est un
remède pour le ministère des Terres et Forêts, on se
demande si c'est un remède pour le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. De plus en plus les chroniqueurs, les
spécialistes dans l'aménagement des ressources
cynégétiques et halieutiques s'interrogent
énormément sur votre remède et les conséquences. De
même l'Hydro-Québec aussi est en train d'utiliser un remède
pour protéger ses tours de transmissions contre...
M. DRUMMOND: On va le discuter un peu plus tard.
M. LESSARD: D'accord.
M. DRUMMOND: Je veux dire que le ministère des Terres et
Forêts ne veut pas travailler dans le vide dans ce cas; alors on
travaille avec les autres ministères.
M. LESSARD: A quel programme, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): 3-2.
M. LESSARD: D'accord, ça va, est-ce qu'on peut...
M. MALOUIN: M. le Président, j'aurais une question à
poser, en ce qui touche les recherches.
Est-ce que les compagnies privées font des recherches assez
intensives de leur côté aussi, en parallèle avec le
ministère? De la même manière qu'il y a des contacts assez
réguliers avec le gouvernement fédéral pour certaines
études, est-ce que vous avez aussi les mêmes contacts avec
l'entreprise privée pour vous assurer qu'il n'y a pas de
dédoublement de recherche?
M. DRUMMOND: Oui, l'entreprise privée fait un certain nombre de
recherches. Evidemment, c'est moins intensif du côté forestier que
cela ne l'est du côté du gouvernement fédéral. Mais
certaines compagnies font un certain nombre de recherches en forêt
même et on a des contacts...
M. MALOUIN : II y a des échanges nécessairement?
M. DRUMMOND: Oui. M. MALOUIN: D'accord.
M. DRUMMOND: On a un Conseil de la recherche qui regroupe toutes les
parties intéressées en ce qui concerne la recherche
forestière...
M. LESSARD: Sur le conseil de recherche... M. DRUMMOND: ...dans la
province.
M. LESSARD: D'abord, j'aimerais on pourra continuer
peut-être sur ça qu'on m'explique le conseil de recherche.
Comment est-il constitué? Ce que je veux dire, c'est que le
ministère de l'Agriculture a créé un conseil de recherche
et qu'il a coordonné justement les activités du conseil de
recherche en y intégrant des recherchistes de l'université, des
recherchis-tes du gouvernement fédéral. Alors, je voudrais savoir
si cette coordination s'est faite au ministère des Terres et
Forêts.
M. DRUMMOND: Oui, cela s'est fait. Je ne sais pas si on a
distribué en Chambre le rapport annuel.
M. LESSARD: Ce n'est pas le même que j'ai?
M. DRUMMOND: Non, non. Le rapport annuel du Conseil de la recherche.
M. LESSARD: Ah! Non,
M. DRUMMOND: Je pense qu'il serait intéressant pour tous les
députés d'en recevoir un exemplaire.
M. LESSARD: De prendre connaissance de cela.
M. DRUMMOND: ...si ce n'est pas fait. Les membres du Conseil de la
recherche sont le Dr Lafond, de l'université Laval...
M. LESSARD: Excellent bonhomme.
M. DRUMMOND: ...M. Gendron, qui est le président de l'Institut
canadien de recherche sur les pâtes et papiers; Jean Bérard, qui
est le directeur général de la division des bois et forêts
de l'Association canadienne des producteurs; Pierre Dorion, Paul-Emile Lachance
je pense que le député le connaît Pierre-Paul
Légaré, Marcel Lortie, M. McArthur du Collège Macdonald,
M. Roy, qui représente l'industrie, et le secrétaire est Pierre
Villeneuve de chez nous.
M. LESSARD: Donc, vous avez...
M. DRUMMOND: Ce conseil existe depuis quelques années.
M. LESSARD: Oui.
M. DRUMMOND: Actuellement, on fait une étude sur le travail
effectué jusqu'à présent par le Conseil de la recherche,
en essayant de déterminer s'il y a moyen d'améliorer le travail
en ce qui concerne les besoins du gouvernement. Ce rapport était
demandé par le Conseil de la recherche lui-même et il sera
déposé incessamment. On verra les moyens d'améliorer le
travail de ce conseil.
M. MALOUIN: Sous votre coordination à vous?
M. DRUMMOND: Pardon?
M. MALOUIN: C'est le ministère qui assure la coordination de ce
Conseil de la recherche?
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. LESSARD: J'estime que ces gens sont surtout là pour coordonner
et non pour faire des recherches comme telles.
Est-ce que le conseil de recherche a un budget à
l'intérieur des crédits qui nous sont soumis et quel est ce
budget? Combien de recherchistes sont assignés au conseil?
M. DRUMMOND: C'est au programme 5. C'est dans l'administration, au
programme 5.
M. LESSARD: D'accord. Au programme 5, Gestion interne et soutien, on
pourra particulièrement connaître cela.
M. ROY: Le point que je désirerais souligner, à ce sujet
je ne sais pas si on en a discuté tout à l'heure, car j'ai
dû m'absenter quelques minutes concerne l'utilisation du bran de
scie. Est-ce qu'il se fait des recherches actuellement concernant l'utilisation
du bran de scie? Est-ce qu'il en a été question tout à
l'heure?
M. DRUMMOND: Non.
M. ROY: J'aimerais savoir si cette question a retenu l'attention du
ministère des Terres et Forêts, s'il se fait des recherches quant
à son utilisation, quant à son mode de transport, parce que cela
pose certains problèmes. On sait très bien que le bran de scie,
présentement, est une source de difficultés et de
problèmes pour bien des moulins qui sont situés le long des cours
d'eau et qui reçoivent des avis du service responsable de la protection
de l'environnement.
On sait que quelques expériences auraient été
faites auprès de certaines entreprises. Je voulais savoir, au niveau du
ministère, où on en est rendu.
On me dit qu'on doit ajourner à midi. Je pose la question. On
pourra peut-être examiner ce point et me répondre lors de la
prochaine séance. On pourra reprendre ce sujet à la prochaine
séance.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est cela. M. ROY: D'accord.
M. LESSARD: On pourra continuer, évidemment, l'éventail
des recherches que M. Dorion est en train de nous donner.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission ajourne ses travaux à
demain matin, dix heures, même salle.
(Fin de la séance à 12 heures)