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Commission permanente des richesses naturelles
et des terres et forêts
Société d'énergie de la baie
James
Séance du mardi 17 décembre 1974
(Quinze heures dix-neuf minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire est réunie cet après-midi
à la suite d'un mandat qui lui a été confié et je
lis ceci dans le feuilleton: Avis est donné que la commission permanente
des richesses naturelles et des terres et forêts se réunira le
mardi 17 décembre, à quinze heures, au salon rouge, pour entendre
les représentants d'Hydro-Québec et de la Société
d'énergie de la baie James, aux fins suivantes: Etudier l'organigramme
fonctionnel de la Société d'énergie de la baie James;
étudier les contrats de gérance et d'ingénierie-conseil de
la Société d'énergie de la baie James.
Avant de procéder, je voudrais mentionner que les membres de
cette commission sont MM. Bellemare (Johnson), M. Morin (Sauvé) remplace
M. Bédard (Chicoutimi), M. Carpentier (Laviolette), M. Ciaccia
(Mont-Royal), M. Drummond (Westmount), M. Houde (Abitibi-Est), M. Giasson
(Montmagny-L'Islet), M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M.
Lessard (Saguenay), M. Massé (Arthabaska), M. Malouin (Drummond), M.
Perreault (L'Assomption), M. Samson (Rouyn-Noranda), à moins que le
député de Beauce-Sud...
M. ROY: M. Samson n'a pas pu se rendre à Québec à
cause de la tempête, alors je le remplace.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Samson est remplacé par M. Roy
(Beauce-Sud) et M. Shanks (Saint-Henri). Le rapporteur de cette commission, je
suggérerais que ce soit M. Malouin (Drummond). Est-ce que la commission
accepte?
M. MORIN: Volontiers.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais monsieur...
Remarques préliminaires
M. ROY: M. le Président, pour la bonne marche de la commission,
étant donné qu'il y a quand même un ordre du jour dans
toute réunion, vous avez mentionné les deux sujets, tel qu'il est
mentionné dans l'avis qui a été publié dans le
feuilleton. J'aimerais savoir s'il sera possible d'aborder la question du
financement et la façon dont le Québec entend s'y prendre pour
financer cet immense projet, c'est-à-dire qu'il y a le coût du
projet comme tel et la question du financement. J'aimerais savoir si, au cours
des travaux de cette commission, ça va être possible
d'étudier ces deux aspects.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission a comme mandat je l'ai lu
tantôt d'étudier l'organigramme fonctionnel de la
Société d'énergie de la baie James, d'étudier les
contrats de gérance et d'ingénierie-conseil de la
Société d'énergie de la baie James. Alors, le mandat n'est
pas d'étudier le financement de la Société
d'énergie de la baie James, de son projet.
M. ROY: Si la commission le désire, M. le Président, elle
peut quand même...
M. BOURASSA: Je peux répondre au député de
Beauce-Sud qu'au début de juillet toutes ces questions ont
été longuement discutées. Je comprends que le
député de Johnson n'était pas présent à ce
moment-là...
M. BELLEMARE (Johnson): Vous l'avez manqué?
M. BOURASSA: Vous croyez? En tout cas, on verra ça tantôt.
Mais il reste quand même que tout cela a été très
longuement discuté. Combien de fois va-t-il falloir reprendre les
arguments pour montrer jusqu'à quel point le projet de la baie James est
avantageux pour les Québécois!
M. ROY: M. le Président, je ne touche pas au fond de la
question.
M. BOURASSA: Hum! Hum!
M. ROY: Je ne veux pas engager de débat, à ce moment-ci,
sur le fond de la question. Je voulais tout simplement savoir, étant
donné qu'il y a eu beaucoup d'événements. Il y a beaucoup
de changements qui ont été annoncés. Pour ce qui a trait
au taux de l'inflation, on a vu qu'il y a eu augmentation considérable
dans les coûts de plusieurs autres projets. Dans quelle mesure cela
peut-il affecter le problème de la baie James? Il y a également
une loi fédérale qui a été déposée,
qu'on appelle la "witholding tax", par laquelle on veut restreindre les
emprunts à l'étranger. Le premier ministre avait
déclaré, à l'occasion d'une entrevue avec le journaliste
Jacques Guay, à la revue Maclean's, qu'il était possible, s'il y
avait trop de restrictions au niveau du marché des emprunts, que
d'autres mécanismes soient utilisés. Le premier ministre avait
dit lui-même...
M. BOURASSA: En quelle année?
M. ROY: ... qu'il n'envisageait pas le fait de mettre de
côté les possibilités d'utiliser la Banque du Canada pour
avoir recours à des sources de crédit, Le premier ministre l'a
dit
lui-même dans sa déclaration, je l'ai ici, j'en ai une
copie.
M. BOURASSA: En quelle année?
M. ROY: Laissons faire l'année et la date. Vous avez
répondu vous-même.
M. BOURASSA: Non, mais juste pour savoir. Je peux demander...
M. BELLEMARE (Johnson): Vous avez une meilleure mémoire que
ça.
M. ROY: Ecoutez, j'ai ici la photo du premier ministre.
M. BOURASSA: En quelle année? Quelle date?
M. ROY: La date... Les services de photocopie du gouvernement ne sont
pas assez précis. C'est brouillé un peu vis-à-vis de la
date. Mais c'est après quand même que le... Peu importe la
date...
UNE VOIX: C'est enfantin.
M. BOURASSA: C'est lui qui est enfantin. En quelle année cela
a-t-il été fait, cette déclaration?
M. ROY: Je ne veux pas jouer sur les mots. Mais il l'a
déclaré lui-même. Quelles seront les implications sur le
développement économique du Québec, compte tenu que,
depuis le mois de juin, il y en a beaucoup de changements et que nous avons
été informés que cela coûterait
énormément plus cher? J'aimerais que nous puissions...
M. BOURASSA: M. le Président, les gens sont ici. Il reste quand
même qu'il y a eu des changements, il y a eu la réduction de la
taxe sur les matériaux de construction de 11 p.c. à 5 p.c. qui
joue favorablement sur les coupons.
M. ROY: Et cela va donner quoi?
M. BOURASSA: On va accomplir le mandat de la commission. C'est
moi-même qui ai suggéré la tenue de cette séance de
la commission parlementaire. Même l'Opposition ne me l'a pas
demandé. M. le Président, on peut lire le journal des
Débats. L'Opposition ne l'a pas demandé, c'est moi-même qui
l'ai suggéré. Si le chef de l'Opposition est honnête, il va
l'admettre.
Mais de toute façon, ceci est secondaire. Il reste qu'il y a un
mandat qui est à respecter. Nous avons demandé à
Hydro-Québec et à la Société d'énergie de
venir expliquer les raisons pour lesquelles elle a décidé de
choisir comme assistante, la compagnie Bechtel. On sait que le chef du Parti
québécois a déjà donné son approbation
à ce contrat. Cela ne fait rien, il reste que l'Opposition est encore
curieuse et veut avoir les raisons, de la part d'Hydro-Québec, pourquoi
Hydro-Québec et la Société d'énergie ont
recommandé que la société Bechtel serve, aide ou assiste
Hydro-Québec dans la gérance du projet.
M. MORIN: M. le Président, je ne voudrais pas que nous
commencions, à l'instar du premier ministre, par politiser ce
débat. Nous sommes effectivement là, aujourd'hui, pour interroger
ces messieurs sur le contrat de gérance de la Bechtel. C'est, je pense,
la première chose à laquelle il faut songer, après quoi
nous pourrons sans doute étudier d'autres aspects de la question.
J'aimerais remercier ces messieurs de la Société
d'énergie et de la Commission hydroélectrique de nous avoir enfin
communiqué les contrats, pour que nous puissions en prendre
connaissance.
J'aimerais également demander s'il serait possible que les
journalistes en reçoivent une copie pour qu'ils puissent suivre les
détails de la discussion de l'analyse des contrats, qui aura lieu par la
suite. Nous allons devoir accomplir une besogne passablement technique, par
moment, nous penchant sur l'interprétation de tel article du contrat ou
de telle annexe. Il serait peut-être utile, pour la bonne intelligence
des débats, que les journalistes aient entre les mains tous les
documents nécessaires. Comme ce sont désormais des documents qui
appartiennent au domaine public, si j'ai bien compris, je ne vois pas pourquoi
un certain nombre d'exemplaires ne seraient pas mis à leur
disposition.
Autrement, ils ne comprendront peut-être pas toujours l'enjeu du
débat qui va se dérouler cet après-midi. M. le
Président, ce serait un premier point, un point préliminaire, si
vous le voulez, et j'en aurais sans doute un second, avant que nous
commencions.
Je voudrais profiter de la présence de ces messieurs
d'Hydro-Québec et, en particulier, de la présence de son
président, M. Giroux, pour peut-être clarifier l'esprit dans
lequel l'Opposition aborde les questions qui se trouvent à l'ordre du
jour, aujourd'hui.
On sait que, à la suite d'une invitation que m'avait faite le
président d'Hydro-Québec, au cours des séances de la
commission parlementaire qui ont eu lieu au mois de juillet, l'Opposition
officielle, donc le Parti québécois, a accepté de
rencontrer les experts de cette société d'Etat pour discuter de
l'avenir de l'énergie au Québec.
J'aimerais dire publiquement, en prenant à témoin le
président d'Hydro-Québec, que l'objet des rencontres entre
Hydro-Québec et l'Opposition officielle a pour but de revoir
systématiquement, dans une ambiance non politisée, dans une
ambiance technique, les aspects les plus difficiles à saisir du dossier
énergétique québécois, y compris, naturellement la
question des sources possibles d'énergie et leur coût.
II s'agit, en quelque sorte, de compléter les renseignements qui
ont déjà été fournis en commission parlementaire et
qui nous avaient laissés quelque peu sur notre faim. Or, dès la
toute première séance, j'ai fait une intervention devant les
collègues d'Hydro et j'ai dit devant M. Giroux que l'Opposition
officielle entendait utiliser librement et sans contrainte tout document qui
lui serait soumis par Hydro et tout renseignement qui lui serait fourni, sans
aucune contrainte de secret. Cela a été dit clairement, je pense
que le président d'Hydro-Québec était présent au
moment où je l'ai dit.
Il est bien clair que, si Hydro a des documents qu'elle ne tient pas
à rendre publics et qu'elle ne tient pas à voir circuler entre
les mains des gouvernementaux ou des gens de l'Opposition, elle gardera ses
documents dans ses dossiers et elle ne fera que des déclarations orales
qui auront pour but d'être rendues publiques, puisque l'Opposition entend
utiliser tous les renseignements qui seront mis à sa disposition pour
éclairer le dossier énergétique québécois
devant la population.
J'ajouterai, en terminant, qu'en ce qui concerne en particulier la
commission parlementaire d'aujourd'hui, il est nécessaire de
préciser que l'objet de nos rencontres entre Opposition et
Hydro-Québec n'a pas eu pour objet le contrat Bechtel. Nos rencontres
n'ont pour but que d'étudier le dossier énergétique
québécois et toutes les sources possibles d'énergie, en
comparant éventuellement le coût du nucléaire avec
l'hydraulique, ou de l'hydraulique-nucléai-re avec d'autres formes
d'énergie.
M. BOURASSA: Vous parlez de ces rencontres secrètes.
M. MORIN: Le premier ministre s'amuse à traiter ces rencontres de
secrètes, mais il faudrait peut-être ajouter qu'il y a d'autres
représentants de l'Opposition. A ce que j'ai pu constater la semaine
dernière, le représentant du député de Johnson
était présent, il est ici même aujourd'hui. Ce ne sont donc
pas des rencontres secrètes, ce sont des rencontres techniques. Puisque
le premier ministre veut me taquiner sur la question, je lui dirai qu'il est le
bienvenu s'il veut venir à ces rencontres ou s'il veut nous envoyer son
ministre des Richesses naturelles, peut-être apprendrait-il certaines
choses. Donc, en ce qui concerne le contrat Bechtel, aujourd'hui nous allons en
parler.
Il n'en a pas été question jusqu'ici. Je tiens à le
dire, pour que ces messieurs de la presse sachent que c'est la première
fois que nous avons l'occasion de traiter avec Hydro-Québec du contrat
de gérance à l'égard des travaux de la baie James.
Merci, M. le Président.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je voudrais vous rappeler qu'on est
réuni ici pour entendre Hydro-Québec...
M. BELLEMARE (Johnson): Oui, mais si vous me laissez...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je cède la parole au
député de...
M. BELLEMARE (Johnson): Justement, M. le Président, j'ai bien
hâte d'entendre M. Boyd. Je pense qu'on devrait commencer
immédiatement par entendre les explications que va nous donner M. Boyd,
et après cela, je pense qu'on pourra peut-être discuter sur la
teneur de ses arguments.
M. ROY: II y a un point, cependant. Le chef de l'Opposition vient de
faire allusion à une rencontre qui a eu lieu à Montréal
avec l'Opposition, alors qu'il avait été mentionné dans
les journaux que nous n'avions pas été invités à
cette rencontre. Je tiens à le préciser ici, pour rendre justice
un peu à M. Giroux, qui avait pris la peine de me
téléphoner personnellement pour nous inviter à cette
rencontre, que je n'ai pas pu me rendre et je n'ai pas pu
déléguer personne non plus à cause d'engagements
antérieurs qu'il m'était impossible de décommander. Qu'on
en prenne note tout simplement. Nous n'avions pas été
évités, nous n'avions pas été
écartés, mais nous avions bel et bien été
invités.
M. MORIN: J'espère que tous les députés
d'Opposition pourront bénéficier de ces rencontres. Nous n'y
avons aucune objection.
Je souhaiterais même que le premier ministre vienne. Je crois que
lui-même, qui dit si souvent en Chambre qu'il ignore tout au sujet de la
baie James, pourrait peut-être apprendre certaines choses.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. MALOUIN: Commençons donc!
M. MORIN: M. le Président, est-ce que...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A la suite de la suggestion du
député de Johnson, nous allons entendre M. Boyd,
d'Hydro-Québec. Mais j'inviterais, auparavant, M. Giroux, le
président, à présenter ceux qui l'accompagnent.
M. GIROUX (Roland): M. le Président, il me fait plaisir... A ma
droite, M. Boyd, qui est président de la Société
d'énergie; M. MacDoLes entreprises d'assurance nald, son
vice-président; M. Boulva; à ma gauche, M. Charuk, M. Dozois, qui
est directeur de la Société d'énergie, M. DeGuise qui est
commissaire, M. Gauvreau apparemment, à cause du temps n'a pu venir. Il
devait partir à midi.
M. le Président, je pense bien qu'il y a peut-être une
petite mise au point à faire. Il y a eu, en effet, une rencontre avec
les membres de
l'Opposition. A la dernière commission parlementaire, nous avions
invité les membres de l'Opposition à venir nous voir au sujet des
documents qui avaient été discutés à la commission
parlementaire. Je crois que c'est ainsi que cela avait été fait.
Si le chef de l'Opposition veut faire des amendements à cela, pour
inviter les membres du parti du gouvernement, il faudra qu'il le fasse, parce
que jusqu'à ce jour, ce sont seulement les membres de
l'Opposition...
M. MORIN: Vous ne voulez pas voir ces messieurs du gouvernement.
M. GIROUX: Non, je n'ai aucune objection, il faudrait amender. Il n'y a
rien de secret dans ces rencontres, tout a été
déclaré publiquement ici. La seule chose, c'est qu'on a dit que
ce serait à l'automne; l'automne, c'est plutôt vague. Nous avons
communiqué avec le chef de l'Opposition officielle qui a dit qu'il nous
communiquerait les dates possibles. Les dates possibles sont venues. Rien de
plus logique.
Il y aura d'autres rencontres où les membres seront
conviés. Il est très clair qu'à ces rencontres sont
discutés les documents qui sont déposés. Ce ne sont pas
des choses qui regardent le contrat de Bechtel ou quoi que ce soit. Si,
après cette commission parlementaire, il y a des questions qui
voudraient être posées sur des contrats d'ingénierie ou
autres, il faudra si ça regarde la baie James que ce
soient des rencontres avec des membres de la Société
d'énergie et non pas avec les membres qui sont du programme
d'équipement d'Hydro-Québec. Je pense que c'est très
clair.
Pour ne pas retarder cette procédure, nous avons cru que nous
devrions expliquer comment fonctionne la Société
d'énergie, parce que j'ai cru voir, dans certaines remarques, que les
gens ne semblent pas tellement au courant, à savoir comment fonctionne
la Société d'énergie, quels sont ses pouvoirs. Alors, pour
ne pas retarder la séance, je demanderais immédiatement à
M. Boyd de procéder avec l'exposé.
Et, si le président est d'accord, pour ne pas couper cet
exposé qui est très long, nous retarderions la période des
questions après que M. Boyd aura fait l'exposé, parce que, si la
période des questions entre avant ou au milieu, il faudra recommencer le
tout. Je pense que ce serait préférable qu'on laisse faire
l'exposé total, même si c'est un peu long, mais, une fois pour
toutes, on devra l'exposer, si vous n'avez pas d'objection, M. le
Président. Je vous remercie.
M. MORIN: M. le Président, nous n'avons pas d'objection à
procéder de la sorte. Nous allons écouter avec attention
l'exposé de M. Boyd, mais nous comptons bien ensuite pouvoir
l'interroger sur des questions qui n'auraient pas fait l'objet de son
exposé.
M. GIROUX: La période des questions, c'est une autre chose. Au
moment de l'exposé...
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission est d'accord, M. Giroux.
J'inviterais à présent M. Boyd à prendre place.
M. GIROUX: M. Boyd est déjà rendu.
Exposé du président de la
Société d'énergie de la baie James
M. BOYD: M. le Président, MM. les membres, d'abord j'aimerais
déposer les copies certifiées des documents qui vous ont
été distribués. Je pense que ce serait conforme. Il y a un
certificat du secrétaire, M. André Gadbois. J'ai les contrats de
Lalonde, Lamarre et Valois, la convention, une convention
supplémentaire, la convention de Bechtel, la convention
supplémentaire, la description technique du complexe La Grande 1974, la
convention de la Société d'énergie de la baie James et la
Commission hydroélectrique de Québec, la convention entre la
Société d'énergie et la Commission hydroélectrique
de Québec en date du 12 octobre 1973, l'autre était du 27
septembre 1972, la convention du 10 février 1972 entre la
Société de développement d'énergie de la baie James
et la Société d'énergie de la baie James.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Pour le bénéfice du journal des
Débats, j'aimerais ici lire la lettre qui l'accompagne. "Je,
soussigné, André Gadbois, secrétaire intérimaire de
la Société d'énergie de la baie James déclare par
les présentes que les documents en annexe au présent certificat
et dûment signés par moi pour identification sont de vraies copies
des originaux desdits documents déposés aux archives de la
Société d'énergie de la baie James. Dûment
signé sous le sceau de la Société d'énergie de la
baie James à Montréal ce seizième jour du mois de
décembre 1974."
M. BOYD: On vous a distribué une pochette dans laquelle vous
trouverez une copie de cet organigramme. Je comprends que c'est difficile
à lire d'ici, mais si vous voulez en même temps suivre sur
l'organigramme qui est dans votre pochette... Je voudrais, au moyen de cet
organigramme, vous exposer le fonctionnement de la Société
d'énergie de la baie James.
Vous avez d'abord Hydro-Québec et la Société de
développement. Ici, un trait plein et un trait pointillé.
Hydro-Québec détient maintenant 100 p.c. des actions
émises par la Société d'énergie de la baie James. A
la Société d'énergie de la baie James il y a le conseil
d'administration, M. Giroux qui est le président du conseil,
moi-même le président, M. Boulva comme représentant de la
Société de développement; M. Paul Dozois, comme
représentant d'Hydro-Québec; M. MacDonald, comme
représentant de la Société de développement.
Je vais passer à la direction, je reviendrai ensuite aux autres,
vous avez le président, le vice-président, M. Pierre MacDonald,
et dans les directions, vous avez, à l'ingénierie, M. Pierre
Amyot, qui vient d'Hydro-Québec; à la construction, M. Anderson,
qui est le directeur; M. Rousseau, aux approvisionnements; à
l'administration, M. Hanna; à la programmation et au contrôle des
coûts, M. Hayfield; aux ressources humaines, M. Jean Bernier, directeur;
à l'ingénierie, vous avez deux directeurs adjoints, MM. Guy
Larocque et Gilles Sébastien; Me Guy Larocque vient
d'Hydro-Québec et M. Sébastien de Lalonde-Valois. Je reviens
à la construction, je crois que j'ai oublié de mentionner que M.
Anderson nous est prêté par Bechtel, M. Tremblay nous est
prêté par Hydro-Québec comme directeur adjoint; M. Rousseau
nous est prêté par Hydro-Québec; M. Hanna, par Bechtel; M.
Dubé, qui est contrôleur et directeur adjoint, nous est
prêté par Hydro-Québec; M. Hayfield, à la
programmation et au contrôle des coûts, nous est prêté
par Bechtel; le directeur adjoint, M. Pierre Bolduc, nous est
prêté par HydroQuébec; M. Bernier nous est
prêté par HydroQuébec.
Vous avez ici les différents groupes qui relèvent du
président en plus des directions. Vous avez le comité de
gérance, dont le président est M. Léopold Amyot; M. Behr,
qui est l'adjoint au président, le représentant de Bechtel; M.
Boulva, comme président de la Société de
développement; M. Armand Couture, comme représentant de la
Société Lalonde-Valois, et M. Pierre MacDonald, qui est là
à titre de vice-président.
Relevant du comité de gérance, il y a le service de
l'environnement, dont le chef est M. Pierre Dumas, qui nous est
prêté par HydroQuébec. Mon adjoint administratif, M.
Gérard Prévost, qui vient d'Hydro-Québec, et un conseiller
spécial. M. Thompson, qui est là temporairement. Vous avez aux
relations publiques, M. Fernand Kéroack, qui vient
d'Hydro-Québec; au contentieux, M. André Gadbois, qui vient
d'Hydro-Québec; le trésorier, M. Georges Lafond, vient
d'Hydro-Québec.
Ensuite, on vous montre des comités d'experts et des
comités de finance. Les comités d'experts sont des experts
reconnus mondialement qui viennent nous conseiller, nous aviser, revoir nos
plans, nos devis, nos constructions. Ce sont de grands bonshommes qui viennent
quatre ou cinq fois par année. Le comité des finances est
présidé par M. Lemieux, d'Hydro-Québec et il y a
également M. Lafond, qui est trésorier d'Hydro-Québec et
trésorier de la Société d'énergie, ainsi que M.
Stewart, qui est trésorier du développement.
Le comité d'assurance est composé de M. Stewart, du
développement, Lafond, d'Hydro-Québec et de la
Société d'énergie, et M. Dufresne, d'Hydro-Québec.
L'adjoint administratif au vice-président, M. Gilles Bacon, vient
d'Hydro-Québec également.
Je crois que j'ai nommé tout le monde. Ce qui est le plus
important dans tout cela, c'est de vous indiquer comment cela fonctionne. Je
vais partir dès le début. Vous avez d'abord l'étude
d'optimisation. Il s'agissait de savoir quelles rivières on allait
utiliser, quelles rivières on allait détourner, les localisations
des réservoirs, les localisations des centrales, la puissance des
centrales, la rentabilité de tout cela, qui a exécuté ce
travail. Des ingénieurs d'Hydro-Québec, à
Hydro-Québec même, sans être détachés à
la société, et des ingénieurs de la Société
d'énergie, ont travaillé ensemble et ont préparé un
rapport qu'on vous a déjà distribué au mois de juillet.
Ils nous recommandaient le complexe que nous avons adopté.
Ce rapport a été signé par le directeur
général du génie d'Hydro-Québec et par Armand
Couture, le membre du comité de gérance qui représente
Lalonde-Valois. Ces deux messieurs étaient les présidents
conjoints de ce comité de coordination qui étudiait
l'optimisation du projet, une étude très poussée et
très importante.
Donc, ce rapport a été présenté au conseil
de la Société d'énergie, qui l'a approuvé, au
conseil de la Société de développement et à la
Commission d'Hydro, qui l'a également adopté. C'était donc
une décision des sociétés impliquées.
Ensuite, il y a eu le programme d'aménagement du complexe qui a
également suivi la même procédure. Maintenant, lorsque je
dis un complexe, il s'agit de savoir qui va faire les travaux
d'ingénierie. On arrive au choix des ingénieurs-conseils. Les
ingénieurs-conseils nous sont recommandés par le directeur de
l'ingénierie, qui est M. Paul Amyot. C'est une recommandation qu'il me
fait et cette recommandation est discutée au conseil d'administration de
la société qui choisit les ingénieurs-conseils. Les
ingénieurs-conseils, on en parlera plus loin. Je peux vous dire
dès maintenant que ce sont tous des ingénieurs-conseils du
Québec.
Maintenant, on passe à l'étape suivante, qui est
l'ingénierie du projet. Il s'agit d'abord des énoncés
d'envergure. L'énoncé d'envergure est préparé par
l'ingénieur-conseil avec la direction de l'ingénierie et en
collaboration avec les commentaires de la direction de la construction, de la
programmation et du contrôle des coûts. L'énoncé
d'envergure est soumis au comité de gérance, qui le recommande et
le modifie, en le présentant au président de la
Société d'énergie.
Pour les devis techniques, c'est la même chose. C'est
l'ingénieur-conseil, c'est la direction de l'ingénierie qui fait
ce travail de la façon que je viens de vous l'expliquer. Il y a ensuite
la préparation des échéanciers et des estimations
budgétaires. La direction de la programmation et du contrôle des
coûts, la direction de l'ingénierie, la direction de
l'approvisionnement, la direction de la construction participent à cette
phase du travail, c'est-à-dire la préparation des
échéanciers et des estimations.
Ce travail est soumis au comité de gérance qui fait une
recommandation au président de la Société d'énergie
et au conseil d'administration de la Société d'énergie.
L'estimation budgétaire dont on vous a parlé au mois de
juillet et dont on va parler tout à l'heure, on va vous l'expliquer
a été soumise, de cette façon, au comité de
gérance, au conseil de l'énergie et, ensuite, à
l'Hydro-Québec et aux actionnaires.
Ensuite, il y a l'attribution des contrats. On procède d'abord
par les appels d'offres, en général, publics, c'est la même
politique que celle d'Hydro-Québec qu'on suit ici. Le travail est
piloté par la direction approvisionnement, avec l'avis du contentieux,
la participation d'ingénierie construction, programmation et
contrôle des coûts et l'approbation du président.
L'attribution des contrats. Les soumissions entrent à
l'approvisionnement. C'est ouvert de la même façon que c'est
ouvert à l'Hydro-Québec, en présence des gens responsables
de la société et c'est étudié par les
approvisionnements, l'ingénierie, la construction et PCC qui font une
recommandation conjointe au président pour l'attribution du contrat avec
les commentaires nécessaires. Le président soumet cette
recommandation à la discussion et à l'approbation, s'il y a lieu
c'est-à-dire s'ils sont d'accord au cnseil
d'administration de la Société d'énergie.
Une fois les contrats attribués, il y a l'administration des
contrats qui se fait par les différentes directions impliquées:
construction, approvisionnement, ingénierie, programmation et
contrôle des coûts.
Il y a également le contrôleur, M. Dubé, qui est le
directeur-adjoint de l'administration et, en même temps, de qui
relèvent les vérificateurs internes qui participent à
l'action. Il y a le contentieux et le président qui reçoit les
rapports du progrès dans l'administration des contrats.
Les achats. On procède suivant les politiques établies par
Hydro-Québec que vous connaissez bien, puisqu'on en a parlé
souvent. C'est sous la direction de l'approvisionnement, évidemment,
suivant les besoins exprimés par les autres directions qui ont des
choses à obtenir: la construction, l'ingénierie, en
particulier.
Les achats qui dépassent $25,000 sont soumis à
l'approbation du conseil de l'énergie. Je vous ai dit que, dans
l'administration, il y avait les vérificateurs internes qui
relèvent de M. Dubé, qui viennent d'Hydro-Québec, et les
vérificateurs externes en passant, ils sont les mêmes que
ceux d'Hydro-Québec Marcel Caron et Samson, Bélair et
Associés.
Il y a le problème humain. Nous avons fait une modification au
cours de l'été. Nous avons maintenant la direction des ressources
humaines qui relève de Jean Bernier qui était au contentieux
d'Hydro-Québec depuis plus de dix ans.
Nous avons regroupé ensemble le service des relations de travail,
le service du personnel, la formation, le contrôle des accès aux
chantiers, les loisirs et tout ce qui peut concerner les ressources humaines
sont dans cette direction, qui est entièrement sous la direction de M.
Bernier et de ses adjoints.
La finance: II y a un comité de finance qui relève de M.
Lemieux, dont je vous ai parlé. Maintenant, depuis l'an dernier, M.
Lafond est également trésorier ici, comme il l'est pour Hydro. Le
trésorier adjoint est M. Claude Germain qui nous vient également
d'Hydro-Québec. En fait, c'est le contentieux d'Hydro-Québec qui
est le contentieux de la société. M. Gadbois qui nous vient
d'Hydro est le directeur du contentieux pour la société et M.
Jean Lussier est son adjoint. Nous recourons aux services du contentieux
d'Hydro si nécessaire et en toute occasion.
Il y a une chose importante que je voudrais bien signaler et
répéter. C'est une équipe de gérance où les
différentes parties cela sera démontré quand on
discutera des contrats avec Bechtel ou avec Lalonde, Valois et Associés
ou avec Hydro-Québec où chacune des entreprises que ce
soit Hydro, la société Bechtel, la société Lalonde,
Valois et Associés a fourni du monde et participe. Il n'y en a aucune
qui a une prépondérance, il n'y en a aucune qui dirige dans
l'équipe de gérance. C'est évident qu'au point de vue
corporatif, Hydro-Québec, étant le propriétaire, dirige la
Société d'énergie. Je veux dire, au point de vue
d'équipe de gérance, Jean-Paul Amyot, qui est directeur ici, est
un directeur de la Société d'énergie, aussi bien que M.
Anderson, M. Rousseau, M. Hanna, M. Hayfield, M. Bernier. Ils sont tous des
directeurs qui se rattachent au président, peu importe d'où ils
viennent. Tous les gens qui relèvent d'eux, c'est la même chose.
Ce sont des gens qui travaillent pour la Société
d'énergie.
Aucune direction n'a été passée à une
entreprise. J'ai vu, je ne sais pas combien de fois, cette fausseté, que
la direction de la construction a été confiée à la
société Bechtel, ainsi que la direction de la programmation.
C'est absolument faux. Il n'y a rien dans le contrat qui peut vous dire cela.
Il n'y a rien dans les faits qui peut vous dire cela. Moi-même, je vous
dis que c'est faux. C'est une équipe qui travaille ensemble. Je pense
qu'avec cette équipe, on va chercher les talents où ils sont. Le
but, c'est de produire un projet qui va être rentable.
Je vais dire seulement quelques mots du projet lui-même. Vous
avez, je crois, dans les documents qu'on vous a donnés, la description
du complexe 1974, le livre: Descriptions techniques. Je pense qu'il est
nécessaire de passer quelques minutes, parce que, d'après ce que
j'ai lu dernièrement, soit que c'est un peu compliqué, mais il y
a encore des gens qui ne l'ont pas saisi. Tout se passe autour de la
rivière La Grande, qui est la rivière principale, et il y a des
détournements de rivières.
Le plus important détournement, c'est celui de la Caniapiscau, et
on détourne ici une partie du débit de l'arrière
Caniapiscau, au lieu qu'il
s'en aille dans le cours normal, une partie est retrouvée ici.
Cela crée le réservoir Caniapiscau. Vous avez justement, pour que
cela soit éclairé, deux couleurs de bleu. Le bleu foncé,
c'est le réservoir tel qu'il est actuellement, à l'état
naturel, et le bleu pâle montre le réservoir quand il sera fini.
Donc, contrairement à certaines choses qu'on a colportées en
différents endroits, c'est cela, la quantité d'eau qu'il va y
avoir sur le projet, en plus des autres réservoirs.
Le débit du réservoir Caniapiscau va passer par la
rivière Laforge où il y a un détournement
également, et vous avez la centrale LG-4 qui sera ici; vous avez le
réservoir qui va être formé. Vous avez la rivière
qui ne change à peu près pas de forme au point de vue
hydraulique. Vous avez ici LG-3, le réservoir qui sera
créé; il y a un petit détournement ici, de Frégate,
qui ne change pas, puisque c'est presque tout en bleu foncé, et vous
avez un autre détournement ici, le détournement Eastmain-Opinaca
où on détourne une partie importante de la rivière
Eastmain-Opinaka vers La Grande. Or, tout ici, c'est du bleu foncé. Vous
avez ici, un mélange de bleu foncé et de bleu pâle qui fait
le réservoir. Vous avez LG-2 et le réservoir qui est
créé par LG-2, et LG-1, en passant, veuillez noter que LG-1 est
situé à rue 54, tel qu'il était convenu dans l'entente
avec les Indiens et les Inuit.
Ici, on vous montre une partie de la route qui vient de Matagami, qui va
vers Fort-George, et ici, la route qui est en construction de LG-2 à
LG-3. Cette route sera en construction au cours de l'année, et de LG-4
à Caniapiscau, vous voyez que ce sera tout simplement un chemin de
pénétration qui servira pour la construction. Ce ne sera pas une
route de même importance que cette route-ci.
Vous avez également, dans vos notes, ce tableau, qui s'appelle:
Complexe La Grande, qui est divisé en deux parties. Est-ce qu'on
pourrait... Excusez-moi. J'aimerais le tasser un peu.
Vous avez, dans cette moitié-ci, l'estimation préliminaire
de 1972. Sur 8,300 mégawatts, avec 4 p.c. de taux d'inflation, 8 p.c. de
taux d'intérêt, les chiffres sont exprimés en millions.
Nous avons ici c'est bien important trois colonnes. Il y a
d'abord cette colonne SEBJ qui est pour les ouvrages hydroélectriques,
puis cette colonne, SDBJ, pour l'infrastructure principale, et ici les lignes
et postes à haute tension, qui sont pour Hydro-Québec, et le
total, les $5.8 milliards.
Pour les projets hydroélectriques, le coût de base en
dollars pour 1972 était estimé à $2 milliards, l'escalade
à $1.1 milliard, ce qui faisait un sous-total de $3.1 milliards.
L'intérêt à $0.7 milliards, et pour le total, $3.8
milliards.
Vous remarquez les $3.1 milliards, tout à l'heure, nous y
reviendrons, lorsque nous parlerons des honoraires payés aux entreprises
Bechtel et Lalonde-Valois, c'est à partir des $3.1 milliards que nous en
discuterons.
Du côté de la Société de
développement, les infrastructures, vous avez le montant de $500
millions, qui est payé à 99 p.c. par la Société
d'énergie, mais qui est sous la responsabilité de la
Société de développement, c'est elle qui est responsable
de l'exécution de ce travail.
Et, facteur bien important, les lignes et postes à haute tension
qui totalisent $1.5 milliard, sont la responsabilité entière
d'Hydro-Québec. La Société d'énergie n'a rien
à y voir, pas plus que Lalonde-Valois, pas plus que Bechtel, c'est
exclusivement Hydro-Québec.
Vous avez donc le coût de base, si on fait la somme des trois,
$3.5 milliards, l'escalade à $1.3 milliard, les intérêts $1
milliard, et le total $5.8 milliards.
Si on compare cela avec l'estimation budgétaire dont vous avez
pris connaissance au mois de juillet, c'est pour 10,300 mégawatts avec 7
p.c. de taux d'inflation en moyenne je vous prierais de noter que c'est
en moyenne et le taux d'intérêt en moyenne de 10 p.c.
A la Société d'énergie pour les travaux
hydroélectriques, le coût de base en dollars 1974 est $3.748
milliards, l'escalade $1.588 milliard, les sommes des deux: $5.336 milliards.
Là aussi, nous allons parler de ces chiffres lorsqu'il sera question des
honoraires fixes des deux entreprises participant à la gérance.
L'intérêt, $2.455 milliards, un total de $7.791 milliards pour les
ouvrages hydroélectriques.
Dans le cas de la Société de développement, aux
infrastructures, on voit que c'est plus haut que 0.3 p.c, c'est 0.398 p.c, et
nous avons un total, l'intérêt étant plus
élevé à 10 p.c., l'escalade est plus élevée,
vous avez 0.868 p.c.
Aux lignes et postes d'Hydro-Québec, vous avez les coûts de
base à $1.825 milliard, l'escalade à $0.879 milliard,
l'intérêt à $0.582 milliard, pour un coût total de
$3.286 milliards.
Le coût de base total est de $5.971 milliards. Nous verrons
à nous référer à ça en chiffres ronds plus
loin, je crois, comme étant de $6 milliards, l'escalade $2.527
milliards, l'intérêt $3.447 milliards, le total nous donnant
$11.945 milliards.
On peut maintenant vous expliquer un peu la différence. Vous avez
également ces tableaux dans vos notes. Les modifications aux coûts
prévus du complexe La Grande de 1972 à 1974, également en
milliards de dollars, et ça inclut les lignes et postes. Le coût
de base en dollars, 1972, c'est $3.5 milliards, comme nous avions ici, et
l'inflation extraordinaire de 1972 à 1974, c'est deux années
à 10 p.c, 20 p.c, cela représente $0.7 milliard qu'on additionne,
cela fait $4.2 milliards.
Modifications techniques, environnement et révision d'estimations
17 p.c., 0.7, 4.9. Augmentation de la puissance du complexe suite à
l'optimisation, c'est-à-dire de 8,300 à 10,300, 22 p.c. $1.1
milliard, ce qui fait le total qu'on retrouve là-bas. Je vous ai dit
qu'on chiffrerait par environ $6 milliards.
Maintenant, si on reprend ce chiffre de $6 milliards et si on augmente
notre coût de base
en dollars 1974, $6 milliards et suivant l'hypothèse qu'on veut
employer, c'est ce qu'on vous a expliqué au mois de juillet, mais
là on essaie de le présenter de façon plus claire ici.
Suivant l'hypothèse employée, il y en a trois qu'on avait
présentées, on présente les mêmes. L'inflation
moyenne de 4 p.c, l'intérêt moyen de 8.5 p.c. En passant, notez
qu'il y a une erreur, ici, de la part de celui qui a préparé
cela. C'est 8.5 p.c. qu'on devrait dire ici. L'intérêt moyen de
8.5 p.c. donc 4. p.c. d'inflation en moyenne et l'intérêt moyen de
8.5 p.c. nous donnent $3.9 milliards, si on ajoute à $6 milliards, cela
fait neuf fois neuf. Si on emploie l'inflation moyenne de 5.5 p.c. et un taux
d'intérêt de 9.5 p.c. cela fait $4.9 milliards, qu'on ajoute
à $6 milliards, cela fait $10.9 milliards. 7 p.c. d'inflation moyenne,
10 p.c. en moyenne d'intérêt, cela fait 5.9 plus 6, cela fait
11.9. C'est ce que nous avons du retenir. Il faudra rediscuter de l'inflation.
On en discutera encore. On a discuté de l'intérêt mais
aussi on en discutera en détail si on veut, plus tard.
L'incidence de l'entente de principe avec les autochtones sur le
coût du complexe La Grande. Est-ce que vous avez cela dans vos notes? Je
n'en suis plus sûr. Une partie de nos notes est venue hier et l'autre
était en retard à cause de la tempête. Est-ce que vous
l'avez dans vos notes?
M. MORIN: Je ne pense pas que nous l'ayons.
M. BOYD: Alors, on vous le fera parvenir aussitôt qu'on le pourra.
On a eu des problèmes de tempête.
Il y a différents facteurs que nous avons accepté de
modifier à la Société d'énergie pour en venir
à une entente avec les Indiens et les Inuit. Ce sont, concernant le
réservoir Eastmain-Opinaca, nous avons accepté de laisser
passer... ou du moins nous avons convenu de faire une étude conjointe
avec les Indiens Cris pour savoir si c'était utile de laisser passer de
l'eau dans la rivière Eastmain à ce réservoir et l'entente
était pour laisser passer environ 10 p.c. du cours normal de la
rivière pendant deux mois de l'année ou des deux rivières
Eastmain et Opinaca pendant deux mois de l'année. C'était ce
qu'ils demandaient. On a convenu et un comité conjoint va étudier
cela. Si c'est avantageux au point de vue de l'environnement et pour les
Indiens, on va laisser passer, sinon, l'argent correspondant va être
utilisé pour réduire certains travaux dans les réservoirs,
c'est-à-dire diminuer les inondations ici. Alors, cette somme, ou ce
fait de laisser passer de l'eau équivaut à $13 millions en
dollars actualisés en l'année 1974.
Il tient compte de la baisse du facteur d'utilisation aux centrales LG-1
et LG-2, donc il va y avoir moins d'eau qui va passer ici, à LG-2 et
LG-1, ainsi que du coût de remplacement de l'énergie perdue, 170
millions de kilowatts-heures. Qu'est-ce que cela représente dans
l'ensemble du projet? Cela représente 0.05 de mil par kilowatt-heure,
ça représente les $13 millions ci-dessus reportés en 1982
avec les intérêts et répartis sur la production du complexe
pendant cinquante ans. C'est donc 0.05 de mil par kilowatt-heure.
L'autre point important dans ces discussions a été le
changement de LG-1 du mil 23 au mil 54. Au lieu de produire 1,180
mégawatts, on va en produire 870, il y a une différence de 310
mégawatts. En remplaçant la centrale LG-1 du millage 23 au
millage 54, la puissance de la centrale passe de 1,180 mégawatts
à 870 mégawatts, ce qui représente une perte de puissance
de 310 mégawatts et une perte d'énergie de 1.8 milliard de
kilowatts-heures. Les estimations détaillées du coût de la
nouvelle centrale LG-1 sont en voie d'exécution et cette centrale
étant plus petite que la précédente, les
évaluations préliminaires permettent d'entrevoir une certaine
réduction dans les coûts de cette centrale.
D'autre part, les prévisions de la demande rendaient cette
puissance, c'est-à-dire 310 mégawatts, et cette énergie,
1.8 milliard de kilowatts-heures nécessaires à partir de 1983, de
sorte qu'il faut maintenant penser à les remplacer par d'autres sources
de production. Dans cette optique, nous considérons présentement
la possibilité de rehausser de 15 pieds la cote du réservoir
LG-3, la monter de 825 à 840. Cette mesure permettrait de
récupérer environ la moitié de l'énergie qui est
perdue dans le déplacement de LG-1 et, pour le reste, compte tenu de la
réduction possible du coût de la centrale LG-1, des mesures
semblables ou d'autres seront envisagées au fur et à mesure de la
progression des travaux de façon à combler la différence
de production tout en demeurant à l'intérieur de l'estimation
budgétaire.
Il y a également l'autre point, c'est qu'il y a ce qui est
appelé la redevance pour la production hydroélectrique qui a
été fixée à $75 millions. Comme vous vous rappelez,
il y a $150 millions mentionnés à l'entente, $75 millions qui
sont à la charge des gouvernements fédéral et provincial
et $75 millions qui sont indiqués comme redevance
hydroélectrique. Nous supposons que cette redevance nous sera
passée, quoiqu'on ne le cherche pas, mais puisqu'il faut prévoir,
si ces $75 millions s'appliquent non seulement au projet La Grande, ils
s'appliquent sur l'ensemble de la production hydroélectrique qui serait
pour tous les territoires et en dehors des territoires incluant la baie
d'Ungava et la baie d'Hudson. Si on suppose que les $75 millions sont
imputés entièrement au projet La Grande et qu'on répartit
le paiement sur 15 ans à partir de 1981, c'est-à-dire
l'année de production on commence à la fin de 1980, mais
la pleine première année, c'est 1981; nous nous proposons que ce
soit réparti sur 20 ans, les Indiens demandent 10 ans, c'est un sujet
qui reste à discuter, donc j'emploie 15 ans répartis sur
15 ans à partir
de 1981, actualisés à l'année 1982 et
répartis sur la production du complexe pendant 50 ans, cela
représente 0.06 de mil par kilowatt-heure. Ce n'est donc pas tellement
important, mais c'est mieux quand même.
Alors, nous pouvons parler du contrat de la société
Bechtel. Le document est assez important. Le contrat original est daté
du 27 septembre 1972; il est entre la Société d'énergie,
la commission hydroélectrique et la compagnie Bechtel Québec
limitée. Je ne vais certainement pas lire tout le contrat; vous l'avez
eu, messieurs les membres de la commission. Je vais simplement attirer votre
attention sur certains points. Nous répondrons plus tard à vos
questions.
En commençant, à la page 3, vous avez un attendu, celui du
bas de la page: Attendu qu'Energie et Hydro-Québec sont
désireuses de convenir une entente avec Bechtel Québec en vertu
de laquelle Bechtel Québec fournira à Energie de l'assistance
dans l'exécution des services de gérance relatifs à
l'approvisionnement, à la construction, à la coordination de
l'ingénierie, en rapport avec le développement par Energie des
ressources hydroélectriques pour le complexe La Grande dans le
territoire et à Hydro-Québec, même assistance en relation
avec le développement, par Hydro-Québec, des ressources
hydroélectriques, pour le complexe La Grande, contenues dans les bassins
adjacents au territoire.
Alors, les mots importants "fournira à Energie de l'assistance
dans l'exécution des services de gérance... Vous retrouvez les
mêmes expressions dans le contrat entre la Société
d'énergie, Hydro-Québec et Lalonde, Lamarre et Valois.
On définit le projet, à la page 4, au bas de la page...
ledit complexe, tel qu'il sera décrit et approuvé par Energie et
Hydro-Québec..." ce qui est donc conforme à ce que je vous ai
expliqué dans le niveau des décisions.
A la page 5, il y a une parenthèse au haut de la page, ce que je
vous ai dit tout à l'heure, nous avons: : "à l'exclusion des
postes et des lignes de 735 Kv, ou d'une tension supérieure" c'est
confié entièrement à Hydro-Québec et
également à l'exclusion des "chemins permanents ou temporaires,
des installations, soit permanentes ou temporaires pour loger et nourrir le
personnel et toutes autres installations connexes requises pour la
réalisation du projet et l'exploitation efficace de ressources
hydroélectriques du territoire, a l'exclusion également des
ouvrages d'infrastructure, routes, aéroports, ports et
aménagements urbains de caractère permanent couverts par la
convention entre la Société de développement et la
société d'Energie. Vous avez également ce document.
A la page 6, on parle du comité de gérance ou du personnel
de gérance. A l'article 2.3.1, un comité de gérance sera
créé par Energie pour la réalisation du projet. On se
réfère à la formule de gérance qui est en annexe
A.
Si vous êtes au milieu de la page, à l'annexe "A" pour
faire partie des présentes et qui prévoit la participation de
Bechtel Québec
(désignée dans ledit document comme "la firme
internationale à être choisie") à l'exécution des
services (tels que définis ci-après et appelés
"services"). Selon l'annexe A, ici: Prévoit la participation de Bechtel
Québec à l'exécution des services selon les termes de la
présente convention. C'est clair également que c'est une
participation.
On dit, à la page 7: Ce service sera
rémunéré par Bechtel et les autres conditions d'emploi et
de travail de ce personnel seront établies selon les normes de Bechtel
et de toute compagnie dont elle est la filiale et à laquelle elle est
liée, qui les régissent et qui auront été
acceptées par Energie et Hydro-Québec.
Bechtel Québec, à 2.3, devra fournir, pour
l'exécution des services, le personnel dans les classifications dont les
parties aux présentes auront convenu, de temps à autre, et dont
le personnel aura été autorisé et approuvé par
Energie et Hydro-Québec.
A la page 8: Définition et étendue des services. Article
3. 3.1, au milieu de la page environ: Bechtel Québec fournira à
Energie et Hydro-Québec, sous leur direction et leur contrôle, et
de la manière prévue à l'article 2, et la formule produite
en annexe "A", son assistance dans l'exécution des services relatifs
c'est encore assez clair que c'est de l'assistance.
A l'article 3.3, à la page 9, Energie et Hydro-Québec
pourront, de temps en temps, requérir les services d'un
spécialiste provenant du personnel de Bechtel Québec ou de toute
compagnie dont elle est la filiale je saute jusqu'à la fin
pourvu qu'aucun honoraire additionnel ne soit payé pour ces
services.
Je vous ai signalé ce fait important, entre autres, pour la
préparation de l'estimation budgétaire aussi. Plusieurs experts
de Bechtel sont venus aider à faire les calculs, avec nos
ingénieurs et nos spécialistes, les maisons de recherche
économique, pour faire cette estimation de 1974. Cela n'a pas
ajouté d'honoraires. C'est prévu au contrat. Cela nous donne
quand même un réservoir assez important de personnel très
qualifié de Bechtel qu'on peut demander un peu partout dans le
monde.
Evidemment, on arrive à la page 11, c'est la
rémunération, l'article 4.1 La rémunération totale
consistant en honoraires fixes et des coûts remboursables seront
payés à Bechtel par Energie, pour l'exécution des services
rendus.
A la page 12, les honoraires fixes payés par Energie à
Bechtel Québec, (ci-après appelés les honoraires fixes)
seront basés sur le budget des coûts d'installations construites,
tels que définis à l'annexe B. C'est tellement important que je
pense qu'il faut aller à l'annexe B tout de suite et lire cela.
Annexe B. Pour les fins de l'article 5 où on était
le budget du coût des installations construites signifie le budget
couvrant les coûts totaux encourus par Energie et Hydro-Québec, en
relation avec le projet, sauf a) Les frais d'acquisition de terrains, les
droits immobiliers et autres concessions, permis, licences, servitudes et
droits de passage;
b) Intérêt sur les capitaux empruntés ou investis et
l'amortissement de tels emprunts; c) Les dépenses
générales et administratives d'Energie, incluant les frais de
financement et les coûts des assurances non reliés à
l'ingénierie, à l'approvisionnement et à la construction
des installations, à l'intérieur du territoire pour le projet;
d)Les dépenses générales et administratives
d'Hydro-Québec incluant les frais de financement et le coût des
assurances non reliées à l'ingénierie, à
l'approvisionnement et à la construction des installations pour le
projet; toutefois, le budget du coût des installations construites
comprendra les coûts indirects encourus par Hydro-Québec dans la
gérance et l'exécution des travaux pour le projet. Pour les fins
des présentes, tels coûts indirects sont établis à
75 p.c. du montant des salaires du personnel d'Hydro-Québec
engagé directement dans l'exécution des services en vertu de la
formule de gérance jointe aux présentes comme annexe A, et
calculée de la même manière que celle prévue au
paragraphe b) de l'annexe C relatif aux coûts indirects de Bechtel
Québec mutatis mutandis. e)Les frais d'Energie et d'Hydro-Québec
non reliés à l'ingénierie, l'approvisionnement et la
construction du projet; f)Les frais encourus par Energie et HydroQuébec
en relation avec le projet avant le 4 août 1972; g) Le coût de
toute assurance souscrite pour la protection de Bechtel dans l'exécution
des services ou pour la protection de Bechtel Québec contre des risques
pour lesquels Energie et Hydro-Québec s'engagent à indemniser
Bechtel Québec en vertu des dispositions de l'aliéa i) du
paragraphe c) de l'annexe C. h) Tous honoraires payés à Bechtel
Québec ou à toute compagnie dont elle est la filiale, ou à
laquelle elle est liée, ou à l'autre entreprise fournissant de
l'assistance dans l'exécution des services de gérance du projet.
Donc, ceci veut dire: Les honoraires payés à Bechtel et à
Lalonde-Valois sont exclus du coût servant de base pour fixer les
honoraires. Peut-être qu'on peut utiliser les chiffres qu'on avait tout
à l'heure. On les a ici: Entente entre la SEBJ et les firmes participant
à la gérance et hors du calcul de l'honoraire fixe. Sur
l'estimation préliminaire de 1972, l'estimation de base, partie
hydroélectrique, avec escalade en milliard de dollars, $3.1 milliards.
Je voudrais avoir l'autre, s'il vous plaît. C'est l'autre qu'il me
faudrait, l'autre tableau, comme celui-là, mais le
précédent. Alors, vous vous rappeliez le $3.1 milliards, en
faisant les déductions que je viens de lire à l'annexe B), on en
arrivait à $2.9 milliards qui servaient de base au calcul. En utilisant
la formule dont on vous parlera tout à l'heure, on en arrivait à
l'honoraire fixe de Bechtel, qui était de $27.6 millions, et à
l'honoraire fixe de Lalonde et Valois qui était de $11.9 millions. Je
vous parlerai du reste tout à l'heure.
Si on revient à ce que je voulais, les $3.1 milliards, on les
retrouvait ici. Tout à l'heure, on retrouvera les $5.133 milliards. Si
on revient à la page 12 à l'honoraire fixe. L'honoraire fixe
payé par Energie à Bechtel sera basé sur le budget du
coût des installations construites tel que défini à
l'annexe B joint aux présentes pour en faire partie, qui sera
préparé pour et approuvé par Energie et par
Hydro-Québec pour le 31 décembre 1973, tel que prévu
à l'annexe A, tel budget couvrant la réalisation complète
du projet approuvé par Energie à cette date et qui pourra par la
suite être rajusté par Energie et par Hydro-Québec pour
tenir compte des développements ultérieurs du projet.
On demandait que ce budget soit préparé pour le 31
décembre 1973. Nous n'avons pas préparé ce budget pour le
31 décembre 1973 pour la même raison qu'en décembre 1973,
nous étions sur le point de compléter notre étude
d'optimisation. Avant d'entreprendre l'estimation budgétaire, nous
voulions avoir la décision et de la Société
d'énergie et de la Société de développement de
d'Hydro-Québec sur le complexe que nous allions choisir.
Alors, ce complexe a été approuvé en
décembre-janvier et il y avait trois sociétés qui devaient
approuver Energie, Développement et Hydro cette estimation
budgétaire telle que prévue ici. Les deux entreprises
participantes et Hydro ont été avisées qu'elle serait
reportée au mois d'avril et, finalement, on l'a reportée à
cette époque, au mois de juin. Donc, l'estimation budgétaire que
vous avez ici a été complétée au mois de juin. Elle
était déjà commencée depuis l'automne 1973.
C'était prévu qu'on pouvait rajuster en fonction de
l'envergure du projet. C'est une chose bien importante. Ici, pour parler de
l'honoraire fixe, ce que j'ai déjà dit, c'est qu'une fois
l'estimation de base connue on déterminait l'honoraire fixe qui
demeurait fixe si on ne changeait pas l'envergure du projet. C'est ce qu'on lit
ici. Je vous ai dit $3.8 milliards, je pense, à la séance du 4
juillet, l'estimation de base étant de $4.8 milliards, j'ai dit que
c'est cela qui fixait l'honoraire. Excusez-moi, il y a trop de chiffres. Je
vous ai dit $3.8 milliards. L'escalade était de 101.588, ce qui donnait
un total de $5.386 milliards, duquel on a fait les déductions
prévues à l'annexe B, ce qui faisait $5.1 milliards, et qui
aurait pu servir de base à l'honoraire fixe.
Mais ce que je veux qui soit bien clair, c'est que ce projet
étant défini à 10,300 mégawatts et la production
énergétique correspondra et le coût de base établi,
l'escalade et l'honoraire, étant basé sur $5.1 milliards
même s'il coûtait, au lieu de $5.3 milliards, $10 milliards ou cela
coûtait n'importe quoi, l'honoraire est fixe, basé sur $5.1
milliards, tant qu'on ne change pas l'envergure du projet. Mais pour
Hydro-Québec, la Société d'énergie, l'honoraire est
fixe. C'est ce que j'ai dit et c'est ce qu'on prouve par le texte.
Si, au point de vue de l'ingénierie et des conditions
géologiques, les coûts étaient diffé-
rents pour des raisons de grèves, pour des raisons quelconques et
le coût de base était plus grand, et si l'escalade le taux
d'intérêt n'y figure même pas; c'est en dehors, c'est exclu
ici était plus grande que les $7 milliards qui étaient
prévus ici, l'honoraire fixe ne changerait pas.
Dans les six semaines de la signature de la convention, l'estimation
provisoire et préliminaire du budget du coût des installations,
construites pour la période se terminant le 31 décembre 1973,
sera préparée pour et approuvée par l'Energie,
Hydro-Québec et sera basée sur les études de coûts
actuellement disponibles à l'Energie et sur les prévisions
concernant l'étendue des travaux alors approuvés par l'Energie,
pour régler tout cela, afin de servir de budget intérimaire
jusqu'au 31 décembre 1973. C'était ceci: L'estimation
préliminaire pour 1972, de $5.8 milliards, qui est indiquée ici.
C'était intérimaire. Ce sont les $2.9 milliards qui sont ici
je vous l'ai expliqué qui ont servi et qui servent encore,
jusqu'au changement dont on va parler tout à lheure, pour fixer
l'honoraire.
A la page 13, si je continue, l'honoraire fixe sera égal au total
des pourcentages suivants du budget des coûts des installations
construites, établis dans le premier budget et ajustés pour
être conformes au budget préparé et approuvé par la
Société d'énergie et Hydro-Québec au plus tard le
31 décembre 1973. Je vous ai expliqué tout à l'heure que,
parce qu'Hydro-Québec et la Société d'énergie
n'avaient pas encore terminé l'étude d'optimisation, ce dont on
parle ici comme étant le 31 décembre a été le mois
de juin 1974.
La formule est 60 p.c. de 3 p.c. ou 1.8 p.c. sur les premiers $100
millions; 60 p.c. de 2 p.c. ou 1.2 p.c. sur les $200 millions suivants; 60 p.c.
de 1 1/2 p.c. ou 0.9 p.c. sur la balance, excédant les premiers $300
millions. L'honoraire fixe sera ajusté suivant l'augmentation nette ou
la diminution nette du budget du coût des installations construites,
notre définition de l'annexe B, résultant de l'approbation de la
modification aux travaux ou des travaux additionnels à être
effectués sur le développement du projet.
Toute portion de l'honoraire fixe payé à Bechtel
Québec lui est acquise au moment du paiement. C'est ce qu'on a fait,
parce qu'avant de poursuivre avec les coûts remboursables, j'aimerais
qu'on finisse avec la question des honoraires fixes.
Si vous voulez prendre l'autre document qui s'appelle: Convention en
date du 12 décembre. Je vous ai dit que l'estimation budgétaire
1974, nous avons commencé à la préparer en septembre ou
octobre 1973, et, pour les parties que nous pouvions faire, en attendant la
décision de la Société d'énergie et
d'Hydro-Québec, et également de la Société de
développement, sur l'envergure du complexe, en attendant, l'estimation a
débuté à l'automne et a été terminée
au mois de mai, et présentée au comité de gérance
de la société au mois de juin, au conseil de l'énergie et
aux autres entreprises au mois de juin également.
Lorsque cette estimation budgétaire nous a été
présentée au comité de gérance, d'abord au
président et ensuite, au comité de gérance, et qu'on a
réalisé que le sous-total était de $5,336 milliards,
c'était au début de juin, j'ai averti le conseil de la
Société d'énergie et Hydro-Québec que nous voulions
reconnaître qu'il y avait eu un changement d'envergure dans le projet. Il
y avait 24 p.c. de plus d'énergie. Nous voulions également
reconnaître qu'avec le nouveau projet, il y avait une durée de 15
mois de plus pour les travaux de gérance, donc il y avait deux facteurs
d'envergure, la durée et l'inflation additionnelle.
J'ai indiqué au conseil et à Hydro-Québec que je
trouvais que l'escalade étant de 7 p.c. pour la gérance,
c'était un montant très important et j'ai demandé
l'autorisation aux deux sociétés d'ouvrir les négociations
au début de juin avec Bechtel et Lalonde, Valois et Associés pour
modifier cette base de 5.1 p.c. ici.
Au mois de juillet, lorsque nous sommes venus ici, cette discussion a
été juste abordée. Evidemment, quand je vous parlais de
ces chiffres, je ne pouvais pas vous dire où nous en étions parce
que nous les abordions, et le conseil d'énergie savait que la discussion
était abordée.
Le résultat de cette discussion, vous l'avez aussi dans la
convention supplémentaire. Vous en avez une semblable sur Lalonde,
Lamarre et Valois. Convention supplémentaire intervenue en la ville de
Montréal, le 12 décembre 1974. Vous avez les mêmes parties:
La Société d'énergie, la Commission hydroélectrique
et Bechtel Québec Ltée. Je pense que c'est assez important et pas
très long, je vais vous le lire.
Attendu que les parties ont, le 27 septembre 1972, signé une
convention en vertu de laquelle Bechtel Québec s'est engagée
à fournir à Energie de l'assistance dans l'exécution des
services de gérance relatifs à l'approvisionnement, à la
construction et à la coordination de l'ingénierie, en rapport
avec le développement par Energie des ressources hydroélectriques
pour le complexe La Grande dans le territoire de la baie James et à
Hydro-Québec une même assistance en relation avec le
développement par HydroQuébec des ressources
hydroélectriques pour le complexe La Grande contenues dans les bassins
adjacents au territoire, ci-après appelée la "convention de
1972"; et
Attendu que, depuis la signature de la convention de 1972, l'envergure
du projet tel qu'il est défini a été augmentée par
Energie et par Hydro-Québec et que certaines conditions ont
changé et que les parties ont l'intention de signer une convention
supplémentaire afin de suppléer aux termes de la convention de
1972.
Les parties aux présentes conviennent de ce qui suit : 1.
L'envergure du projet, pour les fins de la présente convention, est
définie comme étant
basée sur la publication "Complexe La Grande (1974), Description
technique, juillet 1974" c'est la description technique que vous avez en
main et que nous avons distribuée qui définit l'envergure du
projet ci-annexée, ayant une puissance installée totale de
10,340 mégawatts et une production annuelle estimée
d'énergie de 69 milliards kwh sauf ce qui suit : a) Relocalisation vers
l'amont du site initial prévu de la centrale LG-1, avec une
réduction approximative de 300 mégawatts et de 1.9 milliard kwh
par année; b) La possibilité de rehausser la cote du bief amont
de la centrale LG-3 d'environ 15 pieds, ce qui ajouterait approximativement 60
mégawatts à la puissance et 0.9 milliard kwh à la
production annuelle estimée d'énergie du complexe; c) Sous
réserve des dispositions du paragraphe 3.4 de la convention de 1972
c'est celle où on dit que les lignes et postes à haute
tension sont exclus du contrat toutes additions aux lignes de transport
ou aux postes dont le voltage est inférieur à 735 KV et, tel que
déjà prévu à la convention de 1972, toutes les
installations à 735 KV ou plus, apparaissant au diagramme en annexe aux
présentes et initialé par les parties, sont la
responsabilité d'Hydro-Québec.
L'échéancier auquel il est référé
dans la présente convention implique les mises en service des premiers
groupes du projet durant l'année 1980 et celles des derniers groupes
durant l'année 1985.
Honoraire fixe. Tenant compte des dispositions du paragraphe 5.1 de la
convention de 1972 et sous réserve des termes convenus aux paragraphes
3.2, 3.3, 3.4 et 3.5 des présentes, ce sont les paragraphes que
nous avons lus tout à l'heure les parties conviennent et
acceptent que l'honoraire fixe à être payé par Energie
à Bechtel Québec pour les services rendus par Bechtel
Québec à Energie et à Hydro-Québec, en vertu de la
convention de 1972, soit établi à la somme de $36 millions.
Le budget du coût des installations construites (tel que
défini à l'annexe B à la convention de 1972) a
été établi à $5,100,000,000, calculé en
utilisant comme base de calcul l'envergure du projet spécifiée au
paragraphe 1.1 des présentes c'est-à-dire la description
technique que vous avez en main et il ne sera pas ajusté, sauf en
ce qui est spécifiquement stipulé ci-après.
Ce budget du coût des installations construites ne sera
ajusté que dans le cas de modification dans l'envergure du projet pour
en augmenter ou réduire la puissance totale installée ou la
production annuelle estimée d'énergie du projet. Dans les deux
cas, c'est Energie-Hydro qui le décidera.
A la page 6, dans le cas de telle modification, l'honoraire fixe de $36
millions sera ajusté suivant toute variation du "Budget du coût
des installations construites", en augmentant ou en diminuant, selon le cas,
cet honoraire qu'une somme égale à 60 p.c, de 1.5 p.c. soit 0.9
p.c. de l'augmentation nette du "Budget du coût des installations
construites" excédant $5,100,000,000 ou de la diminution nette du
"Coût des installations construites" en-dessous de $3,900,000,000.
Evidemment, il faut que ce soit bien compris que ce serait à
condition qu'Energie et Hydro demandent une modification de l'envergure du
projet, soit à la baisse, soit à la hausse, c'est très
clair. A 3.3, il n'y a pas de modification dans la méthode de paiement
de l'honoraire selon les dispositions du paragraphe 7.2 de la convention de
1972 et de la cédule de paiements qui constitue l'annexe D à
telle convention.
Toute augmentation ou toute diminution, s'il en est, de l'honoraire, en
vertu du paragraphe 3.2 des présentes, sera effectuée et
l'honoraire fixe ajusté aussitôt que possible après
l'approbation par Energie et par Hydro-Québec de la modification de
l'envergure du projet de laquelle découle cette augmentation ou
diminution. Toutefois, toute augmentation ou diminution sera sujette à
un ajustement final à être effectué à l'honoraire
fixe à la première des deux dates suivantes, soit 60 jours avant
la date de résiliation de la convention de 1972/ou soit le 1er juillet
1982. Cet ajustement résultera des modifications approuvées par
Energie et par Hydro-Québec à la puissance totale
installée et/ou à la production annuelle estimée
d'énergie par rapport à celles définies dans 1'" Envergure
du projet" mentionnée au paragraphe 1.1 des présentes. Ces
ajustements seront effectués nonobstant les dispositions du paragraphe
5.3 de la convention de 1972.
Si Hydro-Québec et Energie demandent spécifiquement
à Bechtel Québec de prolonger le terme de la convention de 1972
au-delà de l'année 1985 qui est la fin du projet, normalement,
spécifiée à l'échéancier auquel il est
référé au paragraphe 2.1 des présentes, l'honoraire
fixe deviendra sujet à une renégociation entre les parties aux
présentes.
Tous les termes et conditions contenus à la convention de 1972
demeurent en vigueur et ne varient pas sauf ce qui est spécifiquement
stipulé aux présentes. En foi de quoi, les parties ont
signé.
Vous avez un organigramme, vous avez les résolutions qui vont
avec C, c'est-à-dire un extrait du procès-verbal de la 56e
assemblée du conseil d'administration de la Société
d'énergie, un extrait du procès-verbal d'Hydro-Québec le 2
décembre et un extrait du procès-verbal de l'assemblée
spéciale du conseil d'administration de la compagnie Bechtel le 11
décembre 1974.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que je pourrais demander à M.
Boyd de s'asseoir parce qu'en bas, à la console, on a beaucoup de
difficulté à enregistrer, à cause
d'interférence.
M. BOYD: D'accord. Je pense que je peux...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Si vous n'avez pas besoin des tableaux, au
moment où vous n'avez pas besoin des tableaux, utilisez les micros. On
pourrait peut-être permettre à M. Boyd de s'asseoir à la
place du député de Frontenac, par exemple.
M. MORIN: Est-ce que M. Boyd a terminé son exposé, M. le
Président?
M. BOYD: Je ne pense pas.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je ne pense pas qu'il ait terminé son
exposé.
M. BOYD: Je vous ai lu la convention... Pardon? J'ai lu la convention
supplémentaire et j'aimerais vous expliquer davantage le pourquoi des
$3.9 milliards et $5.1 milliards. Les $5.1 milliards qui correspondent à
l'estimation de base, je crois les avoir expliqués, ce sont les
$5,336,000,000, moins les déductibles qui sont approuvés au
contrat. Et pourquoi $3.9 milliards comme base pour la convention
renégociée. Alors, sur la base de l'estimation de 1972, le budget
du coût des installations construites, servant à déterminer
les honoraires fixes, était de $2.9 milliards.
Dans les discussions avec Bechtel, nous avons retenu l'inflation, mais
ce sont plutôt les deux facteurs suivants, les changements de l'envergure
qui valaient 24 p.c. de plus en puissance et la durée plus longue du
projet, je veux dire un peu moins de douze ans.
Le premier facteur, si on veut employer cette formule de $2.9 milliards
où on augmente la puissance de 24 p.c, nous donne $3.6 milliards et le
deuxième facteur, $2.9 milliards, pour une période de douze ans,
pour une année, cela nous donne $0.242 milliard par année. Si on
additionne les deux, $3.6 milliards et $0.242 milliard, cela fait $3.842
milliards. Et si on emploie la formule qu'on a vue tout à l'heure,
où on applique les $100 millions à 1.8 p.c, cela donne $1.8
million. Les $200 millions suivants à 1.2 p.c. cela donne $2.4 millions.
La différence entre $3.842 milliards et les $300 millions nous donne
$3,542 milliards et neuf dixièmes, ce qui donne $30.88 millions, pour un
total de $36.08 millions.
C'était notre point de départ. Si vous prenez par contre
le minimum indiqué à la convention, $3.9 milliards et que vous
appliquez la même formule, nous arrivons à $36.6 millions, mais
là également, nous nous sommes dit: On va arrondir en notre
faveur et nous avons arrondi à $36 millions.
Les coûts remboursables. Si on revient au texte principal de la
convention, je ne sais pas si vous voulez entrer dans les détails, mais
les coûts remboursables sont les salaires, je pense qu'on devrait les
couvrir. Bechtel Québec devra être remboursée par Energie
pour tous les coûts raisonnablement et nécessairement encourus et
dépensés par Bechtel Québec, à partir d'une date
à être convenue entre les parties dans l'exécution des
services, tel que prévu à l'article 2 et dans la formule jointe
aux présentes à l'annexe A.
Sans limiter la généralité de ce qui
précède et sous réserve des normes comptables convenues
entre les parties, Bechtel Québec devra être remboursée
pour tous les coûts mentionnés à l'annexe C, jointe aux
présentes pour en faire partie.
Modalités de paiement, je ne crois pas qu'il y ait rien de
spécial là-dedans.
A la page 17, vous avez: Paiement de l'honoraire fixe. L'honoraire fixe
sera payé par Energie à Bechtel Québec,
conformément à la cédule des paiements jointe aux
présentes comme l'annexe D, pour faire partie des présentes. Fin
des services, à la page 18. C'est tout simplement une formule où
les parties admettent que les travaux sont terminés et je crois qu'il
n'y a rien de spécial.
Registres et comptes pour les coûts remboursables, je ne vois rien
de spécial.-'
Suspension des services de Bechtel Québec, c'est si les travaux
étaient temporairement interrompus, on peut suspendre les travaux et
l'application du contrat.
A la page 22, à la résiliation, Energie et
Hydro-Québec, agissant conjointement, ou Bechtel Quebec peuvent, en tout
temps, mettre fin à la convention en donnant à l'autre ou aux
autres parties un avis écrit de soixante jours à cet effet.
Au cas de résiliation, tel que prévu au paragraphe 11.1,
Bechtel Québec sera remboursée pour tous les coûts
remboursables et pour tels autres coûts et dépenses qui ont pu
être raisonnablement et nécessairement encourus par Bechtel
Québec par suite de la résiliation de cette convention. Bechtel
Québec aura aussi droit à toute telle portion de l'honoraire fixe
gagné à la date de la résiliation selon les cédules
des paiements jointes en annexe D aux présentes, mais Bechtel
Québec n'aura droit à aucune indemnité, compensation
additionnelle ou dommages-intérêts en raison de cette
résiliation.
A la page 23, Force majeure. Je crois que ce sont des clauses
normales.
La responsabilité de Bechtel et les assurances. Sa
responsabilité étant limitée, dans la gérance,
à participer et à fournir de l'aide, sa responsabilité est
donc limitée parce qu'on l'a limitée. On n'a pas voulu que ce
soit un contrat de gérance. C'est un contrat de participation pour la
gérance. Je ne crois pas qu'il y ait de problème dans ces
clauses. La confidentialité, c'est une clause qu'on retrouve dans la
plupart des contrats avec des firmes d'ingénieurs-conseils.
Aux pages 28 et 29, je ne crois pas qu'il y ait rien de spécial.
Les lois applicables, ce sont celles du Québec.
A la page 30: Les lois en vigueur dans la province de Québec
régiront l'interprétation et l'exécution de cette
convention.
Cette convention comporte des textes français et anglais. Aux
fins d'interprétation, le texte français aura
préséance sur l'autre.
Vous avez l'annexe A qui est la formule de gérance pour
l'exécution des travaux de réaménagement
hydroélectrique de la baie James par la Société
d'énergie de la baie James en collaboration avec
Hydro-Québec.
La gérance des travaux pour le développement des
ressources hydroélectriques pour le complexe La Grande dans le
territoire de la région de la baie James et dans les bassins
nécessaires adjacents au territoire (à l'exclusion des lignes et
des postes à 735 ou à une tension supérieure). C'est le
projet.
Il s'effectuera par la Société d'énergie en
collaboration avec la Commission hydroélectrique (la commission), sous
la direction du président d'Energie qui est à la fois
nommé par la commission comme commissaire responsable du projet
hydroélectrique de la baie James.
On dit qu'il y a un comité de gérance qui est
créé. Je vous ai nommé dans l'organigramme les cinq
membres, d'où ils venaient et qui ils représentaient.
On parle de la capacité de siéger du président et
d'un membre. Je crois qu'il n'y a rien de spécial dans cela. Le
président recommandera au conseil d'administration d'Energie et à
la commission les attributions et règles de procédure du
comité de gérance, après consultation avec celui-ci.
Le comité de gérance créera les directions
nécessaires. C'est ce qu'on vous a montré dans l'organigramme. Je
vous ai également parlé de l'organigramme décisionnel ou
des façons de décider des recommandations qui sont
présentées au comité de gérance, à Energie
et à la commission, suivant les cas ou les besoins. Les rapports qui
sont discutés ici, les sous-comités, je vous en ai parlé
ainsi que les nominations des membres des comités et des
sous-comités.
Responsabilités des membres du comité de gérance.
Le président est responsable au conseil d'administration d'Energie et
à la commission de l'ensemble du projet. En tant que président du
comité de gérance, il exerce ses pouvoirs d'administrateur et de
commissaire et tous autres que lui délégueront le conseil
d'administration d'Energie et la commission. Il établit les effectifs
nécessaires à la bonne administration de la gérance, sur
rapport des différents directeurs. Il les soumet pour approbation au
conseil d'administration d'Energie et à la commission après
consultation avec le comité de gérance. Il est le coordonnateur
du projet.
B, à la page A3. Le membre est nommé par le conseil
d'administration d'Energie et par la commission. La suggestion de la firme
internationale, c'est-à-dire Bechtel, est, de plus, adjointe du
président du comité de gérance. En l'absence du
président, elle préside le comité de gérance.
Il est le représentant officiel de la firme internationale
(Bechtel) à être choisi en qualité de conseiller d'Energie
et de la Commission. Il seconde le président du comité en
exerçant une coordination générale et surveille
particulièrement l'exécution des travaux de construction et
l'application des contrôles. Pour renseigner le comité de
gérance ou à la demande du comité de gérance, il
requiert des directeurs concernés pour répondre sur toute
question touchant la direction et transmet lesdits rapports au comité de
gérance. Il transmet pour exécution aux directeurs ou à
leurs délégués les directives ou instructions
émises par le président, conformément aux
procédures prévues à l'article 8 des présentes. Je
peux vous dire que cette partie a considérablement changé dans la
pratique. Premièrement, nous avons, sur l'organigramme, montré...
Depuis le printemps, nous avons un vice-président, qui est M. Pierre
MacDonald, qui participe également au comité de gérance.
Nous avons également la participation beaucoup plus active du
représentant de LaIonde-Valois, qui était prévue à
ce moment, M. Armand Couture, à qui j'ai confié des tâches
spéciales. Il est responsable du service de l'environnement entre
autres. Il était le représentant de notre société
pour l'étude d'optimisation du complexe, conjointement président
avec M. Cahill, d'Hydro. Nous confions certains projets d'étude,
l'intégration, une étude intégrée complète
du problème des transports pour tout le trajet, c'est M. Couture qui en
a été le président. Je pourrais citer plusieurs exemples
où le représentant de Lalonde-Valois joue un rôle plus
important que celui que nous lisons ici, et qui, par contre, réduit
celui de l'adjoint du président du comité de gérance dont
on vient de parler. D'ailleurs, je veux aussi ajouter au président
l'adjoint administratif, M. Gérard Prévost, qui vient d'Hydro.
Donc, avec l'ampleur du projet, avec la connaissance des personnes du projet et
des problèmes, ce qui est ici a été modifié
considérablement dans les faits pour partager davantage la
responsabilité.
Les autres membres participent aux responsabilités du
comité de gérance. C'est ce que je viens de vous expliquer. Les
membres participent d'une façon plus active et plus importante que
mentionné ici. 5 Les directeurs sont responsables de
l'administration de leur direction au comité de gérance et au
président. Pour renseigner le comité de gérance ou
à la demande du comité de gérance ou de son
président, ils doivent fournir tout rapport ainsi que leur avis verbal
ou écrit sur toute question touchant leur direction. Le président
recommandera au conseil d'administration d'Energie et à la Commission la
nomination, la suspension ou la destitution de tout directeur et cadre
supérieur. C'est arrivé qu'on ait demandé des changements.
Depuis 1972, cela fait deux ans, que notre entreprise fonctionne avec ce
système, nous avons demandé à Bechtel de remplacer deux
des directeurs sur trois, M. Hayfield et M. Hanna sont de nouveaux directeurs
qui sont là à notre
demande, parce que nous voulons des gens encore plus forts et surtout
des gens parfaitement bilingues, ce que nous avons obtenu à notre
demande. Donc, cela nous indique que c'est le président, c'est le
conseil qui mène cette affaire. La même chose au point de vue des
ressources humaines, on a créé une nouvelle direction. C'est
à personne d'autre qu'au conseil d'Hydro qu'on demande ces
changements.
Les directeurs font appel au président quant au personnel
nécessaire à la bonne administration de leur direction. 6
L'ingénierie. Pour la confection et l'exécution de tout plan
détaillé d'ingénierie autre que ceux des ingénieurs
de chantier, incluant la préparation, la fourniture de plans et devis
pour le projet et le système de contrôle de qualité, le
conseil d'administration d'Energie, avec l'approbation de la Commission,
accordera des contrats à des firmes d'ingénieurs dont les bureaux
sont situés au Québec, excluant toute firme d'ingénieurs
participant à la gérance, après consultation avec le
comité de gérance.
Donc la parenthèse excluant toute firme d'ingénieurs
participant à la gérance, Bechtel et Lalonde, Lamarre, Valois ne
peuvent participer à titre d'ingénieurs-conseils et c'est en fait
ce qui arrive. Ni l'une ni l'autre n'a de participation comme
ingénieurs-conseils, quoiqu'elles pourraient très bien le faire
d'après leur compétence.
Le projet sera subdivisé en un certain nombre de sous-projets,
chacun étant confié à un ou à des bureaux
d'ingénieurs choisis. Les plans et devis préparés aux fins
de la direction de l'ingéniérie seront soumis selon la
procédure établie au contrôle et à l'approbation des
autres directions, en particulier des directions des programmes, coûts et
construction.
Je vous parlerai, plus tard, des contrats d'ingénierie. Je vous
dirai les firmes qui ont les différents contrats d'ingénierie, et
je vous donnerai l'ordre de grandeur. Ensuite je vous donnerai les coûts
d'ingénierie au total pour le projet.
Le personnel de gérance excluant l'ingénierie. Le
personnel requis, spécialistes et autres, pour les directions autres que
l'ingénierie, sera fourni en partie par Energie, en partie par la
commission, en partie par une firme internationale, c'est-à-dire
Bechtel, et en partie par une firme d'ingénieurs choisie par le conseil
d'administration d'Energie, avec l'approbation de la commission pour participer
à la gérance, et cette firme, c'est Lalonde, Lamarre et Valois.
a) La commission pourra fournir du personnel de cadre comprenant, entre autres,
deux ou trois directeurs; b) La firme Bechtel pourra fournir du personnel de
cadre comprenant, entre autres, deux ou trois directeurs; quant au reste du
personnel requis, Energie, avec l'approbation de la commission, accordera un
contrat à la firme d'ingénieurs québécoise
participant à la gérance, qui s'engagera à fournir ce
personnel d'après les demandes du comité de gérance et du
président. Ce personnel devra répondre aux qualifications
spécifiées, et son nombre variera selon les besoins du programme.
Cette firme ne sera pas appelée à fournir des services à
la direction de l'ingénierie.
Je pense que vous avez un tableau, du moins, je l'espère, c'est
un tableau qui indique les différents niveaux de direction et le
personnel qui nous est fourni par les différentes entreprises. Je
regrette, mais il a été déplacé lorsque je me suis
déplacé.
Bon! Excusez. C'est à la page 13. C'est la page 14, un tableau
indiquant la provenance des employés. Je ne sais pas si vous avez ce
tableau. On pourra vous le faire parvenir. Entre parenthèses, c'est pour
les niveaux 1, 2, 3 et 4, le niveau 1 étant le comité de
gérance; le niveau 2, les directeurs; le niveau 3, les directeurs
adjoints et chefs de chantiers; le niveau 4, les chefs de service.
M. MORIN: Je ne pense pas que nous ayons ce document à notre
disposition.
M. BOYD: Je regrette. Est-ce que vous pouvez... En avez-vous des
copies?
LE PRESIDENT (M. Pilote): On pourrait peut-être envoyer quelqu'un
les faire photocopier en bas.
M. BOYD: D'accord! Ils sont partis le faire. Donc, je vais attendre que
vous l'ayez pour vous l'expliquer. Je regrette.
Il indique la provenance des employés aux niveaux
supérieurs.
Rapports, budgets et procédures. a) Le président
présentera au conseil d'administration d'Energie et à la
commission, au moins une fois par mois, un rapport indiquant le progrès
des travaux, la situation financière du projet et toutes autres
informations ou renseignements requis par le conseil d'administration et par la
commission. b) Dans les six semaines suivant la signature d'un contrat
cela c'est l'estimation préliminaire dont je vous ai parlé qui
est mentionnée au contrat...
Avant la fin de décembre 1973, un budget global sera
préparé. C'est ce que je vous ai dit qui a été
commencé à l'automne et terminé au mois de juin 1974. Je
vais vous le lire.
Avant la fin de décembre 1973, un budget global du projet sera
préparé, basé sur une projection faite en fonction de la
définition du projet dans son ensemble en tenant compte des
études d'optimisation, des essais (tests) sur le chantier, des facteurs
d'environnement et de tous autres développements pertinents. Ce budget
contiendra les investissements requis en fonction du développement du
projet et incluant une réserve pour imprévus, une réserve
pour l'augmentation des coûts, l'intérêt et autres
dispositions de ce genre, en indiquant quelles sommes d'argent seront
engagées au cours de chacune des années à venir.
Le premier budget ci-dessus mentionné et le budget global du
projet seront soumis par l'adjoint du président du comité de
gérance, avec sa recommandation et son endossement, appuyé sur
l'engagement collectif de tous les directeurs, pour approbation du
comité de gérance. C'est ce qui a été fait, je vous
en ai parlé tout à l'heure.
Le président soumettra ces budgets à l'approbation du
conseil d'administration d'Energie et de la commission. Energie obtiendra quant
à ces budgets les approbations de ses actionnaires. Copies de ces
budgets doivent parvenir aux actionnaires au moins sept jours francs avant
l'assemblée. Cela a été fait pour ça
également.
Chaque année, le budget global du projet sera
réétudié et réévalué à la
lumière des développements en cours, des changements de plans
approuvés, s'il en est, et soumis à nouveau pour confirmation et
approbation du comité de gérance, de la commission, d'Energie et
de ses actionnaires en suivant la procédure établie aux
alinéas précédents. Le budget global ainsi
révisé sera alors accompagné d'un budget de construction
détaillé pour l'année à venir.
Chaque mois au cours de chaque année de construction, les
engagements financiers seront soumis de nouveau au comité de
gérance, au président, à la commission, à Energie
et aux actionnaires d'Energie, avec une comparaison au budget et toute
déviation ou modification sera signalée et justifiée
dès que connue.
C'est sous l'autorité du président, l'adjoint du
président du comité de gérance après avoir
consulté les directeurs au comité de gérance,
préparera des manuels de procédure et leurs amendements en
définissant, en particulier, la juridiction et l'autorité des
différents paliers de gérance, concernant les politiques
d'approvisionnement, tels que les appels d'offres, l'octroi et
l'émission de contrats ou d'ordre d'achats, et autres engagements pour
Energie et la commission. En attendant la préparation de ces manuels et
en tout temps, suivant les besoins, il préparera des règles
intérimaires de procédure. Le président recommandera au
conseil d'administration d'Energie et à la commission, l'approbation des
règles intérimaires, des manuels de procédure ainsi que
tous amendements à ceux-ci, après consultation avec le
comité de gérance.
Toutes politiques que le conseil d'administration d'Energie et la
commission jugeront d'un commun accord à propos de mettre en application
seront considérées comme des amendements ou additions aux
règles de procédure en vigueur et elles seront incorporées
à ces règles et traitées tel que ci-haut
mentionné.
En d'autres mots, ce paragraphe vous indique que c'est Energie et la
commission qui ont la décision finale. Quant au rôle confié
ici pour la préparation de ces manuels, dans les faits, c'est
plutôt le directeur adjoint de programmation et contrôle des
coûts, M. Pierre Bolduc, avec mon adjoint administratif, M. Gérard
Prévost, et un comité de travail qui a préparé la
plupart de ces choses, parce que la pratique nous a démontré que
c'était plus efficace, et parce qu'on a voulu procéder par groupe
de travail.
A la page A6., le président fera préparer une politique de
diffusion de tout rapport émanant du personnel de gérance.
Langue de travail. La langue de travail pour toute l'équipe
faisant partie de la gérance du projet sera le français.
Lieu de travail. Pour plus d'efficacité et de contrôle,
tout le personnel faisant partie de la gérance, incluant
l'ingénierie, sera logé dans un même édifice, sauf
évidemment ceux qui doivent être localisés sur les
chantiers.
Relations syndicales. Il est essentiel pour le succès du projet
que les relations syndicales sur les chantiers puissent être
administrées sous certaines conditions particulières que je ne
soulignerai pas. Ceci doit faire, l'objet d'un mémoire
séparé, ce qui a été fait.
Concernant le lieu de travail, c'est quelque chose de nouveau que nous
avons entrepris. Des bureaux d'ingénieurs-conseils travaillent sous la
direction de notre directeur d'ingénierie et sont logés dans les
mêmes bureaux que notre direction d'ingénierie et que nos autres
directions. Je peux vous assurer que cela a été une bonne
initiative réduisant les pertes de temps et les coûts qui en
découlent.
L'annexe B, nous l'avons lue. L'annexe C, les coûts remboursables.
Je pense qu'on peut lire.
Les coûts remboursables sont limités à la
généralité des dispositions du paragraphe 6.1 mais pour
aider à déterminer les genres de coût, charges et
dépenses qui seront remboursées les coûts charges et
dépenses ci-après décrits seront considérés
des coûts remboursables. a)Le montant des salaires. Les coûts
encourus par Bechtel Québec pour salaires et gages et pour toute autre
compensation et bénéfice payés à chacun de ses
employés et la portion des assurances et bénéfices de
retraite de chaque employé selon ces normes déjà
établies et les normes établies pour toute compagnie dont elle
est la filiale à laquelle elle est liée pendant qu'elle est
engagée directement dans l'exécution des services durant qu'il
voyage pour la même fin, ainsi que toute charge additionnelle
apparaissant à la liste de paie, impôt, (sauf l'impôt sur le
revenu) contribution et primes d'assurance basées sur ou applicables
à telle compensation et bénéfice sauf au cas ou
l'assurance responsabilité publique et pour dommage aux biens sera
fourni par Energie ou par Hydro-Québec. b) les coûts indirects.
Les coûts indirects encourus par Bechtel dans l'exécution des
services tel que prévu à l'article 2 et dont la formule produite
à l'annexe A incluant les coûts du maintien de l'opération
et du personnel de ces bureaux permanents et les bureaux permanents de toute
compagnie dont elle est filiale ou à laquelle elle est liée, les
parties conviennent que vu l'impossibilité de détermi-
ner exactement le montant total des coûts indirects applicables
à l'exécution des services, à toutes fins pratiques le
remboursement des coûts indirects remboursables de cette convention sera
un montant équivalent à 75 p.c. du montant des salaires (tel que
défini à l'alinéa ci-dessus) basé sur des
conditions de travail normales excluant le temps supplémentaire
payé au personnel de Bechtel Québec pour son
bénéfice lorsqu'il est engagé directement dans
l'exécution des services ou en rapport avec eux à l'exclusion de
tout personnel régulièrement assigné au bureau du projet
sur le site du projet ou sur les lieux de transbordement entre le bureau du
projet à Montréal et le site, ment assigné au bureau du
projet sur le site du projet ou sur les lieux de transbordement entre le bureau
du projet à Montréal et le site.
Je pense que je vais expliquer. Je pense que pour les coûts
directs il n'y a pas trop de difficultés à comprendre cela. Sur
les salaires et les assurances et les bénéfices de retraites. Les
coûts indirects. C'est quelque chose de courant dans les contrats
d'ingénieurs-conseils sauf qu'ici on parle de 75 p.c. pour le personnel
travaillant au siège social de la société moins le
coût des bureaux et des fournitures c'est-à-dire moins environ 15
p.c, ce qui fait une surcharge de 60 p.c, ce qui est moins que les
ingénieurs-conseils. Vous verrez lorsqu'on parlera des tarifs de l'ordre
des ingénieurs, ils parlent de 100 p.c, 125 p.c, 150 p.c. Ce qu'il y a
de plus à noter, c'est que pour tout le personnel fourni par Bechtel au
chantier, il n'y a aucun coût indirect. C'est zéro.
Donc, quand on parle des honoraires, il faudrait s'en tenir à un
certain nombre de choses: il n'y a pas de coût indirect pour le personnel
qu'ils nous fournissent au chantier et, pour le personnel des sièges
sociaux, c'est 75 p.c, moins le fait qu'on leur fournit les bureaux, ça
fait environ 60 p.c., et qu'on peut puiser dans le réservoir de
personnel sans honoraire additionnel. Je vous en ai parlé tout à
l'heure. C'est ce que je viens de dire.
Bechtel Québec portera au crédit d'Energie la part, qui
est attribuable à Bechtel Québec, des coûts indirects
encourus par Energie pour maintenir et administrer le bureau du projet à
Montréal de la manière suivante: concernant l'espace,
l'installation, l'ameublement, etc.; concernant les autres fournitures et
services, je pense que c'est assez évident. Les autres coûts, les
frais de transport et de voyage, le gfte et autres dépenses
nécessairement encourues par Bechtel pour son personnel engagé
dans l'exécution des services et les membres de leur famille, s'il y a
lieu, selon les règles établies par Bechtel et celles de toute
compagnie dont est la filiale et à laquelle elle est liée.
Le coût des primes et autres frais directs pour maintenir les
assurances, on en a parlé. Les risques pour lesquels Energie et Hydro
auront spécifiquement accepté d'assumer la responsabi-
lité c'est encore la question des assurances je pense que
c'est assez évident.
M. MORIN: Je me demande s'il est absolument nécessaire, à
ce stade-ci de nos travaux, que M. Boyd entre dans tous ces détails.
Est-ce qu'il ne...
M. BOYD: Je saute des grands bouts, je crois. Les points que je signale
sont, je pense, très importants à signaler. J'achève,
d'ailleurs, j'ai presque fini.
M. PERREAULT: C'est très important, pour le journal des
Débats, que ce soit enregistré.
M. MORIN: Oui, mais il aurait pu fournir ces détails en
réponse à des questions, si les questions étaient
posées par la suite. Toutefois, je n'ai pas objection à ce que M.
Boyd termine.
M. ROY: Je me posais les mêmes questions... M. PERREAULT: Prenez
des notes.
M. ROY: ... parce qu'il ne faudrait quand même pas qu'on prenne
tout le temps et qu'à 6 heures, la commission soit ajournée sine
die.
M. PERREAULT: On siège ce soir.
M. BOYD: M. le Président, en fait, j'ai fini.
LE PRESIDENT (M. Pilote): En temps voulu, on décidera de cela,
laissons M. Boyd continuer, c'est ce à quoi on s'est engagé au
début. Je pense qu'on va aller jusqu'à la fin.
M. BOYD: En fait, M. le Président, j'ai, à toutes fins
pratiques, fini. Les pages C-6 et C-7, je peux les sauter. L'annexe B n'a pas
besoin d'être lue, c'est la cédule des paiements. S'il y a des
questions plus tard, vous les poserez.
C'est tout concernant la lecture de Bechtel. J'avais, à toutes
fins pratiques, fini. Vous avez eu le tableau, je crois, qui parle de la
provenance des employés. Vous avez la colonne 1, on voit qu'il y en a au
total quatre: un pour Hydro-Québec, un pour Bechtel, un pour
Lalonde-Valois et la Société d'énergie. Je pense qu'on n'a
pas compté là-dedans M. Boulva, il aurait dû être
compté. Au niveau des directeurs, le groupe 2, il y en a trois
d'Hydro-Québec et trois de Bechtel; le groupe 3, pour les directeurs
adjoints, chefs de chantier: 6 vont à HydroQuébec, 3 à
Bechtel, 2 à Lalonde, Lamarre, Valois; chefs de service: 21 à
Hydro-Québec, 17 à Bechtel, 17 à Lalonde-Valois, 3
à la Société d'énergie, 1 à la
Société de développement. Pour les niveaux 1 à 4,
donc: 31, 24 et 20 entre les trois entreprises participantes, au total. Si on
inclut tous les niveaux, c'est la situation actuelle. L'embauchage du personnel
de gérance n'est pas terminé à Hydro-Québec. Pour
l'été, il y en a 108 qui proviennent d'Hydro-Québec, 90
qui
proviennent de Bechtel, 481 de Lalonde-Valois et 25 de la
Société d'énergie, un de la Société de
développement et 10 autres.
Il y a le contrat entre CBG et Lalonde-Valois. Je ne veux certainement
pas allonger ma présentation. Ce sont les mêmes termes, vous
l'avez, sauf pour la rémunération où l'honoraire est moins
important en pourcentage. Par contre, les coûts indirects sont plus
importants.
Si vous avez des questions, il me fera plaisir de vous expliquer ces
points que vous jugerez importants de distinguer. J'aimerais vous parler des
ingénieurs-conseils, parce que je crois que c'est assez important. Je ne
sais pas quel texte on vous a remis.
LE PRESIDENT (M. Pilote): On ne l'a pas eu.
M. BOYD: Vous ne l'avez pas eu, ils sont arrivés par auto cet
après-midi. Voulez-vous les distribuer s'il vous plaît? En
attendant le texte, j'aimerais vous parler des formules que nous avons
appliquées.
On me signale un document additionnel qu'on vient de vous remettre. Il y
en a un qui est connexe au contrat de Bechtel, qui couvre les organigrammes
schématiques qui faisaient partie de la convention de 1972 et qui ont
été amendés au fur et à mesure des besoins. Je vous
ai signalé certains cas, mais vous aurez en main l'organigramme et les
fonctions de direction qui sont partagées entre les entreprises.
Je pense qu'on devrait parler de ceci dès maintenant. Cela fait
partie du contrat. Malheureusement, nous avons été incapables de
vous l'envoyer vendredi, parce que ces organigrammes n'étaient pas
terminés. C'est assez simple quand même, en vous les expliquant,
vous pourrez comparer le cheminement avec ce qu'il y avait originalement.
La présente a trait à la convention portant la date du 27
septembre 1972 entre la Société de la baie James, la commission
Hydro et Bechtel. Nous vous référons à notre lettre du 27
septembre 1972 et à l'organigramme qui y est annexé
établissant les classifications initiales principales et
désignant l'organisation appelée à fournir le personnel
pour chaque classification, ces documents ayant été
acceptés par les parties le 27 septembre 1972. Ledit organigramme a
subséquemment été modifié du consentement des
parties par des lettres en date du 23 et du 31 octobre 1972 et du 23 novembre
1973.
En passant, ceux qui ont été publiés dans la
Gazette cela peut vous donner une indication de leur source
étaient basés sur les organigrammes apparaissant avec la
convention du 27 septembre 1972.
Je vous signale que, le 23 et le 31 octobre 1972, déjà des
changements étaient faits à ces organigrammes, entre autres la
nomination de l'adjoint au directeur de la programmation, contrôle et
coût, M. Bolduc. Ceci n'apparaissait pas dans les organigrammes
publiés dans la
Gazette. Donc, ils ont obtenu leurs documents, ce n'était pas
à la bonne place.
Il est, par les présentes, convenu que ledit organigramme ainsi
modifié est remplacé par l'organigramme annexé à la
présente lettre. Ce nouvel organigramme correspondant à l'entente
mutuelle des parties dans la convention de 1972: Vous êtes prié de
manifester votre accord, en signant cette lettre et les deux copies qui y sont
jointes. Ce qui a été fait.
A l'annexe A, j'ai une chose à signaler qui est très
importante, partout, vous allez voir les lettres (E) et (B).
A (B), ce sont des postes qui, par entente, ont été
confiés à Bechtel et (E), ce sont des postes qui ont
été réservés à la Société
d'énergie Lalonde-Lamarre-Valois, peu importe qui Hydro-Québec et
la Société d'énergie voudraient les confier.
La direction de l'ingénierie, je l'ai déjà
expliqué, correspond à l'organigramme qu'on vous a
expliqué précédemment. Je ne voudrais pas
répéter. Vous avez l'organigramme A a), c'est ce que je vous ai
indiqué.
A A, 2, l'ingénierie, M. Paul Amyot est le directeur qui vient
d'Hydro; l'administration et budget d'exploitation, c'est d'Hydro
également, c'est M. Lucien Leblanc; le conseiller technique, c'est M.
René Gauthier, d'Hydro-Québec; le conseiller technique, c'est M.
Thompson, de Bechtel; le directeur adjoint des spécialités, des
spécialistes, c'est M. Guy Larocque, d'Hydro-Québec; et
l'ingénieur de projets, le directeur adjoint, c'est M. Gilles
Sébastien, qui est de Lalonde-Lamarre-Valois; les spécialistes
directeurs adjoints, vous avez là le niveau de chefs des services, je
crois que c'est assez évident que c'est le donnant, Hydro-Québec,
Energie, Lalonde-Lamarre-Valois, il y a un seul cas qui pourrait être
Bechtel ou Energie.
L'ingénierie de projets, le directeur adjoint, vous avez encore
à peu près la même chose. C'est qu'on reprend chaque
direction et, chaque direction, le directeur adjoint.
Les ressources humaines, le directeur, vous avez ses chefs.
Actuellement, il y en a trois. Ils sont tous d'Energie.
Réduction et contrôle des coûts. Le directeur de
Bechtel, le directeur adjoint d'énergie, c'est Pierre Bolduc qui vient
d'Hydro. En octobre 1972, je vous ai dit qu'on l'avait nommé adjoint au
directeur. Cette année, au début de l'année ou au milieu
de cette année, je ne me le rappelle pas au juste, on l'a nommé
directeur-adjoint. Les autres chefs, vous voyez que, où il y a Energie
Bechtel comme possibilité... C'est que les chefs ne sont pas
nommés encore, c'est une nouvelle organisation.
L'administration, le directeur intérimaire est M. Hanna. Il le
sait. Dès que l'établissement du système de
contrôle, du système administratif sera établi à
notre satisfaction, il sait qu'il devra quitter le poste.
Nous avons comme contrôleur et directeur adjoint, M. Dubé,
de qui relève la vérification
interne également. Vous avez l'informatique et les deux autres
services, comme vous le voyez, l'approvisionnement. Vous avez les chefs de
service qui vous sont indiqués. La construction, le directeur b,
Bechtel, le directeur adjoint, c'est Paul Tremblay qui nous vient
d'HydroQuébec. Vous avez les différents chefs de service.
Quoi qu'on ait prétendu à bien des endroits, si vous
comptez les e), il y a passablement plus de e) que de b).
Si vous avez des questions là-dessus, on y répondra plus
tard.
On vous a distribué le texte: Etablissement des honoraires. Vous
ne pouvez certainement pas lire cela maintenant. Si vous avez des questions sur
le texte, j'y répondrai plus tard.
J'aimerais vous expliquer un peu les formules. Dans le texte, on vous
dit... Quand même il faut que je m'y réfère un peu. L'ordre
des ingénieurs prévoit trois façons de
rémunérer les ingénieurs-conseils. L'une, c'est la
méthode per diem, tant par jour. Cela s'applique à des projets
préliminaires ou des projets non définis, la plupart du temps, de
peu d'envergure.
Deuxièmement, vous avez la méthode b),la
rémunération du salaire où on multiplie le salaire par un
multiplicateur qui veut varier de 150 p.c. à 100 p.c., dépendant
de l'importance du projet. La troisième méthode qui est par un
pourcentage de tous les travaux. En lisant le texte, vous verrez ce qu'on y dit
à ce sujet. En résumé, je vais vous dire que ni l'une ni
l'autre de ces méthodes ne convenait à
l'ingénierie-conseil, parce que le projet est trop
considérable.
Je veux dire aussi que tout ce qui dépasse $10 millions doit
être négocié. Nous nous sommes quand même servis des
normes. Nous avons aussi une combinaison de la méthode b) et de la
méthode c) qui donne, à mon avis, d'excellent résultats et
des chiffres en bas de ce qu'on aurait obtenu par d'autres méthodes.
Alors, pour ce genre de travail, vous avez, je crois, ces formules.
L'ingénierie a exécuté sur les études
préparatoires, les plans et devis préliminaires, les plans et
devis définitifs, les services durant la construction.
La formule de calcul. La rémunération totale égale
je ne veux pas la citer, mais je vais en expliquer les termes. H,, c'est
le nombre d'heures exécutées au siège social de la
société d'Energie; H,, c'est le nombre d'heures
exécutées au chantier; H3, c'est le nombre d'heures
exécutées au siège social du bureau d'étude et
quelques rares cas d'exception où on fait faire un travail
spécial qui ne justifie pas de demander de transférer
l'employé chez nous; H4, c'est le nombre d'heures
exécutées par les patrons; S1 c'est le salaire horaire pour le
personnel travaillant au siège social de la SEBJ. En passant, nous
utilisons 1,950 heures comme diviseur. La formule de la corporation ou de
l'ordre des ingénieurs prévoit 1,800 heures. Mais nous
travaillons plus longtemps, nos heu- res sont plus longues à la
Société d'énergie. Evidemment, le salaire horaire,
étant divisé par 1,950, est moindre que si c'était suivant
la norme de 1,800 heures. S2, c'est le salaire horaire pour le personnel
travaillant en chantier et S3, c'est le salaire horaire pour le personnel
travaillant au siège social du bureau d'étude.
Concernant les patrons, c'est le tarif minimal recommandé par
l'ordre des ingénieurs. Ce que j'ai dit pour les 1,950 heures de travail
qui servent de diviseur s'applique pour les trois salaires horaires. X est le
multiplicateur de l'allocation des avantages sociaux. On emploie la formule
Tunc qui est un groupe qui étudie constamment, qui révise ces
formules annuellement. Ensuite, vous avez la prime pour exécution
efficace des services selon l'échéancier établi.
Alors, nous avons voulu établir une prime qui inciterait les
ingénieurs-conseils à nous fournir les plans à temps,
parce que, d'après notre expérience, dans le passé,
à HydroQuébec, les plans n'arrivaient pas toujours à
temps. Ce n'était pas toujours la faute des ingénieurs-conseils.
C'était que les ingénieurs d'Hydro et les
ingénieurs-conseils discutaient peut-être trop, remettaient et
prolongeaient les discussions. C'est maintenant la formule employée
également à Hydro-Québec. C'est en fait à Manic 3
que cette formule a été employée pour la première
fois. Cela encourage l'exécution rapide. Je pense que les
ingénieurs-conseils sont satisfaits eux-mêmes de cette
application. L'honoraire fixe nous en parlerons également
c'est pour que l'ensemble de ces facteurs égale un multiplicateur
correspondant aux demandes minimales de la corporation, de l'Ordre des
ingénieurs dans la méthode C. Je l'expliquerai quand on parlera
de chiffres. Je crois que ce sera plus facile. Le 2-R représente les
dépenses directement remboursables, reliées au travail
exécuté et approuvé par Energie et payé sans
majoration, Y étant multiplicateur pour les frais
généraux, qui sont Y-l, Y-2, Y-3, selon où ils sont
appliqués.
Ici, c'est un cas typique d'un de nos contrats
d'ingénieurs-conseils à la baie James. Nous avons estimé
qu'il y aurait 350,000 heures/hommes pour exécuter ce travail. Les
données de base sont H-l: 250,000; H-2: 50,000; H-3: 45,000; H-4: 5,000.
Le salaire moyen, début 1974, toujours en utilisant le salaire annuel
divisé par 1,950 heures, nous donne S-l, S-2, S-3 et S-4.
Je vous ai parlé des majorations tout à l'heure, en
fonction de ce que Bechtel a dans son contrat. Vous avez ici, Y-l, qui est la
majoration pour les contrats d'ingénierie, 1.70 pour le travail fait au
siège social; 1.40 pour le travail fait aux chantiers; 1.85 pour le
travail fait au siège social de la firme. La différence entre Y-l
et Y-3 est de 15 p.c., représentant le fait que nous fournissons le
loyer.
Les autres variables: Y est 16.48 p.c. de la formule TUNC sur les
bénéfices marginaux qui
s'appliquent et qu'il faut rembourser. L'estimation de base est de $175
millions. Coût de construction, les primes à l'exécution:
$155,000, les dépenses remboursables variant entre 5 p.c. et 10 p.c. des
coûts de dépenses directes. Pour les honoraires fixes
calculés et négociés, voir 3.3 du texte que vous avez.
Vous avez l'application de cette formule. Je pense qu'il n'est pas
nécessaire d'entrer dans ces détails. Si vous avez des questions,
nous répondrons, et la résultante de ceci est que vous avez une
rémunération totale de $6 millions, plus $250,000 de
dépenses remboursables, ce qui nous donne $6.250 millions. C'est la
rétribution estimée sur la base des salaires en 1974.
Les salaires, évidemment, sont sujets à l'inflation. Il y
a des salaires qui sont changés suivant l'inflation, c'est comme les
ingénieurs et nous, il faut les réviser, mais ces salaires sont
ceux approuvés par la Société d'énergie. Ce ne sont
pas les salaires que les ingénieurs-conseils voudraient réviser;
ils doivent soumettre leur demande, et ces révisions se font suivant
notre approbation.
Si on fait le calcul de ceci, nous arrivons à un facteur de 2.4
environ comme multiplicateur, ce qui est tout à fait conforme, en fait,
en bas des normes qui, évidemment, s'appliquent pour des contrats de
moindre importance.
M. BELLEMARE (Johnson): J'ai compris ça, moi.
UNE VOIX: On a compris.
M. BOYD: Un autre point important, j'aimerais vous parler du
détail des coûts prévus pour la gérance
complète. Est-ce que les membres ont cette page, Détail des
coûts prévus pour la gérance?
UNE VOIX: Nous n'avons pas ça.
M. BOYD: Nous allons vous la donner, je vais vous l'expliquer en
attendant. Nous devions remettre ces feuilles au début, mais la
tempête nous a encore embêtés. Nous vous les donnons
à l'instant.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, il est six heures moins
un quart...
M. BOYD: Ce tableau, je pense que je vais vous l'expliquer en
attendant.
M. BELLEMARE (Johnson): Juste un instant. Est-ce qu'il y aurait moyen de
suspendre les travaux pour les reprendre ce soir? J'ai personnellement pris
d'autres obligations vers six heures moins un quart, est-ce que nous pourrions
reprendre... Nous avons eu une séance assez longue cet
après-midi, où un monologue a été
établi.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que M.
Boyd en a encore pour longtemps à donner des explications?
M. BOYD: C'est le dernier tableau que je voudrais vous présenter.
Ce ne sera pas long. Je pense qu'avec ça, vous aurez un tableau complet
de l'équipe de gérance et des coûts...
Cela ne va me prendre que quelques minutes seulement. Vous avez
maintenant le tableau en main. Je vous le présente rapidement et si vous
avez des questions, quand vous voudrez, on les discutera.
Détail des coûts privés pour la gérance
incluant l'escalade. Vous avez d'abord la colonne des coûts directs, des
coûts indirects, des honoraires, le total. Si on reprend dans l'autre
sens Bechtel Québec, coût direct $46.9 millions,
Lalonde-Lamarre-Valois $101.7 millions, Hydro-Québec $45.8 millions.
Total $194.4 millions.
Les coûts directs on les a expliqués, mais je pense qu'ici
cela vaut la peine de répéter. Ce sont les salaires payés
au personnel qui travaille. Donc, que ce soit Bechtel, que ce soit Lalonde ou
que ce soit l'Hydro-Québec ou que ce soit n'importe qui, c'est du monde
qui travaille au Québec, à Montréal ou à la baie
James et c'est $194 millions de salaires payés à des gens qui
travaillent au Québec pour la gérance. Parmi le personnel de
Bechtel, les $46 millions, la majorité sont des Canadiens et des
Québécois.
Les coûts indirects, c'est $17.5 millions pour Bechtel;
Lalonde-Valois $42.8 millions et évidemment Hydro c'est le même,
cela fait $61 millions et c'est suivant les formules que je vous ai
expliquées. Dans le cas de Lalonde-Valois vous l'avez dans le contrat
qu'on vous a soumis. Quant aux honoraires, je vous ai dit pour le cas de
Bechtel qu'après discussion nous avions réduit de $47.4 millions
à $36 millions. Dans le cas de Lalonde-Valois, nous avons eu les
mêmes discussions, la même convention supplémentaire qui a
réduit les honoraires de $20.4 millions à $15.6 millions soit des
honoraires de 51.6. Le total pour les équipes participant à la
gérance... aux entreprises participant à l'équipe de
gérance, c'est de $307 millions. Pour les contrats d'ingénierie
$128.5 millions, les autres dépenses de la société sous
les frais du propriétaire de $130 millions. Le grand total étant
$565 millions.
Je vous ai indiqué plus tôt que les coûts directs
étaient de $5.336 milliards incluant $565 millions pour la
gérance totale qui comprend l'ingénierie et les frais du
propriétaire, ce qui représente un peu plus de 10 p.c. Vous vous
rappelez que je vous ai déjà parlé de 10 p.c. pour les
frais de gérance, d'ingénierie et les frais du
propriétaire. Plus bas, nous l'avons exprimé d'une autre
façon, mais c'est la même chose.
Au total, la gérance, 313, l'ingénierie, 92, ce qui fait
$405 millions. Les imprévus, $15.7 millions. L'escalade globale, plus
tout ce qui précède, $144.5 millions. Total: $565 millions.
M. le Président, MM. les membres, j'ai fait un peu le tour du
problème de la gérance et de ses
contrats. Nous sommes prêts à répondre à vos
questions.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Selon les voeux de l'Opposition et de certains
députés, la commission ajourne ses travaux à ce soir, 8 h
15.
M. BOSSE: M. le Président, juste une petite question. M. Boyd,
s'il vous reste un peu de "cash", y aurait-il moyen de faire imprimer un
dossier, au moins pour moi? Je n'ai pas de dossier, j'aurais aimé
l'avoir au complet. Je sais qu'au cas où on ne serait pas "short" de
"cash", s'il en reste un brin...
M. BOYD: D'accord, je suis certain qu'on va pouvoir vous fournir un
dossier. On en a fourni aux journalistes qui n'en avaient pas. Certainement, on
va en trouver un pour vous.
M. BOSSE: Si c'est possible.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission suspend ses travaux à ce
soir, 8 h 15.
(Suspension de la séance à 17 h 53)
Reprise de la séance à 20 h 21
M. PILOTE (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
Lorsque nous avons suspendu nos travaux cet après-midi, nous
étions rendus à la période des questions, à moins
que M. Boyd ait autre chose à ajouter. Si vous avez besoin de vous
servir des gens qui vous accompagnent pour répondre à certaines
questions, libre à vous de le faire. Laparole est au ministre des
Richesses naturelles.
M. MASSE: M. Boyd avait une chose à ajouter.
M. BOYD: M. le Président, il est peut-être
nécessaire que j'ajoute quelque chose. J'ai eu un certain nombre de
questions ici, tout à l'heure, et apparemment, la
télévision de Radio-Canada aurait assez mal
interprété les chiffres qu'on a donnés ici. C'est vite,
mais c'est peut-être trop vite. On n'a peut-être pas pris le temps
de comprendre...
M. MORIN: M. le Président, je me demande si cela doit faire
l'objet d'un échange entre les membres de cette commission et M. Boyd.
Ne serait-ce pas plus simple de passer maintenant aux questions du ministre et
ensuite à celles de l'Opposition?
LE PRESIDENT (M. Pilote): On va permettre à M. Boyd une courte
explication.
M. MORIN: Est-ce que ces messieurs d'Hy-dro-Québec seront
là encore demain matin et demain après-midi? Parce que, plus on
retarde le dialogue, plus cela risque de durer.
M. PERREAULT: II faut quand même lui permettre de faire des
rectifications sur des choses qui sont dites et qui sont fausses.
M. MORIN: Je n'ai pas d'objection à ce que M. Boyd fasse une
déclaration, mais il ne faudrait pas que cela s'étire comme cet
après-midi.
M. BOYD: Ce ne sera pas long, monsieur. UNE VOIX: ... encore
personne.
M. GIROUX: On ne retardera personne, ce sera une question de deux
minutes.
LE PRESIDENT (M. Pilote): II ne faudrait pas prendre dix minutes pour
permettre deux minutes d'intervention à M. Boyd. M. Boyd.
M. BOYD: II s'agit de la feuille que vous avez, de la dernière,
je crois, que je vous ai donnée qui fait mention du détail des
coûts prévus pour la gérance où on a: Bechtel.
Coûts
directs, coûts indirects, honoraires, total: $100.4 millions,
Lalonde-Valois, $160.1 millions; Hydro-Québec, $46.5 millions.
Ingénierie, c'est une chose que je voudrais clarifier. Ici, par
ingénierie, on veut dire les firmes d'ingénieurs-conseils
québécoises comme Asselin, Benoît, Boucher, Rousseau,
Sauvé, Warren et associés; SNC; Cartier Engineering; Montreal
Engineering; Gendron, Lefebvre et Associés, toutes ces firmes qui font
de l'ingénierie. On estime qu'ils retireront $128.5 millions. Les $130
millions, ce sont les dépenses de la société et les frais
du propriétaire.
Sur l'ensemble, Bechtel reçoit 18p.c. de $565 millions;
Lalonde-Valois 28 p.c.; HydroQuébec, 8 p.c; les
ingénieurs-conseils 23 p.c. et les frais de la société,
pour faire le total, sont de 23 p.c, ce qui fait 100 p.c.
Une autre chose, je pense, qu'il faudrait expliquer, ce qui va prendre
deux minutes, c'est l'ingénierie ou les frais
d'ingénieurs-conseils. Vous avez cela à la page 43 que je vous ai
donnée. Ici, on a $128.5 millions pour les firmes d'ingénierie,
incluant l'escalade des imprévus. En bas de la page, vous avez:
Ingénierie, ce sont encore les mêmes ingénieurs-conseils,
$92.1 millions sans escalade, sans imprévu. Ce sont les mêmes
$92.1 millions qui augmentent jusqu'à $128.5 millions.
A la page 43, vous avez le détail de ce que les
ingénieurs-conseils du Québec vont retirer. Les contrats
terminés. Vous avez Lalonde, Gi-rouard et Letendre, Régis
Trudeau, Hydro-Québec. Cela fait $1,543,000. En cours. ABBDL et les
autres qui sont inscrits ici, $10,548,000; le total: $12,091,000 et le sommaire
en dollars en 1974. Vous avez la feuille?
M. MORIN: Je ne pense pas que nous l'ayons, M. Boyd. Je vous laissais
parler, mais ce serait plus utile si nous avions un exemplaire en mains.
M. BOYD: On vous avait distribué vers la fin les feuilles
d'établissement des honoraires des ingénieurs-conseils à
la SEBJ. Il y a une feuille, là.
M. MORIN: Oui. UNE VOIX: C'est cela.
M. BOYD: Le contrat terminé, annulons $543,000, dans le haut de
la page, il y a trois firmes, les petits contrats, Hydro-Québec, ce
n'est pas un contrat. En cours, les firmes que vous avez là, en haut,
pour économiser du temps, je ne les nomme pas, $10,548,000 pour un total
de $12,091,000. En bas, vous avez le sommaire en dollars, 1974.
Ingénieurs-conseils, contrats terminés, $1,543,000, contrats en
cours, $10,548,000; total au 30 septembre 1974, $12,091,000. Prévisions
en cours pour les contrats donnés, ce qu'il reste à faire,
$42,963,000, à négocier, $43,797,000, ce qui vous donne un total
de $86,760,000, toujours en dollars, 1974. Pour la photographie, la
cartographie et études spéciales, vous avez les chiffres
correspondants, soit $5,340,000 pour $92,100,000 avant imprévus et
l'escalade qu'on retrouve sur les tableaux que je vous ai donnés. Dans
les contrats à négocier, il y a celui de LG 1, LG 4,
réservoir, détournement, Caniapis-cau, réservoir,
détournement à Eastmain, des contrats de routes, Pelletier et
Associés, et Gendron et Lefebvre. C'était la rectification, mais
je conçois mal que Radio-Canada sorte $200 millions pour Bechtel quand
les gens sont ici et qu'on vient de leur dire que c'est $100 millions. C'est
tout, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au ministre des Richesses
naturelles.
M. MASSE: M. le Président, je veux tout simplement, en deux mots,
remercier M. Boyd d'un exposé qui, à mon avis, a
été très clair et des plus complets avec la documentation
nécessaire. On a beaucoup parlé, dans le passé, depuis
deux ans, de ce fameux contrat Bechtel-Société d'Energie-Hydro.
On a publié toutes sortes de nouvelles, contrôle des
Américains pour qu'on puisse avoir les finances américaines, on a
dit que si Bechtel avait ce contrat... on a parlé de langue de travail,
on a signalé que Bechtel aurait le contrôle du projet de la baie
James. Je pense que dans l'opinion publique, maintenant, avec une bonne
information, on saura dorénavant que, dans les faits, il n'en n'est
rien.
Est-ce que vous avez un exposé ou est-ce qu'on procède
dès maintenant à la période de questions? Est-ce que vous
vouliez faire un exposé avant de...
M. MORIN: Non, je désirais, M. le Président, poser
directement des questions à M. Boyd ou à l'un ou l'autre de ces
messieurs, nos invités. Si vous avez des questions, M. le
ministre...
M. MASSE: Je peux peut-être commencer.
M. MORIN: ... posez-les. Je poserai les miennes après.
M. MASSE: D'accord !
M. ROY: On va procéder dans l'ordre, et après les
questions du chef de l'Opposition, je pourrai intervenir à mon tour pour
poser des questions.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que vous permettez qu'on accorde 20
minutes au ministre pour poser des questions, 20 minutes au chef de
l'Opposition?
M. MORIN: M. le Président, un instant!
M. MASSE: Je pense qu'on peut fonctionner comme on a fonctionné
déjà en commission parlementaire.
M. BELLEMARE (Johnson): Non, non. LE PRESIDENT (M. Pilote): Je
dis...
M. MASSE: M. le Président, je ne sais pas si vous auriez l'accord
pour qu'on procède de la même façon qu'aux autres
commissions parlementaires sur un sujet précis, qu'on puisse poser
chacun une question si on en à poser, sans avoir une période
limitée pour chacun.
M. LESSARD: Si le ministre prend une demi-heure, on prendra une
demi-heure, M. le Président, il n'y a aucune...
M. ROY: Si vous aimez qu'on prenne chacun un sujet précis,
c'est-à-dire qu'on discute, qu'on fasse...
LE PRESIDENT (M. Pilote): On ne m'a pas donné le temps de
m'expliquer. Je voulais proposer que le ministre ait 20 minutes, que chacun des
partis ait 20 minutes, quitte ensuite à ce qu'on ouvre les questions "at
large", si vous me permettez l'expression anglaise. De toute façon, la
parole est au ministre des Richesses naturelles. On va procéder comme
cela, à la pièce.
M. MASSE: M. le Président, quand on regarde l'organigramme
cela est une suggestion qu'on pourrait faire au départ c'est
l'organigramme et la deuxième chose, ce sont les contrats de
gérance. Alors, on pourrait procéder dans cet ordre.
M. MORIN: Je le veux bien. Je pense que... M. MASSE: D'accord!
M. MORIN: ... M. Boyd a procédé dans cet ordre, et il
serait peut-être utile, pour qu'il y ait de la logique dans l'ordre de
nos questions, que nous commencions par l'organigramme...
M. MASSE: D'accord!
M. MORIN: ... pour ensuite étudier les clauses du contrat qui
sont relatives à l'honoraire et aux coûts.
Organigramme
M. MASSE: M. le Président, une première question.
Je remarque, dans l'organigramme, qu'on a à peu près 31
postes de direction, de hauts cadres, et que, sur les 31 postes, il y en a cinq
qui sont occupés par des gens de la compagnie Bechtel, ce qui
représente environ 15 p.c. à 17 p.c. du personnel
supérieur.
D'autre part, vous avez distribué un document tout à
l'heure qui étend l'organigramme dans des niveaux inférieurs, et
qui implique énormément de postes. Et je ne pense pas avoir vu le
rapport entre les postes occupés par Bechtel et le poste occupé
par les autres, soit Hydro-Québec, soit la Société
d'énergie. Est-ce que vous avez le nombre précis? La
proportion.
M. BOYD: Actuellement? M. MASSE: Oui.
M. BOYD: Dans le document en question où on parle de la
provenance des employés, à la page 14, aux quatre premiers
niveaux, on indique en pourcentage... Est-ce que vous avez la feuille?
M. MASSE: Oui, je m'excuse.
M. BOYD: Hydro-Québec, pour les quatre premiers niveaux de la
direction, représente 38.3 p.c; Bechtel, 29.6 p.c.
Lalonde-Lamarre-Valois, 24.7 p.c; engagés directement par Energie, 5
p.c; Développement, 1.2 p.c; autres, 1.2 p.c.
M. MASSE: D'accord. Alors, c'est 29.6 p.c. C'est exact, vous venez de
dire que c'est 29.6 p.c.
Même si la langue de travail est le français, est-ce que ce
sont des personnes qui sont bilingues pour les cas anglophones?
M. BOYD: Oui, la plupart des gens sont bilingues et je vous ai
expliqué tout à l'heure que nous avions demandé le
changement de quelques personnes, entre autres, de deux directeurs, parce que
nous les voulions davantage bilingues. Ce sont des personnes bilingues, et il y
a quelques autres personnes dont nous avons demandé le changement pour
les mêmes raisons aussi.
M. MASSE: Par rapport aux autres grands projets qu'Hydro a construits,
est-ce que cet organigramme, en dehors des postes occupés par les gens
de l'extérieur, correspondrait à un organigramme de
réalisation de Manic 5, par exemple?
M. BOYD: C'est assez différent de ce qu'on a fait à Manic
5.
M. MASSE: Je parle d'Hydro face au comité de gérance ou
firmes extérieures.
M. BOYD: Tous les travaux étaient faits, à Manic 5, par
Hydro-Québec même. Il y avait très peu d'entrepreneurs.
Pour les ingénieurs-conseils, c'était la même chose que
maintenant. On employait des bureaux d'ingénieurs-conseils. Il y a eu
SNC avec la collaboration de Cohen et Bélier de France, pour le barrage,
et Asselin, Benoît, Boucher pour la centrale. C'était la partie
ingénierie-conseil, mais, pour la direction des travaux, c'était
Hydro-Québec avec une direction générale construction.
M. LESSARD: Mais est-ce que vous aviez une répartition semblable
au niveau des employés supérieurs?
M. BOYD: Je ne comprends pas très bien. C'étaient tous des
employés d'Hydro-Québec. Je ne peux pas vous dire qu'il y en
avait trente pour cent d'Hydro-Québec, tant pour cent d'autre chose.
Mais la direction était d'Hydro-Québec.
M. MORIN: M. le Président, est-ce que le ministre a
terminé ou si...
M. MASSE: Juste une ou deux questions.
Si je comprends bien, pour Manic 5, l'organigramme qu'on voit ici, cela
a été réalisé à l'intérieur
d'Hydro-Québec sans qu'il y ait des gens de firmes-conseils qui
participent à la gérance.
M. BOYD: La gérance était exécutée par les
gens d'Hydro-Québec.
M. MASSE: D'accord.
J'aurais une dernière question sur l'organigramme. Le conseiller
spécial qui vous est rattaché, qui est rattaché au
président de la Société d'énergie, M. Thompson,
quel est son rôle exactement?
M. BOYD: C'est assez limité. C'est surtout sur des
préparations d'estimation, de contrôle des coûts et c'est un
poste tout à fait temporaire. Ce monsieur doit nous quitter d'ici
quelques mois. Le poste va disparaître en même temps.
Ce n'est pas un poste d'importance mais on a montré ce niveau
parce que c'est à cela que ça se rapporte. C'est un poste tout
à fait temporaire. Lorsqu'on reviendra devant cette commission pour
d'autres discussions, je pourrai vous démontrer que c'est un travail
interminable.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le chef de l'Opposition officielle.
M. MORIN: M. le Président, j'aimerais que nous jettions un regard
sur l'organigramme et que nous tentions de faire le lien entre ce tableau et le
contrat intervenu entre Energie, Hydro et Bechtel, en particulier l'annexe A de
ce contrat. M. Boyd, j'aimerais vous demander d'abord, au sein du comité
de gérance qui est créé dans l'accord qui
représente l'élément A désigné à la
page A-l de l'annexe A. Je pense que c'est vous.
M. BOYD: Le Président, c'est moi.
M. MORIN: C'est bien. Qui représente au sein du comité de
gérance la lettre B?
M. BOYD: C'est le représentant de Bechtel.
M. MORIN: Mais qui est-ce en particulier? Pourriez-vous...
M. BOYD: C'était M. Lowenthal qui est
décédé; c'est maintenant M. Behr.
M. MORIN: M. P.G. Behr. M. BOYD: Oui. B-e-h-r. M. MORIN: Oui, je
sais.
M. BOYD: II est parfaitement bilingue et il était directeur, pour
Bechtel, du projet Fos en France.
M. MORIN: Nous parlerons plus tard des questions linguistiques, M. Boyd.
Pour l'instant, je voudrais que nous examinions le personnel. Qui
représente la lettre C de l'annexe A?
M. BOYD: C'est Charles Boulva. M. MORIN: M. Boulva.
M. BOYD: Parce qu'au moment où cette formule de gérance a
été préparée, M. Boulva était au conseil
d'énergie, comme membre du conseil d'administration, mais il
n'était pas au conseil d'administration de la Société de
développement. Il était adjoint au président de la
Société d'énergie du temps, M. Pierre Nadeau. Est-ce
exact, monsieur...?
M. MORIN: Et à la lettre D, un membre nommé par Energie et
par la commission, à la suggestion de la firme d'ingénieurs
québécoise?
M. BOYD : C'est M. Armand Couture.
M. MORIN: C'est M. Couture. Et enfin, à la lettre E?
M. BOYD: C'est M. Paul Amyot, qui est directeur de l'ingénierie
et qui est à HydroQuébec depuis plusieurs années.
M. MORIN: Maintenant, je tourne les pages de l'annexe A, jusqu'à
la troisième et je trouve une description de la lettre B. Le membre
nommé par le conseil d'administration d'Energie et par la commission,
à la suggestion de la firme internationale à être choisie,
c'est-à-dire, selon ce que vous nous avez appris cet après-midi,
à la suggestion de la société Bechtel est de plus adjoint
du président du comité de gérance. Cette personne, c'est
M. Behr, si je comprends bien?
M. BOYD: C'est cela.
M. MORIN: Est-ce qu'il est votre adjoint au comité de
gérance?
M. BOYD: Oui, il est adjoint au président au comité de
gérance, c'est cela.
M. MORIN: C'est lui donc, qui, en votre absence, préside le
comité de gérance?
M. BOYD: Théoriquement, oui. En pratique, depuis que nous avons
un vice-président, c'est souvent le vice-président qui le fait.
J'ai expliqué aux membres, cet après-midi, en passant sur cet
article, qu'il y avait eu plusieurs modifications de facto avec les
circonstances et les événements qui ont eu pour effet de modifier
ce qu'on a ici. On vous l'a donné tel que cela a été
signé. Mais étant maître d'oeuvre, étant le
propriétaire, Energie, Hydro-Québec et son président, on a
le droit de modifier notre organigramme sans demander toujours la permission
à nos consultants.
M. MORIN: Est-ce que vous pouvez faire cela sans l'accord de Bechtel, M.
Boyd?
M. BOYD: Dans le cas de ce que fait l'adjoint?
M. MORIN: Oui, par exemple.
M. BOYD: Les représentants de Bechtel l'ont accepté. On
leur demande et ils acceptent, comme ils ont accepté de
renégocier l'honoraire.
M. MORIN: Donc, cela a été renégocié? Et on
nous dit que M. Behr est le représentant officiel de la Bechtel en
qualité de conseiller d'Energie et de la commission. Toujours
d'après le contrat.
M. BOYD: Oui. Je ne voudrais pas non plus diminuer l'importance ou le
rôle de cet homme qui est un homme de valeur, mais l'organisation se
développant et l'envergure du projet prenant forme, on a
été dans l'obligation, pour améliorer les choses, de
partager des responsabilités. Je vous ai dit qu'il y avait un
vice-président, je vous ai dit que M. Couture avait des
responsabilités additionnelles à ce qui est indiqué
ici.
M. MORIN: Oui. Je continue toujours la lecture du point B.
M. DOZOIS (Paul): M. le Président, je voudrais ajouter à
ce que M. Boyd vient de dire.
M. MORIN: Oui, M. Dozois.
M. DOZOIS: Tout à l'heure, quelqu'un m'a posé la
même question que vous posiez. Je relisais ce document.
M. MORIN: Oui.
M. DOZOIS: Je pense que le paragraphe dont vous faites mention à
la page A3, qui dit: "en l'absence du président, il préside le
comité de gérance", je pense qu'il faut également regarder
le premier paragraphe qu'il y a à la page 1, après la lettre E. A
la page 3, l'adjoint au président préside le comité de
gérance pour des vacances très courtes, une absence d'une
journée du président, peut-être.
Mais là on voit: "Lorsque le président du comité
devient incapable d'agir c'était donné pour une plus
longue période il peut être remplacé par une
personne nommée par Energie et par la commission pour exercer les
fonctions du président durant incapacité. Cette personne sera un
membre du conseil d'administration d'Energie, représentant la
commission. Il faut nécessairement que ce soit un des trois membres de
la commission qui siège au comité d'Energie.
UNE VOIX: C'est pourquoi vous avez été
établi...
M. DOZOIS: Non, cela pourrait être M. Giroux ou moi, au moment
où je vous parle.
M. MORIN: M. le Président, est-ce que je pourrais continuer
maintenant, avec cette précision que nous apporte M. Dozois? Puis-je
continuer la lecture de la clause B à la page A3 de l'annexe A? On nous
dit, toujours au sujet du membre nommé par le conseil d'administration
d'Energie et par la commission, à la suggestion de Bechtel, qu'il
seconde le président du comité, en exerçant une
coordination générale, et qu'il surveille particulièrement
l'exécution des travaux de construction et l'application des
contrôles. Est-ce que M. Behr effectue effectivement cette coordination
générale et...
M. BOYD: Oui.
M. MORIN: ... est-ce qu'il surveille l'exécution des travaux?
M. BOYD: Oui, au niveau du comité de gérance, M. Behr a
plus spécifiquement, sans enlever aux autres des responsabilités,
cette responsabilité. Je peux vous dire que depuis que M. MacDonald est
vice-président, le conseil, lorsqu'il l'a nommé à cette
fonction, à ma recommandation, lui a confié en particulier la
responsabilité de surveiller, contrôler et coordonner les
approvisionnements, l'administration et toute autre fonction que le
président ou le conseil lui déléguerait.
Quand on parlera de M. Couture, tout à l'heure, j'imagine que je
pourrai vous donner d'autres détails.
M. MORIN: Ce que vous nous dites, c'est que cette clause, selon laquelle
M. Behr seconderait le président du comité en exerçant une
coordination générale et une surveillance sur les travaux, ne
vaut qu'au sein du comité de gérance.
M. BOYD: Non. Vous dites qu'il surveille particulièrement
l'exécution des travaux de construction et l'application des
contrôles. Il fait cela pour le comité de gérance, pour le
président. J'admets cela.
M. MORIN: Continuons. Pour renseigner le
comité de gérance ou à la demande du comité
de gérance, il requiert, des directeurs concernés, tout rapport
sur toute question touchant leur direction et transmet lesdits rapports au
comité de gérance. Est-ce que M. Behr remplit effectivement ces
fonctions?
M. BOYD: Oui, il le fait; M. MacDonald le fait; M. Couture le fait; M.
Amyot le fait; moi, je le fais et je peux le faire pour tout. Je ne vois pas
où vous voulez en venir mais, en tout cas, je peux...
M. MORIN: C'est parce que je commence à me demander si M. Behr
est à sa place dans l'organigramme. Je demanderais au
député de ne pas se mêler de cela, s'il ne suit pas la
conversation. J'ai posé une question et je voulais simplement savoir
exactement quel est le rôle de M. Behr.
M. MASSICOTTE: ...ce que veut dire...
M. BOYD: Oui. Il est, comme le dit le texte, adjoint du président
du comité de gérance et le président du comité de
gérance est le président de la société. Je vous
réponds que les choses ont été modifiées avec le
temps. M. Behr occupe une fonction responsable ainsi que M. Couture et M.
MacDonald. Dans un projet semblable, le président a besoin de plusieurs
adjoints, en ce qui a trait à la responsabilité.
M. MORIN: Je comprends cela, M. Boyd. Mais, je me demande...
M. BOYD: Je pense qu'on ne peut pas dissocier les ventes... Vous parlez
d'un, moi, je pense qu'il faut parler des autres aussi, en même temps,
vous parlez d'un vous mettez le point sur un constamment et vous oubliez
l'autre. M. Armand Couture est membre du comité de gérance. Lui
aussi, il n'est pas montré comme je ne sais quoi, mais il est membre du
comité de gérance et, à ce titre, il exerce des
responsabilités importantes.
M. MORIN: C'est possible, mais vous avouerez que, de tous les postes, de
toutes les fonctions qui sont écrites dans l'annexe A, si on met de
côté celle du président, c'est cette fonction
décrite sous l'annexe B qui apparaft comme étant fort importante.
C'est la seule, d'ailleurs, qui, à part la vôtre, est
décrite dans tous ses détails.
M. BOYD: Je suis bien d'accord avec vous.
M. MORIN: C'est pour cela que notre impression, c'est que cette lettre B
recouvre une fonction tout à fait cruciale dans votre organigramme, dans
votre système de fonctionnement. Or, si nous regardons l'organigramme
que vous nous avez montré cet après-midi, à moins que je
ne m'abuse, M. Behr, fonctionnellement, ne semble pas être à sa
place dans l'organigramme, si effectivement il accomplit toutes les fonctions
qui sont décrites à la page 3.
M. BOYD: M. Morin, je pense qu'il faut que vous ajoutiez foi un peu
à ce qu'on vous dit, à ce qu'on vous montre. Je pense qu'on
pourrait faire venir M. Couture, on pourrait faire venir les autres pour qu'ils
témoignent eux-mêmes de ce qu'ils ont à faire. Vous avez le
rapport très important de l'optimisation, un rapport conjoint. Je vous
ai expliqué cet après-midi que c'est M. Cahill, directeur
général d'Hydro, et M. Couture qui ont signé cela. Donc,
il est membre du comité de gérance. Dans son cas, vous lisez
aussi: Les autres membres participent aux responsabilités du
comité de gérance. Au moment où cela a été
écrit, c'est tout ce qu'on avait à dire, parce qu'on ne
connaissait pas les capacités de M. Couture. Plus on le connaît,
plus on lui donne de responsabilités. C'est comme cela qu'on fonctionne.
M. Couture est responsable du service de l'environnement. Cela ne
l'empêche pas d'être tout simplement membre du comité de
gérance. M. Couture a été notre représentant tout
au long des négociations avec les Indiens, les Inuit, il a
été notre porte-parole, et M. Jean Boulanger, directeur du
contentieux, était le porte-parole d'HydroQuébec. Cela
n'empêche pas qu'il n'est que membre du comité de gérance.
M. Couture ne s'offusque pas de cela et M. Behr non plus. Ce sont des hommes
compétents à qui on donne du travail et ils le font. Il ne
faudrait pas s'étonner de ce qu'on avait cela à la page 3. En
travaillant avec les gens, on s'est rendu compte qu'on avait des gens
compétents et on les a employés. C'est cela que je vous dis.
M. MORIN: Oui, mais vous voulez dire alors que le contrat n'a plus
guère d'importance?
M. BOYD: M. Morin, il ne faudrait pas me faire dire des choses que je
n'ai pas dites.
M. MORIN: Non, mais vous me répondez, M. Boyd. Vous avez tout le
loisir de me répondre. Seulement, c'est mon métier de vous
interroger et d'essayer de comprendre. Alors, si vous m'expliquez clairement,
je vais comprendre.
M. BOYD: Les différents membres du comité de
gérance ont des responsabilités que le président leur
confie. En plus de cela, ils ont des responsabilités collectives, comme
comité de gérance, dont celles d'aviser le président. M.
Behr remplit des fonctions qui sont décrites ici. On n'a pas à ce
moment c'était en 1972, avant qu'on commence à fonctionner
défini les autres responsabilités. M. Couture a des
responsabilités. J'ai parlé de quelques-unes. Je vous ai dit que
M. MacDonald qui est vice-président, a également au comité
de gérance des responsabilités. M. Boulva est président
du
développement. Quand il vient à notre comité de
gérance, il représente le développement. Ce n'était
pas sur papier dans ce temps. M. Boulva n'était pas président du
développement, il l'est maintenant. M. Behr a des
responsabilités, il s'occupe pour moi surtout de construction, de
programmation et de contrôle des coûts. C'est un fait.
M. MORIN: Selon la clause que je continue à lire, M. Boyd, il
transmet pour exécution aux directeurs ou à leurs
délégués les directives ou instructions émises par
le président conformément aux procédures prévues
à l'article 8, paragraphe c) des présentes.
M. BOYD: En ce qui me concerne, comme les autres le font pour ce qui les
concerne, les membres du comité de gérance.
M. MORIN: S'il a toutes ses fonctions décrites dans le contrat,
et ce n'est certainement pas pour rien qu'on les a décrites, avec autant
de rigueur, de précision, dans le contrat.
Je vous avouerai que je m'étonne un peu de ne pas retrouver M.
Behr un peu plus au centre de votre organigramme, quelque part du
côté de chez M. MacDonald, par exemple.
M. BOYD: Alors...
M. MORIN: Si vous pouvez peut-être m'expliquer...
M. BOYD: Vous pouvez avoir cette impression, M. Morin; mais moi, j'ai la
responsabilité de présider, et je vous dis que les autres membres
ont chacun leurs responsabilités, et ce n'est pas parce qu'ils sont dans
le comité de gérance qu'ils sont moins importants. M. Behr est
important, M. Couture est important, M. MacDonald est important, M. Amyot est
important, M. Boulva est important pour nous aussi. Il est le seul de tous ces
gens... Dans l'organigramme, on retrouve M. MacDonald comme
vice-président, et on retrouve M. Amyot comme directeur de
l'ingénierie. Les autres, on ne les retrouve pas dans l'organigramme,
autre que dans le comité de gérance. Cela ne les diminue en rien.
Ils font le travail qu'on leur confie et ils le font très bien.
M. MORIN: Oui, mais M. Boyd, j'ai beau regarder votre organigramme et
regarder le contrat de gérance, je me dis que l'un ou l'autre est vrai,
mais cela ne peut pas être tout à fait les deux à la fois.
Si je m'en remets au texte du contrat, le rôle de M. Behr puisque
c'est lui, puisqu'il faut bien mettre un nom sur le membre qui est nommé
par le conseil d'administration d'Energie, à la suggestion de la firme
internationale est tout à fait central. C'est une sorte de noeud
de communication. C'est lui qui transmet, pour exécution, aux directeurs
les directives. C'est lui qui renseigne le comité de gérance.
C'est lui qui requiert les directeurs concernés de soumettre des
rapports. Il exerce la coordination générale. Il surveille
particulièrement l'exécution des travaux de construction. M. le
Président, il devrait être quelque part du côté du
petit carreau où se trouve en ce moment M. Pierre MacDonald.
M. BELLEMARE (Johnson): Si l'honorable chef de l'Opposition veut me
permettre, il fait plus que cela. Si vous allez à la page A5, vous allez
voir que le premier budget ci-dessus mentionné et le budget global du
projet seront soumis par l'adjoint du président du comité de
gérance, avec sa recommandation, son endossement, appuyé sur
l'engagement collectif de tous les directeurs pour approbation par le
comité de gérance. Mais cela, cela va loin. C'est lui qui
prépare le premier budget.
M. GIROUX: Si vous me permettez, j'aurais un petit
éclaircissement qui peut-être peut faire comprendre. C'est assez
complexe, mais je pense que vous devriez vous reporter à l'article A-l,
le premier article, n'est-ce pas, qui est, à mon sens, très
clair.
La gérance des travaux pour le développement des
ressources hydroélectriques pour le complexe dans le territoire, dans le
bassin... en collaboration avec la commission hydroélectrique de
Québec, la commission sous la direction du président d'Energie,
qui est à la fois nommé par la commission comme commissaire
responsable du projet hydroélectrique de la baie James. Les responsables
sont Hydro-Québec et Hydro nomme un responsable, qui est un commissaire
responsable depuis tout le début. A ces fins, le président
d'Energie est appuyé de la façon suivante.
Donc, à mon sens, c'est très clair que l'ensemble de
toutes ces choses appuie le président. Le comité de
gérance a des pouvoirs de faire exécuter les décisions du
bureau de direction de la Société d'énergie. Le
président et le vice-président ou les membres signent les
recommandations budgétaires, signent les contrôles qui s'y
appliquent et le tout doit être approuvé et sanctionné par
le bureau de direction. A ce moment, de la présidence du bureau de la
Société d'énergie, se distribuent les pouvoirs et les
décisions qui ont été votées. Je m'excuse, mais je
crois que je devais simplement clarifier ce point, parce que, les
rôles...
M. MORIN: Cela ne nous éclaire guère, je voudrais
bien...
M. GIROUX: ... qu'il y a là, je crois, sont des descriptions,
mais le point principal de cette chose, c'est que le tout dépend du
bureau de direction qui, lui, transmet au président ses
décisions. Si, par exemple, pour une raison ou pour une autre, on avait
toute une recommandation de prendre tel genre de choses et que le bureau
décide de ne pas le faire, on dit au
président de la Société d'énergie: Dites
donc au bureau de gérance d'étudier de nouveau ce programme, de
faire ceci ou de faire cela, si on n'approuve pas tel budget. Donc, l'ensemble
de ces gens sont des gens qui doivent seconder M. Boyd. Qu'ils soient
placés à gauche ou à droite, j'ai vu tellement
d'organigrammes dans ma vie...
M. MORIN: M. Giroux...
M. GIROUX: ... et le fonctionnement des organigrammes...
M. MORIN: ... je ne veux pas lier de discussion philosophique avec vous
sur la portée des organigrammes. Ce qui m'intéresse, c'est de
savoir si M. Behr est vraiment à sa place dans l'organigramme qui nous a
été montré cet après-midi, si le
représentant de Bechtel est à sa place, vraiment, dans cet
organigramme.
Si je m'en tiens au contrat, il joue un rôle de véritable
plaque tournante. Ce n'est pas pour rien qu'au point B, il vient tout de suite
après la lettre A, laquelle décrit le rôle du
président. Ce n'est pas pour rien qu'on a pris soin de décrire ce
rôle, ces fonctions avec une rigueur qui détonne par rapport
à ce qui suit, par exemple.
Je pose la question de façon simple: Est-ce que M. Behr,
nommé à la suggestion de Bechtel, exerce une coordination
générale au sein de cet organigramme? Est-ce qu'il surveille
particulièrement l'exécution des travaux de construction et
l'application des contrôles? Est-ce que c'est lui qui renseigne le
comité de gérance ou requiert les directeurs concernés de
soumettre des rapports? Est-ce que c'est lui qui transmet pour exécution
aux directeurs ou à leurs délégués les directives
ou instructions émises par le président? Est-ce que c'est lui, la
plaque tournante, ou si ça ne l'est pas?
M. GIROUX: Tout est très clair à mon sens à moi,
dans l'article 4, à A2, les responsabilités des membres du
comité de gérance. Le président est responsable devant le
conseil d'administration. En tant que président du comité de
gérance, il exerce ses pouvoirs d'administrateur et de commissaire et
tous autres pouvoirs que lui délèguent le conseil
d'administration d'Energie et la commission.
Il établit les effectifs nécessaires à la bonne
administration de la gérance, sur rapport des différents
directeurs, et les soumet pour approbation au conseil d'administration
d'Energie et à la commission, après consultation avec le
comité de gérance. Il est le coordonnateur du projet.
M. MORIN: M. Giroux, en toute déférence, ce n'est pas de
lui que nous parlons, ce n'est pas du président que nous parlons.
M. BOYD: Le président aimerait vous répondre et essayer
d'éclaircir, une fois pour toutes... J'espère me faire
comprendre. Au comité de gérance, en plus du président, il
y a M. Amyot, M. Behr, M. Boulva, M. Couture, M. MacDo-nald.
M. MORIN: Nous avons vu ça.
M. BOYD: Vous demandez si M. Behr fait rapport des travaux de direction
au comité de gérance. En partie, oui, mais M. Amyot fait rapport
au comité de gérance de ce qui se passe avec les
ingénieurs-conseils, avec l'ingénierie.
M. MORIN: Ce n'est pas ça ma question, M. Boyd. C'est: Est-ce que
M. Behr joue effectivement, au sein de votre organisation, dans cet
organigramme, le rôle crucial, de plaque tournante, de charnière,
décrit à la lettre B du contrat?
M. BOYD: Non, parce que, dans l'organigramme, ce n'est pas une chose
fixe. Une structure évolue avec les besoins, et j'essaie de vous
expliquer ce qui se passe au comité de gérance. M. Amyot rapporte
ce qui se passe au point de vue de l'ingénierie, il y a pour $128
millions de contrats à des ingénieurs-conseils du Québec
qui relèvent de M. Amyot. C'est lui qui fait rapport de tous les
problèmes d'ingénierie. M. Behr fait rapport des problèmes
de construction et de programmation au contrôle des coûts. M.
Boulva s'occupe des relations entre Energie et Développement. M. Couture
s'occupe d'environnement, de relations indiennes pour différents
comités spéciaux qu'on lui confie. Et M. MacDonald s'occupe
d'administration et d'approvisionnement.
De cette façon, M. MacDonald rapporte au comité de
gérance les problèmes d'administration et d'approvisionnement; M.
Behr rapporte les problèmes de construction et de contrôle des
coûts; M. Amyot, les problèmes d'ingénierie. Que le texte
dise autre chose, le texte a été écrit en 1972, nous
sommes à la fin de 1974, la structure a évolué et nos
besoins ont évolué.
M. MORIN: Donc, M. Boyd, la structure a évolué, les
fonctions ont changé, à tout le moins quelque peu. Est-ce que ces
changements s'ils ont eu lieu comme vous nous le laissez entendre
ont fait l'objet d'une modification du contrat? Comme vous le savez, ce contrat
ne peut pas être modifié, à moins de consentement
mutuel.
M. BOYD: Pour cette partie, le contrat n'a pas été
modifié; c'est l'organigramme, les faits, la pratique qui ont
préséance dans ce cas.
M. Giroux vous a répété au début que
c'étaient les décisions d'Hydro et la Société
d'énergie qui confiaient au président, l'administration. Je pense
que si Bechtel n'était pas satisfaite de cet organigramme ou de la
façon dont nous travaillons, elle nous le dirait. Elle dirait: On va
rompre le contrat ou on va faire quelque chose. L'organigramme fonctionne
comme cela. Il y a un vice-président depuis le mois de mars.
Lorsque la Société d'énergie a nommé M. MacDonald
vice-président, il y a une résolution qui dit ce que M. MacDonald
doit faire. La résolution Bechtel l'a. La résolution sait ce que
fait M. MacDonald. Elle a accepté...
M. MORIN: D'accord, mais tout cela ne change pas le contrat.
M. MACDONALD: Pour prendre un seul article qui est changé par le
contrat, ou qui change ceci, c'est que dans la résolution où on
décrivait globalement mes fonctions comme vice-président, il
était dit que le vice-président devait remplacer le
président en son absence. Si vous voulez vous en tenir au pied de la
lettre, il y a changement. D'ailleurs M. Boyd vous l'a dit, il y a un certain
temps, à savoir que dans la pratique, en son absence, le
vice-président avait été appelé à
présider je crois que c'est arrivé une fois un
comité de gérance lorsque M. Boyd était absent.
M. MORIN: Non, je vais vous expliquer...
M. BOYD: Le président ne s'absente pas souvent.
On me fait noter, en fait j'aurais dû y penser, qu'on vous a
donné une lettre tout à l'heure que j'ai lue, qui était
adressée...
M. MORIN: Celle du 12 décembre.
M. BOYD: Oui. Elle est signée par M. Behr comme
représentant de Bechtel et il est autorisé de signer par
résolution. Je ne sais pas si on a la résolution de sa compagnie.
Il est autorisé à signer. On peut obtenir la résolution de
sa compagnie.
M. MORIN: ... que l'organigramme inférieur qui est
modifié.
M. BOYD: Oui, mais il a accepté ce changement parce qu'on lui a
demandé de l'accepter. Dans le cas plus haut, ce sont les faits. Il y a
une résolution de la Société d'énergie qu'on peut
vous faire parvenir qui définit clairement les fonctions de M.
MacDonald.
M. MORIN: Autrement dit, l'annexe 3 du contrat a été
modifiée dans les faits.
M. BOYD: C'est cela par la pratique.
M. MORIN: Par la pratique. Bon. Maintenant ce que je vous demande c'est
ceci, M. Boyd. Le 12 décembre 1974, s'agissant de modifier
l'organigramme au niveau des directeurs de ressources, d'ingénierie,
d'administration, s'agissant de modifier la structure inférieure
j'emploie le mot "inférieur" dans un sens neutre, cela n'a pas de sens
péjoratif de votre structure, de votre organigramme, vous avez
pris la peine de signer littéralement une sorte d'avenant au contrat.
Alors, je me demande pourquoi un changement dans la structure
supérieure, comme question de fait aux tous premiers échelons de
votre organigramme, n'a pas fait l'objet d'une nouvelle convention, d'une sorte
d'avenant comme celui-là.
M. BOYD: Si cela peut régler le problème, on peut en faire
une et dès demain. Ce n'est pas cela qui est le problème. Le
problème ici, on a fait cela parce que cela définit des postes
à combler à ces niveaux. Quand on a un chef de service,
programmation et contrôle des coûts, poste untel, il faut aller sur
le marché pour engager quelqu'un. Il faut définir qui nous
fournit. Est-ce qu'on va le trouver à Hydro? Est-ce qu'on va le trouver
chez Lalonde, Valois? Est-ce qu'on va le trouver chez Bechtel? Est-ce qu'on va
le trouver ailleurs? Ceci tend à déterminer les postes qui sont
à Bechtel. C'est pour cela que c'est nécessaire parce que c'est
une procédure de fonctionnement qui est nécessaire pour le
directeur des ressources humaines. Lui doit savoir où il s'en va,
où il va aller chercher le monde. Il faut que M. Jean Bernier sache
où il va trouver les directeurs, les chefs de service. C'est cela.
Tandis que dans l'autre cas, c'est le président qui est autorisé
par le conseil, comme dans le cas de M. MacDonald, c'est le conseil qui a
décidé. Je ne vois pas pourquoi le conseil aurait besoin d'avoir
la permission de M. Boyd pour dire: M. MacDonald, vous allez faire telle
chose.
M. MORIN: Simplement parce que c'est un contrat, M. Boyd et que...
M. BOYD: Eh bien c'est...
M. MORIN: Je m'excuse, je n'ai pas terminé.
M. BOYD: Je pense M. Morin, si cela pouvait régler les choses, je
m'engage à amender cette affaire-là par Bechtel.
M. MORIN: Cela, M. Boyd, c'est un point acquis qui me paraît
important, de clarifier ce point parce que vous savez qu'il en a
été question. Je ne suis pas le premier à le
souligner.
Je serais heureux que vous régularisiez cette situation. Vous ne
pouvez pas, en fait, vous pouvez dans la pratique le modifier.
Mais cela a des conséquences juridiques et le contrat est
rédigé d'une manière qui n'est pas ambiguë. Alors, je
n'ai pas de conseil à vous donner mais puisque vous-même en venez
à la conclusion que ce serait peut-être opportun de modifier le
contrat, je ne saurais qu'abonder dans votre sens.
M. BOYD: Surtout pour vous faire plaisir.
M. GIROUX: M. Morin, est-ce que vous émettez en même temps
une opinion juridique?
M. MORIN: Non, je n'ai pas cette prétention...
M. GIROUX: Ne vous fiez pas là-dessus parce que, dans les
opinions que nous avons, je crois qu'on peut opérer comme ça,
c'est une question, si vous voulez, peut-être de réduire un
rôle ou quelque chose comme ça. Nous, en ce qui nous concerne,
soyez assurés d'une chose, c'est qu'il y a le côté
pratique; il y a le côté de la Commission hydroélectrique.
Notre représentant, la personne au comité de gérance et le
représentant de la Société d'énergie, le
vice-président du comité de gérance, est conseiller pour
la Commission hydroélectrique, c'est une chose qu'on peut exiger de lui,
c'est un travail qu'on peut lui demander. Je dois vous dire qu'en ce qui
regarde la baie James, on ne l'a jamais fait et on ne l'a jamais
consulté, on a M. Boyd.
M. MORIN: Je veux juste ajouter ceci avant de passer la parole... non,
sur le même point...
M. MALOUIN: Sur le même point, allez-y.
M. MORIN: ... vous pourrez parler dans un instant, j'ai juste une chose
à dire en réaction...
M. CADIEUX: Bien, voyons donc! C'est le président qui
décide, ce n'est pas vous.
M. MORIN: Je n'ai pas terminé et j'avais la parole. M. le
Président, je voudrais simplement dire à M. Giro.ux, je le lui
dirai en toute amitié, qu'il a trop d'expérience pour ne pas
savoir la portée d'une clause contractuelle comme celle-là.
Après tout, la responsabilité légale qui est
décrite dans ce contrat est encore celle de M. Behr, même si son
rôle a évolué dans les faits.
M. GIROUX: Oui, seulement il y a un fait, même au point de vue
légal, tout à l'heure, la langue m'a fourché, apparemment,
j'ai dit vice-président, il ne l'est pas, il est adjoint.
M. MORIN: J'ai bien compris.
M. GIROUX: L'adjoint est sous la responsabilité totale du
président au point de vue légal, j'ai toujours eu cette
expérience. Mais on est bien prêt à faire des amendements
si ça peut soulager la conscience des gens.
M. MORIN: C'est la vôtre dont il s'agit plus que la mienne.
M. GIROUX: La mienne est parfaitement à l'aise.
M. MORIN: Disons que c'est celle de M. Boyd.
M. GIROUX: M. Boyd peut soulager sa conscience très bien.
M. MORIN: En tout cas, j'ai terminé sur l'organigramme, M. le
Président, si vous voulez...
M. MALOUIN: Seulement pour compléter, M. le Président, on
n'a absolument pas besoin d'avoir d'autres dossiers que celui-là. Si on
continue la lecture de A-5, on dit, à la fin: "Toutes politiques que le
conseil d'administration d'Energie et la commission jugeront d'un commun accord
à propos de mettre en application seront considérées comme
des amendements ou additions aux règles de procédure en vigueur
et elles seront incorporées à ces règles et
traitées telles que ci-haut mentionné". Alors, le dossier est
officiel et je pense que c'est tout simplement l'addition ou l'amendement que
vous voulez apporter.
M. GIROUX: On n'aurait qu'à faire un amendement au bureau de
direction et à la commission et à l'envoyer. Et l'amendement,
faudra l'accepter.
M. MALOUIN: Exactement, c'est ce que vous dites dans votre dossier
ici.
M. GIROUX: C'est dans le contrat.
M. MALOUIN: C'est ce que vous dites dans le dossier, le contrat est en
bonne et due forme.
M. MORIN: A quel point est-ce exactement?
M. MALOUIN: C'est à A-5, le dernier paragraphe.
M. MORIN: Page A-5.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Beauce-Sud.
M. ROY: M. le Président, pour faire suite aux questions qui
viennent d'être posées, j'aimerais revenir pour parler de M. P.G.
Behr, vous avez dit tout à l'heure que M. Behr était responsable
de la construction, est-ce exact?
M. BOYD: Pardon?
M. ROY: Vous avez dit que M. Behr était responsable de la
construction.
M. BOYD: Ce n'est pas ce que j'ai dit. M. ROY: Au secteur de la
construction.
M. BOYD: Si j'ai dit ça, je me suis peut-être mal
exprimé. Les directeurs sont responsables de leur direction. C'est dit
également dans le texte quelque part...
M. ROY: Je comprends mais...
M. BOYD: Ce que je voulais dire, c'est que les personnes du
comité de gérance coordonnent les activités. Dans le cas
de M. Behr, il coordonne les activités de la construction, de la
programmation et du contrôle des coûts, c'est ça.
M. ROY: C'est ça que vous avez dit. Vous avez dit
également que M. MacDonald coordonnait l'approvisionnement et
l'administration.
M. BOYD: C'est ça.
M. ROY: Si je regarde votre organigramme, ici, et qu'on essaie de faire
une synthèse de cela, je me demande réellement et
sérieusement si vous n'avez pas fait un organigramme
général pour la commission parlementaire comme telle.
Parce qu'il est assez difficile, à la suite des questions qu'a
posé le chef de l'Opposition, de pouvoir se retrouver réellement
dans l'organigramme que vous avez fait. Votre organigramme, en plus, est
daté de décembre 1974.
M. BOYD: En effet.
M. ROY: J'aimerais que vous me donniez des précisions. Est-ce que
vous n'avez pas un autre organigramme en vertu duquel vous avez
fonctionné jusqu'à maintenant?
M. BOYD: Non. C'est un organigramme qu'on a voulu refaire pour indiquer
les derniers changements de l'organigramme qu'on avait au mois de juillet. Il
fonctionnait de la même façon; c'était le même
principe. Je vous ai dit que M. MacDonald a été nommé
vice-président au mois de mars. Dans l'organigramme qu'on avait,
semblable à celui-ci avant qu'on fasse celui-là, M. MacDonald n'y
était pas. Je pense que c'était de mise que, pour venir en
commission parlementaire, on fasse un changement pour que le
vice-président y soit.
M. Lafond est trésorier. Sur l'organigramme qu'on avait
auparavant, on n'avait pas de trésorier d'indiqué, parce que le
trésorier de développement, M. Stuart, était le
trésorier d'Energie.
Au cours de l'année, on a décidé qu'on brassait
assez d'affaires pour avoir notre propre trésorier et on a
demandé à Hydro de nommer trésorier son trésorier.
C'est pour cela. Je vous ai expliqué cet après-midi, organigramme
ou non, notre fonctionnement. C'était comme cela au mois de juillet et
c'était comme cela en novembre l'année passée, sauf qu'il
n'y avait pas de vice-président et il n'y avait pas M. Lafond; M.
Bernier vient d'être nommé directeur des ressources humaines.
Cela bouge tout le temps, un organigramme. Notre principe de
fonctionnement était comme cela et il est comme cela depuis des mois et
des mois. N'allez pas vous imaginer qu'on a fait un organigramme pour la
commission parlementaire et qu'on en a un autre dans le tiroir. Ce serait un
peu insultant pour moi et pour mes confrères que de penser ainsi.
M. ROY: J'aime bien à préciser parce que lorsque je
regarde votre organigramme et que je regarde la ligne d'autorité, vous
avez M. Amyot à l'ingénierie qui est sur la même ligne
d'autorité que M. Anderson qui est à la construction, que M.
Rousseau qui est à l'approvisionnement, que M. Hanna qui est à
l'administration, que M. Hayfield qui est à la programmation et au
contrôle des coûts et que M. Bernier qui est aux ressources
humaines.
Si on regarde le palier supérieur, ces personnes sont
responsables directement à M. MacDonald, selon votre organigramme tel
que vous nous l'avez présenté.
M. BOYD: Oui.
M. ROY: Vous nous avez dit tout à l'heure que M. Behr
était responsable de la coordination...
M. PERREAULT: Coordonne.
M. ROY: Coordonnateur, responsable de la coordination.
M. PERREAULT: Ce n'est pas la responsabilité...
M. ROY: Coordonnateur, peu importe. Ce n'est pas la même chose, au
niveau de la construction et au niveau de la programmation et du contrôle
des coûts.
M. BOYD: Coordonner, cela ne veut pas dire diriger. Si vous voyez
à la page A3...
M. ROY: Un instant.
M. BOYD: M. le Président, j'essaie de répondre.
M. ROY: Oui.
M. BOYD: A la page A3, article 5: "Les directeurs sont responsables de
l'administration de leur direction au comité de gérance". Un peu
plus loin: "Le président recommandera au conseil d'administration
d'Energie et à la commission, la nomination, la suspension, la
destitution de tout directeur et cadre supérieur.
En d'autres mots, c'est lui le patron. C'est lui qui recommande de
mettre à la porte ou de changer de place. Ensuite, on dit: "Les
directeurs font rapport au président quant au personnel
nécessaire à la bonne administration de leur direction".
Donc, M. Amyot est directeur de l'ingénierie et il est
responsable de l'ingénierie. Les autres sont responsables de leur
direction. Mais le président a pas mal d'ouvrage à faire et le
vice-précisent est là pour l'aider. On demande
aux différents membres du comité de gérance de
grouper des choses et de faire rapport au président pour l'aider. Je
vous ai dit que M. Behr coordonnait les activités de construction et de
contrôle des coûts. Ce n'est pas lui le responsable. Quand j'ai
quelque chose à dire au directeur de la construction, M. Anderson, je le
fais venir dans mon bureau et je lui donne des félicitations ou je lui
donne des coups de pied. C'est moi le président. L'autre, c'est le
coordon-nateur.
Au point de vue de l'administration et au point de vue de
l'approvisionnement, c'est M. MacDonald qui coordonne. Quand le
président n'est pas là, c'est M. MacDonald qui prend la place du
président. Quant aux ressources humaines, je me réserve ce
problème ainsi que l'ingénierie.
Alors, c'est comme cela qu'on fonctionne. M. Couture a l'environnement,
les Indiens, les Inuit. M. Ciaccia est là. Il sait que M. Couture a
travaillé avec lui. Tous les problèmes spéciaux des
études d'envergure qui demandent une coordination technique, c'est
à M. Couture qu'on les demande. C'est comme cela que cela fonctionne.
Ces gens du comité de gérance, ce sont les bras droits du
président.
M. ROY: Je regarde ici, à l'annexe A3, au troisième
paragraphe, b): "Pour renseigner le comité de gérance ou à
la demande du comité de gérance, il requiert des directeurs
concernés tout rapport sur toute question touchant leur direction et
transmet lesdits rapports au comité de gérance. Les rapports vont
au comité de gérance.
M. BOYD: Oui, je n'ai pas dit le contraire.
M. ROY: Le comité de gérance n'est ni plus ni moins qu'un
genre de comité consultatif.
M. BOYD: C'est un comité de coordination où le
président soumet toutes sortes de problèmes qu'on discute
ensemble, avant de les soumettre, comme recommandations, au conseil
d'administration.
M. BELLEMARE (Johnson): M. Boyd, seulement pour revenir à M.
Behr, est-ce que cela peut être possible que M. Behr refuse son
consentement dans le premier budget, le budget global du projet, lorsqu'il sera
soumis? Parce qu'il est dit, dans cet article: Le premier budget ci-dessus
mentionné, le budget global du projet seront soumis par l'adjoint du
président, M. Behr, et par le comité de gérance avec sa
recommandation et son consentement. Est-ce qu'il y a un droit de veto, de sa
part, parce que s'il refusait son consentement, qu'est-ce qui se
produirait?
M. BOYD: J'aimerais expliquer. Le budget intérimaire,
premièrement, c'est une chose du passé, cela finissait le 31
décembre. Il a coor- donné la préparation du budget
intérimaire. Les gens qui y ont travaillé, ce sont les
différents directeurs, ingénierie, construction, programmation,
contrôle des coûts, etc. qui offrent...
M. BELLEMARE (Johnson): C'est oui ou non. Il ne peut pas bloquer et il
ne peut pas ne pas donner son consentement. C'est oui ou non. Il n'a pas le
droit de veto en somme.
M. BOYD: II n'a pas le droit de veto, c'est la commission, c'est Energie
qui décide du budget, mais...
M. BELLEMARE (Johnson): S'il n'a pas le droit de veto, s'il en mettait
un, supposons qu'il y en aurait un, qu'est-ce qui se produirait? C'est ma
question.
M. BOYD: II se produirait qu'on n'aurait plus besoin de lui, ce n'est
pas lui qui mène.
M. PERREAULT: Ah! Ah! Ah! C'est le conseil d'administration.
M. BELLEMARE (Johnson): Mais on a dit tout à l'heure que
c'était la plaque tournante. Cela me surprendrait, M. Boyd, que vous lui
cédiez votre place, parce que vous avez même...
M. BOYD: C'est tellement la plaque tournante que, s'il exerçait
son veto, il tournerait vers la porte.
M. BELLEMARE (Johnson): Parce que j'ai déjà connu M. Boyd,
il y a quelques années et, aujourd'hui, je le retrouve encore
passablement vivant, même par-dessus le président d'Hydro.
M. GIROUX: Non, il y a une chose.
M. BELLEMARE (Johnson): II a un gros poste, toujours.
M. GIROUX: Oui, mais c'est un poste qui est extrêmement important.
C'est un chantier énorme. Naturellement, à la commission, M. Boyd
fait les rapports et fait ce qu'il faut. Il représente directement, il
est le coordonnateur de la commission.
Dans le programme de la baie James, il me resterait une
possibilité, aller m'asseoir à sa place. Ce que je fais à
Hydro, personne ne le ferait ou si je ne le fais pas, c'est M. Boyd qui le
ferait. Seulement, dans le cas où vous voulez en venir,
hypothétiquement, M. Behr pourrait refuser de signer, parce qu'il doit
avoir la recommandation de tous les directeurs.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, c'est bien simple, c'est
que je voulais faire une allusion. Quand M. Boyd ne sera pas là comme
président, j'aimerais mieux que ce soit un membre de la commission,
comme M. Dozois, qui prenne sa place plutôt que M. Behr.
Dans l'entente, ce n'est pas cela qui est dit, ce sera M. Behr.
M. GIROUX: Non, c'est impossible que ce soit M. Behr.
M. BELLEMARE (Johnson): Quand on dit, M. le Président...
M. PERREAULT: II n'est pas membre du conseil d'administration.
M. BELLEMARE (Johnson): ... en l'absence du président, il
préside le comité de gérance.
M. BOYD: Le comité de gérance...
M. BELLEMARE (Johnson): Pourquoi ne serait-ce pas un membre de la
commission plutôt que lui? C'est ma question. Par exemple, pourquoi ne
serait-ce pas M. Dozois?
M. BOYD: J'aimerais expliquer. Le comité de gérance, c'est
un comité qui avise le président, où je soumets
différents rapports, où M. Behr soumet des rapports, où M.
MacDonald... Les autres membres du comité de gérance, chacun
apporte ses problèmes et on les discute. Le comité de
gérance n'a pas de pouvoir décisionnel. C'est le président
qui soumet au conseil qui décide.
Au comité de gérance, que ce soit M. Behr qui
préside, ce n'est pas très grave, parce que ce n'est pas
là que la décision se prend, c'est au niveau du conseil que la
décision se prend. Dans les faits, depuis qu'on a un
vice-président, c'est lui qui est le "senior" au comité de
gérance, en responsabilité. La résolution qu'on a, c'est
que c'est le vice-président qui remplace le président en son
absence.
M. BELLEMARE (Johnson): A la gérance? Au comité de
gérance?
M. BOYD: Non, au conseil, dans toute l'entreprise, dans toute la
société. Pour n'importe quelle fonction, quand le
président n'est pas là, c'est le vice-président qui le
remplace.
M. BELLEMARE (Johnson): Je vous ai demandé tout à l'heure,
quand M. Boyd ne serait pas là, si M. MacDonald pourrait présider
au comité de gérance. Vous m'avez dit non.
M. BOYD: II l'a déjà fait.
M. BELLEMARE (Johnson): Vous m'avez dit non. Vous m'avez dit que
c'était M. Behr.
M. BOYD: J'ai mal compris...
M. BELLEMARE (Johnson): Alors M. MacDonald pourrait siéger
à votre place?
M. BOYD: J'ai été absent à une réunion
depuis que M. MacDonald est là, et c'est M. MacDonald qui a
présidé.
M. BELLEMARE (Johnson): Bon.
M. ROY: En dernier ressort, M. Boyd...
M. BOYD: II y a une chose très importante que, peut-être,
on ne saisit pas. C'est qu'au conseil d'administration, M. Behr n'y est pas, et
je crois qu'il n'y est pas venu, ou peut-être une fois ou deux pour
fournir des renseignements. Il n'est pas membre du conseil
d'administration.
M. ROY: En dernier ressort, M. Boyd, qui a le pouvoir de
décider?
M. BOYD: C'est le conseil d'administration. M. ROY: Est-ce que vous avez
le pouvoir...
M. MALOUIN: C'est le conseil national du parti.
M. ROY: C'est le conseil d'administration, je suis bien d'accord, mais
le conseil d'administration n'est pas toujours là. Il n'est pas toujours
en réunion.
M. BOYD: Non, le président se rapporte au conseil
d'administration et j'essaie d'agir avec l'autorisation du conseil
d'administration. Cela va très bien. On a une réunion par semaine
du conseil d'administration et les problèmes sont planifiés. Il
n'y a pas de problème.
M. ROY: M. Boyd, je précise de nouveau ma question, parce que je
sais très bien qu'un conseil d'administration, c'est le pouvoir
suprême. Lorsqu'il y a un président, il y a quand même un
cadre. Il y a des limites à l'intérieur desquelles le
président peut agir.
M. BOYD: D'accord.
M. ROY: Je veux savoir, à ce moment, si vous avez
l'entière autorité de décider, si vous pouvez prendre des
décisions seul lorsqu'il s'agit d'exécuter les décisions
qui sont prises par le conseil d'administration. Est-ce que vous avez le
pouvoir de décider, de trancher la question, à un moment
donné?
M. BOYD: Certainement.
M. ROY: Vous avez cg pouvoir, seul?
M. BOYD: Oui, il n'est pas partagé avec d'autres. Je le
détiens du conseil. Je soumets mes choses au conseil et à la
commission. Le vice-président lui-même ou M. Behr ou les autres
membres du comité de gérance n'ont pas le pouvoir du
président. Le vice-président remplace le président.
M. ROY: Mais lorsque le président n'est pas là...
M. BOYD: C'est le vice-président.
M. ROY: C'est le vice-président.
M. BOYD: Qui lui, se rapporte au conseil.
M. ROY: Alors, c'est M. Behr?
M. PERREAULT: II n'a rien compris.
M. ROY: C'est parce que, dans votre document, il est bien dit...
M. PERREAULT: Vous mélangez le conseil d'administration et le
comité de gérance.
M. ROY: Est-ce qu'on peut poser des questions?
M. PERREAULT: C'est cela.
M. ROY: Je veux que ce soit bien clair. C'est pour cela que je pose mes
questions et je les pose intentionnellement de cette façon.
UNE VOIX: Cela fait trois fois qu'il le dit.
M. BOYD: M. Roy, il y a deux choses très importantes.
L'autorité, c'est le conseil d'administration où il y a M. Giroux
qui est président du conseil, moi-même qui suis président,
M. Boulva, M. Dozois, M. MacDonald. C'est le conseil d'administration.
Au-dessus du conseil d'administration, il y a Hydro-Québec qui est
actionnaire à 100 p.c. Ensuite, il y a un comité de
gérance où le président de la compagnie est
président du comité de gérance. Ce comité de
gérance, il ne faut pas le confondre avec le conseil. C'est un
comité où les différents membres apportent leurs
problèmes, leurs recommandations. On discute ensemble. Le
président prend ces recommandations. Ce qui est dans son autorité
d'exécuter, il l'exécute, parce que le conseil lui a donné
des marges. Si cela dépasse sa responsabilité, le
président du comité de gérance, qui est en même
temps le président de la compagnie, prend ces problèmes et, la
semaine suivante, il va les discuter avec le conseil d'administration. Si cela
presse trop, il prend le téléphone et il appelle ses
confrères. Il y en a deux dans la même bâtisse, MM. Boulva
et MacDonald, on peut faire un quorum si on veut, on ne le fait pas; mais on
appelle M. Giroux et M. Dozois?
Quand c'est un problème qui peut intéresser l'actionnaire
qui est Hydro-Québec, on peut faire une réunion très
rapidement, parce que les commissaires d'Hydro-Québec sont toujours
là. Il me semble que c'est clair. Le comité de gérance,
c'est un comité de coordination et un comité consultatif qui
avise, qui étudie, qui recommande. Il ne décide rien, le
comité de gérance. Le comité de gérance ne peut pas
engager un ingénieur-conseil, il ne peut pas donner un contrat, il ne
peut pas approuver un achat, il ne peut rien faire sur le plan
décisionnel.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de L'Assomption.
M. PERREAULT: M. Boyd, j'aurais une question à vous poser. Ici,
dans l'organigramme, on voit comité d'experts des finances. Quelles sont
ces personnes qui font partie de ce comité? D'où
proviennent-elles?
M. BOYD: Le président du comité de finances est M.
Lemieux, qui est directeur général des finances et de la
comptabilité à Hydro, également M. Lafond, qui est
trésorier à Hydro et à la Société
d'énergie, qui est membre de ce comité, et M. Stewart, qui est
trésorier de la Société de développement.
M. PERREAULT: Avez-vous des gens de l'extérieur en plus?
M. BOYD: Non. Ces trois membres forment le comité.
M. PERREAULT: Ces trois membres.
M. BOYD: C'est cela. Ce sont ces trois membres qui font partie du
comité.
M. PERREAULT: Deuxième question. Je vois ici que vous avez,
depuis un an à peu près, un poste de directeur des relations
publiques, M. Kéroack. Il serait peut-être temps que la
société pense à faire un peu de publicité et de
justification des faits. Encore la semaine dernière, j'étais
à l'Université de Montréal, et on pense encore que toute
l'électricité va être exportée. Le Québec
n'en n'a pas besoin. Tout est pour exportation, comme énergie primaire.
Je pense bien que, de concert avec Hydro, M. Kéroack pourrait
peut-être faire un effort, avec M. Couture d'Hydro, pour corriger
certains faits dans la population.
M. BOYD: Je suis entièrement d'accord avec vous, mais on a une
misère épouvantable... Il y a quelque chose que je voulais dire
à la fin, si j'avais une chance, j'ai quasiment envie de le dire
maintenant.
M. PERREAULT: Envoyez fort!
M. BOYD: Ce n'est pas moi qui décide de la fin; mais c'est assez
important, et en fait, c'est ce qu'il y a de plus important qu'on va dire ici,
peut-être. A mon avis, en tout cas, c'est cela. On essaie de faire de la
publicité, on essaie de rectifier les choses. On dit une chose pour
corriger et il en sort deux de travers. Le problème, à mon avis
je m'adresse au parti au
pouvoir et aux partis qui sont dans l'Opposition c'est un
souhait, un voeu pieux et j'espère que ce sera exaucé un jour. Ce
serait le temps qu'on dépolitise le projet de la baie James.
M. LESSARD: On a hâte aussi, M. Boyd.
M. BOYD: Je pense que tout le monde a hâte. Si vous pouviez vous
donner la main pour le faire...
M. MORIN: M. Boyd, on peut le faire. Le premier ministre n'est pas
là ce soir. Alors, continuons.
M. BOYD: II serait là, monsieur, que je dirais la même
chose.
M. CADIEUX: Vous voyez que votre voeu pieux n'est pas exaucé tout
de suite.
M. ROY: A qui faites-vous cette demande, de dépolitiser le projet
de la baie James?
UNE VOIX: A tout le monde...
M. BOYD: Aux quatre partis, je l'ai fait. Il commence à
être temps qu'on laisse travailler les gens qui veulent construire un
aménagement dont on a absolument besoin pour 1980. Ce n'est pas pour les
autres; c'est pour nous autres qu'on en a besoin en 1980.
M. MORIN: C'est bien, M. Boyd, j'approuve ce que vous dites.
M. BOYD: On nous garroche des bâtons dans les roues constamment,
de part et d'autre.
M. MORIN: M. Boyd, vous avez parfaitement raison, mais...
M. BOYD: Un moment, s'il vous plaît. M.MORIN: Bien!
LE PRESIDENT (M. Pilote): Vous avez laissé la...
M. MORIN: J'avais quelque chose à dire.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Bien oui, mais...
M. BOYD: C'est important pour moi. Je ne veux pas, par là,
impliquer qu'on doit nous laisser faire n'importe quoi. Le Parlement et la
commission, ici, ont droit de surveillance et cela, à 100 p.c. Mais
qu'on surveille nos activités de toutes formes, qu'on surveille si on
dépense bien l'argent, si on fait un bon travail, et si on va arriver
à temps, etc. Mais s'il vous plaît...
M. MORIN: M. le Président...
M. BOYD: ... quand on essaie d'expliquer, s'il vous plaît
dépolitisez l'affaire.
M. MORIN: M. le Président, je suis tout à fait d'accord
avec ce que vient de dire M. Boyd, mais en retour, pour que ceux qui ont cette
mission de surveillance dont vous avez parlé puissent exercer leurs
fonctions convenablement, efficacement, je pense que nous attendons de vous, en
retour, une certaine transparence dans vos déclarations.
Je dois dire comme nous allons le voir tout à l'heure
que cet été au mois de juillet, quand vous êtes venu
devant la commission, vous avez dit des choses qui, depuis se sont
avérées être plus ou moins exactes, particulièrement
en ce qui concerne l'honoraire. Alors, c'est un échange de bons
procédés. Si vous vous êtes clair, et si vous
répondez à nos questions de façon complète et
translucide, en quelque sorte, vous pouvez vous attendre de notre part, je
pense, à un traitement convenable aussi. C'est dans les deux sens que
ça doit aller, M. Boyd.
M. BOYD: D'accord. Nous vous avons donné les renseignements. Je
suis toujours prêt à vous les donner et les autres membres
également.
M. MORIN: Au mois de juillet, ça n'a pas été le
cas.
M. BOYD: Voulez-vous le souligner maintenant ce point?
M. MORIN: Bien, nous allons y venir tout de suite, j'espère,
après l'organigramme.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce qu'il y a d'autres questions sur
l'organigramme?
M. GIROUX: Sur la question d'exportation d'énergie, je regrette,
nous avons déclaré autant comme autant que les seules personnes
qui étaient autorisées à distribuer étaient
l'Hydro-Québec, la Société d'énergie doit vendre
à l'Hydro-Québec, puis, on distribue. Nous avons
déclaré à toutes les commissions parlementaires que tout
ce qui était produit à la baie James, nous en aurions besoin dans
notre réseau.
Je ne sais pas quelle déclaration vous voulez, une
déclaration assermentée...
M. PERREAULT: Non, mais...
M. GIROUX: Nous n'en avons pas. Si nous vendons un jour un montant
excédentaire...
M. PERREAULT: M. Giroux, vous avez été tellement
merveilleux dans l'énergie propre, propre, votre service des relations
publiques pourrait faire autant à l'Hydro-Québec pour
démontrer à la population que la baie James est nécessaire
pour 1980, autant que Bersimis était nécessaire en 1956, alors
qu'on était rendu à vouloir couper des secteurs de
Montréal si on
n'avait pas trouvé Bersimis pour le 1er novembre.
M. LESSARD: Question de règlement. Nous sommes à discuter
de l'organigramme. Nous pourrons revenir tout à l'heure sur la question
de l'énergie.
LE PRESIDENT (M. Pilote): On a laissé aller un peu là.
M. LESSARD: Je regrette, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le chef de l'Opposition s'est prononcé.
Un peu tout le monde...
M. PERREAULT: C'est un poste de l'organigramme ça.
M. LESSARD: Nous sommes à l'organigramme.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Vous ne me prendrez quand même pas pour
un con. Est-ce qu'il y a d'autres...
M. LESSARD: M. le Président, nous n'avons pas voulu vous prendre
pour un con.
M. MORIN: Un si joli mot dans une si vilaine bouche, M. le
Président.
M. MALOUIN: Je pense que ça irait mieux à son voisin de
gauche.
LE PRESIDENT (M. Pilote): De toute façon, je vais garder mes
réflexions pour moi. Laissez-moi aller un peu. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'organigramme?
M. ROY: J'aimerais demander ici, on parle d'un comité d'expert
des finances, combien de personnes font partie de ce comité d'experts
des finances?
M. BOYD: II y en a trois.
M. ROY: Vous avez nommé les trois membres du comité des
assurances cet après-midi, MM. Stewart, Lafond et Dufresne.
M. BOYD: Les finances c'est MM. Lemieux, Lafond et Stewart. M. Lemieux
est directeur général des finances et de la comptabilité
à l'Hydro-Québec, M. Lafond est trésorier à
l'Hydro-Québec et à la Société d'énergie, M.
Stewart est trésorier au Développement.
M. ROY: Est-ce que ce sont trois employés de
l'Hydro-Québec?
M. BOYD: Excusez-moi, M. MacDonald me signale quelque chose, c'est
peut-être ça le problème. Il y a comités d'experts
et des finances. Ce sont deux comités. Le comité d'experts, ce
sont des gens de renommée mondiale qui viennent nous conseiller sur la
qualité des plans et devis préparés par nos
ingénieurs-conseils, sur la qualité de l'exécution des
travaux, comment fonctionne le projet.
Ce comité d'experts se réunit cinq, ou six fois par
année et il passe deux ou trois jours, parfois une semaine avec nous.
Ils vont sur les chantiers et ils font rapport au président sur la
façon dont fonctionnent les travaux. Le comité des finances,
c'est celui dont je vous ai parlé, MM. Lemieux, Lafond et Stewart. Le
comité des assurances, ce sont MM. Stewart, Lafond et M. Dufresne qui
est gérant des assurances à HydroQuébec.
M. ROY: Au comité d'experts des finances, est-ce que vous avez
les noms de ces personnes?
M. MACDONALD: Ce sont deux comités.
M. ROY: Je vous parle du comité international d'experts.
M. BOYD: Quant au comité d'experts, notre organigramme n'est
peut-être pas clair, je vous prie de nous excuser, il devrait y avoir
deux fenêtres...
M. ROY: Je m'excuse, vous avez un autre organigramme.
M. BOYD: Pour l'amour du bon Dieu, faites donc une croix
là-dessus et dites-nous donc que nous nous sommes trompés. Le
gars qui a fait le dessin a mal dessiné son affaire et c'est tout. C'est
ce que je vous dis. Alors, le comité d'experts, ce sont des experts
internationaux qui sont des experts techniques. Ce sont des ingénieurs,
des géologues, des docteurs en toutes sortes d'affaires qui viennent,
à notre demande, quatre, cinq, six fois. En plus des experts
internationaux M. Dozois me rappelle que j'omets quelque chose
d'important le directeur général du génie, M.
Cahill, et le directeur général de la construction
d'Hydro-Québec sont membres de ce comité d'experts. Je pense que
leurs conseils sont très utiles et en même temps, eux, participant
avec ces experts internationaux aux discussions et aux visites, ils apprennent.
Le comité de finances, c'est un autre comité et ce n'est pas
international; c'est bien local. C'est Lemieux, Lafond et Stewart. Mais je
pense que ces gens, jusqu'à maintenant, sont difficiles à
battre.
M. ROY: Vous nous avez donné, M. Boyd, les noms des membres du
comité d'experts d'Hydro. Mais est-ce que vous avez des noms de
personnes, concernant les experts de réputation internationale comme
ceux que vous avez mentionnés? Vous avez dit qu'il y avait des
réunions à l'occasion; ces gens se réunissent. Est-ce
qu'il s'agit toujours des mêmes individus
ou si vous avez des personnes qui sont remplacées de temps en
temps?
M. BOYD: Les membres du comité international d'experts en
barrages, en centrales et en structures sont: M. Chadwick qui était un
président directeur de l'ingénierie de California Edison; M.
Barry Cook qui ne fait que cela. C'est un expert qui va d'un projet
hydroélectrique à l'autre. Il est constamment
réservé pour être consulté de cette façon. Il
y a M. Campbell qui est un expert en géologie, qui est Canadien, MM.
Cahill et Montpetit que j'ai mentionnés. Il y a M. Peck qui est un
professeur et M. Johnson qui était ingénieur en chef du US Corps
of Engineers. Ce sont des gens que l'on retrouve dans tous les grands projets
mondiaux, comme conseillers. Ce qu'il y a de nouveau chez nous, c'est qu'on a
mis M. Montpetit et M. Cahill à côté de ces gens. Je pense
que c'est un témoignage d'appréciation et ils ont
déjà, à cause de cela, eu des contacts
intéressants. Le secrétaire de notre comité des experts,
c'est M. Guy Larocque qui est directeur adjoint d'ingénierie chez nous.
Il a eu une demande, qu'on a approuvée, lui permettant d'aller comme
consultant expert dans un projet américain. C'est donc un
témoignage que nos gens, avec le contact de ces gens, sont reconnus. On
a permis à M. Larocque d'agir comme consultant d'un bureau d'experts
dans un projet aux Etats-Unis.
LE PRESIDENT (M. Pilote): D'autres questions sur l'organigramme?
M. ROY: Non, je remercie M. Boyd.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce qu'on peut passer à autre
chose.
M. MORIN: M. le Président, on pourrait peut-être passer
maintenant à l'estimation de base et à l'honoraire qui en
découle, avec votre permission.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Tous les membres sont d'accord?
DES VOIX: D'accord.
Estimation de base
M. MORIN: Alors, M. le Président, j'aimerais revenir au 4 juillet
1974, plus précisément à la page B-4815 des Débats.
Ce jour-là, M. Boyd nous a dit qu'on avait déterminé
l'estimation de base à $3.8 milliards.
Ce n'est peut-être pas la peine que je vous cite in extenso, M.
Boyd. Vous vous rappelez sûrement cette affirmation, vous nous avez dit:
C'est cette estimation qui sert de base pour les honoraires, ce qui,
évidemment, était conforme au contrat. M. Roy vous a fait
répéter $3.8 milliards et vous avez répondu: Oui, c'est
fixe, cela. Donc, il n'est pas question que cela coûte plus cher ou que
cela coûte moins cher pour les honoraires. Si c'est cela qu'était
votre question, c'est très clair.
Tout à l'heure, dans votre exposé, M. Boyd, vous nous avez
appris que l'estimation budgétaire qui n'avait pu être
réalisée pour le 31 décembre 1973, selon l'article 5-1 du
contrat, avait été terminée en réalité en
juin 1974; présumeraient, lorsque vous avez comparu devant cette
commission le 4 juillet, vous aviez en main la nouvelle estimation qui...
M. BOYD: D'accord.
M. MORIN: C'est d'accord?
M. BOYD: Oui.
M. MORIN: Bien. Or, vous saviez à ce moment-là que
l'estimation de base, en raison de l'escalade, était devenue non plus
$3.8 milliards mais $5.336 milliards. Est-ce que vous pourriez nous expliquer
pourquoi? Je pourrais vous citer d'autres extraits du lendemain, 5 juillet.
M. BOYD: Oui.
M. MORIN: Pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous ne nous avez pas
dit à ce moment-là que l'estimation de base 1974 était de
$5.3 milliards, ce qui, évidemment, modifiait "l'horaire fixe"? C'est ma
première question.
M. BOYD: D'accord. Si vous lisez bien, on peut relire, c'est très
court, c'est Boyd qui parle: "Maintenant qu'on a déterminé
l'estimation de base à $3.9 milliards ou $3.8 milliards ou $3.8
milliards, on vous a donné $3.8 milliards c'est cette estimation
qui sert de base pour les honoraires".
M. MORIN: Oui.
M. BOYD: C'était exact et ça l'est encore. Si vous prenez
le tableau qu'on avait ici, le coût de base en dollars 1974 est de $3.748
milliards, c'est marqué, coût de base.
M. MORIN: Oui.
M. BOYD: Quand je parlais ici, je parlais de ce coût de base,
c'est ça qui détermine les honoraires parce que c'est la partie
du coût de base qui correspond au projet de 10,300 mégawatts.
Avant de sortir cette estimation préliminaire, on en avait défini
l'envergure; c'est la définition technique que vous avez, c'était
ça l'envergure. L'estimation de base était $3.8 milliards, j'ai
dit que c'était ça qui servait de base aux honoraires. C'est un
fait.
M. MORIN: En 1974.
M. BOYD: En 1974.
M. MORIN: En 1974, oui, d'accord.
M. BOYD: J'ai dit que c'était $3.8 milliards, c'est un fait,
ça l'est encore.
M. MORIN: Monsieur...
M. BOYD: Attendez, à ce moment-là, au début de
juin, lorsque j'ai eu ces chiffres, j'en avais discuté avec le conseil
d'administration pour lui dire que je voulais rouvrir le contrat avec Bechtel
et avec Lalonde, Valois et Associés, sur l'honoraire fixe.
M. MORIN: Oui.
M. BOYD: Des membres du conseil d'administration sont ici, je leur en
avais parlé, j'en avais également parlé avec M. Behr comme
représentant de Bechtel, j'en avais également parlé
à M. Couture, comme représentant de Lalonde-Lamarre-Valois.
C'était amorcé. Au moment où on est venu ici, ce
n'était pas terminé. Je n'étais pas en mesure de vous dire
que c'était $5.336 milliards qui feraient la base, pas plus que $5.1
milliards, pas plus que $3.9 milliards parce qu'on n'avait pas terminé
la discussion, on l'avait à peine amorcée. J'avais simplement
signalé qu'on voulait changer. Quand je disais que ça servait de
base pour les honoraires, je n'ai pas dit que c'était $3.8 milliards
qu'on multipliait par les facteurs qui sont dans le contrat. La base
était de $3.8 milliards, elle est encore de $3.8 milliards, mais je ne
pouvais pas vous dire que j'étais en train de négocier et que
j'espérais que ça serait moins. Je vous le dis maintenant.
M. MORIN: Oh, oh, oh, M. Boyd, d'après le contrat, est-ce que le
chiffre était de $3.8 milliards ou $5.3 milliards, d'après le
contrat?
M. BOYD: C'était $5.1 milliards.
M. MORIN: Bon. Mettons $5.1 milliards.
M. BOYD: Oui.
M. MORIN: Mais $5.1 milliards à partir de $5.3 milliards. Parce
que c'est $5.3 milliards, moins certaines déductions, qui donnent la
base de calcul.
M. BOYD: Je n'ai pas dit que c'était le calcul qui se faisait
à partir de $3.8 milliards. Mais il faut d'abord définir ce qu'on
a à faire. On dit : C'est ceci qu'on a à faire, vous l'avez dans
le livre. C'est cela l'envergure. Je vous dis que, sur l'estimation de base, si
vous regardez, on a toujours parlé de coût de base, $3.8 millards.
C'est ce qu'on a dit à ce moment-là, c'est ce qu'on vous dit
aujourd'hui: Le coût de base est $3.8 milliards.
Quant à l'escalade, je ne pouvais pas vous dire ce qui serait
retenu comme escalade pour l'honoraire, parce que c'était en cours de
négociation. Je veux bien être à livres ouverts et des deux
côtés, mais lorsqu'on est en négociation pour quelque chose
comme $12 milliards d'un côté et $5 milliards de l'autre, je ne
peux pas vous dire que cela va être $5.1 milliards quand j'espère
que cela va être $3.9 milliards.
M. MORIN: Vous pensez que cela vous autorise à cacher un chiffre
à la commission parlementaire?
M. BOYD: Je n'ai pas caché de chiffre, voyons donc! J'ai dit: Le
coût de base de S3.8 milliards, c'est un fait. C'était un fait et
cela l'est encore.
M. MORIN: Ah! M. Boyd, un instant. D'après le contrat, le chiffre
qui servait de base, c'est le budget. Le chiffre qui sert à
déterminer l'honoraire fixe, c'est le budget. Le budget, quand je vous
ai posé la question, et quand M. Roy vous a posé la question,
puisque c'est lui qui vous l'a posée le premier, le 4 juillet, est-ce
que c'était $3.8 milliards ou $5.3 milliards?
M. BOYD: Le taux de base était $3.8 milliards.
M. MORIN: Non, le budget. J'ai dit le budget.
M. BOYD: Le budget était de $5.3 milliards.
M. MORIN: Pourquoi ne l'avez-vous pas dit?
M. BOYD: On m'a demandé quel était le coût de base
et j'ai dit quel était le coût de base, c'était $3.8
milliards.
M. MORIN: On vous a demandé ce qui servait à
déterminer les honoraires et forcément, ce n'était pas la
même chose de dire $3.8 milliards ou $5.3 milliards, M. Boyd. Le contrat,
c'est le budget. On se comprenait bien, on essayait de déterminer quel
était, à ce moment-là, l'honoraire, dont vous nous disiez
qu'il était fixe. Par la suite...
M. BOYD: Oui.
M. MORIN: Ecoutez. Voyez le manque de transparence dont je parlais tout
à l'heure, M. Boyd. Ce n'est pas une petite chose. C'est comme cela que
l'honoraire passait de $27 millions à $47 millions. Vous avez
renégocié depuis, c'est très bien, et vous l'avez
fixé à $36 millions. On reparlera de cela tout à
l'heure.
Mais, très franchement, je ne m'explique pas que vous n'ayez pas
mis toutes vos cartes sur table devant cette commission, au mois de juillet.
J'irais jusqu'à dire, M. Boyd, que nous avons été induits
en erreur.
En tout cas, je l'ai été, parce que je me suis fié
à ce que vous aviez dit devant cette commission.
M. BOYD: J'ai indiqué que l'estimation de base était cela.
Si vous m'aviez posé la question, je vous l'aurais expliqué. Je
n'ai certainement pas voulu vous induire en erreur. Si j'avais dit: C'est $5.1
milliards et si cela avait été cela, cela aurait
été $47 millions qu'il aurait fallu payer. Je vous ai
indiqué pourquoi on ne voulait pas...
M. MORIN: C'est ce que je voulais savoir, M. Boyd.
M. CADIEUX: Dans les négociations, on ne pouvait pas le dire.
M. BOYD: J'ai indiqué, M. Morin, qu'on ne pouvait pas
déposer la partie de la rémunération parce qu'on
était en négociation. C'est également dit ici et vous avez
accepté qu'on ne dépose pas la rémunération
à ce moment-là. On a déposé le reste du contrat
dans la rémunération.
M. MORIN: Non, c'est le gouvernement qui a voté contre le
dépôt, M. Boyd. Je m'excuse de vous corriger. J'ai demandé,
j'ai fait motion pour que vous le déposiez. Les collègues
libéraux ont empêché le dépôt. Je pense que...
vous vous rendiez compte de ce qui se passait.
M. PERREAULT: Oui, mais l'intérêt public.
M. MORIN: Et vous vous rendiez compte que nous n'avions pas tous les
faits devant cette commission. Je le pense.
M. CADIEUX: Si vous aviez dévoilé, à ce
moment-là, que c'était $5.3 milliards ou $5.1 milliards, n'est-il
pas vrai que vous auriez probablement eu à payer $47 millions
après la négociation au lieu de $36 millions.
M. BOYD: Cela n'aurait certainement pas aidé les
négociations. D'ailleurs, je n'ai rien dit de faux. J'ai dit que les
coûts de base étaient $3.8 milliards, ce qu'ils étaient, ce
qu'ils sont. Je vous ai également dit qu'on négociait. C'est pour
cela qu'on ne voulait pas déposer les clauses de
rémunération et cela nous a permis de négocier comme on
l'a fait. C'est tout. Si vous avez mal compris, c'est peut-être
possible...
M. MORIN: M. Boyd!
M. BOYD: Je m'en excuse, mais ce que je vous ai dit était vrai et
l'est encore.
M. MORIN: M. Boyd, je ne vous ai pas mal compris. Dois-je
répéter ce que vous avez déclaré textuellement et
que vous avez relu vous-même il y a un instant? Je ne vous ai pas mal
compris. J'ai bien compris $3.8 milliards, parce que c'est ce que vous avez
dit.
Je regarde maintenant, aujourd'hui, M. Boyd, le document que vous nous
avez remis cet après-midi, intitulé: Entente entre la SEBJ et les
firmes participant à la gérance. Je vois: Estimation de base,
1974, selon contrat: $5.3 milliards.
M. PERREAULT: C'est une escalade.
M. MORIN: Bien sûr.
UNE VOIX: Une base de calcul.
M. LESSARD: Vous pensez que Bechtel a négocié ce contrat
sans connaître les coûts?
M. MORIN: M. Boyd, tirez vous-même vos conclusions, mais vous ne
pouvez pas m'empêcher de tirer les miennes. Je laisse les
collègues continuer s'ils en ont le goût.
M. BOYD: Quand vous parliez des chiffres que je vous ai donnés,
quels chiffres voulez-vous dire?
M. MORIN: C'est intitulé: Entente entre la SEBJ et les firmes
participant à la gérance, base de calcul de l'honoraire fixe,
estimation de base, 1974, selon contrat, $5.3 milliards. Ces chiffres, vous les
aviez sous les yeux au mois de juillet. Vous nous avez dit...
M. BOYD: Base de calcul de l'honoraire fixe, oui.
M. MORIN: Oui, c'est cela. Donc, estimation de base, ce ne sont pas $3.8
milliards, ce sont $5.3 milliards.
M. BOYD: Base de calcul de l'honoraire fixe, oui.
M. MORIN: Non, la base de calcul est de $5.1 milliards.
M. BOYD: Oui.
M. MORIN: Moi, je vous mentionne le chiffre au-dessus, M. Boyd, $5.3
milliards.
M. BOYD: $5.3 milliards.
M. MORIN: Oui, non pas $3.8 milliards.
M. BOYD: Oui, mais c'est marqué, M. Morin, partie
hydroélectrique avec escalade.
M. MORIN: Oui, c'est cela, c'est ce que je vous demandais.
M. BOYD: Oui, mais est-ce que vous vouliez que j'aie les moyens de
négocier ou non? D'ailleurs, ce que je vous ai dit n'était
absolument pas faux...
M. MORIN: Ah!
M. BOYD: ... c'est la vérité, l'estimation de base sans
escalade.
M. LESSARD: Est-ce que le contrat est basé sur les coûts?
Le contrat était bien basé sur les coûts. Le coût, en
juin 1974, était de combien? L'estimation de coûts était de
combien? Que vous connaissiez d'ailleurs, en juillet, lorsque vous vous
êtes présenté à la commission parlementaire. On ne
me fera pas croire que Bechtel a négocié sur des coûts
qu'elle ne connaissait pas.
M. BOYD: Les coûts ont été déterminés
lorsque l'estimation budgétaire 1974 a été faite.
M. LESSARD: En juin 1974. M. BOYD: C'est cela.
M. LESSARD: En juillet 1974, lorsque vous vous êtes
présenté à la commission parlementaire, est-ce que ces
coûts étaient connus?
M. BOYD: Oui, les $3.8 milliards étaient connus, l'escalade,
l'intérêt...
M. LESSARD: Les $5.3 milliards?
M. BOYD: ... tout cela était connu, puisqu'on vous a donné
$11.9 milliards au total. Je répète, quand je vous ai...
M. MORIN: Les $5.3 milliards étaient connus.
M. LESSARD: Est-ce que les $5.3 milliards étaient connus à
ce moment?
M. BOYD: Mais oui, ils étaient connus.
M. LESSARD: Ils étaient connus. Pourquoi ne nous l'avez-vous pas
dit à la commission parlementaire lorsque le député de
Beauce-Sud vous a posé la question concernant l'estimation des
coûts?
M. BOYD: Je vous ai dit que le coût de base était de $3.8
milliards. Je vous ai également dit, à peu près en
même temps, qu'on était en négociation.
M. MORIN: Vous n'étiez pas en négociation avec... Vous
étiez en négociation avec d'autres à ce moment.
M. BOYD: On était en négociation avec d'autres, mais on
était également en négociation avec Bechtel et Lalonde,
Valois.
M. MORIN: Oui, mais, M. Boyd, croyez-vous vraiment que le fait que vous
étiez en négociation vous autorisait à nous induire en
erreur de la sorte?
M. BOYD: Ce n'était pas du tout mon intention. Si cela a
été le résultat, c'était totalement...
M. MORIN: Cela a été le résultat et cela a permis
au premier ministre de rire de nous à la Chambre à plusieurs
reprises, parce que nous pensions bien que ces chiffres n'étaient pas
complets.
M. BOYD: M. Morin, au mois de juillet, M. Giroux vous a invité.
Vous avez dernièrement accepté. Moi-même, je vous ai
invité. S'il y avait eu une ambiguïté, s'il y avait eu un
problème, j'aurais été très heureux de vous
recevoir et de vous la préciser. J'aurais expliqué pourquoi. Ce
que j'ai dit ici était vrai et l'est encore.
M. MORIN: Ce n'est pas complet, c'est tout. M. BOYD: Ce n'est
peut-être pas complet...
M. MORIN: Disons que c'est une vérité partielle, pour
être gentil.
M. BOYD: ... mais ce n'était pas certainement pas dans
l'intention d'induire en erreur, croyez-moi.
M. LESSARD: C'est une omission.
M. MASSE: Est-ce que je peux me permettre de poser une question assez
précise? Est-ce que, connaissant le chiffre de $5.3 milliards,
j'interprète la déclaration de juillet dernier comme votre
préoccupation de ne pas dévoiler ou d'éviter d'avoir
à donner des renseignements supplémentaires...
M. MORIN: N'aggravez pas le cas.
M. LESSARD: II n'avait qu'à nous le dire, M. le Président,
que ce n'était pas d'intérêt public de le
dévoiler.
M. MASSE: Un instant... qui auraient pu influencer le coût de
rémunération aux entreprises, parce que là...
M. BOYD: Evidemment, la compagnie Bechtel connaissait le chiffre, elle y
avait participé. Ce n'était pas son intention. Je vous ai dit que
si je voulais négocier avec elle, il ne fallait pas que je dise que
l'estimation de base qui servait aux honoraires était de 5.3 p.c. ou de
5.1 p.c. quand je voulais les faire réduire.
M. MORIN: Oui, M. Boyd, est-ce que vous êtes en train...
M. BOYD: Lorsque j'ai parlé de cela au début de juin aux
membres du conseil de la Société d'énergie, je leur ai
dit: Voici, je pense qu'on doit discuter et rouvrir là-dessus. Les
membres sont ici. La même chose pour Lalonde et Valois. Lorsqu'il
a été question de venir en commission parlementaire, les
instructions ont été que je cesse les négociations en
attendant. J'ai cessé les négociations et je les ai reprises,
après avec les résultats qu'on sait. Alors, cela n'a pas
été du tout l'intention d'induire qui que ce soit en erreur.
M. MORIN: M. Boyd, il n'en reste pas moins que si j'ai bien compris
votre réponse au ministre des Richesses naturelles, c'est bien sciemment
que vous avez dit 3.8 p.c. et non pas 5.3 p.c?
M. BOYD: Je ne sais pas si avant je vous avais dit que le coût de
base était de 3.8 p.c, c'était un fait. C'est le coût de
base sans escalade. C'est ce que j'ai dit, c'est 3.8 p.c, c'est cela. Vous qui
avez...
M. MORIN: M. Boyd, je n'ai pas tout à fait terminé.
M. CADIEUX: M. Boyd, les 3.8 p.c, si je comprends bien...
M. MORIN: Je m'excuse, M. le Président, je n'ai pas tout à
fait terminé...
M. CADIEUX: ... c'est qu'il fallait tout de même établir un
coût de base. Si le projet avait été de $200 millions,
probablement qu'on n'aurait pas eu besoin de Bechtel. Il fallait tout de
même établir un coût de base. Le coût de base a
été de $3.8 milliards. Là, on négocie après
cela pour connaître les honoraires. Si je comprends bien, c'est cela.
Sans cela, on n'aurait pas eu besoin de Bechtel, s'il n'y avait pas eu $3.8
milliards. Ce que vous avez dit à la dernière commission
parlementaire, c'est que le coût de base pour établir les
honoraires était de $3.8, et le même coût de base demeure
encore et toujours de $3.8 milliards dans vos chiffres. Après cela, il a
changé...
M. MORIN: Là, vous êtes en train de prouver que vous avez
été induit en erreur vous aussi?
M. CADIEUX: Non, on n'aurait pas eu besoin de Bechtel si on n'avait pas
établi le coût de base. Si cela avait été $200
millions, on n'aurait pas eu besoin de cette firme.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! M. ROY: M. le
Président,...
M. MALOUIN: M. le Président, vous aviez $3.8 milliards ou $3.9
milliards, je pense que cela pourrait expliquer...
M. GIROUX: A ce stade, il y a un point que j'aimerais expliquer. Dans le
mois de juin, avant la commission parlementaire, à ce moment, les
budgets préliminaires étaient établis à $5.3
milliards. Les budgets étaient établis. M. Boyd est venu me voir
là-dessus et il m'a dit: Je n'accepte pas que notre compensation fixe
soit établie sur cette chose. On veut la rétablir sur la
négociation du prix de base. A ce moment, on a décidé que
les négociations seraient reprises. La firme Bechtel a été
avisée, la firme Lalonde-Valois a été avisée. On
est venu à la commission parlementaire. Naturellement, il y a une
différence actuellement entre le prix de base et les budgets
établis, mais on n'a jamais accepté le prix de $5.3 milliards
pour établir la numération de Bechtel et de Lalonde-Valois.
M. MALOUIN: La base de calcul était effectivement de $3.8
milliards.
M. GIROUX: La base de calcul. Maintenant, l'interprétation qu'on
donne ou l'interprétation qu'on peut donner, c'est peut-être une
autre chose, je suis d'accord avec vous.
M. LESSARD: L'interprétation de l'entente.
M. MORIN: M. Giroux, pourquoi n'est-il pas venu dire exactement devant
la commission ce qu'il vous a dit à vous? Cela n'aurait pas
éclairé tout le monde?
M. GIROUX: C'est qu'à ce moment, peut-être que cela aurait
éclairé, M. Morin, je suis d'accord avec vous. Je ne sais pas si
vous savez ce que c'est que de négocier, je pense que je vais vous
amener à ma prochaine négociation, même avec les
unions...
M. MORIN: Avant longtemps, je vais avoir mon bureau à
Hydro-Québec, M. Giroux.
M. GIROUX: Ce n'est pas secret.
M. MALOUIN: Amenez-le avec vous.
M. CADIEUX: Acceptez seulement des hommes compétents.
M. MORIN: Les libéraux seraient trop contents.
M. GIROUX: C'est de là que vient le problème. A ce moment,
j'étais absolument d'accord avec M. Boyd, qu'il fallait rouvrir les
négociations. A la commission parlementaire, on a dit que ce
n'était pas d'intérêt public, qu'on était en
négociations. On n'a pas élaboré là-dessus.
Maintenant, il faut penser qu'à venir jusqu'à...
M. LESSARD: On aurait accepté cela, M. Giroux, si vous nous aviez
dit cela. Mais jamais avec Bechtel, vous nous avez affirmé cette
chose.
M. CADIEUX: Non, attendez un Detit peu.
M. GIROUX: Ce que je veux vous dire, c'est ceci: Quand la question nous
a été posée, elle a toujours été
posée, à toutes les commissions parlementaires, et on a toujours
dit que ce n'était pas d'intérêt public, et on n'a jamais
déposé les contrats d'ingénieurs.
Dernièrement, vu qu'il y en a un qui a été
publié, par ricochet, dans le journal, on a dit: On va déposer
les contrats.
M. MORIN: Oui...
M. GIROUX: Je m'excuse si l'imbroglio est arrivé, mais vous
pouvez être assurés que, de ma part, ce n'est pas de mauvaise foi
et je suis convaincu que de la part de M. Boyd non plus.
M. MORIN: Non, je ne veux pas insister, parce que je suis conscient du
fait, d'autre part, que vous avez renégocié cela. Cela aurait
été plus simple si vous nous aviez dit, cependant: On est en
train de renégocier, ce n'est pas d'intérêt public. On
aurait pu comprendre. On aurait cherché quand même à le
savoir, mais on aurait pu comprendre. On n'aurait peut-être pas
insisté. Mais là, vous nous avez vraiment laissé sous une
fausse impression. Je vous avoue qu'en ce qui me concerne, j'ai marché
sur les $3.8 milliards, et je ne m'expliquais pas... D'ailleurs, il y a
d'autres déclarations de M. Boyd. Quand il dit que l'honoraire est fixe
et plus loin, le 5 juillet, quand il nous dit : Plus un honoraire qui, lui, est
fixé sur le montant de l'estimation de base qu'on vous a
déposée. Donc, $3.8 milliards, alors qu'il savait très
bien que nous, nous allions nous fier là-dessus, alors que
c'était $5.3 milliards, $5.1 milliards plus précisément,
si l'on prend la base de calcul. M. Boyd continuait: C'est maintenant
fixé, donc que cela coûte plus cher, cela ne change pas
l'honoraire fixe. M. Boyd, vous saviez, à ce moment, que l'honoraire
était rendu, selon le budget, à $47 millions.
M. GIROUX: D'après le contrat...
M. MORIN: Qu'est-ce que vous voulez? Vous dites que la SEBJ a mauvaise
presse, mais essayez de nous expliquer, maintenant, pourquoi vous avez tenu des
propos comme ceux-là.
M. BOYD: Vous savez que c'est difficile de négocier des contrats
semblables, ouvertement, sur la place publique. On aime bien faire la part,
mais c'est très difficile.
M. LESSARD: Vous n'avez pas dit que vous étiez en
négociations.
M. BOYD: Oui, on l'a dit. Mais il y a premièrement deux choses:
C'est qu'encore actuellement puisque Bechtel n'a signé que la
semaine dernière les honoraires sont payés sur la base de
$2.9 milliards, pour Bechtel. Pour Lalonde Valois, on n'a pas encore
changé.
Même si les estimations sont sorties au mois de juin, on paie
encore les honoraires sur la base de 1972. L'autre point, j'avais avisé
les membres du conseil, M. Giroux en particulier, que j'allais mettre le sommet
à $36 millions, et j'ai entrepris la négociation avec Bechtel en
disant: C'est $36 millions. Je n'ai pas bougé pendant plusieurs heures
à $36 millions. La solution, c'était d'ailleurs, le
conseil me l'avait dit $36 millions, et c'est à prendre ou
à laisser.
M. MORIN: C'était fixe dans votre esprit, mais cela ne
l'était pas d'après le contrat.
M. BOYD: Non, mais je vous dis, moi, que c'est très difficile de
négocier des contrats en commission.
M. ROY: M. le Président...
M. BOYD: Je n'ai pas voulu vous induire en erreur. D'un autre
côté, j'ai pensé faire mon devoir.
M. ROY: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Beauce-Sud.
M. ROY: ... ici, nous avions bien demandé... Je ne veux pas
reprendre tous les propos, mais je veux quand même citer et revenir sur
des questions que j'avais bien posées le 4 juillet 1974. J'en ai
posé d'autres, tout à l'heure, des questions, également,
auxquelles j'ai eu des réponses. Or, je suis en train de m'interroger,
actuellement.
La question que j'avais posée: Quel est le montant global qui a
été retenu dans l'évaluation globale des travaux en
négociation avec Bechtel? Est-ce qu'on peut avoir ce montant? Est-ce que
cela a été une évaluation qui a été de $6
milliards, $8 milliards, $10 milliards, $12 milliards? Nous aimerions bien
avoir des précisions.
Vous aviez répondu: "Maintenant qu'on a déterminé
l'estimation de base à $3.9 milliards ou $3.8 milliards, on vous a
donné $3.8 milliards, je crois. C'est cette estimation qui sert de base
pour les honoraires." J'ai demandé: $3.8 milliards? et me suis fait
répéter: "Oui, c'est fixe, cela. Donc, il n'est pas question que
cela coûte plus cher ou que cela coûte moins cher pour les
honoraires. Si c'est cela qu'était votre question, c'est très
clair."
M. BOYD: M. Roy...
M. ROY: J'aimerais savoir, à ce moment-ci, pour aller plus
loin...
M. BOYD: Ce qui est impliqué par là, c'est que dans le
contrat lorsque l'estimation de base est fixée, si on ne change pas
l'envergure du projet, l'honoraire est fixe et ne change pas. Il
n'y a rien qui change l'honoraire si on ne change pas d'envergure.
M. ROY: Quand vous parlez d'un budget renégocié cette
année je voudrais que ce soit bien clair dans mon esprit, et dans
l'esprit de tout le monde vous faites une base de calcul: $3.9
milliards, contrat renégocié. C'est ce qui est dit dans le
feuillet que vous nous avez remis aujourd'hui, entente entre la
Société d'énergie de la baie James et les firmes
participant à la gérance.
Honoraire fixe Bechtel: $36 millions. Et selon le contrat de 1974, la
base de calcul était de $5.1 milliards, les honoraires fixes
étaient de $47.4 millions. J'aimerais savoir étant
donné que vous semblez avoir une marge de manoeuvre de $3.9 milliards
à $5.1 milliards, minimum avec maximum quels seront les
honoraires qui seront versés en supposant que votre contrat
négocié qui est d'un minimum de $3.9 milliards, se retrouverait
par exemple à $4.9 milliards, est-ce que c'est bien encore $36 millions
que ça coûterait?
M. BOYD: A $4.9 milliards, comparativement à $3.9 milliards,
c'est ça?
M. ROY: Oui.
M. BOYD: C'est $36 millions.
M. ROY: Et si ça dépasse $5.1 milliards.
M. BOYD: On part de $36 millions, et comme vous l'indique le document
que vous avez, je pense que c'est assez sérieux pour le lire au texte.
En fait, on me fait une précision qui est bien importante aussi. Si le
coût dépasse $5.1 milliards, sans changement d'envergure,
ça reste à $36 millions.
Si la Société d'énergie décide de changer
l'envergure en l'augmentant, et que ça augmente pour dépasser
$5.1 milliards, là il y a augmentation au-dessus des $36 millions au
rythme de 0.9 p.c. Mais si ça dépasse $5.1 milliards, parce que
l'escalade n'est pas 7 p.c. en moyenne, parce qu'il y a des erreurs techniques,
des grèves, etc., mais si on n'a pas changé l'envergure pour
l'augmenter, l'honoraire reste $36 millions. Au lieu d'être $5.1
milliards, ça pourrait être $6 milliards ou $6.5 milliards, si on
n'a pas changé l'envergure du projet, ça reste $36 millions.
M. ROY: Cela veut dire que dans votre évaluation de $5.1
milliards, il faut que vous incluiez à l'intérieur le taux de
l'inflation. Il est inclus comme tel.
M. BOYD: Oui, il y a 7 p.c. d'escalade en moyenne d'inclus dans les $5.1
milliards.
M. ROY: Et le taux d'escalade pourrait influencer le montant de $5.1
milliards et le rendre supérieur.
M. BOYD: Oui, le taux d'escalade pourrait augmenter, s'il était
de 8 p.c. en moyenne il ferait que les $5.1 milliards seraient
dépassés. Mais si on n'a pas changé d'envergure, si on
produit le même nombre de kilowatts-heures, en d'autres mots si c'est le
même projet qu'on vous a défini, même si l'escalade faisait
monter ça à $6 milliards, l'honoraire reste fixe à $36
millions.
Il y a juste une chose qui peut faire changer l'honoraire pour
dépasser $36 millions, c'est qu'on ait un projet qui aurait plus
d'envergure. On parle là de 10,300 mégawatts, supposons qu'on
décidait de bâtir les deux centrales qu'on a laissé tomber
EM-1 et LA-1 qui ajouteraient 1,000 mégawatts, ça ferait 11,300
mégawatts, là on aurait changé l'envergure, on produit
plus de kilowatts-heures, ça change l'envergure, à ce moment on
changerait l'honoraire. Si on ne change pas d'envergure, même si
c'était $6 milliards à cause de l'inflation ou de l'escalade,
c'est $36 millions.
M. ROY: Dans la feuille que vous nous avez donnée cela va
être une question connexe, une question qui peut s'ajouter à
celle-là en guise d'information supplémentaire vous avez
donné ici le total général. Vous parlez de $5,336,000,000
pour les ouvrages hydroélectriques et lorsqu'on prend les coûts de
base, l'escalade ainsi que le coût des intérêts avec un taux
d'inflation de 7 p.c. et un taux d'intérêt de 10 p.c, vous arrivez
au total général de $11,945,000,000. Comme taux d'escalade cette
année, on parle d'un taux d'inflation de 12 p.c. et les
prévisions pour l'an prochain sont de l'ordre de 12 p.c. Est-ce que vous
avez fait des calculs à jour qui pourraient nous dire quel serait
l'ordre de grandeur avec des taux d'escalade de 10 p.c. et de 12 p.c? Est-ce
que vous avez des chiffres là-dessus?
M. BOYD: Oui, on a des chiffres. Premièrement, je voudrais
rappeler que le taux de 7 p.c, c'est en moyenne.
M. ROY: En moyenne.
M. BOYD: Oui, une moyenne sur la durée de 13 ans et, au mois de
juillet, je pense qu'on vous avait cité les deux premières
années calculée à 9 p.c. et cela descendait comme cela.
C'étaient les études de nos économistes.
M. MASSE: Ce que vous venez de dire, M. Boyd, que c'est une moyenne
annuelle ou de trois ans?
M. ROY: Une moyenne annuelle.
M. BOYD: C'est une moyenne sur la durée des travaux.
M. MASSE: Bon.
M. BOYD: Cela fait partie de la réponse, M.
Roy. Alors, sur une période de 12 ans, si on envoie 7 p.c. la
première année, c'est 9 p.c.; la deuxième année, 9
p.c; la troisième année, 7 p.c; la quatrième année,
6 p.c., 6 p.c., 6 p.c; la septième année, 5 p.c, 5 p.c, 5 p.c, 5
p.c, 5 p.c, 5 p.c. Pardon?
M. LESSARD: L'année prochaine cela va être de 12 p.c.,
est-ce que vous avez fait un calcul différent?
M. BOYD: Oui, je comprends très bien et on a fait les calculs. Je
vais vous les donner. Je voulais vous rappeler ce qu'on avait
déjà dit.
M. LESSARD: C'est cela.
M. BOYD: Alors, on a fait des calculs en utilisant un taux
d'intérêt maintenu à 10 p.c en moyenne.
M. ROY: Oui.
M. BOYD: Ce qui, premièrement, ne s'est jamais vu dans l'histoire
d'Hydro-Québec.
M. ROY: C'est vrai.
M. BOYD: Cette année même, on a eu du 8.5 p.c, 7.8 p.c. et
du 9 p.c En tout cas, on a eu 10 p.c. et un peu plus, mais la moyenne de 1974
est en bas de 10 p.c, certainement, dans les mauvaises années.
M. ROY: Oui, mais lorsque...
M. BOYD: Je dis quand même, avec un taux d'intérêt
maintenu à 10 p.c. pendant 13 ans on suppose cela je fais
différents calculs, le taux d'inflation à long terme,
c'est-à-dire pendant toute la durée du projet là
j'ai fait pour 4 p.c, 6 p.c, 7 p.c, 8 p.c, 10 p.c, 12 p.c. et 14 p.c. Je vais
vous donner les milliards qui vont avec. A 4 p.c, au lieu de 11.9, ce serait
10.4.
M. ROY: A 4 p.c ce serait 10.4.
M. BOYD: A 6 p.c., ce serait 11.5; à 7 p.c, c'est 11.9; à
8 p.c, 12.5; à 10 p.c, 10.6; à 12 p.c, 14.6; à 14 p.c,
15.7.
M. ROY: Vous allez être obligé d'arrêter, il n'y a
plus d'argent dans le Québec.
M. BOYD: Si vous permettez, j'aimerais maintenant vous dire ce que cela
représente d'avoir des choses semblables. Si on prend le pire qu'on a
donné, un taux moyen de 14.5 p.c, on a demandé à nos
économistes de nous dire quelle sorte de situation cela prendrait pour
avoir cela. C'est effarant, mais c'est presque impossible.
La première année, cela prendrait 17 p.c; la
deuxième année, 17 p.c; la troisième année, 17 p.c;
la quatrième, 12 p.c; la cinquième, 12 p.c; la sixième, 12
p.c; la septième, 10 p.c. et toutes les autres années, 10 p.c.
Cela vous donne 14.5.
M. ROY: Cela c'est...
M. BOYD: Avec la masse monétaire qu'on a à distribuer sur
le projet et on suppose 10 p.c. d'intérêt.
Si on prend un taux d'escalade de 10 p.c. au lieu de 14.5 p.c., on va
avoir la première année 12 p.c, la deuxième année
12 p.c, la troisième année 12 p.c, la quatrième
année 9 p.c, la cinquième année 9 p.c., la sixième
année 9 p.c. et les autres années 7 p.c Vous vous imaginez ce que
ça représente M. Bernard est là qui comprend
ça ça veut dire que ce qui vaut $1 aujourd'hui ne vaudra
pas grand chose au bout de cela. Bon. Alors, on essaie d'être le plus
objectif possible quand on parle d'escalade, mais quand vous parlez de 10 p.c.
en moyenne sur une période aussi longue, ce n'est quasiment pas
croyable. Mais on a fait des calculs et cela donne cela.
M. ROY: Est-ce que vous avez fait un calcul, par exemple, en prenant un
taux moyen de 10 p.c, annuellement sans variances, à partir des
premières années jusqu'aux dernières? Parce qu'il faut
tenir compte qu'au cours des dernières années, ce sera pendant
les années où le gros des travaux va s'effectuer, en somme. Si on
prend les taux d'inflation de ces années-ci, compte tenu du fait que les
dépenses sont inférieures à celles que la
Société va connaître dans quatre ou cinq ans, j'aimerais
savoir, à ce moment, si vous avez fait un calcul, un taux
régulier.
M. BOYD: Si c'est 10 p.c. par année... M. ROY: 10 p.c.
régulier, continu.
M. BOYD: ... ça fait 10 p.c. Cela donnerait 13.6 p.c. Si
ça vous intéresse, une personne est ici spécialement pour
vous informer, un type qui travaille pour nous et qui s'appelle M. Jean
Mabardi. Il pourrait très bien vous expliquer ça mieux que moi,
la question de l'inflation, si vous voulez qu'on le fasse entendre.
M. ROY: Je serais bien d'accord parce que je pense que c'est bien
important. La population se pose des questions à ce niveau et nous nous
en posons nous aussi.
M. MABARDI: M. le Président, je voudrais répondre... Mon
nom est Jean Mabardi de la Société d'énergie de la baie
James. Pour répondre à la première question posée
tantôt, si on appliquait un taux d'escalade ou d'inflation de 10 p.c.
annuellement, on obtiendrait un coût de $13.6 milliards. Maintenant,
cette situation de 10 p.c. étant hypothétique, nous avons
voulu
déterminer en pratique ce que ces taux d'inflation pourraient
être par année. Pour une distribution de masse monétaire
dans le temps, comme pour le projet de la baie James, les 10p.c. annuels
pouvent être équivalents à une distribution de 12 p.c.
pendant les trois premières années, suivis de 9 p.c. pour les
années qui suivent et 7 p.c. pour les six années qui suivent la
sixième année.
M. ROY: Ce qui arrive en quelque sorte à un taux moyen de 10
p.c.
M. MABARDI: C'est ça. C'est-à-dire que, si on appliquait
le taux de 10 p.c. sur le flux monétaire du projet de la baie James, on
aurait le même résultat du montant d'inflation que si on avait
appliqué des taux annuels variant de 12 p.c. à 7 p.c.
M. ROY: C'est-à-dire qu'il n'y aurait pas de différence
dans votre calcul si au lieu de prendre un taux décroissant qui vous
donne une moyenne de 10 p.c, vous aviez pris un taux invariable de 10 p.c.
à chaque année.
M. MABARDI: II n'y aurait pas de différence au niveau de la somme
totale monétaire mais il nous semble qu'un taux de 10 p.c, soutenu
pendant 11 à 12 ans, est très difficile à soutenir.
M. ROY: C'était le but de ma question, M. le
Président.
M. BOYD: De quoi se composent les études d'escalade que vous avez
faites? On lit dans les journaux que c'est 12 p.c, on parle du coût de la
vie, etc., mais ce n'est qu'un élément dans l'étude, je
crois.
M. MABARDI: D'accord. Je pourrai exposer ici la méthode d'analyse
qui nous a permis d'effectuer les prévisions des taux d'inflation pour
la durée de construction du projet. Ces prévisions ont
été effectuées et présentées au premier
trimestre de 1974.
Elles ont été effectuées parallèlement
à l'estimation du coût total du complexe par un groupe de
spécialistes et elles ont couvert les études qui ont mené
à cette estimation du montant global alloué pour l'augmentation
des coûts du projet.
Par augmentation, on parle par rapport à l'estimation en dollars
du premier trimestre 1974 et causé strictement par l'inflation.
Il faut avouer que dans le climat économique que l'on
connaît, où les techniciens de la prévision s'aventurent
difficilement au-delà de quelques mois, nous devions effectuer des
prévisions économiques pour une période de plus de dix
ans, d'où naissait la nécessité d'adopter une approche la
plus scientifique possible.
Il a donc été décidé de retenir deux
méthodes complémentaires de prévision du taux d'inflation.
Ces deux méthodes reconnues sont qualifiées comme suit:
première méthode, approche quantitative; deuxième
méthode, approche qualitative.
D'autre part, les études effectuées ont couvert les deux
grands chapitres suivants: les études macro-économiques et les
études microéconomiques. Les études
macro-économiques ont traité des sept aspects suivants:
l'environnement économique, les économies canadienne et
québécoise, le marché du travail, les agrégats
économiques, l'évolution des prix, les salaires, l'industrie de
la construction au Québec.
L'ensemble de toutes ces analyses nous a permis d'obtenir les intrants
macro-économiques requis pour les besoins de projection
micro-économiques qui nous concernaient. Ces études
micro-économiques ont couvert les salaires de la main-d'oeuvre, aussi
bien manuelle que non manuelle, et le prix des matériaux et
équipements dont l'utilisation a été prévue pour
toute la durée de la construction.
Pour la main-d'oeuvre, le décret de la construction a
été retenu comme base d'estimation à partir de laquelle
plusieurs études de simulation ont été effectuées,
en prenant en considération les taux horaires de base, les avantages
salariaux, le surtemps, les primes ainsi que les augmentations salariales
annuelles.
Les résultats obtenus ont été
réexaminés pour corroboration avec d'autres analyses comme les
salaires par corps de métiers, Montréal, comparativement à
14 villes canadiennes, l'évolution des taux de salaires à
Manic-Outardes de 1960 à 1975, les salaires pour les services
d'électricité au Canada, dans les provinces de Québec et
de l'Ontario, ainsi que d'autres études.
Les matériaux et équipements considérés ont
été classifiés selon les cinq grandes familles suivantes:
Matériaux de construction, par là, on parle de ciment, bois,
acier, turbines et générateurs, équipement non permanent,
autres équipements électriques et produits pétroliers.
Une fois analysés, les indices chronologiques qui traitent de
l'augmentation historique des prix nous ont permis d'établir la tendance
à long terme du mouvement des prix de chaque matériau et des
salaires pour la main-d'oeuvre. Ces tendances ont été obtenues au
moyen de techniques de prévision rigoureuses: techniques
mathématiques, comme les méthodes de régression simple ou
multiple, les méthodes de lissage exponentiel, ainsi que les techniques
de simulation sur ordinateur.
Les prévisions obtenues à ce stade ont été
qualifiées de prévisions statiques devant être
étoffées dans le but d'incorporer l'opinion des experts ou de
personnes directement impliquées dans les industries qui traitent des
matériaux étudiés, comme les fournisseurs, les analystes
spécialisés ainsi que d'autres associations.
Les consultations de ces experts ont été effectuées
à l'échelle du Canada aussi bien au niveau des entreprises
privées que des entrepri-
ses publiques. Ainsi, les opinions obtenues sur l'évolution des
prix analysés nous ont permis de revoir les prévisions statiques
des mouvements de prix pour obtenir ce que nous avons qualifié de
prévisions dynamiques.
Ces prévisions étant effectuées et l'estimation du
coût du complexe, en dollars, 1974, premier trimestre, étant
achevée, nous passions à la seconde phase de leurs estimations du
montant d'inflation qui consistait à étaler l'estimation dans le
temps en flux monétaire de dollars constants par projet, par
matériaux étudiés ainsi que pour la main-d'oeuvre.
Chacun de ces flux monétaires nous a permis d'obtenir les
pondérations appliquées au taux d'inflation prévu pour
obtenir les taux d'inflation annuels pondérés. L'application de
ces taux d'inflation pondérés, au flux monétaire annuel de
chaque site du complexe, nous a permis de déterminer l'estimation du
fonds qui devra répondre aux besoins de l'inflation pour la durée
de la construction du complexe de la baie James.
Nous avons voulu ici montrer les techniques qui nous ont permis de
prévoir le mieux possible les taux d'inflation retenus pour le projet.
Est-ce qu'il y a d'autres questions auxquelles je peux répondre?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
l'Assomption.
M. ROY: Sur le taux d'inflation, je me permets quand même de
constater le chiffre de $11.9 milliards, près de $12 milliards, avec un
taux d'inflation moyen de 10 p.c. qui hausse presque de $2 milliards le montant
prévu, le grand montant total prévu. Lorsqu'on parle d'un taux
moyen de 10 p.c. d'inflation, il est évident que, pour les trois
premières années, selon les calculs qu'on nous a fournis, il est
de 12 p.c. On parle d'une réduction à 9 p.c. pour les trois
années qui vont suivre, mais il faut quand même regarder un peu ce
qui se passe ailleurs. Il y a des taux d'inflation qui sont de beaucoup
supérieurs à 12 p.c. ailleurs. Ce qu'on peut déduire
aujourd'hui, c'est que, en quelque sorte, le taux moyen de 10 p.c. nous
apparaît assez conservateur.
M. MABARDI: Oui, d'accord. Actuellement, vu qu'il est très
difficile de prévoir des taux d'inflation, je pense que tout le monde
est d'accord sur cela, on a tenté de justifier, de la façon la
plus scientifique possible, des taux d'inflation basés sur
l'expérience passée et sur l'opinion d'experts qu'on a
consultés, chacun dans son domaine respectif.
A partir de ces études que nous qualifions de quasi scientifiques
et d'opinions d'experts, on pense avoir estimé les taux d'inflation les
plus probables pour la prochaine décade.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): M. Boyd.
M. BOYD: M. le Président, si on avait un taux de 10 p.c. en
moyenne, pendant la période, on aurait un coût de $13.6 milliards
au lieu de $11.9 milliards. Ce sont les chiffres.
M. ROY: C'est cela.
M. LESSARD: $2 milliards de plus.
M. BOYD: Pardon?
M. LESSARD: $2 milliards de plus.
M. ROY: $2 milliards de plus.
M. BOYD: Oui, c'est beaucoup. Je ne veux pas minimiser cela, mais ce
sont les faits qui sont incontrôlables. On a besoin de l'énergie
ou on n'en a pas besoin.
M. LESSARD: On peut réduire aussi. On peut se poser d'autres
questions aussi.
M. BOYD: On peut en faire moins, c'est une autre chose...
M. LESSARD: On peut...
M. BOYD: Au point de vue financier aussi, si tel était le cas, la
masse financière serait plus grande, parce que, si cela augmente pour le
projet de la baie James au taux de 10 p.c. par année, l'escalade, tout
le reste suit. Donc, les dollars augmentent, la masse financière
augmente et la partie qui est destinée au projet varie dans la
même proportion.
Si on faisait d'autres formes d'énergie, les mêmes
problèmes d'escalade se reproduiraient. Evidemment, si on a 10 p.c.
pendant douze ans, personne ne peut prévoir si l'économie peut
endurer cela ou si elle ne peut pas l'endurer. Si elle ne peut pas l'endurer,
il y aura des ralentissements à ce moment. Si le besoin est moindre en
énergie au Québec, on ralentira le projet. Ce sont toutes des
hypothèses.
M. ROY: Oui, M. le Président, lorsque les estimations
préliminaires ont été faites en 1972, elles étaient
déjà beaucoup supérieures au montant qui avait
été annoncé lorsqu'on a annoncé le projet du
siècle. Cela figurait à ce moment..., le grand total était
déjà estimé à $5.8 milliards. Dans l'estimation
budgétaire de 1974, selon le document que vous nous avez remis, on parle
d'une estimation budgétaire de $11.94 5 milliards. Nous sommes encore en
1974. L'année 1974 n'est pas encore terminée. On peut en quelque
sorte, selon les chiffres qu'on nous a donnés, selon les études
et selon ce que nous connaissons de la situation actuelle, et de la tendance de
l'économie au cours des années qui vont suivre, tenir pour acquis
et c'est assez conservateur que de se limiter un taux d'inflation
moyen de 10 p.c, parce que c'est 12 p.c. cette année, 12 p.c. l'an
prochain. Le projet du siècle
est déjà rendu à $13.6 milliards. Je trouve que
toute la question du financement du projet de la Baie James est remis en cause.
J'aimerais...
M. MASSE: M. le Président, je voudrais seulement vérifier.
Est-ce que vous venez de dire que le projet de la baie James est rendu à
$13.6 milliards?
M. ROY: Oui.
M. PERREAULT: C'était peut-être son inflation qui...
M. ROY: C'est de cela qu'on vient de discuter pendant une
demi-heure.
M. MASSE: Le taux d'inflation est calculé à 7 p.c. ici.
Vous l'établissez à 10 p.c, à compter de cela.
M. ROY: Non, on a demandé des chiffres tout à l'heure avec
un taux de 10 p.c. qui est basé à partir de 12 p.c. cette
année, 12 p.c. l'an prochain qui sont des taux réels, 12 p.c. la
troisième année, qui va redescendre à 9 p.c. pour les
trois années qui vont suivre, et qui va revenir à 7 p.c.
M. MASSE: Pour établir cela, il faut que vous présumiez un
taux d'inflation en 1979 et en 1980 aussi?
M. ROY: Oui, 7 p.c.
M. LESSARD: Ce qu'on présume, ce qu'on constate, c'est que cette
année, il a été de 12 p.c.
M. MASSE: D'accord, mais c'est une moyenne...
M. LESSARD: L'an prochain, il est annoncé à...
M. MASSE: ... quand même sur la durée du projet...
M. ROY: On prend une moyenne de 10 p.c, alors il faut revenir à
un taux de 7 p.c. C'est la raison pour laquelle j'ai dit que nous sommes
conservateurs à ce moment-ci, en acceptant de revenir à un taux
de 7 p.c, à moins qu'il y ait un krach économique terrible. S'il
y a un krach économique, qu'est-ce qu'on va faire dans le projet du
siècle? C'est encore plus sérieux. S'il n'y a pas de krach
économique, on peut...
M. PERREAULT: Banque du Canada.
M. ROY: Oui, je commence à avoir hâte que vous regardiez de
ce côté. Je ne sais pas qui empêche le premier ministre. Il
semblait bien décidé il y a trois ans. Ce que j'aimerais demander
ici...
M. MASSE: Tout ce que je veux souligner, M. le Président, c'est
que vous émettez une hypothèse, c'est tout.
M. ROY: Ce n'est pas une hypothèse, ce sont des chiffres.
M. LESSARD: C'est basé sur les faits actuellement...
M. MASSE: 12 p.c en 1974.
M. LESSARD: Nous prenons tout simplement l'hypothèse qui a
été posée par HydroQuébec tout à l'heure,
première année 12 p.c, deuxième année "12 p.c,
troisième année 12 p.c...
M. MASSE: C'est justement...
M. LESSARD: ... or, cette année, il a été de 12
p.c.
M. MASSE: D'accord.
M. LESSARD: L'an prochain, il sera de 12 p.c, donc on est rendu à
deux ans, là.
M. PERREAULT: Vous prévoyez pour la prochaine...
M. MASSE: M. le Président, je pense bien... M. LESSARD: C'est
prévu, M. le Président.
M. ROY: Les économistes ont fait des analyses et c'est
prévu à 12 p.c. pour 1975.
M. PERREAULT: Vous êtes un expert.
M. LESSARD: Je ne suis pas expert.
M. PERREAULT: Vous prévoyez 12 p.c.
M. LESSARD: Je me base quand même sur ce que certains experts ont
affirmé. Il a été de 12 p.c l'an dernier...
M. PERREAULT: 12 p.c. dans deux ans.
M. LESSARD: ... il sera probablement de 12 p.c cette année. Or,
cela nous justifie de prendre la deuxième hypothèse
d'HydroQuébec, à savoir 12 p.c. la première année,
12 p.c. la deuxième année et possiblement 12 p.c. la
troisième année.
M. MASSE: Nous en avons un spécialiste ici qui établit le
taux d'inflation à 7 p.c.
M. LESSARD: Non.
M. ROY: Une moyenne de 10 p.c.
M. MALOUIN: Une moyenne de 7 p.c.
M. ROY: Non, une moyenne de 10 p.c, je m'excuse. Il faut revenir
à 7 p.c. pour les six dernières années.
M. MALOUIN: A votre demande, vous avez dit si on avait une moyenne de 10
p.c. Qu'est-ce que cela donnerait? Vous êtes parti de la réponse
pour établir ce que vous voulez dire. Ce n'est pas la même chose,
cela.
M. LESSARD: Pour établir une moyenne de 10 p.c. Le
spécialiste, pour établir une moyenne de 10 p.c, est parti du
fait que cela prenait 12 p.c. la première année, 12 p.c. la
deuxième année, 12 p.c. la troisième année. Or, M.
le Président, nous constatons que...
M. MALOUIN: Par hypothèse.
M. LESSARD: ... les faits actuellement, c'est que l'inflation a
été de 12 p.c. l'an dernier, il sera de 12 p.c. probablement l'an
prochain...
M. MALOUIN: II sera, vous dites bien. Si l'économiste Lessard qui
vient de le dire.
M. LESSARD: ... donc la deuxième hypothèse qui nous a
été donnée par le spécialiste
d'Hydro-Québec, on peut aujourd'hui l'utiliser, parce que nous avons un
an actuellement qui nous confirme que cela n'a pas été de 7 p.c,
cela a été de 12 p.c.
M. MALOUIN: D'accord, vous pouvez supposer.
M. ROY: Ce n'est pas supposer, ce sont des faits.
M. MALOUIN: Ou des prévisions.
M. LESSARD: Qu'est-ce que vous supposiez, vous autres, en 1971 quand
vous avez basé vos estimations à $5.8 milliards, vous avez
supposé quoi?
M. MALOUIN: Vous dites vous... posons la question à
Hydro-Québec. Ces gens nous ont donné un dossier ici, comme quoi
leurs estimations étaient basées sur un taux d'inflation de 7
p.c. Bien oui, comme vous.
M. ROY: Je le souhaite.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Un instant, je pense que M. Boyd a
une réponse à donner. M. Boyd.
M. BOYD: J'aimerais apporter une précision. L'hypothèse la
plus probable que nous avons retenue pour nos prévisions est celle de 7
p.c. à long terme. Tantôt, on disait que si, pour la
première année, on a 12 p.c, on peut conclure qu'on peut retenir
l'Hypothèse de 12 p.c/12 p.c/12 p.c. Moi, je pense qu'il est
extrêmement dangereux, ici, de se permettre de faire des
prévisions à long terme, pour une période de plus de dix
ans, basées sur une expérience d'un an. En somme, c'est le
problème que nous avons actuellement au niveau des techniques de
prévisions.
M. ROY: Est-ce que vous admettez que c'était également
dangereux, en 1972, de faire une prévision avec un taux d'inflation de 4
p.c?
M. BOYD: En 1972?
M. ROY: Oui, c'est le document que vous nous avez donné
aujourd'hui.
M. LESSARD: C'était justifié, à ce moment.
M. BOYD: En 1972, 4 p.c. étaient réalistes, parce que de
tous les facteurs qui entrent là-dedans... Je pense qu'il faut noter ici
qu'on continue d'employer 7 p.c. en moyenne à long terme, et parce qu'on
vous a donné les chiffres que vous avez demandés à 10 p.c,
12 p.c. et 14 p.c., vous n'avez pas une admission que ce sont des chiffres
qu'on reconnaît. Le projet, on va l'évaluer de nouveau. On n'a
rien dans nos estimations qui justifient qu'on l'évalue de nouveau dans
le moment. D'ici l'été prochain, à notre prochaine visite
ici, on aura évalué de nouveau et estimé de nouveau quel
sera l'effet de l'escalade, et on pourra vous le dire. Dans le moment, on ne
change pas notre opinion là-dessus. C'est 7 p.c. en moyenne. Vous dites:
Cette année, c'est 12 p.c, en 1974. Mais est-ce que vous pouvez me dire
combien ce sera en 1978? Est-ce que ce sera 4 p.c. peut-être?
M. ROY: Si vous me permettez, lorsque vous avez établi votre taux
d'inflation de 7 p.c, quel était le taux d'inflation que vous vous
étiez fixé pour cette année, parce que vous l'avez dit cet
après-midi...
M. BOYD: C'était 9 p.c.
M. ROY: ... ou ce soir, et quel était le taux que vous aviez
déterminé pour établir votre taux à 7 p.c. pour les
dernières années du projet? Je pense que vous êtes partis
de 9 p.c. à 4 p.c, si ma mémoire est bonne.
M. BOYD: A 5 p.c.
M. ROY: De 9 p.c. à 5 p.c?
M. BOYD: Oui.
M. ROY: De 9 p.c. à 5 p.c, alors c'est là que votre taux
de 7 p.c d'inflation... Vous êtes partis à 9 p.c, et nous avons 12
p.c. cette année, et toutes les prévisions par les experts et les
économistes s'accordent à dire que cela va être un taux de
12 p.c. l'an prochain. C'est la
raison pour laquelle... Je sais que c'est hypothétique. Je suis
d'accord avec le député que c'est hypothétique, mais c'est
l'hypothèse qui nous semble la plus plausible jusqu'à ce
jour.
M. BOYD: M. le Président, M. Charuk.
M. CHARUK: Permettez-moi. Mon nom est Jan Charuk, d'Hydro-Québec.
J'aimerais tout simplement signaler que dans ces prévisions
budgétaires à long terme, nous posons comme hypothèse de
base un équilibre économique sur le plan mondial, à long
terme. Si nous partons avec des taux d'inflation à l'économie
à 12 p.c., tramez cela quatre ou cinq ans, et vous verrez ce qui
arrivera à l'économie mondiale.
M. LESSARD: On est d'accord.
M. CHARUK: Donc, avec les hypothèses comme l'a attesté M.
Boyd tantôt, on tente d'être le plus réaliste possible,
tenant compte de tous les éléments que M. Mabardi vous a
signalés. Le taux équivalent, si vous voulez, pour toute la
période, est de 7 p.c. actuellement, si je ne me trompe...
M. LESSARD: C'est exact.
M. CHARUK: ... et non de 10 p.c. C'est 7 p.c.
M. ROY: Tel qu'il est calculé, pour en venir au chiffre qui est
mentionné au bas de votre rapport, de 11.945 p.c...
M. CHARUK: Exactement.
M. BOYD: Pardon, M. Roy. On n'a pas calculé 7 p.c. pour arriver
à 11.9 p.c. On a calculé 7 p.c, qui nous ont conduits à
11.9 p.c. Je vous ai donné, cet après-midi, trois
hypothèses, et on a choisi, pour nous, celle qui était la plus
sévère.
M. LESSARD: C'est ce que vous nous aviez dit...
M. BOYD: C'était 10 p.c...
M. LESSARD: ... lors du lancement du projet, lors de la première
commission parlementaire, c'est ce que vous nous aviez dit.
M. BOYD: Le lancement du projet, M. Lessard, je n'ai rien à voir
avec cela.
M. LESSARD: Pas le lancement, mais lorsque vous êtes venu en
commission parlementaire, vous nous aviez dit, à ce moment, que vous
vous étiez basés sur des chiffres assez conservateurs.
M. BOYD: Oui, mais c'est encore l'opinion de nos experts
économistes. Moi, je n'en suis pas un. On n'a pas raison de changer dans
le moment.
M. LESSARD: Espérons que ce sera le cas.
M. ROY: Je le souhaite. Maintenant, si vous me permettez, M. le
Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Oui.
M. BOSSE: Si je comprends bien, c'est qu'on demande à des
économistes d'être devins plutôt que de faire des
prévisions réalistes. En définitive, la situation
économique actuelle de l'inflation, personne ne pouvait la
prévoir.
Je pense que c'est de la petite politicaillerie que de s'embarquer sur
ce terrain et ceci exclusivement pour mettre en évidence le coût
additionnel que peut représenter le projet du siècle.
M. LESSARD: M. le Président, j'invoque le règlement.
Lorsque le projet nous a été annoncé, lors des
premières séances de la commission parlementaire
d'Hydro-Québec, il était évalué comme coût
total à $5.8 milliards. Et actuellement, nous en sommes rendus à
$11.9 milliards.
M. BOSSE: Le prix des oeufs n'était pas le même.
M. LESSARD: La question fondamentale que, comme Québécois
et comme contribuable québécois, nous avons à nous poser
actuellement, c'est est-ce que justement ce "projet du siècle" est
possible actuellement pour les Québécois? Lorsque M. Boyd nous
disait qu'on n'avait pas le choix, il fallait prévoir une consommation
en électricité; il y a quand même d'autres questions qu'on
aurait pu se poser, à savoir s'il n'y aurait pas moyen de réduire
notre consommation en énergie au Québec. C'est une question qu'on
aurait pu se poser aussi à ce moment.
Il y a une autre question qu'on pouvait se poser aussi: Est-ce qu'une
autre source d'énergie n'aurait pas coûté moins cher aux
Québécois? C'est la question que nous avons posée depuis
le début du lancement de ce projet.
M. BOYD: M. le Président...
Ralentissement des travaux
M. LESSARD: Je voudrais poser une question en terminant. C'est que tout
à l'heure, M. Boyd nous a parlé de la possibilité d'un
ralentissement des travaux, c'est-à-dire qu'il nous a dit que s'il y
avait un ralentissement de l'activité économique, il y avait
possibilité de ralentir les travaux.
J'aimerais demander si justement c'est possible et si vous l'affirmez
à nouveau, s'il est possible de ralentir les travaux.
M. BOYD: M. Lessard pose trois questions. Premièrement,
concernant la consommation de l'énergie, je pense que c'est à
Hydro-Québec d'y répondre, et dans le moment je parle comme
président de la Société d'énergie;
Hydro-Québec pourra y répondre quand le moment sera venu.
La deuxième question concernant d'autres formes d'énergie,
on en a beaucoup parlé. Vos représentants ont hâte de poser
beaucoup de questions techniques au personnel de HydroQuébec; ils vont
avoir des réponses très bientôt et je pense que cela serait
mieux d'attendre pour discuter ce point.
Et la troisième question, je peux y répondre. Si on a des
conditions économiques comme le disait M. Charuk qui
entraînent une catastrophe mondiale au point de vue économique et
si cela entraînait des ralentissements dans l'énergie, dans toutes
nos possibilités québécoises ou canadiennes, nous aurions
besoin de moins d'énergie. Il faudrait prendre la décision d'en
produire moins, et vous me demandez si c'est possible. Dans le moment on
bâtit LG-2; on va entreprendre en 1976 les travaux de LG-3; après
ce sera LG-1 et LG-4 dans trois ou quatre ans d'ici. Si on n'en a pas besoin,
on va le remettre à plus tard.
C'est une décision qui est possible.
M. LESSARD: Est-ce que la rentabilité du projet serait aussi
forte?
M. BOYD: Cela change la rentabilité, mais ça change la
rentabilité de n'importe quel autre projet. Et là je ne voudrais
pas entrer dans la discussion d'autres formes d'énergie, si vous
êtes d'accord. Cela viendra. Je pense que c'est mieux d'attendre que les
gens aient vu les chiffres.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
L'Assomption.
M. PERREAULT: M. Boyd, vous avez mentionné qu'en
déplaçant la centrale LG-1 on avait une perte de 300
mégawatts et que vous aviez un gain en haussant la cote de 15 pieds
à LG-3, c'est-à-dire que vous en gagnez 60. Ce qui ferait un
projet d'à peu près 10.1 millions mégawatts.
M. BOYD; Oui, comme je vous ai exprimé, nous essayons d'optimiser
d'autres sites pour récupérer et avoir la même
quantité.
M. PERREAULT: Est-ce que vous avez espoir de récupérer vos
300 en optimisant les autres?
M. BOYD: Je ne veux pas m'engager plus loin que ce que j'ai dit. A LG-3,
on a cette possibilité. Quant aux autres, on regarde et on vous le dira
dès qu'on le pourra.
M. PERREAULT: Et vous avez une perte énergétique d'environ
un milliard de kilowatts-heures par année?
M. BOYD: Oui, en déplaçant LG-1, nous perdons 1.9
milliard. Et par LG-3, on peut gagner 0.9 milliard de kilowatts-heures.
M. PERREAULT: Vous avez dit que vous deviez prolonger le contrat de
quinze mois. Est-ce que vous échelonnez quinze mois plus tard vos
dernières installations de machines?
M. BOYD: Oui. Les dernières machines entrent en marche à
la fin de 1985 au lieu de la fin de 1984.
M. le Président, j'aurais une rectification à faire, si
vous le permettez. A l'heure du dîner, on m'avait informé que
Radio-Canada avait parlé de $200 millions pour Bechtel. M. Delorme m'a
donné une note et je lui ai dit que je ferais une rectification. M.
Delorme est de Radio-Canada; or, c'est bien le réseau TVA, à sept
heures, qui a parlé de $200 millions et non Radio-Canada. Je voudrais,
puisque je l'ai dit ici, rectifier. On m'avait mal informé.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable chef de l'Opposition.
M. MORIN: M. le Président, pour la bonne marche des questions
qu'il nous reste à poser, qui ne sont peut-être pas tellement
nombreuses, je vous proposerais que nous allions jusqu'à minuit. Je
pense que nous aurions le temps de terminer, ce qui libérerait ces
messieurs pour qu'ils puissent vaquer à leurs importantes fonctions
dès demain matin. Autrement, ils seraient obligés de revenir et
je ne pense pas que ce soit utile.
M. PERREAULT: D'accord.
M. MORIN: Je pense que le député de Beauce-Sud avait
encore quelques questions, moi j'en ai encore trois ou quatres courtes. Cela
peut être expédié assez rapidement.
Financement du projet
M. ROY: Je remercie M. le chef de l'Opposition. Face aux montants
mentionnés tout à l'heure, j'ai ajouté que ceci pouvait
remettre en cause tout le problème du financement de ce projet.
J'aimerais savoir, à ce moment-ci, quel est le montant total qu'on
prévoit emprunter pour réaliser ce projet. Parce qu'administrer,
c'est prévoir. Comme on prévoit déjà, à
cause des taux d'inflation qui sont déjà supérieurs
à ceux qui avaient été prévus, qu'il est possible
qu'il en coôute $2 milliards de plus, j'aimerais savoir d'une part le
montant qu'Hydro ou la Société devra emprunter pour financer ce
projet. J'aimerais savoir également s'il y a une étude qui a
été faite, une espèce d'estimation
ou de prospectus pour savoir les montants d'intérêt qu'on
prévoit payer dès la première année une fois que ce
projet sera complété. Deuxième partie de ma question, quel
serait le volume des ventes d'Hydro dès la première année
de l'achèvement du projet lequel...
M. BOYD: M. Roy? M. ROY: Oui.
M. BOYD: Une seconde. M. Lemieux va répondre, si vous voulez,
c'est notre expert. Pourriez-vous lui donner une seconde pour qu'il prenne note
des questions?
M. ROY: D'accord. D'ailleurs, je vais les poser une par une. Je pense
que cela va être plus simple pour tout le monde. Quel est le montant
total qu'on prévoit emprunter pour réaliser le projet, tenant
compte des projections, des réserves que l'on doit faire relativement au
taux d'inflation?
M. LEMIEUX (Edmond): Considérant le programme de $11,900,000,000
pour la baie James, je prévois que les emprunts peuvent être de
l'ordre de $9.5 milliards à $10 milliards, le solde venant de
l'autofinancement.
M. ROY: Les $10 milliards sont toujours en fonction des $11.945
milliards.
M. LEMIEUX: Oui, M. Roy.
M. ROY: Quels sont les taux qui sont prévus selon le taux de 10
p.c?
M. LEMIEUX: Le taux d'intérêt? M. ROY: Oui.
M. LEMIEUX: Nous croyons que ces emprunts pourraient être
effectués à un taux moyen de 10 p.c.
M. ROY: Quel est le montant que vous prévoyez financer à
même l'autofinancement et qu'est-ce que cela représente au point
de vue de l'augmentation des taux d'électricité pendant cette
période?
M. LEMIEUX: C'est-à-dire durant quelle période?
M. ROY: C'est-à-dire jusqu'à 1985. Parce qu'on dit
que...
M. LEMIEUX: C'est pas mal loin pour prévoir exactement quel sera
le montant d'autofinancement et quelles seront les augmentations qu'on pourrait
justifier d'ici cette date.
M. ROY: Est-ce que vous avez des calculs de faits?
M. LESSARD: Comment pouvez-vous faire vos réserves si vous ne
connaissez pas vos revenus?
M. LEMIEUX: Pardon?
M. LESSARD: Comment pouvez-vous établir vos réserves si
vous ne connaissez pas vos revenus?
M. LEMIEUX: Nous devons accepter une hypothèse. Jusqu'à
maintenant, l'hypothèse qu'on a prise était de gagner nos
intérêts une fois et quart. En prévoyant des augmentations
de ce montant, on prévoit payer environ 25 p.c. de nos investissements
à même nos revenus.
M. ROY: A même vos revenus, mais dans vos revenus, il a
été annoncé une augmentation de taux
d'électricité de 10 p.c. Est-ce que le taux d'augmentation
annuelle de 10 p.c. est retenu pour plusieurs années à venir?
M. LEMIEUX: Pour toutes les années à venir.
M. ROY: Vous avez retenu une augmentation annuelle de 10 p.c. pour
toutes les années à venir. A chaque année, une
augmentation de 10 p.c.
M. LEMIEUX: Oui, mais disons qu'on préfère parler de cinq
ans, plus loin que ça, ça devient pas mal
hypothétique.
M. GIROUX: C'est-à-dire que jusqu'à maintenant, on a fait
des calculs pour cinq ans et tout est conforme à ce qu'on a
déclaré à la dernière commission parlementaire, on
s'attendait à ce qu'il y ait une augmentation minimale d'au moins 10
p.c. par année pour les cinq prochaines années.
M. ROY: Pour les cinq prochaines années et l'hypothèse de
continuer cette augmentation n'est pas rejetée.
M. GIROUX: L'hypothèse de continuer cette augmentation n'est pas
rejetée. Maintenant, il y a une hypothèse dans tout ça,
c'est assez heureux, si vous permettez...
M. LESSARD: Est-ce que cette hypothèse est calculée sur la
continuité du taux...
M. GIROUX: Non.
M. LESSARD: ... de 10 p.c., est-ce qu'elle est calculée dans vos
revenus?
M. GIROUX: Non, pas après.
M. LESSARD: L'autofinancement...
M. GIROUX: Seulement, ce qui arrive, je
peux dire que l'hypothèse que j'énonce n'est pas tellement
une chose heureuse, je l'admets mais je pense qu'on sera les plus bas, dans
tout le Canada, quant à une augmentation future.
M. ROY: Mais si on parle d'un taux d'augmentation annuel de 10 p.c. dans
les taux d'électricité, qui se retrouve inévitablement
dans les prix, lorsqu'il s'agit de l'industrie et du commerce...
M. GIROUX: Oui.
M. ROY: ... vous ne trouvez pas que vous contribuez à maintenir
et à maintenir largement le taux d'inflation qu'on connaît
maintenant, autrement dit, vous faites votre large part?
M. GIROUX: Bien voici, le point. Qu'on fasse notre large part, à
10 p.c, on subit l'inflation de 10 p.c, on l'a. Je ne sais pas comment on peut
l'éviter.
M. ROY: Mais c'est un peu comme un chat qui court après vous
savez quoi.
M. GIROUX: Oui, seulement ça ne m'arrive pas.
M. ROY: Au moins, nous avons des réponses franches de M. Giroux,
elles sont directes.
M. LEMIEUX: M. Roy, par exemple, la semaine passée, j'ai
rencontré les gens d'Hydro-Ontario qui, eux, il y a un an, parlaient
d'une augmentation de 10 p.c. à 12 p.c. pour l'an prochain. Là,
ce n'est plus 12 p.c, ils veulent demander une augmentation de 20 p.c. à
25 p.c. pour un an et ils ne savent pas quelle sera l'augmentation de
l'année suivante. Pour 1975, ça leur prendra... ils
prévoient des emprunts l'an prochain de $1,500,000,000. C'est en
Ontario, ils prévoient des emprunts de $30 milliards sur douze ans. Je
ne sais pas d'où l'argent va venir. Mais c'est pour indiquer...
M. ROY: Je me pose également les mêmes questions.
M. MORIN: $30 milliards pour combien de mégawatts?
M. LEMIEUX: Pour satisfaire la demande dans la province de
l'Ontario.
M. LESSARD: Combien de mégawatts?
M. LEMIEUX: Je ne sais pas combien de mégawatts on prévoit
obtenir.
M. LESSARD: Est-ce qu'il est possible qu'on puisse l'avoir?
M.LEMIEUX: Oui, absolument...
M. ROY: Est-ce que vous avez fait des études, est-ce que vous
avez une projection suffisante qui peut vous permettre de déterminer
quel sera le montant du volume des ventes qui pourront être faites
à partir de 1985 et durant les années qui vont suivre? Quel sera,
à partir de ce volume global, de cette somme globale des ventes, le
pourcentage qui serait requis à même le budget
d'Hydro-Québec pour rembourser les intérêts annuellement?
Est-ce que vous avez des études faites à ce niveau?
M. GIROUX: ... on les aime, on peut les faire.
M. LEMIEUX: C'est hypothétique, naturellement, mais on peut les
faire.
M. ROY: Est-ce que ce serait possible qu'on nous le fasse...
M. GIROUX: On peut faire une hypothèse et maintenir notre taux
d'augmentation au point de vue de la distribution, de la demande, tel qu'il est
là, et faire les calculs des emprunts et baser notre taux
hypothétiquement à 10 p.c. et calculer quel sera le coût
des intérêts requis. C'est faisable.
M. LEMIEUX: M. Roy, comme exemple, cela pourrait peut-être vous
aider, pour l'année 1977, on prévoit des revenus bruts d'environ
$1 milliard et on prévoit des intérêts de $371
millions.
M. ROY: $371 millions? M. LEMIEUX: Oui.
M. ROY: 37 p.c. des revenus d'Hydro uniquement pour payer les
intérêts de la dette?
M. LEMIEUX: Oui, mais cela, c'est tout à fait normal pour une
entreprise hydroélectrique, parce que nous n'avons pas de combustible
à acheter.
M. ROY: Oui, mais l'intérêt ne fournit pas
d'électricité comme tel.
M. LEMIEUX: Non, mais l'actif qu'on a payé avant...
M. ROY: Non, je comprends que cela peut faire...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre!
M. ROY: Vous avez le droit de penser ce que vous voudrez, mais il n'y a
pas quand même de mystère et de miracle et je pense que si vous
aviez écouté avec vos deux oreilles ce soir, vous seriez en
mesure de vous rendre compte que nous nous dirigeons vers un cul-de-sac
économique.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre!
M. ROY: Probablement qu'on ne s'en sortira jamais non plus.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre!
M. ROY: C'est cela que je veux faire ressortir pour que vous me
compreniez.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Je pense qu'on s'éloigne
passablement du mandat de la commission.
M. CARPENTIER: C'est votre privilège de penser cela.
M. ROY: Les questions sont posées, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable chef de l'Opposition.
Contrats de gérance et
d'ingénierie-conseil
M. MORIN: II me reste très peu de questions sur le contrat
lui-même. M. Boyd semble nous avoir quittés... non, il est
là. Bien. M. Boyd, je me tourne maintenant vers la clause 7 du contrat
et en particulier vers 7.2 du contrat initial. On nous dit que le paiement de
l'honoraire fixe par Energie à Bechtel Québec se fera
conformément à la cédule des paiements jointe aux
présentes comme annexe D. L'annexe D, de son côté, nous
donne la liste de tous les paiements, les pourcentages de l'honoraire fixe
total, jusqu'en l'année 1983.
Pourriez-vous nous dire, au point où nous en sommes, quel est le
montant de l'honoraire fixe qui a déjà été
payé à Bechtel, en vertu de l'article 7.2 et de l'annexe D et
nous dire ce que cela représente comme pourcentage cumulatif de
l'honoraire fixe total?
M. BOYD: A l'annexe D, vous avez, en décembre 1974, le
pourcentage cumulatif, qui est de 20.6 p.c.
M. MORIN: 20.6 p.c?
M. BOYD: 20.6 p.c.
M. MORIN: Je m'excuse. Et le montant en chiffres absolus, qu'est-ce que
cela donne?
M. BOYD: C'est 20.6 p.c. de $27 millions, parce que je vous ai dit tout
à l'heure...
M. MORIN: Est-ce que vous payez selon 1972?
M. BOYD: On n'a pas encore fait la correction, parce que cela a
été signé le 12 décembre.
M. MORIN: Est-ce que je dois comprendre que, lorsque vous serez
appelés à payer selon la nouvelle formule de l'honoraire fixe
à $36 millions, il y aura des arrérages à payer?
M. BOYD: Oui, nous avons convenu dans nos négociations de
changements, de payer les 20.6 p.c. sur la base de $36 millions, donc
rétroactivement...
M. MORIN: ... payés jusqu'en 1983? M. BOYD: Non, non.
M. MORIN: Commençons par la première question. Je vous
laisse répondre à la première.
M. BOYD: C'est $27 millions qui étaient et qui sont encore...
M. MORIN: Oui.
M. BOYD: ... l'honoraire fixe et on a 20.6 p.c, ce qui fait en chiffres
ronds $5.5 millions de payés.
M. MORIN: Oui.
M. BOYD: Sur la base de notre entente, on devrait 20.6 p.c. de $36
millions.
M. MORIN: On n'a qu'à faire la différence, cela va.
M. BOYD: Oui. Donc, on a environ $1.6 million, quelque chose comme
cela...
M. MORIN: D'accord.
M. BOYD: ... à payer en rétroactivité. Pour le
reste des paiements, ce serait sur la base de $36 millions.
M. MORIN: Cela, nous pouvons le calculer. Si j'ai bien compris, le
dernier paiement a lieu en l'année 1983.
M. BOYD: C'est cela.
M. MORIN: A ce moment, on atteint 100 p.c. cumulativement, on atteint
donc le paiement complet de l'honoraire fixe.
M. BOYD: C'est cela.
M. MORIN: M. Boyd, les travaux se poursuivent jusqu'en 1985.
M. BOYD: Oui.
M. MORIN: Qu'est-ce que vous allez faire entre 1983 et 1985? Bechtel
aura été payée à 100 p.c. Les travaux ne seront pas
terminés.
M. BOYD: Non, pas du tout.
M. MORIN: Alors, expliquez-moi.
M. BOYD: C'est l'honoraire fixe seulement qui aura été
payé à 100 p.c. Les coûts directs qui sont les salaires et
tout ce qu'on a discuté...
M. MORIN: Ah oui!
M. BOYD: ... et les coûts indirects continueront tant qu'on les
emploiera.
M. MORIN: J'ai bien compris cela, c'est normal, mais le profit de $36
millions aura été payé en 1983 et les travaux ne seront
pas terminés.
M. BOYD: Oui, c'est la même chose pour Lalonde-Valois. Cela fait
partie de la discussion, de l'entente.
M. MORIN: L'un n'excuse pas l'autre. Je veux dire...
M. BOYD: Non, mais, dans une négociation, il y a un ensemble de
conditions. C'était l'une des conditions de l'entente avec les deux
entreprises. L'honoraire, c'est pour reconnaître ce que nous apporte une
entreprise. En 1983, il restera très peu de gens de Bechtel et
très peu de gens de Lalonde-Valois. En fait, on est sur la fin. La
plupart des unités sont en marche. C'est surtout un problème
d'exploitation. On passe les unités de la construction à
l'exploitation et on considère que l'effort, le "know-how" et le taux,
on les a déjà reçus. C'est pour cela. Connaissant le
caractère de ces entreprises, il n'y a pas beaucoup de problèmes,
d'autant plus que leur engagement est pour la durée et on continue
à les payer sur la base des services utilisés.
M. MORIN: Est-ce que vous connaissez beaucoup d'entreprises qui
fonctionnent selon ce système de percevoir tous leurs honoraires fixes
deux ans avant la fin des travaux?
M. BOYD: Je n'y vois pas de problème, personnellement. Je ne sais
pas si cela se fait ailleurs. Je vous explique que l'honoraire est pour
reconnaître la compétence des systèmes que nous apportent
les entreprises.
M. MORIN: Oui, c'est rare quand même de voir une entreprise
prendre tout son profit avant même que les travaux soient
terminés.
M. BOYD: Ce ne sont pas nécessairement des profits. Le
problème, c'est que, en 1983, la majorité des unités
seront en service. Il y a une chose. Si cela créait un problème
de quelque façon, à ce moment, on pourrait les terminer aussi. On
peut terminer à n'importe quel moment les contrats de l'une et l'autre
entreprises. Vous avez vu la clause...
M. MORIN: Avec un avis, oui, d'accord. M. BOYD: ... de soixante
jours.
M. MORIN: Oui, je sais cela, mais je ne crois pas que ce soit dans votre
intérêt de procéder de la sorte. Est-ce que ce
n'était pas une occasion, récemment, justement, puisque vous
renégociez l'honoraire fixe que vous avez réussi à
réduire à $36 millions au lieu de $47 millions, peut-être
d'étaler la chose sur une période qui s'étendrait
jusqu'à la fin des travaux? Cela n'aurait-il pas été,
administrativement, peut-être plus sain?
M. BOYD: M. Morin, comme je vous l'ai dit, il va rester très peu
de leur personnel à ce moment. Vous dites qu'on aurait dû
négocier. C'est un point de vue. Je peux vous dire que la
négociation a été assez ardue, celle de réduire de
$12 millions dans un cas et de $5 millions dans l'autre. Une négociation
se fait entre deux parties. Je pense qu'on a eu la meilleure de toutes les
parties.
Lorsque l'échelle avait été établie, le
contrat devait se terminer en 1984. Par entente, on a accepté que
l'échelle ne soit pas modifiée. Vous dites qu'on aurait dû
la modifier. Je ne le sais pas. Le conseil d'administration d'Energie m'a
indiqué qu'il était très content des résultats.
Vous ne l'êtes pas? C'est possible.
M. MORIN: Je me pose des questions, M. Boyd, pour l'instant.
M. BOYD: Oui, j'essaie de répondre le plus objectivement
possible. Quand on négocie, ce n'est pas toujours tout ce qu'une partie
veut. Je pense que celle-ci ne nous crée pas de problème. On a
toujours le dernier mot sur le contrat.
M. PERREAULT: Sur le même sujet, est-ce qu'en 1983, les grands
ouvrages hydrauliques seront terminés?
M. BOYD: Les grands travaux?
M. PERREAULT: Les travaux hydrauliques, barrages.
M. BOYD: Oui, les trauvaux hydrauliques seront presque tous
terminés. La plupart des unités seront déjà en
service. Il faudrait que j'aie l'échéancier directeur pour vous
répondre très précisément. On commencera à
mettre des unités en service en 1980. Je ne sais pas si on peut me
donner l'échéancier des unités. En 1983, il y a un bon
nombre d'unités... la plupart des travaux hydrauliques seront
terminés.
M. MORIN: M. Boyd, pourrait-on se tourner maintenant vers la clause 1
3?
M. MASSE: Est-ce que vous permettez une question supplémentaire
seulement sur l'annexe D...
M. MORIN: Volontiers.
M. MASSE: ... avant de passer à votre autre question. Compte tenu
que la raison principale de la signature d'un contrat avec Bechtel
Québec était d'acquérir un certain "know-how" pour les
ingénieurs québécois, et compte tenu que vous avez dans
votre contrat une clause qui permet un arrêt d'échange de
services, est-ce qu'il n'est pas prévisible que vous ayez le
personnel-cadre formé et que vous puissiez mettre une fin à ce
contrat, disons par exemple en 1978, en 1979, ou 1980?
M. BOYD: Dans le moment, je pense que la société Energie a
le problème, même avec l'aide de Bechtel, de trouver tous les
cadres qu'il nous faut, même avec l'aide de Lalonde et Valois, et
même avec l'aide d'Hydro. L'Hydro, on vous l'a indiqué, nous a
fourni jusqu'à maintenant une centaine de personnes, dont un certain
nombre sont des cadres. Hydro elle-même a des problèmes à
trouver tous les cadres qu'il lui faut. Je ne pense pas qu'Hydro puisse nous en
passer beaucoup d'autres. Bechtel ne peut pas tellement nous en passer
d'autres, elle va cependant nous en passer d'autres. La firme Lalonde et Valois
cherche et je peux vous dire qu'en général, et à
Hydro-Québec et à la société Energie, ce n'est pas
un problème de surplus de cadres qu'on a, surtout dans ce domaine, c'est
plutôt une pénurie de cadres. Vous demandez si on pourrait penser
à mettre fin à cela en 1979. Je pense que c'est beaucoup trop
loin pour penser à cela dans le moment. C'est le conseil et
Hydro-Québec qui devront étudier cette question annuellement ou
à n'importe quel moment selon les circonstances.
M. MORIN: M. le Président, est-ce que je pourrais greffer une
question sur celle que le ministre vient de greffer sur la mienne et demander
à M. Giroux, cette fois, si Hydro a fait faire une étude de ses
besoins à long terme en matière de personnel technique, en
matière d'ingénieurs, dans le domaine de l'ingénierie, par
exemple? Est-ce qu'il y a une telle étude?
M. GIROUX: II y a une étude qui a été faite et il y
en a une autre qui se fait actuellement et qui est surtout axée sur le
personnel technique dont on aura besoin en nucléaire.
M. MORIN: C'est hautement intéressant.
M. GIROUX: Alors, dans ce domaine du personnel technique, je crois que
M. Cahill peut expliquer plus facilement que moi exactement la
différence des travaux techniques qu'on fait actuellement, de quelles
gens pour ce qui est des gens dont on a besoin. Je sais que M. DeGuise est au
courant de cela. Je ne pense pas qu'on lui demandera un grand exposé,
mais je pense qu'ils peuvent tous deux donner un exposé assez court et
peuvent vous renseigner dans ce domaine.
M. MORIN: Ecoutez, comme il est tard et comme nous voulons parler avant
tout du contrat Bechtel, je ne voudrais pas vous lancer sur cette piste, parce
que cela pourrait entraîner d'autres questions. Je me demande tout
simplement si vous pourriez déposer ou nous faire parvenir les
études et on en reparlera lors de votre prochaine comparution, au mois
de mai peut-être.
M. GIROUX: II faudrait en reparler au prochain "meeting" secret.
M. MORIN: Je préférerais que cela se passe en public. Mais
est-ce qu'on pourrait avoir les documents, en d'autres termes?
M. GIROUX: C'est que...
M. MORIN: Parce que comme aux "meetings" secrets, il ne se passe rien de
secret...
M. GIROUX: M. Cahill peut répondre en partie...
M. MORIN: Oui?
M. GIROUX: ... ou M. Deguise.
M. DEGUISE: Le problème auquel nous faisons face dans une
étude comme celle-là, c'est qu'il faut un peu deviner ou
prévoir dans l'avenir la répartition entre l'hydraulique, le
nucléaire et les centrales de pointe. Il faut évidemment avoir
une fourchette ou faire plusieurs hypothèses.
M. MORIN: Oui.
M. DEGUISE: II est fort possible de présenter des chiffres, en
précisant sur quelles hypothèses ils sont basés. Il y a
des formules empiriques qui nous permettent d'estimer combien
d'employés, par exemple, il y a dans une centrale nucléaire de
quatre groupes, de telle capacité, etc. Ce sont des chiffres empiriques
et il ne faudrait pas s'attendre à une précision... Mais...
M. MORIN: Oui. Ecoutez, nous ne demandons pas plus...
M. DEGUISE: Oui.
M. MORIN: ... et si ces études n'étaient pas de
caractère ultra-confidentiel et surtout s'il s'agit d'hypothèses
de travail, nous les traiterions comme telles, si vous voulez bien nous les
faire parvenir à la commission, laquelle, M. le Président, je le
souligne, devrait transmettre à tous les membres copie de ce qu'elle
recevra, parce que cela n'a pas toujours été le cas dans le
passé.
M. DEGUISE: Oui, je crois que c'est possible.
M.MORIN: Bien!
M. DEGUISE: Nous pouvons préparer un document.
M. MORIN: Je vous remercie. Alors, sur ce, j'ai terminé ma
parenthèse. Est-ce que je peux reprendre, maintenant, sur une autre
clause du contrat Bechtel, M. le Président?
C'est la clause 13, premier alinéa. On y lit que la
responsabilité de Bechtel Québec, conformément à la
convention, ne pourra excéder un montant total cumulé de $2
millions. Je m'interroge sur cette limitation de responsabilité.
D'habitude, dans le domaine des assurances, que ce soit en matières
d'assurance maritime ou d'assurance du risque nucléaire, par exemple, la
limitation de responsabilité est toujours un complément d'une
responsabilité sans faute. C'est lorsqu'on impose une
responsabilité sans faute qu'on met une limitation, parce que cela
permet à l'assureur de pouvoir quantifier le risque et de fixer des
primes raisonnables, compte tenu du fait que la responsabilité est sans
faute. Or, à la lecture de la clause 13.1, je vois des expressions comme
"-degré de diligence, de compétence, de soins". Ce sont des
critères que tous les juristes savent être rattachés
à la faute, aux critères traditionnels de responsabilité
qui est la faute.
Ma question est celle-ci: Puisqu'il n'y a pas de responsabilité
sans faute dans la clause 13.1, pourquoi avez-vous limité la
responsabilité de Bechtel à $2 millions?
M. GIROUX: C'est que, la preuve de cela, vous venez de donner une chose
qui semblait douteuse, tantôt, dans votre esprit, M. Morin. C'est
Hydro-Québec qui est responsable, en entier, du projet de la baie James.
Bechtel sont des consultants. Si on avait engagé Bechtel pour faire le
travail d'Hydro-Québec à ce moment, ils auraient eu la
responsabilité illimitée ou une responsabilité du projet.
Actuellement, ils ont une responsabilité bien définie en
assurance, pour l'exécution des services généralement
attendus de personnes qualifiées dans l'exécution de fonctions de
même nature. Alors, c'est la couverture dans l'exercice de leurs
fonctions qui est limitée à cette chose. Vous n'avez la preuve
que sur $12 milliards, Bechtel est responsable pour $2 millions. Bechtel n'a
donc pas la responsabilité du projet.
M. MORIN: Ah, minute, M. le Président! Vous me dites que la
responsabilité est limitée par les faits. Alors, pourquoi
l'avez-vous limitée juridiquement?
M. GIROUX: On l'a limitée juridiquement? M. MORIN: Bien, voyons!
M. GIROUX: Elle est limitée...
M. MORIN: On peut retourner votre raisonnement comme une chaussette.
M. GIROUX: Bien non! Elle est limitée, parce qu'on n'a besoin que
d'une couverture de $2 millions. Leurs conseils, on est libre de les suivre ou
de ne pas les suivre.
M. MORIN: Oui.
M. GIROUX: Leurs avis... nous sommes libres de prendre la
décision de les suivre ou de ne pas les suivre. Naturellement, on les
paie pour nous donner l'avis; mais à ce moment, comme ils ne sont pas
responsables des travaux, comme ce n'est pas eux qui ont la
responsabilité, on ne peut pas leur impliquer la
responsabilité.
M. MORIN: Vous voulez dire qu'il n'y a aucun cas où ils puissent
avoir une responsabilité à votre endroit, vous,
d'Hydro-Québec?
M. GIROUX: Non.
M. MORIN: Aucun cas?
M. GIROUX: Non, aucun cas. Nous achetons leur expérience, leur
"know-how", qu'ils nous transmettent. Nous prenons jugement sur leur
"know-how", nous prenons les décisions, c'est nous qui sommes
responsables des décisions, eux font partie d'un programme
d'exécution, qui est transmis au président.
M. MORIN: Oui.
M. GIROUX: C'est ce que nous avons essayé d'expliquer
tantôt par l'organigramme.
M. MORIN: Oui, mais est-ce que je vous comprends bien? C'est qu'en aucun
cas, Bechtel ne peut avoir de responsabilité à votre endroit,
à la suite d'un manque de diligence, de compétence dans
l'exécution des services qu'elle vous rend.
M. GIROUX: Oui, elle peut avoir des responsabilités mineures qui
sont couvertes par $2 millions. Il peut y avoir des gens qui peuvent voler,
mais c'est très minime. Mais il ne faut pas jouer sur les mots, $2
millions contre $12 milliards, c'est l'ensemble de la responsabilité de
Bechtel dans le projet.
M. MORIN: Oui, mais admettez-vous que cette limite, ce n'est pas
Hydro-Québec que cela protège, c'est Bechtel?
M. GIROUX: Oui.
M. MORIN: Et c'est Bechtel, même à l'encontre
d'Hydro-Québec.
M. GIROUX: Non, Bechtel a une responsabilité. Quand un
ingénieur a une responsabilité dans la conception d'un projet, sa
responsabilité est beaucoup plus grande que ça. Actuellement, il
y a une responsabilité qui est extrêmement limitée. On
s'est plu à publier partout que Bechtel était responsable du
projet. J'avais hâte que vous posiez la question, parce que c'est
là la preuve.
M. MORIN: Cela peut être interprété exactement en
sens contraire. Si vraiment la responsabilité de Bechtel est si
limitée que ça dans les faits, pourquoi avez-vous
éprouvé le besoin de la limiter juridiquement?
M. GIROUX: Juridiquement, dans quel sens?
M. MORIN: Ce n'était pas nécessaire, puisque vous nous
dites qu'elle n'a pas de responsabilité dans les faits.
M. GIROUX: Attendez un peu. Quand on limite juridiquement, c'est pour
s'assurer. Pourquoi prendrait-on les services d'un avocat si on n'a pas besoin
de se protéger? On peut aller chercher un tas de raisonnements et
d'hypothèses.
M. MORIN: Ce n'est pas vous que ça protège, cette
limite.
M. GIROUX: Si ses employés, pour une raison, font une chose
mineure, dont nous considérons qu'ils ont une responsabilité, ils
sont protégés jusqu'à $2 millions; nous lui demandons de
nous fournir une garantie de $2 millions. Mais si Bechtel était
responsable du projet, nous lui demanderions une exécution de $12
milliards et non pas de $2 millions.
Si le barrage s'écroule, ce n'est pas sa
responsabilité.
M. MORIN: Et s'il arrive quelque chose, peut-être pas d'aussi
catastrophique, mais de grave, à la suite des travaux qu'elle
exécute pour vous?
M. GIROUX: Comme quoi? Elle n'exécute pas de travaux.
M. MORIN: Dans la gestion qu'elle exécute. M. GIROUX: Elle
n'exécute pas de gestion. M. MORIN: Elle surveille.
M. GIROUX: Elle surveille les coûts, bon. S'il y a des
dépassements de coûts, elle doit nous expliquer d'où
viennent les dépassements. Des dépassements peuvent être
vus actuellement c'est très populaire les dépassements,
j'espère que nous n'en aurons pas mais ça s'explique. Ce
n'est pas une responsabilité légale.
M. MORIN: Comment ça?
M. GIROUX: Actuellement il y a une grève, il y a un
règlement, le coût, les décrets sont changés, le
gouvernement change les lois, vous avez des gens qui ont obtenu par
grève des bonis de vie chère, naturellement ce n'était pas
dans le contrat. S'il y avait eu un contrat, l'exécutant n'était
pas responsable de l'augmentation du coût.
M. MORIN: Est-ce que je vous comprends bien? Cette responsabilité
de Bechtel à laquelle il est fait allusion, c'est une
responsabilité à l'égard des tiers, autres que
Hydro-Québec, autres que la Société d'énergie.
M. GIROUX: Je n'ai pas dit cela. La responsabilité c'est qu'elle
peut être poursuivie, mais nous, nous pouvons la poursuivre.
M. MORIN: Jusqu'à $2 millions.
M. GIROUX: Jusqu'à $2 millions. Mais comme nous nous
considérons extrêmement couverts, et l'opinion que le
comité d'assurance je demanderais à M. Dozois de
l'expliquer très indépendant, a émise sur l'ouvrage
qui est le sien, prévoit que la couverture était suffisante.
M. MORIN: C'est tout de même...
M. MALOUIN: Les firmes d'ingénieurs-conseils sont encore
couvertes par l'assurance erreur-omission, je ne pense pas à Lalonde et
Valois qui a aussi un contrat de gérance, mais plutôt à une
firme comme ABBDL.
M. GIROUX: M. Dozois, pouvez-vous répondre?
M. MORIN: II n'y a pas de clause semblable pour Lalonde et Valois.
M. MALOUIN: C'est une clause de gérance pour Lalonde et
Valois.
M. MORIN: Oui, mais pour l'assurance, ce n'est pas la même
chose.
M. GIROUX: On parle de Asselin et Benoît. UNE VOIX: Oui, c'est
cela.
M. GIROUX: Mais toutes ces polices d'assurance... Je demanderai à
M. Dozois de donner l'explication. Toutes ont été
examinées par des spécialistes en assurance absolument
indépendants qui ne vendent pas d'assurance, qui ne sont
intéressés à recommander aucune compagnie d'assurance et
qui ont fait l'analyse. M. Dozois.
M. MORIN: M. le Président, est-ce que mes collègues ont
encore des questions?
M. MALOUIN: M. Dozois, peut-être pourrait me répondre
sur...
M. DOZOIS: M. le Président, en effet, ces polices ont
été examinées. Toutes nos polices d'assurance ont
été examinées par des experts dont nous avons retenu les
services et, sur leurs conseils, cette limite a été
acceptée. Nous avons également nos propres assurances qui
couvrent tous les bureaux d'ingénieurs qui font des plans pour nous et,
pour erreurs, émissions et omissions. Nous sommes assurés
jusqu'à concurrence de $25 millions. Alors que la police globale pour
les sinistres qui peuvent survenir au cours des travaux, nous assure,
premièrement, cette année, pour un maximum de $125 millions. Cela
va aller en progression selon le rythme des travaux, pour éventuellement
être assurés pour environ $500 ou $600 millions. De
mémoire, je vous cite ces chiffres. Je crois que nous porterons
éventuellement une assurance de $500 millions ou $600 millions pour les
sinistres qui pourraient arriver lors de la construction. Pour erreurs et
émissions, nous sommes assurés pour $25 millions.
M. MORIN: Bien. M. Dozois, puisque vous êtes sur le sujet, est-ce
que je pourrais vous demander la liste des agents, courtiers et compagnies
d'assurance qu'Energie et HydroQuébec ont désignés
d'après la clause 13.2 du contrat? C'est possible de l'avoir pour
l'ensemble des assurances?
M. DOZOIS: Pour l'ensemble des assurances de la Société
d'énergie, c'est un consortium qui est composé et le
gérant du consortium est Dupuis, Parizeau, Tremblay. Il est
composé de Gérard Parizeau Ltée, Assurance Tanguay Inc.,
Stewart, Smith Canada Ltd., Auclair, Dostaler et associés et Farquar,
Bethune Insurance Ltd.
M. MORIN: Est-ce que vous pourriez me dire, M. Dozois, si cela comprend
les agents, courtiers et compagnies d'assurance qui couvrent Bechtel
Québec aussi?
M. DOZOIS: Je n'ai pas compris la question.
M. MORIN: Est-ce que cette liste comprend les agents, courtiers, ou
compagnies qui assurent Bechtel Québec? Parce que, d'après la
clause 13.2, c'est vous qui désignez à Bechtel Québec les
agents, courtiers et compagnies d'assurance.
M. DOZOIS: M. MacDonald pourrait peut-être répondre
à cela. Je ne sais pas.
M. MACDONALD: Je voudrais rectifier que Farquar, Bethune Insurance Ltd.
n'est pas un des courtiers retirant des commissions ou faisant partie du
consortium. Ce sont des gérants pour des compagnies d'assurance avec
lesquelles on a eu à négocier pour placer des assurances.
Pour ce qui est des courtiers qui représenteraient Bechtel
Québec ou les compagnies qui assureraient le ou les risques, nous
pourrons vous donner la liste plus tard en la demandant à Bechtel. Je ne
l'ai pas ici.
M. MORIN: Je vous pose la question parce que, d'après la clause
13.2, Bechtel Québec a convenu d'obtenir la protection d'assurance par
l'entremise des agents, courtiers et compagnies d'assurance qu'Energie et
Hydro-Québec peuvent désigner.
M. MACDONALD: D'accord. Je ne nie cela en aucune façon. Je dis
tout simplement que je ne peux pas vous répondre
précisément ce soir, mais que je pourrais vous le faire
parvenir.
M. MORIN: Très bien. Alors, si vous voulez l'envoyer à la
commission, vous n'aurez pas besoin de revenir pour cela. Il suffira de
déposer le document. Cela suffira pour nos fins.
M. DOZOIS: Je pense, M. Morin, que vous pourriez tenir pour acquis que
ce sont les mêmes. Mais si, après avoir vérifié, on
constate que c'est un bureau différent, on vous avertira du changement.
Mais nous sommes portés à croire que c'est ce groupe qui a fourni
l'assurance à Bechtel.
M. MORIN: M. Dozois, pourriez-vous me le faire savoir de façon
précise?
M. DOZOIS: D'accord.
M. MORIN: Merci. Maintenant, il me reste très peu de choses. En
matière de réassurance, est-ce que ce sont les mêmes
courtiers?
M. MACDONALD: Encore là, je n'ai pas la liste de
réassurance, mais il faudrait que vous compreniez que, dans un placement
d'un risque semblable à celui-ci, c'est-à-dire sur le "builder's
risk", par exemple, il y a un primaire de $30 millions et il y a un secondaire
de $120 millions, pour un total de $150 millions, sur les premiers placements.
Il y a de nombreux assureurs et il y a encore de plus nombreux
réassureurs, et que, normalement, nous n'avons pas dans nos dossiers les
réassureurs de nos assureurs.
M. MORIN: Parce que ce sont vos assureurs qui, eux, prennent cette
responsabilité auprès des réassureurs.
M. MACDONALD: Exactement.
M. MORIN: Est-ce que vous ne devriez pas tout de même avoir une
idée des principaux réassureurs?
M. MACDONALD: Je ne crois pas, et je vous vois sourire, que cela
ajouterait à la crédibilité
de nos assureurs si on avait cette information dans ses moindres
détails.
M. MORIN: Si, par hasard, vous l'appreniez, vous pourriez nous le
laisser savoir aussi?
M. MACDONALD: Avec plaisir.
M. MORIN: Merci. Bon, M. le Président, nous achevons, je pense,
en ce qui concerne l'Opposition officielle en tout cas. M'éloignant
maintenant, ah non! Un instant, un instant encore. Dans le contrat, cette fois
à l'annexe A, la dernière clause de l'annexe A, qui est la
onzième, intitulée "Labor Relations" et qui se lit comme
ceci...
M. ROY: Vous avez la version française.
M. MORIN: Ah! il y a une version française, oui. Relations
syndicales...
M. BOYD: J'aime mieux ça.
M. MORIN: "II est essentiel pour le succès du projet, nous dit la
onzième clause de l'annexe A, que les relations syndicales sur les
chantiers puissent être administrées sous certaines conditions
particulières. Ceci doit faire l'objet d'un mémoire
séparé". Qu'est-ce qu'on entend d'abord par "sous certaines
conditions particulières" et serait-il possible de prendre connaissance
du mémoire séparé?
M. ROY: M. le Président, je voudrais ajouter, avant qu'on donne
la réponse, que cet article a été écrit
effectivement le 8 août 1972, il nous replace dans le contexte du temps.
Il y a eu beaucoup d'événements par la suite, nous sommes
très intéressés à connaître la
réponse.
M. BOYD: On peut certainement vous faire parvenir les rapports. M. le
Président, il y a eu deux études faites à
l'Hydro-Québec sur le sujet des relations de travail. Ces études
ont été déposées, comme vous le savez sans doute,
à la commission Cliche; à l'Hydro-Québec même
j'essaie de retrouver mon document c'était au début de
1972.
M. DOZOIS: M. le Président, je pense qu'on peut déposer ce
qu'on a déposé à la commission Cliche, c'est exactement ce
qu'on a déposé. Je ne pense pas que la commission Cliche ait des
objections à ce qu'on dépose ce qu'on a déposé.
M. MORIN: Est-ce que M. Boyd...
M. BOYD: Pour les dossiers, j'ai retrouvé mes notes. Les
relations de travail à l'Hydro-Québec, suite à nos
expériences à Manic-Outardes, dans les relations de travail
au mois d'avril 1971, c'est-à-dire l'étude du mois de juin
1971, un rapport a été soumis à la commission concernant
les relations de travail et disant quelles devraient être, à son
avis, les relations de travail pour le projet de la baie James. Donc, le 23
avril 1971, ce rapport a été soumis à la commission
Cliche. Comme le dit M. Giroux, on peut le faire parvenir à la
commission ici. Il y a eu ensuite un autre rapport qui a été
préparé à la demande de la commission par le contentieux
et la direction en relations syndicales de l'Hydro-Québec et soumis aux
commissaires de l'Hydro-Québec le 2 novembre 1972. Il recommandait des
conditions spéciales pour des relations de travail. Le premier document
s'appelle donc "Les relations de travail de l'Hydro-Québec" et le
deuxième s'appelle "Le contentieux et les relations de travail de
l'Hydro-Québec". On peut vous faire parvenir ces deux documents.
M. MORIN: Bien.
M. BOYD: Cela a déjà été
déposé.
M. MORIN: C'est parfait, je n'insisterai pas davantage, M. Boyd.
Pourriez-vous l'envoyer à la commission mais aussi avec copie à
l'Opposition parce que, parfois, les communications ne fonctionnent pas,
dans le passé, c'est arrivé ou à tous les membres
de la commission?
M. ROY: A tous les membres de la commission.
M. MORIN: ... ou au moins, en tout cas, à un représentant
de chaque parti. Il me reste très peu de questions. Vous avez fait
allusion, dans votre exposé, M. Boyd, aux changements consécutifs
à l'entente avec les Indiens et les Inuit, changements touchant le
coût, à Montréal, du kilowatt-heure. Je ne suis pas certain
d'avoir compris tous vos chiffres et je vais vous demander une ou deux
précisions. Si j'ai bien compris, dans le cas de la rivière
Eastmain, le changement comporte .05 mil. C'est bien cela, pour la
rivière Eastmain?
M. BOYD: Oui, c'est cela.
M. MORIN: A quoi il fallait ajouter .06 mil pour la redevance de...
M. BOYD: De $75 millions. M. MORIN: De $75 millions, oui. M. BOYD: Oui.
M.MORIN: Bon.
M. BOYD: En estimant que cette redevance sera à la charge de la
Société d'énergie...
M. MORIN: Oui.
M. BOYD: Et en estimant qu'elle sera chargée exclusivement
à La Grande, sur une période de quinze ans.
M. MORIN: Sur une période de quinze ans.
C'est cela. Ce qui faisait jusqu'à .11 mil du kilowatt-heure.
Vous ne nous avez pas dit à moins que j'aie été
distrait, mais je ne pense pas l'avoir été à ce
moment-là ce qu'entraînerait, en termes de coût, le
déplacement de LG-1. A moins que ce soit une diminution de
coût?
M. BOYD: Je pense qu'on vous a donné le texte qui s'intitule:
Incidence de l'entente de principe avec les autochtones?
M. MORIN: Non.
M. BOYD: Vous ne l'avez pas eu.
M. MORIN: Cela vous fait un autre document à nous faire
parvenir.
M. BOYD: Je peux vous le lire, c'est très court: "En
déplaçant la centrale LG-1 du millage 23 au millage 54, la
puissance de la centrale passe de 1,180 mégawatts à 870
mégawatts, ce qui représente une perte de puissance de 310
mégawatts et une perte d'énergie de 1.8 milliard de kWh.
Les estimations détaillées du coût de la nouvelle
centrale LG-1 sont en voie d'exécution et cette centrale étant
plus petite que la précédente, des évaluations
préliminaires permettent d'entrevoir une certaine réduction dans
les coûts de cette centrale".
Donc, on prévoit une réduction dans le coût de la
centrale puisqu'effectivement il y a moins d'unités à
installer...
M. MORIN: Oui.
M. BOYD: ... et aussi, les travaux sont un peu moins difficiles,
semble-t-il.
M. MORIN: Oui, mais il y a moins de kWh.
M. BOYD: Je continue. "D'autre part, les prévisions de la demande
rendaient cette puissance (310 mégawatts) et cette énergie (1.8
milliard de kWh) nécessaires à partir de 1983 de sorte qu'il faut
maintenant penser à les remplacer par d'autres sources de
production.
Dans cette optique, nous considérons présentement la
possibilité de rehausser de 15 pieds la côte du réservoir
LG-3. Cette mesure permettrait de récupérer environ la
moitié de l'énergie qui est perdue dans le déplacement de
LG-1. Pour le reste, et compte tenu de la réduction possible du
coût de la centrale LG-1, des mesures semblables ou d'autres seront
envisagées au fur et à mesure de la progression des travaux, de
façon à combler la différence de production tout en
demeurant à l'intérieur de l'estimation budgétaire".
Donc, la réponse définitive, nous ne l'avons pas, mais il
y aura des indications, des tendances. Nous pourrons vous la confirmer
dès que nous la saurons.
M. MORIN: Alors, si je vous comprends bien, vous n'avez pas une
idée précise de l'effet de ce déplacement en termes de
mils par kWh.
M. BOYD: Non, pas encore. Il se peut que tout s'équilibre. Mais
je n'ose pas l'affirmer maintenant. On vous en reparlera lors de notre
prochaine visite, je pense.
M. MORIN: Très bien.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de...
M. MORIN: J'avais encore une question, si vous voulez.
Je voudrais me tourner vers les coûts prévus pour la
gérance, un document que vous nous avez remis cet après-midi et
qui nous montre que, dans le cas de Bechtel, on a prévu des honoraires
de $36 millions à la suite de l'accord que vous venez de négocier
et que le total des coûts prévus pour la gérance de Bechtel
est de $100 millions.
Si je ne m'abuse, cela représente 36 p.c. de profits, tandis que,
dans le cas de Lalonde, Valois, par exemple, les honoraires dits fixes sont de
$15.6 millions alors que les coûts prévus pour la gérance
de Lalonde, Valois sont de $160 millions de dollars. Si je ne m'abuse, cela
fait un profit de moins de 10 p.c. Pourquoi cette différence dans le
profit entre Bechtel et Lalonde-Valois? Bechtel touche plus du double de
l'honoraire fixe, j'entends évidemment par rapport au total des
coûts prévus pour la gérance de chacune de ces deux
entreprises.
Je vous avoue que, étant donné que M. le président
d'Hydro, ce soir, il y a quelques instants encore, tendait à nous dire
que Bechtel a un rôle absolument effacé dans toute cette affaire
et que c'est tout juste si on doit parler de sa responsabilité,
étant donné qu'elle a un rôle minime...
M. PERREAULT: La décision est prise.
M. MORIN: ... alors je m'explique mal cette disproportion dans les
profits.
M. BOYD: II y a deux points que j'aimerais corriger dans votre
énoncé. Premièrement, lorsque vous dites $100 millions
pour la gérance Bechtel et $160 millions pour la gérance Lalonde,
Valois, personnellement, je ne peux pas admettre qu'on dise gérance. Ils
n'ont pas la gérance. Leur honoraire, leur rémunération
totale est de $100 millions et de $160 millions, je suis d'accord.
L'autre point, vous exprimez les honoraires comme un profit. Ce n'est
pas mon interprétation des honoraires comme étant un profit. Ce
sont donc les deux points que je voulais souligner. Mais, pour répondre
à votre question, vous dites que c'est $36 millions par rapport aux
coûts directs et indirects qu'on voit. Si on le voulait, les coûts
directs de Bechtel pourraient être de $100 millions et ceux de
Lalonde-
Valois de $50 millions. Il s'agirait tout simplement et on en a
le droit de dire à Bechtel: Fournissez-nous plus de monde et leur
coût direct augmenterait, leur coût indirect augmenterait et les
honoraires seraient les mêmes.
Seulement par ce jeu, on pourrait changer l'affaire complètement
de bord, mais qu'est-ce que cela donnerait? En fait, c'est justement ce que
Hydro-Québec et la Société d'énergie ne veulent pas
faire. On ne veut pas donner plus de monde à Bechtel, on ne veut pas
donner plus de coûts directs et indirects, mais on a voulu les engager
pour avoir leur compétence, leur système, pour apprendre d'eux
comment gérer la construction et le contrôle des coûts et
aussi, au point de vue du financement, pour avoir l'étiquette Bechtel
il faut l'admettre, c'est important pour nous aider dans le
financement. Cela a été dit par M. Parizeau chez vous et je suis
d'accord avec ce point.
Donc, on pourrait complètement renverser la situation et demander
à Bechtel de nous fournir plus de monde et à Lalonde-Valois de
nous en fournir moins. Nous n'avons aucun engagement envers ces entreprises
à nous fournir plus ou moins de monde, sauf pour les postes qui sont
identifiés dans les diagrammes qu'on vous a donnés tout à
l'heure.
Dans le cas de Bechtel, je vous ai dit ce qu'on atteint comme honoraires
et il y a autre chose aussi. Dans le cas de Lalonde et Valois, on paie moins
d'honoraires. C'est évident que ce n'est pas de la même importance
je ne veux pas diminuer l'importance non plus de Lalonde et Valois en
face des compagnies internationales il y a plus que cela. Dans le cas de
Bechtel, je vous ai expliqué que les coûts indirects sont de 75
p.c. pour le personnel qu'on nous fournit au siège social, moins 15 p.c.
pour le loyer. Pour le personnel qu'on nous fournit aux chantiers, le "mark-up"
est de zéro. Donc, vous avez 60 p.c. plus zéro. C'est le cas de
Bechtel. Par contre, on paie plus d'honoraires.
Dans le cas de Lalonde-Valois, je ne voudrais pas me tromper, si
j'arrivais à me trouver un contrat, c'est 60 p.c. pour le personnel du
siège social, 27.5 p.c. pour le personnel de chantiers, et 0.85 p.c.
pour le personnel au siège social. Donc, les honoraires dans le cas de
cette firme sont de 0.4, de 1 p.c. C'est donc le résultat d'une
négociation. On lui paie un peu plus pour les coûts indirects; en
fait, si vous regardez, la proportion est plus grande. Vous avez des
coûts directs de $47 millions par rapport à $101 millions et des
coûts indirects de $17 millions par rapport à $42 millions. Par
contre, les honoraires de Lalonde-Valois sont de $36 millions par rapport
à $15.6 millions. C'est un ensemble. Il ne faut pas seulement utiliser
les honoraires pour comparer. Il faut utiliser tous les facteurs.
M. MORIN: La réponse est fort intéressante, M. Boyd.
Est-ce que je puis en conclure, sans errer, que vous auriez alors
intérêt à utiliser davantage Bechtel que Lalonde et Valois
au point de vue des coûts?
M. GIROUX: Certainement. Seulement, je crois que c'est
l'assemblée ici qui nous a demandé de prendre le moins possible
des étrangers. Alors, on se soumet.
M. MORIN: D'accord, j'attendais la réponse, mais cela n'explique
quand même pas, enfin, cela ne justifie pas entièrement une telle
disproportion tout de même.
M. GIROUX: Je suis tellement d'accord avec vous. Je crois qu'il n'y a
pas un bureau d'ingénieurs dont on puisse justifier les frais. C'est mon
opinion. C'est beaucoup trop cher. Maintenant, on doit les subir. Alors,
qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? En toute sincérité,
je crois...
M. MORIN: Je vous écoute depuis quelques mois, M. Giroux, et vous
semblez subir beaucoup de choses.
M. GIROUX: Oui, beaucoup.
M. LESSARD: Même le gouvernement?
M. GIROUX: Pardon?
M. GIROUX: Le gouvernement, ah non! Surtout pas. Rien. Seulement, ce qui
arrive, c'est que...
M. LESSARD: Ou encore l'Opposition, M. Giroux?
M. GIROUX: Non, pas l'Opposition. Aucun problème. Ce qui arrive,
c'est qu'il faut regarder...
UNE VOIX: Cela ne le dérange pas du tout.
M. GIROUX: Vous me mentionnez tantôt des profits, n'est-ce pas? Si
ce sont des profits, ces choses, je crois que le gouvernement
fédéral et le gouvernement provincial, au point de vue du revenu,
vont y voir. M. Harvey est parti, j'espère. Parce qu'il va s'en occuper
si vous déclarez que ce sont des revenus, que ce sont des profits.
Actuellement, il faut considérer qu'une firme comme Bechtel a un
"know-how", a une réputation sur les marchés internationaux qu'on
n'a pas chez nos gens ici, à notre avis. Naturellement, c'est le point.
Vous avez des gens qui travaillent on en aura, il s'en développe
des gens qui ont fait des contrats importants, pour ces choses. Je crois
qu'il y a eu toutes sortes de malentendus là-dessus, sur la
préférence accordée à Bechtel. C'étaient les
plus gros en leur genre. Toutes les autres grandes firmes américaines
nous ont offert leurs services, mais nous
avons décidé de prendre le plus gros et celui dont nous
connaissions mieux l'expérience...
M. MORIN: Churchill Falls.
M. GIROUX: ... qui était Churchill Falls. C'étaient les
bases de ce raisonnement. Maintenant, que voulez-vous? Actuellement, on leur a
demandé de faire une chose qu'ils n'ont jamais faite nulle part. C'est
cela qui a été le sujet d'un dîner qu'on me reproche
d'avoir eu avec M. Bechtel et M. Desrochers. Pourquoi avoir rencontré
ces gens? A ce moment, la firme Bechtel ne prenait pas de contrats comme
consultants, ils en prenaient en "joint ventures", avec d'autres, où ils
menaient entièrement. Mais d'agir purement comme consultants, c'est une
expérience unique. A ce moment, naturellement, je n'ai pas invité
le président de la Société d'énergie, parce que le
premier ministre de la province de Québec du temps, au moment du bill
50, m'a assuré qu'Hydro, qui avait 51 p.c, resterait maître de
l'oeuvre. Alors, au bill 50, cela a été réglé.
M. LESSARD: ... bataille.
M. GIROUX: II y a eu beaucoup de batailles avant, mais lorsque cette
chose a été réglée. Nous avons agi en
conséquence. Alors, j'ai invité ces gens à rencontrer la
firme qui, eux, ont expliqué le pourcentage. La veille, je les avais
rencontrés et il y a une exigence qui a été posée
par M. Paul Desrochers non pas par moi-même c'est qu'ils
puissent travailler en français. Ils nous ont démontré
qu'ils pouvaient travailler en français, parce qu'ils le faisaient en
France pour le gouvernement français.
Il y a eu une autre chose aussi, c'est qu'on s'était servi de
l'avion de Bechtel. On s'en est servi une couple de fois pour une raison bien
simple: il y avait une grève à Dorval et il n'y avait pas d'avion
de disponible. J'ai demandé au gérant de Bechtel, le
président dans le temps, M. Sid Blair, qui partait de Toronto, s'il
passerait nous prendre à Burlington.
M. LESSARD: M. Desrochers n'était pas là seulement pour
discuter de la langue française.
M. GIROUX: M. Desrochers était là pour lui prouver qu'on
faisait une demande à savoir... C'est tout ce qu'il faisait. Je ne sais
pas si vous faites des allusions à autre chose, mais je peux vous dire
que M. Desrochers...
M. LESSARD: Non, mais parce...
M. GIROUX: ... n'a jamais discuté d'autres choses que cela devant
moi ou ailleurs.
M. MALOUIN: II aime bien cela, les allusions.
M. GIROUX: Non, mais je suis aussi bien de vous le dire
carrément. Je pense bien que M. Desrochers est un gars assez
"wise"...
M. LESSARD: C'est parce que vous avez dit...
M. GIROUX: ... pour ne rien discuter devant moi.
M. LESSARD: ... que M. Desrochers avait... M. MALOUIN: Des allusions et
des illusions.
M. LESSARD: Vous avez dit que M. Desrochers...
M. MALOUIN: II aime les allusions et les illusions.
M. LESSARD: ... avait imposé une condition, soit celle de
travailler en langue française.
M. GIROUX: II voulait savoir...
M. LESSARD: II n'était pas seulement là pour cela.
M. GIROUX: Non, il venait avec moi parce qu'il ne croyait pas qu'ils
travailleraient comme consultants. A ce moment, on avait assuré le
premier ministre qu'on ne prendrait pas de firmes étrangères
autrement que comme consultants. Je ne sais pas comment on peut vous le prouver
qu'ils n'agissent que comme consultants.
Nous avons passé tout le mois de juillet à cela. Les
contrats sont là. J'espère que vous en êtes satisfaits. Je
le suis. Je ne sais pas s'il y a autre chose là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
L'Assomption.
M. PERREAULT: J'aurais une dernière question à vous poser.
Vous avez actuellement pour la gérance 715 employés,
d'après le tableau qui nous a été fourni, est-ce que
ça va augmenter sensiblement?
M. BOYD: Au siège social, c'est à peu près complet,
sauf que...
M. PERREAULT: Combien en avez-vous au siège social?
M. BOYD: Environ 475. C'est à peu près complet au
siège social; mais au chantier nous avons du personnel dirigeant et
exécutant pour le compte de l'équipe de gérance, à
LG-2 seulement, les autres font des études préliminaires aux
autres chantiers; donc à mesure qu'on ouvrira LG-3, LG-4, LG-1 et les
réservoirs, il faudra du personnel de cadre pour les chantiers.
M. PERREAULT: Quel nombre maximum prévoyez-vous atteindre au
chantier?
M. BOYD: Additionnel ou...
M. PERREAULT: Le siège social est complet, c'est le chantier qui
va augmenter.
M. BOYD: Dans le moment, nous en avons 285. Voici la
décomposition: en novembre, nous en avons 431 au siège social et
285 au chantier, pour 716 au total. Je pense qu'au chantier, ça va
certainement dépasser les 600, même près de 700.
Il y a les cadres, mais pour le personnel de la Société
qui va participer à la gérance des projets sur les sites.
M. BOSSE: Présentement, combien y a-t-il au total sur les
chantiers?
M. PERREAULT: Vous voulez dire par les entrepreneurs?
M. BOYD: Pour la construction de route, il y a 3,600 personnes environ.
Je ne pense pas qu'il y ait ça aujourd'hui, mais disons fin novembre,
parce qu'en décembre il y a beaucoup de ralentissement. A la fin de
novembre, il y avait 3,868 personnes.
M. BOSSE: En 1975, est-ce que vous prévoyez augmenter le nombre
total?
M. BOYD: De beaucoup. On atteindra un maximum, vers 1978,
peut-être de 10,000, peut-être 12,000.
M. BOSSE: Le taux de croissance. M. BOYD: C'est cela.
M. BOSSE: 10,000 ou 12,000 au moment où il y aura le maximum.
M. BOYD: De la pointe, oui. On s'attend au moins à 12,000
à la pointe.
M. BOSSE: C'est assez important.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce qu'il y a d'autres questions?
Alors, je vous remercie, messieurs, M. Gi-roux, M. Boyd, M. MacDonald,
M. Dozois et ceux qui les accompagnent, de la façon dont ils ont
répondu aux questions. Je remercie également les membres de la
commission de leur collaboration. Cela a été très facile
à présider. La commission ajourne ses travaux sine...
Est-ce que le ministre...
M. MASSE: Je voudrais tout simplement remercier de leur présence
ceux qui ont parlé et que l'on vient de nommer, mais aussi ceux qui sont
à l'arrière comme personnel de soutien. A l'été
prochain.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 23 h 56)