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Commission permanente
des richesses naturelles
et des terres et forêts
Etude des crédits du ministère des
Richesses naturelles
Séance du jeudi 13 mai 1976 (Dix heures trente minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente des
richesses naturelles et des terres et forêts): A l'ordre,
messieurs!
Séance du 13 mai, l'étude des crédits des Richesses
naturelles. Sont membres de la commission pour la séance d'aujourd'hui:
M. Brown (Brôme-Missisquoi), M. Bédard (Chicoutimi), M. Bellemare
(Johnson), M. Bérard (Saint-Maurice), M. Carpentier (Laviolette), M.
Ciaccia (Mont-Royal), M. Cournoyer (Robert Baldwin), M. Faucher
(Nicolet-Yamaska), M. Lessard (Saguenay), M. Malouin (Drummond), M. Pelletier
(Kamouraska-Témiscouata), M. Perreault (L'Assomption), M. Picotte
(Maskinongé) et M. Samson (Rouyn-Noranda). Le rapporteur est M. Faucher
(Nicolet-Yamaska). La parole est au député de Saguenay.
Soutien et surveillance de l'industrie
minière
M. Lessard: M. le Président, au programme 2,
élément 1, je constate une diminution considérable des
montants qui sont prévus par rapport à ceux de l'an dernier. En
1975/76, on avait $2 287 800. En 1976/77, on a $1 369 000. Est-ce qu'il y
aurait possibilité d'obtenir des informations sur les programmes d'aide
qui sont prévus pour l'année 1976/77?
M. Cournoyer: Vous parlez d'aide...
M. Lessard: Elément 1.
M. Cournoyer: Oui, mais l'élément 1, cela veut dire
les chemins de pénétration, des choses comme cela, l'aide qu'on a
donnée.
M. Lessard: C'est cela. M. Cournoyer: Si je...
M. Lessard: Mais, est-ce que les chemins de
pénétration sont prévus à ce programme?
M. Cournoyer: Non. M. Lessard: Oui.
M. Cournoyer: II me semble, en tout cas, que les chemins de
pénétration sont là.
M. Lessard: C'est cela.
M. Cournoyer: Le détail dans le fonctionnement...
M. Lessard: II ne peut pas y avoir de chemin en construction
là-dedans, parce que vous avez, salaires $701 000.
M. Cournoyer: Non, on est au programme 2. M. Lessard:
Programme 2, élément 1.
M. Cournoyer: Je ne parle pas d'exploitation, mais de
pénétration.
M. Lessard: Pénétration. Opération...
M. Cournoyer: Ce que nous allons entreprendre, par exemple, c'est
une route de $448 100... Cela ne marche pas.
M. Lessard: Si vous commencez à construire des routes avec
le budget que vous avez, vous n'irez pas loin, c'est le cas de le dire.
M. Cournoyer: On n'ira pas loin.
M. Lessard: Vous ne construirez certainement pas la route de
Gagnon.
M. Cournoyer: Mettons qu'il y a $1 million qui ne sont pas dans
le budget et qui viennent de l'OPDQ...
M. Lessard: D'accord.
M. Cournoyer: ...l'autre programme.
M. Lessard: Ententes auxiliaires.
M. Cournoyer: Nous avons $175 200 pour la mise sur pied de la
division des opérations minières. On a $275 800 qui est une
réserve pour les traitements. On est obligé d'avoir une
réserve actuellement à cause des négociations des
conventions collectives et l'établissement des salaires. Dans d'autres
places, on a une route d'accès aux mines Lemoine. Ce sont des chemins de
pénétration. Cela va coûter $882 000.
M. Lessard: Oui, mais c'est compris dans le budget de $1 369
000?
M. Cournoyer: C'est cela. M. Lessard: Oui, mais...
M. Cournoyer: Si je continue, mettons, pour la ventilation de ce
qui arrive, en fait, avec le million. Il y a diminution de la demande
d'équipement scientifique au Centre de recherches minérales, ce
qui fait un écart en moins. On ne dépensera cette année
que $134 600 à ce titre, par rapport à $336 400 l'an
passé; donc, $231 000 de moins, seulement à cause d'une
diminution de la demande d'équipement. D'autre part, des contributions
au village de Saint-Urbain, $191 000, et des travaux dans les villages miniers,
$100 000, qui avaient été prévus ne seront pas faits cette
année.
M. Lessard: Mais la route aux mines Lemoine, c'est combien?
M. Cournoyer: $882 000.
M. Lessard: $882 000. Je m'excuse, mais je ne comprends pas. Si
je m'en vais à la ventilation par catégorie et
supercatégorie et tout ce que vous voudrez, je constate que $1 369 000
se subdivisent en traitements, $701 200; autres rémunérations,
$13 700, communications $30 000. Est-ce que la route de la mine Lemoine va se
faire, parce que vous avez actuellement 103 fonctionnaires...
M. Cournoyer: Réglons cela tout de suite. La route de la
ville Lemoine, c'est à l'élément 3.
M. Lessard: D'accord.
M. Cournoyer: Pas la ville Lemoine, la mine Lemoine, à
l'élément 3.
M. Lessard: C'est cela.
M. Cournoyer: Cela balance un peu mieux.
M. Lessard: Cela balance un peu mieux. Je n'ai pas ma petite
calculatrice, mais cela va mieux. Quand vous parlez de l'entente de $1 million
qui n'est pas dans le budget et qui est prévue avec entente du
gouvernement fédéral, c'est pour la construction d'une route.
Est-ce que c'est une entente auxiliaire?
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Est-ce que c'est suite à une entente
auxiliaire?
M. Cournoyer: Oui, à une entente auxiliaire... M.
Lessard: Est-ce que c'est signé?
M. Cournoyer:... sur le développement minéral.
C'est celle qui a été signée, malgré les autres
affaires, il y a un mois et demi.
M. Lessard: D'accord! Et qui couvre quel programme, quel
programme prévoit-on?
M. Cournoyer: Je vais lire ce qui répondra à votre
question.
Pour la route dans les cantons Daniel et La-gauchetière,
communément appelée Phelps Dodge, c'est un gîte de cuivre
et de zinc. Le montant, en régie, dans les crédits, c'est $400
000. L'entente auxiliaire avec l'OPDQ, c'est $II5 000. Dans la route du
quatrième segment volcanique, canton Brouillan, la mine Selco, en fait,
c'est du cuivre et du zinc aussi, pour la route, c'est $25 000 en régie
et l'entente auxiliaire prévoit $950 000 pour cette route. Dans la route
d'accès aux mines...
M. Lessard: Vous parlez de $25 000 en régie? M.
Cournoyer: C'est sous le...
M. Lessard: Vous faites $25 000, le ministère fait $25
000.
M. Cournoyer: $25 000.
M. Lessard: Mais la route n'est pas entièrement construite
par le ministère? Parce que $25 000, c'est ça que je ne
comprends pas $25 000 en régie, en fait, c'est $900 000 qui se
font en régie; $25 000 seraient fournis par le ministère et $900
000 par l'entente auxiliaire, si je comprends bien.
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Pas mal. Je vais bien dormir cette nuit.
M. Cournoyer: Moi, c'est la première fois que je lis des
affaires en R, en EA. Je ne sais plus ce que ça veut dire. C'est la
première fois, mais, toi, c'est la troisième ou la
quatrième fois.
M. Lessard: C'est la sixième fois.
M. Cournoyer: Disons que R, c'est ressources? C'est
régulier.
M. Lessard: AN, vous savez ce que c'est maintenant?
M. Cournoyer: Ah oui! Gisements de vanadium, route d'accès
aux mines Lemoine, cuivre, zinc, gisements de vanadium du ministère des
Richesses naturelles. Au budget régulier, il y. a $330 000, et, dans
l'entente auxiliaire, il y a $400 000. Les divers chemins de
pénérration, dans les budgets réguliers, il y en a pour
$125 000, et, dans les divers chemins d'exploitation, il y en a pour $200 000.
Je peux aller plus loin dans les détails...
M. Lessard: Non, ça va comme ça. M. Cournoyer:
Cela va?
M. Lessard: On ne peut pas savoir le nom des hommes qui vont
travailler dessus?
M. Cournoyer: D'abord, ils vont tous être sur la liste.
M. Lessard: Une chose qui est importante concernant justement ces
ententes auxiliaires, étant donné qu'on revient un peu à
ce qui existait avant 1965, la construction des routes d'accès...
Est-ce dans le programme du ministre d'essayer, dans ces ententes
auxiliaires, d'obtenir des montants qui proviendraient du fédéral
c'est notre gouvernement tant et aussi longtemps qu'on restera dans la
confédération pour terminer la route Gagnon-Baie-Comeau
que connaît très bien votre sous-ministre et sur laquelle, au
moment où il était président ou directeur
général de l'OPDQ, il a eu l'occasion de travailler? Mais je me
demande
si son travail a été assez fort, cela n'a pas tellement
accéléré. Je sais que c'est un programme sur lequel l'OPDQ
a travaillé énormément.
M. Cournoyer: Je pourrais demander à l'ancien
président de l'OPDQ de vous donner l'explication directement, s'il
voulait le faire. Etant donné que c'est très loin, pour le moment
du moins, ma préoccupation n'était pas dans ce sens. Je croyais
que cette route relevait plutôt de la voirie.
M. Lessard: II y avait eu une coordination entre le
ministère des Transports, le ministère des Richesses naturelles,
le ministère des Terres et Forêts, etc., pour...
M. Cournoyer: ...collègue du même bout que vous.
En fait, dans la négociation sur l'autre entente qui concerne le
financement de la voirie, nous avions présenté, dans une
première liste de négociation avec le fédéral, le
projet Gagnon, etc. Cela faisait partie de sept ou huit autres projets que nous
avions déposés au fédéral pour négociation
et, entre autres, il y avait la 138 dans le même territoire.
Alors, dans la négociation, le fédéral a
diminué considérablement son enveloppe dans la voirie. Il a
retenu dans le dernier prolongement de l'entente dans la voirie deux projets:
La 55, la 50 et la 10 dans le centre du Québec, puis la 138, entre
Port-Cartier et Sept-lles. Le ministère des Transports, division de la
voirie, a repris à son compte, dans ses budgets réguliers, le
prolongement de la route en question.
M. Lessard: Les petits 4.9 milles. Cela répond à ma
question. Programme 2, élément 1. Adopté. Programme
2...
Le Président (M. Séguin): Allez-y!
M. Lessard: ...élément 2. Recherches
minérales. J'aimerais, malgré le fait que cela soit après
six ans, savoir la différence entre le programme 2,
élément 2: Recherches minérales et les inventaires des
ressources minérales.
Est-ce que la recherche minérale comme telle se fait au sein du
ministère?
M. Cournoyer: Au Centre de recherches minérales. Les
autres, ce sont des géologues...
M. Lessard: Les autres, c'est de l"'output" tandis que
l'élément 2, c'est de l'"input".
Etant donné la réduction du budget de $3 624 000 à
$2 000 000, ce qui veut dire pratiquement $1 200 000, on ne prévoit pas
de réduction de personnel.
M. Cournoyer: Aucune. De l'équipement.
M. Lessard: Quelle réduction prévoit-on par rapport
à l'an dernier? Le personnel étant là, comme c'est au
Centre de recherches minérales, est-ce que la réduction, par
rapport à l'an dernier, se fait sur la question salariale?
M. Cournoyer: Non. Strictement sur l'équipement.
M. Lessard: Sur l'équipement.
M. Cournoyer: Les effectifs ne sont pas changés et les
salaires sont susceptibles d'augmenter comme tout le monde le sait.
M. Lessard: C'est cela. Alors, la seule chose, c'est
l'équipement. Vous prévoyez $100 000 cette année, alors
que l'an dernier vous aviez...
M. Cournoyer: Tantôt, je vous donnais des réponses
relativement à l'élément 3. Quand je donnais, par exemple,
l'explication d'une réduction de la demande d'équipement
scientifique au Centre de recherches minérales pour $231 800, les
contributions au village de Saint-Urbain et des travaux dans les villages
miniers pour $291 000 qui ne seront pas faits. Donc, c'est strictement les
salaires, l'entretien, c'est la même chose.
M. Lessard: Je comprends mieux. On va en venir à se
comprendre. Alors, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Elément 1,
adopté. Elément 2, adopté. Elément 3,
adopté.
M. Lessard: Non, pas l'élément 3, parce que c'est
mon principal.
Le Président (M. Séguin): Elément 3.
M. Lessard: Stimulation et surveillance de la production
minière. En fait, c'est plutôt de la surveillance que de la
stimulation. La surveillance de la production minière. Combien avez-vous
d'inspecteurs qui doivent faire le tour des chemins? Je m'excuse, si je pose
des questions assez précises, mais cela m'apparaît assez
important. Considérant la situation qui existe dans certaines mines
actuellement...
M. Cournoyer: II y a à peu près 25 inspecteurs.
Maintenant, combien ont-ils fait d'inspections? 1100 inspections au cours de
l'année. On prévoit que, l'année prochaine, ils vont en
faire I500.
M. Lessard: 1100 inspections. M. Cournoyer: L'année
passée.
M. Lessard: Ce qui veut dire à peu près 400
inspections.
M. Cournoyer: Le coût moyen des inspections est de $400 par
inspection.
M. Lessard: A peu près 400 inspections pour chaque
inspecteur.
M. Cournoyer: Par inspection.
M. Lessard: Oh, excusez, 1100 inspections; 40 inspections,
d'accord. Couvrant combien de mines, est-ce que vous le savez? Je veux dire
combien d'entreprises?
M. Cournoyer: Une quarantaine de mines proprement dites. Il y a
les carrières, en plus de ça, bien sûr.
M. Lessard: On avertit...
M. Cournoyer: II y a des mines abandonnées aussi.
M. Lessard: Maintenant, on ne prend plus la précaution
d'avertir le syndicat et le propriétaire minier avant de faire
l'inspection?
M. Cournoyer: Je ne crois pas, je n'ai pas été
informé qu'on le faisait.
M. Lessard: On le faisait avant, M. le Président.
M. Cournoyer: Je sais, on le faisait depuis que je suis
là. J'aurais insisté, si on m'avait informé, pour qu'on
introduise là les mêmes procédures que celles du
ministère du Travail, lorsque j'y étais.
M. Lessard: Quand j'avais soumis le problème, il y a deux
ans, je pense, les membres de la commission parlementaire avaient
été scandalisés du fait que je demandais une telle chose,
à savoir ne pas informer les administrateurs de la compagnie avant de
passer. Mais ma suggestion a été retenue parce que, depuis l'an
dernier, on n'avertit plus.
Je pense que le ministre a reçu le rapport préliminaire,
c'est-àdire le premier rapport, si vous voulez, de la commission
Beaudry, sur la question de l'amiantose et, dans ce rapport, on précise
ceci je je prends à partir d'un article du journal "Une
entreprise minière récemment établie a sciemment omis,
dans sa construction, le système de contrôle des
poussières, projetant ainsi la poussière d'amiante dans l'air
ambiant et dans le milieu immédiat du travail. En dépit de cette
carence évidente, ces entreprises ont obtenu un droit d'opérer.
Tout cela se déroule en 1976. Inconcevable, concluent les membres du
comité, le juge René Beaudry, le juge Gilles Lagacé et
l'ingénieur Laurier Juteau."
Je pense que la mine qui est visée, c'est celle du
Nouveau-Québec, dont on a dit que les fibres d'amiante, ou encore que la
poussière était extrêmement forte; elle dépassait
25, 30 et 40 fois la norme minimale de 0,5.
Alors que nous discutions de la santé des travailleurs, alors que
nous étions prêts à établir un certain nombre de
normes qui n'avaient jamais été établies, mais qui avaient
été demandées par les compagnies, sur lesquelles les
compagnies étaient prêtes à s'entendre; à partir du
9 décembre 1974, M. Piuze, vice-président de l'Association des
mines d'amiante du Québec, avait écrit au Dr. Gilbert, lui disant
qu'il apprécierait recevoir une confirmation de l'acceptation des
limites mentionnées, avec les standards, les limites mentionnées,
c'étaient exactement les normes qui furent, par la suite,
annoncées par l'ex-ministre des Richesses naturelles; comment se fait-il
que, malgré tout cela, malgré le climat qui existait au
Québec à ce moment-là, concernant ia santé des
travailleurs, on ait accordé un permis à cette compagnie, sans
avoir exigé, au moins, au préalable, qu'elle ait des instruments,
qu'elle ait l'équipement nécessaire, le système de
contrôle des poussières qui devraient permettre l'application des
normes?
M. Cournoyer: M. le Président, on peut parler de cette
mine en particulier et si on l'identifiait, on saurait que la
référence entre ce que le député de Saguenay
dit...
M. Lessard: Oui, allez-y.
M. Cournoyer: ...et celle dont on me parle ici, il semble qu'elle
est identifiée comme celle de Asbestos Hill.
M. Lessard: Asbestos Hill.
M. Cournoyer: On a autorisé l'exploitation de cette mine
et on m'informe que dans les plans d'installation, les systèmes de
dépoussiérage de l'air étaient prévus et qu'ils
n'ont pas été exécutés par la compagnie.
M. Lessard: C'est grave.
M. Cournoyer: C'est ce que j'ai compris.
M. Lessard: Vous vous rappelez que...
M. Cournoyer: Nous avons mis en branle... Je ne sais pas, mais on
m'informe de cela, que c'est d'Asbestos Hill dont il est question ici. On
m'informe que toutes les mesures nécessaires ont été
prises pour que les principaux de cette compagnie réparent ou se
conforment aux plans et devis qui ont été autorisés.
M. Lessard: C'est quand même grave, M. le
Président.
M. Cournoyer: C'est très grave, en effet.
M. Lessard: On se demande si les compagnies ne rient pas tout
simplement de nous autres ou de notre gouvernement et des normes qu'on impose.
Vous savez qu'il va falloir qu'elles se civilisent un peu et qu'elles
apprennent à vivre, parce que cette compagnie en particulier je
n'ai malheureusement pas les informations devant moi mais le taux de
poussières d'amiante dans l'air a été très
élevé, par centimètre cube. Je pense que ce serait
je le demande au minis-
tre quand même bon, étant donné que vos
inspecteurs ont fait combien d'inspections à cette mine... Je trouve que
c'est un maudit bout. Si on ne leur apprend pas à vivre et qu'on fait
des lois et qu'elles ne les respectent pas... On va le voir tantôt:
Contestation des lois. En Ontario, vous savez ce qui est arrivé. On
vient d'en fermer une. C'est cela que je cherche.
M. Cournoyer: On n'en a rien qu'une.
M. Lessard: On est à 0.2.
M. Cournoyer: On les ferme aussi.
M. Lessard: Oui, au nom de la santé. Il y avait seulement
12 fibres à 14 fibres d'amiante par centimètre cube à
l'usine d'amiante de la United Asbestos de Matachewan. Elle est fermée.
L'ordre a été donné de mettre le cadenas sur ia porte au
nom de la santé des travailleurs.
M. Cournoyer: Combien est-ce qu'il y en avait?
M. Lessard: De 12 à 14 fibres. Quant à Asbestos
Hill, regardez vos rapports. Combien y a-t-il eu de rapports à Asbestos
Hill?
M. Cournoyer: Ce n'est pas une question de savoir jusqu'à
quel point il y a des rapports ou il n'y en a pas. Il y en a des rapports.
Quand est-ce qu'il est arrivé? Voulez-vous que je vous lise le rapport
d'Asbestos? C'est Asbestos Corporation que vous voudriez que
j'achète.
M. Lessard: Non, ce n'est pas la même. M. Cournoyer:
Oui, c'est Asbestos Hill.
M. Lessard: Oui, cela lui appartient, mais ce n'est pas la...
M. Cournoyer: Ce n'est pas celle-là que vous voulez que
j'achète, c'est l'autre. H faudrait que je fasse trop de
réparations à celle-là.
M. Lessard: Celle-là était plus au sud. Une
Voix: C'est au Nouveau-Québec.
M. Cournoyer: Celui qu'on achèterait, le gisement
de...
Une Voix: C'est au Nouveau-Québec.
M. Lessard: Non.
M. Cournoyer: Alexandre, c'est l'autre.
M. Lessard: II y en a quatre, Chibougamau, Amos, et après
cela, vous avez...
M. Cournoyer: Asbestos.
M. Lessard: ...Purtumic, je ne sais pas quoi,
Asbestos Hill. En tout cas, j'aime mieux la reconnaître par
là, parce qu'il est bien difficile...
M. Cournoyer: Le dernier navire qui a quitté le... C'est
un rapport d'inspection. Je vais vous lire cela. C'est un rapport d'inspection
daté des 22, 23, 24 et 25 octobre 1975. "Le dernier navire a
quitté le quai de la baie Déception à destination de
l'Allemagne, le 18 octobre 1975, emportant environ 40 000 tonnes de
concentré de fibre d'amiante, portant ainsi à 280 000 tonnes les
expéditions pour 1975."
M. Lessard: Cela me fait mal au coeur.
M. Cournoyer: C'est effrayant. "Une augmentation de 25 000 tonnes
sur 1974."
M. Lessard: Le ministre me rappelle que les libéraux
disaient...
M. Cournoyer: "Une modification au système de
dépoussiérage a amélioré considérablement
les conditions de travail dans l'usine. Le port du masque y est cependant
maintenu, obligatoire. Dans la minière, les travaux...
M. Lessard: Vous savez ce que cela veut dire...
M. Cournoyer: ...se poursuivant alternativement sur les gradins
aux élévations de 1400 pieds, 1440 pieds, 1480 pieds, 1520 pieds
et 1560 pieds. Le rapport minerai stérile de 1 à 3,5 a
été maintenu au cours de l'année. En vue de diminuer ces
rapports et de prolonger la vie de l'exploitation à ciel ouvert, on a
fait appel à la Société Dames & Moore, consultants en
mécanique des roches pour établir un nouveau plan d'attaque du
gisement. Ce plan montre des inclinaisons des murs d'environ 70 degrés
avec l'horizontal, avec des paliers de cinquante pieds comme rampe de
circulation des camions. Au milieu de juillet 1975, commençaient les
travaux de fonçage d'une galerie inclinée à moins de 20%
avec l'horizontal. Ces travaux sont exécutés par J.S. Redpath
Ltd. de North-Bay, Ontario.
Au moment de la visite, cette galerie de dix pieds sur quinze pieds
avait atteint une longueur de 950 pieds. Lorsque cette galerie aura atteint la
zone minéralisée, on commencera un programme de forage au diamant
qui aura pour but de déterminer la rentabilité d'une exploitation
souterraine du gisement. Quelques bâtiments ont été
ajoutés au complexe au cours de l'année, dont une annexe à
l'atelier de réparation et un garage, ainsi qu'un local pour le levage
des véhicules lourds. Les principaux entrepreneurs sur les lieux sont
Crawley McCraken à la cuisine avec 45 hommes; J. S. Redpath Ltd, aux
travaux souterrains, 15 hommes; Roméo Métivier Inc, des pneus, 7
hommes; Lafleur & Laflamme Ltée, construction du garage, 12 hommes.
La mine emploie 355 hommes dont 3I5 sont payés à l'heure. Le
personnel de direction est le suivant: Lucian, Roussin, Johnston, Guy, Demers.
Qu'est-ce que cela fait? comme réponse à ta question?
M. Lessard: C'est ce que je me demande. Qu'est-ce que cela fait
comme réponse? Est-ce que c'est cela, les rapports d'inspecteur? J'ai
envie d'utiliser une expression.
M. Cournoyer: Ah bon!
M. Lessard: Cela ne fait même pas la dernière lettre
de mon parti. Qu'est-ce qu'ils font les inspecteurs, quand ils vont là?
Ils font un rapport de faits. Il y a tel tracteur dans la mine et il y a tel
ingénieur qui est là et il y a tel autre... Non, mais ils doivent
avoir des instruments pour analyser la poussière d'amiante quelque part;
sans cela, cela ne vaut rien, et je me retiens.
M. Cournoyer: C'est comme vous disiez tantôt, cela ne vaut
pas la deuxième, ni la première lettre de votre parti. Ce qui est
dit dans un rapport d'inspection de sécurité, je l'ai dit
tantôt dans le deuxième paragraphe, c'est que des modifications au
système de dépoussiérage ont amélioré
considérablement les conditions de travail dans le moulin.
M. Lessard: Cela veut dire quoi, cela?
M. Cournoyer: Le port du masque qui est maintenu obligatoire.
Cela veut dire cela.
M. Lessard: Cela ne me donne pas le seuil de...
M. Cournoyer: Oui, mais le seuil...
M. Lessard: Qu'est-ce que c'est que le port du masque
obligatoire? Le ministre a déjà visité une usine?
M. Cournoyer: Oui, j'ai déjà visité une
usine.
M. Lessard: Ce n'est pas un cadeau d'endurer cela pendant huit
heures. Vous êtes obligé de le changer...
M. Cournoyer: Je n'ai pas à juger de cela pour le moment.
Vous me posez une question sur un rapport d'inspection à la mine
d'Asbestos Hill. Je vous donne le rapport d'inspection du 25 octobre 1975.
C'est la dernière inspection que nous avons eue. Maintenant, est-ce
qu'il s'agit du système de dépoussiérage qui a
amélioré considérablement les conditions de travail dans
le moulin? Je vous répondrai quand je serai capable de vous
répondre. Au moment où je vous parle, c'est cela que j'ai comme
rapport d'inspection. On vient de m'informer, lorsque je répondais
à votre première question, que la compagnie Asbestos Corporation
n'avait pas respecté les devis qu'elle nous avait fait approuver.
M. Lessard: Qu'est-ce que vous faites?
M. Cournoyer: Je vous ai dit tantôt qu'on prenait les
moyens nécessaires et non seulement né- cessaires, mais ceux que
la loi nous impose de prendre, pour faire respecter les devis que nous avons
autorisés. Est-ce que cela va aller jusqu'à la fermeture de la
mine? Ou si on va la laisser faire comme cela?
M. Lessard: Fâchez-vous, c'est le temps! Allez-y, ce n'est
plus le temps de rire.
M. Cournoyer: Quand ils ne respectent pas, je veux savoir cela,
les conditions de d'émission du bail, qu'est-ce qu'on
fait?...exploité?
Je vais vous expliquer cela une autre fois. Pour le moment, je suis mal
pris, voyez-vous? Je n'aime pas cela du tout.
M. Lessard: Je ne vous souhaite pas de vous faire prendre les
culottes à terre.
M. Cournoyer: Je ne suis pas plus mal pris qu'il ne le faut,
parce que ce que je ne comprends pas, c'est une chose qui n'est pas
compréhensible. Si vous ne la comprenez pas vous non plus, moi non plus,
comme le ministre, je ne la comprends pas. Je ne l'accepte pas non plus. On va
voir cela demain matin.
M. Lessard: En même temps, M. le ministre, je pense bien
qu'en plus de constater que la compagnie n'a pas respecté les plans et
devis qu'elle vous avait soumis, ce serait peut-être important de
demander des rapports beaucoup plus explicites, concernant le seuil de
poussière a l'intérieur de l'entreprise, parce qu'il y a des
chiffres qui sont sortis, qui étaient véritablement scandaleux.
Ce qui veut dire qu'on traite... Je comprends que les gens ont besoin de gagner
de l'argent. Je comprends que les gens ont besoin d'avoir des moyens de vivre,
mais pas au prix de sacrifier complètement leur santé. Nous ne
sommes quand même pas des indigènes qu'on va chercher, comme on
allait chercher les noirs pour les transporter ici et les faire travailler au
fouet. Il y a toujours un maudit bout. Qu'ils respectent au moins...
D'ailleurs, il n'y a pas seulement ça. On conteste même la
loi 52. C'est quand même la santé des gens, et c'est aussi
important que quelques millions de dollars qu'on peut retirer de l'exploitation
des mines.
M. Cournoyer: Je vais m'occuper de tout cela demain.
M. Lessard: Parfait! Je l'espère. A l'Assemblée
nationale, je vous avertis, M. le Président et j'avertis le ministre par
votre intermédiaire, M. le Président, la semaine prochaine, je
vais soulever une question à l'Assemblée nationale, auprès
du ministre, pour savoir quelles mesures ont été prises
vis-à-vis de la compagnie Asbestos Hill. Cela va?
M. Cournoyer: Excellent! M. Lessard: Je vous
avertis...
M. Cournoyer: Excellent!
M. Lessard: Pas d'hypocrisie.
M. Cournoyer: Bon! Aucune.
Le Président (M. Séguin): Vous ne voulez pas qu'on
suspende la séance pour s'en occuper tout de suite?
M. Cournoyer: Non, ça peut attendre à demain.
Le Président (M. Séguin): D'accord.
M. Lessard: ...c'est impossible...
Bon! Suite à ce cas, j'avais commencé à en parler
en parlant du rapport Beaudry, la commission Beaudry a commencé à
faire un certain nombre de recommandations. 1 Le niveau de
poussière totale respirable ne devrait jamais dépasser le maximum
de 5 mg. par mètre cube d'air; 2 Le niveau de poussière en
fibres d'amiante totale respirable ne devrait jamais dépasser le maximum
de 2 mg. par mètre cube d'air, c'est-à-dire de 0,20 mg. par
mètre cube d'air, pour être plus précis; 3 Le niveau
de poussière dans l'air du milieu de travail ne devrait jamais
dépasser un maximum de cinq fibres par centimètre cube d'air.
C'est la norme... Bon! 4L'air servant à l'aération du
milieu de travail ne devrait jamais contenir plus de 0,05 fibre par
centimètre cube, un maximum à ne jamais dépasser. C'est la
norme qui a été acceptée par le gouvernement, alors que
celle de l'Ontario est 0,02; 5Mesuré autrement, l'air servant
à l'aération du milieu de travail ne devrait pas contenir plus de
0,02 mg. de poussière d'amiante par mètre cube. On vient de
soulever la question d'Asbestos Hill.
C'est le 2 ou le 3 avril qu'a été déposé le
rapport de la commission Beaudry au bureau du ministre, qui l'a ensuite
déposé à l'Assemblée nationale.
Est-ce que, suite à cela, on a pris connaissance du rapport,
est-ce qu'on a étudié ce volumineux rapport, des recommandations,
et est-ce qu'on a l'intention de prendre... Parce que cela fait suite... En
fait, c'est le comité qui s'était formé... Est-ce qu'on a
exigé des compagnies, ou pris des mesures pour exiger qu'elles
respectent les recommandations qui sont faites par la commission Beaudry?
M. Cournoyer: Je pense qu'il faut resituer le rapport dans son
contexte, celui que nous avons reçu. Pour bien le situer dans son
contexte, je n'ai pas hésité, dès que je l'ai reçu,
à le donner à tout le monde. Je pense que, lorsque je l'ai
reçu, j'en ai remis des copies au chef de l'Opposition officielle, au
moins, sans même l'avoir lu.
La lettre d'avant-propos du juge Beaudry, ce- pendant, mérite
qu'on s'arrête à ça. Il dit: Ce rapport préliminaire
représente la pensée collective des membres du comité. Il
est le résultat d'études personnelles, de la révision
d'une documentation extensive sur le sujet traité, de rapports
d'auditions publiques et privées, ainsi que de travaux effectués
à l'intention du comité par des spécialistes en
matière médicale, technologique et juridique.
Les membres du comité ont tout mis en oeuvre pour
présenter un compte rendu le plus simple et le plus
compréhensible qu'il était possible de faire dans les
circonstances, étant donné l'intérêt
général soulevé par les travaux du comité.
Devant l'ampleur de l'étude entreprise, ce rapport sera
considéré comme préliminaire dans le plein sens du terme.
Il permettra de constater l'étendue des travaux et l'état des
connaissances actuelles du comité, d'une part, et il constituera,
d'autre part, un document de travail susceptible de commentaires et
d'échanges sur les implications qui pourront en résulter.
Ainsi, tout en continuant ses travaux de recherche, le comité
acceptera de recevoir les représentations des intéressés,
même par audience publique, si nécessaire.
Il lui sera alors possible de rendre, au moment prescrit
c'est-à-dire que nous avons prolongé, à la demande
même de la commission, le mandat de la commission jusqu'à la fin
d'octobre 1976 un rapport final contenant des conclusions et des
recommandations beaucoup plus complètes sur l'ensemble du
problème à l'étude.
Comme il s'agit d'un rapport préliminaire...
M. Lessard: ... mais qui fait des recommandations.
M. Cournoyer: Oui, mais qui justement, à cause de la
nature même de ce rapport, fait qu'il est fort possible que la commission
Beaudry modifie les recommandations qu'elle n'a pas tenté de faire, mais
c'est un état d'esprit qu'elle a voulu communiquer. Elle attendait les
commentaires. J'imagine qu'elle les a eus et si, par hasard, la commission
Beaudry maintenait et reformulait exactement, dans la mesure où cela
serait pareil, les recommandations qu'elle fait, je prendrai, au moment
opportun, les décisions qui s'imposeront.
Quant aux recommandations qui ont été faites sur
l'empoussiérage, je refuse, à ce moment-ci, qu'elles soient
comparées avec les situations en Ontario et avec les situations
américaines parce que c'est trop facile de dire 0,5 micron par
centimètre cube alors qu'on ne parle probablement pas de la même
norme, qu'on ne parle pas des mêmes endroits dans l'industrie.
Vous avez remarqué le nombre de chiffres qu'il y a
là-dedans. On parle parfois de mètres cubes, de
centimètres cubes à d'autres endroits. On parle de quinze ou de
cinq fibres...
M. Lessard: Je vous avoue que j'en perds mon latin.
M. Cournoyer: J'en perdais mon latin jusqu'à
ce que je rencontre les gens de la commission Beaudry qui m'ont
expliqué qu'en définitive, ce qu'on devait rechercher n'est pas
nécessairement d avoir une perfection en bas. On doit toujours viser
à la perfection. On ne peut pas se permettre de viser autrement
qu'à la perfection, mais c'est lorsque l'air pur entre dans l'usine...
C'est apparemment un procédé de séchage... C'est de la
poussière!
M. Lessard: Oui.
M. Cournoyer: L'amiante, c'est de la poussière. Alors,
comme c'est de la poussière, cela lève!
M. Lessard: Vous l'avez vu!
M. Cournoyer: C'est de la petite poussière fine, fine,
fine!
M. Lessard: II me semble que vous avez déjà eu un
habit qui a été abîmé.
M. Cournoyer: J'ai vu cela! J'ai vu cela! M. Lessard: Cela
prend au nez.
M. Cournoyer: Et au nez et ailleurs! Mais c'est beaucoup plus
complexe que la seule affirmation qu'il faut absolument avoir deux fibres
d'amiante par centimètre cube. Cela dépend de la longueur du
micron. Ah! Je ne le sais pas. De toute façon... N'écrivez pas
cela, personne, c'est trop difficile. Vous pouvez passer cette affaire sous
silence.
Je ne prendrai pas de décision sur le rapport avant que le
rapport ne soit déclaré final et ne contienne des recommandations
définitives de la part de la commission Beaudry et je m'attends que cela
soit en octobre, comme, d'ailleurs, la commission Beaudry me l'indique à
nouveau.
M. Lessard: Mais il reste quand même qu'il y a eu une
décision du gouvernement concernant l'application de la norme 0,5 fibre
par centimètre cube, 5 millions de...
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: D'ailleurs, c'étaient des propositions faites
par les gens responsables des compagnies mêmes, soit M. Piuze qui, par
exemple, recommandait une période, un échéancier et qui a
été mis en vigueur deux ans après, soit en 1975, puisque
cela avait été recommandé en 1973. On disait: A la fin de
1975, 5 millions de particules par pied cube, avec un maximum de 12,4 fibres
par centimètre cube. A la fin de 1976, 5 millions de particules par pied
cube, avec un maximum de 8,8 fibres par centimètre cube. A la fin de
1977, 5 millions de particules par pied cube avec un maximum de 7 fibres par
centimètre cube. A la fin de 1978 et dans les années suivantes, 5
millions de particules par pied cube avec un maximum de 5 fibres par
centimètre cube.
Donc, les compagnies avaient préparé un
échéancier et, si elles ont préparé cet
échéancier, je ne vois pas pourquoi elles ne le respecteraient
pas parce que ce sont elles... M. Lionel Piuze qui était
vice-président de l'Association des mines d'amiante du Québec
soumettait cela le 9 décembre 1974 au cher Dr Gilbert.
Alors, le gouvernement comme tel a-t-il accepté ces normes parce
que l'ex-ministre des Richesses naturelles, à un certain moment... Et
j'ai ici une lettre du 20 janvier 1975 envoyée par M. Gilbert dans
laquelle on accepte les normes... C'est en vigueur?
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: D'accord. Mais est-ce que dans les inspections,
lorsqu'on dépasse ces normes, des mesures sont prises? C'est cela. C'est
la relation. C est en vigueur. Cela doit être en vigueur; mais si c'est
selon le programme d'inspection et le rapport d'inspection, comme je viens de
!e voir tantôt pour Asbestos Hill, je vous dis que ceia a beau être
en vigueur, cela n'ira pas loin. Parce qu'en 1978, il faut s'assurer que ce
sera cinq fibres par centimètre cube.
M. Cournoyer: Oui, au moins. Il a été prévu
ainsi dans l'arrêté en conseil.
M. Lessard: C'est cela.
M. Cournoyer: C'est inscrit ainsi dans l'arrêté en
conseil. Il y a, à la lumière des discussions que nous avons
maintenant, que nous avons eues avant, un problème assez aigu, comme
vous pouvez le constater, d'inspection dans les mines. Ce n'est pas nouveau. Ce
sont des problèmes que j'avais envisagé de régler quand
j'étais ministre du Travail et de la Main-d'oeuvre. J'ai d'ailleurs
signé, comme ministre du Travail et de la Main-d'oeuvre, à
l'époque, une demande d'arrêté en conseil, d'autorisation
de transfert des inspecteurs du ministère des Richesses naturelles au
ministère du Travail et de la Main-d'oeuvre.
M. Lessard: Je me demande si ce ne serait pas mieux
là.
M. Cournoyer: Là-dessus, je dois dire que le sous-ministre
adjoint du Travail, M. Lapointe...
M. Lessard: Ou au service de la santé.
M. Cournoyer: D'une façon générale, quand
j'étais ministre du Travail, j'avais délégué M.
Lapointe, qui est sous-ministre adjoint il était directeur des
services d'inspection du ministère du Travail et un comité
interministériel pour justement étudier tous les services
d'inspection qui se rapportent à la santé et à la
sécurité des gens en milieu de travail surtout. Quant à ce
comité, je ne sais pas à quel point il est rendu, mais de notre
côté, cependant, au ministère des Richesses naturelles, il
nous semble au moins opportun de don-
ner suite au désir de l'ancien ministre du Travail
maintenant devenu ministre des Richesses naturelles soit que le service
d'inspection des mines, mais service d'inspection, non pas le service d'aide
à la sécurité, non pas ceux qui donnent des conseils aux
compagnies pour améliorer la sécurité, passe au
ministère du Travail et que l'on procède comme aux autres
inspections qui sont faites au ministère du Travail en vertu duquel
système, les règlements doivent être appliqués tels
qu'ils sont. S'il y a impossibilité de les appliquer, des mesures de
répression sont prises immédiatement. Le ministère des
Richesses naturelles a pris comme vocation qu'il y avait de la
répression, bien sûr, mais il s'agissait avant tout, comme
politique et philosophie, de faire en sorte que les règles de la
sécurité soient améliorées ou que la santé
soit améliorée. Cela veut dire que je vois l'infraction. Je ne
poursuis pas, je demande un correctif. Si j'ai le correctif, j'ai
amélioré les règles de sécurité ou la
sécurité.
M. Lessard: Surtout que la mine fonctionne, indépendamment
de tout, mais que la mine fonctionne. C'est un peu la...
M. Cournoyer: Disons que c'est peut-être cela, mais
nous...
M. Lessard: C'est pour cela que je suis d'accord. Je me demande
même si tous les services d'inspection qui touchent la santé des
travailleurs ne devraient pas être envoyés au service de la
santé du ministère des Affaires sociales. Mais il reste qu'il y a
une contradiction certaine entre le ministère des Richesses naturelles
et la surveillance, dans le sens que le ministère des Richesses
naturelles, pour sa part, quant à sa philosophie première, c'est
d'abord de faire des découvertes de mines et de faire en sorte qu'elles
soient exploitées. Ce n'est pas de les fermer.
M. Cournoyer: Non.
M. Lessard: D'ailleurs, je pourrais poser une question. Je ne
sais pas si je vais avoir une réponse. Est-ce qu'il y a
déjà eu des procédures prises contre certaines compagnies
qui ne respectaient pas les normes du ministère des Richesses
naturelles?
M. Cournoyer: Du pénal... Il doit y avoir d'aussi grosses
amendes que celles qu'on a déjà eues.
M. Lessard: $25.
M. Cournoyer: $25 pour une infraction mineure. Il y a eu des
procédures.
M. Lessard: Le ministère a obtenu gain de cause.
M. Cournoyer: Probablement.
M. Lessard: Alors, le premier coup, c'est $25; le deuxième
coup, c'est $15; le troisième coup, c'est $5.
M. Cournoyer: Un taux dégressif d'imposition. Si je
comprends bien, oui; mais non.
M. Lessard: C'est ce que je suis en train de comprendre aussi.
C'est-à-dire que vous l'aviez recommandé et le ministère
de la Justice ne l'aurait pas pris.
M. Cournoyer: Non, c'est-à-dire qu'en vertu du
système, on recommande, ça va au ministère de la Justice;
tout à coup, les choses sont corrigées. Cela ne va pas plus loin
que là.
M. Lessard: Oui, mais...
M. Cournoyer: Cela s'arrête là...
M. Lessard: Quand vous inventez la procédure, c'est au
moment de l'infraction. On peut corriger... C'est comme moi, si je fais un vol,
ça n'a pas de maudit bon sens cette affaire. Je fais un vol, le
ministère de la Justice intente des procédures contre moi, je
vole $250. Quand je vois que je suis "poigne", je me suis fait prendre...
M. Cournoyer: Le remettre.
M. Lessard:... je prends $250, je vais le remettre; le
ministère de la Justice dit: D'accord, il n'y a pas de problème.
Mais je vais m'essayer plusieurs fois et, quand vous ne me prendrez pas, je
vais le garder. C'est aussi ridicule que ça.
M. Cournoyer: L'exemple est très judicieux. Très
bien choisi. Mais je ne sais pas si cela s'applique au cas dont M. Grenier
parlait tantôt, je ne sais pas si c'est cela qui est arrivé. Je ne
peux présumer de rien; tout ce que je sais, c'est que la réponse
à votre question est non et oui. Mais, mais...
M. Lessard: C'est ça, c'est le "mais".
M. Cournoyer: Le "mais"; le projet de transférer la
responsabilité de l'inspection et la découverte des infractions
au ministère du Travail est en voie de réalisation. Et la
compatibilité ou l'incompatibilité dont on faisait état
tantôt, nous allons la corriger, parce qu'il y a, selon moi, une
incompatibilité réelle. Je peux bien vouloir exploiter des mines,
mais, quand les règles de la sécurité ne sont pas
observées, on doit faire en sorte qu'elles le soient. L'invocation qu'on
a: II a réparé, il attend de se faire "poigner" et, quand il se
fait "poigner", tout ce que je lui demande, c'est de réparer, ce n'est
pas tout à fait la philosophie que je voudrais pouvoir continuer de voir
s'appliquer chez nous
M. Lessard: Mais le ministre ne constate-t-il pas qu'il y a eu
négligence, que je qualifierais presque de criminelle, de la part de nos
autorités gouvernementales, à la fois dans la surveillance des
compagnies minières et particulièrement dans celle d'Asbestos?
Ecoutez, on était...
M. Cournoyer: Moi, je ne peux pas parler de criminel, je ne peux
parler que de...
M. Lessard: Non, disons qu'il y a eu négligence
sérieuse.
M. Cournoyer: Disons que je ne parlerai même pas de
négligence sérieuse à ce moment-ci, je ne peux pas juger
de choses seulement par des déclarations de journaux. Le moins que je
puisse dire, c'est que ça m'étonne royalement.
M. Lessard: Je juge par vos déclarations, ce que vous me
dites; ce ne sont pas des déclarations de journaux.
M. Cournoyer: Moi, je dis que je suis étonné. M.
Lessard: Etonné.
M. Cournoyer: Je m'étonne. Et que le ministre n'ait pas
pris ses responsabilités, c'est une autre chose.
M. Lessard: Puis-je vous indiquer que j'ai posé ces
questions j'ai des réponses qui m'ouvrent la porte à des
solutions, si j'en crois les réponses du ministre que ce n'est
pas la première fois que je soulève ces mêmes questions,
ici, en commission parlementaire? Il y a deux ans aujourd'hui, nous
sommes aux crédits 1975/76 aux crédits de 1975/76, j'avais
fait toute une discussion, très longue sur la surveillance des
compagnies minières, la façon dont les rapports étaient
faits, les avertissements. J'étais comme le ministre,
étonné du fait qu'on avertissait même la compagnie et le
syndicat pour qu'il y ait un représentant avec l'inspecteur avant de
faire l'inspection. Figurez-vous, M. le Président, que, lorsqu'on
avertissait la compagnie, elle se préparait en conséquence, elle
nettoyait. D'ailleurs, je suis allé visiter des mines d'amiante et le
député du comté de Saguenay passait une critique aux
Richesses naturelles. Bon Dieu, je vous dis que c'était propre. On avait
fait un nettoyage, les machines marchaient, c'était propre, on se voyait
dans l'usine. Les gars ont dit: Tu n'arrives pas au bon moment, parce qu'il y a
des journées où on ne se voit pas tellement.
J'avais fait toute une discussion, c'est ce qui m'étonne, sur
ça, et je m'aperçois qu'après deux ans, on est à
peu près au même niveau, sinon en ce qui concerne Asbestos Hill;
c'est pire. J'espère que, l'année prochaine, on n'aura pas les
mêmes réponses. On y arrive cette année parce que... C'est
bien beau de dire qu'on a conscience suffisante, le comment est-ce qu'on
appelle ça? pardon, mais il faut agir à un moment
donné.
M. Cournoyer: II n'y a pas de pardon. Vous n'avez pas d'affaire
à me pardonner si, l'année prochaine...
M. Lessard: Là, on va y goûter.
M. Cournoyer: Moi, je n'aurai pas d'affaire à pardonner
à personne, non plus.
M. Lessard: Vous êtes averti. Je suis pris avec le fait que
cela fait neuf mois que vous êtes là. Mais il y a un autre
ministre qui était là auparavant. Il n'est plus là...
M. Cournoyer: Duquel voulez-vous parler?
M. Lessard: De tous les autres ministres qui sont passés,
dont l'ex-ministre...
M. Cournoyer: Je comprends. Je pensais que vous les preniez tous,
aussi.
M. Lessard: Dont l'ex-ministre des Richesses naturelles qui a
été là de 1970 jusqu'en 1976.
M. Cournoyer: Qui est-ce qu'il y a eu que je connais bien? Il y a
eu M. Allard, il y a eu René Lévesque...
M. Lessard: Oui, avec René Lévesque, je pense que
les inspections ont commencé à être appliquées
à ce moment. Mais cela ne règle pas le problème. Je suis
bien d'accord. Mais, de 1970 à 1975, il y a eu un ministre. Et, plus que
cela, il a été averti de la situation.
M. Cournoyer: M. le Président, l'histoire ne
réglera rien à cet état de chose.
M. Lessard: Je comprends, mais, en tout cas, si l'histoire ne
donne rien, l'année prochaine...
M. Cournoyer: II y a une chose que mon prédécesseur
a faite dans l'amiante, on l'a ici. Est-ce que c'est assez clair? Regardez-le.
Mon prédécesseur l'a fait.
M. Lessard: Voulez-vous qu'on s'en parle? En 1973, les compagnies
d'amiante soumettaient un document au ministère des Richessses
naturelles...
M. Cournoyer: Oui. Et puis?
M. Lessard: En 1973.
M. Cournoyer: Qu'est-ce qu'elles disaient?
M. Lessard: Le document que je viens de vous lire.
M. Cournoyer: Qu'est-ce qu'elles disaient par rapport à
cela? Comment m'avez-vous lu cela tout à l'heure?
M. Lessard: Je ne vous ai pas lu le rapport Beaudry tout à
l'heure.
M. Cournoyer: Non, mais, moi, je le lis, le rapport Beaudry.
M. Lessard: A la fin de 1975, 5 millions de par-
ticules par pied cube avec un maximum de 12,4 fibres par
centimètre cube. Fin de 1976, 5 millions c'était à
la fin de 1975 de particules par pied cube, avec un maximum de 8,8
fibres par centimètre cube.
Il faut faire une distinction. Tantôt, je vous donnais le rapport
Beaudry, tandis que, là, je vous donne les recommandations qui
étaient faites par les compagnies d'amiante elles-mêmes, qui ont
été faites par Lionel C. Piuze. Voulez-vous que je vous lise la
lettre?
M. Cournoyer: Pourquoi est-ce que, parce qu'il s'appelle Lionel
C. Piuze, c'est un cave?
M. Lessard: Ce n'est pas cela que je dis, M. le
Président.
M. Cournoyer: Vous identifiez une chose en particulier.
M. Lessard: Ce que je veux vous dire, c'est que le
ministère n'a pas agi, malgré les demandes des compagnies
d'amiante. Quand le ministère...
M. Cournoyer: II a adopté l'arrêté en
conseil, le ministère? Quand?
M. Lessard: Quand? Dix-huit mois après, M. le
Président. Et il a fallu que M. Piuze intervienne à nouveau en
date du 9 décembre 1974, auprès du ministère des Richesses
naturelles, pour dire ceci: 'Cher Dr Gilbert,
Pour faire suite à notre conversation du 8 courant, veuillez
trouver ci-inclus deux copies des standards des limites de concentration de
poussière à l'intérieur des usines de traitement de
l'amiante. Ces standards ont été discutés et
approuvés par vous et votre ingénieur en ventilation, en octobre
1973.
J'apprécierais énormément recevoir une confirmation
écrite de votre acceptation des limites mentionnées dans ces
standards".
Cela a été accepté en octobre 1973 et le ministre
vient de nous dire que l'ex-ministre a fait quelque chose, alors...
M. Cournoyer: Non!
M. Lessard: ... qu'en 1975, il accepte les normes mêmes qui
sont proposées par l'Association des mines d'amiante du Québec.
C'est ridicule, M. le Président. Voyons!
Voici une autre lettre qui est envoyée par M. Gilbert, cette
fois, en date du 20 janvier 1975, en réponse à M. Piuze. "Cher
monsieur,
Faisant suite à votre lettre du 9 décembre dernier, le
directeur de la sécurité minière, ses inspecteurs et
moi-même avons examiné, à la lumière des plus
récents développements dans le domaine, le programme que
l'Association des mines d'amiante du Québec lui soumettait en octobre
1973, pour étude et approbation en rapport avec la réduction des
concentrations de poussière et surtout de fibres d'amiante dans les
divers lieux de travail de ses sociétés membres. "En
réponse, je désire vous soumettre les commentaires suivants...".
Et là, on fait un certain nombre de commentaires, dont je vous fais
grâce, parce que c'est très long. Il y a juste une modification
sur la longueur des fibres, etc. "Veuillez agréer, cher monsieur,
l'expression de mes sentiments les meilleurs. "Le sous-ministre adjoint, J.-E.
Gilbert".
Mais le problème, lorsque le ministre dit qu'on fait quelque
chose, qu'on a appliqué strictement les recommandations, on n'est
même pas allé plus loin que les recommandations mêmes qui
étaient faites par l'Association des mines d'amiante du Québec.
On n'est même pas allé plus loin. On leur a donné jusqu'en
1978.
Plus que cela, on a retardé de deux ans avant de prendre des
mesures et de présenter un arrêté en conseil tel que
presque rédigé par l'Association des mines d'amiante du
Québec. C'est cela, s'occuper de la protection de la santé des
citoyens du Québec? Arrêtez de me faire pleurer.
Je vous parle de cela, en 1973, et quand je vous dis que, pour les
inspections, c'est en 1974/75 que j'en ai parlé au ministre et vous
allez me dire qu'il a fait quelque chose? Voyons. De toute façon, le
problème n'est pas là. Le problème, c'est qu'il y a un
programme qui est censé être respecté. Le ministre va
prendre les moyens parce que c'est dans la loi, on va en parler
tantôt de la loi 52 pour avoir de la surveillance, pour avoir des
inspections et pour savoir si le programme est respecté. S'il n'est pas
respecté, quelles sont les mesures que nous prendrons contre les
compagnies. Si, à un moment donné, il y a des poursuites
judiciaires qui doivent être prises, il ne faudra pas les annuler parce
que, tout à coup, elles ont corrigé la situation. C'est
absolument ridicule.
Les réponses du ministre qui me sont données ce matin
démontrent une négligence incroyable, M. le Président, de
la part du ministère des Richesses naturelles dans ce dossier.
Application de la loi 52, maintenant.
Le Président (M. Séguin): Elément 3,
adopté? M. Lessard: Non.
Le Président (M. Séguin): Pas encore. La loi 52.
Peut-on modérer un peu le ton?
M. Lessard: Oui, je suis d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): II y a une chose, M. le
député, qui, je pense, serait quasi essentielle, celle d'exiger
soit de la part du ministre ou soit de la part d'un interlocuteur, lorsque l'on
cite une documentation ou qu'on cite un texte, pour le journal des
Débats, qu'on indique bien la source des renseignements ou des
informations qu'on voudrait donner à la commission. Ce serait dans
l'ordre de faire cela.
M. Lessard: J'ai bien indiqué les dates des let-
très, M. le Président, soit le 9 décembre 1974,
celle envoyée au Dr Gilbert, sous-ministre adjoint, et signée par
M. Lionel C. Piuze, vice-président. Si ces lettres n'étaient pas
exactes, M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Vice-président
de...
M. Lessard: Vice-président de l'Association des mines
d'amiante du Québec, ainsi que la réponse du Dr Gilbert. Je pense
que c'est assez clair.
Le Président (M. Séguin): Je n'argumente pas sur
cela. C'est bon de savoir quelle est la source qui est fournie à notre
discussion.
M. Lessard: J'en conviens. D'ailieurs, quand il s'agit de sources
qui sont prises à même les journaux, je le précise, M. le
Président.
Le Président (M. Séguin): Si vous voulez
continuer.
Le certificat médical
M. Lessard: La loi 52. On sait que les compagnies contestent, non
pas la loi 52 comme telle, mais l'arrêté en conseil 1787, qui
permet à la Commission des accidents du travail de ne pas accorder un
certificat médical. Il faudrait se comprendre. Encore là, il y a
un dédoublement. Cela va être la première question que je
pose. L'autre jour, je pense que le ministre n'y était pas, mais, il y a
quelques mois, nous avons eu à convoquer la Commission des accidents du
travail sur l'application de la loi 52. Le problème fondamental que nous
avons constaté, en tout cas, un des problèmes fondamentaux
je vais dire ce que le ministre me disait hier c'est qu'on a deux sortes
de choses. On a d'abord, d'un côté, le permis de mineur. C'est la
responsabilité du ministère des Richesses naturelles. D'un autre
côté, on a le certificat de santé.
Toute personne qui travaille dans une mine doit avoir un permis de
mineur. Par ailleurs, cette personne doit obtenir un certificat de santé
de la Commission des accidents du travail. Une fois que le certificat de
santé de la Commission des accidents du travail est
délivré ou n'est pas délivré... S'il n'est pas
délivré, par exemple, si on constate que cette personne est
atteinte d'amiantose, en vertu de la loi 52, d'après ce qu'on
m'expliquait, il appartient au ministère des Richesses naturelles
d'enlever le permis de mineur. Tant et aussi longtemps que le permis de mineur
ne serait pas enlevé, le gars pourrait continuer de travailler.
Vous avez un dédoublement encore de responsabilités, ce
qui fait que, du côté de la Commission des accidents du travail,
on nous disait, il y a quelques mois: Ce n'est pas notre faute. Le permis de
mineur, ce n'est pas nous qui l'émettons. Le permis de mineur, c'est le
ministère des Richesses naturelles qui le délivre.
Il appartient au ministère des Richesses naturelles d'enlever ce
permis de mineur, s'il y a lieu, de telle façon qu'on avait des gens qui
étaient atteints d'amiantose d'après l'explication qu'on nous
donnait, qui pouvaient être atteints d'amiantose et qui pouvaient
continuer de travailler dans l'usine, tant et aussi longtemps que le permis de
mineur n'était pas suspendu ou enlevé par le ministère des
Richesses naturelles. J'aimerais entendre les commentaires du ministre à
ce sujet. De plus, quelles solutions prétend-on proposer pour essayer de
coordonner faire en sorte que la main droite sache ce que la main gauche
fait l'action de la Commission des accidents du travail et la
responsabilité, ou l'action du ministère des Richesses
naturelles, concernant ce problème?
M. Cournoyer: En vertu de l'arrêté en conseil, la
Commission des accidents du travail travaille pour le ministère des
Richesses naturelles, c'est-à-dire que c'est le ministère des
Richesses naturelles qui est responsable toujours de l'arrêté en
conseil, au complet; ce n'est pas la Commission des accidents du travail. Les
médecins sont choisis par la Commission des accidents du travail, j'en
conviens, mais ils sont, en fait, sous mandat du ministère des Richesses
naturelles lorsqu'ils font les examens.
M. Lessard: En tout cas...
M. Cournoyer: Ne nous obstinons pas là-dessus; de toute
façon, la Commission des accidents du travail n'a rien à voir
là-dedans.
M. Lessard: C'est peut-être le principe de la loi, mais ce
n'est pas la façon, en tout cas, elle reste autonome...
M. Cournoyer: Laissez-moi finir.
M. Lessard: D'accord.
M. Cournoyer: La question de l'autonomie, c'est une autre
histoire. J'ai un arrêté en conseil qui n'a rien à voir
avec la maladie. Mon arrêté en conseil, c'est que cela me prend un
certificat médical.
M. Lessard: C'est cela.
M. Cournoyer: Celui qui émet le certificat médical,
c'est un médecin. Ce médecin est à l'emploi de la
Commission des accidents du travail. Vous avez besoin d'un certificat
médical pour travailler dans une mine. Il n'y a pas de permis de mineur,
cela n'existe pas. L'arrêté en conseil dit que pour pouvoir
travailler dans une mine, il faut avoir un certificat médical.
M. Lessard: Oui, mais il y a émission d'un permis de
mineur.
M. Cournoyer: Non. L'arrêté en conseil ne dit pas
qu'on émet un permis de mineur. L'arrêté en conseil dit
qu'il faut un certificat médical pour travailler dans une mine.
M. Lessard: ...je comprends.
M. Cournoyer: II faudrait que vous lisiez les
arrêtés en conseil.
M. Lessard: Je suis d'accord, je les lis, les
arrêtés en conseil.
M. Cournoyer: Là-dessus, cette partie est très
juridique et technique.
M. Lessard: Le ministre était ici lorsque nous
avons...
M. Cournoyer: Ce n'est pas moi.
M. Lessard: ...adopté le projet de loi 52.
M. Cournoyer: Ah! La loi 52, certainement.
M. Lessard: On a discuté pendant toute une soirée
du certificat de santé et du permis de mineur.
M. Cournoyer: On l'a démontré, à votre
satisfaction, j'imagine qu'il n'y avait pas un mineur qui avait un certificat
dans ses poches. Il n'y en avait pas un qui avait un permis.
M. Lessard: Vous nous avez dit, à ce moment, que
c'était la compagnie qui avait le permis.
M. Cournoyer: C'était la compagnie qui avait le certificat
médical. Je le sais bien, on ne voulait pas le montrer, le certificat
médical, parce qu'on disait: On ne montrera pas cela aux gars, tout
à coup il y aurait d'autres maladies qu'on ne voulait pas savoir. Tu
t'en souviens de cela? Tu te souviens de l'argumentation qu'on avait eue entre
nous, le secret professionnel et tout le baratin?
De toute façon, je ne m'obstine pas avec la Commission des
accidents du travail, je vous dis ce qui arrive chez nous. Il n'y a pas de
certificat de mineur. En fait, il y a l'obligation d'avoir un certificat
médical délivré par les médecins de la Commission
des accidents du travail pour pouvoir travailler dans une mine.
M. Lessard: On va finir par se démêler quelque
part.
M. Cournoyer: En tout cas, c'est ce qu'on me dit. Il me semble
que c'est comme cela aussi. Cela a de l'allure. Je n'ai jamais vu un gars
signer un permis de mineur. Je n'en ai pas vu. Lorsque l'arrêté en
conseil n'est pas respecté, on a la Loi des mines à administrer,
c'est en vertu de la Loi des mines qu'on prend des poursuites, qu'on ordonne
aux compagnies de ne plus employer tel travailleur parce qu'il n'a pas son
certificat médical. Nous sommes intervenus dans le cas de 68 personnes,
et nous avons pris des poursuites dans le cas de ces 68 personnes contre les
compagnies qui emploient des travailleurs à qui on a retiré le
certificat médical dont il est question, la Commis- sion des accidents
du travail refusant de le leur donner à cause d'une incapacité
constatée et pas nécessairement de l'amiantose. On a pris
exactement l'attitude non pas que la loi 52, mais que la Loi des mines, nous
obligeait à prendre.
Quant à la loi 52, elle n'est pas sous mon administration et elle
s'applique comme les gens l'interpréteront; mais pour autant que mon
administration est concernée, je surveille si les gens qui travaillent
dans les mines ont un certificat médical. C'est cela que je fais. Il y a
68 poursuites qui sont considérées par mon ministère comme
des infractions à l'arrêté en conseil dont il est question.
Parce que ce sont des infractions, on poursuit conformément à la
loi.
M. Lessard: La loi 52 est sous la responsabilité de
qui?
M. Cournoyer: Le ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre, qui
est responsable de la Commission des accidents du travail. La loi 52 est une
loi de compensation pour perte d'emploi à cause du fait qu'on souffre
d'amiantose ou de silicose, les deux y sont comprises.
M. Lessard: C'est cela.
M. Cournoyer: On perd son emploi lorsque quelqu'un nous
congédie ou lorsqu'on décide de ne plus travailler parce qu'en
est malade. Si on établit, à la satisfaction de la Commission des
accidents du travail qui joue son deuxième rôle, le
deuxième rôle, c'est celui d'administrer un système de
compensation, ce n'est pas celui d'administrer l'arrêté en conseil
1787 dans la partie du certificat médical.
Elle joue son rôle totalement indépendamment du
ministère des Richesses naturelles. Elle prend un malade et lui dit: Tu
as l'amiantose. On va te payer. Il pourrait avoir contracté l'amiantose
n'importe où, dans des endroits qui ne relèvent pas du tout du
ministère des Richesses naturelles. Il pourrait contracté
l'amiantose dans des industries qui sont situées à
Montréal et qui ne relèvent pas du tout du ministère des
Richesses naturelles. La loi 52 s'applique donc dans les cas d'amiantose.
M. Lessard: Dans le cas des 64 mineurs 64 ou 68
où vous avez pris des procédures en vertu de la Loi des mines,
est-ce que vous avez obtenu gain de cause?
M. Cournoyer: On a intenté des procédures.
M. Lessard: Vous êtes en cours de procédures?
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: II n'y a rien de réglé encore?
M. Cournoyer: Je ne peux pas vous dire où on en est. Les
poursuites ont été signées il y a un mois.
M. Lessard: Cela peut faire l'objet d'une amende de combien?
M. Cournoyer: Il faut dire que ça va plus loin que
ça. L'amende n'est pas...
M. Lessard: C'est le principe...
M. Cournoyer: Ce n'est pas nécessairement l'amende. C'est
que si les employés restent là, à leur emploi, alors
qu'ils n'ont pas de certificat médical...
M. Lessard: C'est la loi 52 qui s'applique. M. Cournoyer:
Oui.
M. Lessard: A 90% d'indemnité. On en discutera
ailleurs.
Le Président (M. Séguin): Elément 3,
adopté? M. Lessard: Non, M. le Président. Le Président
(M. Séguin): Elément 4? Droits miniers
M. Lessard: Non, non. Il n'est pas encore adopté.
L'Asbestos Corporation a été condamnée à
verser $283 000 au Trésor québécois que le ministre
me permette d'expliquer. Il faut bien faire la distinction là où
je pose la question parce qu'elle contestait devoir ce montant en droits
miniers additionnels.
Une entente conclue entre la Bell Asbestos Mines Limited et l'Asbestos
Corporation, allant de 1954 à la fin de décembre 1965, autorisait
l'Asbestos Corporation à déduire comme frais d'exploitation les
$2.16 la tonne exigés par la compagnie Bell.
Je sais qu'il appartient au ministère du Revenu d'aller
récupérer ce montant de... Non, ce n'est pas le
ministère... C'est une discussion qu'on avait eue... Les droits des
mines, c'est le ministère des Richesses naturelles, et non celui du
Revenu. Est-ce que ce montant de $283 000 a été payé,
récupéré?
M. Cournoyer: Pour les années 1961, 1962, 1963, 1964, la
compagnie a versé, a payé, sous protêt...
M. Lessard: Oui, parce qu'elle a l'intention de contester la
constitution...
M. Cournoyer: ... et elle en appelle de la décision de la
cour pour les années antérieures à 1960, en fait de toute
la décision des tribunaux, mais elle n'a pas payé pour les
années antérieures à 1960. Elle a payé pour les
années de 1961 à 1964. Avant 1960, elle n'a rien payé.
Entre 1961 et 1964, elle a payé sous protêt, mais elle va en appel
de la décision de la cour qui l'a condamnée à payer.
M. Lessard: Pour les années antérieures à
1960?
M. Cournoyer: Pour toutes...
M. Lessard: Pour toutes...
M. Cournoyer: Le sous-protêt qui est là.
M. Lessard: Ouais, ouais.
M. Cournoyer: ... j'imagine qu'il y a peut-être plus de
droits et ce n'est pas la même cause de contestation, je suppose.
M. Lessard: Et contester la constitutionnalité de la
loi.
M. Cournoyer: Oui, mais...
M. Lessard: Parce que c'est presque s'accuser coupable que de
payer.
M. Cournoyer: Non. C'est sous-protêt. C'est un peu comme si
vous disiez: J'accepte à la condition que cela ne soit pas un
précédent.
M. Lessard: Mais qu'est-ce que cela leur donne, à moins
qu'ils croyaient s'arranger pour ce montant, devant la bonne volonté de
la compagnie? Parce que, si je vais en appel, c'est bien malheureux, mais si
vous me condamnez à $25 000, je vais garder mes $25 000. Je ne paierai
pas tout de suite. Je vais les déposer à la banque pour les faire
fructifier au cas où je paierais.
M. Cournoyer: On explique que la décision de refuser cette
dépense a été prise en 1962. Donc, j'imagine qu'elle
s'appliquait pour l'année 1961. C'était à l'occasion de
l'année 1961 qu'en 1962, on a pris cette décision, mais avant,
c'était avant la prise de décision. Si on comprend bien, la
décision de 1962 était pour l'année 1961.
M. Lessard: De 1954 à ...
M. Cournoyer: D'accord. Elle s'appliquait... Pour l'année
1961 ; on était en train de regarder les rapports pour l'année
1961.
M. Lessard: C'est cela.
M. Cournoyer: Donc, pour les années 1961, 1962, 1963,
1964...
M. Lessard: On l'a augmentée.
M. Cournoyer: ... c'était une nouvelle cotisation. Elle
est beaucoup moins contestable, j'imagine, qu'avant 1960 parce que là,
on commence et l'autre avait été acceptée en 1961. En
1961, on a accepté celle de 1960. C'est en 1962 qu'on a
décidé de changer cela.
M. Lessard: Puisqu'il s'agit maintenant
d'échanges entre une succursale et le siège social, Bell
et Asbestos Corporation, etc... Je pense que Bell contrôlait... Est-ce
que Bell contrôle Asbestos Corporation? Est-ce deux compagnies
entièrement indépendantes?
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Vous en êtes convaincu?
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Y a-t-il d'autres compagnies? Mais si cela est
possible de le faire entre deux compagnies indépendantes, c'est d'autant
plus possible que cela se fasse entre deux compagnies qui ne sont pas
indépendantes. Alors, on se passe des droits miniers comme cela ou on
soustrait certains droits miniers, etc.
D'après le ministère, actuellement, cette situation
pourrait-elle se retrouver dans d'autres entreprises, c'est-à-dire
déduction du revenu imposable des droits ou redevances imputée
par une succursale au siège social?
M. Cournoyer: Oui, et on a d'autres cas de même nature,
mais le principe est qu'on ne reconnaît pas comme dépense une
redevance payée à quelqu'un pour des droits limitrophes à
la mine. Si on ne reconnaît pas cela, cela veut dire que, dès que
cela arrive, s'il y a parenté entre deux compagnies...
M. Lessard: Oui.
M. Cournoyer: ... qu'il y ait parenté ou non, cela n'a pas
tellement d'importance, c'est le physique des choses qu'on regarde.
M. Lessard: Une fois que vous aurez gagné si vous
gagnez, mais si vous êtes débouté, cela sera
différent je présume que les autres compagnies attendent
le résultat des poursuites que vous avez intentées. Dans les
autres cas, y a-t-il des poursuites d'intentées?
M. Cournoyer: La question qu'il pose est pour savoir si d'autres
compagnies sont dans le même cas, nous les avons cotisées, mais
elles n'ont pas payé.
M. Lessard: Y a-t-il eu des poursuites?
M. Cournoyer: Y en a-t-il et attendons-nous la décision ou
attendent-elles la décision dans le cas Asbestos?
Il y en a qui ont payé dans le passé sans contester. Le
fait qu'elles aient un droit de contester dans les 90 jours, une fois l'avis de
cotisation envoyé par le ministère, la prescription est
arrivée. D'autres cas que nous aurions peut-être perdus, ce dont
je doute, c'est la prescription à l'envers, c'est-à-dire qu'elles
ne nous doivent plus d'argent après quatre ans. La prescription pour le
ministère est de quatre ans et la prescription pour la compagnie est de
90 jours.
Dans ce sens, il y a des cas qui peuvent se présenter,
théoriques pour le moment, où on n'aurait pas
réclamé, et où on pourrait le faire, à la condition
que ce soit à l'intérieur de quatre ans.
M. Lessard: Seulement comme indication, M. le ministre, de 1954
à 1965, soit à l'intérieur de onze ans, je dis bien 1965,
les profits d'Asbestos Corporation avaient été de $64
millions.
M. Cournoyer: Par année?
M. Lessard: Non. Cela vaut, actuellement, la valeur aux livres.
L'entreprise étant autour de $58 millions et la valeur à la
bourse, c'est $48 millions, je pense. Je n'ai pas regardé les
dernières actions. C'était en 1974, les dernières
actions... Concernant ces profits par une compagnie, comme Asbestos Corporation
ou autres, est-ce que du côté du ministère des Richesses
naturelles on se préoccupe pour faire en sorte que ce soit
réinvesti au Québec? Est-ce qu'on a vérifié si une
grande partie de ces profits sont retournés aux sociétés
mères, étrangères dans le cas de l'amiante, par exemple?
Est-ce qu'il y a eu un bilan de l'utilisation des sociétés
minières, de leurs profits réalisés au Québec, de
quelle façon, parce que c'est quand même... Est-ce qu'on s'en
préoccupe?
M. Cournoyer: La majorité des profits, selon nous, a
été réinvestie dans des entreprises
québécoises. On dit des entreprises, des "undertakings", pas des
entreprises au sens de compagnies, pour réinvestir. Il y a Ungava Hill
Projects. C'est un des investissements majeurs. Il y a une majorité de
profits, mais il y en a certainement qui vont ailleurs.
M. Lessard: Non, c'est certain, à un moment donné,
un pourcentage... mais est-ce que cela se base sur une étude
sérieuse ou si c'est simplement: On a l'impression que?
M. Cournoyer: Prenons, par exemple, l'Un-gava Hill; il est clair,
quand on regarde la valeur de l'Ungava Hill par rapport aux profits
accumulés, moins les dividendes, les profits cumulés, que l'on
dit: Cela a été réinvesti certainement, parce que cela
s'équivaut ou presque. La majorité a servi à payer ou
à investir dans l'Ungava. C'est un cas. D'autres cas sont probablement
de même nature, mais quand vous posez cette question, cela
nécessiterait, ce qui n'existe pas, une étude beaucoup plus
approfondie pour avoir une réponse qui vous satisferait
peut-être.
M. Lessard: Cela mériterait qu'elle le soit. J'ai un petit
problème du côté du ministère des Richesses
naturelles. A la suite de l'application de la loi 22, cela m'inquiète.
Statistique Canada, il s'agit d'un document envoyé par le
ministère des Richesses naturelles du Québec, pour obtenir des
informations sur la production et autres, Annual Survey of Mining and
Exploration Companies... Mon anglais s'améliore. C'est envoyé
à Odyno Exploration and Development Limited, alors que la
compagnie c'est Odyno exploration et développement
limitée, c'est de 1975. On demande, dans ce document:
Préféreriez-vous recevoir le questionnaire en français,
oui ou non? C'est une lettre qui est envoyée à M. Maurice
Turgeon, directeur général. Bureau de la statistique du
Québec, ministère de l'Industrie et du Commerce. Elle vient du
ministère des Richesses naturelles, semble-t-il.
M. Cournoyer: Oui?
M. Lessard: Oui. La lettre se lit comme suit: Je vous adresse par
la présente deux copies dûment remplies de la formule OS-0175-2,
rapport des travaux d'exploration 1975, à l'intention du
ministère des Richesses naturelles.
Quant à l'autre formule, la FN-198 A, rédigée en
langue étrangère comme par les années passées, je
vous déclare que la compagnie s'abstient de la remplir. Vous n'avez
jamais tenu compte de nos demandes antérieures de recevoir un
questionnaire rédigé en français et portant le nom de la
compagnie écrit correctement. Cela n'a pas empêché vos
fonctionnaires, au cours de 1975 par exemple, de harceler la compagnie
jusqu'à la fin de l'été, faute d'avoir rempli le
questionnaire en question. De la part de l'administration publique, ne
vroyez-vous pas que c'est tomber dans la perversion et même la
provocation? "Cher Monsieur, j'ai l'honneur de vous saluer. "Arthur Doyon,
président, "Odyno Exploration & Développement Ltée.
"CP. 182, Noranda, Québec. "9 avril 1976."
Je vous soumets, M. le Président, que cette formule est
entièrement rédigée dans la langue de Shakespeare,
malgré les demandes de M. Doyon. Savez-vous que, depuis le bill 22,
l'anglais se répand de plus en plus dans les services publics? C'est
incroyable, les lettres... je suis rendu...
M. Cournoyer: Le monsieur en question a
préféré s'adresser à vous pour se plaindre
plutôt qu'au ministère.
M. Lessard: Non, non.
M. Cournoyer: II ne m'a pas écrit à moi, c'est le 9
avril.
M. Lessard: D'accord. Il ne s'est pas adressé à
moi, il l'envoie à M. Turgeon, directeur. Il m'en envoie une copie ainsi
qu'une copie à l'Office de la langue française.
M. Cournoyer: C'est écrit à la bonne place.
M. Lessard: II a écrit à la bonne place, ça
va se corriger. Mais cela faisait deux ans qu'il essayait d'avoir des
formules.
M. Cournoyer: Qu'est-ce que vous voulez que je fasse?
M. Lessard: Oui, mais...
M. Cournoyer: Vous l'avez mentionné, c'est parfait. Je ne
sais pas quoi répondre là-dessus, moi.
M. Lessard: C'est ça, ça va se corriger, parce
qu'il a écrit à la bonne place pour que ça se corrige.
C'est parce que ça fait deux ans qu'il écrivait au
ministère des Richesses naturelles et il n'y avait pas de
correction.
M. Cournoyer: C'est d'accord.
M. Lessard: On va voir s'il a écrit à la bonne
place ou à la mauvaise place.
M. Cournoyer: Vous ne me ferez pas éteindre des incendies
tout le temps de ma vie comme vous me I'avez fait faire au ministère du
Travail. Ce n'est pas vrai.
M. Lessard: C'est une bonne résolution. J'espère
que vous allez avoir des programmes.
M. Cournoyer: Vous ne me verrez pas faire de petites bebelles
comme ça.
M. Lessard: C'est ça.
M. Cournoyer: Mes fonctionnaires sont censés suivre la loi
comme les autres. Je n'irai pas surveiller ça, je ne suis pas un
policier.
M. Lessard: Je vous informe que s'il n'y a pas de formule en
français, il importe que vous en fassiez imprimer. Je pense qu'un parti
qui a...
M. Cournoyer: A part ça, est-ce qu'on pourrait voir votre
formule?
M. Lessard: Oui, je vous la donne.
M. Cournoyer: Montrez-moi ça.
M. Lessard: Oui, je vous montre ça.
M. Cournoyer: La langue étrangère.
M. Lessard: Plus que ça, vous constaterez que, pour
certaines statistiques, on va le voir dans vos formules, il y a un accord entre
Statistique Canada, le Bureau de la statistique du Québec et celui de la
Saskatchewan pour que ces renseignements soient transmis aux autres bureaux,
mais on dit que tout ça est gardé confidentiellement. En fait, il
y a des informations qui s'en vont en Saskatchewan.
M. Cournoyer: Merci.
M. Lessard: Voici, M. le ministre, je suis heureux de vous
informer...
M. Cournoyer: Statistique Canada... M. Lessard: Non,
non.
M. Cournoyer: Division de !a construction. Voyons donc!
M. Lessard: C'est envoyé par le ministère des
Richesses naturelles. Vous prenez la formule de Statistique Canada et c'est
envoyé...
M. Cournoyer: Québec, Bureau de la Statistique.
M. Lessard: ...par le ministère des Richesses naturelles.
Etant donné que vous ne faites pas deux formules, que ce sont des
informations que vous voulez colliger, en relation avec la Saskatchewan, en
relation avec Statistique Canada, vous envoyez la formule et probablement des
photocopies, par la suite, à Statistique Canada. Mais les formules
proviennent du ministère des Richesses naturelles, c'est envoyé
par le ministère des Richesses naturelles, c'est écrit au
début...
M. Cournoyer: J'aimerais savoir l'argumentation de ce monsieur.
Il me dit que mes fonctionnaires l'ont achalé toute l'année par
rapport au fait qu'il n'avait pas rempli mes questionnaires.
M. Lessard: M. le Président...
M. Cournoyer: J'aimerais voir ça. Où est-ce? Vous
me faites un procès.
M. Lessard: Puis-je vous déposer, M. le Président,
la lettre qui est envoyée...
M. Cournoyer: La formule de Statistique Canada, voyons donc!
M. Lessard: ...en fait, au Bureau de la statistique, mais qui
fait la... de recevoir un questionnaire... portant, bon... en fait, qui...
Rapport des travaux d'exploration 1975, à l'intention du
ministère des Richesses naturelles.
De toute façon, M. le Président, si on veut faire une
photocopie de la lettre, je la transmets au ministre... parce que je garde mon
original. On pourrait faire des photocopies des deux textes et vous
vérifierez cela. Vous corrigerez la situation. Quelquefois, l'Opposition
est utile.
M. Cournoyer: Je refuse même de discuter de cette affaire.
Traînez-moi avec mes crédits tant que vous voudrez. Elle n'est
même pas adressée comme reproche au ministère des Richesses
naturelles, elle s'adresse directement au destinataire, en haut. Je le prenais
tantôt, en l'écoutant, comme un blâme sur ce que mes
fonctionnaires faisaient. Il n'y a pas un de mes fonctionnaires qui est
accusé là-dedans.
M. Lessard: Rapport des travaux d'exploration 1975, à
l'intention du ministère des Richesses naturelles. Cela ne vient pas du
ministère de...
M. Cournoyer: Celle-là, est-ce qu'elle l'a remplie ou
non?
M. Lessard: Elle ne l'a pas remplie.
M. Cournoyer: Elle l'a remplie. Lis-la comme il faut.
M. Lessard: Non.
M. Cournoyer: "Je vous inclus le rapport dûment rempli,
à l'intention du ministère des Richesses naturelles".
M. Lessard: Non, non.
M. Cournoyer: Lisez la première phrase.
M. Lessard: Que le ministre lit mal. Il y a deux formules.
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: D'accord, on va le lire comme il faut et on va
l'expliquer au ministre. Il y a deux formules. "Cher monsieur, je vous adresse
par la présente deux copies dûment remplies de la formule QS ou
OS-017502. Rapport des travaux...
Quant à l'autre formule...
M. Cournoyer: Continue, jusqu'au bout.
M. Lessard: A l'intention du ministère des Richesses
naturelles.
M. Cournoyer: Voilà!
M. Lessard: Mais ce n'est pas cette formule-là.
NI. Cournoyer: Mais non, ce n'est pas celle-là. L'autre,
cela ne m'occupe pas.
M. Lessard: Quant à l'autre formule, la FM-198A,
rédigée en langue anglaise comme par les années
passées, je vous déclare que la compagnie s'abstient de la
remplir. Vous n'avez jamais tenu compte de nos demandes antérieures de
recevoir un questionnaire rédigé en français et portant le
nom écrit de la compagnie.
Cela n'a pas empêché vos fonctionnaires, au cours de 1975,
par exemple, de harceler la compagnie jusqu'à la fin de
l'été, faute d'avoir rempli le questionnaire en question, de la
part de l'administration publique, etc.
M. Cournoyer: Qui? Quel est le fonctionnaire? De quel
fonctionnaire parle-t-il?
M. Lessard: C'est la formule...
M. Cournoyer: Je vous demande de quel fonctionnaire il parle?
M. Lessard: C'est une formule d'information pour le
ministère des Richesses naturelles.
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Vérifiez. Si c'est une formule d'information
pour le ministère des Richesses naturelles, d'où vient-elle,
cette formule?
M. Cournoyer: C'est nous autres qui l'avons faite.
M. Lessard: Bon! C'est vous autres qui l'avez faite et vous
l'avez faite en anglais?
M. Cournoyer: Non. La première partie, elle l'a remplie,
celle qui est adressée à l'intention du mi-
nistère des Richesses naturelles. Cela le dit dessus.
M. Lessard: Cella-là aussi, elle est adressée au
ministère des Richesses naturelles.
M. Cournoyer: Non, elle est adressée au bureau de la
statistique. Le gars, en haut, l'adresse...
M. Lessard: Je comprends qu'elle est adressée au bureau de
la statistique. Mais c'est une formule qui concerne des informations sur
l'exploitation des richesses naturelles. Ce n'est pas une formule qui est faite
par le ministère de l'Education. Ce n'est pas une formule qui est faite
par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Est-ce
qu'il y a des formules...
M. Cournoyer: Si le gars l'avait écrite en anglais,
peut-être que vous comprendriez...
M. Lessard: Est-ce qu'il y en a des formules en français
ou s'il n'y en a pas?
M. Cournoyer: Celles qui viennent de chez nous, à
l'intention du ministère des Richesses naturelles, sont bilingues; il
n'y en a pas une qui est en anglais. Je n'en ai pas vu une en anglais
jusqu'à maintenant.
M. Lessard: Vous nous déposerez cela pour voir s'il n'y en
a pas une en anglais.
M. Cournoyer: Est-ce qu'il y en a des formules en anglais?
Dites-le donc. A notre ministère, il n'y en a pas. Celles-là sont
des formules du bureau fédéral de la statistique. C'est
marqué clairement. Si vous en voulez une en français, voulez-vous
nous le dire?
M. Lessard: C'est cela que le type, depuis...
M. Cournoyer: II se plaint au directeur du bureau de la
statistique. Il a été harcelé par des fonctionnaires du
bureau de la statistique. Je n'ai pas affaire là-dedans.
M. Lessard: Vous avez affaire là-dedans, dans ce sens
qu'il y a de ces formules qui sont probablement dirigées au
ministère de l'Industrie et du Commerce par le bureau de la statistique.
Ce sont des formules qui doivent provenir du ministère...
M. Cournoyer: Mais celles qui proviennent de chez nous, il les a
remplies, le gars.
M. Lessard: D'accord. Si Ponce Pilate se lavait les mains...
M. Cournoyer: II n'y a pas de danger. Insultant pour rien.
Apprends donc l'anglais, tu vas comprendre cette histoire. Tu vas lire mieux en
anglais qu'en français.
M. Lessard: Oui.
M. Cournoyer: Mautadit tannant d'haïssable.
M. Lessard: Mais je vis au Québec. Je vais essayer de
vivre en français. Quand je m'en irai à l'extérieur,
j'essaierai de...
M. Cournoyer: Tu vas t'en aller à l'extérieur quand
tu vas avoir ta retraite.
M. Lessard: ... c'est mon droit.
M. Cournoyer: Tu vas prendre ta retraite au prochain voyage.
M. Lessard: Non, j'ai l'impression que...
M. Cournoyer: Tu vas avoir assez peur qu'il y ait un gouvernement
péquiste que tu vas sacrer ton camp.
M. Lessard: ... le voyage du ministre va être beaucoup plus
long. D'ailleurs, il s'est tellement cacné. Pourquoi ne...
M. Cournoyer: D'abord...
M. Lessard: ...s'est-il pas présenté dans le
comté de Saint-Jacques.
M. Cournoyer: Parce que j'ai décidé de me
présenter chez nous.
M. Lessard: C'est cela, dans Robert Baldwin. M. Cournoyer:
C'est chez nous. M. Lessard: Robert Baldwin.
M. Cournoyer: J'y demeurais depuis treize ans, mon cher
monsieur.
M. Lessard: Vous avez choisi votre place.
M. Cournoyer: Quand j'étais dans Saint-Jacques, votre chef
disait que j'étais parachuté. Je m'en vais dans Chambly, votre
chef dit que je suis parachuté. Je m'en vais chez nous et là, il
dit que je me suis sauvé. Qu'il se place...
M. Lessard: De toute façon, à un moment
donné, le ministre se promène du rouge au bleu, du bleu au rouge.
A un moment donné, quand cela va...
M. Cournoyer: II y a un dénommé René
Lé-vesque qui n'a jamais fait cela. Vous avez un parti de quoi, vous
autres?
M. Lessard: On est formé d'ex... mais on ne se
promène pas de l'un à l'autre.
M. Cournoyer: Non, je ne me suis pas promené de l'un
à l'autre.
M. Lessard: Bon.
Le Président (M. Séguin): Cela viendrait sous quoi?
Frais de voyages?
M. Lessard: Comment est-ce que cela paie?
M. Cournoyer: Celle-là est bonne. Celle-là, je vais
la rire longtemps.
M. Lessard: M. le Président, je pourrais parler maintenant
des mises à pied qu'on prévoit à la fonderie de
Rouyn-Noranda qui manquerait, semble-t-il, de minerai.
Le Président (M. Séguin): Nous sommes toujours
à l'élément 3?
M. Lessard: Non, d'accord, M. le Président. Je m'excuse.
Nous allons vérifier. Oui, au programme 3, M. le Président,
à moins que... En fait, le $1,857 million par rapport aux $9,927
millions...
Le Président (M. Séguin): $2,900 millions.
M. Lessard: Excusez-moi, $2 millions. A quelle place se font
particulièrement les coupures? J'espère que ce n'est pas sur le
nombre d'inspecteurs.
M. Cournoyer: II y a des plus et il y a des moins. Dans les
traitements réguliers, diminution imputable au gel et à
l'austérité, c'est le gel des effectifs.
M. Lessard: II n'y a pas d'engagement d'inspecteurs nouveaux
cette année?
M. Cournoyer: Non, pas d'inspecteurs nouveaux.
M. Lessard: On en a 25, on en a assez.
M. Cournoyer: Non, ce n'est pas cela.
M. Lessard: Les mines sont bien surveillées.
M. Cournoyer: Que ce n'est donc pas cela. Vous concluez donc pour
faire l'haïssable. On vous dit qu'il y a une distinction très nette
qu'on veut faire.
M. Lessard: Vous m'avez dit de rire hier, je ris.
M. Cournoyer: Riez d'abord. Si c'est pour rire, envoyez fort.
M. Lessard: Ce n'est pas pour rire, c'est sérieux.
Inspection
M. Cournoyer: C'est très sérieux, je le sais bien,
mais quand on dit qu'on va transférer au ministère du Travail la
responsabilité de l'inspection des règlements, cela veut dire,
à toutes fins utiles, que ce ne sera même pas le genre
d'inspecteurs que nous avons actuellement qui vont faire les inspections, ce
seront des hommes de police, jusqu'à un certain point.
M. Lessard: Vos inspecteurs que vous avez actuellement?
M. Cournoyer: Ils vont faire à peu près le travail
qu'ils font, mais sans être responsables de la police proprement dite de
la loi. La police, cela ne devrait pas être chez nous. Nous, nous sommes
là pour donner des avis pour éviter que la sécurité
tombe, mais les autres sont là pour faire respecter un règlement.
Vu le double intérêt que nous avons, il y a un conflit. Dans la
façon dont je regarde cela, je constate qu'il y a conflit
d'intérêts dans mon cas. Ayant constaté cela, je me suis
dit: Je vais faire surveiller cela par d'autres.
M. Lessard: Vous êtes pas mal, vous faites quelques
constatations.
M. Cournoyer: En neuf mois, vous savez, il faut accoucher, mais
il ne faut pas accoucher trop prématurément. En fait, les autres
rémunérations, ce sont les occasionnels et les étudiants,
surtout pour la nouvelle unité d'opération minière. On
ajoute $20 800. Je me trompe, c'est sur la question d'environnement. Les
communications, accroissent du nombre d'inspections... Les inspections,
même s'il n'y a pas beaucoup d'inspecteurs, les inspections ne sont pas
tellement nombreuses et on peut les accroître. On y trouve $43 400.
Entretien, travaux de génie d'entretien sur puits de mines et haldes
à déchets abandonnés, on en a pour $130 000 de plus. Les
autres dépenses, c'est le divers, $102 700.
La création d'une unité d'opérations
minières et la fréquence accrue des inspections engendrent des
prêts plus élevés. Les autres rémunérations
dans le capital, $51 300 d'augmentation; les loyers, c'est $436 000
d'augmentation, les allocations de la machinerie lourde pour travaux en
régie mentionnés plus haut. Il y a les fournitures, pour $30 000
de plus; l'équipement, $16 000 de plus; l'immobilisation, contribution
au chemin d'accès du gisement SKW, temporairement suspendue, c'est moins
$190 000. La fin des travaux dans des villages miniers, moins $100 000.
M. Lessard: Nous autres, on a eu plus, on n'a pas eu moins.
D'accord, M. le Président. L'élément 3...
Le Président (M. Séguin): Elément 3,
adopté. Elément 4.
Economie minérale
M. Lessard: Economie minérale, élément 4.
L'an dernier, à l'étude des crédits 1975/76, j'avais
soulevé un certain nombre de questions concernant
particulièrement les lois et je l'ai fait aussi lorsque nous avons
étudié la loi 89, concernant les répercussions de la
nouvelle loi de l'Ontario sur
les droits miniers par rapport à celle du Québec. La
question que je soulevais lors de l'étude des crédits de 1975/76
était celle-ci: La direction de l'économie a-t-elle
étudié les répercussions de la nouvelle loi de l'Ontario
qui accorde de substantielles concessions fiscales aux industries
minières qui établissent des usines de traitement et de
transformation de minerai dans la région spécifique du nord-est
de l'Ontario, loi qui met le nord-ouest québécois dans une
position désavantageuse? On apprenait récemment que la
société Texas Gulf, contrôlée par la Corporation de
développement du Canada, a décidé d'établir ses
nouvelles usines, fonderies et raffineries de cuivre dans la région de
Timmins, en raison de la nouvelle disposition de la loi de l'Ontario. Au
même moment, la Noranda annulait des projets de $25 millions dans la
construction d'une fonderie à Rouyn-Noranda. La Falcon Bridge Nickel a
préféré investir $95 millions à sa raffinerie du
nord de l'Ontario plutôt que de mener à terme son projet de
raffinerie de $150 millions à Bécancour, qui semble être
définitivement abondonné. On prévoit même que, si le
projet de Texas Gulf à Timmins de construire une fonderie ou une
raffinerie de cuivre se concrétise, la fonderie du groupe Noranda
à Rouyn-Noranda se trouvera à court de minerai au début
des années 1980. En mars 1975, Texas Gulf, contrôlé par la
Corporation de développement du Canada, soit 30%, annonçait son
projet de construire à Timmins et à proximité de son
importante mine Kidd Creek une fonderie et une raffinerie de cuivre je
vais donner encore des problèmes aux jeunes filles du journal des
Débats. La production annuelle de la raffinerie a été
projetée à 130 000 tonnes de métal. Ce sont les
renseignements que nous possédons jusqu'ici. Est-ce que le ministre a
été informé de cette situation? Est-ce que le ministre
prévoit des mesures pour faire face à la situation? Est-ce que la
fonderie de Rouyn-Noranda devrait fermer ses portes d'ici 1980 si on ne fait
rien? Du côté de l'économie minérale, qu'est-ce
qu'on fait avec cela? Le ministre était sans doute informé de la
situation?
M. Cournoyer: Oui, j'étais informé des
conséquences immédiates et à long terme de la construction
d'une usine totalement moderne à Timmins. Je ne peux me quereller comme
je l'ai déjà annoncé, avec le gouvernement de l'Ontario
qui décide de faire transformer les richesses naturelles chez lui. Je ne
me querelle pas avec lui.
M. Lessard: Je comprends.
M. Cournoyer: Je dis tout simplement que, chez nous, je vais
faire pareil.
M. Lessard: On ne peut pas reprocher à un
gouvernement...
M. Cournoyer: De faire cela.
M. Lessard: ...de faire cela. On voudrait faire la même
chose aussi chez nous.
M. Cournoyer: Voilà. Nous ferons exactement la même
chose.
M. Lessard: Oui, mais de quelle façon?
M. Cournoyer: De quelle façon? D'abord, il y a des
mines...
M. Lessard: De quelle façon la fonderie de Rouyn-Noranda
va-t-elle être alimentée de minerai?
M. Cournoyer: Je ne peux pas aller le voler en Ontario. Je n'irai
certainement pas le voler. Cela dépend des contrats à long terme
qui ne sont pas encore finis et qui vont continuer très
certainement.
Des mines nouvelles s'ouvrent et de l'exploration nouvelle a
été faite. Prenez la mine Selco, par exemple, que vous connaissez
sans aucun doute, qui semble être un gisement d'une importance majeure;
il semble bien que je ferai en sorte que le minerai de la mine Selco ne soit
pas traité en Ontario. Quel moyen vais-je prendre? Sera-ce par une
incitation ou autrement? C'est une autre question. Je ne peux pas vous dire
immédiatement ce que je vais faire.
D'ici 1977/78, c'est à peu près dans ce temps qu'on
prévoit...
M. Lessard: Le problème, c'est que, sur 900 000 tonnes de
minerai de cuivre que transforme la fonderie de Rouyn-Noranda, il y en a
à peu près 300 000 tonnes qui viennent du Québec. Le reste
vient de l'Ontario.
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Mais n'a-t-on pas, nous, des produits qui partent de
chez nous et qui sont transformés en Ontario? Est-ce qu'on n'alimente
pas certaines aciéries de l'Ontario? Oui, nous vendons du minerai de fer
en Ontario.
M. Cournoyer: Celui de Sept-lles. M. Lessard: Oui,
à Hamilton?
M. Cournoyer: On ne fera mourir personne avec ça.
M. Lessard: Non, on ne fera mourir personne. Ce que je veux dire,
c'est que si on a besoin de 300 000 tonnes ou de 400 000 tonnes de minerai pour
alimenter notre usine de Rouyn-Noranda, il y a un besoin de notre minerai de
fer pour alimenter...
M. Cournoyer: Si peu. Si c'était une quantité
imposante comme les proportions que vous venez de me donner...
M. Lessard: Si peu, une minute! Si peu... M. Cournoyer:
... elles sont peut-être vraies...
M. Lessard: Si peu. Est-ce qu'on pourrait me donner...
M. Cournoyer: ... les proportions...
M. Lessard: ... vous dites "si peu" par rapport à la
production même de...
M. Cournoyer: Pas chez nous, par rapport à la production
en Ontario. Quand tu envoies quelque chose à Hamilton, si Hamilton
s'alimentait totalement et exclusivement aux gisements de Sept-lles, ce serait
une autre chanson.
M. Lessard: Mais quel est le pourcentage, le taux d'alimentation
des gisements de Sept-lles?
M. Cournoyer: Les 98%, ce n'est pas dans le bout de l'Ontario que
cela va.
M. Lessard: Pardon?
M. Cournoyer: II ne va pas 98% du fer dans le bout de
l'Ontario.
M. Lessard: Oui, je comprends, 98% du fer. Cela veut dire que
ça s'en va aux Etats-Unis?
M. Cournoyer: Oui, il en reste 2%... M. Lessard: Oui,
c'est 2%...
M. Cournoyer: Je vais donner la production complète. Fer:
...
M. Lessard: Le fer, on a d'un côté 10 millions, 20
millions...
M. Cournoyer: En Ontario, ce n'est pas grand-chose, parce que,
même dans les 2%, tout ce qui sort apparemment de minerai de I'lron Ore
s'en va au Japon ou en Allemagne.
M. Lessard: A la nouvelle mine, c'est-à-dire la mine du
mont Wright.
M. Cournoyer: En milliers de tonnes, c'est 13 971 000 tonnes,
c'est ça?
M. Lessard: Pour l'année?
M. Cournoyer: En 1974, 12 millions de tonnes pour l'année
1975.
M. Lessard: Oui. Pour cette année, ce sera... M.
Cournoyer: Un peu bas. M. Lessard: Plus haut.
M. Cournoyer: Plus haut, cette année? Tu veux dire pour
1976?
M. Lessard: Oui.
M. Cournoyer: Cela a été plus bas pour 1975 que
pour 1974.
M. Lessard: Avec l'ouverture des mines du mont Wright.
M. Cournoyer: C'est vrai, elle commence l'année...
En fait, disons que l'examen ne peut pas me dire que, dans le fer en
particulier, j'ai un pouvoir de marchandage...
M. Lessard: C'est ça que...
M. Cournoyer: Ce que vous cherchez, c'est un marchandage
possible.
M. Lessard: C'est-à-dire que, moi, je soumettais le fer en
me demandant s'il n'y avait pas une possibilité, mais il y en a
peut-être ailleurs, je ne sais pas.
M. Cournoyer: Disons que je faisais remarquer hier que nous
transformions plus de cuivre que ce que nous extrayons de notre sous-sol...
M. Lessard: Oui, mais c'est...
M. Cournoyer: Pour le zinc, on était à peu
près comme il faut; pour le fer, c'est nettement...
M. Lessard: Mais les deux seuls...
M. Cournoyer: ... ce n'est pas notre concurrence dans le fer,
c'est-à-dire que ceux à qui on vend le fer, ce n'est pas
l'Ontario. En amiante, on sait ce que c'est; je ne peux rien changer avec
l'Ontario non plus. Il n'y a pas beaucoup d'usines d'amiante en Ontario.
L'ilménite, le titane et la fonte ne vont pas en Ontario non plus. On
est dans la situation où je n'ai pas grand-chose à marchander
avec l'Ontario, dans le cas du cuivre en particulier. Pour le cuivre, l'Ontario
vient d'ouvrir une usine, au détriment de la mine de Noranda ou de
l'usine de Noranda, on va en convenir.
Je vais essayer, au moins, de faire en sorte que ce qui sort de la mine
Selco ne soit pas transformé à Timmins et ce qui sort des cinq
gisements que nous avons découverts et qui sont dans le processus de
décision de mise en exploitation, soit traité à l'usine de
Noranda. Maintenant, il ne faut pas donner trop de pouvoir à l'usine de
Noranda, non plus. Il ne faut pas lui dire qu'il va avoir tout cela et pour
n'importe quel prix.
Dans le moment, on examine les conséquences et on tente de
trouver la meilleure façon pour faire en sorte que le minerai qui sort
du Québec soit traité au Québec. Il y a une usine et elle
s'appelle Noranda. Si elle ferme, eh bien, elle fermera!
M. Lessard: Combien y a-t-il d'employés?
M. Cournoyer: 3200, je pense. Il me semblé avoir entendu
dire 3200. Mais cela comprend peut-être toute l'exploitation de la mine
aussi.
M.Lessard: Pourle Nord-Ouest québécois, cela
devrait être toute une claque.
M. Cournoyer: Oui, j'en conviens, mais c'est une
conséquence que le gouvernement de l'Ontario devra accepter.
M. Lessard: Concernant maintenant la constitution d'une
association de producteurs de fer. J'en avais parlé l'an dernier. Nous
avons un nouveau ministre, maintenant. Il faut que j'aie certaines
précisions.
En fait, il y a eu une conférence le 3 avril 1975, à
laquelle onze des quatorze pays exportateurs de minerai de fer étaient
présents, â Genève. Ces pays ont décidé de
s'associer pour défendre leur intérêt en développant
leur coopération. Autrement dit, l'OPEP du minerai de fer qui est en
train de se constituer. C'est assez important pour nous, parce que lorsqu'en
1962 et en 1963, on avait discuté de modifications des droits miniers
sur le minerai de fer, on s'est aperçu, à ce moment, qu'on venait
d'en trouver et que depuis 1948 il s'en était trouvé à peu
près partout dans le monde. Alors, on n'avait pas tellement le
"bargaining power" très très fort comparé à celui
qu'on avait en 1948, suite à la guerre, alors que les mines de fer du
Minnesota, etc., aux Etats-Unis, avaient été passablement
épuisées.
Cette nouvelle association de producteurs dont le siège social
sera à Londres regroupera l'Australie, l'Algérie, le Chili,
l'Inde, la Mauritanie, le Pérou, les Philippines, la Sierra Leone, la
Suède, la Tunisie et le Venezuela.
On sait que le Québec est le troisième producteur de fer
au Canada, avec 25% de la production canadienne, mais c'est un des grands pays
exportateurs de minerai de fer.
Comment se fait-il est-ce parce qu'on a encore peur des
Américains que le Québec est demeuré absent de
cette association? A-t-il fait des pressions auprès du gouvernement
fédéral pour que le Canada puisse être membre de cette
association, parce que si des décisions se prenaient je comprends
que les Américains ont une bien grosse force chez nous au sein de
cette association et où le Québec serait absent, il me semble que
cela pourrait avoir des conséquences énormes sur le
développement du minerai de fer chez nous?
M. Cournoyer: De toute façon, je pense bien que je peux
répondre à la question posée par le député
de Saguenay de la façon suivante: II n'y a pas de changement par rapport
à la réponse qu'on a dû vous donner l'an passé
là-dessus.
M. Lessard: Je n'ai pas eu de réponse l'an
passé.
M. Cournoyer: II n'y aura pas de réponse cette
année, c'est la même chose.
M. Lessard: II n'y aura pas de changement. M. Cournoyer:
Je peux vous répéter ce qu'on me dit à l'oreille, ce
qu'il aurait dit l'an passé. Si vous ne considérez pas cela comme
une réponse, ce n'est pas ma faute, mais on me dit que oui, le
gouvernement du Québec a demandé à Ottawa de participer
à cette association. Le gouvernement canadien, par principe, ne
participe pas à ce genre d'association. Il est cependant observateur et
cela lui évite un certain nombre de problèmes politiques avec le
Québec, en particulier, d'être dans cette position.
M. Lessard: Avec le Québec, surtout. Avec le Québec
ou avec l'autre, l'éléphant à côté.
M. Cournoyer: D'être membre de cela?
M. Lessard: Oui, cela évite certains petits
problèmes politiques avec le Québec, parce que la
négociation qui se ferait et la présence, au sein de
l'organisme... Mais cela lui évite aussi quelques petits
problèmes avec son voisin américain.
M. Cournoyer: Je vous avoue...
M. Lessard: S'il fallait que le voisin américain constate
que le Canada veut entrer dans une association qui ressemblerait quelque peu
à l'OPEP et qu'on commence à négocier nos prix sur le
minerai de fer, David Rockefeller viendrait nous dire, comme il a dit au
gouvernement canadien: Le tamisage des investissements étrangers, on ne
vous aidera pas beaucoup. Vous voyez ce que cela pourrait donner. Mais le
Québec, devant la réponse du gouvernement fédéral,
qu'est-ce qu'il a dit?
M. Cournoyer: Je ne suis pas au courant de ce qu'il a dit. Je ne
suis pas au courant. Je vous ai dit que je n'en connaissais pas plus que ce
qu'on vient de me dire.
M. Lessard: Pourtant, maintenant que vous avez le contrôle
de l'électricité, vous devriez être au courant. On va vous
mettre au courant.
M. Cournoyer: Oui, je suis pas mal au courant.
M. Lessard: Je comprends le ministre, M. le Président'
cela fait neuf mois, mais je souhaite...
M. Cournoyer: C'est un des problèmes primordiaux qui sont
tombés sur mon bureau. Mais ce n'est pas celui-là, le
problème important.
M. Lessard: Non, j'en conviens, mais cela peut devenir un
problème important. La constitution de l'OPEP ne s'est pas faite du jour
au lendemain.
M. le Président, économie minérale, je vais
regarder. A l'élément 4, services... A l'élément 4,
$204 000, services. Il y a $462 000... Services, qu'est-ce que c'est? Il y a
quasiment 50% qui sont sous forme de services.
M. Cournoyer: Les consultants, les experts qu'on prend pour les
études, qui sont de l'exté-
rieur, qui ne sont pas des fonctionnaires. C'est cela. C'est le genre de
services qu'on a dans cet élément de programme.
M. Lessard: Etudes sur quoi? Par exemple.
M. Cournoyer: Etudes d'économie minérale. Prenez,
par exemple, Ferchibal dont vous n'avez pas encore parlé.
M. Lessard: J'ai oublié, mais si le ministre me le
permet.
M. Cournoyer: Je sais que vous l'avez oublié. Je vous
permets tout.
M. Lessard: Ce que je voulais vous souligner, c'est que Me
Bédard, le député de Chicoutimi, serait
particulièrement c'est pour cela que je l'ai oublié,
à part cela... s'il ne vient pas intéressé à
en discuter, parce que je pense à M. Lavoie. C'est ce que je voulais
souligner. M. Lavoie a été engagé comme consultant dans le
projet Ferchibal. Puisqu'il s'agit d'un projet important pour le
ministère des Richesses naturelles, on pourrait peut-être
s'entendre pour que M. Bédard, avant la fin des travaux de cette
commission parlementaire, puisse être disponible et puisse discuter
quelques minutes avec le ministre du projet Ferchibal.
M. Cournoyer: Je peux le recevoir à mon bureau, vous
savez, si on peut finir les travaux rapidement.
M. Lessard: D'accord, mais il voudrait... M. Cournoyer: Je n'ai
aucune objection.
M. Lessard: C'est pour cela que je m'étais retenu sur
Ferchibal. On m'avait dit de le retenir.
M. Cournoyer: Comme exemple de services, c'est le genre de
services, des études techniques qui sont faites par des consultants de
l'extérieur et qui sont payées à même ces honoraires
et cet élément de programme.
M. Lessard: Adopted.
Le Président (M. Séguin): Elément 4,
adopté. Elément 5.
Gestion interne et soutien du secteur des
mines
M. Lessard: Gestion interne et soutien... $410 000. Seulement une
information. Comment se fait-il qu'au programme 3, c'est justement la gestion
interne et le soutien de tout le ministère et qu'au programme 2, on
trouve un élément: Gestion interne et soutien? Concernant
particulièrement le programme 2, c'est le seul programme... Non, ce
n'est pas le seul. Le programme 5 aussi a sa gestion interne et soutien.
Pourquoi ne pas mettre tout cela ensemble?
M. Cournoyer: On a déconcentré l'administration et
on a... Par exemple, à la direction générale des mines, on
l'a mise au programme gestion dans la section des mines plutôt que de le
mettre dans la section générale. Cela fait que le coût de
la gestion globale des sous-ministres et des sous-ministres adjoints et de
l'administration générale est réduit d'autant. C'est
seulement artificiel. C'est donc... Les coûts dans chaque programme sont
plus réels comme cela parce qu'ils sont affectés à ces
programmes, l'administration aussi.
Si vous les mettiez là-bas, vous ne sauriez pas ce que vous
auriez comme administration dans chacun des programmes.
M. Lessard: Question interne de soutien, c'est à
l'élément 5, il y aurait seulement à
l'élément 18, ça ne se peut pas. D'accord, il y aurait 18
employés.
M. Cournoyer: C'est ça.
M. Lessard: Adopté. Programme 2.
Le Président (M. Séguin): Elément 5,
adopté. Programme 2. Adopté, ainsi que les supercatégories
de la page d'en face.
M. Lessard: C'est ça, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Programme... Voici,
voulez-vous suspendre maintenant pour reprendre...
M. Cournoyer: II semble que nous sommes en congé cet
après-midi.
Le Président (M. Séguin): Discours du budget...
M. Lessard: On pourrait commencer le programme 3.
M. Cournoyer: Oui, ça ne sera pas long.
M. Lessard: Cela ne sera pas tellement long.
Le Président (M. Séguin): Le discours du budget
permet à deux commissions de siéger.
Gestion interne et soutien
M. Lessard: Oui, deux commissions. Pour moi, il n'y a pas de
problème. On va voir ce que le leader va décider. Ce n'est pas
parce que c'est un nouveau ministre, c'est une question qui revient et que je
pose chaque année. Au programme 3, je veux simplement... D'abord, j'ai
deux questions, la liste et les salaires des personnes qui sont
rattachées au cabinet du ministre. Vous le saviez? Ce n'est pas parce
que c'est le ministre.
M. Cournoyer: Vous allez voir, vous allez être surpris.
M. Lessard: La deuxième question, M. le Président,
concerne M. Carbonneau de SOQUEM. J'ai
constate, par un arrêté en conseil pour
répondre à la demande du président tout à l'heure,
l'arrêté en conseil 1610 1974 que M. Carbonneau, en plus de
son salaire qui est déterminé par cet arrêté en
conseil, ainsi que M. Genest, recevaient des montants forfaitaires et d'autres
provenant de découvertes qui étaient faites. Par exemple, par cet
arrêté en conseil, en plus des salaires qui sont
déterminés, M. Carbonneau, $42 000 au 1er janvier 1974 et M.
Genest, $30 500 M. Genest est administrateur de la mine Niobec de
Saint-Honoré ces deux personnes recevaient, en plus des montants
forfaitaires, soit $28 000 pour M. Carbonneau, en 1974 et $14 000 è M.
Claude Genest à titre de découvertes ci-dessus
mentionnées. C'est-à-dire qu'en faisant des découvertes...
On disait dans l'arrêté en conseil: Attendu que, par suite des
découvertes des métaux de base de Louvem et de métaux
rares de Niobec, il y a lieu de verser une rémunération
additionnelle en fonction des découvertes au président et aux
membres de la direction qui font partie du conseil d'administration. Question
que je me pose, est-ce que la même situation existe pour SOQUIP, pour
Bernard Clou-tier? Sur quels critères, sur quelles normes se base-t-on
pour ajouter un montant forfaitaire? Est-ce que les fonctionnaires qui font
l'inventaire des ressources minérales au sein du ministère des
Richesses naturelles, de l'étude géologique qui permet une
reconnaissance de certaines anomalies, des découvertes, est-ce que ces
fonctionnaires ont des montants forfaitaires? Je ne sais pas, mais ça
me...
M. Cournoyer: Sans vouloir être outragé par la
question, il faut quand même distinguer entre un fonctionnaire et le
président d'une société comme SOQUEM. Je ne veux ni faire
l'avocat de ce système, ni le contredire non plus, tout ce que je dis
moi aussi...
M. Lessard: Je ne doute pas de la compétence de M.
Carbonneau.
M. Cournoyer: Non, parfois, il arrive que, lorsque vous voulez
requérir la compétence de quelqu'un pour concurrencer d'autres,
vous devez vous inspirer des principes d'administration que les autres suivent.
On m'a indiqué, cela fait déjà quatre ans... Le montant
forfaitaire dont il est question, je l'ai finalement réglé cette
année. Cela fait quatre ans que ça traîne. C'étaient
des conditions d'engagement de M. Carbonneau lors de sa nomination au poste de
président de SOQUEM, il était général...
M. Lessard: Oui, d'accord.
M. Cournoyer: Et une participation aux bénéfices de
SOQUEM. Bien sûr que SOQUEM n'a pas fait de bénéfices dans
les premières années. Il n'y a donc pas eu de montant forfaitaire
alloué. Il s'agit ici d'une découverte il me semble que
c'est Niobec.
M. Lessard: Louvem.
M. Cournoyer: Louvem. Cette découverte a produit un
certain profit et il a fallu appliquer l'entente générale que M.
Carbonneau avait et d'autres aussi...
M. Lessard: M. Genest.
M. Cournoyer:... dont M. Genest, avaient avec le gouvernement
lorsqu'il les a nommés. Dans ce sens, si vous me demandez si cela a de
l'allure ou non, je vous dis très honnêtement que lorsque j'ai
besoin de quelqu'un de compétent, j'aimerais m'arranger pour le payer
comme il le faut, tout le temps.
Je ne veux pas dire que les autres ne sont pas bien payés, mes
fonctionnaires. Ce que je prétends, c'est qu'ils ne sont pas dans les
mêmes circonstances. Le fait que leur compétition comme
fonctionnaires se situe à un autre niveau et dans un autre domaine, ne
me place pas dans la même situation quant à la
rémunération que je peux payer aux gens.
Si je veux avoir un président de compagnie, je vais chercher un
président de compagnie et je compétitionne avec le marché
qui cherche des présidents de compagnie.
M. Lessard: Est-ce qu'il s'agit du seul cas existant ou des deux
seuls cas existants?
M. Cournoyer: Je ne peux pas vous le dire. La question que vous
m'avez posée tantôt dans le cas de SOQUIP, je ne sais pas si cela
existe dans le cas de SOQUEM. J'aimerais le savoir et je vais m'informer.
M. Lessard: Je ne conteste pas, pour le moment, l'argumentation
du ministre. C'est vrai que, lorsque nous sommes dans ce secteur, il faut quand
même, si nous voulons avoir des personnes compétentes, fonctionner
souvent selon certaines exigences.
Est-ce qu'il s'agit des deux seules personnes qui sont soumises à
cet engagement? Sur quels critères sont évalués les
montants forfaitaires? Sur les profits de la compagnie? Si c'est sur les
profits de la compagnie, à quel titre?
M. Cournoyer: C'est pas mal discrétionnaire. Je sais que
la demande, par rapport à ce qui a été payé
parce que c'est un arrêté en conseil qui fixe le montant, je pense
a été négociée directement par M.
Jean-Claude Lebel, du Conseil du trésor. On a appliqué un certain
nombre de critères, j'imagine. Mais cela reste dans l'arbitraire.
M. Lessard: Mais, dans l'engagement de M. Carbonneau, cela ne
devait pas être arbitraire, cela devait être précis. On
disait simplement participation aux bénéfices.
M. Cournoyer: Selon mon information actuelle, il s'agissait d'une
promesse verbale. Je ne sais pas qui a nommé M. Carbonneau.
M. Lessard: Une promesse de...
M. Cournoyer: Une promesse verbale faite à M. Carbonneau
et à M. Genest et qui n'aurait pas été faite au
troisième homme qui réclame un paiement de la même
nature.
M. Lessard: M. Gaucher.
M. Cournoyer: C'est Gaucher, son nom. Il est parti de SOQUEM et
il réclame du ministre des Richesses naturelles un paiement de
même nature.
Je me fie aux ententes verbales qui ont peut-être
été reconnues dans le cas de M. Carbonneau. Je vous ferai
remarquer que cela remonte assez loin. Cela a pris quatre ans avant d'en
arriver à compenser sur une base, j'imagine, jugée
équitable par le Conseil du trésor, sans que, pour autant, il y
ait une règle précise quant à la valeur du montant qu'on
verse. Je n'ai pas vu de règle précise.
M. Lessard: Etant donné qu'on a un premier
arrêté en conseil à ce titre, en 1974, est-ce que la
même base de traitement va prévaloir à l'avenir? Si
oui...
M. Cournoyer: Vous dites 1974. Je viens de payer.
M. Lessard: Vous venez de payer, parce qu'il s'agit de
l'arrêté en conseil, la décision de payer a
été prise...
M. Cournoyer: II n'y a pas de montant dessus. M. Lessard:
Le 8 mai 1974. M. Cournoyer: II n'y a pas de montant dessus. M.
Lessard: Oui, j'ai les montants dessus.
M. Cournoyer: Ces montants n'ont certainement pas
été payés.
M. Lessard: L'arrêté en conseil dit: Que soit
versé à Côme Carbonneau un montant forfaitaire de $28 000,
et à Claude Genest, un montant forfaitaire de $14 000, au titre des
découvertes ci-dessus mentionnées.
M. Cournoyer: C'est signé Julien Chouinard, en bas.
M. Lessard: Julien Chouinard, c'est cela.
M. Cournoyer: II a dû être contredit par un
arrêté en conseil subséquent, parce que ce n'est pas cela
qu'on a payé.
M. Lessard: Cela a été déposé
à l'Assemblée nationale, suite à une question qui
était posée par M. Maurice Bellemare question qui se
lisait comme suit lors de la session de 1975: Quel salaire a
été payé, chaque année, à M. Côme
Carbonneau, depuis sa nomination comme président de SOQUEM? Cette
question avait été posée le 27 juin 1975.
Deuxièmement, pour chacune de ces années, quel a
été le montant de ses frais de représentation et de ses
frais de voyage? Troisièmement, a-t-il eu droit à certains
montants à titre de bonis? Quatrièmement, a-t-il reçu des
commissions sur les transactions qu'il a effectuées? Dans l'affirmative,
sur quelle base et pour quel montant, chaque annnée? Le gouvernement
est-il encore débiteur de certaines sommes envers lui? On dit: Voir
annexe, la réponse. Cinquièmement, le gouvernement est-il encore
débiteur, en vertu de l'article 15 de la loi constitutive de SOQUEM?
(Chapitre 36 des lois de 1976). Il est admissible à une
rémunération additionnelle en fonction de plusieurs
découvertes.
C'est le principe général, mais sur quelle base?
Comme il n'y avait pas de base, cela a été d'après une
entente négociée. D'abord, est-ce vraiment le montant qui a
été versé? Deuxièmement, est-ce que, pour l'avenir,
on a précisé un certain nombre de critères et un certain
nombre de normes?
Je suis bien prêt à suspendre la commission.
M. Cournoyer: Je vous assure que je peux vous donner une
indication plus claire. Vous m'étonnez d'apporter un arrêté
en conseil de 1974, quand le problème n'était pas encore
réglé. J'ai été nommé en 1975, plus tard
dans l'année.
M. Lessard: Je suis prêt, M. le Président,
à...
M. Cournoyer: Celui-là m'énerve un peu, je suis en
train de parler.
M. Lessard: ...suspendre cette question, quitte au
ministre...
M. Cournoyer: Nous allons ajourner.
M. Lessard: ...cet après-midi ou d'ici la fin des travaux
à me donner les informations que je demande.
M. Cournoyer: Oui, je vais faire cela. M. Lessard: On va
déjeuner.
M. Cournoyer: C'est comme vous voulez.
M. Lessard: Programme 3, adopté, avec la précision
que je viens d'émettre...
Une Voix: Avec réserve.
M. Cournoyer: Non, il y a encore cela à régler.
M. Lessard: Oui, la liste du personnel.
Le Président (M. Séguin): Vous vous êtes
entendus sur ces deux...
M. Cournoyer: Le personnel du ministre, cela prend une
grande...
Le Président (M. Séguin): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 38)
Reprise de la séance à 20 h 15
M. Séguin (président de la commission parlementaire des
richesses naturelles et des terres et forêts): A l'ordre,
messieurs!
Pour la séance de ce soir, 20 heures, 13 mai 1976, à la
commission des richesses naturelles sur l'étude des crédits du
ministère des Richesses naturelles, les membres de la commission sont
les suivants: M. Brown (Brome-Missisquoi); M. Bédard (Chicoutimi); M.
Bellemare (Johnson); M. Bérard (Saint-Maurice); M. Carpentier
(Laviolette); M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Cournoyer (Robert Baldwin); M.
Faucher (Nicolet-Yamaska); M. Lessard (Saguenay); M. Malouin (Drummond); M.
Pelletier (Kamouraska-Témiscouata); M. Perreault (L'Assomption); M.
Picotte (Maskinongé); M. Samson (Rouyn-Noranda). Je constate qu'il y a
quorum. La parole est au député de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, avant que j'intervienne sur
le programme 4, le ministre a, semble-t-il, une réponse à me
donner...
Le Président (M. Séguin): Je vous enlève la
parole dans ce cas, M. le député, et je la remets au
ministre.
M. Lessard: Pour une fois, je suis d'accord...
M. Cournoyer: M. le Président, le député de
Saguenay, représentant de l'Opposition, a demandé la liste des
membres du cabinet du ministre. Comme j'aime à donner des documents, je
vais vous donner la liste des fonctionnaires du cabinet du ministre et de ceux
qui sont au cabinet du sous-ministre.
M. Lessard: Avec les adresses?
M. Cournoyer: Non, franchement, il y a un numéro de porte,
par exemple. Si c'est à ... cela aide un peu. J'ai découvert
qu'il y avait du monde dans mon cabinet. Je vois qu'il y a des gens que je ne
connais pas tous. Il faudrait que je fasse une visite de temps en temps
à mon bureau. Les services administratifs relèvent de Daniel
Perlstein, qui est un excellent sous-ministre adjoint, que nous avons eu le
privilège d'accueillir chez nous il n'y a pas tellement longtemps, un
peu avant l'excellent sous-ministre que vous connaissez sans doute, qui est un
de vos confrères de classe, notre Yvon national. Je n'ai pas eu
l'occasion de vous présenter mon personnel.
M. Lessard: Justement, je voulais vous le demander, ce soir,
avant la fin...
M. Cournoyer: J'attendais la liste des noms.
M. Lessard: Oui, je sais. Avant de terminer, je pense que...
M. Cournoyer: Je vous donne donc cela, toute cette liste, mais il
y a pas mal de monde là-dessus.
Sachez que tout ce qui s'applique à votre question est contenu
dans cette page.
M. Lessard: D'accord. Vous ne me demandez pas en retour la
liste...
M. Cournoyer: Un instant, si vous voulez les avoir, il faudrait
que cela fasse l'objet d'une autre question.
M. Lessard: Bon, je la pose.
M. Cournoyer: Vous voulez avoir quoi?
M. Lessard: La liste.
M. Cournoyer: Ce que vous avez dans la main... Il s'agit du
cabinet......personnel administratif.
M. Lessard: D'accord! Etant donné qu'il y a eu tellement
de travail qui a été fait depuis ce matin pour obtenir toutes ces
informations, je pense bien que ce serait normal que le ministre en profite
pour déposer les informations qu'il était en train de nous
donner, de toute façon, tout à l'heure.
M. Cournoyer: Oui, mais c'est parce que je ne voudrais pas qu'un
moment donné, les gens disent: Voici la liste du personnel du cabinet du
ministre et que ce soit aussi volumineux que ça. Le première
liste, c'est la réponse à votre question. Celle-ci, c'est une
réponse supplémentaire à la question que vous auriez
dû poser cet après-midi, à savoir quelle est la liste du
personnel qui travaille dans les bureaux du sous-ministre, dans la section
administrative au complet. Voilà! Je vous la donne. C'est un excellent
personnel, d'ailleurs, et j'en profite pour vous présenter le
sous-ministre Yvon Tremblay, le sous-ministre adjoint, Daniel Perlstein. A part
de ça, j'en ai d'autres en arrière. Jacques Ruelland, qui est
dans mon cabinet, c'est une affaire que je vais régler avec Perlstein
tout à l'heure, pour savoir quelle relation il y a entre lui...
M. Lessard: Mais il est devenu votre conseiller
spécial...
M. Cournoyer: ...à l'énergie.
M. Lessard: ...à l'énergie, depuis quelque
temps.
M. Cournoyer: Oui?
M. Lessard: Oui.
M. Cournoyer: Cela a passé où dans les...
M. Lessard: J'ai lu cela dans un communiqué qui est...
M. Cournoyer: Disons que je le considère, jusqu'à
nouvel ordre, jusqu'à ce que la Fonction
publique ait défait ma décision comme directeur
général de l'énergie. La décision va venir. Tu vas
me défaire ça, toi, hein? A part de ça, j'aimerais que les
autres se nomment. Le jeune homme qui est là-bas, est en charge des
services automobiles, la station-service, distribution. Dis ton nom pour le
monsieur, là... Jean Servais; l'autre à côté, milieu
hydrique... Gilles Coulombe. Le jeune homme ici, c'est un jeune homme
très intéressant. Il est dans les inondations par-dessus la
tête, par exemple. Bernard Harvey, direction de l'aménagement. Le
jeune homme qui est là, c'est Raymond Perrier, directeur de
l'hydrologie. L'autre? Jean Gaumont, service des relevés, et l'excellent
secrétaire du ministère Yvon...
M. Lessard: EM?
M. Cournoyer: Pardon?
M. Lessard: Des relevés EM? Electromagnétiques?
M. Cournoyer: Cela doit être EM. Yvan God-bout, qui a eu
une nouvelle heureuse hier qui lui est arrivée.
M. Lessard: ...M. Godbout.
M. Cournoyer: L'autre, le prochain gars de mon staff, M.
Carpentier, Prudent, qui s'en vient diriger le développement hydrique
dans le bout de la Saint-Maurice, le Haut-Saint-Maurice. Toi, c'est le
Bas-Saint-Maurice et Benjamin, c'est la Haute-Yamaska.
M. Lessard: M. le Président, avant de...
M. Cournoyer: J'ai une autre réponse à vous donner.
D'abord, vous m'avez posé des questions au sujet de la
Société québécoise d'exploration
minière.
M. Lessard: Oui. D'accord.
M. Cournoyer: Vous aviez un arrêté en conseil qui a
été remplacé par un autre arrêté en conseil
avant que celui que vous avez soit exécuté.
Au moment où on vous a répondu, c'était
l'arrêté en conseil qu'on avait, mais, daté du 17
février 1976, je vous remets un autre arrêté en conseil sur
le même sujet, qui se trouve, sans le mentionner, à abolir le
premier et qui est accompagné de lettres du ministre des Finances, M.
Garneau, au ministre des Richesses naturelles, sur le sujet et de lettres
à M. Raymond Garneau signées par Jean-Claude Lebel du Conseil du
trésor sur le même sujet.
Cela n'établit pas, nécessairement, les règles,
mais c'est du cas par cas dans cela. Cela a été traité
ainsi et je pense bien que ces deux lettres expliquent la position du
gouvernement sur les cas de M. Carbonneau et de M. Genest.
Voilà, M. le Président, je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Séguin): Programme 4.
Adopté?
M. Lessard: Non. Concernant les arrêtés en conseil,
les montants sont modifiés. Je constate qu'une
rémunération de $20 000 serait attribuée à M.
Carbonneau et $10 000 à M. Genest alors qu'on parlait, je pense, de $28
000...
M. Cournoyer: De $28 000 et $14 000. Cela doit être la
moitié, je pense.
Industrie de l'amiante
M. Lessard: Etant donné que ce matin, on a
déposé un document concernant Asbestos Hill, j'aurais simplement,
très brièvement, une remarque à faire en espérant
recevoir les commentaires du ministre.
D'abord, comme je le disais, la semaine prochaine je soulèverai
une question à l'Assemblée nationale pour demander au ministre
quelles seront les mesures qu'il entend prendre vis-à-vis de cette
compagnie pour qu'elle se plie à certaines demandes du ministère
des Richesses naturelles, mais il y a une chose...
Etant donné que le ministre nous a confirmé qu'il
n'entendait pas prendre le contrôle d'Asbes-tos Corporation et que,
d'autre part, il était en négociation, soit par
l'intermédiaire de SOQUEM ou soit par l'intermédiaire d'une autre
société qui pourrait se constituer pour s'associer au projet de
Chibougamau ou s'associer au projet d'Amos...
Une question que je poserais au ministre, étant donné que
ce matin, l'Ontario annonçait qu'elle fermait une deuxième mine
ou qu'elle donnait trois semaines à une compagnie pour se plier aux
exigences du gouvernement, sinon elle fermerait la mine.
Considérant le fait que nous avons quand même un
"bargaining power" très fort vis-à-vis de l'amiante, voici la
question que je voudrais poser au ministre. En constatant justement que les
différentes compagnies d'amiante ont augmenté, depuis trois ans,
leur prix de 80% et que la grande majorité de nos produits est
exportée, en attendant qu'on puisse avoir une politique de
transformation, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu simplement de faire un peu
comme les pays arabes ont décidé de faire concernant les produits
pétroliers, de doubler nos droits miniers sur l'amiante, tel que la loi
nous le permet d'ailleurs? Je douterais que les compagnies laissent tout
simplement le Québec. Etant donné qu'il y a très peu de
transformation qui se fait chez nous, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
d'envisager au moins, étant donné qu'on n'a pas de
décision, semble-t-il, à prendre d'ici plusieurs mois, la
possibilité, simplement d'une double taxation ou d'un double droit sur
les produits d'amiante?
M. Cournoyer: C'est une question qui est assez
intéressante comme possibilité de forcer quelque chose ou que
quelque chose se fasse ou se produise dans ce domaine. C'est assez simple de
poser la question, la réponse n'est pas aussi simple.
M. Lessard: Mais, vous savez ce qui va arriver. La compagnie va
exiger de ses consommateurs...
M. Cournoyer: Oui. Je pense bien que cela dépendra, encore
une fois, qui est le consommateur. Si la compagnie est la consommatrice, cela
ne changera pas grand-chose à la compagnie.
J'ai eu le privilège, à un moment donné
j'appelle cela un privilège d'aller rencontrer pour la
première fois, je pense, dans l'histoire québécoise, le
président de Johns-Manville, non pas le président de
Johns-Manville à Asbestos, mais le président de Denver.
M. Lessard: A Denver.
M. Cournoyer: Je dois vous avouer que lors de cette rencontre, il
m'est apparu qu'une rencontre du même genre aurait peut-être
dû avoir lieu longtemps avant, non pas parce que...
M. Lessard: Vous avez été bien reçu.
M. Cournoyer: Disons que nous avons été
reçu, j'imagine, comme on reçoit des hôtes qui viennent
nous visiter, comme on recevrait n'importe qui, fût-il d'Ottawa. Ces
gens-là viennent ici et nous les recevons bien, nous allons chez eux et
ils nous reçoivent très bien. Quand je dis: Reçoivent
très bien, il n'y a pas d'extraordinaire et il n'y a pas le "kit" au
complet. C'est juste correct. Vous savez ce que je veux dire.
De toute façon, lorsque nous avons eu l'occasion de discuter avec
ces gens, nous avons indiqué à la compagnie Johns-Manville que
l'une des préoccupations majeures du ministre et du ministère des
Richesses Naturelles était une transformation chez nous à plus de
produits qui sont sortis de notre sous-sol, qu'on n'était pas cave,
qu'on n'avait pas l'intention d'en transformer si on n'était pas capable
de les vendre au bout et si ça coûtait plus cher pour les faire
chez nous que de les faire ailleurs. On comprenait fort bien que la
consommation n'était pas totalement au Québec et qu'en
conséquence, ceux qui sont dans d'autres régions du monde ont
peut-être aussi leurs exigences quant à l'utilisation de tels ou
tels matériaux, qu'ils viennent ou ne viennent pas de chez eux.
On comprend ça parfaitement. Seulement, ce que nous avons
indiqué à la compagnie Johns-Manville, c'est que nous
n'accepterions pas facilement que d'autres industries soient implantées
aux Etats-Unis ou ailleurs au Canada et qui utiliseraient la fibre d'amiante
sortie d'Asbestos, à moins que nous ayons eu l'occasion de regarder le
projet d'une usine de transformation chez nous et l'argumentation de
Johns-Manville pour ne pas le faire chez nous et à moins que nous ayons
eu l'occasion de modifier les conditions qui feraient en sorte que
Johns-Manville n'établirait pas une usine de transformation chez
nous.
En fait, j'ai appelé ça peut-être que je me
suis trompé dans la terminologie, je ne veux rien inventer j'ai
demandé à Johns-Manville de me donner le pouvoir du refus ou
first refusal, si on peut le dire en anglais. Je veux que, lorsque la compagnie
Johns-Manville aura un développe- ment à faire, si la fibre
d'amiante qu'elle utilise vient de chez nous, je veux savoir pourquoi ce n'est
pas chez nous que ça se fait. Si on invoque qu'à une usine, par
exemple, soit de tuyaux amiantes, de ciment d'amiante, Asbestos cement, en
anglais, je ne sais pas si on peut dire ciment d'amiante... en tout cas, les
tuyaux de ciment d'amiante, si on me dit: Voici, il s'agit d'une question de
transport, ça coûte trop cher, on est obligé de transporter
la fibre et on a un contenu plus élevé de ciment que d'amiante,
je veux avoir le privilège de dire: Ce n'est pas vrai, je vais faire
autre chose, mais je n'accepte pas ce raisonnement.
Si je voulais être plus clair, je ne pourrais pas m'exprimer
davantage sur le fait que notre but et le but poursuivi par le ministère
des Richesses naturelles, c'est de faire transformer l'amiante davantage chez
nous. Mais nous ne voulons pas le faire juste pour le faire et découvrir
après un certain temps que la compagnie que nous aurions formée
ou celle pour laquelle nous aurions insisté pour qu'elle existe chez
nous, cesse ses opérations parce qu'elle n'est pas compétitive
sur le marché, à cause de tel ou tel facteur que nous n'aurions
pas corrigé avant de commencer.
Cela veut simplement dire cela. Il s'agit maintenant, après cette
réunion que j'ai eue avec le président de Johns-Manville,
à Denver, que mon ministère établisse le genre de contacts
qui vont permettre à mon ministère de savoir que Johns-Manville a
l'intention de construire ou de lancer telle ou telle industrie dans telle ou
telle région du monde, en utilisant la fibre de chez nous. C'est de la
mécanique tout simplement. Comme la compagnie Johns-Manville a compris,
j'ai l'impression qu'on va pouvoir s'entendre dans très peu de temps
pour que toute transformation additionnelle puisse être faite au
Québec, si les conditions du marché le permettent.
M. Lessard: M. le Président, je pense que, dans toute
question de minerai qu'on a à discuter, il y a deux choses. Il y a une
question de transformation et il y a une question de rentes.
Ce sont deux choses différentes. En attendant la
transformation... Tout d'abord, quand le ministre me parle de pouvoir de refus
qu'a bien voulu ou qu'aurait bien voulu lui accorder le président de
Johns-Manville, je dis. Câline, le ministre n'a pas à aller
quémander un pouvoir de refus ou un pouvoir d'acception. C'est nous
autres, au Québec...
M. Cournoyer: Voyons donc! M. le Président.
M. Lessard: C'est nous au Québec, qui fournissons 52% de
l'amiante du monde occidental.
M. Cournoyer: Vous n'avez pas l'air de comprendre qu'il faut la
vendre à quelqu'un qui l'achète.
M. Lessard: II faudrait quand même que vous en teniez
compte une fois de temps en temps. Continuez, M. le Président, vous
n'avez pas...
M. Cournoyer: Vous pouvez bien avoir seulement six
députés, bateau! Vous n'avez rien vendu à personne. C'est
simple. Vous allez vendre cela en français aux Chinois, vous allez voir
que...
M. Lessard: C'est cela. Mais, avant 1973, on payait le
pétrole $2 le baril.
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Aujourd'hui, on le paie $11.50 le baril.
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Parce qu'il y a des gens qui se sont
décidés et qui se sont tenus debout.
M. Cournoyer: Jusqu'au jour où les Arabes diront: Vous
allez l'acheter en arabe, le baril, en plus.
M. Lessard: En arabe! Laissez-moi la paix. Ce n'est pas une
question d'arabe, câline!
M. Cournoyer: Une question de quoi, d'abord?
M. Lessard: Laissez-moi tranquille. C'était $2 le baril
jusqu'en 1973. A un moment donné, ils ont pris conscience que
c'était important, le pétrole, dans le monde. On fournit 52% de
l'amiante du monde occidental, d'après une étude qui a
été faite. D'accord? Il me semble que c'est clair, même
dans votre...
M. Cournoyer: Oui, monsieur.
M. Lessard: Dans une étude qui a été faite
pour le dernier congrès du Parti libéral, ces chiffres
apparaissent. Il y a une autre chose qui apparaît dans un document du
parti qui a été déposé pour étude au Parti
libéral. C'est qu'actuellement, on n'a pas de substitut pour
l'amiante.
M. Cournoyer: Ah! Mon doux!
M. Lessard: En tout cas, dans l'étude, on a très
peu de substituts.
M. Cournoyer: Je vais vous envoyer faire un voyage à
Denver et vous allez trouver des substituts.
M. Lessard: II y a deux choses, M. le Président,
là-dedans. Il y a la question de rentes, il y a la question de
transformation. Le ministre me parlera de substituts. Question de rentes,
depuis trois ans, les compagnies d'amiante viennent d'augmenter quand on
parle de substituts, j'ai envie de rire de 80% le prix de l'amiante, des
produits de l'amiante. Si les substituts étaient aussi
alléchants, je pense bien que des compagnies commenceraient à se
poser des questions pour aller voir quels substituts elles peuvent trouver.
Si on double nos rentes, si on augmente nos rentes de 20%, qu'est-ce que
les compagnies vont faire? Cela sera exactement comme les compagnies
pétrolières, dans les pays arabes, ont fait pour le
pétrole. La compagnie va demander au consommateur les 20%, le
consommateur qui est surtout américain. Cela veut dire quoi, à un
moment donné? Cela veut dire que nous allons retirer 20% de plus au
Québec, comme rentes. Je ne dis pas qu'on peut le faire sur le minerai
de fer et sur n'importe quel minerai, mais je dis que, sur l'amiante, c'est une
possibilité qu'on aurait dû envisager depuis plusieurs
années. On ne l'a jamais fait.
Chaque fois qu'on discute, au point de vue minier, d'une modification
à la politique, le ministre a deux réponses. Il a d'abord la
première réponse dans laquelle il dit, bien souvent, si on parle
du minerai de fer ou d'un autre produit: On n'a pas le "bargaining power", on
n'a pas la force, il y a d'autres pays qui fabriquent ce minerai. Et l'autre
réponse: On est trop petit, on n'en fournit pas assez, on n'est pas
tellement fort sur le marché international.
Là, on a un produit pour lequel on est fort sur le marché
international. D'un côté, on dit: On n'est pas assez fort sur le
marché international et on ne peut pas rien faire. Là, on a un
produit pour lequel on est fort sur le marché international. C'est nous
qui fournissons, à 52%, le marché international. On n'est
même pas capable d'exiger un minimum vital, au moins concernant les
rentes.
Quant à la transformation, une question me vient à
l'esprit. Je pense que, l'an dernier, la Canadian Johns-Manville a
établi dans les Prairies une entreprise de transformation d'amiante au
coût de $12 millions. Est-ce qu'il s'agit de tuyaux de ciment, de tuyaux
d'amiante ou de serre-freins? Je ne le sais pas. C'est quand même loin du
marché, les Prairies. C'est encore assez loin du marché. C'est
certain que les compagnies ne nous feront pas de cadeaux, si on n'exige pas
certaines choses. Ce n'est pas leur intérêt de nous faire des
cadeaux. Mais ce serait quand même le temps, après tellement
d'années d'études. Si on n'est pas capable de faire quelque chose
dans la transformation, qu'on fasse au moins quelque chose sur les rangs, parce
que, écoutez, avec Asbestos Hill, il y a toujours un bout. On donne
à Asbestos Hill un permis d'exportation du minerai à
l'état entièrement brut. Elle ne transforme même pas la
fibre. Si vous me permettez, M. le Président, je vais lire exactement le
rapport qui m'a été donné ce matin par le ministre des
Richesses naturelles. Propriété: la compagnie Asbestos Hill;
propriétaire: Hudson Strait Asbestos Limited, filiale à 100%
d'Asbestos Corporation Limited; localisation: Ungava, Nouveau-Québec;
bons miniers détenus: no 635, 20 ans, à compter du 21 janvier
1971; arrêté en conseil 202-71; no 637, 20 ans, à compter
du 1er mars 1972; arrêté en conseil 514-72; no 648, 20 ans encore,
à compter du 15 mars 1973; arrêté en conseil 745-73. Chaque
bail couvre une superficie de 1000 acres. Gisements, au moment d'aller en
production. Les gisements comprenaient 18 millions de tonnes, environ 10% des
réserves pour
près de 20 ans. Après 20 ans, il n'y en aura plus. C'est
clair. En fait, ce sont des produits qui ne se remplacent pas. Ce n'est pas
comme la forêt. Type d'exploitation: à ciel ouvert. Début
de la production: juin 1972. Capacité de production: 300 000 tonnes par
an de concentré d'amiante, expédié par bateau à
Nordenham, Allemagne de l'Ouest, pour production de 100 000 tonnes de fibres.
Investissement approximatif: $90 millions. Durée de l'opération:
huit à neuf mois par année, de mars à novembre. Nombre
d'employés en 1975: la mine emploi 355 hommes. Les entrepreneurs
emploient 80 hommes. Total, 435 hommes, dans les conditions qu'on connaît
et que le ministre doit aller vérifier à un moment donné
ou doit faire vérifier d'ici quelques jours.
C'est de l'exportation sans aucune transformation ou à peu
près, soit du concentré d'amiante, comme le disait le ministre,
à 35%. Il me semble, au départ, si vous n'êtes pas capable
de parler de transformation, qu'on pourrait au moins envisager la
possibilité d'augmenter les rentes, les droits miniers. Or, le ministre
me disait qu'en vertu des arrêtés en conseil, c'était
impossible d'appliquer la Loi des mines, parce qu'il y a une clause dans la Loi
des mines qui dit que, dans le cas de non-transformation, on peut doubler les
droits miniers. Cela n'a jamais été appliqué. Il me semble
que s'il y a un secteur où elle pourrait être appliquée,
c'est dans le secteur de l'amiante. Ce sera la décision du ministre. Je
me pose la question pourquoi on ne l'appliquerait pas.
M. Cournoyer: M. le Président, on peut doubler les droits
miniers quand il n'y a pas de traitement au Québec. C'est cela que la
loi dit. Elle ne parle pas du mot "transformation". Or, il y a
traitement...
M. Lessard: Qu'est-ce que vous dites? Excusez, la loi dit...
M. Cournoyer: Disons que je ne l'ai pas dans les mains. Vous avez
dit qu'on peut doubler les droits miniers lorsqu'il n'y a pas transformation.
Je dis ce qu'on me dit, c'est que la loi exprime qu'on peut doubler les droits
miniers quand il n'y a pas de traitement...
M. Lessard: D'accord, on ne fera pas de sémantique.
M. Cournoyer: Or, on la traite. On a un problème
là-dessus. Tu ne fais pas de sémantique, mais, comme par hasard,
les juges en font de temps en temps. Quand on veut douter.
M. Lessard: Modifiez la loi, c'est tout.
M. Cournoyer: Ecoutez!
M. Lessard:... la loi 89, on aurait pu y penser.
M. Cournoyer: J'aimerais que ce soit bien enregistré dans
les Débats...
M. Lessard: D'accord!
M. Cournoyer: ... ça l'est, je n'ai pas besoin de le
mentionner. C'est très bien écrit, que, quand une affaire ne fait
pas notre affaire, on modifie la loi. Or, il semble y avoir traitement... Pour
nous, il y a traitement, au moins en partie, à 33% sur la fibre, ce qui
nous empêcherait de requérir de ceux qui ont obtenu leurs baux
à ces conditions... Je ne sais pas si c'est le Parti
québécois qui m'indique déjà qu'il ne fallait pas
changer les règles du jeu en cours de route.
M. Lessard: Ah bien, écoutez! Charriez-nous pas!
M. Cournoyer: Non, c'est sûr que, quand il ne s'agit pas
des mêmes affaires...
M. Lessard: A ce moment-là, ça veut dire qu'on ne
voudrait jamais modifier les droits miniers.
M. Cournoyer: Non.
M. Lessard: Jamais on ne pourrait modifier les droits miniers des
compagnies qui sont déjà installées au Québec.
M. Cournoyer: Quand j'ai un contrat avec elles, c'est de
même que ça marche. Vous ne croyez pas à ça, vous?
Votre chef y croit, lui.
M. Lessard: Ah...
M. Cournoyer: Voyons donc! Voir si on peut changer
unilatéralement les conditions...
M. Lessard: Quant à ça, comment cela se fait-il que
vous changez les taxes?
M. Cournoyer: C'est parce qu'on... Très probablement, ce
n'est pas la même chose...
M. Lessard: Quand vous avez été élus en
1970, vous avez été élus ... taxe.
M. Cournoyer: Voyons donc! Ce n'est pas du tout la même
chose.
M. Lessard: Ce n'est pas la même chose.
M. Cournoyer: Non, mais les tarifs à l'exportation, est-ce
qu'on convient que ça dépend du fédéral et que
c'est vous qui êtes des séparatistes, ce n'est pas nous, quoique
vous n'êtes plus séparatistes...
M. Lessard: I! n'est pas question de tarifs dans l'exportation,
c'est la question de droits miniers québécois.
M. Cournoyer: Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'en
définitive, lorsqu'il s'agit pour nous de prélever une taxe, elle
doit être prélevée confor-
mément à la loi, et je pense... Disons que c'est mon
opinion à moi. Je sais qu'un jour, vous serez peut-être, si la
population vous prête vie, dans la position où je me trouve. Notre
opinion, à nous, c'est que, lorsqu'une mine commence à être
exploitée en vertu d'un certain nombre de conditions et qu'elle est
exploitée à condition que ces conditions se réalisent, on
ne doit pas les changer une fois que la mine a commencé ses
opérations.
On doit faire respecter toutes les conditions, comme on le disait cet
après-midi, du moment du contrat ou du moment de cette entente qui
permettait à la mine d'opérer, mais de là à en
imposer de nouvelles qui ne seraient pas conformes à l'esprit de la
première partie, je ne peux pas m'engager à faire ça
vis-à-vis de vous.
D'autre part, vous avez, bien sûr, l'Asbestos Hill, qui se trouve
à être la mine la plus récemment exploitée au
Québec. On a découvert un gisement à Asbestos Hill, et le
bail d'exploitation a été consenti il n'y a pas tellement
longtemps. Disons que c'est dans les dix dernières années.
Dans d'autres cas, cependant, la plupart des gisements d'amiante qu'on
retrouve dans la région de l'amiante du Québec, je dis la
plupart, parce que je ne peux pas dire la totalité, ne le sachant pas,
les compagnies qui les exploitent n'ont pas de bail de location. Elles sont
propriétaires des gisements, étant donné, comme me le dit
si bien mon sous-ministre, qu'Henri IV, dont devrait se souvenir un professeur
ou un étudiant en économie politique, avait décidé
du droit de propriété, de la façon qu'il était
exercé chez nous. Cela date des terrains achetés ou consentis
avant 1880.
Cela peut bien ne pas faire votre affaire...
M. Lessard: Non, mais écoutez...
M. Cournoyer: J'ai le droit d'invoquer Henri IV. Vous invoquez
qui vous voulez. Moi, j'invoque Henri IV.
M. Lessard: Oui, mais si elles sont propriétaires, est-ce
qu'elles paient des droits miniers?
M. Cournoyer: Y a-t-il des droits miniers dans ce coin-là?
Pas du tout! C'est à elles.
M. Lessard: Sur les profits...
M. Cournoyer: Les droits miniers ne sont pas des droits sur les
profits.
M. Lessard: Des rentes? Des droits d'exploitation?
M. Cournoyer: II n'y a pas de droits d'exploitation
là-dedans. J'essaie de vous expliquer la situation particulière
de l'amiante, telle qu'on la connaît. Elles sont propriétaires et
ne paient pas les droits d'exploitation que d'autres compagnies paient, par
exemple, sur les gisements de fer, dans votre coin. Elles sont
entièrement propriétaires du sous-sol, parce qu'elles en
étaient propriétaires avant 1880.
Cette situation est assez ambiguë et embêtante, c'est qu'il
faudrait acheter les droits de propriété pour pouvoir dire: Ce
n'est pas à vous, cette histoire. C'est arrivé par la suite qu'on
a voté une autre loi qui disait que les droits en-dessous, ça
appartient à l'Etat.
M. Lessard: Mais elles paient quoi sur les profits? Elles ne
paient pas de droits miniers...
M. Cournoyer: Elles paient la même chose que n'importe
quelle compagnie paie sur les profits.
M. Lessard: Elles ne paient pas de droits miniers sur leurs
profits?
M. Cournoyer: Les droits miniers ne sont pas sur les profits.
C'est sur l'extraction. Du moins, c'est ainsi que j'ai compris les droits
miniers. C'est sur l'extraction, ce que vous extrayez du sous-sol...
M. Lessard: Les droits miniers, c'est tout leur profit.
M. Cournoyer: ... mais c'est de leur sous-sol. Ce qu'il faut
comprendre, c'est qu'elles extraient cela de leur sous-sol. Dans toutes les
autres concessions, le sous-sol appartient au gouvernement
québécois, à l'Etat. Dans les cas de
propriétés d'avant 1880, il appartient à ceux qui
étaient propriétaires. C'est à eux.
Je pourrais les exproprier et dire...
M. Lessard: II faudrait que le ministre vérifie
très bien la Loi des mines...
M. Cournoyer: Oui? Il faudrait que votre gang la vérifie
avant...
M. Lessard: ...concernant la déposition des droits
miniers.
M. Cournoyer: Comment les droits miniers? Est-ce dans la Loi des
mines qu'on a cela ou est-ce dans la Loi sur les droits miniers? La Loi des
droits sur les mines, et non pas la Loi des mines.
M. Lessard: C'est cela. D'accord. Et je voudrais que le ministre
vérifie très bien.
M. Cournoyer: Je me fie aux avis répétés des
spécialistes qui m'entourent. Je ne suis pas pour commencer à
lire cette loi!
M. Lessard: J'ai vu que la différence entre le ministre et
moi, à un certain moment, lorsque nous avons discuté de la loi
89, c'est qu'il a fallu que j'apprenne la loi tandis que le ministre ne l'avait
pas apprise!
M. Cournoyer: Comment cela?
M. Lessard: Parce que c'étaient les fonctionnaires qui
répondaient à sa place.
M. Cournoyer: Vous avez déjà vu des fonctionnaires
répondre à ma place, vous?
M. Lessard: Oui, je l'ai vu lors de...
M. Cournoyer: Cela fait longtemps en désespoir!
M. Lessard: Quand le ministre dit qu'il ne faut pas changer,
modifier les ententes.
M. Cournoyer: Je n'ai jamais dit cela! C'est épouvantable
de me faire dire des choses semblables! Il ne faut pas modifier les ententes!
Nous devons respecter... Bien sûr que cela ne vous fait rien de ne rien
respecter, mais je dis que ma politique est que je dois respecter le contexte
général dans lequel j'ai...
Quelqu'un a posé un geste qui était à mon avantage
comme Québécois parce que développer la mine, c'est une
chose qui est à mon avantage; la garder là, cela peut être
à mon avantage aussi. Cela dépend jusqu'à quel point je
suis en position de dire: Je ne veux pas avoir 350 emplois quelque part. Je
n'aime pas les gars d'Asbestos Corporation. Je ne veux pas les avoir ici.
On a décidé qu'il y avait des conditions. La compagnie
Asbestos Corporation a observé ces conditions et nous avons consenti un
bail de 20 ans d'exploitation. Si je change les conditions de ce bail de 20 ans
d'exploitation, comment pourrais-je invoquer que cette compagnie ne respecte
pas le bail dont on parlait ce matin?
M. Lessard: L'a-t-elle respecté? M. Cournoyer:
Non.
M. Lessard: Donc, si elle ne l'a pas respecté, modifiez
certaines conditions parce que la compagnie n'a rien respecté. Asbestos
Corporation n'a pas respecté la santé des travailleurs. Elle n'a
pas respecté les décisions du ministère des Richesses
naturelles et vous avez pris connaissance ce matin...
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: ... quand je vous en ai informé, vous qui
êtes ministre des Richesses naturelles depuis neuf mois...
M. Cournoyer: Oui monsieur.
M. Lessard: Après que j'en aie informé
l'ex-ministre des Richesses naturelles bien avant cela. Vous étiez
étonné d'apprendre, ce matin, que l'une des conditions que vous
aviez fixée à Asbestos Hill n'avait pas été
respectée.
M. Cournoyer: Ah non! Un instant!
M. Lessard: Vous avez...
M. Cournoyer: J'ai été étonné que
vous men- tionniez cela et que cela n'ait pas été porté
à mon attention par mes fonctionnaires. Cela ne veut pas dire que ce que
vous m'avez mentionné était vrai, par exemple.
M. Lessard: Ecoutez...
M. Cournoyer: Un instant!
M. Lessard: Hum!
M. Cournoyer: II y a une légère
différence!
M. Lessard: C'est certain qu'à un certain moment si...
M. Cournoyer: Regardez comment vous lisez vos journaux et on se
pose des questions en désespoir sur vos sources d'information.
M. Lessard: Si vous vous fiez sur des rapports tels que vous
m'avez donnés, ce matin, je me demande de quelle façon vous
pouvez vérifier quel est le taux de poussière dans une mine, avec
la seule chose qui était indiquée dans le rapport, à
savoir qu'il faut qu'ils portent le masque.
M. Cournoyer: Non. Ce n'est pas cela. M. Lessard: C'est
cela!
M. Cournoyer: Non. Vous êtes absolument épouvantable
de dire qu'il n'y a rien que cela d'indiqué dans le rapport.
M. Lessard: Vous ne savez pas lire? Le nombre de tracteurs qu'il
y a sur la mine...
M. Cournoyer: ... la première partie de la phrase.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Lessard: Je reviens, M. le Président...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît! Baissez le ton, messieurs, je vous en prie. Je suis assis entre
vous deux. Cela ne serait pas l'amiantose que je vais avoir. Bon.
M. Lessard: Cela va être la "buccose".
Le Président (M. Séguin): Oui. Appelez cela comme
vous voudrez, mais continuez votre dialogue, mais continuez-le sur un ton
plutôt raisonnable. Je vous le demande.
M. Cournoyer: On va essayer, M. le Président. M.
Lessard: D'accord, M. le Président. Le Président (M.
Séguin): Bon. Très bien. M. Lessard: On s'excuse, M.
le Président. Le Président (M. Séguin): Bien non.
Je ne
cherche pas d'excuse. Tout ce que je voudrais, c'est que vous puissiez
vous entretenir d'une façon un peu plus modérée...
M. Lessard: On a l'impression...
Le Président (M. Séguin): ... plus
pondérée, considérée. Ajoutez les qualificatifs que
vous voudrez.
M. Lessard: Quand le ministre dit qu'il ne faut rien modifier...
Il faut quand même tenir compte du contexte. Les compagnies d'amiante ont
augmenté, depuis trois ans, le prix de leur produit de 80%.
Si le ministre demande des preuves, on peut lui en fournir. C'est une
augmentation de 80%. Il me semble, à un moment donné, qu'il y a
une des... Et dans ces 80%, nous, les Québécois, nous n'avons
rien eu de plus.
M. Cournoyer: Cela, je ne le sais pas.
M. Lessard: Non, on n'a rien eu de plus. Il n'y a rien qui
s'est... Ces 80%, c'est strictement l'augmentation des prix, un peu plus en
impôt parce que plus ils font des profits, comme n'importe quel citoyen,
plus ils paient d'impôt; mais en fait, dans les 80%, comme tels, il n'y a
rien eu, à part l'impôt, qui soit venu au Québec. Si on
augmentait...
M. Cournoyer: Seulement pour vous dire qu'à Asbestos Hill
on a des droits miniers.
M. Lessard: Non. Les rentes de ces compagnies sont restées
les mêmes, si on excepte l'impôt comme n'importe quel citoyen,
c'est normal.
Elles font plus de profits, donc elles paient plus d'impôt, ainsi
de suite. Mais la rente comme telle... Si on augmentait, parce qu'en fait les
20%, un peu comme les pays arabes ont décidé...
M. Cournoyer: ...arabe.
M. Lessard: Non, mais dans l'amiante, par exemple, à un
moment donné...
M. Cournoyer: L'amiante, ce n'est pas du pétrole.
M. Lessard: C'est cela. L'amiante, ce n'est pas du
pétrole; le fer, ce n'est pas de l'amiante et le cuivre, ce n'est
pas...
M. Cournoyer: Non, mais quand il fait froid, vous pouvez vous
passer d'amiante, mais vous ne vous passez pas facilement de feu.
M. Lessard: C'est certain qu'on demandera jamais cela, M. le
Président, sur le fer. Jamais on ne le demanderait sur le fer, parce
qu'il y a une grosse différence. Comme je le soulignais au début
de cette commission parlementaire, dans le cas du fer, on en trouve partout.
Mais il faut quand même prendre conscience que dans le secteur de
l'amiante, nous avons une force. Ce n'est pas parce qu'on va augmenter de 20%
que les compagnies vont sacrer le camp demain matin. La seule chose qu'elles
vont faire, c'est qu'elles vont augmenter. Au lieu d'être 80%, elles vont
augmenter leurs prix de 100%.
Elles vont augmenter leurs prix de 20% et c'est le consommateur,
particulièrement le consommateur américain, qui va payer et ce
sont 20% qui vont entrer dans les coffres du Québec.
M. Cournoyer: C'est tellement vrai, ce que vous dites, que les
pays arabes sont devenus très prudents depuis la première
augmentation. La réaction...
M. Lessard: Je comprends, c'était une...
M. Cournoyer: Non, cela ne vous énerve pas. La
réaction aux Etats-Unis a été une baisse de la
consommation de 1% et cela n'a pas l'air de vous énerver cette
histoire.
M. Lessard: Ecoutez, ilssont partisde $2 et ils sont
montés à $11.50.
M. Cournoyer: Qui cela?
M. Lessard: Les pays arabes. Ils ont multiplié par
5.5.
M. Cournoyer: Alors?
M. Lessard: Ils sont partis de $2 et ils se sont rendus à
$11.50. Je ne vous demande pas de partir...
M. Cournoyer: Alors? Cela vaut quoi $11.50 par rapport aux $2 du
temps?
M. Lessard: Voyons. Je ne vous demande pas de multiplier par cinq
le prix de l'amiante. Je vous demande d'utiliser la loi qui vous le permet, la
Loi des droits miniers, pour doubler.
M. Cournoyer: J'ai dit tantôt que la Loi des droits miniers
me permettait un certain nombre de choses en autant que la Loi des droits
miniers soit applicable.
M. Lessard: Vous faites quoi? M. Cournoyer: Ecoutez
bien.
M. Lessard: Vous faites quoi sur l'amiante? Vous laissez faire
encore? Vous ne touchez à rien? On va attendre que...
M. Cournoyer: Si je vous réponds oui, cela va être
marqué, demain, que je ne fais rien.
M. Lessard: ...on trouve d'autres gisements d'amiante...
NI. Cournoyer: Si je vous réponds: Non. Il va y
avoir du monde qui va aimer cela. Je n'ai pas le goût de
répondre à cette question.
M. Lessard: C'est cela. Ce sont toujours les réponses que
nous avons reçues des ministres depuis cinq ou six ans qu'on
discute...
M. Cournoyer: C'est excellent. Voilà pourquoi...
M. Lessard: ...et on attend. On attend exactement... Ce qui va se
passer, cela va être exactement ce qui s'est un peu passé en 1948
lorsqu'on a négocié le prix du fer. En 1948, à un moment
donné, lorsque le Québec a négocié le prix du fer,
on sortait de la guerre, le fer avait été à peu
près épuisé aux Etats-Unis et l'une des grandes
régions du minerai de fer était la Côte-Nord, comme on le
sait. On a négocié pendant que Terre-Neuve a
négocié à un prix bien plus élevé de $0.33
la tonne; et là, les libéraux, vous vous rappelez, vous avez
dénoncé tout cela, dans ce temps-là vous étiez
à l'Union Nationale... On ne le sait pas, mais en tout cas vous deviez
être de cette tendance.
M. Cournoyer: Quoi.
M. Lessard: A un moment donné, $0.33 la tonne à
Terre-Neuve, $0.01 la tonne pour le Québec...
M. Cournoyer: Où étiez-vous dans ce
temps-là?
M. Lessard: Dans ce temps-là, j'étais aux
études et je suivais cela très bien.
M. Cournoyer: Vous suiviez cela jeune.
M. Lessard: Oui, je suivais cela très bien. Mais quelques
années après, on a trouvé du minerai de fer partout. Quand
on est revenu après dix ans pour renégocier, il y avait du
minerai de fer un peu partout et là on n'était plus capable
d'imposer nos conditions. Est-ce qu'on va attendre encore? A force de ne rien
faire, il va peut-être s'en découvrir des mines d'amiante quelque
part?
M. Cournoyer: II y en a. Vous ne le savez pas, mais nous, nous le
savons.
M. Lessard: Oui? A quelle place?
M. Cournoyer: En Arabie Saoudite. Les cheikhs sont
là-dedans par-dessus la tête.
M. Lessard: Oui, Est-ce vrai?
M. Cournoyer: Oui. Au Soudan aussi. Et comme par hasard,
l'Afrique, vous savez les jeunes en Afrique...
M. Lessard: Si c'est le cas actuellement, on fournit 52%,
cela dépend aussi si ce sont des mines qui sont exploitables on
aura tellement at- tendu, avant d'agir, qu'on sera à peu près
dans la même situation, on ne pourra pas agir, un peu comme dans le cas
du minerai de fer et on aura laissé épuiser nos ressources. On
sera encore de seconde zone comme cela se continue actuellement.
Le Président (M. Séguin): Messieurs, je vais vous
demander de m'éclairer un peu ici...
M. Lessard: On revient au programme 4. Etant donné le
dépôt d'un document que j'avais demandé au ministre des
Richesses naturelles, je voulais avoir certaines explications et
réponses. Je voulais avoir au moins un minimum, c'est-à-dire qui
pourrait être exigé de la part des compagnies, à savoir des
rentes un peu plus fortes. Mais il semble que les réponses sont encore
là. Je reviens encore au programme 4, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Sans critiques et sans
plus de commentaires, programme 4. Parce que ce programme parle d'inventaires
et recherches météorologiques.
M. Lessard: J'ai très bien précisé au
début...
Le Président (M. Séguin): Cela parle de
l'inventaire des eaux et jusqu'ici, on n'en a pas tellement parlé.
M. Lessard: J'ai très bien précisé au
début, M. le Président, la même chose, je pourrais poser
des questions au ministre sur le document qui m'a été
présenté, l'arrêté en conseil. Ce matin, je voulais
bien regarder le document, je n'ai pas posé de questions
immédiatement, parce que je voulais voir le document qui m'était
présenté par le ministre.
Le Président (M. Séguin): Programme 4.
Météorologie. Je ne sais pas s'il pleut ou quoi...
M. Lessard: Inventaires et recherches
météorologiques, $1 051 500, il s'agit des différentes
stations qui sont réparties à travers le Québec.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Programme 4.
Adopté Programme 5.
Contrôle de la ressource eau et de ses
usages
M. Lessard: Inventaire des eaux. Disons que le ministre, lors de
son intervention liminaire, nous a fait un exposé assez vaste sur
l'application du rapport Legendre en nous disant qu'avant 1976, bien avant la
fin de 1976 que le ministre me corrige si c'est bien le cas il
soumettrait une politique concernant les eaux. Je l'ai souligné
et je n'ai pas l'intention de le reprendre que c'est depuis 1970 que le
rapport Legendre a été déposé à
l'Assemblée nationale, que nous attendions encore les balbutiements
d'une véritable politique à ce sujet. Mais l'une des
recommandations du rap-
port Legendre était la création d'un rtiinistère de
l'eau. Je pense que le ministre rejette cette possibilité.
M. Cournoyer: C'est très clair. M. Lessard:
Très clair.
M. Cournoyer: C'est-à-dire que ce n'est pas un rejet
définitif d'une possibilité. Ce qu'on recherche, c'est une
direction unique. Si, au cours de nos études, il arrive que la
conclusion qui est suggérée par le rapport Legendre est que
ça doit être un ministère de l'eau, ça n'est pas
notre opinion, mais, si on arrivait à cette conclusion, ce serait un
ministère de l'eau. Je ne pars pas avec l'idée que ça doit
être un ministère de l'eau.
M. Lessard: M. le Président, pour votre plaisir et pour le
mien, je pense que je devrais vous lire une phrase...
M. Cournoyer: Faite-le donc.
M. Lessard:... d'un article écrit par le ministre dans le
bulletin de la direction générale des eaux, ministère des
Richesses naturelles qui, j'espère, fera l'objet de sa politique avant
1976. "Il nous apparaît, écrit-il, que l'exploitation de nos
ressources hydriques ne doivent pas dégrader
irrémédiablement la qualité de nos eaux. Notre mandat est
de dompter la nature, de la mettre au service de l'homme et de corriger ses
égarements tout en favorisant les mécanismes naturels de
conversation. Nous considérons aussi comme notre devoir de corriger les
égarements de l'homme dans l'usage abusif qu'il pourrait faire de cette
ressource collective."
Quel poète!
M. Perreault: Vous ne trouvez pas que c'est beau.
M. Cournoyer: Comme vous voyez, j'ai d'excellents
rédacteurs de discours et je suis d'accord avec eux.
M. Lessard: Vous êtes d'accord avec eux.
M. Cournoyer: Certainement. Est-ce qu'il y a quelque chose de pas
bon là-dedans, ou avec quoi vous vous querellez?
M. Lessard: De la vraie poésie, M. le Président.
Donc...
M. Cournoyer: Vous aimez la poésie.
M. Lessard: Donc...
M. Cournoyer: ... à part ça.
M. Lessard: ... nous attendrons encore un an, on n'a pas le
choix, pour connaître la politique du ministère concernant les
eaux au Québec.
M. Cournoyer: La politique du ministère concernant les
eaux vous a été énoncée très clairement dans
le discours très intelligent d'ailleurs, inspiré par mes
fonctionnaires, que je vous livrais hier pendant que vous dormiez.
M. Lessard: Non, je regrette, M. le Président. M.
Cournoyer: Vous avez tout écouté ça?
M. Lessard: J'ai été dans l'obligation de tout
écouter cela. D'abord, je voulais vous demander pour quand
c'était. Vous m'avez dit avant la fin de 1976, c'est bien cela. Vous
avez parlé de la possibilité d'avoir des permis, les
utilisateurs...
M. Cournoyer: II y a déjà un travail qu'il est bon
de noter aujourd'hui. La première chose, le statut juridique de l'eau.
Cela a l'air simple pour bien du monde que de commencer à dire cela.
C'est pas mal compliqué. Le contrat a été donné
l'été dernier, ou vers la fin de l'été dernier, au
Centre de recherche en droit public de l'Université de Montréal,
pour que... Le calendrier, je vais vous le donner. Ces gens nous remettent le
rapport final dans le cours de l'été et le ministère va
bâtir le projet de loi administrativement à partir du rapport
final.
M. Lessard: En fait, l'étude a pour objectif de trouver
une façon d'appliquer, en ce qui concerne le statut juridique de l'eau,
les recommandations du rapport Legendre.
M. Cournoyer: Essentiellement, c'est de nous dire comment on doit
énoncer et qu'est-ce que cela a comme conséquences sur une foule
de lois. C'est pour cela que c'est un peu long, c'est du droit public.
Qu'est-ce que cela a comme conséquences sur le Code civil, qui ne tient
pas compte du tout du droit de propriété de l'eau de cette
façon. D'autre part, qu'est-ce que nous devons faire, quelles lois
devons-nous amender pour arriver à reconnaître que l'eau est une
ressource collective, propriété de la collectivité, qui a
son statut dans à peu près toutes les choses, avec les
conséquences juridiques de cela.
M. Lessard: Concernant les inventaires des eaux, il y a un
montant, en ce qui concerne inventaires et recherches, c'est l'un des endroits
où nous constatons une augmentation du budget, soit la somme de $3 342
600 par rapport à celle de l'an dernier d'un montant de $2 806 500.
J'aimerais savoir quels sont les principaux projets qui sont prévus?
Est-ce qu'on prévoit continuer les travaux de la Yamaska? Est-ce que
c'est à l'intérieur de l'OPDQ ou non? Quelle est la ventilation
du montant de $3 342 600? Quels sont les études et inventaires en
cours?
M. Cournoyer: Dans les inventaires des eaux de surface, le projet
de fonctionnement est de $714 000 et, en capital, $110 000; c'est de recueillir
les données sur les niveaux et débits des rivières
et lacs du Québec, de façon systématique et
continue, procéder à des mesures hydrométriques
ponctuelles. Donc, ce sont tous les observateurs que nous avons sur...
M. Lessard: ... des bassins hydrographiques?
M. Cournoyer: C'est probablement la façon dont les
observateurs sont donnés...
M. Lessard: II y avait un certain nombre de bassins qui avaient
été désignés, déterminés. Est-ce
qu'actuellement, on fonctionne encore de cette façon? Et quels sont les
bassins qui ont été couverts jusqu'à maintenant?
M. Cournoyer: II s'agissait des eaux de surface. Dans les eaux
souterraines, la connaissance des disponibilités régionales des
eaux souterraines dans les bassins des rivières Saint-François,
Yamaska et L'Assomption; relevés ponctuels dans diverses autres
régions. Les trois bassins sont identifiés là où
nous faisons un inventaire des eaux souterraines pour $200 000.
Dans le premier élément, tout était couvert. Dans
celui-là, il s'agit de ces trois bassins de rivières, dont la
rivière L'Assomption.
Dans le relevé de la qualité des eaux, on a $259 000.
Opérer un réseau de stations et un laboratoire physico-chimique,
afin de suivre l'évolution de la qualité des eaux des
rivières.
Etudes et informations dans le domaine de l'eau. Diffuser les
informations et les données hydrologiques, par la publication de
rapports et par l'exploitation de fichiers, répondre aux demandes de
renseignements, procéder à des études spéciales
pour une meilleure connaissance de la ressource. Une somme de $170 300 a
été affectée à cela.
La limnologie, je ne vous dis pas ce que c'est parce que je ne le sais
pas. Qu'est-ce que c'est cela, la limnologie? Cela ne commence pas avec un h'
c'est limn...
M. Lessard: Votre grec.
M. Cournoyer: Ce n'est pas hym... C'est limn... Limnologie,
limnê, lac. Ah! bon. La "lacologie".
M. Lessard: Les lacs. On aurait pu appeler cela d'un nom bien
simple.
M. Cournoyer: Pourquoi ne pas appeler cela la "lacologie" comme
tout le monde? Procéder à des relevés de qualité
des eaux des lacs, établir la carte bathymétrique.
M. Lessard: Bathymétrique, ça va. Non seulement ces
fonctionnaires, des fois, tentent d'influencer le ministre, mais ils parlent en
utilisant la sémantique qui tente de le tromper.
M. Cournoyer: A quelle place? La "lacologie"?
M. Lessard: Oui.
M. Cournoyer: Je pensais que limnologie c'était des hymnes
au Seigneur.
M. Lessard: D'accord, bathymétrique d'abord.
M. Cournoyer: Etudier les solutions pour résoudre les
problèmes propres à chaque lac. L'autre programme, c'est le
programme 5. C'est celui du capital. C'est capital. Les travaux proprement
dits, c'était dans les inventaires. Y a-t-il d'autres choses que vous
voulez savoir?
M. Perreault: Le ministre avait parlé du bassin de la
rivière L'Assomption. Est-ce que cela comprend tout le bassin,
jusqu'à sa source?
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Toujours justement...
M. Cournoyer: S'il n'y a pas d'eau, il y a quelque chose qui
ressemble à cela.
M. Lessard: Est-ce qu'on tente, actuellement étant
donné que dans certaines régions les eaux de surface sont
passablement polluées et que, si on ne fait pas attention, ce sera les
eaux souterraines qui vont être attaquées, de faire une inventaire
de nappes phréatiques.
M. Cournoyer: Dans celui que je viens de donner, l'inventaire des
eaux souterraines, on a, j'imagine, identifié trois bassins, celui de la
Saint-François, de la Yamaska et de L'Assomption, mais on fait aussi des
relevés ponctuels dans d'autres régions. Ceux-là, on
parlait de la grande partie des $200 000 qui sont affectés à
cela.
M. Lessard: Cela commence à être inquiétant.
C'est de mémoire, mais cela commence à être
inquiétant. Je me rappelle avoir lu un article, il y a quelque temps,
dans lequel on disait que non seulement les eaux de surface étaient
polluées, mais on constatait certaines pollutions qui se faisaient
sentir aussi dans les eaux souterraines, les nappes phréatiques en
particulier.
M. Cournoyer: Je comprends.
M. Lessard: Cela commence à être grave, si on ne
fait rien.
M. Cournoyer: Moi, il y a une affaire que j'aimerais savoir,
où va-t-on mettre notre merde à un moment donné?
M. Lessard: Le problème qu'on a nous autres, M. le
Président...
M. Cournoyer: ...Ce n'est pas pollué...
M. Lessard: Chaque fois que vous faites quelque chose à
Montréal, c'est nous qui mangeons cela.
M. Cournoyer: II faut dire que j'ai parlé de
l'autodillution des rivières, c'est-à-dire qu'il a
toujours son personnel... Comment? Son... Le pouvoir auto-épurateur des
rivières.
M. Lessard: Autogénérateur.
M. Cournoyer: C'est quand on abuse que vous l'avez à
l'autre bout. Si on a des "apa" on est correct.
M. Lessard: On constate que vous abusez de plus en plus.
M. Cournoyer: C'est parce qu'on est 2 millions, nous. Vous
autres, vous n'êtes pas gros et le fleuve est bien plus large dans votre
bout. Il faut compenser les avantages que vous avez, par rapport aux
désavantages que nous avons. Imaginez-vous donc que, nous autres, on
reçoit toute celle des Etats et on essaie d'épurer cela. Les
Grands Lacs, c'est grand.
M. Lessard: Avec tout ce que vous avez choisi de faire des Jeux,
à un moment donné, vous n'êtes même plus capables de
vous payer de l'épuration.
M. Cournoyer: Je pense que vous avez raison. On va se payer
toutes sortes de choses, au Québec, mais quand vous voudrez insister
pour qu'il n'y ait pas de Jeux, au Québec, dites-le donc publiquement
que les Jeux ne devraient pas avoir lieu la semaine prochaine.
M. Lessard: Non, ce n'est pas cela. M. Cournoyer: Dites
donc cela fort M. Lessard: II faudrait contrôler.
M. Cournoyer: Le petit Lessard, il a dit: Pas de Jeux. Je
m'arrange avec M. Desjardins pour ne pas qu'il y en ait, à part
cela.
M. Lessard: Moi, je ne me suis jamais arrangé avec M.
Desjardins.
M. Cournoyer: Moi non plus.
M. Lessard: Je connaissais un certain ministre qui faisait
organiser ses assemblées publiques.
M. Cournoyer: J'ai fait cela, à part cela, avec un plaisir
déboutonné. C'était seulement pour contredire un
dénommé Bourdon qui était l'ami de
préférence de la CSN...
M. Lessard: II organisait toutes les assemblées.
M. Cournoyer: ...du PQ. Le vice-président du PQ qui est
là, qui dit au ministre des Richesses naturelles du temps, non pas le
ministre des Richesses naturelles, mais le ministre du Travail: Un instant, M.
le ministre!
M. Lessard: A l'ordre!
M. Cournoyer: Je vais vous recevoir dans
Saint-Jérôme. Il vient de Montréal.
M. Lessard: ...
M. Cournoyer: Je vous attends dans Saint-Jérôme et
vous allez en manger une maudite. Pourquoi? Je suis vice-président de la
CSN et, par surcroît, vice-président du PQ.
Le Président (M. Séguin): Est-ce dans le contexte
de la protection contre les dérèglements hydrauliques?
M. Cournoyer: ...scientifique.
M. Lessard: M. le Président, justement, pour aller
à la protection, on va aller au programme 5. Le programme 4, Inventaires
et recherches, pour autant que nous pourrons, avant l'année 1976,
obtenir une loi sur l'eau, une politique sur l'eau, parce qu'on l'attend depuis
1970...
M. Cournoyer: Je ne réponds pas à cela, moi. M.
Lessard: Vous l'avez promise.
M. Cournoyer: Tout ce que j'ai promis est bien écrit. J'ai
pris la peine de lire mon discours, hier.
M. Lessard: Je comprends que c'est cela. Je comprends que, des
fois, vous ne lisez pas vos discours qui sont préparés par des
fonctionnaires. Relisez-les.
Le Président (M. Séguin): Le programme 5... M.
Cournoyer: Je sais lire, par exemple. M. Lessard: Moi aussi, je sais
lire.
Le Président (M. Séguin): Le programme 5,
adopté.
M. Lessard: A moins que le ministre...
M. Cournoyer: Une chose que vous savez, c'est lire, mais vous ne
savez pas écouter.
M. Lessard: Protection contre...
Le Président (M. Séguin): Programme 5,
adopté?
M. Lessard: Non, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): On est encore à la
protection, mais c'est celle-ci.
M. Lessard: M. le Président, dans le programme 5, l'an
dernier, je soulevais un problème qui est pas mal
généralisé dans le Québec. Je parle de
l'élément 1, de la protection contre les
dérèglements hydrauliques. Vous savez, il y a plusieurs sortes de
dérèglements, les problèmes qui sont dus aux inondations,
à la fonte des neiges, et
ainsi de suite. La solution, c'est de prévoir, à un moment
donné, certains travaux, certains barrages pour essayer de canaliser
l'eau, pour employer une expression du ministre tout à l'heure, la
"civiliser".
J'espère que le ministre prévoit, parce qu'on peut
prévoir chaque année des inondations dans différentes
régions du Québec. Si on peut réussir à s'entendre
avec l'Association des eaux limitrophes ou je ne sais pas quoi,...
M. Cournoyer: C'est l'autre bord.
M. Lessard: ... de l'autre bord, peut-être qu'on va pouvoir
faire des programmes pour essayer de contrôler le débit des eaux.
Il y a un autre problème aussi avec lequel tous les rivages le long du
Saint-Laurent, du côté de la Gaspésie, du côté
de la rive nord, sont aux prises avec. Si j'en parle, c'est parce que j'ai eu
l'occasion de constater qu'aux crédits de 1975, il y avait eu des
contrats pour la construction de trois murs de protection à
Sainte-Anne-des-Monts, à Rivière-la-Madeleine et à
Grande-Vallée, en bordure du Saint-Laurent dans les comtés de
Matane et de Gaspé. Le plus bas soumissionnaires a été
North Shore Builder, Sainte-Foy. Or, il s'agit justement de ces murs de
soutènement. Il n'y a pas que moi qui suis aux prises avec ce
problème, mais je connais la rive nord et je pense bien que
Rivière-Portneuf est en train de tomber dans le fleuve. A Ragueneau et
Ruisseau-Vert, une partie du village est aussi en train de tomber dans le
fleuve si rien ne se fait. J'ai compilé un dossier passablement
épais avant que le ministre ne soit aux Richesses naturelles. J'ai
commencé par communiquer naturellement avec le ministère des
Richesses naturelles du Québec. On m'a dit: Ecoutez, on va regarder
cela, mais la discussion qui s'est engagée a été: Est-ce
dû à la navigation? Je savais que ce n'était pas dû
à la navigation, mais le ministère des Richesses naturelles m'a
répondu: Cela doit être dû à la navigation, allez
donc voir le gouvernement fédéral. Je me présente et
j'écris au gouvernement fédéral, à la fois, d'un
côté, par l'intermédiaire d'un député
créditiste, qui était le fis de M. Caouette. Cela a changé
et j'ai essayé Charles Lapointe, ce n'est pas mieux. Le
fédéral me répond: Ce n'est pas dû à la
navigation, c'est dû à l'érosion normale du fleuve et ainsi
de suite. Je retourne voir le ministère des Richesses naturelles et on
me dit: Allez donc voir l'OPDQ. On va voir à l'OPDQ. L'OPDQ m'envoie au
ministère des Transports. Le ministère des transports m'a
envoyé aux Affaires municipales. Le ministère des Affaires
municipales m'a renvoyé au ministère des Richesses naturelles.
C'est vrai, cela.
M. Cournoyer: Je suis convaincu que c'est vrai.
M. Lessard: C'est vrai. Pour les gens et les municipalités
aux prises avec ce problème, au lieu de faire des projets PIL, de faire
des pistes de motoneige, ce serait peut-être plus efficace de faire des
projets comme celui-là. Le problème, c'est que cela prend de la
machinerie. Comme la machinerie n'est pas payée dans les projets PIL, on
préfère, si tu veux, faire des pistes de motoneige, mais une fois
venu le printemps, elles ne sont plus utilisées, parce que la neige est
fondue. On est aux prises avec ça, et l'ex-ministre me disait que des
projets comme cela, il y en aurait pour plusieurs millions de dollars. Est-ce
qu'il y a un programme? L'ex-ministre des Richesses naturelles me disait qu'il
analysait la possibilité d'élaborer un programme à ce
sujet. Je constate que, dans le cas de Rivière-de-la-Madeleine,
Sainte-Anne-des-Monts et Grande-Vallée, on a eu un mur de
soutènement. Je ne voudrais pas que les villages de Ragueneau et
Ruisseau-Vert tombent dans le fleuve avant qu'on intervienne. Pour
Rivière-Portneuf, c'est la même chose.
Y a-t-il une politique à suivre? Je sais que l'an dernier, quand
on en a discuté, plusieurs députés libéraux sont
intervenus et ont dit: On vit les mêmes problèmes aussi chez nous.
On fait quoi? On laisse tomber les maisons?
M. Cournoyer: Disons que je ne veux pas être cruel
vis-à-vis de ceux qui ont le bonheur de vivre sur le bord de nos
rivières. Je n'ai pas ce bonheur, moi...
M. Lessard: Je comprends qu'on peut maintenant corriger la
situation en demandant de... Mais quand ils sont installés là,
ils n'étaient pas sur... C'est-à-dire qu'ils étaient sur
le bord de la rivière, je comprends...
M. Cournoyer: Non...
M. Lessard: ... mais ils n'étaient pas sur le bord, sur le
bord. Mais là, avec l'érosion qui se fait annuellement...
M. Cournoyer: Mais oui, mais que veux-tu? J'ai beaucoup de
sympathie pour eux, mais je n'ai pas l'intention que mes taxes s'en aillent
pour les assurer qu'ils vont avoir une belle vie sur le bord de la
rivière. C'est leur privilège, à eux. Ce n'est pas le
mien. Je reste en haut de la ville. Je ne reste pas en bas. Je paie des grosses
taxes, et mes grosses taxes, il faudrait que la ville décide de les
utiliser pour que le gars qui reste sur le bord de la rivière ait un
beau mur de soutènement et ne perde pas son terrain. Ça ne
jouerais pas du tout chez nous. Je suis ministre des Richesses naturelles
maintenant. Je vais vous dire d'autres choses, en ma qualité de ministre
des Richesses naturelles: Nous servons de ministère technique. On n'est
certainement pas...
M. Lessard: Ce que vous dites, est-ce sérieux?
M. Cournoyer: Moi, je voudrais...
M. Lessard: Ce ne sont pas les gens, mais des villages
entiers...
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Mais comment cela se fait-il que dans le...
M. Cournoyer: Pourquoi paierais-je ça?
M. Lessard: ... cas de Sainte-Anne-des-Monts,
Rivière-de-la-Madeleine et Grande-Vallée, vous en avez? Sur
quelle base? Sur quel critère? Sur quelle norme y a-t-il eu des murs de
soutènement?
M. Cournoyer: C'est justement le reproche que je peux me faire.
Ce n'est pas parce que j'ai commencé, à un moment donné,
comme ministère, à faire ce genre de travail comme ça que
je suis obligé de le faire partout. Je n'ai aucune raison à
donner à une personne pour laquelle je ne le ferais pas. Pourquoi ne le
ferais-je pas, non plus, pour le lac Maskinongé? Pourquoi ne le
ferais-je pas pour le lac Lachigan, le lac Untel, où les gens voient
leur maison érodée ou susceptible de tomber dans le lac? Quand
mon prédécesseur vous a dit ce qu'il vous a dit, c'est
qu'effectivement tout ce qui reste sur le bord des rivières est
susceptible, à un moment donné, de subir, à plus ou moins
brève échéance, un processus d'érosion. Que nous
aidions les gens dans le sinistre, c'est une chose. Mais que nous fassions en
sorte que la plus grande partie des ressources du ministère des
Richesses naturelles s'en aillent pour ça, j'ai des nouvelles pour vous!
Vous le direz dans votre comté. Je vais perdre mes élections dans
votre comté, mais ce n'est pas là que je me présente!
M. Lessard: II y a une chose sur laquelle je me pose des
questions. Dans la revue Ressources de juillet 1975, il y a un article,
signé par Gilles Ba-rabé, ingénieur du ministère
des Richesses naturelles, dans lequel on dit, en conclusion
l'étude s'intitule: L'érosion côtière en
Gaspésie: Actuellement, le problème d'érosion
côtière se situe plus au niveau des zones protégées
qu'au niveau des zones sans protection à cause de la
détérioration des murs de bois dont la durée n'est que
d'une vingtaine d'années, les anciens murs de soutènement. Ce
problème se posera avec encore plus d'acuité dans les
années à venir. Dans le cadre d'une politique en matière
d'érosion côtière, une évaluation des coûts et
des implications s'imposerait, face à l'alternative de protéger
des lieux ou de relocaliser des habitants.
Je pense, M. le Président, que, dans le cas de
Saint-Jean-Vianney, ce sont tous des Québécois qui ont
payé pour l'effondrement.
Je pense qu'il ne s'agit pas là d'individus qui sont
installés ou qui se sont construit un chalet sur le bord d'une
rivière ou sur le bord d'un lac, ou autre. Il s'agit de
municipalités. S'il y a des conséquences suite à la
navigation et que le fédéral donne justement des subventions dans
ces cas, il y a des conséquences aussi vis-à-vis de
l'érosion.
M. Cournoyer: Non, ce n'est pas la même chose. Ecoutez!
L'érosion, c'est ce qu'il y a de plus naturel sur la terre. J'ai compris
cela il y a déjà longtemps.
M. Lessard: Donc, la réponse, c'est qu'il n'est pas
question que vous vous penchiez sur ce problème. C'est un
problème qui appartient aux municipalités ou aux individus.
M. Cournoyer: C'est parce que si vous me laissiez aller jusqu'au
bout de ma pensée, peut-être cornprendriez-vous mieux, mais comme
vous m'interrompez habituellement, il est normal que vous ne compreniez rien.
Ce que j'essayais de vous dire avant que vous "m'interrompassiez",
c'était qu'effectivement, le ministère est un ministère
technique. Nous pouvons déceler, ou nous avons certains instruments pour
déceler telle ou telle situation hydrique, ou telle ou telle situation
des terrains qui sont mobiles. On peut arriver, par exemple, dans le cas de
certaines rivières, à découvrir ou à indiquer
à telle municipalité ou au ministère des Affaires
municipales qui, lui, donne des subventions aux municipalités, pas nous,
que telle ou telle maison s'en va sur la "bum" et qu'elle va descendre dans le
fleuve bientôt; ou encore, que telle situation est à un point
critique qu'il faille, pour la municipalité, ou le ministère des
Affaires municipales, poser tel ou tel geste que nous jugerions
approprié. Ce que nous voulons éviter, comme gouvernement, ou
comme membre d'un gouvernement, c'est la multiplication des subventions
données aux municipalités.
Qu'une municipalité vienne quêter chez nous pour tel ou tel
travail, qu'elle vienne quêter à un autre ministère pour
tel ou tel autre travail, nous disons: C'est très bien. C'est bien beau
de donner des subventions. C'est bien beau d'aider les municipalités,
mais que les municipalités soient aidées par le ministère
qui s'occupe habituellement des municipalités, et si le ministère
qui s'occupe des municipalités décide de distribuer les sommes
d'argent parmi toutes les municipalités, à ce moment, il y a des
priorités municipales dont tous les citoyens des municipalités
vont pouvoir bénéficier en même temps.
Mais quand on vient chez nous et qu'après, on va au
ministère des Affaires municipales, je dis: Non. Nous allons informer le
ministère des Affaires municipales et ce dernier incluera dans son
budget les subventions ou l'aide qu'il jugera à propos de donner pour
sauver les maisons susceptibles de tomber dans les cours d'eau et qui sont
à l'intérieur d'une municipalité, pour sauver,
récupérer ou refaire les services susceptibles de tomber,
à l'occasion d'un glissement de terrain ou d'autre chose; c'est au
ministère des Affaires municipales de s'en occuper, ce n'est pas
à nous.
M. Lessard: D'accord. Sur quels critères et sur quelles
normes est basée la subvention de $922 000 du ministère des
Richesses naturelles de juillet 1975 pour la construction de murs de
soutènement à Sainte-Anne-des-Monts, Rivière-la-Madeleine
et Grande-Vallée? Est-ce du patronage, selon l'influence des uns et des
autres?
M. Cournoyer: Je n'ai pas l'impression que ce soit du
patronage.
M. Lessard: Vous n'avez pas l'impression que ce soit du
patronage?
M. Cournoyer: Dans ce cas c'est une décision
discrétionnaire du Conseil exécutif parce que le problème
était global pour une région. Il n'était pas particulier
à l'une ou l'autre des municipalités impliquées. C'est
l'explication qu'on me donne.
M. Lessard: C'est la seule explication que vous avez pour le
patronage.
M. Cournoyer: C'était à quelle date? M. Lessard:
En juillet 1975.
M. Cournoyer: J'ai été nommé le 30 et, le
lendemain matin, j'ai augmenté les taux d'électricité,
mais cela n'était pas sur mon bureau.
M. Lessard: Une autre chose concernant les eaux. Ce qui va
arriver... C'est à la protection contre les dérèglements
hydrauliques. En fait, je pense bien que cela entrait un peu là-dedans.
Les murs se soutènement sont des dérèglements
hydrauliques, mais il y a d'autres dérèglements hydrauliques qui
sont faits, suite à la fonte des neiges. On constate une
réduction considérable. A quels endroits particulièrement
des travaux sont-ils prévus?
M. Cournoyer: Des mesures préventives contre les
inondations, il y en a à peu près partout, parce que c'est
déjà arrivé. La location de pompes, l'achat de sacs de
sable et certaines autres mesures de prévention contre les inondations,
tout cela a été payé par le ministère des Richesses
naturelles et cela le sera encore.
Dans la stabilisation des berges, pour la rivière Yamaska, il y a
un montant de $70 000; c'est le complément des travaux de stabilisation
commencés en 1975.
En Gaspésie, il y a un montant de $100 000 pour la protection
côtière en enrochement pour compléter les travaux
commencés en 1974.
A Ruisseau Renouf, à Trois-Pistoles, il y a $40 000 pour deux
digues de laminage et l'excavation d'un canal de dérivation pour
compléter les travaux de 1975.
Pour la modification du seuil à Saint-Raymond: $225 000. C'est
pour la modification du seuil situé en amont de Saint-Raymond, dans le
but d'assurer une meilleure protection à la ville. Il s'agit de
Saint-Raymond-de-Portneuf, dont vous parliez tantôt dans votre
conversation.
Pour la construction d'un barrage sur la rivière
Maskinongé: $510 000. C'est un complément aux travaux correcteurs
sur la rivière Maskinongé par la construction d'un barrage
à Saint-Didace.
Pour la construction d'un seuil sur la rivière
Sainte-Marguerite...
M. Lessard: Laquelle?
M. Cournoyer: ...la tributaire du Saguenay.
M. Lessard: Qu'est-ce que vous construisez là?
M. Cournoyer: Pardon?
M. Lessard: Qu'est-ce que vous construisez là?
M. Cournoyer: Je vous le dis là. A la demande du
ministère des Transports, construction d'un seuil et de deux
déflecteurs sur la rivière Sainte-Marguerite, un seuil et deux
déflecteurs. Sais-tu ce que c'est qu'un seuil et deux
déflecteurs?
M. Lessard: Le ministre pourrait-il me donner des explications
supplémentaires? A quel endroit cela se construit-il?
M. Cournoyer: A quel endroit cela se construit-il? Et qu'est-ce
que c'est qu'un seuil?
M. Lessard: Parce que vous savez que la rivière
Sainte-Marguerite est très longue. Elle longe toute la route pour aller
de Tadoussac à Chicoutimi-Nord?
M. Cournoyer: A la demande du ministère des Transports
donc, cela doit être près de la route...
M. Lessard: Oui, cela doit être...
M. Cournoyer: Le ministère des Transports est dans ce
coin-là... Les déflecteurs empêchent que les courants s'en
aillent sur les bords...
M. Lessard: Ils empêchent l'érosion.
M. Cournoyer: Voilà. Vous êtes vite, parce qu'il le
disait pour l'explication additionnelle dont j'avais besoin. Mais je voyais que
vous le saviez.
M. Lessard: Cela n'empêche pas le saumon de monter.
M. Cournoyer: Cela, c'est possible parce que les saumons aiment
les méandres. Il y avait un méandre, si j'ai bien compris.
Savez-vous pourquoi les trois seuils n'empêchent pas les saumons de
remonter?
M. Lessard: Non.
M. Cournoyer: Parce qu'on a consulté le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Lessard: Vous l'avez fait à un certain niveau, de telle
façon qu'ils montent un escalier, qu'ils montent le deuxième
escalier, qu'ils montent le troisième escalier.
M. Cournoyer: Ils ont du "fun" noir à tous les
printemps.
M. Lessard: Vous aviez seulement à me consulter, je vous
aurais dit cela.
M. Cournoyer: Alors, c'est donc proche de la route, c'est
à la suite de travaux de routes qui ont changé un peu la voie
fluviale. L'autre qui n'est pas dans votre bout... Je ne sais pas si on devrait
faire cela. Il n'est pas gentil avec moi. Faire comme M. Tessier et dire: Si
vous êtes gentils avec moi, je vais laisser aller ce travail-là.
Comment est-ce qu'il avait dit cela? Vous souvenezvous quand il avait
répondu à Jean-Noël, dans une lettre...
M. Lessard: Oui, je me rappelle.
M. Cournoyer: C'était pas mal correct.
Alors, nous sommes rendus dans les autres travaux correcteurs. Il y a
différents projets en cours pour...
M. Lessard: C'est quoi être gentil? Quel travail? Quels
travaux avez-vous faits?
M. Cournoyer: C'est votre travail en fait ici. Je sais que cela
bénéficie davantage aux gens du parc du Saguenay. Ce n'est pas
loin de chez vous, entre Chicoutimi et chez vous, autrement cela n'aurait pas
passé. Je les ai avertis. Tout ce qui se passe dans votre comté,
c'est "niet".
M. Lessard: Indiquez cela, du chantage. Allez-y.
M. Cournoyer: II y a l'entretien des barrages du
ministère, parce qu'en plus d'être ce que nous sommes, nous sommes
aussi propriétaires de barrages. Il y a des boeufs musqués, que
nous avons aussi.
M. Lessard: Combien en avez-vous par rapport à l'an
dernier?
M. Cournoyer: 85,5... Vous voulez dire...
M. Lessard: Les barrages.
M. Cournoyer: Pardon?
M. Lessard: Combien avez-vous de barrages?
M. Cournoyer: Combien avons-nous de barrages? Opérations,
surveillance et entretien de deux barrages anti-inondation, Laroque et
Sartigan...
M. Lessard: Vous en avez plus que cela.
M. Cournoyer: Combien est-ce qu'on en a? On en a à peu
près une centaine.
Les travaux à Saint-Michel-des-Saints pour $40 000, des travaux
correcteurs en vue de diminuer les risques d'inondation.
M. Lessard: J'aimerais que le ministre s'en tienne aux grands
travaux. Les travaux des ruisseaux, je n'en veux pas.
M. Cournoyer: Vous direz cela aux gars de
Saint-Michel-des-Saints, à $40 000 s'ils considèrent cela comme
un ruisseau. C'est une rivière pour eux. Vous n'êtes pas polis,
les péquistes, c'est effrayant. C'est épouvantable. Les travaux
correcteurs en vue de diminuer les risques d'inondation, après cela on
prend des photos. La cartographie des plaines d'inondation. On peut faire
cela.
M. Lessard: M. le Président...
M. Cournoyer: $130 000, restitution de... Elle est faite la
rivière des Mille-Iles? Déjà? Elle n'est pas
publiée? On va la publier bientôt, mais elle est faite, la
rivière des Mille-Iles. Je vous dis que c'était facile à
faire après la dernière inondation par exemple. On avait
seulement à photographier cela un peu et vous voyiez où l'eau
était.
M. Lessard: Adopté.
M. Perreault: Cela doit comprendre la ville de Lachenaie
là-dedans?
M. Cournoyer: Lachenaie?
Le Président (M. Séguin): Une question à
l'élément 1?
M. Cournoyer: On va consulter la carte et on va vous
répondre demain.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Laviolette.
M. Carpentier: Est-ce qu'on pourrait demander au ministre
certaines informations concernant la rivière Saint-Maurice? Est-ce qu'il
y aurait possibilité de faire une étude quelconque, parce que,
pour la deuxième fois en l'espace de deux ans, il y a eu des inondations
assez considérables, tant sur la route que sur certaines
propriétés et encore cette année, il y a eu des
dégâts causés par ce genre d'inondation. Est-ce qu'il y
aurait possibilité de faire une certaine étude pour savoir si un
meilleur contrôle pourrait être effectué au barrage
déjà existant sur la riviève Saint-Maurice et, même
si nécessaire, peut-être en construire d'autres dans le nord de la
rivière, peut-être que cela aiderait davantage, tant pour
protéger contre les inondations que pour aider la région sur le
plan économique.
M. Cournoyer: C'est le budget que j'ai. Remarquez que ce budget
est passé au crible. Je n'ai pas vu la rivière Saint-Maurice dans
mon budget. Je vous ai énoncé tantôt tout ce qu'il y avait
et je suis convaincu qu'à cause des restrictions budgétaires, les
choix qui ont été faits ont été faits à la
lumière des urgences, de ce qui semblait le plus important et le plus
immédiatement important.
M. Carpentier: Ce que je mentionne, c'est simplement la
possibilité éventuelle d'une analyse, d'une étude,
à savoir ce qui pourrait être fait, si possibilité il y a,
ou s'il y a des raisons incontrôla-
bles. C'est peut-être le cas, qui ont causé ce genre
d'inondations: la pluie, la température chaude de bonne heure le
printemps.
Je pense que, si la population avait ce genre de réponses, dans
bien des cas, ce serait une assurance valable.
M. Cournoyer: Je vais tenter de vous donner la réponse la
plus plausible, mais, pour le moment, n'ayant pas consulté mon
ministère sur cette partie en particulier, je ne peux pas
répondre ni oui ni non. Je pense bien que, normalement, on doit
s'attendre, lorsqu'il y a des circonstances nouvelles qu'on découvre,
que le ministère soit nécessairement invité à faire
les recherches techniques qui peuvent au moins donner une explication. Cela ne
veut pas dire qu'on ferait effectivement les travaux, mais on pourrait
expliquer la situation. J'imagine que nous pouvons le faire dans les termes
généraux. Est-ce qu'on peut faire ce que le député
de Saint-Maurice demande?
M. Carpentier: Laviolette, pardon.
M. Cournoyer: Excusez-moi. Je suis tout confus et penaud. L'autre
bord. Je pense qu'on peut le faire et nous le ferons le plus rapidement
possible, compte tenu des autres exigences qui sont bien installées ici,
mais, si nous avons la possibilité financière de le faire, c'est
cette année qu'on le fera. Espérons qu'au printemps prochain, on
aura des réponses pour vous.
M. Lessard: M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Elément 1.
Adopté.
M. Lessard: Voici, j'avais une dernière question. Je
pourrais la poser à l'élément 2, mais j'aime autant la
poser à l'élément 1. Cela fait plusieurs fois que je
soulève une question à l'Assemblée nationale concernant la
réglementation adoptée par le conseil des ministres au sujet des
inondations. On est rendu... Cela fait au moins deux fois qu'on me dit: C'est
supposé passer au conseil des ministres et on me remet de conseil des
ministres en conseil des ministres et ainsi de suite. Est-ce passé, y
a-t-il des règlements, des critères qui ont été
établis, les chèques sont-ils parvenus, quelles sont les
négociations avec le gouvernement fédéral? Est-ce qu'on a
fait l'évaluation, à savoir, si ça dépasse les $6
millions, la différence est-elle payée par le gouvernement
fédéral? On est rendu où là-dedans?
M. Cournoyer: On a cru, au ministère des Richesses
naturelles, que notre responsabilité était de précipiter
ou de présider à la décision ordinaire de déclarer
zones sinistrées les endroits dans la province de Québec
c'était général qui ont subi des inondations en
vertu de la Loi fédérale d'aide aux sinistrés. C'est
donc...
M. Lessard: Désastre naturel.
M. Cournoyer: Oui. On a donc fait notre travail là-dessus.
Dans nos suggestions, cependant, étant donné que notre personnel
n'est pas du tout un personnel pour faire face à la constatation de
dommages précis, c'est un personnel de milieu hydrique,
d'ingénieurs, qui regardent des causes beaucoup plus que
l'évaluation des dommages, nous avons convenu, à mon
ministère, qu'il fallait recommander au conseil des ministres que
l'opération indemnisation soit confiée au procureur
général qui agira avec l'aide de la protection civile.
M. Lessard: Pauvre procureur, il en a des affaires!
M. Cournoyer: Bien, c'est parce que la protection civile est sous
sa juridiction...
M. Lessard: Parce que, l'autre jour... M. Cournoyer:
Là, c'est...
M. Lessard: ... quand je lui ai posé la question, il est
resté tellement surpris que j'avais l'impression qu'il ne savait pas ce
que vous me dites là.
M. Cournoyer: C'est peut-être parce que votre question
était surprenante et non pas la... Le contenu de vos questions,
quelquefois, n'est pas tout à fait le reflet de ce que vous pensez ou de
ce que vous voulez réellement savoir. La façon dont vous le
faites...
M. Lessard: Le contenu de vos réponses aussi.
M. Cournoyer: Je vous copie. J'ai décidé que,
dorénavant, je ferais la même chose que vous. Je vous copie tout
le long, je vois que vous êtes rempli de succès.
M. Lessard: Continuons.
M. Cournoyer: C'est donc que notre recommandation, qui a
été acceptée, je pense, il y a trois semaines, par le
conseil des ministres, est d'abord de considérer que les
événements de cette année étaient identiques, par
leur nature, à ceux de 1974, et nous avons recommandé, ce qui a
été accepté par le conseil des ministres, que les
mêmes mesures soient prises, celles de 1974, à peu de
différence près quant au contenu et au contenant, étant
donné que, lorsque l'opération avait été faite en
1974, le ministre, qui est maintenant Solliciteur général du
Québec, était ministre d'Etat responsable auprès du
Conseil exécutif de l'opération dédommagement des
sinistrés dans l'inondation de 1974.
D'autant plus qu'il y a maintenant un M. Brown qui est en charge de la
protection civile et qu'une fois les inondations terminées, la
protection civile a beaucoup plus de possibilités que le
ministère des Richesses naturelles pour faire face à ces
obligations, qui sont ponctuelles et temporaires.
Le ministère des Richesses naturelles n'est
pas le ministère habituellement habilité à
négocier avec le gouvernement fédéral ou à discuter
avec le gouvernement fédéral de l'application d'ententes dans ce
milieu particulier. Donc, le ministère des Affaires intergouvemementales
a reçu instruction du gouvernement d'entretenir des négociations
avec le gouvernement fédéral, pour que le gouvernement
fédéral paie ce que la Loi sur les sinistres naturels l'autorise
à payer dans les provinces sinistrées.
Quant à nous, nous nous contentons de conseiller techniquement et
d'assumer techniquement ce que les conséquences de l'inondation
pouvaient nous imposer de prendre comme responsabilités techniques, au
niveau des cours d'eau, comme c'est le cas de n'importe quel autre cours d'eau
dans la province de Québec, mais d'une façon plus
particulière, à cause des inondations: les travaux correctifs
immédiats.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Laviolette.
M. Carpentier: Est-ce qu'il y a des zones qui ont
été décrétées sinistrées ou si
n'importe quel sinistré dans la province peut faire appel à cet
organisme?
M. Cournoyer: Je n'ai pas déclaré de zones
sinistrées. Je dis: Les circonstances identiques à celles de 1974
et j'ai recommandé au gouvernement qu'il fasse exactement ce qu'il a
fait en 1974.
M. Lessard: ... c'est cela la question fondamentale.
M. Perreault: Le programme n'est pas en marche parce qu'on est
à négocier avec le gouvernement fédéral dans le
moment. Vous n'êtes pas au courant des derniers résultats avec le
gouvernement fédéral?
M. Lessard: Je comprends que le programme n'est pas en marche,
mais les sinistrés, sont toujours en marche.
M. Perreault: Les sinistrés font leurs réparations,
gardent leurs factures et seront remboursés. En 1974, ils n'ont pas
été remboursés le lendemain du sinistre; cela a pris des
mois.
Le gouvernement fédéral, en 1974, a émis des normes
également. Il faut connaître les normes selon lesquelles on va
avoir à régler avec le gouvernement fédéral avant
de mettre le programme en vigueur.
M. Lessard: C'est pour quand?
Le Président (M. Séguin): Alors, messieurs, voici
ce qui en est.
M. Cournoyer: Je ne peux pas vous dire pour quand; j'ai fait ce
que j'avais à faire.
Le Président (M. Séguin): Voici ce qui en est. Je
suspends les travaux de la commission.
M. Lessard: Pourquoi?
Le Président (M. Séguin): On me demande
pourquoi?
M. Cournoyer: Oui.
Le Président (M. Séguin): C'est que les
crédits du ministère des Richesses naturelles sont trop
importants pour qu'on puisse procéder avec un minimum de membres. Je
constate que nous sommes loin d'avoir quorum et si, d'ici dix heures, je n'ai
pas quorum, je demanderai l'ajournement de la commission. Je regrette,
messieurs.
M. Cournoyer: Vous avez raison, M. le Président, c'est
vous qui déterminez ces choses-là.
Le Président (M. Séguin): La commission suspend ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 38)