Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 7 avril 2022
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Vol. 46 N° 25
Étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse et d’autres dispositions législatives
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Intervenants par tranches d'heure
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Provençal, Luc
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Carmant, Lionel
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Weil, Kathleen
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Provençal, Luc
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Carmant, Lionel
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Weil, Kathleen
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Zanetti, Sol
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Provençal, Luc
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Carmant, Lionel
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Zanetti, Sol
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Weil, Kathleen
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Provençal, Luc
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Carmant, Lionel
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Weil, Kathleen
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Zanetti, Sol
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Hivon, Véronique
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Provençal, Luc
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Weil, Kathleen
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Carmant, Lionel
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Hivon, Véronique
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Zanetti, Sol
14 h (version révisée)
(Quatorze heures quatorze minutes)
Le Président (M. Provençal)
: Bonjour à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15,
Loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Girard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par Mme Boutin
(Jean-Talon); Mme Guillemette (Roberval), par M. Thouin (Rousseau);
M. Tremblay (Dubuc), par M. Jacques (Mégantic); M. Derraji
(Nelligan), par Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce); M. Marissal
(Rosemont), par M. Zanetti (Jean-Lesage); et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine), par Mme Hivon (Joliette).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux, mardi, nous en étions à l'étude de l'amendement introduisant l'article 54.1,
proposé par M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions ou est-ce que,
M. le ministre, vous désirez avoir la parole?
M. Carmant : Oui, merci
beaucoup. Suite aux interventions des députés des oppositions, j'ai bien pris
note que les amendements déposés étaient peut-être trop larges et trop vagues
et qu'il fallait les... mieux les définir. Donc, j'aimerais suspendre cet
amendement puis revenir un peu plus tard avec cet amendement, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre. Alors,
consentement pour suspendre?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. À ce moment-là... M. le
ministre, vous aviez déposé un amendement pour... à l'article... pour
introduire l'article 61.1. Alors, consentement pour qu'on puisse discuter
du 61.1? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. M. le ministre.
M. Carmant : Oui. L'article 61.1
se lit comme suit :
Insérer, après l'article 61 du projet
de loi, ce qui suit :
Loi sur les tribunaux judiciaires.
61.1. L'article 85 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires <(chapitre T-16)...
M. Carmant :
...judiciaires.
61.1 . L'article 85 de la Loi
sur les tribunaux judiciaires >(chapitre T-16) est modifié par le
remplacement de «308» par «319».
Cet amendement vise à augmenter le nombre
de juges composant la Cour du Québec de 308 à 319, évidemment, M. le Président,
pour réduire les délais judiciaires dont on parle depuis tellement longtemps.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Est-ce qu'il y a des
interventions concernant l'amendement au 61.1? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui. Évidemment,
oui, on en a parlé, puis ça, c'est quelque chose qu'on entend beaucoup. Alors,
ils sont obligés de chercher, donc, d'autres endroits pour présenter les cas.
Et donc ça, ça a été déterminé avec la magistrature ou le... le ministre de la
Justice et la magistrature pour répondre aux besoins. Et donc, est-ce qu'ils
ont une certaine certitude qu'avec ce nombre-là ils vont être capables de
traiter les dossiers rapidement, là, qu'ils pourront... bien, rapidement...
M. Carmant : Plus rapidement.
Mme Weil : Plus rapidement.
M. Carmant : Exactement.
Mme Weil : Donc, c'était dans
la mesure du possible, ici?
M. Carmant : Exactement.
Mme Weil
: Et
savez-vous l'échéancier? Ou qu'est-ce que... qu'est-ce que le ministère de la
Justice se donne comme échéancier?
C'est un processus, hein, la nomination
des juges, là. On comprend ça.
M. Carmant : ...passer la
parole à Me Legendre? Je n'ai pas ce détail.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Alors, consentement pour donner
la parole à Me Dumas-Legendre?
M. Carmant : Dumas-Legendre.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement?
Une voix : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
Mme Dumas-Legendre
(Hélène) : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, maître...
Mme Dumas-Legendre
(Hélène) :Hélène Dumas-Legendre — ...
Le Président (M. Provençal)
: ...il faut vous nommer.
Mme Dumas-Legendre
(Hélène) : ...oui — avocate légiste au ministère de
la Justice. Alors, il est dans l'intention du ministère que les concours soient
ouverts dès que la disposition sera en vigueur.
Mme Weil : Et donc... et
distribués, donc, un peu partout, là où il y a un manque, ou ils vont évaluer,
donc, les régions qui auraient besoin... les tribunaux qui seraient les plus
occupés, qui ont le plus de files... listes d'attente, notamment à Montréal,
ou... Je pense que, parfois, c'est vraiment plus dans les régions.
M. Carmant : Oui, exactement.
Mme Weil : Hein, c'est plus
dans les régions.
M. Carmant : Mauricie—Centre-du-Québec...
Mme Weil
: C'est ça.
M. Carmant : ...Estrie ont des
grands besoins.
Mme Weil : Des grands
besoins. Bon, bien, écoutez, je pense que ça... et ça rejoint aussi la
commission spéciale, qui avait parlé de... dans leur chapitre sur la justice, de
ce grand besoin. Bien, moi, ça me... ça me réjouit, en fait, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement 61.1? S'il n'y a pas d'autre amendement,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement 61.1
du... déposé par M. le ministre est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Donc, je confirme que le
nouvel article 61.1 est adopté. Merci.
Maintenant, je vous suggère que nous
revenions à l'article 53.1 et j'ai besoin de votre consentement pour
revenir à cet article, qui était suspendu.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement. Merci. M. le ministre.
M. Carmant : Oui. Alors, comme
je le disais, M. le Président, suite aux interventions des députés de... des
oppositions, en fait des trois, nous sommes venus ajouter quelques critères
pour restreindre, pour mieux encadrer ce... les projets de... les projets pilotes
juridiques. Donc, le nouvel... l'article 53.1 amendé...
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre, normalement, on va...
vous allez retirer votre amendement, 53.1, et vous allez déposer un nouvel
amendement. Ça vous va?
M. Carmant : Parfait.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement... Ce que je
comprends, c'est que vous voulez retirer l'amendement qui était en cours...
M. Carmant : Exactement, si
on peut... L'ancien, oui.
Le Président (M. Provençal)
:...et suspendu. Alors, consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. On a... On aurait besoin de
recevoir, là, votre nouvelle version pour pouvoir la... Alors, on va suspendre
pour le transfert. Et, si vous en avez d'autres, modifications, ce serait
peut-être intéressant de les avoir immédiatement au niveau du Greffier.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Ça va.
(Suspension de la séance à 14 h 20)
(Reprise à 14 h 23)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, je
vous... je rappelle aux gens qui nous écoutent que M. le ministre a retiré
l'amendement qu'il avait déposé lors de la dernière... de notre dernière
rencontre, et nous avons maintenant un nouvel amendement qui introduit
l'article 53.1. Alors, M. le ministre, je vous invite à nous en faire
lecture et à nous émettre vos commentaires.
M. Carmant : Merci, M. le
Président. Donc, le nouvel amendement se lit comme suit :
Insérer, après l'article 53 du projet
de loi, le suivant :
53.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'intitulé de la section IV du chapitre V, de l'article
suivant :
«130. Le ministre de la Justice peut, par règlement,
modifier une règle de procédure [régie]...»
Ah! excusez-moi, j'ai l'ancienne version
encore. Je vais lire au grand écran, alors. L'article 130 :
«Dans le but de faciliter l'accès à la
justice et d'en réduire les délais, le ministre de la Justice peut, par
règlement, modifier une règle de procédure applicable lors d'une intervention
judiciaire prévue au chapitre V ou une règle de procédure prévue à tout
autre article que le ministre de la Justice est chargé d'appliquer en vertu de
l'article 156 ou en adopter une nouvelle afin de procéder à un projet
pilote dans les districts judiciaires qu'il indique. Le règlement fixe la durée
du projet pilote, laquelle ne peut excéder trois ans.
«Le ministre doit, avant de prendre ce
règlement, prendre en considération les effets du projet pilote sur les droits
des personnes et prendre l'avis du juge en chef de la Cour du Québec, du
Barreau du Québec et, le cas échéant, de la Chambre des huissiers de justice du
Québec.»
Ce nouvel article habilite le ministre de
la Justice à mettre en oeuvre des projets pilotes par lesquels il modifierait
les règles de procédure prévues à la loi ou par lesquels il en édicterait de
nouvelles. Ces projets pilotes permettraient d'évaluer l'impact des règles de
procédure <nouvelles ou...
M. Carmant :
...
Ces projets pilotes permettraient d'évaluer l'impact des règles de procédure >nouvelles
ou modifiées avant d'en proposer le changement de façon permanente, toujours,
encore une fois, M. le Président, pour accélérer l'accès à la justice pour les
enfants dans le réseau... dans le système de la protection de la jeunesse.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Alors, y a-t-il des
interventions sur ce nouvel amendement?
Mme Weil : ...donc,
depuis... C'est jeudi dernier? C'est... mardi.
M. Carmant : Mardi.
Mme Weil : Mardi. Qu'est-ce
que... Qu'est-ce que le ministre, pour corriger... Bon, on était.... on avait
juste commencé, en fait, cet article-là.
M. Carmant : Oui, on l'avait
commencé puis suspendu.
Mme Weil : Et là vous
amenez.... ou si c'est... Parce que je ne sais pas... Vous amenez des
changements ou c'est... c'est vraiment tel que...
M. Carmant : Oui. Alors,
les changements majeurs que l'on amène, c'était... Un, c'est pour vraiment
définir le but, là, c'est la... à faciliter l'accès à la justice et en réduire
les délais.
Mme Weil
: C'est ça.
M. Carmant : Puis,
deuxièmement, c'est le deuxième paragraphe où on nous disait qu'on donnait
carte blanche au ministre et que...
Mme Weil
: Oui, c'est
ça.
M. Carmant : ...le seul
endroit où il y avait des projets pilotes, ce qui était d'une... la loi n° 28, là, pour je ne me souviens plus quelle cause, qui
étaient bien encadrés, puis on vient faire le même encadrement ici, donc, l'avis
du juge en chef de la Cour du Québec, du Barreau du Québec et, le cas échéant,
la Chambre des huissiers de justice du Québec, qui sont similaires à ce qu'on
avait dans... déjà sur... dans l'autre loi qui permettait les projets pilotes.
Mme Weil : Bien, c'est...
Évidemment, le deuxième paragraphe, c'est excellent. On a vu qu'il y a eu des
problèmes dans... quand... par rapport à la violence conjugale et les projets
pilotes, puis il n'y avait pas eu de consultations avec la magistrature, et,
normalement, il y a toujours des consultations. Mais c'est très bien, c'est
élargi. Ça vient circonscrire puis s'assurer que tout le monde est sur la même
page, tout le monde, et que le projet pilote, donc, va vraiment répondre à des
besoins de... comme vous dites, M. le ministre, d'accès à la justice et qu'il y
ait une fluidité, parce que c'est beaucoup ça, hein, dans les procédures, et
surtout quand on a autant de participants. On aura un avocat de plus aussi dans
le dossier, avec systématiquement l'avocat de... des... de l'enfant.
Le Président (M. Provençal)
:...ça fait référence aussi à des
commentaires que vous aviez émis...
Mme Weil
: Oui.
Le Président (M. Provençal)
: ...et un souhait que vous aviez émis aussi...
Mme Weil
: Oui, oui.
Le Président (M. Provençal)
: ...quand on avait discuté brièvement de cet article-là.
Mme Weil : C'est ça. Pour
le premier paragraphe, là, juste me... Parce que ce n'est pas en noir, alors...
M. Carmant : Oui. Ce n'est
pas en gras, effectivement.
Mme Weil : ...et je n'ai
pas le... je n'ai pas le... l'autre texte devant moi.
M. Carmant : Alors là, c'est
vraiment la première phrase...
Mme Weil
: Si vous...
M. Carmant : ...qui vient à
être modifiée...
Mme Weil : Parce que l'autre
phrase...
M. Carmant : ...qui
est : «Dans le but de faciliter l'accès à la justice et d'en réduire les
délais…» On vient...
Mme Weil : On n'avait
pas mis... Cette phrase n'était pas là?
M. Carmant : Non.
Mme Weil
: Ah bon! Bien...
M. Carmant : Je l'avais
dit seulement dans les commentaires la dernière fois.
Mme Weil : Excellent.
Donc, ça, c'est...
M. Carmant : Puis là je
viens... On vient l'inscrire noir sur blanc, là.
Mme Weil : Bien, moi, je
pense que c'est très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Juste pour répondre à votre question,
dans l'ancienne version, dans le premier paragraphe, le premier paragraphe
commençait avec : «Le ministre de la Justice peut, par règlement...»
Mme Weil : Oui. Alors
là, on met l'objectif, des consultations, c'est bien encadré, tout le monde est
d'accord. L'avantage aussi, c'est vraiment de faire un projet pilote qui va
donner des résultats. Mais, si on ne consulte pas en amont les partenaires
majeurs, on risque de... d'avoir un projet pilote avec un peu moins de succès.
Je pense que...
M. Carmant : On avait
bien compris, puis, je pense...
Mme Weil
: Oui, c'est
ça.
M. Carmant : ...c'est pour ça
qu'on a fait ces modifications.
Mme Weil : Oui. Bon,
bien, très bien. Moi, j'apprécie beaucoup ces amendements.
Le Président (M. Provençal)
:Ça vous va, Mme la députée?
Mme Weil : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 53.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement introduisant l'article 53.1
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Donc, l'amendement du
ministre est adopté, le nouvel article 53.1 est donc adopté. Alors, M. le
ministre...
Est-ce que je dois...
M. Carmant : ...c'est
dans...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous voulez que je
suspende quelques minutes ou...
M. Carmant : S'il vous
plaît.
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 14 h 30)
14 h 30 (version révisée)
(Reprise à 14 h 34)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Dans un
premier temps, j'ai besoin du consentement pour réouvrir l'article 54.1,
qui était suspendu.Consentement. Alors, M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Carmant : Oui, merci, M.
le Président. Donc, j'aimerais retirer l'article que l'on avait suspendu pour
réintroduire un nouvel amendement, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour retirer?Merci
beaucoup. Alors, je vous cède la parole, M. le ministre, pour que vous nous
présentiez votre nouvel article qui… votre nouvel amendement qui introduit l'article 54.1
et, si possible, de peut-être attirer l'attention des membres de la commission
sur les nouveautés.
M. Carmant : Parfait. Merci, M.
le Président. Donc, le nouvel article amendé se lit comme suit. Insérer, après
l'article 54 du projet de loi, le suivant :
54.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 132, du suivant :
«Dans le but d'étudier, d'améliorer ou de
définir des normes et obligations applicables aux responsabilités ou à l'intervention
sociale du directeur notamment afin de réduire les délais d'intervention, le
ministre de la Santé et des Services sociaux peut, par règlement, mettre en œuvre
un projet pilote relatif aux matières visées par les dispositions des articles 32
ou 33, des sections II, III ou III.1 du chapitre IV ou de la section II
du chapitre V.1.
«Un tel règlement prévoit les normes et
obligations applicables dans le cadre d'un projet pilote, lesquelles peuvent
différer de celles prévues par les dispositions visées au premier alinéa. Il
prévoit également les mécanismes de surveillance et de reddition de comptes
applicables au projet ainsi que sa durée, laquelle ne peut excéder trois ans.
«Le ministre doit élaborer, en
collaboration avec les communautés autochtones concernées, les normes et
obligations applicables dans les matières <visées par la…
M. Carmant :
...matières
>visées par la section II du chapitre V.1.
«Il doit également, avant de prendre ce
règlement, consulter la table des directeurs.»
Donc, on vient modifier le premier
paragraphe, clairement, un peu comme celui de la justice, pour définir les
besoins. On va même jusque dans le détail pour dire quelles sont les
interventions qui peuvent être faites au niveau des articles 32 et 33. Par
la suite, on vient également mettre la collaboration qui nous a été demandée
par le député de Jean-Lesage pour les projets avec les communautés autochtones.
Et on vient confirmer, un peu comme dans l'autre projet judiciaire, que ceci
doit être passé à la table des directeurs, qui, je vous rappelle, inclut toutes
les DPJ.
Donc, cet amendement vise à habiliter le
ministre de la Santé et des Services sociaux à mettre en œuvre, par règlement,
des projets pilotes dans le but d'étudier, d'améliorer ou de définir des normes
et obligations applicables à l'intervention sociale, aux responsabilités du directeur
de la protection de la jeunesse, lesquelles peuvent différer de celles prévues
en ces matières dans la loi. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Alors, Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Oui. Dans
l'exercice, ça serait utile qu'on puisse revoir… Donc, on parle de la section II
de la loi, chapitre... en tout cas, donc, avec les responsabilités du directeur…
c'est de voir concrètement les sections qui sont visées, les pouvoirs qui sont
visés où on pourrait avoir un règlement. Je pense qu'il faut faire l'exercice
pour bien comprendre les bienfaits, le potentiel de ces projets pilotes. Donc
là, j'ai la loi ouverte, là, si on pouvait le suivre systématiquement, là, les
articles qui sont prévus et les pouvoirs qui sont prévus... oui.
M. Carmant : …la juriste
puisse nous énumérer...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, votre consentement pour
permettre à Me Mathieu de pouvoir nous donner des explications.
Mme Mathieu (Jessica) : Bonjour,
Jessica Mathieu, avocate au ministère de la Justice.
Donc, si on les prend un par un, 32, 33,
c'est les responsabilités du directeur. C'est vraiment là qu'on vient énumérer,
là, par exemple, que le directeur évalue la situation de l'enfant, fait la
révision, tout ça. Ça, c'est 32, 33. Si on prend ensuite les sections II, III,
III.1 du chapitre IV, la section II, c'est celle...
Mme Weil : Je pense que ce
serait bien qu'on prenne juste section… peut-être, à la fois, là, parce que
c'est très important et intéressant, là, comme possibilité… et de voir
l'objectif que le ministre vise. Donc, si on regarde 32, il s'agit : «Le
directeur et les membres de son personnel qu'il autorise à cette fin exercent,
en exclusivité, les responsabilités suivantes…» Donc, pour que tout le monde
comprenne l'importance, on parle du signalement, recevoir le signalement,
procéder à une analyse, procéder à l'évaluation, décider de l'orientation de
l'enfant, réviser la situation d'un enfant. C'est vraiment l'intervention
primaire, là. Et donc, par rapport à tout ça, ces responsabilités-là, on
pourrait imaginer un projet pilote soit pour rendre le système plus efficace,
plus rapide, plus... qui répond… qui donne le meilleur résultat, etc., basé sur
une expérience, ou, peut-être, le directeur ou la directrice, ils ne sont pas
satisfaits, ou il y a une situation changeante, j'imagine, dans son secteur.
M. Carmant : Oui. Alors, je
ne sais pas si vous vous souvenez de l'exemple que je donnais, où il y a
certaines régions, en fait, une, qui est clairement le Bas-Saint-Laurent, où la
DPJ est également directrice de tous les programmes jeunesse. Donc, là-bas, la
situation est vraiment très bonne parce que la DPJ peut déléguer à même ceux
qui sont en première ligne certaines responsabilités beaucoup plus facilement,
tandis que, quand on est dans des régions où toutes les délégations se font par
des gens qui sont seulement sous la gouvernance de la DPJ, bien, des fois, il
peut y avoir des enjeux de personnel, des enjeux de délais exagérés.
Donc, ça, ça nous donne beaucoup plus de
souplesse. Puis, du côté de l'enfant puis du parent aussi, ça permet souvent de
faire cette intervention par quelqu'un qui connaît déjà l'enfant, donc qui va
être beaucoup plus confortable, beaucoup plus sécure avec la personne qui
intervient dans le dossier. Vous savez, il y a beaucoup de gens qui sont
craintifs. On a toujours la peur de voir la DPJ rentrer dans les dossiers.
Donc, je pense que ça, ça viendrait nous aider grandement, là, d'avoir des...
Mme Weil : M. le Président, pour
bien comprendre le modèle de ce qu'ils ont fait dans le Bas-Saint-Laurent, pour
répéter puis voir si ça peut s'appliquer ailleurs ou... Je comprends que le
ministre ne veut pas nécessairement un modèle parce que c'est créatif comme
processus, mais peut-être expliquer pour que je comprenne bien exactement
qu'est-ce qu'ils ont fait qui était innovateur...
• (14 h 40) •
M. Carmant : Donc, si, par
exemple, on veut quelqu'un qui fasse l'évaluation du signalement, c'est
quelqu'un qui connaît déjà la personne, qui connaît déjà l'enfant. Il pourrait <faire...
M. Carmant :
...il
pourrait >faire… avoir cette responsabilité-là. Même, des fois, ils
m'ont expliqué que des fois, quand ils voient clairement que le signalement
n'est pas pour… en raison d'une compromission, ils peuvent référer tout de
suite l'enfant vers des services de première ligne. Donc, ça, ça accélère de
beaucoup le processus. Même chose pour l'application des mesures, si on avait
un plus grand bassin de professionnels, d'intervenants qui peuvent faire le
travail, ce serait grandement aidant.
Mme Weil : Donc, c'est un peu
comme l'exemple que j'ai souvent donné, où il y avait eu un signalement tout de
suite, c'était Batshaw, mais Centre-Sud m'a dit qu'ils avaient une situation
très, très, très semblable presque en même temps. Et donc ils ont vu que, non,
c'est vraiment… c'est des parents aimants, là, mais c'est une question de
compétences. Mais, s'ils étaient en lien avec des organismes communautaires…
Alors, j'en viens à ça. Donc, je pense, c'est un sujet qui intéresse le
ministre, moi aussi, c'est la contribution de la première ligne dans tout ce
travail, ces projets pilotes. Est-ce que vous voyez, donc, les organismes
communautaires comme un des partenaires dans ces projets pilotes?
M. Carmant : Pour nous, c'est
des partenaires à part entière, les organismes communautaires, là. Comme je
vous dis, il y a même des programmes de première ligne. On demande au réseau
d'inclure des organismes communautaires, incluant des CHM, par exemple, avec
Centre-Sud et l'autre groupe que vous référez, avec Batshaw. Nous, on veut... Puis
ça s'est même répandu ailleurs. Dans le nord de l'île, on m'a parlé de
12 organismes qui sont partenaires avec… qui font ce travail-là.
Mme Weil : Mais, dans le
financement, est-ce qu'il y a un financement qui va être accordé pour faire ces
projets pilotes, surtout pour des organismes communautaires qui deviennent des
partenaires dans un projet pilote?
M. Carmant : Oui. Et, dans le
programme Négligence, par exemple, on a mis… une certaine partie du financement
doit aller aux organismes communautaires. Donc, on va continuer dans ce
sens-là.
Mme Weil : Donc là, je vois
bien un des domaines, c'est signalement… Puis est-ce qu'il y a quelque chose
qu'on peut faire d'entrée de jeu qui va faire en sorte d'éviter un signalement
et tout ce que ça génère? Parce que… bon, d'autres exemples, peut-être, comme
ça, en suivant les pouvoirs des directeurs...
M. Carmant : Mais c'est la
même chose pour l'application des mesures.
Mme Weil : L'application des
mesures… Il y a beaucoup d'éléments, là, dans cet article, mais c'est tous les
pouvoirs du directeur, essentiellement.
M. Carmant : Bien, écoutez,
on peut développer des nouveaux programmes, des nouveaux projets. Ce qui peut
se faire jusqu'à présent, c'est surtout ça, là, le signalement et puis
l'application des mesures, mais on peut...
Mme Weil : C'est surtout ça
que... O.K. Donc, ça répond un peu à ma question. C'est surtout ça que vous
aviez en tête, mais ça pourrait éventuellement s'étendre.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, me permettez-vous…
Mme Weil
: Oui.
Le Président (M. Provençal)
: …parce ce que je pense que votre collègue de Jean-Lesage
aimerait aussi questionner ou peut-être être complémentaire à vous. Alors, M.
le député Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci, M. le
Président. Bien, nous, ce qu'on demande sur cet article-là essentiellement, et c'est
ce que la CSSSPNQL demande aussi, c'est qu'il y ait la notion de consentement
qui soit ajoutée, pas seulement l'obligation d'élaborer en collaboration avec
les autochtones, parce qu'en collaboration avec, là, ça, c'est très vague puis,
des fois, ça peut être : Ah! on en leur a parlé, puis, finalement… puis
ils nous ont donné des idées, mais, finalement, on a mélangé leurs idées avec
les nôtres, puis, au bout du compte, ils ne sont pas d'accord du tout, tu sais.
Et je pense que, donc, il faut aller plus
loin que juste élaborer les choses en collaboration. Il faut qu'il y ait
consentement, puis le consentement, il est important, parce qu'on ne peut pas
appliquer un projet pilote sans le... Tu sais, techniquement, là, on ne peut
pas l'appliquer sans le consentement des gens parce que ça ne sera pas
opérationnel. Ça va faire des scandales, et puis on va en parler au salon bleu,
et puis ça va être l'apocalypse dans les médias. Je veux dire, on ne veut pas
ça.
Donc, si, de toute façon, on ne peut pas
le faire, pourquoi est-ce qu'on ne le dit pas? Je pense que c'est la seule
façon vraiment de donner confiance aux membres des Premières Nations qui
suivent la commission de près, et qui sont inquiets de plein d'affaires, puis
qui voient des affaires comme ça, puis qui disent qu'ils ont besoin d'être
rassurés par rapport à ça. Je pense que c'est essentiel. Ça fait que moi,
j'insiste vraiment pour qu'on ajoute, on mette le mot «consentement» quelque
part. Soit le ministre peut peut-être nous revenir avec une mouture ou moi, je
peux lui proposer un amendement aussi, après une courte suspension.
Le Président (M. Provençal)
:Juste avant de donner la parole au
ministre, je veux quand même signaler que, quand on dit «le ministre doit», le
mot «doit», au niveau légal, est très, très fort, parce que, là, c'est un
devoir que le ministre ne pourra pas éviter, si vous me permettez l'expression.
Mais, ceci étant dit, M. le ministre va vous répondre, là, pour votre ajout.
M. Carmant : L'enjeu, c'est le
consentement de <qui...
M. Carmant :
...le
consentement de >qui, parce qu'il y a certaines... Tu sais, ce n'est pas
toutes les... Excusez-moi, vous savez que ce n'est pas toutes les communautés
qui voient les choses de la même façon. Ça fait que ce serait le consentement
de qui? C'est ça qu'on n'arrivait pas à définir dans…
M. Zanetti : Bien, ça
pourrait être le consentement de la communauté dans laquelle le projet pilote
sera implanté. J'imagine qu'un projet pilote, justement, on ne l'applique pas à
la grandeur du Québec. Donc, ça rend ça plus facile à identifier. Je ne sais
pas si ça se peut, un projet pilote appliqué à une nation entière, donc à
plusieurs communautés simultanément. Si oui, on pourrait dire à la communauté
concernée ou à la Première Nation, la nation concernée ou les Inuits, là… en
tout cas, trouver la formulation, mais je pense qu'on peut le baliser, puis,
après ça, bien, qui exactement parmi eux… bien, leurs représentants qu'ils
choisissent, là, puis qui sont leurs représentants officiels dans toutes les
autres négociations avec... Donc, ça serait... Dans le fond, le problème est le
même pour dire «consentement» ou «collaboration», tu sais, collaboration avec
qui? Bien, même réponse que «consentement», c'est le même problème.
M. Carmant : Oui, mais
la collaboration, c'est ceux qui vont participer. Le consentement, ce n'est pas
nécessairement celui qui participe, ça peut être le grand chef.
M. Zanetti : Oui,
bien... Ah! bien, la collaboration… parce qu'il y a un problème aussi avec la
question de la collaboration. Même si la collaboration était obligatoire… La
collaboration, ça peut être : Le ministère de la Santé arrive avec trois
options, choisissez la moins pire, ah! ils ont collaboré à l'élaboration du
projet pilote. Tu sais, ça peut être ça, la collaboration. Ça fait que ça, ce
n'est vraiment pas satisfaisant, là. Donc, je... C'est, d'une part, trop flou.
Puis, voilà, le consentement, ce serait plus clair parce que...
Une voix : …
M. Zanetti : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 14 h 47)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 05)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Nous
sommes toujours sur l'amendement qui a été déposé par M. le ministre, qui
introduit un nouvel article, l'article 54.1. <M. le ministre...
Le Président (M. Provençal)
:
Nous sommes toujours sur l'amendement
qui a été déposé par M. le ministre, qui introduit un nouvel article, l'article 54.1.
>M. le ministre.
M. Carmant : Oui, merci,
M. le Président. J'aimerais retirer l'amendement pour le remplacer par un
nouveau.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Alors, consentement pour
retirer? Merci. Alors, je vous laisse... cède la parole pour présenter les
modifications à 54.1.
M. Carmant : Oui, merci,
M. le Président. Donc, le nouvel article amendé se lirait comme suit :
Insérer, après l'article 54 du projet de loi, le suivant :
54.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 132, du suivant :
«133. Dans le but d'étudier, d'améliorer
ou de définir des normes et des obligations applicables aux responsabilités ou
à l'intervention sociale du directeur notamment afin de réduire les délais d'intervention,
le ministre de la Santé et des Services sociaux peut, par règlement, mettre en
œuvre un projet pilote relatif aux matières visées par les dispositions des
articles 32 ou 33, des sections II, III ou III.1 du chapitre IV
ou de la section II du chapitre V.1.
«Un tel règlement prévoit les normes et
obligations applicables dans le cadre d'un projet pilote, lesquelles peuvent
différer de celles prévues par les dispositions visées au premier alinéa. Il
prévoit également les mécanismes de surveillance et de reddition de comptes
applicables au projet ainsi que sa durée, laquelle ne peut excéder trois ans.
«Le ministre doit, avant de prendre ce
règlement, consulter la Table des directeurs. Il doit également obtenir l'accord
des représentants désignés par les communautés autochtones concernées sur les
normes et obligations applicables dans les matières visées par la section II
du chapitre V.1.».
Ce nouvel amendement vise à habiliter le
ministre de la Santé et des Services sociaux à mettre en œuvre, par règlement,
des projets pilotes dans le but d'étudier, d'améliorer ou de définir des normes
et des obligations applicables à l'intervention sociale ou aux responsabilités
du directeur de la protection de la jeunesse, lesquelles peuvent différer de
celles prévues en ces matières dans la loi, et répondre à la question du député
de Jean-Lesage, M. le Président, là, d'avoir l'accord des personnes
représentatives, représentant les communautés autochtones visées, quand il s'agit
de projets pilotes dans des communautés autochtones. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions? Oui, M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci, M.
le Président. Alors, je trouve ça intéressant qu'on arrive vers «accord». Si je
comprends bien, au fond, ici, «obtenir l'accord des représentants désignés par
les communautés autochtones», c'est comme obtenir leur consentement. Pour vous,
ça va dans le même sens, ce sont des synonymes.
M. Carmant : Tout à
fait. Tout à fait. Pour moi, ce sont des mots synonymes. Puis, au niveau
juridique, on a préféré de choisir le mot «accord».
M. Zanetti : O.K. Donc,
s'ils n'y consentent pas, c'est-à-dire, s'il n'y a pas d'accord, s'ils ne sont
pas d'accord, ça ne se passera pas.
M. Carmant : Il n'y aura
pas de projet pilote...
M. Zanetti : Parfait.
M. Carmant : ...ce qui
était l'intention depuis le début.
M. Zanetti : Bien,
exact, mais je suis content qu'on arrive à cette formulation-là. J'ai une
question sur la fin de la phrase, juste pour la comprendre mieux, là. Donc :
«Il doit également obtenir l'accord des représentants désignés par les
communautés autochtones concernées sur les normes et obligations applicables
dans les matières visées par la section II du chapitre V.1.» Juste
pour éviter qu'on suspende puis que j'aille relire la section II du
chapitre V.1, pouvez-vous nous dire qu'est-ce que ça veut dire exactement?
M. Carmant : Bien, la
section V, c'est la section Premières Nations, autochtones, puis le
chapitre II, c'est les... ce qu'on a lu tout à l'heure pour les DPJ.
M. Zanetti : Donc,
est-ce que ça vient comme réduire ce avec quoi ils doivent être en accord ou...
Je ne comprends pas, dans le fond, ce qu'amène la fin de la phrase sur l'obligation
d'obtenir leur accord.
M. Carmant : Alors, c'est
vraiment la section sur les interventions sociales que l'on fait au niveau de
la DPJ dans les populations des Premières Nations et Inuits. Donc, c'est
vraiment là où on veut intervenir pour réduire les délais et puis la prise en
charge, etc. C'est juste pour bien définir, pour dire : Tu sais, on ne
peut pas faire un projet pilote sur tout, là. On veut vraiment faire un projet
pilote sur ce qui va faire une différence.
M. Zanetti : O.K. Donc,
ça vient baliser non pas ce avec quoi ils doivent être en accord, ça vient
baliser ce avec quoi vous pouvez faire un projet pilote.
M. Carmant : Exact.
M. Zanetti : Puis est-ce
que c'est une redite? Parce que, si c'est... C'est-à-dire, est-ce que c'est
déjà dit dans le premier paragraphe, ce sur quoi vous pouvez faire un projet
pilote? Et, si c'est le cas, pourquoi avoir décidé de le répéter à la fin?
M. Zanetti : Je
passerais la parole à la juriste, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Me Mathieu, s'il vous plaît.
Mme Mathieu (Jessica) : Oui,
c'est que, dans le premier... bien, premier alinéa de l'article, là, la seule
section qu'on touche qui concerne, là, le chapitre pour les enfants
autochtones, c'est la section II, qui est sur l'intervention sociale. C'est
là-dedans que vous avez, entre autres, là, le conseil de famille, ces
choses-là. Donc, c'est vraiment ciblé, là. Et ici, bien, on le répète là, on le
renomme, que c'est juste sur cette section-là qu'il peut y avoir, là, des
projets pilotes en ces matières-là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
• (15 h 10) •
M. Zanetti : Oui, merci.
Bien, si je comprends bien, mettons, je reviens au premier alinéa, là : «Dans
le but d'étudier, d'améliorer, de définir des normes et obligations applicables
aux responsabilités ou à l'intervention sociale du directeur notamment afin de
réduire <les délais...
M. Zanetti :
...obligations
applicables aux responsabilités ou à l'intervention sociale du directeur
notamment afin de réduire >les délais d'intervention, le ministre de la
Santé et des Services sociaux peut, par règlement, mettre en œuvre un projet
pilote relatif aux matières visées par les dispositions des articles 32 ou
33, des sections II, III ou III,1 du chapitre IV ou de la
section II du chapitre V.1.» Et, à la fin, on dit : «Il doit [avoir]
l'accord des représentants désignés par les communautés autochtones», mais
seulement pour la section II du chapitre V.1. Ça laisse présager
qu'il n'a pas besoin d'avoir l'accord des communautés autochtones pour les
articles 32 ou 33, les sections II, III ou III.1 du chapitre IV.
M. Carmant : Parce que ça ne
représente pas les interventions dans... Tu sais, on a fait un chapitre
distinct pour les Premières Nations. Donc, on veut seulement que... tu sais,
obtenir leur accord pour les projets qui ont rapport avec les Premières
Nations.
M. Zanetti : Je comprends.
Donc, pas besoin de leur accord pour un projet qui, de toute façon, ne se passe
pas dans une communauté autochtone.
M. Carmant : Dans une autre
communauté qu'une communauté autochtone.
M. Zanetti : Oui, c'est ça.
M. Carmant : Oui.
M. Zanetti : Je comprends
bien.
Le Président (M. Provençal)
:Ça répond à vos questionnements, vos
interrogations? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement qui a
été déposé? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement qui introduit
l'article 54.1, je vais procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 54.1 est adopté? Adopté. Donc, l'amendement du ministre est
adopté. Le nouvel article 54.1 est donc adopté. Merci.
Je vous invite maintenant... Je vous
demande la permission d'ouvrir l'article 57. Est-ce qu'il y a consentement
pour ouvrir l'article 57?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement. Et, maintenant que
l'article 57 est ouvert, je vais inviter M. le ministre à déposer l'amendement
à l'article 57.
M. Carmant : Oui, merci, M.
le Président. Donc, l'amendement de l'article 57 se lit comme suit. :
Ajouter, à la fin de l'article... Donc, on est dans l'article 3 de la Loi
sur le ministère de la Santé et des Services sociaux, là, il faut bien le
comprendre. Ajouter, à la fin de l'article 57 du projet de loi, le
paragraphe suivant :
«q) prendre les mesures — alinéa
q, là — <prendre les mesures >pour soutenir les
enfants ayant été pris en charge par le directeur de la protection de la
jeunesse afin de faciliter leur passage à la vie adulte.».
Cet amendement vise à insérer l'obligation
du ministre de la Santé et des Services sociaux de prendre des mesures pour
soutenir les enfants ayant été pris en charge par le directeur de la protection
de la jeunesse pour faciliter leur passage à la vie adulte. Cet amendement
répond à des préoccupations soulevées par des jeunes adultes ayant été pris en
charge par le directeur de la protection de la jeunesse.
Si je peux me permettre, M. le Président,
mardi, la députée de Notre-Dame-de-Grâce m'a demandé de rencontrer des anciens
de la DPJ qui voulaient, encore une fois, qu'on modifie la LPJ pour dire qu'on
avait une obligation de soutenir la transition vers la vie adulte. Et un des
jeunes nous a dit : Bien, si on ne peut pas dans la LPJ, pourquoi ne pas
essayer dans LSSS? Et les équipes ont travaillé fort pour essayer d'accorder
cette modification à la loi. Puis je pense qu'ici on vient confirmer
effectivement qu'on va prendre les mesures nécessaires pour soutenir la
transition à la vie adulte. Puis j'en suis très heureux, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Écoutez, il faut
que je pose des questions, là, mais c'est vraiment une agréable surprise
aujourd'hui. Oui, on a rencontré les jeunes, et c'est un jeune qui a proposé de
regarder cette loi-là. Je veux juste voir. Donc, ça se compare beaucoup à
l'Ontario. Eux, au lieu de dire «soutenir des enfants», ils vont dire «avec une
personne de 18 ans ou plus», parce que c'est devenu un adulte. Et, cet
accord-là, c'est vraiment... qui a été pris en charge. J'ai regardé les autres
formulations. Ce n'est pas des enfants, ils ont été... Donc, l'entente, les
mesures, c'est pour quand ils sont adultes. Donc, je pense qu'il faut
peut-être, comme les autres lois ou... des fois, c'est des programmes, des
fois, c'est des lois dans d'autres juridictions.
L'essentiel, on va commencer avec
l'essentiel, parce que, vraiment, là, je suis émue, parce qu'on travaille ce
dossier-là depuis un certain temps. Les jeunes ont... On a... Moi, j'avais
plaidé justement pour ce suivi parce que beaucoup de ces jeunes-là tombent dans
la rue, dans la drogue, un taux de mortalité élevé, des études qui sont
sorties, d'autres études qui vont sortir. Et les jeunes sont venus ici, à
l'Assemblée nationale, ils ont rencontré le ministre pour bien expliquer. Le
ministre était très sensible à toute cette préoccupation avec le programme
jeunesse, c'est le programme jeunesse qualifications Québec ou qualifications
jeunesse du Québec — quelque chose du genre, il y a un Q à la fin, je
pense — et avait dit : Ce n'est pas ce qu'on recherche et ce
n'est pas <enchâssé...
Mme Weil :
...quelque
chose du genre, il y a un Q à la fin, je pense
— et avait dit :
Ce n'est pas ce qu'on recherche et ce n'est pas >enchâssé dans une loi.
Donc, ce que vous, juristes, et vous, M. le ministre, évidemment, donc, avec
cette disposition, ça vous permet d'aller chercher, donc, le ministère de
l'Emploi, des partenaires dans la communauté, faire votre plan que vous avez
déjà, votre plan que vous avez dans votre... je ne l'ai pas apporté
aujourd'hui, là, le napperon, le fameux napperon qui est toujours sur mon
bureau, que je consulte, là, pour voir où est-ce que ça pourrait s'inscrire.
Donc, ça, pour le reste, c'est comme dans toute législation, c'est des programmes
qui seront issus de ça, mais là c'est une obligation.
M. Carmant : C'est dans la
loi.
Mme Weil : C'est dans la loi.
Et j'imagine qu'il y a eu des discussions avec votre collègue le ministre de la
Santé, ou avec l'équipe, ou...
M. Carmant : La DPJ, c'est
sous ma responsabilité entière.
Mme Weil : Entièrement, et ça
passe par la Loi sur le ministère de la Santé et des Services sociaux, c'est ça?
M. Carmant : Exactement.
Mme Weil : Il faut que ça
passe par là, c'est ça?
M. Carmant : Exactement.
Mme Weil
: Champagne...
Le Président (M. Provençal)
:Si vous me permettez, Mme la députée,
je pense qu'il faut reconnaître l'écoute et la sensibilité que M. le ministre a
eues envers les jeunes qu'il a rencontrés, et ça, je pense que ça doit être
souligné, et l'effort qui a été fait par des légistes pour pouvoir introduire
le tout dans le projet de loi.
Mme Weil : Alors, je vais
quand même faire...
Le Président (M. Provençal)
:Avec votre collaboration, bien
entendu.
Mme Weil : Oui, mais,
écoutez...
Le Président (M. Provençal)
:Et votre insistance. Je vais le
spécifier.
Mme Weil : Oui. Et je dois
vous dire, M. le Président, les jeunes ont été très émus, très contents de
rencontrer le ministre. Ils ont senti l'écoute, je dois vous le dire, mais ils
continuaient à vouloir, évidemment, cette solution. Et il y a un jeune,
d'ailleurs, issu de la DPJ, qui travaille maintenant avec la DPJ, un brillant,
donc qui réussit vraiment bien sa vie, et il semblerait que l'idée vient de ce
jeune homme, si je comprends bien, où l'inscrire, la volonté était là, mais
c'était comment faire pour s'inscrire.
Bon, alors, je pense que, peut-être, il
faut que j'aille dans le détail ici, «prendre les mesures pour soutenir». Donc,
selon vous, vous n'avez pas besoin d'aller dans plus de détails sur logement,
etc. De toute façon, c'est soutenir à tous égards, et il y aura éventuellement
soit un règlement ou soit un programme. Qu'est-ce que vous voyez?
M. Carmant : C'est le
programme...
Mme Weil : C'est le programme
qui s'inscrit. Donc, finalement, le programme...
M. Carmant : ...PQJ, que l'on
veut continuer à bonifier, comme je leur avais expliqué mardi.
Mme Weil : D'accord. Et le
ministre m'a déjà dit qu'il pourrait consulter, même, ces jeunes qu'il a
rencontrés en développant ce programme. Est-ce que vous êtes d'accord qu'il
faudrait peut-être, comme les autres juridictions qui ont adopté des
législations semblables... Il y en a qui disent jusqu'à quel âge, mais vous
gardez ça ouvert, M. le ministre?
M. Carmant : Oui, parce que
cette même personne m'a dit que, lui, il intervient auprès de jeunes qui ont
14 ans pour préparer leur transition à la vie adulte.
Mme Weil : Ah! donc, autant
en amont qu'en aval.
M. Carmant : Oui, exactement.
Donc, lui, il m'a dit : 16 ans, c'est «no big deal», là. Il dit :
Moi, je peux... Dès qu'on est prêts, on veut commencer la transition vers la
vie adulte.
Mme Weil : Mais est-ce que,
donc, «afin de faciliter leur passage à la vie adulte», il ne faut pas que ça
soit interprété de façon restrictive, c'est-à-dire que, dès qu'on atteint
18 ans, il n'y a plus de soutien, là?
M. Carmant : Non, non, non.
Mme Weil : Mais, «afin de
faciliter leur passage», je regarde d'autres, ils disent bien... Dans d'autres
législations et programmes, c'est bien indiqué «après avoir», «une fois qu'ils
sont adultes». Est-ce qu'il y a... Moi, je pense qu'en parlant des enfants
c'est ça qui brouille un peu.
M. Carmant : Les jeunes.
Mme Weil : Et puis vous avez
le «ayant été pris en charge», mais ce n'est pas juste un jeune de 16 ans
qui a quitté. Il faudrait que ça soit plus clair que c'est à partir de... une
fois qu'ils sont adultes.
M. Carmant : C'est avant et
après qui est visé dans ce texte-là.
• (15 h 20) •
Mme Weil : «Prendre les
mesures pour soutenir les enfants ayant été pris en charge par le directeur de
la protection de la jeunesse afin de...» C'est le «faciliter le passage», le
passage à la vie adulte, c'est de 16, 17, 18, et là on atteint l'âge adulte. Il
faut rendre ça clair que c'est «et après», la continuation. Et c'est pour ça
que certaines juridictions vont dire 19, 20, 21, où ils établissent l'âge
après... C'est vraiment après l'atteinte... après qu'ils aient atteint l'âge <ou
avant...
Mme Weil :
...c'est
vraiment après l'atteinte... après qu'ils aient atteint l'âge >ou avant,
parce qu'il y en a qui quittent avant. Donc, je pense qu'il faut clarifier,
parce qu'en le lisant comme ça, on a l'impression que c'est juste ce passage à
18 ans et que ça pourrait couvrir ceux qui ont quitté à 16 ans parce
qu'on parle d'enfants. Mais l'intention est là, mais je trouve que le langage
est moins clair que d'autres que j'ai vus dans d'autres juridictions. «Après
avoir atteint — donc des jeunes — <après avoir
atteint >l'âge adulte ou avant», tu sais, le «avant», on peut
toujours... et qui ont quitté avant, mais c'est surtout...
M. Carmant : Le maintien à la
vie adulte. Je ne le sais pas, moi.
Mme Weil : ...avoir atteint
l'âge... «Le passage — toujours cette expression — <le
passage >à la vie adulte», je dois toujours expliquer aux gens que c'est
après qu'ils aient atteint l'âge adulte.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre, est-ce que vous
apprécieriez avoir une suspension ou ça va? On suspend?
Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 22)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 34)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, je
vais céder immédiatement la parole à M. le ministre.
M. Carmant : Oui. Merci, M.
le Président. J'aimerais retirer l'amendement que j'avais déposé antérieurement
et pour le remplacer par une version bonifiée.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour retirer?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, veuillez nous faire part de
votre bonification, votre modification.
M. Carmant : Alors, le nouvel
article 57 se lirait comme suit :
Ajoutez, à la fin de l'article 57 du
projet de loi, le paragraphe suivant :
«q) prendre les mesures pour soutenir les
jeunes de moins de 26 ans qui ont été pris en charge par le directeur de la
protection de la jeunesse, afin de faciliter leur passage à la vie adulte».
Cet amendement vise à insérer l'obligation
du ministère de la Santé et des Services sociaux de prendre les mesures pour
soutenir les enfants ayant été pris en charge par le directeur de la protection
de la jeunesse pour faciliter leur passage à la vie adulte. Cet amendement
répond à des préoccupations soulevées par des jeunes adultes ayant été pris en
charge par le directeur de la protection de la jeunesse. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'amendement de M. le député? Je présume que la députée de Notre-Dame-de-Grâce
va avoir un commentaire à formuler.
Mme Weil : Ah! je suis très
émue, M. le Président. Le ministre et moi, on en discute beaucoup, de ce
sujet-là. On fait des comparatifs avec d'autres juridictions. Et on avait... J'avais...
Bien, on disait : Tant que la loi <est...
Mme Weil :
...juridictions.
Et on avait... J'avais... Bien, on disait : Tant que la loi >est ouverte,
il y avait toujours un potentiel. Le ministre a rencontré des ex de la DPJ, des
jeunes qui sont venus ici, au parlement. D'ailleurs, ils ont été très
impressionnés par l'Assemblée nationale et ont adoré leur expérience, mais ils
ont surtout apprécié d'avoir eu l'occasion d'échanger avec le ministre
directement. Et le ministre était vraiment à l'écoute, il comprend bien les
différents profils, et on l'a vu un peu dans cette pièce. Et, lorsque le
ministre a quitté, ils ont dit qu'ils avaient beaucoup apprécié puis qu'ils
voulaient... le ministre avait déjà tendu la main, qu'il voulait continuer la
conversation avec eux.
Moi, c'est un dossier qui... depuis que
j'ai été à Batshaw. Et la première fois qu'on m'a dit... J'étais
vice-présidente du conseil d'administration de Batshaw, et c'est Michael Udy, à
l'époque, qui était le directeur général, et je lui ai dit : Qu'est-ce qui
se passe à 18 ans? Et j'avais de jeunes enfants, mais... J'avais un
souvenir de moi à 18 ans. Il dit : Il n'y a rien. J'ai dit :
Rien? Absolument rien? Il dit : Non, il n'y a rien pour eux. Et, à
l'époque, il n'y avait vraiment rien. Depuis, je pense qu'il y a des programmes
qui ont été développés.
Alors, comme on le sait, beaucoup se
retrouvent itinérants, dans la rue, dans la drogue, avec un taux de mortalité
élevé. Ça a toujours été un dossier, pour moi, où je sentais cette contribution
de ces jeunes-là à la société. Il ne faut jamais, jamais perdre espoir.
Et, cette transition, il y a eu beaucoup
d'articles aussi qui ont été écrits sur ce dossier-là dans les dernières
années, ça prenait ce soutien. Alors, le ministre et moi, on a pu échanger sur
d'autres modèles ailleurs au Canada et dans le monde, et on voit que beaucoup
de juridictions sont allées de l'avant. Et ce qu'ils disent dans les études,
c'est : En fait, pour l'État, c'est un plus, évidemment, parce que c'est
des gens qui vont contribuer à la société.
Mais je dois vous dire que c'est la plus
belle surprise, je pense, une des plus belles surprises que j'ai pu avoir
depuis que je suis ici, à l'Assemblée nationale. Je vous le dis, surtout à
l'opposition, d'avoir ce résultat, je suis très émue. Je pense que les jeunes
qui travaillent fort pour ce dossier-là... Et le ministre a déjà dit qu'il
voudrait les consulter pour le plan d'action que le ministre développe,
c'est-à-dire le programme qu'il veut bonifier pour l'appui à ces jeunes en
transition. Alors, pour moi, c'est une journée magnifique.
Je remercie le ministre de son écoute, de
son écoute jusqu'à la fin, jusqu'à la fin. On arrive vraiment à la fin. On ne
sait pas si on finit aujourd'hui ou lundi, mais... Et qu'il arrive avec cette
belle surprise, incluant la fratrie de l'autre jour, alors il y a des bonnes
nouvelles. Mais, ça, c'est vraiment la grosse, parce que ça va changer, ça va
changer la vie de ces gens-là. Et ça permet aussi... C'est un avancement pour
la société, c'est une contribution à la société québécoise, que ces jeunes personnes...
On a rencontré, justement, une de ces
jeunes personnes qui a réussi sa vie, qui travaille pour la DPJ, qui est à
l'origine, peut-être, de cette solution, là, d'après ce que je comprends. La
volonté était là, mais le mécanisme, pas encore. Et moi, j'ai rencontré ces
jeunes, et évidemment ils sont très impliqués puis remplis de volonté. Puis je...
Il y en a une qui m'a dit, même, que la politique avait... après sa visite à
l'Assemblée nationale, trouvait que la politique pourrait l'intéresser. Donc,
on voit le potentiel de ces jeunes adultes. Et ça, c'est la clé, c'est la clé.
Il y a certains, pour des raisons de contacts ou quelque chose de magique qui
est arrivé qui fait en sorte qu'ils ont pu finir leurs études, trouver un emploi,
un diplôme et une carrière, mais, pour la plupart, ce n'est pas du tout ce qui
les attend. Alors, je remercie du fond du cœur le ministre et évidemment son
équipe, son équipe, pour cet amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, je vais procéder à la mise aux voix de l'amendement à
l'article 57. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Et maintenant est-ce que
l'article 57, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci beaucoup.
Nous avions convenu, en début de séance,
que M. le député de Jean-Lesage aurait un droit de parole avant que nous
traitions le préambule, c'est-à-dire qui est dans l'article 1. Alors, M.
le député de Jean-Lesage.
• (15 h 40) •
M. Zanetti : Je vous
remercie beaucoup, M. le Président. Merci à tout le monde de consentir à ce
qu'on vienne insérer quelque chose dans notre ordre du jour, là, qui est, pour
moi, vraiment <extrêmement...
M. Zanetti :
...quelque
chose dans notre ordre du jour, là, qui est, pour moi, vraiment >extrêmement
important, c'est une correspondance que les membres de la commission ont reçue,
mais, pour le bénéfice des gens qui suivent la commission, pour le public, je
vais la déposer puis la lire aussi, avec leur consentement, là, qui a été
obtenu et vérifié.
Le Président (M. Provençal)
: Je veux vraiment spécifier que nous avons eu le
consentement de la Commission de la santé et des services sociaux des premières
nations du Québec et du Labrador pour pouvoir faire lecture de la lettre qui a
été transmise aux membres de la commission. Et donc elle sera rendue publique
dans la suite.
M. Zanetti : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, je vais vous la lire. L'objet... Au fond, elle est
adressée au ministre, Lionel Carmant. L'objet, c'est : «Demande
d'amendement à l'article 131.12.»
Alors : «M. le ministre, nous avons
suivi les débats ayant eu cours en commission parlementaire ces derniers jours
au sujet des dispositions du projet de loi n° 15 relatif aux Premières Nations
et aux Inuit. Nous désirons par la présente rectifier certains faits et
réaffirmer notre opposition à la formation d'un conseil de famille comme
condition pour exempter les enfants autochtones des durées maximales
d'hébergement, comme il est prévu à l'article 131.12 du projet de loi.
«D'abord, nous tenons à rappeler que l'insertion
d'une telle condition à la loi ne découle pas d'une recommandation des Premières
Nations et des Inuit, mais bien du ministère de la Santé et des Services
sociaux. La position mise de l'avant par le groupe de travail sur les
dispositions de la LPJ spécifiques aux enfants et aux familles des Premières
Nations et Inuit, dans le cadre des travaux du comité permanent sur
l'application de la LPJ, a été celle de l'exemption des enfants autochtones des
durées maximales d'hébergement, et ce, sans condition. Le comité permanent a
rejeté cette proposition.
«M. le ministre, vous affirmez vouloir
conserver un "filet de sécurité" si l'enfant se trouve dans une
situation défavorable, ce filet de sécurité prenant la forme du conseil de
famille. Nous réitérons que nous sommes en désaccord avec le fait d'assujettir
l'exemption des durées maximales d'hébergement à la mise en place d'un conseil
de famille, notamment car celui-ci ne constitue pas une pratique répandue dans
l'ensemble des nations et communautés au Québec. Certaines d'entre elles se
verraient ainsi imposer une façon inadaptée de gérer leurs services à l'échelle
locale par le Québec. Les agences des services à l'enfance et à la famille des
Premières Nations, déjà en place dans les communautés, ainsi que les organismes
autochtones ayant le mandat d'offrir des services sociaux en milieu urbain,
tels que les centres d'amitié autochtones, jouent déjà ce rôle de "filet
de sécurité" auprès des familles en difficulté et des enfants à risque.
L'article 131.12, tel que libellé actuellement, a pour effet de créer un
traitement différentiel et de porter directement préjudice aux enfants et aux
familles qui soit décident de recevoir des services différents, soit n'ont pas
accès aux services d'un conseil de famille.
«Par ailleurs, rappelons que les durées
maximales d'hébergement ont été introduites à la loi dans le but d'assurer la
stabilité des liens affectifs des enfants confiés en milieu de vie substitut.
Cette disposition s'appuie sur une théorie occidentale de l'attachement, dont
l'application aux peuples autochtones est hautement contestée, vu notamment les
dynamiques familiales différentes au sein des communautés. En quoi le fait
d'exempter les enfants autochtones d'une disposition fondée sur une doctrine
occidentale et culturellement inadaptée mettrait-il l'enfant à risque? D'où
vient la prétendue nécessité d'ajouter un filet de sécurité? Par ailleurs, la
loi regorge d'autres possibilités pour le tribunal d'assurer la sécurité de
l'enfant. Toute décision rendue par le tribunal doit — application
des durées maximales d'hébergement ou pas — l'être dans l'intérêt de
l'enfant et dans le respect de ses droits.
«Finalement, nous tenons à préciser que
les modalités d'une entente conclue avec une nation, une communauté ou un
regroupement de celles-ci en conformité avec l'article 37.5 de la LPJ
doivent continuer d'avoir préséance sur les dispositions de la LPJ.
«Nous demandons donc l'adoption de
l'amendement qui suit :
«L'article 131.12 introduit à l'article 54
du projet de loi est modifié par la suppression, après "91.1", de "lorsqu'un
conseil de famille a été formé".
«L'article modifié doit se lire comme suit
:
«"131.12. La durée totale de la
période durant laquelle un enfant autochtone peut être confié à un milieu de
vie substitut n'est pas limitée par les articles 53.0.1 et 91.1."
«Dans la paix et l'amitié.»
C'est signé Richard Gray, gestionnaire des
services sociaux à la CSSSPNQL et au nom des membres suivants du caucus des
Premières Nations et Inuit du groupe de travail sur les dispositions de la LPJ
spécifiques aux enfants et aux familles des Premières Nations et Inuit : Eve
Laoun et Florence Picard pour le Regroupement des centres d'amitié autochtones
du Québec; Mina Beaulne et pour la direction du Nunavimmi Ilagiit Papatauvinga,
Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik; Tanya Barnaby
pour la direction des services sociaux de Listuguj; Alice Cleary pour la
Direction de la protection sociale du Conseil de la nation atikamekw; Nadine
Vollant, innue de Uashat mak Mani-Utenam, et là il y a... en copie conforme.
Donc, je voulais le lire, d'une <part...
M. Zanetti :
...en
copie conforme.
Donc, je voulais le lire, d'une >part,
oui, pour demander à ce qu'on revienne sur l'article 131.12, parce qu'on avait
eu, à ce moment-là, une discussion, j'avais proposé cet amendement-là, on
l'avait rejeté, mais, sur la base d'informations nouvelles, je pense qu'on
devrait ravoir la discussion à nouveau par rapport à ça.
Et je me permets aussi le commentaire...
Je trouve que, tu sais, l'exercice qu'on a dans le cadre du projet de loi n° 15
puis dans les relations avec les autochtones montre à quel point... je pense
qu'on a besoin de changements constitutionnels pour que les Premières Nations
et autochtones fassent partie des commissions parlementaires, minimalement, qui
étudient des projets de loi qui vont avoir des impacts directs sur leurs
communautés. Alors, évidemment, quelle que soit la forme que prendrait cette
participation-là, la façon dont elles doivent passer, pour faire valoir leur
point de vue, par le biais des partis d'opposition ou par le biais du
gouvernement, en marge des discussions qu'on a, c'est vraiment très difficile
et ardu, et ça ne favorise vraiment pas, je trouve, le processus législatif. Et
j'espère qu'un jour on... il y aura des représentants des Premières Nations et
Inuits ici, avec nous, quand il y a des sujets qui les concernent
spécifiquement, pour être capables... pour qu'on soit capables d'avoir toujours
l'heure juste sur ce qui... ce qu'on est en train d'adopter comme loi. Alors,
c'était mon commentaire éditorial.
Mais je reviens à ma demande, qui est...
Bien, je vous demanderais, en fait, le consentement pour qu'on revienne sur cet
article, 131.1 de la LPJ, qui est modifié dans l'article... attendez, de
mémoire...
Le Président (M. Provençal)
:C'était 131.12.
M. Zanetti : 131.12, à
l'article...
Le Président (M. Provençal)
:De l'article 54.
M. Zanetti : 54 du présent
projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
:Mais, avant toute chose, la députée
de Joliette voulait faire une intervention. Mme la députée.
Mme Hivon : Je ferais la même
demande, en fait, de rouvrir l'article simplement, ça ne présume en rien de
l'orientation du ministre, mais simplement pour nous permettre d'avoir vraiment
une discussion qui va nous permettre d'aller au fond des choses sur un enjeu
qui est fondamental. Et, si on veut être conformes à ce qui est un énoncé du
préambule de ce projet de loi, que je salue, d'ailleurs, comme énoncé, qui dit :
«Considérant que les autochtones sont les
mieux placés pour répondre aux besoins de leurs enfants de la manière la plus
appropriée — suivi d'un :
«Considérant que la sécurité culturelle est
essentielle au mieux-être des enfants autochtones», je vois vraiment mal
comment on ne répondrait pas à cette demande.
Donc, avant de plaider, parce que je vais
vouloir plaider sur le fond des choses, mais je voudrais être sûre qu'on va
prendre le temps d'en disposer.
Le Président (M. Provençal)
:Permettez-vous... Parce que je
voudrais clarifier certaines choses avec des gens. Alors, je vais suspendre,
s'il vous plaît. Puis conservez toute votre présentation que vous allez nous
faire.
Alors, suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 15 h 52)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, je
tiens à m'excuser, tout à l'heure, auprès de la députée de Joliette pour
l'avoir interrompue, mais on m'avait demandé de suspendre. Alors, je vous
recède la parole, madame, pour que vous puissiez terminer ce que vous aviez
débuté.
Mme Hivon : O.K. Juste un
point de procédure. Est-ce qu'on peut aborder le fond du dossier maintenant?
Donc...
Le Président (M. Provençal)
:Non. Non.
Mme Hivon : O.K. Alors,
écoutez, moi, je pense que, pour les fins de nos travaux, c'est le choix de la
commission de décider d'accepter ou non, par consentement, de rouvrir l'article,
je pense qu'il y a quelque chose qui milite fortement pour rouvrir l'article.
C'est que, dans un courriel qui a été envoyé vendredi dernier à la
sous-ministre, qui est parmi nous aujourd'hui, et qui nous a été transmis, aux
membres de la commission, lundi matin, on dit que, lorsque l'amendement du
député de Jean-Lesage a été débattu, l'information qui a été donnée en réponse,
à savoir qu'il y avait eu consultation et que les nations autochtones étaient
d'accord, n'était pas exacte. Et je pense que ça, ça milite pour rouvrir
l'article formellement, parce que les informations qui ont été données pour
rejeter l'amendement déposé par mon collègue, qui est celui qui est demandé par
les nations autochtones, n'est pas compatible avec ce que les nations
autochtones disent, évidemment, avoir véhiculé et nous réitèrent aujourd'hui à
être contre, donc, cette disposition-là.
Alors, je pense que ça milite pour la
réouverture et je pense qu'à la lumière des travaux puis de l'esprit de
collaboration ce serait une bonne chose qu'on puisse... qu'on puisse vider cette
question-là, surtout par respect pour les nations autochtones.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre, est-ce que vous avez
des commentaires?
M. Carmant : Non. Juste pour
clarifier, par exemple, j'étais bien au courant, là, de ce qui avait été dit.
Je me souviens très bien du passage de M. Gray, qui m'avait clairement dit
aussi qu'il n'était pas nécessairement en faveur de ceci. Donc, j'étais bien au
courant quand on l'avait débattu. Je pense que tout le monde avait vu sa
présentation. Donc, moi, je ne consens pas à réouvrir le chapitre, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Donc, il n'y a pas
consentement.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Normalement, c'est terminé, M. le
député de Jean-Lesage. Parce que vous aviez demandé : Est-ce qu'il y a
consentement pour réouvrir l'article? Il n'y a pas de consentement. Donc, étant
donné qu'il n'y a pas de consentement, je me dois d'aller à l'article 1, et on
va traiter des différents amendements qui sont à l'article 1.
M. Zanetti : J'aurais un
amendement à déposer.
Le Président (M. Provençal)
:À quel article?
M. Zanetti : Bien, il est
déjà déposé, en fait. Est-ce que je pourrais avoir une suspension de quelques
minutes, juste pour organiser mes affaires un peu? C'est parce que je pensais
que ça durerait plus longtemps puisque je pensais qu'on rouvrirait l'article,
justement.
Le Président (M. Provençal)
:Suspension.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h 03)
Le Président (M. Provençal)
:...nos travaux. On va revenir à l'article 1,
qui est le préambule de la Loi sur la protection de la jeunesse. Nous avions
différents amendements qui étaient en suspens. En fait, nous avons présentement
déjà quatre amendements qui avaient été déposés, les deux premiers, par la
députée de Notre-Dame-de-Grâce. Nous en avons un qui a été déposé par le député
de René-Lévesque et un qui a été déposé par le député de Jean-Lesage. Alors,
nous allons commencer par l'amendement... le premier amendement qui a été
déposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce, que nous venons... que nous
projetons à l'écran maintenant.
Mme Weil : Oui. Alors,
essentiellement, ça reprend une des recommandations de la commission spéciale.
Donc : «Considérant que toutes les actions et décisions prises en vertu de
cette loi doivent respecter la Charte des droits de l'enfant».
Évidemment, on était dans le tout début de
l'étude du projet de loi, mais je permets quand même au ministre de donner la
réponse qu'il avait donnée à ce moment-là, puisque la charte, essentiellement,
n'est pas encore adoptée. Il y a des travaux, on l'a bien compris, il y aura
des travaux qui vont être menés prochainement. Et il y a peut-être même une
règle qu'on ne peut pas avoir un considérant, j'imagine, règle très claire
là-dessus, sur un enjeu qui n'est pas inclus dans le projet de loi. C'était ça
à l'origine. On ne savait pas trop, on a gardé les considérants ouverts, ne
sachant pas trop où on pourrait se rendre, à la fin.
Donc, j'aimerais quand même écouter le
ministre dire que c'est dans les intentions. C'est important de l'affirmer,
réaffirmer que c'est un enjeu important, cette charte des droits de l'enfant,
et qu'il y aura des travaux. Et puis, ensuite, on verra si on retire l'amendement,
à la lumière de ce que le ministre va répondre, le considérant, essentiellement.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Bien,
effectivement, le considérant... la charte n'existe pas, donc c'est... on ne
peut pas mettre ça dans les considérants. Mais, effectivement, je l'ai dit
plusieurs fois, là, que le... on... Ça faisait partie des recommandations du
rapport Laurent. On n'a pas l'intention de tabletter du tout le rapport. J'ai
aussi mentionné que le commissaire était prioritaire par rapport à la charte.
Donc, éventuellement, on va y venir, c'est sûr.
Mme Weil : Donc, à la lumière
de ça, M. le Président, je pense qu'on va le retirer, essentiellement, parce qu'on
ne peut pas. Ce n'est pas comme une question d'opinion. C'est vraiment une
question d'impossibilité en vertu de...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, merci. Il y a consentement
pour retirer l'amendement qui avait été déposé par la députée de
Notre-Dame-de-Grâce?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement, <merci...
Le Président (M. Provençal)
:
...l'amendement qui avait été déposé par la députée
de Notre-Dame-de-Grâce?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:
Consentement, >merci. Alors, on va au
deuxième amendement, qui est aussi un amendement qui avait été déposé par la
députée de Notre-Dame-de-Grâce. Alors, madame, je vous invite à nous en faire
la lecture.
Mme Weil : Oui. Alors :
«Considérant que la protection des enfants nécessite qu'une institution
indépendante soit vouée exclusivement à la promotion et à la défense de leurs
droits;».
C'est encore le même argumentaire qui a
été présenté, parce qu'il n'y a pas, actuellement, d'institution indépendante,
mais qu'il y aura des travaux. Le ministre s'est engagé à ça parce que ça fait
partie, hein, des recommandations, j'ai bien compris, sur un commissaire.
Une voix : ...
Mme Weil : Oui. «Institution
indépendante», c'est comme ça, je pense, que ça a été libellé par la commission.
Et je soulignerais d'ailleurs que Mme Laurent, lorsqu'elle est venue en
commission, elle a dit que c'était une des mesures phares du rapport. Donc, on
voulait l'inscrire. Il y a des raisons techniques, si on veut, on ne peut pas...
mais évidentes, c'est qu'on n'a pas... l'institution n'a pas été créée en vertu
de ce projet de loi, on n'en parle pas. Mais, encore une fois, il y a des
travaux, je comprends, pour le commissaire?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Bien, comme je
disais, on fait les choses une chose à la fois. Pour moi, la priorité, c'était
vraiment le p.l. n° 15. Quand le p.l. n° 15 sera adopté, on va prendre
votre... on va commencer à réfléchir au commissaire, mais on veut travailler
également sur la formation, là. Comme je vous dis, ça, c'est peut-être la
priorité numéro un une fois que le p.l. n° 15 sera fait. Mais c'est dans
nos intentions, là, d'aller avec le commissaire, c'est sûr.
Mme Weil : Oui. Alors donc,
juste pour réitérer, Mme Laurent y tenait fortement, puis elle n'aimait
pas nécessairement l'expression «chien de garde». Elle dit : Non, c'est
autre chose qu'un chien de garde, c'est, un peu comme on le voit dans d'autres
provinces, certaines provinces, vraiment être à l'affût des courants, proche
des jeunes, une voix pour les jeunes, etc., et... Mais, étant donné qu'on... ce
n'est pas inséré dans le projet de loi n° 15, qu'on ne peut pas l'amener
comme considérant. Mais je comprends que le gouvernement va faire des travaux
pour regarder... Ces deux éléments, là, c'est vraiment deux mesures phares, en
fait, du rapport de la commission spéciale. Alors, on va retirer, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, est-ce qu'il y a consentement pour que... retirer l'amendement
de la députée de Notre-Dame-de-Grâce?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement, merci. Ce qui nous amène... excusez-moi... à
l'amendement qui avait été déposé par le député de René-Lévesque. Nous allons
le projeter à l'écran, et je vais céder la parole à la députée de Joliette.
Mme Hivon : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, voici l'amendement en question : Dans le préambule
de la Loi sur la protection de la jeunesse, proposé par l'article 1 du projet
de loi, ajouter, après le troisième alinéa, l'alinéa suivant :
«Considérant l'importance de faciliter la
transition vers la vie adulte;».
Donc, je pense qu'à la lumière de l'amendement
qu'on vient d'adopter ce serait une bonne idée d'en faire un considérant, parce
que c'est un facteur qui est très important, qui a été répété au ministre
encore, lors de sa rencontre, donc, avec des jeunes cette semaine, et c'est un
enjeu extrêmement sensible et important. Alors, mon collègue de René-Lévesque
tenait énormément à l'ajout de ce considérant, avec raison, et je pense qu'il l'avait
plaidé à l'époque, et donc je vous invite vraiment à voter en faveur de cet
amendement.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Bien, je pense
que le geste qu'on a posé de l'inclure dans la LSSSS est encore plus important,
là, mais, si... Moi, je n'ai aucun enjeu avec cet amendement, M. le Président,
là. Est-ce qu'on pourrait peut-être faire... voir ça au niveau juridique et
à...
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Voulez-vous qu'on suspende ou...
M. Carmant : Suspendre, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui.
On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 10)
(Reprise à 16 h 11)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, M. le
ministre.
M. Carmant : Oui, donc, moi,
je suis en faveur de cet amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, à moins qu'il y ait d'autres
interventions, j'irais directement à la mise aux voix de l'amendement déposé
par le député de René-Lévesque, mais défendu par la députée de Joliette.
Mme Hivon : ...le ministre de
son ouverture. Je pense que ça envoie un signal fort sur la sensibilité qu'il
démontre à l'égard de cette période charnière, véritablement, pour les jeunes
qui doivent faire la transition au sortir de leur passage à la protection de la
jeunesse. On sait à quel point il y a énormément de vulnérabilité à cette
étape-là, la commission Laurent l'a vraiment bien fait ressortir. Donc, je
remercie le ministre de cette ouverture et je pense que mon collègue le député
de René-Lévesque va vraiment s'en réjouir.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'autre
commentaire, la mise aux voix de l'amendement déposé par le député de
René-Lévesque. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté, merci. Nous en sommes maintenant à l'amendement
qui avait été déposé par le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci, M. le
Président. Alors, oui, c'est un... Je vais le lire puis en discuter après.
Alors, il s'agit de remplacer, dans l'article 1 du projet de loi, l'alinéa
«Considérant que les autochtones sont les mieux placés pour répondre aux
besoins de leurs enfants de la manière la plus appropriée;» par «Considérant
l'importance de reconnaître que les autochtones ont la compétence et doivent
avoir l'autonomie pour répondre aux besoins de leurs enfants de la manière la
plus appropriée;»
C'est une demande de l'APNQL, et je pense
qu'elle est extrêmement importante. C'est important de le mettre dans le
préambule. Et le considérant qui est là à l'heure actuelle est un peu vague, là.
Les autochtones sont les mieux placés pour répondre à leurs besoins, aux
besoins de leurs enfants de la manière la plus appropriée, c'est comme, un peu,
une déclaration de principe, mais qui esquive, disons, les mots et les concepts
qui sont importants dans... pour que cette reconnaissance-là soit vraiment
pleinement prise en considération. Alors, moi, je nous invite à faire cet acte-là
de main tendue, justement, aux Premières Nations et Inuits puis dire :
Bien, on va effectivement utiliser les mots qu'eux reconnaissent comme étant
les meilleurs pour ce préambule de cette loi si fondamentale et importante.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Oui, je suis
d'accord avec le concept, mais on a vraiment un enjeu à cause de la
loi C-92, qui... où le fédéral ne nous a pas consultés pour impliquer ce
concept-là. Et, comme vous savez, le sujet est en cour... en révision en Cour
suprême. Donc, à ce moment-ci, c'est... je ne peux pas dire ce que... la phrase
telle qu'elle est formulée. Je pense que, quand les autochtones sont venus... Même
M. Picard, il a compris tout le sens de la... du considérant qui est là.
Et, malheureusement, c'est... je ne peux pas aller plus loin, là, dans le
contexte actuel.
M. Zanetti : M. le Président,
je vous demanderais peut-être une suspension pour qu'on puisse avoir des
échanges hors micro à ce sujet.
M. Carmant : Oui,
consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement?
Alors, suspension.
(Suspension de la séance à 16 h 15)
(Reprise à 16 h 23)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Il y
avait une suspension qui avait été demandée. Alors, est-ce que, M. le ministre,
vous avez des points à ajouter?
M. Carmant : Non. Comme
je disais, alors, le comité permanent n'a pas appuyé les changements qui sont supposés,
donc, moi, je dois me limiter à la première phrase qui est écrite ici. Mais je
suis prêt à continuer le débat, s'il le faut, là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Bien,
moi, je pense qu'on n'a pas le choix d'aller vers l'amendement que le collègue
de Jean-Lesage nous propose, d'autant plus que ce qu'on constate, c'est que les
considérants qui sont présentement dans le préambule, que j'ai lu tout à l'heure,
qui disent : «Considérant l'importance de reconnaître»... «Considérant que
les autochtones sont les mieux placés pour répondre aux besoins de leurs
enfants de la manière la plus appropriée» et «Considérant que la sécurité
culturelle est essentielle au mieux-être des enfants autochtones», ce sont des
considérants, finalement, qui n'ont que très peu d'impact, puisque, malgré ces
considérants-là, le ministre nous a dit tout à l'heure qu'il ne pouvait pas
accéder à une demande toute simple des nations autochtones, qui est de dire :
C'est une réalité qui nous est étrangère, la question du placement à majorité
et des conseils de famille que vous voulez nous imposer. Ils nous ont écrit
deux fois plutôt qu'une, un premier courriel, qu'on a reçu lundi, et une
lettre, maintenant, adressée directement au ministre, où ils nous disent :
Nous, là, faites-nous confiance, cette réalité-là, elle n'est pas compatible
avec notre réalité culturelle.
Si on prend deux minutes pour en parler,
M. le Président, c'est que les nations autochtones, un, la question du conseil
de famille, c'est quelque chose, comme nous l'explique très bien M. Gray, qui
n'est pas répandu. Donc, il disait même, dans son courriel, lundi : Qui va
venir mettre ça en place? Qui va payer pour ça? Ça va être encore le <gouvernement...
Mme Hivon :
...l'explique
très bien M. Gray, qui n'est pas répandu. Donc, il disait même, dans son
courriel, lundi : Qui va venir mettre ça en place? Qui va payer pour ça?
Ça va être encore le >gouvernement, l'État qui va venir imposer quelque
chose dans nos nations. Ça, je m'excuse, mais c'est du paternalisme. C'est le
contraire de ce qu'on veut faire dans cette loi-là. C'est le contraire de la
commission Viens et de ses recommandations. Puis il y a une recommandation
directement sur ce point-là, de la commission Viens, reprise par la commission
Laurent, débattue fermement par les autochtones, acceptée par le protecteur et
le Barreau. Puis là le ministre nous dit : Non, on ne peut pas faire ça.
Donc, comment... Puis moi, je nous invite tous à lire, d'ici lundi, la section
du rapport de la commission Viens, la page 438, qui parle, justement, de
la réalité de l'attachement en milieu autochtone pour expliquer comment les
concepts sont culturellement différents.
Puis là, aujourd'hui, le ministre nous dit :
Non, on ne peut pas faire ça. Puis moi, je dis : Comment peut-on envoyer
cette réponse-là aux nations autochtones, qui nous le demandent avec
insistance, qui nous disent à quel point c'est étranger, ce qu'on va être en
train de mettre dans la loi, par rapport à leur réalité culturelle, de surcroît
quand on a deux considérants qui viennent dire qu'on veut reconnaître que les
autochtones sont les mieux placés pour répondre aux besoins de leurs enfants de
la manière la plus appropriée?
Donc, l'enjeu de fond, là, c'est que, si
on garde cette règle-là, par exemple, du placement à majorité qui peut
s'appliquer en milieu autochtone, c'est que des familles autochtones qui vont
accepter ça, en plus de l'enjeu qu'il n'y a pas de conseil de famille — ce
n'est pas une réalité qui existe telle qu'on la voit dans la loi — bien,
c'est comme de dire : Les enfants, il va à peu près toujours falloir les
sortir quand il va y avoir un placement à majorité parce qu'on ne pourra pas
les garder dans le milieu autochtone, qui est sécurisant, culturellement, pour
eux. Est-ce que c'est ça, le message qu'on veut envoyer?
Donc là, je fais juste nous ramener qu'on
débat du préambule où on vient nous dire ça. Ça fait que, de toute évidence, on
a beau nous dire ça, après, on rejette une demande qui est tout à fait normale
et acceptable et, en plus, qui n'est pas juste des autochtones, mais qui est de
la commission Viens et de la commission Laurent, on rejette ça, puis on
voudrait qu'ils nous croient, puis on voudrait qu'ils croient les travaux qu'on
faits puis l'importance des considérants, alors qu'ils nous font une demande
puis qu'on la rejette. Donc, dans un tel contexte, je pense qu'on n'a pas le
choix, il faut aller beaucoup plus loin dans le préambule puis il faut parler
carrément d'autonomie.
Alors, je ne sais pas si le ministre veut
nous expliquer comment il peut réconcilier la fermeture à répondre à la demande
des nations autochtones en lien avec quelque chose qui est, justement, au cœur
de leurs enjeux culturels et par rapport à la jeunesse, aux enfants, avec les
considérants qu'on a présentement.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Oui, donc,
premièrement, je tiens à dire que, tu sais, le concept de conseil de famille
est quand même un concept très large, là. Je pense qu'il faut rassurer les
Premières Nations que... Tu sais, dans certaines régions, comme en Outaouais,
ils appellent ça le conseil des personnes... comment on dit... le terme exact...
représentatives...
Une voix : ...
M. Carmant : ...significatives.
Donc, ce n'est pas nécessairement dans la famille, là. Donc, c'est quand même
très large. Puis, deuxièmement, aussi, je pense que, dans la loi actuelle, il y
a façon de demander d'être exempté de ces limites-là. Mais, encore une fois, je
pense qu'entre ce qu'on avait actuellement puis ce qu'on propose c'est quand
même une avancée significative. On ne va pas aussi loin que désiré, mais je
pense que, pour le moment, c'est comme un pas dans la bonne direction.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je vous remercie de votre
collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au lundi 11 avril, à 14 heures, où elle
poursuivra son mandat... Oui?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Une prolongation? Bien là, moi, je
n'ai pas de problème à prolonger, mais ça prend le consentement des gens pour
prolonger.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Pas de consentement? Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)