Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mercredi 15 mars 2023
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Vol. 47 N° 4
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 10, Loi limitant le recours aux services d’une agence de placement de personnel et à de la main-d’œuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux
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Intervenants par tranches d'heure
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Gagnon, Yannick
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Dubé, Christian
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Dorismond, Shirley
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Bogemans, Audrey
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Fortin, André
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Fortin, André
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Gagnon, Yannick
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Marissal, Vincent
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Dubé, Christian
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Gagnon, Yannick
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Dorismond, Shirley
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Tremblay, Suzanne
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Fortin, André
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Marissal, Vincent
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Arseneau, Joël
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Gagnon) :
Alors,
je déclare officiellement la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte. Je vous souhaite la <bienvenue...
Le Président (M. Gagnon) :
...Je
vous souhaite la >bienvenue. Et je demande, comme à toutes les
commissions, à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
On est aujourd'hui réunis pour... La
commission s'est réunie afin de poursuivre les consultations particulières et
auditions publiques sur le sujet de la loi n° 10, Loi
limitant le recours aux services d'une agence de placement de personnel et à de
la main-d'oeuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services
sociaux.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, M. Chassin (Saint-Jérôme) est remplacé par Mme Tremblay
(Hull) et Mme Lachance (Bellechasse) est remplacée par Mme Bogemans
(Iberville).
Auditions
Le Président (M. Gagnon) : Merci.
Alors, ce matin, en commission, nous entendrons les témoins suivants,
c'est-à-dire l'Association des pharmaciens des établissements de la santé du
Québec et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, qui sera
normalement en vidéoconférence.
Alors, si tout le monde est prêt, je
souhaite effectivement la bienvenue à l'Association des pharmaciens des
établissements de santé du Québec.
Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons, par la suite, à la
période d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite donc à
présenter et à commencer votre exposé, mais, avant tout, bienvenue.
Association des pharmaciens des établissements de
santé du Québec (APES)
Mme
Racicot
(Julie) : Merci. Donc, M. le ministre, M. le président de la commission,
mesdames et messieurs les parlementaires, je veux d'abord vous remercier de
nous recevoir ici ce matin.
Mon nom est Julie Racicot. Je suis pharmacienne,
je suis également cheffe du département de pharmacie à l'Institut universitaire
de cardiologie et de pneumologie de Québec, l'Université Laval, également
professeure de clinique à la même université. Je suis aussi présidente de l'Association
des pharmaciens des établissements de santé du Québec. Donc, je suis
accompagnée, ce matin, de Mme Linda Vaillant, qui est pharmacienne et
également directrice de notre association, donc, directrice générale.
Nous allons vous présenter aujourd'hui un point
de vue très spécifique, soit celui qui est propre aux pharmaciens
d'établissements de santé, qui sont inclus dans le projet de loi n° 10,
mais qui ont toutefois une réalité qui est très différente de celle des autres
groupes visés, donc, notamment les infirmières.
Donc, peut-être un petit rappel rapide.
Nous avons 1 900 pharmaciens dans les établissements de santé au
Québec sur un total de 10 000 pharmaciens. Donc, les pharmaciens
d'établissements représentent, bon, près de 20 % des pharmaciens en
pratique au Québec. 80 % des pharmaciens, donc la grande majorité de ceux
qui oeuvrent dans les établissements de santé, détiennent une maîtrise en
pharmacothérapie avancée, donc, un diplôme de deuxième cycle après le doctorat
professionnel qui donne accès au titre de pharmacien. Les pharmaciens sont,
bien sûr, membres des CMDP, des conseils des médecins, dentistes, pharmaciens,
sont grandement engagés au sein de ceux-ci dans l'ensemble des établissements.
Donc, d'entrée de jeu, je tiens à vous
préciser que l'APES est en accord avec le projet de loi. On a une inquiétude
quant à la latitude, toutefois, qui est laissée au ministre dans l'adoption de
règlements, d'où l'importance, pour nous, d'être entendus aujourd'hui, d'être
consultés, surtout lorsque ces règlements-là seront en élaboration, pour
éviter, dans le fond, les bris de service en pharmacie. Donc, vous n'êtes pas
sans savoir qu'il y a une pénurie importante de pharmaciens dans les
établissements de santé depuis le début des années 2000, qui avait même
entraîné des travaux au ministère de la Santé et des Services sociaux de
planification de main-d'oeuvre.
Toutefois, on a fait un dernier sondage,
en 2021, qui démontrait que 18 % des postes pharmaciens dans les
établissements de santé n'étaient pas comblés. Et ça, c'est sans compter les
autres postes de pharmaciens qui devraient être créés, donc, pour répondre aux
besoins grandissants de la population. Vous savez, en étant en pénurie, on
s'est peu développé au niveau des postes au fil des années, donc, clairement il
y a un besoin à combler présentement avec la population vieillissante, les
patients plus vulnérables, la pharmacothérapie, qui est de plus en plus
complexe, des patients, notamment pour ajouter des ressources dans les CHSLD,
que ce soit à l'urgence, aux soins intensifs, ou d'autres unités de soins, ou
dans les secteurs ambulatoires.
Il faut aussi préciser que l'APES n'est
pas favorable à la main-d'oeuvre indépendante. Donc, c'est souhaitable qu'elle
soit réduite, voire même éliminée à moyen terme. Toutefois, vous connaissez,
comme nous, la situation actuelle dans les établissements de santé,
particulièrement au niveau des ressources pharmacien dans les établissements de
santé. Un hôpital ne peut pas fonctionner sans pharmacien. Donc, à court terme,
il faut pouvoir continuer d'avoir recours à une certaine main-d'œuvre
indépendante. D'autant plus qu'il faut savoir que 80 % de la main-d'œuvre
indépendante dans les établissements de santé provient du réseau lui-même, donc,
provient de pharmaciens qui sont déjà membres de notre association, qui sont
déjà des pharmaciens à l'emploi du réseau. Donc, les pharmaciens
d'établissement détiennent une expertise particulière que seul un petit groupe
détient, donc, il n'y a pas une panoplie de pharmaciens pouvant prêter main-forte.
Donc, c'est vraiment les pharmaciens à même le réseau qui prennent une semaine
de vacances ou de congé particulier pour pouvoir aller prêter main-forte sur
une base de volontariat au réseau dans les établissements qui en ont le plus
besoin.
• (11 h 30) •
Vous avez vu de la télépharmacie
s'installer dans certains établissements, donc, c'est souhaitable au sein d'un
même établissement. Certains établissements en région, à l'occasion, ont
recours à ça. Ça permet de mieux utiliser les ressources. Donc, ça concentre la
validation des ordonnances, la vérification, la préparation des médicaments, la
vérification des ordonnances sur un site. Ça permet de dégager les pharmaciens
pour aller faire des activités cliniques, donc, d'offrir des soins <pharmaceutiques...
>
11 h 30 (version révisée)
< Mme
Racicot
(Julie) :
...d'offrir des soins >pharmaceutiques
directement aux patients à l'unité de soins avec l'équipe multidisciplinaire.
Donc, ça permet une bonne répartition des ressources dans les milieux qui ont
des débits peut-être un peu moins importants. Par contre, il faut faire
attention à la main-d'œuvre qui est fournie par les agences de placement. Donc,
la télépharmacie offerte par le privé ne correspond pas à un standard de
pratique. Ça ne permet pas la présence sur place d'un pharmacien, ce qui est
contraire à l'Ordre des pharmaciens qui nous disent que le travail et les
tâches déléguées aux assistants techniques en pharmacie doivent être sous la
supervision d'un pharmacien. Donc, le travail à distance permet une validation
d'ordonnance, des vérifications par caméra, mais ne remplace en rien la
présence d'un pharmacien dans une pharmacie, dans un établissement de santé,
qui va offrir des soins plus globals aux patients, donc, une prise en charge de
toute sa pharmacothérapie, le suivi des effets secondaires, de l'effet du
médicament, l'ajustement de la thérapie, les interventions directes au sein des
équipes interdisciplinaires et auprès des patients.
Donc, je vais maintenant laisser la parole
à Mme Vaillant qui va poursuivre avec des propositions et des pistes de
solution qu'on a à vous présenter ce matin.
Mme Vaillant (Linda) : Bonjour
à tous. Alors, la première proposition... En fait, l'APES met de l'avant ce
matin quatre propositions, la première vise justement la télépharmacie, ce dont
Mme Racicot vient de parler. Essentiellement, ce qu'on souhaite, c'est
que, si, dans le cadre d'un règlement qui viserait à encadrer le recours à la
MOI, on doit définir ce qu'est la MOI en pharmacie d'établissement, qu'on s'assure
de tenir compte de la télépharmacie et d'inclure la télépharmacie comme étant
une forme de main-d'oeuvre indépendante. Pour nous, c'est important que ça
figure dans une telle définition.
Je vous dis, avant d'entrer sur les autres
propositions, je vous dis un mot rapide sur la situation durant l'état d'urgence.
Ce qui nous amène ici principalement aujourd'hui, c'est une situation difficile
qu'on a vécue lorsque l'arrêté ministériel 2021-017, là, celui qui
interdisait aux travailleurs de la santé d'être utilisés en main-d'œuvre indépendante,
là, comme travailleurs autonomes. Quand cet arrêté-là a été publié, on s'est
retrouvés devant une situation très difficile. On vient de vous dire que
80 % du réseau se dépanne lui-même, si on veut, donc ce sont des
pharmaciens à l'emploi. Donc, on s'est retrouvés avec des pharmaciens qui, sous
peine de sanctions pénales, là, ne voulaient pas aller dépanner dans le réseau.
En 2022, on a eu même deux occasions où des établissements ont frôlé la rupture
de service au niveau des services pharmaceutiques de base, là, juste pour
distribuer les médicaments. Il a fallu que le ministère de la Santé s'en mêle
et qu'on trouve une façon, si on veut... je n'aime pas dire «contourner», mais
c'est un peu ce qui s'est passé, pour arriver finalement à aller offrir ces
services-là. D'où l'importance pour nous aujourd'hui, donc, d'être entendus et
de bien constater... On sait bien que l'arrêté n'avait pas été fait pour les
pharmaciens d'établissement, mais il y a eu un effet collatéral sur nous
directement. Et c'est important pour nous qu'on ne mette pas les établissements
face à une situation où ils ont le choix entre enfreindre la loi et ses
règlements ou offrir des soins et services essentiels.
Une autre des propositions qu'on veut
mettre de l'avant, c'est au niveau de l'article 338.2 du... donc, un
règlement potentiel, là, qui pourrait être... varier selon différentes
catégories. On aimerait proposer que la catégorie d'emploi fasse partie des
critères qui seraient inclus à ce type de règlement. Donc, de cette façon-là,
peut-être qu'il y aurait moyen de nuancer ou de moduler l'application de
certaines dispositions pour faire en sorte que certaines catégories d'emploi,
comme les pharmaciens, puissent être soustraites, en tout cas, pour le moment
actuel, là, tant que la situation de main-d'œuvre ne s'améliore pas, de ces
dispositions.
Dans le même ordre d'idées, on propose
également que, si le règlement devait adapter la possibilité de recourir ou non
à la MOI d'une région à une autre, on pense qu'en pharmacie d'établissement, à
ce moment-ci, ce serait prématuré de faire de telle distinction entre les
régions. Notre situation de main-d'oeuvre est difficile partout. Je vous dirais
que, juste sur l'île de Montréal, on est à 17 % de pénurie, alors autant
en ville qu'en région, c'est pire en région, mais les difficultés sont
importantes. Et, pour nous, à ce moment-ci, ce serait vraiment prématuré d'introduire
des distinctions entre les régions pour ce qui est de l'application du recours
à la MOI en pharmacie d'établissement.
Dernier élément, il y aura possiblement,
dans le projet de loi, j'imagine, des conditions, différentes modalités. On
pourrait viser les tarifs horaires. On vous mentionne au passage qu'on vit une
compétition très forte du secteur privé, 80 % du secteur de la pharmacie
est dans le secteur privé. Alors, si on devait fixer des tarifs qui seraient
tellement bas que ça en viendrait à dissuader les pharmaciens d'aller offrir du
temps pour dépanner, si on veut, le réseau, on pense que ça pourrait poser difficultés.
Alors, on voulait le soulever aujourd'hui.
Je vous mentionne également deux pistes de
solution qui font partie du mémoire, mais je n'entrerai pas dans le détail, ce
n'est pas en lien avec le projet de loi. Mais je tiens à dire qu'on a mis sur
la table, depuis quelques années déjà, la possibilité de créer des postes
réseau et des ententes interétablissements. Malheureusement, jusqu'à ce jour,
ça n'a pas été accueilli favorablement par le ministère de la Santé, mais ça
nous apparaît quelque chose d'utile, de novateur et permettant de réduire le
recours à la MOI, puis peut-être éventuellement de l'éliminer.
Alors, je conclus en vous disant qu'on est
d'accord avec le projet de loi. On pense qu'il y a des particularités qui nous
concernent. On est un petit groupe de professionnels de la santé, mais
essentiel. Les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner sans les <pharmaciens...
Mme Vaillant (Linda) :
...pas
fonctionner sans les >pharmaciens. Alors, on souhaite absolument que cette...
que ces particularités soient tenues en compte dans l'élaboration des
règlements, là, qui vont suivre l'adoption du projet de loi.
Évidemment, il faut continuer à accroître
les efforts d'attraction et de rétention. Il faut valoriser la profession de
pharmacien d'établissement, ça nous apparaît extrêmement important. Donc, le
ministère a déjà mis de l'avant plusieurs mesures, mais c'est loin d'être
suffisant. Alors, il faut continuer à travailler sur des mesures d'attraction.
Les pharmaciens d'établissement, c'est un très petit groupe, avec une expertise
unique et vraiment essentielle au réseau. Malheureusement, on doit vous dire
que la MOI est encore requise au moment où on se parle, mais tous les efforts
doivent être mis en place pour la réduire et éventuellement l'enrayer. Et nous
soutenons le fait que la MOI doit être réduite éventuellement en pharmacie
d'établissement également.
Alors, je vous remercie. Nous sommes prêts
pour vos questions... prêtes plutôt.
Le Président (M. Gagnon) :
Merci
beaucoup pour l'exposé. Je vais faire une petite parenthèse. Je vais devoir
consulter les parlementaires et les différents groupes. Deux options s'offrent
à nous avec 11 minutes de retard, l'option n° 1
serait d'ajuster le temps des différents groupes parlementaires, ou sinon se diriger
vers une extension de la séance.
Des voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : Option 2?
Pardon?
Des voix : ...
Le Président (M. Gagnon) :
Extension de la séance.
Des voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : On
pourrait jouer sur un cinq minutes. Est-ce que ça vous irait pour
12 h 55, une extension de cinq minutes? On prend cette
orientation-là.
Une voix : ...
Le Président (M. Gagnon) : 58?
Une proposition pour huit minutes. Merci, M. le député de Rosemont. Parfait.
Alors, avec le temps qui est ajusté, la résolution, on peut débuter maintenant
avec... pour un temps de 16 minutes... 16 minutes environ.
La parole serait à M. le ministre. La
parole est à vous.
M. Dubé : M. le Président,
merci. Et Mme Vaillant, Mme Racicot, merci beaucoup d'être là. Il est
vrai, puis je veux le dire pour les gens qui nous écoutent, là, que c'est vrai
que c'est un petit groupe de personnes, les pharmaciens d'établissement, dans
l'ensemble, mais souvent c'est le petit maillon qui fait la différence de la
chaîne. Et, dans ce sens-là, quand je dis «petit», ce n'est pas petit en termes
de taille mais d'importance. Puis tout le monde, je pense, reconnaît
l'importance des pharmaciens en établissement, parce que, je dirais, la grande
majorité des gens, quand ils sont à l'hôpital, entre autres, ont besoin de
médicaments. Puis c'est ça qu'il faut comprendre que, si jamais vous avez des
problèmes de personnel, c'est un problème de la chaîne. La chaîne médicale peut
déraper assez facilement, puis on l'a vu durant la COVID, ça n'a pas été facile
pour vous.
Vous avez quelques recommandations que je
trouve intéressantes. Comme vous savez, lorsqu'on est en commission
parlementaire, c'est beaucoup plus de poser des questions que de dire : On
est d'accord ou pas, mais j'aimerais ça mettre votre recommandation 1 et 3
ensemble. Puis je voudrais juste vous entendre là-dessus. Puis je vais laisser
peut-être mes collègues revenir sur la nécessité, là, d'aller avec des
clarifications que vous avez faites par rapport aux mesures d'urgence. Mais
moi, je me concentrerais, rapidement, sur la télépharmacie, je vais l'appeler
comme ça, et l'interrégion. Je trouve intéressant, puis je veux juste vous
entendre là-dessus, vous dites... je pense que c'était le commentaire de Mme Racicot,
au début, qui disait : Oui, la télémédecine, ce n'est pas parfait, mais,
en même temps... Puis je veux juste bien comprendre. Est-ce que vous trouvez
qu'entre pas parfait, puis pas avoir le personnel ou avoir peut-être pas le bon
personnel en termes de MOI, on serait mieux d'avoir une une... une
télépharmacie? Est-ce que c'est ça que je comprends de votre commentaire?
• (11 h 40) •
Mme
Racicot
(Julie) : Vous savez qu'on ne peut pas ne comprendre que ça. Il y a
certains établissements, là, qui se sont rendus à n'avoir que de la
télépharmacie par des agences, là, qui ne connaissent pas le milieu, les
politiques et procédures. Les processus, vous l'avez nommé, c'est un circuit du
médicament, c'est fort complexe, donc, aucune supervision d'un pharmacien. Vous
savez, maintenant, on peut déléguer plusieurs tâches aux assistants techniques
en pharmacie, notamment la vérification des médicaments avant leur service,
mais tout ça peut être délégué sous supervision d'un pharmacien. Donc, c'est ce
qui est demandé aussi par l'Ordre des pharmaciens. Donc, on ne peut pas laisser
une pharmacie fonctionner toute seule avec des assistants techniques sans
présence d'un pharmacien sur place. Donc, ça, c'est une situation qu'on ne peut
voir.
Par contre, un pharmacien qui connaît bien
l'établissement, le milieu, parce que, vous savez, il faut connaître... Bon, on
a à peu près 175 politiques, procédures, protocoles médicaux à connaître,
donc, il faut bien connaître l'établissement pour être en mesure de faire ce
travail-là. Mais lorsqu'une partie du travail s'effectue à distance, notamment
la validation des ordonnances, la vérification de certains processus à
distance, ça peut venir en support à la pratique des autres <pharmaciens...
Mme
Racicot
(Julie) :
...à la pratique des autres >pharmaciens.
M. Dubé : Donc, ce serait qui,
qui ferait la télépharmacie? Aidez-moi à comprendre, là, si... Parce que vous
dites : On devrait aller là en période de pénurie. Puis je pense qu'on a
vu certains grands bénéfices de la télémédecine, là je me concentre sur la
pharmacie. Donc, vous êtes d'accord, mais avec qui ça se ferait? J'essaie juste
de voir.
Mme Vaillant (Linda) : Effectivement,
là, je vous écoute puis je me dis : Peut-être qu'on n'a pas été claires.
Il y a comme deux types de télépharmacie. On utilise la télépharmacie déjà dans
le réseau. Au sein du réseau, c'est vraiment un outil technologique qu'on
utilise...
M. Dubé : Au sein du réseau
même.
Mme Vaillant (Linda) : Au
sein du réseau, là, je ne parle pas de fournisseur externe ni de MOI, OK?
M. Dubé : Bon, c'est ça que
je veux comprendre.
Mme Vaillant (Linda) : Nous-mêmes,
dans les départements de pharmacie, on utilise la télépharmacie pour s'aider
entre les différentes installations. Depuis les fusions en 2015, cette
télépharmacie-là a permis de réduire beaucoup le recours à la main-d'oeuvre
indépendante, mais ça a des limites. Alors, ça peut s'utiliser en partie,
généralement, quand il y a un pharmacien quand même qui est sur place, à
distance. Ça fait qu'on vient l'appuyer pour l'aider dans des tâches de base,
pour le libérer de ce qui peut être fait alors que lui va aller faire autre
chose.
M. Dubé : Quand on a un
pharmacien dans l'hôpital, mettons...
Mme Vaillant (Linda) : Exact.
M. Dubé : ...et qui n'a
peut-être pas tout le support dont il aurait besoin.
Mme Vaillant (Linda) : C'est
ça.
M. Dubé : OK.
Mme Vaillant (Linda) : Il
n'est pas en nombre suffisant pour faire ce qu'il a à faire...
M. Dubé : Mais ça, ça se fait
déjà, ça?
Mme Vaillant (Linda) : Ça se
fait déjà, c'est déjà intégré. Et ça, à notre avis, c'est la meilleure
approche, une approche qui est en croissance dans le réseau, qui est offerte
par des entreprises privées. Et c'est pour ça qu'on dit que ça doit faire
partie de la définition de MOI, juste pour ne pas que ça tombe dans les craques
du plancher. Ça, c'est en croissance présentement. Il y a des firmes privées
qui arrivent et qui vendent à très gros tarif le soutien d'un établissement à
distance, en télépharmacie, en ne se préoccupant pas qu'il y ait des
pharmaciens ou non sur place. Alors, ils offrent la possibilité de faire de la
télépharmacie et vendent le fait que ça peut se faire même sans pharmacien sur
place.
Notre prétention, c'est que c'est
inadéquat comme forme de main-d'oeuvre indépendante. Pour nous, il faut qu'il y
ait une présence physique sur place d'un pharmacien, et là on peut avoir
peut-être recours à une compagnie extérieure, si c'est nécessaire, en
main-d'oeuvre indépendante, en télépharmacie, s'il le faut, mais c'est vraiment
une mesure qui est palliative, là.
M. Dubé : Alors, qu'est-ce
que vous demanderiez... Je veux juste bien comprendre. Qu'est-ce que vous
demanderiez que le projet de loi pourrait tenir compte ou qu'est-ce qui devrait
être dit?
Mme Vaillant (Linda) : Restreindre
l'application de la télépharmacie dans... donc, distinguer la télépharmacie
comme forme de main-d'oeuvre indépendante du pharmacien physiquement qui
s'offre lui-même en main-d'œuvre indépendante. Donc, restreindre, en fait, le
recours à de la télépharmacie qui est offerte actuellement par des firmes
privées et jugées comme étant équivalente, présentée comme étant équivalente à
de la MOI.
M. Dubé : OK. Mais, ça va
être quoi, votre alternative, en ce moment, si... Parce que là on restreint un
service, on ne l'augmente pas, là.
Mme Vaillant (Linda) : Mais,
à l'heure actuelle, il est quand même très peu utilisé. C'est juste qu'il y a
une forte promotion. Il y a beaucoup de lobbys à l'heure actuelle pour en
utiliser davantage. Ce qu'on dit, nous, c'est : Il y a vraiment une mise
en garde à faire, à notre avis, ce n'est pas la voie à entreprendre. Alors,
pour l'instant, c'est très peu utilisé, mais c'est en croissance, et il y a
beaucoup de lobbys. On subit du lobby. On sait qu'ils rencontrent des
fonctionnaires au ministère de la Santé. Il y a énormément de lobbys de cette
industrie-là, et ce n'est pas la voie à privilégier. Pour nous, c'est
préférable de continuer à travailler avec de la main-d'œuvre indépendante
physique, là, des pharmaciens qui vont se rendre et qui se rendent disponibles
pour y aller.
M. Dubé : Donc, c'est ça,
votre alternative, c'est de dire : Au lieu d'aller vers cette
télépharmacie-là avec... quand il n'y a pas quelqu'un sur place, vous aimez
mieux essayer de trouver...
Mme Vaillant (Linda) : Quelqu'un
sur place, c'est ça.
M. Dubé : Et d'où votre
deuxième recommandation, de dire : Dans les mesures d'urgence, on ne
permettait pas à un pharmacien à venir... C'est un peu ce que vous avez dit.
Mme Vaillant (Linda) : Exact.
M. Dubé : Là, je comprends un
peu mieux le lien avec votre deuxième.
Mme Vaillant (Linda) : C'est
ça, c'est ça.
M. Dubé : OK. Et le
principe... Parce que là, je comprends bien le point, je pense, je comprends
bien. Le troisième, sur l'interrégion, est-ce qu'il y a un lien avec la télépharmacie
dont vous parlez ou pas du tout?
Mme Vaillant (Linda) : Il n'y
en a pas. C'est juste que là...
M. Dubé : OK. Maintenant, je
comprends. OK.
Mme Vaillant (Linda) : ...on
prend les devants. C'est juste que, si on devait... si, dans un règlement, vous
décidez que telle région ne peut pas avoir recours à de la MOI, puis que telle
autre peut, on veut juste vous signaler que, si ce n'est pas... Si on applique
ça à toutes les catégories d'emploi sans distinction, nous, ça va poser
problème, parce que la pénurie, elle est partout sur le... même à Montréal. Il
y a des gens qui font de la main-d'oeuvre indépendante comme dépanneur à
Montréal. Alors, c'est juste... C'était ça, là.
M. Dubé : Oui, c'est parce
qu'hier... hier... Je veux juste rappeler à mes collègues, là, puis ils
m'aideront... ils nous aideront à réfléchir là-dessus, là, il n'y a pas de
réponse parfaite. Mais on avait, par exemple, je prends, à titre d'exemple, les
RI, les ressources intermédiaires qui nous ont dit : Ne faites pas juste
penser aux régions, mais faites penser au type d'établissement qui n'ont
peut-être pas les mêmes problèmes, étant donné... C'est un peu la même chose
que vous nous dites, là. Si on y allait uniquement par région, on peut avoir
peut-être des enjeux plus spécifiques qui sont liés avec le problème du manque
de personnel dans les pharmacies...
Mme Vaillant (Linda) : Bien...
Oui.
M. Dubé : ...parce que vous
êtes... Habituellement, c'est un petit nombre. Je fais un parallèle avec les
RI, là, vous comprenez ce que j'essaie de faire.
Mme Vaillant (Linda) : Mais
je comprends, mais autant les RI...
M. Dubé : Parce qu'il n'y a
pas beaucoup de pharmaciens dans un établissement, je veux dire, dans une
installation.
Mme Vaillant (Linda) : Dans
une installation, oui.
M. Dubé : Dites-moi un
exemple, là, même un gros hôpital comme... tiens, je vais <penser...
M. Dubé :
...un gros hôpital comme... tiens, je vais >penser
à Maisonneuve-Rosemont, j'en fais une obsession, Maisonneuve-Rosemont, il y a
combien de pharmaciens en établissement?
Mme Vaillant (Linda) : À
Maisonneuve, ils doivent être à peu près 35.
M. Dubé : Ah!c'est
beaucoup. Alors, donc, un petit, Santa Cabrini?
Mme Vaillant (Linda) : Moins
de 10, j'imagine, à peu près.
M. Dubé : OK. C'est ça, c'est
que, plus l'hôpital diminue en taille, à un moment donné, la problématique
devient très forte. C'est un peu le cas de nos RI. OK.
Mme Vaillant (Linda) : Mais,
par rapport aux RI, je veux juste vous dire, c'est la même chose, ce que je me
dis, c'est qu'il faut... L'arrêté ministériel nous a posé problème parce qu'il
s'appliquait à tout le monde.
M. Dubé : Non, je comprends.
Mme Vaillant (Linda) : Alors,
ce qu'on se dit, c'est : Est-ce qu'il y aurait lieu d'introduire des
catégories d'emploi, alors? Parce que vous parlez de différents types de
catégories de... vous fonctionnez par région, par... Il y a différents
critères.
M. Dubé : Mais c'est possible
de faire ça, le débat sera... puis on aura des discussions. Est-ce qu'on le
fait dans le projet de loi, dans les règlements, s'il faut avoir une certaine...
Mais je comprends très bien votre point, puis peut-être que je vais laisser mes
collègues continuer. Mais c'est très clair, comme d'habitude. C'est très bien
de vous voir maintenant en personne pour une première fois depuis trois ans. Alors...
Mme Vaillant (Linda) : En
effet.
M. Dubé : ...merci beaucoup
d'être là.
Mme Vaillant (Linda) : Ça
nous fait plaisir aussi.
M. Dubé : Merci.
Le Président (M. Gagnon) : La
parole est à la députée de Marie-Victorin.
Mme Dorismond : Bonjour,
bonjour à vous deux. Je voulais savoir si vous pouvez expliquer aux Québécois,
c'est quoi, le poste réseau.
Mme Vaillant (Linda) : Oui,
bien, le poste réseau, en fait, c'est calqué un peu sur le modèle médical.
Donc, l'idée, ce serait de permettre à un établissement qui est en mesure
d'attirer, hein, on est à Québec. Alors, je vais vous dire, le CHU de Québec,
c'est un... ou l'IUCPQ, c'est un établissement qui est capable d'attirer de la
main-d'oeuvre. C'est un centre universitaire, ça plaît beaucoup aux jeunes, ils
aiment aller là.
Alors, notre idée, ce serait de créer un
poste qui permet à un jeune d'intégrer ce poste-là, mais il doit partager son
temps entre le milieu urbain, donc, par exemple Québec, et Sept-Îles, pour
donner un exemple, OK, la Côte-Nord est en difficulté. Donc, ce poste réseau
serait vraiment créé avec l'obligation de partager son temps, peu importe,
moitié-moitié, 40-60, peu importe. Et ça expose cet individu-là au travail en
région aussi, et ça peut être une façon d'intéresser les gens à aller en
région. D'autre part, en créant des postes réseau, ça permettrait de
stabiliser, d'avoir les deux, trois mêmes individus.
Je reviens à mon exemple de Sept-Îles. Je
prends deux personnes, à l'IUCPQ, de plus, je leur demande d'aller couvrir à
Sept-Îles, bien, c'est ces deux personnes-là qui se partagent le poste à
Sept-Îles. Alors, à Sept-Îles, ils reçoivent toujours les deux mêmes personnes
sur 12 mois, au lieu d'en recevoir peut-être 10 ou 12 différentes
dans l'année. Alors, ça stabilise les équipes, c'est plus sécuritaire aussi et,
en plus, ça permet un ressourcement. Je dirai que cette personne-là qui revient
dans un milieu universitaire et qui retourne ensuite en région peut apporter
des meilleures pratiques, peut apporter des connaissances différentes, et c'est
un soutien.
Alors, c'est une mesure supplémentaire. Ce
n'est pas en soi une solution, là, c'est une solution de plus à d'autres
solutions qu'on souhaiterait voir appliquer.
Mme Dorismond : Mon autre
question, ce serait en lien avec le montant d'argent, là, pour le pharmacien
remplaçant. Si je fais une comparaison avec les pharmaciens communautaires, là,
exemple Jean Coutu, eux, ils préféreraient de fixer un taux d'horaire. Et ma
question pour vous : Est-ce que vous, vous êtes d'accord avec le même
principe que les pharmaciens communautaires? Et, deuxième chose, qui paie votre
pharmacien remplaçant en établissement?
Mme Vaillant (Linda) : ...par
la fin, qui paie? C'est le réseau, c'est l'établissement qui paie. Pour ce qui
est du tarif, on n'a pas de difficulté à ce qu'il soit fixé à un maximum. Mais
là vous parlez du secteur privé, c'est notre principal compétiteur. Alors, si
on était capable de le fixer aussi dans le secteur privé, ce serait fort
aidant, parce que vous comprenez que le problème est là. S'il n'est pas fixé
dans le réseau ou s'il est fixé dans le réseau, nos gens, nous, ils sont
suffisamment formés pour se tourner et aller travailler au privé sans
difficulté, là. Alors, c'est un peu là qu'est la difficulté. Mais on est
d'accord avec un plafond, c'est un enjeu important, là.
Mme
Racicot
(Julie) : Puis j'ajouterais que, si c'est fixé, bien, il faut être
très agile. Il faut être capable de réajuster rapidement le tir pour rester
concurrentiel, en fait, par rapport au secteur privé.
M. Dubé : Est-ce que je
peux... Il reste combien de temps, parce que...
Le Président (M. Gagnon) : Il
vous reste 3 minutes...
M. Dubé : OK Je vais laisser
ma collègue poser la question.
Une voix : ...
M. Dubé : Non, non, non.
Allez-y. Go.
• (11 h 50) •
Mme Bogemans : Moi, ma
question, c'est que, tantôt, vous disiez qu'il y avait des gens, sur base de
volontariat, qui allaient travailler dans le réseau public. Qu'est-ce que vous
pensez qui serait nécessaire pour les inciter à le faire davantage?
Mme
Racicot
(Julie) : En fait, ils pourraient avoir aussi des ententes entre les
établissements, donc de prévoir un partenariat où, souvent, les mêmes
pharmaciens qui retournent aller prêter main-forte, de planifier la
main-d'œuvre en conséquence. Donc, il faudrait permettre à un établissement
d'embaucher plus de pharmaciens pour être capable d'en laisser aller, qui est
prêter main-forte dans le réseau. Donc, c'est un autre modèle qu'on pourrait
aussi adopter.
Mme Bogemans : OK.
Complètement... Avez-vous besoin de plus d'outils pour aller vers ce modèle-là?
Mme
Racicot
(Julie) : En fait, il faut permettre de débloquer des postes
additionnels dans les hôpitaux qui sont capables de réussir, près des
universités, là, souvent à recruter des pharmaciens, donc, de <débloquer...
Mme
Racicot
(Julie) :
...des pharmaciens, donc, de >débloquer de
nouveaux postes, mais qui permettraient, après, d'avoir toujours une personne
qui demeure disponible, puis qui irait prêter main-forte à un autre
établissement. Donc, au sein même d'un plus grand département, le département
pourrait prêter main-forte à un établissement en région.
Mme Bogemans : Parfait. Bien,
ça fait beaucoup de sens. Mais, tout à l'heure, vous disiez qu'on avait un
enjeu, dans le fond, de manque de main-d'œuvre, là, de l'ordre de 17 %,
18 %. Pour vous, comment on arrime ça?
Mme
Racicot
(Julie) : ...
Mme Vaillant (Linda) : Bien,
ça reste vrai — excuse-moi — ça reste vrai, l'enjeu de
main-d'œuvre. Mais il faut essayer de voir différentes solutions. À l'heure
actuelle, ce qu'on dit, c'est que c'est le réseau qui se dépanne lui-même, et
les gens, ce n'est pas organisé. Donc, peut-être qu'on est mieux d'avoir des
ententes entre établissements, de créer des postes réseau pour essayer de
soutenir. Mais, pendant ce temps-là, il faut continuer à attirer de la relève,
là. Nous, on n'est pas en train de dire qu'il faut s'organiser un système de
MOI, à travers le Québec, qui devienne permanent. Ce n'est pas ça, le but. Le
but, ce serait de réduire la MOI par des ententes plus stables, pour des
régions qui ont vraiment des difficultés de recrutement puis pour lesquelles,
même si on met de l'avant plein de mesures, on n'arrive pas à recruter quand
même.
Donc, il y a des régions vraiment
difficiles, puis il y a des régions qui arrivent à recruter. Donc, peut-être
qu'il y a moyen de faire des ententes, de réseauter, d'organiser ça pour que ça
fonctionne. Mais il faut continuer à attirer de la main-d'oeuvre. Pour nous,
c'est l'enjeu central.
Mme Bogemans : Oui,
exactement. Puis, au niveau des postes réseau, là, la plus-value pour un jeune
qui déciderait de prendre ce type de travail là, ce serait quoi, les incitatifs
particuliers?
Mme Vaillant (Linda) : C'est
une bonne question. Je pense qu'il faut le regarder sous différents angles,
parce qu'il y a énormément de besoins, puis, à l'heure actuelle, les jeunes
magasinent beaucoup. Alors, il faudrait trouver des éléments qui seraient de la
plus-value. On en voit certains, mais là je pense qu'il faudrait y réfléchir
ensemble à différentes tables. Je pense qu'il y a un intérêt à travailler en
région et à revenir en milieu universitaire, mais il faut comprendre que les
jeunes sont sollicités.
Nous, annuellement, écoutez, on a... Cette
année, voyez-vous, on avait tout près de 110 places au programme de
maîtrise, on en a 80 de comblées. Il y a 30 postes qui sont... qui n'ont
pas été... puis il y a des bourses pour aller faire ça. Puis, sur les 80 qui
sont en poste présentement, ils ont tous quatre jobs, s'ils veulent. Ils se
font solliciter pendant toute leur formation de maîtrise. Alors, il faut quand
même trouver certains incitatifs, mais il n'en demeure pas moins qu'il y a un
intérêt. C'est le fun de travailler dans le réseau de la santé. Je pense que
c'est ça qu'on essaie nous de vendre. C'est vraiment une pratique intéressante.
Il faut amener les gens vers ça, mais il faut essayer de structurer un peu des
choses pour aider le réseau à s'aider. Parce qu'actuellement c'est ça qu'on
fait nous, 80 % de la MOI, c'est déjà des pharmaciens dans le réseau, ce
n'est juste pas organisé.
Donc, peut-être qu'il faudrait l'organiser
puis le structurer. Puis on voulait juste s'assurer aujourd'hui que le projet
de loi puis les règlements ne venaient pas défaire complètement ce qu'on essaie
d'organiser.
Le Président (M. Gagnon) : En
terminant.
Mme Vaillant (Linda) : J'ai
terminé.
Le Président (M. Gagnon) : Mme
la députée de Marie-Victorin, en 13 secondes.
Mme Dorismond : Je voulais
juste revenir sur la question du poste réseau : Est-ce que ça a déjà été
proposé puis comment qu'on peut le proposer?
Mme Vaillant (Linda) : ...ça a
a été déposé formellement dans notre dernière négociation, mais ça n'a pas été
retenu.
Le Président (M. Gagnon) : Merci
beaucoup, M. le ministre et les députés. Alors, la parole est maintenant à
l'opposition officielle. Je cède la parole, pour une durée de 11 min 38 s
au député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, merci, M. le Président. Bonjour à vous deux. Merci,
merci d'être là puis de nous partager votre expérience, expertise, vos
conseils.
Je vais commencer par votre point sur les différentes
régions de la façon que le ministre a... pas structuré son projet de loi, mais
qui a avancé ses idées. Il nous a dit essentiellement : La main-d'œuvre
indépendante à Montréal, dans un an, dans... appelons ça, des régions
intermédiaires, là, dans deux ans, puis dans les régions éloignées dans trois
ans. Vous, vous dites : Mais on a des problèmes partout, donc faites-nous
pas un séquençage, là. Ça changerait quoi? J'essaie de comprendre, parce qu'à
un moment donné, l'idée du projet de loi, c'est dire : Il n'y en aura
plus, de main-d'œuvre indépendante. Alors, qu'on le fasse de façon séquencée ou
qu'on le fasse tout en même temps, ça change quoi dans votre monde? J'essaie
juste de comprendre cette perspective-là.
Mme Vaillant (Linda) : Bien,
il faut juste retenir qu'il n'y a pas d'agence à éliminer, hein, on est à
80 % des gens qui sont déjà là. On ne peut pas, comme pour le personnel
infirmier, espérer aller chercher les infirmières qui sont dans les agences
puis les ramener dans le réseau. On n'a personne à ramener dans le réseau, on
est déjà en train de s'autodépanner. Alors, tant qu'on n'aura pas la capacité
de donner les soins de base dans toutes les régions du Québec, bien, on peut
bien se mettre un séquençage avec des dates, mais si on n'a pas une nouvelle
main-d'oeuvre qui rentre puis qu'on n'attire pas suffisamment d'individus, mais
on ne voit pas comment on va pouvoir le réaliser.
M. Fortin :Oui. OK. Mais, dans ce cas-là, je reviens à la façon que ça
fonctionne. Ce que vous dites essentiellement, c'est, des gens qui sont
pharmaciens d'établissement, prennent leurs semaines de vacances, disons, puis
ils vont travailler...
Mme Vaillant (Linda) : En Outaouais,
mettons.
M. Fortin :Oui, disons. Disons, vous, vous quittez Québec, là, puis
vous allez travailler dans une autre région. Il faut le faire dans une autre
région ou vous pouvez le faire dans votre propre établissement?
Mme Vaillant (Linda) : Non,
pas dans le même établissement, non.
M. Fortin :Vous ne pouvez pas. Quand on dit «établissement», là, c'est
dans le CIUSSS de la Capitale que vous ne pouvez pas.
Mme
Racicot
(Julie) : Exact.
M. Fortin :
OK. Donc là, vous, là, vous partez... bien, je ne dis pas vous, Mme Racicot,
là, mais quelqu'un comme vous partirait de Québec, puis il dit : Je veux aller
travailler dans une autre <région...
M. Fortin :
...dans une autre >région, même s'il y a
probablement un poste à Québec, peut-être, dans un autre établissement ou dans
un autre hôpital, peu importe, où on a besoin de remplacement. Vous êtes
obligés, en ce moment, là, d'aller travailler dans un autre établissement
pour...
Mme
Racicot
(Julie) : Non, mais, en fait, les pharmaciens occupent déjà des postes
dans les établissements. Prenons l'exemple de mon hôpital. Ils ont un poste à
l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie, ils demandent à leur
chef de département une semaine de vacances. Et moi, ce qu'ils en font, de leur
semaine de vacances, ça ne me regarde pas. Ce qu'ils vont faire, c'est qu'ils
vont prendre entente avec un autre établissement en région qu'ils savent qui
est dans le besoin et vont aller passer la semaine là-bas pour les aider comme
main-d'oeuvre indépendante.
M. Fortin :Comme... Mais c'est parce que c'est considéré main-d'oeuvre
indépendante. Mais, à la fin de la journée, on pourrait le considérer
autrement. Les CISSS et CIUSSS pourraient se faire des banques, là, puis je
pense que c'est les RI qui proposaient ça justement, d'avoir une banque interne
de travailleurs, dans votre cas, de pharmaciens, pour le moment, où un
établissement lève la main puis dit : Bien, moi, je n'ai pas de pharmacien
pour tel quart de travail, ou telle semaine, ou peu importe, là il pourrait le prendre,
mais ce serait...
Mme
Racicot
(Julie) : Ça serait le principe des ententes qu'on veut établir, là,
exactement.
M. Fortin :C'est ça. Bien, c'est juste que... Dans le fond, ce
seraient les mêmes pharmaciens qui feraient la même chose, ce ne serait juste
plus considéré de la main-d'oeuvre indépendante, ce serait considéré...
Mme
Racicot
(Julie) : Exactement, de façon plus structurée, ça crée moins de trous
à l'inverse. Donc, moi, j'attribue des congés sur des postes alloués, donc
d'avoir probablement un poste de plus, ce qui fait qu'il est toujours
disponible, ce poste-là, puis on sait que l'équivalent à temps plein est dédié
à aller aider le reste du réseau. Donc, il y aurait moyen de mieux structurer
le tout, là.
M. Fortin :Parce que, quand vous êtes payés... Tu sais, une des choses
que je pense que le ministre puis la commission essaient de régler, c'est les
tarifs complètement déraisonnables, là, que certaines agences chargent au
réseau de la santé. Vous, dans votre cas, quand vous êtes pharmaciennes
d'établissement, mettons, vous partez de Québec puis vous allez travailler en
Outaouais, sur la Côte-Nord ou ailleurs, qu'est-qu'on... comment on vous
rémunère à ce moment-là?
Mme
Racicot
(Julie) : On est rémunéré par l'autre... l'établissement receveur
rémunère le pharmacien qui, lui, n'est pas rémunéré cette semaine-là par son
établissement à lui. Donc, c'est l'autre établissement qui va le rémunérer.
M. Fortin :Mais vous êtes rémunérées au tarif d'un pharmacien
d'établissement ou à un tarif de...
Mme
Racicot
(Julie) : Plus élevé.
M. Fortin :Qui est plus élevé et qui est négocié entre?
Mme Vaillant (Linda) : L'individu.
Mme
Racicot
(Julie) : Et l'établissement.
M. Fortin :L'individu. OK. Donc, vous, là, le CISSS de l'Outaouais
vous appelle puis dit : Je suis prêt, Mme Racicot, à vous payer — j'invente
quelque chose, là — 300 $ de l'heure, vous allez dire :
Parfait, je vais aller passer ma semaine de vacances en Outaouais.
Mme
Racicot
(Julie) : Exact.
M. Fortin :OK. Puis, si on fonctionne à travers la banque, une espèce
de banque de pharmaciens, j'imagine qu'il faudrait mettre une limite à ça, parce
que je ne peux pas concevoir que le problème qu'on essaie de régler, on ferait juste
le déplacer d'une place à l'autre, là. Puis ça, vous êtes confortables avec ça,
qu'il y ait une certaine structure autour de ça, j'imagine.
Mme Vaillant (Linda) : C'est
le principe de ce qu'on mentionnait pour le tarif maximum. Alors, on est d'accord,
on veut juste vous dire, par contre que, si ce tarif-là ne tient pas compte de
la réalité, là, autrement dit du secteur privé, malheureusement, c'est un peu
ça, la réalité, là, en pharmacie, c'est qu'il n'y a personne qui va y aller.
M. Fortin :Mais les tarifs qu'on vous rémunère habituellement dans...
à l'IUCPQ aujourd'hui, là, est-ce que vous considérez que c'est un tarif
concurrentiel?
Mme Vaillant (Linda) : Là,
vous parlez du tarif régulier pour un pharmacien?
M. Fortin :Bien, oui, oui, ce que vous faites... votre salaire
régulier, là, comme pharmacien d'établissement, est-ce que vous considérez que
c'est concurrentiel avec le secteur privé?
Mme Vaillant (Linda) : Je
vous dirais que c'est un peu en recul par rapport au secteur privé.
M. Fortin :OK. Mais vous faites ce choix-là quand même.
Mme Vaillant (Linda) : Absolument,
c'est un choix qui est fait.
M. Fortin :Donc... OK. Mais ce que vous dites, c'est : Si vous
voulez que je passe ma semaine de vacances à aller faire du dépannage dans une
autre région, donnez-moi en un peu plus. C'est... c'est un peu ça.
Mme Vaillant (Linda) : Bien,
c'est ce que les gens nous disent puis...
M. Fortin :Oui, oui, c'est ça, ce n'est pas vous, là, je comprends,
mais...
Mme Vaillant (Linda) : C'est
ça, oui. Mais c'est ce que les gens nous disent, si on a besoin d'eux, ils vont
y aller, mais évidemment il faut que ça paie un peu plus. Mais là on n'est pas,
je vous dirais, ici aujourd'hui pour vous dire qu'il faut payer plus les gens
pour aller faire du dépannage. On est ici aujourd'hui pour vous dire qu'il faut
attirer de la relève dans le réseau. Parce que ce n'est pas un système qui nous
plaît, ça ne nous plaît pas que nos propres membres aient à aller ailleurs puis
se négocient des tarifs individuels. Ça ne fait pas notre affaire, ce n'est pas
ce qu'on veut. Mais c'est ça, la réalité, parce que c'est eux qui détiennent
l'expertise, alors c'est eux qui dépannent le réseau actuellement. Mais le
travail, il faut le faire de manière structurée par des postes réseau, par des
ententes interétablissements puis par des mesures d'attraction pour continuer à
amener les jeunes vers le réseau de la santé.
M. Fortin :Oui, parce que votre problème principal demeure, votre
problème principal, c'est qu'il y a 18 % de postes vacants dans votre
profession.
Mme Vaillant (Linda) : Exact.
Mme
Racicot
(Julie) : Il y a 30 bourses à la maîtrise laissées sur la table
cette année.
M. Fortin :Combien?
Mme
Racicot
(Julie) : 30.
M. Fortin :30, et ça, c'est en augmentation, j'imagine, par rapport
aux années précédentes.
• (12 heures) •
Mme Vaillant (Linda) : Bien,
c'est variable d'une année à l'autre, mais c'est surtout que ça parle sur
l'attraction, c'est qu'on... il faut travailler. Vous savez, en pharmacie, il y
a beaucoup, beaucoup de jeunes qui entrent en pharmacie. Notre enjeu, ce n'est
pas d'aller convaincre les jeunes de venir en pharmacie. Les facultés reçoivent
des tas de demandes, ils doivent choisir, c'est très sélectif. Mais, une fois
qu'ils sont arrivés, les jeunes en pharmacie, il faut les amener vers le
programme de maîtrise pour travailler à l'hôpital. Et c'est là qu'on a de la
misère, c'est là où on compétitionne avec le secteur privé, et puis il faut les
amener, ces jeunes-là. Et c'est là qu'on laisse, cette année, 30 bourses
sur la table, c'est crève-cœur, là. Nous, ça fait des années qu'on veut avoir
plus de places à la maîtrise. On a obtenu ces places-là, on a obtenu les
bourses du ministère, mais les <jeunes...
>
12 h (version révisée)
< Mme Vaillant (Linda) :...bourses
du ministère, mais les >jeunes ne viennent pas. Ça fait qu'il faut faire
de la promotion, je pense que c'est important. Nous, on en fait, mais je pense
que c'est aussi une responsabilité de l'employeur, du réseau, des établissements,
du ministère de la Santé, de faire de la promotion plus active pour cette
profession-là.
M. Fortin :Est-ce que c'est assez? Est-ce que la promotion, en soi, c'est
un outil assez attractif pour... Puis là, on sort un petit peu du projet de loi,
comme tel, là, mais est-ce que... mais ça peut en même temps régler une partie
de ce que le projet de loi tente de régler. À part la promotion, du ministère
des postes en établissement, là, il y a-tu quelque chose qui est nécessaire
pour que quelqu'un qui est à l'école se dise : Oui, moi, je ne veux pas
juste être pharmacien, je veux être pharmacien en établissement?
Mme
Racicot
(Julie) : On mise beaucoup aussi, en établissement, sur le volet
académique, le volet d'enseignement. C'est les pharmaciens qui publient, qui
font de la recherche, qui enseignent à l'université, bien souvent. Ils font la
maîtrise pour ce volet-là, beaucoup. Donc, de valoriser cette spécialisation-là,
que les pharmaciens vont chercher en faisant la maîtrise, en devenant des
spécialistes de la pharmacothérapie avancée, on pense que c'est un élément de
plus. Donc, on a, oui, d'autres propositions sur la table pour aider à
valoriser et promouvoir le rôle du pharmacien, donner aussi plus de
responsabilités au pharmacien d'établissement, qui est capable d'en prendre
plus puis de supporter davantage le réseau.
M. Fortin :OK. Donc, tu sais, il y a beaucoup de groupes qui sont
venus nous voir hier, je ne sais pas si vous avez eu la chance de suivre un
petit peu, là, mais il y a beaucoup de groupes qui venaient nous voir en nous disant :
OK, bien... par exemple, les RPA : Nous autres aussi, on n'aime pas ça, le
recours à la main-d'œuvre indépendante. On le fait en bout de ligne, quand on n'a
pas le choix, c'est notre dernier recours, mais on ne peut pas nécessairement
se permettre de l'enlever tout de suite, là.
Vous, vous n'êtes pas là. Vous nous dites,
essentiellement : Comme employeurs, les CISSS et les CIUSSS ne peuvent pas
se permettre de ne pas avoir des pharmaciens, disons, de dépannage, là, mais on
est capables de le structurer différemment pour que ça ne soit pas de la main-d'œuvre
indépendante. Donc, ce n'est pas vraiment une exclusion, que vous demandez, là,
autant qu'une restructuration de comment c'est considéré quand un pharmacien en
établissement pratique sous ces circonstances-là. Est-ce que je comprends bien?
Je m'exprime peut-être mal, mais c'est à peu près ça?
Mme Vaillant (Linda) : Non,
non, c'est tout à fait ça. En fait, c'est juste de s'assurer que... Les pistes
de solution qu'on met de l'avant, c'est une forme de structure. C'est une
chose. Par ailleurs, il va rester, pour un bout de temps, des gens en MOI, puis
on veut juste s'assurer de ne pas restreindre l'utilisation des pharmaciens qui
sont déjà à l'emploi du réseau et qui acceptent d'aller faire du dépannage
ailleurs.
M. Fortin :OK. Parfait. Moi, ça me va. C'est tout pour moi, M. le
Président. Merci.
Le Président (M. Gagnon) :
Merci,
M. le député de Pontiac. Alors, je cède maintenant, pour une durée de 3 min 53 s,
la parole au député de Rosemont.
M. Marissal : Là, vous n'avez
pas... Bonjour, M. le Président, d'abord, c'est un plaisir de travailler avec
vous pour la première fois. Je crois que vous n'avez pas ajusté le temps qu'il
reste, de mon collègue de gauche qui n'est pas là.
Le Président (M. Gagnon) : ...alors
on vient de bonifier à 6 min 17 s, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Wow! Merci. Qui
dit mieux? Bonjour, mesdames. Merci d'être là. C'est vrai qu'on s'est
rencontrés par Zoom à de maintes reprises aussi. Vu que j'ai gagné du temps, j'ai
quasiment envie de vous donner deux, trois minutes pour que vous fassiez vos
revendications auprès du ministre, parce qu'elles me semblent bien légitimes à
chaque fois que je vous ai rencontrées.
Et, avant d'aller dans le vif du sujet, je
veux aussi vous remercier pour le service public. Vous avez dit tantôt : C'est
le fun, de travailler dans le réseau de la santé public. Je pense je vais me faire
faire un t-shirt écrit ça dessus. Je n'ai pas entendu ça souvent, et je vous
remercie. Que les gens qui nous écoutent sachent aussi que vous avez fait des
petits miracles au moment de la pénurie de certains médicaments. Si les gens
trouvaient ça pénible de ne pas trouver de Tylenol enfant sur les tablettes,
imaginez à Sainte-Justine, quand il n'y en avait pas puis qu'il fallait en
bricoler. Je vous remercie pour ça.
Alors, allons-y, d'abord, dans le vif du
sujet. Si j'ai bien compris ce que vous avez dit tout à l'heure, il y a des
entreprises qui offrent de la télépharmacie sans pharmacien.
Mme
Racicot
(Julie) : Pharmaciens à distance, dans leurs salons.
M. Marissal : ...mais vous
avez dit : Il n'y a pas de supervision pharmacologique ou de pharmacien.
Est-ce que j'ai bien compris ce que vous avez dit?
Mme
Racicot
(Julie) : Eux, ces agences-là, n'ont pas le souci de savoir est-ce qu'il
y a un pharmacien sur place ou pas, ils offrent un...
M. Marissal : Sur place où,
là? Sur place où?
Mme
Racicot
(Julie) : Dans l'établissement, dans l'hôpital.
M. Marissal : OK, mais
comment on fait de la pharmacie sans pharmacien?
Mme
Racicot
(Julie) : En fait, les ordonnances... C'est une très bonne question. Les
ordonnances arrivent à l'écran, on valide dans des systèmes informatiques,
maintenant, les ordonnances, mais vous comprenez que la communication avec le
personnel infirmier, les médecins, elle est quasi nulle. Donc, ça permet de
recevoir une ordonnance, la vérifier, s'assurer qu'il n'y a pas d'interaction
majeure entre les autres médicaments indiqués au profil, et ça s'arrête là,
essentiellement. Et ces agences-là offrent le service, le disant comme complet,
et même, parfois, s'il n'y a pas de pharmacien sur le site, à l'hôpital, donc,
c'est la seule façon d'offrir les services cette journée-là. Donc,
imaginez, dans la pharmacie, il n'y a que des assistants techniques qui font
rouler les robots ou les machines pour distribuer la médication. Les actes sont
délégués aux assistants techniques, mais ça prend une supervision par un
pharmacien sur place, ce qui n'est même pas possible, dans certains
établissements au Québec, dans les semaines, là, plus de crise.
M. Marissal : C'est vraiment
épeurant, ça.
Mme
Racicot
(Julie) : Donc, ce n'est pas un service, en soi, qui est complet.
M. Marissal : OK, mais c'est
parce qu'on joue avec des molécules qui peuvent avoir des effets assez <dramatiques...
M. Marissal :
...des
effets assez >dramatiques sur la vie ou la mort des gens, là.
Mme
Racicot
(Julie) : Complètement.
M. Marissal : Bon. On ne
réglera pas ça dans ce projet de loi ci, mais on devrait prendre des notes,
parce qu'il y a vraiment des affaires qui n'ont aucun bon sens, ici, là.
Vous avez dit qu'il y a des agences qui,
évidemment, font leur lobby, veulent offrir leurs services, puis, vous avez dit,
qui offrent leurs services à gros prix. Pouvez-vous me donner des exemples,
être un peu plus précise là-dessus?
Mme Vaillant (Linda) : Ah!
écoutez, il y a des contrats... En télépharmacie, c'est parce qu'il faut
comprendre que ce n'est pas le même... de notre point de vue, ce n'est pas le
même degré d'engagement de l'individu si on est dans notre salon, à valider à
notre écran, et si on a à se déplacer sur la Côte-Nord ou en Outaouais. Et le
tarif peut souvent être, je vous dirais, 50 % plus élevé que la
main-d'oeuvre indépendante physique. Alors, s'ils sont... Avec des chiffres... peut-être
que vous allez vouloir des chiffres, là, imaginons que, je ne sais pas, moi, le
pharmacien en main-d'oeuvre indépendante est peut-être à 100 $ l'heure, et
celui qui est en télépharmacie chez lui est peut-être à 150 $ de l'heure.
Donc, c'est des tarifs qui sont quand même plus importants, pour moins de
services, parce qu'ils ne sont pas sur place. Donc, ils vont se limiter à la
base, qui est le service de validation des ordonnances.
M. Marissal : Et ça, c'est de
la MOI pure ou vous êtes encore dans le système où vous vous autodépannez? Juste
pour être sûr.
Mme Vaillant (Linda) : Non,
là, on est dans de la MOI, et c'est pour ça qu'on considère que c'est une
définition qui doit faire... la télépharmacie, ça doit être inclus dans la MOI,
là, c'est de la MOI par des agences. Là où on a des agences, nous, c'est de la
télépharmacie. Il y a très peu d'agences de personnes physiques, là, de
personnel physique. Les agences qui existent, c'est des agences en
télépharmacie.
M. Marissal : OK. Est-ce
qu'il y a eu récemment des bris de service dans vos services?
Mme Vaillant (Linda) : On n'a
pas eu de bris de service, parce que ça, ça voudrait dire fermer l'hôpital, mais
on a frôlé le bris de service au moins à deux reprises en 2022.
Mme
Racicot
(Julie) : À deux jours d'avis, il n'y avait pas de pharmacien.
Mme Vaillant (Linda) : Il n'y
avait pas de pharmacien.
M. Marissal : Où ça?
Mme Vaillant (Linda) : Dans
deux régions du Québec. C'est arrivé dans la région 10 et c'est arrivé
dans la région de l'Abitibi aussi.
M. Marissal : OK.
Mme Vaillant (Linda) : Souvent,
c'est des services spécialisés, là. En Abitibi, notamment, c'était le secteur
d'oncologie. Alors là, il n'y avait aucun pharmacien qui pouvait donner de l'oncologie,
rien, une personne en maladie, l'autre en assurance... l'autre en congé de
maternité. Puis, quand tu es deux, bien, les deux ne sont pas là... incapables
de trouver personne, parce que, là, on était pris... arrêté ministériel aussi,
qui faisait que les gens étaient sous peine de sanction pénale, là, les gens ne
voulaient pas se déplacer. Donc, ça a été des situations un peu difficiles.
M. Marissal : OK. Je
comprends bien, d'où l'origine de vos propositions de recommandations. Puis,
rapidement, parce que le temps file, pouvez-vous nous réexpliquer quel a été,
exactement, le problème, là, pendant la COVID? Vous dites que certains
gestionnaires d'établissements frôlaient le contournement du décret.
Réexpliquez-moi ça, je ne suis pas sûr d'avoir bien compris.
Mme Vaillant (Linda) : Alors,
en fait, l'arrêté ministériel indiquait que, si on était à l'emploi du réseau
pour agir comme main-d'œuvre indépendante... Je pense, là, j'y vais de mémoire,
je pense qu'il fallait ne pas être à l'emploi du réseau pour une période de
trois mois, alors que nous, les gens sont à l'emploi du réseau en continu et
peuvent prendre deux jours dans une semaine pour aller agir en main-d'œuvre
indépendante. Donc, ça a fait en sorte qu'il y a des individus qui ont continué
quand même à le faire malgré les sanctions possibles à l'arrêté ministériel, et
il y a des individus qui ont refusé de le faire.
Et il y a eu, dans les situations que je
vous décrivais tout à l'heure, là, entre autres, en Abitibi... bien, il a dû y
avoir discussions entre les PDG des établissements, parce qu'en Abitibi, ils
frôlaient la rupture de services. Et le ministère, finalement, a été de la
partie pour voir comment on allait... On a organisé ça sous une forme de prêt
de services, là, plus ou moins, prêt de services qui n'était pas tout à fait
conforme, mais ça a été la façon de contourner l'arrêté ministériel, parce que
les établissements n'étaient pas à l'aise non plus d'enfreindre l'arrêté
ministériel, mais ils étaient pris à... On ne peut pas fermer la pharmacie, on
ne peut pas arrêter les traitements de cancer. Donc c'est un peu la situation
dans laquelle on s'est retrouvés.
C'est très particulier. On comprenait
bien, quand ça a été mis de l'avant, que ça visait essentiellement le personnel
des agences infirmières. Donc, on a bien vu, nous, qu'on était... Comme je
disais, la gratte a passé bien large, puis on a été ramassés en chemin. Ça fait
que c'est juste qu'on a essayé de faire le plus de représentations possible
pour ne pas être inclus là-dedans. Et, aujourd'hui, ça nous apparaissait
vraiment important de ne pas se retrouver, maintenant, avec une loi qui allait
créer une situation où les établissements seraient... se diraient : Bien
voyons! on ne peut pas enfreindre la loi, alors...
• (12 h 10) •
Le Président (M. Gagnon) : En
conclusion.
Mme Vaillant (Linda) : ...qu'est-ce
qu'on va faire?
M. Marissal : C'est bien
noté. Merci.
Le Président (M. Gagnon) : Merci
à nos représentantes de l'Association des pharmaciens des établissements de
santé du Québec. Un grand merci. Je vous remercie aussi pour votre contribution
aux travaux de la commission.
Je propose de suspendre les travaux
quelques instants afin de permettre aux prochains invités de prendre place.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
(Reprise à 12 h 16)
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
bonjour. Je souhaite maintenant la bienvenue à la Fédération des travailleurs
et travailleuses du Québec. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé, puis nous procéderons à la période d'échange
avec les membres de la commission. Je vous invite donc à vous présenter puis à
commencer votre exposé. Bienvenue.
Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec (FTQ)
Mme Picard (Magali) : Merci.
Merci beaucoup. Alors, Magali Picard, présidente de la FTQ. Merci à M. le
ministre et à la Commission de la santé et des services sociaux de nous
accueillir. Merci également de nous accommoder par visioconférence. Vous avez
certainement su ou vu qu'il y a une ligne de manifestation devant l'Assemblée
nationale, et, bien entendu, que nous allions soutenir ces manifestants-là et
être en solidarité, alors c'est très apprécié. Et je tiens même à souligner le
travail d'Élisa et Véronique, chez vous, qui ont fait un excellent travail pour
nous... s'assurer que tout se... tout fonctionne bien.
Alors, je suis accompagnée aujourd'hui de Mme Sylvie
Nelson, qui est juste à côté de moi, qui est la...
Mme Nelson (Sylvie) : Bonjour.
Mme Picard (Magali) : Oui,
qui est la présidente du Syndicat québécois des employés de service, la section
locale 298, également accompagnée de Maxime Ste-Marie, président du
Conseil provincial des affaires sociales du Syndicat canadien de la fonction
publique — on te voit à moitié, Maxime, donc, voilà Maxime — et
ensuite de Vincent Roy, recherchiste au CPAS-SCFP, également.
Alors, vous savez, il est vrai que
l'augmentation du recours et des... des services sociaux s'est inscrite dans un
contexte particulier. La pandémie a mis de la pression sur le réseau.
Toutefois, je tiens à vous mentionner qu'au niveau de la FTQ ça fait des années,
d'ailleurs, qu'on a sonné cette alarme-là. Là, on en vit davantage, le recours
aux agences privées et au personnel de soutien, mais laissez-moi vous dire que
les différentes compressions, les réformes de structure, les problèmes
d'organisation du travail, les mauvaises conditions de travail, c'est tout ça
qui explique plusieurs des problèmes.
Alors, les différents gouvernements qui se
sont succédé au cours des dernières décennies portent aujourd'hui une lourde
part de cette responsabilité-là. La FTQ est en faveur de toute initiative qui
va mettre fin au recours aux agences privées et à la main-d'oeuvre
indépendante. Alors, si on veut attirer et retenir le personnel et inciter les
travailleuses et travailleurs d'agences à revenir, ça va prendre des bonnes
conditions d'emploi.
Alors, dès maintenant, je cède la parole à
Vincent, qui vous fera un bref portrait des agences de la main-d'oeuvre
indépendante dans le réseau. Alors, c'est à toi, Vincent.
M. Roy (Vincent) : Merci
beaucoup, Magali. Tout d'abord, bonjour à tous. Effectivement, au niveau de la
recherche qui a été effectuée, là, durant les derniers mois, au niveau de la
FTQ, une des choses, qui a été frappante lors de la compilation des données,
c'est que... On a souvent tendance à croire que la main-d'oeuvre indépendante
se situe majoritairement au niveau des infirmiers et infirmières du réseau,
alors que notre compilation démontre que 1,9 milliard des 3,7... des
103 établissements... 1,7 milliard... oui, excusez,
3,7 milliards, sur les 103 établissements du réseau public, se
situent au niveau de la catégorie 2, donc les employés paratechniques,
donc les préposés aux bénéficiaires, les agents de sécurité, les préposés à
l'entretien ménager ainsi que les auxiliaires familiales.
On a aussi tendance à croire, au niveau de
la main-d'œuvre indépendante... on va surtout les retrouver au niveau des régions
éloignées, qu'on pense à la Côte-Nord, Gaspésie, l'Abitibi, alors que, sur
l'île de Montréal, on est capables de démontrer qu'il y a une grosse
utilisation de la main-d'oeuvre indépendante.
Donc, je passerais maintenant la parole à Mme Nelson.
• (12 h 20) •
Mme Nelson (Sylvie) : Donc,
comme mon collègue vient de dire, écoutez, vous savez que les utilisations d'agences,
pour une grande majorité d'employeurs, on va dire, c'est rendu un mode de
gestion. C'est quoi, les conséquences sur le terrain? Bien, vous le savez, je
pense, un peu aussi, là : nos travailleuses et nos travailleurs sont
épuisés, sont à bout de souffle. Jour après jour, ils forment des gens
d'agences, donc ils sont tout le temps en perpétuelle formation pour former des
gens qui proviennent d'agences. Souvent, naturellement, ils doivent reprendre
le travail. Souvent, c'est eux qui reçoivent aussi les désolations des familles,
les travailleurs réguliers, c'est eux autres qui ramassent les pots cassés.
Bref, ils sont un peu épuisés.
Je vous donne un exemple. Dans un... dans
un de nos CHSLD, chez nous, environ 300 travailleurs, bien, écoutez, dans
une semaine précise du mois de février, il y a eu un tiers des agences... de
personnel d'agence qui ont travaillé. Ça fait que vous imaginez si... comment
la clientèle a dû être servie. Et, nous, nos travailleurs, vous le savez, ils
ont passé la pandémie. Il va falloir, à un moment donné, reconnaître leur
résilience, leurs efforts et toute l'énergie déployée pour... qui devrait être
reconnue, d'ailleurs. Ils ont soutenu le Québec, il faut les reconnaître.
Puis je voudrais parler rapidement des
RPA. La <situation...
Mme Nelson (Sylvie) :
...parler
rapidement des RPA. La >situation est encore pire dans nos RPA. Sur le
terrain, on voit même des services laissés seulement aux agences, exclusivement
des agences. Beaucoup, ça se fait aux services auxiliaires. Imaginez, en
alimentation, qu'est-ce que ça a l'air, dans les services alimentaires, quand
c'est du monde qui arrivent, là, qui ne connaissent pas les besoins de la
clientèle, et imaginez-vous, vous comme moi, recevoir des soins, recevoir des
services et des soins intimes par un étranger une journée, le lendemain, par un
autre étranger, puis encore la même chose le lendemain.
Donc, c'est sûr que ça a une répercussion,
les agences, sur les services qu'on donne à la clientèle, mais imaginez aussi
pour nos travailleurs, la frustration qu'ils ont quand ils voient qu'ils
travaillent à côté de quelqu'un qui gagne trois fois leur salaire, trois fois
leur salaire, puis c'est eux autres, dans le fond, qui travaillent en double,
les journées que ces gens-là arrivent. Ils travaillent côte à côte de ces
gens-là puis ils se disent : Bien, coudon, aux yeux de mon employeur, que
c'est que je vaux? Je vaux juste ça, moi? Eux autres, ils valent trois fois ça?
Ça fait que, écoutez, c'est... nos travailleuses et nos travailleurs, ils
subissent présentement une humiliation quotidienne de voir ce qui se passe, donc
il y a urgence d'agir.
On a... Comme solution, à la FTQ, on vous
a déposé une demande de décret, dans notre urgence d'agir, on vous l'a déposée
en 2021, on a... 2020, on a fait une demande de décret, qui a été refusée.
Pourtant, déjà, l'État intervient. Vous intervenez déjà, que ce soient des
primes... vous avez intervenu pour les gicleurs, vous intervenez avec des
contrats. Vous pouvez le faire. Nous, on aura bien beau faire toutes les
manifestations qu'on voudra, avec les services essentiels à 90 % pour
notre monde, il n'y a pas grand monde dehors, et, quand c'est rendu qu'il
suffit du salaire minimum pour augmenter nos travailleurs, c'est qu'il y a un
méchant problème dans ça.
Donc, l'État, par contre, l'État, vous,
vous n'avez pas à convaincre qui que ce soit... il peut simplement... vous
pouvez simplement poser une bonne action, et légiférer, et imposer un décret.
Parce que maintenir, aussi, on parle d'agences privées, les maintenir, on va
continuer à siphonner le réseau de la santé.
Mme Picard (Magali) : Nous
allons maintenant demander à Maxime Ste-Marie de poursuivre.
M. Ste-Marie (Maxime) : Bonjour.
Merci. Maxime Ste-Marie. Je suis président du Conseil provincial des affaires
sociales. On représente 35 000 travailleuses et travailleurs du
réseau de la santé et des services sociaux.
Je terminerais l'exposé de la FTQ avec
trois points. Le premier point, je vous dirais, c'est nos commentaires sur le
projet de loi, que nous trouvons directif et centralisateur. L'énorme place
laissée aux règlements, l'énorme place laissée au ministre d'adopter, à sa
discrétion, les règlements qu'il souhaite dans le projet de loi... Nous, ce que
nous souhaitons, à la FTQ, c'est clair, c'est que les règlements soient
directement inscrits dans le projet de loi dans le but d'avoir une plus grande
transparence de la part du gouvernement, et cela va faciliter aussi la
reddition de comptes. La pression sur le... la pression sera sur le ministre,
et ce dernier sera tenu... responsable, pardon, si cela ne fonctionne pas. En
procédant de cette manière, le ministre de la Santé maintient un contrôle
étroit sur le recours aux agences et de la MOI. Cela ne semble pas vraiment
cadrer avec les intentions du plan santé de décentraliser le réseau et de
séparer les rôles entre les orientations et les opérations.
On aurait souhaité un réel plan de décroissance
de l'utilisation de la main-d'œuvre indépendante dans le projet de loi. Une...
suggestion, pardon, que je lance au ministre : Pourquoi ne pas avoir plus
de données précises sur la MOI dans le tableau de bord public, exemple, avoir
les données par établissement pour que tout le monde constate les
établissements qui sont les plus fautifs quant à l'utilisation de la
main-d'œuvre indépendante?
Autre point, quel est l'impact des
pénalités dans le cas d'un établissement public? Dans le cas d'un établissement
public comme un CISSS ou un CIUSSS, à qui imposera-t-on l'amende? S'agit-il de...
à l'organisme ou au PDG? Quel sera l'impact d'une amende imposée à un
établissement public financé à même les fonds publics?
Et, finalement, je vous dirais, le point
le plus important : améliorer les conditions de travail. Comme éducateur
spécialisé, je le constate sur le terrain, la volonté de limiter l'utilisation
de la main-d'œuvre indépendante, c'est un pas dans la bonne direction, mais la
vraie de vraie solution aux agences, c'est d'améliorer les conditions de
travail de ces femmes et de ces hommes qui prennent soin des Québécois et des
Québécoises. Présentement, ce qui est offert par le gouvernement pour les cinq
prochaines années, à la table de négociation, c'est un appauvrissement pour les
travailleuses et les travailleurs que nous représentons. Nous devons également
travailler ensemble à la table de négociation pour améliorer les conditions
d'exercice des travailleurs.
Ce matin, en se levant, en regardant le
tableau de bord du ministre, avec 56 000 absents dans le réseau de la
santé et des services sociaux... Il est temps que le gouvernement accorde des
salaires et des conditions convenables à nous, les travailleurs et
travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux.
C'est ce qui met fin à l'exposé de la FTQ.
Merci beaucoup pour votre attention.
Le Président (M. Gagnon) : Merci
beaucoup.
Mme Picard (Magali) : Alors,
nous sommes maintenant entre vos mains. Merci.
Le Président (M. Gagnon) : Merci
beaucoup. Merci beaucoup pour votre exposé. Nous allons maintenant céder la
parole au <ministre...
Le Président (M. Gagnon) :
...beaucoup. Merci beaucoup pour votre exposé. Nous allons
maintenant céder la parole au >ministre pour un temps de
14 minutes.
M. Dubé : ...M. le
Président. Alors, Mme Picard, et à tous vos collègues, merci beaucoup
d'avoir pris le temps, ce matin, là, puis je pense qu'on comprend qu'on a tous
des agendas serrés, alors le faire en Teams... On est rendus pas mal bons dans
les Teams, ça fait que je pense qu'on peut très bien s'en accommoder.
Je tiens d'ailleurs à vous féliciter pour
votre nomination récente, je pense que vous allez apporter un vent de fraîcheur
à notre réseau aussi. Alors, merci beaucoup d'être là puis de prendre... de
relever ce nouveau défi là.
Mme Picard (Magali) : Merci.
C'est gentil.
M. Dubé : Je trouve qu'on
a l'air de s'entendre sur beaucoup de choses. Vous avez parlé du besoin d'agir
rapidement sur la main-d'oeuvre indépendante, c'est ce qu'on fait, puis je
pense que, là-dessus, on se rejoint beaucoup. Je pense que ça fait longtemps
que ça aurait dû être fait. Là, on va agir, mais vous avez dit aussi, puis vos
collègues le disent, que ça prend, en parallèle, des bonnes conditions pour
garder nos gens et les réattirer.
Alors, je voudrais juste qu'on se
comprenne bien puis... pour le dernier intervenant, on a bien convenu qu'ici,
pendant qu'on discute du projet de loi n° 10 sur la main-d'oeuvre
indépendante, on ne parlera pas de négociations, je pense que c'est très clair.
Et on comprend très bien que le PL 10 travaille sur comment on va encadrer
le plus rapidement possible la main-d'oeuvre indépendante pour ultimement
l'éliminer, puis je pèse bien mes mots, mais, en même temps, il faut travailler
très fort pour donner des meilleures conditions à notre personnel, pour qu'il
ait le goût de rester et même d'y revenir. Ça fait que ça, je pense que... Mais
ce n'est pas l'objet du PL n° 10.
Mme Picard (Magali) : On
se comprend très bien.
M. Dubé : Vous avez... On
a entre les mains... on a entre les mains... Vous avez quand même un impact sur
les prochaines négociations, importantes, puis j'apprécie que vos collègues
soient là, là, puis de... Je pense que les Québécois comprennent que, quand tu
as 30 000 ou 35 000 personnes dans un réseau... Vous avez une
place très importante, puis c'est pour ça que vous êtes là aujourd'hui.
Ce que je pense qu'il est important de
comprendre, c'est qu'on a entendu... Puis là je vais y aller en rafale parce
que je voulais laisser de la place à mes collègues aussi, mais vous avez parlé
de est-ce que la portée du PL 10 est assez large, entre autres, avec les
gardes de sécurité. Puis je dis ça parce qu'il faut faire attention, ce n'est
pas parce qu'un garde de sécurité, ce n'est pas important, ça fait partie de la
chaîne, mais là est-ce qu'on irait jusque là, à travers ce projet de loi là,
alors qu'en ce moment il y a... je dirais qu'il y a plus d'urgence à travailler
du côté infirmier, à court terme, que pour l'ensemble du réseau? Mais ce sera
les parlementaires qui pourront en discuter. Vous, vous dites : On devrait
l'inclure, mais, en ce moment, ce n'est pas dans la portée du projet de loi.
Maintenant, quand vous dites que c'est...
il y en a beaucoup à Montréal, je suis d'accord avec vous, puis on aura à
discuter, parce que j'ai bien dit qu'on voulait, lorsqu'on va déposer... Lorsqu'on
va discuter l'article par article puis on va parler des règlements, bien, c'est
sûr que le concept de région par région va devenir... Vous, vous dites :
La région de Montréal, c'est important, puis on est d'accord.
On a beaucoup apprécié, puis j'y vais
rapidement, là, excusez-moi, beaucoup apprécié votre commentaire, comment c'est
difficile dans les RPA. Si vous avez écouté la présentation de l'association,
hier, je pense que tous mes collègues, autant du gouvernement que de
l'opposition, on s'est dit : Ça urge qu'on trouve des solutions pour les
RPA parce que... Et pas parce que le gouvernement n'en a pas fait beaucoup,
vous savez qu'on a donné beaucoup de crédits d'ajustement de rémunération, mais
il y a des gens, puis ce n'est pas moi qui l'a dit, qui ont parlé que la
main-d'oeuvre indépendante, c'était une gangrène, quand ça rentrait dans un
établissement ou dans une RPA. C'est assez fort, comme terminologie.
• (12 h 30) •
Vous avez parlé d'iniquité envers vos employés.
Moi, c'est ce qui me dérange le plus. Lorsqu'un employé qui est du public, un
infirmier, une infirmière, un PAB qui est là depuis 20 ans puis qui... voit
arriver quelqu'un d'une agence, et qui peut avoir les meilleures heures, qui
peut avoir, etc., là, tout ce que vous avez discuté, moi... pour moi, il n'y a
pas juste une question d'argent, il y a une question d'équité, et ça, pour moi,
il faut... Votre point est excessivement bon. Et c'est un peu ça qu'on a eu, je
dirais, une présentation assez difficile avec le représentant, hier, des
propriétaires d'agence, puis je pense que cette question-là, d'équité, a été
discutée, puis je pense qu'on va... on va essayer de trouver des suggestions.
Maintenant, je le mets clairement, vous
dites puis... moi, je trouve que vous avez l'air de dire que le verre est à
moitié plein, plutôt qu'à moitié vide, ça fait que j'apprécie ça, mais, sur la
partie qui est à moitié vide, ce que j'aimerais dire, c'est que je vous
comprends de dire que ce serait le fun si on pouvait mettre tout dans le <projet...
>
12 h 30 (version révisée)
<12223
M.
Dubé :
...le fun si on pouvait mettre tout dans le >projet
de loi, mais en même temps, il est normal, avec la complexité du réseau, avec
la complexité de ce qu'on a à faire dans ce projet de loi là, qu'on ait une
combinaison d'éléments qui sont dans le projet de loi et d'éléments qui vont
être par règlement. On va essayer de vous le montrer, on va essayer de le
faire, mais ça ne veut pas dire que parce que c'est dans le règlement, que ce n'est
pas important. C'est juste ça que je voulais vous dire aujourd'hui. Puis ça va
être à nous, comme législateurs, avec la collaboration de...
Bon, maintenant, juste un point technique
avant que je vous passe la parole, cher collègue. Vous avez fait un commentaire
sur le tableau de bord, sur la question du... du TSO ou, par exemple, de... vous
avez plutôt utilisé... est-ce qu'on utilise les... les agences ou pas. Je veux
vous dire qu'on va continuer d'améliorer le tableau de bord. Je veux juste
préciser, pour les Québécois qui nous écoutent, que le tableau de bord en ce
moment, public, montre par catégories l'utilisation de la main-d'oeuvre
indépendante. On n'est pas encore rendus par établissements, mais on le montre
au moins par catégories. Alors, ça, je pense que je veux juste préciser ça,
parce que je voudrais que les gens comprennent que, pour le ministère, moi, j'ai
donné une voie très claire qu'aussitôt que l'information devient disponible
dans nos systèmes, on la met. C'est ça, notre principe. Alors, si, le plus
rapidement possible, on est capables de passer de seulement par catégories puis
d'y aller par établissements, bien, on va le faire. En ce moment, ce n'est pas
disponible dans nos techniques, et il y a un pl n° 3 qui
est en train d'être finalisé, qui est l'accès aux données, qui va nous
permettre d'aller plus loin, maintenant que c'est... ça va être disponible.
Ça fait que j'arrête là-dessus pour vous
dire, Mme Picard et votre groupe, merci pour vos commentaires. On va
essayer d'en tenir compte le plus possible, mais dans une combinaison de
projets de loi et de règlements. Alors, je vais laisser la parole à mes
collègues, qui auraient sûrement des questions.
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
avec un temps de sept minutes, je cède la parole à la députée de Marie-Victorin.
19
063
Mme Dorismond : ...ma
première question, là, c'est... vous avez dit tout à l'heure 3,7 milliards,
3,9 milliards. Je voulais juste que vous me répétez le... le bon chiffre.
Et vous représentez les quatre catégories,
à ce que je sache, et vous dites que, dans le fond, c'est la catégorie 2
où vous avez plus de main-d'œuvre indépendante. Est-ce que c'est bien ça?
Mme Picard (Magali) : Alors,
je vais demander à Vincent de vous répondre ou à Maxime. Je pense que c'est
Vincent, notre spécialiste. Alors, on vous répond maintenant.
M. Roy (Vincent) : Oui,
effectivement. Lors de la compilation des 103 établissements du réseau
public, incluant les RPA et tous les... les grands CISSS et CIUSSS du Québec,
on arrive avec un constat au niveau des chiffres, au niveau de la catégorie 1.
Nous... On arrive au constat de 1,3 milliard au niveau... catégorie 1
inclut infirmiers, inhalothérapeutes, infirmiers auxiliaires, infirmiers
cliniciens. Au niveau de la catégorie 2, on arrive à 1,9 milliard, donc
là on parle de préposés aux bénéficiaires, agents d'intervention, auxiliaires
familiales, préposés à l'entretien ménager. Au niveau de la catégorie 3,
nous arrivons au constat de... de 158 millions pour les employés de
bureau, techniciens en administration, agents de gestion du personnel, tout ce
qui est au niveau financier aussi. Et, au niveau de la catégorie 4, donc
tous les techniciens et professionnels de la santé, on parle travailleurs
sociaux, éducateurs, ergothérapeutes, physiothérapeutes, on est à 200 millions
depuis six ans, là, entre 2016‑2017 et 2021‑2022.
19
063
Mme Dorismond : Et est-ce
que vous avez aussi les chiffres de différences entre les régions puis
Montréal? Parce que vous avez dit que Montréal, il y en avait beaucoup plus qu'en
région qu'on pourrait croire. Est-ce que vous l'avez, la différence en...
M. Roy (Vincent) : Oui, oui,
tout à fait. C'est sûr que là, les chiffres que j'ai de compilés devant moi
sont par CIUSSS ou par établissements. Par exemple, je peux vous donner le
CIUSSS de la Capitale-Nationale, si vous voulez, là : il est à 153 millions,
seulement pour le CIUSSS de la Capitale-Nationale. Si on va sur l'île de
Montréal, nous avons le centre... le CIUSSS Centre-Sud, on est à 139 millions.
Puis là, excusez, là, c'est les chiffres pour la catégorie 2, là, que je
vous donne actuellement. Le Nord-de-l'Île de Montréal, 133 millions. Et,
lorsqu'on descend au niveau des régions plus éloignées, là, on retrouve la...
le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue qui est à 85 millions, la Côte-Nord,
on est à 65 millions. Ça, c'est pour la catégorie 2 seulement,
actuellement.
19
063
Mme Dorismond : Mon
autre question, ce serait en... en lien avec les règlements. On a... On a
écouté plusieurs présentations, et c'est clair pour nous qu'au niveau de le
réseau de la santé, pour la main-d'œuvre indépendante, on ne peut pas faire du
mur à mur. Et, quand on fait un règlement, il y a quand même un délai, vous
pouvez être consulté. Et, vous l'avez dit aussi dans votre présentation, il y a
différents enjeux à différents endroits, tu sais, pour bien agir, pour répondre
aux besoins. C'est là que je... je suis un petit peu... J'aimerais ça vous <entendre...
Mme Dorismond :
...J'aimerais
ça vous >entendre sur qu'est-ce qu'il faudrait mettre dans les
règlements, là, en détail.
Une voix : Maxime.
M. Ste-Marie (Maxime) : Bien,
écoutez, c'est sûr que nous, l'intervention qu'on a... qu'on fait par rapport
au règlement, c'est qu'on aurait aimé que le ministre mette les règlements dans
le projet de loi, ce qui nous aurait permis de les commenter, et tout. Mais, comme
vous le dites, ce qui aurait... ce qui aurait pu répondre aux besoins actuels,
c'est peut-être d'avoir des règlements qui sont par régions pour faciliter, là,
la... la suppression de l'utilisation de la main-d'œuvre indépendante. Mais,
écoutez, pour ce qui est... Nous... Nous, c'est clair pour nous, à la FTQ, on
aurait aimé ça que ça apparaisse pour qu'on... on puisse avoir une... une meilleure
idée de transparence, dans un premier temps, mais aussi pour qu'on puisse
suivre l'évolution avec les objectifs qu'on... qu'on... qui seraient adressés, ultimement,
dans... dans un projet de loi où on... on y aurait vu apparaître des règlements
précis, là.
Mme Dorismond : Merci.
Le Président (M. Gagnon) : Je
pars avec un temps de 3 min 36 s. Je cède la parole à la députée
de Hull.
Mme Tremblay : Oui.
Alors, bonjour. Dans votre mémoire puis aussi... Puis là, peut-être, vous
parlez du coût, là, donc, de la main-d'œuvre des agences, que ça coûte un tiers
de plus que ça en... que de l'interne. Puis là vous avez même dit, lors de
votre présentation, trois fois plus, même, là. Donc, j'aimerais ça savoir... que
vous... que vous nous expliquiez davantage votre calcul. Est-ce que ça tient
compte de la rémunération globale, donc les assurances, les fonds de pension? Puis
avec quoi précisément, là, vous comparez ça, ce tiers-là, finalement? Puis
pourquoi trois fois, puis selon les régions aussi?
Mme Picard (Magali) : Alors,
Vincent.
M. Roy (Vincent) : Oui.
Bien, en fait, on a un exemple assez concret, là, au niveau du Bas-Saint-Laurent,
au niveau du... des préposés à l'entretien... pas «préposés à l'entretien
ménager», excusez, au niveau du PAB... voyons, préposés aux bénéficiaires. Dans
le fond, on y va avec le... le total d'heures effectuées divisé par le montant
qui a été payé. Donc, on arrive dans un constat de 88 $ de l'heure en
salaire moyen qui a été déboursé au Bas-Saint-Laurent. Lorsqu'on considère
qu'un préposé à l'entretien ménager actuellement, dans le réseau, il est à...
excusez, préposé aux bénéficiaires est payé actuellement à 26 $ de l'heure
et quelques sous, là, je n'ai pas les chiffres exacts, mais je m'en excuse,
mais on... le triple est là, à ce moment-là, au niveau du Bas-Saint-Laurent. De
façon générale, le coût moyen est quand même, au niveau du réseau complet, à
55 $ en moyenne. Donc, si on y va avec le... le salaire, incluant les
avantages sociaux, donc 26,63 $ plus les avantages sociaux, on se retrouve
alentour de 32 $ de l'heure, là, si on... on ajoute toutes les charges
sociales. Et, lorsqu'on regarde le salaire moyen qui est... qui est... qui est déboursé
par le gouvernement pour les agences, on est à 55 $ de l'heure en... en moyenne
pour l'ensemble du Québec.
Mme Picard (Magali) : ...maintenant,
je vais demander à Mme Nelson de vous donner les mêmes chiffres, Mme la
députée de Hull, pour les RPA.
Mme Nelson (Sylvie) : Oui.
Au nouveau... Au niveau des RPA, écoutez, on sait, on les connaît, il y a cinq
grands... il y a cinq grands joueurs dans les RPA, qui ont des... qui ont des actionnaires.
Donc, je trouve que les... les directions de RPA, ils ont souvent une vue à
court terme. Ils... Tu leur demandes un peu d'augmentation... J'ai encore des...
des salariés qui sont au salaire minimum, à 14,25 $. Si tu demandes une
augmentation de 2 $ de l'heure, tout ça, ils sont offusqués : Ça ne
se peut pas, les actionnaires, on va... ça va descendre leurs... leurs profits,
tout ça. Mais, s'ils arrivent puis ils font rentrer des agences à pleines
portes, des agences qu'ils paient du 45 $, du 50 $ puis du 55 $...
ça fait que vous... c'est décourageant pour nos gens, vraiment, là, de voir ça,
là. C'est comment qu'on peut s'en sortir? Comment est-ce qu'ils vont pouvoir se
sortir de ça, là? Nous, on avait proposé un décret. C'est clair, là, il va
falloir légiférer dans ce domaine-là, des RPA.
Le Président (M. Gagnon) : Avec
30 secondes au temps, je vais repasser la parole à la députée de Hull.
• (12 h 40) •
Mme Tremblay : Oui,
merci, M. le Président. Donc, moi, ce que... ce que j'aimerais, là, pour les
besoins de la commission, c'est que vous nous... Vous nous avez expliqué votre
calcul, là, puis on aimerait ça que vous nous transmettiez, là, l'information
que vous avez, les calculs que vous... avez faits, là, les coûts, le tiers de
plus, donc d'avoir l'information, s'il te plaît, de transmettre ça pour les
besoins de la commission.
Mme Picard (Magali) : Bien,
je peux vous dire qu'on s'engage à vous transmettre ça. Il y a eu un travail
extraordinaire qui a été fait par Vincent et son équipe. Donc, avec grand
bonheur, on va vous faire parvenir ça.
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
je remercie les représentants du gouvernement. Alors, avec un temps de neuf
minutes, je cède maintenant la parole au député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, merci, M. le Président. Bonjour, bonjour à vous
quatre. Félicitations pour votre poste, Mme Picard.
Mme Picard (Magali) : Merci.
C'est gentil.
M. Fortin :J'ai l'habitude de vous écouter au 104,7. Alors, on vous
entend souvent dans notre région.
Je vais commencer... Je vais commencer en
vous <parlant...
M. Fortin :
...dans notre région.
Je vais commencer... Je vais commencer
en vous >parlant peut-être de... de ce sur quoi vous avez terminé, avec
les gens du gouvernement, les RPA. Hier, quand ils sont revenus en commission,
les gens de l'association des RPA, et je pense qu'il y avait un... il y avait
un propriétaire de RPA avec eux, là, qui avait quelques... quelques résidences,
ils nous ont dit, un peu comme beaucoup de secteurs : On est d'accord, on
veut éliminer les agences, c'est un fléau. Je pense qu'effectivement... c'était
«gangrène», ou «parasite», ou... je ne me souviens plus des termes qu'ils ont
utilisés, là. Ils nous disaient : Quand... Quand on a un membre de notre
personnel qui... qui passe aux agences, bien, souvent, c'est tout un étage qui
y passe en même temps, ça... ça va extrêmement rapidement.
Donc, ils sont pour le principe, mais en
même temps, ils nous disent : Oui, mais ça nous prendrait une exception
parce que c'est compliqué. Parce qu'on y a recours, certaines résidences,
presque des étages complets, ou d'autres, des résidences au complet, alors ça nous
prend une exception. On n'est pas prêts à aller si vite que ça.
J'aimerais ça vous entendre là-dessus.
Est-ce que c'est possible, pour des RPA, d'être capables d'opérer dans un
contexte où ils doivent donner des soins, là? Ils ne peuvent pas être en bris
de service parce qu'ils ont des... ils ont des patients qui sont toujours là ou
des résidents qui sont toujours là. Est-ce que c'est possible pour eux de
réussir, dans la structure actuelle, dans un temps, disons, de... d'un an, là,
pour... pour certains secteurs?
Mme Picard (Magali) : Je vais
laisser la parole à Mme Nelson, mais je peux vous dire en tout cas que de
notre côté, tout est possible. C'est une question de volonté. Et, tant qu'il y
aura une ouverture, bien, il y aura certainement des pratiques comme celles que
l'on connaît présentement qui vont continuer.
Mais, Sylvie, si tu veux y aller, oui.
Mme Nelson (Sylvie) : C'est
sûr que... que c'est faisable, mais pas avec les conditions de travail qu'ils
ont présentement. C'est sûr que c'est faisable. Pas avec les conditions de
travail puis pas avec les salaires, c'est des salaires dérisoires. C'est des
salaires que même... même le gouvernement... Le gouvernement a déjà dit, là, le
ministre a déjà dit, Mme LeBel aussi, ils ont déjà dit que ça n'avait pas
de bon sens, les conditions de travail. Puis ça n'a pas de bon sens... je pense,
c'est le premier ministre qui a parlé de 18 $ de l'heure. On est loin de
ça, monsieur, du 18 $ de l'heure, dans beaucoup de titres d'emploi dans
les résidences privées. Donc, oui, c'est possible de le faire. Je pense que vous...
le gouvernement a montré qu'il est capable de se revirer sur un 10 cents
pendant la pandémie, je pense qu'il serait capable de se revirer aussi pour les
RPA.
M. Fortin :Mais ça, ça... ce que vous me dites là, ça s'applique tant
aux RPA qu'aux... soit les établissements conventionnés ou le réseau public,
là, rendus là. À un moment donné, ces gens-là ont quitté pour une raison,
j'imagine. Mais, si... si on fait juste leur dire : Vous revenez au
réseau, ça va avoir un impact limité, s'il n'y a pas d'augmentation de
conditions de travail, là. Je le vois partout dans votre... dans votre mémoire,
d'ailleurs.
Mme Nelson (Sylvie) : Moi, je
vous le dis, là, monsieur, juste avec le pl n° 10, là, juste avec cette
loi-là, là, on n'y arrivera pas. On... J'ai hâte de voir les règlements, comme
mon collègue disait aussi, qu'est-ce que ça va donner, mais il faut qu'il y ait
d'autres choses. Ça fait qu'il faut qu'on investisse dans les conditions de
travail de nos travailleuses et de nos travailleurs, qui maintiennent tout le
Québec à bout de bras, tout le Québec à bout de bras. Puis ils sont fatigués,
nos gens, monsieur, vraiment fatigués.
Mme Picard (Magali) : Donc,
écoutez, je me suis... j'ai fait attention de ne pas parler de... de
négociations, parce que le ministre a raison, ce n'est pas l'objectif
aujourd'hui, mais un ne va pas sans l'autre, et je pense qu'on s'entend tous
là-dessus.
M. Fortin :OK. Excellent. Vous avez dit tantôt, là... puis là, je ne
me souviens plus si c'était M. Roy ou M. Ste-Marie, là, vous avez parlé du
plan de décroissance du recours aux agences. Qu'est-ce que vous voulez dire par
ça? Qu'est-ce que vous auriez aimé voir spécifiquement, là, à ce niveau-là?
Mme Picard (Magali) : ...Maxime.
M. Ste-Marie (Maxime) : Parfait.
Bien, merci pour votre question. Pour ce qui est du plan de décroissance, oui,
dans le projet de loi, on arrive avec un... un échéancier avec des années, qu'on
salue d'ailleurs. Mais je pense qu'au niveau du projet de loi on aurait pu
aller plus loin. Puis, tantôt, votre collègue l'a bien mentionné, je pense
qu'il y a une grande disparité de l'utilisation de la main-d'œuvre entre les
régions. Nous aussi, nos chiffres qu'on a faits durant notre... notre étude le
prouvent. Mais je pense que d'avoir un vrai plan, lors du projet de loi, de
décroissance de l'utilisation de la main-d'œuvre nous aurait permis d'avoir un
meilleur suivi de l'effet que va avoir ce fameux projet de loi là.
Donc, nous, c'est ce qu'on aurait aimé
peut-être, par régions, de regarder de quelle façon on peut soustraire puis
c'est quoi, les objectifs qu'on se lance. Puis ça nous aurait permis un suivi
plus serré. Parce que, présentement aussi, dans le projet de loi, vous allez...
il... on laisse planer le doute que ça pourrait être plus long que... que qu'est-ce
qu'on estime. Donc, dans un but... je sais qu'on aime beaucoup les chiffres,
là, au ministère de la Santé, mais dans un but d'être plus précis dans... sur
l'échéancier qu'on se donne, je pense qu'un plan de décroissance... par régions
aurait été intéressant sur... à apparaître, là, dans le projet de loi.
M. Fortin :Dans la... Dans la question de ce qui devrait ou ce qui
pourrait être dans la loi versus ce qui pourrait être dans les règlements, moi,
la question de la définition des régions m'apparaît assez simple, là. Quand le
ministre nous dit : Montréal dans un an, les... les régions intermédiaires
dans deux ans, les régions éloignées dans trois ans, il me semble que d'avoir
une définition claire dans le projet de loi, ce serait assez... c'est... c'est
très peu contraignant, il me semble, là, pour le... le <ministre...
M. Fortin :
...serait assez... c'est... c'est très peu
contraignant, il me semble, là, pour le... le >ministre, d'avoir ça.
Mais est-ce que vous êtes d'accord que c'est quelque chose qui pourrait être
nécessaire tout de suite en partant dans le projet de loi?
M. Ste-Marie (Maxime) : Moi,
je pense que oui, parce que, si on veut se donner des objectifs concrets puis
suivre l'évolution... Puis on... on va vous donner accès au... au travail de
recherche qu'on a fait au SFP et à la FTQ, vous... vous allez voir, il y a une
très grande disparité au sein même de... des mêmes régions. Donc, d'avoir des
objectifs par régions qui seraient définis dès maintenant pourrait mettre de la
pression à certains établissements qui utilisent davantage la main-d'œuvre
indépendante pour des raisons qu'on... qu'on cherche encore.
M. Fortin :OK. Je trouve ça intéressant. Parlant de vos données que...
que vous avez, là, je ne sais pas si vous avez eu la chance de... d'aller dans
ce niveau-là de détail. Mais moi, il y a une des choses qui... un des drapeaux
que j'ai par rapport à la version présente ou la version actuelle du projet de loi,
là, c'est, si on... sans rehausser les... les conditions de... si on fait juste
appliquer le... le projet de loi comme il est là, là... Par exemple, là, est-ce
qu'on a mesuré l'impact dans chacun de nos réseaux régionaux? C'est-à-dire, il
y a des réseaux, que ce soit en Gaspésie, dans le Bas-du-Fleuve, chez nous, en
Abitibi, où il y a énormément de gens qui viennent des agences, qui viennent de
l'extérieur de la région. Donc, s'il n'y a plus d'agences, par exemple, dans le
Bas-du-Fleuve, puis que les agences... les travailleuses d'agences viennent de
Montréal, bien, moi, j'ai l'impression qu'elles risquent de vouloir travailler
proches de chez eux, là, s'ils n'ont pas cette... cette opportunité d'avoir un...
un salaire meilleur, disons. Alors, est-ce que vous avez mesuré, dans votre
analyse, combien de travailleurs de l'extérieur de la région sont dans chaque
réseau régional à travers les agences ou pas? Tu sais, c'est... ce n'est
peut-être pas simple à... à calculer, là, mais ça peut avoir un impact au bout
de la ligne lorsqu'on enlève tous ces travailleurs-là d'une région spécifique.
Mme Picard (Magali) : La
question est très claire. Donc, je vais laisser Maxime répondre au «fly-in/fly-out»,
là.
M. Ste-Marie (Maxime) : Oui. Bien,
écoutez, merci pour votre question, elle est très pertinente. Malheureusement,
ce n'est pas des chiffres qu'on a été en mesure d'avoir au niveau des «fly-in/fly-out».
Mais il y a une chose que je peux vous dire, difficile pour nous d'évaluer
l'impact que ça aura dans certaines régions où est-ce qu'on sait que c'est plus
dangereux, je vous dirais, là, au niveau du départ des gens qui sont de la
main-d'oeuvre indépendante. Mais, en même temps, c'est difficile pour nous
d'évaluer ça sans savoir qu'est-ce qu'il va y avoir dans les règlements. Donc,
on revient à la question initiale, ça aurait été intéressant d'avoir le contenu
des règlements directement dans le projet de loi.
M. Fortin :Bien, moi, je... je profite de votre... puis je sais qu'il
ne reste pas beaucoup de temps, là, mais je profite de... de cet échange-là,
peut-être, pour demander au ministre qu'on ait ces... ces chiffres-là, qu'on
puisse essayer de comprendre quels réseaux vont être... ou quelles régions vont
être davantage affectées par la perte de ces travailleurs-là, qui viennent
d'autres régions. Parce que je pense que la dernière chose qu'on veut faire
collectivement, là, c'est... c'est prendre une unité de soins en... sur la
Côte-Nord, en Abitibi, dans le Bas-du-Fleuve, puis tout à coup qu'elles se
retrouvent du jour au lendemain sans travailleurs, parce que la moitié de leur
monde, c'est du... c'est du «fly-in/fly-out» ou... ou des gens qui viennent à
la semaine de d'autres régions, là. Donc, ce serait une conséquence bien
fâcheuse. Mais, si on n'a pas les données devant nous au moment d'étudier le
projet de loi, bien, on... on part du mauvais pied.
Donc, moi, je termine là-dessus, M. le
Président. Je vous remercie de... de vos conseils, de vos recommandations puis
de vos observations.
Le Président (M. Gagnon) : Merci
au député du Pontiac. Alors, avec un temps de 3 min 15 s, je
cède la parole au député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Bonjour, bonjour à vous quatre. Mme Picard, à mon tour de vous... de
vous saluer puis de saluer votre arrivée à la tête de la FTQ. C'est la première
fois, je pense, qu'on a l'occasion de travailler ensemble. Bienvenue.
Mme Picard (Magali) : Merci,
merci beaucoup.
• (12 h 50) •
M. Marissal : Et puis bonne...
bonne chance et bon courage.
Mme Picard (Magali) : Merci!
M. Marissal : Vous avez
suggéré... je crois que c'est monsieur... c'est monsieur... M. Ste-Marie, je
crois, corrigez-moi si je me trompe, là, qui a suggéré tantôt de bonifier les
tableaux de bord du ministre... bien, du gouvernement pour y inclure la... le
recours à la MOI à peu près en temps réel. C'est une bonne idée. Il me semble
bien avoir déjà demandé ça moi-même. Ce n'est pas pour ça que c'est une bonne
idée. C'est parce que vous avez... vous avez...
Mme Picard (Magali) : C'est
ça. On a compris!
M. Marissal : ...vous avez
une bonne idée. Mais effectivement... Puis je me dis même qu'un jour il va
falloir qu'on... qu'on tente d'amender ce projet de loi là, puis ce serait
assez tentant, en ce qui me concerne, d'en mettre... justement, d'arriver avec
un amendement là-dessus parce que déjà que ce n'est pas clair sur l'échéancier.
Puis vous avez raison de dire que c'est beaucoup de la législation par règlement,
ce projet de loi là, mais ça permettrait d'avoir un suivi. Ce n'est pas une
question tant qu'un commentaire, ce que je viens de faire, mais croyez-vous que
ce serait même utile de l'inclure dans la loi pour s'assurer qu'il y a
effectivement un suivi, notamment, de façon assez précise?
Mme Picard (Magali) : Vous ne
vous étiez pas trompé, c'est tout à fait Maxime. Donc, Maxime.
M. Ste-Marie (Maxime) : Merci,
Magali. Merci, M. Marissal, pour la question. À la blague, je vous <répondrais...
M. Ste-Marie (Maxime) :
...À
la blague, je vous >répondrais que j'avais déjà entendu ça à quelque
part, cette idée-là. Mais, l'idée d'inclure l'utilisation de la main-d'oeuvre
indépendante au tableau de bord, le ministre en a fait mention tantôt, oui,
présentement, c'est disponible par catégories d'emploi. Mais je pense que le
problème n'est pas là présentement. Mon ami et collègue Vincent pourrait vous
faire mention de grandes... Puis j'en... dans ma dernière intervention, j'en
parlais avec votre collègue. Dans un... dans une même région, là, à Montréal,
par exemple, sur l'île de Montréal, il peut y avoir une grande disparité de
l'utilisation de la main-d'oeuvre indépendante entre CIUSSS voisins. Donc, le
fait d'avoir au tableau de bord l'utilisation de la main-d'oeuvre indépendante
par établissements, bien, ça nous permettrait, en tant que population, de
mettre le doigt sur les établissements qui sont plus fautifs. Donc, je pense
qu'à un moment donné, là, ça ne s'explique pas, que deux CIUSSS voisins...
qu'il y ait plusieurs dizaines de millions de différence d'utilisation de
main-d'oeuvre indépendante, là, dans les dernières années, tout dépendant des titres
d'emploi.
Donc, effectivement, moi, je pense que ce serait
important que ça apparaisse au tableau de bord. Puis je pense que ça
s'inscrirait, là, dans la lignée que le ministre veut aller au niveau de la
transparence, au niveau de la population, de donner accès à ces chiffres-là à
l'ensemble de la population qui souhaite le consulter.
M. Marissal : OK. Bon. Pas
que j'avais tant à être convaincu, là, mais je... on progresse constructivement
dans ce projet de loi là.
RPA. Rapidement, là, ce que les RPA nous
disent, c'est que, si d'aventure on devait augmenter le salaire tous azimuts de
leur personnel, c'est nécessairement la clientèle qui devrait payer davantage.
Ce qui est, remarquez, déjà le cas avec les agences qui chargent des prix de
fous, là. Puis effectivement, un jour, les usagers paient aussi. Qu'est-ce que
vous répondez à ça? Parce que c'est un argument quand même économique,
financier qui a un certain sens, là.
Le Président (M. Gagnon) : En
terminant.
Mme Picard (Magali) : Sylvie.
Mme Nelson (Sylvie) : Écoutez,
je ne le sais pas ça fait combien de temps qu'on l'entend, celle-là, là, ce que
vous venez de me dire, là. Il faut arrêter de faire peur aussi aux personnes
âgées. Il faudrait peut-être que les... Je vous dis, les grands joueurs, là,
les cinq grands joueurs, vous les connaissez, de ce monde, là, les Cogir,
Chartwell, Réseau Sélection, tout ça, Résidences Soleil, même si leurs
actionnaires feraient juste un petit peu moins de profits... On n'est pas
contre le profit, on est... juste qu'ils en fassent un petit peu moins puis
qu'ils paient mieux leurs travailleurs. Faites-moi pas accroire que... Écoutez,
le salaire minimum est... est 14,25 $. Faites-moi pas accroire qu'ils ne
peuvent pas payer plus que ça les gens qui travaillent, les gens qui
travaillent là. Puis le pire, c'est... Je ne le sais pas comment est-ce qu'ils
font pour rester là depuis des années, ces gens-là, à des... des salaires aussi
dérisoires. Parce qu'il ne faut pas l'oublier, monsieur, ces... ces
salariés-là, bien souvent, ils ont deux jobs. Vous comprendrez, les fins de
mois, elles sont difficiles, ça fait qu'ils travaillent à deux places. Ça fait
que c'est... moi, là, le discours des employeurs... Et on n'est pas contre, comme
dans les régions, les petites RPA, qu'ils se fassent aider, ils ont besoin. On
ne veut pas déraciner le monde en région. On veut qu'ils puissent rester là,
dans leurs RPA. Visiter, ce n'est pas ça qu'on veut. Ce qu'on vise aussi, c'est
les grands, les grands et les gros joueurs aussi. Ils sont capables de faire
une part eux autres aussi.
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
je remercie le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci.
Le Président (M. Gagnon) : Alors,
nous allons passer, pour un temps de 3 min 15 s, au député indépendant,
c'est-à-dire le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Enfin, député
du Parti québécois. Je vous remercie. Mme Picard, à mon tour de vous saluer et
de saluer également votre élection à la tête de la FTQ.
Je... Pour résumer, là, en fait, lorsqu'on
regarde votre mémoire... J'aimerais juste sentir... Tu sais, peut-être, en
conclusion, là, est-ce que... est-ce que vous êtes plutôt optimistes que l'on
puisse aboutir à quelque chose avec ce projet de loi là, là? Je pense que c'est
un peu mi-figue, mi-raisin. Vous dites : Bien, on n'a pas beaucoup de
contenu pour se prononcer, on voudrait que ça aille vite, mais en même temps,
il ne faut pas que ça aille trop vite pour découvrir certaines régions dans les
services. Je ne sais pas si vous pouvez résumer votre point de vue, là.
Mme Picard (Magali) : Oui, ça
va me faire plaisir de le faire. Écoutez, j'ai envie de vous dire qu'on est
optimistes. Peut-être que vous allez être étonné, parce que, depuis quelques
semaines, on... on se chicane souvent, mais honnêtement c'est un projet de loi
que l'on salue. On aimerait... et on a partagé clairement nos attentes face au
détail du projet de loi, mais on s'entend que la FTQ a toujours revendiqué les
services publics et l'arrêt total des recours aux agences privées. Alors, c'est
un pas dans la bonne direction, c'est là où on veut aller. On veut être
entendus sur le... le reste, mais en ce qui nous concerne, là, ce genre
d'espace où on est capables de partager notre vision en prenant soin de la
population du Québec... Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais vous avez
écouté mes collègues aujourd'hui, là, c'est des gens extrêmement raisonnables.
Ce qui est demandé, là, par ces travailleuses et travailleurs là, par les gens
qui donnent ces services extraordinairement importants actuellement pour tout
le Québec, ils sont des gens très raisonnables, donc c'est le gros bon sens ici
aujourd'hui, là, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il n'y a pas de raison qu'on
ne soit pas capables d'aller de l'avant. Et j'ai envie de vous dire que, oui,
nous voulons être positifs, et nous le sommes, et on salue ce... ce <projet...
Mme Picard (Magali) :
...de
l'avant. Et j'ai envie de vous dire que oui, nous voulons être positifs, et
nous le sommes, et on salue ce... ce >projet de loi là. Et on... on espère
être entendus avec nos demandes pour faire en sorte qu'on le rende petit peu
plus contraignant puis être capables de le suivre davantage en le faisant avec
beaucoup de diligence pour les prochaines étapes.
M. Arseneau : Merci. Puis... Puis,
comme les autres organisations syndicales, est-ce que vous partagez le point de
vue que la main-d'œuvre indépendante, ce n'est que la pointe de l'iceberg
lorsqu'il est question, là, du virage vers les services privés? On avait
notamment l'APTS qui disait qu'il y avait des sommes beaucoup plus importantes
qui étaient dépensées pour des services achetés. Quel est votre point de vue
là-dessus?
Mme Picard (Magali) : La même
chose. Écoutez, on a tout un travail à faire comme État. On est préoccupés
également par la suite des choses lorsqu'on pense à des hôpitaux, deux
minihôpitaux privés avec des services publics. On a effectivement plusieurs
chevals de bataille. Ce qui est important pour nous, c'est d'y aller une étape
à la fois. Celle-ci nous convient jusqu'à une certaine mesure. On aimerait
avoir davantage, mais oui, effectivement, il y a d'autres... Est-ce que ce
n'est que la pointe de l'iceberg ou une partie importante de l'iceberg? Chose
certaine, ça fait longtemps que c'est une préoccupation pour la FTQ, et, qu'on
puisse l'adresser maintenant, c'est un départ. Puis on... on veut être positifs
là-dedans.
M. Arseneau : Merci beaucoup.
Le Président (M. Gagnon) : Je
remercie le député des Îles-de-la-Madeleine.
Mémoires déposés
Alors, avant de conclure les auditions, je
procède au dépôt des mémoires des organismes, des personnes qui n'ont pas été
entendus lors des auditions publiques.
Alors, 12 h 57. Je remercie les
gens de la fédération pour la contribution à notre... à nos travaux.
La commission ayant accompli son mandat,
je déclare l'ajournement des travaux.
(Fin de la séance à 12 h 58)