(Neuf
heures quarante-huit minutes)
Le Président (M.
Provençal)
: À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je vous souhaite la
bienvenue et je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le
système de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, Mme Caron
(La Pinière) est remplacée par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Lors de
l'ajournement de nos travaux, le 29 août dernier, les discussions portaient sur un amendement du
ministre à l'article 154, qui porte sur la composition du conseil
interdisciplinaire de l'évaluation
des trajectoires et de l'organisation clinique. Y a-t-il d'autres
interventions à cet amendement? Et je vais demander à M. le ministre, je
pense que vous avez des petites modifications à suggérer.
M. Dubé : Oui. Très bien. Alors, bonjour, tout le monde.
Puis content de voir que tout le monde est revenu, donc c'est une très bonne nouvelle. Merci. Merci d'être
là, merci à tout le monde d'être là. On va rentrer dans le vif du sujet.
Lorsqu'on s'est laissés, on avait déposé un
amendement à 154, que je vous demanderais d'avoir le consentement de retirer
pour qu'on dépose un amendement modifié, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Provençal)
: ...pour retirer l'amendement?
M. Dubé : S'il
vous plaît.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M.
Fortin : Mais avant qu'on procède avec
le... Consentement pour retrait de l'amendement, il n'y a pas de problème. Mais avant qu'on procède, quand on s'est
quittés, le... et, en fait... Non, je vais le prendre d'une autre façon.
Dans les dernières semaines, M. le Président, tous les articles qu'on a
étudiés, le ministre nous avait... ou son équipe nous avait fourni une espèce
de comparatif avec la LSSSS, là, s'était engagé à le faire également pour les
articles qui s'en viennent. Est-ce qu'on a
ces documents-là de disponibles pour tout le monde? Ça facilite notre étude, ça
accélère les choses, donc si on peut faire la même chose, ce serait
apprécié.
M. Dubé : ...cette
comparaison-là?
M.
Fortin : On n'en a plus, là.
M. Dubé : Vous
n'en avez plus?
Une voix :
...
M. Dubé : O.k.
Ça fait qu'on l'a jusqu'à presque 300, là, ça fait qu'on va vous l'envoyer.
M.
Fortin : On devrait être bons pour la
journée.
M. Dubé :
Je comprends que vous entendiez ça.
• (9 h 50) •
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député des Îles.
M. Arseneau :
...on saute dans le vif du sujet de l'article 154 dès maintenant?
M.
Fortin : Oui, oui, il n'y a pas de
problème.
M.
Arseneau : Je voudrais juste poser une question, à savoir,
les fameux articles qu'on a suspendus, sur lesquels on devait faire du
travail, du côté gouvernemental, est-ce qu'on peut quand même avoir une idée de
ce qui s'en vient et quand ça s'en vient, là?
M. Dubé : Oui, et ce qu'on pourrait
faire... Ce qu'on pourrait faire, parce qu'il nous reste quand même des blocs, voulez-vous qu'on... Peut-être à l'heure du
midi... Quand on reviendra, au début de la session d'après-midi, je pourrais
vous dire où est-ce qu'on est rendus dans les blocs qu'on a suspendus. C'est-tu
correct?
M. Arseneau : D'accord.
M.
Dubé : Et puis, vu qu'on a commencé dans la section
gouvernance clinique, là, on pourrait avancer, ce matin, là-dessus puis
revenir faire le point en début d'après-midi, quand on revient, vers
3 heures. C'est correct, ça?
M. Arseneau : C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Mais, pour votre gouverne, là, M. le
ministre... M. le député, excusez-moi, effectivement,
on a, je pense... c'est 47 articles qui sont suspendus, présentement, dont
des blocs complets. Alors, avec Mme
la secrétaire, on suit ça de façon très, très précise, et, quand le ministre
jugera à-propos de revenir sur ces blocs-là, on pourra le faire.
Maintenant, il pourra vous faire une mise au point.
Maintenant, à la question qui a été posée par le
député de Pontiac, est-ce que... Mme la secrétaire, vous les avez reçus? Ils sont sur Greffier? Alors, vous
allez pouvoir consulter... Pourriez-vous dire, Mme la secrétaire, le chemin
pour s'y rendre, pour être sûrs que tout le monde...
La Secrétaire : C'est sur Greffier,
dans Cahier du député, alors, avec les autres tableaux comparatifs.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça va? Merci beaucoup. Alors, il y a eu
consentement pour retirer l'amendement à
l'article 154 de M. le ministre. Maintenant, M. le ministre, je vous donne
la parole pour que vous puissiez redéposer un nouvel amendement.
M. Dubé : Oui, que je lirai dans
quelques minutes. Je voudrais juste, peut-être, faire une introduction à ce qui nous amène à modifier l'amendement. On a
souvent des bonnes suggestions de l'opposition, mais on en a quand même des gens qui sont des parties prenantes aussi au
projet de loi. Et, dans le cas du conseil interdisciplinaire, pas plus tard
qu'hier ou... je ne me souviens pas si ça remonte à vendredi dernier, on a reçu
une lettre, puis je pense que, d'ailleurs, l'opposition était en copie de cette lettre-là, et, après discussion
avec certaines des recommandations qui sont là-dedans, qui étaient très à-propos, entre autres, j'en ai
discuté beaucoup avec le Dr Bergeron, maintenant, que vous connaissez bien,
et on a décidé de répondre positivement à
plusieurs des demandes, que vous allez reconnaître, alors, dans les
articles 154 et 155.
Et c'est pour ça que... Puis je pense que les
députés de l'opposition savent très bien, d'une lettre, là, qui fait référence... C'est les quatre présidents des
conseils différents, là, les infirmières, CMDP, multidisciplinaire. Alors, je
voulais vous le mentionner, parce que nous, on n'avait aucun problème,
au contraire, on trouvait que c'était excessivement en ligne avec la
participation et le principe du comité... du conseil interdisciplinaire. Alors,
c'est pour ça que je vous demande. On a
retiré l'amendement, et l'amendement tient compte, entre autres, de ce qui nous
a été demandé. Ça fait qu'on pourra le discuter lorsque j'aurai fini de
lire l'amendement. Est-ce que ça va? C'est bon? O.K., excellent.
Le Président (M. Provençal)
: On va projeter à l'écran le... votre
nouvel amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Je m'étais ennuyé de ce
bon café là, M. le Président. Je vais vous dire, j'avais...
Le Président (M. Provençal)
: Comme vous pouvez voir, je suis très
discipliné, hein?
M. Dubé : Ah! écoutez, je tiens à
remercier... Alors, quand vous serez prêt, on pourra le lire.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, on va le projeter à l'écran, M.
le ministre. Nous y sommes.
M.
Dubé : C'est bon. Alors,
ici, en fait, on remplace 154, au lieu d'amender, étant donné, bien, je dirais,
la valeur du changement qui est fait. Alors : Remplacer
l'article 154 du projet de loi par le suivant :
«154. Le
conseil interdisciplinaire est composé d'un nombre égal de personnes membres de
chacun des conseils suivants, dont le président du comité exécutif de
chacun :
«1° le conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens et sages-femmes visé à l'article 166;
«2° le conseil des infirmières et
infirmiers visé à l'article 254;
«3° le conseil multidisciplinaire des
services de santé visé à l'article 266; et
«4° le conseil multidisciplinaire des
services sociaux visé à l'article 275.
«Le règlement intérieur de l'établissement
détermine le nombre de personnes visé aux paragraphes 1° à 4° du premier alinéa et prévoit les modalités selon
lesquelles ces personnes sont élues parmi celles appartenant au mème conseil.
«Le
conseil interdisciplinaire peut, dans la mesure permise par le conseil
d'administration de Santé Québec, déroger au premier alinéa pour prévoir un
nombre inégal de personnes membres de chacun des conseils.»
Le
commentaire : Cet amendement vise à clarifier la composition du conseil
interdisciplinaire en précisant que les
membres sont issus des différents conseils prévus par le projet de loi, soit le
conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes, le conseil des infirmières et infirmiers, le conseil
multidisciplinaire des services de santé et le conseil
multidisciplinaire des services sociaux.
Il
vise également à préciser que les présidents des comités exécutifs des
différents conseils devront faire partie du conseil interdisciplinaire.
Il prévoit également
dans quelle mesure il est possible de déroger à la composition prévue au
premier alinéa.
Et voilà. Quand on
sera rendus à... Alors, je reste là-dessus avant de vous laisser poser vos
questions. Donc, ça, c'est une des demandes
très claires où les présidents, les quatre présidents ou présidentes nous ont
demandé d'être le... d'être au moins un des représentants sur le
conseil. Puis on trouvait que c'était une demande qui était pleinement
justifiée, et, quand on regardera 155 par la suite, on a répondu à leur demande
aussi, à ce qu'ils soient sur l'exécutif. Parce
qu'on le sait, le conseil interdisciplinaire peut avoir 15, 20 membres,
alors je pense qu'il était important de s'assurer que les présidents de
conseils, des quatre conseils dont on parle, puissent être très bien
représentés eux-mêmes sur le conseil interdisciplinaire. J'arrête ça là.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
des interventions sur l'amendement déposé par M. le ministre? Oui, M. le député
de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Merci, M. le Président.
Content de vous revoir, collègues. Je crois comprendre qu'il y a eu une
offensive, là, des quatre groupes dont on parle, là, des quatre conseils, là.
Il y a eu une lettre ouverte, notamment dans La Presse, peut-être
ailleurs aussi, mais moi, je l'ai vu dans La Presse, le
4 septembre. Je pense qu'il y a une amélioration
là, à vérifier, je ne peux pas parler pour eux, évidemment, puis je ne suis pas
en contact avec eux en ce moment.
Mais ce que ces
gens-là semblaient dire aussi, c'était que le lien était brisé avec le conseil
d'administration. On ne refera pas ce
débat-là, il n'y en a plus... il n'y en a plus, de conseil d'administration,
puis je ne pense pas que vous allez reculer là-dessus, là, à ce
stade-ci. Sinon, surprenez-moi, mais... Donc, est-ce qu'on s'assure, dans ce
que vous nous présentez là... est-ce que
notre compréhension doit être qu'on rétablit un lien direct de l'expertise que
ces gens-là possèdent mais qu'ils veulent aussi partager, en lien direct
avec les décisions? Parce qu'ils se plaignaient, vous savez, là, vous avez lu
les lettres comme moi, là, qu'ils étaient comme un peu diffus dans le long
processus puis qu'il n'y avait plus de lien direct avec la direction ni le
conseil d'administration.
Je
ne suis pas sûr, je ne pense pas que ce soit juste un caprice de leur part, de
vouloir être nommés quelque part. Ils veulent que leur expertise soit
reconnue et utilisée, autrement dit, que, s'ils ont quelque chose à dire, il
faut que ce soit entendu rapidement puis que
ça serve dans le quotidien des opérations. C'est ce que je comprends d'eux, en
tout cas, là.
M. Dubé : Bien,
je vais résumer quelques points, puis, au besoin, Dr Bergeron
interviendra. O.K. Premier point, M. le député, c'est que... clarifions la
question du conseil d'administration, qui est un bloc qu'on a suspendu. Il n'y
en aura plus, de conseil d'administration, puis ça, il n'y aura pas de
changement là-dessus. Ce qui va changer beaucoup,
c'est la composition du conseil d'établissement. Ça fait que je veux juste
clarifier ça, là, que leur demande était de continuer à travailler avec le conseil d'administration. Je ne veux
pas jouer sur les mots, mais il n'y en a plus. Par contre, le lien avec
le conseil d'établissement va rester.
Ce
qui est le grand changement, puis on l'a voté quand on a voté 153, c'est la
création du comité interdisciplinaire. Puis ça, Dr Bergeron l'a bien
expliqué la dernière fois, ce n'est pas pour enlever le rôle du conseil du
CMDP, du conseil des infirmières, c'est pour... Le but du comité... du conseil
interdisciplinaire, c'est de les faire travailler ensemble, c'est de les faire travailler ensemble, alors, ça, je pense
que les gens l'ont compris, et ce... de trouver la façon d'arrêter de
travailler en silo. Je pense que le conseil interdisciplinaire... je pense que
les gens commencent à voir l'effet qu'on veut avoir.
• (10 heures) •
Bon, maintenant, ce
qui nous... moi, ce que j'ai compris de la lettre qu'ils nous ont envoyée il y
a quelques jours, puis là je viens à la fin
de votre question, c'est comme quelqu'un qui dit : Bien là, on prend acte
que vous avez créé le conseil interdisciplinaire. Maintenant, pour
maximiser l'expertise dont vous faites référence, on voudrait que ce soit...
Oui, il peut y avoir une vingtaine de personnes sur le conseil
interdisciplinaire, parce qu'on veut avoir des représentants de chacun des groupes. Mais moi, ce que j'ai lu
clairement, c'est qu'on veut que ce soient les présidents qui soient non
seulement les représentants ou un des représentants, mais, quand on verra 155,
ils disent : On veut être sur votre exécutif. Parce que, si... puis on en a discuté
avec Dr Bergeron, l'autre fois, si on veut un conseil interdisciplinaire
qui se réunit fréquemment, où les quatre
présidents peuvent venir dire ce qu'ils pensent, parler avec le P.D.G., etc.,
bien, je pense qu'on répond à ça avec 154 et 155.
Ça fait qu'en résumé,
est-ce que ça répond à 100 % de leur demande? Je pense, 100 % de leur
demande, il faudrait éliminer le conseil interdisciplinaire, ce qu'on ne fera
pas. Ça fait que je veux juste dire, je pense qu'on a trouvé... puis ce sera à
vous de l'évaluer, là, je vous laisse en discuter, mais qu'étant donné leur
lettre, étant donné ce qu'on est prêts à faire ce matin, je pense qu'on répond,
je dirais, à l'essentiel de leur demande d'aller chercher leur expertise de façon efficace, par 154, mais surtout
par l'exécutif. Alors, j'arrête ça là. Je ne sais pas, Dr Bergeron, s'il y a d'autres
commentaires, mais...
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron, si vous avez des commentaires, je vais vous demander de vous nommer, votre titre, et par la suite vous émettrez
votre commentaire, s'il vous plaît. Alors, consentement pour le Dr Bergeron?Merci. Dr Bergeron, allez-y.
M. Bergeron (Stéphane) :
...représente quelque chose d'important pour comprendre le lien qui va se créer
à l'intérieur du conseil interdisciplinaire, hein, où il va y avoir un comité
exécutif où siègent le P.D.G. et les présidents de chacun des conseils professionnels, les présidents du... pas les
présidents... oui, les présidents du comité exécutif de chacun. Donc, il
y a là un lien privilégié.
On se rappelle que, dans la session précédente,
il y avait également la notion des différents conseils et de leur rôle eu égard au conseil d'établissement, est-ce
qu'ils vont pouvoir déposer des rapports. Le conseil d'établissement va être
celui qui va pouvoir demander des comptes aux P.D.G. sur ce que demandent... ou
les avis et les recommandations des différents conseils professionnels.
Par ailleurs, je trouve fort intéressante la
proposition des différents conseils professionnels qui nous sont parvenus, de
vouloir collaborer au conseil interdisciplinaire. Si on s'élève un peu, on peut
comprendre la pensée qui est en train de se mettre en place dans un projet de
loi, p.l. n° 15, où on va construire... Tu sais, on
parle beaucoup de trajectoire de soins, de continuum de soins. En quelque
sorte, c'est comme construire une autoroute de Gaspésie à Montréal, ou prenez plusieurs provinces, faites ce
que vous voulez avec, dans lesquelles, bien, ça prend un maître d'oeuvre en
haut tout ça. Puis ensuite, admettons que ça inclurait plusieurs provinces, on
ne pourrait pas dire à chacune des provinces : Soyez autonomes dans
la construction de cette autoroute-là, sans vous concerter avec les autres,
parce que ça se pourrait que l'autoroute n'arrive pas avec les mêmes matériaux
au même endroit.
Donc, le fait de rejoindre, dans un conseil
interdisciplinaire, une vision commune sur une trajectoire de soins, avec tous
les professionnels impliqués à l'intérieur et tous les acteurs impliqués dans
l'établissement de santé, et, par la suite, travailler ça, si besoin est, on le
verra dans ce qui a été déposé plus loin, la possibilité de faire ce qu'on va appeler des comités de travail ou des sous-comités,
pour bien réussir cela, je pense que c'est une avenue qui nous avance
encore plus loin dans p.l. n° 15, par rapport aux limitations qu'on avait face à la LSSSS, dans un
concept de trajectoire de soins, d'une autoroute qu'on veut construire
qui franchit plusieurs provinces ou plusieurs territoires.
Le Président (M. Provençal)
: ...ça va, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Oui. J'étais en train
de me remettre ça en bouche et en tête, là, l'organigramme qu'on avait vu juste avant la pause, là, il y a 10 jours
maintenant. C'est quand même utile pour voir la suite des choses. Pour le moment,
moi, ça me va. Éventuellement, si mes collègues ont autre chose...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui. Merci, M. le Président. Bon matin à vous, à tous les
collègues aussi. M. le ministre. Donc, je vous entends, M. le ministre, là,
vous nous dites : Ça ne répond pas à l'entièreté des demandes des quatre
groupes signataires de cette lettre-là,
parce que, si on répondait à 100 %, bien, il n'y en aurait pas, de conseil
interdisciplinaire, ce avec quoi on est d'accord, de notre côté, mais
ça, c'est votre vision des choses.
Donc là, ce que vous venez faire,
essentiellement, c'est dire : Avec cet amendement-là, comme ils l'ont demandé, comme ils l'ont suggéré de façon, comment
dire... Bien, c'est un compromis, là, ce qu'ils mettent sur la table, là, ils disent : Nous, on veut que ça avance,
là. Parce qu'il reste plusieurs articles à étudier, plusieurs centaines
d'articles à étudier, donc on met un compromis, c'est-à-dire que le
président du comité exécutif de chacun de ces conseils-là siégera. Puis ça, vous ne l'aviez pas, initialement.
Alors, pourquoi vous vous ralliez à leurs arguments aujourd'hui? Je suis
certain que vous l'aviez considéré
auparavant, là. Alors, qu'est-ce qui fait en sorte, aujourd'hui, que vous vous
ralliez à cet argument-là?
M. Dubé : Bien, je ne suis pas sûr
qu'on avait considéré dans ce détail-là, parce que, vous le savez, là, quand on discute de gouvernance, à un moment donné,
tu... Là, ici, on est dans... c'est de la gouvernance. Je pense qu'on voulait
être capables d'avoir des représentants. Quand on a vu la lettre, moi, je suis
allé tout de suite voir le Dr Bergeron puis
j'ai dit : Non seulement ils nous demandent que le président soit sur le
comité, mais ils demandent d'être sur l'exécutif. Puis je pense que la vraie décision, c'est d'être
sur l'exécutif. Tout d'un coup, c'est là que... Je m'excuse, je me retourne à
chaque fois, là, puis je perds le micro. Mais c'est là qu'on a dit : Ça
fait tellement de sens que c'est 154 et 155 qu'on considère en même
temps.
Ça fait que moi, je les... je vous avoue, je les
salue d'avoir ce... d'avoir fait ça. Ils ont vu qu'on a discuté 153. Pour moi, ça, je vous dis, c'était majeur, dans
notre vision. Moi, j'apprécie énormément la suggestion qu'ils nous font parce
qu'effectivement je pense que ça va ajouter de la valeur, que ça soit eux qui
soient sur l'exécutif. Alors, c'est ça qui nous a permis, là, entre le
temps où on s'est vus, je ne sais pas, le 30 août...
Une voix : ...
M. Dubé : ...le 29 et... d'avoir
pris connaissance. Moi, je suis très content qu'on arrive à cette entente-là.
M. Fortin : Sur le 154 comme tel, parce que l'amendement, là, remplace
l'article au complet, là.
M.
Dubé : Voilà.
M.
Fortin : Puis une des choses que vous
aviez déjà dans vos amendements, c'est : dans la mesure permise par le C.A. de Santé Québec, il peut y avoir un
nombre inégal de personnes de chacun de ces conseils. Pourquoi ce serait... il faudrait que ce soit permis par Santé Québec
comme tel, plutôt que, je ne sais pas, moi, le P.D.G. de l'établissement? Parce
que c'est une question établissement par établissement, ça, là, là. Pourquoi
vous dites : Allez demander à Santé Québec
cette permission-là? Puis c'est quoi, les scénarios dans lesquels vous
verrez... vous verriez une inégalité au niveau des différents conseils?
M. Dubé : Bien,
c'est ça, c'est parce que c'est technique, parce que le... Excusez-moi, là,
puis je vais laisser le Dr Bergeron
commenter, mais c'est technique parce qu'on dit «un nombre égal de
représentants», mais, pour une raison qu'on ne peut pas imaginer, ce
n'est peut-être pas possible.
M.
Fortin : Ça se peut.
M.
Dubé : Ça fait qu'il faut
que quelqu'un dise : On respecte la loi. Puis c'est pour ça qu'on met ce
caveat-là. Mais peut-être que... Avez-vous un commentaire?
M. Bergeron
(Stéphane) : ...je pense que c'est un signal fort qui est mis dans
cela, d'indiquer que l'on veut que chacun des conseils professionnels soit
traité avec les mêmes égards et ait le même droit au chapitre, la même représentativité.
Cependant, un projet de loi comme celui-là, on comprend qu'il va être bon pour,
probablement, des décennies ou il va faire
loi pour des décennies. Il est parfois difficile de se projeter dans toutes les
situations possibles.
Donc, on peut imaginer
un établissement où qu'il y a une très, très forte vocation sociale, très peu
de vocation médicale, et, à ce moment-là, l'établissement pourrait dire :
Bien, peut-être que, dans les circonstances, on voudrait avoir une plus grande représentativité de social que de
médical. À l'inverse, on pourrait avoir un institut où il se fait énormément de
médecine de pointe, donc des infirmières d'expertise et autres, mais où le
volet social est peu représenté, qui dirait : Bien, on n'a pas
besoin d'avoir la même représentation.
• (10 h 10) •
Nous jugeons que le
concept d'équivalence et de traiter chacun des conseils sur le même pied est la
base et le dénominateur commun et que, si l'on décide de procéder autrement, ça
ne doit pas être qu'une simple décision d'établissement, mais une décision
d'établissement approuvée et... donc motivée et approuvée par Santé Québec, pour refléter les choses. Il est parfois dur, à
l'intérieur d'un établissement... il y a des groupes de pression qui s'établissent
puis il est parfois dur, pour un P.D.G., de
prendre un positionnement final. Je pense que d'avoir une entité un peu plus
neutre et élevée permet d'avoir une meilleure vision sur ce qui est bon.
M. Fortin : ...Dr
Bergeron, c'est qu'effectivement, à l'intérieur des établissements, il y a
souvent des... différentes pressions qui peuvent s'établir, puis moi, je
suis particulièrement inquiet de ça. Puis on va le voir en arrivant au prochain
article, là, quel impact ça peut avoir, les articles sur le directeur médical,
entre autres. Justement, le fait qu'il
puisse y avoir pression d'un côté et de l'autre, ça nous inquiète, c'est
quelque chose qui est... justement, en mettant les mains... des pouvoirs dans
les mains d'une personne peut faire en sorte que des tiraillements, des
pressions, des raisons personnelles peuvent mener à certaines décisions,
mais ça, on va y revenir. Mais je vous donne entièrement raison sur ce que vous venez de dire par rapport à
l'impact de telles pressions par rapport aux décisions qui peuvent être prises. Alors, si vous me dites que c'est pour ça
qu'on trouve que ça doit être pris à l'extérieur de l'établissement pour que
ce soit exceptionnel, je comprends votre raisonnement, mais gardons-le en tête
pour la suite des articles.
Pouvez-vous juste, M.
le Président... pouvez-vous descendre un petit peu?
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M.
Fortin : O.K. Puis là rappelez-moi, là, M.
le ministre ou Dr Bergeron, est-ce qu'on avait discuté, à la dernière séance,
du nombre de personnes que vous voyez autour de cette table-là, là, du conseil
interdisciplinaire? Parce que, là, vous nous
dites : En théorie, là, bien, il y a quatre groupes, ils doivent être
représentés à parts égales, sauf exception.
Est-ce qu'on avait parlé du nombre de personnes? Il me semble que oui, mais
j'aimerais ça juste me rappeler ce que vous aviez mis sur la table.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, évidemment, on a dit que ça allait être
décidé à l'intérieur de l'établissement. Maintenant, si on demande une
projection à mon niveau, je pense que les groupes qui représentent de cinq à
sept personnes par conseil, qui va être muni d'un conseil exécutif, là...
donc, autour de 20 à 25 personnes qui
vont pouvoir, donc, travailler en sous-comités de travail ou en comités de
travail pour les différentes trajectoires, qui vont être diverses et qui vont faire appel à différentes forces, et le
tout réuni au niveau du comité exécutif ou du conseil exécutif, pour
fins de décision.
M.
Fortin : O.K. Mais là les CMDP, le CII, etc., là, ils ont
déjà des sous-comités, ces groupes-là, en ce moment, là, dans la... sans
entrer dans la loi, il y a déjà des sous-comités de ces conseils-là.
M.
Bergeron (Stéphane) : Pour le CMDP... Excusez, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Bergeron (Stéphane) : Pour le CMDP, là, on
parle... le comité... le conseil interdisciplinaire a une vocation sur les
trajectoires, pertinence des trajectoires. Il y a notamment, à l'intérieur du
CMDP, des comités, effectivement, qui
sont prévus de façon statutaire en vertu de la LSSSS : comité des titres,
le conseil exécutif, un comité de discipline. Donc, oui, il y a... à
votre réponse, là, c'est oui.
M.
Fortin : O.K. Mais il y en a dans le CMDP.
Est-ce qu'il y en a dans les autres? Dans le conseil des infirmières, est-ce
qu'il y en a?
M. Bergeron (Stéphane) : De façon statutaire, je
vais me retourner vers Mathieu, je pense qu'il y en a sur le... actuellement,
le comité des infirmières auxiliaires est obligatoire. Je pense que, pour les
autres, il y a la possibilité, mais pas l'obligation.
M. Fortin : Alors
là, ce que vous nous dites, c'est que le CMDP ou CII dans... ils ont la
possibilité de le faire... a des sous-comités qui vont rester, là. Les
sous-comités, au CMDP, vont rester, si je ne me trompe pas.
M. Bergeron
(Stéphane) : Dans la version ou dans le projet de loi, p.l. n° 15, certains des sous-comités ou des comités de travail
restent en place, d'autres n'apparaissent pas comme comités obligatoires.
M.
Fortin : O.K. Est-ce que...
M. Bergeron
(Stéphane) : Ils peuvent être faits, ils peuvent être réinstitués,
mais ils ne sont pas constitués, nommés, de façon obligatoire.
M.
Fortin : Oui. Puis effectivement, M. le
ministre, vous avez raison, on va y arriver plus tard, mais mon point, c'est que le... Là, vous nous parlez du
conseil interdisciplinaire. Lui, il a des sous-comités aussi, là? Il y a le...
bien, il y a le comité exécutif, qui
n'est pas un sous-comité, mais est-ce qu'il y a des sous-comités au conseil
interdisciplinaire?
M. Bergeron
(Stéphane) : ...obligatoires, non.
M. Fortin : Non?
O.K. Donc, il y a simplement... il y a les deux structures, c'est-à-dire le
conseil interdisciplinaire, le comité exécutif. Puis le CMDP, les CII ou
d'autres, eux, peuvent avoir des sous-comités.
M. Dubé : ...
M.
Fortin : Oui. Mais peut-être pas les mêmes, là.
M. Bergeron
(Stéphane) : Je ne me rappelle plus dans quel... Excusez, M. le
Président. Je ne me rappelle plus dans quel
article, mais le conseil interdisciplinaire a également la possibilité de
former des... ce qu'on va appeler des sous-comités, ce n'est pas le nom qui est
utilisé, là, mais... comités de travail ou sous-comités, on se comprend bien.
M.
Fortin : O.K. Ils ont la possibilité...
M. Bergeron
(Stéphane) : C'est dans 156.
M.
Fortin : O.K. Donc là, le... O.K. Bien, on
y arrivera à 156, mais je vous le dis d'avance pour que... vous pouvez déjà commencer à penser à la chose, là. Je
vais vouloir savoir dans quelles circonstances il va pouvoir y avoir des...
où il pourrait y avoir, selon vous, des sous-comités au conseil
interdisciplinaire. Parce que, là, on commence à faire bien des comités, puis
je veux juste... s'assurer qu'on comprenne tous les rôles, et responsabilités,
et raisons d'être de tous et chacun, selon votre vision des choses.
M. Dubé : ...M.
le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé : C'est
que, là, notre focus, en ce moment, devrait être sur 154 et 155, où on répond à
la demande qu'on a eue des quatre comités, là. Je pense que...
M. Fortin : Oui,
je comprends ce que vous dites, M. le ministre, sauf qu'en même temps votre
article ou votre amendement, là, il vient remplacer l'entièreté de
l'article 154, alors...
M. Dubé : Oui, oui. Je voulais juste
vous le rappeler, c'est tout.
M. Fortin : Je
m'autocède un peu de latitude. Vous me rappellerez à l'ordre, M. le Président.
Sur le 154, de façon précise, les auxiliaires avaient demandé d'être inclus
dans le CII. Est-ce que, vous, vous considérez qu'ils sont déjà inclus, par
exemple, dans le troisième alinéa?
M. Dubé : Oui.
M.
Fortin : C'est ça, votre réponse?
M. Dubé : Oui.
Ils le sont, oui.
M.
Fortin : O.K. Alors, ce que vous dites,
c'est qu'au lieu d'avoir leur instance bien à eux, ils vont pouvoir participer à l'instance de l'ensemble des
travailleurs, travailleuses du secteur de la santé, mais pas celui des
infirmières?
M. Dubé : Pas
certain, là, que j'ai compris votre question.
M.
Fortin : Bien, vous avez quatre... ou
quatre catégories, là, disons, là, hein? Vous avez les CMDP, vous avez les... bien, en fait, les médecins, les
infirmières, vous avez tout le monde d'autres dans le secteur de la santé et
vous avez les gens des services
sociaux.Alors, les infirmières auxiliaires se retrouvent où là-dedans?
C'est ça, ma question.
M. Dubé : Au
conseil des infirmières.
M.
Fortin : Au conseil des infirmières?
M. Dubé : Oui.
M.
Fortin : Je vois le Dr Bergeron et
j'aimerais la précision, peut-être...
Le Président (M.
Provençal)
: ...qu'on
devrait céder la parole au Dr Bergeron.
M.
Fortin : ...la précision de son regard en
ce moment.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
ça, oui.
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien, M. le Président, je veux être sûr que l'on lit tous
le même article, l'article actuel versus
l'ancien. L'ancien parlait, en premier lieu, de médecins, en deuxième lieu
d'infirmières, d'autres choses. L'article actuel, qui a été déposé par
M. Dubé, parle, en premier lieu, de représentants qui viennent du CMDP, en
deuxième lieu de représentants du conseil des infirmières, infirmiers, duquel
font partie les infirmières auxiliaires, en troisième lieu le comité
multiservice de santé et ensuite services sociaux.
M. Fortin : O.K.
Donc, vous considérez qu'avec l'amendement que vous avez ils sont maintenant
inclus dans le conseil des infirmières et infirmiers, ils sont
représentés à cette instance-là.
M. Bergeron
(Stéphane) : Ils sont... Excusez, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y.
M. Bergeron
(Stéphane) : Ils sont définitivement inclus dans le... dans la
partie II comme représentants du conseil des infirmières et infirmiers.
M.
Fortin : O.K. Ça me va.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? J'avais le député
des Îles-de-la-Madeleine qui avait demandé la parole.
M. Arseneau :
Bien, je voulais juste une précision, là, question de cohérence. On a le
troisième et quatrième paragraphe de l'article 154, l'article original,
qui déterminait essentiellement, si j'ai bien compris, là, la composition du
conseil multidisciplinaire des services de santé prévu à l'article 266 et
le conseil multidisciplinaire des services sociaux
prévu à l'article 275. On réfère donc, dans ces deux articles que je viens
de nommer, à un article qui n'existera plus et des paragraphes qui
n'existeront plus.
J'imagine, là, qu'on
a pensé à la concordance pour définir, justement, ces deux conseils
multidisciplinaires, parce qu'on... À la
page 269, là, du cahier original, là... 266, on dit : «Le conseil est
composé de l'ensemble des personnes visées au paragraphe 3° du premier
alinéa de l'article 154», qu'on vient de faire disparaître. Donc, on va
ramener cette identification de différentes catégories de personnes quelque
part?
• (10 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous une pause? Est-ce que
vous avez besoin d'une pause ou...Oui, vous pouvez répondre, maître?
M.
Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président...
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
consentement pour permettre à Me Paquin de pouvoir s'exprimer, s'il vous plaît? Consentement. Me Paquin, je vais vous
demander, toujours, de vous renommer, compte tenu qu'on débute, s'il
vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Alors, Mathieu Paquin, de la
Direction des affaires juridiques au ministère de la Santé et des Services sociaux.
Oui, effectivement,
dans 54, tel qu'il était rédigé, on avait les règles qui permettaient de
comprendre qui forme les différents comités
professionnels, dans 154. En refaisant 154, évidemment, ça implique qu'on va
repasser, au moment où il arrivera,
avec des amendements sur les articles qui établissent les différents comités
professionnels pour venir prévoir de qui ils sont composés.
M. Arseneau :
Ma question, c'est... Ce qui
était sous-jacent à ma question, c'est : Est-ce qu'on le fait maintenant ou
on le reporte aux articles cités, là, c'est-à-dire 266 ou 275?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin. Moi, je pense
qu'on devrait attendre que les articles arrivent.
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, ce serait conforme aux règles habituelles d'étude
des projets de loi.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. Ça
va?
M. Arseneau :
D'accord. Parfait.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? Oui. M. le député de
Rosemont.
M. Marissal :
Oui. J'aurais peut-être dû commencer par ça, là, pour le bénéfice des gens
qui nous suivent et le mien, je dois le dire
en toute humilité. L'organigramme n'est pas si simple que ça, là. Les conseils
multidisciplinaires, là, c'est une création de la LSSSS, c'est bien ça?
M. Dubé : De
la LSSSS?
M. Marissal :
Ça existait déjà, là?
M. Dubé : Non,
le conseil interdisciplinaire...
M. Marissal :
Non, pas l'interdisciplinaire, multidisciplinaire.
M. Dubé : Ah!
multidisciplinaire, oui.
M. Marissal :
Oui, c'est ça, les gens qui se
sont manifestés à nous, ils ont publié dans La Presse en disant qu'ils
voulaient qu'on leur fasse une meilleure place et une plus grande place.
Peut-être, là, rapidement, et je le redis, là, pour le bénéfice de tous et toutes, là, ça mange quoi en hiver, ça,
conseil multidisciplinaire? Ça fait quoi, en gros, là? Juste pour qu'on
se replace, là.
M. Dubé : Pour
savoir qui est dedans, par exemple?
M. Marissal :
Mais surtout qu'est-ce qu'ils font, à quoi ça sert.
M. Dubé : Dr
Bergeron, c'est la meilleure personne pour vous dire ça.
M. Bergeron
(Stéphane) : Donc, à l'intérieur des conseils professionnels, en vertu
de la LSSSS, dans les établissements, il y
en a trois : il y a le CMDP qui regroupe les médecins, dentistes,
pharmaciens; il y a le CII pour les infirmières
et infirmiers, infirmières auxiliaires, IPS et autres; et ensuite, il y a tous
les autres professionnels de la santé qui ne sont pas regroupés à l'intérieur des deux premiers conseils, ce qui
va comprendre un psychologue, un travailleur social, un
physiothérapeute, un ergothérapeute, un audiologiste.
Donc,
il y a énormément d'autres professionnels de la santé qui sont regroupés à
l'intérieur du conseil multidisciplinaire. Ce conseil multidisciplinaire
là a, un peu comme ses pendants du CMDP et du CII, des vocations d'organisation
de travail puis des vocations de s'assurer d'une compétence et d'une qualité.
M. Marissal :
Là, c'est peut-être à dessein, mais vous n'avez pas parlé des services sociaux,
vous n'avez parlé que du secteur de la santé. Je vois, au quatrième paragraphe,
qu'il y a le conseil multidisciplinaire des services sociaux aussi, là.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, donc, tout à l'heure, à l'intérieur des
conseils multidisciplinaires actuels, j'ai
mentionné les travailleurs sociaux, donc j'ai parlé de cela. À votre question,
M. le Président, à la question de M. Marissal sur est-ce que c'est
une création de la LSSSS, il y a, dans la LSSSS, le conseil multidisciplinaire.
Le projet de loi n° 15
va un peu plus loin pour faire... mettre de l'avant une partie du conseil multidisciplinaire,
qui est la partie qui s'occupe des
services sociaux, qui... On entendait, sur le terrain, que, parfois, ils
n'avaient pas suffisamment de voix au
chapitre, on ne les entendait pas suffisamment. Et, eu égard à toute
l'importance qu'ils ont à l'intérieur du réseau de santé et des services
sociaux, le fait que... du conseil multidisciplinaire de la LSSSS, il y a
maintenant, selon la proposition au p.l. n° 15,
un conseil multidisciplinaire pour les services de santé et un conseil
multidisciplinaire pour les services sociaux.
M. Marissal : Je comprends bien. Et
puis ma première question, en fait, c'était : Au quotidien, là, ça fait quoi, un conseil multidisciplinaire? Vous
dites : la vérification de la compétence, là. Je crois comprendre, par
exemple, que c'est de la surveillance
entre pairs. En cas... évidemment, on surveille moins, quand ça va bien, là, on
va peut-être intervenir quand il y a un problème, un pépin ou autre.
C'est bien ça qu'il faut comprendre?
M.
Bergeron (Stéphane) : En fait, là, il y a l'aspect des ressources
humaines. Ce sont les employés. Donc, il ne faut pas occulter l'importance de la direction des ressources humaines à
l'intérieur de ça. Mais un conseil multidisciplinaire, ça travaille avec son pendant, le directeur des
services multidisciplinaires de l'établissement, afin de réguler, d'organiser,
de prévoir, de planifier à la fois l'organisation des services puis à la fois
s'assurer de services de qualité. Donc, c'est un travail en cogestion
entre le conseil professionnel et le directeur, dans l'objectif de rendre les
meilleurs services qu'il soit possible et qui répondent aux besoins des usagers
de l'établissement.
M. Marissal : O.K. Je vous pose la
question, là, ce n'est pas pour faire l'innocent, là, parce que j'en ai une
petite idée de ça fait quoi. Mais honnêtement, là, ce n'est pas si simple que
ça pour tout le monde de comprendre ça, puis
je veux surtout comprendre en quoi ça améliore la qualité et la surveillance
des soins pour les patients, parce que c'est pour ça qu'on le fait.
Moi, je ne trippe pas tant que ça sur les
organigrammes, là. On va vivre avec puis on va faire le meilleur qu'on peut
ici, là. Puis je comprends que ça joue du coude, je comprends qu'il y a des
gens qui se sentent tassés, je comprends qu'il y a des gens, à juste titre, qui
disent qu'ils n'ont peut-être pas la place qui leur revient. Je comprends tout ça. Mais ce qu'on nous dit, là, dans des
rencontres privées, c'est... comme disent les Anglais, ce n'était pas brisé, ce
n'était pas nécessaire de réparer. Et ça, je
comprends qu'on ne reviendra pas là-dessus, votre lit est fait, puis le lit du
ministre est fait là-dessus. Soit.
Mais ce qu'on
nous dit notamment, là, c'est que, quand il faut sanctionner en cas de
discipline, en cas de problèmes de
compétence, ou d'erreurs, ou peu importe, c'est long, ça peut être long, mais
c'est parce qu'il y a, évidemment, des avocats là-dedans. Ce n'est pas
la structure qui est longue. Et on nous dit, puis moi, je relaie le message
ici, que ça fonctionne ultimement bien pour
le bénéfice des patients. Je n'approuve ni n'endosse cette déclaration. Mais,
autrement dit, si ce n'était pas
brisé, pourquoi réparer? Et puis pourquoi, là, vous revenez en marchant sur
votre peinture, en leur donnant,
finalement, une place beaucoup plus grande que ce que... Ce n'est quand même
pas un détail, là, que vous nous présentez ce matin, que le
nouveau 154.
M.
Bergeron (Stéphane) : M. le Président, je distinguerais le processus,
appelons-le disciplinaire, de deux grandes catégories de professionnels
de la santé à l'intérieur des établissements. Il y a ceux qui sont considérés
comme des travailleurs autonomes, donc ils
ne sont pas des employés de l'établissement, donc regroupés à l'intérieur du
CMDP, pour les médecins et dentistes, pour lesquels il y a un processus
qui est différent de celui, on le comprendra, du processus applicable à
quelqu'un qui a un lien d'emploi, qui est un processus plus standard et reconnu
avec les directions de ressources humaines.
Évidemment, dans tous ces processus disciplinaires là, il y a des règles
importantes à suivre pour s'assurer
d'avoir un processus qui soit intègre, qui donne le droit de parole à chacun d'expliquer
sa version, mais ça se fait de façon différente entre... pour les deux
cas.
Ça fait que
lorsque... Le rôle des comités de discipline des conseils professionnels, il
est particulièrement important au
niveau du CMDP ou du futur CMDP sages-femmes, CMDPSF, parce que, là, il y a un
processus prévu, ce ne sont pas les employés, c'est un jugement ou une
analyse de la situation qui est faite par des pairs, avec des recommandations à
l'intérieur d'un comité de discipline, et ce qui est différent du processus
sanctionnel prévu pour les employés qui sont...
qui ont un lien contractuel avec l'établissement, où là le rôle des conseils
professionnels est fort différent, dans ce contexte-là. Je parle d'un rôle d'amélioration de la qualité de l'acte
et autres. Il y a un rôle beaucoup plus ténu, en termes de processus
disciplinaire, parce que, là, c'est le lien entre l'employeur et son employé et
le rôle de la direction des ressources humaines là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : ...que j'ajouterais, M. le
député, c'est la chose suivante. Parce que vous dites : C'est quand même un gros changement que vous faites. Puis, je vous
dirais, le fait d'avoir décidé qu'il y avait un conseil interdisciplinaire,
ça, c'était l'objectif. La suggestion qu'on
a, c'est sur les moyens d'y arriver, parce que l'objectif, c'était de mieux
travailler ensemble. Si les gens du terrain nous disent : On veut
que ce soit notre président qui soit là puis on veut qu'il soit sur l'exécutif, si c'est le changement qu'il faut
faire pour qu'on accomplisse l'objectif de mieux travailler ensemble, moi,
je n'ai aucun problème à faire le changement qu'on vous
recommande ce matin, parce qu'il nous vient du terrain. Alors, voilà.
• (10 h 30) •
M. Marissal :
O.K. J'aurais du mal à juger si effectivement ce n'était pas brisé, donc il
ne fallait pas réparer. Je vous rapporte ce qui nous est dit. Mais il y a une
chose dont je suis persuadé...
M. Dubé : ...conseil
des médecins, entre autres, là, du conseil des médecins, du CMQ, qui disait
souvent : La façon de régler des cas d'éthique était long et difficile. Il
va falloir s'assurer que les règlements de ces plaintes soient plus efficaces.
Puis je pense...
M. Marissal :
Et là-dessus, parenthèse, moi, on
me dit que c'est question d'avocats et d'allers-retours. Bon, ça n'explique pas tout, mais, des fois, les gens ont
le droit d'être défendus aussi, là, surtout dans des mesures disciplinaires,
mais ce n'était pas tellement ça mon point que de dire... je suis persuadé
qu'il ne faut pas ni frustrer ces gens-là, qui n'auront plus envie de participer, et puis couper le lien direct absolu,
parce que c'est déjà très lourd, puis ça va rester lourd, le
fonctionnement.
M. Dubé : Mais
je pense qu'au contraire, M. le député, ils nous disent : On veut
participer. Là, ce qu'ils nous disent... Ils
ne disent pas : On ne veut pas participer. Ils nous disent : Au
contraire, on veut être là. Puis on a dit : Bien, si, maintenant, vous acceptez le principe qu'il y a un
conseil, puis vous voulez être sur le comité exécutif puis être là, bien,
tant mieux. Ça fait que moi, c'est comme ça que je le lis ce matin.
M. Marissal :
Bien, souhaitons, dans ce cas-là, M. le ministre, que la nouvelle
formulation de 154 les rallie, parce que,
sinon, ils ont... on va avoir pas juste du sable dans l'engrenage, là, on va
faire un gros caillou, puis ça va être compliqué.
M. Dubé : En
tout cas, la lettre, vous l'avez lue comme moi, puis voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres
interventions? S'il n'y a pas intervention sur l'amendement déposé par M. le ministre à l'article 154, qui
remplace l'article 154 initial... s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement déposé
par M. le ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Alors, le
nouvel... l'article qui remplace l'article 154... l'amendement, c'est-à-dire,
est maintenant adopté.
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
On va l'inscrire, sur division. 154.1.
M. Dubé : Très bien. Ça va? «154.1 Dans l'appréciation des
trajectoires cliniques, le conseil interdisciplinaire doit consulter au
moins un usager dont l'expérience des services de santé et des services sociaux
est, de l'avis du conseil, pertinente à la trajectoire concernée.»
Cet amendement vise à
prévoir l'obligation pour le conseil interdisciplinaire de consulter un usager
dans l'évaluation des trajectoires cliniques.
Et ça, dans les mots
qui sont utilisés, je vous rappelle que c'est toute la discussion de la
trajectoire patient qu'on a eue lorsqu'on a
eu la présentation en commission parlementaire, vous vous souvenez, là, des
patients partenaires. Alors, c'est pour tenir compte de cette
demande-là.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup. Député de Pontiac.
M. Fortin : Oui,
mais, bien sûr, M. le Président... O.K. Les trajectoires cliniques, là, le
mot... le dernier mot, là, il revient au directeur médical?
M. Dubé : Je
n'ai pas...
M.
Fortin : Le dernier mot sur les
trajectoires cliniques, dans votre nouvel organigramme, là, il revient à qui,
là, la décision finale sur la trajectoire clinique, là?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous
plaît.
M.
Bergeron (Stéphane) : Les
trajectoires cliniques, dans la pensée p.l. n° 15, sont clairement sous la
responsabilité du conseil interdisciplinaire et donc du comité exécutif
du conseil interdisciplinaire, dont fait partie le P.D.G., le directeur médical
et cinq membres, comme on peut le voir, dont les quatre présidents.
Donc, ce sont eux... c'est eux, le conclave, qui prennent les décisions sur les
trajectoires cliniques.
M.
Fortin : Mais ça s'arrête là. Essentiellement, là, il n'y a
pas... c'est eux qui prennent la décision finale sur la trajectoire clinique.
M.
Bergeron (Stéphane) : Le
conseil... là, je me retourne vers Me Paquin, le conseil... Ultimement, le
conseil interdisciplinaire est sous l'autorité du P.D.G. ou redevable du
P.D.G., Me Paquin?
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Me Paquin, si vous pouvez
nous amener une précision, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Et non pas
du directeur médical.
Le Président (M. Provençal)
: ...une petite pause, Me Paquin?
M. Paquin (Mathieu) : Non, M. le
Président. Essentiellement, effectivement, le... En fait, ce qu'on prévoit,
c'est que le conseil interdisciplinaire va contrôler et apprécier la qualité
des trajectoires de soins, il va formuler, au P.D.G, des avis. Donc, le P.D.G.
est l'autorité dont relève le conseil interdisciplinaire.
M. Fortin : O.K. Donc, la décision sur la trajectoire clinique, elle est
prise par le P.D.G. sur avis du conseil interdisciplinaire, si je ne me trompe
pas.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Effectivement,
il y a une formule... il y a une recommandation qui est formulée au P.D.G.,
donc la décision relèverait...
Une voix : ...
M. Paquin (Mathieu) : O.K. 153,
paragraphe 2°, mettons que ça relèverait du P.D.G.
M.
Fortin : O.K. Alors là, aujourd'hui, là, cette décision-là
sur la trajectoire clinique, dans le contexte actuel, elle relève de
qui?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron?
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien, on
comprend qu'il n'y a pas d'entité aujourd'hui comme le conseil interdisciplinaire.
Cependant... excusez, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y. Il n'y a pas de
problème.
M. Bergeron (Stéphane) : Ça va me
prendre un cilice pour me frapper la coulpe régulièrement. Donc, on comprend
que cette entité-là n'existe pas. Cependant, dans la hiérarchie actuelle...
Bon.
Tu sais, on va prendre un exemple à l'ultime,
là, une trajectoire, un groupe de professionnels qui voudraient inventer une
nouvelle trajectoire dans un service que l'établissement n'offre pas
aujourd'hui. Il est évident que ça implique
des ressources et il y a une décision qui est prise au niveau du P.D.G.
Actuellement, le C.A. a une responsabilité face à cela, mais le groupe de professionnels, tu sais, un groupe de
professionnels en tant que tel ne peut pas décider que, demain matin, je
vais ouvrir un service de neurochirurgie puis je vais faire des salles
d'opération en neurochirurgie dans un hôpital de campagne. Donc, il y a une
régulation, puis c'est pour ça qu'il faut monter l'avis.
Donc, l'objectif de tout ça, c'est que les
trajectoires de soins usuels, ça soit... Évidemment, le P.D.G. les reçoit, puis, quand c'est travaillé par le groupe
de professionnels, c'est correct dans 99 % des cas, mais on ne peut pas
non plus faire en sorte qu'un groupe de
professionnels décide, par exemple, de... Nous autres, on veut se...
maintenant, faire de la greffe
hépatique en Gaspésie. Là, il y a une autorité supérieure qui doit décider
d'est-ce que c'est pertinent, est-ce que j'ai les budgets, est-ce que j'ai les
autorisations requises, et c'est dans ces contextes-là qu'il y a lieu... et
celui qui est imputable de par la gouvernance prévue dans p.l.
n° 15, c'est le P.D.G. de l'établissement.
M.
Fortin : Non, mais... D'accord, mais, dans la loi actuelle,
la même personne, là, qui a le pouvoir décisionnel, ce que vous me
dites, c'est que c'est le P.D.G. Ce n'est pas... Cette décision-là sur la
trajectoire clinique, elle ne revient pas aux différents conseils. Elle revient
au P.D.G.?
M. Bergeron (Stéphane) : Bien,
ultimement, dans les trajectoires cliniques, la décision... Actuellement, dans
les... C'est ça, la décision revient au P.D.G. Puis, si le P.D.G., par exemple,
entérinait le fait que ça serait bien qu'on développe un service de greffe
pulmonaire chez nous ou de ce type de chose, bien, il faudrait avoir l'appui du
C.A. parce que c'est un changement majeur dans la vocation et dans les missions
de l'établissement.
M. Fortin : O.K. Je reviens à l'amendement. Là, vous me dites :
C'est le conseil interdisciplinaire qui doit aller consulter un usager avec
une... disons, une expérience pertinente, pour utiliser les mots qui sont
repris. Là, vous me... Ce que vous me dites, c'est qu'il
faut qu'il ait trouvé un usager... Disons que vous voulez faire une trajectoire
clinique dans... je ne sais pas, moi, au
niveau de l'oncologie, par exemple, là, et vous dites : Ça va nous prendre
au moins un usager qui a servi... qui
a suivi cette... la trajectoire clinique de notre établissement dans cette
spécialité-là, est-ce que vous trouvez
qu'un usager, c'est la bonne chose à faire ou ça devrait être un comité des
usagers? J'essaie de comprendre, là.
Puis les patients partenaires, ils ont des
expertises bien particulières qu'il faut respecter, mais un patient partenaire
a vu plusieurs parties du réseau. C'est la beauté, mais c'est la chose qui leur
donne une valeur immense aux yeux du réseau,
mais ça ne veut pas dire qu'ils ont tout vu non plus. Alors, de trouver un
usager particulier, est-ce que vous
ne trouvez pas que ça peut teinter, disons, l'expérience? Parce qu'il y a des
usagers qui ont vécu des superbelles expériences,
il y a des usagers qui ont vécu des expériences pas mal plus difficiles. Il y
en a qui ont eu des trajectoires fantastiques,
il y en a qui ont eu de moins bonnes trajectoires, alors... puis toutes dans la
même spécialité, toutes dans la même région, toutes dans le même
établissement.
Alors, de consulter un usager, là, est-ce que ça
donne vraiment le portrait complet nécessaire, ou est-ce que le comité des usagers serait mieux placé, ou est-ce
que deux usagers seraient mieux? Est-ce que... D'avoir un usager, moi, ça
m'apparaît risqué, disons.
• (10 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
: ...en fait, ce que vous mentionné,
c'est que, la notion d'appréciation, ici, qui est mentionnée, si on se limite
uniquement à une personne, est-ce que l'appréciation peut être assez objective
pour représenter ce qu'on va rechercher. Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, le point qui est fait là est tout à fait valide. Évidemment, de... Bien, je pense que, un, il y a... Il faut
reconnaître l'avancée. L'avancée, c'est d'obliger l'établissement, dans sa
confection des trajectoires, de
toujours inclure la... le «voice of users», là, la voix des participants. Puis
ça, déjà là, on se rend plus loin que l'actuel. Ça ne limite pas à un.
Puis vous avez raison, je ne peux pas... puis on
aurait beau avoir deux, on pourrait avoir 10. Tu sais, vous savez, juste politiquement, qu'on peut avoir des
régions qui sont plus de telle allégeance, des régions qui sont plus de... ça
fait qu'on peut tomber sur un bassin, même si on limite à deux, à 10 ou à... il
n'y a pas de limite. Ce que l'on... et ce qui est prévu là-dedans, c'est au
moins un. Est-ce que ça peut aller plus loin? Je dirais que ce qui est
mentionné, c'est au moins un. C'est de l'appréciation. Il est difficile de
faire, à mon avis, du cas par cas puis d'exiger... Il y a des trajectoires qui
sont plus importantes, donc qui sont plus linéaires. Donc, ce que l'on...
L'avancée importante, c'est dire : Vous ne
devez pas, juste entre professionnels de la santé, décider de la trajectoire
qui est bien pour le... et de l'appréciation de la trajectoire de l'usager.
Vous devez toujours inclure, au minimum, un
usager, mais il n'y a pas de maximum à l'intérieur de ça. Ça va nécessiter du
jugement clinique pour savoir quel est le bon nombre.
Puis ça dépend aussi, comme vous l'avez
mentionné, M. Fortin, de l'expérience puis de la connaissance de la
participation. Il faut reconnaître que ce n'est pas toujours facile de trouver
des usagers intéressés à participer à cela. C'est
souhaitable et c'est souhaité, mais, encore aujourd'hui, c'est... Dans
certaines circonstances, c'est difficile. On m'a... Voilà.
M. Fortin : Comment on va le trouver, cet usager-là? Bien, vu qu'il n'y
a pas de processus, il ne semble pas y avoir de processus formel autour de
ça... il faut consulter un usager. Comment on va l'identifier puis l'approcher,
voir si c'est quelqu'un qui est intéressé à ça? Comment ça va se passer,
pratico-pratique, là?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, encore une fois, il s'agit d'une question pertinente avec laquelle il y a des groupes qui... pour essayer de trouver...bien,
de trouver la bonne réponse à votre question. Les comités d'usagers sont
une source. Les connaissances des usagers, hein, c'est... On va puiser dans le
bassin de ceux qui sont passés au travers de
la trajectoire, hein? On en a, puis les... Généralement, ceux qu'on va
chercher, ce n'est pas nécessairement des béni-oui-oui, ce sont des gens
qui, au travers leur trajectoire, ont formulé des commentaires constructifs,
considérés comme étant : Wow! Il nous
remet dans le visage ou elle nous remet dans le visage quelque chose qui est
important et qu'il nous faut prendre
en considération. C'est là, l'expérience. On travaille dans de l'humain, avec
un réseau de la santé et des humains. C'est là, l'expérience de bien
choisir ces gens-là et des... Je crois qu'il faudra que les établissements se
dotent d'un guide, ou d'une politique, ou d'une manière de faire pour
identifier les bons usagers et les stimuler à l'intérieur
de cela. Ça, c'est ce qui devrait être travaillé avec les groupes externes,
M. Dumez et autres, là, pour la bonne identification de ces
gens-là.
Pour avoir
été moi-même participant jadis, quand j'étais dans les établissements,
là-dessus, bien, l'usager qu'on veut, c'est quelqu'un d'engagé, quelqu'un de
constructif puis c'est quelqu'un qui est passé au travers d'une trajectoire
lui-même en ayant émis des commentaires. Parce que ce que l'on veut, c'est
quelqu'un qui est participant puis qui ne nous
dit pas : tout est bien, mais qui nous... On le sait, là, il y a toujours
des choses à corriger, à améliorer. C'est ce qu'on recherche, mais cet
élément-là est à parfaire.
M. Fortin : J'espère, puis j'espère que vous avez raison, puis j'espère que votre
vision est celle de l'ensemble du réseau, Dr Bergeron, votre vision au
niveau de... du type d'usager qu'on consulte. Parce que je dois vous dire qu'il y a beaucoup de
gens qui ont émis des commentaires, qui ne se sentent pas entendus par le
réseau, alors qu'ils sentent peut-être
qu'on est... les béni-oui-oui, là, que vous avez nommés plus tôt, seraient
peut-être ceux qu'on voudrait consulter davantage que ceux qui sont
constructifs mais critiques dans leur approche aussi. Alors, j'espère que ce
que vous dites va être partagé par les conseils interdisciplinaires en
charge.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Rosemont, vous aviez demandé la parole.
M. Marissal : Oui, merci. Oui, bien,
j'accrochais sur le «au moins un» aussi. C'est peut-être une déformation
professionnelle, là. Dans mon ancien métier, là, on disait qu'une source, c'est
une rumeur, trois sources, c'est une nouvelle.
Là, vous dites : En plus, ça va être aux établissements de définir comment
on choisit le ou la... Je vais le dire méchamment, ça me paraît
anecdotique. Une personne, c'est anecdotique.
Puis c'est au moins
une. Je comprends que ça peut être 12, mais l'établissement pourrait n'en
prendre qu'une... qui serait en conformité avec la loi. On est loin, par
exemple, d'un formulaire de satisfaction qu'on peut remplir dans certains
domaines, où on nous demande : Comment a été votre expérience? Est-ce que
vous avez été bien suivi, est-ce que ceci et
cela? Ça, ça a une valeur statistique, d'après moi, là, valable, beaucoup plus
valable, là. Mais au moins un, sans savoir exactement quels sont les
critères... Tu sais, un hôpital qui ne va pas superbien, mettons, là, n'aura
pas tellement d'intérêt à prendre la dame à qui on a mis la valve du mauvais
côté du coeur, tu sais. Ça se peut, mais le gars qui s'est fait remplacer le
genou puis qui est pétant de santé, ça se peut que ça soit ce patient-là.
Puis je comprends que
ce n'est pas le même... la même trajectoire de soins, là, mais je donne un
exemple ici pour voir qu'un hôpital ou n'importe quel dispensaire de soins va
peut-être être tenté de choisir la personne avec qui ça a bien été ou se faire dire : Les toasts étaient frettes à
matin. Ça, ce n'est pas le fun, mais ce n'est pas dramatique, là, dans
un processus de soins, dans une trajectoire de soins, là.
Ça
fait que j'ai un problème avec le «un». J'ai un problème avec le «un». Je ne
trouve pas que c'est représentatif, puis ça dédouane les établissements
qui diraient : Bien, j'en ai rencontré un, c'est correct. Je suis dans le
154.1, j'ai rencontré «un».
Le Président (M.
Provençal)
: Si vous
me permettez...
M. Marissal :
Vous êtes dubitatif ou mécontent, M. le ministre?
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
mais, si vous me permettez un commentaire, M. le député, quand on parle d'un conseil interdisciplinaire, il y a
beaucoup de gens qui sont... qui doivent s'associer à l'intérieur de ça. Alors,
ça me surprendrait qu'on identifie
uniquement une personne compte tenu qu'on travaille avec le conseil
interdisciplinaire. C'est simplement une question de perception de ma
part, là.
M. Marissal :
Oui. Puis effectivement, la loi dit «au moins un», mais ça dit aussi «au
moins un».
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. Je
comprends votre préoccupation.
M. Dubé : Bon,
moi, comme je vous dis... Je pense que, quand on a écouté, entre autres, là...
puis moi, ce qui nous a amenés à faire ce
nouveau 154.1, c'est toute la commission où on a eu les patients
partenaires, là, qui sont venus avec... je ne me souviens pas de son
nom, M. Gomez ou...
Une voix : Dumez.
M. Dubé : Dumez,
pardon. Je m'excuse. Non, moi, je suis à l'aise avec «au moins un», parce que,
dans une trajectoire spécifique, M. le député... Puis il va y en avoir, des
trajectoires, des fois c'est en oncologie, des fois c'est en soins à domicile.
Vous pouvez imaginer, là, comment... Moi, je pense que c'est une grosse
amélioration au niveau de la loi, qui ne le demandait pas avant. Là, je pense
qu'on met clairement qu'il doit y en avoir au moins un.
Puis deuxièmement, je
pense que ce que M. Bergeron vient de dire, ce sera à nous de s'assurer que,
dans les règlements intérieurs de Santé Québec, peut-être que, pour certaines
trajectoires, il devrait y avoir des précisions sur le nombre d'usagers ou de types d'usagers qui peuvent être... Je pense
que c'est là, mais je pense qu'ici on fait un principe à la loi, qu'il doit y avoir une consultation. Là,
je vous dirais que je suis assez confortable avec ça, partant d'où on part, à
zéro, aujourd'hui, puis d'avoir ça clairement dans la loi. Moi, je suis assez
confortable avec ça.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Marissal :
C'est vrai que, si on sort du «au
moins un» puis qu'on est à au moins plus qu'un, c'est un principe, là,
que je pense qu'il a une valeur.
M. Dubé : C'est
une grosse... De zéro à un, c'est gros.
M. Marissal :
C'est 100 % d'augmentation.
M. Dubé : Voilà. Je suis content de
vous l'entendre dire.
M.
Marissal : Je ne remets pas le principe en cause, et qui est
valable, me semble-t-il. Mais j'ai dit ce que j'avais à dire là-dessus,
là. J'ai un doute...
M. Dubé : O.K. Mais je comprends
votre point.
M. Marissal : ...sur le «un» qui ne
serait pas vraiment représentatif.
• (10 h 50) •
M. Dubé : Mais je parle souvent des
règlements, là... On m'a annoncé une bonne nouvelle ce matin en commençant, que j'ai vu une première table des
matières des règlements intérieurs de Santé Québec. Je ne suis pas prêt à vous les déposer tout de suite, parce que je
n'ai eu le temps de la regarder, mais c'est le genre de chose quand on... on
a encore quelques semaines à travailler
ensemble, là, que je vous déposerai. Mais je veux juste vous annoncer
aujourd'hui que j'ai vu la première version ce matin. Ça fait que, ça
aussi, ça pourra aider, dans certains cas, à s'assurer que ces discussions-là
ont suivi dans les règlements intérieurs de Santé Québec.
M.
Marissal : Et termine... Pour terminer, là, sur le 154.1, qui
s'assure du suivi de ça, et sur quelle périodicité?
M. Dubé : Ça, ça va être au niveau
du conseil d'établissement. Mais je vous laisse peut-être...
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Dubé : Le P.D.G, le conseil
d'établissement, on... Je pense qu'on va y revenir avec les rapports tantôt, Me Paquin, hein, plus tard, dans l'autre article,
là, sur le suivi de... à 157, quand on va parler des suivis de ça, là, dans notre
préparation qu'on faisait hier de ça. Je pense, 157 est là pour ça.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : Ça va? Excellent.
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur...
Oui, excusez, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : M. le Président, je veux juste noter quand même
notre inconfort avec le... Je comprends que c'est un principe que le
ministre avance, mais c'est vague au possible, c'est-à-dire, les mécanismes de
suivi, comme l'a souligné mon collègue, ils
ne sont pas identifiés. On parle d'un seul usager. On ne dit pas de comment on
va le consulter. On ne dit pas que cet avis-là doit... que ce conseil-là
ou cet avis-là doit absolument être suivi.
Je ne
voudrais pas, M. le Président, qu'on tombe soit dans l'exemple du patient qui
est trop satisfait ou encore que,
parce qu'on ne met pas de mécanisme autour de ça, on accroche Carole à sa
sortie de l'hôpital puis on dit : Aïe! Carole, comment ça a été?
T'as-tu aimé ça? Puis ça a satisfait à l'exigence, là. Il me semble qu'on est
dans un projet de loi ou on est dans l'étude
de la révision même de la LSSSS, qui est incroyablement précise et définie,
puis là on arrive avec un article qui
est incroyablement vague et basé sur un principe, mais sans vrais détails.
Alors, sur le principe, bien d'accord, mais, sur l'absence de
précisions, on a un inconfort évident.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Y a-t-il d'autres interventions concernant
l'amendement de M. le ministre qui introduit l'article 154.1? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Sur division. Alors, le nouvel
article 154 est maintenant adopté.
155, M. le ministre, pour lequel vous aurez un
amendement.
M. Dubé : Avec plaisir, M. le
Président. Je fais juste me prendre une petite note ici. On reviendra dans
le... Je fais comme vous, là, je pense au
règlement. Ça fait que je trouvais que c'était un point important qui était
soulevé, pour revenir sur la question du règlement, un excellent point.
«155. Les fonctions du conseil
interdisciplinaire sont exercées par un comité exécutif formé d'au moins
cinq membres désignés par le conseil, du président-directeur général de
l'établissement et du directeur médical nommé en vertu de l'article 158.
«Le comité exécutif dispose des pouvoirs du
conseil nécessaires à l'exercice de ses fonctions. Il supervise et coordonne
les travaux des autres comités du conseil, le cas échéant.»
Le commentaire : Cet article prévoit qu'un
comité exécutif exerce les fonctions du conseil interdisciplinaire et que ce
comité est d'au moins cinq membres désignés par le conseil. Il précise que
le président-directeur général et le directeur médical en font également
partie.
Alors, je
sauterais tout de suite à l'amendement, si... Est-ce que le... Oui, vous en
avez une copie devant vous. Parfait.
Alors, l'article... l'amendement de
l'article 155 se lit comme suit : Remplacer, dans le premier alinéa
de 155 du projet de loi, «d'au moins cinq membres désignés par le conseil»
par «des présidents des comités exécutifs des conseils visés au premier
alinéa de l'article 154, d'au moins un membre désigné par le conseil
interdisciplinaire».
Là,
vous voyez à l'écran comment ça vient modifier le 155 que je vous avais
lu, et ça suit exactement la discussion qu'on a eue un peu plus tôt sur
154 suite aux recommandations des quatre comités, là, la lettre du 6 ou
8 septembre, je ne me souviens pas de la date exacte.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est en
cohérence et en concordance. Allez-y, M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui.
Merci, M. le Président. O.K. Sur la partie, là... sur la partie de dire :
Bon, au lieu de quatre membres choisis par le conseil
interdisciplinaire, ça va être les présidents des comités exécutifs, je vous
comprends, O.K., parce que c'est ce qui vous a été demandé comme solution de
compromis, là, de la part des quatre associations.
Alors, moi, ça, ce
bout-là, je peux le comprendre, mais j'aimerais ça que vous nous expliquiez
pourquoi, rendu là... parce qu'on a pris un
tel souci, à l'article 154, de s'assurer que, sur le comité... ou sur le
conseil interdisciplinaire, pardon, il y ait une égalité de la
représentation. Là, on va se retrouver avec une personne de chaque comité
exécutif puis une autre personne. Alors,
nécessairement, il va y avoir soit deux médecins, soit
deux infirmières, soit deux personnes
des services sociaux, soit deux personnes du reste du réseau de la santé.
Pourquoi on vit... ce qu'on a pris tant soin à équilibrer à
l'article 154, on vient très clairement le déséquilibrer ici?
Le Président (M.
Provençal)
: On est
dans... Là, on est sur l'exécutif.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça.Tandis
qu'à 154 on parlait du conseil disciplinaire de façon générale.
M. Fortin : Oui,
mais on a fait tellement attention, M. le Président, à s'assurer, sur le
conseil interdisciplinaire, que ce soit un nombre égal de membres qui
viennent de chaque profession. Là, ici, on vient dire, puis c'est comme... Puis ce que je comprends des explications qu'on
nous a données à nos différentes questions jusqu'à maintenant, c'est : le
comité exécutif, c'est celui qui a vraiment le plus de pouvoir, disons, là, qui
va se rencontrer plus rapidement, qui va être plus flexible, qui va
pouvoir vraiment prendre la grande majorité des... disons, des décisions ou...
et formuler la majorité des recommandations.
Je devrais dire : Alors, pourquoi, ici, on vient débalancer les choses
qu'on a balancées à l'article 154?
M. Dubé : Bien,
vous pouvez le présenter comme ça. Moi, j'aimerais ça vous dire, premièrement,
qu'il est important, lorsqu'on est dans les comités, entre autres, d'avoir un
nombre impair, en cas de... Je pense que je vous dirais que c'est en cas de vote, ou en cas de désaccord, ou de
recommandation. Je pense, c'est plus ça qui nous a guidés, parce que je vous rappellerais qu'on ne dit pas
qu'il y a un président du CMDP plus un autre membre, là. On respecte
l'équilibre. Vous me suivez? C'est que...
M.
Fortin : Non, pas vraiment, je ne suis pas
certain...
M. Dubé : Bon,
je vais reprendre mon explication, je n'ai peut-être pas été clair. À part le
membre qui est désigné par le conseil interdisciplinaire, on respecte
l'équilibre d'en avoir quatre. Tu sais, je veux dire, il y a... la raison
principale d'en avoir cinq, c'est d'avoir un nombre impair. Alors donc, c'est
pour ça que je vous dis... je pense qu'on... il n'y a pas d'incongruence avec
154.
M.
Fortin : Oui, mais votre nombre impair, il
est dicté aussi par le fait qu'il y a un P.D.G. puis un directeur médical à la
table. Donc, vraiment, ils sont sept autour de la table.
M. Dubé : Bien,
c'est ça. C'est pour ça qu'il faut... parce que, vu qu'on veut avoir...
Effectivement, vu qu'on va avoir le P.D.G.
et le directeur médical, bien là, on aurait été six. Alors, d'amener une
septième personne, je pense que c'est un peu le rôle de notre président, ici.
C'est rare qu'on se chicane, mais, à un moment donné, il faut qu'il tranche
et...
M. Fortin : Bien,
ce serait le fun, si on était égal de chaque bord de la table puis qu'il
tranchait à chaque fois, non? Mais...
M. Dubé : Mais
il tranche quand c'est à propos.
Le Président (M.
Provençal)
: Là, ce
serait moi qui aurais vraiment un inconfort.
M. Dubé : Mais je vous dirais que c'est la principale
raison, parce que je pense que... Et d'ailleurs, moi, je suis content, parce
que — je
reviens à la lettre qu'on a reçue — on
répond carrément à leur demande, là, en faisant ça, là.
M.
Fortin : Oui. Puis là, bien, le
changement, là, de cinq membres nommés par le conseil interdisciplinaire vers les présidents, là, ça, il n'y a pas d'enjeu,
c'est ce qu'ils demandaient, alors... bien, c'est ce qu'ils demandaient... ce
n'est pas ça qu'ils demandent dans l'agrégat, disons, là, mais c'est ce qu'ils
demandent dans le détail puis dans le compromis.
Mais vous comprenez ce que je veux dire,
nécessairement, là, il va...
M. Dubé : Ah oui! très bien.
M.
Fortin : ...il peut y avoir deux médecins, ou
deux infirmières, ou deux travailleurs sociaux, ou autres, là, autour
de la table, là.
M.
Dubé : Bien, si la cinquième est prise à l'intérieur des
quatre, la réponse, c'est oui, mais ça ne sera pas toujours la même
chose dans chacun des établissements non plus.
M. Fortin : Bien non. Ça se peut qu'à Sherbrooke, que ce soit un
médecin, puis qu'à Longueuil ce soit une infirmière. On s'entend là-dessus.
M.
Dubé : Parce que... Voilà. C'est pour ça que je pense
qu'on... en le mettant, «d'au moins un membre désigné par le conseil», je pense qu'il est... notre
objectif était de... En tout cas, je ne sais pas si vous vouliez rajouter
quelque chose, mais, pour moi, c'est clair qu'on...
M. Fortin : O.K. Mais attendez-moi un instant, je veux bien comprendre
votre amendement, là. Vous dites «d'au moins un autre membre désigné par le
conseil». Alors, il pourrait y en avoir deux, il pourrait y en avoir trois, il pourrait y en avoir quatre, là. Le comité exécutif
pourrait être formé de pas sept personnes, mais il pourrait être formé
de huit, neuf, 10, 11 personnes, là.
M.
Dubé : Oui, c'est pour ça que je pense qu'on... en le
mettant, «d'au moins un autre membre désigné par le conseil», je pense que notre objectif était de...
En tout cas, je ne sais pas si vous voulez rajouter quelque chose, mais, pour
moi, c'est clair qu'on... Oui.
M.
Fortin : O.K. Mais, attendez-moi un instant, je veux bien
comprendre votre amendement. Là, vous dites : «d'au moins un autre
membre désigné par le conseil». Alors, il pourrait y en avoir deux, il pourrait
y en avoir trois, il pourrait y en avoir
quatre, là. Le comité exécutif pourrait être formé de pas sept personnes, mais
il pourrait être formé de huit, neuf, 10, 11 personnes.
M.
Dubé : Bien, ce n'est pas l'objectif. Ce n'est vraiment
pas l'objectif, parce qu'on dit «d'au moins un membre désigné». Mais je pense que l'objectif, puis je
le... excusez-moi, là, j'ai perdu mon micro. Notre objectif, c'est vraiment
d'avoir un nombre impair. C'est ça qui est notre objectif.
• (11 heures) •
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le député?
M. Fortin : Oui, donnez-moi une petite seconde pour y penser, M. le
Président. Ce ne sera pas long.
M. Dubé : Prenez votre temps.
M.
Fortin : O.K. Là, à la fin de l'article, là, on parle de
coordonner les travaux des autres comités du conseil. C'est ce dont on
parlait tout à l'heure, là. Puis je ne le sais pas, si vous voulez le voir là ou
vous voulez le voir plus tard, là, mais je reviens avec ma question sur les
autres comités du conseil interdisciplinaire.
M. Dubé : Mais ça, je pense qu'on va
les voir plus tard.
M. Fortin : Vous voulez qu'on le voie à 156 ou plus tard? Pas de
problème.
M. Dubé : Et, plus loin, quand on
définira les différents comités, là, le CII, le CMDP, etc., là.
M. Fortin : O.K. Sur les...
M. Dubé : Ça va?
M. Fortin : O.K., ça va. Je veux comprendre la différence, là, ou le
fonctionnement, O.K., le fonctionnement type,
là. Parce que, là, on a parlé de la création du conseil interdisciplinaire, là,
on est dans la création du comité exécutif du conseil interdisciplinaire. Je veux comprendre la différence entre
qu'est-ce qui va être décidé à un, qu'est-ce qui va être décidé à
l'autre puis comment, tu sais... comment ça va se dessiner.
Vous avez
dit, l'autre jour, là, que... l'autre jour, il y a quelques semaines, que le
comité exécutif va être pas mal plus flexible, va pouvoir, tu sais,
avoir... c'est lui qui va permettre une rapidité d'action, ce qui inquiète
beaucoup de monde dans
le réseau, là, la lourdeur de la chose. Alors, pouvez-vous m'expliquer dans
quelle incidence, qu'est-ce... quel genre de délibérations le comité
exécutif va faire versus le conseil interdisciplinaire?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Évidemment, il y a un conseil
exécutif, donc c'est celui qui doit être le plus
agile. Et je me rappelle qu'à une question de ce qui est attendu par... qu'il y
a eue lors de dernières sessions et par l'exemple que l'on voit
ailleurs, c'est un comité, un conseil exécutif qui va être appelé à se
rencontrer à plus d'une reprise, par mois, pour s'assurer du bon fonctionnement
des trajectoires de soins.
Donc,
quand vous demandez les rôles et responsabilités, bien, il y en a un qui est
défini clairement ici. Donc, le rôle du conseil exécutif ou du comité exécutif
du conseil interdisciplinaire, c'est de superviser et coordonner les travaux
de l'ensemble. Et c'est lui, on le comprend,
qui est décisionnel sur les votes, avis et recommandations qui sont ensuite
produits au niveau du... au P.D.G.
Le conseil
interdisciplinaire lui-même, donc, ça va être un regroupement de gens
intéressés à discuter des trajectoires, de la pertinence des trajectoires. Ça
va être le bassin qui va former, premièrement, tous les comités et sous-comités
qui seront décidés pour examiner chacune des trajectoires. Puis souvent, par
des réunions, il va donner des grandes orientations : Voici, on voudrait
travailler là-dessus, on pense que c'est ce secteur-là, qu'il devrait faire l'objet de travaux. Donc, c'est une intelligence,
c'est un Wiki, c'est une intelligence commune encore plus grande de gens
intéressés par les trajectoires, qui vont
pouvoir alimenter, notamment, les orientations. Je pense que c'est dans la gouvernance habituelle, là, que, lorsqu'on décide,
ultimement, des orientations et des plans d'action, bien, on consulte à plus
large échelle les différents porteurs et intéressés par le dossier pour
s'établir un plan de travail de la prochaine année, par exemple.
M.
Fortin : Une des grandes inquiétudes par
rapport à la relation, disons, là, entre le directeur médical, le P.D.G. et le conseil interdisciplinaire, les
différents conseils professionnels, c'est qu'aujourd'hui les conseils
professionnels, entre autres, là, sont ceux qui lèvent la main puis qui
disent : Un instant, ça ne fait pas de sens, ce qui est proposé.
Je pense à l'exemple
de l'Hôpital de Lachine, là, qu'on a discuté ici lors des consultations, entre
autres, duquel on a beaucoup parlé au cours
des dernières années, la fermeture de l'urgence à l'Hôpital de Lachine et ce
que ça entraînait au niveau du fonctionnement comme tel de l'hôpital.
Ceux qui ont levé la main, entre autres, c'est des conseils professionnels. C'est eux qui ont levé la main puis qui ont
dit : Un instant, ça ne peut pas fonctionner comme ça. Et ils se
sont permis de challenger publiquement ou de mettre en... de douter
publiquement des... comment dire, des décisions qui étaient prises par le
P.D.G. de l'établissement.
Là, en ayant
simplement, disons, un pouvoir de recommandation au P.D.G., c'est-à-dire que
tout ce qu'il propose doit être entériné, est-ce qu'ils ont... Nous, il y a une
vraie crainte qu'ils perdent un certain pouvoir, qu'ils perdent cette possibilité-là de dire : Un instant, ça ne marche pas
pour l'usager. Est-ce que, vous, ça vous inquiète, ça, M. le ministre?
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, je ne
partage pas cette inquiétude parce que je ne vois pas l'endroit où ils
sont muselés de façon différente, dans p.l. n° 15,
par rapport à ce que c'est dans la LSSSS. Tous ces conseils et comités
continuent d'exister, et il y a création d'un nouveau conseil
interdisciplinaire, les autres restent là.
Quand on regarde à
l'intérieur des fonctions des différents conseils professionnels, l'aspect
trajectoire qui était directement en lien
avec le P.D.G... mais là on se rappelle qu'on crée un conseil
interdisciplinaire. Donc, l'aspect trajectoire,
si le CMDP veut se prononcer ou «feeder» sur une trajectoire particulière, il
le fait via le conseil interdisciplinaire, sur lequel le président du
CMDP siège au comité exécutif, à côté du P.D.G. Je ne vois pas ce qui empêche,
ou permet, ou autorise d'agir différemment dans un cas comme dans l'autre. Si
j'étais méchant, comme sous-ministre adjoint, si je recevais une lettre d'un
conseil interdisciplinaire cosignée par quatre présidents de conseil exécutif versus l'un ou l'autre, indépendamment,
je pense que ça pourrait être encore plus fort, comme souci, de dire :
Aïe! Il y a un problème et il faut que je m'y intéresse.
Donc, loin de
museler, je ne crois pas qu'il y ait rien qui empêche d'agir comme ça l'a été
dans le passé puis peut-être même que ça
permet de fourbir, justement, dans une pensée plus vaste, pour dire : Ce
n'est pas juste un groupe isolé,
d'intérêt ou qui pourrait avoir des raisons x ou y de le faire, c'est
l'ensemble des intervenants de l'établissement qui soulignent une problématique sur laquelle il faut s'intéresser.
Donc, je pense au contraire qu'il y a des outils, là, qui n'empêchent
pas de faire les façons du passé, mais qui peuvent même suggérer des nouvelles
façons qui pourraient s'avérer encore plus puissantes.
M.
Fortin : ...on y reviendra au moment qu'on
parlera du directeur médical, entre autres.
Le Président (M.
Provençal)
: 158 et
suivants, pour le directeur médical.
M.
Fortin : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement déposé par M. le ministre? S'il n'y a
pas d'autres...
M. Fortin : ...M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M.
le député de Pontiac.
M.
Fortin : ...le directeur médical. Tantôt, vous nous avez
dit : Le conseil interdisciplinaire, là, relève directement du
P.D.G., si je ne me trompe pas. C'est bien ça, oui? O.K. Alors, le directeur
médical, là, autour de cette table-là du comité
exécutif, c'est quoi, sa fonction à lui, autour du comité exécutif du conseil
interdisciplinaire? Parce que le directeur médical, dans la hiérarchie des choses, là, puis je n'ai pas
l'organigramme que le député de Rosemont avait tout à l'heure, là, son
rôle à lui, qu'il vient jouer autour de cette table-là... parce que le conseil
ne se rapporte pas à lui non plus, là.
M. Dubé : Bien, on va revenir un
petit peu plus tard sur le directeur médical comme tel, là.
M.
Fortin : Non, mais là vous le mettez autour de la table du
conseil... du comité exécutif du conseil interdisciplinaire. Alors,
j'aimerais juste ça comprendre.
M. Dubé : Est-ce que, dans 159...
parce que je pense qu'il nous reste des...
Le Président (M. Provençal)
: ...toutes les fonctions du directeur.
M.
Dubé : Oui, c'est pour ça.Puis je pense qu'on va
y revenir tout à l'heure, parce qu'on a des amendements qu'il nous reste
à déterminer, là.
Le
Président (M. Provençal)
: Mais est-ce que, dans 159, ça va permettre de
répondre à l'interrogation qu'a le député de Pontiac, présentement?
M.
Dubé : Bien, 159 et d'autres, là. Mais c'est parce que ce
que je dis, puis là je regarde ce qu'on a préparé dans les derniers
jours... 159, il nous reste un amendement à faire, qui n'a rien à voir avec le
directeur médical dans ses fonctions, mais...
• (11 h 10) •
M. Fortin : Je vais vous reformuler différemment ma préoccupation,
O.K.?
M. Dubé : Oui, allez-y donc.
M. Fortin : Là, vous avez un comité exécutif formé de sept membres...
disons, sept membres, là. S'il y a un seul membre... puis ça, vous avez dit
tantôt, c'est votre souhait, là, que ça reste un chiffre impair, avec
probablement un membre. Donc, il y a sept
membres. Il y en a deux de ces sept membres là qui sont nommés directement par
le... bien, un qui est nommé par le ministre, l'autre qui est nommé par
celui qui est nommé par le ministre.
Essentiellement,
là, si, par exemple, la présidente ou le président du conseil des infirmières
souhaite ardemment quelque chose, autour de cette table-là, là, elle a
un mandat précis de son conseil, de son comité puis elle arrive avec quelque chose autour de la table, parce qu'il y a
une trajectoire qui ne fonctionne pas, mais que ça va à l'encontre, par exemple, de certains groupes d'experts du
ministre, déjà là, elle part avec deux membres contre elle. Déjà là, là, elle
part avec deux personnes, autour de la table, qui ne sont pas de son
bord.
Est-ce que la présence d'un P.D.G. puis d'un
directeur médical autour de la table du comité exécutif peut faire en sorte de débalancer les choses?
C'est-à-dire que le ministre a un certain contrôle... Le ministre, là... c'est
vous, le ministre, là, mais, je veux
dire, est-ce que le ministre en place à ce moment-là a un certain contrôle
autour du conseil interdisciplinaire? Puis est-ce que c'est vraiment
nécessaire? Parce qu'eux, ce qu'ils font, on l'a entendu tantôt, là, c'est formuler des avis, des recommandations.
Alors là, on se retrouve avec un P.D.G. qui se fait des recommandations à lui-même. Est-ce que ce ne serait pas mieux de
laisser les professionnels qui font partie de ces différentes disciplines là
faire leurs propres recommandations, plutôt que d'avoir le P.D.G. puis le
directeur médical qui sont nommés, directement et indirectement, par le
ministre, comme membres votants?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M.
Dubé : Bien, écoutez, je vous répondrais, là...
Excusez-moi, je parlais à Me Paquin. Je comprends la question, mais, je
vais vous dire, un conseil, par exemple, des infirmières, pour prendre votre
exemple, va pouvoir donner, on verra, là, à
quel article, je ne me souviens pas, mais donner son désaccord sur une
recommandation qui n'aura pas été tenue puis va pouvoir le faire non seulement
au P.D.G., mais au conseil d'établissement. Ça fait que je comprends votre
point, mais, s'il y avait un inconfort, dans
une trajectoire de soins, pour dire, par exemple : Nous, on trouve que,
pour les soins à domicile, ça ne fait
pas la job, mettons, bien, on va avoir le droit non seulement de le dire, mais
son indépendance professionnelle lui permet de dire... Durant l'année,
elle va mentionner qu'on n'a pas tenu compte de son opinion.
M. Fortin : Puis je comprends que... je comprends qu'elle peut le dire.
Puis vous avez raison, on va le voir à un
article plus tard. Puis c'est bien correct, là, que cette présidente de conseil
là puisse le dire, O.K. : Moi, j'avais cette recommandation-là, le conseil interdisciplinaire a
choisi d'aller dans une autre direction, ce n'est pas ce que je souhaitais,
puis voici pourquoi. Elle va pouvoir
l'exprimer, c'est correct, c'est une bonne affaire, sauf que, là, on part du
principe où elle a déjà perdu son vote, là, elle a déjà perdu son point.
Le
conseil... le CMDP, là, aujourd'hui, là, le conseil des infirmières, là, ils
n'ont pas, quand ils font des... corrigez-moi
si j'ai tort, mais ils n'ont pas, quand ils font des recommandations
aujourd'hui, là, ou quand ils formulent des avis, là, ils n'ont pas le P.D.G. de l'établissement autour de la
table, à moins que je me trompe, là. Alors, est-ce qu'on veut vraiment... ou du moins... En tout cas,
elles... O.K., je vais le repartir comme ça, là. Le P.D.G., là, est-ce qu'il
siège au CMDP, aujourd'hui? Est-ce qu'il a un vote autour de la table du
CMDP, aujourd'hui?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : M. le Président, donc, oui, et le P.D.G. et le...
siègent au conseil exécutif du CMDP de façon statutaire.
M.
Fortin : Parfait. La différence qu'il y a aujourd'hui, là,
c'est que le CMDP, il peut formuler ses recommandations quand même. O.K.? Il va gagner son vote, même avec
le P.D.G. puis le directeur médical. Là, le CMDP, ou le conseil des
infirmières, ou n'importe quel autre conseil, là, il arrive avec une
recommandation qui est la sienne, puis là ils se retrouvent déjà avec
potentiellement, là... dans une situation de conflit avec l'orientation
ministérielle, deux votes contre lui, puis il faut... Il n'y en a pas d'autres,
là. C'est un contre deux. En partant, là, il faut qu'il aille convaincre les trois autres ou les quatre autres. Ce n'est pas
aussi clair et direct. Le CMDP peut formuler aujourd'hui une
recommandation, même si le P.D.G. n'est pas d'accord.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Je vais...Oui. En fait, il y a un des principes fort importants, que je pense que, si
on agit autrement, on met de côté, et ce
serait... ce serait détrimental, là, ce serait terrible, c'est le principe de
cogestion clinicoadministrative, sur lequel les cliniciens ont tous
unanimement demandé d'assurer que les établissements travaillent en cogestion
clinicoadministrative. C'est un des exemples de la cogestion
clinicoadministrative. Il ne faut pas qu'un
groupe de cliniciens seul amène des propositions qui seraient rejetées parce
qu'elles sont... elles n'ont pas pris en compte des impondérables.
On le voit
dans un... Je voudrais changer l'angle qui semble un angle d'opposition,
plutôt, pour un angle de travailler ensemble. Si les cliniciens, dans
la... cliniciens, qu'ils soient médecins, infirmières ou autres, dans la
confection d'une trajectoire, ne sont pas sensibilisés au fait de : Bien,
regardez, ça, ce n'est pas possible; ici, il y a tel enjeu; ça, vous allez...
demandez, regardez la situation, je pense qu'on va être en état d'échec et en
opposition beaucoup plus fréquemment que si,
autour de la table, lorsque ces choses-là sont discutées, on a à la fois la
connaissance des gens du milieu, les
cliniciens et la connaissance du système administratif représenté ici par le
P.D.G. et par le directeur médical.
C'est cette connaissance-là qui est ajoutée. Et
c'est justement dans un but de faire en sorte que, travailler de façon isolée,
on amène au P.D.G. des solutions, qu'il dit : Oui, mais, pour telle
raison, je ne peux pas la faire. Bien, peut-être que, si l'input a été fait à
la base puis qu'on le coconstruit ensemble, on va arriver à une réponse
différente qui ne sera pas un non, mais qui va être une manière différente de
faire, un peu comme on l'a vu ce matin avec une proposition des différents conseils, qui dit : O.K., là, je prends
acte que vous voulez faire ça, maintenant, voici la meilleure manière
dans les circonstances. Je pense qu'on réussit à coconstruire des choses
intéressantes de cette façon-là.
Donc, le fait
de retirer... De un, ils sont déjà présents, je le réitère, au niveau du CMDP
comme dans les autres conseils
professionnels, et, de deux, le fait de le retirer va à l'encontre d'une des
bases qui est la cogestion clinicoadministrative, puis ça va faire en
sorte qu'il va y avoir moins d'opposition. Puis dans la pensée de tout ça...
parce qu'on parle de chiffres impairs, on aurait pu dire : On va rajouter
un cadre d'établissement puis on va avoir un chiffre
impair, plutôt que de dire : On va prendre quelqu'un du conseil
interdisciplinaire pour faire le membre qui amène le chiffre impair. Mais il y a cette volonté-là de
laisser plus de cliniciens autour de la table pour déterminer le choix des
trajectoires mais de ne pas se passer de l'expertise des administrateurs de
haut niveau.
M. Fortin : Je vais le prendre d'une autre façon, dans ce cas-là.
Est-ce que le P.D.G. et le directeur médical devraient avoir un droit de vote
autour de la table?
M. Bergeron (Stéphane) : Actuellement,
ils ont le droit de vote... Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M. Fortin : Non, mais est-ce qu'ils devraient avoir un droit de vote
autour de cette table-là? Parce que, s'ils ont
un droit de vote autour de la table, comme on dit, là, du conseil des
infirmières ou du CMDP, ils sont très fortement en minorité, là. Mais est-ce que d'avoir un vote autour de cette
table-là, c'est nécessaire, de la part du P.D.G.? Parce que, si on veut
un conseil interdisciplinaire... Ça ne les empêche pas de travailler, comme
vous le dites, là, en cogestion. Ils sont
là, ils font valoir leur point de vue, ils disent ce qu'ils ont à dire. Mais,
s'il y a une volonté des membres qui forment le conseil
interdisciplinaire, puis là c'est... comme nommé à l'article 154, là,
c'est majoritairement les médecins, les infirmières et des gens issus du milieu
de la santé et des services sociaux, si ces gens-là prennent une décision puis ils la votent eux-mêmes, pourquoi le P.D.G. aurait
à être le membre qui pourrait trancher, par exemple? Pourquoi ça... Pourquoi le directeur médical pourrait être celui
qui pourrait trancher? Est-ce que ce ne serait pas mieux de laisser les
gens qui, justement, viennent de différentes disciplines prendre ce vote-là?
Le
Président (M. Provençal)
: M.
le ministre.
M. Dubé : ...je
vais faire attention à mes mots, mais c'est un petit peu académique, quand on
parle de voter, parce que c'est une
recommandation qui est faite. On s'entend, là, je veux dire, la décision va se
prendre par le P.D.G. Pourquoi qu'on
dit «un nombre impair»? C'est qu'on veut être sûrs qu'on a fait le tour. Mais
le vote, là, ce n'est pas un vote
liant qui dit : Vous n'avez pas le choix, M. le P.D.G., de prendre cette
recommandation-là. C'est une recommandation, c'est... Vous me faites souvent l'exemple : un avis, une
recommandation, c'est pas mal similaire. Je veux juste qu'on se comprenne bien
là-dessus, c'est... pour moi, là, c'est un peu académique, quand vous dites qui
devrait prendre le vote ou pas. Moi,
je pense que la recommandation va venir. Si, au niveau de ce comité-là ou de
cet exécutif-là, il y a des gens qui veulent signifier leur désaccord,
un peu comme vous le faites ici, même si on n'a pas le même nombre de votes, vous êtes quand même capable de signifier votre
désaccord. Moi, je pense, c'est un peu la même chose sur ce... Je ne sais pas,
là, j'essaie de simplifier le débat, là.
• (11 h 20) •
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron,
s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Stéphane) : Oui. Merci, M. le Président. Je rappelle le rôle du
conseil d'interdisciplinaire, qui n'est pas
de travailler pour des... dans le corporatisme. On n'est pas du tout là-dedans.
On est dans l'intérêt supérieur du patient
et de ses trajectoires. Dans ce sens-là, c'est là que j'amène l'idée que... On
ne va pas là en antagonisme, on va là dans
une coconstruction. La réponse à votre question pourrait être philosophique, on
peut parler d'expériences personnelles. Évidemment, si c'est à l'état actuel de p.l. n° 15,
c'est parce que je crois, personnellement et de mon expérience passée,
tant dans le réseau que dans des entreprises privées, que le fait d'avoir un
droit de vote autour de la table change la façon dont les autres perçoivent tes
recommandations et tes opinions. Je pense que ça met tout le monde égal autour de la table, et c'est toujours... vous m'entendez
le répéter comme un leitmotiv ou un mantra, c'est toujours quelque chose
qui est de grand intérêt, pour moi, que
d'avoir des gens assis autour de la table, qui ont le même droit de vote, de
parole, de discours et pour lesquels
l'opinion doit être tout autant considérée, peu importe la formation
professionnelle de départ.
M.
Fortin : Le seul problème avec ce que le
Dr Bergeron mentionne à l'instant, là, c'est qu'ils n'ont pas tous le même pouvoir, parce que le P.D.G., à la fin,
là, va décider de quoi faire avec cette recommandation-là. Il n'y a pas de pouvoir
décisionnel octroyé au conseil interdisciplinaire. C'est un pouvoir de
recommandation au P.D.G. Donc, le P.D.G. va quand même venir décider, à la fin
de la journée...
Alors, j'ai fait
l'argument, M. le Président, là, on n'est pas à la même place. Puis moi, je
trouve que d'avoir... Celui qui va prendre la décision, au final, peu importe
la recommandation, avoir un droit de vote autour de la table, dans un contexte si, disons, restreint que
celui-ci, c'est-à-dire que le vote a une incidence, le vote et celui du directeur
médical ont une incidence majeure, ça peut venir teinter les recommandations
qui sont faites par... en fait, les recommandations qui devraient être faites
par les professionnels du réseau de la santé et non par la direction de
l'établissement ou ceux nommés par le ministre.
M. Dubé :
Je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Provençal)
: Je pense qu'on a bien
noté vos différentes interventions et votre préoccupation, M. le député
de Pontiac. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix de l'amendement déposé par M. le ministre à l'article 155. Est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Sur
division, monsieur...
M.
Fortin : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Sur
division. Maintenant, nous revenons à l'article 155 amendé...
M.
Fortin : ...ma division est sur
l'article 155 et non sur l'amendement comme tel, là.
Le Président (M. Provençal)
: Parfait. Alors, je vais rementionner : Est-ce
qu'il y a des interventions, premièrement,
sur l'article 155 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 155, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
M.
Fortin : Sur division.
Le Président (M.
Provençal)
: Et là je
comprends que c'est sur division. 156, M. le ministre.
M.
Dubé : Alors, 156 : «Le
conseil interdisciplinaire peut adopter des règlements concernant sa régie
interne, la création et le
fonctionnement de comités en plus du comité exécutif ainsi que la poursuite de
ses fins. Ces règlements entrent en vigueur après avoir été approuvés
par le président-directeur général.»
Cet
article prévoit la possibilité pour le conseil interdisciplinaire d'adopter des
règlements concernant sa régie interne ainsi que le fonctionnement de
ses comités. Alors, je pense que c'est assez clair, là, on parle des règlements
de régie interne du conseil interdisciplinaire.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions? M. le
député de Pontiac, sur l'article 156.
M. Fortin : Si je ne me trompe pas, c'est là où on arrive au
sous-comité du conseil interdisciplinaire. Alors, j'aimerais comprendre quelles
pourraient être les raisons de ces comités-là.
M. Dubé : Je vais laisser le Dr
Bergeron.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M.
Bergeron (Stéphane) : Merci,
M. le Président. L'article démontre quand même une grande... Excusez, je vais
me tasser pour vous... Non, il y a quelqu'un qui me déjoue. Thomas...
L'article
laisse quand même une grande ouverture sur la possibilité afin de se mouler à
chacune des possibilités. Maintenant,
vous me demandez quels pourraient, théoriquement, être certains de ces
sous-comités. Il y a actuellement, quand même, une poussée importante vers la
pertinence. On pourrait très bien imaginer un comité de trajectoires qui
s'occupe de la pertinence des trajectoires. On pourrait penser à des
trajectoires plus intrahospitalières, chirurgicales, donc, un comité sur la trajectoire du patient à l'urgence, pour
s'assurer d'une meilleure fluidité. Donc, ce sont tous des secteurs...
Il pourrait y avoir des comités de travail sur les aspects DPJ, services
sociaux.
Donc, il y a une très grande latitude,
comprenant que ça va faire appel à des points d'expertise, que réunir le chirurgien thoracique qui s'est dit : Moi, je
suis intéressé à parler de trajectoire puis je veux être au comité interdisciplinaire... Mais peut-être que le groupe
de travail... puis passer 20 heures de rencontres sur les services sociaux,
ce n'est pas ça qui va le plus l'allumer, qu'il veut plus parler des
trajectoires qui sont chirurgicales. Donc, c'est toute la latitude que ça offre
que de se modeler et de faire des sous-comités ou des comités de travail, si
besoin est, pour mieux adresser la question.
M. Fortin : Ces comités de travail là existent déjà dans les structures
actuelles, c'est-à-dire le CII, le CMDP et les autres, non?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Fortin : J'essaie de voir juste pour ne pas qu'on recrée des
structures pour créer des structures, là. Alors, l'avantage de faire ce que
vous suggérez, c'est lequel?
M. Bergeron (Stéphane) : Bien, la
réponse à votre question, c'est : probablement beaucoup moins que vous ne
le pensez aujourd'hui. Aujourd'hui, pour réunir autour d'un comité trajectoire,
ça doit être sous l'impulsion du P.D.G.,
hein? C'est le seul qui est en haut de tout le monde et qui doit forcer un peu
la note. Vous comprenez que, là, on vient responsabiliser et donner une
imputabilité aux différents cliniciens de travailler ensemble. Si vous demandez
est-ce que... Puis là je vais
reprendre mon analogie du début. Est-ce que... sur la construction d'un chemin
de fer transCanada, l'Alberta décidait de travailler sur... Moi, je vais
le faire de cette façon-là, l'Alberta pourrait être le CMDP, puis la Saskatchewan dit : Moi, je vais le faire de
cette façon-là, les rails va avoir telle chose... telle dimension, je vais le
faire passer là. C'est l'arrimage entre les deux qui est difficile.
Donc, présentement, il y a moyen de le faire,
évidemment, mais sous l'impulsion du P.D.G., qui peut, entre guillemets, exiger ou demander cela et la
collaboration des conseils professionnels. Là, on renverse la chose puis on
dit : Les cliniciens doivent travailler ensemble dans l'élaboration
des trajectoires patient. Donc, ce n'est plus une option, c'est une obligation
d'être au service de l'usager.
M. Fortin : Ça va pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 156? S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 156, est-ce que l'article 156 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Provençal)
: Sur division. Oui, 157, pour lequel vous aurez un
amendement, M. le ministre.
M. Dubé : O.K. Puis je ferai
l'amendement plus tard. Alors : «Le conseil interdisciplinaire doit faire
rapport annuellement au président-directeur général concernant l'exercice de
ses fonctions et les avis qui en résultent.»
Et vous
comprendrez pourquoi qu'on a fait l'amendement suivant, que je vais vous lire.
À l'article 157, l'amendement
dit : Insérer, à l'article 157 du projet de loi et après «directeur
général», «et au conseil d'établissement».
Ce qui fait que ce que
vous avez à l'écran, on le fait souvent, là, l'article 157, tel que
modifié, se lirait : «Le conseil interdisciplinaire doit faire rapport
annuellement au président-directeur général et au conseil d'établissement
concernant l'exercice de ses fonctions et les avis qui en résultent.»
Alors, je pense qu'il est important de rajouter
le conseil d'établissement et non seulement le P.D.G.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'amendement à l'article 157?
M. Fortin :
...M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Pas sur l'amendement?
S'il n'y a pas d'intervention sur l'amendement, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, l'article... y a-t-il des
interventions sur l'article 157, avec son amendement? M. le député
de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Le conseil interdisciplinaire a un pouvoir de
recommandation au P.D.G. Alors, concernant... quand on dit ici, là,
qu'il doit faire un rapport annuellement au P.D.G. concernant les avis puis la
façon qu'il se gère, qu'est-ce qu'il va faire de plus que les avis qu'il a déjà
faits? Parce que les avis qu'il fait, il le fait sur une base régulière. Il fait des avis, des recommandations,
des conseils, etc., il le fait régulièrement. Alors là, il vient faire un
rapport sur les avis qui résultent de
son travail. Qu'est-ce qu'on vient dire dans ce rapport-là outre : Voici
les avis que j'ai émis cette année?
M. Dubé : Bien, je ne sais pas, je
peux commencer, Dr Bergeron, mais moi, je pense qu'on a discuté souvent, au cours des dernières semaines, comment
il est important, dans ces rapports-là, au moins une fois par année, de montrer s'il y avait des divergences d'opinions.
Parce que vous avez raison qu'il va remettre les avis, mais, s'il y avait
eu, par exemple, un avis qui était très
important, selon eux, puis on prend l'exemple de ce que vous disiez tout à
l'heure, il y a des gens qui n'étaient pas d'accord, je pense que c'est
important, puis c'est d'ailleurs pour ça qu'on le rajoute au conseil
d'établissement, que le conseil d'établissement prenne acte qu'il y a des
recommandations qui avaient été faites qui n'ont pas été acceptées, et ce...
M. Fortin :
...ça ne doit pas être fait de façon régulière? Si le conseil
interdisciplinaire envoie un avis au P.D.G. sur une trajectoire patient, là,
disons, là, puis que ça a passé 4 à 3, là, puis que...
M. Dubé : Qu'elle n'a pas eu de
prise en compte, là?
M. Fortin : Oui, c'est ça. Les infirmières, les travailleurs sociaux et
les travailleurs de la santé, là, n'étaient pas d'accord, bien, ça doit être
dit initialement, ça, dans leur recommandation, non?
M. Dubé : Oui.
M. Fortin : C'est comme quand on passe un vote ici, à l'Assemblée
nationale. On dit : Ça a passé 95 à 25. On le dit aux gens que ça
n'est pas passé unanimement. Alors...
M. Dubé : Oui, vous avez raison, M.
le député, mais ce que je veux dire, le président-directeur général, lui, il le voit à toutes les semaines, ou dépendamment
comment l'exécutif va se rencontrer, qu'il y a une recommandation, mais le
conseil d'établissement ne voit pas ça.
M. Fortin : Ah! vous le faites pour le conseil d'établissement.
M.
Dubé : Bien, moi, je pense que c'est ça. L'ajout
important ici, c'est de s'assurer que le conseil d'établissement peut dire, à la fin de l'année : Écoutez,
comment ça se fait qu'il y a telle recommandation qui semblait ou qui avait
peut-être une certaine importance puis
qu'elle n'a pas été... Je pense que c'est l'importance de cet ajout-là.
Peut-être que Dr Bergeron...
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, voulez-vous ajouter?
M. Bergeron (Stéphane) : Oui, merci,
M. le Président. En fait, on discute ici de l'importance d'un rapport annuel
pour conserver notamment l'historique. Le P.D.G., il n'est pas immortel. Ça se
peut qu'on change de P.D.G. ou autre et qu'à ce moment-là on veut voir
l'historique.
Par ailleurs, un rapport annuel, comme
M. Dubé le mentionnait, ça va être non seulement les avis, qu'ils soient
favorables, défavorables, retenus ou non retenus, c'est aussi tout le travail.
Et je pense que c'est important de souligner le travail qui est fait, donc,
pour se doter d'une vision, dire, par exemple : Il n'y a pas eu encore
d'avis sur telle chose, mais le comité chirurgical s'est
réuni... sur la trajectoire chirurgicale, s'est réuni cinq fois dans l'année.
Il était composé de ci, ça, ça, voici les orientations, il prévoit...
Donc, je pense que
garder l'historique de cela, c'est non seulement garder l'historique pour
l'historique, mais on a besoin.éé
L'expérience nous renseigne. C'est une des choses des rapports annuels de
parfois y référer dans le passé : Qui était là? Qu'est-ce qui a été
fait? Ah! on a déjà étudié la question. Je pense que c'est ça, la richesse d'un
rapport annuel, et il faut que ça soit archivé à quelque part. Et le P.D.G. est
certainement le mieux placé... Il est à la tête de la pyramide de
l'établissement pour recevoir ça, en plus du conseil de l'établissement.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 157 amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 157
amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix : Sur
division.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté,
sur division. Très bien, c'est noté.
158, pour lequel vous
aurez aussi un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Attendez, je veux juste voir qu'est-ce que c'est, l'amendement.
Oui, oui. O.K. Parfait. C'est bon. Merci, M. le Président.
«158. Le
président-directeur général d'un établissement de Santé Québec nomme un
directeur médical.»
Cet article...
Excusez-moi.
«Un tel directeur
doit être un médecin.»
Cet
article prévoit qu'un directeur médical est nommé par le président-directeur
général. Il précise que le directeur médical doit être un médecin.
Alors, je vais faire
l'amendement, si vous permettez.
Alors, à
l'article 158, l'amendement :
Ajouter, à la fin de
l'article 158 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Avant de nommer un
directeur médical, le président-directeur général consulte le conseil des
médecins, dentistes, pharmaciens et
sages-femmes ainsi que, dans le cas d'un établissement désigné centre
hospitalier universitaire, centre affilié universitaire ou institut
universitaire, toute université à laquelle l'établissement est affilié.»
Cet
amendement vise à prévoir que le président-directeur général d'un établissement
de Santé Québec nomme le
directeur médical après avoir consulté le conseil des médecins, dentistes, et
pharmaciens, et sages-femmes ainsi que l'université
affiliée à l'établissement, si celui-ci a une désignation universitaire. Puis
on voit très bien à l'écran, là, que l'ajout que je viens de mentionner
s'insère à la fin de l'article 158.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement qui est déposé? Pas d'intervention? Alors, s'il n'y a pas
d'intervention...
M. Fortin : Juste
une... bien, en fait, peut-être une précision, M. le ministre, là. Ça, c'est
pour être raccord avec ce qui est déjà dans la LSSSS, hein?
M. Dubé : Bien,
en fait, rappelez-vous, là, que le CMDP disait, entre autres, qu'il voulait
être certain qu'il participait à cette... là,
je ne sais plus si je l'appelle une recommandation ou un avis, mais qui
participait à la nomination du directeur médical, et c'est ce qu'on
vient...
M.
Fortin : Puis... bien, parce qu'il y
participe déjà.
M. Dubé : Oui,
mais c'est déjà ça, je pense, qu'on a clarifié. Puis d'ailleurs vous le voyez
bien dans la... Attendez une minute. Si vous regardez un petit peu plus loin,
là, quand on compare LSSSS avec le nouveau p.l. n° 15, vous voyez qu'en... Vous voyez, le directeur doit être médecin et
être nommé après consultation du conseil des médecins. Ça fait que c'est exactement ce qu'on vient refaire avec
l'ajout de... mais ça, c'est un point qui nous avait été mentionné
durant les consultations.
M.
Fortin : Non, non, avec raison aussi, là,
avec raison.
M. Dubé : Avec
raison, avec raison. Puis il n'y avait pas de raison de ne pas avoir ça, et
toute la question de l'université était très importante aussi pour nous. Alors,
on a repris sensiblement la même terminologie qu'on avait dans la LSSSS.
M.
Fortin : Très bien.
M. Dubé :
C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le député?
M.
Fortin : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 158 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, est-ce que
l'article 158, tel qu'amandé, est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Fortin : Sur division.
Le Président (M. Provençal)
: Sur division.
M. Dubé : Adopté. C'est beau.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. 159, qui parle
vraiment, maintenant, des fonctions du directeur médical.
M. Dubé : Ce que je vais vous
demander, là... C'est qu'on avait déposé un amendement, mais il y aura un autre amendement à faire. Puis je pense que ce que
j'apprenais ce matin, là, c'est que l'amendement n'est pas terminé. Ça
fait que je pense qu'on... je vais vous demander qu'on saute, parce qu'il est
important, 159, puis je pense qu'on peut sauter 159 et revenir, s'il y a
consentement.
Le
Président (M. Provençal)
: Le 159 est l'article qui va définir toutes les
fonctions liées au directeur médical?
M. Dubé : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Je veux m'assurer que les... Je n'ai
pas de problème à ce qu'on suspende l'article 159,
avec le consentement des membres de la commission, sauf que je veux m'assurer
aussi que ça n'interférera pas dans les discussions des autres articles.
À ce moment-là, je vais juste jeter un coup
d'oeil du côté de Me Paquin. Est-ce que, Me Paquin, ça cause des
embûches pour les articles qui vont suivre? Pas d'embûche? Alors, merci.
Alors, consentement pour suspendre 159?
M. Dubé : Consentement.
M. Fortin : Bien, je pense que oui, là, M. le Président, mais,
peut-être Me Paquin peut nous aider là-dessus, les articles subséquents
semblent quand même faire... venir préciser certaines des tâches, entre autres,
là, qui sont détaillées au 159. Alors, j'ai de la misère à voir comment ça ne
vient pas... comment ils ne sont pas tous en ligne, là, ces articles-là.
M. Dubé : ...juste pour...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, on va suspendre les travaux.
Vous comprenez pourquoi que je voulais poser la question.
M. Dubé : Non, non, non. C'est parce
que les amendements dont on parle ne viennent pas changer le reste des
articles. C'est ce que je veux dire.
Le Président (M. Provençal)
: C'est beau, mais on va suspendre.
M. Dubé : Mais je veux juste
vérifier avec... juste qu'on puisse vérifier avec Me Paquin.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y, parce que j'avais le
même questionnement que toi, André.
(Suspension de la séance à 11 h 40)
(Reprise à 11 h 45)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Alors,
suite au questionnement qui a été soulevé par le député de Pontiac, une
question que j'avais soulevée aussi, alors, soit M. le ministre ou
Me Paquin, pourriez-vous amener une
certaine précision, à savoir si on peut traiter les articles 160 à 165
tout en ayant suspendu 159?
M. Dubé : Très
bien. Juste pour revenir, là, pour 159, c'est parce qu'il nous reste un
amendement à terminer, qu'on n'a pas terminé dans 159, dans les fonctions. Alors,
c'est pour ça que j'ai demandé de suspendre.
Ce que j'avais demandé ce matin, avant de venir,
puis qui est la même question que vous avez posée : Est-ce qu'on pourrait
continuer la section 160 à 165? Si vous regardez 160 et les suivantes, on
parle des règles d'utilisation des
ressources. Si vous n'avez pas... si vous n'avez rien contre le fait que c'est
le directeur médical qui est l'actuel DSP, qui, lui, est responsable
actuellement des règles d'utilisation des ressources, bien, peu importe ce
qu'on changera dans 159, selon nous, nous permettait de continuer à 160 et aux
autres. Si vous avez un inconfort avec ça, je n'ai pas de problème, on pourra
aller tout de suite au CMDP à 166.
Alors, moi, je vous donne le choix. Si vous
aimez mieux qu'on... Puis c'est pour ça qu'on peut leur donner... On est-tu en
ondes ou pas, là?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, on est en ondes.
M. Dubé : Oui, on est en ondes?
Alors, si vous voulez les regarder, prendre quelques minutes puis...
C'est parce que moi, vu que ce bloc-là, il est
quand même assez important, moi, je me dis : Je pense que les règles d'utilisation des ressources, c'est déjà
dans la LSSSS, puis on pourra le regarder. Mais je vous laisse y penser, les
trois membres de la commission, là. Est-ce que c'est clair, M. le Président?
Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui. Pour moi, c'est très clair.
Si vous avez un commentaire à formuler par rapport à ce que M. le ministre
vient de vous mentionner...
Alors, comme je le mentionnais, on a toujours la
possibilité de poursuivre l'étude. Si on accepte d'emblée que les fonctions qui sont déterminées à 159
seront maintenues et/ou bonifiées par un amendement, on traite 160 à 165.
Sinon, si vous avez vraiment un inconfort, il y a toujours possibilité qu'on
puisse suspendre le bloc de 159 à 165, et, à
ce moment-là, on traiterait le bloc suivant, qui n'a aucune liaison avec
celui-ci. Alors, j'attends votre réaction, MM. les députés.
M. Fortin : ...à moins que l'amendement qu'est en train de travailler
le ministre change la complexion ou les fondements mêmes, là, de
l'article 159, je pense qu'on peut peut-être aller de l'avant.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Juste pour être sûr de
comprendre ce que mon collègue de Pontiac dit, prêt à aller de l'avant vers 160
et suivants?
M.
Fortin : ...en regardant 160, 161, je crois que c'est
possible, mais ça... bien, évidemment, là, je ne sais pas ce que le
ministre veut déposer au 159 comme amendement, alors je...
M. Marissal : Bien, par souci de
logique et de cohérence, j'aurais été plus à l'aise de suspendre, mais...
M. Dubé : Je vous le dis, je n'ai
aucun problème, monsieur...
M.
Marissal : C'est parce que, sinon, on va faire des
allers-retours. Tu sais, des fois, y aller dans l'ordre numérique, ça
aide à déblayer.
M. Dubé : Aucun problème. Puis c'est
nous... J'aurais aimé ça, l'avoir ce matin. Là, je vais l'avoir dans les
prochains jours, ça fait qu'on pourra
revenir sur ce bloc-là, si vous êtes d'accord, puis c'est pour ça que je vous
l'offre.
Le Président (M. Provençal)
: On irait à 166?
M. Dubé : Moi, je suis parfaitement
d'accord avec...
M. Fortin : On
va plus vite que vous anticipiez, hein? C'est ça, oui?
M. Dubé : Au contraire, au
contraire, je veux... ça va tellement bien.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour qu'on puisse
suspendre les articles 159 à 165? Consentement. Et, M. le ministre, nous
allons de ce pas à 166.
• (11 h 50) •
M. Dubé : Très bien. Alors, on est
dans la deuxième partie, qui s'intitule Conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens et sages-femmes. Et, en fait, pour les gens qui nous suivent, là,
maintenant qu'on a parlé du conseil interdisciplinaire,
on descend au niveau des quatre conseils, dont on a parlé, là, qui étaient
représentés par les présidents, tout ce qu'on vient discuter ce matin, et là
maintenant on y va plus spécifiquement sur la gouvernance de chacun de
ces quatre conseils-là.
Le premier, à l'article 166, et donnez-moi
juste une petite minute...
Puis
là il faudra regarder, Me Paquin, qu'est-ce qu'on a dans la LSSSS à chaque
fois aussi, hein? Parce que, dans trois des quatre cas, il y a déjà... C'est
bon? Ça fait que vous me le rappellerez, là.
Donc,
166, je le mentionne qu'on a déjà ces lois-là dans la LSSSS. Alors, des fois,
il y a des modifications mineures, mais on est habitués au principe.
«166.
Un établissement de Santé Québec comprend un conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens et sages-femmes.
«Ce
conseil est composé de l'ensemble des médecins, des dentistes, des pharmaciens
et des sages-femmes qui exercent leur profession au sein de
l'établissement.»
Le commentaire. Cet
article prévoit qu'un conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et
sages-femmes est formé au sein d'un établissement et la composition d'un tel
conseil.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Merci, M. le Président.
Juste pour... avant qu'on entre dans les prochains articles, là, sur les
fonctions, et tout ça, là, parce que l'écriture est quand même assez différente
de ce qui était dans la LSSSS, il y aurait exactement le même nombre de
conseils des médecins, dentistes et pharmaciens qu'il y a en ce moment, si je
ne me trompe pas.
M. Dubé : Je
ne vois pas pourquoi ça changerait. Allez-y.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, effectivement, il y a un CMDP,
actuellement, par établissement. Il y a, dans p.l. n° 15,
prévu un CMDPSF par établissement puis, encore là, on le verra plus tard, des
sous-comités ou des comités de travail.
M.
Fortin : Oui, O.K. Mais il n'y en a pas
qui se perdent, il n'y en a pas qui se créent, là.
M. Bergeron
(Stéphane) : Absolument pas.
M.
Fortin : C'est exactement, O.K., un par
établissement, de la même façon qu'en ce moment. O.K.
Peut-être pouvez-vous
nous parler, là, de la question des sages-femmes et des psychologues, entre
autres, là, qui avaient des revendications différentes, là, mais qui avaient
des revendications néanmoins très claires par rapport, initialement, à tout le
moins, là, par rapport à leur inclusion ou non-inclusion dans ce CMDP.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Dubé : On
l'a déjà discuté, mais je pense que c'est peut-être bon... Là, je comprends que
vous sentez le besoin de...
M. Fortin : Oui, mais, entre autres, vous nous avez dit que c'est au
166 qu'on va en parler.
M. Dubé : Oui,
oui, mais on a... c'est pour ça que j'ai dit : On avait déjà débuté la
discussion puis on revient. Pourquoi qu'on a suggéré de les mettre, je pense
que le Dr Bergeron l'avait déjà expliqué, puis ce serait peut-être bon de
le rappeler...
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, donc, on peut comprendre que trois des
quatre conseils visés regroupent des membres qui sont exclusivement des membres
qui ont un lien d'emploi avec l'établissement, conseil des infirmières,
infirmiers et les deux conseils multidisciplinaires.
Le
conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes regroupe, quant à
lui, des professionnels de la santé, dont une très grande majorité ne sont pas
des employés de l'établissement. Ce sont des travailleurs autonomes, des gens qui ont, sous une forme ou une autre, un
contrat avec l'établissement, un lien d'embauche, un statut, des privilèges,
des choses comme ça. Donc, il y a une
logique commune aux membres du CMDP qui est différente des autres conseils
professionnels.
Par ailleurs, en ce
qui concerne les sages-femmes, elles ont un statut de pratique avec une
autonomie de pratique, hein? On comprend
que, dans le système de santé actuel, il y a trois grands groupes de gens qui
peuvent faire des accouchements, que
sont les médecins-omnipraticiens qui accouchent, les obstétriciens-gynécologues
et les sages-femmes. Il y a, de mon opinion, un avantage clair à les
regrouper en un même conseil qui s'occupe à la fois, comme on va le voir dans 167, de la distribution de services. Donc, on
est dans une région, on a un certain nombre de femmes enceintes dont il
faut prendre en charge et accoucher, on a un nombre limité de gens qui peuvent
le faire parmi les trois groupes que j'ai
mentionnés tout à l'heure, il est important qu'ils s'accordent ensemble sur la
distribution des services et sur un examen de la qualité et la
pertinence des actes qui sont faits par l'un et l'autre pour s'assurer d'avoir
une qualité qui soit adéquate pour un même service, là.
M.
Fortin : Mais je vous entends sur la question de... Si vous
me dites, là... disons que c'est des professionnels qui ont un statut
peut-être particulier, peut-être des privilèges particuliers... Mais là, les
pharmaciens d'établissement, corrigez-moi si j'ai tort, c'est des employés du
réseau de la santé, là.
Le
Président (M. Provençal)
: Docteur.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, effectivement, les pharmaciens
d'établissement ont des statuts à l'intérieur... C'est ça, hein? C'est des
statuts, et non pas des privilèges qu'ils ont, eux autres. Ils ont un statut,
donc, encore là, c'est une... c'est
différent des autres employés qui n'ont pas... par exemple, une infirmière ou
autre qui n'a pas de statut. Et, en
ce sens-là, ils rejoignent les médecins qui ont, eux, des statuts et des
privilèges. Mais vous avez raison sur le fait qu'il s'agit d'employés
rémunérés de l'établissement.
M.
Fortin : O.K. Psychologues... Les
psychologues ont dit, là : On est inclus dans le CMSSO, là, mais sauf que ce ne sont pas des services sociaux. Les
services de santé mentale, ce n'est pas des services sociaux, du moins dans
leur... c'est ce qu'ils nous ont expliqué très clairement, là, dans leur
mémoire, avec justesse. Alors, eux, ils sont venus nous dire : Bien, nous, on pense que ce
serait beaucoup plus judicieux d'être inclus dans le CMDPSF maintenant. Pourquoi
vous n'avez pas retenu leur recommandation?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron,
s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Il faudrait que je vérifie ma
mémoire, si leur demande était de se
considérer plus partie du CMDPSF ou du conseil multiservice de santé. J'avais
l'impression que c'était plus l'option deux, mais peut-être que ma mémoire...
Il n'en demeure pas moins que, comme d'autres professionnels, qu'ils soient santé ou services sociaux, vu le fait qu'ils
sont des employés rémunérés sans statut, il a été décidé de les mettre
au sein du conseil multidisciplinaire, là où ils sont actuellement, là. Et ce
que je croyais, c'était qu'il y avait... puis on y reviendra lorsque, je
suppose, l'on discutera de ces articles-là, ils percevaient qu'ils allaient
être... faire partie du conseil multidisciplinaire des services sociaux et ils
se questionnaient sur le fait qu'il ne serait pas judicieux de les mettre sous
le conseil multidisciplinaire des services de santé. Mais peut-être ma
mémoire...
M.
Fortin : Mais, d'une façon ou d'une autre,
est-ce que vous avez entendu leur recommandation de ne pas être dans les
services sociaux? Y a-tu un amendement qui s'en vient? Il y a-tu quelque chose
pour répondre à ça, là? Parce qu'on peut débattre, là, c'est-tu au CMDP ou si
c'est avec les soins de santé, là, mais est-ce que c'est quelque chose que vous
êtes... pour lequel vous êtes d'accord, qu'ils ne devraient pas être dans les
services sociaux?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron,
est-ce que vous avez vraiment à émettre cet opinon-là?
M. Fortin : Bien,
ça peut être... Moi, je m'adresse de façon générale au ministre. C'est à lui de
rediriger ou de répondre, là. Je...
M. Dubé : ...Dr Bergeron, parce qu'il y a eu... je veux
juste le dire, il y a eu plusieurs discussions, entre autres, encore la semaine
dernière, là, qui... et je pense que notre décision, elle est claire, là. Il
fallait trouver le meilleur endroit,
puis ce que je pense que le Dr Bergeron vient d'expliquer... Malgré toutes
les discussions qu'on a eues, on pense que c'est le meilleur endroit.
M. Fortin : ...pardon,
Dr Bergeron vient de nous dire : Ce n'est pas des employés avec des
statuts ou des privilèges comme les
médecins, dentistes, pharmaciens, mais ça ne règle pas la question de... si
vous pensez qu'ils devraient aller aux services de santé, rendus là, là.
M. Dubé : La
réponse à ça, c'est oui.
M.
Fortin : C'est oui?
M. Dubé : C'est
oui.
M.
Fortin : Donc, vous allez faire les
changements nécessaires pour des psychologues?
M. Dubé : Non,
non. Ce que... Quand on arrivera à la section, on pourra en discuter, mais là,
en ce moment, vous me demandez dans le CMDP. Moi, je vous dis : On aura
cette discussion-là... Excusez-moi, là, c'est parce que je me retourne.
M. Fortin : Non,
non, mais, M. le ministre, ce n'est pas difficile, nous dire si votre décision
est prise ou pas, là. Moi, je... après ça, on va passer à d'autre chose
du CMDP, mais... parce qu'on est dedans.
M. Dubé : Bien là, c'est parce que vous me demandez de
parler du comité multidisciplinaire ou des travailleurs sociaux, alors
qu'on est dans le CMDP ici, là.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça.
M.
Dubé : C'est là que je trouve...
• (12 heures) •
M. Fortin : O.K.
Mais moi, je cherche à savoir la meilleure place pour les psychologues. Je me
pose la question : Est-ce que c'est dans le CMDP? Est-ce que c'est dans...
Si vous me dites : Non, c'est avec les travailleurs de la santé,
c'est ça qu'on va faire, je vais prendre votre recommandation.
M. Dubé : Bien, c'est ça que je vous dis, là, le conseil
multidisciplinaire... travailleurs de la santé, je pense que c'est la
meilleure place pour les mettre. Ce n'est sûrement pas ici, au niveau du CMDP.
M.
Fortin : O.K. Ça va pour l'instant, M. le
Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : Parfait.
J'apprécie beaucoup.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions sur le 166? M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. J'avais essentiellement les
mêmes questions, préoccupations que mon collègue de Pontiac, là. Il y a
quelque chose que je veux demander peut-être au Dr Bergeron depuis un
moment, puis je pense que le moment serait maintenant. Question de
clarification sur le jargon, là, parce que vous parlez souvent des privilèges
qui sont accordés, je pense que, pour le
commun des mortels dont je suis, là, un privilège, c'est quelque chose qu'on a
un petit peu de façon particulière et spéciale, mais ce n'est pas de ça
dont il s'agit dans le réseau de la santé. Et là vous venez de faire la nuance
entre «statut» et «privilèges». Pouvez-vous m'expliquer ça, s'il vous plaît?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron ou est-ce que... Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Alors, grosso modo, le statut,
lorsqu'on parle d'un médecin ou d'un dentiste, c'est ce qui définit l'intensité
de sa pratique hospitalière. Donc, est-ce que c'est quelqu'un... Puis là je veux utiliser... Ce n'est pas la terminologie
exacte qui est utilisée dans le règlement, mais, grosso modo, c'est :
Est-ce que c'est quelqu'un qui est
très présent dans l'établissement, moins présent dans l'établissement, qui ne
fait que du conseil dans
l'établissement? Ça, ça va être le statut qui va le déterminer. Les privilèges,
c'est le domaine de pratique, et on y rattache des obligations
rattachées à la jouissance de ces obligations-là qui vont, donc, être les
conditions dans lesquelles s'exerce la médecine telle qu'elle est décrite dans
les privilèges.
M. Marissal :
Ça va pour ça. Vous savez comme moi que les sages-femmes... Là, on est
devant une drôle de situation, c'est que les sages-femmes ne tenaient pas à se
trouver là. On a eu ce débat-là. On a parlé de ça. On a parlé de ça même, je pense, la session dernière, là. Par
contre, les psychologues, eux, veulent avoir leur place quelque part et leur argument est quand même valable, là. Je peux
vous le lire rapidement, là, ça va aller plus vite que si j'essaie de le
traduire en mes mots, là : «Les psychologues devraient être rattachés au
conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et
sages-femmes plutôt que dans le conseil multidisciplinaire des services sociaux
puisqu'ils n'offrent pas des services sociaux.
Cela leur permettrait d'être impliqués directement dans les prises de décision
au CMDPSF et de mettre à contribution
leurs compétences diagnostiques et de traitement et ainsi contribuer à
améliorer directement la trajectoire de soins en santé mentale pour la population.» Je pense que c'est très,
très clair. Puis, si je comprends bien votre réponse, M. le ministre,
faite à mon collègue de Pontiac, c'est que ce n'est pas là que vous les voyez,
vous. Je ne suis pas sûr d'avoir compris où est-ce que vous les voyez, par
contre.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, on
a donné la réponse tout à l'heure.
M. Dubé : Oui,
je l'ai donnée.
Le Président (M.
Provençal)
: Vous
allez répéter, s'il vous plaît?
M. Dubé : Oui,
au conseil multidisciplinaire de la santé.
M. Marissal :
O.K. Avez-vous eu des échanges avec ces gens-là?
M. Dubé : Oui, puis on leur a expliqué que c'était notre
position, je pense, pas plus tard que la semaine dernière.
M. Marissal : O.K. L'autre crainte, là, qu'avaient les sages-femmes à se retrouver
là, c'est qu'elles craignaient pour leur autonomie professionnelle. Je
les comprends. C'est des années de lutte, là, et de haute lutte, pour cette profession-là, pour être reconnue comme telle.
Donc, elles souhaitent garder leur autonomie et être, à titre équivalent, des
autres membres du conseil. Qu'est-ce que vous leur répondez? Parce j'aurais
éventuellement un amendement, mais j'aimerais ça vous entendre avant.
M. Dubé : Bien,
comme on l'a déjà discuté, M. le Président, je demanderais à Dr Bergeron
peut-être juste de faire une dernière fois, là... pourquoi on a fait...
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. Je pense que la reconnaissance du champ de pratique, de la
compétence et de l'autonomie des sages-femmes est plus grande dans le p.l.
n° 15 qu'elle ne l'a jamais été. De un, justement,
elles ont les mêmes droits, siègent aux mêmes tables que les médecins à
l'intérieur du CMDPSF, par exemple. Il
y a un chef de département. Il y a création, dans le p.l. n° 15, d'un
département des sages-femmes, qui sera dirigé par une cheffe de département qui sera une sage-femme
également, comme on le voit pour les obstétriciens-gynécologues ou le
département de chirurgie. Donc, elles sont traitées avec une reconnaissance
égale par le système.
Par ailleurs, il y a introduction, on le verra
plus tard, d'une grande avancée qui n'existe pas actuellement, le droit, pour
une sage-femme, d'hospitaliser à l'intérieur d'un établissement à son nom, et
ça, sur la même base que les médecins ou les dentistes qui sont, jusqu'à
aujourd'hui, les deux seuls qui détiennent ce privilège ou cette capacité à
l'intérieur de l'établissement. Ça aussi, ça renforce le fait que les trois
grands groupes de professionnels qui vont utiliser
des lits d'établissement, donc, les consommer au bénéfice de leur clientèle,
doivent se concerter pour une utilisation adéquate et optimale de ça. On sait que le lit d'hôpital est une denrée
et ressource rare. Il faut donc s'assurer qu'on a des processus, des
protocoles communs, une manière commune d'aborder cette denrée.
Donc, il s'agit, pour moi, d'une occasion unique
d'indiquer à quel point les sages-femmes ont droit au même titre que les autres
professionnels qui oeuvrent dans l'établissement, et c'est cette
reconnaissance-là et le fait de les mettre
sous un même pied que les autres groupes qui ont le droit d'admettre, qui ont
le droit de prescrire des médicaments ou
qui ont le droit d'hospitaliser des femmes puis, dans le cas des sages-femmes,
d'hospitaliser de jeunes enfants naissants.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le député?
M. Marissal : Oui, l'expression clé
ici, c'est «au même titre». C'est là où il y a des doutes. On a déjà eu la conversation, là, sur la hiérarchie, là. Il y a
une telle chose qui existe, qui s'appelle la hiérarchie, là, dans une
organisation... dans l'organisation
de la santé. Moi, je persiste à le croire, en tout cas, puis je ne suis pas
persuadé que les sages-femmes sont
exactement au même étage, et c'est malheureux, que leurs collègues médecins,
par exemple... et là, en les mettant, tout le monde, dans le même
conseil, bien, il y a nécessairement une crainte de perte d'autonomie. Je vois
que le sous-ministre veut répondre, apparemment.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, est-ce que je me trompe
ou, dans les prochains articles, à un moment
donné, on va mieux clarifier ces points-là? Parce que je lisais les articles
qui sont en lien avec tout le volet clinique, entre autres. Alors, Dr
Bergeron, je ne veux pas...
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, je pense que la situation décrite par M. Marissal aujourd'hui est un reflet adéquat de la situation actuelle en
vertu de la LSSSS : pas de privilège d'hospitalisation, pas de département
de sages-femmes, pas de présence autour d'un CMDP. Ce sont les choses
que l'on vise à corriger. Évidemment, il faut donner
du temps au temps, mais je crois que p.l. n° 15
met les bases pour propulser et faire en sorte que les gens soient
traités équitablement, et en respectant leurs compétences, et en reconnaissant
leurs compétences professionnelles. On était désarmés, dans p.l. n° 15,
pour être capables d'arriver et de corriger cette situation que vous avez
énoncée. Nous avons muni p.l. n° 15 des leviers
qui nous permet de l'adresser et de la corriger.
M.
Marissal : O.K... avoir une
suspension de deux minutes, s'il vous plaît. J'ai un amendement à préparer.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 09)
(Reprise à 12 h 18)
Le Président (M. Provençal)
: Nous
allons reprendre nos travaux. Cependant, avant de poursuivre, j'aimerais
confirmer l'adoption de l'article 154 tel qu'amendé parce que je suis
peut-être allé un peu trop vite, puis, dans nos transcriptions, ça n'a pas été
bien... ça n'a pas été noté. Alors, est-ce que l'article 154, tel
qu'amendé, était adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Provençal)
: Sur division. C'est ce que j'avais
mentionné à Mme la secrétaire. Alors, nous revenons maintenant à
l'article 166. Il y a eu quand même certains éléments, et nous avons...
C'est un amendement qui est déposé par...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont, vous aviez
demandé une pause.
M. Marissal : Oui,
et, dans l'intervalle, on vous a envoyé l'amendement en question pour l'article
166, exact.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on va projeter
votre amendement à l'écran. Par la suite, vous pourrez nous en faire
lecture et le commenter, s'il vous plaît.
M. Marissal :
O.K. Peut-être préciser au départ que, si ce n'est pas... ce ne sont pas
les bons mots, là, parce que les mots sont importants, puis là je vais demander
à Maître Paquin de porter attention, comme il le fait toujours, mais avec
indulgence. Je ne suis pas légiste, là. Alors, avant de me dire non à tout, si
ce ne sont pas les bons mots, peut-être
débattre de la terminologie, puis ensuite, si jamais, d'aventure, il y a
quelque chose du genre qui va exister dans un amendement à venir, bien,
peut-être le mentionner aussi, puis, comme ça, on saura de quoi on parle.
• (12 h 20) •
Alors,
ça y va comme suit : L'article 166 du projet de loi est modifié au
premier alinéa, après «sages-femmes», par l'ajout de «, lesquels ont un
statut équivalent — équivalent
avec un "e", je pense, mettez "un statut équivalent" avec
un "e", désolé pour la coquille — et maintiennent leur
autonomie professionnelle».
C'est peut-être les
bretelles, mais je trouvais la ceinture slaque.
M. Dubé : C'est très rare que je vous reprends au niveau
français, M. le député, mais, quand on dit «lesquelles», est-ce qu'on
fait référence aux sages-femmes?
M. Marissal :
Aux conseils, «lesquels conseils ont un statut équivalent».
M. Dubé : Ah!
«lesquels conseils», O.K., parfait.
M. Marissal :
Oui, j'aurais dû rajouter «conseils». J'ai débattu avec moi-même et avec...
M. Dubé : Non,
non, mais maintenant, je le comprends, là.
M. Marissal :
Je comprends que ce n'est pas de la plus grande limpidité, là, mais débattons
peut-être du fond puis on...
M. Dubé :
Non, non, non, mais je voulais... Là, maintenant, je le comprends, ce n'est pas...
M. Marissal :
«Lesquels conseils», exact.
M. Dubé : C'est
parce que, quand vous référez à «autonomie professionnelle», le statut que...
Le Président (M.
Provençal)
: Je vais
vous demander une suspension parce qu'on a une petite vérification à faire au
niveau du secrétariat par rapport à l'amendement. Vous permettez?
Suspension, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à
12 h 21)
(Reprise à 12 h 23)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos
travaux. Donc, nous sommes présentement avec l'amendement qui a été déposé par le député de Rosemont à
l'article 166. Le député de Rosemont nous en a fait lecture. Maintenant,
je vais demander à M. le ministre sa réaction face à cet amendement-là.
M. Dubé : Bien, je vous avoue, là, puis je vais demander
conseil, entre autres, à Me Paquin puis, entre autres, à... ça veut dire quoi? Tu sais, je comprends
votre intention, là, mais... parce que vous jugez ça nécessaire... de l'ajout
des sages-femmes, parce que, si on n'avait
pas ajouté les sages-femmes, je vais l'appeler comme ça, au CMDP,
auriez-vous senti l'obligation de faire cette précision-là?
M. Marissal :
Probablement pas.
M. Dubé : O.K.
Non, mais c'est parce que je ne critique pas, mais je veux comprendre.
M. Marissal :
Non, mais votre question est parfaitement pertinente, là. De fait, je ne
crois pas que j'aurais senti le besoin d'y aller, si on n'avait pas ajouté les
sages-femmes là.
M. Dubé : Et c'est pour ça que je
vous demandais tout à l'heure si «lesquelles» faisait référence aux sages-femmes
ou à l'ensemble des conseils.
M.
Marissal : Non, mais ce
n'est pas mutuellement exclusif, tu sais, tous ces conseils vont garder leur
statut... vont avoir un statut équivalent.
M. Dubé : Bien, ceci étant dit, là,
si vous me dites que... je comprends, parce qu'on a rajouté les sages-femmes, puis
vous voulez... Ça veut dire quoi, un statut équivalent et le maintien de leur
autonomie professionnelle? C'est peut-être ça... Je me dis, hein, on le voit
souvent. On s'en vient bon dans les projets de loi.
Est-ce qu'on a besoin, des fois, d'aller plus
loin? Peut-être que ma première question, pour le temps... qu'on y réfléchisse,
là, parce que je vois qu'il nous reste à peu près cinq minutes à la... puis,
des fois, c'est bon d'y réfléchir pendant l'heure du lunch, là. Me Paquin,
avez-vous un commentaire pour nous aider dans notre réflexion avant...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. Bien, en fait, c'est surtout sur la... au-delà de la question de la
nécessité à dire quelle est la règle de comportement qu'on veut imposer ici,
parce qu'à la base, si on ramène la chose à sa plus simple expression, une loi,
c'est une règle de comportement. Donc, quel est le comportement qu'on cherche ici à encourager ou à décourager chez les membres
du département? Donc, ça, c'est la première question qu'il faut se poser.
Maintenant, aussi, c'est de dire quel est
l'effet qu'on cherche, parce que, bon, on peut juger souhaitable, par exemple, de dire : On maintient l'économie...
l'autonomie professionnelle, mais, si autonomes soient ces professionnels-là, tous,
ils sont dans un établissement dans lequel il y a des règles qui s'appliquent,
qui vont leur dire ce qu'ils doivent faire.
Ils vont être encadrés. On a donné l'exemple précédent des... lorsqu'on a donné
les explications sur la teneur des privilèges,
donc, qu'est-ce que c'est? Bien, ça dit dans quel domaine le médecin va
exercer, quelles sont les obligations qui se rattachent à ça. Donc, ça
illustre... Je veux dire, il y a des limites qui s'appliquent à ça compte tenu
du milieu où on se trouve. Donc, pourquoi
vient-on parler d'autonomie professionnelle ici? Qu'est-ce qu'on cherche à
protéger? Donc, s'il doit y avoir réflexion ou du détail là-dessus,
c'est cette question-là qui va devoir être éclaircie.
M. Marissal : O.K., mais avez-vous
un commentaire sur la première partie qui est le statut équivalent? Parce que,
là, vous arrêtez surtout sur la deuxième partie, ce qui me permettra de
réfléchir pendant la pause.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : A priori, je
n'ai pas de remarque, mais peut-être que je réfléchirai moi aussi pendant la
pause.
Le
Président (M. Provençal)
: ...poser la question. Quand vous mentionnez, dans
votre amendement, un statut équivalent, est-ce que ça fait référence à
une notion que les médecins ont leurs droits et privilèges, les dentistes ont
leurs droits et privilèges, les pharmaciens aussi, au même titre que les
sages-femmes auront leurs droits et privilèges?
M. Marissal : Oui, mais il s'agit
aussi et surtout d'un statut équivalent dans l'expression d'un avis ou d'une
décision à prendre pour que les voix aient la même importance, en tout cas, que
l'une ne se trouve pas écrasée par celle des autres, essentiellement. Je
reviens un petit peu à ce que je disais tout à l'heure par rapport à la
hiérarchie. Le Dr Bergeron semble assez convaincu qu'on aplanit la hiérarchie.
On le verra à l'usage. Je ne veux pas contredire le sous-ministre, mais j'ai
une crainte de ce côté-là, bien, en tout cas, certainement des questions de ce
côté-là.Je crois que le sous-ministre veut me répondre.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y, Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. En fait, je vais commencer par une boutade. M. Marissal, je vous
encourage à ne pas corriger le sous-ministre, mais vous avez le droit de
corriger le sous-ministre adjoint.
M. Marissal : Oui, c'est ça, parlant
de hiérarchie, c'est comme ça que ça fonctionne.
M. Bergeron (Stéphane) : Je suis
corrigé par tout le monde, moi. Ceci étant, je porte à l'intention... On a tous
le voeu de créer et le désir de créer un meilleur système de santé, et je ne
veux pas négliger les appréhensions et les craintes des groupes. Je veux,
cependant, ramener dans la balance des choses que le CMDP actuel comprend un grand groupe, en termes de nombre, que sont les
médecins, et deux plus petits groupes depuis des années, les dentistes,
les pharmaciens, qui sont moins en nombre.
Si le CMDP était un bagne, un endroit où il n'y
a pas une discussion saine, un endroit où les compétences de chacun ne sont pas
reconnues, je me serais probablement attendu à ce que les groupes de dentistes
nous disent : On veut sortir du CMDP,
ou que les groupes de pharmaciens nous disent : On veut sortir du CMDP,
parce qu'on n'y est pas reconnus à notre juste valeur, qu'on n'a pas
l'impression d'y contribuer, et on voudrait avoir des choses autonomes.
• (12 h 30) •
Les
sages-femmes, il est vrai, n'ont pas l'expérience d'avoir vécu à l'intérieur
d'un CMDPSF. Ça, je le reconnais, il y a des craintes et des appréhensions,
mais une des raisons pour lesquelles je comprends que vous considérez que
j'ai... que je pourrais adopter des lunettes roses à l'intérieur de ça,
c'est quand même la preuve... et dans la recette d'un groupe qui comprend une majorité de médecins, une
minorité d'autres professionnels, et ces gens-là ne sont pas venus
autour de la table, ils ne nous ont pas demandé d'en sortir, parce que je pense
qu'ils sont traités avec l'équité et la considération qui est propre à leurs
compétences et professions. C'est ça qui m'anime, puis là je ne porterai pas
des lunettes roses tout le temps. Ce n'est
pas toujours facile, mais est-ce que c'est une recette impossible et une
recette vouée à l'échec? Non. Je pense que ce sont les bons ingrédients.
Il va falloir le faire vivre, mais on a la preuve qu'on a réussi à le faire
vivre avec les autres professionnels.
Le Président (M. Provençal)
: Ceci
étant dit, je vais suspendre les
travaux jusqu'après les affaires courantes, aux alentours de
15 h 15. Merci beaucoup de votre collaboration et de votre
contribution.
(Suspension de la séance à
12 h 31)
(Reprise à 15 h 50)
Le Président (M.
Provençal)
: Bonjour
à tous. La Commission de la santé et des services sociaux reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 15,
Loi visant à rendre le système de
santé et de services sociaux plus efficace.
Lors de la suspension
de nos travaux, ce midi, les discussions portaient sur un amendement du député
de Rosemont à l'article 166. Avant de
revenir avec des interventions sur cet article-là, exceptionnellement, je vais
permettre au député de Pontiac de
nous faire part d'une situation et j'en ai discuté avec le ministre, le
ministre était d'accord pour qu'on
puisse le faire. Alors, M. le député de Pontiac, on va essayer, par exemple, de
se limiter dans le temps, s'il vous plaît.
M. Fortin : Oui,
effectivement. Je vous... Bien, d'abord, je vous remercie, M. le Président, je
remercie M. le ministre et l'ensemble
des députés, là, de me permettre de parler d'une situation, une situation qui
est à briser le coeur. Parce que, depuis ce matin, moi, j'ai l'impression de
travailler avec une espèce d'éléphant dans la pièce, là. Et je sais, M. le Président, que le ministre et beaucoup
de gens autour de la table ont lu l'article du Droit, ce matin,
l'article du Droit hier également, en lien avec la situation de Benoît
Lauzon. Et, pour ceux qui l'ont lu, chaque ligne était poignante, chaque développement suscitait un
certain haut-le-coeur, chaque manquement souligné soulevait la colère, l'indignation. Et je veux prendre deux secondes
pour souligner d'abord à la famille de Benoît Lauzon que c'est l'Outaouais au
grand complet, là, qui a le coeur brisé.
Mais, parce qu'on a
énormément parlé, entre autres dans le cadre du projet de loi n° 15, du
processus de plainte, du processus en lien avec les usagers, leurs droits, la
façon qu'ils sont protégés, je veux prendre le temps de souligner cette
situation-là puis de poser une question précise, quand même, au ministre. Et,
en lisant... Je remercie le ministre de la façon de fonctionner ici, parce que,
M. le Président, dans la situation... Dans la mort et les mois qui ont précédé
la mort de Benoît Lauzon, de a à z, le système de santé a abandonné Benoît
Lauzon. Et je considère, bien humblement, M.
le Président, que le gouvernement du Québec, le ministre de la Santé, les
représentants de l'Outaouais, je
m'inclus là-dedans, M. le Président, le CISSS de l'Outaouais, la résidence en
question doivent des excuses à sa famille.
De un, M. Lauzon est
décédé parce qu'à l'Hôpital de Hull on lui a administré une dose d'Ativan cinq
fois plus importante que celle qui avait été
prescrite. En soi, là, cela mérite des excuses, des changements au processus,
une réévaluation de la situation, de la façon de faire, pas juste à
l'Hôpital de Hull, mais ailleurs également. Mais, lorsque sa mère a demandé une autopsie, on lui a répondu
que ce ne serait pas possible et que ça lui coûterait 20 000 $. Sa
mère a porté plainte, inquiète non seulement de ce qui s'est passé à
l'hôpital, mais également de ce qui s'est passé dans les mois précédant son
décès, c'est-à-dire les conditions d'hébergement dans lesquelles il vivait.
Et le résultat de
l'analyse du coroner, M. le Président, a été choquant. Non seulement il y a eu
les résultats par rapport à la dose qui lui a
été administrée, mais on a compris que la résidence dans laquelle logeait
Benoît Lauzon, un trisomique de...
une personne atteinte de trisomie de 28 ans, était... en fait, selon les
dires de la coroner, la résidence et les soins étaient essentiellement dangereusement
inadéquats. Elle n'était pas convaincue que la ressource intermédiaire
était prête à offrir des soins sécuritaires. Et, M. le Président, il y a eu
11 plaintes, de la part de différentes familles, par rapport à cet établissement-là, il y a eu quatre fiches qualité et
certaines pour lesquelles il y a eu des mois et des mois avant d'avoir une action. Il y a eu plusieurs
rappels de la part du CISSS de l'Outaouais à la résidence, sans changement
immédiat.
Et je cite, très
rapidement, M. le Président, le rapport de la coroner : À cette résidence,
il y avait négligence de l'hygiène corporelle. Il y a eu une mauvaise gestion
et mauvaise administration des médicaments, M. le Président. Il y avait absence
d'activités pour les résidents, il y avait un manque de personnel, il y avait
un non-respect des plans d'intervention. Et le résultat, la coroner appelle ça
de la maltraitance organisationnelle par négligence.
J'ai considéré
tantôt... En fait, non, je vais le faire, bien, je vais prendre
30 secondes, M. le Président, pour lire la lettre que la mère de M. Lauzon
a écrite, Christiane Latour, et j'espère être capable de passer au travers. Ça
s'appelle Je leur avais confié mon fils :
«Il y a plus de
20 ans, c'est avec le coeur brisé que j'ai dû me résoudre à confier mon
fils bien-aimé, Benoît, au CISSS de
l'Outaouais pour recevoir des soins et de l'hébergement. Durant toutes ces
années, j'ai toujours accompagné mon
fils au meilleur de mes capacités et soutenu le personnel du CISSS de
l'Outaouais. Je n'aurais jamais pu imaginer que sa vie se terminerait de cette façon tragique à l'âge de
28 ans, dans la maltraitance organisationnelle par négligence, en
plus d'être victime d'une erreur médicale.
«J'estime que c'est un
privilège d'avoir la chance de travailler auprès des personnes vulnérables, car
elles ont beaucoup à nous apprendre sur la
vie, l'amour et la résilience. Le travail dans le domaine humain, en plus des
compétences professionnelles qui sont
d'une importance primordiale, est une mission qui demande des qualités humaines
particulières d'empathie, de compassion, de respect, d'écoute, de
patience et d'amour de l'humain.
«Le système
de santé est sur le respirateur artificiel et doit changer. Pas dans cinq ans
ou 10 ans, dès maintenant, c'est
urgent. C'est assez, la maltraitance, la négligence, le manque d'amour envers
les humains. C'est assez, le camouflage d'erreurs humaines et de
mauvaises décisions. Chacun doit assumer ses responsabilités, apprendre de ses
erreurs et s'améliorer pour le bien-être de tous.
«Chaque jour depuis le 4 novembre 2021, je
pense à mon fils Benoît et je me console en me disant qu'il a touché le coeur
de plusieurs humains en 28 ans et qu'il était un être lumineux, courageux
et résilient. Benoît aimait la vie, malgré
ses grands défis, il a aimé et il a été aimé aussi, et je remercie la vie pour
ce cadeau inestimable. Mon fils restera à jamais gravé dans mon coeur de
mère. Mon coeur est brisé, mais il se reconstruit un jour à la fois, et je veux
garder espoir et foi en l'humanité.»
Là, j'ai discuté avec le ministre de la Santé,
plus tôt et je lui ai dit que ce n'était pas, selon moi, là, une question qui se prêtait, du moins tout de suite, à
l'exercice, disons, plutôt partisan de la période de questions. Mais ici, on a une occasion de discuter de façon plus
précise, plus longue, et c'est pour ça que j'apprécie l'opportunité, M. le Président. Mais, pour nous qui partageons le
coeur brisé de cette mère, comme énormément de gens en Outaouais et
partout à travers le Québec, il y a des questions précises qui demeurent sans
réponse. Comment un établissement de santé peut affirmer qu'il va coûter
20 000 $ pour avoir des réponses par rapport au décès de son fils?
Comment est-ce qu'on peut signer des contrats, offrir des permis à des
résidences qui ne sont clairement pas prêtes à accueillir des gens vulnérables?
Pourquoi il n'y a pas eu de changement, malgré les enjeux de négligence connus?
Comment la ressource intermédiaire a gardé son permis à travers tout ça?
Et là on voit, M. le Président, que le CISSS de
l'Outaouais a demandé des changements bien précis à la direction de la
résidence. C'est une chose que ce soit fait en Outaouais. On a beaucoup parlé,
dans le cadre du projet de loi n° 15, que, lorsque traitement de plainte il y a, dans une région, dans un
établissement, dans un hôpital, dans une ressource, les choses doivent
changer non pas uniquement dans cet établissement, dans cette ressource-là. Je
veux savoir le processus, là, pour s'assurer qu'une situation comme celle-là ne
se reproduise... pas juste en Outaouais, mais ailleurs. J'aimerais que le
ministre nous explique et qu'on revienne un peu en arrière dans le projet de
loi, s'il le faut, là, mais qu'on nous explique comment le processus de plainte
va être amélioré pour que ça ne se produise pas.
Moi, je ne
veux pas, M. le Président, puis vous non plus, vous ne voulez pas que ça arrive
chez vous, dans votre circonscription, mais je ne veux pas refaire la
même allocution que je viens de faire, dans quelques mois, dans quelques
années.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
• (16 heures) •
M. Dubé : Oui, certainement, M. le
Président. Puis ce n'est pas pour rien que j'ai accepté, là, quand le député
m'a demandé de faire un peu entrave à notre procédure habituelle puis de
revenir là-dessus. Je n'ai eu aucun problème avec ça, au contraire.
J'en profite, là, pour dire à cette cette
maman-là de ce garçon que je... on doit des excuses à la famille. Puis ça, pour moi, c'est la première chose que je veux
faire. Je suis non seulement sincèrement désolé, mais je pense qu'on a la preuve ici que, lorsqu'on parle d'un réseau de
santé qui est non seulement plus efficace, mais qui est plus humain, là,
ce qui est arrivé là est totalement
inacceptable. Puis je salue la façon dont le député de la Pontiac l'amène,
premièrement. Alors, je réitère mes excuses à la mère, à la famille puis
aux proches.
Bon,
maintenant... Puis, j'apprécie aussi que la façon dont le député l'amène, c'est
de dire : Oui, mais qu'est-ce que p.l. n° 15
fait, dans ça? Pourquoi qu'on... pourquoi vous l'amenez comme ça puis... Ça
fait que j'aurais trois ou quatre
éléments, si vous permettez. Je ne veux pas en faire trop long, mais je pense
qu'il est important de voir qu'est-ce qu'il nous reste à faire aussi.
Alors, je vais regarder ce qui a été fait puis qu'est-ce qu'il nous reste à
faire. Je vais prendre un grand respire.
Premièrement,
je vous dirais que, vous l'avez bien dit, il y a eu, malheureusement, des événements qui sont arrivés à l'hôpital puis il y a eu des
événements qui sont arrivés dans la RI. Bon, je vais vous dire, là, j'apprends
la question de l'autopsie, là, je ne le
savais pas, vous me l'apprenez. Ça fait que ça, j'irai voir qu'est-ce qui est
possible, qu'est-ce qui a été dit
là-dessus. Parce que moi, je suis un peu comme vous, là, ces choses-là, des
fois, je l'apprends en même temps dans les journaux. Je vous le dis, ça
fait partie des choses qu'on veut régler.
Mais tout ça pour dire que je veux faire la
différence entre ce qui est arrivé à l'hôpital puis je vais l'appeler l'erreur
médicale d'une mauvaise prescription puis d'un cinq grammes au lieu d'un
gramme. Ça ne semble pas beaucoup, cinq
versus un, mais, quand on est dans ce genre de médicament là, ça peut faire toute
une différence. Et c'est probablement ça... Puis je le dis, là, avec beaucoup
de recul, parce que je ne sais pas quel est l'impact exact, mais il y a eu une
erreur médicale, à l'hôpital, ça, on va dire ça, puis il faudrait creuser ça un
peu.
Par contre, moi, ce qui me préoccupe beaucoup,
au-delà le fait que... Parce que les gens nous entendent, les gens qui nous écoutent aujourd'hui nous entendent
parler beaucoup de RI, puis on a toutes les abréviations, là. Ça, c'est une ressource interne, ce sont... c'est souvent un
organisme privé, c'est un organisme à but non lucratif, c'est privé puis
c'est les gens qui s'occupent, justement, de
gens qui ont soit, souvent, un sévère handicap ou soit qu'ils s'en occupent...
Alors donc,
je vais le résumer, mais ce que je comprends, après avoir lu, là, beaucoup,
depuis hier puis depuis ce matin, c'est qu'effectivement, une fois que
la dame a réussi à faire son point puis à soulever l'intérêt d'un commissaire aux plaintes
à aller faire son travail, donc, elle a fait un travail d'analyse pendant
17 mois, cette commissaire-là s'est
rendu compte que ce n'est pas seulement la mère du jeune homme en question,
mais qu'il y avait d'autres plaintes qui avaient été faites et là pour
se rendre compte qu'il y avait...
Et là je veux faire attention, parce que, quand
la commissaire... puis le député vient de le dire qu'il y a eu de la
maltraitance organisationnelle. Moi, là, ça m'allume une lumière qui est
importante puis qu'il va falloir qu'on en discute, là, peut-être pas aujourd'hui,
mais que... Moi, je vais vous dire que je vais faire le suivi. C'est qu'il faut
se rappeler qu'on a maintenant, grâce à notre ministre Mme Blais qui avait
déposé un projet de loi sur la maltraitance et sur la maltraitance qui... Maintenant, les règles ont été édictées, puis
etc., mais la maltraitance... Je ne veux pas jouer sur les mots, aujourd'hui, mais c'est quoi, la
différence entre une maltraitance organisationnelle puis la maltraitance,
peut-être, d'un employé? Encore ici,
c'est un peu plus compliqué parce que ce n'est pas un employé du réseau, c'est
un employé d'un opérateur privé. Vous me suivez?
Je résumerais qu'une des premières actions que
je vais faire, c'est de regarder avec la commissaire aux plaintes, avec son rapport, qu'est-ce qu'on fait
avec le DCPC. Parce que la commissaire pourrait décider, dans son rapport, qu'il y a matière... Je ne dis pas qu'elle devrait
le faire, là, je le soulève. Puis, après en avoir parlé à des collègues au
cours des dernières heures, est-ce qu'il y aurait matière à regarder le côté de
la maltraitance, qu'elle soit organisationnelle, un employé, là, je... ou des employés. Je n'irais pas
jusque-là, mais je voudrais qu'on décide, parce que des fois ça peut être... Puis
il faut que je revienne sur la loi, qui est quand même nouvelle, hein, vous le
savez. Alors, ça, c'est la première chose que je regarderais, mais vous
posez... Ça, c'est la première chose.
Vous posez aussi la question, M. le député, de
dire : Qu'est-ce que p.l. n° 15 amène? Bon,
j'ai toujours dit, p.l. n° 15 n'est pas là pour
régler tous les problèmes. Mais il y a une chose qu'on s'est bien rendu compte,
puis c'est qu'on a non seulement un
commissaire aux plaintes qui est déjà en place dans les établissements, cette
dame-là vient de faire son rapport, mais je vous ai soulevé l'autre
fois, lorsqu'on parlait d'un cas qu'on ne veut pas nommer encore, là, mais vous
savez quel... en soins palliatifs, puis j'avais dit : Ce qui me dérange
beaucoup, c'est que, même quand on a un cas où un très bon travail sur une
plainte se fait par une commissaire aux plaintes, il est souvent trop tard.
Vous vous souvenez, on a discuté ça. Je pense qu'on a exactement le même cas
ici. On a exactement le même cas. Pourquoi ça a pris 17 mois à la
commissaire à faire son bon travail, mais, pendant ce temps-là, il n'y a pas
personne qui s'occupait du quotidien? On se comprend?
Alors, moi, je vous dirais... puis on m'a dit,
ce matin, puis je ne veux pas le botter en touche, là, mais je veux qu'on y
réfléchisse... C'est qu'il y a un article qu'on m'a donné comme note, ce matin,
puis je vais essayer de le retrouver, je pense que c'est l'article 638 ou
je ne sais pas, puis peut-être, Me Paquin, m'aider là-dedans, mais
c'est... Lorsqu'on va traiter la question des plaintes, est-ce qu'on pourrait
avoir une obligation d'un employé... alors, soit d'un employé ou d'un personnel d'un RI... Tu me dis, là, Étienne, le
638.1... Qu'est-ce qui serait prévu, dans l'amendement qu'on veut faire, pour dire : Oui, c'est bien
beau le déclarer au commissaire aux plaintes, mais on fait quoi à court terme?
Quelle est la responsabilité de la personne?
Parce que ce
que je peux comprendre du rapport, M. le député, c'est qu'il y a du personnel
qui a été informé, au CISSS et au
CIUSSS. À quel niveau, je ne sais pas, mais ça ne s'est pas rendu au
commissaire aux plaintes tout de suite. Alors, qui, dans la chaîne de commandement, n'a pas fait le travail?
Alors, pour moi, il y a... Est-ce qu'il y a une question de maltraitance localement, c'est une chose, puis
ça, je vais regarder qu'est-ce qu'on peut faire avec le DPCP. Mais, en même temps, je voudrais regarder si
l'article 638, là, dont je parlais, peut nous amener à agir plus
rapidement que juste la commissaire aux plaintes.
Je ne sais pas si je réponds à votre question.
Je pourrais bien vous dire que... Ce ne sera pas parfait, mais je voudrais
qu'on ait ce cas-là en tête, M. le député, quand on sera là.
Maintenant, les autres aspects de p.l. n° 15, d'avoir un commissaire aux plaintes national puis
s'assurer que les plaintes sont toutes rapportées au commissaire puis au
commissaire national, ça, on en a discuté. Mais ce que je voudrais rassurer non seulement le député, mais
les Québécois qui nous écoutent ce matin... Moi, je suis non seulement
bouleversé par ça, mais ça me prouve comment on doit agir sur non seulement
l'efficacité, mais le côté humain du réseau. Et, dans ce cadre-là, moi,
je suis content que vous le souleviez puis que vous le faites de cette
façon-là.
Il n'y a
jamais rien de parfait, mais je vous dirais, en terminant, que je vais
m'assurer qu'on fait le suivi sur la partie, je vais le dire, DCPC, là... parce
que je veux faire attention, parce qu'il y a plusieurs façons. Est-ce que c'est
le ministère qui l'amène? Est-ce que c'est
la commissaire aux plaintes? Je ne rentrerai pas dans le détail, là, mais je
vais m'informer. Mais je voudrais
dire qu'on va le faire, on va regarder qu'est-ce qu'on peut faire. Ce sera au
DCPC de juger s'il veut prendre le cas ou pas.
Mais je vous dirais, à votre question, si je
ramène ça à p.l. n° 15, je résume, je voudrais qu'on
le regarde quand on va faire 638, parce que
638, pour moi, c'est majeur. Il faut trouver comment on agit rapidement, quand
il y a une plainte de cette nature-là, et non uniquement par la commissaire.
Ça fait que j'arrête là, mais merci de l'avoir soulevé comme vous l'avez fait.
M. Fortin : ...
M. Dubé : Oui, excusez-moi, j'ai
dit...
M. Fortin : Oui. Non, c'est correct, juste pour fin de clarification,
mais je...
M.
Dubé : DPCP.On a assez d'acronymes. Vous m'aviez compris, hein? Vous m'aviez
compris. Excusez-moi.
M. Fortin : J'apprécie la discussion,
la façon que le ministre l'aborde. Le temps qui m'a été alloué, M. le
Président, je n'en abuse pas, simplement pour dire que les autres
questions, à savoir quand l'information s'est rendue au CISSS mais qu'il n'y a pas eu de changement, demeurent
extrêmement importantes dans ce dossier-là. Puis, oui, on le verra plus
loin dans le projet de loi, mais ces questions-là méritent réponse et méritent
réponse relativement rapidement. Ça fait déjà assez longtemps que cette
famille-là attend des réponses, et, maintenant qu'ils en ont, des réponses
partielles, je crois qu'on leur doit des réponses complètes.
M. Dubé : Vous avez absolument
raison, puis je m'engage à le faire. Puis merci encore une fois, puis on voit
qu'on ne travaille pas pour rien. Voilà.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Je vous rappelle que nous étions sur un
amendement du député de Rosemont à l'article 166. Mais, avant de le
traiter, il y avait eu quelques petits points qu'on vous avait adressés,
M. le ministre. Alors, je vais vous céder la parole avant que nous
traitions l'amendement du député de Rosemont.
• (16 h 10) •
M. Marissal : ...l'échange entre mes
deux collègues était malheureusement nécessaire. Je ne veux pas étirer
l'affaire, mais me permettez-vous une minute là-dessus? Parce qu'on est tous et
toutes concernés, là, puis on...
Une voix : ...
M.
Marissal : Oui, je sais que
ça s'est passé chez mon collègue, puis on ne fait pas un concours de malheur
ici, là, puis je suis navré aussi. J'ai lu ça, moi aussi, ce matin, puis
je crois comprendre qu'il y aura une suite, en plus.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le député de Rosemont, je
vous permets de vous exprimer.
M. Marissal : Vous êtes bien gentil,
M. le Président, d'autant qu'honnêtement j'aurais préféré ne pas le faire, là. Mais, puisqu'on parle du projet de loi,
ici, je vous rappelle que notre collègue des Îles avait amené la notion de
dignité dans les soins, à l'article 6. Là, on est à 166, ça commence à
nous ramener en arrière, mais je veux juste insister là-dessus parce qu'il
avait un bon point. On était pas mal tous et toutes d'accord, vous, M. le
ministre, en premier, je vous avais senti
même interpelé par ça, là, sincèrement. Alors, gardons ça aussi en tête. Vous
nous dites de garder ça en tête, le député de Pontiac nous dit qu'il
faut garder ça, tout ça en tête. Oui, le cas de Benoît, qui nous est raconté aujourd'hui, est absolument innommable.
Mais l'idée d'avoir droit à des soins, c'est une chose, et d'avoir des soins dans le respect de sa dignité, comme l'avait
amené notre collègue des Îles, il va falloir, quelque part, un jour... que ça
se retrouve quelque part. C'est tout. Je vous remercie, je vous remercie de...
Je ne veux pas allonger, là.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça va? Excellent. Merci, M. le député. Maintenant, M. le
ministre, vous aviez certaines petites précisions à mentionner aux
membres de la commission, alors...
M.
Dubé : Merci beaucoup, M. le Président. Si le député de
Rosemont est assez patient, là, je lui demanderais... Avant qu'on aille
à votre amendement que vous avez suggéré, juste avant l'heure du lunch, je
voulais remettre en perspective ce que vous m'aviez demandé ce matin puis j'ai
dit : On le ferait en revenant, c'est de regarder qu'est-ce qu'on a sauté
puis où on est rendus dans ça. Puis ça m'amènera à peut-être faire un commentaire,
là, après avoir eu la chance de faire le point avec l'équipe ministérielle puis
avec nos légistes. Je le résume rapidement, je vais les passer en rafale, là,
puis vous allez voir, vous allez vous reconnaître.
Ce qu'on a
suspendu pour, des fois, différentes raisons... L'article 20, entre
autres, sur le nom de Santé Québec, on avait dit : Finissons toute la
section, là, la partie III qu'on est en train de faire. Quand on
comprendra bien le mandat de Santé Québec, bien, on reviendra puis on se
chicanera sur le nom, s'il faut, mais, au moins, on aura fait le tour de... Après ça, entre 30 et 37, on parlait surtout de la
composition du C.A. puis... du C.A. de Santé Québec. Là, je suis là. Ça fait
que ça, ça a été suspendu. On a suspendu 46, qui était en lien avec 37, sur la
création, entre autres, là, des fusions, parce qu'on a dit : Qui a le
pouvoir de faire soit la fusion de deux établissements... Vous vous souvenez de
ça? Ça fait qu'on a mis ça sur arrêt.
Les choses
peut-être plus faciles à revenir, entre autres, l'article 52, sur l'ajout des
professionnels, là, je pense aux
biochimistes, puis tout ça, parce qu'on n'avait pas l'information, au moment,
on l'a sauté. 61, c'était sur la question des bonis éventuels ou possibles pour
les hauts salariés. On a eu les réponses, ça, on pourra revenir assez
rapidement.
Il y avait
deux blocs qui étaient importants, c'était le bloc de l'article 94 à 98,
pour les fondations, et 106 à 137 pour les conseils d'établissement,
parce qu'on avait dit : Bon, écoutez, on passe de conseil d'administration
à comité d'établissement. Puis on s'est
dit : Bon, bien, écoutez, si les mandats changent, puis on est en
discussion... Puis je pense qu'on a pas mal avancé. Là, je vous tiens informés
de ça, ce n'est pas terminé, je pense qu'on peut terminer ça cette
semaine avec, justement, les fondations, les centres universitaires, pour être
capables de venir faire ce bloc-là, moi, je dirais,
assez rapidement. La semaine prochaine, je pense qu'on va... Mais vous verrez
quand est-ce que c'est le mieux, M. le Président, de les faire.
On a suspendu
deux articles dans les comités d'usagers. On a réglé la plupart de la section
des comités d'usagers, il reste 145 et 150. J'y vais de mémoire. Vous me
surveillez? Jusqu'à maintenant, ça va?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, ça va.
M. Dubé : Et
le dernier bloc qu'on a reporté, ce matin, c'était le bloc de 159 à 166. Bon,
pourquoi je... Ce que j'aimerais faire...
Puis je ne voudrais pas nous reprocher que ça va rondement, là, mais ça va effectivement
très bien, puis il y a une excellente collaboration. Je me suis rendu
compte, en ayant la discussion avec mes collègues légistes, notamment, ce midi,
qu'il serait, je pense, préférable de revenir au directeur médical le plus
rapidement possible.
Parce que je
me rends compte, quand on discute... Là, on est en train de faire le
commissaire, le CMDP, hein, on a dit : Il y a quatre groupes qui
sont en dessous du conseil interdisciplinaire. On a commencé. Moi, ce que je
suggère, puis c'est possible... Je vais
avoir tous les amendements disponibles pour vous, demain matin, sur le
directeur médical. Je pense que je
les ai tous, là, mais je veux juste être sûr qu'ils ont été déposés, puis tout
ça, puis qu'on est capables de revenir à 159 demain matin. C'est ça que
j'aimerais vous dire.
Alors, pour cet après-midi, continuons avec le
CMDP, comme on a commencé ce matin, puis, si vous êtes mal à l'aise, là, bien là, on pourrait revenir sur
le directeur médical. Mais je n'ai pas encore, à moins qu'on me dise le contraire,
là, je n'ai pas encore tous les amendements pour... Vous ne les aviez pas
reçus, ça fait que c'est un peu... Alors, je
pense qu'il y avait des amendements qui étaient surtout... attendez,
je vais vous dire le numéro, bien, qui étaient à 159. C'est ça, hein?
159, on avait deux amendements.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça.
M. Dubé : C'est ça. Ça fait que moi,
ce que je vous dis, c'est : Je serais prêt à y revenir demain, demain
matin, puis en attendant, si vous le permettez, M. le Président, puis s'il n'y
a pas d'autre commentaire, on pourrait travailler sur le CMDP, comme on a
commencé, écouter, discuter l'amendement du député, aller jusqu'où on peut puis
que, demain matin, on revienne sur le directeur médical. Moi, c'est ça que je
vous suggérerais.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce que je dois comprendre
que les amendements qui doivent être rédigés pour le 159 ne sont pas prêts non
plus?
M. Dubé : ...sont prêts, mais ils
n'ont pas été déposés, et c'est ça que j'aurais besoin. Est-ce qu'ils ont tous
été déposés? On me dit qu'il y a une vérification à faire dessus, puis ils vont
être prêts demain matin.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, il n'y a pas de problème. Mais,
de toute manière, on... maintenant, on va pouvoir repartir de l'amendement du
député de Rosemont, 166, et on ira à la suite de ces articles-là.
M. Dubé : C'est ça, si ça vous va.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, moi, ça me va.
M.
Dubé : O.K. Puis ce que j'aimerais savoir de mes
collègues, là... ou ce que j'aimerais peut-être informer, peut-être
pas savoir, parce que je vous...
Le bloc que moi, je trouve important, un bloc,
c'est Fondation puis Conseil d'établissement. Ça, pour moi... juste qu'on organise notre semaine. On va
continuer dans la partie III, qui est la gouvernance clinique. Une fois
qu'on aura réglé directeur médical, disons, demain matin, on va
continuer dans nos quatre comités, puis, après ça, moi, je n'aurais aucun problème à ce qu'on revienne parce
qu'on va avoir... on va être pas mal avancés. Je vous le dis, on a des très bonnes discussions avec nos gens des
universités, des fondations, puis je pense qu'on a trouvé une voie de passage
qui est correcte pour tout le monde.
Le
Président (M. Provençal)
: Puis surtout si vous êtes en mesure de déposer les
amendements qui sont en lien avec ces sections-là...
M. Dubé : Tout à fait, tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
: ...pour que les gens de l'opposition puissent en prendre
connaissance.
M. Dubé : Ça fait que c'est là qu'on
est rendus.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : O.K. C'est bon.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, à partir de maintenant, nous revenons à
l'amendement qui a été déposé par le député de Rosemont. Il y avait eu des
questions, là, sur la notion du statut équivalent et de la notion d'autonomie professionnelle. Ça avait été, je pense, bien
clarifié, le Dr Bergeron nous avait donné des informations. Maintenant,
est-ce que, de la part du ministre, il y a des commentaires ou des...
M. Dubé : Oui. Bien, écoutez, dans
un... On essaie de collaborer, là, mais dans ce cas-ci, je veux juste dire, d'emblée, ce n'est pas pour être malcommode, mais
nos légistes nous disent que... puis je ne veux pas le faire passer sur leur dos, là, mais que... Puis j'essaie de trouver les bons
mots. Vous connaissez, c'est un peu délicat de rentrer dans des notions de statut et — l'autre
mot, c'est quoi, là? — d'autonomie
professionnelle. Je pensais que monsieur... Dr Bergeron l'avait bien
expliqué, mais je pense, avant de... Puis vous pourrez faire le débat que vous
voulez, mais c'est des mots qui ont
peut-être toutes sortes d'interprétations qui viendraient compliquer les
choses. Mais je... vous l'avez déposé, puis on va vous respecter,
alors...
Mais j'ai un point que j'ai oublié, un point que
j'ai oublié, puis, si vous me permettez, là, parce que c'est important, à cause
du point qui a été soulevé, et par le député de Pontiac, sur notre... le garçon
dont on parlait tout à l'heure. À
l'article 324, on va proposer un amendement sur la question de «traiter
l'usager avec courtoisie, équité et compréhension, dans le respect de sa
dignité et de son autonomie». Ça fait que cet amendement-là, il a-tu été
déposé?
Une voix : ...
M. Dubé : Dans la liasse du mois
d'août, M. le député de Rosemont, pour répondre à votre point, on en a tenu
compte, de cette demande-là. Ça fait qu'avec ce qu'on vient de se dire, là, je
pensais que c'était important d'apporter
cette précision-là. Vous pourrez en prendre connaissance, là, à
l'article 324, d'accord? Je pense que, dans le contexte qui a été
soulevé, je pense que ça vient... c'est à propos de le mentionner, d'accord?
• (16 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Alors...
M. Dubé : Je m'excuse.
Le Président (M. Provençal)
: Non, il n'y a pas de problème, M. le
ministre. Alors, de votre intervention sur l'amendement
proposé par le député de Rosemont, je constate ou je perçois, là, que vous ne
pouvez pas adhérer à cette modification-là, compte tenu des explications
qui avaient été données, là, sur les différents... les deux thématiques qui
avaient été mentionnées.
M.
Dubé : ...le député faire son intervention, mais, si vous
permettez, je demanderais peut-être à Dr Bergeron juste de revenir sur
les mots «statut» et «autonomie professionnelle», parce que c'est ça qu'on a
discuté ce midi.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, effectivement.
M. Dubé : Je m'étais engagé à ce
qu'on réfléchisse à ça. J'aimerais ça laisser le Dr Bergeron.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. Je remarque, dans la manière dont M. Marissal a formulé la chose, il nous a dit : Peut-être que je
n'ai pas les bons mots. Il faut comprendre que le mot «statut», dans la loi sur
la santé et sur le p.l. n° 15, a des significations particulières, là. Et
donc, un statut, on peut être soit membre actif, membre associé, membre
honoraire, membre-conseil, et tous ces types de membres là peuvent se retrouver
au niveau de chacun des professionnels.
Donc, on comprend déjà que le mot «statut», ici, ne serait peut-être pas le
bon, parce que tous n'ont pas un statut équivalent à l'intérieur du
CMDP. Première des choses, sur l'utilisation du mot «statut».
Par ailleurs,
l'autonomie professionnelle est quelque chose qui est important et qui doit être
respecté, mais qui doit se comprendre à l'intérieur de l'établissement de
santé. Puis parfois on peut avoir des... certains peuvent avoir des
idées différentes sur : je suis un travailleur autonome et donc j'ai une
autonomie professionnelle, ce qui est tout à fait le cas dans le choix de ses
actes. Mais il faut comprendre que cette autonomie professionnelle là, dans le
cadre d'un établissement, elle s'inscrit à l'intérieur de règles communes, de
règlements qu'il nous faut observer communément. Donc, ce n'est pas une pleine autonomie, au même titre que, par exemple,
si on engage un travailleur de la construction pour faire des rénovations à
l'intérieur de la maison, il est un travailleur autonome, mais on va parler des
matériaux puis on va parler des heures
de travail : J'aimerais ça que tu ne sois pas là à minuit puis que tu ne
travailles pas les samedis ou dimanches; puis ça, c'est la semaine où je
vais être en Europe, donc je n'y serai pas. Donc, il y a des règlements
là-dedans.
Et donc, libellé ainsi, mon expérience m'amène à
dire : Faisons attention, parce que certains ont une notion de ce que veut
dire l'autonomie professionnelle et ont parfois de la difficulté à la
raccrocher au fait qu'il s'agit d'une autonomie
dans l'acte, dans le soin, dans le choix de... mais qui est encadrée et balisée
par certaines règles organisationnelles.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : O.K. Bien, peut-être
deux, trois trucs d'éclaircissement, là. J'avais spécifié ce matin, en toute humilité, que je n'avais peut-être pas la bonne
terminologie puis je savais que «statut» allait probablement accrocher, parce qu'on a retrouvé «statuts et privilèges» ailleurs,
ce pour quoi je vous avais aussi posé la question de définir ce que c'était.
Alors, pour question de faire le débat ici, le
statut équivalent, j'entendais : voix équivalente dans un débat, puisqu'il
va y avoir des débats à trancher, puis je vous donnerai deux, trois exemples,
là, dans quelques minutes, pour qu'il n'y
ait pas une de ces voix qui se retrouvent écrasées par les autres, puis là je
vais être très, très clair dans ce que je dis, là, que la pratique
sage-femme ne sera pas écrasée par la pratique médicale, systématiquement.
C'est une crainte, ça, c'est une crainte réelle. On ne
refera pas toute l'histoire, là, mais les 40 ans de lutte de la profession
de sage-femme au Québec ont démontré... Puis je sais que vous êtes vous-même
médecin, M. Bergeron, je ne veux pas insulter
votre profession, mais il y a eu du tiraillement, là, entre la profession de
sage-femme et le corps médical. Il y a même eu, à une certaine époque,
un certain braquage, et ça, ça n'a pas été si simple que ça, pour cette
profession, que de faire sa place. Alors, à quoi bon les inclure?
Vous, vous dites que
c'est un avantage pour elles et qu'elles profiteront, maintenant, de privilèges
qu'elles n'avaient pas et de pouvoirs qu'elles n'avaient pas. Soit, mais à quoi
bon si, à chaque fois qu'on a des débats, c'est toujours le bon docteur qui gagne?
Là, je me fais juste un peu plus clair que ce matin, comme quoi l'heure du
lunch m'a été bénéfique, là, ou pas, vous en jugerez, mais je veux juste
l'exprimer comme ça.
Alors, quand je dis
«statut», ne nous enfargeons pas dans les fleurs du tapis législatives, là. Je
parle d'une voix au chapitre. Et, quand je
parle d'autonomie professionnelle, je savais, en l'écrivant avec ma collègue
Audrey, que ce n'était probablement pas ça. Est-ce qu'on pourrait parler
davantage, encore là, c'est pour la beauté du débat, là, est-ce qu'on pourrait parler de leur autonomie de
pratique? Et là j'en viens aux quelques exemples qui m'ont été donnés, qu'il y a parfois des accrochages entre la
pratique des sages-femmes et le corps médical ou l'établissement où ils
pratiquent.
Je
vous donne quelques exemples. Les équipes médicales émettent des
recommandations cliniques
interventionnistes telles que le déclenchement médical, l'induction,
l'échographie ou le monitoring sérié. Il est prescrit aux personnes
suivies par les sages-femmes, sans demande officielle faite par la sage-femme
qui suit la personne. Certaines équipes médicales ont obligé les sages-femmes à
inscrire leur clientèle pour un déclenchement médical entre 41 et 41 semaines de grossesse, même si ce n'est pas le choix
de la cliente et que ça ne fait pas partie des options envisagées par
les sages-femmes.
Là, comprenez-moi
bien, je ne suis pas obstétricien, là, puis je ne suis pas sage-femme, je ne
sais pas s'il faut provoquer à 40, 41. Ça me
parait tard dans la grossesse, mais je n'y connais pas grand-chose et je n'ai
jamais accouché. Alors, je ne veux
pas me faire le spécialiste de cette affaire-là, mais il y a parfois des
collisions. Je pourrais vous donner d'autres exemples, là, qui sont
assez précis, là. Tiens, je vous en donne un. À Montréal, l'équipe qui
collabore avec le Jewish ne permet plus
l'AVAC... l'AVAC, là pour les non-initiés, là, dont moi,
l'accouchement vaginal après césarienne. Donc : À Montréal,
l'équipe qui collabore avec le Jewish ne permet plus l'AVAC — accouchement
vaginal après césarienne — à
la maison de naissance, suite à des pressions et difficultés de collaboration
avec l'équipe médicale lors de ses suivis.
Encore
là, je ne préjuge pas de ça puis je ne me fais pas juge, là, de ça. Je les...
Ce sont des exemples qui me sont donnés, de collisions, parfois, dans des
pratiques. Alors, je pense que vous comprenez bien mon point, même si vous ne
le partagez pas. Puis j'aurais une question à la fin de tout ça, là. En cas,
justement, de collision, là, qui tranche?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président. Je pense que vous démontrez
effectivement... Puis je ne remets pas du tout en doute les exemples que vous
donnez et qui démontrent la nécessité de changer l'ordre des choses tel qu'il
est actuellement, parce que ce que vous décrivez, ce n'est pas une situation
arrivée en vertu de p.l. n° 15, mais selon les lois
actuelles. Puis effectivement, parmi les choses difficiles, il se pourrait que,
dans certaines de ces circonstances-là, on dise : La maison de naissance
ne serait peut-être pas la bonne place, mais, la sage-femme et l'établissement, le lien n'est pas bien arrimé.
Donc, la possibilité, encore une fois, de faire des actes et de rendre des
services, pour les sages-femmes, à l'intérieur des établissements va, à
mon avis, apporter une corde de plus à leur arc.
À votre question sur
le qui tranche au final, bon, là, vous parlez de quelque chose qui touche des
règles d'utilisation de ressources ou même des règles de soins. Les règles de
soins, puis là on anticipe un peu ce qui est mentionné
là-dedans, elles sont rédigées en vertu de p.l. n° 15. Puis c'est là qu'il
faut juste comprendre qu'actuellement les sages-femmes ne sont pas liées
à l'établissement, elles n'ont pas accès à ça. Dans p.l. n° 15, ce que
vous allez vous apercevoir, c'est que les
règles de soins sont rédigées par le chef de département. Dans ce cas-ci, le
chef de département est une
sage-femme. Ça passe ensuite... hein, les règles de soins, on veut les détacher
et ne pas les mettre... détacher de tout, donc ça passe ensuite au
comité exécutif.
Mais, donc, vous
demandez : Qui va rédiger les règles de soins qui vont être applicables
aux soins prodigués par les sages-femmes? Ce sont... C'est la responsabilité du
chef de département ou de la cheffe de département, qui est une sage-femme, et
qui va l'amener au niveau du CECMDP qui va en débattre.
• (16 h 30) •
M. Marissal :
Ça, c'est en amont. En aval,
quand il y a un cas qu'il faut trancher, puis il y a des fois des cas qu'il
faut trancher vite, là, si la vie d'un bébé ou de la mère est en jeu, là, qui
tranche, dans une structure comme ça?
M.
Bergeron (Stéphane) : J'ai
du mal à saisir votre question. Je vais essayer, par exemple, de répondre à ce
que je crois qu'elle est. Ce que va conférer, ce que va conférer, aux sages-femmes,
p.l. n° 15, justement, par la reconnaissance du droit d'hospitalisation et de la possibilité
d'hospitaliser, c'est un plein privilège et un plein exercice de son champ de compétence. Donc, il n'y a pas dans... Le jugement
clinique du professionnel, c'est celui qui prévaut en ces circonstances-là.
Donc,
vous avez ici l'exemple de ce que je pense que vous voulez avoir, à
savoir : L'autonomie professionnelle, qui décide? Actuellement, effectivement, le fait qu'il n'y ait pas
d'arrimage peut faire en sorte que l'établissement dise : Nous autres, des exemples que... À partir du
moment où on considère que... ou vous considérez, comme sages-femmes, qu'il serait préférable d'avoir un plateau
hospitalier proche au cas où, bien, on vous oblige à transférer les cas aux
soins d'un obstétricien, d'un médecin de famille ou autre. Justement, on
n'a pas cette... on n'a pas l'arrimage possible par p.l. n° 15.
Aujourd'hui, la sage-femme va pouvoir décider, elle-même, de faire son
hospitalisation, et, avec...
Une voix : ...
M.
Bergeron (Stéphane) : ...excusez, avec p.l. n° 15, va pouvoir
le faire, et, je le mentionnais précédemment, va pouvoir utiliser les
ressources de l'hôpital au même titre que les autres, demander quelqu'un en
consultation comme un médecin chirurgien
peut demander un cardiologue en consultation pour l'assister, mais il reste le
médecin traitant responsable des
décisions... et, dans ce cas-ci, sage-femme qui pourrait demander une
consultation reste la professionnelle traitante responsable de l'hospitalisation.
Une voix : ...
M. Bergeron (Stéphane) : Non, il
n'existe pas.
M.
Marissal : C'est que, contrairement à l'exemple que vous me
donniez ce matin, que les dentistes, pharmaciens ne se sont jamais
plaints dans le CMDP, la différence qu'on peut très bien voir, c'est que la
pratique sage-femme et médicale se chevauchent, là, très, très, très
facilement, ne se chevauchent pas tant dans l'acte entre le dentiste et les
médecins, par exemple.
M. Bergeron (Stéphane) : Chacun...
je veux juste... Les dentistes, auxquels on fait beaucoup référence là-dedans, dans les CMDP, ne sont pas nécessairement
des dentistes généraux, dans plusieurs des cas, ce sont des chirurgiens
maxillo-faciaux. Donc, vous subissez un traumatisme, un accident d'automobile,
vous avez la mâchoire puis le... puis il
faut faire une reconstruction. Ça, c'est assez proche du secteur médical. Et
souvent, ces gens-là peuvent travailler de concert avec des médecins de
soins intensifs, d'autres chirurgiens, des orthopédistes, parce qu'il y a
quelqu'un à reconstruire dans un cas, par exemple, de ça. Ils travaillent aussi
pour les chirurgiens maxillo-faciaux, notamment, dans des cas de cancer
orofaciaux qui nécessitent des reconstructions, avec des oncologues, avec des
ORL et autres.
Donc, je veux
juste dire, vous avez raison, qu'entre le dentiste généraliste, et il y en a
dans nos établissements, entre le dentiste généraliste et le médecin, il
y a moins d'interrelations. Mais il y a des membres de la profession dentaire, que sont les chirurgiens maxillofaciaux,
où il y a quand même une bonne relation avec les interrelations. Là, je
ne peux pas dire que les relations sont mauvaises, mais il y a beaucoup
d'interrelations entre les pratiques.
M. Marissal : O.K. Alors... Bon,
regardez ce que je vais faire, là, considérant les explications que vous me
donnez, que Me Paquin me donne. De un, j'ai compris votre point. De deux,
si ces termes-là portent à confusion, je ne
veux pas confusionner l'affaire encore un peu plus, comme diraient les
médecins, d'abord, ne pas nuire. Alors, je vais retirer l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour retirer
l'amendement? Monsieur...
M. Dubé : Oui, consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement.
M. Dubé : Ce que je voulais juste
dire tout à l'heure, on va se rappeler un peu plus tard, quand on arrivera vers les articles de chef de département, de vous
rappeler que ça n'existe pas pour les sages-femmes en ce moment, puis qu'on
veut faire. Ça, je pense, c'est un élément qui contribue, je pense, à vous
rassurer du rôle qui change du côté des sages-femmes. Ça va?
M. Marissal : O.K.
M. Dubé : Merci.
Le Président (M. Provençal) : Alors, nous... à l'article 166. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur 166? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Bien, juste peut-être... Puis je comprends que l'amendement
a été retiré, mais la question des sages-femmes demeure entière dans
l'article 166...
M. Dubé : ...
M. Fortin :
Oui, oui, allez-y.
M.
Dubé : Me Paquin me disait : Vous allez voir,
on a un bloc d'articles, 176, 178 et 179, qui créent les chefs de
département... dont celle des sages-femmes. Ça fait que je pense que ça va
rassurer tout le monde de voir ça.
M. Fortin : C'est ça. C'est la question. Puis on arrive... Quand on
arrive au CMDP, là, sur leur... et ça, c'est l'article 168,
sur les rôles, entre autres, du CMDP, il va falloir se rappeler ce qu'on a fait
à l'article 166, là, d'y inclure les sages-femmes. Parce que la question
d'apprécier la qualité des soins, c'en est une qui était au coeur des
préoccupations des sages-femmes, que
les médecins ont une appréciation différente de la façon de faire, des
pratiques à mettre en place, que c'est deux, essentiellement,
deux visions différentes des soins à apporter et des contextes de soins.
Alors, une de leurs
grandes préoccupations, c'était : Est-ce que les CMDP sont le bon endroit
pour apprécier la qualité des soins? Cette question-là, pour nous, elle demeure
entière à ce moment-ci. Là, moi, je n'ai pas, jusqu'à maintenant, entendu de
réponse, à savoir : Est-ce que le CMDPSF est vraiment l'endroit qui peut
apprécier la qualité des soins alors que la
grande majorité des membres qui vont y être représentés ne seront pas des
sages-femmes? Est-ce que les sages-femmes vont se retrouver à être mises sous
des mesures disciplinaires sélectionnées et mises en place par des
médecins? C'est une des questions qui les inquiétait et qui demeure encore.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, sur la qualité, je dirai
deux choses. Il y a qualité et discipline, puis les deux sont associées,
mais les deux sont distinctes également. Donc, il est très clair qu'un des
mandats principaux du CMDPSF, c'est
de s'assurer de la qualité, et de la promotion de la qualité et de la qualité
de la pratique de ses membres. Cela
doit se faire sur une mission générale. Et, à l'intérieur du projet de loi,
comme c'était dans la LSSSS, ce n'est pas quelque chose qui a été modifié. C'est le chef de département,
maintenant le chef de service aussi, qui est une nouveauté, mais sous
l'égide du chef de département, qui a cette responsabilité-là pour les membres
de son département et qui en rapporte au CMDP.
Donc,
on se propulse plus loin, il y a, dans la vision p.l. n° 15, création d'un
nouveau département des sages-femmes, dirigé
par une sage-femme, chef de département qui a la responsabilité d'évaluer la
qualité de l'acte de ses commettants et n'en faire rapport au CMDP.
Différents CMDP, pour s'assurer de ça, sont dotés de chartes de qualité ou de
guides, en disant : On veut qu'il y ait deux études par critère
explicite, est-ce que notre taux de complication de x, est-ce que notre taux de prescription de ça, est-ce que... On
va regarder. On n'attendra pas qu'il y ait des problèmes, on va se regarder
à l'intérieur pour voir est-ce qu'on est conforme à la littérature de notre
profession. Donc, les attendus du comité central
du CMDP, c'est de dire : Chaque chef de département, chaque chef de
service doivent nous livrer telle et telle étude, évidemment, nous rapporter si
le cas... et le cas échéant, des cas problématiques, cas
problématiques pour en juger.
• (16 h 40) •
Mais
il y a aussi le rôle du commissaire aux plaintes et du professionnel
examinateur, du médecin examinateur, qui
peut référer au CMDP le cas d'un professionnel, dont il dit : Cet acte-là
devrait être jugé par un comité de discipline. Donc là, on est dans une partie
qui n'est pas la plus importante en termes de temps. Là, la plupart du temps,
on s'occupe de qualité de façon
active et positive, la discipline étant... on s'en occupe d'une façon plutôt
négative. C'est petit, mais c'est important à le faire.
Donc,
c'est là où je pense que vous arrivez en disant : Il y a des
préoccupations qui ont été portées à nos oreilles sur la composition d'un
comité de discipline pour évaluer l'acte professionnel, comité de discipline,
on se le rappelle, qui a le droit, lorsqu'il juge qu'il n'a pas une
expertise... parce que ce n'est pas toujours facile, hein, si on est dans des domaines pointus. Imaginons l'hémato-oncologie
pédiatrique, tu sais, un domaine où il n'y a pas grand-chose, puis tu ne peux
pas vraiment... Donc, ils ont le droit de trouver des experts qui vont les
assister dans l'évaluation d'un cas.
Donc,
on a le droit d'avoir recours à des experts. C'est balisé, cela, parce que la
première chose, c'est l'évaluation par le conseil professionnel
lui-même, et, ensuite de ça, les conclusions sont portées au niveau du comité
exécutif du CMDPSF, puis les avis sur...
puis là peut-être que le terme n'est pas adéquat, là, avis, recommandations ou
suggestions sur quelles mesures seraient appropriées dans les
circonstances sont ensuite portés au responsable disciplinaire.
La question du
nombre, je pense, va être débattue probablement à l'article où on en arrive ou
quand on va arriver, là... dans quelques articles, là.
M.
Fortin : ...Dr Bergeron.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Ça va.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il y a...
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 166? Sinon, je vais procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'article 166 est adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Fortin : Sur division.
Le Président (M.
Provençal)
: Sur
division. Très bien. 167.
M. Dubé :
167. Merci, M. le Président. Puis je fais juste regarder, il n'y a pas
l'équivalent...
Le Président (M.
Provençal)
: Il n'y a pas...
M.
Dubé : Il n'y a pas d'équivalent en LSSSS, c'est évident. Alors :
«Conformément au
règlement intérieur de l'établissement, le conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens et sages-femmes est responsable
envers le conseil interdisciplinaire d'évaluation des trajectoires et de
l'organisation clinique de donner son avis sur les sujets
suivants :
«1° en les
considérant du point de vue des médecins, des dentistes, des pharmaciens et des
sages-femmes :
«a)
les trajectoires de services cliniques au sein de l'établissement, notamment en
ce qui concerne leur pertinence et leur efficience;
«b) l'organisation
technique, scientifique et clinique de l'établissement;
«c) la distribution
des services cliniques; et
«2° tout autre
sujet que le conseil interdisciplinaire porte à son attention.»
Le
commentaire, pour cet article-là, c'est que cet article prévoit les
responsabilités du conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes envers le conseil
interdisciplinaire, soit de donner son avis, du point de vue des professionnels
formant ce conseil, sur certains sujets.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
des interventions sur l'article 167?
M.
Fortin : Bien, parce qu'on est dans
l'organisation puis la distribution des services cliniques, là, moi, je veux essayer de comprendre, peut-être, la
différence entre une orientation qui viendrait, par exemple, de médecins versus
une orientation plus ministérielle, là, puis
comment ça va se... Il va être où, le clash entre les deux, là? C'est-à-dire,
par exemple, orientation
ministérielle ou orientation, même, du P.D.G., qui pourrait être de dire :
Je regarde le portrait dans mon établissement, ou je regarde le portrait
à travers le Québec, et je me dis que toutes les chirurgies de la cataracte
devraient être faites en CMS. Ça peut être une orientation, là, qui viendrait
d'en haut.
Là, un CMDP, par
exemple, qui regarde l'évaluation des trajectoires puis qui se dit :
Oupelaïe! Pas sûr que ça marche pour... je
ne sais pas, moi, par exemple, au CISSS des Laurentides, ça marche pour le
monde de Mont-Laurier, qui vont descendre vers Blainville, etc. Alors,
il pourrait y avoir, dans ce cas-là, des recommandations à faire. Mais, quand il y a une orientation qui vient du P.D.G. ou
du ministre, comme ça, là, le contrepoids, là, il peut venir, éventuellement, mais l'orientation, elle peut être
mise en place indépendamment, sans processus de consultation du CMDP
local, si je ne me trompe pas.
M.
Dubé : Voulez-vous
commencer? Moi, j'aimerais mieux que Dr Bergeron commence puis je
compléterai.
Le Président (M. Provençal)
: Il faut se référer à la notion de règlement interne aussi.
M. Dubé : Oui.
Bien, c'est pour ça que je voudrais...
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président.
Évidemment, je ne dirai pas, devant M. le ministre, que les orientations du ministre peuvent être contrevenues.
Vous avez raison qu'il y a des gens qui ont la possibilité de donner,
là... d'exiger des orientations, et il y a toujours la contrepartie que...
En fait, ce que vous
dites, c'est : Quand l'orientation ne nous convient pas ou ne convient pas
à notre milieu, c'est quoi, le «check and balance» de de cela, c'est quoi, le
contrepoids de cela? C'est là qu'entre en jeu... C'est mon opinion, là, c'est
là qu'entre en jeu le conseil d'établissement, qui peut être mobilisé par les
conseils professionnels, par le conseil
interdisciplinaire, comme on l'a mentionné. Il dépose le rapport annuel, mais
on a dit aussi qu'il n'était pas obligé... il pouvait leur parler en d'autres
temps, et ce conseil-là peut intervenir auprès du P.D.G. Ça fait que vous
avez...
Là où je ne peux pas
vous... je ne peux que vous donner raison, c'est sur le fait qu'il y a des
orientations, qui sont actuellement ministérielles ou du ministre, qui nous
disent : Bien, voici comment les choses doivent procéder. Dans la réalité, généralement, le ministre, avant
de faire cela, consulte. Maintenant, ça se peut que tout n'ait pas été bien perçu
au départ puis qu'il y ait des choses qui remontent. Puis, tous les jours, mon
GPS fait correction de trajectoire, puis,
ah, on avait pensé qu'on s'en allait là, puis, pour différents éléments, il y a
une embûche, il y a un pont, il y a du trafic, puis je fais une
correction de trajectoire.
Donc,
ce mécanisme de «check and balance» là, il existe, de contrepoids, il existe
dans la réalité. Parce que, sinon, vous
le savez, si on ne porte pas... là, c'est l'expérience, les cheveux gris qui
vous parle, si on ne porte pas suffisamment de poids et d'intérêt, bien,
tout d'un coup, ça se ramasse dans des médias, puis on est questionné de façon
publique tout à fait légitimement. C'est un contrepoids important, les médias,
dans ce genre de choses là, et les différents intervenants savent les recours
qu'ils peuvent faire. Ce n'est pas le premier recours suggéré, mais... et, pour
toutes ces raisons-là, sachant qu'on est
constamment exposé, surtout dans le domaine de la santé, ces opinions-là, il
nous faut garder une grande sensibilité à ces orientations-là.
Mais, je résume, le ministre a certainement le
droit d'imposer des orientations. Un groupe... j'en parlais ce matin, un groupe
de professionnels qui déciderait d'aller à l'encontre des orientations ne
pourrait pas le faire sans l'autorisation du ministre. Mais il n'y a pas des orientations pour tout, là, il y a
bien du... il y a bien de la marge de manoeuvre dans un grand nombre de
trajectoires.
M.
Fortin : Voyez-vous, il est un peu là... Moi, ce qui nous
inquiète beaucoup, là, dans le projet de loi, puis là on est dans les
articles qui en discutent, entre autres, là, mais ce qui nous inquiète beaucoup
dans le projet de loi, c'est
justement cette hiérarchisation-là. Puis ça ne veut pas dire que le ministre
n'a pas le droit d'avoir des orientations. Au contraire, il faut qu'un ministre ait des orientations, sauf que, là,
on se retrouve dans un scénario où, essentiellement, on est en train,
ces jours-ci, de faire des... ce que nos amis du Canada anglais appellent des
«blanket statements», là, c'est-à-dire :
Ah! bien... Puis j'ai entendu le ministre, il y a quelques semaines, nous en
faire un en disant : Bien, partout où on a écouté les recommandations du
comité d'experts sur les urgences puis que ça a été mis en place, ça s'est
amélioré puis, partout ailleurs, ça ne s'est
pas amélioré. C'est un peu simple à dire, sans avoir de données autour de ça,
sans avoir de données à déposer à la commission, ou quoi que ce soit.
Alors...
Puis, encore
là, ça ne veut pas dire que ça va toujours marcher. Ça prend une certaine
autonomie ou différence à considérer localement dans ces décisions-là.
Puis là ce qu'on vient dire, si je comprends les propos du Dr Bergeron, c'est qu'il va y avoir cette directive-là, puis
qu'après ça, bien, il pourrait y avoir : Ah! il y a quelque chose qui n'a
pas marché, le CMDP peut faire une
recommandation au P.D.G. à travers le conseil interdisciplinaire, peut faire
une recommandation au P.D.G. Mais, encore là, si le ministre, le P.D.G.,
le directeur médical, eux se disent : Bien, moi, je suis les orientations d'en haut, puis c'est ça qui est ça, il n'y a
pas bien, bien de recours, c'est un... Alors, c'est comme si on venait
qu'à consulter après, puis après, c'est... des fois, il est un peu tard dans le
processus.
• (16 h 50) •
Alors, elle est là, notre inquiétude, c'est
qu'il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup qui vont venir d'en haut, puis que ces processus-là, ils ont beau être en
place... mais on ne sait pas combien de pouvoirs ils vont réellement avoir
puis comment, souvent, ils vont vraiment
être entendus, écoutés, puis si, peut-être, des fois, il va être un peu tard
dans le processus.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions
concernant l'article 167? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : O.K. «Conformément au
règlement intérieur de l'établissement, le conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes est
responsable envers le conseil interdisciplinaire d'évaluation des trajectoires et
de l'organisation clinique de donner son avis sur les sujets suivants :
«1° en les considérant du point de vue des
médecins, des dentistes, des pharmaciens et des sages-femmes». Je suis
peut-être fatigué, mais j'ai de la misère avec la rédaction de ça :
«...les sujets suivants : 1° en les considérant du point de vue des médecins, des...» De un, ça me paraît redondant, là,
parce que c'est eux autres qui donnent leur avis sur ce qu'ils font, là, mais expliquez-moi. Dr Bergeron, je vois
que vous hochez de la tête, là, mais je ne vois pas, là, le...
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. Pour bien comprendre cela, M. Marissal, je reviens à l'analogie
que je faisais ce matin de : on veut mener un projet... appelons-le une
autoroute ou un train qui passe par différents
secteurs. Donc, plutôt que demander à chacun des secteurs isolément :
Proposez-nous quelque chose, il y a une tangente, en haut, pour
dire : Ça, c'est le conseil interdisciplinaire, voici la direction.
Maintenant,
le input du CMDP, ça peut être : Mobilisez-vous, le CMDP, dans la
trajectoire sur la femme enceinte, la trajectoire chirurgicale, la
trajectoire du patient à l'urgence, proposez-nous l'organisation qui est la
plus appropriée du point de vue, et c'est là... Et c'est là, la réalité, le
CMDP a le point de vue des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes. Il n'a pas le point de vue des
infirmières, il n'a pas le point de vue du multidisciplinaire. La même chose
va être faite au conseil des infirmiers et
infirmières pour dire : Du point de vue des infirmiers, infirmières,
conseillez-nous sur la trajectoire
appropriée. Et l'amalgame de tout ça, la vision et le ramassage de tout ça pour
en faire un tout qui soit cohérent, il est au niveau du conseil
interdisciplinaire.
Donc, c'est simplement... Ici, ma lecture, c'est
de dire que les CMDP... Je ne vous ai pas demandé de vous prononcer sur
l'organisation ou la trajectoire infirmière, ou physio, ou... dans ce cas-ci,
ça, c'est le rôle du conseil interdisciplinaire,
de rabouter tous ces morceaux-là ensemble. Ici, ce qui est demandé,
c'est : Dites-nous votre opinion dans votre champ d'expertise
propre.
M. Marissal : Moi, mon problème, il
est purement d'écriture du texte, là. La façon dont il écrit, là, je pense que ça ne fait pas de sens. Je pense que le
premier paragraphe ne devrait pas être là, je pense qu'il... Le premier devrait
sauter, là, parce que les sujets
suivants... Le premier paragraphe, ce n'est pas un sujet, c'est un ajout qui
irait très bien après «les sujets suivants». Je suis gossant, là, mais c'est
parce que ça ne se lit pas, en français, votre affaire. Ça ne fait pas
de sens.
M. Dubé : ...sûrement demander un
commentaire de notre collègue ici.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, je demanderai à Me Paquin
son avis, sur le commentaire du député de Rosemont.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. Alors, si je comprends bien, effectivement, «en les considérant du point de vue», ça dit le comment, ce n'est pas
un sujet. Toutefois, l'énumération verticale qu'on retrouve là doit se lire
comme une seule et même longue phrase. Donc, c'est un peu comme... Si je
l'avais... en fait, si le texte avait été rédigé d'une seule longue
phrase, qui aurait certes été difficile à lire, c'est qu'on aurait dit :
En... de donner son avis sur les sujets suivants, — virgule,
en incise — en
les considérant du point de vue des médecins, dentistes, pharmaciens et
sages-femmes : les trajectoires de services cliniques, et ainsi de suite.
Donc,
en fait, dans l'énumération, les sujets, on va les retrouver, quand on est au
paragraphe 1°, aux sous-paragraphes
a, b et c. L'élément introductif, c'est que, plutôt que de le répéter
trois fois, on l'a mis une seule fois. On ne voit pas que c'est en incise
parce que la ponctuation qu'on prend en faisant l'énumération verticale fait
sauter les virgules qui indiqueraient
que c'est en incise. Mais effectivement, le... vous me passerez l'expression,
mais le membre introductif du
paragraphe 1°, ce n'est pas un sujet. Ça, c'est tout à fait juste. Les
sujets sont ce qui suit. Ça, c'est l'incise qu'on a mise là pour éviter
de la répéter.
M. Marissal :
Le paragraphe 2°, c'est un sujet. Regardez, moi, ce que je vous
suggère de faire, là, si... c'est d'enlever les deux points après
«suivants», de faire une virgule et d'ajouter : En les considérant du
point de vue des médecins, et des dentistes,
des pharmaciens et des sages-femmes. Ce n'est pas la première fois qu'on
s'essoufflerait en lisant un
paragraphe d'article de loi, et je pense que ce serait plus simple. Puis
ensuite c'est des sujets. Mais le premier, ce n'est pas un sujet, en
tout respect pour l'excellent travail que vous faites, par ailleurs.
Le Président (M. Provençal)
: Le député des Îles-de-la-Madeleine voudrait probablement appuyer votre dire.
M. Arseneau :
...juste ajouter mon grain de sel, c'est que, si on l'écrit de cette
façon-là, c'est comme si le paragraphe 2°,
«tout autre sujet», bien, ce ne serait pas en le considérant du point de vue
des médecins, des dentistes, des pharmaciens, des sages-femmes. Donc,
j'appuie, effectivement, une réécriture qui serait peut-être plus claire.
M. Dubé : Si c'est notre plus gros problème de la journée,
là, ça va bien. Ça va bien, nos affaires, là. Bien, je vais laisser mon
collègue y penser parce que...
Le Président (M.
Provençal)
: Aimeriez-vous
qu'on fasse une petite suspension ou...
M. Dubé :
C'est parce que...
Le Président (M.
Provençal)
: Parce que soit que vous
adhérez à ce qu'on vient de vous mentionner, soit que vous dites : D'un
point de vue légal, notre formulation, on la maintient parce que c'est de cette
façon-là qu'elle doit être écrite. M. le député des Îles, vouliez-vous ajouter un
autre petit point?
M. Arseneau :
Non, non. Je me demandais si on avait suspendu ou pas.
Le Président (M.
Provençal)
: Non, on
n'a pas suspendu. Vous êtes toujours en ondes.
M. Arseneau :
D'accord, mais... Non, mais je voulais juste affirmer à nouveau que le
paragraphe 1° et le paragraphe 2°
sont de deux ordres complètement différents. L'un est un sujet, puis
l'autre, c'est la façon d'appliquer les sujets qui viennent ensuite en
a, b et c. Alors, c'est vrai que, logiquement, dans la...
M. Dubé : Bien,
moi, ce que... si vous permettez, là, vous avez l'air de trouver ça important,
je vais être respectueux de vos
commentaires, mais je vais demander, avant qu'il réponde, de regarder 255, pour
les infirmières, de regarder... parce que, si on fait ce changement-là, il faut
le faire quatre fois, là. Ça fait que prenons quelques minutes pour...
Le Président (M.
Provençal)
: On va
suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
16 h 58)
(Reprise à 17 h 08)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
reprenons nos travaux. Je vais inviter le député de Rosemont à nous présenter un amendement qui va remplacer
l'article 167 et qui va refaire le libellé de l'article initial. Alors, M.
le député de Rosemont.
M. Marissal :
Alors, oui, j'y vais, article 167 : Remplacer l'article 167
du projet de loi par le suivant :
«167.
Conformément au règlement intérieur de l'établissement, le conseil des
médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes est responsable envers
le conseil interdisciplinaire d'évaluation des trajectoires et de
l'organisation clinique de donner son avis sur les sujets suivants, en les
considérant du point de vue des médecins, des dentistes, des pharmaciens et des
sages-femmes :
«1°
les trajectoires de services cliniques au sein de l'établissement, notamment en
ce qui concerne leur pertinence et leur efficience;
«2° l'organisation
technique, scientifique et clinique de l'établissement;
«3° la distribution
des services cliniques;
«4° tout autre sujet que le conseil
interdisciplinaire porte à son attention.»
Le
Président (M. Provençal)
: ...est-elle
à votre satisfaction?
M. Marissal :
Bien sûr, puisque c'est moi qui l'ai déposé.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a des
interventions? Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'amendement qui est déposé par le député de
Rosemont? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
déposé par le député de Rosemont est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté. Maintenant, est-ce
que l'article 167, amendé, est adopté?
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Oh!
excusez-moi, je suis trop rapide.
• (17 h 10) •
M.
Fortin : ...pas de problème, M. le
Président. C'est votre travail, et vous le faites bien. Je veux revenir... L'article 167, là, je comprends qu'il n'y
avait rien, dans la LSSSS, d'équivalent parce qu'évidemment il n'y avait pas de
lien entre le CMDP puis le conseil interprofessionnel, mais il y avait un lien
quand même avec... entre le CMDP et une
autre instance, hein? Et, si je ne me trompe pas, une partie de ce travail-là
se retrouve dans la LSSSS, là, se retrouve à l'article 214.
Il y en a une partie,
de l'article 214, qui est, disons, en lien avec
l'article 168 qu'on va voir par la suite, mais il y en a une partie, si je ne me trompe pas, là,
qui est en lien avec l'article 167, parce que, dans le 214, là, puis je
vais le lire pour... ou le lire en partie, là, pour peut-être appuyer
mon propos, on dit : «Conformément aux règlements de l'établissement, le
conseil des médecins, dentistes, pharmaciens est, pour chaque centre exploité
par l'établissement, responsable envers le conseil d'administration.» Là,
j'imagine que, quand on dit «pour chaque centre exploité par l'établissement», on parle de chaque hôpital, de
chaque centre de service, là, point de service, disons, mais responsable
envers le conseil d'administration de
l'établissement. Donc, si je le comprends
bien, le CMDP est responsable, envers le conseil d'administration du CISSS ou du CIUSSS, en ce moment, de 1°, 2°,
3°, 4°, 5°, 6°, 7°, 8°, 9°, 10°, 11°. C'est bien ça? O.K.
Alors
là, quand je regarde, on dit que, par exemple, au point 9, «de donner son avis
sur les aspects professionnels des
questions suivantes : l'organisation technique et scientifique du centre»,
et, dans le fond, là, les... Et là vous l'avez ici, là : «L'organisation technique, scientifique
et clinique de l'établissement.» Vous l'avez à l'article 167, un peu la
même... Le CMDP est responsable, là,
ici, envers le conseil interprofessionnel et, dans la LSSSS, envers le conseil
d'administration, et c'est là qu'on en vient, encore une fois, là, au
gros malaise qu'on a avec le projet de loi.
Le CMDP était
responsable envers le conseil d'administration. Le conseil d'administration,
là, lui, c'est une job de bénévole. C'est une job de gens qui s'impliquent dans
leur milieu. C'est une job de gens qui ont à coeur le bien-être de leur
communauté puis qui le font de façon indépendante. Là, ici, le processus, là,
se dirige tout droit vers le P.D.G., et le P.D.G., personne... j'en suis
certain, là, veut le mieux pour son milieu, là. Ce n'est pas ça, mon point,
mais on perd une certaine indépendance. Le CMDP pouvait faire des
recommandations au conseil d'administration sur l'organisation technique et
scientifique du centre, sur les aspects professionnels de la distribution
appropriée des soins médicaux, et dentaires, et services pharmaceutiques, et
sur l'organisation médicale du centre. Ça, c'est le point de distribution des
services cliniques, là, 167,1c.
Alors là, tout ce que
le CMDP recommandait au conseil d'administration indépendant, de bénévoles, de
gens impliqués dans leur communauté, là, il va le faire... ça va monter en
ligne directe, là, au conseil interprofessionnel puis éventuellement au P.D.G.
Il est là, notre enjeu, depuis le début, là. Il est là, notre enjeu, c'est
qu'on perd cette indépendance-là. Le CMDP
choisissait... entre autres, une des actions qui lui étaient... pour lesquelles
il était responsable, c'était de se tourner vers le conseil d'administration et
de dire : Oh! jouez votre rôle de «check and balance», là, ça ne marche pas. Et là, ici, ce n'est pas ça qu'il va
faire. Il va se tourner vers le conseil interdisciplinaire et vers le P.D.G.,
qui est le bras opérant du P.D.G. de
Santé Québec, là, et du ministre dans cette région-là. Il est là, notre enjeu,
c'est qu'on... parce qu'on perd les conseils d'administration indépendants,
parce qu'on les remplace par des conseils d'établissement, un, rémunérés, mais, deux, pour... qui ont un rôle
de vérification et de redditions de comptes. C'est là qu'on perd énormément dans le projet de loi. Et c'est
ça qui vient nous inquiéter, M. le Président, là, dans l'article 167,
c'est que le conseil d'administration, qu'on
va voir plus tard, bien évidemment... mais le conseil d'administration, au lieu
du CE, de ce qui est proposé par le ministre, avait une responsabilité
de par son indépendance, de par son identité même.
Alors, si,
réellement, là, on veut s'assurer d'une indépendance et d'une... que les
recommandations, disons, par rapport à l'organisation technique, par rapport à
la distribution des services cliniques, viennent du milieu, que ce soient les
travailleurs, ici, le CMDP, plus tard le CI, et passent à travers une autre
instance issue du milieu, le conseil d'administration... Je reviens à ce que le
collègue de Rosemont disait tantôt, «if it ain't broke...» C'est là où on est
de notre côté, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci. Y
a-t-il d'autres interventions sur l'article 167 amendé? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 167, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur
division.
Le Président
(M. Provençal)
: Sur division? Très bien. 168, pour lequel
vous aurez un amendement, M. le ministre.
M.
Dubé : Tout à fait, puis je pense qu'il y aura une partie
de la question, là, qui répondra au député de Pontiac dans 168. Alors,
je vais lire 168 avant l'amendement. Bon, attendez une petite minute, je vais
retourner dans mon... Puis on le voit très bien dans le document, on voit aussi
où la LSSSS se répartit entre 167 et 168.
«168.
Conformément au règlement intérieur de l'établissement, le conseil des
médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes est responsable envers
le directeur médical :
«1° de
contrôler et d'apprécier la qualité, y compris la pertinence, des actes
médicaux, dentaires, pharmaceutiques et de sages-femmes posés au sein de
l'établissement;
«2° d'étudier, préalablement à la [mesure de
prises] disciplinaires, une plainte formulée à l'endroit d'un médecin, d'un
dentiste ou d'une sage-femme afin de déterminer si ce professionnel a agi sans
avoir les qualifications requises ou s'il a fait preuve d'incompétence
scientifique ou de négligence;
«3° d'approuver les règles applicables aux soins
médicaux et dentaires et à l'utilisation des médicaments ainsi que les règles
de soins applicables aux sages-femmes, élaborées par chaque chef de département
clinique ou de service;
«4° de donner son avis sur les moyens à prendre
pour évaluer et maintenir la compétence des médecins, des dentistes, des
pharmaciens et des sages-femmes;
«5° d'assumer toute autre responsabilité que lui
confie le directeur médical.
«Dans l'exercice de ses responsabilités, le
conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes tient compte de la nécessité de rendre des
services adéquats et efficients aux usagers, de l'organisation de l'établissement
et des ressources dont dispose cet établissement.»
Le commentaire pour cet article : Cet
article prévoit les responsabilités du conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes envers le directeur
médical, soit notamment de contrôler et d'apprécier la qualité des actes
posés par les professionnels faisant partie du conseil, d'étudier certaines
plaintes formulées à l'encontre de l'un de ces professionnels et de donner son
avis sur les moyens à prendre pour maintenir la compétence d'un médecin.
Le Président (M. Provençal)
: Et votre amendement.
M. Dubé : Et l'amendement, merci. À
l'article 168 du projet de loi, dans le premier alinéa :
1° supprimer le paragraphe 3°;
2° insérer, à la fin du paragraphe 4°, «qui
exercent leur profession au sein de l'établissement et de contribuer autrement
à l'évaluation et au maintien de leur compétence».
Cet amendement supprime le paragraphe 3°...
Ça, c'est le commentaire que je vous lis. Cet amendement supprime le
paragraphe 3° de l'article 168 du projet de loi puisque ces
dispositions seront reprises, dans le contexte de leur application, à l'article 184
du projet de loi à l'occasion d'une correction qui doit y être apportée.
Cet
amendement vise aussi à préciser que le conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens et sages-femmes a, en plus
des responsabilités déjà prévues par le projet de loi et celles que peut lui
confier le directeur médical, la responsabilité de contribuer à l'évaluation et au maintien de la compétence des
médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes qui exercent leur
profession au sein de l'établissement.
Le choix du mot «contribution» s'explique par
l'existence d'autres organismes qui ont... sont autorisés à évaluer et à maintenir la compétence des... la
compétence... à l'évaluation et au maintien de la compétence des médecins,
dentistes, pharmaciens, sages-femmes, dont les ordres professionnels. Il y
avait une petite faute ici, là, que j'ai essayé de corriger. Ça fait
que, dans le fond, on voit maintenant à l'écran un 168, là, modifié pour
l'amendement.
• (17 h 20) •
Le
Président (M. Provençal)
: On enlève le troisième paragraphe. Est-ce que vous
pourriez aller un petit peu plus bas, s'il vous plaît, merci, qu'on puisse voir
vraiment où se situent les principaux changements? Merci beaucoup.
Alors, interventions sur l'amendement? Non?
M. Marissal : Oui, j'ai besoin d'une
petite minute.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le député de Rosemont.
M. Dubé : ...à faire, M. le
Président.Peut-être ce qui aiderait, là, surtout avec le dernier
commentaire du député de Pontiac, je pense, c'est important de redemander au Dr
Bergeron d'expliquer la différence, maintenant, où on a le comité interdisciplinaire qu'on a fait, et là on est en train de
prendre un des groupes, et le groupe, maintenant, c'est sûr qu'il ne se rapporte plus au conseil
d'administration. Le conseil d'administration, il n'existe pas. Dans sa
reddition de comptes, dans son travail, il travaille avec le conseil
interdisciplinaire, mais j'aimerais ça que le Dr Bergeron nous
remette en contexte pourquoi qu'on le fait comme ça en termes de gouvernance.
Puis, je pense, ce serait bon, autant par la
qualité des actes puis la discipline... je pense, c'est bon de revenir
là-dessus. Puis j'espère que ça contribuera aussi à rassurer les gens,
mais je me permets de revenir là-dessus, parce qu'on a vu la gouvernance dans
un organigramme, l'autre jour, mais ça fait
quand même un certain temps. Ça fait que je me permets, si vous voulez... puis,
je pense, ça aiderait à la discussion. Moi, j'en ai parlé souvent avec
Dr Bergeron, mais, peut-être, si vous permettez, M. le député, avant...
Le
Président (M. Provençal)
: Avant de céder la parole
au député de Rosemont, qui avait demandé la parole, je vais demander les
explications que vous souhaitez au Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M.
Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président. En fait, le modèle qui est
ici exposé, proposé par p.l. n° 15 a déjà...
Il y a déjà un modèle similaire, à l'intérieur de la LSSSS, en ce qui concerne
les chefs de département, où on dit qu'un
chef de département, pour certaines fonctions qui sont propres au chef de
département, relève du DSP actuellement puis, pour d'autres fonctions, relève
du CMDP. On va le voir, cette chose-là existe encore pour les chefs de
département, ce même départage des fonctions là.
Et là, ici, on indique, donc, qu'au niveau du
CMDP, qui... Comme je l'ai indiqué dans des discussions antérieures ou en réponse à des questions intérieures, le CMDP, si on
veut, a deux grandes fonctions. Il y a une fonction d'organisation, puis
on a vu, dans l'article précédent, que cette fonction d'organisation de conseil
sur les trajectoires et autres, bien, on l'a
associée au conseil interdisciplinaire, mais il y a aussi une fonction plus
professionnelle, c'est-à-dire le type de médicament, les soins, la
qualité de ce qui est. Et là ce qui apparaissait le plus approprié, c'est de
lier ces fonctions-là, la responsabilité de l'exécution de ces fonctions-là,
avec le directeur professionnel puisque c'est lui aussi quelqu'un qui a une formation de santé. Et donc on va voir un peu
la même chose au niveau du conseil des infirmières, infirmiers, de les relier avec une infirmière qui
est directrice des services infirmiers ou directeur des services infirmiers,
le cas échéant, la même chose du côté du conseil multidisciplinaire.
Le lien... Et là le lien entre le CMDP et le DSP
a, entre guillemets, toujours existé. Il existait dans la LSSSS. Le DSP avait
certains droits ou obligations, en regard du CMDP, de s'assurer du
fonctionnement du CMDP et de ses sous-comités.
Donc, ce n'est pas qu'il y ait un lien entre le CMDP, pour certaines fonctions,
de s'assurer de... Puis donc c'était
quelque chose qui existait déjà dans la LSSSS, donc, comme DSP, poste que j'ai
occupé antérieurement. Si, par exemple,
on en arrivait à conclure que, par exemple, la qualité de l'acte n'était pas
suffisamment promue à l'intérieur, que le comité qui devait s'occuper de
cela à l'intérieur du CMDP ne remplissait pas toute sa mission, on avait un droit et un devoir d'intervenir sur ces sujets-là,
donc, de s'assurer que le CMDP remplisse les missions qui lui sont dévolues
de par la loi.
Donc, je
voulais... Je veux rappeler qu'ici on a scindé certaines des fonctions qui sont
de nature plus organisationnelle,
trajectoires et autres, qui remontent au conseil interdisciplinaire, et les
fonctions plus professionnelles, là, dans
le sens... Pour les apprécier, il vaut mieux avoir une formation qui te permet
de comprendre la terminologie et autres. Puis, pour en juger, donc, ces
fonctions-là ont été rattachées au niveau du directeur professionnel. C'est une
même logique qu'on va retrouver dans les différents conseils professionnels.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, vous aviez une intervention, M. le député de
Rosemont.
M. Marissal : Quand vous dites qu'il
y a l'équivalent ou quelque chose qui ressemble à ça dans la LSSSS, pouvez-vous me dire un peu plus précisément où,
qu'on puisse... Moi, j'aime bien aller voir ce qu'il y a dans la LSSSS.
Ça permet, là, de comparer puis de voir si...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député... excusez, Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, l'analogie que j'ai faite, c'est pour dire que des fonctions...
Donc, ça touche le chef de département. Des fonctions sont dévolues à un
groupe, ont été scindées en termes de responsabilité,
et de redevabilité, et de s'assurer que la fonction était assumée et remplie.
Donc, que l'on ait deux articles qui
parlent... qui disent : Voici les obligations, ou les attendus, ou les
responsabilités de telle ou telle fonction, puis voici de qui cela
relève, c'est déjà quelque chose qui existait. L'analogie, c'était pour les
chefs de département.
M. Marissal : O.K., je vois. Je ne
vais pas répéter ce que mon collègue de Pontiac a dit, là, dans sa dernière
intervention, là. Je partage à peu près tout ce qu'il a dit, là, sur la
nouvelle organisation puis la réaction que ça cause chez les professionnels, en particulier les médecins. Je pense que le
quatrième paragraphe, là, donne un exemple de ça, là : «De donner son avis
sur les moyens à prendre pour évaluer et maintenir la compétence des médecins,
des dentistes, des pharmaciens et des
sages-femmes.» Moi, j'y vois une dichotomie, là, entre donner son avis sur les
moyens à prendre et parler de
maintenir la compétence des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes.
Il me semble qu'ils n'ont qu'un rôle ici vaguement consultatif. Donner
son avis, tu sais, ce n'est pas l'expression la plus forte et la plus contraignante. Donner son avis au conseil
interdisciplinaire qui les chapeaute, c'est ça, là, qui les dérange
profondément, là... bien, une des choses qui les dérangent profondément,
là, c'est qu'ils ont l'impression de devenir un peu accessoires dans l'affaire.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que, M. le ministre, oui...
M. Dubé : Je peux peut-être
intervenir puis monsieur...
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron? Alors, Dr Bergeron, s'il
vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. C'est un point important que vous soulignez, parce qu'ici on est
face au maintien des compétences professionnelles. On comprend que les
compétences professionnelles en établissement... Le
conseil professionnel a un rôle, mais ce n'est pas un rôle en exclusivité. On
comprend que les ordres professionnels ont
aussi un rôle à jouer. Et donc on ne peut pas indiquer, à l'intérieur de cet
article, que la seule responsabilité de maintenir la compétence du médecin
appartient au CMDP. Ce serait, en tout cas, c'est mon avis, faire un
affront à l'important rôle que jouent les différents ordres professionnels dans
le maintien de compétence de leurs membres.
Dans la phrase quatrième, pour ajouter à cela,
on est allés plus loin, on parle de contribuer à l'évaluation, vous avez un peu
la même chose... pourquoi contribuer à... Bien, c'est un peu dans la même chose...
Il y a le désir, exprimé à l'intérieur de cela, non pas qu'ils s'en retirent,
mais qu'ils y participent et qu'ils rajoutent à ce que l'ordre professionnel
peut faire. Mais je ne peux pas ou le projet de loi, à mon avis, ne peut pas
substituer le rôle important du Collège des
médecins, de l'Ordre des sages-femmes, et autres, dans l'évaluation de la
pratique, le maintien de la qualité de leurs commettants.
• (17 h 30) •
M.
Marissal : C'est bon pour le moment, si ce n'est que, 5°,
«assumer toute autre responsabilité que lui confie le directeur
médical», c'est assez large. Avez-vous quelques exemples, un ou deux exemples,
voir de quoi il pourrait en retourner?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : À brûle-pourpoint, il faut que j'y pense. Donc, ce
que ça permet de faire, évidemment, en termes d'une responsabilité... par
exemple, on pourrait dire que nous désirons que le CMDP s'intéresse à la
manière de faire des transferts
intraétablissement envers les soins intensifs. C'est un exemple concret, là,
que j'ai en tête, là, d'un établissement, de dire : Nous autres, on
perçoit qu'il y a une problématique, elle n'a pas été pistée par le CMDP pour quelque raison que ce soit. C'est arrivé, le chef
de département en a parlé au DSP. Le DSP dit au CMDP : Je voudrais
que vous occupiez ou que vous fassiez un comité de travail sur les transferts
sécuritaires entre les différents soins intensifs ou entre l'urgence... entre
les différentes urgences.
Donc, ça
pourrait être un mandat comme ça qui est donné. Ce n'est pas la responsabilité
du DSP de s'occuper de la qualité et
de faire des règles de qualité, mais il peut mandater le CMDP pour s'occuper de
quelque chose qui pourrait être perçu comme étant... de sa part, comme
nécessitant une attention.
Une voix : Ça va pour le moment.
Le
Président (M. Provençal)
: Autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a
pas d'autre... Oui, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : En suivi à la question du député de Rosemont,
est-ce que ça se fait en ce moment? Est-ce que le DSP, par exemple, peut
se tourner vers le CMDP et dire : Étudiez ça, s'il vous plaît?
M. Bergeron (Stéphane) : En...
Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : En collégialité, la réponse, c'est oui. Est-ce que
j'ai des exemples en tête où ça a été un format imposé? Je n'en aurais pas.
C'est ce qui a amené ma réflexion. Mais, en collégialité, de dire : Bien,
j'amène un sujet au CECMDP, puis,
vous savez, j'entends parler de ça, puis j'aimerais ça qu'on s'y intéresse, ça,
la réponse, c'est oui.
M. Fortin : Parce que, là, ici, dans l'article, là, on vient
dire : Le CMDP «est responsable envers le directeur médical», et là
j'arrive au point 5°, «d'assumer toute responsabilité que lui confie le
directeur médical».
Alors, le lien est pas mal direct, là. Le
directeur médical donne une directive ou une responsabilité au CMDP, qui est tenu au directeur médical de ces
responsabilités-là. Alors, il en est responsable automatiquement. Alors, on n'est
plus dans la collégialité, on est pas mal dans la directive, de la façon que
c'est écrit en ce moment.
M. Dubé : Mais peut-être, si je peux
me permettre, M. le Président, là, puis Dr Bergeron...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : ...moi, je me rappelle
d'une recommandation très importante de la Commissaire à la santé, puis je vais
prendre un petit peu de recul, là, parce que votre point est important. La
Commissaire à la santé, elle a aussi dit : Assurez-vous que, pour les choses
qui arrivent... parce que, souvent, elles arrivent naturellement dans la
collégialité, mais, quand ça fonctionne
moins bien, assurez-vous que les décideurs ont les leviers. Puis ça, je pense
qu'elle a été très claire. Vous vous souvenez, là, de ses recommandations?
Et je pense qu'on a un exemple ici, puis c'est
pour ça que j'aimais ce que le Dr Bergeron vient de dire, c'est dans la
collégialité. Mais, si le directeur médical se rend compte qu'il n'a peut-être
pas tous les leviers nécessaires pour faire arriver certaines choses, là, je
pense qu'on a les deux directions. On a ce que le CMDP doit faire envers le
directeur médical, mais ce que le directeur médical peut faire envers le CMDP
pour être sûr que ça arrive. Et ça, je pense que, selon moi, c'est un changement
important du côté de ce qui s'applique ici. Et moi, je me souviens en avoir
parlé souvent avec la commissaire à la santé. C'était de dire :
Assurez-vous que ces gens-là ont les leviers quand ça fonctionne moins bien.
Alors,
je voulais juste, peut-être, rappeler ce point-là que je trouve... Puis peut-être
que vous voulez compléter là-dessus?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui. Merci, M. le
Président. En complément de ma question de tantôt : Est-ce qu'à titre de DSP j'ai moi-même donné des mandats?, la
réponse, c'est oui. Puis là ça me... pas ça me revient en mémoire, mais c'est
un champ...
Donc, on sait que le
coroner peut faire des recommandations. Dans certaines de ses recommandations,
il recommande parfois à un établissement de
réviser la qualité de l'acte fait par ces choses. Ces recommandations-là sont
transmises aux établissements et aux DSP. Et souvent, de nos jours, même, il y
a des discussions entre le DSP puis le coroner sur : Voici, est-ce que...
et donc ça nous permet de pister.
Et, à ce moment-là,
moi, il m'est arrivé, dans ma tâche antérieure de DSP, comme étant quelque
chose qui vient dans un rapport de coroner,
de demander au CMDP, officiellement : Voici, je vous demande de faire
l'étude de ce cas, ou l'étude de telle trajectoire, ou l'étude de ci, qui était
en demande... suite à une demande de coroner. Donc, dans un cas, vous comprenez que c'est imposé, c'est une
demande directe, en fait, c'est une demande qui ne peut pas être omise puis pour laquelle la responsabilité de faire
cette étude-là, c'est au CMDP, et la redevabilité... c'est-à-dire que le rapport
qui en ressort est transmis au DSP.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Vous avez... En fait, notre
inquiétude, ici, là, c'est... il ne faut pas que ça devienne... parce que le
président du CMDP, c'est un élu, hein? Un président, présidente du CMDP, c'est
un élu. Il ne faut pas que sa tâche soit
accaparée non plus par des demandes constantes du directeur médical. Il faut
qu'il ait une certaine habilité de faire son rôle dans son champ de
responsabilité initial. Alors, je comprends qu'il peut y avoir des situations
comme celles que décrit le
Dr Bergeron, mais il ne faut pas que ça devienne excessif non plus, parce
qu'on s'entend que ces gens-là ont tous des jobs à temps plein aussi,
là.
Vous
avez choisi de faire passer... Encore là, là, comme à l'article 167, où on se
référait, puis vous y avez fait référence, Dr Bergeron, tantôt,
l'article 167, on dit : O.K., pour les questions d'organisation
technique, de distribution de services, le CMDP devrait faire ses
recommandations au conseil interdisciplinaire. Ici, à 168, sur les questions
de mesures disciplinaires, sur les questions
d'appréciation de qualité, on se tourne vers le DSP, mais tout ça, c'était
tourné vers un C.A. auparavant.
Alors, pourquoi, sur
les questions de... dans votre vision des choses, là, pourquoi, sur des
questions de pertinence des soins, ou de qualité, ou de mesures disciplinaires,
vous vous êtes dit qu'il faut retirer ça à des conseils d'administration et
envoyer ça vers le directeur médical?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : Je vous laisserais aller. Je voudrais m'assurer d'un
élément avec...
Le Président (M.
Provençal)
: On
pourrait peut-être... On reformule?
M. Fortin : ...pas
de problème, M. le Président. À l'article 214 de la LSSS, là, toutes les
questions d'appréciation de la qualité, de pertinence, de mesures
disciplinaires, tout ce qui est évoqué à l'article 168 dans les différents
alinéas, c'était référé... dans le fond, le
CMDP en était responsable envers le conseil d'administration du CISSS ou du
CIUSSS. Là, ici, il en est responsable envers le directeur médical.
Pourquoi vous avez
choisi, dans votre vision des choses, de dire que ça ne devrait plus aller vers
un conseil d'administration indépendant? Ça
va bien aller, M. le ministre. Vous êtes entouré de professionnels de la santé,
il n'y a pas de problème.
M. Dubé : ...je cogne mon genou, là. Je vais finir par
savoir qu'il y a une patte là. Ça va me prendre un médecin, je pense.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Dr Bergeron.
M.
Fortin : Appelez le 8-1-1, ça ne devrait pas être trop long.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y,
un des deux.
M. Dubé : Mais
là j'ai une demande, ici, de mon collègue, ici, de suspendre quelques minutes.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin?
M. Dubé : Oui. Ça vous dérangerait?
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, non, du tout. On suspend,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 40)
(Reprise à 17 h 44)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. M. le
ministre avait demandé une pause pour que Me
Paquin puisse valider ou vérifier certains éléments. Alors, est-ce que je cède
la parole à Me Paquin ou à vous?
M.
Dubé : Bien, en fait,
c'était plutôt... ce que je voulais... Puis je pense qu'il y avait une question
technique, là, qui n'a peut-être pas
de rapport avec ce qu'on discutait, alors donc c'est pour ça que je voulais
être sûr qu'on lui donnait le temps. Mais je voudrais revenir à la
question importante, là, du député de Pontiac, qui demandait : Oui, mais pourquoi vous avez fait cette différenciation-là
entre l'article 214 de la LSSSS, qui avait une dizaine de points, 12 points, où
ça se rapportait au conseil d'administration? Puis là on divise 214, je le
résume, entre 167, qui se rapporte au conseil interdisciplinaire, le
CMDP qui se rapporte au conseil, puis, pour peut-être l'autre moitié des actes,
des questions au directeur médical.
Alors, la
question qu'il posait, puis c'est ça, je pense, que je voudrais que le
Dr Bergeron puis, au besoin... mais pourquoi cette différence-là?
Puis je pense que c'est important d'y répondre, puis, après ça on pourra...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, c'est le Dr Bergeron qui
nous donne le pourquoi?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. Comme je l'ai énoncé et annoncé un peu précédemment, on a scindé les fonctions du CMDP en deux, les
fonctions organisation qui vont au conseil interdisciplinaire et les fonctions
que j'ai qualifiées tout à l'heure de professionnelles, parce qu'elles
nécessitent une compétence professionnelle, ou, en tout cas, la connaissance professionnelle nous permet de mieux
apprécier, et de mieux prononcer, et de mieux juger de la situation. Il
appartenait... Il découlait ainsi de cela, de cette pensée-là, que la meilleure
personne pour juger et recevoir le travail
du conseil professionnel, fut-il CMDPSF, fut-il conseil des infirmières et
infirmiers, était le directeur professionnel qui est associé au conseil.
Donc, c'est là qu'il y a l'association qui s'est
créée entre les deux. Et la vérification qu'il y a eu hors d'ondes était pour assurer quelque chose que l'on va
annoncer, un 174 qui prévoit, dans son amendement... un 174 qui prévoit
que le CMDP devra déposer son rapport annuel — vous comprenez la logique qui
a déjà été annoncée — à
la fois au directeur médical, son responsable direct, mais aussi au conseil
d'établissement, qui, lui, a une vision distincte et un positionnement
différent dans l'établissement.
M. Fortin : Est-ce qu'avec les changements que vous apportez, M. le
ministre, là, puis vous l'avez entendu comme préoccupation de la part de gens
qui sont venus lors de la consultation, est-ce que vous êtes inquiet de la démobilisation que pourrait amener des
changements, entre autres au CMDP, là, de gens qui choisissent de s'investir,
avec un lien direct avec le conseil d'administration, hein, qui font des... qui
ont un certain pouvoir de dire ce qu'ils pensent au cas par cas avec... envers
le conseil d'administration indépendant? Est-ce que vous avez peur qu'il y ait
une démobilisation des gens qui s'impliquent dans ces conseils-là? Parce
qu'on l'a entendu que c'était une possibilité, là, si on fait juste se référer au directeur médical, si on fait juste se
référer, éventuellement, au P.D.G., puis que la décision est toujours la
même, que nous, on sent qu'il y a une certaine hiérarchie, là, il y a une
autorité hiérarchique, puis que c'est vraiment de là que viennent les
décisions, bien, qu'on se démobilise.
M.
Dubé : Bien, écoutez, ce n'est pas pour rien qu'on fait
plusieurs amendements. Tantôt, Dr Bergeron parlait de 174. Ce n'est
pas pour rien qu'on se dit que, quand on y arrivera un petit peu plus tard, on
va voir qu'il fallait que ces différences-là, si différences ils ont, dans
leurs commentaires, puis pour x raisons, n'auraient pas été tenues par soit le directeur médical ou le conseil
interdisciplinaire, mais qu'ils peuvent en faire rapport au conseil
d'établissement. Puis ça, pour moi, je pense que c'était de montrer de l'écoute
parce que... malheureusement, comme j'explique souvent, les décisions qu'on a prises, par exemple, qui sont
très structurelles, je n'ai pas peur de le dire, la
création de Santé Québec puis d'avoir un conseil d'administration, on ne
peut pas avoir plusieurs conseils d'administration, on a
dit : On va avoir maintenant des
conseils d'établissement. Ces conseils d'établissement, on l'a dit, on y
reviendra un petit peu plus tard, on va clarifier leur rôle pour
s'assurer que... non seulement leur rôle, mais les personnes qui y sont
présentes. Donc, les gens vont se retrouver, pour la
plupart des cas, là... clairement que leur comité, leur conseil d'établissement
va être sensiblement les mêmes personnes qu'il y avait avant. Ça, c'est un gros
changement.
Alors, quand vous me demandez... puis on est
vraiment dans la gestion du changement. Si on regarde toutes les modifications
qu'on a faites, au CMDP, avec le conseil interdisciplinaire, on a écouté quand
ils nous ont dit qu'ils voudraient, par exemple, que ce soit les présidents qui
soient sur le conseil, tout ce qu'on a discuté un peu plus tôt ce matin. Moi, je pense qu'on a montré beaucoup
d'écoute, M. le Président, pour être capable de leur dire : On comprend
vos préoccupations. Il y en a qu'on peut
régler, mais il y en a qu'on ne peut peut-être pas régler avec les choix,
disons, structurants qu'on a faits avec la... avec l'élimination des
conseils qu'on remplace par des conseils d'établissement.
• (17 h 50) •
Ça fait que,
je vous dirais, c'est la bonne question, mais je pense qu'on a montré pas mal
d'écoute. D'ailleurs, vous en payez le prix, on en paie le prix, nous, ici, à
faire plusieurs amendements. Mais, si le résultat de ça doit prendre plus de temps, de faire les bons amendements, puis
on l'a vu avec la lettre qu'on a acceptée ce matin presque de façon intégrale, je pense qu'on va être capables d'avoir
la discussion avec les différents conseils. Alors donc, je ne veux pas
supposer de leur réponse, mais je veux juste dire : Je pense qu'on a
démontré beaucoup d'écoute.
M.
Fortin : Mais vous avez dit quelque chose dans votre réponse,
M. le ministre. Vous pensez que les gens qui sont au conseil
d'administration en ce moment vont rester pour prendre part au conseil
d'établissement?
M. Dubé : Bien, écoutez, quand...
Une des choses qu'on est en train de discuter en parallèle, là, qui m'a... nous a beaucoup sensibilisés, puis c'est pour ça
que je vous ai dit qu'on pourrait revenir sur des fondations, puis tout ça, c'est qu'après avoir écouté les commentaires...
Puis je ne vous l'ai pas caché, je pense qu'on a eu trois réunions, là, au
cours des dernières semaines, même pendant qu'on n'était pas en Chambre, pour
avoir des discussions avec... les préoccupations des fondations et les
préoccupations de certains conseils d'administration, je pense aux
instituts universitaires, les Sainte-Justine de ce monde, etc. Je vous dirais
que, quand vous allez voir les modifications qu'on veut faire aux compositions
de conseil, je pense que ça va aussi beaucoup rassurer que tout ça s'intègre
ensemble, c'est-à-dire que ça va être des conseils d'établissement qui vont
être très, très proches de l'organisation actuelle.
M. Fortin : O.K. J'ai hâte de voir, parce qu'initialement vous nous
aviez dit que ces conseils-là avaient surtout
un rôle de reddition de comptes et de vérification, là. Les C.A., en ce moment,
ils ont des vrais pouvoirs, là. Ce sont des conseils d'administration.
Alors, il y a une grosse différence entre les deux.
M. Dubé : Mais oui, mais c'est pour
ça qu'il faut trouver l'équilibre entre... Puis je me répète souvent, je n'ai
jamais... j'ai toujours dit que, oui, effectivement, il y a un changement de
structure de Santé Québec. Ça, je ne l'ai jamais
dit... j'ai toujours été très clair, il y en a un, changement de structure, de
ce côté-là. Mais, en même temps, il faut que je vive avec puis que
j'essaie de faire le moins de modifications possible dans ce qui fonctionne
bien. Alors, si la composition des conseils d'établissement doit être modifiée
pour tenir compte des commentaires qu'on a eus, c'est exactement ce que le
groupe de travail fait en ce moment.
Alors, moi, à votre question, je résume, je
pense que tous ces changements-là montrent l'écoute qu'on a eue. Ça fait qu'en
gestion du changement les gens ont le droit de réagir. Initialement, c'est ce
qu'ils ont fait. Ils ont été, jusqu'à la
semaine passée... ils nous ont envoyé des lettres pour nous dire :
Pouvez-vous au moins faire ça? On le fait ce matin. Je pense qu'on
montre qu'on a beaucoup d'écoute.
M. Fortin : Je vous soumets que le risque de démobilisation, à travers
ce qui est présenté ici, là, demeure. Et le risque de démobilisation, on verra
vos changements, là, mais, au sein des conseils d'administration, est un élément
majeur. Alors, j'ai hâte de voir vos amendements à ce niveau-là, parce que, ça,
c'en est une, grande inquiétude.
M. Dubé : J'ai très hâte de vous les
proposer, parce que ça a été des bonnes discussions, je dirais, très
constructives, très constructives.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : ...répondu à cette
question-là, mais, quand même, je pense que c'est important. Dans les articles, on voit, dans la... la différence entre
l'article 214 de la LSSSS et ce qu'on a devant nous, en ce qui a trait au
rôle du CMDP avec les sages-femmes maintenant, toute mention de
«recommandation» est éliminée, on ne parle que «d'avis».
Pouvez-vous me rappeler, là, pourquoi on change
le vocabulaire et qu'est-ce que ça change? Parce qu'on nous dit que la recommandation... bien, ils auraient aimé ça, garder ce
pouvoir de recommandation là, comme si l'avis était moins contraignant,
moins important, moins...
M. Dubé : ...passer à notre expert
en...
Le Président (M. Provençal)
: Je pense qu'on a le même réflexe.
Alors, Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, si on s'en remet au
sens courant et usuel des mots, un avis, c'est une opinion ou une
information communiquée. Donc, dans ce contexte-là, l'avis a une acception
peut-être un peu plus large que la recommandation, mais
elle n'empêche pas de donner une opinion ou de recommander quelque chose dans
l'information qui est communiquée.
M. Arseneau :
Donc, un avis peut être une recommandation. C'est ça?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Arseneau :
D'accord. Donc, ça serait plus large, ça inclut les recommandations.
D'accord. O.K.
Cela
étant établi, maintenant, je veux faire du pouce sur ce que mes collègues ont
mentionné tout à l'heure, là. Bon, il
y a la question de la démobilisation, certainement, on nous en a fait part,
mais c'est aussi cette compréhension que
j'essaie de dégager sur le nouvel organigramme. C'est qu'on avait un CMDP
qui... Je vais retrouver la façon dont c'est écrit, là, «était responsable envers le conseil d'administration»,
conseil d'administration auquel siégeait, évidemment, le P.D.G. Le conseil d'administration disparaît, le
P.D.G. demeure. Pourquoi on n'a pas simplement dit que c'était au P.D.G.?
Parce que c'est un projet de loi, quand même, qui veut assurer une plus grande
efficacité. Bien là, il y a un lien direct qui aurait pu être créé, puis on
décide de créer des intermédiaires avec un directeur médical qui va s'installer
entre le P.D.G. et le CMDP pour ses avis ou ses recommandations. Est-ce qu'on
ne prend pas un chemin détourné plutôt qu'y aller de façon plus directe? Ou
encore... Bien, enfin, c'est ma première question.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président.
Sur la voie de l'organisation et sur la voie des trajectoires, c'est très
clair, ça monte au comité interdisciplinaire. Sur l'exécutif de l'interdisciplinaire,
on retrouve à la fois le président du
conseil exécutif... du comité exécutif du conseil professionnel, dans ce cas-ci
CMDPSF, et le P.D.G. Donc, il y a un lien assez direct entre les deux.
Pour
l'autre, la question que vous demandez, c'est : Puisque ça ne réfère plus,
pour les questions d'ordre professionnel, au C.A., pourquoi les avoir
rattachés au directeur médical? C'est la question à laquelle j'ai tenté de
répondre tout à l'heure en disant qu'il m'apparaissait clair que c'était la
personne la plus compétente, ayant une formation en la matière, pour juger de
cela.
M. Arseneau :
Mais ce qu'on nous fait valoir,
c'est que la personne, n'étant pas décisionnelle, elle pourrait décider de
ne pas donner suite aux avis ou aux recommandations auprès de la direction
générale. Est-ce que ça peut arriver?
Le Président (M.
Provençal)
: Hypothétiquement.
C'est une hypothèse que vous mettez sur la table?
M. Arseneau :
Bien, écoutez, c'est parce que... Auparavant, je veux juste dire la
différence, on regarde... Je ne sais pas si
vous jugiez que ça ne fonctionnait pas bien, mais, d'une part, le CMDP rendait
des comptes au C.A. avec la présence du P.D.G. Maintenant, le C.A. est
en quelque sorte remplacé par un conseil d'établissement qui, lui, est
complètement éliminé de l'équation, à l'heure actuelle, ce que je comprends,
là. Donc, il y a un volet, disons, de transparence
démocratique envers les citoyens qui sont présents dans l'administration ou
dans la supervision des affaires de
l'établissement qui disparaît, et, d'autre part, il y a un intermédiaire qui,
lui, peut juger du bien-fondé des recommandations, des avis, et les
faire circuler ou non vers la direction générale.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron,
s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, à mon avis, si on avait rattaché de
façon erronée les trajectoires au directeur médical, à ce moment-là, puisque ça
implique du budget et d'autres ressources qui ne sont pas sous le contrôle du directeur médical, il pourrait y avoir
un fait que le directeur médical soit d'accord, mais que ça ne se réalise pas.
Lorsque je regarde
dans ça, dans 168, les fonctions ou les attributs, les responsabilités du
CMDPSF envers le directeur médical, j'ai de la difficulté à voir laquelle de
ces fonctions pourrait être bloquée suite à, par exemple, un accord du
directeur médical. Quand on dit que le CMDP est responsable de contrôler,
d'apprécier la qualité et la pertinence des actes, quand on parle qu'il doit
étudier une plainte formulée préalablement à la prise de mesures disciplinaires,
puis il y a un processus qui s'ensuit, lorsqu'on dit que le CMDP doit donner
son avis sur les moyens à prendre pour maintenir la compétence et contribuer à
l'évaluation et au maintien des compétences des membres, à mon avis, c'est toutes des choses qui sont de
l'ordre et du pouvoir du directeur médical et qui n'ont pas à être autorisées
par le P.D.G., là. Au-delà de ça, ce sont des responsabilités qui sont à
l'intérieur du pouvoir.
Puis
finalement, «assumer toute autre responsabilité», bien... Donc, je ne vois
pas...
C'était pour ça, mon
hésitation. Quand je lis, je ne... de mon point de vue, je ne vois pas ce qui
pourrait être... Ce qui est dit,
c'est : On l'a à la mauvaise autorité. Ça pourrait être approuvé par le
directeur médical, mais refusé par autrui. C'est le cas d'une
trajectoire, ça, c'est vrai. Pour ce qui est à l'intérieur de la responsabilité
du directeur... des responsabilités du CMDPSF, sous l'égide du directeur
médical, je ne vois pas cela.
M. Arseneau :
O.K. Je vais l'aborder sous un autre angle, parce que, là, moi, je ne parle
pas du tout des trajectoires, parce qu'on
n'est pas dans l'article des trajectoires, on est dans le 168, les fonctions
professionnelles. Ça fait que ça, on va clarifier ça, je ne parle pas
des trajectoires de services ou de soins.
• (18 heures) •
Je
parle des soins professionnels, et on peut parler, par exemple, du contrôle de
la qualité. Ce que j'essaie de comprendre, c'est pourquoi, aujourd'hui, le
directeur médical, dont on dit qu'il remplace, dans les grandes lignes, les
fonctions du DSP, se voit attribuer des responsabilités que le DSP n'avait pas,
mais plutôt le conseil d'administration et
le P.D.G. Et le conseil d'administration, lui, qui est transformé en conseil
d'établissement, n'a plus un regard, n'a plus accès aux avis ou aux recommandations du CMDP, eu égard au contrôle et à
l'appréciation de la qualité, par exemple, des soins dans l'établissement. C'est ce que j'essaie de comprendre,
parce qu'on transforme ce qui était auparavant le rôle du DSP, on attribue
davantage de pouvoirs au directeur médical envers le CMDP, tout en réduisant le
pouvoir, lui, du conseil d'établissement, bien entendu.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé : Pas
pour clore la discussion, mais pour mettre un point important, là, il faut
revenir sur le principe où on veut avoir de l'agilité. Dr Bergeron a été
très clair que c'est le directeur médical qui est la meilleure personne pour traiter des questions éthiques, etc., dont on
parlait tantôt. On n'est pas dans la trajectoire de soins. Ce qu'on va faire
comme amendement, quand on arrivera à 174, puis je pense qu'il est important de
le dire, là, c'est que les rapports du
CMDP en matière de tout ce qui n'est pas conseil, trajectoire de soins, ce que
vous soulevez, vont pouvoir être mis dans
un rapport qui va être déposé au conseil d'établissement. Alors, je veux le
répéter, là, les conseils d'établissement vont prendre la place des
conseils d'administration, pour les raisons techniques que l'on connaît.
Alors, quand on
arrivera à 174, rappelez-vous du commentaire que vous me faites aujourd'hui.
Est-ce que le conseil d'établissement sera
informé des avis positifs ou négatifs, des recommandations qui auront été faites?
La réponse, c'est oui. En ce moment,
174 ne le fait pas, et on va s'assurer qu'ils le font. Puis c'est un amendement
qu'on a, je pense, déjà déposé dans
la liasse d'amendements. Ça fait qu'à ce moment-là la boucle dont vous parlez,
elle est couverte, elle est faite.
M. Arseneau :
...ils seront informés a posteriori de ce qu'il est advenu des
recommandations.
M. Dubé : Bien, de la même... C'est ça. De la même façon
qu'on a dit, là, que les différents conseils vont pouvoir s'assurer que leur
mot est connu autant du P.D.G. que du conseil d'établissement, bien là, ici,
pour ce qui est du CMDP, on va venir le préciser pour enlever cette
préoccupation-là que vous soulevez.
M. Arseneau :
Donc... Mais il y a quand même... je pense qu'on peut convenir, si je
comprends bien ce qu'on nous dit, là, qu'il y a une différence entre être
responsable envers un conseil d'administration et soumettre un rapport à un
conseil d'établissement une fois par année. Ce n'est pas tout à fait la même
chose, quand même.
M. Dubé : Oui,
mais il y a quand même une très bonne explication qui a été donnée par le Dr
Bergeron. Nous, on pense, puis c'est notre avis, puis on n'a pas changé d'idée
là-dessus, que c'est un professionnel qui est le mieux pour regarder d'autres
professionnels, toute la question des éthiques, plutôt qu'un conseil
d'établissement, on s'entend, ou un conseil d'administration. Nous, on a pris
cette décision-là, puis, je pense, c'est une décision qui est justifiée par les
compétences professionnelles.
M. Arseneau :
C'est ça, tout en sachant qu'en subordonnant le CMDP à ce qui était le DSP,
ce qui n'était pas le rapport d'autorité
auparavant mais qui le deviendra avec la... le directeur médical, vous faites
le pari que ça va être plus efficace, alors que ce n'est pas l'avis des
membres du CMDP.
M. Dubé : Bien, moi, ce que je dis, c'est que ça, on va...
on a les bonnes personnes pour prendre des décisions importantes quand
elles se prennent entre le directeur médical et le CMDP. C'est ce qu'on dit.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Bien, d'abord, il y a quelque chose qui me... question que j'ai depuis
quelques articles, là, ça commence régulièrement par : «Conformément au
règlement intérieur de l'établissement». Ça, je présume que ça sera assez
standard d'un établissement à l'autre ou il y aura une certaine liberté pour
adopter, selon l'établissement en question?
M. Dubé : ...
M. Marissal : Une liberté de... ou si
ça va être assez standard, là, le fameux règlement intérieur de
l'établissement?
M. Dubé : Bien,
je dirais que ça va être assez standard.
M. Marissal :
Et décidé par règlement?
M. Dubé : Oui.
M. Marissal : Règlement par
règlement, oui?
M.
Dubé : Oui, mais c'est d'ailleurs pour ça, là, que j'en
ai reparlé un petit peu ce matin, de dire : J'espère, dans les prochains jours, être capable de déposer une
première table des matières de ça, parce que ce qu'on veut, c'est vous
donner, à vous, une visibilité de ce qu'on veut traiter par voie de règlement.
M. Marissal : O.K. Mais, par
ailleurs, j'essaie de faire un lien logique et cohérent entre ce que 168 dit
puis l'organigramme que vous nous avez présenté l'autre fois. C'est Dr Bergeron
qui nous l'a présenté surtout, là. Donc, je suis évidemment dans le après, là,
après étant p.l. n° 15, là. Il n'y a pas de lien
direct entre les trois conseils, là, c'est-à-dire qui sont ici, là, les
médecins, dentistes, pharmaciens, sages-femmes. Il n'y a pas de lien direct
avec le directeur médical, qui est identifié ici comme l'ancien DSP, là, pour
qu'on suive, là. Il n'y a pas... Il y a un lien direct entre ces conseils et le
conseil interdisciplinaire, ça, on l'a bien compris dans les articles
précédents, puis la première ligne, c'est le
conseil interdisciplinaire et le P.D.G. d'établissement. Il y a un lien direct
entre le P.D.G. d'établissement et le
DM, là, ou l'ancien DSP, le directeur médical, mais il y a comme un vide de
communication ici, là. C'est trop petit pour que vous puissiez voir, à moins
que vous soyez 20/20 de vos yeux, là, mais il n'y a pas de lien direct ici, là.
Ça fait que j'essaie de comprendre comment le
conseil est responsable envers le directeur médical. C'est une question
d'organigramme, là. C'est parce qu'on a l'impression qu'ils sont directement
liés ou même subordonnés au directeur médical. De un, le directeur médical, il
est sous... à la ligne inférieure et il n'y a pas de lien direct entre les
conseils.
M.
Dubé : Bien, je vais essayer de retrouver le... Vous
parlez de l'organigramme. Moi, je parle de la gouvernance, là, parce que
c'est un élément de gouvernance. Voulez-vous... Donnez-moi juste une petite minute,
là.
M. Marissal : Bien sûr.
M. Dubé : Je l'ai devant moi puis je
pense qu'on... dans les notes de bas de page...
La question que vous posez... Là, je l'ai devant
moi, là. C'est un petit peu difficile, pour les gens qui nous écoutent, de nous suivre, là, parce que, vous vous
rappelez, on ne peut pas le mettre à l'écran, malheureusement, là. Mais, si vous reformulez votre question... Dr
Bergeron... Ah! vous êtes là, O.K. Peut-être juste reformuler votre question
pour qu'on... Là, j'ai la chance d'avoir Dr Bergeron avec moi ici.
M. Marissal : On ne peut pas le
mettre à l'écran, mais est-ce que c'est disponible, ça, sur le site?
M. Dubé : Je pense qu'on...
M. Marissal : Parce que moi, ça m'a
été demandé par des gens du réseau qui étaient...
Le Président (M. Provençal)
: Ce n'est pas disponible. C'était
simplement pour consultation auprès des membres de la commission lorsque ça a
été déposé et expliqué par le Dr Bergeron.
M. Dubé : Alors, pouvez-vous reposer
votre question, M. le député, s'il vous plaît?
M. Marissal : Oui. Je cherche à
faire le lien, là, entre le texte ici qui dit que «conformément au règlement
intérieur de l'établissement, le conseil [...] médecins, dentistes, pharmaciens,
sages-femmes est responsable envers le directeur médical»... D'accord, mais il
n'y a aucun lien direct entre ces trois, qui sont les conseils que je viens de
nommer, et le directeur médical. Ça remonte au conseil interdisciplinaire, le
conseil interdisciplinaire a un lien direct avec le P.D.G. d'établissement,
qui, lui, a un lien avec le directeur médical. C'est juste que j'essaie de voir
comment tu peux être responsable envers le directeur médical si, dans
l'organigramme ici, tu n'as aucun lien avec directement.
M. Dubé : Dr Bergeron, vous...
répondre?
M. Bergeron (Stéphane) : ...je pense
que c'est pour une... comment dire, c'est une représentation graphique, parce que vous avez raison qu'un lien devrait
exister, mais je crois qu'on aurait fait un spaghetti d'images à mettre des...
tu sais, les chefs avec deux liens, avec les
commis-conseil avec deux liens. Il y a eu un choix, probablement, illustratif pour rendre ça digestible, mais vous avez raison
qu'il n'y a pas ce lien-là, qui est existant en vertu de l'écrit de p.l.
n° 15, là.
M. Marissal : O.K. Mais, dans les
faits, il y aura nécessairement un lien.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui, dans
les faits, vous l'avez à 168, il y a un lien entre les deux, là.
M. Marissal : Et ce sera même un des
liens les plus directs, quotidiens, entre ce qu'on appelait le DSP avant puis
les conseils qui se parlent, là. Ça, c'est sur une base régulière, là.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien,
les... Oui, je veux dire... et c'est une traduction de l'existant actuel, là,
il y a toujours une communication entre les deux très régulière. Puis il faut
comprendre, hein, sous le... le travail, là, sous l'autorité de... je peux entendre qu'on dit : Bien, c'était sous
l'autorité du C.A., et maintenant du directeur médical, mais il faut comprendre que le
travail, il est fait au niveau du CMDPSF. Et cette fonction, cette
responsabilité-là, elle n'a pas changé, c'est toujours une attente que le
CMDPSF effectue cette tâche-là. Ce n'est pas le C.A., nécessairement, qui le
guidait, il en rapportait ses... la teneur de ce qu'il avait fait, mais le
travail, il était fait, et la responsabilité d'effectuer le travail, c'est le
CMDP, maintenant CMDPSF, qui l'a, là. La tâche elle-même ne change pas.
• (18 h 10) •
M. Dubé : ...permettez,
M. le député, je ferais un engagement, parce que je me souviens quand on avait
rendu ça disponible, quand on a commencé la discussion sur la gouvernance
clinique. Moi, je n'aurais pas de problème à soumettre cette gouvernance-là, au
moins ce tableau-là. Puis la précision que le Dr Bergeron vient de faire, pour moi, elle est nécessaire. Puis ça
serait très facile à faire, parce qu'on ne voulait pas, justement... Me Paquin me disait : C'est pour ça qu'on fait une loi,
qu'on ne la dessine pas, hein? J'ai trouvé que son explication était très
bonne.
Ce
que je m'engagerais à faire, c'est de rajouter... puis vous l'avez devant vous,
là, il y a huit chiffres. Voyez-vous en bas, en note de bas de page, là?
M. Marissal :
Oui, oui, oui.
M. Dubé :
Ce serait très facile, pour ne pas compliquer la
gouvernance, de venir rajouter que les quatre conseils,
pour les questions qui ne sont pas de... les questions d'ordre professionnel se rapportent au directeur
médical. Ce serait très facile à faire, ça nous prendrait un... une note 9
et ça viendrait clarifier votre point. Puis je n'aurais aucun problème à
ce que ce document-là, là, quand on aura terminé, soit déposé, parce que je
pense que... je sais qu'on a... j'aimerais ça qu'on puisse le montrer à
l'écran, mais on ne peut pas.
Le Président (M.
Provençal)
: Non,mais
ce que vous venez de dire, ça va... ça va venir confirmer ce que le 168 nous
dit, tout simplement.
M. Dubé : C'est
exactement ça. Puis je trouve que la question du député est bonne. Moi, on a...
Nous, on a joué là-dedans pendant des mois, mais, à la lumière d'où on est
rendus puis qu'on a très bien clarifié, là, grâce à 167 et 168, moi, je serais prêt à faire ça. Puis on ajustera avant de
déposer pour que la... ce lien-là entre le directeur médical puis les
quatre conseils soit très clair. Ça fait que je m'engage à faire ça, M. le
député, là, on va...
M. Marissal :
O.K. Parce que...
M. Dubé : ...
M. Marissal :
Pardon?
M. Dubé : ...à
mon collègue. Excusez-moi.
M. Marissal :
O.K.Non, non... parce que les gens qui sont, tu sais, dans le
réseau, et essentiellement c'est beaucoup de gens qui sont venus nous parler en
consultations, là, ils sont intéressés par ça. Ça leur parle, là. Ils vont peut-être l'accrocher sur le mur de leur chambre
aussi, là, je ne sais pas, l'organigramme, là. Moi, j'ai dit ce matin que
je ne tripe pas tant là-dessus, mais je suis en train de me prendre au jeu, là,
parce que l'affaire est quand même utile pour comprendre la structure, là. Puis
je comprends que j'ai vu des organigrammes pas mal plus affolants que ça sur le
site du ministère, là, je comprends ce que docteur...
M. Dubé : On
ne veut pas aller là. On ne veut pas aller là.
M. Marissal :
Je comprends, c'est souhaitable. Et je comprends donc aussi que, pour le
moment, on fait vraiment CMDPSF mais qu'on touchera aussi les autres cases
qui... Oui, c'est ça. C'est ce que j'ai compris tout à l'heure. Très bien.
M. Dubé : À cause de la légende qui est en bas à droite, ça
va être plus facile, mais... En tout cas, votre question est pertinente.
On va faire la correction puis on le déposera à la secrétaire.
M. Marissal :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : Très
bien. Bon point.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement déposé par M. le ministre à
l'article 168? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement déposé par M. le ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, est-ce que l'article 168 amendé
est adopté?
Des
voix : Adopté.
Des voix : Sur
division.
Le Président (M.
Provençal)
: Sur
division. Merci. 169. M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir. Alors, 169... Laissez-moi juste
vérifier s'il y a un amendement. On reprend essentiellement la LSSSS
ici, hein? Je veux juste voir... puis il n'y a pas d'amendement. O.K. Parfait.
M. Paquin
(Mathieu) : ...
M. Dubé : J'apprécie
votre humour, Me Paquin.
«169.
Dans l'exercice des responsabilités prévues aux paragraphes 1° et 2° du
premier alinéa de l'article 168, le conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes peut, avec
l'autorisation du directeur médical, avoir recours à un expert externe à
l'établissement. Cet expert, au même titre que le conseil, a accès au dossier
d'un usager lorsque les renseignements qu'il contient sont nécessaires à
l'exercice de ses fonctions.
«L'expert doit, avant
de commencer à exercer ses fonctions, prêter le serment prévu à
l'annexe I.
«L'expert ne peut
être poursuivi en justice en raison d'un acte accompli ou omis de bonne foi
dans l'exercice de ses fonctions.»
Le commentaire :
Cet article prévoit la possibilité pour le conseil d'utiliser les services d'un
expert externe à l'établissement dans
l'exercice de certaines de ses responsabilités comme l'évaluation de la qualité
d'un acte posé par l'un des professionnels faisant partie du conseil.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Oui, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Merci, M. le Président. Alors,
ça, c'est en réponse, un peu, à la question qu'on posait un peu plus tôt, là, par rapport... à savoir, entre
autres, sur la question des sages-femmes, qui étaient inquiètes, dans leur
témoignage initial, qu'ils ont fait
ici, en commission parlementaire, que des médecins soient... majoritairement
des médecins soient en charge
d'apprécier la qualité et de prendre des mesures disciplinaires sur... par
rapport aux actes qu'elles font, parce que, comme elles le disent, là,
elles fonctionnent selon deux paradigmes différents.
Est-ce que je
comprends bien, là, que c'est une des situations pour lesquelles on pourrait
avoir recours à, justement, un expert, que c'est un peu la réponse du ministère
à cette... ou du ministre à cette préoccupation-là?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président.
En fait, je ne veux pas... je veux utiliser de précision. Je ne suis pas sûr
que c'est exactement ce que vous voulez dire. C'est la reconnaissance que,
même... puis là c'est valide pour tant des médecins... et ça s'applique aussi,
les sages-femmes, mais ça ne répond pas tout à fait à la question que
vous allez me poser, tout à l'heure, sur les sages-femmes, sur le nombre de
pairs sur le comité, parce que, dans ce cas-ci, ce n'est pas un pair qui siège à un comité. C'est un expert que le
comité peut consulter ou peut mandater afin d'obtenir une opinion,
habituellement lorsqu'il y a un défaut d'expertise à l'intérieur même de
l'établissement.
Tu sais, on a des
domaines relativement pointus pour lesquels le nombre de personnes capables
d'en juger... Tu sais, s'il y a un expert de
la chirurgie de l'épaule droite à Québec puis une chirurgie très particulière,
bien, peut-être qu'il va falloir, pour juger de la qualité de ce qu'il a
fait, regarder du côté de Montréal s'il n'y a pas un tel expert qui peut nous
aider. Mais ce n'est pas un membre du comité de discipline, c'est un expert
mandaté par le comité de discipline pour
l'aiguiller, pour... un peu comme on le voit dans les tribunaux, qui n'ont pas
nécessairement l'expertise fine,
professionnelle, pointue puis qui vont chercher des experts, dans ces cas-là,
pour être capables de juger d'une cause.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
M. le député.
M.
Fortin : ...je me trompe ou est-ce que,
dans l'article actuel ou l'article présent, là, il n'y a pas juste, par
exemple, le CMDP qui peut faire ça mais qu'un de ces comités peut faire ça, peut
avoir recours à un expert?
M. Dubé : ...dans
la LSSSS?
M.
Fortin : Oui, dans l'article, oui, de la
LSSSS.
M. Dubé : 214?
Laissez-moi regarder.
M.
Fortin : Bien, parce que, de la façon que
je le lis, là, l'article, au 11e point, là... «Dans l'exercice des fonctions décrites aux paragraphes 1° et 2°
du premier alinéa ainsi que dans celles qu'un comité du conseil des médecins,
dentistes, pharmaciens [...] celui-ci peut [...] avoir recours à un expert
externe à l'établissement.» Alors là, je crois, à moins que je me trompe, qu'on
enlève la possibilité qu'un comité du CMDP puisse avoir recours à un expert.
M. Bergeron (Stéphane) : ...je ne le
retrouve pas, là. C'est où, le «ainsi que»?
M. Fortin : Si je regarde le 11e alinéa, je crois, de
l'article 214 de la LSSSS, le deuxième... la deuxième phrase :
«Dans l'exercice des fonctions décrites aux paragraphes 1° et 2° du
premier alinéa ainsi que dans celles qu'un comité du conseil des médecins [...] exerce [suite à] l'acheminement d'une
plainte, celui-ci peut, avec l'autorisation du conseil d'administration,
avoir recours à un expert externe». Là, on enlève la notion qu'un comité du
CMDP peut avoir recours à un expert externe.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien, ma lecture de 249,
c'est un comité dans l'étude de la... ce n'est pas n'importe quel
comité, là, c'est dans l'étude d'une plainte acheminée.
M.
Fortin : Oui, mais là on parle de qualité
des soins puis de mesures disciplinaires. Alors, j'imagine que, d'habitude, ça
découle d'une plainte, ça, là?
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien, je pense qu'on dit un peu la même chose. Donc, un
comité ad hoc pour le party de Noël ne pourrait pas...
M.
Fortin : Non, non, on s'entend, là.
M. Bergeron (Stéphane) : ...ne pourrait pas se
mandater d'un expert. Donc, l'expert est limité... ou la possibilité d'avoir un expert est limitée à des situations qui
nécessitent une expertise en évaluation de la qualité. Donc, je vois... je pense
que ça recoupe... l'actuel recoupe 249 ou, en tout cas, il n'y a pas...
• (18 h 20) •
M.
Fortin : Bien, voyez-vous, moi, je n'ai
pas la même lecture. Peut-être que Me Paquin en a une différente ou peut-être
que ça concorde avec ce que vous dites, Dr Bergeron. Mais, quand je lis
l'article 169, on dit : «Dans l'exercice des responsabilités prévues
aux paragraphes 1° et 2° de l'article 168, le conseil des médecins,
dentistes, pharmaciens peut», tandis qu'au 11e alinéa ou article, là, de... ou
alinéa de l'article 214, on dit, encore une fois : «Dans l'exercice des fonctions décrites aux
paragraphes 1° et 2° ainsi que celles d'un comité du conseil des
médecins...»
Je veux juste
m'assurer qu'un sous-comité, là, ou qu'un comité du CMDP ne soit pas privé de
faire appel à un expert externe au besoin.
M. Dubé : Moi, je pense que vous avez la bonne
interprétation, qu'il manque un autre comité, mais je voudrais laisser le temps aux légistes de... parce qu'ici on
dit : Dans l'exercice... ainsi que celles d'un comité du conseil des
médecins. Est-ce qu'on le regardait plus large ici? Je ne sais pas.
Le Président (M.
Provençal)
: On va...
M. Dubé : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, oui. De la LSSSS, là, article 214.
Une voix :
...
M. Dubé :
...de regarder, M. le député. On va regarder.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
mais on finit à 7 h 15, là, 19 h 15. On a du temps encore,
là.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: Ça dépend toujours pour
qui qui interprète la nouvelle, là. On veut vraiment... Mais je vous
dirais que...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: C'est sûr qu'au nombre
d'amendements qu'on a à traiter, là, jusqu'à 175, on va peut-être être
courts dans le temps.
M. Dubé : ...on l'a dit depuis le début, c'est une grosse
patente. La journée qu'on a passé, ça... C'est drôle parce que, des
fois, on pense que c'est facile... Êtes-vous d'accord? Celle-là, moi, je la
trouve facile, mais...
Le Président (M.
Provençal)
: On va
suspendre, s'il vous plaît.
M. Dubé : On
va suspendre. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: On va
suspendre.
(Suspension de la séance à 18 h 25)
(Reprise à 18 h 36)
Le Président (M. Provençal)
: Donc, nous reprenons nos travaux. Il
y avait certains éléments qui avaient été soulevés
par le député de Pontiac, en lien avec ce qu'on retrouve dans la LSSSS,
l'article 214, et, M. le ministre, vous avez peut-être un élément à
nous apporter.
M. Dubé : Encore une fois, c'est une
très bonne question, M. le député de Pontiac. Moi, je pensais que la réponse était simple, mais vous avez bien vu que
le temps qu'on a pris... qu'elle était plus complexe. Je vais demander à Me Paquin de vous expliquer, mais c'est en
révisant... Lorsqu'on a modifié, tout à l'heure, 168, on a fait
un amendement, puis
je vous rappelle l'amendement, là, parce qu'on vient de le faire, ça fait
quelques minutes. Au paragraphe 4°, on a dit : «de donner son avis sur les moyens à prendre pour
évaluer et maintenir la compétence des médecins, des dentistes [...] qui
exercent leur profession au sein de l'établissement — puis
surveillez mes mots — et
contribuer autrement à l'évaluation et au maintien de leur compétence».
En modifiant
4°, on est obligés de faire un petit amendement à 169 pour s'assurer qu'on ne
réfère pas juste à 1° et 2°, mais qu'on réfère à 1°, 2° et 4°. Et là, à
ce moment-là, on n'aura aucun changement avec la LSSSS.
Alors,
c'était un très bon point, mais il fallait revenir, puis je voyais pourquoi il
y avait une hésitation. Je ne sais pas si vous voulez aller plus en détail,
mais moi, pour moi, ça m'est apparu très clair quand j'ai vu ça.
Une voix : Seulement si c'est
nécessaire.
M. Dubé : Il dit : seulement si
c'est nécessaire. À moins que vous croyiez que c'est nécessaire.
M. Fortin : Non, ça va. Si vous avez... J'imagine que vous avez
l'amendement déjà écrit, là.
M. Dubé : Je pense que c'est déjà,
même...
Une voix : Il vient juste d'arriver.
M.
Dubé : Et voilà. Et merci de votre patience, mais je
pense que Me Paquin... On reconnaît la rigueur de l'équipe, là, qui
voulait s'assurer qu'on était...
M.
Fortin : Juste peut-être, pendant que... Là, vous me dites
que c'est le changement à l'article 178, au quatrième paragraphe, là,
quand vous êtes venu dire «qui exercent leur profession au sein de
l'établissement et contribuer autrement à l'évaluation et au maintien de
leur compétence». Vous voulez inclure ça. O.K. Puis ça, ça veut dire, dans ce
qui est inclus là, que les sous-comités peuvent également faire appel à un
expert externe, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. Si je consulte l'article 214 de la LSSSS actuelle, ce qu'on
dit... ce dont on parle dans le deuxième alinéa, on dit : «Dans l'exercice
des fonctions décrites aux paragraphes 1° et 2° du premier alinéa ainsi
que [...] celles qu'un comité du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
exerce à la suite de l'acheminement d'une plainte...» Donc, le comité dont il
est question... En fait, à 214, il n'est pas question de n'importe quel
sous-comité, mais bien précisément de celui qui exerce dans... les fonctions
qui sont exercées suite à l'acheminement
d'une plainte dans le cas prévu à 249. Cette longue expression là, dans le
fond, ce qu'elle vise, c'est le comité de discipline.
Dans le
projet de loi n° 15, on parle expressément de l'existence du comité de
discipline. On en parle notamment à
l'article 270, où on dit qu'il exerce les fonctions prévues au
paragraphe 2° de l'article 168. Ici, il faut faire attention, parce
que le paragraphe 2° de 168, son texte n'est pas celui du
paragraphe 2° de 214.
Et donc, ici, quand on parle, bref, du comité de
discipline, il existe, on sait qu'il exerce les fonctions qui sont prévues à
2°. Selon nous, quand on dit : Dans l'exercice des responsabilités prévues
aux paragraphes 1° et 2° du premier
alinéa, le conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes peut
avoir recours à un expert, comme on le prévoit à 169, c'est dans
l'exercice de ces responsabilités-là.
170, qui
vient immédiatement après, dit : Le comité de discipline exerce... ou le
comité d'évaluation de l'acte, par ailleurs, exerce les pouvoirs et les
responsabilités confiées au conseil par les paragraphes 1° et 2°. Donc,
l'accessoire suit le principal, on lui donne les responsabilités, donc
il va être capable, de la même façon que le conseil, d'exercer le pouvoir qui
est prévu à 169.
• (18 h 40) •
M. Fortin : O.K. Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Je pense qu'on devrait peut-être
présenter l'amendement de 169 pour...
M. Fortin : Pas de problème.
Le Président (M. Provençal)
: ...avant de... puis vous pourrez
ajouter le questionnement, là.
M. Fortin : Oui, oui.
J'essayais simplement d'utiliser le temps entre la présentation de l'amendement
et le... Il n'y a pas de problème, là, allez-y, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: O.K.
Parce que l'amendement n'a pas été présenté. Donc, ce serait peut-être bien qu'on présente l'amendement, qu'on se... que
vous fassiez des interventions, s'il y a d'autres questions, puis, après
ça, on reviendra à 169 amendé. Alors, votre amendement, M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Dubé : Excellent. Je vais le lire, il est très simple,
là. Vous le voyez à l'écran, qu'on modifie 169... Donc, dans l'exercice
des responsabilités prévues aux paragraphes 1°... excusez-moi, je devrais
lire le début de l'amendement.
Remplacer, dans le
premier alinéa de l'article 169 du projet de loi, «1° et 2°» par «1°, 2°
et 4°».
Ce
qui veut dire que, lorsqu'on le relit maintenant : «Dans l'exercice des
responsabilités prévues aux paragraphes
1°, 2° et 4° du premier alinéa de l'article», le conseil, etc.
Alors, je pense que c'est... avec les explications qu'on vient d'avoir
de...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, interventions sur
l'amendement? Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement de l'article 169 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Maintenant, sur l'article 169 amendé, quelles sont les interventions? M.
le député de Pontiac.
M. Fortin : Là, on parle... comme le légiste vient de nous le dire, Me Paquin
vient de nous le dire, là, on parle du comité de discipline,
essentiellement, là, qui peut faire venir un expert externe, là, et/ou le CMDP
lui-même.
Est-ce
qu'on s'est dit que... et est-ce qu'on a besoin... En fait, est-ce que le...
Comment je pourrais dire ça, M. le Président? Est-ce que le conseil interdisciplinaire
aurait peut-être besoin de la même possibilité ou pas? Parce que je ne me souviens pas qu'on en ait discuté quand on a
parlé du conseil interdisciplinaire. Je me demande si on aurait besoin de faire venir un tel expert, là. Tantôt,
Dr Bergeron faisait référence à un type d'expert, par exemple, dans des
situations où on parle d'hémato-oncologie pédiatrique, là, des
surspécialités, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron,
s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Là, je vais me lancer à l'eau
sans consulter l'adage. Il m'apparaissait...
Bon, un, il n'est... (Interruption) Excusez. Il est plus grand, lui, en plus. Un, il
n'est pas interdit... tu sais, il y a des choses qui ne sont pas interdites.
Mais, si ce n'est pas interdit, pourquoi s'être avancé jusqu'à le mentionner
dans 169? Dans 169, il faut comprendre que c'est un comité de discipline qui
va... et un expert qui va consulter un dossier
particulier problématique. Ça lui donne... On reconnaît qu'on lui donne une
impunité à l'intérieur de ça comme expert, et ça lui donne accès au
dossier d'un usager spécifique, là.
Donc,
on n'est pas au niveau de l'organisation qui ne nécessite pas nécessairement
que l'on consulte des dossiers spécifiques. Ici, il était important, à mon
avis, de spécifier que l'expert était légitimé de consulter le dossier de par la
loi et qu'il avait une impunité, ce qui ne
veut pas dire que, dans d'autres circonstances, on ne peut pas faire appel à
des experts, mais les circonstances sont tout autres.
M.
Fortin : Très bien, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 169 amendé? Oui, M.
le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Peut-être juste nous dire dans quelles circonstances... Est-ce que
c'est fréquent, un tel recours à un expert externe à l'établissement? Puis dans
quel cas on fait ça?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron,
s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Est-ce que c'est fréquent? La
réponse, c'est non, ce n'est pas fréquent. C'est quand il y a une
reconnaissance d'une insuffisance de compétence pour juger adéquatement de la matière. On comprend que, dans des CMDP, de nos
jours, il y a quand même des centaines, voire des milliers de membres dans certaines circonstances. Généralement, on
trouve la compétence nécessaire pour l'évaluer, mais il y a des domaines de
pointe dans lesquels on est obligé de faire appel à des ressources externes.
Puis la facilité d'obtention de ça était... tu
sais, il fallait aller jusqu'au C.A., sous l'ancienne LSSSS, il fallait aller
jusqu'au C.A., le faire autoriser par le C.A. On comprend que ce n'est
pas une mesure... Puis là les séances de C.A. sont accessibles. Je ne sais pas
si c'est une partie publique, par exemple, celle-là. Probablement que la
nomination d'un expert l'est, mais le dossier particulier ne l'est pas. Mais donc ce sont des circonstances
que j'ai vues. Elles ne sont donc pas anecdotiques, mais elles sont loin d'être
fréquentes.
M. Marissal : Est-ce qu'on parle d'acte, ou de compétence, ou de geste posé
par un professionnel, par exemple, pour aller vérifier ceci?
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y, docteur.
M. Bergeron
(Stéphane) : Totalement. L'essence de cela, effectivement, c'est de
dire... puis c'est pour ça que je
spécifiais, là, on peut aller chercher des experts dans toute chose, puis il
n'y a rien qui l'interdit ailleurs, mais ici, il était important qu'on
donne une impunité à l'expert qui va nous donner son conseil et qu'on
l'autorise à consulter un dossier, entre
guillemets, litigieux, donc, auquel l'usager n'est pas nécessairement partie
prenante, si on se souvient de ça.
Donc, l'usager ou sa
famille peut avoir remonté quelque chose au commissaire aux plaintes, qui en
saisit le conseil professionnel, parce qu'on dit : Aïe! L'acte de telle
personne mérite attention. Le conseil professionnel dit : Oui, ça mérite attention, je vais faire un comité
de discipline. Mais là on se ramasse devant quelque chose qui n'est pas
courant, très pointu. On a besoin de l'aide d'un expert pour guider les membres
du conseil professionnel là-dedans, sur certains aspects ou l'ensemble des
aspects pour qu'il puisse se prononcer.
Donc, encore une
fois, pas courant, mais se rencontre, et le besoin est circonscrit dans le
cadre de cela, puis ce n'est pas
l'utilisation de tout expert de tout acabit, mais c'est... la visée de cet
article-là, c'est carrément dans un cas d'une étude en comité de
discipline, là.
M. Marissal :
Et ça, nonobstant le travail des ordres professionnels, le travail du ou de
la coroner, qui n'est généralement jamais bien loin, là, s'il y a mort d'homme,
par exemple, ou de personne, ou même un travail policier, c'est... nonobstant
tout ça, on peut aussi aller chercher un expert pour faire une
contre-vérification.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
docteur.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, donc, je ne dirai pas que c'est une
contre-vérification, mais c'est un choix de terme, donc, c'est pour refaire une
expertise, là. Et votre question, bien, le coroner, effectivement, a un rôle à jouer, mais c'est un rôle de
recommandation, de mesures à prendre. Ce n'est pas un rôle pour pointer du
doigt, dans la fonction d'un coroner, alors qu'ici on est dans un
processus disciplinaire. Le coroner s'inscrit dans un autre processus que celui
d'un processus disciplinaire.
Par ailleurs, votre
question est légitime sur qu'est-ce qu'il en est lorsque c'est le Collège des
médecins, par exemple. Pourquoi est-ce qu'on n'en réfère pas au Collège des
médecins? La réalité est que le Collège des médecins, souvent, lorsque ça se produit intramuros, intraétablissement, préfère
que l'étude soit faite à l'intérieur de l'établissement parce que c'est là qu'on retrouve la meilleure
compétence pour en juger. Donc, le Collège des médecins fait confiance
au processus du CMDP, puis on trouve qu'il n'est pas nécessairement
suffisamment rapide et gagnerait en agilité, mais
il fait quand même confiance au processus d'examen des plaintes et du processus
disciplinaire des établissements et considère qu'il y a la force, la puissance
et la compétence nécessaires à l'intérieur de l'établissement pour être
en mesure d'en juger.
Donc, le Collège des
médecins va préférer garder ses... sans les restreindre totalement, il a tous
les droits de ce côté-là, mais généralement, il va s'intéresser plus aux cas
où... aux situations où, justement, il n'y a pas de CMDP, il n'y a pas d'analyse par des pairs et des
professionnels. Donc, on peut penser à un médecin dans un GMF ou quelqu'un
qui est dans une clinique privée qui n'est pas rattachée à l'établissement, où
là l'étude par des gens indépendants et compétents, le seul moyen de le faire,
c'est via l'ordre professionnel.
• (18 h 50) •
M. Marissal :
Au privé, par exemple, ce que vous dites, là.
M. Bergeron (Stéphane) : Entendons-nous sur la
définition de privé, là, pas rattaché à un CMDP, pas rattaché à un
établissement. Un GMF est une clinique privée qui accepte des patients RAMQ,
mais donc, dans un GMF, on n'aurait pas un tel processus, et cela serait donc
remonté plutôt vers le Collège des médecins.
M. Marissal :
O.K. Même chose pour privé-privé, là.
M. Bergeron
(Stéphane) : Tout ce qui n'est pas à l'intérieur du CMDP d'un
établissement, donc privé-privé ou privé-public, là, on se comprend sur le
choix des termes.
M. Marissal :
Et puis ensuite on dit qu'il peut, avec l'autorisation du directeur
médical... On comprend que, s'il peut, c'est donc qu'il le veut. S'il en fait
la demande, il le veut, mais c'est assez à sens unique. Je comprends que c'est
le directeur, donc, médical. S'il dit oui puis que c'est voulu, il n'y a pas de
problème, ça roule, mais le directeur médical a le pouvoir de dire non, et, à
ce moment-là, il n'y a pas de recours, c'est la fin de l'histoire.
Le Président (M.
Provençal)
: Il doit sûrement être obligé
de justifier, là.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y.
M.
Bergeron (Stéphane) : Ce mécanisme de contrepoids... puis il faut
comprendre pourquoi il est là. L'expert, il ne sera pas payé par le CMDP, il va
être payé par l'établissement. Donc, le CMDP, qui est un regroupement de
professionnels autonomes non rattachés à
l'établissement, lui donner la possibilité d'engager des sommes de
l'établissement, vous comprenez que ce ne serait peut-être pas jugé comme étant
adéquat, en termes de gouvernance monétaire ou financière.
Donc, il y avait également, dans la LSSSS, le
processus que cette demande-là devait être avalisée par le conseil d'administration. Puis là je peux refaire
tout mon tricotage pour dire que le conseil d'administration, maintenant, c'est... pour les fonctions professionnelles,
c'est dévolu au directeur médical, mais c'est ce qui explique le fait qu'on ne
peut pas désincarner ou autoriser un CMDP
composé de professionnels autonomes d'engager les sommes de l'établissement
pour l'établissement.
M.
Marissal : ...émoluments de l'expert externe viendra de
l'établissement. Il faut que quelqu'un signe le chèque ou autorise le décaissement, là, en tout cas, les honoraires de cet expert. Mais ma question n'est pas tant sur le
chemin de l'argent ou la décision
de... c'est plus sur la décision de la pertinence d'engager un expert externe,
c'est-à-dire que, si le directeur médical juge que ce n'est pas
nécessaire, il refuse, il n'y en aura pas.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, à nouveau.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, donc, je ne peux pas contredire. Je considère encore qu'entre un
directeur professionnel qui connaît la compétence de ses membres et qu'un
conseil d'administration qui n'a pas nécessairement
une formation, je crois que la capacité de juger de la profondeur et de la
compétence et d'en discuter avec les équipes, elle est encore plus forte
du côté du directeur médical.
Évidemment, à cela on pourra dire que, comme on
l'a mentionné tout à l'heure, le CMDP peut faire rapport au conseil d'établissement là-dessus. Puis
finalement je veux le garder non pas en réserve, mais, bien que j'aie mentionné
que le Collège des médecins, généralement,
considère que les CMDP font une bonne job et acceptent volontiers à ce que
ces cas-là soient évalués, un CMDP qui, à
mon avis, se tournerait vers le collège pour dire : On n'a pas la
compétence nécessaire, recevrait probablement une oreille assez favorable du
collège. Donc, ce n'est pas la fin ultime de ça, mais théoriquement,
effectivement, dans la version de 169, le directeur médical peut dire non.
M. Marissal : ...le collège, même
s'il est tout ouïe, il est favorable, ne peut pas engager l'expert indépendant au nom de l'établissement. C'est là où je verrais
un possible problème, si le directeur médical dit : Non, je ne pense pas
que votre demande est légitime, ou efficace, ou nécessaire, on n'en engagera
pas, d'expert externe. Vous comprenez que ça
prend comme la plus grande des transparences ici, là, s'il y a un problème. Je
comprends que votre C.A. n'était peut-être pas... ce n'étaient pas tous
des médecins, puis des praticiens, puis... mais il y avait une discussion qui
se faisait au sein de l'instance suprême de
l'établissement... instance suprême, le premier carré de l'organigramme en haut,
le C.A., là, qui décidait puis que ça ruisselait après. Là, ça arrête à un
individu qui peut, de son propre chef, dire : Je ne pense pas qu'on
devrait engager un expert externe.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : M. le Président, je veux juste... puis je ne pense
pas que vous l'avez perçu comme ça, M. Marissal. En aucun moment,
je n'ai voulu inférer que le collège pouvait ordonner à l'établissement
d'engager un expert, là, ou se substituer à ça.
M. Marissal : Non, je n'ai pas
compris ça, non, non, au contraire.
M. Bergeron (Stéphane) : Ce que le
collège peut faire, c'est prendre à sa charge, et le collège peut, lui, engager
des experts pour étudier un cas, là. Donc, lui-même peut le faire. Donc, ce que
je dis, c'est qu'il y a d'autres voies alternatives.
M. Marissal : Oui, au même titre que
vous avez dit tantôt : Ça peut se retrouver à la une d'un journal aussi, mais on s'entendra que, n'en déplaise à mes anciens
collègues, ce n'est peut-être pas l'idéal, là. S'il y a eu faute professionnelle
grave, on préférerait qu'il y ait une enquête interne, que ça se fasse de façon
rigoureuse, pas que ça éclabousse dans les médias de façon désordonnée.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui. Donc,
je continue avec la même réponse que je vous ai donnée, M. Marissal, à savoir que je pense que la question de juger de
la profondeur du corps professionnel qui oeuvre pour l'établissement et des professionnels, le directeur médical est
probablement le mieux placé. Vous me mettez devant une situation hypothétique que
je ne peux pas nier qui pourrait arriver, je n'irai pas là, mais je pense que
le processus n'est certainement pas moins solide et rigoureux... certainement
pas moins solide et rigoureux qu'il ne l'est actuellement, en vertu de LSSSS,
sur cette décision-là.
M. Marissal : O.K.
Moi, je ne suis pas parfaitement rassuré, je vous le dis tout de suite. Le
milieu médical n'est pas si... puis là je ne
parle que du milieu médical, là, les médecins, par exemple, les spécialistes,
là, ne sont pas si nombreux que ça. Dans un établissement, ils se
connaissent tous et toutes. Le directeur médical, c'est un de leurs collègues
ou quelqu'un de la profession. Je ne veux pas imaginer des problèmes où il n'y
en aurait pas, là, mais il ne faudrait pas
qu'on se retrouve dans un conflit d'intérêts ou apparence de conflit
d'intérêts, quelqu'un qui n'a pas voulu engager l'expert externe parce que... parce qu'un chum, c'est un chum ou
parce que : Non, ça ne me tente pas tellement d'aller brasser dans
ce coin-là, ça fait que je n'ai pas envie d'engager un expert externe.
Si le CMDP
juge que... il faudrait au moins qu'il y ait un mécanisme d'appel, parce que,
si la lettre de demande meurt sur le bureau du directeur médical, c'est
la fin des haricots, puis il n'y en aura pas, ou alors... à moins que le
Collège des médecins intervienne, ou que, comme je le dis, ça éclabousse dans
les médias. C'est possible aussi, mais ça ne
me paraît pas... ça ne me paraît pas optimal comme façon de faire, de la façon
dont c'est libellé ici. C'est peut-être plus une question pour le
ministre, parce que, là, on est plus dans la politique, là.
M.
Dubé : Bien, moi, ce que j'ai répondu tantôt, puis je
finirais avec ça, j'ai dit, dans 174, on a un amendement pour que le
CMDP puisse signifier qu'il n'y a pas eu un accord sur l'engagement d'un
expert, puis on le verra à 174.
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le 169
amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que 169 amendé est
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le
Président (M. Provençal)
: Sur division. O.K. 170, pour lequel vous aurez un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Merci beaucoup. Alors, je
vais commencer par 170 avant de lire l'amendement :
«Le conseil
des médecins, dentistes, pharmaciens et sages-femmes doit créer un comité de
pharmacologie, des comités d'évaluation de l'acte et des comités de
discipline.
«Le comité de
pharmacologie exerce les responsabilités confiées au conseil relativement aux
règles applicables à l'utilisation des médicaments prévues au
paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 168. Les comités
d'évaluation de l'acte ou les comités de
discipline exercent respectivement les responsabilités confiées au conseil par
les paragraphes 1° et 2° de cet alinéa.
«Un comité
d'évaluation de l'acte ou un comité de discipline est formé de trois membres du
conseil, dont au moins un est un pair de professionnel dont le dossier
est à l'étude par le comité.»
• (19 heures) •
Alors, je vais sauter tout de suite à
l'amendement, si vous permettez. Ça va?
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M.
Dubé : Donc, remplacer, dans
le troisième alinéa de l'article 70 du projet de loi, «formé de» et «un
pair du» par, respectivement, «formé
d'au moins» et «membre du même ordre professionnel»... Est-ce qu'il y a un
enjeu? Ce n'est pas le bon?
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que non.
M. Dubé : Ce n'est pas la bonne
version?
Des voix : ...
M. Dubé : Bien, excusez-moi, je vais
recommencer. À l'article 170 du projet de loi :
1° remplacer la première phrase du deuxième
alinéa par la phrase suivante :
«Le comité de pharmacologie approuve les règles
applicables à l'utilisation des médicaments soumises au conseil conformément à
l'article 184; et
2° remplacer, dans le troisième alinéa — c'est
ça — «formé
de» et «un pair du» par, respectivement, «formé d'au moins» et «membre du même ordre professionnel que le». Ce que je
lisais tout à l'heure, c'était juste le deuxième.
Dans les
commentaires : Cet amendement vise d'abord à reconduire la règle actuellement prévue par le Règlement
sur l'organisation et l'administration des établissements, qui prévoit que les
comités d'évaluation de l'acte et les comités de discipline sont formés d'au
moins trois membres. Il vise ensuite à préciser que le pair n'est pas forcément
de la même spécialité que le professionnel
concerné et qu'il suffit qu'il soit membre du même ordre professionnel que
celui-ci. Enfin, il corrige le renvoi au paragraphe 3° de
l'article 168 en raison de sa suppression par amendement. Et là on voit à l'écran le nouveau 170 tel qu'amendé,
que je n'ai peut-être pas besoin de relire ici. Merci beaucoup, Me Paquin.
Le
Président (M. Provençal)
:
On peut-tu le redescendre, juste
pour... s'il vous plaît? Parfait. M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Merci, M. le Président. Peut-être que je devrais savoir la
réponse à ma question, mais je vais quand
même la poser. Pourquoi vous êtes venu changer d'idée, essentiellement, là,
pour dire qu'on a juste besoin d'un membre
du même ordre professionnel plutôt que de dire «un pair»? Parce qu'il y a les
ordres professionnels là-dedans qui sont grands, là. Dr Bergeron parlait
d'hémato-oncologues pédiatriques plus tôt. Ce n'est pas exactement la même chose qu'un dermatologue, disons. Donc, pourquoi
simplement spécifier qu'il doit y avoir un membre du même ordre professionnel
plutôt que d'un pair?
Le Président (M. Provençal)
: ...le sens de la question du député
de Pontiac?
M. Bergeron (Stéphane) : Oui,
je comprends bien.On va s'assurer du libellé exact du ROAE. Cependant,
encore là, c'est le reflet de la réalité sur le terrain actuellement,
c'est-à-dire que, lorsque je donnais un exemple sur l'hémato-oncologue
pédiatrique, sur le comité de discipline, c'est composé de membres, dans ce
cas-ci, là, de tout acabit, là. C'est les...
Il n'y aura pas nécessairement un ou deux membres hémato-oncologues
pédiatriques sur cela. C'est jugé par un comité de professionnels du
CMDP, membres du CMDP.
M. Fortin : ...de discipline, là, est-ce que c'est le même comité de
discipline pour tous les cas?
M. Bergeron
(Stéphane) : Les comités de discipline sont formés ad hoc.
Donc, j'ai une plainte qui concerne... la nécessité d'étudier la... suite à une
plainte, la qualité d'un acte posé par M. Fortin? Il va y avoir un comité
ad hoc sur M. Fortin puis, pour Marissal, il va y avoir un comité
ad hoc. Ce sont des comités qui sont... Ce n'est pas des comités permanents,
là, c'est des comités qui sont formés ad hoc.
M. Fortin : O.K. Alors, quand vous dites : il doit y avoir au
moins un des membres qui est un membre du même ordre professionnel, ça se
pourrait qu'un dermatologue se retrouve à être sur le comité de discipline pour
un hémato-oncologue pédiatrique, là.
M. Bergeron
(Stéphane) : Si vous... M. le Président, si vous demandez la
situation actuelle, la réponse, c'est oui.
Une voix : ...
M. Bergeron (Stéphane) : Ah!
c'est...
M. Fortin : Ce n'est pas des gens du tout, du tout, du tout dans la
même spécialité, là.
M. Bergeron (Stéphane) : Vous
avez... Vous décrivez la réalité.
M. Fortin : Et est-ce que ça fonctionne bien, la réalité, dans cette
façon de faire là?
M. Bergeron (Stéphane) : On a
un processus qui est en place depuis, avec le ROAE, là, mettons, 20 ans,
30 ans, là. Le nombre d'années n'est pas exact, in processus dont je
n'entends pas de plainte en termes de qualité. Puis je réfère à ce que je
disais tout à l'heure, le collège a suffisamment confiance dans la qualité du
processus que, lorsque ça touche quelqu'un qui est membre d'un CMDP, il est...
il y a une grande ouverture à ce que ce soit traité par les comités de discipline du CMDP. Les plaintes que j'entends sont
sur la célérité, comme on l'entend dans plusieurs... la vitesse à
laquelle les avis sont rendus. Ça, oui, mais sur la qualité, je n'en entends
pas.
À partir de ce que je vous ai dit, oui,
aujourd'hui, sur une plainte concernant un cardiologue, il est possible qu'on
trouve un pharmacien, un dentiste puis un médecin de famille pour l'étudier.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac, est-ce que
ça va?
M. Fortin : Oui, oui, je... Mais je comprends que le Dr Bergeron nous
transmet la réalité de ce qui se passe en ce
moment, là. Je me demande si c'est vraiment de la façon qu'on veut continuer de
procéder, surtout quand on parle de comité d'évaluation de l'acte,
d'avoir des gens qui... Puis je ne dis pas qu'un médecin de famille ne comprend
pas nécessairement l'acte, là, mais il y a des actes hyperspécialisés pour
lesquels, disons, aucun de ces trois-là n'aurait étudié, là.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, je pense que c'est
important que vous puissiez répliquer.
M.
Bergeron (Stéphane) : J'ai l'information sur le processus actuel, qui
n'est pas en vertu de la LSSSS mais du ROAE. On me dit que ça fait
environ 39 ans que ce processus-là existe, et le processus...
Une voix : ...
M.
Bergeron (Stéphane) : Le Règlement sur l'organisation et
l'administration des établissements. Donc, c'est un règlement qui régit la façon dont les établissements se comportent. Je
vais vous le lire, c'est l'article 106 : «Lorsqu'une
plainte est formulée contre un médecin, un dentiste ou un pharmacien membre du
CMDP, le comité exécutif forme un comité de discipline pour étudier la
plainte.»
Deuxième paragraphe : «Un comité de
discipline est composé d'au moins trois membres actifs du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens.» Donc, on ne
spécifie pas, là, que ce doit être d'un ou autre puis on ne parle pas de
ça doit être un cardiologue pour un cardiologue.
Troisième
paragraphe : «Lorsqu'un comité de discipline effectue l'étude de dossiers
de soins dentaires — donc
là, on voit qu'il a une particularité — il doit inviter un dentiste à
participer à ses travaux.» Il y a une particularité aussi pour les cas chirurgicaux, les cas de décès, «il
doit inviter un médecin spécialiste en anatomopathologie». Et lorsqu'il
doit effectuer l'étude d'un dossier
pharmaceutique, «il doit inviter un pharmacien». Ça, c'est ce qui a cours
depuis 39 ans.
M.
Fortin : Avec ce que vous proposez là, si c'est le cas
d'une sage-femme, il faudrait inviter une sage-femme aussi, là. Cet
article-là vient répondre à cette obligation-là.
M.
Bergeron (Stéphane) : Dans l'article proposé ici, c'est une version modernisée
en termes de vocable et de vocabulaire qui reprend, essentiellement, les
principes qui nous anime depuis 39 ans.
M.
Fortin : O.K. Mais je reviens à ma question initiale. Puis
vous le savez, là, si on est ici élus autour de la table, là, c'est parce que
d'habitude il y a des choses qu'on veut changer, hein? Si on est d'accord avec
la façon que tout se fait, bien, on n'a pas d'affaire à être ici. Puis
c'est un peu la même chose dans votre travail, Dr Bergeron. Alors...
Une voix : ...
M. Fortin : Vous en avez trouvé 1 200, des affaires que vous
vouliez changer, oui. Alors, est-ce que ça, c'est...
Je repose ma question. Est-ce que d'avoir un médecin de famille avec un
dentiste et un pharmacien autour de la table
pour un comité d'évaluation de l'acte d'un cardiologue, c'est une bonne
affaire, même si ça fait 39 ans qu'on le fait comme ça?
• (19 h 10) •
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, donc, j'ai donné des exemples de ce qui peut... On comprend qu'il y a la latitude, au comité exécutif du CMDP,
de la sélection de ses membres. Encore faut-il avoir des membres. Puis on
peut les contraindre, mais, à un moment donné, la contrainte a une limite,
semble-t-il. La réalité est celle qu'on doit avoir également un processus qui, puis
les CMDP l'ont fait jusqu'à maintenant, manifeste une indépendance,
l'indépendance nécessaire, donc surtout face à des petits nombres. On parlait
des hémato-oncologues pédiatriques puis on peut parler d'autres normes.
Lorsque tout le monde se fréquente, parce qu'ils
travaillent tous dans le même établissement, ils sont tous... ils dînent ensemble la plupart du temps, ils
passent leur party de Noël ensemble, est-ce qu'on a un processus disciplinaire qui
est neutre et indépendant pour juger de? Ça fait que c'est ça aussi qu'il faut
prendre en considération. Si vous me demandez :
dans un monde idéal, est-ce que trois cardiologues devraient juger d'un cas de
cardiologie? Dans un monde idéal, je ne pourrais qu'aller dire oui à ça. Mais
sauf que, si on met la barre à ce niveau-là, la réalité va être que,
dans un grand nombre de cas, on ne sera pas capables de faire... d'évaluer la
situation.
Donc, c'est
là qu'on utilise le «au moins un», en disant qu'il y a une barre minimum à
franchir, mais déplacer la barre plus haute va faire en sorte que, dans
la réalité du concret du terrain, dans différentes situations, les gens vont dire :
Ce n'était pas un processus neutre et impartial de jugement. Regardez, ils ont
mis des copains, copines pour juger de l'acte d'un de leurs amis. Comment
pouvez-vous... comment puis-je croire aux conclusions? Et on a une redevabilité
de ça envers la population.
M. Fortin : On s'entend sur le fait, si c'était trois cardiologues qui
jugeaient d'un cardiologue, là, ça pourrait...
pourrait y avoir... il y aurait probablement une perception comme celle que
vous décrivez. Mais là je ne vous dis pas qu'on devrait nécessairement changer,
que ça devrait être pour que ce soit trois cardiologues, mais je me pose la question.
Puis là je nage, là, sans avoir consulté les gens du CMDP sur cette
question-là, qui peut-être vont nous dire que
ça marche de même depuis 39 ans puis que c'est bien correct, là. Ça se
peut qu'ils nous disent ça, ce qui ne fait pas nécessairement... ça ne veut pas
nécessairement dire que c'est la bonne chose à faire, mais d'avoir au moins
quelqu'un qui comprend la spécialité, là. Je vous le dis comme ça, parce que,
là, on parle d'un comité d'évaluation de l'acte, puis, s'il n'y a aucun
des trois membres qui comprennent l'acte en question, pas sûr que c'est
souhaitable non plus. Donc, qu'il y ait
peut-être une personne, un de ces membres-là... puis là on dit que du même
ordre professionnel, c'est une chose, mais...
M. Dubé : J'ai une suggestion à
faire. J'aimerais ça que, soit que le Dr Bergeron... parce que je vois l'heure
qu'il est, là...
Une voix : ...
M. Dubé : Ah! excusez-moi,
excusez-moi. Je vois l'heure qu'il est, puis il nous reste quelques minutes,
mais deux choses que j'aimerais qu'on... peut-être en ouverture demain, on
verra qu'est-ce qu'on fait, mais j'aimerais ça que vous nous expliquiez, Dr Bergeron ou Me Paquin, pourquoi qu'on a
décidé d'aller chercher ce règlement-là puis de l'amener
dans la loi, parce qu'on aurait pu décider de le laisser, par exemple, dans un
règlement interne. Puis ça, ça serait peut-être bon de nous expliquer pourquoi
on a jugé bon, dans ce cas-ci, de l'amener. Parce que je pense que c'est...
Habituellement, on tente de dire : On
va garder ça dans les règlements, mais là, ici, on l'amène dans la loi. Ça fait
que je ne sais pas si... Voulez-vous qu'on se garde ça d'ici demain
matin?
Le Président (M. Provençal)
: ...de toute façon, ils vont avoir à
peu près deux minutes pour s'exprimer.
M. Dubé : Bon. Mais, en tout cas,
moi, c'est ma suggestion que je fais parce que c'est quand même un choix qu'on a fait de l'amener dans la loi. Ça fait que,
si demain on pouvait commencer avec ça, M. le député... parce que c'est une très bonne question que vous vous posez. Il
nous reste quand même trois ou quatre articles dans cette section-là... trois
articles, en fait, là.
Le Président (M. Provençal)
: ...dans cette section-là.
M. Dubé : Oui, c'est ça, exactement.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, écoutez, il reste moins d'une minute. Moi,
ce que je vais faire c'est que... Je vous remercie beaucoup de votre
collaboration.
On va
ajourner les travaux à demain, mercredi 13 septembre, à
8 heures, où les membres se réuniront en séance de travail dans le
cadre d'un autre mandat.
Merci beaucoup à tous de votre contribution et
de votre collaboration. Merci, Mme la secrétaire.
(Fin de la séance à 19 h 14)