(Neuf
heures cinquante et une minutes)
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
bon matin à tous. Merci de votre présence.
Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services
sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de
services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. Alors, Mme Dorismond (Marie-Victorin) est remplacée par M. Lefebvre (Arthabaska) et Mme Caron
(La Pinière)) est remplacée par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Je vous
rappelle que, lors de notre ajournement le 14 septembre, nous
venions de voter l'article 193, ce qui fait que nous en sommes rendus à la
lecture de l'article 194, pour lequel, M. le ministre, vous aurez, en
plus, un amendement. Alors, je vous cède immédiatement la parole.
M. Dubé : Très bien. Merci beaucoup, M. le Président, et
rebonjour à tout le monde pour cette autre semaine.
Alors,
194 reprend essentiellement ce qui est dans la LSSSS. Je vous en fais la
lecture, puis on verra l'amendement dans quelques secondes. Alors, 194
se lit comme suit :
«Lorsque, compte tenu
des standards d'accès généralement reconnus et après avoir effectué les
consultations appropriées, le président et
chef de la direction de Santé Québec estime que le temps d'attente pour obtenir
un service spécialisé ou
surspécialisé dans l'ensemble du Québec ou dans l'une de ses régions est
déraisonnable ou sur le point de le
devenir, il peut, après avoir obtenu l'autorisation du gouvernement, voir à la
mise en place de mécanismes particuliers d'accès permettant de rendre ce
service autrement accessible dans le délai qu'il juge raisonnable.
«Le président et chef
de la direction peut requérir que les établissements concernés ou, le cas
échéant, le prestataire choisi pour conserver et gérer les renseignements
recueillis aux fins d'assurer la gestion de l'accès aux services lui fournissent, de la manière et dans les délais qu'il
indique, les renseignements nécessaires pour lui permettre d'apprécier
si le temps d'attente pour obtenir un service spécialisé ou surspécialisé est
déraisonnable ou sur le point de le devenir.
À cette fin, le président et chef de la direction peut également requérir du
prestataire qu'il produise et lui fournisse,
à partir de ces renseignements, des statistiques par établissement, par région
ou pour l'ensemble du Québec. En aucun cas, les renseignements fournis
ne doivent permettre d'identifier les usagers des établissements.
«Le président et chef
de la direction peut exiger d'un établissement concerné par la prestation du
service spécialisé ou surspécialisé visé d'ajuster en conséquence les modalités
de fonctionnement de l'accès à ce service.
«Le
responsable de la gestion de l'accès aux services spécialisés ou surspécialisés
doit aviser le directeur médical dès
qu'il estime, après avoir consulté le chef de département clinique concerné,
qu'un usager ne pourra obtenir de l'établissement
un service spécialisé ou surspécialisé dans le délai jugé raisonnable par le
président et chef de la direction.
«Le directeur médical
propose immédiatement à l'usager une offre alternative de services qui tient
compte notamment du département territorial
de médecine spécialisée afin que l'usager puisse, s'il le désire, obtenir le
service spécialisé ou surspécialisé qu'il requiert dans un délai jugé
raisonnable par le président et chef de la direction. Le ministre peut, malgré
toute disposition inconciliable, assumer le coût de tout service obtenu,
conformément aux directives du président et chef de la direction, dans un
centre médical spécialisé non participatif au sens du deuxième alinéa de
l'article 500 ou à l'extérieur du Québec.»
Je vais aller lire
l'amendement tout de suite, si vous permettez, M. le Président. Alors,
l'amendement à l'article 194 se lit comme suit :
Supprimer le deuxième
alinéa de l'article 194 du projet de loi.
Et c'est tout. On
passe directement du premier au troisième paragraphe et, on le voit... Puis je
rappellerais à mes collègues de la
commission que l'essentiel de ce projet-là est déjà dans la LSSSS. C'est... ce
sont des dispositions qui sont d'ailleurs déjà disponibles dans la
LSSSS.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que vous avez un article à nous référer?
M. Dubé : Oui,
certainement. On l'a dans les documents qui ont été soumis aux députés, là.
C'est l'article, entre autres, 246, l'article 431.2, essentiellement, et
c'est tout, c'est tout.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le
ministre. Alors, y a-t-il... Oui, alors, M. le député de Pontiac, pour
une première intervention.
M. Fortin : Merci,
merci, M. le Président. Bonjour. Bonjour à vous, bonne semaine à tous les
collègues. M. le whip, on est contents de vous voir en commission. On va se...
On va marcher une ligne droite, hein? Bien, surtout, surtout, de l'autre
côté de la table, là, mais quand même.
O.K.
Là, vous venez enlever le deuxième paragraphe ou le deuxième alinéa, mais, de
la façon qu'on lisait le 194 de notre
côté, là, c'était... le premier alinéa, il sert essentiellement à dire que le
gouvernement, une fois qu'il y a eu... qu'il se rend compte... disons, à la direction de Santé Québec, là, une fois
qu'elle se rend compte qu'il y a un enjeu, bien, elle peut mettre des mécanismes en place. Mais le
deuxième paragraphe, c'est lui qui... c'est lui qui permet essentiellement
de savoir s'il y a un enjeu ou pas. Alors, pourquoi vous venez le retirer?
Le Président (M. Provençal)
: ...ou à maître... Alors,
je vais demander à Me Paquin de se nommer, s'il vous plaît. Consentement
pour donner la parole à Me Paquin? Consentement, merci.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président.
Alors, Mathieu Paquin, de la Direction des affaires juridiques au ministère
de la Santé et des Services sociaux. Essentiellement, le retrait du deuxième
alinéa de l'article 194 découle d'une...
en fait, c'est de la concordance avec le projet de loi sur les renseignements
de santé et de services sociaux. Parce qu'il faut savoir qu'il y a déjà
des mesures qui sont mises en place par ce projet de loi là qui permettent
d'obtenir, dans le fond, les renseignements en vertu de cette loi-là.
D'ailleurs, l'article 246 de la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux procédait au retrait
du deuxième alinéa de l'article 431.2 de la LSSSS, qui est l'équivalent du deuxième alinéa de l'article 194. Donc,
essentiellement, il s'agit d'une modification de concordance, M. le Président.
M.
Fortin : ...dans la loi n° 5
maintenant, là?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M.
Fortin : O.K., parce que vous avez
introduit autre chose qui dit exactement la même affaire, donc le... bien,
exactement la même affaire... c'est-à-dire que le PCD peut aller chercher, des
établissements, les données dont il a besoin pour prendre une décision en conséquence.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme
Setlakwe : Est-ce que le texte, dans... là, je ne l'ai... évidemment,
on ne l'a pas sous les yeux, mais, moi, ce que je comprends, c'est que, dans le
projet de loi n° 3, qui est devenu n° 5, on
retire l'article, donc il faut le supprimer.
Mais est-ce que la disposition, elle est plus large ou elle vise un cas... un
cas... est-ce que c'est... vous vous en
remettez à une disposition plus large, qui va permettre... qui va viser le cas
dont on parle ici, là, le P.D.G. va pouvoir avoir accès aux renseignements pour lui permettre de prendre les mesures
qui s'imposent, là, pour que le délai soit plus avantageux pour le
patient? Ou c'est moi qui ne suis pas la...
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, oui, il y a, effectivement,
une disposition, mais c'est permis par une disposition plus large de la loi n° 5.
Mme
Setlakwe : Qui est donc 246. Non?
Le Président (M.
Provençal)
: ...de la
LSSSS, là.
Mme
Setlakwe : Oui. Non, vous avez raison.
Le Président (M.
Provençal)
: Parce que, là, on est dans
194, mais...
Mme
Setlakwe : Non, non, je comprends. Dans le projet de loi n° 5, il y a des dispositions qui couvrent cette
situation-là, mais de façon plus large, qui vont couvrir d'autres situations.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Il y a des dispositions plus larges.
Par coeur...
Mme
Setlakwe : Non, c'est ça.
M. Paquin (Mathieu) : ...je ne la connais pas, mais je pourrais
demander, sans doute, à la personne spécialisée dans cette loi-là, qui n'est pas très loin derrière, d'ailleurs. Et 246,
M. le Président, en fait, c'est l'article de la loi n° 5
qui retirait le deuxième amendement
de 431.2, qui, essentiellement, est le même amendement... en fait, le même
alinéa qu'on vient retirer ici à 194.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va.
Oui?
Mme
Setlakwe : ...oui, si possible, si Me Bérubé...
Le Président (M.
Provençal)
: Me Côté.
Mme Setlakwe :
Me Côté, Me Geneviève Côté, je
suis désolée, si elle pouvait nous rappeler, là, les dispositions, dans
la... dans le projet de loi n° 5, qui seraient
pertinentes ici.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
consentement pour permettre à Me Côté de nous éclairer?
Mme
Setlakwe : Merci, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Consentement.
Alors, Me Côté, si vous pouviez venir ici. Vous devrez vous nommer, s'il vous
plaît, comme d'habitude.
Mme G. Côté
(Geneviève) : Bien sûr. Alors, Geneviève Côté, avocate à la Direction
des affaires juridiques, Santé et Services
sociaux. En fait, le projet de loi sur les renseignements... bien, la Loi sur
les renseignements de santé, maintenant,
est venue permettre, là, différentes possibilités d'avoir... d'obtenir
communication de renseignements pour des
fins liées à l'administration. Donc, les différents organismes de santé et
services sociaux, que ce soient les ministres ou, dans ce cas-ci, là, Santé Québec, là, pourront avoir accès, là, aux
renseignements qui sont requis pour... Puis là, pendant que je me déplaçais pour venir, là, je cherchais
l'article exact, là, mais c'est les fins liées à l'administration... si vous me
donnez juste une petite seconde... c'est quand on cherche qu'on ne trouve pas.
• (10 heures) •
Le Président (M.
Provençal)
: Il n'y a
pas de stress à avoir.
Mme G. Côté
(Geneviève) : Oui. Merci. Merci de votre compréhension.
Mme
Setlakwe : ...à la notion
générale d'organisme, qui se trouvait au p.l. n° 5,
mais là Santé Québec ne peut pas être prévu dans le p.l. n° 5,
mais...
Mme G. Côté (Geneviève) : Il ne l'est pas encore,
mais on aura un amendement plus tard qui viendra rajouter Santé Québec
comme organisme du secteur de la santé et des services sociaux. Et c'est... les
finalités, là, c'est... on disait que les renseignements peuvent être utilisés
pour toute... lorsqu'ils sont nécessaires à l'exercice des fonctions relatives
à l'organisation ou à l'évaluation des services. Donc, c'est cet... c'est
l'article 64, là, qui va venir permettre à Santé Québec d'utiliser les
renseignements. Et évidemment, pour que ça fonctionne, là, il faudra aller
modifier plus tard, quand on sera dans le modificatif,
là, il faudra aller modifier la Loi sur les renseignements pour ajouter Santé
Québec à la liste des organismes.
Mme Setlakwe :
...je pense que ça fonctionne,
puis c'est effectivement opportun d'avoir tout le régime de partage des
renseignements dans un seul texte législatif. Merci, Me Côté.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Merci, M. le Président. Rebonjour. C'est reparti pour une autre semaine. Je
veux juste être sûr de comprendre, là,
pourquoi on fait sauter tout l'alinéa. J'ai compris les explications de
Me Paquin, là, ça, ça va. Ça va, il
y a une concordance avec une loi qu'on a adoptée ici précédemment, là, je
comprends pour les renseignements personnels.
Par contre, il est
dit ici que... «conserver et gérer les renseignements recueillis aux fins
d'assurer la gestion de l'accès aux services
lui fournissent, de la manière et dans les délais qu'il indique, les
renseignements nécessaires pour lui permettre
d'apprécier si le temps d'attente...» Lui permettre, là, c'est le président et
chef de direction de Santé Québec. Qu'est-ce qui remplace, donc, cet
alinéa qui lui donnait quand même les outils pour mesurer l'attente, puisque
c'est de ça dont il est question ici, là?
M. Dubé : Me Paquin, je pense que ce que vous avez
expliqué, c'est qu'il n'a pas besoin de le demander, il y a déjà accès.
Je pense que c'est un petit peu ça, avec la loi, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin,
s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, c'est l'explication que ma
collègue Me Côté a fournie. En fait, c'est qu'on a un article qui est
d'une portée plus large, dans la Loi sur les renseignements de santé, qui va permettre d'obtenir ces renseignements-là. Donc,
l'alinéa qui est là devient superfétatoire, et on peut le retirer, comme
d'ailleurs la loi n° 5 le faisait dans l'article
correspondant de la LSSSS.
M. Marissal : O.K. Il faudrait juste
quand même s'assurer que l'information circule. Le deuxième alinéa fait quand
même obligation de faire circuler l'information. Là, on réfère à une autre loi
parallèle. L'obligation qui était faite ici, là, me semble être plus directe.
Maintenant, je ne ferai pas l'argumentaire, là, toute la matinée, sur est-ce
que ça couvre. Oui, ça couvre, mais il me semble y avoir un petit détour ici,
là, qu'on ne retrouvait pas dans le deuxième alinéa.
Le Président (M. Provençal)
: Mais, si, dans le projet de loi
n° 5, on a prévu certains éléments, parce que c'est ce que vous disiez,
Me Paquin, il y a des dispositions, dans la loi n° 5,
qui viennent couvrir cet élément-là, là, ce paragraphe-là qu'on vient enlever,
bien entendu, par concordance. Mais ce que vous aviez dit, ce qui est dans le projet de loi n° 5, il y a vraiment un
élément qui va permettre d'aller chercher les renseignements, si nécessaire.
Est-ce que je saisis bien, Me Paquin?
M. Paquin (Mathieu) : Tout à fait,
M. le Président.
M.
Marissal : O.K. La fluidité des renseignements, là, on l'a
dit assez, là, c'est pas mal le nerf de la guerre, là, dans le réseau,
là, puis ça ne circule pas toujours de la façon la plus naturelle et limpide,
là. C'est ma préoccupation ici. J'aurai
d'autres questions sur l'ensemble de 194, mais, sur la préoccupation que
j'avais, je crois avoir fait mon point ici. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: À cette étape-ci, y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement déposé par M. le ministre à l'article 194?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 194 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: L'amendement, oui, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
Une voix : Sur division.
Le
Président (M. Provençal)
: Sur division. Oui. O.K. Maintenant, on revient à
l'article 194 amendé. Y a-t-il des interventions? Oui, M. le député
de Pontiac.
M. Fortin : Merci, M. le Président. Là, je réfère au... un, deux,
trois, quatre, bien, le quatrième, qui est rendu le troisième alinéa, là : «Le responsable de la gestion de l'accès
aux services spécialisés [...] doit aviser le directeur médical dès qu'il estime, après avoir consulté le chef de
département clinique[...], qu'un usager ne pourra obtenir de l'établissement un
service [...] dans [un] délai jugé raisonnable...»
Alors là, ici, vous êtes en train... puis je
comprends que c'est déjà dans la loi, je veux juste comprendre ce qui se passe,
là. Ça, ça veut dire qu'à chaque fois, par exemple, pour chaque usager, là,
pour chaque patient, on doit aviser le directeur, aujourd'hui, des services
professionnels, le directeur des services... le directeur médical éventuel, que
le patient n'aura pas le service dans le délai jugé raisonnable. Donc, par
exemple, puis on en a parlé la semaine dernière,
là, à chaque fois qu'une femme veut une mammographie en Outaouais, le
responsable de la gestion de l'accès des services spécialisés avise le
directeur des services professionnels. C'est ça qui se passe en ce moment?
M. Dubé : Je vais laisser
Me Paquin, là, mais un usager est vu dans son sens large, là. C'est si...
Moi, de la façon dont je pense notre
objectif, puis c'est d'ailleurs ce qu'on fait avec nos CMS, c'est qu'on dit,
par exemple : Il y a tant de personnes qui sont en attente pour
telle chirurgie, ce bloc-là, que ce soit une cataracte ou... est-ce qu'on peut aller à l'extérieur? C'est de ça dont on parle
ici. Alors, je pense... à moins que Me Paquin me contredise, mais c'est un
usager dans le sens large, là. Mais peut-être que Me Paquin peut...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, «usager» ici est
utilisé dans le sens usuel où il est utilisé dans le projet de loi.
Donc, c'est quelqu'un qui est l'usager d'un établissement et, en fait,
essentiellement, c'est quelqu'un qui cherche, dans le contexte, là... parce
qu'on parle d'un usager qui «ne pourra obtenir de l'établissement un service spécialisé ou surspécialisé», donc il
faut que ce soit quelqu'un qui cherche à obtenir un service spécialisé ou
surspécialisé.
M. Fortin : À chaque fois qu'une
personne est hors délai pour sa chirurgie de cataracte, là, pour utiliser votre
exemple... En fait, j'essaie de comprendre la différence entre ce que
vous dites, là, vous dites : On le prend au sens large, puis, de ce que je comprends de Me Paquin, c'est... ça
semble être plus spécifique à l'usager, là. À chaque fois qu'un usager... bien, à chaque fois que
Mme Lemieux, elle se présente puis qu'elle se fait dire : Non, ça va
être huit mois pour votre cataracte, si c'est plus long que le délai
jugé raisonnable, ça prend un... ça prend une communication.
M.
Dubé : Bien, c'est exactement ce que je dis. Parce que,
si on regarde ce qui s'est passé depuis la pandémie, puis c'est pour ça,
je dis, je le prends dans le sens large de ce qu'on a fait avec les CMS, là, il
y a... on est rendu presque... à peu près à 200 000 chirurgies qui
ont été faites dans le privé, c'est parce qu'on a évalué, dans certains types de service, qu'il fallait aller à
l'extérieur parce que le réseau n'était pas capable de les servir. Alors, si
vous me dites... puis c'est pour ça
que votre question, c'est quand un usager... je le dis, c'est dans le sens
large, on regarde les cataractes, on regarde les différentes
interventions qui ont été faites.
M. Fortin : O.K. Mais peut-être qu'on se comprend mal, là. Ce que je
veux savoir, c'est, la communication qui est décrite au troisième paragraphe
ici, là, au troisième alinéa, est-ce que c'est Mme Lemieux va devoir
attendre un an ou est-ce que c'est, de façon
générale, les usagers qui attendent pour une chirurgie de cataracte attendent
un an? Est-ce qu'il y a un rapport à chaque patient, à chaque usager?
M. Dubé : Il n'y a pas un rapport
individuel.
M. Fortin : Pas un rapport, mais une communication, là, peut-être.
M. Dubé : Je vais laisser
Me Bergeron peut-être l'expliquer mieux que moi.
Le
Président (M. Provençal)
: Consentement pour que le Dr Bergeron puisse
s'exprimer? Alors, Dr Bergeron, vous devez vous renommer, s'il vous
plaît.
• (10 h 10) •
M. Bergeron (Stéphane) : Donc,
Stéphane Bergeron, sous-ministre adjoint, Direction générale des Affaires
universitaires, médicales, infirmières et pharmaceutiques au ministère de la
Santé et des Services sociaux.
Vous comprenez, je pense, que ce qui est prévu
par l'article, c'est qu'on veut s'assurer que tout usager... il n'y en ait pas
un qui passe à travers les mailles du filet. Évidemment, dans la réalité, il y
a une réalité associée à ça, il n'est pas...
sans dire il n'est pas important pour le directeur médical, je vais... pour le
DSP, de connaître nominativement cette personne-là, sa responsabilité,
c'est de dire : Il y a un problème. Évidemment, si on... le PCD, le
président et chef de la direction de Santé
Québec, on est dans un projet de loi, institue que, pour tel service, voici les
délais d'attente, puis en haut de ça, il faut trouver des mécanismes
alternatifs, admettons que vous référez à la mammographie, admettons que mammographie rentrait là-dedans, si,
dans la journée même, il y a quatre demandes de mammographie qui rentrent, il n'est pas nécessaire ou utile, on
comprend l'esprit du projet de loi, il n'est pas nécessaire ou utile de savoir
que c'est Mme X, Y, Z ou autre. Il est important de savoir qu'il y a
quatre personnes qui ne sont pas... n'ont pas les services dans les temps fixés
par le PCD et qu'il faut partir à la recherche de solutions alternatives.
M. Fortin : O.K. Dans le paragraphe subséquent, on vient dire ici, là,
le... que le directeur médical propose à l'usager
une offre alternative, là, on s'entend, là, que ce n'est pas le cas en ce
moment, là, mais dans le délai jugé raisonnable par le président et chef
de la direction. Le délai qui va être jugé raisonnable par le PCD, là, ça,
j'imagine, c'est des cibles que vous vous
donnez, n'est-ce pas? J'imagine que c'est ça, le délai jugé raisonnable, c'est-à-dire, par exemple, un patient en oncologie qui attend sa chirurgie, c'est
28 jours. Ça, c'est le délai jugé raisonnable, c'est ça? Donc, ça va
être les cibles que vous publiez régulièrement, là, ce ne sera rien d'autre que
ça.
M. Bergeron (Stéphane) : Effectivement,
ce sont des cibles, on le voit ici, ce sont des cibles auxquelles le PCD fixe à
ses établissements.
M. Fortin : Ça va pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui. Merci, M. le Président. Il y a beaucoup de...
il y a beaucoup de choses, là, dans cet article-là, malgré la suppression du deuxième alinéa. Je vais
essayer d'y aller dans l'ordre, là. «Lorsque, compte tenu des standards
d'accès généralement reconnus...» C'est... Les standards d'accès généralement
reconnus sont publics, publicisés et mis à jour?
M. Dubé : Vous me posez la question?
M. Marissal : ...
M. Dubé : Oui. Oui.
M.
Marissal : Donc, facilement accessibles pour les patients.
M. Dubé : Pardon?
M. Marissal :
Facilement accessibles pour les patients.
M. Dubé : Oui.
M. Marissal :
C'est le cas en ce moment.
M. Dubé : Excusez-moi,
là...
M. Marissal :
C'est le cas en ce moment? Je ne parle peut-être pas assez fort, là.
M. Dubé : Bien,
je vous donne l'exemple, on parle des chirurgies oncologiques avec le député de
Pontiac. En ce moment, notre objectif, c'est qu'il n'y ait pas de patients qui
soient, par exemple, au-dessus de la limite de 57 jours. On en a 800 en ce moment. Alors, c'est connu que ce n'est
pas plus que 57 jours. J'ai expliqué en Chambre l'autre fois, puis
c'est une très bonne question, on fait 40 000 chirurgies oncologiques
par année, mais, en ce moment, on est au-dessus du niveau qu'on devrait être
parce qu'il y a 800 chirurgies. Alors, c'est connu, c'est dans nos
tableaux de bord. Ces données-là sont publiques. Puis, en ce moment, bien, il y
a 800 chirurgies qui ne respectent pas le... Alors, à votre question, est-ce
que c'est connu puis c'est mis à jour, la réponse, c'est oui.
M. Marissal :
O.K. Là, j'ai une question d'ordre sémantique. Ce n'est pas la première
fois, hein, vous me connaissez. Le troisième alinéa...
M. Dubé : Le
troisième qui est maintenant le deuxième ou le quatrième?
M. Marissal :
Non, le troisième original.
M. Dubé : Le
troisième original, un, deux, trois...
M. Marissal :
Vous allez comprendre pourquoi je vous dis ça, là.
M. Dubé : ...qui
commence par «le président», oui?
M. Marissal :
Exact. Remarquez, presque tous les paragraphes... les alinéas commencent
par «le président», mais celui-là commence
effectivement par : «Le président et chef de la direction peut exiger d'un
établissement concerné par la prestation du service spécialisé ou
surspécialisé visé d'ajuster en conséquence les modalités de fonctionnement de
l'accès à ce service.» Moi, je lis «en conséquence» par rapport au deuxième
alinéa qu'on vient de faire sauter.
M. Dubé : Est-ce que c'est Me Paquin qui peut s'assurer
que... Moi, je pense qu'on n'a pas besoin du deuxième alinéa, mais
peut-être, Me Paquin, vous voulez... C'est ça qui est votre question, M.
le député, là, est-ce que...
M. Marissal :
Oui, bien, «en conséquence» réfère à quoi? Moi, je le lisais dans un tout,
là, et donc il y avait une suite ici, là.
J'avais l'impression que le «conséquence» visait les ajustements apportés à la
suite du deuxième alinéa, puisqu'il y avait une mesure de... il y avait
une mesure de temps dans le deuxième alinéa.
M. Dubé : Je crois, puis je vais laisser compléter, mais le
«en conséquence», selon moi, se rapporte maintenant au premier
paragraphe, parce qu'on dit : «...voir à la mise en place de mécanismes
particuliers d'accès permettant de rendre ce service autrement accessible dans
le délai qu'il juge raisonnable.» Alors, «en conséquence les modalités de
fonctionnement», je pense quelles sont... elles se rapportent au premier
alinéa.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait, M. le Président, je ne l'aurais pas expliqué
autrement.
M. Dubé : Ça
me rassure.
M. Marissal :
Moi aussi. O.K. Je relis ça, là,
le deuxième, ce qui est maintenant le deuxième alinéa : «Le président
et chef de la direction peut exiger d'un
établissement concerné par [les prestations] du service spécialisé ou
surspécialisé visé d'ajuster en
conséquence les modalités de fonctionnement de l'accès à ce service.» Là, on ne
parle pas de changer les délais, là, on parle de modifier en conséquence
pour que l'accès soit assuré.
M. Dubé : Je reviens, je reviens à
mes cataractes de tout à l'heure. On n'est pas capable de le faire dans les délais requis. Alors, ce que le président et chef
de la direction va dire : Bien, écoutez, pour tel patient dans telle
région, vous
pouvez aller chez tel CMS maintenant pour recevoir... le délai... pour recevoir
le service que vous auriez dû recevoir au
public, maintenant, vous allez le recevoir dans un établissement privé, mais
vous allez présenter votre carte d'assurance maladie. C'est de ça dont
on parle, des modalités de fonctionnement de l'accès à ce service.
M. Marissal :
O.K.
M. Dubé : Ça
va?
M. Marissal :
Oui. En fait, ce que 194 fait, outre le calque de ce qu'il y avait dans la
LSSSS, c'est que, maintenant, la responsabilité échoue, évidemment, à la
nouvelle structure qui est Santé Québec puis la structure de gouvernance de Santé Québec. Mais permettez une
question un peu plus philosophique, là, on a déjà ça dans la LSSSS, puis on
défonce les délais, là, régulièrement sur un paquet de chirurgies ou d'examens.
Le collègue de Pontiac parle souvent de la situation qui prévaut dans sa
région en particulier. C'est vrai qu'elle est durement touchée. Il a parlé,
tout à l'heure, là, notamment des mammographies, mais il y a tant d'autres
exemples qu'on pourrait donner, là.
Alors, qu'est-ce que
ça change, à part que, maintenant, on transfère la responsabilité sur Santé
Québec, là? Est-ce que, philosophiquement,
on reste dans le même état d'esprit où on a ça dans la loi, mais on va «buster»
régulièrement les délais dans des cas
qui sont graves? Les chirurgies oncologiques, ça peut être grave, mammographies
aussi, là, j'imagine une femme qui
attend sa mammo, là, puis qui a des doutes, puis que son médecin lui a
dit : Tu devrais urgemment avoir une
mammo, puis qu'urgemment s'étire dans le temps. Alors, j'essaie de voir
qu'est-ce que ça change que de, maintenant, transférer cette
responsabilité dans une nouvelle structure.
M.
Dubé : Bien, écoutez, on va être clair, là, on a dit que
la création de Santé Québec ne règle pas tout. Ici, ce qu'on dit, c'est que
Santé Québec va avoir le même droit qu'en ce moment le ministre ou le
sous-ministre a le droit de le faire. On fait juste transférer ça. C'est ça,
l'enjeu en ce moment. Puis on le sait, que ce n'est pas parce qu'on n'a pas le
droit de faire, on en a fait
200 000, chirurgies, dans les trois dernières années. Alors, tout ce qu'on
veut ici, c'est de dire : Ce qui était possible avant, on continue à
le faire avec Santé Québec. Maintenant, est-ce qu'on devrait avoir moins de
délais? Bien là, est-ce qu'on va
avoir plus d'infirmières qui viennent... venir remplir nos salles d'opération
pour être capable de... C'est pour ça que je dis : Tout ce qu'on fait ici, 194, c'est de dire : C'est
permis par la LSSSS, puis on veut que ce soit maintenant permis à Santé Québec
de le faire. C'est aussi simple que ça, là, ce n'est pas plus compliqué que ça,
là, on reconduit la LSSSS.
M. Marissal :
Un autre point, là, plus technique, là, je reviendrai sur mon idée après,
là, je pense que vous savez où je m'en vais avec ça, de toute façon, là, mais,
avant ça, j'ai une question très technique, là. On termine l'article en disant
«ou à l'extérieur du Québec». Bon, c'est quelque chose qu'on a...
M. Dubé : Vous
êtes dans le paragraphe... le...
M. Marissal :
Un, deux, trois, quatre... le quatrième alinéa, c'est la dernière phrase de
l'article 194, amendé ou non, ça ne change rien, c'était le dernier
alinéa, là. On a déjà fait ça, là, envoyer du monde, là, bon, on se souvient
tous, là, du syndrome de Plattsburgh, là, puis tout ça, là. Est-ce que c'est de
ça dont on parle ici?
M. Dubé : C'est
un très bon point que vous faites. Je veux juste qu'on se comprenne, on ne
change pas ce qu'il y a dans la LSSSS, mais je vais faire une précision. Je
dirais que l'essentiel de 194, c'est les CMS, ce qu'on vient de discuter. Le
dernier paragraphe dit : En plus, si jamais il fallait aller dans du
privé-privé, parce que tantôt, là, on a
dit : C'est du privé-public parce que c'est payé par la RAMQ, ça, c'est
les 200 000 cas qu'on fait
en ce moment. Le dernier paragraphe, c'est du privé-privé et c'est
l'exemple que vous parlez, que... je pense, c'était le gouvernement du Parti
québécois, il y a quelques années, qui avait décidé d'aller à l'extérieur,
hein, je pense que c'est...
• (10 h 20) •
Une voix : ...
M. Dubé : C'est
ça, mais ce que je veux dire, ce que je veux dire, c'est que, là, ça prend une
autorité gouvernementale pour le faire. En
ce moment, en ce moment, avec le projet de loi comme il est, puis c'est ça
qu'il y a, il faut... on n'a plus besoin de l'autorité gouvernementale
parce qu'elle est déjà donnée à Santé Québec, que, si vous voulez faire du privé-public, vous pouvez le
faire. Ici, c'est dans le cas... puis regardez, là, dit... c'est ça : Le
ministre peut, malgré toute disposition inconciliable, assumer le coût du
service, conformément aux directives — je
me permets de le lire, là — dans
un centre médical spécialisé non participatif — hein, on l'a défini, donc, ça, c'est du
privé-privé — au
sens de l'alinéa de l'article 500 ou à l'extérieur du Québec. Alors, c'est
pour ça que je dis, 194, exactement ce que la LSSSS dit, qu'est-ce qu'on peut
faire avec le privé-public, mais il y a cette possibilité-là de faire du
privé-privé, mais à condition qu'il y ait une autorisation
gouvernementale dans ce cas-là, ce qui n'est pas le cas pour les CMS. Est-ce
que ça va?
M. Marissal :
L'autorisation gouvernementale,
c'est que le ministre peut autoriser le paiement de ce privé-privé,
parce que n'importe qui peut aller au privé-privé, il n'a pas besoin de...
M. Dubé : Oui, oui, c'est ça, mais
de dire... Prenons l'exemple, là, on revient toujours à la cataracte, il ne
resterait plus de place dans les CMS pour faire les cataractes, puis ça serait
d'une urgence nationale d'en faire 5 000 de plus dans du privé-privé,
bien, ça prendrait l'autorisation du ministre pour le faire.
M. Marissal : Oui.
Et l'extérieur du Québec, ça me paraît être un autre dossier, là. À l'époque,
on envoyait des gens en chimio, là, puis en radio, notamment à
Plattsburgh, là.
M. Dubé : ...
M. Marissal :
Pardon?
M. Dubé : En
radio.
M. Marissal :
En radio, oui, ça a même été
documenté ou caricaturé dans un film de Denys Arcand, là. Ça, c'est complètement
autre chose. Est-ce que ça se fait encore, d'ailleurs?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président. À
votre question, dans ce contexte-là, dans ce contexte-là, non, ça ne se
fait pas présentement. Quand je dis que... dans ce contexte là, il faut
comprendre deux choses. Il arrive que nous
envoyions des citoyens pour des traitements à l'étranger payés par l'État
québécois lorsque le traitement n'est pas
disponible ici. Dans ce cas-ci, ce n'est pas exactement la même chose,
c'est : le traitement est disponible, mais il n'est pas disponible
dans un délai considéré comme acceptable; à ce moment-là, il y a un recours.
L'article
dont on parle ici est un article qui... est un article important qui milite en
faveur de l'accès et qui donne, considérons-le, une large étendue de
pouvoirs. Tous les jours, les établissements de santé se battent pour l'accès,
ils se battent en faveur de leurs patients, ils essaient de trouver toutes
sortes de mécanismes alternatifs. Quand les délais ne sont pas suffisamment respectés, on va aller dans des mammographies
mobiles, des cliniques mobiles, on va essayer d'avoir des ententes avec les établissements limitrophes pour voir
est-ce qu'ils ont eux-mêmes de la capacité, et tout ça. Donc, c'est des
processus qui existent au quotidien.
Je veux juste dire
que, face à une liste d'attente ou à des délais qui sont importants, les
établissements ne sont pas immobiles à
dire : On va attendre qu'il y ait une commande suprême pour nous
dire : Faites quelque chose. Il y a de ce qu'on appelle des opérations en
zone franche, des transferts de patients vers d'autres régions, mais arrive à
certains moments donnés où des établissements, pour avoir moins de
sensibilité, parce qu'ils sont eux-mêmes aux prises avec leurs propres problématiques... dans ce cas-ci, on
rentre dans ces articles-là pour dire que le président et chef de la direction
a la capacité, entre guillemets, d'imposer à
un établissement le fait que vous allez desservir, vous allez fonctionner telle
affaire de telle manière. Il y a la
possibilité d'imposer un cadre qui va être applicable à tout le monde,
notamment pour les chirurgies en CMS,
pour dire : Ça doit rencontrer tel critère, tel critère, tel critère et
demander à l'ensemble des établissements
de se conformer, à l'intérieur de leurs appels d'offres, à ce cadre-là. Puis on
arrive, dans le dernier paragraphe, à dire, c'est ma lecture des choses,
là, à dire : Ça peut même aller jusque dans le privé ou dans le hors
Québec dans certaines circonstances.
Donc,
c'est un article qui ratisse large et qui donne l'ensemble des choses pour
doter des leviers pour permettre l'accès,
donc, aux usagers puis aller jusqu'à l'extérieur du Québec, situation qui n'est
pas survenue fréquemment, heureusement,
mais qui est survenue dans le passé, qui survient présentement en
Colombie-Britannique, qui vivent des problèmes similaires en cancérologie
puis qui transfèrent aux États-Unis.
Donc, c'est un
article... Il y a plein de mécanismes qui arrivent avant cet article-là, mais
cet article-là prévoit que le président et
chef de la direction pourrait imposer aux établissements. Tous les jours, il y
a des discussions entre les
établissements pour dire : J'ai de la difficulté ici, peux-tu m'aider? Chaudière-Appalaches, en dermatologie pédiatrique, dit :
Bien, Capitale-Nationale, CHU de Québec, et autres, vous avez des
dermatologues pédiatriques, pourriez-vous m'aider? Donc, tous les jours, il y a cela, mais, à un
certain moment donné, on donne la possibilité d'imposer, si jamais il y avait
un conflit, pour dire : Bien, je n'accepte pas ou... Parfois, c'est
difficile de trancher, là, quand tout le monde, tous sont pris avec une certaine difficulté. Puis on se rend
à la fin, jusqu'à la possibilité d'aller dans un système complètement privé, qu'il
soit hors Québec ou intra-Québec.
M. Marissal :
Pouvez-vous éclairer ma lanterne?
C'est quoi, les opérations en zone franche? C'est la première fois que
j'entends ça.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui. Une zone franche,
par exemple, c'est le CHU de Québec qui fait des opérations dans
l'Hôpital de Baie-Saint-Paul, qui n'appartient pas au CHU de Québec, de
patients... Ce sont des chirurgiens du CHU
de Québec qui se déplacent pour aller à Baie-Saint-Paul opérer des patients qui
sont sur la liste d'attente du CHU de Québec. Donc, c'est un peu ce que
vous pouvez voir, là, c'est comme un... Ce n'est pas comme un CMS, ce sont deux
établissements publics. Ce mécanisme-là s'appelle une opération en zone
franche. Ce n'est pas... je transfère à un autre établissement, ce n'est pas,
par exemple, les orthopédistes de Québec qui disent : On n'en peut plus,
sur les chirurgies de hanche, puis est-ce que les orthopédistes de Chaudière-Appalaches
ou de Trois-Rivières, vous pouvez m'en prendre puis les opérer vous-même? Ça,
c'est un autre mécanisme. Une zone franche, c'est le médecin, le chirurgien qui
se déplace avec ses propres patients pour aller opérer ses patients dans un
autre établissement.
M. Marissal :
O.K.
Une voix : ...
M.
Fortin : Oui, peut-être, juste m'assurer
qu'on... puis là j'entends vos explications, Dr Bergeron, je veux juste m'assurer qu'on ne tombe pas... qu'il n'y a
personne qui tombe entre les craques, là. Vous me dites : Pour la partie
extérieure du Québec, ça peut être là où il
y a des délais hors norme, disons, là, ou encore là où le service n'est
simplement pas disponible, vous parlez
d'un service surspécialisé, là, une personne malade qui doit aller à Boston,
par exemple, là, je ne sais pas, pour un service hyperspécialisé.
Mais je veux
qu'on s'entende, moi, dans mon coin de pays, là, dans les cinq comtés de
l'Outaouais, par exemple, la majorité des enfants qui ont besoin de services
spécialisés, ils ne vont pas à Sainte-Justine, là. La majorité des
enfants vont au CHEO, donc, ça, c'est le Children's Hospital of Eastern
Ontario. Donc, ça, ça ne tombe pas dans une
ou l'autre des catégories que vous avez décrites, parce que ces services sont
disponibles au Québec, mais on s'entend que, du point de vue pratico-pratique
de la réalité quotidienne de la famille, le monde est bien plus content d'aller
au CHEO que d'aller à Sainte-Justine. Alors, ça, c'est quand même
couvert, ces services-là, hors Québec, mais qui ne sont pas décrits par l'une
ou l'autre des catégories que vous avez mentionnées?
M. Bergeron (Stéphane) : Il y a
effectivement des ententes intergouvernementales sur... qui prévoient la
tarification et le remboursement des services selon certains barèmes, là, donc
ça existe. Et effectivement ce que je mentionne, ce n'est pas le cas, là, ce
n'est pas l'indisponibilité d'un service qui fait en sorte que l'on dise,
bien : La protonthérapie n'est pas offerte au Québec, donc vous allez
devoir aller dans un endroit où ils peuvent l'offrir parce que c'est un service
qui n'est pas disponible au Québec. Et, dans ce cas-ci, ce n'est pas ça, c'est
un accès qui est décidé en fonction de délais, selon qui autorise le plein
remboursement, évidemment, à l'intérieur de ça, du service obtenu ailleurs,
dans une autre juridiction.
M. Fortin : O.K., mais cette entente-là, intergouvernementale ou
interprovinciale, est couverte, en quelque part, puis ça fait partie des
mécanismes que les établissements peuvent considérer, bien évidemment, là.
M.
Bergeron (Stéphane) : Bien, cette entente-là, elle existe pour les
citoyens québécois dans leur ensemble, là. Si vous partez en vacances au
Nouveau-Brunswick puis que vous vous fracturez la cheville, vous consultez
là-bas, il y a une certaine partie des frais qui vont être couverts par le
Québec. C'est ça qui est prévu à l'intérieur de ça.
M. Fortin : Juste comme ça, elle est-tu disponible publiquement, cette
entente-là?
M. Dubé : On peut le regarder, là.
M.
Fortin : Si possible, j'aimerais ça que la commission
puisse mettre les mains là-dessus, là, ce serait apprécié.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Aucun problème.
Le Président (M. Provençal)
: Aucun problème.
M. Dubé : C'est un bon point. On
pourra la sortir.
• (10 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on pourra la... lorsque la secrétaire l'aura, on la
versera dans le cahier des députés. Ça va?
Une voix : Super!
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions? Oui,
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Puis je vais
avoir un amendement, là, sur 194, là, probablement l'amendement le plus bref de l'histoire de l'Assemblée nationale, là,
il s'agit de changer un mot de quatre lettres par un autre mot de quatre lettres,
là, mais, avant d'aller là, si on lit au pied de la lettre, là, surtout le
dernier alinéa, on pourrait avoir l'impression, et c'est l'impression que
certains groupes ont eue, notamment le MQRP, l'APTS, et autres, que le
directeur médical pourrait fort bien dire à
un patient : Bien, sais-tu quoi? C'est trop long, ça n'arrivera pas, va
donc dans le privé, va donc dans le privé, privé-privé, sans garantie,
évidemment, que ce sera remboursé par l'État.
Vous savez
comme moi, M. le ministre, parce que je sais que vous travaillez là-dessus,
puis j'en suis fort aise, que certains médecins spécialistes font le
transfert de l'un à l'autre, parfois avec le même patient, là, ou les mêmes patients, là. Ça, c'est autre chose, mais le
directeur médical pourrait-il, selon ce qu'on lit ici, dans le libellé de
l'article 194, en arriver à la
conclusion, avec un patient, de... lui dire : Bien, sais-tu quoi, ça va
être bien trop long, c'est trop compliqué, je ne peux même pas t'envoyer dans une autre région, regarde, il y a une
clinique privée qui va pouvoir te prendre dans deux semaines, va là, médicalement, c'est requis que tu te fasses
opérer, tu as défoncé les délais, va-t'en au privé, paie de ta poche?
M. Dubé : C'est quoi, la question
que vous posez? Est-ce que c'est payé par le gouvernement?
M.
Marissal : Non. Est-ce que c'est possible qu'un directeur médical
fasse ça ou est-ce que ça lui est interdit? Si je le prends à l'envers, là,
est-ce que ça lui est interdit de suggérer fortement, avec son autorité, une autorité de directeur médical, de dire à un
patient : Tu n'as pas bien, bien le choix autre que... regarde, fais un
chèque, là, ça va se régler vite, là, va te faire opérer au privé?
M. Dubé : Je
veux juste bien... Puis je vais demander peut-être à Me Paquin de m'aider,
mais la phrase commence par : «Le ministre peut, malgré toute
disposition[...], assumer le coût de tout service...» Alors, dans cette même
phrase là... C'est pour ça que je vous demande : Est-ce que c'est un cas
où c'est le gouvernement qui paie? Moi, je vous dis : Oui, là, si, dans un
cas extrême, que le Dr Bergeron...
M. Marissal :
Oui, mais, juste avant, M. le ministre, là, Me Paquin nous dit souvent, et
avec raison, que les articles se suivent, l'écriture d'un projet de loi, ça se
suit. Vous, vous me lisez le dernier passage du dernier alinéa, mais il est
précédé par autre chose, là.
On va y aller dans
l'ordre. «Le directeur médical propose immédiatement à l'usager une offre
alternative de services qui tient compte notamment du département territorial
de médecine spécialisée afin que l'usager puisse, s'il le désire, obtenir le
service spécialisé ou surspécialisé qu'il requiert dans un délai jugé
raisonnable par le président et chef de la
direction.» Ça, c'est perçu comme possible, une possibilité pour le directeur
médical de dire à un patient : Le plus simple, le plus rapide pour
toi, c'est d'aller au privé. Ensuite, vous intervenez... bien, vous, en fait,
le ministre peut intervenir, mais je dis bien «peut» intervenir.
M. Dubé : Moi,
je vous ai répondu, mais peut-être que quelqu'un d'autre peut mieux répondre
que moi, là.
Une voix :
...
M. Dubé : Oui?
O.K., c'est beau. On va demander une petite suspension.
Le Président (M.
Provençal)
: Suspension,
s'il vous plaît, des travaux.
(Suspension de la séance à
10 h 35)
(Reprise à 10 h 41)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos
travaux. Alors, le député de Rosemont a soulevé quelques points qui demandaient une réflexion de la part du
ministre et de son équipe. M. le ministre, je vais vous céder la parole.
M. Dubé : Bien, peut-être, avant d'aller à l'amendement qui
est suggéré, là, je voulais juste qu'on se comprenne bien, puis, encore une fois, au besoin, peut-être
que Me Paquin viendrait faire... mais, dans le dernier paragraphe, M. le député, lorsqu'on commence en disant que «le
directeur médical propose immédiatement à l'usager une offre alternative
qui tient compte notamment du département», il faut que ce soit une offre qui
soit par l'établissement, donc il faut que ce soit une offre publique. Il faut
se comprendre, là, c'est...
M. Marissal :
...je n'ai pas compris.
M. Dubé : Il
faut que ça soit une offre qui se fait par l'établissement, donc du... ça peut
aller jusqu'au privé, mais privé-public, c'est-à-dire que c'est le gouvernement
qui paie. Ça fait que, dans le sens de... C'est un peu ce que je vous ai dit
tantôt, là, c'est peut-être un commentaire plus légal, là, mais on est ici dans
un cas de... vraiment clair où est-ce que le
directeur médical va dire : Voici les offres que vous avez : soit
d'attendre puis de le faire dans le public ou d'aller dans le privé, mais avec une entente publique, comme... je
reviens toujours avec les CMS, à titre d'exemple. Maintenant, pour la
question de... ce que vous, vous demandez, bien là on pourra le débattre quand
on sera rendu à l'amendement, mais... Voilà.
M. Marissal :
O.K. Bien, voyons les cas de figure, là. L'établissement peut traiter le
patient dans un délai jugé raisonnable. Il n'y en a pas, de problème, ça, ça se
fait bien, ça coule, ça va, ce patient-là est heureux, il continue, ça va. Le
patient ne peut pas être opéré... bien là, je dis toujours «opéré», là, mais on
s'entend, là, fins de discussion, là, ne peut pas être opéré dans les délais
prescrits, il y a un petit délai qui dépasse, là, ce qui est le cas de beaucoup
de gens, là, mais ils seront éventuellement appelés, puis leur cas n'est pas
assez urgent que ça nécessite une
intervention immédiate, mais ça va finir par se régler aussi, bon. La personne
peut souffrir, peut attendre, mais, bon, bref, à la fin, ça va aller. Un
autre cas de figure, où on ne peut pas... on ne pourra pas, dans les délais
raisonnables... puis la personne doit subir
une intervention très rapidement, on lui propose soit de changer d'hôpital ou
d'établissement, si ça peut se faire, ou alors on lui dit : Bien,
va... CMS. Ça, ça va, ça va être couvert par... C'est ce que vous appelez du privé-public, là, bon. Puis il y a l'autre cas
où il n'y a strictement rien à faire, puis la personne attend, attend, attend
puis s'en va au privé-privé.
Où est-ce qu'il... dans ce cas-ci, là, où
intervient le mécanisme qui dit que le ministre peut assumer les frais de ça puisque c'est une clinique non
participative? À partir de quel moment... mon cas, il est un peu alambiqué, là,
mais c'est le dilemme de milliers de personnes au
Québec. À partir de quand cette personne-là comprend que ça n'arrivera pas, qu'elle se fait dire que ça n'arrivera pas
puis qu'elle dit : Bien, je vais aller au privé? Puis il est écrit dans la
loi que le ministre peut prendre la facture, mais «peut», ce n'est pas
«doit». Alors, où est-ce qu'il est, le mécanisme, là, ou le moment charnière où la personne va décider :
Basta! J'ai mal, je souffre, je n'en peux plus, je réhypothèque ma maison,
je vais me faire changer le genou, puis, «tough luck», peut-être que le
gouvernement va me rembourser?
M. Dubé : ...de
l'amendement?
Le Président (M.
Provençal)
: Il n'est
pas déposé, là.
M. Dubé : Ah!
il n'est pas déposé. O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
mais... le questionnement du député de Rosemont laisse présager à, mais il n'a
pas été déposé. Alors, monsieur le... Dr Bergeron, excusez.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président.
Dans votre... dans la première question, M. Marissal, il y avait :
Est-ce que l'offre que peut proposer le directeur médical était... est une
offre qui peut être dans le système public ou dans... qui peut être dans
le système privé, donc dire : Allez vous faire opérer au privé? Je pense,
et après avoir discuté avec les juristes,
qu'il y a une différence entre l'information sur les possibilités et, ici, ce
qui est écrit textuellement, c'est-à-dire que le directeur médical doit proposer. Ce n'est pas juste une
information, il doit proposer à l'usager une offre alternative, évidemment, une offre alternative de
l'établissement, dans ce cas-ci, Santé Québec, «at large». Donc, il doit
travailler à proposer une offre
alternative qui soit couverte par le système public. On peut informer qu'il y a
d'autres choses, mais la tâche, ici,
qui est assignée ou l'obligation qui est dévolue au directeur médical, c'est de
proposer une offre alternative, une offre alternative des
établissements, et donc d'y travailler.
Vous poussez ma
compréhension, à la question plus loin, en disant : Admettons que cette
offre-là, elle soit impossible, insatisfaisante, que les délais ne soient...
qu'est-ce qui relie le tout à la suite? Vous avez, dans les lignes suivantes, le fait qu'il doit y avoir une décision
par le président et chef de la direction d'un délai jugé raisonnable. Donc,
il doit y avoir identification de délais jugés raisonnables. Ensuite de ça, le
ministre peut assumer le coût conformément aux
directives. Donc, il semble qu'il doit y avoir des directives du président et
chef de la direction également. Et là il y a la possibilité par le
ministre de rembourser, même si c'est dans un centre médical spécialisé non
participatif.
M. Marissal :
O.K. La notion de centre médical spécialisé non participatif existe déjà,
là, mais ce n'était pas dans la LSSSS.
M. Dubé : En fait, ce qu'on fait là, là, c'est une copie
conforme de ce qu'il y a dans la LSSSS en ce moment, là, il n'y a pas de
changement, là.
M. Marissal :
Y compris «centre médical spécialisé non participatif»?
M. Dubé : Même
chose. Si vous prenez l'article 431.2, dans vos documents, là... Allez-y.
M. Bergeron
(Stéphane) : En fait, M. le Président, donc à 431.2, on parle de
«centre médical spécialisé visé au
paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 333.3». Après
avoir demandé, ce matin, hors d'onde, à la direction des affaires juridiques,
on m'indique que ce sont les centres hospitaliers... les centres médicaux
spécialisés non participatifs.
M. Marissal :
...non participants, O.K., c'est bon. Je retrouve le même... Je n'avais pas
vu 333.3. Ça va pour ça. Vous avez dit, tantôt, M. le ministre, là, que c'est
clair que 194, c'est pour les CMS, puis...
M. Dubé : Bien, c'est principalement ça, parce que c'est là
que va se faire... c'est là qu'on a vécu les trois dernières années. C'est ça.
Et on se garde l'exception qu'on est en train de discuter en ce moment, que, si
jamais, pour x raison, le directeur médical dit : Moi, je ne suis
pas capable, là, même avec les ententes que j'ai dans le privé-public, payées
par la RAMQ... bien, à ce moment-là, je veux avoir cette possibilité-là d'y
aller, là.
M. Marissal :
J'arrive avec mon amendement dans deux minutes, là, avec ça, là.
M. Dubé : Oui,
oui, je vous vois venir.
M. Marissal :
J'y arrive, là, le suspense est intenable.
M. Dubé : C'est
vraiment excitant.
M. Marissal :
Mais qu'est-ce qu'on fait avec... qu'est-ce qu'on fait avec les 800,
900 patients dont nous parle souvent le député de Pontiac, là, qui sont en
attente de chirurgies oncologiques? Ceux-là, dans votre structure, ici, là, à
194, on les envoie à la première ligne disponible, puis l'État paie, là? C'est
ce que je comprends, en tout cas, ce serait ça, là.
M.
Dubé : C'est exactement ça, l'idée. L'idée, c'est d'être capable
d'appliquer cette loi-là avec les outils qu'on a en ce moment, et c'est pour
ça... Je reviens, là, c'est pour ça qu'on est en appel d'offres. Rappelez-vous,
là, pendant la pandémie, pour être capable d'aller chercher les
180 000 chirurgies, on était dans une situation de décret avec... À
raison, on a décidé qu'il fallait faire des appels d'offres. Ces appels
d'offres, ils ont été faits dans la plupart des régions. Il y a des endroits où
il y a eu des complications administratives, on a dû refaire des appels
d'offres.
On est là-dedans en
ce moment, mais, effectivement, des gens... Et là on peut compliquer un peu,
mais, dans le cas où il y a... on peut aller plus facilement avec les CMS, les
cliniques médicales spécialisées qui sont moins de 24 heures. La minute
qu'on tombe avec plus que 24 heures, où, là, il faut être capable de
donner à ces gens-là... S'ils pouvaient faire, par exemple, des traitements
oncologiques, bien là il faut qu'ils soient capables de faire plus que
24 heures. C'est tout ça qu'on est en train de regarder, là, en ce moment.
Ça semble facile, là,
mais c'est un peu complexe, là, mais c'est ça qu'on est en train de discuter,
pour que même le privé... pendant qu'on n'a
pas nos infirmières, là, j'y reviens encore, là, pendant qu'on n'a pas nos
infirmières, que le privé puisse le
faire, mais aller plus que des chirurgies d'un jour, c'est-à-dire moins de
24 heures. Mais c'est sûr que
moi, là, je l'ai dit, d'ailleurs, au député, en Chambre, plusieurs fois, c'est
ma préoccupation d'être capable... Oui, on en a fait 40 000,
chirurgies, mais il reste encore celles qui sont hors délai qu'il faut trouver
une solution.
M. Marissal :
Oui. Bien, je ne voudrais pas que quelqu'un, à commencer par vous, M. le
ministre, pense que j'ai dit que ce serait facile, là, puis que...
M. Dubé : Non,
non, si c'était facile, on l'aurait fait, hein?
M. Marissal :
...je n'ai pas dit ça.
M. Dubé : Non,
non, non.
M.
Marissal : Mais, vous savez,
ce qui me dérange dans cet article-là, c'est le fait qu'on pousse la solution
de rechange, ce que vous appelez l'alternative de service, là, systématiquement
vers les CMS, alors qu'on apprend, encore hier... puis je dis «on apprend», pas tant, là, mais on a des nouveaux
chiffres comme quoi nos salles d'opération, nos blocs opératoires dans
les hôpitaux sont sous-utilisés, mal utilisés.
• (10 h 50) •
Vous
avez lu, comme moi, Patrick Charlebois, là, il n'y a pas que moi qui le dis,
là, puis... Patrick Charlebois, là, qui est le président de
l'Association québécoise de chirurgie. Il ne sera pas bien, bien rassuré, là,
parce qu'il n'y a rien là-dedans qui dit qu'on passe d'abord par nos blocs
opératoires, là, qu'on a payés, dans nos hôpitaux. On est en train d'en construire deux, nouveaux blocs
opératoires, à Santa Cabrini, tant mieux d'ailleurs, puis c'est bon, puis j'espère
qu'il va y en avoir aussi des nouveaux dans le nouvel HMR le jour où on verra
le nouvel HMR, mais à quoi bon s'il n'y a
rien dans ça qui dit : Le directeur médical, là... Parce que
l'établissement, on le sait, là, que ça touche tout, y compris les CMS, mais comment est-ce qu'on s'assure, là...
Parce qu'il va falloir commencer un jour à utiliser notre matériel, nos équipements
puis notre personnel pour qu'il revienne, là.
Alors, il n'y a rien
là-dedans qui dit... Moi, ça m'apparaît être une solution, comme disent les
Anglais, là, «a quick fix», là, c'est une
solution, là, plus rapide de dire : O.K., envoie ça aux CMS, puis les CMS
se multiplient, comme par hasard.
Alors, c'est ça, mon poin. Comment vous rassurez M. Charlebois, là, qui
est sorti hier dans les médias pour dire que ses membres sont
désespérés?
M. Dubé : On
ne refera pas la quadrature du cercle, M. le député, là. Je vais être bien
clair, là, en ce moment, puis je le dis
souvent, l'article dont vous parlez... Oui, c'est vrai que nos salles...
plusieurs de nos salles, particulièrement dans le Grand Montréal, sont sous-utilisées, mais on a quand même un
article, là, puis je vais demander qu'on m'aide, qu'on a déjà dit que la
priorité devait être aux salles publiques. C'est très clair, là, on l'a déjà
dans le projet de loi. Je pourrai vous le trouver là, dans les prochaines
minutes, mais ce que je vous dis, aujourd'hui, c'est qu'en ce moment j'ai une situation x, je ne les ai pas, ces... le
personnel de support pour opérer. Les médecins, ils le disent, en même temps,
là.
Alors, M. le député,
moi, ce que je vous dis, c'est, pour le bien-être des Québécois, est-ce que je
suis mieux, en ce moment, de dire : On
ne va pas au privé avec la carte d'assurance maladie? Alors, si vous voulez
refaire ce débat-là, c'est bien correct, là, mais, je vous le dis, on a
déjà répondu à ça.
M. Marissal :
C'est pas mal au coeur de l'affaire, là, ici, là, puis, tu sais, vous le
dites, là, le mot-clé, c'est «en ce moment»,
mais on n'adopte pas une brique telle que celle-ci pour en ce moment, là, on
est en train de planter les pieux dans quelque chose qui va durer dans
le temps, longtemps.
Et
moi, j'y vois un glissement évident vers la privatisation des services de
santé. On peut ne pas être d'accord, mais on ne va pas dire, M. le ministre,
qu'on est en train d'adopter ça, là, pour la prochaine année, là.
M. Dubé : Bien,
regardez, là, M. le député, moi, je vais arrêter mon commentaire ici, là. On a
déjà eu cette discussion-là dans les premières semaines du projet de loi. La
priorité doit être donnée au public, et on a référé à cet article-là — puis
là je vais demander à l'équipe qu'ils le trouvent, là — on
a déjà discuté ça. Alors, à un moment donné, il faut bâtir sur les acquis qu'on a, puis, je vous dis, l'acquis, là, la
priorité est au public. En ce moment, l'article 194, qui est une
copie-collée de ce qu'on a dans la LSSSS, c'est de dire : Si jamais on est
mal pris puis qu'il faut aller au public... au privé-privé, bien, le ministre
pourra contribuer. C'est exactement ce qu'on dit.
M. Marissal : Je
m'arrête là, là, mais vous le dites, là, vous-même, là : La LSSSS, là,
c'était une mesure d'exception. Là, on est en train d'en faire une
règle. Puis ce n'est pas «en ce moment», là. Les CMS, ils ne vont pas
disparaître une fois que les listes d'attente vont être revenues à un niveau
acceptable.
M. Dubé : Pardon?
Excusez-moi.
M. Marissal :
J'ai dit : La LSSSS prévoyait une exception. Là, on est en train d'en
faire une règle.
M. Dubé : Bien
non, je veux dire, on ne change absolument rien, on va avoir... Là, peut-être
que je ne vous comprends pas, là, M. le
Président, là, mais on prend la LSSSS puis on dit : Il y a une exception
d'aller au privé-privé, puis on reconduit la même exception. On ne
change rien, là, on n'est pas en train de rendre permanente...
M. Marissal :
C'est la situation qui a changé.
Vous le dites vous-même : Tant qu'on n'aura pas les infirmières, on
ne pourra pas retrouver un niveau optimal d'utilisation de nos blocs
opératoires. C'est vous...
M. Dubé : Non,
mais, regardez, là...
M. Marissal :
...qui le dites.
M. Dubé : Non,
mais...
M. Marissal :
Moi, je ne pense pas que c'est
temporaire, comme mesure, si on met ça dans la loi puis que c'est une
réforme...
M. Dubé : Ce
qui est... mais, M. le député...
M. Marissal :
...puis, un jour, on va appeler ça la réforme Dubé, là...
Le Président (M.
Provençal)
: ...répondre,
M. le député?
M. Marissal :
Bien sûr.
M. Dubé : On
revient. On a fait 200 000 chirurgies, par 194, depuis trois ans.
C'est ça qu'il faut éliminer. Est-ce qu'on
va avoir quand même l'exception, pour les 10, 15 prochaines années,
d'avoir un cas, deux cas, 10 cas où on pourrait utiliser l'exception
privé-privé? Moi, je pense que oui. Je ne veux pas être obligé de rouvrir la
loi pour être capable d'aller en privé-privé dans un cas exceptionnel.
Moi, ce que je vous
dis, c'est : Réglons avec nos conventions collectives, puis ça, on le
discute à chaque fois. L'idée, c'est de ramener toutes ces opérations-là chez
nous. Je ne peux pas en dire plus que ça, M. le député.
M. Marissal :
Dernier point, là-dessus :
Ce n'est pas juste privé-privé, là, c'est privé-public aussi, là, de plus en
plus, les CMS, c'est ça, là.
M. Dubé : Oui, mais, privé-public, M. le député, c'est nos CMS.
Puis je ne pense pas qu'il y a bien des Québécois qui ne sont pas contents de s'être fait traiter
dans une clinique médicale privée au cours des trois dernières années puis
d'avoir donné leur carte d'assurance maladie.
M. Marissal :
Oui, mais c'est bien maudit qu'en
même temps nos blocs opératoires publics fonctionnent au ralenti. Il y a
comme un choix, là, il y a un choix politique de diriger de plus en plus de
volume opératoire.
M. Dubé : Oui. Bien, premièrement, on l'a fait ensemble, M.
le député, on l'a fait ensemble, projet de loi n° 10.
Les règlements vont permettre, maintenant,
de maximiser les taux, les taux qui sont payés pour ramener la main-d'oeuvre indépendante.
C'est toutes les actions. Parce qu'à chaque fois que vous me dites ça, je vous
dis : Oui, mais regardez toutes les
actions qu'on fait. On fait les actions sur la MOI, on demande aux conventions
collectives de faire des offres différenciées. Est-ce que je vais
recommencer à chaque fois de vous dire ça? Je suis un peu... Là, on prend un
article qui est dans la LSSSS, puis on le
reconduit, puis on dit : Ça, ça va nous aider. Si on n'a pas besoin de
s'en servir, on ne s'en sert pas.
M. Marissal :
Vous savez que la négociation de convention collective, là, je n'ai aucun
levier là-dessus, là. Je veux dire, je vous
le dis à chaque fois, là, puis, à la limite, ce n'est même pas vous, c'est
votre collègue du Trésor qui négocie ça, là, ça fait qu'on peut en
parler ici, là, mais moi, je n'ai pas de levier là-dessus. Puis, le projet de
loi n° 10, je souhaite sincèrement que ça
fonctionne...
M. Dubé : ...publier
les règlements dans deux semaines.
M.
Marissal : ...sincèrement. Moi, j'ai fait un gros, gros x sur
mon calendrier pour novembre 2024. J'ai bien hâte de voir HMR. J'espère
qu'il n'y en aura plus. J'espère. À suivre.
J'ai un amendement, monsieur...
Le
Président (M. Provençal)
: ...il faut que je cède la parole à la députée de Mont-Royal—Outremont, qui aurait peut-être des
éléments à ajouter par rapport à l'échange que vous avez présentement avec M.
le ministre. Mme la députée.
Mme Setlakwe : Juste rapidement, ce
ne sera pas long... l'amendement, je suis désolée, collègue.
M. Marissal : ...
Mme Setlakwe : Juste pour être sûre
que ma compréhension est bonne, dans la séquence puis les obligations légales
qu'on crée ici, là... en fait, qu'on reproduit, on reproduit le texte,
essentiellement, de la LSSSS, je le vois, on reconduit, on en arrive... Moi,
c'est ce que je comprends : on aboutit à une obligation, disons, pour le
simplifier, pour l'État de proposer une obligation, là, une offre alternative
afin que l'usager puisse recevoir un service dans un délai raisonnable quand on
a jugé que les délais étaient raisonnables... Mais juste, peut-être, la
séquence, avec nous, là, le premier alinéa,
le P.D.G. estime que le temps d'attente est déraisonnable, bien là on dit qu'il
«peut» mettre en place des mécanismes
particuliers d'accès permettant de rendre ce service autrement accessible dans
le délai qu'il juge raisonnable. Pourquoi ce n'est pas une obligation?
Là, après ça, plus loin, moi, de la façon dont
je le comprends, c'est que, là, on décline comment ça se passe sur le terrain. C'est le... là, je suis dans le
troisième alinéa, c'est le responsable qui avise, le responsable de la gestion
de l'accès «doit» aviser le directeur médical dès qu'il estime, tu sais,
qu'il y a un problème, là, après avoir consulté le chef de département clinique. Et là, par la suite, on arrive à
l'obligation pour le directeur médical de proposer une offre alternative. Est-ce que je lis bien la séquence?
C'est peut-être Me Paquin qui va donner juste... m'éclairer, là, mais pourquoi on
n'a pas une obligation dès le début? Il y a comme du discrétionnaire, puis,
après ça, on arrive à une obligation.
Parce que c'est ce qu'on veut. Puis moi, je ne
vois pas nécessairement une ouverture plus large au privé ici, je vois vraiment que l'État est responsable de
fournir les services dans un délai raisonnable. Il n'en demeure pas moins qu'un
usager peut décider de... oui ou non, d'aller voir ailleurs, mais ce n'est
pas... Ici, il faut vraiment que ce soit clair que l'État ait
l'obligation. Est-ce que c'est le cas? Est-ce que... Je vais peut-être laisser
Me Paquin...
M. Dubé : ...l'obligation de...
• (11 heures) •
Mme Setlakwe : De fournir un service
dans un délai raisonnable, c'est ce qu'on fait.
M. Dubé : C'est ce qu'on fait.
Mme
Setlakwe : C'est ce qu'on fait, mais là j'ai remonté en amont
puis je ne voyais pas nécessairement des obligations légales au tout
début. Je voyais une discrétion. Peut-être Me Paquin peut m'expliquer pourquoi
on n'a pas le «doit» dans le premier alinéa.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Une pause? On va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 02)
(Reprise à 11 h 10)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Alors,
suite à un questionnement soulevé par la députée de Mont-Royal—Outremont, on a demandé une pause. Alors, M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez, sur la
question de la députée de Mont-Royal—Outremont, avant... Puis c'est ça que j'ai demandé qu'on vérifie, pour moi, toutes les mesures d'accès
qu'on a discuté dans la première partie du projet de loi étaient répondues, sauf qu'ici on traite
d'exceptions. Alors, je pense qu'il serait bon de préciser, puis surtout dans
le contexte... Puis là, là, on débattra ça avec les deux oppositions, là, je
n'ai pas de problème, c'est qu'on serait prêts à considérer que le
«peut» dans la première partie de 194 soit remplacé par «doit».
Alors là, ça
voudrait dire... Puis là je pense que ça va rassurer, je pense, aussi, en
partie, le député de Rosemont, c'est
que, là, on va dire : Dans le cas des exceptions, c'est-à-dire dans le cas
où on n'est pas capables de livrer les services dans des temps
raisonnables, bien là Santé Québec doit mettre... Puis ça, pour moi, là, c'est
plus... vous m'avez fait repenser, mais je
dis au député de Rosemont, en même temps, que je vais être obligé de garder le
«peut», parce que, là, la grande...
Puis c'est logique avec ce que je vous disais tout à l'heure. Ce qu'on veut
essayer, c'est enlever nos 200 000 CMS le plus rapidement
possible, mais Santé Québec doit faire ça tandis qu'on veut se garder
l'exception exceptionnelle, il «peut», et là je ne voudrais pas aller à «doit»,
parce que, là, on devient...
Alors, c'est un petit peu
ça qui semblerait, selon moi, le plus logique. Puis je dois dire que ça nous a beaucoup questionnés, mais je n'ai aucun problème
à ce que Santé Québec dise «elle doit mettre en place» plutôt que «peut mettre en place». Ça fait que je vais laisser la
décision au député de Rosemont de faire ce qu'il veut avec son amendement. Respectons le processus, mais je pense que la
question de... la façon dont la députée de Mont-Royal—Outremont a fait... nous fait poser la
question, puis on pourrait même suggérer l'amendement, c'est de simplement
remplacer... parce que c'est le rôle
opérationnel de Santé Québec de dire : Je ne suis pas capable de vous
livrer ça dans des temps raisonnables, bien, je vais trouver des
mécanismes, et ce n'est pas «peut», c'est «doit», puis on peut aller jusque-là.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont ou madame...
Je débuterais par Mme la députée.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : En effet, ça ne dispose pas nécessairement de
l'amendement que je visais puisqu'il y a une question de coût dans
l'amendement que je visais pour le patient, mais je n'ai pas de problème à
mettre «doit» en haut. Je me demande juste
si, après, il est nécessaire, mais... Vous soumettrez l'amendement, là, mais,
si c'est «doit», je ne suis pas sûr
que c'est après avoir obtenu l'autorisation du gouvernement puisque c'est
«doit». Il doit le faire. Ça fait qu'il n'a pas d'autorisation à
demander au gouvernement.
M. Dubé : Non, mais c'est un bon
point.
M. Marissal : Ça, c'est une question
de...
M. Dubé : Mais votre question,
est-ce que c'est de dire : Est-ce que j'ai encore besoin, après avoir
obtenu... Moi, je pense qu'on n'a pas
besoin, mais je veux juste vérifier légalement, là. C'est pour ça que je
prenais quelques minutes, mais, à mon sens, avec la discussion qu'on est
en train d'avoir, je veux avoir votre opinion là-dessus, mais je dirais
simplement : Il doit voir à la mise en place.
M. Marissal : Oui, c'est assurément
une amélioration.
M. Dubé : Une grosse amélioration.
M.
Marissal : Puis le «peut» amenait le besoin de se faire
autoriser, mais le «doit», c'est : Il faut que tu le fasses. Ça
fait qu'il n'y a pas de... Je ne pense pas qu'il y ait d'autorisation à avoir
là. Moi, je...
M. Dubé : Dr Bergeron, vous êtes à
l'aise avec ça?
M. Bergeron (Stéphane) : Oui, oui,
tout à fait.
M.
Marissal : Moi, je vous suggère... puisqu'on peut y aller
dans l'ordre, là, on peut disposer assez rapidement de cet
amendement-là, si vous le déposez ou si la collègue de Mont-Royal—Outremont...
M. Dubé : Je le ferais au nom de la
collègue, mais allez-y.
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, oui, mais on peut se
préparer en attendant.
Le Président (M. Provençal)
: Moi, ce que je veux savoir de la part
du député de Rosemont : Est-ce que vous déposez toujours votre amendement?
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Si oui, moi, je vous suggère qu'on le
dépose...
M. Marissal : O.K., allons-y.
Le Président (M. Provençal)
: ...ce qui va permettre à la partie de
travailler... Alors, je vous demanderais de nous faire lecture ou de nous
apporter votre amendement, s'il vous plaît. Donc, je vais vous laisser en faire
la lecture, M. le député.
M. Marissal : Oui. Alors,
article 194 : L'article 194 du projet de loi est modifié, au
quatrième alinéa, par le remplacement, après «le ministre», du mot «peut» par
«doit».
Le
Président (M. Provençal)
: ...vers
le bas, s'il vous plaît. Merci.
M. Marissal :
Oui, vers le «peut». Je lirais seulement le dernier alinéa, si vous voulez
bien, là, pour faire tout l'article au complet modifié, là où intervient mon
amendement, plutôt que de relire tout 194 modifié, là, vu que c'est un mot, là.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, bien, c'est ça, à la...
On voit l'endroit où votre modification a un impact dans le, un, deux,
trois, quatrième alinéa.
M. Marissal :
Exact. «Le directeur médical
propose immédiatement à l'usager une offre alternative de services qui tient
compte notamment du département territorial de médecine spécialisé afin que
l'usager puisse, s'il le désire, obtenir le service spécialisé ou
surspécialisé qu'il requiert dans un délai jugé raisonnable par le président et
chef de la direction. Le ministre doit — c'est
ici qu'intervient l'amendement — malgré
toute disposition inconciliable, assumer le coût de tout service obtenu, conformément aux directives du président
et chef de la direction, dans un centre médical spécialisé non
participatif au sens du deuxième alinéa de l'article 500 ou à l'extérieur
du Québec.»
L'amendement dont on
discutait précédemment, là, qui s'en vient de la part du gouvernement, sous la
suggestion de notre collègue de Mont-Royal—Outremont, dit que Santé Québec
doit donc prévoir une solution de rechange.
Ça, ça va, mais ça ne couvre pas les frais. La façon dont 194 est écrit au
dernier alinéa en ce moment, avec le «peut», laisse entendre
effectivement que le ministre peut, selon le dossier, après consultation, que
sais-je encore, décider que l'intervention au privé-privé, donc une clinique
non participative serait couverte par l'État.
Moi, j'introduis
l'idée que ça devrait être couvert par l'État puisqu'on a fait le tour de la
question puis que l'État, dans sa mission de
santé, n'est pas capable de fournir ce soin-là. Ça arrive régulièrement, de
plus en plus, on entend des cas,
qu'on est en train de documenter, de gens qui appellent au 8-1-1 puis qui se
font envoyer vers des cliniques privées. Bien, moi, je pense que, si c'est la seule possibilité, si c'est la
seule ressource disponible dans un kilométrage décent, là, on s'entend,
là, bien, je pense que l'État devrait couvrir ça. En plus, le 8-1-1, c'est un
service de l'État.
Alors, vous voyez, on
glisse tranquillement vers une offre privée. Moi, je pense que, quand on aura
fait le tour de la question... En plus, le ministre me dit qu'il est implicite
que l'offre doit d'abord venir dans l'établissement. Ce n'est pas écrit textuellement. Ça me cause un petit problème, mais ce
n'est pas écrit textuellement, mais, à supposer que... puis qu'on a fait le tour du jardin, puis qu'il n'y en a pas, de
solution dans l'établissement, qu'on envoie la personne, ça ne devrait pas être
«peut», c'est «doit». Et j'ai peut-être une question là-dessus, là, avant
d'aller plus loin. Est-ce que ça arrive que des patients, des patientes,
des citoyens envoient des demandes après être allés au privé, des demandes de remboursement? Est-ce que ça arrive en ce
moment, ça? C'est-tu quelque chose que le ministre couvre à l'occasion?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé : Ça arrive. Effectivement, ça arrive. Je peux
laisser le Dr Bergeron... C'est quand même assez exceptionnel, là,
mais c'est la Loi de la Régie de l'assurance maladie qui est la base de ça,
effectivement.
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
non, non.
M. Marissal :
Mais je pense que le Dr Bergeron voulait répondre ou, non, c'est complet?
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien, je confirme ce que M. le ministre a dit.
M. Marissal :
C'est complet. Ça va pour moi pour le moment. Je pense que j'ai dit ce que
j'avais à dire.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Bien, sur l'amendement du
collègue de Rosemont, je vais corroborer ce qu'il entend. Et c'est un échange
qu'on a déjà eu, M. le ministre, il n'y a pas très longtemps, en fait, par
rapport au 8-1-1 qui réfère des gens vers
les cliniques privées non remboursables. Alors, les gens appellent au 8-1-1, se
font dire : Bien, je ne vois pas vraiment soit de CLSC, ou de GMF,
ou d'endroit où vous pouvez vous tourner aujourd'hui, mais vous pouvez aller
vers telle clinique, il y a de la place. Les
gens appellent à cette clinique-là. Ce sont des frais qui sont non
remboursables. Donc, ils se font dire : Ça va te coûter 250 $,
ou peu importe, pour une consultation en première ligne.
Je me dois, M. le
Président, lorsque c'est une référence qui vient d'une ligne publique, du
réseau public, d'être d'accord avec le
collègue que ça devrait être remboursé. On ne devrait pas diriger des gens...
Ça va pour moi, ça va pour vous, M. le Président, on est peut-être
capables de payer 250 $, mais il y a bien du monde, on ne leur demande pas leurs revenus quand ils appellent au bout de
la ligne, là, on fait juste les référer. Alors, je me dois d'être d'accord que,
dans une situation comme celle-là, ces frais-là, si c'est une référence qui
vient de l'État québécois, devraient être remboursés par l'État québécois.
Ceci étant, si on en venait à accepter une
proposition comme celle-là, moi... Puis vous allez me dire que je parle
beaucoup de ma région aujourd'hui, M. le Président, mais je n'en ferai pas
d'excuses ni aujourd'hui, ni demain, ni pour la durée de mon mandat.
Le Président (M.
Provençal)
: Vous
êtes quand même un élu.
• (11 h 20) •
M.
Fortin : Et voilà. Je dois dire au ministre que la plupart
des gens, chez nous, qui se tournent régulièrement vers la province voisine, là, ils doivent payer
une partie des services qu'ils reçoivent. Que ce soit pour voir un médecin
de famille, que ce soit pour voir un
spécialiste, que ce soit pour une chirurgie, que ce soit pour quoi que ce soit,
la plupart des gens dans ma région, et il y en a énormément... Il y a
beaucoup de bureaux de comté, M. le Président, qui nous disent que la plupart des cas qu'ils font, c'est de l'immigration. Je
vous dirais que, dans mon bureau de comté, la plupart des cas qu'on
fait, c'est des demandes de remboursement après que les gens aient vu... aient
consulté en Ontario.
Alors, autant j'aurais de la difficulté à
accepter que l'État réfère quelqu'un vers une clinique privée sans les
rembourser, autant, je vous le dis tout de suite, je pense que la suite logique
de cette demande-là du député de Rosemont,
la suite logique, c'est que, si un citoyen, parce qu'il n'a pas les services à
sa disposition au Québec, doit se tourner vers la province voisine,
bien, ça aussi, ça devrait être remboursé. Il n'y a pas un citoyen qui devrait
avoir à payer pour ça.
M. Dubé : Pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Provençal)
: Pas d'autres commentaires?
M. Dubé : Non.
M.
Fortin : Non, mais en fait, avant de moi-même déposer un
amendement là-dessus, je demande au ministre, je vais peut-être le faire de façon plus directe dans ce cas-là,
là : Est-ce qu'il trouve ça normal qu'un citoyen à Montréal qui se tourne vers un GMF ou une clinique à sa
disposition, là, voit l'entièreté de sa facture payée, tandis que quelqu'un
qui habite en Outaouais, qui a un médecin de famille en Ontario, lui, doit
payer 50 $ à chaque fois de sa poche?
M.
Dubé : La réponse, c'est non. Puis je pense que les
circonstances qu'on doit faire... Les travaux qu'on est en train de faire pour
améliorer l'accès doivent s'occuper de ça. Puis on ne commencera pas à faire ce
genre d'exception là. La réponse, c'est non.
M.
Fortin : À quel moment on fait ce travail-là? Si vous
dites : Le travail qu'on fait doit répondre à ce genre de question
là, je vais respectueusement vous demander où est-ce qu'on le fait dans ce...
M. Dubé : Non, ce que je vous dis,
M. le député, là, puis je veux juste être clair, je pense qu'on est en train, ici, de parler au niveau des mécanismes d'accès. On
est en train de dire qu'il y a d'autres choses qu'ils vont faire. Par exemple,
les infirmières, tout ce que j'ai expliqué plusieurs fois, je pense qu'avec
toutes ces choses-là on va finir par être
capables d'avoir un meilleur service pour nos citoyens, incluant les offres
différenciées en Ontario, pour récupérer des gens qui sont allés
travailler du côté de l'Ontario.
Encore une
fois, je le répète, là, je pense qu'on en a suffisamment parlé. Puis vous avez
le droit, là, de trouver le bon endroit où vous voulez en reparler, mais
ici, je le répète, avant de discuter de l'amendement, j'ai dit que j'étais prêt
à faire un changement important suite à la députée... Je pense, c'est majeur,
ce qu'on dit là, là. Je suis prêt à le faire,
mais je n'irai pas demander ou laisser un P.D.G. de Santé Québec me dire qu'on
peut aller dans le privé-privé sans que le ministre ait quelque chose à dire
là-dessus. Ça ne marche pas, je ne peux pas. Alors, c'est pour ça que c'est
«peut» et non un «doit», mais je suis prêt à remplacer le «doit» dans la partie
supérieure. Je suis prêt à faire ça. Pour le reste, je pense qu'on en a
discuté assez.
M. Fortin : Je ne dis pas que ce n'est pas bon, ce que vous proposez,
M. le ministre. Au contraire, je pense, l'échange que vous avez eu avec ma
collègue de Mont-Royal va obtenir un résultat, somme toute, positif. Ce que je vous dis, c'est que ça ne répond... dans
l'entièreté de l'article, là, puis dans l'entièreté de la discussion qu'on
vient d'avoir sur les frais non remboursés aux gens de l'Outaouais, puis
probablement aux gens de Dégelis, puis probablement aux gens de la baie des
Chaleurs, puis probablement aux gens d'une partie du Témiscamingue aussi... ne
répond pas aux attentes des gens de chez nous. Ils ont à débourser des frais
que le reste des Québécois n'ont pas à débourser.
Le Président (M. Provençal)
: C'est bon?
M. Dubé : C'est beau.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, un petit retour,
là. Tout à l'heure, M. le ministre, votre équipe cherchait, là, un article qui
faisait référence à la priorité. L'avez-vous trouvé finalement?
M.
Dubé : Oui, c'est l'article 488, qu'on a déjà
discuté longuement, mais je vais vous le rappeler. Je m'excuse, je
n'étais pas capable de le trouver tout à l'heure, là. Dans l'article 488
quand on discute de l'ouverture des cliniques privées, entre autres, des CMS,
rappelez-vous qu'on a eu cette discussion-là, «il appartient à Santé Québec de
statuer sur
l'opportunité d'accorder une autorisation», tout ce qui est là, donc, c'est
l'autorisation d'ouvrir. Puis, si vous allez au deuxième paragraphe : «L'impact sur la disponibilité de la
main-d'oeuvre pour assurer la continuité des services offerts dans [les
régions]», je pense que ce qu'on a longuement discuté quand on a fait cette
discussion-là dans les mesures d'accès, on a dit : On n'ira pas ouvrir des
cliniques privées quand ça fait mal à notre réseau. En gros, c'est ça qu'on discutait. Alors, moi, ça, c'est un paramètre qui
n'a pas changé, là. On ne l'a pas encore voté, on en a discuté, mais on
arrivera là à 488.
Le Président (M. Provençal)
: D'autres interventions?
M.
Marissal : Je prenais deux minutes pour finir de lire 488, M.
le Président. De toute façon, on n'est pas rendus là, mais je comprends le
point que fait le ministre, et puis moi, j'ai fait le mien. Alors, je pense
qu'on peut procéder.
Le Président (M. Provençal)
: C'est bon. S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé
par le député de Rosemont. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que... sur appel nominal.
La Secrétaire : Oui. Alors,
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire :
Mme Blouin (Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire :
Mme Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire :
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Pour.
La Secrétaire : Et
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. L'amendement déposé par
le député de Rosemont à l'article 194 est
rejeté. Maintenant, nous avons un amendement qui sera déposé à
l'article 194 par Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Nous allons le projeter
à l'écran. Par la suite, je vais demander à Mme la députée de nous en faire
part. Mme la députée.
Mme Setlakwe : Donc, suite à la
discussion, au premier alinéa de 194, on veut prévoir une obligation. Donc,
l'alinéa, suite à la modification, se lirait comme suit :
«Lorsque, compte tenu des standards d'accès
généralement reconnus et après avoir effectué les consultations appropriées, le président et chef de la direction
de Santé Québec estime que le temps d'attente pour obtenir un service spécialisé
ou surspécialisé dans l'ensemble du Québec ou dans l'une de ses régions est
déraisonnable ou sur le point de le devenir, il doit voir à la mise en place de mécanismes
particuliers d'accès permettant de rendre ce service autrement
accessible dans le délai qu'il juge raisonnable.»
Donc, il «doit»,
plutôt qu'il «peut», après avoir obtenu l'autorisation du gouvernement.
Le Président (M.
Provençal)
: Donc, ça
devient une obligation.
Mme
Setlakwe : Exact.
Le Président (M.
Provençal)
: O.K. Des
commentaires, M. le ministre? Aucun commentaire?
M. Dubé : J'ai déjà fait mes commentaires, que j'étais en
accord avec ça, puis c'est une excellente recommandation.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Des interventions sur l'amendement qui vient
d'être déposé par Mme la députée de
Mont-Royal—Outremont? S'il
n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement par appel nominal, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Oui. Alors, Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)?
Mme
Setlakwe : Pour.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Pour.
La Secrétaire :
M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blouin (Bonaventure)?
Mme Blouin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Abou-Khalil (Fabre)?
Mme
Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire :
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme
Lachance : Pour.
La Secrétaire :
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire :
Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. L'amendement
déposé par Mme la députée de Mont-Royal—Outremont à l'article 194 est adopté.
Maintenant, je reviens à l'article 194 amendé. Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Dubé : ...ça
a été... On a passé beaucoup de temps là-dessus. Je veux juste rappeler au
député de Pontiac, par rapport au point
qu'il faisait, qu'en changeant le «doit» pour «peut»... le «peut» pour «doit»,
pardon, excusez-moi, ça veut dire que, lorsque Santé Québec sera en
place, la question qu'il m'a posée pour les citoyens de l'Outaouais est
résolue, ça va être l'obligation de santé Québec de voir à ça.
M.
Fortin : Sauf que, dans les
faits en ce moment, disons qu'il y a une obligation qui n'est pas toujours
respectée. Alors, on s'attend à ce que cette obligation-là soit
respectée.
• (11 h 30) •
M. Dubé : Je
réfléchissais, parce que j'ai posé à mes collègues... avec la demande que la
députée a faite, que je trouve excellente, je vous le dis, là, maintenant, le
président va avoir... puis c'est pour ça que je veux le dire avant qu'on le
vote, là, pour qu'on comprenne... parce que vous me demandiez où. Ici, il y a
maintenant une obligation de trouver une solution.
M. Fortin : Gratuite aux citoyens?
M. Dubé : Et voilà, parce que c'est
dans le mécanisme de l'établissement. C'est gros. C'est pour ça que j'ai
accepté qu'on ait cette discussion-là. Mais, je vous le dis, tel qu'amendé.
M.
Fortin : Merci. Les citoyens de mon coin de pays pourront
remercier la députée de Mont-Royal—Outremont.
M. Dubé : Tout à fait.
M. Fortin : Et les parlementaires.
M. Dubé : C'est un gros...
Le
Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur le 194 amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 194,
amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. 195, avec un
amendement qui suit... Oui, c'est ça. Allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir.
(Interruption) Pardon. «195. Le président-directeur général d'un établissement
élabore et soumet au président et chef de la direction de Santé Québec un plan
des effectifs médicaux et dentaires. Il y précise les éléments suivants :
«1° le nombre
de médecins de famille, de médecins spécialistes, par spécialité, ainsi que de
dentistes généralistes et de
dentistes spécialistes qui peuvent y exercer leur profession en précisant le
département clinique ou le service dont chacun d'eux fait partie;
«2° la répartition du nombre de ces
professionnels pour chacune des installations où s'exercent des activités de
l'établissement ou par groupement d'installations déterminé par le président et
chef de la direction.
«Dans l'élaboration du plan, le directeur
médical doit consulter le chef de chacun des départements cliniques où sont offerts des services spécialisés ou
surspécialisés. Il doit, en outre, tenir compte des objectifs prévus au deuxième
alinéa de l'article 29, de l'acte d'institution de l'établissement et des
objectifs de croissance et de décroissance visés à l'article 407.»
Vous me permettez de lire peut-être l'amendement
tout de suite sur 195?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Alors, à
l'article 195 du projet de loi :
1° ajouter, à la fin du premier alinéa, le
paragraphe suivant :
«3° la
répartition, entre les médecins [...] des tâches relatives à l'activité
clinique, à la recherche et à l'enseignement.»;
2° remplacer la première phrase du deuxième
alinéa par la suivante :
«Dans
l'élaboration du plan, le président-directeur général doit s'assurer que le
chef de chacun des départements cliniques où sont offerts des services
spécialisés ou surspécialisés soit consulté.»
Le
commentaire, c'est important, ici, là, sur la question de la désignation
universitaire. Cet amendement vise d'abord à reprendre les dispositions
de l'article 361 du projet de loi afin de les rendre applicables à tout
établissement public et non seulement à un établissement bénéficiant d'une
désignation universitaire.
Il vise ensuite à assurer une cohérence entre le
premier alinéa, qui prévoit que le président-directeur général élabore le plan
des effectifs médicaux et dentaires, et le second alinéa, qui prévoit qui doit
être consulté.
Peut-être que je ferais un commentaire, ici,
beaucoup plus informel. On a eu beaucoup de discussions, lors des
présentations, des consultations individuelles, que les... dans les
établissements où il n'y avait pas la désignation universitaire, le travail que les médecins faisaient, soit en
enseignement ou soit en recherche, n'était pas valorisé ou n'était pas tenu compte. C'est ici qu'on vient faire cette
différence-là pour tenir compte du temps qu'il... dévolu à ces fonctions-là.
Je pense que c'était important d'ajouter cet amendement-là.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions sur
l'amendement?
M. Fortin : Peut-être juste monter un peu...
M. Marissal : ...une question
rapide...
M.
Fortin : Non, non. Allez-y, allez-y.
M. Marissal : ...le député finit de
lire. Est-ce qu'il faut comprendre que ça ouvre davantage de possibilités, par
exemple, de supervision de gens qui sont en équivalence de diplômes ou est-ce
que ça ouvre davantage de possibilités? Parce
que je sais que c'est un des problèmes qu'on a au Québec. Il manque de monde
partout, donc il manque de monde pour
faire de la supervision aussi. Est-ce que c'est quelque chose qu'on vise par là
ou ce n'est pas du tout ça, là?
Le Président (M. Provençal)
: Docteur.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, donc, à la question de M. Marissal, il touche en partie à ce
que ça permet de faire. En fait, c'est l'obligation de chaque établissement à
regarder non seulement son activité clinique, mais
comprendre qu'il a une tâche à assumer, peu importe qu'il ait une désignation
universitaire ou pas, mais les hauteurs vont être variables, tant en enseignement, parce qu'effectivement il y
a de plus en plus de campus délocalisés, de stages de régions éloignées,
et autres, pour lesquels il faut avoir des formateurs, des médecins qui vont
participer à cela... et comprendre que c'est
une des... c'est un des attendus de leur engagement à l'hôpital de Rimouski,
pour dire quelque chose, ou à l'hôpital de Joliette, à savoir : On va
recevoir des externes, des étudiants, des résidents, des IPS, et que vous devez
participer à leur formation, et non pas... C'est des cas exceptionnels, mais il
y en a certains qui n'avaient pas compris que c'était aussi une contrepartie
des privilèges de nomination.
M. Marissal : Bien, je pose la
question, notamment... parce que vous vous souviendrez probablement même mieux
que moi du moment où on avait formé les CIUSSS puis qu'on avait fait certains
changements, notamment à Montréal, je me
souviens que ça avait causé toutes sortes de... je vais le dire comme je le
pense, là, de guerres de clochers, qu'un hôpital perdait son statut, l'autre
l'avait. Les médecins n'étaient pas contents. Il y avait eu toute une
réorganisation sérieuse là-dedans.
Donc, on ne se retrouverait pas avec une sous-catégorie d'hôpital pas tout à
fait universitaire, on change seulement l'obligation d'avoir ce genre de
tâche aussi ou la possibilité, je devrais dire, d'avoir ce genre de tâche de
formation aussi?
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, bien, ce qui est demandé ici, c'est au P.D.G. de considérer les
activités d'enseignement et les activités de recherche à l'intérieur de son
plan d'effectifs, donc les P.D.G. de tout établissement... de tous
établissements, excusez, qu'ils soient avec une désignation universitaire, où
il y a une forte concentration de...
d'enseignement, de recherche, d'évaluation des technologies, mais aussi pour
ceux qui n'ont pas de désignation universitaire.
Une très grande partie des établissements, peu
importe qu'ils aient ou pas une désignation d'établissement universitaire, sont
impliqués dans l'enseignement. Dans une moindre mesure, la recherche, ça peut
être plus localisé, mais donc on ne voulait
pas que le P.D.G. perde ça de vue dans ses demandes. Parce qu'une tâche
d'enseignement peut nécessiter
parfois d'avoir un sixième membre, quand on est cinq, puis pour occuper
20 % d'une tâche d'enseignement, par exemple, dans... répartie
entre les cinq. Donc, il était important, dans la demande d'effectifs médicaux,
de ne pas oublier cette variable-là puis, on
va le voir plus loin, que ça doit être aussi dans une considération, dans la
contrepartie des statuts et privilèges des médecins.
M. Dubé : Peut-être juste pour
rajouter, là, parce que cette demande-là, je me souviens quand on est allés ouvrir le centre de formation médicale à Rimouski,
le CIUSSS du Bas-Saint-Laurent n'a pas la notion universitaire comme CIUSSS. Et je me souviens avoir vu une dame
médecin qui m'avait dit : Écoutez, moi, j'enseigne à raison de 10,
15 heures par semaine ou peu importe. Elle dit : Pourquoi qu'on n'est
pas capables de faire reconnaître ce temps-là? C'est exactement ce que
ça vient faire.
Ça fait que, comme... c'est pour ça que je vous
donne cet exemple-là. Je ne me souvenais pas du nom de la femme médecin, là, mais je pense que c'est ça
qu'on veut faire. Peu importe l'établissement, s'il y a la reconnaissance
ou pas, c'est une demande très légitime de
s'assurer que son 15 heures est vu dans le temps qui est passé dans une
activité importante.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions sur
l'amendement? Oui, M. le député Pontiac.
M. Fortin : Oui. Dans le fond, là, si je comprends bien, vous reprenez
ce qui était dans l'article 184 de la LSSSS
uniquement pour les établissements universitaires, les instituts
universitaires, et là, vous le dites, ça va être ça, mais pour tout le monde. Donc, vous l'aviez enlevé
au complet, là vous le remettez, et pour tout le monde. O.K., qu'est-ce qui a
poussé le changement? Parce que vous l'aviez enlevé au complet, ça, là, là. Il
n'y avait aucune obligation de... dans le plan du P.D.G., de regarder
tout ça.
M. Dubé : Je ne me souviens pas
de la genèse, là.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : Oui. Merci, M. le Président. À la question de
M. Fortin, il n'avait pas été enlevé au complet, il avait été mis ailleurs
dans le projet de loi. Ici, on le rapatrie et, effectivement, on l'applique à
tout le monde parce qu'on pense que tous
doivent l'avoir dans le collimateur lorsqu'ils rédigent leur plan d'effectifs
médicaux.
M. Fortin : ...aucun enjeu. Puis, juste sur la désignation
universitaire, parce qu'on en... puisqu'on en parle, le ministre parle du CISSS du Bas-Saint-Laurent, mais c'est la même chose
chez nous, là, c'est le CISSS de l'Outaouais, même si l'Université McGill est bien implantée maintenant. Donc, la désignation
universitaire est assez facile à voir en ce moment, là : CIUSSS—Mauricie—Centre-du-Québec,
CISSS du Bas-Saint-Laurent, il y a une différence dans l'appellation, là. Donc, le monde le sait, qu'est-ce qui est
universitaire puis qu'est-ce qu'il ne l'est pas. Là, avec les nouvelles
appellations, ça va peut-être être moins clair, mais la désignation,
elle reste, là. Les centres vont être désignés universitaires et non universitaires
quand même, là.
M. Dubé : Quand
on va faire la nouvelle désignation, vous allez voir, je pense, ça va être plus
clair.
M. Fortin : O.K.,
mais ça va rester en arrière-plan quand même, là. On comprend tous où vous
voulez aller dans la désignation, là : Santé Québec Mauricie, Santé
Québec...
M. Dubé : Oui,
mais la question universitaire, on en discutera, là, mais vous allez voir
qu'elle va être très, très claire, la désignation, très claire. C'est une des
demandes qu'on a eues, d'ailleurs.
M.
Fortin : O.K. C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'amendement de M. le ministre à 195, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, on
revient sur l'article 195 amendé. Y a-t-il des interventions? Oui,
M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui, bien sûr, M. le Président.
Voulez-vous qu'on prenne une seconde? Non? Ça va? O.K.
Oui, à 195, en fait,
deux parties différentes, là, à ma question. Le Collège des médecins avait
recommandé d'inscrire, comme c'est inscrit dans la LSSSS en ce moment, que ce
plan-là doit être renouvelé aux trois ans. Je ne le retrouve pas dans l'article
en ce moment, mais ça vient plus tard?
M. Dubé : ...
M.
Fortin : Ah! tout de suite après. J'aurais
dû lire un petit peu plus loin. O.K.
M. Dubé : Non,
non. Pas de problème.
M. Fortin : Pas
de problème. L'autre chose, la Fédération des médecins résidents avait demandé
de maintenir la Table de concertation
permanente sur la planification de l'effectif. Là, effectivement, là, vous avez
une espèce de gros tableau, là, qui vient dire combien de médecins, et combien
de médecins dans telle spécialité, puis l'évolution au fil du temps. Eux, ce qu'ils ont demandé, c'est de
s'assurer que les bonnes parties, disons, du système actuel sont préservées, et
donc la table de concertation permanente, eux, ils nous avaient dit que c'est
un outil, c'est un outil précieux, pour utiliser leurs mots. Alors, ça, vous me
confirmez que ça va rester quand même?
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président.
Je réponds à brûle-pourpoint. Oui, il y avait eu une demande, parce que ce que l'on indiquait, c'était que
l'état de ceux qui étaient consultés dans p.l. ... pas dans p.l. n° 15, mais dans la LSSSS... nous consultions plus large que ce qui était
mentionné et nous avons... bien, pas corrigé, mais reflété la réalité, à
l'intérieur de p.l. n° 15, de ceux qui sont consultés dans
l'élaboration des plans territoriaux.
M. Fortin : Dans
l'élaboration des plans territoriaux, donc dans l'élaboration du plan des
effectifs médicaux et dentaires qui est mentionné à 195.
M. Bergeron (Stéphane) : Là, on parle des plans
territoriaux. Il y a deux plans : il y a un plan d'établissement, dont les mécanismes d'élaboration sont ici, c'est
d'abord un plan qui est à l'intérieur des établissements, sous la
responsabilité du P.D.G. de l'établissement qui va consulter à
l'interne, puis il y a un plan territorial, pour lequel... qu'on appelle les...
avec les PREM, là, les plans régionaux d'effectifs médicaux, pour lequel il y a
une consultation collège, fédérations, Fédération des médecins résidents. Et
c'est sur cette partie-là qu'il y avait eu une demande de la FMRQ, notamment, de mieux refléter l'ensemble de
la consultation qui était véritablement faite depuis des années, et on a
ajusté pour refléter cela.
M. Fortin : O.K. O.K.
Parfait. Ça, on va y arriver à quel article, savez-vous? On va se faire une
note, M. le Président?
M. Bergeron
(Stéphane) : Dans les eaux de 405.
M.
Fortin : Dans les eaux. D'accord. O.K.
O.K. Parfait.
Le deuxième
paragraphe, ici, là, on vient parler de la répartition pour chacune des
installations. Ça, c'est... corrigez-moi si j'ai tort, encore une fois, ce ne
serait pas une première, mais ça, ce n'est pas quelque chose qu'on retrouvait
dans l'ancienne LSSSS, là.
M. Dubé : Le
deuxième alinéa, vous parlez, M. le député?
M.
Fortin : «La répartition du nombre de ces
professionnels pour chacune des installations où s'exercent des activités de
l'établissement ou par groupement d'installations déterminé par le PCD.»
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, c'était dans la LMRSSS,
article 55.1, la répartition pour chacune des installations maintenues par
les établissements ou par groupement.
M. Fortin : O.K. Parfait. Donc, il n'y a rien de nouveau, là, dans cette... Dans le
paragraphe 1° et 2°, là, c'est... il y en a qui viennent de la
LSSSS, il y en a qui viennent de la LMRSSS. O.K.
M. Bergeron
(Stéphane) : Je vous dirais que le changement, c'est que les
groupements étaient déterminés selon le
territoire que le ministre indique. Vous comprenez qu'il y a une concordance,
là. On parle de président et chef de la direction.
M. Fortin : O.K. Ça va.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M.
Fortin : Je ne m'obstinerai pas sur la concordance.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
va?
M.
Fortin : Oui, oui.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Dr Bergeron,
pouvez-vous épeler l'acronyme de PREM pour le bénéfice des gens qui écoutent?
Moi, je le sais, là, mais c'est parce qu'on parle parfois en acronyme, puis je
me mets à la place des gens qui nous suivent, là. Ce n'est pas un
reproche, Dr Bergeron. Il y a énormément d'acronymes dans ce milieu-là,
puis, à un moment donné, on s'y perd un peu, là.
Le Président
(M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Désolé, M. Marissal. Vous
avez tout à fait raison. PREM est un
acronyme pour plan régional d'effectifs médicaux, c'est-à-dire, en médecine de
famille, le nombre de médecins de
famille qu'il est autorisé, qu'on appelle les nouveaux facturants, notamment,
ou des médecins diplômés de l'année, qu'il est autorisé, le maximum
autorisé à s'installer dans un territoire donné pour l'année qui vient.
M. Marissal :
Et je comprends de la réponse que vous avez faite à mon collègue de Pontiac
que ça couvre ça aussi, là, à cet
article-ci. Parce qu'il y a eu tout... Non? Bien, si c'est non, on le traitera
ailleurs et plus loin, là. C'est bon. J'ai peut-être mal compris.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Donc, ici, nous ne touchons pas à
ce qui est à l'extérieur de l'établissement.
Donc, dans un PREM, par exemple, ça va toucher le nombre de médecins de famille
qui pourraient s'installer à l'extérieur de l'établissement, dans un GMF, par
exemple, sans pratique à l'intérieur de l'établissement. Ici, nous
discutons clairement du nombre de médecins qui travaillent à l'intérieur de
l'établissement.
M. Marissal :
Très bien. C'est bon.
Le Président
(M. Provençal)
: C'est
bon?
M. Marissal : Oui, merci.
Le
Président (M. Provençal)
:
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 195 amendé. S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 195, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. 196, M. le ministre.
M. Dubé : Avec
plaisir. Se lit comme suit : «Le président et chef de la direction de
Santé Québec peut approuver avec ou sans modification le plan des
effectifs médicaux et dentaires qui lui est soumis en vertu de
l'article 195.»
(Interruption) Pardon. «Le plan ainsi approuvé
doit être établi de nouveau conformément à l'article 195 au moins tous les
trois ans et chaque fois que le demande le président et chef de la direction.
Un plan approuvé continue d'avoir effet tant que le président et chef de la
direction n'en a pas approuvé un nouveau.
«Le président
et chef de la direction peut établir le plan des effectifs médicaux et
dentaires pour un établissement, à défaut par le président-directeur
général de l'établir dans le délai qu'il lui indique.»
Je n'ai pas d'amendement là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
: Pas d'amendement.
M.
Dubé : Je vais juste lire le
commentaire, s'il vous plaît. Cet article prévoit que le plan des effectifs
médicaux et dentaires est approuvé par le président et chef de la
direction, qui peut y apporter des modifications.
Ensuite, il prévoit qu'au moins tous les trois
ans ce plan doit être fait de nouveau ainsi qu'à chaque fois que le président
et chef de la direction le requiert.
Finalement, il indique que, lorsque le
président-directeur général n'établit pas le plan dans le délai indiqué, alors
le président et chef de la direction peut le faire. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
M. Dubé : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'article 196?
M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Ça arrive-tu vraiment, ça, qu'un P.D.G. ne fait pas son
plan d'effectifs médicaux et dentaires? Je vois mal... Ça me semble pas mal au
coeur de ses responsabilités, là. Je...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Bergeron (Stéphane) : Merci,
M. le Président. Je serais stupéfait qu'il ne le fasse pas. Peut-être ne les
ferait-il pas dans les temps, hein, parce qu'on comprend que, parmi les choses,
il y a des processus de consultation de différents groupes qui doivent leur
remettre. Donc, il pourrait arriver possiblement plus qu'il ne le fasse pas
dans les temps, mais on comprend que c'est à la base.
M. Fortin : O.K. On s'entend là-dessus.
• (11 h 50) •
Le
Président (M. Provençal)
:
Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions? Oui, M. le député de Marie... Rosemont. Excusez.
M. Marissal : Effectifs
médicaux et dentaires, on s'entend qu'on parle de médecins et de dentistes, là,
ça va de soi, là? O.K. Mais...
Une voix : ...
M. Marissal : Parce que vous
savez comme moi que, notamment, la FIQ et autres représentations syndicales du
secteur des soins infirmiers reprochent au gouvernement de ne pas avoir fait de
PMO, donc de planification de main-d'oeuvre,
notamment pour le secteur infirmier, depuis... parfois, j'entends 20 ans.
Est-ce que ça vient plus tard, ça? Parce que, s'il est logique et souhaité,
souhaitable et naturel de faire une planification d'effectif médical et dentaire,
ça me paraît être la même logique pour le personnel, là.
M. Bergeron (Stéphane) : Donc, on me
rapporte que, pour le personnel, c'est à l'article 49 que c'est prévu, le
plan de main-d'oeuvre.
M.
Dubé : Ça fait tellement longtemps qu'on finit par
oublier. Alors, c'est bon de se le rappeler de temps en temps.
M. Marissal : Mais
là j'ai de la suite dans les idées parce qu'à 49 j'avais écrit, à la main,
«PMO». Vous voyez, je...
M.
Dubé : Et voilà! Non, mais c'est...
M. Marissal :
C'est bon.
Le Président (M.
Provençal)
: Autres interventions?
M. Marissal :
C'est bon pour moi. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que...
M.
Fortin : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Excusez-moi,
M. le député.
M.
Fortin : ...je comprends que le Collège
des médecins disait qu'à tous les trois ans, c'était une bonne fréquence. Là,
vous venez ajouter à chaque fois que le demande le PCD, là. Mais un plan
d'effectifs médicaux, c'est trois ans. Un
médecin... Plusieurs médecins, par exemple, ont le temps de prendre leur
retraite, là, dans une installation. Plusieurs
médecins peuvent changer en trois ans. Dans la planification des effectifs
médicaux, est-ce qu'on s'y prend... En ce moment, là, trouvez-vous qu'on
s'y prend assez d'avance? Trouvez-vous qu'on est...
Moi, j'ai
l'impression qu'on attend toujours qu'un médecin, par exemple, là, prenne sa
retraite ou déménage avant de considérer
qu'on devrait regarder dans le prochain plan régional d'effectifs médicaux ou
le prochain... que, là, bien, il faudrait en rajouter un. Tu sais,
est-ce qu'on regarde vraiment d'avance? Est-ce qu'on se donne le temps de dire : Ah! bien oui, tel médecin, dans... on
le sait, là, dans un an, là, il nous a déjà dit, là, qu'il va mettre fin à sa
pratique, là. Est-ce qu'on... Est-ce qu'on fait ça assez souvent, assez
régulièrement? Puis est-ce qu'on... est-ce qu'on essaie de prévoir ce qui s'en
vient pas juste au niveau de la croissance démographique ou au niveau de la
vieillesse de la population, mais est-ce
qu'on regarde vraiment à quel moment, par exemple, les effectifs médicaux vont
être déplacés?
Le Président (M.
Provençal)
: Docteur.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. La question de M. Fortin est
bonne. Ce n'est pas toutefois le rôle du
plan des effectifs médicaux. Ce qui ne veut pas dire que ce que vous dites ne
doit pas être fait, il doit être fait. Le plan des effectifs médicaux,
c'est un plan qui est en quelque sorte dénominalisé pour dire : Moi, dans
des... dans les Laurentides ou en Basse-Côte-Nord, j'ai besoin de quatre
dermatologues et de cinq chirurgiens plastiques pour répondre. Voici les missions de mon établissement, voici mon volume
d'activité, et j'aurais besoin d'autant. Puis j'en avais... ou j'ai quatre
cardiologues maintenant, puis là on veut développer, j'en aurais besoin de six.
Pourriez-vous m'autoriser à nommer deux cardiologues supplémentaires en
2025? Ça, c'est le plan d'effectifs médicaux. C'est le nombre de médecins et de dentistes dont l'établissement a besoin pour
rendre ses services. Puis on comprend qu'il y a une raison pour laquelle
ça monte à Santé Québec à un moment donné, parce que, par exemple, si on
considère qu'on forme 12 cardiologues
au Québec puis qu'il y a... les établissements en demandent 48, on va avoir un
petit problème. Il va falloir répartir... répartir la tarte et
dire : Bien, toi, on ne t'autorisera pas d'en nommer quatre, on va
autoriser deux parce que l'autre aussi a des besoins. Ça fait que ça, c'est le
plan d'effectifs médicaux auquel on fait référence là.
Là,
ensuite, il y a l'aspect individuel pour dire ne pas attendre à la dernière
minute, parce que nommer un médecin qui va... qui va prendre sa retraite, le
remplacer, d'avoir son expertise, ça prend du temps. Il y a des règles de
gestion des effectifs médicaux.
Par
exemple, si vous, Dr Fortin, annoncez et signez, présentement, au C.A.,
là, vous déposez votre... la confirmation que vous allez prendre votre retraite au 30 juin prochain,
30 juin 2025, l'établissement est autorisé à remplacer sur retraite.
Ça ne rentre pas dans le plan d'effectifs médicaux. Il peut recruter qui il
veut pour remplacer une retraite. Et, pour éviter les bris de services, il peut
même remplacer six mois avant la prise de la retraite, parce qu'on comprend
qu'à la retraite il y a un chevauchement, il
y a quelqu'un qui doit être en montée, qui s'approprie l'établissement, puis il
y en a un autre qui est plus
«phasing-out», là, en déclin. Donc, il y a des règles pour essayer de prévoir
cela, mais effectivement ça fait appel à l'humain puis au désir, hein,
ce n'est pas une obligation, d'annoncer à l'avance sa fin de carrière ou sa transition de carrière. Des gens sont beaucoup
sollicités. Il y a eu des avancées importantes avec la Fédération des médecins spécialistes pour
prévoir des conditions de transition de fin de carrière. Donc, tout ça nous
amène dans cette gestion saine et efficace des effectifs en place.
M.
Fortin : Ce que vous me dites, si je comprends
bien, c'est qu'il y a encore... il y a peut-être eu des avancées, mais il y a
encore beaucoup de travaux à faire à ce niveau-là. Tu sais, je regarde ce
matin, c'est quoi, Sainte-Agathe, là, qui
disait qu'ils perdaient la moitié de leurs médecins. Donc, tu sais, il y a des
endroits où il faut... il faut trouver une façon d'avoir une
tarification adéquate.
Puis, nous, ce qu'on
entend, je ne sais pas vous, M. le Président, nous, ce qu'on entend, c'est que
ça arrive souvent que des médecins annoncent leur retraite quand même d'avance,
mais que les patients finissent par tomber entre deux chaises ou entre deux...
entre deux moments, là, disons, entre un départ puis une arrivée.
Le
Président (M. Provençal)
: Oui,
allez-y.
M. Bergeron (Stéphane) :
Merci, M. le Président. Effectivement, vous avez raison. Le point que je
veux faire, c'est... admettons que, dans l'hôpital A, qui compte quatre
spécialistes de spécialités y, il y en a un ou deux qui partent, qui prennent
leur retraite, il n'y a pas de demande à faire à Santé Québec pour avoir le
droit de les remplacer. Ils avaient déjà été
autorisés à avoir quatre personnes, ils ont donc la capacité de les remplacer.
Maintenant, il appartient à l'établissement
de faire les démarches nécessaires au département puis, évidemment, de trouver
des gens qui sont intéressés.
M.
Fortin : On s'entend qu'on parle de deux
affaires pas exactement pareilles, mais complémentaires.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 196... Oups! Député de Rosemont.
M. Marissal :
Bien, je vais aller dans le même sens que mon collègue de Pontiac, là,
parce que je l'ai vue, la nouvelle aussi, là, de Sainte-Agathe, puis il se
trouve que je connais très bien ce coin-là en plus, là, mais là on parle de 10 000 patients qui se retrouvent
éventuellement orphelins, là, dans l'espace de 24 mois. À part que de
recommander aux gens d'aller vers le
GAMF, là, il n'y a pas de... il n'y a rien d'autre. Il n'y a rien d'autre à
part que d'aller dans les urgences.
N'y a-t-il pas une
responsabilité éthique de la part des médecins? On a souvent discuté de ça, là,
que tu ne peux pas juste tourner la pancarte «ouvert» vers «fermé», puis en
retraite, puis t'en aller, puis ne pas faire un suivi des patients. C'est
peut-être ça, les négociations dont vous parlez. Je sais que ça a déjà été au
coeur des discussions, notamment avec la FMOQ, que tu dois prévoir... puisque
tu ne te lèves pas un matin en disant : Je prends ma retraite à midi, là,
d'habitude, ça se prévoit un peu plus à long terme, de prévoir que de
transférer les patients...
Ça,
pour Sainte-Agathe, là, c'est une catastrophe, là. Ces gens-là, ils vont se
retrouver, là, du jour au lendemain, pas de médecin. C'est une population qui
change beaucoup, les mouvements de population dans les Laurentides, qui
sont importants. J'essaie de voir qu'est-ce qu'on fait à part que d'avoir une
planification de trois ans qui...
Le Président (M. Provençal)
: Je vous dirais que chaque région du Québec vit ce phénomène-là, ça fait
que... mais ils ne sont pas tous médiatisés. Monsieur...
Dr Bergeron.
• (12 heures) •
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le ministre. Je
ne peux certainement pas m'élever contre ce que M. Marissal dit, à savoir qu'une retraite devrait être
planifiée au mieux possible. Il y a des circonstances, parfois la maladie ou
autre, quelque chose fait qu'on ne l'a pas planifié et que ça n'arrive
pas dans le bon moment.
Ceci étant, il faut
donner aux médecins également la possibilité d'avoir... ce qui est difficile
pour les médecins de famille. On a réussi à
trouver quelque chose, un mécanisme avec des règles de gestion pour les
médecins spécialistes. Il n'y a pas la même chose aujourd'hui pour les
médecins de famille pour planifier.
Souvent,
les gens, tu sais, l'interrupteur est... La plupart des médecins sont de grands
travaillants, puis ils ne veulent pas
nécessairement passer de l'interrupteur allumé à l'interrupteur off. On
voudrait avoir une possibilité d'avoir, temporairement, sur une fin de carrière, la possibilité de travailler de
façon allégée. C'est ça auquel vous faites référence, pour dire que c'est des
discussions qui ont cours avec la FMOQ, qui est très intéressée à cela, pour
l'encadrer, mais aussi le Collège des médecins, qui a un mot à dire
là-dessus, compte tenu des obligations déontologiques des médecins d'assurer le
suivi de leur clientèle.
Puis, justement,
quand on dit : Bien, je voudrais travailler moitié moins, il faut que je
sois capable d'envoyer moitié des patients
ailleurs pour être capable de travailler moins. Mais, quand j'ai l'obligation déontologique de les suivre, ça rend les choses complexes. D'où
une discussion qui a cours et qui est saine, on est en train de voir à des
pistes de solutions pour permettre cela puis éviter d'avoir des interrupteurs
qui passent soit... directement de «on» à «off».
Le collège
s'intéresse effectivement à préparer les médecins à la retraite, c'est-à-dire
pas... Je ne parle pas d'une préparation
financière, là, mais d'une préparation pratique et d'une préparation de
transfert de pratique. Comment est-ce que ça devrait bien se faire? Les
DSP s'y intéressent aussi pour les pratiques à l'intérieur des établissements.
C'est un sujet qui n'est pas facile. On le dit toujours, si ça avait été facile
ou simple, probablement que les réponses ont
été trouvées, mais on chemine là-dedans puis on a une voie qui a été trouvée
pour les médecins spécialistes. Il nous faut trouver, puis j'ai bon
espoir qu'on y arrive bientôt... à une voie qui va permettre d'assainir les
possibilités de fin de carrière du côté des médecins omnipraticiens.
M. Marissal :
Très bien. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 196. Est-ce que l'article 196 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Adopté.
197, M. le ministre.
M. Dubé :
Avec plaisir. 197 se lit comme
suit : «Le pouvoir de nommer un médecin, un dentiste ou un pharmacien
afin de lui permettre d'exercer sa profession au sein d'un établissement est
exercé par le président-directeur général de l'établissement.»
Le
commentaire. Cet article détermine qu'il appartient au président-directeur
général de nommer un médecin, un dentiste ou un pharmacien pour lui
permettre d'exercer sa profession dans l'établissement. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Des interventions? Oui, M. le député
de Pontiac.
M. Fortin : ...en ce moment?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : ...
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : ...le pouvoir de nommer un médecin, un dentiste ou
un pharmacien, c'est le conseil d'administration.
M. Fortin : Donc, ça, c'est un des... Puis de la même façon, là, tantôt, quand vous
nous avez dit que, quand un médecin prend sa retraite, il le signifie au
conseil d'administration.
M. Bergeron
(Stéphane) : En vertu de la LSSSS, oui, puisqu'ils ont le
pouvoir de le nommer, c'est eux autres qui reçoivent également l'avis de
retraite ou de démission.
M. Fortin : O.K. Donc là, ça va aller au P.D.G. de l'établissement en
question.
M. Bergeron (Stéphane) : C'est
exact, M. Fortin.
M. Fortin : O.K. Parfait. Bien, c'est correct. Je note un autre pouvoir
qui passe des C.A. au P.D.G. Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
197? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 197 est
adopté?
M. Fortin : Sur division.
Le Président (M. Provençal)
: Très bien. Adopté. 198.
M. Dubé : Merci.«Pour
être nommé, un médecin, un dentiste ou un pharmacien doit en faire la demande
au directeur médical de l'établissement concerné.
«Le conseil d'administration de Santé Québec
détermine la forme et la teneur de la demande de nomination; elles sont les
mêmes pour tous les établissements de Santé Québec.»
Alors, le commentaire. Cet article prévoit
qu'une demande de nomination doit être faite auprès du directeur médical. Ensuite, il précise que la forme et la
teneur d'une telle demande sont déterminées par le conseil d'administration.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Donc, la teneur, on parle du formulaire, là,
essentiellement, en gros, là. Oui?
M. Dubé : Oui, oui. Je pense
que c'est la façon typique.
M. Fortin : O.K. Donc, un médecin, dentiste, pharmacien doit en faire
la demande au directeur médical de l'établissement. Aujourd'hui, la demande va
à qui?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : ...aujourd'hui,
elle est adressée au P.D.G. de l'établissement.
M. Fortin : Au P.D.G.?
M. Bergeron (Stéphane) : ...
M. Fortin : Et pourquoi vous l'avez envoyé au directeur médical plutôt
que de la maintenir au P.D.G.?
M. Bergeron
(Stéphane) : Parce que c'est la pratique actuelle. Ce que je
veux dire par «la pratique actuelle», c'est
que, même si la lettre est adressée à l'en-tête du P.D.G., la réalité dans les
faits, c'est que c'est le directeur médical, le DSP actuel, qui assure tout le processus, qui fait la liaison,
s'assure de la conformité, contacte le collège pour être sûr qu'il
a une assurance responsabilité professionnelle, que le dossier... obtient le
dossier professionnel, obtient l'avis du CMDP, des chefs. Donc, c'est lui qui
assure le processus. Et ce qu'on a prévu, c'est être conforme à réalité, puis
ensuite apporter ce dossier-là au P.D.G. pour décision.
M. Fortin : O.K. Donc, c'est... La demande va aller au directeur
médical puis la signature, comme on l'a vu au 197, au P.D.G.
M. Bergeron
(Stéphane) : C'est exact, M. Fortin.
M. Fortin : O.K. Ça va, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Rosemont.
M. Marissal :
Là, dans ce cas-ci, 198, c'est le médecin, ou le dentiste, ou le pharmacien
qui fait la demande, mais question, là, technique, là : Est-ce que
l'établissement ou le directeur général affiche aussi parfois les postes, ou
est-ce que ça, c'est la contrepartie, ou ça vient... Bien, c'est parce que, là,
comme c'est dit là, c'est nécessairement le médecin, le pharmacien ou le
dentiste qui va vers l'établissement, mais je présume que l'inverse existe
aussi.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président.
Il y a deux choses. Les postes en établissement sont indiqués, il y a un site
Web, là, qui indique les postes autorisés au plan d'effectifs médicaux et les
postes comblés actuellement. C'est donc une information qui est
disponible sur les marchés. Par ailleurs, les politiques de... ou les
procédures, les manières de faire des
établissements diffèrent de l'un à l'autre. Ils ne sont pas régis par un
règlement. Chaque établissement décide
de la manière dont il va afficher ses postes pour recruter, et, s'il ne les
affiche pas de la bonne façon, bien, mal va lui en prendre.
M. Marissal :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Mais là vous êtes en train de
nous dire, Dr Bergeron, qu'il y a des établissements, et donc des régions, là, disons, qui sont très habiles à
recruter du monde, puis il y en a d'autres qui sont très... je ne veux pas vous
mettre des mots dans la bouche, mais moins habiles, disons, pour
recruter du monde, ils sont très malhabiles pour recruter du monde...
Le Président (M.
Provençal)
: ...plus
proactifs que d'autres.
M. Fortin : Oui.
O.K. Il y en a qui vont... C'était quoi? Ce n'était pas le congrès de la Fédération
des médecins résidents, en fin de semaine, là, si je ne me trompe pas, où il y
a une espèce de foire, c'est en fin de semaine ou la semaine passée, là,
il y a une espèce de foire. Donc, vous voulez dire qu'il y a des établissements
qui vont là puis qui repartent avec plusieurs candidats intéressés puis il y en
a d'autres qui repartent bredouilles à chaque fois, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Je ne jugerai pas de la
compétence de chacun à recruter ou pas. Je
vais simplement dire qu'il n'y a pas de directive sur la manière de recruter et
que chaque établissement a une latitude et peut adopter ses propres
techniques de recrutement et affichage.
M. Fortin : Non,
mais je vous entends, mais, dans le système de... Puis je ne demande pas, là...
ce n'est pas ça, là, je ne suis pas en train de vous demander quelle
région fait bien puis quelle région fait moins bien au niveau de son
recrutement, mais, dans la hiérarchisation qui est proposée ici, là, ou la
centralisation qu'on retrouve, est-ce qu'à un moment
donné vous voyez un mécanisme de... disons, d'appui, ou de support, ou de
rétablissement d'une région qui aurait de la difficulté, foire après
foire, là, à recruter du monde, par exemple?
M. Dubé : Bien, écoutez, sans divulguer des choses que je ne
peux pas faire, là, je... vous me donnerez un coup de pied en dessous,
là...
M.
Fortin : ...en dessous de la table.
M. Dubé : Vous allez voir s'il allonge sa jambe, là. Ce
qu'on est en train de faire avec, entre autres, la fédération des médecins, où on a toujours, depuis quelques
années, des difficultés à combler les 400 quelques postes, il y a
toujours 40 à 50 postes, là, qui... on a...
Puis j'ai parlé, hier soir, à des jeunes
résidents avec le Dr Bergeron puis je résumerais la position qu'on est en train de prendre. C'est qu'on a demandé d'avoir
un site Web, à compter de cet automne, là, qui devrait être disponible pour des PREM de 2024, où on a simplifié le processus de
PREM. Il est toujours là, mais on va le simplifier. Il y a trois éléments, mais un de ces éléments-là, c'est
le site Web où les étudiants vont pouvoir dire non seulement la région
où ils veulent aller, mais l'AMP ou les deux AMP qu'ils aimeraient faire.
Parce que, souvent,
un des problèmes qui est arrivé avec les AMP, puis là je parle du côté des
médecins de famille, c'est qu'on choisissait
la région, puis après ça je dirais, je vais le dire poliment, là, on imposait
l'AMP. Puis là le médecin, il dit : Moi, je suis content de venir
travailler dans les Laurentides, mais c'est de l'urgence que je voulais faire
ou c'est du CHSLD.
• (12 h 10) •
Ça fait qu'excusez
l'expression, là, mais là ce qu'on a dit, c'est qu'il faut que, dans le site
Web, vous soyez capable d'indiquer les deux,
votre région préférée, puis je pense qu'on met deux régions maintenant, et,
deuxièmement, l'AMP que vous aimeriez faire pour répondre à l'exigence de
l'AMP. Et ça, ça a été excessivement bien reçu par les étudiants puis, je
dirais, particulièrement pour les médecins.
Mais ça, ce n'est pas
encore en place, là, c'est une question de quelques semaines pour que les gens,
quand ils vont se faire offrir une région,
au mois de décembre, c'est ça que j'ai compris... novembre, c'est... Alors
donc, on essaie d'avoir... je dis toujours l'expression en anglais, je
m'excuse, là, mais de partir du bas, là. Parce qu'avant on disait : Oui, on veut, je ne sais pas, moi,
38 personnes dans les Laurentides, là on va l'augmenter peut-être de
quatre ou cinq, mais c'est une chose.
Ça, c'est par en haut, mais ce qu'on veut, c'est, par en bas, dire : Bien,
il y en a combien qui... indépendamment du 42 qui est limité dans les Laurentides,
qui voudraient y aller puis avec quelles AMP?, puis pour permettre, à la fin, au Dr Bergeron puis à son
équipe de dire : Bien, peut-être que la location initiale qu'on a faite,
parce qu'on en fait une de base, pourrait être modifiée pour tenir
compte de l'appétit qu'il y a pour certaines régions.
Puis
ce qui a beaucoup changé depuis la pandémie, c'est qu'il y a des régions qui
sont beaucoup plus attractives maintenant qu'avant, hein, on en est tous
conscients. Le télétravail a fait qu'il y a bien des médecins, des jeunes
médecins qui disent : Moi, aller m'installer dans les Laurentides ou
ailleurs, ça m'intéresserait. Ça fait qu'on a pensé à cette formule-là, mais on ne l'a pas encore testée, mais le site Web
va être disponible. J'en ai-tu trop dit, là? Mais on essaie de trouver les moyens modernes de rendre
l'intérêt pour la pratique, entre autres de médecine familiale, plus
intéressante.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Dubé : Non,
ça a bien été jusqu'à date, là.
M.
Fortin : Mais, sous réserve de voir les
détails de ce que vous annoncerez, là, je trouve qu'il y a un aspect
intéressant à ça, c'est-à-dire que le médecin ne fait pas juste choisir une
région. Si, lui, le type de pratique est plus important
que l'endroit où il veut aller, là, s'il n'a pas de liens familiaux ou
conjugaux, peu importe, qui sont particulièrement importants, puis il se
dit : Bien, moi, je suis libre d'aller dans une, deux, trois régions, mais
je veux faire du CHSLD, bien là il a plus de chances de s'y retrouver.
M. Dubé : C'est
exactement ça, mais, en fait, ce sera toujours au ministère, pour le moment,
là, de faire ce... le choix final. Mais je pense qu'on va donner aux étudiants
le choix de dire clairement ce qu'ils veulent faire comme région, mais aussi
comme AMP, ce qui n'était pas le cas avant.
M.
Fortin : Je vous le dis, sous réserve de
voir les détails, mais ça semble...
M. Dubé : Oui.
Ah! c'est d'ici quelques semaines, je pense, qu'on va avoir le site Web, là.
Le Président (M.
Provençal)
: ...oui,
Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : ...de rajouter. Donc, M. le ministre a donné une
directive claire au ministère de la Santé de
regrouper l'information et de la démocratiser. On comprend qu'on a un auditoire
relativement captif, c'est un nombre de gens limité et que l'on connaît,
pour la plupart qui sont les étudiants résidents en médecine. Et donc il va y avoir... nous travaillons à livrer la
marchandise, à la demande du ministre, de centraliser et démocratiser, rendre
plus faciles et plus intelligibles, là, les choix de carrière.
M.
Fortin : ...ce site-là? Est-ce qu'il va
être...
M. Dubé : Oui,
oui, oui. Les gens vont pouvoir passer par quebec.ca, puis il va y avoir la
référence à un site.
M.
Fortin : O.K. Mais vous et moi, on va
pouvoir le regarder, là, ce ne sera pas...
M. Dubé : Oui,
tout à fait, tout à fait.
M. Fortin :
O.K. Super.
M.
Dubé : En fait, là, on fait une transition. Il y a un
système de sites Web qui se fait au Canada, mais qui ne se faisait pas au Québec. Je ne me souviens pas
comment il s'appelle au Canada, là, il y a un nom pour ça, mais on a dit...
Le Président (M. Provençal)
:
...
M. Dubé : Ah! O.K. Excusez-moi,
mais...
M.
Fortin : Mais je ne pensais pas à vous et moi, je pensais
aux gens, par exemple, dans les différentes MRC, qui essaient justement de
recruter des médecins pour leur région, etc., et qui se font des comités, puis
tout ça. Donc...
M. Dubé : Oui, oui, mais je pense
que... Vous avez tellement raison, puis c'est un petit peu ça, moi, que j'ai entendu dans les régions, les gens disaient :
Bien, comment ça se fait... je vais le voir, là, s'il y a des gens qui appliquent
pour ma région, puis je pourrais peut-être intervenir avant que le choix final
se fasse. Voilà, c'est un très bon point.
Le
Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de 198.
Est-ce que l'article 198 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 199. M. le ministre.
M.
Dubé : C'est un chiffre magique qui s'en vient, hein? On
a déjà fêté le 100, là on s'en vient vers le 200. Je suis fébrile. On va
y arriver. 199. Alors, je veux juste être certain que... il y a-tu un
amendement?
Le Président (M. Provençal)
: ...
M.
Dubé : Il n'y a pas d'amendement. Mon Dieu! M. le Président,
comme ils disent chez nous, vous êtes sur la coche.
Alors, 199 : «Une demande de nomination est
irrecevable dans les cas suivants :
«1° sa forme
[et] sa teneur n'est pas conforme à celles établies par le conseil
d'administration de Santé Québec;
«2° elle n'est pas conforme à l'organisation
administrative, professionnelle et scientifique de l'établissement;
«3° elle a
pour effet de porter le nombre de médecins ou de dentistes jouissant de
privilèges au sein de l'établissement au-delà de celui [qui est] prévu
par le plan des effectifs médicaux et dentaires approuvé ou établi en vertu de
l'article 196;
«4° elle ne
remplit pas toute autre condition déterminée préalablement par le directeur
médical ou par le chef de département clinique concerné.
«Les
paragraphes 2° et 3° du premier alinéa ne s'appliquent pas à une demande
lorsque la nomination envisagée vise seulement à remplacer un médecin ou
un dentiste déjà titulaire d'un statut et de privilèges accordés, mais qui doit
s'absenter ou est empêché temporairement.»
Le commentaire sur 199, c'est : Cet article
prévoit les cas qui entraînent l'irrecevabilité d'une demande de nomination, dont lorsque celle-ci a pour effet de
ne pas respecter le nombre de médecins ou de dentistes prévu au plan des
effectifs médicaux et dentaires. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin :
Merci Merci, M. le Président. Là, je... là, je m'en veux, là, puis je vais me
taper sur les doigts longtemps, là, mais le fameux tableau, là, qui dit,
justement, combien de dermatologues sont alloués à l'Abitibi puis combien de... Je l'ai, il est sur mon bureau en
haut. Puis c'est pour ça, je vous dis, je vais me taper sur les doigts, là, mais,
dans ce tableau-là, on voit combien sont alloués à chaque région d'année en
année puis on voit combien sont en poste en
ce moment. Ça arrive qu'on dépasse le nombre alloué, là, dans ce tableau-là,
puis je vous demande pourquoi, étant donné... étant donné ici, là...
Puis je comprends que l'article 199, il est peut-être plus directif, dans
le sens où on dit que c'est irrecevable, puis, dans les articles précédents,
c'était...
M. Dubé : ...spécialistes.
M.
Fortin : Oui, entre
autres... Bien, entre autres, là, je... on ne parle pas des... on ne parle pas
des... bien, on pourrait parler des PREM, là, mais, oui, au niveau des
spécialistes, là, je comprends qu'on dépasse à l'occasion. Donc, est-ce qu'on
peut m'expliquer comment ça arrive, ça, puis si ça va encore arriver?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. Vous avez l'oeil aiguisé, M. Fortin, pour remarquer cela.
Effectivement, vous avez raison. Il y a différentes circonstances, je vais en
expliquer une que je mentionnais tout à l'heure,
les transitions de fin de carrière où on peut faire du chevauchement pour un
six mois avant une pleine retraite. Et
maintenant, dans certaines conditions, pour les médecins spécialistes, il peut
y avoir du chevauchement qui peut aller jusqu'à deux ans. Il peut y avoir des
congés de maternité, par exemple, qui sont remplacés avec, donc, quelqu'un qui...
dont le nom figure encore au poste de
l'établissement, mais qu'il y a des... qu'il y a des gens qui occupent la
fonction.
Par ailleurs, il y a, de façon
discrétionnaire, des fois, des autorisations données par le sous-ministre
adjoint à des établissements pour dépasser temporairement le nombre de
postes autorisés et revenir, donc, en disant, par exemple, que le prochain
départ ne sera pas remplacé. Donc, on a quelqu'un qui est allé se faire former,
puis c'est une... c'est quelqu'un qui a le Bas-Saint-Laurent tatoué sur le
coeur. Et on sait que, bon, ça ne respecte pas la règle du six mois avant la retraite, mais il veut vraiment
travailler là, puis c'est un besoin dans la région. On sait qu'il va y avoir éventuellement
une retraite dans un an, on peut avoir utilisé le pouvoir discrétionnaire pour
autoriser des dépassements de primes.
M.
Fortin : Le pouvoir discrétionnaire, ça,
c'est le pouvoir du ministre?
M. Bergeron
(Stéphane) : Du sous-ministre.
M.
Fortin : Du sous-ministre?
M. Bergeron
(Stéphane) : Je pense que c'est moi qui ai ce pouvoir-là.
M.
Fortin : O.K. Puis ça, ça reste avec le
P.D.G. de Santé Québec, j'imagine.
M. Bergeron
(Stéphane) : Oui.
M.
Fortin : Oui, O.K. On va le voir à un
moment donné, ça?
M. Bergeron
(Stéphane) : Sûrement, oui.
M. Fortin : O.K.,
sûrement. Bien non, mais ce pouvoir-là, juste, on veut s'assurer que ça
demeure. Moi, je comprends ce que vous me dites, là. Donc, c'est en
quelque part dans le projet de loi, là.
M. Bergeron
(Stéphane) : À 208.
M. Fortin : O.K.,
parfait. Excellent. Là, ici, comme je disais, vous êtes pas mal plus
directif : «Une demande de nomination est irrecevable...» Quand je regarde
la LSSSS, on disait... on dit présentement : «Le conseil d'administration
peut [...] refuser...» Il y a-tu eu des
excès? Il y a-tu eu des enjeux où on acceptait trop pour qu'on devienne si
directif ici, dans l'article 199?
• (12 h 20) •
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, ma
compréhension est un petit peu de... L'objectif de cet article-là... de
cet article-là est un petit peu différent. C'est de ne pas amener à l'autorité,
dans ce cas-ci le P.D.G., des dossiers qui, à
leur face même, ne répondent pas aux critères. Tu sais, si on prend, par
exemple... je vais donner un exemple, là, pour 2° : «...n'est pas conforme à l'organisation
administrative, professionnelle ou scientifique de l'établissement.» Par
exemple, un chirurgien général spécialisé
dans la chirurgie du sein qui dit : Oh! il y a un poste à l'Institut de
cardiologie de Montréal, à l'institut
universitaire de cardiopneumologie de Québec, où on fait de la chirurgie
générale, mais surtout bariatrique,
puis à laquelle il n'y a aucune volonté de développer de la chirurgie du sein.
Je veux dire, ça, on ne s'amusera pas à consulter tout le monde puis à
obtenir... Ça, à sa face, ça ne respecte pas.
4°, par
exemple, «ne remplit pas toute autre condition». Donc, si on dit que ça prend
un médecin spécialiste puis que quelqu'un nous dit : J'ai un diplôme en y,
bien, on ne l'étudiera pas, cette demande-là non plus. Donc, c'est pour
éviter de porter des demandes qui, de toute façon, auraient été refusées par
l'autorité puis de faire le processus.
Quand on regardait
l'ancienne loi, on n'avait pas vraiment de mesure pour dire : C'est un
dossier, je ne dirais pas «frivole», là,
mais c'est un dossier qui n'a aucune chance d'aboutir, donc ça ne vaut même pas
la peine d'investir des ressources pour l'étudier puis le monter. Avant,
on avait l'obligation de le faire.
M.
Fortin : Ça va, M. le Président, je
comprends bien les explications du Dr Bergeron. Et je ne veux surtout pas
étirer l'article 199, je sais que le ministre a hâte d'aller au prochain.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions sur 199? S'il n'y a pas...
M. Marissal :
...casser le party, là, quand
même, on... le ministre veut absolument arriver à 200, moins ceux qu'on a
mis sur la glace, néanmoins, néanmoins.
M.
Fortin : ...
M. Marissal :
Mais allons-y, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention à 199, est-ce que l'article 199 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 200. M. le ministre.
M.
Dubé : ...j'ai déjà gâché mon punch. Alors, 200. Je ne
suis pas bon pour conter des histoires, ça fait que je manque mon punch
souvent.
«200. Le
directeur médical doit transmettre au demandeur un avis de la réception de sa
demande de nomination.
«L'avis contient les renseignements suivants :
«1° l'indication, selon le cas, que la demande
est recevable ou non;
«2° lorsque la demande est recevable :
«a) la présentation de l'organisation
administrative, professionnelle et scientifique de l'établissement;
«b) la présentation du plan des effectifs
médicaux et dentaires approuvé ou établi en vertu de l'article 196;
«c) si le
demandeur est un médecin ou un dentiste, les obligations qui pourraient être
rattachées à la jouissance des privilèges qui pourraient lui être
accordés.
«Le demandeur peut transmettre ses observations
sur les obligations envisagées au directeur médical dans les 15 jours de
la réception de l'avis.»
Encore une
fois, on a ces articles-là dans la LSSSS, et je ne vois pas d'amendement. Et je
lirais le commentaire. Cet article indique qu'un avis de la réception
d'une demande de nomination doit être transmis au demandeur par le directeur
médical. Il précise également les renseignements devant être contenus à cet
avis, dont l'indication que la demande est recevable ou non et les obligations
qui pourraient être rattachées à la jouissance des privilèges. Puis il prévoit que le demandeur a un délai de
15 jours pour transmettre ses observations sur les obligations envisagées.
Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Intervention du député de Pontiac.
M. Fortin : C'est peut-être moi, c'est peut-être moi, M. le Président,
mais je... Puis je comprends, là, que c'est
de la... il y a une partie, là, qui est de la reprise de la LSSSS, mais là,
avec ce que le ministre nous a dit tantôt sur son plan d'avoir
essentiellement, là, des postes et des AMP affichés publiquement et... J'essaie
de comprendre.
Un jeune médecin, disons, transmet sa demande de
nomination à un directeur médical, corrigez-moi si j'ai tort, là, là, le directeur médical, il envoie au jeune médecin
l'indication si c'est recevable ou non. Ça va. Ça, c'est selon les critères d'un peu plus tôt. Puis là il lui
dit : Bien, voici les plans d'effectifs médicaux et dentaires, entre
autres, là, à b, entre autres choses qu'il doit lui envoyer, mais ça,
c'est déjà connu, c'est déjà public avant qu'il demande sa... qu'il envoie sa
demande de nomination. C'est parce qu'il a vu ce qui... ce qui était
disponible, non?
M. Dubé : ...
M. Fortin : J'essaie de suivre le fil. En fait, si on peut... si le Dr
Bergeron ou le ministre, là, serait capable de nous dire, là, du début à la fin, là. La personne, elle envoie sa
demande de nomination, le directeur la reçoit. L'interaction, là, c'est laquelle? Parce que, moi, dans ma tête,
la personne qui avait envoyé sa demande de nomination, bien, elle le savait
déjà c'était quoi, le plan des effectifs médicaux et dentaires approuvé, là,
entre autres, là. Elle le voyait déjà, non?
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Bergeron (Stéphane) : Oui. Merci,
M. le Président. Bien, en fait, puisque je pense que l'on reprend des choses
dans la LSSSS, ce que je vois que ça ajoute... Parce que, là où vous avez
raison, M. Fortin, c'est de dire que, si
je suis gastroentérologue puis j'ai postulé, c'est parce que je sais qu'il y a
un poste de gastroentérologie. Sinon, je vais être refusé, elle va être... la demande va être jugée irrecevable. Le
plan des effectifs médicaux et dentaires ne se limite pas à la
gastroentérologie pour l'établissement. Ça voudrait dire : Dans notre
établissement, il y a huit cardiologues, il
y a ci, il y a ça, j'ai quatre chirurgiens généraux, j'ai deux dentistes, et
autres, là. C'est en quelque sorte un découpage pour que le postulant
ait une vision de ce qu'est l'établissement dans lequel il va aller. Puis ça,
ce n'est pas tout le monde qui l'a. Je veux dire, quand tu termines, il est
évident que, si tu as fait ta résidence au CHUM à Montréal, tu connais le CHUM, mais, si, par la suite, tu veux
appliquer à Rimouski, ou à Mont-Joli, ou... peut-être ne connais-tu pas bien
l'établissement. Donc, ça permet de donner une meilleure vision de ce qu'est...
M. Fortin : O.K. Puis là la dernière partie, là, «le demandeur peut
transmettre ses observations», ça, ça veut dire essentiellement que soit je ne
suis pas d'accord que ma demande est non recevable ou encore je dis :
Ipelaïe! Vous venez de m'envoyer le plan des
effectifs médicaux à Mont-Joli, ce n'est pas pantoute l'environnement dans
lequel je veux travailler. Je me réoriente, c'est ça?
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, ce n'est pas tout à fait la lecture. Le demandeur peut transmettre
ses observations sur les obligations envisagées.
M. Fortin : Oui, mais là les...
M.
Bergeron (Stéphane) : Donc, là, on est à 200c, «si le demandeur est un
médecin ou [...] dentiste», donc on dit que le directeur médical peut dire les
obligations. Par exemple, on parlait des obligations aux tâches d'enseignement,
tâches de recherche, ou temps de priorité, ou une présence sur place à raison
de tant, ou temps de garde dans un... Donc,
il y a... ou vous devez travailler dans tel établissement principal, mais il y
a aussi une desserte de tel autre établissement
situé dans... Donc, quant à moi, ce sont des exemples d'obligations qui
pourraient être émises en contrepartie du...
associées au poste, et là, bien, face à ces obligations-là, ça donne le droit
au candidat de répondre dans un temps déterminé.
M.
Fortin : Puis ça, ces obligations-là ne sont pas dans les
AMP, que le candidat aurait vues initialement, là, avant même de faire
sa demande?
Le Président (M. Provençal)
: ...
M.
Bergeron (Stéphane) : O.K. Donc, c'est distinct des AMP, effectivement,
M. Fortin. Les AMP, si on les... on
prend le cas de médecine de famille, ça couvre une période de... d'équivalent
de 12 heures par semaine. Ici, c'est des choses qui sont autres qui
sont prévues à l'intérieur des obligations.
M. Fortin : O.K. Ça va, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 200? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. À 200, là, on est
toujours dans le processus, on n'est pas encore dans la nomination, là. Parce que j'aurai quelque chose une fois que la
personne est nommée ou pas nommée. Là, on n'a pas décidé encore, à 200, on
est toujours en train de... Il y a un dialogue qui se fait avec la personne
candidate, mais on n'a pas encore tranché. C'est bien ça?
M.
Bergeron (Stéphane) : ...on comprend que la nomination officielle est...
provient du P.D.G., alors que, là, on est dans les étapes en amont de
cela.
M. Marissal : Très bien. Bien, je
reviendrai plus tard sur autre chose.
Le
Président (M. Provençal)
: Autres interventions sur le 200? Est-ce que je
dois comprendre que vous voulez revenir après la...
M.
Marissal : Non. Non, non, ce n'est pas ce que je veux dire.
Je veux dire que la partie qui m'intéressait, là, plus précisément, sera
plus loin dans le projet de loi, mais pas à 200.
Le Président (M. Provençal)
: O.K. Sinon, est-ce que
l'article 200 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Alors, merci de votre
collaboration.
Considérant que nous avons... nous allons
prendre une pause, je vais suspendre les travaux jusqu'après les affaires
courantes, vers 15 h 15. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 10)
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, merci beaucoup d'être tous présents. Nous
allons reprendre nos travaux cet après-midi.
Lorsque nous
avons terminé, nous avions voté l'article 200. Alors, nous en sommes
maintenant à l'article 201. M.
le Ministre, je vais vous inviter à en faire la lecture et, en même temps, à
nous présenter par la suite l'amendement que vous avez concocté.
M. Dubé : ...vite pour moi. Je vais
aller tout de suite le lire ici. Oui, très bien.
Alors, 201 se lit comme suit :
«Avant de transmettre l'avis de réception d'une
demande de nomination recevable formulée par un médecin ou un dentiste, le
directeur médical consulte le chef de département clinique concerné ainsi que
le directeur médical de médecine familiale
ou, selon le cas, le directeur médical de médecine spécialisé sur les
obligations qui pourraient être rattachées à la jouissance des
privilèges qui pourraient être accordés au demandeur.
«Les obligations rattachées à la jouissance des
privilèges ont pour but d'assurer la participation du médecin ou du dentiste aux responsabilités d'un
établissement, notamment en ce qui a trait à l'accès aux services, à leur
qualité et à leur pertinence. Elles doivent notamment concerner les
éléments suivants :
«1° [des] périodes que le médecin ou le dentiste
doit chaque année consacrer à l'exercice de sa profession au sein de
l'établissement;
«2° l'exercice de la médecine ou de la médecine
dentaire en interdisciplinarité;
«3° l'offre additionnelle de services afin de
répondre aux besoins excédentaires ponctuels;
«4°
la prestation de services aux usagers dont le suivi médical n'est assuré par
aucun médecin; et
«5°
la participation aux comités [...] au sein du conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens et sages-femmes.»
Et,
comme je l'avais mentionné tout à l'heure, je vais vous dire l'amendement. Je
vais juste prendre votre ordinateur, Dr Bergeron, pour être capable
de lire l'amendement qu'on voit à l'écran.
Alors, à
l'article 201 du projet de loi :
1° remplacer le
premier alinéa par le suivant :
«Avant de transmettre
l'avis de réception d'une demande de nomination recevable, le directeur médical
consulte le chef de département clinique
concerné ainsi que, le cas échéant, le directeur médical de médecine spécialisée
sur les qualifications et la compétence du
demandeur, sur le statut qui pourrait [...] être accordé ainsi que, le cas
échéant, sur les privilèges qui
pourraient lui être accordés et sur les obligations qui pourraient être
rattachées à la jouissance de ces privilèges.»;
2° ajouter, à la fin
de l'alinéa, le suivant :
«Le directeur médical
consulte également le conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et
sages-femmes et lui donne l'occasion de présenter ses observations, dans le
délai qu'il fixe, sur les sujets visés au premier alinéa.»
Commentaire.
Cet amendement vise d'abord à retirer une mention du directeur médical de
médecine familiale, puisque tous les
médecins membres du département de territoire ou de médecine familiale que ce
dernier dirige ne sont plus tenus
d'être titulaires d'un statut et de privilèges leur permettant d'exercer leur
profession au sein de l'établissement. De
ce fait, il n'est plus nécessaire de consulter ses directeurs avant d'accorder
un statut et des privilèges à un médecin membre de ce département
territorial.
Cet amendement vise
ensuite à ce que les consultations portent sur les qualifications et la
compétence du demandeur, sur le statut qui pourrait lui être accordé et, dans
le cas où le demandeur est un médecin ou un dentiste, sur les privilèges qui pourraient lui être accordés et sur les
obligations qui se rattacheraient à la jouissance de ces privilèges.
Comme les consultations portent sur le statut, l'amendement étend la portée de
l'article 201 aux pharmaciens.
Cet amendement vise
ensuite à prévoir que le Conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et
sages-femmes est également consulté sur les mêmes sujets que le chef de
département clinique concerné avant la transmission d'un avis de réception d'une
demande de nomination formulée par un médecin, un dentiste ou un pharmacien.
Bon,
et on voit bien la... Puis, peut-être, ce que j'aimerais faire, M. le
Président, peut-être, avant d'aller... je ferais un commentaire un peu plus large pour mes collègues, là, de la
commission. On a vu, lorsqu'on parlait des spécialistes en particulier,
qu'on voulait avoir des AMP, hein? Puis ça, on le verra un petit peu plus tard,
là, c'est les articles, principalement, 379,
404. Mais on a dit aussi qu'on voulait préciser ce qu'on appelle les lettres
d'engagement. Vous vous souvenez de
ça? On en a parlé la semaine dernière, c'est bien ça, quand on a commencé les
articles dans la gouvernance clinique.
Au
cours des dernières semaines puis après discussion avec l'équipe interne ici,
entre autres, on a réalisé que... puis je pense que c'est le principal
changement qu'on fait à 201, c'est qu'on veut l'alléger parce qu'on veut se
garder de la flexibilité. Puis je m'explique.
Si... Je
demanderais... Oui, c'est ça. Si vous regardez le paragraphe qui dit...
commence par «les obligations rattachées»,
si on le montait, peut-être, Mme la... Oui, c'est ça, mais je vais le lire, là,
je voulais juste que mes collègues de l'opposition puissent le voir.
Vous regardez, c'est marqué : «Les obligations rattachées à la jouissance
des privilèges ont pour but d'assurer la participation du médecin ou du
dentiste aux responsabilités de l'établissement...» Oups! n'allez pas trop
loin, ça allait très bien, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Juste le
paragraphe sur les obligations, s'il vous plaît, qu'on puisse...
M. Dubé : C'est
ça. «Les obligations rattachées à la jouissance des privilèges ont pour but
d'assurer la participation du médecin ou du dentiste aux responsabilités de l'établissement,
notamment en ce qui a trait à l'accès aux services, à leur qualité [...] à leur
pertinence.» Nous, ce qu'on a cru, c'est qu'il était possible, parce qu'on
essaie d'alléger, qu'on n'avait pas besoin d'aller aussi en détail que 1°, 2°,
3°, 4°, 5°, mais que le principe... puis je vais arrêter là-dessus, que le
principe était suffisant. Puis, au besoin, on en fera des précisions
administratives. Puis vous allez voir, quand
on va passer dans l'article 204, qui n'est pas très loin, là, si vous prenez
votre... vous allez voir que, dans 204, on revient sur le statut, la
durée, la nature, etc. Ça fait que je résume. Quand on peut alléger, on le
fait. On pensait que le paragraphe que je viens de vous lire est suffisant et
qu'on n'avait pas besoin d'aller dans cette énumération-là, qui pourrait être
précisée soit par voie administrative ou par voie de règlement plus tard. C'est
la suggestion qu'on vous fait aujourd'hui. Alors, c'est pour ça qu'on dépose
cet amendement-là.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
la première intervention appartient au député de Pontiac.
M.
Fortin : Merci, M. le Président. Bon
après-midi, tout le monde. Pouvez-vous remonter un petit peu sur l'amendement
comme tel plutôt que le texte amendé? Merci. Donc là, vous venez... puis là je
vais commencer par la fin, là, vous venez
consulter le CMDPSF. J'essaie de me souvenir. De mémoire, là, les médecins
spécialistes voulaient un pouvoir de
recommandation, c'est-à-dire d'être capable d'aller un peu plus loin que ce que
vous proposez. Pourquoi vous avez juste dit : On consulte, puis
c'est ça qui est ça?
M. Dubé : ...
M.
Fortin : De mémoire, là, la fédération des
spécialistes avait demandé un pouvoir de recommandation. Là, ici, vous venez dire : On va... on consulte,
et ça s'arrête là. Je me demande pourquoi vous êtes allé... vous avez pris un
pas de moins que ce que les spécialistes eux-mêmes demandaient.
M. Dubé : O.K. Bien, écoutez...
M. Fortin : Consulter, c'est bien. Je veux juste voir votre perspective
sur la chose.
M. Dubé : Oui. Voulez-vous
commencer?
M. Bergeron (Stéphane) : ...
M. Dubé : Moi, je pense, c'est ça,
la question.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, je pense que l'effet pratique de la modification aura
peu d'incidence là-dessus. Parce qu'en fait on se place... ou on place
le poids de l'obligation de consulter sur les épaules du directeur médical. Donc, lui, il consulte le CMDPSF, qui pourra lui
faire les recommandations qu'il voudra. Donc, en se plaçant dans cette
perspective-là du directeur médical, c'est une obligation qui est faite au
directeur médical de consulter.
M. Fortin : O.K. Donc, vous considérez que c'est la même affaire. Pour
vous, là, c'est blanc bonnet, bonnet blanc, là.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Le CMDPSF pourra faire les
représentations qu'il voudra auprès du directeur médical.
M. Fortin : O.K. Le deuxième paragraphe, la pertinence, là. Là, vous
dites, vous voulez donner plus de flexibilité,
si je me souviens bien du mot que vous avez utilisé, M. le ministre. Mais, dans
le fond, ça vous permet juste... en enlevant les points 1°, 2°, 3°,
4° ou 5°, là, en enlevant le fait que des obligations, entre autres, doivent
traiter des périodes d'interdisciplinarité, de l'offre additionnelle de
services, des participations aux comités, etc., vous vous permettez d'en faire
plus, là. Tu sais, la flexibilité est pour vous plus que d'autre chose, là.
M. Dubé : Bien, d'en faire plus?
• (15 h 20) •
M.
Fortin : Bien, d'aller plus loin que les cinq points qui
sont mentionnés là. Ce que vous dites ici, dans l'article initial, dans
le fond, vous dites : «Les obligations rattachées à la jouissance des
privilèges ont pour but d'assurer la participation du médecin [...] aux
responsabilités de l'établissement, notamment en ce qui a trait à l'accès aux services[...]. Elles doivent notamment concerner...»
Mais là, si vous enlevez tout ça, là, ça veut dire que vous pouvez aller
pas mal plus loin que ce qui est prescrit dans 1°, 2°, 3°, 4°, 5°, là, vous
pouvez arriver avec d'autres obligations.
M.
Dubé : Bien, c'est pour ça que, tout à l'heure, je vous
ai dit... puis je peux arrêter ça là rapidement, d'abord, avant, on disait «notamment», ça veut dire que ce
n'était pas exclusif. Puis, deuxièmement, je vous ai lu 204 rapidement.
Puis, dans 204, on voit très bien qu'on revient avec les privilèges, la durée,
la nature et le champ des activités. Alors, je pense que de le traiter à deux
endroits... puis, encore une fois, c'est dans un objectif de simplifier, je
pense que de faire la suggestion qu'on vous fait, on a amplement le principe
qui est à 201. Et, lorsque l'acte... on va passer tout à l'heure à 204, on a sensiblement la même
information. Alors, il n'y a pas d'autre chose que ça, là, c'est comme ça
qu'on... On trouvait qu'on était allé un peu loin puis qu'on n'en avait
pas besoin. Alors, on s'est dit : Est-ce qu'on peut le simplifier? La réponse, c'est oui, parce que je
pense qu'il faut vraiment regarder un lien avec 204, qu'on va voir un
petit peu plus tard. C'est pour ça que je me permets de vous le
mentionner.
M. Fortin : 204, juste comme ça, pendant qu'on fait le lien, là, comme
vous dites, il n'y a pas d'amendement à 204 sur...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, il y a un amendement à 204.
M. Fortin :
Oui? Sur ceux-là. O.K.
Le Président
(M. Provençal)
: Je voulais le spécifier, il y aura un amendement
à 204, laissez-moi vérifier. Oui.
M. Fortin : Permettez-moi... Donnez-moi une petite seconde pour le
voir.
M. Dubé : Bien oui,
certainement.
M. Fortin : En fait...
O.K. Je vais y revenir, dans ce cas-là.
Dernier point, sur le
directeur médical qui consulte le CMDP, là... SF, j'oublie toujours de dire SF,
ça, cette recommandation-là, elle ne se rendra pas nécessairement au P.D.G.,
là, c'est le directeur médical qui va consulter, mais le P.D.G., lui, c'est le directeur médical qui décide, par la
suite, qu'est-ce qui se rend là puis qu'est-ce qui ne se rend pas... qu'est-ce
qui se rend au P.D.G. puis qu'est-ce qui ne se rend pas au P.D.G. L'obligation
est juste que le directeur médical consulte le CMDP.
M. Dubé :
Est-ce que vous avez compris la question, Dr Bergeron, ou... C'est
bon.
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Bergeron (Stéphane) : ...M.
le Président. La réponse, M. Fortin, se trouve en 202, là. C'est là où on
voit la relation entre le directeur médical et le P.D.G., donc c'est là
qu'il doit lui faire rapport pour... il lui donne son avis.
Évidemment, si
vous... Je ne crois pas que, textuellement, ce soit écrit, mais est-ce que
c'est l'objet d'un projet de loi, s'il vous appartient de le faire, là, de dire
exactement qu'est-ce qu'il en est? Est-ce que, comme P.D.G, il doit s'attendre à dire : Bien, O.K., là,
tu as consulté ces gens-là, qu'ont-ils dit en retour? Est-ce que ça devrait
être dans le formulaire? Je pense que... je reconnais, là, que ce n'est
pas textuellement écrit, mais je pense que la pratique nous enseigne qu'on ne
consulte pas inutilement.
M. Fortin : Si c'est la pratique et que ça peut être utile, je pense
qu'on pourra, dans ce cas-là, préparer un amendement
pour le 202, puis vous me direz si c'est acceptable, selon vous. Mais, si c'est
la pratique, c'est déjà le cas, c'est
quelque chose qui est utile, puis, effectivement, vous considérez que ça
répond, là, la partie dans le 201 répond à la demande des spécialistes, bien, dans ce cas-là, arrangeons-nous. De
notre point de vue, là, tant qu'à en faire bénéficier le directeur
médical, le P.D.G. devrait aussi en bénéficier puisqu'il a le dernier mot.
M. Dubé :
Mais ça, on pourra le traiter à 202. C'est ça que vous suggérez?
M. Fortin : Oui, oui, c'est ça. Oui, oui.
M. Dubé :
Ah! O.K. je comprends.
M. Fortin : Moi, je m'arrête là pour l'amendement. Je suis
certain que les collègues ont des choses à dire, puis j'en aurai sur
l'article principal.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Alors, y a-t-il
d'autres interventions concernant l'amendement à l'article 201? Oui,
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci. Bien, pas
grand-chose, si ce n'est que, lorsque le Conseil des médecins et dentistes,
pharmaciens et sages-femmes est consulté, quelle est la nature de la
consultation puis quels sont les allers-retours de cette consultation?
Autrement dit, est-ce que ce conseil pourrait mettre un droit de veto sur
quelqu'un?
M. Bergeron
(Stéphane) : Évidemment, il est... M. le Président, donc, il est
consulté, il ne dispose pas d'un droit de
veto. Il peut dire qu'il n'est pas en faveur, qu'il ne recommande pas, il peut
faire la recommandation qu'il le désire, mais il ne dispose pas d'un droit de
veto, tout comme le directeur médical ne dispose pas d'un droit de veto, là. La
personne qui est décisionnelle sur la nomination, c'est le P.D.G.
M. Marissal : Mais on peut croire que,
dans la chaîne, c'est... l'avis sera... vous parlez même d'une recommandation.
Moi, je ne vois pas le mot «recommandation» ici. Donner son avis, ce n'est pas
nécessairement donner une recommandation.
M. Bergeron
(Stéphane) : Je reprends, puis peut-être l'adage me corrigera, mais,
sur les... ce qui a été mentionné tout à l'heure en disant : On n'a pas
utilisé le même verbe pour souligner l'action attendue du CMDP en retour,
l'opinion qui a été exprimée par M. Paquin est à l'effet que le poids de
la consultation était sur le directeur médical,
qui devait aller solliciter l'avis, la forme d'avis qui peut aller jusqu'à une
recommandation. Moi, c'est ce que j'ai compris de la réponse de
Me Paquin, que la forme que prendra la réponse du CMDPSF est assez
ouverte, avis, recommandations, et autres.
M. Marissal :
Cela dit, là, peu importent les
mots choisis, là, parce que «recommandation» n'est pas là, on peut
présumer que ce serait assez organique dans la façon de faire.
Le Président (M.
Provençal)
: Docteur
ou maître.
M. Bergeron
(Stéphane) : Assez organique?
M. Fortin : C'est un terme de Québec solidaire, ça.
M.
Bergeron (Stéphane) : J'ai de la difficulté à comprendre,
M. Marissal, ce que vous voulez exprimer.
M. Marissal :
Bien, organique dans le sens
d'organisme, d'organisme qui va accepter le greffon ou le rejeter, l'organisme
qui va se comporter en soi. Donc, ce que je veux dire par «organique», c'est
que ça ira de soi que, si l'avis est
plutôt défavorable ou, à l'inverse, là... mais, de toute façon, il n'y a pas de
problème si l'avis est favorable, mais, si l'avis est défavorable, il sera entendu puisqu'on ne va pas greffer
quelque chose qui ne marcherait pas dans un groupe, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Docteur.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. On sort, à mon avis, du projet de
loi pour vivre dans la réalité du terrain. Ce que vous exprimez là,
M. Marissal, c'est tout à fait la réalité du terrain. Personne n'a
avantage à greffer à une équipe quelque chose qui va être rejeté puis qui va
être un paquet de troubles par la suite, parce que ça va être constamment des
situations... pas la personne en elle-même, mais la situation conflictuelle va
constamment solliciter ton attention. Personne n'est gagnant d'agir ainsi et de
faire fi sans raison des avis qui sont donnés, là. Tous les joueurs qui sont décisionnels, directeur médical, le chef de
département, le CMDP a à gérer, c'est ça, puis, au final, c'est le P.D.G. aussi. Donc, une greffe qui prend
mal, pour reprendre votre analogie, on en vit, des fois, là, par obligation,
là, puis on sait à quel point il faut tout faire pour éviter de rejouer ce
jeu-là.
M. Marissal :
Très bien.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va, M. le député?
M. Marissal :
Oui, merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement déposé par M. le ministre à l'article 201? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
de M. le ministre à l'article 201 est adopté?
Une voix : Adopté.
Une voix : Sur
division.
Le Président (M.
Provençal)
: Sur
division. Très bien. Maintenant, quelles sont les interventions sur
l'article 201 amendé? M. le député de Pontiac, vous aviez déjà signifié.
M.
Fortin : Oui, merci. Merci, M. le
Président. Donc là, les obligations, là, dans le deuxième alinéa, les obligations rattachées à la jouissance des
privilèges, ça, dites-moi, M. le ministre, mais, en ce moment, là, aujourd'hui,
c'est négocié, ça, entre les médecins et le gouvernement?
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y,
allez-y, docteur.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Il y a eu, dans le cadre d'une
annexe 47, un protocole d'entente avec
des règles de gestion qui prévoient, dans certaines conditions, des obligations
dans une lettre d'embauche qui n'est pas... qui n'a pas valeur
contractuelle, donc des éléments qui ont été négociés effectivement avec la
FMSQ. On fonctionne de mémoire, ces éléments
n'étaient pas exhaustifs au complet, là, il y avait «notamment»... probablement
l'utilisation d'un «notamment» ou de quelque chose de similaire, mais sur
lequel, sur certains éléments, par exemple, le nombre de semaines de travail
attendu pour quelqu'un à temps plein, ça, c'était prévu à l'intérieur de ça,
mais ce n'était pas... il y avait la possibilité de rajouter certaines
obligations en fonction des réalités des milieux.
Par ailleurs, du côté
des médecins de famille, parce qu'il y a d'un côté les médecins spécialistes,
il y a aussi les médecins de famille, il n'y a pas aujourd'hui d'équivalent
négocié du côté des dentistes, parce qu'on parle aussi des dentistes, il n'y a
pas la même chose aussi. Donc, j'essaie de nuancer la réponse pour dire qu'il y
a différentes réalités à l'intérieur de cela.
• (15 h 30) •
M.
Fortin : Je me souviens du Dr Oliva.
En commission parlementaire, il nous avait dit qu'il était prêt à négocier ça.
Est-ce que ça a eu lieu ou est-ce que, là, on tranche puis on dit :
«That's it, that's all», ça finit là?
M. Bergeron
(Stéphane) : C'est à moi?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui...
M. Bergeron
(Stéphane) : Je vous demande de...
Le Président (M.
Provençal)
: De
reformuler?
M. Bergeron (Stéphane) : Pourriez-vous
me préciser?
M. Fortin : Bien, il me semble... il me semble qu'en commission parlementaire, là,
quand on a fait la consultation avant le... au début du projet de loi,
là, Dr Oliva était venu dire qu'il était prêt, justement, à négocier par
rapport à certaines des obligations rattachées à la jouissance puis comment
elles sont octroyées, là, disons, ces obligations-là. Est-ce qu'il y a eu...
Est-ce qu'il y a eu du mouvement là-dessus avant qu'on adopte quelque chose qui
vient un peu mettre le cadre autour de tout ça?
M. Bergeron
(Stéphane) : Je suis... Je... Ma mémoire est peut-être un peu
différente, parce que Dr Oliva rappelait l'importance de reconnaître ce
qu'il y avait de déjà négocié, à mon avis, et de déjà reconnu sur des conditions, ce qui a pris deux ans et demi de négociation
entre le ministère et la FMSQ sur certaines conditions, notamment
combien de semaines de travail par année, et autres, et l'importance de ne
pas... de ne pas profiter de l'occasion pour passer à trépas tout le travail
qui a été fait pendant deux ans et demi, comme je le mentionnais. Puis c'est...
nous avons eu l'occasion de dire à la FMSQ
que là n'était pas l'intention du ministère au travers de tout ça. Il reste,
comme je le mentionnais tantôt, des obligations qui devront être
négociées.
On parlait plus tôt
des... plus tôt ce matin, par exemple, de l'apport en termes d'enseignement, en
termes de recherche; ça va être variable d'un établissement à l'autre. Il n'y a
pas de canevas, donc ça, ça va être quelque chose qui va devoir être rajouté.
Il n'y a pas un canevas pour dire : Enseignement à travers la province,
vous devez en faire tant, parce que ça va être différent d'un établissement à
l'autre. Donc, tout n'était pas discuté et négocié à l'intérieur de ça, mais il
y avait quand même des champs importants à négocier.
Par ailleurs, je
réitère que le projet de loi et le processus de nomination et des obligations
intéressent non seulement les médecins spécialistes, mais aussi les médecins
omnipraticiens et les dentistes.
M.
Fortin : ...mais je veux juste... Réglons
la question des spécialistes avant de passer au reste, là. Donc là, ce que vous... ce que vous nous dites,
Dr Bergeron, c'est : Il y a toutes sortes de... Chaque médecin, ou
chaque région, ou chaque spécialité
va avoir ses obligations. Il va y avoir de l'enseignement là-dedans, il va y
avoir de la... potentiellement de la recherche, il va y avoir des
obligations de consultation, et tout le reste, mais, dans les conditions qu'on
va mettre de l'avant, on ne va pas venir, par exemple, là, tu sais, dire à un
médecin qui a déjà certains engagements, que ce
soit au niveau de l'enseignement ou d'autres, là : O.K., là on vous prend
de vos obligations présentes, vos responsabilités, vos engagements déjà
en place puis on vous renvoie tout de suite à faire plus de x, y, z. Est-ce
qu'on va laisser les engagements qui sont déjà là en place?
M. Bergeron
(Stéphane) : Je ne vois pas... Il n'y a pas de... Il n'y a pas de
remise à zéro dans le contexte de projet de loi n° 15 pour dire : On
va renégocier ou on va rediscuter avec chacun des membres, des médecins ou des dentistes, de nouvelles obligations. Les choses se
poursuivent, et, dans les renominations, la très, très grande majorité,
généralement, la très, très grande majorité, c'est des reconduites de toutes
les obligations qu'il y avait auparavant.
M.
Fortin : La... J'y vais encore de mémoire
par rapport aux propos du Dr Oliva, là, mais il me semble qu'il avait demandé
le retrait de cet article-là s'il n'y avait pas d'entente. Il me semble que...
l'avoir entendu sur quelques tribunes dire ça, là. Alors là, j'en conclus qu'il
n'y a pas d'entente entre le gouvernement puis la FMSQ.
Alors, est-ce que...
est-ce que vous pensez, disons... Puis c'est peut-être une question pour le
ministre plus que d'autre chose, là. Vos
relations avec les différents groupes sont pas mal plus développées que celles
de simples députés de l'opposition.
Alors, est-ce que vous pensez que ça peut mener à un conflit très direct, très
frontal avec les médecins spécialistes? Puis est-ce qu'on a vraiment
besoin de ça en ce moment? Je vous pose la question.
M. Dubé : Ce
n'est pas... Ce n'est pas l'objectif, c'est sûr, et je pense que le Dr Bergeron
l'a bien dit. Je pense que c'est pour ça aussi qu'on a décidé, après l'avoir
longuement discuté, de retirer les cinq «notamment», parce que ce qu'on veut se donner avec eux, c'est le maximum... Il y a
déjà des ententes. L'annexe 47, dont le... puis je pense que ça, le Dr
Oliva en a même parlé en commission, a déjà statué sur certains engagements. Et
ce qu'on vient faire ici, c'est de dire que, dans certains
établissements, il y aura peut-être d'autres demandes, mais qui ne seront pas
conflictuelles avec l'article 47. Alors, c'est pour ça que, tantôt, j'ai
expliqué qu'il n'était pas nécessaire d'aller plus loin pour le moment parce
qu'on aura plus la flexibilité de le faire, c'est aussi simple que ça, là.
Dr Bergeron,
voulez-vous rajouter quelque chose?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y, Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : Je me permets de rajouter quand même deux éléments
importants à la question que vous avez mentionnée, à savoir : Est-ce qu'on
pourrait même envisager le retrait de cet article? Comprenons qu'il ne s'agit pas d'un ajout, mais c'est une
reconduite, encore une fois, de quelque chose qui existe dans la loi depuis
quelques années avec le même libellé une fois qu'on retire les éléments 1°
à 5°. Donc, c'était pertinent il y a quelques années. De notre avis, c'est
toujours pertinent. Et je réitère que c'est également pertinent parce qu'il y a
les dentistes et les médecins de famille qui, eux aussi, sont contributoires.
Donc, personnellement, j'envisagerais mal la possibilité de ne pas reconduire,
je... Il faudrait rattacher autrement et... alors qu'on a pris la loi actuelle
et là qu'on le reconduit dans son libellé.
M.
Fortin : ...il y a deux... il y a deux
parties... puis je m'excuse, je vais passer la parole après, il n'y a pas de problème, là, mais il y a comme deux... il y a
deux parties à ça. Il y a des... Il y a les obligations des médecins, par
exemple, là, puis vous l'aviez dans votre article
initial, les périodes où le médecin ou le dentiste doit consacrer à l'exercice
de sa profession au sein de l'établissement.
Ça, ça veut dire qu'on va venir, entre autres, là, dire : O.K., tu fais x
nombre de jours, x nombre de semaines
à l'intérieur de l'établissement, etc. Mais est-ce que, pour, par exemple, un
spécialiste, puis c'est un peu le
suivi de ce qu'on discutait plus tôt, entre autres, en période de questions, M.
le ministre... est-ce qu'il y a une
contrepartie, une obligation de contrepartie à ça? Si vous venez dire à un
spécialiste : Parfait, tu vas me faire huit semaines de chirurgie, bien, il faut que la salle de
chirurgie soit disponible puis il faut qu'il y ait le personnel approprié pour
le faire aussi, là. Il faut que ça
marche des deux bords, cette entente-là. Alors, y a-tu une... Je comprends la
demande de dire : J'ai besoin de
toi huit, 10, 12, 15 semaines, cette année, à faire cet acte-là, mais
est-ce qu'il y a une obligation de la part du... ou un engagement de la part du gouvernement à dire : Quand on
fait ça, bien, on s'assure qu'il y a les ressources appropriées pour
qu'il puisse le faire?
M. Dubé : Bien,
allez-y, puis j'irai compléter au besoin.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci.
M. Dubé :
Au besoin.
M. Bergeron
(Stéphane) : Il m'apparaît que ce que vous mentionnez là a un certain
caractère implicite, M. Fortin, à
savoir qu'évidemment je pense que toute personne raisonnable va dire que,
pour... si on lui donne une mission puis un objectif, il faut aussi lui
donner les moyens de le réussir, ceci étant qu'on vit également dans un monde
de conditionnel et d'enjeux sur lesquels on ne contrôle pas tout. Au même
titre, à mon avis, que nous ne pourrions pas exiger
l'impossible d'un médecin qui tombe malade en disant : Regarde, tu t'es
engagé à le faire huit semaines, mais, peu importe ce qu'il en est, on te coupe les bras et les jambes, tu dois le
faire, on va comprendre qu'à un certain moment donné l'obligation doit
s'arrêter face à une réalité.
Là où je pense que
c'est important, c'est qu'il est clair que le ministère doit s'engager à
mobiliser le plus possible et à travailler
le plus possible dans... à fournir aux différents médecins, tout comme aux
autres professionnels de la santé,
les moyens nécessaires à ce que l'on... ce qu'on leur demande en retour. Ça
fait que je pense que c'est un... c'est un principe que je disais implicite,
là, mais qui n'est pas... qui n'est pas infini, qui doit être mesuré à la mesure
de la réalité et des capacités.
• (15 h 40) •
M.
Fortin : Je comprends que... pour revenir
à l'exemple d'une chirurgie qu'on utilisait plus tôt, là, mais une chirurgie,
une fois de temps en temps, qui doit être annulée pour x, y raison, ça peut
arriver, mais là on tombe dans un scénario où il y a des gens qui s'attendent à
avoir des salles d'opération pas mal plus souvent puis qui nous disent ouvertement, là, dans les médias : Oui, j'en
ai eu trois, cette semaine, là, des journées où j'ai pu avoir accès au plateau
technique, alors... C'est correct, ce que...
que vous amenez l'idée, là, de pouvoir dire : Bien, parfait, là, tu sais,
voici la... ce qu'on va demander aux médecins comme temps de travail qui
est, par exemple, en établissement... Puis ça se peut, là, comme je vous dis, qu'il y en ait, une fois de temps en temps,
une chirurgie qui soit repoussée pour x, y, il y a une panne d'électricité, il y a des facteurs autres, là, comme vous dites, mais là c'est parce qu'on
est dans un contexte où ça arrive assez souvent merci. C'est...
L'engagement, comme vous dites, de l'État ces jours-ci, il n'est pas toujours
fiable, disons, dans ce... cette contrepartie-là. Alors, ça devient plus
difficile.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
J'ai quelque chose d'inusité à vous
demander, M. le Président. Pourriez-vous nous faire une petite
suspension? J'ai besoin d'une minute.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Marissal :
Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Suspension.
(Suspension de la séance à
15 h 42)
(Reprise à 15 h 46)
M. Dubé :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Moi, je
vais simplement dire qu'on poursuit nos discussions sur l'article 201
amendé. La parole était au député de Rosemont. Est-ce que vous avez des... une
intervention sur 201 amendé?
M. Marissal : Oui.
Sans vouloir faire répéter tout ce qui a été dit, là, je voudrais quand même
m'assurer que... Il y a des éléments
qui disparaissent avec l'amendement, là, dont, par exemple, je prends seulement
le cinquième paragraphe, là, «la participation aux comités formés au
sein [...] des médecins, dentistes, pharmaciens, sages-femmes». Ça, je crois
comprendre et j'ose espérer que ça revient quelque part d'autre.
Des voix : ...
M. Dubé : ...la
participation aux comités formés au conseil des médecins, oui. C'est pour ça
qu'on trouvait que c'était répétitif, ça.
M. Marissal :
C'était redondant. O.K.
M. Dubé : Voilà.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Marissal :
C'est bon. Merci.
M. Dubé : Parfait.
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Provençal)
: À ce
moment-ci, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 201
amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention...
M.
Fortin :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M.
le député.
M.
Fortin : ...m'assurer d'avoir bien compris
la teneur du... des propos du Dr Bergeron il y a quelques instants, là. Les statuts accordés aux médecins,
les lettres d'engagement accordées aux médecins, là, en vertu de, c'est quoi,
l'article 47, là, ça, pour l'instant, là, ça reste, là. Tu sais, tantôt,
vous m'avez dit : Dans la grande majorité des cas, là, on n'a pas
l'intention de changer grand-chose, là, mais ça, là, pour l'instant, c'est
encore... c'est encore valide, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Fortin : Puis «pour l'instant» voulant dire à l'adoption du
projet de loi, là, avec cet article-là comme tel.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui. M. le Président,
donc, ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est que... Mais je ne pense pas que
ce soit la compréhension que vous avez. Ce n'est pas parce que Santé Québec est instaurée que, tout d'un coup, tout le monde se retrouve à
dire : On doit renouveler vos statuts, vos privilèges, puis qu'on
recommence une négociation. Donc, ce
que j'ai dit, c'est : Évidemment, ce n'est pas ça, les choses suivent leur
cours. «Suivent leur cours», ça veut dire que la majorité des membres sont déjà nommés, ont des privilèges pour...
un statut pour deux, trois ans. Au moment de leur renouvellement, je
disais, l'expérience nous démontre que, dans la... l'immense majorité des cas,
c'est un processus, une itération. On refait, on revote exactement la même
chose sans aucune modification.
La
deuxième partie que vous mentionnez, je crois qu'elle a d'intérêt envers le
groupe des médecins spécialistes l'annexe 47 et les règles de
gestion pour lesquelles il a été défini c'est quoi, les attentes envers un
membre actif, et autres. Et ça reste encore
aujourd'hui les orientations du ministère envers son réseau, la reconnaissance
de la négociation, deux ans et demi, et d'une entente avec la FMSQ.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 201 amendé? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 201, amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Sur division. Très bien.
202. 202, vous avez l'article et, par la suite, vous aurez un amendement
qui va ajouter un article, M. le ministre.
M. Dubé : ...si l'amendement que le député... je pense que
c'est le député de Pontiac qui a parlé tout à l'heure. C'est-tu à 202 que vous
vouliez faire un amendement?
M.
Fortin : Oui, qu'on est en train de
regarder, là, juste parce qu'effectivement on voulait voir si c'était possible
que les avis des CMDP soient...
M. Dubé : ...c'est qu'on en a
peut-être un d'écrit pour vous appuyer là-dedans.
M.
Fortin : Ah! O.K. Vous êtes rapides.
Le Président (M.
Provençal)
: Moi, je
vous suggère qu'on fasse une pause de deux, trois minutes, juste pour prendre
le temps d'échanger.
M. Dubé : ...très
bonne idée, très bonne idée.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
15 h 50)
(Reprise à 15 h 54)
Le Président (M. Provençal)
: Nous allons maintenant reprendre nos travaux, et je vais inviter le...
M. le ministre à nous faire lecture de l'article 202.
M. Dubé :
Avec plaisir :
«202. Le directeur
médical doit, avant que le président-directeur général ne statue sur une
demande de nomination recevable, lui
transmettre son avis sur les qualifications et la compétence du demandeur ainsi
que sa recommandation sur le statut qui devrait être accordé à celui-ci.
Lorsqu'il s'agit d'un médecin ou d'un dentiste, la recommandation concerne
aussi les privilèges qui devraient être accordés au demandeur de même que les obligations
qui devraient être rattachées à la jouissance de ces privilèges.
«Santé
Québec détermine par règlement les statuts que le président-directeur général
peut accorder à un médecin, à un
dentiste ou à un pharmacien, les conditions auxquelles ces statuts sont
accordés ou renouvelés ainsi que les attributions rattachées à ces
statuts.»
Et,
comme on a mentionné, il y a une bonne suggestion de la part du député de
Pontiac, et je lui laisserais lire son amendement pour qu'on puisse le
prendre ensemble.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Fortin : Si
on peut peut-être juste descendre... ou monter, plutôt, monter. Pardon. Mon
sens des directions est affaibli, vraiment.
Oui. À
l'article 202, insérer, après le premier alinéa de l'article 202 du
projet de loi, l'alinéa suivant :
«Le directeur médical
joint à son avis les observations formulées par le conseil des médecins,
dentistes, pharmaciens et sages-femmes en vertu du troisième alinéa de
l'article 201.»
Alors, bien, nous, ce
qu'on voulait faire, M. le Président, c'est juste s'assurer que ces
recommandations-là ou... soient... ou observations soient effectivement... se
rendent jusqu'au P.D.G., qui prend la décision finale. Alors, on ne voit pas...
on ne voit pas de raison de ne pas le faire, et c'est pourquoi on a suggéré
l'amendement.
Le Président (M.
Provençal)
: Et ça
maintient une trace écrite.
M.
Fortin : En plus. Vous êtes l'expert des
traces écrites, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Y a-t-il des interventions sur l'amendement qui vient d'être
déposé par M. le député de Pontiac à 202? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement du député de
Pontiac est adopté? Adopté? Oui?
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Merci. C'était juste pour m'assurer...
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Maintenant, on revient sur
l'article 202, qui vient d'être amendé. Y a-t-il des interventions?
M. Fortin : ...Santé
Québec détermine... Quand on dit que «Santé Québec détermine par règlement les
statuts que le P.D.G. peut accorder à
un médecin, [...]dentiste [...] pharmacien, les conditions auxquelles ces
statuts sont accordés ou renouvelés», est-ce que c'est... est-ce que
c'est déjà fait par règlement, ça? Je comprends... à part la partie Santé
Québec, là, mais...
Des voix :
...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Me Paquin, s'il vous plaît.
M.
Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, ce qu'on fait ici,
c'est de reconduire quelque chose qui correspond, à toutes fins pratiques, au
statu quo dans la Loi sur les services de santé et services sociaux, où on
vient prévoir que c'est par règlement qu'on va venir détailler, dans le fond,
les statuts, comment est-ce qu'ils sont accordés et ce qui en découle. C'est prévu, en fait, aux articles 87 et
suivants du ROAE. D'ailleurs, tant et aussi longtemps que le règlement
en question n'aura pas été pris en vertu de l'article 202, on va avoir le
maintien en vigueur des anciennes... en fait, des dispositions actuelles du
ROAE en vertu de l'article 1169 du projet de loi.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va?
M.
Fortin : Juste une seconde...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, prenez votre... prenez le temps de...
M. Fortin : Non,
non, ça... je crois que ça va, M. le Président. Effectivement, là, le seul
changement qui semble avoir lieu,
c'est qu'encore une fois ce n'est pas le P.D.G. qui accorde des statuts, mais
c'est bien le... ou c'est le P.D.G. plutôt que le conseil
d'administration d'un établissement. Voilà.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
exactement ça. Y a-t-il d'autres interventions sur le 202 amendé? Oui, M. le
député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Merci. Premier... Premier alinéa, là : «Lorsqu'il s'agit d'un
médecin ou d'un dentiste, la recommandation concerne aussi les privilèges qui
devraient être accordés au demandeur de même que les obligations qui devraient être rattachées à la jouissance de
ces privilèges.» Ça, je comprends ça. N'a-t-on pas dit que les sages-femmes
auraient maintenant le privilège d'hospitalisation? À moins que ce ne soit pas
un privilège puis que je mélange mes pinceaux ici.
Des voix :
...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. En
fait, c'est que les sages-femmes, contrairement aux médecins et aux dentistes,
elles sont liées par un contrat de service avec l'établissement. Donc, ça va
plutôt faire partie des droits que le
contrat de service va conférer à une sage-femme que de pouvoir hospitaliser une
patiente. C'est l'équivalent d'un privilège,
mais ce n'est pas un privilège, parce que le privilège, c'est vraiment propre à
la relation statutaire qui existe entre un établissement, un médecin ou
un dentiste.
• (16 heures) •
M. Dubé : Travailleurs
autonomes versus salariées...
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
ça. Est-ce que...
M. Paquin
(Mathieu) : En fait...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y...
M. Paquin
(Mathieu) : Si vous me permettez, M. le Président...
Le Président (M.
Provençal)
: Ah! bien oui.
M. Paquin
(Mathieu) : ...en fait, les sages-femmes sont également des
travailleurs autonomes, seulement, elles ont une relation contractuelle avec
l'établissement, alors que la jurisprudence a interprété que ce qui existe
entre un établissement, un médecin ou un dentiste, ce n'est pas contractuel,
c'est une relation qui est purement statutaire, qui découle de la loi.
M. Marissal :
Je comprends. C'est un privilège qui n'a pas le nom légal de privilège en
vertu du contrat qui est lié avec ces
professionnelles. Par ailleurs, les médecins spécialistes sont aussi souvent...
bien, sont presque toujours travailleurs autonomes et à contrat ou ils sont
nécessairement liés par un autre type de contrat avec l'établissement?
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
Dr Bergeron ou Me Paquin.
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y, maître.
M. Paquin
(Mathieu) : Les médecins spécialistes vont avoir un statut et
des privilèges, donc il n'y a pas de relation contractuelle entre le
médecin spécialiste et l'établissement.
M. Marissal :
O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Marissal : Ça va. C'est... Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Autres questions, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Non, merci, ça va pour
le moment.
Le
Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 202 amendé, est-ce que l'article 202, amendé, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. 203, M. le...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Bien, vous avez un 202.1, monsieur...
M. Dubé : C'est ça. Je voulais juste
savoir si vous suiviez, M. le Président.
Des voix : ...
M. Dubé : J'ai bien vu qu'il suivait
très bien. M. le Président...
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M. Dubé : ...on vous apprécie.
202.1 : Insérer, après l'article 202 du projet de loi, le
suivant :
«202.1. Le
président-directeur général doit, avant de statuer sur une demande de
nomination, tenir compte de la répartition, entre les médecins ou entre
les dentistes, selon le cas, des tâches relatives à l'activité clinique, à la
recherche et à l'enseignement, eu égard aux exigences propres à
l'établissement.»
Cet amendement vise à reprendre les dispositions
du premier alinéa de l'article 362 du projet de loi afin de les rendre
applicables à tout établissement public et non seulement à un établissement
bénéficiant d'une désignation universitaire, tel qu'on l'a discuté un petit peu
plus tôt, ce matin, dans un autre article.
Le
Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions sur l'article...
l'amendement qui introduit l'article 202.1? Et, dans le 302, on va
revenir... on va reparler de la notion de répartition puis on va faire même
référence à 204.
M. Fortin : J'essaie de voir qu'est-ce qui peut... quoi d'autre, là,
que l'activité clinique, la recherche ou l'enseignement, là, peut faire partie
de... Bien, par exemple, les différents comités, là, quelqu'un... un médecin
qui prend part à un comité du... un sous-comité du CMDP, ou quelque chose comme
ça, là, ça fait partie de son activité clinique, ça, j'imagine, ça... Comment
vous tenez compte...
M. Dubé : ...l'activité clinique,
vous voulez dire la recherche et l'enseignement?
M. Fortin :
Non, mais j'essaie de voir, par exemple... Parce que, là, on vient dire :
Avant de statuer sur une demande de
nomination bien particulière, il faut tenir compte de la répartition des tâches
entre le clinique, la recherche, l'enseignement,
mais, pour toutes les autres... les autres tâches possibles, là, comme ça, là,
par exemple, là, est-ce qu'on en tient compte ou pas?
M. Dubé : ...il peut même vous
donner...
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que le Dr Bergeron a la
réponse directe.
M.
Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président. Effectivement, il y a
d'autres tâches, comme, par exemple, les tâches administratives, hein, qui sont
reliées, par exemple être chef de département, chef de service, présider le
CMDP, des... être cogestionnaire. Donc, il y a des tâches administratives.
Je pense que ce qui est important ici, et ce
n'est pas dire que les autres ne doivent pas être prises en compte, c'est qu'on
dit qu'il doit notamment prendre en compte de ces tâches-là. On voulait qu'il
garde le focus, parce que, généralement,
quand on parle des médecins ou des... il n'y a personne qui va oublier les
tâches cliniques, pas beaucoup de monde qui vont oublier les tâches
administratives, tâches de recherche et d'enseignement, parfois, on peut les...
peuvent tomber dans le ballant, là, et donc on voulait ramener le focus pour
dire... On l'associe à ce qui avait été fait auparavant
puis on dit : Quand on établit un plan
d'effectifs médicaux, on doit considérer les besoins en enseignement, on
doit considérer les besoins en recherche. On rappelle ici que lors de la
nomination, la décision de nomination, les obligations qui vont être
rattachées, il faut se rappeler ça en mémoire aussi.
M. Fortin : Ça va pour moi, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça va? Oui, M. le... Oui. Je donnerais la parole à
Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : Rapidement, j'ai une
petite question technique. Moi, je vois ici qu'on a voulu reprendre le même
principe qu'à 195, là, l'ajout au troisième alinéa, ce qu'on a discuté ce
matin, là, on parlait juste des médecins, alors
que dans le fond ça vise les dentistes aussi : la répartition, entre les
médecins ou entre les dentistes, selon le cas. Ça, c'est correct, à 202.1. Mais pourquoi, à 195, on a
juste parlé des médecins dans l'amendement? Ou c'est peut-être moi qui
fais erreur.
Des voix :
...
M. Dubé : Vous voulez dire que, dans l'article 3... le paragraphe 3°, on a
parlé des médecins, on n'a pas parlé des dentistes. C'est ça, votre
question? Voulez-vous suspendre, Me Paquin ou...
Le Président (M. Provençal)
: Selon moi, c'est parce qu'on parlait
d'une répartition des tâches entre les médecins, au niveau de 195.
Des voix : ...
M. Dubé : ...en train de vérifier si
vous avez un bon point, mais j'ai un doute très positif.
Une voix : ...
M.
Dubé : Bien, on ne l'a pas
vu tout à l'heure, quand on a fait 195, là. Puis, s'il faut le corriger, je
pense que, s'il y a un consentement, on le corrigera, là, parce que...
Le Président (M. Provençal)
: ...vous faites référence à
l'amendement qui avait été apporté, hein?
Mme Setlakwe : Exactement, oui.
M. Dubé : Oui, c'est ça, c'est le
troisième alinéa.
Le
Président (M. Provençal)
: Dans le paragraphe, effectivement, on ne mentionne
que les médecins et on ne mentionne pas les dentistes.
M. Dubé : C'est parce que je me
demande si ce n'est pas parce qu'on fait la répartition entre les médecins.
Le Président (M. Provençal)
: Bien, c'est ce que je pense, là.
M. Dubé : Bien, en tout cas,
regardez, on a les...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Me Paquin.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, on va suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 09)
(Reprise à 16 h 19)
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, nous reprenons
nos travaux. Suite à l'intervention de Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, il y a un correctif qui va être apporté en premier
lieu à l'amendement... à un nouvel amendement.
Mais, avant toute chose, je vous demande votre consentement pour retirer
l'amendement 202.1 présentement. Ça va?
Des
voix : Consentement.
Le Président (M.
Provençal)
: Consentement.
Et maintenant vous allez redéposer un nouvel amendement pour 202.1. M. le
ministre.
M. Dubé : Est-ce
qu'il est... C'est celui qui est à l'écran?
Une voix :
Oui.
M. Dubé : Merci
beaucoup, Mme la secrétaire. Alors, je le relis : «202.1. Le
président-directeur général doit, avant de statuer sur une demande de
nomination, tenir compte de la répartition, entre les médecins, les dentistes
ou les pharmaciens, selon le cas, des tâches relatives à l'activité clinique, à
la recherche et à l'enseignement, eu égard aux exigences propres à
l'établissement.»
Ce qu'on vient de
rajouter, c'est les pharmaciens.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il des interventions
sur cet amendement? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement qui
introduit l'article 202.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: Donc, le nouvel article 202.1
est maintenant adopté.
Maintenant, on va
revenir à l'article 195 amendé. Alors, consentement pour réouvrir
l'article 195 amendé? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Provençal)
: Et
maintenant, il y a un... il va y avoir une nouvelle proposition qui va être déposée par Mme la députée de Mont-Royal—Outremont pour amener un correctif qu'elle avait détecté, un oubli ou un
manque. Alors, Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Setlakwe :
Alors, je dois relire au complet l'article 195 tel qu'amendé? O.K.
Donc, il faut insérer, dans le
paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 195 du projet
de loi tel qu'amendé et après «médecins», «ou les dentistes, selon le
cas,».
Le Président (M. Provençal)
: Donc, dans ce cas-ci, on
a l'ajout des dentistes qui étaient absents dans l'autre amendement qui
avait été mentionné.
Mme
Setlakwe : Exact.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors, y
a-t-il des interventions concernant le nouvel amendement à l'article 195?
S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement déposé par la députée de Mont-Royal—Outremont à l'article 195 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté. Maintenant, est-ce
que l'article 195, amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Merci. Ce qui fait en sorte que, maintenant, nous sommes à l'article 203. M.
le ministre.
M. Dubé : Avec
plaisir :
«203. Le
président-directeur général saisi d'une demande de nomination d'un médecin ou
d'un dentiste peut la refuser pour des motifs fondés sur l'organisation
administrative, professionnelle et scientifique de l'établissement, sur le plan des effectifs médicaux et dentaires
approuvé ou établi en vertu de l'article 196, sur les ressources
disponibles et sur les exigences propres à l'établissement.
«Le
président-directeur général peut également fonder le refus d'une demande sur
l'un des motifs suivants :
«1° l'omission par le
demandeur, dans les trois années précédentes, d'avoir donné le préavis d'au
moins 60 jours prévu au premier alinéa de l'article 215 avant de
cesser d'exercer sa profession dans l'établissement; et
«2° le
défaut du demandeur de remplir les critères de qualification, de compétence
scientifique ou de comportement, eu égard aux exigences propres à
l'établissement.»
Et je regarderais un
amendement...
Le
Président (M. Provençal)
: Il
n'y a pas d'amendement. Par la suite, vous aurez un nouvel article, un
amendement qui va introduire un nouvel article. Alors, pour le moment, nous
sommes sur l'article 203. Y a-t-il des interventions? Oui, M. le député de
Rosemont.
M. Marissal :
Oui, j'avoue que vous m'avez un peu perdu, là, dans les allers-retours,
tantôt, entre 202, 202.1 et 195, ce qui fait que je n'ai pas pu faire mon point
là, mais ce n'est pas grave, on va le faire à 203. Tout à l'heure,
Dr Bergeron disait : Les médecins, en général, ne vont jamais oublier
leurs tâches cliniques, là, évidemment, c'est généralement le cas, là, on
imagine, mais qu'il n'y a pas toujours tous les volontaires possibles pour
faire l'administratif. Puis on avait, à
202.1, là, comme une espèce d'aide-mémoire au P.D.G., là, qu'il faut qu'il
rappelle ça. Pourquoi est-ce qu'on ne l'écrit pas textuellement, qu'il y
a des tâches administratives à faire, dans la description qu'on fait des tâches? Si on parle... on parle sur
l'organisation, bien, ici, on parle d'organisation administrative, professionnelle,
scientifique, je me pose la question : Pourquoi est-ce que ce n'est pas
détaillé textuellement?
Regardez,
par exemple, à 203, là, le deuxième paragraphe : «2° le
défaut du demandeur de remplir les critères de qualification, de compétence
scientifique ou de comportement, eu égard aux exigences propres à l'établissement.»
Je comprends, mais, encore là, on ne
mentionne pas qu'il y a de la tâche administrative à faire aussi, vous ne
l'aviez pas mentionné dans l'article précédent.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que vous comprenez le sens de l'intervention du député de Rosemont,
Dr Bergeron?
M. Bergeron
(Stéphane) : Oui, M. le Président. Oui, je comprends le sens de
l'intervention. Je faisais quelques vérifications parce que mon expérience en
établissement nous indiquait qu'il y avait, lors des nominations et
renouvellements, sur les formulaires utilisés dans l'établissement où j'étais
une proportion d'activités attendues qui
regroupaient... pas regroupaient, mais spécifiaient : Voici le pourcentage
attendu sur l'enseignement, sur la recherche, sur les activités cliniques et sur l'administration. C'était spécifié.
Je regarde si ça a été... le fait que ce ne soit pas mentionné dans la
loi ne veut pas dire qu'on ne s'en préoccupe pas, là, vous le comprenez bien.
Là, je ne suis pas
sûr que ça a à apparaître en 203 puis je ne pense pas que ce soit le point que
vous faites, M. Marissal, là. Ici, on parle de motifs de refus pour ne pas
accepter la nomination d'un médecin alors qu'il y a un poste disponible. Tu
sais, on ne mentionne pas ici le fait, par exemple, qu'un médecin ne voudrait
pas accorder tel pourcentage à la recherche ou à l'enseignement, on ne vient
pas rejoindre ici, là... on donne des motifs plutôt factuels sur lesquels le
P.D.G. peut se fonder sur cela.
Par la suite, dans la
nomination, puis c'est là qu'il faut le rattacher, c'est avec les obligations
et les attentes envers l'établissement. Donc, le P.D.G. peut refuser pour
certains motifs. Ensuite de ça, dans ma lecture des choses, c'est qu'il... On
se souvient, tout à l'heure, que le directeur médical qui reçoit propose des
obligations sur lesquelles le médecin va pouvoir... après avoir consulté le
CMDPSF, après avoir consulté le chef de département, va retourner vers le
postulant pour lui signifier les obligations en retour de son poste. C'est, à
mon avis, c'est au niveau de ces obligations-là que ce doit être spécifié. Et
c'est là que... c'est là que le postulant peut donner son avis, donner sa réponse et émettre ses commentaires face aux
obligations qui lui sont demandées. Je ne crois pas que ce soit à l'intérieur
de 203 que cette obligation doit être rattachée.
M. Marissal :
Je comprends bien vos explications. Par ailleurs, au premier paragraphe,
là, je comprends, là, qu'un médecin, par exemple, qui quitte ou qui cesse
d'exercer sa profession dans son établissement doit faire un préavis de
60 jours. Ça, c'est ce qu'on dit en ce moment. Puis, s'il ne le fait pas,
ça constitue une faute.
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y, Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, effectivement, la loi met comme exigence
minimale, on va questionner, même, rendu là, qu'il faut au moins informer
l'établissement 60 jours avant son départ. On considère donc... Mais là où
on a une certaine difficulté, c'est quand on ne le fait pas puis que le médecin
part, c'est plutôt difficile de rattacher
les choses après. Je pense qu'ici on vient rajouter une indication à laquelle
c'est considéré comme une faute grave que d'agir ainsi face à sa
clientèle, suffisamment grave pour être un motif de refus de nomination d'un
autre établissement, sachant que ça s'est passé ailleurs.
M. Marissal :
Refus possible, là, pas refus automatique.
M. Bergeron
(Stéphane) : Le P.D.G. peut également fonder le refus d'une demande.
Je peux juste vous dire que c'est un «peut»
et non pas il refusera automatiquement, là, il s'agit d'un «peut». Peut-être y
a-t-il des circonstances que... mais comprenons que ça, à mon avis, ça
n'existait pas, cette partie-là. Est-ce que ça existait? Oui? Dans les trois
années précédentes, 238.
Des voix :
...
M.
Bergeron (Stéphane) : Oui,
il était dans 238 de la LSSSS. Mais donc c'est une indication, et on a gardé
ça, donc, au même niveau, sauf que c'était le C.A. qui pouvait refuser.
Là, c'est le P.D.G. qui nomme et qui peut refuser. Donc, c'est une
reconduction, mais qui indique quand même que c'est considéré comme une faute
grave.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions,
Mme la députée?
Mme Setlakwe : Je ne sais pas si mon
collègue de Rosemont a terminé.
M.
Marissal : Oui. Bien, à la différence qu'avant c'était le
conseil d'administration, encore une fois, qui le faisait.
M. Bergeron (Stéphane) : Tout à
fait.
M. Marissal : D'accord, je vois la
concordance. Oui, c'est bon, merci.
• (16 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce que, Mme la députée,
vous avez une intervention?
Mme
Setlakwe : Rapidement,
donc, on vient dire que 238 reprenait essentiellement le deuxième alinéa de
203. Mais le premier alinéa, ça, c'est nouveau ou ça se trouve ailleurs?
M. Dubé : Le premier étant
l'omission par le demandeur, c'est-tu ça que vous parlez?
Mme Setlakwe : Non.
M. Dubé : Non, le
président-directeur général.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien, en
fait...
M. Dubé : Je veux savoir, est-ce que
vous parlez du paragraphe ou de l'alinéa?
Mme Setlakwe : Alinéa, je pense.
M. Dubé : C'est celui-là : «Le
président-directeur général saisi d'une demande...
M. Bergeron (Stéphane) : ...peut la
refuser pour des motifs fondés sur l'organisation administrative...»
Mme Setlakwe : Oui. Ça existait
aussi... ça existe, c'est-à-dire?
M.
Bergeron (Stéphane) : Bien, en fait, je pense que c'est une adaptation,
là, accepte ou refuse en tenant compte du plan d'organisation, là, des
exigences propres à l'établissement. Je cherche dans 238.
Des voix : ...
Mme Setlakwe : Oui. Oui, oui, c'est
vrai, je le vois, là.
M.
Bergeron (Stéphane) : Ça
fait que je pense que c'est une adaptation en vertu de la loi actuelle et du fait que le plan d'organisation n'existe
plus, mais c'est la reprise de la même idée.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça va, Mme la députée? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 203? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 203 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, M. le ministre, vous avez un
amendement à nous déposer, qui introduit 203.1.
M. Dubé : Avec plaisir, M. le
Président. Donnez-moi juste une petite minute, je vais aller le chercher.
Alors, l'amendement dit : Insérer, après l'article 203 du projet de
loi, le suivant :
«203.1. Avant de procéder à la nomination d'un
médecin ou d'un dentiste, le président-directeur général doit obtenir
l'autorisation du président et chef de la direction de Santé Québec.
«Le président et chef de la direction donne son
autorisation lorsque la nomination envisagée n'a pas pour effet de porter le nombre de médecins ou de
dentistes jouissant de privilèges au sein de l'établissement au-delà de celui
qui est prévu par le plan des effectifs médicaux et dentaires approuvé ou
établi en vertu de l'article 196.
«Les premier
et deuxième alinéas ne s'appliquent pas lorsque la nomination envisagée et
visée au deuxième alinéa de l'article 199.»
Commentaire. Cet amendement vise à introduire un
nouvel article qui prévoit une autorisation du président et chef de la
direction visant à assurer la conformité au plan des effectifs médicaux des
nominations de médecins ou de dentistes,
puisqu'en cas de non-conformité le paragraphe 1° de l'article 207 du
projet de loi prévoit que la nomination est frappée de nullité absolue.
Des
voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va,
M. le ministre?
M. Dubé : Oui,
ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce qu'il y a
quelqu'un... Ça va? Y a-t-il des interventions? M. le député de
Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Je vais retourner voir, là,
dans notre comparatif, là, de la LSSSS, mais, en ce moment, ça marche
comment, ça? 203...
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
je pense que Me Paquin pourrait vous donner certaines clarifications. Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, il y a quelque chose qui
ressemble grosso modo à ça actuellement dans la LSSSS, à l'article 240, où
on va prévoir que le conseil d'administration, avant d'accepter une demande de
privilège, doit obtenir l'approbation de l'agence. Et, avec la loi modifiant
l'organisation du réseau de la santé et des
services sociaux notamment par l'abolition des agences, les fonctions d'agences
qui surveillent les établissements ont été transférées au ministre.
Donc, il y a une approbation du ministre qui existe. Donc, il y a ce
mécanisme-là, cette forme d'autorisation qui vient d'une autorité supérieure.
C'est ce qu'on vient reconduire avec l'article 203.1 ici.
M. Marissal :
Reconduire, sauf que ça change
quand même passablement, là. Là, on parlait d'un fonctionnement avec agence. Les agences ont disparu en 2015, de
mémoire. Est-ce que je peux peut-être demander à Dr Bergeron, là, qui a vraiment
l'air de vouloir répondre puis qui a une expérience très terrain? Alors,
éclairez ma lanterne, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. En fait, la question c'est :
Pourquoi cet article-là? En fait, cet article-là vise à dire : Avant de
nommer quelqu'un, le P.D.G. doit s'assurer qu'il y a vraiment un poste
disponible auprès de l'autorité centrale qui s'assure de la coordination. Là,
vous me direz que ça pourrait être une évidence, qu'on ne peut pas nommer
quelqu'un si on n'a pas de poste disponible. L'histoire nous a rappelé que les
règles étant parfois fort complexes, ça pouvait amener des situations où
quelqu'un se croyait dans son bon droit de nommer mais, finalement, ne l'était
pas. Mais, au-delà de ça, il y a un humain, puis il y a une famille qui a dû
déménager, ou faire un fellowship, ou autre,
ça fait que c'est... il a été jugé nécessaire d'avoir ce que les gens appellent
la ceinture et les bretelles, là. Théoriquement, les établissements sont
supposés être au courant de ce qu'ils ont le droit de recruter, mais on leur dit qu'avant de se compromettre
officiellement ils doivent faire une vérification qu'ils avaient bien cette
disponibilité-là.
M. Marissal :
O.K., mais là ce n'est pas «top-down», là, c'est l'inverse, là, ça part de
l'établissement puis ça remonte au P.D.G. de
Santé Québec. Le P.D.G. de Santé Québec a une fine connaissance à ce point d'un
poste dans un établissement?
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, on peut comprendre, par exemple, qu'il y
a des avis de conformité qui sont donnés. Puis là je digresse, là, parce que ce
n'est pas exactement ça, mais les postes en médecine de famille, par exemple,
qui sont attribués à chaque fois, avant, un DRMG doit remonter au niveau... du
ministre. Vous comprenez que ce n'est pas là
que ça se passe. C'est lui qui aurait l'imputabilité, mais c'est une fonction
qui est assumée, c'est une fonction plutôt logistique de gens qui sont...
s'assurent que les nominations sont conformes et qu'il y avait de la
place disponible au plan d'effectif médical.
M. Marissal :
O.K. Puis l'intervention du P.D.G. de Santé Québec, président... PCD, qu'il
faudrait dire lorsque le président est chef de la direction.
M. Dubé : C'est
ça, c'est le PCD, effectivement.
M. Marissal :
PCD. Ça, ça se fait évidemment avant, là, qu'on signe le contrat ou qu'on
donne le job, à la candidature.
M. Bergeron
(Stéphane) : C'est ça.
M. Marissal :
O.K. C'est très compliqué, ça, M. le ministre, en ce moment, là?
M. Dubé : C'est
très quoi?
M.
Marissal : C'est très compliqué, ça, dans votre travail, ça,
en ce moment, ou... Avez-vous souvent à intervenir?
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien non, mais...
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y...
M.
Bergeron (Stéphane) : Désolé, M. le Président. M. Marissal, ce que
je dis, c'est que ce sont des tâches qui sont déléguées. J'ai des gens dans mes équipes qui s'occupent de
s'assurer de la conformité pour chacune de ces nominations.
M. Marissal : O.K. Bien, même
question : C'est très compliqué, ce...
M.
Bergeron (Stéphane) : Bien, un, il y a beaucoup de nominations dans
l'année. Il y a plus de 1 000 médecins qui partent et reviennent, donc il y en a plusieurs par semaine, mais je
dois dire qu'effectivement les règles de gestion d'effectifs médicaux,
combien de mois à l'avance... là, il y a de l'invalidité, l'invalidité est-elle
reconnue, on est dans un contrat de fin de carrière, on a le droit de le
remplacer ou pas, oui, c'est compliqué et ça peut être appelé à générer des erreurs qui ne sont pas des... qui ne sont pas
volontaires, qui ne sont pas de mauvaise foi, mais qui impactent des gens.
M. Marissal : C'est plus simple de
nommer les juges, finalement.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, s'il vous plaît.
Mme
Setlakwe : Si je comprends, c'est juste une étape
additionnelle, mais que le P.D.G... non, le PCD, qu'il fait soit directement ou
qu'il délègue. Honnêtement, c'est une vérification, c'est l'objectif, là, il
n'a pas de... puis c'est ce que je pense que le deuxième alinéa dit, il
n'a pas à exercer une autre... de discrétion, ici, là, il octroie.
Une voix : Il n'y a pas de jugement.
Mme Setlakwe : Oui, il n'y a pas de
jugement. Il donne son autorisation.
M. Dubé : C'est le nombre qui est
important ici.
Mme Setlakwe : C'est ça.
M. Bergeron (Stéphane) : Il
n'intervient pas dans la candidature nominative, là, il confirme qu'il y a un
poste ou indique qu'il n'y a pas de poste.
Mme Setlakwe : Puis, en fait, c'est
le régime actuel, d'après ce que je comprends de Me Paquin, puis...
M. Bergeron (Stéphane) : C'est le
régime actuel, notamment pour les médecins de famille.
Mme Setlakwe : Avec les ajustements
nécessaires.
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous ajouter quelque chose,
maître?
M. Paquin (Mathieu) : Non, bien, en
fait, M. le Président, j'aurais essentiellement dit que ça reconduit, parce que c'est un peu difficile de dire que c'est
exactement la même chose que ce qui existe actuellement. Ce n'est pas tout
à fait les mêmes acteurs, mais, philosophiquement, ça reconduit les mêmes
fonctions.
• (16 h 40) •
Mme Setlakwe : Merci. Puis là vous
dites que, dans les faits, ce n'est pas le PCD qui fait ça, là, c'est quelque chose qu'il délègue à une personne de son
équipe, mais là on a prévu ailleurs que c'est des choses qui peuvent
être déléguées.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : Tout à fait. Pour avoir été, par exemple, DSP d'un
établissement, jamais je n'intervenais. On me confirmait que... mes
équipes me confirmaient, et c'est eux autres qui faisaient la logistique. Mes
équipes me confirmaient qu'ils avaient eu
l'autorisation dans la check-list, là, et ils le confirmaient au C.A. et au
P.D.G., là, pour... avant de présenter la candidature aussi.
Mme Setlakwe : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée, ça va? Y a-t-il
d'autres interventions? Oui, M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui. Ce n'est pas dans un texte de loi comme tel,
à l'article 203.1, c'est dans les commentaires, là, je fais une précision. Ça dit... j'essaie de
le prendre à un endroit, là... puisqu'en cas de non-conformité le paragraphe 1°
de l'article 207 du projet de loi
prévoit que la nomination est frappée de nullité absolue. Ce n'est pas tant la
nomination que la candidature ou... parce qu'il n'y a pas eu nomination.
Ça va arrêter avant qu'il y ait nomination.
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Maître.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, ce que 207 va prévoir,
c'est vraiment l'acte de nomination qui, dans un tel cas, va être frappé de
nullité absolue. Donc, si, pour toutes sortes de raisons, notamment par mégarde, un P.D.G. d'établissement finit par
nommer un médecin et que c'est en excédent du plan d'effectifs médicaux
et dentaires, la nomination va être nulle de nullité absolue.
M. Marissal :
Je comprends. Ça, c'est si on l'échappe. O.K.
M. Dubé : ...exactement
ce qu'on disait tantôt. On ne veut pas vivre ça.
M. Marissal :
O.K. Merci, c'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement qui introduit l'article 203.1? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
qui introduit l'article 203.1 est adopté? Adopté. Donc, le nouvel article
qui introduit... l'amendement qui introduit le nouvel article 203.1 est
adopté. Maintenant, article 204, pour lequel vous aurez un amendement, M.
le ministre.
M. Dubé : Oui,
avec plaisir, M. le Président. Merci beaucoup. 204 se lit comme suit :
«L'acte par lequel le
président-directeur général procède à la nomination d'un médecin ou d'un
dentiste doit prévoir des dispositions concernant les sujets suivants :
« 1° le statut et les privilèges
qui lui sont accordés;
«2° la durée pour
laquelle ce statut et ces privilèges sont accordés;
«3°
la nature et le champ des activités médicales ou dentaires que le médecin ou le
dentiste pourra exercer dans l'établissement;
«4°
les obligations rattachées à la jouissance des privilèges, dont celles prévues
au deuxième alinéa de l'article 201; et
«5° l'engagement du
médecin ou du dentiste à respecter ces obligations.
« Le statut et les privilèges
sont accordés pour une durée de 12 à 48 mois. Cependant, la nomination
visant seulement le remplacement temporaire
d'un médecin ou d'un dentiste déjà titulaire d'un statut de privilège
régulièrement accordés ne peut valoir que pour la durée de l'absence ou
de l'empêchement du médecin ou du dentiste remplacé. »
Et,
si vous permettez, je vais lire l'amendement tout de suite. L'amendement de 204
se lit comme suit : À l'article 204 du projet de loi :
1° dans le premier
alinéa :
a)
remplacer, dans le paragraphe 1°, «sont accordés» par «seront accordés au
moment prévu au deuxième alinéa de l'article 206»;
b) remplacer, dans le
paragraphe 2°, «sont accordés»
par «seront accordés».
c) remplacer le
paragraphe 5° par le suivant :
«5°
la répartition, s'il y a lieu, des tâches du médecin ou du dentiste relatives à
l'activité clinique, à la recherche et à l'enseignement.»;
2° insérer, après le
premier alinéa, le suivant :
«Les
privilèges accordés en vertu du paragraphe 1° du premier alinéa le sont pour
l'ensemble des installations de l'établissement; le médecin ou le dentiste qui
en est titulaire doit [parfois] exercer sa profession, principalement dans
les installations énumérées dans l'acte de nomination.»
Les
commentaires. Cet amendement vise d'abord à clarifier le moment où le statut et
les privilèges sont accordés. Ensuite, il remplace le paragraphe 5°, qui
fait double emploi avec le deuxième alinéa de l'article 206, par un nouveau
paragraphe 5° qui reprend les dispositions
du deuxième alinéa de l'article 362 du projet de loi afin de les rendre
applicables à tout établissement public et non seulement à un
établissement bénéficiant d'une désignation universitaire. Enfin, cet
amendement prévoit que les privilèges sont accordés pour l'ensemble des
installations de l'établissement qui les accorde
mais que le professionnel auquel ils sont accordés doit exercer sa profession
principalement dans les installations énumérées à l'acte de nomination.
On voit maintenant à
l'écran les modifications proposées à 204 avec l'amendement que je viens de
lire.
Le Président (M.
Provençal)
: ...diminuer
pour qu'on puisse voir.
M. Dubé : ...concerne
le premier alinéa, le 2°, le 5° et le dernier alinéa.
Des voix :
...
Le Président (M. Provençal)
: Revenez un petit peu plus bas. C'est beau. On va essayer d'aller
chercher le 1.0. Y a-t-il des interventions concernant l'amendement qui
vient d'être déposé par M. le ministre? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme
Setlakwe : Pourquoi on a changé le temps de verbe? Parce que, dans la
séquence... Oui, allez-y.
Le Président (M.
Provençal)
: Maître,
s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, c'est que, quand on lit les
différentes dispositions du projet de loi et qu'on arrive à 206, deuxième
alinéa, on dit : «Le statut et les privilèges sont accordés à compter du
moment où le président-directeur général reçoit cet écrit», l'écrit par lequel
le médecin ou le dentiste reconnaît avoir pris connaissance de son acte de
nomination. Donc, techniquement, au moment où on prend l'acte de nomination, en
vertu de 204, ça précède la réception de
l'écrit, donc, formellement, le statut et les privilèges ne sont pas encore
accordés, ils vont l'être une fois qu'on va avoir eu, à toutes fins pratiques,
l'accusé réception du médecin ou du dentiste. Donc, c'est pour ça qu'on
l'a écrit au futur.
Mme
Setlakwe : Là, on est sur l'amendement, hein?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Mme
Setlakwe : Puis vous avez supprimé l'engagement, le 5°. Je comprends
pourquoi vous l'avez remplacé par le texte
qui apparaît à l'écran, là, pour tenir compte de la répartition des tâches du
médecin ou du dentiste relatives à l'activité clinique, recherche,
enseignement. On a déjà parlé de ça ce matin, donc il y a de la concordance à
différents endroits.
Et, si j'ai bien
compris, tout à l'heure, vous lisiez le commentaire, «l'engagement du médecin
ou du dentiste à respecter ses
obligations»... Ah bien! Il y a une redondance avec ce que vous venez de
mentionner, Me Paquin, c'est juste, ce n'était pas... Ce n'est pas qu'on
veut faire sauter, l'engagement, l'engagement se trouve ailleurs.
M. Paquin (Mathieu) : Tout à fait, M. le
Président. En fait, c'est que l'engagement va découler de l'effet de 206 où
j'ai le médecin qui dit : J'ai pris connaissance de mon acte, donc il voit
les obligations qu'il y a dedans, et, du seul effet
de la loi, on dit : «...le médecin ou le dentiste est, dès lors, tenu de
respecter les obligations rattachées à la jouissance de ces privilèges.»
Donc, tout est prévu dans la loi, c'était un peu superfétatoire de le prévoir
là, donc, à 204.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va, Mme la députée?
Mme
Setlakwe : Oui. Bien là, je vais avoir une question sur la durée, la
durée du statut et des privilèges, mais
peut-être qu'on peut en parler après, tu sais, qui décide de la durée, mais ce
n'est pas une question qui est en lien avec l'amendement en tant que
tel.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Moi, je vous suggère qu'on traite notre amendement puis, après ça, on reviendra
à votre question sur la durée, s'il vous plaît.
Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Pouvez-vous monter un peu, que je voie le dernier paragraphe, qui
n'apparaît pas, là?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Marissal :
«Les privilèges accordés en vertu du paragraphe 1° du premier alinéa sont
pour l'ensemble des installations
[d'établissement].» Donc, il est réputé être à contrat ou être à l'emploi de
cet établissement. Pourquoi est-ce qu'on précise que... Moi,
essentiellement, ce que je comprends de ça, c'est qu'il pourrait être appelé à
aller dans n'importe quelle installation de l'établissement mais qu'en fait il
est plutôt rattaché à un des établissements. Pourquoi est-ce qu'on précise ça?
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: ...dernier
paragraphe de votre amendement, comment qu'on traduit ce libellé. Maître.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, ça traduit la réalité
actuelle et, essentiellement, c'est que,
compte tenu de la taille des établissements, ce qu'on vient dire, c'est que le
médecin va être rattaché principalement à certaines installations. Parce
que vous vous souviendrez, M. le Président, lorsqu'on parle d'installation, on
parle de la brique et du mortier, donc c'est
tel centre hospitalier ou tel CLSC. Donc, essentiellement, les privilèges vont
permettre d'exercer dans l'ensemble des installations de
l'établissement, mais il y a quand même un exercice principal dans certaines
installations qui sont énumérées dans l'acte de nomination.
• (16 h 50) •
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce
que ça va, M. le député?
M. Marissal :
O.K. Donc, le
chirurgien-oncologue est principalement attitré dans les installations de HMR,
mais il n'est pas impossible qu'on lui demande d'aller faire de la garde
à Santa Cabrini. C'est-tu ça?
M. Paquin
(Mathieu) : C'est la compréhension que j'en aurais, M. le Président.
M. Marissal :
O.K., puis ça, ça existait déjà, j'imagine, sous forme de mobilité des
équipes.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) :
M. le Président, effectivement, c'est quelque chose qui a cours
présentement, avec une certaine modulation. Il est plus facile, quand on pense
au CHU de Québec, avec des installations qui sont quand même sur un territoire limité géographiquement, la même chose à
Montréal... serait fort différent sur la Côte-Nord, par exemple, et donc c'est là qu'il y a une
entente négociée avec la FMSQ, qui reconnaît quand même une capacité de
déplacement à 70 kilomètres. Ça, c'est une chose, puis, en dehors de ça,
là, c'est d'autres règles du jeu. Donc, il peut y avoir une... il y a une
reconnaissance que la possibilité des déplacements est dans un rayon de
70 kilomètres de l'établissement principal.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Marissal :
Bien, c'est intéressant, parce
que moi, j'avais le schéma plutôt montréalais dans ma tête, là, par déformation
et par attachement aussi envers Montréal, mais donc c'est peut-être plus pour
les grandes régions où il serait appelé à se
déplacer plus, là. L'établissement, ça devient le Nord-du-Québec, là, c'est... On change complètement la répartition de la
main-d'oeuvre, là.
M. Bergeron
(Stéphane) : En fait, il y a deux choses, M. le Président, à
l'intérieur de ça. Il y avait un questionnement,
par exemple, pour un chirurgien qui dit... Ça permet de faire, dans certains
cas, des gardes groupées de plusieurs
établissements à la fois et de dire, bon : Est-ce que j'ai le droit... si
j'ai à me déplacer dans l'établissement B, est-ce que je dois avoir une nouvelle nomination ou pas? On comprend que
les établissements... la nomination est valide pour toutes les
installations à l'intérieur du CISSS, CIUSSS, et des CHU, donc, l'établissement
lui-même. Par la suite, il y a des règles qui ont été négociées, puis,
effectivement, du bon sens, là, tu sais. D'aller de Baie-Comeau et Sept-Îles, ce n'est peut-être pas la même réalité
que de passer de Santa Cabrini à Maisonneuve-Rosemont, c'est... et donc
il y a des différences là-dedans.
Maintenant, de plus
en plus, pour des établissements regroupés, il y a la création de pools de gens
qui voyagent à travers ces établissements-là, qui permet d'avoir une pratique
commune, là, il ne faut pas le voir de façon négative,
mais qui permet d'avoir une homogénéité de pratique puis d'avoir... de créer
des équipes qui ont plus de cohésion entre elles. Ce sont des choix qui
sont faits.
M. Marissal : Et, dans ce cas-ci,
comment on intègre ce dont on parlait ce matin, c'est-à-dire les zones
franches, là, qu'un médecin spécialiste orthopédiste, par exemple, de Québec
pourrait aller passer trois jours à Baie-Saint-Paul? C'est l'exemple que vous me donniez ce matin. Ça,
c'est complètement autre chose, puisqu'il n'est plus dans l'établissement.
M. Bergeron
(Stéphane) : Effectivement, M. le Président, c'est complètement autre
chose que... La zone franche touche deux établissements, donc ce sont les
médecins de l'établissement A qui se déplacent pour aller traiter des gens, et
c'est sur une base purement volontaire, alors que, là, on pourrait comprendre
que Santa Cabrini, Maisonneuve-Rosemont, le
chef de département dise : Nous avons temporairement... ou nous
avons besoin d'assistants, puis le service de chirurgie devra... les
membres devront prêter main forte. Donc, dans l'organisation du travail de
l'établissement, le rôle de chef de département sur l'organisation du
travail... pourrait effectivement demander à des membres d'aller couvrir des
installations qui sont à l'intérieur du même établissement, dans un périmètre limité.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Marissal :
Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à l'article 204? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement déposé par M. le
ministre est adopté à l'article 204?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, on
revient sur l'article 204 amendé. Mme la députée, vous aviez une
question concernant la durée.
Mme Setlakwe : Oui.
Qui détermine, là, la durée, là? On parle quand même de un an à quatre ans.
Comment ça se passe? Puis ça, est-ce que c'est un texte qu'on reconduit
ou... c'est un régime qu'on reconduit aussi?
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, dans la LSSSS présentement,
l'article 242 mentionne... Donc, ce n'est pas reconduit, là,
textuellement, vous allez voir qu'il y a de la latitude puis que ça a changé au
cours du temps. Dans la LSSSS
actuelle : «Les privilèges sont octroyés pour une durée de 18 à
24 mois.» Ça, c'est pour la nomination initiale dans la LSSSS actuelle. «Ils
sont renouvelés pour une durée minimale d'un an et maximale de trois ans.»
Donc, actuellement, les renouvellements sont un à trois ans.
Quant à la question
de qui choisit et pourquoi, on comprend de ça qu'il y a quand même une base
discrétionnaire. Il y a une base discrétionnaire qui peut être, notamment, sur
une question de commodité. Pourquoi est-ce qu'on a laissé une latitude? Il y a
toutes sortes de cas de figure qui peuvent dire : On va regarder si ça va
ou si ça ne va pas. On veut regarder le respect des obligations pour un membre
et utiliser le renouvellement pour avoir à se reprononcer sur est-ce que les
obligations qui étaient rattachées ont été bien respectées.
Par ailleurs, on a
tendance à vouloir regrouper les renouvellements puis de faire des grands
moments de renouvellement une fois aux deux ans ou aux trois ans. Donc,
quelqu'un qui est nommé entre ces cycles-là pourrait être nommé pour 19 mois ou 27 mois. Donc, ça laisse toutes
sortes de latitudes, actuellement, aux C.A., dans le projet de loi
n° 15, aux P.D.G., sur cela.
Mme
Setlakwe : Mais là, donc, le texte de loi, si je comprends bien ce que
vous m'expliquez, ne tient plus compte de cette... d'une durée pour une
nomination initiale et d'une durée pour un renouvellement.
M. Bergeron
(Stéphane) : Non.
Mme
Setlakwe : C'est un an à quatre ans pour chaque nomination.
M. Bergeron
(Stéphane) : Tout à fait.
Mme Setlakwe :
Puis vous avez dit que ça... on peut tenir... qu'il y a plusieurs facteurs
qui peuvent entrer en ligne de compte, dont le respect des obligations.
M. Bergeron
(Stéphane) : Effectivement, je pense...
Mme
Setlakwe : Donc, ça... Il peut y avoir un aspect punitif ou...
M. Bergeron
(Stéphane) : Ce n'est pas un aspect punitif, il s'agit d'un... Au
moment du renouvellement, on va le voir plus tard, le... je pense que le
directeur médical est appelé à donner son avis au P.D.G. sur le respect des obligations. Donc, il peut y avoir des
circonstances où l'on veut se donner ou se doter de la possibilité de revoir,
hein, c'est... d'avoir à se reprononcer sur le respect des obligations.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va, Mme la députée?
Mme
Setlakwe : Oui, mais je comprends que quelqu'un peut être nommé
d'emblée pour quatre ans.
M. Bergeron
(Stéphane) : Tout à fait.
Mme
Setlakwe : O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions sur le 204 amendé? Oui, M. le député.
M. Marissal :
Oui, bien là on voit bien le travail qu'on a fait à 201 tout à l'heure, là,
en biffant certains éléments, là, de l'article original, le 201, là, puis on le
voit plus clairement, là, quatrième paragraphe de 204 : «4° les
obligations rattachées à la jouissance des privilèges, dont celles prévues au
deuxième alinéa de l'article 201.» Vous constaterez
qu'au deuxième alinéa de l'article 201, là, c'est réduit à sa plus stricte...
ce qu'on voulait faire, apparemment, tout à l'heure, mais c'est encore
plus frappant qu'on le voie là, maintenant, là.
Je comprends que vous
vouliez probablement simplifier l'affaire, mais le deuxième alinéa de 201, il
dit : «Les obligations rattachées à la
jouissance des privilèges ont pour but d'assurer la participation du médecin ou
du dentiste aux responsabilités de l'établissement, notamment en ce qui
a trait à l'accès aux services, à leur qualité et à leur pertinence.» Soit, mais, et je l'ai dit tout à l'heure, là,
à 201, il y a un certain nombre de choses qui ont disparu, comme, par exemple,
la participation au comité formé au sein du Conseil des médecins et dentistes,
pharmaciens et sages-femmes. Ça, ce n'est
plus nommé. Vous êtes à l'aise, là, que ça fait néanmoins partie des
privilèges, et donc des tâches des médecins.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron ou maître.
M. Bergeron
(Stéphane) : Oui, M. le Président. Oui, je suis à l'aise de conclure
facilement, dans ma vie d'établissement, que c'est de la base et que c'est
parmi les exigences du CMDP que de participer à leur vie, là, administrative.
• (17 heures) •
M. Marissal : O.K. Redites-moi
pourquoi vous ne vouliez pas le réécrire, alors, parce que moi, je trouve que ça fait pas mal de... De toute façon, je ne
referai pas le débat sur 201, là, on l'a amendé, c'est bon, là, mais, à 204,
là, c'est clair, là, que ça vise très, très, très pointu, là, sur les
obligations.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, c'est vrai qu'avec l'amendement qui a été fait à l'article 201, l'énumération, le thème qui
était prévu ne s'y trouve pas, mais il n'en demeure pas moins, lorsqu'on lit le
deuxième alinéa de l'article 201 tel qu'amendé, qu'on y parle d'obligation
avec un «notamment en ce qui a trait à l'accès aux services, à leur qualité et
à leur pertinence». Il peut y avoir d'autres sujets sur lesquels portent les
obligations rattachées à la jouissance des privilèges, par exemple des
questions d'ordre plus administratif.
Et donc l'énoncé qui est fait au paragraphe 4°
de l'article 204 du projet de loi demeure quand même exact, il y aura des obligations rattachées à la
jouissance des privilèges, dont celles prévues au deuxième alinéa de
l'article 201. Et quelles sont celles qui sont là? Bien, on a
encore une illustration en ce qui est... «notamment en ce qui a trait à l'accès aux services, à leur qualité et à leur
pertinence.» Donc, il y a des obligations qui sont rattachées à la jouissance
des privilèges, dont celles qui sont
mentionnées là. Le texte demeure correct, malgré les modifications qui ont été
apportées à 201 par amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le député?
M. Marissal : Oui, oui, merci.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 204 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 204, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 205, M. le ministre.
M. Dubé : Merci,
M. le Président. Alors 205 : «Le président-directeur général doit,
dans les 90 jours de la réception de la demande de nomination,
transmettre au médecin ou au dentiste une décision écrite. De plus, tout refus
doit être motivé par écrit.»
Le commentaire. Cet article prévoit que, dans
les 90 jours de la réception d'une demande de nomination, une décision écrite doit être transmise au demandeur;
s'il s'agit d'un refus, il doit être modifié... motivé — pardon — par
écrit. Voilà.C'est assez...
Le Président (M. Provençal)
: Intervention?
Une voix : ...
M. Dubé : Oui. Exactement ça.
Merci, Mme la députée.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 205 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 206, M. le ministre.
M. Dubé : «Le médecin ou le
dentiste ne peut exercer sa profession au sein de l'établissement et jouir des privilèges qui lui sont accordés suivant les
termes apparaissant à son acte de nomination que s'il fournit au
président-directeur général un écrit dans lequel il reconnaît avoir pris
connaissance de cet acte.
«Le statut et les privilèges sont accordés à
compter du moment où le président-directeur général reçoit cet écrit; le médecin ou le dentiste est dès lors tenu
de respecter les obligations rattachées à la jouissance de ces privilèges.»
Cet article prévoit qu'un médecin ou un dentiste
doit fournir par écrit... doit fournir — pardon — un
écrit dans lequel il reconnaît avoir pris
connaissance de son acte de nomination pour pouvoir jouir des privilèges qui
lui sont accordés.
Ainsi, le
moment où sont accordés le statut et les privilèges... et que, dès lors, le
médecin ou le dentiste est tenu de respecter les obligations rattachées
à leur jouissance. C'est ce dont on parlait tout à l'heure.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : Ça
va. C'est assez... Et ça, pour reprendre le commentaire, un peu, de la députée
d'Outremont, Mont-Royal—Outremont,
c'est 243.
Le Président (M. Provençal)
: C'est une reconduction...
M. Dubé : Une reconduction de
243.
Le
Président (M. Provençal)
:
Y a-t-il des interventions sur
206? S'il n'y a pas d'intervention sur 206, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'article 206 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
M. Dubé : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: 207.
M. Dubé : Oui.
«L'acte de nomination d'un médecin ou d'un dentiste est nul de nullité absolue
dans les cas suivants :
«1° il a pour effet de porter le nombre de
médecins ou de dentistes jouissant de privilèges au sein de l'établissement
au-delà de celui prévu par le plan des effectifs médicaux et dentaires approuvé
ou établi en vertu de l'article 196; et
«2° il n'est pas conforme à
l'article 204.»
Cet article
prévoit les cas dans lesquels un acte de nomination d'un médecin ou d'un
dentiste est nul de nullité absolue, notamment lorsqu'il a pour effet que le
nombre de médecins ou de dentistes prévu au plan des effectifs médicaux
et dentaires est dépassé. Et je vous référerais à la loi, la LSSSS, à
l'article 239 et 242.01, qui traitent exactement cela.
Mme Setlakwe : ...et
certainement le premier paragraphe. L'acte de nomination est aussi nul — là,
je suis en train de réfléchir en même temps, là — dans
le deuxième cas s'il n'est pas conforme à 204.
M. Dubé : Je n'ai peut-être pas
compris votre commentaire. Vous dites que...
Mme Setlakwe : Non, vous avez
raison qu'on reprend...
M. Dubé : C'est
dans la partie de 242.1... excusez-moi, 242.0.1 qu'on reprend le concept
de : est de nullité absolue s'il ne respecte pas 242.
Mme Setlakwe : Oui, oui.
M. Dubé : Ça va?
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : Je
pense que c'est... C'est les deux ensemble qu'on a combinés dans 206... dans
207, excusez-moi.
Le
Président (M. Provençal)
:
207.Est-ce qu'il y a des
interventions sur 207? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Nul de nullité
absolue, ça, c'est... C'est nul, ça, hein? C'est un terme usuel que...
M. Dubé : ...de ne pas avoir une
question de votre part là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
: Nul de nullité.Me Paquin, s'il
vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : M. le
Président, en fait, c'est que ça fait la différence. Il y a deux types de
nullités qui sont codifiées dans le Code civil : vous avez la nullité
relative et la nullité absolue. La nullité relative, c'est un cas où seules les parties à l'acte peuvent
l'invoquer et les parties à l'acte peuvent confirmer le contrat, donc
dire : Bon, malgré que ce soit nul, finalement, on est à l'aise
avec ça, ça fait qu'on le fait. Ici, quand on est en matière de nullité
absolue, c'est-à-dire qu'à peu près n'importe qui qui a un intérêt peut
soulever la nullité, et l'acte ne peut pas faire l'effet... ne peut pas faire l'objet, plutôt, pardonnez-moi, d'une
confirmation, donc, c'est nul, c'est comme si ça n'avait jamais existé
depuis le début, et il n'y a rien de valable qui peut en découler.
M. Dubé : ...
M. Marissal : C'est
fascinant, le droit, hein?
Le
Président (M. Provençal)
: En tout cas, M. le député, je vous confirme que
j'étais nul dans cet article-là, là.
M. Marissal : Ça ressemble plus aux
insultes que les ados... mes ados peuvent se lancer l'un l'autre, «nul de
nullité absolue», mais je comprends le... Je comprends que c'est nul, en tout
cas, ça, c'est sûr.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que l'explication vous suffit?
M. Marissal : Absolument. Sauf qu'au
premier paragraphe, là, ce n'est pas de la faute du médecin, là, si quelqu'un l'a échappé. Est-ce qu'il a un recours,
ce médecin, ou si c'est nul de nullité absolue puis meilleure chance la prochaine
fois? Je dis «le médecin», là, mais le professionnel qui se retrouve dans cet
imbroglio.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, en fait,
si vous permettez, M. le Président...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Il pourrait
probablement... Bien, enfin, je veux dire, ça dépend des cas, mais il y a
toujours une possibilité d'une action en responsabilité civile s'il est capable
de démontrer qu'il y a un préjudice qui résulte
de la nullité de l'acte de nomination et que, dans le processus d'octroi ou de
nomination, une faute a été commise. Mais un des impacts de la nullité
absolue, c'est que le recours ne lui permettra pas d'obtenir une nomination.
M. Marissal : O.K.
Le Président (M. Provençal)
: ...compte tenu qu'on ne peut pas
aller au-delà de... C'est ça?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
Le
Président (M. Provençal)
: O.K. Pour moi, ce bout-là, je l'ai compris. M. le
député, d'autres interventions?
M. Marissal : Non. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur le 207, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 207 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. 208, pour lequel vous aurez un
amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir, M. le
Président. Alors, 208 se lit comme suit :
«Malgré le
paragraphe 1° de l'article 207, un acte de nomination n'est pas nul du
seul fait qu'il porte le nombre de médecins ou de dentistes jouissant de
privilèges au sein de l'établissement au-delà de celui prévu par le plan
des effectifs médicaux et dentaires dans les cas suivants :
«1° lorsque
la nomination vise seulement le remplacement temporaire d'un médecin ou d'un
dentiste déjà titulaire d'un statut et de privilèges régulièrement
accordés;
«2° lorsque le président et chef de la
direction, dans une situation exceptionnelle, notamment pour assurer un accès suffisant aux services, autorise qu'un
président-directeur général procède à une nomination en dérogation au plan
des effectifs médicaux et dentaires.
«Le président et chef de la direction de Santé
Québec peut subordonner son autorisation aux conditions qu'il détermine.»
Mme Setlakwe : ...
M.
Dubé : Elle n'est pas d'absolu parfait, à condition de
rencontrer ces deux critères-là, après avoir tout dit ça.
Le Président (M. Provençal)
: Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, en fait,
je ne sais pas si ça justifie une réponse, M. le Président...
Mme Setlakwe : Non...
M. Paquin
(Mathieu) : ...mais, en fait, elle est très absolue, sauf
lorsqu'il n'y a... En fait, c'est que 208 fait en sorte qu'il n'y a pas
de nullité, mais, s'il y a nullité, elle est absolue.
• (17 h 10) •
Mme
Setlakwe : Oui, merci, c'est effectivement ce que j'avais en tête.
Est-ce que c'était nécessaire, quand même,
de dire que... En tout cas, il me semble que c'est un peu excessif, là. Dans le
cas d'un remplacement temporaire...
Le Président (M. Provençal)
: Je veux vous arrêter une
minute, parce qu'à ma connaissance il y a un amendement à
l'article 208.
M. Dubé : ...l'amendement
tout de suite...
Le Président (M. Provençal)
: Il faudrait faire
l'amendement, puis, après ça, nous reviendrons à 208 amendé, Mme la
députée. Ça va? Conservez votre question, s'il vous plaît.
M. Dubé : Je
ne l'ai pas lu parce que je ne l'avais pas avec moi, je m'en excuse. On va
le... Voilà, ça, c'est la bonne vieille méthode de me passer l'ordinateur.
Le Président (M.
Provençal)
: ...signifié
qu'il y avait un amendement.
M. Dubé : Merci,
Me Paquin. Voulez-vous que je lise l'amendement?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
s'il vous plaît.
M. Dubé : Excusez-moi.
Alors, l'article 208 : Ajouter, à la fin de l'article 208,
l'alinéa suivant :
«Le médecin ou le
dentiste dont la nomination en dérogation au plan des effectifs médicaux et
dentaires est autorisée en application du
paragraphe 2° du premier alinéa est, pour l'application de
l'article 199, réputé avoir fait une demande recevable.»
Le Président (M. Provençal)
: ...complètement en bas.
Juste aller montrer... C'est un ajout d'un alinéa. Dans un premier
temps, y a-t-il des interventions sur l'amendement à l'article 208? Ça va?Oui.
Mme
Setlakwe : Mais peut-être juste nous l'expliquer, mais moi, je le vois
peut-être juste comme une précision, là,
juste de venir confirmer que la nomination est réputée, aux fins d'un
article... ou elle est réputée avoir fait une demande recevable. Mais expliquez-nous donc... donnez-nous donc un
exemple de cette... d'un exemple visé, là, par cet amendement-là.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, vous vous souviendrez, cet
avant-midi, lorsque l'article 199 a été étudié, on a souligné qu'une
demande était irrecevable si on était en excédent du plan des effectifs médicaux et dentaires. Or, ici, on est dans un cas
où on vient valider une nomination qui serait en excédent, ce qui implique
quelque part que la demande qui a été faite n'était pas recevable. Donc, on
vient établir une présomption pour dire : Bien, si on valide la
nomination, on est réputé avoir fait une demande recevable.
Mme
Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Y a-t-il une...
d'autres interventions sur l'amendement à l'article 208? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 208 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, nous
revenons à l'article 208 amendé. Et là, Mme la députée, je pense
que vous aviez un questionnement.
Mme
Setlakwe : Non, je pense que je suis encore sur l'amendement de tout à
l'heure, mais donnez-nous juste un petit
instant. (Panne de son) ...de le prévoir. On n'a pas affaire à un acte de
nomination qui est nul, ici on a affaire à un remplacement, alors qu'il me semble que les remplacements, les cas
de remplacement étaient déjà des exceptions aux articles précédents. Mais, si Me Paquin juge que c'était
nécessaire de le mentionner pour être sûr que la nomination n'était pas
nulle, bien, il n'y a pas d'enjeu.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que vous avez une réponse à Mme la députée? Oui, Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, c'est un peu pour assurer
la cohérence du texte, parce qu'à
l'article 199 on prévoyait déjà que... notamment, le paragraphe 3°, là,
qui prévoit qu'essentiellement il n'y a pas... lorsque j'ai une demande
de nomination qui vise à remplacer un médecin ou un dentiste déjà titulaire
d'un statut et qui doit s'absenter ou qui est empêché temporairement, la
demande va être recevable ou elle ne sera pas irrecevable. Mais ça prend son pendant à 208 pour s'assurer...
Parce que, formellement, j'ai quelqu'un de plus, ça nous prend donc une
disposition qui vient clarifier, au paragraphe 1°, qu'il n'y aura pas de
nullité absolue dans ce cas-là.
Mme
Setlakwe : Ça, c'est 1°, puis 2°, c'est dans une situation
exceptionnelle : «Lorsque le président et chef de la direction, dans une
situation exceptionnelle, notamment pour assurer un accès suffisant aux
services, autorise qu'un P.D.G. procède à
une nomination en dérogation au plan des effectifs médicaux et dentaires.» Ça,
c'est une autre nomination qui n'est
pas nulle de nullité absolue puis c'est un... Ce régime-là, qui traite d'une
situation exceptionnelle... est-ce qu'elle existait déjà dans la loi
actuelle?
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. Je
cherche à retrouver la disposition. On m'indique que c'est dans la loi
modifiant l'organisation du réseau de la santé et des services sociaux par
l'abolition des agences.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, comme M. le ministre
l'expliquait, c'est à la toute fin de l'article 55.1 de la loi en
question. On dit : «Il peut — "il" étant le ministre ici — également,
lorsqu'il estime que des circonstances
exceptionnelles le justifient et dans les conditions qu'il fixe, permettre à un
établissement de déroger à ce plan.»
Mme
Setlakwe : Oui, ça, c'est l'explication juridique. Je comprends qu'on
doit le prévoir pour autoriser d'excéder le nombre prévu au plan. Mais là je me
retourne vers le ministre : Donc, ce serait quoi, une circonstance
exceptionnelle, là? On vit...
Le Président (M. Provençal)
: Probablement que le Dr
Bergeron, par son expérience, a peut-être une explication à vous donner.
Dr Bergeron.
Mme Setlakwe :
Puis je ne dis pas que je suis
contre, là, parce que ça peut, effectivement, être bénéfique pour la
population, mais je...
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président.
Effectivement, M. le ministre me demande souvent de statuer sur des
circonstances exceptionnelles et d'analyser ces cas. Il y en a quand même une
pléthore, là, il y en a quand même beaucoup, de ces demandes. Ça peut être...
Par exemple, j'expliquais que, des règles de fin de carrière, on pouvait
chevaucher six mois avant la retraite d'un médecin. Là, il y a peut-être une
circonstance. Je suis un médecin, j'ai fait ma vie à Rimouski et mon enfance
là, je veux y retourner, puis le médecin va prendre sa retraite dans un an,
est-ce qu'on peut accepter une dérogation,
dans telle circonstance, au bénéfice... Ça fait qu'il y a plusieurs de ces
situations-là qui doivent être
analysées au cas par cas puis qui justifient généralement des dérogations
temporaires au plan des effectifs médicaux.
Mme
Setlakwe : On est dans... Je comprends l'exemple que vous évoquez,
oui.
M. Bergeron
(Stéphane) : C'est ça. Puis par ailleurs il y a d'autres
circonstances. On parlait d'une révision aux
trois ans, là, du plan des effectifs médicaux. Dans les trois ans, admettons
qu'on décide de partir un nouveau service ou partir une nouvelle offre de service, ça pourrait justifier
qu'au-delà de ce que l'on avait reconnu il y a deux ans qu'on accepte et
on le régularisera au prochain plan triennal.
Mme Setlakwe :
Mais, encore une fois, c'est
temporaire, on n'est pas en train d'essayer de gérer une crise ou... Tu sais,
pour revenir à la discussion qu'on avait, je ne sais pas, ce matin ou la
semaine dernière, mais sur un cas de... il y a un problème d'accès, il y a des délais excessifs, déraisonnables
dans une région. Ce n'est pas ça, là. Ici, on est vraiment dans le
temporaire.
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien, c'est-à-dire, M. le Président, qu'on est dans le
temporaire, mais il faut comprendre que,
quand on accorde une dérogation, la pensée... quand on accorde une dérogation à
un plan d'effectifs, c'est quelqu'un qui va s'établir dans la région
pour du long terme. Donc, le moyen de le régulariser, c'est de dire, par exemple, que le prochain départ des autres membres
dans le même service ne sera pas remplacé. Mais là où je veux dire que
ce n'est pas juste temporaire, c'est que ce n'est pas une action ponctuelle.
Cette personne-là, cette famille-là va déménager
dans une région, s'établir là, il va y pratiquer. C'est la pensée au long
cours. Donc, c'est... je veux moduler un peu l'aspect temporaire, là.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 208 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 208, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
209, M. le ministre.
M.
Dubé : ...on est maintenant avec le pharmacien. Alors, 209,
c'est :
«Le pharmacien peut
exercer sa profession au sein de l'établissement dès sa nomination par le
président-directeur général.
«Le
président-directeur général lui accorde à ce [moment-là] un statut.»
Cet
article prévoit que, dès sa nomination, un pharmacien peut exercer sa
profession au sein de l'établissement et qu'un statut lui est accordé à
cet effet.
• (17 h 20) •
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, Mme
la députée.
Mme Setlakwe :
Vraiment, c'est assez... ça va de
soi, là. Est-ce que... Plus tôt, là, dans les articles précédents, on a jugé bon de préciser que médecins, dentistes,
ils peuvent aller d'une... il y a une mobilité au niveau des installations
au sein d'un même établissement. C'est implicite ici aussi ou il faudrait le
prévoir?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, à 209, l'article... et de
façon générale, là, quand on est dans les dispositions relatives au statut des
pharmaciens, les dispositions vont être plus laconiques parce que les
pharmaciens, eux, sont des salariés, donc ils ont un statut, mais, pour le
reste, ils sont régis par un contrat de travail. Donc, c'est là où la question
de la distance par rapport à l'établissement et ce genre de considération là va
être prévu.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Oui, sur l'article 209, M. le député de
Rosemont.
M. Marissal :
Oui, 209, c'était 247, dans la
LSSSS, mais pas à l'identique, là. 247 ça disait... ça se lisait ainsi :
«Le pharmacien peut exercer sa profession dans le centre exploité par
l'établissement dès sa nomination par le conseil d'administration.» Puis ça, ça revient souvent. «Lorsque le pharmacien
exerce dans un centre où est institué un conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens, le conseil d'administration lui attribue un statut conformément au
règlement pris en vertu du paragraphe
3° de l'article 506.» C'est ce qu'on veut dire, j'imagine, à 209, par «le
président-directeur général lui accorde à ce moment un statut»?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président, parce qu'effectivement dans ce...
puis on l'a d'ailleurs vu précédemment, là, le pouvoir de nommer un pharmacien
est exercé par le président-directeur général. Donc, le président-directeur général remplace le conseil d'administration. Quant
au statut, c'est le deuxième alinéa de l'article 202
où on prévoit que les statuts qui peuvent être accordés sont prévus par un
règlement. Donc, cet élément là de la LSSSS est reconduit en substance.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député, ça va-tu?
M. Marissal :
Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 209? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 209 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Dubé :
Adopté. Merci...
Le Président (M.
Provençal)
: 210,
pour lequel vous aurez un amendement. M. le ministre.
M. Dubé : M. le Président, ne bougez pas. Oui, j'ai tout ce
qu'il faut, c'est beau. Alors, 210 : «En cas d'urgence, le directeur
médical, un chef de département clinique ou un chef de service peut accorder
temporairement à un médecin, à un
dentiste ou à un pharmacien l'autorisation d'exercer sa profession au sein de
l'établissement. Dans ce cas, la personne qui a accordé l'autorisation
doit en aviser immédiatement le président-directeur général et le président et
chef de la direction. Cette autorisation est
d'une durée maximale de trois mois et ne peut être renouvelée qu'avec
l'autorisation du président et chef de la direction et aux conditions
qu'il détermine.
«Les dispositions des
articles 197 à 209 ne s'appliquent pas à l'octroi d'une telle autorisation
ou à son renouvellement. De plus, lorsque le
délai pour l'octroi de cette autorisation risque d'être préjudiciable à un
usager, tout médecin, tout dentiste
ou tout pharmacien peut, sans cette autorisation, donner des services requis
par l'état de l'usager.»
Je
vais aller lire tout de suite l'amendement, M. le Président. Alors,
l'article 210 : Insérer, dans le premier alinéa de l'article 210
du projet de loi et après «directeur médical,», «le président du comité
exécutif du conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et
sages-femmes,».
Cet
amendement vise à permettre, en cas d'urgence, au président du comité exécutif
du Conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens et sages-femmes d'accorder une autorisation temporaire à un
médecin, un dentiste ou un pharmacien afin qu'il puisse exercer sa profession au sein de
l'établissement. Alors, on voit à l'écran comment s'intègre cet
amendement-là pour tenir compte du président du comité exécutif du CMDPSF.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement? Oui, M. le député Pontiac.
M.
Fortin : ...qu'on vient dire : Le
président du comité exécutif du CMDPSF peut accorder temporairement un permis
ou l'autorisation d'exercer, mais il y a d'autres personnes qui peuvent le
faire : le chef de département clinique, le chef de service. Mais on dit
que cette personne là, quelle qu'elle soit, là, une des trois, doit aviser le
P.D.G. Est-ce que, si, par exemple, un chef de service donne une telle
autorisation, le chef de département clinique puis le président du CMDP ne
devraient pas en être informés aussi? C'est bien ce que vous proposez, là, je
n'ai pas d'enjeu avec ça, mais je me pose la question : Si leur chef de
service donne... accorde temporairement ou un permis temporaire ou une autorisation
temporaire, est-ce que le président du CMDP et le chef du département clinique
devraient le savoir? Donc, est-ce que les... ces deux ou trois personnes là ou
ces deux ou trois postes là qui n'ont pas octroyé le permis devraient être
inclus dans l'avis qui est donné au P.D.G. puis au PCD?
Des voix : ...
M. Dubé : Je
suis en train de regarder, là, peut-être pour donner le temps à Dr Bergeron,
mais ce que vous demandez là n'était pas
prévu dans la LSSSS, là. Je pense qu'on reprend mot à mot que chacun peut,
indépendamment, donner cette
autorisation-là. Maintenant, je ne sais pas, Dr Bergeron, si vous voulez...
Vous comprenez bien la question? Est-ce qu'il y a un ordre à faire?, si
j'ai bien compris la question du député de Pontiac.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, encore une fois, je crois que tous les
processus internes n'ont pas nécessairement à être enchâssés dans la loi, c'est
mon opinion personnelle. On a ici, comme le ministre l'indiquait, à quelques
variantes près, par exemple, l'ouverture à un chef de service, qui n'existait
pas dans la LSSSS, à la possibilité de le faire. On reprend le principe de ce
qu'il y avait en cours dans l'ensemble des établissements depuis plusieurs années et qui ne fait pas l'objet de
plaintes quant à la manière dont c'est appliqué à l'intérieur des établissements.
Donc, eu égard à cela, il n'y a pas eu d'impression qu'il y avait nécessité de
préciser de façon supplémentaire à ce que LSSSS prévoyait.
M.
Fortin : ...vous avez peut-être raison
dans l'application quotidienne de la chose, mais je vous suggérerais que c'est
probablement un manquement de la LSSSS. C'est-à-dire, est-ce que c'est normal
qu'un médecin puisse pratiquer sans que le président du CMDP ou du comité
exécutif, là, du CMDP soit au courant à l'intérieur d'un établissement? Parce
qu'il y a quand même... C'est le président ou c'est le CMDP qui a une
responsabilité envers l'acte professionnel, également. Donc, est-ce qu'on ne
devrait pas aviser le président du CMDP qu'une autorisation temporaire a été
émise?
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, il s'agit ici de privilèges temporaires
d'urgence. Donc, on comprend l'importance du
rôle de consulter le CMDP à l'avance et on comprend que ces règles-là... dans
un contexte d'urgence, là. Donc, j'ai
un... on tombe toujours... J'ai un chirurgien cardiaque — je
vais lâcher les orthopédistes — j'ai
un chirurgien cardiaque qui se fracture une jambe, qui subit un traumatisme
crânien, ça m'en prend un autre parce qu'en fin de semaine ma garde n'est pas couverte. Les processus habituels de
consultation ne sont pas là, on doit fournir le service, on accorde des
privilèges d'urgence.
L'objectif
de la consultation du CMDP dans le cadre d'une nomination, c'est d'agir en
amont dans un contexte de qualité, et autres. Là, on n'est pas dans ce
contexte-là, on est dans un contexte d'urgence. Sans dire qu'il est
inutile, ça ne viendrait pas, à mon avis,
rajouter... ça ne viendrait pas rajouter à la surveillance de la qualité dans
l'établissement, le fait que l'on signifie que tel médecin a eu un
privilège d'urgence ou pas.
M.
Fortin : ...l'autre direction. Puis
c'était déjà le cas, là, je vous le concède, là, on disait que le ministre devait être avisé. Ça, ça veut dire : le
CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue fait venir un médecin du CISSS de l'Outaouais,
là, pour la fin de semaine, pour la situation que vous décrivez, là, puis le
ministre doit en être avisé, mais pas le président du CMDP qui, en théorie, là,
supervise la qualité de l'acte. Je trouve qu'on va loin dans une direction puis
pas très loin dans l'autre, là. On ne parle
pas de... tu sais, on parle d'aviser immédiatement, là. D'après moi, ça se fait
assez vite, là, de mettre deux
personnes sur un courriel ou d'en mettre trois, là, ça ne doit pas être une
tâche immense supplémentaire. Je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas,
puisque le CMDP est en charge, quand même, de la qualité de l'acte.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Donc, il n'y a pas de
commentaire de la part du ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M.
Fortin : Non, non, bien, il n'y a pas de
commentaire, il y en a eu un, là, moi, j'ai compris que le...
Le
Président (M. Provençal)
: Non, non. Oui, oui, mais, c'est ça, mais on ne
dépasse pas ce commentaire-là, je devrais dire.
M. Fortin : J'ai compris que le ministre ne souhaite pas aviser le
président du CMDP.
M. Dubé : Pour une nomination
temporaire.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça. Y a-t-il des
interventions... autres interventions sur l'amendement à l'article 210?
Oui, M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui. Merci, M. le Président. Il y a un copié-collé, là, à la toute fin, là, dans le
deuxième alinéa : «De plus, lorsque le délai pour l'octroi de cette
autorisation risque d'être préjudiciable à un usager, tout médecin, tout dentiste ou tout pharmacien peut, sans cette
autorisation, donner les services requis par l'état de l'usager.»
Pouvez-vous nous donner un... dans quelles circonstances ça se passe, ça?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : J'essaie de
me rappeler, de mémoire, M. le Président, des circonstances où ça a été appliqué. Je ne suis pas sûr que j'en retrouve
dans ma mémoire. L'analogie que j'y vois, c'est la loi du bon Samaritain.
On est en train de se dire : Il ne faut pas s'enfarger dans les fleurs du
tapis. Quand on a... quand on a une situation d'urgence
et critique et qu'on peut changer la destinée de quelqu'un, ce n'est pas parce
qu'on est un... dans un établissement qu'on doit s'empêcher de le faire,
même si on n'a pas de privilège.
Donc, admettons que je ne suis pas... que je
suis... je me promène à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, puis qu'il y a quelqu'un devant moi qui tombe par
terre, puis qui est en arrêt cardiaque, est-ce que c'est mon rôle de médecin ou
de citoyen d'agir là-dedans? Je pense que c'est ce genre de circonstance là
qu'on a voulu viser, mais dire qu'il est... il serait inacceptable, pour
un professionnel compétent, de ne pas agir, dans une situation d'urgence, pour
des raisons administratives.
M. Marissal : ...merci.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 210? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 210 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, on revient sur l'article 210
amendé. Y a-t-il des interventions? S'il
n'y a pas d'intervention sur l'article 210 tel qu'amendé, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'artiste... l'article 210,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, je suggère une
petite pause, avant de débuter la section sur les conditions d'exercice de la
profession de médecin ou de dentiste et cessation d'exercice, une petite pause
de cinq, six minutes, là, pour permettre aux gens qui auraient besoin de se
dégourdir. Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 34)
(Reprise à 17 h 44)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Alors,
nous serons sur les conditions d'exercice de
la profession de médecin ou de dentiste et cession... cessation d'exercice, les
articles 211 à 217. On commence avec 211. M. le ministre.
M.
Dubé : Avec plaisir. Tout à l'heure, peut-être que Me
Paquin pourrait le confirmer, mais le bloc 2 se rapportait aux
médecins, aux dentistes puis aux pharmaciens. Maintenant, on est plus
spécifique, on exclut les pharmaciens puis on est plus du côté des médecins et des dentistes pour les conditions
d'exercice. Pour les raisons qu'on connait, les pharmaciens n'y sont
pas.
Donc, 211 se
lit comme suit : «Tout médecin ou dentiste exerçant au sein d'un
établissement doit être titulaire d'un
contrat valide d'assurance responsabilité professionnelle accepté par le
président-directeur général et, chaque année, établir que cette
assurance est en vigueur.
«Un médecin peut toutefois s'acquitter de
l'obligation visée au premier alinéa en fournissant annuellement au
président-directeur général la preuve qu'il est membre de l'Association
canadienne de protection médicale.»
Et, comme à l'habitude, l'article 258 de la
LSSSS a inspiré très fortement l'article 211 que je viens de lire.
Le
Président (M. Provençal)
: Votre
commentaire.
M. Dubé : Cet
article prévoit l'obligation, pour un médecin ou un dentiste, d'être titulaire
d'un contrat valide d'assurance responsabilité professionnelle ou, pour ce qui
est d'un médecin, de fournir la preuve qu'il est membre de l'Association
canadienne de protection médicale.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
M.
Fortin : ...le seul changement évident,
c'est qu'on a enlevé «pour lui et sa succession». Je veux juste comprendre
pourquoi on a fait ça.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, c'est
Me Paquin qui va pouvoir vous donner l'explication. Voulez-vous...
voulez-vous qu'il répète sa question?
M. Paquin
(Mathieu) : S'il vous plaît, M. le Président.
M.
Fortin : Le seul changement qu'on voit à
l'article 211, par rapport au... à l'article 258 de la LSSSS, à part les... à part des points sur le conseil
d'administration, là, qui devient président-directeur général, c'est qu'à
l'article 258 on disait :
«Tout médecin ou tout dentiste exerçant dans un centre doit détenir, pour lui
et sa succession, une police valide d'assurance...» La notion de
succession a disparu.
M. Paquin
(Mathieu) : Je... En fait, le... je pense, la question de savoir si...
En fait, l'important, c'est de détenir une police d'assurance ou d'avoir le
contrat d'assurance pour être capable, en cas de responsabilité médicale,
d'indemniser la personne qui aura subi le préjudice. Maintenant, cette
assurance-là, bon, évidemment, ça protège, en quelque part, le médecin. Quant à
la question de savoir s'il doit protéger aussi sa succession, ce serait
davantage à sa discrétion de choisir s'il la protège ou pas.
M. Fortin : Moi,
je veux juste... Puis, M. le Président, vous le savez, moi, je ne suis pas
médecin, ma collègue n'est pas médecin, le député de Rosemont n'est pas
médecin, le ministre ne l'est pas, Me Paquin a d'autres qualifications.
Peut-être que la personne qui est médecin autour de la table peut nous dire si
c'est standard, ça. C'est-tu toujours comme ça, la clause d'assurance responsabilité par rapport à la succession?
C'est... J'imagine, vous en avez... parce que c'était l'obligation
légale, vous en aviez une. Donc, pourquoi, d'après vous, c'était nécessaire?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron, est-ce que vous avez une explication?
M. Fortin : Non
plus? O.K., bon. O.K. Bon, bien, ça va vous coûter moins cher, j'imagine. Bien,
vous, l'ensemble des médecins, là, et des dentistes.
M. Dubé : ...je
voudrais juste vérifier qu'est-ce que l'Association canadienne de protection
médicale couvre. Parce que c'est... parce qu'il y a beaucoup d'articles, là. Ça
fait que prenons donc une petite pause de deux minutes, puis on va voir s'il y
aurait besoin de soit faire une...
Le Président (M.
Provençal)
: Suspension,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
17 h 48)
(Reprise à 17 h 51)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos
travaux. Alors, le questionnement qui a été soulevé par le député de
Pontiac mérite que l'on puisse creuser plus la réponse. Alors, je demande le
consentement pour suspendre l'article 211. Consentement? Consentement.
Nous allons aller à l'article 212. M. le ministre.
M. Dubé : ...prendre
une petite note.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
c'est fait.
M. Dubé : C'est
fait? O.K. Alors, 212 se lit comme suit : «Le gouvernement peut, par
règlement, déterminer la procédure que doit suivre un médecin ou un dentiste
exerçant sa profession au sein d'un établissement et la teneur du formulaire
qu'il doit utiliser pour permettre à la Régie de l'assurance maladie de lui
verser une rémunération.»
Cet article prévoit
la possibilité pour le gouvernement de déterminer, par règlement, les modalités
devant être suivies par un médecin ou un dentiste pour permettre à la Régie de
l'assurance maladie du Québec de lui verser une rémunération.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions sur le
212? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien,
c'est peut-être technique, mais pourquoi ici c'est le gouvernement et ce n'est
pas Santé Québec?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Vous pouvez... Est-ce que vous
pourriez verbaliser la réponse?
M. Bergeron (Stéphane) : Certainement,
M. le Président. C'est parce que Santé Québec n'a pas d'autorité, en quelque
sorte, sur la RAMQ, alors que, là, on comprend que c'est un formulaire que la RAMQ
devra accepter.
M. Marissal : Et c'est déjà le cas
en ce moment, je présume.
Une voix : …
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres... Autres interventions sur le 212? M.
le député de Pontiac.
M.
Fortin : C'est déjà fait par règlement, si je comprends
bien. Il n'y a pas de changement à ce niveau-là, là?
M. Dubé : Mais ça doit être dans les
règlements de...
M. Fortin : Parce que, là, on vient dire : «Le gouvernement peut,
par règlement, déterminer la procédure...» Alors, la procédure, en ce moment,
elle est déterminée par règlement, j'imagine.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que, présentement, ça existe?
C'est la question piège.
M. Fortin : Ah! pas du tout, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Bergeron (Stéphane) : M. le... Je
peux vous confirmer que les médecins sont payés, donc il doit y avoir quelque
chose.
M. Fortin : ...cette question-là, non.
M.
Bergeron (Stéphane) : Donc, il doit y avoir quelque chose. En vertu de
quoi, de quel règlement ou autres? Je... Ça, malheureusement, je suis
incapable de vous...
M. Fortin : Peut-être pas de quel règlement, mais j'en comprends que
c'est fait par règlement.
M. Bergeron (Stéphane) : Il y a
certainement une procédure qui existe, là.
M. Fortin : Oui, O.K. C'est bon. Il n'y pas de... je n'ai pas vraiment
d'enjeu supplémentaire.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention
sur l'article 212, est-ce que l'article 212 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 213. M. le ministre.
M. Dubé : Certainement. Alors :
«Santé Québec ne peut verser de rémunération ni accorder quelque autre avantage
même indirectement à un médecin exerçant sa profession dans le cadre du régime
[utilisé] — institué,
pardon — par la Loi sur l'assurance maladie, en considération
de la prestation, au sein d'un établissement, de services assurés en vertu
de ce régime. Elle ne peut non plus verser de rémunération ni accorder pareil
avantage à ce médecin en considération de l'exercice de quelque autre activité
au sein d'un établissement, sauf dans la mesure prévue par règlement du
gouvernement.»
Je n'ai pas d'amendement ici? Non, c'est beau.
Commentaire. Cet article établit qu'une rémunération ne peut être versée ou
qu'un autre avantage ne peut être accordé par Santé Québec à un médecin qui
exerce sa profession au sein de l'établissement pour les services assurés qu'il
rend.
Le
Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions sur 213? S'il n'y a pas
d'intervention sur l'article 213... Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : J'essaie
de faire la concordance avec la LSSSS, là, ça fait que j'ai besoin juste de
petites... de 30 secondes ici pour...
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Marissal : O.K. Dans la LSSSS,
donc la loi sur santé et services sociaux, à l'article 259, il était donc
écrit qu'«un établissement ne peut verser de rémunération ni accorder quelque
autre avantage direct ou indirect à un médecin exerçant sa profession». On a remplacé,
dans la loi... dans le projet de loi n° 15, «établissement» par «Santé
Québec». Ça, ça va de soi, parce que c'est Santé Québec, maintenant, qui
chapeaute l'affaire. Ça, je comprends ça.
Ça veut dire,
par exemple, qu'on ne pourrait pas... on ne pourrait pas trouver une
bonification salariale directe ou indirecte par une... la voie d'une
fondation, par exemple, ou par la... par un autre chemin. Je comprends qu'on ne
pourrait même pas, à la limite, donner un stationnement ou autre avantage
direct à un médecin. C'est-tu ça que je comprends?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, effectivement, ce qui est prévu ici, c'est de ne pas accorder d'avantage supplémentaire à la rémunération
négociée avec les fédérations et administrée par la RAMQ pour les services
qui sont assurés. On peut penser, par exemple, à un établissement qui
dirait : J'ai trouvé... de la difficulté à trouver un chirurgien de garde, je vais donner une prime de 500 $ en plus
du forfait de garde que tu reçois de la RAMQ. C'est ce genre de chose là
que l'on ne... qui est interdit en vertu de 213.
M. Marissal : O.K., mais ce l'était
déjà?
M. Bergeron (Stéphane) : Oui. Oui,
oui.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 213? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 213 est adopté? Est-ce qu'il est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. 214.
M. Dubé : Je veux juste voir si j'ai
un amendement. Il n'y en a pas non plus. C'est beau.
Le Président (M. Provençal)
: Non, il n'y a pas d'amendement.
M.
Dubé : Merci, M. le Président. Alors, 214 : «Les
médecins et les dentistes qui, au sein d'un établissement, rendent des
services pour l'exécution de fonctions de gestion déterminées par règlement de
Santé Québec sont payés en vertu d'un
programme dont l'administration est confiée à la Régie de l'assurance maladie
du Québec par le gouvernement. Ces
services sont rémunérés conformément à une entente conclue dans le cadre de
l'article 19 de la Loi sur l'assurance maladie.
«Le
gouvernement détermine l'enveloppe budgétaire devant servir à défrayer la
rémunération des fonctions de gestion visées au premier alinéa en tenant
compte de cette entente.»
Cet article
prévoit des règles particulières quant à la rémunération des médecins et des
dentistes qui exécutent des fonctions de gestion.
Juste me donner une petite minute, parce qu'il
me posait une question avant, là, pas besoin d'interrompre.
Des voix : ...
M.
Dubé : ...donner un exemple,
puis je ne suis pas sûr que j'aie le bon exemple, ça fait que je voudrais qu'on
prenne quelques minutes pour...
Le Président (M. Provençal)
: C'est-tu les fonctions de DSP, ces
affaires-là?
M. Dubé : Oui, mais je veux savoir
c'est les règlements de qui, là, ça va être la question.
Le Président (M. Provençal)
: On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise à 18 h 04)
Le
Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Nous sommes toujours à
l'article 214. M. le ministre, je vais vous donner la parole.
M. Dubé : Oui. Pour
l'article 214, je vais vous demander qu'on suspende puis je vais expliquer
pourquoi. Les exemples qu'on a en tête, c'est des... je pourrais vous les
donner, mais ça ne donnera rien, c'est des articles qui sont administrés... des
règlements qui sont administrés par la Régie de l'assurance maladie du Québec,
comme, par exemple, le paiement des DSP,
etc., mais ce n'est pas des règlements du gouvernement. Puis là on cherche des
exemples puis on ne les trouve pas. Ça fait que ce n'est pas... on n'ira
pas adopter quelque chose qu'on ne peut pas donner un exemple concret. Alors,
moi, je suggère, vu qu'on a suspendu...
Le Président (M. Provençal)
: 211.
M. Dubé : ...211, on pourrait
revenir en même temps jeudi, puis je pense que c'est mieux.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour suspendre 214?
Une voix : ...
M. Dubé : Bien non, un petit congé
demain.
Le Président (M. Provençal)
: Je peux négocier pour vous autres.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour suspendre
214?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement. Merci. 215, M. le
ministre.
M. Dubé : Avec plaisir. Alors, 215
se lit comme suit :
«Le médecin ou le dentiste qui décide de cesser
d'exercer sa profession au sein d'un établissement doit donner au
président-directeur général un préavis d'au moins 60 jours.
«Dès que le président-directeur général a reçu
le préavis, la décision du médecin ou du dentiste devient irrévocable et prend
effet à l'expiration du délai mentionné dans le préavis.»
Cet article
établit qu'un médecin ou qu'un dentiste doit donner un préavis d'au moins
60 jours avant de cesser d'exercer sa profession au sein d'un établissement.
Il précise que cette décision est irrévocable
dès que le président-directeur général reçoit le préavis.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui. O.K. Je comprends que c'est de la reconduction, là...
reconduite ou appelons ça comme on veut,
mais, pour revenir à la discussion qu'on a eue ce matin, là, sur, justement, la
façon que ça se passe, cette transition-là, là, on vient dire, un
médecin qui décide de prendre sa retraite, là, cesser d'exercer sa profession,
pour une raison ou une autre, là, au sein d'un établissement, un déménagement,
peu importe, il doit donner un avis de 60 jours au P.D.G., mais que c'est
irrévocable, donc... Puis on en entend, des histoires, M. le Président, de médecins
qui disent : Je vais prendre ma
retraite, puis là, finalement, qui disent : Bien, je pourrais, tu sais...
Puis tout le monde passe par là dans... bien, beaucoup de gens passent
par là dans la vie, là, qui se disent, à un moment donné, prêts à prendre leur retraite
puis, à un moment donné, ils se disent : Oui, bien, sais-tu, peut-être que
je ferais du deux jours-semaine, peut-être que je ferais du trois
jours-semaine.
Là, dans ce cas-ci, là, l'irrévocabilité de cet
avis-là, est-ce que c'est ça qui fait en sorte qu'il y a des médecins qui nous
disent ça, essentiellement, là : Bien, moi, je serais peut-être prêt à
rester deux jours-semaines, mais ça a l'air que je ne peux pas? Expliquez-moi
donc qu'est-ce qui vient faire ça puis si c'est l'article 215.
Le Président (M. Provençal)
: Docteur.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, non, ce n'est... En fait, le caractère irrévocable, effectivement,
ça veut dire que c'est final et sans appel, donc ça ne t'incite pas à le donner
longtemps à l'avance, ça, on comprend cela. La difficulté de prendre la
retraite, on le mentionnait tout à l'heure, il y a eu une avancée importante il
y a à peu près un an et demi avec les règles
de gestion et la Fédération des
médecins spécialistes, qui prévoient
des modalités de transition de fin de carrière dans lesquelles les gens
peuvent opter, à partir de ce qui a été négocié, à partir d'un certain âge et
un engagement, à rester jusqu'à deux ans à 50 % ou moins d'activité à
partir de 63 ans, ou trois ans si on a plus de 65 ans,
avec un niveau d'activité encore plus faible. Donc, il y a eu des modalités qui
permettent une transition puis allonger une fin de carrière.
M.
Fortin : C'est pour les spécialistes, ça.
M. Bergeron
(Stéphane) : Ça, c'est pour les spécialistes. Là, on discutait ce
matin pour dire qu'il y a un chantier en cours avec le Collège des médecins
pour les médecins de famille, parce qu'il y a une notion de continuité de soins
qui est différente dans un cas comme dans l'autre. Par ailleurs... J'ai perdu
mon idée. Correct. Ça m'arrive.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Bien, moi, j'en ai peut-être une,
petite pensée à vous partager là-dessus, là. Ça, c'est le type de chantier, hein, qui, malheureusement, peut prendre
des années, puis des années, puis des années. Puis, dans la situation qu'on a en ce moment, la difficulté d'accès de
première ligne, je vous demanderais de considérer la pédale de droite, là,
je pense qu'il serait temps de peser sur
l'accélérateur là-dessus parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de gens qui se
disent : Je perds mon médecin, il serait prêt à rester, il ne peut
pas, je me retrouve pas de médecin. Je ne suis pas sûr qu'on peut se permettre
collectivement, là, de dire à ces gens-là : Non, non, c'est fini, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : Donc, je ne peux qu'appuyer vos propos pour dire qu'il
s'agit d'un chantier important pour les
médecins et pour la population, parce que probablement que plusieurs médecins
choisiraient — dans
ce cas-ci, des médecins de famille — choisiraient
de prolonger avec des tâches réduites plutôt que de mettre l'interrupteur
à «off» tout d'un coup.
• (18 h 10) •
M. Dubé : Mais
il y a... ce n'est pas uniquement une... je me permets, là, ce n'est pas
uniquement notre décision, mais le Collège
des médecins. Alors, vous avez raison de nous dire : Pesez sur la pédale
de droite, mais on a des discussions
en ce moment avec le Collège des médecins pour accélérer ça, parce qu'il y a
quand même leur responsabilité par rapport à la protection de l'usager,
etc., mais vous avez raison de demander que ce soit accéléré.
M.
Fortin : On se permettra de le suggérer au
Collège des médecins aussi.
M. Dubé : C'est
à propos.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions concernant l'article 215? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 215 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: 216. M.
le ministre.
M. Dubé : Merci, M. le député. «Malgré l'article 215,
le président-directeur général peut autoriser un médecin ou un dentiste à
cesser d'exercer sa profession au sein de l'établissement sans préavis ou à la
suite d'un préavis de moins de 60 jours si le directeur médical
juge que son départ n'a pas pour effet d'affecter la qualité ou la suffisance
des services médicaux et dentaires offerts à la population desservie par cet
établissement.»
Le commentaire. Cet
article prévoit la possibilité pour le président-directeur général d'autoriser
un médecin ou un dentiste à cesser d'exercer, et ce, sans qu'un préavis ne soit
transmis ou sans que ce délai de transmission d'un tel... ne soit respecté dans
certaines circonstances. C'est très administratif.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, très administratif. Y
a-t-il des interventions sur le 216?
M. Fortin : Bien,
puis là je me permets peut-être de toucher à ça, puis c'est peut-être dans la
craque du livre, là, entre le 215 puis le 216, là, mon propos, mais un
médecin qui donne son préavis, là, qui le fait avec le 60 jours, disons,
puis que, là, il se rend compte : Oui, O.K., moi, je travaille dans un
CLSC en milieu rural, mettons, là, puis il n'y
en a pas, d'autre médecin, là, il n'y a personne qui va prendre la relève, là,
là, je comprends qu'il y a l'irrévocabilité, là, donc c'est «just too bad» pour
ses patients puis la petite communauté, là, mais est-ce qu'il n'y a pas quelque
chose à modifier ici? Un médecin qui voudrait dire : Oui, bien,
sais-tu, finalement, là, regarde, je sais que je vous ai dit ça, mais vous
n'avez pas de solution pour mes patients, je vais rester plus longtemps,
jusqu'à tant que vous me trouviez quelqu'un pour me remplacer, là, jusqu'à tant
que la petite séduction prenne forme.
M. Dubé : La
petite séduction.
Une voix :
...
M.
Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président. En fait, vous me
rappelez à la mémoire ce qu'il m'était important
de vous dire tout à l'heure sur l'irrévocabilité. L'irrévocabilité, elle a un
but, c'est de planifier une transition. Puis on mentionnait tout à l'heure
qu'il y a un nombre de postes, par exemple, en établissement. Ce qui veut donc dire
que... puis ça arrive, là, on en a, des situations telles que vous avez
évoquées, généralement, ce n'est pas à 60 jours d'avis, là, mais des gens
qui ont annoncé un an. Et quels sont les leviers à ce moment-là?
L'irrévocabilité, ce que ça veut dire, c'est qu'il faut repasser par le
processus standard de nomination. En gros, la personne réapplique sur son poste
quand il n'y a pas d'autre candidat, quand il n'y a pas d'autre... Donc, on
comprend qu'il va nous faire grand plaisir de redonner le poste à la personne
qui en était le titulaire. Ce que ça oblige, l'irrévocabilité, c'est de dire
que le poste a été mis maintenant au
ballottage, aux enchères, puis les gens peuvent postuler dessus, incluant la
personne qui a abandonné son poste. Et j'ai des... plusieurs cas de
figure dans lesquels les gens ont dit : Parfait, moi, finalement, c'était irrévocable, là, mais quelques semaines,
quelques mois avant, finalement, je vais poursuivre encore. Puis on les renomme sur leur même poste. Donc,
l'irrévocabilité indique qu'on doit repasser par un processus entier de
nomination si on veut revenir sur son poste.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va, M.
le député?
M.
Fortin : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions sur le 216? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que 216 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: 217. M.
le ministre.
M. Dubé : «217.
Un médecin ou un dentiste qui cesse, sans l'autorisation du président-directeur
général, d'exercer sa profession au sein
d'un établissement sans avoir donné un préavis d'au moins 60 jours ou
avant l'expiration d'un délai moindre autorisé en vertu de [...] 216 devient, à
compter de la date fixée par la Régie de l'assurance maladie du Québec, un professionnel non participant aux fins
de la Loi sur l'assurance maladie, pour une période égale à deux fois le
nombre de jours qu'il restait à écouler avant l'expiration du délai de préavis
applicable.
«Le
président-directeur général avise sans retard la Régie de ce départ et lui
indique la période pour laquelle ce professionnel devient non participant.
«Lorsque
le directeur médical juge que ce départ a pour effet d'affecter la qualité ou
la suffisance des services médicaux
et dentaires offerts à la population desservie par l'établissement, il en avise
par écrit le Collège des médecins du Québec ou l'Ordre des dentistes du
Québec, selon le cas.»
Cet
article prévoit les conséquences du non-respect par un médecin ou un dentiste
de l'obligation de transmettre un
préavis d'au moins 60 jours avant de cesser d'exercer sa profession pour
un établissement. Et il y a dans nos documents, là, le parallèle entre
l'article 257 de la LSSSS et l'article 217 que je viens de lire.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui, merci. Il y a tout un jeu de
dates ici, là, puis il est 18 h 15 pour tout le monde, là, peut-être,
Dr Bergeron, pouvez-vous nous donner, par exemple, un exemple, là,
parce qu'il y a un calcul, là, deux fois le temps éligible, qu'est-ce que... Je
comprends que, s'il sort de cette façon-là, il va devenir non participant et
déclaré tel quel à la RAMQ, là, mais comment vous faites le calcul, là?
Donnez-moi un cas de figure, si vous en avez un.
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien, ma lecture de cela, par exemple, j'ai une
nomination en établissement puis je décide que je ne rentre plus à compter de
demain, donc je ne donne pas... mon délai de préavis est de zéro jour, ou je pars, là, puis bye-bye. Donc, on parle d'une
période égale à deux fois le nombre de jours qu'il restait à écouler, donc,
avant la fin, deux fois 60 jours. Et donc il y a 120 jours dans
lesquels je ne peux percevoir de rémunération RAMQ.
M. Marissal :
Mais vous pouvez aller travailler ailleurs, donc vous êtes réputé
désaffilié.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien, vous pourriez, dans
ce cas-ci, faire de la médecine appelons-la privée-privée, là, vous ne
pouvez pas facturer à la RAMQ des actes.
M. Marissal :
O.K. Pour le moment, ça va, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Marissal :
Oui, je suis en train de relire ça, M. le Président, mais, pour le moment,
ça va, oui. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M. Fortin : Merci. Merci, M. le
Président. Dans la LSSSS, là, vous aviez spécifié que, durant une certaine
période, le médecin ne peut exercer sa profession dans un CMS. Pourquoi
vous avez enlevé cette disposition-là?
M. Bergeron (Stéphane) : Pour la
mettre à 304, deuxième alinéa.
Une voix : ...
M. Bergeron (Stéphane) : 504,
deuxième alinéa.
M.
Fortin : O.K. Donc, vous avez dit que, dans le fond... Puis
j'essaie de comprendre c'est quoi, la bonne affaire, je ne suis pas
certain, O.K.? Expliquez-moi qu'est-ce qui est mieux, là, dans la balance des
inconvénients, là. Là, ici, on a un médecin
qui part avant son 60 jours, disons, ou avant la période ou la date à
laquelle il avait dit qu'il quittait. Puis vous me dites ici : Durant
cette période, il ne peut pas exercer dans un CMS. Je comprends que vous dites :
Bon, bien, on veut tout faire pour
qu'il reste dans l'établissement, hein, c'est... L'idéal, là, c'est qu'il
remplisse son obligation, son engagement, et qu'il reste dans
l'établissement aussi longtemps que possible, donc vous lui enlevez la
possibilité d'aller travailler dans un CMS.
Mais, ce faisant, vous lui enlevez la possibilité de voir des patients, en
quelque part, là. Là, c'est un médecin qui va être assis chez eux à se
tourner les pouces, ou à faire du jardinage, ou à s'assurer que ses pneus
d'auto sont bien gonflés.
Donc, qu'est-ce qui est mieux pour le patient
là-dedans? On est-tu vraiment mieux de lui enlever cette possibilité-là? Puis
je comprends, là, qu'il vient de faire un... appelons ça un affront, là,
peut-être, à son... sa responsabilité ou son engagement qu'il avait pris, mais
on lui dit qu'il ne peut pas pratiquer. Moi, j'y vois une perte des deux bords,
là, pour le patient. Je ne sais pas ce qui est mieux, je vous le dis.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : M. le Président, il appartiendra aux
parlementaires... parce qu'il s'agit d'un jugement de valeur. Mon
opinion personnelle là-dessus, on ne parle pas d'un affront envers le directeur
médical ou le chef de département, on parle de quelqu'un, hein, qui a des
patients de cédulés demain, la semaine prochaine, qui a un bloc opératoire de
cédulé dans deux semaines et des gens qu'il laisse tomber, dont il laisse
tomber le suivi et la responsabilité de suivi. Il s'agit de quelque chose qui
est considéré, je... d'un affront grave et d'un manque grave à la déontologie
qui ne peut pas être encouragé et qui, à mon avis, doit être découragé de façon
importante.
• (18 h 20) •
M. Fortin : Puis la pénalité... je ne suis pas en désaccord, la
pénalité qu'on choisit d'imposer, c'est de dire : Tu ne peux pas aller
travailler dans un CMS plutôt que d'avoir une pénalité financière monstre, là.
M. Bergeron (Stéphane) : Je vous
donne raison sur cette partie. Il faut comprendre que c'est non seulement
quelqu'un qui ne donne pas un préavis de 60 jours, mais qui n'est pas
capable de le justifier auprès du P.D.G. Parce que le P.D.G. peut autoriser un départ avant le délai de 60 jours,
ce qui arrive dans certaines circonstances, là, maladie, raisons
familiales ou plein d'autres circonstances. Donc, ce sont des cas, quand même,
qui sont rarissimes.
M. Fortin : Bien, je suis d'accord... j'en suis sûr et certain, que la
plupart des gens vont jusqu'à la fin.
M. Bergeron (Stéphane) : Heureusement.
Puis, en anglais, c'est un «deterrent», là, c'est justement mis pour
dire : Ne vous aventurez pas... ne le faites pas, ne vous aventurez pas
sur ce chemin.
M. Fortin : Puis ça, vous m'avez dit, c'est à l'article, quoi, 300...
M. Bergeron (Stéphane) : 504,
deuxième alinéa.
M. Fortin : 504. Donnez-moi juste une petite seconde qu'on se rende
collectivement à... qu'on fasse toute la route vers 504. O.K., là, vous dites
«ne peut exercer sa profession au sein d'un CMS non participatif», donc là vous
parlez de cliniques privé-privé où il n'y a pas de remboursement de l'État.
M. Bergeron (Stéphane) : C'est ça.
M. Fortin : C'est ça? O.K. Mais est-ce qu'il y a... je recommence,
y a-tu quelque chose qui l'empêcherait d'aller vers un CMS participatif?
Ça, il faudrait qu'il ait un permis, quand même, de l'établissement relié.
M. Bergeron (Stéphane) : On comprend
que la différence majeure entre un participatif et un non participatif est la
possibilité de facturer à la RAMQ. Or, elle est éteinte temporairement, cette
possibilité de facturer à la RAMQ, pour une période deux fois plus longue que
la durée restante de.
M. Fortin : Oui. O.K. Donc, il peut aller dans un CMS, mais la période
est plus longue. Je vous avoue que la notion de calendrier, là, auquel faisait
référence le député de Rosemont, m'échappe, moi aussi, là, je...
M. Bergeron (Stéphane) : Donc,
il ne peut facturer à la RAMQ, donc il peut peut-être aller faire du bénévolat
dans un CMS participatif.
Le Président (M.
Provençal)
: Il ne
peut pas recevoir d'émoluments de la RAMQ.
M. Bergeron
(Stéphane) : C'est ça. Donc, il peut aller faire du bénévolat.
M.
Fortin : D'émoluments?
Une voix :
Émoluments.
M.
Fortin : Oui, oui. C'est bien.
M. Dubé : ...ancien
directeur d'école.
M.
Fortin : Oui, oui, je le reconnais, je le
reconnais, c'est très bien.
Des voix : ...
M.
Fortin : Ce n'est pas superfétatoire, M.
le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
non, on se taquine, puis c'est bien correct comme ça. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 217? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Là, on s'entend, là, qu'en ce moment dans la LSSSS, là, «durant cette
période, un médecin ne peut exercer sa
profession dans un centre médical spécialisé», il ne pouvait pas. Ça, c'est
dans la LSSSS, donc c'est le régime actuel. Ça, ça disparaît dans la
nouvelle mouture, sauf que vous avez 504.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Me Paquin, par rapport au
questionnement soulevé par le député de Rosemont.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, ce passage-là de la LSSSS,
c'est ce qui est repris au deuxième alinéa de l'article 504. Et
j'attirerais votre attention, M. le Président, sur l'entièreté de
l'article 504 ainsi que sur le dernier
alinéa... non, ce n'est pas vrai, le deuxième alinéa de l'article 500, qui
vient définir quels sont les centres médicaux spécialisés participatifs et non
participatifs. Mais l'idée, c'est que les non participatifs ne regroupent
que des non participants, et les participatifs ne regroupent que des médecins
participants.
À
504, je viens dire qu'un médecin devenu professionnel non participant en vertu
du premier alinéa de l'article 217, donc celui qui, du fait qu'il est parti sans donner le préavis suffisant
pour le double de la durée du préavis non respecté, devient non
participant, lui, ne peut pas être un médecin dans un CMS non participant.
Mais, puisqu'il est non participant, il ne
peut pas non plus faire partie d'un CMS de participants parce que le CMS de
participants ne comprend que des médecins participants. Donc, la
conséquence qui découle de tout ça, c'est que le médecin ne pourra pas être
dans un CMS pour la durée pendant laquelle on dit qu'il est un non participant.
Des voix : ...
M.
Fortin : Non, c'est... honnêtement, c'est impressionnant, comme
explication.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
impeccable.
M.
Fortin : De ne pas se perdre là-dedans,
moi, je...
Le Président (M.
Provençal)
: Impeccable, comme
cheminement.
M. Marissal :
Je n'ai pas bien entendu, je vais vous demander de répéter.
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Autres
interventions, M. le député?
M. Marissal :
...puis je me demande comment les médecins spécialistes font, en ce moment,
pour se désaffilier... les portes
tournantes, là, j'essaie de voir. Donc, ils donnent un préavis de
60 jours, mais comment ça qu'on les reprend après, puisque leur
départ est irrévocable? Le médecin est dans un établissement. Prenons, de façon
tout à fait fictive, un orthopédiste, un orthopédiste, bien, qui... donc, il a
un poste, tout ça, puis il est dans un établissement. Il donne son préavis de 60 jours, il se désaffilie, va jardiner,
comme disait le collègue de Pontiac, ou opérer au privé-privé puis il
revient après. C'est le retour que je m'explique mal.
Le
Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, il s'agit de deux choses distinctes.
Ici, on parle d'un avis au P.D.G. à l'effet
que l'on cessait toute activité à partir de. Dans l'autre cas, généralement,
dans le... les allers-retours, ce sont des interruptions temporaires.
Donc, c'est quelqu'un qui va se déclarer non disponible à l'établissement, ce
qui n'est pas une cessation de pratique, ce
n'est pas une retraite, ce n'est pas... il va se déclarer non disponible :
Mettez-moi pas de garde durant les
deux premières semaines de juin parce que je ne suis pas disponible, il y a
toutes sortes de raisons, ça peut
être un congrès, ça peut... il peut prendre ça sur son temps de vacances, puis
il coordonne le tout. Lorsqu'il est... il travaille en établissement, il
informe la RAMQ qu'à compter de telle date il devient non participant puis il
utilise ses périodes de non-disponibilité à l'hôpital pour aller dans un
CMS non participant.
M. Marissal :
Bien, je vais donc attendre l'article qui indiquera que les...
M. Dubé : Mais, M.
le député, je vais le dire très
ouvertement, on a statué qu'on va prendre une décision sur ça, là, pour
limiter ces allers-retours-là.
M. Marissal :
Oui, puis j'ai bien hâte de voir.
M. Dubé : Oui,
on est là-dedans, là.
M. Marissal :
Nonobstant mon cas anecdotique personnel, là, je veux dire, il y a quelque
chose là qui n'a comme pas de sens.
M. Dubé : Non,
non, mais on en a déjà parlé.
M. Marissal :
Sinon, bien, je dois attendre
l'article qui fera des médecins des salariés de l'État à temps complet,
puis on discutera à ce moment-là de cette possibilité.
M. Dubé : Je
ne commenterai pas là-dessus, M. le Président, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Ce
serait une nouvelle négociation, ça.
M. Marissal :
Ça me va, M. le Président, pour le moment.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions dans le
217? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 217
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Maintenant, à
partir de l'article 218 jusqu'à 227, nous serons sur le secteur de
la discipline, toujours en lien avec les médecins et les dentistes. M. le
ministre, oui?
M. Dubé :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Alors, je vais vous inviter à
lire le 218, sur lequel vous avez un amendement. M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir. Alors, sur la question de la
discipline, 218, le pouvoir de prendre... se lit comme suit :
«218.
Le pouvoir de prendre des mesures disciplinaires à l'égard d'un médecin, d'un
dentiste ou d'un pharmacien peut être
exercé par le président-directeur général et, sauf disposition contraire de la
présente loi, par le directeur médical ou un chef de département
clinique.
«Ces responsables
disciplinaires doivent être avisés de toute plainte formulée en vertu de
l'article 572 à l'encontre d'un
professionnel visé au premier alinéa, sauf si elle a été rejetée en vertu de
l'article 574 ou de l'article 585.»
Cet
article... donc, le commentaire, c'est : Cet article prévoit les personnes
pouvant imposer des mesures disciplinaires
à un médecin, un dentiste ou un pharmacien soient le président-directeur
général et, sous réserve de certaines conditions, le directeur médical
ou un chef de département.
Il
précise également que les responsables disciplinaires doivent être avisés d'une
plainte formulée à l'encontre d'un de ces professionnels.
Le Président (M.
Provençal)
: Votre
amendement.
• (18 h 30) •
M. Dubé : Avec
plaisir. L'amendement de l'article 218 se lit comme suit : Remplacer
le deuxième alinéa de l'article 218 du projet de loi par le suivant :
«Toute
personne visée au premier alinéa qui peut exercer le pouvoir de prendre des
mesures disciplinaires est, pour l'application de la présente loi, un
responsable disciplinaire.»
Cet amendement vise à éviter que le
président-directeur général, le directeur médical et un chef de département
clinique ne doivent traiter un nombre trop élevé d'avis de plaintes.
L'amendement maintient toutefois les dispositions permettant de définir
l'expression «responsable disciplinaire».
L'article 587 du
projet de loi prévoit déjà la transmission d'une plainte au président-directeur
général ou au directeur médical lorsque le
médecin examinateur estime que les faits justifiant la plainte peuvent
constituer des motifs permettant de fonder une mesure disciplinaire.
Et on voit à l'écran
spécifiquement l'amendement qui vient d'être présenté dans le deuxième alinéa.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
des interventions concernant l'amendement à l'article 218?
M. Fortin :
Mais là vous... dire, si je comprends bien, que ce qui vous inquiète, c'est que
le P.D.G., par exemple, ait trop de plaintes à traiter, ait trop d'avis
disciplinaires à mettre en place? C'est dans votre commentaire, M. le ministre.
Moi, c'est un peu ce que j'ai compris, là.
M. Dubé : Oui,
oui, oui. Non, j'essaie de me souvenir...
M.
Fortin : Parfait.
M. Dubé : ...ce
qu'on a discuté avec le Dr Bergeron là-dessus. Puis voulez-vous commencer?
M. Bergeron
(Stéphane) : En fait, M. le Président, donc...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Bergeron
(Stéphane) : En fait, ce que l'on veut, c'est éviter de saisir des
gens... Il y a la plainte. Ensuite de ça, la
plainte va-t-elle être retenue ou pas retenue? Donc, ça, ce sont des choses qui
sont différentes. Donc, est-ce qu'il est nécessaire d'informer tous les
responsables disciplinaires chaque fois qu'il y a une plainte, même si celle-ci
a été rejetée et non retenue? C'est dans ce
contexte-là. Parce qu'il y a quand même un grand nombre... processus importants.
Ce n'est pas le fait d'avoir des plaintes, des plaintes retenues puis, donc,
qui... où l'on doit informer le responsable disciplinaire. C'est pour
dire : Les autres plaintes sont traitées par l'ensemble du système de
plaintes actuel ou habituel, qui sont
rejetées, probablement qu'il n'y a pas lieu d'informer. Il y a un rapport
annuel sur les plaintes, il y a un commissaire
aux plaintes qui fait rapport. Est-ce qu'on doit, individuellement, envoyer
chacune des plaintes non retenues à chacun des responsables
disciplinaires?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Fortin : En
ce moment, là, les mesures disciplinaires, là, les sanctions, elles sont...
elles ne relèvent pas du P.D.G. ou de... ou du chef de département
clinique, là, elles relèvent, si je ne m'abuse, d'un comité de pairs, non?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, et on va le voir peut-être
plus en détail, là, quand on va arriver au
niveau de l'article 221, c'est qu'on peut établir en deux catégories les
mesures disciplinaires qui peuvent être prises. Parce que ce que le projet de loi vient prévoir, c'est que
certaines d'entre elles vont pouvoir être imposées par un responsable disciplinaire, donc le
président-directeur général, le directeur médical et, en certains cas, le chef
de département clinique, et certains
motifs ne nécessitent pas de soumettre le dossier à un comité de discipline
parce qu'on considère que le jugement des pairs n'est pas requis pour
savoir s'il y a eu ou non manquement, par exemple, des cas d'inconduite.
Alors qu'il y a
d'autres cas où, ceux-là, on soulève des questions relatives à l'incompétence,
à la négligence ou à un défaut d'avoir les qualifications requises. Ça, on va
davantage... en fait, pas «on va davantage», mais on va aller chercher
l'appréciation des pairs par un comité de discipline pour savoir s'il y a eu ou
non faute. Et, une fois qu'on va avoir
statué s'il y a eu ou non faute, que ce soit par le recours ou non à un comité
de discipline, le responsable disciplinaire va pouvoir prendre une
mesure disciplinaire de la nature de celle qui est prévue à 224. Et on va voir aussi, là, dans le détail, s'il y a... selon la
gravité de la sanction qui peut être imposée, ce ne sont pas tous les
responsables disciplinaires qui sont capables d'imposer ces
sanctions-là.
M. Fortin : O.K.
Je pense... je pense vous avoir compris, mais je vais essayer de le mettre
encore plus clair, là, pour que tout le monde comprenne. Des sanctions
administratives, aujourd'hui, dans le modèle actuel, des sanctions
administratives peuvent être imposées par un D.S.P. et un P.D.G., si je
comprends bien. Est-ce que j'ai raison? Les sanctions administratives, celles
qui ne touchent pas les statuts ou privilèges, par exemple, d'un médecin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Fortin : O.K. Mais ce sont les seules qui peuvent être imposées par
un P.D.G. ou encore son directeur des services professionnels. Toutes les
autres mesures, celles qui touchent les statuts et privilèges, celles-là
viennent du comité de pairs?
Le
Président (M. Provençal)
: Maître.
M. Paquin
(Mathieu) : À l'heure actuelle, oui, M. le Président.
M.
Fortin : Et qu'est-ce qui ne marche pas
dans ce processus-là?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron, je pense?
M. Bergeron
(Stéphane) : Tout à fait, M. le Président, donc, je pense que ça a été
souligné, notamment, par le Collège des médecins, lorsqu'ils sont venus
témoigner en commission parlementaire, qu'il y avait un processus de délais
ou... un délai de traitement des plaintes qui était trop long et qu'il fallait
trouver les moyens d'y voir.
M. Fortin : ...vous
jugez qu'à l'intérieur des comités de pairs c'est impossible de trouver ces
améliorations-là?
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, donc,
les comités de pairs n'ont pas été évacués des processus, des processus
de plainte, ils ont été circonscrits à des situations où l'évaluation par les
pairs était essentielle pour juger de la situation.
M. Fortin : O.K.
Est-ce que... Rappelez-moi, là, est-ce que le collège dit que votre processus,
il pouvait mener à des conflits
d'intérêts? Est-ce qu'il a dit que ça pouvait mener, entre autres, à des
conflits de rôles? Moi, j'ai souvenir de ça.
M. Dubé : ...pour
accélérer...
M.
Fortin : Oui, pouvait... tu sais, risquait
de soulever des conflits d'intérêts.
M. Dubé : Bien,
de qui vous faites ce commentaire-là? Du Collège des médecins?
M.
Fortin : Le collège, oui.
M. Dubé : Bien, ça me surprend un peu, parce qu'au
contraire... trouvait que c'était la bonne approche de se séparer de
la... de se distancer de l'approche actuelle, justement, pour minimiser les
délais.
M.
Fortin : Mais je suis certain que, sur
l'objectif... tout le monde est probablement d'accord sur l'objectif,
c'est-à-dire de trouver une façon de procéder plus rapidement. Bien, je vais le
dire comme ça, sans imputer quoi que ce soit
à qui que ce soit, là, il nous semble que de ne... de procéder, pour tout ce
qui n'est pas administratif, là, pour juste ce qui touche les statuts et
les privilèges, ça nous apparaît un certain risque. Puis je ne vous dis pas que
vous êtes en train d'évacuer complètement le
rôle des comités de pairs, mais il me semble que ça doit leur revenir. Je vois
mal comment ça peut être mis dans les
mains de personnes qui ont un rôle bien singulier ou, c'est-à-dire, d'individus
comme le directeur médical pourrait l'être.
M. Bergeron
(Stéphane) : Il me semble... M. le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, il me semble que, par exemple,
l'inobservance d'un règlement...
M. Dubé : ...
M. Bergeron
(Stéphane) : Donc, en 221, le deuxième alinéa.
M. Dubé :
Ah! 221. O.K.
• (18 h 40) •
M.
Bergeron (Stéphane) : On parle de mesures disciplinaires qui ont trait
à, par exemple, l'inobservation du règlement
intérieur de l'établissement. Donc, ce sont des règles administratives. On a
parlé de la... des règles d'utilisation des ressources, il y a quelques jours, où on a mentionné que ça devait
prévoir des sanctions administratives. Donc, c'est le genre de choses
où, non, il n'est pas de notre opinion qu'un comité de pairs est essentiel pour
juger de... Il y avait une règle qui disait qu'on doit se présenter à
8 heures en salle d'opération, en clinique externe, puis on se présente à
8 h 30; je ne suis pas sûr qu'on a besoin d'un comité de trois paires
pour juger de telles situations, de la dérogation.
M.
Fortin : Non, mais ça, c'est une sanction
administrative, là, effectivement.
M. Bergeron
(Stéphane) : Oui.
M.
Fortin : Mais, quand on vient toucher aux statuts puis aux
privilèges des dentistes, ou des pharmaciens, ou des médecins... bien,
en fait, je vais m'en tenir aux médecins et dentistes pour l'instant, mais,
quand on vient toucher à leurs statuts et privilèges... Je vais vous le soumettre comme ça.
Expliquez-moi le processus, justement, où on peut venir révoquer ou altérer le
statut ou le privilège d'un médecin par mesure disciplinaire... bien, proposée
dans le projet de loi, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, le processus va varier
selon le manquement reproché au médecin ou au dentiste. D'abord, il doit y
avoir un responsable disciplinaire qui est saisi, pour garder ça simple,
disons, le président-directeur général, mais il pourrait y avoir le directeur
médical et le chef de département. Si le motif ou le manquement reproché est de
l'inconduite...
Exemples de cas. Il y
en a un plus théorique qui me vient en tête le premier, c'est une agression
sexuelle. Dans un tel cas, c'est de l'inconduite. Ou encore vous avez, puis ça,
c'est un cas répertorié en jurisprudence, un psychiatre qui bat son patient, et
ce n'était pas par légitime défense. C'est de l'inconduite. Ce cas-là n'ira pas
devant le comité de discipline, parce que le responsable disciplinaire, lui, va
être capable d'agir de lui-même pour dire : On va imposer une sanction.
Les sanctions peuvent être la réprimande, une sanction administrative, un
changement de statut, une privation de privilèges, la suspension de statut ou
la révocation de statut et de privilèges. L'ultime sanction, elle est l'apanage
du P.D.G. parce que c'est lui qui donne les statuts, c'est lui qui les accorde,
donc c'est lui qui peut les révoquer. Et le chef de département, lui, la seule
chose qu'il peut faire, c'est une réprimande. Entre les deux, le directeur
médical est capable de faire un peu tout ça.
Si, par ailleurs, ce
qui est reproché au professionnel est d'avoir fait preuve d'incompétence
scientifique, on pourrait dire : Ah! un bon médecin n'aurait pas fait ça,
parce que ce n'est plus à jour, par exemple. On pourrait prendre un exemple
d'avancée scientifique qui a déjà été sorti de cette commission : il a
pratiqué une saignée, alors que ce n'est
probablement plus la méthode, ou le remède, ou le traitement approprié, dans ce
cas-là, ça va aller devant le comité
de discipline, qui va pouvoir avoir le jugement des pairs pour dire :
Est-ce que c'est effectivement conforme aux avancées de la science? Ou
est-ce que, dans ce cas-là, ça aurait pris un professionnel plus qualifié pour
agir?
M.
Fortin : Sauf que... Je suis d'accord avec
vous, sauf que, dans la pratique, les enjeux d'inconduite, les enjeux de qualité de l'acte, là, ce n'est pas
toujours une définition claire de l'un ou de l'autre, c'est souvent entremêlé,
disons. Et ce que vous venez d'avancer, la question d'attouchement ou quelque
chose de similaire, souvent, il y a un enjeu
de qualité de l'acte également qui peut être en lien avec ça. Alors, ce n'est
pas... Il n'y a pas juste deux colonnes, là, c'est souvent entremêlé, cette discussion-là. Alors, dans ce cas-là,
dans un cas où il y a plus qu'une seule raison pour le manquement,
est-ce que, là, ça passe par le comité de pairs?
Le Président (M.
Provençal)
: Maître.
M. Paquin
(Mathieu) : Je vous dirais, je pense, M. le Président, que, dans ce
cas-là, ça va être une question de prudence qui va devoir être suivie par le
responsable disciplinaire, de dire : Est-ce que j'ai un cas qui me semble solide ou c'est un cas où je serais mieux d'avoir
l'avis du comité de discipline et d'envoyer, dans ce cas-là, le dossier devant
le comité de discipline?, parce qu'on pense que les faits reprochés au
professionnel, ce n'est pas de l'inobservation du règlement intérieur ou ce
n'est pas clairement un cas d'inconduite où il n'y a aucun doute possible, mais
qu'on aimerait mieux avoir l'avis du comité de discipline. Dans ce cas-là, il
n'y a rien, dans le projet de loi, qui empêche, par prudence, d'obtenir l'avis du comité de discipline en disant :
Bien, on n'est pas certains que c'est de l'inconduite ou de
l'incompétence, alors on aimerait mieux à avoir votre avis.
M.
Fortin : Mais on revient à la notion de
l'avis du comité de discipline, et non... ils n'ont pas une décision
exécutoire, là, c'est un avis qui est demandé pour décision finale par le
P.D.G., ou le directeur médical, ou le chef de département.
Le Président (M.
Provençal)
: Maître.
M. Paquin
(Mathieu) : Si vous me permettez, M. le Président, je prendrais
peut-être deux minutes pour le vérifier,
mais il me semble que c'est... cette logique d'avis là et non de décision
finale, elle existe déjà dans la LSSSS.
M.
Fortin : ...30 secondes, je n'ai pas de problème.
Le Président (M.
Provençal)
: Je n'ai
pas de problème. Faites votre vérification, maître.
(Consultation)
Le Président (M.
Provençal)
: ...de donner une explication
au député de Pontiac?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y.
M. Paquin
(Mathieu) : Alors, essentiellement, ce qu'on voit, quand on lit la Loi
sur les services de santé et les services sociaux, c'est que le pouvoir de
prendre la mesure disciplinaire incombe ou appartient au conseil
d'administration. Il y a un renvoi à une procédure qui est prévue par
règlement. Dans les faits, ladite procédure, elle est prévue par le Règlement sur l'organisation et l'administration des
établissements. Ce qu'on va prévoir, c'est qu'il y a un comité de discipline;
lui, va faire rapport au comité exécutif du système du CMDPSF qui va faire une
recommandation au conseil d'administration. Et c'est vraisemblablement
sur la base de cette recommandation-là que le conseil d'administration va
décider ou pas d'imposer une mesure disciplinaire.
M. Fortin : Mais voyez-vous l'enjeu de possibilités de conflit
d'intérêts, là, en mettant la décision finale dans les mains d'une seule
personne? Là, vous m'avez dit que ça passe d'un comité, à un autre comité, à un
conseil d'administration. Dans ce qu'on propose ici, la décision, elle revient
toujours à soit un P.D.G., soit un directeur médical, soit un chef de
département. Il est là, l'enjeu qui est soulevé par ces différents groupes là,
de risque.
Le Président (M. Provençal)
: L'explication que vient de donner Me
Paquin était en lien avec la LSSSS, donc en lien avec ce qui existe
présentement. Est-ce que je me trompe?
M. Paquin (Mathieu) : Non, M. le
Président, c'est tout à fait exact.
Le Président (M. Provençal)
: Ah! O.K. Donc, votre intervention est
en lien...
M. Fortin : ...en
fait, Me Paquin vient de faire mon point. Il nous dit, là : Dans le modèle
actuel, là, dans la LSSSS, là, on passe d'un comité qui fait une recommandation
au comité de pairs qui fait une recommandation au conseil d'administration. Ce
n'est jamais un individu, là. Tandis qu'ici la décision finale, elle est prise
par soit un P.D.G., soit un directeur médical, soit un chef de département
clinique. Voyez-vous où certains groupes se posent la question : Est-ce qu'on place... on peut potentiellement placer ces
gens-là en conflit d'intérêts sur des mesures... ou en conflit de...
parce qu'ils ont un lien ou un autre avec un...
• (18 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
: ... en même temps.
M. Fortin : ...avec un des médecins sous leur direction? Il est là,
l'enjeu. C'est eux qui prennent la décision finale,
tandis que, là, ce sont des conseils et des... des comités et des conseils
d'administration. Il y a risque que ce soit... puis là je vais utiliser
un exemple trop simple, là, mais que ce soit le beau-frère de l'autre, et donc
que la mesure disciplinaire ne soit pas appliquée... est pas mal moins
présente.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Voudriez-vous amener une précision,
Me Paquin?
M. Paquin
(Mathieu) : Bien oui, M. le Président. Mais, en fait, il y a
un comité, lorsque, suivant le classement ou le choix qui a été fait,
basé sur les cas où le manquement reproché est fondé sur les qualifications,
l'incompétence scientifique ou la
négligence... il y a un comité qui va donner un avis dans ce cas-là. Et, dans
les autres cas, bien, c'est une personne qui est le responsable
disciplinaire qui peut prendre la décision.
M. Fortin : Mais ça demeure un avis... C'est correct, là, on a un avis
qui vient d'un comité, là, on s'entend là-dessus,
là. Puis là je ne vous parle pas des sanctions administratives, là, on parle
des autres, là. Mais la décision finale, avis ou pas avis, ce n'est pas un
conseil d'administration qui la prend, c'est un P.D.G., ou un chef de
département, ou un directeur médical. Il a l'avis, là, mais la décision
lui revient, à la fin de la journée.
M.
Dubé : ...mais dans les cas spécifiques, qu'on vient de
décider, là, je pense qu'il faut voir que c'est différent de ce qu'on a
en ce moment, là.
M. Fortin : Bien, c'est différent...
M. Dubé : C'est différent.
M.
Fortin : ...puis il est là, le risque. Et le risque qui a
été soulevé par quelques groupes, c'est de dire : Bien, on met tout
ça dans les mains d'une personne. Est-ce que cette personne-là peut se placer
dans une situation où elle pourrait ne pas prendre la meilleure décision...
Le Président (M. Provençal)
: Moi, je pense que le Dr Bergeron...
M. Fortin : ...pour toutes sortes de raisons?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron aurait peut-être une
précision.
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien, la situation que vous décrivez, M. Fortin, est
exact, c'est-à-dire qu'il y a un avis de
pairs pour les circonstances dans lesquelles un jugement de pairs est
nécessaire, qui va être produit auprès d'un responsable disciplinaire. Il y a quand même, si le responsable disciplinaire
applique une mesure qui est inadéquate, un processus d'appel qui existe
en vertu de p.l. n° 15 au niveau du tribunal
administratif du travail...
M. Paquin (Mathieu) : Du Québec.
M. Bergeron (Stéphane) : ...du
Québec, donc, au niveau du TAQ. Donc, il y a possibilité... Ce n'est pas un
processus sans appel, il y a un processus d'appel qui existe si la décision
était inadéquate.
M. Fortin : Oui, mais la procédure d'appel, c'est pour la personne
visée par la plainte, là, ou la mesure disciplinaire. Mais, si la mesure
disciplinaire n'est pas mise en place... Par exemple, là, vous, vous êtes
médecin puis vous faites une faute, là, quelconque. Puis je ne suis pas en
train de dire que ça pourrait vous arriver, là, je suis certain que vous êtes un
excellent médecin, mais vous faites une faute, il y a un avis du conseil de
pairs qui se rend jusqu'au P.D.G., et là le
P.D.G. dit : Ah oui! mais Dr Bergeron, moi je... Non, moi, je l'aime bien,
c'est mon voisin, ce n'est pas vrai que je vais imposer... Ou
encore : Je trouve que c'est un excellent médecin, je ne veux pas m'en
passer, même s'il y a un avis qui dit que vous devriez avoir une faute. Bien,
vous n'allez pas aller en appel.
M.
Bergeron (Stéphane) : M. le Président, donc, il y a toujours une juridiction
du Collège des médecins là-dessus. Et là vous êtes... vous prenez la
part non pas d'un préjugé défavorable au professionnel, mais vous dites :
Il pourrait y avoir eu un préjugé
défavorable envers l'usager ou favorable au professionnel, en défaveur de
l'usager. L'usager demeure dans son droit de saisir le Collège des
médecins pour étudier ça par un processus complètement indépendant de l'établissement. Le Collège des médecins a
juridiction sur l'ensemble des médecins, peu importe leur lieu de pratique
à l'intérieur du Québec.
M. Fortin : Bien, ça va... à la longue, ça va devenir un processus,
peut-être, probablement, judiciarisé, puis je ne suis pas certain qu'on va être
plus avancé qu'on l'est. Mais il faut juste faire... Notre point, là, c'est
qu'il faut... puis pas juste le nôtre, celui
des différents groupes qui se sont prononcés, c'est qu'il faut faire attention,
pour une raison, disons... des raisons de vouloir être plus expéditifs
dans le processus, de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain, là. On a un processus qui peut-être est trop long et
mérite d'être amélioré, mais il ne faut pas non plus se placer dans une
position précaire pour autant ou une position où il pourrait y avoir des
situations comme celle que j'ai décrite.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça va. Autres interventions sur l'amendement? Oui,
M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui. Là, je vais peut-être m'avancer un petit peu,
là, puis on me dira, là, si ça se règle autrement ou ailleurs, mais j'ai
quand même, cette fois-ci, pris de l'avance puis allé voir tous les autres
articles, là, y compris jusqu'à 572. Je n'ai pas fait 218 jusqu'à 572, j'ai
sauté à 572. Non, c'est parce que le... Me Paquin, tantôt, donnait deux exemples.
Par exemple, celui d'une agression sexuelle, on se comprend que ça, c'est une
faute gravissime, là, ou la bastonnade d'un patient par un psychiatre, bien là
on est dans le domaine criminel. Puis je ne vois pas, dans les articles que je regarde ici, une affaire aussi
simple que d'appeler la police ou de suspendre immédiatement la personne
qui... Parce que, là, on n'est pas dans un... on n'est pas dans un cas de
mauvaise utilisation d'un soluté par rapport à un autre soluté ou qu'on aurait
dû mettre deux cathéters, on en a mis un, et... Ça peut être grave, cela dit,
là, mais on est dans autre chose. Alors, à
moins que j'aie mal compris les exemples de Me Paquin tantôt, il me semble
qu'on n'est pas du tout dans le même registre.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : M. le Président, en 226, on voit : «En cas
d'urgence, le P.D.G., le directeur médical ou le chef de département clinique
[...] peut suspendre provisoirement, selon le cas, [les statuts] et les
privilèges d'un médecin et d'un dentiste ou le statut d'un pharmacien
exerçant...» Donc, on est dans ces situations d'urgence là, avec le
déclenchement du fait que la période provisoire ne peut excéder 20 jours,
puis il y a un mécanisme qui s'ensuit.
M. Marissal : Donc,
ça, ça couvre les cas les plus graves, vol de barbituriques ou des affaires
qu'on a déjà vues, malheureusement, là, puis ça... Donc, ça, c'est...
M. Dubé : C'est comme une
administration provisoire, je vais dire ça comme ça.
M. Marissal : Ça,
c'est comme le frein d'urgence dans le métro, là, tu actionnes ça, puis ça
freine maintenant, là?
M.
Bergeron (Stéphane) : ...effectivement, pour l'avoir déclenché moi-même,
D.S.P. d'établissement, ce frein d'urgence là, dans des situations qui le
méritaient, oui, ça freine tout. C'est effectif immédiatement, un samedi, à
midi.
M. Marissal : O.K. Bon, je n'avais
pas lu 226 à ce point-là, mais je comprends que ça couvre la question que je
viens de poser.
Le
Président (M. Provençal)
: ...M. le
député?
M. Marissal :
Oui, merci.
M.
Fortin : ...parce que, là, je regarde les
trois personnes qui ont le pouvoir ultime, là, entre les mains, à la fin de la journée, le P.D.G., le directeur médical
puis chef de département clinique. J'assume, et des fois, quand on assume, on
se place dans des positions précaires, mais j'assume que le directeur médical
ou le D.S.P., en ce moment, d'établissement, là, peut souvent être le
plaignant dans des situations comme celles-là, n'est-ce pas? Ça arrive, ça,
j'imagine, que c'est le D.S.P. qui fait une plainte contre un de ses
professionnels?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, à votre
question, est-ce que ça arrive, oui. Est-ce que c'est la situation la
plus fréquente? La réponse, c'est non. Les plaintes viennent de différentes
sources. Les patients, notamment, sur les
plaintes de qualité, passent par : commissaire aux plaintes, médecin
examinateur, des processus qui vont continuer d'exister à l'intérieur de cela, ça passe par des collègues ou ça passe
par un chef de département mais aussi par un D.S.P.
M.
Fortin : C'est parce que, là, si... disons
que le D.S.P. ou le directeur médical, là, c'est celui qui fait la plainte, comme vous me dites que ça se produit. Et
là on va mettre le pouvoir décisionnel dans les mains du P.D.G. puis s'attendre
qu'il soit prêt à aller, par exemple, contre son directeur des services
professionnels?
• (19 heures) •
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
éléments à ajouter par rapport à l'ensemble des explications que vous
avez formulées et aux commentaires, dernier commentaire du député de Pontiac?
M. Fortin : Mais
ça pourrait arriver, là, on s'entend, qu'on demande au P.D.G., potentiellement,
d'aller contre son directeur des services professionnels qui a fait une
plainte contre un de ses professionnels.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : M. le Président, en fait, ce qui risque... Parce que, de
deux choses l'une, le directeur médical, en étant un responsable disciplinaire,
dans les cas où j'ai inconduite, inobservation du règlement intérieur ou défaut d'exécuter entièrement et correctement
les obligations rattachées à la jouissance des privilèges... le directeur
médical peut lui-même, dans un tel cas, imposer la sanction disciplinaire.
Donc, il ne sera pas en porte-à-faux avec son
P.D.G., quoiqu'on peut penser qu'ils veuillent se parler avant de se... Par
exemple, s'il suspend les privilèges d'un médecin pendant un certain
temps, comme c'est prévu en vertu de 224, ça a un impact sur le fonctionnement,
ça fait qu'il se peut que le P.D.G. de
l'établissement dise : Bien, écoutez, venez me consulter avant de prendre
une décision comme celle-là pour
qu'on ait une idée des conséquences que ça peut avoir sur les patients. Mais,
bref, il est capable de le faire lui-même.
Dans les cas où ça va
devant le comité de discipline, il y a un avis qui est fait. L'avis peut être
envoyé au P.D.G. ou il peut être envoyé au
directeur médical, et ce sera la personne là, à ce moment-là, qui va prendre la
mesure, et c'est suivant la gravité de la sanction. Par exemple, si on
veut... si la sanction envisagée, c'est la révocation du statut et des privilèges,
là, on va devoir saisir le P.D.G. Donc, dans un cas comme celui-là, puisqu'il
s'agit non pas de statuer à dire y a-t-il eu
ou non manquements disciplinaires mais bien quelle est la sanction qui doit
s'appliquer, là, le P.D.G. va être impliqué. Mais on voit mal comment le
directeur médical pourrait être mis en porte à faux avec le P.D.G. puisqu'ultimement soit il va appliquer
lui-même la sanction, soit c'est une décision sur une sanction, alors qu'il
y a le comité de discipline qui a statué que, oui ou non, il y a un manquement
qui a été commis.
M.
Fortin : Mais c'est ça mon point, c'est
que, si le directeur médical fait une plainte envers un médecin ou... envers un médecin, on va garder ça simple,
là, fait une plainte envers un médecin, le comité de discipline revient puis
dit : Non, nous autres, on ne considère pas qu'il y ait de manquements à
quoi que ce soit, le P.D.G., disons qu'il applique la décision ou la recommandation du comité de
pairs, là, il est en porte à faux avec son directeur médical, là, puis on
s'attend à ce qu'il se prononce contre l'avis de son directeur médical.
M. Paquin
(Mathieu) : Dans un cas comme celui-là, M. le Président, le P.D.G. ne
sera pas appelé à se prononcer, parce que, si on regarde 221, là, on n'est plus
dans le détail, là, mais on a l'inconduite, l'inobservation, le défaut d'exécuter les obligations et un avis rendu
en vertu du deuxième alinéa de l'article 222. 222, c'est les cas où on va
devant un comité de discipline. Ce que 222 dit, c'est : «Après étude de la
plainte, si le conseil ou le comité statue que le médecin ou le dentiste a agi sans avoir les qualifications requises
[...] a fait preuve d'incompétence scientifique ou de négligence, il [...] avise le responsable
disciplinaire.» Mais il n'y a pas d'avis qui va être émis s'il n'y a pas de
jugement qu'il y a eu un manquement. N'ayant pas d'avis, je n'ai pas de
motifs pour appliquer une mesure disciplinaire. Donc, le P.D.G. n'est pas appelé à renverser la plainte du directeur médical
dans ce cas-là, il n'y a juste aucune cause pour agir.
M.
Fortin : Ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention sur l'amendement de l'article 218, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Je reviens maintenant...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Sur division? Oui. Maintenant,
concernant l'article 218 amendé, y a-t-il des interventions? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 218 amendé est adopté?
M. Dubé : Adopté.
M. Fortin : Sur division.
Le Président (M. Provençal)
: Sur division. Très bien.
219, s'il vous plaît.
M. Dubé : Avec plaisir. Alors :
«Avant de prendre une mesure disciplinaire, un responsable disciplinaire doit
aviser le médecin ou le dentiste concerné de son intention et lui permettre de
présenter ses observations dans un délai de 15 jours.»
C'est tout. Il n'y a pas de... vous lire le
commentaire si vous voulez, là. Cet article prévoit qu'avant la mise... la
prise d'une mesure disciplinaire, un médecin ou un dentiste doit être avisé et
avoir l'occasion de présenter ses observations. Pour ce faire, il précise que
le professionnel concerné dispose d'un délai de 15 jours.
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
M. Fortin : Pourquoi le pharmacien n'aurait pas accès à la même
possibilité?
Le Président (M. Provençal)
: ...Excusez, allez-y, Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, c'est que, les pharmaciens étant des salariés, on va leur
appliquer les règles du droit du travail avec les mesures qui s'y appliquent,
là, en cas de mesures disciplinaires.
M. Fortin : Oui, mais vous avez entendu comme moi les doléances des
pharmaciens d'établissement, là, qui, disons, considèrent qu'ils sont, avec
raison, là, qu'ils sont des membres à part entière du CMDP depuis... j'oublie
combien d'années, mais plusieurs décennies, là, déjà et qui disent
essentiellement que le régime actuel qui est prévu dans la LSSSS puis dans le
règlement, donc, auquel on a fait référence il y a quelque temps, là, bien, ça
prévoit un traitement, disons, équitable. Là, ils trouvent qu'il y a... il y a
une différence notable, disons, dans le processus de traitement des plaintes,
pour les pharmaciens, par rapport aux médecins, dentistes, puis ils ne sont pas
certains que c'est souhaitable.
Mais j'aimerais pousser votre raisonnement un
peu plus loin, là. Ils ont quand même fait des demandes assez spécifiques pour
s'assurer, entre autres, qu'un pharmacien, par exemple, puisse présenter ses
observations avant l'imposition d'une mesure disciplinaire, puisse avoir des
recours comme ceux-là. Donc, j'aimerais comprendre, là, pourquoi vous
considérez que ce n'est pas nécessaire. Outre le fait, là, que vous venez
d'énoncer, là, il doit y avoir quelque chose de plus que ça, là. Parce que vous
les avez entendues comme moi, les demandes des pharmaciens, là.
Le Président (M. Provençal)
: Maître.
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, essentiellement, M. le Président, la réponse
va demeurer la même. Si les pharmaciens n'y sont pas, c'est parce que
c'est le droit du travail qui s'y applique.
M. Fortin : O.K. Mais, en ce moment, là, les pharmaciens, est-ce qu'ils
sont soumis au même traitement ou au même
processus disciplinaire que les autres membres du CMDP? Moi, j'ai toujours
compris que oui, là, qu'aujourd'hui les pharmaciens, ils ont le même
traitement disciplinaire.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Une suspension? Oui.
On suspend.
(Suspension de la séance à 19 h 09)
(Reprise à 19 h 13)
M. Dubé : ...parce que la bonne
question que vous avez posée, dans la LSSSS actuelle, Me Paquin m'a montré que,
malgré le fait que c'est des salariés, malgré le fait que c'est des salariés,
il y a une ambiguïté qui est créée parce que la LSSSS leur permet, dans
certains cas, de faire cette demande-là d'arbitrage. Ça fait que, là, nous, on se dit : Bien, attendez une minute, si on
commence à confirmer cette ambiguïté-là, qu'est-ce qu'on va faire avec toutes
les autres professions, là?
M. Fortin : Bien, je vous entends. Je vous entends, M. le ministre.
Puis, effectivement, on pourra... vous pourrez
y penser, mais les pharmaciens d'établissement, ce qu'ils nous disent, c'est
que, dans... actuellement, aujourd'hui, le processus...
M. Dubé : Non, mais...
M. Fortin : ...fait en sorte que les avis du CMDP sont demandés pour
des enjeux de négligence, et tout le reste, quand ça touche les pharmaciens.
Alors, effectivement, là, je suis certain que vous pourrez, en tant qu'équipe,
vous pencher là-dessus au cours des prochaines heures, mais...
M. Dubé : Mais ça ne veut pas
dire qu'on ne reprendra pas la même décision demain, mais c'est...
M. Fortin : Oui, oui, d'accord.
M. Dubé : ...c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Compte tenu de l'heure...
M. Dubé : Oui, M. le Président.
M. Fortin : On continuerait pendant des heures, M. le Président.
M. Dubé : On peut continuer
demain.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Ah! ça, je n'ai aucun...
Je vais
ajourner les travaux au jeudi 21 septembre à 8 heures, où les
membres se réuniront en séance de travail dans le cadre d'un autre
mandat.
Merci beaucoup de votre contribution et de votre
collaboration toute la journée. Merci.
(Fin de la séance à 19 h 14)