(Neuf heures cinquante et une
minutes)
Le
Président (M. Provençal)
: Bon matin à tous. Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission
de la santé et des services sociaux ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système
de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M.
le Président. Alors, Mme Abou-Khalil
(Fabre) est remplacée par M. St-Louis (Joliette); Mme Caron
(La Pinière) est remplacée par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont);
et M. Marissal (Rosemont) est remplacé par M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Lors de l'ajournement de nos
travaux, le 12 octobre... 18 octobre dernier, l'article 547 venait d'être adopté. Nous sommes donc
rendus à l'étude de l'article 548, mais, avant de céder la parole à M. le ministre, je veux signifier que la
partie gouvernementale a déposé plusieurs amendements qui sont maintenant
disponibles sur Greffier et qui sont accessibles aussi aux gens qui nous
écoutent puis qui voudraient les...
Une voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Oui, dans quelques
minutes, parce qu'on a une secrétaire efficace, mais il faut que je lui
laisse quand même le temps de le faire.
Ceci étant dit, M. le ministre, alors on est
prêts pour ce matin?
M.
Dubé : On est prêts pour ce matin, M. le Président. Mon...
J'essaie juste de... que mon iPad se... nous rattrape.
Alors, bon matin, tout le monde. J'espère que tout
le monde a eu un bon week-end, et on est prêts à continuer. Et
j'apprécie, encore une fois, non seulement le travail de la commission mais des
différents collègues, là, du comité des
légistes. Vous le savez, on a eu des amendements. On a eu beaucoup de
discussions avec différents partenaires... et qu'on soit capables de respecter notre engagement de déposer ces
amendements-là, ce matin, pour que vous puissiez en prendre
connaissance.
Je pense, M.
le Président... Juste pour qu'on se donne une petite idée, parce qu'on a eu de
très bonnes semaines, là, les deux dernières semaines, il nous reste à peu près
peut-être, je dirais, une vingtaine d'articles, 20, 25 articles dans
la partie 6. Et, s'ils se déroulent
bien, on serait capables, probablement, si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera
peut-être demain, de revenir avec les amendements qu'on vient de déposer pour
qu'on puisse régler une autre section, là, qu'on appelle les instituts,
les fondations, les conseils d'établissement, puis tout ça.
Ça fait que,
si vous me permettez, c'est pour ça que je voulais absolument qu'on dépose ces
amendements-là ce matin pour que
l'opposition puisse en prendre connaissance, là. Et on verra, cet après-midi ou
demain matin, mais je pense qu'on respecte les amendements qu'on avait
donnés.
Il y avait un
autre tableau qui avait été demandé... peut-être, Mylène, tu peux m'aider un
peu. La semaine passée, vous aviez demandé un tableau, puis on s'était engagé
de le déposer, sur la question des RPA. Est-ce que ça a avancé, ça,
Sylvain, parce qu'on me disait que ça allait être disponible peut-être
aujourd'hui?
Une voix : Oui. Peut-être qu'on
pourrait le déposer cet après-midi. On va le regarder ce midi puis...
M.
Dubé : O.K. Parce que je ne l'ai pas vu encore, mais
c'est quelque chose que vous nous aviez demandé. J'avais dit qu'on le
déposerait, ça fait que laissez-moi le regarder à midi... ce midi, pardon, puis
je... on déposera ça.
M. Fortin : Bien, M. le Président, juste... rapidement, si vous le
permettez, là, je...
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M.
Fortin : Bien, d'abord,
salutations, M. le Président, à vous, au ministre, à ses équipes, aux
collègues, au collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne et, j'imagine, au collègue de Rosemont, qui doit nous écouter en ce
moment, qui... On lui souhaite un prompt rétablissement.
J'apprécie
l'approche, tant pour la question des résidences de personnes aînées, là...
Évidemment, on a hâte de recevoir ce document-là. Alors, on va
l'analyser dès que possible, mais aussi, sur la question des articles
précédents et des
amendements que le ministre dépose ce matin, on avait effectivement convenu,
là, avant notre séance, de continuer dans
le bloc dans lequel on est en ce moment et de retourner à ces articles et ces
nouveaux amendements là par la suite.
Ce qu'on apprécierait, M. le Président, et je
n'ai aucun doute que c'est le cas, si on peut nous donner juste l'heure du lunch pour les regarder, là, au lieu de
commencer... Je sais que le ministre a parlé à beaucoup de groupes autour
de ces amendements-là. Bien, nous, on a fait
la même chose. Alors, tu sais, notre oeil à nous, c'est une chose, le leur est
un peu plus pointu, alors de pouvoir
simplement faire quelques consultations, vérifications, avant d'entamer ce
processus-là, serait apprécié.
Le
Président (M. Provençal)
:
Je pense qu'il n'y a pas de problème. De toute
manière, on a encore une marge de manoeuvre pour des articles à voir.
Alors, avec consentement, vous savez qu'on peut faire bien des choses.
M.
Dubé : C'est un bon point. Moi, je veux juste vous donner
le temps d'en prendre connaissance comme il faut. Vous avez besoin d'un peu
plus de temps, ce n'est pas qu'on manque d'articles à regarder, donc je pense
qu'on a tout le loisir d'avancer correctement. C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
:
Alors, lecture de 548. M. le
ministre.
M.
Dubé : C'est bon. Très bien. Alors, 548 : «Santé
Québec doit conclure avec le ministre de la Sécurité publique une entente-cadre visant à établir les modalités
requises pour vérifier le respect du sous-paragraphe cdu
paragraphe 1° du premier alinéa
de l'article 489 ainsi que des conditions de sécurité prévues par
règlement de Santé Québec et que les corps de police du Québec seront appelés à vérifier pour elle ou pour le
titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'une résidence privée
pour aînés ou d'une ressource offrant de l'hébergement.»
Le commentaire. Cet article vise la conclusion d'une
entente-cadre entre Santé Québec et le ministre de la Sécurité publique afin de s'assurer de l'uniformité de la vérification
des antécédents judiciaires et des vérifications de sécurité qui peuvent
être prévues par règlement.
Alors,
peut-être que j'avais oublié de dire au début... puis, pour ramener tout le
monde qui nous suit, on est dans... toujours dans les dispositions
diverses, là. On a parlé de nos cinq services, on se rappelle tout ça. Alors
là, c'est assez technique, il nous reste deux articles, 548 et 549, dans les
dispositions diverses, et ce que je viens de vous lire, là, ça s'inspire de la disposition 258.3 de la Loi sur l'instruction publique. Je vous rappelle ça, là, que ce n'est pas du
nouveau droit, ici. Me Paquin, là, juste pour qu'on se réchauffe
tranquillement pendant qu'on prend notre premier café, là, est-ce que je suis
correct de dire ça?
Des voix : ...
M. Dubé : Vous avez raison.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions sur le
548?
M. Fortin : Juste bien comprendre. Je comprends qu'on dit que ce n'est
pas du droit nouveau, qu'on s'inspire de la
Loi sur l'instruction publique, si je ne me trompe pas. J'imagine,
effectivement, qu'il y a une disposition similaire pour le personnel des
écoles, mais il y en a une... il y a une obligation, en ce moment, déjà, là,
pour les travailleurs ou le personnel de RPA. Donc, il n'y a absolument rien
qui est vraiment modifié à l'article 548, là.
Le Président (M. Provençal)
: Je vais demander à M. le
sous-ministre Gagnon de se nommer et, après ça, de répondre à M. le député.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M. le
Président. Sylvain Gagnon, sous-ministre adjoint à la direction générale des
aînés et des proches aidants.
Effectivement, M. le député, il y a une
entente-cadre qui court actuellement pour encadrer l'ensemble de ces
activités-là, qui date de 2014, et les travaux sont amorcés en vue de son
renouvellement.
M. Fortin : ...
M. Gagnon
(Sylvain) : En vue de son renouvellement, mais on est...
Précisément, c'est du droit de 346, là, la LSSSS, 346.0.20...
M.
Fortin : Et est-ce qu'elle fonctionne bien, cette
entente-là? On entend, là, entre autres de la part d'employeurs, ou d'autres qui demandent des vérifications, à la Sûreté du Québec, d'antécédents, que les délais, parfois, sont de plus en plus
longs. Alors, est-ce que ça... pour le ministère, est-ce que ça fonctionne
bien?
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui. Globalement, effectivement, là, les demandes
de vérification qui sont faites rentrent dans les délais. Effectivement, il y a une charge importante de
vérifications, là, mais globalement, il n'y a pas de situation qui nous amène,
par exemple, là, à des délais, par exemple, quant à la capacité de prendre les
décisions. Globalement, c'est organisé avec les différents corps
policiers, donc, mais...
M.
Fortin : Ça, c'est vrai tant pour le
réseau que pour ses partenaires, là, les résidences et les autres, là?
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, tout à
fait, M. le Président.
M. Fortin : Oui? O.K.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Dans la
rediscussion ou redéfinition de cette entente-là, telle qu'elle existait déjà
mais via Santé Québec, est-ce qu'il y a volonté de l'élargir? Est-ce qu'il y a
des modifications qui sont souhaitées ou on souhaite faire la même application,
finalement, la même signature d'entente qui existait préalablement?
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. En fait, les travaux
s'amorcent. La perspective, c'est de s'assurer qu'on va travailler en
continuité, puis, à l'examen, il faudra voir s'il y a des éléments précis qui
pourraient s'ajouter.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc, il est
possible qu'on ait la même entente, la même application, mais il est possible aussi que les discussions puis les
travaux mènent à un élargissement. Ça, c'est... vous dites, c'est sur la planche
à dessin, c'est ça, les travaux qui se font en ce moment?
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M. le
Président. Oui.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 548 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 549. M. le ministre.
• (10 heures) •
M. Dubé : Très bien. Pas
d'amendement qui vient avec ça non plus. O.K., c'est beau. Alors, 549 :
«Aucun renseignement dont la transmission à Santé Québec est prescrite en
application de l'article 547 ou d'un règlement pris en vertu du paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 546 ne doit permettre d'identifier un usager ou un client.»
Le commentaire. Cet article vise à protéger
l'identité des usagers des établissements privés ainsi que celle des clients des centres médicaux spécialisés, des
résidences privées pour aînés, des ressources offrant de l'hébergement
et des organismes communautaires offrant des services d'interruption volontaire
de grossesse.
Le Président (M. Provençal)
: ...M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur l'article 549?
M. Fortin : Non.L'article 547, auquel on fait référence,
là, c'était celui... juste pour se remettre dans le bain, M. le Président, là, c'était celui qui parlait des
rapports d'activité, des données statistiques, et tout le reste, là, qui doit
être transmis, mais effectivement,
effectivement, à travers ça, ça ne doit pas permettre d'identifier un usager.
Alors, pas d'enjeu avec l'article 549.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas... Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Est-ce que, donc, on crée un genre d'application
ou un genre de protection exclusivement, donc, pour les services d'interruption
volontaire de grossesse ou, finalement, c'est une protection qui est plutôt
générale et consentie normalement à l'ensemble des bénéficiaires ou des
patients?
Le Président (M. Provençal)
: Alors, je vais demander à Me Paquin,
lorsqu'il sera prêt, de se nommer et de vous donner la réponse, M. le député.
Me Paquin?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président, Mathieu Paquin, de la
Direction des affaires juridiques, Santé et Services sociaux.
Essentiellement, ce qu'on va viser ici, ce sont
tous les usagers et les clients des différents organismes qui sont visés. Donc,
ce qu'on peut viser, ce sont des centres médicaux spécialisés, des RPA, des
ressources offrant de l'hébergement et aussi
des organismes communautaires offrant des services d'interruption volontaire de
grossesse. Donc, ce n'est pas seulement ces derniers-là qui sont visés.
Donc, c'est plus large.
M.
Cliche-Rivard : C'est plus large, d'où... C'est pour ça qu'à 549
on ne voit pas nécessairement l'explication ou la nomination d'IVG,
finalement, dans le sens où c'est plutôt un libellé plus général et normatif
pour l'ensemble des bénéficiaires?
Le
Président (M. Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président, c'est tout à fait ça, c'est un
libellé plus large pour l'ensemble des bénéficiaires.
M.
Cliche-Rivard : O.K., merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va, M.
le député?
M.
Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 549 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté. Maintenant, 550, M.
le ministre.
M. Dubé : Alors là, on est dans la section qu'on appelle les
mesures d'aide, de surveillance et de contrôle, et le premier chapitre porte sur l'aide et
l'accompagnement. Alors, le premier article de cette section-là, 550, se lit
comme suit :
«Lorsque le titulaire
d'une autorisation pour l'exploitation d'un établissement privé, d'une
résidence privée pour aînés ou d'une ressource offrant de l'hébergement éprouve
des difficultés relatives à la qualité des services qu'il offre ou à l'administration, à l'organisation ou
au fonctionnement de l'établissement, de la résidence ou de la ressource,
Santé Québec peut lui fournir de l'aide et de l'accompagnement.
«Cette aide et cet
accompagnement doivent faire l'objet d'une entente entre Santé Québec et le
titulaire de l'autorisation, laquelle doit
notamment prévoir la nature de cette aide et de cet accompagnement, leur durée
et les résultats attendus.
«Le
titulaire de l'autorisation qui a bénéficié d'une aide et d'un accompagnement
doit faire état de l'évolution de la situation auprès de Santé Québec.»
Le
commentaire : L'article 550 du projet de loi permet à Santé Québec de
fournir de l'aide et de l'accompagnement au titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'un établissement
privé, d'une résidence privée pour aînés ou d'une ressource offrant de l'hébergement qui éprouve
certaines difficultés. Il prévoit que cette aide et que cet accompagnement
doit faire l'objet d'une entente et que le titulaire qui en bénéficie doit
faire état de l'évolution de la situation auprès de Santé Québec.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions?
Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Dans le choix des mots
puis du verbe, entre «devoir» et «pouvoir», là, il y a quand même beaucoup de nuances légales. On voit quand même
qu'à l'ensemble ou presque de toutes les dispositions de 550, une fois que
cette autorisation-là est prise ou une fois que le... disons, que les
difficultés relatives ont été démontrées, là, Santé Québec doit faire... là,
Santé Québec doit faire un plan d'évolution, etc., alors que, pour le fait
d'intervenir ou d'offrir de l'aide ou de l'accompagnement, on est dans le
conditionnel, là, Santé Québec peut aider.
Considérant, là,
qu'il y a des difficultés importantes, puis on le voit dans l'ensemble des
articles qui vont suivre, là, «compromettent sérieusement la qualité», et tout
ça, est-ce qu'il n'y aurait pas mieux ou il n'y aurait pas utilité de demander
et d'exiger à Santé Québec de prendre ces responsabilités-là plutôt que d'avoir
la discrétion de le faire ou de ne pas le faire quand, finalement, il y a un
problème qui a été démontré? Moi, je me demande pourquoi on laisse une marge de
manoeuvre à la Santé publique de ne pas intervenir dans ces circonstances-là.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
M. le sous-ministre Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Effectivement, M. le Président, vous l'avez précisé, M. le
député, là, on va le voir au cours des prochains articles, là, il y a l'idée,
dans cette série d'articles là, d'avoir des mesures progressives. Donc, dans le
cas qui nous intéresse, le «peut», quand on dit que Santé Québec peut lui
fournir l'aide et l'accompagnement s'il y a une volonté... le «peut» tient au
fait qu'on ait une volonté de collaboration de la part, là, de la résidence ou
de l'établissement privé. À défaut d'avoir cette collaboration-là, l'idée,
c'est d'avoir des mesures progressives. Bien, on va aller dans des mesures qui
sont plus ciblées, d'accompagnement ou d'administration provisoire.
M.
Cliche-Rivard : Et il y aura donc un moment, dans cette gradation-là
auquel vous faites... à laquelle vous faites référence, où, là, Santé Québec
devra...
M. Gagnon (Sylvain) : Précisément,
M. le Président, précisément, dans la... à partir du moment où Santé Québec
pourrait constater que la santé et la
sécurité des résidents est compromise, à ce moment-là, on va aller sur des
mesures plus robustes, tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Donc là, il n'y aura pas
l'existence du discrétionnaire, à savoir Santé Québec pourra ou ne pourra pas
ou devra ou ne devra pas... Du moment où il y aura des graves manquements,
Santé Québec aura l'obligation d'intervenir.
M. Gagnon (Sylvain) : M.
le Président, précisément, puis on va le voir dans les articles subséquents,
qu'il y a des éléments précis qui permettent d'asseoir la décision dans
le sens, là, d'aller avec des mesures plus exigeantes.
M. Cliche-Rivard : Je vous entends sur le «permettre»
puis j'en suis. Ce que je voudrais voir, puis on le verra à travers
l'évolution des articles, c'est qu'à un certain moment donné je pense qu'il n'y
aura plus place, peut-être, au discrétionnaire,
et/ou quand certaines violations ou certaines conditions graves seront prouvées
ou démontrées, là, Santé Québec
n'aura plus la discrétion d'intervenir ou pas, là, c'est dans le pouvoir ou de
ne pas pouvoir... Finalement, il y aura une exigence où Santé Québec devra... Donc, je comprends votre argument
sur «permettre», mais moi, je fais un argument d'«exige» ou...
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. Bien, tout à fait.
M.
Cliche-Rivard : O.K., on le verra.
M.
Gagnon (Sylvain) : On va le
voir, là, que les exigences, dans des conditions précises, sont non
négociables. J'ai des exemples précis en tête, là.
M.
Cliche-Rivard : Parfait, on y reviendra alors. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va
être ça, le principe de l'entonnoir, finalement.
M.
Cliche-Rivard : C'est ce que je souhaite lire dans les prochains
articles.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Alors, M. le député.
M. Fortin : Oui,
avant d'arriver au bas de l'entonnoir, là, et aux conditions plus strictes, là,
ici, est-ce que vous... Il y a-tu une... En fait, je vais commencer par ça. Ça,
c'est nouveau, comme article de loi, ou ça existe déjà, ça?
Une voix : ...
M. Fortin : Oui?
O.K. Alors, il y a-tu une définition qu'on donne de l'aide et l'accompagnement?
Parce que, là, ce qu'on vient dire,
c'est que, quand il y a aide et accompagnement... et/ou accompagnement, là,
qu'il doit y avoir une entente, qu'on vient dire la durée, les résultats
attendus. Donc, il y a quand même un processus assez poussé, mais, tu sais, je vous donne un exemple, une RPA qui nous
dit : Aïe! Je suis «short» à soir, il me manque un membre de personnel, mais
j'ai vraiment besoin de l'aide du CISSS, est-ce qu'on fait juste remplir
cette... ce manque-là ou est-ce qu'on vient
vraiment signer une entente avec des résultats attendus et tout le reste? Donc,
j'essaie de définir c'est quoi, dans votre vision, là, aide et
accompagnement.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
sous-ministre Gagnon, s'il vous plaît.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M. le Président. Bien,
essentiellement, c'est l'entente qui doit intervenir, qui précise les
modalités d'accompagnement. Ça peut être des modalités qui vont tenir, par
exemple, là, à la gestion financière. Ça
peut être des modalités qui vont tenir à l'organisation des services, une saine
gestion. Donc, il peut y avoir différents éléments qui nous amènent à
cet accompagnement-là. C'est l'entente qui définit précisément ce dont il est
question. Donc, ce sont généralement des
experts qui vont accompagner, qui vont intervenir, avec une durée précise dans
le temps, pour qu'on ait des
résultats à échéance, pour qu'on puisse lever l'accompagnement quand le retour
à la normale se fait.
M. Fortin : J'ai
pris l'exemple le plus simple possible de ce qui m'apparaissait une aide, là,
c'est-à-dire : Il nous manque
quelqu'un pour le quart, on n'a pas personne aujourd'hui, pour raisons x, y, z,
pour s'occuper de nos résidents. Ça,
c'est vu comme une mesure d'aide même si elle est très ponctuelle. On n'est pas
dans le rétablissement d'une saine gestion
des finances d'une RPA. On n'est pas dans tout ça, là. On est vraiment dans
le : Je ne suis pas capable de donner un service là.
Est-ce qu'on a
besoin... Je comprends qu'on puisse avoir besoin d'un plan puis des résultats
attendus pour le retour à une saine gestion
des finances, mais est-ce qu'on en a besoin quand c'est vraiment des événements
très, très, très ponctuels qui nécessitent une aide, là?
• (10 h 10) •
M. Gagnon (Sylvain) : Non. En fait, M. le
Président... L'exemple que vous donnez, M. le député, réfère à l'opération
quotidienne, de sorte que ce n'est pas ce qui est visé par le présent article.
M. Fortin : O.K.,
c'est ça. En fait, c'est un peu ça que je cherche à comprendre, là, «aide et
accompagnement». C'est vraiment des mesures plus structurantes, disons,
là, plus...
M. Gagnon
(Sylvain) : Plus exceptionnelles, oui, tout à fait.
M. Fortin : ...O.K., pour le rétablissement soit de la bonne qualité, ou soit de,
comme vous l'avez dit, là, la gestion financière, ou tout autre, là.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, tout à fait, M. le Président.
M.
Fortin : O.K. Donc, avant de se rendre,
encore là, à l'administration provisoire, avant de se rendre aux mesures plus
strictes... mais donc, à chaque fois qu'on vient offrir une espèce d'aide ou
d'accompagnement comme ça, là, il y en a une, entente entre, aujourd'hui, le
ministère et la ressource d'hébergement, donc... Allez-y.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. Bien, effectivement, pour exécuter
correctement la loi, ça prend une entente.
Donc, il y a entre... Les deux parties vont convenir, avec des décisions...
Notamment, si c'est une RPA, par exemple,
bien, ce sera les plus hauts de... la plus haute autorité de la RPA, si c'est
un... s'il y a un conseil d'administration, ce sera avec le conseil d'administration, mais oui, il doit y avoir une
entente qui est convenue. D'ailleurs, l'entente permet de présumer de la bonne foi, là, notamment, de la
partie qui est aidée, pour s'assurer de mener à terme les ajustements puis
les modifications qui sont attendus.
M.
Fortin : Et ça, ces ententes-là, est-ce
qu'elles sont rendues publiques éventuellement? Parce que je peux comprendre que, pour des questions, par exemple,
budgétaires, là, peut-être qu'il peut y avoir des enjeux de... des raisons
de non-divulgation, mais, pour des enjeux de
soins, entre autres, de rétablissement des soins, est-ce que ces ententes-là...
c'est-à-dire, vous devez effectuer...
On s'attend à ce que la qualité de soins soit rehaussée à tel niveau, etc.
Est-ce que ça, c'est rendu public?
M. Gagnon (Sylvain) : De connaissance, là, je n'ai
pas de cas d'espèce qui... pour lesquels ces ententes-là ont été rendues publiques, d'autant que je pense qu'on
ne servirait pas l'intérêt public de les rendre publics. Généralement,
ce qui sera rendu public, c'est, à terme,
des conclusions avec le dépôt des rapports... qui fait état de l'avancement des
situations. Ça, c'est davantage possible.
M.
Fortin : C'est rendu public? Donc, le
fameux... Les résultats attendus ici, là, il y a toujours un rapport fait en
lien avec ces résultats-là, puis ça, c'est rendu public?
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, une fois que le rapport est déposé, il est final.
Donc, en vertu des lois d'accès à
l'information, il n'y a rien, à mon sens, qui nous empêche de les rendre
publics, tout à fait, sous réserve de caviarder l'information qui est
personnelle à ces choses-là.
M.
Fortin : Oui, bien sûr, mais ce n'est pas
fait de façon régulière ou systématique, là. C'est une loi à l'accès à
l'information, là. Alors, si quelqu'un veut l'information, il peut la demander,
mais...
M. Gagnon
(Sylvain) : Le principe général, c'est sur la... c'est suivant une
demande d'accès à l'information, tout à fait.
M.
Fortin : O.K., puis on va y arriver, là,
mais, tu sais, on a beaucoup parlé de l'administration provisoire, entre
autres, de la résidence La Victorienne, là, mais, tout au long, là, il y en a
eu, un accompagnement qui a été offert par le CISSS sur cet enjeu-là, pour
cette résidence-là. Et moi, j'ai l'impression, dans ce dossier-là, mais je suis
certain que c'est pareil dans d'autres, là, qu'on en apprend, des bribes
d'information, un petit peu par petit peu, entre autres parce qu'il y a des journalistes qui fouillent dans l'accès à
l'information, entre autres parce qu'il y a eu des plaintes faites au
commissaire aux plaintes, au Protecteur du citoyen, mais qu'on les apprend
morceau par morceau.
C'est un peu ça qu'on
essaie de voir, s'il n'y a pas une meilleure façon de s'y prendre que ça,
c'est-à-dire, pour les gens qui ont un proche dans une résidence qui a des
enjeux comme ça, il me semble que de savoir qu'il y a publication régulière de
ce à quoi le gouvernement s'attend de la part d'une résidence, les correctifs
nécessaires et tout le reste... Il me semble
que ce serait approprié d'avoir un suivi régulier et pas juste circonstanciel
quand il y a des demandes particulières qui sont faites autour de ça.
M. Dubé : Je
ne sais pas, M. Gagnon... M. le Président, peut-être, je nous pose... C'est un
commentaire qui m'intéresse, là, ce que le
député de Pontiac vient de dire sur... Moi, j'aimerais ça le prendre en
différé, ce point-là, dans le sens que je pense qu'on peut approuver
l'article, mais ce que j'aimerais vérifier, c'est quel genre de publication... J'aimerais ça le creuser un peu, ça, parce que,
quand vous apportez un cas spécifique, là, puis on en a d'autres en tête où, des
fois, on trouve des choses... Je voudrais savoir s'il y aurait un mérite de
s'assurer, je ne sais pas, par voie de règlement...
ou je prendrais un engagement de dire que ce genre de demande là ou d'entente
pourrait être... J'aimerais ça y réfléchir, M. le député. Je trouve que
c'est un bon point que vous soulevez là.
M. Fortin : Bien,
moi, j'apprécie l'ouverture, M. le ministre. D'ailleurs, il y en aura d'autres,
articles qui portent sur des processus de divulgation, là. De mémoire, quand on
avait parlé de La Victorienne la première fois, on avait parlé de
l'article 581, qui était le suivi des plaintes, entre autres, mais
peut-être que, d'ici là...
M. Dubé :
Des plaintes, c'est ça.
M. Fortin : Puis je ne veux pas... Je ne vous mets pas un
«deadline», là, ce n'est pas ça, l'idée, mais... tu sais, on aura
d'autres occasions d'y revenir, mais il me semble que la réflexion est
nécessaire.
M. Dubé : Bien,
ce que j'aimerais peut-être, je le demande à M. Gagnon en même temps...
peut-être regarder qu'est-ce qu'on fait
actuellement sur ces ententes-là, parce que vous savez, des fois, qu'on a des
rapports intérimaires, hein? Des fois, on n'attend pas le rapport final,
on peut agir. Je sais qu'on en traite. Moi, si vous me permettez, je... Moi, je
suis assez à l'aise qu'on vote comme il est là, mais, s'il y avait besoin de
rajouter quelque chose dans cette section-là,
moi, je n'aurais aucun problème à le regarder pour voir si c'est possible. Ça
fait que je suis sensible à ce point-là que vous soulevez.
M. Fortin : Je
l'apprécie. On va se prendre une note de vous relancer là-dessus
éventuellement. M. le président est infaillible dans ses notes. Donc, je
suis certain que ça va revenir, mais effectivement, là, il me semble que, pour
des gens qui y sont hébergés et pour leurs familles, il y a une nécessité
d'avoir de l'information de façon continue.
Le Président (M.
Provençal)
: ...quelconque.
M.
Fortin : Entre autres.
Le Président (M.
Provençal)
: Je suis parfaitement
d'accord. Merci beaucoup.
M. Dubé : ...que M. Desharnais me soulève, c'est qu'on
est quand même un gouvernement qui a décidé, même si on n'a pas l'obligation de
publier les rapports... La question, peut-être, à M. Desharnais est plus
de dire : Est-ce qu'on irait plus loin que juste les rapports,
mais, par exemple, une entente de demande de services ou... pour s'assurer que
les gens soient au courant de ce qui se
passe? Alors, je pense, c'est plus... Est-ce que, pendant le processus où une
RPA ou peu importe a des difficultés... C'est ça que j'aimerais qu'on
regarde, sans trop... Il y a un équilibre à trouver, là.
Alors, moi, je
pense... Sylvain, je vais vous laisser en parler avec M. Desharnais, puis
on reviendra, là, dans les prochains jours, là-dessus, mais je suis très, très
sensible à ce point-là parce que, comme vous le savez, on n'a pas l'obligation
de publier les rapports puis on les publie maintenant. Alors...
M. Fortin : Non,
c'est ça, mais j'apprécie le fait que M. Gagnon et M. Desharnais se
penchent sur la question, là. Ils connaissent plus en détail que moi, je n'ose
pas dire que vous, mais que moi, le fonctionnement de tout ça et comment
ça pourrait se décider.
M. Dubé : ...votre
objectif, puis, alors donc, on va creuser ça.
M.
Fortin : C'est bon.
M. Dubé : O.K.,
c'est beau.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur le 550? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 550 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté. Maintenant, on m'a
informé qu'il y avait eu une entente pour suspendre
les travaux pour permettre au député de Saint-Henri—Sainte-Anne d'aller faire une intervention au
salon bleu.
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Bien,
c'est... Bien, entre les leaders, mais moi, je...
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Bien, je
suis content de voir votre réaction parce que j'ai eu la surprise... oui.
Alors, on va
suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
10 h 19)
(Reprise à 10 h 33)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous allons reprendre nos
travaux. Nous venions... lorsque j'ai suspendu, nous venions d'accepter
l'article 550. Alors, M. le ministre, je vais vous inviter à nous faire la
lecture du 551.
M.
Dubé : Exactement. Alors, 551 : «Lorsque le
titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'un établissement privé éprouve des difficultés qui compromettent
sérieusement la qualité des services de santé ou des services sociaux qu'il
rend, son administration, son organisation
ou son fonctionnement, Santé Québec peut nommer au plus deux observateurs
pour une période qu'elle détermine.
«Ces derniers
peuvent assister, sans droit de vote, à toutes les séances du conseil
d'administration et de tout comité du titulaire, le cas échéant.
«Les
observateurs transmettent leurs observations à Santé Québec, laquelle détermine
les recommandations qui doivent être faites au titulaire. Santé Québec
peut également exiger de celui-ci qu'il lui fournisse un plan d'action pour la
mise en oeuvre de ces recommandations.»
L'article 551 du projet de loi permet donc,
dans les circonstances qu'il prévoit, à Santé Québec, de nommer un ou deux observateurs au conseil
d'administration et de tout comité du titulaire d'une autorisation qu'elle a
accordée pour l'exploitation d'un établissement privé.
Grâce à ces observateurs, Santé Québec devrait
être en mesure de faire des recommandations au titulaire. L'article 551 permet d'ailleurs à Santé
Québec d'exiger du titulaire qu'il fournisse un plan d'action visant la mise en
oeuvre des recommandations qu'elle a formulées. Il prévoit que cette
aide et que cet accompagnement doit faire l'objet d'une entente que le
titulaire qui en bénéficie doit faire état de l'évolution de la situation
auprès de Santé Québec.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions? M. le député de
Pontiac.
M.
Fortin : Oui, merci, M. le Président. Là, je comprends
qu'on est encore dans... on n'est pas encore rendu au bas de
l'entonnoir, là. On n'est pas encore rendu à l'administration provisoire, mais
des situations qui compromettent sérieusement
la qualité des services de santé, mais qu'on n'est pas rendu à l'administration
provisoire, ça existe... Il y en a-tu beaucoup, des situations comme
celles-là? Parce que, quand on est rendus à ne pas juste compromettre, là,
compromettre sérieusement la qualité des soins, il me semble qu'on se rapproche
dangereusement de ce territoire-là.
Alors, est-ce
que c'est une mesure suffisante, ça, d'avoir juste deux observateurs qui vont
assister aux séances du C.A.?
Le Président (M. Provençal)
: M. Gagnon, est-ce que c'est une bonne
balise?
M. Gagnon (Sylvain) : En fait, M. le
Président, je n'ai pas de... je n'ai pas d'exemple précis, là, au cours des
dernières années, où effectivement on a dû travailler avec la mesure d'avoir
des observateurs. Il faudrait peut-être remonter dans le temps, là, mais
essentiellement c'est une mesure... En fait, on est moins dans l'effet
entonnoir, là. C'est une mesure qui est
différente de celle des accompagnateurs, tu sais, qui permet, effectivement,
suivant des interrogations qui
pourraient être soulevées, d'aller justement assister, accompagner, observer
puis faire les recommandations qui s'imposent en l'occurrence.
M. Fortin : Mais je comprends qu'on ne voulait peut-être pas... au
moment initial, là, quand on a écrit ces articles
de loi là, il y a je ne sais pas combien de temps, là, qu'on ne voulait
peut-être pas passer d'aide et accompagnement à tutelle tout de suite,
là. Mais je vous le dis, comme député d'opposition, moi, si un jour, là, vous
me présentez une situation ou, sur la place publique, il y a une situation où
on apprend qu'il y a une résidence où on compromet sérieusement la qualité des
services de santé, puis que vous me dites : Oui, bien, on va envoyer deux
administrateurs dans... ou deux observateurs
sans droit de vote aux séances du C.A., je suis pas mal certain que ça ne nous
satisfera pas. C'est une mesure qui nous semble bien faible, compte tenu
de l'importance qu'on accorde à la qualité des services rendus puis le sérieux
de la situation qui est décrite.
Le
Président (M. Provençal)
: Ce que vous soulevez... M. le sous-ministre
Desmarais... Desharnais, excusez-moi, m'a
fait signe. Alors, consentement pour permettre... Alors, M. le sous-ministre,
vous nommer, s'il vous plaît, au départ.
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. Daniel Desharnais, sous-ministre associé à la
coordination réseau et ministérielle et aux affaires institutionnelles.
C'est encore dans la gradation des mesures,
c'est-à-dire qu'il y a l'accompagnement volontaire, qu'on a vu dans l'article
précédent, donc c'est une entente entre les parties pour un accompagnement. Là,
on est encore dans la gradation, c'est-à-dire qu'il y a des constats
spécifiques qui se font sur la santé et sécurité. Les observateurs sont là pour apprécier la situation, et ce n'est pas
seulement pour siéger au conseil d'administration, là. Les observateurs peuvent
marcher le terrain, faire les constats et demander les plans d'action
appropriés pour corriger des situations.
À votre question, à savoir pourquoi on ne va pas
directement à l'administration provisoire, c'est que l'administration
provisoire est lourde de conséquences. Et, autant pour l'administrateur à qui
on donne la responsabilité de se charger de l'administration, ce qu'on
souhaite, dans le cas de situations comme ça, c'est qu'on puisse corriger la
situation pour que les activités se poursuivent en toute sécurité.
M. Fortin : Est-ce qu'on se donne une limite de temps? Par exemple,
l'administration provisoire, là, c'est 120 jours, mais après ça il faut
que ce soit corrigé? Et, quand on envoie des observateurs, là, c'est-tu du cas
par cas? Parce que, là, on vient dire «une période qu'elle détermine», mais il
n'y a pas de date limite, là, il n'y a pas de temps maximal.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
généralement, c'est déterminé selon la situation et c'est dans les
correspondances... Actuellement, là, il n'y a pas Santé Québec, c'est
dans les correspondances qui seraient signées par le ministre, où on nomme deux
observateurs et on leur donne un délai pour faire leur mandat. On peut demander
un rapport d'étape, entre-temps, et on peut exiger un plan d'action, également,
correctif aussi.
Le Président (M.
Provençal)
: L'administration
provisoire, ça va être traité à partir de 554 et suivants.
M. Dubé : Oui. C'est exactement ça, M. le Président, mais je
voulais rassurer le député, parce que c'est un peu la même question que
posait... qui était posée... de Saint-Henri—Sainte-Anne. À 554, quatrième paragraphe, je pense que, là, vous la voyez mieux, la gradation, parce que, là, on dit :
Pour assumer l'administration provisoire, si l'exploitant s'adonne... ou
tolère une situation qui, de l'avis... sont susceptibles de compromettre la
santé... Elle est vraiment là.
Ça
fait que je pense que M. Desharnais nous dit, puis votre question est très
bonne, il faut presque aller chercher les preuves avant de faire
l'administration provisoire. C'est un petit peu ça qu'on se dit. Alors,
551 nous permet d'envoyer les... C'est un
«permet», hein, mais il nous permet d'y aller. Puis, en même temps, bien, à
554, si on a accumulé les preuves
nécessaires, bien là, il y a la... Je pense que c'est comme ça qu'il faut le
regarder. Donc, ça répond aussi à votre question sur la gradation de la
sévérité.
• (10 h 40) •
Le Président (M.
Provençal)
: Le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne
aurait une observation. Allez.
M. Cliche-Rivard : ...M. le ministre, je
vous entends bien sur la gradation. Là où j'ai une question, c'est sur le
pouvoir ou la discrétion de Santé Québec de nommer ou de ne pas nommer deux
observateurs. À mon humble avis, la loi devrait exiger... Quand il y a des
preuves de difficultés qui compromettent sérieusement la qualité de services, Santé Québec ne devrait pas avoir... puis c'est le
verbe «peut», là, versus «doit». À mon avis, Santé Québec ne devrait pas
avoir la discrétion de fermer les yeux. Du moment où Santé Québec découvre ou a
connaissance de difficultés qui
compromettent sérieusement la qualité des services, Santé Québec doit, je
pense, nommer au plus deux observateurs pour une période qu'elle détermine. On ne peut pas lui permettre de
fermer les yeux, surtout à ce niveau de gradation. C'est plutôt là ma question,
plutôt que dans la gradation des difficultés.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, l'intention derrière toutes
les mesures qu'on va trouver ici, comme ça a déjà d'ailleurs été expliqué,
c'est, d'une part, de prévoir une gradation des mesures selon la gravité de la situation, mais aussi de donner des moyens
et des outils appropriés à Santé Québec pour être capable d'agir avec le
plus de justesse possible, dépendamment des circonstances.
Il y a d'autres
mesures qui peuvent être prises par Santé Québec en cas de compromission
sérieuse de la qualité des services. Donc,
il ne faudrait pas que ce soit de devoir les prendre toutes en même temps ou
d'en... devoir prendre une ou
l'autre. Ça va devoir être laissé au bon jugement de Santé Québec. Donc,
là-dessus, un «doit», à un moment donné, pourrait obliger d'utiliser un arsenal beaucoup trop lourd et pas assez
précis. Donc, ça implique une part de discrétion.
Et,
d'autre part, c'est mettre un... le verbe «devoir» à la place du verbe
«pouvoir», dans un cas comme celui à 551, bien, ça ne transformerait pas l'article plus en un devoir, M. le
Président, du fait qu'il y a une part d'appréciation pour savoir c'est quoi, compromettre sérieusement la
qualité des services. Donc, ça, je veux dire, implique une appréciation de faits, et, dans ce cas-là, cette appréciation
de faits là, elle appartient à Santé Québec. Donc, il faut qu'elle l'apprécie,
et l'appréciation en elle-même, c'est inhérent, elle est discrétionnaire. Donc,
il faut voir... il y a compromission, et là, ensuite, on va agir. Donc,
ultimement, pour toutes ces raisons-là, sur le plan juridique, il nous semble
que le «peut» est justifié.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le député.
M.
Cliche-Rivard : Mais à quel moment est-ce que, selon vous, la
discrétion devient une obligation, une responsabilité? À quel moment est-ce
qu'il y a imputabilité, là? Parce que ce qu'on recherche, finalement, c'est de
s'assurer qu'il y a... ça ne se passera jamais, d'ailleurs. Ça, c'est ce qu'on
souhaite le plus possible, mais de s'assurer que, si ça se passe, il y a un
responsable et que Santé Québec n'est pas là pour dire : Écoutez, moi, la
loi me disait je pouvais ou je ne pouvais pas intervenir. Moi, ma question,
c'est : Qui sera responsable? Évidemment, j'imagine, le ministère de la Santé, le ministre, mais Santé
Québec a une responsabilité aussi de ne pas laisser ça passer. Puis là on dit
vraiment «compromettre sérieusement la qualité des services». C'est quand même
grave, là.
Donc,
j'entends qu'il y a une appréciation discrétionnaire, mais du moment où cette
appréciation discrétionnaire là est remplie... Et là vous me
dites : Ce n'est pas tout de suite, mais quand est-ce que Santé Québec
aura l'obligation légale d'intervenir? Parce
que, là, elle ne l'a pas puis, dans les dispositions suivantes, elle ne l'a pas
non plus. Elle peut, elle peut intervenir. Vous vous donnez des
pouvoirs, c'est normal, mais il faut qu'il y ait un sens de responsabilité puis
d'imputabilité.
Je
pose la question ouvertement : Où est-il cet... où est-elle, cette
obligation d'intervenir quand la difficulté ou quand les difficultés
compromettent sérieusement la qualité des services éprouvée, ou démontrée, ou
appréciée par Santé Québec?
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que vous avez regardé
l'amendement qui va être déposé à 554?
M.
Cliche-Rivard : Non.
Le Président (M. Provençal)
: Je vous invite à le
faire. Ça va... il y a... ce n'est pas votre réponse, mais il y a certains éléments de réponse, selon moi. Mais je
comprends très, très bien votre intervention, là, dans le sens que vous
voulez savoir à quel moment tout va se déclencher.
M.
Cliche-Rivard : À quel moment on... Santé Québec est forcée de faire
quelque chose.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
ça.
M. Cliche-Rivard : Et non pas seulement...
Là, j'exagère vraiment, puis ce n'est pas ça, mais ça me tente ou ça ne
me tente pas, c'est ça, «peut».
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, je comprends
très bien votre intervention, parce que le but ultime, c'est toujours de
protéger.
M. Cliche-Rivard : ...100 %, et donc,
quand ça, c'est perçu, quand ça, c'est vu, je n'ai pas le choix, je nomme
deux experts indépendants, je n'ai pas le choix, c'est la loi qui me l'oblige.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça. Donc, je saisis
très bien votre propos, M. le député. Est-ce que ça va, M. le ministre?
M. Dubé : Oui,
oui, ça va très bien. C'est juste que, tu sais, je comprends la question du
député, là, de... mais il faut revenir, puis je ne sais pas si ça prend une
explication légale. Moi, je pense que ça prend une explication de principe, là,
que je peux donner.
Je pense qu'il faut
regarder c'est quoi, le rôle de Santé Québec. Le rôle de Santé Québec, c'est de
s'assurer que les services sont bien rendus.
Tu sais, ça, c'est un rôle... c'est fondamental. C'est là que je pense que
l'explication de notre légiste, là,
que vous allez apprendre à connaître dans les prochains jours... Puis merci de
vous prêter à l'exercice. Moi, je
respecte son jugement. S'il nous dit : Bien, écoutez, pour des raisons
qu'il vient de nous expliquer, on est à l'aise avec un «peut», parce que
le rôle fondamental de Santé Québec, c'est de s'occuper de la santé des
patients... Alors, tantôt, on vous disait
qu'il allait y avoir une gradation, une gradation qui fait que, un, il faut
accumuler des preuves. Là, je ne le dis pas... moi, je ne suis pas
avocat comme vous, là, mais 551 est là pour accumuler des preuves. Puis, à 554,
on dit : S'il s'adonne, bien, à ce
moment-là, là, on peut aller aux mesures provisoires qui sont graves. Mesures
provisoires, là, c'est la tutelle.
Alors, moi, je me
dis, l'opinion que j'ai du légiste là-dessus, c'est : il ne faut pas
oublier la mission générale de... Mais, en
tout cas, je voudrais peut-être entendre Me Paquin, s'il veut commenter, mais
moi, je suis très à l'aise avec cette gradation-là pour les raisons que
c'est la mission principale de Santé Québec de s'occuper de ça, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, tout à fait,
l'article 23 du projet de loi va prévoir, entre autres choses, que Santé
Québec a pour mission d'appliquer la réglementation prévue par le projet de loi
à certaines activités liées au domaine de la santé et des services sociaux.
Donc, c'est la mission de Santé Québec de voir à l'application de ces articles-là et d'être responsable de dire si, oui
ou non, il y a lieu d'intervenir avec les pouvoirs que la loi lui
confère.
M.
Cliche-Rivard : Et j'en suis et je suis d'accord. Ma question que je
demandais, c'est : À quel moment... Puis
là ce n'est peut-être pas à 551, mais à quel moment laisse-t-on l'appréciation
discrétionnaire du moyen pour dire : J'interviens, là, la loi me
l'oblige?
M. Dubé : Bien, c'est une bonne question, mais je vais vous
dire comment ça fonctionne dans la vraie vie en ce moment.
M.
Cliche-Rivard : Parfait.
M. Dubé :
Je pense que c'est ça qu'on a traduit ici, là. On a eu des cas, quand même
quelques-uns, où soit une plainte, ou peu importe, qui nous dit : Écoutez,
on pense qu'il y a un problème dans tel CHSLD privé, ou peu importe l'institution. Première chose qu'on fait,
c'est : Est-ce qu'on a assez d'informations pour envoyer un inspecteur?
Puis que ce soit un ou deux inspecteurs ici... parce que, des fois, il y a des
plaintes qui sont soit non fondées ou mal exprimées, etc. Alors, ça, on le
fait, là.
Puis moi, j'en ai
envoyé, des observateurs, suite à des recommandations qui me viennent du
ministère, puis je signe l'autorisation. Ce
rôle-là de jugement qu'on a, de discuter, je vais dire, l'équivalent de 551, on
le fait régulièrement. C'est le ministère qui dit au ministre :
Peux-tu me donner l'autorisation de donner un mandat à un observateur? La différence ici, c'est que ce serait Santé Québec
qui a ce rôle-là, mais le même jugement que le ministre fait pour 551, là, c'est
Santé Québec qui le fait. Ça va?
L'inspecteur s'en va sur place,
l'inspecteur, il dit : Aïe! boy, j'ai regardé ça, là, ce n'est vraiment
pas beau, là, là, puis on doit
intervenir, et là, boum, là, on calle l'administration provisoire. Ça fait que,
je vous le dis, ce qu'on dit ici là, c'est
exactement ça. Puis là... pas à juger, mais le ministre, c'est ça, sa job,
c'est de s'assurer que les services sont donnés correctement. Alors, moi, je me
dis, on fait juste transcrire, alors... Mais c'est sûr qu'il y a un élément de
jugement qui est posé, en ce moment,
par le ministre puis, après ça, par Santé Québec, de dire : Envoyons nos inspecteurs
puis nos observateurs pour
qu'ils nous reviennent.
Puis moi, ce que je
vous dirais qui est peut-être un détail, mais qui est très important, je
n'attends pas un rapport de trois mois. C'est pour ça, tantôt, que je disais au
député... puis c'est pour ça que je veux creuser comment on va faire ça, c'est que moi, le rapport
préliminaire, je le demande après deux semaines, je n'attends pas un rapport
final de trois mois. Quand on a eu des enjeux, au bout de deux semaines,
je me souviens, là, d'avoir une conversation téléphonique avec les gens du
ministère, et l'inspecteur dit : Est-ce que... on s'en va-tu vers une
tutelle?
• (10 h 50) •
M.
Cliche-Rivard : Je comprends.
M. Dubé : Alors,
c'est pour ça que je vous dis, cette gradation-là, là, c'est exactement ce
qu'on a là.
M. Cliche-Rivard : J'entends et j'apprécie
l'explication. J'imagine qu'on continuera de voir cette gradation-là et peut-être je reviendrai sur cet élément-là
discrétionnaire ou moins, là. Après, je me posais la question sur les observateurs, sur leur qualité, sur
leur... Qu'est-ce que vous voyez comme... Où est-ce que vous allez les prendre,
ces observateurs-là? C'est quoi, leur spécialité?
M.
Dubé : Ça, c'est une très
bonne question, si je peux répondre là-dessus, puis M. Gagnon, vous
compléterez. Là, je vais nommer quelqu'un, pour vous donner un exemple, là,
d'une personne à qui on a fait souvent confiance, Mme Lise Verreault,
qui est une ancienne... peut-être que même le député... une ancienne
sous-ministre, qui a déjà été P.D.G. C'est
des gens qui savent c'est quoi, le... ils rentrent à quelque part, là, puis ils
le savent si ça va ou ça ne va pas, là.
Alors donc, c'est le
genre de personne qu'on a utilisée, qui, au bout de deux semaines, nous dit...
Tu sais, on l'a envoyé au Nunavik, on l'a envoyée dans toutes sortes de
mandats, des fois, assez difficiles. C'est le genre de personne qu'on engage, des gens qui sont soit à la retraite ou qui ont
une expérience pour être capable d'avoir un... je dirais, une sensation
de ce qui se passe sur le terrain ou dans cet établissement-là. C'est un
exemple que je vous donne.
M. Cliche-Rivard : Ça fait que c'est des
gens qui vont être déjà dans l'univers ou dans la bulle de Santé Québec,
ou c'est des gens ad hoc que vous allez
nommer pour... ad hoc que vous allez nommer pour des mandats... des missions
particulières?
M. Dubé :
Ad hoc, ad hoc, ad hoc. On a des inspecteurs comme tels, ça, c'est d'autres
chose, mais, lorsqu'on décide d'avoir...
M.
Cliche-Rivard : Un observateur.
M. Dubé : ...d'avoir
un observateur puis qu'on a des doutes qu'il y a... un peu ce que le député de
Pontiac soulevait tantôt, là, il faut aller chercher des gens qui sont
indépendants du réseau. C'est ça qui est important, là.
M. Cliche-Rivard : Donc, ils seront neutres,
indépendants puis ils vont pouvoir faire un rapport qui va être, de la
même façon, neutre et indépendant.
M. Dubé : Exactement.
M.
Cliche-Rivard : Merci.
M. Dubé : Ça
fait plaisir.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va,
M. le député? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 551?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 551 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: 552, M.
le ministre, pour lequel vous aurez un amendement.
M. Dubé : Avec plaisir. «En cas de cessation des activités
du titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'un établissement privé qui offre des services
d'hébergement, d'une ressource offrant de l'hébergement ou d'une résidence
privée pour aînés, que celle-ci découle d'une décision de ce titulaire ou de la
perte temporaire ou définitive de son autorisation,
Santé Québec doit s'assurer qu'une personne qui est hébergée par cet
établissement ou par cette ressource ou qui réside dans cette résidence
obtient l'aide à sa relocalisation lorsque cette personne le requiert.»
Le
commentaire sur l'article, c'est : l'article 552 du projet de loi
vise à ce que Santé Québec aide les personnes hébergées et les résidents
à se relocaliser.
Le Président (M.
Provençal)
: Et votre
amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Oui, juste me prendre une
note ici. Donc, l'amendement de 552 se lit comme suit :
1° remplacer
«En cas de cessation des activités du titulaire» par «Lorsqu'elle décide de la
suspension ou de la révocation volontaire ou forcée»;
2° supprimer
«que celle-ci découle d'une décision de ce titulaire ou de la perte temporaire
ou définitive de son autorisation».
Alors, je
vais lire le commentaire pour expliquer la justification de l'amendement. Cet
amendement propose d'abord un remplacement, dans l'article 552 du projet
de loi, afin que l'obligation de Santé Québec s'applique à compter du
moment où la suspension ou la révocation d'une autorisation est décidée par Santé
Québec et non à compter du moment où il y a
cessation des activités du titulaire, puisque les activités prennent fin de
façon prossessive... progressive, pardon,
à compter de la décision de Santé Québec de révoquer une autorisation.
Rappelons que la suspension limite les activités d'un titulaire sans en
entraîner la cessation. On a déjà discuté ça.
Cet amendement propose ensuite la suppression
d'un passage de l'article 552 qui correspond aux notions de révocation volontaire ou forcée et à la suspension,
dont les effets sont prévus par les articles 532.1 à 532.4, récemment
introduits par amendements. Et on voit à
l'écran, M. le Président, l'effet de cet amendement-là sur l'article 552.
Oui, voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement? M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Je comprends que la grande partie de
l'amendement, là, c'est pour, entre autres, utiliser le même langage
qu'on a utilisé dans les articles précédents, mais il y a quand même quelque
chose d'important dans ce qui est proposé,
là, et de positif et nécessaire dans ce qui est proposé, c'est qu'on ne veut
pas commencer à aider les résidents le jour où il n'y a plus de services, là.
Il faut commencer à les aider dès qu'on sait qu'il va y avoir, éventuellement,
perte de services. Alors, de ce côté-là, on
n'a pas d'enjeu. Sur l'obligation à Santé Québec, à l'article principal, on
n'aura plus de commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il... Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Bien, vous voyez, là, ça, c'est un bel exemple
du... de l'obligation, puis ça, j'en conviens, sur cette notion-là,
c'est intéressant. Là, Santé Québec doit s'assurer, là, l'obligation, elle est
pure, elle est directe par la loi, et c'est
le genre de... Puis là on n'est pas dans les mêmes dispositions que 551, là, on
est dans quelque chose de différent, sur la relocalisation, mais là
Santé Québec n'a pas le choix, là, elle doit s'assurer d'aider à la
relocalisation. Donc, c'est peut-être là où... le point de nuance que
j'apportais tout à l'heure.
Ma question
est... «qui réside dans cette résidence, obtient l'aide à sa relocalisation».
Est-ce que Santé Québec aura donc une obligation de résultat de
relocaliser la personne? Donc, Santé Québec n'arrête pas son travail... parce qu'il y a une notion d'aide, aide à la
relocalisation, ça, c'est ce que l'article prévoit, mais finalement, tant que
la personne n'est pas relocalisée, Santé
Québec continue, là, et finalement Santé Québec a l'obligation de permettre la
relocalisation, si je comprends bien.
Le Président (M. Provençal)
: On va vous répondre, mais là vous
n'êtes pas sur l'amendement.
M. Cliche-Rivard : En effet.
Le Président (M. Provençal)
: Alors... mais on pourra...
M. Cliche-Rivard : Sur l'amendement,
je n'ai pas de commentaire.
Le
Président (M. Provençal)
: Non, non, mais regardez, on va répondre
immédiatement à votre interrogation, puis, après ça, je reviens à
l'amendement.
M. Cliche-Rivard : Sans problème.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président.
En fait, dans un cas comme celui-ci, en fait, il faudrait s'en remettre aux règles usuelles d'interprétation pour
savoir s'il s'agit d'une obligation de moyens ou d'une obligation de résultat,
normalement, et là j'y vais de mémoire, mais on va statuer que c'est une
obligation de résultat lorsqu'on considère
que la personne à qui l'obligation est confiée maîtrise tous les facteurs
nécessaires pour être capable d'atteindre le résultat. Classiquement, il
me semble, c'est la différence entre un mécanicien et un médecin.
Ici, j'aurais tendance à conclure qu'il s'agit
d'une obligation de moyens plus qu'une obligation de résultat, puisque les
différents lieux d'hébergement ou de résidence vers où pourrait être
relocalisée une personne ne sont pas tous sous
le contrôle de Santé Québec. Donc, quand on dit : Santé Québec doit
s'assurer qu'une personne qui est hébergée par cet établissement... ou qui réside dans cette résidence obtient
l'aide à sa relocalisation... doit l'aider à se relocaliser, mais il n'y
a pas une obligation de résultat de faire en sorte que la personne soit
relocalisée par Santé Québec.
M.
Cliche-Rivard : Donc, il pourrait y avoir, malheureusement, une
situation où le centre ou la résidence est fermé
et où la personne n'a pas trouvé, là, de nouvel endroit... ou est en voie de
fermeture, et la personne n'a pas trouvé l'endroit. Et finalement, le
centre est fermé quand même, même si la personne n'a pas trouvé ou n'a pas de
résidence intermédiaire ou temporaire à
laquelle elle souhaite se reloger ou elle peut se reloger. Est-ce que c'est
possible ou ce n'est pas possible?
Le Président (M.
Provençal)
: M.
Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui. M. le Président, en
complément, dans les situations où il y a suspension ou révocation... bon, je vais vous parler
d'expérience, là. J'ai vu une situation où on a mis fin à la certification
d'une RPA, donc son autorisation avait été révoquée. Et puis
l'obligation de moyens et... de l'établissement ou de Santé Québec, avec le
projet de loi, réside dans le fait qu'à partir du... de cet instant-là, il va
déployer... puis c'est ça, la pratique, il va déployer des intervenants, des
travailleurs sociaux ou des infirmières, des préposés aux bénéficiaires pour
assurer la prestation de services, le temps de la relocalisation. Le principe
général, là, c'est celui-ci.
Il est arrivé des
situations où, donc, plus de... l'autorisation est retirée de sorte que, quant
à la certification, la personne décide de
demeurer dans la résidence. Il va y avoir un accompagnement, donc, le temps,
effectivement, là, de travailler dans
le respect de la personne. C'est pour ça qu'on est sur une obligation de moyens
pour tenter une relocalisation à terme, mais globalement c'est la
pratique qui court dans ces situations-là.
Le Président (M. Provençal)
: Je reviendrais, si vous
me permettez, à l'amendement, parce que je pense que l'amendement, il
n'y avait pas... il ne semblait pas y avoir de problématique. Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention sur l'amendement, est-ce que l'amendement à
l'article 552 du ministre est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Maintenant,
on revient à l'article 552 amendé, et là je vous permets... parce que vous
parlez vraiment de la notion de...
toujours en lien avec la relocalisation qui fait partie de cet article-là.
Alors, je vous permets de poursuivre.
• (11 heures) •
M.
Cliche-Rivard : Et donc, merci pour votre réponse. L'aide ou l'assistance
fournie par Santé Québec ne cessera pas tant que cette personne-là n'est pas
relocalisée. C'est une obligation continue jusqu'à la relocalisation de l'aider
à se relocaliser ou si c'est ponctuel...
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que chaque
situation est évaluée, là, pour avoir vécu... en avoir vécu dans mon
comté, mais je vais vous laisser répondre, M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. En fait, chaque situation doit être
appréciée, hein? Si, suivant le changement
d'usage, là, suivant une révocation, si effectivement, il appert que les
conditions physiques de besoin de la personne permettent de demeurer
dans les lieux, donc... notamment, en RPA, là, la personne a signé un bail...
M.
Cliche-Rivard : Je comprends.
M. Gagnon
(Sylvain) : ...donc il faut l'apprécier au mérite. Si on est toujours
dans une situation où la... suivant la transformation des lieux et des
services, si on a la conviction que... puis il faut l'apprécier au mérite, là,
que la condition de l'usager peut être effectivement mise en... sa santé et sa
sécurité peut être mise en danger, à ce moment-là,
l'intervention va se poursuivre jusqu'à la relocalisation. Parfois, il y a des
délais qui courent, d'expérience, là, le temps, effectivement, de
convaincre la personne, la famille, trouver le bon lieu de pairage, ces
choses-là, mais...
M. Cliche-Rivard : Donc, il n'y aura...
bien, il n'y aura pas de situation ou, en tout cas, on espère ou on souhaite qu'il
n'y aura pas de situation où la personne est finalement... est laissée pour
compte, là. Elle va... du moment où sa condition le nécessite, elle va
continuer de bénéficier de l'aide de Santé Québec, et on se souhaite, et on
souhaite vraiment que tout se passe pour le mieux. Cette personne-là est
relocalisée, puis Santé Québec va continuer de porter assistance, tu sais, on va... On n'aura pas de situation où, finalement,
il se fait répondre : Bien là, je suis allé au bout de mes moyens,
je ne sais pas quoi te répondre de plus, fin de l'histoire. Tu sais, c'est
vraiment ça que je veux éviter, là, que
l'assistance va être... Tant qu'elle en a besoin, puis je comprends au cas par
cas, là, mais tant que la personne, vous l'avez dit, le temps qu'elle en
a besoin, elle sera assistée par Santé Québec.
Le Président (M.
Provençal)
: M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : M. le Président, oui,
c'est l'esprit à l'intérieur... dans lequel on travaille, puis Santé Québec
va être appelé à travailler.
M.
Cliche-Rivard : Un immense merci pour la réponse.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Fortin : Oui. Il y a un enjeu, là,
par rapport à ça, par exemple. Parce que j'entends ce que le sous-ministre
nous dit puis... mais la façon dont on le lit, on le lit différemment, là, tu
sais : «Santé Québec doit s'assurer qu'une personne qui est hébergée par cet établissement ou par cette ressource — celle qui ferme, là — ou
qui réside dans cette résidence
obtient l'aide à sa relocalisation lorsque cette personne le requiert.» Le
«lorsque cette personne le requiert», là, c'est un couple... un couple âgé qui
habite dans une résidence pour aînés, là, mais qui est très bien capable de
faire des appels, de se trouver une
autre résidence, de se déplacer, s'il le faut, là. Tu sais, la plupart des gens
en RPA, là, il y en a beaucoup qui sont capables de faire ces
démarches-là, il y en a énormément. Mais donc c'est normal qu'il y ait une
appréciation à savoir si une personne le requiert.
Ce n'est pas
la même chose pour quelqu'un qui habite dans une RI puis qui a des troubles
graves de comportement ou des
problèmes de déficience intellectuelle. Mais le «obtient l'aide à sa
relocalisation», il y a des gens qui n'ont pas juste besoin de l'aide à la relocalisation, là, qui ont besoin du
processus du début à la fin, là, puis qui ont besoin d'être pris en charge. Je pense entre autres à une
ressource d'hébergement, une ressource intermédiaire d'hébergement pour des gens, justement, que ce soit DI, que ce soient les
troubles graves de comportement, des gens qui ne peuvent pas faire ça
d'eux-mêmes, là.
M. Dubé : ...vous voulez dire?
M. Fortin : Qui ont besoin... Par exemple, l'État fait affaire avec une
ressource intermédiaire pour héberger ces
gens-là, mais, encore là, une fois que la ressource intermédiaire n'existe plus
ou qu'elle n'existera plus, bien là, ces gens-là ont besoin de... pas
juste de l'accompagnement, ils ont besoin que l'État les relocalise.
Alors là,
ici, on vient dire «obtient l'aide à sa relocalisation», mais moi, si je vous
aide, M. le ministre, ça ne veut pas dire que je fais votre job à votre
place non plus. Donc, il y a une partie qui tombe sur vos épaules à vous. Et,
dans ce cas-ci, si l'État ne fait qu'aider à
la relocalisation, bien, aider, ça peut être assez vague, là. Ça peut être
suggérer, ça peut être donner des
numéros de téléphone, ça peut ouvrir certaines portes, mais ce n'est pas... on
ne prend pas le résident de la RI puis on lui dit : Voici où tu vas
maintenant être hébergé.
Le
Président (M. Provençal)
: Je comprends très bien votre intervention, mais
moi, je peux vous dire, pour avoir vécu
certaines situations dans mon comté, que tant et aussi longtemps que la
personne n'a pas été vraiment relocalisée, sécurisée et assurer les
soins qui lui sont nécessaires, je vais parler du CISSS chez nous, ils ont...
ils font le processus de a à z.
M.
Fortin : Mais elle est là ma question, M. le Président,
c'est que ça, c'est ce que ça devrait être. Mais le texte de loi reflète-t-il
cette obligation-là, qui est celle que vous décrivez, là, que l'État devrait
s'assurer que cette personne-là, du début à la fin, elle est prise en
charge dans certains cas? Mais ici, l'obligation de l'État, c'est d'offrir de l'aide
à la relocalisation. Je me demande si ça va assez loin.
M.
Dubé : Avant, peut-être, de passer la parole, je voulais
juste mieux comprendre la question du député, parce qu'il y a toujours
quelque chose à... Il y a deux choses. Vous avez dit, parce que vous avez cité,
au début, «lorsque cette personne le
requiert»... Je voulais juste bien comprendre. Ce qui vous inquiète, c'est, par
exemple, quelqu'un qui ne serait pas dans un état de pouvoir faire cette
demande-là, est-ce que c'est... Bon, ça, il y a cette partie-là qui vous
inquiète. On pourrait...
M. Fortin : Bien, non...
M. Dubé : Non?
M.
Fortin : ...la partie, «lorsque cette personne le requiert»,
là, elle est nécessaire dans le texte de loi. Ça, ça va, parce qu'il y a plein de gens qui n'ont pas besoin de l'aide de l'État
du tout et qui sont capables de s'organiser d'eux-mêmes.
M.
Dubé : ...je me demandais si vous vous interrogiez sur
est-ce qu'il y a besoin, des fois, d'un proche aidant ou quelque chose.
Ce n'est pas ça qui vous préoccupe.
M. Fortin : Pas pour... ce n'est pas à ces gens-là que je pense en ce
moment, c'est des gens qui n'ont pas les moyens de s'aider eux-mêmes.
M. Dubé : O.K. Vous voulez définir
c'est quoi, l'aide à la... vous voulez un peu bien comprendre ça veut dire
quoi, l'aide à la relocalisation? Est-ce que l'effort est suffisant ou est-ce
que l'engagement... Puis là c'est là que j'aimerais
répondre... peut-être passer la parole à M. Gagnon pour voir comment ça se
fait, ça, en pratique, là, parce que oui, on le dit ici dans un article
de loi, là, qui d'ailleurs reprend... ne bougez pas...
M. Gagnon (Sylvain) : 346.
M.
Dubé : Qui reprend 346.0.18 de la LSSSS. Mais allez-y
donc, M. Gagnon, parce que je comprends mieux la question du...
mais peut-être voulez-vous...
M.
Fortin : Mais je vais la préciser quand
même puis là je vais enlever un paquet de mots, là, dans le texte de loi. Santé Québec doit s'assurer que cette
personne obtient l'aide à sa relocalisation, mais il y a des gens qui ont besoin
de plus que de l'aide, là, il y a des gens
qui ont besoin d'être relocalisés. Donc, est-ce que l'obligation de l'État qui
est mentionnée, qui est décrite à
l'article 552 puis au 346 point quelque chose, là, de la LSSSS,
est-ce que ça va assez loin dans l'obligation qu'a l'établissement?
Parce qu'offrir une aide, ce n'est pas assez pour certaines personnes.
Le Président (M. Provençal)
: M. Gagnon, s'il vous plaît.
M. Gagnon
(Sylvain) : Bien, M. le Président, la réponse à ça, c'est oui.
Donc, il est peut-être important de revenir sur comment on... comment, dans les faits, se traduit un article comme
celui-là quand on parle d'aide. D'abord, le premier élément, quand il y
a relocalisation... puis je reviendrai tantôt sur la question des ressources
intermédiaires, mais, quand il y a une relocalisation qui, en vertu de
l'article 552... l'établissement débarque dans l'installation, va évaluer la condition de chaque personne pour, justement,
bien mesurer l'aide qui est nécessaire à la relocalisation. Il y a tout un
processus d'information de la personne, des
proches, pour s'assurer effectivement que le processus d'accompagnement se
fasse jusqu'au bout.
Outre ce qu'on disait tout à l'heure, là, il est
important de préciser que l'aide peut aller jusqu'à un soutien financier pour
le transport des meubles, pour déménager la personne, de sorte que
d'expérience, là, cet article-là, généralement,
traduit... en fait, la pratique traduit bien l'esprit pour accompagner la
personne jusqu'à... elle puisse trouver un nouveau milieu de vie ou
parfois être orientée soit en ressource intermédiaire ou en CHSLD.
En ce qui concerne les ressources
intermédiaires, très, très brièvement, là, les articles qui sont ici ne
touchent pas les ressources intermédiaires.
Généralement, le processus de ressource intermédiaire, c'est... l'autorisation
de maintenir une ressource
intermédiaire est donnée actuellement par les établissements, le sera par Santé
Québec, et généralement l'accompagnement se fait avant la révocation.
Donc, l'idée, c'est de travailler de façon proactive, là.
M.
Fortin : Vous avez indiqué dans l'amendement, là, que
l'accompagnement doit se faire avant la révocation. Oui. O.K. Ça va, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur le 552 amendé, est-ce que le 552 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: 553, un article sur la vérification de la qualité
et de la sécurité de certains services. M. le ministre.
M. Dubé : Oui, dans un autre
chapitre, exactement.
«Santé Québec
peut demander au conseil d'administration d'un ordre professionnel un avis sur
la qualité et la sécurité des services professionnels fournis par les
membres de cet ordre dans un centre médical spécialisé, dans un établissement privé ou pour le compte d'un
organisme communautaire qui offre dans ses locaux des services d'interruption
volontaire de grossesse.
«Santé Québec
peut également requérir du conseil d'administration d'un ordre professionnel un
avis sur les normes à suivre pour
relever le niveau de qualité et de sécurité des services professionnels fournis
par les membres de cet ordre dans un tel centre, dans un tel
établissement ou pour le compte d'un tel organisme.»
Le
commentaire sur cet article, c'est : L'article 553 du projet de loi
permet à Santé Québec d'obtenir du conseil d'administration d'un ordre
professionnel des avis sur la qualité et la sécurité des services
professionnels fournis par certains membres de cet ordre de même que sur les
normes à suivre pour relever le niveau de qualité et de sécurité de ces
services professionnels.
• (11 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur 553? Oui, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Merci beaucoup. Là, en l'instance, on a des ordres
professionnels pour lesquels l'obligation, c'est d'assurer ou de veiller à la sécurité du public. Donc, c'est déjà
dans son mandat de s'assurer d'un respect de normes minimales et de la protection du public. En l'occurrence,
là, c'est le... Santé Québec viendrait, donc, demander à l'ordre
professionnel... donc présumer que l'ordre professionnel ne remplit pas son
obligation de protection et de sécurité du public. J'essaie bien de comprendre
la subordination entre Santé Québec qui, finalement... pas semonce ou reproche,
finalement, ou a des doutes que l'ordre
professionnel, finalement, exécute son obligation légale de protection du
public? Parce qu'elle exige un avis,
donc ce n'est pas rencontré ou ce n'est pas respecté, les obligations
minimales, c'est dans cette circonstance-là?
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, Dr Bergeron, vous nommer puis pouvoir
répondre à l'interrogation qui est soulevée par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Bergeron (Stéphane) : Bonjour. Stéphane Bergeron, sous-ministre adjoint,
Direction générale des affaires universitaires, médicales, infirmières
et pharmaceutiques au ministère de la Santé et des Services sociaux.
M. le Président, en réponse à la question du
député, je ne le vois pas nécessairement du même oeil. Les ordres
professionnels font un grand travail, mais ils ont à surveiller quand même
l'exercice d'un très grand nombre de commettants. Le Collège des
médecins, par exemple, a 20 000 membres. Donc, il leur est impossible
d'être partout à la fois et de tout
surveiller. Ici, on prévoit... et ils ont des mécanismes, là, en place pour
vérifier soit par échantillonnage soit
par identification. Par exemple, un citoyen qui va faire une plainte, bien, ça
peut amener à l'examen de la pratique d'un professionnel par un ordre
professionnel.
Ici,
on comprend que Santé Québec pourrait être détenteur ou recevoir certaines
informations de par sa position privilégiée, de par le fait que certains autres
professionnels au travail... ou travailleurs de la santé y oeuvrent et, un peu
comme un citoyen, pourraient rapporter ces informations-là à l'ordre, mais on
convient ici qu'on donne un pouvoir supplémentaire dans le contexte où on peut
demander l'intervention nécessaire de l'ordre, dans ce cas-ci.
Donc,
ce n'est pas du tout un désaveu envers la qualité du travail de l'ordre. Je
pense que c'est une complétion de ce travail-là, et le tout à la lueur
d'informations que Santé Québec pourrait être en mesure de recevoir.
M. Cliche-Rivard :
O.K. Et l'avis est demandé nominativement sur un membre ou sur la
profession? On a reçu des informations sur le membre X. Je demande un avis
à l'ordre sur le membre X ou si ça englobe l'ensemble des normes
d'activité de la profession de médecin, par exemple?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Dans ce cas-ci, je me
permets... puis l'adage me corrigera, si nécessaire, les juristes me
corrigeront, ma lecture est que l'intervention ici porte particulièrement sur
l'ensemble des services offerts par l'organisme,
ce qui ne veut pas dire que tous les membres seraient dérogatoires, mais,
contrairement à une intervention sur un membre, c'est plus ici
l'intervention globale que l'on veut regarder.
M.
Cliche-Rivard : Et donc, d'une certaine façon, Santé Québec devient...
non, le Collège des médecins, par exemple,
devient redevable à Santé Québec par rapport aux normes d'exercice de
profession. Donc, Santé Québec peut exiger au Collège des médecins, par
exemple : On a reçu telle information à l'effet que telle norme ou telle
pratique de service n'est pas conforme à ce
à quoi on devrait s'attendre. Par définition, donc, vous ne l'avez pas corrigé,
si je ne m'abuse, ou vous ne l'avez
pas amélioré. Moi, je vous demande un avis sur la situation. Donc, on vient
créer comme un palier au-dessus de l'ordre professionnel?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, ce n'est pas ma perception des choses,
là. Santé Québec ne se substitue en aucun
moment au travail des ordres professionnels. Santé Québec, en soi, n'est pas
l'organisme qui va évaluer la qualité du travail des membres des
10 ordres professionnels. C'est un travail qui appartient aux ordres
professionnels eux-mêmes. Ici, il ne s'agit pas d'un jugement de Santé Québec.
Ce jugement-là doit être apporté par les ordres professionnels sur la qualité. C'est une demande d'examiner la pratique
sur la qualité et la sécurité. Suite à cet avis-là, on va le voir dans
cet article et les subséquents, Santé Québec pourra agir en fonction des
rapports, mais ce n'est pas à Santé Québec à se prononcer sur la qualité de
pratique des membres des ordres professionnels.
M.
Cliche-Rivard : Mais est-ce qu'on ne pourra pas présumer, puis je pose
la question le plus ouvertement possible,
que l'ordre va avaliser ou fournir un avis favorable à l'exercice de ses
propres normes? Je veux dire, si vous me demandez un avis, moi, je suis l'ordre
professionnel, vous me demandez un avis sur mes normes et pratiques, en tant que Santé Québec, je serais surpris, mais ce
n'est pas impossible que je vous fournisse un avis défavorable. Donc, je me pose la question sur l'objectif, ou
qu'est-ce qu'on veut viser, ou qu'est-ce qu'on veut corriger ou améliorer avec
cette disposition. C'est quoi, l'intention derrière la disposition?
Le Président (M.
Provençal)
: Mais
l'avis va porter sur la qualité et la sécurité des services. Donc, c'est vraiment une photo sur ce qui se fait de façon globale.
Moi, je pense qu'il faut le voir de cette façon-là, puis Dr Bergeron,
corrigez-moi, là, si ma perception n'est pas bonne.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, je suis
d'accord avec vous, les ordres professionnels ont pour objectif ultime la
protection du public, regardent la qualité du travail de leurs commettants et
s'assurent... Puis là les ordres professionnels ont toutes sortes de pouvoirs
d'intervention, à partir de demandes de formation aux pouvoirs... Et je ne présumerai de rien, vous le savez, parfois, il
y a des informations qui sont interprétées d'une certaine façon, et, quand
les ordres et les organismes réglementaires
regardent ça, ils peuvent déterminer que la pratique est tout à fait conforme
et adéquate. Ce n'est pas toujours facile de
juger. Mais ici on dote Santé Québec de la capacité de faire intervenir l'ordre
pour se prononcer sur les pratiques dans un objectif de protection du public.
M.
Cliche-Rivard : Dans ces circonstances-là, le conseil d'administration
de l'ordre est tenu de remettre l'avis. Ça,
c'est une obligation qu'on crée par cette loi ou... parce qu'on dit :
Santé Québec peut demander un avis. Ça, j'en conviens, on peut demander beaucoup de choses. Je devine que... et
les légistes me corrigeront, là, mais je devine que, donc, le conseil d'administration ou l'ordre a l'obligation de
fournir cet avis-là à Santé Québec. Ce n'est pas si ça me tente ou si ça
ne me tente pas.
M. Bergeron
(Stéphane) : Oui, M. le Président, il y est tenu.
M. Cliche-Rivard : Il y est tenu.
Par cette disposition ou par une autre disposition?
M. Bergeron (Stéphane) : Par cette
disposition.
Le Président (M. Provençal)
: Par cette disposition, par cet
article-là. Me Paquin, pouvez-vous confirmer, s'il vous plaît?
M. Paquin (Mathieu) : Je confirme,
M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Autres interventions sur
l'article 553? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui, bien, la seule chose qu'il y aurait, je vous
dirais... je me demande si... Quand on fait l'énumération, là, du CMS, l'établissement privé, l'organisme
communautaire, en regardant l'ancienne LSSSS, là, dans le fond, vous avez fusionné toutes ces obligations-là en un
article, ici, si je comprends bien. Parce que je vois l'article 338, là,
c'est... qui traite spécifiquement des CMS, mais il y avait les mêmes
obligations pour tous les différents groupes, non?
Le Président (M. Provençal)
: On parle de services professionnels.
Allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, il y avait... dans la LSSSS, il y avait 333.8 seulement concernant les CMS. Donc, ça a été étendu aux
établissements privés et aux organismes communautaires qui offrent des
services d'interruption volontaire de grossesse.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fortin : Oui, je n'ai pas d'enjeu avec ça.
• (11 h 20) •
Le
Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention sur le 553,
est-ce que l'article 553 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. 554 pour lequel vous
avez un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Alors là, on rentre dans
l'administration provisoire dont on parlait un petit peu plus tôt. Alors,
allons-y avec 554 :
«Santé Québec
peut désigner une personne pour assumer, pour une période d'au plus
180 jours, l'administration provisoire d'un établissement privé,
d'une résidence privée pour aînés ou d'une ressource offrant de l'hébergement
dans l'une des situations suivantes :
«1°
l'exploitant n'est plus titulaire d'une autorisation ou ne remplit plus les
conditions requises pour obtenir une autorisation
ou l'autorisation dont il est titulaire a été révoquée ou n'a pas été
renouvelée conformément à la présente loi;
«2° l'autorisation de l'exploitant a été
suspendue parce qu'il n'a pas apporté, à l'intérieur des délais fixés par Santé Québec ou à sa satisfaction, les correctifs
ordonnés par celle-ci en vertu de l'article 537 ou qu'il n'a pas respecté
l'engagement pris en application de cet article;
«3° l'exploitant ne prend pas les moyens
nécessaires afin de mettre fin à tout cas de maltraitance, au sens de la Loi visant à lutter contre la maltraitance
envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité,
ayant été porté à sa connaissance;
«4° l'exploitant s'adonne à des pratiques ou tolère
une situation qui, de l'avis de Santé Québec, sont susceptibles de
compromettre la santé ou le bien-être des personnes recevant ou pouvant
recevoir des services de l'exploitant ou qui sont incompatibles avec la
poursuite de sa mission;
«5°
l'exploitant éprouve des difficultés qui, de l'avis de Santé Québec,
compromettent sérieusement la qualité des services du domaine de la
santé et des services sociaux qu'il rend, son administration, son organisation
ou son fonctionnement.
«Santé Québec peut prolonger la durée de
l'administration provisoire pour une période d'au plus 180 jours.»
Alors, le
commentaire sur 554 : Cet article prévoit les circonstances dans
lesquelles Santé Québec peut désigner
une personne, l'administrateur provisoire, pour lui faire assumer
l'administration provisoire d'un établissement privé, d'une résidence
privée pour aînés ou d'une ressource offrant de l'hébergement. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: ...l'amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Je vais faire ça tout
de suite. Alors, au premier alinéa de l'article 554 :
1° remplacer le premier paragraphe par le
suivant :
«1° l'exploitant ne
remplit plus les conditions requises pour obtenir l'autorisation dont il est
titulaire ou Santé Québec a suspendu cette autorisation, en a prononcé la
révocation forcée ou ne l'a pas renouvelée;»;
2° remplacer, dans le paragraphe 2°,
«l'autorisation de l'exploitant a été suspendue[...]» par «l'exploitant»;
3° insérer, après le paragraphe 2°, le
suivant :
«2.1° l'exploitant n'a pas satisfait à une
condition de cessation des activités qui lui a été imposée en vertu de
l'article 539 ou 540.4;»; et
4° remplacer, dans le texte anglais du
paragraphe 4°, «are receiving» par «receive».
Commentaires
pour cet article : Cet amendement remplace le paragraphe 1° du
premier alinéa de l'article 554 du
projet de loi... une modification afin d'en assurer la concordance avec
l'article 532.4. En effet, tant qu'il y aura une exploitation
pouvant faire l'objet d'une administration provisoire, la révocation ou la
décision de ne pas renouveler l'autorisation
ne sera pas finale, comme le précise l'article 532.3. Il s'ensuit que
l'exploitant sera encore titulaire d'une autorisation.
Rappelons que l'article 532.4 limite
néanmoins la portée d'une telle autorisation.
L'amendement modifie le paragraphe 2° afin
que la suspension de l'autorisation ne soit plus nécessaire pour décider de
l'administration provisoire lorsque l'exploitant n'apporte pas les correctifs
requis en vertu de l'article 537.
L'amendement
permet également de décider de l'administration provisoire lorsque l'exploitant
ne satisfait pas aux conditions de cessation des activités qui lui sont
imposées, que la cessation des activités résulte de la révocation forcée de son
autorisation, de son renouvellement ou de sa révocation volontaire.
Enfin, il
vise à corriger, dans la version anglaise, le temps de verbe utilisé pour
celui-ci, qui est approprié dans la situation.
Et on voit
bien à l'écran l'impact des différents amendements que je viens de lire ou des
différents points que je viens de lire dans l'amendement. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement?
M. Fortin : Oui, simplement, juste un commentaire parce qu'il y a quand
même des modifications qui sont... je ne veux pas dire superficielles, là, mais
quand je regarde le texte anglais, disons qu'on ne s'attardera pas là-dessus
longtemps. Mais le deuxième point, là, nous apparaît quand même important, là,
c'est-à-dire l'exploitant n'a pas apporté, à
l'intérieur des délais fixés, des correctifs nécessaires. Ça, ça nous apparaît
une modification quand même d'une certaine substance et d'une certaine
importance. Alors, pas d'enjeu sur les amendements, on en aura sur l'article
principal.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'amendement à l'article 554, est-ce que
l'amendement déposé par M. le ministre à l'article 554 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
:
Adopté. Maintenant, interventions
sur le 554 amendé? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui. Le 180 jours qu'on offre, j'aimerais comprendre pourquoi on
est à 180 jours, là, et, du même fait,
pourquoi le renouvellement de l'administration provisoire peut être de
180 jours. C'est long, là, un an d'administration provisoire, là,
puis je comprends qu'on ne veut jamais se rendre au bout de l'exercice sans
avoir trouvé les correctifs nécessaires.
Alors, on veut donner toutes les chances à l'exploitant de corriger les choses,
mais une année complète pour apporter des correctifs, ça me semble très
long.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M.
Dubé : Oui. En fait, vous avez... j'allais dire un peu
raison, mais vous avez raison, il faut... Le renouvellement est jusqu'à
180 jours. Ce n'est pas une obligation, premièrement. Mais je n'aime pas
ça prendre des cas spécifiques, parce qu'il y a toujours des... mais on en a
vécu un, cet été, là, puis vous avez mis pas mal de temps là-dedans, où on parlait de deux résidences, presque
400 personnes. La journée qu'on a pris... décidé de prendre
l'administration provisoire, 180 jours,
là, ça passe comme ça pour relocaliser, entre autres. Alors donc, tout ça pour
vous dire qu'habituellement, dans les circonstances normales,
180 jours, c'est suffisant, mais on vient de vivre un cas cet été, là, où
ce n'était carrément pas suffisant, si c'est ça, votre question.
M. Fortin : Mais 180 jours pour relocaliser une administration
provisoire ne veut pas nécessairement dire qu'il va y avoir une cessation
complète des services non plus.
M. Dubé : Mais comme je vous dis,
là, je vous donne un cas, puis peut-être que monsieur... mais je veux faire attention parce qu'il reste encore des
choses qui sont en discussion légale, là, mais je veux faire attention, mais je
dirais, le processus complet, là,
entre le temps où on est rentré là, qu'on a fait la preuve, tout ce qu'on
discutait tout à l'heure, je peux vous dire que le 180 jours, il a
passé comme ça, là.
M. Fortin : Oui, mais vos délais pour... entre autres pour les
ressources intermédiaires sont moins que ça, là. Si je ne me trompe pas, c'est
120 jours avec un renouvellement de 90 jours. Alors, ça aussi, ça
doit passer vite.
M. Dubé : Oui,
mais on n'a peut-être pas le... en termes de nombre de personnes, on n'est
pas...
M. Fortin : Oui, ça dépend de la situation, là. Il y a des RI où il y a
80 résidents, il y en a où...
M.
Dubé : Oui, mais je vais laisser... Mais à votre première
question, je veux juste répondre que le deuxième, la prolongation, c'est
au maximum 180 jours, ce n'est pas... On essaie de le... peut-être, pour
les autres questions...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. Gagnon, s'il vous
plaît.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M. le
Président. Effectivement, là, tel que l'a précisé M. le ministre, là, s'il y a prolongation de 180 jours, le 180 jours
n'est pas un objectif à atteindre, c'est une limite, effectivement. Il y a
différents cas d'espèce, puis dans le
cas, notamment... on a eu différentes situations au cours des derniers mois,
parfois qui ont conduit à une fermeture, relocalisation, puis parfois
qui ont permis un redressement significatif, de sorte que... puis qui permet,
effectivement, là, de poursuivre, là, les opérations, de sorte que le deuxième
180 jours est nécessaire pour asseoir, s'assurer,
là, que l'ensemble des éléments sont mis en place, là, les meilleures pratiques
sur le plan clinique, les normes, les
PCI, donc s'assurer qu'on a une stabilité en ce qui concerne, là, la présence
de... les effectifs, et autres, de sorte que, souventefois, travailler en administration provisoire, c'est aussi
changer une culture d'organisation, puis ça, ça peut... ça commande du
temps, surtout dans la perspective où on a une capacité de poursuivre
l'activité.
M.
Fortin : Mais elle est peut-être là, ma question. Le
premier 180 jours, là, est-ce qu'il sert surtout, dans les cas que
vous avez vus récemment, là, est-ce qu'il sert surtout à évaluer si la
ressource va pouvoir ou la résidence va pouvoir continuer ou pas puis le
deuxième sert à soit relocaliser ou, comme vous avez dit, là, si la décision
est prise...
• (11 h 30) •
M. Dubé : J'aimerais ça répondre...
mais votre question est excellente. C'est sûr que, lorsqu'on croit qu'il est possible de renouveler, on aime mieux arrêter
l'administration provisoire. Mais dans le cas que je ne voulais pas nommer
tantôt, que vous êtes sûrement en mesure de reconnaître, là, un gros cas qu'on
a eu dans les six derniers mois, il est devenu
très clair que ce n'était pas possible... une question de philosophie de
propriétaire, puis je n'irai pas dans plus de détail que ça. Là, c'était
clair que la solution de régler les problèmes pour enlever l'administration
provisoire n'était pas là. Mais je vous dirais qu'habituellement... il y a un
autre cas par chez vous dont on a déjà parlé, c'est un peu la même chose dans
une RI, à un moment donné, on a dit : Non, il n'y a pas cette
philosophie-là qui est possible.
M. Fortin : Peut-être juste une dernière chose...
M.
Dubé : Mais vous avez raison, le premier 180, pour moi,
c'est... on essaie de sauver la situation. Mais, si c'est irrécupérable,
c'est très rare qu'on peut le faire dans le premier 180 jours. C'est un
peu ce que je vous dirais.
M.
Fortin : Et juste une question : Pourquoi les délais
sont différents entre les ressources d'hébergement puis les ressources
intermédiaires?
M. Dubé : Peut-être Me Paquin
peut nous aider dans ça...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin ou...
M. Dubé : ...ou peut-être que mon collègue
derrière moi... On va le faire travailler un peu ce matin, là, bon.
Le Président (M. Provençal)
: Pour cette fois-ci, on va y aller
avec M. le sous-ministre Desharnais.
M.
Desharnais (Daniel) : En fait, oui, il y avait une différence entre les
délais pour les administrations provisoires,
avant, mais l'article 471, qui a déjà été adopté, mentionne... harmonise
les délais, c'est 180 jours également. Et, juste spécifier, autant pour le renouvellement que pour la prise de
décision initiale de l'administration provisoire, c'est d'au plus
180 jours. Santé Québec pourrait décider de le faire pour 100 jours,
si elle le décide.
M. Fortin : O.K. Vous voulez dire que la première, là, la première mise
sous tutelle, elle peut durer... Bien, si
vous n'en avez plus besoin après 30 jours, vous n'en avez plus besoin, là,
c'est ça que vous voulez dire quand... On peut décider que c'est 100 jours. Mais vous ne décidez pas ça d'entrée
de jeu, d'habitude, j'imagine, vous vous laissez toute la marge de
manoeuvre pour aller jusqu'au 180, si on en a besoin. Mais, après 30, 60, 100,
150 jours, vous dites : O.K., c'est correct, on...
M.
Desharnais (Daniel) : Si la situation... effectivement, si la situation
est corrigée, on peut mettre fin à l'administration provisoire en tout
temps.
M. Fortin : O.K. Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Et donc là, au bout du deuxième 180 jours,
là, ce n'est plus renouvelable, là. Là, c'est votre délai maximum prévu
par la loi ou s'il y a possibilité de reconduire un autre 180 jours?
Le Président (M. Provençal)
: Ce n'est pas renouvelable. Me Paquin.
M. Dubé : ...180 plus une fois.
M.
Cliche-Rivard :
«That's it»? On ne peut pas... Si vous avez besoin ou s'il y
a un manquement de deux, trois mois supplémentaires, là, il n'y a pas de
discrétion ou la loi ne le permet pas?
M. Dubé : À un moment donné, il
faut...
M. Cliche-Rivard : Il faut finir.
M.
Dubé : ...il faut arriver,
dire : Est-ce qu'on a trouvé des solutions ou c'est quelqu'un d'autre qui
devrait jouer la balle?
Le Président (M. Provençal)
: ...obligation de résultat.
M. Cliche-Rivard : Bien, j'imagine,
parce que ça ne peut pas être renouvelé.
M. Dubé : ...c'est long, quand même,
quand vous regardez ça, là.
M. Cliche-Rivard : Oui, bien, c'est
quand même long, un an, là, on va se le dire.
M.
Dubé : Ça fait qu'à un moment donné il faut dire :
Est-ce que la solution, elle existe ou elle n'existe pas? Voilà.
M.
Cliche-Rivard : Tout à fait. J'avais une question sur... Bon, là,
on a vu une certaine gradation des moyens. Est-ce qu'on peut arriver... ou est-ce qu'on peut constater puis arriver
directement à 554 sans passer par la gradation ou s'il faut nécessairement qu'on passe par 553, par
la vérification, etc.? Et tant qu'à... juste pour compléter, parce que vous
donnerez la réponse complète, est-ce qu'on peut basculer d'un vers l'autre
aussi?
Le Président (M. Provençal)
: Vous allez avoir une réponse du
sous-ministre Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Si Santé
Québec a les motifs pour utiliser 554, il peut aller directement à 554.
M. Cliche-Rivard : Et 554 pourrait
amener à revenir à 553, temporairement. Ça se peut qu'on décide ça puis on verra après, s'il y a lieu de revenir à 554.
Bref, c'est des... ça peut être communiquant selon les conclusions puis selon
la volonté de Santé Québec?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, si je
peux vous donner des exemples sur ce qui se produit actuellement, c'est arrivé que, dans des cas d'administration
provisoire, on mette fin à une administration provisoire mais qu'on demande... bien souvent, ça va être un établissement de santé
qui va faire l'administration provisoire, on demande à l'établissement
de santé d'assurer une surveillance et un suivi, ou il peut y avoir un plan
d'action qui découle de la mise... la fin de l'administration provisoire.
M.
Cliche-Rivard : Et donc ça pourrait ressembler à des mesures comme
551 avec deux observateurs? Ça pourrait ressembler à des mesures
intermédiaires ou intérimaires, tel qu'on l'a vu plus tôt, là?
M.
Desharnais (Daniel) : Pour s'assurer de la pérennité des mesures mises
en place pour corriger la situation.
Le Président (M. Provençal)
: Il y a vraiment une modulation
possible pour tout ce cadre-là.
M.
Cliche-Rivard : Mais ces deux choses-là ne peuvent pas arriver en
même temps, parce que, là, on l'aurait mis sur administration
provisoire. Là, ils ne peuvent pas cohabiter.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, si
l'établissement en question est sous administration provisoire, on n'a pas besoin d'avoir des observateurs sur place
puisqu'il y a un administrateur provisoire qui est là pour faire les observations
et faire les rapports à Santé Québec, si Santé Québec l'exige.
M. Cliche-Rivard : Merci. Sur 554,
la plupart des cas d'espèce visent des non-prestations de soins ou des problèmes relatifs aux soins. Qu'en est-il, par
exemple, relatif à un manquement grave de la part du conseil d'administration
quant à ses obligations, nommément dans le
souci d'une saine gestion des fonds publics? Est-ce qu'au niveau administratif
ou de l'administration il y a aussi ces pouvoirs-là ou c'est exclusivement lié
à la prestation de soins?
M. Dubé : ...vous
lisiez, M. le député, là. Est-ce que vous faisiez référence à un article en
particulier?
M. Cliche-Rivard : Bien, dans le
fond, dans les différents cas d'espèce de 554.
M. Dubé : Oui, lequel?
M. Cliche-Rivard : Dans leur
ensemble.
M. Dubé : Ah! D'accord. O.K.,
O.K.
M. Cliche-Rivard : ...pose la
question à savoir est-ce qu'on a prévu aussi le cas d'espèce où les soins sont donnés, l'enjeu n'est pas relatif aux...
appelons-les comme ça, la maltraitance ou ailleurs, mais est relatif à la
mauvaise gestion de fonds publics,
là, au niveau du conseil d'administration? On peut penser à fraude ou autres,
là. Je veux dire, je ne veux pas
prêter d'intention à personne, mais est-ce que, là aussi, il y a capacité
d'intervenir, quand il y a des problèmes au niveau de la gestion de
l'administration, ou si ces pouvoirs-là ne sont pas possibles dans ces
circonstances-là?
M.
Dubé : Bien, je ne sais pas. Je pense à M. Desmarais.
Puis encore une fois, là, c'est toujours difficile de vous donner des cas, là,
parce que... Mais je pense qu'entre autres 4°, le quatrième alinéa, peut
couvrir ça, là, parce que, si... Là,
vous me dites cas de fraude. Par exemple, est-ce que des services qui ont
été... en tout cas, été facturés n'ont pas été rendus, des choses comme
ça, là, c'est un peu... Moi, je pense que le quatrième...
Le Président (M. Provençal)
: M. Gagnon, s'il vous plaît.
M. Dubé : J'essaie de penser à des
exemples, mais ce que vous me donnez, là, dans...
M.
Cliche-Rivard : La source de ma préoccupation vient notamment du
mémoire du Protecteur du citoyen, là, où
on parlait de mécanisme puis de protection en cas de mauvaise gestion ou de
gestion... je ne veux pas dire nécessairement
frauduleuse, mais où il y a des problèmes apparents puis des fautes graves, au
niveau de la gestion du conseil
d'administration, qui ne touchent pas les soins. Est-ce qu'il y a aussi
capacité d'intervenir avec administration provisoire dans ces
scénarios-là de mauvaise gestion ou de faute au niveau de la gestion de
l'administration?
Le Président (M. Provençal)
: M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Dans le cas qui nous intéresse, il faut toujours
se ramener, là, aux organisations qui sont visées par le présent
article, là, de sorte que, dans une situation particulière, notamment sur le
plan financier, celle à laquelle vous faites
référence, si la conséquence de ça... si elle est financière, là, dans un cas
d'espèce que j'ai vu, là, qui peut amener effectivement une capacité d'offrir
les services, à ce moment-là, oui, une situation comme celle-là pourrait
amener une décision de ce type-là.
M. Cliche-Rivard : Mais, si ça
n'affecte pas les services, les pouvoirs de 554 ne le permettraient pas?
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Cliche-Rivard : Je ne suis pas...
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais va nous orienter.
M. Desharnais (Daniel) : À mon sens,
le paragraphe 5° de 554 couvre votre cas d'espèce puisque, s'il y a
malversation ou l'exploitant éprouve des difficultés dans le sens du
paragraphe 5°, il risque d'y avoir situation de dégradation de services. Et l'autre cas, dans le cas de malversation ou
de fraude, naturellement, Santé Québec, constatant ces faits-là, peut
référer aux autorités compétentes, dont l'UPAC.
M. Cliche-Rivard : Oui, pour la
poursuite judiciaire.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
exactement.
M.
Cliche-Rivard : Mais j'imagine qu'existera un pouvoir, en
l'occurrence, de suspendre le permis. Ou comment ça fonctionnerait dans
ce scénario-là où il y aurait des allégations de fraude?
M.
Desharnais (Daniel) : À mon sens, s'il y avait plainte à l'UPAC pour doute
de malversation, je pense que Santé Québec, avec le paragraphe 5°,
aurait la légitimité de procéder à l'administration provisoire.
M. Cliche-Rivard : Parce que 5° dit
quand même : «compromettent sérieusement la qualité des services du domaine de la santé et des services sociaux».
Donc, j'essaie juste, moi, de prévoir un cas d'espèce. Puis c'est possible, là,
monsieur ou madame se
met 50 000 $, 70 000 $ dans les poches de manière
frauduleuse, par année, malheureusement, là, ce n'est pas impossible. Là, les
services ne sont pas affectés, mais il y a apparence de fraude. 554...
Peut-être que ça passe ailleurs que 554, mais ma lecture de 554.5°, c'est que
ça doit compromettre les services ou la qualité des services.
• (11 h 40) •
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, je vais juste lire 554.5° : «L'exploitant
éprouve des difficultés qui, de l'avis de
Santé Québec, compromettent sérieusement la qualité des services du domaine de
la santé et des services sociaux qu'il rend,
son administration, son organisation ou son fonctionnement.» Donc, à mon sens,
ça couvre le cas de figure que...
M. Cliche-Rivard : Donc, le in fine ou la
finalité de 5° prévoit des cas d'espèce où ce n'est pas une question liée
aux services, mais à la saine gestion et/ou la fraude, le cas échéant, dans son
administration.
M. Desharnais
(Daniel) : Effectivement.
M.
Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions sur le 554 amendé? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : J'ai
une question, puis là vous me direz que j'aurais peut-être dû la poser au 471,
mais je vais vous la poser quand même
parce que je suis curieux. Donc là, par exemple, une ressource intermédiaire...
Là, tu sais, M. Desharnais m'a
dit : Oui, mais on a changé le... tantôt, là, au 471, on a changé le délai
d'administration provisoire de 120 jours à 180. Donc, quelqu'un, pas besoin d'en nommer, mais qui
aurait eu une administration provisoire, à la mi-septembre cette année... et si le projet de loi est adopté à la mi-décembre
cette année, est-ce que son administration provisoire prend fin, disons,
après 120 jours ou après
180 jours? Est-ce que... Je veux dire, est-ce que... parce que, là, le
délai aurait commencé avant l'adoption du projet de loi. Puis là je présume
qu'on suit la volonté du ministre d'adopter son projet de loi en décembre,
là, mais...
M. Dubé : Bien,
ça dépend aussi, là, mais...
M.
Fortin : On collabore. On collabore, M. le
ministre.
M. Dubé : Et je l'apprécie tous les jours. Je voudrais juste
demander à Me Paquin, parce qu'on n'a pas encore été là, puis ça dépend de vous aussi, maintenant, là... mais on a une
période d'application de six mois qui est prévue, ici, là, ça fait que
je veux juste... Oui, oui, c'est vrai, mettons que tout continue d'aller comme
ça, on va arriver au mois de décembre, mais
une application est beaucoup plus en juin, là. Mais, pour répondre à votre
question, ça ne change pas. Est-ce
qu'il aurait passé assez de temps pour que le 180 jours soit applicable?
Je pense que oui. Je ne sais pas, Me Paquin, là, mais il me semble... Je
ne me souviens pas à pas quel article on parle du six mois après la date
d'application.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça doit
faire partie des mesures transitoires, ça, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. C'est un bon point, mais je pense qu'on...
Êtes-vous capable de trouver ça rapidement, Me Paquin, comme d'habitude?
M. Paquin
(Mathieu) : ...
M. Dubé : Je
le savais. Ça nous donne un objectif très clair. C'est bien ça. Là, on parle
d'à l'exception...
M.
Fortin : ...l'exception, et je ne... Du
moins, je ne vois pas le 471 dans les exceptions à 1180, là.
M. Dubé : Moi
non plus.
M. Fortin : Mais je n'ai pas l'oeil attentif à ce détail-là comme
Me Paquin.
M. Dubé : Mais
votre préoccupation était... Je veux juste bien comprendre, là.
M.
Fortin : Je veux juste savoir, une RI, là,
qui a vu sa...
M. Dubé : Le
délai a passé de 120 à 180, oui.
M.
Fortin : ...qui a été mise en
administration provisoire, qui... disons, après l'adoption du projet de loi,
mais pendant le délai de six mois, son administration provisoire viendrait à
échéance, est-ce qu'elle va être prolongée à 180 jours ou est-ce que c'est
le 120 jours qui avait initialement été annoncé qui s'applique?
M.
Dubé : Moi, je pense... mais, en tout cas, je vais
laisser Me Paquin, mais j'aurais pensé... Puis là, quand je m'aventure sur le
terrain légal, je me trompe souvent, mais il me semble que la logique voudrait
que le 180 commence à s'appliquer à la date d'application du projet de
loi.
Le
Président (M. Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. Alors, je vais donner une réponse à plusieurs
volets. D'abord, sur le cas
spécifique des RI, ce n'est pas prévu dans le projet de loi. On a un article
qui va traiter de l'administration provisoire, qu'on a à 490 de la
LSSSS, qui est celui dont on parle ici, mais les RI sont prévues ailleurs. On
n'a pas de disposition transitoire qui a été prévue là-dessus.
Il
existe des principes généraux développés par la jurisprudence en matière de
droit transitoire, et un des guides pour repérer ces principes-là... on
les retrouve dans les premières dispositions de la Loi d'application de la
réforme du Code civil. Cette loi-là va prévoir, comme principe général, que,
lorsque la loi nouvelle allonge un délai, le délai nouveau s'applique aux
situations en cours, compte tenu du temps déjà écoulé. Donc, l'administration
provisoire d'une RI, le délai est de
120 jours, la même chose pour les RPA, dont le délai est de
120 jours. À l'entrée en vigueur de la règle nouvelle qui dit : C'est 180 jours, normalement, on
devrait prolonger pour la durée restante, pour que le délai total donne
180 jours.
Ce
n'est pas prévu dans le projet de loi, pour l'instant, du moins. Certains
pourraient peut-être en débattre, mais normalement, le principe qu'on
devrait appliquer, c'est celui-là, donc ça devrait amener jusqu'à
180 jours.
M. Fortin : O.K.
Je vais essayer d'être le plus clair possible. Une RI qui verrait son délai, sa
période de 120 jours, là, en ce moment, qui est la loi, et que cette
échéance-là viendrait à terme le lendemain de l'adoption du projet de
loi, disons, la période de 120 jours se prolongerait quand même au
180 jours?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Pas tout à fait, M. le
Président, parce qu'à l'adoption du projet de loi, très techniquement,
la loi n'est pas...
M.
Fortin : À la sanction du projet de loi,
disons.
M. Paquin
(Mathieu) : Non, parce que les dispositions ne seront pas encore en
vigueur. C'est un peu ce que M. le ministre
expliquait, c'est que, pour que ce régime-là s'applique, il faut que Santé
Québec existe, puis il y a un délai de préavis minimum de six mois qui
est prévu à 1180. Mais, si on se place au jour de l'entrée en vigueur, si, pour
fins de discussion aussi, c'est le
1er août prochain puis, avec le 120 jours, ça aurait terminé au 22...
au 2 août, bien, ça va être prolongé pour un autre 60 jours.
M. Fortin :
O.K., on s'entend. D'accord, c'est clair.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention sur le 554 amendé, est-ce que le 554 amendé est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: 555,
pour lequel vous avez un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : «555. Lorsque
Santé Québec désigne une personne pour assumer l'administration provisoire d'un
établissement privé, tous les pouvoirs de l'exploitant sont suspendus.»
Le
commentaire : Cet article prévoit que l'administration provisoire d'un
établissement privé suspend tous les pouvoirs de l'exploitant.
Le Président (M.
Provençal)
: Et votre
amendement?
M. Dubé : Il
faut retirer l'article 555 du projet de loi parce qu'on va le remplacer
par des éléments dans 556, je crois, Me
Paquin? C'est bien ça. Ça fait qu'on retire... Ça fait que l'amendement, c'est
de voter qu'on retire 555 puis qu'on corrige par 556.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : J'en suis, là. J'avais
identifié qu'il y avait une potentielle contradiction entre 555 et 556, donc
j'accueille très favorablement cet amendement.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce...
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce...
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Oh! Merci. Est-ce que
l'amendement supprimant l'article 555 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté.
Donc, l'article 555 est supprimé. 556, M. le ministre.
M. Dubé : «556. Lorsque Santé Québec désigne une personne
pour assumer l'administration provisoire d'une résidence privée pour aînés ou d'une ressource offrant de l'hébergement,
elle indique si tous ou certains des pouvoirs de l'exploitant sont
suspendus.
«S'il
est privé d'une partie de ses pouvoirs, l'exploitant continue d'exercer les
pouvoirs qui n'ont pas été suspendus.
«En tout temps,
l'exploitant continue d'exercer ses pouvoirs à l'égard de ses activités autres
que celles liées à l'exploitation de la résidence ou de la ressource, le cas
échéant.»
Le
commentaire : Cet article prévoit que l'administration provisoire d'une
résidence privée pour aînés ou d'une ressource offrant de l'hébergement
suspend les pouvoirs de l'exploitant dans la mesure que détermine Santé Québec.
Il
précise de plus que les pouvoirs de l'exploitant à l'égard de ses activités qui
ne sont pas liées à l'exploitation de la résidence ou de la ressource ne
font pas l'objet d'une telle suspension.
L'amendement. À
l'article 556 du projet de loi :
1° insérer, dans
le premier alinéa et après «provisoire», «d'un établissement privé,»; et
2° insérer, dans
le troisième alinéa et après «l'exploitation», «de l'établissement privé,».
Commentaire :
Cet amendement vise, lors d'une administration provisoire d'un établissement, à
ce que Santé Québec détermine si tous
ou certains des pouvoirs de l'exploitant sont suspendus. Et c'est ce qu'on
voit, la référence à l'établissement privé qui a été ajoutée dans
l'article 556, on le voit bien à l'écran ici.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement à l'article 556 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Y a-t-il des
interventions sur le 556 amendé? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Il
y en a-tu beaucoup de ça, des cas où on fait... on divise certains services
puis on dit : Pour cette partie-là,
vous êtes en administration provisoire; pour cette partie-là, vous ne l'êtes
pas? J'imagine, si un propriétaire a plusieurs
RPA, peut-être, là, qu'il pourrait y avoir : celle-là est en tutelle, mais
celle-là, elle continue d'opérer normalement. Mais...
Le Président (M.
Provençal)
: ...Desharnais?
M. le sous-ministre.
M. Desharnais
(Daniel) : Jusqu'à présent, depuis que ces dispositions-là existent
dans la LSSSS, on n'a pas eu de cas où
est-ce que c'était... on avait divisé certains services. Mais là on peut faire
référence à, mettons, une résidence qui
aurait d'autres services qui sont offerts par le propriétaire, mettons, salon
de coiffure, ou un service de dépanneur, ou service de nettoyage. Bien,
on ne voudrait pas nécessairement gérer, dans le cas d'une administration
provisoire, ces aspects-là.
M.
Fortin : O.K., ce n'est pas nécessairement
pour dire : Votre étage où il y a des résidents d'alzheimer, bien là... qui ont l'alzheimer, bien là, celui-là
va être sous tutelle, mais la RPA, de façon générale, est correcte. C'est plus pour
des services spécialisés, là, comme vous avez dit.
M. Desharnais
(Daniel) : Jusqu'à présent, ça n'a pas été divisé comme ça.
M.
Fortin : O.K. Ça fait du sens.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Ça va, ça va.
Le Président (M.
Provençal)
: Il n'y a
pas d'autre intervention?
M.
Fortin : Je vais garder mes bonnes
habitudes.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que le 556 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: 557. M.
le ministre.
M. Dubé : M.
le Président,O.K. «557. L'administrateur provisoire doit transmettre à
Santé Québec, dans les meilleurs délais, un rapport préliminaire de ses
constatations accompagné de ses recommandations.
«Santé Québec fait parvenir une reproduction du
rapport préliminaire à l'exploitant et lui accorde un délai d'au moins
15 jours pour présenter ses observations.»
L'article...
Le commentaire : L'article 557 du projet de loi prévoit que
l'administrateur provisoire doit transmettre à Santé Québec un rapport provisoire grâce auquel elle pourra décider
des mesures à prendre à l'égard de l'établissement, de la résidence ou de
la ressource qui fait l'objet de l'administration provisoire.
Santé Québec doit permettre à l'exploitant de
lui présenter ses observations concernant ce rapport.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur le 557? M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. «Doit transmettre, dans les meilleurs délais,
un rapport préliminaire», mais ça, ça ne veut pas dire à la fin, par exemple,
de... du 180 jours, là, ça, ça peut être... Dès qu'on a des constats à
donner, on les donne, là?
M. Dubé : Oui,
c'est ça que j'ai expliqué tout à l'heure, là, on veut avoir ce rapport
préliminaire là le plus rapidement possible, pour des raisons évidentes,
là. Vous avez raison.
M. Fortin : Oui, effectivement. Et qu'est-ce qui se passe... Disons
que, là, l'administrateur fait rapport, 15 jours
plus tard, l'exploitant fait parvenir ses observations, qu'est-ce qui se passe
par la suite? Qu'est-ce qu'on fait avec des observations d'un exploitant? Ça
change-tu vraiment quelque chose? Parce que l'administration provisoire,
souvent, est là parce qu'il y a des
manquements. Alors, j'imagine que l'exploitant va dire : Wo! Minute, ce
n'est pas si pire que ça. Mais ça vient-tu vraiment changer quelque chose,
les observations de l'exploitant?
M.
Dubé : Je vais laisser M. Desharnais puis, au besoin, je
compléterai, M. le député, là. Mais, je pense, Daniel a peut-être des...
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, si... Pour l'étude du 557, c'est bien de prendre en considération le 558 également, qui fait référence aux possibilités
suite à la prise en considération du rapport préliminaire. Donc, on voit les
possibilités pour Santé Québec à 558.
M. Fortin : Oui. Bien, je vous dirais... Bien, la seule chose que 558
vient faire, selon nous, c'est dire que Santé Québec doit tenir compte de ce
que l'exploitant dit. Mais, dans la pratique, j'imagine qu'il tient pas mal
plus compte du rapport de l'administrateur provisoire que des commentaires de
l'exploitant, là.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, il
doit tenir compte de ce que l'exploitant dit, mais effectivement, s'il confie
l'administration provisoire à une personne, naturellement, il prend en considération
les constats de l'administrateur provisoire
et peut lui demander également de produire un plan d'action ou il peut demander
à l'exploitant de produire un plan d'action pour corriger des
situations.
M. Dubé : Si je peux me permettre...
J'apprécie beaucoup votre question. Je pense que ça permet... En tout cas, j'ai
vécu un cas où les réactions de l'exploitant, après, nous donnent une bonne
idée s'il veut mettre en place les mesures correctives. Il y a des gens qui
vont dire : O.K., là, il y avait... des fois, ça peut être un problème
avec un, je ne sais pas... le directeur général. Parce que, des fois, on parle
avec le propriétaire, puis il y a un gestionnaire sur place, puis il dit : Écoute, je n'avais pas le bon gestionnaire, je
m'en rends compte, puis je suis d'accord à changer puis à prendre des
mesures. Tu sais, des fois, des...
Alors, moi, je pense que, dans ce 15 jours
là, on voit vraiment la réaction du propriétaire ou de l'exploitant, je vais le dire comme ça, à tenir compte des
recommandations. Mais il y a des gens qui vont se camper puis dire : On a tout
fait correctement. Mais là, bien, c'est une autre approche, là.
M. Fortin : Est-ce que le délai qui est mentionné au 557 ne devrait pas
être, puis je vous le soumets, là, mais d'au
plus 15 jours? Parce qu'il me semble, de dire : Au moins
15 jours, là... Tu sais, il ne faut pas que ça traîne en longueur,
ces affaires-là, puis il ne faut pas que... non plus qu'on se serve, tu sais,
du délai maximal pour faire en sorte que les recommandations viennent plus
tard, et donc que les mesures à prendre viennent plus tard, et tout le reste,
là. Puis je vous avoue que je ne suis pas du
type à être particulièrement patient avec un exploitant de résidence qu'on a dû
mettre en tutelle, là. Alors, je me demande si on ne l'a pas... si on ne
le prend pas du mauvais bord, le maximum, minimum.
Le Président (M. Provençal)
: Avec votre consentement, on va
demander à Me Côté de nous donner...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Mathieu.
Mme
Mathieu (Jessica) : Ce n'est
pas grave. Jessica Mathieu, avocate à
la Direction des affaires juridiques du ministère de la Santé.
Il faut comprendre qu'ici on est déjà en
administration provisoire. Donc, les pouvoirs sont suspendus, on peut agir. On n'est pas empêché d'agir durant le
15 jours qu'on accorde à l'exploitant pour présenter ses observations.
Donc, ici, la longueur
du délai n'a pas d'impact sur les actions qui sont prises. On voit... on est en
administration provisoire, on a au moins 15 jours pour présenter
ses observations.
558,
son objectif, c'est parce que l'administration provisoire, c'est quand même
très invasif, donc on veut s'assurer que, de manière préliminaire, on se
penche sur l'opportunité d'être toujours en administration provisoire. Donc, on
a un rapport préliminaire qui vient nous dire : Oui, c'est toujours bon de
maintenir; non, ce n'est pas bon de maintenir. Et c'est là qu'on prend en
considération les observations. Mais le délai ne fait pas en sorte qu'on est
empêché d'agir pour protéger les usagers, par exemple, et prendre action.
M.
Fortin : Non, ça, je comprends ça, sauf
que les mesures qui sont indiquées à 558 puis les décisions qui sont prises par la suite par Santé Québec sont
dépendantes d'avoir les observations des deux parties, là, c'est-à-dire de
l'administration et de l'exploitant. Alors,
oui, ça continue d'être sous tutelle, ça continue d'être administré par l'administration provisoire, mais on ne peut pas
procéder aux 1°, 2°, 3°, là, qui sont à... qui sont indiqués à 558, sans avoir
les deux côtés de la médaille.
Mme Mathieu (Jessica) : C'est un délai qu'on
accorde, qui est au moins 15 jours, qui est minimal, mais on fixe un
délai. Si, après ce délai-là, il n'y a rien qui est reçu, on peut agir en vertu
de 558, on peut continuer notre action.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M.
Fortin : Non, mais j'entends les propos.
Je maintiens le mien quand même. Je trouve que 15 jours, honnêtement, c'est bien en masse, là, pour que
quelqu'un réponde aux observations de Santé Québec, surtout quand la résidence qu'il exploite est en administration
provisoire. Alors, si c'était juste de moi, j'inverserais ce délai-là, mais ce
n'est pas juste de moi, c'est pas mal juste du ministre.
M. Dubé :
...quand on est dans ces situations-là, là. Puis, tu sais, tout à l'heure, je
donnais l'exemple d'un remplacement de D.G.
ou des choses comme ça, c'est... un directeur général d'établissement ou peu
importe, là. Je comprends votre
point, mais je peux vous dire que, dans le concret de ces situations difficiles
là qu'on vit des fois, 15 jours, ça passe vite, plus vite que des
vacances.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 557 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: 558. M. le ministre.
M. Dubé : Oui. Est-ce qu'il y a un amendement qui va avec
ça? Je pense que oui... Non, même pas. Ah! ce n'est pas ça. O.K., c'est
beau.
«558. Santé Québec
peut, sur la base du rapport préliminaire transmis par l'administrateur
provisoire et des recommandations formulées
par ce dernier et après avoir pris en considération les observations de
l'exploitant, prendre l'une des mesures suivantes :
«1° subordonner
le maintien de l'autorisation aux conditions qu'elle juge appropriées ou
prescrire un délai pour remédier à la situation;
«2° ordonner
à l'administrateur provisoire de continuer d'administrer l'établissement privé,
la résidence privée pour aînés ou la ressource offrant de l'hébergement;
et
«3° ordonner à
l'administrateur provisoire d'abandonner son administration.
«Lorsque Santé Québec
ordonne la poursuite de l'administration provisoire, l'administrateur doit
transmettre à Santé Québec un rapport
définitif dès qu'il constate que la situation à l'origine de cette administration
est corrigée ou qu'elle ne pourra pas l'être.»
• (12 heures) •
Alors,
le commentaire sur cet article-là : Cet article prévoit les différentes
décisions que Santé Québec peut prendre après avoir reçu le rapport préliminaire de l'administrateur provisoire.
Une telle décision doit être prise après avoir pris en considération les
observations de l'exploitant faisant l'objet de l'administration.
Il prévoit également
que, lorsque Santé Québec décide de la poursuite de l'administration
provisoire, l'administrateur provisoire
devra produire un rapport définitif au moment où il constatera que la situation
à l'origine de cette administration est corrigée ou qu'elle ne pourra
l'être. Voilà pour 558.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Intervention, M. le député de Pontiac?
M. Fortin : Oui,
question sur le rapport préliminaire. Il y en a-tu juste un, rapport
préliminaire? Il peut-tu y en avoir plus qu'un? Pouvez-vous avoir un rapport
préliminaire, disons, après un mois, là, de la tutelle puis, après ça, après quatre
mois, en avoir un autre, rapport préliminaire?
M.
Dubé : Bien, la réponse, c'est oui. Puis on me donnait un
exemple que, dans un certain cas récent, on a eu quatre rapports
préliminaires.
M.
Fortin : O.K. Non, non, c'est...
M. Dubé : C'est une très bonne question.
M.
Fortin : ...on voulait juste
s'assurer qu'il n'y ait pas un rapport puis, après ça, bon, bien, ça va
jusqu'au bout des choses, là. C'est... il peut y avoir des rapports
d'étapes ou d'évolution.
M.
Dubé : Mais c'est une bonne question, parce que, des fois,
on voit quelque chose, on revient, on dit : Voulez-vous creuser ça
plus, puis... etc.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Pardon?
Le Président (M. Provençal)
: C'est des rapports qui sont
évolutifs.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin : Bien, l'idée, c'est que ce soit évolutif, qu'il doit y
avoir un changement à l'intérieur de ce qui est offert aussi.
M.
Dubé : Oui. Mais, vous comprenez, je ne veux pas donner
de noms, là, mais je pense que vous... On a confiance en M. Gagnon, là.
C'est très clair qu'on a des cas où il y a eu jusqu'à quatre rapports
préliminaires.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Donc, dans le mécanisme, avant de prendre ces
décisions-là, il faut absolument attendre le rapport préliminaire puis il faut absolument donner la chance à
l'exploitant de fournir ses commentaires. Santé Québec ne peut pas aller directement prendre ces mesures-là,
d'ordonner... par exemple, à 3°, «ordonner à l'administrateur provisoire
d'abandonner son administration» ou,
directement, de subordonner le maintien. Il faut vraiment attendre le processus
du rapport préliminaire, qu'importe ce que vous avez comme informations.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Oui? Vous l'êtes.
M. Dubé : Oui. On est...
M.
Cliche-Rivard : Puis là, avant de prendre des mesures pour la
continuation, la subordination ou... la continuation, il faut attendre
le rapport.
M. Dubé : Je pense que M. Desharnais
se meurt de vous répondre.
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, en fait, il y a... on fait le lien avec
le rapport préliminaire. Comme mon collègue l'a mentionné tantôt, il peut y en avoir plusieurs. Il faut bien
comprendre le contexte dans lequel se fait une administration provisoire,
également, en ce moment. C'est que le ministre parlait de signifier... et
mandate quelqu'un pour faire une administration
provisoire. Du moment qu'il y a une administration provisoire qui est faite...
la relation avec l'administrateur est constante. Même avant d'avoir le
premier rapport, il y a des éléments de constat, il y a des échanges qui sont
faits entre le ministère et
l'administrateur. Donc, s'il y a des choses à corriger, puisqu'on est en
administration provisoire, on peut
demander à l'administrateur de procéder à une correction X immédiatement. On
n'est pas obligés d'attendre le rapport.
M.
Cliche-Rivard : Pas obligés d'attendre le rapport ni les
commentaires de l'exploitant pour, tout de suite, mettre en oeuvre des
correctifs urgents.
M. Desharnais (Daniel) : Effectivement.
M. Cliche-Rivard : Et ce que je
comprends, c'est que là arrive une espèce de processus décisionnel, dans un mécanisme d'équité, là, où, finalement, rapport
produit, divulgation du rapport, commentaires, décisions. Et donc, à 558, il
y aura prise de décision, il y aura
communication de : Voici, Santé Québec décide que... Et j'imagine, bon,
selon 1°, selon 2°, selon 3°, selon les conclusions qui sont prises,
cette décision-là est communiquée à l'exploitant? Je devine que oui? Et fait-elle l'objet ou non de
contestation possible? On y vient tantôt, là, avec le tribunal, mais j'imagine
que l'exploitant pourrait décider de contester cette décision de
maintien?
M.
Desharnais (Daniel) : Bien là, je vais référer à Me Paquin pour voir si
je me trompe d'un point de vue juridique. Mais, même si une personne est en administration provisoire, on ne peut
pas lui enlever ses droits de contester une décision. Donc, à mon sens,
oui, il pourrait contester, effectivement.
M. Cliche-Rivard : Mais 558
matérialise la décision.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Cliche-Rivard : Tu sais, c'est ça
qui est émis, finalement, par 558, c'est une décision.
M. Desharnais (Daniel) : Tout à
fait.
M. Cliche-Rivard : O.K. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre... Oui, M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : ...petite affaire, parce qu'on semble... puis je
pense que je sais déjà la réponse, mais je vais m'en assurer, là... on
semble mettre beaucoup d'emphase sur les recommandations formulées par
l'exploitant, dans le premier paragraphe de
558. C'est sur la base du rapport préliminaire, et des recommandations
formulées par ce dernier, et après avoir pris en considération les
observations de l'exploitant. Il y a un... on est... S'il n'y a pas
d'observation de l'exploitant, là, on peut
procéder quand même, là. Puis j'imagine que ça arrive à l'occasion, là, que
l'exploitant ne dit pas un mot, là, mais ça ne nous empêche pas de
procéder, ça, là, là.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, M. le
Président. Votre lecture est bonne.
M. Fortin : O.K. Très bien, merci.
Le Président (M. Provençal)
: ...d'autres interventions sur le 558,
est-ce que l'article 558 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 559, M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. «Santé
Québec peut, après avoir reçu le rapport définitif de l'administrateur
provisoire, prendre l'une des mesures suivantes :
«1° mettre fin à l'administration
provisoire à la date qu'elle fixe;
«2° exercer tout pouvoir qui lui est
conféré par l'article 558;
«3° dans le cas d'un établissement privé
conventionné, déclarer déchus de leurs fonctions les membres de son conseil
d'administration, le cas échéant, et pourvoir à la nomination de leurs
remplaçants;
«4° révoquer l'autorisation conformément
aux dispositions du chapitre III du titre I.»
Donc, le
commentaire. Cet article prévoit les différentes décisions que Santé Québec
peut prendre après avoir reçu le rapport définitif de l'administrateur
provisoire.
C'est un... la suite logique, là.
Le Président (M. Provençal)
: ...des interventions? Oui, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pour revenir
à notre logique, c'est dans... à la fin du premier 180 jours, c'est ce
qu'on souhaite ou on le... puis là, après
ça, j'imagine, les plans d'action, ou la mise en place du plan d'action, ou...
Où est-ce que vous le voyez, vous?
M. Dubé : ...nécessairement à
la fin du 180 jours.
M. Cliche-Rivard : Pas
nécessairement?
M. Dubé : Je veux juste...
M. Cliche-Rivard : Oui, c'est
ça.
M. Dubé : ...je
veux juste dire que, si on est capables d'aller plus rapidement... On en
discutait tout à l'heure. Ça fait que ça, c'est la première partie de
votre question. Puis la deuxième partie...
M. Cliche-Rivard : Non...
c'était ma question. Donc, pour vous, vous le voyez le plus vite possible.
M. Dubé : C'est sûr.
M. Cliche-Rivard : Mais quand vous formuliez tantôt, là, une espèce
de six mois-six mois, on veut que ce soit...
M. Dubé :
C'est quand ça va vraiment mal.
M. Cliche-Rivard :
...on veut que ce soit dans l'intérieur du six mois, le maximum...
M. Dubé :
Bien, c'est parce que, tu sais, on a tous le même objectif, là. Pensez aux
gens qui sont dans la résidence, là...
M. Cliche-Rivard :
Tout à fait.
M. Dubé :
...ou dans le CHSLD, ou bien...
Les répondants de ces gens-là, ils veulent une solution, là. Ils se
disent : Coudon, c'était quoi, le problème, puis... Ça fait que
moi, je vous dirais que... le plus rapidement possible.
M. Cliche-Rivard : Et est-ce qu'il est
nécessaire de passer par le rapport préliminaire ou si les conclusions des observateurs
ou de l'administrateur provisoire sont claires, là? Ce dernier peut émettre son
rapport définitif tout de suite, à 559, sans avoir à passer par le processus de
558?
Le Président
(M. Provençal)
: M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. Effectivement, si le rapport
préliminaire est très clair, il peut... c'est la forme... il va prendre la
forme d'un rapport final, puis on peut procéder, tout à fait.
M. Cliche-Rivard :
Tout de suite.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui.
M. Cliche-Rivard : La décision est émise,
puis vous faites vos conclusions. Le cas échéant, les, entre guillemets, droits
de réponse, à 558, ne sont pas prévus à 559, si je ne m'abuse. L'exploitant ne
formule pas de commentaires eu égard au rapport définitif.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard :
Non, non, non, de l'équité procédurale. Très différent.
Le Président
(M. Provençal)
: On
voit la précision du légiste. Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, si on met fin à
l'administration provisoire pour laisser l'établissement continuer...
M.
Cliche-Rivard : Pas d'enjeu.
M. Paquin
(Mathieu) : ...il y a peu d'intérêt d'avoir de l'équité procédurale
dans ce cas-là. Bon, si vous exercez les pouvoirs qui sont prévus à 558, 558 va
prévoir les règles d'équité procédurale. Puis vous avez le cas, là, où il y a la révocation de l'autorisation,
conformément aux dispositions du chapitre III du titre I. Là encore,
les règles de révocation vont prévoir les règles d'équité procédurale
applicables.
• (12 h 10) •
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc, l'exercice des
pouvoirs conférés à 558, donc la référence au deuxième alinéa, là, va
inclure le mécanisme d'équité procédurale de 558.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc, avant
d'utiliser ces pouvoirs-là, il y aura le même aller-retour d'équité procédurale,
où la personne va pouvoir faire ses
commentaires avant le rapport final ou avant l'exécution des conclusions du
rapport final.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Cliche-Rivard :
Merci.
Le Président
(M. Provençal)
: ...s'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 559 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 560, M. le ministre.
M. Dubé : «Les
frais, honoraires et déboursés de l'administration provisoire sont à la charge
de l'exploitant qui en est l'objet.»
Le
commentaire. Cet article charge l'exploitant qui fait l'objet d'une
administration provisoire des frais, honoraires et déboursés qui en
découlent. Voilà, à 560, ici.
Le Président
(M. Provençal)
: Interventions?
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : On peut deviner puis...
une situation financière, des fois, plus difficile, délicate de la part d'un
exploitant qui, justement, ne réussit pas à rencontrer ses objectifs, à moins
que je ne me trompe, là. Qu'est-ce qui arrive
en cas où les fonds ou les ressources ne sont pas là pour assurer le paiement
ou les frais, l'honoraire et les déboursés de l'administration
provisoire? Est-ce que c'est possible? Je vous pose la question.
M. Dubé : ...c'est
déjà arrivé que des gens décident de se mettre en faillite parce qu'ils
n'ont...
M.
Cliche-Rivard : Le cas échéant, qui prend les responsabilités? C'est
le ministère?
M. Dubé : C'est
nous.
M.
Cliche-Rivard : C'est Santé Québec.
M. Dubé : C'est
nous, parce que l'intérêt premier, c'est le patient. Malheureusement, c'est
arrivé, des fois, malheureusement.
M.
Cliche-Rivard : Oui, malheureusement, là, j'en conviens, mais on peut
deviner que, malheureusement, cette personne-là ou cet établissement-là...
M. Dubé : Mais
c'est quand même... Là, on parle d'exceptions, hein?
M.
Cliche-Rivard : Oui, tout à fait.
M. Dubé :
Je peux vous dire que, la plupart du temps... Je pense à des grandes RPA, où,
des fois, c'était plus un... Je veux le
dire, parce qu'on a... On a 1 500 RPA, là. Ça fait que je peux vous
dire que, la grande majorité, on n'a pas ces enjeux-là. Mais quand il y
a des enjeux spécifiques, ces grandes maisons là comprennent que, des fois, il
y a eu un mauvais gestionnaire, comme je
disais, local, ou un problème spécifique, et ces gens-là les paient, ces
frais-là. Ils sont conscients que
leur réputation est plus importante que le problème qu'ils ont eu. Mais je vous
dirais que c'est déjà arrivé que des gens n'étaient pas capables de
payer les frais.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Et, j'en conviens avec vous, là, je fais ces
exemples-là seulement parce qu'on est spécifiquement dans cette disposition-là.
J'en conviens que l'immense majorité des cas ou des établissements ne sont pas dans ces circonstances-là, mais là on étudie
ça particulièrement. Donc, il n'y aura pas de grand débat, là, du moment
où les fonds ne sont pas là, ou ils ne sont pas capables d'assurer... Ce que je
veux dire, c'est que la facture va être envoyée a posteriori. Tu sais, il n'y
aura pas de demande de placer 150 000 $, 200 000 $,
300 000 $ dans un fonds de fidéicommis
pour assurer l'administration provisoire. Je veux dire, vous allez le faire, ça
va se passer, puis, j'imagine, on réglera les comptes après?
M. Dubé : Bien, je ne le dirais pas comme ça, parce que ce
serait trop facile pour les gens de se sortir de ça, mais...
M.
Cliche-Rivard : Je le sais bien, mais moi, je veux m'assurer que ça se
passe pareil, tu sais.
M. Dubé : Ce
que je veux dire, il y a toute la loi des compagnies. Vous avez... La loi dit
ça. Vous envoyez une facture parce que vous n'avez pas respecté vos
engagements, on a pris une administration provisoire, il y a eu des coûts, vous devez payer. La loi dit ça. Bon,
maintenant, si les gens prouvent qu'ils ne sont pas en mesure... ou qu'ils
ont... ils se sont mis sur la protection de
la faillite, ou etc., c'est un autre débat, mais... Vous m'avez posé la
question, mais il y a d'autres mesures, avant, qu'ils doivent quand même
respecter.
M.
Cliche-Rivard : Oui, tout à fait.
M. Dubé :
La plupart de ces gens-là sont incorporés, comme vous savez, etc., alors...
M. Cliche-Rivard : Puis cette facture-là
vient dans les jours, les mois qui suivent l'administration provisoire, ou
ça se fait en même temps, ou...
Le Président (M.
Provençal)
: M.
Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : ...j'aurais tendance à vous dire que chaque situation est
une situation d'espèce. Il faut l'apprécier au mérite, dépendamment où est-ce
que les dossiers sont instruits, là. Ils peuvent être dans différentes... il y
a différents processus, de sorte que chaque cas est un cas d'espèce.
M. Cliche-Rivard : Puis ces frais
honoraires et déboursés là ne sont pas chiffrés ou quantifiés par un règlement, là. C'est par Santé Québec, qui va
établir, en fonction de ses barèmes puis de ses normes, qu'est-ce que coûte
l'administration provisoire. Il n'y a pas
1 000 $ par jour ou 1 000 $
pour tel service. Je veux dire, ce n'est pas défini par un barème
réglementaire.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. Oui, vous avez tout à fait
raison, ce n'est pas défini par un barème réglementaire. C'est au cas à cas. Il y a des situations, par exemple, où
c'est les charges de l'administration, de l'administrateur. S'il y a
des... il y a une présence d'intervenants, différentes mesures d'achat,
parfois, il faut se substituer au processus
d'achat. Il y a des coûts qui sont engendrés, de sorte que c'est l'ensemble de
ces coûts-là qui sont comptabilisés, puis qu'à terme là, les processus
de recouvrement se font, le cas échéant.
M.
Cliche-Rivard : Et dans ces moments-là, est-ce que c'est
l'administration provisoire qui perçoit, dans le cas d'un établissement privé,
les loyers ou... Comment ça fonctionne au niveau du versement de prestations ou
de paiement?
M. Gagnon (Sylvain) : En fait...
Peut-être, je peux donner un début de réponse, puis mes collègues pourront compléter, mais essentiellement, dans... selon la
question que vous posez, c'est : l'administrateur va s'assurer de faire la
comptabilisation des coûts puis, au terme du processus, verra avec Santé
Québec, dans le cas qui nous intéresse, à identifier les composantes précises,
là.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Mais pendant ce temps-là, les sommes qui sont
versées par l'individu, là, le bénéficiaire, quand c'est applicable, là,
est-ce qu'elles sont versées à l'administration provisoire ou à...
M.
Dubé : Peut-être, monsieur... Encore une fois, là,
j'apprécie votre question. Mais, M. Desharnais, donnez donc un peu l'exemple, sans nommer personne, là, de ce
qu'on a fait pour collecter, même, les revenus. Peut-être juste expliquer
un peu comment ça fonctionne dans...
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le
ministre.
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, c'est arrivé, dans des administrations
provisoires, où on avait accès au compte de l'exploitant, donc on assumait
l'entièreté... que ce soient les services de... les services d'entretien
ménager, les services... donc on gérait l'établissement comme tel. Donc,
on avait accès au compte.
M. Cliche-Rivard : Puis ça, c'est
l'ordonnance à 558, ou autre, qui le permet, là, finalement.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, du
moment qu'on est dans une...
M. Cliche-Rivard : 556?
M.
Desharnais (Daniel) : Du moment qu'on est en administration provisoire,
c'est le type de choses qu'on peut faire puisqu'on est... on se
substitue à l'administrateur.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Et donc ces, j'imagine, sommes-là,
possiblement, peuvent servir au paiement, à 560?
M. Desharnais (Daniel) : Là, il
faudrait que je vérifie dans la mécanique, mais... oui, effectivement, mais il
faudrait envoyer une facture. Si ça va... si c'est des frais qui sont encourus
au-delà de l'exploitation comme telle, qui visent à faire des correctifs, bien,
naturellement, possiblement qu'à la fin de l'administration il y aurait une
facture d'envoyée, là, mais là je ne pourrais pas vous...
M.
Cliche-Rivard : O.K. Et est-ce que le paiement de cette facture-là
est une condition à la fin de l'administration provisoire ou si la personne pourrait conserver une dette sur sa
facture, mais, quand même, on mettrait fin à l'administration provisoire,
puis elle resterait en dette envers le... envers Santé Québec?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, je
pense que la condition principale qui va mettre fin à l'administration
provisoire, c'est le rétablissement d'une situation pour le bénéfice des
usagers.
M. Cliche-Rivard : O.K. Il n'y a pas
de lien.
M. Desharnais (Daniel) : Il se
pourrait qu'il y ait une facture courante envers Santé Québec.
M.
Cliche-Rivard : Parfait. Donc...
M. Dubé : ...pas
de lien avec la facture.
M. Cliche-Rivard : Il n'y a pas de lien. Ça
fait que... Parfait. Bien, ça répond à mon inquiétude, parce que je me disais : Du moment où c'est reparti, que les
soins sont donnés, mais que, là, on est amputés par une dette qui nous empêche
d'avancer, j'imagine qu'on ne serait pas gagnant-gagnant là.
M. Desharnais
(Daniel) : Non, non, tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Donc, tant mieux. Merci, M. le ministre, pour votre clarification, et ça
complète mes interventions.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 560 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: 561, M.
le ministre.
M. Dubé : Très bien. «L'administrateur provisoire ne peut
être poursuivi en justice pour un acte accompli ou omis de bonne foi
dans l'exercice de ses fonctions.»
Alors, le
commentaire : Cet article confère une immunité relative à l'administrateur
provisoire.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions?
M.
Fortin : ...
M. Dubé : Hein?
M.
Fortin : Ce n'est pas nouveau, ça. Ça existe déjà.
M. Dubé : Non,
non, non, c'est...
M.
Fortin : Oui, c'est ça.
M. Dubé :
Je peux même vous... Ne bougez pas, je vais vous trouver l'article, là.
346.0.10.5.
M.
Fortin : Ça me va.
M. Dubé : Puis ça, quand on fait l'entente avec
l'administrateur provisoire, c'est la première chose qu'il nous demande,
c'est d'être libéré de... parce que, des fois, ça brasse un peu.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 561 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 562, qui fait en sorte que, là, on tombe sur le
chapitre IV, en lien avec les évacuations. Alors, M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. On avance bien. Alors, 562 :
«Santé Québec peut procéder à l'évacuation et à la relocalisation des
personnes qui sont hébergées par un centre médical spécialisé, un établissement
privé ou une ressource offrant de l'hébergement
ou celles qui résident dans une résidence privée pour aînés lorsqu'elle a des
motifs raisonnables de croire que le titulaire de l'autorisation pour
l'exploitation de ce centre, de cet établissement, de cette ressource ou de
cette résidence s'adonne à des pratiques ou
tolère une situation qui constituent un danger pour la santé ou la sécurité de
ces personnes, dont notamment des actes de négligence ou de violence.
• (12 h 20) •
«Avant
de procéder ainsi, Santé Québec doit notifier par écrit au titulaire de
l'autorisation un ordre d'évacuation indiquant les motifs justifiant cette
évacuation et lui permettre de présenter ses observations à l'intérieur
du délai qu'elle fixe. Elle doit également
prendre les moyens nécessaires pour en informer les personnes concernées et, à
cette fin, elle peut exiger que le titulaire de l'autorisation lui
fournisse les coordonnées de ces personnes et, le cas échéant, de leurs répondants. Lorsqu'un danger est imminent, les
motifs justifiant cette évacuation peuvent d'abord être transmis verbalement
puis être notifiés par écrit une fois l'évacuation complétée.
«Dès la notification de l'ordre
d'évacuation, toute personne désignée par Santé Québec peut, en tout temps et jusqu'à ce que l'évacuation soit complétée, avoir
accès à tout lieu d'exploitation visé par cet ordre, y incluant, le cas échéant,
les chambres ou les logements.
«Lorsque la situation exige l'évacuation de
l'ensemble des personnes hébergées dans un lieu d'exploitation ou de l'ensemble de celles qui y résident,
l'autorisation du titulaire cesse d'avoir effet dès que l'évacuation est ordonnée
et jusqu'à ce que celui-ci démontre, à la
satisfaction de Santé Québec, que les pratiques ou les situations visées au
premier alinéa ont été corrigées, à
moins que Santé Québec ne révoque l'autorisation conformément aux dispositions
du chapitre III du titre I.
«Les frais,
honoraires et déboursés occasionnés à Santé Québec par la procédure
d'évacuation et de relocalisation peuvent être réclamés au titulaire de
l'autorisation.»
Alors, le
commentaire, que je vais vous lire : Cet article habilite Santé Québec à
procéder, dans les circonstances qui
y sont prévues, à l'évacuation et à la relocalisation de personnes hébergées ou
de résidents. Il précise également la procédure à suivre à cette fin, de
même que les règles permettant l'accès aux chambres ou aux logements du lieu
d'exploitation visé par l'ordre d'évacuation, et celles chargeant le titulaire
de l'autorisation des frais, honoraires et déboursés qui découlent de la
procédure d'évacuation et de relocalisation.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur le 562? M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Quand on parle d'évacuation, là, encore là,
ce n'est pas nécessairement toute une résidence au complet. Ça peut être une partie des résidences,
j'imagine. Est-ce que... quand on parle d'évacuation, on vient-tu évacuer
une résidence complète ou on peut évacuer une partie? Je ne sais pas, moi, si
une résidence a une aile qui est mal entretenue,
ou on découvre, je ne sais pas, moi, de l'amiante dans une aile, ou quelque
chose, là, qui peut faire en sorte que la qualité de l'air, là, est
moins bonne, ou peu importe, si on choisit d'évacuer, on peut évacuer une
partie, et non l'entièreté, ou il faut évacuer tout?
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. En fait, j'ai quelques exemples
en tête où, au cours des derniers mois, on a procédé, dans certaines
installations, à des évacuations complètes, oui.
M. Fortin : O.K. Mais ça a toujours été des évacuations complètes?
M. Gagnon
(Sylvain) : En tout cas, celles que j'ai connues vont
effectivement dans ce sens-là, M. le Président.
M.
Fortin : O.K. Mais l'article de loi ne vous limite pas à
ça. Vous pourriez évacuer certaines parties de résidents.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M. le
Président, la réponse...
M.
Fortin : O.K. On vient préciser, au tout début de
l'article, là, qu'on peut procéder à l'évacuation d'un CMS, mais un CMS, ce
n'est pas tant des personnes hébergées, là, comme dans les autres
établissements. Alors, pourquoi on... Ce serait quoi, le contexte qui
justifierait l'évacuation d'un CMS?
M. Gagnon
(Sylvain) : M. le Président, dans la situation qui nous
intéresse, il pourrait y avoir des lits d'hébergement, donc, et c'est
dans ce contexte-là précis que la mesure est prévue.
M. Fortin : O.K. Là, on ne parle pas de chirurgies d'un jour, là, on
parle de gens qui sont hébergés. O.K.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M. le
Président, oui.
M. Fortin : O.K. Ça va. Ça va pour moi.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Saint-Jacques.
M.
Cliche-Rivard : ...dans notre gradation, là... Juste pour voir,
là, on se situe à l'évacuation, donc on n'a pas nécessairement à passer par
l'administration provisoire, on n'a pas nécessairement à passer par les deux observateurs.
Il y a une information... tu sais, dans la
mécanique, là, il y a une information qui vous est divulguée, Santé Québec, vous
me corrigerez, dépêche un observateur ou un
inspecteur, et la décision est prise, qu'immédiatement, en fonction des circonstances,
il faut évacuer. Pouvez-vous juste nous informer sur la mécanique?
Le Président (M. Provençal)
: Maître... M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : ...M. le Président. Effectivement, vous avez
raison de dire, M. le député, que, dans une situation... Il s'agit d'un
article... et c'est une mesure exceptionnelle, donc, et là il n'y a pas de
progression, c'est... on procède, il n'y a pas d'administration provisoire.
Généralement, dans ces situations-là...
préalablement, dans ces situations-là, on a eu, généralement, soit des... par
le mécanisme des plaintes, on a eu des signaux très, très précis, de sorte que
l'établissement, actuellement... puis Santé Québec, demain, dans ces situations-là, va
d'abord aller vérifier les lieux, puis généralement, dans ces situations-là, c'est assez clair que c'est la santé et la sécurité
des gens qui est compromise, de sorte que... puis, dans des cas
extraordinaires, il faut procéder, donc, à des... une relocalisation, oui.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Et ça, c'est un pouvoir à part, qui serait
différent de la conclusion d'un rapport définitif
préalable à l'administration provisoire, qui conclurait qu'on doit mettre fin
au permis d'établissement? Ou, si ça pourrait être la conclusion d'un
rapport définitif, on évacue? Ou, si c'est plutôt un pouvoir intermédiaire, un
peu, style, injonction, là, ou... dire : Là, il faut sortir de là, ça
presse?
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait... Oui, M. le Président. Dans le cas d'une
administration provisoire, on a été conduits à un processus de fermeture
complète, de sorte que ça peut être le propre du geste d'une administration provisoire. Mais on se rappelle que 562, c'est
vraiment une mesure extraordinaire, où, là, on a la profonde conviction que
les opérations... la situation ne peut pas durer. On procède à l'évacuation
puis, après ça... Oui, tout à fait.
M.
Cliche-Rivard : Et là c'est, justement, dans un cas où on se dit, là,
de visu, que même, de passer par l'administration provisoire, ça ne
fonctionnera pas. On est à un niveau tel où il y a urgence d'agir, puis de
placer un administrateur tout de suite, là,
avec le processus de rapport définitif, le rapport préliminaire, etc., ça ne
marchera pas. C'est la conclusion de Santé Québec, on procède à
l'évacuation.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. C'est précisément le cas, oui.
M. Cliche-Rivard : C'est ça. On a vu tout à
l'heure où il y avait des délais, là, un délai de 15 jours de réponse.
Là, la loi ne prévoira pas de délai de
réponse, là. Ça dit : «dans un délai qu'il détermine ou qu'il fixe».
Qu'est-ce qui fait que, cette fois-ci, on a prévu que c'est à cause de
l'urgence, c'est à cause de l'imminence qu'on ne le prévoit pas?
M. Dubé : C'est
l'urgence.
M. Gagnon (Sylvain) : C'est la situation
d'urgence, M. le Président, puis, à ce moment-là, dans des situations comme celles-là, l'établissement, donc Santé
Québec, pour la suite des choses, là, intègre les installations, prend en
charge l'ensemble des opérations pour
le temps de l'évacuation, pour assurer la continuité, ce qui fait qu'il n'y a
pas de délai de prescription dans ce genre de situation-là d'urgence,
tout à fait.
M.
Cliche-Rivard : Et c'est possible, selon vous... parce que, là, il va
falloir relocaliser tout ce monde-là, dans
le cas d'une évacuation, là. Vous avez connaissance de cas où les choses sont
telles que de procéder par l'administration provisoire, c'est impossible? Ça ne fonctionnera pas par l'administration provisoire, c'est impossible? Vous avez des cas comme ça? Parce
que, là, vous allez sortir... on va sortir tout ce monde-là, on les évacue, là.
Le Président (M.
Provençal)
: M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui. En fait, l'expérience, là... Il y a quelques cas,
malheureusement, là, de cette situation-là
qui se sont produits au cours des dernières années, puis effectivement, là, on
doit effectivement procéder à la relocalisation,
de sorte que ce qu'on a... Les expériences, les gestes qui ont été posés par le
passé ont permis, effectivement, une relocalisation.
On
doit prendre le temps... C'est pour ça que je disais tout à l'heure que
l'établissement investit les lieux, prend en charge la responsabilité de gestion puis s'assure... parce que, là,
on parle d'une relocalisation. Ça fait qu'à partir du moment où l'établissement
est présent, l'ensemble des services sont donnés, donc on n'est pas en situation
de crise mais il faut prendre le temps de bien évaluer le client puis
faire une référence... Là, il faut travailler avec les familles pour s'assurer
qu'on va faire les... la bonne relocalisation, compte tenu, là, du geste
d'évacuation qui doit être fait.
M. Cliche-Rivard : Et, à ce moment-là, dans
cette relocalisation d'urgence là, est-ce qu'on est au même niveau de
protection qu'on a vu au début de la séance tantôt, à 552, là où il y a
l'obligation d'aide, ou, cette fois-ci, là, il faut vraiment les relocaliser,
obligation, plutôt, de résultat, cette fois-ci, comme on a évacué d'urgence?
M. Gagnon (Sylvain) : Bien, effectivement,
comme on disait tout à l'heure, le 562 est une mesure exceptionnelle. Ça
fait que, là, on a une obligation de résultat.
M.
Cliche-Rivard : On va les placer, là.
M. Gagnon
(Sylvain) : Tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Il n'y a personne qui se
fait renvoyer vers nulle part. Je veux dire, il faut les mettre quelque part.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Merci beaucoup.
Le
Président (M. Provençal)
: Y
a-t-il d'autres interventions sur l'article 562?
M.
Fortin : ...mais, si possible, de les
garder pour la suite des choses.
Le Président (M.
Provençal)
: ...d'avoir
un droit de parole?
M. Fortin : Bien,
j'aimerais avoir une réponse à mes questions, puis je ne pense pas que je vais
l'avoir dans les 16 prochaines secondes.
Le Président (M.
Provençal)
: Pas de problème,
pas de... aucun problème, M. le député de Pontiac.
Donc, compte tenu de
l'heure, je suspends les travaux de la commission quelques instants afin de
permettre aux membres de se réunir en séance
de travail dans le cadre d'un autre mandat. Et je rappelle qu'on va être à la
salle Louis... La Fontaine.
(Suspension de la séance à
12 h 30)
(Reprise à 15 h 17)
Le Président (M.
Provençal)
: La
Commission de la santé et des services sociaux reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de
services sociaux plus efficace.
Lors
de la suspension de nos travaux, ce midi, les discussions portaient sur
l'article 562, et je vais inviter le député de Pontiac à poser sa
question.
M.
Fortin : On était à 562, M. le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M.
Fortin : Vous avez raison, M. le
Président, mais, savez-vous quoi, je pense que j'avais déjà posé mes questions
sur 562 en fin de compte. Donc, si je ne m'abuse, on avait déjà eu la
discussion sur l'hébergement en CMS et sur l'évacuation totale. Alors, non, ça
nous va, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça vous
va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention...
M.
Fortin : ...16 secondes, pas de problème.
Le Président (M.
Provençal)
: Vous
vous êtes même répondu.
M.
Fortin : Oui, je me suis répondu moi-même
en 16 secondes.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 562 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté. Merci.
Maintenant, je vais
faire lecture de l'article 563 pour laisser une pause vocale à M. le
ministre.
«563.
Une personne évacuée d'une résidence privée pour aînés en vertu de l'article
562 est dispensée de payer le loyer
pour la période de l'évacuation. À moins que Santé Québec ne révoque
l'autorisation du titulaire de l'autorisation pour l'exploitation de
cette résidence conformément aux dispositions du chapitre III du titre I, dès
que la situation nécessitant l'évacuation et
la relocalisation a été corrigée à la satisfaction de Santé Québec, le
titulaire de l'autorisation est tenu d'en aviser la personne évacuée, si
cette dernière l'a avisé de sa nouvelle adresse. Cette personne est alors
tenue, dans les 10 jours, d'aviser le titulaire de l'autorisation de son
intention de réintégrer ou non la chambre ou le logement. En cas de refus de
réintégrer la chambre ou le logement ou si cette personne n'a pas avisé le
titulaire de l'autorisation de sa nouvelle adresse ou de son intention de
réintégrer la chambre ou le logement, le bail est résilié de plein droit. La personne conserve alors ses autres
recours en vertu du bail contre le titulaire de l'autorisation, notamment
celui de demander des dommages-intérêts.
«Le titulaire de
l'autorisation ne peut réclamer aucune indemnité d'une personne en raison de la
résiliation d'un bail en application du présent article.»
Commentaire :
L'article 563 du projet de loi complète l'article 562 et prévoit,
dans le cas de l'évacuation et de la
relocalisation de résidents d'une résidence privée pour aînés, des règles
particulières au bail de logement qu'ils ont conclu avec l'exploitant de la résidence. En vertu de ces règles, le
résident n'est pas tenu de payer le loyer prévu pendant la durée de
l'évacuation et peut, à la fin de l'évacuation, réintégrer ou non sa chambre ou
son logement.
Interventions,
maintenant, sur l'article 563?
• (15 h 20) •
M. Fortin : Bien, d'abord, une
intervention pour dire que ça vous va bien, la lecture d'articles, là, M. le
Président. Je vous verrais dans une chaise où on fait cette lecture-là plus
souvent, mais, bon... mais je vous aime beaucoup dans la chaise que vous
avez en ce moment, quand même.
Bien, il me semble que c'est de la simple bonne
pratique ici, là. Effectivement, je ne vois pas pourquoi quelqu'un qui est
évacué de sa résidence pour des raisons évoquées aux articles précédents, là,
devrait avoir à payer le loyer pour cette
période-là, et tout ce qui tourne autour de ça devrait effectivement être la
responsabilité du titulaire. Alors, je n'ai pas de commentaire en
particulier. Ça me semble logique.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : ...de mon intervention?
M. Dubé : Aussi, non, non... oui, de
la première partie de votre...
M. Fortin : Oui, d'accord.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions? M. le député, non, ça
va?
M. Cliche-Rivard : Ça va.
Le
Président (M. Provençal)
: Mme la députée, ça va aussi? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 563 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, oui. «564. Santé Québec peut procéder à
l'évacuation et à la relocalisation des personnes qui sont hébergées par un
centre médical spécialisé, un établissement privé ou une ressource offrant de l'hébergement ou celles qui
résident dans une résidence privée pour aînés lorsque, selon le cas, ce centre, cet établissement, cette ressource ou
cette résidence est exploité sans autorisation. Le cas échéant, les deuxième,
troisième et cinquième alinéas de l'article 562 et l'article 563 s'appliquent,
avec les adaptations nécessaires.»
Le
commentaire : Cet article habilite Santé Québec à procéder à l'évacuation
et à la relocalisation de personnes hébergées
ou de résidents lorsque l'exploitant du lieu où elles sont hébergées ou de
celui où ils résident agit sans avoir l'autorisation de Santé Québec
prévue par les dispositions du titre I de la partie IV du projet de loi.
Y a-t-il des interventions?
M. Dubé : ...avoir un amendement
pour 564, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Ah! l'amendement que j'avais vu, c'était 566.
J'avais un amendement pour 566, mais, si vous avez un amendement pour 564...
Est-ce que vous l'avez reçu?
M.
Dubé : Me Paquin, c'est 564 ou 565? Il y en a un, 565, je
pense, c'est une correction de référence à un article, c'est mineur.
Le
Président (M. Provençal)
: O.K., mais là on est à l'article 564, puis
vous me dites qu'il y a un amendement?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Ah! c'est parce qu'on ne l'avait pas reçu, parce que
l'amendement que j'avais en main, c'était à l'article 566. Alors, aussitôt
qu'on le reçoit, M. le ministre, on va le projeter, parce que les amendements,
vous avez l'obligation de les lire. Alors, l'amendement est à l'écran. Vous
pouvez en faire la lecture, M. le ministre.
M.
Dubé : Remplacer, dans l'article 564 du projet de
loi, «un centre médical spécialisé, un établissement privé ou une ressource offrant de l'hébergement» et «une
résidence privée pour aînés lorsque, selon le cas, ce centre, cet
établissement, cette ressource ou cette résidence est exploité» par,
respectivement, «l'exploitant d'une entreprise qui offre les services visés à l'article 481, 484 ou 485» et «un
immeuble d'habitation collective dans lequel sont offert les services de
l'entreprise visée à l'article 483, lorsque cette entreprise est
exploitée».
Le
commentaire, merci : Cet amendement apporte à l'article 564 du projet
de loi des modifications afin que le texte
reflète le fait qu'il vise l'évacuation et la relocalisation dans le cas
d'entreprises exploitées illégalement, c'est-à-dire sans l'autorisation prévue
par les articles 481, 483, 484 ou 485. Comme ces entreprises sont
exploitées sans autorisation, elles ne peuvent être désignées centre médical
spécialisé, résidence privée pour aînés, ressource offrant de l'hébergement ou
établissement privé puisque ces désignations sont, dans le projet de loi,
réservées aux entreprises exploitées conformément à une autorisation.
Le Président (M. Provençal)
: On a à l'écran les modifications
apportées par l'amendement à l'article 564. Interventions sur
l'amendement?
M. Fortin : Non, c'est juste pour préciser qu'ils ne sont pas
considérés comme des CMS, des ressources offrant
de l'hébergement ou des établissements privés parce qu'ils n'ont pas fait leurs
devoirs. Bien, dans ce cas-là, pas de problème.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Setlakwe : Il y a juste une
faute d'orthographe à «offert». Ça prend un «s».
M. Fortin : C'est un jeu risqué, ça. Le député de Rosemont s'est fait
prendre la semaine passée.
Mme Setlakwe : Oh! je m'aventure
avec certitude, avec confiance.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Voulez-vous avoir votre réponse, Mme la députée?
Mme Setlakwe : Je pense que ça va de
soi.
Le Président (M. Provençal)
: Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. Effectivement, il manque un «s» à «offert».
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Merci beaucoup. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 564 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, interventions sur l'article 564
amendé?
M.
Fortin : Bien là, ici, on parle vraiment de... bien, je
vais le dire comme ça, là, mais de résidences qui n'ont pas leur permis
pantoute, là. Ils n'ont juste pas les permis, les accréditations nécessaires
pour être considérées une RPA ou une
ressource d'hébergement. Ça arrive-tu... Il y en a-tu tant que ça qui ouvrent
les portes sans avoir d'accréditation?
Le Président (M. Provençal)
: M. le sous-ministre Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, pour répondre, là, il y a deux questions,
M. le député, là. Le premier élément, c'est... Effectivement, vous avez
raison de dire que, dans les situations qui sont visées par 564, c'est les cas
où on exploite sans autorisation. Le
deuxième volet de la question, essentiellement, ça arrive très rarement, là.
Moi, d'expérience, là, je n'ai pas de situation particulière, peut-être
les collègues, là, mais je n'ai pas...
M.
Fortin : Mais peut-être une question de suivi à cela puis à
ce que vous avez dit ce matin, là. Ce matin, vous avez dit que l'évacuation,
c'est une situation quand même exceptionnelle, mais, en même temps, vous avez
dit... vous avez mentionné en avoir vu à quelques reprises, là, au cours
de la dernière année. Alors, c'est surtout dû à quoi, ces situations-là?
M. Gagnon (Sylvain) : Les situations
d'évacuation, si j'ai bien compris la question, là?
M. Fortin : Oui.
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, c'est quand la... M. le Président, quand
la santé et la sécurité des résidents est compromise, à ce moment-là, on doit faire les interventions nécessaires.
562, on le disait, c'est une disposition particulière, là, qui donne une
capacité exceptionnelle d'intervenir rapidement.
M. Fortin : ...qu'est-ce qui mène à cette compromission-là de la santé
et la sécurité? C'est quoi, les causes habituelles qui font en sorte qu'on se
rend jusqu'à devoir évacuer une résidence?
M. Gagnon
(Sylvain) : M. le Président, en fait, c'est l'incapacité à
répondre aux besoins des usagers. Donc, il peut y avoir de ces
situations-là, des situations de maltraitance, des situations pour lesquelles
il y a des interventions qui peuvent être faites également par l'établissement, quand les
correctifs ne sont pas apportés, à ce moment-là, on peut procéder, là, à
l'évacuation. Il faut se rappeler qu'on est dans des situations où la santé et
la sécurité des résidents est compromise.
• (15 h 30) •
M. Fortin : Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée, ça va? M. le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne?
M. Cliche-Rivard : Ça va pour moi.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va aussi? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 564 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
565, pour lequel il y aura un amendement qui
sera lu par monsieur... Alors : «La personne à qui est notifiée une décision de Santé Québec rendue en vertu de
l'article 562 ou 564 peut la contester devant le Tribunal administratif
du Québec.
«Santé Québec
peut, si aucun recours n'a été formé dans les 10 jours de la notification de
cette décision et après avoir obtenu
l'autorisation du tribunal, procéder à l'évacuation et à la relocalisation des
personnes visées à l'article 562 ou 564.
«Si la décision de Santé Québec est contestée
devant le tribunal, elle ne peut cependant y procéder avant que celui-ci ne
rende sa décision.
«Les deuxième
et troisième alinéas ne s'appliquent pas lorsque Santé Québec procède à une
évacuation en raison d'un danger imminent.»
Commentaire : Cet article prévoit un
recours devant le Tribunal administratif du Québec pour contester la décision de Santé Québec pour procéder à
l'évacuation et à la relocalisation de résidents ou de personnes hébergées.
Afin de permettre l'exercice de ce recours, sauf lorsqu'il y a un danger
imminent, Santé Québec peut attendre 10 jours après la... notification, excusez-moi, de sa décision pour la mettre à
exécution. Si l'exploitant concerné prend recours dans ce délai, elle ne pourra y procéder tant que la
décision du tribunal ne sera pas rendue. Et je vais inviter maintenant M. le ministre
à nous lire son amendement.
M. Dubé : Est-ce que vous l'avez?
Parce que moi, je ne l'ai pas dans mes documents, là...
Une voix : ...
M.
Dubé : Ah! il est là. Bon, très bien. Oui, c'est ça,
c'est très technique, c'est : Supprimer, dans les premier et deuxième
alinéas de l'article 565 du projet de loi, «562 ou».
Pour... Alors, on voit la nouvelle
version : «La personne qui est notifiée à une décision rendue en vertu de
l'article 564...» Il n'y a plus de référence à 562, tout simplement.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement? Mme
la députée.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée, oui, parce que...
Mme Setlakwe : Moi, j'avais une
question. Je me demandais pourquoi ça prend l'autorisation du tribunal avant de procéder. Ce n'est pas une étape
additionnelle? Je comprends qu'on doive attendre 10 jours, mais là on a
besoin d'une autorisation. Juste, oui, question, il me semble, ça
alourdit le processus.
Le
Président (M. Provençal)
: Pourriez-vous répondre à la question? Puis, après
ça, on va revenir juste à l'amendement.
Mme Setlakwe : Ah! oui, bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, mais on va répondre à votre
question. Maître, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, je dirais que la
réponse à la question va un peu expliquer pourquoi on fait l'amendement. 565 reprend une disposition qui existe
dans la LSSSS actuellement, mais qui s'applique seulement dans les cas
qui correspondent à 564 et non 562. 562, c'est l'évacuation d'un lieu
d'hébergement ou une résidence qui est
exploitée légalement. 564, c'est exploité illégalement. 562, les motifs sont
tous basés sur la sécurité, de façon
générale, quand on regarde 562, alors qu'à 564 le motif, d'abord et avant tout,
c'est l'exploitation illégale. Donc, peu
importe que les gens qui soient dans le lieu exploité illégalement soient bien
ou non, on peut procéder à l'évacuation. 565 vise, dans ce cas-là, une contestation. Donc,
on pourrait concevoir qu'on va aller chercher l'autorisation du tribunal
pour statuer sur la légalité ou l'illégalité
de l'exploitation du lieu, question qui ne se posera pas dans un cas comme 562.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Setlakwe : Moi, je comprends la
distinction entre les deux, mais, si on est dans un scénario où on a des gens
hébergés dans un... bien là, on ne peut plus dire «un centre», mais un
établissement exploité sans autorisation, je comprends que l'exploitant pourrait
contester en cour, mais, s'il ne conteste pas puis qu'il y a un délai de
10 jours qui s'écoule, et à
l'expiration du délai de 10 jours... Il me semble que la façon dont c'est
formulé, ça prend quand même l'autorisation
du tribunal. Santé Québec va pouvoir procéder, si aucun recours n'a été formé,
un recours pour contester, on s'entend?
M. Paquin (Mathieu) : ...
Mme
Setlakwe : O.K., oui. Alors,
ils vont pouvoir procéder seulement après avoir obtenu l'autorisation du
tribunal, c'est ça?
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait, et l'autorisation ne sera pas
nécessaire, comme le prévoit le dernier alinéa, si jamais il y a un
danger imminent.
Mme Setlakwe : Donc, l'exploitant ne
conteste pas, mais le tribunal se prononce quand même.
M. Paquin (Mathieu) : C'est ce que
prévoit l'article.
Mme Setlakwe : Pourquoi il faudrait
que le tribunal se prononce quand même? Si Santé Québec a jugé qu'il n'y avait pas de... que l'établissement est
exploité sans autorisation, sans permis, sans licence, je ne sais trop quoi,
sans autorisation, puis que la
personne qui l'exploite reçoit une décision de Santé Québec, ne conteste pas,
le tribunal doit quand même se prononcer?
Le Président (M. Provençal)
: Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, à cet
égard, on reprend la disposition telle qu'elle existe actuellement dans la LSSSS. Alors, la seule interprétation qu'on peut y
voir, c'est que le législateur, à l'époque, et c'est ce qu'on reconduit ici,
a choisi, dans ce cas-là, que l'appréciation du caractère légal ou illégal de
l'exploitation... c'est-à-dire, est-ce que ça constitue une entreprise telle
que c'est nécessaire d'avoir un permis de CMS, ou un permis de RPA, ou un
permis d'établissement? Cette question-là,
donc, elle appartient, dans un cas où on met en oeuvre une évacuation, donc on
va empêcher l'entreprise d'être
exploitée... d'une décision d'un tiers neutre qui va se prononcer sur
l'interprétation à y avoir pour dire : Est-ce bel et bien une
entreprise pour laquelle ça prend une autorisation?
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Avant de poursuivre, je
voudrais revenir à l'amendement. Est-ce qu'il
y avait des interventions sur l'amendement? Parce que, là, les questions vont
probablement... portaient sur le... un peu les deux.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Sur l'amendement?
M. Cliche-Rivard : ...
Le Président (M. Provençal)
: O.K, bien, allez-y. Oui, on va...
M. Cliche-Rivard : Je ne sais pas si
ma collègue avait fini.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui.
M. Cliche-Rivard : Oui?
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M.
Cliche-Rivard : Mais je reviens sur ça quand même, parce que, là,
à 564, on a «exploité sans autorisation». Bon, ça, c'est une question de fait,
là, il y a un permis ou il n'y en a pas. Il n'y a pas de permis, c'est ça,
«exploité sans autorisation», et, pour évacuer, quand il n'y a pas de
permis...
Puis je
comprends le législateur de l'époque, mais là aujourd'hui ce sont les
législateurs, vous en êtes, vous écrivez. Alors, quelle est l'intention
aujourd'hui? Il n'y a pas d'autorisation, il n'y a pas de permis, il faut quand
même aller valider
l'expulsion ou la... le mot exact, c'est ça, par le tribunal... l'évacuation,
pardon, par le tribunal. Je trouve ça curieux. Vous jugez qu'il n'aurait
jamais dû avoir le droit, point, il n'a pas l'autorisation. Je ne sais pas
qu'est-ce que... puis informez-nous, là. Qu'est-ce que le tribunal va dire ou
peut dire qui va ajouter au débat?
Le Président (M.
Provençal)
: Je vais
demander à M. Gagnon de nous...
M. Dubé : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, à
M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, M. le Président. En regard de l'amendement, s'il y a
un retrait de l'article 562, la référence à 562 dans 565, c'est
essentiellement parce qu'à 562 il doit y avoir évacuation compte tenu de la
santé des gens qui est menacée, de sorte
qu'il ne peut pas y avoir de recours au tribunal à 562. C'est pour ça qu'à 565
on enlève la référence à 562. Par rapport...
M.
Cliche-Rivard : Donc, les gens qui exploitent illégalement ont plus de
droits que des gens qui exploitent légalement?
M. Gagnon (Sylvain) : Non, en fait, par rapport
à... Si on revient... j'en suis sur l'amendement, mais, si on revient à 565, sur le fond, donc ce qu'on dit : La
personne à qui est notifiée une décision de Santé Québec, donc là a droit à un
recours.
Bon,
on va donner... je vais vous donner un cas d'espèce. Il pourrait y arriver,
hein, de façon bienveillante, qu'une personne décide d'accueillir des
personnes, donc, dans sa résidence puis offrir des services qui sont le propre
d'une RPA, en vertu des différentes catégories,
de sorte que la situation qui nous intéresse... Puis cette personne-là a
commencé à offrir des services, globalement, l'établissement ou Santé Québec
est informé de la chose. Il va notifier, il va demander à la personne : Écoutez, vous faites... vous
exploitez une entreprise qui est le propre... qui a un cadre précis, vous devez
avoir une autorisation. Donc, si la personne n'a pas... la personne peut
effectivement dire : Donnez-moi le temps, je vais me conformer, je
n'étais pas au courant.
Donc, dans le cas,
par exemple, où, après la notification, si l'établissement ou Santé Québec,
après un délai, donc, n'a pas reçu... n'a
pas eu d'écho, donc, de la personne ou si la personne n'a pas... En fait, Santé
Québec va s'assurer de mettre fin, donc, à l'exploitation par une
relocalisation. La personne pourrait demander, dans le cas d'espèce, là,
on est dans des situations particulières,
d'avoir recours au tribunal pour contester, mais, à ce moment-là, donc, là,
c'est la procédure qui va suivre, là, sur le plan des...
M.
Cliche-Rivard : Mais elle conteste quoi, cette personne-là qui
exploite sans permis?
Le Président (M.
Provençal)
: Maître.
• (15 h 40) •
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Bien, en fait... et là ça va
dépendre des différents cas de figure qui vont se présenter, mais ce qu'elle va
contester, c'est l'interprétation de la loi faite par Santé Québec. Parce que,
si on regarde les différents articles au début du titre I de la
partie VI, où on vient définir c'est quoi, les caractéristiques des entreprises pour lesquelles ça prend une
autorisation de Santé Québec — ce
qui va permettre par la suite de faire la classification, vous êtes un CMS, vous êtes un établissement, vous êtes
une RPA — il
y a des critères qui sont prévus, qui peuvent nécessiter quand même un
exercice certain d'interprétation.
Si vous regardez, à
485, ce que ça prend pour identifier un établissement, bien, c'est
«l'exploitation d'une entreprise qui consiste à offrir à une clientèle un
ensemble de services comparable à l'un de ceux pouvant être offerts par un
établissement public, lorsque tout ou partie de ces services doivent être
fournis par un médecin, une infirmière praticienne spécialisée ou un autre
professionnel de la santé ou des services sociaux déterminés par règlement», et
là il y a des règlements qui vont venir pour l'application de ça.
Donc,
la question, ce n'est pas tant de dire : Est-ce qu'ils ont un permis ou
pas? C'est : Est-ce que cette affaire-là est d'une nature telle
que, pour l'exploiter, ça prend un permis, oui ou non?
M. Cliche-Rivard : O.K. Par contre, Santé
Québec a déterminé que oui, en l'occurrence, dans notre cas d'espèce, parce que 565 s'applique. Donc, du côté de
l'administration publique, on juge, oui, il y a effectivement exercice de ce
qui nécessiterait une autorisation. Donc, il y a prima facie, si on veut, ou il
y a une préanalyse, ou il y a une décision de Santé Québec que oui. On vient créer un droit ou matérialiser un droit
qui n'existe pas en créant un sursis à l'exécution de l'éviction ou de
l'expulsion en attente de la décision du tribunal, vrai? Parce que c'était sans
autorisation au sens de la décision, mais,
du moment où il y a recours intenté, il y a sursis à l'exécution de l'expulsion
jusqu'à décision finale. C'est quand même surprenant de voir qu'on crée
un droit qui n'existait pas dans l'attente d'une décision du tribunal
administratif.
M. Paquin (Mathieu) : Certes, mais un des
éléments qui doit être pris en compte dans ce cas-ci, c'est qu'il y a des
gens qui sont... qui résident dans cette affaire-là. Et donc est-ce qu'on
veut... alors qu'on n'est pas dans un cas où il y a un danger imminent, est-ce
qu'on veut enlever ces gens-là de leur milieu de vie sans plus de formalités?
M.
Cliche-Rivard : Mais c'est la décision de Santé Québec, avec toutes
ses formalités, puis sa juridiction, puis son analyse, puis son processus
décisionnel, puis les experts que vous êtes. Ce droit-là n'existait pas avant d'intenter le recours, puis là ils sont protégés
pendant un délai x. Et ça, c'est ma question subséquente : Ça ressemble à
quoi, à peu près, un délai d'attente
pour une telle décision devant le tribunal? On parle-tu de trois mois, trois
semaines, trois jours, un an? Je ne... Je vous pose la question.
Le Président (M.
Provençal)
: Bien,
voulez-vous apporter un commentaire, M. Gagnon?
M. Dubé : Avez-vous
déjà été témoin d'un cas depuis que vous êtes là?
M. Gagnon
(Sylvain) : Effectivement, M. le Président, là, en regard de la question
qui est posée, je n'ai pas vu de situation,
moi, à ma connaissance, qui effectivement, là, on s'amenait devant le tribunal
administratif. Puis, avec les délais, on n'a pas...
M. Dubé : C'est
quand même...
M.
Cliche-Rivard : Est-ce qu'on est capable de nous prédire ou nous dire
l'estimation d'un délai que ça peut prendre avant d'obtenir une décision comme
ça devant le tribunal?
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, on pourra... on peut difficilement se prononcer
là-dessus, là, avec toute l'humilité qu'on doit avoir dans nos réponses, mais
essentiellement, quand on est devant une situation où il y a exploitation sans
permis, ce que moi, j'ai vu dans certaines situations, c'est le cas d'espèce
que je vous précisais, là. Donc, de bonne
foi, une personne va offrir des services, puis là, souvent, l'établissement ou
Santé Québec vient offrir des services à domicile, puis on s'aperçoit
qu'il y a une exploitation illégale. Généralement, dans ces situations-là, la
procédure se met en place pour se conformer, puis il n'y a pas de souci,
effectivement.
M. Cliche-Rivard : J'en suis puis je vous
suis, mais ce n'est pas ça, le 565. 565, c'est : il ne se conforme pas.
Et là vous, donc, notifiez d'une lettre
additionnelle en disant : Nous procéderons à l'évacuation le
1er novembre. Et là la personne intente un recours, devant le
tribunal administratif, en disant : Non, non, non, je n'exploite pas au
sens de loi, je n'ai pas besoin de permis.
Et, pendant la démonstration, et l'adjudication de tout ça, et la prise de
décision du tribunal, vous n'avez pas juridiction pour expulser ou
évicter jusqu'à ce que le tribunal tranche.
M. Dubé : M.
le Président, moi, je pense, pour un cas qui n'est probablement jamais
arrivé... puis deuxièmement pour dire qu'ici, là, il y a du monde qui est
là-dedans. Si jamais ce cas-là arrivait puis qu'il y avait des personnes qui étaient là, je pense que de prendre
10 jours pour aller au tribunal puis d'attendre la décision du tribunal,
c'est probablement la bonne décision, parce qu'il y a des personnes qui sont
là. Moi, c'est le commentaire que je ferais,
parce que, là, je trouve qu'on est dans le détail un peu, là, mais... Voilà,
puis on reconduit exactement ce qui est dans la loi en ce moment.
Le Président (M.
Provençal)
: De toute
manière, c'est votre réponse.
M.
Cliche-Rivard : Mais, avec immense respect, on ne sait pas, par
contre, ou on ne peut pas nous dire les délais
moyens ressemblent à quoi. Donc, j'ai beaucoup, beaucoup de respect pour la
réponse du ministre, je le remercie, mais on ne le sait pas si c'est
trois jours, six mois ou un an avant une décision du tribunal.
M. Dubé : M. le Président, chaque cas est un cas d'espèce.
Est-ce qu'un cas comme ça prendrait deux semaines ou prendrait un mois?
C'est difficile, on n'a pas... ce n'est pas des choses qui sont très
fréquentes. Alors, je...
M.
Cliche-Rivard : Je vais laisser mes collègues, je pense qu'ils ont
d'autres interventions.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Merci, M. le Président...
Le Président (M.
Provençal)
: ...toujours
sur l'amendement.
M.
Fortin : Oui, oui. Merci, M. le Président.
En suivi aux questions de mes collègues, là, tu sais, le ministre nous dit : On reconduit ce qui est déjà dans
la loi, mais je vous dirais que le... de un, le contexte est très différent,
parce que les temps d'attente au tribunal ne sont pas ce qu'ils étaient
au moment où la loi a été écrite la première fois. Alors, la situation qui est
décrite, du deux semaines, trois mois, six mois, un an, disons qu'elle ne s'en
va pas dans le bon sens de la chose, mais
c'est vrai, ce qu'on vient dire, là. Si on le regarde, là, purement... si on
prend un pas de recul par rapport au
projet de loi, on se dit : D'un côté, quelqu'un qui n'a pas de permis,
lui, il a la possibilité d'aller en appel, de faire des commentaires, de
se rendre au tribunal. Quelqu'un qui a un permis, lui, il n'a pas de
possibilité.
Puis là je nous rappelle
collectivement que l'évacuation, là, c'est la fin de l'entonnoir dont on
parlait ce matin. C'est la dernière
mesure. Là, on est passé à travers toutes les autres situations, là, jusqu'à
l'administration temporaire. Là, on est dans l'évacuation. L'évacuation,
c'est : on sort du monde, on n'a pas le choix.
Alors, je trouve ça
particulier que, dans un cas où on n'a pas de permis, on n'a aucune idée ce qui
se passe là, on n'a vraiment aucune donnée, ces gens-là puissent rester là
10 jours, pendant 10 jours ou plus, parce qu'il y a une procédure
d'appel au tribunal, mais qu'au contraire quelqu'un qui a tous ses permis, qui
opère depuis longtemps, mais qu'on se rend là, bien, ces résidents-là, eux, ils
doivent quitter. Si on a une préoccupation pour la stabilité du résident, on
doit l'avoir des deux côtés, il me semble.
M. Dubé : Peut-être
un commentaire de Me Paquin, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
maître, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, ce qu'on a vu, ce matin,
avec la gradation des mesures, ça ne
s'applique pas dans le cas des... d'une exploitation illégale, parce que ça
s'applique lorsque je suis en présence d'une exploitation légale. Alors, quand
j'ai une exploitation illégale, la seule chose qui arrive, puis on ne peut pas,
dans ce cas-là, le considérer, à
notre humble avis, comme l'ultime étape d'un entonnoir, c'est l'évacuation,
qu'on va voir à 564.
M.
Fortin : O.K., mais, regardez, dans les deux
articles, là, dans le 560, quand on parle du 564, des gens qui sont en... qui
n'ont juste pas de permis, là, puis du 562, on vient... puis là, avec votre
modification, là, on vient mettre en lien
avec ça s'il y a un danger imminent. Bien là, il n'y a rien qui tient, là, s'il
y a un danger imminent, là, on peut sortir les gens comme ça, tout de suite, il n'y a pas de procédure d'appel.
Dans les deux cas, hein, dans le 562, vous faites la même référence, là,
«lorsqu'un danger est imminent, les motifs justifiant cette évacuation peuvent
d'abord être transmis verbalement puis ensuite notifiés», ça veut dire
qu'on les sort tout de suite, il n'y a pas de délai là non plus, alors.
Mais
vous venez dire, par exemple : S'il n'y a pas un danger imminent, là, dans
ce cas-là, au 565, il y a une procédure
d'appel, quand il n'y a pas de permis, puis, au 562, il n'y en a pas. Ça se
peut que les résidents, là, eux, ils vivent la même situation. Ça se peut qu'il y ait des enjeux autres qui soient
exactement les mêmes puis que la seule différence, c'est qu'il y en a une qui a un permis puis il y
en a une qui n'a pas de permis, mais qu'il n'y a pas plus d'enjeu de qualité
d'un bord et de l'autre, là.
S'il y a quelqu'un
qui n'a pas de permis, là, c'est bien possible que la qualité ne soit pas au
rendez-vous non plus. Alors, c'est possible
qu'on laisse des résidents dans une situation où la qualité des soins est moins
qu'optimale, parce que la raison pour laquelle on évacue, c'est qu'il
n'y a pas de permis.
• (15 h 50) •
M. Dubé : Avez-vous
un autre commentaire...
M. Paquin
(Mathieu) : Pas pour l'instant.
M.
Fortin : Mais êtes-vous d'accord avec ça?
Je le pose comme question...
M. Dubé : Moi, écoutez, je vous le dis, là, si on avait...
Vous me posez souvent la question : Est-ce que ça arrive
fréquemment, est-ce qu'on voit ça? Ce n'est pas le cas ici, là.
M.
Cliche-Rivard : Mais c'est dans la loi quand même.
M.
Fortin : Bien, c'est ça, l'affaire, c'est
que...
M. Dubé : Oui, mais... O.K., mais c'est ça, très bien, donc
c'est votre réponse. Puis moi, je vous dis, en plus, non seulement ce n'est pas
fréquent, c'est comme ça que ça a été traité avec le jugement qui pourrait être
fait. Alors, moi, je comprends, là, mais...
M. Fortin : O.K.,
mais tantôt, on a parlé de toutes sortes de raisons, là, pour lesquelles, 560,
on pourrait avoir recours à
l'évacuation, hein? Disons qu'il y a un enjeu de qualité de soins, là, c'est ce
dont on a fait référence tantôt, là, il
y a un enjeu de la qualité des soins, on n'est pas capable de donner des soins
appropriés. Ça peut arriver dans une situation où il y a un permis, 562,
ça peut arriver dans une situation où il n'y a pas de permis, 564.
M. Dubé :
Bien, écoutez...
M. Fortin : Donc,
le résident, il n'est pas plus à risque d'un bord ou de l'autre, il a le même
niveau de risque, là, disons, sauf qu'il n'a pas de permis, d'un côté,
mais il peut rester, l'autre...
M. Dubé : Mais
moi, c'est toujours le même point, là, puis c'est pour ça que je dis, on... Je
pense qu'on... Je comprends, vous avez le
droit de faire ça, puis c'est correct, là, mais là je trouve qu'on tourne en
rond un peu. Moi, tout ce que je vous
dis, c'est : Il y a des gens qui sont là, il y a des gens qui sont... Si
ce cas-là, il existe, là, il y a des gens qui sont là. Puis d'attendre
10 jours pour avoir le... d'être capable d'avoir la notification, puis
d'attendre un certain temps après le tribunal...
M. Fortin : Mais il y
a des gens qui sont au 562 aussi, là. Il y a des gens qui sont dans une
résidence qui a un permis, hein?
M. Dubé : Oui,
mais ils ont un permis, il y a déjà eu quelqu'un qui leur a donné un permis. La
grande différence, c'est qu'ici on parle
d'une personne sans permis qui a réussi à attirer des gens, les gens sont là.
Moi, je me dis... Je pense qu'on en a
beaucoup parlé, mais je trouve qu'on met beaucoup de temps pour quelque chose
qui n'est pas fréquent puis qu'on ne rencontre pas trop souvent. Puis, encore
une fois, je le dis, il y a des gens là, il faut respecter une certaine
procédure. Faire une évacuation, ça ne se fait pas comme ça.
M. Fortin : Bien,
justement, respecter la procédure, c'est vos mots, M. le ministre, respecter la
procédure, à la lecture de ces
articles-là, celui qui ne respecte pas la procédure, il est mieux protégé que
celui qui respecte la procédure.
M. Dubé : Je
ne dirais pas qu'il est mieux protégé, je...
M.
Fortin : Bien, il a, au moins, une
procédure d'appel.
M. Dubé : O.K.
Correct, c'est beau. Je n'ai pas d'autre commentaire.
M. Gagnon (Sylvain) : Je vais peut-être tenter
de fermer le débat, là, mais, dans le cas de 565, il y a... Dans le cas de 562,
on le sait qu'il y a des... une situation qui compromet, de sorte que... la
santé et la sécurité, donc il y a eu des avis, il y a eu des plaintes,
là, il y a eu des interventions par les établissements, par Santé Québec, puis
là on procède.
Dans
le cas de 565, si... parce que c'est des cas rarissimes, si, en toute bonne
foi, la personne a mis en place des services, moi, je pense que... en
dérogation de la loi, au-delà du fait qu'on dit : Nul n'est censé ignorer
la loi, une fois qu'on lui a notifié le fait
qu'elle doive, effectivement... elle n'est pas... elle exploite une entreprise
pour laquelle elle n'a pas d'autorisation, si elle ne veut pas, effectivement,
s'inscrire dans une démarche, là, pour effectivement régulariser la
situation, bien, on va procéder, donc, à la relocalisation.
Puis, au-delà du
délai que ça peut prendre, bien, dans ces situations-là, s'il n'y a pas de
situation de... qui compromet la santé,
l'établissement est présent, ils vont continuer à épauler la ressource, ils
vont intervenir auprès des résidents,
comme on le fait. Parce que, si on est dans une situation de RPA, on est dans
une... la personne a élu domicile, puis
l'établissement vient offrir ses services à domicile, de sorte qu'il y a une
nuance entre 562 et 565, là, compte tenu de la situation.
M.
Fortin : Vous avez essayé de, comme vous
avez dit, là, clore le débat. Je vais essayer une dernière fois de vous convaincre, là, et puis je vais le prendre
de l'autre bord. Il y a une résidence où la santé est compromise, la santé
des résidents est potentiellement compromise, là, comme vous venez de le
décrire. Là, vous m'avez dit : Au 562, là, c'est ça qui se passe, là.
Bien, une résidence où la santé est potentiellement compromise et qui n'a pas
son permis de résidence, est-ce qu'il a droit
au délai de 10 jours pour former... puis ensuite aller au Tribunal administratif du travail? Est-ce
que vous avez une façon de sortir ces gens-là, s'il n'y a pas danger imminent,
là, mais si la santé est compromise?
M. Gagnon (Sylvain) : Là, c'est peut-être le
sous-ministre qui va vous répondre, là, mais moi, dans ma gestion puis
dans ce type d'intervention là, on va procéder à l'évacuation, effectivement,
puisque, si la santé est compromise, généralement, là...
M. Fortin : Mais
vous ne l'avez pas, ce recours-là, dans la loi, à moins que je le lise mal, là,
je l'interprète mal, vous... Non, mais danger imminent puis santé compromise,
ce n'est pas la même chose. Vous faites la distinction à 562, en long
puis en large, de ça.
M. Dubé :
...voulez-vous commenter ou...
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, en fait, c'est que, dans un cas comme celui-ci, on
donnerait une interprétation plus large de
danger imminent, au cas où on a des pratiques ou des situations qui constituent
un danger pour la santé ou la sécurité de ces personnes, dont notamment un acte
de négligence et de violence, ou, à tout le moins, de l'interpréter de façon très similaire, de sorte que, dans un cas
où on procéderait à une évacuation parce qu'on considère que la sécurité
est compromise, dans une résidence ou un établissement qui est exploité
conformément à la loi, on serait également capable de le faire sans aller
devant le TAQ en vertu de 564 et 565.
M. Fortin : Vous
élargiriez la définition de «danger imminent» dans le 565 par rapport au 562.
Ouf! D'accord, d'accord.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pour ce qui est du sursis
à l'exécution de l'expulsion, là, est-ce qu'il ne devrait pas plutôt appartenir à l'exploitant qui conteste la décision
d'expulsion de Santé Québec de s'adresser au tribunal pour en demander le sursis, plutôt que de présumer ou d'accorder un
sursis jusqu'à décision du tribunal? Et donc on dirait plutôt :
L'exploitant qui conteste la décision d'expulsion de Santé Québec peut
s'adresser au tribunal pour surseoir à son exécution.
Le
Président (M. Provençal)
: Il
ne faut pas oublier qu'ici on est dans une situation d'illégalité.
M.
Cliche-Rivard : Tout à fait, vous avez raison, de surcroît.
M. Dubé : À
l'impossible nul n'est tenu. C'est très rare qu'il y a ce niveau de discussion
là très poussé, hein? Alors, il y a
peut-être... on dit qu'il n'y a jamais de fumée sans feu. Je vais prendre
quelques minutes, M. le Président, avec l'équipe ici, puis je vais
regarder si on peut trouver une solution.
Le Président (M.
Provençal)
: Suspension,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
15 h 58)
(Reprise à 16 h 09)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos
travaux. Alors, au niveau légal, on a besoin d'un petit peu de temps.
Alors, je demande aux membres de la commission de suspendre l'article 565,
avec l'amendement qui avait été déposé, mais non voté, et on va procéder à
l'article 566, et on reviendra à cet article-là.
M. Dubé : Voulez-vous
qu'on retire quand même l'amendement?
Le Président (M.
Provençal)
: Non, on
le fera...
M. Dubé : On
le fera après? O.K., parfait.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
ça. Ça va?
M. Dubé : C'est
beau.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
consentement?
M. Dubé :
Consentement.
Le Président (M.
Provençal)
: «566.
Nul ne peut pratiquer à l'endroit d'un patient une sédation-analgésie profonde ou modérée, une anesthésie générale ou
une anesthésie régionale du type tronculaire ou du type bloc à la racine
d'un membre, excluant le bloc digital, s'il n'est pas titulaire d'une
autorisation lui permettant de fournir le traitement médical spécialisé pour lequel cette sédation-analgésie ou cette
anesthésie est requise dans le cadre de l'exploitation d'un centre
médical spécialisé ou d'un établissement privé.
«Le premier alinéa
n'empêche pas la prestation des soins qui y sont visés au sein d'un
établissement public.»
• (16 h 10) •
Cet article vise à ce
que la sédation analgésique profonde ou modérée, l'anesthésie générale ou
l'anesthésie régionale du type tronculaire
ou du type bloc à la racine d'un membre, excluant le bloc digital, ne puisse
être pratiquée ailleurs que dans un centre médical spécialisé, un
établissement privé ou un établissement public. L'exploitation de l'établissement privé ainsi que celle du centre
médical spécialisé doit faire l'objet d'une autorisation de Santé Québec et,
dans le cas de ce centre, cette autorisation
doit, en plus, viser le traitement médical spécialisé pour lequel cette
sédation analgésique ou cette anesthésie est requise.
Et vous avez un
amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Que
vous allez lire ou c'est moi qui dois lire... Moi, je dois lire l'amendement?
Le Président (M.
Provençal)
: L'amendement
doit obligatoirement être lu...
M. Dubé : Et
d'ailleurs je me demande, M. le Président, pourquoi vous n'avez pas eu cette
idée-là avant. Vous avez... On est rendus à
566. Il me semble, vous auriez dû penser à ça avant, mais voilà, je voulais
juste le dire. Merci beaucoup de faire ce que vous faites.
Donc,
l'article... l'amendement pour 566, c'est : Remplacer, dans le premier
alinéa de l'article 566 du projet de
loi, «s'il n'est [pas] titulaire d'une autorisation lui permettant de fournir
le traitement médical spécialisé pour lequel cette sédation-analgésie ou cette
anesthésie est requise dans le cadre de l'exploitation d'un centre médical ou
d'un établissement privé» par «sauf si elle est pratiquée conformément à
l'article 507.1 ou 528.1».
Alors, cet amendement
propose de simplifier le texte de l'article 566 du projet de loi. Et, M.
le député de Sainte-Marie—Saint-Jacques, si vous avez des questions, c'est
le Dr Bergeron qui va vous expliquer qu'est-ce que c'est qu'un tronc et
un bloc digital.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, interventions sur
l'amendement à l'article 566 déposé par M. le ministre? Alors, s'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement à l'article 566 déposé
par M. le ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Maintenant...
parce que, là, j'avais oublié de dire qu'on tombe dans les pratiques interdites
pour les six prochains articles.
Maintenant, est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 566 amendé?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 566 amendé est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci.
«567. Le
médecin ou le dentiste devenu professionnel non participant en vertu du premier
alinéa de l'article 217 ne peut, pendant la période déterminée en
application de cet alinéa, exercer sa profession au sein d'un centre médical
spécialisé.»
Commentaire :
Cet article vise à interdire à un médecin ou à un dentiste d'exercer sa
profession au sans... au sein, excusez-moi, d'un centre médical spécialisé, s'il
est devenu un professionnel non participant aux fins de la Loi sur l'assurance maladie du Québec parce qu'il a cessé
d'exercer sa profession au sein d'un établissement sans l'autorisation du président-directeur général de cet
établissement et sans avoir donné un préavis de 60 jours, prévu à
l'article 217 du projet de loi, et ce, pour la durée de la période
prévue à cet article.
Y a-t-il des interventions sur le 567? Oui, M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Et donc,
pour ceux qui nous écoutent, le 217, c'est pour une période égale à deux fois
le nombre de jours qu'il restait à écouler
avant l'expiration du délai de préavis applicable. Donc, c'est... Il avait
60 jours à respecter. La
personne, en l'occurrence, ne l'a pas respecté. Il restait, je ne sais pas,
50 jours fois deux. Donc, pendant 100 jours, cette
personne-là ne peut pas réintégrer le système ou ne peut pas, en fait,
participer au système. C'est ça?
M. Dubé : C'est exact.
Le Président (M. Provençal)
: Vous avez très bien compris le sens
de cet article-là.
M. Cliche-Rivard : Fantastique!
Je n'ai pas de question.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 567 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
«568. Nul ne
peut exploiter une entreprise ou exercer des activités pour lesquelles
l'autorisation de Santé Québec est
requise, ni laisser croire, de quelque façon que ce soit, qu'il est ainsi
autorisé s'il n'est titulaire d'une telle autorisation.»
Commentaire :
Cet article vise à interdire à quiconque d'exploiter une entreprise ou
d'exercer une activité qui, chacune,
nécessite l'autorisation de Santé Québec sans être titulaire de l'autorisation
appropriée. Il est interdit également à quiconque de faussement laisser
croire qu'il est titulaire d'une telle autorisation.
Interventions sur l'article 568? Oui, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Vous
m'informerez... on va y arriver plus tard ou on a déjà passé les dispositions
pénales applicables, mais j'imagine qu'il va y avoir des conséquences.
On va y arriver plus tard?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Cliche-Rivard : Donc,
on a un régime complet, là, qui va être «dispositions pénales en cas de
non-respect», 568, etc. Merci.
Le
Président (M. Provençal)
:
Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 568? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 568 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
«569. Nul ne
peut exercer une activité sous un nom incluant les mots "résidence privée
pour aînés" ou "centre médical
spécialisé" s'il n'est titulaire d'une autorisation pour l'exploitation,
selon le cas, d'une résidence privée pour aînés ou d'un centre médical
spécialisé.»
Commentaire :
Cet article vise à réserver l'emploi, dans un nom sous lequel une activité est
exercée, des mots «résidence privée
pour aînés» et «centre médical spécialisé» au titulaire d'une autorisation
octroyée par Santé Québec pour l'exploitation d'une telle résidence ou
d'un tel centre.
Interventions sur l'article 569? Ça va?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 569 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
«570.
Nul ne peut exploiter une installation — ça va — ou
exercer une activité sous un nom incluant les mots "centre
jeunesse", "centre local de services communautaires",
"centre hospitalier", "hôpital", "centre de protection
de l'enfance et de la jeunesse",
"centre de services sociaux", "centre d'hébergement et de soins
de longue durée", "centre de
réadaptation", "centre de santé et de services sociaux",
"maison des aînés", "maison alternative" ou "centre
d'accueil" s'il n'est titulaire d'une autorisation pour
l'exploitation d'un établissement privé.
«Le premier alinéa
n'empêche pas l'utilisation, dans le nom d'une fondation d'un établissement au
sens de l'article 97, du nom de cet établissement. Il n'empêche pas non plus
l'utilisation, dans un nom, des mots "hôpital vétérinaire". Enfin, il n'empêche pas non plus l'utilisation des
mots qui y sont prévus dans le nom d'une personne ou d'un groupement
dont les activités ne sont pas susceptibles de prêter confusion avec les
activités propres à celles exercées au sein d'un établissement, pourvu que
l'autorisation de Santé Québec ait été obtenue.
«L'interdiction prévue
au premier alinéa ne s'applique pas à Santé Québec ni aux établissements
regroupés.»
Le
commentaire : Le premier alinéa de cet article vise à réserver l'emploi,
dans un nom sous lequel une installation est exploitée ou une activité est exercée, des mots qui y sont énumérés
au titulaire d'une autorisation pour l'exploitation d'un établissement
privé. Les second et troisième alinéas prévoient certaines exceptions au
premier alinéa.
Interventions? Oui,
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le Président.
L'Ordre des sages-femmes, notamment, dans leur mémoire, suggérait qu'on ajoute «maison de naissance» à la liste des
termes réservés. Est-ce qu'il y a de l'ouverture du côté ministériel pour
qu'on réserve l'appellation «maison de naissance»?
M. Dubé : ...juste devant Dr Bergeron ou... parce que je me
demande : Est-ce qu'on a déjà... Vous faites référence à une
demande qu'ils ont faite dans un mémoire qui a été présenté.
M.
Cliche-Rivard : Dans le mémoire.
M. Dubé : Est-ce que
ça vous dit quelque chose, qu'on a déjà réagi à ça? O.K. Alors, on prendrait quelques
minutes pour se rappeler parce qu'on retourne au mois d'avril. Alors, on
va prendre juste quelques minutes puis on va vous revenir. Merci.
(Suspension de la séance à
16 h 20)
(Reprise à 16 h 22)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
reprenons nos travaux. Alors, M. le ministre.
M. Dubé : Oui, bien, premièrement, j'ai dit que j'appréciais
beaucoup la question parce que ça nous ramène, là, à des... Il y a une solution mitoyenne, puis on va
vous la suggérer. Je vais commencer par une intervention de Me Paquin
pour le principe. Après ça, on ira peut-être avec Dr Bergeron au besoin.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, il existe actuellement
différents organismes qui, dans leur nom, vont utiliser l'expression «maison de
naissance», de sorte que l'interdiction ou le fait de réserver cette
appellation-là, qui n'a pas encore été réservée à ce jour, pourrait avoir des
incidences sur les tiers, ce qui implique donc
une analyse des conséquences pour ces gens-là, pour voir la nature du régime
transitoire qui va être fait. Et par ailleurs le projet de loi va
permettre par règlement de réserver des noms à certaines activités. Donc, on
pourrait faire droit à une telle demande par
voie réglementaire en vertu de 571. Alors, pour l'instant, c'est l'approche qui
serait retenue par le ministère.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va, M. le député?
M. Cliche-Rivard : ...de manière à donner un
délai? Juste m'expliquer l'intention derrière le fait que ce serait
réglementaire et non pas législatif. Si vous dites que ça cause... pourrait
causer un préjudice au tiers, que ça soit réglementaire ou législatif, c'est la
même conséquence.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, en fait, c'est
essentiellement pour se donner le temps de voir la situation en cours en
ce moment.
M. Cliche-Rivard :
O.K. Donc, vous dites «conditionnel», «pourrait être» et non pas «sera»,
là. Ça fait que vous allez évaluer, puis on
verra s'il y a préjudice. En l'occurrence, s'il n'y en a pas ou si c'est
justifiable, on le fera, mais, a contrario, s'il y a problème, on ne le
fera pas.
Le Président (M. Provençal)
: Je comprends qu'il faut qu'il jette
un regard sur ce que vous avez soulevé.
M. Dubé : ...notre intention, ce
serait de le faire par voie réglementaire. Moi, je vois... Une fois qu'on aura
fait l'analyse de la situation... Je pense que la demande est valable, mais on
veut juste voir, par quelques exemples qu'on
s'est fait donner... Il faudrait savoir il y a-tu deux cas, ou il y a six cas,
ou... mais notre intention, ce serait de le faire par habilitation
réglementaire.
M. Cliche-Rivard : Est-ce qu'on
pourrait... Je le soumets, là, parce que, bon, la loi a beaucoup plus de force
que le règlement, là, je pense que ça, c'est établi, est-ce qu'on pourrait
suspendre pour l'instant 570, je veux dire, le p.l. n° 15 ne sera pas
adopté demain matin, et revenir avec «maison»? Une fois que vous aurez fait
cette analyse-là, j'imagine, ça ne prendra pas...
M. Dubé : Bien, on a quand même
plusieurs analyses à faire, je vous dirais, oui, je vous dirais.
M. Cliche-Rivard : J'entends ça et
j'en suis convaincu.
M.
Dubé : Mais je pense que, vu que 571 est déjà là... Moi,
je pense que, si vous acceptez... Moi, je vous dis qu'on a l'engagement
de le regarder sérieusement. J'irais là si...
Le Président (M. Provençal)
: Et l'enregistrement de nos travaux
fait foi de tout.
M.
Cliche-Rivard : Oui, mais ne fait pas foi de règlement, quand
même, mais fait foi de l'intention du législateur.
Le Président (M. Provençal)
: Non, c'est ça. Je suis d'accord avec
vous. M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Bien, sur cet enjeu-là, puisque... Si je comprends
bien la réponse de la partie ministérielle, là, il y a déjà des
organismes qui se nomment «maison des naissances». C'est ce que j'ai compris,
là.
M. Dubé : Dont il y a le nom «maison
des naissances» dans leur interpellation.
M.
Fortin : Oui, O.K., mais, j'imagine, vous avez fait la même
analyse pour «maison des aînés» puis «maison alternative», qui n'étaient, jusqu'à tout récemment, pas des termes
utilisés par le gouvernement. Alors, est-ce que vous avez fait la même analyse? S'il y a des organismes
qui se nomment «maison des naissances», il doit y avoir des organismes
qui se nomment «maison des aînés» ou «maison alternative».
Le Président (M. Provençal)
: Allez, M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui, M. le
Président. Dans le cas des résidences privées pour aînés, effectivement, l'analyse a été faite. En fait, l'idée d'y aller
par voie réglementaire, la modalité d'y aller par voie réglementaire, c'est que
ça permet effectivement, d'abord, d'aviser de l'intention, puis, avec le
délai qui court sur le processus réglementaire, bien, ça permet effectivement les ajustements nécessaires qui sont
demandés et ça demande également... parce que ça peut... ça permet
également d'être entendu sur des situations qui auraient pu ne pas être portées
à notre connaissance.
M.
Fortin : O.K., mais est-ce qu'il y en a, des maisons des
aînés qui ne sont pas parmi des nouveaux modèles du gouvernement, là, de
CHSLD? Bien, j'ai cru comprendre que vous avez fait l'analyse, non?
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, l'exemple que je donnais, c'était pour
les résidences privées pour aînés. Pour les maisons des naissances...
M. Fortin : Non, non, mais ce que je veux dire, là...
M. Dubé : Non, les maisons des
aînés.
M. Gagnon (Sylvain) : Les maisons
des aînés.
M.
Fortin : Ce que je veux
dire, c'est qu'ici, à l'article 570, vous faites le choix d'inclure «maison des
aînés», «maison alternative». J'imagine que ce n'était pas dans l'ancien
texte de loi, ça, parce que des maisons des aînés, là, c'est un concept qui est
relativement récent.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, l'analyse a été faite puis la modalité est là
depuis 2020. Effectivement, ça a été...
M. Fortin : Depuis 2020, oui, c'est
ça, O.K., mais l'analyse avait été faite. Donc, il n'y a pas eu d'organismes
qui ont été... sur lesquels il y a eu un préjudice à ce moment-là?
M. Dubé : Voulez-vous commenter, Me
Côté?
Une voix : ...
M. Dubé : O.K., l'analyse a été
faite, c'est que je comprends.
M. Gagnon (Sylvain) : L'analyse a
été faite.
M. Fortin : Il n'y a pas eu de préjudice sur qui que ce soit? O.K.
M.
Dubé : Non, mais c'est l'engagement qu'on prend, là. Si
c'est ça, la question du député de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
moi, je suis très à l'aise de procéder avec ça.
M. Cliche-Rivard : Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Dubé : Ah! je suis toujours mêlé,
je m'excuse.
M. Cliche-Rivard : Ce n'est pas
grave. C'est apprécié, cela dit, oui.
Le Président (M. Provençal)
: ...le député de Pontiac a terminé?
M.
Fortin : Ce n'est juste pas clair. Je ne suis pas sûr que
j'ai compris. Il n'y en a pas eu, de préjudice. Il n'y avait personne
qui avait le terme «maison des aînés» dans son appellation avant 2020? Je ne
suis pas sûr que j'ai compris.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, la loi qui a introduit «maison des aînés» dans la LSSSS a
grand-périsé les droits de ceux qui pouvaient utiliser ces noms-là avant, donc.
M.
Fortin : O.K. Alors, ça pourrait être la même chose pour la
maison des naissances si vous le faites par loi, j'imagine. Si vous le
faites par règlement, pouvez-vous grand-périser aussi?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Si vous
permettez, M. le Président, en fait, oui, par règlement, on pourrait faire une mesure transitoire de même nature. La question
qu'il faut qu'on se pose, c'est : Avant de grand-périser, faut-il
grand-périser tous ceux qui utilisent
ça ou certains d'entre eux qui utilisent ça pour éviter que ceux qui... ceux
dont ont grand-périse les droits soient dans des cas où on considère que
ça pourrait porter à confusion, au détriment du public qu'on cherche à
protéger?
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : Oui, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, vous aviez...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Sainte-Anne, oui, c'est ça.
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le député de La Prairie, mais, M. le ministre, j'entends, puis je pense que
l'ordre public, c'est ce qui nous est le plus louable, puis je pense que ce que
vous dites, c'est qu'on veut protéger le public le plus possible.
Écoutez, je
veux dire, j'apprécie l'offre. Selon moi, par contre, il n'y aurait pas
nécessairement de problématique à
aller l'ajouter là en disant qu'elle est transitoire comme application, puis
que la nomenclature sera applicable seulement en 2025 ou en 2026, le cas
échéant, alors que notre volonté, finalement, c'est qu'une maison des
naissances soit un lieu où la sage-femme
exerce sa profession et non pas autre chose, de quelconque autre OBNL ou
organisme, qui porterait à confusion
sur ce mot-là ou sur ce nom-là. Donc, j'entends le préjudice aux groupes,
mais... ou aux entreprises, ou aux OBNL, mais l'ordre public puis l'intérêt
public, ce ne serait que seulement des lieux où des sages-femmes exercent leur profession
puissent être désignés ainsi, mais je remercie quand même votre ouverture, M.
le ministre.
• (16 h 30) •
M.
Dubé : Content d'entendre ça. Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions sur le 570? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 570 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, nous avons l'amendement... Consentement pour revenir à
l'article 565, sur lequel il y avait
un amendement de déposé? Consentement? Consentement. Maintenant, M. le
ministre, je vais vous demander de retirer l'amendement que vous aviez
déposé.
M. Dubé : Sur
565, oui. Alors, consentement.
Le Président (M.
Provençal)
: Consentement
pour retirer ce qui avait été déposé?
M. Dubé :
L'amendement.
Le Président (M.
Provençal)
: Et là vous pouvez nous faire
lecture...
M. Dubé : ...qu'on
a toujours à l'écran, là, qui était l'amendement qu'on a retiré, d'accord.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, mais là on va
projeter le nouvel amendement. On va le projeter à l'écran, monsieur...
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Alors, je vous invite à en
faire la lecture.
M. Dubé : Merci,
M. le Président. Alors, à l'article 565 du projet de loi :
1° supprimer, dans
les premier et deuxième alinéas, «562 ou» — ça, il n'y a pas de
changement; puis
2°
remplacer, dans le quatrième alinéa, «en raison d'un danger imminent» par «pour
les motifs prévus au premier alinéa de l'article 562».
Alors,
je pense que c'est la façon de résumer. Alors, quand vous le voyez écrit, le
565 tel qu'amendé, vous voyez que
c'est dans la dernière phrase qu'on a remplacé «en raison d'un danger
imminent»... «pour les motifs prévus à 562». Puis à 562, comme on
discutait tout à l'heure, on fait référence à «tolère une situation qui
constituent un danger pour la santé et la sécurité de ces personnes, dont
notamment des actes de négligence ou de violence». Ça fait qu'on réfère
spécifiquement à ces cas-là.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement à l'article 562 déposé par M. le ministre?
Une voix :
565.
Le Président (M.
Provençal)
: 565 et 562, excusez-moi. Oui,
M. le député.
M. Cliche-Rivard : J'apprécie, puis je pense
que ça répond bien. Par contre, quel est... pourquoi, au début, vous aviez
inclus ce mécanisme-là à 562 et que, finalement, vous avez décidé d'exclure ce
mécanisme-là à 562? J'aimerais juste comprendre l'évolution de la
pensée.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. Bien, en fait, essentiellement, c'est qu'on a décidé de se
rapprocher de ce qui est le statu quo eu égard à la loi actuelle, où il
y a recours devant le TAQ seulement dans les cas où il y a exploitation
illégale.
M.
Cliche-Rivard : Je comprends. Et préalablement vous étiez donc à
répondre à un besoin, j'imagine, dans l'élaboration du projet de loi, qui vous
amenait à rédiger, de cette façon-là, 565 ou pas nécessairement?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Pas nécessairement, M. le Président.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement,
est-ce que l'amendement à l'article 565 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Maintenant, y a-t-il des interventions sur l'article 565 amendé? S'il n'y
a pas d'autre intervention sur l'article 565 amendé, est-ce que cet
article amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
l'article 565 amendé est adopté, ce qui nous amène à 571.
Alors :
«571. Nul ne peut exercer des activités sous un nom incluant un mot dont
l'utilisation est, en vertu d'un règlement de Santé Québec, réservée à
l'exercice d'activités pour lesquelles l'autorisation de Santé Québec est
requise s'il n'est titulaire d'une telle autorisation.»
L'article 571
du projet de loi permet à Santé Québec de compléter les articles 569 et
570 en réservant au titulaire d'une autorisation accordée en vertu du
titre I de la partie VI du projet de loi l'utilisation, dans un nom
sous lequel une activité est exercée, de certains mots qu'elle prévoira par
règlement.
Interventions sur
571? Oui, M. le député.
M.
Cliche-Rivard : Pour fins de débat, je voudrais juste qu'on verse les
commentaires de M. le ministre et l'engagement
de 570 dans 571. En bon juriste qui a plaidé certains dossiers, je voudrais
donc référer nos futurs collègues qui
procéderont à l'interprétation de certaines dispositions aux commentaires dans
570 et à l'engagement de M. le ministre. C'est tout.
M. Dubé : Oui,
pour ceux qui me connaissent, quand on prend un engagement, on le respecte.
M.
Cliche-Rivard : Ça, j'en suis certain.
M. Dubé : Alors, je n'ai aucun problème de mettre mes commentaires
en ligne avec 570 et 571, comme on l'a fait tout à l'heure. Aucun
problème avec ça.
M.
Cliche-Rivard : Merci beaucoup.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça vous
va, M. le député?
M.
Cliche-Rivard : Oui, oui, c'est très apprécié.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur 571?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 571 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, M. le
ministre, je vais vous céder... pour la lecture des amendements qui vont
introduire trois nouveaux articles, 571.1, 571.2 et 571.3. Alors, on débute
avec le 571.1.
M. Dubé : Je
veux juste regarder pour la question. Oui, c'est ça, parce que, là, on est...
on ajoute un nouveau chapitre, là, je veux
juste me remettre, là, dans... on ajoute un nouveau chapitre qui est toujours
dans la partie VI. C'est bien ça, Me Paquin, hein?
M. Paquin
(Mathieu) : ...M. le ministre.
M.
Dubé : O.K. Parfait. Alors,
comme c'est des amendements, je vais le faire. Alors, je n'ai pas de problème,
je voulais juste me... le titre IV,
chapitre I, et voilà : Insérer, après l'article 571 du projet de
loi, ce qui suit : «571.1. Un prestataire de services du domaine de
la santé et des services sociaux ne peut recourir aux services d'une agence de placement de personnel ou à de la main-d'oeuvre
indépendante, sauf dans la mesure prévue par règlement du gouvernement.
«Le gouvernement peut
notamment :
«1° définir ce qui
constitue une agence de placement de personnel et de main-d'oeuvre
indépendante;
«2° fixer
la période durant laquelle un prestataire peut recourir aux
services d'une agence de placement de personnel ou de la main-d'oeuvre
indépendante;
«3° établir
une tarification horaire maximale pour toute journée de travail effectuée par
un membre du personnel d'une agence
de placement de personnel ou par de la main-d'oeuvre indépendante pour tout
titre d'emploi ou pour toute catégorie d'emploi qu'il identifie et dont
les services correspondent aux tâches du personnel d'un prestataire;
«4° déterminer
les obligations qui incombent à un prestataire, à une agence de placement de
personnel ou de la main-d'oeuvre indépendante;
«5° établir toute
autre condition ou modalité relative au recours aux services d'une agence de
placement et de personnel ou à de la main-d'oeuvre indépendante;
«6° déterminer les mesures administratives
applicables en cas de défaut de respecter les dispositions d'un règlement pris
en application du présent article;
«7° identifier, parmi les
dispositions d'un règlement pris en application du présent article, celles dont
la violation constitue une infraction et rend le contrevenant passible
de l'amende prévue à l'article 708.1.
«Les
dispositions d'un règlement du gouvernement peuvent varier selon les catégories
de prestataires, les secteurs d'activités
des agences de placement de personnel ou de main-d'oeuvre indépendante, les
catégories de personnel, les titres d'emploi, les régions
sociosanitaires ou les territoires qu'il détermine.
«Sont des
prestataires de services du domaine de la santé et des services sociaux visés
par le présent chapitre, une ressource
intermédiaire, une ressource de type familial, une résidence privée pour aînés,
une maison de soins palliatifs titulaire
d'un agrément délivré par Santé Québec en vertu de l'article 438 ou une
institution religieuse qui exploite une infirmerie ou qui maintient une
installation d'hébergement et de soins de longue durée pour recevoir ses
membres et ses adhérents.»
Je
vais lire le commentaire. L'amendement a pour but de reprendre dans le projet
de loi la limitation du recours aux
services d'une agence de placement du personnel ou à de la main-d'oeuvre
indépendante, introduite à la Loi sur les services de santé et services sociaux par la Loi limitant le recours aux
services d'une agence de placement et de personnel et de la
main-d'oeuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Peut-être juste pour
vous situer le contexte, là, parce que vous vous rappelez très bien que,
lorsqu'on faisait la loi n° 10, qui portait sur les
agences, on ne l'a pas terminée avant... elle n'a pas été votée avant qu'on
finisse la préparation de p.l. n° 15. Alors,
c'est pour ça que, dans ce cas-ci, on vient tenir compte de ce qui a été voté,
passé dans la loi sur la main-d'oeuvre indépendante, et on vient l'ajouter ici
maintenant dans p.l. n° 15. Il y avait juste un
échéancier entre les deux, là, qui ne nous permettait pas de tenir compte de
tout ce qu'on fait ici.
• (16 h 40) •
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Merci, M. le Président. Ça,
c'est... corrigez-moi si j'ai tort, là, parce que je n'ai pas la loi n° 10 devant moi en ce moment.
Mais ça ici, là, le 571.1, ça me semble, là, de mémoire, mot pour mot ce que
vous, moi, le député de Rosemont puis les collègues qui étaient présents
avons adopté, là. Il n'y a pas de changement, là, je n'en vois pas à première
vue, mais s'il y en a, dites-le-moi.
M. Dubé : Allez-y.
Vous me dites qu'il y a une petite différence?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin,
où est la nuance?
M. Paquin (Mathieu) : Il y a une seule nuance
entre les deux, c'est que ce qui a été introduit par le projet de loi
n° 10 visait les établissements.
L'article...
l'amendement qu'on a ici ne vise pas les établissements parce que ça a été
introduit par un autre amendement le
24 août dernier, à l'article 86.1 du projet de loi. Donc, le fond de
la mesure est le même, mais ici, on ne voit
pas les établissements parce que c'est un autre article qui vise directement
Santé Québec pour recourir aux services de main-d'oeuvre indépendante. Et par ailleurs ça fait renvoi, cet
article 86.1 là, aux règlements qui vont être pris en vertu des
articles introduits par amendement. Donc, ça va être le même régime
réglementaire.
M.
Fortin : Vous avez retiré les amendements,
vous l'avez mis ailleurs. Mais, si vous descendez, là, dans l'amendement, M. le
Président, la liste de groupes, là, qu'on... ou de partenaires qu'on voit, moi,
ça me semble être exactement les mêmes qu'on a discutés, là, lors de l'étude du
projet... de la loi n° 10, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : C'est la même liste, sous réserve des établissements.
M.
Fortin : D'accord. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Ça va. On a déjà fait le débat,
on ne va pas le reprendre.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
intervention, M. le député... Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Et donc les règlements...
le règlement d'application de la loi n° 10... sont déjà en
vigueur et publiés?
M. Dubé : Depuis
le 4 octobre.
M. Cliche-Rivard :
Depuis le 4 octobre, oui?
M. Dubé : Oui,
oui.
M. Cliche-Rivard : Et
ils seront adaptés, ou on y fait renvoi directement dans le texte, ou il y aura
des nouveaux règlements en application de la loi n° 15?
C'est quoi, le mécanisme légal d'adoption ou d'application?
M. Dubé : On
reconduit les règlements puis... En tout cas, je vais laisser Me Paquin,
là, parce que...
Le Président (M.
Provençal)
: Ça doit
être dans les mesures transitoires, ça, que ça va se produire.
M. Dubé : Habituellement, le principe, c'est d'appliquer les règlements comme ils sont puis, au
besoin, faire les changements, mais on applique tous les règlements...
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc, mais y a-tu
une ligne quelque part qui dit que le règlement... ou vous allez mettre
ça par décret ou...
M. Dubé : Dans les mesures transitoires, je vais laisser
Me Paquin vous répondre à ça, qui va faire beaucoup mieux que moi.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. En
fait, c'est l'article 1170 du projet de loi qui va prévoir que les
dispositions d'un règlement pris en vertu de la LSSSS sont, dans la mesure où
elles sont compatibles avec la présente loi — ce qui, dans le cas qui nous
intéresse ici, ne posera pas de problème — applicables aux personnes et
aux groupements que les dispositions du
projet de loi n° 15 visent jusqu'à ce qu'elles soient remplacées par un
règlement qui va être pris en vertu du projet de loi n° 15. Donc,
ça assure la continuité des règlements actuels.
M. Cliche-Rivard : Et
du moment où le règlement est pris au sens de la loi n° 15,
ce sera son propre règlement d'application indépendant et autonome?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M.
Cliche-Rivard : Oui. O.K. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement qui introduit
l'article 571.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Donc, le nouvel article 571.1 est adopté. 571.2. M. le ministre.
M. Dubé : ...la
même chose, M. le Président.
«571.2.
En raison de circonstances exceptionnelles, le ministre peut, de sa propre
initiative à l'égard d'un prestataire de
services du domaine de la santé et des services sociaux ou à la demande d'un
tel prestataire, accorder une autorisation permettant à ce prestataire
de recourir, pour la période qu'il détermine, aux services d'une agence de
placement et de personnel ou à de la
main-d'oeuvre indépendante. Si le ministre le juge opportun, il peut renouveler
cette autorisation pour toute période qu'il détermine.
«Les
dispositions prévues par règlement pris en vertu de 571.1 s'appliquent au
prestataire visé au premier alinéa durant
toute la période fixée par le ministre, avec les adaptations nécessaires. Le
ministre peut assortir son autorisation ou son renouvellement de
conditions additionnelles à celles prévues par un tel règlement, s'il le juge
nécessaire.»
Alors,
je vais vous lire le commentaire. L'amendement a pour but de reprendre dans le
projet de loi la limitation du recours aux services d'une agence de placement
du personnel ou de la main-d'oeuvre indépendante, introduite à la Loi
sur les services de santé et services sociaux par la Loi limitant le recours
aux services d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement qui introduit l'article 571.2? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, puis, après ça, je vous cède la parole, M. le député de Pontiac. M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Là, c'est un pouvoir qui
va vous revenir à vous, M. le ministre, exclusivement. Santé Québec en est
écarté, là. Ce n'est pas Santé Québec qui prendra ces décisions-là, mais est-ce
qu'il vous fait des recommandations ou ça passe directement, vraiment,
par votre ministère?
M. Dubé : Est-ce
qu'on les adapte? Je vais poser une question à Me Paquin, là.
Me Paquin, est-ce que ça fait partie
des adaptations qu'on fait au droit du ministre d'intervenir? J'essaie de me
souvenir comment on l'avait discutée, celle-là, que je ne m'en souviens
pas, honnêtement, là.
Des voix : ...
M.
Dubé : Parce que ce que j'essaie de me souvenir, qu'on s'est... on a
donné des pouvoirs spécifiques au ministre
d'agir dans certains cas. Puis le fait qu'on le mette là, est-ce que c'est... parce
qu'on a une section qui est réservée au pouvoir du ministre de pouvoir
intervenir sur certaines questions. Est-ce que ça fait partie de ça, là? Je ne
m'en souviens pas.
M. Paquin
(Mathieu) : Non.
M. Dubé : Non, ce n'est pas ça? C'est dans quel sens que
c'est mis là pour... Je ne sais pas si on pouvait donner un exemple, par
exemple... exemple par exemple, oui.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui. Bien, en fait, c'est
que 571.2, c'est une... c'est quelque chose qui existe déjà, là, qui a été
introduit par le projet de loi n° 10. C'est une disposition qui va
permettre au ministre, en certains cas, d'autoriser un prestataire de déroger à une interdiction de
recourir à de la main-d'oeuvre indépendante qui est prévue par règlement.
Donc, dans des circonstances
exceptionnelles, on pourra dire... le ministre pourra autoriser, pendant une
période de temps qu'il détermine, de
recourir à des services d'une agence de placement, par exemple, ou à de la
main-d'oeuvre indépendante pour être capable de combler des besoins.
M. Dubé : Mais,
si je me souviens bien, on a eu les discussions, quand on a fait p.l. n° 10, puis là je fais appel
à la mémoire du député de Pontiac, mais on regardait, entre autres, pour des
RI, là, parce qu'on a mis des échéanciers très précis sur trois ans puis
on avait dit : Si, par exemple, une RI n'était pas capable de répondre — c'est
ça, un prestataire dont on parle ici — le ministre pouvait lui
donner.
Mais je trouve que
votre question est pertinente. On se met que ce projet de loi là, il est
accepté, on est dans deux ans, ce qui est
peut-être la dernière année de l'application de l'ancien p.l. n° 10, là. Est-ce que c'est un peu ça... est-ce que c'est le ministre qui a
encore le droit et non Santé Québec? Est-ce que... Moi, c'est un petit peu ça
qui était ma question, Me Paquin, là, hein? C'est un peu ça
votre...
Une voix :
...
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, je peux peut-être tenter une explication, mais...
Si on doit procéder par voie réglementaire,
les délais qui courent dans des mesures exceptionnelles pourraient
effectivement causer préjudice dans la continuité des services. C'est
pour ça qu'on a une... on donne la capacité au ministre d'intervenir pour,
justement, travailler en agilité pour faire les ajustements nécessaires.
M.
Cliche-Rivard : Mais à terme, ces responsabilités-là sont transférées
à Santé Québec ou le ministre les préserve comme pouvoir exceptionnel
discrétionnaire?
Le Président (M. Provençal)
: ...selon moi, toujours un pouvoir
discrétionnaire, mais dans des situations particulières, mais...
M.
Fortin : De mémoire, ce qu'on avait dit
lors de l'étude de la loi n° 10, c'était qu'il
fallait absolument qu'il y ait un mécanisme
simple, parce que, si une RPA ou une RI qui était dans le trouble, là, pour la
fin de semaine qui s'en venait, arrivait avec... bien, qu'est-ce que je
fais, par où je passe? Il y a un mécanisme ministériel, là, disons, ou Santé Québec qui est trop lourd puis qui est trop
long, ça ne marchera pas. Alors, que ce soit le ministre ou que ce soit Santé
Québec, l'important, là, pour nous, c'est qu'il y ait un processus simple.
Après ça, honnêtement, c'est à vous à décider
si c'est le ministre ou si c'est Santé Québec, mais il faut que ce soit facile,
rapide puis efficace, parce que sinon il y a du monde qui se retrouve
sans service, là.
M. Dubé : Je vois que votre mémoire est très bonne. C'était
ça qui était l'objectif, parce qu'on avait parlé beaucoup des RI, là,
comme petit joueur qui voulait être certain que...
Une voix :
...
M. Dubé : Ça
va-tu, Me Paquin? On est-tu... on est à la bonne place?
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait.
M. Fortin : Mais
tout ça pour dire que vous considérez encore que c'est le ministre.
M. Dubé : Moi,
je pense que oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis
vous le garderez... je veux dire, 571.2 va rester en application, il n'y a pas
d'expiration puis il n'est pas prévu
par une transition. Vous allez garder ce pouvoir-là pour toujours, entre
guillemets, là, je veux dire...
• (16 h 50) •
M. Dubé : Moi
ou quelqu'un d'autre.
M.
Cliche-Rivard : Bien, vous... le ministre.
M. Dubé : Voilà.
M.
Cliche-Rivard : Oui. Ça fait que ce n'est pas un pouvoir qui expire.
Le Président (M.
Provençal)
: Mais on
se souvient que ça va être pour des circonstances exceptionnelles.
M. Cliche-Rivard : Tout à fait. Puis je
souhaite que ça ne se passe pas, mais je suis ravi que le ministre possède
ce pouvoir d'intervenir quand c'est nécessaire.
M. Dubé : ...clairement
l'objectif.
M.
Cliche-Rivard : Clairement.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur cet
amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
qui introduit l'article 571.2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Alors, le nouvel article 571.2 est donc adopté. M. le ministre, 571.3.
M. Dubé : Bon, le 571.3, ce n'est pas du tout en lien avec
la MOI. On parle ici des cabinets de professionnel. Donc, je vais lire
l'article... l'amendement. Insérer, après 571.2 :
«571.3.
Les services assurés par le régime institué par la Loi de l'assurance maladie
ne peuvent être dispensés à distance par un professionnel de la santé, au sens
de cette loi, qui exerce sa profession dans un cabinet privé
de professionnel que dans les cas et aux conditions que Santé Québec détermine
par règlement.»
L'amendement a pour but de reprendre, dans
le projet de loi, l'obligation, introduite à la Loi sur les services de santé et les services sociaux par la Loi visant à
augmenter l'offre de services de première ligne par les médecins omnipraticiens et améliorer la gestion de cette
offre, pour les professionnels de la santé participants exerçant en cabinet de
professionnel et de se conformer à certaines conditions pour la disposition de
services à distance.
Ces conditions sont
prévues dans un règlement de Santé Québec. Alors...
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions?
M. Dubé : Vous
vous rappelez que lorsqu'on a fait p.l. n° 11,
puis je m'excuse encore, là, vous... mais vous en avez assez entendu parler, du projet de loi n° 11,
avec votre collègue. On a traité, dans le p.l. n° 11,
tout ce qu'on appelle le traitement à distance, c'est-à-dire le service,
par exemple, de télémédecine pour les médecins, etc., et il y a eu des règlements qui ont été faits par la suite. Puis là
je ne me souviens pas de la date, mais ces règlements-là doivent être intégrés
maintenant à... le projet de loi, qui
n'était pas... encore une fois, on ne pouvait pas présupposer que les
règlements allaient être x, y, z.
Alors, c'est un peu la même chose qu'on a eu avec p.l. n° 10, mais ici ça se rapporte à p.l. n° 11,
qui était le règlement de première ligne par les médecins.
C'est
simplement une question d'échéancier, là, qui nous a empêchés de le mettre dans
le projet de loi, mais ici on parle d'un règlement et non de la loi
comme telle.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement qui introduit l'article 571.3? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement qui introduit l'article 571.3 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
le nouvel article 571.3 est donc adopté. Maintenant, on revient à l'article 572, qui va être la
partie VII, Plaintes et qualité des services. Donc, on va parler du régime
d'examen des plaintes, mais le chapitre I porte particulièrement
sur le dépôt des plaintes et traitement par un commissaire aux plaintes et à la
qualité des services, donc les 11 prochains articles.
M. Dubé : M.
le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M.
Dubé : À moins que vous ne m'indiquiez le contraire, on peut prendre
peut-être juste quelques minutes, on peut le
faire en ondes ou hors d'ondes, comme vous voudrez... Moi, je croyais, puis
c'est pour ça, je voudrais avoir la
réaction de mes collègues ici... on avait dit que, quand on finirait la
partie VI, on pourrait revenir à tout ce qu'on avait suspendu.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Dubé : La
question que je peux demander à mes collègues aujourd'hui... Vu qu'on a déposé
les articles ce matin, je ne sais pas s'ils
ont eu le temps d'en prendre connaissance. Il y a quelques articles qui sont,
je dirais, assez faciles, là, mais
qu'on pourrait commencer. Alors, moi, je vous laisse y penser. Voulez-vous...
parce que vous m'aviez dit... vous vouliez... s'assurer que vous pouvez
prendre le temps de les considérer. Alors, moi, je suis très ouvert, là.
M. Fortin : Moi,
ça va, M. le Président. Je suis prêt à revenir aux articles qu'on a suspendus.
D'ailleurs, on avait justement arrêté notre préparation à
l'article 571 en prévision de cela. Alors, il n'y a pas d'enjeu, de notre
côté, à tout le moins.
M.
Cliche-Rivard : C'est la même chose que j'ai faite dans ma
préparation, donc allons-y à 31... 30.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le ministre,
pour être sûr, est-ce qu'on reprend à partir de 94 et suivants? Est-ce
qu'on reprend à partir de 106 jusqu'à 137?
M. Dubé : On va vous faire une énumération, là, puis peut-être
convenir avec mes collègues... Puis j'apprécie qu'on fasse ça parce que ces gens-là ont travaillé en fin de semaine
pour ça, alors je pense qu'ils sont contents au moins qu'on y mette de
l'énergie.
Le Président (M.
Provençal)
: Ou à
l'article 30? On avait suspendu 20, 30, 31, 37, 46, 52, 60.
M. Dubé : Je
me suis fait une liste ce matin.
Le Président (M.
Provençal)
: Puis,
après ça, on avait des blocs.
M. Dubé : Oui, c'est ça, puis, après ça, il y a eu quelques
blocs. Donnez-moi juste une petite minute, M. le Président, là, puis je
vais vous... Me Paquin, dans ceux qui avaient été suspendus, vous m'aviez
mentionné, je ne me souviens pas si c'est hier ou ce matin, là, qu'il y en
avait quelques-uns qu'on suspendrait quand même, mais on peut commencer à 30,
si j'ai bien compris. C'est ça?
Le Président (M.
Provençal)
: Quel...
à quel article vous voulez que...
Une voix :
30.
Le Président (M.
Provençal)
: 30, oui.
M. Paquin
(Mathieu) : Comme Blanche-Neige et les 30 nains.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
je vous invite à l'article 30.
M.
Fortin : ...30. O.K.
M.
Dubé : Vous allez me
rappeler, M. le Président, quand on l'avait suspendu, on ne l'avait pas lu,
hein? Alors donc, vous allez le lire, puis moi, j'irai avec
l'amendement. C'est-tu un peu ça le principe qu'on veut faire?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, il
avait été lu.
M. Dubé : Il
avait été lu?
Le Président (M. Provençal)
: Il avait été lu, puis je
vous rappelle, là, c'est quand même un article qu'on a traité le 21 août, à cet article-là, il y avait eu
un amendement qui avait été déposé par le député de Rosemont. Mme la
secrétaire, est-ce qu'on avait eu le
temps de le traiter? Je pense que non. On n'avait pas traité l'amendement qui
avait été déposé par le député de Rosemont, parce qu'on avait parlé
aussi qu'on y reviendrait quand M. le ministre aurait fini ses consultations, bien, par... avec les groupes,
parce qu'il y a... c'est en lien ici avec... parce que l'amendement du député de
Rosemont, on parle de membres indépendants?
Une voix :
...
Le Président (M. Provençal)
: Non? Moi, je l'ai ici, parce qu'il y a...
Une
voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, c'était dans les
amendements à venir. Alors, moi, M. le ministre, je vous suggère ceci.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le ministre,
l'article 30 avait été lu. Il y avait un amendement qui avait été
déposé aussi par le député de Rosemont.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Il n'a pas été déposé?
Moi, je m'étais mis une note qu'il avait été... il avait été déposé,
mais on avait suspendu son amendement. Non?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Non? O.K.
M.
Cliche-Rivard : ...mais ça, ça fait référence...
Le Président (M. Provençal)
: Donnez-nous une... Je
vais suspendre une minute pour qu'on revoie nos notes parce que...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Finalement, j'ai beau me prendre des
notes, ça ne veut pas dire qu'elles sont toujours bonnes.
On va suspendre, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à
16 h 59)
(Reprise à 17 h 02)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos
travaux. Alors, même si l'article 30 avait été lu, quand même, le
21 août, je vais le relire pour le bénéfice des membres de la commission.
Article 30.
«Santé Québec est administrée par un conseil d'administration composé de
13 membres, dont le président du
conseil, le président et chef de la direction et le sous-ministre de la Santé
et des Services sociaux, qui en est membre d'office.
«Le
président et chef de la direction est considéré être le président-directeur
général de Santé Québec aux fins de l'application de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État (chapitre G-1.02).»
Commentaire. Cet
article introduit les dispositions portant sur le conseil d'administration de
Santé Québec. Ces dispositions sont
complétées par celles de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État qui
s'applique à Santé Québec. Cet
article prévoit la composition du conseil d'administration de Santé Québec,
soit 13 membres, dont le président de ce conseil, le président et
chef de la direction et le sous-ministre de la Santé et des Services sociaux,
ce dernier étant membre d'office du conseil.
Enfin,
il précise qu'aux fins de l'application de la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État, le président et chef de la direction est considéré le
président-directeur général de Santé Québec.
Maintenant,
je suis prêt à recevoir les interventions concernant l'article 30. Alors,
M. le député de Sainte-Anne... Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Ça me... C'est aussi compliqué pour moi que pour vous. Donc, il n'y a pas
d'enjeu.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard :
Mais non, ce n'est pas vrai.
M. Dubé :
On a aussi le député de Maisonneuve-Rosemont.
M. Cliche-Rivard :
C'est vrai.
M. Dubé :
Oui, on a aussi ça.
M. Cliche-Rivard :
C'est vrai. Le député de HMR, on dit, des fois, hein? C'est ça, mais bon,
bref, trêve de plaisanterie, sur un sujet
sérieux quand même, il y a des demandes, notamment de l'APNQL, pour qu'il y ait
un siège qui soit attribué
spécifiquement à un représentant désigné par les Premières Nations. Est-ce
qu'il y a ouverture de votre côté, ministériel, à ce qu'on puisse
accéder à cette demande?
M. Dubé :
En fait, quand on va voir 31, le
seul engagement qu'on a pris, c'est d'avoir un usager pour des raisons...
Une voix : ...
M. Dubé :
Avoir un usager, un représentant
des... Je ne sais pas si on utilise «un représentant des usagers» ou «un
usager», là. Je regarderai tout à l'heure, là, parce qu'on peut faire une... on
peut faire la différence, mais...
M. Desharnais
(Daniel) : Nommé après consultation des organismes représentatifs
des...
M. Dubé :
Bien, vas-y donc, Daniel, parce que...
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le sous-ministre Desharnais.
M. Dubé :
...je vais sauver ma voix un peu, là.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
il n'y a pas de problème. À l'article 31, comme le ministre vient de le
mentionner, l'élément spécifique pour
décrire un membre du conseil d'administration... puis dans les articles suivants
on verra aussi qu'il y aura une
volonté d'avoir une certaine représentation régionale. Mais pour ce qui est de
la catégorisation d'un des membres du C.A., c'est à
l'article 31 : «L'un des membres du conseil d'administration de Santé
Québec, autre que le président de celui-ci
et le président et chef de la direction, doit être nommé après consultation
d'organismes représentatifs des membres des comités des usagers.» Mais ça
n'exclut pas qu'un représentant des Premières Nations pourrait siéger au
sein du conseil d'administration. Il pourrait être nommé par le gouvernement.
M.
Cliche-Rivard : Est-ce que vous préférez qu'on parle de ça à 31? Je
pense que c'est peut-être l'essence du commentaire. Moi, ça ne me dérange pas
de revenir sur...
M. Dubé : On pourrait. Puis juste vous dire, parce que je
veux... Premièrement, il faut s'entendre sur le nombre de membres, ça, c'est la
première chose, c'est ce que 30 fait. Puis 31, bien, on pourra et... discuter
de la représentation régionale, qui est... O.K.
M.
Cliche-Rivard : Je pense que c'est une bonne idée. Donc, je reviendrai
sur...
M. Dubé : Je pense qu'on pourrait faire ça. Puis je pourrai
vous parler un peu comment on a procédé suite aux événements avec Mme Echaquan, comment on a
travaillé sur nos conseils d'administration locaux pour avoir, maintenant,
une représentation autochtone, ce qui était, en tout cas, une bonne...
M.
Cliche-Rivard : O.K. Bien, revenons à...
M. Dubé : Ça
fait qu'on pourrait en parler à ce moment-là.
M. Fortin : Je
ne suis pas convaincu, je vous avoue, là, qu'on doit y revenir à 31. Bien, on
peut y revenir à 31, mais je ne voudrais pas qu'on adopte 30 avant d'avoir la
discussion, parce que 30 vient limiter le nombre de personnes qu'on a, sur le conseil d'administration, à 13.
Puis on a eu tout le débat, là, pair, impair, sur un paquet d'affaires, puis ça,
ce n'est pas ça, mon point. C'est :
Est-ce qu'on a le bon nombre de personnes autour de la table étant donné les
considérations qu'on veut avoir? Dans la discussion qu'on a lancée, au
mois d'août, M. le Président, vous disiez, quand on a fait ce débat-là, où on a
amorcé le débat sur l'article 30... nous, on vous avait soumis, disons,
une certaine liste, là, qui était une liste
approximative, mais de profils à considérer pour un conseil d'administration.
Effectivement, il y avait la question qui avait été soulevée par
l'Assemblée des Premières Nations.
Il
y avait aussi la question régionale que vous abordez, à 31, avec votre
amendement à venir. Il y avait la question des gens à profil de gestion clinique, hein, qui... vous vous souvenez, là,
c'était une recommandation de l'APES, entre autres, si je ne me trompe
pas, oui, les pharmaciens d'établissement, mais qui nous avait dit :
Écoute, ça n'a pas de sens d'avoir un
conseil d'administration de Santé Québec avec des gens qui ne comprennent pas
le fonctionnement clinique, c'est-à-dire
d'avoir juste des... par exemple, des «top guns» qui viennent de l'extérieur.
Ça prend des gens qui comprennent le
réseau jusqu'à un certain point. On avait eu une discussion sur : Est-ce
que ça prend quelqu'un qui, spécifiquement, vient du secteur des
services sociaux?
Alors, avant d'avoir
la discussion... avant d'adopter 30 puis de passer à 31, j'aimerais ça qu'on
puisse avoir la discussion sur tous ces profils-là qu'on avait suggérés. Il y
en avait d'autres sur le monde universitaire, mais est-ce qu'ils ont été
considérés par la partie ministérielle dans la rédaction de ses amendements?
Le
Président (M. Provençal)
: Dans ce que vous venez de soulever, M. le
député de Pontiac, je vais me permettre la question suivante :
Est-ce que ça veut dire que vous remettez en cause le nombre de membres,
c'est-à-dire 13?
M.
Fortin : Avant de statuer sur le nombre de membres,
j'aimerais... parce que, si on est pour dire... puis là scénario
hypothétique, là, mais le ministre dit : Bien, moi, je suis d'accord pour
qu'il y ait... je ne veux pas «scooper» votre amendement, là, mais je suis d'accord pour qu'il y ait quatre
représentants de ce secteur-là, qu'il y en ait un qui vient du milieu
universitaire, qu'il y ait deux personnes qui ont un profil clinique, puis que
là on se limite à 13, bien là, vous avez comme les mains liées, après
ça, pour ne pas avoir des personnes au profil que vous aviez en tête dès le
départ.
Alors, je ne
veux pas remettre en question 13, je veux juste m'assurer qu'on n'attache
pas les mains du ministre.
M. Dubé : Il y a peut-être deux...
M. le Président, si je peux intervenir.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y.
• (17 h 10) •
M.
Dubé : La question est très bonne, puis ça, on va se
réchauffer, là, parce qu'on revient quelques mois en avant.
Dans la politique qui favorise la représentation
de la diversité, là, sur les conseils de sociétés d'État, il y a des règles très claires. Je pourrais peut-être vous la
lire puis je pourrais même vous l'envoyer, là, si vous ne l'avez pas devant
vous, là, mais on dit ici : «Aux fins
de l'application de la présente politique, on entend par "membres
représentatifs de la diversité de la
société québécoise", les personnes faisant partie des groupes
suivants : les Autochtones, les membres des minorités visibles, les
membres des minorités ethniques, ainsi que les personnes handicapées.»
Je pense que, si je me rappelle... à moins que
vous voulez peut-être compléter par un autre élément.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, bien,
peut-être juste compléter que cette politique-là est prise en vertu de la Loi
de la gouvernance sur les sociétés d'État, article 3.7 : «Le conseil
d'administration doit comprendre au moins un membre qui, de l'avis du
gouvernement, est représentatif de la diversité québécoise.»
M. Fortin : Alors, ça, c'était... ça, c'est la discussion... En fait,
ça, vous n'avez pas le choix. Ça, c'est une obligation
minimale, là, d'avoir, si je ne me trompe pas, dans cette loi-là, 40 % de
femmes sur votre conseil d'administration, un membre de 35 ans et moins et un membre issu de la diversité, là,
et là vous venez de faire la liste de c'est quoi, la diversité. Alors, vous avez une obligation, peu
importe ce qu'on vient rajouter comme souhait pour
un conseil d'administration qui est en charge du réseau de la santé.
Alors, ce que
certains sont venus vous dire, entre autres, l'Assemblée des Premières Nations,
c'est, pour quelque chose qui nous
touche si directement, bien, ce serait bien d'avoir un représentant attitré aux
Premières Nations. Parce que là, ici,
mettons, il y a quatre catégories différentes, là, qui rentrent dans la
personne issue de la diversité — donc,
j'y vais comme ça — il
y a une chance sur quatre qu'il y ait un représentant de la... qui représente
les peuples autochtones. Est-ce que c'est vraiment ça qu'on souhaite ou est-ce
qu'on souhaite qu'il y ait une personne qui, comme le souhaite l'Assemblée des
Premières Nations, vienne des communautés autochtones?
Alors, on peut les prendre un à la fois comme ça
ou on peut le prendre dans son entièreté, mais j'aimerais ça comprendre le cheminement du gouvernement qui, là,
oui, va parler des régions, mais qu'est-ce qu'il a fait de toutes les
autres possibilités, demandes qui ont été formulées?
M.
Dubé : Bien, écoutez, je vais être très franc avec vous,
là, puis je pense qu'on l'avait discuté, puis je vais juste aider le député, là, de Saint-Henri—Sainte-Anne. Moi, ce que je vous avais dit, on avait hésité entre 11 et
13 membres pendant longtemps,
parce que je pense qu'on avait échangé beaucoup là-dessus, puis on avait décidé
aller à 13 membres. Si vous finissiez par me convaincre d'aller à 15, je
veux juste dire que, là, on commence à avoir un conseil qui est très important. Puis là il y a une question de... Mais
j'ai quand même une certaine ouverture, je vous le dis, là. Et, si ça permet d'avoir
plus de flexibilité... Mais, je vous dis, le nombre optimal, là, de ce qui est
reconnu, entre autres par la loi des sociétés d'État, c'est 11 ou 13. Mais,
encore une fois, je n'en ferai pas... parce que là on parle d'un réseau de la
santé complexe, puis etc. J'ai de
l'ouverture puis... à moins qu'on me dise le contraire légalement, là, je pense
que c'est une décision qu'on peut prendre ensemble. Je suis très ouvert
à en parler.
M.
Fortin : Je vais vous dire ce qui serait dans notre monde
idéal, là, puis, après ça, on fera ce que vous voulez, parce que nous-mêmes, on
a eu le temps de préciser un peu ce qui était indispensable versus ce qui était
souhaitable dans un conseil comme celui-là. Pour nous, la demande des
Premières Nations, là, elle nous semble incontournable, O.K., c'est d'avoir un membre qui est issu de ce groupe particulier
là. C'est incontournable, parce que disons que leur expérience dans le réseau de la santé n'est pas la mienne et
la vôtre, souvent, là, les gens issus des Premières Nations n'ont pas la
même expérience que vous et moi.
D'avoir des
représentants qui proviennent de régions, ça aussi, c'est incontournable, et,
je vous dirais, d'avoir quelqu'un du
monde universitaire, et, comme le demandait l'APES, d'avoir deux personnes qui
ont un profil clinique, ça nous
apparaît indispensable. On ne peut pas avoir un C.A. où il n'y a personne qui a
un profil clinique autour de la table, là. Ce serait ne pas rendre
service à Santé Québec en soi.
M.
Dubé : À mon avis, l'équilibre qu'on a à trouver, c'est
que, si on commence à dire... Puis j'ai beaucoup de respect pour les
communautés autochtones, là. J'ai été pris dans la question de Mme Echaquan,
puis de trouver des solutions
à des conseils d'administration avec des membres, puis ça s'est très bien
déroulé depuis qu'on a fait ça à Joliette. Mon point ici est le suivant, si on
commence... puis là je ne fais aucun commentaire négatif sur
les autochtones, mais, si
on commence à faire ça, puis on dit, après
ça... on va avoir une demande pour les personnes handicapées, puis, après ça,
les communautés culturelles, puis etc., là, je peux vous dire qu'on va monter
beaucoup plus qu'à 15.
Ça fait que moi,
l'équilibre que je vous demanderais, puis on va le discuter, là, on est là pour
ça, ça serait que je pense qu'en allant à
15... Donc, travaillons sur le nombre, je suis prêt à faire un compromis, puis
on va avoir toutes les chances de
respecter la loi sur les sociétés d'État, puis de trouver l'équilibre qu'on a
besoin avec les autochtones, personnes handicapées, puis... Mais vous me
suivez? Parce que, si on commence à préciser ça dans 30, je pense que ça va
être compliqué. Alors, quand...
M. Fortin : ...on
va en parler au 31, nécessairement. Si vous voulez passer à 15, au 30, moi...
on peut vivre avec ça, très certainement, là. Je pense, ça nous donne effectivement...
M. Dubé : Puis là, après ça... Mais vous comprenez pourquoi
je mets cette limite-là pas parce que... mais c'est parce que la journée que vous dites : Pour
lui, c'est bon, puis lui, c'est moins bon, moi, j'ai un problème avec ça. Puis
plus que 15, je pense qu'on devient inefficace.
M.
Fortin : D'accord.
M. Dubé : Ça
fait que c'est le compromis que je vous demanderais de faire.
M.
Fortin : Bien, pour... mais je vais parler
pour moi, là, mais le compromis de 15 m'apparaît raisonnable, peut faire en
sorte que, justement, on se donne une plus grande... Puis vous avez utilisé le
mot «plus grande chance de respecter la
loi», ça, je pense, c'est incontournable, là, ce n'est pas une plus grande
chance de respecter la loi, je pense, c'est une plus grande chance d'avoir la
diversité d'acteurs dont on a besoin autour de la table. Ceci étant, on ne se
privera pas de la discussion, au 31, à savoir qui on veut avoir autour de
cette table, quel profil.
M. Dubé : O.K. Vous pouvez le faire, mais en même temps,
moi, je veux respecter la loi telle qu'elle est définie puis de dire :
Vous devez tenir compte de ça. Mais de là à les choisir, on discutera en 31,
là, mais ce que je vous dis, c'est
que je pense qu'on a plus de chances d'avoir la bonne finalité avec 15, avec ce
que j'entends, puis c'est pour ça qu'on
y a réfléchi, là, depuis le moment où on l'a traité. Alors, si on veut faire un
amendement pour 30, pour aller à 15, je suis capable de vivre avec ça.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Parce que votre lecture,
c'est que ça va être difficile, à 13, d'inclure ces personnes-là parce que vous avez besoin des autres 13. Donc, si
on vient ajouter, il faut que ce soit un siège supplémentaire, vous ne pensez
pas qu'on peut l'intégrer dans le 13. C'est votre...
M. Dubé : Ça
va devenir, à mon sens, beaucoup plus difficile.
M. Cliche-Rivard :
Ça va devenir compliqué. O.K. Alors...
M. Dubé : Et c'est parce que ce que je veux qu'on soit
capable, à 31... c'est de respecter la loi sans aller dans les
nominations spécifiques. Vous me suivez?
M.
Cliche-Rivard : Oui.
M. Dubé : Parce
qu'un conseil d'administration, puis vous le savez, on nomme les membres pour
trois ans ou pour quatre ans. Est-ce que le premier conseil... parce qu'on va
se rappeler, quand on va faire la transition, on va nommer un premier conseil
d'administration, mais ça ne sera pas le conseil qui va être là pour toujours
non plus. Alors, c'est pour ça que je pense
que... En tout cas, ce qu'on est en train de dire, c'est que d'aller peut-être
à 15 nous permet de faire la bonne chose.
M. Cliche-Rivard : Donc, pour ce qui est de
la qualification des membres, nommément d'une personne qui serait issue des Premières Nations, vous suggérez qu'on
rajoute aux critères régionalisant... aux régionaux de 31 ou vous voulez
qu'on rentre ça dans 30 tout de suite?
M. Dubé : Moi,
je ne changerais pas 30 autrement...
M.
Cliche-Rivard : Outre que pour 15.
M. Dubé : ...autrement
que pour 15. Ce serait ma suggestion.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et ensuite
le débat est pleinement ouvert pour qui constitue les 15.
M. Dubé : Je
ne vous donne pas ma réponse tout de suite, là. Je vous dis juste qu'on va le
faire à 31.
M.
Cliche-Rivard : Mais, du moins, il sera... en tout cas, je pense
que c'est qu'il sera ouvert, là, puisqu'on pourra poser des questions
qu'on veut poser, mais allons-y.
M. Dubé : Mais j'ai quand même une
grande ouverture, à 30, en vous disant ce que je viens de dire, là.
M. Cliche-Rivard : Oui, exact, parce
que, si on passe à 15, il y a donc forcément une ouverture à ajouter ces deux
sièges-là ou, du moins, un siège.
M. Dubé : Mais pas nécessairement de
les nommer. C'est ça, mon point.
M. Cliche-Rivard : De nommer quoi?
M. Dubé : Bien, de nommer, par
exemple, que ce soit un autochtone, que ce soit une personne handicapée.
Comprenez-vous?
M.
Cliche-Rivard : Donc, vous n'êtes pas nécessairement ouvert à ce
qu'à 31 on vienne dire : Un de ces sièges...
M. Dubé : Mais là vous me faites
discuter de 31. Moi, ce que je vous dis, entendons-nous sur 15, puis, quand on
aura fini 30...
M. Cliche-Rivard : O.K.
Entendons-nous sur 15. À moins que, je veux dire, mes collègues d'opposition
ont quelque chose à ajouter, moi, j'accepterais l'amendement pour 15, là.
• (17 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, bien, de retour à
l'article 30, enfin, je pense que le ministre, effectivement, fait preuve d'ouverture. En se donnant deux sièges de plus, on
se donne cette marge de manoeuvre là pour élargir la représentativité du
conseil d'administration à maints égards. Alors, évidemment, on est d'accord
avec cette proposition-là, ce qui nous permettra,
effectivement, de débattre de la représentativité dans l'article suivant.
Alors, comme mes collègues, je pense que c'est un pas dans la bonne
direction.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, ce que je comprends, c'est que
vous nous déposeriez un amendement qui ferait en sorte que Santé Québec serait
administré par un conseil d'administration composé de 15 membres.
M. Dubé : Mais je veux qu'on se comprenne
bien que je lie les deux avec 31. Parce que je veux juste être clair, là, moi... Quand on a mis cette
approche-là, puis c'est pour ça que je vous ai lu ce qu'on doit respecter des
sociétés d'État, là, je commence à aller dans une granularité qui, pour
moi, nous empêche d'avoir une certaine flexibilité, particulièrement le premier conseil qu'on va nommer. Puis le premier
conseil qu'on va nommer, pour toutes sortes de raisons, n'est pas
nécessairement le conseil qu'on va avoir deux ans plus
tard, particulièrement lorsqu'on est dans les premières années de
transition.
Alors, c'est pour ça que je vous dis, moi, je
suis prêt à retourner, là, puis... ce qu'on avait fait approuver, de passer de 13 à 15, mais dans le contexte où... Le
seul amendement, là, que je vous dis que je suis très à l'aise, c'est celui
qu'on a, à 31, pour l'aspect régional. Plus que ça, en ce moment, je ne peux
pas y aller.
M.
Fortin : Mais il va falloir avoir cette discussion-là,
parce que là on accepte d'en mettre deux de plus, c'est ce qu'on veut,
mais pas pour que vous nommiez n'importe qui non plus, parce qu'il y a des
profils qu'on souhaite, là.
M.
Dubé : Non, mais il faut que je respecte... Non, non,
mais vous avez raison, mais il faut que je respecte la loi des sociétés
d'État.
M. Fortin : Oui, oui. Bien oui.
M.
Cliche-Rivard : ...une chance sur quatre, nous, on dit qu'il
devrait y avoir un siège pour les personnes issues des Premières
Nations.
M.
Dubé : Oui, mais, après ça, vous allez me demander un
autre siège pour un handicapé, vous allez me demander un autre siège
pour...
M.
Cliche-Rivard : Non. Dans une logique de discours de nation à
nation, moi, le siège que je vous demanderais, c'est pour les Premières
Nations. Je ne vous demanderai pas d'autre siège.
M. Dubé : Oui, O.K. Maintenant,
qu'est-ce que le député de... Là, on est rendu à 31...
M.
Cliche-Rivard : Bien, je vais lui laisser répondre à sa place. Je ne
vais pas répondre à sa place.
M. Dubé : J'ai l'air d'un gars qui fait un encan, là, mais
je vais aller à 31 maintenant. M. le député de Pontiac, 31, vous allez
me demander quoi?
M. Fortin : Ah!
je vous l'ai déjà dit, ce que j'allais vous demander. Mais oui, il y en a
quelques-uns différents, mais ce qui ne vous empêche pas de respecter la
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
M. Dubé : Mais
est-ce que vous allez me demander... d'autre que des représentants régionaux
que je fais par amendement?
M.
Fortin : Oui, mais pas...
M. Dubé : C'est
parce que, là...
M.
Fortin : Enfin, on aura la discussion à
31, là. Vous l'avez déjà mis dans vos amendements. Puis là, je ne sais pas, on
a-tu le choix de parler de l'amendement qui s'en vient? Sûrement, là, mais...
Le Président (M. Provençal)
: Non. Écoutez, là, on va
travailler dans le bon ordre, là. On est sur l'article 30.
L'embûche de l'article 30, présentement, c'est le nombre de membres; les
personnes qui combleront ces postes, 31. Alors, moi, je vous suggère qu'on
fasse...
M.
Cliche-Rivard : M. le ministre,nous avons lié les deux,
délions-les.
a12223
M.
Dubé : Non, mais j'ai averti à l'avance, je pense que
vous... J'ai été transparent avec vous que, si je fais le compromis
numéro un, bien, voilà.
Le Président (M.
Provençal)
: Mais
vous comprenez, là, que le ministre est quand même très transparent en vous
disant qu'il va y avoir une liaison avec le 31, même si on a deux postes
supplémentaires au niveau du conseil d'administration de santé. Ça va? Alors,
moi...
M. Dubé : ...que
ce qu'on a fait à Joliette vous donne une très bonne indication de ma pensée
par rapport aux autochtones.
M.
Cliche-Rivard : Adoptons 30avec amendement.
M. Dubé : Moi,
j'adopterais 30 avec amendement puis, après ça, on passera à 31.
Le Président (M.
Provençal)
: Il faut
nécessairement adopter 30 avec un amendement, M. le député, et, par la suite, on traitera de l'article 30 amendé.
Et moi, je pense que la grosse discussion va venir à 31, parce que, là, ça va
être sur la ventilation des gens qui vont
occuper les postes... ce que je perçois, là, des échanges que vous avez présentement.
Ça va? Est-ce que votre amendement est prêt, monsieur... Me Paquin?
M. Paquin
(Mathieu) : Ça s'en vient, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: O.K., il
est dans le cloud à quelque part. On va l'attraper.
M. Dubé : Tantôt, quand on avait la députée d'Outremont...
C'est intéressant, hein, il y a un changement de conseil
d'administration ici, là.
M.
Fortin : On ne vous demandera pas de
mettre des avocats sur le conseil d'administration.
M. Dubé : Non, non, non. J'ai beaucoup de respect pour votre
travail. D'ailleurs, vous étiez... On est toujours en ondes?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, on
est en ondes.
M.
Dubé : O.K. Vous étiez
venu... Quand on a fait le projet de loi pour les enfants d'immigrants, vous
étiez, à ce moment-là, venu faire des représentations en tant qu'avocat
pour certains immigrants.
M.
Cliche-Rivard : Exactement.
M. Dubé : Vous
avez fait un excellent travail d'ailleurs parce qu'on a adopté ce projet de loi
là.
M.
Cliche-Rivard : Je vous remercie, mais j'en profite pour... Mais, vous
le savez, on a souligné récemment les quelques petits problèmes ou gros
problèmes d'applicabilité. Vous avez dit que vous étiez sur le dossier. Donc, évidemment, on aura peut-être la chance de s'en
reparler, parce qu'effectivement on connaît, puis là vous me lancez la balle, c'est pour ça que j'en profite, mais on
connaît malheureusement des situations où des enfants, puis c'est assez
tragique, là, n'ont pas accès à la RAMQ.
M. Dubé : On en a accepté quelque chose comme 13 000 ou
16 000 depuis le projet de loi. C'est énorme, hein...
M.
Cliche-Rivard : C'est un chiffre considérable.
M. Dubé : ...c'est énorme, mais il y a encore des... Votre
collègue m'en parlait récemment, là, mais, quand même, depuis qu'on a
passé ce projet de loi là, M. le député de Pontiac, je pense que c'est
13 000...
M. Cliche-Rivard : Et moi, j'ai vivement
salué le projet de loi, puis je le redis encore aujourd'hui, puis tout le
monde autour de la table qui y a participé,
parce que c'était une avancée majeure pour le droit des enfants. Maintenant, soyons...
assurons-nous que nos lois sont appliquées, hein?
M. Dubé : Oui,
c'est ça, mais votre collègue...
Le Président (M.
Provençal)
: ...maintenant
interrompre votre échange.
M. Dubé : On
est prêts?
Le Président (M.
Provençal)
: ...et je
vous invite à nous lire...
M. Dubé : On
n'est pas toujours obligé de parler de p.l. 15. Des fois, quand on peut...
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
c'est ça. Alors, l'amendement à l'article 30, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. Alors, celui-là, il va être assez simple,
c'est : Remplacer, dans le premier alinéa de l'article 30 du
projet de loi, «13» par «15». Et je vais me souvenir que j'ai dit oui à ça un
24 octobre.
Le Président (M.
Provençal)
: Donc, on
peut dire que, depuis le 21 août, il y a eu une certaine évolution.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement? M. le député des Îles.
M. Arseneau :
Simplement pour mentionner que, sur les 15 membres, il y en a trois
dont les postes sont déjà assurés, selon le même article, c'est-à-dire
président, P.D.G., puis le sous-ministre. C'est ça?
M. Dubé : Oui.
M. Arseneau :
Donc, il en reste 12 pour le prochain article.
M. Dubé : Pour
respecter la loi des sociétés d'État.
M. Arseneau :
D'accord.
Le Président (M. Provençal)
: Qui seront discutés amplement à 31, je pense.
M. Arseneau :
Parfait.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Maintenant,
au niveau de l'article 30 amendé, y a-t-il d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 30 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Et là nous allons
à l'article 31. Article 31 : «L'un des membres du conseil
d'administration de Santé Québec, autre que le président de celui-ci et le
président et chef de la direction, doit être nommé après consultation
d'organismes représentatifs des membres des comités des usagers.»
Commentaire.
Cet article prévoit que l'un des membres du conseil d'administration doit être
nommé après consultation d'organismes représentatifs des membres des
comités des usagers.
Et, M. le ministre, vous avez un amendement à
31.
M. Dubé : Oui. L'amendement se lit
comme suit : Ajouter, à la fin de 31 du projet de loi, l'alinéa
suivant :
«De plus, les
membres du conseil d'administration doivent minimalement provenir de quatre
régions sociosanitaires différentes.»
Le commentaire. Cet amendement vise à assurer
une diversité dans la provenance des membres du conseil d'administration. Puis on peut voir à l'écran, ici, l'amendement tel
qu'intégré à l'article 31, où la phrase qu'on a rajoutée, là, s'insère à
la fin de l'article.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le député de Pontiac.
• (17 h 30) •
M.
Fortin : Oui. Merci, M. le Président. On avait parlé, là, à
l'article 30... D'ailleurs, votre greffière vient gentiment, il y a
quelques instants, de m'indiquer que je n'avais plus de temps de parole sur le
30, puis une grosse partie de cette raison-là,
c'est parce qu'on avait fait le débat sur les régions dans le 30. Alors, je
suis content que nos arguments aient porté, que le ministre inclue une
provision ici, là, qui vient dire qu'il doit y avoir une représentation, à
l'intérieur du conseil d'administration, de quatre régions différentes. On
avait gentiment, pour les gens de Montréal... exemple, on ne peut pas avoir juste des gens de Montréal ou
juste des gens de Québec, ou, peu importe, là, autour de la table, parce que
les soins de santé sont offerts différemment dans différentes régions. Même à
l'intérieur d'une région, c'est souvent offert différemment d'un endroit
à l'autre.
Alors, d'avoir des gens qui le comprennent,
comme usagers, comme vous et moi, mais avec leur expérience régionale, c'est une bonne chose. Puis ça,
honnêtement, là, ça nous apparaît très peu limitatif, là, dans la composition,
là. Il faut nommer 15 personnes
puis il faut qu'ils viennent... au minimum, quatre places différente. Ce n'est
pas beaucoup demander, là, disons.
Ceci étant, j'ai un sous-amendement pour le
ministre que... si on veut l'envoyer à la commission, là, ce serait apprécié, parce qu'à la lecture de... Je suis
content qu'on s'entende sur le principe d'avoir des gens de régions
différentes. Dans la... de façon
pratique, là, moi, je veux éviter qu'on se retrouve avec des gens de, comment
dire, Blainville, Brossard, Laval,
Montréal. C'est la façon la plus illustrative que je peux dire, là. On peut se
retrouver avec quatre régions sociosanitaires, mais tout du monde du Grand
Montréal.
Alors, je vais vous faire une suggestion.
Dites-moi ce que vous en pensez. Il n'y a pas d'autre région où on peut faire ça. On ne peut pas se retrouver avec un
conseil d'administration qui vient tout de Québec, là, en ce moment, avec
votre provision, mais on peut se retrouver avec un C.A. qui vient juste du
Grand Montréal.
M. Dubé : ...du Grand Montréal,
c'est ça, votre point.
M. Fortin : Alors, dans vos quatre membres...
Le Président (M. Provençal)
: ...lire votre sous-amendement.
M. Fortin : Oui, ça, c'est notre sous-amendement. Alors, je vais le
lire, M. le Président.
L'amendement
proposé à l'article 31 du projet de loi est modifié par l'insertion à la
fin de l'article de la phrase suivante :
«Deux de ces
membres doivent également provenir de l'extérieur de la Communauté
métropolitaine de Montréal.»
Alors, dans vos quatre régions, là, il faut
qu'il y en ait deux qui soient à l'extérieur de la CMM. Donc, il pourrait y avoir effectivement des gens... il
pourrait y avoir 13 personnes de... ou 12 personnes de Montréal, une personne
de Laval, une de Québec puis une de Gaspé,
il pourrait... au lieu d'avoir 15 personnes de la CMM. C'est ce qu'on... On
veut juste s'assurer que ce n'est pas tous du monde du Grand Montréal.
M. Dubé : ...est-ce que je peux
commenter tout de suite?
Le Président (M. Provençal)
: Bien oui.
M. Dubé : Parce qu'on est dans le
sous-amendement, là?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Je comprends très bien. Ce
que j'aime moins, c'est d'exclure des gens. Je ne sais pas si... Est-ce qu'il y a une autre façon d'arriver à ça? Parce
que c'est comme si on avait... bien, je sais que ce n'est pas votre intention, là, je vous connais assez... pour dire que c'est
comme si on avait quelque chose... Il ne faudrait pas donner l'impression
qu'on a quelque chose comme les gens de Montréal, quand même.
M. Fortin : On n'a pas rien contre les gens de Montréal, mais on ne
peut pas se retrouver avec 15 membres qui viennent de la CMM.
M.
Dubé : Non, non, mais c'est...
M.
Fortin : C'est ça, tu sais, c'est...
M. Dubé : Je
comprends votre objectif, puis c'est ce qu'on voulait faire.
M.
Fortin : Bien, on pourrait le faire...
M. Dubé : Je
ne sais pas. Vous comprenez ma question?
M.
Fortin : Oui, oui.
M. Dubé : On
pourrait-tu le dire autrement pour arriver à la même fin?
M. Fortin : O.K.
Quand on dit... Je vous suggère, là : De plus, les membres du conseil
d'administration doivent minimalement
provenir de quatre régions sociosanitaires différentes, dont deux du Grand
Montréal et deux de l'extérieur du Grand Montréal.
M. Dubé : Ce
n'est pas mieux... Est-ce que je suis le seul à avoir cette réaction-là? Parce
que je suis ouvert à trouver une façon que ça ne soit pas quatre du 450, là. On
se comprend très bien, là.
M.
Cliche-Rivard : Si on dit : Quatre régions...
M. Dubé : Ils
devraient venir de Saint-Henri—Sainte-Anne,
non?
M.
Cliche-Rivard : ...bien, j'essaie de penser avec vous, là, mais
représentant, tu sais, quelque chose comme différentes régions, ou différentes
MRC, ou différentes...
M.
Fortin : ...ces gens-là ne représentent
pas des régions, là, mais ils proviennent...
M.
Cliche-Rivard : Provenant...
M. Dubé : C'est
quoi, votre suggestion? Excusez-moi, là.
M.
Cliche-Rivard : Il n'est pas assez clair pour que je... C'est
difficile, vous avez raison, de...
M.
Fortin : Je comprends votre préoccupation,
M. le ministre, mais je ne pense pas qu'on attaque le Grand Montréal avec cet amendement-là, là. Je pense, ce
qu'on vient dire, c'est qu'il ne faut pas qu'il y en ait 15 qui viennent...
14 ou 15 qui viennent de la CMM. Écoute, si
c'est le cas, je le prends sur moi, là. Si les gens de Montréal vont se sentir
attaqués par ça, je le prends sur moi, mais je serais surpris, mais...
M. Dubé : Non, mais je vous ai même demandé si c'est...
comment vous réagissiez quand je vous dis ça. Si vous me dites... Si les gens ici, autour de la table,
n'ont pas cette impression-là, moi, je...
M. Cliche-Rivard : Bien, je veux dire, dans
différentes lois, ça existe, là, notamment la Loi sur l'immigration puis le Règlement sur l'immigration, où il y a des
points qui sont alloués, beaucoup plus de points, quand tu t'installes à
l'extérieur de la Communauté métropolitaine de Montréal. Ça existe déjà dans d'autres cadres
réglementaires ou législatifs. Je comprends que c'est le contexte très
différent, là, mais ce ne sera pas la première fois ou la dernière fois,
mais...
M. Fortin : C'est
parce que votre amendement, il est bon, M. le ministre, il vient dire : Il
faut que ça vienne de quatre régions. Alors là, on vient se protéger du
fait que tout le monde vienne de Québec—Chaudière-Appalaches...
M. Dubé : ...oui,
j'apprécie ça, parce que c'est pour ça qu'on l'a fait, vous l'avez demandé.
M. Fortin : ...ou tout le monde vienne de Gatineau, tout le monde vienne de Gaspé,
là, mais on ne se protège pas du fait que tout le monde vienne de la
CMM.
M. Cliche-Rivard :
Ces nominations doivent respecter une représentativité régionale...
M.
Fortin : Bien là, ça, ça...
Le Président (M.
Provençal)
: En fait,
c'est pour éviter une polarisation d'une région.
M.
Cliche-Rivard : ...représentation régionale adéquate ou
suffisante. Ça ne pourra pas juste tout être Montréal, dans ce cas-là,
là, si c'est «favoriser une représentativité régionale suffisante».
M. Fortin : Enfin,
attendons Me Paquin.
M.
Cliche-Rivard : Bien sûr.
Le Président (M.
Provençal)
: Pendant
qu'il y a des échanges entre M. le ministre puis ses juristes, moi, ce que je comprends, c'est qu'au niveau des membres,
ici, la notion de quatre régions sociosanitaires, ça convient à tout le monde.
M. le député des Îles, la notion des quatre régions sociosanitaires, ça vous
convient?
M. Arseneau :
Oui, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: O.K. Il
reste qu'on... et là on est encore...
M. Arseneau :
Mais, en fait, l'enjeu, c'est la concentration des régions sociosanitaires
de la même région du Québec. Si on avait, par exemple, des gens qui viennent de
l'île de Montréal, de la Rive-Sud, de la Rive-Nord puis de la Montérégie, bien,
disons que le territoire québécois est plus ou moins présent au sein du C.A.
Le Président (M. Provençal)
: Pour le moment, on va
rester sur le sous-amendement, mais c'est parce que je voulais vraiment la
notion des régions sociosanitaires. Si vous êtes à l'aise, déjà, on a un pas
dans la bonne direction de fait. Maintenant, pour le sous-amendement, de
la part de Me Paquin ou de ses...
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: ...avez-vous
une suggestion, effectivement, ou une formulation?
M. Dubé : ...donner quelques minutes? Parce que vous
comprenez ce qu'on essaie... parce que je pense qu'on a tous le même objectif. Il faut juste trouver la bonne
terminologie. Donnez... Peut-être qu'on va s'interrompre quelques minutes.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. On
va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
17 h 39)
(Reprise à 17 h 45)
M. Dubé :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Vous pouvez y aller, M. le ministre.
M. Dubé : Bon, il me semble que je fais des «si», là, mais
je vais expliquer un petit peu le point de vue qu'on a discuté à
l'arrière, là, pour être très transparent.
Premièrement,
après avoir regardé ce qui se fait un peu ailleurs dans d'autres lois, je pense
qu'on pourrait aller avec ça, à une différence proche, là, où il
faudrait parler du territoire de la région métropolitaine, parce que, vous me
suivez, là, ce n'est pas la CMM comme telle qu'on veut, c'est du territoire. Ça
fait que ça, ça serait...
Mais
ce que je vous demanderais... puis vous allez comprendre mon... notre problème,
qui va... mon problème, qui va
devenir notre problème, parce que c'est notre projet de loi, c'est qu'à chaque
fois que moi, j'ai... Le principe que... On a accepté de passer de 13 à 15. Là, moi, il faut que je trouve des
membres indépendants, O.K.? Donc là, je vais avoir...
Une voix : ...
M. Dubé : La
proportion de nombres indépendants va devenir importante à un moment donné,
entre autres. Ça fait que ce que j'aimerais
comprendre... je ne sais pas comment on peut faire ça, M. le Président, c'est
une question que je vous pose, parce que ce que j'aimerais savoir, c'est
avoir la transparence d'avoir la discussion de vos autres demandes pour la
composition du conseil. Parce que, là, moi, je ne peux pas commencer, à la
pièce, à dire : O.K., je vous donne le
régional, puis après ça vous allez venir me voir avec l'autochtone, puis après
ça vous allez venir me voir... Vous me suivez? Ça fait qu'il va falloir
qu'on s'entende. On pourrait, par consentement, dire : O.K... Moi, ce que j'aimerais vous dire : Là, là, je suis à
l'aise avec ça, à la petite différence, là, du territoire de la CMM. Mais, pour
les autres demandes, est-ce qu'il y a
une façon de soit suspendre le sous-amendement et de dire : Bien, ayons
les discussions sur les autres? Puis là je vous dirai si je peux y aller
ou pas, là.
M.
Fortin : Bien, moi, je n'ai même pas de
problème à ce qu'on... Tu sais, si vous voulez adopter, avec un changement, la question de la représentativité
régionale, revenir à l'article 31 puis avoir cette discussion-là sur ce
qu'on voudra ajouter dans d'autres amendements, là, il n'y a rien qui
nous empêche de...
M.
Dubé : Oui, mais c'est parce que... puis vous êtes assez
familier avec la procédure. Je ne pense pas que vous feriez ça, là, mais
je ne voudrais pas commencer à dire : O.K., on a accepté ça, mais là...
Moi, je veux savoir, quand j'accepte ce 31 là modifié, c'est quoi, à la fin, que vous voulez
accomplir. Puis ça, je pense... parce qu'entre autres il y a le nombre
d'indépendants, si je rajoute des personnes, puis etc. C'est assez complexe, la
composition de conseil.
M. Fortin : O.K. Alors, moi, je vais vous le suggérer comme ça. De
notre point de vue, là... puis, tu sais, ce n'est
pas... je vous le dis parce que je le pense, là, mais ça, ici, là, ce n'est pas
limitatif aux membres indépendants, là. Votre sous-ministre, il peut être de Québec, là. Votre P.D.G., il peut
habiter Trois-Rivières. Tu sais, les membres d'office, là, ils peuvent
faire partie des gens qui viennent d'ailleurs.
M. Dubé : Je suis d'accord. Ce que
je dis, c'est que... sauf le mot à rajouter de «l'extérieur du territoire de la
Communauté», là, je pense, c'est comme ça qu'on devrait l'écrire...
M. Fortin : Oui, oui. Oui, O.K., pas de problème.
M.
Dubé : Moi, ce que je vous dis, c'est... Moi, je suis
transparent avec vous. Je vous ai dit : Ce que j'aimerais savoir, c'est l'entièreté de vos demandes. Moi,
c'est ça que je veux savoir. Puis, après ça, bien, je pourrai vous dire :
Je peux y aller ou pas. Parce que les
conseils d'administration, c'est déjà assez compliqué, là, je veux juste qu'on
s'entende c'est quoi, la bouchée que vous me demandez.
Le
Président (M. Provençal)
: En fait, vous voulez voir... vous voulez connaître
un petit peu les intentions des députés pour...
M. Dubé : C'est en plein ça.
Le
Président (M. Provençal)
: ...de quelle façon on va meubler, si vous me
permettez l'expression, les postes qui seront disponibles au niveau du
conseil d'administration.
M.
Fortin : O.K. Bien, nous, on l'a déjà dit, alors je n'ai
pas de problème à le répéter, là, pour le ministre. Nous, ça prend des gens qui
comprennent le milieu clinique, là, autour de la table, alors qui comprennent
le milieu clinique, qui proviennent du milieu clinique. Alors, l'APES
avait fait la suggestion d'avoir deux des membres, de façon générale, qui ont une expérience clinique, là. Ça, ça ne
nous apparaît pas juste raisonnable mais nécessaire. Je vous dirais, d'avoir
un représentant du milieu universitaire...
M. Dubé : ...excusez-moi, parce
que... Vous avez dit deux cliniques.
M.
Fortin : Deux cliniques, un du milieu universitaire, et on
appuie la demande de l'Assemblée des Premières Nations sur un...
quelqu'un qui provient du milieu autochtone ou un représentant de communauté
autochtone.
M. Dubé : Plus cette représentation-là,
là, des régions.
M.
Fortin : Oui, oui, que vous avez amenée à quatre mais qui
nous apparaît faire du sens. On n'avait pas chiffré avant, mais quatre
sur 15, c'est raisonnable.
• (17 h 50) •
M.
Dubé : Puis je fais juste vous rappeler, avant d'entendre
les deux autres représentants, que, tout à l'heure, quand je faisais référence à l'assemblage qu'on doit
faire pour les indépendants, la... Étienne me fait remarquer que
l'article 4 de la loi sur les
sociétés d'État parle de deux tiers d'indépendants. Ça fait que, là, on est
rendus à 15. Les deux tiers de 15, c'est 10. Ça fait que c'est quand
même un défi, là, tu sais, de...
M. Fortin : La seule...
M. Dubé : Parce que, par exemple...
Je vous donne juste un exemple. Ce que vous me demandez au niveau clinique,
est-ce qu'un médecin qui travaille dans le réseau est vu comme un indépendant?
M.
Fortin : Si un médecin à la retraite l'est, est-ce qu'un
médecin qui est dans le réseau l'est? Ça, c'est à vous à le savoir, là,
je...
M.
Dubé : Non, mais c'est ça, il faut regarder, là. Puis je
vous lis... Non, mais c'est pour ça, vous comprenez que je veux avoir
une vue globale.
Le Président (M. Provençal)
: ...tout le monde ajuste ses lunettes,
là, pour avoir à peu près la même vision.
M. Dubé : Parce que je vous lis
l'article 4, là, puis...
«Un administrateur est réputé ne pas être
indépendant :
«1° s'il [...] a été, au cours des trois
dernières années précédant [...] à l'emploi de la société ou [d'une des]
filiales — bon,
bien, ça, c'est Santé Québec ou...
«2°
s'il est à l'emploi du gouvernement ou d'un organisme du gouvernement au sens
de l'article 4 [...] sur le vérificateur général.»
Ça
fait que... est-ce que... Tu sais, je pense aux médecins, là. Je vais demander
à mes collègues s'ils pensaient à ça, là. O.K.
M.
Fortin : ...à l'emploi du gouvernement?
M. Dubé : C'est
des travailleurs autonomes.
M. Fortin : Oui.
Enfin... Puis le dernier point que je voulais vous faire, là, sur nos enjeux,
là, le... c'est le Conseil de protection des malades, si je ne me trompe pas,
ou le regroupement des usagers. Il nous avait dit que c'est... Il faut faire
attention, là, on vient mettre un usager sur
le C.A. Il semble qu'il y avait deux usagers, de façon générale, sur les
conseils d'administration. Alors, ne
pas réduire cette proportion-là... Il faut qu'on garde ça en tête à un moment
donné, là, mais c'est ça pour nous.
M. Dubé : C'est
pour ça que je veux entendre vos demandes puis, après ça, je ne sais pas, là...
M.
Fortin : Oui. Non, non, c'est ça pour
nous. C'est ça pour nous.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Oui. Merci, M. le Président.
Écoutez, je fais miennes les recommandations de mon collègue de Pontiac, mais on voudrait qu'il y ait peut-être
une attention particulière portée, peut-être, à l'intérieur des deux membres
cliniques, quelqu'un qui a une expertise en gestion de services sociaux et non
pas seulement du côté santé. Donc, peut-être, ce serait un santé, un services
sociaux, mais je n'ajouterai pas à la liste d'épicerie, là.
M. Dubé : N'en
ajoutez pas, la cour est pleine. C'est ça que vous dites?
M. Cliche-Rivard : Bien, j'aurais pu, là,
mais, dans un esprit de concision... Puis je pense que les propositions
sont bonnes et puis je pense que, peut-être, ça vous donne l'ouverture de les
accepter. Donc, je me rallierais si vous pouviez accepter ces propositions.
M. Dubé : ...est-ce
que ça...
M. Arseneau :
...
M. Dubé :
Bien, je suis rendu là. Excusez-moi, excusez-moi.
Le Président (M.
Provençal)
: Il y a
le député des Îles-de-la-Madeleine avant.
M. Arseneau :
Oui. Bien, moi non plus, je ne
vais pas en rajouter, là. Notre préoccupation, c'était une certaine représentativité
territoriale, donc sortir des grands centres. On en a parlé tout à l'heure, la
question de l'expérience clinique, on
souscrit également à ça, même chose pour la représentation des Premières Nations, universitaire et pour les deux représentants des usagers. Après
tout, c'est de leurs services dont il est question.
M. Dubé : Est-ce
que je peux demander une question au député? M. le député, est-ce que la
représentation territoriale auquel vous
référez vous satisfait par la demande du député de Pontiac? Cette diversité, tu
sais, territoriale là, qui est proposée, tel qu'amendé, là, ou qu'on
pourrait amender...
Le Président (M.
Provençal)
: ...un
petit correctif, par exemple, dans...
M. Dubé : Oui,
oui, le... mais, à part le correctif du territoire, là, est-ce que ça vous...
M. Arseneau :
Bien, la réponse est non, dans la mesure où «à l'extérieur du territoire de
la Communauté métropolitaine de Montréal», ça ne nous permet pas nécessairement
de sortir de la grande région de Montréal, Laval, Montérégie, là, nécessairement, là. C'est ce que je comprends. On
pourrait avoir une représentation, là, régionale où ni la région de Québec, Chaudière-Appalaches, la
Gaspésie, la Côte-Nord, l'Abitibi, l'Outaouais... personne des régions,
disons, plus périphériques, mais je ne sais pas comment définir cette
catégorie-là, c'est de... ce dont on discutait tout à l'heure, là, pour pouvoir
s'assurer qu'il y en ait au moins un, à tour de rôle, qui puisse représenter
les régions plus éloignées de...
Le Président (M.
Provençal)
: Je suis
content que vous exprimiez ça, mais, voyez-vous, moi, je n'avais pas eu cette
perception-là, là. Mais, écoutez, là, je suis plus un observateur, là, de la
patinoire qu'un intervenant.
M. Fortin : ...peut-être
Me Paquin qui peut donner une interprétation légale de la façon que c'est écrit
en ce moment, mais de la façon qu'on l'avait
présenté, c'est justement pour que deux personnes de la Mauricie, de Québec, de
Gaspé, de l'Outaouais, du Nord-du-Québec, de l'Abitibi doivent nécessairement
siéger sur le C.A.
M. Arseneau :
Oui, mais, en fait, la question
que je pose, c'est peut-être Me Paquin qui peut nous y répondre : Le
territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, en quoi consiste-t-il?
M. Dubé : Bien là, je vais parler pour la... parce que vous
avez dit la Montérégie, puis tout ça. La Montérégie, c'est dans la
Communauté urbaine de Montréal, là. Donc, si on dit que ça doit être à
l'extérieur du territoire de la... ça ne peut pas inclure la Montérégie.
M. Arseneau :
Bien, c'est ça, juste peut-être nous préciser.
M. Dubé : Parce
qu'on a tous le même objectif, on veut aller chercher un représentant de la
Gaspésie, de l'Outaouais, de...
M. Arseneau :
C'est ça.
M. Dubé : Et c'est pour ça qu'en excluant on a dit :
quatre membres de région, dont un maximum de deux qui viennent... Bien, peut-être,
je ne sais pas...
M. Arseneau :
Si vous permettez, moi, ce que...
M. Cliche-Rivard : ...M.
le ministre, dont un maximum de deux provient de la CMM. Là, vous l'avez dit
sans dire... sans exclure personne.
M. Dubé : Oui,
mais c'est parce que ce que je veux faire attention...
M.
Cliche-Rivard : Bien, sans dire...
M. Dubé : Non, mais vous êtes vraiment un avocat. Vous avez
de grandes qualités, mais j'ai... je reconnais l'avocat en vous et je l'apprécie, parce qu'on va arriver à
la bonne place. Je ne voudrais pas que mes deux membres maximum me
limitent dans l'ensemble du conseil.
Une voix : M.
le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Parce que, si j'ai des personnes... mettons, trois
personnes très compétentes qui viennent de la CUM, je suis capable de répondre
à la demande du député, mais je ne voudrais pas me limiter à deux membres
maximum de la... Vous me suivez? C'est pour ça que, le maximum, je ne
suis pas sûr que c'est une bonne idée.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
En fait, ce que je voulais dire
tout à l'heure, c'est que, si on regarde sur le site du ministère, les régions
sociosanitaires du Québec, là, il y en a 18, et la région 6, c'est Montréal,
mais une région différente, c'est, par
exemple, Laval, ou Lanaudière, ou Laurentides, ou Montérégie. Alors, moi, je
veux juste qu'on dise quelles sont les régions sociosanitaires qui font
partie de la définition qu'on vient d'amener, qui serait le territoire de la
Communauté métropolitaine de Montréal, pour s'assurer qu'il y ait au moins un
ou deux des représentants qui puissent provenir du Bas-Saint-Laurent, du
Saguenay, de la Capitale-Nationale, et ainsi de suite, en tout cas de quelque
part ailleurs.
M. Dubé : M.
Desharnais, je pense, vous avez la réponse.
M. Desharnais (Daniel) : En fait, ce qui est
déterminé... ce qui est qualifié comme la Communauté métropolitaine de Montréal, c'est une partie de la région de la
Montérégie, une partie de Lanaudière, une partie des Laurentides, Montréal et
Laval au complet.
Une voix : ...
M. Arseneau :
C'est quoi, le trafic? Je ne connais pas ça.
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y,
M. le ministre.
M. Dubé : On a fait un grand pas
avec 30. Moi, ce que j'aimerais beaucoup, je vais vous... pour être très honnête, là, j'aimerais beaucoup maintenant...
puis je comprends vos demandes, si c'est... ça fait le tour, on va y revenir demain matin, sur ça, parce que moi, je voudrais me faire ma
petite feuille, là, puis regarder les... tu sais, le conseil, là, que...
avec ces demandes-là, puis dire... par exemple, si on décidait d'être aussi
précis que ça, donc ici, là, j'ai déjà deux régions... Je dis «deux régions»
parce que c'est... C'est quatre régions.
Des voix : ...
M. Dubé : Parce
que, là, j'ai quatre, plus deux cliniques, ça fait six. Un universitaire, ça
fait sept. Un autochtone, ça fait
huit. Puis est-ce que j'enlève un clinique pour remplacer par les services
sociaux, admettons... Ça fait que j'aurais huit ou neuf.
M.
Fortin : ...les représentants de différentes régions, ce
n'est pas limitatif. Tout le monde ici... On est une table ici puis on
vient tous d'une région particulière, là, donc...
• (18 heures) •
M. Dubé : C'est ça. Alors, j'essaie
de voir... C'est un très bon point. Moi, ce que j'aimerais faire, surtout pour une décision aussi importante qu'un conseil
d'administration : prendre du recul ce soir, là, avec ce que j'ai compris,
puis de me faire deux, trois scénarios, et
de vous revenir demain en disant : O.K., on peut aller jusque-là. Puis je
pense qu'avec les suggestions qui sont faites on peut trouver un terrain
d'entente, mais je voudrais avoir la nuit pour dormir là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Ce que je comprends, c'est qu'on
ne traitera pas le sous-amendement et l'amendement de l'article 31, on
suspendrait le tout pour notre rencontre de demain matin.
M. Dubé : Oui, oui. Puis là je suis
en train de perdre mon iPad, là, je ne sais pas ce qui se passe... O.K. La
réponse, c'est oui. Si vous êtes d'accord à suspendre, puis j'apprécie, je
pense, ça me donnerait le temps de regarder.
Le Président (M. Provençal)
: Puis avec les scénarios, bien, ça...
puis l'article, bien entendu, mais, avec les scénarios, bien, vous, vous allez
pouvoir voir la faisabilité des différentes propositions.
M. Fortin : J'apprécie l'approche, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M.
Arseneau : Oui. Bien, justement, puisqu'on va y revenir
demain, je voudrais juste vous soumettre une autre question que j'avais
à la lecture de l'article original, là, le 31. On parle donc de... «L'un des
membres du conseil d'administration doit
être nommé après consultation d'organismes représentatifs des comités des
usagers», on dit : «autre que le président de celui-ci et le
président et chef de la direction».
Ma question,
c'est : Pourquoi on n'a pas introduit aussi le sous-ministre de la Santé
et des Services sociaux, qu'on avait mentionné à l'article précédent?
Le Président (M. Provençal)
: Qui était mentionné dans l'article
30.
M.
Arseneau : Oui. Les trois membres d'office, essentiellement,
pourquoi on ne les ramène pas à l'article 31?
Le
Président (M. Provençal)
: C'est ça.
Est-ce qu'on peut prendre... À moins que... Moi, je suggérerais qu'on prenne
en délibéré votre dernière question puis qu'on revienne avec l'ensemble des
réponses demain.
M.
Arseneau : Bien, juste pour être très clair, moi, je vous
suggérerais que les trois membres qui sont, d'office, nommés à l'article
30 soient nommés à l'article 31 aussi pour que ce soit clair, net et précis.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, avec votre consentement, nous
allons suspendre le sous-amendement, on va
suspendre l'amendement et on va suspendre l'article. Ça va? Alors, j'ai le
consentement pour suspendre l'intégralité des éléments qui étaient en lien avec l'article 31. Maintenant, est-ce
qu'on peut aller... Puis là je me tourne vers Me Paquin. On avait
suspendu aussi l'article 37. Est-ce que cet article-là peut maintenant être
traité, Me Paquin?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
Le
Président (M. Provençal)
: Oui? Donc, consentement pour revenir à l'article 37
qui était suspendu? Consentement? Merci.
Alors, je vous
fais lecture de 37. «Le conseil d'administration de Santé Québec peut
instituer, au sein de Santé Québec, des unités administratives qui sont
des établissements de celle-ci.
«Un établissement de Santé Québec est un
établissement public; il est territorial ou autre que territorial.
«Au moins un établissement territorial doit être
institué dans chaque région sociosanitaire.»
Cet article
prévoit le pouvoir de Santé Québec d'instituer en son sein des établissements.
Ceux-ci sont alors des unités administratives de Santé Québec. Il ajoute
qu'un établissement de Santé Québec est un établissement public. Ensuite, cet article
précise qu'un établissement de Santé Québec est territorial ou autre que
territorial. Enfin, il prévoit qu'un établissement territorial doit être
institué dans chaque région sociosanitaire.
M. le député de Pontiac.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'on...
M. Dubé : Bien, 37.1, c'est...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, mais il va être traité après.
Une voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Non, parce qu'à 37.1 vous introduisez un nouvel
article, M. le ministre. Alors, interventions sur 37? M. le député de
Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Je ne me souviens plus exactement pourquoi on
l'avait suspendu, là, celui-là, mais il n'y a pas de problème, M. le Président.
Si j'étais mal intentionné, je proposerais un amendement pour remplacer, dans
la section I, «institution des établissements» par, disons,
«centralisation des établissements» parce que c'est pas mal ça qu'on est en train de faire ici, là. On vient dire que tout
ce qui était les entités distinctes que sont le CISSS de
l'Abitibi-Témiscamingue, le CIUSSS de
la Mauricie—Centre-du-Québec,
le CISSS du Saguenay deviennent maintenant des unités administratives ou
des... qu'on va appeler «établissements», là, mais qui sont vraiment des unités
administratives de Santé Québec.
Alors, je
trouve que c'est... Je trouve qu'il y a une réelle perte ici, là. Et on a parlé
aujourd'hui, là, des conseils d'administration.
Le ministre va avoir des modifications, mais la raison pour laquelle les gens
tiennent, dans plusieurs milieux, et
ils nous en ont fait part... tiennent à leurs conseils d'administration puis à
leurs entités distinctes du grand réseau, c'est justement parce qu'ils
sont capables de prendre des décisions bien à eux, localement, régionalement,
et c'est là que le projet de loi fait mal,
c'est qu'on perd cette... ce pouvoir-là ou on met tout ce pouvoir régional ou
local de décision dans les mains du P.D.G. plutôt que dans les mains de
ceux qui administrent une entité régionale avec des priorités régionales. J'entendais le ministre, hier, encore,
nous parler du fait qu'à travers le projet de loi n° 15, bien, il va être
capable de dicter, disons, une
certaine vision de certains mécanismes des... Il appelait ça des meilleures
façons de faire, mais ça enlève un énorme pouvoir de décision régional, local,
puis on n'a pas besoin de chercher bien, bien plus loin que le fait
qu'on enlève ces entités-là.
Alors, M. le Président, je ne sens pas le besoin
d'élaborer pendant des heures et des heures sur l'article 37 parce qu'on l'a un peu déjà fait. Le ministre le
fait lui-même à l'extérieur de l'étude du projet de loi. Il le fait
régulièrement. Mais ce qu'on vient
faire ici, je pense que c'est néanmoins important de le dire aux gens, c'est
que leurs entités régionales, administrées
par des gens dans leurs régions, avec des pouvoirs qui sont conférés aux gens,
dans leurs régions, de prendre des décisions, bien, elles n'existeront plus.
Elles seront simplement des unités administratives de Santé Québec, et
le lien hiérarchique, là, il va passer du
P.D.G. de Santé Québec au P.D.G. de l'établissement, et c'est ça qui va être
ça. Alors, la seule personne, dans une région bien précise, qui va avoir le
pouvoir de prendre la décision, c'est le P.D.G. régional, et lui prend
ses ordres directement du P.D.G. de Santé Québec.
Alors, je le comprends. Je le comprends,
pourquoi il y a des gens qui viennent nous dire : Faisons attention au conseil d'administration. Je comprends pourquoi
il y a six ex-premiers ministres qui ont dit que c'était important de se
pencher sur cet enjeu-là bien comme il faut, parce que la perte d'un pouvoir
décisionnel local ou régional, c'est rare qu'on le retrouve. Une fois
qu'il est centralisé, une fois qu'il s'en va à Québec, une fois qu'il s'en va
dans une entité globale, on ne le retrouve
que très rarement. Alors, c'est un gros, gros, gros pensez-y-bien, et je ne
vois pas... À ce stade-ci, là, même
avec toutes les explications que le ministre a données par rapport à ce qu'il
considère les bénéfices du projet de loi n° 15, je ne vois pas... À ce
stade-ci, je ne considère pas qu'il a fait la démonstration que le projet de
loi vaut la perte de ces instances-là.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Autres interventions sur l'article 37?
S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 37, est-ce que
l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté sur division. Très bien.
Maintenant, M. le ministre, vous déposez un
amendement qui va introduire un nouvel article, l'article 37.1. On va le
projeter pour que vous puissiez en faire la lecture.
M.
Dubé : Très bien. Alors, je vais vous lire 37.1. «Une
résolution du conseil d'administration de Santé Québec ne peut, sans l'approbation du ministre, instituer
plus d'un établissement de Santé Québec dans une même région sanitaire.
«Il en
est de même de la résolution qui diminue le nombre de ces établissements dans
une même région sociosanitaire.
«Santé Québec requiert
l'avis de tout conseil d'établissement de la région concernée sur
l'augmentation ou la diminution du nombre d'établissements prévus par la
résolution.
«Lorsque
Santé Québec soumet une résolution à l'approbation du ministre, elle lui
communique tout avis obtenu en vertu du troisième alinéa.»
• (18 h 10) •
Je vais vous lire le commentaire. Cet amendement
vise à soumettre à l'approbation du ministre les décisions du conseil d'administration de Santé Québec qui
augmentent à plus de un le nombre de ses établissements dans une même région sociosanitaire ou qui diminuent le nombre
de ses établissements dans une telle région. Il permet également au conseil
d'établissement de la région concernée de se prononcer sur la question.
Comme la création d'une région sociosanitaire
relève déjà du ministre en vertu de l'article 27 et qu'il doit déjà y avoir au moins un établissement territorial
dans une telle région en vertu de l'article 37, l'amendement ne soumet
pas à l'approbation du ministre la décision
qui viserait à créer un tel établissement dans une telle nouvelle région. L'amendement vise le nombre d'établissements dans
une région pour éviter tout débat sémantique relatif aux fusions, intégrations, regroupements, scissions,
subdivisions ou autre terme applicable aux unités administratives de Santé
Québec.
Peut-être que je ferais un commentaire, M. le
Président. Quand on avait eu la discussion sur la création des établissements, quand on avait parlé des grands
concepts au niveau de 37, vous disiez : Mais est-ce qu'on peut en créer
un et pas juste en éliminer un? Vous vous
souvenez, on avait eu cette discussion-là. Je pense que l'article 37.1,
c'est pour venir répondre à cette préoccupation-là qu'on pourrait
décider d'en créer autant que...
Le
Président (M. Provençal)
: O.K. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, votre
intervention sur l'article 37.1.
M.
Arseneau : Bien, effectivement, on avait eu une discussion
là-dessus. Je pense que la préoccupation, en tout cas, que moi, j'avais exprimée, puis, je pense,
mes collègues également, ce n'était pas tellement le fait qu'on puisse créer
davantage d'établissements, parce que moi,
je prends pour acquis que, si on crée des établissements, on va se rapprocher
de la clientèle, on va se rapprocher du terrain, on va se rapprocher des
régions desservies.
Donc, je ne
pense pas que ce soit véritablement un enjeu, que l'on décide de subdiviser le
territoire en différents établissements.
La crainte, la préoccupation qui avait été exprimée, c'était l'inverse, c'est
ce qu'on voit dans l'explication de
tout à l'heure, de la fusion, la disparition de certains établissements, qui
pourrait être décidée pour des raisons, notamment, d'économies d'échelle, de centralisation du pouvoir
décisionnel et de services, et c'était... de cet aspect-là. L'article 37.1,
l'amendement qui est proposé, moi, ne me rassure pas vraiment dans la mesure où
ce qu'on dit essentiellement, c'est qu'ultimement le ministre pourra prendre la
décision et puis, avant que cette décision-là... cette proposition-là lui soit
soumise, bien, il y aura une demande d'avis du conseil d'établissement de la
région.
Donc, si on
prend un cas d'espèce, région Gaspésie—Les Îles, on a présentement deux établissements,
et il y en a un qui est beaucoup plus gros que l'autre. Il pourrait vouloir
éventuellement absorber le plus petit. C'est une crainte que nous avons, sur le territoire de l'archipel, pour
toutes sortes de raisons. Ça a déjà été le cas, historiquement, où il a fallu
se battre pour préserver un certain pouvoir
régional, local. Et donc ce qu'on nous dit, c'est : On va vous demander un
avis, mais évidemment l'avis pourrait
ne pas être retenu, et on soumettrait quand même la proposition au ministre,
qui pourrait prendre la mauvaise décision de faire disparaître un
établissement.
Alors, moi,
je vous annonce d'entrée de jeu que j'aimerais proposer un amendement ou un
sous-amendement, parce que c'est un article, donc, c'est... On parle
d'un amendement?
Le Président (M. Provençal)
: Ça va être un sous-amendement.
M. Arseneau : D'accord, un
sous-amendement.
M.
Dubé : Peut-être vous pourrez faire votre amendement,
mais je veux juste rappeler le contexte de 37.1, puis je sais que ça fait déjà quelques mois qu'on a
parlé de ça, là, ou, du moins, plusieurs semaines. Il y avait deux changements
que vous nous aviez demandés, qui étaient relatifs à 37, c'était le fait qu'on
pouvait en créer ou en enlever, mais le deuxième
que vous demandiez, c'est qu'en 37 c'était le conseil d'administration de Santé
Québec qui pouvait prendre cette
décision-là. Si vous remarquez, au niveau de 38... de 37.1, pardon, là, on dit
que ça prend l'autorisation du ministre pour le faire. Ça fait que moi,
je veux juste vous le dire, ce qui avait été demandé il y a quelques mois,
c'étaient ces deux choses-là qu'on répond à 37.1.
M. Arseneau : D'accord, mais on est
à mi-chemin, si on peut se permettre, là, d'évaluer la proposition qui est faite, simplement parce que ce que moi, je
veux faire valoir, c'est que, si le conseil d'administration de Santé Québec
fait un plaidoyer auprès du ministre qui va à l'encontre de l'avis d'un
établissement visé, évidemment, le territoire desservi par cet
établissement-là, bien, il est cuit. Moi, je veux éviter qu'on en arrive à
faire des fusions forcées.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député, vous avez annoncé que
vous avez un sous-amendement.
M. Arseneau : Oui, c'est très, très
simple.
Le
Président (M. Provençal)
: Cet amendement-là avait été déposé depuis un...
L'amendement 37.1 était déposé depuis longtemps.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: On vient de le déposer? O.K. Alors,
je vais attendre votre sous-amendement.
M. Arseneau : D'accord, je vais vous
le transmettre immédiatement.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
pendant que...
M.
Arseneau : Je peux... parce
que ça fait quand même un bout de temps, là, qu'on a commencé la discussion,
et tout ça. Je voudrais juste soumettre...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, ça a été fait le 22 août.
M. Arseneau : Hein?
Le Président (M. Provençal)
: 22 août.
M. Arseneau : Je voudrais... Pour ne
pas, justement, là, s'embourber dans la procédurite, et je pense qu'on a souvent procédé de cette façon-là, je voulais
juste annoncer mon amendement avant de le déposer pour voir s'il est reçu,
de quelle façon il peut être reçu, puis je
vais expliquer pourquoi je le mentionne, puis j'ai 20 minutes, je pense, pour
le faire.
Ça fait que,
si vous voulez m'écouter un petit peu, moi, j'estime que Santé Québec doit
consulter un établissement qui serait
visé par un acte de fusion éventuel, donc, qu'on consulte, oui, le conseil
d'établissement, mais que le conseil d'établissement pourrait éviter les
fusions forcées. C'est ce que j'allais dire tout à l'heure. Puis d'ailleurs
c'est drôle parce qu'aujourd'hui on parlait
des fusions forcées dans le milieu municipal, puis ce n'est pas du tout dans ce
sens-là qu'on s'oriente. On veut que
les gens choisissent des regroupements de services. Pour moi, c'est la même chose
en santé puis c'est encore plus primordial en santé.
Alors, j'évoquais la possibilité, M. le
ministre, au troisième alinéa : «Santé Québec requiert l'approbation de
tout conseil d'établissement de la région concernée sur l'augmentation ou la
diminution du nombre d'établissements prévue
par la résolution.» Je soupçonne que, si on veut ajouter un établissement, il
n'y a personne qui ne donnera pas son approbation et son avis favorable.
Je soupçonne aussi que, si c'est avantageux pour l'établissement qu'on voudrait
faire disparaître et la région qui est
représentée, bien, l'accord serait donné, à défaut de quoi il ne serait pas
offert, donc l'approbation ne serait
pas obtenue. Je ne suis pas clair? En réalité, juste pour finir, ce que je
souhaite, c'est empêcher qu'on force
la fusion ou la disparition d'un établissement contre le gré du conseil
d'établissement qui le représente.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M.
Dubé : Bien là, il y a peut-être quelque chose que je ne
vois pas, là, je ne sais pas. On a eu une bonne journée aujourd'hui. J'essaie de voir... Je comprends ce
que... C'est comme si je vous disais... Je vous suggère de faire quelque
chose, mais, si vous n'êtes pas d'accord,
vous avez tous les droits de dire non. C'est un petit peu ça que vous me dites,
là.
M. Arseneau : Bien, moi, je vous
dis, essentiellement, c'est...
M.
Dubé : Mais peu importe, je ne dis pas que les raisons
pourraient être justifiées, de fusionner... Je ne dis pas, là... Je ne veux pas
parler des Îles ou de la Gaspésie, là, ce n'est pas ça que je dis, mais je veux
juste bien comprendre. Vous
dites : Si le conseil d'établissement... puis même si le ministre était
d'accord, là, parce que je reviens... 37.1 fait un gros changement avec 37 en disant : Dans le
cas d'une fusion ou d'un ajout, ce n'est pas seulement Santé Québec, c'est
le ministre qui doit être d'accord, hein, c'est ça?
M. Arseneau : Oui, je comprends.
M.
Dubé : Mais là vous me dites : Le ministre pourrait
être d'accord, Santé Québec pourrait être d'accord, mais, si
l'établissement ne veut pas, il dirait non, puis ce serait refusé.
• (18 h 20) •
M. Arseneau : Oui, et pour la raison
suivante. Si on demande à une région de perdre le petit peu de pouvoir décisionnel qu'ils ont sur les services en santé
et services sociaux qui sont offerts dans leur région, si on leur demande
s'ils veulent déléguer ce pouvoir-là à une
entité centralisée, dans ma philosophie à moi, de décentralisation, c'est à eux
de décider qu'ils veulent se départir des pouvoirs et les laisser se
centraliser dans un territoire connexe ou carrément à Québec. C'est ça, la philosophie, moi, que je
souhaite défendre, c'est-à-dire que les régions doivent avoir des
établissements qui sont reconnus. À partir du moment où on adopte une
loi, il y en a relativement peu sur le territoire.
Donc, si le
conseil d'établissement ou le conseil d'administration d'établissement, là, si
on regarde les amendements qui sont amenés, est représentatif de sa
région et qu'il y voit un avantage pour les citoyens qui sont desservis, il va
souhaiter être centralisé et disparaître, à défaut de quoi il va pouvoir mettre
son veto. C'est effectivement d'un veto dont il s'agit. Un veto pour la
garantie d'avoir un pouvoir sur les services qui sont administrés dans nos
régions, je ne pense pas que c'est trop demander.
M.
Dubé : Ce que je vous demanderais, là, parce que je pense
qu'à date on a montré qu'on était capables d'avoir des discussions, puis je comprends peut-être un
petit peu mieux... Dans le fond, ce que vous demandez, c'est un veto du conseil
d'établissement. C'est ça que vous demandez?
M.
Arseneau : Bien, effectivement, c'est un peu comme... J'ai
fait le parallèle tout à l'heure avec les municipalités. Le ministère des Affaires municipales a toujours
le pouvoir de fusionner de force. Le ministre de la Santé, j'imagine, par une loi spéciale, pourrait toujours, dans un bel
omnibus, pourrait décider de fusionner un établissement, mais, par une simple procédure, disons, là, de recommandation au
ministre, je trouverais que ce serait une perte considérable pour une
région de voir son établissement fusionné.
M. Dubé : Bien,
moi, ce que je suggérerais, M. le Président, là, parce que... je dirais :
Déposez votre amendement. Je suggérerais de le déposer puis qu'on
commence la... parce que, là, c'est clair, là.
M. Arseneau : D'accord.
M. Dubé : Ce que vous demandez,
c'est un veto du conseil.
Le Président (M. Provençal)
: Vous nous transmettez votre
amendement? Il vous reste juste à l'attraper, Mme
la secrétaire. En fait, c'est un sous-amendement compte tenu qu'on est avec un
amendement. Alors, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, je vous invite à nous faire lecture de votre sous-amendement à
l'article... à l'amendement de la... qui introduit l'article 37.1.
M. Arseneau : Oui.
Alors, je suggère de modifier l'article 37.1 du projet de loi en changeant
le mot «avis» par «approbation». Et ça se lirait donc ainsi au troisième
alinéa, c'est ça : «Santé Québec requiert l'approbation de tout conseil d'établissement de la région concernée sur
l'augmentation ou la diminution du nombre d'établissements prévue par la
résolution.»
Le Président (M. Provençal)
: La modification est dans le troisième
alinéa.
M. Arseneau : Oui, exact, c'est
ce que je viens de dire, hein?
Une voix : ...
M. Arseneau : Bien,
en fait, j'aurais pu développer une proposition qui était plus, disons,
complexe, où l'approbation ne serait nécessaire que pour la diminution du
nombre et non pas pour l'augmentation, mais je suppose qu'en toute bonne foi les approbations pourraient être données
de façon assez, je dirais, ouverte et facile pour les augmentations...
Puisqu'il s'agit, j'imagine, de déployer des services supplémentaires, donc, de
soulager un certain nombre
d'établissements en en créant davantage, je ne vois pas pourquoi ça deviendrait
complexe d'obtenir l'approbation, alors que, pour la diminution, comme
je voulais le...
Et je vais
vous donner un cas d'espèce pour que vous compreniez bien, le fait que,
lorsqu'on a fait la fusion des établissements après l'année 2015,
le territoire que je représente, les Îles-de-la-Madeleine, avait été exclu. Il
avait été amalgamé au territoire gaspésien.
Ça a créé un tollé. On a modifié cette approche-là. On a créé un CISSS
spécifique au territoire de
l'archipel madelinot, mais avec des pouvoirs partagés avec la Gaspésie. C'est
un arrangement aujourd'hui qui, je pense, fait l'affaire de tout le
monde et c'est un arrangement qu'on ne souhaite pas voir menacé.
Et, dans la
proposition d'amendement qui est proposée, l'article 37.1, on pourrait
voir, par exemple, Santé Québec, pour toutes sortes de raisons,
administratives, financières, de centralisation, déciderait qu'on veut voir
disparaître l'établissement des Îles-de-la-Madeleine, il obtiendrait un avis favorable du CISSS de la Gaspésie, qui
dirait : Bien sûr, on va augmenter nos pouvoirs, on va augmenter
notre rayon d'action et on est tout à fait d'accord. Ils soumettent la proposition au ministre avec le petit CISSS des Îles-de-la-Madeleine, qui est plutôt contre, et le gros CISSS de la Gaspésie, qui est
plutôt pour. Que pensez-vous qu'il va arriver? Bien, on va dire : Bien,
c'est à somme nulle, il y en a un gros qui
est pour, il y en a un petit qui est plutôt contre, mais, pour des raisons
administratives, je pense qu'on va aller avec le plus gros puis on va
décider d'éliminer un établissement qui dessert une population qui est
insulaire et éloignée.
Et moi, je
vais me battre sang et eau pour éviter que ça arrive et je pense que c'est le
bon moment de le faire pour éviter, justement, que l'on prenne une décision
administrative contre l'intérêt des gens qui vivent dans des régions qui sont
desservies par plus d'un CISSS, et qui est ancré dans sa communauté, et pour
lequel il y a un comité, ou un conseil d'établissement, ou un conseil
d'administration d'établissement qui pourrait se prononcer en faveur du
maintien des services locaux de la
population, et puis qu'il soit évidemment, là, minorisé par un autre
établissement du même grand territoire, et avalisé par un ministre
qui... évidemment, ce ne serait pas le cas de M. Dubé, mais... du ministre
actuel de la Santé, mais un éventuel
ministre qui ne se soucierait pas du service donné localement dans une région
comme la nôtre.
Je ne sais
pas si ce cas d'espèce là peut se produire... se reproduire ailleurs. Je sais
que mon collègue de Pontiac a des
enjeux régionaux qui peuvent ressembler à ceux que je fais valoir. Donc, moi,
je pense que mon point est assez clair là-dessus, là, et ce n'est pas
pour diminuer le pouvoir du ministre parce que je pense qu'il demeurerait
possible, pour le ministre, dans un cas
vraiment de nécessité, de très grande nécessité, d'agir au-delà de
l'approbation d'un CISSS, mais je préférerais mettre mes oeufs dans le
panier de la région plutôt qu'entre les mains de Santé Québec.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé : Bon, je vais essayer de
résumer ça à une plus simple expression. Je comprends très bien votre préoccupation régionale. Je la comprends très,
très bien. Par contre, puis c'est délicat pour moi de donner des exemples,
mais je ne voudrais pas... Je voudrais juste
que vous pensiez qu'il pourrait arriver, dans les trois prochaines années, une
fois que la loi est passée, qu'il serait
approprié de fusionner, autre qu'en région, un établissement avec un autre pour
des raisons d'efficacité.
Puis là je ne veux pas donner d'exemple, là,
parce que la journée que je vais dire que ça pourrait se faire là ou là, vous allez me dire : Ah! c'est ça
qu'il a en tête. Je n'en ai aucune idée aujourd'hui, mais je pense qu'il faut
faire une grande différence entre ce que vous demandez pour protéger une
région, qui est très louable, ce que vous donnez, versus ce qui serait fait pour... à quelque part
où il y en a plusieurs sur le même territoire. Vous me suivez? Et je n'en ai aucune
idée, là, mais je veux juste dire... Je ne voudrais pas... En faisant ce que
vous me suggérez, je me prive de ce droit-là de faire ça. D'accord?
• (18 h 30) •
Bon, moi, je vous donnais... Juste pour être
sensible, là, parce que je n'ai vraiment pas la... si ça devient... Moi, je pensais que je vous en avais donné
beaucoup en passant ça au ministre, de dire : Ça ne peut pas être une
décision de Santé Québec, c'est le
ministre. Moi, ce que je vous donnerais à penser... parce qu'on peut le
discuter dans tout le temps qui vous
est alloué, je n'ai pas de problème avec ça, mais j'aimerais ça... parce que je
veux que vous compreniez mon point,
que je pense que ce que vous dites là, c'est une décision politique. Puis, si
vous voulez aller plus loin que le ministre, allons jusqu'au Conseil des
ministres, s'il le faut. Moi, je n'aurais pas de problème avec ça, parce que le
Conseil des ministres, il a quand même... il
a des ministres régionaux. Ça fait
que je ne voudrais pas me priver d'être
capable de faire une fusion
appropriée un jour dans une... puis là, quand je dis «région», là, dans une
partie du Québec sans la nommer, mais tout en conservant ce caractère-là,
politique, qui serait peut-être protégé par autre chose qu'un statu quo ou
qu'un veto ici.
Alors, je vous donne juste... de penser à ça. Je
vais vous laisser aller, mais moi, j'aurais cette alternative-là. Je parle trop, là, mais j'aurais cette
alternative-là à vous proposer, qui est de nature politique, par une
autorisation, au lieu de dire «du ministre», «du Conseil des ministres».
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Juste pour donner un petit break au ministre deux
secondes. Je ne sais pas vous, là, mais moi, il y a quelque chose chose de beau puis de poétique de voir un député des Îles-de-la-Madeleine se battre pour les Îles-de-la-Madeleine. Puis ce n'est pas... Le député le fait
bien, les députés avant lui l'ont toujours bien fait, mais il y a quelque chose
de profondément régionaliste dans ce
discours-là. Puis je n'ai pas la prétention de comprendre l'étendue de la
réalité des Îles, puis elle ne se
compare pas à celle d'une région comme la mienne, puis encore moins dans le
cadre d'un article comme celui-là, parce qu'effectivement la seule... à
part Montréal, là, la seule région... et la Montérégie, mais la seule région où il y a plus qu'un CISSS ou un CIUSSS en ce moment,
bien, c'est la sienne, c'est la Gaspésie
et les Îles-de-la-Madeleine.
Alors,
j'aurais presque le goût de dire, cet article-là, la meilleure façon de
l'écrire, pour la demande du député des Îles, c'est de dire :
Touchez pas aux Îles, là. Mais puisque ce n'est jamais si simple que ça, la...
Une voix : ...
M. Fortin : Non, mais je vais laisser le député des Îles se prononcer
sur la proposition que le ministre fait. Mais
je vous dirais juste que, même si l'objectif est bon, le changement qui est
proposé par le député, je ne suis pas sûr que ça se rend à ce qu'il veut quand même. Parce que requérir
l'approbation de gens qui sont nommés par le ministre, ce n'est pas si
difficile que ça, d'habitude, donc, un conseil d'établissement est choisi par
le ministre pareil. Donc, à un moment
donné, ce n'est pas... Je pense qu'il serait possible d'arriver à son objectif
puis pas de la façon souhaitée. Peut-être que ce que propose le ministre
est mieux, mais ça, je m'en remets au député.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Bien, j'apprécie beaucoup
le commentaire, parce que je pense que le député de Pontiac dit que je reconnais que si on était capable de dire :
Touchez pas aux Îles, on l'écrirait. Ça fait que je pense que c'est clair. Mais
M. Desharnais me faisait remarquer,
puis je me permettrais d'ajouter ça... Pouvez-vous donner l'exemple de ce qu'il
y a présentement dans la LSSSS? Parce
que tantôt, j'ai dit : Le ministre, ou le Conseil des ministres, ou le
gouvernement, là... Moi, je suis prêt
à aller jusque-là, là, puis je pense que c'est important de peut-être vous lire
un article ici qui pourrait vous aider à...
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, merci,
M. le Président. Oui, effectivement, en lien avec la proposition que le ministre vient de faire, ça nous ramène à ce qui
était prévu comme disposition législative à la LSSSS. Donc, le législateur à
l'époque se donnait la possibilité de fusionner des établissements, donc, et ça
nécessitait l'approbation du gouvernement. Les conseils d'administration
pouvaient faire valoir leurs observations en lien avec le projet de fusion.
M. Dubé : Ça
fait que, là, on est passés, dans le projet de loi, à Santé Québec. Nous, dans
la proposition d'amendement qu'on a faite,
on dit : On va au ministre. Puis avec ce que vous nous demandez, une
alternative, on dit : On devrait aller au gouvernement. Parce que
là, bien, au gouvernement, ça veut dire au Conseil des ministres, puis ça veut dire la représentation, entre autres,
alentour de la table du Conseil des ministres, bien, des représentations
régionales. Moi, je pense que vous avez peut-être une alternative, là,
qui est intéressante.
Le
Président (M. Provençal)
: Pour bien comprendre, est-ce que ça veut dire que
le sous-amendement devrait être retiré pour le reformuler différemment ou
l'amendement... On avait déjà un amendement, là, mais est-ce que ce
sous-amendement-là devrait être reformulé différemment? Puis est-ce que...
D'après ce que vous venez de dire, il y a une
ouverture du côté gouvernemental pour pouvoir arriver, je dirais, à un
compromis, je pense, c'est le bon terme, avec l'objectif du député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Dubé : Pour lui donner la
protection politique qu'il demande, pour lui donner la protection politique, moi, je suggère qu'il pourrait retirer son
amendement et je dirais tout de suite que je serais prêt à présenter ou que
vous pourriez présenter, si vous voulez le faire, l'amendement qui
dirait que ce n'est pas la... ce n'est pas l'autorisation du ministre, mais du gouvernement, comme c'est en ce
moment dans la LSSSS. Puis je pense que ça vous donne l'essentiel de la
protection que vous demandez.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député des Îles.
M.
Arseneau : Oui. Bien, en fait, moi, je vais poursuivre
l'argumentaire. Je prends en délibéré la proposition du ministre
et j'apprécie le fait qu'il ouvre cette possibilité-là. Je voulais simplement argumenter
davantage sur le fait que je souhaiterais
éviter que la question des services de santé, des services essentiels soit trop
politisée, soit davantage politisée qu'ils ne le sont déjà. Et c'est la
raison pour laquelle, en toute candeur, peut-être avec une certaine naïveté,
contrairement à mon collègue du Pontiac, je pense que des gens raisonnables,
même s'ils ont été nommés par le ministre et
s'ils sont... s'ils siègent sur un conseil d'administration d'établissement,
n'iront pas avaliser ou proposer une mesure
administrative qui aurait pour conséquence d'avoir une perte de services ou de
pouvoirs sur les services qui sont offerts,
sur la définition des services, sur le panier de services qui est offert, et
ainsi de suite, donc, et de représentation au sein de Santé Québec et du ministère. Donc, naïvement, je pense que
le conseil d'établissement ou, éventuellement, le conseil d'administration de l'établissement donnera un avis qui est
favorable au territoire et aux gens qui l'habitent en matière de services. Et, s'ils décident qu'il y a
une optimisation, une efficacité supplémentaire en déléguant ces
pouvoirs-là à une instance centralisée, bien, ils le feront.
C'est la
raison pour laquelle je trouve que la question de l'avis soumis au ministre ou
au Conseil des ministres, ça devient davantage une question de politique. Et je
souhaitais que ce soit une situation qu'on n'ait pas à vivre et que si, toutefois, la décision, l'orientation ou le
point de départ de la... d'une décision d'abolir ou d'éliminer un établissement,
si d'abord c'est la raison politique, bien,
que ce soit, justement, un geste politique qui aille à l'encontre de la loi.
Et, sachant que le gouvernement, le
Conseil des ministres a tous les pouvoirs, qu'il puisse le faire par une
procédure extraordinaire et non pas prévue déjà à la loi... au projet de
loi qu'on est en train d'étudier.
Alors, moi,
si cette situation-là, cette proposition-là ne s'applique qu'au territoire
que... ou à la situation du territoire que
je représente, je ne vous ferai pas perdre davantage de temps dans un
plaidoyer. Je pense que vous m'avez très bien compris, mais je ne
souhaite pas retirer cet amendement-là, je souhaite le porter aux voix.
Le Président (M. Provençal)
: ...votre sous-amendement.
M. Arseneau : Et si, toutefois, il
était rejeté, bien, on en discutera sous un autre angle.
Le Président (M. Provençal)
: À moins qu'il y ait d'autres
interventions sur votre sous-amendement, je vais demander... on va procéder à
la mise aux voix par appel nominal. Ça va? Donc, Mme la secrétaire.
• (18 h 40) •
La Secrétaire : Oui. Alors, M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
M. St-Louis : Contre.
La
Secrétaire : Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme
Lachance : Contre.
La Secrétaire :
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet :
Contre.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Contre.
La Secrétaire :
Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)?
Mme
Setlakwe : Abstention.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Abstention.
La Secrétaire :
M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M.
Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire :
Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M.
Provençal)
: Abstention.
Alors, le sous-amendement à l'amendement de l'article 37.1 est rejeté. Je reviens donc à l'amendement qui introduit
l'article 37.1. Y a-t-il des interventions? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui, M. le Président. Et là on va
revenir à notre appréciation de l'amendement qui est présenté par le ministre. Je vais être gentil, là, je vais
être positif, ce ne sera pas le cas pour la liasse d'amendements que vous avez
déposés, parce que je ne pense pas que ça
rencontre les objections qu'on avait dans son ensemble. En fait, je ne vais pas
être gentil, je vais en être
particulièrement critique, là, donc, parce qu'on a pris le temps, justement, de
regarder l'ensemble des amendements qui ont été déposés par le ministre,
et ça ne rencontre pas nos objectifs, ça ne répond pas à nos préoccupations.
Mais
celui-là, par exemple, il n'est pas mauvais. Il n'est pas mauvais du tout, là,
parce que c'est un peu ce qu'on voulait s'assurer, c'est que le C.A. de
Santé Québec ne puisse pas unilatéralement, là, fusionner des établissements. Puis on avait utilisé, de mémoire, dans la
discussion, l'exemple de l'IUCPQ, je crois, à Québec, là, et le ministre
nous avait dit : Bien, arrêtez
d'utiliser cet exemple-là, même, mais on avait quand même continué de le faire,
mais l'exemple restait approprié, pour nous, d'un établissement qui
pourrait être fusionné à l'établissement régional.
Alors, je pense que
de mettre ça dans les mains du ministre, c'est peut-être plus approprié, mais
aussi, il n'y a pas de... on enlève la
différence, là, entre la fusion et la création ou la... oui, exactement, la
fusion et la création. Donc, l'amendement répond, de ce qu'on en
comprend, à moins qu'il me manque quelque chose, là, aux préoccupations qu'on avait initialement amenées. Et je pense que
ça amène une certaine... une certaine, pas parfaite, là, mais une certaine
forme de protection à ces établissements-là qui ne devraient pas être
complètement fusionnés avec les établissements régionaux.
M. Dubé : J'apprécie
beaucoup votre commentaire.
M.
Fortin : Bien, je... vous allez apprécier
moins les autres qui vont venir sur les amendements, mais c'est...
M. Dubé : Ah!
mais c'est correct, mais quand ils sont bons, je le dis.
M.
Fortin : Prenez-le quand ça passe.
M. Dubé : Exactement.
Le Président (M.
Provençal)
: Autres
interventions sur l'amendement qui introduit l'article 37.1? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article... l'amendement à
l'article 37.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix : Sur
division.
Le Président (M. Provençal)
: Sur division. Alors, le
nouvel article 37.1 est adopté sur division, ce qui nous amène
maintenant à l'article 46. Ça va? M. le légiste, c'est bien ça, 46?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, O.K., avec
les... Oui, 43.1, vous avez raison. C'est parce que je... On va me
sortir la copie, et 43.1, M. le ministre, je vais vous inviter à nous en faire
la lecture.
M. Dubé : C'est
bon? Alors, 43.1 se lit comme suit :
«Sous réserve du
deuxième alinéa de l'article 43, le conseil d'administration doit déléguer
à chaque conseil d'établissement ses fonctions et ses pouvoirs relatifs à
l'enseignement, à la recherche [...] à l'innovation au sein de l'établissement.
«Il
doit également déléguer au président-directeur général de cet établissement,
ses pouvoirs relatifs aux activités philanthropiques
dont bénéficie cet établissement; le président-directeur général peut les
sous-déléguer à un autre membre du personnel affecté à la réalisation de
tâches au sein de l'établissement.»
Le
commentaire : Cet amendement vise à déléguer expressément certains
pouvoirs aux conseils d'établissement et aux présidents-directeurs
généraux des établissements.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur
l'amendement qui introduit l'article 43.1? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui,
on a des questions pour celui-là. Ça veut dire quoi, pour vous, déléguer les
pouvoirs? Quand vous dites que le C.A. de Santé Québec doit déléguer des
pouvoirs relativement à certains secteurs, là, à l'établissement, ça
veut dire, bien, il y a un pouvoir, mais les sommes, qu'est-ce que... De quoi
on est en charge dans l'établissement?
M. Dubé : Bien,
une délégation de pouvoir, c'est une délégation de pouvoir. Si vous vous
souvenez... Je ne me souviens pas, par
exemple... ce n'est pas... comment je le dis... Santé Québec peut donner des
délégations de pouvoir, hein,
Me Paquin, là? Mais ici, on est en train de parler d'une délégation, puis
là je pense que... C'est-tu à 43? Oui, c'est ça, c'est sous réserve de 43 qu'on
peut déléguer des pouvoirs x, y, mais il y a 43.1 qui est beaucoup plus
spécifique.
Bon, maintenant, ce
qu'on a voulu faire ici, puis là je veux juste être très clair là-dessus, c'est
remettre les établissements dans le niveau
décisionnel qu'ils avaient ou qu'ils ont présentement sur ces matières-là.
Alors, soyons très clairs, là, pour tout ce qui concerne l'enseignement,
la recherche, l'innovation, on leur donne les pouvoirs qu'ils ont exactement en
ce moment, pour garder ça simple.
Puis
deuxièmement, on dit : Pour ce qui est de la philanthropie, ça doit
relever du P.D.G. Mais c'est exactement les pouvoirs qu'ils ont en ce
moment dans la structure actuelle.
M. Fortin : ...est différent, parce que ça demeure une entité de Santé Québec, là, par rapport à une entité qui a son propre C.A., son propre budget, son propre tout le reste, là. Alors, quand on
vient déléguer ici un... comme vous le proposez
à l'article 43.1, disons, un pouvoir relatif à l'enseignement, à un
établissement en particulier, comment vous allez vous assurer qu'ils ont les
moyens pour le faire, qu'ils ont les sommes pour le faire, qu'ils ont les...
que ça... parce que, là, le chéquier demeure le chéquier de Santé
Québec, là, il n'y en a pas d'autre? Alors, comment vous allez vous assurer
qu'eux ont tous les moyens nécessaires pour aller aussi loin puis le prioriser
autant qu'ils le veulent?
M. Dubé : Bien, écoutez, comme vous le savez, là, ça a été
une discussion. J'en ai parlé puis je vais vous en reparler, ça a été une longue discussion avec les
établissements, là, qui... avec qui on a discuté durant les derniers mois
là-dessus. Mais je le répète, là, outre la disparition de l'entité légale,
outre ça, il n'y a aucun changement, c'est-à-dire que, lorsqu'on va donner un budget à l'établissement, parce que
c'est... hein, on a déjà discuté ça, là, le budget est fait par le ministère
de la Santé. Le ministère de la Santé se
retourne, par rapport à Sainte-Justine, puis dit à Sainte-Justine : Vous
avez 1 milliard de
fonctionnement pour la prochaine année. Ça, là, il n'y a rien de changé
là-dedans. Que l'établissement ait une entité légale ou pas, il n'y a
rien de changé. Bon.
Ce qu'on dit, c'est
qu'en plus vous avez des pouvoirs, les mêmes, pour décider ce que vous voulez
faire en recherche, ce qu'ils ont en ce moment, exactement la même chose.
Alors, c'est pour ça, je vous dis : Il n'y a pas de changement. La seule chose que je vous dirais,
c'est que c'est ça qu'on a voulu faire comme spécificité pour leur donner
la chance de respecter l'identité qu'elles ont.
Alors, je fais une
grande différence, M. le député, même si on n'est pas d'accord, là, puis vous
le dites, vous n'êtes pas d'accord, mais
moi, je fais une grande différence entre l'identité et l'entité. Je ne veux pas
jouer sur les mots, mais l'identité
de l'établissement, il est respecté, bien que l'entité légale ne soit plus là.
Mais pour le reste, en termes de pouvoirs, si c'est ça, votre question,
c'est exactement la même chose qui est en ce moment.
M.
Fortin : O.K. Si je comprends bien votre
propos, là, dans... et si j'essaie de le traduire dans l'application pratique,
vous transférez un certain budget, par exemple, à Sainte-Justine, disons, là,
qui est un établissement au sens du projet
de loi n° 15, et là Sainte-Justine décide quelle partie de
ce budget-là va à la recherche. Santé Québec n'a rien à dire là-dedans?
M. Dubé : Non,
non. On va se comprendre. L'argent qui vient en recherche, O.K., vous le savez,
là, l'argent qui vient en recherche
est en grande partie, je dirais, en grande partie, là, puis il y a peut-être
des exceptions... ne vient pas du ministère, O.K.? Donc, c'est pour ça que, quand
on a décidé de dire sur quel pouvoir on allait donner cette délégation-là, on a mis ensemble la recherche et les fondations,
parce qu'on s'entend que sans argent des fondations, les recherches, ça ne fonctionne pas, il y a l'argent du fédéral,
etc. Donc, je le répète, là, ça n'a rien à voir avec le budget du ministère
de la Santé.
• (18 h 50) •
D'ailleurs, je vous
dirais, même si on n'a pas donné ce qu'ils voulaient exactement, je suis très
clair, parce que je sais qu'ils nous
écoutent, là, c'est ça qu'ils demandaient, de... entre autres, je me souviens
des longues discussions, puis quand je vous disais que j'étais en discussion
avec eux, une des grandes préoccupations était les fondations, au début,
parce qu'on a quand même modifié pas mal... au niveau des fondations, je dirais
non, parce qu'on a peut-être clarifié des
choses, mais notre intention avait toujours été de respecter les fondations,
là, on ne veut pas éliminer ça. Mais en même temps, quand ils nous
disaient : Bien, assurez-vous qu'on garde cette... comment je dirais,
cette autonomie-là sur la recherche, bien, c'est là qu'il fallait mettre
fondation et recherche ensemble. Vous me suivez? Donc, dans ce sens-là, il n'y
a aucun changement.
M.
Fortin : C'est sûr que les activités
philanthropiques puis la recherche, là, veux veux pas, ça va de pair parce que... puis ça, on s'entend là-dessus, là,
parce qu'effectivement c'est des sommes qui arrivent, puis c'est des sommes
qui sont souvent dirigées, hein, les gens qui font des dons, là, ils le
dirigent vers une fondation ou une autre, vers une fondation de recherche ou
une autre pour qu'il y ait une activité bien spécifique qui soit faite. Si vous
donnez à la fondation, je ne sais pas, moi,
du CISSS chez vous, c'est peut-être pour un projet pour un CHSLD ou pour un
projet pour... souvent, il y a des activités bien spécifiques.
M. Dubé : ...vous avez tellement raison, puis, je m'excuse,
je ne veux pas vous couper, là, mais... Je ne me souviens pas, Étienne, c'est quoi, l'article, mais on a
un... on va avoir un amendement spécifique où on vient repréciser un peu ce que
vous dites, juste pour clarifier cette situation-là.
M.
Fortin : Alors, c'était... dans ce
contexte-là, c'est impensable, là, de dire que Santé Québec contrôle, d'une façon ou d'une autre, même si c'est la
perception qu'il y a eu ou peu importe, là, contrôle d'une quelconque façon ces sommes-là. Donc, de dire que ça revient aux
établissements, il me semble que c'est la moindre des choses, là, dans
le contexte.
M. Dubé : Voilà. C'est là qu'on a trouvé l'équilibre, je
pense, en disant... sur tout cet aspect-là, qui était une grande
préoccupation, c'est qu'on a trouvé une voie de passage, moi, je pense que oui.
M.
Fortin : Mais là où je me pose beaucoup de
questions, c'est par rapport à l'innovation, et là vous donnez des pouvoirs par
rapport à l'innovation aux établissements. Mais dans votre discours public,
c'est souvent : Ah! bien, il faut que
les établissements entendent nos directives, entendent nos messages, voient nos
meilleures pratiques, etc. Tu sais,
ça, un peu, là, c'est... entre autres, ça limite l'innovation pas mal. Puis
nous, c'est le commentaire qu'on entendait de la part de certains CISSS et
CIUSSS, de la part de certains établissements, c'est : On ne voit pas
comment on va être capable de... et
là j'ai juste le mot en anglais, là, mais «foster», là, de l'innovation pour
que ça... pour vraiment que ça vienne du milieu. On ne le voit pas, dans
un contexte comme ça, de... bien, voici nos meilleures pratiques, voici ce que
Santé Québec décide et voici ce qu'on demande au réseau de mettre en place.
Alors,
quand vous me parlez de pouvoirs liés à l'innovation, j'aimerais ça vous
entendre un petit peu, parce que j'ai l'impression que c'est
probablement parmi, encore, là, les pommes de discorde dont vous discutiez
tantôt.
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais.
M. Dubé : On
en a assez parlé que...
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais.
M. Dubé : ...tu
peux me donner un petit break?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, bien, c'était
justement pour ça. Bien, en fait, effectivement, l'article prévoit la
délégation de pouvoir concernant les dossiers d'innovation, le développement
des innovations dans les établissements. Actuellement, il y a beaucoup de projets d'innovation qui sont justement
poussés par des membres du personnel, par des professionnels de la
santé, et l'objectif, c'est que ça demeure comme ça.
L'idée, ce n'est pas
d'avoir des orientations «top-down», mais c'est d'avoir une vision sur les
priorités de développement des innovations qui sont souhaitées par le ministère
ou, si le projet de loi est adopté, par Santé Québec,
pour pouvoir faire en sorte que ça réponde à des impératifs pour le réseau,
mais la... comment je pourrais dire, l'innovation va continuer de se
développer dans les établissements.
M. Fortin : J'essaie
de comprendre comment vous allez faire ça, là. L'idée, c'est d'avoir une
certaine vision des innovations dont
le réseau a besoin, mais l'innovation, si elle est mise entre les mains des
établissements, là, comment vous allez arriver à
votre objectif? Parce que ça demeure, jusqu'à une certaine mesure, incompatible
avec ce que les établissements disent, qu'ils veulent, c'est-à-dire, partir de
la base en matière d'innovation, là.
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Juste
répéter votre question, je suis désolé.
M. Fortin : Non, c'est correct. Ce n'est pas facile, faire deux choses
en même temps, je comprends ça. Tu sais, je
vous entends, quand vous dites : On veut s'assurer que la vision de Santé
Québec... que l'innovation qui est faite dans le réseau, bien, elle vient répondre un peu aux impératifs, puis à
la vision, puis aux idées qu'on veut mettre en place pour le réseau de la santé. Mais ce qui est
difficile à voir, c'est comment vous allez faire ça avec la volonté que
l'innovation, elle, elle parte de la base.
Parce que les établissements, c'est ça qu'ils
nous disent, là, ils disent : L'innovation, elle vient de chez nous. Nous, on veut nous-mêmes lancer des trucs qui,
après ça, vont être peut-être adoptés par le CISSS ou le CIUSSS d'à côté,
l'établissement d'à côté, mais avec nos
idées, parce que nos professionnels, c'est eux autres qui sont les plus
innovateurs. Ce n'est pas Santé... ce
n'est pas, aujourd'hui, le ministère, puis ce ne sera pas Santé Québec non
plus. Alors, comment vous allez vous
assurer de ça? Parce qu'il y a encore une espèce de dichotomie, là, entre les
deux approches, les deux visions.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, je
peux vous illustrer un peu comment ça se passe actuellement. Je suis
responsable du dossier de l'innovation puis, depuis que je suis responsable, on
a mis en place un comité stratégique en innovation qui est formé à parts égales
de... des P.D.G. des RUISSS, donc, on a discuté des RUISSS, des réseaux
universitaires qui, eux, représentent l'ensemble des établissements de leur
RUISSS. Donc, on a un comité stratégique à
part... qui est séparé entre les représentants du réseau et les représentants
du ministère, donc les directions cliniques, les directions de technologies de l'information également. Puis il y a
un établissement régional pour tenir compte aussi des innovations qui pourraient profiter à des
établissements qui vivent des réalités autres que dans les grands centres
urbains. Donc, c'est comme ça que ça s'exprime actuellement.
De la manière que ça va s'exprimer...
l'expression, si on peut dire, des priorités du gouvernement, ou de Santé Québec, ou du ministère de la Santé et
Services sociaux sur le développement des innovations, ça peut se manifester
de différentes façons : des appels à
projets, des projets Vitrine qui sont en lien avec des priorités. Je vais
donner un exemple, parce que c'est une problématique qui viendrait
soutenir des initiatives pour pallier à la pénurie de main-d'oeuvre. Donc, ça peut s'exprimer comme ça, mais ça ne veut
pas dire que l'innovation... les innovations qui sont développées dans
le réseau sont arrêtées. La seule chose, c'est qu'il y a une expression claire
des priorités pour lesquelles le gouvernement souhaite trouver des solutions
innovantes, ou le ministère, ou Santé Québec.
Le Président (M. Provençal)
: Autre intervention, M. le député?
M. Fortin : Oui, j'en ai une. Puis le ministre a ouvert une porte, je
vais la franchir, ça ne fera peut-être pas son
affaire. Il nous a dit tantôt que ça ne rencontrait pas l'entièreté des demandes
des milieux concernés, là. Qu'est-ce que vous avez refusé de leur
donner? Qu'est-ce qui ne se rend pas jusqu'au bout de leurs attentes?
M.
Dubé : Effectivement, la... Je n'ai pas de problème, ce
n'est pas une mauvaise question, au contraire, là. Je pense que j'ai été
assez ouvert, parce que ça a été des discussions, puis je l'ai mentionné, mais
je vais le mentionner ici, qui ont été
fructueuses. Parce que, lorsqu'on a pris le projet de loi tel que déposé en
mars, versus tout ce qui s'est discuté, vous voyez que c'est quand même
des amendements importants, hein, on s'entend, là, ce qu'on vient de faire sur
la recherche, puis tout ça, l'enseignement, entre autres, aussi.
Maintenant,
j'ai dit qu'il y avait un équilibre à conserver puis je l'ai expliqué à
plusieurs des intervenants à qui j'ai parlé. C'est beaucoup dans la
coordination du réseau. Puis je vous ramène à la première vague de la pandémie.
Je sais que vous allez me dire : Pourquoi tu t'en vas là, là, on
essaie de ne pas s'en souvenir? Mme Savoie, qui était la sous-ministre à l'époque, après la première vague,
elle a dit... on lui a demandé : Peux-tu regarder qu'est-ce qui n'a pas
marché dans la première vague? Il y a eu toutes sortes de raisons, mais il y a
une chose, on avait un gros enjeu de coordination
des établissements à Montréal, tu sais, six établissements avec des CHU, des
instituts. Puis tout le monde... pour des bonnes raisons ou mauvaises raisons,
tout le monde travaillait un peu en silo. Puis même si la réforme de M. Barrette avait eu quelques avantages, de
passer de 180 agences à 36, pour résumer, sur l'île de Montréal, il en
reste beaucoup, puis la coordination de ça était difficile.
• (19 heures) •
Moi, j'ai toujours dit que la création de Québec
nous donne l'opportunité, si on fait les choses correctement, d'avoir une meilleure coordination puis
particulièrement dans des grandes régions comme Montréal ou comme Québec,
où il y a plusieurs établissements. Alors,
quand l'argument des établissements, comme, par exemple, les instituts, là...
puis je ne veux pas en nommer un spécifique, je ne suis pas là-dedans, mais
nous disaient : Bien, écoutez, moi, je veux garder absolument mon
conseil d'administration parce que... Là, je me revoyais dans le rapport de
Mme Savoie, qui disait : Il faut
faciliter la coordination. Et c'est impossible, M. le député, d'avoir un
conseil d'administration de Santé Québec qui doit avoir une vision de
l'ensemble du réseau, de s'assurer d'une meilleure coordination, meilleure
fluidité sur la gouvernance clinique, etc.,
et donner les mêmes pouvoirs au conseil d'administration d'un établissement. Ça
ne fonctionne pas.
Alors, ce que j'ai dit, c'est :
trouvons l'équilibre. Trouvons l'équilibre, et c'est ça, je pense, que j'ai mis
comme proposition. Qu'elle ne fasse l'affaire de personne ou de quelques-uns,
ce sera à vous, avec vos sources, de vérifier qui, finalement, était
d'accord ou pas d'accord. Je n'irai pas là-dedans.
Moi,
je pense que... ce que je vous dis aujourd'hui, c'est qu'on a trouvé le compromis
qui permet à ces gens-là de garder leur identité, ce que je disais tout
à l'heure, de garder, pour les missions qu'ils ont jugées excessivement importantes, comme la recherche, tout ce qu'on
vient de dire. Mais, en même temps, quand on me demandait, puis là je vous donne un exemple... quand on me demandait que
ça inclue la gouvernance clinique, là, j'ai dit : Je ne peux pas aller là,
je ne peux pas aller là. Puis qu'on débatte ça, à tort ou à raison... Mais la
gouvernance clinique, regardez comment on l'a discutée, hein, comment on a
discuté les conseils interdisciplinaires, comment on a discuté tous les
groupes-conseils, tout ce qu'on a mis
ensemble, puis de dire, bien, que là ça devrait... que la gouvernance clinique
devrait être différente dans ces établissements-là, moi, je ne pouvais pas
aller là. Ça fait que ça, ça a été une source de différences où j'ai dit,
bien, comme des fois je vous dis de temps en
temps : On s'entend qu'on ne s'entend pas, mais, au moins, on l'a mis
clairement.
Mais, si je résume,
parce que je pourrais vous en parler pendant des heures, ce que je ne ferai
pas, je n'ai plus de voix... Mais je vais
vous dire une chose, on en a parlé abondamment, abondamment, pendant des mois,
et, à un moment donné, j'ai
dit : Écoutez... puis c'est un peu ce que je vous ai annoncé dans les
derniers jours : Bien, écoutez, là, au moins, je vous donne ce que je pense qui est la mission
qui était la plus fondamentale, mais sur les autres aspects, pour garder
la coordination... Puis je vous donne un exemple, là. Quand je vous dis, en
Chambre, que j'ai des enjeux au niveau de la
coordination des urgences puis des... du rattrapage des chirurgies, il y avait
des choses où on doit mieux travailler ensemble,
dans l'ensemble de ces établissements-là, qui sont, par exemple, sur l'île de
Montréal ou sur la région de Québec.
Alors,
je pense que vous avez ma réponse. J'ai essayé de trouver cette voie de passage
là et aujourd'hui je pense que c'est
pour ça que l'article 43.1 était si important, pour dire : Bien, voici
la délégation qu'on est prêts à faire. Voilà.
M. Fortin : Oui,
j'entends les propos du ministre, mais... et vous ne me ferez jamais dire que
mieux travailler ensemble, ce n'est pas souhaitable, là. Je pense que
tout le monde à travers le réseau va vouloir mieux... être capable de mieux
travailler ensemble puis d'avoir des meilleurs résultats pour les patients, en
bout de ligne. Mais faciliter la coordination,
mieux travailler ensemble, ça ne veut pas dire que c'est une personne qui
décide, non plus, ça ne veut pas dire que c'est un P.D.G. qui décide. Il
y a des conseils d'administration qui sont capables de prendre des excellentes
décisions puis qui sont capables de travailler avec leurs voisins aussi, qui
sont capables de travailler avec les autres établissements du réseau. Alors, il
est là, l'enjeu.
Et je lisais
rapidement les commentaires des six premiers ministres, six ex-premiers
ministres, là, tantôt, envers la perte de
cette... de ces conseils d'administration là, puis on va y revenir dans les
articles sur les C.A, mais j'entends beaucoup des mêmes préoccupations
qu'on entend dans le réseau, qu'on entend des premiers ministres aujourd'hui.
Alors, ce n'est pas à sous-estimer. Je crois que les commentaires...
Je
suis content que le ministre ait pris le temps, puis ça, je vais lui donner
parce que ça fait quand même plusieurs mois...
Je pense que, cet été, on se parlait entre autres des enjeux de recherche,
d'enseignement. Mais la conclusion finale de tout ça, si c'est de dire que, pour faciliter la coordination, il faut
éliminer les fonctions actuelles des conseils d'administration, je ne peux pas être d'accord avec ça et je dois me
ranger du côté des gens qui ont... avec qui le ministre a échangé puis pour lesquels il y a eu énormément de
représentations. Ça, ces gens-là, ce sont des gens qui sont investis dans le réseau de la santé depuis des années, des
années et des années, qui y ont dédié leur carrière et que, je crois, on se
doit d'entendre aujourd'hui.
Alors, je ne sais pas
si mes collègues ont des représentations à faire sur le 43.1. Moi, je
m'arrêterais là. Il est quand même 19 h 05,
je pense qu'il nous reste neuf minutes. Je vous avoue, M. le ministre, que je
ne détesterais pas être capable de faire un dernier tour de roue, suite à la
discussion qu'on vient d'avoir, avec, justement, certaines des personnes
qui ont intervenu avec vous, là, plutôt que de l'adopter tout de suite. J'ose
quand même penser que mes collègues ont pour neuf minutes de discussion, mais,
si vous seriez ouvert à ça, ça ferait bien mon affaire.
M. Dubé : Bien,
écoutez, moi, je vais juste rajouter quelque chose. Puis je vous avoue, là,
avec toute la collaboration qu'on a eue, si
vous voulez prendre un petit peu de temps, moi, je n'ai pas de problème, parce
que je dois respecter les règles de
la commission. Mais la seule chose que je rajouterais à mon commentaire puis où
peut-être qu'on ne s'entendra pas... mais encore une fois on va s'entendre sur
quoi on ne s'entend pas. Moi, ce qui m'a guidé puis ce qui a guidé l'ensemble, je dirais, du gouvernement, là,
je le dis de façon non prétentieuse, c'était le patient, parce que, quand
on ne s'entendait pas, moi, je me disais...
Puis
c'est pour ça, je reviens, là, sur le rapport Savoie puis je reviens... c'était
quoi qu'on devait faire pour le patient. Et ça, pour moi, en dehors, là, des enjeux de conseil d'administration
puis de tous ces enjeux-là qui sont peut-être très importants pour certaines personnes... Mais, quand
on prend du recul puis on dit : Le statu quo, là, si on veut changer, si
on veut donner un électrochoc à notre réseau de santé, on ne peut pas continuer
de faire les choses comme on les a toujours faites... Il y a eu des grandes
avancées qu'on a réussi à faire, mais on est bloqués, souvent, par certains
éléments structuraux qu'on a. Et aujourd'hui, ce que je dis, c'est que, quand
je pense aux patients... Et ça, pour moi, là, c'est tellement ça qui me guide
puis qui me dit, quand c'est difficile sur certains dossiers, c'est quoi qui me
guide. Moi, c'est le patient.
Alors, aujourd'hui,
si vous me dites... vous voulez prendre 10, 20, 30 minutes de plus, demain
matin, pour discuter de la délégation de
pouvoir, je n'ai aucun problème avec ça, faisons-le. Mais je vous dis, moi, là,
après trois mois de discussions avec tous ces intervenants-là... Puis
vous savez jusqu'où ça a monté, là, vous venez de référer à des premiers
ministres, là, pour qui j'ai un respect incroyable. Mais, à un moment donné,
notre job, c'est de décider puis de dire : C'est là qu'on prend position.
Moi, je pense qu'on a trouvé une voie de passage plus que correcte, tout en ne
dénaturant pas nos objectifs au niveau du projet de loi pour les patients.
Alors, moi, ce soir, c'est là que je suis.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 37.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article... pas 37.1, on est à 43.1.
M. Fortin : ...la
discussion et de la bonne entente que l'on a avec le ministre, moi, ce que je
suggérais, là, justement... parce
qu'il a pris des mois pour bien l'écrire, ce 43.1 là, à sa guise. Moi, je
suggérerais qu'on le suspende, le 43.1,
jusqu'à demain matin, qu'on y revienne première chose demain matin, je n'ai pas
d'enjeu avec ça, là, mais pour qu'on puisse nous-mêmes s'assurer de
faire la même démarche qu'il a fait pendant des mois.
M. Dubé : ...le reste du temps, M. le Président. Moi,
j'aurais aimé mieux le régler ce soir, pour être honnête, mais, en même temps,
c'est tellement important, puis on a tenu compte du temps qui leur est alloué,
puis si, sur l'amendement, on peut le finir demain, on le finira demain,
je n'ai aucun problème avec ça. Mais j'espère...
Le Président (M.
Provençal)
: On va
taquiner le député de Pontiac.
M. Dubé : Allez-y
donc.
Le Président (M.
Provençal)
: On
échange ça pour combien d'articles?
M. Dubé : Pour
combien d'articles, demain?
Le Président (M.
Provençal)
: Non, non, c'est une farce.
Écoutez...
Une voix : ...
M.
Fortin : Il n'y a pas de consentement.
M. Dubé : Comment...
qui a dit...
• (19 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
: Ça, j'en étais convaincu,
M. le député. Écoutez, moi, je pense qu'il nous reste quand même du temps où on
pourrait au moins faire... lire le 46, il y aurait déjà... parce que... et,
avec le consentement, on va suspendre de 43.1. Ça va?
Des voix :
...
Le Président (M. Provençal)
: Consentement. Merci.
M. Dubé : ...
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
ça.
M. Dubé : ...46,
c'est parce qu'il était suspendu, c'est bien ça?
Le Président (M.
Provençal)
: Il était
suspendu.
M. Dubé : Ah!
O.K. Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour revenir à l'article 46, compte tenu qu'il
était suspendu? Je juge qu'il y a consentement.
Alors,
46 : «Le conseil d'administration de Santé Québec ne peut déléguer
les pouvoirs suivants :
«1° engager le
crédit de Santé Québec;
«2° instituer
un établissement territorial ou autre que territorial, modifier son acte
d'institution ou mettre fin à son existence;
«3° prendre ou
modifier le règlement intérieur de Santé Québec;
«4° nommer
des personnes qui exercent des responsabilités de direction sous l'autorité
immédiate du président et chef de la direction.»
Commentaires :
Cet article prévoit des limitations à la délégation de pouvoirs par le conseil
d'administration. Ainsi, il précise notamment que le pouvoir d'engager le
crédit de Santé Québec ou de mettre fin à un établissement ne peut être
délégué.
Et vous avez un
amendement à cet article 46 là, que je vous inviter à nous lire, M. le
ministre.
M. Dubé : Avec plaisir. Alors : Ajouter, à la fin du
paragraphe 3° de l'article 46 du projet de loi, «de même que tout
règlement que Santé Québec est habilitée à prendre en vertu de la présente
loi».
Le
commentaire : Cet amendement vise à ajouter aux pouvoirs ne pouvant être
délégués par le conseil d'administration de Santé Québec celui de la
prise ou de la modification d'un règlement.
Et, chers
collègues, vous voyez à l'écran l'article 46 tel que propose l'amendement
dans l'article troisième, qui dit : «prendre ou modifier [...] de
même que tout règlement de santé Québec...» Donc, ça, je pense que c'est...
Le Président
(M. Provençal)
: Interventions
sur l'amendement?
M. Fortin : ...juste comprendre d'où il vient, pourquoi vous proposez ça. Ça ne
faisait pas partie des... de mémoire, ça
ne faisait pas partie des discussions qu'on a eues. Alors, j'aimerais juste
comprendre la genèse de comment on a pondu cet amendement-là.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, c'est que de façon
générale, de la façon dont le projet de loi est rédigé, on prévoit que
le conseil d'administration peut déléguer tous ses pouvoirs, sauf exception. 46
énumère certaines de ces exceptions-là, mais
on prévoyait, donc, qu'on gardait le règlement intérieur de Santé Québec entre
les mains de ce conseil
d'administration. Mais, un peu partout dans la loi, le pouvoir de prendre des
règlements au sens d'actes législatifs délégués qui ont force de loi à
l'égard de tous... sont confiés à Santé Québec et peuvent être exercés avec une
approbation du gouvernement. Et, en fait, c'est qu'il est apparu qu'on ne
voulait pas que ces pouvoirs-là soient délégués,
donc que ce ne soit pas le P.D.G. d'un établissement ou le PCD seul, sans
passer par le conseil d'administration, qui puisse prendre le règlement
en question avant qu'il soit soumis à l'approbation du gouvernement.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le député?
M. Fortin : Oui, je crois que ça va pour le moment.
Le
Président (M. Provençal)
:
Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement à l'article 46? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, je reviens à
l'article 46 amendé. Y a-t-il des interventions? Oui, M. le député.
M. Cliche-Rivard : M.
le Président, on se posait la question de savoir si le fameux règlement
intérieur de Santé Québec, il est finalisé et disponible, puisqu'on y réfère
à 46.3.
M. Dubé : Je
pense qu'on m'a indiqué, il y a quelques semaines, qu'il y avait une table des
matières qui avait été préparée. Je
pourrais vérifier, d'ici demain matin, où on en est. Parce que c'était ça qu'on
avait dit, on n'ira pas donner le règlement au complet, mais je... Je
commence à perdre des joueurs à cette heure-là. C'est quoi, la réponse?
Une voix : ...
M. Dubé : ...demain
matin, si vous voulez. En tout cas, je vais m'informer ce soir pour que je sois
en mesure de vous répondre demain, après la période des questions.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Puis on...
M. Dubé : Mais
je sais que ça a avancé, mais je vous avoue que je ne l'ai pas suivi, ça,
depuis quelques semaines.
M. Cliche-Rivard : O.K. On y reviendra demain matin, idéalement, avec la
petite demande de lettre que je vous avais soumise tout à l'heure. On a
oublié d'en reparler, mais je relance la ligne à l'eau.
M. Dubé : Oui, je l'ai donné à
mes collègues. On va regarder.
M. Cliche-Rivard : Fantastique.
Le Président (M. Provençal)
: Et j'ai une note. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article...
M. Fortin : ...le lien entre le 37.1 puis le 46, qu'est-ce qui a préséance, etc.
Alors, on pourra peut-être en discuter demain matin... bien, si vous
voulez, là, à moins que vous vouliez lancer une longue conversation ce soir.
Le Président (M. Provençal)
: Je ne peux vous refuser votre
demande.
Alors, compte tenu de l'heure, je suspends les
travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 19 h 15)