(Onze
heures vingt minutes)
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
bonjour à tous. Merci de votre présence. Ayant constaté le quorum, je déclare
la séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je vous
souhaite la bienvenue et je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 15, Loi visant à rendre le
système de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. Mme Abou-Khalil (Fabre) est remplacée par M. Lefebvre (Arthabaska);
Mme Blouin (Bonaventure), par M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue); Mme Caron
(La Pinière), par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont);
et M. Marissal (Rosemont), par M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Lors de
l'ajournement de nos travaux hier soir, les discussions portaient sur
l'article 60 amendé.
Et
je crois que le député de Pontiac désirait faire une intervention, mais, compte
tenu que, présentement, il est en train de faire une intervention au
salon bleu, pour respecter son droit de parole, je vais suspendre les travaux
jusqu'à son retour. Merci.
(Suspension de la séance à
11 h 21)
(Reprise à 11 h 36)
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
nous reprenons nos travaux. Comme je le mentionnais lorsque j'ai suspendu, nous sommes sur l'article 46
amendé. La parole est au député de Pontiac. Donc, on va, dans un premier temps,
traiter l'article 46 amendé, et
par la suite nous reviendrons à l'article 43.1. Alors, M. le député de
Pontiac, vous avez la parole.
M.
Fortin : Bonjour, M. le Président.
J'espère que vous allez bien ce matin.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Fortin : Bonjour,
M. le ministre. J'espère que vous allez aussi bien ce matin. J'espère que vous
allez mieux ce matin, que votre voix
se porte mieux. Elle avait l'air très bien. Votre voix, à la période des
questions, avait l'air très bien. Votre propos, j'étais moins
enthousiaste par rapport... Mais votre voix, elle avait l'air bien.
Une voix : ...
M.
Fortin : Oui, oui, c'est ça. Bonjour à
tous les collègues.
Alors,
46, oui, bien, le 46, là, effectivement, ce qu'on était venus dire, c'est qu'il
y a un lien avec le 37.1, là, qu'on avait...
qu'on avait adopté. Oui. On l'avait adopté précédemment, le 37.1, M. le
Président? Le 37.1, on l'avait adopté?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Fortin : Oui,
oui, c'est ça. O.K. Alors, bien oui, il y a un lien. On essaie de comprendre,
là, la priorisation, si on veut, là,
parce que le 46 vient dire que le conseil d'administration de Santé Québec ne
peut déléguer le pouvoir d'instituer un établissement territorial ou
autre que territorial, modifier son acte d'institution ou mettre fin à son
existence, puis, au 37, on vient dire qu'il
ne peut instituer, sans l'approbation du ministre, un autre, disons,
établissement dans une même région
sociosanitaire. Alors, je veux juste comprendre, là, qu'est-ce qui a priorité,
là. Santé Québec a priorité ou le ministre a priorité?
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
Me Paquin, je vais vous demander de vous renommer, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Mathieu Paquin, Direction des
affaires juridiques, Santé et Services sociaux.
Alors,
il n'y a pas de conflit entre 37.1 et 46. 37.1 va dire : Si on crée un
établissement, ou si on fusionne un établissement, ou on le fait disparaître,
ça prend une résolution du conseil d'administration de Santé Québec. Donc,
c'est Santé Québec qui statue sur cette question-là.
L'article 43 du
projet de loi autorise le conseil d'administration de Santé Québec à déléguer
ses pouvoirs. Donc, s'il y avait seulement
l'article 43, le premier alinéa de l'article 43, on viendrait dire ou
on aurait pu laisser entendre, tel que le projet de loi avait été
présenté, que le conseil d'administration aurait pu déléguer à quelqu'un, par
exemple, au P.D.G., ou plutôt au P.C.D., excusez-moi, M. le Président, le
pouvoir de créer et de mettre fin à l'existence des établissements.
Pour que ça reste une
décision du conseil d'administration, ça a été mis dans la liste des pouvoirs
qui ne peuvent pas être délégués à
l'article 46. Donc, c'est vraiment le C.A. qui va décider de tout ça, et
là on vient rajouter une couche à ces exigences-là. Non seulement c'est
le C.A. qui doit en décider, mais encore sa résolution va devoir être approuvée
par le ministre en vertu de 37.1.
M. Fortin : O.K.
Ça me va. Ça, c'est clair pour cette partie-là. O.K. Je veux juste... Sur
l'amendement, là, vous êtes venus rajouter... rajouter la partie que le C.A. de
Santé Québec ne peut pas déléguer, de un, le pouvoir de prendre ou modifier les
règlements intérieurs de Santé Québec et aussi «que tout règlement que Santé
Québec est habilitée à prendre en
vertu de la présente loi». Alors, quand vous dites... Mais là on ne parle pas
du règlement intérieur. Alors, on parle de quoi exactement, les
règlements que Santé Québec est habilitée à prendre?
• (11 h 40) •
M. Paquin (Mathieu) : Alors, je vais prendre le
premier exemple qui me tombe sous la main. Il y en a d'autres dans le
projet de loi. Si vous regardez l'article 63 du projet de loi, on va
dire : «Un règlement de Santé Québec peut :
«1°
identifier les prestataires privés qui sont soumis à un mécanisme d'accès visé
au premier alinéa de l'article 62», et ainsi de suite.
Ce
règlement-là est un acte normatif, général et impersonnel. Donc, c'est vraiment
un règlement qui s'applique à tous,
comme une loi, et ça, encore une fois, bien, on ne veut pas que ce soit
délégué, de la même façon que le pouvoir de prendre le règlement
intérieur ne devra pas être délégué. Donc, quand un règlement va être pris par
Santé Québec, il y aura une résolution du conseil d'administration.
M. Fortin : Ça,
c'est des règlements qui doivent, par exemple, passer par le Conseil des ministres.
C'est des... C'est un règlement qui, simplement, est adopté par le C.A.
de Santé Québec.
M.
Paquin (Mathieu) : En fait,
il y a deux étapes à l'édiction d'un tel règlement. D'abord, il va devoir être
pris par résolution du conseil d'administration de Santé Québec. Et on a un
article beaucoup plus loin, à la fin du projet de loi, où
on va prévoir que ces règlements-là sont soumis à l'approbation du
gouvernement.
M.
Fortin : O.K. Parfait. Ça me va.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça vous
va? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci beaucoup. Bonjour à
tout le monde. M. le ministre, on avait... avant de suspendre, vous...
on avait parlé ou on avait discuté, là, du règlement intérieur. Vous nous aviez
mentionné la possibilité qu'il y ait quelque chose qui soit ou pas partagé. Je
vous relance là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
: Vous avez raison, M. le
député, on s'était... M. le ministre, vous voulez faire des validations?
On parlait d'une table des matières.
M. Dubé : Oui.
Ce qu'on m'explique, là, c'est qu'on veut me le remontrer une autre fois, parce
que moi, j'avais vu une première version il y a peut-être, je ne sais pas, deux
semaines, là, mais on a été occupés à autre chose. Mais je peux vous dire qu'une fois que je vais l'avoir révisé, là, je
pense, c'est une question d'une journée ou deux avant que je puisse le déposer. Mais c'est... On me dit
que je vais aimer beaucoup mieux la deuxième version. Alors donc...
M.
Cliche-Rivard : Ah! vous n'aviez pas aimé la première.
M. Dubé : Non.
Ce n'est pas ça que j'ai dit, mais que je vais l'aimer plus encore.
M.
Cliche-Rivard : Ah! d'accord. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Et je comprends qu'il y a
un engagement de M. le ministre à pouvoir le déposer. C'est ça?
M.
Cliche-Rivard : Le projet de règlement de Santé Québec, intérieur.
Le Président (M.
Provençal)
: Auriez-vous
une autre intervention, monsieur, parce que je...
M. Fortin : Non. Juste pendant qu'on
parlait des documents à déposer, là, je me demandais juste si on avait reçu
la fameuse liste des CHSLD, là, qu'on devait déposer hier.
M. Dubé : On l'a déposée tout à
l'heure.
M. Fortin : Ah! O.K.
M. Dubé : Est-ce qu'elle est déjà
déposée?
M. Fortin :
Vous l'avez déposée ce matin, là. O.K. C'est ça. Je voulais juste vérifier.
Parfait.
M. Dubé : Peut-être juste vérifier
avec Mme la secrétaire si c'est rentré.
Le Président (M. Provençal)
: Elle va vérifier, puis on va vous le
confirmer par la suite.
M. Dubé : O.K. On me dit que ça a
été fait.
M. Fortin : O.K. C'est bon. Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce qu'à ce moment-ci il y
a d'autres interventions sur l'article 46 amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'article 46 amendé, est-ce que cet article-là est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant,
consentement pour revenir à l'amendement qui avait été déposé par M. le
ministre, qui introduisait l'article 43.1? Consentement?
Des voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, maintenant...
C'est un article, 43.1, qui avait été déjà lu. Alors, nous en sommes
rendus aux interventions. Alors, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : Merci, M. le
Président. Bien, j'ai manqué les discussions hier, mais ça va me permettre de faire des commentaires généraux, puis ensuite on
verra si je vais avoir des questions plus précises au fil des discussions.
Je ne pense pas que je vais les sortir tout
de suite, là, parce que j'imagine qu'il y a des amendements qui ont été faits,
qui traitent spécifiquement des fondations. Je ne me trompe pas? Mais
parler de recherche sans parler de fondations... Tu sais, ça va ensemble, là.
Ça fait j'aimerais juste revenir sur la notion de la recherche puis évidemment
des fondations.
Juste de façon générale, là, ce que j'entends,
puis c'est préoccupant, puis je pense que le ministre... On en a déjà parlé. Vous partagez ces préoccupations-là.
On reconnaît l'importance de la philanthropie et des fondations, et leur contribution
à notre système de santé. Ça, vous ne remettez pas ça en doute, M. le ministre.
On parle... On m'a donné certains chiffres, là, de 450 millions par année
qui sont investis dans le système de la santé par les plus grandes... les 50
plus grandes fondations, les campagnes publiques actuellement en cours, pour
1,2 milliard, sans compter la phase silencieuse.
Donc, c'est vraiment important qu'on ne fragilise pas les fondations puis qu'on
ne fragilise pas la recherche et l'innovation au Québec, on s'entend.
Est-ce qu'on s'entend là-dessus?
M. Dubé : Tout à fait.
Mme Setlakwe : Et donc on ne veut
pas... Là, je comprends que ça fait des semaines que vous avez des conversations, des discussions, des échanges au
niveau des propositions d'amendement. Alors, c'est important qu'on ait la
discussion pour s'assurer qu'on ne fragilisera
pas ce qui existe. Et, ce qui existe, on s'entend, là, qu'on doit faire tout en
notre possible, tout... en fait, pas du tout
freiner l'élan, freiner l'effet de levier quand il y a des dons majeurs qui ont
été faits. Puis je ne veux pas
banaliser des dons plus petits, mais on est... au Québec, on a comme entré dans
un nouveau monde avec des dons substantiels qui ont été faits à des
centres hospitaliers très récemment.
Et là, au niveau de la recherche,
expliquez-nous, là... Je vais commencer avec une question, puis ça va vous
permettre, peut-être, de nous expliquer la séquence, comment ça fonctionne,
parce que, moi, ce que je comprends, c'est
que les fondations ou la philanthropie, c'est souvent, tu sais, le fonds de
démarrage, là, puis ce n'est pas vraiment le gouvernement qui dirige la
recherche. C'est par des dons que le chercheur, qui, on s'entend, porte aussi
un chapeau de clinicien, là... Ça lui donne
un fonds de démarrage. Ça lui permet d'aller chercher d'autres poches de fonds.
Ensuite, le chercheur devient
autonome. Et ce n'est pas vraiment là-dessus... Tu sais, ce n'est pas vraiment
le gouvernement, ce que je comprends, qui contrôle l'agenda, qui
identifie les projets de recherche.
Donc, aujourd'hui, là, avec les amendements, qui
va identifier les projets de recherche? Qui va en assurer le suivi? Qui va en être imputable? Puis comment
est-ce qu'on s'assure que Santé Québec ne viendra pas dire... dicter l'agenda
d'un chercheur qui, dans sa semaine, passe
du temps en recherche, passe du temps en clinique, considérant tous les
objectifs, les tableaux de bord, tout ce que... tout ce qui doit être
surveillé, supervisé? Et on n'est pas à l'abri d'une autre crise. Mais on veut vraiment
s'assurer que les fonds qui sont dédiés à la recherche restent à la recherche.
Donc, je ne sais pas, peut-être que je commencerais avec cette
question-là de façon générale. C'est assez clair?
M. Dubé :
Oui. Alors, écoutez, premièrement, j'apprécie beaucoup comment vous amenez
cette question-là, parce que vous la posez
comme une question générale, en disant : Est-ce qu'on va changer ou est-ce
qu'on met en danger le système de fondations, qui est rendu très
important?
Mme Setlakwe : ...il y a l'intention de
ne pas le changer puis il y a aussi l'étude du libellé, là, pour s'assurer...
Oui.
M. Dubé :
C'est... J'y viens, j'y viens. Je vais aller tout de suite à la conclusion.
Si je regarde la différence entre le projet
de loi tel qu'il était en mars, quand on l'a déposé, versus les amendements,
là, puis là je me suis fait une petite
liste, là, des... Là, on parle de 43.1 qui vient faire la délégation dont on
parle, puis ça, on y reviendra tout à l'heure, mais vous me posez une question générale. On va voir... Les amendements,
là, je vous les donne en note : 94, 94.1, 95, 96, 97, 97.1, 98 et
98.1. Puis je peux les répéter, là, pour les gens qui nous écoutent, là :
94, 94.1, 95, 96, 97, 97.1, 98 et 98.1. On
n'avait aucunement l'intention de faire des changements au système de
fondations et de recherche, parce que, tu
sais, si je mets l'innovation de côté, là, puis je mets la formation
universitaire, pour moi, ces deux-là, comme vous dites, c'est lié, là,
recherche et fondations, c'est lié.
On fait... Peut-être
que ça a l'air simpliste, là, mais, les amendements dont je vous parle, à part
le principe de délégation, puis j'y reviendrai tout à l'heure, on fait vraiment
une approche où on dit : C'est ceinture et bretelles. Il n'y aura pas de changement pour le principe des
fondations. Tout ce qu'on va appeler... Toutes les activités philanthropiques,
là, on ne veut pas que ça change, O.K.? Je l'ai dit. Je l'ai dit au salon bleu
ce matin, je l'ai dit dans de nombreuses entrevues, là, suite aux
différentes publications qu'il y a eu. Ça, c'est très clair.
• (11 h 50) •
Maintenant,
ce qui est important de retenir, c'est que ces différentes fondations là ont
des... avaient et ont eu... Durant
l'été, j'ai rencontré des donateurs personnellement, là, des gens qui sont...
qui ont fait des dons, qui m'ont donné certaines
préoccupations. Et, pour s'assurer que ces préoccupations-là étaient répondues
correctement, c'est les amendements dont
je vous parle ici. Donc, je dirais... Oui, ce n'était pas l'intention, mais je
pense que, s'il est important... Et c'est tellement important, parce
que, vous l'avez dit, là, pour que les gens comprennent c'est quoi, l'effet de
levier, si une donation met 10 millions de dollars, bien, ça peut
générer des investissements de 100 millions de dollars, dépendamment,
par exemple, des fonds de recherche qui viennent compléter les subventions
fédérales. Bon, ce principe-là...
Mme Setlakwe :
...juste pour rajouter aussi, c'est lorsqu'un... On a des leaders, en
philanthropie, qui vont de l'avant et
partent une grande campagne, font un don. Ça en inspire beaucoup d'autres. Et
il y a de la nouvelle richesse qui s'est créée au Québec. On s'en
réjouit.
M. Dubé :
Alors, moi, ces gens-là puis...
Mme Setlakwe :
On veut que ça continue. On ne
veut pas fragiliser le modèle. On ne veut pas ébranler la confiance qui
existe.
M. Dubé : Non,
mais, je vais vous le dire, puis vous faites bien de préciser ça, là, les gens
dont je vous parle, puis je ne ferai pas de
«name-dropping» aujourd'hui, là, c'est des gens que je connais, que vous connaissez
et que j'ai rencontrés, puis j'ai
dit : Soyons clairs, là, il n'y aucune, non seulement, intention, mais ça
ne changera rien, parce qu'effectivement...
Et c'est ça qui nous a amenés à trouver une voie de passage pour dire :
Oui, on enlève l'entité légale, mais on ne change pas...
Puis
ça, là, je me souviens, quand on discutait ces changements-là de l'employeur
unique, d'enlever l'entité légale en raison de la fusion, pour toutes
les raisons qu'on a discutées maintes fois, j'ai dit, en même temps, à ces
gens-là : Dites-moi, la journée que vous allez avoir les mêmes
représentants sur votre conseil d'investissement, les mêmes personnes qui sont
chez vous en ce moment au CHUM, à Sainte-Justine, à l'Institut de cardiologie...
Vous allez avoir les mêmes personnes. Ils ne
seront plus dans un conseil d'administration, qui est une entité légale, mais
c'est les mêmes personnes qui peuvent
être là si ces personnes-là veulent continuer. La confiance que ces gens-là
inspirent aux fondations, aux
activités philanthropiques ne devrait aucunement changer. Puis c'est les mêmes
personnes qui vont être là. Alors donc, je vous réponds, globalement, on
s'est assurés de ça.
Bon,
maintenant, puis peut-être que je devance une de vos questions, l'incertitude,
le changement, tout le monde le vit. Tout le monde ne le vit pas de la même
façon, et ça, je respecte ça, mais, à votre question générale : C'était-tu
l'intention?, la réponse, c'est non.
L'intention, c'était de garder ces succès-là. Vous l'aviez bien dit, il s'est
créé de la richesse au Québec,
particulièrement du côté francophone, depuis plusieurs années. On en profite.
Quand je dis «on», le réseau en a
profité, et les patients, et c'est pour ça qu'on ne veut rien changer de ce
côté-là. Et je vous dirais... Puis merci de l'apporter comme une question
ouverte. Moi, pour moi... Je suis très clair. Et c'est pour ça qu'on aura
plusieurs amendements qui
viennent rassurer ces gens-là par rapport à la version initiale qu'on avait.
Mme
Setlakwe : Merci. Oui, puis je ne veux pas devancer, parce
qu'évidemment ça va... Vous savez, avec toutes
les semaines qu'on a passées ensemble, toute l'équipe, on est capables
d'étudier un libellé, puis de le bonifier, puis de poser les questions, puis de
prendre des cas d'espèce, puis de les illustrer, puis s'assurer que le libellé
va répondre... Ça fait que je ne
pense pas que c'est utile à ce stade-ci qu'on débatte du libellé si on n'est
pas... si on ne l'a pas sous les yeux, là.
Mais là, ici, on est à
43.1 qui... Là, j'ai peut-être manqué l'explication hier, mais là j'aimerais
comprendre qu'est-ce que vous venez changer
avec cette précision-là. Je la lis, là, mais, disons... Si on donne un exemple,
là, il y a une entente qui est signée
avec des grands donateurs pour un don majeur qui doit servir au développement
de thérapies innovantes ou autres,
là... Puis, tu sais, j'ai un exemple en tête, mais il se reproduit à... il va
se multiplier puis il a déjà existé dans d'autres scénarios. Mais, quand un don majeur est fait pour des fins de
recherche, tout ça, là, il y a une entente qui est signée entre les
donateurs, entre l'hôpital, entre la fondation et entre, j'imagine...
M. Dubé : ...fonds de recherche.
Mme Setlakwe : ...des
fonds de recherche. Ça fait que... Est-ce qu'on peut prendre ce cas d'espèce
là, peut-être, puis juste voir, de
façon légale, là, qui va signer? Et expliquez-nous, là, que... en quoi le
nouveau régime serait le même, c'est-à-dire
ce seraient les mêmes signataires ou le même processus de... Moi, je ne le vois
pas, là, le même processus d'approbation et de délégation du pouvoir de
signature, parce qu'on n'a pas les mêmes entités légales.
M.
Dubé : Bien, premièrement, quand on donne une délégation
de pouvoirs — puis,
l'article 43.1, ce qu'il fait, c'est qu'il donne une délégation au
conseil d'établissement...
Mme Setlakwe : ...conseil
d'administration de Santé Québec.
M.
Dubé : ...qui donne... qui donne une délégation au conseil
d'établissement — relatifs...
Puis c'est ça que 43.1 dit, là,
«relatifs à l'enseignement, à la recherche et à l'innovation». Maintenant,
comment va s'organiser le conseil d'établissement,
qui a maintenant les mêmes pouvoirs que le conseil d'administration avait
avant, les mêmes pouvoirs, là? Parce qu'avant c'était le conseil
d'administration de Sainte-Justine qui avait le pouvoir de dire : Bon,
maintenant, là, on vient de recevoir un don
de 40 millions de la personne X puis on veut s'assurer que ça va
aller sur tel projet de recherche. C'est ça qui est votre question.
Bien, tel projet de recherche, Santé Québec n'a rien à voir dans ça, là, n'a
rien à voir dans ça. C'est tout à fait
laissé au conseil d'établissement. Puis on a même dit, puis ça, on y reviendra
plus tard, qu'on pourrait, dans ces
fonctions-là, trouver une solution pour appeler ça un conseil d'administration
d'établissement. C'est pour vous dire comment on pousse le bouchon loin pour
montrer qu'il n'y a pas de changement là-dessus, que c'est vraiment des
pouvoirs d'un conseil d'administration qu'on reconduit à un conseil
d'établissement. Donc, pour moi...
Maintenant,
comment, physiquement, ces gens-là vont s'arranger? Bien, de la même façon
qu'ils s'arrangeaient avant, c'est-à-dire
que le conseil d'administration disait... Par exemple, je vais donner un
exemple, est-ce que cet argent-là qu'on
reçoit aujourd'hui va être dépensé sur... va être reçu sur cinq ans? Est-ce
qu'on fait des avances aux chercheurs? Bien,
la complicité entre les chercheurs, qui ne sont, la plupart du temps, pas des
employés du réseau, qui sont des personnes qui sont à contrat, quel
genre de contrat on va faire avec eux, ce sera le conseil d'établissement qui
peut le faire par l'intermédiaire du P.D.G., parce que le P.D.G., lui, il est
capable de signer des chèques, etc. Mais la... Je pense que ce qui préoccupe les fondations, c'est de
s'assurer que l'argent qu'ils mettent va à la cause qu'ils donnent. Ça, c'est
ça qui est le plus important. Et, vous allez voir, dans les amendements
qu'on va discuter, cette protection-là, si vous me permettez, puis là je perds
ma voix, va être celle qu'on va voir dans les amendements.
Donc, je résumerais, là, il n'y aura pas de
changements qui font en sorte que... Les donateurs, en complicité avec les
fonds de recherche, vont être capables de travailler à s'assurer que l'argent
va aux causes qui ont été établies et que
les projets de recherche vont faire. Je vous donne un exemple, là. C'est...
Moi, quand j'ai regardé ça durant l'été, là, beaucoup plus en détail, là, puis j'ai demandé des... il y a à peu
près, dans ces huit instituts-là et CHU, là, les principaux, là, puis
ça, ce n'est pas à l'échelle de tous les établissements du Québec... il y a
10 000 projets de recherche, 10 000. À Sainte-Justine, il y en a
à peu près 2 000. Au CHU, il y a à peu près le même nombre, un peu moins à
l'ICM. Ça s'additionne vite, là, quand vous
prenez 2 000... On ne veut pas rentrer dans ce détail-là. Il n'y a aucun
intérêt à changer ça, aucun intérêt.
Donc, si vous
me demandez, puis je réponds à votre question, pas d'intention puis rien, dans
le fonctionnement, qui ne va changer. Et, je vous dis, ce n'est pas la
structure légale d'un établissement qui va changer ça.
Mme
Setlakwe : Merci. Mais le conseil d'établissement, ce n'est
pas le conseil d'administration qu'on connaissait auparavant.
M. Dubé : Non, mais c'est les mêmes
personnes. Si, dans...
Mme Setlakwe : Tu sais, ce n'est pas
en changeant le nom...
M. Dubé : Puis, je l'ai dit, j'ai rencontré... Vous savez,
je les ai rencontrés, là, durant l'été, plusieurs, d'ailleurs, plusieurs fois,
puis je disais, là : Le nouveau conseil d'établissement qu'on va avoir,
là, dites-moi qui, de votre conseil actuel,
ne pourrait pas être sur ce conseil d'établissement là, à moins de ne pas
vouloir... S'il y a des gens qui ne veulent pas parce qu'ils ne croient pas au besoin de... Mais il n'y a pas
personne qui ne pourra pas siéger là. Donc, en partant, là, on n'est pas en train
de dire qu'on ne veut plus avoir des gens de qualité, puis etc. Je l'ai dit,
là, on n'est pas en train de nommer n'importe qui là, là. Si des gens
veulent embarquer avec nous dans ce besoin-là...
Alors, quand
on regardera la composition des conseils d'établissement, bien, souvenez-vous
que je vous ai dit ça, là. Puis, s'il y a des amendements qui sont à
faire, on les fera, mais, je vous dis, le principe... Je ne vois pas pourquoi le conseil
d'administration de Sainte-Justine, par exemple, où on a d'excellents gens,
d'excellentes personnes qui sont là, et, je le répète, j'en connais
plusieurs... Moi, je leur ai dit : On va s'assurer qu'on est capables
d'avoir ces mêmes personnes là si vous voulez le faire. Maintenant, s'il
y a des gens qui ne croient pas à l'approche qu'on est en train de prendre,
bien, ça, c'est une autre chose, mais, en ce moment, si ces gens-là veulent
continuer avec nous, moi, j'aurais avantage à ce qu'ils continuent avec nous.
• (12 heures) •
Mme
Setlakwe : Évidemment, là, on a parlé de Sainte-Justine, mais on
s'entend, là, que c'est le même enjeu qui s'applique à toutes les fondations
partout au Québec.
M. Dubé : Partout,
partout.
Mme
Setlakwe : Parfois, on prend Sainte-Justine en exemple parce que...
M. Dubé : Bien,
on prend souvent l'ICM, là, mais je vous dirais que ça s'applique partout, la
réponse du...
Mme
Setlakwe : Non, c'est ça,
c'est vraiment un enjeu qui touche... Ce n'est pas un enjeu
spécifique à un hôpital pédiatrique
comme Sainte-Justine. C'est... Il est important pour tout le monde. Puis là
moi, je comprends qu'il y avait des... comme un groupe de porte-parole
qui s'est réuni pour porter le dossier.
M. Dubé :
Oui, mais je dois vous dire, puis je l'ai dit, puis je ne veux pas trop
prendre de votre temps, là...
Mme Setlakwe :
Bien non, il faut prendre le temps.
M. Dubé :
...entre la version du mois de mars, j'en ai eu, des rencontres, puis je
peux vous dire que j'en ai eu plusieurs,
puis mes équipes ont eu des rencontres, puis M. Paré en a eu, des
rencontres. On a écouté ces gens-là. Alors, moi, ce que je vous dis, puis vous n'êtes pas obligée de me croire sur
parole, mais ces gens-là ont vu qu'on les a écoutés puis qu'on a fait
des amendements. Bon, maintenant, comme j'ai dit aussi, est-ce qu'on a répondu?
Bien, quand quelqu'un me dit : Bien, moi, je ne veux pas le changer, le
conseil d'administration, je ne veux pas que vous enleviez mon entité légale, bien là, à un moment donné, on
dit : Là, on ne pourra pas se rejoindre, parce qu'on ne peut pas dénaturer
les autres objectifs qu'on a dans le projet de loi, et c'est là que la
différence est importante.
Mais, si on s'entend
que... Sur la question des fondations, la recherche, formation universitaire, innovation,
il n'y en a pas, de changement. On a fait assez de modifications pour tenir
compte des demandes qu'on a reçues. Voilà.
Mme Setlakwe :
Bien, on va y arriver, puis on aura d'autres discussions, mais je pense que
c'était pertinent d'énoncer l'intention clairement. Puis je sais que souvent on
va dire que ce n'est pas utile dans un projet de loi d'ajouter des mots inutilement, là, mais il se peut, tu sais... on
va réserver nos commentaires pour plus tard, mais il se peut qu'à
la fin, pour des fins d'assurer... tu sais, pour plus de clarté, là, pour...
peut-être qu'on arrivera... Je ne veux pas présumer
de nos discussions, mais il faut vraiment que ce soit clair que Santé Québec ne
s'immisce pas dans les activités philanthropiques,
ne s'immisce pas dans l'identification des projets de recherche, la priorité,
le suivi, etc. C'est peut-être ça, là. Moi, à première vue, je lis, je vois les
mots, là, mais je me dis : Est-ce que c'est assez béton? On pourra en
reparler.
M. Dubé :
Moi, là, écoutez, je ne peux pas être plus clair.
Mme Setlakwe :
Mais on va en reparler.
M. Dubé :
Je ne peux pas être plus clair.
Mme Setlakwe :
Non, non, je comprends. Vous êtes clair au niveau de l'intention puis
vous...
M. Dubé :
Maintenant, comme vous dites, est-ce que, dans les mots, on pourra faire
des petits ajustements? Moi, je suis toujours pareil. On a été très clairs que
les modifications qu'on apporte ne changent pas la philosophie de Santé Québec, pour les raisons que j'ai
expliquées longuement. Si vous pensez que quelques mots doivent être précisés, j'ai assez de respect, particulièrement, là... Je
vous ai vus travailler, à l'opposition, depuis, quoi, quatre, cinq mois qu'on
est là-dedans, là. Je ne me suis pas obstiné
souvent quand je trouvais que le point était important. Ça fait que je vais
être ouvert à ça dans les...
Le Président (M. Provençal)
: C'est qu'avec votre
propos, Mme la ministre... Mme la députée, excusez-moi, c'est qu'il se
pourrait que vous ayez des suggestions à faire pour augmenter, je dirais, le
filet de sécurité des gens qui nous écoutent.
Mme Setlakwe :
Absolument, parce qu'on ne veut absolument pas affecter la confiance que
les gens ont envers nos fondations, envers... quant au suivi qui est fait une
fois que le don est fait. Que ce soit un don de 50 $ ou de 500 $, de 50 000 $ ou
5 millions, ça n'a pas d'importance. Quand une personne fait un don, il
faut qu'on sache que ça ne s'en ira pas dans une espèce de... un pot,
prêtez-moi l'expression, de Santé Québec et que ça pourrait être affecté à
d'autres fins.
Et
d'ailleurs on pourra y revenir, mais ça me fait penser, vous avez dit qu'en ce
moment vous avez confiance que, quand un don... ça n'affectera pas les
fondations. Les dons qui sont faits aux fondations vont servir aux fondations.
Mais qu'est-ce qui va arriver, puis là peut-être que je devance, là, si
quelqu'un fait un don... un legs... un don par legs testamentaire? Ça se voit
beaucoup. À mon décès, moi, je laisse, une fois qu'on aura payé qui de droit,
là, je lègue l'entièreté de ce qui restera
à... Mais ça se peut que ce soit Santé Québec, là, mais... ou que ce soit... Tu
sais, qu'est-ce qui va arriver dans
le cas d'un legs testamentaire? Il va probablement dire... La personne va
dire : Bien, moi, je laisse ça à l'Institut de cardiologie ou...
Comment ça va ensuite découler?
M. Dubé : ...tantôt, je vous
avais dit : Un des articles clés, là, qu'on amende, entre autres, pour
assurer ça, c'est 94. Je pense, quand on
discutera 94, entre autres, là, Mme la députée, je pense qu'on va pouvoir
répondre à cette question-là. 94 et 94.1 vont répondre spécifiquement à
ça, là.
Mme Setlakwe : O.K.
Bien, je pense qu'on a identifié les points à surveiller, incluant la reddition
de comptes. Donc...
M. Dubé : ...je veux juste
comprendre votre point.
Mme Setlakwe : Bien, aussi... Bien,
le suivi de tout ça aussi au niveau de... des projets...
M. Dubé : Par eux.
Mme Setlakwe : ...oui, des projets
de recherche. Oui.
M. Dubé : Par eux. Bien oui, bien
oui. C'est ce qu'ils font en ce moment. On a très peu, je dois dire... même, j'ai déjà dit ici qu'on a très peu, au ministère,
en ce moment, on a très peu d'informations, là. Moi, juste de savoir combien
on a de projets de recherche, là, il a fallu
qu'on creuse un peu. Alors, le ministre a quand même le droit, par Santé
Québec, de poser des questions sur ce qui se passe dans...
Alors, c'est pour ça que je pense qu'on a pris
la décision de dire : On a confiance, je l'ai déjà dit, là, on a confiance
de ce qui se fait dans la recherche puis on peut trouver une façon d'avoir une
reddition de comptes, qui n'est peut-être
pas là en ce moment, mais pas dans une idée d'orientation des projets. On se
comprend bien, là. Je ne veux pas être mal cité, là. Parce que vous me parlez
de reddition de comptes. Ils ont une reddition de comptes qu'eux doivent faire,
parce qu'avec l'argent qui est mis dans les fondations ils doivent les suivre,
ces projets de recherche là. Moi, ça, je ne
veux pas changer ça. Mais, quand vous me parlez de reddition de comptes, je
veux juste dire : Je vais trouver, moi aussi, une façon de voir qu'est-ce
qui se passe dans le réseau. Puis on aura quelques amendements, là, qui parlent
de ça, entre autres, O.K.?
Le Président (M. Provençal)
: J'ai reconnu, pour une intervention,
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le Président. Des petites questions
aussi, là, sur cet article-là. J'aimerais ça que vous nous expliquiez
bien le lien puis l'interconnexion avec 43 tel qu'il est écrit, notamment, là,
au début, là, «sous réserve du deuxième
alinéa de l'article 43». Là, j'essaie de lire comme il faut le deuxième alinéa,
mais j'ai de la misère à bien saisir,
là. Dans quelles circonstances, finalement, les pouvoirs ne seraient pas
délégués à cause de 43? Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple?
M.
Dubé : Oui. Bien, ce que j'aimerais bien, c'est que
Me Paquin vous l'explique, parce que... Votre connaissance légale
avec un autre expert légiste, je pense que vous allez vous entendre.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Me Paquin, s'il vous
plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. Alors, l'article 43 du projet de loi permettait déjà au conseil
d'administration de Santé Québec de déléguer certains de ses pouvoirs. Le
deuxième alinéa apportait toutefois un tempérament
à cette possibilité-là en prévoyant qu'un pouvoir pouvait être délégué... bien,
en fait, il précisait qu'un pouvoir pouvait être délégué à un conseil
d'établissement ou à un membre de personnel affecté à la réalisation de tâches
au sein d'un établissement seulement, par
exemple, un P.D.G. d'établissement. Mais, pour que cette délégation soit
possible, deux conditions devaient être remplies, c'est-à-dire que le
pouvoir est restreint à l'établissement, de sorte que, par exemple, on ne peut pas donner au CISSS A le
pouvoir de prendre une décision sur le CISSS B, et le deuxième, c'est qu'il
ne faut pas que ce soit un pouvoir qui est
subordonné à une autorisation à l'approbation du gouvernement, du Conseil
du trésor ou d'un ministre. Par exemple, certains pouvoirs d'emprunt, ça, c'est
subordonné à des autorisations du gouvernement,
donc ça reste entre les mains de Santé Québec. La délégation qui est prévue à
43.1 est sujette aux mêmes réserves.
M. Cliche-Rivard : Aux mêmes
limitations.
M. Paquin (Mathieu) : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Et
là, à 43, on prévoit, donc, que tous les pouvoirs peuvent être délégués et, à
43.1, on prévoit que ceux-là, spécifiquement, le seront...
M. Paquin
(Mathieu) : Exactement, M. le Président.
M.
Cliche-Rivard : ...doit l'être. Et, quand...
• (12 h 10) •
M. Dubé :
...si vous me permettez, parce que ça... Juste faire une précision...
Une voix :
...
M. Dubé :
On va clarifier, merci. Quand on a eu les discussions avec les fondations, puis
tout ça, il y a une chose qui les
inquiétait. Parce que, quand on a mis sur la table, là, la possibilité de faire
une délégation, il y a eu une très bonne
réaction puis il y a eu une réaction d'inquiétude. Ils ont dit : C'est une
bonne idée, mais vous pouvez retirer ça. Est-ce que c'est une délégation
temporaire? Parce qu'effectivement, si on s'était limités à 43, ça aurait pu
être vu comme une délégation temporaire. Et
c'est là qu'on a dit : O.K. On s'est rassis puis on a dit : On va
attendre une minute. Est-ce qu'on est
prêts? On est montés jusqu'au Conseil des ministres puis on est montés au
Conseil législatif. On nous a dit :
C'est très rare que se donne une délégation permanente. En le mettant dans le
projet de loi, c'est clair, ça prendrait un ajustement à la loi pour enlever
la délégation de 43.1.
Ça fait que merci
d'avoir posé la question, parce que ça, pour moi, c'est un très gros
changement. C'est une délégation permanente qui ne peut être modifiée que par
un ajustement à la loi.
M.
Cliche-Rivard : Et, quand...
M. Dubé : Ce
ne sera pas moi qui va faire l'ajustement à la loi. Ça, je peux vous dire ça.
M. Cliche-Rivard : On vous entend sur enregistrement. Le cas échéant, on reviendra
rechercher la bande, j'en suis certain. Quand cette délégation-là
s'opère, elle s'opère avec instruction, avec guide, avec demande ou si elle est
exempte de toute influence ou de recommandation?
M. Dubé : Bien,
écoutez, je pense que la délégation... À quel niveau? Je ne sais pas si... Si l'objectif ici de cet article-là,
là, qui est quand même assez simple, là, c'est de dire que c'est une pleine
délégation permanente, là... Vous me
demandez : Est-ce qu'il y aura des règlements qui y seront rattachés? Je
ne sais pas, là. Peut-être, j'ai besoin de soit Me Paquin ou de M. Paré, mais on est ici à la vision de
l'article, là. Je ne sais pas. Me Paquin, pouvez-vous commenter
là-dessus?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin,
si c'est une délégation pleine et entière.
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, le texte est, somme toute, succinct et il prévoit la
délégation de l'ensemble des pouvoirs relatifs à l'enseignement, à la recherche
et à l'innovation, de sorte qu'à mon sens ça laisse place à peu de tempéraments
autres que ceux prévus par le deuxième alinéa de l'article 43.
M. Cliche-Rivard : Autrement dit, ils
seront, donc, pleinement autonomes et souverains dans l'exercice de ce
pouvoir délégué.
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: ...ce
que je comprends.
M.
Cliche-Rivard : Excellent. Bien, je pense que c'est des...
Une voix : ...
M.
Cliche-Rivard : Bien, c'est des... peut-être pas des clarifications,
mais des explications qui me semblent pertinentes.
Ensuite, sur le
deuxième volet, là, le P.D.G. peut «sous-déléguer à un autre membre du
personnel affecté à la réalisation [des]
tâches au sein de [cet établissement]». Et ça, c'est uniquement possible pour
les activités philanthropiques. Il n'y a donc pas, a contrario, de
sous-délégation pour ce qui touche l'enseignement, la recherche et
l'innovation. Là, c'est absolument le conseil d'établissement qui doit exercer
ses pouvoirs.
M. Dubé : ...à
quoi vous référez, parce que, là, tantôt on se promenait entre 43...
M.
Cliche-Rivard : Là, je suis à 43,1. Dans le deuxième paragraphe,
là, on prévoit que les activités philanthropiques, eux, pourront être sous-déléguées. Et donc on
prévoit qu'au contraire, là, il sera impossible de sous-déléguer les pouvoirs
relatifs à l'enseignement, à la recherche ou à l'innovation, ou ce n'est pas
bon?
Le
Président (M. Provençal)
: Je
ne pense pas que ce soit ça, mais... Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. En
fait, on va le voir ultérieurement, il y a un autre amendement qui va
venir traiter plus particulièrement du rôle du conseil d'établissement en
regard des pouvoirs qui lui sont délégués par
le conseil d'administration, et c'est dans cette disposition-là qu'on va
prévoir les règles qui entourent la délégation et la sous-délégation de
ces pouvoirs-là.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Donc là, c'est seulement une partie de pouvoir
sous-délégué qui est là.
M. Paquin
(Mathieu) : 116.1.
M.
Cliche-Rivard : À...
M. Paquin
(Mathieu) : 116.1.
M. Cliche-Rivard : 116.1 va venir ajouter à
ce qui peut-être sous délégué. Mais là vous vouliez en faire référence,
à 43.1, pour quelles raisons, pour la philanthropie?
M. Paquin
(Mathieu) : Essentiellement, c'est parce que c'était à cet endroit-là
qu'on parlait de la délégation qui est faite au président-directeur général, et
on n'y revient pas, par ailleurs. Donc, on a tout encapsulé les règles dans cet
alinéa-là, alors qu'on a d'autres dispositions, en ce qui concerne le rôle du
conseil d'établissement, qui vont venir baliser l'exercice des pouvoirs que le
conseil d'administration délègue au conseil d'établissement en regard de
l'enseignement, de l'innovation et de la recherche. C'est 116.1 et c'est là
qu'on va avoir la sous-délégation.
Le Président (M. Provençal)
: Et, pour votre
information, M. le député, le bloc des articles 106 à 137 avait été
passé ou suspendu, mais c'est plus passé, et
c'est tout le bloc qui va... qui est la partie III, qui porte sur...
Établissements, prestation des services de santé et des services sociaux
et affaires universitaires, et là on va parler de l'organisation, de la
gouvernance des établissements avec différents éléments.
M. Cliche-Rivard : Donc, l'activité
philanthropique est la seule sous-délégation au P.D.G. Parce que vous
dites : On n'y reviendra pas après sur les autres sous-délégations.
M. Dubé : Bien,
peut-être que j'aimerais, M. le député, puis ça va être en ligne avec ce que
Mme la députée posait tout à l'heure...
M. Paré, si vous permettez, j'aimerais ça qu'on explique comment ça
fonctionne en ce moment avec le P.D.G., parce que l'activité philanthropique,
en ce moment, fonctionne comme ça. Et c'est même les fondations qui nous ont demandé à protéger cette relation-là
entre les fondations et le P.D.G. Ça fait que M. Paré la connaît, l'a déjà
vécu. Alors...
Le Président (M. Provençal)
: Veuillez nommer votre
fonction, et vous allez avec votre commentaire par la suite.
M. Paré (Daniel) :
Daniel Paré, sous-ministre à la Santé et Services sociaux. Bonjour.
Dans
la vraie vie, c'est ça, les P.D.G. travaillent en étroite collaboration avec
leurs fondations. Souvent, même, ils sont... Puis la loi actuelle le permet,
d'être membre du conseil d'administration, là, pour prendre les décisions.
C'est ce qui amène, là, justement, un peu,
là, dans les exemples que j'ai entendus, qu'il y a des partenariats qui se
fait. Moi, dans mes enveloppes de
maintien d'équipement, j'achète de l'équipement. Vous... En tout cas, je pense
que vous comprenez le principe.
La
notion de délégation ici, c'est que, dans la vraie vie, aussi, on a des
directeurs qui travaillent pour les P.D.G. dans leurs tâches quotidiennes, qui
vont travailler, parce que le P.D.G., vous comprendrez, il ne peut pas tout
occuper toutes les opérations, etc.
Ça fait que la notion qui est prévue ici, dans l'amendement, c'est que le
P.D.G. peut déléguer cette tâche-là à un directeur, directeur adjoint,
son P.D.G.A., etc., là, pour pouvoir faire le lien avec les fondations.
M.
Cliche-Rivard : Et, plus tard, on verra que ce genre de
sous-délégation-là pourrait être possible pour enseignement, recherche et innovation. Ça, c'est ce qu'on reviendra plus
tard dans les articles 100 et suivants, 106, là, etc. Mais là vous
teniez à spécifier tout de suite que le volet philanthropique devait être
délégué au P.D.G.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, allez-y, M. Paré.
M. Paré
(Daniel) : Et, un peu comme M. le ministre le mentionne, c'est ce que
les fondations, dans le cadre de nos
discussions... c'est ce qu'ils nous demandent pour rendre ça le plus
opérationnel possible, plus rapide, puis considérant aussi que le P.D.G. va être responsable de ces enveloppes,
comme je vous le dis, là, d'achat d'équipement, etc., qu'on reçoit, là, des crédits du ministère. Ça
fait que c'est pour ça que c'est fait... c'est souhaité de faire de cette
façon-là.
M.
Cliche-Rivard : Merci beaucoup. Ça clarifie beaucoup de choses.
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet
article? Mme la députée, allez-y.
Mme
Setlakwe : Oui, s'il vous plaît. Le libellé au deuxième alinéa, 43.1,
juste être sûre, là, parce qu'il est quand
même... il est très important, «il — "il" étant le conseil d'administration de Santé Québec — doit — donc,
il y a une obligation, ça, c'est
parfait, là, le "doit" ici, tout comme dans le premier alinéa, doit — également
déléguer au P.D.G. de cet
établissement, ses pouvoirs relatifs aux activités philanthropiques dont
bénéficie cet établissement», là, je ne trouve pas que c'est un libellé qui est... qui est si clair que ça, là. Le
conseil d'administration de Santé Québec, bien, on ne veut pas qu'il ait
des pouvoirs en matière d'activités philanthropiques, là. Mais il en a. Il les
délègue. O.K.
«Ses
pouvoirs relatifs aux activités philanthropiques dont bénéficie cet
établissement». Donc, ça, c'est comme des pouvoirs partagés, mais le conseil
d'administration les délègue à l'établissement de Santé Québec. Juste
m'expliquer, là, le... Je ne trouve pas ça si limpide. Est-ce qu'on
devrait clarifier que... Donc, si on ne fait pas l'amendement, les pouvoirs, au
niveau des activités philanthropiques, reposaient entre les mains de Santé
Québec.
M. Dubé : S'il
n'y avait pas...
Mme
Setlakwe : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui,M. le Président. En fait, il n'y a pas de
disposition particulière dans le projet de loi,
à venir jusqu'à maintenant, qui portait spécifiquement sur les activités
philanthropiques. On avait les articles 94 et suivants qui parlaient de la réception des dons,
legs et autres contributions, mais l'expression «activités philanthropiques» ou «bénéficier de philanthropie», ça n'y était
pas. Et donc, sur le plan théorique, en termes de personne morale, qui est la fontaine de tous les pouvoirs s'ils n'ont pas
été prévus ailleurs? C'est le conseil d'administration. Donc, pour transférer ce
pouvoir-là, qui est innommé jusqu'à maintenant, entre les mains du
président-directeur général, on a fait 43.1, qui dit : Bien, le conseil d'administration, tous ses pouvoirs et
fonctions en cette matière-là doivent être délégués au
président-directeur général de l'établissement.
• (12 h 20) •
Mme Setlakwe :
Puis vous n'avez pas jugé bon de
définir «activités philanthropiques». Tu sais, ce n'est pas juste... Les
activités philanthropiques, ce n'est pas juste d'aller organiser la levée de
fonds, là, par une panoplie d'activités. Bon,
on comprend très bien comment une fondation va chercher ses dons. C'est aussi... Bien,
je pose la question. C'est aussi
l'identification des projets qui vont bénéficier des dons. Ça peut être assez
large. On n'a pas jugé bon de définir. Il faut juste que ce soit vraiment clair ici que ce sont tous les
pouvoirs... ou, en fait, le dire, à l'inverse, que le conseil d'administration de Santé Québec ne retiendra
aucun pouvoir ou n'aura aucun pouvoir relatif... dans un sens le plus large
possible, là, à des activités philanthropiques.
Sinon,
je ne sais pas, je ne trouve pas que c'est un libellé qui est... qui est béton,
qui est précis. Puis là, après ça, «dont bénéficie cet établissement»,
là, on est... bien, tu n'en bénéficies pas, parce qu'ils sont tous en haut, au
conseil d'administration de Santé Québec. Tu en bénéficies seulement via cette
procédure de délégation ou je me trompe?
M. Paquin
(Mathieu) : Peut-être un élément de réponse là-dessus, M. le
Président, c'est qu'en fait ce dont bénéficie l'établissement, ce sont des
activités philanthropiques et non des pouvoirs, parce que la philanthropie,
telle qu'on la regarde, suivant le sens
courant et usuel des mots dans le dictionnaire, c'est, d'abord et avant tout,
le fait, pour le philanthrope, de donner. Alors, ce n'est pas ce que fait
l'établissement. L'établissement, lui, il est du côté receveur. Donc, pour viser quand même suffisamment large, on
veut, donc, tous les pouvoirs relatifs aux activités philanthropiques
dont bénéficie cet établissement.
Mme
Setlakwe : Oui, oui. Il va falloir que je réfléchisse. Je ne trouve
pas ça clair.
Le Président (M.
Provençal)
: Je vous
donne quelques minutes pour y réfléchir. M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui,
M. le Président. Je veux revenir sur la discussion qu'on avait, qu'on avait
hier avant de se quitter, justement, sur l'article 43.1, là, où le
ministre nous a dit qu'il y avait... que ce n'est pas un amendement qui répond entièrement, disons, à certaines des
préoccupations de gens qui l'ont interpelé, de différents groupes ou différents
individus qui l'ont interpelé et avec qui il a discuté au cours des
derniers mois.
Ce
que le ministre nous disait à ce moment-là, M. le Président, pour se remettre
dans le contexte, c'est qu'il y avait des
gens qui lui demandaient, essentiellement, que la gestion clinique également,
là, soit déléguée au conseil d'établissement. Je comprends que, parmi
ces groupes-là, puis on en a parlé rapidement hier... Mais on n'avait pas non
plus la lettre qu'ils ont écrite entre les
mains. Il y avait les six ex-premiers ministres — j'imagine, le titre reste avec vous pour
toujours — les
six premiers ministres du Québec qui... en fait, l'ensemble des premiers
ministres du Québec qui sont encore vivants aujourd'hui.
Et, depuis... Et,
bien évidemment, là, on a eu la chance de regarder la lettre qu'ils ont écrite,
et ce qu'ils viennent dire, c'est que c'est
difficile d'avoir des pouvoirs liés à l'enseignement, à la recherche, à l'innovation
sans avoir le mariage avec la gestion
clinique, sans avoir ce même niveau de pouvoir. Donc, d'avoir deux entités
différentes, si on veut appeler ça des entités, là, mais d'avoir deux
groupes différents qui sont dans... un est en charge de la recherche, l'enseignement, de l'innovation, l'autre est en
charge de la gestion clinique, c'est loin d'être optimal. C'est ce qu'ils
viennent dire. Alors, j'aimerais
avoir la perspective du ministre, là, sur ce constat qu'ils font que ce ne sera
pas optimal pour le soin au patient qui est offert à la fin de la
journée.
Le
Président (M. Provençal)
: M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Dubé : Très
bien, M. le Président. Alors, encore une fois, j'apprécie beaucoup cette
question-là, parce qu'on a passé beaucoup de
temps, au cours des dernières semaines, derniers mois, à discuter de la gestion
clinique, puis de façon générale, là,
je ne fais pas référence spécifiquement aux CHU ou aux instituts, puis il est
très clair, à mon sens, M. le Président, qu'on a beaucoup avancé dans
les raisons pour lesquelles on a requestionné les éléments de gestion clinique. Je pense aux conseils
interdisciplinaires, je pense aux nouveaux rôles des DSP, etc. Là, je ne
rentrerai pas dans ça.
Ce
que moi, je dis, puis ce que j'ai entendu de plusieurs... même des gens qui
viennent de ces instituts-là, c'est qu'on doit respecter les avancées qu'on met
de l'avant dans la gestion clinique. Puis ça, on doit le faire partout, pas
uniquement dans les établissements qui ne sont pas des CHU ou... On doit
protéger ces avancées-là qu'on a mises clairement
dans le projet de loi. Puis, pour les raisons de... Je ne prendrai pas trop de
temps parce que je ne veux pas enlever du temps au député, là, mais...
Alors, pour moi, la question de la gestion clinique, elle a été réglée.
Quand j'ai... quand
j'ai discuté avec, entre autres, un des premiers ministres... Parce que je veux
le dire pour que les gens qui nous écoutent, là, si ça n'a pas été clair, là...
On avait fait énormément d'avancées avec les groupes qui représentaient les
instituts, les CHU durant l'été. Puis, quand il y a eu une représentation de
certains premiers ministres, j'ai accepté d'en rencontrer quelques-uns ou de
parler à quelques-uns puis j'ai dit : Je comprends que vous demandez... c'est une autre de vos demandes,
d'avoir... de garder toute la gestion clinique, mais j'ai dit : Ça, pour
moi, ce n'est pas possible. Alors, j'ai dit : Par contre, si vous
avez des préoccupations, comment ça vient se marier avec la recherche, ce qui
est carrément votre question, j'ai dit : Moi, ce que je vous donnerais à
penser... Puis j'ai dit ça à des gens, là, qui sont très connus, puis je ne les
nommerai pas. J'ai dit : On va avoir un comité de transition, un comité de
transition qui va être en place, là, dans
les minutes qu'on a un projet de loi qui est voté, puis un projet de loi avec
un comité de transition qui va avoir plusieurs mois pour se préparer.
Alors, si... Moi, je
suis déjà convaincu qu'il y a un mariage à faire entre la gestion clinique
comme on la voit maintenant... Je pense aux
conseils interdisciplinaires, qui sont aussi très différents par chacun des
établissements. Le comité interdisciplinaire, en termes de gestion
clinique, de l'ICM, il ne sera pas pareil à celui de l'Hôtel-Dieu de Lévis. Il
va tenir compte de leurs particularités. Le
comité interdisciplinaire de Sainte-Justine pour des soins pédiatriques, il ne
sera pas du tout le même que le comité interdisciplinaire qu'on a, par
exemple, au CHU de Québec.
Alors, moi, ce que
j'ai dit à ces gens-là... C'est là qu'on ne s'entend pas. Tu sais, vous me
demandiez, puis votre question est très pertinente... J'ai dit : Là, on a
un exercice d'équilibre à faire, où, je pense, tout le monde disait qu'on avait à améliorer la gouvernance clinique, à
la préciser. On l'a fait, là. Ça, c'est réglé dans le projet de loi. Moi,
ce que j'ai dit à ces gens-là, puis, encore,
ces gens-là nous écoutent sûrement aujourd'hui : La meilleure façon de
trouver la piste d'atterrissage pour où se fait ce mariage-là, c'est
d'embarquer avec nous dans le comité de transition. Alors, moi, c'est ça
que je vous dis aujourd'hui.
Et
j'espère que les discussions qu'on est en train d'avoir avec vous, surtout, je
dirais, à l'approche constructive que vous questionnez ce matin... Je
comprends l'interrogation que ces gens-là ont, mais il ne faut pas mettre de
côté ce qu'on s'est fait. Puis, ce matin, je regardais, là, quelques
commentaires, puis moi... Vous le savez, on l'a vécu, là, M. le député, là. Pendant la pandémie, là, puis
même récemment encore, quand on demande à des gens de venir nous aider parce
que ça va mal à l'Hôtel-Dieu ou... et que ça va mal à HMR, c'est compliqué
d'avoir cette coordination-là.
Alors, moi, je me
dis : Aujourd'hui, là, on a fait de grandes avancées à la gouvernance
clinique. J'ai hâte qu'on la mette en place. Bien, si ces gens-là veulent
travailler avec nous, je le souhaite fortement, on va trouver les arrangements.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M. Fortin : Oui.
Il y a... Bien, juste une chose en partant, M. le ministre. Quand vous
répondez, vous ne nous prenez pas de temps, là. Inquiétez-vous pas, là.
Ce n'est pas... Vous n'êtes pas en train de manger notre temps.
M. Dubé : Je ne veux pas faire des trop longues réponses non
plus, mais je veux juste être sûr que je réponds à votre question.
M.
Fortin : Oui. Bon, les avancées sur la
gestion clinique, là, disons qu'elles sont débattables. On en débat depuis un certain temps. Et il y a des gens qui,
je vous le dis, sont en faveur. Il y a des gens qui sont réfractaires aussi. Il
y a des gens qui voient un risque. Aujourd'hui, les premiers ministres... Et
moi aussi, j'ai eu la chance de... J'ai parlé avec
un de ces premiers ministres ce matin, juste pour voir l'évolution de la chose,
parce qu'ils ont attendu vos amendements. Ils les ont vus hier. Ils les
ont analysés. Quand même, des premiers ministres, là, qui ont pris le temps d'analyser les amendements au projet de loi et de
dire : Ce n'est pas suffisant, on va publier notre lettre. La lettre n'a
pas été publiée avant le dépôt des amendements. Ils ont vu les
amendements et ont dit : Ce n'est pas assez. Est-ce qu'elle était prête? Peut-être. Mais est-ce qu'ils
auraient pu la garder pour eux si les amendements avaient satisfait?
Certainement. Alors, ils ont choisi de la publier. Et je ne veux pas
vous la lire au complet, M. le Président, quoiqu'on pourrait, car elle est très
bien écrite.
• (12 h 30) •
Le Président (M.
Provençal)
: Je l'ai
d'ailleurs relue ce matin.
M.
Fortin : Vous l'avez lue à nouveau? Très bien. Ce qu'ils
viennent dire, là, ici, c'est que «la fusion à Santé Québec des soins de
l'Institut de cardiologie de Montréal et des autres établissements universitaires — et
vous avez raison, ils
s'en tiennent là aux établissements universitaires, la discussion pourrait se
faire sur les autres, mais ils choisissent de la faire sur ces établissements-là — mènerait inévitablement à un recul de leur
performance dans la poursuite de leur mission
d'excellence en santé, au détriment des patients et de l'ensemble de la société
québécoise. En effet, la disparition de
l'intégration des soins cliniques et de la recherche freinerait, entre autres,
la traduction des découvertes en amélioration de la vie des patients.»
Alors, c'est
ça qu'ils viennent dire, c'est que ce mariage-là, il est nécessaire,
on ne peut pas dissocier, là, les soins cliniques de l'enseignement, la
recherche, l'innovation, je pense qu'ils parlent de prévention également dans
leur lettre, mais que ça ne peut pas être deux entités différentes qui
voient à cette chose-là.
Alors, je
comprends que vous nous dites aujourd'hui : Moi, là, je ne peux pas...
pour moi, c'est une avancée, la gestion clinique, dans le modèle qu'on
propose. Mais est-ce que ce mariage-là ne vous préoccupe pas quand même? Est-ce que vous êtes... Est-ce qu'on peut être...
Parce que vous pouvez, là... Je reconnais votre point de vue. Vous dites :
Moi, je fais une avancée sur la gestion. Je
ne suis pas d'accord, mais je reconnais que ça se tient comme point de vue.
Mais on ne peut pas faire fi de cette
nécessité-là d'avoir une intégration des soins cliniques avec la recherche,
entre autres, ou l'enseignement. Il y
a quand même un point qui est valide derrière ça, là, puis ça n'enlève pas à
votre point principal.
Alors,
qu'est-ce que vous en dites, de ça, de... Pourquoi vous voyez le mariage de...
ou la nécessité d'avoir une intégration
des soins et de la recherche différemment de gens qui ont occupé votre chaise,
entre autres, là, auparavant?
M.
Dubé : Oui. Je voudrais juste que vous me répétiez les mots,
parce qu'il y avait plusieurs points. J'aimerais ça que vous...
M. Fortin :
...répéter, là, le paragraphe
qu'on a lu, c'est... En fait, je vais même vous lire le précédent en
plus : «L'intégration des missions de soins, de recherche et
d'enseignement a permis aux établissements universitaires, tels que l'Institut de cardio de Montréal, d'améliorer
les soins aux patients et de devenir des modèles d'excellence dans leurs
domaines respectifs.
«La fusion à Santé Québec des soins de
l'Institut de cardiologie et des autres établissements universitaires mènerait
inévitablement à un recul de leur performance dans la poursuite de leur mission
d'excellence en santé, au détriment des patients et de l'ensemble de la société
québécoise. En effet, la disparition de l'intégration des soins cliniques et de la recherche freinerait, entre
autres, la traduction des découvertes en amélioration de la vie des patients.»
M. Dubé : Il y a beaucoup de choses
dans cette lettre-là, là, puis c'est vous qui avez référé...
M. Fortin : ...choisi d'en prendre un bout, là.
M. Dubé : Oui, mais moi, je vais
vous en donner un autre. Je vous lis le paragraphe qui suit, qui dit : «Il
nous apparaît aussi inconcevable pour
le fonctionnement de ces institutions universitaires d'opter pour une approche
à deux niveaux, de manière à ce que les soins aux patients soient isolés dans
une entité distincte, alors que la recherche clinique doive être organisée par
une organisation différente.»
C'est faux. Ce n'est pas ça du tout qui est
proposé. Ce n'est pas ça du tout qui est proposé, là. Les médecins qui sont là,
dans ces instituts-là, vont continuer, dans certains cas, à travailler sur des
projets de recherche. Il n'y aura pas deux entités distinctes, là. Ce qui est
dit là... Puis je m'excuse, parce qu'on peut prendre des passages, là, mais, dans la même lettre, les gens disent : Nous,
ce qu'on veut puis ce qui est écrit là... Puis j'ai tellement de respect pour
les premiers ministres, je vous l'ai
dit en Chambre ce matin, je l'ai dit, mais je veux être très, très clair, dans
la même lettre, les gens nous ont dit : On ne veut pas rien
changer, le conseil d'administration doit être intact.
M. Fortin : ...ne veut rien changer.
M.
Dubé : Bien, écoutez, lisez comme il faut, là. Puis vous
demanderez à votre ancien collègue le Dr Barrette. Il a eu à peu près la même lettre de ces
institutions-là il y a sept ans, la même lettre, là. Puis c'est pour ça qu'ils
n'ont pas pu passer, parce que ces
gens-là ont dit la même chose. Mais, moi, ce que j'ai vécu entre l'époque de
mes prédécesseurs, comme vous dites,
j'ai vécu une pandémie où c'était plus difficile d'avoir la collaboration de
ces gens-là. Alors, il y a d'autres objectifs qu'on a.
M. Fortin : O.K. Là, vous dites : C'était difficile d'avoir la
collaboration des instituts universitaires.
M.
Dubé : Puis ces gens-là... Et c'est ce que
Mme Savoie a constaté dans son rapport après la première vague. Il faut le reconnaître, là, soyons très clairs
là-dessus, on n'a pas les moyens d'avoir six instituts et CHU à Montréal, dans lesquels les Québécois ont investi plus d'une
dizaine de milliards au cours des dernières années, là. Regardez le CHU, le CHUM, regardez le CUSM, regardez l'argent qui a
été investi dans Sainte-Justine. On vient de mettre 300 millions de
dollars à l'Institut de cardiologie pour
être capable de rénover l'urgence. Je m'excuse, là, mais, quand on a les
problèmes qu'on a en santé, ces gens-là doivent travailler ensemble.
Alors, moi,
ce que je dis à votre point : Soyons très clairs, on veut protéger les
fondations. C'était votre question. Moi,
ce que je dis dans ça, là : Il faut faire attention à prendre des mots
isolément, puis d'arriver, et de dire, comme c'est dit là, qu'il y aura des sociétés distinctes pour
séparer la... Il n'y a pas personne qui a dit ça, là. Puis tantôt, quand je
vous donnais un exemple...
Assoyons-nous ensemble. Maintenant qu'on dit que la recherche doit continuer,
que les fondations vont être libres d'envoyer l'argent où ils veulent, bien, il va falloir
trouver une façon d'avoir cette délégation-là, qui est importante aussi
pour la gestion clinique. Alors, voilà.
M.
Fortin : Oui. Les propos que vous tenez là, ils ont été
dénoncés ce matin, entre autres, par Lucien Bouchard. Et je ne fais pas
une habitude de citer Lucien Bouchard. Ce n'est pas, comme plusieurs personnes
dans votre parti, pour moi, un maître à penser. Il y en a d'autres, mais lui ne
l'est pas. Dans votre parti, il y en a, des gens qui le reconnaissent comme un maître à penser, puis c'est correct. Mais voici
ce qu'il a dit au sujet de ce que vous venez de dire : «Il y a des
réformes à faire — ce
n'est pas vrai qu'ils ne veulent rien savoir, il y a des réformes à faire — et on
en est conscients, mais il n'y a pas
seulement que la clinique. Il ne faut pas oublier que ce qui fonctionne très
bien dans notre système, c'est la recherche, l'enseignement,
l'innovation, et c'est là qu'on trouve ça, dans ces institutions-là qui sont créées de génération en génération par des
efforts, du talent, des adhésions de coeur. Et là, maintenant, on fait
disparaître leurs entités corporatives. Celles fondées en 1900
disparaissent, l'entité, le titre corporatif. On nous dit : Oui, mais la brique va encore être là, les noms vont encore
être là — ça,
c'est ce que vous disiez tantôt, là, le Sainte-Justine va continuer de
voir les enfants — oui,
mais il y a le monde derrière ça. Ça a une âme, une culture. Une institution,
ça a une âme, et là on pense qu'on va désâmer ces institutions-là, on va
démotiver les gens qui sont du côté de l'excellence.»
M.
Dubé : Ce qui est intéressant, M. le député... Puis moi,
je... un peu comme vous, là, ça fait quand même un certain temps que je
suis en politique, là, j'ai un respect, entre autres, pour les premiers
ministres, et particulièrement pour M.
Bouchard, que j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs fois dans les
dernières années, dans plusieurs négociations. Et les mots qu'il cite ce matin, je les ai entendus cet été souvent. Ça
fait que ce ne sont pas des mots qui sont nouveaux, là. Je pense que M. Bouchard ne les a pas inventés. Il
fait la représentation qu'il a à faire. Puis je le respecte, je le respecte.
Mais, en même
temps, je vous dirais, puis je pense que... Comment je dirais, donc? Il faut
être certain que le mot... Puis c'est
intéressant, là, quand ils se disent que c'est l'identité corporative et c'est
un... Je respecte beaucoup les avocats, là. Me Bouchard est quand même
un avocat d'expérience. Ce n'est pas pour rien qu'il met le mot «corporatif» à
côté «d'identité», parce qu'effectivement le
côté corporatif de ces instituts-là va disparaître, mais pas l'identité. Et,
pour moi, d'associer identifié... identité avec corporatif vient un peu
fausser le débat.
Moi, ce que je vous dis, je vais être très clair
avec tout le monde qui nous écoute aujourd'hui : Qu'est-ce qui empêche toute la force d'un conseil
d'administration qui est constitué par des gens excessivement compétents de
continuer à faire l'excellent travail qu'ils font, malgré un changement
de l'identité corporative, pour employer ses mots? Rien. Rien. Et ça, je débats ça avec plusieurs
présidents de conseil d'administration durant l'été. Alors, qu'on revienne en
disant : Non, non, non,
l'identité corporative, c'est ça qui va faire perdre l'âme... Parlez aux gens
de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont,
qui ont passé à travers des
sous-investissements majeurs depuis des années, des années. Ils n'ont pas un
conseil d'administration spécifique à l'hôpital puis ils sont capables
d'attirer des gens, des chercheurs. Et moi, je suis allé visiter leur centre de
recherche pour toute la question de la thérapie cellulaire. Ne venez pas me
dire que, parce qu'ils n'ont pas une entité corporative... qu'ils ont perdu leur
identité.
• (12 h 40) •
Alors, moi,
je dis : C'est correct, la lettre, là, je respecte ça, mais c'est un point
de vue et c'est un point de vue que les premiers ministres ont décidé de
défendre. Je respecte ça, trop de respect. Mais, en même temps, moi, je leur ai
dit : Vous prenez cette
position-là, c'est correct, mais j'aurai le droit d'exprimer aussi la nôtre,
parce que je pense qu'on est capables de continuer à faire ça sans avoir
ce besoin corporatif là qui semble si important pour certains présidents de
conseil d'administration. Voilà.
M. Fortin : Mais la différence, elle ne vient pas de...
(Interruption)
M. Dubé : Pardon.
M. Fortin : En fait, la différence...
M. Dubé : ...prendre la relève dans
mes explications, M. le Président, parce que je vais perdre...
Le Président (M. Provençal)
: Pas sûr que le député de Pontiac va
apprécier mes... va apprécier...
M. Fortin : Bien, peut-être. Peut-être, j'aimerais mieux les réponses.
C'est possible que j'aimerais mieux les réponses.
La différence,
là, elle vient du fait que les décisions, le pouvoir décisionnel, là, il
appartient à leur conseil d'administration. Là, on se retrouve avec un conseil
d'établissement. Appelez ça un conseil de... Comment vous appelez ça? Un
conseil d'administration d'établissement? Aïe! Ça, c'est de la belle
gymnastique linguistique, là. Mais le conseil d'administration,
aujourd'hui, là, il a des pouvoirs, des pouvoirs décisionnels. Le conseil... Le
comité d'établissement ou la nouvelle mouture, la nouvelle appellation que vous
avez, là, lui, il donne son avis au P.D.G. C'est tout. C'est tout. Et
elle est là, la grande différence. C'est... Tant les premiers ministres...
M. Dubé : ...mais, monsieur...
M.
Fortin : Non, non, mais un instant.
M. Dubé : Oui, O.K. C'est beau.
M.
Fortin : Tant les premiers ministres que les présidents
avec lesquels vous avez débattu au cours de la période estivale, ce
qu'ils vous disent, c'est que ça leur prend un contrôle pas juste de
l'enseignement, de la recherche, mais ça
leur prend un contrôle de la gestion clinique, parce que les deux ont besoin
d'être contrôlés par... Vous me dites : Ça ne peut pas être deux
entités différentes, mais ça a besoin d'être contrôlé par les mêmes... C'est ça
que les premiers ministres viennent vous
dire dans la citation que vous avez prise, là, il y a quelques instants :
Il faut que ce soient les mêmes personnes
qui aient ce contrôle-là. Alors, l'âme, est-ce qu'elle vient du fait qu'il y a
des gens, dans cet établissement-là, là, pas juste une personne, là,
mais qu'il y a des gens qui ont le contrôle de l'établissement? Là, on va se
retrouver avec un P.D.G. qui a le contrôle de l'établissement.
M. Dubé : Bien, regardez... Puis
c'est là que, des fois, on va s'entendre qu'on ne s'entend pas, puis c'est un peu ce que j'ai dit à ceux que j'ai rencontrés
plusieurs fois durant l'été, je vous dirais, entre autres... Je donnais
l'exemple de HMR tout à l'heure.
Pourquoi ça fonctionne bien au... ça fonctionne bien, à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, cette complicité-là
entre la recherche... Puis il n'y a pas de conseil d'administration de
l'hôpital. Puis j'espère qu'il n'y a pas personne ici qui va dire que... Toute l'expertise qui est faite en recherche
à HMR, elle est de qualité mondiale. Tantôt, je parlais de thérapie cellulaire. Puis il n'y a pas personne qui dit que,
HMR, ça lui prend l'entité corporative. La complicité entre la recherche et le clinique, il se fait.
Alors, moi, je me dis : Pourquoi ça fonctionne à des endroits puis qu'on
est... impossible de regarder ça autrement pour être capables de
respecter nos autres objectifs?
M.
Fortin : Mais l'entité corporative à HMR, là, elle est au
CIUSSS. En ce moment, là, elle est au CIUSSS de l'est de Montréal.
M. Dubé : Qui s'occupe de Santa
Cabrini puis qui s'occupe des autres hôpitaux.
M. Fortin :
Oui. Elle n'est pas directement à Santé Québec, là.
M. Dubé : Non, mais c'est...
c'est...
M. Fortin : Il y a quand même... Il y a un...
M. Dubé : Non, mais, je m'excuse,
là, juste pour qu'on se comprenne, là, on est en train de nous dire qu'à l'Institut de cardiologie ça prend absolument
l'entité corporative pour continuer à faire la meilleure fusion entre la
gestion clinique et la recherche,
puis je vous dis : Ils n'ont pas ça à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont,
puis ça fonctionne. Bien, je m'excuse d'être aussi direct que ça, là.
M. Fortin : Non, mais ce n'est pas que vous êtes direct, le problème,
c'est que ce n'est pas la même chose. Le CIUSSS de l'est de Montréal, là, a un
conseil d'administration. Il a des gens qui s'impliquent de façon bénévole. Cette âme-là, là, elle existe encore. Là, ce que
vous êtes en train de dire, avec ce que vous êtes en train de proposer avec votre projet de loi, c'est un tir qui vient d'en
haut, là. C'est pour ça que la... Si vous lisez entre les lignes de cette
lettre-là, là, ils vous disent :
C'est de la centralisation. C'est ça qu'ils vous disent. C'est ça que le député
des Îles-de-la-Madeleine nous a dit ce matin. Lui, il l'a vu de la même
façon que moi. Il a dit : Ça, c'est de la centralisation. À un moment
donné, il y a des limites à la centralisation.
M. Dubé : ...je pense que, si on
donne plus de marge de manoeuvre à un P.D.G. pour être capable de décider plus rapidement, M. le Président, je pense que les
Québécois vont comprendre que c'est de la décentralisation et non de la
centralisation, pour que les institutions soient capables de mieux travailler
ensemble. Ce n'est pas de la centralisation, c'est de la décentralisation. L'île de Montréal, c'est une île. On a des
grands problèmes à Montréal. Il faut que ces gens-là soient capables de
travailler ensemble à l'extérieur d'une entité corporative.
M. Fortin : Et je vous soumets qu'ils sont capables de travailler ensemble. Vous
n'êtes pas obligé de passer par ce projet de loi là. Vous n'êtes pas obligé de
passer par cette façon de faire là. Vous n'êtes pas obligé de passer par
une façon de faire qui a fait lever, hein,
la voix de six premiers ministres, là. On peut très bien collaborer. Ils
peuvent très bien collaborer sans passer par ce que vous proposez.
M. Dubé : Et
je respecte votre point de vue. Avec tout le respect que je vous dois et aux
ex-premiers ministres, je respecte votre point de vue.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député des Îles-de-la-Madeleine,
je vous cède la parole.
M. Arseneau :
Oui. Bien, je suis avec attention, là, la discussion et je voudrais m'y
inscrire, si vous me le permettez, parce que
je comprends que le ministre essaie de trouver une solution à ce qu'il décrit
comme un manque de collaboration des CHU et des
instituts. Alors, je cherche le lien logique entre... bien, à part de la
centralisation du pouvoir, là, entre faire
disparaître les entités juridiques existantes et la collaboration qui, il me
semble, pourrait être mise en oeuvre
autrement. Et j'aimerais qu'on nous explique en quoi le fait de faire
disparaître les C.A., tourner le dos à leur implication, leur engagement
et leur compétence, rassembler ça au sein d'une unité qui s'appelle Santé
Québec, qui va détenir le pouvoir de
contraindre, j'imagine qu'on voit ça comme un pouvoir de contrainte, en faisant
fi de ce qui se passe actuellement à l'intérieur de ces fleurons du système de
la santé au Québec... Est-ce qu'on ne risque pas gros en voulant régler un
problème et en ouvrant cette boîte de Pandore qui pourrait en créer bien
d'autres?
M. Dubé :
Écoutez, je pourrais vous
répondre plusieurs choses. Je vais essayer de ne pas toujours répondre la
même chose, parce que, dans le fond, on revient toujours la même question, là.
Moi, je veux juste
qu'on me comprenne bien, là, parce que, quand j'entends des mots de... perdre
l'âme de Sainte-Justine ou de l'institut... Je pense que ce qui fait la force
de nos organisations qui ont réussi à passer à travers trois années de pandémie, là... je ne pense pas que c'est les conseils
d'administration uniquement. Je ne dis pas qu'ils n'ont pas fait un effort incroyable. Ce n'est pas ça que
je dis. Mais c'est les personnes, c'est nos employés sur le terrain. Puis
ça, je pense qu'il faut faire attention
que... Même si on changeait l'unité corporative, les 17 000,
18 000 personnes qui sont
du CISSS de Montréal, qui ont une entité corporative différente, comme on le
disait tantôt, de HMR avec Santa Cabrini puis les... les CHSLD... Moi, j'ai bien de la misère à penser que, parce
qu'on change l'unité corporative, on va perdre l'âme de ces gens-là. Je
veux juste faire cette précision-là, O.K.?
Bon,
qu'est-ce qui nous a amenés... On ne fait pas ça pour le plaisir, là. Qu'est-ce
qui nous a amenés à faire ce... à demander
ce changement-là, c'est-à-dire la fusion des unités corporatives? Et ça, je
n'ai pas peur de le dire, là. On l'a dit depuis le début. Quand on s'est
présentés devant l'opposition pour faire le débriefing du projet de loi, on a
dit : On a d'autres raisons de
faire ça, d'autres raisons étant, entre autres, la gouvernance syndicale, hein?
On sait qu'un employeur unique va
avoir un très gros impact sur le nombre de conventions collectives qu'on a. Et
je pourrais vous donner plusieurs raisons
comme ça. Alors, je ne voudrais pas qu'on dise ici : C'est uniquement
parce que, peut-être, la collaboration entre les CISSS et les CIUSSS
n'est pas optimale. Il y a plusieurs autres raisons.
• (12 h 50) •
Et
c'est là qu'est notre défi, M. le député, c'est, quand on regarde tous les
défis qu'on a, d'être capables de faire passer des employés qui ont
25 ans d'ancienneté d'un CISSS à un autre CISSS et de ne pas être capables
de le faire parce qu'il y a cette notion
d'employeur unique qui n'est pas là en ce moment, mais qu'on veut avoir pour
permettre la mobilité des gens qui, après 25 ans... qui
travaillaient, par exemple, au centre-ville, au HMR, qui disent :
Maintenant, après 25 ans, là, je
pourrais-tu me faire reconnaître mon ancienneté pour que je puisse aller
travailler dans les Laurentides? Et j'ai besoin d'eux autres aussi dans
les Laurentides. Alors, à chaque fois, je suis obligé de le répéter, mais il y
a plusieurs éléments, dans notre vision qui
est la philosophie du p.l. n° 15, d'être capables, justement, de rendre plus de
fluidité.
Alors,
moi, je ne suis pas en train de dire que la seule raison, c'est que ce n'est
pas optimal, hein? Parce que je ne veux
pas être dans le club des mal cités, là. Mais, quand je reviens au rapport
Savoie, qui a été fait à l'été 2020, après la première vague, elle
a dit : Ce n'est vraiment pas optimal. Et on l'a vu quand on sort
tranquillement de la pandémie. On revient à
certaines attitudes et... qui est normal, parce qu'on demande à un conseil
d'administration... Et je l'explique, là.
On demande à un conseil d'administration de protéger son établissement, que sa
principale préoccupation, c'est de s'occuper
de ses affaires à lui. Alors, moi, je les comprends. Mais on nous dit :
Étant donné l'état du réseau qu'on a en ce moment, on est-tu capables de vous... garder l'équilibre entre ce que
vous nous demandez puis l'identité d'une Sainte-Justine ou d'un Institut
de cardiologie? Je suis d'accord, ils ont une identité propre, soit de soins
pédiatriques soit de cardiologie. Je
reconnais ça. On reconnaît ça. Et c'est pour ça qu'on a fait les amendements
qu'on dépose cette semaine. Mais, en même temps, on nous dit :
Donnons-nous les moyens de mieux travailler ensemble. Mais ça n'enlève pas
toutes les autres raisons que je viens de vous expliquer.
Alors,
moi, quand on parle de l'âme, est-ce qu'on va perdre l'âme de ce qui se passe à
HMR ou de ce qu'on... Là, je veux juste faire attention qu'on n'utilise
pas des mots... Parce que, je le dis souvent à tout le monde, ne tirons pas
dans notre propre chaloupe. Ne tirons pas dans notre propre chaloupe. On a déjà
assez de problèmes, là. Je pense qu'il faut essayer de trouver des solutions
puis je pense qu'on est là.
M. Arseneau :
Mais en fait c'est quand même curieux que vous utilisiez cette
expression-là parce que c'est à peu près l'expression qu'ils utilisent aussi
pour vous prévenir de ne pas tirer dans les six chaloupes dont on parle, qui fonctionnent quand même, qui ont une quête, une
poursuite d'excellence et qui, effectivement... Moi, je pense... Vous le contestez, mais je pense qu'il y a une âme. Il
y a certainement un engagement, puis on peut utiliser le vocabulaire qu'on
veut, mais il y a certainement une capacité, pour les gens qui oeuvrent dans
des institutions comme celles-là, une capacité d'agir sur la recherche, sur l'innovation, sur l'enseignement et sur les
soins cliniques qui sont offerts, qu'ils risquent de perdre dans un
amalgame beaucoup plus grand.
Et
c'est justement ce qu'on constate, même chez différents corps d'emploi. Ce
qu'on constate avec le système de santé à l'heure actuelle, c'est peut-être la
perte de sens du travail d'un certain nombre de professionnels de la santé
lorsqu'ils sont un numéro dans une immense machine où les ordres viennent d'en
haut, puis on a de la difficulté à faire le
lien entre les besoins des patients que l'on fréquente, que l'on soigne au
quotidien et les commandes qui peuvent venir d'ailleurs. Quand on parle
d'âme, c'est peut-être un peu ça aussi. Ce n'est pas juste l'âme de
l'institution. C'est l'engagement puis la capacité, véritablement, là, de faire
une différence sur le terrain.
Vous avez
parlé tout à l'heure, puis je pense que c'est important de le mentionner, du
fait que ça pouvait peut-être fonctionner sans l'entité juridique, de
pouvoir faire à la fois de l'innovation, de la recherche et puis administrer
des soins, avec un
exemple, l'exemple de HMR, que je ne connais pas, mais vous le défendez. Et
puis moi, j'aime vous croire sur
parole quand vous illustrez comment ça peut fonctionner avec cet exemple-là.
Moi, je vous offrirais un contre-exemple.
D'ailleurs, l'un des instituts qui est visé par
la demande actuelle de trouver une façon de continuer d'opérer dans la
continuité des dernières décennies, c'est l'Institut universitaire de
cardiologie et de pneumologie de Québec, l'IUCPQ, qui, depuis plusieurs années,
parle de la façon dont on a appliqué Optilab, qui lui fait perdre les moyens d'appliquer l'excellence dans leurs services
depuis un certain nombre d'années, qui la prive d'un certain nombre de moyens de traiter leurs patients de façon fluide, de
façon efficace, et rapide, et rigoureuse, et qui estime, et puis ce sera la fin
de mon intervention, qui estime qu'en regroupant leurs services au sein
d'une immense machine il y a quelque chose qu'on
pourrait appeler comme un nivellement par le bas. Et c'est un des éléments sur
lequel, moi, il me semble qu'il y a un danger de glissement que je veux
quand même soumettre à l'attention des membres de la commission.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement qui introduit l'article 37... 43.1? Excusez-moi. S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais demander un vote par appel nominal. Alors, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin : Contre.
La Secrétaire : Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Contre.
La Secrétaire : M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Contre.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Contre.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, l'amendement qui introduit
l'article 43.1 est adopté à la majorité. Donc, le nouvel
article 43.1 est adopté.
Maintenant, il reste à peine quelques minutes.
Je veux quand même mentionner que les données sur les RPA et autres qui avaient été demandées en suivi à M.
le ministre sont maintenant sur Greffier, donc peuvent être consultées.
M.
Dubé : ...petite question. Encore une fois, j'apprécie
beaucoup la qualité de la discussion qu'on vient d'avoir. Le prochain
article qu'on serait, ce serait...
Le Président (M. Provençal)
: 94 à 98, parce que... En tout cas,
moi, j'avais pensé qu'étant donné qu'on est vraiment
sur la notion des... de tout ce qui est fondations... qu'on devrait traiter au
moins les articles 94 à 98, à moins que vous me donniez une
indication contraire.
M.
Dubé : ...parce qu'on prend toujours un peu l'heure du
midi pour regarder ce qui s'en vient dans l'après-midi, donc... Parce qu'on
avait quand même quelques articles qui étaient sautés, comme 60, 61, pour
d'autres raisons. Donc, on continuerait dans la lignée des fondations.
Moi, je pense que c'est une très...
Le Président (M. Provençal)
: Moi, je pense qu'on devrait
continuer, à moins que vous me donniez un avis contraire...
M. Dubé : Non, mais...
Le
Président (M. Provençal)
: ...sur tout ce qui est en lien avec les fondations
parce que c'est vraiment un des éléments majeurs qui a été discuté cet
avant-midi.
M. Cliche-Rivard : ...
M. Dubé : Bien, écoutez, les gens y
travaillent, là. On a... Parce qu'ils m'ont demandé... Il faut parler au ministère des Finances en raison du lien avec les
sociétés d'État. Ça fait qu'avant de finaliser notre... je voudrais les
entendre. Puis on est en contact avec eux en ce moment, là. C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
Alors, sur ce... Oh! il reste... On va
suspendre les travaux jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise à 15 h 04)
Le Président (M. Provençal)
:
Alors, rebonjour à tous. La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus
efficace.
Lorsqu'on a terminé nos travaux, nous... j'avais
annoncé que nous débuterions par la section Contributions et fondations de la section II, à
l'article 94. Alors, sur-le-champ, je vous fais lecture de
l'article 94 pour lequel, M. le ministre, vous aurez, dans un premier
temps, un amendement et pour lequel, par la suite, vous aurez un nouvel
article 94.1.
Alors, pour
l'article 94 : «Santé Québec doit affecter à l'un de ses
établissements les dons, les legs et les autres contributions qu'elle
reçoit et qui sont destinés à cet établissement par leurs contributeurs.
«À cette fin, elle tient une comptabilité
distincte à l'égard des contributions qui sont de nature financière.»
Cet article
prévoit que les dons, les legs et les autres contributions reçus par Santé Québec alors qu'ils sont destinés à un établissement par un
contributeur doivent être affectés par Santé Québec à cet établissement.
Afin de
s'assurer du respect de cette règle, cet article prévoit que Santé Québec doit
tenir une comptabilité distincte à l'égard des contributions qui sont de
nature financière.
Et maintenant je vais vous inviter à nous faire
lecture de votre amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. Alors, à
l'article 94 du projet de loi :
1° insérer, après le premier alinéa, le
suivant :
«Elle doit de
même affecter les revenus générés par les activités de recherche ou
d'innovation d'un établissement à celui-ci.»; et
2° remplacer, dans le deuxième alinéa, «cette
fin» par «ces fins».
Le commentaire. Cet amendement vise à prévoir
que les revenus générés par les activités de recherche d'un établissement
doivent être utilisés pour cet établissement.
Et merci beaucoup, Mme la secrétaire, on voit...
ou monsieur. On voit ici les... Est-ce que vous êtes capable, peut-être, d'aller un petit peu plus loin? Oui,
très bien. On voit 94 qui tient compte de l'amendement, là, que je viens de
lire.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement? Oui,
Mme la députée.
Mme Setlakwe : Oui. J'ai... Je me
demandais si... Peut-être, c'est prévu ailleurs, là. On a parlé beaucoup des activités de recherche ou d'innovation et là on
veut, évidemment, que les revenus générés par ces activités-là ne restent pas dans Santé Québec, qu'ils soient dirigés vers
l'établissement. Est-ce que... Là, évidemment, je réfléchis un peu tout haut, là, mais, moi, ce que ça me suscite comme
question, c'est : Mais on ne vise pas les... aussi les dons
philanthropiques qui ont été versés
pour des fins de recherche? Parce que ça aussi, là, ça va... ça ne peut pas
aller dans Santé Québec, ce qui sert à financer.
M. Dubé : ...
Mme Setlakwe : C'est inclus
là-dedans?
M. Dubé : Oui.
Mme
Setlakwe : Revenus... O.K.
M. Dubé : Bien,
on dit «les dons, les legs et les autres contributions».
Mme
Setlakwe : Ah oui! Excusez. Parce que moi, j'ai juste l'amendement,
là. O.K. O.K. Oui, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: C'était
dans le premier alinéa.
Mme
Setlakwe : Oui, oui, oui, en effet. O.K. Donc... Et là c'est les...
M. Dubé : Puis
vous avez raison... (panne de son) ...tout à l'heure. Là, si on se concentre...
Mme
Setlakwe : Là, on est juste sur l'amendement?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va, Mme la députée?
Mme
Setlakwe : Bien, on ne peut pas être contre le principe, là. Bien non,
je comprends.
Le Président (M. Provençal)
: Pour l'amendement, présentement, ça
va?
Mme
Setlakwe : Pour l'amendement, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Sur l'amendement, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Oui. Très bien. M. le ministre,
pourriez-vous contextualiser ou me détailler on parle de quoi,
finalement, là, dans les revenus générés par les activités de recherche?
Qu'est-ce que... qu'est-ce que ça constitue, normalement, un revenu généré par
une activité de recherche ou d'innovation?
M. Dubé : Daniel
pourra compléter, mais, ce matin, je vous parlais de Maisonneuve-Rosemont. Ils
ont une recherche en thérapie cellulaire,
hein, qui... où on s'en va de plus en plus vers la médecine personnalisée. Vous
avez un problème de cancer, on analyse vos génomes, vos gènes, puis on
est capables de faire un traitement très spécialisé, O.K.? Bien, il y a des
entreprises qui ont été faites alentour de ça, là, je le dis globalement, et
qui peuvent avoir des revenus assez importants maintenant, parce qu'on peut
vendre la recherche, les brevets qui ont été faits là-dessus.
M.
Cliche-Rivard : O.K. C'est sur les brevets, sur la recherche.
M. Dubé : Entre
autres, entre autres.
M.
Cliche-Rivard : Puis là ça, ça a une valeur, puis donc, directement,
toutes ces valeurs-là demeurent dans l'établissement.
M. Dubé : Puis
je peux vous dire qu'à Maisonneuve-Rosemont, là...
M.
Cliche-Rivard : C'est assez important.
M. Dubé : ...si
vous avez la chance d'aller voir ça, ce... le centre de recherche qui a été
fait pour la thérapie cellulaire, c'est vraiment impressionnant.
M. Cliche-Rivard : Et, dans ces... dans
cette comptabilité-là qui est distincte, j'imagine qu'il y aura un rapport
annualisé où on pourra savoir à peu près ou grandement qui a reçu et combien a
reçu par établissement.
M. Dubé : Ça, c'est une question que j'ai indirectement
répondue ce matin. Oui, il va falloir... Comment je dirais, donc? En ce moment,
on n'a pas beaucoup d'information là-dessus dans la situation actuelle.
M.
Cliche-Rivard : Je comprends.
M. Dubé : Puis, où il faut faire attention, puis je suis...
je suis très, très prudent là-dessus, parce qu'il faut marcher avant de courir,
là... Moi, ou le ministre, ou peu importe, là, qui sera là un jour, a
globalement le droit de poser toutes les questions qu'il veut. Il faut
qu'il se calme un peu des fois, là, mais il a le droit de poser des questions.
Moi... pas nécessairement demander de
reddition de comptes additionnelle là-dessus, même si, en ce moment, on n'en a
pas. J'aime mieux laisser ce choix-là à Santé Québec, qui aura le droit
de poser des questions.
Mais ce que je voudrais vous dire,
c'est que la décision des projets de recherche, elle est complètement... elle
est complètement transférée, pour les raisons que j'ai expliquées.
• (15 h 10) •
Bon,
maintenant, moi, je pense qu'il serait de bonne guerre, au cours des prochaines
années, peut-être, d'avoir une meilleure connaissance de ce qui se fait
en termes de recherche, parce que, je l'ai dit ce matin, il y a à peu près 10 000 projets, c'est énorme, c'est
beaucoup, puis il y en a qui se complètent, puis il y en a qui recommencent.
Moi, je pense qu'on doit trouver une
façon... sans nuire à, je dirais, l'autonomie au niveau de la recherche, mais
d'avoir un petit peu plus d'informations au niveau de Santé Québec.
Mais, en ce moment,
c'est un des droits que le ministre a, parmi d'autres, qu'il pourrait poser des
questions pour dire : Il y a combien de personnes, par exemple, qui font
du travail en génomie? Je vous donne cet exemple-là. Il n'y a pas juste Sainte-Justine qui en fait en ce moment. Le CHUM en
fait, puis tout ça. Ça fait que c'est un petit peu la philosophie. Mais,
moi, c'est tellement important de respecter l'autonomie dans ça que c'est comme
ça que je le vois en ce moment.
M.
Cliche-Rivard : Et c'est toujours Santé Québec qui va recevoir les
fonds en premier ou si l'institution... l'établissement peut recevoir les fonds
directement?
M. Dubé : Pas...
C'est ça, pas nécessairement...
M.
Cliche-Rivard : Pas nécessairement.
M. Dubé : ...parce qu'il y a des... il y a des grandes
donations qui se font, des fois, directement à la fondation, hein?
M.
Cliche-Rivard : Exactement.
M. Dubé : O.K.
Et vous allez voir, dans les prochains articles, qu'on tient compte de ça. Si
c'est donné à Santé Québec, il y a des
règles comment les retransférer. Si c'est donné aux fondations, bien, on ne
s'en occupe pas. Elle est déjà donnée à la fondation.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc, Santé Québec
ne sait pas exactement le portrait de chaque fondation, parce qu'il ne
transfère pas chaque fonds.
M. Dubé : Non.
Mais, comme je vous dis, je pense qu'il y a une façon. Puis, à date, ça n'a pas
été vraiment sur le radar les dernières
années parce que... Ce qui est un petit peu compliqué, puis, comme je vous dis,
on ne peut pas tout changer non plus,
là, mais il y a beaucoup d'implication de la part du MEI, du ministère de
l'Économie, parce que le ministère de
l'Économie gère les gros fonds de recherche, les fonds de recherche, national
ou provincial, là, dépendamment si vous êtes plus fédéraliste ou plus...
M.
Cliche-Rivard : Vous savez où je loge.
M. Dubé : Oui, je sais. C'est pour
ça que je voulais dire les deux. Mais, sérieusement, pour répondre à votre
question, c'est un peu difficile de voir l'ensemble de ces projets-là et le
financement de ça. Moi, c'est pour ça que je dis : Un jour, peut-être, quand ça deviendra la... une
priorité, mais, en ce moment, ce n'est peut-être pas sur ça qu'on a mis
beaucoup d'énergie, parce qu'on a confiance dans les gens qui font la
recherche.
M.
Cliche-Rivard : Dans les commentaires... Bien non, je vais garder...
Là, on est sur l'amendement?
Des voix :
...
M.
Cliche-Rivard : Ça fait que je reviendrai sur... je reviendrai sur 94
principal. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Aucun
problème. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention ou commentaire
sur l'amendement, est-ce que l'amendement déposé par M. le ministre à
l'article 94 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant,
interventions sur le 94 amendé? Alors, je pense que, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
vous aviez signifié que vous aviez peut-être une question, ou Mme la députée.
Mme
Setlakwe : Oui, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y. Mont-Royal—Outremont,
c'est à vous.
Mme Setlakwe :
Juste pour revenir sur la
discussion qu'on avait tout à l'heure à l'article... On était dans les 40...
Des
voix : ...
Mme
Setlakwe : ...le 47.1, il
est ici. Je suis désolée. On avait la discussion avec le légiste, là, les
pouvoirs qui sont délégués...
Le Président (M.
Provençal)
: ...j'ai
dit 47, c'est 43.1, le dernier qu'on a voté.
Mme Setlakwe :
Deuxième... Oui. Bien, je pense
que le principe de 94, il est bon. Je me demande si le libellé, il colle bien à ce qu'on avait écrit à 43.1. Donc,
on oblige Santé Québec à «affecter à l'un de ses établissements les dons,
les legs et les autres contributions — je
pense, ça couvre pas mal tout — qu'elle
reçoit et qui sont destinés à cet établissement
par leurs contributeurs». Mais là, premièrement, donc, ça ne va pas forcément
transiter par Santé Québec ou oui?
M. Dubé : Bien, comme j'ai dit, il y a des fois qu'il y a
des fonds qui vont directement aux fondations. Ça fait qu'à ce
moment-là...
Mme
Setlakwe : Ça, ça ne change pas.
M. Dubé : Ça,
ça ne change pas.
Mme
Setlakwe : O.K. Si ça passe par Santé Québec, il a l'obligation de
l'affecter à l'établissement.
M. Dubé : Et
voilà. Et voilà.
Mme
Setlakwe : Bien...
M.
Fortin : Bien, ça, c'est...
Mme
Setlakwe : Oui, vas-y.
M. Fortin : Bien,
ça, c'est seulement si cette contribution-là, elle est destinée à un
établissement. Quelqu'un qui fait un legs, par exemple, là, puis qui
donne juste à Santé Québec, là, tu sais, qui ne se donne pas... qui ne se donne
pas le... qui ne donne pas de spécificité par rapport à son don, là, il se
passe quoi?
M. Dubé : ...qui
traite de ça aussi?
Mme
Setlakwe : ...un legs testamentaire sans but précis.
M. Dubé : ...si le donateur décide de le destiner à tel
établissement, mais, s'il est donné à Santé Québec, pas donné à un établissement en particulier, bien oui, il va
être... Ça doit être quand même assez rare, parce qu'habituellement les gens
sont plutôt dirigés vers un établissement.
Le Président (M.
Provençal)
: Habituellement,
dans un don, tu vas cibler une affectation de ton don.
M.
Fortin : Oui, mais ça pourrait arriver,
là.
M. Dubé : Oui,
mais ça pourrait arriver, mais...
M. Fortin : Et,
dans ce cas-là, en théorie, si Santé Québec, comme le soufflait Me Paquin, peut
faire ce qu'il veut avec, bien, en théorie, il peut le redonner au fonds
consolidé.
M. Dubé : Je pense que... je pense que le ministre des
Finances aimerait ça, mais, la réponse, je ne pense pas que c'est oui.
Le Président (M.
Provençal)
: ...peut-être
oui, mais j'espère que c'est non.
M. Dubé : J'espère
que c'est non, moi aussi. Mais... Non, mais...
M. Fortin : Bien,
je... Non, mais on devrait spécifier que tout don devrait aller à un
établissement, là. Moi, je ne vois pas pourquoi ça resterait dans les
mains du gouvernement.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, avez-vous un
commentaire à formuler? Parce que c'est quand même un élément qui risque d'être sensible, là.
M.
Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. Bien, en fait, c'est que,
d'une part, il faut faire attention de s'assurer de respecter la volonté
du donateur. Si le donateur dit : Je donne à Santé Québec pour que Santé
Québec fasse telle ou telle chose, après, si
on est trop contraignants dans la loi, on va avoir de la difficulté, à un
moment donné, à y donner suite.
Maintenant, quand les organismes autres que budgétaires, comme Santé Québec,
reçoivent des revenus, normalement, ils
vont les garder, et ça va aller à l'encontre de leurs dépenses. Donc, c'est un
cas plutôt théorique, l'éventualité de dire : Bien, cet argent-là,
Santé Québec pourrait décider de le redonner au fonds consolidé du revenu.
M. Fortin : ...mais vous savez qu'il y a des années, là... il y a des
années où le président du Conseil du trésor puis
le ministre des Finances mettent pas mal plus de pression sur les ministres
pour ramener les sous vers eux. Alors, tu sais, ça pourrait arriver, là.
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous émettre un commentaire?
M. Dubé : ...ex-P.D.G. qu'ici, là,
il dirait : Santé Québec devrait se dépêcher de le réinvestir. Je pense
que la meilleure réponse que je peux vous... J'espère que le ministre des
Finances ne m'écoute pas, là, mais...
M. Fortin : On ne lui enverra pas le «tape».
M. Dubé : Mais c'est quand même
assez exceptionnel que ce ne soit pas dédié à un établissement ou...
M. Fortin : Je suis d'accord.
Le
Président (M. Provençal)
: C'est exceptionnel. Mais, comme le mentionnait le
député de Pontiac, ça demeure une possibilité.
Mme
Setlakwe : Oui, ou que quelqu'un dise : Je donne à la
cause de la santé des enfants ou en cardiologie. C'est général, là. On
fait quoi après?
M.
Dubé : Bien, encore une fois, je le dis, s'il n'est pas
dédié... s'il n'est pas — «dédié»,
est-ce que c'est le bon mot? — spécifié
à un établissement, là, à ce moment-là, il va à Santé Québec. Mais, quand vous
me dites cardiologie, si quelqu'un pense à cardiologie, il va penser à
l'ICM, il va penser à l'IUCPQ à Québec. Je vous dirais...
M. Fortin : ...se retrouver, là... puis on n'est pas rendus là, mais on
va se retrouver avec un réseau de belles pancartes bleues marquées «Santé
Québec», là. Donc, ça se peut que quelqu'un fasse... dans son testament, fasse juste marquer «Santé Québec», là, «je donne à
Santé Québec», puis qu'il ne spécifie pas cardiologie, les enfants, le cancer,
peu importe, là. Alors, moi, je veux juste qu'on trouve une façon, là, de
s'assurer que cet argent-là n'est pas retourné à Sonia LeBel ou à Eric Girard.
M. Dubé : O.K. On ne personnalisera
pas, là.
M. Fortin : Non. Je n'ai pas le droit de dire... D'accord. Mais...
M. Dubé : Non, non, non, c'est
correct.
Le Président (M. Provençal)
: Vous ne voulez pas que l'argent se
retrouve dans le cloud.
M. Fortin : Bien, ça non plus.
M.
Dubé : Moi, je vous demande conseil là-dessus, Me Paquin,
parce que, de la façon... Là, on est en train de discuter un 94 amendé,
hein, c'est ça qu'on... On est là puis on dit : «...les legs et les autres
contributions qu'elle reçoit et qui sont destinés à cet établissement...»
M. Fortin : ...ils sont destinés. Donc, moi, je vous laisse, dans mon
testament, des sommes pour l'Hôpital du Pontiac,
bien, ça va à... ça va aller à Santé Québec, qui va le rediriger vers
l'établissement. Mais, si je fais juste dire : Ça va à Santé Québec, on ne
sait pas. Est-ce qu'on... J'imagine, on peut le spécifier. J'imagine, c'est
faisable de dire : Un don versé sans être destiné à un
établissement. Santé Québec doit quand même choisir un établissement pour le...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, monsieur...
• (15 h 20) •
M. Paré (Daniel) : ...M. le
Président. Dans la vraie vie, une chose comme ça arriverait... On a tellement
de priorités puis malheureusement on n'a pas toujours les fonds pour faire des
priorités. Je peux vous garantir que cet argent-là
va être assigné à une des priorités qui seraient là. Ça fait que, ce bout-là,
dans un... au niveau de la théorie, là, je l'entends, mais, au niveau pratique, ce serait vu vraiment comme une
bonne nouvelle, puis je vous assurerais... Puis, dans une vraie vie, là, encore là, on s'assurerait de le dédier
rapidement puis on s'assurait de... avec le donateur ou sa famille aussi, de faire un
événement. Ça fait partie aussi des cultures, là, des établissements et des
fondations pour reconnaître, là aussi, cette donation-là, surtout si
elle n'est pas donnée. Dans le cas, comme j'ai entendu, pour des enfants, bien,
encore là, on en a, des listes de priorités,
là, dans la vraie vie, pour les enfants, etc., et on irait sur notre liste de
priorités. Puis je peux, encore une
fois, vous garantir que n'importe quel administrateur du réseau de la santé et
services sociaux aurait... aurait une cause rapidement pour investir.
M. Fortin : Mais
ce cas-là m'inquiète moins, parce qu'une fois qu'il est tagué «cardiologie» ou
«pour enfants», bien là, vous avez le choix, mais il y a une obligation
qui est liée à ça, là. Ce n'est pas un don «faites ce que vous voulez avec».
Mais un don qui n'est pas spécifié... Je comprends qu'il y a beaucoup de
priorités, mais je veux juste... je veux
juste m'assurer que le «top gun» clinique, il est plus vite que le «top gun»
finances, là, pour mettre le grappin sur cet argent-là.
M. Dubé :
Parce que, de la façon dont 94 est écrit, Me Paquin, là, c'est parce qu'on...
il y a le «et». Puis je ne veux pas faire...
Je ne veux pas arrêter, «qu'elle reçoit», parce que, des fois, elle le reçoit,
puis il est dédié. Vous me suivez? Il
est... Il faut juste faire attention. Parce qu'on aurait pu faire un point «ou
qui sont destinés à cet établissement». Mais, si on arrête à «qu'elle reçoit»...
Je peux juste vous dire qu'elle peut le recevoir, puis il n'est pas
nécessairement destiné.
M.
Fortin : Ça prendrait presque une autre
phrase en dessous, là.
M. Dubé : Mais...
O.K. Mais, comme dirait des fois quelqu'un que je connais, on jase, là. Est-ce
que... Une phrase supplémentaire, qu'est-ce
qu'elle viendrait dire? Parce que je suis ouvert, là, mais qu'est-ce qu'elle
viendrait dire? Que l'argent doit rester dans Santé Québec?
M.
Fortin : Non. La théorie, c'est qu'un...
M. Dubé :
Ce serait la clause Sonia LeBel?
M.
Fortin : Puis là je le dis dans... On est
bien partis, là.
M. Dubé : Non,
non, mais ça va bien, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Là, je
vous juge coupable.
M. Dubé : Ah!
O.K. O.K. O.K.
M. Fortin : Bien, je pense que ce qu'on veut dire, puis on
trouvera les bons mots, là, il y a assez d'avocats autour de la table
pour nous aider, mais un don qui n'est pas destiné à un établissement en
particulier doit tout de même être redirigé
vers un établissement. C'est ça, l'objectif, là. Un don à Santé Québec mais qui
n'est pas destiné à un établissement doit tout de même être dirigé.
M. Dubé : Puis
ce serait le choix de Santé Québec de le destiner au bon endroit.
M.
Fortin : Rendu là, rendu là.
Mme
Setlakwe : ...tous ses pouvoirs relatifs, puis là ça doit se lire avec
43.1, tous «ses pouvoirs relatifs aux activités philanthropiques»... Tu sais,
on est dans les activités philanthropiques ici. Moi, j'aurais personnellement
dit «relatifs aux dons, legs et autres contributions».
M. Dubé : Vous
passez de 43 à...
Mme
Setlakwe : Bien, il faut que ça se lise ensemble, selon moi, là.
M. Dubé : Mais là vous... Regardez, je vais juste... Je vais
la poser caméra, là. Daniel, sur le principe, là, tu es un ancien P.D.G., là...
Moi, je comprends très bien la demande. Puis, s'il y avait une façon de dire...
Puis je lance l'idée, là, puis après ça on va donner le temps à Me Paquin de
peut-être parler avec les légistes. Mais on pourrait dire : Dans le
cas où il n'est pas spécifié, le... Santé Québec pourrait le redistribuer à un
établissement, le garder très général.
M. Paré
(Daniel) : Ça ne fait pas mal. Dans la vraie vie, c'est ce qui va
arriver.
M. Dubé : Ce qui va arriver. Moi, je... Mais je voudrais
juste avoir le temps d'en parler à Me Paquin. Parce que je comprends
très bien. Puis on essaie de boucher les trous, là. C'est ça qu'on essaie de
faire.
Mme
Setlakwe : C'est exactement ça.
M. Dubé : Non,
non, mais on est tous à la même place. On va prendre juste quelques minutes,
puis je veux juste donner le temps...
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous qu'on suspende?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Et ce serait à l'intérieur du 94 que
cette modification-là se ferait?
M. Dubé : Bien...
Le Président (M. Provençal)
: Possiblement. Parce que, vu qu'on
parle de dons, legs et autres contributions, je pense que ça semble être dans
ce coin-là.
On va suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 35)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous reprenons nos travaux. Il
y a eu quand même un questionnement qui a
été soulevé par l'opposition, qui a demandé une certaine réflexion de la part
de Me Paquin et de son équipe. Alors, M. le ministre, je vous cède
la parole.
M. Dubé : Oui. En fait, la question
très à propos de la députée de Mont-Royal—Outremont, c'était de dire : Qu'est-ce qui arrive dans le
cas où un don n'est pas... un don ou un legs n'est pas spécifiquement désigné à
un établissement en particulier? Puis on se
demandait si... comment on faisait pour s'assurer qu'il reste au niveau de
Santé Québec. Et, après quelques minutes de réflexion, on est revenus,
grâce à l'équipe de légistes, à l'article 87, et l'article 87, que je me permets peut-être de relire, là, si vous
permettez, Mme la députée, parce que l'article 87 est le premier
article du financement, et qui dit : «Santé Québec finance ses activités
par les revenus provenant des subventions qu'elle
reçoit — ça,
c'est principalement l'argent qu'elle reçoit du ministère des Finances et du
Trésor, qu'on appelle des subventions — des
droits, [des] frais, redevances et autres rémunérations qu'elle perçoit ainsi
que [...] d'autres sommes auxquelles elle a droit.»
Ça fait que,
déjà, à 87, on couvre le fait qu'un legs... Puis là je le dis clairement pour
répondre à votre question, un don ou un legs ferait partie des autres sommes,
et ces autres sommes là seraient sous la gouvernance et la propriété, si je peux le dire comme ça, de Santé Québec.
Donc, c'est ce qu'elle aurait le droit de garder, à condition qu'elles ne soient
pas spécifiquement désignées à un établissement.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, Mme la députée?
Mme Setlakwe : Merci pour
l'explication, oui, et pour la discussion, oui.
M.
Dubé : Bien, merci pour la
question aussi, parce que je pense que ça clarifie peut-être un trou qu'on
voulait boucher pour être sûrs que, si un don était fait par quelqu'un mais
sans une spécification, c'est clairement adressé par... pas adressé,
mais tenu en compte par 87. C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions sur le 94
amendé? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : J'ai compris, donc, que, quand un fonds est
destiné à un établissement, il lui est transféré. S'il y a une vocation
particulière au don à l'établissement, est-ce que ça aussi, ça fait l'objet du
transfert pour s'assurer que l'unité, ou le besoin, ou le... bien,
appelez-le comme vous voulez, le mandat qui est voulu par ce don-là se rende jusque dans le fonds qui s'en occupe? Donc, ce
n'est pas juste à l'établissement mais bien au mandat qui lui est prévu.
M.
Dubé : Bien, donnez-moi un exemple, parce qu'on a
plein... On a beaucoup d'autres articles, là, puis je veux juste être
certain que c'est... Donnez-moi un exemple pour que je comprenne mieux.
M. Cliche-Rivard : Je pense à
Sainte-Justine ou au Children's qui, peu importe, nommément, s'occupent de la santé des enfants, mais on aurait en tête
particulièrement, là, une maladie précise, là. Donc, le fonds est dédié ou le
don est dédié au Children's ou à
Sainte-Justine pour telle recherche ou pour telle problématique. L'article, tel
qu'il est écrit, il dit plutôt que l'argent est envoyé à l'établissement
sans nécessairement aller directement à la vocation qu'il vise.
M.
Dubé : Oui, et c'est pour ça que... Puis je vais juste
vérifier avec Me Paquin, mais je pense qu'à votre question spécifique
97.1, qui est un amendement qu'on a ajouté, répond à ça.
M. Cliche-Rivard :
Je vais juste aller le voir, si vous permettez.
M. Dubé : Bien, avec plaisir.
M. Cliche-Rivard : Bon, c'est
exactement ça.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, ça répond à votre
questionnement?
M. Cliche-Rivard : Ça répond à cette
première partie de question. La suivante...
Le Président (M. Provençal)
: Deuxième partie.
M. Dubé : Tu sais, on a discuté
beaucoup ce matin, là, des questions qui avaient été soulevées durant l'été.
C'en était une, ça, qui était clairement... puis c'est ça qu'on a voulu tenir
compte ici, là.
M.
Cliche-Rivard : Excellent. Bien, je pense que c'est un bon
ajustement. On dit, dans le commentaire, là, que ce sont toutes les
contributions qui ne sont pas... qui sont financières, en fait, donc, qui sont
de nature financière. Est-ce qu'il arrive que Santé Québec ou des
établissements reçoivent des donations qui sont outre que financières ou de
nature financière, comme des...
M. Dubé : Un équipement.
M. Cliche-Rivard : Un...
M. Dubé : Un équipement, une pièce
d'équipement. C'est quand même très fréquent, là, une compagnie, par exemple, une société de fabrication d'équipements,
une IRM, faire un don. Alors donc, on n'est pas dans une contribution
financière ici.
M. Cliche-Rivard : Et ce
scénario-là, il est prévu ailleurs...
M. Dubé : Comment on le fait...
M.
Cliche-Rivard : ...ou, comme
il est affecté directement à l'établissement, ça ne passe jamais par Santé Québec
parce que c'est un équipement?
• (15 h 40) •
M. Dubé : Non, pas nécessairement.
Peut-être... Bien, prenons le cas d'une IRM, là, tout le monde comprend ça, une IRM qui serait donnée à... bien, je vais
arrêter de parler de Sainte-Justine, on va dire au CHUM, bon, O.K.? Alors, au
CHUM, la façon de le... Ce que j'ai en tête, là, qui va être une partie de la
réponse, c'est que les fondations ne veulent pas garder l'équipement. On se comprend, là, l'équipement, ce n'est pas
de la... Parce que pourquoi on fait une différence entre financier puis,
je dirais, en...
Une voix : ...
M. Dubé : ...en biens, merci
beaucoup, c'est que la fondation, elle, c'est de l'argent, puis elle veut le
diriger vers un projet de recherche souvent
spécifique, comme on discutait tantôt. Pour un bien, une fondation, elle ne
veut pas se retrouver avec une IRM dans son garde-robe, là, O.K.? On se
comprend. Donc, ce qu'elle veut, c'est le transférer à l'établissement. Alors là, la procédure qu'on discutait... Daniel,
peut-être l'expliquer, mais quel est l'article ici qui nous dit ça... ou peut-être Mathieu, là... Mathieu,
qu'est-ce qu'on fait avec une IRM, là, qui est donnée par... Même s'il le donnait
à la fondation, il va falloir qu'il passe dans les mains de l'établissement,
là.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui. En fait, dès lors que le bien va entrer en
contact avec Santé Québec, puisque le bien va être affecté ou destiné à un établissement, 94, premier alinéa, va
s'appliquer, parce que, là, lorsqu'on parle de dons, legs et autres
contributions, on ne spécifie pas celles qui sont de nature financière. Ça,
c'est seulement dans le dernier alinéa qu'on va venir le préciser. Donc,
si Santé Québec reçoit l'IRM, et on dit que c'est pour...
M.
Dubé : ...le premier alinéa de 94 qui les inclut tous,
alors que le deuxième alinéa dit ce qui va se passer quand ils sont de
nature financière.
M. Cliche-Rivard : Et donc il n'y a
pas de registre, ou de comptabilité, ou de... oui, de registre pour les biens
non financiers qui sont transférés ou il n'y a pas de comptabilité distincte à
cet effet.
M. Paré
(Daniel) : Dans l'exemple qu'on... au niveau de l'IRM, il y
en aura une, comptabilité, parce
qu'il y aura une valeur puis
il y aura un appareil capitalisable puis, en même temps, bien, bien sûr, des
contrats de services. Ça va prendre de la
main-d'oeuvre, ça va prendre... etc. Ça fait qu'il y a une notion... C'est pour
ça que tantôt, quand on faisait le lien avec la responsabilité de la... ou la
délégation au niveau des P.D.G., l'exemple qui est là est quand même frappant,
parce qu'un appareil seul, sans qu'on puisse avoir la rénovation,
l'installation, la main-d'oeuvre, les contrats, bien, vous voyez, là, que, dans la vraie vie, une chose comme ça, souvent, ça
va prendre quelques mois pour attacher, là, toutes les autres choses, d'où la nécessité... Et, oui,
il y aurait une comptabilisation, même si ce serait un don, parce qu'encore
là notre... je dirais, là, que notre actif,
ça deviendrait maintenant un actif, là, carrément, là, de l'établissement,
donc, Santé Québec. Donc, ce serait comptabilisé comme ça.
M. Cliche-Rivard : Mais est-ce que je me
trompe ou si le troisième paragraphe dit plutôt que c'est seulement au
niveau de la nature financière qu'il va y avoir une comptabilité distincte?
M. Dubé : Là,
vous êtes dans l'amendement?
M.
Cliche-Rivard : Bien, l'article amendé : «À ces fins, elle tient
une comptabilité distincte à l'égard des contributions
qui sont de nature financière.» Donc, il n'y aura pas nécessairement une
comptabilité distincte ou il n'y en aura pas, en fait, pour des natures
de biens.
Le Président (M.
Provençal)
: ...entre
le bien et la finance, là.
M. Paré
(Daniel) : C'est qu'il y a deux choses.
M. Cliche-Rivard :
Ah! informez-moi.
M. Paré
(Daniel) : Cette comptabilité, ça devient un actif. Il faut que ce
soit comptabilisé. Ça fait que c'est pour ça...
Mais est-ce qu'il y a une comptabilité pour dire : Bien, comment
d'IRM qu'on a reçues cette année par des dons de fondations? Ce ne sera
pas dans ce sens-là. Ça va être plus la valeur de l'IRM qui serait
comptabilisée.
M.
Cliche-Rivard : Donc, dons, legs et autres contributions entrent tous
dans «nature financière», et donc il y aura comptabilité pour les trois
catégories.
M. Paré
(Daniel) : Oui, parce que souvent...
M.
Cliche-Rivard : Excellent.
M. Paré (Daniel) : Souvent, si je peux me permettre, il y a une notion
aussi, des fois, de reçus d'impôt. Ça
fait qu'il y a automatiquement une valeur financière qui est derrière
ça.
M. Cliche-Rivard : Ça prend une valeur. Et
cette comptabilité distincte de Santé Québec vers les établissements ne
fera pas l'objet d'un rapport public annuel ou ce n'est pas prévu?
M. Dubé :
Sur les dons?
M.
Cliche-Rivard : Sur les dons, legs et autres contributions que Santé
Québec transfère aux établissements.
M. Paré
(Daniel) : Si je peux me permettre, aujourd'hui, dans les rapports
annuels des établissements, il y a toujours une section sur les dons reçus des
fondations. Les CISSS et CIUSSS, là, des fois, ils ont une quinzaine de
fondations. Ça fait partie de leurs rapports annuels. Puis je vous dirais qu'en
même temps, pour les établissements, c'est
une belle façon aussi de les reconnaître, dire merci, là. Ça fait que ça se
joue dans un terme de reddition de comptes, mais ça...
M. Dubé : On
va continuer d'avoir des rapports annuels.
M. Paré
(Daniel) : Et on va continuer à avoir nos rapports annuels.
M. Cliche-Rivard : Et là il y aura une ligne...
nouvelle ligne Santé Québec avec les montants qui ont été transférés, le
cas échéant, par Santé Québec dans le rapport.
M. Paré (Daniel) : Si et seulement si... don
non dédié que Santé Québec arriverait, là... C'est un peu comme on vient...
M.
Cliche-Rivard : Exact, le cas échéant, si ça existe.
M. Paré
(Daniel) : Le cas échéant.
M. Cliche-Rivard : Donc, on saura, par les
rapports, Santé Québec a reçu et a transféré combien de millions, par exemple,
à Sainte-Justine. Il y aura une reddition de comptes. On le saura.
M.
Dubé : Et il y a aussi, juste le noter, puis mon collègue
ici me montre un rapport annuel de fondation... Il y a aussi des grandes fondations. Et ici j'en ai un,
si vous voulez le consulter, du CHUM, par exemple. La Fondation du CHUM
a son propre rapport annuel pour montrer les contributions qu'ils ont reçues.
M.
Cliche-Rivard : Puis, là-dedans, on va... Donc, c'est comme ça
qu'on va avoir une certaine information, ou reddition de comptes, ou
transparence, souvent.
M. Dubé : Bien, c'est une autre
façon, parce qu'on peut...
M. Cliche-Rivard : C'est une autre
façon.
M. Dubé : C'est une autre façon.
Le Président (M. Provençal)
: ...je dirais, de certains montants.
M. Cliche-Rivard : Ça va être une
traçabilité. Je comprends. Alors, c'est tout pour l'instant.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Autres interventions sur
l'article 94 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 94 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, M.
le ministre, vous avez un amendement qui introduit l'article 94.1.
Alors, je vous invite à en faire la lecture.
M. Dubé : D'ailleurs, les deux sont
très liés, là, on va le voir rapidement.
«Sauf si le
contributeur a manifesté une volonté contraire, Santé Québec doit confier
l'administration de toute contribution
de nature financière qu'elle reçoit et qui est destinée à l'un de ses
établissements à une fondation de cet établissement,
s'il en est, jusqu'à ce que le président-directeur général de l'établissement
ou la personne qu'il désigne soit d'avis qu'il est possible d'en
disposer conformément à son affectation.
«La fondation
agit à titre d'administrateur du bien d'autrui chargé de la pleine
administration, sauf si Santé Québec ne la charge que de la simple
administration.
«Le premier alinéa ne s'applique [que] lorsque,
de l'avis de Santé Québec, des allégations de malversation ou d'autres motifs
sérieux le justifient.»
Je vais vous lire le commentaire, M. le
Président. Cet amendement propose d'introduire dans le projet de loi un article 94.1 qui prévoit les circonstances
desquelles... dans lesquelles Santé Québec est tenue de confier
l'administration des contributions de
nature financière qu'elle reçoit à une fondation de l'établissement auquel
cette contribution est destinée.
L'article
prévoit deux exceptions à cette obligation : lorsque le contributeur a
manifesté la volonté que sa contribution ne soit pas confiée à la fondation ou
lorsque des motifs sérieux, tels que des allégations de malversation, le
justifient.
Enfin, sur le deuxième alinéa de
l'article 43.1 précédemment introduit par amendement, les pouvoirs de
Santé Québec prévus par l'article 94.1 seront exercés par le
président-directeur général de l'établissement concerné.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, interventions sur cet amendement qui
introduit le nouvel article? Mme la députée.
Mme
Setlakwe : ...question, là. Ici, je pense qu'on va juste un
pas plus loin puis dire : Bien, l'administration, il faut qu'elle
soit confiée à la fondation. C'était ça, l'objectif?
M. Dubé : De dire que c'est...
Mme Setlakwe : Oui, bien oui.
J'essaie de... J'essayais de voir la raison d'être. Puis c'est sûr que ça
s'inscrit après 94, mais juste nous
expliquer, là, qu'est-ce que ça vient faire. Moi, je vois que l'administration
doit être confiée à la fondation.
M.
Dubé : L'ajustement qu'on a fait ici a rapport avec
l'obligation. C'est le «doit» plutôt que le «peut» qu'on avait avant, hein?
Est-ce que c'est bien ça, Me Paquin? Est-ce que... Je veux juste être sûr que
c'était votre question, parce qu'on... Quand on a fait le premier...
Mme
Setlakwe : Bien, c'est parce qu'à 94 on ne parle pas encore
de la fondation. On parle des établissements, et là...
Une voix : ...
M. Dubé : Parfait. Non, ça me
revient, là. Parce que... Oui. Dans 96, si vous permettez, qu'on va retirer
tout à l'heure, à 96...
Mme
Setlakwe : ...96.
M. Dubé : Il était problématique, parce que, là... Merci. On
disait : «Santé Québec peut confier l'administration des contributions qu'elle reçoit...» Excusez-moi.
Des fois, moi aussi, il faut que je revienne en arrière. Alors là, on va le
retirer, et 94.1 va être en lieu et place de
96. Alors, dans le fond... Puis merci, Étienne. C'était, donc, notre façon
de dire : On passe d'un «peut» à
«doit». Puis ça aussi, c'était une préoccupation au niveau des fondations. Alors,
en retirant 96 et en ajoutant 94.1 avec la notion de «doit», je pense
qu'on... Je ne sais pas si, là, je réponds mieux à votre question. Mais merci,
Étienne.
• (15 h 50) •
Le Président (M.
Provençal)
: Je vois
un regard encore interrogatif, alors...
Mme
Setlakwe : Bien, c'est juste dans l'optique, là, qu'on couvre tous les
scénarios. Puis je pense que oui, parce que,
là, on va juste reculer. Quand... Vous l'avez dit tout à l'heure, puis je pense
que vous nous avez montré l'article, quand
l'argent s'en va directement à une fondation par un don en ligne ou par une
contribution directe, ça s'en va à une fondation. Au sein d'un
établissement, il peut y en avoir plusieurs, fondations. Il y en a plusieurs,
très souvent. On n'est pas dans le régime
qu'on est en train d'étudier. Là, ici, on est dans un scénario où la
contribution ou le legs se rend à Santé
Québec, mais il est destiné à un établissement. Alors, ça descend à
l'établissement, mais l'établissement peut avoir... Là, il faut que ça se
rende à la fondation concernée.
M. Dubé : ...peut-être pas dit clairement, puis vous me
faites préciser ça, le p.l. n° 15 n'a pas à tenir compte de tout l'argent
qui va directement aux fondations. On n'en tient pas compte parce que, comme je
vous dis, que ça vienne d'un 50 $ ou d'un 5 millions d'un donateur,
ce qui va directement à la fondation, ce n'est pas l'affaire de Santé Québec.
Alors là, ici, on essaie de, je vais dire, s'assurer qu'il n'y a pas de trou.
Mais de l'argent qui viendrait, par exemple,
à un établissement ou à Santé Québec puis... Mais, directement à une fondation,
pour nous, c'est... on ne s'en occupe pas. Ils ont leur conseil d'administration,
comme vous le savez, puis on ne touche pas à ça non plus, là.
M. Fortin : ...bien,
aussi, là, de ne pas toucher aux fondations, parce qu'honnêtement, rendu là,
là, ce serait, un, compliqué pas à peu près, là. Tu sais, le 5 $ que je
mets dans le pot pour le 50-50 de la Fondation Santé Papineau, je ne suis pas
sûr que vous voulez vous mettre à jouer là-dedans.
M. Dubé : Pas
du tout.
M.
Fortin : Mais ma question, moi, elle porte
sur la première partie du 94.1.
M. Dubé : ...vous
voulez dire... premier alinéa, excusez-moi.
M. Fortin : Bien, en fait, les tous premiers mots : «Sauf si le contributeur a
manifesté une volonté contraire...» Ça... Dans quel cas quelqu'un qui ferait
une contribution qui est destinée à l'un des établissements viendrait dire qu'il
ne faut pas que ça aille à la fondation?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. Le
cas est peut-être théorique, mais, essentiellement, si quelqu'un
dit : Je donne cet argent-là pour que ça aille à...
M.
Fortin : Tel hôpital.
M. Paquin
(Mathieu) : ...oui, et je ne veux pas que ça aille à la fondation,
Dieu seul sait pourquoi.
M.
Fortin : Parce que son voisin, c'est le président, puis il
n'aime pas son voisin.
M. Paquin
(Mathieu) : Exact.
M. Fortin : O.K. D'accord. O.K. C'est bon. C'est un cas
très... Quand on va... Quand nos successeurs vont regarder la loi, dans je ne sais pas combien d'années, ils
vont se dire : Voulez-vous bien me dire quel genre de situation à laquelle
vous avez rêvé? Puis on va sortir le...
M. Dubé : ...télévisés,
puis on sortira le clip de Me Paquin.
M.
Fortin : O.K. C'est bon.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Oui.
À 94, on envoie, donc, l'argent directement à l'établissement. Santé Québec
l'envoie à l'établissement. Le 94.1,
l'argent est envoyé à la fondation en vue d'être affecté à l'établissement
quand ce sera possible, c'est comme un... ou je n'ai pas compris. C'est
comme une temporalité.
M. Dubé : La réponse, c'est oui, mais, comme je vous dis,
l'argent de la fondation, après ça, est dirigé, habituellement, là, dans
95 % des cas, à un projet de recherche dans l'établissement.
M.
Cliche-Rivard : L'argent va suivre le même chemin.
M. Dubé : C'est
un peu la question que la députée me demandait ce matin. Comment ça fonctionne
en ce moment? Que l'argent vienne
directement à la fondation, on ne s'en occupe pas, ou qu'il vienne de
l'établissement, qui, elle, doit
l'envoyer à la fondation, une fois que l'argent est là, eux, ils sont maîtres
de ce qu'ils veulent faire avec, parce que...
Habituellement,
ce qui est le plus fréquent, c'est que... Et c'est l'effet de levier dont la
députée parlait ce matin. Vous allez
prendre 1 million dans la fondation puis vous allez dire : Oh! parce
qu'il y a un fonds au fédéral qui vient me permettre de faire de la recherche
sur la thérapie cellulaire, bien là, tout d'un coup, j'ai 5 millions qui
est disponible parce que le levier du cinq pour un... Vous me
suivez? Bien, ça, c'est la fondation qui, avec l'argent de recherche, est
capable d'avoir l'argent nécessaire.
M.
Cliche-Rivard : ...il n'y a rien qui passe par la fondation. Est-ce
que je me trompe?
M. Dubé : Vous
me dites... À 95...
M. Cliche-Rivard : Quand Santé Québec...
Dans l'article qu'on vient d'adopter, là, quand Santé Québec reçoit une
donation, la transfère à l'établissement, qui, lui, la transmet à la fondation
ou qui, lui, la garde...
M. Dubé :
Bien là, si vous...
M.
Cliche-Rivard : J'essaie de faire la distinction comme il faut du
chemin entre 94 puis 94.1.
M. Dubé : Ah!
O.K. Bien oui, je pense, c'est ça, la réponse. C'est deux chemins complètement
différents, là.
M.
Cliche-Rivard : Deux chemins différents.
M. Dubé : Oui.
Bien, il y a...
Le Président (M.
Provençal)
: Bien, moi, je vous
suggérerais que Me Paquin fasse la nuance.
M. Dubé : Je
l'explique mal, M. le Président. Je...
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
non, non, sur la trajectoire, parce qu'en fait c'est un peu...
M.
Cliche-Rivard : Il y en a un en trois étapes puis un à deux étapes,
là. Je me demande juste...
M. Dubé : Ah!
O.K. Dans ce sens-là. O.K. Bien, allez-y, Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui. Bien, en fait, 94 dit : Quand Santé Québec
reçoit de l'argent et que ça doit aller, par
exemple, au CIUSSS de Chaudière-Appalaches, ça doit aller au CIUSSS de
Chaudière-Appalaches. L'argent... Peu importe quand est-ce que ça va
aller... ça va revenir. Non. C'est étiqueté pour le CIUSSS de
Chaudière-Appalaches, ça va à
Chaudière-Appalaches. Cet argent-là est reçu par le CIUSSS de
Chaudière-Appalaches. Là, ils vont faire : Ah! je n'en ai pas besoin maintenant. Alors, 94.1 va
dire : O.K., je l'envoie à ma fondation, sauf si le contributeur a
manifesté une volonté contraire. Il n'a pas manifesté de volonté
contraire. Je l'envoie à la fondation, puis ça va rester là jusqu'à tant que le P.D.G. dise : Bien, on me l'a
donné pour faire telle finalité, parce que c'est ce qui était prévu dans l'acte
de donation, c'est rendu possible d'en disposer conformément. Alors, je
vais aller voir la fondation, je vais récupérer les sommes et les utiliser.
M. Cliche-Rivard : Donc, c'est l'étape
subséquente, possiblement, d'un argent reçu à 94 qui va suivre le chemin
de 94.1 vers la fondation.
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait, M. le Président. Et c'est pour ça que c'est à
94.1.
M. Cliche-Rivard : Et, là aussi, l'objet, ou
la volonté, ou le comment l'argent est dédié va rester attaché, là. Le 2 millions, par exemple, qui a été transféré
à tel projet ou telle maladie, ça va être identifié aussi, au niveau de la
fondation, que cet argent-là doit servir à ça.
M. Paquin
(Mathieu) : Absolument, M. le Président. Les articles ont été rédigés
comme ça pour éviter de contredire les règles qui pourraient avoir été
déterminées par le contributeur pour l'utilisation des sommes, tel que ça
pourrait être conclu en vertu du Code civil.
M. Cliche-Rivard :
D'où le «sauf si le contributeur a manifesté une volonté contraire», notamment.
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Et ces fondations-là qui
reçoivent l'argent sont toutes des fondations publiques associées à
l'établissement.
M. Paquin
(Mathieu) : C'est-à-dire que la fondation d'un établissement doit
remplir les conditions qui sont prévues par la loi. C'est prévu à
l'article 97. Et ce sont ça, les fondations qu'on vise.
M. Cliche-Rivard :
Ce sont ça... Peut-être juste préciser...
M. Paquin (Mathieu) : Ce
sont les fondations qui remplissent les conditions prévues à l'article 97
qu'on considère, aux fins du projet de loi n° 15,
comme étant la fondation d'un établissement.
M. Cliche-Rivard :
Merci.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
va, M. le député?
M. Cliche-Rivard :
Pour l'instant, oui.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Autres interventions
sur le 94.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement qui introduit l'article...
Une voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
Excusez-moi.
M. Cliche-Rivard : Qu'est-ce qui arrive dans
le cas du dernier alinéa, où, finalement, Santé Québec a des allégations de malversation ou de motifs sérieux
qui le justifient? Dans ce cas-là, qu'est-ce qui se passe avec l'argent?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. On va le voir quand on va être
rendus à l'article 95.
M. Cliche-Rivard :
Alors, allons-y.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention sur l'amendement qui introduit l'article 94.1,
est-ce que l'article 94.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté. Donc, le nouvel
article 94.1 est donc adopté.
Maintenant,
article 95, pour lequel vous aurez un amendement, M. le ministre, là,
alors : «Lorsque Santé Québec reçoit une contribution affectée par
son contributeur soit à des fins particulières, soit afin de doter un
établissement de Santé Québec d'un capital
qui doit être préservé et dont seuls les revenus pourront être utilisés, elle
doit déposer ou placer cette
contribution conformément aux dispositions du Code civil relatives aux
placements présumés sûrs, jusqu'à ce qu'elle en dispose conformément à
son affectation.»
• (16 heures) •
Le
commentaire. Cet article établit que certaines contributions doivent être
déposées ou placées conformément aux dispositions du Code civil
relatives aux placements présumés sûrs jusqu'à ce que Santé Québec en dispose.
Il précise que les
contributions visées par cette obligation sont celles affectées par un
contributeur à des fins particulières ou
afin de doter un établissement d'un capital qui doit être préservé et dont
seuls les revenus pourront être utilisés.
Et je vous invite
maintenant, M. le ministre, à nous faire part de votre amendement.
M. Dubé : À l'article 95, l'amendement dit :
Remplacer, dans l'article 95 du projet de loi, «elle doit déposer ou
placer cette contribution» par «si elle ne
confie pas cette contribution à une fondation d'un établissement conformément
à l'article 94.1, elle doit la déposer ou la placer».
Le commentaire. Cet amendement vise à
apporter à l'article 95 du projet de loi une correction afin de préciser
qu'il s'applique à la contribution qui n'a pas été confiée à une fondation en
vertu de l'article 94.1.
Et je remercie
l'équipe. Ici, on voit bien où se situe l'amendement à l'article 95, qu'on
voit à l'écran ici.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions sur
l'amendement de l'article 95? Oui, Mme la députée.
Mme Setlakwe :
C'est juste pour fins de concordance, étant donné qu'on a introduit 94.1,
tout simplement?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'il y a une intervention sur cet amendement? S'il n'y a pas...
M. Fortin : C'est ça qui est...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
excusez.
M. Fortin : Comme on vient de dire, si elle ne confie pas cette
contribution à une fondation, là, ça, c'est... Ça, c'est la suite logique
de «le donneur n'aime pas son voisin», là, qui est président de la
fondation. C'est ça?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui. C'est le donneur qui n'aime pas sa... la... sa
fondation ou, si vous donnez... ou s'il y
avait, par exemple, des allégations de malversation. Et puis on a «fins
particulières» aussi. Donc, c'est très hypothétique, mais supposons que
je fais fortune et...
M. Fortin : Peut-être un jour.
M. Paquin (Mathieu) : ...je
décide de laisser de l'argent pour encourager l'excellence des juristes de
Santé Québec, ce serait pour une fin
particulière, mais sans forcément aller dans un établissement. Et donc, dans un
cas comme celui-là, tant et aussi
longtemps que, je ne sais pas, ils n'ont pas de juriste excellent à encourager,
bien, ça pourrait être visé par 95, parce que ce serait affecté à une
fin particulière.
M. Fortin : Chacun ses choix de cause philanthropique. D'accord.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur
l'amendement à l'article 95? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Non, sur l'amendement, je vais laisser, puis on reviendra sur le principal.
Le Président
(M. Provençal)
: ...l'article
amendé. Très bien. Alors, s'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 95 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, nous
revenons à l'article 95 amendé. Et là je recède la parole au député
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Donc, 94 nous a parlé de quand les fonds reçus par Santé Québec étaient
dédiés à un établissement, mais on n'avait
pas vu ceux dédiés à une fin particulière. Dans ce cas-là, s'il existe
plusieurs associations de juristes de
l'État en santé, par exemple, comment est-ce que cette détermination-là va être
faite quand c'est des fins particulières,
là, ou... Par exemple, si c'est dédié aux enfants puis qu'il y a plusieurs
unités qui font cette mission, comment ça fonctionne?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, d'abord et avant tout, on irait conformément à ce qui
est prévu dans l'acte de donation parce qu'on veut respecter la volonté du
donateur, puis par la suite Santé Québec pourra, dans la marge discrétionnaire qu'il lui restera avec la loi et l'acte de
donation, décider comment répartir les sommes pour les... conformément
aux fins particulières qui auront été prévues.
M. Cliche-Rivard : ...dans l'exemple que
vous donniez, pourrait juger que, pour l'instant, il n'y a pas de façon de rencontrer les fins particulières, et donc de
placer les sommes en attente de l'existence, un jour, de la capacité de
matérialiser cette fin particulière là.
Le
Président (M. Provençal)
:
Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Cliche-Rivard :
Oui. C'est...
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. La réponse est oui.
M. Cliche-Rivard :
O.K. Et ça, c'est l'administration de Santé Québec qui va s'en occuper via
un fonds de placement de Santé Québec ou une
fondation à l'intérieur de Santé Québec? Comment c'est articulé, ça? Comment ça
s'articule, en fait?
M. Paquin
(Mathieu) : Deux choses. La première, parce qu'il faut quand même se
rappeler de 94, si la fin particulière est
dans un établissement, ça ne va pas se gérer centralement chez Santé Québec. Ça
va se gérer dans l'établissement. Si
on est dans un cas où ça reste chez Santé Québec, là, pour l'instant, la loi
n'a pas statué sur l'existence d'une fondation de Santé Québec, donc,
forcément, Santé Québec va devoir gérer l'argent et le placer conformément aux
règles des placements présumés sûrs.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc, il y aura
cette unité-là ou cette branche-là, ce fonds-là chez Santé Québec qui
s'assurera de financiariser de manière
prudente ces dons-là jusqu'à son opération à des fins particulières, tel que
demandé par le donateur.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Cliche-Rivard :
Merci.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme
la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : Bien, j'ai deux
questions. Il y en a une qui est générale, là. Quels sont les articles, là, qui
étaient... qui ont fait l'objet de
plus de discussions entre vous puis les fondations? Parce qu'ils n'ont pas
déposé de mémoire, hein? Puis là,
présumément, ce n'est pas 95, tu sais, c'est probablement 96 puis les ajouts
que vous avez faits. Mais, 95, pour moi,
on est... à moins que je me trompe, on est dans une mécanique de qu'est-ce
qu'on fait avec de l'argent qui va soit à des fins très particulières ou qui est censé aller dans un... Moi, je le
lis comme l'autre scénario, comme un fonds de dotation. Est-ce que je me
trompe?
M. Dubé :
Bien, de façon générale, je pense
que c'était la protection des dons pour s'assurer... s'assurer qu'ils n'aillent pas à Santé Québec, que des dons dédiés
à un établissement, là... On s'entend, là. Non, mais vous me dites, là...
Mme Setlakwe :
Oui, oui, oui. On en a parlé abondamment ce matin.
M. Dubé :
C'est ça. Et c'est pour ça... Je
pense qu'on a réglé une grande partie des problèmes. Je l'ai bien dit ce
matin, on n'a pas tout réglé les problèmes.
Mais, avec 43.1, cette délégation-là, qui est claire maintenant, on a
dit : On revient dans la
situation actuelle. Ça, je pense que ça a été, pour la question des fondations,
là... Puis je sais les questions que
vous m'avez posées, mais je pense que ça a été ça, là, qui a été la grande
question, c'est : Est-ce qu'on peut revenir dans la situation actuelle qu'on est en ce moment? Excusez-moi, là, je
me répète, mais... actuelle en ce moment. Et ça, je pense que c'est
l'essentiel.
Alors, vous avez
raison, parce que le reste, ce sont des... Je l'ai dit un peu ce matin, de 94 à
98, c'est des précisions. On est plus dans
la mécanique, là. Mais je vous dirais que c'est la direction des dons, mais
particulièrement la délégation de s'assurer qu'on remettait le scénario
actuel, là.
Le Président
(M. Provençal)
: Votre
deuxième question.
Mme Setlakwe :
C'était... Je pense qu'à 95... J'imagine, ce n'était pas un article
problématique en soi.
M. Dubé :
Bien, 95...
Mme Setlakwe : Une fois qu'on détermine
qu'on est dans un scénario plutôt restrictif, là, où Santé Québec... où
l'argent transite par Santé Québec, puis là on semble traiter d'un fonds de
dotation... Puis là on fait simplement dire : Vous prenez l'argent
puis vous le placez dans des placements présumés sûrs. Je me trompe ou non?
M. Dubé :
Me Paquin, oui.
M. Paquin
(Mathieu) : Àma connaissance, effectivement, il n'y a pas eu
d'enjeu à 95.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
Mme Setlakwe :
Oui, ça va.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas de... Oui,
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, toujours sur le 95 amendé.
M. Cliche-Rivard : Oui. Vous m'avez informé
tantôt que, pour le moment, ça n'a pas été prévu par la loi que Santé Québec
ait une fondation. Est-ce que vous avez eu cette discussion-là ou ce débat?
Parce qu'on peut parler quand même de
sommes importantes d'argent. Est-ce que ça a fait l'objet de discussions ou ce
n'était pas du tout l'intention pour l'instant?
M. Dubé :
On va en reparler. Ça va
aller dans la transition, parce qu'en ce moment, tant que Santé Québec n'est
pas créée, les dons passeraient par les
établissements. Mais c'est sûr qu'on a pris bonne note que, si... La journée
qu'on crée Santé Québec, bien, je
pense que, s'il y a des dons qui étaient dirigés, ce serait... Je ne pense pas
que vous étiez là, mais on a parlé
souvent du comité de transition, là, qu'est-ce qu'il aurait à faire. Mais, pour
moi, c'est évident que c'est là que ça va devoir être discuté.
M. Cliche-Rivard :
...vers ça probablement.
M. Dubé :
Bien oui, parce que...
M. Cliche-Rivard :
Est-ce qu'il va y avoir beaucoup d'argent?
M. Dubé :
Rappelez-vous ce que j'ai dit un
peu plus tôt dans les derniers jours : On a six mois après le... après
la mise en application. Donc, on a le temps de faire ces choses-là.
M. Cliche-Rivard : Donc, l'intention
ministérielle, là, ce serait que... Et là Me Paquin parlait que ça doit
passer par... Ça devrait passer par loi, j'imagine, la constitution
d'une telle fondation.
M. Dubé :
Pas nécessairement.
M. Cliche-Rivard :
Non? O.K.
M. Dubé :
Non, parce que, je veux dire, là... Je ne sais pas. Voulez-vous intervenir? Je
vous ai vu réagir, là.
Une voix : ...
M. Dubé :
Non, je ne pense pas qu'on a besoin d'une...
Le Président
(M. Provençal)
: Quand
ça grimace de même, c'est parce qu'ils ont un commentaire à donner.
• (16 h 10) •
M. Dubé :
Oui, oui, il a quelque chose à dire. Alors, c'est pour ça...
M. Cliche-Rivard :
On a ouvert une boîte de Pandore. Mes excuses.
M. Dubé :
M. le Président, j'aimerais ça... Si Mme la députée veut intervenir...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui. C'est soit Mme
la députée ou M. le député. Mme la députée.
Mme Setlakwe : Bien, c'est intéressant,
la discussion. Donc, la porte n'est pas fermée à ce que Santé Québec
crée une fondation.
M. Dubé :
Bon, je dois vous dire qu'en ce
moment, là, pour être honnête, ce n'est pas une priorité, là, dans la liste
des priorités qu'on a, mais je pense qu'il
faudrait se prémunir de cette possibilité-là, la journée que quelqu'un ferait
une donation.
Mme Setlakwe :
Mais l'intention n'est pas, justement, que ce soient les fondations locales
qui continuent de recevoir l'argent dans...
M. Dubé :
Bien, c'est parce que, comme je
vous ai dit, si... On a un article, là, qu'on a vu tantôt, qui s'appelle 87. C'est
de ça dont on parle ici, là.
Mme Setlakwe :
87, les sources de financement de Santé Québec.
M. Dubé : Alors,
on dit : Santé Québec va recevoir des dons qui sont destinés à Santé
Québec s'ils n'étaient pas destinés à un établissement ou... en
particulier.
Mme Setlakwe : Oui,
je comprends, mais là... La loi offre-t-elle la possibilité pour Santé Québec
de créer une fondation? Ça, ça viendrait comme diluer la mission de
toutes nos fondations.
M. Dubé :
Est-ce que c'est ça qui vous inquiète?
Mme Setlakwe :
Oui. Bien, je pense qu'on devrait avoir la discussion.
M. Dubé :
Bien, moi, je n'ai pas d'enjeu vraiment, là. Daniel, je ne sais pas ce que
tu en penses, mais nous, on s'était... en
tout cas, on s'était dit qu'on voyait ça dans la transition à discuter, comment
le faire. Plus on précise les choses,
comme on est en train de faire aujourd'hui... Est-ce que... En tout cas, je ne
pense pas que ça a été... que ça ait fait l'objet de grandes discussions
chez nous, Daniel, à moins que ça ait été fait chez vous, là, mais...
M. Paré
(Daniel) : Non. En effet, en termes de réflexion, on n'est pas là, et
il faut y penser. Puis je pense que les
articles de loi qu'on est en train de discuter, c'est au cas où, au cas où, au
cas où, là. L'esprit philanthropique des gens qui donnent... En tout
cas, moi, quand je donne, je donne à une cause. Ça fait que ma cause, c'est
soit mon établissement, c'est soit une
clientèle, etc. Santé Québec, qu'on veut créer, ce ne sera pas une cause. Ça va
être vraiment une agence de coordination du grand réseau.
Mais
ici, dans le fond, ce que je pense que M. le ministre dit, c'est que, si on
voit, là, que ça... que nos articles, là...
Je pense que nos articles couvrent tous ces éléments, mais, s'il y avait une
réelle volonté de la population québécoise de faire des dons à Santé Québec, bien là, c'est là qu'on avisera. Mais
je ne pense pas que c'était l'intention aujourd'hui, là.
M. Fortin : Bien, je pense que ça s'appelle l'impôt. Mais...
M. Dubé :
Comment?
M. Fortin : Ça s'appelle surtout l'impôt, les contributions à Santé Québec. Mais
ça... Mais de créer cette fondation-là, ça peut faire en sorte un jour,
là, éventuellement, d'enlever des dons à l'Institut de cardiologie ou peu
importe, là. Alors, je pense que ça envoie
un mauvais signal. Mais, si vous nous dites, à travers le 87 : On en a
besoin parce qu'il faut que les dons qui viennent à Santé Québec soient
acheminés en quelque part, là, bien, moi, je pensais qu'on avait réglé
ça dans les derniers articles, là, qui vous permettaient de les envoyer dans
des fondations existantes.
M. Dubé :
...juste pour la transition. Puis c'est... Non, mais vous faites bien de poser
la question, parce que je me dis : Si
le don est vraiment destiné à Santé Québec, comme vous dites, comment de temps
il peut rester dans les fonds de
Santé Québec pour permettre tout ce qu'on est en train de discuter, là, d'être
un placement sûr? Moi, c'est juste ça qui me préoccupe, là. C'est plus dans ce sens-là que d'avoir une fondation,
là. C'est là que j'essaie de voir : Est-ce que... Daniel, en tout cas, mettons-le comme un point de suivi.
Mais, où je suis d'accord, et ça, je l'ai entendu de quelques donateurs
dans ma tournée cet été, de s'assurer que Santé Québec ne prend pas cette
place-là dans le marché, O.K.?
Donc, à vous
entendre, puis surtout avec ce qu'on vient de dire, c'est qu'il faudrait, nous,
dans les mesures de transition, s'assurer
que l'argent peut être conservé à un endroit pour respecter les règles de
placements sûrs jusqu'à tant qu'il soit mis à la disposition d'un établissement
ou d'une priorité, comme je le disais. Mais je pense que... Je le dis
aussi clairement devant les caméras, que la fondation, ce serait juste une
question de transition, point.
M. Paré (Daniel) :
Un moyen.
Le Président
(M. Provençal)
: Puis
ce n'est peut-être même pas nécessaire. Ça peut être un fonds dédié.
M. Coubat, là, qui est habitué de jouer dans les chiffres... Peut-être
simplement un fonds dédié.
M. Dubé :
Bien, c'est une très bonne idée.
Merci, parce que j'avais oublié M. Coubat, qui est là, derrière moi.
Le Président (M. Provençal)
: Bien, c'est parce que,
compte tenu qu'il est habitué de jouer pas mal avec des chiffriers,
là...
M. Dubé :
Quelques dollars.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé :
M. Coubat, avez-vous une suggestion?
Le Président
(M. Provençal)
: Pourriez-vous
vous nommer et votre fonction? Parce que...
M. Dubé :
Merci, M. le Président.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Bonjour,
M. le Président. Pierre-Albert Coubat, sous-ministre adjoint, Financement,
allocation des ressources et budget.
Effectivement, ce serait dans le cas d'un fonds
dédié, du côté de Santé Québec, qu'on effectuerait un suivi là.
Une
voix : ...
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Bien, pas à ce stade-ci, dans le fond, tant qu'il
n'est pas décidé de créer une fondation dans le contexte de transition.
M. Dubé :
...comité de transition qu'on s'assurera qu'on a un fonds dédié.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Exactement.
M. Fortin : Très bien.
M. Dubé :
Moi, je suis très à l'aise avec ça.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
m'arrive d'avoir des bonnes idées.
M. Dubé :
Bien, c'est une très bonne idée. Merci, M. Coubat. C'est pour ça que
vous êtes là.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 95 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 95 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Article 96.
Écoutez, on le retire. Alors...
Des voix :
...
Le Président (M. Provençal)
: ...pas obligé de le lire. Alors, je vais vous... juste demander de lire
votre amendement.
M. Dubé :
Avec plaisir. L'article 96,
l'amendement, c'est de retirer l'article 96 du projet de loi, pour les
raisons que j'ai expliquées un petit peu plus tôt, qu'il a été remplacé
par 94.1.
Le Président (M. Provençal)
: Par concordance avec
l'introduction de l'article 94.1. Y a-t-il des interventions sur
96? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement à l'article 96
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Donc, l'amendement
est adopté, et donc l'article 96 est retiré. 97, maintenant. Alors, l'article 97 : «Pour
l'application de la présente loi, est considérée être la fondation d'un
établissement la personne morale sans but lucratif qui remplit l'une des
conditions suivantes :
«1° elle a
essentiellement pour objet de recueillir les contributions versées en faveur
d'un établissement de Santé Québec nommément
désigné dans son acte constitutif ou d'un autre établissement qui lui est
substitué par le conseil d'administration de Santé Québec;
«2° elle a
principalement pour objet de recueillir des contributions au bénéfice de tout
ou partie de la mission poursuivie par un tel établissement et devant être
utilisées à l'une des fins suivantes :
«a)
l'achat, la construction, la rénovation, l'amélioration, l'agrandissement ou
l'aménagement de biens immobiliers mis à la disposition de
l'établissement;
«b)
l'achat, l'installation, l'amélioration ou le remplacement de l'ameublement, de
l'équipement ou de l'outillage mis à la disposition de l'établissement;
«c) les activités de
recherche de l'établissement;
«d) l'amélioration de
la qualité de vie des usagers de l'établissement;
«e)
la formation et le développement des ressources humaines exerçant leurs
activités au sein de l'établissement pour des besoins spécifiques.
Commentaire. Cet
article définit ce qui est considéré comme étant la fondation d'un
établissement.
Et, à
l'article 97, je vous invite à nous faire lecture de votre amendement, M.
le ministre.
M. Dubé :
...alors, à l'article 97 du projet de loi :
1° remplacer, dans ce
qui précède le paragraphe 1°, «la fondation» par «une fondation»;
2° insérer, dans le
sous-paragraphe c, petit c, du paragraphe 2° et après «recherche», «et
d'innovation».
Donc,
le commentaire. Cet amendement vise d'abord à remplacer, avant le mot
«fondation», l'article défini «la» par
un article indéfini, «une», afin de dissiper tout doute possible quant à la
possibilité qu'il existe plusieurs fondations d'un établissement pour un
même établissement.
Il vise ensuite à
préciser que les activités d'innovation sont également visées.
Et on voit à l'écran,
si on va un petit peu plus bas, merci beaucoup, Mme la secrétaire, la
modification dans le premier alinéa et dans le petit c, où on parle des
activités de recherche et d'innovation.
Puis ça fait longtemps
qu'on n'a pas parlé de ça, là, mais vous aviez, dans vos documents, le
parallèle avec la LSSSS, là, parce qu'on
faisait ce miroir-là. Alors, vous pouvez voir que les... ce que sont des
fondations d'établissement est clairement repris par la LSSSS, que vous
avez dans vos documents de support.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement de
l'article 97? Mme la députée.
Mme Setlakwe : Juste une
question générale. Est-ce que... Bien là, on va le faire sortir, mais j'imagine
que ça reprend essentiellement, comme vous venez de dire, une définition qui
existait déjà. Est-ce que les fondations que vous
avez rencontrées ou les représentants de fondation avaient... Ils n'avaient pas
d'enjeu? J'imagine que c'était juste l'enjeu
de reconnaître le fait qu'au sein d'un établissement il peut y avoir plusieurs
fondations, que vous avez fait cette correction-là.
• (16 h 20) •
M. Dubé : Oui.
Ça, ça a été clairement identifié. Ce n'était pas une problématique, mais on
voulait savoir qu'est-ce qu'on faisait dans... On voulait préciser
qu'est-ce qu'on faisait.
Mme Setlakwe : C'est une
précision.
M. Dubé : Voilà. Oui.
Mme Setlakwe : Et
là, dans le premier alinéa, «considérée [...] une fondation d'un
établissement», «personne morale sans
but lucratif qui remplit», bon, l'une des conditions suivantes... C'est bon.
«Elle a essentiellement pour objet de recueillir les contributions versées en
faveur d'un établissement de Santé Québec nommément désigné dans son
acte constitutif». Mais là ils vont... Les fondations, dans leur acte
constitutif, tu sais, si on prend l'exemple... on va arrêter de parler de Sainte-Justine, mais du Children's,
ils ne parlent pas de... dans leur acte constitutif, ils ne parlent pas d'un établissement.
Au sens de la loi, «établissement», ce n'est pas une installation. Est-ce que,
là, je suis...
M. Dubé : Bien,
Me Paquin...
Mme Setlakwe : ...j'utilise les
bons termes?
M. Dubé : Excusez-moi.
Je veux juste poser la question. Moi, ce que je comprends, c'est... L'acte
constitutif de la fondation?
Mme Setlakwe : De la fondation.
M. Dubé : De la fondation.
Mme Setlakwe : Oui.
Mais est-ce qu'en disant... «Elle a essentiellement pour objet de recueillir les contributions
versées en faveur d'un établissement [...] nommément désigné dans son acte».
Mais il n'y a pas une seule fondation. Je ne
me trompe pas, «établissement», ce n'est pas une installation. «Établissement»,
c'est comme Santé Québec. Ça va... Ça remplace les CIUSSS ou les CISSS.
M. Dubé : Oui.
Mme Setlakwe : Mais là il n'y a pas une fondation dont l'acte
constitutif mentionne un établissement. Tous les actes... Est-ce qu'on
devrait changer de... Je ne sais pas si, Me Paquin, vous me suivez, là,
dans le...
Le Président (M. Provençal)
: En tout cas, je vous confirme qu'il
vous écoute. Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, le libellé qu'on a là correspond essentiellement à ce qu'on va retrouver à l'article 132.2 de la
LSSSS actuellement, où on va parler d'un «établissement nommément désigné
dans l'acte constitutif de la fondation ou d'un nouvel établissement résultant
de la fusion ou de la conversion», ainsi de
suite. Ce qui va se passer ici, c'est qu'on va référer à un établissement qui
est substitué à un établissement par le conseil d'administration de Santé Québec. Donc, avec l'application des
dispositions transitoires, normalement, l'interprétation qu'on devrait
faire, c'est : Si j'ai une fondation qui a été faite pour, à l'époque, un
établissement qui n'existera plus formellement
parce qu'il fait partie de Santé Québec, ça va suivre en raison de la fin du
premier... du paragraphe 1° de l'article 97.
Mme Setlakwe : O.K. Donc, on
n'obligera pas... Je pense que ça répond à la question. On n'obligera pas les fondations à aller changer leurs actes
constitutifs. C'est par une disposition de la loi ou plutôt par... Vous
comprenez ce que je veux dire. Il n'y aura pas un geste à poser par
chaque fondation d'aller changer son acte constitutif pour dire... Tu sais, la
Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants va demeurer...
Le Président (M. Provençal)
: ...qu'il n'y aura pas de frais
reliés.
Mme Setlakwe : De
frais ou d'obligation d'aller changer l'acte constitutif, parce que l'acte
constitutif ne parle pas d'un établissement au sens de la loi qu'on est
en train d'étudier.
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait, M. le Président. Là-dessus,
personnellement, je m'appuierais sur la fin du paragraphe 1° pour faire valoir cette interprétation-là, qui, par
ailleurs, devrait s'appliquer déjà actuellement, parce que c'est déjà la
mécanique qui est dans la LSSSS. Parce que votre exemple de...
M. Dubé : ...c'est-tu un peu ça
que vous voulez dire ou...
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, en fait, c'est que... Oui... ou, en fait,
c'est que le 132.2 remonte à il y a quand même quelques années. On parle
de l'Hôpital de Montréal pour enfants. Ça fait déjà un petit bout qu'il a été
fusionné. Donc, forcément, si on est encore
capables de le désigner ou de le considérer aux fins de la LSSSS comme un établissement... comme une fondation d'un
établissement, plutôt, c'est parce que le texte nous amène à permettre de faire
la chaîne ou la succession des établissements au fur et à mesure des fusions
qu'il y a eu.
Mme Setlakwe : Et
donc c'est qu'on continue. La chaîne va se poursuivre pour viser ce qu'on est
en train de faire depuis des semaines.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
Mme Setlakwe : Merci. Ça répond
à ma question.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
est-ce que vous avez un...
M. Cliche-Rivard : Sur
l'amendement?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Cliche-Rivard : De
manière légale, là, il y a une raison pour laquelle vous changez «une
fondation»... «la fondation» pour
«une fondation». Est-ce que c'est parce que le terme «une fondation» vous
permettrait d'avoir plusieurs fondations d'établissement?
Le
Président (M. Provençal)
:
En fait, bien, il y a certains
établissements qui ont plus d'une fondation. C'est pour cette raison-là.
Mais, excusez, c'est Me Paquin qui devrait répondre.
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait, M. le Président, vous l'avez très
bien résumé. C'est, essentiellement, pour rassurer les lecteurs de
l'article 97 qu'il n'y a pas forcément une seule fondation par
établissement.
M. Cliche-Rivard : Parce que
c'est ce qu'on en avait compris de la lecture non amendée, là, qu'il y a une
fondation par établissement. Mais là il n'y a pas de limite de création de
fondation par établissement. Je comprends qu'on doit rester dans le bon goût,
là, mais la loi ne prévoit pas de limite.
M. Paquin (Mathieu) : Exactement,
M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Est-ce
qu'il y a des missions ou des fins, dans a, b, c, d, e, que vous n'avez
volontairement pas mises là ou que
vous avez exclues des fins possibles, ou, essentiellement, dit que tout se
retrouve là, finalement, sur ce qu'une fondation voudrait ou devrait
faire?
M. Paquin (Mathieu) : Ça
correspond à ce qu'on retrouve à l'article 272 de la LSSSS actuelle.
M. Cliche-Rivard : Ça
fait qu'il n'y a pas de nouveauté ou de retrait. Vous ne vous êtes pas
dit : Ah! ça, finalement, ce n'était pas un bon usage pour les fondations,
on l'enlève, ou, a contrario, ça, on aurait dû leur permettre.
Essentiellement, sur leurs mandats puis sur leurs réalisations, c'est les mêmes
choses.
M. Dubé : C'est vraiment un
copier-coller.
M. Cliche-Rivard : Copier-coller.
M. Dubé : Ils mettent 1° à 5°,
alors que nous, ici, on l'écrit de a à e, petit a à petit e.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Donc, elles auront... Elles pourront continuer à 100 % les projets en
cours sans qu'il y ait quelconques obstacles légaux.
M. Dubé : Tout à fait.
M. Cliche-Rivard :
Merci.
Le
Président (M. Provençal)
:
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'amendement, est-ce que l'amendement à l'article 97 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, sur l'article 97
amendé, y a-t-il des interventions?
Mme Setlakwe : Non,
M. le Président, parce que je me suis avancée tout à l'heure, mais mon
intervention ne traitait pas uniquement de la modification.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça. Vous avez englobé. M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
est-ce que vous avez des interventions sur le 97 amendé?
M. Cliche-Rivard : J'avais
partiellement fait la même chose que ma collègue. Alors, moi non plus, je n'ai
pas d'autre intervention.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, à ce moment-là, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 97 amendé est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, M. le ministre,
je vous invite à nous faire lecture d'un amendement qui introduit
l'article 97.1.
M. Dubé : Oui, avec plaisir.
«La contribution affectée à un établissement en vertu de l'article 94 qu'a
reçue Santé Québec d'une fondation de cet
établissement ne peut être réaffectée à une autre fin que celle pour laquelle
elle a été reçue ou à un autre établissement sans l'autorisation de
cette fondation.»
Cet
amendement vise... Le commentaire, pardon. Cet amendement vise à prévoir que
les contributions reçues par Santé Québec d'une fondation demeurent affectées à
l'établissement pour lequel elles étaient initialement destinées. Voilà.
Le
Président (M. Provençal)
:
Interventions sur
l'article 97.1? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : À quel
moment est-ce que Santé Québec reçoit d'une fondation un montant, donc, que ça
se passe dans l'autre sens?
M. Dubé : Allez-y donc.
Le Président (M. Provençal)
:
Me Paquin, s'il vous
plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, c'est lorsque la...
On a suivi la chaîne. Donc, l'argent arrive, il va à l'établissement,
l'établissement le verse à la fondation. À un moment donné, cet argent-là va
servir aux fins de l'établissement, mais, étant donné que le projet de loi met
en place une seule personne morale, l'argent retourne chez Santé Québec.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Paquin
(Mathieu) : La porte
d'entrée, c'est Santé Québec, parce que j'ai une personne en droit. Alors,
ici... En fait, on fait le chemin.
C'est que le 97 va s'appliquer à nouveau, mais là, évidemment, l'argent va être
immédiatement utilisé par
l'établissement aux fins pour lesquelles il l'a reçu de la fondation. Et là, si
jamais il restait des surplus une fois que ça a été utilisé, là, c'est
97.1 qui vient s'appliquer.
M. Cliche-Rivard : Donc, quand
la fondation est prête à investir l'argent, elle renvoie ça dans le compte de
Santé Québec, qui, elle, exécute ou... C'est quoi, cette...
M. Dubé : Peut-être
que M. Paré pourrait donner un exemple, là, juste pour rassurer tout le
monde, parce que, moi, c'est... Moi, c'est l'article que j'ai appelé
ceinture et bretelles, là.
M. Paré (Daniel) : C'est ça.
Pour donner un exemple très concret, on va rester dans les IRM, on dit une IRM, un don, d'une fondation, de 2 millions.
On fait un appel d'offres, puis ça arrive à 1,8. Ça fait que le 200 000 $ restant,
ce que ça vient dire, c'est que, quand on va
le retourner à la fondation, il puisse être utilisé là-dessus. On ne pourrait
pas dire : Ah! l'économie du
200 000 $, je vais aller le mettre sur une autre IRM dans
une autre région. Ça fait que ce n'est pas ça qu'on veut, là. Ça fait que ça devient ceinture et bretelles, là, je
vais prendre le commentaire du ministre par rapport à ça.
M. Cliche-Rivard :
Pour le 200 000 $ qui, lui, retourne à la fondation.
• (16 h 30) •
M. Paré (Daniel) : Et... ou il
y aurait un accord avec la fondation : Écoutez, la belle nouvelle, là, on
a eu ça, on pourrait prendre ce 200 000 $ là pour le mettre sur une
échographie, parce qu'on a aussi des besoins. Mais ça, il faudrait avoir une
entente, tu sais.
M. Cliche-Rivard : L'autorisation
de la fondation.
M. Paré (Daniel) : L'autorisation
de la fondation. Ce don-là, il est attaché, il est dédié.
M. Cliche-Rivard : Et
donc... Mais, pour revenir sur la mécanique, vous avez donné l'exemple que la
fondation dit : C'est bon, j'ai
le 2 millions, c'est à peu près ça que ça coûte, je donne le mandat à
Santé Québec de faire un appel d'offres pour une IRM. Donc, la fondation
mandate...
M. Paré (Daniel) : C'est plus
simple que ça.
M. Cliche-Rivard : Oui?
Aidez-moi.
M. Paré (Daniel) : Nous, là, dans
le fond, on s'entend sur une installation d'une IRM. Comme je vous le dis,
l'établissement réserve des sous pour la rénovation, le personnel,
l'équipement. Mais, quand on arrive à la fin, la fondation, elle nous demande des factures, elle aussi, là, à travers sa
charte. Elle veut s'assurer... Puis ça, c'est le quotidien, là, que je vous dis là. Ça fait que, justement, on
a eu la chance d'avoir une économie. Des fois, c'est le contraire. Des fois, ça
peut même coûter plus cher. Ça fait que, là, des fois, on essaie de voir avec
nos fondations, mais ça, c'est de la... c'est vraiment des opérations
internes. Mais, dans le cas qu'on est là, s'il y a une économie,
l'établissement doit avoir une autorisation
de la fondation pour le faire. Parce qu'habituellement, quand on s'attache, on
s'attache pour, habituellement, un achat d'équipement parce que c'est
plus vendeur, puis les donateurs, ils aiment s'accrocher à ça.
Le
Président (M. Provençal)
: Et, M. Paré, normalement, quand ça se fait,
il y a aussi des ententes qui garantissent que, dans le cas... c'étaient les CISSS et les CIUSSS, vont fournir des
ressources pour opérer l'appareil et faire tout l'entretien, etc.
M. Paré (Daniel) : Oui, M. le
Président. En effet, l'idée... Puis je pense que ça fait quelques fois que je
le mentionne, cette notion de partenariat
là, là, qui est hyperimportante, parce qu'ultimement il y a toujours une notion
de priorité. Ça fait que la fondation
qui voudrait donner une IRM, bien, si je suis encore gestionnaire dans un
établissement, moi, je dois m'assurer
que ça rentre dans mes priorités, parce que... Je donne un exemple, là. Il y
aurait une fondation qui voudrait donner des équipements pour faire de
la chirurgie cardiaque mais dans un milieu qu'on n'en fait pas, bien là, ça ne rentre pas dans la mission. C'est
pour ça que le P.D.G. a un rôle à jouer par rapport à ça. Mais on travaille
ensemble pour cette notion de partenariat là, pour s'assurer que le don qui est
dédié est en lien avec un réel besoin de l'établissement, d'où cette notion de
partenariat. Mais, pour l'article qui est là, c'est beaucoup plus sur si...
M. Cliche-Rivard : C'est des
excédents à...
M. Paré (Daniel) : ...si, comme on
dit, il y a une économie, il y a un excédent sur le projet...
M. Cliche-Rivard : C'est un excédent
à 97.1.
M. Paré
(Daniel) : ...que, le don,
le don, on s'entend avec la fondation soit pour le rediriger pour d'autres
choses ou on le retourne à la fondation.
M. Dubé : Mais, en même temps...
Des voix :
...
M. Dubé : ...quelles étaient les
préoccupations des fondations. Puis le mot qu'on a entendu quelques fois, c'était de s'assurer qu'il n'y avait pas de
permutation des fonds, hein? Le donateur, lui, il dit : Moi, je le donne
pour telle cause. Bien, c'est là...
C'est pour ça que... Dans le cas d'un excédent, je pense que c'est assez
évident que 97.1 permet d'avoir une
solution s'il y a un excédent. Mais moi, je pense que l'essentiel de 97.1 est
principalement pour dire : On vient confirmer que, si un don a été
donné pour une cause spécifique, bien... Je pense que c'était déjà évident
avant, mais, avec 97.1, on vient dire : Ça ne peut pas être changé sans
l'autorisation de ce qui a été fait.
Le
Président (M. Provençal)
: Si vous avez terminé, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, M. le député de Pontiac avait demandé la parole.
M.
Fortin : Oui. Puis j'ai manqué une partie de la discussion,
là. Faites juste me dire si je répète les propos de mes collègues. Mais là qu'est-ce qui arrive si le
service ferme, par exemple? Puis là je comprends, M. Paré, vous
dites : O.K., bien, d'habitude, on se
coordonne, pour des dons, pour savoir exactement où les fondations veulent
aller, donc, tu sais, il y a un certain
arrimage de la grosse majorité des dons qui sont faits à travers une fondation.
Là, on parle d'une contribution qui est affectée à un établissement mais
qui est passée par Santé Québec, alors ce n'est peut-être pas la... Tu sais, c'est quelqu'un qui, dans son testament,
là, va dire : Je donne de l'argent à Santé Québec, mais je veux que ce
soit utilisé pour les soins palliatifs à
l'hôpital de Wakefield. Vous décidez : On ferme les soins palliatifs à
l'hôpital de Wakefield. Qu'est-ce qui se passe avec cette
contribution-là?
M. Paré (Daniel) : Vous permettez?
Le Président (M. Provençal)
: Oui. M. Paré.
M. Paré
(Daniel) : C'est des choses
que j'ai déjà vécues, là. Il y a toujours une notion de temps. Parce que j'ai déjà vu, dans des situations, exactement... à peu
près la même situation que vous décrivez dans un autre établissement, mais c'était sur une période de 15 ans. Le
don avait été fait 15 ans passés, mais l'utilisation, le service a quand
même été donné pendant 15 ans, etc. Et les bonnes pratiques, pas
dans la loi, dans les bonnes pratiques, les relations avec les fondations,
c'est expliqué, etc. L'exemple que vous nommez là, ça a été... ça avait été un
enjeu d'expliquer...
On a déjà vu,
dans une autre situation, où est-ce que la mission a changé. La mission a
changé, et, suite à ça, là, ce service-là n'était plus offert dans
l'établissement. Et, dans les discussions qu'on avait, encore là, avec la
fondation, soit qu'on travaillait sur un autre projet où est-ce que la
contribution de l'établissement venait compenser, là, pour cette situation-là, parce que cet équipement-là
qui avait peut-être encore une valeur, encore... Mais ça, cette chose-là était
discutée avec les fondations. Ce n'était pas fait de façon unilatérale, même
si, d'un point de vue légal, quand c'est donné, c'est donné. Tu sais, il y a quand même cette notion-là au niveau
légal. Mais, au niveau moral, pour garder de bons liens avec nos fondations, vous comprendrez que
les établissements ont tout intérêt d'être très transparents par rapport à ça.
M. Fortin : O.K. Puis, bien, moi, j'apprécie le... j'apprécie
l'explication. Puis ne prenez pas ça comme une suggestion, là. La Maison des Collines, là, elle est fantastique.
Touchez-y pas, là. Ça rend des services incroyables, là. Mais
effectivement il y a des situations où, comme vous dites, l'argent peut avoir
été... Tu sais, on peut dire : O.K., bien,
les services ont été donnés pour 15 ans, donc, avant que ça ferme. Mais il
y a aussi, tu sais, des gens qui peuvent donner pour un projet : Je
veux donner pour un nouveau PET scan. Puis, à un moment donné, l'hôpital va
décider : Sais-tu quoi?, ce n'est plus une priorité, là, on fait juste ne
plus y aller. Puis cet argent-là n'a pas été dépensé pour ce service ou ce
projet-là, là. Donc, il y a comme deux situations un peu différentes, là,
disons.
M. Paré
(Daniel) : Si je peux... Encore là, c'est le malheur de
vieillir puis avoir de l'expérience. Ça fait que ces situations-là
arrivent aussi régulièrement parce que, justement, les technologies évoluent,
évoluent rapidement, etc. Dans cette
situation-là, puis je pense que le projet de loi en dispose bien, c'est la
notion du respect entre la fondation et l'établissement. Il y a toujours une règle d'or : il faut que ça
demeure une priorité, besoin avec les nouvelles technologies. Et la
fondation travaille aussi... a une bonne relation avec ses donateurs.
Ça fait que,
vous voyez, quand on parle de partenariat et de collaboration, bien, souvent,
il y a le donateur, il y a souvent la
fondation et il y a l'établissement. Et, dans la vraie vie, bien, souvent, on
réussit, là, à... on réussit à rediriger, rediriger un don avec l'accord
de la fondation. C'est, encore là, ce que le projet de loi vient, là, s'assurer
de, pour vraiment dire : Bien, écoutez,
notre nouveau besoin chez nous, à Wakefield, c'est ça. Et, je vous dirais, là,
dans la vraie vie, les donateurs...
Je n'ai jamais connu, moi, de grands enjeux quand on prend le temps de
l'expliquer. Et c'est pour ça que
cette notion de partenariat là est importante, parce que souvent ces
rencontres-là ont lieu avec l'établissement, et la fondation, et les
donateurs. C'est ce qui fait la différence.
M. Fortin : O.K. Bien non, je... Puis je vais rassurer à double tour
les gens de Wakefield, là, je ne milite pas pour
ça, là, même que, je pense, je vais envoyer au ministre une demande de SAB pour
La Maison des Collines, là, juste pour m'assurer de ça.
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le
97.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement qui
introduit l'article 97.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Donc, le nouvel article 97.1 est
adopté. Alors, article 98 : «À l'exception du premier alinéa
de l'article 94, les dispositions de la présente section ne s'appliquent
pas à une subvention versée à Santé Québec en vertu de la section I.»
Cet article
vise à ce que le financement octroyé à Santé Québec pour ses activités ne soit
pas considéré comme une contribution destinée à un établissement et
pouvant être gérée par la fondation d'un tel établissement.
Alors, M. le ministre, vous avez un amendement à
98.
M. Dubé : Oui. Alors, ajouter, à la
fin de l'article 98 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Sauf si le contributeur a manifesté une volonté
contraire, il en est de même des contributions suivantes :
«1° la contribution provenant, même
indirectement, du fonds consolidé du revenu;
«2° la
contribution versée par une personne ou un groupement dont les résultats sont
consolidés dans les états financiers du gouvernement visés au paragraphe 1° de
l'article 86 de la Loi sur l'administration financière;
«3° la
contribution versée par un autre gouvernement au Canada que celui du Québec,
par l'un de ses ministères, un de ses
organismes gouvernementaux ou par un organisme public fédéral au sens donné à
ces deux dernières expressions par la Loi sur le ministère du conseil
exécutif; et
«4° la
contribution est versée en vertu d'un acte conclu avant l'entrée en vigueur de
l'article 94.1.»
• (16 h 40) •
Le
commentaire suivant : Les paragraphes 1° à 3° du nouvel alinéa que propose
cet amendement visent à ce que les
sommes provenant du gouvernement du Québec, du gouvernement fédéral ou d'un
autre gouvernement au Canada ne soient pas obligatoirement versées à la
fondation d'un établissement, à moins que le contributeur n'ait manifesté une volonté
contraire.
Le paragraphe 4° vise
le même objet pour les contributions versées en vertu d'un acte antérieur à la
loi... à la loi nouvelle, parce qu'au moment où un tel acte a été formé les
dispositions de la Loi sur les services de santé et services sociaux
accordaient aux établissements la faculté de verser de telles contributions à
une fondation mais ne les y obligeaient pas.
Ainsi, on ne peut présumer du silence du contributeur que celui-ci souhaitait
que sa contribution soit confiée à une fondation, contrairement à la conclusion
qui devait être conclue en vertu de l'article 94.1 en cas de silence de
l'acte.
Et, si... On voit à
l'écran, ici, l'impact de ces ajouts, 1°, 2°, 3°, 4°. Voilà.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
interventions concernant l'amendement à l'article 98?
M. Fortin : ...M.
le Président, juste... J'essaie de bien le comprendre, là, parce que ce n'est
pas si simple que ça. Oui?
M. Dubé : ...vous aider dans votre réflexion, là. Parce que
tout à l'heure... Puis je sais que vous le savez, là, mais on parle... on a
toujours parlé des subventions comme étant l'argent qu'on reçoit du ministère
des Finances. Le ministère des Finances le donne au ministère de la
Santé, puis le ministère de la Santé transfère 48 milliards, l'an dernier,
au réseau, O.K.? Donc... Mais, dans le
langage de M. Coubat, ça s'appelle des subventions, O.K.? Donc... Et, vu,
maintenant, qu'on dit que toute subvention... On revient à 94, là. Ce
n'est pas «peut», mais c'est «doit». Le fait d'avoir changé la terminologie
de... Vous avez vu «contributions», «legs», etc. Le fait de dire qu'il y a une
obligation, il faut être plus précis de ce
qui ne peut pas être transféré, et c'est pour ça qu'on doit aller jusqu'au
gouvernement fédéral. Parce que, si on
avait laissé le «peut», bien, il aurait dit : Écoute, je n'ai pas à le
transférer, c'est un argent gouvernemental. Vous me suivez? Alors, c'est ça qui est l'objet, qu'il a
fallu être beaucoup plus précis, dans le 98, en raison du «doit» plutôt que
«peut». Je vous laisse y penser, là, mais c'est... c'était l'objet.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
pour vous donner le temps de penser.
M.
Fortin : Ça va pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Parce qu'il y a quand
même plusieurs éléments nouveaux qui sont apportés par cet
amendement-là.
M.
Fortin : Oui, mais je comprends ce qu'on
veut... je crois comprendre ce qu'on veut faire, là. C'est juste de s'assurer qu'on englobe bien l'ensemble des
sommes dont discutait le ministre. Donc, si Me Paquin pense qu'on n'a
pas rien oublié, je suis convaincu qu'on n'a rien oublié.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin,
je pense que vous essayez de couvrir l'ensemble des éléments.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc, autrement, là, à
94, les autres contributions qu'elle reçoit auraient pu être interprétées
comme comprenant les subventions du gouvernement à Santé Québec.
Le Président (M.
Provençal)
: Monsieur...
Oui, Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, non seulement auraient pu,
mais devraient, parce que 98 non amendé
impliquait déjà ça. Quand on dit : «À l'exception du premier alinéa de
l'article 94, les dispositions de la présente section ne s'appliquent pas
à une subvention», c'est donc que les autres contributions peuvent inclure
quelque chose de l'ordre d'une subvention.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Cliche-Rivard : Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 98... est-ce que l'amendement à
l'article 98 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:
Adopté. Maintenant, interventions sur l'article 98 amendé? S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 98 amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Et là, M. le ministre, vous avez un nouvel article, un
amendement qui introduit l'article 98.1.
M. Dubé : Oui.
Alors, insérer, après l'article... après l'article 98 du projet de loi, le
suivant :
«98.1. Les
dispositions de la présente section, autres que le deuxième alinéa de
l'article 94.1, n'ont pas pour effet de restreindre ou de retirer les
pouvoirs d'une fondation d'un établissement dans l'administration des dons, des
legs et des autres [conditions] qu'elle reçoit.»
Alors,
cet amendement vise à clarifier que la présente section du projet de loi ne
s'applique pas aux contributions reçues par la fondation d'un
établissement, mais à celles reçues par Santé Québec.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, interventions sur l'amendement
qui introduit l'article? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : A contrario, quand il y
aura, donc, des montants qui passeront par Santé Québec vers la fondation,
est-ce qu'il y aura un suivi ou une
reddition de comptes de Santé Québec pour être certains que l'argent sert à ce
dont quoi le donateur l'a dédié?
Le Président (M.
Provençal)
: M. Paré.
M. Paré (Daniel) : Bien, écoutez, toute
transaction, tu sais, qu'il y aurait un échange d'argent, bien, encore là,
bien, je fais un clin d'oeil à mon collègue
M. Coubat, il y a une ligne, parce qu'il y aurait un chèque qui... un
transfert qui serait là. Ça fait qu'automatiquement il y aurait une
trace et, par obligation aussi, une reddition de comptes, là, par rapport à ça.
M.
Cliche-Rivard : Donc, Santé Québec va toujours vérifier, avant de
conclure la transaction qui va mener à l'achat
d'un bien immobilier, par exemple, que... si les sommes, et si uniquement les
sommes, sont passées préalablement par
Santé Québec, que cet argent-là était bien pour cette fin-là. Mais, si ce n'est
pas passé par Santé Québec, la fondation, elle fait ses affaires comme
elle le fait normalement.
M. Paré (Daniel) : Si vous me permettez,
encore là, la fondation, qui est une entité aussi, a, par rapport à ses
donateurs, fait un don...
M.
Cliche-Rivard : Par rapport à ses donateurs.
M. Paré (Daniel) : Oui, mais il y a quand
même une transaction. L'établissement reçoit un chèque, entre guillemets,
donc, une entrée d'argent pour
l'établissement qui est ultimement comptabilisée pour Santé Québec. Ça fait
qu'encore là il y a une... il y a des transactions financières. C'est déjà
comme ça aujourd'hui, là. Lorsqu'on fait les intrants, extrants, là, au niveau des budgets, bien, on sait exactement
combien que les établissements ont reçu par... de dons, puis ça doit faire
partie de leurs rapports annuels. Je ne sais pas si mon collègue...
M. Cliche-Rivard : Mais vous ne saviez pas
nécessairement à quelles fins, si l'argent est allé directement à la fondation.
Vous ne savez pas ce que le donateur a dit.
M. Paré
(Daniel) : Si c'est l'argent de la fondation qu'il nous donne, c'est
la relation entre le donateur et sa fondation.
M.
Cliche-Rivard : Et sa fondation.
M. Paré
(Daniel) : Et ça, nous, non, on n'a pas ça.
M. Cliche-Rivard : C'est ça. On saute une
étape, là. Donc, bon, si on voulait, là, on pourrait dire qu'il y aurait une
reddition de comptes supplémentaire sur l'usage de la somme quand elle est...
quand elle passe par Santé Québec. On pourrait dire ça.
M.
Paré (Daniel) : Parce que la responsabilité du don, de recevoir le
don... Santé Québec, dans les exemples qu'on
s'est donnés là, ou la fondation, ça incombe au receveur, je pense, en termes
légal, moral, d'expliquer et de le faire dans le sens que le donateur le
fait.
M. Cliche-Rivard : Exact. Puis j'ai
pleinement confiance qu'elles vont le faire, là, ce n'est pas ça, la question,
mais qu'il n'y aura pas d'étape de vérification de la provenance puis de
l'intention du don quand c'est des sous qui n'ont pas transigé
préalablement par Santé Québec. Puis c'est bien correct, dans le sens... si
c'est comme ça qu'on le prévoit, là.
M. Paré (Daniel) : Mais, justement, M. le
Président, dans la vraie vie, on va toujours faire le lien avec le
donateur : M. Champoux, votre
don de 250 000 $ que vous avez fait, voici ce qu'on en a fait. On va
faire une photo. Il y a une notion que...
Que ce soit autant Santé Québec, ou les établissements, ou les fondations, il y
a toujours cette notion-là. Puis moi, j'appelle
ça... C'est le contrat moral qui existe, là, par rapport à la reconnaissance
qui est souvent donnée par rapport à un don.
• (16 h 50) •
M. Cliche-Rivard : Et ça, Santé Québec va le
faire, que l'argent ait passé par Santé Québec ou non, cette photo,
entre guillemets, là.
M. Paré
(Daniel) : Souvent, ça va faire partie de l'article.
M.
Cliche-Rivard : Souvent.
M. Paré (Daniel) : Et, encore une fois,
c'est pour ça que le P.D.G. est quand même pierre angulaire au niveau des
établissements et la délégation de pouvoirs, parce qu'encore là il s'attache à
faire... pour faire ces choses-là.
M.
Cliche-Rivard : Merci. C'est très clair.
Le Président (M.
Provençal)
: ...Mont-Royal—Outremont, excusez-moi.
Mme
Setlakwe : Bien, je pense que ça va. J'imagine que ça a été bien reçu,
cet article-là.
M. Dubé : ...ceinture,
bretelles, là. Je pense qu'on est là, là.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement qui introduit l'article 98.1? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 98.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, l'amendement qui
introduisait l'article 98.1 est donc adopté. Maintenant, je vais vous inviter à vous diriger à
l'article 106. Alors, je vous rappelle que les articles 106 à 137
sont les articles qui vont couvrir principalement les conseils d'établissement.
Alors,
106, on débute avec la section I, Conseil d'établissement et comités formés par
le conseil d'établissement. L'article 101 se lit : «Est
institué, dans chaque établissement de Santé Québec, un conseil
d'établissement.»
Commentaire.
Cet article prévoit l'institution d'un conseil d'établissement dans chaque
établissement de Santé Québec.
Interventions sur
l'article 106?
M. Dubé : ...si
vous permettez.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Je... C'est beau.
M. Dubé : J'ai
oublié, là. Je ne voulais pas vous interrompre.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
M. Dubé : Bien,
merci, ça fait plaisir. Dans les discussions qu'on a eues, là, avec le groupe,
puis le député de Pontiac l'a soulevé ce
matin, on a longuement débattu de la question de penser à une nomination... ou
à une dénomination, pardon, de «conseil d'administration de
l'établissement». Parce que, lorsqu'on a eu cette discussion-là, on s'est
dit : Est-ce que le fait d'avoir redonné les pleins pouvoirs décisionnels
en matière de recherche, de fondation, tout ça... est-ce qu'on aurait... tout
en gardant l'équilibre au niveau de... qu'on n'a plus l'entité légale, tout le
débat qu'on a eu, est-ce que ce serait approprié de garder... d'avoir la
dénomination de «conseil d'administration de l'établissement»?
Moi, ce que je vous
demanderais de considérer, puis je suis très ouvert à ça si c'est si important
pour les fondations, comme «conseil
d'établissement» est partout dans le document au complet, là, on le retrouve,
je ne sais pas, à 200,
300 places, ce qu'on pourrait faire, parce que ça, ça prendrait le
consentement de tout le monde, c'est d'attendre à la fin, lorsqu'on arrivera... je ne sais pas à
quel article, et de dire : Bien, est-ce qu'il serait à propos d'avoir un
article qui dit qu'on remplace partout «conseil d'établissement» par
«conseil d'administration de l'établissement»?
Ça fait que je vous le dis
aujourd'hui, en commençant cette section-là, qu'on va continuer à référer... à
référer à «conseil d'établissement», mais, si, plus tard, à la fin du projet de
loi, on décidait que... Puis vous aurez la chance d'en parler aux gens à qui vous parlez, là. Moi, je
suis très ouvert à ça, parce que je dois vous dire que je voulais m'assurer
qu'on protégeait quand même la notion de tout ce qu'on fait au niveau de la
gouvernance syndicale, etc., d'enlever l'entité
légale. Mais on aurait la possibilité de le faire. Alors, je vous le mentionne
aujourd'hui. On n'a pas besoin de prendre cette décision-là tout de
suite, mais ayez en tête que, pendant qu'on fait la section sur les conseils
d'établissement, on pourrait aller jusqu'à changer la dénomination.
M.
Fortin : ...là, ce dont vous nous parlez,
là, c'est juste la dénomination, là. Ce n'est pas...
M. Dubé : Exactement.
M. Fortin : Il
n'y a pas de... Ce n'est pas parce qu'on change de nom qu'on change de
pouvoirs, là. On vient... Vous avez juste en tête la possibilité...
M. Dubé : Les
pouvoirs, on vient de les régler. Les pouvoirs, on les règle pour ce qui est...
On a fait la délégation à 43.1. On ne change
rien de ça. Moi, je vous dis : Uniquement la dénomination. Puis, si ça
peut aider, et c'est ça que... Certains nous ont dit : Bien, il y a une
notion de — c'est
quoi, la notion de... du mot que je cherche, là? — ...de reconnaissance
qui est importante, d'avoir souvent une référence à «conseil d'administration».
Je me suis dit : Bien, bien... On s'est creusé la tête puis on a
dit : Est-ce que ça pourrait être un conseil d'administration
d'établissement? Puis les gens ont dit : Ah! bien, peut-être que ça, ça
pourrait aider aussi.
Moi,
je vous dis : Cette décision-là, là, pas obligé de la prendre tout de
suite, mais, vu que c'est partout dans le document où on fait référence au conseil d'établissement, gardons-nous
ça pour la fin, puis on pourra y faire référence, si vous voulez, mais
ça prendra le consentement de tout le monde.
M. Fortin : Puis...
Mais non, mais, parce qu'on a la discussion, là, il y a des gens qui vous ont
dit, après votre suggestion, des gens qui vous ont dit : Ah oui! ça
pourrait aider, ça.
M. Dubé : Oui,
oui.
M. Fortin : Puis
ça, c'est... ce n'est pas juste du monde du cabinet du PM qui trouve que c'est
un bon spin, là. Il y a vraiment des gens dans le réseau qui ont dit ça.
M. Dubé : Oui. Écoutez, je pense que c'est un ensemble de
discussions, là. Je ne pourrais pas, cet après-midi, vous dire
exactement qui m'a dit ça, là, mais il y a eu...
M.
Fortin : Non, non, mais c'est des gens
dans le réseau que vous avez consultés.
M. Dubé : Il y a eu, oui, des gens, des gens... Puis c'est
pour ça que je le mentionne tout de suite, là. Comme je vous ai dit, là, je ne veux pas faire de — comment
on dit ça, là, en anglais? — ...du
«name-dropping», là, de faire référence à des noms spécifiques, mais toute... O.K. Le mot que je cherchais, M. le
député, c'est la notoriété des conseils d'administration, hein? Je ne vous surprends pas quand je vous dis ça.
Alors, moi, j'ai dit : Bien, si ça peut aider, bien, il faut que
j'aie votre accord.
Alors,
aujourd'hui, on n'a pas à prendre cette décision-là. On a eu des bonnes
discussions depuis hier là-dessus. Moi, je vous dis : Gardons-nous ça,
puis, si vous pensez que ça peut aider, on pourra en discuter avec certaines
personnes. Ça va? Je ne voulais pas vous interrompre. C'est pour ça que
je trouvais important de le dire à ce moment-ci.
Le Président (M.
Provençal)
: Aucun
problème.
M.
Fortin : Mais voulez-vous sauter cet
article-là?
M. Dubé : Non, pas du tout, pas du tout. Parce qu'en ce
moment on peut travailler sur cette base-là, M. le député. On travaille sur la base qu'on continue avec
«conseil d'établissement». On va faire toute la section qui réfère ici, mais c'est parce que ce n'est pas juste dans la
section. Ailleurs, on fait référence, quand on a parlé de la gouvernance
clinique...
M. Fortin : On
a déjà fait référence. Alors, si jamais vous choisissez de changer la
dénomination, là, Me Paquin va faire du travail, puis il va y avoir une
liasse.
M. Dubé : Bien, il va dire... Je ne sais pas comment il va
faire ça, là. Il va dire : Il y a 152 articles, là, qui sont impactés par le changement de nom, et on fait ça en
un vote, un consentement. Voilà. C'est pour ça que je vous dis : On
a le temps d'y penser.
M.
Fortin : Donc, Me Paquin ne fait pas
partie de ceux qui étaient heureux d'entendre la possibilité.
M. Dubé : Non, effectivement.
M. Fortin : O.K. D'accord.
M. Dubé : Il
a résisté un peu, disons.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article... sur le 106? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce l'article 106 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Article 107, pour lequel vous aurez un amendement, M. le ministre.
M.
Fortin : ...si possible.
Le Président (M.
Provençal)
: Sur
division? Oui, il n'y a pas de problème. Excusez...
M.
Fortin : ...
Le Président (M. Provençal)
: Non. «107. Le conseil
d'établissement est composé du président-directeur général et des
personnes suivantes, nommées pour un mandat de quatre ans par le conseil
d'administration de Santé Québec :
«1° cinq usagers
de l'établissement;
«2° une personne
provenant de chacun des milieux suivants :
«a) le milieu
communautaire;
«b) le milieu de
l'enseignement et de la recherche;
«c) le milieu
des affaires;
«d) le milieu
municipal.
«De
plus, le conseil d'établissement comprend le président de la fondation de
l'établissement ou, s'il existe plus d'une
fondation, la personne désignée en vertu de l'article 109 ou, en l'absence
d'une fondation, un usager additionnel.»
Le
commentaire. Cet article détermine la composition du conseil d'établissement,
soit 11 membres. Le président-directeur général de l'établissement
en fait partie, ainsi que le président de la fondation de l'établissement, et
les autres membres sont nommés par Santé Québec pour un mandat de quatre ans.
Il précise qu'en cas d'absence de fondation le conseil comprend alors un usager
additionnel.
Et je vais vous
inviter, M. le ministre, à nous faire lecture de votre amendement.
M. Dubé : Très
bien. J'y arrive, excusez-moi. Alors, à l'article 107 du projet de
loi :
1° remplacer, dans le
paragraphe 1° du premier alinéa, «cinq» par «trois»;
2° remplacer le
paragraphe 2° du premier alinéa par les paragraphes suivants :
«2° six personnes
ayant collectivement la compétence et l'expertise appropriées dans les domaines
suivants :
«a) expertise
dans les organismes communautaires;
«b) expertise dans le
milieu des affaires;
«c) compétence en
gouvernance, en performance, en gestion de la qualité ou en éthique;
«d) compétence
en gestion des risques, en finance ou en comptabilité;
«e) compétence
en ressources humaines;
«f) compétence
en ressources immobilières ou informationnelles;
«3° deux personnes
représentant le milieu de l'enseignement et de la recherche;
«4°
deux personnes représentant le personnel et les autres personnes exerçant leurs
activités au sein de l'établissement.»;
3° ajouter, à la fin,
les alinéas suivants :
«Dans
le cas d'un établissement territorial, le conseil d'établissement comprend
également au plus trois personnes provenant
du milieu municipal du territoire desservi par l'établissement, sans excéder le
nombre de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux
dont l'établissement est responsable.
«Dans
le cas d'un établissement autre que territorial, le conseil d'établissement
comprend également deux personnes représentant des établissements
territoriaux desservis par l'établissement.»
• (17 heures) •
Commentaire. Cet
amendement vise à modifier la composition des conseils d'établissement et à
prévoir des adaptations à la composition
d'un tel conseil selon qu'il s'agisse du conseil d'établissement d'un établissement
territorial ou d'un établissement autre que territorial.
Alors,
moi, je vous demanderais, là, de regarder à l'écran, on voit bien... en tout
cas, vous l'avez dans vos documents aussi,
de ce que l'article 107 serait modifié pour la composition. Ici, on parle
du conseil d'établissement. Puis, si vous voulez... Bien, en tout cas, je sais que vous avez eu les amendements, là.
Vous avez peut-être besoin d'un temps pour le regarder, là. Je n'ai pas
de problème.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement à l'article 107? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Un peu comme, préalablement, M. le ministre, la discussion qu'on a mise en
suspens sur 31, il y avait une volonté,
notamment, du Protecteur du citoyen, mais aussi, évidemment, de l'APNQL pour un
représentant des Premières Nations aussi sur le conseil d'établissement.
Le Protecteur du citoyen disait, là : Sur les territoires où la
composition démographique le justifierait. Est-ce qu'à ce niveau-là, comme vous
l'avez manifesté hier, il y a une ouverture de votre part à ce qu'il y ait un
représentant des Premières Nations sur les conseils d'établissement là où la
composition démographique le justifierait?
M. Dubé : Bien, ma première réaction...
On le fait en ce moment dans les conseils d'administration actuels. J'essaie de
voir... Est-ce qu'on a besoin de changer la terminologie, la description
actuelle pour l'inclure?
M. Cliche-Rivard : Comment vous le
faites actuellement?
M.
Dubé : Ne bougez pas. Je peux-tu juste demander d'aller
voir 108, puis on... Même si on ne le discute pas tout de suite, là, ça va vous
donner... Parce que, je pense, c'est comme ça qu'on le fait actuellement. Si on
va voir 108...
M. Cliche-Rivard : Bien, s'il y a
consentement...
M. Dubé : Bien, je ne sais pas, là.
Je ne veux pas discuter 108. Je veux juste vous...
M.
Cliche-Rivard : Bien, moi, je serais ouvert, s'il n'y a pas
d'objection, à ce qu'on regarde ce que vous dites, mais... On n'adopte
pas 107, évidemment, là, mais, si M. le ministre veut traiter de 108...
M. Dubé : Non, mais c'est pour
répondre à votre question, parce que...
Le Président (M. Provençal)
: Il ne demandait pas qu'on fasse le
108.
M. Cliche-Rivard : Ah! bien, alors,
il voulait qu'on...
Le
Président (M. Provençal)
: Il vous disait de... Il vous référait à 108 pour
vous dire qu'il y avait peut-être une partie de la réponse à votre
question.
M.
Dubé : Puis ça, Me Paquin, je pense que c'est mis...
À moins que je me trompe, là, la façon dont on a, dans la loi des sociétés
d'État... qu'est-ce qu'on doit reprendre... Mais je vais vous lire 108
rapidement, là : «Lorsque le conseil d'administration de Santé
Québec procède à la nomination d'un membre du conseil d'établissement, il doit
tenir compte de la composition
socioculturelle, ethnoculturelle, linguistique ou démographique de l'ensemble
des usagers que cet établissement dessert. Il doit également s'assurer
de la représentativité de la population des différentes parties du territoire
desservi par cet établissement.»
Puis il ne
faut pas que j'oublie que «plus particulièrement, avant de nommer une personne
en vertu du [deuxième] paragraphe
[...] de l'article 107, le conseil d'administration de Santé Québec doit
consulter les organismes qu'il considère représentatifs du milieu
concerné».
Ça fait que
je pense qu'on a cette flexibilité-là de marier 108 et 107, là. J'espère que ça
répond à votre question, mais...
M. Cliche-Rivard : Mais cette
lecture-là... Puis vous avez raison, mais cette lecture-là ne ferait pas en
sorte qu'il y aurait nécessairement un membre des Premières Nations.
M.
Dubé : Bien, je vous donne un exemple, là, puis, encore
une fois, c'est... Quand je regarde l'article tel qu'amendé, au 2°, on dit : «Six personnes
ayant collectivement la compétence et [l'exercice] dans les domaines
suivants :
«a) expertise dans les organismes
communautaires;
«b) expertise dans le milieu des affaires;
«e) compétence en ressources humaines;».
Et après ça
on dit : «Deux personnes représentant le milieu de l'enseignement et de la
recherche» puis «deux personnes représentant
le personnel et les autres personnes». Alors... Puis, en plus, on dit :
Dans un établissement territorial, le conseil d'établissement... trois
personnes provenant du milieu municipal, sans excéder...
Est-ce qu'on
a besoin, en plus, d'aller dire ça ici, d'avoir, par exemple, un représentant
autochtone, alors qu'on va devoir la
faire, cette décision-là, à 108? Je ne sais pas, là. Je... On a eu cette
discussion-là qu'on n'a pas terminée encore.
M.
Cliche-Rivard : Parce que 108 ne crée pas le... ne crée pas ce
siège-là ou cette obligation-là. Il dit que, dans son évaluation de la nomination, il va en tenir
compte. Arrive, donc, très clairement et légalement, la composition d'un conseil
d'établissement qui n'en contient pas. C'est possible, je veux dire, fort
possible, alors que la demande des groupes
que j'ai précités était qu'au niveau de la loi, notamment... Puis c'est vous
qui... Vous en avez parlé. Puis il faut toujours en parler de manière
très délicate, là, de Mme Echaquan, etc., le principe de la sécurisation.
Il y a un enjeu de nation à nation qui peut
être très différent d'un enjeu socioculturel à un autre puis très différent
d'un enjeu linguistique à un autre ou démographique à un autre. Là, on
est vraiment dans un contexte précis et particulier.
M. Dubé : Peut-être
que je demanderais, là... Puis, encore une fois, je veux qu'on soit très
transparents. Je demanderais à M. Desharnais de vous donner un petit peu
le contexte de ce qu'on a réussi à faire, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
: Pourriez-vous vous nommer puis y
aller, s'il vous plaît?
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. Merci, M. le Président. Daniel Desharnais,
sous-ministre associé à la coordination réseau et ministérielle et aux
affaires institutionnelles.
En fait, comme
le ministre l'a mentionné, l'article 108 reprend ce qui est dans la
LMRSSS, l'article 17. Essentiellement, c'est à peu près le même
libellé qu'on a actuellement, donc, pas de spécification pour des groupes spécifiques. Ça arrive qu'il y a... Dans certains
établissements, il y a des nominations des membres de la communauté autochtone, comme ça a été le cas dans Lanaudière,
et c'est fait en fonction des profils qui sont décrits. Parmi les profils,
bon, les profils qui ont été remis par rapport à la première version du projet
de loi, on reprend à peu près les mêmes profils de compétence qu'il y avait
dans la LMRSSS et également... Il y a également des profils usagers aussi,
donc, trois usagers. Donc, en tenant compte
des spécifications qui sont prévues à l'article 108, des membres des
communautés autochtones pourraient être nommés sur le conseil
d'établissement.
M. Cliche-Rivard : Je l'entends.
Moi, ce que je suggère ou ce que je demande, c'est une étape plus loin, là.
Donc... Puis je suis conscient des efforts et puis je pense que ça a été,
justement, en réaction à ce qu'on a connu dans Lanaudière, notamment, là, évidemment, mais pas que, probablement. Là,
la discussion, puis ce que les groupes, puis, notamment, le protecteur,
puis l'association des Premières Nations demandent, c'est peut-être qu'on...
Considérant le contexte, là, puis le climat de peur qui existe, là, je pense
qu'il y a une reconstruction...
M. Dubé : Je vais essayer de vous
aider, O.K.?
M. Cliche-Rivard : Aidez-moi.
M. Dubé : Puis je suis très sensible
à ça parce que...
M. Cliche-Rivard : Moi aussi.
M.
Dubé : Ça s'est fait à
Joliette, puis on est en train de le faire du côté du Lac-Saint-Jean, dans les endroits où c'est
beaucoup plus, comment je dirais, à propos de le faire, au lieu de le faire de
façon générale, parce que, je veux vous dire, oui, ce serait peut-être à
propos de le faire en Montérégie, mais ce n'est pas là qu'est la grande
demande. On se comprend? Le fait qu'on ait
passé... Puis là je vous ramène à... mois de mars, on dépose, on avait un
usager. On avance dans notre projet
de loi. On est passés jusqu'à cinq usagers puis on est revenus à trois usagers.
Mais là, au moins, on a trois usagers.
Je pense que la combinaison de 107, avec trois
usagers disponibles dans certaines régions... Puis là prenons la région de Lanaudière, à titre d'exemple, là,
pour le cas de Joliette. Je pense que 108 vient dire : Avant de nommer vos
usagers, parce que tantôt on va
parler du processus de nomination — vous
me suivez? — bien,
tenez compte que, dans votre région, il y a peut-être assez d'usagers, puis
là je vais le dire, là, autochtones qui justifieraient que... servez-vous
du fait qu'il y a trois usagers disponibles pour siéger au conseil
d'établissement pour le faire.
Alors, je
veux juste dire que je pense qu'on a, avec 107 et 108, la possibilité de faire
ça. Et c'est un peu comme ça qu'on l'a fait à Joliette dans la... je dirais,
dans la situation actuelle. Alors, moi, je crois... Puis vous pouvez le débattre longtemps, mais je pense que d'avoir mis
au moins trois usagers, comparativement à un dans la version initiale,
nous permet d'avoir ça.
• (17 h 10) •
M.
Cliche-Rivard : Il y a deux choses. Il y a l'usager et un
représentant issu des communautés, qui sont deux enjeux, là. On peut
comprendre où ça... C'est possible qu'il y ait des enjeux au niveau de
l'usager, qu'il ne soit pas nécessairement usager ou qu'il ne réponde pas
nécessairement au point 1° des trois usagers, qui pourrait être quand même un... quelqu'un qu'on désignerait sur le CE
comme un représentant des populations autochtones. Je pense que ce n'est pas... ça ne devrait pas nécessairement être
un des usagers. Ça, je pense, c'est un élément qu'on devrait considérer.
En dernier
lieu, là, justement, à la fin de l'amendement, est-ce que, comme le Protecteur
du citoyen le disait, on ne pourrait pas prévoir, là où la composition
démographique le justifie, pour ne pas que ce soit...
M. Dubé : ...vous êtes en train de
lire, parce que je veux bien vous suivre, là.
M. Cliche-Rivard : Non. C'est moi
qui lis quelque chose dans mes notes.
M. Dubé : Ah! O.K.
M.
Cliche-Rivard : Mais, si on va jusqu'à la fin, si on descendait,
là, et on lit votre amendement jusqu'à la fin, il y a dans les cas d'un établissement territorial, bien sûr, il y a
dans les cas d'un établissement autre que territorial, bien sûr. On
ajouterait «et, lorsque la situation démographique le justifie, un siège est
réservé au représentant autochtone». Donc
là, on n'aurait pas ce que vous dites, où... Quand ça ne s'applique pas, ça ne
s'applique pas. Je n'ai pas de problème avec ça. Mais, dans des cas précis où le bassin
populationnel le nécessite puis le justifie, on aurait ce siège pour un
représentant.
M.
Dubé : ...je vais vous poser une autre question, une
question ouverte. Quand on a discuté, l'autre fois, de la composition du
conseil d'administration, puis je vous disais : On va le prendre en
différé parce qu'on veut s'assurer qu'on respecte la loi sur les sociétés
d'État, hein, ici, pour moi, c'est le même principe. Un conseil d'établissement
est tout aussi important à respecter la loi
des sociétés d'État, parce que, dans plusieurs fonctions, on l'a dit, on reprend
le concept d'un conseil d'administration. Est-ce que vous allez me demander la
même chose, de nommer au moins... Parce qu'on a quatre catégories, là, de
personnes...
M.
Cliche-Rivard : Ce sera ma seule demande spécifique, comme ça a
été ma seule demande spécifique à 31. Je
me dis que, si on peut, au minimum, avec ce qui s'est passé, offrir un siège,
au minimum un siège à la communauté, je pense qu'on ferait quelque... on
ferait un premier pas dans la bonne direction. Ce sera ça, ma demande.
M.
Dubé : Bien, écoutez, je pense qu'on avance tellement
bien que j'aurais presque le goût de demander à mes collègues d'en face
de voir... Parce que vous comprenez ce que je veux faire. Je veux juste faire
attention qu'on n'est pas en train de
créer... de dire : On va ajouter, puis là on se retrouve qu'on donne une
certaine préférence à des gens qui ont raison d'être là, mais qu'on
englobait dans 108. Vous me suivez?
M. Cliche-Rivard : Je
vous le soumets. Puis, la présidence est au courant, moi, je dois quitter dans
les prochaines minutes. Donc, je vais
suivre avec attention les débats. Et donc je vais laisser mes collègues
continuer, mais...
M. Dubé : Vous dompez ça dans sa
cour.
M. Cliche-Rivard : C'est ce que j'ai
tenté de faire subtilement.
M. Dubé : Ah! O.K. C'était assez
subtil.
M.
Cliche-Rivard : Alors, en vous remerciant pour cette ouverture, en
espérant qu'on puisse aller de l'avant avec cette proposition-là qui est
si importante et fondamentale pour la reconstruction de la relation.
Le Président (M. Provençal)
: C'est beau. On a bien noté, par
exemple...
M.
Dubé : O.K.
Alors, écoutez, je vais voir quels seront les points soulevés par mes deux
collègues d'en face.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que c'est M. le député de
Pontiac qui prend la relève?
M. Fortin : Oui. Merci, M. le Président.
M. Dubé : On est revenus à 107, là.
Le Président (M. Provençal)
: On est toujours sur l'amendement.
M. Dubé : Sur l'amendement de 107.
M.
Fortin : Oui, oui, sur l'amendement au 107, qui vient faire
en sorte de changer les profils un peu, là, de participants aux conseils
d'établissement. Je me permets de saluer le collègue. Je ne salue pas encore
son absence, mais...
Le Président (M. Provençal)
: ...contribution.
M. Fortin : Oui, c'est ça. Merci. Bonsoir.
Le Président (M. Provençal)
: Il est parti.
M.
Fortin : Mais j'aimerais ça qu'on fasse un exercice quand
même, un, de regarder les conseils d'administration existants versus les conseils d'établissement que
vous mettez en place, là, parce qu'il y avait toute une série de profils
qui avaient été identifiés, entre autres, à ce moment-là, et là, bien,
évidemment, là... Bien, en fait, ce matin, je vous ai entendu dire que, bien, ce n'est pas impossible que les gens soient
reconduits, là, c'est-à-dire, s'ils ont... si ça va bien, si la... bon, s'ils ont la volonté. Dans un contexte
très différent, c'est possible qu'ils n'aient pas la volonté ou peu importe.
Alors là, j'ai devant moi, là, puis on en a
choisi un au hasard, là, mais on a le conseil d'administration de Mauricie—Centre-du-Québec.
Et, sans nommer... On n'a pas besoin de nommer les personnes. On voit très bien
de la façon que c'est... Ça, c'est sur le
site du CIUSSS Mauricie, et je suis certain que vous allez être capable de le
trouver en deux temps, trois mouvements. Mais on a ici, là, la liste des
membres du C.A. avec la compétence pour laquelle ils sont choisis. Alors, je
vais les prendre un à la fois pour qu'on se comprenne. Vous aviez un profil
compétence en gestion de risque, finance et comptabilité.
Vous avez encore... Vous avez gardé ce profil-là. Donc, je le vois, là, dans votre nouvel amendement, mais il n'était pas là
précédemment. Il s'y retrouve. Alors là, «check», celui-là, il est déjà... mot pour mot, là, vous avez le même profil. Vous
l'avez trouvé? Très bien. Puis je ne veux pas nommer les gens. Ce n'est
pas ça, mon objectif. Je veux juste qu'on...
M.
Dubé : ...devant moi, là, je veux... Pouvez-vous
reprendre le point que vous venez de faire? Vous dites : Celui qui
est là...
M.
Fortin : Oui. Bien, le premier en haut de la liste, là,
nous, ce qu'on a, c'est... membre indépendant, «compétence en gestion de risque, finance et comptabilité».
Alors, ça, vous le reprenez. Ça, c'est le point 2°d dans votre amendement.
M. Dubé : Tout à fait. Merci.
M.
Fortin : Compétence... Le deuxième membre indépendant,
«compétence en gouvernance et en éthique». Là, vous avez, au point 2°c, là, «compétence en gouvernance, performance,
gestion de qualité ou éthique». Si vous regardez la quatrième personne, Mauricie—Centre-du-Québec, «compétence en vérification, performance, gestion de la qualité». Vous avez fusionné, si je comprends bien,
deux postes existants en un. J'aimerais comprendre pourquoi.
M.
Dubé : Je me retourne vers Me Paquin ou... Daniel,
on a eu ces discussions-là. Alors, je ne sais pas, là, quelle personne est mieux de me rappeler ça, parce qu'on
a eu ces discussions-là. Daniel, est-ce que tu te souviens... qu'était à
la base pour...
M. Desharnais (Daniel) : Je suis en
train... je suis en train de faire le comparatif.
Le Président (M. Provençal)
: De relire ses notes.
M. Desharnais (Daniel) : Pouvez-vous
juste me répéter la...
M.
Fortin : Là, on est dans la liste des membres du conseil
d'administration de Mauricie—Centre-du-Québec. Je ne sais pas si vous avez la même liste que moi devant...
M. Desharnais (Daniel) : J'ai les
profils de compétence de la LMRSSS.
M.
Fortin : Oui, c'est ça. O.K. Bien, en fait, si vous
voulez, là, on peut prendre deux secondes, envoyer le lien à l'équipe
ministérielle, juste pour que tout le monde parle de la même chose, là, si ça...
M. Dubé : ...de le mettre à l'écran
pour mieux vous suivre.
M.
Fortin : Mais voulez-vous peut-être le partager avec votre
équipe pour que tout le monde parte de la même base, là?
M.
Desharnais (Daniel) : ...c'est les profils de compétence que vous dites...
Pour Mauricie—Centre-du-Québec, c'est les profils de compétence de la LMRSSS.
M. Fortin : Oui. Je veux juste m'assurer qu'on travaille dans le même
ordre, là. C'est juste ça.
M. Desharnais (Daniel) : ...juste
m'envoyer le lien.
M. Dubé : Il y a deux points que je
voudrais faire, là, pendant que M. Desharnais se met en ligne, là. Il y a
deux choses qui nous ont guidés.
Premièrement, dans la version initiale... oui, c'est
ça, dans la version initiale du projet de loi, je vous rappelle qu'on avait
cinq usagers des établissements. Tantôt, j'ai dit : On a passé maintenant
à trois. On a voulu... Puis c'est toujours
mon objectif d'avoir un conseil d'établissement qui est raisonnable en termes
de nombre, O.K.? Donc, je pense qu'une des choses qui nous ont guidées, là, puis je le dis comme ça,
dans, des fois, combiner peut-être une expertise, c'était pour avoir de la place pour les usagers, parce
qu'on passe d'un à trois, donc, sans gonfler trop le conseil d'établissement.
Ça, je vous dirais que c'était...
Et je vais
laisser M. Desharnais, mais là, en réfléchissant, le deuxième point, c'est
que c'est quand même très proche, comme compétence, là, pour ceux qui sont... qui ont été sur des conseils
d'administration, quand on parle, par exemple, des connaissances en
gouvernance, performance, qualité et éthique. C'est quand même semblable.
• (17 h 20) •
Alors, il y avait cet exercice-là, M. le député,
de dire... Là, à un moment donné, si j'avais pris la même dénomination que ce qui est là, bien là, j'aurais
deux personnes, puis là il ne m'en restait pas beaucoup pour les usagers. C'est un peu le principe. Mais on peut continuer
de faire l'exercice pour voir où sont les grandes différences. Je n'ai pas
de problème, O.K.? Mais je vous disais juste que le fait d'avoir rajouté...
Et
mon deuxième point, je m'excuse, le deuxième point, c'est quand on a eu la
discussion avec... puis vous vous en
souvenez, avec M. Clair sur la représentation municipale, des élus municipaux,
de tout ça. Bien là, vous l'avez vu, là,
puis c'est pour ça que je vais à la fin, on dit : «Dans le cas d'un
établissement territorial...». Bien, c'est chez vous, là. C'en est...
M.
Fortin : Chez tout le monde, là, oui.
M. Dubé : Il y en a au moins 16, là, dans nos
16 grandes régions du Québec, plus ceux qui en ont trois, comme la
Montérégie, etc. Bien là, on a dit qu'il y a un nombre minimum qu'on doit
avoir. Ça fait que, là, on gonflait encore plus
le conseil d'établissement. Ça fait que je veux juste vous dire que c'est ça
qui nous a guidés, d'agrandir le nombre d'usagers, parce qu'une des fonctions du conseil d'établissement, c'est
de voir à ce que les patients, les usagers sont bien traités, qu'ils ont le service qu'ils doivent
avoir sur une base locale, mais en plus aussi avoir cette représentation-là
d'élus municipaux. Ça fait que je
voulais juste vous donner ça comme trame de fond. Puis là on peut faire
l'exercice. Est-ce que, M. Desharnais, vous êtes avec nous?
M. Fortin : La
question, M. Desharnais, c'était... Effectivement, là, il y avait un poste
en gouvernance et éthique, le
deuxième, et, le quatrième poste, compétence en vérification de performance,
gestion de la qualité. Là, vous les fusionnez, ces deux postes-là, au point 2°c, puis on essaie, effectivement, de
comprendre pourquoi. Le ministre nous dit que ça se rapproche un peu,
mais gouvernance et éthique, ce n'est pas nécessairement de la performance non
plus, là. Ça peut se rapprocher, mais ça peut être quand même loin l'un de
l'autre.
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, en fait, je vous dirais qu'en fonction des réflexions
qu'ils ont eues et des représentations qu'ils ont eues suite à la commission
parlementaire, en tenant compte du nombre... d'un nombre limité de membres qu'on peut avoir dans un conseil
d'établissement, c'est sûr qu'il y a peut-être eu des choix éditoriaux qui ont été faits en fonction de ce qu'on voulait
rajouter, comme des représentants... Puis je vais vous donner l'exemple des
représentants des milieux municipaux. Tel que libellé plus loin dans les
articles, bien, on peut aller d'un à quatre. Donc, naturellement, il faut faire
des choix sur les profils qui y sont... qui vont être sur le conseil
d'établissement en fonction de la mission du conseil d'établissement mais
également du nombre limité de personnes qui vont être sur...
M.
Fortin : ...ça marche dans le contexte où...
Là, ici, spécifiquement, pour les deux postes que je vous mentionne, là, vous
les avez fusionnés, mais vous avez aussi rajouté un expert... expertise dans le
milieu des affaires, qui, selon la grille
que je vois au CIUSSS de la Mauricie, là, n'existe pas en ce moment, et vous
avez aussi pris le poste de compétence en ressources immobilières, informationnelles
ou humaines puis vous en avez fait deux postes. Alors là, vous avez ajouté vous-mêmes deux postes nouveaux.
Alors, je m'explique... L'explication, elle tient dans le scénario. Vous avez fusionné un poste parce que vous avez
ajouté des gens du monde municipal, puis tout ça, mais là vous avez créé deux postes supplémentaires dans cette
liste-là, quand même, là. Alors, j'aimerais comprendre, disons, l'ensemble
de l'exercice par rapport aux six postes, là, qui sont mentionnés ici, là.
M. Desharnais (Daniel) : ...qui, si je me souviens
bien, étaient dans la première version du projet de loi qui était
déposé, donc, qui n'ont pas été enlevés par rapport à la première version, si
je me souviens bien.
M.
Fortin : La première version du projet de
loi?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, avant les amendements déposés.
M.
Fortin : Bien non. En fait, la première
version du projet de loi, là, elle était très, très, très sommaire, là. Il y
avait le milieu des affaires, mais c'est tout, là. Parce que, là, ici, là, vous
venez dire : Ça prend quelqu'un qui vient du milieu des affaires, quelqu'un en gouvernance, performance, gestion
de qualité, éthique, quelqu'un en gestion de risque, finance, comptabilité, quelqu'un en ressources
humaines puis en ressources immobilières ou informationnelles. Pour tous ces
postes-là, là, auparavant, il y en avait quatre. Là, il y en a cinq. Alors,
l'argument de dire : Oui, mais on fait ça pour pallier au monde
supplémentaire qu'on met dans le monde municipal, en tout respect, ça ne tient
pas vraiment la route.
M. Dubé : Je
voudrais juste bien comprendre. Je suis déjà rendu à un autre coup en avant,
là, mais je vais juste vous dire, moi, ma réflexion. Excusez-moi, là. Je veux
entendre l'ensemble de vos arguments pour que... Parce que, comme j'ai pris en différé la question des conseils
d'administration de Santé Québec, je pense qu'on pourrait faire... que je voudrais avoir la discussion qu'on a en ce
moment, parce que je ne vous cacherai pas que c'est des changements
quand même assez importants puis j'ai probablement besoin d'aller au
législatif, entre autres, hein?
M. Fortin : Oui,
mais je ne suis pas en... Je suis d'accord avec votre approche, M. le ministre.
Je pense qu'on peut avoir un...
M. Dubé : Bien, c'est pour ça que je veux quand même vous
entendre aujourd'hui, parce que ce que j'aimerais... Si... Admettons qu'on s'entend puis que ce n'est
pas quelque chose de majeur, bien, je n'ai peut-être pas besoin d'aller là.
Mais, comme... avec les demandes que vous m'avez faites hier, là, puis toute la
question des autochtones, puis etc... Ça fait que je veux continuer à vous
entendre. C'est pour ça que... Ce n'était pas encore tout là, là. C'est là que
je...
M. Fortin : Je dirais que notre réponse, là, notre... un peu la liste, là, comme on
a fait hier, là, va dépendre de ce que
vous nous dites aussi sur ces... les six personnes ici, là, identifiées, parce
que je ne veux pas vous surcharger, comme vous dites, là, je ne vais pas vous en donner trop, mais je veux voir...
Tu sais, ça, ici, là, on a-tu vraiment besoin des six? Alors, vous avez
fait des... Vous avez choisi d'en ajouter un, là, dans cette liste-là. Alors,
je veux comprendre...
M. Dubé : Ça,
c'est mon deuxième point. Moi, ce que je suis en train de demander à mon
collègue de droite, c'est de me dire, dans
la loi des sociétés d'État, O.K., qu'est-ce qu'on a changé, parce que, là, vous
me montrez le CISSS du Centre-du-Québec...
M.
Fortin : Mauricie, oui. Bien, c'est le...
Oui.
M. Dubé : ...Mauricie—Centre-du-Québec.
Je veux juste être certain que c'est carrément ce qui est dans la loi des
sociétés d'État.
M.
Fortin : Qu'ils suivent la loi.
M. Dubé : Qu'ils suivent la loi. Ça fait que je veux juste
vérifier ça en même temps. Je crois que oui, parce que...
M.
Fortin : J'espère. J'ose croire.
M. Dubé :
J'espère. Bon, ça fait que peux-tu juste vérifier, Étienne, qu'en même temps...
Parce que, là, c'est encore plus
important de répondre à votre question, que ce n'est pas juste le centre de... Mauricie—Centre-du-Québec, mais...
M.
Fortin : Non. Je comprends ce que vous
faites, puis c'est...
M. Dubé : Ça
fait que c'est pour ça que j'ai plusieurs choses en... Bon, maintenant, la
première différence, c'est gouvernance, éthique. Je suis d'accord avec vous que
l'éthique ou la gestion de la qualité, ce n'est pas la même chose, là. On est
d'accord. Elle est où, l'autre grande différence?
M.
Fortin : L'autre grande différence, vous
ajoutez quelqu'un du milieu des affaires qui n'était pas dans la... qui était... Vous l'aviez, là, au tout début, là,
dans votre projet de loi, mais il n'était pas... Il n'y a pas personne, dans
les profils du CIUSSS de la Mauricie,
là, qui a ce background-là. Puis l'autre chose... puis l'autre chose que vous
faites... Oui, allez-y, allez-y.
M. Dubé : Non,
non, c'est bon, là. Puis vous continuez vos questions. La question du monde des
affaires nous est venue des discussions avec
les conseils d'administration durant l'été, parce que... Faisons juste penser
aux conseils d'administration des
CHU, des instituts. Vous savez qu'il y a une importance... il y a une
présence... importante, pardon, du
monde des affaires. Alors donc, ça, ça venait de ça. Alors, ce n'était pas...
C'était dans notre version initiale de 107.
M. Fortin : Sauf
que... Est-ce que... Puis là je vous le soumets, là, parce que
vous essayez de sauver des postes, là. Ayant quelqu'un... Dans votre
projet de loi initial, là, vous n'aviez pas «compétence en gouvernance»,
«compétence en risque», «compétence en ressources
humaines», «compétence en ressources immobilières». Avez-vous besoin, en plus
de ces compétences-là, de quelqu'un du milieu des affaires? Est-ce que ça
s'entrecoupe, ces deux...
M. Dubé : Je
voudrais être sûr que ça se recoupe. Je comprends. Je comprends bien. Je ne
suis pas...
M.
Fortin : Oui. Je ne suis pas sûr. Ça
dépend de ce que vous avez en tête par «milieu des affaires».
M. Dubé : Bien,
quand j'entendais les fondations surtout, quand j'entendais les fondations
durant l'été, là, les conversations qu'on a eues, le monde des affaires était
beaucoup plus une représentation de... d'aller chercher les gens qui ont des sous, qui ont des contacts, puis
tout ça, puis je ne suis pas sûr que c'est dans un contexte de gestion de
risque, etc. C'est correct? Quand je parle à
mes P.D.G... nos P.D.G., pardon, nos P.D.G. nous disent : Moi, je veux
juste être sûr que mon conseil d'établissement agit comme j'avais avant,
un conseil d'administration qui va me parler de gestion de risque, parce que lui, il n'a plus... Le P.D.G., il n'a pas
vraiment une préoccupation de fondation. Il se dit : Ça, c'est mes
gens de la fondation qui s'en occupent. Vous me suivez?
M.
Fortin : ...qui siège, d'ailleurs, sur les...
Il y a quelqu'un qui siège sur le conseil d'établissement, oui.
• (17 h 30) •
M. Dubé : Et
voilà. Alors là, je veux juste... C'est pour ça qu'avant de vous donner une
réponse j'essaie de vous dire qu'il y a une
composition de réponse qui vient de ça. Est-ce que les deux peuvent se
combiner? Bien, c'est sûr que quelqu'un... Puis là on ne donnera pas de nom,
mais quelqu'un qui vient du milieu des affaires, qui a fait souvent des
conseils d'administration, peut avoir un bon réseau de contacts mais aussi une
connaissance en gestion de risque. On s'entend. C'est ça que vous me dites.
O.K.
M. Fortin : Bien, en
tout cas, vous y penserez dans votre réflexion demain. Je ne veux pas... Je
pense, effectivement, ce n'est pas mauvais d'avoir quelqu'un qui a un réseau
puis qui est capable d'aller chercher... Mais je veux juste...
M. Dubé : Mais je vous dis que j'ai eu deux genres de
demandes. J'ai eu des P.D.G. qui m'ont dit : C'est beau que vous ajoutiez
des usagers, vous ajoutiez des gens, des élus municipaux, mais donne-moi des
gens qui peuvent m'aviser sur des problèmes quotidiens, de tous les
jours, en ressources humaines, etc. Vous me suivez?
M.
Fortin : Oui.
M. Dubé : O.K.
C'est beau.
M.
Fortin : Mais là vous avez, justement...
Ça, c'est le troisième point. Si je regarde les points e et f, là, vous avez un expert en ressources humaines puis un
expert en ressources immobilières et informationnelles. Puis, encore là, sous
réserve que le CIUSSS de la Mauricie fait les choses correctement, là, eux, ils
ont un expert. Là, vous avez choisi d'en avoir deux à la place.
M. Dubé :
Deux. Est-ce que tu peux continuer à le montrer, Étienne, s'il vous plaît,
là?
Une voix : ...
M. Dubé :
...ce qui est dans la loi?
M. Fortin : Puis ce poste-là, il est vacant, en plus.
Des voix : ...
M. Fortin : Le troisième poste dans la liste du CIUSSS, là, compétence en ressources
immobilières, informationnelles ou humaines.
M. Dubé :
Ah! O.K. Dans ça, on a combiné ressources immobilières, informationnelles
ou humaines.
M. Fortin : Bien, vous ne l'avez pas combiné, vous l'avez... vous
l'avez séparé, là.
M. Dubé :
Alors qu'ici il est combiné
dans... Ici, quand... Excusez-moi, là. Dans le CIUSSS du Centre-du-Québec,
il est combiné ici.
Des voix : ...
M. Dubé :
O.K. Ça, c'est une autre raison. Je n'ai pas besoin de
vous dire notre problème en ressources humaines. J'ai un peu de difficultés à ne pas avoir vraiment des experts en
ressources humaines, puis c'est pour ça que je pense que...
Une voix : ...
M. Dubé :
Oui. Vous savez, des fois, je
parle souvent de mon incompréhension des DRHCAJ, là, directeur des
ressources humaines, hein, c'est ça que veut dire DRH, CAJ pour communications
et affaires juridiques. J'ai un peu de misère avec ça, que ça va tout ensemble.
C'est peut-être pour ça qu'on a certains enjeux de ressources humaines. Je dis ça comme ça. Alors, c'est sûr que, si vous
me demandez pourquoi j'ai voulu isoler ressources humaines, moi, je pense
que, dans chacun des conseils d'établissement, il doit y avoir quelqu'un dont
le profil de compétence, c'est les ressources humaines.
M. Fortin : O.K. Je n'ai pas d'enjeu avec ça. Est-ce que...
M. Dubé :
Je suis pas mal certain que vous seriez d'accord avec ça aussi.
M. Fortin : Je pense que vous me l'auriez... vous me l'auriez rappelé
souvent.
M. Dubé :
Oui.
M. Fortin : Mais ça, ça veut-tu dire que, dans votre... Puis là je fais du... Je
passe à l'autre conseil d'administration, là, le grand, là, le vrai
conseil d'administration avec tous les pouvoirs, là, cette notion-là de...
M. Dubé :
Vous voulez dire le conseil d'administration de Santé Québec?
M. Fortin : Oui.
Cette notion-là de ressources humaines, là, elle est aussi incontournable.
M. Dubé :
Tout... De la même façon. De la même façon, oui.
M. Fortin : O.K. Puis, à l'intérieur de vos directions, parce que, là,
vous parlez de...
M. Dubé :
Ah! c'est déjà...
M. Fortin : La DRHCAJ, là, allez-vous un jour faire...
M. Dubé :
Ça, c'est déjà demandé. Je n'ai pas... Tu m'as dit que tu le faisais en ce
moment?
M. Paré
(Daniel) : La lettre est partie déjà, oui.
M. Dubé :
Oui, pour clarifier cet aspect-là.
M. Fortin : O.K. Vous avez...
M. Dubé :
Mais là je veux juste retenir ce qui est important pour vous, là. Parce
que, si, à la fin de l'exercice, M. le
Président, je sens le besoin d'aller, par exemple, au comité de législation,
parce que ça, c'est des choses qu'ils ont approuvées, là, puis c'est des choses... Je veux juste être sûr que
j'ai bonne note, là, de... Vous aviez un... je vais l'appeler...
M. Fortin : Bien, en fait, si vous me permettez, M. le ministre,
j'aimerais ça qu'on finisse la liste de ce que vous avez, puis après ça on
regardera la liste de ce qu'on peut vous proposer, là.
M. Dubé :
O.K. Faisons-le comme ça.
M. Fortin : Là, vous avez deux personnes... Là, je suis rendu au
point 3°. Vous avez deux personnes représentant
le milieu de l'enseignement et de la recherche. Je comprends que c'est déjà le
cas. Puis là, encore là, je me fie au CIUSSS de la Mauricie, là, pour...
à la loi, là. Donc, je présume que je suis correct. Il y a deux représentants
d'une université à laquelle est affilié le CIUSSS—Mauricie-et-Centre-du-Québec. O.K.
Puis là vous avez choisi une terminologie différente, là, «le milieu de
l'enseignement et de la recherche», au lieu de dire «représentants d'une
université affiliée». Je ne sais pas si c'est juste leur terminologie sur le site
Web ou si c'est la vraie, là.
M. Dubé :
Puis comment... Dans la...
Des voix :
...
M. Dubé :
...tu as raison, ce n'est pas la LSSSS, c'est la loi de...
M. Fortin : Oui, la LMR...
M. Dubé :
La LMRSS. C'est parce qu'avant,
dans la LSSSS, il n'y avait pas ça. O.K. Et comment on le définit dans
la LMRSS? C'est deux universités affiliées?
Une voix :
...
M. Dubé :
Ah! O.K. Ce n'est pas pour ça. Dans la loi du Dr Barrette, il...
Excusez-moi, là.
M. Fortin : Oui. Là, vous venez parler d'enseignement, recherche, au
lieu d'université affiliée.
Des voix :
...
M. Dubé :
Ah! O.K. Par exemple, je peux
penser à une région où un cégep est très important, par exemple, bien, d'aller
chercher plus global. O.K. C'était ça, l'idée. O.K. C'est beau. Je comprends.
M. Fortin : Pouvez-vous juste répéter? Je ne suis pas sûr que j'ai
compris, M. Paré. Je m'excuse.
M. Paré (Daniel) : Oui. Dans le fond, la
proposition qui est là par rapport à ce qui existe aujourd'hui, c'est que ça
permet, pour certaines régions, c'est un exemple, là, Côte-Nord, d'avoir un
siège pour un de ses cégeps vu qu'il n'y a pas d'université dans son territoire, où est-ce que c'est plus difficile. Ça fait que c'est... Ça permet plus de latitude par rapport à la réalité des
milieux.
M. Fortin : O.K. Je comprends. Ça fait du sens aussi. O.K. Là, le
quatrième point, là, ça, c'en est un, en fait, qu'on veut... qu'on voudra discuter, là, deux personnes représentant le
personnel et les autres personnes exerçant leurs activités au sein de l'établissement. Si je
regarde ce qui est en place en ce moment, là, vous avez un expert en protection
de la jeunesse... un membre indépendant qui est un expert en protection de la
jeunesse, un membre indépendant qui est un expert en réadaptation... deux membres indépendants experts en
réadaptation, un membre indépendant expert en santé mentale. Vous avez un médecin omnipraticien qui
exerce sa profession sur le territoire du CIUSSS désigné par le DRMG, un
médecin spécialiste parmi les... choisi parmi le CMDP, un pharmacien
d'établissement parmi le comité régional sur les services pharmaceutiques, un membre du CI, un membre du conseil
interdisciplinaire, un membre... Et voilà. Donc là, on... Puis là vous,
vous réduisez ça, là, à deux personnes représentant le personnel.
Ça, c'est des
expertises, quand même. Puis il y a les membres indépendants là-dedans puis il
y a du personnel, là, mais c'est des
expertises assez pointues du réseau de la santé, c'est-à-dire, on a la
perspective d'un spécialiste, on a la perspective
d'une infirmière, on a la perspective de quelqu'un qui est sur le conseil
multidisciplinaire, on a la perspective de réadaptation, de santé mentale, de protection de la jeunesse. Là,
nécessairement, il y a du monde qui vont sauter là-dedans, là. Alors, j'ai de la misère à comprendre cette
volonté-là d'avoir moins de monde qui ont une expérience clinique.
M. Dubé : Daniel, peut-être
parler, au niveau philosophique, là, de la différence de l'approche qui
était... je vais l'appeler, mettons, dans la
LMRSS, là, qui a guidé les conseils d'administration jusqu'à date et cette
approche-là. Je vais laisser Daniel commenter.
Le Président (M. Provençal)
: M. Paré, s'il vous plaît.
M. Paré
(Daniel) : Oui. Un peu d'un point de vue philosophique, là,
c'est certain que les nouveaux conseils, là, d'établissement ont un rôle
différent, tu sais, par rapport à...
M. Fortin : Oui, oui, on le sait.
M. Paré
(Daniel) : Ça fait que ça...
Non, mais ça, je pense que ça vient teinter aussi le choix, là, de la proposition
des membres du conseil d'administration. Vous mentionnez, exemple, là, des
profils de compétence qui existaient au niveau clinique, santé mentale, etc. On
va... on va les retrouver. On va les retrouver, notamment, exemple, là, milieu communautaire, etc. C'était souvent... C'est
souvent ça qui est... présentement, que nous avons, par les profils, d'aller
chercher des gens de la communauté. Ça fait que ce n'étaient pas des employés
ou des médecins. C'étaient vraiment des gens du public qui avaient ce
collège électoral là. C'étaient souvent des usagers aussi qu'on voyait en lien
avec...
M. Dubé : ...le profil.
M. Paré (Daniel) : ...excusez,
avec ce profil-là.
Ici, ce qu'on
vient mettre au niveau des employés, c'est vraiment des employés qui ne sont
pas attachés non plus à des
instances, parce que ce que vous voyez aujourd'hui, ce qui existe, on avait le
président d'un comité et le président... tandis qu'ici la volonté, c'est vraiment d'amener des représentations du
personnel ou... même médical ou sages-femmes, là, qui viendraient, mais dans une notion d'amener l'expérience patient,
l'expérience usager et non de venir... Ce qu'il faut... Dans les
conseils actuels, c'étaient des conseils qui étaient attachés, des conseils qui
étaient attachés au conseil d'administration, donc, qui venaient se rapporter.
Ils venaient se rapporter. Ils avaient... Ça fait que, n'ayant plus ce lien-là entre les deux, c'est pour ça qu'ils ne
sont plus présents et qu'on vient les bonifier avec les nouveaux mandats, là,
qui sont déterminés au conseil d'établissement. Elle est là, la différence.
• (17 h 40) •
M. Fortin : J'essaie juste de... Je suis en train de regarder,
justement, le profil de certains de ces membres-là. Il y en a qui cadrent dans ce que vous dites, il y en a qui cadrent
peut-être un peu moins, là. Tu sais, je regarde, justement, l'expertise en santé mentale sur le... l'expertise
en santé mentale sur le CIUSSS de la Mauricie. Puis là je conviens que
j'en ai un au hasard, là. On ne l'a pas choisi, là, pour le bienfait de notre
argument, là. On en a pris un au hasard.
M. Dubé : C'est pratique, ce
que vous dites, là. C'est pratique.
M. Fortin : Mais la personne qui occupe le siège, ce n'est pas une
usagère, là, ce n'est pas quelqu'un issu du milieu communautaire. C'est une...
c'est une infirmière en santé mentale qui a travaillé en entreprise en
réadaptation interdisciplinaire d'un
trouble de santé mentale.
Alors, je conviens qu'il y en a, là, il y en
a... Parce que j'ai cliqué sur un autre, et il y a, effectivement, le père d'un
enfant trisomique qui est là pour parler de réadaptation. Donc, oui, il y en...
mais ce n'est pas juste ça non plus. Vous
avez des expertises très précises. Une infirmière en santé mentale, ce n'est
pas la même chose qu'un usager puis... ou
qu'un représentant d'un organisme communautaire. Puis, encore là, l'organisme
communautaire, vous l'aviez, vous le gardez, mais ça demeure une
personne bien précise, là. Ça, c'est correct. Mais, nécessairement, même si je
regarde juste... Vous avez un omnipraticien,
un spécialiste, un pharmacien d'établissement, une infirmière, puis il y a une
membre du comité interdisciplinaire.
Vous en aviez... Juste ça, là, si j'enlève des expertises en santé mentale, en
réadaptation, tout le reste, juste ça, vous en aviez cinq puis
maintenant vous en avez deux.
M. Paré
(Daniel) : Si vous permettez, M. le Président, c'est
qu'encore là... C'est important, je pense, le point que vous faites.
Avant... Aujourd'hui, c'est des représentants qui sont sur le C.A., sur des
instances que le C.A. a la responsabilité. C'est un CMDP. Ce qui est proposé, on l'a fait dans...
clinique, CMDP, maintenant, ils vont relever... P.D.G. Ils ne relèvent
plus du C.A. Ça fait que c'est pour ça qu'il n'y a plus ce lien-là. Elle est
là, la notion.
Puis je reviens ici.
Ce qui est proposé est moins dans cette notion-là d'expertise clinique. On est
beaucoup plus dans une notion des employés
pour l'expérience employé, l'expérience patient, parce qu'encore là on veut
mettre une valeur ajoutée par rapport
au conseil d'établissement, et c'est pour ça que c'est bien représenté, tandis
qu'aujourd'hui, bien, c'étaient des représentants de ces instances qui
relevaient du C.A. Elle est carrément là, la différence.
M. Fortin : J'aurais tendance à accéder ou à accepter plus facilement vos arguments
s'il y avait du monde avec des
profils cliniques sur le C.A. de Santé Québec, ce qu'il n'y a pas vraiment en
ce moment. Moi, ce que je vois, là, c'est une évacuation, tant d'un côté
que de l'autre, de l'expertise clinique. Puis, je comprends, vous me
dites : Bien, les conseils
interdisciplinaires, multidisciplinaires, les conseils d'infirmières et
d'autres ne se rapportent plus directement, ils se rapportent davantage
du côté du P.D.G., mais ils ne sont pas là juste pour ça non plus. Ils sont
membres du conseil d'administration, parce que ça prend... aujourd'hui, du
conseil d'administration, parce que ça prend une certaine compréhension de
comment fonctionne un réseau de la santé pour siéger, pas exclusivement, là,
mais pour siéger... Ça prend des gens qui
ont ces compétences puis cette compréhension-là autour de la table, pour une
fois... ramener, pour une fois de
temps en temps, là, ramener du monde comme moi, le ministre, ma collègue à la
réalité de comment ça se passe dans
le réseau de la santé puis des opérations du réseau. Alors, j'entends votre
point de vue, mais ce n'est pas juste... Ils ne sont pas juste là parce
que ça se rapporte à... au conseil d'administration.
M. Paré (Daniel) : Mais les collèges
électoraux étaient faits de cette façon-là. C'était comme ça qu'ils ont été
déterminés, là.
M. Fortin : Oui, oui. On votait de... Oui, absolument, mais... M. Desharnais
était là, donc peut-être qu'il peut nous aider, là. Au moment de la
LMRSSS — il
manque-tu un s... non, LMRSSS — il y avait quand même eu une évaluation
des raisons pour lesquelles on voulait avoir des gens de différents profils
autour de la table, puis j'ai de la difficulté à croire que c'était uniquement
parce que c'était le lien naturel envers lequel se rapportaient le CMDP... ou c'est le CRSP. Alors, il y a aussi la nécessité
d'avoir une expertise pharmacienne, médicale, infirmière, etc. Je suis pas
mal certain que ça faisait partie des discussions à l'époque aussi, là.
M. Dubé :
M. Desharnais, allez-y. Je vais...
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, comme mon collègue M. Paré l'a mentionné, c'est sûr que, la mission
comme telle des conseils d'administration
des établissements de santé et de services sociaux lors de la LMRSSS, il y avait
une panoplie de représentants qui représentaient, justement, les collèges et
représentaient certains... certains corps de métier
ou certains... certains profils cliniques représentés dans l'établissement. Là,
on est dans une autre... dans une autre dynamique avec la volonté de
représentation de la communauté, volonté de représentation pour l'expérience
patient, également le retour des profils, avec une volonté de maintenir
l'implication de la communauté, notamment, avec les représentations qu'on a
eues. Donc, on est dans une autre... dans une autre dynamique.
Et, je vous dirais,
vous me rappelez des souvenirs à l'époque qu'effectivement, dans les débats, il
y avait eu beaucoup d'ajouts par rapport à la version initiale qui avait été
déposée du projet de loi en lien avec les profils des membres des conseils d'administration. Mais ça, ça a fait partie des
débats qu'il y a eu à l'époque à cet égard-là en lien avec les objectifs
poursuivis lors du dépôt de la LMRSSS.
M. Fortin : Oui. Je comprends. Je comprends que les rôles sont différents. Qu'est-ce
qu'il me reste comme temps, M. le Président, là? Je suis-tu encore pas
pire?
Le Président
(M. Provençal)
: Il
vous reste presque six minutes.
M. Fortin : Je comprends que les rôles du conseil d'établissement, là, sont bien
évidemment différents des conseils d'administration. C'est un des points
principaux qu'on amène dans ce projet de loi là. C'est vrai que, quand on
regarde les rôles d'un conseil d'administration versus, disons, la mouture initiale
de comment le ministre présentait les rôles
du comité d'établissement, un rôle de reddition de comptes, de vérification, ce
n'est pas la même chose du tout.
Cependant, même pour
un rôle qui serait strictement, là... Puis je comprends qu'il y a des amendements
qu'on va regarder et qu'on a déjà regardés, mais, même pour un rôle qui serait
strictement de la reddition de comptes puis
de la vérification, d'avoir une expertise clinique autour de la table, ce n'est
pas une mauvaise affaire. Alors, moi, j'ai de la difficulté à comprendre
qu'on se prive d'une certaine expérience... expertise clinique.
M. Dubé :
...je ne suis pas fermé. Juste
pour... Parce que je ne veux pas... S'il ne reste pas beaucoup de
temps, là, je vais...
M. Fortin : Non, mais je peux déposer un amendement pour continuer la
discussion.
M. Dubé :
Non, non, c'est ça. Alors, je
veux juste dire que c'est important d'en parler, parce que c'est deux notions
importantes, conseil d'administration, conseil d'établissement. Rapidement, ce
que je vous dirais... Nous, on croyait, puis
on va y réfléchir, là, on croyait que les deux personnes — où
est-ce qu'ils sont? — les
deux personnes venant de...
Des
voix : ...
M. Dubé :
...ah oui! c'est ça : «Deux personnes représentant le personnel et les
autres personnes exerçant» pouvait nous
donner cette... Sans vous dire mes intentions, parce que je vous écoute, là,
là, je vous le dis, actuellement, dans
la LMRSS, si je prends l'exemple type du Centre-du-Québec, là, j'ai
19 personnes. Encore une fois, je ne dis pas que le nombre est ce qu'il y a de plus important, mais
c'est quand même... Tu sais, à un moment donné, un conseil
d'administration, un conseil d'établissement qui se réunit une fois par mois,
une fois par... puis qui a peut-être des conseils spéciaux, c'est beaucoup,
19 personnes. Pour ceux qui en ont fait, là, c'est beaucoup de monde.
La version actuelle
de notre p.l. n° 15, tel que décrit dans l'amendement,
ici, on parle de 18 personnes dans les
cas où on aurait un établissement territorial, hein, parce que... Alors, sans
dénaturer l'objectif qu'on a dit, là, est-ce que... Puis là, Daniel, ça, je pense qu'on pourrait se donner jusqu'à
demain matin. Puis, encore une fois, comme je vous dis, on peut penser,
qu'est-ce qu'on aurait besoin de faire comme amendements. Je comprends votre
point.
Moi, je pensais que
le 4° nous donnait cette flexibilité-là. Puis c'est un peu dans ce sens-là
que... Tu sais, quand je disais... Les
discussions que j'avais avec les conseils d'administration : Dites-moi
qu'est-ce qu'il manque pour que le
même conseil, la même qualité du conseil que j'ai puisse prendre sensiblement
les mêmes personnes, là, peut-être que...
J'ai-tu un médecin ou... Le CMDP, vous comprenez, il n'est plus là parce que,
bon... Laissez-moi un peu réfléchir à ça,
parce que je comprends votre point, mais il va falloir trouver... Puis moi, je
ne voudrais pas, honnêtement, enlever un
autre usager, je vous dis ça tout de suite, parce qu'on est quand même passés
de cinq à trois. L'enjeu du municipal, pour moi, il est très important,
hein, parce que, là, on a une notion locale.
• (17 h 50) •
Ça fait que, là, j'ai
bien compris. Puis ce que je vais faire, je discutais de ça avec Daniel, là, je
vais prendre la LMRSS... Je suis un gars de
deux colonnes, moi. Je vais prendre l'autre colonne pour le projet de loi n° 15, puis on va regarder où
sont les grandes différences. Puis, si on pouvait trouver, parce que... Puis je
vous vois venir avec le clinique. Vous
comprenez bien, par exemple, qu'on ne réglera pas tout le problème des conseils
interdisciplinaires, parce qu'on va être à 25 personnes, puis là ça ne
marchera pas. Mais, dans un jeu d'une ou deux personnes, on peut peut-être trouver
un équilibre qui me permettrait d'être plus... une copie plus proche des
conseils d'administration qu'on a, actuels, mais tout en respectant l'ajout
qu'on amène, des usagers, là.
M. Fortin : Oui. Puis je comprends que vous avez déjà fait une annonce.
C'est-tu à la FQM ou l'UMQ? Je ne me souviens plus. La FQM, là, probablement,
du monde municipal. Donc, vous ne voudriez pas reculer là-dessus parce que vous... quoique ça a été, de ma
perspective, accueilli, disons... Il y a des gens qui aimaient bien ça puis il
y a des gens qui aimaient moins ça, mettons.
M. Dubé :
Bon, bien, c'est parce que... Je
vais vous dire où étaient les... Les gens disaient : Oui, mais est-ce que
ça va être les maires? C'est-tu les préfets?
Vous me suivez? Il y avait ce débat-là. Puis l'autre débat, je le dis
rapidement, il était sur... il était
beaucoup sur : Oui, mais est-ce que ça vient avec des responsabilités? Tu
sais, on est prêts à y siéger, mais
là est-ce que vous nous relancez des responsabilités? Non, là, mais c'est
peut-être de là que venaient certaines réticences.
Mais
ce que je veux dire, l'engagement au niveau municipal, dépendamment de la
taille, on dit d'un à trois, hein, rappelez-vous. Ça fait que c'est pour
ça que je...
M. Fortin : Oui. C'est, au plus, trois personnes.
M. Dubé : Au plus trois personnes, dépendamment du nombre de
RLS, etc., là. Je vais déjà dans trop de détails. O.K.
M. Fortin : O.K. Mais non... Bien, en fait, j'y arrive, justement, au
monde municipal, parce que, là, j'essaie de la comprendre, votre proposition.
Dans le cas d'un établissement territorial, chez vous ou chez nous, là, le
conseil d'établissement comprend également au plus trois personnes provenant du
milieu municipal, d'accord, sans excéder le
nombre de RLS. Donc, s'il y a juste deux RLS, là... Je ne sais pas. Chez vous,
ça doit être quelque chose comme ça, là.
M. Dubé :
Oui. La Montérégie... Oui, Montérégie-Centre, par exemple.
M. Fortin : Ah oui! Centre, effectivement. Donc là, eux, ils en ont
deux. Qu'est-ce qui...
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Fortin : Merci, M. le Président. Qu'est-ce qui arrive dans la
situation où nous, on en a cinq, RLS?
M. Dubé :
Cinq, oui.
M. Fortin : O.K. Puis là je comprends qu'on ne vient pas dire... Tu
sais, on vient dire qu'on ne peut pas excéder
le nombre de RLS, mais on ne vient pas non plus dire que les gens doivent venir
de RLS différents. Donc, moi, quand je le lis, je vois qu'on pourrait se
retrouver avec trois personnes de Gatineau, là.
M. Dubé : Veux-tu commenter
là-dessus, s'il vous plaît?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui. En fait, pour cette question-là, effectivement, le
nombre de RLS d'une région à l'autre ou le
nombre de RLS sur le territoire d'un établissement peut varier. Je pense que ça
varie d'un à neuf. Dans le cas... Naturellement,
dans le cas où on voulait avoir des conseils d'établissement avec un certain
nombre, on ne pouvait pas dire que chacun des RLS était représenté. Donc, dans
ce cas-là, bien, c'est sûr que les municipalités ou les entités municipales
de... qui représentent les entités municipales vont devoir déterminer ensemble
les membres qui vont siéger au conseil d'établissement.
M. Fortin : C'est eux qui décident?
M. Desharnais
(Daniel) : En fait, ce n'est pas eux qui... Bien, en fait, ce n'est
pas nécessairement eux qui décident, mais
ils peuvent faire des représentations pour que ce soit telle personne qui
représente les... qui se présente pour être sur une liste de nommés
par... pour être représentant sur le C.A.
M. Fortin : O.K. Mais vous voulez dire quoi? Le conseil des préfets
fait des recommandations?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
c'est des représentants du milieu municipal. C'est sûr que, du moment qu'il y a
trois membres, il va devoir y avoir une discussion pour savoir qui va
représenter les membres, les membres...
M. Fortin : Moi, je vous soumettrais quelque chose puis je pourrais le faire en
amendement tout de suite, mais ayons
la discussion globale sur l'ensemble de la chose avant de procéder avec des
amendements, là. Mais la différence que vous avez ici, là, c'est qu'il peut...
On peut se retrouver à Laval, où il y a un RLS, là. Il va y avoir une personne
de Laval qui va siéger. En Outaouais, je prends l'exemple parce que je
le connais, il y a cinq RLS. Alors là, il y aurait trois représentants. Mais,
de la façon que c'est écrit, il peut y avoir trois représentants de Gatineau.
Alors, je vous
suggère d'inclure le fait que les représentants doivent venir de RLS
différents. Moi, que ce soit Gatineau ou
Vallée puis Gatineau, là, puis qu'il y ait une personne de Pontiac, je peux
comprendre. Que ce soit Pontiac, Gatineau, Papineau, je suis certain que
les gens des Collines vont comprendre. Mais on ne peut se retrouver avec trois
personnes de Papineau, ou trois personnes de Pontiac, ou trois personnes... Ça
ne marche pas, là.
M. Dubé :
C'est comme évident, mais, s'il faut le préciser, on va le faire.
M. Fortin : Bien, c'est évident, mais ce n'est pas là.
M. Dubé :
Bien non, mais...
M. Fortin : C'est évident, mais je ne sous-estime jamais la capacité de
la ville à vouloir prendre la place que les régions peuvent occuper.
M. Dubé :
Je suis tellement d'accord, là,
que je regardais... je regardais M. Paré puis je lui disais :
Regarde, ça, c'est comme...
M. Fortin : O.K. Bien, ça... Bien, voyons comment on peut le faire, là.
Le Président
(M. Provençal)
: Je
seconde.
M. Fortin : Pardon?
Le Président
(M. Provençal)
: J'ai
dit : «Je seconde.»
M. Fortin : Vous secondez. Bon, bien, j'ai un appui neutre et impartial
à ma droite. C'est bien.
M. Dubé :
C'est important.
M. Fortin : Bon, bien, je pense, vous n'aurez pas le choix, mais en
tout cas. O.K.
Puis, dernier point,
parce qu'on est rendus à la fin de votre amendement, là, un établissement qui
est autre que territorial, est-ce qu'il y a
des... Aujourd'hui, est-ce qu'il y a des gens de CIUSSS qui siègent, par
exemple, à... je ne sais pas, moi, à Pinel, ou à... au Jewish, ou à
l'IUCPQ ici, à Québec?
M. Dubé :
Bon, on va creuser les exemples. Daniel, tu les connais bien, là, parce
que...
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
En ce moment, non, il n'y a pas de représentant des CISSS et des CIUSSS qui siège
sur les établissements non territoriaux. L'objectif de cette proposition-là,
c'est d'assurer la synergie, justement, entre
les établissements territoriaux et non territoriaux, donc qu'ils puissent...
qu'on puisse améliorer la collaboration entre ces établissements-là.
M. Fortin : Oui, sauf que les
établissements non territoriaux ne sont pas toujours... Tu sais,
Sainte-Justine, là, ne dessert pas uniquement le CIUSSS qui... dans
lequel il se trouve, là, sur le territoire dans lequel il se trouve, Pinel non
plus, puis l'IUCPQ, en partie, mais pas
totalement. Donc, pourquoi ce CIUSSS là, le CIUSSS particulier, là... C'est
quoi? C'est Centre-Ouest qu'il y a chez vous?
Mme Setlakwe : Oui.
M. Fortin : Oui. Pourquoi Centre-Ouest, alors que les usagers de Sainte-Justine, là,
bien, ils viennent de partout au Québec?
M. Desharnais (Daniel) : Je...
En fait, je ne partage pas votre lecture, en ce sens qu'on dit que, dans le
fond, il doit y avoir un représentant du...
d'un CISSS ou d'un CIUSSS pour lequel l'établissement le dessert. Dans le
cas... Dans l'exemple de
Sainte-Justine, ça ne veut pas dire que c'est le CIUSSS pour lequel
Sainte-Justine est sur son territoire. Ça peut être un CIUSSS...
M. Fortin : O.K. Ça peut être la Côte-Nord, ça peut être...
M. Desharnais (Daniel) : Ça
pourrait être Laval, ou Laurentides...
M. Fortin : Ou Abitibi ou...
M. Desharnais (Daniel) : ...ou
Abitibi, ou... Effectivement.
M. Fortin : O.K. Puis ça... Puis vous pensez que le représentant du
CISSS de l'Abitibi puis de la Montérégie peut faire ce lien-là avec, disons, le
reste du réseau, appelons ça comme ça, mais vous pensez que, tu sais, si
c'étaient deux représentants du Centre-Ouest, il est capable de faire ce
lien-là avec les gens de l'Abitibi puis de la Montérégie.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
du moment qu'il y a un représentant qui est sur le CE qui représente la réalité
des CISSS ou des CIUSSS, oui, on croit que, du moment que le représentant est
nommé, il va pouvoir traduire la réalité des
CISSS et des CIUSSS. Naturellement, la réalité en Abitibi ou en Montérégie ne
sera pas nécessairement la même, mais
il y a une autre dynamique qui peut s'appliquer également à cet égard-là,
c'est-à-dire que les établissements se
parlent dans différents forums, comme les RUISSS, donc, comme l'exemple de
Sainte-Justine, bien, fait partie de la communauté de l'Université de Montréal. Donc, il y a des établissements
affiliés. Donc, je pense que, du moment qu'on a un représentant qui est
identifié et nommé, il peut représenter la réalité des CISSS et des CIUSSS.
M. Dubé : Merci. Est-ce que ça
va, M. le député?
M. Fortin : Oui, oui, ça va.
M. Dubé : Moi, j'aurais une
suggestion qui justifie peut-être votre consentement, là, mais pensez-y. Si on suspendait 107 et 108, là, qui sont la composition,
après cette bonne discussion là, on pourrait décider de faire 109 à 116,
parce que je pense qu'on est capables de
mieux comprendre le mandat tel qu'amendé. Vous me suivez, là? Parce que,
vous l'avez bien dit, le rôle change, les fonctions changent. Puis, pendant ce
temps-là, on va faire l'exercice. C'est-tu 18,
19? Et je reviens, parce que c'est comme si on commence avec le nombre puis on
fait les fonctions après. Je comprends qu'il
est dans cet ordre-là en ce moment, mais on aurait peut-être avantage à les
suspendre puis, au fur et à mesure qu'on fera les... On définirait mieux les fonctions. Alors, moi, je pense
que... Là, M. le Président, je ne vous en ai pas parlé avant puis...
• (18 heures) •
Le Président (M. Provençal)
: Non, ce n'est pas grave. Mais, de
toute façon, avec un consentement, on peut faire...
on peut gérer notre commission comme on veut. Mais ce qui va être important,
c'est que les membres de l'opposition soient
en accord avec la suggestion. Si vous êtes en accord avec la suggestion, on
pourrait aller dans ce sens-là, suspendre l'article 107 avec son amendement, parce qu'il y a un amendement,
suspendre l'article 108, parce qu'ils sont interreliés, et
commencer à traiter les autres articles. Mais j'aimerais quand même vous
entendre sur ça, là. M. le député de...
M. Fortin : Oui. Non, allez-y, allez-y.
Le
Président (M. Provençal)
: Je vais demander au député des Îles-de-la-Madeleine. Vous, ça vous irait? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :
Je vous arrête une petite seconde. Si... Parce que vous venez de dire :
Avec consentement, on peut tout faire. Si les membres du gouvernement peuvent
m'accorder quelques minutes de plus, là, juste pour que je puisse dire au
ministre nos priorités sur le 107, 108, après avoir eu la discussion... Puis
après ça on suspendra.
Le
Président (M. Provençal)
:
Il vous restait 39 secondes,
mais je vais extensionner le temps, là. Il y a un élastique qui vient
d'apparaître, qui est très important. Allez-y, M. le député.
M. Fortin : Bien, sur la procédure, là, je n'ai pas de problème. Puis je ne sais pas
si le député des Îles voudra, avant de suspendre ces articles-là, lui-même
faire part de ses propres demandes, disons, sur le 107, 108, là, mais je vais
y aller morceau par morceau, là.
Sur les usagers, là,
je pense, c'est important d'avoir un usager qui vient des services sociaux. Je
vous dis, à l'intérieur de ça, c'est
important d'avoir un usager qui vient des services sociaux, pas juste de
dire : On a trois usagers.
Vous m'avez entendu,
pour le personnel, là, l'important, je ne vais pas la réitérer, mais je crois
que, deux, deux membres issus du personnel,
on va se priver d'expertise. Il n'y en aura jamais, de personne qui va venir
de... par exemple, du comité
multidisciplinaire, là. Il n'y en aura fort probablement pas, de pharmacien.
Alors, à deux personnes, je trouve qu'on limite dans l'expertise qu'on a
autour de la table.
M. Dubé : ...de ce côté-là, rester avec
un nombre d'employés mais peut-être de grandir le nombre d'employés?
M. Fortin : Si c'est possible, si c'est possible.
M. Dubé :
O.K.
M. Fortin : Dans le cas du municipal, on a fait part de notre préoccupation
territoriale, là, disons.
M. Dubé :
Ça, pour moi, c'est clair.
M. Fortin : Puis
je vous avoue que, sur le «autre que territorial», je ne suis pas certain. Je
vais prendre la nuit pour quand même aller voir avec des gens qui sont sur des
C.A. d'établissements non territoriaux, là, ce qu'eux pensent de ça,
parce que je suis pas certain.
M. Dubé :
Que ça répond à un besoin?
M. Fortin : Bien, je ne suis pas certain, un, qu'on a besoin de deux
personnes. Je ne suis pas certain que ça... Je
ne suis pas certain que le lien est capable... est nécessairement aussi
nécessaire que ce que M. Desharnais avance. C'est possible, mais je
veux aller tester l'idée, là. Je veux aller voir avec ces gens-là. Puis
effectivement...
Le Président
(M. Provençal)
: En
conclusion.
M. Fortin : Non, non, mais c'est... Bien, en conclusion...
Le Président
(M. Provençal)
: Je
vous taquine, M. le député, je vous taquine.
M. Fortin : Puis, si vous cherchez à sauver quelqu'un, là, je ne sais
pas si la question de «en l'absence d'une fondation, un usager additionnel»,
c'est nécessaire. Je vous le soumets comme ça. Je me pose la question.
M. Dubé : O.K. Bien, on pourra en
discuter, parce que moi, j'ai aussi entendu des représentants des établissements
qui aimeraient avoir cette représentation-là, par exemple, sur des
Sainte-Justine de ce monde qui ont une vocation de spécialité, mais où les gens
disent : On aimerait ça être capables de mettre notre... quand on a besoin
de ces grands établissements là. Vous me suivez? Alors, on pourra le discuter.
M. Fortin : Puis, sur le 107, 108, là, puis je pense que c'est au 108 surtout, là,
mais la proposition de mon collègue... Parce
que vous avez dit tantôt que la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État...
Vous avez parlé de ça. Est-ce que ça s'applique sur les... Ça ne s'applique pas
sur les comités d'établissement.
M. Dubé :
...ne s'applique pas là, là.
M. Fortin : Vous avez essayé de recréer des...
M. Dubé :
Bien, on a voulu émuler le plus possible.
M. Fortin : Mais il n'y a pas d'obligation de 40 % de femmes, une personne en
bas de 35 ans, d'une personne issue de la diversité.
M. Dubé :
Bien, moi, j'aimerais ça qu'on soit le plus proche possible de ça aussi,
là.
M. Fortin :
Oui. Bien, je n'ai pas... je n'ai aucun problème avec ça.
M. Dubé :
Mais il n'y a pas d'obligation légale, on s'entend.
M.
Fortin : Non, c'est ça. O.K. Alors, la demande qui a été
faite pour personnes provenant... dans les secteurs où c'est
nécessaire...
M. Dubé : ...mandat
qui vous a été confié, là.
M. Fortin : Oui, c'est ça, je n'ai pas le choix. Je vais me faire... Bien, quand
même, j'imagine qu'ils écoutent, là.
Mais il y a quelque chose derrière ça, puis ce n'est peut-être pas partout.
Est-ce qu'on a besoin de ce représentant-là à Laval? Probablement pas,
là. Est-ce qu'on en a besoin sur la Côte-Nord? Probablement.
M. Dubé : ...suggérer de le
mettre, je ne me souviens pas, là, à la fin de...
M. Fortin : Je ne détestais pas la suggestion, de la même façon, je crois, que c'est
important d'avoir un représentant de
la communauté anglophone à certains endroits. Est-ce que c'est nécessaire
sur... à Chaudière-Appalaches? Peut-être pas. Mais il y en a un chez
nous, puis c'est apprécié d'une partie de la communauté.
M. Dubé : Oui, mais ça peut
être au niveau des usagers aussi. Il y a une foule de...
M. Fortin : Bien, c'est ça. Ce n'est pas un représentant des
anglophones, c'est une personne qui comprend la réalité anglophone qui se retrouve
sur ce C.A. là ou un anglophone.
Le Président (M. Provençal)
: ...représentatif de la communauté qui
est desservie par...
M. Fortin : Et voilà. Ça peut être un expert en gestion de risque, là.
M. Dubé : 108,
c'est ça. C'est pour ça que... Excusez-moi, je ne voulais pas vous couper, M.
le député, mais 108, c'est ça. Et
c'est pour ça, tantôt, que j'ai dit, M. le Président : Je pense que, si on
suspend 107 et 108, qui... Bien, il y a 107.1 qui vient s'introduire,
là, mais mettons...
Le Président (M. Provençal)
: ...il n'est pas...
M. Dubé : ...bien, je pense qu'on serait capables d'avoir
toute cette bonne discussion là jusqu'à 116, puis après ça revenir
là-dessus. Puis nous, on va avoir des tests à voir, si... est-ce que je suis
capable de rester dans le 18, 20, là?
M. Fortin : Sur votre... Dans votre réflexion nocturne, là, moi, je
trouve que le 108, il est écrit de façon assez
faible ou assez... qu'il vous donne une plus grande flexibilité, que vous devriez
avoir. Un membre des communautés autochtones sur la Côte-Nord, c'est
incontournable. Un membre de la communauté anglophone en Outaouais, c'est incontournable. Je trouve que c'est... Je trouvais
la façon que le député de Saint-Henri—Sainte-Anne l'avait formulé un peu plus directive.
M. Dubé : ...qu'il le mettait?
M. Fortin : Je pense qu'il l'avait au 107, mais... mais, de la façon qu'il l'avait
dit, là, ça me semblait un peu plus directif.
M. Dubé : Ah oui! Oui, c'était
à la fin du premier...
Le Président (M. Provençal)
: ...député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Fortin : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui. J'avais bien noté, moi.
M. Fortin : Enfin, je trouve que c'était plus directif et plus
informatif que...
M. Dubé : ...dans le premier
paragraphe.
M. Fortin : Je vous laisse ça entre les mains.
Le Président (M. Provençal)
: C'était vraiment spécifique, ce qu'il
y avait là. M. le député des Îles.
M. Fortin : Merci pour la flexibilité.
Le Président (M. Provençal)
: Pas de problème. Ça me fait plaisir.
Député des Îles.
M. Arseneau : Oui.
Bien, je comprends qu'on va réfléchir à ça du côté du ministre et de son équipe
au cours de la nuit, d'ici à demain. Moi, la question, justement, pour
vous aider à y réfléchir puis être plus... mieux comprendre, là, jusqu'où la
réflexion peut aller, je me posais la question à savoir si on est obligés
d'avoir exactement la même configuration dans tous les
établissements. Est-ce qu'il y a, par exemple, comme vient de le dire mon
collègue de Pontiac, la possibilité, là où
il est pertinent de le faire, de nommer un administrateur qui serait issu des
Premières Nations, et, là où ce n'est pas nécessaire, bien, il y aurait un
membre de moins, par exemple? Est-ce que c'est possible d'imaginer une formule comme celle-là? Là où il y a une
communauté anglophone, évidemment... Ou, en tout cas, c'est une réflexion
qu'on peut peut-être mener, là.
Et puis, de
la même façon, lorsqu'on parle de trois... de trois élus municipaux... Puis ce
que je comprends, c'est que l'objectif, c'est d'en avoir un par RLS, mais, dans
le cas qui m'occupe, il n'y a qu'un RLS. Trois élus municipaux, ce
serait probablement beaucoup trop. Puis même deux, ce ne serait pas nécessaire,
parce que je pense qu'on va avoir une
difficulté de recruter des élus municipaux. Une fois qu'il y en a un, on n'a
pas besoin d'un deuxième. Donc, est-ce que c'est possible d'y aller à
géométrie variable? C'est ça, la question que je voulais poser.
M. Dubé : La
réponse, c'est oui, parce qu'on prévoit déjà, puis je vous donne l'exemple pour
situer votre question, que, dans le
cas de la représentation municipale, on dit que... «au plus trois personnes»,
mais, dans le cas où il y aurait un
RLS, comme chez vous, bien, il y aurait un représentant. Ça fait que ce
principe-là, là, moi, c'est ça qui nous a guidés.
M. Arseneau : O.K. Parfait.
Le Président (M. Provençal)
: Il va y avoir une modulation.
M. Dubé : Il va y avoir une
modulation. Puis c'est pour ça que... Tout à l'heure, je ne sais pas, peut-être
que je l'ai mal exprimé, mais, en ce moment, dans p.l. n° 15,
le conseil d'établissement peut varier de 16 à 18 en prenant comme hypothèse que vous avez un élu, un
représentant municipal et deux au niveau territorial. Alors, je veux juste dire
qu'en ce moment, si on reste dans ce nombre-là, bien, est-ce qu'on enlèverait
un territorial pour ajouter un du personnel? Bien là, je pense qu'on est
vraiment proche d'une solution, là. Alors, c'est pour ça que je suis content de
vous avoir entendu aujourd'hui. Puis peut-être que, même, dans nos discussions
entre 109 et 116, on va penser à d'autres choses et on pourra revenir en disant : Bon, bien, comment on conclut?
Puis moi, d'ici ce temps-là, bien, j'aurai vu si on règle ça demain ou
on règle ça après que j'aie passé au Conseil des ministres, au comité
législatif, si besoin j'ai d'y aller. Est-ce que ça vous va?
• (18 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Alors... À moins que vous ayez
un autre commentaire.
M. Arseneau : Bien, juste une
sous-question. Par exemple, lorsqu'on dit : «Deux personnes représentant
le milieu de l'enseignement et de la
recherche», est-ce que ça, c'est possible de moduler ou ça prend deux
personnes, c'est obligatoire?
M. Dubé : Bien, écoutez,
celui-là, je ne voulais pas le moduler, mais, comme vous savez, je ne suis pas fermé à rien. Mais, je me dis, dans tous nos CISSS
et nos CIUSSS, il y a de l'enseignement partout, puis tout le monde me dit qu'il y a de la recherche. Alors, j'avais
bien de la difficulté... Puis, étant donné qu'on veut faciliter la recherche
puis qu'on veut améliorer l'enseignement,
c'est ça qui nous a guidés, qu'on a dit : Il me semble que c'est un
minimum. Mais on pourra le discuter, si vous voulez. Je n'ai pas de...
M. Arseneau : Oui. Bien, c'est
ça, c'est que je me posais la question à savoir si... Par exemple, on parlait
de la Côte-Nord tout à l'heure, et, bon, il y a les cégeps. Est-ce qu'on fait
de l'enseignement? C'est clair. Même chose chez
nous. Est-ce qu'on fait de la recherche? Peut-être... peut-être pas,
là, tu sais. C'est à des fins d'efficacité, en fait. Ce n'est pas pour
réduire, évidemment, la...
M. Dubé : ...la
raison. Puis d'ailleurs j'ai expliqué tantôt au député, je crois, que, dans la
LMRSS, la loi qui a été ajoutée en 2015, on parlait des universités,
puis nous, on veut parler de l'enseignement pour être capables d'inclure un
cégep dans une région. Alors... O.K. Mais ça, je pense qu'on va en tenir
compte.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors, avec votre consentement, on va suspendre
l'amendement de 107, on va suspendre l'article 107 et on va
suspendre l'article 108, avec votre consentement. Et, pour le temps qu'il
reste, je débuterais 109 et suivants. Consentement?
M. Fortin : ...on ne le suspend pas parce qu'il n'est pas introduit,
là, mais le 107.1...
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Automatiquement, oui.
M. Fortin : O.K.
M. Dubé : ...ça fait que...
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Alors, article 109 :
«Lorsqu'il existe plus d'une fondation pour un établissement de Santé Québec ou
si le conseil d'administration de Santé Québec exerce ses fonctions à l'égard
d'un ou de plusieurs
établissements regroupés pour lesquels il existe une ou plusieurs fondations,
l'ensemble des fondations concernées
désigne l'un des présidents de celles-ci pour agir comme membre du conseil
d'établissement. Son mandat est d'une durée maximale de quatre ans.»
Cet article prévoit comment est désigné le
membre du conseil d'établissement provenant de la fondation de celui-ci lorsqu'il existe plus... plus d'une
fondation, excusez-moi. Il précise qu'alors les fondations concernées désignent
l'un de leurs présidents pour agir comme membre du conseil.
Enfin, il
ajoute que, dans cette situation, le président ainsi désigné a un mandat d'une
durée ne pouvant excéder quatre ans.
Et vous avez un amendement, M. le ministre, à
cet article-là.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, je vous invite à le lire.
M. Dubé : Supprimer,
dans l'article 109 du projet de loi, «ou si le conseil d'administration de
Santé Québec exerce ses fonctions à
l'égard d'un ou de plusieurs établissements regroupés pour lesquels il existe
une ou plusieurs fondations».
Le commentaire. Cet amendement vise à retirer de
l'article 109 les adaptations à la composition du conseil d'établissement pour tenir compte des fondations
des établissements regroupés. Ce principe sera repris dans le prochain
amendement qui sera proposé dans la section du projet de loi propre à ce type
d'établissement.
Et là, merci
beaucoup, on voit à l'écran l'article 109, là, tel que modifié. Puis, pour
les gens qui nous écoutent, parce que des fois on est dans notre terminologie
assez détaillée, là, on se souvient que, les établissements regroupés, on
peut penser, par exemple, à une fondation
de, je ne sais pas, je dirais, St. Mary's, qui est un hôpital sur l'île de
Montréal qui fait partie du CIUSSS de l'Ouest-de-Montréal, etc. Bien,
c'est pour tenir compte de cette...
M. Fortin : ...
M. Dubé : J'ai dit... Qu'est-ce
que j'ai dit?
M. Fortin : Ouest.
M. Dubé : Ah! Centre-Ouest,
excusez-moi, qui est avec... Centre-Ouest, c'est pour...
Une voix : ...
M. Dubé : Centre-Ouest. Il est
avec Ouest, c'est ça, O.K., avec le... entre autres, le...
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement?
M. Fortin : C'est à quel article qu'on va voir ça plus tard?
M. Dubé : Allez-y, Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Ça va être introduit comme article 284.1.
M. Fortin : Vous étiez prêt.
Le Président (M. Provençal)
: Il avait anticipé.
M. Fortin : Oui. Non, je crois que, sur l'amendement, ça va pour moi.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement? M. le
député des Îles.
M. Arseneau : Oui. Moi, ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 109 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
:
Adopté. Maintenant, y a-t-il des
interventions sur l'article 109 amendé? Allez-y.
M. Fortin : Je veux juste comprendre, là. Il n'y a pas... Il y a déjà un mécanisme
autour de comment on sélectionne la personne, parce qu'il y en a une, personne
des fondations qui siège sur le C.A., puis il y a déjà un mécanisme
autour de ça. Puis je regarde le nombre de
fondations qu'il y a dans un établissement territorial, là. Chez nous, il y en
a une puis une
autre, des fondations, là. Donc, j'aimerais ça qu'on nous explique comment ça
fonctionne, c'est-à-dire, là, ici, l'ensemble des fondations concernées désigne l'un de ses présidents, là, mais c'est
vraiment les fondations qui se rencontrent puis qui décident, puis ça, vous
n'avez pas un mot à dire. Vous vivez... bien, vous vivez... le reste du C.A.
vit avec la personne qui est désignée.
M. Dubé :
...si vous êtes d'accord, on a quelqu'un qui était à Chaudière-Appalaches
avant. Combien?
M. Paré
(Daniel) : 18 fondations...
M. Dubé :
18 fondations. Alors, je pense qu'il peut...
M. Paré (Daniel) : Pour la région, là, que
j'ai dirigée, on avait un comité philanthropique où est-ce que, justement,
on voulait avoir une énergie positive avec
les 18, et, encore là, à l'ordre du jour, bien, représentant pour C.A. et un
vote. Dans le fond, il y a des gens,
là, qui se sont proposés, votés, et, encore là, le conseil d'administration,
c'est encore comme ça aujourd'hui, prend acte, dans le fond, puis
entérine... entérine la décision. Ça fait que très démocratique, entre
guillemets, là, comme processus puis approche.
Puis
je peux même bonifier. Au-delà de... Je pense que d'avoir les fondations
ensemble, et donc en compétition, parce
que des fois ça pourrait être ça, a été très bénéfique sur le partage de
compétences puis partage des initiatives, là, entre eux.
M. Fortin : O.K. Puis «son mandat étant d'une durée de quatre ans», là, ça,
c'est déjà le cas aussi.
M. Paré
(Daniel) : C'est présentement déjà... c'est déjà le cas, là, par
rapport à ça, à moins d'une démission, bien sûr.
M. Fortin : Ça va.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député des Îles, est-ce que vous avez une intervention sur
l'article 109 amendé?
M. Arseneau : Non. J'avais davantage de
questions sur les 18 fondations. Je me posais la question, quels étaient
les différents enjeux portés par les 18 fondations. On pourra en reparler
à un autre moment.
M. Fortin : Ce n'est pas si compliqué que ça, là. Vous avez un CHSLD dans une
région, vous avez un hôpital dans une région, vous avez...
M. Arseneau :
Un par installation, grosso modo. C'est ça?
M. Fortin : Ça va vite.
M. Dubé :
...
M. Fortin : Pardon?
M. Dubé :
Vous pouvez avoir plusieurs fondations aussi pour...
M. Fortin :
D'après moi, en Outaouais, il doit y en avoir plus que 18... bien, peut-être
environ... environ ça. Il doit y en avoir une bonne vingtaine, là, mais...
M. Dubé :
Parce que, par hôpital, souvent, vous en avez plusieurs.
M. Fortin : Oui, c'est ça.
M. Arseneau :
Mais, essentiellement, c'est selon les installations, là.
M. Dubé :
Bien, c'est ça que j'allais dire.
Une voix :
C'est en plein ça.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 109 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 109 amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
:
Adopté. Merci. Article 110 : «Ne peuvent être membres du conseil
d'établissement les personnes suivantes :
«1° la personne inhabile à être administrateur
en vertu des dispositions du Code civil;
«2° la personne qui ne réside pas au Québec;
«3° la personne qui, au cours des cinq dernières
années, a fait l'objet d'une déclaration de culpabilité pour un crime
punissable d'au moins trois ans d'emprisonnement, à moins d'en avoir obtenu le
pardon;
«4° la personne qui, au cours des trois
dernières années, selon le cas :
«a) a été déchue de ses fonctions comme membre
du conseil d'administration d'un établissement privé;
«b) a fait
l'objet d'une déclaration de culpabilité pour une infraction à la présente loi
ou à ses règlements, à moins d'en avoir obtenu le pardon.»
Commentaire.
Cet article établit que certaines personnes ne peuvent être membres d'un conseil
d'établissement, dont une personne qui ne réside pas au Québec.
Alors, interventions sur cet article?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Non, il n'y a pas d'amendement.
M. Fortin : Ça, c'est déjà, j'imagine, un peu la base des gens qui peuvent être sur
un conseil d'administration.
M. Dubé : Peut-être
que je vais demander à Me Paquin, parce que je ne me souviens pas de cette
discussion-là. C'est quoi, la base de...
Le Président (M. Provençal)
: Il y a probablement Me Paquin qui
pourrait nous donner sa lumière.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le. Président. Je suis en train de faire
la vérification, mais effectivement, là, à la base, c'étaient des cas de
personnes qui ne pouvaient pas être membres de conseil d'administration. Donc,
les mêmes inhabilités s'appliquent pour les membres de conseil d'établissement.
• (18 h 20) •
M. Fortin : Là, vous allez me trouver très dans mes affaires en
Outaouais, mais ce n'est pas la première puis ce
n'est la dernière fois, là, mais des administrateurs d'organisation
gouvernementale, en Outaouais, là, il y en a plusieurs qui habitent en
Ontario, et vice versa. Je ne veux pas nommer personne parce que je ne veux pas
les... mais on a eu longtemps, là, des
directeurs de cégep, directeurs d'université qui habitaient dans l'autre
province. Personne... Tu sais, je le dis comme ça, là, mais, à plusieurs
égards, c'est une grande communauté métropolitaine. Alors, des gens qui se
séparent et qui se remettent en couple avec quelqu'un qui habite de l'autre
côté de la rivière, ça arrive souvent. Alors, je ne voudrais pas qu'on perde un
administrateur qu'on aime beaucoup, surtout s'il est lié, par exemple, avec une
fonction de... une fonction incontournable,
là, comme le P.D.G., là, par exemple. Ça aussi, c'est des choses qui sont déjà
arrivées. Il y a des hôpitaux d'Ottawa qui
ont été longtemps dirigés par des Québécois. Alors, je ne voudrais pas qu'on
se prive de quelqu'un qu'on apprécie
énormément parce que soit temporairement il a un lieu de résidence qui est de
l'autre côté du pont... Je comprends la... Je comprends pourquoi on veut
ça, là, de façon générale, là, mais il y a une réalité régionale à garder en tête. Puis c'est déjà arrivé, des cas comme ça où
un dirigeant, potentiellement un dirigeant d'un CISSS, ou d'un cégep, ou
d'une université, ou de... a habité de l'autre côté de la rivière. Alors...
M. Dubé : Bien,
je réagirais en disant : Est-ce que c'est dans... Parce que, là, vous
donnez l'exemple d'un P.D.G. Ça n'a pas le même impact qu'un membre du
conseil d'établissement, là.
M. Fortin : Mais le P.D.G. ne siège pas sur le conseil d'établissement?
M. Dubé : Oui,
mais, ce que je veux dire, un P.D.G., pour moi, qui... C'est parce que, là,
dans votre exemple, vous donnez un cas... Est-ce que c'est de façon
temporaire? Ça, je pense que tu peux vivre avec ça. Si c'est de façon
permanente...
M. Fortin : Je comprends où vous allez. C'est une nuance qui n'est pas simple à
faire. Tu sais, si vous choisissez des employés, là, bien, des employés
qui habitent d'un côté et de l'autre, ça, il y en a beaucoup, là. Alors, je
vous demanderais juste de voir, c'est ça, justement, dans notre corpus,
là : C'est-tu toujours... c'est-tu toujours en place, cette clause-là? Parce que, là, on ne parle pas
d'un conseil d'administration proprement dit, là. C'est un conseil
d'établissement. Ça n'a pas les mêmes responsabilités.
M. Dubé : ...même si c'était
un... Honnêtement, là, aller chercher la meilleure personne sur un conseil
d'administration d'établissement qui n'est pas dans la province mais qui amène
une valeur, moi, personnellement...
M. Fortin : Mais, si demain vous me dites : Ils cherchent un remplaçant pour le
P.D.G. du CIUSSS de l'Outaouais, que
c'est le P.D.G. de l'Hôpital Montfort qui va venir, bien, il est peut-être
très, très, très compétent, mais il n'est peut-être pas prêt à déménager
demain matin.
M. Dubé : ...
M. Fortin : C'est déjà le cas, oui. Oui, c'est déjà le cas. Mais je
vous le soumets, que...
M. Dubé : Non, mais ça, je me
demandais... C'était ça, ma question, premièrement, si c'est comme ça. Bien,
peut-être, ce qu'on peut faire... Mathieu, y a-tu une notion de...
M. Fortin : Je ne le sais pas, c'est quoi, la solution.
M. Dubé : Je ne veux pas perdre
les bonnes personnes. Je ne veux pas perdre...
M. Fortin : Je ne le sais pas, c'est quoi, la solution, mais je vous
dis que c'est une réalité, là. Ça arrive. Le directeur de l'Hôpital Montfort a
longtemps été Québécois. Tu sais, il y en a eu de l'autre côté.
M. Dubé : Dans l'autre sens.
M. Fortin : Il y en a eu de l'autre côté aussi, là. Donc...
M. Dubé : Daniel, c'est
principalement en Outaouais qu'on a cet enjeu-là, parce que...
M. Fortin : À la limite, peut-être...
M. Dubé : Peut-être en Abitibi.
M. Fortin : ...peut-être en Gaspésie, là, mais peut-être, là, je dis un gros «peut-être»,
parce qu'il y a deux, quand même, grosses villes le long de la
frontière, au Nouveau-Brunswick, mais...
M. Dubé : Je pense que c'est...
M. Fortin :
Je pense, c'est surtout chez nous, effectivement.
Le Président (M. Provençal)
: C'est surtout un cas particulier chez
vous, M. le député.
M. Fortin : Je ne sais pas si vous puis moi, on va trouver la solution à ça ce soir.
Je vous dis que c'est la réalité. Alors, si vous voulez y pense un petit
peu puis qu'on passe à 111, moi, ça fait mon affaire, mais...
M. Dubé : Bien, c'est sûr qu'on va y penser, parce que...
Honnêtement, c'est tellement spécifique à votre région que je veux juste
faire attention de ne pas le... puis surtout qu'on reprend ce qui est là.
Le Président (M. Provençal)
: On pourrait avoir une clause Ontario.
M. Fortin : Mais, encore là, ce n'est pas... mon objectif, ce n'est pas
que quelqu'un qui est administrateur à Longueuil vienne de Toronto, là. Ce
n'est pas ça, le point, là. C'est...
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, non.
M. Dubé : Non, non, on n'est
pas là.
Le Président (M. Provençal)
: Mais votre situation géographique a
une particularité, puis on peut peut-être y réfléchir cette nuit, M. le
ministre, et on suspendrait cet article-là.
M. Dubé : Facile. Oui, O.K.
Le Président (M. Provençal)
: O.K. Donc...
M. Dubé : Puis pensez-y aussi,
là. Ne faites pas comme l'autre tantôt, là.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour suspendre l'article 110?
Consentement. Merci.
Article 111 : «À l'expiration de leur
mandat, les membres du conseil d'établissement demeurent en fonction jusqu'à ce
qu'ils soient remplacés ou nommés de nouveau.»
Cet article
vise à s'assurer la présence constante de membres du conseil d'établissement en
fonction en prévoyant que ceux-ci
demeurent en fonction à l'expiration de leur mandat jusqu'à ce qu'ils soient
remplacés ou nommés de nouveau.
Y a-t-il des
interventions sur ce 111? On l'avait... On en avait d'autres. On l'avait déjà
vu dans d'autres articles pour d'autre chose.
Une
voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Dans
les... C'est ça. Alors, s'il n'y a pas d'intervention, est-ce
l'article 111 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Article 112 : «Conformément aux paramètres définis par le ministre, Santé Québec rémunère les membres de chaque
conseil d'établissement, autres que le président-directeur général, dans la
mesure et aux conditions qu'elle détermine.
«Les
membres [du] conseil ont par ailleurs droit au remboursement des dépenses
faites dans l'exercice de leurs fonctions, dans la mesure et aux
conditions que Santé Québec détermine.»
Cet
article prévoit que les membres du conseil... d'un conseil d'établissement sont
rémunérés par Santé Québec, et ce, conformément aux paramètres définis
par le ministre.
Il ajoute que les
membres ont également droit au remboursement de leurs dépenses à certaines
conditions.
Alors, interventions
à l'article 112?
M. Fortin : Oui.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
Allez-y, M. le député.
M. Fortin : Bon, les conseils... Les membres des conseils
d'établissement sont rémunérés... Les membres des
C.A. ne sont pas rémunérés aujourd'hui, là. Alors, pourquoi vous sentez le
besoin de procéder ainsi? Est-ce que vous manquez de membres de conseil
d'administration?
M. Dubé :
Non, mais je veux juste revenir.
Le principe, maintenant, de bien rémunérer les membres de conseil
d'administration, dans la nouvelle loi sur les sociétés d'État, je vous ai dit
qu'on voulait émuler le plus possible les conseils
d'établissement avec... tantôt, on a parlé de la composition. Je pense que,
pour... pour le futur de Santé Québec, qui
était... On ne parle pas, peut-être, de la même rémunération, parce que, dans
la philosophie du ministre des Finances, c'était de mettre des catégories de
conseils, hein? Tu sais, la rémunération au niveau d'un conseil comme
Hydro-Québec ne peut pas être la même
qu'un organisme tout aussi important mais qui n'a pas la même taille, les mêmes
contraintes. C'est un peu ça qu'on voulait faire.
Dans la LSSSS
actuelle, ça dit qu'on peut rémunérer, mais on ne l'a jamais fait au niveau des
conseils d'administration d'établissement. La LSSSS, à moins que je me trompe,
c'est ça que ça dit...
Une voix : La
LMRSSS.
M. Dubé :
Je dis toujours... Je ne suis pas capable de le dire, LMR... Alors, moi, je
l'appelle... Mais moi, je pense qu'il faut
aller là. C'est sûr que ce ne sera pas la rémunération d'un conseil
d'Hydro-Québec, mais je pense qu'il est
important d'avoir, par respect du temps que les gens mettent là-dessus... Et je
sais qu'ils ne le font pas pour l'argent non plus, ça, je suis tout à
fait d'accord avec vous, mais je pense qu'il faut aller là. Alors, c'est ça
qu'on demande ici. Mais on en fera des paramètres.
Puis moi, dans le
groupe de transition qu'on veut mettre en place, là... Qu'est-ce que vous me
montrez en ce moment?
Des voix :
...
M. Dubé :
...un exemple, selon les quatre catégories dont je vous donne, là, juste
pour... catégorie 3, là, parce que ce
n'est pas Hydro-Québec puis ce n'est pas la plus petite, il y en a quatre, un
président de C.A., un président serait à 21 000 $ par année, un...
Les autres membres seraient à 10 000 $ par année, 10 600 $,
pour être exact. Puis, en ajout de ça,
bien, si vous êtes président d'un comité, il s'ajoute 4 000 $. Pour
la présidence d'un comité ou la présence sur un comité, il s'ajoute
2 800 $. Ça fait qu'on est dans quelque chose... Puis c'est encore
plus bas que ça, de catégorie 4.
Mais
moi, je regarde, avec l'importance qu'on veut donner à ces conseils-là... Puis
c'est pour ça, tout à l'heure, quand je disais, là : Mon chiffre magique
est entre 18 et 20 personnes. C'est déjà beaucoup. Vous pouvez regarder
peut-être un coût de... quoi, annuel,
peut-être de l'équivalent de 125 000 $, 150 000 $, par rapport à
l'importance de ce que ces gens-là...
on peut parler de... là, je parle en termes monétaires, mais des gens qui sont
là pour 15 000 à 20 000 usagers, qui sont là pour des
responsabilités excessivement importantes. L'ensemble du réseau gère pas loin
de 50 milliards...
Moi, je pense que,
pour tenir compte du temps qui est consacré, d'avoir cette rémunération-là,
c'est cette proposition-là qu'on vous fait.
• (18 h 30) •
Le Président
(M. Provençal)
: Merci,
M. le ministre. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine
die. Merci beaucoup de votre collaboration et de votre contribution à nos
travaux.
(Fin de la séance à 18 h 31
)