(Onze heures quinze minutes)
Le Président (M. Provençal)
: Bon matin à tous. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission
de la santé et des services sociaux
ouverte. Je vous souhaite la bienvenue. Je demande à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système
de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Caron (La Pinière) est remplacée par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont); M. Morin
(Acadie), par M. Ciccone (Marquette); et M. Marissal (Rosemont), par M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Je vous rappelle que,
lors de notre ajournement hier soir, les discussions portaient sur
l'article 581, alors, à ce moment-ci, et c'était le député de Saint-Henri—Sainte-Anne
qui avait la parole, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 581?
Une voix : Non.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre... Oui, allez-y, M.
le député de Pontiac.
M. Fortin : Bonjour, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va bien?
M. Fortin : Oui, ça va très bien, et vous?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, merci beaucoup.
M. Fortin : Bon. Bonjour, tout le monde. 581, et je m'excuse, vous me
le direz, M. le Président, si je me... si je répète des discussions qui ont
déjà eu lieu hier soir, puisque je n'y étais pas, mais 581, là, c'est un des
articles dont on avait discuté lorsqu'on
parlait, entre autres, des plaintes, des plaintes de La Victorienne. Quand
on en avait parlé plus tôt, là, vous nous aviez, à ce moment-là, indiqué
qu'à l'article 581 ce serait un des articles pertinents. Et à la lecture
du 581, qui traite de comment on transmet les conclusions du commissaire local,
là, du commissaire régional, disons, aux plaintes, donc là je vois que le
commissaire transmet ses recommandations au conseil d'établissement, au P.D.G.
de l'établissement, mais est-ce qu'il doit nécessairement les transmettre à
d'autres?
Le Président (M. Provençal)
: Effectivement, hier, on a eu des
discussions. Il y a eu même une bonne discussion,
à savoir quand la plainte était écrite versus verbale. Mais à la question
précise que vous mentionnez ce matin, à ma connaissance, on n'a pas...
on n'a pas fait de discussion sur ce point-là. Alors, je vais demander...
Des voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, je vais vous
demander, M. le sous-ministre, de vous nommer, s'il vous plaît.
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. Donc, Daniel Desharnais, sous-ministre associé
à la coordination réseau, ministérielle et aux affaires
institutionnelles.
En fait, oui,
581, mais tous les articles qui vont... bien, pas tous les articles, mais
plusieurs articles qui vont suivre, notamment avec la nomination d'un
commissaire national aux plaintes, et celui-ci aura la responsabilité également
d'établir une procédure qui devra être approuvée par le C.A. de Santé Québec, à
l'article 606.
M. Fortin : O.K. Mais je veux juste m'assurer qu'on parle... puis on va
y arriver, je pense qu'on commence à 601, là, le commissaire... ou 600, le
commissaire national aux plaintes. Mais, dans cette procédure-là qui doit être mise en place, dans le fond, ce que vous me dites,
là, c'est qu'il va venir dire aux commissaires régionaux : Voici à qui
vous devez communiquer
vos décisions, à quel moment, etc. Mais vous avez déjà prévu, dans 581, une
partie, disons, de ce mécanisme-là,
c'est-à-dire, il doit l'envoyer au conseil d'établissement, au P.D.G. ou à
celui qui a l'autorité pour assurer le suivi. Pourquoi ne pas aller plus
loin et dire tout de suite, là : Bien, d'emblée, la personne qui a fait la
plainte doit recevoir les conclusions de la plainte, par exemple?
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Me Paquin, je vais vous
demander, comme on fait d'habitude, de vous nommer puis, par la suite, de
répondre.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Mathieu Paquin, Direction des
affaires juridiques, Santé et Services sociaux.
En fait, la
transmission des conclusions de l'examen de la plainte à l'auteur de la plainte
sont... lui sont transmises par le commissaire. C'est prévu à 579.
• (11 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fortin : Non, j'ai une autre question, donnez-moi juste une petite
seconde.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui.
M.
Fortin : Merci. O.K. Un
des... un des éléments qui sont ressortis, entre autres, là, à travers
l'histoire de la... de La Victorienne puis qui, pour moi, comme
député, là, me sont apparus évidents, c'est : encore faut-il, pour qu'une histoire comme celle-là sorte au grand jour, que
la plaignante, dans ce cas-ci, ou... mais que les gens qui formulent une
plainte choisissent, disons, de...
d'informer les médias de l'existence de cette plainte-là. Est-ce qu'il y a un
processus par lequel c'est automatiquement rendu public, les conclusions
de l'examen d'une plainte comme celle-là?
Le Président (M. Provençal)
: M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je vous dirais que non, puisqu'il n'y a pas... il n'y a pas de mécanique spécifique pour rendre publiques, mettons, sur le
fait, les conclusions d'une enquête, mais possiblement que... là, il faudrait
que je m'informe, mais possiblement qu'il y
a de l'information publique comme telle, mais il faut faire attention aussi... la préservation aussi de la confidentialité des
plaignants, tout ça, dont on veut encourager les gens à faire des signalements
ou des plaintes. Donc, il y a tous ces éléments-là. Mais actuellement, de la
manière que c'est dans les obligations des commissaires locaux, c'est de
traiter ces plaintes-là dans la confidentialité et de faire le lien et les
recommandations au C.A. de l'établissement
et également d'en assurer le suivi, en fait, puis le comité de vigilance a la
responsabilité, le comité de vigilance de l'établissement, d'assurer le
suivi des recommandations des commissaires.
M. Fortin : Le processus de confidentialité des usagers, là, des patients,
effectivement, doit en tout temps être respecté.
Puis là on ne vous demande pas de, tu sais, d'étaler les détails d'une
personne, de son nom, sa... mais... mais il y a un entre-deux. Entre
simplement n'avoir aucun mécanisme, comme vous dites, là, de diffusion de
conclusions d'examens suivant une plainte
puis, disons, un document qui est caviardé, là, comme ceux que ma collègue a
déjà reçus, là, suite à des demandes
d'accès à l'information, où la page au complet est juste noire, il me semble
qu'il y a un entre-deux, là, où on serait capable de mettre un mécanisme
en place pour s'assurer qu'une population est au fait, par exemple, dans ce cas-ci, qu'une résidence ou une
ressource a eu des plaintes formulées à son égard et que le commissaire
a eu des... des conclusions, que ce soit positif ou négatif, là.
Le Président (M. Provençal)
: M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
On m'indique qu'il y a certaines informations qui sont rendues publiques. Les
recommandations du commissaire sont rendues publiques. Donc, c'est dans le
rapport annuel de l'établissement.
M. Fortin : ...elles sont rendues publiques un... bien, un an plus
tard, là, c'est-à-dire quelques mois plus tard, dépendamment du moment de la...
de l'examen, mais... mais il n'y a pas d'autre mécanisme instantané, disons,
là, il n'y a pas de publication sur le site Web du ministère, il n'y a pas
de... il n'y a pas d'avis, là, qui peut être envoyé, il n'y a pas de journalistes qui peuvent s'inscrire puis dire : Chaque
fois qu'il y a un examen qui revient, moi, je veux y avoir accès. Il n'y a pas de députés régionaux qui
peuvent s'inscrire à une liste en disant : S'il y a une plainte à l'égard
de quelque chose dans ma
circonscription, je veux le savoir ou, s'il y a un examen qui est complet par
rapport à une plainte qui se fait, j'aimerais ça le savoir. Il n'y a pas
de mécanisme comme ça. Il y a juste le rapport annuel?
M. Desharnais (Daniel) : C'est
dans le rapport annuel, oui, effectivement.
M. Fortin : Et est-ce que vous trouvez que c'est satisfaisant, M. le
ministre?
M. Dubé : Bien,
ce que je... ce que je pense, c'est que maintenant qu'on a non seulement des
usagers, mais qu'on a la participation de plusieurs personnes sur le
conseil d'établissement où vont se faire ces rapports-là, si ces gens-là jugeaient que c'est à
propos de publier une certaine information tout en respectant... je pense que
c'est le conseil d'établissement qui pourrait prendre cette décision-là.
Je pense qu'il faut... Moi, la...
D'abord,
premièrement, il faut comprendre que, quand il y a des rapports comme ça sur
des plaintes, la première chose à
faire, c'est de s'assurer que le problème est réglé, hein? Parce qu'on
s'entend, comme dans le cas que vous mentionnez, si la meilleure décision, dans
ce cas-là, c'était de fermer la place, bien là, les gens le savent, puis c'est fermé, puis etc. Mais je pense qu'il faut
trouver... Puis en plus du rapport annuel, comme je vous dis, maintenant qu'on
va avoir très clairement, puis on va le voir
dans la section du... de la participation des usagers au conseil
d'établissement... je pense qu'on va s'assurer que, s'il y avait une publication plus détaillée à faire, elle pourrait être demandée par
les usagers au conseil
d'établissement. Moi, c'est comme ça que je le vois, pour que ça puisse se
faire le plus rapidement possible.
M. Fortin : Mais, quand vous dites «une publication plus détaillée»,
là, puis je comprends qu'on va le voir dans... éventuellement, mais ça, ce que
vous êtes en train de me dire, c'est que le conseil d'établissement pourra
décider de là où il veut faire une publication plus ouverte.
M. Dubé : Une mise en garde, une
mise en garde, par exemple. Supposons que, dans le cas... dans le cas de... du dossier dont vous parlez, là, dans votre
région, est-ce que le conseil d'établissement, parce qu'il aura été saisi de la
plainte, parce que, hein, on s'entend, le... là, je ne parle pas du commissaire
national mais du commissaire aux plaintes, vient dire : Écoutez,
moi, j'ai ce problème-là à telle place, bien là, dépendamment de l'ampleur du
problème, de la gravité, puis etc., est-ce
qu'un usager pourrait dire : Est-ce qu'on pourrait informer la population
de ce qui se passe là? Moi, je pense que c'est un des rôles du... des
usagers, là. Puis là ce sera au P.D.G. et ce sera à son équipe de dire :
Effectivement, on pourrait peut-être mentionner qu'on est en train de regarder
ce... Je pense que c'est ça qu'on veut faire
en termes de philosophie. Puis vous avez raison de dire : Est-ce que c'est
juste le rapport annuel au bout d'un an? Moi, je pense que c'est plus
que ça, mais le comité des usagers va devoir être très impliqué au niveau du
conseil d'établissement.
M. Fortin : Bien, le comité des usagers, vous voulez dire les trois
représentants des usagers, là?
M. Dubé : Les représentants, c'est
ça, oui.
M. Fortin : Puis on est à trois, mais on n'a pas rediscuté de...
M. Dubé : Oui, mais ça, on va y
revenir.
Le Président (M. Provençal)
: ...la composition.
M.
Dubé : On va y revenir la
semaine prochaine, parce qu'on a les ajustements nécessaires qu'on déposera,
là, mais je pense que c'est vraiment... puis je suis content d'avoir votre
question, mais, moi, c'est vraiment les usagers qui vont faire une
différence, là.
M. Fortin : Oui, je comprends votre... votre raisonnement, disons. Pardon?
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Fortin : Non, non, c'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y, allez-y.
M. Fortin : Ça avait l'air drôle.
Le Président (M. Provençal)
: C'est parce qu'il y a...
M. Fortin : Ah!
je suis désolé, ce ne sera pas long.
Le
Président (M. Provençal)
: ...le député de Saint-Henri—Sainte-Anne veut s'assurer que je ne l'oublie pas.
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Fortin : Je comprends votre point, M. le ministre.
Cependant, comprenez notre... notre... pas appréhension, mais mise en
garde par rapport à ce processus-là, c'est-à-dire, il y a trois usagers sur le
comité, en ce moment, puis on y reviendra,
mais ils vont être minoritaires, d'une façon ou d'une autre, là, j'ose croire,
sur le comité d'établissement. Alors,
est-ce qu'ils ont vraiment les pouvoirs, les leviers pour s'assurer que... si
eux jugent que c'est nécessaire, que ce soit rendu public? C'est pour ça
que d'avoir un mécanisme systématique...
M. Dubé : Tout à l'heure... Je veux
juste... pas vous reprendre, mais...
M.
Fortin : Non, ça va.
M. Dubé : Moi, ce que j'ai dit,
c'est en ajout de ce que M. Desharnais a dit. Quand on va voir 606 tout à l'heure, c'est le commissaire aux plaintes
national qui va dire : Voici c'est quoi, la procédure. Est-ce qu'il
pourrait aller... puis peut-être que c'est ça dont on doit prendre note,
suite à votre question, est-ce qu'il pourrait décider, Daniel, en disant :
Bien, moi, je veux m'assurer que, dans tel cas, les plaintes devraient être
communiquées? Tu sais, ça pourrait faire
partie de 606, ça, alors... Puis je pense que votre question, moi, je la trouve
très à propos, honnêtement, mais je vous ai dit : En plus de 606, est-ce que les usagers, maintenant, qui
ont un comité des usagers très clair, qui ont des représentants au
conseil d'établissement... Moi, je fais juste dire : Ça va s'ajouter à
606. Ce serait ma suggestion, M. le Président.
M.
Fortin : Juste une dernière chose là-dessus puis... avant
que mon collègue s'exprime également, mais le 606, là, il ne peut pas
venir empêcher le conseil d'établissement de publier quoi que ce soit?
M. Dubé : Au contraire, moi, je...
en tout cas, je pense qu'il est fait dans... la procédure d'examen, O.K., peut prévoir une disposition complétant celles
applicables au... Santé Québec au traitement de ces plaintes. Si, dans le cas de... Ce que je pense que vous recherchez, là,
c'est comment on avertit la population qu'il y a un problème à quelque part. Bien, moi, je pense que, si ça devrait faire
partie de cette procédure-là, je pense que, quand on regardera 606 tout à l'heure,
moi, je pense que c'est un bel endroit pour en parler, là.
M.
Fortin : Mais ce que vous me dites, c'est que vous ne
pensez pas que systématiquement un rapport d'examen doit être rendu
public.
M. Dubé : Bien, je veux faire
attention sur la... sur la question de la confidentialité. Je pense que... Vous
savez comment c'est délicat, ces choses-là, là. Puis, entre le clavardage dont
vous parliez tout à l'heure versus une transparence qui protège la confidentialité,
je pense qu'on peut trouver des compromis corrects, mais voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député de
Pontiac?
M. Fortin : Bien, pour l'instant, oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
vous aviez quand même posé plusieurs
questions hier sur le 581, puis je vous avais dit que vous pourriez poursuivre
ce matin. Alors, poursuivez.
• (11 h 30) •
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le Président. Bonjour à tout le monde
également. On se laissait sur une question hier par rapport à la personne
contre laquelle une plainte a été formulée. Cette personne-là participe au
processus en fournissant ses
commentaires une fois la plainte lui ayant été communiquée. Par contre, ma
compréhension de 581, c'est que cette
personne-là, elle, ne reçoit pas du commissaire les conclusions de la plainte
qui la vise, elle. On s'était laissé, je pense, directement sur votre
réponse, vous aviez dit... on a dit : La suite demain.
M. Dubé : O.K., mais je pensais que
c'était réglé, ça, cette question-là.
M. Cliche-Rivard : Non.
M. Dubé : O.K., c'est beau.
Le Président (M. Provençal)
: On va pouvoir le régler rapidement,
par exemple.
M. Cliche-Rivard : Peut-être.
M. Dubé : Oui, ce serait une bonne
idée. Je pensais que Me Paquin avait conclu là-dessus.
Le
Président (M. Provençal)
: Il y avait eu des éléments de réponse qui avaient
été donnés en lien avec cette question-là.
M. Dubé : Mais ça avait tombé sur
l'heure précise de fermeture.
Le Président (M. Provençal)
: Exact. Alors, Me Paquin, est-ce que
vous auriez des choses à ajouter ou vous voudriez que le député reformule sa
question?
M. Paquin (Mathieu) : Non, M. le
Président, je n'ai pas besoin que la question soit reformulée. En gros, si ma mémoire est bonne, ce qui avait été dit, c'est
que 581 ne prévoit pas expressément la transmission des conclusions à la
personne, le cas échéant, concernée par la plainte, et, M. Paré, il me
semble, avait répondu quelque chose de l'ordre de : Dans la vraie vie, ça lui est envoyé. En fait, 581, ce qu'il
vise a priori, c'est que la personne qui est en mesure de donner suite
aux recommandations reçoive les recommandations du commissaire, parce qu'entre
autres, dans certains cas, si le service qui aurait dû
être rendu n'a pas été rendu, ce n'est peut-être pas attribuable à un auteur
précis. Ça fait que, dans ce cas-là,
évidemment, on ne peut pas en trouver, ça fait qu'il faut aller chercher
quelqu'un en autorité pour dire : Bien, voici des recommandations.
Donc, c'est pour ça que 581 est rédigé ainsi.
Par ailleurs, une réponse, éventuellement,
risque de vous être familière : c'est que 606 permet précisément au commissaire national d'établir une procédure
d'examen des plaintes qui va comporter des dispositions qui complètent
celles applicables au sein de Santé Québec, au traitement de ses plaintes.
Donc, la procédure va venir rajouter des détails que la loi n'a pas prévus pour
dire : Bien, dans tel ou tel cas, les recommandations seront transmises à
la personne qui a posé, disons, l'acte fautif.
M. Cliche-Rivard : Et j'apprécie, et
vous le dites, la réponse est familière, parce que vous référez ou on réfère
souvent à 606. Par contre, il y a des choses... et, la dernière fois, vous
m'avez parlé d'un choix éditorial, vous faites
des choix éditoriaux de qu'est-ce qui va dans la loi puis qu'est-ce qui va
aller dans la procédure de réglementation du commissaire national.
Alors, ma question est la suivante :
Qu'est-ce qui guide vos choix à l'effet de qu'est-ce qui doit se retrouver dans
la loi, puis qu'est-ce que, finalement, vous nous renvoyez à 606, on verra?
M. Paquin (Mathieu) : À 581, je
dirais, il y a un objectif, d'abord et avant tout, d'efficacité. On vise la
personne qui a l'autorité pour assurer le suivi des conclusions parce qu'on
veut que les conclusions soient suivies, donc on vise la personne qui a
l'autorité pour assurer le suivi des conclusions. C'est ce qu'on vise ici. Puis
c'est aussi d'essayer d'avoir un régime qui soit suffisamment concis pour qu'un
usager raisonnablement informé soit capable de le comprendre et d'avoir une idée de ce qui va se passer avec sa
plainte, sans entrer dans un détail, peut-être, souhaitable, mais qui, à
un moment donné, risque d'y perdre tout le monde. Évidemment, je ne prétends
pas qu'il y a une seule source de vérité là-dessus, mais c'est un peu ce qui a
guidé le choix dans la rédaction des articles qui sont à l'étude en ce moment.
M.
Cliche-Rivard : Donc, quand vous nous référez à 606, c'est parce
que, dans votre analyse, c'est... je ne sais pas quel adjectif vous utiliserez,
là, mais ce n'est pas primaire à la compréhension... ou nécessaire à la
compréhension du mécanisme de suivi de la plainte que va faire l'usager,
raisonnablement informé, de la lecture de la loi.
M. Paquin (Mathieu) : C'est exact,
M. le Président.
M. Cliche-Rivard : On gardera ça
donc en banque pour les questions suivantes.
Le Président
(M. Provençal)
: Quand on va reprendre le bloc de 600 et suivants, là, on devrait avoir
plusieurs réponses à certaines interrogations.
M. Cliche-Rivard : C'est ce que je
me dis. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions? Oui, M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Bon. Dans notre échange, il y a quelques instants,
le ministre a, en partie, avec raison, beaucoup fait référence à la nécessité de confidentialité dans
la transmission éventuelle des résultats d'examen. Je vous soumettrais... En
fait, en fait, ce qu'il nous disait, c'est que ça prend un équilibre, là. Je
vous soumettrais que, lorsque les plaintes font référence à des sites
d'hébergement, que ce soit un CHSLD, que ce soit une ressource intermédiaire,
que ce soit autre, je vous soumettrais que
l'ensemble des résidents devraient avoir accès à l'examen... des résidents ou
de leur... des personnes qui ont charge de leurs échanges avec le
ministère devraient avoir systématiquement ces résultats-là. Parce que, dans
beaucoup de cas, un membre de la famille qui place quelqu'un dans une
institution, dans un établissement comme
ceux-là, on n'a pas la... on n'a pas le détail de ce qui se passe au quotidien,
on fait confiance au système. Mais quand
il y a des manquements majeurs, là, ou des manquements point, je crois que
l'ensemble des résidents ou de leurs proches sont en droit d'avoir accès
à cette information-là, encore en protégeant la confidentialité.
Mais là on ne parle pas d'un service ici et là
qui a pu manqué... d'un patient ici et là qui a pu avoir une situation
particulière où il n'y a pas eu, à l'hôpital, ou au CLSC, ou ailleurs, le
service auquel il s'attendait, là, on parle
de conditions d'hébergement, souvent. Je vous soumettrais que la situation est
différente que dans le reste du réseau et que, selon notre opinion, là,
l'ensemble des résidents ou de leurs proches devraient être informés.
M. Dubé : ...par exemple, d'un acte
ponctuel dans un hôpital, là. Je pense, c'est ça que vous voulez dire.
M. Fortin : Exact. Vous avez...
M. Dubé : Moi, j'aime beaucoup ce
point-là, puis je viens de dire à M. Desharnais, là, je pense que ce qu'on
pourrait faire, quand on va faire 606, là, après vos différentes questions, on
pourrait peut-être dire qu'est-ce qu'au minimum
ça peut conclure... ça peut inclure. Prenons le temps, là. Je ne sais pas si on
sera rendus à 606... à quelle heure, là, mais je pense qu'on pourrait avoir ça,
comme qu'est-ce qui est le minimum qui devrait être dans la procédure, tu sais,
une procédure de communication avec les usagers ou quelque chose comme ça, là,
qui... Bien, Daniel, je pense qu'on peut regarder ça
pour... Moi, j'aime beaucoup ça, ce point-là. Parce que, tu sais, je me mets à
la place, vous avez raison, là, des
résidents de CHSLD qui savent qu'il y a eu une enquête, bien, il y a un minimum
qu'ils doivent savoir, tout en respectant... J'aime beaucoup ce
point-là, M. le député.
On va trouver... Si ça ne vous dérange pas, je
le ferais dans 606, puis ça donne peut-être le temps à nos légistes, là... Des fois, on fait ça quand on
dit : Il y aura... On parle de procédure, hein, à 606? Il me semble, c'est
le mot qui est utilisé, et d'avoir un
minimum d'information... En tout cas, on va penser à quelque chose, là, d'ici
ce temps-là, puis...
M. Fortin : ...
M. Dubé : Oui.
M. Fortin : Bien, j'apprécie, M. le ministre, mais juste... Le 606,
juste parce qu'il fait référence à la procédure d'examen des plaintes, vous
considérez la communication de ce résultat d'examen là faisant partie de la
procédure d'examen?
M. Dubé : Oui, moi, je pense que
oui. Je pense qu'on peut faire ça. Parce que votre point... Ce qu'on a vu dans
certaines plaintes... puis, vous savez, on en a déjà parlé au début du
processus, là, excusez-moi, de p.l. n° 15, là, on est... même au début de l'été. Moi, ce qui me tracassait dans
d'autres cas, là, puis celui de Montréal qu'on ne nommera pas le nom,
c'était que les plaintes ne sont pas connues assez rapidement. Tu sais, c'est
que tu dis : Comment ça se fait qu'on entend parler de ça aujourd'hui, six
mois après? Puis on aurait pu peut-être éviter d'autres choses qui étaient
arrivées, similaires. C'est un peu ça, notre... Alors, moi, c'est pour ça que
je le mettrais dans le processus, là.
M. Fortin : Bien, réfléchissons-y collectivement puis on s'en reparle...
M.
Dubé : Puis pensez-y de votre côté aussi, parce que
moi... C'est pour ça que, tantôt, dans... Dans un hôpital, c'est une chose,
c'est ponctuel, c'est une chirurgie, c'est un traitement, mais, dans des
établissements comme les CHSLD ou RI, là, je trouve que c'est un très
bon point que vous soulevez là.
M. Fortin : O.K., on s'en reparle au 606.
M. Dubé : O.K., c'est beau. Très
bien.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
le 581? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 581 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. 582. M. le ministre.
M. Dubé : Bon, oui.
Une voix : ...
M. Dubé : Merci, Mylène.
Alors :
«582. Le
commissaire doit être informé des mesures prises, le cas échéant, pour donner
suite à une recommandation qu'il a transmise en vertu de
l'article 581.
«Le commissaire en informe à son tour l'auteur
de la plainte.»
Et c'est là que l'auteur de la plainte est
informé. Alors, l'article... Le commentaire : L'article 582 du projet
de loi prévoit l'obligation d'aviser le commissaire des mesures prises pour
donner suite à ces recommandations.
Il précise que l'auteur de la plainte doit aussi
être informé par le commissaire. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions sur le
582? M. le député de Pontiac.
• (11 h 40) •
M.
Fortin : Mais je ne pense pas que c'est exactement ce à quoi
on faisait référence tantôt, là, parce que, là, on vient dire : «Le
commissaire doit être informé des mesures prises, [...], pour donner suite à
une recommandation...» Alors, le commissaire, une fois qu'il transmet,
par exemple, l'information au P.D.G., là, le P.D.G. doit lui revenir avec : Voici ce que j'ai mis en place ou ce
que j'ai modifié, ce que... ou voici, mon plan de match, à tout le moins, là,
pour la suite des choses.
M. Dubé : Je vous donnerais
l'exemple, là, que je pense qui est connu, puis l'information a été publique,
c'est ce qui est arrivé au Lakeshore. On a nommé un... Suite à des plaintes, on
a nommé un enquêteur. L'enquêteur est arrivé avec des recommandations. C'est
une dame, Francine...
Une voix : Francine Dupuis.
M.
Dubé : ...Francine Dupuis, qui est ancienne P.D.G. au Jewish, qui est
allée faire son rapport. Puis une fois que le rapport... bien, tout le rapport
a été soumis. Alors, c'est vraiment la procédure dont on parle ici, là.
M.
Fortin : Oui. Là, on parle d'un cas qui était quand même à
grande échelle, médiatisé, c'est-à-dire que... et, de mémoire, la commissaire
avait même fait un point de presse pour expliquer publiquement les conclusions
de son rapport.
M. Dubé : Mais,
à petite échelle, je pense qu'on peut faire sensiblement la même chose.
M.
Fortin : O.K. C'est à dire, les
conclusions du rapport peuvent être discutées sur la place publique aussi.
M. Desharnais
(Daniel) : ...
M. Dubé : O.K.
Daniel me dit que c'est ce qui est fait actuellement, mais on ne les voit pas
tous parce que, là, comme vous le dites, quand il y a un point de
presse...
M.
Fortin : Bien, ça devient évident pour
vous, moi puis n'importe qui écoute LCN ce jour-là.
M. Dubé : Oui.
M.
Fortin : Mais là, ici, à plus petite
échelle, quand vous dites que ça peut être fait également... C'est parce qu'en
fait le jour du...
M. Dubé : On parle d'informer le commissaire, là. Je pense
que dans l'article 582, M. le Président, si vous me permettez de...
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
exactement ça.
M. Dubé : ...le commissaire, lui, il dit : J'ai fait...
Puis rappelez-vous, c'était une des plaintes qui... en fait, je peux le dire, quand ils sont venus en commission... tu
sais, des fois, ils nous disent : On n'est pas sûr que nos recommandations
sont suivies. Hein, vous vous souvenez, ils ont dit ça quand ils sont venus en
commission.
M.
Fortin : Oui.
M. Dubé : Alors,
ici, 582, c'est vraiment pour... le commissaire doit être informé que ses
recommandations vont faire l'objet de
mesures spécifiques, puis je pense que c'est juste ça que ça dit ici. On n'est
pas tellement au niveau de la communication. Je peux-tu dire ça? On est
plus dans...
Le Président (M.
Provençal)
: On a un
devoir d'informer le commissaire.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Et, par
la suite, le commissaire, une fois qu'il est informé, ça va lui permettre de
donner suite aux recommandations et il va pouvoir en informer la personne qui a
reçu la plainte.
M. Dubé : L'auteur
de la plainte. On n'est pas tellement... c'est peut-être moi qui allais trop
loin. On n'est peut-être pas dans la communication ici, là.
M. Fortin : Oui, parce que c'est ça, votre... tu sais, dans... puis
j'utilise votre exemple du Lakeshore, mais la commissaire a fait son point de
presse public pour dire : Voici mes recommandations. Est-ce que, par la
suite, l'établissement a fait le même exercice pour dire...
M. Dubé : Oui,
oui.
M.
Fortin : ...public, pour dire : Voici
ce qu'on a modifié, etc.?
M. Dubé : Bien,
c'est ça. Si je peux vous... Dans ce cas-ci... Puis là, je ne sais pas comment
le commissaire a été informé parce que je ne
me souviens pas, dans le cas du Lakeshore, quel était le rôle du commissaire,
mais il y avait eu tellement de
plaintes, il y en avait eu plusieurs, hein, dans le cas de Lakeshore, mais il y
a une chose que... L'enquêteur, donc
Mme Dupuis, qu'on avait engagé, elle, elle s'est assurée de regarder ses
recommandations et le plan d'action du nouveau P.D.G.
M.
Fortin : Parce que le plan d'action était
déjà là.
M. Dubé : Parce
que, vous savez que, dans ce cas-là, on a remplacé le P.D.G., hein, entre
temps, puis le nouveau P.D.G. a soumis un plan d'action de, je ne sais pas,
91 actions spécifiques. Alors, cette rétroaction entre les recommandations
et les plans d'action ont été faits de cette façon-là.
M.
Fortin : Puis là, c'est ça qu'on vient dire. Là, ici, on
parle d'un enquêteur spécial, là, mais le commissaire aux plaintes...
dans le traitement normal, on parle du commissaire aux plaintes local et
régional.
M. Dubé : Exactement, exactement.
C'est bon, Daniel?
Une voix : ...
M. Fortin : Donc, les 91 recommandations dans ce cas-là, le suivi
de ça doit être envoyé au commissaire en tout temps, puis c'est un suivi
régulier. Par exemple, tu sais, le commissaire doit être informé des mesures
prises pour donner suite. Dans les 91 recommandations, là, il y en a
peut-être qui ont été mises en place six mois plus tard, il y en a peut-être
qui ont été mises en place un an plus tard. Il y a-tu un suivi régulier qui
doit être fait ou c'est juste : Je vous informe une fois, voici où on s'en
va, puis c'est ça qui est ça?
M. Desharnais (Daniel) : En fait, il
y a deux choses, il y a le travail du commissaire local, là... puis je n'ai pas
le détail du travail du commissaire local dans le cas du Lakeshore. Bon, il y a
eu l'enquêtrice, Mme Dupuis, qui a été nommée en lien avec les faits
rapportés au Lakeshore. Elle a fait son rapport. Elle a rendu public son
rapport avec plusieurs recommandations. De
la manière que le suivi est fait en lien avec ce rapport-là, naturellement,
c'est l'établissement qui est en charge de la mise en place des
recommandations, mais il y a un suivi qui est fait au ministère, dans ma
direction générale, en collaboration avec l'enquêtrice qui nous aide pour
s'assurer que les suivis sont faits de façon appropriée dans l'établissement.
Mais l'établissement est le premier responsable. Naturellement, la commissaire locale, puisqu'elle est responsable de s'assurer
de la qualité des services ou de recevoir les plaintes, c'est sûr qu'elle a, en
sa qualité de commissaire locale... et
également qu'elle se rapporte au conseil d'administration puis également au
comité de vigilance de l'établissement, c'est sûr qu'elle a un lien à
avoir dans le suivi de ces recommandations-là aussi.
M. Fortin : O.K. La deuxième partie du 582, là, «le commissaire en
informe à son tour l'auteur de la plainte», ça, c'est quelque chose qu'on...
Est-ce que ça, c'est quelque chose qu'on doit aussi discuter dans le 606, ça?
C'est à dire, tu sais, si le 606 nous permet de dire, par exemple, là,
j'utilise l'exemple qu'on a utilisé il y a quelques instants, à l'ensemble des résidents d'un CHSLD : Bien, voici le
résultat de l'examen de la plainte, mais voici aussi les actions qui
sont prises en lien avec les recommandations du commissaire, alors est-ce qu'on
pourrait mettre le même genre... est-ce que c'est à 606 l'endroit pour mettre
le même genre de mécanisme pour que les usagers reçoivent tant l'examen de la
plainte que les recommandations ou les actions qui en découlent?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, oui, ça peut être discuté à 606 puisqu'on parle qu'à 606 c'est que le commissaire national établit la procédure d'examen
des plaintes. Donc, dans la procédure d'examen des plaintes, il y a comment le commissaire reçoit et traite une
plainte en fonction... ou un signalement en fonction de ce qu'il reçoit comme
information, mais ça va jusqu'à dans la communication. Donc là, dans la
communication, c'est la communication des recommandations, la communication des
suivis, la procédure va pouvoir également prévoir ça.
M. Fortin : O.K., ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres... Oui, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Les
recommandations qui sont formulées, là, c'est quoi, leur valeur ou leur force
face à l'établissement? Tu sais, est-ce qu'elles doivent absolument être
appliquées? Parce qu'une recommandation, je vous recommande quelque chose, mais vous n'êtes pas liés, vous n'êtes pas
obligés. C'est quoi, la valeur qui est entendue?
Le Président (M. Provençal)
: ...M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : ...pas de
problème. En fait, vous avez raison, là, une recommandation demeure une recommandation et, par l'obligation des
autorités à cet égard là, c'est de faire en sorte qu'il y a un geste qui soit
posé pour corriger une situation... qui sont en lien avec les
recommandations, donc pour l'atteinte des objectifs en lien avec la
recommandation. Mais je ne peux pas... je ne pourrais pas vous dire que toutes
les recommandations sont suivies à la lettre, mais c'est sûr qu'il y a des
gestes qui sont posés pour atteindre l'objectif de la recommandation.
M. Cliche-Rivard : O.K., donc la
faute ou le problème décelé, ça, doit être corrigé, ça, c'est liant, là, ça?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, et...
M. Cliche-Rivard : Il n'y a pas de
discrétion là-dessus, évidemment, il faut que les services soient rendus
correctement?
M.
Desharnais (Daniel) : Non, il y a une obligation des autorités d'en
faire le suivi auprès du commissaire. Et le commissaire peut toujours
dire : Bien, écoutez, les gestes que vous avez posés en lien avec ma
recommandation ne sont pas appropriés, je vous demande d'aller plus loin.
M.
Cliche-Rivard : Donc, ça, c'est possible, parce qu'encore une fois je
demande, c'est une volonté, là, c'est un conseil. Bien...
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, tout à fait. L'imputabilité du commissaire est dans le
traitement de la plainte, le traitement
diligent, dans la communication auprès de l'usager, et également de s'assurer
de mettre fin à des situations malencontreuses et de faire... de
formuler des recommandations auprès des autorités. Et l'imputabilité des
autorités, c'est de faire les corrections en lien avec une situation
malencontreuse.
M. Cliche-Rivard : Donc, on pourrait
décider, du côté de l'établissement, de régler le problème d'une autre façon
que celui qui est recommandé. À la limite, c'est possible dans la mesure où le
problème est réglé.
M. Desharnais
(Daniel) : Dans la mesure où le problème est réglé, oui.
M. Cliche-Rivard :
O.K. Et ça, l'imputabilité face au fait que le problème est réglé, ça,
c'est... ça vient de l'obligation légale du conseil d'établissement d'assurer
les services tels que définis par Santé Québec.
M. Desharnais (Daniel) : Du P.D.G. du conseil
d'établissement et, également, je mettrais du comité de vigilance et qualité
qui est en charge du suivi des recommandations du commissaire également. Et
tout ça, il y a une rétroaction qui est faite sur les gestes qui sont
posés pour corriger les situations en lien avec les recommandations du
commissaire.
M.
Cliche-Rivard : Qui eux pourraient dire... ou forcer le conseil
d'établissement — c'est
dans ce sens-là que ça se passerait — à adopter les
recommandations, à les mettre en oeuvre. Là, il y aurait un lien hiérarchique.
• (11 h 50) •
M. Desharnais
(Daniel) : Vous voulez dire le commissaire?
M.
Cliche-Rivard : Non, le commissaire, on a compris qu'il n'y en avait
pas, mais qui pourrait exiger la mise en oeuvre des recommandations au conseil
d'établissement?
M. Desharnais
(Daniel) : Qui pourrait exiger la mise en oeuvre des recommandations?
Bien, en fait, le commissaire peut toujours, dans ses fonctions, s'assurer,
avec le... Bien, en fait, le comité de vigilance et de qualité doit s'assurer du
suivi du... À votre question, c'est le comité de vigilance et de qualité qui
doit s'assurer du suivi des recommandations et à savoir si elles ont été
appliquées.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Et, par exemple, le commissaire n'est pas
satisfait du suivi à 582, fait un commentaire en disant : Je ne suis pas
satisfait de ton traitement de mes recommandations. Le commissaire, à ce moment-là, s'il ne voit pas de réaction ou de
correction, à qui il peut s'adresser en haut, là, pour faire le suivi ou la
critique?
M. Desharnais
(Daniel) : Dans la situation actuelle ou...
M.
Cliche-Rivard : Bien, dans ce que prévoit le p.l.
M. Desharnais
(Daniel) : Dans ce que prévoit le p.l., bien, naturellement, il
pourrait... puisqu'il y a un lien hiérarchique
qui s'établit entre le commissaire national... il pourrait en aviser le
commissaire national, et le commissaire national, de ce fait, pourrait
également en aviser le conseil d'administration ou le PCD de Santé Québec.
M.
Cliche-Rivard : De Santé Québec.
M. Desharnais
(Daniel) : Exact.
M.
Cliche-Rivard : Donc, c'est de cette façon-là que le commissaire local
pourrait dire : Écoute, là, on a un problème. Moi, j'émets un rapport, il
n'est pas suivi. Je fais des recommandations, elles ne sont pas suivies. Je
vais voir mon commissaire national, puis lui, il va faire un suivi avec le
P.D.G. qui va descendre en bas.
M. Desharnais (Daniel) : Tout à fait. Le
président-chef de la direction de Santé Québec qui se ferait porter une
situation de cette nature-là serait légitimé d'appeler le P.D.G. de
l'établissement puis de dire : Bien, je suis inquiet...
M.
Cliche-Rivard : On a problème.
M. Desharnais
(Daniel) : ...vous avez eu des recommandations, et les rapports que
j'ai de la commissaire nationale ou du commissaire national sont à l'effet que
vous n'appliquez pas les recommandations. J'exige un plan d'action, ou il
pourrait confier à un de ses vice-présidents la responsabilité d'en assurer le
suivi.
M. Dubé : Puis
je vous dirais que c'est la principale fonction du commissaire national aux
plaintes, c'est de s'assurer que ça va... Quand je vous parle de coordination,
là, c'est de s'assurer que ça monte jusqu'en haut puis qu'on peut agir. On a un
levier puis le président et chef de la direction a un levier sur le P.D.G. pour
dire : Comment ça se fait que ces recommandations-là n'arrivent pas?
M.
Cliche-Rivard : Exact. Mais c'est ça, c'est ce suivi-là
hiérarchique que je voulais voir, là, par en haut puis jusqu'en bas. Parce
qu'il n'y a pas de lien hiérarchique ou d'obligation entre le commissaire et le
conseil d'établissement...
M. Dubé : Non, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : ...il faut monter
en haut puis redescendre.
M.
Dubé : On va le voir tantôt, là, puis c'est vraiment une
bonne question, le commissaire national se rapporte au conseil
d'administration de Santé Québec.
M. Cliche-Rivard : De Santé Québec.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: ...définir ses fonctions à 606.
M. Dubé : Oui, bien, c'est ça, mais
je veux le dire pour... parce qu'on était dans ce coin-là...
M. Cliche-Rivard : Oui, ça nous aide
à...
M. Dubé : ...ça nous prépare pour la
section 600, là.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va? Oui, Mme... Ça va,
M. le député?
M. Cliche-Rivard : Oui, ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Setlakwe : Merci. J'ai peut-être
une petite question. Moi, en lisant le libellé... évidemment, on n'a rien contre le libellé à 582, on dit que le commissaire
doit être informé, mais on n'est pas en train de prévoir, là, c'est vraiment
légal, là, des obligations des acteurs qui doivent faire monter l'information
ou qui doivent informer le commissaire des
mesures qui ont été prises. Est-ce qu'on va préciser tout ça dans la procédure
ou est-ce que vous trouvez que c'est suffisamment clair? Tu sais, on ne
dit pas nécessairement qui doit poser les gestes. Il n'y a pas d'obligation
légale, il n'y a pas de délais. C'est un peu lousse, là, si vous me permettez
l'expression.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, en fait, ici, je dirais que le... Bon, le
commissaire doit être informé. A priori, on a transmis les
recommandations à la personne qui avait l'autorité pour les mettre en oeuvre.
Donc, suivant le contexte, la personne qui devrait s'assurer que le commissaire
soit informé du suivi, c'est celle qui avait l'autorité de mettre en oeuvre,
qui est visée à 581. Il n'y a effectivement pas de délais qui sont prévus parce
qu'on peut se figurer que ça va dépendre des cas de figure aussi, peut-être des
cas où ça va être plus simple d'agir rapidement, d'autres ou c'est plus
complexe d'agir rapidement, donc ça prend plus de temps.
Mme
Setlakwe : Oui, je comprends. Merci de la réponse.
Effectivement, 582 doit se lire avec 581, mais... Non, ça va. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 582 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 583. M. le ministre.
M. Dubé : Alors : «Si, à
l'occasion de l'examen d'une plainte, le commissaire constate une pratique ou
une conduite d'un membre du personnel qui
soulève des questions d'ordre disciplinaire, il en avise la personne disposant
de l'autorité permettant de prendre les mesures disciplinaires
appropriées au sein de l'établissement public ou pour le titulaire d'une autorisation ou le prestataire
concerné par la plainte. Dans un tel cas, les recommandations formulées en
vertu du paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 579 peuvent, de
plus, concerner ces questions.
«Cette personne en autorité doit procéder à
l'étude de la pratique ou de la conduite en cause et prendre les mesures qu'elle estime appropriées. Elle fait
périodiquement rapport au commissaire de l'étude et, le cas échéant, des
mesures prises.
«Le commissaire en fait rapport à son
tour à l'auteur de la plainte et, le cas échéant, du fait que l'ordre
professionnel concerné a été avisé de la situation.»
Le
commentaire : L'article 583 du projet de loi détermine qui doit être
avisé par le commissaire lorsque celui-ci constate que les actions d'un
membre du personnel soulèvent des questions d'ordre disciplinaire.
Il prévoit également
que le commissaire doit être informé des suites du processus disciplinaire.
Il ajoute que le
commissaire doit également tenir informé l'auteur de la plainte des suites de
ce processus.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
à 583? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui, M. le Président, le Collège
des médecins s'était prononcé sur cet article-là en disant notamment qu'il y
avait un temps dans le... Dans la loi actuelle, là, il y a des... disons, une
reddition de compte assez claire qui
s'effectue vers le conseil d'administration de l'établissement. Et s'il y a des
mesures qui sont prises à l'égard d'un professionnel, bien, il existe une
obligation d'en informer l'ordre concerné. Eux, ils trouvaient qu'ici, là, on
était... je pense que l'expression qu'ils ont utilisée, c'était un
fondement juridique beaucoup moins clair. Alors, est-ce que cette obligation-là
tient toujours selon vous? Et avez-vous analysé la demande du Collège des
médecins?
Des
voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que vous êtes en mesure de fournir une réponse, Me Paquin?
M. Paquin
(Mathieu) : Je suis en train d'examiner les dispositions.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, je vous laisse un peu de temps pour le faire.
(Consultation)
M. Dubé : Hier, je veux juste vous rappeler qu'on a suspendu
les articles 575.1, 576 et 577, vous vous souvenez?
Le Président (M.
Provençal)
: Donc,
une fois qu'on aura fait le 583, on va revenir à ces trois articles-là.
M.
Fortin : Ah, d'accord!
M. Dubé : C'est
ce que je vous suggère parce qu'après ça on retombe dans les plaintes
concernant médecins-dentistes, ça fait que
je pense que si... Puis on voulait juste vérifier avec ce qu'on appelle...
comment... c'est quoi, son nom exact, la commissaire-conseil aux
qualités et services qui est dans les fonctions actuelles pour s'assurer qu'on était bien correct avec ça, il n'y a pas besoin d'amendement.
Alors, moi, c'est la suggestion que je vous ferais, si vous êtes
d'accord.
M.
Fortin : Avec plaisir.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va
être fait.
M. Dubé : Ça
fait qu'on aurait réglé ce bloc-là aussi, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Lorsqu'on
aura réglé le 583, on...
M. Dubé : On
pourra revenir.
Le Président (M.
Provençal)
: ...puis
il y aura... je vais demander le consentement pour que vous déposiez votre
575.1 parce qu'il n'avait pas été fait.
M. Dubé : Il
n'a pas été déposé, non?
Le Président (M.
Provençal)
: Nous, on
l'avait reçu au niveau du Greffier, mais vous, vous ne l'aviez pas déposé
officiellement.
M. Dubé : O.K.
Parce qu'on attendait de voir les commentaires de la commissaire.
Le Président (M. Provençal)
: Exact. O.K.
Après ça, on traitera le 576 et le 577 pour lequel vous aurez aussi des
amendements.
M. Dubé : Peut-être juste pour vous
informer, quand on fait référence à la commissaire-conseil aux qualités et
services, là, ça, c'est un poste qui est quand même assez récent, qui est au
ministère, mais qui n'a pas de lien hiérarchique avec le
réseau, qui n'a pas, par exemple, de lien hiérarchique avec les commissaires.
C'est ça, le plus gros changement, entre autres, du commissaire national aux
plaintes, c'est que lui, il y a un lien hiérarchique avec... Ça va?
• (12 heures) •
Des voix :
...
Le Président (M. Provençal)
: Quand vous jugerez à propos de
reprendre la parole, vous me faites signe, Me Paquin. Ça va? Allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Oui. La
disposition précise n'a pas été reprise dans le projet de loi, essentiellement,
parce que toute personne peut faire une
plainte disciplinaire auprès d'un ordre professionnel si elle estime qu'il y a
une faute qui a été commise. Alors, on ne verrait pas ce qui empêcherait le
conseil d'administration ou une autre personne responsable qui reçoit les
recommandations d'un commissaire ou un commissaire lui-même de s'adresser
directement à un ordre professionnel.
M. Fortin : Je comprends. Je suis d'accord avec vous. Il n'y a rien qui
les empêche de faire ça, mais je pense que
le collège vient nous dire : Assurez-vous que ce soit fait. On ne veut pas
une situation où, justement, il y a une pratique ou une conduite d'un
membre qui soulève des questions d'ordre disciplinaire puis l'ordre n'en entend
pas parler.
M. Dubé : Me Paquin,
l'inquiétude du député par rapport à la recommandation ou, en tout cas, la
suggestion du Collège des médecins, c'est de s'assurer que tout ce qui doit
être fait comme plainte est fait. C'est ça?
M.
Fortin : Bien, eux, ce qu'ils disent, c'est : Quand le
commissaire constate une pratique, là, ou une conduite, exactement en lien avec l'article 583, qui
soulève des questions d'ordre disciplinaire, bien, dans la structure actuelle,
eux, ils en sont nécessairement informés. Puis là ce n'est plus le cas.
M. Dubé : Eux étant...
M. Fortin : L'ordre, le Collège des médecins, par exemple.
M. Dubé : Peu importe la nature de
la plainte? C'est pour ça...
M. Fortin : Quand ce sont des plaintes d'ordre disciplinaire.
M. Dubé : O.K., mais qu'elles soient
fondées ou pas? Est-ce que ça vous dérangerait, Me Paquin, qu'on regarde
33 ou 36, parce que je veux juste savoir quel arbitrage qui a été fait entre ce
qui est là...
M. Paquin (Mathieu) : En fait, c'est
39.
M. Dubé : 39? O.K.
M. Paquin (Mathieu) : C'est 39 de la
loi actuelle qui prévoit que...
M. Dubé : Vous permettrez que... Je
ne les sais pas tous par coeur.
M. Fortin : Plus ou moins 3, c'est ça?
M. Dubé : C'est ça. J'étais dans le
bon code régional, mais pas le bon numéro, O.K.
M. Paquin (Mathieu) : Exact. En
fait, c'est 39 qui dit : «Si le conseil d'administration juge que la
gravité de la plainte à l'endroit d'un employé de l'établissement, membre d'un
ordre professionnel, ou d'une sage-femme le justifie, il la transmet à l'ordre
professionnel concerné.» Ça fait qu'il y avait quand même une part de
discrétion...
M. Dubé : ...conseil d'administration...
M. Paquin (Mathieu) : Exact.
M. Dubé : ...alors qu'ici on laisse
ça au commissaire, dans notre 583.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, en fait,
sur le plan très précis... c'est qu'à 583 le commissaire, lui, va faire sa
recommandation ou, en fait, il va aviser la personne disposant de l'autorité de
prendre les mesures disciplinaires appropriées.
Donc, si, par exemple, on prend un établissement public et qu'on juge que la
faute a été commise par une infirmière ou un infirmier, ça va être
transmis à la personne qui a l'autorité de prendre des mesures à leur sujet,
donc, vraisemblablement, le directeur des soins infirmiers, et ce sera cette
personne-là, après ça, qui va décider de dire : Est-ce que j'agis, est-ce que je n'agis pas? Est-ce
que... en fait, pas «est-ce que», le commissaire, ensuite, pourra aussi
dire : Je veux également aviser l'ordre professionnel. La loi ne dit pas
qu'il doit le faire ou qu'il peut le faire. Elle ne l'empêche pas de le faire.
Donc, suivant son bon jugement, il pourra aviser l'ordre professionnel.
M.
Fortin : Il n'y a pas là justement, comme
le soulève le collège, un enjeu de dire : Bien, on — «on»
étant le collège, là — pourrait
en manquer? C'est-à-dire, il pourrait y avoir des situations où on n'est pas
avisés de ça, puis là c'est un établissement bien précis qu'il sait ce qui
s'est passé, mais un professionnel de la santé, un médecin entre autres,
là, ou autres, ça peut se déplacer d'une région à l'autre, ça peut se déplacer
d'un établissement à l'autre. Alors, est-ce qu'il
n'y a pas nécessité que le collège, au minimum, pour qu'il voie, je ne sais
pas, moi, un pattern, là, de plainte d'un établissement à l'autre, soit
informé de la procédure systématiquement?
M. Dubé : Excusez-moi,
là, parce que je veux creuser ça un peu, là, quand on dit dans la deuxième
partie, là, de la phrase, «il en avise la
personne disposant de l'autorité permettant de prendre des mesures
disciplinaires au sein de l'établissement public», Me Paquin, là, ce que
je viens de dire, là, «il en avise la personne disposant de l'autorité», ça pourrait aller jusqu'au P.D.G., là, ou... du
conseil d'établissement, là, parce que j'essaie de voir... On faisait
référence, dans 39 point quelque chose, du conseil d'administration, mais
n'a-t-on pas un peu la même chose indirectement en faisant référence à
la personne disposant de l'autorité?
M. Paquin
(Mathieu) : En fait, à 583, lorsqu'on vise la personne disposant de
l'autorité, on vise à peu près ou de façon similaire la même chose. Ça pourrait
être un conseil d'administration ou quelqu'un d'autre parce que ce n'est pas
forcément le conseil d'administration, mais ce qu'il faut voir, c'est que 583
s'applique à un peu tous les prestataires de services qui peuvent fournir des
services de santé ou des services du domaine de la santé et des services
sociaux qui relèvent de la compétence d'un commissaire. Donc, on ne peut pas
prendre pour acquis qu'ils ont tous... D'une part, on ne peut pas prendre pour
acquis que ce sont tous des établissements parce qu'il y a autre chose que des
établissements...
M. Dubé : Bon
point.
M. Paquin
(Mathieu) : ...contrairement à 39, qui, actuellement, ne vise que les
établissements. Et je peux avoir autre chose qu'un conseil d'administration.
M. Dubé : Ah!
parce que 39, dans la loi actuelle, ne vise que des établissements publics. On
était... Oui?
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, il vise les établissements. On dit : «Si le
conseil d'administration juge que la gravité de la plainte à l'endroit d'un
employé de l'établissement...»
M. Dubé : Donc,
c'est plus... premièrement, là.
M. Paquin
(Mathieu) : Exact.
M. Dubé : O.K.,
puis c'est pour ça qu'on n'a pas la... parce qu'on aurait pu décider que ce
soit le conseil d'établissement, mais là on ne sait pas dans quel type de
plainte on est.
M. Paquin
(Mathieu) : Exact. C'est pour ça qu'on a... C'est vrai que c'est
peut-être moins évocateur quand on lit «la personne qui est responsable de
l'autorité compétente pour agir», mais c'est pour ça qu'on y va avec quelque
chose de général. On vise plus large puis on a un univers qui est plus varié.
M. Dubé : On
vise plus large, mais ce que... Bien, en tout cas, je... Puis j'ai beaucoup de
respect pour le Collège des médecins, là, du Dr Gaudreault puis son
équipe. J'essaie juste de voir si... jusqu'où on a besoin d'aller, parce que ce que Me Paquin puis son équipe ont
fait, puis là je pense que moi, je le comprends un peu mieux, c'est d'élargir
l'application déjà. Puis alors on ne peut pas avoir la même terminologie. Puis
d'ailleurs le conseil d'administration n'est plus là. On parle plus d'un
conseil d'établissement. Je ne sais pas, M. le député, si on a vraiment
besoin...
Le Président (M. Provençal)
: Il ne faut pas oublier que,
dans le troisième alinéa, on mentionne que l'ordre professionnel concerné a été
avisé de la situation aussi. Ça, c'est quand même un élément qui est important
à souligner.
M.
Fortin : Mais est-ce qu'on ne peut pas
reprendre... puis vous avez raison, M. le Président, mais est-ce qu'on ne peut
pas reprendre simplement le libellé du 39 en disant : Si le commissaire
juge que la gravité de la plainte à l'endroit d'un employé... la gravité de la
plainte le justifie, il la transmet à d'autres professionnels concernés?
M. Dubé : De
mettre la même responsabilité que le conseil avait...
M.
Fortin : Aux commissaires, directement aux
commissaires.
M.
Dubé : ...aux commissaires. Bien là, je vais... Me Paquin a toujours
une façon de regarder et de prendre un peu de recul. Je comprends votre
question, là, parce que j'essaie de voir qu'est-ce qui manque là pour justifier
un amendement, moi, c'est juste ça, puis je...
M.
Fortin : Non, non, ça va.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
parce moi, j'essaie de comprendre la préoccupation de...
M. Dubé : Bien,
c'est ça.
Le Président (M.
Provençal)
: Quand
j'essaie de comprendre la préoccupation du député de Pontiac... je pensais que
cette préoccupation-là, moi, était couverte dans le troisième alinéa.
M.
Fortin : Bien, c'est comme si on sautait
une étape. Mon interprétation, c'est comme si on dit : L'ordre
professionnel a été avisé, mais on ne dit jamais qu'il faut l'aviser.
Le Président (M.
Provençal)
: O.K.,
j'essaie de faire le lien.
M. Dubé : Me
Paquin, vous savez que j'ai confiance en vous, où êtes-vous rendu dans votre
réflexion après avoir entendu tout ça?
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, je comprends que ça peut paraître rassurant de
dire : Si la faute est grave, vous devez informer. Mais, en bout de ligne,
c'est que c'est un peu de dire en d'autres mots : Si vous sentez, en votre
âme et conscience, en tant que commissaire aux plaintes, que ça doit aller à
l'ordre professionnel, alors vous devez l'envoyer à l'ordre professionnel.
Mais, techniquement, si je suis convaincu que ça doit aller à l'ordre
professionnel et que, par ailleurs, je n'ai
pas besoin d'une loi pour m'habiliter à le faire, pourquoi je ne le fais pas
sans que la loi dise : Si tu te sens obligé, fais-le?
M.
Fortin : Les commissaires aux plaintes, en
ce moment, là, ce n'est pas eux qui ont cette responsabilité-là, c'est les C.A.
Alors là, on vient leur dire : Ce n'est plus les C.A. qui ont ça, c'est à
vous de le faire. Il me semble que, si on opère un changement comme celui-là,
on devrait le dire explicitement.
Le Président (M. Provençal)
: Ce que je comprends, Me
Paquin, c'est que vous ne voyez pas la nécessité de...
M. Paquin
(Mathieu) : Exact.
M. Fortin : Moi,
je ne suis pas un avocat. Il y en a un à ma gauche. Il y en a une à ma droite.
Donc, ça, je vous laisse la nécessité légale de le dire, là.
• (12 h 10) •
M. Dubé : M.
le député, à moins que vous insistiez, normalement, après ce que je viens
d'entendre comme explication puis comprendre pourquoi qu'on n'a pas la même
terminologie... puis, je le répète, avec tout le respect que j'ai pour le Collège des médecins, je dirais
que je me satisfais très bien de l'explication de Me Paquin ici. Avec des
commissaires qui sont très compétents puis qui auraient ce jugement-là, moi, à
moins que vous insistiez, là, je pense que
je suis à l'aise avec la réponse que j'ai reçue là-dessus, mais je pense que
tout le monde a bien entendu la discussion qu'on vient d'avoir entre ce qui se fait actuellement, mais qu'on met
maintenant... Puis, encore une fois, on est en train d'aller au bon endroit où la décision doit se
prendre. Donc, c'est ça qu'on est en train de faire. On dit : C'est le
commissaire qui doit décider.
M.
Fortin : Mais on n'est pas en désaccord
sur le commissaire.
M. Dubé : Non,
non, c'est ça.
M.
Fortin : En fait, puisque c'est rendu une
question légale, je vais prendre un pas de recul puis laisser les avocats
plaider la cause si nécessaire.
Le Président (M. Provençal)
: Si on tombe dans une
plaidoirie, on est morts au champ d'honneur. Alors, M. le député de
Saint-Henri—Sainte-Anne,
vous avez...
M.
Cliche-Rivard : On parlait... Bon, on peut peut-être laisser le
conciliabule...
Une voix :
...
M.
Cliche-Rivard : Non.
M. Dubé : ...on verra si on change,
là.
M. Cliche-Rivard :
Partons le chrono, alors, M. le ministre. Non, mais on est capables de le
faire.
M. Dubé : ...inquiétez-vous pas.
M.
Cliche-Rivard : Ah oui? Je ne sais pas si le président va nous
laisser deux heures sur le même article, par exemple.
M. Dubé : J'espère que non.
Le Président (M. Provençal)
: Il se pourrait que je recadre les
interventions.
M. Cliche-Rivard : Ah oui? Ça se
pourrait, hein? Bien, c'est parce qu'on a parlé du Collège des médecins, et ça a été aussi soulevé par l'ordre des
professionnels en inhalo du Québec. Donc, c'est quelque chose qui est revenu à
plus d'une reprise, et là ce qu'on veut... puis notamment le volet 39
parle quand même de manquement grave, c'est ça,
au sens de la gravité de la plainte, là. Ça fait qu'il y a une gradation sur ce
qui est transmis, pas transmis, dans 39, avec le critère du niveau de
gravité qui fait que, si tu as atteint un tel niveau de gravité, il y a
l'obligation de transmettre la plainte à
l'ordre professionnel. Donc, j'en reviens un peu en disant : Il manquerait
un alinéa entre le 3° et le 4°, là, pour dire : Quand la plainte est grave, il en avise l'ordre
professionnel. Je pense qu'on réglerait l'inquiétude du Collège des
médecins, de l'ordre des inhalos, et on rencontrerait votre objectif, là, en
l'instance, moi, je pense.
M.
Dubé : Mathieu, j'étais presque convaincu tantôt de la...
Je vais faire comme on fait souvent. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Parce que, s'il n'y a pas d'autre commentaire...
Le Président (M. Provençal)
: Vous allez le prendre en délibéré?
M. Dubé : ...je vais le prendre en
délibéré parce que vous voyez, là, quand je suis sensible à quelque chose et que je trouve que ça fait du sens... Je voudrais
voir si on ne peut pas préciser quelque chose avec l'ordre professionnel. Et là vous demandez la gravité. Je vais demander à
Me Paquin pendant... Avez-vous d'autres bonnes idées comme ça, là, dans 583,
parce que je ne voudrais pas commencer à faire un amendement puis un
sous-amendement, tout ça, là, mais...
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Dubé : Allez-y, on vous écoute.
M. Cliche-Rivard : Là, il transmet
la... Si vous allez dans ce sens-là, il y aurait donc communication de la
plainte à l'ordre, mais, s'il y a effectivement conclusion aussi de l'autorité
à l'effet que des mesures disciplinaires sont appropriées, ces conclusions-là
devraient probablement aussi être envoyées à l'ordre. Donc, je ferais le point
en deux temps, là, possiblement, la plainte, mais aussi les conclusions de la
plainte. Bien, c'est une suggestion.
M. Dubé : Oui, mais là, là, à moins
que je ne comprenne pas votre point, là, je pense, vous allez loin un peu en
disant : Voici ce que l'ordre devrait faire. Ce n'est pas ça que vous
dites?
M.
Cliche-Rivard : Non, parce que, là, on l'informe de l'existence
d'une plainte qui va mener à une conclusion puis un rapport, mais ce
rapport-là...
M. Dubé : Oui, là, il y a une faute
d'un ordre quelconque. On ne donnera pas d'exemple, là.
M. Cliche-Rivard : Oui. Non, non,
qu'importe l'ordre, mais que ces conclusions-là, finalement, qui sont prises
par le commissaire... parce que, là, le commissaire est seulement informé de la
plainte. Il existe une plainte : Salut, l'ordre, il y a une plainte contre
tel monsieur, et d'ailleurs voici ce que moi, j'ai conclu.
M. Dubé : Oui, mais il conclut sur
le problème que ça a causé dans son réseau, mais il ne peut pas conclure sur la
plainte sur, disons, les mesures qui pourraient être prises par l'ordre. Ça,
c'est...
M. Cliche-Rivard : Bien, ça
dit : «Cette personne en autorité doit procéder à l'étude de la pratique
ou de la conduite en cause et prendre les
mesures qu'elle estime appropriées.» Ça, on est d'accord, mais, ensuite, sur le
volet des mesures disciplinaires, si le commissaire...
M. Dubé : C'est parce que vous êtes
en train de lire 39, là.
M. Cliche-Rivard : Non, 583 encore.
M. Dubé : 583? Ah! O.K.
M. Cliche-Rivard : Le point, là, qui
était soulevé par...
M. Dubé : Dans
le deuxième alinéa, là?
M.
Cliche-Rivard : Le point de l'ordre des inhalos, c'est qu'on ne
prévoit aucune obligation de communication à l'ordre en cas de prise de
mesure disciplinaire dans le processus actuel. Donc, l'ordre ne sera pas
informé qu'il y a des mesures disciplinaires
qui ont été prises envers un de ses membres par 583, c'est juste dans ce
sens-là. Donc, l'ordre peut avoir une série de membres sanctionnés de
manière disciplinaire sans le savoir, ce que je trouve quand même problématique.
M. Dubé : Là, c'est parce qu'on
réfère à ce qui était déjà dans l'ancienne loi, puis je ne l'ai pas devant moi,
là. Je ne sais pas, Mathieu, si vous pouvez... Donc, ça, c'était un troisième
point que vous soulevez, là. Je vous donne un exemple, j'essaie de donner un
exemple pour qu'on se comprenne bien, là. Le commissaire pourrait arriver à la
conclusion qu'il veut suspendre un professionnel, O.K., le suspendre de ses
fonctions actuelles...
M. Cliche-Rivard : De ses fonctions.
M. Dubé : ...mais ce qui n'est pas
le jugement que l'ordre professionnel va faire. On se comprend?
M. Cliche-Rivard : Exact, l'ordre
est...
M. Dubé : Mais je veux juste être
certain que ce n'est pas à nous, ce n'est pas au réseau, pas à Santé Québec de
se mêler de ce que l'ordre va décider, mais vous dites... ou ce que l'ordre
des... C'est des inhalothérapeutes?
M. Cliche-Rivard : Des inhalos, oui,
pour qu'il décide, qu'il en soit au moins informé.
M. Dubé : C'est parce que... Là, je
rentre dans un endroit, là, que je ne suis pas familier, mais c'est parce que
nous, habituellement, ce qu'on fait, c'est qu'on va suspendre de façon
temporaire en attendant qu'une décision de l'ordre professionnel soit prise.
Là, je veux juste être sûr que 39, l'article, là, de la LSSSS, était écrit dans
ce sens-là.
M.
Cliche-Rivard : Encore faut-il que l'ordre le sache. C'est un peu
ça aussi, la préoccupation, là, que l'ordre sache qu'il y a une plainte.
M. Dubé : Oui, bien, vu... O.K.,
est-ce que... Avez-vous un autre point?
M. Cliche-Rivard : Non. C'est ça.
M. Dubé : O.K. Puis, du côté de
vous, M. le député ou Mme la députée, avez-vous...
Mme
Setlakwe : ...simplement, à ce stade-ci, pourquoi on hésite à
être explicites sur une divulgation à l'ordre professionnel? Vous y
réfléchissez, là, je comprends?
M. Dubé : Bien, après vous avoir
écouté, là, parce que la façon dont l'équipe de Me Paquin a travaillé, c'est que vous... On en profite pour essayer de
reprendre l'essentiel, mais, des fois... Puis là il n'y a pas de mauvaise
volonté. Il y a peut-être une terminologie qui a été mise ensemble pour
regrouper des points, puis là, si on se rend compte que ça ne fait pas le
travail au complet, bien, il faut le regarder.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, là, c'est sûr que,
présentement, votre équipe de légistes n'est pas prête à nous faire une
proposition. Moi... Avec le consentement des collègues autour de la table, on
va suspendre le 583 et on va réouvrir les
articles 575.1, 576, avec l'amendement que vous voulez déposer, 577, avec
l'amendement à déposer, et, par la suite, on verra si on est en mesure
de nous déposer une proposition. Ça va? Consentement?
M. Dubé : Moi, ça me va très bien.
Puis on sait qu'il y a trois points à tenir en compte.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, je sais que vous en avez pris
bonne note. Alors, j'invite les membres de la
commission... J'ai besoin de votre consentement pour permettre la réouverture
des amendements... de l'amendement qui était déposé, de 575.1, pour
pouvoir...
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, dans un premier
temps, M. le ministre, vous nous faites part... et on va...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: Non. On va le projeter à l'écran.
Comme je le mentionnais, au niveau de la greffe, on l'avait reçu, mais il
n'avait nullement été lu et...
M.
Dubé : Donc, vous voulez que je relise l'amendement?
Le Président (M.
Provençal)
: On n'a
pas le choix. Non, il n'a pas été lu.
M. Dubé : O.K.
Alors, insérer, après l'article 575 du projet de loi, le suivant :
«571.1. Lorsqu'une
plainte est formulée par un membre du personnel de Santé Québec ou par une autre
personne qui exerce ses activités au sein d'un établissement public et qu'elle
concerne un acte accompli ou omis à l'égard d'un usager par un médecin, un
dentiste, un pharmacien ou une sage-femme qui exerce ses activités dans un tel
établissement, le commissaire la transfère dans les plus brefs délais au
président-directeur général ou à un autre responsable disciplinaire qu'il
désigne.
«Le
commissaire avise l'auteur de la plainte de ce transfert, de la date à laquelle
il a eu lieu et met fin à son examen.»
Puis
là peut-être juste pour se remettre dans le contexte, là, on avait vu dans 575,
vous vous souvenez, Mme la députée, là...
Une voix :
...
M. Dubé :
Non, 575 qui était avant, on a parlé d'une plainte qui n'est pas rejetée, puis
là on vient faire cet ajout-là ici avant d'arriver à 576. Là, c'est juste le
contexte, là, que je donne.
Le Président (M.
Provençal)
: ...sur
l'amendement qui introduit un nouvel article 575.1? Mme la députée.
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Ah oui!
Excusez.
M. Dubé : Je
ne l'ai pas vu... Je ne l'ai pas lu, pardon, excusez-moi.
Le Président (M.
Provençal)
: Ah! le
commentaire? Excusez.
• (12 h 20) •
M. Dubé : Oui, pardon, merci, M. le député. Alors, le
commentaire, c'est : Par concordance avec la suppression... oui, c'est ça,
par concordance avec la suppression du paragraphe 3° du deuxième alinéa de
l'article 574 du projet de loi, cet
amendement propose l'ajout d'un nouvel article qui prévoit que certaines des
plaintes qui deviennent recevables du fait de cette suppression doivent
être traitées par le président-directeur général ou un autre responsable
disciplinaire qu'il désigne, comme le directeur médical ou un chef de
département clinique.
Cet amendement vise à
clarifier le processus du traitement des plaintes internes afin qu'il soit
clair que, contrairement à ce que prévoit la loi sur les services de santé et
services sociaux, ces plaintes ne relèvent pas du médecin examinateur.
Alors,
vous vous souvenez que... Je reviens, là, puis je pense que c'est... bon, 574,
mais on a enlevé le troisième alinéa. Alors là, on vient faire cette
précision-là pour le traitement de ce qu'on appelle le processus des plaintes
internes.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement qui introduit le nouvel article 575.1? En attendant, je
pense que Mme la députée de Mont-Royal—Outremont est déjà prête à faire son intervention, puis je vous
cède la parole par la suite, M. le député.
Mme
Setlakwe : Bien, je pense que ça va de soi qu'il fallait l'insérer,
suite à la suppression, puis juste nous rappeler, Me Paquin, si ça ne vous
dérange pas... Vous avez bien expliqué le noyau dur, là, des plaintes qui sont
prévues à 574. Puis ensuite il y a comme... Il y a deux chemins. Est-ce que ça,
c'est un des deux chemins ou on parle d'autres choses? On parle vraiment d'une
plainte interne ici. Là, c'est juste de prévoir clairement quel est le chemin
d'une plainte interne, si je peux employer l'expression.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président.
Ici, c'est vraiment pour indiquer le chemin d'une plainte interne qui concerne un médecin, un dentiste, un
pharmacien ou une sage-femme qui exerce ses activités dans un établissement.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va,
Mme la députée? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Donc là, comme ce sont les professions que vous visez
à l'amendement, dentiste, pharmacien,
médecin, etc., ça aurait été référé directement au médecin examinateur en vertu
de 584. Quand ce n'est pas égard aux gens qui sont visés, ces professionnels-là
qui sont visés à 575.1, est-ce que ça va suivre le processus interne ou
si ça va suivre le processus régulier quand la plainte est formulée par un
staff, là, quelqu'un du personnel?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président, si vous permettez...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : ...juste
pour être bien certain de la question... de bien comprendre la question du
député, c'est de savoir si la plainte qui est faite par un ordre... qui
est faite par un membre du personnel, mais qui viserait quelqu'un qui n'est pas
un médecin, un dentiste, un pharmacien ou une sage-femme... C'est bien ça?
M.
Cliche-Rivard : Exact.
M. Paquin
(Mathieu) : Parfait. C'est que, dans ce cas-là, la plainte va être
traitée et va cheminer suivant les articles 575.1 et suivants. Et, quand
on va arriver à 583, le commissaire va pouvoir saisir cette... de cette plainte-là
la personne dans l'établissement public qui
a l'autorité d'imposer des mesures disciplinaires aux membres du personnel.
M.
Cliche-Rivard : Pourquoi on veut donc... Donc, votre réponse, c'est
que le processus de plainte interne concerne seulement les professions visées à
575.1?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, peut-être par précaution,
c'est qu'actuellement, selon ce qui nous a été expliqué du fonctionnement du
traitement des plaintes, si vous voulez faire une plainte, comme membre du personnel pour harcèlement ou parce
qu'un médecin ne paie pas ses cotisations au CMDPSF, ça doit passer par
le processus de traitement des plaintes du commissaire aux plaintes et le
médecin examinateur. On a vu précédemment, dans les mesures qui concernent la
discipline chez les membres de CMDPSF, donc, médecins, dentistes, pharmaciens,
sages-femmes, que certaines mesures, comme l'inconduite, le responsable
disciplinaire, qui peut être, dans ce
cas-là, le P.D.G. ou le directeur médical, peut agir lui-même et que, dans
certains cas, si on a besoin d'une évaluation de la qualité de l'acte,
ça va passer par le comité de discipline du CMDPSF.
Donc, s'il y a une
plainte qui se fait à l'interne, puisqu'il y a des autorités hiérarchiques, l'article 575.1
est là pour dire au commissaire aux plaintes : Vous envoyez la plainte qui
relève des services de santé et de services sociaux dans un établissement
public qui concerne un médecin, ça, ça va devoir aller au président-directeur général
ou un autre responsable disciplinaire parce que c'est eux qui ont l'autorité
pour le faire. Comme ça, ça n'a pas besoin de passer par le médecin
examinateur. La plainte qui viendrait d'un usager, elle passerait par le
médecin examinateur pour faire un tri, mais la plainte interne passe au P.D.G.
ou à un autre responsable disciplinaire.
M.
Cliche-Rivard : Donc, dans l'autre sens, pourquoi ne pas ouvrir ce
mécanisme de plainte interne aux autres professions? Parce qu'il y aura un lien
de subordination puis hiérarchique quand même puis la capacité de mettre des
actions disciplinaires quand même.
M. Paquin (Mathieu) : C'est que, dans leur cas,
M. le Président, on ne... il n'y a pas d'implication du médecin examinateur.
Donc, théoriquement, quand on lit la loi, ça donne l'impression qu'il y a une
étape un peu plus... qu'il y a une
étape ou qu'il y a un traitement qui est plus long parce que le commissaire va
se saisir du dossier un peu plus longuement, mais il n'y a pas l'étape
du médecin examinateur, ce qu'on vise à éviter ici avec 575.
M.
Cliche-Rivard : Mais le médecin examinateur est compétent en vertu de
ce qui lui est déféré au sens de 576, et 576 nous parle quand même des actes
médicaux, dentaires, pharmaceutiques et services de sages-femmes.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président, mais nous allons avoir un amendement
à 576 pour inclure les plaintes qui sont transférées au responsable
disciplinaire en vertu de 575.1.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
ça, il va y avoir des amendements et à 576 et à 577.
M.
Cliche-Rivard : Donc, par exemple, la...
Le Président (M.
Provençal)
: Ils sont
déjà dans votre cahier du député.
M.
Cliche-Rivard : Oui. La plainte qui est faite par une infirmière
contre une infirmière, est-ce qu'elle suit... pourquoi est-ce qu'elle ne
suivrait pas 575.1?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Parce qu'en temps normal ça ne passerait pas par le
médecin examinateur parce que ce n'est pas quelque chose qui nécessite de
passer par le médecin examinateur.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est ça.
Est-ce que ça va?
M.
Cliche-Rivard : Je pense que oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement qui introduit l'article 575.1? Pas d'intervention. Est-ce que l'amendement qui
introduit l'article 575.1 est adopté? Adopté. Donc, le nouvel
article 575.1 est adopté.
Maintenant, 576, pour lequel vous aurez un
amendement, M. le député.
M. Dubé : Oui.
Alors, on continue : «Lorsque l'examen d'une plainte implique un contrôle
ou une appréciation de la qualité des actes médicaux, dentaires ou
pharmaceutiques ou des services d'une sage-femme posés au sein d'un établissement ou concerne autrement l'exercice par
un médecin, un dentiste, un pharmacien ou une sage-femme de sa profession au
sein de cet établissement, le commissaire la transfère dans les plus brefs
délais au médecin examinateur ayant compétence pour l'examiner.
«Le commissaire avise
l'auteur de la plainte de ce transfert et de la date à laquelle il a eu lieu.»
Le commentaire :
L'article 576 du projet de loi prévoit qu'une plainte portant sur
l'exercice par un médecin, un dentiste, un pharmacien ou une sage-femme de sa
profession est transférée à un médecin examinateur pour que celui-ci la traite
plutôt qu'un commissaire.
Il prévoit également
que l'auteur en est avisé.
Et je vais aller lire
l'amendement tout de suite comme y a fait référence Me Paquin :
Insérer, dans le premier alinéa de l'article 576 du projet de loi et après
«une plainte», «, autre que celle visée à l'article 575.1,», qu'on vient
de voter.
Alors,
le commentaire : Cet amendement modifie l'article 576 du projet de
loi par concordance avec l'introduction de l'article 575.1, qui
prévoit le transfert de certaines plaintes au président-directeur général d'un
établissement ou à un autre responsable disciplinaire qu'il désigne.
Et
vous êtes assez gentils de nous mettre à l'écran l'article 576 modifié
avec l'amendement que je viens de lire.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement? S'il n'y a... Je vais attendre parce le député de Pontiac
semble se questionner.
M.
Fortin : Ça va.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
Alors, s'il n'y a pas d'intervention sur... Ah oui! M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Non, je pensais que vous alliez déjà l'adopter.
Le Président (M.
Provençal)
: Non, là,
on va traiter l'amendement. Alors, s'il n'y a pas d'intervention sur l'amendement,
est-ce que l'amendement à l'article 576 est adopté? Adopté.
Maintenant,
il y a assurément des interventions sur l'article 576 amendé. Alors, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
• (12 h 30) •
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le Président. On se pose la question, là, eu
égard au médecin examinateur. Relatif aux autres professions, là, notamment
dentaire, pharmaceutique, sage-femme, est-ce qu'il ne serait pas plus judicieux
que ça soit quelqu'un de la même profession, qui connaît les standards et les
règles de chacune de ces professions, là? De
voir une sage-femme assujettie à l'autorité du médecin examinateur, et
vice-versa, il me semble... Je vous pose la question.
M. Dubé : Peut-être
que vous ne vous en souvenez pas, ou je ne sais pas si vous étiez là, mais on a
déjà couvert ce sujet-là lorsque... Mais là il faudrait, Me Paquin, que
vous m'aidiez pour le référer à... Parce qu'on a déjà largement discuté ça, puis, en plus, on a discuté que, s'il y avait des
enjeux, que le médecin examinateur peut aller chercher un expert externe
pour venir compléter l'expertise dont il a besoin, etc. Puis là je ne me
souviens pas où est-ce qu'on a discuté ça, là. Donnez-moi juste quelques
minutes. On va donner à Me Paquin la...
M.
Cliche-Rivard : ...576 tel quel.
M. Dubé : ...
M.
Cliche-Rivard : L'article, tel quel, par contre, là, il ne dit pas ça.
Donc, je comprends que vous avez eu cette discussion.
M. Dubé : Non,
il ne le dit pas ici.
M.
Cliche-Rivard : C'est ça.
Le
Président (M. Provençal)
: Mais je peux vous dire que c'est le... Votre
question a été abordée lorsqu'on a traité de chacun, au niveau des médecins, au niveau des dentistes, au niveau
des pharmaciens, au niveau des sages-femmes. Il y avait des éléments
spécifiques à ça.
M.
Cliche-Rivard : Parfait.
Le Président (M.
Provençal)
: Mais on
va essayer de vous trouver la référence.
M. Cliche-Rivard : Pour qu'on les
reproduise ici aussi.
M. Dubé : Oui.
O.K. Juste pour aider Me Paquin, ce que Dr Bergeron me souligne,
c'est, quand on a discuté du comité de discipline, la formation du comité de
discipline que, là, on pouvait aller chercher, au besoin... Peut-être juste
nous rappeler, ou peut-être une petite recherche sur le comité de discipline.
M. Paquin (Mathieu) : Oui. Bien, en
fait, le comité de discipline, on avait indiqué qu'il doit toujours comprendre
un pair du même ordre professionnel que celui dont le dossier est examiné.
M. Dubé : Voilà. Voilà.
M. Cliche-Rivard : Ce genre...
mécanisme de plainte, que ça soit un médecin examinateur qui examine le travail
d'une sage-femme ou d'un pharmacien, je trouve ça particulier, là, je... d'un
dentiste.
Des voix : ...
M. Dubé : Peut-être, M. le
Président, ce que je demanderais, là, juste peut-être pour informer le député,
parce qu'on a eu toute cette discussion-là, au niveau du comité de discipline,
puis vous vous souvenez de ça, là, alors je demanderais, si vous permettez, de
demander à Dr Bergeron de refaire un petit peu le point là-dessus. Puis je
sais qu'il y a eu des demandes, entre autres, du côté des sages-femmes, puis
tout ça, puis on a eu des assez longues discussions là, d'ailleurs. Ça fait
que, si vous êtes d'accord, je lui demanderais peut-être d'intervenir.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Alors, Dr Bergeron, s'il
vous plaît. Consentement pour permettre au Dr Bergeron, oui?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Dr Bergeron, votre nom, votre fonction et
votre réponse.
M. Bergeron (Stéphane) : Bonjour.
Stéphane Bergeron, sous-ministre adjoint à la Direction générale des affaires
universitaires, médicales, infirmières et pharmaceutiques au ministère de la Santé
et des Services sociaux.
Je crois qu'il est nécessaire de se rappeler un
peu du processus actuel de plaintes de médecins examinateurs, et de comités de
discipline, et des fonctions que chacun porte. Puis là on avance un peu sur les
fonctions du médecin examinateur ou les attentes du médecin examinateur, tout
comme de celles du commissaire aux plaintes.
Et donc on comprend que le médecin examinateur,
lorsqu'il va évaluer la plainte, il va pouvoir rejeter les plaintes qui sont
frivoles, vexatoires et autres. On va le voir ailleurs, il a une obligation de
conciliation, hein? Souvent, pour avoir vécu
cela, juste des explications, de mettre l'un en présence de l'autre ou de
donner des explications à, ça amène
beaucoup de réponses aux questions et en lien avec les plaintes. Lorsqu'il y a
des questions disciplinaires, donc,
lorsque le médecin, à partir de sa formation, on comprend, comme il a été
mentionné tout à l'heure, que le médecin examinateur peut s'adjoindre
l'aide d'experts. En fait, on va le voir, je pense, plus loin, là, mais tout
comme le commissaire aux plaintes peut
s'adjoindre l'aide d'experts pour l'éclairer à l'intérieur de sa décision, il
n'empêche pas moins qu'il y a eu une grosse discussion sur le comité de
discipline, la composition du comité de discipline, parce que celui qui,
au final, va juger de la qualité, si cet... si l'acte était du niveau de ce qui
était attendu par un professionnel compétent,
avec la même formation, dans les mêmes circonstances, en quelque sorte, là, il
y a deux entités qui peuvent faire cela. Il y a le Collège des médecins,
d'une part, puis il y a le comité de discipline du CMDPSF, en ce qui a trait
aux médecins, dentistes, sages-femmes et pharmaciens. Et donc ce n'est pas le
médecin examinateur lui-même qui va faire
l'analyse au final. Donc, il va faire en quelque sorte quelque chose pour
dire : Bien, finalement, ça, je pense... et je pense effectivement
qu'à la lueur de ce qui m'a été donné, il y a des questions et des commentaires
significatifs sur la qualité de l'acte qui nécessitent d'être étudiés par un
comité de discipline. Et là, il va en référer au comité de discipline. Et c'est
donc à ce niveau-là.
Donc, on peut
comprendre que le rôle du médecin examinateur va être un rôle d'analyse,
d'étude, de travail de conciliation, parce qu'il y a toutes sortes de
choses, également, de porter un jugement à la lueur de sa connaissance, de... est-ce qu'il... est-ce qu'on croit qu'ici il
y a un acte qui n'est vraiment pas celui attendu de la part d'un
professionnel. Et, si c'est le cas, ce n'est pas lui qui poursuit son analyse.
Il transfère le tout au comité de discipline qui va en juger.
M. Dubé : ...ça va,
Dr Bergeron?
M. Bergeron (Stéphane) : Oui, merci.
M. Dubé : Si vous permettez, M. le
Président, Me Paquin me soulignait que, quand on va lire
l'article 586, je vous demande juste si vous voulez prendre une petite
minute, on va y arriver tout à l'heure, à l'article 586, on dit : «...le
médecin examinateur procède à son examen», comme vient de le dire
Dr Bergeron. «Il dispose à cette fin des mêmes pouvoirs que ceux conférés
au commissaire par l'article 578.» Et, si on va voir 578, la deuxième
partie de l'alinéa que vous voyez dit : «À cette occasion, le commissaire
peut consulter toute personne [qu'il] juge l'expertise nécessaire, y
compris...», etc.
Donc,
les mêmes discussions qu'on a eues sur le comité de discipline, on peut les
avoir pour le médecin examinateur qui
pourrait dire, exemple : Dans le cas des sages femmes, moi, je n'ai
peut-être pas l'expertise pour aller chercher...
Je vais aller chercher l'expertise ailleurs pour m'assurer qu'on traite
correctement la plainte. Ça fait que je pense que toute la discussion
qu'on a faite avant sur le comité de discipline, elle est protégée de la même
façon ici, là.
M.
Cliche-Rivard : Et à tout événement, c'est le comité de discipline,
sur lequel va siéger un membre de l'ordre en question, qui va trancher sur une
sanction disciplinaire?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M. le Président,
je... Vous mentionnez «ordre», ce n'est pas tout à fait le cas. C'est un
pair, donc quelqu'un du...
M.
Cliche-Rivard : Membre de l'ordre, si c'est un pair?
• (12 h 40) •
M. Bergeron
(Stéphane) : Mais c'est parce qu'on comprend que ce n'est pas un...
C'est un professionnel, évidemment, qui va participer à l'ordre professionnel,
oui, mais ce que... Je veux qu'on comprenne ici qu'il n'y aura pas une demande
officielle de... à l'ordre des sages-femmes de déléguer quelqu'un qui va siéger
à ce comité-là. C'est là où je dis que je
veux qu'on s'assure qu'on discute de la même chose. Il est mentionné qu'il y en
a au moins un. Rien n'empêche d'en avoir plus d'un, pair, au niveau de
cela. C'est du bon jugement du CMDP que d'avoir la meilleure composition
possible, dans un contexte, il faut le rappeler, où il y a certaines
contraintes. Il y a la contrainte du nombre
et il y a la contrainte de s'assurer que les gens qui vont juger de la
situation ont quand même une indépendance par rapport à la personne qui
est là. C'est le cumul de ces deux contraintes qui nous amène à... qui nous ont
amenés à cette longue discussion sur la composition du comité de discipline.
M. Cliche-Rivard : Donc, le médecin
examinateur va faire le relais au comité de discipline qui, lui, va trancher.
M. Bergeron
(Stéphane) : Lorsqu'il y a une... M. le Président, donc, lorsqu'il y a
une question de compétence professionnelle. Donc, effectivement, la plainte est
en quelque sorte triée. Ça rabaisse, là, mais je pense que vous comprenez le
concept, là. Donc, le médecin examinateur peut rejeter certaines plaintes, va
en faire une analyse, va tenter de trouver une conciliation. S'il trouve qu'il
y a un acte qui lui semble, à son avis, aidé de l'opinion d'un expert ou pas,
qui est carrément à l'opposé de ce que l'on peut... pas à l'opposé, mais qui
n'est pas en lien avec ce que l'on peut s'attendre d'un professionnel compétent
dans les mêmes circonstances, à ce moment-là il devra en référer au comité de
discipline.
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va? Est-ce
qu'il y d'autres interventions sur cet... l'article 576 amendé? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 576 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
577, pour lequel vous aurez un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Oui,
très bien. Alors, 577 se lit comme suit :
«577.
Le commissaire doit procéder à l'examen de toute plainte qu'il ne transfère pas
au médecin examinateur en vertu de [...] 576.
«Il doit, avant de
tirer toute conclusion de cet examen, permettre à l'auteur de la plainte de
présenter ses observations. Il fait de même
à l'égard de la personne disposant de l'autorité permettant de présenter des
observations pour l'établissement public, le titulaire d'une
autorisation ou le prestataire concerné par la plainte.»
Le commentaire :
L'article 577 du projet de loi prévoit l'obligation pour un commissaire
d'analyser toute plainte qu'il n'a pas rejetée ou transférée au médecin
examinateur.
Il oblige le
commissaire à donner l'occasion à certaines personnes de présenter leurs
observations.
Et je vais vous lire
tout de suite l'amendement. L'amendement dit : Insérer, dans le premier
alinéa de l'article 577 du projet de
loi et après «ne transfère pas», «à un responsable disciplinaire en vertu de
l'article 575.1 ou».
Alors, peut-être plus
facile de le voir dans l'article tel que modifié par l'amendement. Le premier
paragraphe se lirait comme suit :
«Le
commissaire doit procéder — pardon — à
l'examen de toute plainte qu'il ne transfère pas à un responsable
disciplinaire en vertu de 575.1 ou au médecin examinateur en vertu de 576.»
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions?
M. Dubé : Je
pense qu'on vient de fermer la boucle, là, des deux possibilités, là.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a une
intervention sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention sur
l'amendement, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Maintenant, y
a-t-il des interventions sur le 577 amendé? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Merci, M. le Président.
Alors là, on vient dire que le commissaire procède à l'examen des plaintes
qu'il n'a pas transférées. Là, c'est bien évident. Et, avant de tirer ses
conclusions, donc avant de finir son analyse,
il doit permettre à l'auteur de la plainte et à celui ou celle qui a l'autorité
de l'établissement public de présenter leurs observations. Est-ce qu'il
y a des limites temporelles à ça? Tu sais, on a vu dans d'autres processus, un
peu plus tôt, là, de plainte, justement, des
limites de temps qui permettaient aux gens de s'exprimer. On l'a vu lors de la
révocation de permis ou des trucs comme ça, là.
M. Dubé : Je
ne crois pas, mais peut-être, Daniel, pendant qu'on cherche... Ça vous dit
quelque chose? Dans la procédure actuelle, il y a...
M. Desharnais
(Daniel) : Il y a un délai qui est prévu dans la procédure pour
l'entièreté du traitement de la plainte, qui est de 45 jours, à 580.
M.
Fortin : O.K., mais ça veut dire que le
commissaire ne peut pas arriver au jour 44 puis dire : J'aimerais
avoir vos observations. Là, il doit donner un certain délai, mais ça, il n'est
pas spécifié.
M. Desharnais
(Daniel) : Non.
M.
Fortin : Juste le délai final du
traitement de la plainte.
M. Desharnais
(Daniel) : Le délai final pour lequel, au-delà de l'expiration, la
personne est en droit de considérer que sa
plainte n'a pas été... n'a pas été considérée ou qu'il y a eu un... qu'il y a
eu un avis de non-recevabilité de la plainte, et il peut s'adresser en
deuxième instance au Protecteur du citoyen.
M. Fortin : O.K. Donc, si, après 45 jours, le commissaire n'a pas répondu,
c'est comme s'il y avait une non-recevabilité ou qu'il n'y avait pas eu
d'examen du tout. C'est ça?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, effectivement.
M. Fortin : O.K.
Est-ce que... Et ce, même si le commissaire aurait commencé le processus,
c'est-à-dire se serait tourné vers l'usager en disant : Tu as... ou
vers l'auteur de la plainte, là, pour dire : Tu as du temps pour présenter
tes observations.
M. Desharnais
(Daniel) : Effectivement.
M.
Fortin : O.K. Alors, ça fait que je
reviens à ma question : Est-ce que... est-ce que ce n'est pas nécessaire
de dire : L'auteur de la plainte et l'établissement ont 10 jours pour
présenter leurs observations, par exemple? Je vous le soumets, je ne sais pas.
10 jours, j'ai tiré ça d'un chapeau, bien honnêtement, mais ça pourrait
être le délai que vous me dites qui est approprié, là, mais il me semble qu'à
l'intérieur d'une période de 45 jours, si on permet à l'auteur de s'exprimer, bien, l'auteur non plus ne
peut pas arriver au jour 44 avec ses recommandations, là, ses
observations.
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : Outre le fait que 45 jours, ce qui est... Le
45 jours qui est prévu à la loi actuellement,
c'est ce qui est déjà prévu... Bien, c'est prévu. La disposition qui est
présentée, c'est ce qui est déjà prévu au régime d'examen. Puis, bon, le
législateur, à l'époque, n'avait pas... n'avait pas considéré que c'était
nécessaire de mettre en place un délai supplémentaire, bien, en fait,
l'ajout d'un délai pour l'objet de la discussion, de la discussion actuelle,
là, mais...
M.
Fortin : O.K. Mais je vais le prendre de
l'autre bord dans ce cas-là. D'expérience, là, au cours des dernières années
ou, disons, depuis... puis là je ne sais pas à quel moment, là, cette
disposition-là est venue, là, est-ce qu'il y a eu des situations où on n'a pas
respecté le 45 jours? Est-ce qu'il y a eu des situations où, par exemple,
les observations de l'auteur de la plainte
ou de l'établissement sont arrivées trop tard dans le processus pour que ce
soit pris en compte dans l'examen
final? Est-ce qu'il y a eu des enjeux autour de ça ou si, à chaque opportunité,
les observations sont arrivées assez tôt dans le processus pour que ce
soit pris en compte?
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que vous êtes en mesure de fournir une réponse?
M. Desharnais (Daniel) : Je
n'ai pas de statistique comme telle sur le délai de considération des
observations dans le traitement des plaintes. Ça appartient au travail
du commissaire, qui fait son travail en indépendance, mais pour ce qui est du 45 jours, la grande
majorité des plaintes sont traitées dans les délais prescrits, là, on est
autour de 85 %.
M.
Fortin : Bien, ils sont traités et ont pu
tenir compte des observations. C'est ça qui nous intéresse ici, là.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, si elles sont
traitées dans les 45 jours, ça nécessitait de consulter les personnes,
tel que décrit dans l'article. On considère que, oui, effectivement, la
procédure a été respectée.
M.
Fortin : C'est quoi le chiffre que vous
avez dit? 85 % sont traités dans les 45 jours?
M. Desharnais
(Daniel) : Autour de 85 %, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: D'autres
interrogations, M. le député?
M.
Fortin : Non. Juste peut-être une question
pour le ministre. Est-ce que le ministre considère que c'est nécessaire d'avoir
un délai prescrit ici au-delà de l'explication factuelle, là, de
M. Desharnais?
M. Dubé : Avant
de vous répondre, j'essaie de voir. Parce que votre intention est bonne. Je
veux juste comprendre qui aurait avantage
à... En fait, peut-être que... Là, je ne veux pas présupposer ce que... votre
réflexion, là, mais, en fin de compte, c'est s'assurer que le patient, je vais
le dire comme ça, a le temps nécessaire pour répondre.
M.
Fortin : Bien, le patient et
l'établissement. C'est-à-dire...
M. Dubé : Bien, premièrement d'avoir les observations de
celui qui a fait la plainte. Parce que le 45 jours, c'est une
chose. Ce que vous demandez, c'est : Est-ce qu'on devrait prescrire...
M.
Fortin : Selon cette façon-là, là, le
commissaire a 45 jours pour procéder à l'examen de la plainte.
M. Dubé :
Oui.
M.
Fortin : O.K. Pour faciliter le travail du commissaire, là, si
on dit : Bien, le plaignant a 10 jours pour formuler ses
observations, l'établissement public a 10 jours pour formuler ses
observations, d'après moi, ce serait peut-être plus simple d'augmenter le
85 % qui est traité dans les délais si l'établissement public ne peut pas
arriver au jour 43 en disant : Bien, voici mes observations, mettez
ça dans votre rapport.
M. Dubé : Est-ce
qu'il y a une procédure équivalente qu'on a déjà discutée ailleurs, qui permet
ça?
M.
Fortin : Dans le processus de révocation
de permis, on en a parlé, d'un délai de 10 jours pour que...
M. Dubé : Ça,
c'est... Vous avez raison, c'est un des endroits où on a fait ça.
M.
Fortin : Mais, dans les processus de
plainte, je ne suis pas certain.
• (12 h 50) •
Une voix :
...
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, je comprends la question. À mon sens, le... Comment
je pourrais dire? La prescription légale pour traiter une plainte est de
45 jours. Un commissaire qui arriverait avec ses obligations en lien avec l'article 577 au 44e jour, il se
mettrait en situation d'échec dès le départ. Il ne serait pas... À mon sens, ça
ne serait pas un commissaire qui agit selon les responsabilités qui lui
incombent.
M.
Fortin : Donc, il ne peut pas forcer
l'établissement à lui envoyer ses recommandations dans un certain nombre de
jours. C'est ça, le problème.
M. Desharnais
(Daniel) : Il peut... Oui, il peut demander...
M.
Fortin : Il peut?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, il peut demander un certain délai quand il demande de
l'information.
M.
Fortin : O.K. Donc, il peut le faire.
M. Desharnais
(Daniel) : Pour pouvoir... Pour pouvoir répondre à ses
responsabilités.
M. Dubé : Pour respecter son 45 jours.
M. Fortin : O.K. Donc, lui, il peut
déjà le faire. Là, ce qu'on demande, il peut le faire. Il peut dire à l'établissement : Vous avez deux semaines
pour me répondre. «That's it, that's all». Après ça, j'écris mes affaires puis c'est...
Vous êtes pognés avec, là.
M. Desharnais (Daniel) : Tout à
fait.
M. Fortin : O.K.
M. Dubé : C'est un peu le principe
du rapport préliminaire. Tu dis : Voici c'est quoi mon rapport
préliminaire. Je te donne deux semaines pour répondre. Pendant ce temps-là, il
continue d'avancer dans son analyse. Je pense que c'est la bonne réponse. Vous
avez une étoile dans votre bulletin, M. Desharnais.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fortin : Oui, oui. Vous ferez signer vos parents aussi, là.
Le
Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 577 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, est-ce que... On vient de recevoir
l'amendement qui a été préparé pour l'article 583.
M. Dubé : ...je vais l'apprendre en
même temps que vous. On va regarder ça ensemble. C'est correct.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on se rappelle qu'on avait
suspendu l'article 583. Alors, consentement pour revenir à
l'article 583?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, M. le ministre.
M. Dubé : O.K. Je crois que je vais
le lire parce que, dans le fond, ce que je comprends bien, Me Paquin, c'est qu'on remplace... on remplace le deuxième
alinéa par le troisième. D'accord. Le premier alinéa n'est pas touché,
c'est bien ça? «Si, à l'occasion d'un examen d'une plainte, le commissaire
constate une pratique...», etc. Et on...
Le Président (M. Provençal)
: C'est le deuxième alinéa qui se
trouve à être...
M. Dubé : Biffé.
Le Président (M. Provençal)
: Biffé et remplacé.
M. Dubé : Remplacé par le troisième,
que je vais lire. D'accord?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
Une voix : ...
M. Dubé : Pardon?
M. Paquin (Mathieu) : Le deuxième
est remplacé par un deuxième...
Le Président (M. Provençal)
: Un... Par un nouveau.
M. Dubé : Ah! par un nouveau
deuxième. Pardon.
Le Président (M. Provençal)
: Un nouveau texte.
M. Dubé : Me Paquin, vous avez
toujours le mot juste, toujours. Un nouveau deuxième.
«Cette personne en autorité doit procéder à
l'étude de la pratique ou de la conduite en cause et prendre les mesures
qu'elle estime appropriées. À moins que le commissaire ne l'ait informée de la
transmission de la plainte à l'ordre
professionnel concerné, cette personne doit, lorsqu'elle estime que la gravité
de la plainte le justifie en aviser l'ordre professionnel concerné. Elle
fait de même lorsque l'étude de la plainte mène à la prise de mesures
disciplinaires. Elle fait périodiquement un rapport au commissaire de l'étude
et, le cas échéant, des mesures prises. »
M. Fortin : À première lecture, ça
m'apparaît approprié. On vient dire que, lorsqu'il y a des mesures
disciplinaires, corrigez-moi si j'ai
tort, là, mais systématiquement, cette personne-là doit en informer l'ordre
professionnel concerné...
M. Dubé : C'est la première mesure.
M. Fortin :
...mais aussi lorsqu'elle estime que la gravité de la plainte le justifie, elle
doit en aviser...
M. Dubé : Il y avait...
M. Fortin : ...l'ordre
concerné, ce qui était l'article 39, essentiellement.
M.
Dubé : Ce que le député, tout à l'heure, nous avait
demandé, c'est d'amener la notion de gravité, qui est là aussi.
M. Fortin :
Oui. Donc, c'est ça, la gravité
de l'article 39, là, elle est reprise dans : si on estime que c'est
grave, bien, il faut en aviser, mais aussi à chaque fois qu'il y a des
mesures disciplinaires. Est-ce que je le dis correctement?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président, pourvu, évidemment, que les mesures disciplinaires découlent de
l'étude de la plainte.
M. Fortin : D'accord. Et on met ici, là, ce qui était... ce qui
revenait ou ce qui était la responsabilité du conseil d'administration, ce qui
l'est encore aujourd'hui. Plutôt que de dire que c'est le commissaire qui doit
faire ça, on vient dire que c'est la
personne disposant de l'autorité permettant de prendre les mesures
disciplinaires à l'intérieur de l'établissement. Je comprends bien?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président, et non seulement à
l'intérieur de l'établissement, mais de toute autre, vous me permettrez
l'expression, patente qui est visée par le processus de traitement des
plaintes.
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce que l'amendement répond aux différentes
demandes que vous aviez faites?
M. Fortin : Oui, je ne demanderai pas à Me Paquin une liste
exhaustive des patentes en question...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Fortin :
...plus tard.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? S'il n'y a pas d'autre... Oui,
Mme la députée, excusez-moi.
Mme Setlakwe : Moi, je pense que le
libellé reflète bien les discussions, puis ça vient vraiment clarifier à quel
moment et dans quelles circonstances on doit aviser l'ordre professionnel. Je
fais juste ramener l'exemple du ministre qui disait, tu sais : Quand il y
a... dans les faits, là, quand il y a quelque chose de grave qui se passe, on
le suspend puis on attend la décision de l'ordre professionnel. Donc là, on est
dans le premier scénario, là. Il y a quelque chose de grave, on avise l'ordre
professionnel. J'essaie de voir comment ça se traduit, là. Dans les faits, qui
va poser le geste? On est-tu dans une situation intermédiaire?
Le Président (M. Provençal)
: Moi, je regardais le
Dr Bergeron.
M. Dubé : Moi aussi, c'est là que je
m'en allais, là.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que vous êtes à l'aise pour
répondre à l'interrogation, à la question de la députée?
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, pour une partie de la réponse, celle qui concerne le milieu des
médecins, dentistes, pharmaciens, donc, il y a une procédure qui permet la
suspension d'urgence dans les cas graves, même sans avoir procédé à l'étude,
là, dans les cas les plus graves, qui a déjà été proposée, là, les articles ont
été étudiés, et qui prévoit l'obligation
pour l'établissement de se pencher sur le dossier. Donc, les responsables
disciplinaires peuvent suspendre
d'urgence un membre du CMDPSF, même sans avoir procédé à une étude approfondie
de la plainte. Il y a, à ce moment-là, des délais. Puis, comme je
fonctionne de mémoire, je fais attention, mais c'est 10 jours ou
15 jours, là, pour lesquels cette suspension-là est effective avant d'être
confirmée par une étude plus approfondie. Évidemment,
ces cas qui font l'objet d'une suspension d'urgence m'apparaissent être des cas
qui doivent être déclarés à l'ordre professionnel, là, parce que ce sont
tous des cas graves.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 583 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, on est encore... Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Et est-ce que l'article 583 est adopté — l'article 583,
bien entendu, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Vous avez le temps de nous faire lecture de
584?
M. Dubé : Oui, rapide. Alors,
584 : «Un médecin examinateur reçoit les plaintes que lui transfère un
commissaire en vertu de l'article 576.»
On peut battre un record du monde ici, là.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, ça prévoit. C'est une prémisse.
M. Fortin : ...M. le ministre, vous avez sauté le commentaire, mais
c'est correct, on est capable de le lire.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions?
M. Fortin : Oui, mais je ne pense pas que vous aurez suffisamment de
temps... Bien, je veux juste... Bien, on peut commencer si vous voulez, là,
mais...
Le Président (M. Provençal)
: Posez la question, ça va permettre de
réfléchir.
M. Fortin : Oui. Là, je reviens au concept, parce qu'encore là il y a
des groupes qui nous ont soumis la demande, là, je reviens au concept du
médecin examinateur en particulier. Ça, c'est des plaintes qui sont transmises
en vertu de 576, mais les plaintes qui sont transmises, qui ne touchent pas les
médecins, là, elles sont transmises à qui? Ça, c'est des commentaires, entre
autres, qui viennent de l'Ordre des sages-femmes, et tout le reste, là.
Des voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : En fait...
en fait, c'est la manière que le régime d'examen des plaintes est construit.
C'est que la porte d'entrée principale, c'est le commissaire aux plaintes et à
la qualité des services. Donc, du moment que le commissaire reçoit la plainte,
il juge si c'est lui, l'autorité compétente pour examiner la plainte. S'il ne
l'est pas, il la transfère au médecin examinateur.
Le
Président (M. Provençal)
:
Merci, alors, considérant
l'heure, je vais suspendre les travaux jusqu'à 15 heures pour que
l'on puisse reprendre nos travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 01)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, rebonjour. La Commission de la
santé et des services sociaux reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 15,
Loi visant à rendre le système de
santé et de services sociaux plus efficace.
Lors de la
suspension, ce midi, nous étions à l'étude de l'article 584, et, M. le
député de Pontiac, vous aviez... vous veniez de poser une question au
ministère. Et je ne sais pas si on a eu le temps d'y réfléchir. Sinon, je vous
demanderai de la reformuler.
M. Fortin : Bien, je n'ai pas tant besoin de la reformuler. Ça fait que
la réponse était venue assez, comment dire, habilement de la part de
M. Desharnais. Alors, je n'ai pas de question de suivi.
Une voix : ...
M. Fortin : Complètement, disons.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, il n'y aurait pas d'autre
intervention sur...
M. Fortin : Bien, de mon côté, là. Si vous voulez donner quelques
secondes... Mais moi, ça me va.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, je vais laisser une minute au
député de Saint-Henri—Sainte-Anne
pour savoir si vous avez une intervention à
l'article 584. Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 584 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 585. M. le ministre.
M. Dubé : Alors : «Le
médecin examinateur rejette, sur examen sommaire, toute plainte qu'il juge
frivole, vexatoire ou faite de mauvaise foi.
«Le médecin examinateur informe l'auteur de la
plainte de son rejet.»
Le
Président (M. Provençal)
:
Bien, c'est vraiment pour prévoir
le rejet d'une plainte jugée frivole, vexatoire ou faite de mauvaise
foi.
M. Dubé : Mais
peut-être juste rappeler, là, parce que, bon, on revient... Le chapitre II
porte sur... qu'on vient de commencer à 584, porte sur les plaintes qui
concernent... concernant un médecin, un dentiste, un pharmacien ou une
sage-femme, mais cette section-là, elle est le traitement d'une plainte par un
médecin examinateur.
Quand on a
commencé, parce qu'on a vu des... à 572, on parlait du dépôt des plaintes,
hein, dans le chapitre I, puis
là on arrive au chapitre II qui sont les plaintes concernant
spécifiquement un médecin. Alors, on est beaucoup plus précis, là, en ce moment. Alors, on va retrouver
de la terminologie qui est très semblable à quelques articles qu'on a vus.
C'est juste l'application qui est différente pour les types de professionnels.
C'est juste ça que voulais... Vous vous posez les mêmes questions, là.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Je pose ma
question bien ouvertement, là. Il avait toujours été question... il a toujours été question que ce soit un médecin qui fasse ce
rôle-là? Il n'y avait pas jamais eu de discussion à l'effet que ça pouvait
être un autre professionnel visé? Il fallait que ce soit vraiment un médecin?
M. Dubé : ...c'est un homme ou
une femme, là.
M. Cliche-Rivard : Oui, un...
M. Dubé : Hein, c'est un...
M. Cliche-Rivard : Un, une
médecin.
M. Dubé : Un,
une médecin. Puis, pour toute la question qu'on a discutée un peu ce matin,
moi, je leur dirais, là, puis je
pense que c'est... J'essaie de résumer ce que le Dr Bergeron a dit ce
matin. Au besoin... Parce que rappelez-vous, là, je suis allé vous lire 586, qu'on va voir plus tard, parce qu'il y a
eu beaucoup des questions des sages-femmes, là, puis je pense que c'est
important de revenir là-dessus, on s'est dit : D'accord, ça peut être...
Là, ce n'est pas une question d'un médecin, homme ou femme, c'est un médecin,
disons, par rapport à une sage-femme, puis on comprend tout ça, mais il faut... Dr Bergeron a bien dit, ce
matin : Il y a la loi des nombres. Il y a moins de 200 sages-femmes.
Et lorsque vous les regardez par
régions, d'aller chercher toutes ces personnes-là, à un moment donné, il faut
qu'il y ait une... un choix qui soit fait par rapport à la profession.
Par contre, quand on prend 586 qui... Puis je
vous rappelle, on fait référence à 578, dans tous ces
cas-là, rappelez-vous ce qu'on avait dit, il peut aller chercher un expert
externe. Qui? Alors donc, un médecin, une médecin, une femme médecin pourrait
décider d'aller chercher une sage-femme pour faire l'examen qu'elle a à faire.
Alors, je pense que c'est la position qu'on
prend puis je pense qu'avec ça on est... je pense qu'on est à la bonne place.
J'espère qu'un jour on aura 2 000 sages-femmes puis que la loi
des nombres ne sera plus problématique, mais là, en ce moment, vous avez 10 000 médecins
spécialistes, vous avez 10 000 omnis, mais vous avez
250 sages-femmes, tu sais? On est dans la loi des nombres.
M.
Cliche-Rivard : C'est cette loi-là des nombres aussi par rapport
aux autres, là, professionnels, là. Il y avait pharmaciens, dentistes, c'est cette même logique-là, dans le fond, on
nomme celui qui a une plus grande représentativité d'office?
M. Dubé : Bien oui, la réponse,
c'est oui, mais je pense qu'il est possible, comme je vous dis... Moi, je ne
verrais pas une plainte contre un pharmacien... souvent, ne pas avoir besoin
d'aller chercher un expert pharmacien pour dire : Expliquez-moi quelle
prescription aurait dû être donnée dans ce cas-là. Le médecin examinateur n'a
pas toujours cette expertise-là. Il l'a peut-être dans le cas... Puis même dans
le cas d'un médecin face à un autre médecin, quand
on a eu... Je ne sais pas si vous étiez là, mais on a eu cette discussion-là
avec le Dr Bergeron, le médecin qui est peut-être généraliste puis qui jugerait de... — qui jugerait! — qui
analyserait un cas, une plainte parce qu'un cardiologue a mal fait son
opération, ou c'est ce qui est allégué, bien, je ne suis pas sûr que le médecin
devrait... Il devrait aller chercher peut-être un autre cardiologue qui va
venir l'aider dans son examen. Alors, je pense qu'on est plus dans la complémentarité que... qui vient compléter
l'analyse nécessaire, que de dire que c'est un ou une médecin. Vous me suivez?
M. Cliche-Rivard : Donc, ce n'est
pas nécessairement une exception, là, l'expert, à 578, ça peut être... ça peut
devenir la règle générale?
M.
Dubé : Bien, si, dans l'établissement, la loi des nombres
est là puis que le médecin pense qu'il a l'expertise pour le faire, le
médecin, il n'ira pas créer du monde pour rien.
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Dubé : Mais, comme je vous dis,
des fois, que ce soit en région... Puis surtout, je reviens avec la loi des
nombres. Parce qu'on en a beaucoup discuté, l'autre fois, je ne sais pas
comment il y en a, de sages-femmes dans un établissement, qui pourraient avoir
l'indépendance entre elles. Parce qu'elles sont trois à travailler dans la
grande région. Alors moi, je pense que... de
toutes les discussions qu'on a eues, je pense qu'on est capables de dire qu'on
est là, là.
M. Cliche-Rivard : Ce médecin
examinateur là relève directement de qui?
M. Dubé : Bien, il est nommé...
rappelez-moi, là, parce que, ça, je l'ai oublié, il est nommé par...
M. Desharnais (Daniel) : ...
M. Cliche-Rivard : Le C.A. de Santé
Québec? Puis lui est...
M.
Dubé : On est sûrs de ça, là? Je ne m'en souviens plus,
honnêtement, qui nomme. C'est une bonne question.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, oui,
bien, c'est à l'article... On m'indique que c'est à l'article 610.
M. Dubé : O.K. On n'y est pas
arrivés encore, mais on y va.
M. Cliche-Rivard : Et lui n'a pas
de...
M. Dubé : Ah oui! On est le
chapitre... C'est vrai. O.K. C'est beau.
M. Cliche-Rivard : Tu sais, le
conseil précédent, là, il y avait un volet, là, commissaire national...
régional, national. À ce moment-là, le médecin examinateur, lui, il est nommé
directement par le C.A. de Santé Québec. Et lui, qu'est-ce que... lui aussi, il
réfère directement à son C.A., il n'a pas de médecin examinateur chef ou
national?
M. Dubé : Mais 610 dit qu'il y en a
un par établissement, hein?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, exact.
M. Dubé : C'est ce que 610 dit, là.
Le Président (M. Provençal)
: Aimeriez-vous qu'on se fasse aider
aussi par Dr Bergeron? Peut-être que... vu qu'on parle de médecins
examinateurs, et tout ça. Parce que vous avez quand même fait une bonne
synthèse, cet avant-midi, à certaines questions qui avaient été posées.
Dr Bergeron.
• (15 h 10) •
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, je vais revenir pour certains
arguments, je pense, qui sont importants de comprendre, parce que l'objectif,
il est commun à l'intérieur de ça. Malheureusement, la loi des nombres,
elle touche tant le secteur des sages-femmes,
par exemple, que le secteur de la dentisterie, où les nombres sont encore peu
élevés.
On va se rappeler, en
fonction de ce que j'ai dit, de ce que c'est, le rôle du médecin examinateur
qui va recevoir une plainte, qui va en faire une analyse pour rejeter si elles
sont frivoles, vexatoires ou autres, rapidement, sinon va
en faire une analyse, tentative de conciliation puis identification à
l'intérieur de cela, s'il y a quelque chose qui semble en porte-à-faux avec la
pratique professionnelle reconnue. À ce moment-là, il le délègue au CMDP pour
qu'il forme un comité de discipline qui va vraiment regarder l'aspect qualité
de l'acte. Comprenons que si, face à un petit nombre, on met une sage-femme
examinatrice ou un dentiste examinateur, je ne peux pas le mettre là et le mettre sur le comité de discipline en plus, donc
je réduis encore les possibilités, hein? Si j'ai un nombre limité d'options,
je pense que, là où il est le plus important de juger, c'est d'en avoir le plus
possible au niveau du comité de discipline pour juger de l'acte. Il y a
d'autres modalités pour le médecin examinateur.
À votre question, je
peux parler, actuellement, il y a un trait... En fait, on voit que le médecin
examinateur n'est pas directement saisi des plaintes, ça passe d'abord par le
commissaire aux plaintes, hein, et c'est le lien qu'il faut établir. Ils sont
nommés par le C.A., comme c'est le cas actuellement, mais ils travaillent en
relation. Donc, c'est le commissaire aux plaintes qui est comme le maître
d'oeuvre des plaintes. Il réfère, dans certaines circonstances, les plaintes
à... mais c'est le bureau du commissaire aux plaintes et le commissaire aux
plaintes, localement, qui assure le suivi, fait le support clérical, et autre.
Donc, il y a cette relation-là entre le médecin examinateur et le commissaire
aux plaintes que je qualifierais de local, là, d'établissement.
M.
Cliche-Rivard : Et le médecin examinateur aussi, vous le qualifiez de
local?
M. Bergeron (Stéphane) : Bien, c'est ce qui a été
mentionné par M. Dubé, en 610, qu'il est prévu qu'il y aura un médecin examinateur par établissement,
l'objectif étant de vouloir avoir une gestion des plaintes qui soit la plus
près possible du terrain et non pas centralisée dans une tour à quelque
part, très loin des réalités terrain, là.
M.
Cliche-Rivard : Puis vous teniez juridiquement à vous lier sur le fait
que ça doit être un médecin? On n'aurait pas pu prévoir : «Ou, lorsque
applicable, un expert compétent»? Vous ne vouliez pas vous donner une marge de
manoeuvre, selon les circonstances, vous teniez à ce que ce soit un médecin?
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, donc, je
répondrai. Vous savez, à certains moments donnés, il y a eu, et je
fonctionne de mémoire, des représentations, du côté des dentistes, pour
permettre de ne pas être... excusez, du côté des pharmacies, pour permettre de
ne pas être exclus. On se souvient qu'ils ont un statut particulier, le fait
qu'ils soient des employés. Ça aurait pu
être un traitement par une direction des ressources humaines. Puis, eux, vous
voyez comment le système... le médecin examinateur, là-dedans, qui a une
formation, qui a une indépendance, qui est, je pense qu'on peut reconnaître,
quelqu'un qui a une formation large, c'est ce que l'on veut là-dedans, parce
que les plaintes peuvent arriver de toutes
sources et toucher quand même plusieurs domaines. Donc, M. le ministre le
mentionnait, ça peut être autant du domaine de la neurochirurgie, puis,
si on est un médecin examinateur qui est cardiologue ou médecin de famille,
c'est très loin de la réalité, tout comme l'est la pratique... Ça fait qu'on
voulait avoir quelqu'un qui a une formation
et une connaissance relativement large pour être capable de recevoir et traiter
des plaintes de tout genre. Lorsqu'il n'a pas les compétences...
insuffisance de compétences, qu'il juge, bien, il y a la possibilité de
s'adjoindre un expert pour cela.
Et
je réitère que, l'objectif de tout ça, c'est important, il y a un objectif de
conciliation, d'écoute des deux parties, ça prend un certain... Puis, quand on arrive au jugement disciplinaire
lui-même, si on pense qu'il y a eu un acte, ce n'est pas lui qui le fait, il est référé à quelqu'un
d'autre. Donc, c'est dans ce sens-là où le choix s'est porté sur un
professionnel qui avait une formation de base la plus large possible
pour être capable de traiter le plus grand éventail de cas.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 585? Oui, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : O.K. Là, si j'ai bien compris le
processus, là, la plainte, elle va au commissaire d'abord, et il va la référer au médecin examinateur, dépendant de la
nature de la plainte. Mais là ça veut dire... là, ici, là, on vient donner
aux médecins la possibilité de rejeter une plainte en la regardant
sommairement, s'il la juge frivole, vexatoire ou de mauvaise foi, pouvoir qu'on
a déjà donné au commissaire. Alors, là, ça veut dire que le commissaire ne l'a
pas jugée frivole, vexatoire ou de mauvaise
foi, qu'il l'envoie au médecin examinateur et que celui-là dit : Je ne
suis pas d'accord avec le commissaire, moi, je la juge frivole. Est-ce
que c'est ça qu'on vient dire? Est-ce que quelqu'un d'autre que... Parce que
ça, ça veut dire que le commissaire l'a jugée appropriée, la plainte,
initialement.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y, M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : En fait, ma perception,
c'est que le commissaire pourrait recevoir, recevoir une plainte, juger
que ce n'est pas à lui de la traiter, donc il va référer au médecin
examinateur, et le médecin examinateur, lui, dans
le traitement qu'il va faire, donc, il va se rendre plus loin que le
commissaire, il pourrait juger que cette plainte-là est frivole. Donc,
il y a les mêmes... en fait, là je ne me rappelle plus exactement c'est quel
article, avant, mais c'est la même disposition qui s'applique au commissaire
aux plaintes.
M.
Fortin : ...pas qu'il a fait une première
analyse, c'est vraiment que lui s'est dit : Ça, là, c'est vraiment un acte
médical là...
M. Desharnais (Daniel) : C'est ça,
exactement.
M. Fortin : ...vous avez donné 19,1 milligrammes au lieu de 19,2.
Le médecin va dire : Bien, voyons, toi, 19.1
au lieu de 19.2, ce n'est rien de grave, ça, là. Donc, lui, il la juge frivole,
tandis que le commissaire s'est peut-être dit : Moi, je n'ai pas
cette connaissance-là, je shippe ça à des médecins... au médecin examinateur.
M. Desharnais (Daniel) : Étant donné
que ça concerne, mettons, un médecin, bien, ce n'est pas à moi de l'examiner,
c'est au... Il va le transférer immédiatement pour le médecin examinateur.
M. Dubé : Je pense, M. le député, à
moins que je me trompe, c'est parce qu'on réfère à 576, qui, elle, se rapporte
à un... à la qualité des actes médicaux. Parce qu'ici on est dans la
section 584 qui dit qu'on réfère à 576, ça fait que le médecin examinateur, dans cette section-là, fait justement
référence... vous savez, quand on a vu que 576, c'était pour un
professionnel puis 575, c'était pour un autre.
M. Fortin : Mais ça ne veut pas dire que, pour un acte médical, le
commissaire n'aurait pas le pouvoir de la juger
frivole quand même. Le commissaire a toujours ce pouvoir-là, s'il la regarde,
là, puis il se dit : Bien, voyons donc, toi, tu sais, ça sort
vraiment de nulle part, cette affaire-là, ça n'a aucun sens. Le commissaire
peut faire ça ou, avant même d'avoir son... d'avoir une analyse sommaire, il
faut qu'il l'envoie?
M. Dubé : Je ne sais pas s'il y a un
examen général, là, ne bougez pas.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, selon
ma perception, ça va être au bon jugement du commissaire.
M. Fortin : C'est ça.
M. Desharnais (Daniel) : Mais il
pourrait ne pas vouloir prendre de chance puis l'envoyer au médecin
examinateur. Donc, ce serait à sa discrétion.
M. Fortin : O.K. Donc, ça revient au commissaire à décider. S'il la
regarde, il peut la juger frivole, s'il veut, puis il peut se dire : Bien,
je vais l'envoyer au médecin, puis, si lui la juge frivole, ce sera son choix.
C'est ça?
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Fortin : O.K.
M. Dubé : C'est la combinaison de
574 et 576, je pense. C'est très bien dit. Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va?
M. Fortin : Puis là, ici, on dit : «Le médecin examinateur informe
l'auteur de la plainte de son rejet.» Est-ce qu'il a une obligation d'informer
le commissaire qui la lui a référée aussi?
Des voix : ...
M. Dubé : ...c'est la même question
qu'on a posée ce matin, si on faisait le premier tri, là.
M.
Desharnais (Daniel) : Oui, à 585, le médecin examinateur informe le
commissaire de tout rejet de plainte.
M. Fortin : 585? On est à 585, là.
Le Président (M. Provençal)
: Pas à 585. 585, il informe l'auteur
de la plainte.
M. Desharnais (Daniel) : Ah!
l'auteur de la plainte. Non, O.K. Excusez, non, c'est...
M. Fortin : Mais le commissaire, lui, il n'est pas informé de ça, là.
M.
Dubé : C'est pour ça, ce que je demande à Me Paquin, là,
quand on a eu, je pense, pas mal cette discussion-là
ce matin, au premier examen, on s'est fait demander est-ce que ça pourrait
faire partie de la procédure de s'assurer que...
Le Président (M. Provençal)
: À 606.
M. Dubé : Je
pense qu'on pourrait le mettre dans 606 tout à l'heure, là.
M. Fortin : Oui?
M. Dubé : Je pense, ce serait la
meilleure place, selon moi. Me Paquin?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, en fait,
ça pourrait être prévu dans la procédure prise en vertu de 606.
M. Fortin : O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fortin : Oui. Encore là, on se donne rendez-vous au 606.
Le Président (M. Provençal)
: C'est beau. Je pense que ça va être
un gros morceau, quand on va arriver là, parce qu'il a été mentionné quand même
plusieurs fois ce matin. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 585 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 586, M. le ministre.
• (15 h 20) •
M. Dubé : «Lorsqu'une plainte n'est
pas rejetée sur examen sommaire, le médecin examinateur procède à son examen.
Il dispose à cette fin des mêmes pouvoirs que ceux conférés au commissaire par
l'article 578.»
Le commentaire, c'est que l'article 586 du
projet de loi prévoit que l'examen de la plainte est effectué par le médecin
examinateur et que celui-ci dispose des mêmes pouvoirs que le commissaire, tel
que le pouvoir d'exiger des documents et des renseignements. Voilà pour 586.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur 586? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 586 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 587.
M. Dubé : ...si jamais tu vois des
amendements...
Le Président (M. Provençal)
: 587, il y a un amendement.
M. Dubé : Oui, je me rappelais ça
comme ça, qu'il y avait un amendement.
«587. Si,
à l'occasion de l'examen d'une plainte, le médecin examinateur est d'avis que
les faits justifiant la plainte peuvent constituer des motifs permettant
de fonder une mesure disciplinaire, il met fin à son examen et transmet la
plainte, pour étude à des fins disciplinaires, au président-directeur général
ou au directeur médical de l'établissement public
concerné ou, selon le cas, à l'instance ou à la personne disposant de
l'autorité permettant de prendre des mesures disciplinaires au sein de
l'établissement privé. Il en avise le commissaire et l'auteur de la plainte.
«Lors de
cette étude, il doit être permis à l'auteur de la plainte de présenter ses
observations. De plus, le médecin examinateur est informé régulièrement
du progrès de cette étude ou, au moins, de ses principales étapes. Il doit en informer périodiquement l'auteur de la plainte et,
tant que l'étude n'est pas terminée, il doit, tous les 60 jours à compter
de la date où l'auteur de la plainte a été
informé de la réorientation de sa plainte, en informer celui-ci et lui faire
rapport du progrès de son étude.
«Le médecin examinateur doit informer l'auteur
de la plainte de la conclusion de son étude à des fins disciplinaires et, le cas échéant, des mesures disciplinaires prises par
l'établissement ou du fait que l'ordre professionnel concerné a été
avisé de la situation.»
Alors, le commentaire, que je vais vous
dire : L'article 587 du projet de loi prévoit que, lorsque le médecin
examinateur constate que les faits justifiant la plainte pourraient mener à une
mesure disciplinaire, il doit mettre fin à l'examen de la plainte et la
transmettre aux personnes compétentes en cette matière.
Il précise que, lors de l'analyse à des fins
disciplinaires, il est permis à l'auteur de la plainte de présenter ses
observations. Il ajoute des obligations visant à ce que l'auteur de la plainte
soit informé du progrès de l'étude à des fins disciplinaires et de son
résultat. Voilà.
Et je vais vous lire maintenant...
Le Président (M. Provençal)
: Et votre amendement.
M.
Dubé : ...l'amendement. Alors, l'amendement : Remplacer, dans le
premier alinéa de l'article 587 du projet de loi, «au président-directeur
général ou au directeur médical» par «aux responsables disciplinaires».
Le commentaire :
Cet amendement apporte à l'article 587 du projet de loi une modification
visant à en assurer la concordance avec l'article 218, et ce, afin que
tout responsable disciplinaire concerné puisse être informé d'une plainte visée
à l'article 587.
Et
on voit maintenant à l'écran la modification de comment on remplace en milieu
d'alinéa «aux responsables disciplinaires», qui vient remplacer «au
président-directeur général ou au directeur médical», et on continue avec
l'établissement concerné. Voilà.
Le Président (M.
Provençal)
: Dans un
premier temps, interventions sur l'amendement à l'article 587? Il n'y a
pas d'intervention? Parce que... Oui, allez-y, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Peut-être juste
expliquer, M. le ministre, vous avez dit, là, on réfère à 218, donc on enlève
«P.D.G.» pour mettre «responsables
disciplinaires». Ces responsables disciplinaires là, c'est ceux qui sont prévus
à 218?
Le Président (M. Provençal)
: Si vous allez lire 218,
vous allez voir, c'est un volet, 218 et autres, là, de mémoire, ça
portait sur la notion de discipline.
M. Cliche-Rivard :
Et là aussi ça dit : «Le pouvoir de prendre des mesures disciplinaires
à l'égard [du] médecin, d'un dentiste ou d'un pharmacien peut être exercé par
le P.D.G.»
M. Dubé : «Et,
sauf disposition contraire... par le directeur médical ou chef du département
clinique.»
Le Président (M.
Provençal)
: Là, il y
avait eu un amendement, mais je ne me rappelle plus quelle était la teneur de
l'amendement à l'article 218, parce que je n'ai pas le...
M. Dubé : Je vais vous trouver ça, moi. Je ne sais pas si je
suis capable de remonter... Ah! non, c'est par sections, hein? Est-ce
que tu l'as, l'amendement qu'on a déposé avec 218?
Des voix :
...
M. Dubé : L'amendement... Bien, O.K. Est-ce que vous le
voyez dans votre... Avez-vous l'amendement aussi?
M.
Cliche-Rivard : L'amendement.
M. Dubé : Bon,
peut-être pour tout le monde, là, effectivement, M. le Président a raison, 218
portait sur la discipline, et on a modifié
par «est» au lieu de «peut être exercé», donc il y a plus une obligation de
pouvoir prendre des mesures disciplinaires : «est exercé par le
P.D.G.» Puis on a dit : «Sauf disposition contraire, par le directeur
médical ou le chef de [...], pourvu que ce dernier, s'il est à l'emploi de
Santé Québec, soit un cadre.»
Et
il y avait un autre amendement, dans l'autre paragraphe... dans l'autre alinéa,
pardon, où on est venus dire : «Toute personne visée au premier
alinéa qui peut exercer le pouvoir de prendre des mesures disciplinaires est,
pour l'application de la présente loi, un responsable disciplinaire.» Vous
voyez ça?
M.
Cliche-Rivard : Oui.
M. Dubé : O.K.
M.
Cliche-Rivard : Donc là, on biffe «président-directeur général» et
«directeur médical» pour référer à 218 qui inclut le président-directeur
général et le directeur médical. Donc, je veux juste bien comprendre :
Qu'est-ce qu'on vient faire, finalement, dans cette modification-là?
M. Dubé :
...que la meilleure personne pour vous répondre, c'est Me Paquin parce
que...
Le Président (M.
Provençal)
: Pour
nous faire la liaison.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. En
fait, c'est qu'ici on visait le président-directeur général ou le directeur
médical, mais c'est qu'en certains cas les chefs de département peuvent aussi
être responsables disciplinaires, donc c'est pour ça qu'on vise
«responsables disciplinaires».
M.
Cliche-Rivard : L'ajout, c'est «chefs de département clinique»,
essentiellement?
M. Paquin
(Mathieu) : Au fond, oui, effectivement, on va chercher les chefs de
départements cliniques.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Qui autrement n'étaient pas prévus, ça fait que,
plutôt que d'écrire «ou chefs de département clinique», on a décidé plutôt de
biffer puis de référer aux responsables disciplinaires.
M.
Dubé : Au sens large, qui inclut tout le monde.
M. Cliche-Rivard :
Exact.
M. Dubé : C'est-tu
comme ça qu'on peut le dire? Oui? Bien, tout le monde, tous ceux qui ont été
nommés dans 218.
M. Paquin (Mathieu) : Exact. Et en fait, c'est
que le contexte permet de comprendre que le chef de département clinique est responsable
disciplinaire à l'égard des professionnels membres de son département clinique,
alors que le président-directeur général et le directeur médical, eux, sont
plus largement compétents. Ça fait que ça se comprend mieux dans le contexte où
ça a été défini à 218.
Le Président (M.
Provençal)
:
Est-ce
que ça va, M. le député?
M.
Cliche-Rivard : Oui, merci.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Maintenant,
intervention sur le 587 amendé? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Merci, M. le Président.
Alors là, je comprends que, lorsqu'on transmet la plainte pour des fins
disciplinaires aux... bien, aux responsables disciplinaires, incluant les chefs
de départements cliniques que vient de mentionner Me Paquin, la plainte, elle
peut être pas mal plus que 45 jours qu'un commissaire et/ou médecin, un médecin examinateur, dans lesquels, les
45 jours, ils se limitent habituellement, là. Là, ici, on a... on vient
spécifiquement dire que, si la plainte n'est pas traitée à partir de
60 jours, bien là, il faut en informer le plaignant du rapport. Alors, ça,
il y a-tu une limite de temps à ça, ces plaintes-là qui sont référées aux
responsables disciplinaires?
Le Président (M.
Provençal)
: Vous
avez dit : S'il y a quoi? J'ai mal saisi.
M.
Fortin : Est-ce qu'il y a une limite de
temps?
Le Président (M.
Provençal)
: Ah! O.K.
Une limite de temps.
M.
Fortin : Parce que, là, on vient dire qu'à
tous les 60 jours il faut informer l'auteur de la plainte d'où on est
rendu, puis qu'est-ce qui se passe, puis où ça a été réorienté, etc. Si on
vient dire à tous les... et on dit même «tous les
60 jours», alors je présume qu'en pratique ça peut être très long, ce
processus-là. Parce que, ce matin, 45 jours pour un traitement de
plainte, là, 45 jours, c'est raisonnable, tout le monde est capable vivre
avec ça. Là, ici, on ne vient pas nous dire
c'est quoi, le délai maximal, disons, une fois que la plainte, elle est
transmise au responsable disciplinaire, mais on vient dire : Aïe! À
chaque 60 jours, il faut dire au plaignant c'est rendu où. Ça, ça porte à
croire que ces plaintes-là durent deux, quatre, six mois, là.
• (15 h 30) •
M. Dubé : Peut-être,
pendant qu'on... si vous permettez, je me permettrais de me retourner vers le
Dr Bergeron, qui va se faire sûrement un plaisir de nous dire, dans la
vraie vie... C'est parce que je pense que...
Le Président (M.
Provençal)
: ...des
observations qui peuvent être déposées dans le dossier. Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : La situation est que,
lorsqu'on fait intervenir un comité de discipline, on comprend qu'il y a une
indépendance, rendu à ce niveau-là. Rendu au niveau de discipline, au niveau de
comité de discipline, généralement, il y a des avocats qui représentent,
qui accompagnent les deux parties et on tombe dans un processus de nature plus juridique qui a tendance à prendre
plus de temps, effectivement. C'est pour ça la mention : au même titre que
les tribunaux, actuellement, prennent un certain temps avant de traiter les
choses, il y a des règles de justice qui font que le délai de 45 ou de
60 jours, lorsqu'on réfère à un comité de discipline, n'est habituellement
pas respecté dans le sens où il est dépassé à l'intérieur de ça. Et, pour
l'avoir vécu dans des vies antérieures, ce qui se produit, c'est que le médecin
examinateur réécrit au plaignant pour dire : Le processus est
maintenant... En fait, ce que le plaignant veut, c'est s'assurer que
c'est... que ça n'a pas été... que ce n'est pas tombé entre deux... pas tombé
dans l'oubli. Et donc le commissaire et médecin examinateur, à tous les
60 jours, retournent vers le comité de discipline, s'enquiert où c'en est
rendu, voit l'état d'avancement et en fait état au plaignant.
M. Dubé : En
attendant que vous réfléchissiez à ça, est-ce qu'on a une réponse comment
c'était dans la LSSSS par rapport au 60 jours qui peut se répéter?
Une voix : ...
M.
Dubé : C'est la même chose, hein? Mais la raison que je vous
demandais... puis, quand on a eu les discussions par rapport à ça, sur la... il
y a quand même la réputation que ça peut être long, hein, ces... l'attente de ces résultats-là. Puis moi, j'ai entendu des
fois : C'est deux ans, c'est trois ans, c'est... ça peut être...
ça peut très long. De votre expérience, là, qu'est-ce qu'on peut faire
de plus que... Parce que moi, je comprends très bien la question du député ici,
là, basée sur ce qu'on a entendu en commission parlementaire aussi, là, des
groupes invités, là.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, donc, effectivement, il s'agit d'un
processus qui n'est pas connu pour sa célérité, et ceci... tu sais, il y a...
on est dans des situations où il faut également prendre le temps de bien faire
les choses. On comprend que la décision que l'on prend à l'intérieur d'un
comité de discipline doit être éclairée, pouvant mener à des suspensions, à des
pertes de privilèges, et autres. Donc, ce ne sont pas des décisions à la
légère, et donc c'est des décisions qui doivent être mûries, éclairées. À
certains moments donnés, on fait appel à des experts externes. On peut
comprendre que, juste la recherche d'experts externes habitués dans un... prend
un certain temps, avec un contrat qu'ils prennent... Ça fait qu'on comprend
qu'il y a toutes sortes de choses. Il est difficile d'obliger à dire : La
réponse doit provenir en dedans de tant de temps.
Ceci étant, il y a
quand même des mesures qui peuvent être prises sur... pour raccourcir le plus
possible, à l'intérieur de ça. La formation des médecins, juste
l'identification de membres qui acceptent de travailler sur un comité de
discipline, ça peut ne pas être simple. Il y a beaucoup de gens qui sont
contactés, beaucoup de gens qui trouvent des
motifs... ça n'intéresse personne d'emblée, généralement, il y a beaucoup de
gens qui trouvent des motifs pour ne pas y siéger. Donc,
l'identification au préalable d'une liste de gens qui seraient intéressés, la
formation, je peux référer dans mes
expériences antérieures où il y a eu un guide qui a été rédigé à l'intention
des gens qui sont appelés à siéger
sur un comité de discipline, pour signifier les attentes, les obligations,
qu'est-ce qu'ils doivent faire, on devrait avoir atteint telle étape en
dedans de tant de temps. Donc, c'est plus sur cette nature-là.
Actuellement, les
comités de discipline et tout ce processus-là diffèrent d'un établissement à
l'autre. Je pense qu'il va falloir, à
l'intérieur de Santé Québec, s'inspirer des meilleures pratiques. On parlait,
dans 500... 606, là, d'identifier la
procédure, et tout ça. Pour moi, c'est là qu'il va y avoir moyen d'agir pour
raccourcir les délais, tout en comprenant que ce sont des situations dans lesquelles il faut prendre le temps de
bien faire les choses et de bien analyser les situations, quitte à ce que ça... On ne peut pas se dépêcher
pour ce genre de décision là. Il faut qu'elles soient bien pesées et soupesées.
M.
Fortin : O.K. Mais je suis d'accord avec
vous, là, ce sont des décisions qui ont des impacts majeurs dans la carrière,
entre autres d'un médecin dans ce cas-ci, là, mais d'un professionnel de façon
générale. Est-ce que, la plupart du temps, quand il y a une plainte de cette
nature-là... est-ce... et qu'on considère déjà, là, que la plainte peut
constituer des motifs permettant de fonder une mesure disciplinaire, il n'y a
pas de... Il n'y a pas de retrait, il n'y a pas de suspension temporaire. On
est vraiment dans la... on... Est-ce que ça mène à ça? Donc, la personne garde
ses privilèges, et tout ça, pendant la durée de l'examination?
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, il y a deux cas de figure. Le cas
exceptionnel, c'est celui d'une suspension avant examen et décision de
jugement. C'est vraiment l'exception. Ça nécessite quand même un niveau d'inconfort ou de divergence par rapport à une
pratique attendue qui n'est pas juste un petit peu en dehors de la ligne. Dans
tous les autres cas, avant que la sanction ne soit prononcée, on attend
l'analyse complète.
Le Président (M.
Provençal)
: ...ça
va, M. le député?
M.
Fortin : Encore une fois, en se rappelant
qu'on se rencontre à 606 pour voir comment on raccourcit le...
M. Dubé : C'est
ce que je viens de comprendre.
M.
Fortin : Oui, ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Oui, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Pour...Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Pour bien comprendre, là, qu'est-ce que... Est-ce que
vous avez un exemple de ce que... d'un motif qui permettrait de fonder une
mesure disciplinaire, pour qu'on comprenne exactement de quoi on... à quoi on
réfère?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin
puis Dr Bergeron auraient probablement pu répondre aussi.
M. Dubé : Oui, oui. Bien, c'est ce que j'allais dire,
l'exemple de... pour un ou une professionnelle en général, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : Je veux être sûr d'avoir bien saisi. Vous,
vous... M. le député désire avoir un exemple de mesures disciplinaires qui
peuvent être appliquées ou d'exemples de divergence de pratique qui pourrait
mener à des mesures disciplinaires?
M. Cliche-Rivard : C'était cette dernière...
le dernier cas de figure, mais je serais intéressé d'avoir la réponse à
vos deux...
M. Dubé :
...
M.
Cliche-Rivard : C'est tellement éclairant.
M. Bergeron
(Stéphane) : Bien, les mesures disciplinaires — je
vais répondre à la sous-question a, quelles sont les mesures disciplinaires — elles
sont larges, hein, elles peuvent être... aller jusqu'à la révocation complète
des statuts et privilèges, et donc ce qui veut dire : Bien, désolé,
mais tu n'es plus membre de notre CMDP, tu n'as plus droit de pratique chez nous à compter de maintenant, à des
recommandations sur de la formation, ou des limitations de champs de pratique. Dorénavant, vous, médecin de famille,
ne pouvez plus exercer en obstétrique, pour dire quelque chose, vous pouvez
continuer à faire de l'hospitalisation... Ça fait que c'est relativement large,
à, donc, formation, limitation de pratiques,
révocation, dépôt au dossier d'une note. Donc, l'éventail est large.
Pour les situations,
en fait, encore là, c'est... en donner une en cas de figure, donc, réaliser
qu'un médecin a opéré la mauvaise jambe ou... donc ce genre de choses là où
que, tu te dis, a priori, ça laisse penser que peut-être que les normes
minimales de pratique pour identifier le site anatomique sur lequel on devrait
opérer n'a pas été... elles n'ont pas été respectées, c'est... on essaie de
regarde ça, puis ajoutons qu'admettons que ce n'est pas arrivé juste une fois,
mais deux fois. Donc, ce sont des genres de choses qui pourraient arriver,
des complications inattendues suite à des chirurgies ou des... l'utilisation de
doses médicamenteuses, quand on regarde dans le dossier, qui sont 10 fois
la norme reconnue, ou des choses comme ça.
• (15 h 40) •
M. Cliche-Rivard : Puis c'était quoi,
l'évaluation ou... j'imagine que l'évaluation a été faite, entre ce
mécanisme-là et celui que prévoit
l'ordre en déontologie, notamment? Je veux dire, il peut y avoir une faute
professionnelle, là, dans les exemples que vous me donnez. Ce sont...
Est-ce que ça peut se dédoubler, ou est-ce qu'ils peuvent faire le même
travail, ou c'est vraiment deux travaux différents?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, donc,
l'ordre a une portée plus large que le médecin examinateur, ou le conseil d'administration, ici, de Santé Québec ou d'un établissement, ou le responsable disciplinaire. Le responsable
disciplinaire de son établissement n'a de pouvoir que sur ce que le médecin
fait à l'intérieur de son établissement, allant à la pire des sanctions, où le
médecin, là, puis sage-femme, ou dentiste, ou pharmacien... La pire des
sanctions, c'est de dire : Bien, désolé, tu ne travailles plus chez nous,
mais ne peut pas retirer le titre professionnel, ce qui est un privilège donné
par l'ordre. Donc, quelqu'un pourrait se voir retirer de ses... de ses
fonctions dans l'établissement a puis continuer de travailler à
l'intérieur de l'établissement b, d'où la demande des ordres de...
lorsqu'il y a des choses significatives, des
actes considérés dérogatoires et surtout lorsqu'il y a une décision
disciplinaire défavorable, on veut toujours
en être informé, parce que le champ de compétence est beaucoup plus large
lorsqu'on parle des ordres professionnels.
M. Cliche-Rivard :
Mais les deux pourraient enquêter sur le même défaut ou la même faute en
même temps. C'est possible, c'est juste que, la finalité puis la juridiction,
un retire le permis d'exercice, l'autre enlève les privilèges de pratique, là,
dans la firme ou dans l'établissement.
M. Dubé : Dans
l'établissement.
M.
Cliche-Rivard : Dans l'établissement.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, donc, la réponse à votre question est
positive. On peut comprendre que... Puis là on parle du... le droit actuel, là.
L'établissement, généralement, quand il voit qu'un de ses professionnels a
commis un... veut agir, là, ne veut pas dire : J'ai attendu qu'un autre
agisse en mon nom, là, donc, généralement va
agir également pour... compte tenu de ses responsabilités et du fait qu'il a...
qu'il a des devoirs envers sa population, là. De même, l'ordre ou le
collège peut agir de façon parallèle.
M.
Cliche-Rivard : Là, on voit, cela dit, que, du moment où ces motifs-là
sont identifiés, en quelque sorte, le médecin examinateur perd sa juridiction,
il transfère ça au comité, qui, lui, va faire le procédé. Mais, s'il l'avait
gardé, lui, il aurait eu, un peu comme le comité ou le commissaire précédent,
un mandat de recommandation qui ne va pas nécessairement dans des mesures
disciplinaires. Et donc, a contrario, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose qui
se perd dans le volet recommandation du fait de l'avoir transféré au comité de
discipline?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
Mais je pense qu'on sort un petit peu de l'article 587, là.
M. Bergeron (Stéphane) : M.
le Président, donc, à cette question, il faut comprendre, en lien avec ce que
j'ai dit tout à l'heure, qu'on a un médecin examinateur qui a quand même
une compétence large mais pour lequel on ne lui
demande pas d'être un expert pointu de contenu. Lorsqu'à travers sa vaste
expérience il identifie des situations qui lui apparaissent être de
nature questionnante ou vraiment questionnante, il en réfère à des gens qui ont
une capacité d'agir et la possibilité de mettre en action, hein? Dans les
responsables disciplinaires, normalement, il y a un chef de département, donc
quelqu'un qui est... dont la pratique ressemble... qui est plus à même de
juger, il y a le comité de discipline du CMDP qui peut... les sages-femmes, qui
peut être appelé. Puis, dans ces cas-là, on comprendra que la pratique, elle a été évaluée par non pas une seule
personne, mais par trois personnes, parce que, ces situations-là, heureusement, plus exceptionnelles, là, dans le
contexte des pratiques professionnelles, là, la norme, elle, n'est pas toujours
facile à identifier. Puis le jugement, c'est de dire que, plutôt que de laisser
ça à une seule tête, cette décision-là, d'avoir le jugement de
trois personnes là-dessus est plus éclairant et nous permet d'avoir une
décision plus solide eu égard à ce que je disais tout à l'heure à l'effet que
ce sont des décisions qui sont lourdes de conséquences pour les professionnels
qui sont impliqués.
M.
Cliche-Rivard : Ces responsables disciplinaires là auront les mêmes
objectifs ou pouvoirs de recommandation qu'avait le commissaire initialement?
S'ils en viennent à dire qu'il n'y a pas sanction disciplinaire, mais voici ce que je recommande à l'établissement
a, b, c, d, c'est ce volet-là, là, qui existait au commissaire que je demande
s'il est préservé à quelque part dans ce mécanisme.
M.
Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, donc peut-être que j'ai mal... Vous avez... M. le député, tout à
l'heure, vous avez mentionné «responsable
disciplinaire». Je pense, c'était plus médecin examinateur. Les responsables
disciplinaires ont des pouvoirs disciplinaires, là. Le médecin
examinateur, effectivement, a les capacités de recommandation, on va le voir, je crois, plus loin, là, c'est en 589,
suite à l'étude de sa plainte, là, effectivement, «les recommandations qu'il
estime propres pour éviter que les faits ayant donné lieu à la plainte
ne se reproduisent.»
M. Cliche-Rivard : Et c'est là, ma
question : Est-ce que cette responsabilité-là puis cette compétence-là va
être transférée aussi du moment où le médecin va fermer sa plainte à
587?
M. Bergeron
(Stéphane) : Là, on n'est plus dans les recommandations, on est dans
un examen de discipline.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député, quand je
lis l'article 587, selon moi, vous débordez amplement du contenu de
l'article 587, là.
M.
Cliche-Rivard : Bien, pas du tout, avec égards, là, avec beaucoup de
respect, là, le premier volet dit...
Le Président (M. Provençal)
: Les responsabilités, j'ai
compris tout ça, j'ai... je vous suis depuis le début, là.
M.
Cliche-Rivard : ...et qu'il ferme la plainte. Donc, il n'en est plus
responsable. C'est ça que ça dit, 587. Moi, je demande où s'en va et où est
transféré, du moment où il ferme sa plainte, au sens de 587... où s'en vont les
pouvoirs de recommandation qu'il avait préalablement. C'est seulement ça, la
question.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, je vais me permettre une réponse. Je
pense qu'on passe d'un pouvoir de recommandation à un pouvoir d'action, si je
veux le dire comme cela, puisqu'on tombe avec des responsables disciplinaires qui, eux, ont la capacité d'agir, notamment
sur le comportement du médecin, ou du dentiste, ou du pharmacien, ou de la
sage-femme. Ça fait que je pense qu'on passe d'une logique de «je vous
recommande de», mais sans avoir la... le pouvoir de le réaliser, cette
recommandation-là...
M.
Cliche-Rivard : Je comprends.
M. Bergeron
(Stéphane) : ...il peut faire la recommandation à quelqu'un qui a le
pouvoir d'agir.
M. Cliche-Rivard :
Mon inquiétude... puis je m'arrêterai là-dessus, M. le Président, là, mon
inquiétude, c'était seulement que les pouvoirs de recommandation pouvaient
dépasser l'acte de... fautif de cette personne-là puis de faire des
recommandations de pratiques plus générales sur les mesures à mettre en place
pour corriger certaines lacunes dans un établissement, là. Et donc, là, mon
point, c'est qu'il pourrait y avoir décision finale qu'il n'y a pas
d'infraction disciplinaire, mais le besoin quand même d'émettre des
recommandations de correction aux normes et pratiques dans l'établissement, et
j'ai la... l'inquiétude que ce volet-là est oublié, ou omis, ou échappé, à
moins que je comprenne mal. C'est tout simplement ça, mon point, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 587
amendé... M. le député de Pontiac?
M. Fortin : Ça va.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : Moi, je suis prêt... je suis prêt au rendez-vous à 606,
moi, là.
Le Président (M. Provençal)
: O.K. On va... On devrait s'y rendre.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 587
amendé est adopté?
M. Dubé : Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: 588.
M. Dubé : Alors : «Le médecin
examinateur doit, avant de tirer toute conclusion de l'examen d'une plainte auquel il ne met pas fin en vertu du premier
alinéa de l'article 587, permettre à l'auteur de la plainte et au
professionnel concerné de présenter leurs observations et tenter
d'effectuer une conciliation des intérêts en cause.
«Il transmet une reproduction de la plainte au
professionnel qui en fait l'objet. Ce dernier a accès au dossier de la
plainte.»
Et je veux juste vérifier, M. le Président, si
j'ai un amendement. Je n'en vois pas, hein?
Donc, le commentaire : L'article 588
du projet de loi prévoit l'obligation pour le médecin examinateur de donner l'occasion à l'auteur de la plainte et au
professionnel concerné de présenter leurs observations. Il ajoute qu'il doit
également tenter de concilier leurs intérêts.
Il prévoit que le professionnel concerné reçoit
une copie de la plainte et qu'il a accès au dossier de la plainte.
Je pense
qu'en tout cas... Pourrais-tu juste regarder si on a l'équivalent ou... dans
notre LSSSS, Daniel, si tu permets, juste pour informer nos collègues?
• (15 h 50) •
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Pendant que vous cherchez, est-ce
qu'il y aura des interventions sur le 588?
M. Fortin : Dépendamment de la réponse.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Oui, de voir si on est
proches de...
M. Desharnais (Daniel) : ...
Le Président (M. Provençal)
: Si on a l'équivalent dans la LSSSS?
M. Dubé : Comment? Oui. Non, je
comprends... Daniel me l'a dit, c'était 47. Alors, on a l'équivalent.
Le Président (M. Provençal)
: Pourriez-vous mentionner l'article?
M. Dubé : 47 de la LSSSS.
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Donc, on a dit que c'était l'article 47 qui inspirait
le 588 de la LSSSS.
M. Dubé : Ce n'est pas la totalité,
47, comme dit Daniel, mais c'est une partie.
M.
Desharnais (Daniel) : En
fait, c'est une bonne partie, 47, mais... 47 a été éclaté dans plusieurs
articles qui concernent ça.
M. Fortin : O.K. Alors, ce que vous dites, c'est que c'est la...
Essentiellement, c'est le deuxième alinéa de l'article 47, là, le «il doit
être permis à l'usager et au professionnel de présenter leurs observations. Le
professionnel a accès au dossier de plainte de l'usager.»
M. Dubé : Tu sais, c'est ce que
l'équipe de légistes a fait souvent, hein, c'est de prendre les articles qui étaient assez complexes, assez imposants et de les
diviser pour qu'on les retrouve plus facilement. Ça, c'est un bel exemple.
M.
Fortin : lls ont simplifié la vie de tous ceux qui vont
lire la loi, mais ils nous ont complexifié la vie à nous, M. le
ministre.
M. Dubé : Pour...
Oui, c'est ça. Pour la première lecture, ça n'a pas facilité les choses. On va
dire ça comme ça. Pour la suite des choses, ça ira mieux, mais...
Le Président (M.
Provençal)
: ...papier,
ciseau puis coller-copier.
M.
Fortin : Oui, on retourne aux arts
plastiques, oui, oui.
M. Dubé : Ça
fait que c'est un bon résumé.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a des interventions à 588?
M.
Fortin : Juste une chose. On dit, là, que
le 47 est éclaté en différentes sections, dont une ici, au 588, mais, le
45 jours, là, je ne le retrouve pas, moi, dans les articles.
M. Dubé : Vous
allez le retrouver dans le 590.
M.
Fortin : 590.
M. Dubé : Juste
un petit peu plus bas.
M.
Fortin : Ah oui! Excusez-moi, je l'avais
manqué...
M. Dubé : Vous
le voyez?
M.
Fortin : Oui, c'est moi qui l'ai manqué,
c'est bon.
M. Dubé :
Moi...
Le Président (M.
Provençal)
: ...590,
on parle du 45 jours.
M. Dubé : Ça
fait que j'avais la réponse à l'avance.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc, pour ce qui est du
commissaire aux plaintes, là, on réfère depuis tantôt à un 606, là où je
pense qu'on ne sera pas si excités que ça considérant que tout va être établi
plus tard par règlement.
M.
Fortin : ...
M.
Cliche-Rivard : Oui. Bien, vous aurez le plaisir de l'essayer. À ce
moment-là, par contre, ici, là, on vient détailler
la procédure pour le médecin examinateur. Celui-là, lui, il va être dans la
loi. C'est la différence du processus par le commissaire national, qui,
lui, va dresser des procédures pour le commissaire aux plaintes.
M. Dubé : Je
ne dirais pas que c'est la seule procédure, mais c'en est une, disons,
générale.
Le Président (M.
Provençal)
: Une partie de ses devoirs.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Parce que 606 le prévoit pour le commissaire
national aux plaintes. Est-ce que lui aussi peut émettre des directives pour le
médecin examinateur plus tard dans...
M. Desharnais
(Daniel) : Le commissaire national?
M.
Cliche-Rivard : Oui.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, oui, le commissaire
national est responsable du régime d'examen des plaintes. Du moment que ça
concerne un professionnel qui n'est pas... ou qui n'est pas sous juridiction du
commissaire, c'est transféré au médecin examinateur, mais ce qui
chapeaute ça...
M.
Cliche-Rivard : Il est encore responsable.
M. Desharnais
(Daniel) : ...c'est le régime d'examen des plaintes, dont le
commissaire est responsable.
M.
Cliche-Rivard : Puis il va tout de même prévoir sa procédure à 606.
M. Desharnais (Daniel) : Exact.
M. Cliche-Rivard :
O.K., mais là on a décidé que l'objectif de... parce qu'il y a une
conciliation avec le médecin examinateur, mais la loi ne prévoit pas une
conciliation au niveau d'un commissaire aux plaintes, c'est ça?
M. Dubé : Je ne pense pas. C'est... C'est
ça, Me Paquin, hein?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, elle... cette
conciliation-là n'est pas expressément prévue dans le cas de la... dans le cas de... En fait, elle n'est pas prévue
dans le cas du commissaire aux plaintes, on la prévoit pour les
médecins, les dentistes, les pharmaciens, les sages-femmes. C'est prévu comme
ça dans la LSSSS.
M. Cliche-Rivard : O.K., mais il
n'est pas impossible que le commissaire national décide de faire de la
conciliation une procédure de 606, ce sera à sa discrétion.
M. Paquin (Mathieu) : Si c'est
estimé à propos.
M. Cliche-Rivard : Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur le 588? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 588 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 589.
M.
Dubé : «Sauf lorsque le
médecin examinateur met fin à l'examen d'une plainte en vertu du premier alinéa
de l'article 587, il doit communiquer à l'auteur de celle-ci et au
professionnel concerné les renseignements suivants :
«1° les conclusions qu'il tire de la
plainte et les motifs qui les justifient;
«2° le
cas échéant, les recommandations qu'il estime propres à éviter que les faits
ayant donné lieu à la plainte ne se reproduisent;
«3° les
modalités selon lesquelles l'auteur ou le professionnel peut demander la
révision du traitement accordé à l'examen de la plainte par le médecin
examinateur conformément à l'article 591.
«Une
reproduction des conclusions, des motifs et, le cas échéant, des
recommandations est transmise au commissaire.»
Le Président (M. Provençal)
: Alors, interventions pour
l'article 589?
M.
Dubé : Puis je ne sais pas si je peux... des extraits de
47 qui ont... le même 47 qu'on discutait tout à l'heure, M. le
député de Pontiac. C'est... je n'ai pas pensé...
M.
Fortin : Puis, encore là, la question de la notification à
l'ordre professionnel, vous allez me dire : C'est au 606. C'est ça?
Le Président (M. Provençal)
: Je crois que oui.
M. Dubé : Là, je ne l'ai pas devant
moi, là.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, ça pourrait être expressément prévu dans les règles prises en vertu de 606 ou, comme on en a
longuement débattu cet avant-midi, on pourrait aussi se dire que, d'une part, le
commissaire pourrait... pas le commissaire, mais le médecin examinateur
pourrait prendre l'initiative de le faire parce que rien ne l'en empêche. Et,
de plus, l'article 620 du projet de loi va prévoir que, lorsqu'une
décision disciplinaire est prise à l'égard d'un médecin, dentiste, pharmacien
ou sage-femme, une reproduction de la décision doit être transmise à l'ordre
professionnel concerné.
Une voix : 620?
M. Paquin (Mathieu) : 220, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Je vais laisser le député de Saint-Henri—Sainte-Anne retrouver l'article. Ça va? Est-ce qu'il y a des interventions à
589? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 589 est adopté?
M. Dubé : Adopté, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: 590.
M. le ministre.
M. Dubé : Vous
allez trouver votre 45 jours, M. le député. Alors :
«L'auteur d'une
plainte à l'égard de laquelle aucune conclusion visée au paragraphe 1° du
premier alinéa de l'article 589 n'a été communiquée dans les 45 jours
suivant le transfert de la plainte peut demander la révision du traitement qui
a été accordé à son examen par le médecin examinateur conformément à
l'article 591 comme s'il s'agissait d'un désaccord avec des conclusions
qui lui avaient été communiquées. Il en est de même du professionnel concerné
de la plainte.
«Le premier alinéa ne
s'applique pas lorsque le médecin examinateur met fin à l'examen d'une plainte
et la transmet pour étude à des fins disciplinaires et en vertu du premier
alinéa de 587.»
Le Président (M.
Provençal)
: Le commentaire.
M. Dubé :
En commentaire ici : L'article 590 du projet de loi prévoit que la
révision du traitement d'une plainte par un comité de révision peut être
demandée par l'auteur d'une plainte auquel aucune conclusion n'a été transmise
dans un délai de 45 jours suivants le transfert de sa plainte, sauf
lorsque cette plainte a été transmise pour étude à des fins disciplinaires.
Et, pour ceux que ça
intéresse, c'est particulièrement l'article 49 de la LSSSS qui nous a
guidés dans cette...
M.
Fortin : L'article 590, là, il
ressemble étrangement ou logiquement à l'article 580 qu'on a traité
par rapport aux plaintes...
M. Dubé : Qu'on
voyait de façon générale. Vous avez absolument raison, oui.
M.
Fortin : ...aux plaintes recueillies par
le commissaire ou traitées par le commissaire. Là, ici, on vient dire qu'un
auteur d'une plainte à l'égard de laquelle aucune conclusion n'a été
communiquée dans les 45 jours peut demander la révision du traitement qui
a été accordé à son examen.
Ça veut dire quoi,
ça, «la révision du traitement qui a été accordée à son examen»?
• (16 heures) •
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin,
s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Essentiellement, dans un cas comme celui-là, c'est que — et on
va le voir aussi, là, à 591, parce qu'il y a
deux cas de figure — 590
couvre le cas où il n'y a aucune conclusion qui est faite parce que le délai de
45 jours n'a pas été respecté. 590, c'est dans le cas où il y a des
conclusions et soit l'auteur de la plainte, soit le professionnel concerné ne
sont pas d'accord. Mais c'est dans un cas où, essentiellement, on veut
contester soit l'absence de conclusion du médecin examinateur ou ses
conclusions. Ça va être porté devant un comité de révision en vertu de
l'article 591.
M.
Fortin : ...oui, ça, c'est à 591. Mais
ici, à 590, là, c'est quand on demande la révision du traitement qui a été
accordé à son examen. C'est essentiellement pour dire : Bon, bien, ça ne
va pas assez vite, qu'est-ce qui se passe dans le processus, non?
Le Président (M.
Provençal)
: ...elle
est-tu toujours à l'intérieur du délai de 45 jours ou excédant?
M.
Fortin : Bien, le délai... le délai
existe, là, ça va, mais quelqu'un dont la plainte n'a pas été traitée à l'intérieur de 45 jours, il demande la
révision du traitement accordé à son examen. Là, il vient questionner le
processus à savoir pourquoi il n'a pas de réponse après 45 jours,
c'est ça?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : En fait, quand on regarde le texte du projet de loi, ce
que ça va faire, c'est que le comité, dans ce cas-là, va devoir tirer une des
conclusions qui est prévue à 594. Dans le cas précis de 590, puisqu'il n'y a
pas de conclusion, il ne va pas... le comité de révision ne va pas confirmer
l'absence de conclusion. Alors, soit il va
demander un complément d'examen dans un délai qu'il fixe au médecin examinateur
ou il va statuer carrément à la place
du médecin examinateur en envoyant le dossier pour étude à des fins
disciplinaires ou faire d'autres recommandations au médecin examinateur.
Donc, la révision ne porterait pas forcément sur pourquoi le délai est plus
long, mais ça peut aller plus dans le fond.
M.
Fortin : Le comité, il embarque juste si
l'auteur de la plainte ou le professionnel concerné se pose... pose des
questions par rapport au délai de traitement.
M. Paquin
(Mathieu) : Dans le cas de 590... Bien, «pose des questions»... n'est
manifestement pas satisfait du délai de traitement.
M. Fortin : ...oui, oui, vous avez raison, dans le cas où il demande la
révision... l'un ou l'autre demande la révision. O.K. Ça me va.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
le 590? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 590 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 591. M. le ministre.
M. Dubé : Alors, on reste...
Le Président (M. Provençal)
: Et là...
M. Dubé : Oui?
Le Président (M. Provençal)
: ...Révision du traitement d'une
plainte par le médecin examinateur.
M. Dubé : Par le médecin. Alors, ça,
c'est la section II. Je me remets, là... Pour les gens qui nous écoutent, qui n'ont pas tous accès au... Dans la
section I, c'était le traitement d'une plainte par un médecin examinateur,
et ici on est... la révision du
traitement d'une plainte. Alors là, on est dans la révision de la plainte,
O.K., par le médecin examinateur.
«591. L'auteur d'une plainte ou le professionnel
qu'elle concerne peut, lorsqu'il est en désaccord avec les conclusions qui lui ont été communiquées, demander
à un comité de révision de réviser le traitement d'une plainte par le
médecin examinateur.
«La demande de révision est formulée verbalement
ou par écrit à l'intention du président du comité de révision compétent.
«La demande
est irrecevable si elle n'est pas reçue par le comité de révision dans les
60 jours suivant, selon les cas :
«1° la
réception des conclusions du médecin examinateur par l'auteur de la plainte ou
le professionnel concerné...»
Je vais relire ça :
«1° la
réception des conclusions du médecin examinateur par l'auteur de la plainte ou
le professionnel concerné...»
Ah! parce qu'elle n'a pas reçu... Excusez-moi,
je vais reprendre :
«La demande de révision est formulée verbalement
ou par écrit à l'intention du président du comité de révision compétent.
«La demande est irrecevable si elle n'est pas
reçue par le comité de révision dans les 60 jours, selon le cas :
«1° la
réception des conclusions du médecin examinateur par l'auteur de la plainte ou
le professionnel concerné;
«2° la fin du
délai prévu au premier alinéa de l'article 590 lorsque les conclusions
n'ont pas été communiquées dans ce délai.
«Le comité de
révision peut prolonger le délai de 60 jours prévu au troisième [...]
seulement s'il est convaincu que le demandeur était dans l'impossibilité
d'agir plus tôt.»
Alors, l'article... Le commentaire, c'est :
L'article 591 du projet de loi prévoit la possibilité de demander la
révision du traitement d'une plainte auprès d'un comité de révision.
Il détermine, à son deuxième alinéa, à
l'intention... à l'intention de qui la demande de révision est formulée.
Ensuite, il
établit, à son troisième alinéa, le délai à l'expiration duquel une telle demande
de révision est irrecevable.
Enfin, il
prévoit, à son dernier alinéa, que ce délai peut être prolongé si le demandeur
était dans l'impossibilité d'agir.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le député de Pontiac, première intervention.
M. Fortin : Je
vous remercie, d'abord, de l'avoir lu trois fois. Ça m'a pris trois fois pour
le comprendre à votre lecture.
M. Dubé : Je trouvais qu'il manquait
un verbe à quelque part, moi. Je ne sais pas, là...
M. Fortin : Oui, c'est... Enfin. Donc là, ce qu'on vient dire, c'est
que, 60 jours après, par exemple, le 45 jours
prévu au 590, s'il n'y a pas eu de réponse, bien, «that's it», vous n'avez plus
d'option, là, c'est ça qui était ça. Dans le fond, si vous arrivez trois
mois après le 45 jours ou trois mois après la réception des conclusions du
médecin examinateur, bien, il n'y a plus de possibilité de demande de révision.
Une voix : ...
M. Fortin :
O.K.
M.
Dubé : Ça fait que ne laissez pas passer votre 60 jours,
c'est ça que ça veut dire. Mais je ne peux pas croire que quelqu'un qui
ferait une plainte puis qui n'a pas reçu...
M.
Fortin : Oui, sauf s'il est dans
l'impossibilité d'y répondre, là. Disons, je ne sais pas, moi, il est dans des
traitements médicaux intenses ou il est à l'étranger, je ne sais pas. Enfin,
«l'impossibilité d'agir plus tôt», là, ça, ça revient au comité de décider s'il
est dans l'impossibilité ou non. Si, par exemple, il se manifeste 75,
90 jours après, bien là, il faut qu'il justifie auprès du comité pourquoi
il était...
M. Dubé : Qu'il n'était pas capable
de répondre pour des raisons...
M. Fortin : Oui, médicales, ou peu importe, là. O.K. Ça me va.
M. Dubé : Puis je ne vous ai pas
dit, mais, des fois, je peux le voir, là, dans nos notes qu'on a — comme
vous savez, M. le ministre, j'essaie de tous nous aider — c'est
l'article 53 de la LSSSS. Alors, si jamais vous avez...
Est-ce que je peux vous demander encore, avec
beaucoup de gentillesse, de me dire si 53 était sensiblement la même chose que 591, M. Desharnais, ou...
pendant que vous vous faites une idée si... Parce que ça doit être... Si on
suit tous les délais qui étaient dans la LSSSS, je ne serais pas surpris... Je
vous avoue que...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Là, malgré que la personne, elle laisse passer son
délai de 60 jours à la fin du défaut du 45, ça n'empêche pas que le
médecin examinateur lui doit une réponse pareil, là.
M. Dubé : Bien oui.
M. Cliche-Rivard : Quand même bien.
Ça fait qu'il perd son droit de demander l'intervention du comité
examinateur... du comité de révision pour demander au médecin examinateur de
faire sa job. Pourquoi on a voulu créer un délai de ça si le médecin
examinateur est toujours en retard, lui? Pourquoi il ne pourrait pas en tout
temps demander au comité de révision de demander au médecin examinateur de
faire sa job qu'il a... s'il ne l'a pas faite?
M. Dubé : ...la question, Me Paquin?
Moi, je ne suis pas sûr.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Je peux la...
M. Dubé : O.K. Recommencez... Oui,
allez-y donc.
Le Président (M. Provençal)
: Pourriez-vous la... s'il vous plaît?
M. Cliche-Rivard : Bien sûr.
M. Dubé : Je suis certain que c'est
une bonne question. Je suis sûr.
M. Cliche-Rivard : Bien, ça...
M. Dubé : Je suis sûr.
M.
Cliche-Rivard : À... Bon. Il
y a 45 jours qui passent, vous n'avez pas eu de réponse du médecin
examinateur, vous ne faites rien pour l'instant. 60 jours de plus
passent, vous avez perdu votre droit d'action...
M. Dubé : Au comité de révision.
M. Cliche-Rivard : ...au comité de
révision.
M. Dubé : Au comité de révision,
O.K.?
M. Cliche-Rivard : Mais, pendant ce
temps-là, le médecin examinateur ne vous a toujours pas répondu. Il vous doit une réponse quand même. Pourquoi on a
voulu prévoir qu'à un moment donné vous n'avez plus accès au comité de révision pour qu'il demande au médecin
examinateur de faire sa job? Il ne l'a toujours pas faite, c'est lui qui est en
défaut.
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que Me Paquin est en mesure
de nous donner une réponse.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, en
fait...
M.
Cliche-Rivard : Non, mais...
M. Dubé : Il
avait un non-verbal assez intéressant.
Le Président (M.
Provençal)
: Je
m'excuse, j'ai présumé de...
M. Paquin
(Mathieu) : Dans un cas comme celui-là, il faudrait que, d'une part,
non seulement le médecin examinateur n'ait pas répondu dans le délai imparti,
il faudrait que la personne qui a porté plainte sans y être empêchée ait décidé
ou ait négligé pendant trois mois d'exercer ses droits et que ce soit également
la même chose de la part du professionnel concerné. La question est un peu là,
et c'est un peu la même chose, quoiqu'ici le délai est un peu plus court, pour
laquelle on a la prescription, c'est-à-dire qu'à un moment donné il y a des
situations juridiques pendantes qui s'éteignent par le seul effet de
l'écoulement du temps, parce que les personnes concernées ne sont pas... n'ont
pas exercé leur droit dans le délai qui leur était octroyé.
M.
Cliche-Rivard : Mais là, en l'occurrence, ils l'ont exercé, leur
droit, là, ils ont déposé une plainte. Et là ils perdent un droit de révision
parce que le médecin examinateur ne répond pas. C'est juste ça que je trouve un
peu bizarre ou, en tout cas, injuste, peut-être, parce qu'ils ont toujours un
lien...
M. Dubé : ...on
leur donne quand même un délai de 60 jours pour intervenir.
• (16 h 10) •
M.
Cliche-Rivard : Mais, pendant ce temps-là, votre médecin examinateur, il est en... il est en défaut depuis 105 jours, le 45 plus le 60, mais, lui, ce
n'est pas grave. Bien, «ce n'est pas grave»... j'exagère, là, mais lui... Je
cherche vraiment juste à voir pourquoi on...
M. Dubé :
Bien, je pense que la... Moi, je
vais vous dire... Vous savez que j'ai beaucoup confiance en Me Paquin, là. Ce
que je comprends de sa réponse, c'est que c'est un enlignement d'un comité de
révision... pas d'un comité de révision mais d'un professionnel qui ne fait pas
sa job puis, en plus, d'un patient qui ne répond pas dans les délais pour
utiliser... bien, je ne dirais pas qu'il ne suit pas son affaire, mais...
M.
Cliche-Rivard : Bien, c'est parce que, là...
M. Dubé : ...mais,
en plus, mais, en plus que, si c'est parce qu'il est mal pris ou qu'il est dans
l'impossibilité, le délai de 60 jours ne compte pas. Ça fait que, là, à un
moment donné...
Tu
sais, j'essaie d'être... puis je pense que la réponse, là... soyons pratiques,
là, c'est peut-être ça, la... poliment ce que Me Paquin dit, là, c'est que ces
conditions-là seraient quand même assez exceptionnelles, là. Je pense, c'est
ça que j'entends de la part de Me Paquin, là.
M.
Cliche-Rivard : C'est la réponse, là, puis, je veux dire, c'est
correct, mais je continue de penser que ce n'est peut-être pas à lui ou à la
personne qui fait la plainte de faire le suivi de s'assurer qu'il aura une
réponse, sans quoi il perdra un droit de révision, mais, écoutez, regarde, on
ne déchirera pas notre chemise là-dessus. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Moi non plus, je n'ai pas une
chemise à gaspiller là-dessus, là, mais il me semble... il me semble que ça
n'ajoute rien, ce... le deuxième paragraphe, là. Le premier, on le comprend,
tout le monde va le comprendre. La décision est prise, vous avez 60 jours
pour demander une révision, ça, c'est normal. Mais la deuxième, la décision
est... en théorie, elle lui est encore due, elle n'est juste pas prise, puis là
on dit : Bon, bien...
M. Dubé : ...deuxième
alinéa?
M.
Fortin : Oui. Bien, le...
Le Président (M.
Provençal)
: «Peut
prolonger le délai de 60 jours».
M.
Fortin : Non, non, juste avant.
Le Président (M.
Provençal)
: Ah! la demande.
M.
Fortin : «La fin du délai prévu au premier alinéa de
l'article 590 lorsque les conclusions n'ont pas été communiquées dans ce délai.» Ça, c'est le
fameux... tu sais, c'est le 45 jours, là, duquel personne n'a eu des nouvelles,
mais, en théorie, après 105 jours, la
réponse est encore due au médecin et au plaignant. Donc, j'entends
l'explication... pas sûr que je la comprends, parce qu'en théorie on est encore
dans le processus où on doit répondre au plaignant et au médecin. Tant qu'on n'est pas sorti de ce
processus-là, il me semble que, là, c'est là que le 60 jours devrait
commencer.
M.
Dubé : Moi, je vais avoir une autre question. Mettons, là... Parce que
ce qu'on essaie de faire ici, là, c'est de dire : Est-ce que la procédure
peut être accélérée, hein? C'est ça qu'on a dit qu'on a entendu souvent, là,
que...
M.
Fortin : Autant que possible, oui.
M. Dubé : Hein?
Bon. Me Paquin, moi, j'ai une question pour vous. Prenons le cas, qui serait
peut-être possible, que l'avis n'est pas sorti dans 45 jours, que la
personne n'a pas agi dans les 60 jours. Lorsque va sortir, finalement, l'avis du commissaire... ou du
commissaire... ou du médecin, plutôt, examinateur, est-ce que, là, le comité
de révision peut être utilisé?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Je pense que oui, dans la mesure où il y a une décision
qui aurait été rendue hors délai. Donc, supposons, plutôt qu'après
45 jours vous avez 60 jours, le délai de... au 60e jour après la
demande qui a été transmise au médecin examinateur, le médecin examinateur se
prononce. Donc, il est 15 jours en retard. Le délai qui est prévu à 591,
c'est...
M. Dubé : ...si
on avait ça... Vous me suivez, là? Le médecin examinateur a fait son rapport le
47e jour. Il est en... Il est en défaut. Moi, je pense... En tout cas...
M.
Fortin : ...vous avez raison, M. le
ministre, il faut que... Là, il y a une décision, il faut que les parties
puissent demander une révision, absolument. Ce n'est pas parce qu'il est hors
délai qu'on ne peut plus demander une révision.
M. Dubé : Bien,
c'est juste ça que je veux m'assurer, si...
M.
Fortin : Oui, oui, je suis d'accord.
Le Président (M. Provençal)
: ...constate un point, ça
devrait... le temps devrait partir de ce point-là. C'est ce que vous
voulez.
M.
Fortin : Bien, je pense que le ministre...
le ministre a raison de poser la question.
Le Président (M.
Provençal)
: Puis
c'est ce que... c'est ce que le ministre mentionne, là.
M. Dubé : Je
peux aller m'asseoir de l'autre côté, si vous voulez, pour une minute, là.
M.
Fortin : Je vous l'ai dit l'autre jour,
vous seriez bon.
M. Paquin
(Mathieu) : En fait...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y, Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président...
M. Dubé : ...quand
on est rendus à l'article 591, on a le droit de rire de temps en temps.
O.K.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, je pense que, s'il y a
réception des conclusions du médecin examinateur par l'auteur de la plainte ou
le professionnel concerné, ça leur permet d'agir dans les 60 jours, même
si le délai pour transmettre n'a pas été respecté par le médecin examinateur.
M. Dubé : ...au
comité de révision.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
M. Dubé : Parce
que, là, je me dis, si c'est ça, moi, je suis capable de vivre avec ça. On se
comprend, hein?
M.
Fortin : Je vous entends, puis c'est une
bonne affaire. La situation qui est un peu loufoque, là, c'est que, si ça lui prend 120 jours répondre, si ça lui
prend 120 jours à donner son rapport, dans le premier 45 jours, la
personne pourra, bien évidemment... Bien, en fait, il y a un délai de
45 jours au début. Pendant les jours 45 à 105, il peut demander
qu'est-ce qui se passe. Pendant les jours 105 à 120, il ne peut plus
demander qu'est-ce qui se passe. Au jour 120,
là où le moment est... le rapport est déposé, il peut encore demander qu'est-ce
qui se passe. Vous comprenez? C'est ça qui est un peu loufoque
là-dedans, là, c'est...
M. Dubé : Oui. Mais, moi, demander
ce qui se passe... Mais, moi, mon principe, c'est...
M.
Fortin : Bien, demander une révision,
pardon.
M. Dubé : Demander une révision,
c'est ça, votre point?
M.
Fortin : Oui, demander une révision, oui. Vous savez, il y
a le premier 45 jours, ça, c'est le délai de traitement. L'autre
60 jours, il peut demander une révision parce qu'il n'a pas eu de
nouvelles. Après ça, il y a 15 jours où il ne peut plus rien demander.
Puis, après ça, le rapport arrive, il peut le demander.
M. Dubé : Mais attendez. Dans le...
O.K. Là, on s'amuse, là. Le 45 jours... Après le 45 jours, puis il
dit qu'il a 60 jours, il ne peut pas demander une révision, il n'a pas eu
de rapport.
M. Fortin : Bien oui, il peut.
M.
Dubé : Bien, il n'y a pas... il n'y a pas eu de décision.
Comment peut-il demander une révision si le rapport n'est pas sorti?
M. Fortin : Bien, ça, c'est... ça, c'est ce qu'on a demandé à 590, non?
M. Dubé : Éclairez-nous, Me Paquin.
Je suis certain que vous avez la réponse.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y, Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Tel que le projet de loi est écrit, le médecin
examinateur doit transmettre ses conclusions dans les 45 jours suivant le
transfert de la plainte qui lui a été faite par le commissaire, sauf s'il
s'agit d'une plainte qui a été
déférée au responsable disciplinaire. Il a 45 jours pour le faire. S'il ne
le fait pas, il est réputé ne pas avoir transmis... ou, en fait, il est
réputé avoir transmis des conclusions défavorables. Donc, tout le monde peut
immédiatement, à partir de ce moment-là, décider...
M. Dubé : ...peu importe qu'elle est
sortie ou pas. Ah! ça... O.K. Ça, ça me rassure. Donc, on revient à dire que,
là, il faut que le patient profite du 65 jours pour dire : J'ai
besoin de... J'ai besoin de...
Une voix : ...
M. Dubé : ...60 jours, pardon.
Mais là je peux agir au niveau du comité de révision même s'il n'y a eu aucun
rapport. Je n'avais pas compris ça comme ça.
M. Paquin (Mathieu) : Ça, c'est le
premier cas de figure. Vous avez celui où, dans les 45 jours, le médecin
examinateur fait sa job puis fournit des conclusions, et là soit le... l'auteur
de la plainte soit le professionnel concerné ne
sont pas satisfaits des conclusions. Là, ils disposent de 60 jours à
compter du moment où ils ont reçu les conclusions pour demander la
révision.
L'autre cas,
qui est plus hypothétique, parce qu'il ne tombe pas noir sur blanc dans l'un ou
l'autre des paragraphes, c'est celui où tout le monde est en vacances à
l'expiration du délai de 45 jours, le médecin, le médecin examinateur et
l'auteur de la plainte. Alors, ils reviennent de vacances, ça fait
60 jours, donc le délai est écoulé, mais, finalement, le médecin examinateur, en revenant de vacances,
fait : Tiens, je vous envoie mes recommandations. Là, dans ce cas-là,
est-ce qu'ils pourraient... Ils ont reçu des conclusions. Est-ce qu'on
appliquerait le paragraphe 1° ou le paragraphe 2° du troisième alinéa
de l'article 591 pour savoir quel délai on applique? Ce que j'ai dit,
c'est : Dans la mesure où des conclusions sont reçues, on devrait
appliquer normalement le paragraphe 1°. On va essayer de donner... de
permettre davantage l'exercice du droit de révision plus que de le restreindre,
il y a des conclusions qui ont été rendues. Et, qui plus est, les deux personnes à qui le droit est accordé, ce n'est pas de
leur faute si le médecin examinateur a pris du retard.
M. Dubé : Mme la députée, moi, je me
fie beaucoup à votre jugement. Je vous voyais acquiescer. Est-ce que ça vous
satisfait?
Le Président (M. Provençal)
: Elle a pris beaucoup de notes aussi.
Mme Setlakwe : Non, non, je suivais
Me Paquin dans son analyse de 591...
M. Dubé : Oui. Bien, moi aussi, là.
Mme Setlakwe : ...en particulier le
troisième alinéa, que vous avez relu. Donc, ce serait le paragraphe 1° qui
s'appliquerait, là, j'étais d'accord avec Me Paquin, mais le 2° dit quand
même : «La fin du délai prévu au premier alinéa de 590 lorsque les conclusions
n'ont pas été communiquées dans ce délai.»
M. Dubé : Oui, c'est ça.
Mme
Setlakwe : «N'ont pas été communiquées dans ce délai», donc dans notre
cas d'espèce qui...
M. Dubé : Dans
le 45 jours.
Mme
Setlakwe : ...ça arrive... soit 47 jours ou 62 jours.
M. Dubé : C'est
ce qu'on disait tantôt.
Mme
Setlakwe : C'est tout de même le paragraphe 1° qui
s'appliquerait, à vos... à votre sens, Me Paquin?
• (16 h 20) •
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M.
Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. Je ne sais pas si c'est une position qui serait unanime, mais, à tout
le moins, ça serait l'interprétation que j'en ferais.
M. Dubé : Puis
j'allais juste dire, oui : Est-ce que ça arrive souvent ou avez-vous
mémoire, Dr Bergeron, là, ce qu'on vient de se dire, là, pendant la dernière
demi-heure, est-ce que c'est fréquent, ce genre de problème là, ou... Parce
que, moi... moi, notre objectif ici, c'est de s'assurer que ces dossiers-là ne
traînent pas puis que les gens ont une réponse. C'est quand même la procédure
qui est en place en ce moment, là, peut-être réécrite. Dr Bergeron, avez-vous
un commentaire là-dessus?
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, donc, ce ne sont pas des situations qui n'arrivent
pas, dans le sens où, parfois, juste la disponibilité fait en sorte que ces
délais peuvent être difficiles à rencontrer. On peut penser à quelqu'un qui
prend, tu sais, l'usager pour... On comprend que le commissaire aux plaintes,
le médecin examinateur doivent parler à
l'usager puis aux gens concernés. Les questions de vacances, par exemple, en
été, ça peut être très difficile de concerter et de concilier tout ça à
l'intérieur du délai de 45 jours, tant pour l'usager que des
professionnels de la santé qui sont intervenus au dossier. Puis il peut y avoir
plusieurs professionnels qui soient... qu'il soit nécessaire de rencontrer dans
le contexte. Donc, le dépassement d'un délai de 45 jours n'est pas
tributaire nécessairement d'une mauvaise volonté mais traduit une réalité qui
se manifeste, là, dans les fois... de temps à autre, là.
M. Dubé : Donc,
je pense qu'on a bien fait de se poser ces questions-là pour être sûrs que...
Le Président (M.
Provençal)
: ...que
la députée de Mont-Royal—Outremont
n'a pas une autre clarification à demander.
Mme
Setlakwe : Non, non. Je relis les articles 590 et 591 ensemble
puis...
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
Mme
Setlakwe : ...je pense que l'interprétation de Me Paquin est...
Le Président (M.
Provençal)
: O.K.
Des voix :
...
M.
Fortin : Mais notons quand même ce que Dr
Bergeron vient de dire, là, que ce n'est pas infréquent ou anormal, là, ça arrive. Tu sais, moi...
l'interprétation de ce que Dr Bergeron a dit : Ça arrive, des situations
où on dépasse le 45 jours.
M. Dubé : ...le
comité de révision, il relève de qui?
M. Paquin
(Mathieu) : Il est nommé par le conseil d'administration de Santé Québec.
M.
Dubé : Ah oui? Bon. Ça fait
qu'il va bien falloir avoir un registre à quelque part, je pense que oui, là,
de... Si on peut penser à ça tout à l'heure, quand on ira jusqu'à la fin, là...
Parce que, là, à ce moment-là, s'il y a un registre des demandes qui a
été faites au comité de révision, moi, je serais plus confortable d'avoir...
O.K. Bien...
M. Fortin : ...combien
de temps ça prend habituellement pour prendre ces décisions-là, ce que
M. Desharnais, entre autres, nous disait qu'on n'avait pas
nécessairement pour les autres... les autres plaintes, un peu plus tôt, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Un genre
de petit tableau de bord pour ça.
M. Dubé : Oui.
M.
Fortin : Les tableaux de bord... On aime
ça, les tableaux de bord.
M. Dubé : On
aime ça.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 591 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Je vais prendre... Je vais suspendre
quelques minutes pour permettre à... J'ai amené
un collègue, qui a accepté avec gentillesse de prendre ma place. Alors, je
vais... on va simplement... Ça prenait quelqu'un de plus imposant que
moi, là, pour être sûr d'assurer...
(Suspension de la séance à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 30)
Le Président (M. Ciccone) :
Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît, collègues! Merci. Alors, nous allons reprendre nos
travaux.
Nous étions à l'article 592. M. le
ministre, à vous la parole.
M. Dubé : Merci beaucoup, M. le
Président. Merci de venir nous appuyer. Alors :
«Lorsqu'il reçoit une demande de révision en
vertu de l'article 591, le président avise le demandeur de la date de sa
réception. Il avise également le médecin examinateur ainsi que l'auteur de la
plainte ou, selon le cas, le professionnel concerné de la réception de la
demande de révision.»
Commentaires : L'article 592 du projet
de loi prévoit que le demandeur est avisé de la date de réception de sa
demande. Il précise également que... les autres personnes devant être informées
de la réception de la demande.
Puis, ici, on est toujours dans une portion de
l'article 53, dont on parlait tout à l'heure, qui a servi pour 592.
Le Président (M. Ciccone) :
Y
a-t-il des interventions? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Merci. Et sincères salutations, M. le Président.
Le Président (M. Ciccone) : Merci.
M. Fortin : Là, on vient... O.K. Donc, le... par exemple, l'auteur de
la plainte, dans les temps requis, vient dire : O.K. Là, ça... je demande
une révision de la décision qui a été prise. Ça veut dire que le médecin
examinateur doit dire tant au plaignant, à l'auteur de la plainte, qu'au
médecin concerné : J'ai reçu une plainte le 1er novembre. Mais il
doit le faire aux deux, donc il doit aviser le médecin examinateur aussi de ça?
Une voix : ...
M. Fortin : O.K. À partir de ce moment-là, le médecin examinateur, lui,
est-ce qu'il a accès à la demande de révision? Parce que, j'imagine, dans la
demande de révision, ce n'est pas juste un «je ne suis pas d'accord»,
c'est... Il doit y avoir du contenu là-dedans pour dire : Je demande une
révision sur telle, telle, telle partie de la décision. Alors, à ce moment-là,
est-ce que le... le médecin concerné par la plainte a accès à ce qui est
contesté?
Le Président (M. Ciccone) : Me
Paquin, tout le monde vous regarde. J'imagine qu'on...
Une voix : ...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Dubé : ...dans la vraie vie, Dr
Bergeron — que
vous allez apprendre à connaître aussi — est-ce que le... j'allais
dire le médecin, est-ce que le professionnel est informé en même temps, si
on comprend bien la question, là?
M. Bergeron (Stéphane) : Est-ce
qu'il est informé au moment de la réception de la plainte?
M. Fortin : Mais il est informé au moment, nécessairement. Selon
l'article 592, là, on vient dire : L'auteur de la plainte ou, selon
le cas, le professionnel concerné est informé de la réception de la demande de
révision, mais est-ce qu'il est informé de c'est quoi qui est contesté, là?
M. Dubé : Du contenu.
Le Président (M. Ciccone) : Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, pas forcément de la plainte au complet dans son
intégralité, d'autant plus que 591 prévoit que la plainte peut être
formulée verbalement. Or, dans un cas comme celui-là, c'est peut-être plus dur
de répéter verbatim, si on ne l'a pas enregistré, ce que le demandeur a fait.
Par contre, on va
voir, quand on arrive à l'article 595, le comité de révision va devoir
permettre au professionnel, et au médecin examinateur, et à l'auteur de la
plainte de présenter leurs observations. Forcément, il va falloir qu'ils aient une idée de ce qui est en jeu
pour qu'ils puissent présenter leurs observations. Donc, en bout de ligne, je
pense qu'il est assez clair que tout le monde va avoir une idée de ce sur quoi
porte la plainte.
M.
Fortin : O.K., c'est ça. Puis, au 595, là,
on va le voir dans quelques minutes, là, mais il n'y a pas de... il n'y a pas
les délais. Tu sais, je... Mettons, j'ai 60 jours, moi, comme auteur de la
plainte, pour porter mon... pour...
Une voix :
...
M.
Fortin : ...demande... pour faire ma
demande de révision, je le fais au 59e jour, le délai de 60 jours,
là, pour que le médecin puisse, lui, faire
une demande, donc, il n'est pas arrêté. Il ne peut pas, au 60e jour, ne
plus faire de commentaires, là, il a quand même une opportunité de plus
qu'une journée pour faire ses commentaires, j'imagine.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, je ne suis pas... Peut-être
pour essayer de bien clarifier, c'est que
le... chaque personne qui a le droit de faire une demande de révision dispose
de 60 jours en vertu de 591. Là, une
fois que la procédure s'enclenche, je veux dire, que l'une des deux parties
concernées fasse la demande, ça s'enclenche. Là, à partir de ce
moment-là, dans les 60 jours de la demande de révision, ce que 596
prévoit, là, le comité doit agir. Donc, c'est à l'intérieur de cette fenêtre
de... de 60 jours là que le comité doit s'assurer d'obtenir les
observations de tout le monde.
M.
Fortin : De cette nouvelle fenêtre de
60 jours?
M. Paquin
(Mathieu) : Exact, M. le Président.
M.
Fortin : O.K. C'est bon. Ça me convient.
Mais, je comprends, sur le... sur le fond, là, il faut quand même qu'il ait
accès à un minimum de contenu, mais que ce n'est peut-être pas, comme vous
dites, verbatim, exactement ce qui a été soulevé. Très bien.
Le Président (M.
Ciccone) : C'est beau? Y a-t-il d'autres interventions? Non? Parfait.
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 592 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Ciccone) : Alors, l'article 92 est adopté. M. le ministre. 593.
M. Dubé : Merci
beaucoup, M. le Président.
«593. Le médecin
examinateur doit, dans les cinq jours après avoir été avisé de la demande de
révision, transmettre au comité de révision les conclusions qu'il a, le cas
échéant, formulées en vertu de l'article 589.»
Le commentaire :
L'article 593 du projet de loi prévoit l'obligation pour le médecin
examinateur de transmettre ses conclusions au comité de révision.
C'est assez... Puis
ici, c'était l'article 54. Je fais souvent le parallèle, M. le Président,
avec la LSSSS, là, qui est la loi qu'on va
remplacer. Et l'article 54, je ne sais pas si vous y avez accès, est
sensiblement le même, est repris par 593.
Une voix :
...
M. Dubé :
54, j'ai bien dit, excusez-moi.
M.
Fortin : O.K. C'est logique que le médecin
examinateur doive avoir un délai très court, là, pour donner au comité de révision... qui, lui vient de se
faire charger ou mandater de réévaluer, là, si on veut, de réviser les conclusions,
mais est-ce que le médecin examinateur...
lui, est-ce qu'il transmet l'ensemble de sa documentation, c'est-à-dire tout ce
qu'il est allé chercher comme information pertinente ou s'il fait juste
donner... Bien, voici mes conclusions, puis vous avez juste... c'est
juste ce que vous avez, là? Il me semble que pour que le comité de révision
fasse le travail complet, il a besoin de plus que juste la conclusion, là.
M. Dubé : Donc, est-ce qu'on revient à 595 à ce moment-là
pour l'information qui doit être fournie, Me Paquin?
Je ne comprends pas
bien la question du député de Pontiac, mais je pense que... le comité de
révision, avant de tirer conclusion... permette à l'auteur... connaissance de
l'ensemble du dossier de la plainte, c'est s'assurer que l'examen de la
plainte... Je pense qu'on a ça là, là.
M. Fortin : Mais c'est à ça qu'on fait... c'est ça, c'est l'ensemble du
dossier de la plainte, qui a cinq jours à cheminer, j'imagine?
M.
Dubé : Puis je vais vous le dire, laissez-moi juste vérifier quelque
chose parce que, tantôt, je trouvais...
Des voix :
...
Le Président (M.
Ciccone) : Voulez-vous un peu de temps, monsieur? Non, c'est beau?
Parfait.
M. Paquin
(Mathieu) : En fait, ce que l'article 54 prévoyait, c'était le
délai de cinq jours qu'on a repris là. Effectivement, là, on parle des
conclusions du médecin examinateur à 593, alors que 54 de la loi, de la LSSSS,
lui, parlait du dossier de plainte.
Il faut voir que
l'article 626, au dernier alinéa, on vient prévoir que «quiconque détient
le dossier de plainte doit le transmettre à la personne devant traiter cette plainte
pour l'application de la présente loi». Donc, plutôt que de l'avoir répété à...
dans plusieurs dispositions, on en fait une disposition générale à 626.
M.
Fortin : O.K. Mais à 126, il n'y a pas de
délai non plus. Donc, tu sais, le délai de cinq jours, pour moi... pour nous, là, ça nous apparaît quand même
important que tout soit acheminé rapidement, là. Donc, tu sais, il ne faudrait
pas que les conclusions arrivent puis après ça le dossier de plainte arrive pas
mal plus tard, là.
M. Dubé : ...626,
je suis en train de lire 626, rapidement, là, on fait référence de la révision
en application de l'article 594. Vous me suivez? Je ne sais pas si vous
avez eu la chance de regarder 626, là.
M.
Fortin : Oui, oui, on est à 626 :
«Quiconque détient le dossier de plainte doit le transmettre à la personne
devant traiter cette plainte pour l'application de la présente [partie].»
• (16 h 40) •
M. Dubé : Mais
juste le paragraphe... l'alinéa d'avant, dans le même 626, là, ils «doivent
être versés au dossier du professionnel visé par la plainte», voyez-vous? Ah!
les... on parle des conclusions, excusez-moi, parce que 594, ça va être la...
Bon, O.K., je
reviens. C'est quoi, votre préoccupation, là, c'est qu'il dépose l'information
le plus rapidement possible?
M. Fortin : Bien,
c'est ça, on vient mettre une obligation pour le médecin examinateur de
dire : En cinq jours, il faut que vous donniez au comité de
révision les conclusions que vous avez formulées. Mais on ne vient pas leur dire : En cinq jours, il faut que vous
donniez l'ensemble de la... du dossier, ce qu'on venait dire à l'article, quoi,
54 de la LSSSS. Il y a une obligation, mais elle n'est pas temporelle,
selon l'article 626, là, il n'y a pas de...
M. Dubé : Me
Paquin, je ne veux pas te tirer dans la chaloupe, là, mais si 626 faisait
référence à 593... Oui, allez-y.
Le Président (M.
Ciccone) : M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : La commissaire-conseil au ministère m'indique que le comité
de révision a accès au système de gestion.
Donc, du moment qu'il aurait... on lui transmettrait un dossier, de facto, il
peut aller voir le dossier.
M.
Fortin : Excellent.
Le Président (M.
Ciccone) : M. le député, avez-vous d'autres questions? O.K. Parfait.
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le Président. Mais de la même façon, qui a
accès au dossier a accès à la décision de toute façon, j'imagine? Donc, en tout
cas, je soumets que la préoccupation est bonne, là. Tant qu'à faire un article qui dit qu'on lui remet quelque chose,
remettons-lui le dossier complet. Mais, bon, ce que vous dites c'est que,
de toute façon, ils les ont déjà par le système de gestion des plaintes.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui.
M.
Cliche-Rivard : Et dans un cas où... comme à 590, il n'y a pas de
décision qui a été rendue, là, puis que le comité, donc, devient incompétent de
par la non-existence de décision après 45 jours, comment ça fonctionne?
M. Desharnais
(Daniel) : Répétez, j'ai mal compris la question.
M.
Cliche-Rivard : À 590, on a vu qu'après 45 jours de non-réponse
du médecin examinateur le comité de révision peut s'en saisir. Là, j'imagine
que le comité de révision a écrit au médecin examinateur.
M. Desharnais
(Daniel) : Si le plaignant...
M. Cliche-Rivard : En fait la
demande.
M. Desharnais
(Daniel) : ...en fait la demande.
M.
Cliche-Rivard : Là, le médecin répond au comité en disant :
Moi, je n'ai rien à dire. Comment ça fonctionne?
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Mais le comité de
révision dit : Je me saisis de la plainte, tu n'as pas réagi, et j'ai eu
une demande. Est-ce qu'il lui demande
pourquoi? Est-ce qu'il demande de justifier? Est-ce qu'il demande qu'est-ce qui
s'est passé dans le dossier? Est-ce qu'il y a une interaction? Parce que,
normalement, il lui transmet sa décision, mais là il n'a pas de décision
à transmettre parce qu'il n'y en a pas.
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, effectivement, il n'y a pas de décision,
mais j'imagine que le motif du plaignant de s'adresser au comité de révision,
ce serait qu'on considère, selon les articles de loi, qu'il aurait une réponse
négative à son traitement de plainte puisqu'il n'aurait pas eu de réponse, mais
effectivement il n'y a pas de réponse au dossier. Par contre, le comité de révision a accès aux dossiers de plainte
pour... il a accès à des éléments pour pouvoir se prononcer.
M. Cliche-Rivard : Ça fait que, dans
ce cas-là, la non-réponse devient comme un refus présumé.
M. Desharnais (Daniel) : Exact.
M. Cliche-Rivard : Exact, sauf
que...
M. Dubé : ...on a discuté ça tout à
l'heure, mais il y avait...
M. Cliche-Rivard : Ah!
M. Dubé : Je pense que vous étiez...
vous aviez quitté.
M. Cliche-Rivard : C'est possible.
M. Dubé : Oui, voilà. Je m'excuse,
là, mais je veux juste...
M. Cliche-Rivard : Non, non,
c'est...
M. Dubé : Non, mais on a conclu
qu'effectivement, après 45 jours, s'il n'y avait pas eu de réponse,
c'était réputé comme non... une réponse négative.
M. Cliche-Rivard : O.K. Mais qu'il
n'y a pas de motif, qui n'est pas justifié.
M. Dubé : Voilà.
M. Cliche-Rivard : Mais ça, on
s'attend à ce que ça n'arrive pas. Normalement, je veux dire, les directives que vous allez envoyer... Parce que c'est ça qui
est un peu surprenant, on a beaucoup de délais là-dedans, mais il y a comme
jamais un délai fixe de réponse du médecin examinateur.
M. Dubé : Bien, écoutez, moi, c'est
pour ça que je trouve... Pardon?
M. Desharnais (Daniel) : Mais il y a
un délai fixe, c'est 45 jours.
M. Dubé : Sans quoi c'est un refus
présumé.
M. Desharnais (Daniel) : C'est un
refus présumé. Mais si un plaignant faisait une demande à un comité de révision
en lien avec une plainte qui dépassait les délais, le comité de révision serait
en droit de demander au médecin examinateur
de... pour voir s'il est toujours en traitement, parce que ça se peut qu'il
soit toujours en traitement, mais
qu'il ne respecte pas les délais, il pourrait sommer le médecin examinateur de
répondre dans les meilleurs délais.
M. Cliche-Rivard : O.K. Parce que,
tu sais, il y a beaucoup d'obligations de suivi, il y a un 60 jours là,
mais il n'y a comme pas d'obligation, ou vous ne l'écrivez pas de manière
limpide juridiquement, là, l'obligation du médecin examinateur d'assurer le
suivi. C'est comme s'il y a le droit de laisser lettre morte.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Bien, c'est ce
que l'article écrit. C'est comme s'il n'était pas obligé de fournir, dans un
maximum de 45 jours, une décision motivée. Il peut décider de...
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, je n'ai pas nécessairement la même interprétation. On
lui demande de traiter la plainte dans un délai de 45 jours. S'il ne
respecte pas le délai, bon, la loi mentionne effectivement que c'est comme si
ça avait été un refus et il y a des dispositions qui permettent aux gens
d'avoir un délai de 60 jours, dans ce cas-là, pour faire une plainte à un
comité de révision, que ce soit en lien avec une décision faite par le médecin
examinateur ou une non-décision faite par le médecin examinateur. Mais, pour
moi, il y a un délai qui est clair, c'est le 45 jours.
M. Cliche-Rivard : Puis ça, on le
voit à... c'est le délai de 590 qui donne juridiction au comité de révision ou
il y a un article qui dit : Le médecin rend sa décision dans les
45 jours et il la transmet, avec motif, au plaignant?
M. Desharnais (Daniel) : Pouvez-vous
répéter la question? Je suis désolé.
M. Cliche-Rivard : Est-ce que qu'on
a un article qui dit : Le médecin examinateur rend sa décision dans les
45 jours et en transmet motif au plaignant?
M. Desharnais (Daniel) : 590.
M. Cliche-Rivard : 590. C'est ça.
Mais 590, c'est davantage un article qui donne juridiction au comité de révision après une non-réponse de 45 jours,
ce n'est aucune obligation positive du médecin de rendre sa décision dans
les 45 jours.
M. Dubé : Oui, mais M. le député,
là, si la réponse n'a pas été donnée dans 45 jours, le comité de révision
peut dire...
M. Cliche-Rivard : Mais, ma question
de fond, c'est : Pourquoi on permet ça? Pourquoi on permet que le médecin
ne réponde pas après 45 jours?
M.
Dubé : Bien, parce qu'il y a toutes sortes de raisons,
là. Je parlais avec le Dr Bergeron, là, ce sont souvent des professionnels à la
retraite, et il y a des périodes durant l'année, comme les vacances, c'est très
difficile de placer...
Moi, je me
suis informé et je pense que les tarifs qui sont donnés à ces gens-là en ce
moment ne sont peut-être pas suffisants. J'ai ici le nombre de plaintes
qui sont traitées, là, par le comité des plaintes, là, on parle d'avoir reçu
55 000 dossiers d'insatisfaction dans l'année, alors je peux vous
dire qu'on parle de plaintes qui ont été conclues par le CPQS, là, le comité
de... sur 55 000. Alors, je pense que l'enjeu... C'est pour ça que je
pense qu'on est vraiment dans une section importante du projet de loi, là,
quand on dit que la section des plaintes est importante.
M. Cliche-Rivard : Tout à fait. Oui,
oui.
M. Dubé : Alors, si, à la lumière
de... Puis d'ailleurs, c'est pour ça qu'on fait cette révision-là puis
s'assurer que ça va remonter tantôt dans l'autre section au comité... Alors,
si, effectivement, les gens qui sont aptes à faire ces comités de révision là,
de médecins examinateurs... Je ne dis pas qu'ils sont suffisamment payés, mais
qui ne le sont peut-être pas à leur juste valeur, on a... Je pense que le
45 jours qui... Excusez-moi, je vais aller au tableau de bord, hein? Le
tableau de bord dit ici... Je ne sais pas si je peux vous donner en
pourcentage. Daniel, tu peux me dire?
M. Desharnais (Daniel) : ...
M. Dubé : O.K. 85 %. Mais il y
a quand même 6 % des plaintes qui sont traitées en dedans... entre 45 et
60 jours, 5 % entre 60 et 90 jours. Alors, la période des
vacances, tout ça, c'est...
Alors, moi,
je pense honnêtement que cette demande-là, de révision, après 45 jours,
qui est réputée... s'il n'y a pas eu de nouvelle, c'est comme s'il y
avait eu une décision défavorable. C'est ce qu'on a conclu, là, il y a... un
petit peu plus tôt cet après-midi. Puis je
pense que ce qu'il va falloir s'assurer, c'est que, si ce niveau de plaintes là
continue de... Ça, c'est annuel, là.
Puis ça, je pense qu'il y a eu un volume beaucoup plus grand. Est-ce que je me
trompe, Dr Bergeron, avec la loi sur la maltraitance? Est-ce que ça
inclut les plaintes au niveau de la nouvelle loi sur la maltraitance, ça, ou
c'est à part?
M. Bergeron (Stéphane) : Non. À mon
avis, ça les inclut. Ça fait qu'il y a une augmentation.
M. Dubé : Ça se peut, hein?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, il y a
une augmentation, avec les nouvelles dispositions concernant la loi sur la
maltraitance. Il y a une obligation de signaler les cas de maltraitance.
• (16 h 50) •
M. Cliche-Rivard : Puis j'en
conviens, c'est juste qu'on dirait qu'au niveau du comité de révision, là, tout
est très régulé. C'est un délai de 60 jours, on permet un délai prolongé
de 60 jours, tout est vraiment très cadré, mais pour l'étape d'avant, du
médecin examinateur, on n'a pas ces délais-là. Tu sais, là, on a le cinq jours
pour fournir la décision au comité de révision, on a le
60 jours pour fournir sa réponse ou prolonger le 60 jours. Mais avant
ça, à mon humble avis, il n'y a pas grand-chose qui régule les délais du
médecin examinateur.
M. Dubé : Oui, mais c'est là que
Dr Bergeron vous a répondu plus tôt aujourd'hui en vous disant :
C'est probablement là qu'est la décision la plus difficile à prendre sur un
point de vue éthique. Je pense que... Moi, ça, pour moi, là, c'est que s'il
n'est pas capable de le faire dans... ce n'est pas par manque de volonté, c'est
soit parce que le cas est difficile ou qu'on n'a pas été capables d'en trouver
un dans cette période là aussi, là.
Ça fait que c'est pour ça que je... en tout cas,
à la lumière de ce qu'on découvre ensemble aujourd'hui, là, dans cette
section-là, c'est que je pense qu'il va falloir s'assurer qu'on a plus
d'informations sur ces plaintes-là pour qu'on
puisse les suivre, incluant, là, ce qui va monter, quand on aura dans l'autre
section... au comité national des plaintes.
Parce que ça,
je pense qu'on... là, en ce moment, c'est... — comment elle s'appelle? — notre
commissaire-conseil, qui s'occupe d'avoir ces statistiques-là, mais elle
n'a pas un pouvoir d'intervention sur le réseau. Ça fait que là, je pense que...
Est-ce que je me trompe?
M. Desharnais (Daniel) : Non, non,
effectivement, c'est un...
M. Dubé : Parce que c'est quand même
un nouveau poste, ça.
Une voix : Commissaire national,
oui.
M. Dubé : Bon. Et voilà. Alors donc,
je pense que... je comprends votre commentaire, mais moi, j'irais plus dans...
lorsqu'on va aller au commissaire national des plaintes et à 606 où on va aller
tout à l'heure, oui, voilà, je pense que...
M. Cliche-Rivard : Je trouve juste
dommage, là, le truc du non... de la non-réponse, en fait, qui est un refus
présumé. Je veux dire, je trouve ça, eu égard à celui qui fait la plainte, que
ce soit possible, ça, de juste...
M. Dubé : Vas-y donc, Daniel.
M. Cliche-Rivard : ...ne pas répondre...
Tu sais, pourquoi le médecin examinateur, à la limite, il n'a pas l'obligation
d'envoyer une lettre en disant : Je prolonge les délais de 60 jours,
votre demande est en traitement.
M. Desharnais (Daniel) : Mais en
fait, dans la pratique, ça se fait.
M. Cliche-Rivard : Bien, je suis
certain.
M. Desharnais (Daniel) : Le médecin
examinateur peut contacter la personne à tout moment pour lui dire : Je vais avoir besoin d'un délai supplémentaire. À
ce moment-là, la personne est au fait que le médecin examinateur poursuit
son analyse, mais, par contre, le délai de 45 jours, s'il n'y a pas eu... si le
médecin examinateur n'aurait pas eu cette diligence-là, bien, on donne la
possibilité à la personne de considérer qu'elle a eu un refus et de faire une
plainte au comité de révision, ce qui peut possiblement accélérer les choses
quand même aussi, parce que le comité de révision peut demander au médecin
examinateur, bien, d'exiger qu'il y a un traitement diligent de la plainte qui
soit fait.
M. Cliche-Rivard : Puis il peut lui
exiger. Là, son responsable, son supérieur hiérarchique, il dit : Rends
une décision dans les 15 jours.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, du
moment qu'il y a un comité qui est formé puis il regarde le dossier, bien, il
peut effectivement faire... porter des conclusions auprès du médecin
examinateur, à moins que je me trompe, pour le traitement diligent de la
plainte. Il peut demander au médecin examinateur de faire une analyse de la
plainte sans nécessairement lui imposer de délai, mais du moins d'informer le
plaignant.
M.
Cliche-Rivard : Parce que le comité de révision ne voudra pas que
ça soit dans sa job de faire l'évaluation, de faire l'enquête ou les...
lui, il veut réviser, lui.
M. Desharnais (Daniel) : Non. Non,
non, tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Ça fait qu'il va
dire au médecin... ou il va en désigner un autre, je ne sais pas, il va
dire : Là, moi, je n'ai pas eu de
réponse dans ça, il y a effectivement un problème, je demande de rendre
décision dans, vous dites, un délai raisonnable. Il ne fixera pas
un délai précis. Puis là, le médecin va dire : Oui, oui, ça s'en venait,
là.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, ça
pourrait être ça.
M. Cliche-Rivard : Par exemple, je
déposais ça dans 10 jours. Parfait. Merci. Communique ça au patient, ou à
l'usager, ou au plaignant, puis on avance.
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. Puis effectivement il pourrait demander à un
autre médecin examinateur d'examiner la plainte si...
M. Cliche-Rivard : S'il voit que
ça... il y a quelque chose qui bloque.
M. Desharnais (Daniel) : Exact.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Ciccone) : Y a-t-il
d'autres interventions?
M.
Fortin : ...quand on regarde les derniers rapports annuels
de gestion, là, les délais de traitement des plaintes, ils sont de plus
en plus longs, là. Et je me demande, le document qu'avait le ministre tantôt,
là, le 55 000 plaintes, là, c'est-tu un document public, ça? C'est-tu
possible de le déposer, vu... ça vient de la commissaire-conseil?
Des voix : ...
M. Desharnais
(Daniel) : ...des données publiques, mais ces données-là ne
sont pas encore publiques. Ils ne sont pas encore diffusés.
M. Fortin : O.K.
M. Dubé : Mais vous ne serez pas
surpris que... Je suis en train de regarder ça dans les tableaux de bord, là,
pour être capable de l'avoir sur une base plus régulière, ça fait que je vais
m'informer de voir où est-ce qu'on en est rendu, parce que j'ai des...
M. Fortin : Non, il y a des cibles honnêtement qui sont loin d'être
atteintes, là : répondre aux plaintes dans un délai de 30 jours
ouvrables à compter de sa réception pour les renseignements et plaintes
relatives à l'application des lois, 27 %.
M.
Dubé : Mais je vous dirais bien gentiment que c'est un
peu pour ça qu'on veut monter tout ça pour... avec le commissaire
national aux plaintes. Ça fait que ce n'est pas pour rien qu'on est là, là.
M. Fortin : O.K.
Le Président (M. Ciccone) : Y a-t-il
d'autres interventions? Non?
M. Dubé : ...
Le Président (M. Ciccone) : Oui, sur
593. Non? O.K. Alors, est-ce que l'article 593 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
l'article 593 est adopté. M. le ministre. 594.
M.
Dubé : Oui. Alors : «Le comité de révision, pour
chaque demande recevable, révise le traitement de la plainte effectué par le médecin examinateur. Il dispose à
cette fin des mêmes pouvoirs que ceux conférés au commissaire par
l'article 578.
«Le comité doit tirer l'une des conclusions
suivantes :
«1° confirmer les conclusions du médecin
examinateur;
«2° requérir
de celui-ci qu'il effectue un complément d'examen dans le délai fixé par le comité
et qu'il transmette ses nouvelles
conclusions à l'auteur de la plainte et au professionnel concerné, avec
reproduction au comité de révision ainsi qu'au commissaire aux plaintes
et à la qualité des services;
«3° transmettre la plainte au président-directeur
général ou au directeur médical de l'établissement public pour [l'étude] à des fins disciplinaires ou à
l'instance ou à la personne disposant de l'autorité permettant de prendre des
mesures disciplinaires au sein de l'établissement privé;
«4° recommander au médecin examinateur ou, s'il
y a lieu, à l'auteur de la plainte et au professionnel concerné toute mesure de
nature à les réconcilier.»
Alors, le commentaire : L'article 594
du projet de loi confère au comité de révision les mêmes pouvoirs que ceux du
commissaire, tel que le pouvoir d'exiger des documents et des renseignements.
Ensuite, il détermine les différentes
conclusions auxquelles le comité de révision peut parvenir.
Voilà. Puis je n'ai pas d'amendement à 594,
c'est bien ça?
Le Président (M. Ciccone) : C'est
beau. Y a-t-il des commentaires? M. le député.
M. Fortin : Alors, si, par exemple, le comité de révision devait décider que le
médecin examinateur doit effectuer un
complément d'examen, là, le comité... le médecin examinateur, son 45 jours
repart à zéro, le 45 jours pour faire ça, j'imagine, le complément
d'examen?
Des voix : ...
Le Président (M.
Ciccone) : M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : Me Paquin m'indique qu'au paragraphe 2° on mentionne
qu'il peut requérir de celui-ci qu'il effectue un complément d'examen dans les
délais qu'il fixe.
M.
Fortin : C'est le comité qui décide.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, exact. Ça pourrait
être moins que 45 jours ou ça pourrait être plus que 45 jours, selon
la complexité du dossier.
Le Président (M.
Ciccone) : Il y a-tu autre chose? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme
Setlakwe : Peut-être juste pour des fins de clarification, moi,
j'aimerais voir un exemple, peut-être, au quatrième paragraphe, puis je me
ramène au début du deuxième alinéa, «le comité doit tirer l'une des conclusions
suivantes». On s'entend, là, que c'est,
presque dans tous les cas, l'une ou l'autre, mais à quel moment est-ce que 4° entre
en jeu? Et ça ne pourrait pas être en ajout avec une demande de complément
d'examen, une mesure... recommander une de nature à les réconcilier?
Le Président (M.
Ciccone) : Dr Bergeron.
• (17 heures) •
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, on se rappelle, puis je pense que c'est
un élément important, la conciliation dans le processus de plainte, hein, ça
anime beaucoup cela.
Pour
avoir vu et vécu plusieurs plaintes, souvent, les patients veulent être sûrs
que leurs voix soient entendues, que leurs messages aient été compris
par le professionnel de soins et... juste le fait qu'ils puissent s'exprimer.
Donc, à un certain
moment donné, il peut être demandé de suggérer au médecin examinateur de
proposer au plaignant une rencontre avec le
professionnel en présence du médecin examinateur, virtuellement, en présence
téléphonique, pour discuter de la situation, faire part de cela puis, en
quelque sorte, jouer un rôle de conciliation et d'écoute à l'intérieur de ça si
ça n'a pas été fait.
Donc, je pense que
dans le point 4°, ici, c'est que, si le comité de révision qui est saisi de ça
croit qu'il y a une conciliation qui est possible, il peut demander au médecin
examinateur de proposer telle conciliation.
Mme
Setlakwe : Je ne remets pas en question... Merci beaucoup de... Je
pense, c'est très pertinent. Puis, oui, c'est
souvent probablement très important pour le patient de se faire entendre,
mais... Puis c'était peut-être une question de libellé, là : «Le comité peut tirer l'une des conclusions
suivantes», mais peut-être que 4°, des fois, il pourrait s'ajouter à... Non?
C'est l'une ou plusieurs. Je ne sais pas qu'est-ce que le légiste en pense.
Des voix : ...
Mme
Setlakwe : Comprenez-vous ce que je veux dire? Oui? C'est comme...
c'est l'une ou...
Des voix :
...
M.
Cliche-Rivard : ...ça va être 1° et 3°, 1° et 2°...
Mme
Setlakwe : Oui. Tu sais, ça pourrait peut-être être 4° et 2°, disons,
ou est-ce que c'est vraiment une à l'exclusion des autres?
Des voix : ...
Le Président (M.
Ciccone) :
Avez-vous bien compris la question, Me Paquin?
M. Paquin
(Mathieu) : Je pense que oui, M. le Président.
Le Président (M.
Ciccone) : Bien, parfait.
M. Paquin
(Mathieu) : Il me semble que la question, c'est : Est-ce que le
comité peut tirer plusieurs des conditions suivantes et non une seule? Je pense
que oui. Je pense que ce que... ce qu'on ne veut pas, c'est qu'il tire quelque chose qui n'est pas au moins l'une des
quatre conclusions suivantes pour ne pas qu'il en arrive à quelque chose qui
ne dispose pas de la question. Donc, il doit prendre minimalement l'une des
quatre suivantes.
Mme
Setlakwe : Minimalement.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
M. Dubé : Mais
il pourrait faire 1° et 4°, par exemple.
Mme
Setlakwe : Bien, c'est ça, mon point. C'est ça, mon point.
M. Dubé : Il
pourrait confirmer la conclusion puis de dire en même temps : Je vais
suggérer une rencontre. C'est-tu ça?
Mme
Setlakwe : Oui.
M. Dubé : Oui,
voilà, on a la même compréhension.
Mme
Setlakwe : Donc, ça revient à juste une question de libellé, je pense,
parce qu'on s'entend tous que ce n'est pas vraiment une à l'exclusion des
autres.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
Mme
Setlakwe : Mais vous ne jugez pas que c'est... ce serait pertinent de
modifier le libellé?
Une voix : ...
Le Président (M.
Ciccone) : Avez-vous des suggestions, Mme la députée, de libellé?
Mme
Setlakwe : L'une ou plusieurs, l'une ou... Ou est-ce qu'on a déjà ce
libellé-là ailleurs, puis c'est compris dans
le corpus que, quand on dit «l'une», c'est juste de dire : On doit en
prendre une des quatre, là, on ne peut pas juste... Ça, c'est assez
évident qu'on... il doit tirer une conclusion.
M. Paquin
(Mathieu) : Je pense, M. le Président, qu'on pourrait préciser en
disant : Le comité doit tirer au moins l'une des conclusions suivantes.
M. Dubé : Vous
le demandez tellement gentiment.
M.
Fortin : Non, mais surtout elle a raison,
là.
M. Dubé : Bien
oui.
M.
Fortin : Tu sais, c'est surtout qu'elle a raison.
M. Dubé : La
relation... la relation qui s'est développée avec Me Paquin est
incroyable.
Le Président (M. Ciccone) :
De ce que je comprends, est-ce qu'on va changer le libellé? Est-ce que vous
voulez déposer un amendement, Mme la députée ou...
M. Dubé : Vous
allez voir qu'on est assez efficace.
Le Président (M.
Ciccone) : ...vous voulez le faire de votre côté?
M. Dubé : Il
va être préparé, puis c'est madame qui va le déposer.
Le Président (M.
Ciccone) : Parfait. Alors, est-ce qu'on... On va attendre avant de...
M. Dubé : On
pourrait suspendre parce que si vous...
Le Président (M. Ciccone) : On pourrait suspendre, c'est ce qu'on va faire,
on va suspendre quelques instants.
M. Dubé : Non,
même pas.
Le Président (M.
Ciccone) : Même pas?
M. Dubé :
On suspend l'article, puis on s'en va au prochain.
Le Président (M. Ciccone) : O.K.
Parfait. On va suspendre l'article 594.
M. Dubé : Mais,
attendez, ce qu'on fait habituellement, c'est qu'on regarde est-ce qu'il y a
d'autres commentaires.
Le Président (M.
Ciccone) : O.K. Parfait.
M. Dubé : S'il
n'y a pas d'autre commentaire, oui, on peut... mais on n'empêche pas la
discussion, si vous êtes d'accord.
Le Président (M. Ciccone) : Merci. Formidable. O.K. Moi non plus, je ne veux
pas l'empêcher, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Oui, M. le député.
M.
Cliche-Rivard : Dans le cas du premier cas de figure, on confirme,
tout est beau, ça fonctionne. Dans le cas du deuxième, on envoie pour un
complément d'examen. Dans le cas d'un troisième, là, on retransmet la... ou on
transmet la plainte pour étude à des fins disciplinaires au directeur médical
de l'établissement public, donc, qui, lui aussi, va faire son étude? Et la
finalité de ma question, c'est : Où est-ce qu'elle est, le... «infirme»
les conclusions du médecin examinateur, le pouvoir de... au contraire de
confirmer, décide qu'elle n'était pas bonne, la décision, puis on fait autre
chose?
Le Président (M.
Ciccone) : M. le légiste, je vous vois perplexe.
M. Paquin (Mathieu) : En fait, je constate, M.
le Président, que ce n'est effectivement pas prévu, et on imagine que ça
ne doit pas poser problème parce que ce n'est pas prévu actuellement dans la
LSSSS.
M. Cliche-Rivard : Quand même, seriez-vous
ouvert à l'ajouter, infirme ou confirme les conclusions du médecin
examinateur?
Des voix :
...
Le Président
(M. Ciccone) : Ce qu'on va faire, on va vous laisser vous
consulter, on va juste suspendre quelques instants, si vous voulez.
Alors, je suspends la
commission pour quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
17 h 06)
(Reprise à 17 h 15)
Le Président (M.
Ciccone) :
Alors, on reprend nos travaux. M. le ministre, je
vous cède la parole.
M. Dubé : Oui,
merci beaucoup, M. le Président. Alors, suite aux bonnes suggestions qui ont
été faites, là, par les membres de la commission, on suspendrait 594. Pendant
le temps, on va préparer trois amendements qui vont répondre, je crois, aux préoccupations des députés. Et pendant qu'on
prépare ces amendements-là, je vous demanderais si on peut suspendre 594
et de pouvoir continuer avec 595, ce qui ne nous empêche pas de le faire, là,
si vous êtes d'accord avec ça.
M.
Fortin : Peut-être...
Le Président (M.
Ciccone) : Oui.
M.
Fortin : Excusez-moi, là, j'aurais peut-être dû allumer avant,
mais pendant que le ministre faisait sa recommandation, qui nous apparaît tout
à fait logique, là, je me suis permis de regarder le 595, puis je vous le soumets, là, c'est... puis là, c'est entre 594 puis
595, mon commentaire, là. On vient dire, à 595, que le comité de révision
doit, avant de tirer sa conclusion, tenter
d'effectuer une conciliation des intérêts en cause. Il est obligé, là, il n'a
pas le choix de faire ça. Alors, s'il
est obligé, pourquoi le quatrième point au 594 devient une simple possibilité
parmi tant d'autres?
M. Dubé : Bon
point. On va demander à Me Paquin s'il veut répondre à ça ou...
Le Président (M.
Ciccone) : Me Paquin ou Dr Bergeron.
Une voix :
M. Dubé : O.K.
Ce qu'il me dit, c'est que c'est comme ça dans la loi actuelle. Bon,
maintenant, est-ce que, Dr Bergeron, avant qu'on s'interrompe pour...
M. Fortin : Mais regardez-le comme il faut, là, le 595 vient
dire : Avant de tirer vos conclusions, donc, avant même de faire une des
quatre actions prévues à 594, ils sont obligés d'avoir une conciliation. Alors,
s'ils l'ont déjà faite, la conciliation, puis que, là, on
arrive aux quatre recommandations, je comprends mal pourquoi on vient
dire : Faites une autre conciliation.
M. Dubé : Mais, quand... Attendez,
là, est-ce que vous parlez de l'article de... Tantôt, j'ai dit : Il y a
trois points qu'on suggérait.
M. Fortin : Oui.
M. Dubé : Il y en a un, le
cinquième, là, on n'aurait pas juste le 4° qui recommande au médecin
examinateur «de nature à les réconcilier», mais on dirait : Dans le cas
d'un désaccord avec la recommandation, qu'il nomme un autre médecin. Mais ça,
ça...
M. Fortin : Oui, mais c'est un point supplémentaire, je crois, le point
qui avait été amené par le député.
M. Dubé : C'est un point
supplémentaire, oui, c'est ça, oui.
M.
Fortin : Ce que je veux soulever, là, c'est : puisqu'on
a déjà, à travers... Bien, prenons-le en ordre chronologique, là.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin : Il y a une révision qui est demandée. Le comité de révision
s'en charge, il reçoit tous les documents
nécessaires, il dit : Parfait, je m'en charge. Une des choses qu'il doit
faire avant de décider de sa conclusion, c'est de dire au médecin examinateur, au professionnel, puis à l'auteur
de la plainte : Aïe! Faites donc une conciliation. Ça, c'est un
mécanisme obligatoire, selon le 595, de la façon qu'il est écrit. Mais... Puis
après ça, là, il fait une de ses conclusions,
une ou plusieurs des conclusions, là, 1°,
2°, 3°, 4° et le nouveau 5°, mais
le quatrième point, c'est de faire un processus de conciliation. On l'a
déjà fait.
M.
Dubé : Oui, mais... je vais vous dire, je vais poser la
question tout de suite à Me Paquin. Supposons, supposons qu'il
choisit, le comité de révision, il choisit le numéro 1°, c'est-à-dire de
confirmer les conclusions du médecin examinateur, il a pu faire la... vous me
suivez, là?
M.
Fortin : Oui, mais, en fait, je vais reposer ma question,
dans ce cas-là : Est-ce que le point 4° est vraiment
nécessaire, dans 594, vu que le processus de conciliation a déjà été mis en
place?
M. Dubé : Je veux juste être sûr que
si vous... Je comprends très bien, puis on peut en profiter...
Une voix : ...
M. Dubé : Pardon, Me Paquin?
M. Paquin (Mathieu) : ...tentative
de réponse.
Des voix : ...
M. Dubé : Elles sont assez bonnes,
habituellement, oui.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, la... bon, la
conciliation des intérêts en cause, on va essayer d'amener les gens à
s'entendre, voir ce que ça donne. Ça peut marcher, ça peut ne pas fonctionner,
mais à tout événement, ça va devoir avoir été essayé avant de conclure. La conclusion
pourrait être : Essayez donc de faire telle affaire ou faites ceci. Mais en fait c'est une recommandation, donc ce
serait plutôt : Essayez de faire telle chose, on pense que ce
serait de nature à réconcilier le patient avec le médecin.
• (17 h 20) •
M. Fortin : Ce n'est pas une conciliation, c'est une mesure qui
pourrait aider à concilier les intérêts des différentes
parties en jeu. Oui? Non? Peut-être? Le 595, c'est un processus, là, ou une
tentative de faire une conciliation. O.K. Mais là, la recommandation,
c'est de dire, si je comprends bien : Essayez telle mesure, hein?
Recommander toute mesure de nature à les
réconcilier. Alors, ils viennent faire une proposition qui, selon le comité de
révision, pourrait rapprocher les parties.
M. Paquin (Mathieu) : Exactement, M.
le Président.
M. Dubé : Je pense, c'est pour ça qu'il
faut l'avoir aux deux endroits.
M. Fortin : D'accord.
Le
Président (M. Ciccone) : D'autres interventions?
M.
Cliche-Rivard : Là, est-ce qu'on était passés à 595? On n'y était pas
encore.
Le Président (M.
Ciccone) : Non, parce que j'ai reçu l'amendement. M. le ministre,
on pourrait passer tout de suite à l'amendement du 594.
M. Dubé : S'il
est prêt.
Le Président (M.
Ciccone) : Il est prêt. Est-ce que vous voulez... est-ce que vous le
déposez? Parce qu'il y a les trois changements, là, dessus. Vous voulez
l'offrir... Ah! mon Dieu, c'est...
M. Dubé : Écoutez,
la députée de Mont-Royal—Outremont
fait tellement un bon travail que...
Le Président (M. Ciccone) : Il
y a aussi... il y a aussi l'amendement du député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Dubé : Ah!
ils peuvent se séparer le travail aussi.
Mme
Setlakwe : Non, mais je n'y tiens pas, étant donné qu'il y en a trois,
modifications, mais je vais...
M. Dubé : O.K.
Allez-y. Allez-y.
Mme
Setlakwe : ...je peux faire certainement le...
M. Dubé : J'essaie
juste de répartir la tâche.
Mme
Setlakwe : Donc, à 594, dans le deuxième alinéa de l'article 594
du projet de loi :
1° insérer, après
«tirer»... ajouter les mots «au moins»;
2° remplacer, dans le
paragraphe 3°, «au président-directeur général ou au directeur médical»
par «aux responsables disciplinaires» — au pluriel; et
3° ajouter, à la fin,
le paragraphe suivant, donc :
«5° infirmer les
conclusions du médecin examinateur et confier la plainte à un autre médecin
examinateur pour qu'il procède à son examen dans le délai fixé par le comité.»
Le Président (M. Ciccone) : Est-ce
que ça va dans ce que vous avez mentionné, cher collègue? Oui, vous êtes
d'accord avec ça? Parfait. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet
amendement? Non? Alors, est-ce que l'amendement à l'article 594
est... Oui, madame...
Mme
Setlakwe : ...qu'on revoie, s'il vous plaît, le cinquième? C'est bon.
Le Président (M.
Ciccone) : C'est bon? Alors, est-ce que l'amendement à
l'article 594 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Ciccone) : Alors, l'amendement à l'article 594 est adopté.
Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le Président. 594, on voit qu'il y a une
juridiction, là, de confirmer ou, avec l'amendement, d'invalider sur les
conclusions du médecin examinateur. À 589, on prévoit deux pouvoirs, là, un sur
les conclusions puis un sur les recommandations. Est-ce que le comité de
révision est aussi compétent eu égard aux recommandations ou s'il est
exclusivement compétent sur les conclusions?
M. Dubé : ...s'il
est compétent...
M.
Cliche-Rivard : À 589, là, on a tous les pouvoirs du médecin examinateur,
conclusions sur la plainte, mais aussi
recommandations, donc il a deux rôles. À 594, par contre, le comité
examinateur, lui... de révision, pardon, a seulement un rôle sur les conclusions. Ma question, c'est : Est-ce
qu'il préserve une compétence sur les recommandations également?
M. Dubé : O.K. Je
serais tenté de parler au Dr Bergeron ici, là, ou Me Paquin, de la
façon dont... je ne sais pas, voulez-vous intervenir?
M. Bergeron
(Stéphane) : Je pense qu'on est plus dans le droit.
M. Dubé : Dans
le droit. Alors, Me Paquin, tout le monde se retourne vers vous. En fait,
votre question, c'est de savoir, dans le cas du médecin examinateur, il y a...
il tranche sur les conclusions, mais il faut aussi qu'il estime si les recommandations sont valides. Ça, c'est dans
le rôle de... comme examen... comme médecin examinateur. Quand on va à
594...
M. Cliche-Rivard : Là, il a
seulement un pouvoir eu égard aux conclusions. Donc, il ne réviserait pas ou
n'aurait pas capacité de réviser les recommandations également.
Des voix : ...
Le Président (M. Ciccone) : Oui,
parfait. On va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 25)
(Reprise à 17 h 33)
Le Président (M. Ciccone) :
Alors,
nous revenons à nos travaux, nous étions suite à une question du député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. le ministre, vous avez la réponse?
M. Dubé : Oui, j'ai la réponse,
puis... Oh! Vous êtes là. Voulez-vous... C'est correct?
M. Cliche-Rivard : Allez-y.
M. Dubé : Oui. La réponse,
c'est qu'on va... Puis peut-être que Me Paquin pourra confirmer, là. J'en
ai parlé avec Dr Bergeron, avec l'équipe, ici, on va... Vu qu'on se donne
le droit, à votre suggestion, d'infirmer, je pense qu'on doit se limiter aux
conclusions, pour le rapport, mais que, si on sent le besoin... Parce qu'il y a
comme une logique : si vous êtes d'accord avec les conclusions, vous êtes
en même temps implicitement d'accord avec les recommandations, mais si vous n'êtes
pas d'accord avec le rapport, ce qui est le 5° qu'on a rajouté, là, je pense
qu'on recommence, puis ce sera à un autre médecin examinateur d'arriver aux
conclusions et recommandations. Je trouvais qu'il y avait une logique, là,
dans...
Le Président (M. Ciccone) : M.
le député.
M. Cliche-Rivard : Oui. C'est
parce que... Je vais devoir quitter, mais est-ce qu'on peut, donc, infirmer les
conclusions et les recommandations du médecin examinateur? Est-ce qu'on
pourrait modifier la fin du 5° ou ça fait la même chose en même temps?
Le Président (M. Ciccone) : Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Essentiellement, c'est que les conclusions sont... Les recommandations sont l'accessoire de la
conclusion. Donc, si vous êtes d'accord avec les conclusions, les conclusions
tiennent. Si le comité de révision n'est pas d'accord avec les conclusions, les
recommandations tombent si elles sont infirmées... si les conclusions sont
infirmées.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Ciccone) : Oui,
j'ai entendu dire «accepté» avant.
Une voix : ...
Le Président (M. Ciccone) : Oui,
exactement, il a accepté.
M. Fortin : La recommandation fait partie de la conclusion.
M. Dubé : Et voilà.
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oh! Excusez-moi. Il y a une réponse.
Oui.
M. Paquin (Mathieu) : Elle en
est accessoire, mais elle n'est pas dedans, en ce sens que la demande de
révision doit être fondée spécifiquement sur la conclusion.
M. Fortin : O.K. Ça va.
Le Président
(M. Ciccone) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non.
Alors, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 594,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Ciccone) : Alors, la motion telle qu'amendée... excusez,
l'article, tel qu'amendé, est adopté. Alors, nous passons à
l'article 595.
M. Dubé : Qui
devrait aller assez bien parce qu'on en a discuté tout à l'heure, et le lien
qu'on a avec le comité de révision, mais je vais y aller :
«Le comité de
révision doit, avant de tirer toute conclusion, permettre à l'auteur de la
plainte, au professionnel ainsi qu'au médecin examinateur concernés de
présenter leurs observations et tenter d'effectuer une conciliation des
intérêts en cause.
«Le comité doit également prendre connaissance
de l'ensemble du dossier de la plainte et s'assurer que l'examen de la plainte
a été effectué de façon appropriée, diligente et équitable et que les motifs
[de] conclusion du médecin examinateur, le cas échéant, se fondent sur le
respect des droits et des normes professionnelles.»
Alors, le commentaire : L'article 595
du projet de loi prévoit l'obligation pour le comité de révision de donner
l'occasion à l'auteur de la plainte et au professionnel concerné de présenter
leurs observations. Il ajoute qu'il doit également tenter de concilier leurs
intérêts.
Il prévoit également différents éléments devant
être analysés par le comité de révision avant de tirer toute conclusion,
notamment si l'examen de plainte a été effectué de façon équitable.
Le Président (M. Ciccone) : Y a-t-il
des interventions?
M. Fortin : Oui. Bien, effectivement, le ministre a raison, même si
c'est toujours dangereux de dire que ça devrait bien aller. La première partie,
on en a un peu discuté, là, on comprend que c'est vraiment une tentative de
concilier chacun des intérêts, ce qui est logique. Tant que ça se fait
relativement rapidement, c'est logique.
La deuxième partie, là, on vient dire : «Le
comité doit [...] prendre connaissance de l'ensemble du dossier de la plainte — bien
évident — et
s'assurer que [...] la plainte a été [faite] de façon appropriée, diligente et
équitable.» Ça, c'est juste... il n'y a rien
de particulièrement surprenant, là-dedans, là, ça me semble de la gestion de
base 101, là. C'est ça, leur travail, si je comprends bien
l'article, là, c'est de dire : Regardez le dossier, assurez-vous que ça a
été fait comme du monde, puis... Et donc, moi, je ne vois aucun enjeu avec
l'article 595. À moins que ma collègue me corrige, là, je ne vois rien du
tout.
Mme Setlakwe : J'abonde dans le même
sens.
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
je comprends bien qu'il n'y a plus d'intervention. M. le ministre?
M. Dubé : ...M. le Président.
Le Président (M. Ciccone) : Parfait.
Alors, est-ce que l'article 595 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
l'article 595 est adopté. Nous allons maintenant passer à
l'article 596. M. le ministre.
M. Dubé : Je veux juste voir si j'ai
un amendement. Je ne pense pas.
Le Président (M. Ciccone) : Non,
c'est 603.
M. Dubé : O.K. Merci beaucoup.
Alors : «Dans les 60 jours de la réception d'une demande de révision,
le comité doit communiquer par écrit sa
conclusion et les motifs qui la justifient à l'auteur de la plainte, au
professionnel, au médecin examinateur et au commissaire concernés.
«Sous réserve de l'information qui doit être
donnée conformément au troisième alinéa de l'article 587 à l'auteur de la plainte transmise pour étude à des
fins disciplinaires, la conclusion du comité de révision est définitive.»
Le commentaire : L'article 596 du
projet de loi prévoit le délai à l'intérieur duquel le comité doit avoir communiqué sa conclusion et les motifs la
justifiant. Il précise également les personnes à qui ces informations doivent
être transmises.
Le Président (M. Ciccone) : Merci.
M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Dans l'optique où le comité est obligé, avant de tirer ses
conclusions, de faire une conciliation, est-ce que le 60 jours, c'est
raisonnable? Je me demande, s'il y a une conciliation, là... C'est parce que ça
peut être très rapide, là, une conciliation, ça peut bien
marcher. Ça peut s'étirer dans le temps puis que ça prenne un certain temps avant d'aboutir. Alors, est-ce que le
60 jours qu'on s'impose ici... Puis je comprends que c'est ça qu'on veut,
là, on veut le faire le plus rapidement possible, là, on s'est dit ça
tantôt. Puis c'est peut-être moi, là, moi, je n'ai jamais passé par un
processus de conciliation, alors est-ce que c'est logique de se dire qu'un
processus de conciliation, que la rédaction,
que le travail qui est fait par le comité lui-même peut être fait en
60 jours? Si vous me dites oui, je vais être bien content, là.
M.
Dubé : Moi, j'aimerais mieux demander au
Dr Bergeron, M. le Président, là, c'est lui qui a l'expérience, entre
autres, cette expérience-là dans son travail précédent.
• (17 h 40) •
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, donc, il m'apparaît que rendu à cette étape, alors que la plainte a
déjà été examinée, on a transmis la preuve, que le délai de 60 jours
apparaît raisonnable pour faire la conciliation. Évidemment, il y a
conciliation et conciliation. Ici, conciliation, bien, c'est de mettre en
présence, généralement, les deux parties, présence virtuelle ou présence
physique, pour expliquer la situation. On ne parle pas d'une
conciliation-médiation dans une situation de divorce avec des enfants, qui va
s'échelonner sur plusieurs choses progressives. C'est essayer... c'est une tentative de conciliation, qu'on pourrait
appeler de relativement sommaire, là, essayer de mettre les deux parties en présence pour que l'une puisse
exprimer son point de vue par rapport à l'autre et son vécu par rapport
à l'autre.
M. Fortin :
O.K. ça me va. Juste... je suis juste en train de regarder le deuxième alinéa,
là, qui fait référence à l'information qui doit être donnée au 587. Ça, c'est :
on informe l'auteur de la plainte des mesures disciplinaires qui ont été prises
par l'établissement. O.K. On vient dire : La conclusion est définitive.
Donc, on donne l'information à celui qui a fait la plainte, et c'est la fin,
là, il n'y a pas d'appel de l'appel, là, dans le fond, il n'y a pas de révision
de la révision, là, c'est fini. Ça tombe bien, moi aussi, j'ai fini.
Le Président (M. Ciccone) : Oui?
Mme Setlakwe : Est-ce qu'on est à
l'aise avec... juste deux petites questions, avec le fait qu'on réfère à une conclusion, là? «Il doit communiquer sa
conclusion», au singulier, ou il faudrait faire une modification de concordance,
puis...
M. Dubé : Du fait qu'on disait à 594
que c'était au moins une?
Mme Setlakwe : Au moins.
M. Dubé : C'est-tu pour ça que vous
dites ça?
Mme Setlakwe : Oui.
M.
Dubé : Parce que, tantôt, on a dit... C'est parce
qu'avant on disait «l'une des conclusions,» alors, et c'est pour ça
qu'on l'avait au singulier. C'est un petit peu ça, là, c'est ça, votre point?
Mme Setlakwe : Oui.
M. Dubé : Parce que, si c'est juste
ça, si Me Paquin est d'accord, on peut facilement le corriger, là.
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Dubé : Il est d'accord. Voilà.
Le Président (M. Ciccone) : Ça vous
va, Mme la députée?
Mme Setlakwe : Oui. Puis là, dans...
Je veux juste boucler la boucle, là. Si on a affaire à... le comité infirme la conclusion du premier médecin examinateur puis
là confie la plainte à un autre médecin examinateur, qu'est-ce qui se
passe, là, dans le...
M. Dubé : Est-ce que ça empêche la
conclusion d'être définitive...
Mme Setlakwe : Non, non, non. Là, je
pense que le texte fonctionne aussi.
M. Dubé : Non? Ça, ce serait
correct, oui?
Mme
Setlakwe : Quand il y a un autre médecin examinateur, on
recommence le processus d'appel de révision une autre fois? Ça, on en a
parlé.
Le Président (M.
Ciccone) : Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Ce serait ma
conclusion, M. le Président.
Mme Setlakwe : Là, je... penser,
est-ce qu'on a des ajouts à faire suite au nouveau paragraphe 5° dans 594?
M. Dubé : Non, non, prenez le temps,
là. Je comprends ce vous dites. Du fait qu'on a rajouté le fait qu'il peut
infirmer.
Mme Setlakwe : Puis amener un autre
joueur, comme un autre médecin examinateur.
M.
Dubé : Le premier paragraphe, le premier alinéa, il est
correct, hein, pour le 60 jours. Ce que vous dites, c'est sous
réserve d'informations...
Mme Setlakwe : Bien, il doit en
informer... communiquer par... sa ou ses conclusions et les motifs qui la justifient à l'auteur de la plainte, au
professionnel, au médecin examinateur, mais il y a peut-être, en fait, deux
médecins examinateurs d'impliqués, là, le premier puis, là, le deuxième.
M.
Dubé : Bien, je ne suis pas sûr... En tout cas, je pense
que «ses conclusions», vous avez raison, puis là je me permets de le
commenter au fur et à mesure, mais, ici, on réfère au médecin examinateur à
qui...
Mme Setlakwe : Le premier, là.
M.
Dubé : Le premier. Je pense que... je ne suis pas certain
qu'on a besoin de dire «au deuxième», parce qu'il ne l'a peut-être pas
encore trouvé, là, vous me suivez?
Mme Setlakwe : Oui.
M. Dubé : Je ne sais pas... Me
Paquin, si vous n'êtes pas d'accord, n'hésitez pas, là.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, en fait,
sur la question du médecin examinateur, je pense que, bon... Parce qu'on a une
règle d'interprétation qui est prévue dans la Loi d'interprétation, qui
est : le pluriel comprend le singulier et
le singulier comprend le pluriel. Et, à la toute fin, bon... D'une part, il y a
cette règle-là, donc il ne faut pas se limiter à dire : Parce qu'on dit «au médecin examinateur», au singulier,
qu'il n'y en a forcément qu'un seul, et, d'autre part, on a le «concernés» à la
fin, là, il faut l'envoyer aux personnes concernées, le «concernés» est au
pluriel, donc s'applique autant au
professionnel, au médecin examinateur qu'au commissaire. Donc, si les
conclusions doivent être transmises autant à l'ancien médecin
examinateur, au nouveau médecin examinateur, j'aurais tendance à penser que le
premier alinéa de 596 suffit et n'a pas
besoin d'être modifié en concordance avec l'ajout du paragraphe 5° à la
fin de l'article 594.
Quant au deuxième alinéa, on dit : «La
conclusion du comité de révision est définitive.» À mon sens, cet énoncé-là
demeure vrai même si on ajoute le dernier... le paragraphe 5° à 591, puisque la
conclusion demeure inchangée. Si le comité de révision dit : J'infirme les
conclusions et je donne le dossier à un autre commissaire, cette décision-là ne
peut pas être contestée, c'est définitif.
Mme Setlakwe : Là, le processus suit
son cours, il y a un nouveau médecin qui entre en jeu...
M.
Dubé : Un examinateur qui est nommé, puis on recommence.
Je souhaite que ça n'arrive pas trop souvent, mais...
Mme Setlakwe : Non.
Le Président (M. Ciccone) : Est-ce
que ça vous va, madame?
Mme Setlakwe : On recommence, oui,
je pense qu'on reprend les articles précédents. Oui, ça me va.
Le Président (M. Ciccone) : Oui, ça
vous va?
M. Dubé : Merci de le regarder avec
autant de rigueur. C'est bon. Moi, je...
Le Président (M. Ciccone) : Là, ce
que je comprends, c'est qu'il va y avoir un petit changement. Est-ce qu'on...
Voulez-vous suspendre?
M. Dubé : Bien, c'est mineur. Ça, on
peut vous le soumettre directement.
Le Président (M. Ciccone) : Ce qu'on
va faire, c'est qu'on va...
Des voix : ...
M. Dubé : C'est en cours.
Le Président (M. Ciccone) : On va
suspendre. On passe à 597?
M. Dubé : Ah! puis on reviendra.
O.K.
Le Président (M. Ciccone) : C'est-tu
correct?
M. Dubé : C'est bon. Moi, si ça va,
du côté... c'est beau pour moi.
Le
Président (M. Ciccone) : Alors, est-ce qu'il y a consentement pour
suspendre? Oui, c'est beau? Formidable! On va passer à 597.
M. Dubé : Merci, M. le Président.
Alors là, on tombe... Juste pour qu'on revienne, là, la section II, qu'on
vient de presque compléter, c'est des révisions du traitement d'une plainte par
le médecin examinateur, et là c'est des interventions et autres fonctions des
commissaires aux plaintes et à la qualité, donc, des interventions diverses. On
en a trois. La première, 597 :
«Un commissaire aux plaintes et à la qualité des
services intervient de sa propre initiative lorsqu'en raison de faits portés à
sa connaissance, il a des motifs raisonnables de croire que les droits conférés
par la présente loi à une personne ou à un groupe de personnes ne sont pas
respectés. Il dispose alors des mêmes pouvoirs que ceux que lui confère
l'article 578. Il ne peut toutefois intervenir que si les faits portés à
sa connaissance avaient pu faire l'objet d'une plainte sur laquelle il a
compétence.
«Le commissaire fait rapport de son intervention
au conseil d'établissement et au président-directeur général de l'établissement
concerné ou à l'instance ou à la personne disposant de l'autorité permettant
d'assurer le suivi du rapport et des
recommandations pour le titulaire d'une autorisation ou le prestataire
concerné. Le cas échéant, il joint à son rapport les recommandations
qu'il formule visant la satisfaction des usagers et des autres personnes
susceptibles de formuler une plainte ou le respect de leurs droits.»
Le
commentaire : L'article 597 du projet de loi introduit un titre
portant sur d'autres fonctions des commissaires aux plaintes et à la
qualité des services.
Il prévoit, à son premier alinéa, qu'un
commissaire intervient également à sa propre initiative, donc sans qu'il ait reçu une plainte, lorsqu'il a des motifs
raisonnables de croire que les droits d'une personne ou d'un groupe ne sont
pas respectés. Il précise qu'alors il a les
mêmes pouvoirs que lors de l'étude d'une plainte, tel que le pouvoir d'exiger
tout renseignement ou tout document.
Enfin, il
prévoit, à son deuxième alinéa, l'obligation pour le commissaire de faire un
rapport de son intervention et il détermine à qui ce rapport doit être
acheminé.
Le Président (M. Ciccone) : M. le
député de Pontiac.
M. Fortin : Oui. Là, si je comprends bien, là, ça veut dire,
essentiellement, que le commissaire aux plaintes d'un établissement, par
exemple, régional, là, lui, il lit quelque chose dans le journal ou il voit des
photos sur les réseaux sociaux, quelqu'un lui envoie des photos en
disant : Moi, je ne fais pas de plainte, là, parce que je ne veux pas que, je ne sais pas, moi, mon père, qui est
résident dans un CHSLD ait des contrecoups du fait que j'ai fait une plainte.
Il y a des gens qui hésitent, hein, à faire des plaintes, justement parce
qu'ils ont peur de représailles, ou un employé, ou peu importe, là, quelqu'un
qui fait un signalement, appelons ça un signalement, au commissaire aux
plaintes. Lui, il peut se dire : Pas grave, je n'ai pas de plainte,
j'enquête pareil. Donc, ça, c'est... Puis il n'y a pas de limite sur la façon
qu'il obtient l'information, quoi que ce soit, là, c'est si lui, il pense qu'il
y a motif. Puis il n'est pas obligé de le justifier à qui que ce soit, ce
motif-là? Il n'est pas...
M. Dubé : ...non. Excusez-moi?
• (17 h 50) •
M. Fortin : Il n'est pas obligé de le justifier à qui que ce soit, le
motif? Il n'est pas obligé d'aller justifier à quelqu'un, là : J'ai pris
ça sur les réseaux sociaux, ou j'ai pris ça dans les médias, ou il y a
quelqu'un qui m'a envoyé une photo? Non, rien de ça?
M.
Desharnais (Daniel) : Non, rien de ça. Tant que c'est dans les matières
qui concernent ses responsabilités, il peut intervenir. Donc,
effectivement, comme vous l'avez décrit, tantôt on a vu le processus d'examen
d'une plainte formelle. Là, on est dans le pouvoir d'intervention des
commissaires locaux en fonction d'événements qui seraient portés à leur
attention. Donc, ils peuvent, de plein gré, faire une intervention.
M. Fortin : Super. Excellent. Là, ici dans le deuxième paragraphe...
alinéa, je ne sais pas trop, on vient dire : Le commissaire fait rapport de son intervention au conseil
d'établissement. Donc ça, ça vient à quel moment, ça? Ça vient à la fin de son
rapport ou ça vient au moment où il décide : Savez-vous quoi, je commence
à regarder cette situation-là?
M. Desharnais
(Daniel) : En fait, à mon sens, ça peut se faire aux deux moments. Il
peut... le commissaire peut d'emblée informer le conseil d'établissement qu'il
veut faire une intervention, sauf s'il juge que s'il faisait cette intervention-là auprès du conseil d'établissement,
ça pourrait limiter... le limiter dans son intervention, pas qu'il y aurait
une influence, mais dans le sens que... si ça concerne quelqu'un qui est connu
du conseil d'établissement ou, donc...
M. Dubé : Il est peut-être resté
sous le radar pendant un certain temps, là. C'est ça que...
M. Desharnais (Daniel) : Exactement.
M.
Fortin : Donc, il n'a pas cette obligation-là d'information
en commençant son analyse, là. Il peut... Il n'y a rien qui l'oblige à faire
ça. Il peut dire : Je fais rapport de mon intervention, au moment où son
rapport est prêt, là : Tiens, j'ai été au CHSLD, j'ai constaté,
voici mon rapport.
M. Desharnais (Daniel) : Tout à
fait.
M. Fortin : O.K. Ça fait aussi en sorte que, disons... Bien, vous le
savez, M. le ministre, là, quand vous visitez un hôpital, des fois, c'est un
peu plus propre que d'habitude, hein? Donc, s'il dit...
M. Dubé : ...
M. Fortin : Oui, c'est ça. Donc, c'est un peu le même principe, là.
M. Dubé : C'est un peu ça, c'est un
peu ça.
M.
Fortin : Il n'est pas obligé
de dire : Je vais aller faire une vérification ou une intervention à tel
établissement ou telle institution, il fait juste le faire puis il fait
rapport de ce qu'il a constaté.
M. Dubé : C'est une mauvaise
comparaison...
M. Fortin : Peut-être, oui.
M. Dubé : ...mais l'Autorité des
marchés fait la même chose.
M. Fortin : Ah! O.K. Oui, effectivement.
M. Dubé : Elle peut recevoir une
plainte, mais elle peut, pour toutes sortes de raisons, avoir entendu quelque
chose dans le marché puis intervenir. C'est un peu le même principe.
M. Fortin : O.K. Pour le reste, moi, ça me convient pour l'instant.
M. Dubé : Ça vous va?
Le Président (M. Ciccone) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : Merci, M. le
Président. Juste, rapidement, des petites questions. On veut que cet article-là
soit... Bien, sa portée est assez large. On veut que le commissaire aux
plaintes intervienne de sa propre initiative, puis je pense que ça l'est, assez
large. J'ai peut-être deux petites questions, là. Est-ce qu'on a vraiment
besoin des mots «lorsqu'en raison de faits portés à sa connaissance» ou est-ce
qu'il ne devrait pas juste avoir le pouvoir d'intervenir s'il a des motifs
raisonnables de croire qu'il y a des droits qui ne sont pas respectés?
Et ma deuxième question, c'est — on
parle de «droits conférés par la présente loi» : Est-ce que ces mots-là
aussi sont nécessaires, «par la présente loi»? Est-ce que ce n'est pas trop
restrictif? On avait déjà convenu... il me semble que c'était hier, on avait vu
ces mots-là puis on les a... on a choisi de les enlever en se disant qu'il y
avait peut-être... Ou, à l'inverse,
c'étaient des obligations... c'était dans un autre contexte, là, mais c'étaient
des obligations qui incombent... je ne me souviens plus c'était à qui,
en vertu de la loi.
M. Desharnais (Daniel) : C'était
effectivement dans un autre contexte...
Le Président (M. Ciccone) : Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : En fait, ces mots-là viennent délimiter les
responsabilités du commissaire aux plaintes, qui, outre traiter activement
toutes les plaintes qu'il reçoit... La question est de savoir : Est-ce
qu'on doit lui imposer la charge, la responsabilité, à quelque part, de rester
proactif même au niveau de l'intervention? C'est-à-dire que, non
seulement il peut intervenir lorsqu'il y a... en raison de faits portés à sa
connaissance de toutes sortes de façons, mais est-ce
qu'on doit aussi aller jusqu'à sous-entendre qu'il doit activement chercher des
faits qui lui permettraient d'intervenir?
Donc,
en ayant le texte comme ça, bien, ça implique qu'il traite ses plaintes... ce
qu'il a, mais il est responsable, il a une responsabilité à l'égard de
sa décision d'agir de sa propre initiative, mais, en ce cas-là, c'est lorsqu'il
y a des faits portés à sa connaissance.
Mme
Setlakwe : Je suis d'accord avec vous que ce soit une obligation
d'intervenir, c'est... lorsqu'on a porté des
faits à sa connaissance, je pense que... Oui, je comprends ce que vous dites,
mais il a le pouvoir d'intervenir s'il est témoin de quelque chose,
lui-même, dans le cadre de ses fonctions.
Le Président (M.
Ciccone) : Maître.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui. Ici, à l'occasion de ses fonctions, je pense que ce
serait couvert, ce serait effectivement possible pour lui d'intervenir.
Mme
Setlakwe : Ce n'est pas spécifiquement mentionné, mais ça va de soi,
vous diriez? Ça va de soi?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
Mme
Setlakwe : O.K. Puis vous n'avez pas d'enjeu avec les mots «par la
présente loi» ici? «Les droits conférés à une personne ou à un groupe de
personnes», là, quand on dit «par la présente loi», on se limite vraiment... On s'entend que ça va devenir la nouvelle LSSSS, mais
il ne pourrait pas y avoir... Non, il faut que ce soit... En fait, on ne
veut pas que ce soit n'importe quel droit, là...
M. Paquin
(Mathieu) : Exact, M. le Président.
Mme
Setlakwe : ...conféré par... oui.
Une voix : ...
Mme Setlakwe :
Non, c'est par la présente loi.
M. Dubé : Non,
non, c'est bon d'y penser, mais la terminologie était différente entre hier...
Mme
Setlakwe : Ça me va.
M. Dubé : O.K.
C'est bon. «Good». C'est excellent.
Le Président (M.
Ciccone) : M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : J'espère que ça n'a pas déjà été mentionné, mais là on
fait référence à sa capacité d'intervenir de
son propre chef quand il a compétence, mais on voit souvent aussi... on a vu
d'autres situations où il doit déférer la plainte au médecin examinateur
quand ça lui revient. Est-ce que ça veut dire qu'il aurait aussi le pouvoir
d'initier ce qui deviendra un transfert au médecin examinateur?
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, en fait, dans ce cas-là, on peut penser... Enfin, le
commissaire, lorsqu'il intervient, ça
n'étend pas sa compétence. Donc, le commissaire, lorsqu'il y a une plainte à
l'égard d'un médecin, il peut la recevoir et il va devoir la déférer au
médecin examinateur.
Dans ce cas-ci, ce
que ça dit, c'est que le commissaire va pouvoir faire rapport de son
intervention au conseil d'établissement, au président-directeur général ou à
une instance ou une personne qui dispose de l'autorité permettant d'assurer le
suivi du rapport. Donc, tout au plus, il pourra faire des recommandations, en
disant : Bien, peut-être que le médecin examinateur devrait examiner telle
situation ou, dans le cas d'un établissement public, parce qu'on a des
responsables disciplinaires, sans que ça implique le médecin examinateur,
dire : Peut-être que le responsable disciplinaire devrait examiner telle
situation.
M.
Cliche-Rivard : Et ça, le médecin examinateur, est-ce qu'il a le même
pouvoir de son propre chef, de sa propre initiative?
M. Paquin
(Mathieu) : Non, M. le Président.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Donc, c'est sa responsabilité, au commissaire aux
plaintes, s'il entend une situation qui pourrait faire ou devrait faire l'objet
d'une évaluation subséquente, de le flaguer, là, en bon français, puis de
l'envoyer au médecin examinateur pour étude. Tu sais, ça revient à lui, pas au
médecin examinateur.
M. Desharnais (Daniel) : ...
Le Président (M.
Ciccone) : Oui. Allez-y, M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Exactement.
Comme je l'ai mentionné, c'est le commissaire aux plaintes qui chapeaute les
interventions au niveau du régime d'examen des plaintes. Le médecin examinateur
examine des plaintes en fonction de ces
dispositions-là, mais le pouvoir d'intervention est fait auprès du commissaire
aux plaintes.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le
Président (M. Ciccone) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non.
Est-ce que l'article 597 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ciccone) : Par
consentement, si vous voulez bien... Alors, l'article 597 est adopté. Par consentement, est-ce que vous voulez qu'on
revienne à 596? On a l'amendement. Voulez-vous déposer l'amendement,
Mme la députée?
Mme Setlakwe : Oui.
Le Président (M. Ciccone) : Oui?
Avez-vous la...
Mme Setlakwe : Donc, à
l'article 596 du projet de loi, remplacer, dans le premier alinéa, «sa
conclusion» et «la justifient» par, respectivement, «ses conclusions» et «les
justifient»; et
2°
remplacer, dans le deuxième alinéa, «la conclusion» et «est définitive» par,
respectivement, «les conclusions» et «sont définitives».
• (18 heures) •
Le Président (M. Ciccone) : Est-ce
qu'il y a des interventions? Non. Alors, est-ce que l'article 596, tel
qu'amendé, est adopté? Oui?
Une voix : ...
Le Président (M. Ciccone) : Ah!
excusez, l'amendement. Est-ce que l'amendement... excusez-moi, est-ce que
l'amendement est adopté? Alors, l'amendement...
Des voix : ...
Le Président
(M. Ciccone) : Oui, à
l'article... est adopté. Alors, maintenant, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 596? Non. Alors, est-ce que l'article 596, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ciccone) : Adopté.
Formidable. Nous allons maintenant à 598. M. le ministre.
M.
Dubé : Merci beaucoup.
Alors : «Le commissaire aux plaintes et à la qualité des services qui,
dans l'exercice de ses fonctions, a des motifs raisonnables de croire à
l'existence d'une situation susceptible de compromettre la santé ou le
bien-être d'une personne ou d'un groupe de personnes, incluant une telle
situation qui découlerait de l'application
de pratiques ou de procédures, doit transmettre au président et chef de la
direction ainsi qu'au commissaire national aux plaintes et à la qualité
des services ses conclusions motivées accompagnées, le cas échéant, de ses
recommandations.
«Lorsque la situation visée au premier alinéa
concerne un titulaire d'une autorisation ou un prestataire, le commissaire
transmet également ses conclusions motivées accompagnées, le cas échéant, de
ses recommandations à l'instance ou la personne disposant de l'autorité
permettant d'en assurer le suivi pour ce titulaire ou ce prestataire.»
Le commentaire, c'est : L'article 598
du projet de loi prévoit que, lorsqu'un commissaire estime qu'une situation pourrait compromettre la santé ou le
bien-être d'une personne ou d'un groupe, il doit alors tirer les conclusions et,
le cas échéant, faire des recommandations et les transmettre à certaines
personnes dont le commissaire national.
Le
Président (M. Ciccone) : Y a-t-il des interventions? Non, pas
d'intervention. Alors, est-ce que l'article 598 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
l'article 598 est adopté. Article 599, M. le ministre.
M. Dubé : «Un commissaire aux
plaintes et à la qualité des services donne son avis sur toute question relevant de sa compétence que lui soumet, le cas
échéant, le conseil d'administration de Santé Québec, le commissaire national aux plaintes et
à la qualité des services, le conseil d'établissement de l'établissement pour
lequel il est nommé, tout comité créé par ce conseil en application des
dispositions de la sous-section 3 de la section I du chapitre I du
titre I de la partie III ainsi que tout autre conseil ou comité de
l'établissement, y compris le comité des usagers.
«Le
conseil d'administration d'un établissement privé ou, si l'établissement n'est
pas une personne morale, le titulaire
de l'autorisation peut également requérir l'avis d'un commissaire sur toute
question qui relève de sa compétence.»
L'article 599 du
projet de loi prévoit également la fonction de conseiller du commissaire auprès
des différentes personnes ou instances pouvant solliciter son avis notamment le
conseil d'établissement et le conseil d'administration.
Il précise que le
conseil d'administration d'un établissement privé ou le titulaire de
l'autorisation peut également solliciter un avis de la part du commissaire.
Le Président (M.
Ciccone) : Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, député de Pontiac.
M.
Fortin : Bien, d'abord, pouvez-vous nous
rafraîchir la mémoire, là? C'est quoi la sous-section 3 de la section I du
chapitre I du titre I de la partie III?
Le Président (M.
Ciccone) : M. le ministre.
M. Dubé : Page 32,
on va aller voir ça ensemble, ne bougez pas, de la section I du chapitre I.
Donc, premièrement, on est dans la partie III, hein? Alors, on va aller
voir la partie III. On a passé beaucoup de temps dans la partie III.
Des voix : ...
M. Dubé : O.K.
Ça fait qu'on est dans les...
Une voix : ...
M. Dubé : Donne-moi
donc, justement, l'article pour que tout le monde puisse aller voir rapidement,
là.
Une voix :
...
M. Dubé : De
120 à 128. Merci, Thomas.
Une voix : ...
M. Dubé : Les
articles qu'on parle, là.
Une voix : ...
M. Dubé : Hein,
c'est-tu correct? On est à la même place?
Une voix :
...
M. Dubé : Ça
devrait être bon. Puis on se souvient que la partie III, on a passé pas
mal de temps là-dedans. Attendez une minute, 120... Merci beaucoup, Thomas.
Donc, dans la
partie III, on a des comités formés par le conseil d'établissement,
rappelez-vous, comité de vigilance, 120, puis auquel on réfère aussi. On parle
ici... de la section I du chapitre I du titre I. C'est ça, c'est
exactement ici. Alors moi, je vous dirais que c'est 120, 125 et 126 et tout
autre comité, c'est 128. Ça fait que c'est les
trois blocs, là. Je ne sais pas si vous voulez les prendre en note, là. Là,
c'est mon... Puis, Me Paquin, si je me trompe...
M.
Fortin : Bien, c'est les comités de
vigilance, les comités consultatifs.
M. Dubé : Puis
les autres comités qui sont formés.
M.
Fortin : Oui, O.K. Ça va.
M. Dubé : Donc, il doit... En fait, vous avez raison, c'est,
il doit informer ces différents comités là de... Attendez. Comment on
dit ça, là?
M. Desharnais
(Daniel) : Il donne des avis à ces comités-là, à leur demande.
M. Dubé : Il
donne des avis à ces comités-là.
M.
Fortin : Donc, en fait, ce qu'on vient
dire, c'est que ces comités-là, plus le C.A. de Santé Québec, plus le
commissaire national aux plaintes, plus le conseil d'établissement peuvent
demander des avis au commissaire aux plaintes. C'est ça?
M. Dubé : Ah, O.K. C'est ça.
Excusez-moi.
M.
Fortin : Il ne le fait pas... Il le fait lorsqu'il y a une
question qui est soulevée. Il ne le fait pas de lui-même, aller dire : Moi, je pense ci, moi, je pense
ça, voici ce que vous devriez faire. Il le fait lorsqu'il y a une question qui
est demandée. Mais quand on vient
dire, là, «donne son avis», là, c'est vraiment, c'est juste une consultation,
essentiellement, là.
M. Dubé : Oui. La phrase commence en
disant : «Le commissaire aux plaintes donne son avis sur...». O.K. C'est
bon. O.K.
M. Fortin : O.K. Puis on vient dire «l'établissement privé peut
demander le même avis», alors... O.K. Puis ce n'est pas liant, ce n'est pas des
recommandations pour lesquelles il y a un suivi, c'est vraiment juste un... il
demande conseil, là.
M. Dubé : Exact.
M. Fortin :
O.K. D'accord. Ça va. Surtout
que le processus vient, tu sais, soit du C.A. de Santé Québec ou des autres
comités ou conseils, ça me semble logique, là, que... Tu sais, il demande un
avis, c'est à eux à en faire ce qu'ils veulent bien par la suite, là, parce que
c'est eux qui ont initié le processus. Alors, moi, ça me va.
Le
Président (M. Ciccone) : Y a-t-il d'autres interventions? Oui, M. le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Juste pour bien
comprendre, là, c'est comme si... Parce que là, quand on fait référence à la
compétence du commissaire, toute question relevant de sa compétence, on fait
comme un parallèle à 574 sur qu'est-ce qui lui accorde sa compétence. C'est
comme si on venait créer un troisième alinéa de compétences, quand ça lui est
demandé par ces personnes-là, au contraire du troisième, qu'on a biffé à 574.
Autrement dit, où est-ce que c'est défini, les questions relevant de sa
compétence?
Le Président (M. Ciccone) : Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président.
En fait, la compétence du commissaire aux plaintes, elle est décrite et elle
s'interprète en fonction de la... des matières sur lesquelles le commissaire
peut traiter les plaintes. Donc, il faut se poser un peu la question, est-ce
que c'est une matière qui, si elle faisait l'objet d'une plainte, le
commissaire aurait compétence pour la traiter, si oui, il est compétent, donc,
il peut donner un avis sur le sujet, sinon, bien, il n'est pas compétent.
M. Cliche-Rivard : On l'a vu a
contrario du médecin examinateur. Mais il y a-tu d'autres voies ou éléments où
vous voyez que ça ne découle pas de sa compétence ou c'est une compétence la
plus large possible, là, pour qu'il puisse, au sens de 572, viser tout ce qui
peut être lié aux services de santé et sociaux qui relèvent des établissements?
M. Paquin (Mathieu) : En fait, ça
commence à 572, M. le président, et là, ensuite, bien, on regarde, est-ce que
c'est... Est-ce que la plainte concerne les services de santé et services
sociaux qui relèvent d'un établissement public ou des services du domaine de la
santé et des services sociaux qui ont pour fonction de fournir un titulaire,
une autorisation ou un prestataire auquel... auquel Santé Québec verse des
sommes d'argent ou des activités de recherche d'un établissement? Si ce n'est
pas ça, ce n'est pas de la compétence.
Puis là, par la suite, bien, on regarde
qu'est-ce qui doit être rejeté par le commissaire en vertu de 574, ce qui vient
restreindre un peu l'entonnoir, comme on en a parlé dernièrement. Donc, ça
aussi, ça vient retirer une partie des sujets de la compétence du commissaire
aux plaintes.
• (18 h 10) •
M. Cliche-Rivard : Mais, outre ça,
il a compétence générale. On a voulu plutôt lui en exclure à certaines parties
avec des limitations de la loi, mais en disant que le principe général, c'est
qu'il a compétence.
M.
Paquin (Mathieu) : Oui, pourvu, évidemment, que ça soit dans quelque
chose qui est visé à 572, M. le Président.
M.
Cliche-Rivard : Tout à fait. Et donc, c'est ça, sauf lorsqu'il n'a
pas compétence, tant que c'est visé à 572, il a toujours compétence.
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M.
Cliche-Rivard : Excellent. Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Non. Alors, est-ce que l'article 599 est
adopté?
M.
Dubé : Adopté.
Le Président (M.
Ciccone) : Alors, l'article 599 est adopté. Nous allons
maintenant passer à l'article 600. M. le ministre.
M. Dubé : Alors
là, on est dans le titre III, pour les gens qui nous suivent, on parlait,
tout à l'heure, des interventions et autres
fonctions des commissaires aux plaintes. Et là on est dans les commissaires,
médecins examinateurs et comités de révision, et on commence par les
nominations et indépendance des commissaires.
M. Desharnais
(Daniel) : ...
M. Dubé : Voilà. Et, merci beaucoup, Daniel. Oui, en fait,
l'article 600 est important parce que c'est là qu'on crée le
commissaire national aux plaintes. C'est bon? On y va. Alors :
«600. Le ministre
nomme un commissaire national aux plaintes et à la qualité des services.
«Le conseil
d'administration de Santé Québec nomme au moins un commissaire aux plaintes et à
la qualité des services pour chacun des établissements de Santé Québec.»
Donc,
le commentaire : L'article 600 du projet de loi prévoit... pardon,
qu'un commissaire national aux plaintes et à la qualité des services est
nommé par le ministre.
Il ajoute, à son
deuxième alinéa, qu'au moins un commissaire aux plaintes et à la qualité des
services est nommé par le conseil d'administration, et ce, pour chacun des
établissements de Santé Québec.
Voilà, M. le
Président.
Le Président (M.
Ciccone) : M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Je vais commencer par la deuxième
partie, «au moins un commissaire aux plaintes pour chacun des établissements de
Santé Québec». Ça, c'est déjà le cas essentiellement, si je fais abstraction de
la partie de Santé Québec, là, tous les
établissements ont un commissaire aux plaintes. Est-ce qu'il y en a qui en ont
deux, parce qu'on vient dire «au moins un»?
Le Président (M.
Ciccone) : Oui, allez-y, M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, effectivement, au moins un. Ça peut arriver qu'il y a
des commissaires adjoints, selon la taille des établissements.
M.
Fortin : Ah! des commissaires adjoints.
M. Desharnais
(Daniel) : Voilà.
M.
Fortin : O.K. Donc, en ce moment, il y en a, des commissaires
adjoints?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui.
M.
Fortin : Et où et pourquoi?
M. Desharnais (Daniel) : Là, je n'ai pas la liste
devant moi, mais je pourrais vous revenir demain sûrement avec...
M.
Fortin : Oui, il n'y a pas de problème,
mais la raison principale, tu sais, tantôt, vous avez dit juste parce que c'est
gros, mais c'est vraiment ça?
M. Desharnais (Daniel) : Ça peut, ça peut être le
volume de... comment je pourrais dire, la dimension de l'établissement,
effectivement. On ne serait pas peut-être porté à avoir un commissaire adjoint
au CISSS des Îles-de-la-Madeleine.
M. Fortin : S'il
y a un nombre de plaintes qui nécessitent un commissaire adjoint aux Îles, il y
a un autre problème.
M. Desharnais
(Daniel) : Ça aussi, sauf... oui, si un nombre de plaintes nécessitait
d'avoir plus d'un commissaire. Mais là il faut faire la distinction entre le
commissaire comme tel, le commissaire adjoint et ceux qui supportent les
professionnels, qui supportent le travail des commissaires. Donc, c'est sûr que
les commissaires sont supportés par des professionnels qui les aident dans le
traitement des plaintes qu'ils ont.
M.
Fortin : O.K. Les commissaires adjoints se
rapportent au commissaire.
M. Desharnais (Daniel) :
Oui.
M. Fortin : O.K. Donc,
quand on a plus d'un commissaire, il faut nécessairement qu'il y ait une
structure hiérarchique entre un commissaire et l'autre.
M. Desharnais
(Daniel) : À 603, on vient spécifier le rôle des commissaires adjoints.
M.
Fortin : O.K., mais c'est juste... mais
c'est vraiment le seul scénario où il y a plus qu'un commissaire, c'est s'il y a un commissaire puis un ou
plusieurs, là, j'ose croire qu'il n'y en aura pas sept, là, mais qu'il y a plus
d'un commissaire nommé. C'est
toujours un commissaire adjoint, ce n'est jamais deux commissaires, deux
co-commissaires.
M. Desharnais (Daniel) : Non, non, effectivement,
effectivement. Puis on m'indique qu'il y a 53 commissaires adjoints
dans la province.
M.
Fortin : Ah mon Dieu! O.K. Il y a combien
d'établissements?
M. Desharnais
(Daniel) : 34.
M.
Fortin : Il y a 53 commissaires
adjoints. Alors, en moyenne, il y en a plus qu'un par établissement.
M. Desharnais
(Daniel) : Ça se peut qu'il y en ait plusieurs dans un...
M.
Fortin : Donc, ça se peut qu'il y en ait
deux aux Îles.
M. Dubé : Commissaires
adjoints.
M. Desharnais
(Daniel) : Non, il n'y en aurait pas deux aux Îles, effectivement.
M. Fortin :
Ah! O.K. D'accord. Puis là c'est les commissaires, là je ne parle
plus des commissaires adjoints, là, mais
des commissaires d'établissement aux plaintes et à la qualité des services,
eux, rappelez-moi, là, ils se rapportent directement au commissaire national?
M. Dubé : Ils font... Ils travaillent dans l'établissement,
mais leur lien hiérarchique est avec le commissaire national.
M. Desharnais
(Daniel) : Si la loi est adoptée, effectivement, mais, en ce moment,
ils se rapportent au conseil d'administration de l'établissement.
M.
Fortin : Et le commissaire... le
commissaire national, lui, se rapporte au C.A. de Santé Québec.
M. Desharnais
(Daniel) : Exact.
M.
Fortin : Ça va pour moi, M. le Président, pour l'instant.
Le Président (M.
Ciccone) : Oui, oui, allez-y, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme
Setlakwe : Si vous me permettez, j'aurais une question d'ordre
général, donc... puis on en a parlé beaucoup, là, de ce nouveau commissaire
national aux plaintes et à la qualité des services, je pense que ça peut être
une bonne chose, mais son rôle s'inscrit comment par rapport au Protecteur du
citoyen, par rapport à la Commissaire à la santé et au bien-être?
M. Dubé : Bonne
question.
Mme Setlakwe :
Oui, comment est-ce que ces trois instances-là, ces trois acteurs-là
entrent en jeu? Bien, on va voir, le commissaire national en vertu de cette
loi-ci. Mais comment ça fonctionne...
M. Dubé : ...
Mme Setlakwe :
...la commissaire, le Protecteur
du citoyen? Puis est-ce qu'il y a un effort de... Est-ce qu'il y a une
concertation entre ces acteurs-là?
M. Desharnais
(Daniel) : Je vais... Oui, effectivement, ils ont tous — la
question est très bonne — ils
ont tous des questions... des rôles différents. Dans le cas du Protecteur du
citoyen, dans le cadre du régime d'examen des plaintes, c'est, si on peut dire,
c'est l'endroit où est-ce que le citoyen peut formuler une plainte en deuxième
instance. Si le citoyen n'est pas satisfait du traitement de sa plainte ou
des... du suivi qui a été fait, des recommandations qui sont appliquées, du
plan d'action qui est appliqué en lien avec une plainte, il peut s'adresser au
Protecteur du citoyen qui est en deuxième instance pour manifester son
insatisfaction. Et là le Protecteur du citoyen, lui, va déterminer s'il
intervient en lien avec des actions qui auraient été faites par
l'établissement.
Mme Setlakwe : Ça,
c'est le Protecteur du citoyen?
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
Mme Setlakwe : Donc, dans le fond,
tout ce qu'on a vu précédemment, là, les différents processus puis les
révisions, et tout, on débute toujours par ça.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
Mme
Setlakwe : Mais ultimement, en deuxième instance, il y a
toujours possibilité d'aller au Protecteur du citoyen.
M. Desharnais (Daniel) : Tout à
fait.
Mme Setlakwe : Puis le Protecteur du
citoyen, tout est prévu dans sa loi constitutive, j'imagine?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, puis
je crois même que le Protecteur du citoyen, quand je dis «c'est en deuxième
instance», le Protecteur du citoyen, s'il y a des faits qui sont rapportés qui
ne seraient pas passés par le canal du
régime d'examen des plaintes, peut faire une intervention aussi à sa guise, là.
Mais dans l'exécution du régime d'examen des plaintes, quelqu'un qui est
insatisfait, en lien avec le processus ou en lien avec les conclusions, en lien
avec les recommandations de suivi qui est fait, peut s'adresser au Protecteur
du citoyen en deuxième instance.
Mme Setlakwe : Mais est-ce que dans
cette loi-ci, là, dans le p.l. 15, il y a un lien, il y a une interaction,
une transmission d'information ou transmission d'un rapport?
M.
Dubé : ...peut-être une façon. Est-ce qu'on a des
articles de concordance avec la loi de protection du citoyen? Je ne sais
pas si quelqu'un pourrait regarder dans l'équipe, là, mais... On cherche ça.
Vous avez posé la question, la Commissaire à la
santé, Mme Castonguay... Ça, pour moi, c'est... d'ailleurs, c'est un très
bel ajout. Depuis qu'elle est arrivée, moi, je l'ai consultée beaucoup dans le
cadre du projet de loi n° 15, là, pour avoir son opinion puis, justement,
savoir où étaient les balises. Elle est vraiment là, elle, pour évaluer, je
dirais, principalement la valeur de ce qu'on amène aux patients. On est
beaucoup dans un système, en ce moment, qui mesure le volume des actes, hein,
combien de plaintes qu'on reçoit, puis, etc. Puis elle, entre autres, je ne dis
pas que c'est son seul mandat, là, mais un
des éléments importants qu'on lui demande, c'est de dire : Est-ce que, par
exemple, le traitement du cancer
qu'on fait sur les patients permet d'ajouter de la valeur à ce patient-là?
Est-ce qu'on est capable de mesurer, entre autres, qu'un patient qui a
eu un traitement de cancer ou qui a eu une chirurgie, on a prolongé non
seulement sa qualité de vie, mais son espérance de vie? Vous me suivez?
Et ça, c'est un grand, grand changement parce
qu'on en est beaucoup dans le volume et dans les coûts, et, elle, elle est
beaucoup dans la valeur. Alors, ça, c'est un de ses mandats, et c'est pour ça
qu'on parle de Commissaire santé et au
bien-être. Voilà. Alors, je vous dirais que... mais on peut lui donner des mandats
spécifiques aussi à la Commissaire à la santé, mais elle a vraiment une
indépendance par rapport à...
Alors, ça, c'était votre deuxième question. Puis
regardez juste les rapports qu'elle a faits, entre autres, sur les CHSLD, sur les vagues elle était vraiment
indépendante, mais ça, c'est des mandats spécifiques qui lui ont été donnés.
• (18 h 20) •
Mme Setlakwe : Oui. Puis elle, sa
principale doléance, c'est : Donnez-moi les renseignements.
M. Dubé : Donnez-moi les
renseignements. Puis elle s'est plainte beaucoup au début. D'ailleurs, je pense
qu'elle était probablement une de celle qui
a supporté votre loi n° 5 maintenant, parce qu'elle a besoin de...
Amenez-moi des données.
Mme Setlakwe : Tout à fait. O.K.
M. Dubé : Et votre troisième
question, là... Vous m'avez dit Protecteur du citoyen, Commissaire à la santé,
puis là j'ai oublié.
Mme Setlakwe : Bien, c'était aussi
la concertation entre tous ces acteurs-là, mais là, au fil de la discussion, on
comprend bien la mission.
M. Dubé : Que c'est des rôles très,
très différents, mais très...
Mme Setlakwe : C'est complémentaire.
M. Dubé : ...mais complémentaires.
C'est ça que j'allais dire, exactement, différents, mais complémentaires.
Mme
Setlakwe : Mais, par rapport au régime des plaintes, c'est
plus le Protecteur du citoyen qui est l'instance pertinente, là. Puis là
il faut voir...
M.
Dubé : Bien, je dirais que c'est deuxième instance, là, pour utiliser
le mot. Maintenant, le commissaire aux plaintes, pour moi, on est vraiment dans
le volume, dans... La Commissaire à la santé regarde ça globalement, elle, je ne suis pas sûr qu'elle regarderait les
plaintes, on se comprend? Elle est beaucoup plus dans : Est-ce qu'on crée
de la valeur avec le réseau de santé? Est-ce que le 50 milliards, il est
bien investi? Elle, elle est à ce niveau-là. On connaît la réponse, hein, on
doit l'améliorer.
Commissaire national
aux plaintes, si j'avais à définir un objectif, c'est d'être sûr que toutes ces
fameuses plaintes là qu'on a vues, là, puis on voit comment... puissent
remonter pour qu'on puisse les régler. La coordination au niveau...
Mme Setlakwe :
Uniformément, aussi.
M. Dubé : Pardon?
Mme
Setlakwe : Uniformément.
M. Dubé : Uniformément.
Mme Setlakwe : Oui. Je comprends. Donc là, il nous restait juste à
voir si, dans la loi, on fait référence au protecteur.
M. Dubé : Oui,
pour les références à la Loi du Protecteur du citoyen.
Le Président (M.
Ciccone) : M. Desharnais ou Me Paquin.
M. Desharnais (Daniel) : En fait, les références
au Protecteur du citoyen et les liens, les différents mécanismes qu'il
amène en deuxième instance, c'est les articles 579, 580, 621, 623.
Ceci
dit, ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas des amendements qui seront déposés
plus tard pour faire quelques éléments de concordance supplémentaires,
là, suite à l'adoption de la loi.
Le Président (M.
Ciccone) : Est-ce que ça vous va, Mme la députée?
M. Dubé : Je
vous donne juste un exemple. Moi, j'aime beaucoup votre question, là. 621, que
vous venez de nommer, là, le commissaire, on va le
voir plus tard, sûrement pas aujourd'hui, là, mais le commissaire national
aux plaintes et à la qualité «faisant
état de la satisfaction des usagers et des autres personnes susceptibles de
formuler une plainte...» Puis je vais plus loin :
«Ce rapport doit
également contenir tout renseignement que le ministre exige.
«Une reproduction de
ce rapport doit être transmise, par la même occasion, au Protecteur des usagers
en matière de santé...» On va y venir.
Mme
Setlakwe : Ça va.
Le Président (M.
Ciccone) : Ça vous va? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Oui. Donc, c'est le
ministre directement qui nomme cette personne. Est-ce que, plus tard, on
va voir une précision sur la durée ou si la personne est nommée jusqu'à ce
qu'elle soit dénommée ou...
Des voix : ...
M.
Cliche-Rivard : ...révoquée.
M. Dubé : Je
vous dirais qu'habituellement c'est révisé par le...
Une voix : ...
M. Dubé : Non,
non, je ne pense pas que c'est la question. La question, c'est sur quoi... Ce
que je vous dis, c'est habituellement le... C'est des mandats de trois ou
quatre ans qui viennent aux emplois supérieurs. Je vous dirais que c'est
habituellement ça, là.
M.
Cliche-Rivard : C'est ce que... Mais je comprends que la loi ne le
définit pas, c'est...
M. Dubé : La
durée du mandat?
M.
Cliche-Rivard : Oui, ça, c'est la pratique usuelle.
M. Dubé : Non,
c'est pratique usuelle, tu sais. Je pense que c'est la même chose avec la
Commissaire à la santé, la même chose avec le Protecteur du citoyen. Je dirais
que ça va être la même approche.
M. Cliche-Rivard : Oui. Mais
c'est... Comme le protecteur, il a beaucoup de mandats, tu sais, qui sont...
Puis là ça avait l'air quand même important, puis l'indépendance, on va en
parler après. Il y a beaucoup de mandats qui
sont nommés aux deux tiers de l'Assemblée, par exemple, nationale ou, tu sais,
il y a des... Moi, je me pose la question sur la durée, l'inamovibilité,
les questions... Le ministre, pas content des recommandations, change de
commissaire national...
Des voix : ...
M. Dubé : Quand on a... Juste faire attention de dire que c'est comparable, là, parce que je
suis moins... Mais, du côté des services
sociaux, avec le ministre Carmant, quand on a nommé... Quand le rapport de Mme Laurent,
Régine Laurent, suite à... le gros rapport qu'elle a fait pour la DPJ, elle a
demandé d'avoir une... Ce n'est pas une commissaire, tu sais, Catherine, qui
est venue ici, là, elle a deux rôles. Elle a un rôle, entre autres, d'être
responsable au niveau de la protection de la jeunesse. Ce n'est pas un poste
qui a été nommé, ça, qui a été... Il a été nommé aux Emplois supérieurs, mais
pas à l'Assemblée.
Non, je ne pense pas. J'essaie de voir où se
situerait un commissaire national aux plaintes. Je ne pense pas que c'est... Je
ne dis pas que ce n'est pas important, là, mais j'essaie de comparer à des
postes comparables. Puis le poste de Catherine...
Une voix : ...
M. Dubé : ...c'est des nominations
des Emplois supérieurs.
M. Cliche-Rivard : Parce que c'est
ça, parce que ça lui prend aussi... tu sais, je pose la question de
l'indépendance, puis c'est la... c'est comme ça que ça s'appelle, les
nominations indépendantes du commissaire, ça prend un degré de séparation quand
même, de par la job qu'il va faire. Évidemment, il pourrait émettre des
recommandations qui ne feraient pas plaisir au gouvernement, là, c'est
possible. Ça fait que je pose la question dans cette perspective d'assurer son
indépendance. Ce n'est pas un juge non plus, là, on n'est pas en train de dire
qu'il doit être inamovible, mais...
M. Dubé : Moi, je finirais un
commentaire, si ce n'est pas...
Le Président (M. Ciccone) : M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Oui. Bien,
en fait, votre question est bonne. De la manière qu'on l'a pensé comme tel, pour assurer l'indépendance, c'est que, oui,
c'est une nomination du ministre, mais le commissaire national relève du
conseil d'administration, donc, du conseil d'administration de Santé Québec.
Donc, je vois mal comment il ne pourrait... En fait, à part le fait qu'il est
nommé par le ministre, dans l'exercice de ses fonctions, ses activités sont
liées au conseil d'administration.
M.
Cliche-Rivard : Et vous dites qu'il «relève de», mais ce n'est pas
le C.A. de Santé Québec qui a le pouvoir de le virer, par exemple, c'est
le ministre, 100 %.
M. Dubé : Bien oui, parce que...
M. Cliche-Rivard : Donc, quand vous
dites qu'il «relève», c'est parce qu'il travaille quotidiennement avec le C.A.,
pas avec le ministre, mais il relève du ministre.
M.
Desharnais (Daniel) : En fait, il est nommé par le ministre. C'est sûr,
à votre question, c'est la personne qui nomme qui peut congédier
quelqu'un. Ça, c'est sûr.
M.
Dubé : Bien, en tout cas, si vous... Je veux juste être
sûr qu'on a le temps de parler des amendements avant de quitter ce soir,
parce que...
Le Président (M. Ciccone) : Oui,
bien, je vais vous donner une dernière... la dernière minute.
M. Cliche-Rivard : Bien, arrêtons-nous
là, puis je reviendrai. J'en ai d'autres questions, de toute façon.
M.
Dubé : Oui. Parce que, moi, je vais vous dire, c'est
tellement important que, si le ministre nomme, pour être certain que
Santé Québec ne pourrait pas faire ça... Tu sais, Santé Québec ne pourrait pas
dire à cette personne-là : Bien, je ne
suis pas satisfait de votre travail, on se comprend? En tout cas, on pourra en
discuter demain matin, là, on pourra en discuter demain matin.
M. Cliche-Rivard :
On va en discuter, oui.
M. Dubé : Ce que je voulais juste
être certain, avec mes collègues, là, ce soir, on a déposé des... Est-ce que je
peux intervenir tout de suite avant...
Le Président (M. Ciccone) : Oui,
oui, allez-y maintenant, M. le ministre.
M. Dubé : ...je ne veux pas manquer
de temps. On a déposé, dans les dernières minutes, là, des amendements qui se
rapportent, entre autres, au conseil d'établissement, au conseil
d'administration, puis tout ça, ça fait que je voulais m'assurer qu'on les
dépose cet après-midi. Parce que, bon, il nous reste encore pas mal de travail
dans cette section-là, mais il reste quand même, quoi, une trentaine
d'articles. Si... Comme on est jeudi, il se pourrait qu'en après-midi on
décide, demain, d'aller vers des conseils d'administration et des conseils
d'établissement, parce qu'il serait agréable de... Mais, en tout cas, je pense,
pensez-y ce soir, mais que, demain, si, admettons, on finissait la partie des
commissaires aux plaintes, il serait logique de compléter aussi la section
qu'on a suspendue sur les conseils d'administration et les conseils
d'établissement. Ça fait que... Puis rappelez-vous les amendements...
M. Cliche-Rivard : ...
M. Dubé : Pardon?
• (18 h 30) •
M. Cliche-Rivard : Mais ils ne sont
pas encore déposés.
Le Président (M. Ciccone) : Oui,
mais je m'en viens, monsieur... Je m'en viens, M. le député, je laisse le
ministre terminer.
M. Dubé : C'est tout.
Le Président (M. Ciccone) : Vous
avez terminé, M. le député... M. le ministre?
M. Dubé : C'est tout. Je voulais
juste les informer pour que...
Le Président (M. Ciccone) : Parfait.
M. Dubé : On verra demain où est-ce
qu'on sera rendu, mais je pense que ça avance assez bien.
Document déposé
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
M. le député Saint-Henri—Sainte-Anne,
je confirme que la liasse a été déposée, mais le dépôt va se faire dans les
meilleurs délais, parce que vous comprenez qu'il y en a pas mal, là. Ça va se
faire dans les meilleurs délais. Ils seront sur Greffier et sur le site de
l'Assemblée nationale.
Une voix : ...
Le Président (M. Ciccone) : En
liasse, en liasse. Alors, sur ce, je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, j'ajourne les travaux
sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 31)