(Dix heures quatre minutes)
Le Président (M.
Provençal)
: Bon
matin à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de la santé et des services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue. Et
je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 15, Loi visant à rendre le
système de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, Mme Lachance
(Bellechasse) est remplacée par M. Lefebvre (Arthabaska) et M. Marissal
(Rosemont) est remplacé par M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne).
Document déposé
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Avant de débuter l'étude, je crois, M. le ministre... que M. le ministre
aimerait déposer une liasse d'amendements concernant les relations de travail
afin qu'ils soient rendus publics. À noter
que ces amendements ont déjà été transmis aux membres. Donc, on... vous donnez
la permission qu'on puisse les rendre publics, M. le ministre?
M. Dubé : Je
pensais qu'ils avaient déjà été mis publics parce que j'ai vu...
Le Président (M.
Provençal)
: Non, on attend toujours...
M. Dubé : Non? O.K. C'était une blague, M. le Président,
parce qu'il y a des gens qui l'ont rendu public sans qu'on le fasse
nous-mêmes, mais on est prêts à le faire ce matin. C'est juste ça, je voulais
dire.
Le Président (M. Provençal)
: Ah! O.K., O.K. J'essaie
toujours de respecter ma... la chaîne de commandement.
M. Dubé : Moi
aussi, moi aussi. Alors, oui, on peut les rendre publics.
Moi, si vous
permettez, M. le Président, peut-être, les gens de la commission aiment
beaucoup quand on commence une semaine, puis
là on est rendus à peut-être juste faire le point, qu'est-ce qu'on avait dit la
semaine dernière, parce qu'on avait trois semaines qui étaient
importantes, je pense qu'on a eu une très bonne semaine, la semaine dernière, je le dis, on a peut-être quelques
articles en retard sur notre programme de la semaine dernière, puis peut-être
essayer de voir c'est quoi, le programme de cette semaine. Ça fait que, si vous
permettez, M. le Président, je vais...
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y.
M. Dubé : Puis je pense que les gens qui nous suivent, là,
ça aide à voir. On a, dans les articles qu'on a suspendus la semaine
dernière, il nous reste quelques articles sur le Vérificateur général. Il y en
a quelques-uns, deux ou trois.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Dubé : Sur
le Vérificateur général?
Le Président (M.
Provençal)
: On a de
1069.4 à point 1069.11.
M. Dubé : 1069.4
à 1069.11, donc il nous reste quelques articles sur le Vérificateur général.
Merci. On avait commencé la section des
établissements regroupés, là, on... des établissements comme l'Hôpital général
juif, Santa Cabrini, on va faire ces
articles-là. Et il nous reste une dizaine, 11 articles, pour être exact,
sur la langue, parce que la semaine passée, pour toutes sortes de
raisons, on n'a pas pu le faire.
Donc, je pense que
le... Et je vais déposer, si ce n'est pas déjà fait, une espèce de liste de ces
articles-là pour être sûr qu'on se comprend bien, dans quel ordre, si vous êtes
d'accord à cet ordre-là, qu'on finisse le VGQ, le vérificateur, qu'on finisse les établissements regroupés et qu'on fasse
les articles de la langue. Ça, c'est pour reprendre ce qu'on n'a pas pu
faire la semaine passée, mais ce n'est pas... je ne dirais pas que c'est
majeur.
Maintenant,
cette semaine, si on se faisait un plan de match, je dirais qu'on a à peu près
une centaine d'articles à faire dans
deux sections importantes. La première, puis ça, on verra où on est rendus
aujourd'hui ou demain là-dessus, c'est toute la
question des relations de travail. Et ça, ces amendements-là, on les a déposés
vendredi dernier, je crois. Et ça, les
relations de travail, en résumé, on va le voir, c'est comment on fait la...
l'implication de l'employeur unique, hein?
On se souvient, on passe de 36 employeurs, dont chaque CISSS et CIUSSS est
un employeur, en fusionnant, on fait un employeur unique. Et le
principal objectif, il y en a d'autres, mais c'est vraiment la simplification
syndicale, c'est-à-dire qu'on va passer de 140 quelques conventions
collectives à quatre ou six. Puis j'expliquerai pourquoi quatre ou six.
Ça fait que ça,
vraiment, cette semaine, ça, c'est un bloc d'à peu près une cinquantaine
d'articles, O.K.? Puis les amendements portaient sur le nombre de catégories.
Nous, on va proposer d'aller à six catégories, je ne rentrerai pas dans le
détail, mais on expliquera pourquoi.
Puis le deuxième gros
amendement qui est important, c'est de faire la différence entre la date de
fusion des établissements et la date de
fusion des accréditations, parce qu'on veut laisser plus de temps à la
négociation en 2024.
Et,
après ça, parce que la question est venue souvent de l'opposition, entre autres
du député de Pontiac et même du député de...
Le Président (M.
Provençal)
: De Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Dubé : ...Saint-Henri—Sainte-Anne,
dont je ne me souviens jamais le nom de comté — je vais finir par l'avoir — je
m'en excuse, c'était toute la question des dispositions transitoires. On a une
cinquantaine d'articles sur les dispositions transitoires, dont qu'est-ce qu'on
fait entre le temps où on a voté le projet de loi et le temps où il est en
application, c'est-à-dire à peu près six mois après.
Ça
fait que... programme de la semaine, je résume, puis je pense qu'on a assez
bien respecté la semaine dernière, c'est de finir les articles qu'on
avait commencés puis pas terminés la semaine passée, bloc des relations de
travail et les dispositions transitoires. Je pense que, si on s'assoit,
après... après 25 heures de commission, vendredi après-midi, parce qu'on
siège les trois soirs, demain... ce soir jusqu'à 21 h 30, demain soir
jusqu'à 22 h 30, jeudi soir jusqu'à 22 h 30
et vendredi matin — c'est
ça, une semaine intensive — je
pense qu'on a un beau programme pour la semaine. Alors, voilà. C'est
bon?
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
merci beaucoup, M. le ministre, pour ces précisions.
Comme j'étais pour le
mentionner, lors de l'ajournement, nous étions à étudier l'amendement qui
introduisait l'article 1069.4. Je veux
rappeler que tous les articles jusqu'à 1069.11 avaient déjà été lus, et nous en
sommes toujours sur les interventions. Alors, intervention du député de Saint-Henri—Sainte-Anne
sur l'article 1069.4.
• (10 h 10) •
M.
Cliche-Rivard : Bien, peut-être, M. le Président, si vous permettez,
là, juste parce que le... le ministre a quand même fait des remarques
introductives, j'aurais une question, moi, de mon côté, là. Bon, il est
évident, vous l'avez dit, M. le ministre, on a reçu en fin de journée quand
même plusieurs amendements vendredi. Ma question, là, prospective, dans... dans
ce qui s'en vient : Est-ce que, sur votre planche de travail, là, il y a
d'autres séries, d'autres liasses
d'amendements? Je ne vous demanderai pas ceux qu'on adoptera ensemble, là, sur
des questions de l'opposition. Mais, de votre part, là, de la part
gouvernementale, est-ce qu'on s'attend à d'autres paquets comme ça?
M. Dubé : Oui,
il reste un paquet à recevoir, que je dois passer au Conseil des ministres demain,
qui est... qui est axé sur... c'est quoi, le meilleur titre que je... sur les
antécédents judiciaires.
M.
Cliche-Rivard : O.K.
M. Dubé : Parce
que... Puis je vais vous expliquer pourquoi il nous reste ça à faire. Lorsqu'on
a commencé la discussion sur les antécédents
judiciaires, on n'était pas très avancés dans le projet de loi. Ma collègue,
entre autres, pour les... les services de garde, a pris une approche
qu'on a trouvé qui était appropriée, c'est : au lieu de mettre le fardeau
sur l'employé et de prouver qu'il n'a pas d'antécédents judiciaires, on va
mettre le fardeau sur l'employeur. Et c'est
ce qui est fait dans les services de garde. Alors, nous, on s'est dit :
Bien, il faudrait être cohérents entre l'approche gouvernementale sur les antécédents judiciaires.
Donc, ce n'est pas une approche qu'on avait pensée de cette façon-là au début du projet de loi, et, suite aux
commentaires... Puis d'ailleurs la... la ministre aux Sports est en train de
regarder la même chose. Donc, je vous dirais, ce n'est pas des
amendements qui sont complexes, mais je voulais juste vous dire qu'il nous
reste ça. Puis, encore une fois, c'est toujours le même principe, j'aurais aimé
ça les déposer vendredi passé, mais je dois
aller au Conseil des ministres pour faire approuver que... parce que c'est un
changement de principe, là, on s'entend.
M.
Cliche-Rivard : O.K.
M. Dubé : Ça
fait que... Mais il n'y en a pas d'autre.
M.
Cliche-Rivard : Il n'y en a pas d'autre que ça. Puis...
M.
Dubé : Il n'y en a pas d'autre. En ce moment, là, le...
le gros bloc important, c'est la gouvernance syndicale, que je viens d'expliquer, mais... puis ça, je les
déposerai aussitôt qu'ils sont approuvés au Conseil des ministres, là, ce
serait probablement jeudi. Mais c'est quelque chose qu'on fera dans l'autre
semaine, là, je veux dire, ce n'est pas...
M. Cliche-Rivard :
Ça, ce n'est pas dans le plan de match de cette semaine.
M.
Dubé : Non. Non, non. Quand je vous ai donné les... les
deux blocs, là, la transition, la gouvernance syndicale, pour moi, je pense que
je nous donnerais une bonne note dans notre bulletin si on faisait... si on
faisait ça cette semaine. Tant mieux si on va plus vite.
M. Cliche-Rivard : Puis vous évaluez
à une dizaine d'amendements ou... à peu près, là, grosso modo?
M.
Dubé : Je ne me souviens pas c'est quoi, le nombre
d'amendements, je pourrais le vérifier puis vous le dire un petit peu
plus tard, je ne me souviens pas c'est combien.
M. Cliche-Rivard : O.K. Mais on
n'est pas dans les 70 pages, nécessairement, comme...
M. Dubé : Non, non, non.
M. Cliche-Rivard : Pour... pour se
donner une idée de ce qui s'en vient, là.
M.
Dubé : Non, non, mais, je vous le dis, quand je saurai le
nombre d'amendements, je pourrai vous le dire un peu plus tard dans la
journée, là, mais je dois me préparer parce que j'ai eu les... les concepts
qu'on a discutés...
M. Cliche-Rivard : Je comprends.
M. Dubé : ...nous autres, en fin de
semaine, on est en train de préparer la... la finalisation. Puis demain, c'est
mercredi, c'est ça, c'est demain que je suis au Conseil des ministres avec ça.
Le
Président (M. Provençal)
: À titre informatif, M. le député, les antécédents
judiciaires, ce sont les articles 308 à 314 qu'on avait suspendus.
M. Dubé : Oui. Merci. Donc, il y a
quoi, il y a six... Mais, juste pour vous donner une idée, là — merci
pour la question — le
groupe qu'on... qu'on veut faire, c'est ce qu'on appelle les établissements
privés, les établissements privés comme des CHSLD, qui sont soit
privés-privés ou conventionnés. Ça fait qu'on parle que ça s'applique à environ
40 000 personnes. Ce n'est pas...
ce n'est pas dans les RPA, là, c'est... c'est... puis ce n'est pas du tout au
niveau public, là. C'est vraiment
très niché à un endroit où on pense qu'il est important d'avoir les antécédents
judiciaires. Je ne dis pas que ce n'est pas important ailleurs, il y a
d'autres mécanismes, par exemple, pour les RPA puis les établissements publics. Mais c'est pour ça qu'on... après avoir
vu les autres modifications dans d'autres lois, comme j'ai expliqué, qu'on
trouvait important de revenir à ce principe-là.
M. Cliche-Rivard : Vous avez tweeté,
là, vendredi, je pense, comme quoi on avait adopté 90 articles la semaine dernière, vous l'avez dit, là, encore en
point de presse, qu'il en restait quelques centaines. Comment vous voyez ça,
de manière réaliste, dans les heures qui nous sont imparties, d'adopter plus de
600 articles?
M. Dubé : Bien, écoutez, moi, vous
allez voir, puis c'est pour ça que j'ai dit tout à l'heure... Puis ça, c'est mon appréciation, puis je la partage avec vous à
chaque semaine. La semaine dernière, on a fait à peu près le programme qu'on avait dit, à peu près, là. Comme je dis,
quand on va commencer tantôt, on peut rattraper ça dans quelques heures, parce
que c'est des choses... il y a... on a les amendements depuis longtemps, c'est
les trois sections que je viens de dire. Cette semaine, je vous le dis, c'est à
peu près une centaine d'articles qu'on peut faire. Ça fait que, si on a été
capables, dans une semaine, de faire une centaine d'articles, bien les étudier,
parce que ce n'est pas une question de les faire vite, là, mais il y a... Puis
le bloc le plus important qu'il nous reste, je ne dis pas que les autres choses
ne sont pas importantes, mais le bloc le
plus important, c'est Gouvernance syndicale, hein, qu'on va... qu'on va
attaquer dans quelques heures, et, en plus, dans ça, il y a vraiment
deux amendements qui sont importants, le nombre de catégories puis les dates.
Le reste, il est déjà dans le projet de loi. Vous me suivez?
M. Cliche-Rivard : Je comprends.
M.
Dubé : Bon. Ça fait que ça, pour moi, c'est assez...
c'est assez simple. Cette semaine, l'autre bloc, je le redis, dans le
100 articles dont je parle...
M. Cliche-Rivard : Oui, les
transitoires.
M. Dubé : ...c'est le transitoire.
Puis moi, je trouve important, cette semaine, de prendre tout le temps, parce
que ça a déjà été demandé, entre autres par vous et le député de Pontiac, c'est
d'être capable de dire qu'est-ce que ça implique, la transition, qu'est-ce
qu'on va faire pour être sûrs que, contrairement à la réforme de 2015, on ne
fait pas ça en deux minutes, comment on
prend le temps de faire les choses. D'ailleurs, il y a un de ces articles-là,
ce matin, qui traite de ça, justement, au niveau syndical.
M. Cliche-Rivard :
Tout à fait.
M.
Dubé : Ça fait qu'après ça qu'est-ce qu'il va rester? Il
va rester... moi, j'appelle ça un bloc administratif, là, qui est quand
même important, mais c'est moins de 100 articles. Alors, cette semaine, je
vais y penser... Puis je vous ai dit, pour
tout ce qui est de concordance, c'est-tu 300 ou 350 articles, on les a
tous déposés, hein, ils ont été déposés. Moi, ce que je vous ai dit vendredi dernier, avant de quitter, l'équipe
de Me Paquin puis de son équipe font un travail, je leur ai demandé de regrouper ces amendements-là en
différents blocs, par thèmes. Parce que je vais... je vais le dire un peu avec humour, si on décide de passer
30 heures à regarder chaque article par article de concordance quand on
change une virgule à la RAMQ, c'est un choix.
M. Cliche-Rivard : Mais on n'a pas
30 heures.
M. Dubé : Bien, voilà. Alors, c'est
pour ça qu'on aurait peut-être le choix, la semaine prochaine, de regarder le
bloc de concordance, comme ça se fait dans d'autres commissions. On n'est pas
là aujourd'hui. Moi, je me dis, aujourd'hui, on va vous donner les outils pour
faire cette évaluation-là dans les prochains jours, on m'a dit qu'au plus tard mercredi ou jeudi j'aurais cette
analyse-là, pas juste de vous donner les amendements de concordance, mais de vous
les donner par blocs pour apprécier est-ce qu'ils changent le droit civil,
quelque chose qui vous intéresse sûrement,
ou ça change la loi de la RAMQ ou ça change... peu importe. Alors, ça, vous
allez l'avoir mercredi et vous serez en
mesure, avant le week-end... on pourra refaire la discussion vendredi
après-midi de quel pourrait être le programme concerté pour la dernière
semaine qui sera sûrement très intéressante.
M. Cliche-Rivard : Pour quelque
400 articles en une semaine, c'est ça.
M. Dubé : Mais en étant bien
convaincu, M. le député, que ce n'est pas du tout la même chose de faire des
articles de concordance. Notre ministre des Finances, il en fait souvent, de la
concordance, puis ils ont trouvé des façons de travailler là-dessus.
M. Cliche-Rivard : Je comprends.
M. Dubé : Alors, moi, je me dis,
j'ai du travail à faire pour mieux expliquer où porte la concordance, c'est ce
que l'équipe de Me Paquin est en train de faire cette semaine, puis après
ça on aura la discussion peut-être vendredi ou la semaine prochaine.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui, merci. Merci, M. le Président. Bonjour.
J'espère que tout le monde a passé un bon week-end. Le... le plan de match, là... Et j'espère que le
ministre se rend compte que c'est rare, en commission, qu'il y a un plan de
match commun. Moi, je ne me souviens pas
d'avoir vu ça en commission, là, de dire : O.K., voici ce qu'on pense
qu'on est capables de faire, voici l'ordre dans lequel on le fait, puis
on accepte de tester des nouvelles façons, comme on l'a fait la semaine dernière
avec le ministre. Alors, j'espère que tout le monde se rend compte de la... la
bonne... le bon fonctionnement de la commission. Puis ça, c'est en partie votre
travail, M. le Président, mais... mais aussi le... la bonne entente, disons. On a beau ne pas être d'accord sur certains
principes fondamentaux, là, on se trouve quand même une façon de
fonctionner qui... qui nous permet d'avancer.
Pour ce qui est du plan de match, c'est-à-dire
l'ordre des choses, tel que présenté par le ministre, là, pour à tout le moins aujourd'hui, là, nous, on ne voit
pas d'objection particulière à terminer sur le VG et éventuellement, là, à se
rendre sur le bloc à propos de la communauté d'expression anglaise. Il n'y a
pas de... il n'y a pas d'enjeu d'ordre des choses à ce niveau-là.
La question de mon collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne
est quand même intéressante, à savoir... et la... en fait, c'est surtout la réponse du ministre qui est intéressante, c'est
de dire : les, quoi, 400 articles qu'il nous reste, là, nous,
en fait, ce qu'on voudra s'assurer, quand on verra l'analyse faite par le
ministre et qu'on aura la discussion vendredi après-midi,
peut-être, autour de ça, c'est... c'est qu'on soit capable de faire les choses
correctement. Parce qu'au fil de l'étude du projet de loi, M. le Président, on
s'est rendu compte souvent, en cours de route, et le nombre d'amendements
qui ont été adoptés en fait foi, là, qu'il y
avait des... je vais être gentil en disant des ajustements à faire au projet de
loi. Si on a adopté 600 articles puis 400 amendements, c'est
parce qu'il y avait des changements majeurs. Si le ministre passe encore au Conseil
des ministres cette semaine, c'est que ce n'est pas juste du cosmétique, là non
plus, ces amendements, c'est qu'il y a de la
substance. Alors, il a beau... il a beau nous dire aujourd'hui... puis ce n'est
pas un... ce n'est pas un procès d'intention non plus, là, il a beau
nous dire que c'est simple, ce qu'il nous présente, s'il passe au Conseil des
ministres, c'est parce qu'il y a quand même de la substance puis une complexité
autour de ça.
• (10 h 20) •
Alors, on a hâte de voir, disons, de la façon
qu'il voit les prochains articles, parce que la démonstration n'a pas été faite, M. le Président, qu'on peut se
permettre encore, en commission, de passer vite, vite sur des articles parce
qu'on a dû faire tellement de changements en cours de route. Alors, procédons
avec l'ordre qu'on a cette semaine, mais on va... on va se garder une certaine
vigilance, M. le Président, ne serait-ce parce que le «track record» qu'on a ensemble, là, en commission, c'est qu'on a été
capables de voir beaucoup de choses qui méritaient d'être ajustées, d'être amendées, puis ça, c'est
à l'honneur du travail des députés autour de la table, de toutes les formations
politiques, M. le Président. Mais ça nous dit qu'on ne peut pas accepter
aveuglément non plus de passer des articles sans les regarder.
Le Président (M.
Provençal)
: Je
dirais aussi à l'honneur des légistes qui sont capables de bien comprendre les
besoins qui sont signifiés par les différentes remarques que vous faites. Ceci
étant...
M. Dubé : ...je
voudrais juste faire un commentaire parce que, si vous me permettez,
rapidement, rapidement, je suis 100 % d'accord avec ce que le député vient
de dire. On a pris une charge majeure de refaire la loi de la santé au complet,
pas juste de faire les amendements, les changements qu'on voulait faire au
début. Alors, moi, j'ai été ouvert à requestionner presque chacun des articles.
La collaboration que j'ai eue des oppositions, depuis ce processus-là, est
énorme. Puis je veux le répéter pour que tout le monde nous entende, là, je
n'ai jamais dit qu'on n'avait pas eu cette collaboration-là. Puis, si on a tant
d'amendements, c'est parce qu'on a décidé de le faire avec rigueur. Ça fait que je suis d'accord avec ce qui
est dit. Puis je pense qu'on est capables de le faire. Alors, je veux juste
dire que je suis d'accord aux commentaires de mes deux collègues ce matin.
Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Ceci étant dit, première
intervention sur l'amendement qui introduit l'article 1069.4. On
avait déjà initié une certaine discussion, parce qu'on se rappelle, là, il y a
eu beaucoup de questionnements qui avaient été formulés en lien avec le 30.3,
qui est en lien, là, avec la Loi sur le Vérificateur général, et on s'était laissés en disant qu'on compléterait les
différentes interrogations qu'on avait. Et on a la chance d'avoir
M. Coubat avec nous ce matin, qui est un petit peu le spécialiste au
niveau de ce volet-là et d'autres volets. Alors, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Bien, bonjour, M. Coubat.
Merci d'être avec nous aujourd'hui. Je suis certain que vous avez entendu notre
conversation en fin de journée, jeudi... oui, jeudi, M. le Président. Y a-tu
quelque chose qu'on a manqué dans le 30.3,
dans le 30.4? Y a-tu quelque chose qui mérite d'être souligné? Y a-tu
une discussion que vous avez eue avec la Vérificatrice générale qui a
manqué ou, disons, des informations qui ont manqué à notre discussion ici?
M. Coubat (Pierre-Albert) : Non.
Tout avait été discuté au préalable avec les collègues de l'équipe du Vérificateur général du Québec. Puis
c'était très... c'était tout à fait conforme, la discussion que vous avez eue,
à ce qu'on a travaillé ensemble, conjointement avec le Vérificateur
général du Québec.
Le Président (M.
Provençal)
: Considérant
que vous aurez à répondre à d'autres questions, simplement vous nommer...
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Oui, me nommer puis...
Le Président (M.
Provençal)
: ...puis votre fonction, s'il
vous plaît.
M. Coubat (Pierre-Albert) :
Oui. Bonjour, M. le Président. Bonjour à toutes et tous. Pierre-Albert
Coubat, sous-ministre adjoint, Financement, allocation des ressources et
budget.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup. M. le député de Pontiac, sur le 1069.4.
M.
Fortin : Oui. Est-ce qu'il y a... est-ce
qu'il y a quelque chose qui... et là je pense aux entreprises ambulancières
entre autres, là, est-ce qu'il y a quelque chose qui avait été, disons, mis de
l'avant dans la dernière négociation avec les entreprises ambulancières par
rapport au partage de leurs données, auxquelles la Vérificatrice générale va avoir accès, mais qui n'était pas
inclus dans cette négociation-là? Est-ce qu'ici on vient donner plus d'accès
à plus d'informations à la VG par rapport à ce qui avait été négocié entre les
entreprises ambulancières... et là, «entreprises», je l'utilise au sens large,
là, ambulancières et le gouvernement?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Coopératives, etc...
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
sous-ministre, vous pouvez y aller.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Parfait. Merci beaucoup. Je pense qu'on vient...
Dans le fond, on a des objectifs complémentaires et distincts dans le sens où,
dans l'entente, ce qu'on va viser, c'est avoir un suivi de la performance de
nos activités, donc on se donne... pour suivre la performance, bien, il faut
qu'on ait des informations sur les
transports effectués, sur les temps de réponse, sur les ressources dédiées, que
ce soient des ressources financières, des
ressources humaines, les moyens technologiques associés. Donc, c'est ce
qu'on... c'est ce qu'on s'est donné dans le cadre des dernières ententes
avec les partenaires des entreprises coopératives ambulancières.
Du côté des pouvoirs
qu'on propose d'octroyer, par l'amendement, au Vérificateur général du Québec,
il s'agit d'être capable, une fois que les conditions et les seuils sont
respectés, d'effectuer, dans le fond, un... ce qu'on appelle un audit
d'optimisation, donc, qui va regarder la conformité aux lois, normes et
réglementations en vigueur, le fait qu'on utilise vraiment les meilleures
pratiques aussi, il y a aussi un angle de performance.
Donc, je pense qu'on est vraiment dans des
objectifs distincts. Notre mission, du côté du ministère de la Santé et des
Services sociaux, puis le rôle stratégique qu'est le nôtre, dans le contexte du
projet de loi n° 15, c'est de s'assurer que les
meilleures pratiques sont là pour les usagers et la population, que ce soit à
travers les prestataires publics ou les partenaires privés. Et puis du côté du
Vérificateur général du Québec, bien, c'est qu'il ait tous les moyens à sa disposition pour mener à bien sa
mission de contrôle et d'optimisation par rapport à l'utilisation des fonds
publics.
M.
Fortin : Est-ce que cette information-là à
laquelle vous avez accès, est-ce que vous avez déjà commencé à la recevoir?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : On pense que ça va être plus à partir de la fin de
l'année financière, là, qui s'en vient, sans avoir le fin détail, là, des
dernières ententes, mais c'est ce que j'ai en tête.
M.
Fortin : O.K. Et donc, j'imagine, pour la
Vérificatrice générale, c'est la même chose, là, elle aurait accès, suite à
l'acceptation ou le...
M. Coubat
(Pierre-Albert) : À l'adoption, le cas échéant, du projet de loi.
M.
Fortin : Oui, c'est ça. Donc, ce serait...
M. Dubé : Dans
l'entente, hein, Pierre-Albert, je pense qu'on a allongé la période, je pense,
c'est passé de 60 jours à 90 jours, pour leur donner le temps de
finaliser leurs états financiers, etc.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Exact.
M. Dubé : Je
ne me souviens pas c'est quoi, la période, maintenant, là, mais ils nous
avaient demandé de rallonger la période.
Alors, si leur année financière finit le 31 mars, bien, ça, ça veut dire
que ce serait disponible au mois de
septembre, mais... on est là-dedans, là, mais c'est vraiment au cours de 2024,
Pierre-Albert, je pense, qu'on va commencer à avoir l'information.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Exact. Puis on s'est donné, effectivement, le délai
pour avoir de l'information de qualité et rigoureuse, là, de la part des
entreprises ambulancières.
M.
Fortin : Ça va pour moi, M. le Président,
pour l'instant.
Le Président (M.
Provençal)
: O.K. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement-là? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement qui introduit l'article 1069.4 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Maintenant, nous allons aux interventions sur l'amendement qui introduit cette
fois-ci 1069.5. Alors, on va le projeter à l'écran, Mme la secrétaire va nous
rendre ce service-là. Alors, est-ce qu'on pourrait aller avec l'article au
complet, amendement? C'est beau, je le descendrais un petit peu pour voir le
commentaire, s'il vous plaît. Merci. Parfait.
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac, vous pouvez y aller.
M.
Fortin : Oui, merci, M. le Président.
Est-ce qu'il y en a beaucoup, des organismes, là, visés au 30.2, là, ou encore au 30.3, donc, est-ce qu'il y en a
beaucoup qui reçoivent des avances, des prêts, des garanties d'emprunt du
gouvernement? Parce que, dans une façon de
fonctionner, entre autres avec les entreprises ambulancière, je me demande si
c'est... effectivement, on fonctionne de cette façon-là.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : À ma connaissance, non.
M.
Fortin : Oui.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : On est dans la même logique que celle qui était
nommée par le Dr Paquin de s'assurer de couvrir le plus large possible
pour s'assurer, là, que le filet nous permet de ne pas en échapper quant aux
pouvoirs du Vérificateur général du Québec.
M. Fortin : Ne
faites pas le saut, Me Paquin, on va tous recevoir un Ph. D. à la fin
de la commission parlementaire.
Des voix :
...
M. Fortin :
O.K. Mais ce n'est pas une pratique usuelle dans ce monde-là.
M.
Coubat (Pierre-Albert) : Non.
M. Fortin : Si
je comprends bien, vous n'avez pas l'intention d'en faire une pratique usuelle
non plus, vous êtes juste en train de couvrir vos bases, là.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : On est dans le statu quo au niveau des pratiques
financières et on vise couvrir aussi large que possible pour les besoins du
VGQ.
M.
Fortin : O.K. Pas d'enjeu, M. le
Président.
• (10 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement qui introduit l'article 1069.5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Merci beaucoup. On va prendre quelques minutes pour projeter à l'écran
maintenant l'amendement qui introduit l'article 1069.6. C'est beau. Merci
beaucoup.
M.
Fortin : Alors, pour 1069.6, là, M. le
Président, on vient essentiellement dire que les vérificateurs autres que le
Vérificateur général, par exemple un vérificateur qui serait embauché par une
entreprise ambulancière... doit transmettre
les états financiers et les rapports sur ces états puis tout autre rapport
qu'il fait au conseil d'administration. Est-ce que... est-ce que c'est normal,
ça, que ça vienne du vérificateur des livres et que ça ne vienne pas de
l'entreprise elle-même?
M. Coubat (Pierre-Albert) : Oui.
Bien, c'est normal parce que, dans le fond, on... là, on va... on va s'assurer
d'avoir un... un auditeur indépendant, dans le fond, pour fournir
l'information, puis c'est des informations qui sont certifiées, là, de façon indépendante pour les entreprises concernées,
donc c'est... c'est vraiment le type de document avec lequel le VGQ a
l'habitude de fonctionner.
M.
Fortin : O.K. Donc, quand le VGQ va dans
une... une entreprise ou une coopérative, peu importe, là, partenaire, disons,
du gouvernement, lui, il fait habituellement affaire avec les vérificateurs et
non avec le...
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Pour avoir des... des documents certifiés.
M.
Fortin : O.K. Puis il a accès... il a
encore... il a accès au rapport sur les états, au rapport au C.A., à la
direction, et tout ça, là, il n'a pas juste accès aux documents comme tels, il
a accès aux rapports complets?
M. Coubat (Pierre-Albert) : Il
a accès à tous les rapports qu'il juge nécessaires pour l'accomplissement, là,
du... du mandat qui est le sien.
M.
Fortin : Très bien.
Le Président (M.
Provençal)
: D'autres
interventions, M. le député de Pontiac?
M.
Fortin : Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement qui introduit l'article 1069.6 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Dubé : Adopté,
M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Merci. Mme la secrétaire, je vais vous demander d'aller projeter à l'écran
l'amendement, maintenant, qui introduit l'article 1069.7. Merci. Alors, je
suis prêt à recevoir une première intervention sur cet amendement. M. le député
de Pontiac.
M.
Fortin : Merci. Bien, pourquoi... pourquoi
venir spécifier le premier alinéa? Peut-être qu'on peut nous l'expliquer, là,
plutôt que... Parce qu'on... on semblait avoir un article qui était plus large.
Là, on vient spécifier que «le Vérificateur général peut, s'il est d'avis que
les renseignements, explications, documents, rapports obtenus d'un vérificateur
[...] au premier alinéa» plutôt que... qu'à l'ensemble de l'article 32.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin,
vous connaissez la procédure, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Consentement
pour permettre à Me Paquin? Merci.
M.
Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Mathieu Paquin, Direction des affaires juridiques, Santé et
Services sociaux.
Alors, le...
l'amendement qu'on a introduit ou, en fait, l'amendement qui a introduit un
article 1069.6 a ajouté un alinéa à
l'article 32 qui vise spécifiquement les... les entreprises du domaine de
la santé et des services sociaux, qu'on a récemment introduit dans la
Loi sur le Vérificateur général. Le but de la... de la modification qu'on
apporte à l'article 34 de la Loi sur le Vérificateur général avec
l'article 1069.7, c'est essentiellement le maintien du statu quo, donc que les... les vérifications additionnelles
qui peuvent être faites ou qui peuvent être demandées par le Vérificateur
général, en vertu de l'article 34,
visent essentiellement les organismes du gouvernement, un bénéficiaire de
subvention et tout ce qui était visé
au premier alinéa de 32, mais ne visent pas les entreprises du domaine de la
santé et des services sociaux nouvellement introduites dans la loi sur
le VG, parce que, et c'est ce qui est expliqué dans le commentaire, d'ailleurs, la vérification de conformité et
d'optimisation n'implique pas qu'il y ait de telles vérifications
additionnelles qui soient demandées aux tiers.
M.
Fortin : Quand vous dites, là : La
vérification de conformité des opérations et d'optimisation, là, n'implique pas
des vérifications additionnelles, qu'est-ce que vous voulez dire? Qu'on...
elles sont déjà, je vais dire, contre-vérifiées, là, mais elles sont déjà
vérifiées par un tiers, donc on n'a pas besoin de les... de les revérifier? Je m'excuse, là on est vraiment hors de mon domaine
puis probablement de certains... plusieurs personnes autour de la table,
là, alors.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Paquin
(Mathieu) : Bien oui, M. le Président. En fait, ce que ça prévoit ici,
c'est que, bon, le 34 va conférer au
Vérificateur général le pouvoir de faire procéder ou de procéder lui-même à des
vérifications additionnelles ou à des enquêtes qu'il juge nécessaires
dans les livres et comptes de l'organisme, mais ce pouvoir de vérification
additionnelle là, ce qu'on nous indique, c'est qu'il n'est pas nécessaire
lorsqu'on fait une vérification dite de conformité ou d'optimisation, qui est
la vérification qu'on veut que le VG fasse à l'égard des entreprises du secteur
de la santé et des services sociaux qu'on a
visées. S'il y avait une vérification plus financière sur les livres et comptes,
peut s'appliquer, là, cette vérification ou ces enquêtes additionnelles là
auraient été possibles, mais ici ce n'est pas... ce n'est pas l'intention.
Donc, on restreint la portée de l'article 34 au premier alinéa de
l'article 32, ce qui correspond au statu quo.
M.
Fortin : O.K., mais, quand vous
dites : La vérification d'optimisation versus la vérification financière,
là, donc vous dites : La VG, ce qu'on veut qu'elle fasse, c'est une
vérification d'optimisation, entre autres, puis de la conformité des opérations, mais ce n'est pas venir dire : Ces
entreprises-là coûtent bien trop cher au gouvernement, là. Quand vous
dites : Vérification financière, c'est ça que vous voulez dire?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Ce qu'on veut dire, c'est que, dans le fond, le VG
n'a pas un rôle d'audit des états financiers des organisations concernées, mais
oui, à la question que vous posez, effectivement, le VG peut dire : Le
contribuable n'en a pas pour son argent en termes d'optimisation de
l'utilisation des fonds publics.
M.
Fortin : O.K., mais ce n'est pas un audit
sur...
M. Coubat (Pierre-Albert) : Ce
n'est pas un audit sur la conformité des états financiers aux normes comptables
canadiennes.
M.
Fortin : Parce que vous considérez que le
vérificateur externe fait déjà ce travail-là?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Exactement.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va,
M. le député?
M.
Fortin : O.K. Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
est-ce que ça va?
M.
Cliche-Rivard : Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement qui introduit
l'article 1069.7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
l'article 1069.7 est donc adopté. Merci.
Nous allons
maintenant à l'amendement qui introduit l'article 1069.8. Et vous allez
voir que les modifications de 1069.8, 1069.9, 1069.10 sont sensiblement
toutes... presque toujours les mêmes, alors... et c'était plus une notion de concordance,
mais je cède la parole au député de Pontiac.
M.
Fortin : O.K. Dans le fond, si je le comprends, 1069.8,
c'est juste pour dire que ces vérifications additionnelles là, qui sont maintenant permises à la VG, peuvent être
contenues dans son rapport qu'elle dépose auprès des membres de
l'Assemblée nationale.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Exactement.
M. Fortin : O.K. Et, dans le fond, là, on vient dire : Tous les
pouvoirs additionnels qu'on lui a donnés, là, à travers les 1069.2, 1069.3,
1069.4, 1069.5, 1069.6, 1069.7, là, peuvent être contenus dans ce rapport-là,
il n'y a rien qui manque, là?
M. Coubat (Pierre-Albert) : Exact.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : Oui.
Le
Président (M. Provençal)
: Député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
qui introduit l'article 1069.8 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, le nouvel article 1069.8
est donc adopté.
Et nous allons... On va projeter à l'écran,
maintenant, l'amendement qui introduit l'article 1069.9, dont la
formulation est sensiblement la même que ce qu'on a vu précédemment.
M. Fortin : ...ça, «peut détacher ses employés», ça veut dire : On
peut envoyer ses...
M. Coubat (Pierre-Albert) : ...envoyer,
dans le fond, ses employés du côté de sa direction générale d'audit
d'optimisation dans une des organisations visées.
M. Fortin : O.K. donc, le VG peut dire : Moi, je prends mes
comptables, mes experts, mes vérificateurs, je les envoie à l'intérieur de
cette...
M. Coubat (Pierre-Albert) : De cette
entité-là.
M.
Fortin : Là, on parle d'une entreprise, d'une coop ou d'une
association, là, mais... O.K. Puis ça, c'est déjà comme ça pour à peu près tout
ce que vérifie la VG?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Exact. Donc là, on vient préciser que l'entité
doit fournir les locaux, l'équipement, que la personne détachée, là...
M. Fortin : Oui, comme c'est le cas pour tout ce que la VG vérifie.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Exact,
exact.
M. Fortin : Mais c'est un peu normal dans le cas des... du
gouvernement, là, que le gouvernement doit fournir des... l'équipement, etc.
Là, on parle d'entreprises privées, mais c'est déjà fait pour les autres
entreprises privées auxquelles la VG peut avoir accès?
M. Coubat (Pierre-Albert) : Oui,
c'est bien le cas.
M. Fortin : O.K. Pouvez-vous me donner un exemple, juste pendant qu'on
y est, là, des entreprises privées auxquelles la VG a accès en ce moment? On
n'est pas en train de faire quelque chose qui est carrément inexistant ou
nouveau, là?
• (10 h 40) •
M. Coubat (Pierre-Albert) : Non, on
n'est pas en train de faire quelque chose qui est carrément inexistant. Puis on
parle toujours, là, d'entreprises qui utilisent des fonds publics à hauteur
d'un seuil minimum de 3 millions annuels, pour lesquels les fonds publics,
là, représentent plus de 50 % des revenus annuels bruts de l'entreprise
concernée. Donc, on est vraiment quelque part dans l'utilisation et dans la
saine gestion des fonds publics.
M. Fortin : Mais il y en... mais il y en a, des entreprises, là, puis
peut-être qu'on sort du champ de la santé, là, mais je ne le sais pas, mais il
y en a, des entreprises comme ça.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Il
faudrait valider dans les autres champs. C'est sûr que, dans la santé, là, on
vient clarifier clairement, dans le projet de loi n° 15, là, hors de
tout... hors de tout doute, là.
M.
Fortin : Oui, mais vous faites juste me dire que c'est déjà
quelque chose... La VG a déjà accès à des entreprises privées qui, par
exemple, ont à... rencontrent les seuils minimaux...
M. Dubé : À l'extérieur de la santé,
que vous demandez?
M.
Fortin : Bien, peu importe, là, ça peut être en santé ou
ailleurs, mais les seuils qu'on a établis, là, de... pour dire :
Au-delà de ces seuils-là, une entreprise privée peut être vérifiée par la VG?
M. Dubé : Bien, il faut se
rappeler... Puis peut-être qu'on peut le vérifier, là, mais votre question est
à propos, mais il faut se rappeler pourquoi la vérificatrice est venue nous
demander ça. Parce que, dans sa loi actuelle, lorsqu'elle voulait... puis là je
parle pour les organismes de santé, M. le Président, elle disait : Il y a
un flou, puis les gens utilisent le fait que ce n'est peut-être pas clair dans
ma loi que j'ai le droit de rentrer. Alors, en fait, c'est ça qu'on est venu
stabiliser. Alors, moi, j'essaie de voir : Est-ce qu'il y en a dans la
santé? Puis là...
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Oui, bien, je peux répondre. Dans le secteur de
l'éducation et de l'enseignement supérieur, le Vérificateur général du
Québec réalise déjà des audits dans le secteur privé au niveau des écoles, des commissions scolaires privées. D'ailleurs, il y a
eu un rapport en juin 2021 du VGQ touchant, là, des institutions privées
d'intérêt public, là, sur ce volet-là. Donc, ça existe, là, dans d'autres
secteurs.
M. Fortin : Donc, une école secondaire privée, là, je ne sais pas, moi,
le collège de l'Assomption, le collège Nouvelles-Frontières, chez nous, et d'autres,
là?
M. Coubat (Pierre-Albert) : Oui, ou,
tu sais, une université de statut privé, que ce soit institution privée
d'intérêt public ou université à charte privée votée par l'Assemblée nationale,
oui, il y a déjà eu des...
M. Fortin : O.K. Et, dans ces cas-là, cette disposition-là, à laquelle
vous avez fait référence à la fin, là, par rapport à l'équipement, tout ça, ça
doit être fourni par l'entreprise privée dans ce cas-là aussi?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Oui, c'est le... c'est le standard, là, au niveau
des audits d'optimisation du VGQ.
M. Fortin : O.K. Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Merci.
M. Fortin : Merci. Merci pour la recherche rapide.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement qui introduit l'article 1069.9 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, le nouvel article 1069.9
est adopté.
Nous allons maintenant projeter à l'écran
l'amendement qui introduit l'article 1069.10. Merci beaucoup.
M.
Fortin : Est-ce qu'on peut juste nous l'expliquer, la
raison de cette modification-là, où on vient... où on vient éclater, là,
le terme «personne»?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Je peux y aller... je peux y aller. On est
toujours dans la logique du filet, là, pour s'assurer, là, que le maximum
d'entités sont bien... sont bien visées, là, dans les travaux du Vérificateur
général du Québec. Donc, on est venu, dans le fond, détailler un petit
peu l'acception du côté des entités.
Me Paquin, je
ne sais pas si vous souhaitez compléter, mais, je pense, c'est vraiment la
logique en arrière de la modification.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, voulez-vous compléter,
s'il vous plaît?
M. Paquin (Mathieu) : Tout à fait,
M. le Président. En fait, c'est une conséquence du filet qu'on a jeté à l'article 30.3. On introduit toutes sortes de
nouvelles notions dans la Loi sur le vérificateur général, notamment en termes
de groupement. Alors, pour détailler le tout
puis s'assurer de la cohérence complète de la loi, quand on arrive à 47, qui est un article qui s'applique à tout ce que le Vérificateur
général peut vérifier, on est venus faire un ajustement de concordance, là,
pour s'assurer de ne rien échapper avec la terminologie nouvellement
introduite.
M. Fortin : O.K. Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
est-ce que ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement qui introduit l'article 1069.10 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, le nouvel
article 10.69.10 est donc adopté.
On va projeter maintenant l'amendement qui
introduit l'article 1069.11.
M. Dubé : C'est la même chose.
M. Fortin : ...M. le Président. Ça semble juste... ça semble juste
indiquer que les gens qui sont dépêchés par le
Vérificateur général doivent s'assurer de toutes les règles normales, là, en
matière de discrétion, de sécurité. Donc, je ne vois... à moins qu'on me dise
qu'il y a quelque chose de particulier à cet article-là, je n'ai pas de
commentaire additionnel.
M. Coubat (Pierre-Albert) : ...la
même concordance que dans l'article précédent puis, effectivement, dans les
règles d'usage de sécurité et de discrétion applicables pour le VGQ auprès
d'entités vérifiées.
M. Fortin : Merci, M. Coubat.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Est-ce que, M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement qui
introduit l'article 1069.11 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, le nouvel article 1069.11
est donc adopté.
Maintenant,
on avait annoncé un plan de match, et, de mémoire, la première intervention
porterait sur, puis là, je regarde... je jette un coup d'oeil à
monsieur... à Me Paquin, 288.1, alors j'invite... — qui est un nouvel...
qui est un amendement qui va introduire un
nouvel article — alors,
je vais demander à Mme la secrétaire de nous projeter cet article-là.
M.
Dubé : On avait... de mémoire, on avait déjà lu l'article,
je crois, parce qu'on avait commencé la... Peut-être, pendant ce temps-là, M. le Président, vous pouvez
demander à M. Desharnais de venir nous rejoindre, si... O.K. La dernière
fois que j'ai fait ça, il n'était pas là.
Le
Président (M. Provençal)
: Vous avez raison, M. le ministre, il était
suspendu. Donc, j'ai besoin du consentement pour revenir à
l'article 281... 288.1. Donc, je considère qu'il y avait le consentement.
Et effectivement c'est un article qui avait... où on avait fait la lecture.
M. Dubé : Oui. Je pense que... et si
je me rappelle bien, les questions qu'on avait eues, entre autres du député de Pontiac, étaient... c'était de demander
à... ça veut dire quoi, être membre d'un établissement. Parce que, hein,
vous vous souvenez, là, le deuxième et troisième, je pense qu'on l'avait bien
réglé, entre le comité national puis le comité régional, mais, depuis ce
temps-là, M. Desharnais a fait certains appels pour... Puis je pense que
vous vous souvenez de la discussion, là, ça veut dire quoi, être un membre d'un
établissement regroupé.
M. Fortin : Oui. Parce qu'on parlait effectivement, là... puis on
fait... on fait un peu du coq à l'âne, là, par moments, mais on revient aux établissements regroupés, là, puis on faisait
référence, entre autres, aux... comment vous avez appelé ça? Pas des...
ce n'est pas des conseils d'établissement qu'ils ont, c'est des conseils de...
M. Desharnais (Daniel) : Des
bureaux... des conseils de gouverneurs.
M. Dubé : ...de gouverneurs.
M. Fortin : De
gouverneurs, mais ça, on comprend c'est quoi. Les membres, c'était moins clair.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. Desharnais, avant de
répondre officiellement...
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. Daniel Desharnais, sous-ministre associé à la
coordination, réseau et ministériel, et aux affaires institutionnelles.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup.
M.
Desharnais (Daniel) : Donc effectivement, comme le ministre l'a
mentionné, j'ai fait quelques vérifications, là, auprès de certains
établissements qui ont des établissements regroupés sur leur territoire,
notamment à l'Ouest-de-l'Île
de Montréal et au Centre-Ouest. Donc, votre question était à l'effet... Bon, je
pense, c'était général, c'était qui, les membres, combien de membres avaient ces corporations-là.
Donc, j'ai fait des vérifications : pour l'Hôpital Douglas, il y a 11 membres; pour l'Hôpital St. Mary's, il y
a 15 membres; Grace-Dart, il y a neuf membres; le Jewish Eldercare, il
y a 18 membres, dont six gouverneurs
honoraires; le centre de gériatrie Maimonides a 18 membres, dont six
gouverneurs honoraires; et l'Hôpital général juif a 56 membres,
dont 12 membres du Conseil des gouverneurs.
Pour ce qui est des règles de nomination de ces
gens-là, bien, c'est des règles... c'est des règles internes. Ce qu'on me dit,
ça peut varier, là, ça peut être... ça peut être relié aux donations qui sont
faites par une famille X à l'établissement
ou encore ça peut être des descendants de familles de personnes qui étaient
reliées à l'établissement comme tel ou à l'installation comme telle.
M.
Fortin : O.K., mais devenir membre, ce n'est pas si simple
que ça. Moi, je ne peux pas appeler demain au Grace-Dart puis dire : Aïe! Je veux être membre. Ce n'est pas comme
acheter une carte de membre d'un parti politique, là.
M. Desharnais (Daniel) : Non, il
faut avoir une certaine implication au niveau de l'installation.
M.
Fortin : O.K., c'est un peu ça, notre appréhension.
C'est : si c'est trop simple, devenir membre, à un moment donné, il peut y
avoir un groupe de pression qui choisit de prendre contrôle du membership d'une
institution, mais là... ou d'un établissement, mais là vous semblez nous
dire que ce n'est pas si simple que ça.
M. Desharnais (Daniel) : Non.
M. Dubé : Puis c'est restreint, en
plus, hein, c'est restreint comme nombre de membres.
M.
Fortin : Puis c'est des... quand vous parlez des règles
internes, c'est les règles internes du Conseil de gouverneurs, là,
j'imagine?
M. Desharnais (Daniel) : Exactement,
c'est eux qui déterminent leurs règles.
M. Fortin : O.K. Bien, effectivement, puis la préoccupation qu'on avait
la semaine dernière, M. le Président, c'était
que ce soit un petit peu trop simple pour un groupe de pression de venir
dire : O.K., bien, je vais venir inonder, peut-être, le membership d'un établissement, quitte à faire en sorte de
retirer le droit d'offrir des services en anglais à une population qui
en a besoin. Alors là, je comprends que ce n'est pas si simple que ça.
Et, le 288.1, la façon qu'il est écrit... Puis,
encore, je comprends le ministre qui va me dire : C'est la même... c'est la même application qui est présentement en
place, mais ça prend les trois groupes. Il faut que les trois soient d'accord,
donc le comité national sur les plans
d'accès, le comité régional sur les plans d'accès et les membres de
l'établissement comme tel. Ça prend les trois.
• (10 h 50) •
M. Desharnais (Daniel) : Tout à
fait.
M. Fortin : Donc, ça prend... O.K. Juste une petite question. On
demande, à la... au premier alinéa, une recommandation d'au moins les deux
tiers, on demande, au troisième alinéa, une recommandation d'au moins les deux tiers puis, au deuxième alinéa, on ne demande
pas ça. Pourquoi? Pourquoi est-ce que le comité régional doit avoir les
deux tiers de ses membres qui sont d'accord, mais pas le comité national?
M.
Desharnais (Daniel) : Parce qu'au comité national c'est un comité qui
est... qui est consultatif, directement relié au ministre. Donc, le ministre... dans la manière de fonctionner,
le ministre ne demande... généralement ne demande pas un positionnement des membres en fonction du
nombre de membres. Il demande des recommandations du comité comme tel.
Donc, la recommandation... le ministre ne demande pas un vote au comité
national, il demande une recommandation.
M. Fortin : O.K., mais le comité national, entre lui, là, à l'intérieur
de son instance, s'ils sont d'accord 8 à 7, bien, ça passe quand même, là, ça
devient une recommandation du comité national.
M. Desharnais (Daniel) : Tout à
fait. Tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fortin : Oui. Bien, je me dis, M. le Président, qu'avec les deux
tiers des voix dans les deux autres instances
ça peut être...ça peut être acceptable. Est-ce que je serais plus confortable
qu'on dise les deux tiers partout? Oui. Ça ne semble pas être l'orientation
du ministre en ce moment.
M. Dubé : Non, mais pour les raisons
que M. Desaharnais vient d'expliquer.
M.
Fortin : D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement qui introduit l'article 288.1 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, le nouvel article 288.1
est donc adopté.
Maintenant, nous allons à l'article 343, où
on va faire référence, entre autres, dans cet article-là, à la Charte de la
langue française, et autres. Alors...
M.
Dubé : Moi, ce que j'aimerais faire, comme on a fait la
semaine dernière, si vous permettez, puis, je pense, ça fonctionne bien,
on a... Je pense, c'est 11 articles pour la langue?
Une voix : ...
M. Dubé : Douze. O.K. Je ferais la
même chose, si les membres de la commission sont d'accord, je passerais les
articles, puis ça permet de voir l'ensemble. Parce qu'on l'a vu, la semaine
dernière, des fois, un article, sept articles plus loin, vient répondre à certaines
questions, ça fait que je suggère qu'on fasse la même approche qu'on a faite la
semaine dernière pour les deux autres blocs. Puis, à ce moment-là, on prendra
tout le temps de continuer à le faire article par article, mais on aura vu
l'ensemble de la situation, comme on l'a fait la semaine dernière.
M. Fortin : Bien, on est à 12 articles. Je pense qu'on flirte avec
la limite de l'acceptable, là. Allons-y comme ça. Puis il n'y a pas énormément
d'amendements, si je ne me trompe pas, je pense qu'il y en a deux, peut-être.
M. Dubé : Il y en a deux.
M. Fortin : Il y en a juste deux?
M. Dubé : Oui.
M. Dubé : Allons-y comme ça, puis on
verra comment ça... comment ça marche.
Le
Président (M. Provençal)
: Moi, j'aurais une suggestion. Je pense, ça
faciliterait notre travail. Je vous inviterais à lire 343 à 352. Et,
après ça, vu qu'on tombe dans les 1110 et suivants...
M. Dubé : O.K., on ferait le bloc de
transition après. Ah! ça, c'est une bonne idée, ça. Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça vous convient, M. le
ministre?
M. Dubé : Oui. Non, c'est une très,
très bonne idée, puis on retomberait dans la limite du 10. Puis ce que je
voudrais faire, si vous me permettez, je vais vous envoyer... Parce que moi, je
l'ai demandé hier soir, là, puis c'est rentré
ce matin, ils ont fait encore un bon travail, j'ai demandé de mettre les
mots-clés à côté de chacun des articles. Alors, je vais vous envoyer une
petite liste, là, de 10 articles, là, des... je vais vous l'envoyer au...
Le Président (M. Provençal)
: À la greffe.
M. Dubé : ...à la commission, vous
allez pouvoir suivre. Ça fait qu'on va dire : On est rendus, je vous donne
l'exemple, 343, on parle de la désignation
des établissements, 344, c'est comment on favorise l'accès. Je pense, ça va nous
aider à avoir la vue globale de ce qu'on est en train de faire.
M. Fortin : ...
M. Dubé : Je viens de le recevoir.
C'est l'équipe de Me Paquin qui l'a fait.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, pendant qu'on va pouvoir la recevoir et la
distribuer, je vous invite à nous faire
lecture des articles. Puis je vais vous les nommer, les articles, pour être sûr
que je n'ai pas oublié la liste qu'on devrait faire dans ce... dans
cette section-là.
M. Dubé : Excellent.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors,
343. M. le ministre.
M. Dubé : Puis vous faites comme d'habitude, vous me dites
s'il y a un amendement, parce que je vais... je vais ajuster. Et on avait
trouvé que ça allait bien quand on faisait le commentaire aussi, hein? C'est ça
que vous m'aviez demandé?
M.
Fortin : Si ça ne vous dérange pas.
M. Dubé : Ah
non! Pas du tout. On y va, 343?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y.
M. Dubé : C'est
beau. Alors... Puis on rappelle aux gens qui nous écoutent, là, on est vraiment
pour l'ensemble des articles qui permettent
aux... par exemple, aux communautés anglophones d'être servies dans leur langue.
En gros, là, les 10 articles qu'on va
parler, c'est de ça dont on parle. Alors : «Le ministre désigne parmi les
établissements reconnus en vertu de l'article 29.1 de la Charte de
la langue française ceux qui sont tenus de rendre accessibles aux personnes d'expression
anglaise les services de santé et les services sociaux en langue anglaise.
«Lorsqu'un
établissement est réputé avoir obtenu une telle reconnaissance à l'égard de
certaines de ses installations, le ministre
peut désigner parmi ces installations celles qui sont tenues de rendre
accessibles aux personnes d'expression anglaise les services de santé et
les services sociaux en langue anglaise.»
Le commentaire :
Cet article prévoit que le ministre désigne des établissements qui sont tenus
de rendre accessibles des services en langue anglaise. Il précise que les
établissements pouvant être ainsi désignés sont ceux qui sont reconnus en vertu
de l'article 29.1 de la Charte de la langue française.
Il précise, à son
deuxième alinéa, une adaptation de cette règle pour les établissements étant
réputés avoir une telle reconnaissance à l'égard de certaines de leurs
installations seulement.
Et j'irais tout de
suite à un nouvel article, qui s'appelle 344...
Le Président (M.
Provençal)
: 341.1,
344.1, qui va être un amendement qui va introduire un nouvel article. Puis, pour faciliter la tâche, on va le placer à
l'écran, donc les gens vont... vous allez pouvoir le lire puis le voir en même
temps.
M.
Fortin : M. le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui?
M.
Fortin : C'est une insertion après
l'article 344?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M.
Fortin : Alors, est-ce qu'on fait
l'article 344?
Le Président (M.
Provençal)
: L'article 344
avait été adopté, M. le député.
M.
Fortin : Ah oui! O.K., vous avez raison.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
344, 345 avaient été adoptés.
M.
Fortin : Vous avez raison, M. le
Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : Bon
point.
M.
Fortin : Comme toujours.
M. Dubé : 344.1 :
Insérer, après 344 :
«344.1. Un
établissement public favorise, compte tenu des ressources, l'accessibilité à
des services de santé et des services
sociaux, dans leur langue, pour les personnes des différentes communautés
ethnoculturelles du Québec ainsi que pour les autochtones, lorsque la
situation l'exige.»
Cet... le
commentaire, cet amendement vise à reconduire les dispositions du paragraphe 7°
de l'article 2 sur... de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux, lesquelles visent à ce que
les établissements favorisent que les services soient offerts dans la
langue des usagers.
Maintenant, je vais
aller à...
Le Président (M.
Provençal)
: 348.
M.
Dubé : 348 : «Santé Québec élabore un programme d'accès aux
services de santé et aux services sociaux en langue anglaise pour les personnes
d'expression anglaise.
«Le
programme doit identifier les services offerts par les établissements qui sont
accessibles en langue anglaise pour ces personnes.
«Santé Québec peut,
avec l'accord d'un établissement privé, indiquer dans le programme d'accès les
services pouvant être fournis en langue anglaise à ses usagers par cet
établissement en vertu d'une entente.
«Ce
programme doit être approuvé par le gouvernement et être révisé — pardon — au
moins tous les cinq ans.»
Le commentaire :
Cet article prévoit qu'un programme d'accès aux services de santé et aux
services sociaux en langue est élaboré par Santé Québec.
Il précise le contenu
de ce programme.
Enfin, il ajoute que
le gouvernement doit approuver ce programme et qu'il doit faire l'objet d'une
révision au moins tous les cinq ans.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Puis je veux
spécifier, simplement, pour les gens qui nous écoutent, que les
articles 348 à 352 font partie du chapitre qui traite vraiment sur la
langue anglaise et les communautés culturelles.
M. Dubé : Oui,
les deux, les deux.
Le Président (M.
Provençal)
: Donc,
tout simplement pour les gens qui nous écoutent.
M. Dubé : Oui,
parce qu'un peu plus tard on parlera des comités...
Le Président (M.
Provençal)
: Exact.
M. Dubé : ...ethnoculturels
aussi, pas juste... Voilà.
Le Président (M.
Provençal)
: 349,
maintenant. M. le ministre.
M. Dubé :
«349. Un comité national, dont la formation est prévue par règlement du
gouvernement, est chargé de donner son avis au gouvernement sur :
«1° la prestation des
services de santé et des services sociaux en langue anglaise;
«2° l'approbation,
l'évaluation et la modification par le gouvernement du programme d'accès
élaboré par Santé Québec conformément à l'article 348.
«Le règlement doit
prévoir la composition de ce comité, ses règles de fonctionnement et de régie
interne, les modalités d'administration de ses affaires ainsi que ses
fonctions, devoirs et pouvoirs.»
Le commentaire :
Cet article prévoit qu'un règlement du gouvernement prévoit la formation d'un
comité national. Il précise également le
rôle de ce comité, soit de donner son avis au gouvernement sur différents
sujets, dont la prestation des services en langue anglaise et
l'approbation par le gouvernement du programme d'accès élaboré par Santé
Québec.
Il
ajoute différents éléments sur lesquels le règlement du gouvernement doit
porter, notamment la composition du comité national et ses règles de
fonctionnement.
• (11 heures) •
Le Président (M.
Provençal)
: Maintenant,
je vais vous inviter à nous faire lecture d'un amendement qui va introduire
l'article 350.1.
M. Dubé : Donc, je vais aller tout de suite à l'amendement,
mais on lira l'article ensemble, comme on fait. Alors...
M.
Fortin : ...M. le Président, 350,
qu'est-ce que vous faites avec?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
est-ce que vous aviez lu le 350?
M.
Fortin : On vient de faire le 349.
M. Dubé : Alors... mais on n'avait pas fait la section.
Donc, il faudrait que je lise avant de faire... Oui, vous avez raison,
on ne l'a pas déjà lu. Je vais y aller au complet. 350 se lit comme suit :
«Des comités
régionaux, dont la formation est prévue par règlement de Santé Québec, sont
institués au sein de Santé Québec et sont chargés :
«1°
de donner leur avis à Santé Québec sur le programme d'accès qu'elle élabore
conformément à l'article 348;
«2° d'évaluer ce
programme d'accès et, le cas échéant, d'y suggérer des modifications.
«Santé
Québec détermine, par règlement, la composition des comités régionaux, leurs
[appels] de candidatures, leurs règles de fonctionnement et de régie
interne, les modalités d'administration de leurs affaires ainsi que leurs
fonctions, devoirs et pouvoirs.»
Je
peux vous lire l'article, là, je ne pense pas que ça modifie la... l'amendement
ne changera pas le contexte, là.
Cet article prévoit qu'un règlement de
Santé Québec prévoie la formation du... de comités régionaux. Il précise
également le rôle de tels comités, dont l'évaluation du programme d'accès
élaboré par Santé Québec dans l'objectif d'y proposer des modifications.
Enfin,
il ajoute différents éléments sur lesquels le règlement de Santé Québec doit
porter, notamment la composition de ses comités et leurs règles de
fonctionnement.
Maintenant,
je vais aller à l'amendement, si vous êtes d'accord. Alors : Ajouter, au
début du deuxième alinéa, «sous réserve de l'article 350.1,» — qu'on
n'a pas vu encore.
Le commentaire :
Cet amendement est en concordance avec l'amendement introduisant
l'article 350.1.
Et, comme on voit à
l'article 350, maintenant qu'on le lirait tel qu'amendé... Il faut
peut-être baisser un petit peu pour qu'on voie le dernier... Oui, d'accord. On
introduit... Je ne sais pas si on a la bonne version ici. Oui. 350... Parce
qu'on commence le... Je ne sais pas si on a le bon...
Le Président (M.
Provençal)
: 350.1?
M. Dubé : Moi,
je suis à 350, mais, dans 350, on fait référence à «sous réserve de
l'article 350.1», à moins que ce soit moi qui n'aie pas le bon dans mes
documents. Je ne crois pas.
Le Président (M.
Provençal)
: Dans
votre 350, quand je le relis, on fait référence à l'article 348...
M. Dubé : Là,
toi, tu as 350.1.
Une voix : 350,
oui, vous avez raison.
M. Dubé : Oui.
Bon, et voilà, vous avez trouvé. Merci. Merci beaucoup.Alors,
l'amendement que je viens de lire à 350
vient rajouter les mots suivants : «sous réserve de l'article 350.1»,
qu'on va voir tout de suite après. Est-ce que ça va, M. le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, oui.
M. Dubé :
O.K., je peux... je peux continuer, c'est bon? O.K. Alors, qu'est-ce que dit
350.1? J'y vais :
«350.1. Un comité régional
se compose d'au moins 7 et d'au plus 11 membres représentatifs des
personnes d'expression anglaise de la région sociosanitaire.
«Le conseil
d'administration de Santé Québec choisit les membres du comité parmi les
candidats énumérés dans les listes établies
par les organismes de promotion des intérêts des personnes d'expression
anglaise identifiées par le comité national formé conformément à
l'article 349.
«Malgré le premier
paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 43, lorsque plus d'un établissement
public se trouve dans la région
sociosanitaire, Santé Québec peut déléguer les pouvoirs visés au deuxième
alinéa à un membre de son personnel affecté à la réalisation de tâches
au sein d'un établissement territorial ou au conseil d'établissement de
celui-ci.»
Le
commentaire : Cet amendement vise à reconduire certaines dispositions de
l'article 108 de la Loi modifiant l'organisation
et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par
l'abolition des agences régionales.
On
continue, 351, maintenant. L'établissement... Il n'y a pas d'amendement? Non,
c'est ça. Alors : «L'établissement public doit, en concertation avec les organismes représentatifs des
communautés ethnoculturelles et les autres établissements de sa région, favoriser
l'accessibilité aux services de santé et aux services sociaux qui soit
respectueuse des caractéristiques de ces communautés ethnoculturelles.»
Le commentaire :
Cet article énonce que l'accessibilité aux services... que l'accessibilité aux
services qui soit respectueuse des communautés culturelles doit être favorisée
par un établissement public. Voilà.
352. Voilà. C'est le
dernier du bloc.
Le Président (M.
Provençal)
: Exact.
M. Dubé :
«352. Un comité national, dont la formation est prévue par règlement du
ministre, est chargé de donner son
avis au ministre sur la prestation des services de santé et des services
sociaux aux personnes issues [de] communautés ethnoculturelles.
«Le règlement doit
prévoir la composition du comité, ses règles de fonctionnement et de régie
interne, les modalités d'administration de ses affaires ainsi que ses
fonctions, devoirs et pouvoirs.»
Le commentaire :
Cet article prévoit qu'un règlement du ministre prévoit la formation d'un
comité national. Il précise également le
rôle de ce comité, soit de donner son avis au ministre sur la prestation des
services aux personnes issues des communautés ethnoculturelles.
Enfin,
il ajoute différents éléments sur lesquels le règlement du ministre doit
porter, notamment la composition de ce comité et ses règles de
fonctionnement.
Alors, ça complète
les articles.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Donc, nous allons revenir à
l'article 343, et... qui est une forme de principe général, là, si je peux
m'exprimer ainsi, et là je vais demander les interventions. M. le député de
Pontiac.
M.
Fortin : Oui, merci. Merci, M. le
Président. Juste, d'entrée de jeu, là, l'article 343, c'est une
reconduction d'un article, ça?
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :
C'est lequel?
M. Dubé : Oui. Le premier alinéa,
puis je ne sais pas si... On ne l'a pas dans nos cahiers, hein, mais je vais vous les donner, là. Le premier alinéa reprend
l'article 508 de la loi sur les services de... la LSSSS, sous réserve d'une
modification, puis peut-être qu'on demandera
à... au besoin, là, si vous avez une question pour Me Paquin, puis
l'article 508, là, prévoit que c'est le gouvernement qui désigne
les établissements.
M. Fortin : O.K. Ça, c'est le premier paragraphe.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin : Le deuxième, lui, il vient d'où?
M. Dubé : 207, de
l'article 207, qui est la fameuse LMRSSS. Puis si je dis quelque chose de
pas correct, M. Desharnais, vous me le direz, là. Alors, c'est... Donc, le
343, pour répondre à votre question, s'inspire de 508 de la LSSSS et de 207 de
la LMRSSS. C'est ça?
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Dubé : O.K.
M. Fortin : O.K. Sur la première partie, là, puis effectivement, là, je
comprends que c'est un article que vous reconduisez,
là, de la LSSSS, je veux quand même prendre le temps de... Juste parce qu'on a
entendu plusieurs interventions de groupes, entre autres, la CHSSN, là,
sur toutes ces questions-là du bloc, là, je veux quand même prendre le temps,
ici, de poser quelques questions peut-être plus générales en lien avec cette
disposition-là.
Est-ce que vous considérez, aujourd'hui, là,
est-ce que vous considérez que les gens d'expression anglaise ont accès à
l'ensemble des services dont ils ont besoin dans le réseau de la santé?
C'est-à-dire, est-ce qu'il y a des situations
où ils n'ont pas accès aux services dont ils ont besoin dans leur langue, en
vertu de nos obligations qui leur sont données à travers les lois
actuelles?
M. Dubé : Bien, je veux faire la...
Je vais me permettre peut-être une précision à votre question : Est-ce que
tous les Québécois ont accès à...
M. Fortin : Non, bien, c'est une bonne question.
M. Dubé : C'est une bonne
question : Est-ce que tous les Québécois, peu importe leurs langues, ont
un accès optimal aux services de santé? La réponse, c'est non.
M. Fortin : Ah! O.K., là, on parle d'accès optimal au réseau de la
santé, là.
M. Dubé : Au réseau de la santé.
M. Fortin : Si vous m'auriez dit oui, on aurait été dans le trouble.
M. Dubé : Non, on aurait été dans le
trouble, puis je n'aurais pas été cohérent avec ce qu'on essaie de faire avec
ce projet de loi là. Mais, je vous dirais, je ne crois pas qu'il y a une
différence entre le traitement qu'on fait aux anglophones ou aux communautés ethnoculturelles.
Est-ce qu'on a amélioré certaines choses? Là, je
pense juste, par exemple, je le donne... avec le comité national qu'on vient de
remettre en place, il y a quoi, à peu près un an, je pense qu'on s'assure qu'on
va avoir la meilleure information de ce comité-là pour nous dire s'il y a des
endroits où... Puis on a vu, par exemple, avec les communautés autochtones, on
a fait des ajustements importants, mais est-ce qu'ils ont accès à ce qui est
engagé par la philosophie gouvernementale?
Je vous dirais : Oui, mais, malheureusement, avec les limitations de
l'état de notre réseau de santé actuel.
• (11 h 10) •
M.
Fortin : O.K. Puis là je vais m'en tenir à juste... parce
que l'article 343 lui-même, là, porte sur la communauté
d'expression anglaise, là. Puis ce n'est pas un commentaire sur les services
qui sont donnés à tout le monde d'autre au Québec, là, puis ce n'est pas non
plus un commentaire sur les gens qui ont eu de la difficulté à avoir des
services en français dans certains
établissements, ce qui est complètement impensable et inacceptable, au Québec.
C'est vraiment un commentaire sur les gens d'expression de langue
anglaise, parce que, l'article 343, il fait référence à eux.
Ma
question, là, c'est : Ici, on vient dire que le ministre désigne parmi
[des établissements reconnus ceux qui sont
tenus de rendre accessibles des services de santé et de services sociaux en
langue anglaise. Est-ce que, selon vous, avec les établissements qui
sont reconnus puis ceux qui sont obligés de rendre accessibles aux personnes de
langue anglaise des services, est-ce que des gens de langue anglaise au Québec
ont accès, de façon générale mais aussi spécifique, là, est-ce qu'ils ont accès
aux services de langue anglaise?
M. Desharnais (Daniel) :
Bien, effectivement, si on regarde, il y a deux choses, à votre question,
il y a la désignation des établissements qui sont tenus, en vertu de la... de
29.1 de la Charte de la langue française, donc c'est ceux qui, spécifiquement,
sont désignés, il y en a plus d'une cinquantaine, publics, plus des
établissements privés, également, qui sont désignés, actuellement. Donc,
effectivement, eux, ils ont une désignation spécifique d'offrir des services dans les deux langues, langue anglaise,
langue française, mais votre question aussi implique l'amendement 344.1,
dans le fond, qui reconduit le paragraphe 7°
de l'article 2 de la LSSSS, qui stipule qu'un établissement public
favorise, compte tenu des ressources et de l'accessibilité à des
services dans la... pour les personnes, dans leur langue, pour les différentes
communautés ethnoculturelles ainsi que les autochtones, lorsque la situation
l'exige.
Donc, les
dispositions actuelles sont reconduites pour que les personnes, lorsque la
santé l'exige, puissent avoir accès à des services dans leur langue. Et là
embarquent, au-delà de la désignation 29.1 de la charte, les services
d'interprétariat qui peuvent être utilisés par les employés du réseau pour
pouvoir s'acquitter de leur obligation légale à cet égard-là.
M.
Fortin : Je vais l'essayer d'une autre
façon, peut-être plus illustrée, là, juste pour qu'on comprenne tous qu'est-ce
qu'on est en train de dire. Ici, là, on vient dire : «Le ministre désigne
parmi les établissements reconnus». Je vais prendre l'exemple de ma région, je
pourrais prendre la vôtre, ça, c'est la même chose, là, mais «le ministre désigne parmi les établissements reconnus en vertu
de l'article [29]», donc, l'établissement reconnu, c'est, par exemple,
le CISSS de l'Outaouais. Le CISSS de
l'Outaouais a une obligation, à travers l'article 29 de la Charte de la
langue française. C'est vrai?
M. Desharnais
(Daniel) : Le CISSS de l'Outaouais a des obligations pour les
installations.
M.
Fortin : Oui, c'est ça.
M. Desharnais (Daniel) :
Pour des installations qui sont énumérées, là, effectivement. Oui.
M.
Fortin : Exact. Alors, pourquoi le
ministre vient désigner, parmi tous ceux qui ont une obligation, ceux qui sont tenus de rendre accessible? Vous
comprenez ce que je veux dire? Si on lit l'article, là, on dirait qu'il y a une
liste. «Le ministre désigne parmi les établissements qui sont reconnus — le
CISSS de l'Outaouais — [...]ceux
qui sont tenus de rendre accessibles aux personnes d'expression anglaise [des]
services». Pouvez-vous me faire la différence entre les deux listes, là, ceux
qui sont en vertu de l'étude de l'article 29.1 puis ceux qui sont choisis
par le ministre, essentiellement?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. En
fait, la Charte de la langue française, elle prévoit l'utilisation de la langue française. Dans certains cas, elle
oblige l'utilisation de la langue française. Dans le cas de certains
établissements reconnus en vertu de l'article 29.1 de cette charte-là,
elle permet l'utilisation d'une autre langue que le français, mais elle
n'oblige pas l'utilisation de cette autre langue là. C'est une faculté.
343, ici, vient
obliger certains de ces établissements qui ont la faculté d'utiliser une autre
langue que le français d'utiliser l'anglais lorsqu'ils sont désignés par le
ministre en vertu de 343.
M.
Fortin : O.K., donc le 29.1, là, c'est
ceux qui peuvent utiliser une langue autre que le français?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président, une langue autre que le français en
plus du français.
M.
Fortin : Oui, bien sûr. Et ça, c'est, par
exemple, le CISSS de l'Outaouais?
M. Paquin
(Mathieu) : Pour certaines de ses installations.
M. Fortin : Pour
certaines installations, mais, après ça, de cette liste-là, le ministre vient
dire quels établissements ou quelles installations, encore là, ou pour
quelles installations ces établissements-là, qui sont dans la première liste de
la Charte de la langue française, eux, sont tenus d'offrir des services de
langue anglaise?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Fortin : O.K. Et donc est-ce que les listes sont les mêmes?
M. Paquin
(Mathieu) : Je l'ignore.
M. Desharnais (Daniel) : Il faudrait
que je croise, mais, d'après moi, oui.
M. Fortin : Il n'y a pas... Le ministre, en ce moment, ou les autres
ministres qui l'ont précédé, là, n'ont pas dit : Moi, je prends cette
liste-là puis je choisis lesquels, là? Tout le monde qui peut l'offrir a
l'obligation de l'offrir?
M. Desharnais (Daniel) : Votre
question est à l'effet, si... Bien, en fait, je vous dirais, il faudrait que
je...
M. Fortin : Est-ce qu'il y a une différence entre les deux listes?
M. Desharnais (Daniel) : Il faudrait
que je croise les deux listes, là, mais je serais vraiment surpris qu'un
établissement reconnu 29.1 pour donner des services autres... dans une autre
langue que le français, parce que ça peut arriver, des fois, que... pour Santa
Cabrini, ce soit l'italien... donc ça me surprendrait qu'il y ait une
différence entre celles qui ont une obligation du ministre par rapport à celles
qui sont reconnues 29.1.
M. Fortin : O.K. Est-ce qu'on peut nous les procurer ou nous les
envoyer, ces listes-là? Tu sais, vous avez parlé
de Santa Cabrini, là, ma question, en fait, c'est : Est-ce que ça change
avec le temps? Santa Cabrini, qui est un... j'imagine, qui est dans la première liste des établissements, qui peut
offrir des services de langue autre que le français, donc l'italien, dans ce cas-ci, là, pour utiliser
votre exemple, c'est une reconnaissance qui date de longtemps, ça, j'imagine.
Est-ce qu'avec les changements
démographiques, au Québec, il y a eu des changements sur ces listes-là ou
est-ce que ça reste statu quo depuis des années et des années?
M.
Dubé : Bien, moi, ce que je suggère, c'est qu'on va
regarder qu'est-ce qui est disponible publiquement. Il y a peut-être
des... sur l'Internet ou...
M. Desharnais (Daniel) : C'est sur
Québec.ca.
M. Fortin : O.K.
M. Dubé : O.K. Bon, bien, voilà.
M. Fortin : Est-ce que vous avez eu des représentations, par exemple,
de régions ou d'établissements qui disent :
Ça ne fonctionne pas de façon optimale en ce moment? C'est-à-dire, tu sais,
l'exemple dans ma région, là, c'est l'installation
à Shawville, l'hôpital à Shawville, l'hôpital à Wakefield, eux peuvent offrir
des services en langue anglaise.
M. Dubé : En anglais, oui.
M. Fortin : La question qui se pose, c'est : O.K., mais on
régionalise beaucoup des services, ces jours-ci, et à tort ou à raison, là, il peut y avoir du bon, il peut y avoir du moins
bon, est-ce que les hôpitaux régionaux devraient avoir cette même
possibilité-là? Est-ce qu'il y a des représentations qui vous ont été faites de
cet ordre-là?
M. Dubé : Je ne pense pas, non.
M. Fortin : Parce que le même patient qui y va pour sa première
consultation de «je ne file pas», qui se présente soit à l'urgence ou qui va
voir un médecin à l'hôpital de Shawville, bien, éventuellement, quand il va à l'hôpital régional parce que le «je ne file pas»
est devenu «tu as le cancer de x», bien là, il n'a plus accès aux services
de langue... en langue anglaise. Alors, je me demande si vous avez eu des
représentations comme celles-là.
M. Desharnais (Daniel) : Moi,
personnellement, je n'ai pas eu de représentation pour... Votre question, c'est
sur... pour qu'il y ait d'autres établissements désignés par le ministre ou
reconnus en fonction de 29.1?
M. Fortin : Oui.
M. Desharnais (Daniel) : Je n'ai pas
eu de représentation à cet égard-là.
M. Fortin : Puis il n'y en a pas eu d'ajouté ou d'enlevé, là, à votre
connaissance, M. le ministre, depuis que vous êtes là ou dans les dernières
années, là, selon vous?
M.
Dubé : Non, mais la seule chose... c'est pour ça que,
tout à l'heure, quand on a lu l'ensemble des articles, là... Puis vous me faites penser à quelque chose, c'est
que c'est pour ça, je pense, qu'on a voulu mettre la notion d'interprète
dans la loi, ce qui n'était pas là avant.
M. Fortin : O.K.
M.
Dubé : Parce que, pour prendre votre cas, vous avez eu un premier
service à Shawville puis que vous voulez aller, je ne sais pas, là, à Gatineau,
je pense que vous seriez capable de l'avoir en langue anglaise, mais, si jamais
il y avait un...
M.
Fortin : Mais il n'y a pas d'obligation,
encore là.
M. Dubé : Mais
il n'y a pas d'obligation. Maintenant, il va y avoir l'obligation au niveau de
l'interprète, ce qui est...
M.
Fortin : O.K. On y arrivera, j'imagine,
à...
M. Dubé : C'est
ça. Mais c'est pour ça que je vous le dis, parce que je pense que 344.1, un peu
ce que M. Desharnais vous a dit, il vient clarifier cette situation-là.
M.
Fortin : O.K.
M. Dubé : Ça
va?
M.
Fortin : Regardons la...
M. Dubé : Ça
fait qu'on est toujours dans 343. Là, on a réglé le premier alinéa, oui? O.K.
M. Fortin : Oui.
Là, je regarde juste le deuxième, là, rapidement, donnez-moi une petite
seconde, là, avec le 207, que vous aviez tantôt mentionné, parce qu'il n'est
pas exactement pareil. Là, je veux m'assurer qu'on dit la même chose, si
c'est votre intention.
O.K. Dans le fond,
là, si je comprends bien la différence entre le premier alinéa puis le
deuxième, c'est juste la question des installations?
• (11 h 20) •
M. Desharnais
(Daniel) : Pardon? Excusez-moi.
M. Fortin : Est-ce
que la différence entre le premier alinéa du 343 et le deuxième alinéa du 343,
c'est uniquement la question des installations?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. La réponse est oui.
M.
Fortin : O.K. On a changé la façon que
c'est écrit, là, par rapport au 207. O.K. On a changé la façon que c'est écrit,
mais ça me semble être... l'esprit me semble conforme à la chose, là.
Peut-être
une question. On a vu, plus tôt, là, dans les articles... c'était au début du
projet de loi, là, excusez-moi si ma mémoire me... fait fausse route,
peut-être, là, mais on a vu les dispositions, qu'est-ce qui arrive si, par
exemple, Santé Québec décide de fusionner des établissements. Puis, dans le
projet de loi, dans la LMRSSS, là, il y avait des dispositions, c'est-à-dire
que c'est la reconduction de... la désignation pour les établissements bilingues
ou qui ont la possibilité d'offrir les
services de langue anglaise était reconduite. Est-ce qu'on a besoin de la même
reconduction dans la possibilité où Santé Québec décide de fusionner des
établissements?
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais
ou Me Paquin.
M. Desharnais
(Daniel) : Me Paquin, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président. En
fait, ça va être l'article 1111 qui va traiter de cette question-là, et,
sans dévoiler nos punchs, la reconnaissance va se rattacher à l'installation,
donc à la brique et au mortier, de sorte que, sans égard aux
réorganisations de Santé Québec, la reconnaissance va demeurer.
M.
Fortin : O.K. Puis sans dévoiler votre
punch, toutes les installations... par exemple, un établissement qui est
reconnu avoir la désignation pour toutes ses installations, bien, toutes les
installations fusionnées avec un autre établissement, là, dans cette circonstance-ci,
garderaient leur... elles ne sont pas... elles ne sont pas obligées d'être identifiées déjà comme installations, comme
l'hôpital de Shawville ou l'hôpital de Wakefield, si c'est l'établissement qui
a la désignation, toutes ses installations l'ont aussi?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Ce serait la conclusion attendue de la lecture de
l'article 1111.
M. Fortin : Conclusion attendue. D'accord.
M.
Dubé : Ça répond?
M. Fortin : Bien,
j'essaie de ne pas assumer, parce qu'il y a une expression, justement, en
anglais, qui n'est pas très polie, à ce niveau-là.
M. Dubé : Oui,
oui, voilà. On la connaît tous.
M.
Fortin : Mais «attendue», c'est un peu
proche d'«assumée», mais je vais me rallier à l'explication, qu'on regardera en
détail à 1111.
Le Président (M.
Provençal)
: Vous
avez encore... vous avez toujours le droit d'avoir une certaine réserve. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 343?
M.
Fortin : Est-ce que c'est... Juste une
dernière chose : Est-ce que c'est un processus, la désignation du ministre, là? Est-ce que c'est un processus qui
est revu après un certain temps ou c'est juste : vous avez une
désignation, puis, à moins qu'il y ait quelque chose qui ressort, la
désignation reste? Il n'y a pas de processus de : on revoit ça aux cinq
ans, ou on revoit ça aux 10 ans, ou on revoit ça... Non, ça reste?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui. En fait, depuis l'adoption de la LMRSSS, parce que, ça,
ça découle de la LMRSSS, qui venait fusionner des établissements, je n'ai pas
eu connaissance qu'il y a eu un processus où est-ce qu'il y avait une
reconnaissance 29.1 en fonction de la charte et que le ministre désignait
un établissement supplémentaire.
M.
Fortin : O.K.
M. Dubé : Par contre, moi, ce que je dirais... le fait,
maintenant, qu'on clarifie, dans le comité national qui va nous faire des
recommandations à tous les... bien, recommandations régulières, mais... S'il y
avait des changements, ce qu'on appelle au comité d'accès... c'est quoi
le nom, au...
M. Desharnais
(Daniel) : Au programme d'accès.
M. Dubé : ...au
programme d'accès, bien, à ce moment-là, si ce comité-là faisait des
recommandations, il pourrait y avoir des changements, mais on veut que ça
vienne de la base, à ce moment-là. Ça va?
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Ça va, sur le 343, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 343 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant,
l'article 344, comme tel, avait été adopté le 3 octobre. Maintenant, on va projeter à l'écran l'amendement qui
introduit l'article 344.1, qui clarifie une notion d'interprète. Alors,
commentaires sur le 344.1?
M.
Fortin : Oui. Bien, d'abord, peut-être
essayer de comprendre la notion que le ministre a amenée tantôt, de la... si
j'ai bien compris, le terme qu'il a utilisé, là, de la traduction. Pouvez-vous
m'expliquer ce que...
M. Dubé : Vous
voulez dire de l'interprète, là?
M.
Fortin : Oui, ah! interprète, oui, c'est
ça que vous avez dit, là. C'était bien à 344.1, ça?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, en fait...
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y,
M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : Merci. En fait, c'est que, parmi les services qui sont
offerts aux professionnels de la santé qui donnent des services de santé,
compte tenu des obligations légales, il y a des services d'interprétariat qui
sont disponibles pour le personnel du réseau au besoin, si, admettons, il y
avait quelqu'un qui parle une autre langue que
le français, que ce soit l'anglais, l'espagnol ou l'italien. Pour assurer une
communication entre l'usager qui a besoin de recevoir des services de santé, on
s'assure qu'on puisse donner accès aux professionnels de la santé à une banque
d'interprétariat.
Si vous avez
fréquenté des hôpitaux, des fois, ça va arriver qu'à l'«intercom», des fois, on
cherche quelqu'un qui parle une certaine langue pour pouvoir donner le
service. Bien, tout ça, c'est pour s'acquitter des obligations légales qui sont
prévues présentement à la LSSSS, qui sont reconduites dans le projet de loi.
M.
Fortin : O.K. Bien, qui sont reconduites à
travers l'article 344.1...
M. Desharnais (Daniel) : Exact.
M.
Fortin : ...qui n'était pas dans le projet de loi initial,
là. Là, vous venez le rajouter, mais vous n'aviez pas... quand vous avez
écrit le projet de loi, vous ne l'aviez pas mis, là. O.K.
M. Dubé : Je pense qu'on a vu...
puis je vais vous dire, avec ce qui a été mis en place par l'équipe de
M. Desharnais aussi au niveau des autochtones, je pense que... nous ont
montré comment c'était important, justement, d'avoir cette interprétation-là,
au besoin, avec... Comment on appelle, du côté des autochtones, là, toute la
question des comités? Des navigateurs, etc. Je pense qu'à la suite... Bien, en
tout cas, je pense qu'on a beaucoup avancé,
du côté autochtone, dans ça. Ça fait que je pense que la notion d'interprète...
de la mettre dans la loi, bien que c'était dans le mode d'opération
d'offrir l'interprète, bien là, je pense que de le mettre dans la loi, on
trouvait que c'était important de le faire.
M. Fortin : Mais c'était déjà dans la loi, c'était dans la LMRSSS, non?
Est-ce que je me trompe?
M. Dubé : Mais pas avec la même
obligation. Est-ce que je me trompe?
M. Desharnais (Daniel) : Non,
c'était dans la LSSSS.
M. Dubé : C'était dans la LSSSS.
M. Fortin : Pouvez-vous nous dire l'article en question?
M. Dubé : Je pense que c'est
l'article 2 de la loi.
M. Fortin : 2 de la LSSSS.
M. Dubé : Oui, mais il me semble que
j'avais compris que ce n'était pas la même obligation.
M. Desharnais (Daniel) : 2,
paragraphe 7°.
Le Président (M. Provençal)
: Dans le commentaire, on parle,
reconduire les dispositions du paragraphe 7° de l'article 2 de la loi sur
les...
M. Dubé : C'est parce que je me suis
mêlé avec quelque chose d'autre, parce que je pensais que c'était un ajout. O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, le commentaire spécifie d'où
vient le 344.1.
M. Dubé : Je pensais qu'il y avait
eu un changement dans le «doit» versus...
M. Desharnais (Daniel) : On
reconduit.
M. Dubé : On reconduit, O.K. Alors,
tant mieux, mais on ne l'avait pas dans la version initiale du projet de loi,
c'est ça que le député vient de demander. Effectivement, on l'a ajouté. O.K.
M. Fortin : O.K. Puis il y a-tu une représentation qui vous a été faite
en cours de route pour que vous veniez l'ajouter aujourd'hui?
M. Desharnais (Daniel) : Je pense
qu'il y avait eu des représentations de votre part à cet égard-là.
M.
Fortin : Oui, O.K. Oui, entre autres, mais je pense que
c'est la CHSSN aussi, il me semble, qui avait amené le point, là, si je
ne me trompe pas.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
possiblement. Oui.
M. Fortin :
O.K. Puis, en fait, vous venez
ajouter, ce qui est une bonne chose, là, par rapport au texte, au texte de la LSSSS, «les communautés autochtones», ce qui
est une bonne affaire. Est-ce que, dans votre définition de «communauté ethnoculturelle»,
là, qui... j'imagine, c'est une évolution de la définition de communauté
culturelle qui est à la LSSSS, là, je ne vois rien d'autre que ça, là, mais
est-ce que ça inclut la langue anglaise, ça?
Des voix : ...
M.
Desharnais (Daniel) : Ça inclut toutes les langues, qu'on me siffle à
l'oreille, là.
M.
Fortin : D'accord. O.K. Le service
d'interprétation auquel vous faites référence, là, il est disponible uniquement dans les établissements qui ont... Puis
disons que je mets les langues autochtones de côté, là, pour l'instant,
là, mais j'imagine qu'à Santa Cabrini, il y a un service en italien. J'imagine
que, je ne le sais pas, moi, à Shawville, il y a un service en anglais, là.
• (11 h 30) •
M. Desharnais
(Daniel) : En fait, il y a une orientation gouvernementale précise à
cet égard-là. Il y a une banque d'interprètes disponibles pour les
établissements. Présentement, on est dans la bonification, je vous dirais, bien
honnêtement, là, on est dans la bonification de la banque d'interprètes.
En fait, ce que fait
la banque d'interprètes, c'est que vous allez avoir deux établissements
gestionnaires de la banque d'interprètes, un pour l'Est, un pour l'Ouest. Et
ces établissements-là sont chargés de, justement, administrer la banque d'interprètes
et la rendre disponible pour les établissements du réseau, mais il n'y a pas
d'interprète dans chacun des établissements, dans chacune des installations.
Mais on veut que, si un professionnel de la santé... dans une installation au
Québec, sur le territoire, puisse avoir accès, que ce soit à distance ou sur
place, à un interprète.
M.
Fortin : O.K. Est-ce que c'est surtout
fait à distance? J'ose croire.
M. Desharnais
(Daniel) : Je vous dirais que oui, c'est surtout fait à distance.
M.
Fortin : O.K. Puis j'imagine que, pour la
langue anglaise, c'est surtout fait, comment dire, sur le tas, là, et non à
travers la banque d'interprètes, c'est-à-dire, on va demander s'il n'y a pas
une infirmière, ou une préposée, ou quelqu'un qui travaille autour, là, qui
peut nous aider, plutôt que...
M. Desharnais (Daniel) : Ça m'est arrivé de
fréquenter le réseau de la santé et services sociaux et d'entendre : On a
besoin de quelqu'un qui parle portugais, mais oui, on peut présumer que c'est
plus facile de trouver quelqu'un qui parle en anglais dans un
établissement au Québec.
M.
Fortin : O.K. est-ce que... Je vais vous
le dire... je vais vous le poser comme ça : la différence entre 343 puis 343.1, là... 343 vient dire... 344.1... 343
vient dire qu'il y a des établissements qui peuvent offrir le service en langue
anglaise. J'ai bien compris qu'ils doivent l'offrir?
M. Desharnais
(Daniel) : ...
M.
Fortin : O.K. Tous les autres peuvent
l'offrir, comme ils peuvent l'offrir dans toutes les autres langues à travers
un service d'interprètes.
M. Desharnais (Daniel) : Tous les autres ont
l'obligation de donner les services dans la langue de l'usager lorsque
la santé l'exige, lorsque la situation l'exige.
M. Fortin : O.K.
Pouvez-vous faire une petite définition rapide de «lorsque la situation
l'exige»? Un autochtone qui se pointe, quelqu'un issu des Premières
Nations, là, qui se pointe à, je ne sais pas, moi, au Jewish, là, et qui parle
sa langue autochtone et juste sa langue autochtone.
M. Desharnais (Daniel) : Je vous dirais que
l'article est large. On parle de services de santé et services sociaux. Donc,
du moment qu'un professionnel de la santé doit communiquer convenablement dans
la langue de l'usager pour lui donner une prestation de service, elle
doit s'assurer qu'elle donne le service dans la langue de l'usager. Elle doit
faire le nécessaire pour donner le service dans la langue de l'usager. On parle
de services de santé et de services sociaux qui exigent une communication entre
deux personnes.
M. Fortin : Non,
bien, effectivement, parce qu'on parle de santé, c'est un petit peu plus
nécessaire, peut-être, que dans certains autres secteurs de
l'administration gouvernementale, là. Les gens doivent comprendre ce qui leur est dit et ce que ça veut dire pour
l'administration de... prescription de médicaments, autres, des soins qu'ils
doivent prendre d'eux-mêmes. Alors, d'avoir cette communication-là qui
est comprise par l'usager est incontournable, là. Il y a des situations...
Une voix :
...
M.
Fortin : Non, non, allez-y, si vous voulez.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. Je
céderais la parole au député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Desharnais
(Daniel) : J'aurais juste peut-être une précision sur les services
d'interprétariat.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y, M. Desharnais.
M.
Desharnais (Daniel) : On m'indique aussi que les établissements, pour
s'acquitter de leur obligation légale, font affaire avec des fournisseurs
privés. Si, admettons, à la banque d'interprètes, il n'y a pas de
disponibilité, bien, il y a des fournisseurs privés aussi qui peuvent... qui
peuvent être utilisés.
M.
Fortin : Les banques font ça en ce moment?
M. Desharnais (Daniel) : Pas les banques. Les
établissements contractent directement avec un fournisseur privé.
M.
Fortin : O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Merci beaucoup. Dans votre... M. Desharnais, dans
votre réponse précédente, là, vous parliez
d'obligation, vous parliez d'exiger. Par contre, ce n'est pas nécessairement ça
qu'on lit, là. On lit plutôt «favorise», «lorsque la situation l'exige», mais on le favorise. Donc, il n'y a pas
une... il n'y a pas quand même une grande distinction entre ce que vous dites, là, l'obligation puis
l'exigence, puis le mot «favoriser», en plus compte tenu des ressources, là?
Des voix :
...
M. Desharnais
(Daniel) : En fait, quand j'ai parlé de l'obligation, c'était à 343.
Le Président (M.
Provençal)
: Pour la
langue anglaise.
M. Desharnais
(Daniel) : Pour la langue anglaise. Ici, l'établissement public «favorise»,
effectivement, puis c'est la reprise du libellé de la LSSSS. Donc, oui,
effectivement, «favorise».
M. Cliche-Rivard : Ça fait que l'obligation,
elle existe à 343 pour ceux qui sont désignés services anglophones?
M. Desharnais
(Daniel) : Exactement.
M.
Cliche-Rivard : Mais il n'y a pas d'obligation de service dans une
autre langue à 344.1?
M. Desharnais
(Daniel) : Ce n'est pas une obligation, effectivement.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Puis ça, c'est...
M. Desharnais (Daniel) :
Ce n'était pas ce qui était prévu dans la LSSSS non plus, si je ne me trompe
pas.
M.
Cliche-Rivard : Ça, c'est conforme, oui, c'est ça?
M. Desharnais
(Daniel) : Exactement.
M.
Cliche-Rivard : C'est exactement ce qu'on a déjà?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, exact.
M.
Cliche-Rivard : Ça fait qu'une personne qui veut recevoir ces soins-là
en anglais doit se diriger, s'il veut en être certain... si elle veut en être
certaine, elle se dirige vers les établissements de 343?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, elle peut faire ça, mais je vous dirais que,
généralement, les professionnels de l'établissement vont faire en sorte, si on
parle de langue anglaise, là, vont faire en sorte de pouvoir communiquer avec
la personne, pas la rediriger vers un établissement qui aurait une désignation
29.1, là.
M.
Cliche-Rivard : Mais vous l'avez dit aussi tout à l'heure, là, quand
la situation l'exige puis quand il va falloir
faire une décision, là, sur un consentement de soin, là il va y avoir
l'obligation que la personne puisse exercer son consentement, il faut
qu'elle comprenne.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, je veux dire, là, on
va dans les droits fondamentaux de la personne. Effectivement, si on va toucher des droits fondamentaux de la personne
pour un consentement à des soins, il va falloir s'assurer qu'elle est...
qu'elle consent dans... puis qu'elle comprenne à quoi elle consent.
M.
Cliche-Rivard : Puis ça, c'est les dispositions minimales, plutôt, du
Code civil qui vont... qui vont le prévoir, plus que 344.1?
Des voix : ...
M.
Desharnais (Daniel) : On m'indique qu'effectivement c'est le Code
civil.
M. Cliche-Rivard : O.K. Il y avait aussi la
Commission des droits de la personne qui soumettait que, justement, là, les termes «communautés ethnoculturelles»
pourraient être remplacés par «minorités racisées», «minorités ethniques»
et «autochtones» au sens de l'article 1
de la Loi de l'accès à l'égalité en emploi dans les organismes publics. Ça
semblait être plutôt la nouvelle formulation, là, choisie par le
législateur. Est-ce que ça a été étudié, cette demande-là, de la Commission des
droits de la personne?
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, aussi récemment que l'an
dernier, lorsqu'on a fait les modifications
à la Loi sur la protection de la
jeunesse, le terme qui avait été
retenu était «communautés ethnoculturelles». Donc, par cohérence avec le
corpus, c'est la même chose qu'on fait ici.
M.
Cliche-Rivard : Mais on a un corpus qui dit aussi autre chose, donc
j'essaie juste de bien comprendre. Là, vous
dites, par cohérence avec quel corpus ou... Là, moi, je vois l'article 1
de la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi qui parle plutôt de «minorités racisées», «minorités ethniques» et
«autochtones». Puis informez-moi ou corrigez-moi, là, mais c'est une
revendication de la Commission des droits de la personne.
M. Paquin
(Mathieu) : Donnez-moi 30 secondes pour faire une vérification,
M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y. Parce que, si vous avez besoin d'une pause, on peut prendre une pause,
maître.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : ...Me Paquin, on me dit que c'est pages 17, 18 du mémoire de la
commission, donc, si ça peut aider.
M. Dubé : ...temps
de faire la recherche, pas de problème. On prendrait une petite pause.
Le Président (M.
Provençal)
: On va
prendre une pause, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
11 h 39)
(Reprise à 11 h 43)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
reprenons nos travaux. Alors, il y a eu consultation de la part des légistes suite au questionnement qui a été soulevé
par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Alors, est-ce que je cède la parole à M. Desharnais ou à
monsieur... Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Alors, après vérification,
l'expression «personnes racisées» n'apparaît pas dans le corpus. Alors, c'est
pour ça que ça prend un certain temps à la trouver, elle n'y est pas. Il peut être question de minorité visible, ou de race, ou
de couleur de peau dans la loi sur l'égalité en emploi. Il faut savoir que
ce sont des expressions qui ont été utilisées dans un contexte particulier, qui
n'est pas le même que celui où on se trouve
ici, dans une loi de 2004. Alors, comme j'expliquais précédemment, M. le Président, l'expression «communautés ethnoculturelles» est celle qui a été retenue en 2022 dans la Loi sur la protection de
la jeunesse. Donc, on essaie de garder la cohérence avec nos précédents
les plus récents en la matière.
M. Desharnais
(Daniel) : ...je pourrais compléter aussi.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y, M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : Et la recommandation comme telle n'avait pas été retenue
parce qu'on considérait que c'était
limitatif dans le contexte, puisqu'on parle ici de pouvoir communiquer avec une
personne. Donc, «minorités...» Une personne pourrait ne pas être racisée
et parler une autre langue que le français.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Cliche-Rivard : J'entends. Je pense que
c'est pour ça que la commission avait prévu trois cas, là : personnes
racisées, culturelles et autochtones, là. Je
pense que la commission ne visait pas à exclure personne, ce serait vraiment
contre l'intention de la commission.
Je
vais vous laisser là-dessus, puis le gouvernement prend ses décisions, là, mais
le mémoire dit : «L'expression "communautés
ethnoculturelles" a remplacé les termes "communautés
culturelles". Toutefois, ces deux expressions sont désuètes, et la
commission a mentionné ceci à plusieurs reprises.»
Donc, je le resouligne au législateur, je ne
m'attarderai pas davantage, mais je pense que, quand même, c'est important de rappeler que la commission des droits
de la personne et de la jeunesse nous dit que l'expression du corpus est
désuète.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement qui introduit l'article 344.1? M. le député de
Pontiac.
M. Fortin : Oui. On vient parler de... en fait, les premiers mots de
l'article, là : Un établissement public favorise l'accessibilité aux
services, dans leur langue, pour les personnes... Mais là j'arrête là. Étant
donné la grande, grande proximité, disons, ou
le passage relativement fréquent d'un usager entre les établissements publics
et les établissements privés ces
jours-ci, est-ce que... est-ce que la même opportunité est offerte, par
exemple, aux établissements privés?
C'est-à-dire, si un usager est dirigé par, je ne sais pas, moi, son travailleur
social vers un CHSLD privé, conventionné ou non, là, un CHSLD privé avec
lequel fait affaire l'État, est-ce que cet établissement-là a la même
obligation ou la même favorisation, j'ose dire, là, de l'accessibilité aux
services dans la langue de l'usager?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous répondre, Me Paquin?
M. Desharnais (Daniel) : Je peux...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, vous pouvez y aller,
M. Desharnais.
M.
Desharnais (Daniel) : En fait, oui, vous avez raison. Puis ça, ça
concernerait plus les dispositions à 348 sur les programmes d'accès aux
services en langue anglaise.
M. Fortin : Oui, effectivement. Les établissements privés, là, sont
inclus dans les programmes d'accès, mais ils ont la même obligation de
favoriser l'accessibilité, dans leur langue, à ces services-là. Donc, par
exemple, là, je ne sais pas, moi, quelqu'un
qui est au... Puis, dans les CHSLD, là, les gens, ça peut arriver avec un
certain... un certain âge, certaines maladies, on perd la langue qui
n'est pas notre langue première avec le temps. Alors, un CHSLD qui aurait
quelqu'un qui, par exemple, ne parlerait que l'italien, là... je ne sais pas,
ça pourrait être n'importe quelle langue, mais
doit, lui aussi, favoriser l'accessibilité, pour cet usager-là, à des services
dans sa langue? Voulez-vous que je répète?
M.
Desharnais (Daniel) : ...question, mais effectivement, tel que libellé
actuellement, on parle des établissements publics comme tels, mais je peux
présumer que, dans la prestation de services, les établissements privés vont
sentir le même besoin de pouvoir communiquer avec la personne.
M.
Fortin : Est-ce que... Est-ce qu'ils ont accès, eux aussi,
à cette banque d'interprètes là? Un CHSLD privé, par exemple, là,
conventionné, ils ont accès à la banque d'interprètes du gouvernement?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, ils
pourraient avoir accès à la banque d'interprètes.
M.
Fortin : O.K. Donc, ils n'ont pas de frais supplémentaires
ou quoi que ce soit, là, c'est un service qui est offert par l'État au
CHSLD.
M. Desharnais (Daniel) : À moins
qu'ils décident de contracter avec une entreprise privée, là...
M. Fortin : Ça,
c'est leur choix.
M. Desharnais (Daniel) : ...ce qui
pourrait arriver, c'est leur choix. Mais, non, je ne vois pas... s'ils passent
par la banque d'interprètes, je ne vois pas... Mais là il faudrait que je
vérifie si... Là, je n'ai pas le détail de comment fonctionne la banque
d'interprètes, s'il y a une certaine facturation qui se fait entre
établissements, parce que ça peut arriver,
des fois, là, que... Mais je ne croirais... je ne croirais pas, là, je pense
que... je pense que c'est financé par le ministère, mais, non, je pense
qu'ils ont le... ils ont le même accès.
M. Fortin : Bien, de toute façon, il nous reste, quoi, une dizaine
d'articles, là, dans le bloc. Je suis certain qu'on
ne les passera pas en 12 minutes. Donc, si vous voulez trouver la réponse
à ça, ce serait apprécié, pendant l'heure du lunch, là, mais... Puis,
quand vous... comme... J'ai utilisé l'exemple des CHSLD privés, là, mais
j'imagine que ça s'applique pour les ressources intermédiaires, l'ensemble des
ressources afférentes au réseau, là, disons.
M. Desharnais (Daniel) : J'ai fait
la... J'ai fait la vérification, puis rien... rien n'est chargé.
M. Fortin : O.K. Ça
va, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement qui introduit
l'article 344.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement introduisant l'article 344.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Donc, le
nouvel article 344.1 est donc adopté. Je nous rappelle que 345, 346 et 347
avaient été traités. Ça nous amène donc à 348.
M. Fortin : ...M.
le Président, avant de commencer l'étude de 348, que le ministre a déjà
introduit, là... mais 344.1, là, c'était un article qui apparaissait
dans la LSSSS, qui n'était plus dans le projet de loi. Il y a eu des
représentations pour le faire ajouter. Y
a-tu... Pour le faire... Pour le ramener, disons. Est-ce qu'il y a d'autres
articles comme ça, concernant l'accessibilité, dans leur langue, aux
services de santé et de services sociaux, qui ont été retirés de... qui étaient
dans la LSSSS ou la LMRSSS et qui ne sont pas dans le projet de loi? Y en a-tu
d'autres, des articles, où vous avez fait un choix,
là, de dire : On ne le mettra pas dans le projet de loi n° 15? Parce
que, là, c'est correct, là, on traite tous les articles qui sont devant
nous puis on le fait un à la fois, mais y en a-tu d'autres que vous avez
choisis, comme celui-là, là, de ne simplement pas représenter ou reconduire?
• (11 h 50) •
M. Desharnais (Daniel) : Il faudrait vraiment que
je fasse la vérification pour vous revenir, pour vous donner une réponse
sûre, sûre, sûre là-dessus. Je pourrais faire la vérification sur l'heure du
dîner puis vous revenir.
M.
Fortin : O.K.
M. Desharnais
(Daniel) : Juste une précision à votre question précédente, quand j'ai
dit : Rien n'est payé. En fait, tous les établissements assument le frais
de l'interprète comme tel, mais ils font... Donc, c'est le même régime qui s'applique... qui s'applique à tout le
monde, là, c'est juste que j'avais mal compris la réponse qu'on m'avait
envoyée.
M.
Fortin : Mais vous voulez dire que c'est
les établissements qui paient et personne d'autre, là?
M. Desharnais
(Daniel) : Non, c'est ça, exactement.
M. Fortin : À la
fin de la journée, il y a juste les établissements publics qui paient le
service d'interprète du privé ou d'ailleurs.
M. Desharnais (Daniel) : C'est : il y a une
banque d'interprètes, puis ceux qui utilisent la banque d'interprètes paient le service comme tel. Si c'est un
établissement privé ou public, c'est le même... c'est le même... la même chose
qui s'applique.
M. Fortin : O.K.
Là, je ne suis pas... je ne suis plus sûr je vous comprends. Je m'excuse, là.
Si c'est un... c'est un CHSLD privé qui dit : J'aimerais avoir
accès à la banque d'interprètes...
M. Desharnais
(Daniel) : Que ce soit...
M.
Fortin : ...c'est le CHSLD privé qui paie à la fin de la
journée?
M. Desharnais
(Daniel) : Exactement.
M.
Fortin : O.K.
M. Desharnais
(Daniel) : Mais le... si c'est un établissement public qui prend la
banque d'interprètes, il paie le même frais aussi.
M.
Fortin : C'est le même prix pour...
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, effectivement.
M.
Fortin : ...parce que c'est négocié par le
public, mais c'est disponible pour tout le monde, mais c'est aux frais de...
M. Desharnais (Daniel) : C'est : la banque
est gérée... la banque est gérée par certains établissements. Il y a... Il y a
des... Les établissements qui ont besoin d'avoir recours à la banque, que ce
soit privé ou public, paient le service.
M. Fortin : D'accord,
mais un usager... ça veut dire qu'un usager qui a besoin d'un service
d'interprétation, qui est envoyé, là... le réseau public lui dit : Je te
trouve une place dans un CHSLD privé, là, c'est le CHSLD privé qui prend sur
lui cette dépense additionnelle là.
M. Desharnais (Daniel) : C'est
une dépense qui est assumée autant par les services publics que privés,
effectivement.
M.
Fortin : O.K. Mais il n'y a pas de
compensation de l'État pour cette dépense additionnelle pour cet usager-là.
M. Desharnais
(Daniel) : Il n'y a pas de compensation de l'État, non, il n'y a pas
de compensation de l'État. C'est... Ça fait
partie du... Les établissements, quand ils font leurs budgets, il faut qu'ils
tiennent en compte des besoins d'interprétariat. Il y a des évaluations qui
sont faites quand... selon les clientèles qu'ils ont à desservir.
M.
Fortin : O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions,
maintenant, sur l'article 348?
M. Dubé : Peut-être
une chose que je pourrai faire, parce que c'est un article assez important,
là... ce qu'on appelle les programmes
d'accès. Puis, peut-être, je demanderais à M. Desharnais juste de vous
donner l'introduction de... des... de ce qui a été fait dans la dernière année
pour mettre à jour les programmes d'accès. J'en parlais tout à l'heure, là.
Je ne sais pas, Daniel, si... Non seulement on a renouvelé les conseils... on
va l'appeler les comités...
M. Desharnais
(Daniel) : Les comités régionaux.
M. Dubé : ...les
comités...
M. Desharnais
(Daniel) : Le comité national...
M. Dubé : ...le
comité national... Mais, peut-être, juste avant qu'on se laisse pour le lunch,
là, peut-être dire qu'est-ce qui s'est fait comme travail, avant qu'on rentre
dans 348.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui. Bien, en fait, découlant de l'adoption de la LMRSSS en
2015, il y a eu un processus pour mettre à jour les programmes d'accès
puisqu'il y avait une reconfiguration du réseau qui découlait de la dernière
réforme. Donc, ce processus-là fait en sorte que, bien, selon les obligations
légales, les établissements doivent faire
des programmes d'accès aux services en langue anglaise. Donc, il y a un
processus qui a été fait, qui est fait à partir d'un guide, guide d'élaboration
du programme d'accès, donc, selon certains paramètres. Et, du moment qu'il y a
l'évaluation, qui est faite par les
établissements, des services qu'ils doivent donner en langue anglaise, selon
différents paramètres, ces... leur
programme d'accès est soumis à la consultation des comités régionaux en langue
anglaise, et, par la suite, le comité national fait un avis au ministre
sur les comités régionaux.
M. Dubé : Et
ça, ça s'est fait au printemps...
M. Desharnais
(Daniel) : Ça a été... Ça a été adopté au Conseil des ministres cette
année, là, je ne sais pas exactement la date, là, mais je crois que c'est au
début de l'été.
M. Dubé : En
tout cas, c'est en 2023, pour vous dire que c'est quand même assez récent que
la mise à jour du programme d'accès a été faite, là, avec le nouveau comité
national et le nouveau programme d'accès.
M.
Fortin : Alors, de votre estimation, là...
puis on va le regarder... on va le regarder en détail, mais, de votre
estimation, il n'y a rien qui change, avec ce que vous proposez là, avec le
fonctionnement actuel des comités d'accès.
M. Dubé : Ce
qui change, en fait, puis qui suit les changements de Santé Québec, c'est qu'il
va y avoir un programme d'accès, parce qu'avant, à moins que je me trompe,
Daniel, il y avait... c'étaient des programmes d'accès qui étaient faits par
établissement, et là il va y avoir un programme d'accès, parce que, c'est normal,
on a le Santé Québec qui va être là.
Maintenant, le travail, puis... comme l'a expliqué M. Desharnais, c'est
d'être capable d'avoir un programme...
un programme d'accès mais qui tient compte des disparités régionales. C'est ça.
Alors donc, à votre question, la différence, c'est qu'il y en a un
maintenant.
M. Desharnais (Daniel) : Puis le dernier programme
qui a été adopté, c'est un programme d'accès consolidé. Donc, vous avez... il est consolidé pour la
province, mais vous avez les services, pour chaque région, chaque
établissement, chaque installation, qui sont identifiés.
M.
Fortin : ...dernier programme qui a été
adopté, là, celui...
M.
Desharnais (Daniel) : Exactement, mais qui va aller dans le même sens
que ce qui est présenté dans...
M. Dubé : Que
348.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, exactement.
M.
Fortin : O.K. Mais il y a des... il y a
quand même... puis là vous venez de le dire, là, M. le ministre, il y a des
programmes d'accès régionaux, là, en ce moment, ou par établissement, là.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, oui. En fait... En fait, c'est la même chose. La seule
chose, c'est que c'est tout consolidé dans
un document, si on peut dire... toutes les régions sont consolidées, mais, dans
l'élaboration, ça se fait au niveau
local. Donc, au niveau local, c'est... l'élaboration du programme est faite au
niveau local avec les consultations du comité régional. Le processus de
consultation auprès du comité national aussi se fait, donc ça, il n'y a rien
de... il n'y a rien de changé, consolidé
dans un document où est-ce que c'est le programme d'accès, si on peut dire,
national, mais l'établissement va toujours avoir l'obligation de mentionner,
sur son site Internet, les services qui sont accessibles en langue anglaise sur
son territoire.
M. Fortin : O.K.
Je reviens à ma question initiale, dans ce cas-là : Qu'est-ce qui change?
Parce que vous l'avez déjà, le programme englobant. Tu sais, le ministre
nous dit : Bien, ce qui change, c'est qu'il y en a un.
M. Dubé : C'est la première fois que c'est fait, c'est pour
ça que je le mentionnais, parce que c'est la première fois que c'est
fait sur une base globale tout en respectant la... comme je disais...
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, pour répondre à votre question précise, par rapport
au dernier programme qui a été adopté, il n'y a pas de changement.
M.
Fortin : O.K. Donc, la loi, selon vous,
là, ne vient rien changer à... aux obligations actuelles.
M. Desharnais
(Daniel) : Non.
M. Dubé : Exactement.
M.
Fortin : O.K. O.K. Bon, prenons-le morceau
par morceau, dans ce cas-là, là. Quand vous... à 348, quand vous venez dire : «Santé Québec élabore un
programme d'accès», là vous parlez du programme englobant, là, le gros,
avec toutes sortes de considérations régionales, là, mais qui est vraiment le
programme d'accès national?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui. Santé Québec... Santé Québec, qui représente tous les
établissements, dans le fond, fusionnés, Santé
Québec «élabore un programme d'accès aux services en santé et services sociaux
en langue anglaise pour les personnes d'expression anglaise.»
M.
Fortin : O.K.
M. Desharnais
(Daniel) : Et, dans le deuxième alinéa : «Le programme doit
identifier les services offerts par les
établissements», donc les établissements, les entités, si on peut dire,
régionales ou encore un non-territorial, parce que ça inclut... ça inclut aussi les non-territoriaux... aux services
accessibles en langue anglaise. Donc, les établissements, c'est...
Principalement, le travail va être fait par les établissements.
M. Fortin : Mais, dans l'ordre des choses, là, c'est... c'est les établissements
qui font leurs programmes avant que le programme national soit élaboré,
là. Les programmes régionaux d'accès, c'est un peu... ça monte jusque dans le programme national, mais c'est... le vrai
travail, là, disons, il devrait se passer autour des comités d'accès régionaux
pour bâtir leurs programmes régionaux. Après ça, c'est un peu, comme vous avez
dit, là, une consolidation, mais...
M. Desharnais
(Daniel) : Les établissements et les comités régionaux sont les plus à
propos pour évaluer les besoins pour les clientèles de langue anglaise sur
leurs territoires. Donc, oui, effectivement, pour répondre à votre question, ça
vient... ça vient des établissements et des comités régionaux.
M.
Fortin : O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: Je vous
remercie beaucoup de votre collaboration.
Considérant
l'heure, on va suspendre les travaux jusque vers 15 h 15, donc après
les affaires courantes. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
11 h 59)
(Reprise
à 15 h 29)
Le Président (M. Provençal)
: Rebonjour à tous. La Commission de la
santé et des services sociaux reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de
services sociaux plus efficace.
Lors de la suspension
de nos travaux, nous étions rendus à étudier l'article 348. Alors, je suis
prêt à recevoir d'autres interventions à l'article 348, et je vais céder
la parole au député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui, Merci, M. le Président. En
lien avec les articles 348 à 352, on avait fait une demande à l'équipe du ministre, avant de quitter pour
l'heure du lunch et la période de questions, à savoir il y avait-tu d'autres
éléments par rapport aux communautés
de langue anglaise qu'on avait retirés... ou aux communautés de différentes
langues, là, qu'on avait retirés, qui étaient dans la LSSSS ou la LMRSSS, là,
et qui ne se retrouvent pas dans le projet de loi? On a réintroduit la
disposition au 344.1, qui avait été retirée, mais la demande, c'était de
savoir : Il y a-tu autre chose qu'on a
enlevée puis qu'on n'a pas ramenée, que ce soit une protection additionnelle ou
une clause qui était, par le passé, nécessaire?
• (15 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Alors, je pense que c'est
une bonne question pour M. le sous-ministre Desharnais et M. le
ministre.
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Vous
mettez la table, M. Desharnais?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, oui. Oui, j'ai fait la vérification, puis
effectivement, il y a... En fait, on a repris
l'essentiel puis on a fait des ajouts, là, notamment pour les communautés
ethnoculturelles, où est-ce qu'on va aller dans l'obligation de créer un comité national ethnoculturel plutôt...
Avant c'était facultatif, il y en avait un, mais... Donc,
essentiellement, la modification, c'est à l'article qu'on étudie actuellement,
348.
Si on fait le
parallèle avec la LMRSSS, c'était l'article 76. Et, à l'article 76,
on mentionnait, c'est toujours concernant les programmes d'accès aux services
de santé et services sociaux, on mentionnait que «le programme doit identifier les services accessibles en langue
anglaise dans les installations indiquées. Il doit, de plus — et
là c'est ça qui n'a pas été retenu
dans la loi — prévoir
les exigences linguistiques pour le recrutement ou l'affectation du personnel
nécessaires à la dispensation de tels services.»
Je peux vous
expliquer pourquoi ça n'a pas été retenu dans la nouvelle mouture.
Essentiellement, c'est que, depuis
l'adoption de cet article-là, c'est un article qui était difficilement
applicable à la grandeur du Québec, c'est-à-dire que l'exigence
linguistique, pour le recrutement, ça signifie que c'est l'affichage de postes
bilingues. Dans certaines régions, pour certains types d'emploi, ça devenait
problématique et ça a amené à des enjeux syndicaux. Sauf qu'il n'y a rien qui empêche les établissements, en lien
avec leurs obligations, d'afficher. Ce n'est pas cela, ce n'est pas parce
qu'on retire ça qu'ils ne peuvent pas afficher en lien avec leurs obligations.
M. Fortin : O.K.
Donc, ce que vous me dites, c'est qu'avant... avant, bien, en ce moment, là,
dans le... à travers la... c'est 76 de la LSSSS, hein? C'est ça?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui... Non, 76 de la LMRSSS.
M.
Fortin : O.K. «Il doit, de plus, prévoir
les exigences linguistiques pour le recrutement ou l'affectation du personnel
nécessaires à la dispensation de tels services.»
M. Desharnais
(Daniel) : Exact.
M.
Fortin : O.K. Donc, ça, c'est le bout que
vous enlevez, là?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui.
M.
Fortin : Puis, si je comprends bien, vous
me dites : Ça menait à des enjeux syndicaux, c'était peut-être difficile
dans certaines régions de trouver des gens avec un profil bilingue, et donc ça
menait à des enjeux syndicaux. Je peux-tu juste comprendre ce que ça veut dire,
«ça menait à des enjeux syndicaux»?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, si, nécessairement, on affiche un poste bilingue, la
personne qui doit être considérée pour obtenir le poste doit être bilingue.
Dans certaines régions, ça pouvait être problématique de pouvoir combler un
poste bilingue. Mais, tout ça, ça ne veut pas dire qu'on ne s'efforce pas de
donner le service dans la langue comme
telle, avec l'interprétariat, comme on l'a mentionné plus tôt. Par contre, au
niveau de l'affichage du poste bilingue, dans certaines régions, ça
venait problématique, plus facilement applicable dans la région de Montréal. Mais là la loi telle que décrite, qui s'applique
pour le programme d'accès qui doit comporter l'accès aux services dans
tous les établissements sur le territoire, est difficilement applicable. C'est
pour ça que ça n'a pas été retenu.
M. Fortin : O.K. Mais ce que vous me dites, essentiellement, c'est que c'est trop
compliqué ou c'est peut-être difficile à combler, des postes, si on les
affiche bilingues en Gaspésie, par exemple, ou dans d'autres régions. Bien, on
se comprend, sauf qu'il y a encore du monde qui ont besoin des services, tu
sais, il y a une population historique anglophone en Gaspésie, là...
M. Desharnais
(Daniel) : Tout à fait.
M.
Fortin : ...qui a quand même besoin de
services de santé puis qui a quand même besoin de comprendre ce qui leur est dit. Alors, tu sais, vous avez dit
tantôt : Il y a le service d'interprète. O.K., mais le service
d'interprète, c'est un peu le dernier recours, là, quand on n'est pas
capable d'avoir un professionnel de la santé qui nous parle dans notre langue.
C'est toujours plus simple d'avoir le professionnel traitant, j'imagine. Alors
là, est-ce que vous êtes en train de dire...
puis corrigez-moi si j'ai tort, là, j'essaie juste de comprendre ce qu'on est
en train de faire, y a-tu... il n'y aura plus d'obligation d'afficher
des postes bilingues?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, en fait, il y a les obligations légales qui sont déjà
prévues dans la loi, qui sont reprises. Donc, l'établissement doit faire un
programme d'accès, doit évaluer les bassins de population; en fonction des
bassins de population, doit offrir une offre de service, doit dire c'est quoi,
les services accessibles en anglais; il y a
les services d'interprétariat, il doit également s'assurer de pouvoir
communiquer dans la langue de l'usager.
Par contre, au niveau
de l'affichage de poste, tel que stipulé dans la loi, effectivement, c'était
très difficile d'application dans certaines régions, et c'est pour ça que ça a
été retiré. Mais ça n'enlève rien au fait qu'il existe un programme d'accès. Ça ne changeait rien au fait
que le programme d'accès est déterminé en fonction de certains critères.
Ça pouvait arriver des fois qu'un affichage de poste bilingue faisait en sorte
qu'un établissement se privait de quelqu'un qui avait une expérience dans un
secteur, qui aurait très bien pu desservir des personnes de la communauté
anglophone avec l'aide d'interprétariat. Donc, ça devenait difficilement
applicable. À l'usage, depuis 2015, depuis l'adoption, c'était difficilement
applicable.
M.
Fortin : Donc, qu'est-ce qu'on finissait
par faire? On finissait par embaucher quand même, mais en ne respectant pas le
critère?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, je crois que c'est ça qui se produisait.
M.
Fortin : O.K.
M. Desharnais
(Daniel) : Quand je vous ai dit que ça amenait des conflits, il y a
des articles de journaux, là, qui sont sortis, des affichages de poste
d'infirmière où est-ce que le syndicat décriait la discrimination qui était
faite.
M. Fortin : O.K.
Mais est-ce que le directeur, ou le P.D.G., ou la personne qui affiche le
poste, le directeur des ressources humaines, peu importe, est-ce que lui
a encore la possibilité d'afficher un poste bilingue?
M. Desharnais
(Daniel) : Là, il faudrait juste... Là, je ne suis pas familier avec
les lois qui... Bien, j'imagine qu'il y a
des dispositions de la charte qui... Sur l'affichage de poste, dans le secteur
public, est-ce qu'il y a des dispositions qui s'appliquent?
M. Paquin
(Mathieu) : Il y a définitivement des dispositions, dans la Charte de
la langue française, qui vont s'appliquer aux exigences linguistiques qui sont exigées
non seulement dans le secteur public, mais dans n'importe quel emploi au niveau
de la connaissance d'une langue autre que le français.
M.
Fortin : Oui, mais, dans le fond, ce que
je veux savoir, c'est : Est-ce qu'ils peuvent afficher un poste bilingue ou pas? Il y avait une obligation pour eux
d'afficher des postes bilingues, vous me dites : Avec une obligation
c'est compliqué. Est-ce qu'ils peuvent quand même afficher un poste bilingue?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le Président,
c'est possible. Il y a un critère qui est établi, en fait, il y a des critères qui sont établis par la Charte de la langue
française, c'est à l'article 46.1, si ma mémoire est bonne, qui vont
devoir être respectés. Mais c'est possible d'exiger la connaissance
d'une langue autre que le français.
M.
Fortin : Alors, si on demande... si un
centre de santé dans l'ouest de Montréal, en Estrie, en Outaouais, en Gaspésie,
il dit : Moi j'ai une grosse population, dans mon secteur immédiat, par
exemple, l'hôpital de Shawville qui
dit : Je pense que j'ai besoin d'un poste bilingue, ce que vous êtes en
train de me dire, c'est que ce qui va s'appliquer, c'est l'obligation qui avait été introduite dans
le projet de loi n° 96, à savoir : ils doivent valider la nécessité de ce
poste-là avec l'Office québécois de la langue française, mais ils
peuvent quand même le faire?
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce que
c'est... Ce que vient de mentionner
le député de Pontiac, est-ce que c'est exact?
M.
Paquin (Mathieu) : Il n'y a pas de validation formelle auprès de
l'office de la langue française qui est prévue, à ma connaissance, dans ces
dispositions-là. Mais il y a effectivement un exercice En fait, ce qu'on
prévoit, c'est que, pour exiger la connaissance ou un niveau de connaissance
d'une langue autre que le français, il faut que l'accomplissement de la tâche
nécessite cette connaissance-là. Et, avant de faire l'exigence, il faut que
j'aie pris tous les moyens raisonnables pour éviter d'imposer une telle
exigence. Et là il y a un test assez complexe qui est prévu à
l'article 46.1 sur ce qui doit être fait pour exiger une... cette
connaissance-là. Mais il n'y a pas d'intervention qui est prévue dans les
dispositions de l'Office québécois de la langue française.
M.
Fortin : L'article 46.1 de la Charte
de la langue française?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M.
Fortin : O.K. Donnez-moi juste une petite
seconde. O.K. Donc, ils ne sont pas obligés de demander quoi que ce soit à l'office de la langue française,
mais ils doivent s'assurer d'avoir fait 1°, 2°, 3°, là : avoir «évalué les
besoins linguistiques réels associés aux tâches»; s'être «assuré que les
connaissances linguistiques déjà exigées des autres membres du personnel
étaient insuffisantes», donc, si on est quatre sur le plancher puis qu'il y en
a trois qui ont déjà cette exigence-là, pas besoin d'un quatrième; et «il avait
restreint le plus possible le nombre de postes auxquels se rattachent des
tâches» qui exigent cela. Mais, s'ils font ça, ils peuvent afficher un poste
bilingue?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
• (15 h 40) •
M.
Fortin : O.K. La question que je me pose
ici, là, c'est à savoir : Est-ce qu'en enlevant l'obligation d'afficher
certains postes, pas tous les postes bilingues, mais d'afficher certains postes
bilingues dans certains centres de service
où il y a une obligation d'offrir des services à la population dans leur
langue... est-ce que ça risque de faire en sorte qu'on soit incapable
d'offrir les services à la population dans leur langue?
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Desharnais (Daniel) : À mon sens, non, parce
que c'est les dispositions... c'est les dispositions de la charte qui
s'appliquent. Donc, l'établissement peut le faire si elle démontre qu'elle a le
besoin d'afficher un poste bilingue.
M.
Fortin : Bien...
M. Desharnais
(Daniel) : Puis c'est la même chose... c'est la même chose qui
s'applique aujourd'hui, en un sens, là. Malgré la disposition de la LMRSSS,
c'est la même chose qui s'applique aujourd'hui, là.
M.
Fortin : Oui, c'est un peu plus clair, je
pense, dans votre tête que dans la mienne, là. Mais, je veux juste clarifier une dernière affaire. Parce que, là,
vous avez dit... vous avez utilisé le terme, là, «démontrer», là, mais il n'y a
pas de démonstration à faire. Moi, je
relis le 46.1, je ne vois pas de démonstration quelconque, là, il y a juste un
exercice interne à faire, si je comprends bien.
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : C'est effectivement un exercice interne où on pourrait
ainsi dire que l'organisme se fait la démonstration à lui-même.
M.
Fortin : D'accord.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que, M. le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne, vous avez une intervention? Non, ça va?
M.
Cliche-Rivard : Non, je laisse mes collègues là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. M. le député de Pontiac, autre
intervention sur le 348?
M. Fortin : Oui.
O.K. Dans le troisième paragraphe du 348, on vient dire : «Santé Québec
peut, avec l'accord d'un établissement privé, indiquer dans le programme
d'accès les services pouvant être fournis en langue anglaise». Donc un CHSLD
privé qui dirait : Non, moi, je pense que, parce que... parce que c'est
moi qu'il faut qui paie pour le service d'interprète, je refuse d'avoir un
patient que je dois... que je dois servir en anglais, peut le faire?
M. Desharnais
(Daniel) : Juste bien comprendre votre question...
M. Fortin : O.K. Tantôt, on s'est dit que, dans le cas des CHSLD privés, entre
autres, qui doivent, par exemple, faire... avoir recours au service
d'interprète, au tarif gouvernemental, là, mais c'est aux frais du CHSLD privé,
donc un établissement privé qui, lui, voudrait ne pas avoir à faire ce
déboursé-là, donc, dit: Moi, je veux juste des clients 100 % francophones, là, par exemple, là, je ne veux pas avoir...
même si je suis dans le West Island ou si je suis ailleurs, bien, est-ce
qu'il pourrait venir dire: Non, moi, je ne veux pas offrir des services en
langue anglaise, parce qu'il y a un coût afférent à ça, parce que... peu
importe, là? Est-ce que c'est ça qu'on vient dire au troisième paragraphe?
M. Desharnais
(Daniel) : En fait, je pense que l'esprit de 348, tel que vous le
mentionnez, qui est une reprise de 76, vise à exprimer la responsabilité
populationnelle de l'établissement territorial comme tel, c'est-à-dire qu'on fait juste mentionner qu'avec l'accord d'un
établissement privé on peut inclure les services d'un établissement privé
dans le programme d'accès aux services en
langue anglaise. Ce n'est pas une obligation qu'on fait aux établissements
privés de produire un programme... un programme d'accès aux services en langue
anglaise, c'est qu'on mentionne que
l'établissement peut, avec l'accord d'un établissement privé, inclure dans son
programme les services qu'elle offre en anglais.
M. Fortin : La
différence... La différence avec le 76, c'est que vous parlez d'un
établissement privé conventionné, dans le 76; ici, vous faites juste
parler d'un établissement privé. Pourquoi vous avez fait cette distinction-là?
M. Desharnais
(Daniel) : J'ai mal compris votre question, c'est...
M. Fortin : Au
76, on vient dire:«Un établissement public peut, avec l'accord d'un
établissement privé conventionné, indiquer dans son programme d'accès
des services pouvant être dispensés», puis là, ici, vous venez juste dire : «Avec l'accord d'un
établissement privé», le «conventionné» a pris le bord. Est-ce que vous pouvez
nous dire pourquoi?
M. Desharnais (Daniel) : Essentiellement, on vise
plus large. 76 visait seulement les privés conventionnés. Là, on parle
d'un établissement privé, donc ça peut comprendre... «Établissement privé
conventionné», dans le langage commun, on
fait : un CHSLD. Là, c'est des privés du domaine... du domaine de la
santé, si on peut dire, ou... C'est ça, exactement.
M.
Fortin : ...ça inclurait un CMS,
j'imagine? Ça inclurait un GMF? Ça inclurait qui?
M. Desharnais
(Daniel) : Je vais laisser Me Paquin répondre.
Le Président (M.
Provençal)
: ...un
établissement.
M.
Fortin : Non, c'est ça...
M. Paquin
(Mathieu) : Exact. En fait...
M.
Fortin : ...c'est écrit «un établissement
privé».
Le Président (M.
Provençal)
: Excuse...
M.
Fortin : Non, non, ça va, ça, je...
Le Président (M.
Provençal)
: Maître.
M. Paquin (Mathieu) : M. le Président, en fait,
les... sont moins... ils sont moins fréquents, mais les établissements privés, c'est la même chose qu'un établissement
privé conventionné, mais ils ne sont pas conventionnés. Mais on peut retrouver là-dedans des centres hospitaliers ou
des CHSLD, des centres de réadaptation et des... En fait, théoriquement,
il pourrait y avoir des CLSC, là, mais le seul qui existe au privé est
conventionné.
M.
Fortin : Non, mais ça pourrait être un
hôpital privé?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
M. Fortin : Ah!
Bon, d'accord. Je suis content que le député de Saint-Jérôme écoutait...
écoutait bien la conversation. D'accord.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va?
M.
Fortin : Non, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ah!
M.
Fortin : Pas tout à fait terminé encore.
Là, là, de façon générale, j'aimerais ça qu'on prenne un pas de recul puis qu'on essaie de comprendre. Parce que
je... encore là, je regarde les quatre articles ensemble, là. Dans l'article
sur les comités régionaux, au 350, là, on
vient dire essentiellement que les comités régionaux donnent leur avis, évaluent
le programme d'accès, ils peuvent y suggérer des modifications. Mais moi, j'ai
toujours compris que les programmes d'accès, là, ça partait de la base, là. Les
programmes d'accès, ça part essentiellement de gens qui s'impliquent, encore là, de façon... bénévolement, de façon
bénévole, et qu'eux montent ça avec les établissements régionaux, en ce moment,
et que ça, ça peut alimenter, là, comme vous avez dit tantôt, le programme
national. Mais là je comprends que l'élaboration, là, elle n'est plus aux
conseils régionaux, là, elle est à Santé Québec comme telle. Parce que les
premiers mots de l'article 348, c'est: «Santé Québec élabore un programme
d'accès».
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. En fait, tout dépendant c'est quoi, notre
compréhension de la base. L'obligation de faire des programmes d'accès,
là, est à Santé Québec, Santé Québec a des entités qui sont les établissements.
Les établissements... L'obligation de faire
un programme d'accès revient aux établissements. C'est eux qui donnent le
service, donc c'est eux qui doivent
prévoir un programme d'accès aux services de santé et services sociaux en
langue anglaise, tout ça travaillé en
collaboration avec les organismes du milieu, comme vous l'avez mentionné et
validé par les comités... les comités
régionaux. Mais, vous avez tout à fait raison, ça part de la base et
effectivement ça donne un programme d'accès, si on peut dire, national qui comprend des sous-sections pour chacune
des régions, avec les endroits, les programmes, services, où est-ce
qu'il y a des services en langue anglaise.
Le Président (M. Provençal)
: ...M. Desharnais, en disant que
le programme national que vous venez de mentionner, il va être carrément
alimenté par la base?
M.
Desharnais (Daniel) : Le programme... Non, vous ne vous trompez pas, le
programme national est la composition de tous les programmes d'accès des
établissements.
Le Président (M. Provençal)
: O.K. Je voulais être sûr d'avoir bien
saisi votre explication. Merci.
M. Fortin : Mais pourquoi est-ce que, justement, si ça part de la base,
là... pourquoi est-ce qu'on ne met pas cette
obligation-là, essentiellement, aux comités régionaux, avec leur établissement
régional, là, d'établir le programme régional puis, après ça, de l'alimenter
au national pour qu'il fasse un programme englobant?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, l'obligation légale de faire un programme d'accès ne peut pas être aux
comités régionaux parce que ce n'est pas eux qui sont prestataires du service.
M. Fortin : O.K., mais ça peut être aux P.D.G. d'établissement?
M. Desharnais (Daniel) : C'est...
Oui.
M. Fortin : Avec l'aide du comité régional?
M.
Desharnais (Daniel) : En fait, c'est que l'établissement est une entité
de Santé Québec, donc Santé Québec... c'est Santé Québec, dans son sens
large, qui s'applique ici, là. Ce n'est pas la maison mère de Santé Québec.
• (15 h 50) •
M. Fortin :
Oui, sauf que, tu sais, regardez de la façon que c'est écrit en ce moment, là,
au 350, on vient dire : «Des comités
régionaux [...] sont institués au sein de Santé Québec et sont chargés de
donner leur avis [...] sur le programme
d'accès qu'elle élabore...» Le programme national, c'est ça, le programme
d'accès qu'elle élabore, conformément à l'article 348. Alors, c'est
comme s'il n'y avait pas d'input, là, sur le programme local ou régional.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, bon, il y a une écriture juridique, mais je vois mal le comité régional du Bas-Saint-Laurent aller donner son avis sur la portion de
l'Outaouais ou de Laval du programme d'accès. C'est sûr que le comité régional
va donner son avis sur la portion... mettons, le comité régional du
Bas-Saint-Laurent va donner son avis
sur la portion du Bas-Saint-Laurent. Et tout ça, toute cette mécanique-là qui
est là actuellement va se faire de la même
manière, c'est-à-dire que c'est l'établissement qui entame les travaux pour
élaborer... pour alimenter le programme d'accès, il va le faire en concertation avec les comités régionaux et
les organismes qu'il veut consulter sur son territoire, et c'est ça qui va
alimenter le programme d'accès.
M. Fortin : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Là, je comprends que vous essayez de
faire une interrelation avec le 350, puis je
ne suis pas allergique à ça, là, si je peux me permettre ça. Cependant,
l'article 350 est en lien, vraiment, avec les comités régionaux puis les
régions sociosanitaires, à ma perception des choses. J'aimerais ça... Parce
qu'avec les réponses qu'on vous donne
on va presque être capables à voter à la fois le 348 puis le 350, là. Je vous
taquine, je ne le ferai pas, mais...
M. Fortin : Non, non, c'est correct, M. le Président. On a ouvert la
porte à avoir une discussion globale sur les
choses, en introduisant l'ensemble des articles, donc, tant qu'à poser des
questions là puis me faire dire que ça va être au 350 ou vice versa,
surtout que, dans le 350, on fait référence directement au 348...
Le Président (M. Provençal)
: Vous avez raison.
M. Fortin : ...j'aime autant avoir la discussion pour essayer de
comprendre la vision du gouvernement, à savoir
comment ça va marcher. Puis je ne suis pas en désaccord avec ce que vous dites,
M. le Président, c'est juste, l'un est lié à l'autre. Puis le concept de
comment ça se passe est inclus dans... probablement pas juste les deux
articles, mais les trois articles, j'inclus le 349.
Le
Président (M. Provençal)
: Je vous donne raison sur un élément. En 348, on
parle : «Élabore un programme d'accès», et dans le 350, premier
paragraphe, on fait référence à un avis qui va être donné à Santé Québec en
lien avec «le programme d'accès qu'elle élabore conformément à l'article 348».
Je ne suis pas en désaccord avec le questionnement que vous soulevez,
c'est parce que j'essaie vraiment, là, que... de trouver une façon qu'on puisse
vraiment traiter nos articles. Puis je ne suis pas en désaccord avec les
liaisons que vous faites, là.
M. Fortin : Non, non, ça, on s'entend.
Le Président (M. Provençal)
: Mais je ne veux pas qu'on soit
redondants non plus.
M. Dubé : Mais, je pense — j'hésite
à dire «pour conclure», là, mais c'est parce que je pense qu'on a fait le tour — il
faut se rappeler à chaque fois que, quand on réfère à Santé Québec, ici par
exemple, c'est dans son sens large. Santé
Québec, c'est ses organismes, c'est ses comités. Alors, quand on dit que Santé
Québec veille à mettre le programme en place, un programme d'accès, c'est Santé
Québec et tout ce qui vient avec. Alors, ce n'est pas Santé Québec, dans une
tour, qui fait ça, là, c'est Santé Québec dans son sens large.
M. Fortin : Oui, je comprends l'intervention du ministre. Puis, tu sais,
je vous le dis de la façon la plus polie et
constructive, depuis le début du projet de loi, on ne demande pas mieux qu'à
entendre des explications puis accepter les explications, si on n'a pas
besoin d'aller plus loin. Ici, moi, ça ne me semble pas clair du tout, là. J'ai
de la misère à voir, à travers 348, 349 puis 350, l'obligation naturelle que le
comité régional soit inclus dans la formation du plan d'accès régional.
Le Président (M. Provençal)
: C'est l'enjeu que vous soulevez?
M. Fortin : Oui. J'ai de la...
M. Dubé : ...ici, là, puis je vais
être bien clair, là, on va respecter le processus actuel, puis le processus actuel, c'est ça qui est fait. C'est du
«bottom-up» qui est fait par les comités régionaux, et on arrive puis on fait
un programme national basé... Puis on ne changera pas la procédure, là,
c'est fait comme ça, actuellement, depuis qu'on l'a fait, un, je l'ai expliqué tout à l'heure, puis on ne
changera pas ça, là. C'est pour ça que je dis : On peut en parler longtemps,
si c'est le choix du député, c'est...
M. Fortin : Non, je ne veux pas en...
M.
Dubé : Mais là... puis c'est rare que je fais cette intervention-là, parce que, souvent...
mais je vous dis : Là, c'est ça qui est dans la loi, en ce moment,
puis c'est ça qu'on dit qu'on va continuer à faire.
M.
Fortin : Oui. J'entends le ministre, ce qu'il nous dit...
Puis juste pour point de clarification, O.K., pour essayer de
comprendre exactement ce qu'il nous dit, le ministre nous dit, essentiellement :
Aujourd'hui, il y a des comités régionaux qui sont formés, effectivement, ces
comités-là travaillent sur des plans d'accès régionaux, et, une fois que c'est
fait avec le P.D.G. de l'établissement, j'imagine — c'est ça, c'est le
P.D.G. ou... le P.D.G., ou peu importe, là, qui
travaille là-dessus avec le comité — et,
une fois que ça, c'est conclu, ça va au national pour faire un plan national.
Est-ce que je comprends bien?
M.
Desharnais (Daniel) : Effectivement, mais vous avez oublié un bout,
c'est que le comité national se prononce sur le programme d'accès
également.
M. Fortin : Le comité national? Oui, le comité, effectivement. Une fois
que le plan national est tout mis ensemble,
là, sous le même chapeau, là il y a un comité national qui se prononce, à
savoir : Est-ce que ça nous permet de remplir les obligations
envers...
M.
Desharnais (Daniel) : Il se prononce sur l'ensemble des éléments qui ont
été... qui est contenu dans le plan de plan d'accès, qui est formé à
partir des éléments reçus de chacune des régions.
M. Fortin : Oui, sauf que le... En fait, le 349 dit exactement ce que vous venez de
me dire. Le comité national, lui, se penche, donne son avis sur le plan
national, donc la prestation de services, l'approbation, etc. Sauf que le 348
puis le 350, ils ne viennent pas dire ce que vous avancez. 348 vient
dire : «Santé Québec élabore un programme d'accès», le programme national, là, le programme englobant,
puis 350 vient dire : Les comités régionaux peuvent donner leur avis,
peuvent évaluer le programme. Ça ne donne aucun pouvoir, aucune responsabilité,
aucune légitimité de bâtir un comité, le...
un plan d'accès, le 350. Le comité régional, là, à travers la façon que je lis
l'article, il donne son avis puis il évalue le programme national, mais
jamais on ne vient dire qu'il a une partie prenante à l'élaboration du plan
d'accès régional.
Le Président (M.
Provençal)
: Je vais
juste vous poser une question, M. le député, pour être sûr de bien comprendre
votre intervention. Vous faites référence au 350, deuxième paragraphe. Si les
comités régionaux sont chargés aussi
d'évaluer le programme d'accès et d'y suggérer des modifications, ça veut dire
qu'ils sont parties prenantes.
M.
Fortin : Mais c'est comme si c'était fait
après. C'est comme si on disait : Le comité national va le décrire puis, après ça, le comité régional va pouvoir
donner son avis sur... Tu sais, de la façon qu'on le lit, là, c'est un peu ça.
M. Dubé : ...moi,
j'ai expliqué tout à l'heure que 348, quand on parle de Santé Québec, je vais
le répéter, là, c'est dans son sens large. Alors, Santé Québec, c'est ses
organismes, c'est ses comités et c'est eux qui élaborent. Alors, quand Santé Québec procède à l'élaboration
du programme d'accès, il demande... c'est Santé Québec dans son sens
large qui dit : Donnez-moi qu'est-ce que vous voyez. Après ça...
Une voix : ...
M. Dubé : ... — je
veux juste terminer — après
ça, si au besoin, lorsque tout ça a été assemblé ensemble par 349, par 350,
s'ils veulent, peut-être, dire : Bien, nous, ce qu'on a vu qui a été
finalisé par Santé Québec, on a encore des commentaires à faire dessus... C'est
ça, 350. Mais c'est 348 qui est l'article principal. Je veux juste qu'on soit
clairs là-dessus, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y, M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : Je veux juste clarifier quelque chose, là. Ça fait
plusieurs fois que j'entends parler que le comité élabore un programme d'accès.
Dans la situation actuelle, ce n'est pas les comités qui élaborent des
programmes d'accès, c'est les établissements qui élaborent des programmes
d'accès. Dans la situation future, si le projet
de loi est adopté, ça va toujours être les établissements qui vont élaborer le
programme d'accès, mais les établissements vont être des entités de
Santé Québec.
M. Dubé : C'est
ça.
M. Desharnais
(Daniel) : Et même si c'est les établissements actuellement, le rôle
des comités, c'est d'être consultés et de donner leur avis. Et, si la loi est adoptée,
c'est exactement le même rôle qui est prévu.
M. Dubé :
Il n'y a pas de changement.
• (16 heures) •
M.
Fortin : Oui. J'apprécie la... j'apprécie
l'explication. Je ne suis pas confortable avec la façon que c'est écrit, M. le
Président, mais je vais... Puis je ne veux pas prolonger la discussion pour
rien, là, mais on va formuler un amendement sur cette question.
Le Président (M.
Provençal)
: Je vais
passer le ballon au député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Bien, c'était plus dans une volonté... Je pense que vous présentez une
préoccupation similaire, là. Je pense que
vous vous dites : C'est ce qu'on fait. Mais effectivement, le libellé, si
on lit de manière littérale, je ne
suis pas sûr que c'est ça que ça dit. Ça fait que je pense qu'il y a peut-être
possibilité de s'entendre, là. Vous dites la même chose, finalement, là. Il y aurait-tu possibilité d'ajouter, là,
à 350.1° : «Font part de leurs besoins à Santé Québec et donnent
leur avis à Santé Québec, par la suite, sur le programme d'accès»? Tu sais, on
pourrait-tu le prévoir en deux temps? Je pense que c'est ce que vous dites qui
est fait de toute façon. Eux donnent leurs préoccupations, puis donnent leurs
besoins, puis donnent leurs avis. Par la suite, le plan national est constitué,
puis ils vont commenter sur le plan national
de toute façon. Mais c'est la première, peut-être, période en amont ou la
première discussion en amont qui n'est pas dans l'article. Donc, vous le
dites que vous allez le faire. Mon collègue, je pense, vous le demande. On
peut-tu faire la modification puis aller au prochain article? C'est ce que je
soumettrais.
M. Dubé : Bien, j'ai déjà commenté, j'ai dit que je ne
croyais pas que c'était nécessaire. Si le député de Pontiac juge bon de faire un amendement, ce sera son
choix.Je pense qu'on a démontré qu'on comprend exactement ce que la loi
fait en ce moment.
M. Cliche-Rivard : Bon, bien,
suspendons, M. le député va déposer son article... son amendement puis...
M.
Dubé : Je trouve ça malheureux de faire ça, mais c'est correct, si
c'est son choix, c'est son choix, là.
M. Fortin : M. le ministre, je m'excuse, mais depuis le début de la commission, on
offre une excellente collaboration. Vous l'avez répété ce matin. Alors,
je ne vais pas m'excuser de déposer un amendement, puis vous n'avez pas à dire
que c'est malheureux qu'on dépose un amendement.
M. Dubé : Je
n'ai pas... vous n'avez pas...
M.
Fortin : Non, mais c'est ça que vous avez
dit à l'instant.
M. Dubé : Non,
non, M. le député, là, prenons...
Le Président (M.
Provençal)
: On va
baisser le ton, tout le monde...
M. Dubé : Prenons ça tranquillement, là. J'ai dit que je
trouvais ça malheureux, mais c'est votre choix. Je le dis à chaque fois, que
c'est votre choix. Vous voulez faire un amendement, M. le député, on est là
pour ça. Allez-y. Allez-y.
M.
Fortin : J'ai énormément de difficulté
avec la façon que le ministre vient d'approcher les choses, là.
M. Dubé : Ah!
mon Dieu!
M. Fortin : Je
suis désolé, M. le ministre, il n'y a pas personne ici qui n'a pas collaboré,
depuis le début du projet de loi. Là, on dit qu'on veut déposer un
amendement parce qu'on est...
M. Dubé : M. le Président, est-ce que j'ai dit qu'on était d'accord avec un amendement? J'ai
exactement dit : Si vous voulez faire un amendement, allez-y, on va
attendre.
Le Président (M.
Provençal)
: Moi, je
vous dis, là, on va...
M.
Fortin : Aie! Les deux semaines vont être
longues, si on est pour se...
M. Dubé : Ça,
c'est vous qui le décidez, si les deux semaines vont être longues.
M.
Fortin : ...si on est pour fonctionner comme ça, là.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il vous
plaît! Non...
M.
Fortin : Si on est pour fonctionner comme
ça, M. le ministre, là...
M. Dubé : C'est
à vous de décider.
M.
Fortin : ...si vous êtes pour dire qu'on
est malheureux parce que ça prend un peu plus de temps que le plan de match que
vous avez mis en place...
Le Président (M.
Provençal)
: S'il
vous plaît, M. le député de...
M. Dubé : M.
le Président...
M.
Fortin : Je suis désolé, là, c'est...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac!
Si c'est pour dégénérer... Habituellement, je laisse aller les
discussions; sinon, je vais vous obliger à m'interpeller. Maintenant, je vais
suspendre les travaux pour que vous puissiez préparer votre amendement. On
s'arrête là.
Suspension des travaux.
(Suspension de la séance à
16 h 03)
(Reprise à 16 h 15)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
reprenons nos travaux. Alors, on avait suspendu ces derniers pour que le député
de Pontiac puisse rédiger son amendement à l'article 348. Alors, nous
allons le projeter à l'écran, et je vais inviter M. le député de Pontiac à nous
lire son amendement et à le commenter.
M.
Fortin : Oui, merci. Merci, M. le
Président. J'ai pris deux secondes, ça m'a permis de prendre un grand respir. Alors, je vous dépose le premier de deux
amendements qui, je pense, reflètent ce qu'on veut s'assurer qui demeure,
la façon de faire, à travers le temps. Donc,
il y a effectivement un article... un amendement au 348 puis un sous-amendement
au 350, suite à l'amendement proposé par le ministre, là, qui peuvent, je
pense, rassurer des gens de la communauté à qui
on a parlé et prendre en considération aussi ce qui nous avait été amené par
la... j'ai le terme en anglais, là, mais la CHSSN, là, le Community Health and Social Services Network, qui était...
qui avait déposé en commission parlementaire des préoccupations par
rapport aux articles 348 à 352.
Alors, la première chose qu'on vient faire, M.
le Président, c'est un amendement à l'article 348. Alors : L'article 348 du projet de loi est modifié
par l'insertion avant le début de l'article des mots suivants : «Après
avoir élaboré des programmes d'accès régionaux,».
Alors, ce qu'on vient dire ici, là, puis, encore
une fois, on prend Santé Québec au sens large, ce que le... comme le ministre
nous suggère de le faire, on vient dire qu'il y a des plans d'accès régionaux
qui doivent mener au plan national. Mais, au 350, puis on va le voir quand on y
arrivera, ce qu'on vous proposerait, c'est de mettre dans le premier alinéa, avant,
là, de donner leur avis à Santé Québec sur le programme, une première tâche
pour les comités régionaux de collaborer à l'élaboration des programmes d'accès
régionaux.
Alors, nous,
ce qu'on veut s'assurer à travers tout ça, c'est que les choses sont, un,
faites dans l'ordre, c'est-à-dire qu'un programme régional vient avant
le programme national, puis, dans l'élaboration de ce programme régional là, le comité régional a la tâche de collaborer avec Santé Québec. Pour nous, ça nous donne... ça donne une façon de faire beaucoup
plus claire, beaucoup plus précise. Ça donne au comité régional une
responsabilité partagée avec Santé Québec d'élaborer. Même si la responsabilité reste à Santé Québec, eux, ils doivent collaborer à l'élaboration des programmes d'accès régionaux. Nous, ça nous semble
un... deux amendements, là, qui, quand vus dans leur ensemble, permettent
aux comités régionaux puis aux gens qui s'impliquent là-dessus de s'assurer
qu'ils ont encore et toujours leur mot à
dire sur les programmes régionaux d'accès, ce qui ne change absolument rien au
comité national d'accès puis à l'approbation qu'ils ont sur ce qui est
proposé au national par Santé Québec.
M. Dubé : Bien, moi, je pense que,
pour avoir la vision complète, je voudrais voir 350.
M. Fortin : Oui, d'accord.
M. Dubé : Puis, pendant ce temps-là,
je vais avoir une discussion avec mes collègues.
M. Fortin : Merci.
M. Dubé : On peut s'interrompre,
s'il vous plaît?
M. Fortin : M. le ministre, j'apprécie le moment que vous allez prendre
pour en discuter.
M. Dubé : Oui. Parfait. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: On va suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 24)
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, nous allons reprendre nos travaux. Le
député de Pontiac avait demandé une pause et le ministre aussi voulait
consulter son équipe de légistes. Alors, le député de Pontiac nous a annoncé dans un premier temps un amendement à
l'article 348 et il a aussi annoncé un amendement qui ferait suite à
l'amendement que vous avez déposé à 350. Et vous aviez demandé pour voir
les deux de façon à pouvoir bien réfléchir avec votre équipe de légistes, alors
je vais vous céder la parole, M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. Bien, écoutez,
merci pour l'effort, là, je vous dirais que j'apprécie beaucoup qu'on a essayé de trouver un arrangement, mais pour nous,
puis je ferai... je vais revenir à ce que j'ai dit tout à l'heure, je pense
qu'on ne change pas du tout la procédure actuelle puis je ne trouve pas
nécessaire de faire les amendements qui sont suggérés. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: O.K. On va discuter de 348.
M. Dubé : Tout à fait. Ça, c'est le
droit, je respecte ça.
Le
Président (M. Provençal)
: Parce que vous comprendrez qu'on ne peut pas... on
ne discutera pas deux amendements, là,
en même temps. Alors, dans un premier temps, les discussions portent
présentement sur l'amendement à l'article 348 déposé par le député
de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Bien, bon, d'une chose, là,
on va commencer par le début, j'apprécie que le ministre a pris quelques
instants avec son équipe pour regarder les amendements et les deux de façon
parallèle.
Moi, je maintiens, M. le Président, parce que
c'est suite à la consultation de groupes, parce que c'est suite aux commentaires qui venaient du Réseau
communautaire de santé et services sociaux, parce qu'on l'a entendu de plusieurs
intervenants au cours des dernières semaines, notamment des gens impliqués dans
les... la communauté de langue anglaise et
ses institutions, qu'il y avait une préoccupation par rapport aux
articles 348, 349, 350, 351, que, disons, la façon de procéder actuelle n'est peut-être pas idéale,
c'est-à-dire qu'elle fonctionne, à certains endroits, très bien, elle
fonctionne, à d'autres endroits, de
façon un petit peu plus carrée, mettons, et qu'il y avait peut-être place à...
au minimum de s'assurer qu'on gardait ou qu'on protégeait, par la loi,
certains des acquis.
Une des choses qui inquiètent énormément, c'est
qu'ici on donne la responsabilité, même si elle est plus large, là, à Santé
Québec. Et ça, Santé Québec ne peut pas avoir la même proximité, dépendamment
comment on le prend, que les établissements, que les gens qui... quand on dit
de façon explicite «d'établissement», c'est plus précis pour les acteurs du réseau, pour des gens impliqués, que «Santé Québec». Alors, la préoccupation qu'on soit un petit peu plus loin du terrain était là, même si le ministre
nous dit : Il faut le prendre au sens large, c'est-à-dire que c'est
vraiment le P.D.G. ou le PDGA, là, qui met la main à la pâte sur ces
trucs-là.
Une des préoccupations du réseau ou des gens qui
sont impliqués dans le réseau, des gens chez nous, là, moi, je suis allé rencontrer les gens de Connexions,
qui sont essentiellement des gens en charge de s'assurer que les services de
langue anglaise sont bien élaborés et bien mis de l'avant, ce qu'ils nous on
dit, c'est que ça marche bien pour l'instant dans certaines régions, mais il y a d'autres places où ça ne marche pas
du tout. Ça a pris... Ça a été beaucoup trop long à mettre en place, les
comités et les programmes d'accès.
Alors, on pensait qu'à travers les amendements
qu'on présentait aujourd'hui, c'est-à-dire d'avoir un sentier clair, disons, je vais le dire comme ça, un
sentier clair vers le programme national d'accès, qui passe par le programme
régional élaboré par, oui, par Santé Québec, mais en collaboration avec les comités régionaux, que ça pourrait
rassurer bien du monde. Je trouve ça de valeur qu'on ne juge pas que c'est
nécessaire, de la partie ministérielle, qu'on dise qu'on va se prononcer contre les articles en
question, parce que je pense que c'est un ajout, puis pas un ajout qui ne
coûtait vraiment pas grand-chose, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, est-ce que vous avez une intervention?
M. Cliche-Rivard : Oui. Mais je
soulignerais que je pense que ce que M. le député de Pontiac demande,
c'est essentiellement ce que le ministre dit qu'il ferait. Donc, je suis
dubitatif de pourquoi donc on ne le mettrait pas dans la loi si c'est ce qui est promis et engagé de toute façon. Donc,
nous allons appuyer les amendements. Et je pense que ça clarifierait le
processus. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Des commentaires?
M. Dubé : Non, non, non, je n'ai pas
d'autre commentaire. Je pense qu'on a fait le tour.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac, est-ce que
vous avez une autre intervention à faire sur votre amendement?
M. Fortin : Je suis prêt à passer au vote par appel nominal sur
l'amendement à 348.
Le Président (M. Provençal)
: Par appel nominal, très bien. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Pour, contre,
abstention. M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La
Secrétaire : M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Contre.
La
Secrétaire : M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M.
Cliche-Rivard : Pour.
La
Secrétaire : M. Provençal (Beauce-Nord)?
• (16 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors,
l'amendement qui avait été déposé à l'article 348 par le député de
Pontiac est rejeté à la majorité.
Maintenant, je
reviens à l'article 348. Y a-t-il d'autres interventions à
l'article 348? M. le député de Pontiac.
M. Dubé : Bien,
sur la dernière partie, on vient dire...
Le Président (M.
Provençal)
: Dernier
alinéa?
M.
Fortin : Oui, merci. On vient dire :
«Ce programme doit être approuvé par le gouvernement et être révisé au moins tous les cinq ans.» Là, on parle du
programme national, on ne parle pas des programmes régionaux d'accès, là, c'est
le programme national qui doit être révisé tous les cinq ans.
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien oui, mais il est
inclus... dans le fond, le programme national inclut toutes les régions
et tous les établissements non territoriaux également.
M. Fortin : O.K.
Donc, ça s'applique. Pour vous, ça s'applique au deux, là, les territoriaux et
les... et le national doit être révisé tous les cinq ans.
M. Desharnais (Daniel) : Puisqu'il y en a un seul
qui comprend tous les... toutes les régions, tous les établissements.
Effectivement, ça inclut.
M.
Fortin : Mais là, à chaque fois qu'on dit
«il y en a un seul», là, vous me perdez un peu, parce qu'il y a quand même un
programme régional qui est élaboré, qui est monté, là. Quand vous
dites «il y en a un seul», là, c'est parce qu'à la fin de la journée, il
existe, mais il existe juste dans le document national, c'est ça?
M. Desharnais
(Daniel) : Effectivement, il y a un document national qui est... qui a
des sections. Puis les sections ont les régions sociosanitaires, ils ont
également les établissements non... les établissements non territoriaux, donc
les CHU et instituts également, puis ils ont tous des programmes d'accès. Donc,
il y a un document qui contient l'ensemble des programmes d'accès de chacun de
ces établissements-là.
M. Fortin : O.K.
Bien, je ne m'éterniserai pas sur le 348, M. le Président, à part pour dire que
je trouve ça un peu désolant, là, que... Je trouve qu'on risque, et je le dis
bien comme ça, là, on risque, parce que c'est ça qui est... c'est ce qui nous est relayé par la communauté, on
risque de s'éloigner du terrain, on risque de s'éloigner de vrais programmes
régionaux mis en place par, oui, des P.D.G. ou les PDGA, mais de façon très,
très, très concertée, là, avec les comités régionaux. Et j'espère que ça ne
mènera pas à une démobilisation aussi des comités régionaux.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le Président.
Là, dans l'esprit de 348, là, je me demandais justement — peut-être M. Desharnais pourra
répondre — qu'est-ce
qu'on a, justement, de prévu comme protection d'accès pour les différentes
langues autochtones, notamment, là, en
termes de formulaires, en termes d'affichage? Ça fait-tu partie d'un plan
connexe, ou il n'y a pas de ce genre de plan, ou... Qu'est-ce qui est
prévu?
Le Président (M. Provençal)
: Juste une petite
précision, puis vous me reprenez, là, c'est peut-être moi qui fais une
mauvaise lecture du 348, mais le 348 semblait s'attarder uniquement à la langue
anglaise, là, ethnoculturelle.
M.
Cliche-Rivard : C'est pour ça que je pose la question dans
l'esprit 348.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
beau.
M.
Cliche-Rivard : Puis dans l'esprit de ce que le Protecteur du citoyen est
venu présenter.
Le Président (M. Provençal)
: Je voulais être sûr de ne pas avoir
mal perçu l'article. Merci.
M.
Cliche-Rivard : Mais vous avez raison.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
beau. Alors...
M. Desharnais
(Daniel) : Juste répéter votre question juste pour que je comprenne
bien.
M. Cliche-Rivard : Bien, est-ce que l'esprit
de 348 ou quelconque protection, accès, développement d'affichage trilingue,
formulaires... est-ce qu'il y a de ces protections d'accès au sens de ce que
demande notamment le rapport Viens et le Protecteur du citoyen pour les
différentes langues autochtones selon les régions sociodémographiques, là où ça
pourrait être applicable? Est-ce qu'on a un
plan comme ça? Est-ce qu'on a une volonté de nous assurer de l'accès comme
on le fait pour la langue anglaise?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, en fait, là, présentement, on parle de l'accès aux
services en langue anglaise. Là, si vous me parlez de l'accès... Là, je veux
juste bien comprendre.
M.
Cliche-Rivard : Oui, oui.
M. Desharnais
(Daniel) : Vous parlez d'obtenir des services dans la langue de
l'usager ou c'est l'accès, à proprement dit, à des services.
M.
Cliche-Rivard : Je pourrais vous la poser dans les deux, là.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, l'accès, à
proprement dit, aux services, bien, en fait, la communauté autochtone, tous les
citoyens qui ont une carte RAMQ ont accès aux services de santé et services
sociaux. Pour ce qui est de l'accès dans la langue de l'usager, c'est la
disposition qu'on a étudiée plus tôt, 344.1.
M.
Cliche-Rivard : 344.1.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, exactement.
M.
Cliche-Rivard : Donc, dans la... dans «favorise»...
M. Desharnais
(Daniel) : Exact.
M.
Cliche-Rivard : ...là on a une volonté de favoriser lorsque la
situation l'exige, mais on n'a pas de cadre, de comités régionaux, nationaux ou
de plans nationaux comme on a pour la langue anglaise, par exemple. On n'a pas
prévu ça?
M. Desharnais
(Daniel) : Non. C'est le programme... Là, on est à... là, excusez, on
est à...
Une voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : ...348. Là, 348 parle du
programme d'accès. 349 va parler du comité national dont la composition est formée par règlement. Et, dans la
composition, le dernier règlement qui a été adopté par le gouvernement, on
prévoit une représentation autochtone.
M.
Cliche-Rivard : À 349?
M. Desharnais
(Daniel) : À 349, mais ce n'est pas stipulé dans la loi.
M.
Cliche-Rivard : Je comprends.
M. Desharnais (Daniel) : Mais le règlement adopté
par le gouvernement prévoit une représentation autochtone.
M. Dubé : Qui
n'était pas le cas avant.
M. Desharnais
(Daniel) : Qui n'était pas le cas avant, effectivement.
M. Cliche-Rivard : Puis est-ce qu'il le
prévoit seulement dans le comité national ou dans les comités régionaux
applicables à 350?
M. Desharnais
(Daniel) : C'est une bonne question, là. Il faudrait que je consulte,
mais j'imagine que je pourrais avoir la réponse, le temps qu'on se rende à
l'article.
M. Cliche-Rivard :
Puis ces derniers vont donc avoir un rôle de vérification, là, d'une
certaine façon, ou, en tout cas, de mettre
en place ou de prendre des recommandations pour la mise en place de 344.1?
Est-ce qu'ils peuvent formuler des avis?
M. Desharnais (Daniel) : Qui?
M. Cliche-Rivard : Les comités
régionaux, les comités nationaux?
M. Desharnais (Daniel) : S'ils
peuvent formuler des avis sur?
M. Cliche-Rivard : L'application.
Vous me référiez à 344.1, là, sur : favoriser des services dans la langue
de la communauté.
M. Desharnais (Daniel) : À mon sens,
oui, mais je pourrais vérifier. Donnez-moi 30 secondes.
Les «comités régionaux», «de donner leur avis à
Santé Québec sur le programme d'accès», «d'évaluer ce programme d'accès et, le cas échéant, d'y suggérer des modifications»,
bien, des... Le rôle des comités est pas mal déterminé à 350, là.
M. Cliche-Rivard : Mais, autrement
dit, là, le programme d'accès, là, compte tenu que vous me dites que des
membres issus des Premières Nations siègent sur le comité national, le plan
d'accès, je comprends que c'est un plan
d'accès à la langue anglaise, là, mais va-t-il comprendre des recommandations
pour les langues autochtones ou si là il n'y a rien qui est prévu sur
l'accès?
M. Desharnais (Daniel) : Son mandat,
c'est pour l'accès aux services en langue anglaise.
M.
Cliche-Rivard : O.K. Donc, essentiellement parlant, il n'y a pas
de plan national d'accès aux soins en langue autochtones.
M. Desharnais (Daniel) : Il n'y a
pas, en... Non, effectivement.
M.
Cliche-Rivard : Est-ce que c'est quelque chose qui serait à
considérer? Est-ce que vous voyez ça de manière positive? Est-ce que vous
pensez que ce serait utile dans la suite des recommandations Viens, à la suite
du Protecteur du citoyen, notamment de l'affichage, des formulaires?
Le Président (M. Provençal)
: Tout ce que vous mentionnez — puis
vous êtes plus spécialisé en droit que moi, M. le député — je
pense qu'on devrait traiter le 348, puis tous vos commentaires vont aller dans
des articles un petit peu plus loin, selon
moi. Parce que le 348, on se concentre sur la langue anglaise. Alors, avec
votre accord, on finirait de traiter 348, puis je suis convaincu que,
dans les articles 350, quand on parle d'évaluer les programmes d'accès ou
ces éléments-là, on pourra reposer des questions.
M.
Cliche-Rivard : Je n'ai pas d'objection, M. le Président, là. On y
reviendra, soyez-en certain. Mais on peut aller... on peut adopter 348,
si ça peut aider l'évolution de la discussion.
Le Président (M. Provençal)
: Je pense qu'on va tout simplement
favoriser les discussions au bon endroit, dans ma perception des choses. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur le 348? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur le 348, mais je vais demander un appel nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Abstention.
La Secrétaire : M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Donc, l'article 348
est adopté à la majorité.
Nous allons traiter le 349 maintenant. Je suis
prêt à recevoir des interventions à 349.
• (16 h 40) •
M. Fortin : Le comité national, c'est celui qui est en place en ce
moment, dans le fond, là, vous l'avez déjà... vous en avez un. Vous avez fait
le plan national d'accès, il y a quelques semaines ou mois, là, je ne me
souviens plus trop, là, selon la discussion
qu'on a eue ce matin. Mais donc le comité national, lui, s'est prononcé de
cette façon-là, en donnant son avis une fois que le ministère, dans ce
cas-ci, a écrit le programme... le programme englobant. Donc, lui, il est venu
par la suite ou est-ce qu'il prenait part aux discussions avant la finalité du
programme?
M. Desharnais (Daniel) : S'il
prenait part aux discussions avant...
M. Fortin : Mais j'essaie de voir à quel moment le comité national est
intervenu. Ça, c'est des gens que vous avez nommés...
M.
Desharnais (Daniel) : C'est quand les documents sont envoyés... En ce
moment, c'est quand les documents sont envoyés au ministère, le ministre
demande un avis au comité provincial, il s'appelle, comité provincial
aujourd'hui.
M. Fortin : O.K. Donc, ces gens-là sont nommés, essentiellement, leur
seule fonction, c'est les points 1 et les
points 2, donc, donner son avis sur la prestation de services de langue
anglaise et approuver, évaluer et modifier le programme d'accès.
M. Desharnais (Daniel) : Exact.
M. Fortin : O.K. Il n'y a aucune autre fonction officielle, c'est ça
qu'ils font. Donc, j'aimerais juste savoir, quand
on dit, essentiellement : Ils sont en charge de donner leur avis au
gouvernement sur la prestation de services en langue anglaise, ça, ça veut dire quoi? Ça veut dire : ils se
prononcent. Est-ce qu'ils ont une régularité ou une périodicité à ça? Est-ce
que ça, c'est... Comment ils font ça habituellement? Est-ce qu'ils envoient des
avis publics, en disant... des rapports
publics, par exemple, en disant : Bien, nous considérons que, dans telle
région, les services ne se donnent pas. Nous considérons que les
services sont bons, dans une telle région, en langue anglaise.
M.
Dubé : Je veux juste mentionner, avant toute cette
discussion-là, que c'est l'article 509 qui est repris textuellement,
il n'y a aucun changement avec la loi actuelle, là.
M. Fortin : Non, mais c'est ça. Mais, justement, la loi, elle date d'il
y a cinq ans, environ cinq, six, six ans... non,
sept, huit, huit ans, mettons. Donc, j'imagine qu'à un moment donné ils se sont
prononcés. Et ça, c'est venu à quel moment, ou est-ce que c'est venu à
chaque fois qu'ils voyaient une situation qui ne marchait pas?
M. Desharnais (Daniel) : Sur le programme
d'accès ou sur...
M. Fortin : Bien, sur la... Commençons par le 1°, là, sur la prestation
de services.
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, essentiellement, de la manière ça
fonctionne, je crois qu'il y a une obligation dans le règlement qui demande au comité de fournir un plan de travail
pour la prochaine année. Donc, à chaque année, on doit fournir un plan de travail, et il est libre de faire des avis
sur le sujet de son choix qui concerne ses responsabilités. Et ces
avis-là sont publiés sur le site Web, sont publiés sur le site Web du
ministère.
M. Fortin : Ça, ça ne change pas, ça ne va pas changer...
M. Desharnais (Daniel) : Non, ça ne
change pas.
M.
Fortin : ...ça va être
publié sur le site Web. Puis là ils vont donner ça. Ici, on dit au
gouvernement... mais ça va être à
Santé Québec ou ça va être au ministère, ceux qui vont donner leur avis?
J'imagine, ça va être à Santé Québec?
M.
Desharnais (Daniel) : C'est un comité qui relève du gouvernement,
c'est au gouvernement, donc, ce serait le ministère.
M.
Fortin : Il donne un avis au ministre,
essentiellement.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, oui, c'est ça, oui.
M.
Fortin : O.K. Et donc le ministère publiera ces avis-là sur son
site.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, effectivement.
M. Fortin :
O.K
M. Dubé : Qui
n'est pas différent de ce qu'il est en ce moment.
M.
Fortin : Non, mais sauf que c'est
ministère, en ce moment, qui a le pouvoir de faire changer les choses selon le rapport qu'il reçoit. Est-ce que là on
doit s'assurer, tu sais, que tant le ministre que Santé Québec reçoivent ces
avis-là? On dit «le gouvernement», mais il
faut s'assurer que ça soit les... tu sais, celui qui fait les politiques
publiques puis celui qui fait l'opération, là, qui le reçoivent tous les
deux, là.
M. Dubé : Mais
je fais juste dire qu'en ce moment c'est au gouvernement, puis on dit la même
chose.
M. Fortin : Oui,
c'est ça, mais... Parce que le gouvernement, c'est le bras opérant, donc, c'est
lui qui peut faire des changements dans l'opération du réseau... là.
M. Dubé : Voilà.
Voilà.
M.
Fortin : O.K. Mais d'une façon ou d'une
autre, ça va être publié sur le site Web de la même façon que ce l'est aujourd'hui. Et donc, là ils le font, ces
avis-là, ils les font à toutes les années, vous nous avez dit? Ils se font un
plan de travail pour l'année, mais les avis, c'est comme... Est-ce que
c'est comme la VG, elle peut y aller quand elle veut, où elle veut, faire des
avis qu'elle... et des rapports qu'elle veut faire?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, il n'y a pas d'obligation, il n'y a pas de fréquence
sur les avis. Ça va selon le plan de travail que le comité se donne. Là, j'ai
consulté sur Québec.ca, c'est publié sur Québec.ca, il y a eu un avis portant
sur les services préhospitaliers d'urgence offerts en langue anglaise.
M.
Fortin : Oui.
M. Desharnais
(Daniel) : Je n'ai pas la date de... le 30 octobre 2019.
M.
Fortin : Puis il n'y a rien eu depuis?
M. Desharnais
(Daniel) : Je ne sais pas s'il n'y a rien eu depuis, là, je ne
pourrais pas vous dire, là. C'est ce qu'on m'a donné comme information.
M. Fortin : O.K.
Et donc, dans le deuxième point, ici, on vient... Mais c'est correct, ils ont
la latitude nécessaire pour faire... pour se prononcer sur la partie du réseau
en lien avec des services de langue anglaise, de la partie du réseau qui le veut. O.K. Puis je suis content d'entendre
que ça inclue justement le préhospitalier, et tout le reste, là. Il n'y a pas
de limitation vraiment au réseau public-public, là, aux établissements publics,
disons. O.K.
Puis
là, ici, au point 2, on vient dire : «L'approbation [...]
l'évaluation, la modification, par le gouvernement», O.K., mais si on le relit
au complet, là, on vient dire : «[Le] comité national [...] est chargé de
donner son avis [...] sur l'approbation, l'évaluation [...] la
modification par le gouvernement...»
Alors,
dans le fond, il finit-tu par se prononcer sur le fond du plan, là? C'est ça?
J'imagine qu'il se... En pratique, là, il se prononce sur : Voici
le plan d'accès, puis après, ils viennent dire : Bien, voici ce que j'en
pense?
M. Desharnais (Daniel) : Bien oui, effectivement,
effectivement. Donc, ils regardent l'entièreté du programme d'accès et ils peuvent faire un avis au ministre
sur... s'ils ne sont pas d'accord avec certaines dispositions qui sont prévues
dans le programme d'accès par certains établissements.
M.
Fortin : O.K. Qui nomme les gens sur le
comité national, c'est le ministre?
Des voix : ...
M.
Desharnais (Daniel) : La procédure est prévue dans le règlement.
J'essaie juste de retrouver le règlement. Je l'avais sorti tantôt.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
: Quand vous serez prêt,
M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : «Le comité
se compose de 11 membres nommés par le ministre de la Santé et [...]
Services sociaux pour représenter l'ensemble des personnes d'expression
anglaise...»
M. Dubé : ...tu lis en ce moment,
c'est quoi?
M. Desharnais (Daniel) : C'est le
règlement sur le Comité provincial pour la prestation des services de santé et services sociaux en langue anglaise, qui
prévoit l'ensemble des dispositions... en fait, la composition, également, les
règles de fonctionnement, les règles de nomination, comment que la nomination
se fait.
M.
Fortin : Et le dernier paragraphe du 349, toutes les
modalités d'administration de régie interne, mais c'est le ministre qui nomme
les membres, et ça, ça ne changera pas. C'est le ministre qui va encore nommer
les membres du comité national, ce n'est pas Santé Québec.
M. Desharnais (Daniel) : Exact,
c'est le ministre.
M. Fortin : O.K. Donc, le règlement ne changera pas à ce niveau-là.
O.K. Ça va.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, est-ce que vous avez une intervention sur
le 349?
M. Cliche-Rivard : Non, pas 349.
Vous me suggérez 350 tantôt, je pense.
Le
Président (M. Provençal)
: Oui, oui, 350, 351, 352, là, parce qu'on va
revenir avec la notion, entre autres, à 352, je pense qu'on revient avec
la notion d'ethnoculturelle, ça fait que vous allez avoir...
M. Cliche-Rivard : ...
Le Président (M. Provençal)
: 351. Bon. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 349 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Alors, nous allons maintenant à l'article 350. Dans un premier temps, on va traiter l'amendement de M. le
ministre à 350. Puis on pourra revenir à votre amendement parce que vous aviez déposé aussi un
amendement.
Alors, M. le ministre, on va rejeter projeter
votre amendement à 350 dans un premier temps.
M. Dubé : Puis là on est dans des
comités régionaux, là, c'est ça? Puis est-ce c'est la bonne façon de voir l'amendement qu'on y avait ajouté à 350? Si vous
pouvez peut-être descendre un petit peu plus bas. Voilà. C'est là qu'on
avait dit : «Sous réserve — merci beaucoup — de
l'article 350.1,».
Le Président (M. Provençal)
: Qui sera un nouvel article.
M.
Dubé : C'était ça, l'amendement. Puis on se rappelle que
350.1, là, c'était la composition minimale des comités régionaux.
M. Fortin : Pas de problème avec cet amendement-ci.
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce que M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, ça va pour l'amendement? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement déposé à 350 par M. le ministre
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, on se rappelle que le député de
Pontiac déposait, lui aussi, un amendement à
350. Alors, on va le projeter à l'écran. Même si vous aviez mentionné là, qu'il
y avait une liaison avec l'autre, on va aller le projeter pour le
traiter et le voter.
• (16 h 50) •
M.
Fortin : Il y avait
effectivement, une liaison avec l'amendement rejeté au 348, mais elle l'a
regardé, M. le Président. Comme ça,
il se tient quand même de façon indépendante. Alors, si vous pouvez monter deux
petites secondes, ce qu'on vient proposer, si vous pouvez retourner...
Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: ...s'il vous
plaît, pour permettre... Merci.
M.
Fortin : Ce qu'on avait proposé, c'est que l'article 350,
tel qu'amendé, est modifié par l'insertion, avant le paragraphe 1°, du
paragraphe suivant :
«0.1° de collaborer à
l'élaboration [des] programmes d'accès régionaux;».
Dans le fond, le 350,
il vient donner des responsabilités aux comités régionaux, entre autres, pour
donner leur avis à Québec sur le programme
national d'accès, d'évaluer le programme national d'accès, probablement en lien
avec ce qui se passe dans la région,
le territoire. Mais il peut très bien aussi collaborer à l'élaboration du
programme régional qui va servir à alimenter le programme national.
Donc, effectivement,
M. le Président, initialement, je pensais peut-être que ça devait être
nécessairement en lien avec l'amendement
qu'on avait proposé au 348, mais ça se tient, je pense que... Ça vaut encore,
d'ailleurs, de demander à ce que les comités régionaux aient comme
mandat de collaborer à l'élaboration des programmes régionaux.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que vous avez un commentaire, M. le ministre?
M. Dubé : Non. Je pense que je l'ai indiqué tout à l'heure.
Je comprends la discussion, puis tout ça, mais j'ai déjà indiqué tout à
l'heure que je ne voulais pas faire de modification, autant à 348, qu'à 350.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : ...
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Une dernière chose sur
l'amendement, M. le Président. J'ai entendu, lorsqu'il a déposé les amendements
dans... ses amendements, dans les dernières sections, le ministre est venu dire
que ces amendements-là étaient faits après avoir,
disons, après avoir consulté différents groupes. Les amendements qu'on présente
aujourd'hui viennent également ...
pas de notre propre imagination, M. le Président, viennent de la consultation
des parties prenantes.
Alors, il me semble
qu'il aurait été approprié d'entendre leur message et simplement les rassurer
par rapport aux fonctions des comités et de Santé Québec en lien avec les
programmes d'accès.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'amendement.
M.
Fortin : Par appel nominal.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M.
le député de Pontiac. Alors, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Oui. Pour, contre, abstention. M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Pour.
La Secrétaire :
M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Blouin (Bonaventure)?
Mme Blouin :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Abou-Khalil (Fabre)?
Mme
Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire :
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet :
Contre.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Contre.
La Secrétaire :
M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire :
Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, l'amendement déposé à
l'article 350 par M. le député de Pontiac est rejeté à la majorité.
Maintenant, je reviens à l'article 350
amendé. M. le député de Pontiac, vous avez une intervention.
M. Fortin : Merci. Merci, M. le Président. Alors là, ici, au dernier
paragraphe : «Santé Québec détermine, par
règlement, la composition [de ces] comités régionaux, leur processus d'appel de
candidatures», tout le reste, mais, pour la composition des comités
régionaux, ce qu'on veut dire ici, c'est le nombre de personnes, par exemple,
autour de la table, leur profil, etc., mais pour la nomination des gens sur des
comités régionaux, qui est en charge de ça?
M. Desharnais (Daniel) : ...le
nombre?
M.
Fortin : Non, pas le nombre. Le nombre, je comprends que
ça, c'est inclus dans la composition des comités régionaux qui est faite
par règlement. Mais qui choisit les personnes nommées?
M. Desharnais (Daniel) : J'ai
vraiment un blanc de mémoire. Donnez-moi 30 secondes. Je sais que c'est en
consultation des organismes représentatifs qu'ils les nomme actuellement...
M. Fortin : C'est correct, M. Desharnais. Tous les jours
ressemblent à des vendredis après-midi ces jours-ci.
M. Dubé : Dans le 350.1, si je peux
aider à la discussion, là...
M. Fortin : Oui.
M. Dubé : ...dans le deuxième
alinéa, on dit : «...dans les listes établies par les organismes de
promotion des intérêts des personnes d'expression anglaise identifiés [...] à
[...] 349.»
Donc, c'est le C.A. de Santé Québec, là, dans la
mouture du projet de loi actuel, là. Daniel, dans la mouture du projet de loi
actuel, on dit que c'est le conseil d'administration de Santé Québec qui
choisit les membres.
M. Desharnais (Daniel) : Oui. C'est
les C.A. des établissements.
M.
Dubé : Mais en quoi c'est différent, ça, de ce qui se
passe présentement, si c'est ça la question du député?
M. Fortin : Il n'y a pas de C.A. de Santé Québec, là, donc...
M. Desharnais (Daniel) : C'est les
C.A. des établissements qui...
M. Fortin : O.K.
M. Desharnais (Daniel) : ...qui
acceptent les nominations.
M.
Fortin : Puis quand... Ah! bien, c'est correct. Je vais y
revenir à 350.1, là. Il n'y a pas de... il n'y a pas d'enjeu. O.K. Là, ici, on
vient dire que les comités régionaux ont la responsabilité de donner leur avis
à Santé Québec sur le programme d'accès, ce que vous m'avez dit tantôt,
c'est vraiment, là, ils donnent leur avis sur le programme d'accès... le programme régional, là. En pratique,
là, ils vont donner... ils vont prendre la partie du programme d'accès
national qui est en lien avec la Gaspésie, l'Outaouais, l'Abitibi, peu importe,
puis ils vont donner leur avis là-dessus.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Fortin : O.K. Puis, dans la deuxième partie, quand on vient dire
«d'évaluer ce programme d'accès [...], d'y
suggérer des modifications.» Ça, ça veut-tu dire qu'ils peuvent eux aussi vous
dire : On n'a pas les services nécessaires en langue anglaise à
l'Hôpital de Wakefield, par exemple? C'est-tu ça que ça vient dire? Parce que
ce n'est pas nécessairement évaluer le programme.
M. Dubé : Parlez-vous du deuxième
paragraphe ou du premier?
M. Fortin : Le deuxième alinéa.
M. Dubé : Le deuxième.
M. Fortin : Quand on vient dire «d'évaluer ce programme d'accès»,
ce n'est pas la même terminologie que pour
le programme national, là, le comité national qui lui est en charge de donner
son avis sur la prestation des services. Est-ce que ça veut dire que le
comité régional, qui est probablement plus en lien avec la prestation locale de
services que le comité
national peut, lui, donner son avis sur : Voici ce qui se passe à l'hôpital
Jewish puis en lien avec les services de langue anglaise?
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : À mon sens,
oui, ça fait partie de l'évaluation du programme d'accès et de la possibilité
de faire des suggestions de modifications s'il considère qu'il y a des
problématiques au niveau de l'accès aux services en langue anglaise.
M.
Fortin : O.K. Donc, la prestation de services est incluse
dans l'évaluation du programme d'accès pour vous.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Fortin : O.K.
M. Desharnais (Daniel) : C'est le
but du programme d'accès.
M.
Fortin : Parfait. Je n'ai pas... Je ne sens pas le besoin
de pousser sur ce point-là davantage. La clarification, à ce niveau-là, de M. Desharnais, me
convient, puis j'espère que, un, ils le font déjà puis qu'ils vont continuer à
le faire. En fait, je suis convaincu qu'ils vont continuer à le faire
d'une façon ou d'une autre.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, interventions? Pas d'intervention. S'il
n'y a pas d'intervention sur l'article 350 amendé, est-ce que
l'article 350 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça va. Maintenant, on va aller sur le 350.1, qui
est un amendement qui introduit ce nouvel article. Alors, on va le
projeter à l'écran, 350.1, s'il vous plaît.
Alors, cet amendement qui introduit
l'article 350.1 avait été déjà lu. Alors, il est projeté maintenant à
l'écran. Si on diminuait un petit peu, on pourrait aller chercher le
commentaire en même temps. Merci. Merci beaucoup.
M. Fortin : On avait commencé quelque chose...
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Cliche-Rivard : ...qui,
effectivement, est plutôt sur les communautés ethnoculturelles, ça fait que je
vais regarder sur 351. Peut-être là-dessus, qu'est-ce qui détermine si c'est
sept, 10, 11? Comment ça fonctionne? Je veux dire, je comprends qu'il y a un
maximum et un minimum, mais qu'est-ce qui va entraîner ou aider la décision sur
le nombre de personnes qui vont être nommées sur le comité régional?
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que je me trompe en disant
que...
M. Desharnais (Daniel) : On reprend
une disposition de la LMRSSS, l'article 108, qui prévoyait sept à 11 membres. Je peux vous mentionner aussi,
pour certaines régions, c'est facile de se rendre à 11 membres, pour
certaines autres régions, c'est difficile de se rendre à ça.
• (17 heures) •
M.
Cliche-Rivard : Ça fait qu'en gros vous dites : Dans la
mesure où ça va être possible de se rendre à 11, on va le faire, là,
mais il peut arriver que... C'est ça?
M. Desharnais (Daniel) : Tout à fait,
oui.
M. Cliche-Rivard : S'il y a
quelqu'un qui veut le siège puis qu'il reste deux places, l'intention, c'est de
lui accorder, qu'on ait un comité plein.
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. Je vous dirais qu'en majorité... je regarde,
la majorité se rendent à au moins sept, mais j'en ai quelques-uns que
c'est plus difficile dans certaines régions.
M. Cliche-Rivard : O.K. Je vais
laisser mon collègue.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Je fais la comparaison avec le 108, auquel on fait
référence, le 108 de la LMRSSS, là, à laquelle on fait référence dans le commentaire. Et, lorsqu'on parle de choisir
les membres du comité, on vient dire ici, au nouvel article, qu'on les
choisit parmi les candidats énumérés dans les listes établies par des
organismes de promotion des intérêts des personnes d'expression anglaise. Mais il y avait, dans le
108, une exception pour Montréal. Pourquoi on ne reconduit pas cette
exception-là pour Montréal?
Une voix : ...
M. Fortin : C'est le troisième paragraphe de l'article 108 de la
LMRSSS. Tout le reste se ressemble, mais il manque ce bout-là sur la métropole.
M. Desharnais (Daniel) : Essentiellement,
on faisait référence aux établissements. Après consultation, là, ça
disait : «Dans la région de Montréal, les listes de noms sont fournies par
les organismes de promotion des intérêts des personnes d'expression anglaise
identifiés par les centres intégrés reconnus en vertu de 29.1...» Les centres
intégrés reconnus, en vertu de 29.1, je crois que c'est seulement Centre-Ouest
et l'Ouest-de-l'Île. Donc...
Puis, en fait, dans le fond, la consultation se
fait auprès des organismes représentatifs du milieu, mais la prestation de
services ne concerne pas juste ces deux établissements-là. Donc, à mon sens, ça
serait ça qui aurait guidé la réflexion, là.
M. Fortin : O.K. Parce qu'on vient dire, puis là je regarde juste le
108, là : «Il doit en outre prévoir que les membres du comité sont nommés
par le conseil d'administration du centre intégré...» Ça, c'est facile pour une
région comme la mienne ou la vôtre, là, M.
le Président, ça, c'est facile, c'est un centre intégré, une liste. Là, ici,
dans la région de Montréal, ce que
vous me dites, c'est qu'il y a certains centres intégrés, en ce moment, ou
certains établissements...
M. Desharnais (Daniel) : ...29.1 en
vertu de la charte, mais il y en a seulement deux, je crois, sur le territoire
de Montréal. C'est les centres intégrés au complet. Mais là on parle...
M. Fortin : Mais qu'est-ce qui se passe, par exemple, avec le CUSM?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, je
pense, je me trompe. Je pense, c'est le CUSM et...
M. Fortin : Bien, les deux autres. C'est sûr que le centre... Bien,
c'est sûr, je dis ça de même.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
possiblement, possiblement. Mais c'est important pour nous de ne pas juste concentrer ça, parce qu'on parle de l'accès aux
services en langue anglaise. Je peux présumer que, dans un établissement 29.1,
c'est plus facile d'avoir accès à un service de langue anglaise que dans un
établissement qui est non désigné.
M. Fortin : Je n'en ai aucun doute.
Le
Président (M. Provençal)
: Pendant que vous réfléchissez, je donnerais la
parole au député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Peut-être nous
expliquer le troisième alinéa, là. Je ne suis pas sûr de le comprendre. «Malgré
le paragraphe 1° du deuxième alinéa de 43, lorsque plus d'un établissement
public se trouve dans la région sociosanitaire — bon,
vous donniez l'exemple de Montréal il y a quelques minutes — Santé
Québec peut déléguer les pouvoirs visés au deuxième alinéa à un membre
de son personnel affecté à la réalisation [des] tâches au sein d'un
établissement territorial ou au conseil d'établissement de celui-ci.» Ça fait
que, si je comprends bien, du moment où il y
en a plus qu'un, il n'y aura pas des comités dans chacun, mais il y aura une
personne déléguée par Santé Québec pour faire la job. Il est dur à
comprendre, le troisième.
Le Président (M. Provençal)
: Je pense qu'on va demander la... on
va demander la traduction à Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, le troisième alinéa de l'article 350.1 va être plus
facile à comprendre en allant lire le paragraphe 1° du deuxième alinéa de
l'article 43 du projet de loi.
L'article 43 du projet de loi est celui qui
permet au conseil d'administration de Santé Québec de déléguer certains de ses
pouvoirs. Toutefois, il y a une restriction qui est prévue au paragraphe 1° du
deuxième alinéa qui dit : Lorsque ce
pouvoir-là est délégué à une personne qui est affectée à la réalisation de
tâches au sein d'un établissement, donc un membre du personnel d'un
établissement, ce pouvoir-là du C.A. de Santé Québec doit être restreint à cet
établissement-là, essentiellement pour s'assurer que tous les établissements
demeurent égaux entre eux. Ce n'est pas eux... ce n'en est pas un qui a une
supériorité hiérarchique sur un autre.
Dans une
région où j'ai plus qu'un établissement, je pourrais déléguer le pouvoir du conseil
d'administration de choisir les
membres du comité dans un établissement, mais si j'ai plus d'un établissement,
c'est que j'ai un établissement, à ce
moment-là, qui se retrouve à avoir une sorte de compétence régionale supérieure
à celle des autres établissements, ce qui contreviendrait à la
restriction prévue à l'article 43.
Alors, on est venu prévoir ce cas-là ici, pour
permettre de déléguer à un établissement, pour qu'il y ait un établissement régional qui soit capable, à
l'exclusion des autres établissements de la région, si jamais le conseil
d'administration de Santé Québec décidait de déléguer le
pouvoir, de procéder à la nomination des membres du comité régional.
M.
Cliche-Rivard : Donc, dans ce cas-là, Santé Québec désigne un conseil
d'établissement, puis ça va être son rôle à
celui-là. Et là, vous auriez donc certains qui ont un petit peu plus de pouvoir
qu'un autre, là. C'est ce que vous dites. Mais 43, comme vous dites,
malgré les paragraphes... malgré le paragraphe 1° de 43, c'est permis.
M. Paquin
(Mathieu) : C'est ça, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Parce que vous ne vouliez
pas créer plusieurs comités régionaux par région sociosanitaire. C'était
un peu ça, l'intention?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui ou... enfin, moi, personnellement, je n'avais pas de
telle volonté, mais le projet de loi prévoit un comité par région.
M.
Cliche-Rivard : Par région sociosanitaire et non pas par
établissement.
M. Paquin
(Mathieu) : Tout à fait, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Et il aura, cet
établissement-là, le mandat de s'assurer de la représentativité de l'ensemble
des régions sociosanitaires évidemment.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
M. Cliche-Rivard :
Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Le député de Saint-Henri—Sainte-Anne
m'a ouvert les yeux à quelque chose, ici, là. Le dernier paragraphe fait en sorte qu'à Montréal, par
exemple, un conseil d'établissement pourrait être en charge d'établir une
liste, essentiellement, si je comprends bien, ou de choisir la liste.
Une voix :
...
M.
Fortin : De choisir les membres. C'est ça?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M.
Fortin : O.K. Donc, après avoir consulté
les organismes de promotion des intérêts, c'est un conseil d'établissement qui
peut venir choisir les membres. Pourquoi il n'y aurait pas ce même pouvoir là
dans une région qui n'est pas Montréal? Pourquoi le C.E. de l'Outaouais, ou de
l'Abitibi, ou de la Gaspésie ne pourrait pas lui-même avoir ces pouvoirs-là,
plutôt que le C.A. Santé Québec?
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : En fait, rien ne l'empêche, M. le Président. C'est que la
précision qu'on apporte à l'article 350.1,
c'est que, dans une région comme Montréal, Québec ou la Montérégie, où il y a
plusieurs établissements, c'est que, si on n'avait pas fait la précision, au
troisième alinéa, la délégation n'aurait pas été possible parce que ça aurait
été un pouvoir qui concerne plus d'un établissement délégué, entre les mains
d'un seul établissement.
M.
Fortin : D'accord.
M. Paquin
(Mathieu) : Ce qui est contraire à 43, paragraphe... deuxième alinéa,
paragraphe 1°, mais, dans une région ou j'ai
un seul établissement, 43, paragraphe 1° ne l'interdit pas. Donc, le principe
général de 43 va permettre la délégation.
M. Fortin : Il
peut déléguer au président, chef de la direction, à un autre membre du
personnel de Santé Québec ou à l'un de ses comités ou à un conseil
d'établissement. C'est ça que vous venez de dire.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M.
Fortin : D'accord. Je me pose la question à savoir si le
conseil d'établissement, rendu là, n'est pas mieux placé que le conseil
d'administration de Santé Québec pour choisir les membres du comité. Il me
semble que c'est des gens qui
sont plus près, encore là, pas mal plus près du terrain que le conseil
d'administration de Santé Québec. Est-ce que vous ne pensez pas que ce serait
utile ça, M. le ministre? Je suis certain que vous avez eu la réflexion, à un
moment donné, là.
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, à mon sens, il est clair que les conseils
d'établissement... dans ma tête, là, il est
clair que les conseils d'établissement vont être consultés puis que les
établissements, comme tels, vont avoir un rôle et que les organismes
représentatifs des milieux territoriaux vont être consultés. À mon sens, c'est
sûr, sûr, sûr, là.
M.
Fortin : O.K. Là-dessus, je suis d'accord
avec vous, les organismes représentatifs du milieu n'ont pas le choix d'être
consultés, c'est écrit, mais le changement que vous faites par rapport à la loi
précédente, c'est que vous prenez ce qui
était la responsabilité du conseil d'administration du CISSS de l'Outaouais et
vous la donnez au conseil d'administration de Santé Québec plutôt qu'au
conseil d'établissement.
• (17 h 10) •
M. Desharnais
(Daniel) : La seule chose, c'est qu'en ce moment, effectivement, c'est
recommandé par le C.A. des établissements, à
partir d'une consultation des groupes, mais c'est le ministère qui officialise
les nominations.
M.
Fortin : Oui. C'est le ministère qui
décide à la fin de la journée.
M. Desharnais
(Daniel) : Pardon.
M.
Fortin : C'est le ministère qui décide à
la fin de la journée.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, exact.
M.
Fortin : O.K. Je trouve quand même qu'on
serait mieux avec les conseils d'établissements, mais je ne déchirerai pas ma
chemise sur cet élément précis là, je... qu'on s'éloigne du terrain. On prend
un risque, ici, là, d'en mettre un peu trop dans les mains du C.A. de Santé
Québec, mais j'espère qu'ils vont déléguer ce pouvoir au conseil
d'établissement, même si ce sont des gens qui ne sont pas aussi indépendants
que les C.A. en ce moment.
M. Dubé :
Votre commentaire est noté. Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, est-ce que vous avez une intervention additionnelle à faire sur
le 350.1?
M.
Cliche-Rivard : Non, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention sur le 350.1, c'est-à-dire l'amendement qui introduit
l'article 350.1, est-ce que l'amendement introduisant l'article 350.1
est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Dubé : Alors,
le nouvel article, 350.1, est donc adopté, ce qui nous amène à
l'article 351. Alors, je suis prêt à
recevoir des interventions sur l'article 351. Oui, j'étais convaincu que
vous auriez une intervention, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : On va y aller avec le... Oui, oui, mais on prenait le
temps de le relire.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, oui, il n'y a pas de problème.
M. Cliche-Rivard : M. Desharnais,
peut-être nous expliquer globalement, là, tu sais, je vous posais la question
tout à l'heure, bon, à 352, on voit un
comité, mais je me trompe ou il n'y a pas de plan national d'accès aux
services, dans ces situations-là, de communautés ethnoculturelles, là?
M. Desharnais
(Daniel) : Non, il n'y a pas d'équivalent, effectivement, vous ne vous
trompez pas.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc, qu'est-ce
qu'on met en oeuvre? C'est quoi, nos outils? C'est quoi, nos moyens? Parce que vous créez quand même un comité
national, ce qui est une bonne chose en soi, là, mais c'est quoi, sa pogne, là,
si vous permettez? C'est quoi, son champ d'action puis ses leviers?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, il
peut faire des avis au gouvernement sur des questions d'accès aux services de
santé et services sociaux pour les communautés ethnoculturelles. Et,
contrairement à avant... avant, il n'y avait aucune obligation de créer
un comité de cette nature-là dans la loi. Là, c'est une obligation d'en créer
un.
M. Cliche-Rivard :
...vous dites : Il aura la possibilité, à son bon vouloir, là, de — là,
c'est ça que 352 dit, là, j'avance un petit
peu, M. le Président, mais je pense qu'ils sont quand même liés — donner
son avis au ministre sur la
prestation de services.» Mais est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de prévoir, un
peu comme on prévoyait plus tôt, un plan national? Est-ce que ça a été
débattu, discuté?
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Cliche-Rivard : M. le ministre, peut-être?
M.
Desharnais (Daniel) : Je ne sais pas quoi répondre à cette question-là.
Je pense que le programme d'accès aux services en langue anglaise, comme tel,
bon, découle... C'est une disposition qui existe depuis longtemps. Je
n'ai pas de réponse à vous formuler
là-dessus, là. Donc, c'est... Le programme d'accès est prévu pour l'accès aux
services en langue anglaise, bon, il
y a une situation historique qui est liée, naturellement, à ça, mais je ne
saurais pas quoi répondre à votre question.
M.
Cliche-Rivard : Bien, si je peux me permettre, M. le ministre, là,
vous voyez, à 349, M. le ministre, on a prévu quand même des pouvoirs,
là, puis des mandats, à 349, pour le comité de langue anglaise. Je me
demandais, est-ce que, dans votre réflexion,
quand vous avez créé le comité national... est-ce qu'il y avait une intention
de lui donner les mêmes rôles, les mêmes pouvoirs que pour la langue
anglaise? Est-ce que vous avez discuté de ça?
M. Dubé : Bien, je vous dirais, là...
Puis je reviens, parce que j'essaie de vous suivre un peu, là, dans 351, on
reprend textuellement ce qui est dans la LSSSS, à 349, là. On n'a pas...
M. Cliche-Rivard : Mais, à 352, vous
créez un nouveau comité national.
M. Dubé : Oui, mais, vous savez, je
vous dirai, on pourra le discuter à 352, mais, si vous me demandez quelle est l'application, quelle est la base de
351, c'est de reprendre textuellement ce qu'on a dans la LSSSS actuelle, là. Là,
on parle, ici, de favoriser l'accès, etc.
M. Cliche-Rivard : Tout à fait.
M. Dubé : Alors, je veux juste dire
qu'on reprend textuellement ce qui est là, là.
M.
Cliche-Rivard : Bien, je reviendrai sur la suite de cette
question-là à 352, si vous préférez. Il n'y a pas d'enjeu.
M. Dubé : O.K. Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
le 351? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Pouvez-vous me donner un exemple, outre la langue
anglaise, là, disons, de comment on favorise l'accessibilité aux
services de santé et de services sociaux, respectueusement des caractéristiques
d'une communauté ethnoculturelle?
M. Dubé : Répétez-moi ça.
Excusez-moi, là.
M. Fortin : L'article 351 nous demande... bien, vous demande,
demande au gouvernement de «favoriser l'accessibilité aux services de santé et
aux services sociaux [...] respectueuse des caractéristiques [des] communautés
ethnoculturelles». Pouvez-vous me donner un exemple de comment on fait ça, à
part, peut-être, pour la communauté anglaise, là, on en a discuté... pour
d'autres?
M. Dubé : Oui, tout à fait.
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, naturellement, je ne suis un prestataire de
services dans le réseau, mais je peux supposer, sur la Rive-Sud de
Montréal, à Brossard, où il y a une forte proportion de, communauté, de la
communauté chinoise... bien, j'imagine que l'établissement peut faire certaines
adaptations ou s'assurer certaines adaptations qui répondent aux
caractéristiques ethnoculturelles du tissu social de sa région.
M. Fortin : Donc, il y a une obligation d'avoir de la consultation,
dans ce cas-ci, avec des représentants d'associations, je ne sais pas, moi, de
Québécois d'origine chinoise ou, peu importe, et, par la suite, de favoriser...
de mettre en place des façons de favoriser
l'accessibilité. Puis, vous me dites, ça pourrait être un exemple, il pourrait
y avoir...
M. Desharnais (Daniel) : Oui, ça
pourrait être un exemple,
M. Fortin : D'accord.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : On me faisait remarquer, là, qu'on a adopté, entre
autres, 144.1, le libellé «les différentes communautés ethnoculturelles du
Québec, ainsi que pour les autochtones». Donc là, on l'a précisé à 344.1. À
351, on n'a pas modifié le langage, là, je me demandais si c'était volontaire
ou si c'est parce que l'article 344.1 amendé est arrivé plus tard. Donc,
si je dis ça autrement...
M. Dubé : Je demanderais peut-être
le commentaire de Me Paquin.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Cliche-Rivard : La fin de 351,
est-ce qu'on devrait ajouter «ainsi que pour les autochtones», comme on l'a
fait à 344.1? Ce serait ça, ma question.
Le Président (M. Provençal)
: Vous avait le droit de réfléchir,
Me Paquin.
M. Cliche-Rivard : Dans un souci de
cohérence.
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous une pause?
M. Paquin (Mathieu) : S'il vous
plaît, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 18)
(Reprise à 17 h 26)
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, on reprend. Je vous invite à prendre la
parole, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Bien, avant qu'on
suspende, M. le Président, puis, hors d'ondes, on a commencé à avoir un début
de réponse, mais je me permettrais de demander à... M. Desharnais, si vous
voulez nous expliquer un début de réponse, là, je vous en prie.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, merci.
Donc, l'article 351 du projet de loi no° 15 reprend essentiellement
une disposition qui était prévue à
l'article 349 sur la Loi sur les services de santé et services sociaux,
qui vise essentiellement à ce que l'établissement public, en
concertation avec les organismes représentatifs des communautés
ethnoculturelles, puisse favoriser l'accessibilité aux services de santé et
services sociaux qui soit respectueuse des caractéristiques de ces communautés
ethnoculturelles.
Et M. le député posait la question : Qu'en
est-il pour les services... favoriser l'accessibilité aux services, services
qui soient respectueux des caractéristiques des communautés autochtones? Et ce
que j'indiquais, c'est que le projet de loi
n° 32, déposé par le ministre responsable des Affaires autochtones,
prévoit certaines dispositions, notamment à l'article 1, des
obligations aux établissements qui visent les communautés autochtones,
spécifiquement.
M. Cliche-Rivard : Donc, ce que vous
dites, c'est qu'à 351, le «communautés ethnoculturelles», de ça va découler des
obligations au sens de la nouvelle loi ou de la prochaine loi 32, pour
mettre en oeuvre, pas seulement de manière ethnoculturelle, mais vraiment
spécifiquement pour les Premières Nations.
M. Desharnais (Daniel) : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Je poserais la
question peut-être à Me Paquin, là : Comment ça peut être interprété, le
fait qu'on l'ait ajouté à 344.1 mais qu'on ne l'ait pas à 351? Comme on
présuppose que le législateur ne parle jamais pour ne rien dire, le fait qu'on
le trouve à une disposition analogue et puis qu'on ne le trouve pas à une
autre, est-ce que ça pourrait être interprété de manière restrictive?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, M. le
Président, à 344.1, lorsqu'il est question de langue, on va viser notamment les
autochtones, alors qu'à 351, lorsqu'on parle des communautés ethnoculturelles,
on ne visera pas les autochtones, qui,
d'ailleurs, dans la terminologie qu'on utilise généralement dans le corpus, ne
sont pas visés par l'expression «communautés ethnoculturelles». Donc, je
ne sais pas si c'est une interprétation restrictive ou non, mais, clairement,
ils ne seront pas visés à 351.
M.
Cliche-Rivard : Ils ne seront pas visés à 351, donc dans
l'application telle quelle, et ce que M. Desharnais dit, c'est que, par
l'effet de 32, ils vont l'être.
M.
Desharnais (Daniel) : En fait, c'est les objectifs poursuivis dans 32,
mais de façon plus spécifique et détaillée.
Le Président (M. Provençal)
: En d'autres mots, le projet de loi
no° 32, ayant été discuté et voté, va amener des modifications au projet
de loi qu'on... sur lequel on travaille.
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. En fait, oui, ça va amener des modifications.
Je ne sais pas s'il a été voté, par contre.
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, non, je... non, il n'est
même pas traité encore, alors...
M. Desharnais (Daniel) : O.K. Non,
c'est ça. Oui, il va venir...
M. Cliche-Rivard : Ce qu'on suggère,
M. le Président, puis, en toute collégialité, là, on va le soumettre en proposition d'amendement... ce que je suggère,
c'est : Suspendons l'article, continuons le travail. Du côté de la recherche,
nous, on va vous l'envoyer, puis, quand il
sera prêt, on pourra y revenir puis on votera, là. Je ne veux pas qu'on perde
du temps.
Le Président (M. Provençal)
: Très à l'aise avec ça.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour suspendre 351?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Ce qui nous amènerait à 352. Interventions
sur le 352? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
• (17 h 30) •
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le
Président. J'essaie de voir en miroir, là, entre 349, qui institue le comité
national pour la langue anglaise, puis 352. Si je comprends bien, l'intention,
c'est, relativement parlant, de leur donner
les mêmes effets ou ce n'est pas ça qui est l'intention entre les deux comités?
Est-ce qu'ils ont le même objectif ou pas vraiment?
M. Desharnais (Daniel) : Je vous
dirais que c'est le même objectif à une différence près, c'est le niveau de
responsabilité, parce que le niveau de responsabilité du comité national... il
a des responsabilités spécifiques sur donner son avis sur le programme d'accès,
ce qui n'est pas le cas pour le comité ethnoculturel puisqu'il n'y a pas de
programme d'accès, comme tel.
M. Cliche-Rivard : Ça fait que
vous... Tu sais, c'est limpide, là, je veux dire, vous prévoyez qu'il donne son
avis, là, à 352, premier alinéa. À 349, on avait un deuxième alinéa, cela dit,
où, là, effectivement, comme vous dites, il y avait l'approbation du programme
d'accès de Santé Québec, là.
Je suis quand même... je me pose la question, M.
le ministre, dans le contexte de Viens, dans le contexte du Protecteur du
citoyen, est-ce qu'il n'aurait pas été approprié de... en même temps, qu'on
crée un comité national, parce que j'essaie de lui donner aussi une résonnance,
là, une portée, d'y attacher un plan national d'accès aux soins, en même temps,
comme vous avez fait ou comme la loi prévoyait à 349?
M. Dubé : Quand vous dites :
Comme la loi le prévoyait... pour le comité national de la langue anglaise?
M. Cliche-Rivard : De la langue
anglaise. Parce que vous me dites : On institue à 352, vous l'avez bien
dit, alors que 349, là, vous me l'avez dit
quelques fois, c'est des dispositions que vous répétez. Bien là, on crée un
comité, à 352, qui va donner son avis sur la prestation de services,
mais ce comité-là, au contraire de celui de langue anglaise, lui, il n'aura pas
de mandat eu égard à un plan parce qu'il n'en a pas de plan, la loi n'institue
pas un plan d'accès.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, ce qui est visé, principalement, au niveau de l'accès aux services, c'est
l'accès aux services de santé aux Québécois de toutes les origines. Donc, bon,
là, quand on parle de programme d'accès national pour la communauté de langue
anglaise, bon, on sait la réalité historique du Québec. Il y a des communautés
anglophones sur le territoire québécois. Il y a des fortes communautés
anglophones sur le territoire québécois, et
élaborer un programme d'accès spécifique pour ces clientèles-là, ce n'est pas
une mince tâche, quand même, là, je veux juste le mentionner. Si on va vers un
programme national d'accès pour les communautés ethno, là, on parle de
communautés de différentes origines et de plusieurs communautés, je vous dirais
qu'en termes de faisabilité ça serait difficile.
Ce qu'on vise plus, c'est favoriser l'accès et qu'on tienne compte de leurs
réalités ethnoculturelles également. C'est ce que prévoit la loi.
M.
Cliche-Rivard : Mais donc, dans un contexte de la commission Viens,
puis là, je le répète, puis ce n'est pas de
gaieté de coeur, mais le gouvernement, en tout cas, dans le cadre du projet de
loi n° 15, n'a pas de plan national pour les Premières Nations eu égard à l'accès aux soins puis aux
services au sens de 352. Je pose la question, je la pose ouvertement.
Le Président (M.
Provençal)
: Il y a
une petite nuance.
M. Desharnais
(Daniel) : J'amènerais un bémol parce qu'il y a plusieurs mesures qui
ont été prises dans la foulée du rapport de la commission Viens puis il y a un
plan d'action en matière de sécurisation culturelle qui est déployé actuellement, comme je l'ai déjà mentionné
dans la commission, avec des navigateurs de patients, des coordonnateurs à
l'accès, qui sont dans les établissements. Il y a également l'obligation de
formation des employés. Pratiquement tous
les employés du réseau de la santé et services sociaux sont formés aux réalités
autochtones. On est en bonification de la formation aussi actuellement.
Et
il y a un suivi qui est fait également des différentes recommandations. Je
pense qu'il y en a 135, recommandations
de la commission Viens. Il y a un suivi qui est fait à cet égard-là. Il y a
plusieurs recommandations qui concernent la réalité constitutionnelle,
donc, les relations entre les Premières Nations, gouvernement du Canada, gouvernement du Québec. Il y a une entente
tripartite sur la gouvernance des services de santé avec les Premières Nations,
sur laquelle la CSSSPNQL siège, sur laquelle
je siège, avec des représentants du gouvernement fédéral. Donc, il y a un suivi
qui est fait au niveau des recommandations de la commission Viens.
M.
Cliche-Rivard : Je comprends.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
Est-ce que ça va, M. le député?
M. Cliche-Rivard : Oui, M. le Président. Là,
dans le... dans une logique de concordance, là, il y a le... Tu sais, ce qu'on
soumet... ce qu'on va soumettre à 351 comme ajout est essentiellement la même
possibilité à 352. Ça fait que ce que je suggérerais, c'est que, selon
l'issue du vote, on se gouvernera en conséquence, à savoir si on dépose ou non
un amendement, là, pour inclure les Premières Nations aussi à la finalité de
352. Ça fait que je vous demanderais peut-être juste de ne pas l'adopter avant
qu'on ait adopté 351, ne pas voter ou faire un amendement pour rien. C'est
juste ça que je soumettrais pour qu'on perde moins de temps.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que je dois
comprendre que vous aimeriez mieux qu'on suspende le 352 pour traiter
votre amendement? Vous seriez plus à l'aise de cette façon?
M.
Cliche-Rivard : Je ne voudrais pas qu'on ait à revenir à 352. C'est ça
que je veux dire, c'est juste ça que je vous
soumets. Ça fait que ne faisons pas le travail en double. C'est juste ça que je
soumets à la commission pour aller plus vite.
Le Président (M.
Provençal)
: Bien,
écoutez, je pense qu'il y a une façon élégante de...
M.
Cliche-Rivard : Bien, ça s'en vient, là.
Le Président (M.
Provençal)
: ...parce
que je voyais que votre collègue travaillait sur l'amendement, parce qu'un des
éléments qu'on pouvait faire, c'était aussi de suspendre le 352, on va... puis
le temps qu'on vous... qu'on va réussir à obtenir votre amendement à 351, ce
qui nous permettra, là, d'avoir une vision globale de ce que vous voulez
présenter. Moi, je pense qu'il n'y a rien qui nous empêche de faire la lecture
des articles 1110, 1111, 1111.1 et 1112. Il y aurait eu une lecture, et,
après ça, on traitera... on reviendra, avec le consentement, pour traiter votre
amendement, ce qui nous permettra de traiter
aussi le 351 amendé et revenir pour finaliser le 352. M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : ...si ça peut donner... Ce n'est
pas l'objectif, là, mais, si ça donne le temps nécessaire...
Le Président (M.
Provençal)
: Bien,
c'est parce que...
M. Fortin : ...à
Québec solidaire de finir son amendement, nous, on a encore quelque chose à
discuter sur le 352. Alors...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, mais la discussion va rester ouverte quand on va revenir sur 352.
M.
Fortin : Ah! bien là, c'est comme vous voulez. Si vous
voulez qu'on finisse ce bloc-là avec le 351, 352 avant de passer aux
autres, moi ça ne me dérange pas non plus, là.
Le Président (M. Provençal)
: C'est parce que je ne veux pas
qu'on... Si l'amendement prend encore un certain temps avant d'arriver, moi, je
voulais que le député de Saint-Henri—Sainte-Anne soit à l'aise pour qu'on puisse
avoir la discussion de 351 avec son amendement, et, par la suite, je pense que
ça va être... pour lui, 352 va être presque traité en même temps. Ça ne vous
empêchera pas d'avoir vos commentaires puis vos interventions.
M. Fortin : On les fera au moment où vous voulez.
M. Dubé : Bien, moi, j'ai peut-être
une suggestion à faire, parce qu'on l'a fait souvent, ça, quand on voit qu'un
amendement est en préparation, on demande peut-être aux autres partis...
Peut-être qu'on pourrait écouter les suggestions ou les amendements que le
député de...
Le Président (M. Provençal)
: Ou l'intervention à 352.
M. Dubé : L'intervention, ça fait
que, si jamais on décidait d'aller vers la route des amendements... Je pense
qu'on a fait quand même quelquefois...
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Alors, je suis très à l'aise
avec ça. Moi, je cherchais une façon...
M. Dubé : Bien non, mais c'est...
Moi, depuis que j'ai entendu...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac, faites votre intervention à 352,
s'il vous plaît.
• (17 h 40) •
M. Fortin : O.K., bien, merci, M. le ministre. Effectivement, je pense,
si on peut sauver un peu de temps comme
ça... ou d'être plus efficaces, tant mieux. 352, là, ça, c'est un nouveau
comité, ça, dont on parle, à 352, un nouveau comité, là, que vous suggérez. Si je comprends bien, ça, c'est la LSSSS,
ça, dans la LSSSS, vous avez déjà le pouvoir de faire un comité comme celui-là, au 433.1, mais donc vous ne l'avez
jamais utilisé jusqu'à maintenant, ce pouvoir-là.
M. Dubé : Je pense que c'est
exactement ça. Non, mais vas-y, Daniel.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, oui, il y a un comité qui existe actuellement.
M. Fortin : O.K. Donc, le comité est en place puis il est chargé de
faire des avis?
M. Dubé : Malgré le fait que ce
n'est pas une obligation. Je pense, c'est ça qu'il faut...
M. Fortin : C'est ça, O.K., et il est en place depuis longtemps?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, bien,
là, je ne pourrais pas vous dire...
M.
Fortin : En fait, je veux savoir s'il fonctionne bien, c'est ça,
parce que, là, on vient dire : Il faut absolument qu'il soit là.
Bien, s'il est en place, sachons s'il marche bien avant de dire...
Le Président (M. Provençal)
: ...une obligation.
M. Fortin : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Je comprends très bien votre
question.
M.
Desharnais (Daniel) : Pour les avoir rencontrés à quelques reprises,
j'ai l'impression que, oui, il fonctionne bien.
M. Fortin : O.K. Est-ce que c'est un grand comité? Puis là je reviens à
votre comparaison tantôt avec les Québécois d'expression anglaise. Un Québécois
d'expression anglaise, la réalité n'est pas la même, là, on s'entend, bien, qui est à Shawville, est capable de juger
si, en Estrie, par exemple... s'il va voir... est-ce qu'ils ont les accès
nécessaires pour... Donc, un anglophone, ça demeure un anglophone qui est
capable de comprendre les préoccupations puis les besoins de la
communauté anglophone, avec sa vision puis ses réalités locales, là, mais,
quand même... Là, ici, on parle d'un comité
pour favoriser l'accès à des services respectueux des caractéristiques
ethnoculturelles de différentes communautés ethnoculturelles. Alors, je
me demande, le comité, il est-tu quand même large? Parce que quelqu'un qui
vient de la communauté italienne ne comprend
peut-être pas les réalités ethnoculturelles de quelqu'un de la communauté
chinoise, par exemple, là. Il n'est peut-être pas à même de juger...
Alors, j'imagine, ça vous prend bien du monde autour de la table pour être
capables de faire cette évaluation-là dans chacune des communautés?
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, en fait, les gens... Le comité n'a pas pour
fonction de donner une représentation pour
chacune des communautés. Le comité a pour fonction de donner des avis globaux
sur l'accès pour les communautés ethnoculturelles, donc, l'ensemble des
communautés ethnoculturelles, mais effectivement ce que vous dites, par contre, dans la gérance
locale des établissements... Là, vous avez parlé de la communauté italienne.
Bien, je peux... je serais prêt à mettre ma main dans le feu que le
P.D.G. de Centre-Est, de l'Est-de-Montréal, a une relation avec la communauté
italienne, notamment, pour les services donnés à l'Hôpital Santa Cabrini.
M. Fortin : Oui, c'est plus de voir la... Là, on forme un comité, mais
il faut que le comité soit à même de juger
si les services sont offerts, si, vraiment, on offre à la communauté les
adaptations nécessaires, puis c'est un travail qui est quand même
significatif puis ardu de par la complexité de comprendre ce qui est nécessaire
ou l'adaptabilité qui est souhaitée par chacune des communautés. Alors, je me
demande... En fait, ce que je me demande, c'est, dans les avis qu'ils vous offrent... qu'ils offrent aux ministres depuis leur
formation, s'ils le font simplement de façon générale ou s'ils le font
bien précisément sur une communauté, et une autre, et une autre, et une autre.
Vous comprenez ce que je veux dire? Est-ce qu'on vient dire : La
communauté chinoise à Brossard n'a pas les services nécessaires parce qu'il n'y en a pas, d'adaptabilité? Est-ce que le
comité est à même... a les outils, les capacités, etc. pour, communauté
par communauté, être capable de faire ces arbitrages-là?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, je
vous dirais que je ne pense pas que le comité, comme tel, a pour fonction d'aller analyser des problématiques d'accès pour
une communauté spécifique. Moi, je pense que, dans la responsabilité populationnelle de l'établissement qui a une
communauté... on a nommé la communauté chinoise à Brossard, la
responsabilité demeure à l'établissement. Je pense que c'est bien que ça reste
comme ça, que les liens se fassent auprès de
la communauté. Par contre, le comité national peut très bien analyser des
situations sur des formations interculturelles
pour le réseau, donc, pour des gens du réseau, peut donner des avis sur l'accès
aux services d'interprétariat. Donc,
c'est plus sur des questions globales, pas sur des questions spécifiques d'accès
pour des... bien, en fait, spécifiques concernant des communautés
spécifiques, là, c'est plus...
M. Fortin : Elle peut le faire, mais ce n'est pas son mandat
primordial?
M. Desharnais (Daniel) : Ce n'est
pas son mandat principal. Puis je vous dirais que les gens qui siègent sur le
comité...
M. Dubé : ...mon collègue ici me
montrait que, sur le site Web de Québec.ca, là, le comité provincial actuel,
donc, qui n'est pas une obligation, il est très clair, dans le rôle et
mandat... puis je vous donne juste un exemple, vous pouvez aller voir, là, si
vous voulez, là, il s'appelle le comité provincial pour la prestation des
services de santé et services sociaux issus des communautés ethnoculturelles.
Ça fait qu'il existe en ce moment, et, quand vous allez... Il y a une section
qui s'appelle «Rôle et mandat», puis, je pense, votre question est très
pertinente parce qu'on voit bien qu'il a le
mandat de fournir au ministère de la Santé des avis sur la prestation des
services, etc., leur accessibilité, et là il dit : «...peuvent notamment procéder à des consultations,
solliciter des opinions et recevoir et entendre des requêtes de personnes,
d'organismes ou d'associations.» Ça fait que, quand vous parliez de son rôle ou
de son mandat, je pense que c'est déjà défini ici.
M.
Fortin : Puis ils peuvent, si je comprends bien, là,
s'adjoindre ou consulter, aller voir une certaine communauté puis
dire : O.K., comment ça...
M. Dubé : Bien, je pense, c'est
exactement ça. Puis, quand vous allez voir dans la composition, bien, encore une fois, on parle de 11 membres, etc. Je
pense que... En fait, c'est pour ça que je disais tout à l'heure... peut-être
que je sursimplifie, là, mais ce qu'on veut, c'est avoir cette
obligation-là du comité en ce moment, là.
M. Fortin : O.K., et, encore là, ça demeure... C'est vous qui les
nommez, c'est le ministre qui va continuer de les nommer après l'adoption
éventuelle du projet de loi.
M. Dubé : ...de ce côté-là, Daniel?
M. Desharnais (Daniel) : Non.
M. Dubé : Non.
M. Fortin : Comme le comité national pour les gens du...
M. Dubé : Oui, comme on a vu tout à
l'heure.
M. Fortin : O.K., c'est bon. Ça va pour moi, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: O.K. On est en train de faire quelques
ajustements. Alors, Mme la secrétaire, vous me faites signe... Oui,
c'est ça, parce qu'on veut être sûrs que l'amendement va garder votre essence.
(Consultation)
Le
Président (M. Provençal)
: On va suspendre
une ou deux minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
17 h 49)
(Reprise à 17 h 56)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
revenons en ondes. Alors, nous avions pris une certaine pause pour pouvoir
retravailler l'amendement à l'article 351 qui est déposé par le député de
Saint-Henri—Sainte-Anne.
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
non, non. Alors, vu qu'on avait suspendu, on revient... Excusez-moi, consentement pour revenir à l'article 351?
O.K. Alors, maintenant, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, je vous demande de nous
présenter votre amendement à l'article 351.
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le Président. Essentiellement, j'avais fait
valoir, là, mes arguments. On visait à
réutiliser le langage juridique, là, de 344.1 pour qu'on soit conforme. Donc,
comme je l'avais expliqué, là, on ajouterait «ainsi que des autochtones». Et M. Desharnais nous avait expliqué
la dernière fois que le langage, là, «Premières Nations», «Inuit», serait adapté par la suite au sens de la
nouvelle loi n° 32, le cas échéant. Donc, on aura gardé le même
vocable, là, qu'à 344.1, voilà, merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que vous avez un commentaire, M. le ministre?
M. Dubé : Écoutez, j'apprécie l'effort, là, comme je dis,
des fois, parce qu'on en a souvent fait, des amendements, mais ici je pense que les explications qui vous
ont été données par M. Desharnais avec le projet de loi qui est, quoi,
32... que je pense qu'il y aura des modifications à faire. Puis je pense
que M. Desharnais l'a bien expliqué tout à l'heure, ce n'est pas parce qu'on est en accord ou
désaccord avec ce qui est demandé, mais je pense que... Attendons de voir le
projet de loi, peut-être, qui sera fait, puis les ajustements seront faits par
le projet de loi de mon collègue à ce moment-là.
Alors, c'est pour ça que... Je pense qu'on a déjà discuté de ça amplement puis
on a même donné des exemples de ce qui était convenu dans le projet de
loi tel que présenté. Alors, merci pour la suggestion, mais je pense qu'on va y
aller de l'approche qu'on a expliquée tout à l'heure.
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le ministre.
Avant qu'on vote, là, je... J'entends ce que vous dites. Par contre, là, le
projet de loi n° 32, pour l'instant, il est sur la glace. Il va faire
l'objet probablement de modifications. On ne sait même pas... En fait, on n'a
pas l'assurance, puis vous l'avez bien dit, là, s'il sera adopté un jour. On ne
connaît pas l'intention du législateur puis du ministre là-dessus. Donc là,
aujourd'hui, on est devant le p.l. n° 15. On est dans
l'adoption du p.l. n° 15
et on a une possibilité de faire un geste positif aujourd'hui dans le p.l. n° 15. Alors, évidemment, le ministre a soumis ses intentions. Je
vais demander un vote nominal, et on avance.
M. Dubé : Très
bien.
M.
Fortin : Honnêtement, je suis d'accord
avec le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Je ne vois pas... Si le projet de loi
n° 32, éventuellement, est adopté et qu'il vient faire des modifications à
tout le reste du corpus législatif, bien,
il aura fait la modification ici quand même. Alors, on ne serait pas plus...
Mais, si, par exemple, il n'est pas adopté, bien là on manque une
opportunité ici en rejetant cet amendement-là. Alors, je ne pense pas que ça
nous aurait coûté grand-chose. Ça aurait été
assez simple pour nous de le faire, mais on manque une opportunité, comme on
dit, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
Mme la secrétaire, par appel nominal, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Oui. Alors, pour, contre, abstention. M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M.
Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire :
M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Blouin (Bonaventure)?
Mme Blouin :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La
Secrétaire : Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet :
Contre.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Contre.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. L'amendement
déposé par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne à l'article 351 est donc rejeté à la majorité. Nous revenons à
l'article 351. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 351? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce... Par appel nominal?
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Non, ça va?
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui? Alors, par appel
nominal, on va... pour l'article 351. Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Oui. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blouin (Bonaventure)?
Mme Blouin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Abou-Khalil (Fabre)?
Mme
Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire :
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Abstention.
La Secrétaire :
M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M.
Cliche-Rivard : Abstention.
La Secrétaire :
Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M.
Provençal)
: Abstention.
Alors, l'article 351 est adopté à la majorité.
Ceci étant dit,
compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 19 h 30.
Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
18 heures)
(Reprise à 19 h 31)
Le
Président (M. Provençal)
:
Bonsoir à tous. La Commission de la santé et des services sociaux reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 15,
Loi visant à rendre le système de
santé et de services sociaux plus efficace.
Je nous rappelle que, lors de la suspension de
nos travaux à 18 heures, l'article 351 venait d'être adopté. Je vous propose maintenant de reprendre l'étude de
l'article 352, qui avait été suspendu précédemment, donc réouverture de
l'article qui avait été suspendu. Ça va? Alors, 352, je suis prêt à recevoir
des interventions. Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : M. le
Président, si je ne m'abuse, là, on avait suspendu dans le but de voir, là, la
position ministérielle sur l'article précédent. Donc, bon, comme le ministre a
soumis qu'il ne ferait pas la modification je ne soumettrai pas d'amendement, mais je demanderais, quand on sera rendus
là... au vote nominal, s'il vous plaît. Je vais laisser mon collègue de
Pontiac... s'il a des arguments à faire.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va.
M. Fortin : ...pour, moi aussi, M. le Président. Tout ça pour...
simplement pour dire que, si mon collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne avait fait le
choix de proposer son amendement, concordant à celui qu'il a proposé à 351, on
aurait fait le même choix à ce moment-là M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder par appel nominal pour
l'article 352.
La Secrétaire : Oui. Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Abstention.
La Secrétaire : M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Abstention.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. L'article 352 est donc adopté à majorité.
On avait convenu que, lorsque la partie sur les langues était terminée,
c'est-à-dire cette section-là, maintenant, on va aller aux articles 1110, 1111.11, 1111.11.1 et 1111.12. Alors, M. le
ministre, je vous invite à nous faire la lecture de ces quatre articles, incluant
l'amendement qui va être introduit par... pour l'article 1111.1.
M. Dubé : Oui, M. le Président,
merci beaucoup. Puis, encore une fois, chers collègues de la commission, je ferais peut-être une mention. On aurait pu
décider, là, puis je pense qu'on le fait... on le décide ensemble, de garder
les articles de transition pour tous les faire ensemble. Sauf qu'ici, vu
qu'on est dans le sujet, on vous suggère de faire les articles qui se rapportent à la transition sur la langue, de les faire
en les regroupant. Alors, si vous n'avez pas d'objection dans ce principe-là, parce que je pense que ça a quand même
bien été, là, sur les 11 ou 12 qu'on a faits, je lirais les quatre articles : 1110, 1111, puis, après ça,
on reviendra, comme on le fait, là, de les passer un par un si, M. le
Président, on peut continuer de cette façon-là. C'est bon?
Alors, 1110 se lit comme suit :
1110. Les
programmes d'accès aux services de santé et aux services sociaux en langue
anglaise élaborés en vertu de
l'article 76 de la Loi modifiant l'organisation et la gouvernance du
réseau de la santé et des services sociaux notamment par l'abolition des
agences régionales qui étaient en vigueur la veille du jour de la fusion
demeurent applicables jusqu'à ce que le
gouvernement approuve le programme d'accès élaboré par Santé Québec,
conformément à l'article 348 de la présente loi.
Ce qui veut dire, comme commentaire, que cet
article vise à assurer la continuité des programmes d'accès aux services de
santé et aux services sociaux en langue anglaise, jusqu'à l'approbation du
nouveau programme prévu par l'article 348 du projet de loi, évitant ainsi
une absence de tels programmes entre le jour de la fusion et celui où le
nouveau programme sera approuvé. Alors, première mesure transitoire.
Deuxième mesure transitoire, 1111 :
1111. Santé Québec est réputée avoir obtenu une
reconnaissance en vertu de l'article 29.1 de la Charte de la langue française à l'égard des installations qui,
la veille du jour de la fusion, remplissaient l'une des conditions
suivantes :
1° elles étaient maintenues par un établissement
non fusionné reconnu en vertu de l'article 29.1 de la Charte de la langue française ou par un centre intégré de
santé et de services sociaux réputé avoir obtenu une telle reconnaissance
en vertu du premier alinéa de l'article 207 de la Loi modifiant
l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux
notamment par l'abolition des agences régionales;
2° elles étaient maintenues par un centre
intégré de santé et de services sociaux, et celui-ci était réputé avoir obtenu
une telle reconnaissance à leur égard en vertu du deuxième et du troisième
alinéa de cet article 207.
Le
commentaire : Cet article vise à faire en sorte que Santé Québec soit
réputée reconnue en vertu de 29.1 de la Charte de la langue française,
mais à l'égard seulement de certaines installations.
Elle pourrait
donc, dans l'exercice des activités se déroulant dans ces installations,
utiliser le français et une autre langue visée par la reconnaissance.
Je vais
passer maintenant au troisième article, qui traite de la transformation... des
mesures transitoires, pardon. Alors : Insérer, après
l'article 1111 du projet de loi, que je viens de lire, 1111.1 :
1111. 1 Le
conseil d'administration de Santé Québec peut demander le retrait de la partie
de la reconnaissance qu'elle est réputée, en vertu de
l'article 1111... c'est ça, avoir obtenu à l'égard d'une installation
lorsque, dans l'hypothèse où cette installation serait la seule exploitée par
un établissement, cet établissement ne satisfait pas à la condition lui
permettant d'obtenir une reconnaissance en vertu du paragraphe 3° du deuxième
alinéa de l'article 29.1 de la Charte de la langue française.
Avant de demander un tel retrait, le conseil
d'administration de Santé Québec doit consulter le comité national formé en
application de l'article 349, ainsi que le comité régional formé, en
application de l'article 350, pour la région sociosanitaire où est située
l'installation visée par la demande.
Les dispositions du troisième alinéa de
l'article 29.1 de la Charte de la langue française sont, pour le reste,
applicables à la demande formulée en application du premier alinéa.
Le commentaire : Cet amendement vise à
prévoir, pour les installations à l'égard desquelles Santé Québec est réputée
avoir obtenu une reconnaissance en vertu de la Charte de la langue française,
les circonstances pouvant justifier une demande de retrait d'une telle
reconnaissance. Il précise également les comités devant être consultés
préalablement à cette demande de retrait.
Et le dernier, l'article 1112 :
1112. L'établissement qui, la veille du jour de
la fusion, était désigné par le gouvernement en vertu de l'article 508 de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux est réputé être
désigné en vertu de l'article 343 de la présente loi à compter du jour de
la fusion.
Le commentaire : Cet article vise à ce que,
dès le jour de la fusion, il y ait des établissements reconnus tenus de rendre
accessibles aux personnes d'expression anglaise les services de santé et les
services sociaux en langue anglaise, évitant ainsi que, pendant la période
comprise entre le jour de la fusion et la désignation des établissements en
vertu de l'article 343 du projet de loi, il n'y ait aucun établissement
tenu de rendre ces services.
Voilà, M. le Président, pour les quatre articles
et amendements de nature transitoire.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Alors, nous allons
procéder avec, au départ, l'article 1110, et je suis prêt à...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: 1110, oui. Et je suis prêt à recevoir une intervention.
M. Fortin : Merci. Merci, M. le Président. Alors, l'article 1110.
Bien là, on vient essentiellement dire que les programmes d'accès, là, qui sont
déjà élaborés, restent en place jusqu'à tant qu'on approuve un nouveau
programme d'accès. Alors, est-ce que je dois
comprendre que vous jugez que le programme d'accès, là, qui a été adopté il n'y
a pas très longtemps, là, on a beau
dire qu'il va être en place pendant la transition, qu'il va falloir en écrire
un autre quand même?
• (19 h 40) •
Une
voix : ...
M. Fortin : Pourquoi est-ce qu'il ne serait plus valide? Pourquoi, le jour
où Santé Québec est en place, là, il faudrait réécrire le programme d'accès?
Des voix :
...
M. Fortin :
Bien, O.K. Je vais... Je peux la répéter, M. le ministre. Dans le fond...
M. Dubé :
Je ne suis pas sûr de le comprendre de la même façon.
M. Fortin : O.K.
M. Dubé :
De voir le... D'entendre l'échange qu'il vient d'y avoir.
M. Fortin : Je vais me réessayer. Je vais me réessayer.
M. Dubé :
Non, non. Je suis certain que
vous allez réussir. Mais je voulais juste être certain que je comprends
bien votre question.
M. Fortin : L'article 1110 vient dire essentiellement qu'entre le
jour où le projet de loi est adopté et le jour où le programme d'accès élaboré
par Santé Québec, conformément à l'article 348 de la loi, est adopté,
c'est celui qui est déjà là, là, qui demeure
en place. J'ai bien compris? O.K. Pourquoi on a besoin de le réécrire tout de
suite? Pourquoi on ne le réécrit pas juste dans cinq ans, comme il est
normalement prévu de faire?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, il n'y a rien dans l'article 1110 qui oblige à
ce que le nouveau programme soit fait immédiatement à l'entrée en
vigueur de la loi nouvelle. Justement, l'existence de l'article 1110 est
là justement dans but que le programme qui vient d'être établi puisse être
maintenu jusqu'à tant qu'on décide de faire... Bon, on va faire la mise à jour
en vertu du droit nouveau.
M. Fortin : Mais ça pourrait être... Je pense que c'est une période de cinq ans, là,
si je ne me trompe pas, qu'on avait vu à l'article 340 quelque
chose ou 350. Alors, il pourrait se passer... Le terme normal pourrait être
utilisé. Si tout le monde est satisfait du
programme d'accès qui a été élaboré puis qui est en place, ça se pourrait qu'il
ne change pas jusqu'à 2027, mettons.
M. Desharnais
(Daniel) : 2026.
M. Fortin : 2026 qui est prévu.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, oui.
M. Fortin : O.K. Mais ça se pourrait qu'on n'y touche pas jusqu'à 2026.
M. Desharnais
(Daniel) : Ça se pourrait qu'on n'y touche pas, non, effectivement.
M. Fortin : O.K. Donc, il n'y a pas nécessairement là... On n'est pas, au lendemain
de la fusion, à se dire : Il faut absolument un nouveau programme
d'accès en vertu de 348.
M. Desharnais
(Daniel) : Effectivement.
M. Fortin : O.K.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Une petite précision de mon côté, là, puis vous allez m'informer là-dessus,
j'imagine. On va le voir dans le
transitoire, un petit peu plus tard, mais le jour de la fusion, ça, par le p. l. n° 15, c'est le ministre qui va
le décréter le jour de la fusion par arrêté ou si c'est les articles qu'on va
voir la semaine prochaine qui vont nous dire c'est quoi le jour de la
fusion?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Paquin,
pouvez-vous y aller pour les étapes, là?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Je veux juste faire une petite vérification pour ne pas induire les membres de la commission en erreur quant au
bon numéro d'article. Le jour de la fusion est défini à l'article 1077,
au deuxième alinéa. Bien, en fait, le jour de la fusion,
ça ne vous surprendra pas, M. le Président, ça correspond à la date de la fusion prévue à l'article 1087 des
établissements. Et l'article 1087, il entre en vigueur en vertu de
l'article 1180, à la date qui
suit de six mois celle fixée par le gouvernement. Donc, après la sanction du
projet de loi, le gouvernement fixe une date. Six mois plus tard, la
fusion a lieu. C'est le jour de la fusion, et la plupart des dispositions du
projet de loi entrent en vigueur au jour de la fusion.
M. Cliche-Rivard :
Et cette décision-là peut être prise à tout moment après l'adoption du p.l.
n° 15. Ce n'est pas immédiat ou ce n'est pas dans la semaine qui suit, ça
peut être... Ça, c'est à la discrétion ministérielle de décider quand il
invoque le six mois.
M. Paquin
(Mathieu) : Discrétion gouvernementale, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Excellent. Et là vous
dites que l'ensemble ou, en tout cas, une bonne série des dispositions
vont suivre la fusion.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Parfait. Donc là, dans
l'hypothèse, tout ça, ça continue jusqu'à la fusion et ça continue encore
après aussi, jusqu'à ce qu'il y ait un nouveau programme mis en place.
M. Paquin
(Mathieu) : Exactement, M. le Président.
M. Cliche-Rivard :
O.K. Et là, justement, le libellé, c'est... Est-ce que c'est la... Là,
c'est à 1110, c'est au jour de la fusion
jusqu'à ce que le gouvernement approuve le programme d'accès, mais il peut y
avoir une distinction, si je ne m'abuse, entre approuvé puis qu'il soit
en vigueur ou, dans ce cadre-là, ce n'est pas vraiment possible?
Essentiellement, en parlant du moment où on approuve un plan, il est déjà
adopté, il est déjà en vigueur.
Le Président
(M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : En fait, le nouveau programme d'accès vient en vigueur
suite à l'approbation du gouvernement. S'il n'est pas approuvé par le
gouvernement, il n'est pas vigueur.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Et ma question, c'est : Il peut-tu y avoir un délai entre l'approbation
puis sa mise en oeuvre?
M. Desharnais (Daniel) : Non,
je ne croirais pas. Du moment que le gouvernement approuve les programmes
d'accès, c'est...
M. Cliche-Rivard :
Ils sont un peu comme...
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, c'est
sûr... C'est sûr que... Bien, non, honnêtement, c'est fait par les
établissements avec les comités
régionaux. Donc, il y a une évaluation qui est faite, c'est soumis. Les délais,
c'est dans les approbations, là, donc dans les échanges avec les comités
régionaux. Il y a le comité national qui doit se prononcer et faire un avis au
ministre. Après, c'est soumis au gouvernement. Mais, du moment que c'est adopté
par le gouvernement, c'est les programmes d'accès... C'est le nouveau programme
d'accès qui rentre en vigueur.
M. Cliche-Rivard :
Donc, on ne peut pas avoir un temps mort entre l'approbation du nouveau
programme puis sa mise en place où il y aurait une période de quelques mois où
il n'y aurait pas de services couverts. Ça, c'est impossible?
M. Desharnais
(Daniel) : Ah non! Ça... Ça, c'est impossible.
M. Cliche-Rivard :
Exact. Ça, vous l'excluez. Parfait.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, oui.
M. Cliche-Rivard : Pour revenir à la
question précédente, c'est par arrêté ministériel, Me Paquin, qu'on va
indiquer quand est-ce que le six mois commence?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Non,
M. le Président, ça va être un décret puisque c'est une date fixée par le
gouvernement.
M. Cliche-Rivard :
O.K. Un décret. Parfait. Merci.
Le
Président (M. Provençal)
:
M. le député de Pontiac, est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1110?
M. Fortin : Non,
M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 1110 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
1111 maintenant. Interventions?
M. Fortin : 1111. Je regarde le premier alinéa. Alors, en fait, ce qu'on vient dire,
c'est que Santé Québec... En fait, les
installations de Santé Québec qui ont une reconnaissance en vertu de
l'article 29.1, à la veille de la fusion, sont maintenues. En fait, non. Je vais prendre un peu de recul
puis je vais demander à la partie gouvernementale de nous dire... de nous
expliquer, là, les deux critères pour encore avoir la désignation en vertu de
l'article 29.1 de la Charte de la langue française.
Le Président
(M. Provençal)
: Voulez-vous
y aller, Me Paquin? Merci. Allez-y.
M. Paquin
(Mathieu) : Alors, essentiellement, l'article 1111 du projet de
loi va faire en sorte que Santé Québec va
être réputé avoir obtenu une reconnaissance en vertu de l'article 29.1 de
la Charte de la langue française, la reconnaissance qui permet
d'utiliser une autre langue que le français, à l'égard des installations qui,
la veille du jour de la fusion,
remplissaient les conditions qui sont prévues là. Donc, elles étaient... En
fait, l'une des conditions, soit celle du
paragraphe 1° soit celle du paragraphe 2°. Et ici, c'est qu'on vient prévoir
qu'elles étaient maintenues par un établissement non fusionné et reconnu
en vertu de l'article 29.1 de la Charte de la langue française, ou par un
centre intégré de santé et de services
sociaux réputé avoir obtenu une telle reconnaissance en vertu du premier alinéa
de 207, ou elles étaient maintenues
par un centre intégré qui était réputé reconnu en vertu du deuxième ou du
troisième alinéa de cet article-là.
Donc,
sommairement, ça grand-pèrise l'état actuel du droit qui résulte de l'application
de 207 de la LMRSSS. Le cas dont on
parle dans le paragraphe 1° qui est visé au premier alinéa de
l'article 207, c'est qu'on vise essentiellement toutes les installations, parce que c'est
l'entièreté du CISSS qui est réputée, actuellement, déjà, avoir reçu la
reconnaissance, alors que les cas visés au paragraphe 2°, où on renvoie
au deuxième ou troisième alinéa de 207, ce sont certaines des installations d'un établissement qui a été
partiellement reconnu par 207. Mais, normalement, les installations qui sont,
aujourd'hui, reconnues ou les installations dans les établissements reconnus
demeurent reconnues en vertu de 1111.
M. Fortin : Là, on parle des installations comme telles. Alors, les
installations, ici, là... En fait, je vais le dire comme ça : Tout le monde qui peut offrir des services dans une
langue autre que le français, en ce moment, avec le français, mais une
autre langue en plus, va pouvoir continuer de les offrir.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
dans les mêmes lieux où ils sont. Bien, en fait, je dis «lieux», installations
que là où ils sont offerts actuellement.
• (19 h 50) •
M. Fortin : O.K. Toutes les installations où on a le droit d'offrir des
services en langue anglaise, italienne ou autre, là, vont continuer d'avoir ce
droit-là. Il n'y a pas personne qui va perdre ce droit. Il n'y a pas
d'installation qui va perdre ce droit-là.
M. Paquin
(Mathieu) : Non.
M. Fortin : O.K. Juste une chose. Quand vous dites «installation», là, qu'est-ce
qu'on fait, par exemple, du soutien à domicile puis de trucs comme ça?
Ça... Tu sais, ce n'est pas donné dans un hôpital ou un CLSC précis. Souvent,
ça peut découler, mais ça ne vient pas nécessairement de là. Qu'est-ce qu'il se
passe avec ces services-là qui sont offerts à l'extérieur des installations?
Le Président (M. Provençal)
: Reformulez votre
question, parce que je ne suis pas sûr que ça a été bien saisi.
M. Fortin : J'essaie de comprendre. Un service qui est donné à l'extérieur d'une
installation... Moi, là, ça, je le comprends, là. L'hôpital de Shawville a le
droit de donner des services en langue anglaise aux gens. Alors, la personne qui
se présente à l'hôpital peut recevoir des services en langue anglaise, mais la
personne qui reçoit le soutien à domicile, la personne qui reçoit la visite
d'un travailleur social, la personne qui reçoit, là...
M. Desharnais
(Daniel) : O.K. Oui.
M. Fortin : ...qu'est-ce qu'il se passe avec les gens qui ne sont pas en
installation? Est-ce que tous ces gens-là qui avaient accès aux services
en langue anglaise et tous ces services-là qui étaient offerts en langue
anglaise ou autre, là, vont encore être disponibles?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
si on fait référence aux services de soutien à domicile, qui seraient donnés vraisemblablement par un CLSC, là, si je donne un
exemple concret, le CLSC de Pierrefonds, qui a une désignation 29.1, qui
donne des services de soins à domicile, continuerait de donner des services de
soins à domicile.
M. Dubé :
C'est le CLSC qui...
M. Fortin : O.K. C'est rattaché à une installation.
M. Desharnais
(Daniel) : C'est rattaché à l'installation, oui.
M. Fortin : O.K. Puis c'est la même chose, j'imagine, pour la Direction de la
protection de la jeunesse, ou les centres jeunesse, ou ainsi de suite?
M. Desharnais
(Daniel) : Exactement. Le Centre de la jeunesse et de la famille
Batshaw, par exemple, ça serait la même chose.
M. Fortin : Quelle famille?
M. Desharnais
(Daniel) : Batshaw.
M. Fortin : Batshaw. O.K. Donc, les services qu'ils donnent à l'extérieur des murs
de l'installation sont encore couverts par cette possibilité-là.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui.
M. Fortin : O.K.
Le Président
(M. Provençal)
: Autres
interventions sur cet article? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 1111 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Nous allons
maintenant à votre amendement qui introduit l'article 1111.1. Alors,
on va le projeter à l'écran, et je suis prêt à recevoir des interventions sur
cet amendement.
M. Fortin : Je commence en vous demandant de nous expliquer le sens et la raison
pour laquelle vous introduisez cet amendement-là.
Le Président
(M. Provençal)
: Me Paquin?
Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Alors, l'article 1111.1 vise à
prévoir des adaptations... oui, il vise à prévoir des adaptations à la
procédure prévue à l'article 29.1 de la Charte de la langue française applicable
au retrait d'une reconnaissance. Pour les
cas où il y a une reconnaissance réputée à l'égard des installations qui sont
visées à l'article 1111 dont on vient de discuter, normalement, ce
que va prévoir l'article 29.1 de la Charte de la langue française, c'est
qu'un établissement peut être reconnu par l'office s'il en fait la demande
lorsque, et je vais chercher le texte précis, «il fournit ses services à des
personnes en majorité d'une autre langue que le français», en majorité d'une
autre langue que le français. Et 29.1 va prévoir que le gouvernement peut, sur
demande de l'organisme ou de l'établissement en question qui ne satisfait plus
à la condition qui lui a permis d'obtenir la reconnaissance, retirer cette
reconnaissance-là si le gouvernement le juge approprié, compte tenu des
circonstances et après avoir consulté l'office. Ça, ce sont les règles
usuelles. Quand on arrive à la reconnaissance réputée, qui est à 29.1, de par
l'effet de la loi, il n'y a pas de critères
qui ont été satisfaits. Le jour où 1111 entre en vigueur, il n'y a plus de
critères prévus à 29.1 qui sont examinés. On grand-pèrise ce qui existe
et on grand-pèrise des installations qui sont des installations qui ont été exploitées par des établissements qui se sont
fusionnés successivement. Ça pose aussi la question de dire : Bien, qui
est l'entité à l'égard de laquelle je me pose la question? Je veux dire :
Laquelle ne remplit plus les critères d'origine? 1111.1 vise à venir régler ces
questions-là pour l'encadrement du processus de retrait de la reconnaissance.
Donc, ça se fait installation par installation, et il y a un test basé sur une
hypothèse. On dit : Dans l'hypothèse où l'installation serait la seule exploitée par un établissement,
l'établissement ne satisferait pas à la condition qui lui permettrait d'obtenir
une reconnaissance.
Donc, on se place
dans le futur à un moment hypothétique, on regarde une installation, un hôpital
donné pour lequel il y a reconnaissance et on se dit : Aujourd'hui, est-ce
que cet hôpital-là serait capable d'être reconnu? Donc, fournit-il ces services
à des personnes en majorité d'une langue autre que le français? Oui? On ne peut
pas demander le retrait. Non? On peut
demander le retrait. Avant de demander le retrait, le deuxième alinéa va
ajouter des formalités additionnelles, soit le conseil... des consultations
qui vont devoir être faites par le conseil d'administration de Santé Québec
auprès du comité national et du comité régional, les deux comités dont on a
discuté cet après-midi en matière de services... d'accès aux services en langue
anglaise. Et finalement, après ça, une fois qu'on va avoir passé ces consultations-là, le restant de la procédure
prévue à 29.1. donc, demande à l'office et la décision du gouvernement, après
consultation de l'office, pourra être appliquée.
M. Fortin : C'est quoi, la procédure actuelle pour retirer une
reconnaissance en vertu de 29.1?
M. Paquin
(Mathieu) : La procédure actuelle, on peut se poser la question à
savoir si elle est celle de 29.1 sans ajustement ou si elle est celle de 29.1
avec l'ajustement prévu par 208 de la LMRSSS, en ce sens que le 208 de la
LMRSSS prévoit une procédure de retrait, le premier alinéa. Mais la question
qui se pose, est-ce qu'elle s'applique aux
établissements réputés reconnus ou elle s'applique à un éventuel établissement
qui serait reconnu en vertu de 29.1 quelque part depuis 2015, chose qui,
en pratique, ne s'est jamais produite.
M. Fortin : O.K.
M. Cliche-Rivard : Et, à votre
avis, c'est quelle application?
M. Paquin (Mathieu) : Je n'ai
pas d'opinion particulière.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac...
M. Fortin : Oui, O.K.
Le Président (M. Provençal)
: ...ou M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
est-ce que vous...
M. Cliche-Rivard : ...pouvez-vous
nous les expliquer, les deux possibilités, Me Paquin, selon 208 ou selon
29.1?
M. Paquin (Mathieu) : Eh bien,
dans un cas, il y aurait une procédure assez similaire à celle qui est là, mais
on ne sait pas... En fait, le test hypothétique n'existe pas. Donc, on ne sait
pas exactement comment on fait pour faire la démonstration que les critères
sont rencontrés. Mais il y a une série de recommandations favorables des
comités provinciaux et régionaux qui doivent être obtenues avant de faire une
demande. La question qu'il faut se poser, c'est est-ce que je prends le CISSS
au complet pour dire : Est-ce qu'il sert encore une majorité de personnes
dans une autre langue que le français ou j'y
vais sur une base d'installation par installation? Cette procédure-là de la
LMRSSS, elle est muette sur ce
sujet-là. L'autre cas, ce serait de dire : Bien, ça ne s'applique
carrément pas. Donc, la seule chose qui existe, c'est 29.1 de la Charte
de la langue française.
M. Cliche-Rivard : Et vous,
vous prévoyez que c'est par installation.
M. Paquin (Mathieu) : Dans le
projet de loi, on prévoit que c'est par installation. Donc, on vient préciser
la règle pour dire : Puisqu'on répute
reconnu Santé Québec à l'égard de l'installation, le retrait ne se fera pas
d'un bloc pour tout Santé Québec, mais à l'égard des différentes
installations sur lesquelles on est venu attacher une reconnaissance.
M. Cliche-Rivard : Donc,
ici, on peut penser plus généreux, au risque de protéger davantage. Est-ce que
c'est comme ça que vous l'avez vu, que si c'était l'établissement
complet?
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
ça pourrait être perçu comme ça, mais c'est quand on... Quand on regarde les
désignations, les désignations sont, à majorité, faites par installation, mais
effectivement, dans le contexte qu'on parle,
pour le retrait d'une désignation, bon, on se met sur un... On se met dans la
perspective d'un gros territoire où est-ce qu'il y a plusieurs
installations éparses. Possiblement que, dans le futur, je ne sais pas, moi,
dans 20, 30 ou 40 ans, bien
possiblement, il va y avoir des changements démographiques qui justifieraient
le retrait comme tel de la désignation, mais... Puis quand je regarde un
centre intégré, là, un établissement territorial désigné 29.1, il y en a
un sur l'île de Montréal, et le libellé, c'est vraiment toutes les
installations du Centre intégré Centre-Ouest.
M. Cliche-Rivard : Et
là il faudrait par contre... Dans ce cas-là, si vous... si on appliquait une
procédure à 1111.1, là, il faudrait faire le test par installation.
M. Desharnais (Daniel) : C'est...
Le regard se fait par installation de ce centre intégré là.
• (20 heures) •
M. Cliche-Rivard : Même si la
désignation vise l'établissement complet.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
effectivement.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Vous allez mesurer le 50 %. Est-ce que c'est des gens
qui demandent à être servis dans une langue
autre que le français? Parce qu'un anglophone peut très bien demander,
accepter, vouloir être servi en français. Il n'y a pas de... Alors, le
50 %, comment vous mesurez ça?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, effectivement, les données... les données
de, voyons, les données du recensement.
M. Fortin : Du
territoire desservi par l'installation?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui.
M. Fortin : O.K. Ce n'est pas... Mais dans le texte, de la façon que
vous l'avez exprimé...
M. Dubé :
Là, vous faites référence à 29.1, hein, quand vous parlez de la majorité,
là, le 50 %...
M. Fortin : Oui. Oui parce que ce que je comprends de l'interprétation qui est faite
puis qui va s'appliquer dans ce cas-ci, là, alors, de la façon que
Me Paquin l'expliquait tantôt, ça me semblait être 50 % des gens qui
sont desservis. Il y a une différence
entre Statistique Canada et le service qui... le service qui est fourni en
langue française ou une autre langue.
Bien, je vous donne
un exemple de mes... de mon collègue, M. le député de Jacques-Cartier, par
exemple, là, qui est un anglophone, mais il peut très bien se pointer à
l'hôpital puis demander de se faire servir en français, là, ça arrive régulièrement, ça. Alors, lui, est-ce qu'il
compte dans votre statistique des personnes qui demandent un service? Il
est-tu dans le 50 % des services en français ou dans le 50 % de
services en anglais?
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, j'essaie juste de comprendre votre question.
M. Fortin : Comment on atteint le «threshold», là, de 50 %, la
limite de 50 %? Est-ce que c'est : on a donné 50 % des... 57 % des services en français, alors, on peut
enlever la désignation ou est-ce que c'est 57 % d'anglophones qui
sont venus ici, alors, on garde la désignation? Comment vous arrivez à ce
50 %, là?
M. Desharnais
(Daniel) : Je pense que la désignation... La désignation 29.1 se
fait en... est calculée en fonction du volume de service plutôt que
l'établissement, l'installation est ancrée dans une communauté. Donc, il y a une évaluation qui est faite, et il y a une
désignation. Il y a une désignation qui est faite en vertu de cette
évaluation-là.
M. Fortin : O.K. Alors, un territoire, puis on l'a vu avec les
municipalités, puis le projet de loi n° 96, là, dernièrement, un
territoire qui était à, je ne sais pas, moi, 55 % anglophone, disons, et
qui passe à 45 %, de la même façon, là,
à travers l'article ici, pourrait se voir retirer, avec toutes les autres
dispositions, là, mais pourrait se voir retirer son statut bilingue, là,
si on veut.
M. Desharnais (Daniel) : Là,
bien, je ne veux pas me prononcer sur les pourcentages, parce que c'est
hypothétique. Je ne sais pas c'est quoi, le pourcentage acceptable, là.
M. Fortin : C'est 50 % que Me Paquin nous a dit.
Le Président
(M. Provençal)
: Me
Paquin, est-ce que c'était... En tout cas, je vais vous laisser aller sur le...
Parce que 29.1... On est toujours sur l'article de la Charte de la langue
française. Donc, c'est en lien avec ça que... Puis la liaison va se faire avec
ça, probablement, Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui. Bien, en fait, ce que 29.1 va prévoir que c'est
lorsque l'établissement fournit ses services à des personnes à majorité d'une
autre langue que le français. Donc, c'est la majorité.
Le Président (M.
Provençal)
: ...on
parle de services.
M.
Fortin : Pouvez-vous me répéter la phrase,
Me Paquin? Je suis désolé.
M. Paquin (Mathieu) : Le paragraphe exact
dit : «Un établissement de services de santé et de services sociaux
visé à l'annexe I, lorsqu'il fournit ses services à des personnes en
majorité d'une [autre langue] que le français». Peut-être que la commission voudra savoir que, dans le texte anglais,
«personnes en majorité d'une langue autre que le français», on réfère à
la langue utilisée. C'est : «speak a language other than French».
M.
Fortin : O.K. Alors là, ce n'est pas clair
sur la langue maternelle, ou la langue parlée à la maison, ou peu importe, là,
on dit : La langue utilisée. Encore là, ça me semble exclure d'emblée «la
langue utilisée lors du service». Ce n'est
pas la langue utilisée quand on est venu à l'hôpital, ça, c'est plus... À moins
que je me trompe, à moins que votre interprétation soit différente, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Bien,
Me Paquin, vous sembliez parler de services, là, vous.
M. Fortin : Bien, on dirait que la version française puis la version anglaise ne
sont pas exactement collées une sur l'autre, là.
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, en fait, ce que le texte dit, et je ne peux
pas aller... Bien, en fait, le commentaire additionnel que je pourrais dire... on dit : L'établissement
«fournit ses services à des personnes en majorité d'une langue autre que le
français». Donc, il faut fournir des services à des personnes. Là, si on fait
une interprétation qui concilie les textes français et anglais, ce sont
des personnes qui parlent une langue autre que le français. Et j'oserais
croire, puisqu'on parle de donner une reconnaissance et
de retirer une reconnaissance, que la méthode qui va être utilisée pour calculer la majorité devrait être la même
pour donner la reconnaissance que pour la retirer. C'est le principe général
du parallélisme des formes et des compétences qu'il prévoit.
M.
Fortin : Et, le principe général pour
donner la reconnaissance, c'est une personne... c'est un territoire.
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, en fait, c'est la même règle dans les deux cas.
M.
Fortin : Oui, je comprends, mais c'est
quoi, la règle?
Le Président (M.
Provençal)
: Moi, je
pensais qu'il venait de l'expliquer.
M.
Fortin : ...ce n'est pas... honnêtement,
c'est peut-être le texte de loi qui n'est pas clair, ce n'est peut-être pas la
façon que Me Paquin la présente, mais je vous écoute depuis cinq minutes
puis je ne comprends pas plus c'est quoi
le... comment on calcule ce critère-là. Est-ce que vous l'avez... est-ce que
M. Desharnais... est-ce que vous l'avez compris, M. le ministre?
Est-ce que vous l'avez compris?
M. Dubé : M. Desharnais,
là, si vous voulez y aller, c'est le temps.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je comprends ce que vous voulez dire. La seule chose, c'est que... Bon,
écoutez, je ne sais pas exactement
c'est quoi, la méthode de calcul. Puis là je vous donnerais l'exemple de
l'Hôpital Santa Cabrini, qui est sur un territoire, mais... Oui, il y a une
forte concentration de la communauté italienne qui est dans le secteur,
et elle a la reconnaissance 29.1. Oui,
il y a certains critères qui établissent... des critères de base qui... dans la
délivrance de services au niveau de la langue, mais on ne fait pas de sondage
pour savoir le pourcentage de services qui ont été donnés. Avec les
millions de services qui sont donnés dans le réseau de la santé et services
sociaux par année, il n'y a pas de sondage qui est fait à cet égard-là. Par
contre, si je reprends l'exemple de Santa Cabrini, bien, même s'il y avait une
volonté de vouloir retirer la désignation 29.1 pour des personnes qui
parlent une autre langue que le français, et, dans ce cas-ci, l'italien, fort
probable que le comité régional et le comité national vont s'y opposer
fortement, là.
M.
Fortin : Oui, mais, ce que vous venez
dire, c'est : Le comité national doit être consulté, le comité régional
doit être consulté si l'orientation gouvernementale, à ce moment-là, c'est de
retirer, à tous les établissements qui n'ont
pas 50 % de patients, là, de langue anglaise, par exemple, ou de langue
italienne, ou peu importe, de retirer leur reconnaissance et leur droit
d'offrir des services. On a consulté le comité national, mais la volonté du
gouvernement, c'est de retirer ces
droits-là. Alors, on peut le faire quand même, c'est une consultation. On
soumet au comité national puis au
comité régional qu'on va le retirer. Ce n'est pas la même chose que de
dire : Avoir l'approbation du comité national.
M. Desharnais (Daniel) : La seule chose que je
peux vous dire, c'est que l'OQLF a des... c'est elle qui mesure ces éléments-là, ce n'est pas le ministère de la
Santé et Services sociaux. La seule chose, c'est que la demande de retrait
de désignation vient du conseil d'administration.
M.
Fortin : O.K. Je vais la prendre comme ça,
O.K.? Dans le projet de loi n° 96, là, sur la langue française, le
gouvernement a dit aux municipalités qui étaient passées en bas du 50 %,
on leur a dit : Bon, bien, si vous voulez garder votre statut bilingue,
votre possibilité d'offrir des services en langue anglaise aux citoyens, bien,
vous devez passer une résolution pour nous dire que vous voulez maintenir le
statut. Donc, la municipalité, dans ce cas-là, avait un droit de dire :
Non, moi, je veux continuer à servir le 35 %, 40 %, 45 %, 47 %,
49 % de la population, là, qui est de langue anglaise par exemple. Je veux
garder ma clause grand-père. Là, ici, on vient dire : Si le gouvernement a
une orientation qui est de dire : Moi, j'enlève à tout le monde, à tous
les hôpitaux, à toutes les installations où il n'y a pas 50 % d'anglophones qui sont servis... je vais leur enlever le
statut bilingue, bien, on ne fait que consulter le comité national, il
n'y a pas personne, au même titre que la municipalité, qui a un droit de
dire : Non, non, non, on garde notre
statut. Le conseil d'établissement n'est pas... ne peut pas dire : On
garde notre statut, il n'y a pas... il n'y a aucun membre de la
communauté qui peut dire : Non, non, non, on garde notre statut.
• (20 h 10) •
Le Président (M.
Provençal)
: On
s'entend que le milieu aurait une levée de boucliers, là.
M. Fortin : Puis
ce ne serait pas une première fois qu'il y aurait une levée de boucliers et
qu'un gouvernement choisirait de continuer quand même.
Le Président (M.
Provençal)
: Effectivement.
Des voix :
...
M.
Dubé : C'est parce que je ne veux pas qu'on... Je ne
pense pas qu'on est en train de se prêter des mauvaises intentions, là,
ce n'est pas ça du tout.
M. Fortin : Non, ce n'est pas ça, mon point.
M.
Dubé : Je veux juste bien comprendre. Puis moi, ce que je
vais faire, je vais prendre juste une petite minute avec mes collègues ici, là,
juste pour qu'on ait une réponse structurée. Je comprends les réponses qui ont
été données, qui n'ont pas l'air de satisfaire, là, ça fait que je
vais...
Le Président (M. Provençal)
: Mais, avant toute chose, vu que vous
allez consulter vos gens, je voudrais savoir est-ce que le député de
Saint-Henri—Sainte-Anne...
M. Dubé : Moi, je ne suis même pas
rendu aux amendements, là. Je veux juste être sûr que l'explication... Parce
que j'ai beaucoup de respect pour le député de Pontiac, qui dit qu'il ne
comprend pas l'explication, puis je pense...
Bien, en fait, je vais juste dire : Là, on est rendus plus dans 1111.1,
mais on est dans l'interprétation de 29.1, qui...
Le Président (M. Provençal)
: ...qui est une autre loi.
M. Dubé : ...mais... parce que je
comprends, je comprends, qui est une autre loi puis je ne peux pas dire qu'on
est les plus ferrés avec la... Moi, en tout cas, je ne suis pas, là,
vraiment... avec 29.1 puis toutes ces règles-là. Moi, tout ce que je peux dire, puis c'est pour ça que je voudrais parler
à mes collègues... parce que, dans le fond, on a dit... Pour moi, il y a deux étapes. Est-ce que tout ce
qui est en place en ce moment est reconduit? La réponse, c'est oui, puis
on a même fait un article pour dire que c'était reconduit.
Bon,
maintenant... Puis c'est pour ça que j'aimerais mieux prendre un petit peu de
recul, parce que, là, essayer d'interpréter comment maintenant dans le
futur 29.1 pourrait être interprété avec ça, moi, je vais prendre un petit
peu de recul parce que je ne veux pas donner d'explications qu'on
s'entremêlerait. Prenons deux minutes, là, puis je vais en parler à mes
collègues, puis si on a besoin de clarifier quelque chose...
Le Président (M. Provençal)
: On suspend.
M. Fortin : J'aime mieux qu'on fasse ce que le ministre vient de
suggérer, qu'il prenne deux minutes, qu'il vérifie
avec ses équipes. Parce que même ce qu'il vient de dire là, puis ce n'est pas
une... tu sais, je comprends que vous... lui et moi, là, on ne passe pas
nos journées sur la Charte de la langue française, là...
M. Dubé : Pas du tout. On en a assez
comme ça, alors on va laisser ça à d'autres.
M.
Fortin : ...mais il vient de dire qu'on reconduit
l'article. Me Paquin avait l'air de dire qu'il y a deux interprétations
possibles de la façon dont c'est fait actuellement...
M. Dubé : Non, moi...
M. Fortin : ...alors je...
M. Dubé : Oh! Excusez-moi. Moi, je
parlais plus de quand on a vu tout à l'heure 1111...
M. Fortin : Oui.
M. Dubé : ...O.K.? Quand on a vu
1111, on dit : On prend tout ce qui est... parce qu'on s'entend... Puis le
point que je veux vérifier, là, puis vous
allez y penser de votre côté, admettons qu'en ce moment, au moment où on
reconduit Santa Cabrini, puis là, c'est ça qui m'a fait réfléchir à ça,
on reconduit Santa Cabrini, je ne suis pas sûr qu'il y a une majorité de
citoyens qui est de langue anglaise là-bas ou... Vous me suivez? Alors,
pourquoi le lendemain... une fois qu'on a reconduit ça, quelqu'un pour lever
la... Vous me suivez?
M. Fortin :
Exact.
M.
Dubé : C'est ça que je vais
essayer de comprendre. Parce que, pour moi, il doit y avoir une complémentarité
entre 1111 puis 1111.1, mais, comme je ne suis pas un expert de 29.1, dans
le... je vais juste demander conseil puis on va s'interrompre pour quelques
minutes. C'est trop important de bien avoir les faits là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, on va suspendre les travaux,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 20 h 14)
(Reprise à 20 h 22)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous reprenons nos travaux. Il
y avait eu un questionnement qui avait été
soulevé par le député de Pontiac. M. le ministre a demandé une pause pour
consulter les légistes. Alors, M. le ministre, est-ce que vous prenez la
parole pour débuter?
M. Dubé : ...je
vais clarifier les choses. Quand on n'est pas certain, M. le Président, des
fois, on dit qu'on est mieux de suspendre puis aller chercher les
réponses. Moi, c'est ce que je suggérais ce soir, parce que je vais expliquer
aux députés, aux membres de la commission,
je n'ai vraiment pas l'expertise sur 29.1, je ne connais pas la façon dont
c'est opéré par l'Office de la langue
française. Puis, en même temps, moi, ce qui me rassure, puis c'est pour ça
qu'on l'a présenté comme ça, c'est
qu'on a dit : Jour 1, on reconduit ce qui est là. Puis je pense que
l'exemple de Santa Cabrini était un bon exemple, ils ne sont sûrement pas en majorité italienne dans l'Est de
Montréal, à moins que la dernière fois, là... ça ait changé pas mal depuis que
je suis allé. Mais, en même temps, je n'essaierais pas de vous convaincre, MM.
les députés, avec tout le respect que je vous ai, de...
Alors,
moi, ma suggestion, M. le Président, c'est que je vais... on va vous demander
de suspendre. On va aller voir avec... on va poser les questions au
niveau de l'OQLF puis on va vous revenir. Parce que, sans ça, je pense qu'on
peut avoir une discussion... Puis je comprends très bien à qui vous pensez puis
que... je comprends tout ça. Ça fait que moi, c'est ma suggestion que je vous
fais ce soir. Moi, je ne suis pas capable d'avoir les réponses pour vous donner
une réponse cohérente. Mais la seule chose que... je voudrais rassurer les gens
qui nous écoutent, là, de qui vous parlez, c'est qu'on s'est engagés qu'il n'y
en ait pas, de changement. Puis j'ai bien de la misère à ne pas voir une
cohérence entre 1111 puis 1111.1. Je ne vois pas pourquoi... je ne vois pas
comment un conseil d'administration de Santé Québec qui dit : Je reconduis
tout le monde dans l'état où ils sont, puis que, le lendemain, il viendrait...
Bon, maintenant, je
pense que la question, c'est plus : C'est quoi, la période? Est-ce que,
sur cinq ans ou 10 ans, après la fusion
puis... est-ce que, là, quelqu'un pourrait arriver puis dire : Bien,
maintenant, O.K., on va changer les... pas changer les règles, mais on
va appliquer ça? Mais je ne suis même pas capable de savoir c'est quoi, leurs critères. C'est pour ça que je me retrouve un peu
dans ce tourbillon-là, que j'aimerais mieux prendre une pause puis... C'est
ma suggestion pour ce soir.
M.
Fortin : C'est dur de s'opposer à prendre
une pause, M. le Président. Alors, moi, je n'ai aucun problème à ce que le ministre aille faire des vérifications
et chercher de l'information sur la façon que ça fonctionne. Est-ce que je
peux lui demander ou lui suggérer, dans
l'information qu'il va aller chercher, de un, l'explication claire sur le
50 %, O.K., c'est-à-dire... bien, comment on arrive au...
M. Dubé : Bien,
vous, vous parlez de 50 %, on parle d'une majorité, hein?
M.
Fortin : Oui, la majorité.
M. Dubé : 29.1,
si on parle de la même chose, là, je n'irai pas chercher de l'information que
vous...
M.
Fortin : Oui, la majorité...
M. Dubé : La
majorité.
M.
Fortin : En fait, c'est la majorité qui
est présentée à 29.1...
M. Dubé : C'est-tu
la majorité des services, majorité de la population?
M.
Fortin : Exact.
M. Dubé : O.K.
M.
Fortin : Puis, tu sais, on parlait tout à
l'heure de la clause sur les municipalités dans le projet de loi n° 96, c'est facile à calculer, là, eux, ils regardent la
langue selon Statistique Canada et on dit : O.K., bien là, vous êtes passé, dans
votre territoire, de x nombres d'anglophones à... en bas du 50 %. Alors,
ça se vérifie facilement, le territoire de l'installation.
M. Dubé : ...
M.
Fortin : Bien, c'est ça.
M. Dubé : ...ce
réglement-là, en vertu de 96? Tu sais, je ne le sais même pas. Alors, c'est
pour ça que je ne suis pas...
M.
Fortin : C'est ça. C'est ça, l'affaire.
Et, ce que je vous soumettrais quand même, de notre côté, là, de notre point de vue, puis ça, je suis prêt à vous
le dire tout de suite, là, moi, je pense qu'il faut qu'il y ait un mécanisme
pour que quelqu'un se manifeste dans les établissements, que ce soit les
installations locales, le territoire local, parce que le comité régional formé, c'est une chose, mais il faut donner une
opportunité à quelqu'un dans la communauté de dire : Non, ça... de la même
façon qu'on la donne aux municipalités, là, de dire : Absolument pas, là, notre
installation, elle a le droit
d'offrir des services bilingues pour une raison, puis qu'on... ce n'est pas
parce qu'on passe de 51 à 49 que...
M. Dubé : C'est
beau. Mais commençons par avoir l'information puis... je m'excuse, quand je ne
le sais pas, j'aime mieux le dire, puis là je ne le sais pas, je ne suis
pas... puis je...
M. Fortin : Mais
je respecte ça, M. le ministre, il
n'y a aucun problème, j'aime mieux ça
qu'on ait un discours où on ne se comprend pas l'un l'autre puis qu'on
continue comme ça pendant un temps.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour suspendre l'article...
l'amendement qui introduit l'article 1111.1? Consentement?
M. Dubé : Consentement.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
on va traiter maintenant le 1111... 1112, excusez.
M. Dubé : Mathieu,
il y a-tu un enjeu là-dedans?
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
non, j'avais fait une petite vérification.
M. Dubé : Ah!
c'est déjà fait. Merci beaucoup.
M. Fortin : ...la
différence, là. Parce qu'au 1111 on est venu dire... le 1111 original, là, le
premier, pas le 1111.1, là, on est venu dire : Bien, toutes les
installations qui ont aujourd'hui le droit d'offrir des services en anglais
peuvent le maintenir. Puis c'est quoi, la différence avec le 1112?
M. Dubé : Vous
nous demandez la différence entre 1112 puis 1111?
M.
Fortin : Je lis le 1112, puis ça a de
l'air à dire que tout le monde qui peut déjà donner des...
M. Dubé : ...je
vais laisser Me Paquin parce que...
M.
Fortin : Oui, oui. Ça a de l'air à dire la
même affaire, mais je me trompe sûrement.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Ça dit presque la même chose, mais
ça ne dit pas la même chose. 1111, c'est le
maintien de la reconnaissance octroyé par l'Office québécois de la langue française en vertu de 29.1 de la Charte
de la langue française, lequel va permettre
à un établissement d'utiliser une autre langue que le français, alors que 1112,
c'est le maintien de la désignation d'un établissement pour l'obliger à fournir
des services en langue anglaise.
M.
Fortin : O.K. Ça, c'est ceux que le ministre
a choisis, là, on a vu ça dans les articles plus tôt, là. Dans tous ceux qui
pouvaient le faire, ceux que le ministre a choisi de dire : Vous pouvez
avoir la désignation bilingue, donc vous devez offrir des services de langue
anglaise, ils le maintiennent aussi.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
M.
Fortin : O.K. Alors, c'est les deux
fameuses listes qu'on avait tantôt, là, les éligibles, ceux choisis par les ministres, qui, aujourd'hui, sont pas mal dans la
même liste, et... O.K. Ça me va, M. le Président, je ne vois pas d'enjeux.
Mais, encore là, vous nous dites : Tout le monde qui a ce droit-là ou
cette obligation-là aujourd'hui va être reconduit.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Peut-être, Me Paquin, juste nous expliquer le commentaire, là. Ça
dit : La désignation, à la fin, des établissements en vertu 343 du
projet de loi, il n'y a aucun établissement tenu de rendre ces services. Je ne suis pas sûr de comprendre que, finalement, on
prévoit qu'aucun établissement va être tenu, alors que c'est un petit peu
le contraire qu'on prévoit en... C'est-tu des services en français? Pouvez-vous
juste nous renseigner?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
Est-ce que vous avez bien compris l'interrogation du député de Saint-Henri—Sainte-Anne?
Des voix : ...
M.
Paquin (Mathieu) : Oui. Donnez-moi un instant, M. le Président. Je
vais relire le commentaire, parce que je comprends que la question porte sur le
commentaire qui explique l'article, et non l'article. Je le relis et je vous
réponds.
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, c'est qu'il y a une double
négative. Ce qu'on dit, c'est qu'au départ,
on veut s'assurer qu'il continue à y avoir des établissements tenus pour éviter
qu'il y en ait qui ne soient pas tenus.
M.
Cliche-Rivard : Merci, Me Paquin, très apprécié.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 1112? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 1112 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Maintenant, on
avait mentionné, en début de journée de nos travaux, que...
• (20 h 30) •
M.
Fortin : M. le Président, avant qu'on
passe au bloc subséquent, là, vous pouvez vous, peut-être... est-ce que je peux demander au ministre, dans ses
recherches sur le 1111.1, là, de voir s'il y a aussi une... si on a besoin
d'avoir un ajout pour comment on ajoute un établissement bilingue? Parce
que, là, on met des dispositions pour comment on le retire, mais je n'ai pas vu
de disposition nulle part, dans le bloc qu'on vient de terminer, là, sur
comment on ajoute un établissement. C'est-à-dire, si le CIUSSS Centre-Sud ou
Centre-Ouest ou le CIUSSS de l'Ouest ouvre un nouvel établissement, bien,
comment il fait pour lui donner une désignation bilingue. Dans ses recherches,
là, on y reviendra lorsqu'on reparlera du 1111.1, mais ajoutons-le à la
réflexion.
Le Président (M.
Provençal)
: Je
comprends que c'est noté.
M. Dubé : Ah!
c'est noté. Si on retire, comment on en ajoute.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
maintenant, on avait convenu qu'on traiterait la thématique sur les relations de travail. Alors, sur la thématique sur
les relations de travail, la première section que l'on traiterait, c'est la
notion de quatre catégories de
personnel à six catégories de personnel. Et, le premier article qui sera
traité, c'est le 911, mais là je vous laisse la parole, M. le ministre.
M. Dubé : Merci
beaucoup. Je veux juste m'assurer que les collègues de la commission ont le
document qu'on a préparé, qu'on vous a
envoyé et qui continue la même approche avec les blocs, hein, des blocs, là, ou
les thèmes, je devrais dire. Et, pour
les gens qui nous suivent, qui suivent la commission, je vais peut-être faire
une petite introduction.
Premièrement,
je vais demander, M. le Président, à ce que M. Richard Deschamps, de notre
ministère, m'accompagne parce qu'il a la responsabilité... Depuis, il
s'est rejoint à nous... C'est la première fois qu'il vient à la commission, je
crois, Richard?
M. Deschamps
(Richard) : Oui, oui, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Bienvenue
à la commission.
M. Deschamps
(Richard) : Merci beaucoup.
M. Dubé :
Alors, Richard, il y a sûrement des gens ici qui le connaissent bien, entre
autres le député de Pontiac, mais M. Deschamps a été assez gentil
de sortir de sa retraite. Il était le P.D.G. de la Montérégie-Centre, un des
établissements vraiment bien gérés, et il vient de se joindre à nous il y a
quelques mois, et est responsable maintenant des
relations de travail dans des petits dossiers intéressants, intéressants ces
temps-ci. Alors, il n'avait rien à faire ce soir, il a dit : Je
vais aller vous aider dans le projet de loi n° 15.
Après
cette longue introduction... après cette longue introduction, je m'excuse, vous
allez me rappeler à l'ordre?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Non,
mais je voulais présenter M. Deschamps.
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
c'est correct, mais...
M. Dubé : On
est chanceux de l'avoir, je le dis.
Des voix : ...
M.
Dubé : Elle est bonne. Dans les... je dirais, les
articles qui se rapportent aux relations travail, je vous avais dit que c'était un des derniers gros blocs qu'on
avait après la langue qu'on vient... il reste un article, là, mais on a quand
même passé l'essentiel de la langue.
Les relations de travail. Moi, ce que
j'aimerais... peut-être à haut niveau pour que les gens comprennent, là,
qu'est-ce qu'on s'en va faire dans les prochaines heures là-dedans. Il y a deux
grands changements au projet de loi tel que présenté. Il y en a des... mais
lorsqu'on a recouvert les deux grands changements, vous allez voir que tout le reste des articles sont vraiment accessoires ou
reliés à ces deux changements-là. Puis, encore une fois, pour les gens qui
écoutent parce que vous, vous m'avez déjà entendu dire ça, lorsqu'on fait la
fusion des établissements, la fusion des établissements, on suit la loi... le
Code du travail, qui dit, en ce moment : S'il y a un établissement et
qu'il y a une convention collective... Il y
a une convention collective par catégorie. On a en ce moment
36 établissements, les regroupés, les non regroupés, les
territoriaux, vous connaissez tout ça, les CHUM, etc., on en a 36. Donc, on a
en ce moment, entre autres, 36 fois
quatre conventions collectives parce qu'il y a quatre catégories. On n'a même
pas besoin d'en parler dans la... dans le p.l. n° 15
parce que c'est... la loi dit ça : La journée qu'on fusionne puis qu'on a
un employeur unique, donc on passe de 36 employeurs, parce que chacun des
CISSS et des CIUSSS est employeur de ses 10 000, 15 000, 20 000 employés, on passe à un employeur unique, et, tout
d'un coup, on aurait quatre catégories, toujours, parce que c'est les mêmes catégories qui sont déjà
fixées par la loi, et ensuite, bien, on aurait donc quatre conventions
collectives.
Après des discussions, on a eu des discussions
avec beaucoup de monde, là, durant l'été, puis, pour les raisons qu'on va vous expliquer durant le
processus, on pense qu'il est préférable de passer de quatre à
six catégories. Alors, ça ne va
pas à l'encontre de notre principe de dire qu'on veut une simplification
syndicale puis d'avoir un moins grand
nombre de conventions collectives. Au lieu d'en avoir quatre, on en aurait six,
parce qu'on aura toujours le principe de l'employeur unique.
Ça fait que je veux juste qu'on... qu'on
comprenne ça, que c'est le changement, puis on expliquera les raisons, puis
vous poserez toutes les questions à M. Deschamps pourquoi qu'on a... on a
pris... mais c'est le principal changement
avec le projet de loi tel qu'il est en ce moment. Parce qu'on n'en parlait même
pas, on laissait ça à quatre catégories. Là, on irait à six catégories,
quand on aura fini nos discussions, premier grand changement.
M. Fortin : Ça, c'est le changement que vous avez proposé, là,
vendredi, là, dans l'amendement soumis.
M. Dubé : Oui. Oui, exactement.
M.
Fortin : Mais ça, ce n'est pas le changement que le projet
de loi fait. Ça, c'est le changement de quatre à six...
M. Dubé : De quatre à six, c'est
l'amendement qu'on a suggéré.
M. Fortin : Oui, c'est ça, O.K.
M. Dubé : C'est ça. Mais le projet
de loi, là, si je ne vous apportais pas cet amendement-là aujourd'hui à discuter, là, celui qu'on a soumis vendredi, bien,
on n'aurait même pas besoin d'en parler parce qu'on dirait : On respecte
la loi comme elle est en ce moment, on passe
de 140 à quatre, O.K., mais... non, mais on pourra le discuter en détail, là,
je vous dis juste le principe.
M. Fortin : Non, puis j'apprécie la façon que vous le faites, là. On
l'avait fait comme ça avec Dr Bergeron à quelques reprises, là, de faire
une espèce de survol de ce que vous êtes en train de faire avant d'aborder les
articles.
M. Dubé : Dans ce bloc-là, dans ce
bloc-là. Bon, le deuxième gros changement, puis il est très important aussi, c'est pour ça que je vous parle des deux
principaux, c'est l'échéancier. Bon, tout à l'heure, quand vous avez posé la
question, vous avez dit : Bon, bien, quand est-ce qu'on va... Quand est-ce
que la fusion va être effective? Quand est-ce qu'on va pouvoir... Quand est-ce
que se feraient les transferts? On parlait, tout à l'heure, de... d'autres
sujets. Il faut se rappeler, en ce moment, de la façon dont le projet de loi
est écrit, une fois qu'on a voté le projet de loi, là, on dit, dans le projet de loi tel qu'il est écrit : La fusion des
établissements, donc des 36 établissements à un, se ferait en même temps que la fusion des conventions
collectives, des accréditations syndicales. Souvent, on emploie un ou l'autre,
là, dans certains cas. Ici, parce qu'on pense... Puis on est convaincu de ça,
après de nombreuses discussions avec les différents syndicats, qu'il serait
préférable de séparer les deux dates, d'avoir deux dates différentes.
Vous allez me dire : Mon Dieu! Je prends
longtemps pour expliquer ça. Mais mettons-nous dans l'hypothèse que, tout à
l'heure, on a discuté, on vote le projet de loi à un moment donné, on nomme le
président et chef de la direction, il y a un
décret du gouvernement qui dit : O.K., on prend six mois, comité de
transition, etc. On aurait pu faire, admettons, fusion des
établissements et fusion des accréditations, je vais dire, pour fins de
discussion, en juillet ou août, hein, on a
toujours dit été 2024. Là, ce qu'on dirait, c'est qu'on veut se garder le
droit, au gouvernement, par décret, par décret, de... que la deuxième
date soit à la volonté du gouvernement. Puis la raison pour laquelle on
pourrait faire ça, c'est que, s'il y avait
des changements qu'on voulait faire... puis là je ne dis pas, peut-être, au
niveau du nombre de catégories, mais d'une foule d'autres décisions, on
aimerait mieux avoir plus le temps, parce que ça se négocie, ces choses-là,
hein, c'est... ça doit être négocié avec nos syndicats. Alors, moi, ce que je
vous dis, c'est qu'après avoir écouté tout
le monde, on s'est dit : On ne change pas notre principe, on veut toujours
nos six catégories, là, si on accepte le premier principe, mais on
aimerait donner plus de temps pour qu'une négociation ait lieu en 2024.
Puis pourquoi, je pense,
ce n'est pas un changement de principe, mais c'est important de le rappeler,
puis je finis là-dessus, c'est que
rappelez-vous que nos... les éléments qu'on touche ici n'appliqueront pas la
prochaine convention... n'appliqueront
pas la convention collective actuelle. Ce que Mme LeBel négocie en ce
moment pour autant la santé que l'éducation,
c'est la... les conventions collectives qui vont s'appliquer du 1er avril
2023, parce que c'est échu maintenant depuis
le 1er avril, pour une période, mettons, cinq ans, c'est ça qui est en
train d'être négocié. Est-ce que ça finira en cinq ans? Je ne le sais
pas, là, mais...
Alors, nous, ce qu'on est en train de discuter,
c'est qu'est-ce qui va arriver dans cinq ans. Alors, moi, je me dis : Prendre trois mois ou six mois de plus,
si on a des bonnes discussions avec les syndicats, puis ils nous disent :
Bien, on aimerait ça avoir telle ou telle modification, moi, je n'ai
aucun problème avec ça parce que ce n'est pas quelque chose qui va arriver tout de suite. Sauf que, je vais vous dire, en même
temps — puis
on aura la chance de le discuter : Tout ce qui traîne se salit, hein? Alors donc, si on passe de quatre à
six, bien, est-ce qu'il va y avoir du maraudage? Puis on voudrait être
capables d'avoir ça le plus court possible tout en donnant le maximum.
Alors, il faudra trouver l'équilibre. Nous, on
pense que de laisser au gouvernement le décret, de dire : Bien, au lieu de faire ça tout au mois d'août, bien,
est-ce qu'on pourrait avoir en tête de le faire deux, trois mois plus tard pour
laisser la période de 2024 à faire
ça? Ça fait que j'arrête ça là, mais c'est les deux... les deux changements
importants.
• (20 h 40) •
M.
Fortin : En une phrase, là, la deuxième partie, la partie
sur l'échéancier, vous voulez que le gouvernement décide à quel moment
les six unités d'accréditation syndicales sont en place, c'est ça?
M.
Dubé : Oui, c'est exactement ça, parce qu'on a... autant
les six que toute autre discussion qu'il pourrait y avoir.
M. Fortin : Oui, oui, O.K.
M. Dubé : O.K. Mais effectivement,
c'est ça.
M. Fortin : Mais vous pourriez changer les six, quand vous dites :
Toute autre discussion, là.
M.
Dubé : Oui, oui, bien, je vous donne un exemple. Puis,
encore une fois... puis là j'aimerais mieux que ce soit
M. Deschamps qui vous réponde...
M. Fortin : Moi, j'aimerais mieux que ce soit vous.
M. Dubé : Oui... Non. Non, non,
mais... Non, mais vous me connaissez, ça ne me dérange pas d'être corrigé. Mais, si, par exemple, par exemple, parce qu'on...
comme je disais, on n'est pas des peureux, on prend quand même, après de
longues discussions... dire : Voici comment on recalibre certaines
catégories, hein, je vous l'ai dit, on enlève les préposés aux bénéficiaires
dans une puis on enlève les psychologues, si, l'an prochain, avant que cette
application-là arrive, il y a quelqu'un qui me
ferait la démonstration : Écoutez, six catégories, c'est une bonne idée
parce que ça permet des offres différenciées, mais peut-être que les
inhalothérapeutes, je les verrais ailleurs...
M. Cliche-Rivard : Par exemple.
M. Dubé : ...par exemple.
Des voix : ...
M.
Dubé : Non, mais... mais ce
que je veux dire, c'est que, dans tout ça, en ce moment, il y a, à part le
député de Pontiac puis vous-même, M. le député...
Le Président (M. Provençal)
: Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Dubé : ...Saint-Henri—Sainte-Anne, vous êtes tellement gentil de me rappeler, je dis juste qu'il est
toujours difficile de faire... On a essayé de trouver le meilleur compromis
possible, mais la question est bonne, M. le député Pontiac et de Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est les deux gros changements. Puis les deux
gros changements pour lesquels on voulait... et c'est pour ça que je suis
content qu'on commence ce soir là-dessus, c'est : On va... Moi, je suggère
qu'on lise les articles du premier bloc de 1012, parce que c'est encore la même
chose, là, c'est pour ça qu'on vous a donné le document ici. On pourrait
faire le tour ce soir, on va avoir une appréciation de ce qu'il y a là-dedans,
puis on pourrait commencer la discussion. Alors, j'ai assez parlé.
M. Fortin : Je vous suggère... Puis j'apprécie l'explication du
ministre sur les amendements qu'il a déposés vendredi ou, peu importe, là, dans
les derniers jours, j'apprécie ça, mais je... moi, je vous soumets qu'il y a
quelque temps, quand on faisait justement
les tours de ces blocs-là, entre autres avec Dr Bergeron, là, ce n'était
pas juste... on ne nous présentait pas juste les changements faits par
amendement, on faisait un tour de la section sur les relations de travail,
parce qu'au-delà des amendements que vous avez proposés, il y en a d'autres,
des modifications que vous faites sur les changements aux relations... sur les
relations de travail. Alors, est-ce que... est-ce que vous pensez que ça, c'est une explication qui... qui résume bien l'ensemble
des choses? Parce que ça résume l'amendement, mais je ne suis pas sûr que ça
résume les articles comme tels.
M.
Dubé : Bien, dans le document... puis je ne sais pas
si... Moi, je n'aurais aucun problème à le rendre public, ce document-là,
là, qu'on vous a transmis, là.
M. Fortin : Oui.
M. Dubé : O.K.? Ce qu'on a fait...
Puis c'est pour ça que je dis : Ça... je pense, ça respecte la façon dont
on travaille depuis une semaine. Vous regarderez, là, le thème, je l'ai appelé
comme ça, là, le thème 1.1, c'est où on passe de quatre catégories de
personnel à six. Puis ça, ça comprend exactement, je ne les ai pas comptés...
je pense, c'est 12, 12 articles, O.K.?
Le deuxième thème, c'est le régime particulier d'entente collective conclue
entre le ministre et un organisme représentatif de la catégorie 5,
parce que c'est une nouvelle catégorie. Parce que, là, si on passe de quatre à
six, il y a deux nouvelles catégories. Puis c'est sûr qu'on voulait donner
justement des éléments de cette catégorie-là.
Le Président (M. Provençal)
: Moi, la suggestion que je vais vous
faire, M. le ministre, dans cette première catégorie là, si on lit 12... les
12 articles, je pense que ça va être lourd, compte tenu qu'on est en fin
de soirée. Moi, ce que je vous suggérerais,
c'est de faire les trois premiers ou peut-être les quatre premiers qui vont
jusqu'à l'annexe III. Après ça on ira avec un autre... un autre
groupe d'articles, parce que je ne pense pas qu'on va s'aider si on lit les
12 articles ce soir.
M. Dubé : ...à cause de
l'heure, vous me dites, il nous reste 45 minutes, on peut...
Le
Président (M. Provençal)
:
Oui, exact. Moi, je ferais la
lecture du 911 pour lequel vous avez un amendement.
M. Dubé : O.K.
Le Président (M. Provençal)
: La suggestion que je vous fais. Après
ça je ferais le...
M. Dubé : C'est très rare que
je ne vous écoute pas, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: ...1066.9, 1068.9, puis on parlerait
de l'annexe III si on a le temps dans notre 45 minutes.
M. Dubé : O.K. Bien, écoutez...
Le Président (M. Provençal)
: C'est la suggestion que je fais.
M. Dubé : ...est-ce
que... Si tout le monde est d'accord avec ça, on va y aller comme ça parce que
c'est quand même un bloc très important pour... tout le monde soit
confortable.
M. Fortin : ...je vais vous faire... Je ne hais pas votre proposition,
M. le Président, mais je les regarde, là, je regarde
le 911, là, je... On peut regarder le 1066.9, le 1068.9 puis l'annexe. Ils sont
tous individuellement assez lourds. Je
ne suis même pas sûr, M. le Président, que de lire les... On peut l'essayer, si
vous voulez, là, lire les trois, là, ensemble. C'est une bonne chose.
Moi, je le regarde puis je... je pense, ça va être...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Mais, M. le député,
je veux juste vous entendre. Si vous me dites, pour ce soir, là, étant donné qu'on a eu quand même une très bonne journée, si
vous me dites, vous aimeriez mieux qu'on y aille article par article ce
soir, le temps qu'on revoie un peu tout ça, là, moi, je n'ai aucun problème non
plus, là.
M. Fortin : Je pense que oui pour le début de ce bloc-là.
M. Dubé : Aucun problème.
M. Fortin : Ça me semble... Puis je le regarde, là, ça... c'est pesant,
là.
M. Dubé : M. le Président...
Le Président (M. Provençal)
: On irait... 911 et votre amendement.
M. Dubé : O.K.
Des voix : ...
M. Dubé : Est-ce que ça vous
va? Oui?
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait... que le 1066, et les catégories, et les annexes, c'est très costaud.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, c'est lourd.
M. Cliche-Rivard : ...voir
qu'on va passer la journée, probablement, sur cet... Je ne sais pas, là, mais
donc je ferais juste... On verra, là, commençons avec 911, mais...
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, j'invite le ministre à nous
faire lecture du 911 et de son amendement. Et par la suite on ira avec les
interventions.
M. Dubé : Excellent. Regardez,
on a eu une bonne journée à date, là, on va juste continuer. 911. C'est beau?
Ça va? Alors : L'article 1 de la Loi sur le régime de négociation des
conventions collectives dans les secteurs public et parapublic est modifié par
le remplacement des quatrième et cinquième alinéas par le suivant :
«Un établissement au sens de la présente loi
comprend :
«1° Santé Québec;
«2° les
établissements et la régie régionale visés par la Loi sur les services de santé
et les services sociaux pour les Inuit et les Naskapis;
«3° un organisme qui fournit, conformément à
l'une ou l'autre de la Loi visant à rendre le système de santé et de services
sociaux plus efficace ou de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux pour les Inuit et les Naskapis, des
services à Santé Québec ou à un établissement visé au paragraphe 2° ou à
des usagers et qui est déclaré par le gouvernement être assimilé, pour
l'application de la présente loi, à un établissement au sens de la présente
loi;
«4° le conseil régional et un établissement
public au sens de la Loi sur les services de santé et [...] services sociaux
pour les autochtones cris;
«5° un établissement privé conventionné au sens
de la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus
efficace, de la Loi sur les services de santé et services sociaux pour les
autochtones cris et de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux pour les Inuit et les Naskapis, à
l'exception de celui visé au deuxième alinéa de [...] 551...»
Alors, je vais aller lire le commentaire, O.K.,
puis après ça je reviendrai sur la comparaison parce que, dans les documents
qu'on vous a donnés, on pourra faire la comparaison.
Commentaires : L'article 911 du projet
de loi modifie la définition d'établissement qui se trouve à l'article 1 de la Loi sur le régime des négociations des
conventions collectives dans les secteurs public et parapublic afin
principalement d'établir, au premier paragraphe, que Santé Québec est un
établissement aux fins de cette loi. Le second paragraphe de la définition maintient l'application de cette
loi aux établissements publics et à la Régie régionale de la santé et des
services sociaux du Nunavik. Les troisième et
cinquième paragraphes reprennent des éléments de la définition actuelle en les adaptant pour prévoir des références à la
Loi visant à rendre le système de santé et des services sociaux plus efficace
et à la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les Inuit et
les Naskapis.
Est-ce que je peux y aller avec l'amendement?
Le Président (M. Provençal)
: S'il vous plaît.
• (20 h 50) •
M. Dubé : D'accord. Alors :
Insérer, dans le paragraphe 2° du quatrième alinéa de l'article 1 de
la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les
secteurs public et parapublic que l'article 911 du projet de loi propose
et après «établissements», «publics».
Commentaires : Cet amendement vise à
prévoir les catégories mutuellement exclusives. Les établissements privés
conventionnés étant visés au paragraphe 5°, il est nécessaire d'ajouter la
précision que les établissements visés au paragraphe 2° sont les
établissements publics.
Alors, on va voir, si vous me permettez, à l'écran,
un petit peu plus bas, on voit l'ajout du mot «publics».
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
M. Dubé : Et c'est tout.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, dans un premier temps, nous allons faire
une intervention sur l'amendement, et, par la suite, nous irons sur
l'article 911 amendé. Alors, l'amendement. M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui, M. le Président. Alors, sur l'amendement
spécifiquement, là, si je comprends bien, ce que vous me dites, c'est que vous
trouviez qu'il y avait une répétition entre les établissements identifiés au
point 2° et les établissements, les CHSLD conventionnés au point 5°.
C'est ça?
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce
que c'est... Me Paquin?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Fortin : O.K.
Alors... Mais donc les établissements visés au point 2°, est-ce que ce
sont les établissements visés par la loi sur les services de santé pour
les Inuit et les Naskapis?
M. Paquin
(Mathieu) : Ce sont les établissements publics qui sont visés ou, en
fait, qui vont être visés par la Loi sur les services de santé et les services
sociaux pour les Inuit et les Naskapis.
M.
Fortin : Est-ce qu'il y a... je vous le
soumets, là, est-ce qu'il y a, dans la Loi sur les services de santé et les
services sociaux pour les Inuit et les Naskapis, des établissements privés?
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Il n'y en a pas, en pratique, à ma connaissance. Mais, étant
donné que cette loi-là, c'est l'actuelle LSSSS, les cas sont possibles. Donc,
peut-être que, dans les années à venir, ça pourrait arriver.
M.
Fortin : Mais il n'y en a pas, là, il n'y
a pas personne en ce moment qui serait visé par les deux. Tout ce que vous nous
dites, c'est : Ça pourrait arriver un jour, donc soyons clairs dans les
deux définitions.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 911 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, je reviens à l'article 911 amendé
et je suis prêt à recevoir les interventions du député de Pontiac.
M. Fortin : Je vais essayer... on va commencer en essayant de
comprendre le sens des changements qui... qui sont proposés, là.
L'article 1 de la Loi sur le régime de négociation des conventions
collectives dans les secteurs public et
parapublic vient essentiellement dire : Tous les groupes auxquels
s'appliquent... tous les groupes de travailleurs, là, ou les établissements auxquels ils
travaillent... en fait, ce n'est pas les groupes de travailleurs, c'est les
employeurs, là, qui sont soumis par les négociations des conventions
collectives. «Right»?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président.
M. Fortin : O.K.
Alors là, vous prenez tout ce qui était un peu... tout ce qui... tout ce qui
était du réseau de la santé, c'est-à-dire
une agence, un établissement public, un établissement privé conventionné, les
différents organismes, et là vous nous faites des nouvelles définitions
de tout ça.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Je dirais, M. le Président, que j'aurais quelques
réticences à dire que c'est nouveau parce que c'est beaucoup du maintien de ce
qui existe avec les ajustements aux titres de lois. On avait deux alinéas qui
visaient les établissements de S-4.2 et les établissements de S-5. Là, on a
fusionné ces deux alinéas-là pour faire une
série de paragraphes, mais essentiellement on vise les mêmes établissements,
les mêmes organismes. On a fait des ajustements
aux titres de lois et on ajoute, c'est ça, l'essentiel de la modification, Santé Québec comme un seul établissement.
M.
Fortin : Oui, c'est ça. On enlève ce qui
était les agences, là, pour venir parler de Santé Québec.
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Effectivement, il n'est plus question d'agence, puisqu'il
n'y en a plus, et on parle de Santé Québec.
M.
Fortin : Oui, même s'il n'y en avait plus
depuis quelques années, des agences, là, c'était encore un terme qui n'avait
pas été modifié dans la LMRSSS, c'est ça, par la LMRSSS?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui.
M. Fortin : O.K.
M. Dubé : Moi,
je veux juste, pour nous aider dans la discussion, là, parce que c'est une...
si vous me permettez, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé :
Je veux juste être certain, là, je viens de vérifier avec Jessica, une de nos
légistes, vous avez le document qui compare
les deux, hein? O.K. Donc, je veux juste être certain que, quand on continuera
dans la discussion un peu ce qu'on
vient de voir, on voit vraiment que c'est Santé Québec qui est le principal
changement lorsqu'on compare. Là, on
est dans la loi sur les négociations, là. C'est bon? Excusez-moi, je voulais
juste être certain que vous aviez bien ce document-là.
M. Fortin : Non,
c'est très bien, M. le ministre. Alors, à part les agences qui deviennent Santé
Québec, est-ce qu'il y a des changements?
M. Paquin
(Mathieu) : Il y a un changement d'ordre, je dirais, cosmétique, mais
pour être bien transparent, la loi parlait
d'agence parce qu'en vertu de dispositions transitoires, la Régie régionale de
la santé et des services sociaux du Nunavik était considérée comme une
agence. Donc, on parlait d'agence, on couvrait la régie. On enlève l'agence, on
met Santé Québec. La régie régionale, elle existe toujours, alors on la nomme
spécifiquement dans le nouveau paragraphe 2°, quand on dit : «la
régie régionale visés par la Loi sur les services de santé et les services
sociaux pour les Inuit et les Naskapis».
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, est-ce que vous avez une intervention? Non, ça va? O.K., je
vais laisser...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, il n'y a pas de
problème, je vois, là, que vous êtes en train de faire une validation,
une consultation d'un document.
M.
Fortin : L'autre jour, l'autre semaine,
l'autre mois, là, je ne me souviens plus trop, là, mais il y a quelque temps, M. le Président, on avait... on avait fait
une exception dans une des dispositions pour le CLSC Naskapi. Lui, il se retrouve
dans quelle des catégories ici? Parce que ma compréhension, c'est qu'il avait
été exclu initialement, mais, parce qu'il y
avait beaucoup de liens avec la Côte-Nord, on l'avait ramené. Alors, il est inclus dans
lequel des groupes ici? Juste m'assurer que les gens qui travaillent là
se font payer.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, ils sont visés au nouveau
paragraphe 2°. Quand on dit : «Les
établissements et la régie régionale visés par la Loi sur les services de santé
et les services sociaux pour les Inuit et les Naskapis», le CLSC Naskapi
est un établissement, donc il est visé là.
M.
Fortin : O.K. Il tombe là et non dans
Santé Québec, parce qu'il est exclu de la loi avec tous les autres
établissements «de», mais on l'a remis juste pour les liens avec le CISSS de la
Côte-Nord.
M. Paquin
(Mathieu) : Exact. En fait, pour peut-être rassurer tout le monde sur
ce point-là, c'est que tout ce qui a été discuté par le passé sur cette
question-là était propre à la partie nouvelle du projet de loi n° 15.
Mais ici, on est dans des modifications, il
faut situer dans la loi concernant les... la négociation des conventions
collectives dans les secteurs public et parapublic, et elle ne fait pas
cette exception-là pour le Nunavik. Donc, on va retrouver le CLSC dans
l'énumération des établissements auxquels elle s'applique.
M.
Fortin : O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va, M. le député?
M.
Fortin : Tout va bien, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Oui. Ce n'est pas
l'article 911, l'enjeu, M. le Président, je ne crois pas, à tout le moins.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 911 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Maintenant, vous avez un amendement qui introduit l'article 1066.9. Et après ça on traitera le 1068.9 aussi. Mais,
1066.9, on va le projeter à l'écran. Et je vais vous inviter, M. le ministre, à
nous en faire la lecture.
M.
Dubé : O.K. Alors, je vais lire, par exemple,
l'article... c'est ça... ne bougez pas, là, je veux juste être sûr que j'ai le
bon document. Oui, effectivement. Alors, insérer, après l'article 1066.8
du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
«1066.9. Les articles 4 à 8 de cette loi
sont remplacés par les suivants :
«4. Au sein d'un établissement du secteur des
affaires sociales — pardon — les
seules unités de négociation qui peuvent être constituées doivent l'être
suivant les catégories de personnel suivantes :
«1° catégorie du personnel en soins infirmiers
définie à l'article 5;
«2° catégorie du personnel de soutien
opérationnel et de métiers définie à l'article 6;
«3° catégorie du personnel d'assistance aux
soins cliniques définie à l'article 7;
«4° catégorie du personnel de soutien de nature
administrative définie à l'article 8;
«5° catégorie des techniciens et des
professionnels de la santé et des services sociaux définie à
l'article 8.1;
«6° catégorie
des techniciens et des professionnels de soutien spécialisés et en soins
cardio-respiratoires définie à l'article 8.2.
• (21 heures) •
«5. La catégorie du personnel en soins infirmiers
comprend les salariés dont la pratique est régie par la Loi sur les infirmières et les infirmiers, les
salariés membres de l'Ordre professionnel des infirmières et infirmiers
auxiliaires du Québec ainsi que les
salariés qui ont pour fonction d'assurer la qualité des soins infirmiers et qui
occupent un emploi visé par un des titres d'emploi énumérés à la liste
prévue à l'annexe 1.
«6. La catégorie du personnel de soutien
opérationnel et de métiers comprend les salariés dont l'emploi vise les services auxiliaires de type manuel ainsi que
les métiers spécialisés ou non spécialisés pouvant requérir un certificat
de qualification et qui occupent un emploi visé par un des titres d'emploi
énumérés à la liste prévue à l'annexe 2.
«7. La catégorie du personnel d'assistance aux
soins cliniques comprend les salariés dont l'emploi est caractérisé par
l'exécution de tâches semi-spécialisées pour apporter un support fonctionnel à
des professionnels ou à des techniciens de la santé et des services sociaux et
qui occupent un emploi visé par un des titres d'emploi énumérés à la liste
prévue à l'annexe 3.
«8. La
catégorie du personnel de soutien de nature administrative comprend les salariés dont l'emploi est caractérisé
par l'exécution d'un ensemble de travaux administratifs, professionnels,
techniques ou courants et qui occupent un emploi visé par un des titres
d'emploi énumérés à la liste prévue à l'annexe 4.
«8.1. La catégorie des techniciens et des
professionnels de la santé et des services sociaux comprend les salariés
techniciens et professionnels dont l'emploi est caractérisé par la dispensation
de services de santé ou de services sociaux aux usagers ou par des travaux de
nature professionnelle ou technique exécutés dans le cadre de tels services et
qui occupent un emploi visé par un des titres d'emploi énumérés à la liste
prévue à l'annexe 5.
«8.2. La catégorie des techniciens et des
professionnels de soutien spécialisés et en soins cardio-respiratoires comprend
les salariés techniciens et professionnels dont l'emploi est caractérisé par un
support aux soins dans [les] secteurs
spécialisées ou qui sont affectés aux soins cardio-respiratoires et qui
occupent un emploi visé par un des titres d'emploi énumérés à la liste
prévue à l'annexe 6.»
Je vais vous
lire le commentaire : Cet amendement propose d'introduire dans le projet
de loi un article 1066.9 qui, à son tour, modifie la Loi concernant
les unités de négociation dans le secteur des affaires sociales afin de
substituer six catégories aux quatre
initialement prévues par cette loi selon lesquelles les unités de négociation
des établissements doivent être constituées.
La création
de ces nouvelles catégories amène une nouvelle répartition des titres d'emploi
énumérés aux annexes de cette loi et constituant chacune des catégories.
De même, les
articles décrivant sommairement le contenu de chacune des catégories font
l'objet d'un remplacement.
Alors, on peut voir à l'écran ici, à partir
de... le texte modifié, là, des articles 4 à 8 concernant les unités de négociation. Je ne pense pas que j'aie besoin de
le relire parce que c'est exactement ce que je viens de vous lire en... et on
biffe, là... ils viennent remplacer les articles 4, 5, 6, etc., de... on
le voit.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur cet amendement?
Vous comprenez, là, que c'est difficile, à l'écran,
de vous présenter... Je vous suggère qu'on y aille ligne par ligne. Oui, M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Je demanderais
peut-être au ministre de nous expliquer le processus, là, qui a amené à cet amendement-là. Vous avez mentionné, tantôt,
plusieurs négociations. Qui? Quand? Comment? Comment ça s'est passé,
tout ça?
Le
Président (M. Provençal)
: M. Deschamps? M. Deschamps. Alors je
vais vous demander de vous nommer, votre fonction, et, après ça, de
répondre, s'il vous plaît.
M.
Deschamps (Richard) : Oui, merci, M. le Président. Richard Deschamps,
sous-ministre associé, ressources humaines, réseau et rémunération pour
le ministère de la Santé et Services sociaux.
Alors, ce fut
une longue réflexion, qui a été amorcée au printemps, l'an dernier. Je n'étais
pas rendu au ministère à ce
moment-là, mais c'était sous M. Daniel Paré, avec l'équipe que j'ai
maintenant le plaisir de piloter. Ça a été le fruit de discussions, de
réflexions à partir d'un constat.
On avait
quatre catégories, historiquement, là, mises en place depuis très longtemps. La
question qui se posait, c'est :
En 2023, est-ce que ça fait encore sens, ces catégories-là? Puis, sincèrement,
puis, il n'y a pas tellement longtemps,
j'étais gestionnaire d'établissement, là, après une longue carrière en
établissement, sincèrement, la question était
pertinente, il fallait se poser la question : Est-ce que ça répond encore
aux besoins d'aujourd'hui? Est-ce que ça fait sens? Est-ce que c'est
représentatif sur le plan professionnel? La réponse était non.
Puis on va avoir
peut-être la chance d'explorer les catégories, mais, sincèrement, là, c'est un
exercice qui a été fastidieux, parce qu'il y a beaucoup de métiers, il y a
beaucoup de professionnels de tous genres dans Santé et Services sociaux et de
réussir à mettre ça en six catégories, de rendre ça relativement... en poids
relationnel, proportionnel, relativement correct, pour avoir une
représentation, aussi, pas trop disséminée, là, mais qui fait sens aussi au
niveau des regroupements de professionnels, ça a été un exercice assez
difficile. Mon équipe m'en a parlé, puis on
a finalisé ça au cours de l'automne, aussi, les dernières discussions. Est-ce
que c'est parfait? La réponse : non. Il y a tellement de monde, il
y a tellement de catégories. On pourrait... quelqu'un pourrait prendre ça puis
dire : Bien, moi je vais faire ça autrement. Mais la proposition qui est
là fait sens.
Si
vous regardez les six catégories, c'est des regroupements, là, qui sont
explicables, puis il y a un fil conducteur partout. Vous prenez la
catégorie 1, bien, c'est les soins infirmiers. Ça, c'est comme assez
béton, là. La catégorie 2 aussi, la
catégorie 3. Puis, sincèrement, là, si je regarde les quatre catégories
qu'il y avait à l'origine c'était un pêle-mêle, là. Il y avait toutes sortes de monde, là. Entre autres, la fameuse
ancienne catégorie... bien, l'actuelle catégorie 2, bien, vous avez des
gens de bureau puis vous avez des gens de soins. Alors, dans l'organisation des
soins, dans la réflexion puis dans la modernisation des approches... Des fois,
c'est un peu difficile d'avoir des discussions avec le partenaire
syndical quand il représente tant de différences puis de groupes un peu plus...
moins homogènes qu'actuellement.
Alors, c'est, grosso
modo, là, la... c'est vraiment, là, un enjeu de représentation, un enjeu de
répondre à des besoins pointus au niveau des
professions, des métiers, d'avoir une réponse un petit peu plus d'acuité aussi,
au niveau de l'employeur, pour certaines... certains besoins au niveau
des employés.
M. Cliche-Rivard : ...mentionné que ça...
notamment, là, vous avez dit ça, d'entrée de jeu, ça ne fonctionnait
plus ou, en tout cas, il s'était passé un certain nombre d'années, puis ça...
M. Deschamps
(Richard) : Bien, ce n'est pas que ça ne fonctionnait plus, mais c'est
que ça datait, hein, c'est... le système
date depuis très longtemps. La réforme qui est proposée actuellement, elle est
costaude, hein, c'est une réforme majeure, vous êtes là depuis le
printemps dernier. C'était peut-être le moment de se poser la question sur l'organisation du travail, les relations de
travail, puis je pense que le ministre, avec l'équipe du ministère, s'est donné
ce moment-là pour amener cette réflexion.
Alors, c'est... on
aurait pu... Puis je pense que M. Dubé l'a dit tantôt, M. le
Président, on aurait pu... on aurait pu
faire comme on est là, pas se poser de questions, pas... puis faire comme si
c'était toujours le cas. Je pense qu'il y a une préoccupation
actuellement autant au niveau du ministère que du gouvernement, sur qu'en
est-il des relations de travail dans Santé
et Services sociaux, puis je pense qu'il y a l'ambition hein, de devenir un
employeur de choix, d'être attractifs
puis de... que... puis d'avoir donné du sens aussi à nos employés, puis cette
catégorisation-là, nouvelle, bien, c'est une tentative pour y arriver.
M.
Cliche-Rivard : Puis là, pour revenir à ça, ça ne fonctionnait plus de
votre côté ou si les travailleurs, travailleuses ont soumis une demande ou des
demandes de changement de catégorie?
M. Deschamps
(Richard) : Ce n'est pas que ça ne fonctionnait pas. Il n'y a pas...
il n'y a pas... il n'y avait pas de
dysfonctionnement. Mais est-ce que c'était parfait? La réponse est non. Est-ce
que... Sur le terrain, pour y avoir été il n'y a pas tellement
longtemps, souvent, là, on avait... on avait des commentaires des travailleurs,
ils disaient : Bien, moi, je me
retrouve dans une accréditation syndicale qui fait moins sens par rapport au
poids que j'ai avec d'autres. Puis je ne veux pas rentrer dans les
détails, là, parce que là, je ne me ferai pas des amis, alors je n'irai pas
là-dessus. Mais, sincèrement, parfois, là, dans... il y avait des groupes de
professionnels qui se sentaient un peu moins bien représentés, puis ils avaient
raison, parce que la majorité du groupe était un autre type, puis vraiment un
autre type de travailleurs. Alors, c'est
difficile, des fois, d'avoir de l'acuité lorsqu'il y a autant de
différenciation, au niveau des groupes de travailleurs, dans une même
accréditation syndicale.
• (21 h 10) •
M.
Cliche-Rivard : Puis...
M. Dubé : Peut-être
juste une chose.
M. Cliche-Rivard :
Allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : Parce
que mon collègue, à ma droite, là, me fait remarquer... Richard, vous avez
parlé de ça fait longtemps que ça n'a pas
été changé. Donc, on parle d'une loi qui a été instituée en 2003, donc une
vingtaine d'années, mais qui n'a pas été modifiée depuis. Puis, si vous prenez
un petit peu de recul, là, le réseau de la santé, depuis 2003, dans les
20 dernières années, il a changé beaucoup. Le poids des différentes... des
différents professionnels a aussi beaucoup changé. Alors, je voulais juste
donner ces dates-là en référence, là.
M. Deschamps
(Richard) : En fait, moi, c'est la troisième réforme que... majeure
sur cette troisième... cette troisième réforme-là. Bien là, on a la... on va faire un examen
attentif suite... après 20 ans, là, de vie, au niveau du réseau, avec le régime qu'on a. Peut-être... il est
peut-être le temps de se poser la question : Est-ce que... est-ce que
ça répond parfaitement aux besoins de nos travailleurs?
M. Cliche-Rivard : Et
là, dans cette réflexion-là, vous avez mentionné des consultations. Vous avez
consulté qui?
M. Deschamps
(Richard) : En fait, on a eu des discussions avec les syndicats, on a
eu des discussions avec différentes
associations, des discussions avec les établissements aussi. Les P.D.G. des
établissements ont été consultés puis
ils étaient d'accord avec ces propositions-là. Ils étaient d'accord sur le fait
qu'on devait peut-être changer le régime actuellement, parce que ça ne
répondait plus nécessairement, en 2023, à ce qu'on avait en 2003.
M.
Cliche-Rivard : Est-ce qu'ils ont vu votre version finale?
M. Deschamps
(Richard) : La version... Non, ils ne l'ont pas vue.
M.
Cliche-Rivard : Non? Ça, donc, pour celle-là, pour la version
présentée puis qu'on va étudier dans les prochains jours, ça il n'y a pas eu de
consultations?
M. Dubé : Juste
faire attention, parce qu'entre les discussions dont on parle, il a été très
clair qu'on a dit qu'on considérait, durant l'été, d'ajouter des catégories. On
n'a jamais été jusqu'au niveau du détail de quel endroit, parce que là il
fallait faire attention de ne pas faire, je dirais, une intervention, au niveau
de l'Assemblée nationale, qui ne serait pas
acceptable. Mais il n'y a pas eu de surprise, parce que, vendredi dernier ou
jeudi dernier... vendredi dernier, on a été très clairs que ça reflétait
les discussions qu'on avait eues. Puis c'est pour ça que...
Je vous donne juste
un exemple. Les discussions qu'on a eues avec les syndicats, on a dit qu'un des
objectifs qu'on recherchait, en étant... en plaçant mieux certaines... certains
emplois, bien c'est que ça nous permettait de plus facilement faire des offres
différenciées, parce que, si on retrouve des employés mieux situés dans une
catégorie où ils sont communs, bien, c'est
sûr qu'il y a ces avantages-là. Alors, c'est de nombreuses discussions qu'ils
ont eues. Mais est-ce que les syndicats — je vais être très
clair — est-ce
que l'ensemble du Front commun et de la FIQ est 100 % d'accord avec l'offre qu'on a là? La réponse,
c'est non. Mais est-ce qu'ils sont surpris de cette approche-là qu'on a prise? La
réponse, c'est : ils ne sont... ils ne sont pas surpris.
M. Cliche-Rivard : ...peuvent savoir que ça
s'en venait, là, mais de là à savoir qui passe où, et quoi, et qui passe de la
1 à une autre catégorie, ça, vous l'avez dit, là, il n'y en a pas eu, de
consultations, avec les types d'emploi, ou avec les inhalos, par
exemple, qui changent de catégorie.
M. Dubé : De
façon... non.
M.
Cliche-Rivard : Il n'y en a pas eu.
M. Dubé : De
façon officielle, non, parce que, je veux dire, on a... on ne peut pas arriver
puis dire à un groupe : Voici ce qu'on
est en train de proposer en détail. Sauf qu'encore une fois, je vais être très
clair, puis c'est ce que j'ai dit aux représentants... on a eu une bonne
conversation, vendredi dernier, avec Richard... j'ai dit... de la même façon qu'on a consulté tout le monde quand on...
puis c'est, mot à mot, ce que j'ai dit vendredi passé, lors de l'appel... j'ai
dit : On a le choix, avec le changement de date qu'on fait qui est le
deuxième amendement, puis ça, j'ai été très clair avec eux, si, en ce moment, en passant le p.l. n° 15, par la suite,
en 2024, vous êtes capables, dans les discussions qui vont continuer, de nous
montrer qu'on pourrait avoir une meilleure amélioration que celle-là, un
meilleur changement, on va être ouverts. Alors, la même approche qu'on a
prise, puis je l'ai dit...
Prenons une approche
qu'on a prise avec les médecins spécialistes. Puis je leur ai donné cet
exemple-là. Les médecins spécialistes, on a
dit : Voici ce qu'on veut faire avec les AMP. On a parlé des principes, on
a dit : Voici ce qu'on veut faire avec les AMP, voici ce qu'on veut
faire... Est-ce qu'il va y avoir un 12 heures? Oui. Est-ce que... etc.,
toute la discussion qu'on a eue la semaine passée. Mais on va se donner un an
pour le faire, on va se donner un an pour regarder la spécificité des 37 ou 36 spécialités, je
ne me souviens plus, là, je suis mêlé entre les établissements puis les
spécialités.
Mais tout ça pour
dire que c'est exactement ce que j'ai dit aux syndicats : Si vous pensez
qu'au cours, maintenant, de la prochaine année, après le projet de loi, il
serait préférable de rouvrir la loi sur les négociations, bien il y aura
possibilité de le faire. Alors, on a pris la même approche avec les syndicats
qu'on l'a prise avec les autres associations.
M. Cliche-Rivard : Et vous disiez : On
pourra le faire. Là, il faudra donc revenir en commission pour réouvrir
la loi n° 15, si je ne m'abuse, pour modifier
les annexes?
M. Dubé : Pas nécessairement la loi n° 15, parce que là, on n'est pas dans 15, là. Supposons... Puis je ne dis
pas qu'on devrait le faire ou pas, là, ce n'est pas ça que je dis, je
veux juste être très, très clair.
M.
Cliche-Rivard : ...
M. Dubé : Les
catégories sont dans 15.
M. Cliche-Rivard : Puis les annexes?
M.
Dubé : Mais là c'est parce que, pour... on se sert de 15 pour faire
les modifications à l'article sur les négociations.
Mais 15, il va être fini, il va être encadré puis il va être terminé. Si
jamais, puis je dis bien un «si», là, gros comme ça, là, si on décidait,
après de longues discussions avec les syndicats, maintenant qu'on sait que la
nouvelle base c'est celle qu'on met
aujourd'hui, qu'il devrait y avoir... bien ce sera la loi sur les négociations qui
devra être ouverte, pas p.l. n° 15, parce
que... Voilà.
M. Cliche-Rivard : Si, en amont, il y a des
groupes, là, qui, déjà, aujourd'hui, demain, lèvent la main, vous, vous
dites : On va adopter le p.l. n° 15 tel
quel, on verra après.
M. Dubé : La
réponse, c'est oui.
M.
Cliche-Rivard : Il n'y a pas de flexibilité, il n'y a pas d'ouverture?
M. Dubé : Bien,
écoutez, je vais être très clair, là, parce qu'à un moment donné il faut mettre
la ligne à quelque part, puis exactement ce qu'on a fait avec les spécialistes,
exactement ce qu'on a fait avec les fondations, c'est tellement complexe, tout ça, c'est exactement ce que
M. Deschamps vient de dire, c'est qu'à un moment donné on dit : Oui,
on a écouté tout le monde, on a essayé de prendre le maximum d'informations,
mais le regroupement, comme il vient de l'expliquer, c'est le meilleur,
à notre connaissance, aujourd'hui, puis c'est celui-là qu'on met sur la table.
M.
Cliche-Rivard : Je reviendrai, M. le ministre, mais je vais laisser
mon collègue, il doit avoir plusieurs questions lui aussi.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M. Fortin : Oui.
Sur le processus, là, je vous... je vous écoutais tantôt, dans votre allocution
d'ouverture de bloc, là, quand on a commencé le bloc, vous nous avez
présenté le sommaire, disons, des amendements que vous avez présentés vendredi, et vous avez parlé des fusions
d'établissements, on passe de quatre à six, essentiellement, puis vous avez
parlé de l'échéancier, puis, quand vous avez parlé de l'échéancier, vous nous
avez dit : Bien, le changement qu'on fait, c'est plutôt de dire qu'on va avoir la même date, c'est de
dire : Bien, ils ont des discussions au cours de la prochaine
année, parce que ça se négocie, ces affaires-là. Est-ce que ne vous pensez pas
que la même chose, le même modèle s'applique pour les catégories d'emplois, que
ça aussi, ça devrait se négocier?
M. Deschamps
(Richard) : ...M. le Président...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y.
M. Deschamps
(Richard) : Bien, M. le Président, c'est... essentiellement, on saisit
l'opportunité du... de la réforme actuelle
qui est proposée pour moderniser un régime, des catégories qui, comme je le
disais tout à l'heure... elles viennent peut-être... un peu moins bien
vieillies qu'on aurait voulu, puis on est rendus à une...
Il faut partir de la
prémisse qu'on a un plan en santé. Le ministère veut devenir un employeur de
choix. On s'est donné cette ambition-là puis on s'est dit : Bien,
revisitons les catégories syndicales. Ça a été fait, quand même, avec des
experts, là, des relations de travail dans... le groupe principal, là. Il y a
eu, évidemment, des consultations informelles.
Puis on s'est donné, vraiment, le moment, là, de... l'opportunité, avec le
projet de loi, de dire : Bien, allons-y, et regardons-le.
Mais, comme le
ministre le mentionne, je veux dire, on s'est donné un temps... Je l'ai dit
vendredi dernier, là, c'est quand même assez unique de dire : On se donne
un temps d'arrêt, au niveau des... du monde syndical, après avoir déposé les
catégories puis, éventuellement, l'adoption de la loi, de poursuivre des
discussions. Ce n'est pas dans le ciment, là, c'est possible, mais il va
peut-être avoir des changements. Mais la proposition qui est là, je pense
qu'elle est assez robuste quand même, puis ce sera dans les discussions puis
dans les échanges avec nos partenaires syndicaux puis les associations, de
regarder : Bien, y a-tu... on peut-tu faire des modifications, des
améliorations? Il y a déjà des propositions, là. Je peux vous dire, j'ai déjà
vu un des syndicats nationaux qui m'a interpelé pas plus tard que cette semaine. Déjà, là, les gens ont des
propositions. Mais ils savent très bien — M.
le ministre a été très clair vendredi dernier — qu'ils
vont avoir l'opportunité de revenir, là. Mais là on part de quelque chose, ce
qui est intéressant, déjà, qui est solide,
qui est robuste, qui a été construit par des experts des relations de travail,
puis qui a été testé aussi par des anciens ou des actuels gestionnaires
d'établissements, qui disent : Bien, ça fait sens. Alors, allons-y. Mais
il y a quand même une ouverture, de la part du ministre, de le revisiter
au cours de la prochaine année.
• (21 h 20) •
M.
Fortin : O.K. Est-ce qu'on n'aurait pas
été... je vous le suggère, là, ce n'est pas... corrigez-moi si j'ai tort, je
demande juste d'être convaincu du contraire, O.K, est-ce que...
Une voix :
...
M.
Fortin : Non, non, mais je... bien, je ne sais pas où est-ce
que vous allez, mais je... bien, en tout cas...
M. Dubé : ...un
gestionnaire, il a hâte de donner une réponse. Alors, on va attendre la... on
va attendre la question. Mais ça, c'est un vrai gestionnaire. C'est quoi, votre
question? C'est quoi, votre question?
M. Fortin : Corrigez-moi si j'ai tort, O.K., et j'espère que j'ai tort,
mais vous n'essayez pas de jeter un pavé dans la mare des négociations qu'il y
a en ce moment là? Parce que votre timing est particulier, quand même.
M. Dubé : Écoutez, ce n'est
tellement pas ça, l'intention, mais tellement pas, parce que je dois vous
avouer, je dois vous avouer... puis,
Richard, tu auras le droit de me donner des coups de pied en dessous de la
table... ça aurait été tellement plus facile de ne pas changer les quatre
catégories, puis de dire : On se bouche les yeux. Vrai ou pas vrai?
M. Deschamps (Richard) : Est-ce que
je peux répondre?
M. Dubé : Oui.
M. Deschamps (Richard) : J'ai même
dit au ministre... bien, en tout cas, un terme... je lui ai dit qu'il se
donnait de la misère dans la vie là, un peu, là, effectivement. Mais je pense
qu'on y croit tellement qu'au-delà des négociations... parce que ce n'est pas
un truc de négociation, quand même, là, c'est un truc d'organisation du régime
syndical puis d'organisation du travail... on s'est dit : Bien, allons-y.
C'est courageux, parce qu'on aurait pu être très défensifs puis dire : On
passe sous le radar.
M.
Dubé : On a eu d'énormes discussions avec le Trésor. Vous
savez, hein, vous avez déjà été ministre, M. le député, là, c'est du travail
ensemble. Moi, quand j'ai eu les discussions avec Mme LeBel, puis son
équipe, puis l'équipe de Mme Lapointe, Édith Lapointe, qui est la
négociatrice en chef. On n'a pas... on n'a pas inventé ça là, là. On a
dit : Au mois de mars, quand on va déposer le projet de loi, est-ce qu'on
aurait cette ouverture-là, est-ce que ça va vous compliquer la vie ou
simplifier la vie? On a eu toutes ces discussions-là, on n'est pas arrivés en
disant... Mais s'il y a une chose que je peux vous dire, ce n'était pas pour
compliquer les négociations, au contraire, parce qu'on l'a mis... on a dit : Est-ce qu'on s'aide à réaliser nos
objectifs de l'employeur de choix? Moi, je vous dirais... Alors, c'est pour ça
que je le dis un peu avec le sourire, là, mais on n'a pas fait ça pour
compliquer les négos, pas du tout.
M. Fortin : ...reformuler ma question. Puis je prends votre propos.
Effectivement, je vous trouve brave, peut-être,
à un certain niveau, de faire ça. Des fois, brave, ça veut dire courageux. Des
fois, brave, ça veut dire cinglé. Alors, je vous laisse décider lequel
vous voulez être.
Le Président (M. Provençal)
: ...le terme «audacieux».
M. Fortin : D'accord, d'accord. Mais vous nous dites : Ça ne nous
aide pas, ce n'est pas nécessairement un outil,
là, pour des négociations. Est-ce que ça ne vient pas quand même jeter un pavé
dans la mare de la gestion interne, de la régie interne des syndicats au
moment où vous êtes en négociation monstre avec eux?
M.
Dubé : Je vais vous laisser... parce que je pense que
vous avez quand même des bonnes sources d'information, puis, au cours des prochaines heures, prochains
jours, ces gens-là vont vous contacter, si ce n'est pas déjà fait, puis, etc.,
je reconnais tout ça. Mais je vous demanderais juste... Un peu comme on
a fait dans tous les autres grands changements qu'on a réussi à discuter au
cours des huit derniers mois, là, je vous dirais que, quand je dis qu'on ne
peut pas faire plaisir à tout le monde, il y
a des gens pour qui ça fait énormément leur affaire. On a sept grandes
centrales syndicales, sept. Je peux vous dire qu'il y en a qui sont très
heureuses avec ça puis il y en a qui le sont moins. Nous, ce qu'on a regardé, c'est l'image globale, puis on a
dit : Si on fait ça aujourd'hui, à ce moment-ci, puis qu'on donne la
possibilité de le refaire... C'est pour ça qu'on a...
Je le redis, là, pour les gens qui nous écoutent
ce soir, les deux dates, ça n'a l'air de rien, là, mais
moi... ce qu'on ne voulait pas... puis c'est de perdre la flexibilité de
faire la fusion. Parce qu'on veut avoir une gestion, qu'on a dit, mais on s'est
dit : Donnons l'opportunité à cette discussion-là de prendre place en
2024. Alors, c'est pour ça que je vous
dis... Je n'essaierai jamais ce soir de vous faire croire qu'on fait plaisir à
tout le monde, mais je pense que quand on regarde ça, les sept
centrales, dont et le Front commun et la FIQ, on a fait... il y a des gens qui
apprécient la flexibilité qu'on leur donne avec ça.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne
avait demandé la parole, puis
monsieur...
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le
Président. Je veux revenir sur quelque chose que M. le ministre a dit tout à l'heure, là : Ça, c'est l'offre de base, ça,
c'est la proposition de base. Vous avez aussi dit — puis ça me permet de me poser des questions
sur les prochaines heures qui viennent, là — que vous ne les modifierez
pas. Puis, bien humblement, je me questionne sur notre travail, là, de
législateur, compte tenu que vous avez déjà mis un petit peu la charrue avant les boeufs, là, avant nos arguments, puis avant
nos prétentions, puis avant ce que les groupes peuvent communiquer par rapport à nous. Vous avez déjà dit : On va
adopter ça, puis, nous autres, on va négocier avec eux autres l'année prochaine.
J'ai quand même un petit malaise, pour être franc, là, sur qu'est-ce qu'on va
faire, nous, ici, dans notre travail de législateur, si, pour vous, les jeux
sont faits, là.
M.
Dubé : Vous dire, depuis huit mois, là, puis je vais
prendre ça à titre d'exemple aussi, là, si on a... si on a... si on est
tributaires de tant d'amendements, c'est parce qu'on vous a écoutés, puis...
M. Cliche-Rivard : ...mais il y
avait beaucoup...
M. Dubé : Non, non, non, mais on
vous a beaucoup écoutés, puis le député de Pontiac, puis vous-même, vous le dites souvent, on... vous avez contribué à
améliorer le projet de loi, et j'en suis bien conscient et reconnaissant, les deux. Je vous dis aujourd'hui... c'est pour ça
que je pense qu'on veut le faire quand même article par article... si... comme
on a fait tout à l'heure, lorsqu'on était
dans la langue anglaise, je pense qu'on a montré que... Des fois, on dit :
Non, ça, on ne peut pas aller plus loin, pour x raisons, mais il y a des
fois qu'on a... on s'est ajustés.
Je ne vous dis pas qu'on n'est pas prêts à
changer quoi que ce soit. Moi, je vous parle du principe, là. Il y a deux
grands principes ici. De rajouter deux catégories. Ça, je peux vous dire,
rajouter deux catégories, pour nous, c'est un principe sur lequel on ne
changera pas. Mais avoir la discussion de quand est-ce qu'on peut faire la
mécanique de ça, pourquoi vous avez mis des inhalothérapeutes là plutôt
qu'ailleurs, moi je suis parfaitement d'accord à avoir ces discussions-là,
parce que c'est du contenu, ce n'est pas le principe. Mais le principe de
passer de quatre à six, je veux juste qu'on
soit très clairs, c'est un principe qu'on ne voudrait pas changer. Mais de
prendre le temps de discuter...
Puis je l'ai dit, là. Rappelez-vous du plan de
match qu'on s'est fait la semaine dernière. Je vous dis : Une fois qu'on
aura fini la langue, une fois qu'on aura fini les... pardon, les établissements
regroupés, il nous reste deux blocs à faire,
cette semaine, pour accomplir notre objectif. Il y a ça, et l'autre section,
toute la question des mesures transitoires. On peut passer du temps
là-dedans, là. Ici, on a du temps amplement, dans les quelques heures qui nous
restent. Alors, je ne suis pas en train de
vous dire qu'on ne changera rien, mais, sur le principe de deux catégories
additionnelles, ça je veux vous dire, c'est un principe.
M.
Cliche-Rivard : Qui se retrouve, là, dans ces catégories, là. Si
les oppositions vous apportaient des arguments, vous êtes ouvert à les
considérer ou vous voulez renvoyer ça...
M. Dubé : Bien, on va être très
ouverts à entendre les arguments aussi, là.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Bien, il vous reste presque trois
minutes, M. le député de Pontiac.
M. Fortin : ...on pourra poursuivre l'échange demain, là, sur les
consultations, puis tout le reste, mais j'aimerais ça qu'on pense, par exemple,
à une façon de procéder, O.K. Parce que là, sous un article, là, le 1066.9, là,
on a mis plusieurs articles différents, les 4, 5, 6, 7, 8 de la loi sur les
unités de négociation, on est venu définir les catégories 1, 2, 3, 4, 5. Il y a bien du stock. Moi, je vous le dis
honnêtement, je ne veux pas déposer des amendements pour déposer des amendements, pour avoir le droit
de parole demain, puis je pense que ça va prendre plus que 20 minutes,
traiter de l'article 4 ou de l'article 1066.9.
Alors, réfléchissons, réfléchissez et
réfléchissons tous, là, à une façon de travailler demain, parce qu'il y a une façon productive de faire puis ça va être se
donner une certaine latitude sur comment on analyse tout ça, puis il y a une
façon complètement contre-productive, qui serait de déposer des amendements
pour déposer des amendements, pour pouvoir parler plus que 20 minutes.
Alors, je nous soumets qu'on a une réflexion à avoir là-dessus au cours des
prochaines heures, à savoir comment on traite de ça.
M. Dubé : ...très pertinent, parce
que... O.K., bien, alors, je pense qu'on a un bon moment ce soir... Comme on
dit souvent, la nuit porte conseil. Vous nous dites : 1066.9 est tellement
critique, comment on peut le regarder sans...
Moi... Parce que, je vais vous dire, si je vais un petit peu plus loin, juste
pour finir votre point très bon, une fois qu'on a fini ces trois-là puis
on arrive à l'annexe, l'annexe, c'est ça qui va dire : Voici c'est quoi,
les nouvelles catégories. Ça fait que c'est
vraiment ce bloc de trois articles là sur lequel... Alors, moi, je le
regarderais plus large que juste 1066, là. Je vais demander à nos
collègues légistes, à Me Paquin, puis, demain, quand on se revoit à la fin de l'avant-midi, après la période des questions...
Puis si vous avez des suggestions comment vous aimeriez qu'on le regarde,
moi je suis très ouvert aussi.
Le Président (M. Provençal)
: ...vous venez de me donner raison
qu'il ne fallait pas lire les 12 articles.
M. Dubé : Vous avez... vous avez
toujours raison, vous avez toujours raison.
Le
Président (M. Provençal)
: Compte tenu de l'heure — merci
beaucoup de votre collaboration — je
suspends les travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)