(Onze heures cinquante-deux
minutes)
Le Président (M. Provençal)
: Bonjour à tous. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services
sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue. Je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système
de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, Mme Caron (La Pinière) est remplacée par Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)
et M. Marissal (Rosemont) est remplacé par M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
nos travaux hier soir, nous étions à l'étude de l'amendement introduisant
l'article 1066.9, et le député de Pontiac m'avait signifié qu'il avait
d'autres interventions sur cet article.
M. Fortin : On était à l'annexe, hein, M. le Président, on avait
regardé, si je ne me trompe pas, l'annexe... On l'avait regardé ensemble en...
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Je vous dirais que, de façon
globale, on a... on traitait l'amendement qui introduisait
l'article 1066.9, mais, obligatoirement, on se référait de façon constante
à l'annexe parce que les catégories qui sont énoncées dans le 1066.9 nous
ramènent toujours à l'annexe avec les types d'emploi.
M. Fortin : En fait, je vous dirais, M. le Président, que, de mon côté,
je pense qu'on avait fait l'intervention souhaitée, là. Je crois que nous, on a
terminé pour l'instant, à moins qu'il y ait d'autres éléments qui soient
soulevés par mes collègues, mais, pour l'instant, ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Bonjour, tout le monde. Merci, M. le ministre. Une petite question. On avait
parlé...
M. Dubé : Est-ce que je peux
juste...
M. Cliche-Rivard : Oui, bien
sûr.
M. Dubé : Parce que je n'ai pas
compris. Vous êtes OK avec l'annexe ou on est revenu à...
Le Président (M. Provençal)
: Non, on ne peut pas parce que
l'annexe...
M. Dubé : Parce
que c'est ça que je veux comprendre,
là. Excusez-moi, M. le député, je veux juste comprendre.
Le Président (M. Provençal)
: Il faut comprendre que...
M. Cliche-Rivard : Aucun
problème.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, j'aurais dû
probablement faire un petit retour. Dans l'ordre, nous devons adopter, dans un
premier temps, votre amendement qui introduit l'article 1066.9, par la
suite, on aura à adopter l'amendement qui introduit l'article 1866.9,
parce que celui-ci est en lien avec les... on passe de quatre à six classes, et, par la suite, nous aurons
une résolution pour adopter l'annexe III. C'est trois étapes
différentes, mais dans...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: Le 1066.9, oui.
M. Dubé : En ce moment, c'est
là-dessus que vous dites que vous n'avez pas...
M. Fortin : Dans
le fond, on les a regardés ensemble.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
M. Fortin : C'est ça. OK, mais il faut quand même les voter un à la
fois, c'est ça que vous voulez dire.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
il faut les voter une à la fois.
M. Fortin : Oui, oui, OK. Puis je m'excuse, M. le Président, on a
commencé un peu... un peu raide, là. Donc, je me permets quand même de saluer
tout le monde et je m'en voudrais de ne pas lever mon chapeau au ministre de la
Santé pour sa touchante intervention il y a quelques instants en Chambre. Je me
permets de lui dire, là, c'est... Ça fait du bien des fois de prendre un moment
de faire des interventions comme celles-là, puis ça fait du bien de les
entendre. Donc, je lui lève mon chapeau.
M. Dubé :
C'est très gentil de votre... mais ne repartez pas ma machine à émotions,
elle est un peu fragile. Merci beaucoup, M. le député.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Merci, M. le Président. Je voudrais poser une question au ministre, parce
qu'on avait aussi... dans cette petite liste de modifications, on avait parlé
des avocats et des avocates. Je me demande si vous aviez eu des réflexions...
il y a des consultations sur... à leur égard.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le sous-ministre Deschamps, alors, je vais vous demander de vous nommer, puis,
compte tenu que vous avez probablement eu plus de discussions avec ces gens...
avec les différents types d'emploi, alors, je vous demanderais de répondre à M.
le député, s'il vous plaît.
M. Deschamps
(Richard) : Merci, M. le Président. Il faut-tu que je décline mon
identité, oui?
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
s'il vous plaît.
M. Deschamps
(Richard) : Richard Deschamps, sous-ministre associé, Ressources
humaines, Réseau et Rémunération, ministère Santé et Services sociaux.
La
réponse, on n'a pas fait de nouvelle consultation depuis notre dernière
discussion là-dessus, M. le Président.
M. Cliche-Rivard :
Mais est-ce que vous avez... dit la dernière fois, puis je pense que, M. le
ministre, vous disiez : C'est possible. Je veux dire, vous étiez ouvert.
Je veux dire, on s'est... on s'est parlé en ondes, je pense, vous étiez prêts à
aller... à leur parler, à les rencontrer. J'essaie juste de voir pour eux et
pour elles, là, la porte, elle est-tu fermée à double tour avec la clé qui est
partie ou...
M. Dubé :
Bien, ne jamais dire que la porte est fermée à double tour. C'est sûr
que... je vais vous dire, on a fait quand
même une réflexion, là, bien qu'imparfaite, là, je suis toujours d'accord que
c'est... On peut toujours l'améliorer, mais je pense qu'il est toujours
possible pour nous de revenir, mais, pour le moment, c'est... Ce qu'on a mis sur
la table, là, puis surtout après tout le travail qui a été mis par les équipes,
non, je vous dirais qu'on en est là pour le moment, là.
M. Cliche-Rivard :
OK. Puis ça, c'est votre prérogative dans le projet de loi puis dans la
démarche du projet de loi, mais est-ce qu'on peut, ou vous pouvez retirer, là,
tu sais, votre... quand même votre engagement à leur parler et à les
rencontrer?
M. Dubé :
Oui. Oui, parce qu'en fait... En fait, je vais vous dire, dans... Puis là
je peux en parler parce que le... Tout ce qu'on appelle la nomenclature,
c'est-à-dire de trouver des nouveaux postes, ce n'est pas quelque chose qui se
fait en négociation, c'est quelque chose qu'on peut faire en ce moment. C'est
le gouvernement qui peut le faire, on peut
le discuter. Moi, je suis convaincu que, lorsqu'on aura fait ces étapes-là,
entre autres, du projet de loi n° 15, il va falloir se
requestionner sur certaines... ce qu'on appelle certains éléments de
nomenclature. Mais, à un moment donné, il fallait arrêter la ligne à quelque
part, mais il n'y a rien qui nous empêche, sans avoir à passer avec... par des négociations, de faire cet exercice-là et de
trouver des nouveaux postes, etc. Alors donc, la porte n'est pas fermée, mais,
pour le moment, il fallait en déposer une.
On profitait de la mise à jour qu'on fait avec PL n° 15, mais il y aura
d'autres possibilités.
M. Cliche-Rivard :
Pour être sûr qu'on comprend bien la réponse, là, quand vous parlez de
nomenclature, pouvez-vous juste préciser?
M. Dubé : Bien, ce qu'il
arrive, c'est qu'en ce moment... Je dois vous dire que, si vous voulez créer un
nouveau poste et que vous voulez... ou, par
exemple, faire des modifications à ce poste-là, ça l'a énormément d'impact
sur le salaire. Hein,
des fois, par exemple, il y a des techniciens ou des techniques qui n'existent
pas aujourd'hui. Vous voulez avoir un technicien, peu importe, en...
vous devez le faire accepter. Et ça se fait par discussion. Le processus est
complexe, hein... Ah! Daniel est là ce matin, puis il peut vous l'expliquer.
Mais c'est un processus qui est très... On s'est assis avec le Trésor, puis on
dit : Est-ce que ça doit faire partie des négociations de la convention?
On a clarifié ça récemment. Ça... Ce n'est
pas... Il y avait beaucoup de perceptions que ça devait être mêlé aux
négociations, etc. Ça fait que c'est pour ça, je le dis un peu avec humour,
parce que je vous dis toujours : Je ne peux pas en parler parce qu'on a
des négociations. Là, je peux vous en parler, mais peut-être, Daniel... juste
peut-être dire un mot là-dessus. Parce que vous avez raison de le soulever, il
va falloir faire plusieurs, peut-être, changements par la suite, mais on a
tracé la ligne. Mais vas-y donc, Daniel, si tu...
Le Président (M. Provençal)
: M. le sous-ministre, s'il vous plaît.
M. Paré
(Daniel) : Oui, M. le Président. Daniel Paré, sous-ministre,
Santé et Services sociaux. Bonjour à tous.
En effet, pour la création d'un nouveau type
d'emploi, il y a une procédure. Et, dans la procédure, bien, au niveau de... d'un nouveau besoin qui s'est
déclaré, il y a un processus quand même de consultation avec les syndicats,
ensuite de ça pour voir au niveau des catégories,
qu'on fait toujours le lien, et, après ça, bien, il y a un autre processus
au niveau de... bien, d'y accoler, entre guillemets, le bon salaire, tout le
régime d'équité salariale, dans quel régime dans lequel que ces gens-là sont
classés. Après ça, bien, dépendamment du... dépendamment du type d'emploi qu'on
peut avoir en tête, il peut y avoir des consultations au niveau de l'Office des
professions aussi, parce que, des fois, on tombe dans un champ de pratique qui
est peut-être déjà, là, légiféré, etc. Ça fait que c'est... C'est pour ça que
ça a l'air simple, de créer un type d'emploi comme ça, mais il y a quand même
une procédure. Mais ça l'existe, et on est capable, là, on est capable de le
faire. Et, un peu comme M. le ministre vient de dire, bien, c'est pris en
considération dans le projet de loi qui vous a été déposé.
• (12 heures) •
M. Cliche-Rivard : Je
comprends. Là, le type d'emploi, par contre, il existe déjà, là. Il est prévu à
1114 dans catégorie 5. La revendication de leur côté, c'était qu'ils sont
plutôt des travailleurs de la justice que du travail de la santé puis que s'ils
pouvaient avoir leur discussion ou leur unité séparément.
Ça fait que j'apprécie la réponse, mais je ne
parle pas de la création d'un nouveau type d'emploi. De toute façon, vous
l'avez dit, depuis la dernière fois, il n'y a pas eu de discussion. Moi, ce que
je vous demande seulement, c'est... Vous
l'avez dit la dernière fois aussi, que vous alliez leur parler, puis je pense
qu'ils attendent le retour d'appel. Ils m'ont reparlé cette semaine...
M. Dubé : ...
M. Cliche-Rivard : Parfait.
M. Dubé : J'ai pris
l'engagement que j'allais le faire, et je vais le faire.
M. Cliche-Rivard : Donc, moi,
ça me satisfait pour l'instant, dans les circonstances, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
cet amendement?
M. Fortin : Simplement, mais simplement, M. le Président, pour faire
part de notre appui à la demande du député
de Saint-Henri—Sainte-Anne par rapport à la question des avocats, là. Effectivement, on l'a
entendu, nous aussi, là. Je ne prétends pas être en lien direct de la
même façon que lui, peut-être, avec les avocats du ministère, mais,
effectivement, là, il y a une notion qui mérite d'être étudiée de la part du
gouvernement. Il y a une question qui se pose, à savoir : Est-ce qu'ils
sont vraiment, dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental, là, à la bonne
place? Et j'encourage le gouvernement à faire cette enquête, cette enquête-là
ou à rencontrer les avocats de leur ministère le plus rapidement possible pour en venir à une résolution, je pense, qui
pourrait être au bénéfice d'une partie comme de l'autre. Avoir des
avocats de bonne humeur, ce n'est pas une mauvaise chose.
Le Président (M. Provençal)
: J'aurais voulu...
Une voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
:
Non, non. Y a-t-il d'autres
interventions? Je vous avais reconnu, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bien oui, on se
voit si souvent, c'est normal que vous me reconnaissiez, M. le Président.
Écoutez, je veux revenir sur la discussion d'hier. On a parlé des
perfusionnistes cliniques, il y en a 80, 77 dans un groupe syndical, trois dans
un autre. On leur a parlé ce matin, ils nous ont transmis une lettre qu'ils ont
transmise au ministère. Dans la lettre, ils
disent essentiellement qu'ils vont disparaître, dans la nouvelle catégorie
qu'on vient de créer. J'essaie de réconcilier leur position avec celle du ministère,
est-ce que vous pouvez m'éclairer là-dessus? Pourquoi vous rejetez leur prétention à vouloir travailler avec
leurs collaborateurs de toujours, du quotidien, les infirmières notamment? Et comment on peut réconcilier leur point de vue avec ce que
vous évoquiez hier, là, de valoriser cette profession-là, leur donner encore
plus de reconnaissance, un traitement différencié? Ils prétendent exactement le
contraire.
M. Dubé :
...parce que je dois vous avouer qu'on a reçu pas mal de lettres, dans les
derniers jours, je vais dire ça comme ça. Est-ce que... À qui était adressée la
lettre, là? Parce que...
M. Arseneau :
C'est une lettre de l'Association des perfusionnistes cliniques du Québec
qui est adressée au ministre Christian Dubé...
M. Dubé :
Ça, c'est moi, ça.
M. Arseneau :
...datée du 4 décembre 2023.
M. Dubé :
Le... quand? Le 4 décembre?
M. Arseneau :
Le 4 décembre. Mais essentiellement... Je peux peut-être en lire
quelques extraits, là, pour ramener ça un petit peu à votre mémoire.
M. Dubé :
Faites-vous plaisir.
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Arseneau :
Avec un très grand plaisir. «Votre compréhension de l'idée derrière le
projet était d'isoler les titres d'emploi en soins infirmiers, entre autres,
pour faciliter les offres différenciées. Peut-être que nous avons tort — disent-ils — quoi
qu'il en soit, le point de vue de l'Association des perfusionnistes cliniques
du Québec, de l'Association des chirurgiens
cardio-vasculaires et thoraciques du Québec et de l'ordre des inhalothérapeutes
du Québec est que ce changement de
catégorie est à très haut risque de défaveur pour nos titres d'emploi et
apporteront assurément une représentation professionnelle et syndicale
encore plus réduite de nos titres d'emploi.»
Ça ne semble pas
aller dans le sens de l'argumentaire qu'on nous présentait hier soir, c'est ce
que je voulais soumettre à la commission pour explications, éclairage.
M. Dubé :
Bien, moi, je demanderais à M. Paré de répondre, s'il vous plaît, M.
le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Paré
(Daniel) : Oui, M. le Président. Encore là, je vais répéter quelque
chose que j'ai mentionné hier soir. Par les
groupes qui sont là, que les questions soient... se posent, ça, je ne peux pas
être en désaccord là-dessus, mais, je pense, encore, c'est une mauvaise
compréhension du rôle qui est joué dans une notion de catégorie syndicale et
même avec les partenaires, les cosignataires de la lettre qui a... eux ont un
rôle de la promotion de la profession et ils ont
un rôle de... justement, au niveau, comme je mentionnais, de faire valoir
l'élargissement de leurs pratiques ou etc.
Quand on le ramène au
niveau d'une catégorie syndicale, avec les responsabilités de relations de
travail, responsabilités de défense des droits et de négociation de conditions
de travail, de notre côté, c'est le bout qu'on a de la misère à réconcilier.
Et, encore là, au lieu de perdre le groupe, si je prends l'exemple que vous
mentionnez... mais, encore là, un groupe
plus ou moins 80 personnes dans un... dans le nouveau groupe, leur poids
relatif va être plus grand que dans le groupe qu'ils sont présentement.
M. Arseneau :
Bon, la façon dont ils voient plutôt la chose, je vais quand même le
mentionner, là, en complément d'information pour ceux qui nous écoutent, on
dit : «La lecture que nous faisons de l'impact de ce remaniement est que
notre représentation sera franchement diminuée, car la nature de notre travail
n'est aucunement comparable avec les autres
types d'emplois dans la liste de la catégorie 6.» Ils parlent des
biochimistes, des cytologistes, des ingénieurs, des technologues en
radio-oncologie, techniciens de laboratoire, photographe médical, techniciens
en génie biomédical, et ainsi de suite. Donc, ils sont un très petit nombre
dans un groupe, dans une catégorie qui est aussi
très petite. Et, pour eux, enfin, ma compréhension, mon interprétation, et pour
leur avoir parlé, ça les marginalise encore davantage.
Je
comprends que ce n'est pas votre objectif, mais, curieusement, l'analyse et
l'interprétation est diamétralement opposée, la vôtre et la leur. Est-ce que
vous en avez discuté avec eux pour essayer qu'on se comprenne? Parce que je
pense que, si on veut la même chose, c'est-à-dire valoriser les titres,
solliciter un plus grand nombre de citoyens et de jeunes pour adhérer à ces professions-là dont nous
avons besoin, pourquoi est-ce qu'on ne s'entend pas sur le moyen?
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
que quelqu'un a une réponse à la dernière question de...
M. Dubé :
...compléter, je pense que...
M. Paré
(Daniel) : M. le Président, encore là, c'est... Est-ce qu'on
a consulté? Dans un processus de négociation comme on est présentement, vous comprendrez que c'était difficile, voire
même... probablement, même, non approprié, et, encore là,
au niveau... au niveau, là, de la rationnelle que je vous explique, bien, je
pense que ça nous permet de l'expliquer, là, dans le cadre de votre
question pour la suite des choses. Et où est-ce que je comprends... je
comprends l'enjeu des plus petites professions qui sont touchées par le
changement, je pense que c'est la notion de changement et... mais, encore là, je pense que vous le soulignez bien, là,
l'intention... l'intention est, justement, de leur donner une plus
grande voix dans un groupe, et c'est l'intention, là, qu'on tend poursuivre
avec la proposition devant vous.
M. Arseneau : Juste à des fins,
M. le Président, de ne pas travestir le propos des perfusionnistes cliniques,
juste ajouter un dernier petit paragraphe et qui s'éloigne de la question de la
représentativité syndicale, puis de la défense des droits, et tout ça, mais qui
a trait précisément, là, au travail qu'ils réalisent au quotidien, on dit, et
c'est le dernier extrait que je vais vous partager : «Comme vous le savez,
très peu de titres d'emploi sont amenés à faire des soins directs aux patients.
Ils doivent avoir une disponibilité 24/7, que ce soit par les quarts de
travail de rotation ou via le système de garde, et ils ont des liens
complémentaires au quotidien avec les deux autres professions.»
J'avais l'impression, en lisant ça, que c'était
essentiellement ce qu'on avait fait valoir au départ, quand on voulait créer
des catégories d'emploi, les liens entre les travailleurs sur le plan des
fonctions cliniques et le travail de complémentarité, de collaboration,
d'interdisciplinarité. C'est cet élément-là qu'ils font valoir. Qu'est-ce qu'on
leur répond, en les classant avec des ingénieurs, des photographes médicaux ou
des techniciens en génie biomédical?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez, comme
on a expliqué un peu plus tôt cette semaine, là, moi, j'ai beaucoup de respect
pour les opinions différentes, mais, des fois, il faut s'entendre qu'on ne
s'entend pas et... Mais il y a une chose qui est un principe, puis je vais
conclure nos réponses là-dessus. Ce qui était important, pour toutes les
raisons que M. Paré vient d'apporter puis, en plus, avec tous les travaux
qui ont été faits par M. Deschamps et son équipe, je dirais une
chose : pour nous, il était très clair qu'il fallait associer les
perfusionnistes avec les inhalothérapeutes, et c'est ce qu'on a protégé.
Alors, pour ce qui est de l'interdisciplinarité,
puis vos arguments, je les comprends... mais on l'a respecté, ce principe-là,
parce qu'on a dit... pour les raisons qu'on a bien expliquées, il était
important pour nous de les mettre dans la catégorie 6. Mais, encore une
fois, je le dis, là, ce sera mon dernier commentaire sur cette question-là, ce
n'est pas par manque de respect, mais, je vous dirais, on a pris une décision
de gestion et on va vivre avec cette décision-là. D'accord?
• (12 h 10) •
M. Arseneau : D'accord.
M. Dubé : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention... Oui.
Mme Setlakwe : ...est-ce que...
Là, on est rendu à la fin, je pense, des interventions, mais mon collègue en
avait d'autres à faire. Moi, je n'étais pas là pour... Est-ce qu'on peut
suspendre l'échange sur cet article-là?
M. Dubé : ...j'ai trop de...
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, il n'y a pas de problème
pour moi, là, de permettre au député de Pontiac de revenir.
Mme Setlakwe : De poursuivre.
M. Dubé : Qu'est-ce que vous
voulez qu'on fasse en attendant? Moi, c'est juste ça...
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'on pourrait suspendre
temporairement le...
M. Cliche-Rivard : ...une
minute, une minute.
Le Président (M. Provençal)
: Parce que moi, j'aurais...
M. Dubé : Non, mais, si jamais
c'était plus long... Ça arrive, ça arrive, des fois.
Le Président (M. Provençal)
: Question efficacité, M. le député,
moi, je suggérerais, parce qu'on a quand même eu une bonne discussion, à ce
moment-ci, sur l'article 1066.9, est-ce qu'on ne pourrait pas demander au
moins au ministre de nous lire son amendement à 1068.9? Ça va? Consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: On suspend.
M. Dubé :
Vous me donnez cette permission-là?
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
Allez-y.
M. Dubé :
OK. Très bien. Bien, allons-y.
Alors, l'article 1068.9. Insérer, après l'article 1068.8 du projet de
loi, tel qu'amendé, le suivant :
1068.9. Les
annexes 1 à 4 de cette loi sont remplacées par les annexes 1 à 6,
dont le texte figure à l'annexe II de la présente loi.
Le commentaire,
c'est : cet amendement vise le remplacement des annexes 1 à 4 de la
Loi concernant les unités de négociation dans le secteur des affaires sociales
par six nouvelles annexes en concordance avec l'article 1066.9, introduit
par amendement.
Les
titres d'emploi énumérés dans ces six nouvelles annexes correspondent à ceux
énumérés par les quatre annexes de cette loi, compte tenu de leur mise à
jour.
Alors, ça, c'est
l'introduction des annexes, en fait, cet article-là, tout simplement.
Le Président
(M. Provençal)
: ...reprojeter
à l'écran. Essentiellement, c'est qu'on a fait... on est passé de quatre
catégories à six catégories.
M. Dubé :
Mais je vais essayer quelque chose, puis on va attendre que votre collègue
revienne, là, je n'ai pas de problème avec ça. En fait, on a... juste pour que
les gens qui nous écoutent... on a déjà voté le principe d'avoir deux
catégories de plus, il est déjà voté, ça, c'est l'article 1067.1. Là, on
est plus dans le contenu, je résumerais ça comme ça, là, soit en définition à
l'annexe, soit... Ça fait qu'on vous attendait, parce qu'on s'est dit :
Les articles sont importants pour tout le monde, alors...
M. Fortin : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Non,
non, il n'y a pas de problème. Alors, j'ai simplement fait lire, pour une
question d'efficacité, l'amendement qui va suivre, c'est-à-dire le 1068.9, par
M. le ministre, et on va le suspendre pour
revenir à notre... à 1066.9, de façon à pouvoir finaliser les interventions sur
cet amendement-là. Alors, on revient à 1066.9, et je vous cède la parole,
M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Bien, merci. Merci, M. le Président, puis je n'en ai pas
pour particulièrement longtemps, mais je voulais, un, peut-être amener un point
d'information à la commission et, deux, en même temps, peut-être juste mettre
de l'avant, là, sur quoi on va se baser pour le vote sur les trois articles en
question, là.
Hier soir, quand on
s'est laissés, à... il était quoi, il était presque... bien, il était
10 heures, hier soir, quand on s'est laissés, on vous a dit, dans nos
derniers arguments, qu'il y avait 2 700 personnes qui avaient signé
la fameuse pétition, là, lancée au sujet des
inhalos et des perfusionnistes. Bien là, on est 12 heures plus tard, puis
je vous soumets, M. le Président, que la plupart des gens ont dormi, la
majorité des 12 dernières heures, puis on est rendu à 3 200. Donc,
soit il y a du monde qui nous écoutent puis
qui se disent : Oui, je suis d'accord avec ça, ou encore il y a des
inhalothérapeutes eux-mêmes, là, qui voient ça aller puis qui se disent :
Ouf! Ce n'est pas la position que je souhaite. Alors, après deux jours et demi,
qu'on soit rendu à 3 200, alors qu'il y a
4 500 inhalothérapeutes au Québec, ça m'apparaît quand même énorme.
Alors, un point à considérer pour la commission.
L'autre chose, M. le
Président, là, ici, là, puis c'est vrai, depuis le début... le ministre l'a
dit, là, mais c'est vrai, depuis le début de
cette... l'étude de ces articles-là, il y a des gens qui nous ont dit qu'ils
étaient en faveur d'avoir plus de
classes, il y a des gens qui nous ont dit qu'ils n'étaient pas en faveur
d'avoir plus de classes, il y a des syndicats qui se sont prononcés publiquement, il y en a qui ne se sont pas
prononcés publiquement, il y a des groupes pour lesquels ça fait du
sens, il y a des groupes pour lesquels ça ne fait pas de sens.
Alors, je vous le dis
tout de suite, nous, l'idée d'avoir des classes de plus, là, ce n'est pas un
enjeu, hein, l'idée d'avoir des classes de plus, ce n'est pas une raison, pour
nous, de voter contre ça. Mais ce qu'il y a dans les classes, ne serait-ce que
pour la question des inhalos, on va voter contre puis... juste pour la question
des inhalos. Ça ne veut pas dire qu'on n'est
pas d'accord avec le reste, que... puis que 90 % des professions ne sont
pas aux bonnes places. Mais le fait que les inhalos se retrouvent en
quelque part où ils ne veulent pas être et qui, surtout, ne nous apparaît pas raisonnable, dans le type de profession qu'ils
ont ou le suivi clinique qu'ils donnent à des patients, on va voter contre.
Et l'autre chose qui
fait en sorte qu'on va voter contre, M. le Président, c'est le timing de la
chose, là, c'est... Autant le ministre nous dit, tu sais : Vous savez, on
est en négociations, alors on fait attention... Bien, justement, si on fait attention,
peut-être que ce n'est pas le bon moment pour présenter quelque chose que, de
toute façon, le ministre va réviser plus
tard puis amender plus tard. Alors, on s'explique mal la raison d'être, à ce
moment-ci, où il y a déjà une négociation, appelons ça tendue, entre le
gouvernement et ces professionnels... on s'explique mal le moment de
présenter une mesure comme celle-là, qui n'était pas dans le projet de loi
initial soit dit en passant.
M. Dubé :
OK. Je ne veux pas, je ne veux pas... loin de vouloir allonger, là, je veux
juste peut-être expliquer ou peut-être
réexpliquer. Parce que, là, on est en train de voter 1068... 1066.9, 1068 et
l'annexe, si je comprends bien. Est-ce qu'on va les voter les trois?
Le Président (M. Provençal)
: Il faut les voter une à la fois.
M. Dubé : Mais
est-ce que ça veut dire qu'on va revenir à discuter à chacun des trois?
Le Président (M. Provençal)
: Bien, on n'aura pas le choix d'avoir
au moins une discussion sur le 1068.9 et on n'a pas le choix d'avoir une
discussion sur l'annexe, même si...
M. Dubé : OK.
Le Président (M. Provençal)
: ...en traitant l'article 1066.9,
on a fait référence régulièrement à l'annexe III. Mais on se doit de voter
les trois séparément.
M. Dubé : Bien,
pour le moment, je ne ferai pas d'autre commentaire, mais... parce que je pense
qu'on a déjà beaucoup discuté. Alors, je vais attendre de voir comment se
déroulent les autres arguments sur ces trois articles-là, puis, au
besoin j'interviendrai.
Le Président (M. Provençal)
: À cette étape-ci, y a-t-il d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
introduisant l'article 1066.9 est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Mme la secrétaire, par vote nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Alors, pour,
contre, abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire : Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin : Pour.
La Secrétaire : M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)
M. Cliche-Rivard : Abstention.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire : Et
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, l'amendement
introduisant l'article 1066.9 est adopté à la majorité, ce qui veut dire
que le nouvel article 1066.9 est, donc, adopté.
Maintenant,
je vais demander qu'on projette l'autre amendement, l'amendement qui introduit
l'article 1068.9. M. le ministre avait lu l'amendement et le
commentaire. Maintenant, je suis prêt à recevoir des interventions sur cet
amendement.
• (12 h 20) •
M. Fortin : ...M. le Président, je veux juste qu'on se rappelle... C'est vrai que le
ministre l'a lu, ça fait un temps, quand même, donc je me permets de le
relire.
M. Dubé : Je pense que, tout à
l'heure, bon, j'en ai fait mention, j'ai fini en disant qu'il faut se rappeler
que le principe de passer de quatre à six catégories, le principe même, on l'a
déjà voté, ça, c'était 1067.1. Là, en fait, ce qu'on vient définir, tout
simplement, c'est faire la référence au fait, maintenant, qu'il y en a six.
Donc, on a déjà voté le principe, et les six sont définis à l'annexe. En gros,
c'est ça. Mais ce n'est pas ici qu'on passe de quatre à six. Le principe, on
l'a fait...
M. Fortin : C'est ça.
M. Dubé : ...plus tôt. Je
voulais juste peut-être faire cette précision-là.
M. Fortin : Ça va, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
:
Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement introduisant l'article 1068.9
est adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
:
Donc, le nouvel
article 1068.9 est, donc, adopté. Maintenant, je suis à l'article...
à l'annexe, excusez-moi. Alors, au niveau de
l'annexe, est-ce qu'il y a consentement pour que le dépôt d'un amendement
introduisant... L'annexe a déjà été déposée.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Non, pas besoin, non, non, c'est ça. Et l'annexe qu'on...
Je pense qu'on va éviter de faire relire l'annexe à M. le ministre, si vous
êtes d'accord, on en a traité beaucoup, puis, d'ailleurs, M. le sous-ministre
Deschamps nous a refait les correctifs dans la liste. Alors, interventions sur
l'annexe III? Ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement introduisant l'annexe III est...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui. M. le député. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Alors, pour,
contre, abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire :
Mme Blouin (Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire :
Mme Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe :
Contre.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Contre.
La Secrétaire :
M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Abstention.
La Secrétaire :
Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président
(M. Provençal)
: Abstention.
Alors, l'amendement introduisant l'annexe III est, donc, adopté à la
majorité. La nouvelle annexe III est, donc, adoptée.
Maintenant, M. le
ministre, je vais vous inviter à nous faire lecture de l'amendement qui...
Premièrement, est-ce qu'il y a consentement pour reprendre l'étude de
l'amendement qui introduisait l'article 1111.1, qui avait été suspendue?
Des voix : Consentement.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
Alors, on va projeter à l'écran cet amendement.
M. Dubé :
...l'amendement qu'on a ici. On en a déposé un, cette semaine, puis je vous
avoue que j'ai perdu le compte des
amendements... Me Paquin, est-ce que vous pouvez juste me dire que c'est le
dernier amendement, là, qu'on veut discuter ce matin, celui que je vois
à l'écran, là?
Le Président
(M. Provençal)
: Moi,
c'est celle que j'ai ici, mais je ne sais pas si c'est la bonne.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, pour
éviter tout impair, je vais vous suggérer de retirer celle qui avait été
déposée.
M. Dubé :
Oui, tout à fait. C'est pour ça que...
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour retirer celle qui avait été déposée, pour s'assurer
qu'on va projeter la bonne? Allez.
Une voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: C'est
parce qu'il y en a eu deux versions.
Des voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
consentement pour retirer votre amendement, M. le ministre?
M. Dubé :
Oui, consentement.
Le Président (M. Provençal)
: OK. Et là on va reprojeter la
nouvelle version.
M. Dubé : ...je
peux peut-être le lire puis je ferai une petite mise en contexte, là, parce que
vous nous aviez posé des questions, j'avais pris des engagements de revenir
là-dessus. Ça fait que peut-être que je suis mieux de le lire, puis, après ça, on en parlera, si vous
voulez. Je vais faire selon la procédure habituelle puis je ferai une petite
mise en situation après. C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
: Alors, je vous invite à relire cet...
votre nouvel amendement.
M. Dubé : Nouvel amendement.
Alors, insérer, après l'article 1111 du projet de loi, le suivant :
1111.1. Le
conseil d'administration de Santé Québec peut demander le retrait de la partie
de la reconnaissance qu'elle est réputée, en vertu de
l'article 1111, avoir obtenue à l'égard d'une installation lorsque, dans
l'hypothèse où cette installation serait la seule exploitée par un
établissement, cet établissement ne satisferait pas à la condition lui permettant
d'obtenir une reconnaissance en vertu du paragraphe 3° du deuxième alinéa de
l'article 29.1 de la Charte de la langue française.
Pour que la demande soit recevable, Santé Québec
doit y joindre les documents suivants :
1° une recommandation favorable du comité
national formé en application de l'article 349;
2° une recommandation favorable d'au moins
les deux tiers des membres du comité régional formé pour la région
sociosanitaire en application de l'article 350.
Les dispositions du troisième alinéa de
l'article 29.1 de la Charte de la langue française sont, pour le reste,
applicables à la demande formulée en application du premier alinéa.
Bon, je vais lire le commentaire. C'est bon? Cet
amendement vise à prévoir, pour les installations à l'égard desquelles Santé
Québec est réputée avoir obtenu une reconnaissance en vertu de la Charte de la
langue française, les circonstances pouvant
justifier une demande de retrait d'une telle reconnaissance. Il précise
également les comités devant formuler une recommandation favorable pour
que la demande soit recevable.
Bon, on pourra le discuter, mais je voulais
juste peut-être faire une petite mise en situation. En tout cas, moi, j'ai toujours été clair, puis je pense que notre
gouvernement a toujours été clair que les... tous les citoyens anglophones
doivent conserver leurs droits, les droits
actuels, que ce soit 96, que ça soit PL n° 15,
c'est un engagement qu'on a pris.
Bon, maintenant, il faut se souvenir que, quand
on a fait le projet de loi, puis je veux expliquer un peu la genèse de ce qu'il est arrivé, pour les
établissements dont on parle ici, malheureusement, c'est un oubli. Et je le
dis, là, je suis très transparent, on n'a pas mis cet amendement-là qui
aurait dû reprendre exactement ce qu'il y avait dans la LSSSS. On l'a fait pour
les établissements, mais pas pour les non... pour les regroupés. Donc, il y
avait un vide, selon nous, ce qui a... ce qui a justifié le besoin de faire
l'ancien amendement, celui qu'on vient de retirer. OK?
Moi, quand je regarde... Puis je le sais, que ça
a soulevé beaucoup de questions. J'ai dit : Je vais aller voir, je vais
aller voir exactement qu'est-ce qu'on veut dire par l'amendement, parce que...
Puis j'en prends... j'en prends la faute, là, c'est ma faute, je n'avais pas
été jusqu'à comprendre quelle était la mécanique de cet amendement-là. Je suis
très honnête avec vous, là, je ne l'avais pas vue. Quand j'ai pris
connaissance, puis c'est ça que j'ai dit dans un point de presse, l'autre
fois... quand j'ai pris connaissance de la... de ce que ça pouvait créer comme
incertitude... Ça ne voulait pas dire que les gens perdaient leurs droits, mais
là on rentrait dans une notion de majorité anglophone, puis etc., je n'étais
pas capable de répondre à ça. Ça fait que je suis retourné voir nos légistes
puis j'ai dit : Il y a-tu une raison pour laquelle on n'a pas la même...
les mêmes limitations qu'on a pour les autres établissements?
Alors, moi, c'est pour m'assurer... Puis je vais
juste être très clair avec tout le monde, là, puis je sais qu'il y a des gens
qui nous écoutent, ce qu'on revient, avec l'amendement que je vous propose,
c'est exactement le même amendement qu'il y avait dans la LSSSS... ou plutôt
dans la...
Une voix : ...
M. Dubé : ...LMRSS, donc...
Puis, rappelez-vous, quand on a fait l'équivalent pour les autres
établissements, on a dit : Si on veut
retirer, il fallait... Ah! c'est ça, dans le cas des établissements regroupés,
il y avait une troisième clause, mais qui ne s'applique pas ici. Ça fait
que j'aimerais simplifier. Puis vous pourrez poser toutes les questions. Mais
donc, pendant un certain temps, il y avait un vide à cause du projet de loi qui
n'avait pas repris l'article. On a déposé un amendement qui créait un doute,
une nouvelle façon. Pas confortable avec ça; on la retire et on revient avec
les adaptations nécessaires, là, mais à la même chose qu'il y avait dans la
LMRSSS. Je le résume comme ça. Posez vos questions. Mais c'est ça qu'on a
devant nous aujourd'hui.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Je vous avoue, puis le ministre le sait, là, que ça a créé
beaucoup, beaucoup de... d'incertitude et d'inquiétude, là.
M. Dubé : ...à raison, M. le
député, là. C'est pour ça que je suis très franc avec vous, j'aurais dû voir
que ça... que ça créait quelque chose de...
d'inquiétant, puis ce n'était pas du tout l'objectif, je pense, vous me
connaissez. Là, je dis : Il y a
eu un oubli, un, dans la première version, et, quand on a voulu corriger
l'oubli, on a créé... Parce que l'oubli n'aurait pas été correct, parce que,
là, il y aurait eu un vide pour ces établissements-là. On se comprend? Alors là,
on a dit : On veut combler le vide.
Mais on ne l'a pas comblé correctement. On l'a comblé en modifiant les règles.
Ce n'était pas l'objectif. Alors, j'arrête ça là.
M. Fortin : Là, je veux juste qu'on nous explique, là. Le 1111.1, la
première version ou celle-là, là, le ministre semble dire que ça ne s'applique
pas à tous les établissements, qu'il y a une différence entre les regroupés
puis les territoriaux ou autres. Ça, là, je vous avoue, que l'explication qu'on
nous a donnée... que le ministre nous a offerte, initialement, ça ne clarifie
pas tant les choses, pour moi, jusqu'à maintenant. Mais donc on va demander des
précisions. OK.
M. Dubé : ...demander à notre
légiste ou Daniel, peut-être. Veux-tu commencer?
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais, vous n'oubliez
pas de vous nommer.
• (12 h 30) •
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
c'est vrai. Daniel Desharnais, sous-ministre associé à la coordination réseau
et ministérielle et aux affaires institutionnelles.
En fait, quand on dit que ça ne s'adresse pas à
tous les établissements, c'est seulement les établissements qui ont une
désignation actuelle 29.1 en vertu de la Charte de la langue française.
M. Fortin :
...les regroupés puis les...
M. Desharnais (Daniel) : Non,
pas du tout.
M. Dubé : Non. C'est là que
j'ai fait mon erreur, tantôt. C'est pour ça que... Vous avez raison.
M. Fortin : OK. Donc, tous les établissements qui ont une
reconnaissance, donc les établissements qu'on appelle bilingues, là?
M. Desharnais (Daniel) : Exactement,
qui ont une désignation.
M. Fortin : Qui ont des installations.
M. Desharnais
(Daniel) : 29.1. C'est ça, oui. Bien, que ce soient les
installations, que ce soient les établissements.
M. Dubé : Les deux.
M. Fortin : OK. Est-ce qu'on peut nous clarifier? Parce que, la semaine
dernière, ce n'était pas simple, là, la question du 50 %.
M. Dubé : Bien, c'est
exactement ça où je n'étais pas à l'aise, parce que... Je comprends, je
comprends qu'on a voulu mettre un processus d'analyse, OK, et j'ai dit :
On n'ira pas... puis j'ai été très clair, là, c'est moi qui aurais dû voir ça,
que ça changeait le principe. Je ne l'ai pas vu. Je vous le dis, je ne l'ai pas
vu. Alors, moi, j'ai dit : Comment on
peut se remettre exactement où on était avant le projet de loi, donc dans la
situation actuelle? Puis là, bien, ce qu'on m'a dit, c'est de reprendre
exactement ce qui est dans la LMRSSS, mais avec les adaptations. Puis c'est
pour ça que je n'étais pas capable de vous expliquer, la semaine passée,
c'était quoi, le processus, parce que c'était la première fois, là.
M. Fortin : Oui, sauf que... corrigez-moi si j'ai tort, mais vous ne
pouvez pas reprendre le processus qui était dans la LMRSSS parce que c'étaient
les établissements qui demandaient un retrait possible.
M. Dubé : Bien, c'est pour
ça...
M. Fortin : Là, il n'y en a plus, d'établissement, donc...
M. Dubé : Bien, c'est un petit
peu pour ça, tantôt, que j'ai mêlé le concept d'établissement. Mais ce que je
vous dis... Rappelez-vous la discussion qu'on a eue, puis vous aviez été très
clair, on veut s'assurer que la demande vienne d'eux, et... donc, pour
protéger. Et, rappelez-vous, on avait...
Une voix : ...
M. Dubé : ...puis, Daniel,
j'aimerais ça juste que tu écoutes une minute, s'il vous plaît, là, je veux
qu'on explique la différence entre pourquoi, ici, on a deux conditions, puis
que, dans d'autres cas, on a trois conditions. Puis, dans les établissements
regroupés, il y a la troisième condition, l'assemblée des membres, ce qui n'est
pas ici. C'est peut-être... Vous me suivez?
Ça fait que, quand on a discuté ça, sur les établissements regroupés...
Peut-être juste expliquer pourquoi qu'on n'a pas ça ici.
M. Fortin : Il y a comme deux parties, là, M.
le ministre, à la... Il y a la
partie : Cet établissement ne satisferait pas à la condition lui
permettant d'obtenir une reconnaissance. Ça, c'est le fameux 50 % dont on
a discuté la semaine dernière, puis qui est encore là. Et
là il y a la deuxième partie, qui est ce que vous amenez, M. le ministre, à
l'instant, la partie des recommandations de deux ou trois instances, comme vous
le dites, là.
Des voix : ...
M. Desharnais
(Daniel) : En fait, juste pour bien comprendre la mécanique par
rapport à ce qu'il y avait dans la version
initiale, dans la version initiale, le conseil d'administration, sans
nécessairement... consultations ou avoir une recommandation favorable des deux comités qui sont mentionnés,
pouvait, en fonction de certaines analyses — puis là c'est là que le 50 % est venu
dans la discussion, changements démographiques ou x, tout ça, dans l'avenir,
plus tard — demander
un retrait de la reconnaissance 29.1.
La
mécanique, le comment ça fonctionne, c'est que, suite à ces analyses-là faites
par le conseil d'administration... Donc, mettons qu'il y a une démarche
qui est entreprise, l'amendement, tel qu'il était déposé la semaine dernière,
faisait en sorte que le dossier, sans avoir une recommandation favorable du
comité national et une recommandation favorable du comité régional concerné, ça
allait en analyse à l'OQLF, et là c'est là que les critères d'analyse de
l'OQLF, que vous nous avez demandé de vérifier, rentrent en ligne de compte. Ça
faisait en sorte que, sans avoir une recommandation favorable, Santé Québec
pouvait entreprendre la démarche. Là, ce que dit l'amendement, c'est que, s'il
n'y a pas de recommandation favorable du comité national ou du comité régional,
le dossier, il n'avance pas.
M. Fortin : Vous avez raison, OK, mais... OK, je...
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Fortin : Oui. Le fameux 50 %, là, le critère, là, OK, vous ne
pouvez pas me dire qu'il n'est plus là, c'est exactement le même article, avec
une recommandation, deux recommandations, là, qui sont exigées ici. Mais le premier paragraphe que vous gardez puis le dernier
paragraphe que vous gardez sont exactement les mêmes qu'il y avait dans
le 1111.1 initial, ils ne changent pas puis il n'y a pas un mot qui
change, là : «Le conseil d'administration de Santé Québec peut demander le
retrait de la partie de la reconnaissance qu'elle est réputée, en vertu de
l'article 1111, avoir obtenue à l'égard d'une installation — là,
je suis en train de lire les deux en même temps, c'est la même affaire, là — dans [l'analyse] où cette installation serait la
seule exploitée par un établissement, cet établissement ne satisferait
pas à la condition lui permettant d'obtenir
une reconnaissance en vertu du paragraphe 3° du deuxième alinéa de
l'article 29.1 de la Charte de la langue française.» Là où on
dit : «...cet établissement ne satisferait pas à la condition lui
permettant d'obtenir une reconnaissance», ça, c'est le 50 %.
M. Desharnais
(Daniel) : Ce n'est pas le 50 %.
M. Fortin : C'est quoi? OK. C'est quoi, la condition lui permettant
d'obtenir une reconnaissance?
M. Desharnais (Daniel) : Une
constatation d'un changement démographique quelconque. Puis là je comprends
que vous parlez de 50 %, mais ça pourrait être... c'est plusieurs critères
qui pourraient être considérés par le conseil d'administration. Mais ce que je vous dis, c'est qu'indépendamment de ça,
là... Admettons que le conseil d'administration prend la démarche en
fonction d'un changement démographique x sur un territoire x, s'ils se rendent
compte que les données du recensement ont
beaucoup changé dans les 30 dernières années puis ça ne justifie pas
d'avoir une reconnaissance 29.1 qui engage des dépenses pour de la
traduction de documentation d'un établissement — là, c'est un cas fictif — ils entreprennent
la démarche, il y a une obligation de consultation du comité régional... bien,
en fait, pas juste de consultation, d'avoir une recommandation favorable
du comité régional et une recommandation favorable du comité national en langue
anglaise, s'il y a des... admettons qu'on a obtenu une recommandation
favorable, le dossier serait transmis à
l'OQLF, qui en ferait l'analyse selon ses critères et ferait une
recommandation, et c'est le gouvernement qui prend la décision, oui ou
non, de retirer 29.1 de la charte.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Pontiac.
M. Fortin : Bien, c'est parce que le paragraphe 3° du deuxième
alinéa de l'article 29.1, là, ce n'est pas... ce n'est pas des critères tels que jugés par le conseil d'administration de
Santé Québec. Le paragraphe 3° du deuxième alinéa, c'est : «un établissement de services de
santé et de services sociaux visé à l'annexe I, lorsqu'il fournit des services
à des personnes en majorité d'une
langue autre que le français». Ce n'est pas parce qu'il y a des changements
démographiques, là. Le Jeffery Hale à Québec, là, dans le 29.3, il ne
cadre pas, là. Il n'a pas de... Il ne fournit pas des services à des personnes en majorité d'une langue autre que le
français. Vous êtes d'accord avec moi? On est allés, ensemble, le visiter, là.
La majorité des services qu'il donne, c'est en français puis à des
francophones.
M. Dubé :
Oui, mais je veux juste qu'on se comprenne bien, là. Là, vous nous demandez
de discuter un critère de l'OQLF.
M. Fortin : Non. Bien, non.
M. Dubé : Non, non, laissez-moi
juste terminer, là, je veux juste qu'on se comprenne.
M. Fortin : Oui,
allez-y, allez-y.
M. Dubé :
Non, non, c'est correct. Je veux juste dire qu'en ce moment, là, en
ramenant 1111.1 comme il est écrit là, c'est
exactement ce qui est dans la MRSS en ce moment. On ne change rien, là. Allez
voir le 208, là, puis, le 208, on
reprend exactement. Puis c'est ça, l'engagement qu'on a pris lorsqu'on a
dit : Écoutez, il n'y aura pas de changement, ni avec 96 ni avec PL
n° 15. Alors, je veux juste... Au moins,
entendons-nous là-dessus. Si vous décidez de discuter de l'OQLF, pour moi,
c'est une autre... Mais c'est correct parce que... En tout cas, je veux juste
garder ça simple. Ils ne se rendent même pas
à l'OQLF s'il n'y a pas ces deux demandes-là, là, s'il n'y a pas ces deux
conditions-là. Ça fait que... Puis c'est ça qu'on dit dans le LMRSS,
qu'on reprend. Il faut juste être très clair là-dessus.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Pontiac, me permettez-vous de céder la parole pour une
intervention au député de Saint-Henri—Sainte-Anne?
M. Fortin : Quand vous voulez, M. le Président.
• (12 h 40) •
M. Cliche-Rivard :
Peut-être une petite question. Là, vous parlez bien du processus qui est
entamé. Donc, il y a une vérification
préalable quand même du troisième alinéa de 29.1 par Santé Québec avant de
lancer le processus? C'est ce que dit le premier alinéa dans... Ils vont
quand même se faire une tête, à savoir si les services...
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard :
C'est une analyse préliminaire quand même, là.
M. Desharnais (Daniel) : Pour
aider la discussion, là, reprenons 29.1. «29.1 : Les centres de services
scolaires anglophones et le centre de services scolaire du Littoral sont
des organismes scolaires reconnus.
«L'Office doit
reconnaître, à sa demande :
«1°
une municipalité, lorsque plus de la moitié des résidents de son territoire
sont de langue maternelle anglaise;
«2°
un organisme relevant de l'autorité d'une ou de plusieurs municipalités et
participant à l'administration de leur territoire, lorsque chacune de
ces municipalités est déjà reconnue;
«3°
un établissement de services de santé et de services sociaux visé à l'annexe I,
lorsqu'il fournit ses services à des personnes en majorité d'une langue
autre que le français — là,
le bout important.
«Le gouvernement
peut, sur demande de l'organisme ou de l'établissement qui ne satisfait plus à
la condition qui lui a permis d'obtenir la reconnaissance de l'Office, retirer
celle-ci s'il le juge approprié compte tenu des circonstances et après avoir
consulté l'Office. Cette demande est faite auprès de l'Office qui la transmet
au gouvernement avec copie du dossier. Ce dernier informe l'Office et
l'organisme ou l'établissement de sa décision.»
Pour
qu'on se rende là, il faut que le conseil d'administration fasse une demande.
Pour faire la demande, il doit recevoir une recommandation favorable du comité
national et une recommandation favorable du comité régional.
M. Cliche-Rivard :
Mais, préalablement, le CA doit lui-même se convaincre que les critères de
29.1 ne sont plus rencontrés. Ça fait qu'il y a une préanalyse, quand même, du
CA pour initier.
M. Desharnais
(Daniel) : Puisque 29.1 confère cette responsabilité-là à l'organisme — et,
en ce moment, c'est Santé Québec — c'est Santé Québec qui doit entreprendre
une démarche, doit faire l'analyse.
M. Cliche-Rivard :
OK, et Santé Québec, dans cette analyse-là, puis ça sera ça, ma question de
substance, qu'est-ce qu'elle évalue à 29.1? C'est quoi, le critère :
«lorsqu'il fournit ses services à des personnes en majorité d'une langue autre
que le français»? Puis c'était ça, le débat de la semaine dernière, là. Elle
doit se convaincre de quoi, Santé Québec? Parce que vous dites : Les
critères de 29.1 ne sont plus là, mais ils sont là pareil. Il faut que Santé
Québec...
M. Desharnais
(Daniel) : ...les critères de 29.1 n'étaient pas là.
M. Cliche-Rivard :
Bien, OK, mais ils sont là quand même.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, oui, ils sont là. Je vous ai lu ce que dit, en
substance, 29.1.
M. Cliche-Rivard : Mais donc Santé Québec, qu'est-ce
qu'elle évalue préliminairement, avant d'entreprendre la démarche sur le respect ou non du troisième
alinéa? C'est la population desservie, c'est le bassin populationnel, c'est...
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, elle pourrait évaluer le bassin populationnel, elle
pourrait évaluer... puis là c'est très hypothétique, c'est : si Santé
Québec décide d'entreprendre une démarche de cette nature-là, elle pourrait
évaluer, effectivement, le bassin populationnel sur le territoire desservi par
l'établissement. Elle pourrait trouver une manière,
faire des sondages sur la langue parlée des usagers qui utilisent les
installations, elle pourrait prendre les outils qu'elle souhaite pour
pouvoir présenter un dossier qui se tient, si son désir est de retirer une désignation 29.1
en vertu de la charte.
M. Cliche-Rivard :
OK, mais là vous dites, donc, qu'elle l'interprétera puis elle fournira son
dossier, mais j'imagine que le critère de 29.1.3, là, il est déjà défini par
l'OQLF, là, de ce que c'est que des services desservis «en majorité d'une
langue autre que le français».
M. Desharnais (Daniel) : En
majorité.
M. Cliche-Rivard : Ça, ça
existe déjà?
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis c'est
comme... c'est quoi, l'interprétation de l'OQLF? Est-ce qu'on le sait? C'est-tu
le bassin...
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
ça, l'analyse appartient à l'OQLF. Bien, en fait, l'OQLF prend ses critères
d'analyse. Ce que je vous dis, c'est qu'indépendamment de ça, là, le conseil
d'administration qui déciderait d'y aller va
faire ses propres analyses, va soumettre un dossier à l'OQLF, qui va faire ses
analyses. Mais, avant même de soumettre un dossier à l'OQLF, elle doit
obtenir...
M. Cliche-Rivard : Tout à fait.
Ça, je vous entends.
M. Desharnais
(Daniel) : ...indépendamment
de la dureté du dossier, elle doit retenir une recommandation favorable
du comité national en langue anglaise et du comité régional.
M. Cliche-Rivard : Puis ça,
c'est vrai que c'est pareil comme 208.
M. Desharnais (Daniel) : C'est
exactement la même chose.
M. Cliche-Rivard : Ça, je l'ai
lu, je l'ai analysé, c'est la même chose. Mais ma question demeurait sur l'analyse préliminaire qu'elle doit fournir.
Finalement, on ne le sait pas trop, exactement, qu'est-ce qu'elle doit fournir
en analyse préliminaire, au sens de 29.1, 3°.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je vous dirais qu'en substance c'est une analyse qui va lui permettre, si Santé
Québec décidait d'aller dans cette direction-là, je dis bien si le conseil
d'administration de Santé Québec décidait
d'aller dans cette direction-là, ça serait une analyse qui lui permettrait de
prouver que l'installation ou l'établissement ne donne plus des services
à des personnes à majorité d'une langue autre que le français.
M. Cliche-Rivard : Sans
nécessairement se coller à l'interprétation qu'en fait l'OQLF.
M. Desharnais (Daniel) : L'OQLF
a son rôle.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
M. Desharnais (Daniel) : L'établissement
ou le conseil d'administration a son rôle.
M. Cliche-Rivard : Mais ils
analysent quand même, là, la même disposition légale en l'instance, là.
M. Desharnais (Daniel) : Effectivement.
M. Cliche-Rivard : Il
faudrait quand même que les analyses de la même disposition légale soient pas
mal similaires.
M. Desharnais
(Daniel) : L'OQLF est un organisme d'État qui peut être
consulté par le conseil d'administration de Santé Québec pour savoir
si... comment qu'elle pourrait produire une analyse de cette nature-là.
M. Cliche-Rivard : OK. Dernière
question, là, Me Paquin, possiblement. Est-ce que les deux organismes, là,
Santé Québec et l'OQLF, pourraient avoir une interprétation différente de la
même interprétation de 29.1, du même article de 29.1? Et, le cas échéant, qui
aurait préséance dans l'interprétation?
Le Président (M. Provençal)
: Je vais laisser réfléchir
Me Paquin, mais...
M. Cliche-Rivard : Puis je
termine là-dessus.
Le
Président (M. Provençal)
: ...l'explication
qui venait d'être donnée, moi, j'ai retenu juste un mot : consulter.
Santé Québec va consulter, là. Est-ce que vous avez bien dit...
M. Cliche-Rivard :
Peut consulter.
Le Président (M. Provençal)
: C'est bien ça que vous avez dit, M. Desharnais?
M. Desharnais (Daniel) : J'ai
mal... Excusez-moi, je regardais...
Le Président (M. Provençal)
: Dans le cas où il y aurait une
reconsidération, vous avez bien dit que Santé Québec va consulter?
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, transmet un dossier à l'OQLF, qui, elle, analyse le dossier et fait une
recommandation au gouvernement pour prise de décision. L'OQLF pourrait
dire : Oui, je suis d'accord, on devrait retirer 29.1, puis, dans
l'éventualité où est-ce qu'il y aurait une recommandation favorable du comité
national et du comité régional, que le dossier se rende jusque là... l'OQLF
pourrait dire : Je suis d'accord avec l'analyse qui a été faite par Santé Québec et je recommande au
gouvernement. Le gouvernement pourrait prendre la décision de ne pas suivre
la recommandation de l'OQLF.
M. Cliche-Rivard : Tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
: Bon, c'est ça que je voulais me faire
dire.
M. Cliche-Rivard : Tout à fait.
Ça, j'en conviens.
Le Président (M. Provençal)
: Je m'excuse...
M. Cliche-Rivard : Oui. Non,
non, moi, ma seule question demeure sur l'analyse préliminaire.
Le Président (M. Provençal)
: J'ai quand même un bon intérêt dans
l'échange puis je veux être sûr aussi de bien
comprendre la nature des échanges. Vous aviez adressé un questionnement à
Me Paquin. Est-ce que vous êtes en mesure de donner une réponse,
maître?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Santé Québec étant une personne morale distincte, elle est
susceptible d'avoir une interprétation de l'article 29.1 qui n'est pas
forcément celle de l'Office québécois de la langue française.
M. Cliche-Rivard : Et,
devant deux interprétations différentes, ça dépendrait du contexte et du
litige, j'imagine, pour savoir laquelle serait raisonnable.
M. Paquin (Mathieu) : Vraisemblablement,
M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le
Président. C'est tout pour moi.
Le
Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, vous avez assurément un questionnement.
Mme Setlakwe : Oui, mais on a
beaucoup discuté et je ne veux pas reposer les mêmes questions, là...
Le Président (M. Provençal)
: Je vous taquine.
Mme Setlakwe : J'ai compris. Je
comprends, donc, qu'ultimement, c'est l'OQLF qui décide si... de quelle façon
elle doit interpréter la Charte de la langue française. Le conseil
d'administration de Santé Québec ne fait pas une...
Bien, ce n'est pas vraiment une consultation, il fait une demande et il a la
discrétion de le faire, il n'y aucune... c'est le conseil
d'administration qui entame le processus, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Tout à
fait, M. le Président.
Mme Setlakwe : Tu sais, puis là où
je veux en venir avec ma question aussi, c'est par rapport à l'état actuel de
la législation, là, c'était l'article... j'oublie lequel, mais de la LMRSSS.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
Mme Setlakwe : Oui, c'était 208,
mais c'est parce que, là, on comprend que Santé Québec n'existe pas dans l'état
actuel des choses, mais la possibilité de le faire... puis je comprends
l'intention de reconduire le régime actuel, mais ça
émanait... ça émanait du terrain. Puis là, ici, bien, on doit... tu sais, ça
émanait d'un CISSS ou d'un CIUSSS. Donc, là
où... honnêtement, je pense que ce qu'il faut faire, c'est peut-être donner un
exemple précis, là, pour être sûr qu'on n'a pas... on ne met pas à
risque, là, un établissement. Je ne sais pas si c'est St. Mary, c'est un
bon exemple, ou c'est évident que St. Mary va... on va toujours rencontrer
le critère du 50 %.
Mais donc Santé Québec pourrait décider, par
exemple, par rapport à St. Mary... je vais aller vérifier que... Parce que c'est
un établissement, une installation, St. Mary?
M. Desharnais (Daniel) : C'est
un établissement.
Mme Setlakwe : C'est un établissement. J'essaie même de voir pourquoi on écrit :
«à l'égard d'une installation», tu sais, juste «dans l'hypothèse où cette
installation serait la seule exploitée par [l']établissement». Ces mots-là ajoutent
quoi, en fait, dans le libellé? Ça semble restreindre même le champ
d'intervention du CA de Santé Québec.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président, étant donné qu'on... en fait, 1111.1 suit une disposition où on
grandpérise les reconnaissances qui ont été octroyées en vertu de
l'article 29.1 de la Charte de la langue française. Et donc... parce que le critère qu'il faut se poser,
c'est celui qui était le critère initial de la reconnaissance et je me retrouve
avec des établissements qui sont quand même assez vastes. Alors,
essentiellement, puisque la reconnaissance qui est regroupée... la
reconnaissance qui est grandpérisée par 1111, elle est regroupée à l'égard...
elle est grandpérisée, je vais arrêter de dire «regroupée», c'est faux, elle
est grandpérisée à l'égard d'installations. Donc, par la suite, pour appliquer
le critère qui est prévu à la Charte de la langue française, on y va sur une
base d'installations. C'est ça que 1111.1
vient préciser, en disant : On regarde. Un test hypothétique, si cette
installation-là était la seule qui était exploitée par un établissement,
est-ce que l'établissement rencontrerait le critère qui permet d'obtenir la
reconnaissance?
Mme Setlakwe : Oui, OK, mais ça
demeure...ça demeure un peu circulaire, dans le sens que... puis ça, je pense
que mon collègue l'a abordé puis le collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne
aussi, ça demeure quand même une analyse qui
est un peu en vacuum, c'est-à-dire que, là, étant donné qu'on a créé Santé
Québec, puis c'est ultimement Santé Québec qui choisit les gens qui
sont... qui nomme les personnes sur les deux comités, qui doivent soumettre les
rapports, il y a deux conditions, là, pour
que la demande soit recevable, Santé Québec doit joindre deux... les documents
suivants, donc deux recommandations favorables de deux comités différents, mais
qui a nommé ces personnes-là sur les comités?
M. Desharnais
(Daniel) : Le comité national, c'est le ministre. Les comités
régionaux, c'est après consultation des organismes du milieu,
représentatifs du milieu.
M. Fortin :
Mais c'est le ministre encore.
M. Desharnais
(Daniel) : Je pense que
c'est le CA de Santé Québec. Je vais juste vérifier, donnez-moi
30 secondes.
Mme Setlakwe : Ultimement,
c'est beaucoup de pouvoirs entre les mains du CA de Santé Québec, et donc, tu
sais, forcément, ça va inquiéter les installations grandpérisées, qui se
disent : Ah, bien là, dans cette nouvelle structure, comment est-ce que je
peux être rassuré que mon statut grandpérisé ne sera pas menacé par... ou ne
sera pas fragilisé?
Le Président (M. Provençal)
: Bien, me permettez-vous de vous poser
une question par rapport à ce qui est soulevé par Mme la députée, M. le
ministre?
M. Fortin : Même si vous disez non, M. le ministre, je pense
qu'il va vous la poser pareil. Il tous les pouvoirs.
Le Président (M. Provençal)
: Non, mais, de par la reconduction de
cet article-là où il y a des... on corrige avec la notion de Santé Québec,
mais, je veux dire, tous ceux qui avaient une reconnaissance à ce jour vont
maintenir leur reconnaissance.
M. Dubé : Ça, c'est la première
chose, ça, c'est ce que 1111 dit. C'est ce que Me Paquin vient de dire.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça. Et, à ce moment-là, avant
qu'il y ait... quelque changement qui soit à un établissement, qu'on dit qu'il
ne satisferait pas, il y a quand même une série de démarches et de preuves à
réaliser, mais, en bout de ligne, le conseil d'administration de Santé Québec
aura toujours le loisir de suivre une recommandation de l'OQLF ou non.
M. Dubé :
Oui. Mais moi, j'irais un petit peu plus loin que... parce que, tantôt,
pourquoi j'ai expliqué la Genèse, là... Puis, d'ailleurs, je l'ai dit, là,
c'est... Quand on a déposé, la première fois... Je m'explique. Quand on a
déposé le projet de loi, on n'en parlait pas, on confirmait le statut, mais on
ne disait pas qu'est-ce qu'il pouvait arriver s'il y
avait un changement. On a voulu enlever le vide et on a rajouté 1111.1, qui a
inquiété, avec raison, parce que, là, au lieu d'avoir une recommandation
favorable du comité, on disait : Santé Québec va consulter. Et là les gens
se sont dit : Oh, attends une minute! Si jamais notre comité national ou
notre comité régional n'est pas d'accord, ils sont consultés, puis il pourrait
y avoir le changement quand même. Je pense que c'est ça qu'on est venu clarifier
ici, là, et peut-être que je résume ça.
Bon, maintenant, je
vous redis encore la même chose, vous pouvez décider qu'on rentre dans les
critères de l'OQLF, mais ici ne s'applique pas si, justement, ces deux
conditions ne sont pas là.
Mon dernier point.
Là, c'est là que c'est un peu plus subtil, ce que vous demandez, puis je
peux... Vous dites : Mais, par contre, ceux qui sont déclencheurs de cette
opinion-là, est-ce qu'ils sont vraiment représentatifs de la communauté? Bien
là, on a un petit problème de fond, parce que moi, je vous dis : Oui, on a
nommé le comité national récemment, puis je pense qu'on a essayé d'être le plus
représentatif de la communauté, ces gens ont... Puis ça, ça a été... Puis là on
a mis... C'est là que je dis : Bien là, on est dans un autre débat. Si
vous dites : Le gouvernement n'a pas bien nommé ces personnes-là puis
elles ne sont pas représentatives, là, ça, je pense que c'est un autre... Je ne
suis pas sûr que... J'essayais de voir où vous vouliez aller avec ça, mais moi,
l'engagement que j'ai pris et que je reprends aujourd'hui en déposant cet
amendement-là, il n'y a aucun changement avec la loi actuelle. C'est juste ça
que je dis, là.
Le Président
(M. Provençal)
: Allez-y,
Mme la députée.
Mme Setlakwe :
Le critère du deux tiers, là, je relis 208, là : deux tiers des
membres qui doivent se prononcer au niveau
du conseil régional doivent se prononcer en faveur, donc, de la recommandation,
mais pas pour le comité national. Je ne suis pas sûre qu'il y ait cette
distinction actuellement. On dirait que, dans les... Actuellement, on
parle de deux tiers dans les deux cas.
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, je vais revenir sur votre question précédente sur le
mode de nomination des personnes.
Comité régional,
c'est un article qu'on a déjà débattu à 350.1 : «Un comité régional se
compose d'au moins 7 et d'au plus 11 membres représentatifs des personnes
d'expression anglaise de la région sociosanitaire.
«Le conseil
d'administration de Santé Québec choisit les membres du comité parmi les
candidats énumérés dans les listes établies par les organismes de promotion des
intérêts des personnes d'expression anglaise identifiés par le comité national
formé conformément à l'article 349.»
Et le comité
national, sa composition est différente. C'est dans le... un règlement pris par
le gouvernement, et là on a une représentativité territoriale, donc deux
membres résidant sur le territoire de la région sociosanitaire de Montréal, un
membre résident du territoire de la région sociosanitaire de Laval, Montérégie,
l'Estrie, l'Outaouais, Québec. Je crois qu'il y a un représentant de la
communauté autochtone également.
Donc, le critère des
deux tiers, de la manière que je le vois, puis Me Paquin peut-être me
dira... pourra me contredire, je le vois, parce que la décision concerne le
comité local comme tel. Puis, de la manière qu'il fonctionne, le comité national, il fait des recommandations.
C'est son rôle, c'est de faire des recommandations. Donc, ce n'est pas nécessairement
un vote comme tel, mais il doit faire une recommandation positive quand même.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Pontiac.
M. Fortin : Puis, je le sais, il nous reste deux minutes, là, M. le
Président. Il y a juste quelque chose que je veux... que je veux signifier au
ministre et à son équipe, là, avant de prendre une pause pour le...
Le Président
(M. Provençal)
: Pour
le dîner.
M. Fortin : ...pour le dîner. C'est vrai, ce qu'il dit, là,
les recommandations favorables du comité, la recommandation nationale et la
recommandation aux deux tiers, c'est à l'article 208, du comité régional,
c'est à l'article 208. Mais la grande différence, là, c'est que
l'idée initiale, là, puis l'interprétation des mouvements démographiques, ou,
peu importe, là, tout le reste, là, là, elle va venir du CA de Santé Québec et
non de l'établissement.
Moi,
je vois très, très mal un scénario où l'établissement lui-même — le
CA, là, les bénévoles de l'établissement, aujourd'hui, là, le CA de, par exemple, le CIUSSS Centre-Ouest — dirait :
Aïe! Je lève la main, je pense qu'un de mes établissements n'a pas
besoin de la désignation bilingue. Je ne pense pas que ça va arriver parce
qu'ils savent qu'ils desservent... même si on est en bas du 50 % ou peu
importe, ils savent qu'ils desservent une population importante qui ont besoin
de soins dans leur langue. Le CA de Santé Québec, je ne suis pas sûr, moi,
qu'il ne va pas arriver avec cette idée-là
puis dire : Aïe! Eux autres sont en bas des critères, ça nous coûte cher,
c'est difficile, recruter du monde, etc., on va demander des recommandations
aux deux autres comités de gens qu'on a nous-mêmes nommés.
• (13 heures) •
Alors, la différence,
c'est d'où ça vient, puis je pense qu'on facilite un peu. Puis on a...
peut-être vous allez me dire : Vous n'avez pas le choix, il n'y a plus
d'établissement, mais c'est pour ça qu'on vous a demandé le retrait de cette
disposition-là, parce qu'en mettant le processus initial dans les mains du CA
de Santé Québec, qui n'est pas des gens qui viennent du milieu, là, c'est des
gens... c'est vos experts en TI puis en ressources humaines, puis tout le
reste, là, ça n'a pas la même... ces gens-là n'ont pas la même compréhension
des besoins locaux que le CA d'un établissement local.
Alors,
moi, elle est là, la crainte qui demeure. Est-ce que c'est mieux que c'était?
Absolument. Est-ce qu'il y a encore une crainte qu'on introduit un
processus qui pourrait faire en sorte qu'il y ait des gens qui perdent? Oui, je
pense que oui. Et est-ce que ces... cette crainte-là, elle existe plus que dans
la LMRSSS? De ma part, oui.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, j'ai vu. Il est une heure.
Alors, moi, ce que je vais... je vous propose, on va suspendre les travaux
jusqu'à 14 heures et, à 14 heures, on reviendra avec ce qui a été
soulevé par le député de Pontiac.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise à 14 h 05)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. La Commission
de la santé et des services sociaux reprend ses travaux. Nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système
de santé et de services sociaux plus efficace.
Lors de la suspension de nos travaux à
13 heures, les discussions portaient sur un amendement du ministre
proposant d'introduire l'article 1111.1, et le député de Pontiac avait
posé une question au ministre. Mais, avant, je vais vous céder immédiatement la
parole. De toute façon, on pourra répondre, après ça, au député de Pontiac.
M. Dubé : Très bien. Alors, M.
le Président... Puis on pourra le faire un petit peu plus tard, mais j'aime ça
quand les oppositions ont le temps de réfléchir aux prochaines étapes, là. Là,
on va finir les articles suspendus. Je pense que le dernier, là, c'est la question
de 1111.1. Ça fait qu'on va en parler.
L'autre point que j'aimerais que vous
réfléchissiez, c'est que, dans la... Puis là, là, peu importe, qu'on ait
plusieurs jours ou plusieurs heures, je ne rentrerai pas dans ce débat-là, là.
Je comprends qu'il y a encore des discussions. Je ne veux pas entrer dans ce
débat-là. Mais ce que, Me Paquin, j'aimerais qu'il nous explique, c'est ce
qu'on appelle, en termes de jargon, l'omnibus de ce qui pourrait être discuté
cet après-midi, qui ferait une grande différence, sur deux ou trois thèmes sur
lesquels on s'est entendu, OK, par exemple qu'est-ce qu'on... le nom du conseil
d'administration de l'établissement ou des choses comme ça. Parce que là,
c'est... ce n'est pas vraiment de la concordance, mais, tous les articles qu'on
a changés, qu'ils tiennent compte de ça. Ça fait que j'aimerais ça qu'on
vous... Parce que ce serait vraiment une grosse différence si on était capable
de régler ça. Puis je laisserais, tout à l'heure... Mais je ne voulais pas vous
prendre par surprise, mais vous...
M. Fortin : M. le Président, après que Me Paquin, là, aura peut-être
réexpliqué ce qu'il propose, on aura peut-être une demande, nous aussi, là,
pour la suite des choses, là, pour le ministre.
M. Dubé : Parfait. Ça fait
qu'on pourrait finir 1111.1 à votre convenance. Puis, si vous avez des
suggestions à nous faire, on fera ça ensemble. C'est correct? C'est beau. Très
bien.
Le
Président (M. Provençal)
:
Donc, on va continuer sur
l'amendement. M. le député de Pontiac, vous aviez posé une question.
Est-ce que M. Desharnais ou Me Paquin... M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
Bien, en fait...
Une voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
oui, oui. En fait, j'allais me rappeler le pourquoi de cet article-là à
l'époque, quand il y a eu la fusion de 2015 où est-ce qu'on regrouperait
plusieurs installations — dont
certaines avaient des désignations 29.1 — au sein de conseils
d'administration d'établissement, pour la plupart territoriaux... certains non
territoriaux, mais donc, pour la plupart, territoriaux. La raison pour laquelle
l'article, tel qu'il est écrit en ce moment, avait été inclus dans la LMRSSS, à
l'époque, c'est qu'il n'y avait pas de nécessité d'avoir cet article-là. Parce
que la charte est claire : c'est que la
prérogative de partir un processus selon l'analyse qu'un établissement ne
satisferait plus aux critères de la Charte de la langue française pour avoir une désignation 29.1 appartient à
l'organisme. Donc, en l'absence d'un article comme celui-là, c'est la charte,
c'est 29.1 qui s'applique. Donc, c'est pour ça qu'à l'époque on a mis cet
article-là. Parce que, dans les discussions
qu'on avait, justement, étant donné qu'il y avait une fusion d'établissements
et que la personne morale venait... devenait
le CA de l'établissement, pour préserver le caractère... pour préserver le
29.1, c'est la disposition qui avait été mise à l'époque qui venait
faire en sorte qu'on devait avoir une recommandation favorable du comité
national et une recommandation favorable d'au moins les deux tiers des membres
du comité régional. En l'absence de cet
article-là, ça aurait été uniquement les dispositions de la charte, donc les CA
d'établissement de l'époque qui auraient pris la décision sans
nécessairement avoir l'obligation de consulter lesdits comités.
M. Fortin : Et je
comprends, là, ce qui est... ce que M. Desharnais nous dit, c'est qu'à
l'époque on voulait juste rajouter une mesure de... appelons ça protection, là,
supplémentaire.
M. Desharnais
(Daniel) : Exactement.
• (14 h 10) •
M. Fortin : OK. Notre préoccupation, du moins la mienne, là, en ce
moment, là, c'est qu'aujourd'hui on passe d'un régime où l'établissement, avec
les recommandations favorables mentionnées ici, là, peuvent soumettre leur cas
à l'office de la langue française, c'est ça, à une façon de faire où c'est le
CA de Santé Québec, encore avec les recommandations favorables, peuvent
soumettre leur idée à l'office de la langue française. La préoccupation qu'on
a, c'est qu'on... puis je ne le sais pas si c'est... bien, si c'est voulu,
c'est un des effets du projet de loi n° 15, là, c'est qu'on éloigne le
pouvoir décisionnel. Dans ce cas-ci, il passe du CA régional, par exemple, au
CA de Santé Québec. On l'éloigne un peu du terrain dans ce cas-ci.
Alors, elle est là,
notre préoccupation. C'est que c'est le CA de Santé Québec qui peut décider de
faire... de lancer le processus et de dire : Nous, on pense que l'hôpital
de Wakefield, pour x, y, z raisons, n'a plus besoin de cette désignation-là,
ils vont se chercher des recommandations puis, après ça, ça va de l'avant. Je
ne suis pas sûr que l'établissement local aurait fait la même... aurait entamé
la même démarche de... parce qu'il y a des gens sur le CA local qui connaissent la réalité terrain de ce qui
se passe à cet hôpital-là. Elle est là, notre préoccupation, avec la nouvelle
mouture du... bien, pas la «nouvelle mouture», la réalité du 1111.1. Puis c'est
peut-être que vous allez me dire : Bien, c'est inévitable, parce qu'il y a de... il y a plus d'établissements
puis d'administrateurs d'établissement, là, d'établissement au sens juridique de la chose, donc il faut le
mettre en quelque part, mais c'est une des conséquences malheureuses, disons.
M. Dubé :
OK. Si on se remet, il y a deux
semaines, quand on a passé... Puis vous ferez... vous ferez ce que...
M. Fortin : Oui, oui, oui!
M. Dubé :
Mais moi, je veux vous rassurer, parce que je me suis rassuré, est-ce que
c'est correct, là, ou c'est suffisant. Mais,
il y a deux semaines, si, au lieu de présenter l'amendement qu'on... qu'il y
avait... Parce que, rappelez-vous, il y avait un trou, le même trou que
tu disais qu'il y avait en 2015 puis qu'il a été jugé bon de faire cette
protection-là. Quand on a vu qu'il y avait un trou, on a proposé un amendement
qui avait besoin d'être corrigé. Si, il y a deux semaines, on avait présenté
cet amendement-là, il y aurait peut-être moins eu de discussion. On est-tu
d'accord? Je pense que...
M. Fortin : ...il y en aurait moins eu effectivement.
M. Dubé :
Il y en aurait moins eu. Puis, l'erreur qu'on a faite, c'est qu'on a créé
un doute.
M. Fortin :
Oui.
M. Dubé : Puis, ça, je vous le dis, là, j'en prends le
blâme parce que ce n'était vraiment pas... Puis, vous connaissez, j'en
ai, des collègues qui n'en veulent pas, de doute, sur les anglophones, hein?
J'en ai, des collègues, ça fait que...
M. Fortin : Vous
avez des collègues qui en veulent beaucoup puis des collègues qui n'en veulent
pas du tout.
M. Dubé :
Non. Mais je vais... là, je vais me concentrer sur ceux qui... Alors, je
veux juste rassurer les gens. Puis c'est pour ça que je pense qu'on revient
exactement à ce que c'était. Et, ça, c'est pour ça que je vous... je veux vous
rassurer en disant : Écoutez, je pense qu'on fait le meilleur compromis
dans la situation qu'on a. Puis je suis certain que je vais être capable de
parler à de mes amis aussi, qui m'ont téléphoné, puis ils ont dit : Es-tu
capable de remettre ça comment c'était? Puis j'ai dit : Oui, c'est ce
qu'on va faire. Ça fait que, dans les circonstances, c'est ça que je vous
dirais pour...
M. Fortin : Je vous soumets qu'on ne remet pas les choses exactement
comme elles étaient.
M. Dubé :
Non.
M. Fortin : Est-ce que c'est mieux, ce que vous avez présenté il y a
deux semaines? Absolument. Est-ce que c'est comme c'était? Je ne peux pas
partager votre expression là-dessus, là.
M. Dubé :
Mais, ça, je respecte ça. Ça, je respecte ça.
M. Fortin : Mais c'est vrai que... Et il est peut-être là, là... Une
partie du doute qui subsiste peut-être dans notre esprit, peut-être dans
certains des gens de la communauté anglophone, qui va rester, c'est que disons
qu'il y a beaucoup de gens dans cette
communauté-là qui ne vous font pas pleinement confiance. Peut-être pas vous, M.
le ministre, mais votre formation
politique, là. Alors, la semaine dernière, ils ont été échaudés, peut-être,
avec... Puis, comme vous l'avez dit,
là, avec raison, ils étaient inquiets, ils étaient préoccupés. Alors là, le...
il y a peut-être un doute qui subsiste ou qui résiste à cause de ça.
M. Dubé : En
tout cas, moi, je pense qu'on a cette solution-là sur la table. C'est à vous de
décider, là, qu'est-ce que vous
voulez faire. Mais je pense que c'était bon que Daniel vous explique la genèse
de ce qu'il est arrivé depuis 2015, puis qu'on remet ça en place dans
les limites de la circonstance actuelle.
M. Fortin : Dans les limites de la circonstance.
M. Dubé :
Je comprends ça très bien, là.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député... député de Saint-Henri—Sainte-Anne s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard :
Merci, M. le Président. J'apprécie l'échange et j'apprécie aussi la
réactivité du ministre. Il y a évidemment
une énorme distinction entre les deux versions, là. Puis, la deuxième version,
elle est collée presque, là... j'entends la nuance que fait le député de
Pontiac, mais collée presque à 208. Donc, on vient quand même reconduire les
protections. Et moi, j'entends que, bon, l'instigateur d'un tel processus va
être modifié, mais, pour ce qui est des bloqueurs ou des...
M. Dubé :
Des bloqueurs, en termes de football, là.
M. Cliche-Rivard :
Oui. Des garde-fous.
M. Dubé :
Oui. Ils sont là.
M. Cliche-Rivard :
Appelons-les comme on veut les appeler, pour moi, les remparts sont les mêmes.
Et...
M. Dubé :
...me faisait remarquer, puis... Là, je vous coupe.
M. Cliche-Rivard :
Allez-y.
M. Dubé :
Je m'en excuse. Mais c'est
positif. Daniel me faisait remarquer que c'est les deux tiers du comité, là, tu
sais.
M. Cliche-Rivard :
Tout à fait. Comme c'était à 208.
M. Dubé :
Comme c'était. Alors, tu sais, les deux tiers du comité qui viendraient
dire qu'ils sont d'accord, ouf! Voilà. Excusez-moi. Je vous écoute.
M. Cliche-Rivard :
Donc... Non, non, mais c'est une bonne précision. Et donc, à cause de ça,
moi, je suis satisfait que vous avez fait le
bout de chemin qui nous permet de l'appuyer. Mais je vais quand même saisir
l'opportunité pour dire que c'est ça qui démontre l'importance du travail qu'on
fait article par article. Et je vais me permettre de dire que c'est ça
qui doit encourager la décision à l'effet qu'on doit le continuer la semaine
prochaine.
M. Dubé :
Mais vous avez toujours fait le choix de vos priorités au cours des
derniers mois. Je vais juste rajouter ça. C'est tout.
M. Cliche-Rivard :
Je ne suis pas certain de vous comprendre, M. le ministre.
M. Dubé :
Je vous l'expliquerai plusieurs fois dans les prochaines heures.
M. Cliche-Rivard :
OK. C'est...
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Cliche-Rivard :
Non. Ça a le mérite de dire beaucoup de choses sans en dire. Mais...
M. Dubé :
C'est ça. On est ensemble
peut-être encore pour plusieurs jours. J'ai dit que les leaders continuaient de
se parler.
M. Cliche-Rivard :
Et je le souhaite fortement. Je pense qu'on gagnerait, tous et toutes, à
travailler ce projet de loi là à la régulière jusqu'à son adoption.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard :
À la régulière. C'est ce que j'ai dit.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on est toujours
sur l'amendement. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement 1111.1 est adopté?
Des voix :
...
Le Président
(M. Provençal)
: Alors, le nouvel
article 1111.1 est, donc, adopté. Maintenant, je vous rappelle que... Et
on... vous me direz si vous avez besoin d'une pause. Quand on nous avait
présenté la séquence qu'on voulait suivre,
on avait fini le thème... les articles sur tout ce qui était transitoire. On
vient de faire le dernier article suspendu. Maintenant, si on suit l'ordre, on
irait sur les articles de correspondance par blocs. Maintenant, il y avait eu
une question qui avait été posée...
M. Dubé :
De concordance?
Le Président
(M. Provençal)
: De
concordance. Oui. Alors...
M. Dubé :
J'ai compris aussi que le député de Pontiac voulait peut-être... que le
député de Pontiac voulait peut-être parler de certaines choses. Mais vous avez
compris ma question pour l'omnibus, vous n'avez pas eu le temps d'y penser, là, l'omnibus des thèmes.
J'aimerais ça aussi que, dans les trois changements de nom, je crois, il y en a
trois, que Me Paquin puisse vous l'expliquer, là. Ça, je pense que...
Moi, avant de parler de la concordance, qui est un autre débat, là, j'aimerais
ça qu'on parle rapidement de l'omnibus. Mais on peut le faire après la
suggestion que vous voulez faire.
M. Fortin : En fait, ma suggestion, elle est bien simple, là. Il y a...
Puis, ça s'apparente à un article suspendu, même si ce ne l'est pas. Il y a
quelques semaines, on vous avait relayé, là, les préoccupations — suite
aux adoptions des articles 435 à 450, si je ne m'abuse — des
organismes communautaires autonomes. Et ils avaient redéposé une lettre à la
commission. On l'a représentée au ministre à ce moment-là. Ça m'apparente
une... Ça s'apparente à une suite logique des articles suspendus. Pour moi, là,
c'est un peu le même genre de truc qu'il faut absolument régler, avant de faire
ce qui pourra se faire au cours des prochaines heures ou des prochains jours,
là.
Le Président
(M. Provençal)
: ...les
articles ont été votés.
M. Fortin : Oui, c'est ça, ils sont adoptés.
Le Président (M. Provençal)
: Mais on avait eu des interventions
qui ont été faites par la suite.
M. Fortin : Oui. Et je me demande juste si le ministre, qui nous avait
dit, à ce moment-là : Je vais vous revenir, là, a eu la chance de se
pencher là-dessus ou pas.
M. Paquin
(Mathieu) : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Je
peux vous donner même une minute.
(Consultation)
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
M. le ministre.
• (14 h 20) •
M. Dubé :
M. le Président, on va le traiter tout de suite, parce qu'on peut régler
ça. Ce que je vais donner, c'est l'opportunité... Me Paquin est tout à fait au
courant de la correspondance, puis je pense qu'il veut faire une précision
avant qu'on aille là, puis je vais lui laisser la parole.
Le Président
(M. Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, ce sont des... c'est une...
de la correspondance qui concerne, notamment
et principalement, l'agrément qui est octroyé aux maisons de soins palliatifs.
On en a parlé il y a quelques jours et on en a parlé hier dans les
dispositions transitoires. Je sais que, dans la correspondance en question, on soulève la question de savoir si les
explications qui ont été fournies par moi auraient induit en erreur la
commission. Alors, pour dissiper tout doute, je vais laisser une de mes
collègues présenter l'explication.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
Me Côté, vous allez... votre nomination, s'il vous plaît. Consentement pour que
Me Côté nous... Oui. Allez-y.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui.
Bonjour. Geneviève G. Côté, avocate à la Direction des affaires juridiques,
Santé et Services sociaux.
En fait, la correspondance qu'on... de
l'association des organismes communautaires semble faire confusion entre différents concepts, là. On a, dans la loi,
un agrément aux fins de financement par le ministre puis on a un agrément
de qualité qui peut
être celui, par exemple, d'Agrément Canada. Ce sont deux agréments différents
qui ont des objectifs complètement différents.
L'agrément aux fins
de financement sert à obtenir un financement précis qui se rattache à un
article précis de la loi. Et les organismes communautaires, de façon générale,
peuvent recevoir, s'ils sont agréés, ce financement-là ou peuvent recevoir d'autres types de financement,
par exemple avec le PSOC. Un organisme communautaire agréé aux fins de
financement, c'est une maison de soins palliatifs. C'est... Il y a juste les
maisons de soins palliatifs qui obtiennent cet agrément-là et ce type de
financement là. C'est un agrément qui leur permet d'obtenir du financement qui
ensuite leur permet d'obtenir des services des établissements, parce qu'il y a
des services en maison de soins palliatifs qui sont faits par entente avec un
établissement auquel elles se sentent associées. Donc, cet agrément précis là
dont il est question, c'est vraiment juste l'agrément des maisons de soins...
des maisons de soins palliatifs qui est l'agrément aux fins de financement du ministre. Et il n'y a aucune exigence
supplémentaire d'agrément par rapport à l'état actuel du droit qui est ajoutée. C'est un agrément qui
est prévu à la LSSSS, qui présentement ne s'applique qu'aux maisons de soins
palliatifs et qui continuera de ne s'appliquer qu'aux maisons de soins
palliatifs.
Par ailleurs, comme l'expliquait
mon collègue, la définition de «maison de soins palliatifs», au sens de la Loi
concernant les soins de fin de vie, c'est un organisme communautaire qui
détient cet agrément-là. Donc, on en revient exactement... peu importe dans
quel sens on le prend, là, une maison de soins palliatifs, c'est ça. Ça, c'est
une maison de soins palliatifs. Donc, tout
autre type d'organisme communautaire qui reçoit un financement, que ce soit
d'un établissement ou du ministre, au niveau national, en provenance du
PSOC, et qui n'est pas une maison de soins palliatifs n'a pas besoin de détenir
un agrément du ministre. Et ça n'a absolument rien à voir avec l'agrément
d'Agrément Canada.
M. Fortin : ...ce que vous dites, c'est que... puis, si je vous ai bien
compris, vous avez dit, à quelques reprises, là : Les articles
concernés... en fait, les articles ne concernent que les maisons de soins
palliatifs, qui ont toutes nécessairement un agrément déjà, ne peuvent pas
opérer sans agrément.
Mme G. Côté
(Geneviève) : L'agrément de financement. Exactement.
M. Fortin : Alors, vous l'avez vue, là, la lettre de Mme Roberge.
Vous avez vu le texte qu'elle a écrit dans les médias, il y a quelques jours,
aussi j'imagine. Alors, elle vient d'où, leur crainte, selon vous? Parce que ce
n'est pas... Je ne peux pas croire que ce
n'est juste pas fondé, là, ou, à tout le moins... Je vais le dire comme
ça : Avez-vous tenté... Il y a-tu quelqu'un qui a tenté de les
rassurer du côté du gouvernement? Il y a-tu quelqu'un qui les a appelés, depuis les nombreux appels qu'eux font, pour leur
dire : Non, non, ça ne vous concerne pas, tu sais? Puis je comprends que
c'est peut-être... ce n'est pas votre travail, Mme Côté, là, ce n'est
pas... Me Côté.
M. Dubé :
Non. Je peux vous dire que moi, je ne le sais pas, là. Je pourrai vérifier.
Mais je pense qu'à la lumière... puis je vais être... à la lumière de cette
discussion-là, lorsqu'on a eu cette discussion-là, que, pour nous, il n'y avait pas besoin de faire des changements, à
la lumière de ce qu'on vient d'expliquer, la différence entre les deux types
d'agrément puis peut-être la... je dirais une confusion, puis ce n'est pas...
ce n'est pas négatif, ce que je dis là, là, mais
une interprétation différente. C'est pour ça qu'on trouvait bon de revenir sur
la bonne interprétation qui nous justifie de ne pas faire de changement
à ce qui a été voté la semaine dernière.
M. Fortin : Bien, dans notre échange qu'on avait eu il y a quelque
temps avec Mme Roberge, là, qui nous a appelés pour nous soulever cet
enjeu-là, il y avait une question des articles 108, c'est-à-dire est-ce
que les... est-ce que les... pardon, est-ce que les groupes concernés peuvent
appliquer sur les articles 108 sans avoir l'agrément? Mais je ne sais pas
si vous comprenez ce que je veux dire. Oui?
Le Président
(M. Provençal)
: ...
Mme G. Côté
(Geneviève) : Bien, la... À ma connaissance, là... je veux juste
vérifier le numéro d'article pour être
certaine, mais les organismes qui ont un agrément, ce n'est pas un... c'est une
entente, 108.3, qu'ils concluent avec...
c'est un type d'entente spécifique qui est rattachée à cet agrément-là, là.
Tout... C'est une série d'articles un peu éparse dans la loi, mais qui
s'interprètent les uns par rapport aux autres, là. Donc, c'est un type
d'entente spécifique. Ça n'empêche absolument pas un organisme
communautaire qui n'aurait pas d'agrément de faire une entente 108, tout
court, là... pas 108.3, mais 108 normal, je dirais, là, sans aucun
problème.
M. Fortin : C'était ça, une grosse partie de leurs préoccupations, là. C'est que les
organismes communautaires sans agrément ne pourraient plus avoir ce type
d'entente là avec le gouvernement. Puis, ça, honnêtement, ça mettrait en
jeu une grosse partie de leur... bien, un, de leur financement, mais, deux, des
services qu'ils donnent à l'État.
M. Dubé :
Si c'était ça, l'inquiétude, vous avez raison, là, je pense que c'est
clarifié. C'est pour ça qu'on... Puis ce
n'est pas toujours évident de comprendre ce qu'il s'est dit, des fois, en
commission, peu importe. C'est pour ça que je pense que c'était
important de... Mais il n'y avait pas aucune intention d'induire la commission
en erreur.
M. Fortin : OK. Mais j'encouragerais, M. le ministre, quelqu'un de
votre équipe à communiquer avec le regroupement quand même.
M. Dubé :
Bien là, c'est noté, là. Peut-être, maître... «Me Paré»! Là, il y a trop
d'avocats dans le... M. Paré. Si vous permettez, M. le Président,
d'intervenir.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Paré (Daniel) : Oui. M. le ministre, là...
M. le Président, là, je m'engage, là, que quelqu'un de nos équipes, là, rejoigne les organismes
communautaires, là, leurs représentants, là, pour s'assurer de la bonne
compréhension de cet article, là, qui a été adopté.
M. Fortin : Commencez... Commencez par Mme Roberge, là, au regroupement des
organismes communautaires autonomes. Je pense, ce serait la place
appropriée.
M. Paré
(Daniel) : Bien reçu.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, avant toute chose, vous
vouliez que Me Paquin nous explique probablement le principe des
amendements omnibus.
M. Dubé :
...bien, pas vous, parce que vous avez beaucoup d'expérience. Moi, je n'en
ai pas, alors je vais...
Le Président (M. Provençal)
: Les amendements omnibus
qui seront proposés et expliqués, ça vise à modifier tout le projet de loi, soit des articles qui ne
sont pas encore adoptés ainsi que des articles adoptés, amendés ou non. Et là, je
céderais la parole à Me Paquin, avant qu'on présente ce type d'amendement là.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, je pense que vous avez expliqué l'essentiel des
explications que j'aurais pu donner sur l'objectif de l'amendement
omnibus.
Le Président
(M. Provençal)
: ...votre
travail, là.
M. Paquin
(Mathieu) : Je ne vous en veux pas. Essentiellement, ce qu'on a comme
modification, ce serait de remplacer «conseil d'établissement», au pluriel et
au singulier, par «conseil d'administration d'établissement» partout dans la
loi, dans les textes non amendés ainsi que ceux amendés. Remplacer...
M. Dubé :
...excusez-moi. Ils sont déposés, ces amendements-là. Je ne sais pas si on
en mettait un à l'écran, là, ça aiderait
peut-être. Parce que vous allez voir que ce n'est vraiment pas complexe, là.
Si... Mme la secrétaire, est-ce que... Il était dans l'ordre qui suivait
le...
M. Fortin : ...des articles qui étaient dans le thème Concordance pure
ou pas?
M. Dubé :
Non, non, pas du tout.
M. Fortin : Ils étaient où ceux-là?
Le Président
(M. Provençal)
: ...c'est
autre chose. C'est pour ça que c'est important que...
M. Dubé :
...je vous en montre un, là, ça va...
Le Président
(M. Provençal)
: En
vous montrant, Me Paquin va être...
Une voix :
...
Le Président
(M. Provençal)
: Non.
Ça n'a pas... Ça n'a pas de lien avec ça.
M. Fortin : ...
M. Dubé :
Bien non. Ils ont été transmis. Ils n'ont pas été mis dans la liste. Et
c'est pour ça que je le soulève, parce que c'est quelque chose qui est quand
même simple à faire, qui... Bien, je vais laisser Me Paquin vous... En en
voyant un, vous allez comprendre. Pas besoin de regarder les trois, là. Mais
c'est trois spécifiques. Je laisse...
• (14 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Bien, je vous invite à en
faire la lecture, puis Me Paquin va l'expliquer en même temps. Ça va
être beaucoup plus simple.
M. Dubé :
M. le Président, moi, je vous écoute. Alors, l'amendement, il se lit comme
suit : Remplacer, dans l'ensemble du projet de loi tel qu'amendé,
«directeur médical» par «directeur médical et des...»
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Ah!
je n'ai pas le même. Excusez-moi. Je voulais... Je voulais juste voir si vous
suiviez ce que je disais, là. C'est lequel? C'est... Il y en a trois.
Une voix : ...
M. Dubé :
Le dernier. OK. Ils sont dans un
autre ordre. Excusez. Alors : Remplacer, dans l'ensemble du présent
projet de loi tel qu'amendé, «conseil
d'établissement» et «conseils»... et «conseils d'établissement» par,
respectivement, «conseil d'administration d'établissement» et «conseils
d'administration d'établissement» partout où cela se trouve.
Et le commentaire,
c'est que cet amendement vise à ce que le titre actuel de conseil
d'établissement devienne celui de conseil d'administration d'établissement.
Puis vous vous souvenez, particulièrement quand on a discuté les fondations,
particulièrement, il y avait une préoccupation de perdre la notion de conseil
d'administration. On a dit : Est-ce qu'on peut séparer le fait qu'on
élimine l'entité légale, et de trouver une façon de garder la notion de conseil
d'administration d'établissement? On a vérifié puis ça ne remet pas en cause
tout le débat. Et je pense que ça facilite. Puis je pense qu'on en avait parlé,
qu'on le considérait. Là, aujourd'hui, imaginez que c'est quelque chose qu'on a
discuté, alors, je... Ce n'est rien de nouveau, mais excusez l'exemple, là,
vous... c'est de peser sur un piton puis de le mettre à 50 ou 75 endroits
dans le... Alors, ça, c'en est un. Les deux... Oui?
M. Fortin : C'est une proposition que vous nous faites aujourd'hui, là,
qui n'est pas dans les amendements que vous nous avez...
M. Dubé :
Qui n'est pas dans... mais qui a été déposé. Oui, il a été déposé il y a
longtemps dans une liasse, peut-être qu'on
n'en a jamais parlé, mais ça répondait à un besoin qu'on avait déjà discuté.
Vous vous souvenez de la discussion
sur conseil d'administration d'établissement, c'est une chose qu'on... Puis les
deux autres, bien, ils sont... Oui...
Le Président
(M. Provençal)
: C'est
similaire. C'est d'autres termes.
M. Dubé :
...les deux autres, on peut juste regarder c'est quoi, les titres qui changent,
là, si vous permettez.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
M. Fortin : Mais ces liasses-là — pendant qu'on... — ne se
retrouvent nulle part dans ce plan-là.
M. Dubé :
Non, non, non, puis c'est pour ça que... Je vous le dis, là, ce n'est
pas... Il n'y a pas de mauvaise intention...
M. Fortin :
Non, non, c'est correct.
M. Dubé :
...c'est que, pour nos légistes, c'est comme évident de faire ça, parce qu'il y
en a beaucoup, de «bills» omnibus, puis on peut penser à toutes sortes de...
Mais on ne l'a pas mis dans cette liste-là, mais vous... avec moi que ce n'est
pas trop compliqué, là, on s'est déjà entendu sur ces titres-là. Le deuxième,
puis regardez comment on en a eu des discussions, j'ai bien le même :
Remplacer, dans l'ensemble du projet de loi tel qu'amendé, «directeur médical»
par «directeur médical et des services professionnels».
On a discuté ça
1 million de fois quand on regardait la fameuse... la fameuse
organisation, là, alors... Et le troisième — moi, je vous laisse y penser,
là, mais on dit qu'on veut être efficace, là — le troisième, c'est le
directeur médical et des services
professionnels qui est... qu'on remplace le directeur médical et des services
professionnels pour...
Le Président
(M. Provençal)
: Mais
ici on est dans multidisciplinaire.
M. Dubé :
Oui, c'est ça. Oui, c'est ça.
Exactement. Ça fait qu'on peut les prendre un par un, mais c'est quelque chose
qu'on pourrait faire cet après-midi, qui n'est pas long à faire, mais qui
simplifierait énormément... je dirais... je vais le dire comme ça, les
prochaines heures ou les prochains jours, je peux dire ça comme ça.
Le Président
(M. Provençal)
: Je
veux tout simplement mentionner que, premièrement, ça va prendre votre
consentement pour qu'on puisse avoir ces amendements-là. Deuxièmement, je veux
nous rappeler que, dans d'autres projets de loi, ça s'est fait. De mémoire,
quand il y a eu le projet de loi sur les centres de services scolaires, il y
avait eu une correction globale au niveau
des termes. Alors, ce n'est pas quelque chose de nouveau, là, c'est quelque
chose de standard qui peut arriver.
M. Dubé :
Pendant que vous réfléchissez à
ça — je
vous parle à vous, M. le Président, je m'excuse, là — pendant
que vous, vous réfléchissez à ça, parce que, là, vous les avez devant
vous, là, puis... moi, j'aimerais vous demander, pour le temps qu'il nous reste, en tout cas, pour aujourd'hui, là, je
vais le dire comme ça, je ne joue pas sur les mots, là...
M. Fortin : ...
M. Dubé : Et voilà.
M. Fortin : ...une demi-journée à la fois.
M. Dubé : Mais,
à date, ça a bien fonctionné. Alors, moi, ce que je dis, c'est :
J'aimerais ça, dans la liste qu'on a soumise lundi...
M. Fortin : Celle-là?
M. Dubé : Celle-là.
M. Fortin : La vôtre est plus barbouillée que la mienne.
M. Dubé : Oui, bien, j'aime ça
les barrer au fur et à mesure, ça m'encourage. Moi, j'aimerais ça que ça
soit... C'est sûr que j'aurais une préférence pour les articles de concordance.
M. Fortin : Mais pourquoi?
M. Dubé : Pourquoi?
M. Fortin : Pourquoi? Si on ne sait pas combien de temps il nous reste, là, pourquoi
on traiterait des articles...
M. Dubé : Mais là je vous
dirais que c'est entre vos mains, combien de temps qu'il reste, là.
M. Fortin : Mais pourquoi on traiterait des articles de concordance
plutôt que des articles de substance?
M. Dubé : Bien, c'est parce
que, la journée qu'on a réglé les articles de concordance, on peut se
concentrer sur les autres, parce que c'est tellement mécanique, la concordance,
M. le député, c'est... Non, mais, écoutez, vous êtes une personne... Les gens
qui sont ici, on parle d'efficacité depuis huit mois... Puis je sais que vous
connaissez ça, là, je n'essaierai pas de vous emplir sur n'importe quoi. Ce que
je dis, ce que je dis, vous savez ce qu'on peut faire avec la concordance, ce
n'est pas ça, ma question, j'ai dit : À part la concordance, ce que je
veux vous laisser faire, c'est choisir, à l'intérieur des heures qu'il nous
reste, les sujets que vous voulez. Il y en a un paquet ici, là. Alors,
moi, je vous ai dit, j'ai une préférence, on pourrait régler la concordance
assez vite, c'est ça que je dis, mais j'aimerais ça que vous y pensiez en même
temps que l'omnibus. C'est ça que je dis.
Le Président
(M. Provençal)
: Dans un premier temps, si on veut vraiment être
efficace, est-ce qu'il y a consentement pour traiter ces trois
amendements-là?
M. Fortin : Mais moi, je veux juste une clarification, là, mais, sur le
fond, là, je comprends ce que le ministre veut faire, là. Puis c'est vrai, vous
avez raison, M. le Président, que ça s'est fait ailleurs, puis on ne
s'obstinera pas des heures et des heures sur le fond de ça, là, au contraire,
mais je veux juste comprendre. Les amendements qui avaient été présentés en
liasse, qui faisaient essentiellement ce que ces trois amendements-là,
amendements omnibus font, là, ça, c'est des amendements qui ne sont pas dans le
thème pure concordance non plus, là, ils sont juste nulle part dans les listes
qu'on a à date, là, ils n'existent pas.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Fortin : OK. Puis il y en a...
M. Dubé : ...ça
m'aide beaucoup, là, ce que tu dis, je veux juste être sûr que j'ai cette...
Oui. Moi, je ne connais pas ça, ces termes-là, mais, quand on vous a présenté
le papier, ce que quelqu'un avait en tête dans mon équipe, qui connaît
ça plus que moi, là, la section 14, qui dit, premièrement, différentes
motions de changement de nom, c'était ça
qu'on faisait référence. Ça fait que, là, je viens de vous dire qu'on l'a déjà
annoncé, mais ne pas dire qu'on en a parlé pendant des semaines, là.
M. Fortin : Non, non, c'est ça.
M. Dubé : Alors, c'est un petit
peu ça.
M. Fortin : OK.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Je
me demande s'il n'y avait pas une raison pourquoi il est à 14, puis là je
regarde peut-être Me Paquin, ce sont,
d'habitude, des amendements ou des modifications à la fin du projet de loi,
comme la numérotation?
Le
Président (M. Provençal)
: Normalement,
cet amendement-là se fait à la fin du projet de loi.
M. Cliche-Rivard :
Si jamais on devait adopter un autre article ou un amendement, dans les
prochaines heures ou les prochains jours, qui contient ces mots-là, est-ce
qu'ils seraient automatiquement changés par une motion précédente?
Le Président
(M. Provençal)
: Non,
ça va être... ça va se faire automatique. Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Suivant les informations dont on dispose, puisqu'on dit
que c'est dans le projet de loi tel qu'amendé, ça va être partout, même dans
les amendements futurs.
M. Cliche-Rivard :
OK. Donc, il n'y a pas d'enjeu sur le moment où on adopte cet
amendement-là.
M. Fortin : On aurait pu commencer par ça.
M. Dubé : Je
suis content qu'on est encore... de rire, ça me...
Le Président (M. Provençal)
: On aurait reviré une
veste. Maintenant, je reviens. Est-ce qu'il y a consentement, s'il vous
plaît, pour...
M. Fortin : ...les regarderun à la fois, là, juste les trois,
puis les faire... les adopter un à la fois?
M. Cliche-Rivard :
On les adopte. Allons-y.
M. Fortin : Oui, oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Ma secrétaire me demande
de suspendre. Je vais suspendre quelques minutes, là, juste pour
m'ajuster.
(Suspension de la séance à
14 h 40)
(Reprise à 14 h 48)
Le Président
(M. Provençal)
: Alors, on reprend
nos travaux. Merci... Je remercie beaucoup ma secrétaire d'être allée...
Alors...
Des voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Vous
me direz quand vous êtes prêts. Alors, exceptionnellement, on va passer trois
amendements omnibus, qui, normalement, seraient passés à la fin du projet de
loi, et ce sont vraiment des amendements en commission. Donc, c'est... Il est
important pour moi de demander le consentement pour que chacun des amendements
omnibus, on en a trois, qui modifient, et là je veux bien le spécifier, les
articles adoptés, amendés ou non, les
articles non adoptés à ce jour ainsi que les possibles amendements adoptés dans
le futur. Ces amendements-là vont toucher l'intégralité de ce que je
viens de vous mentionner.
Alors,
est-ce que j'ai le consentement pour qu'on puisse travailler ces trois
amendements omnibus? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Avec un bémol, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
M. Fortin : Que la façon de faire qu'on utilise en ce moment ne
s'applique que pour le projet de loi n° 15 et qu'on ne soit pas en train
de créer un précédent pour des projets de loi futurs.
Le Président
(M. Provençal)
: Non.
Oui, et c'est pour ça que je vous ai spécifié, tout à l'heure, que ce sont
vraiment des amendements pour notre commission, ça ne touche pas aucune autre
commission...
M. Fortin : C'est ça. Bien, notre commission étant l'étude
particulière.
Le Président
(M. Provençal)
: ...aucun
autre projet de loi et titre, loi particulière.
M. Fortin : De ce projet de loi, pas n'importe quel de notre
commission, là, ce projet de loi ci.
Le Président (M. Provençal)
: De ce projet de loi.
M. Fortin : OK. Tant qu'on ne crée
pas un précédent qui peut être applicable ailleurs, ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal) : Oui, jedirais même ni en Chambre, mais je ne veux
pas...
M. Fortin : D'accord, ni en Chambre, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: ...je ne veux pas...
M. Fortin : Non, non, mais on est d'accord là-dessus?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, oui...
M. Fortin : OK.
Le
Président (M. Provençal)
:
...écoutez, je suis quand même enregistré, moi aussi, là. M. le député de
Saint-Henri—Sainte-Anne.
• (14 h 50) •
M. Cliche-Rivard : Je me
permettrais juste la question. C'est habituellement quelque chose qu'on fait à
la fin, qu'est-ce qui justifie ou motive les légistes à vouloir qu'on fasse ça
maintenant? Pourquoi c'est important maintenant plutôt que dans quelques jours
quand on adoptera le projet de loi, la régulière?
M. Dubé : Peu importe le nombre
d'heures qu'il nous reste, il va falloir le faire. Moi, je dis, en termes
d'efficacité, faisons-le tout de suite. On a le temps, là.
M. Cliche-Rivard : Mais est-ce
qu'il y a une autre raison légale?
M. Dubé : Légale? Non.
M. Cliche-Rivard : OK.
M. Fortin : Pratique.
M. Dubé : Pratique.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
M. Dubé : Non, non, mais,
écoutez, là, on ne se fera pas accroire des choses, là, je pense qu'on est...
M. Cliche-Rivard : Non,
non, mais vous donnez la réponse, je l'entends. Moi, je prends la réponse, il
n'y en a pas.
M. Dubé : Non, non, mais.je
pense qu'on a été assez transparent. Quand on ne s'entend pas, on ne s'entend
pas, mais, quand on peut s'entendre...
Le
Président (M. Provençal)
:
Est-ce que, présentement, j'ai
votre consentement pour traiter ces trois amendements?
M. Fortin : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui, que... Merci. Maintenant, M. le ministre,
pour vraiment bien fonctionner, on va relire chacun des amendements et
on va les voter un par un, s'il vous plaît.
M. Dubé : Je veux juste être
sûr que j'ai le même, moi. On est sur le multidisciplinaire, hein, c'est ça? Ne
bougez pas, je vais aller le chercher parce que, tantôt, je ne le trouvais pas.
M. Fortin :
...
M. Dubé :
Ah! OK. Merci. OK.
Le Président (M. Provençal)
: Il faut lire chacun des amendements,
hein?
M. Dubé : Oui, oui, oui. C'est
parce que moi, je le cherchais dans mes notes. Je vais... Vous me forcez à lire
à distance, mais c'est correct. Remplacer...
Oui. Excusez-moi, c'est parce que mes yeux, des fois, rendus là... Remplacer
dans...
M. Fortin : ...
M. Dubé :
Hein?
M. Fortin : ...
M. Dubé :
Oh! c'est gentil, ça.
Une voix : ...
M. Dubé :
C'est gentil, Stéphanie. Pour l'âge? Non, tu ne peux pas m'aider pour
l'âge. Remplacer, dans l'ensemble du...
Le Président
(M. Provençal)
: ...ça
va toujours mieux.
M. Dubé :
Hé! Que c'est gentil, ça. OK. Bon.
Remplacer, dans
l'ensemble du projet de loi tel qu'amendé, «directeur du personnel
multidisciplinaire des services de santé» et «directeur du personnel
multidisciplinaire des services sociaux» par, respectivement, «directeur des services de santé multidisciplinaires» et
«directeur des services sociaux multidisciplinaires», partout où cela se trouve.
Cet amendement vise à
modifier le nom de certains directeurs.
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
que ça va?
M. Fortin : ...M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: OK. S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que ce premier amendement omnibus est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Et
je vais, en référence...La référence, c'est le directeur du personnel multidisciplinaire des services de santé qui
devient directeur des services de santé multidisciplinaires, et l'autre, qui a
été lu par M. le ministre. On mettrait à l'écran le deuxième amendement,
s'il vous plaît. Alors, je vous invite à...
M. Dubé :
Le conseil d'établissement. OK. Remplacer, dans l'ensemble du projet de loi
tel qu'amendé, «conseil d'établissement» et
«conseils d'établissement» par, respectivement, «conseil d'administration
d'établissement» et «conseils d'administration d'établissement», partout
où cela se trouve.
Est-ce
qu'on a besoin, peut-être, d'une... Le commentaire, là, c'est que ça vise à...
que le titre actuel de conseil d'établissement
devienne celui de conseil d'administration d'établissement. Mais je veux
juste... ça peut paraître curieux, de la façon dont c'est écrit. Peut-être, Me
Paquin.
Le Président
(M. Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, l'amendement remplace «conseil d'établissement» dans
les établissements par «conseil d'administration d'établissement». On le fait
lorsque c'est au pluriel et au singulier.
Le Président
(M. Provençal)
: C'est
ça.
M. Dubé :
Je cherchais une explication supercomplexe. C'est...
Des voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: S'il
n'y a pas d'intervention...
M. Fortin : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
allez-y.
M. Fortin : Ça me prend une seconde me remettre de l'explication
complète de Me Paquin. Je veux juste qu'on
s'entende sur une affaire, ça ne change rien, au fond. Cet amendement-là, on a
beau leur donner un nouveau titre, aux conseils d'établissement, là, ce n'est
pas des conseils d'administration. Ce n'est pas des conseils d'administration
au sens où ils ont des responsabilités
légales. Ce n'est pas des conseils d'administration au sens où ils ont des
pouvoirs décisionnels que les conseils d'administration ont en ce moment. Les
conseils d'administration des établissements de santé, du CISSS de Chaudière-Appalaches, du CISSS de l'Outaouais, du
CIUSSS du Centre-Ouest, et tous les autres, là, n'ont plus les mêmes
pouvoirs.
Alors,
quand on a dit, à plusieurs reprises, au cours du projet de loi, là, qu'on
était en désaccord avec les orientations du
gouvernement parce qu'on venait enlever, retirer un paquet de pouvoirs des
conseils d'administration, ce n'est pas parce qu'on les appelle les
conseils d'administration d'établissement qu'ils reprennent leurs pouvoirs, là.
On va s'entendre là-dessus, là. C'est une
modification cosmétique qui, peut-être, va faire plaisir à certaines personnes,
mais qui change zéro puis une barre à leurs responsabilités.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le ministre.
M. Dubé :
...à moitié d'accord avec vous, des fois, on s'entend qu'on ne s'entend
pas. Une des choses qui nous a motivés à faire ce changement-là... Puis je suis
d'accord avec vous, je n'essaierai pas de vous dire qu'ils ont exactement les
mêmes fonctions qu'avant. Mais, quand on est arrivés avec l'exclusion de
fondations, recherche, universités, on a dit : Il y a peut-être un
compromis à faire. Et, d'ailleurs, il y a des gens qui nous ont appelés pour dire qu'ils avaient apprécié ça. Alors, c'est pour
ça que je n'essaierai pas de vous convaincre du contraire. Mais c'est ce grand changement-là qu'on a fait à cause des
fondations puis de la recherche, l'innovation, qui nous a poussés à faire ça. Puis
je pense qu'on est très à l'aise... mais je respecte ce que vous venez de dire,
vous avez raison.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Pontiac, on avait déjà eu un débat sur ce volet-là lorsqu'on a traité de ces articles-là, je pense que c'était à
propos, compte tenu qu'on fait un omnibus pour changer la
terminologie, que vous faisiez un rappel. M. le député de...
M. Dubé :
Absolument, je suis d'accord.
Le Président
(M. Provençal)
: ...
Saint-Henri—Saint-Louis...
Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Dubé :
C'est moi qui fais ça, ces erreurs-là, d'habitude.
M. Cliche-Rivard :
Non, Westmount—Saint-Louis
n'est toujours pas dans Saint-Henri—Sainte-Anne, mais non, ça va, M. le Président.
Écoutez, on en avait déjà quand même glissé quelques mots. Je pense que c'est
plus clair, là, pour tout le monde, qu'on parle d'un conseil d'administration
d'établissement, je pense que c'est... Ça va.
Une voix :
...
M. Cliche-Rivard :
Pas cette fois-ci.
Le Président
(M. Provençal)
: S'il
n'y a pas d'autre intervention...
Mme Setlakwe :
...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
allez-y, Mme la députée.
Mme Setlakwe :
Je ne répéterai pas ce que mon collègue de Pontiac a dit, mais je pense que
c'est cosmétique. J'aimerais mieux comprendre au niveau des fondations. Puis je
ne veux pas refaire le débat de fond, là, on s'entend, on a fait les
corrections. Mais je regarde, par exemple, 43.1, je ne vois même pas que le
changement s'appliquerait ici. On a bien dit que le conseil d'administration — là on
est dans Santé Québec — doit
déléguer à chaque, oui, conseil d'établissement, ses fonctions et ses pouvoirs
relatifs à l'enseignement, recherche, l'innovation. Mais on... OK. là, on va
dire : Ça va être délégué à chaque conseil d'administration
d'établissement.
M. Dubé :
Et voilà.
Mme Setlakwe :
Mais ça change quoi sur le fond?
M. Dubé :
Bien, comme je vous dis, sur le fond...
Mme Setlakwe :
Ça faisait plaisir, c'est ce que je comprends, là.
M. Dubé :
Bien, il y a des gens qui ont dit : On apprécie ça, on comprend les
compromis que vous avez faits, puis on
apprécie, parce que, pour certaines personnes, de pouvoir l'appeler un conseil
d'administration d'établissement, ça répond à un besoin. Vous avez
raison. Je pense qu'on a trouvé un compromis, comme ça arrive souvent dans ce
projet de loi là. Voilà.
Le Président
(M. Provençal)
: S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que cet amendement omnibus qui vise à remplacer «conseil d'établissement» ou
«conseils d'établissement» — au
pluriel — par
«conseil d'administration d'établissement» — au singulier et au
pluriel — est
adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Le
troisième amendement, s'il vous plaît.
M. Dubé : L'avez-vous à
l'écran?
Le Président (M. Provençal)
: Il est rendu à l'écran.
M. Dubé : OK. Remplacer, dans
l'ensemble du projet... du présent projet de loi tel qu'amendé, «directeur
médical» par «directeur médical et des services professionnels», partout où
cela se trouve, sauf dans les expressions «directeur
médical de médecine familiale», «directeur médical de médecine spécialisée»,
«directeur médical national» et «directeur médical régional».
Cet
amendement vise à ce que le titre des actuels directeurs des services
professionnels, les DSP, comme on les appelle, devienne celui de «directeur
médical et des services professionnels» et non seulement «directeur médical».
M. Fortin : Corrigez-moi si j'ai tort, est-ce que directeur médical
régional, ce n'est pas le DSP?
Le Président (M. Provençal)
: Mais eux ne seraient pas touchés, là,
ce que je comprends.
M. Fortin : Non, non, mais est-ce qu'ils ne devraient pas l'être,
justement?
• (15 heures) •
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Non, M.
le Président. En fait, le directeur médical régional, c'est un directeur
médical qui existe dans la Loi sur les services préhospitaliers d'urgence,
puisqu'il y a des modifications que le projet de loi y apporte, le terme s'y
retrouve, puis on ne peut pas le modifier, parce que c'est, en fait,
actuellement, déjà, un directeur médical régional.
M. Fortin : Je ne savais pas que ça existait, un directeur médical
régional qui n'est pas un DSP. C'est juste dans le préhosp?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, en
fait, sans rentrer dans le détail, c'est un médecin qui exerce certaines responsabilités à l'égard de l'organisation des
soins préhospitaliers d'urgence, et le titre qu'il a dans la loi, c'est directeur
médical régional. Et, dans la même loi aussi, il y a un directeur médical
national.
M. Fortin : Du... de l'organisation du préhosp, entre autres?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Fortin : OK. C'est bon, je ne l'avais juste pas vu dans nos
délibérations, donc, très bien.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement omnibus qui touche...
de remplacer «directeur médical» par «directeur médical et des services
professionnels», partout où cela se trouve, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Donc, les trois amendements omnibus que
nous voulions traiter viennent d'être traités. Maintenant, on va
revenir à la notion... à la thématique, je ne sais pas comment l'appeler, là, thème 8, j'ai presque... de
parler de notion de concordance, là. M.
le ministre, je vais vous céder la
parole pour introduire le tout.
M. Dubé : Merci beaucoup. Puis,
encore une fois, merci pour avoir trouvé cet accommodement-là pour ce qu'on
vient de discuter. Non, sur la concordance, j'aimerais ça vous entendre, parce
que là vous m'avez dit : Est-ce qu'on a
eu l'information par loi? Il y avait des lois qui vous... Je ne sais pas
comment vous voulez faire la discussion, ça fait que je vous laisserais
commencer.
M. Fortin : Oui. Je le sais, que ça fait quelques fois que vous le
mentionnez, là, des articles de concordance comme quoi vous voulez les adopter,
puis, effectivement, on a, de notre côté, regardé ça, pas tout dans le détail,
là, parce qu'il y en a quand même des centaines et des centaines, mais on a vu
des trucs qui ne nous semblaient pas de la concordance là-dedans. Mais on se
pose la question. Là, il nous reste 1 h 57 min aujourd'hui, il
reste une demi-heure, trois quarts d'heure demain, là, avec tous les discours
des chefs, puis tout ça. Il ne reste pas tant de temps.
Le Président (M. Provençal)
: Maximum une demi-heure.
M. Fortin :
Maximum une demi-heure?
Le
Président (M. Provençal)
: Si
on se fie à l'expérience.
M. Fortin : Bon. Donc, au net, il nous reste maximum
2 h 30 min, disons, cette semaine. Je comprends mal pourquoi
vous voulez qu'on passe ne serait-ce qu'une minute sur la concordance.
M. Dubé :
Non, moi, je vous ai dit, cette discussion-là, on l'a eue au début de la
semaine. Vous avez fait un choix que je
respecte, de le retarder, c'est correct, je ne fais pas de commentaire, là, je
dis : Je respecte. Moi, je vous dis, à partir d'aujourd'hui, au moment où on est, choisissez le prochain sujet
que vous voulez, je n'en ai... je n'ai rien à dire. Vous décidez de ne
pas faire la concordance? Aucun problème.
M. Fortin :
OK. Bon, bien, allons...
M. Dubé :
Je l'ai répété assez souvent, puis je suis tannant, là, ça fait que
j'arrête.
M. Fortin : Oui, oui, puis on n'est pas fous, là. Vous l'avez dit tantôt, là... Puis
c'est quoi, l'expression? C'est une expression en anglais, mais on...
puis je parle de moi, là, mais : On n'apprend pas à un vieux chien des
nouveaux trucs, là. C'est...
M. Dubé :
Je ne vous aurais jamais dit ça, M. le député.
Une voix :
...
M. Fortin :
Pardon?
Une voix :
...
M. Fortin :
Oui, c'est ça, le singe, exact. Mais... Bien, je ne sais pas si c'est
mieux de me traiter de chien ou de singe, mais bon, enfin.
Une voix : C'est
mieux en français.
M. Fortin : C'est mieux en... oui, c'est ça.
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'on peut revenir à notre discussion, s'il vous plaît?
M. Fortin : Oui. Mais on comprend pourquoi vous voulez la concordance,
là, pourquoi vous nous en avez parlé en
début de semaine, mais ce n'est pas vrai, qu'on va vous aider à faciliter votre
bâillon. Je comprends, puis donc c'est
pour ça qu'on va passer, si ça ne vous dérange pas, à la partie 8,
compléter, là, la partie 8, qu'on avait déjà amorcée, d'ailleurs...
d'ailleurs, l'autre jour.
M. Dubé :
Ça, c'est les pouvoirs du ministre, c'est ça?
M. Fortin : Oui.
M. Dubé :
OK. Parfait. C'est bon. Je respecte ça.
Le Président
(M. Provençal)
: Attendez
une minute, il faut que je me réajuste, là. C'est 800 quelque chose.
Des voix :
...
Le Président
(M. Provençal)
: C'est 647.
M. Dubé :
Vous êtes sur la coche, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Non,
ma secrétaire est sur la coche.
M. Dubé :
Je vous laisse prendre vos articles, c'est bon?
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
Des voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: ...à
nous faire lecture.
M. Cliche-Rivard :
Si vous permettez, à quelques reprises, là, on était revenu sur des
explications qui pouvaient être fournies sur la Clinique communautaire
Pointe-Saint-Charles. Je pense que c'est important de le faire au micro, quand
même. Je sais qu'on devait avoir une discussion, mais le temps va commencer à
nous manquer, puis je préférerais qu'on les rassure dès que possible. Ce serait
apprécié.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, essentiellement, quand on regarde la correspondance reçue
par la commission Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, qui est un
CLSC, qui est un établissement privé conventionné... a fait la demande
d'introduire un article dans le projet de loi qui est une disposition de nature
transitoire. Alors, l'article en question est un article 430.1, qui se
lirait ainsi :
«Un établissement, titulaire d'un permis le
1er octobre 1992 et constitué en personne morale sans but lucratif avant
le 1er janvier 1974, demeure un établissement privé lorsque les sommes
qu'il reçoit, le cas échéant, et qui proviennent du fonds consolidé du revenu
ne couvrent pas plus de 80 % des montants nets qu'il recevait s'il était
un établissement public au titre de ses dépenses courantes de fonctionnement.
«Est aussi un établissement privé tout
établissement constituant personne morale sans but lucratif avant le
1er juin 1972, qui exerce des activités propres à la mission d'un centre
local de services communautaires et qui, le 1er octobre 1992, est
titulaire d'un permis délivré à cette fin. Un tel établissement continue d'être
régi par les règles qui sont applicables au financement de ses activités durant
la période couverte par ses conventions de financement conclues, en vertu de
l'article 475 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux,
le 30 mars 1993 et le 21 décembre 2006, reconduites annuellement
depuis.»
D'abord, cet article-là est essentiellement une
copie de l'article 551 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. Le premier alinéa de l'article a pour objet de prévoir qu'un
établissement qui se qualifierait d'établissement public au sens de la LSSSS
devrait quand même être qualifié d'établissement privé.
D'ailleurs, quand on regarde la version de
l'article 551 actuelle, on constate qu'au début ça commence par : «Malgré le paragraphe 1° de
l'article 98...» Cet article 98 là, qui est un article de la LSSSS,
pas du projet de loi n° 15, prévoit notamment qu'«est un établissement
public tout établissement constitué en personne morale sans but lucratif avant
le 1er [octobre] 1972, quelle que soit la loi sous l'autorité de laquelle
son acte constitutif a été accordé...» Une définition identique à celle-là,
d'établissement public, n'existe pas dans le projet de loi n° 15. Les
établissements publics sont des
établissements de Santé Québec, comme le prévoit le deuxième alinéa de
l'article 37 du projet de loi, ainsi que les établissements
regroupés, comme le prévoit l'article 282 du projet de loi. Dans ce
contexte-là, le premier alinéa nous semble superflu parce qu'on ne peut pas
qualifier le CLSC, qui est un établissement privé, d'établissement public, il
n'est pas visé dans les dispositions qui visent les établissements publics.
Le même raisonnement va s'appliquer à la
deuxième phrase du deuxième alinéa de l'article qui est suggéré par la Clinique
communautaire Pointe-Saint-Charles, qui commence par : «Est aussi un
établissement privé», pour les mêmes raisons, puisqu'on n'a pas de définition
d'établissement public qui viendrait couvrir une personne morale de droit
privé, ce serait une précision superflue. Il est donc impossible qu'un
établissement privé, comme la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles,
puisse être qualifié, selon la loi nouvelle, d'établissement public.
Quant à la dernière phrase de
l'article 430.1 qui est suggérée par la clinique relative aux conventions
de financement conclues en vertu de l'article 475 de la LSSSS, elle n'est
pas nécessaire. En effet, l'article 1121 du projet de loi prévoit déjà que
les droits et obligations du ministre prévus par une convention conclue en
vertu de l'article 475 de la LSSSS deviennent les droits et obligations de
Santé Québec. On a, d'ailleurs, étudié l'article 1121 hier, si ma mémoire
est bonne, M. le Président. Le maintien des conventions de financement est,
donc, assuré par l'article 1121, et il n'est pas nécessaire de rajouter
une autre disposition qui viendrait dire la même chose.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Me Paquin. Juste pour les rassurer, parce que c'est l'exercice
aujourd'hui, là. Dans leur lettre, ça dit : La LSSSS nous assurait une
stabilité par le biais de 551, deuxième paragraphe. Est-ce que cette même
stabilité perdure ou si elle est fragilisée par le fait que c'est non
nécessaire d'avoir les articles que vous avez lus?
• (15 h 10) •
M. Paquin
(Mathieu) : L'article 551 prévoyait le maintien des
conventions de financement, l'article 1121 prévoit le maintien des
conventions de financement, donc les conventions de financement actuelles
continuent de s'appliquer.
M. Cliche-Rivard : OK. Donc,
quand ils disent : «Nous sommes satisfaits de la réponse — ils
l'étaient, puis je le souligne — du
sous-ministre... Coubat, mais nous croyons que cela ne garantit pas la
reconnaissance du statut unique de la Clinique au sein de la même... de
cette loi», qu'est-ce que vous répondez à cette inquiétude?
Le
Président (M. Provençal)
:
Là, je suis un petit peu mal à
l'aise qu'on continue ce débat-là parce que... Écoutez, on est là pour
traiter des articles et non des cas particuliers. Et là je trouve qu'on ne fait
pas le travail qu'on doit faire en commission, c'est-à-dire traiter les
articles de loi qui sont en lien avec le projet de loi n° 15.
M. Dubé : C'est ça, surtout...
je m'excuse. Je dirais, monsieur... si vous permettez...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y.
M. Dubé : Je
pense qu'on a... On a mis les gens en contact avec M. Coubat. Ils sont
satisfaits de la réponse. Moi, j'arrête. Puis il y a une analyse légale. Moi,
je suis d'accord avec le président, là, si vous me permettez.
M. Cliche-Rivard : Puis
j'apprécie le temps qui y est passé, puis j'apprends ça parce que... Mais, moi,
on m'a dit très récemment qu'on attendait cette réponse-là, là, en commission.
Donc, peut-être que les fils n'ont peut-être pas été attachés
parfaitement, mais je comprends ça.
M. Dubé : Eh voilà! Mais je
pense qu'il y a eu... On l'a couvert, là.
M. Cliche-Rivard : OK.
M. Dubé : D'accord.
Le
Président (M. Provençal)
:
Puis, écoutez, M. le ministre a
dit que le sous-ministre M. Coubat était entré en contact avec eux.
Alors, M. le ministre, je vais vous demander simplement de vous assurer que le
suivi qui devait être fait par le sous-ministre Coubat a été fait avec
cet organisme-là.
M. Dubé : Ça va être fait parce
que M. Paré, à moins qu'il ne soit pas là, là, mais il est là...
Une voix : ...
M. Dubé : Parce que, des fois,
ça m'arrive de dire ça puis il n'est pas là. Il va s'en assurer.
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
M. Dubé : J'en prends
l'engagement.
M. Cliche-Rivard : Je suis quand
même... Je comprends, là, mais, avec tous les allers-retours qu'on a faits,
tous les articles, puis les amendements, puis les aléas, puis les consentements
qu'on a faits, avec égard, je pense qu'on aurait pu prendre la minute qu'il
manquait pour les rassurer, mais je comprends votre position.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. J'apprécie, j'apprécie.
Article 647.
M. Dubé : OK. Alors là, ici...
Une voix : ...
M. Dubé : C'est ça. Ce qu'on a
fait dans cette section-là, c'est important de le dire... Parce qu'il y avait
une préoccupation à un moment donné, qu'est-ce que le ministre délègue...
toutes ses responsabilités à Santé Québec. Vous savez, il y a eu des discussions
dans ça, et on a décidé de ramener au même endroit dans la loi, parce que la
loi sur l'efficacité va être transformée en la loi... la nouvelle LSSSS, je
vais le dire comme ça, et on pensait que c'était important d'avoir tout au même
endroit les pouvoirs du ministre par rapport à Santé Québec. Ça fait que c'est
la liste qu'on va faire dans les... dans les prochaines minutes, prochaines
heures.
«647. Le ministre surveille les marchés des
services du domaine de la santé et des services sociaux, notamment afin d'en
connaître l'offre et la demande et les circonstances dans lesquelles les
personnes ont accès aux services offerts.»
Commentaire.
L'article 647 du projet de loi prévoit le pouvoir du ministre de
surveiller le marché des services du domaine de la santé et des services
sociaux. L'objectif de cet article est que le ministre puisse aussi être informé
sur le portrait du système de santé et des services sociaux.
M. Fortin : Qu'est-ce que ça veut dire, le marché des... Est-ce que ça
veut dire, par exemple, le nombre de places qu'on a en CHSLD versus la
population qui attend pour une place? C'est quoi, le marché des... de la santé
et des services sociaux?
M. Dubé : Je vais commencer,
puis j'ai mes deux collègues qui vont se faire un plaisir de vous répondre
à ça, même je vais devoir les arrêter un peu. Mais je vous dirais qu'en
principe c'est... quand on parle de l'offre et la demande, c'est :
Qu'est-ce qu'il y a dans le marché? Qu'est-ce qu'il y a dans le marché, on a...
Non, je vais laisser M. Desharnais, puis je reviendrai au besoin. Mais je
pense que Daniel voudrait... M. Paré voudrait intervenir aussi.
Le Président (M. Provençal)
: Lequel des Daniel qui commence?
M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, ici, quand on fait référence au marché du domaine de la santé, c'est
effectivement quasiment dans l'esprit économique du terme. C'est que, dans le
fond, les... puis ce n'est pas... ce n'est pas seulement économique, là, parce
qu'on parle de l'offre et la demande en santé et services sociaux, c'est que,
dans le fond, dans les fonctions du ministre, le ministre
a la fonction d'évaluer l'offre de services, d'en anticiper la demande, de voir
la... si l'offre répond à la demande, et, s'il y a des problématiques qui
freinent l'accès à la demande de services de santé, bien, il y a certains
pouvoirs, qu'on va voir dans la section, qui lui permettent d'intervenir,
d'aller chercher de l'information pour corriger certaines situations.
M. Fortin : Donc, je ne sais pas, moi, on a trop de places en CHSLD, en quelque
part, on n'en construira plus. On n'a pas assez de places en CHSLD
ailleurs, on va en construire là.
M. Dubé :
Je ne suis pas sûr que ce soit un bon exemple, là.
M. Fortin : Bien, je... Parce qu'il n'y en a pas trop, de places, nulle
part, c'est ça que vous voulez dire, oui?
M. Dubé :
C'était ça, mon point.
M. Fortin : Oui. On fait des chirurgies bariatriques à... je ne sais
pas, moi, à Saint-Jean-de-Matha, alors qu'il n'y a pas de demande là, tu sais,
c'est...
M. Dubé :
Je vous dirais que c'est même... Allez-y.
Une voix : ...
M. Dubé :
Bien, je vous dirais que c'est même un petit peu plus haut que ça.
M. Fortin : OK.
M. Dubé :
Je vous donne un exemple. L'an dernier, on a demandé à la Commissaire à la
santé de nous dire... Faites-nous donc une évaluation des soins à domicile. De
façon très globale, qu'est-ce qu'il se fait dans le monde? Vous avez vu
récemment, là, des articles où en est... les pays scandinaves, où en est le
Danemark. Je pense que c'est vraiment à haut niveau. Ce que Daniel vient de
dire, là, c'est... Quand on dit économique, c'est plus large que ça. Il se fait quoi, dans le domaine de la santé et des
services sociaux? Vous allez voir, là, Mme Castonguay va publier un rapport
là-dessus, là, sur... pour Mme la ministre responsable des aînés.
Donc, je vous dirais
que c'est un peu ça que le ministre se garde de dire, à travers les experts
qu'il a, soit internes, comme une
Mme Castonguay, ou d'autres : Qu'est-ce qui... Est-ce qu'on est en
train de bien combler notre offre et nos services en fonction de la
demande qui... avec le vieillissement de la population? C'est un peu ça.
M. Fortin : Est-ce que ça concerne tout... Là, j'utilise l'externe au
sens, par exemple, des achats. Est-ce qu'on
a assez de masques dans notre entrepôt ou est-ce qu'on a... est-ce qu'il y a
des fournisseurs qui sont en train d'en faire? Est-ce qu'il y a... Il y avait
quoi, une pénurie de... c'était quoi, d'aspirine ou d'Advil, là, il y a un
petit bout de temps, là, pour enfants? Est-ce que... C'est-tu tout ça,
quand on regarde le marché, ça inclut tout ça?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
l'article est plus en lien avec des services directs, mais c'est clair, par
contre, ce que vous venez de nommer,
ça fait partie des responsabilités du ministre également. Parce que,
naturellement, s'il y a une pénurie
de médicaments, un médicament x, dans le monde, bien, ça va affecter
l'offre de services de santé, donc il va falloir trouver des façons de
pallier, pallier à ce manque-là.
M. Dubé :
Je vous donne un exemple, un autre exemple, parce que... J'aime beaucoup
quand ça dit, dans le commentaire, là : «L'objectif de cet article est que
le ministre peut être informé sur le portrait du système de santé.»
Rappelez-vous, là, les difficultés : Est-ce qu'on a le bon nombre de lits
en vertu de notre population? Ça, pour moi, c'est
une question au bon niveau. On est dans les pays, ou les nations, ou appelez ça
comme vous voulez, là, les plus bas au monde. Deux lits par
100 000 habitants... je ne me souviens plus, là, c'est quoi, la
statistique, mais il me semble que c'est par
100 000 habitants. Bien, ça, c'est le genre de choses où on se
dit : Comment ça se fait qu'on n'est pas là, là, puis... C'est
parce que faire ces changements-là, c'est majeur. Ça fait que c'est un peu pour
ça que, tantôt, je disais : Soins à domicile, nombre de lits dans nos
hôpitaux. Je ne sais pas si ça... Mais, Daniel, peut-être...
Le Président
(M. Provençal)
: M. Paré.
M. Paré
(Daniel) : Oui, M. le Président. Bien, je pense encore... C'est
exactement la vision globale de ce qu'il se
passe. Et, je pense, t'as les mots magiques aussi, c'est au niveau de l'offre
puis des services offerts, responsabilité ministérielle. Parce qu'on
sait qu'ultimement il y a des... il y a d'autres responsabilités, dans un
gouvernement, pour appuyer, pour appuyer,
là, en termes d'infrastructures, d'appuyer en termes de services, en termes
budgétaires, puis on sait que, dans
les responsabilités du ministre, et ultimement du ministère, responsabilisation
au niveau des orientations et des programmes, bien, il faut voir venir
puis il faut voir l'état du marché pour donner les meilleures orientations
possibles, là, notamment à Santé Québec.
M. Dubé : Je
ne peux pas m'empêcher de prendre une minute de plus, parce que, là, vous pesez
sur le bon bouton quand vous me dites ça. Moi,
j'aimerais ça que, quand on va avoir parti toute cette affaire-là, là, dans les
prochaines semaines, prochains mois, que
vous me posiez, en Chambre, la question : M. le ministre, où on s'en va
avec la génomie? Ça, pour moi, là, tout ce qu'on... Comment on va faire pour
changer la prévention? Hein, on met tellement d'argent dans le
curatif... Là, vous écrivez la question, c'est bon? OK.
M. Fortin : Vous me faites une suggestion, je la prends.
M. Dubé :
Non, non, mais c'est exactement ça que j'aimerais qu'on discute aussi. Vous
me suivez? Ça, là, pour moi, la génomie, là... moi, je suis passionné par ça.
Ça veut dire comment on va faire, maintenant, pour avoir une meilleure
thérapie, une meilleure information cellulaire pour mieux soigner les gens sur
une base de médecine spécialisée. Mais vous connaissez tout ça. C'est le genre
de... C'est quoi, l'offre, en ce moment, dans le marché, au monde, sur la génomie?
On a des hôpitaux qui ont commencé à faire ça, Sainte-Justine l'a fait, le CHUM
l'a fait, mais on est où, aujourd'hui, par
rapport à ça, par rapport aux autres pays? Offre et demande, pour moi, dans les
services, c'est un exemple de ça. Et ça, je pense que c'est le genre de
question que le ministre doit... le ministre et son équipe, là, avec le ministère, pas juste le ministre, là,
mais... Alors, j'arrête, parce qu'on pourrait en parler pendant des heures,
puis il ne nous en reste...
• (15 h 20) •
M. Fortin : Si vous avez d'autres suggestions, je suis preneur.
M. Dubé :
Ah! je vais vous en envoyer.
M. Fortin : Il y a-tu une salle d'urgence sur laquelle je devrais vous
questionner aussi? Non?
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le Président.
M. le ministre, est-ce qu'il va y avoir un rapport rendu public de cette surveillance-là,
annuellement, ou comme...
M. Dubé :
Bien, il y aura sûrement, à l'intérieur du rapport annuel du... de Santé
Québec et du ministère, parce qu'il va y
avoir deux rapports, hein, deux rapports, dans un des deux, il y aura
sûrement ça, parce que, pour moi, c'est... On l'a vu, on l'a vu avec la pandémie,
M. le député, là, ce qui nous a manqué beaucoup, au début, c'était ce qu'on
appelle la veille internationale. Alors, moi, pour moi, c'en est, de la veille,
ça : Qu'est-ce qu'on fait, il se fait quoi de mieux dans le monde, là?
M. Cliche-Rivard :
On va pouvoir suivre, donc, l'évolution par le rapport public. Merci.
Le Président
(M. Provençal)
: S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 647 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: L'article 648,
s'il vous plaît, M. le ministre.
M. Dubé :
Oui. «Le ministre peut vérifier l'application, par Santé Québec, des
dispositions de la présente loi et de ses
règlements ainsi que toute autre disposition législative [que...] qui lui
confère des responsabilités. Il peut désigner par écrit une personne qui
sera chargée de cette vérification. L'article 644 s'applique à cette
personne, avec les adaptations
nécessaires.»
Le commentaire, c'est
que l'article 648 du projet de loi prévoit le pouvoir de vérification du
ministre à l'égard de Santé Québec afin de s'assurer qu'elle applique les
dispositions de la présente loi et de ses règlements ainsi que toute autre loi.
Le Président
(M. Provençal)
: Interventions
sur l'article 648?
Mme Setlakwe :
Ici, on est dans... je veux...
Le Président
(M. Provençal)
: Allez-y,
Mme la...
Mme Setlakwe :
On est dans l'application, là. Ce n'est pas une façon, là, de... Tu sais,
il faut s'assurer qu'il y ait cette séparation-là, que vous souhaitez faire,
là, les orientations, les opérations. Ici, on est vraiment juste dans
l'application de la loi.
M. Dubé :
Oui.
Mme Setlakwe :
Par exemple, juste le respect des différentes dispositions.
M. Dubé : Oui.
Bien, je dirais... Puis, peut-être, M. Paré, tantôt... Puis je donnais
l'exemple, là, puis... Ce qu'on a demandé à Mme Castonguay sur les soins à
domicile, on lui a demandé de voir ce qu'il se faisait, mais qu'il faut qu'elle nous fasse aussi des recommandations
de ce qu'il faut faire pour changer. Tu sais, c'est beau d'avoir la veille,
mais on est où, nous, dans... c'est quoi,
notre situs par rapport à ça? Vous me suivez? Je pense que c'est... Mais,
Daniel, veux-tu, peut-être, commenter? Je suis certain que tu peux...
OK.
M. Paré (Daniel) : Mais, avant
de changer de place, effectivement, encore la notion de... On le voit bien, que le ministre a quand même une responsabilité,
là, de surveillance, et c'est là. Cette notion-là vient dire : Bon, j'aimerais
vérifier quelque chose... Je vous donne juste un exemple très précis. Bon, on
pourrait dire, en termes de préparation à une autre pandémie... bien, je
verrais très bien, encore là, que le ministre arrive : Bien, j'aimerais
savoir le niveau de préparation au niveau
des établissements. Il pourrait demander, justement, à une personne de venir
faire... et en faire rapport. Ça fait que c'est un exemple très concret
qui pourrait se... qui pourrait arriver.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions? M.
le député de Pontiac.
M. Fortin : Merci, M. le Président. Ça, c'est l'application par Santé Québec, donc
pas l'application de tout le reste, là, donc... Parce qu'on a vu un nombre de
dispositions, là, que Santé Québec doit vérifier, que, je ne sais pas, moi, les
permis sont conformes, etc. C'est vraiment l'application par Santé Québec.
Donc, par exemple, Santé Québec doit s'assurer qu'il y a un tel comité
en place, qu'il y a tel autre comité, qui font tels rapports, etc., donc tout
ce qui est délégué ou demandé à Santé Québec dans la loi, le ministre peut
s'assurer que Santé Québec le fait. C'est ça?
M. Dubé : Oui.
Moi, je pense que c'est... encore une fois, là, c'est... On est beaucoup plus
large que des applications spécifiques...
(Interruption)
M. Dubé : Oups! Vous êtes rendu
là. Eh boy! J'essaierais de vous donner un exemple. Tantôt, j'ai parlé de...
j'ai parlé des soins à domicile, mais est-ce que... Dans la charge qui est
donnée à Santé Québec, est-ce qu'on fait vraiment
une bonne job dans les services sociaux? Est-ce qu'on fait vraiment une bonne
job pour nos aînés? Moi, je le... Moi,
je le sens ici, là, très, très large. Puis de dire : Oh, attendez, là...
Ça a pris du temps avant qu'on se rende compte de l'impact du
vieillissement de la population. Puis là je ne fais pas de politique quand je
dis ça, là, mais on ne l'a pas fait, comme
société. Moi, je pense que c'est le genre... quand il dit : vérifier
l'application... des dispositions de la présente loi, on a
responsabilité des aînés, des services sociaux, de la DPJ. C'est de ça dont
je... Moi, quand je lis ça, là, c'est de ça dont je parle.
M. Fortin : Ça, je comprends ça dans le plus large, puis peut-être
qu'on fait un... puis c'est peut-être qu'on a fait le cercle au complet, là,
mais je reviens à certaines des préoccupations initiales qui ont été exprimées
quand vous avez déposé le projet de loi. Et, sans utiliser les mots qui ont été
exprimés, qui étaient peut-être à l'époque un peu forts, là, je comprends votre idée d'avoir ça dans le macro, là,
c'est-à-dire est-ce qu'on fait une bonne job sur les soins à domicile,
est-ce qu'on a assez de ci, assez de ça.
M. Dubé : Là vous parlez de...
le ministre, hein?
M. Fortin :
Oui, oui.
M. Dubé : On n'est pas dans
Santé Québec, là, qu'est-ce qu'on a gardé au ministre.
M. Fortin : Oui. Exact.
M. Dubé : OK, OK, c'est beau.
M. Fortin : Mais il y a des choses qu'on a envoyées à Santé Québec. Puis
je me demande si cette disposition-ci, là, «le ministre peut vérifier
l'application, par Santé Québec», ça, ça veux-tu dire que, si le député de Beauce-Nord,
il vient vous voir puis il dit : M. le ministre, il n'y a pas de comité
d'usagers à mon hôpital, là, ça, ça veut
dire... ça, c'est l'application par Santé Québec des dispositions de la loi,
là, vous pouvez appeler Santé Québec, puis dire : Aïe! Pourquoi il
n'y a pas de comité des usagers au CIUSSS...
M. Dubé : Là, on part de
services sociaux jusqu'à ça. La réponse à ça, c'est... bien, Daniel... moi, je
pense que c'est oui, là.
Le Président (M. Provençal)
: M. Paré.
M. Paré (Daniel) : Oui, M. le
Président. Mais j'irais exactement dans votre exemple. Bien, imaginez-vous s'il
y a deux ou trois députés qui approcheraient le ministre pour dire ça. Je
pense, ça déclencherait un signal : Bien, il y a
peut-être un enjeu, pas juste à un endroit, là, à est-ce que ce bout-là a été
carrément pris en charge par Santé Québec, qui déclencherait, là, une demande
de vérification. Ça fait que ça... Vous voyez que ça peut être un outil qui
peut être utile, notamment, là, pour ces notions-là.
M. Fortin : Pourquoi vous me dites deux ou trois, plutôt qu'un? Il y
a-tu une...
M. Paré (Daniel) : Ah! c'est un
exemple, là, mais je...
M. Fortin : Non, non, mais c'est... il n'y a pas de... il n'y a pas de
limite, il n'y a pas de... C'est le ministre qui décide qu'est-ce qu'il va
vérifier puis qu'est-ce qu'il ne va pas vérifier, là?
M. Paré (Daniel) : Un, mais,
deux, je vous dirais, bien, avec l'exemple que vous m'avez donné, bien, un
commentaire, je pense, générerait probablement un téléphone de validation.
M. Fortin : Deux, trois commentaires...
M. Paré (Daniel) : Deux,
trois commentaires, bien, est-ce que c'est plus systémique?
M. Fortin : Oui, OK.
M. Dubé : S'il n'y a pas
d'autre intervention... Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Donc, on
l'interprète de façon très large à 648, mais il y a 25, l'article 25
aussi, là, qui parlait des pouvoirs généraux du ministre.
M. Dubé : Vous dites c'est
quoi, la différence?
Mme Setlakwe : Oui, c'est quoi,
la différence?
M. Dubé : Moi, je pense qu'on a
voulu mettre au même endroit... peut-être, tantôt, je me suis... oui, on a
parlé de pouvoirs spécifiques au cours du projet de loi, mais je pense qu'on
doit être clair, dans un endroit spécifique de la loi, que le ministre a
conservé ces pouvoirs-là. C'est un peu comme... c'est un peu, là, ceintures et
bretelles, là. Mais allez-y, si je ne réponds pas correctement, là, mais...
Des voix : ...
M. Dubé : C'est quoi, la
différence avec 25, c'est ça que vous demandez?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin. Me Paquin, s'il
vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. L'article 25 va prévoir que le ministre peut déterminer des
orientations, des principes et des pratiques qui doivent être favorisés par
Santé Québec. Et il peut également déterminer des objectifs qui doivent être
suivis. Ça fait qu'on reste plus haut niveau, je dirais, de façon plus générale
et directive vers les orientations que doit suivre Santé Québec et les
pratiques qui doivent être mises en place.
L'article 648, c'est vraiment plus au
niveau du pouvoir du ministre de dire : Je vais vérifier pour m'assurer
que Santé Québec fait la job que la loi lui confère. Et, tout de même, et on va
le voir par après, c'est qu'une fois que cette vérification-là va être faite,
ou pendant la vérification, le ministre va avoir certains pouvoirs pour
ordonner des correctifs. Donc, c'est des pouvoirs qui sont complémentaires.
M. Fortin : C'est quel article, ça, les correctifs?
M. Paquin (Mathieu) : L'article 651,
M. le Président.
M. Fortin : OK.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
• (15 h 30) •
M. Fortin : Je veux juste peut-être une dernière clarification, là,
pour moi, là-dessus, puis ça va... c'est quelque part entre 648 puis 651, là,
cette notion-là, là. Mais, la notion d'imputabilité ministérielle, vous pouvez
aller vérifier ce qu'il se passe à Santé Québec à travers le 648, vous pouvez
demander certains correctifs, de ce que je comprends de l'explication de
Me Paquin, à 651. Mais, en bout de ligne, là, c'est vous, c'est le
ministre des Services sociaux puis la ministre des Aînés qui êtes responsables,
là. Tu sais, je... Le «certains correctifs» de Me Paquin me fait peur, là,
dans le sens où, si vous n'êtes pas capable de demander de corriger la
situation, je ne le sais pas, vers qui je vais me tourner, moi, là, je...
M. Dubé : Si
on va à 1179, merci, Thomas, parce que je vais vous le répondre par l'article
de loi, 1179, merci, Thomas, on va
aller le voir ensemble, si vous voulez, là... tu sais, nul ne peut ignorer la
loi, là, hein, bien, ici, on dit bien... hein, on dit bien : «Le
ministre de la Santé et des Services sociaux est responsable de l'application
de la présente loi.» Ça fait que, si, un
jour, vous me demandez, en Chambre : C'est vous qui êtes responsable?, je
vais vous dire oui, mais j'ai souvent fait la différence que la... C'est
un terme que j'utilise quelquefois, ce n'est pas parce qu'on délègue à
quelqu'un qu'on ne reste pas responsable. Moi, le ministre de la Santé et des
Services sociaux sera toujours responsable de ce qu'il arrive, peu importe à
qui il a délégué le... Mais je pense que 1179 dit : Vous la connaissez, la
loi, M. le ministre, vous l'avez mise en place, on l'a remise à jour, le
ministre est responsable.
M. Fortin : On y arrivera, à 651, parce que je vais avoir des questions
sur qu'est-ce que le ministre peut lui demander de corriger puis qu'est-ce
qu'il ne peut pas demander de corriger, là, mais...
M. Dubé : Avec plaisir.
M. Fortin : Parfait. Continuons.
M. Dubé : C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
: ...s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 648 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 649, s'il vous plaît.
M. Dubé : «Santé Québec doit,
sur demande du ministre ou de la personne chargée de la vérification, lui
transmettre ou autrement mettre à sa disposition tout document et tout
renseignement que celui-ci ou, selon le cas, la personne désignée juge
nécessaires pour procéder à la vérification.
«Le premier alinéa ne s'applique pas aux
renseignements contenus au dossier d'un usager.»
Alors, le commentaire, c'est que
l'article 649 du projet de loi prévoit l'obligation pour Santé Québec de
communiquer les renseignements ou les documents jugés nécessaires dans le cadre
d'une vérification. Il précise que ce pouvoir ne peut permettre l'obtention de
renseignements prévus au dossier d'un usager.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur le 649? Oui, Mme la
députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : J'essaie de
voir... Pourquoi on a le deuxième... le deuxième alinéa? Ah oui! On exclut les
renseignements d'un patient, oui. Donc, dans le fond, c'est simplement
permettre au ministre d'avoir tout document, renseignement pour réaliser son
mandat, essentiellement. OK.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 649 est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 650. M. le ministre.
M. Dubé : Oui. «Le ministre
peut désigner une personne pour enquêter sur quelque matière se rapportant à
l'accès aux services de santé et aux
services sociaux offerts par Santé
Québec, à la qualité et à la sécurité
des services rendus, à l'accomplissement de sa mission et de ses fonctions
ainsi qu'à son administration, à son organisation et à son
fonctionnement.
«La personne désignée par le ministre est
investie, aux fins d'une enquête, de l'immunité et des pouvoirs d'un commissaire nommé en vertu de la Loi sur les
commissions d'enquête, sauf du pouvoir d'ordonner l'emprisonnement.»
Le commentaire, c'est que l'article 650 du
projet de loi prévoit le pouvoir d'enquête du ministre à l'égard de Santé
Québec. Il précise que la personne qui procède à l'enquête bénéficie de
l'immunité et a les pouvoirs d'un commissaire nommé en vertu de la Loi sur les
commissions d'enquête, sauf du pouvoir d'imposer l'emprisonnement.
Le
Président (M. Provençal)
:
Merci. Y a-t-il des interventions
sur l'article 650? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 650 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 651. M. le ministre.
M. Dubé : Alors :
«Le ministre peut, pendant ou après la tenue d'une vérification ou d'une enquête,
ordonner à Santé Québec qu'elle apporte des mesures correctrices,
effectue les suivis adéquats et se soumette à toute autre mesure qu'il
détermine, dont des mesures de surveillance et d'accompagnement.
«Entre autres mesures, le
ministre peut désigner une personne notamment pour surveiller ou accompagner la
direction de Santé Québec ou tout autre membre de son personnel dans la gestion
d'un établissement public.»
L'article 651... Le commentaire, pardon.
L'article 651 du projet de loi prévoit le pouvoir du ministre d'ordonner
différentes mesures à Santé Québec, dont des mesures correctrices, d'effectuer
certains suivis et de l'accompagnement. Il
précise que l'accompagnement peut consister dans la nomination d'une personne
pour surveiller la direction ou un membre du personnel dans sa gestion.
M. Fortin : Pourquoi le «pendant ou après la tenue d'une vérification
ou d'une enquête»? Parce qu'il est là, le petit bémol, là, qui vient d'être
ajouté, là, il est là. Pourquoi ne pas juste dire : Le ministre peut
ordonner à Santé Québec qu'elle apporte des mesures correctrices? Dans le
sens où, je ne sais pas, moi, vous ouvrez le journal, M. le ministre, puis
il y a un CHSLD qui est à une infirmière pour 250 patients, puis là vous
dites : Oui, ça ne marche pas, ça, là, corrigez-moi
ça. Pourquoi vous ne pouvez pas faire ça sans avoir le bémol d'«après la tenue
d'une vérification ou d'une enquête»?
Le Président (M. Provençal)
: M. Paré.
M. Paré
(Daniel) : Oui, bien, encore une fois, un exemple comme vous
nommez... même, je dirais, le sous-ministre appellerait Santé Québec,
voir qu'est-ce qu'il se passe dans le cas d'un CHSLD.
Ici, l'article, ce qu'il vient dire, c'est quand
même la conséquence de... c'est la conséquence de la vérification de l'enquête.
Je fais une vérification, je fais une enquête, je reçois le rapport, pas
content, je paraphrase, et, suite à ça, bien,
je prends une action corrective. Ça fait que c'est cette suite logique là d'un
processus, là... d'un processus d'enquête ou de vérification qui vient
donner ce pouvoir-là, de mettre un genre de surveillant/accompagnateur.
M. Fortin : Mais donc, à partir du moment où il demande une vérification,
il peut demander n'importe quel correctif. Ça peut être, tu sais, je reprends
mon exemple, là, ça peut être : J'ai lu qu'il y avait une infirmière pour
200 quelques patients. Ce n'est pas ça, les ratios appropriés.
M. Dubé : Mais ça, ça n'a pas
besoin d'être une vérification de deux semaines, là.
M. Fortin : Non, c'est ça.
M. Dubé : Je pense que c'est ça
que vous demandez.
M. Fortin : C'est-tu vrai? Puis, si c'est vrai, corrigez-moi ça.
M. Dubé : Peux-tu voir si ça,
c'est vrai, là? Ça se fait au téléphone, comment on fait des fois. On entend
quelque chose...
M. Paré (Daniel) : Dans la
vraie vie.
M. Dubé : Dans
la vraie vie, là. Mais je comprends votre point. Vous dites : C'est quoi,
la vérification que vous avez besoin de faire?
M. Fortin : Oui.
M. Dubé : Elle peut être très
courte.
M. Fortin : C'est ça. Ça peut... C'est-tu vrai?
M. Paré (Daniel) : Mais on
comprend que, dans l'exemple, encore là, qu'on peut se donner, c'est que, si
c'est quelque chose de plus large, bien là... qui nécessiterait un
accompagnement, on peut comprendre que ça serait plus qu'une installation ou...
mais c'est un pouvoir, quand même, d'une coche plus loin, là, pour la suite des
choses.
M. Fortin : Puis ça, c'est-tu comme ça dans les autres juridictions que
vous êtes allé voir, là? Vous en avez nommé quelques-unes, là. Mais les autres
juridictions que vous êtes allé voir, là, justement, le lien entre le ministre
et leur Santé Québec, disons, là, est-ce que c'est comme ça? Est-ce que le
ministre s'est gardé tous les pouvoirs de toujours pouvoir intervenir?
M. Dubé : Écoutez, quand
madame... Vous pourrez regarder, au début, quand on s'est parlé de ça, je vous avais dit que Mme Castonguay nous a beaucoup
aidés dans cette analyse-là. Et il y a des modèles... Il y a trois genres de
modèles : il y avait un modèle très centralisé dans les agences, il y en a
qui sont très décentralisés, puis nous, on s'est retrouvés dans l'hybride,
hein, où on dit : Les opérations, c'est vraiment... On est plus, nous,
dans l'approche hybride, là. Et, dans ce
sens-là, je dirais que c'est sûr que le ministre reste impliqué dans les grandes
orientations. Si je réponds à votre question, c'est comme ça que je vous
le dirais, on...
Moi,
ce que j'ai vu, par exemple, au Danemark, où on est allés l'an dernier, là, ça
ressemble beaucoup à... Ils n'étaient pas aussi intégrés dans les services sociaux.
Ils nous ont félicités pour ça. Donc, je le dis parce que c'est quand même tout
un virage qui a été fait il y a plusieurs années, mais, en même temps, je vous
dirais que je pense qu'on est dans le mode où le ministre reste responsable de
certaines choses importantes.
M. Fortin :
...vous avez raison sur...
M. Dubé :
Puis Mme Castonguay l'a bien traité, ça, dans son rapport, là, qui a été
publié... C'est au début de notre exercice, là, qu'on a fait, là. Même, je
pense que c'est avant même de déposer le projet de loi.
M. Fortin : Bien, vous avez raison, sur l'intégration des services
sociaux, c'est loin d'être partout pareil, là. Hier, je pense qu'on a mentionné
le NHS, là, en Angleterre, puis, d'après moi, de mémoire, c'est... la
protection de la jeunesse est avec l'éducation là-bas. Donc, ce n'est pas pantoute
avec la santé. Donc, c'est vrai qu'il y a différents modèles.
Mais,
moi, ce que... ce qu'on veut s'assurer, là, c'est... Puis, encore là, ça vient
avec le... le quoi, 1197, vous avez dit tantôt, là, 1179, qui est
imputable. Bien, si c'est vous qui êtes imputable, il faut aussi que vous ayez
les moyens de faire corriger certaines situations. La disposition me semble
assez large pour vous permettre de le faire.
Puis le «pendant ou
après la tenue d'une vérification ou d'une enquête», je ne pense pas que c'est
nécessaire, mais je ne pense pas que ça vous limite non plus. Comme vous l'avez
dit, là, une vérification, c'est... ça peut être rapido presto.
• (15 h 40) •
M. Dubé :
Ce qu'on fait souvent.
M. Fortin : D'accord.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
Si je la posais à l'envers, là : Est-ce qu'il y a des choses que le
ministre ne peut pas faire, eu égard à Santé Québec, ou si, là, vraiment, 651
lui donne pas mal mainmise — bien,
pas carte blanche, mais pas mal tous les pouvoirs, là — il
peut ordonner pas mal tout ce qu'il veut, tout le temps, là?
M. Dubé :
Vas-y.
M. Paré
(Daniel) : Bien, M. le Président, je pense que ça complète vraiment,
vraiment de façon large. Puis je pense qu'il y a toujours un lien avec tous les
autres articles, hein : surveillance de son réseau, son opérateur de son
réseau surveille, ça fait que ça vient... ça vient, là, ça vient avec ces
pouvoirs-là. Donc, je dirais, là, que, oui, ça...
M. Cliche-Rivard :
Il n'y aurait pas vraiment de situation où Santé Québec lève la main en
disant : Attends une minute, là, 444 — je donne un exemple d'un
article — vous
ne pouvez pas faire ça, là, vous n'avez pas ce pouvoir-là. Avec 651, M. le
ministre a pas mal le pouvoir de faire ce qu'il veut sur Santé Québec.
M. Paré
(Daniel) : Seule petite nuance, puis, encore là, puis je pense que
vous allez comprendre, mais, si c'est un enjeu, des fois, de qualité de service
d'un professionnel...
M. Cliche-Rivard :
Je comprends.
M. Paré (Daniel) : ...bien, c'est ça, c'est d'autres... il y a
d'autres organismes, entre guillemets, disciplinaires qui vont faire l'enquête et qui voudront... mais,
sur... au niveau des services au niveau de l'organisation, c'est le ministre
de la Santé.
M. Cliche-Rivard :
Parfait.
M. Dubé :
Moi, il y a un mot qu'il faut se souvenir souvent, là, c'est... quand on
délègue, c'est l'obligation de résultat. Hein? Je pense qu'on se comprend.
Alors, si le ministre pense que les résultats ne sont pas en train d'arriver,
bien, il a le droit d'intervenir à tous les niveaux.
M. Cliche-Rivard :
Sa responsabilité?
M. Dubé :
Et voilà. C'est sa responsabilité parce que lui, il a l'obligation de
résultat.
M. Cliche-Rivard :
Parfait. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: ...des
Îles.
M. Arseneau :
Moi, je voulais juste savoir si le pouvoir de nommer une personne pour
accompagner, surveiller soit la direction de Santé Québec ou des
établissements, c'est ce que je comprends, est-ce que ça s'apparente, là, au
pouvoir actuel de mise en tutelle ou de nomination d'accompagnateur, et ainsi
de suite?
Des voix : ...
M. Paré (Daniel) : C'est ça. Je
fais juste la petite nuance. Dans le fond, on va choisir... le ministre
choisirait le bon accompagnateur, le bon vérificateur en lien avec la
circonstance de ce qui va arriver. Ça pourrait être financier, on irait peut-être plus vers quelqu'un... comptable, par
exemple, plus clinique. Ça fait qu'encore là, au niveau... au niveau du
choix, là, qui pourrait être fait, bien, comme c'est écrit, ça laisse la... ça
laisse l'opportunité au ministre de faire son choix, mais vraiment en lien avec
la problématique pour la résoudre, là.
M. Arseneau : Bien,
j'imagine, jusqu'au... au premier chef, c'est le conseil d'administration de Santé Québec qui doit s'assurer que ses établissements fonctionnent rondement. Mais,
si... le ministre, appuyé sur un rapport, une vérification, ou quoi que
ce soit, des indicateurs importants, peut aussi s'en mêler. C'est ce que je
dois comprendre?
M. Paré (Daniel) : Bien, tout
au cours du projet de loi, on a vu qu'il y a plusieurs mécanismes, là. On va...
On voit que le conseil d'administration
aurait des comités, surveiller la qualité des services, etc. Ça fait qu'il y a
quand même beaucoup de mécanismes, beaucoup de mécanismes internes au
niveau de l'organisation.
Mais, après ça, comme je vous dis, c'est
toujours des... moi, j'appelle ça des pouvoirs extraordinaires, entre
guillemets, là, entre guillemets, pour dire : Bien là, c'est des
situations qui... et on donne ce pouvoir-là. Mais, en même temps, vous comprendrez qu'à l'intérieur, même l'organisation
auront... ont des directions de qualité, des directions des finances, des directions de ressources
humaines. Vous voyez, là, ils sont quand même... Le filet de sécurité devrait
être assez grand. Cependant, s'il y a des mailles... il y a des situations,
bien, on a ce pouvoir-là.
M. Arseneau : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 651 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 652, M. le ministre.
M. Dubé : Oui.
Alors : «Le gouvernement peut, pour une période d'au plus 180 jours,
nommer une ou plusieurs personnes pour exercer tout ou partie des
fonctions ou des pouvoirs du conseil d'administration de Santé Québec ou du président et chef de la direction lorsqu'il
estime que le conseil d'administration ou le président et chef de la
direction :
«1° a commis une faute grave, notamment par une
inconduite, une malversation ou un abus de confiance, ou a autrement manqué
gravement aux obligations qui lui sont imposées par la loi;
«2° par un acte ou une omission, a compromis
sérieusement l'accès aux services offerts par un établissement public ou la
qualité ou la sécurité de ces services.
«Le ministre dispose des pouvoirs conférés au
gouvernement par le premier alinéa à l'égard des fonctions ou des pouvoirs d'un
membre de la haute direction de Santé Québec lorsqu'il estime que ce membre se
trouve dans l'un des cas qui y est prévu.
«La période prévue au premier alinéa peut être
prolongée par le gouvernement ou le ministre, pourvu que le délai de chaque
prolongation n'excède pas 180 jours.
«Pour l'application du présent article, un
membre de la haute direction s'entend de la personne qui exerce des fonctions
de direction [sur] l'autorité immédiate du président et chef de la direction ou
sous l'autorité immédiate d'une personne qui exerce de telles fonctions de
direction.
«Une personne nommée par le gouvernement ou par
le ministre conformément au présent article ne peut être poursuivie en justice
pour un acte omis ou accompli de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions.»
Je vais vous lire le commentaire.
L'article 652 du projet de loi confère au gouvernement le pouvoir de confier
à une ou plusieurs personnes l'exercice des fonctions ou des pouvoirs du
conseil d'administration ou du président et
chef de la direction. Il précise... les circonstances, pardon, pouvant
justifier une telle décision, notamment en cas de faute grave. Il précise que
ce pouvoir s'exerce pour une période maximum... maximale de 180 jours.
Il ajoute à son deuxième alinéa que le ministre
dispose des mêmes pouvoirs, mais à l'égard d'un membre de la haute direction de
Santé Québec.
Ensuite, il prévoit, à son troisième alinéa, que
la période maximale peut être prolongée.
Il définit, à son quatrième alinéa, ce qu'on
entend par un membre de la haute direction pour l'application de cet article.
Enfin, il
confère, à son dernier alinéa, aux personnes nommées par le gouvernement ou le
ministre une protection contre les poursuites en justice.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Interventions sur
l'article 652? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : C'est
probablement un texte qu'on retrouve ailleurs dans d'autres... dans le corpus
législatif. Peut-être que c'est Me Paquin qui peut nous répondre. Puis
c'est des mesures exceptionnelles, on s'entend?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, je n'ai pas de souvenir d'une disposition exacte comme
celle-là, mais c'est de... c'est comparable à d'autres pouvoirs qu'on peut
retrouver dans d'autres dispositions.
Mme Setlakwe : Pour
prévoir qu'il n'y ait pas... c'est ça, combler un vide s'il y a vraiment des
fautes graves.
M. Dubé : Je me souviens, dans
les... je vais le dire, là, pour... comme on dit, pour plein de transparence, quand on a commencé à discuter ce projet-là avec
Mme Savoie dans l'époque, là, qui était... l'endroit, c'était... le
secrétaire général, à ce moment-là, M. Ouellet, qui avait été très clair,
il avait dit ça : Il faut se garder ça comme protection. Puis, ça,
pour moi, c'était... c'était comme une des demandes majeures du secrétaire
général de dire : Gardons-nous cette possibilité-là. Parce qu'on peut
bien, très bien choisir nos personnes, mais, à un moment donné, il se passe
quelque chose, puis tu as un doute, bien, il faut que tu sois capable d'agir. Voilà.
Ça, c'était une demande très claire de...
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 652 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 653, M. le ministre.
M. Dubé : Merci. «Le ministre
peut demander à Santé Québec qu'elle intervienne auprès d'un établissement pour
que ce dernier corrige une situation contraire aux droits des usagers, aux
standards d'accès, d'intégration, de qualité, d'efficacité ou d'efficience
quant aux services, à son acte d'institution ou, selon le cas, à l'autorisation
octroyée en vertu des dispositions du titre I de la partie VI.»
Commentaires. L'article 653 du projet de
loi prévoit le pouvoir du ministre d'exiger de Santé Québec qu'elle intervienne
auprès d'un établissement pour qu'une situation problématique soit résolue.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'article 653?
M. Fortin : Non. Ça m'apparaît logique, là, que le ministre puisse demander
à Santé Québec d'intervenir, parce que le ministre ne peut pas le faire
lui-même, donc pas le choix de demander à Santé Québec de le faire. Mais, pour
tout ce qui est standards d'accès, droits des usagers, qualité, efficacité,
efficience des services, moi, je ne vois pas d'enjeu. Un peu comme on l'a dit
au 651, là, il faut que le ministre puisse être capable d'intervenir dans le
réseau pour le corriger. C'est lui qui est imputable, c'est à lui qu'on va
imputer... «on», là, «on» étant l'opposition, là, mais on va imputer la responsabilité. Alors, moi, je... il faut qu'il soit en
mesure de... Pour des questions d'accès, de qualité et d'efficacité, là,
je ne vois pas de... je ne vois pas de problème avec ça.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre... Oui,
allez-y, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Là, juste le
titre I de la partie VI, c'est vraiment là qu'on... que toutes les... ça
couvre tout le régime d'autorisation. OK. Bon.
• (15 h 50) •
M. Dubé : Je vais juste
vérifier. Je ne me souviens pas des numéros d'articles ou... Le titre I, la
partie VI...
Mme Setlakwe : C'est le régime
d'autorisation, puis il y a différents chapitres. Parce que je me rappelle
qu'on avait parlé de ça.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, c'est là où on a le régime d'autorisation pour les
établissements.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 653 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 654, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. «Le ministre
prend les mesures propres à assurer la protection de la santé publique et
assure la coordination nationale et interrégionale en la matière.»
L'article 654 du
projet de loi prévoit que le ministre prend les mesures requises afin d'assurer
la protection de la santé publique. Il ajoute le rôle du ministre d'assurer la
coordination en la matière.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions?
M. Dubé : Y a-tu quelque chose
de pas correct là-dedans? Il me semble que le...
Le Président (M. Provençal)
: Non.
M. Dubé : Vous ne le voyez pas,
hein, à l'écran?
Une voix : ...
M. Dubé : Vous l'avez? «Il
ajoute le rôle...» Ah! l'article. OK.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, c'est ça.
M. Dubé : «Il ajoute le rôle»,
pardon. C'est correct. C'est moi qui...
Le Président (M. Provençal)
: C'est l'article qui fait ça.
M. Dubé : ...c'est moi qui ne
l'ai pas bien lu, là.
Le Président (M. Provençal)
: Il vous ajoute le rôle de prendre des
mesures pour assurer la protection de la santé publique.
Alors, interventions sur l'article 654?
M. Fortin : Bien, juste par rapport à la coordination entre les deux,
là, est-ce que ce n'est pas le rôle du directeur national de santé publique,
ça, de faire cette coordination-là... bien... ou ça veut dire que tout vous
revient, essentiellement, comme ministre, là? Mais, dans la pratique, c'est le
directeur national de santé publique qui fait ça, là, qui fait la coordination
entre les...
M. Paré (Daniel) : Je vous
confirme.
Mme Setlakwe : Mais c'est le
cas actuellement.
M. Paré (Daniel) : Oui, mais
c'est quand même une disposition qui est reprise, là, de la LSSSS, là, qu'on
peut voir dans les commentaires, là.
M. Fortin : Bien, vous voyez ça dans les commentaires, là. Nous, on ne
le voit pas.
M. Dubé : Oui, oui, c'est ça.
Mme Setlakwe : Bien oui, c'est
ça.
M. Dubé : C'est 431. Vous avez
raison.
M. Fortin : On n'a pas les mêmes commentaires que vous, comme on n'a
pas les mêmes tableaux de bord que vous, comme on...
Mme Setlakwe : Ça aurait pu
aller plus vite.
M. Fortin : Ça s'en vient-tu, les tableaux de bord? Parce que vous
m'avez dit, il y a quelques semaines : Ça s'en vient, ça s'en vient.
M. Dubé : On a fait quand même
pas mal de... Il y a eu plusieurs changements qui ont été faits récemment, là.
Je ne sais pas lesquels vous me parlez, là.
M. Fortin : ...c'est peut-être moi qui n'est pas à jour dans mes
affaires. Je vais retourner voir.
M. Dubé : Mais,
moi, M. Kobrynsky, il nous... Ah! même, il fait un communiqué, à toutes
les deux semaines, des changements qui sont faits. Vous...
M. Fortin : OK. Je vais m'abonner. Parfait.
M. Dubé :
Oui. Puis gênez-vous pas de l'appeler parce qu'il... On lui demande de
publier les changements qu'il fait. Parce que nous, on est là-dedans tous les
jours, mais il y a un communiqué public qui est fait, hein, Daniel, pour
dire : Voici les changements qu'on a faits aux différents tableaux de
bord.
Le Président
(M. Provençal)
: Autres
interventions sur 654? Sinon, est-ce que l'article 654 est adopté?
M. Dubé :
Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: 655,
pour lequel vous avez un amendement, M. le ministre.
M. Dubé :
«Le ministre peut requérir de
quiconque les renseignements nécessaires à l'exercice de toute fonction
qui lui est conférée par la présente loi, à condition que ces renseignements ne
lui permettent pas d'identifier un usager ou le client d'un prestataire de
services du domaine de la santé et des services sociaux.
«De plus, il peut
utiliser, pour l'exercice d'une telle fonction, tout renseignement qu'il
détient et qu'il a obtenu dans l'exercice d'une autre telle fonction.»
Le commentaire.
L'article 655 du projet de loi confère au ministre le pouvoir d'exiger les
renseignements qui sont nécessaires à l'exercice de ses fonctions. Il précise
que ces renseignements ne peuvent permettre d'identifier une personne recevant
des services du domaine de la santé et des services sociaux.
Enfin, il ajoute, à
son deuxième alinéa, qu'un renseignement qui a été obtenu dans l'exercice d'une
fonction peut être réutilisé pour l'exercice d'une autre fonction.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
Votre amendement, M. le ministre.
M. Dubé :
J'arrive. À l'article 655 du projet de loi :
1°
insérer, dans le premier alinéa et après «quiconque», «, dans la forme et selon
la périodicité qu'il détermine,»;
2° remplacer,
dans le deuxième alinéa, «, pour l'exercice d'une telle fonction, tout
renseignement qu'il détient et qu'il
a obtenu dans» par «tout renseignement qu'il a obtenu dans l'exercice d'une
telle fonction, lorsque nécessaire à».
Alors, le présent
amendement ajoute une précision omise à l'article 655 du projet de loi
indiquant que le ministre peut déterminer la
forme dans laquelle et la périodicité selon laquelle les renseignements qu'il
requiert devront lui être transmis.
De plus, il modifie
le deuxième alinéa afin de préciser que le critère de nécessité s'applique pour
l'utilisation d'un renseignement à une autre fin que celle pour laquelle il a
été recueilli.
Puis est-ce qu'on
peut voir...
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'on peut aller plus bas?
M. Dubé :
Oui? Parfait.
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'on peut aller descendre pour aller voir? Merci. Alors, interventions sur
l'amendement? Mme la députée.
Mme Setlakwe :
...
M. Fortin : Bien, vous êtes juste venu vous donner un petit peu plus de pouvoir pour
vous assurer que vous avez ce que vous voulez dans les délais requis,
là, si je comprends bien, là.
M. Dubé :
Bien là, je reposerais, moi, la question à Me Paquin, un peu comme vous avez
posé tantôt. En quoi c'est complémentaire,
Me Paquin? Déjà, ces pouvoirs-là que j'ai, de demander à peu près tout ce que
je veux, là, dit comme ça, en quoi c'est... on a senti le besoin, ici,
de venir compléter ça?
Le Président
(M. Provençal)
: Me
Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, la première partie de
l'amendement, ce que ça vise, c'est d'être
capable de prévoir... de demander une forme et une périodicité. Donc, par
exemple, si le ministre veut obtenir un
renseignement sous forme électronique, il peut le demander, plutôt que de
dire : Je demande à voir tel renseignement, et que quelqu'un
décide, par esprit de contrariété, de l'envoyer par fax.
M. Dubé :
Ça, c'est dans la forme. Ça, c'est dans la forme.
M. Paquin
(Mathieu) : Exact. Et...
M. Dubé :
Par fax? OK.
M. Paquin
(Mathieu) : Ou par la poste. Et la périodicité, c'est, plutôt
que de le demander toutes les deux semaines, la demande pourrait être
faite qu'un renseignement soit transmis par voie électronique toutes les deux
semaines.
M. Dubé :
Mais le sens de ma question... excusez-moi, là, si je vous pose ça, mais on
a déjà vu, à quelque part, que j'avais ces pouvoirs-là dans certains cas
spécifiques. Non?
Des voix : ...
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, oui, il y a des pouvoirs qui sont donnés, plus spécifiques pour le
ministre, d'obtenir des renseignements de Santé Québec, tandis qu'ici,
c'est d'obtenir des renseignements de quiconque, des renseignements nécessaires
à l'exercice de toute fonction.
Donc, par exemple,
c'est un complément à ce qu'on a vu à 647, la surveillance du marché des
services du domaine de la santé. Donc, on peut demander à quelqu'un de fournir
des renseignements...
M. Dubé :
Ce n'est pas juste à Santé Québec ici. Excusez-moi. Là, c'est plus clair.
Excusez-moi.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme
la députée.
Mme Setlakwe :
Dans le deuxième alinéa, dans le fond, on est venu restreindre le «pour».
Dans le premier, c'est requérir une
information, puis, dans le deuxième, c'est : pour l'utiliser, il faut
qu'il y ait le critère de nécessité. Non?
Des voix : ...
M. Paquin
(Mathieu) : Bien, en fait, oui, on a ajouté le critère... Oui,
effectivement, on a rajouté le critère de nécessité, et essentiellement c'est
que ça permet aussi d'utiliser un renseignement qui a été exigé dans l'exercice
d'une fonction A pour l'utiliser dans l'exercice de la fonction B, donc une
utilisation secondaire qui est permise, pourvu, toutefois, que ce soit
nécessaire.
Mme Setlakwe :
Puis là, ici, on est dans des... de toute façon, des renseignements qui
sont anonymisés, là. On ne peut pas identifier le requérant. Donc, ce n'est pas
des renseignements personnels. Mais, ultimement, juste plus généralement, là,
le ministre va pouvoir, via le système national de dépôt... Est-ce qu'il va
pouvoir utiliser ce système-là pour... Non, ça ne sera pas... Ça, c'est pour
assurer la fluidité de la donnée entre les organismes. Le ministre, lui, il n'a pas... Est-ce que le
ministre, lui, il peut demander des renseignements anonymisés dans le système
national de dépôt, là, le nouveau système à venir, DSN?
Le Président
(M. Provençal)
: M. Paré.
M. Paré
(Daniel) : Ça pourrait être des informations de ce système-là,
effectivement, là, c'est toujours dans le cadre des fonctions, mais c'est... et
un peu comme on disait, dans le format demandé, on pourrait, justement,
dire : Là, bien, fournissez-nous la page, là, une telle dans le DSN, là,
qui serait nationale, mais qui nous permettrait, là, de faire l'évaluation de
quelque chose, mais, encore là, dénominalisée parce qu'encore là, le DSN, ça va
être un dossier clinique.
Mme Setlakwe :
Oui, c'est ça.
M. Paré
(Daniel) : Ça fait que c'est pour ça, là, que ça ne serait pas «toute
information». Il faudrait la... Il faudrait les retravailler toujours en
protégeant, là, l'identité des personnes.
Mme Setlakwe :
Mais c'est parce que c'est très important, là, de valoriser la donnée puis
de permettre que le ministre ait accès aux données et à l'information.
M. Paré
(Daniel) : Carrément.
Mme Setlakwe :
Mais c'est ça. J'essaie de voir comment ça se mariait avec le nouveau système.
Je pense qu'ici c'est plus limitatif, là.
Des voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
effectivement le cas, que c'est plus limitatif?
M. Paré
(Daniel) : Bien, il y a toujours une notion de protection des
renseignements personnels. Exemple, le ministre ne pourrait pas demander un
accès au DSN de Santé Québec, parce que, là, il aurait accès à votre dossier. Ça fait que, ça, il ne pourrait pas demander ça,
mais il pourrait avoir des renseignements. Puis après ça, oui, je vais la
laisser...
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
Me Côté.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui.
Le DSN ou le système national de dépôt, là, comme ça a été introduit par la
loi... le projet de loi sur les renseignements de santé et services sociaux,
c'est un système de dépôt qui peut contenir différents
types de renseignements. Donc, il n'y a rien qui empêcherait le ministre d'user
de ses pouvoirs pour demander des renseignements qui sont dans ce système-là,
dans la mesure où les renseignements seraient traités d'une façon à respecter
la condition qui est prévue, là, c'est-à-dire que les renseignements ne
permettent pas d'identifier un usager ou un client.
Donc, est-ce que les
renseignements qui pourraient être obtenus sont nécessairement des
renseignements qui sont dans ce système-là? Non. Ça pourrait être des
renseignements qui sont ailleurs, comme ça pourrait être des renseignements qui
sont dans le système, mais qui nécessiteraient un travail d'anonymisation pour
éviter, justement, là, qu'il y ait des renseignements qui permettent
d'identifier un usager qui soient obtenus par le ministre, ce qui serait
interdit, là, en vertu du premier alinéa.
• (16 heures) •
Mme Setlakwe :
Merci, Me Côté.
Le Président
(M. Provençal)
: S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement à l'article 655
est adopté? Oh! M. le député des Îles.
M. Arseneau :
Je reviendrai sur l'article.
Le Président (M. Provençal)
: L'article, oui. Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement à
l'article 655 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Maintenant,
interventions sur l'article 655 amendé? M. le député des Îles.
M. Arseneau :
Oui. Je voulais juste ramener une... quelques-unes des recommandations qui
avaient été amenées lors des consultations particulières par Mémo-Qc, Moelle
épinière et motricité Québec, sur le type de renseignement, sur le type d'indicateurs
qu'on pourrait proposer. Donc, bien là, ce qu'on proposait, c'était que Santé
Québec puisse faire la cueillette d'information, par exemple, là, sur les
disparités régionales et territoriales en termes d'indicateurs de santé, tout
ça. Je voulais juste savoir... pour qu'ils puissent savoir où cette
préoccupation-là est retenue dans le projet de loi, parce qu'ils l'avaient
indiquée comme étant au 655. Ça, c'est le ministre... Eux avaient formulé... dans le sens où service... où Santé Québec
pouvait le faire. Est-ce qu'on a une réponse à leur apporter là-dessus,
sur cette préoccupation-là, de collecte de données, d'analyse différenciée
selon le sexe, ainsi de suite, sur toute une panoplie de différents indicateurs
de santé?
M. Dubé :
Si je comprends bien votre
question, en ajoutant ce qu'on vient de dire, là, «dans la forme et selon la
périodicité», la forme pourrait inclure, par exemple, l'information dite
régionale par sexe. C'est de ça dont vous parlez?
M. Arseneau :
Oui, bien, c'est ça, ce qui... ma compréhension, c'est que, dans leur
mémoire, ils suggéraient un certain nombre de données, d'indicateurs que le
ministre pourrait aller chercher, ce que... C'est juste pour les rassurer sur
l'idée qu'on ne le nommera pas dans la loi, mais on peut le faire.
M. Dubé : Non,
mais, tout à fait, moi, je suis... mais, d'ailleurs, c'est un peu pour ça qu'on
a rajouté, entre autres, ces amendements-là, parce que, de plus en plus... Puis
je sais que le député de Pontiac les suit, là, les tableaux de bord. Vous
pouvez maintenant, même dans la partie publique, aller choisir la région que
vous voulez. On veut aller à la... On a déjà eu ces indications, quand est-ce
qu'on va pouvoir l'avoir par RLS. Je pense que ça répond à votre question.
C'est ça que M. Kobrynsky est en train de faire.
M. Arseneau :
Donc, essentiellement, c'est ça, le pouvoir du ministre n'a pas de limite
concernant la cueillette de données.
M. Dubé :
C'est ça qu'on fait avec lui. Quand je dis «avec lui», avec le ministère.
Maintenant, ça va pouvoir se faire encore plus directement, mais c'est... Il y
a ça, là, pour être sûr qu'on s'entend bien, qu'on peut le faire... on peut
l'avoir dans la forme qu'on veut, «forme» inclut ça.
M. Arseneau : Exactement. Donc, en
d'autres mots, pour un groupe comme celui-là, qui souhaitait qu'il y ait une
collecte de données qui soit rendue publique, et tout ça, vous dites :
Bon, on n'a pas à le préciser dans le projet de loi, on pourra tout
faire. C'est ça?
M. Dubé :
Ah non! Parce que c'est déjà fait. Puis, M. le député de Pontiac, Thomas
vient de faire remarquer que, sur le site du compte Twitter du ministère, c'est
là aussi qu'on publie... je suis certain que vous êtes abonné ou, en tout cas, si vous ne l'êtes pas, vous allez
être... dans les prochaines secondes, mais c'est là qu'on publie les mises à jour
des tableaux de bord, et, sur quebec.ca, dans... Ça fait que, quand vous voulez
voir, là, ce qui arrive comme nouvelle information, c'est là. OK, c'est bon?
Le
Président (M. Provençal)
:
S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 655 amendé est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Je
vous invite à lire maintenant l'amendement qui introduit l'article 655.1.
M. Dubé :
Oui. Alors : «Lorsqu'un renseignement que le ministre requiert
conformément à l'article 655 permet d'identifier un membre du personnel de
Santé Québec ou d'un prestataire privé, un étudiant, un stagiaire ou un
professionnel qui exerce sa profession au sein d'un établissement ou pour le
compte d'un tel prestataire, la communication ne peut s'effectuer que lorsque
le gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales du ministère de la Santé et des Services sociaux
visé au paragraphe 9.2° du premier alinéa de l'article 10.1 de la Loi
sur la gouvernance et la gestion des
ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du
gouvernement l'autorise.
«Afin
d'obtenir l'autorisation du gestionnaire, le ministre doit lui présenter une
demande écrite. Les articles 81, 82, 85 à 87 et 89 de la Loi sur
les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives s'appliquent alors au ministre et au gestionnaire,
avec les adaptations nécessaires.
«Le présent article
s'applique malgré l'article 68 de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.»
L'amendement a pour
but d'introduire à la Loi visant à rendre le système de santé et de services
sociaux plus efficace l'obligation pour
Santé Québec de transmettre au ministre les états, les données statistiques,
rapports et autres renseignements qu'il requiert sur ses ressources
humaines. Il prévoit qu'un tel renseignement ne doit pas permettre d'identifier
un usager et que, s'il permet d'identifier un membre de son personnel,
l'autorisation du gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales
du ministère de la Santé et des Services sociaux doit avoir été obtenue au
préalable, selon le même mécanisme que celui prévu aux articles 80 et
suivants de la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux. Il
s'agit d'une reprise de l'article 259.12 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, introduit par la loi sur les renseignements de
santé et modifiant diverses dispositions législatives, adoptée récemment.
Le Président (M. Provençal)
: Des interventions sur
l'amendement qui introduit l'article 655.1? Mme la députée de
Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe :
Je me souviens qu'on a discuté de ça dans l'étude du projet de loi n° 3. Donc là, moi, si je comprends bien, ce libellé-là est
approuvé. Il fait partie de la loi n° 5. Il a été
même introduit dans la LSSSS, puis là il va être introduit dans le PL n° 15 exactement, OK.
M. Dubé :
C'est exactement ça.
Le Président
(M. Provençal)
: C'est
exactement ça. Je vais demander la confirmation de Me Paquin à votre question.
À vous, à votre remarque.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Ça reprend l'article 259.12 de
la Loi sur les services de santé et services sociaux, qui a effectivement été
introduit par la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
va?
Mme Setlakwe :
Oui.
M. Dubé :
...
Mme Setlakwe :
...il faut juste qu'il atterrisse au bon endroit.
Le Président
(M. Provençal)
: C'est
ça.
Mme Setlakwe :
Il est allé temporairement dans la...
M. Dubé :
...son autorisation.
Mme Setlakwe :
Oui, mais ce texte-là, s'il ne pouvait pas aller directement dans le PL n° 15, il fallait... Il est dans la LSSSS, mais c'est un
texte qui a déjà été analysé, là, et approuvé, adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement introduisant
l'article 655.1 est adopté? Alors, le nouvel article 655.1 est, donc,
adopté. 656, M. le ministre.
M. Dubé :
Oui. «Le ministre peut, malgré toute disposition inconciliable, mettre en
oeuvre, dans la mesure et aux conditions déterminées par le gouvernement, tout
projet expérimental concernant l'organisation des ressources humaines ou matérielles de Santé Québec ou de l'un
de ses établissements aux fins de favoriser l'organisation et la prestation
intégrée des services de santé et des services sociaux.
«Il
peut, à cette fin, conclure des ententes avec des professionnels, sauf avec les
professionnels de la santé visés par la Loi sur l'assurance maladie quant aux
matières visées à l'article 19 de cette loi.
«Préalablement à la
mise en oeuvre d'un tel projet, le ministre fait publier, à la Gazette
officielle du Québec, un avis de son
intention de proposer au gouvernement, 45 jours après cette publication,
la mise en oeuvre du projet. Durant ce délai, le ministre permet à toute
personne intéressée de lui faire part de ses observations relativement au
projet.»
Le
commentaire. L'article 656 du projet de loi prévoit la possibilité pour le
ministre de mettre en oeuvre un projet expérimental.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur
l'article 656? Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Setlakwe : Ma deuxième question, c'est...
J'imagine que c'est quelque chose qui existe déjà, c'est un concept qui
existe déjà. Est-ce que c'est...
M. Dubé :
Oui, c'est l'article 434 de la loi sur la... donc, de la LSSSS
actuelle.
Mme Setlakwe :
Un projet pilote? Comme par exemple, ce serait...
M. Dubé :
Ah! vous voulez dire un exemple?
Mme Setlakwe :
Oui.
Le Président
(M. Provençal)
: Me Côté.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui,
c'est effectivement un autre terme pour désigner un projet pilote, là, qui permet
de déroger à certaines dispositions de la
loi, là, pour tester des nouvelles méthodes, là. On a différents exemples. Présentement, il y en a deux en cours, je pense,
un pour les... voyons, le financement sur les coûts par parcours de soins
et de services, donc, pour permettre de
revoir la méthode de financement des établissements. On en a un autre aussi pour
permettre aux candidates à l'exercice de la
profession d'infirmière d'exercer auprès des parturientes en salle
d'accouchement, donc, pour voir s'il y aurait un bénéfice à leur
permettre de faire cet exercice-là. C'est des projets expérimentaux qui pourraient éventuellement mener à des modifications
législatives ou réglementaires pour pérenniser des mesures, mais qui
permettent d'évaluer, là, certaines opportunités.
Mme Setlakwe :
Et puis est-ce qu'il y a un... Est-ce que ces projets-là ont une durée
maximale? Ça peut être renouvelable? Est-ce qu'il y a une reddition de comptes
qui est faite?
Mme G. Côté (Geneviève) : Pour
la reddition de comptes, je ne suis pas certaine. Il y a effectivement toujours
une durée qui est prévue dans le décret
qu'il prend, là, donc, qui peut être variable selon le projet. Il y a des
choses qui se testent bien dans un
court laps de temps, d'autres choses qui prennent un plus long laps de temps.
Lorsqu'il y a besoin de renouvellement, par exemple, il faut que ça
repasse au Conseil des ministres. Là, il y a un nouveau décret qui reprévoit
une nouvelle date d'échéance, mais il y a toujours une date butoir de fixée. Il
me semble qu'on prévoit généralement, là, que, dans les modalités des
projets... qu'il va y avoir une certaine évaluation qui est faite après, mais la façon de faire peut varier, là. J'ai un
exemple en tête, là, l'exemple des candidates à l'exercice de la profession
d'infirmière. Je crois qu'il y a un projet de recherche qui est fait en
parallèle, là, ou il y a une étude qui se fait pour suivre ça, pour voir les
impacts positifs ou négatifs que ça pourrait avoir, là. Donc, ça, c'est une
modalité qui a été prévue pour ce projet-là spécifiquement. Ce n'est pas
toujours le cas, là, mais il y a effectivement, forcément, une évaluation
puisque ensuite il doit y avoir décision, à savoir si on pérennise on pas.
Mme Setlakwe :
Merci, mais là je comprends qu'on reconduit le régime actuel.
Mme G. Côté
(Geneviève) : Exactement.
Mme Setlakwe : Et ce n'est pas
contraignant ou ça ne semble pas... J'essaie de comprendre le deuxième alinéa. Le
ministre «peut, à cette fin, conclure des ententes[...], sauf avec les
professionnels de la santé visés par la Loi sur l'assurance maladie quant aux
matières visées à l'article 19». Essentiellement, qu'est-ce que ça vient
faire?
Une voix : ...
Mme Setlakwe :
Oui, c'est ça, c'est toujours de même. Je comprends. Je réponds à ma propre
question.
M. Paré (Daniel) : Dans le fond, c'est qu'on
ne pourrait pas dire : On fait un projet pilote, on double le salaire du
médecin pour faire le projet pilote. Il faudrait le négocier.
Mme Setlakwe :
Je comprends. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 656 est adopté?
M. Dubé :
Est-ce que je pourrais vous demander...
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'il est adopté?
M. Dubé :
Oui, il est adopté.
J'ai voulu aller trop vite, excusez-moi. Est-ce qu'on pourrait s'interrompre
juste quelques minutes?
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
une pause de cinq minutes?
M. Dubé :
Oui, une petite pause de cinq minutes.
Le Président
(M. Provençal)
: C'est
beau, cinq minutes. On suspend.
(Suspension de la séance à
16 h 14)
(Reprise à 16 h 22)
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
M. le ministre, je vais vous inviter à faire la lecture de l'article 657.
M. Dubé :
Oui. Je voudrais juste... Merci
beaucoup, M. le Président. Je voudrais juste vérifier avec mes collègues
de la commission ici si c'est le... c'est ce qu'ils préfèrent faire, là, parce
que...
Le Président
(M. Provençal)
: Si
on suivait l'ordre...
M. Dubé :
L'ordre qu'on avait dans le début de la semaine, c'est ça?
Le Président
(M. Provençal)
: ...on
était rendus à Habilitation réglementaire.
M. Dubé :
Non, mais, s'il y avait quelque chose d'autre qui pouvait être fait, c'est
correct, on est, là, à 657, c'est beau? OK., parfait.
M. Fortin : Ça ne me dérange pas...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
député des Îles, quel article vous voulez? On va y aller direct.
M. Arseneau :
Je ne vous en demandais pas tant, non. Il y avait des préoccupations
réelles pour les soins préhospitaliers d'urgence. Donc, je me demandais si
c'était prévu d'ici la fin des travaux.
Le Président
(M. Provençal)
: Non.
M. Arseneau :
Non? OK.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
va?657, allez-y.
M. Dubé :
Alors, 657, je vous... «Le ministre peut, par règlement, déterminer, pour
un médicament, les cas, conditions et circonstances de son utilisation, après
avoir consulté le Collège des médecins du Québec, l'Ordre des pharmaciens du
Québec et l'Institut national d'excellence en santé et [..] services sociaux.»
Commentaire.
L'article 657 du projet de loi introduit un chapitre portant sur
différentes dispositions réglementaires. Il prévoit que les cas, les conditions
et les circonstances de l'utilisation d'un médicament peuvent être
déterminés par un règlement du ministre. Il ajoute quels organismes doivent
être consultés. Peut-être, je vous dirais, ça, je pense que c'est... je le dis
comme commentaire additionnel, là, c'est quand même... On est chanceux, au
Québec, d'avoir l'Institut national d'excellence en santé et en services
sociaux, l'INESSS qu'on appelle, là, qui fait toute l'analyse... puis je pense
qu'on en a discuté durant la session, qui fait l'analyse du coût-bénéfice des
médicaments. Ça fait qu'habituellement c'est
par eux qu'on commence, et je pense qu'on doit se compter très chanceux d'avoir
ce groupe-là au Québec. Je fais juste
le mentionner. Ils sont... Ça a été mis en place il y a plusieurs années puis
il y a beaucoup de gens qui aimeraient avoir l'expertise qu'on a, au Québec,
dans ça. C'est eux qui recommandent les nouveaux médicaments, etc.
Le Président
(M. Provençal)
: Intervention,
M. le député de Pontiac, ou ça va?
M. Fortin : Bien, vous avez raison. Je seconde l'opinion du ministre. Mais ça, ça ne
change pas. Vous pouvez déjà déterminer tout ça par règlement, là.
M. Dubé : Juste
pour dire qu'on garde... On l'a mis, d'ailleurs, dans la section — on
appelle ça comment? — Habitation
réglementaire, et voilà.
M. Fortin : Oui, c'est ça, mais c'est que c'est un pouvoir que vous avez déjà de la
même façon. Donc, il n'y a rien qui change, là, à ce niveau-là.
M. Dubé :
C'est déjà dans la LSSSS.
M. Fortin : Je vous encouragerais simplement, des fois, à être un petit peu plus
vite suite aux recommandations de l'INESSS en ce sens-là, mais, à part
ça, mon point est fait, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 657 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
658, M. le ministre.
M. Dubé :
Oui. Alors : «Le
gouvernement détermine, par règlement, la contribution qui est exigée des
usagers qui sont hébergés dans une installation maintenue par un
établissement public ou privé conventionné ou qui sont pris en charge par une
ressource intermédiaire d'un établissement public ou par une ressource de type
familial.
«Ce règlement
détermine également le montant d'allocation de dépenses personnelles qui doit
être laissé mensuellement à cet usager.»
Commentaire.
L'article 658 du projet de loi prévoit que la contribution des usagers
hébergés ou de ceux pris en charge par une
ressource intermédiaire ou une ressource de type familial est déterminée par un
règlement du gouvernement. Il précise
qu'un montant d'allocations de dépenses personnelles doit être déterminé dans
ce règlement.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
Interventions sur le 658?
M. Fortin : ...pour vous là-dessus. Là, ici, le 658 fait référence aux
contributions qui sont exigées des usagers,
mais, à l'inverse, là, pas les paiements, mais les dédommagements qui sont
offerts aux usagers, là, ils varient énormément de région en région.
Moi, je vous donne un exemple, là, des gens de ma région qui doivent se
déplacer, par exemple, vers Sainte-Justine
versus quelqu'un qui habite en Mauricie puis qui doit se déplacer vers
Sainte-Justine, moi, ce que
j'entends, c'est : Ah! bien, le CISSS de l'Outaouais ne paie absolument
rien, tandis que le CISSS de la Mauricie offre, je ne sais pas, un
montant forfaitaire par jour à ses résidents. Ça, c'est-tu quelque chose qu'on
va venir voir puis que vous allez vous garder le pouvoir de faire par règlement
ou vous allez encore laisser ça aux établissements régionaux?
Le Président
(M. Provençal)
: M. Paré.
M. Paré
(Daniel) : Ce serait b, la réponse, dans le fond, au niveau des
établissements. Cependant, encore là, Santé
Québec, j'assume, encore là, dans... va vouloir normaliser provincialement, là,
ces tarifs-là. Je crois que ça va être une des actions premières dans
une suite logique d'une coordination, là, au niveau des établissements, là, par
rapport à cet élément-là.
M. Fortin : Mais on ne vient pas le mentionner en quelque part dans la loi. Donc, on
vient essentiellement dire que les contributions exigées des usagers
doivent être les mêmes, mais on ne vient pas dire que les dédommagements aux
usagers sont les mêmes.
M. Paré
(Daniel) : Non.
M. Fortin : C'est-tu logique, ça?
Le Président
(M. Provençal)
: On
va faire la validation, M. le député.
M. Paré (Daniel) : Oui, c'est un programme
de remboursement. Ça fait qu'encore là en termes de programme, là, ça
pourrait être fait, mais, présentement, c'est cette notion d'établissement là,
avec des notions, là, de kilométrage... Puis on sait que, des fois, il y a des
particularités. Si je prends la Côte-Nord, par exemple, qui est très, très
longue... Ça fait qu'à l'intérieur d'un même établissement versus un autre
établissement il y avait des règles comme ça.
M. Fortin : ...de donner le pouvoir réglementaire de faire ça?
M. Paré
(Daniel) : Il existe déjà.
M. Fortin : Vous l'avez déjà?
M. Paré
(Daniel) : Au niveau des établissements.
M. Fortin : Mais Santé Québec n'en a-t-il pas besoin, lui?
M. Dubé :
Votre question, c'est : Si c'est un pouvoir réglementaire de
l'établissement, est-ce que, de par la fusion, il serait avéré être disponible
pour Santé Québec?
M. Fortin : Oui, exact.
M. Dubé :
J'aurais pensé que oui, là, mais c'est ça qu'il est en train de vérifier.
M. Fortin : Bien, parce que j'imagine que, par règlement, ils ont déjà le pouvoir
d'exiger des contributions aussi par établissement. Donc, si on a
besoin, par exemple, de l'article 658...
M. Dubé :
...pour ce qui est chargé pour un
usager, par exemple, dans un CHSLD ou peu importe, ça, c'est au niveau
national. Votre question est plus...
M. Fortin : Le même tarif.
M. Dubé :
...le même tarif. Là, il y a un calcul, le revenu disponible, seuil de
la... etc., bien, ça, je ne sais pas, la réponse...
M. Fortin : Les actifs.
Le Président
(M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, je ne suis pas très
familier avec ce genre de programme de
remboursement là, mais ça ne serait pas quelque chose qui nécessite d'être
prévu par règlement parce qu'essentiellement on est dans le pouvoir de
dépenser de l'établissement. Donc, l'établissement pourra, dans le cadre de ses
pouvoirs, fournir ces aides-là. Donc, essentiellement, ce n'est pas... En fait,
c'est quelque chose qui va rester à Santé Québec, et il n'y aura pas forcément
de règlements qui vont être prévus pour ça.
M. Fortin : Puis j'ai entendu M. Paré, là, nous dire : C'est
quelque chose que Santé Québec voudra faire, donc, mais... peut-être qu'il y a
un peu de spéculation là-dedans, là, mais, dans votre analyse de ce que sera
Santé Québec, c'est le genre de truc qu'il devrait faire.
M. Paré
(Daniel) : Parce qu'il existe une politique nationale sur les
déplacements. Ça, il en existe une, mais les établissements, des fois, les
bonifient.
M. Fortin : OK, c'est une bonification.
• (16 h 30) •
M. Paré (Daniel) : Ça fait que c'est cette
notion-là de bonification que, par établissement, selon les coutumes... et c'est ça que je verrais personnellement d'un
bel intérêt, que Santé Québec s'y penche pour harmoniser cet élément-là.
M.
Fortin : OK, bien, puis... bien, je serais
bien mal placé, là, venant d'une région où il y en a... de ce que j'entends, il
n'y en a pas, de bonification, là, de vous dire le contraire. Je pense, effectivement,
deux familles qui se croisent à
Sainte-Justine, une qui vient d'une région, l'autre qui vient de l'autre, puis
qui se disent : On n'a pas la même compensation gouvernementale, il
y en a un qui a raison de chialer.
Le Président
(M. Provençal)
: Puis
le député des Îles-de-la-Madeleine va sûrement renchérir sur ce point.
M. Arseneau :
Oui, bien, c'est ça. Bien, en fait, M. Paré vient d'évoquer le fait qu'il
y avait une politique de déplacement des usagers, je veux juste préciser... je
veux juste une précision là-dessus, là, ce que vous dites, c'est : Santé
Québec, maintenant, sera responsable de la bonifier ou pas ou ça reste entre
les mains du ministre?
M. Paré
(Daniel) : Ça va être les deux.
M. Arseneau :
C'est les deux.
M. Paré (Daniel) : Il y aura... La politique
nationale, elle, demeure au ministère, mais, pour la bonification, là,
selon les caractéristiques par les établissements, ça, ça serait une
responsabilité de Santé Québec.
M. Arseneau :
D'accord. Je comprends.
M. Fortin : ...
M. Paré
(Daniel) : C'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: ...est-ce que l'article 658 est
adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: 659.
M., s'il vous plaît.
M. Dubé :
Alors : «659. Le montant de la contribution peut varier suivant les
circonstances ou les besoins identifiés par règlement du gouvernement.
«La contribution est
exigée par le ministre, par Santé Québec ou par l'établissement privé
conventionné. Les usagers eux-mêmes sont tenus de la verser; toutefois, dans le
cas d'un usager mineur, la contribution peut être exigée de son père, de sa mère ou l'un de ses parents, de
l'un ou l'autre conjointement ou de toute autre personne déterminée par
le règlement; dans le cas d'un usager marié ou uni civilement, la contribution
peut être exigée de son conjoint et, dans le cas d'un membre d'une communauté
religieuse, la contribution peut être exigée de sa communauté.»
L'article 659
du projet de loi prévoit que le règlement peut identifier des circonstances ou
des besoins suivant lesquels le montant de la contribution varie. Il précise
qui peut exiger la contribution et qui est tenu de la verser.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
M. Fortin : ...de sa communauté.
M. Dubé :
Mais c'est un peu comme si c'était sa famille, tu sais, dans le sens que...
M. Fortin : C'est une soeur, par exemple, c'est ça?
M. Dubé :
Oui. Oui.
M. Fortin : OK.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
M. le député des Îles.
M. Arseneau :
Oui, j'imagine que le ministre et son équipe avaient pris connaissance de
la proposition d'amendement du conseil de protection des malades concernant
l'article 659 pour apporter une certaine précision. Donc, ce qu'ils proposaient, c'est : «Le
montant de la contribution de l'usager peut varier suivant les circonstances,
dont celles reliées à la capacité financière ou aux besoins de
celui-ci», là, «celui-ci» étant l'usager. Donc, la notion de capacité financière. Puis, dans la dernière
phrase : «...la contribution peut être exigée selon les capacités
financières de son conjoint», est-ce que la capacité financière, ici,
peut être reconnue? C'est ça un peu, la question.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
puis je pense qu'on va pouvoir le mettre en lien avec le 660, où Santé Québec
ou le ministre peuvent exonérer certains paiements, donc... ou... soit
l'exonérer ou le diminuer. Mais je vais laisser M. Paré répondre.
M. Paré (Daniel) : M. le Président, je vais
poser la... Parce que c'est très précis, là, comme question, là, ça fait
que j'ai posé la question à mes équipes puis je vais vous revenir.
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Arseneau :
...on suspend puis on revient avec la réponse ou...
M. Dubé :
...
Le Président
(M. Provençal)
: Allez-y.
M. Dubé :
Le... Ce que j'allais dire, c'est que le principe, là, puis Daniel peut
vérifier, mais le principe est que la contribution de l'usager est... on tient
compte de sa capacité de payer de par ses revenus, entre autres. Parce qu'il y a des gens qui... par exemple, qui sont
sur des services sociaux ou qui sont... vont avoir des contributions maximums
ou des choses comme ça, alors on en tient déjà compte, de leurs revenus, si
c'est ça, la question, là.
M. Arseneau :
Oui. Oui, bien, je pense que la préoccupation... là, je ne veux pas
interpréter les propos du conseil de
protection des malades, mais une contribution peut être exigée du conjoint... de
son conjoint. Là, ce qu'on dit, c'est :
Est-ce qu'on peut tenir compte de la capacité de payer du conjoint? Donc, le
préciser, qu'on n'exigera pas quelque chose que le conjoint n'est pas en
mesure d'offrir, est-ce que c'est une protection supplémentaire qui est
recevable?
M. Dubé :
Ça, ça va être fait par le règlement parce que... Si on lit bien l'article,
là : «...de l'un [ou] l'autre conjointement
ou [...] toute autre personne déterminée par le règlement...» Alors, moi, je
pense que, si... il y a une... il faut qu'il y ait une capacité de
payer, c'est ce qu'on dit ici, là. Mais, Daniel, je te laisse.
M. Paré
(Daniel) : Bien, encore là, c'est effectivement, là, à 660,
là, qu'on va clarifier, là, par règlement, là, toutes les modalités. Vous ne
verrez pas les modalités dans article de loi, mais c'est le règlement qui va
venir le spécifier.
M. Arseneau : Oui, mais...
D'accord. Mais, on comprend la préoccupation, ce que vous nous dites, c'est que
cette préoccupation-là, elle est tenue en ligne
de compte, puis, effectivement, on ne chargera pas des sommes astronomiques
à des conjoints qui n'auraient pas les
moyens, ça va être prévu soit au règlement ou autrement, là, par... dans les
modalités. Vous en prenez acte?
M. Paré (Daniel) : Correct.
M. Arseneau : D'accord.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 659 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: 660.
M. Dubé : Oui :
«660. Santé Québec ou le ministre peut, à la demande d'une personne
de qui est exigé le paiement d'une
contribution, l'exonérer du paiement de cette contribution, selon les modalités
et dans les circonstances déterminées par règlement du gouvernement.»
Le
commentaire, c'est que l'article 660 du projet de loi prévoit que les
modalités et les circonstances permettant qu'une personne soit exonérée du paiement de la contribution sont
prévues par règlement du gouvernement. Cet article... Oui, voilà, excusez-moi. Puis j'allais vous dire
que c'est... pardon, j'ai de la misère, l'article 514 de la loi sur les
services de santé, ça fait que c'est déjà là, en ce moment, dans
l'article 514 de la LSSSS.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va?
M. Fortin : Quand on vient dire «à la demande d'une personne de qui est exigé
le paiement», c'est quelqu'un qui vous dit qu'il n'a pas les moyens,
simplement, là, j'imagine, là, ou pour une raison xyz, là, mais il faut que la
personne fasse la demande de ça puis, après ça, elle peut être exonérée.
Une voix : Exactement.
M. Fortin : Puis ça arrive-tu beaucoup? Il y a beaucoup de
gens qui n'ont pas les moyens de se payer ça, là, mais...
M. Paré (Daniel) : Je ne
pourrais pas vous donner vraiment de chiffre précis, mais, en effet, là, des
fois, selon les régions, les sous-régions, etc., des fois, le chiffre peut être
augmenté, notamment avec en lien avec la démographie, parce qu'on a des
territoires, des fois, des personnes plus âgées.
Le Président (M. Provençal)
: ...des milieux.
M. Paré (Daniel) : C'est ça.
M. Fortin : Mais les CHSLD, là, ça coûte la même chose partout, hein?
M. Paré (Daniel) : Oui.
M. Fortin : Il n'y a pas de modulation de ça.
M. Paré (Daniel) : Non. Je
confirme.
Le Président (M. Provençal)
: C'est beau?
M. Fortin : Oui, oui, c'est beau. Je ne veux pas m'embarquer dans ce long débat-là,
à savoir si ça devrait l'être ou pas, là, mais... pas à ce stade-ci, M.
le Président, peut-être une autre fois.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que l'article 660 est adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Sur
division? Est-ce que j'ai entendu sur...
Une voix :
...
Le Président
(M. Provençal)
: Non,
non, excusez. 661.
M. Dubé :
«661. Toute personne peut contester devant le Tribunal administratif du
Québec une décision concernant une exonération d'un paiement qu'elle a demandée
conformément à l'article 660 dans les 60 jours de la date à laquelle
cette décision lui a été notifiée.»
Le commentaire, c'est
que l'article 661 du projet de loi prévoit que, lorsqu'une exonération de
paiement de la contribution a été refusée à une personne, celle-ci peut
contester cette décision auprès du Tribunal administratif du Québec.
Il précise également le délai dont cette personne dispose. Puis... Oui,
j'allais vous dire que c'est... on suit la logique de ce qu'il y a dans
la LSSSS, c'est l'article 517, si jamais vous voulez...
M. Fortin : ...elles peuvent être temporaires, j'imagine?
M. Dubé :
Ah! ça... Vous voulez dire dans le sens qu'une personne, si son statut
changeait, ça pourrait être ajusté? Est-ce que c'est ça que vous voulez dire?
M. Fortin : Mais ça ou si elle est... je ne sais pas, moi, si...
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Fortin : Bien, peut-être, c'est ça.
M. Dubé :
Avez-vous un exemple en tête ou un cas que vous avez vécu?
M. Fortin : Mais j'ai un cas en tête, je ne suis pas sûr que je veux le
partager ici, là, mais...
M. Dubé :
Non, non, mais...
M. Fortin : Mais, paramètres généraux, moi, il y a une personne qui
s'est fait dire par son travailleur social : Tu dois placer ton mari en CHSLD. Elle trouve d'elle-même une place pour
son mari. Le CISSS lui dit : Oui, mais ce n'est pas nous autres qui
t'a dit, là, de... que tu étais sur notre liste d'attente. Donc, elle se
fait... elle a des paiements qu'elle n'est pas capable de faire puis l'État ne
lui rembourse rien. Est-ce qu'il pourrait y avoir une exonération temporaire pour des situations jusqu'à ce que
l'État prenne en charge la... C'est ça, je me demande s'il y a ça ou encore
de... votre exemple, M. le Président est bon, là, par rapport à la disposition
des biens, là.
Le Président
(M. Provençal)
: M. Paré.
M. Paré
(Daniel) : Sans avoir les détails...
M. Fortin : Non, c'est ça.
M. Paré (Daniel) : ...M. le Président,
encore là, dans le processus, parce qu'il y a quand même une reconduction, là, je vous dirais, c'est un processus qui est
bien rodé, notamment avec des travailleurs sociaux, etc., et qui, justement, je
pense, prend en compte, là, de toute l'évolution de l'avis qui pourrait
exactement, là... avec l'exemple que vous mentionniez, là, qui est...
• (16 h 40) •
M. Fortin : Oui, je vais peut-être vous contacter pour l'exemple
précis, M. Paré, mais ce n'est pas... Je ne veux pas m'embarquer dans...
j'ai ouvert une porte plus grande que je voulais l'ouvrir, là, ce n'était
pas...
M. Dubé :
Non, mais moi, j'aimerais ça le savoir quand même. Daniel me mettra au
courant, mais c'est des cas des fois qui nous font réfléchir à d'autres
ajustements qu'on pourrait faire.
M. Fortin : C'est bon.
Le Président
(M. Provençal)
: S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 661 est adopté?
Des voix :
...
Le Président
(M. Provençal)
: Merci. 662.
M. Dubé : «662.
Un usager ou toute personne de qui peut être exigé le paiement d'une
contribution financière ne doit pas avoir, dans les deux années
précédant l'hébergement ou la prise en charge de l'usager, renoncé à ses
droits, disposé d'un
bien ou d'un avoir liquide sans juste considération ou les avoir dilapidés de
manière à se rendre admissible à une
exonération de paiement ou de manière qu'une contribution inférieure à celle
qui lui aurait autrement été demandée puisse lui être exigée.»
L'article 662 du projet de loi prévoit une
interdiction pour une personne de diminuer son patrimoine de manière à être
exonérée du paiement de la contribution ou payer une contribution inférieure.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, vous avez un amendement,
M. le ministre, à cet article-là, que nous allons projeter à l'écran.
M. Dubé : Merci.
L'article 662. L'amendement pour 662 : Ajouter, à la fin de
l'article 662 du projet de loi, la phrase suivante : «Il ne doit pas non plus, au cours de cet
hébergement ou de cette prise en charge, procéder à une telle renonciation, à une telle disposition ou à une telle
dilapidation.»
Le
commentaire. Le présent amendement vise à interdire la renonciation aux droits
d'un usager, la disposition de ses biens ou de ses avoirs liquides, sans juste
considération ou leur dilapidation non plus uniquement dans les deux
précédant l'hébergement... dans les deux ans, pardon, précédant l'hébergement
ou la prise en charge de cet usager, mais également pendant son hébergement ou
sa prise en charge.
Alors, on va voir à l'écran — merci
beaucoup, monsieur — où
on a ajouté, à la fin de l'alinéa, l'amendement qui est proposé.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement, s'il
vous plaît?
Des voix : ...
M. Fortin : «...au
cours de cet hébergement[...], procéder à une telle renonciation, à une telle
disposition [...] à une...» Ça, c'est
pourquoi? Il ne peut pas faire ça pour diminuer le paiement? Pourquoi il ne
pourrait pas faire ça au cours de cet hébergement?
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a une traduction qu'on
pourrait obtenir?
Des voix : ...
M. Paré
(Daniel) : Encore là, un exemple, là, non concret, mais
vraiment hypothétique, justement, une personne qui est hébergée et, encore là,
c'est un membre de sa famille qui s'occupe de ses biens, vend tout, donne pour
après ça diminuer ultimement les revenus, qu'il n'y ait plus d'actifs pour être
exonéré au niveau des coûts, là, d'un CHSLD, lorsque quelqu'un qui a une grosse
valeur. Ça fait que la loi le prévoyait avant; ce qui est proposé, c'est
pendant aussi.
M. Fortin : Ah! la loi ne le prévoyait pas, ça, la loi précédente ne
prévoyait pas le pendant?
M. Paré (Daniel) : Disait
toujours «avant», c'est ça. C'est pour ça que la... Ce qui est souhaité ici,
là, c'est d'être plus clair, là, même pendant l'hébergement.
M. Fortin : OK. Mais je vous pose la question, là : Dans les deux années
précédant l'hébergement, comment... Ce n'est pas tout le monde qui peut prévoir
la date de son hébergement, là. Alors, quelqu'un qui dit, à un moment
donné : Moi, je veux donner une partie de mes biens à une oeuvre de
charité, là, je veux donner, je ne sais pas, moi, une résidence
secondaire que j'ai à... la vendre et donner ça à un organisme communautaire
ou, peu importe, là, elle ne peut pas le faire,
mais, si elle le fait, mais là ça veut juste dire que son paiement est quand
même rehaussé, là, par autant. C'est ça? On ne peut pas empêcher
quelqu'un d'avoir vendu quelque chose rétroactivement.
M. Paré
(Daniel) : Encore là, sans connaître de cas particuliers,
j'assume que chaque situation, là, est évaluée, là, mais, encore là, l'esprit,
là, parce que je pense que c'est vraiment ça qu'il faut revenir, là, c'est
qu'on ne veut pas qu'il y ait un
transfert de patrimoine au détriment des... tu sais au... des contribuables
québécois, là, ça fait que c'est...
M. Fortin : On ne peut pas s'appauvrir volontairement pour ne pas faire
un paiement de... comme ça.
M. Paré (Daniel) : C'est
l'esprit de cet article de loi.
M. Fortin : Il ne peut pas donner sa maison à ses enfants, par exemple,
puis, après ça... Oui.
Le Président (M. Provençal)
: ...Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : ...un
scénario de bonne foi, là, la... Je comprends l'enjeu de... puis ce n'est pas
de ça que je parle, là, mais dans un enjeu
de bonne foi, la personne fait quoi, là, dans la mesure où elle n'a pas de
patrimoine, elle n'a pas de revenu, puis là elle ne peut pas être
exonérée, qu'est-ce qu'elle fait, cette personne-là?
M. Paré (Daniel) : Bien
là, on est... je crois, encore là, comprendre le sens de votre question, là,
ici, on parle de quelqu'un qui a des biens puis qui fait... qui... comme
on dit, qui transfère pour diminuer, pour diminuer ses revenus ou ses avoirs, ses actifs pour économiser, on va
se le dire comme ça, là. Dans l'exemple que vous me donnez, je pense, la
personne n'est déjà pas en moyen, entre
guillemets, ça fait que ça, ça, ça change... ça ne s'affecte pas, cet
article-là, à cette personne.
M. Dubé :
C'est exactement ça.
M. Cliche-Rivard :
Je comprends. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement à l'article 662 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Y
a-t-il des interventions sur l'article 662 amendé?
Des voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Pontiac, vous semblez être tiraillé.
M. Fortin : Non, bien, juste une question bien simple pour
M. Paré : Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui se retrouvent dans
cette situation-là? Est-ce qu'il y a un problème, là? Parce que la notion
de : on ne peut pas avoir disposé d'un
bien ou d'un avoir liquide, là, de façon à payer une contribution inférieure,
moi, j'imagine qu'en fin de vie, là,
ou dans mes derniers jours, là, de disposer de certains biens, de faire des
contributions à des organismes caritatifs, là, c'est quelque chose qui
va me... je dis «me», mais qui va nous tenir à coeur, là, collectivement.
Alors, ça se peut que, parce que j'ai fait une contribution, j'aie une
contribution inférieure à payer si je me dirige vers un CHSLD dans les deux
prochaines années. Qu'est-ce qu'il se passe avec ces usagers-là? Ils finissent
juste par payer plus ou ils finissent par ne pas pouvoir aller en CHSLD?
Des voix : ...
M. Paré
(Daniel) : A.
M. Fortin : OK. Ils finissent par payer plus. OK. C'est ça.
M. Paré (Daniel) : Ça fait que c'est
vraiment, là... Non, non. Au niveau de l'accès aux services, aucun enjeu, là.
Cet article-là ne prend pas... ne parle pas de cet élément-là du tout. C'est
vraiment en lien avec la contribution des usagers, la hauteur de la
contribution.
M. Fortin : Mais encore faut-il qu'ils soient capables de le faire rendu là. Encore
faut-il qu'ils aient les moyens de le faire pareil, là.
M. Paré
(Daniel) : Oui. Oui.
M. Fortin : OK. C'est bon. Puis, non, le «pendant», là, il n'y a pas
d'enjeu avec le «pendant». Ça, c'est tout à fait normal.
M. Dubé :
On se comprend. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 662, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: 663,
s'il vous plaît.
M. Dubé :
Oui. Alors : «663. Santé Québec ou le ministre peut, lorsqu'il y a
violation des dispositions de l'article 662,
intenter un recours en recouvrement de la valeur des droits, des biens ou des
avoirs liquides dont un tiers a profité
lors de la renonciation, de l'aliénation ou de la dilapidation, après avoir
soustrait la juste considération versée par celui-ci. Santé Québec ou le ministre peut en outre prendre toute autre
mesure prévue par règlement du gouvernement.»
Le commentaire, c'est
que l'article 663 du projet de loi prévoit le recours possible lorsqu'une
personne ne respecte pas les dispositions de l'article 662 du projet de
loi. Et on est avec une reprise de... du deuxième alinéa de l'article 516
de la LSSSS.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions? Oui, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M.
Cliche-Rivard : Y a-tu une prescription à ça ou un moment où... à
partir duquel, bon, deux ans plus tard, trois ans plus tard, Santé Québec ne
peut plus poursuivre ou... C'est les prescriptions normales dans le civil ou...
Des voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, je n'ai pas connaissance qu'il y ait de règles
particulières. Alors, on appliquerait la prescription du Code civil.
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 663 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: 664,
monsieur.
• (16 h 50) •
M. Dubé :
Oui. On y va. «664. Le
gouvernement peut, dans un règlement pris en vertu des articles 658 à 660 :
«1°
prescrire l'indexation automatique de tout ou partie des montants fixés dans ce
règlement, suivant l'indice qui y est prévu;
«2° prévoir une
contribution financière différente selon que l'usager ou la personne de qui le
paiement de la contribution financière peut
être exigé est ou n'est pas un résident du Québec et définir, à cette fin,
l'expression "résident du Québec";
«3°
assujettir au paiement de la contribution un usager hébergé dans un
établissement ailleurs au Canada alors qu'il conserve sa qualité de
résident du Québec et permettre au ministre ou à la personne qu'il désigne de
percevoir cette contribution.»
Le commentaire pour
cet article, c'est : l'article 664 du projet de loi énumère les
éléments pouvant être prévus dans un règlement pris en vertu des
articles 658 à 660 du projet de loi, c'est-à-dire un règlement relatif à
la contribution des usagers et à son
exonération. Par exemple, il précise que des dispositions peuvent être prises
sur l'indexation automatique des montants. Je vous le donne encore,
l'article de la LSSSS, c'est exactement l'article 515.
Le Président
(M. Provençal)
: Interventions
sur l'article 664?
M. Fortin : C'est-tu le cas? Il y a-tu des contributions différentes pour des gens
que... je ne sais pas, moi, là, lui va en
CHSLD, mais sa fille, de qui on exige le paiement, habite en Ontario, là? Il y
a-tu des paiements différenciés pour ça?
Des voix :
...
M. Dubé :
Mais de la façon dont vous avez
posé la question, vous voulez dire un résident du Québec qui serait...
M. Fortin : Mais... Oui, un résident du Québec qui doit aller en CHSLD,
c'est sa fille qui fait ses paiements pour lui, là.
M. Dubé :
Puis elle, elle est en Ontario.
M. Fortin : Elle habite en Ontario, là. Par exemple, c'est la situation décrite à l'alinéa
2°, là, si je comprends bien.
Des voix : ...
M. Dubé :
Mais, je ne sais pas, on peut
peut-être le suspendre ou... puis on y reviendra quand on a la réponse,
je ne sais pas.
M. Paré (Daniel) : ...encore là, je pense
que... le principe, je pense, dans le fond, c'est qu'elle peut, par règlement, venir
le déterminer. Je pense que le sens de votre question, c'est, s'il y en avait,
combien c'était...
M. Fortin : Oui.
M. Paré (Daniel) : ...ça fait que est-ce que
c'est important pour l'adoption? Puis je vous reviens avec la réponse après.
M. Fortin : Vous pouvez nous revenir avec la réponse, l'envoyer à la
commission. Si vous l'avez dans les prochaines
minutes, nous le dire, là, je vous fais confiance, mais je... Puis, vous le
savez, quand je pose ces questions-là, souvent, c'est en lien avec ma
propre circonscription, là, ce n'est pas...
M. Dubé : Oui, oui, par
information, vu qu'on traite ça. Est-ce que... Oui?
Le Président
(M. Provençal)
: ...quand
même adopter l'article?
M. Dubé : OK.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 664 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: 665.
M. Dubé : «665. La contribution
d'un usager est payable mensuellement en un seul versement.
«Elle porte
intérêt au taux prévu au premier alinéa de l'article 28 de la Loi sur
l'administration fiscale [...] à compter de la date [d'éligibilité...]
d'exigibilité — pardon — de la
créance.
«Santé Québec ne peut faire remise de la
contribution d'un usager, ni des intérêts.»
Commentaire. L'article 665 du projet de loi
établit que la contribution est payable à chaque mois et en un seul versement. Il
prévoit l'intérêt sur le montant dû. Enfin, il précise que Santé Québec ne peut
faire remise de la contribution et des intérêts.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, c'est la notion de remise qui est prévue au Code civil, donc il y a remise lorsque le créancier
libère son débiteur de son obligation. Donc, vous ne demandez pas le paiement de
la contribution.
M. Fortin : Donc, ils sont obligés de demander le montant de la
contribution puis les intérêts, à moins qu'il y ait une exonération, comme on a
vu plus tôt.
M. Paquin (Mathieu) : Exactement,
M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fortin : Je suis satisfait, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 665 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: 666.
Des voix : ...
M. Dubé : «666. Santé Québec
peut, par règlement, pour les activités ou les catégories d'activités qu'elle
détermine, exiger d'une personne qu'elle fournisse une garantie financière de
la bonne exécution des obligations qui lui incombent en vertu de la présente
loi.»
Le commentaire, c'est que l'article 666 du
projet de loi permet à Santé Québec d'exiger par règlement des garanties
financières destinées à assurer le respect de la loi.
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
Des voix : ...
M. Paré (Daniel) : Encore là,
ma réponse rapide, M. le Président, c'est certain que les gens avec une carte
d'assurance maladie, pas d'enjeu, mais je pense que, des fois, quelqu'un qui ne
serait pas... qui n'aurait pas sa carte d'assurance
maladie dans une situation comme ça, n'est pas assuré, donc doit payer, je
pense que cet article-là toucherait cet élément, cet élément-là.
M. Fortin : Mais encore faut-il qu'ils aient les moyens d'avoir une garantie de
paiement, là. Bien, j'imagine, vous, vous allez me dire : On ne peut
pas l'exiger s'il n'y a pas des... il n'y a pas de bien qui... si la personne
n'a rien, là.
M. Paré (Daniel) : Encore là,
comme vous m'avez entendu souvent le dire, dans la vraie vie, on soigne les gens... Encore là, il y a tout un formulaire, encore
là, au niveau de financement. Des fois, encore là, des... surtout, je pense
à des personnes qui viendraient visiter le Québec, etc., mais on demande, des
fois, des garanties financières, mais on soigne les gens
et on court après l'argent après. Mais, ici, vient quand même, là, noter, là,
que Santé Québec, bien, justement, peut
vraiment avoir à exiger, de dire : Bien, écoutez, vous êtes, là, vous êtes
au Québec, ici, là, surtout, je dirais, pour des soins de santé non
urgents.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En outre, ce que ça pourrait
permettre de prévoir à Santé Québec, c'est
la capacité d'exiger des cautionnements pour le respect d'obligations prévues à
l'égard de fournisseurs ou de titulaires
d'autorisation. Donc, pas tant... C'est vrai que, là, on le voit à la suite
d'articles qui concernent la contribution des usagers, mais le chapitre porte sur les dispositions réglementaires,
donc il faut le voir dans un contexte plus large, ça peut être d'aller
chercher un cautionnement ou d'autres garanties financières pour des personnes
qui sont autorisées ou dont on exige le respect de conditions.
Mme Setlakwe : ...prévu
dans une entente... autrement prévue dans une entente. Disons, j'ai en tête,
disons, une autorisation à un CMS, par exemple.
M. Paquin (Mathieu) : Exactement,
mais on pourrait le prévoir dans un règlement, en général, dire : Mais,
pour le respect de telle, telle condition prévue dans l'autorisation, ça va
prendre un cautionnement, ou une assurance, ou une garantie équivalente.
Mme Setlakwe : Je pense, c'est
moins pour un particulier ici.
M. Paquin (Mathieu) : Tout à
fait.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac, vous avez
une sous-question.
M. Fortin : Non, c'est une feinte, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: OK. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, ce que l'article 666 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Je vous dirais que,
considérant l'heure, je vais suspendre les travaux sine die. Merci beaucoup de
votre collaboration et de votre contribution.
(Fin de la séance à 16 h 59)